Skip to main content

Full text of "Journal de radiologie et d'électrologie 7.1923, Teil 1"

See other formats


Google 


Uber dieses Buch 


Dies ist ein digitales Exemplar eines Buches, das seit Generationen in den Regalen der Bibliotheken aufbewahrt wurde, bevor es von Google im 
Rahmen eines Projekts, mit dem die Bücher dieser Welt online verfügbar gemacht werden sollen, sorgfältig gescannt wurde. 


Das Buch hat das Urheberrecht überdauert und kann nun öffentlich zugänglich gemacht werden. Ein öffentlich zugängliches Buch ist ein Buch, 
das niemals Urheberrechten unterlag oder bei dem die Schutzfrist des Urheberrechts abgelaufen ist. Ob ein Buch öffentlich zugänglich ist, kann 
von Land zu Land unterschiedlich sein. Offentlich zugängliche Bücher sind unser Tor zur Vergangenheit und stellen ein geschichtliches, kulturelles 
und wissenschaftliches Vermögen dar, das häufig nur schwierig zu entdecken ist. 


Gebrauchsspuren, Anmerkungen und andere Randbemerkungen, die im Originalband enthalten sind, finden sich auch in dieser Datei — eine Erin- 
nerung an die lange Reise, die das Buch vom Verleger zu einer Bibliothek und weiter zu Ihnen hinter sich gebracht hat. 


Nutzungsrichtlinien 


Google ist stolz, mit Bibliotheken in partnerschaftlicher Zusammenarbeit öffentlich zugängliches Material zu digitalisieren und einer breiten Masse 
zugänglich zu machen. Öffentlich zugängliche Bücher gehören der Öffentlichkeit, und wir sind nur ihre Hüter. Nichtsdestotrotz ist diese 
Arbeit kostspielig. Um diese Ressource weiterhin zur Verfügung stellen zu können, haben wir Schritte unternommen, um den Missbrauch durch 
kommerzielle Parteien zu verhindern. Dazu gehören technische Einschränkungen für automatisierte Abfragen. 


Wir bitten Sie um Einhaltung folgender Richtlinien: 


+ Nutzung der Dateien zu nichtkommerziellen Zwecken Wir haben Google Buchsuche für Endanwender konzipiert und möchten, dass Sie diese 
Dateien nur für persönliche, nichtkommerzielle Zwecke verwenden. 


+ Keine automatisierten Abfragen Senden Sie keine automatisierten Abfragen irgendwelcher Art an das Google-System. Wenn Sie Recherchen 
über maschinelle Übersetzung, optische Zeichenerkennung oder andere Bereiche durchführen, in denen der Zugang zu Text in großen Mengen 
nützlich ist, wenden Sie sich bitte an uns. Wir fördern die Nutzung des öffentlich zugänglichen Materials für diese Zwecke und können Ihnen 
unter Umständen helfen. 


+ Beibehaltung von Google-Markenelementen Das "Wasserzeichen" von Google, das Sie in jeder Datei finden, ist wichtig zur Information über 
dieses Projekt und hilft den Anwendern weiteres Material über Google Buchsuche zu finden. Bitte entfernen Sie das Wasserzeichen nicht. 


+ Bewegen Sie sich innerhalb der Legalität Unabhängig von Ihrem Verwendungszweck müssen Sie sich Ihrer Verantwortung bewusst sein, 
sicherzustellen, dass Ihre Nutzung legal ist. Gehen Sie nicht davon aus, dass ein Buch, das nach unserem Dafürhalten für Nutzer in den USA 
öffentlich zugänglich ist, auch für Nutzer in anderen Ländern öffentlich zugänglich ist. Ob ein Buch noch dem Urheberrecht unterliegt, ist 
von Land zu Land verschieden. Wir können keine Beratung leisten, ob eine bestimmte Nutzung eines bestimmten Buches gesetzlich zulässig 
ist. Gehen Sie nicht davon aus, dass das Erscheinen eines Buchs in Google Buchsuche bedeutet, dass es in jeder Form und überall auf der 
Welt verwendet werden kann. Eine Urheberrechtsverletzung kann schwerwiegende Folgen haben. 


Über Google Buchsuche 


Das Ziel von Google besteht darin, die weltweiten Informationen zu organisieren und allgemein nutzbar und zugänglich zu machen. Google 
Buchsuche hilft Lesern dabei, die Bücher dieser Welt zu entdecken, und unterstützt Autoren und Verleger dabei, neue Zielgruppen zu erreichen. 


Den gesamten Buchtext können Sie im Internet unter|ht tp : //books.google.com|durchsuchen. 


Google 


A propos de ce livre 


Ceci est une copie numérique d’un ouvrage conservé depuis des générations dans les rayonnages d’une bibliothèque avant d’être numérisé avec 
précaution par Google dans le cadre d’un projet visant à permettre aux internautes de découvrir l’ensemble du patrimoine littéraire mondial en 
ligne. 


Ce livre étant relativement ancien, il n’est plus protégé par la loi sur les droits d’auteur et appartient à présent au domaine public. L'expression 
“appartenir au domaine public” signifie que le livre en question n’a jamais été soumis aux droits d’auteur ou que ses droits légaux sont arrivés à 
expiration. Les conditions requises pour qu’un livre tombe dans le domaine public peuvent varier d’un pays à l’autre. Les livres libres de droit sont 
autant de liens avec le passé. Ils sont les témoins de la richesse de notre histoire, de notre patrimoine culturel et de la connaissance humaine et sont 
trop souvent difficilement accessibles au public. 


Les notes de bas de page et autres annotations en marge du texte présentes dans le volume original sont reprises dans ce fichier, comme un souvenir 
du long chemin parcouru par l’ouvrage depuis la maison d’édition en passant par la bibliothèque pour finalement se retrouver entre vos mains. 


Consignes d’utilisation 


Google est fier de travailler en partenariat avec des bibliothèques à la numérisation des ouvrages appartenant au domaine public et de les rendre 
ainsi accessibles à tous. Ces livres sont en effet la propriété de tous et de toutes et nous sommes tout simplement les gardiens de ce patrimoine. 
Il s’agit toutefois d’un projet coûteux. Par conséquent et en vue de poursuivre la diffusion de ces ressources inépuisables, nous avons pris les 
dispositions nécessaires afin de prévenir les éventuels abus auxquels pourraient se livrer des sites marchands tiers, notamment en instaurant des 
contraintes techniques relatives aux requêtes automatisées. 


Nous vous demandons également de: 


+ Ne pas utiliser les fichiers à des fins commerciales Nous avons conçu le programme Google Recherche de Livres à l’usage des particuliers. 
Nous vous demandons donc d’utiliser uniquement ces fichiers à des fins personnelles. Ils ne sauraient en effet être employés dans un 
quelconque but commercial. 


+ Ne pas procéder à des requêtes automatisées N’envoyez aucune requête automatisée quelle qu’elle soit au système Google. Si vous effectuez 
des recherches concernant les logiciels de traduction, la reconnaissance optique de caractères ou tout autre domaine nécessitant de disposer 
d’importantes quantités de texte, n’hésitez pas à nous contacter. Nous encourageons pour la réalisation de ce type de travaux l’utilisation des 
ouvrages et documents appartenant au domaine public et serions heureux de vous être utile. 


+ Ne pas supprimer l'attribution Le filigrane Google contenu dans chaque fichier est indispensable pour informer les internautes de notre projet 
et leur permettre d’accéder à davantage de documents par l’intermédiaire du Programme Google Recherche de Livres. Ne le supprimez en 
aucun cas. 


+ Rester dans la légalité Quelle que soit l’utilisation que vous comptez faire des fichiers, n’oubliez pas qu’il est de votre responsabilité de 
veiller à respecter la loi. Si un ouvrage appartient au domaine public américain, n’en déduisez pas pour autant qu’il en va de même dans 
les autres pays. La durée légale des droits d’auteur d’un livre varie d’un pays à l’autre. Nous ne sommes donc pas en mesure de répertorier 
les ouvrages dont l’utilisation est autorisée et ceux dont elle ne l’est pas. Ne croyez pas que le simple fait d'afficher un livre sur Google 
Recherche de Livres signifie que celui-ci peut être utilisé de quelque façon que ce soit dans le monde entier. La condamnation à laquelle vous 
vous exposeriez en cas de violation des droits d’auteur peut être sévère. 


À propos du service Google Recherche de Livres 


En favorisant la recherche et l’accès à un nombre croissant de livres disponibles dans de nombreuses langues, dont le frangais, Google souhaite 
contribuer à promouvoir la diversité culturelle grâce à Google Recherche de Livres. En effet, le Programme Google Recherche de Livres permet 
aux internautes de découvrir le patrimoine littéraire mondial, tout en aidant les auteurs et les éditeurs à élargir leur public. Vous pouvez effectuer 


des recherches en ligne dans le texte intégral de cet ouvrage à l’adresse http : //books.google.com 


Å‘ 


Goc 


> 
© 
iD 
D 
ds. 
a 
2 
(m) 


K Mi Pi 


' PSE Bb) ae ‘oe . -E 
= N ER F Sey ees 


| Digitized by Google 


t 


JOURNAL 
DE RADIOLOGIE 


= ET 


D’ELECTROLOGIE 


D’ELECTROLOGIE 


REVUE MEDICALE MENSUELLE 
publiée par MM. 


P. AUBOURG, A. BECLERE, J. BELOT, L. DELHERM, 
G. HARET, A. LAQUERRIERE, R. LEDOUX-LEBARD, 


A. ZIMMERN. 


AVEC LA COLLABORATION DE MM. 


AIMARD — AIMÉ — ARCELIN — BARJON — BARRET — BEAUJARD — BERGONIÉ — BONER 
BONNIOT — BOURGUIGNON -— CASTEX — CERNE — CHAPERON — CHARLIER — CHASSARD 
CHICOTOT — CLUZET — COLOMBIER — CONSTANTIN — COTTENOT — DARIAUX — DECHAMBRE 
DESPLATS — DESTERNES — DETRÉ — DREVON — DUPEYRAC — ESCANDE — GASTOU 
GERARD — GIBERT — M™* GRUNSPAN — GUNSETT — HADENGUE — D’HALLUIN — HIRTZ 
JAULIN — J. KELLER — LAGARENNE — LAMBERT — LEBON — LOBLIGEOIS -- LOMON 
LOUBIER — MAHAR — MARQUES — MEUGER — MOREL-KAHN — NADAUD — NAHAN — NOGIER 
NUYTTEN — PAUTRIER — PERROCHON — PIOT — PRIVAT — RAULOT-LAPOINTE 
RÉCHOU — RICHARD — RONNEAUX — ROQUES — SARAZIN — SIGALAS — SOLOMON — SPEDER 


M~ de STANKEWITCH — TRUCHOT — VIGNAL 


Secrétaire général: J. BELOT 
SECRÉTAIRE DE LA REDACTION: A. LAQUERRIERE 
SECRETAIRE ADJOINT : H. BECLERE 


Tome VII — 1923 


MASSON ET CE, EDITEURS 
LIBRAIRES DE L’ACADEMIE DE MÉDECINE 
120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, PARIS 


Clota‘ 
a. € "ee 
e 
ee.ee e 
4 sue 
0: re res 
CRE 1... 
Ca , e 
t ... 
€ ° e 
bat) 
e 
e e 
. 
. 
e 
e¢ee è 
e 
e 4 
. « e 
® ty 
. 
®e 
e,' . 
ve 
ee £ 
t e o 
e 4 a 
t CR 
°. 
id °e ee 
ve a € 
. "ee, , « 
te t.’ 
e @reee 
ME se ° € 
e 


804032 


JOURNAL 
DE RADIOLOGIE 


ET 


D’ELECTROLOGIE 


MEMOIRES ORIGINAUX 


ETUDE ANATOMO-RADIOLOGIQUE 
DE L'OMBRE MÉDIANE CARDIO-VASCULAIRE VUE DE FACE 


Par L. DELHERM et Robert CHAPERON 


Lorsque l’on étudie dans les classiques de radiologic les images des vaisseaux de la 
base du cœur, vus de face, chez le sujet normal, on est surpris de conslater que les des- 
criptions données par les différents auteurs ne concordent pas; bien que de nombreux 
travaux soient venus récemment modifier les idées acquises, des désaccords importants 
subsistent encore actuellement. 

Pour la plupart des auteurs, à droite, l'ombre médiane est formée par l'oreillette 
droite, la veine cave supérieure, puis l'aorte ascendante |"). Pour quelques-uns, le bord 
droit de la veine cave est continué par le tronc veineux brachio-céphalique droit; mais 
presque lous sont unanimes à admettre que l'ombre de l'aorte déborde, ou peut déborder, à 
droite, l'ombre de la veine cave, et c'est en se basant sur cetle opinion que l’on a mesuré le 
diamètre frontal de l'aorte. 

A gauche, au-dessus du ventricule, l'artère pulmonaire forme pour les uns tout l'arc 
moyen, pour d'autres le quart supérieur ou la moitié supérieure de cet arc, que complète 
soit l'oreillette, soit l'auricule gauche. 

Enfin l'hémicercle aorlique est appelé tantôt porlion descendante de Ja crosse, 
lantòt portion initiale de l'aorte descendante. 


‘1. Hoses G. W.: The use of the X-Ray in the examination of the Heart and Aorta; Boston M. and S. J. 
10 oct. 4818. p. 478. 
2. Cuarces Martin : Renlgen-ray study of the great vessels: Journal of American medical association, T$, 
N. H, $5 mars 1920. 
3. DietLeN : Die unlersuchung von Hers, gefassen und Perikard (Leipzig, 1915). 
. Gocur, H. : Handbuch der Rontgen-lehre. à édit. Stuttgart), 1918. p. 470. 
. Jauceas : Précis de R'idiodiaynostie, 2 édit... 191R. 
ALBERT-WEIL : Eléments de Riulioloyie, 2° édit., 1920. 
. Correnot : Radiologie et Radiumthérapie, 1921. 
. VAQUEZ et BORDAT : Radiologie des vnissenux de la base du cœur, 1920, 
. Barson : Radiodiagnostic des affections pleuro-pulmonaires, 1916, 


N° I. — Janvier 1923. VI[— 1 


à 


EE L 17 2! 


> L. Delherm et R. Chaperon. — Etude anatomo-radiologique 


En présence de ces divergences on peut se poser les questions suivantes : 
1) Quel vaisseau forme à l’état normal le bord droit de l'ombre médiane ? 
2) Où passe l'aorte ascendante? 
5) À quoi répond l'arc supérieur (ou are aortique radiologique)? 
4) Qu'est-ce que l'arc moyen et comment est-il constitué? 
5) Quel vaisseau dessine-t-on au bord supérieur de l'ombre médiane? 
6) Quelle est la situation anatomique des points D et G, qui indiquent le point de 
terminaison supérieure du cœur droit el gauche”? 
7) Les auricules sont-elles visibles? 


. 1 


- ie el — dis 


Fig. 1. — Le bord droit; les veines caves et l'artère pulmonaire (vue postéro-antérieure.) 


En d'autres termes il s'agit de préciser le trajet exact el les rapports de la veine cave 
supérieure, de l'aorte et de l'artère pulmonaire. 

Pour répondre à ces questions nous avons fait des recherches personnelles sur le 
cadavre opacifié sous radioscopie; actuellement, pour un ensemble de recherches, 
quatorze sujets d'âge très variable ont été examinés, et plus de 175 radiographies ont été 
effectuées ('). 


(4) On trouvera de nombreux détails sur la technique et surtout sur les résultats dans la thèse : ROBERT 
CHAPERON, Etude anatomo-radiologique des vaisseaux de la base du cœur, vus de face; Travail du Labora- 
toire central d'Electro-Radiologie de la Pitié; Masson et Ci, éditeurs. 


Digitized by Google 


—_— 


de l'ombre médiane cardio-vasculaire vue de face. 3 


Pour éviter tout déplacement d’organe, la cavité thoracique n’a jamais été ouverte 
ni pour explorer, ni pour lier un vaisseau; des repères opaques ont été placés sur le 
sternum et les cartilages costaux. 


RESULTATS 


Nous allons résumer les résultats les plus importants : 
Le Bord droit. — 1) Si nous comparons les radiographies faites avant et après 


A 
D  : 
— . 

d 


TT 


Ia 
> faa 
LEJE 


+ Ce do 
D | 


PT ™ | x 
-TEE ER 
Aos 7 PIR 
~ 2 
— ps Tm 
O ie 
. 
CG s CET 


s a A 


+ 
~~ 7 
sre 
* 9 
LL. 


F. =~ PP 
D V0 
-s 


— + TS 


Pà 
5 
“4 
* 
>» 
7 
< 
"7 
ei 
7 
4 
L 
ai 
3 
«4 


= - eee — — —e 


Fig. 2. — La crosse de l'aorte est seule injectée; les bords flous de l'ombre cardio-vasculaire la débordent largement 
à droite et à gauche; les lignes très noires sont constituées par des index mélalliques (vue postéro-antérieure). 


l'injection d'un lait de baryte, par la veine cave inférieure, on constate que la veine cave 
supérieure et le tronc veineux brachio-céphalique droit contribuent à former le bord 
droit radiologique de l'ombre médiane (fig. 1); ils se voient très fréquemment du reste 
sur les radiographies de sujets vivants. 

2) Le point D est constitué par la terminaison du bord droit de la veine cave supé- 
rieure dans l'oreillette droite. 

3) Le point D’ répond au bord externe de l'orifice de la veine cave inférieure dans 


l'oreillette droite. 
4) Chez le sujet normal, le point d'intersection du bord droit du tronc veineux 


Digitized by OOQ Le 


4 L. Detherm et R. Chaperon. — Étude anatomo-radiologique 


brachio-céphalique droit avec le bord inférieur de la clavicule droite (que nous propo- 
sons d'appeler point claviculaire droit (Cd), le point D, le point D’, peuvent étre 
considérés comme étant tous les trois sur une même ligne sensiblement verticale; il 


Fig. 5. — Mème sujet que la figure 2, mais ici l'oreillette droite cl la veine cave supérieure injectées à leur tour 
forment le bord droit de l'ombre médiane, l'aorte est à gauche de cette ombre dont elle est séparée par un 
espace clair (vue posléro-antérieure). 

pourra être intéressant d'appliquer ce fait à la clinique (mensurations, rélraclions thora- 
ciques, hypertrophie de l'oreillette droite, dilatalions de la veine cave). 

Nous devons donc nous demander où passe l'aorte ascendante, vient-elle recouvrir 

de son ombre la veine cave supérieure? Est-il possible que l'aorte déborde la veine cave 
à droite? Autrement dit : quelle part l'aorte prend-elle dans la formation du bord droit ? 


L'Aorte Ascendante. — Il ressort des descriptions des analomistes que l'aorte ascen- 


de l'ombre médiane cardio-vasculaire vue de face. 5 


dante est située sur la ligne médiane, presque entièrement cachée derrière le sternum. 
De l'étude de l'aorte injectée chez § sujets il résulle que l'aorte ascendante normale ne 
déborde pas à droile sensiblement le bord droit des échancrures sternales, ni le flanc 


SIF TE T AN CORECTA 


, 3 + 
À PRE; dr 08 ee ke % ">i 
t #3 me i = 
gr 1 2: ` P F y 
f Dn Y i - 
į ” 


Fig. 4. — Sujet de 83 ans. Le contour des vaisseaux de la base atteint le bord supérieur des clavicules ; 
élargissement du diamètre transversal. Type d'aorte sénile (vue postéro-untérieure). 


droit de la colonne; d'ailleurs chez trois sujets de 20 à 32 ans l'aorte ne dépassait pas à 
droite la ligne médiane ('). 


Rapports entre la Veine Cave Supérieure et l'Aorte. — Si l’on examine maintenant la 
fig. 2 on voir que le bord droit de l'omere cardio-vasculaire passe très en dehors de l'aorte 


ascendante: or, iln’y a pas de doute, il s'agit bien d'un contour radiologique visible sur la 


(t) Il serait intéressant de vérifier si cette situation n’est pas normale chez l'enfant et l'adolescent. 


6 L. Delherm et R. Chaperon. — Étude anatomo-radiologique 


plaque et à l'écran radioscopique. L’aorte ascendante ne constitue donc pas le bord droit 
de l'ombre vasculaire, la preuve en est donnée par une injection poussée dans la veine 
cave inférieure chez le même sujet. Elle nous montre (fig. 5) que ce contour est composé 
par le tronc veineux brachio-céphalique droit, la veine cave supérieure, l'oreillette 


Fig. 5. — Même sujet que pour la figure 4. Aorte sénile; la veine cave forme le bord droit de l'ombre 
cardio-vasculaire, et son bord interne se projette ou se moule sur les parties les plus saillantes de l'aorte 


ascendante (vue postéro-antéricure). 


droite. Quant à l'aorte, toujours visible, elle est bien en dedans de la veine cave('). 


Dans six cas nous avons eu des résultats identiques (voir fig. 5 et 6) : il nous paraît done 


démontré que, sur le cadavre injecté tout au moins, le tronc veineux brachio-céphalique 


(t) Noter la ligne claire qui sépare le plus souvent ces deux vaisseaux. 


de l'ombre mediane cardio-vasculaire vue de face. 7 


droit, la veine cave supérieure et l'oreillette droite constituent chez l'adulte normal le bord 
droit de l'ombre radiologique cardio-vasculaire, et que l’aorle ne prend aucune part à la 
formation de ce bord. 

Nous avons répété l'expérience sur deux sujels très âgés (85 el 73 ans) pour nous 
rendre compte si l'Aorte Sénile pouvait recouvrir la veine cave et apparaître à son bord 
droit. La figure 4 nous montre les contours des vaisseaux de la base du cœur, avant 
injection, remontant jusqu'aux clavicules. Il est intéressant de comparer cette figure 
avec la suivante (fig. 5) prise chez le même sujet après injection des vaisseaux, sur 
laquelle se voit l'aorte atteignant le bord supérieur de la clavicule. La veine cave est 
bien à droite et en dehors; et son bord interne se projette ou se moule sur la partie la 
plus saillante de l'aorte (deux cas), ce qui peut 
expliquer, quand la veine bat, qu'elle puisse 
être animée de mouvements de propulsion 
transmis par les battements aorliques. 

Sans vouloir tirer de ces cas une règle 
générale, il semble difficile, en dehors des cas 
certains d’ectasie [et peut-être d'insuffisance 
aortique(?)|, que l'aorte sénile puisse déborder 
la veine cave supérieure pour former le bord 
droit de l'ombre médiane; on peut dire que le 
plus souvent elle ne la déborde pas. 


Le Bord gauche. — Poirier décrit une por- 
tion obliquement ascendante et une portion 
horizontale de la crosse, se terminant au flanc 

auche de la 4° dorsale: il n'exi - 
8 | j il n existe Pas, anato Fig. 6. — Constitution du bord gauche normal: l'aorte 
miquement parlant, de portion descendante de la et RU (calque radiographique, vue 
x i R antéro-poslėrieure). 

crosse, mais unc portion initiale descendante AA, aorte ascendante: PI A D, portion initiale de l'aorte 
de l'aorte thoracique descendante; A Th.. aorle thoracique; TAP, tronc 
LE de l'artère pulmonaire; APG, artère pulmonaire 

P ` gauche; A P D, artère pulmonaire droite; G, point G 

l) La distance qui sépare la crosse de VG, ventricule gauche. 
l'aorte de la clavicule peut varier avec l'age: 
mais normalement la crosse se termine au niveau de la 4° dorsale et sa terminaison est 
bien visible dans la clarté pulmonaire puisqu'elle est à gauche de la colonne; l’hémicercle 
aorlique est donc constitué par la portion terminale de la crosse, ce qui peut être vérifié 
par des radiographies bien centrées. 


2) Au-dessus de l’hémicercle, l'extrémité supérieure du bord gauche de l'ombre 
médiane est due à l'ombre sterno-vertébrale, mais peut aussi être liée exceptionnelle- 
ment à la projection de l'artère sous-claviére dans le 1° espace gauche. 


5) Au-dessous de l'hémicercle, toute portion visible de l'aorte verticale (atteignant 
souvent 1 à 2 cm.) appartient à la portion iniliale descendante de l’aorte thoracique; 
elle peut devenir considérable (5 cm.) dans les cas d’aorte sénile (voir fig. 5 et 8). 


4) En comparant les clichés de huil sujets avant et après injection, il nous a 
semblé que normalement c'est le profil de l'artère pulmonaire qui forme tout l'arc moyen 
qui est oblique, depuis l'aorte descendante verticale jusqu'au point G. 

Cependant dans deux cas (fig. 5) où le cœur était volumineux et transversal nous 
avons vu le bord de l'arc moyen déborder à gauche l'artère pulmonaire; il nous a fallu 


8 L. Delherm et R. Chaperon. — Etude anatomo-radiologique 


interpréter et admettre que le bord gauche de l'oreillette (pathologique?) peut venir 
participer à la formation de ce bord. 

Pour sortir de l’indéecision, nous avons tenté l'expérience suivante : 

Nous avons injecté d'abord l'aorte et les cavités gauches, ensuite secondairement 
les cavités droites : ainsi au niveau du bord gauche ne pouvait venir se surajouter que 
l'ombre de l'artère pulmonaire; et nous avons ainsi pu constater qu'elle déborde large- 
ment l'aorte descendante, qu'elle constitue seule l'arc moyen et qu'elle délimite le 
point G par l'intersection de son bord gauche avec le bord externe du ventricule 
gauche(') (fig. 6). Cependant l'expérience n'a 
été faite qu'une seule fois et il faut que Ja 
clinique vienne la confirmer. 


Le Bord supérieur. — Le trajet du tronc 
veineux brachio-céphalique gauche correspond 
au bord supérieur de l'ombre médiane, con- 
cave en bas et à gauche : c'est le bord supé- 
rieur de cette veine que l’on dessine et que l’on 
joint à l'hémicercle aorlique lorsque l'on trace 
le bord supérieur. 


Auricules. — Dans aucun cas les cavités 
des auricules n'ont pu être opacifiées, et leur 
rôle dans la formation de l'ombre radiologique 
a paru secondaire. | 


Fig 7. — Les contours de l'ombre médiane! 
Bord droit. EN RÉSUMÉ : 
1, tronc veineux brachio-céphalique droit; 2. veine cave 
supérieure; 3,oreillette droite; 4, veine cave infé- Sur ] dav iniecté. | t de 
rieure; Cd, point claviculaire droit; D, point D; ur le Cadavre injecte, les contours de 


D’, point D”. | l'ombre cardio-vasculaire vue de face sont 
Bord gauche. 


5, ombre sterno-verlébrale ; 6, hémicercle aortique; 7, por- constitués de la manière suivante : 


tion iniliale de l'aorte descendante; 8, artère pulmo- r e gt : 
naire; 9, ventricule gauche ; G, point G. j A droite on peul distinguer quatre portions. 


1) Tout en haut, coupant obliquement 
l'angle sterno-claviculaire, c'est le bord externe du tronc veineux brachio- céphalique 
droit, le plus souvent oblique en bas et en dedans. 

2) Le bord externe de la Veine Cave Supérieure lui fait suile, parfois verlical, mais 
le plus souvent un peu convexe en dehors, traduisant ainsi son trajet; une encoche 
peu accentuée indique son orifice : c'est le point D. 

5) Au-dessous se voit le profil, convexe à droite, de l'oreillette droite el unc encoche 
bien frappée marque son extrémité inférieure et le point D’. 

4) Enfin au-dessous de D’ une ligne verticale, parfois oblique en dehors. est formée 
par le bord externe de la Veine Cave Inférieure et alteint le diaphragme. 

A gauche on peut distinguer cinq portions : 

4) L'extrémité supérieure, dont la longueur est variable avec l'âge et l'ascension 
de la crosse, est formée le plus souvent par une ligne verticale, bord de l'ombre Sterno- 


(t) Il est impossible de différencier sur les radiographies de cadavres opacifiés Voreilletle gauche du 
ventricule et d'en marquer les limites; chez le vivant, letude des battements facilite le diagnostic. 


de l’ombre médiane cardio-vasculaire vue de face. 9 


Vertébrale, mais l'artère sous-clavière peut venir se projeter en ce point (1° espace 
intercostal). i 

2) L’Hémicercle aortique, portion terminale horizontale de la crosse, à gauche de 
la colonne. 

5) Une portion verticale (parfois faiblement oblique en dehors et en bas) qui 
représente la portion initiale descendante de l’Aorte thoracique; son étendue est variable, 
1 à 2cm. normalement, pouvant aller jusqu'à 
5 cm. dans les cas d’aorte sénile. 

4) A ce segment fait suite l'artère pulmonaire 
dont le bord gauche est plus ou moins oblique 
en dehors et en bas, sa limite supérieure est sou- 
vent bien marquée par le changement de direc- 
tion du profil gauche, de vertical en oblique. 
L’arc moyen nous a paru ¢tre constilué norma- 
lement tout entier par l'artère pulmonaire jus- 
qu’au point G; cependant nous avons adinis que 
dans les cas de cœur transversal, l'oreillette 
gauche dilatée peut venir déborder le profil pul- 
monaire. 

5) Au-dessous du point G le bord gauche est 
formé par le ventricule gauche. 

Le schéma ci-joint (fig. 8) dessiné d’après 


plusieurs radiographies permet de distinguer ces Fig. 8. — Contours et constitution de l'ombre 
médiane cardio-vasculaire, schéma dessiné d'après 


différentes portions. plusieurs radiographies. 
Bord droit. 
j j oe : z i s PCD. point claviculaire droit. 
Applications. Nous ae appliqué nee T BCD, tronc brachio-céphalique droit. 
résultats à l'examen du sujet vivant normal, nous TBCt, tronc brachio-céphalique gauche. 
| VCS, veine cave supérieure. 
avons constaté en cffet que la veine cave supé- APD, artère pulmonaire droite. 
2 . AA, sorte ascendante. 
rieure se voit dans presque tous les cas: le plus n, le point D. 
t és et Lord déc: : OD, oreillette droite. 
souvent, surtout après 59 ans, son bord droit est p, le point D’. 
VC, veine cave inférieure. 


visible de face en radioscopie dans toute sa 
longueur; étant donnée la fréquence de ce fait 7 i 
HA, hemicercle aortique. 


il nous paraît devoir être admis : que l'on voit IYD, quatrième vertèbre dorsale. 
PIAD, portion initiale de l'aorte descendante. 


presque toujours en examen de face la veine cave APG, artère pulmonaire gauche. 


TAP, tronc de l'artère pulmonaire. 


Bord gauche. 


supérieure et le tronc veineux brachio-céphalique œ, le point G. 

i ; : ; i VA, valvules sigmoïdes aortiques. 
droit, dont l'ombre oblique «en coin» est si sou- 14 P, infundibulum de l'artère pulmonaire. 
: © s VG, ventricule gauche. 
vent dessinée. VD, ventricule droit. 


Chez certains adolescents l'oreillette droite 
se dégage parfois seule de l'ombre sterno-vertébrale, quelquefois chez l'enfant le bord 
droit des vaisseaux est peu visible en vue de face; dans ces cas nous conseillons 
une très faible rotation en oblique gauche antérieure, de 10 à 15°, qui permet de bien 
voir la veine cave supérieure rectiligne montant vers la clavicule. 


Au point de vue pratique : 


1) Toutes les fois que l’on aperçoit les points D’ et D, on voit donc au-dessus 
de D le bord droit de la veine cave supérieure. 
2) Lorsque le point claviculaire droit Cd et le point D seront visibles, la ligne qui 


10 L. Delherm et R. Chaperon. — Etude anatomo-radiologique 


les unit est formée par le tronc veineux brachio-céphalique droit et la veine cave 


supérieure. 
5) Au-dessous du point D’ il existe souvent une ligne verticale (atteignant 2 cm.) 


Fig. 9. — Elargissement du pédicule. L'aorle ascendante est derrière le sternum; indiqué par les index 
métalliques la veine cave descend à distance de l'aorte. La portion de l'aorte descendante visible est 
très étendue (vue de face postéro-antérieure). 


qui descend jusqu'au diaphragme droit, surtout visible en inspiration soutenue, elle 
représente le bord droit de la veine cave inférieure. 

Contrairement à l'opinion assez généralement admise, l’aorte dans aucun de nos 
cas n'a débordé le profil droit de la veine cave; l'aorte ascendante n'est donc pas 
normalement visible en vue de face; aussi les mensurations du diamètre transversal 


Digitized by \s 


oogle 


de l’ombre mediane cardio-vasculaire vue de face. II 


comprennent toujours tout ou partie du diamètre de la veine cave (comparer Îles 
figures 4 et 9). | 

La mensuralion de l'hémicercle aortique et de sa corde peuvent peut-être fournir 
quelques données, mais on devra éviter d'ajouter par erreur le petit segment d'aorte 
descendante verticale qui lui fait suite. 

Dans certains cas où il existe un élargissement marqué de l'ombre des vaisseaux de 
la base, il peut parfaitement se faire que le diamètre de l'aorte ne soit pas lui-même 
augmenté proportionnellement à cet élargissement. | 

On voit en cffet (fig. 9) une aorte sans doute élargie, mais bien en place derrière le 
sternum, bordée par deux espaces intervasculaires qui eux-mêmes sont encadrés à droite 
par la veine cave supérieure, à gauche, par l'aorte descendante. 

En conséquence on peut dire, d'après notre étude anatomique, que tout ce quon 
mesure en position frontale n'est pas l'aorte, mais bien l'ensemble du pédicule. 


L’ELECTROMYOGRAPHIE 


Par A. ZIMMERN et P. COTTENOT 


L'électromyographie enregistre el étudie la force électromotrice engendrée par la 
contraction des muscles. 

La production d'énergie électrique par les tissus vivants en aclivité, est d'ailleurs 
un phénomène très général que les physiologistes ont depuis longtemps mis en évidence 
chez les végétaux et les animaux. Sur la plante on la décèle dans la feuille et notamment 
lorsque celle-ci est exposée à la lumière. La peau des animaux en état d'activilé sécré- 
toire, et par conséquent les régions du corps humain pourvues de glandes sudoripares 
sont le siège de différences de potentiel dont on peut démontrer l'existence à l’aide d'une 
dérivation entre deux points convenablement choisis. De la rétine des animaux, frappée 
par un faisceau lumineux, on a dérivé également des 
courants électriques, et ces courants réliniens ont une 
intensité qui semble liée jusqu à un certain point à 
l'intensité de la lumière incidente. 

Avant d'exposer de quelle manière on a pu chez 
l’homme vivant étudier les courants musculaires, rappe- 


lons rapidement ce que les physiologistes définissent 
Fig. 1. —Section perpendiculaire du muscle. sous les noms de courant de repos, de variation néga- 

A, un point de la tranche de section. — 

B, un point de la surface du muscle. tive, de courant d'action, etc. 

Lorsqu'on sectionne un muscle fraichement préparé 

perpendiculairement à son axe (fig. 1), et qu on réunit par un fil conducteur un point A 
de la tranche de section à un point B de la surface du muscle, un galvanomètre sensible 
placé dans le circuit montre l'existence d’un courant entre B et A, el le sens de sa dévia- 
tion indique que la section est négative. C'est le 
courant de repos (Matteuci). 

Si maintenant, apres avoir pratiqué une 
hémisection partielle et réuni À et B (fig. 2), on 
provoque à l’aide d'un choc d’induction la con- 
traction du muscle, l'aiguille du galvanomètre, 
déviée par le courant de repos, revient vers le 


zéro, indiquant la production d'un courant de Fig. 2. — lémisection. Les points A el B sont réunis 
: š | ; hes de par un dl conducteur, un gatvanometre est place dans 
sens inverse. C'est le phénomène de la variation te circuit. 
négative de Du Bois-Reymond, auquel on donna 
ulléricurement le nom de courant d'action, le jour où, grace aux recherches d'Hermann, 
on comprit que le courant de repos n'avait pas d'existence biologique c'est-à-dire résul- 
tait simplement de laltération artificielle produite. 
Soit maintenant un muscle non sectionné. Unissons par l'intermédiaire d'un galva- 
nométre deux points de la surface de ce muscle. Au repos, tous les points de celle 


surface sont iso-électriques, mais si l'on provoque la contraction du muscle, celle-ci 


A. Zimmern et P. Cottenot. — L’electromyographie. 13 


s'accompagne de la production du courant d'action qu'indique la déviation du galvano- 
metre. 

Si Pexcitation porte directement sur le muscle, à l'une des extrémités de celui-ci par 
exemple, ou sur son nerf moteur, le galvanomètre décèle une oscillation double. Le 
courant dérivé est dit : diphasique. Cette forme de l'onde électrique résulte de ce que 
l'onde contractile se propage de proche en proche, selon la longueur du muscle, et que, 
ainsi que l'a établi Hermann, chaque point en activité contractile est négatif par rapport 
aux points en repos. On conçoit aisément que chacune des électrodes devient successi- 
vement négalive au moment du passage de l'onde contraclile à son voisinage. 

Lorsque l'excilalion se fait par chocs multiples d'induction produisant du tétanos 
musculaire, la succession des ondes électriques ne peut plus être décelée par un galva- 
nomètre ordinaire mème très sensible. Il faut, pour observer la succession des oscil- 
lations, avoir recours à l'électromètre capillaire de Lippmann. 

On connait l'expérience célèbre de Du Bois-Reymond qui, ayant plongé le bras droit 
dans un vase d'eau salée et fermé le circuit sur son galvanomètre à l'aide d'une électrode 
tenue dans la main gauche, constata, chaque fois qu'il contraclait le bras une déviation 
de l'aiguille, mettant ainsi en évidence chez l'homme, sans aucune effraction de la peau, 
l'existence des courants musculaires. 

Un peu plus lard, Hermann le premier dériva à travers la peau le courant diphasique 
des muscles de l’avant-bras en excitant le médian. 

Ces expériences ont été reprises plus près de nous par le physiologiste Piper, qui, 
bénéficiant de l'admirable instrument qu'est le galvanomètre à corde, a pu entreprendre 
une étude approfondie des courants engendrés par la contraction des muscles de la vie 
de relation, dans leurs réponses aux diverses modalités d'excilation : excitation élec- 
trique, excitation mécanique réflexogéne, excitation volontaire, etc. 


INSTRUMENTATION ET TECHNIQUE 


Tous les progrès de l'électrocardiographie datent de l'emploi du galvanomètre à 
corde de Einthoven. Mais celui-ci n'est pas le scul qui puisse être utilisé; on peut en 
effet se servir aussi de systèmes à cadre mobile extrêmement légers et de très faible 
énergie. 

L'étude des courants des muscles nécessile d'ailleurs une sensibilité plus grande 
que l'électrocardiographie, l'intensité des courants qu'il s'agit de déceler étant, dans les 
conditions de dérivalion utilisées, dix fois plus faible que celle des courants du cœur. Il 
va sans dire que les plus grandes précautions doivent être prises pour éviter les courants 
de polarisation. Piper employait à cet effet des électrodes liquides maintenues au contact 
de la peau par une membrane de parchemin. 

Nous leur avons préféré des électrodes impolarisables constituées par une lame 
d'argent recouvertes de chlorure d'argent obtenu électrolytiquement et appliquée sur les 
léguments à l'aide d'une couche de gaze imbibée de la solution physiologique (Bour- 
guignon). 

La prise de dérivation ne saurail avoir lieu qu'en des points du muscle bien déter- 
minés. L'excitalion partant du point d'entrée du filet nerveux moteur et se propageant à 
partir de là vers les deux extrémités, on conçoit que pour ne pas avoir d'inlerférences, 
et pour obtenir des courbes des courants musculaires aisément comparables entre elles, 


14 A. Zimmern et P. Cottenot. 


il soit nécessaire de fixer les électrodes, toutes deux au-dessus ou au-dessous de Ia zone 
d'entrée du nerf (équaleur nerveux). C’est à la région distale que Piper accorde la 
préférence. 

Les résullats actuellement acquis en électromyographie, et que nous avons eu 
l’occasion de vérifier dans le cours de ces dernières années, en utilisant tantôt le galva- 
nomètre à corde, tantôt un dispositif à cadre, peuvent être rapportés aux trois modes 
d'excitation suivants : 1° Excitation isolée du nerf; 2° Excitation d’un réflexe: 5° Con- 
traction volontaire. | 


l° Excitation isolée d’un nerf. 


Le nerf médian se prèle facilement à l'expérience; prenons-le comme exemple. 
Lorsqu'on excite ce nerf par des chocs d'induclion, on peut observer que chaque con- 
traction des fléchisseurs de l'avant-bras donne naissance à un courant d'action qui se 
traduit par une onde diphasique, cheminant de part et d'autre de l'équateur du muscle. 
L'inscription simultanée de ces deux 
ondes (fig. 5), ascendante et descen- 
dante, recueillies à chacune des extré- 
mités du muscle. montre qu'elles sont 
de sens opposé, ce qui est facile à con- 
cevoir; qu'elles ont une forme légère- 
ment dissemblable, Fonde ascendante 


Onde descendante Onde ascendante i . 
ayant des sommets plus aigus que l'onde 


Fig. 3. — Inscription de l'onde diphasique produite 
par Ja contraction des fléchisseurs de lavant-bras. 


descendante, enfin que leur durée est 
très voisine de J 50° de seconde. L'étude 
de ces courbes permet de délerminer la vilesse de propagation de londe contractile. 
Cette vitesse de propagation est donnée par la distance des deux sommets rapportée 
à l’écarlement des électrodes ; il ne s'agit d'ailleurs que d'une valeur approchée, puisque, 
comme nous venons de le voir, la distance des sommets est un peu différente quand on 
considère l'onde ascendante et Fonde descendante. Elle a élé trouvée de 10 à 15 mètres 
par seconde, par Hermann, chiffres confirmés par Piper. Elle demeure la même quelle 
que soit l'intensité du courant d'excilalion, et par conséquent quelle que soit l'énergie 
de la contraction. 

L'inscription du courant d'action permet de déterminer également la vilesse de 
transmission de l'excitation. Celle-ci a été autrefois mesurée par Helmholtz et Baxt en 
partant de l'effet mécanique, c'est-à-dire du début de la contraction musculaire elle- 
même, mais l'électromyographie permet une plus grande précision par linseriplion du 
début du courant d'action. C'est ce qui a été réalisé par Piper, en excitant le médian 
d'abord dans l'aisselle, puis au pli du coude. Connaissant d'une part la distance qui 
sépare deux points du nerf excité (16 centimètres, par exemple), eb mesurant d'autre part 
la différence des temps perdus d'excilalion (0 sec. 0015 dans l'exemple choisi), le quotient 
de ces deux valeurs donne la vitesse de transmission dans le nerf. Piper a ainsi trouvé 
une valeur de 123 mètres par seconde. I] s'agit la d'une vitesse constante, indépendante 
de l'intensité de l'excitation. 


Lelectromyographie. 15 


2° Excitation d’un réflexe. 


La contraction déterminée dans un muscle par excitation d’un réflexe, la contraction 
du quadriceps crural consécutive à la percussion du tendon rotulien par exemple, donne 
naissance à une onde diphasique exactement semblable à celle que produit l'excitation 
électrique isolée du nerf moteur. L'orientation des deux ondes montre que la contraction 
ne part pas du point d’excitation, mais de l'équateur du muscle, d'où elle gagne son 
extrémité. Comme pour l'excitalion électrique, en inscrivant d’une part le moment de 
l'excitation, et d'autre part le courant d'action du muscle, on a pu déterminer le temps 
perdu correspondant à la progression de l'excitation dans l'arc sensitivo-moteur. 


3° Excitation par la volonté. 


C'est dans l'étude de la contraction volontaire que l'électromyographie a apporté le 
plus de connaissances nouvelles; les expériences de Piper, au moyen du galvanomètre à 
corde de Einthoven, ont projelé une vive lucur sur un sujet qui élait très mal connu. 
Elles ont permis de disséquer ce phénomène complexe qu'est une contraction volontaire 
et de déterminer le rythme des impulsions excitatrices. Nos connaissances sur ce sujet 
étaient cn effet jusque-là assez incerlaines. L'analogie avec le tétanos électriquement 
provoqué avait fait admettre depuis longlemps que l'excilation volontaire devait être 
constituée par une succession de brèves impulsions parties des centres nerveux. 

Plusieurs faits paraissaient en effet militer en faveur de cette manière de voir : la 
contraction volontaire donne à l'oreille même un bruit rotatoire analogue à celui du 
tétanos électriquement provoqué; d'autre part le tremblement du muscle fatigué, l'audi- 
tion au téléphonc des courants musculaires, les oscillations données par l'électromètre 
capillaire plaident en faveur d'une tétanisalion volontaire. 

Par contre, à l'encontre de celte hypothèse, on avait opposé la curieuse expérience 
du télanos secondaire de la pallte galvanoscopique. Lorsqu'on fait contracter par la 
volonté un gastrocnénien de grenouille, le courant d'action produit par cette contraction 
dont l'intensilé est suffisante pour déterminer une contraction dans la patte d'une 
seconde grenouille reliée par des conducteurs à la première, ne provoque dans celle-ci 
qu'une secousse unique ou quelques secousses irrégulières, et non un tétanos; ceci 
semble être en contradiction avec la conception de la contraction volontaire de nature 
discontinue et rythmique. 

Celle-ci cependant a toujours prévalu, et plusicurs physiologistes ont cherché à 
déterminer la fréquence suivant laquelle les excitations disconlinues arrivent au muscle. 
Wollaston, puis Helmholtz, évaluant par l'auscultation la hauteur du bruit produit par la 
contraction, trouvèrent des fréquences voisines de 16 à 20. 

Widensky, en utilisant un téléphone relié à des aiguilles plantées dans le biceps, 
obtint un son qui dans les contractions énergiques correspondait à 56 à 40 vibrations 
par seconde. 

Bien que Bernstein ait cru devoir contester à l'exploration électrique le pouvoir 
d'éclairer la question de la fréquence des excitations volontaires, il semble bien cepen- 
dant que l’électromyographie l'ait résolue de la façon la plus élégante et la plus fidèle, 
et cela indépendamment de toute part d'interprélation personnelle. 


16 A. Zimmern et P. Cottenot. 


EXPERIENCES DE PIPER 


Piper se servit d'un galvanomètre à corde d’Einthoven, de très grande sensibilité 
(corde de 1 à 2 u d'épaisseur; système oplique modifié de façon à donner une amplifi- 
cation très grande) et expérimenta sur les muscles fléchisseurs des doigts, le sujet ser- 
rant dans la main un objet quelconque, de préférence un dynamomètre. 

A chaque contraction volontaire correspond une série d'oscillations du galvano- 
mètre. Quand les deux électrodes sont placées du même côté de l'équateur du muscle, 
par exemple à la partie inférieure de l’avant-bras, on a des oscillations régulières, et 
qu'il est possible de dénombrer; il existe, il est vrai, parfois, quelques irrégularilés cau- 
sées par de peliles oscillalions secondaires dues sans doute à des ondes se composant 
entre elles, mais l'allure générale de la courbe est très régulière, et le nombre des oscil- 
lations se chiffre autour de 50 par seconde. 

Nous avons vu que l'excilalion électrique isolée donne une oscillation diphasique 
d'une durée de 1/50° de seconde. La courbe donnée par l'excitalion volontaire est donc 
identique à celle que fournirait un générateur électrique produisant 50 excitations par 
seconde. Autrement dit, les centres moteurs paraissent envoyer au muscle une succes- 
sion de salves d'une fréquence de 50 par seconde, rythme constant, caractéristique de 
l'excitation volontaire. 

Quant à l'amplitude de ces oscillations, elle augmente d'une part avec l'énergie de 
la contraction, d'autre part avec la surface des électrodes qui dérivent le courant, ce qui 
est évident puisque l'accroissement de surface des électrodes somme les intensités des 
courants alternatifs élémentaires produits dans chaque fibrille du muscle. 


VARIATIONS SELON LES MUSCLES 


Cette fréquence de 50 est indépendante de la longueur du muscle. Ainsi, elle est la 
même dans les longs fléchisseurs des doigts, et dans l'éminence thénar. Toutefois le 
chiffre de 50 ne doit pas êlre envisagé avec une rigueur absolue, les mesures faites sur 
certains muscles donnent en effet des chiffres un peu différents. Ainsi, pour les fléchis- 
seurs de l'avant-bras, la fréquence serail de 47 à 50. Elle serait de 58 à 62 pour le 
deltoïde, de 40 pour le quadriceps crural. Il semble quand on compare les chiffres 
obtenus pour toute une série de muscles, que tous les muscles coordonnés pour une 
même fonction présentent la même fréquence d'impulsions motrices. Suivant Piper, ces 
différences seraient dues à des différences dans l'excitation, comme si chaque groupe 
musculaire répondait à un centre ganglionnaire ayant une période vibratoire propre. 

La température modifie la fréquence, comme lont montré des expériences faites 
sur des animaux à sang froid, tels que la tortue, à des températures différentes. La fré- 
quence très faible à basse température, augmente avec celle-ci, et elle est de l'ordre de 
50 pour les homéothermes ayant la température de homme. 

Le chiffre moyen de 50 pourrait donc être une véritable conslante physiologique, 
cesi la fréquence pour laquelle le muscle semble « accordé ». Lorsqu'on exeile un 
muscle électriquement, c'est également pour des fréquences d'excilalion voisines de 
cette dernière que le télanos obtenu provoque la contraction maxima. 

Une expérience de Hoffmann est très démonstrative à cel égard. H excile le cerveau 


mn = — me 


L'electromyographie. 17 


d'un chien pour provoquer un tétanos artificiel. En l’excitant, au rythme de 15 à 25 par 
seconde, ce rythme est transformé dans les centres nerveux en un rythme de 50, et c'est 
celui-ci que l’on observe en étudiant le courant d'action du muscle. D'autre part c'est 
pour une excitation de 50 que la courbe est la plus régulière ; pour des excitations plus 
rapides, la fréquence des oscillations dans le muscle n’augmente pas, mais la courbe 
devient irrégulière. 

Chose curieuse, il est à remarquer aussi que, dans l'excitation électrique des nerfs 
sensilifs, cette fréquence de 50 serait ainsi celle qui provoque le moins de douleur 
(Piper). 

La fatigue du muscle se traduit par des modifications de la courbe, qui précèdent 
celles de la courbe ergographique. L’amplitude des oscillations diminue, il y a des 
pauses, des ondes secondaires, et la fréquence descend en dessous de 50. 

Il est intéressant de rapprocher les données qui précèdent de ce qui se produit dans 
un muscle dont on provoque la contraction soutenue, non plus par l'excitation volon- 
taire, mais par du courant faradique tétanisant. Lorsqu'on excite le nerf moteur avec un 
courant faradique, de fréquence inférieure à 50, on a des ondes diphasiques d'une durée 
de 1/50° de seconde chacune correspondant à 
chaque excitation et séparées chacune par 
des intervalles de repos. A la fréquence de 50, 
on a une courbe qui ressemble étroitement à 
celle de la contraction volontaire. Si on élève 
la fréquence du courant excitateur, de 50 
à 150 tout d'abord, la fréquence du courant 
d'action suit celle du courant excitateur. De 


a : Gar . Fig. 4 — Electromyogramme de réflexe rotulien : A, dia- 
150 à 300 périodes, il en est de même, MAIS pason au 1/100 de seconde : B, électromyogramme ; C, exci- 


la courbe devient irrégulière, et son ampli- 
tude décroît. Enfin, au-dessus de 500, la courbe, très irrégulière, ne correspond plus 
à la fréquence du courant excitateur; elle demeure aux environs de 250, quelle que 
soit la fréquence des excitations. Au point de vue pratique, nous croyons pouvoir tirer 
de ces expériences, cette déduction applicable à l'électrothérapie, à savoir que la fré- 


tation. 


yd pe ST J 
™~ «a0 oe) > 4,2 m n 
` BA SAA th ty ee barn ey D, Pe Pe n TO te NT: AIME F "Tis ple wz 
1 = ee ee is ES" UE ARE 2 sd D ET dt Tha -e "dat A Fasi ee CPOFTE 


Fig. 5. — Electromyogramme de contraction volontaire (biceps sain): A, diapason, 1/100 dejseconde ; 
B, électromyogramme ;jC, courbe de gonflement du muscle. 


quence des interruptions, quand on utilise le courant faradique tétanisant rythmé pour la 
régénération musculaire, doit étre voisine de 50. 

= Les résultats de Piper ont cependant été contestés principalement par Garten. 
Celui-ci, en étudiant la contraction volontaire, a obtenu des courbes irréguliéres avec 
une fréquence plus grande que celle indiquée par Piper, et variant entre 100 et 200. La 
même irrégularilé et les mêmes limites de fréquence ont été retrouvées par lui dans le 


tétanos électriquement provoqué, comme dans la contraction volontaire. C'est donc selon 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — VII. 2 


Digitized by Google 


18 A. Zimmern et P. Cottenot. 


lui, dans ces limites, qu'oscillerait la fréquence normale du muscle, et pour expliquer 
l'irrégularité des courbes, il invoque l'hypothèse que les excitations nerveuses n'arrivent 
pas d'une façon parfaitement isochrone auz différents faisceaux de fibrilles musculaires. 

Nous avons, nous-mêmes, au cours de ces dernières années, entrepris quelques 
recherches d'électromyographie sur les muscles striés chez l’homme. Les courbes que 
nous avons obtenues sont analogues à celles de Piper. À défaut de galvanomètre à corde 
suffisamment sensible, nous avons opéré avec un galvanomètre à cadre mobile,‘et dans 
des conditions d'amortissement excellentes. Nous reproduisons ici deux de nos courbes. 
Ces deux courbes, l’une, courbe de réflexe rotulien (fig. 4), l’autre courbe de contrac- 
tion volontaire des fléchisseurs des doigts (fig. 5), présentent bien les caractères qui 
ont été décrits par Piper. Sur la courbe de la contraction volontaire on distingue facile- 
ment les grandes oscillations qui sont au nombre de 50 environ par seconde, et les 
petites oscillations secondaires de moindre amplitude. 

Nous avons pu constater d’ailleurs que la régularité de la courbe dépend pour une 
grande part de la situation des électrodes, et il est bien possible que ce soit là la cause 
des résultats contradictoires qui ont été trouvés par Garten. 


ÉLECTROMYOGRAPHIE DES MUSCLES LISSES 


‘ 


L'étude électromyographique des muscles lisses, beaucoup plus délicate encore n’a 
élé abordée que par quelques rares chercheurs et ses résultats jusqu'ici manquent 
d'homogénéité. Au tétanos des muscles striés on sait que les physiologistes opposent 
d'ordinaire la forme de contraction des muscles lisses qui serait, elle, un phénomène 
continu, une contracture permanente, un tonus. Il en résulte que sa traduction électro- 
myographique devrait être une onde diphasique unique. Cependant à l'encontre de cette 
prévision, Von Brucke a observé dans certains muscles lisses des ondes contractiles 
successives se traduisant par des courants d'action à oscillations rythmées. | 

Veit a réussi à dériver par les membres supérieurs le courant engendré par les 
contractions du muscle utérin, et il s'est servi de cette méthode pour étudier l'action des 
agents passant pour activer l'énergie contractile de cet organe. 

Bittorf a eu recours à l'électromyographie pour chercher si la contraction des 
artères n'était qu'une simple réaction de la paroi à la distension, ou si elle élait une 
contraction active se traduisant par des oscillations du galvanomètre. Les électro- 
angiogrammes qu il a obtenus, viennent corroborer cette seconde hypothèse. En reliant 
par des électrodes impolarisables une fémorale de chien mise à nu à un galvanomètre à 
corde, il obtint une ondulation monophasée. Ce même auteur a essayé de mettre en évi- 
dence ces courants chez l'homme à travers la peau, mais les oscillations sont bien faibles 
pour donner des renseignements valables. Cependant chez quelques sujets à pression 
artérielle élevée, il aurait obtenu les mêmes oscillations monophasiques que sur l'artère 
de chien mise à nu. 


ELECTROMYOGRAPHI E EN PATHOLOGIE 


Le court aperçu qui précède montre assez que l'électromyographie physiologique 
est encore une science assez neuve, exigeant l'emploi d'un appareillage très fragile, 
d'une technique délicate. Aussi n'est-il pas surprenant que son application à la pathologie 


L'électromyographie. 19 


neuro-musculaire ne soit qu'à peine ébauchée. Il est cependant quelques tentatives qui 
méritent d'être rapportées. 

Le clonus du pied a été étudié par Wertheim-Salmonson. Dans le clonus vrai, il a 
observé une oscillation diphasique à chaque secousse, tandis que dans le clonus hysté- 
rique il retrouvait la courbe ordinaire de 50 oscillations par seconde. 

Bertolini et Pastine ont également recherché les courants provoqués par le clonus 
du pied chez 70 malades. Les courbes obtenues ont montré des différences sensibles 
selon l’origine du phénomène. 

Gregor et Schilder ont étudié les courants d’action dans la chorée et y ont retrouvé 
le rythme de la contraction volontaire. Chez des tabétiques incoordonnés ils ont pu enre- 
gistrer des alternatives d'oscillations rapides et lentes, el d'amplitude variable. 

Chez les hémiplégiques contracturés, le rythme se trouve fréquemment abaissé, et 
tomberait parfois à 10 par seconde. Il est probable que dans ce cas, ainsi que l'ont 
indiqué Berstein et Saenger, lorsque l’hypertonie musculaire est très marquée, le mou- 
vement volontaire est entravé par elle, et l'impulsion motrice restant partiellement inef- 
ficace, la production des courants d'action se trouve plus ou moins réduite. 

Ainsi qu'on peut s'en rendre compte par les quelques faits que nous venons de rap- 
porter, ce n'est pas seulement la physiologie, mais aussi la neuropathologie qui paraît 
appelée à profiter des données fournies par l'électromyographie. La fragilité des appa- 
reils qu'elle utilise en a rendu jusqu'ici la technique très délicate et a empêché l'essor 
de cette méthode d’examen qui, cependant, est peut-être destinée à occuper en clinique 
une place aussi importante que l'électrocardiographie. 


= eee os 


ina a Wm Mi r O 


TECHNIQUE DE RADIUMTHERAPIE PROFONDE 


Par le Docteur P. de BACKER 


Assistant à l'Université de Gand. 


» 


En 1919 (:) et 1920 (?) nous avons exposé que nos efforts étaient surtout dirigés vers l'irradiation 


Fig. 1. — Le pessaire de Hodge à rainures vu de face 
et vu de profil, portant un tube de radium, enfermé 
dans une gaine en ébonite, en différentes situa- , 
tions sur le pessaire. 


Fig. 2. 


aussi directe que possible et vers l'irradiation par feux croisés des cellules néoplasiques les plus 


a 


Fig. o. 


Fig. 4. 


(") Congrès flamand de médecine, Anvers 1919, Gand 1920. 
C 


21 
} 


profondément situées dans les tissus 
sains, dans les vaisseaux lymphatiques 
et les ganglions lymphatiques parce 
que ces cellules sont les plus vivaces, 
les plus difficilement extirpables par 
voie opératoire et dans la plupart des 
cas les moins accessibles aux fortes 
doses d'irradiation. 

Nous exposions comment nous ap- 
pliquons ce principe dans le traitement 
radio-radiumthérapique des cancers ino- 
pérables du sein et du col ulérin. 

Pour le sein, concurremment à l'ir- 
radiation directe de la tumeur et des 
ganglions, nous introduisons au moyen 
d'un trocart et d'un dilatateur des tubes 
de radium directement derrière la tu- 
meur: nous les déplacons au bout d'un 
nombre d'heures variable d’après le 
filtre employé et la nature de la lésion. 
Après cette irradiation nous faisons si 
possible lablalion du sein ct des gan- 
wlions, généralement trois semaines 


‘plus tard croyant courir à ce moment 


le minimum de danger de produire de 
l'ensemencementnéoplasique. Nous lais- 
sons dans le creux axillaire, parfois dans 
le creux sus-claviculaire un drain en 
caoutchouc pur qui nous permettra de 
recommencer l'irradiation au moyen de 
tubes de radinm directement après l'in- 


sonsrès international de Physiothérapie, Anvers, septembre 1920, 


P. de Backer. — Technique de radiumthérapie profonde. 21 


tervention ou quelques jours plus tard. Pour le cancer inopérable du col ulérin nous ;plagons non 
seulement des tubes de radium dans le cratére, le vagin (tubes fixés sur pessaire cannelé de Hodge) 
(fig. 1) et les culs-de-sac vaginaux, mais aussi dans le rectum et parfois dans la vessie. Le radium 
est maintenu en place à la hauteur voulue dans la profondeur du rectum au moyen d'une tige 
métallique fixée à son tour au niveau des fesses et cuisses au moyen d’emplatres agglutinatifs. 


Fig. 5. — Le tube de radium fixé dans un tuyau en caoutchouc qui, par son renversement dans le rectum 
et l'excision d'un tiers de sa longueur, permet l'irradiation successive de trois champs rectaux. 


Introduit à fond dans le rectum (12-9 centimètres) le tube de radium se place largement au 
dessus du col de la matrice entre les deux ovaires et irradie à travers la paroi rectale principalement 
le corps de la matrice (fig. 2). Maintenu au niveau de la partie moyenne du rectum, il irradie 
surtout la face postérieure du col utérin (fig. 3). Placé directement au-dessus de l’anus il irradie la 
paroi vaginale postérieure (fig. 4). 

Cette technique expose à des inconvénients : douleurs, ténesme anal, position dorsale forcée. 

Au lieu de monter le tube de radium sur une tige, nous l'avons ultérieurement placé dans une 
extrémité d’un drain en caoutchouc 
pur de 12 centimètres de longueur que 
nous introduisons complètement dans 
le rectum tout en le maintenant en 
contact direct avec l'anus par l'inter- 
médiaire de fils fixés sur les fesses au 
moyen d’emplatres. La cavité rectale 
‘aété vidée au préalable au moyen d'un 
lavement et un suppositoire à 9 centi- 
grammes d'extrait d’opium a été in- 
troduit. 

Quand le tube de radium se trouve 
placé à l'extrémité supérieure du drain 
il irradie à 12-9 centimètres de l'anus 
le corps utérin; placé directement 
au-dessus de l’anus il irradie la paroi 
vaginale postérieure, à cet effet il 
nous suffit de retirer le drain et de le 
réintroduire dans le rectum après 
l'avoir renversé. En sectionnant le 
tiers de la longueur du drain et en le 
replaçant avec le tube placé vers le 
haut nous irradierons le col utérin a 
travers la partie moyenne de la paroi 

Fig. 7. rectale. A la partie supérieure et infé- 
rieure du drain ainsi qu’au-dessus du 


Fig. 6. — Le tube de Dominici monté sur la sonde à demeure en verre 
"en position redressce. 


tiers inférieur où devra se faire la section, sont attachés des fils (fig. 9). 

Pour l'irradiation de Ja matrice à travers la vessie, nous montons sur une sonde à demeure en 
verre, en forme de pied de biche un tube de Dominici; sur la sonde est fixé un tuyau en caoutchouc 
qui plongera dans un urinal et permettra à l'urine de s'écouler durant tout le temps de l'irradiation. 
Le tube de radium est fixé à un fil solide attaché au moyen d’une épingle de sùreté à l'extrémité du 
tuyau en caoutchouc plongeant dans l'urinal. Parfois après dilatation du canal de l'urèthre nous 
poussons directement le tube dans la vessie, nous introduisons à sa suile la sonde en verre. 

Lorsque le fil est tendu le tube de radium est maintenu droit sur la sonde en verre (fig. 6) et 
l’irradiation porte à travers la vessie surtout sur le corps utérin (fig. 7). Le tube pend dans la cavité. 
vésicale lorsque le fil est légèrement relâché (fig. à), il irradie le milieu du col de la matrice quand 
la femme est couchée sur le dos (fig. 9) et davantage la partie gauche ou droite du col suivant que 
la malade est couchée sur le côté gauche ou droit. 


22 _P. de Backer. 


Presque toutes ces irradiations au moyen de tubes de radium dans les cavités naturelles furent 
combinées avec les irradiations au moyen de rayons X à travers les voies abdominales, ovales et 
sacro-sciatiques, ces deux dernières voies évitant autant que possible l’irradiation des intestins. 
Nous n’employions pas les régions sacrée, vulvaire et périnéenne, de cette façon les cavités vaginale, 
utérine, rectale et vésicale restaient dans notre technique d'application des rayons des régions 
d'irradiation minima qui pouvaient sans crainte de lésion des parois par accumulation de doses 
être utilisées pour l'irradiation interne du petit bassin par tubes de radium. 

Nous disions au même Congrès d'Anvers qu'en collaboration avec le professeur Frans Daels 
: nous avions commencé l'étude de nou- 
‘velles voies chirurgicales d'accès aux 
“ ganglions du petit bassin afin de pou- 
' voir irradier ‘ceux-ci de facon directe. 

: En juin 1921, Frans Daels exposa 

comment dans les cas de carcinome 
inopérable du col utérin il avait taché 

Fig. 8. — Le tube de Dominici monté sur la sonde demeure en verre | d'arriver à Virradiation directe des 

en position pendante. ganglions iliaques et des ganglions hypo- 

gastriques au moyen d’un drainage 
bilatéral du petit bassin, drainage effec- 
tué uniquement dans un but radiumthé- 
rapique en vue de glisser des tubes de 
radium le long de la paroi de la cavité 
pelvienne et de soumettre ainsi les 
ganglions à des feux croisés de rayons 
de radium, partant de la face interne 

_de la cavité cotylorde d’une part, des 
cavités rectale, utérine et vésicale d’au- 
tre part. 

, Il s'était laissé guider dans l'élabo- 
ration du plan opératoire par les con- 
sidérations suivantes : 

Fig. ©. Les ganglions iliaques supérieurs 

et inférieurs et les ganglions hypogas- 

triques sont situés au niveau des grands vaisseaux iliaques, dans une zone délimitée, de façon 

grossière, par la surface interne de la cavité cotyloïde, la ligne innominée, le bord postérieur du 

trou ovale, Je bord antérieur de la grande échancrure sacro-sciatique et la limite supérieure de 
l'ischion. 

En suivant la surface osseuse du bassin, on ne court aucun danger de léser les gros vaisseaux 
et le drain placé a'ce niveau se trouve à l'endroit voulu en dehors de tous les ganglions à irradier. 

Il esposa comment chez huit malades il était parvenu à placer un gros drain dans les parties 
latérales profondes du petit bassin en partant d’une part de la tubérosité ischiatique, d’autre part 
de l’épine iliaque antérieure et supérieure. 

En septembre 1921 (‘) le Professeur Daels exposa à Paris les perfectionnements qu'il avait 
apportés à la technique du Radium-Wertheim ou du drainage radiumthérapique du petit bassin, 
opération dénommée ainsi par lui parce qu’il estimait que la seule façon pratique de passer des 
tubes de radium le long des voies lymphatiques et des tumeurs du petit bassin est de les placer 
dans des drains qui glissent facilement sous le péritoine, sous les vaisseaux ct le long des anfrac- 
tuosités osseuses. 

Nous reproduisons ici les dessins explicatifs communiqués par lui (fig. 10, 11). 

Tenant compte de tous les drainages radiumthérapeutiques effectués, même les tout premiers 
pratiqués avec des techniques très imparfaites et souvent dans des cas cachectiques, nous obtenons 
un total de 40 cas: chez tous l'intervention fut pratiquée sans aucune complication opératoire. 

A l'heure actuelle l'intervention bi-latérale dure de 10 à 15 minutes. Quelles sont les complica- 
tions post-opératoires imputables à la radiumthérapie? 

Deux malades cachectiques sont mortes environ deux mois plus tard sans être sorties de leur 
cachexie, une malade est morte de phlébile et empyème et une de pneumonie six semaines après 
le drainage. Il va de soi que souvent le drainage est pratiqué en plein territoire infecté. Nous ne 
savons point dans ces cas quel facteur est souvent responsable de l'exitus laetalis : le mauvais état 


() Congrès international de Gynécologie de Paris, 1921. 


Lechnique de radiumthérapie profonde. 23 


général du malade, ou l'infection autochtone des tissus paramétraux, ou la destruction tissulaire 


t 


} 


Fig. 10. — Nos points de repère sont: la partie antérieure de la crèle iliaque, le psoas, l'artère iliaque primitive el 
externe que nous sentons battre sur le doigt. l'articulation sacro-iliaque, la tubérosilé ischiatique, l'épine sciatique, 
le bord inférieur du ligament sacro-sciatique et de la portion coccygienne du releveur. 


Fig. 11. — En passant devant l'articulation sacro-iliaque,sous les gros vaisseaux et derrière l’utérine vers l’épine scia- 
tique, nous traversons en plein la zone des ganglions : iliaques postérieurs et antérieurs, hypogastriques, sacrés, 
utérins et les propagations paramétrales de la tumeur. Nous ne demeurons éloignés que des ganglions lombaires 


et inguinaux. 
irradiant en même temps par le col, le vagin, le rectum et même la vessie, nous serrons de beaucoup plus près la zone 


malade et l'irradions de facon plus intensive qu'au moyen de champs abdominaux, ovales, sacres et sacro- 
scialiques de rayons X. 


imputable a l irradiation elle-mème ou à la filtration sur plomb que nous employions à ce moment. 


| 


24 P. de Backer. 

ll est un fait que depuis que nous avons eu recours à la filtration du radium sur platine, au - 
tamponnement , soigné du cratère cervical, aucune infection de trajets de drainage n'a plus surgi 
dans nos dix derniers cas. 

La seule malade chez laquelle nous avons, deux jours après drainage radiumthérapeutique, fermé 
les orifices de drainage a fait une forte élévation de température suivie d'une hémorragie pelvienne 
mortelle deux jours plus 
tard. Il y avait eu filtrage 
sur plomb et fermeture di- 
recte des tissus opératoi- 
res, deux techniques que 
nous, estimons mauvaises 
en nous basant sur Pen- 
semble de notre expérience 
clinique actuelle. 

Deux malades sont 
mortes d'hémorragie in- 
terne après nouvelle irra- 
diation pratiquée trois et 
quatre semaines après le 


a ?) EN drainage radiumthérapeu- 
a tique, mais chez les deux 
-t malades les trajets étaient 


infectés. Nous en avons 
conclu à la contre-indica- 
tion d’irradiation ultérieure 
aussi longtemps que les 
trajets opératoires sont in- 
fectés, mais ainsi que nous 
venons de le signaler cette 


Fig. 12. — Anesthésie rachidienne. Position gynécologique. Incision cutanée à côté de 
l'anus, en dedans et un peu en dessous de la tubérosité ischiatique. Le doigt pénètre 
dans la fosse ischio-rectale et se dirige facilement vers le bord inférieur du ligament 
sacro-sciatique, recouvert par la portion coccygienne du releveur. Il reconnait l'épine 


sciatique et passe en dedans de l'épine, entre les deux portions iliaque el coccy- 
gienne du releveur, vers l'articulation sacro-iliaque qu'il n’alteint point en règle géné- 
rale. Nous glissons une tige centimétrée le long du doigt, et me«urons la distance de 
l'épine à la peau: 9, 10, 11 centimèires: puis, nous glissons le long du doigt une tige 
en arc de cercle, d'un rayon de 16 centimetres et qui est maintenue en place dans 
le petit bassin. Incisions cutanée et aponévrotique à 2 centimètres au-dessus et en 
dedans de la partie antérieure de la crète iliaque. Le doigt pénètre de façon sous- 
péritonéale dans le grand bassin reconnait le muscle iliaque, le psoas, le tendon du 


infection a disparu depuis 
que nous avons recours à 
la filtration sur platine. 
Une malade est morte 
d’obstruction intestinale 
par coudure d’adhérences 


petit psoas, passe au-dessus d'eux, sous les gros vaisseaux qu'il sent battre, et atteint 
l'articulation sacro-iliaque. Mesure de la distance de l'articulation sacro-iliaque à la 
peau au moyen de la tige centimétrée : 9, 10, 11 centimètres. Le doigt reconnait la 
pointe de la tige courbe introduite dans le petit bassin, et l'autre majn de l'opérateur 
la guide vers l'extérieur en suivant le trajet du doigt. 


au niveau de la cicatrice 
opératoire après hystérec- 
tomie vaginale. Nous ne 
combinons plus l'hystérec- 


tomie au drainage radiumthérapique. 
Deux malades ont présenté des fistules recto-vaginales, mais très probablement à la suite 


d'irradiations par le vagin et le rectum effectuées avec filtrage sur plomb et emploi de caout- 
chouc pourvu de matières métalliques. Une d'elles présentait une tumeur entre le col et le 
rectum. 

Nous enlevons les chainettes aussitôt que la température nous indique qu’iln’y a pas d'infection. 
Nous avons abandonné la filtration défectueuse par le plomb et l'avons remplacé par le platine; 
nous entourons suivant la méthode de Regaud les tubes de radium filtrés sur 2 mm de platine, de 
0,2 mm d'aluminium et de 2 mm au moins de caoutchouc complètement dépourvu de matières 
métalliques | | 

Voici comment nous avons opéré radiumthérapeutiquement pour les derniers cas : 

Curettage s’il y a lieu; désinfection du cratère après curettage au moyen d'une solution de 
nitrate d'argent à 5 0/00; introduction de deux tubes de 25 milligrammes de radium-élément dans le 
cratère, ensuite — le cas échéant — dans les culs-de-sac vaginaux ou le vagin, parfois dans le rectum 
quand la paroi vaginale posterieure est entreprise ou la vessie quand la paroi vaginale antérieure 
est entreprise. Irradiation durant 60 à 80 heures d’après la nature histologique de la tumeur (baso- 
ou spino-cellulaire) soit 24 à 32 mc5 environ par heure. Nous laissons la malade un jour au repos 
pour la purger, puis nous faisons le drainage au radium; les deux tubes de 50 milligrammes de 
bromure de radium préparés de la façon décrite plus haut sont laissés en dessous de la ligne 
innominée durant 22 à 25 heures, au niveau de la cavité du petit bassin et des épines sciatiques 
durant 24 à 26 heures (soit 4,5 incé environ par place ou 30 mcé environ pour les six endroits). 


En tout bò à 62 mcé pour tout le petit bassin. 


Technique de radiumthérapie profonde. 


25 


Nous laissons les chainettes pour servir de drainage post-opératoire durant un à trois jours s'il 


n’y a pas de température. 
Six semaines à deux 
mois après notre traitement 
radiumthérapique nous fai- 
sons de la radiothérapie 
profonde (0,5 mm. zinc, 
40 cm. étincelle, appareil 
Symétrie) sur le col chez 
toutes nos malades même 
quand la guérison clinique 
semble être complète. 

Aux diverses techniques 
élaborées pour le placement 
de tubes de radium dans 
les paramètres, avec ou 
sans évidement du petit bas- 
sin, par Dominici et Des- 
jardins (t), Proust et Mal 
let(*), Schwartz(5), Schwartz 
et Richard(*), nous faisons 
le reproche d'une part de 
ne point pouvoir fixer le 
tube exactement à un en- 
droit déterminé du petit 
bassin par défaut de fixa- 
tion du tube à ses deux 
extrémités. Nous ne sau- 
rions d’autre part nous dé- 
cider à placer des tubes ou 
aiguilles dans des tissus 
infectés, par voie transpéri- 
tonéale et à les retirer par 
la même voie. Le péritoine 
peut se défendre aussi bien 


à 
\\ 
` 
{ 
y 
b 
H 


Fig. 13. — Cetle tige courbe est centimétrée et nous donne la distance de l'incision infé- 


rieure à l'incision supérieure : 28, 30, 32 centimètres et davantage. Soustrayant de ce 
chiffre les mesures de la peau à l'épine sciatique et de la peau à l'articulation sacro- 
iliaque, nous avons une idée approximative du trajet du petit bassin 4 irradier de 
la ligne innominée à l'épine sciatique: 9, 10, 12 centimètres. Nous prenons un drain 
un peu plus long et y plaçons un, deux ou trois tubes de radium fixés en place, le 
drain est lui-même fixé sur une chaine qui le travers: entièrement. Le drain doit 
toujours dépasser la ligne innominée et l'épine sciatique pour éviter des accrochages 
au cours des manipulations ultérieures. Nous avons abandonné le placement d'un drain 
le long de tout le trajet, parce qu'en agissant ainsi nous distendons des parties molles 
de façon superflue. Si le drain contient. par exemple, trois tubes de radium de 2 à 
3 centimètres de longueur et de force suffisante, le drain ne devra demeurer en place 
que le temps d'une irradiation. Si nous ne plaçons qu'unitube de radium dans le drain, 
nous devons déplacer le drain deux fois. ce qai se fait facilement au moyen de la 
chaine et d'épingles de süretés fixées aux distances voulues sur l'extrémité supérieure 
de la chaîne. 


Fig. 14. — La tige courbe ful remplacée ultérieurement par un demi-cercle creux. 


(t) Dominici et DEssarpins. Soc. de Chirurgie de Paris, Déc. 1920, cf. RuBExSs-DuvaL. Ass. fr. pour l'étude du 


cancer, t. X, disc. p. 548. 


(3) Proust et MALLET. Soc. Chir. de Paris, 15 juin 1921. 

(5) Scuwartz. Bull. Ass. fr. élude du cancer, t. X, p. 246, 274, 348, 1920. 
HARTHMANN. Congrès Obstétrique et Gynécologie, Paris, septembre 1921. 

(*) Scuwartz et RicHARD. Paris Médical, 1% juin 1922. 


26 | P. de Backer. 


qu’il veut, la méthode extrapéritonéale est plus logique et plus sûre. La laparotomie a peut-être 


Fig. 15. — Sur une tige glissée à travers le demi-cercle creux nous fixons dans un œillet le bout de la chaine et, 
en retirant le demi-cercle, nous placons le drain. 


comme avantages de permettre à l'œil nu ou au doigt de reconnaître des ganglions et de pouvoir 


Kia 


lf EFA g 
ce a 
FAN 


Fig. 16. — Si les tubes de radium doivent étre déplacés, nous réglons tout d'avance au moyen d'épingles de sûreté 
placées aux distances voulues, sur les bouts de chaîne qui sortent par l'incision supérieure. Aucune ligature, 
aucun point de sulure, si ce n'est parfois pour réduire un peu les incisions d'entrée et de sortie, mais ces orifices 
doivent, en tout cas, rester ouverts. 

Combinant à ce drainage radiumthérapeutique bilatéral l'irradialion du col, nous espérons realiser un radium 
Wertheim plus complet et beaucoup moins dangereux que l'évidement du pelil bassin. 


placer des tubes ou piquer des aiguilles exactement à ce niveau. Mais cela ne sera le cas que dans 


Technique de radiumtherapie profonde. ‘4 


les dégénérescences déjà massives où les dangers des manipulations transpéritonéales seront d’au- 

tant plus grands. D’autre part, comme le fait remarquer Regaud (t), il faut en tout cas irradier 

toute la zone d’ensemencement latent si on veut obtenir un résultat durable. | 
Notre technique a l'avantage d’être extrapéritonéale, d’irradier toute la hauteur de la zone 


c 
© 
oy, 4 y ty Y / A 
Y YZ, WY, YY Y Uy h Wi 
Fig. 17. — Voies d'irradiation de Winz pour le col (deux premiers schémas) 


et pour le paramétre droit (deux derniers schémas). 


suspecte et de pouvoir s'appliquer à la suite des perfectionnements apportés à notre technique aux 
cas les plus mauvais. 


A la technique de Winz (°?) d'irradiatiou du cancer cervical au moyen de rayons X durs par les 
diverses voies qu'il indique (fig. 17) irradiations que nous schématisons, pour nous en faire une idée 


Fig. 18. — Faisceau central dé rayons X dans l'irradiation du cratère cervical. 


plus exacte, au moyen des figures ci-jointes : faisceau central de l'irradiation du cratère cervical 
(fig. 18) divers faisceaux de Virradiation du cratère cervical (fig. 19), direction des faisceaux de 
l'irradiation d'un paramètre (fig. 20), nous faisons le reproche d'irradier des territoires énormes 
pour passer parfois à côté des ganglions haut situés. L'irradiation active au niveau des zones 
suspectes ou atteintes est une partie infime de l'irradiation du corps, d'où l'action intense sur le 
sang, l'altération de l’état général et la nécessité d'espacer les séances; l’irradiation du col ne peut 
être suivie de celle d'un paramètre que six semaines plus tard et lirradiation de l’autre paramètre 
ne peut être effectuée que quatorze semaines après le début du traitement. Les difficultés de 


(1) Ass. fr. pour l'étude du cancer, t. X. 
(2) Winz. Strahlentherapie, 1920. Sonderband. 


28 P. de Backer. 


technique sont démontrées par le fait que d'autres cliniques ont obtenu des résultats beaucoup 
moins favorables (Heymann). i - 
Avec notre méthode d'irradiation par le col, le vagin, le rectum et la vessie schématisée dans la 


4 AÑ à Ñ 

N N CS 
+ Nà Le 

YS OS = i 


g 


Prt #7. 
WHEW AU on 
i} x 


Q 

\ \ 
a - Ny ` f 
WN v a NA X Ÿ 
nest si . `x 
DALY ` 


Fig. 20. — Direction des faisceaux de rayons X dans l'irradiation d'un paramètre. 


figure 21, et avec la technique d'irradiation par Radium-Wertheim schématisée dans les figures 22, 25 
et radiographie figure 24, l'irradiation est tellement concentrée au niveau de la zone suspecte et 


Digitized by Google 


Technique de radiumthérapie profonde. 29 


atteinte que nous sommes en droit d'escompter une stérilisation complète; peut-ètre de sera-t-il 
pas possible d'obtenir la dose utile d'irradiation dans un rayon suffisamment étendu sans lésions 


Ps 


' | = 


Fig. 21. — Irradiation au moyen de tubes de radium par le col, le vagin, la vessie et le rectum. 


locales trop fortes des tissus sains et pour cette éventualité nous étudions des modifications ou 


Fig..22. — Radium-Wertheim vu de profil. 


combinaisons de techniques. A l'heure actuelle nous faisons suivre la radiumthérapie profonde de 
la radiothérapie profonde: appliquée à des malades dont l’état général a été fortement relevé à la 


30 P. de Backer. 


suite de la suppression des hémorragies et de la suppuration par la radiumthérapie cette combi- 
naison n’a point été jusqu’ici entre nos mains cause de complications spéciales. 
Nous attendons l'épreuve du temps pour obtenir la réponse clinique définitive à nos vues 


mei Hi 


TALH 


\ 
P ` 
tlie yy 
SAR 
» 5 
ra | 


Fig. 25. — Radium-Wertheim vu de face. 


théoriques que nous croyons exactes et appliquées à l'heure actuelle au moyen de techniques 
correctes. Le fait que des cas 
cachectiques du, début sont 
restés guéris jusqu'à l'heure 
actuelle (30 mois) nous im- 
pose le devoir de poursuivre 
ces recherches. Nos cas de 
récidive nous indiqueront où 
notre technique est en dé- 
faut. 

Nous avons été frappé 
par la critique faite en 1920 
par Béclére, de la technique 
employée à ce moment pour 
la radiumthérapie des can- 
cers de œsophage. « L’ap- 
plication presque toujours 
au-dessus et non dans la tu- 
meur de tubes de radium 
fixés dans une sonde ceso- 
phagienne mobile est ineffi. 
cace ou de bien peu d’effica- 
cité », disait-il; « le seul 
traitement logique consiste 
à placer des tubes fixés au 
centre de la tumeur au moyen 
de fils passant par la bouche 
d'une part et une fistule gas- 
trique d'autre part». Les professeurs D" De Beule et Daels de Gand ont constaté sur le cadavre 
que l'introduction de haut en bas d'une sonde au centre d'une tumeur cesophagienne est chose 


Fig. 24. — Radiographie de tubes de Radiuin dans les parties latérales 
g de la cavité du petit bassin. 


Technique de radiumtherapie profonde. ) 31 


difficile et dangereuse à cause des fausses voies facilement praticables à travers la paroi œsopha- 
gienne devenue irrégulière et des diverticulums existant souvent au-dessus de la tumeur; une sonde 


Fig. 26. — Tubes de radium placés au centre 


Fig. 25. — Voies d'accès radiumthérapique ; 
d'une tumeur œsophagienne. 


au cancer de l'œsophage. 
passe beaucoup plus facilement de bas en haut en l’introduisant dans l'œsophage par l'ampoule lisse 
et régulière du cardia quand celui-ci n’est pas, bien entendu, entrepris lui-même par le processus 
néoplasique (fig. 29). 

La technique opératoire employée par eux est la suivante : une gastrostomie est pratiquée en 
premier lieu pour pouvoir nourrir / 
le malade avant et pendant l'irradia- 
tion. Quand l’état général du malade 
est suffisamment relev ils font | ag 
après incision de la peau et de 
l’aponévrose une résection de l'apo- 
physe xyphoïde ; puis ils pratiquent 
l'incision médiane de la paroi anté- 
rieure de l'estomac, la recherche de 
l’ampoule du cardia située souvent 
très haut et en arrière, l'introduc- 
tion de la sonde en se guidant sur 
le doigt laissé dans l’ampoule. La 
sonde suivie d'un long fil solide 
préalablement attaché à sa partie 
inférieure est glissée jusqu'en haut 
de l’cesophage et retirée par la 
bouche. Le tube de radium est laissé Fig. 27. — Passage de la tige courbe à travers un rectum cancéreux 
en place dans la tumeur repérée à i (anus contre nature). 
la radioscopie avant l'opération; la 
résistance qu'on rencontre indique, d’ailleurs que le tube se trouve bien dans la tumeur. Le fil 
inférieur est passé par la bouche stomacale pratiquée quelques jours avant, il est fixé à l'extérieur 
au moyen d'une large épingle de sûreté. L'incision stomacale pratiquée en second lieu est fermée 
ainsi que l’aponévrose et les téguments dans lesquels on laisse un ou deux petits drains. L'extrémité 
supérieure du fil qui a été retiré par la bouche est menée ensuite au moyen d'une sonde de Belloc 
à travers le nez, fixée sur une épingle de sûreté et collée sur la peau de la face au moyen d’emplatres 


32 P. de Backer. — Technique de radiumthérapie profonde. 


agglutinatifs; en passant le fil par le nez nous le maintenons beaucoup mieux en place (fig. 26). 
Si la tumeur est étendue on peut placer plusieurs tubes de radium à la file indienne dans la 
même gaine de caoutchouc ou déplacer le tube en le retirant de sa longueur vers le haut après avoir 
détaché momentanément les épingles le fixant en bas et en haut. 
Après l’irradiation les fils sont laissés en place et noués l’un à l’autre de façon à faire une 
chaîne sans fin pour pouvoir servir ultérieurement de conducteur à des sondes dilatatrices. : 
En collaboration avec les professeurs D" Frans Daels et De Beule, nous avons cherché à traiter 
les cancers inopérables du rectum suivant le méme principe. 

_ Nous avons essayé de faire passer un tube de-caoutchouc par l'anus contre nature pratiqué 
quelques jours auparavant et l'ampoule rectale ou vice-versa; nous n'avons pas réussi. Nous n’avons 
pas réussi davantage en essayant de passer la tige courbe que nous employons pour le drainage 
radiumthérapique du petit bassin dans les cancers du col utérin, de haut en bas, c'est-à-dire de 
l'anus contre nature vers le rectum. Dans les deux derniers cas que nous avons traités nous avons 
passé la tige courbe de bas en haut c’est-à-dire du rectum vers l’anus contre nature (fig. 27); nous 
avons réussi les deux fois avec la plus grande facilité et sommes parvenu en retirant la tige courbe 
à la faire suivre d’un drain caoutchouté contenant deux tubes de radium. L'irradiation faite durant 
70 heures, c ‘est- -à-dire 24 mcé par heure, a été très bien supportée par les malades. 

Nous employers ces deux derniéres méthodes depuis trop peu de temps pour pouvoir publier 
des résultats; nous avons voulu uniquement exposer une technique qui nous parait digne d'intérêt 
dans des cancers inaccessibles à toute autre thérapeutique que l’irradiation. 


ANALYSES 


‘ RADIOLOGIE 


RAYONS X 


GENERALITES 


PHYSIQUE 


G. Grossman (Berlin). — Physique des rayons 
de Rontgen. (Strahlentherapie, Bd. XIV, H. 1, 


1922, p. 165.) 


Conférence faite 4 Erlangen qui donne d’une facon 
très claire un résumé de nos connaissances en cetle 
matiére. Aucun fait nouveau mais une mise au point 
très intéressante. ISER SOLOMON. 


Otto Fritz (Insbruck). — Relations entre la ten- 
sion aux bornes du tube de Röntgen et le noir- 
cissement du bromure d'argent. (Fortschritte 
auf d. geb. der Réntg., t. XXIX, Hft 5.) 


L'absorption élective des éléments constituant le 
bromure d'argent intervient dans toute radiographie. 

L'A. étudie l'influence respective du rayonnement 
primaire et du rayonnement de fluorescence au sein 
mème de l’'émulsion. 

Ses expériences l’'aménent à conclure que le nombre 
de milliampéres-seconde nécessaire pour produire un 
noircissement donné est inversement proportionnel 
au carré de 7, longueur d'onde minima du faisceau 
incident. 

Les résultats sont identiques quand on emploie 
des appareillages radiologiques différents. 

L'A. conclut que l'enregistrement photographique 
de l’intensilé du rayonnement est utilisable comme 
moyen de mesure précis de cette intensité pour des 
rayonnements variés. P. SPILLIAERT. 


APPAREILS ET TECHNIQUE 


Hermann Behnken (Allemagne). — Emploi des 
écrans renforçateurs pour le dosage des 
rayons de Rontgen par la méthode photogra- 
phique. (Fortschritte auf d. geb. der Ronig., 
t. XXIX, Hft 5.) 


L'action d’un écran renforcateur est due à la fluo- 
rescence du sel qu'il contient, les radiations de fluo- 
rescence impressionnant la plaque photographique. 

L’A. emploie un apparcil comprenant un écran ren- 
forcateur, un photomètre à échelons de gélatine, et 
une feuille de papier sensible. L'impression de celui-ci 
est due beaucoup plus à la lumière émise par l'écran 
fluorescent qu'à l'action directe du rayonnement que 
l'auteur néglige. 

Cet appareil permettrait la mesure précise de la 
qualité et de la quantité Wun rayonnement quelconque, 

P. SPILLIAERT. 


L.-G. Heilbron (Amsterdam). — Index pour la 
détermination de la grandeur du foyer d’un 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — VII. 


tube à rayons de Rontgen. ou index d'acuité. 
(Fortschrilte auf d. geb. der Röntg., t. XXIX, Hft5.) 


Critique de la méthode de photographie de la zone 
d'impact à l'aide de la chambre noire percée d'un 
petit trou, fréquemment utilisée. 

L’A. utilise une toile métallique disposée oblique- 
ment au-dessus d'une plaque photographique éloi- 
gnée de 50 centimètres de lanticathode du tube 
étudié. 

‘Les mailles de la toile métallique qui sont situées 
à des distances croissantes de la plaque cessent 
d’être nettement visibles sur celles-ci à une distance 
d'autant plus petite que I’ « index d’acuité - du tube 
est lui-mème plus petit. 

Un calcul simple donne cette valeur en unités arbi- 
traires. P. SPILLIAERT. 


OS, CRANE, ARTICULATIONS 


Charles L. Martin et Claude Uhler (Dallas) — 
Radiographie des ventricules cérébraux après 
injection d'air. (Amerivan Journal of Rüntyeno- 
loyy. vol. IX, Septembre 1922, n° 9, p. 549 à 
549; 10 fig.) 

La ventriculographie permet quand elle est judi- 
cieusement appliquée de faire des diagnostics de 
localisations cérébrales qu'il est impossible de faire 
autrement; en effet d’Sailey et Percival (dans les 
Archives of Neurology and Psychiatry, avril 1921) sur 
118 cas diagnostiqués tumeurs cérébrales, 51 furent 
controuvés à l'opération, C'étaient soit des thromboses 
cérébrales de la méningite syphilitique, etc., elc., et 
dans 55 cas on ne trouva rien, donc 86 diagnostics 
erronés sur 118 cas, Hener et Dandy ne purent après 
craniectomie trouver la tumeur dans 44 pour 400 de 
leur cas. Harvey Cushing ne prétend qu’à 5 pour 100 
de guérisons permanentes apres opération et donne 
une statistique de 10 pour 100 de mort immédiate. 
Dans ces conditions les auteurs estiment que si osée 
que puisse paraitre la ventriculographie on est jus- 
tié de l'employer pour éclairer le diagnostic. 

Leur technique est la suivante: 

Avant toute chose faire une piqûre de morphine 
puis ponction lombaire: s'il s’agit d'un adulte, on 
la fait assise le dos bombé et la tète penchée en 
avant, s’il s'agit d'un enfant, anesthésie générale et 
ponction lombaire en décubitus, latérale sur un plan 
incliné à 15° avec le plancher: on adapte à l'aiguille 
une seringue de 10 ccà chaque 10 cc. de L. C. R. 
retiré on injecte 9 ce. environ d'air et ainsi jusqu'à 
ce qu'on ait injecté 40 cc. d'air. On retire Paiguille, au 
lieu de la ponction on met un léger pansement et on 
redresse l'enfant en le maintenant assis avec la tète 
légèrement penchée en avant pendant 5 à 6 minutes. 

On fait ensuite une radiographie d'avant en arrière, 
une d'arrière en avant et une de chaque côté. Il est 
même recommandé de faire avant l'injection d'air une 


= 


D 


34 


radiographie latérale afin de bien repérer les su- 
tures. 

La céphalée parfois violente est fde règle après 
chaque injection d'air mais elle disparait au bout de 
24 heures. 

Comme contre-indieations 1} faut citer les ménin- 
gites et les états hémorragiques, il faudra aussi 
s'abstenir chaque fois que l'on soupeonnera une 
tumeur de l'étage inférieur, à moins de ponctionner 
apres une trépanation le ventricule atin d’égaliser la 


pression au-dessus et au-dessous de la tumeur qui, ` 


sans cela, viendrait au travers du trou oceipital com- 
primer le bulbe. 

L'A. rapporte 4 observations de ventriculographie 
illustrées de très belles radiographies très démons- 
tratives où il peut, dans des cas doutenx, établir le 
diagnostic d'hydrocéphalie et localiser le point dobs- 
truction; dans un autre cas il put localiser une 
tumeur cérébrale très exactement. 

WILLIAM VIGNAL. 


Pino Pincherle (Trieste). — Aspect radiologique 
des artères cérébrales calcifiées. (/ortschritte 
auf d. geb. der Ronty., t. XXIX, Hft 5). 


Série d'observations dans lesquelles la carotide 
interne était visible dans le sinus caverneux. 

L'A. a pratiqué des injections opaques chez le 
cadavre pour préciser l'aspect radiologique de ces 
vaisseaux et leur rapportavec les os voisins. 

P. SPILLIAERT. 


G. Airale (Palerme). — L'Exploration radiolo- 
gique de la selle turcique. ( La Coltura Medica 
moderna, Janvier 1922). 


L'A. rappelle la technique qui consiste à diriger le 
rayon normal sur un point qui est au milieu d’une 
ligne qui réunit l'angle externe de la cavité orbitaire 
au conduit audilif externe, il fait ensuite une revue 
générale de anatomie de la selle turcique, de ses 
dimensions et des diverses causes pathologiques sus- 
ceptibles de modilier Son aspect. M. GRUNSsPAN. 


Cluzet, Bonnamour el Trossat (Lyon). — Un cas 
d’acromegalie. (Lyon Médical, 25 fév. 1922, 
p. 107-160.) 


Malade de 26 ans présentant des déformations acro- 
mégaliques survenues pendant la période de crois- 
sance, accompagnées de gigantisme. Le syndrome 
radiologique était assez particulier. La selle tureique 
était petite el non déformée sensiblement. Les sinus 
de la face étaient considérablement agrandis. L'épais- 
sissement des parois craniennes élait surtout remar- 
quable: Poecipital, par exemple. présentait une épais- 
seur de 8 centimètres; le temporal formait une masse 
osseuse énorme masquant le sinus sphénoïdal et ne 
permettant pas de distinguer la mastoïde. 

M. CHASSARD. 


F. Cattaneo (Milan). — Monoarthrites subaiguës 
et chroniques. manifestations uniques d'une 
infection syphilitique. (La Radiologia Medica, 
vol. IX, fase. 4, p. 155-155.) 


LA. a recueilli 11 observations de malades atteints 
de monoarthrites de l'épaule. du coude, du poi- 
gnet, ete. dont les particularités radiologiques sont 
assez caractéristiques. 

P Le progessus débute, en général, par l'extrémité 
épiphysaire de la diaphyse: dans Jes arthrites tuber- 
culeuses il débute par lépiphvse. 

2 Epaississement manifeste du périoste: ostéite 
eondensante ; les zones de prolifération ossense 
alternent avec des fovers osseux raréliés et détruits: 


dans les arthrites tuberculeuses lépaississement 


Rayons X. 


périosté est minime ou fait complètement défaut et le 
tissu osseux ne présente que des érosions. 

3 L’os est hypotrophié; dans les arthrites tuber- 
culeuses il y a atrophie osseuse. 

Les signes cliniques ainsi que les résultats théra- 
peutiques ont contirmé Je diagnostic. 

Le pronostic est favorable lorsque le diagnostic est 
précoce : mais dans les cas invélérés après un traite- 
ment spécifique prolongé il est nécessaire de faire 
suivre aux malades un traitement physique appro- 
prie pour réparer ou atténuer les allérations anato- 
niques el physiologiques dont ces articulations sont 
le siège. M. GRUNSPAN. 


Ferry (Strasbourg). — Note sur trois variétés de 
fracture de l'omoplate. (Bulletins et Mémoires 
de la Société anatomique de Paris. Avril 192%, 
p. 162 à 166.) 


I. — 17 ans. Roue passée sur l'épaule, impotence 
avec ascension de l'épaule. Radiographie: fracture du 
col chirurgical avec pénétration des fragments. 

Il. — 21 ans. Chute de cheval, le cheval s'est ren- 
versé sur l'épaule. Radiographie de face et de profil: 
fracture transversale de la glène. 

IHI. — 52 ans. Chute d'un 3° étage. Radingraphie : 
fracture à 5 fragments du col anatomique avec cehe- 
vauchement. A. LAQUERRIÈERE. 


Albert Mouchet et Pierre-Jean Le Gac (Paris). 
— Ostéite fibreuse kystique de l’humérus; réci- 
dive de fracture au bout d’un an. (Bull. et Mém. 
de la Soc. de Chirurgie de Paris, 25 mai 1922, 
p. 724-72.) 


Observation concernant un enfant de 9 ans qui. à 
la suite d’une chute insignifiante, présente de limpo- 
tence du bras droit. Il présentait dans la inétaphyvse 
supérieure de Vhumeérus un kyste solitaire, dont la 
coque était interrompue par un trait de fracture. Le 
kyste fut ouvert: il s'agissait d’une ostéite kystique 
typique. 

A sa sortie de Vhopital, l'enfant offrait radiogra- 
phiquement les signes d'une condensation de plus en 
plus accentuée de la cavité kystique. 

L'enfant revint à l'hôpital au bout d'un an avec une 
grosse tuméfaction douloureuse de la moitié supé- 
rieure du bras droit et une certaine impotence fonc- 
tionnelle. 

La radiographie montre une rupture de la coque 
osseuse du kyste au même niveau que lan passé; le 
kyste est considérablement agrandi; il my a pas de 
condensation osseuse. 

A l'intervention, on trouve la coqne rompue: il sort 
de Ja cavité kystique une certaine quantité de liquide 
sanglant 

A la suite dun effort minime cet enfant avait senti 
un gros craquement dans le bras et éprouvé une vive 
douleur. Henri BECLERE. 


Delahaye (Paris). — Un cas de 7 côte cervicale. 
(Bulletins et Mémoires de la Sociélé anatomique 
de Paris. Mai-Juin 1922, p. 277 à 279 avec I fig.) 


Femme de 55 ans avant remarqué depuis un mois 
seulement une tuméfaction indolore au-dessus de la 
clavicule droite (aucun symptome. 

Radiographie: eote cervicale droite partant de la 
7 vertebre, incomplete, longue, minee, bien ossitiée, 
présentant 2 troncons. Pun postérieur horizontal, 
l'autre antérieur vertical, entre les deux. zone claire 
intermédiaire. A gauche cote incomplete, courte, 
mince, constituée par un seul troncon. 

A. FaoueRRiènE, 


Rayons X. 


Fouilloud-Buyat et Japiot (Lyon). — Côtes cer- 
vicales bilatérales. (Lyon medical, 10 février 1922, 
p. 103-104.) 


Observation d'une jeune fille présentant une cote 
cervicale bilatérale articulée avec la 7° cervicale. Les 
symptômes, selon la règle, n’apparurent que tardive- 
ment (à 25 ans). Outre les troubles nerveux et vascu- 
laires, la malade présentait des symptômes d'origine 
sympathique consistant en hyperhydrose accentuée, 
crises de tacliycardie avec parfois syncopes. Le 
médecin traitant avait porté le diagnostic de mal de 
Pott cervical que rectifia la radiographie. 

M. CHASSARD. 


Santy et Japiot|Lyon). — Névralgies intenses du 
plexus brachial gauche par côte cervicale. 
(Lyon médical, 10 février 1922, p. 104-105.) 


Observation intéressante en raison de l’âge avancé 
(55 ans) auquel cette malade commenca à souffrir de 
sa malformation congénitale. Les A. en donnent l'ex- 
plication suivante. Etant donné que la pièce enlevée 
présentait à son extrémité libre un aspect irrégulier 
et était à ce niveau transparente aux rayons X, il est 
possible que la malade ait fait sur sa malformation 
osseuse une poussée ostéophytique. D'autre part, 
Vineurvation sénile de la colonne cervico-dorsale a pu 
mettre au contact de la côte cervicale jusqu'alors 
bien tolérée les troncs du plexus brachial. 

La résection de la côte amena la cessation rapide 
des phénomènes douloureux. M. CHASSARD. 


Fritz Eisler (Vienne). — Cas rare de maladie de 
Paget (ostéite déformante). Fortschritte auf d. 
geb. der Rüntg., t. XXIX, Hft 5.) 

Observation d'un malade suivi très longtemps par 
l'A. qui put le radiographier plusieurs fois. 

A la suite d'un traumatisme léger, le malade pré- 
senta une fracture des deux os de l’avant-bras. Celle-ci 
fut suivie d'une décalcification totale du radius qui se 

prolongea plusieurs mois. Un tissu osseux très dense, 
sans trace de trabéculation normale se reconstitua 
peu à peu; la reconstitution fut complète en 50 mois. 

L'A. rappelle à cette occasion les principaux carac- 
téres de la maladie osseuse de Paget et discute l'in- 
fluence du traumatisme sur son évolution. 

P. SPILLIAERT. 


Albert M. Pfeffer (Baltimore). — Fractures du 
scaphoide carpien. (The Journal of Radiology, 
vol. ILI, Mai 1922, n° 5, p. 179 à 181.) 


Les entorses du poignet qui ne guérissent pas rapi- 
dement sont souvent des fractures ou des disloca- 
lions des os du carpe. 

Une lésion tres fréquente est la fracture du sca- 
phoide qui souvent accompagne les fractures de 
l'extrémité inférieure des os de lavant-bras. 

Les fractures de Colle qui ne se réduisent pas par 
le traitement approprié devraient être examinées à 
pouveau pour la recherche des fractures du sca- 
phoïde. 

Pour bien mettre en évidence les fractures du sca- 
phoïde l'A. recommande la technique suivante: la 
main est placée de telle facon qu'elle repose sur 
l'éminence thénar le reste tombant en bas et reposant 
sur un plan inférieur par son rebord cubital. 

WILLIAM VIGNAL. 


Étienne Sorrel et H. Oberthür (Berck). — Deux 
cas de polydactylie. (Bulletins et Mémoires de la 
Société anatomique de Paris. Mai-Juin 1922, 
p. 241 à 245 avec 5 fig.) 


Observation I. — Pouce surnuméraire à la main 
gauche. 
Observation H. — Dédoublement du 5° orteil droit. 


A. LAOUERRIERE. 


35 


Merz (Alger). — Un cas d’anomalie costale. (Bul- 
letins et Mémoires de la Société anatomique de 
Paris. Mai-Juin 1922, p. 210 et 211.) 


Apophyse se détachant de la 7° côte (bord inférieur). 
Apophyse se détachant du bord supérieur de la 8”. 
Ces 2 apophyses se recouvrent en s’articulant par 
une amphiarthrose et déterminent, avec la face laté- 
rale des corps vertébraux, un trou ovalaire. Cette dis- 
position très rare chez l’homme existe chez les rep- 
tiles mais alors en dehors et non en dedans de la 
cage thoracique. A. LAQUERRIERE. 


Sorrel, Bouquier et Parin (Berck). -— Radio- 
graphie de profil du col fémoral dans un cas 
de coxa vara. (Bulletins et Mémoires de la Société 
anatomique de Paris, Avril 1922, p. 169-171, avec 
5 fig.) 

La coxa vara détermine : 

1° La fermeture de l'angle cervico-diaphysaire que 
l'on constate sur les radiographies de face. | 

2 L'incurvation en arrière du col; les A. pensent 


que jusqu'ici cette déformation n’a pas été cherchée 
radiologiquement et présentent un cas où les radio- 
graphies de profil permettent de l'apprécier. 

A. LAQUERRIERE. 


Etienne Sorrel et H. Oberthür (Berck). — Un cas 
de trophædème (a type familial) des membres 
inférieurs avec spina bifida sacrée. (Bulletins et 

Mémoires de la Société anatomique de Paris, Mai- 
Juin 1922, p. 258 à 241 avec 2 fig.) 


Enfant de 12 ans présentant un @déme segmentaire 
congénital des 2/3 inférieurs des jambes (un frère a la 
mème infirmité ainsi que la grand'mère paternelle, 
le père est également atteint et présente, de plus, des 
formations papillomateuses des orteils avec troubles 
trophiques des ongles). 

Aucun signe clinique de spina bifida; mais la radio- 
graphie montre le canal sacré largement ouvert en 
arrière au niveau des deux premières pièces. 

A. LAQUERRIERE. 


Sorrel, Bouquier et Parin (Berck). — Une tech- 
nique de la radiographie du col fémoral. | Bul- 
letins et Mémoires de la Société anatomique de 
Paris. Avril 1922, p. 171 à 172 avec 2 fig.) 
Malade couché sur le côté malade, grand tro- 

chanter sur la plaque, membre malade en extension 

ou en flexion légère, localisateur placé au niveau de 
la face interne du pli de l'aine et dirigé obliquement 
en haut et en dehors (ravons perpendiculaires au bord 


Digitized by Google 


36 Rayons X, 


inféro-interne du col). Membre sain ou bien en abduc- 
tion, ou bien fortement fléchi. 

Cette technique diffère un peu de celle de Ducro- 
quet qui place la cuisse en flexion et en abduction a 
angle droit. A. LAQUERRIERE. 


A. Aimes (Montpellier) et P. Hadengue (Ver- 
sailles). — Fractures condyliennes de l'extré- 


| ce teh s, 


% 
An 


% 


Ver 


Observation I. 


Observation I. 


mité inférieure du fémur. (Revue d’Orthopédie, 


Observation Il. 


Observation IL. 


Septembre 1922, 
p. 479-479, avec 
figures.) 


Trois observa- 
tions intéressan- 
tes. 

Ubservalion I. — 
Homme de 40 ans 
ayant fait une chu- 
te de bicyclette. Le 
blessé se plaignant 
toujours de dou- 
leurs très vives, 
quinze jours après 
l'accident on ,pra- 
tique la radiogra- 
phie qui montra 
une fracture uni- 
condylienne du ty- 
pe externe. A noter 
que la radiogra- 
phie de profil, faite 
seule, aurait con- 
duit à une erreur 
de diagnostic et 
fait croire à une 
fracture incom- 
plete. 

Observation 11. — 
Fracture du type 
comminutif. Hom- 
me de 45 ans ayant 
fait une chute de 
plusieurs mètres. 
Signes cliniques 
des plus nets. La 
radiographie les 
confirma en mon- 
trant une fracture 
bicondylienne de 
l'extrémité infé- 
rieure du fémur 
avec nombreuses 
esquilles et une 
ascension impor- 
tante du condyle 
interne, entrainant 
un déplacement du 
tibia. 

Observation IH.— 
Ils'agit d’une jeune 
fille de 20 ans ayant 
fait une chute sur 
les deux genoux en 
descendant d'un 
train en marche. 
La radiographie 
du genou droit 
montre une frac- 
ture bicondylienne 
avec fragment in- 
termédiaire., Com- 
ine dans lobs. I, 
peu de déplace- 
ment. 

LOUBIER. 


Rottenstein(Mar- 
seille). — Lesyn- 
dromelombaire 
(Marseille Medi- 
cal, n° 19, i~ oc- 
tobre 1422.) 


Rayons X. 


Sous le nom de syndrome lombaire, l’A. décrit 
l'ensemble des symptômes communs aux diverses 
affections de la colonne lombaire : douleurs verté- 


brales ou radiculaires, affectant surtout le type de . 


douleurs musculaires des masses lombaires, fes- 
sières, sciatiques, génilo-crurales — parfois légère 
saillie d'une apophyse épineuse ou déviation scolio- 
tique — rigidité de la colonne vertébrale, surtout dans 
Vhyperextension. Mais c'est la radiographie seule qui 
permet de préciser le diagnostic. Elle permettra 
d'éliminer les affections rénales, l’appendicite, les 
hépatites, les affections génito-urinaires. Elle indiquera 
s’il s'agit d’un mal de Pott, d’une fracture méconnue, 
d’une maladie de Kummel, d’une spondylose rhizo- 
miélique, d’un rhumatisme ostéophytique, d’une spon- 
dylite infectieuse, d’une lumbarthrie, d'une lumbalgie, 
d’une syphilis vertébrale, d’une ostéoarthrite tabé- 
tique, d’une sacralisation, d’un spina-bifida occulta. 
DREVON. 


Bufnoir et Legras (Cannes). — Sur un mode de 
début du rhumatisme vertébral chronique. 
(Revue d'Orthopédie, Septembre 1922, p. 429-455, 
avec fig.) 


Cinq observations de malades atteints de rhuma- 
tisme de la colonne vertébrale chez lesquels on pou- 
vait penser au mal de Pott. La radiographie a permis 
de faire le diagnostic en montrant des calcifications 
ou des ossifications des disques intervertébraux ou 
du surtout fibreux prévertébral. 

Ces constatations sont particulièrement intéres- 
santes au point de vue du traitement. Les malades 
pouvaient se lever en leur conseillant seulement le 
port d'un corset orthopédique. Les douleurs sont très 
atténuées par la cure solaire. LouBIER. 


Cottalorda (Marseille). — La 5° vertèbre lom- 
baire. Étude anatomique et radiologique. (Mar- 
seille Médical, 15 avril 1922.) 


Étude anatomique très complète de cette vertèbre 
et description succincte de cette vertèbre — très 
variable de forme — sur des radiographies e bien 
centrées ». DREVON. 


Cottalorda (Marseille). — Les aspects radiogra- 
phiques des fractures par enfoncement de la 
cavité cotyloide. (Marseille Médical, 1°" mai 1922.) 


L'A. donne d’abord une tres brève étude de l'ana- 
tomie radiographique de la hanche normale. Puis il 
décrit : 

te La fracture fissuraire du fond cotyloïdien. 

% La fracture avec enfoncement, sans irruption 
pelvienne de la tèle fémorale. 

5° La fracture par enfoncement avec irruption] intra- 
pelvienne de la tète fémorale. 

% Les fractures anciennes du cotyle. 

Enfin iltermine par les erreurs à éviter dans l'inter- 
prétation radiographique; ne pas croire à une fracture 
qui n'existe pas. | 

Le tout est accompagné de bons schémas radio- 
graphiques. DREVON. 


J. Okinczyc (Paris). — Ostéome inclus dans le 
tendon quadricipital. (Bull. et Mém. de la Société 
de Chirurgie de Paris, 25 mai 1922, p. 725-724.) 


Il s’agit d’un jeune homme de I8 ans avant fait une 
chute de bievclette cinq mois auparavant. Il entre à 
l'hôpital pour une impotence fonctionnelle du membre 
inférieur droit. Le genou est globuleux, augmente de 
volume. la cuisse est atrophiée. Au palper, on sent 
une brèche transversale qui sépare deux masses 
osseuses. Le blessé ne peut élever la jambe au-dessus 
du plan du lit. La marche est pénible et ne peut 
s'effectuer qu'en trainant la jambe. 


57 


4 

La radiographie montre au-dessus de la rotule une 
ombre osseuse aui semble indépendante du fémur. 

A l'opération, la rotule était intacte. A la face pro- 
fonde du tendon quadricipital qui est rétracté, on 
sent une plaque de consistance osseuse lisse, en 
forme de demi-lune à concavité inférieure ct adhérant 
un peu au fémur par des tractus fibreux. L’ostéome 
est extirpé. Henri BÉCLÈRE. 


H.-L. Rocher (Bordeaux). — A propos d’un cas 
de fracture partielie (tubercule interne) de 
l'épine tibiale. (Revue dOrthopédie, Septembre 
1922, p. 469-474, avec 1 fig.) 


Etant donnée la fréquence des traumatismes du 
genou, on peut être frappé de la rareté de la fracture 
de l'épine tibiale; la raison, d'aprés PA., en est sur- 
tout due à l’absence ou à l'insuffisance des radio- 
graphies. 

L'observation rapportée par R. concerne un soldat 
qui à la suite d’une chute de cheval a fait une hémar- 
throse volumineuse du genou droit. La radiographie 
a montré une fracture partielle du massif de l'épine 
tibiale. Le fragment est quadrilatère, complètement 
séparé du tibia. Sur les bords des tubercules interne 
et externe, on aperçoit une petite masse surajoutce, 
donnant l'impression de périostoses traumatiques. 

LOUBIER. 


Jeaubert de Beaujeu (Tunis). — Kyste multilo- 
cuiaire du tibia. (Revue tunisienne des Sciences 
médicales, Juin 1922, avec 2 fig.) 


Cas intéressant de kyste occupant la partie supé- 
rieure du tibia chez une malade de 40 ans, ne présen- 
tant qu'une très légère déformation et soignée depuis 
un an pour rhumatisme. A. LAQUERRIERE. 


Léon Imbert (Marseille). — Les fausses fractures 
du pied. (Marseille Médical, n° 6, 15 mars 1922.) 


LA. met en garde les médecins encore insuftisam- 
ment avertis sur les anomalies du squelette du pied 
décelées par la radiographie, an cours d’expertises 
pour accidents du travail. Il décrit: | 

4° La scaphoïdite tarsienne ‘maladie de Kohler), ou 
du moins les reliquats possibles de cette affection de 
l'enfance. 

2° L’os tibial externuin, à distinguer d'une fracture 
de scaphoide. 

5 L'os trigone, à distinguer des fractures de Clo- 
quet. y | 

& L’os péronier, à ne pas prendre pour une frac- 
ture du cuboide ou du ealcaneum. 

9 L'os vésalien, le calcaneum surnumeraire. los 
uncinatum, le 1° cunéiforme dédoublé, l'os intermé- 
talarsien, qui sont plus rares. DREVON. 


Etienne Sorrel (Berck). — Un cas d’hallux 
valgus bilatéral traité par ostéotomie cunel- 
forme du 1“ métatarsien. (Bulletins et Mémoires 
de la Société anatomique de Paris. Avril 192, 
p. 174-180 avec 2 fig.) 


L'étude des radiographies pousse à penser que la 
lésion principale n'est pas la dévialion en dehors de 
Vorteil, mais bien la deviation en dedans du métatar- 
sien, elle-même résultant probablement d'un change- 
ment de direction de l'interligne cunéo-metatarsien. 

A. LAQUERRIERE. 


Albert Mouchet (Paris). — Sesamoide externe 
bipartitum du gros orteil droit. (Dull. et Mem. de 
la Societé de Chirurgie de Paris, 27 juin 1922, 
p. 926.) 

Ce sésamoïde externe est divisé en deux parties 
égales par un trait oblique d'avant en arrière et de 


38 


dedans en dehors, il répond à ce que Petziner a 
appelé « le sésamoïde bipartitum ». Dans le eas pré- 
sent, anomalie siège seulement sur le pied droit. 
Dans l'observation signalée, il s'agit d'un jeune 
homme de 18 ans, assez grand pour son àge, mais 
ayant conservé un infantilisme tout particulier des 
organes génitaux. Henri BECLERE. 


R. Proust et Darbois (Paris). — Os tibial externe 
bilatéral chez une malade atteinte de tarsalgie. 
(Bull. et Mém. de la Soc. de Chiruryre de Paris, 
20 juin 1922, p. 885 et 886.) 


A l'examen clinique, on constate l’existenee de 
deux pieds plats et de saillies osseuses tres mar- 
quées au niveau du tubercule du scaphoïde. Cette 
saillie osseuse est, d'ailleurs, beaucoup plus marquée 
du eôté du pied gauche, qui est le pied douloureux, 
que du côté du pied droit. A la radiographie, on cons- 
tate que cette saillie anormale est liée à l'existence 
de chaque côté d'un os tibial externe. L’os tibial 
externe du côlé gauche est bien plus volumineux que 
celui du cote droit etil semble réunià Vos scaphoïde 
par une véritable articulation, un interligne dont les 
bords sont, du reste, irréguliers comme s'il existait 
de l'arthrite. La zone de vive sensibilité correspondait, 
d'ailleurs, à l'interligne articulaire. 

Henri BÉCLÈRE. 


Zimmern, Lauret et R. Weill ‘ Paris). — Sacra- 
lisation vraie de la 5° lombaire et algies scia- 
tiques. (La resse Médicale, n° 65, 16 août 1922, 
p. 698-701, 6 fig.) 


Les A. ont étudié la relation qui existe entre la 
sciatique et la sacralisation de la 5° vertèbre lom- 
baire. Rappelant l'extrême fréquence avec laquelle 
on rencontre cette déformation vertébrale, sans 
coexistence de phénomènes douloureux, ils ne pren- 
nent en considération que les grosses anomalies de 
la > lombaire. 

Ces lésions osseuses interviennent comme cause 
favorisante dans les manifestations douluurenses du 
plexus sacré. L'anatomie pathologique explique le 
mécanisme de cette action: la sacralisation est une 
maladie du trou de conjugaison. Ce n'est pas lacerois- 
sement en longueur de l'apophyse transverse qui 
comprime le nerf à ce niveau; l'agent d’étranglement 
est un canal osseux de néoformation créé par l'hvper- 
trophie de la masse ilio-lombaire avec ossification 
de ces ligaments. La radiographie qui décèle ces 
troubles osseux, est donc indiquée dans tous les cas 
de sciatique un peu rebelle. P. COLOMBIER. 


Olindo Alberti (Milam. — Le syndrome scaphoi. 
dien de Kohler. (La Radiologia Medica, vol. IX, 
f. 6, p. 253-255.) 


Pour éclairer un peu la question si discutée de 
l'étiologie du syndrome de Köhler, l'A. énumère et 
étudie les signes qu'il considère ètre pathozuomo- 
niques de cette affection. Il insiste sur le retard de 
ossification du scaphoïde ; il est démontré par les 
recherches anatomiques et radiographiques que le 
noyau d'ossitication du seaphoide apparait le dernier 
apres les noyaux de tous les autres os du tarse a 
l'âge deo. 4, et meine ò ans. 

Etant données sa situation et la statique du pied on 
comprend que dans ces conditions cet os est plus 
facilement lésé que les autres. 

La situation spéciale du scaphoïde au point de vue 
de l'anatomie de la circulation et de la nutrition 
explhiqne encore mieux son infériorité vis-a-vis des 
autres éléments du tarse. Mais quelle en est la cause 
etiologique ? L'A. exclut la theorie du traumatisme 
direct et la théorie inflammatoire et s'oriente vers 
Vhypothese de l'anomalié de développement. LL pense 


Rayons X. 


qu'il s'agit d'un trouble d'ordre général qui est un 
substratum surlequel se greffe tantôt dans une région 
du squelette, tantôt dans une autre, la forme morbide 
qu'il étudie. Quand elle est localisée au scaphoide 
on a le syndrome de Kohler. L’A. n'est pas fixé sur 
la nature du substratum et engage tous ceux que la 
question intéresse à chercher avec lui dans le domaine 
de l'endocriniologie, de la dyscrasie, des toxines. ete, ? 
M. GRUNGSPAN. 


APPAREIL CIRCULATOIRE 


Delherm et Robert Chaperon (Paris). — Les 
bords de l’ombre médiane cardio-vasculaire 
vus de face. (Bulletin de la Société de Radiologie 
Médicale de France, Juillet 1922, p. 174 à 179 
avec 1 fig.) 


Après des recherches effectuées sur 14 sujets opa- 
cifiés et 179 radiographiés, les A. concluent que le 
bord droit de la veine cave supérieure est toujours 
visible en radioscopie de face sur le sujet normal et 
que c'est par erreur que l'on a attribué son profil à 
l'aorte ascendante ; contrairement à l'opinion clas- 
sique, l'aorte ascendante, centrale et médiane. ne 
prend aucune part à la formation du bord droit, et est 
inaccessible à la radioscopie de face, en dehors bien 
entendu des cas d'anévrismes. On peut done désor- 
mais préciser la pathologie de la veine cave supe- 
rieure si peu décrite jusqu'à présent ; enfin la mensu- 
ration classique du diamètre transverse en vue de 
face est inutile. elle ne permet pas de mesurer l'aorte 
ascendante et ne renseigne pas avec rigueur sur l'état 
du pédicule. P. TRUCHOT. 


Alois Gzepa (Vienne). — Diagnostic différentiel 
entre l’'anévrisme et une tumeur du poumon. 
(Fortschritte auf. d. geb. der Rantg., t. XNIN, 
Hift 5.) 


L'article contient deux observalions d'anévrismes 


de Paorte, qui se présentaient dans les deux cas 


comme une tumeur du poumon, avee pleurésie hémor- 
ragique chez la seconde malade. 

Une série Wirradiations pratiquées chez ces malades 
avaient produit une amélioralion temporaire qui sem- 
blait confirmer le diagnostic de tumeur. 

LA. remarque avec raison qu'il ne faut pas se hater 
d'attribuer à la radiothérapie un résultat favorable 
dans des cas aussi complexes que ceux qu'il rap- 
porte. P. SPILLIAERT. 


APPAREIL DIGESTIF 


C. Saloz et R. Gilbert (Geneve). — De l'évacuation 
gastrique appréciée par le transit baryté et le 
repas d’épreuve. (Arch. des maladies de C Appa- 
rei digestif, t. NIL, 1922, n° 5, p. 517 à 556.) 


Le but des A. dans eette étude est de comparer les 
résultats du transit d'un repas opaque avee ceux que 
donne la mesure indirecte du volume total du chyime 
gastrique. 

Le volume du ehyme restant seyprime en centi- 
mètres cubes et ce volume peut être empiriquement 
considéré eomme normal jusqu'à 190 e.c. 

On apprécie le transit barvte en suivant progressi- 
vement le repas opaque par des radioscopies sucres- 
sives. Lévacuation s'exprime en heures et varie sui- 
vant la composition du repas: le haryum traverse 
plus rapidement l'estomac que le bismuth. Les A. ont 
emplové pour leurs examens la formule suivante: 


Rayons X. 


Sulfate de baryum 120 gr. 
Semoule. . . . . . . 1 cuil. à soupe. 
DUCT we 2 eee «+ OLS 


Fau......e8.. 
Eau de cerise . 


300 gr. 
Q. s. pour aromatiser. 


Ils préfèrent le barvum au bismuth parce qu'il est 
de manipulation plus facile, qu'il ne provoque {s’il est 
pur) dans l'organisme aucune réaction toxique et 
qu'il est d'un prix moins élevé. 

Les A. ont condensé leurs résultats dans des 
tableaux que nous ne pouvons reproduire et auxquels 
nous renvpyons les lecteurs. Sur 12 estomacs nor- 
maux examinés, il y a eu 12 épreuves concordantes. 
Cancers de l'estomac: 24 examens: 25 épreuves con- 
cordantes. Sur 41 ulcères de l'estomac, ils ont trouvé 
10 épreuves discordantes, etc. C'est dans les. dyspep- 
sies où les épreuves discordantes sont en majorité : 
sur 52 cas examinés, {8 épreuves discordantes. 

La conclusion des A. est que l'examen radiosco- 
pique avec repas opaque s'impose toutes les fois que 
l'on veut faire la part exacte des troubles moteurs de 
l'estomac. Le repas d'Ewald éveille les réflexes pure- 
ment physiologiques en s'adressant à la fois aux 
qualités sécréloire et motrice de la paroi de l'organe. 

La pratique simultanée des deux méthodes semble 
ètre le procédé de choix, car si le transit baryté est 
nécessaire pour poser une indication opératoire, la 
quantité stomacale primitive servira à régler la théra- 
peutique médicale. LOUBIER. 


A.-W. Crane (Kalamazoo). — Les aspects radio- 
logiques de l'achylie gastrique. (American Jour- 
nal of Rantgenology, n° 9, Septembre 1922, 
p. 527 à 550.) 


L'Achvlie gastrique (Einhorn) ou l'Apepsie ( Hayem) 
est un état chronique de VPestomac caractérisé par 
l'absence permanente de HC! libre. Ce syndrome que 
Crane étudie se rencontre dans différentes alYections 
générales et doit retenir Pattention du radiologiste, 
car ce que l'on voit sur l'écran prète souvent à con- 
fusion. 

En effet les signes ou images radiologiques que 
l'on peut voir aux cours de l'apepsie sont nom- 
breux, ete. 

Souvent l'on est en présence d'un estomac qui se 
vide rapidement, dans un intestin gréle doué de con- 
tractions rapides, nombreuses et violentes, cette 
hypermotihité existant aussi sur G. F. 

D'autres fois, par contre, on est en présence d'un 
estomac atonique allongé, se vidant mal. 

D'autres fois encore on constate une déformation 
de la région duodéne-pvlorique et plus particulière- 
ment du bulbe duodénal, cect serait dû à un passage 
trop rapide de la bouillie opaque qui n'arrive pas à 
remplir suffisamment le segment intestinal. On pour- 
rait se croire en présence d'un ulcère du duodenum, 
cependant il n'en est rien. Ce sera donc difficile pour 
le radiologiste d'interpréter convenablement ces signes 
radiologiques s'il n'est pas en possession d'une ana- 
lyse de suc gastrique. Chaque fois que le diagnostic 
d'apepsie est posé il conviendra de faire un Wasser- 
mann, et un examen des éléments préparés du sang 
(recherche d'anémie pernicieuse). 

I] conviendra de plus d'examiner le thorax car sou- 
vent l'auteur a trouvé des lésions pulmonaires ou 
des gros vaisseaux de la base dans des cas d'apepsie, 
Nous ne parlons pas, bien entendu, des cas de can- 
cer gastrique ou autres qui sont en général d'un dia- 
gnostic facile. William VIGNAL. 


J. Neyret (Saint-Etienne). — Contribution a 
l'étude des spasmes de l’estomac. Etude radio- 
logique. (Thèse de Lyon, 1921, 9% p., 29 fig.) 


I] existe à l'état normal trois zones de contractions 
spasmodiques de l'estomac : une zone précardiaque, 


39 


une zone vestibulo-pylorique, une zone médiogas- 
trique. Ces contractions spasinodiques normales se 
manifestent surtout pendant le remplissage de les- 
tomac, les deux premières superposant leur action à 
celle du cardia et du pylore, la troisième se traduisant 
par un arrét momentané du bol baryté au niveau de 
la partie moyenne de l'organe. 

Sous l'influence d'affeclions diverses, on peut ob- 
server des spasmes localisés à l'une ou l'autre de 
ces trois zones et déterminant, suivant cette locali- 
sation même, soit un cardiospasme. soit un pyloro- 
spasme, soit un spasme médiogastrique. 

Le cardiospasme présente des rapports étroits avec 
un grand nombre d’affections. En particulier, il existe 
des formes cesophagiennes du cancer de l'estomac ; 
(Bouchut) dans lesquelles le cardiospasme domine la 
scène clinique et radioscopique. Le cardiospasme 
primitif ou secondaire à une varice ouverte, à une 
cesophagite, à un ulcus juxta-cardiaque de l'estomac, 
etc., peut ètre, d'après certaine théories pathogé- 
niques, à l'origine d’un mégacesophage. Entin le ear- 
diospame n'est pas rare dans l'aérophagie, pouvant 
en ètre tantôt la cause, tantôt la conséquence (deux 
observations de Leven). 

Le pylorospasme est souvent associé à l'ulcus pylo- 
rique dont il constitue l’un des meilleurs signes ra- 
dioscopiques. Mais on peut le rencontrer aussi dans 
l'uleus de la petile courbure (une observation de 
Bouchut), dans l'aérophagie (une observation de Le- 
ven), et même dans la lithiase biliaire. 

Le spasme médioyastrique est une manifestalion 
radioscopique fréquente de lulcère simple de la petite 
courbure: il se traduit alors le plus habituellement 
par une incisure. Mais il S'observe aussi dans l’ulcère 
calleux, se traduisant alors par une véritable image 
biloculaire. Une observation tres détaillée de Coste 
montre qu'il faut être très prudent au point de vue 
de l'affirmalion d'une sténose organique médiogas- 
trique, un étranglement tres serré pouvant corres- 
pondre à un simple spasme. Enfin le spasme média- 
gastrique peut se trouver associé à l'aérophagie (une 
observation de Bériel). 

A coté de ces spasmes localisés, il existe des 
spasmes en masse de l'estomac, déterminant le syn- 
drome radiologique « d'estomac figé » (Bériel) ; 
image gastrique le plus souvent irrégulière, mais 
absolument fixe, sans évacuation visible pendant la 
durée de lexamen. Cette contracture totale de l'es- 
tomac cède, d'ailleurs, dans les heures qui suivent 
l'examen. puisqu'on ne note pas de rétention 4 ou 5h. 
après. Le syndrome « estomac figé », qu'illustrent 
quatre observalions. parait être symptomatique d'une 
uastro-névrose, saus lesion anatomique de la poche 
gastrique. 

Ce travail très intéressant de radiologie clinique, 
fait dans Île laboratoire et sous la direction du 
D: Coste, est à lire dans le texte. L'A. a su réunir 
dans une vue d'ensemble tout ce quia été écrit d'es- 
sentiel sur les spasmes localisés. apportant à chaque 
chapitre la contribution de son expérience personnelle 
et d'observations bien choisies. I y a ajouté un cha- 
pitre presque entierement neuf, celui qui à trait au 
syndrome désigné par Beriel sous expression si 
imagée d’ « estomac tige », M. Cnassanp. 


Tribout et Quivy (Paris). — Estomac en escargot. 
(Bulletin de la Société de radiologie médicale de 
France, Juillet 1922, p. 178-179). 


Les A. présentent les radiographies d'un estomac 
appelé par Albert Mathieu estomac « en escargot », 
il s'agit d'une image déformeée, difficile à déechittrer ; 
un uleus de la petite courbure a aceolé par adhé- 
rences le pylore avec le uers superieur du bord 
droit. en faisant disparaitre toute limage de la petite 
courbure et des deux ticrs du bord droit. 

P. Troenor. 


4o 


Walter Altschul (Prague). — Présence d'une 
image diverticulaire en niche sans existence 
d'un ulcus. (Fortschifte auf. d. geb. der Réntg., 
Bd XXIX, Hft 3.) 


H s’agit d'une malade chez laquelle la radiographie 
de l’estomac après repas opaque montrait une niche 
caractéristique à la partie moyenne de la petite cour- 
bure, et un estomac biloculaire. 

L'opération fil trouver, non un ulcus de la petite 
courbure, mais un estomac intact, et une tumeur 
crétacée de la tète dn pancréas. 

L'auleur discute ensuite le diagnostic différentiel 
de l’ulcus pénétrant et du carcinome. 

V. relate en terminant l’observation d'un diverti- 
cule apparent dù à la communication entre un carci- 
nome atteint de ramollissement et la cavité gastrique. 

P. SPILLIAERT. 


Martin Schulze (Greifswald). — Fréquence des 
symptômes radiologiques dans l’ulcus gastri- 
que. (Fortschritte auf. d. geb. der Réntg., Band 
XXIX, Hft 4.) 


LA. a cherché systématiquement la niche de Hau- 
dek, l'estomac en sablier, la sténose du pylore, et 
donne les chiffres observés par lui depuis dix ans. 

L’ulcus pénétrant s'est présenté avec une fréquence 
accrue au cours de la guerre, avec un maximum en 
1918, coïncidant avec une diminution très nette du 
nombre d’ « estomacs en sablier » rencontrés pendant 
la mème période. P. SPILLIAERT. 


Barret et Chaufour (Paris). — Les signes radiolo- 
giques de la sténose et du spasme du pylore, 
chez l'adulte et le nourrisson. (La Presse Médi- 
cale, n° 85, 18 octobre 1922, p. 897-899, 5 fig.) 


Le syndrome radiologique de la sténose du pylore 
comprend un ensemble de signes associés que l'on 
peut classer, par ordre d'importance de la façon 
suivante : 

1° Lutte péristaltique : alternance de crises d'effort 
et de phases d’épuisement. La crise d'effort se mani- 
feste par des contractions très intenses, sillonnant 
profondément l'image gastrique : elle cesse brusque- 
ment et la phase de fatigue, qui lui fait suite, est 
caractérisée par le relâchement, l'affaissement et 
l'immobilité de la paroi stomacale. L'activité de la 
lutte péristaltique se ralentit et s’affaiblit à mesure 
que se poursuit l'évacuation ; elle est en rapport 
avec l'évolution de la maladie et la tonicité de la 
musculature gastrique ; chez le nourrisson, elle est 
plus rapide et souvent difficile à conslater. 

2° Dilatation prépylorique : C’est le premier indice 
du fléchissement de la paroi. Mal défini chez l'enfant, 
on la recherchera, chez l'adulte, au niveau du bas- 
fond ; la grande courbure, dans la région qui précède 
le pylore, s’affaisse et dessine une sorte de cuvette 
déprimée passivement par le poids du contenu, 
tandis que très souvent, l’antre prépylorique reste 
rétracté et termine l'image du pôle inférieur par un 
prolongement étroit et fusiforme d'aspect tout à fait 
caractéristique. 

> Troubles du régime de l'évacuation: Le débit du 
pylore est délerminé par le degré de l'obstruction et 
l'énergie des efforts péristaltiques. On peut apprécier 
la valeur de lobstruction par la manœuvre de l’éva- 
cuation provoquée: la résistance à l'évacuation ne 
devient absolue, en dehors du cas exceptionnel de 
sténose complete, que lorsqu'il y a spasme sura- 
jouté. 

4° Prolongation de la durée. Ce signe a une moindre 
valeur, car pendant les premières phases de la sté- 
nose, il existe toujours, une période de compensa- 
tion pendant laquelle la suractivité peéristaltique 
supplée au rétrécissement de loritice. Mais l'effort 


Rayons X. 


compensateur défaille à son tour et l'on constate, 
sans que la sténose augmente, un retard de plus en 
plus accentué de évacuation. Au stade ultime, la 
stase devient permanente, la dilatation atteint des 
proportions considérables, l'estomac est « forcé ». 

Le syndrome radiologique du spasme est très diffé- 
rent du syndrome de la sténose. Quand il y a un 
gastro-spasme généralisé, on ne constate plus de 
lutte péristaltique, plus de phase de fatigue, plus de 
dilatation: la paroi est figée, contracturée. C’est 
dans le segment prépylorique que le tonus est sur- 
tout exagéré: cette région très rétractée fait con- 
traste avec la grosse tubérosité qui. douée d’une plus 
faible musculature, se laisse dilater par la pression 
interne qu’accentue souvent l'aérophagie. 

Le spasme provoque habituellement une occlusion 
complète du pylore: tant qu'il dure, l'évacuation 
provoquée est impossible: elle devient facile et 
rapide, dès que le spasme cède: c’est le régime du 
« tout ou rien ». 

Le gastrospasme atteint rarement chez l'adulte le 
même degré que chez le nourrisson. 

I existe enlin un syndrome mixte dans lequel le 
spasme surajoute son action à celle d’un obstacle 
mécanique ; celte association rend parfois le dia- 
gnostic très complexe. 

L'examen radiologique ne permet pas de préciser 
la nature de l'obstacle organique, cause de la sté- 
nose. L'aspect de la région pylorique et la coexistence 
de certains signes peuvent être, chez l'adulte, un in- 
dice de néoplasie ou d’ulcus, de même que chez le 
nourrisson, on pensera plus volontiers à la sténose 
hvpertrophique, en raison de la fréquence de cette 
alfection, mais ces interprétations sont toujours très 
hasardeuses. P. COLOMBIER. 


Russel D. Carman. (Rochesler.) — Erreurs dans 
le diagnostic radiologique de l’ulcère du duodé- 
num. (Journ of Radoloyy, vol. III, Mai 1922, 
n° ò, p. 165-169, à fig.) 


Le diagnostic radiologique de l’ulcus du duodénum 
se fait aisément et le pourcentage des erreurs est 
minime. 

Les seuls signes sur lesquels on pent affirmer 
l'existence de cette lésion sont : 1° la déformation du 
contour duodenal; 2° la rétention gastrique accom- 
pagnant un péristaltisme exagéré dans un estomac 
n'offrant d'autre particularité qu'un certain degré de 
distension. 

Les erreurs concluant à un ulcus qui n'existe pas 
peuvent être dues à une erreur de technique et la plus 
fréquente consiste à examiner le duodénum aussitôt 
après Vingestion du repas opaque alors qu'il est 
insuflisamment rempli, on pense alors qu'il a ses 
contours déformés ; d'autres fois le bulbe duvdénal se 
dessine mal, car on est en présence d'un sujel ner- 
veux atteint d’appréhension, qui contracte sa paroi 
abdominale amenant ainsi une gène dans l'évacuation 
pylorique. 

Le duodénum peut aussi ètre en état de spasme, 
le spasme étant causé par des lésions d'organes 
voisins il faudra toujours songer à une cholécystite, 
à une lithiase de la vésicule biliaire ou du rein, à 
l'appendicite chronique, ainsi qu'à une lésion du 
pancréas. Mais en genéral, dans ces causes extrin- 
seques le spasme qui détermine la déformation du 
duodénum change souvent de siege alors que dans 
l'uleère du duodénum il est fixe et constant, se repro- 
duisant toujours au même siège ; toutefois il ne faut 
pas oublier que des adhérences dues à une péricholé- 
cystite délerminent aussi des deformations à siège 
fixe. 

Souvent on méconnail un ulcére existant, car les 
signes  radiologiques attirent notre attention 
ailleurs: c'est ainsi que souvent l'A. a vu un cardio- 
spasme associé à un ulcere du duodénum, aussi a-t on 


Rayons X. 


pris comme règle à la clinique d'examiner à nouveau 
tout malade qui a subi une dilatation de l’æœsophage 
pour cardiospasme. 

L'association d’un ulcère de l'estomac avec un ulcus 
duodénal est” chose fréquente, aussi quand on a 
décelé le premier, convient-il de rechercher le second 
avec soin. Pour être sir de bien examiner un duo- 
dénum il convient de faire examen en décubitus 
latéral droit. Enfin les ulcéres de la partie distale du 
duodénum ne peuvent ètre diagnostiqués par l'explo- 
ration radiologique. 

L'A. ne pense pas, d’après son expérience person- 
nelle qui porte sur vingt-deux cas, que les renseigne- 
ments cliniques puissent être de quelque utilité, loin 
de la ils peuvent induire en erreur. 

WILLIAM VIGNAL. 


Keller (Paris). — Quatre cas de diverticule du 
duodénum diagnostiqués par la radiographie 
en série. (Bulletin de la Société de Radiologie 
médicale de France, Juillet 1922, p. 180-181, avec 
1 planche.) 


L’A. montre les radiographies de quatre malades 
qui présentaient un syndrome clinique d’ulcus du 
duodénum, et chez lesquels la radiographie en série 
a permis de porter le diagnostic précis de diverticule 
du duodénum par la constatation permanente de la 
poche. Chaque malade avait été exarniné deux fois 
avec prise à chaque examen d'une douzaine de clichés. 

P. TrUCHOT. 


Chaton (Besançon). — Trois observations de 
diverticules de la première portion du duo- 
dénum constatés sur des pièces de pylorec- 
tomie. (Bulletins et Mémoires de la Société anato- 
mique de Paris, Mai-Juin 1922, p. 211-217, avec 
» fig.) 


I. Malade de 26 ans. Crises douloureuses à jeun, 
calmées par ingestion d’aliment. L’examen radiosco- 
pique montre un estomac en J, à motricité un peu 
exagérće; un passage pylorique incessant; une éva- 
cuation rapide. Le bismuth séjourne peu dans le 
duodénum niais on constate à un travers de doigt du 
pylore un petit dépôt bismuthé de la grosseur d’un 
pois. Point douloureux nettement localisé sur ce dépôt 
Opération: simple érosion de la muqueuse (expliquant 
le point douloureux) située à peu de distance d'un 
petit diverticule. 

H. Malade de 45 ans, douleurs tardives, parfois 
vomissements; très mauvais état général. A la radios- 
copie, estomac hypotonique arrivant à deux travers de 
doigt de la svmphyse, passage pvlorique à peu près 
nul. La tin de l'antre et le duodenum sont de calibre 
très étroit. L'opération montre une région pylorique 
cartonnée ainsi que le péritoine viscéral. Il existe un 
ulcère calleux prépylorique; mais on constate de plus 
l'existence d’un diverticule, du bord supérieur de la 
première portion du duodénum, en doigt de gant de 
2 centimetres de long. 

HI. Malade de 28 ans. violentes douleurs gastriques 
calmées par lalimentation. L'examen radioscopique 
permet de conclure à une hyperexcitation de la mu- 
queuse duodénale avec hvperfonctionnement du bulbe 
sans spasme. A l'opération on trouve un ulcère 
siégeant au versant stomacal du pylore; et de plus 
un effondrement, une dépression au bord inférieur 
de la première portion du duodénum. 

L'existence des diverticules doit être connue: car 
retenant le bismuth. ils peuvent donner limage 
symptomatique d'un ulcus pénétrantet par conséquent 
chirurgical (obs. D. La niche diverticulaire est indo- 
lore, la niche uleéreuse est douloureuse; mais on 
peut ètre induit en erreur s'il ya ulcère et divertieule. 

A. LAQUERRIERE. 


At 


Vignal (Paris). — Les constipations chroniques 
négligées ou méconnues. Dépistage. Diagnostic. 
Thérapeutique. (ZL'Hôpital, Septembre 1922, 
n° 78, p. 414, avec figures.) | 


Article de vulgarisation. LOUBIER. 


Darbois (Paris). — Radiographie d’une vésicule 
biliaire ptosée contenant 15 calculs. (Bulletin 
de la Société de Radiologie médicale de France, 
Juillet 1921, p. 170-180.) 


Lorsque la vésicule biliaire est allongée, ptosée, 
les calculs biliaires doivent être recherchés très bas, 
au voisinage de la crète iliaque: en exercant des 
pressions abdominales, on peut faire voyager ces cal- 
culs. L’A. présente des clichés, pris en décubitus 
dorsal, en appliquant le localisateur sous les fausses 
côtes et en dirigeant la compression obliquement 
vers la fosse iliaque. On voit les calculs refoulés en 
bas dans le fond de la vésicule, et entassés les uns 
sur les autres à hauteur de la crète iliaque. L’A. 
indique cette technique qui peut faciliter Videntifi- 
cation de taches calculeuses dans les cas douteux. 

P. TRUCHOT. 


Trich Saupe (Dresde). — Preuve radiologique 
de l'existence de cysticerques calcifiés. (/ ort- 
schritte auf d. geb. der Rôünty., t. XXIX, Heft 3.) 


Série d'observations, accompagnées de radiogra- 
phies, montrant netlement des cysticerques calcifiés 
disséminés dansles parties du corps les plus diverses. 

Les cysticerques donnent des ombres caractéris- 
tiques de 2 à 5 millimètres de long et 1 millimètre de 
large, sans capsule visible. . 

Le diagnostic différentiel est à faire avec les tri- 
chines calcifiées, les phlébolithes, mais serait en géné- 
ral assez aise. 

L'affection serait plus fréquente qu'on ne l’admet 
généralement et ne serait pas assez souvent soup- 
connée et recherchee. P. SPILLIAERT. 


Cochez et Lagrot (Alger). — Kyste hydatique 
calcifié du foie. (Bulletins et Mémoires de la Société 
anatomique de Paris, Mai-Juin 1922, p. 194-198, 
avec 1 fig.) | 


Mauresque de 50 ans; diagnostic clinique, kyste 
hydatique du foie. La radiographie montre : 1° une 
inasse de la grosseur d’une orange à la face externe 
et intérieure du foie; 2° une opacité de la taille dun 
œuf au niveau de la colonne vertébrale. L'opération 
permet de trouver un kyste hvdatique correspondant 
à la première image et un kyste hydatique calcitié 
correspondant à la seconde. A. LAQUERRIERE. 


Arcelin (Lyon). — Diagnostic radiographique 
des calculs biliaires. (Lyon Medical, 10 février 
1922, p. 100-105.) 


way 


La visibilité des calculs bihaires est conditionnée 
par la présence de sels de chaux. L’A reconnait que 
pratiquement il existe une tres faible proportion de 
calculs biliaires visibles, Mais. de la à conclure que 
tous les calculs biliaires sont invisibles, il v a loin, 
et Arcelin réagit avec raison contre la tendance tres 
commune des chirurgiens à se passer de l'exploration 
radiographique pour le diagnostic de la lithiase 
biliaire. I présente l'observation d'une malade souf- 
frant depuis plusieurs années de crises abdominales 
très douloureuses. chez laquelle la radiographie, en 
montrant une serie de calculs biliaires, rectifia les 
diagnostics antérieurs portés par plusieurs médecins. 

M. CHASSARD. 


=. 


42 


Henri Béclère (Paris). — Acquisitions récentes 
dans la recherche et la localisation des calculs 
des voies biliaires (La Clinique, Juin 1922, 
p. 672-617.) 


Dans tout ictére par rétention l'examen radiologique 
des voies biliaires accessoires et principales s'impose. 
Les Américains admettent que les calculs biliaires 
sont visibles dans 50 pour 100 des cas, il semble que 
Jes A. francais admettraient plutòt la proportion de 
50 à 55 pour 100; le volume du calcul n'entre pas en 
ligne de compte, mais il est nécessaire qu'il contienne 
au moins 8 à 12 pour 100 de sels de calcium. 

Le malade doit étre purgé, ou mieux lavementé la 
veille au soir, et être à jeun: il est bon de lui donner 
une très petite quantité d’opium pour diminuer le 
péristaltisme. La présence de gaz dans l'intestin est 
très utile pour bien voir le bord vif du foieet la vési- 
cule: elle est nuisible au contraire à la bonne visibi- 
lité des calculs. 

Après examen radioscopique le sujet est placé en 
décubitus ventral, le rayon normal est dirigé sur un 
pointsitué à trois travers de doigts des apophyses épi- 
neuses el au tiers supérieur de la hauteur séparant 
les crètes iliaques de langle costo-verlébral, cylindre 
localisateur, ballon compresseur, pose courte en 
apnée. 

L'image de nombreuses petites ombres octogonales 
ou arrondies indique des calculs de la vésicule : quand 
il existe une seule ombre. il peut y avoir confusion 
avec un calcul rénal, on se rappellera que la vésicule 
étant antérieure, l’image d'un calcul du rein est plus 
petite en décubitus dorsal qu'en décubitus ventral, 
tandis que c'est le contraire pour le calcul vésiculaire. 
La station debout, Je décubitus latéral gauche font 
varier la position des calculs vésiculaires. Les cal- 
culs du cholédoque ont pu quelquefois ètre diagnos- 
liqués, surtout quand il existe en même temps des 
calculs de la vésicule; ils se distinguent parece qu'ils 
forment une chaine (et non un amas) le Jong du bord 
vertébral. A. LAQUERRIÈRE. 


Aladar Henszelmann (Budapest). — Sur la valeur 
radiodiagnostique de l’insufflation colique dans 
étude de la rate, du foie et de la vésicule 
biliaire. (Fortschritte auf d. geb. der Rontg., 
Bd XXIX, Heft 4.) 


L'auteur a pratiqué systématiquement l'insufflation 
colique chez des centaines de sujets et montre son 
intérêt pour l'étude de tonte une série d'organes abdo- 
minaux., Il s'attribue d'ailleurs tout le mérite de l'ex- 
tension de cette méthode, qu'il déclare n'avoir été 
pratiquée que très rarement avant Jui. 

Il effectue Vinsufflation avec une poire à thermo- 
cautère, le malade en décubitus latéral, tantôt droit, 
tantôt gauche, sous le contrôle radioscopique., 

ll injecte jusqu'à 1 litre d'air, réalisant ce qu'il 
appelle une superinsufflation (Überblähen) qui ne 
lui aurait jamais donné d'accidents, sauf des palpita- 
tions. 

L'article contient ensuite une étude intéressante 
des aspects radioscopiques de Ja rate, que linsuffla- 
lion permettrait de voir dans tous les cas : aspect à 
l'état normal, dans les diverses splénomégalies, le 
paludisme. 

L'étude du foie et de ta vésienle biliaire après super- 
insufflation vient ensuile, avec de nombreux détails 
de technique. L'aspect des lobes droit eb gauche à 
Petat normal, leur hvpertrophie pathologique, les 
ptoses. les tumeurs du foie sont étudiés brièvement. 

La vésieule est visible quand elle se projette sur la 
clarté du transverse insuffé. L'auteur décrit ses divers 
aspects et les déductions diagnostiques qu'il est pos- 
sible d'en tirer. 

I déclare eu terminant que la méthode de Pinsuffla- 


Rayons X, 


lion colique est si importante qu'aucun diagnostic 
d'affection abdominale ne doit plusétre fait sans son 


aide. P. SPILLIAERT. 
APPAREIL RESPIRATOIRE 
Delherm et Robert Chaperon (Paris). — Les 


ombres hilaires normales. Leur constitution. 
(Bulletin de la société de radiologie médicale de 
france, (Juillet 1922, p. 174-178 avec fig.) 


La nature des ombres hilaires, chez le sujet nor- 
mal, est encore très discutée et cependant il est 
d'une extrême importance de ‘pouvoir interpréter 
correctement ces ombres. Les A. après recherches 
concluent que les branches de l'artère pulmonaire 
se montrent à l'écran sous forme d'une image opaque 
comprenant la presque totalité du substratum ana- 
tomique des ombres hilaires normales. Elles sont 
constamment et à tout âge visibles en radioscopie 
soit de face, soit en oblique. 

Le trajet des grosses bronches se traduit sous 
forme de bandes claires que lon peut rechercher ; a 
droite. en vue de face, le long de l'oreillette droite ; 
à gauche, en posilion oblique antérieure gauche, le 
long du ventricule gauche. 

Les grosses veines lobaires ne participent que 
dans une faible mesure à la formation des ombres 
hilaires dont elles croisent Ja direction, sauf pour : 
quelques branches descendantes ; les entrecroise- 
ments se montrent sous Paspect de taches sombres 
en chapelet. qu'il ne faut pas confondre avec les no- 
dules calcifiés. 

On devra surlout éviter de prendre pour des ombres 
hilaires anormales les branches ges artères pulmo- 
naires, et on devra y songer, en particulier, lorsqu'on 
recherche l'existence des adénopathies trachéo-bron- 
chiques. P. Trucuor. 


Meury K. Pancoast, Kennon Durnam. T. F. H. 
Baetg (U. S. A.). — Les Rayons X et les signes 
cliniques dans un thorax normal. (Enfants de 
six à dix ans). (The American Journal of Rent- 
genology) "vol. IX, n° 9, Septembre 1922, p. 551- 
049). 

Le thorax normal de l'enfant offre des aspects 
radiologiques si variés qu'il est impossible d'en 
donner une description exacte. 

L'ombre hilaire peut être regardée comme normale 
quand elle se trouve située dans le 1/3 interne de la 
plage pulmonaire sauf lorsqu'elle est composée d'une 
zone dense d'une opacité homogène; dans ce cas il 
s'agit soit d'une tumeur soit d’une pleurésie média- 
stinale. f 

Les nodules calcifiés que l'on trouve au niveau du 
hile sans aucun autre signe de lésions pulmonaires 
ne veulent rien dire si ce n'est qu'il s'agit d'un pro- 
cessus inflammatoire cicatrisé qui west pas obligatloi- 
rement luberculeux. 

Dans un poumon normal l'ombre de l'arbre bron- 
chique ne doit pas être vue dans les parties périphé- 
riques du poumon. WILLIAM VIGNAL. 


L. R. Sante (Saint-Louis). — Etude par la radio- 
graphie en série du hile dans la pneumonie. 
The Journal of radiologie. vol. TH, Juin 1922, 
n° 6, p. 221-225 8 fig.) 


Des radiographies prises en série au cours de la 
récente épidémie de grippe. révélèrent des données 
intéressantes concernant la cause, le mode d'invasion 
et le pronostic. 

Type n° 1. Signes fonctionnels de la pneumonie, 
pas ou peu ide signes stéfacoustiques, l'image radio- 


Rayons X. 


logique est représentée par une ombre hilaire dense 
et étendue. Celte ombre disparait non en diminuant 
progressivement d'intensité, mais en rétrécissant gra- 
duellement, en deux semaines retour à la normale. 

Type n° 2. Opacité moins étendue et moins pro- 
noncée du hile, signes fonctionnels plus atténués. 
L'opacité met 3 mois environ à se résorber. Cette 
forme se rencontre surtout chez l'enfant. La coexis- 
tence de lésions tuberculeuses peut être discutée dans 
ces cas. WILLIAM VIGNAL. 


Sergent (Paris). — Valeur comparative des mé- 
thodes d'exploration actuellement employées 
pour le diagnostic de localisation des lésions 
du poumon et de la plèvre. (La Presse médicale, 

n° 84, 21 octobre 1922, p. 905-909). 


L'auteur s'élève contre la tendance actuelle d'opi- 
nion qui tend à jeter un discrédit sur les méthodes 
anciennes d'examen de l'appareil respiratoire et à 
leur substituer l'examen radiologique. Aucune de ces 
méthodes d'examen n’a cependant fait faillite, aucun 
moyen d'exploration physique n'est défaillant ni 
supérieur aux autres ; chacun d'eux apporte sa part 
d'éléments d'information et à chacun correspond des 
indications propres. On ne peut parler de la défail- 
. lance de telle ou telle méthode, mais on peut recon- 
naître l'impossibilité dans laquelle se trouve cette 
méthode de révéler des signes qui ne sont pas com- 
pris dans les limites de sa sensibilité. 

r” C’est ainsi que la radiologie peut fournir des ren- 
seignements que l'auscultation est incapable de con- 
troler; c’est le cas des cavernes muettes. Mais il est 
des cas aussi où les Rayons X ne sont d'aucun sge- 
cours, alors que l'auscultation donne de précieuses 
indications, quand il s'agit, par exemple, de pleurite 
sèche, de lésions apicales discrètes de la tuberculose 
pulmonaire, de svmphyses pleurales peu épaisses, 
de petits épanchements collectés dans les culs-de- 
sac pleuraux. ete. D'autre part, la radiologie est 
sujette à l'erreur, comme les autres méthodes d'ex- 
ploration; elle montre parfois de fausses images 
cavilaires dues à des déviations trachéales ou à des 
superpositions d'ombres contenues dans divers plans. 
Ces erreurs du reste sont purement radiogra- 
phiques: un examen à l'écran, bien conduit, évitera 
de semblables interprétations. 

Cela montre bien qu'il faut pour chaque méthode 
une technique bien réglée et une expérience person- 
nelle éprouvée. Les lésions qui échappent à la sen- 
sibilité d'un moyen d'exploration physique peuvent 
être perçues par un autre; tous ces moyens se com- 
plètent les uns par les autres et le diagnostic de loca- 
lisation (comme le diagnostic différentiel) ne peut 
ètre que l'interprétation de l'ensemble des résultats 
fournis par la mise en œuvre de tous les moyens 
d'examen dont dispose actuellement la clinique. 

P. COLOMBIER. 


A. Bohme (Bochum). — Contribution à l'étude 
radiologique de l'anthracose pulmonaire. 
(Fortschritte auf. d. geb. der Rônty., Bd XXIX, 
Hft 3.) 


Après quelques considérations cliniques et une 
courte étude surla migration des particules de char- 
bon inhalées, A. étudie l'aspect radiologique de 
l'anthracose, qui présente beaucoup d’analogie avec 
la tuberculose miliaire. (Cependant les sommets et 
les bases seraient habituellement respectés dans 
l'anthracose). 

L'article contient diverses observations d'anthra- 
cose. de sidérose et de chalicose et les éléments du 
diagnostic différentiel entre ces affections et la tuber- 
culose: symétrie parfaite du processus dans les deux 
poumons, aspect uniforme des lesions, qui paraissent 
toutes au mème stade, ce qui est exceptionnel dans 


43 


la tuherculose. L'évolution clinique est aussi très 
dif'érente. 

L’A. remarque en terminant que l’anthracose est 
relativement rare, bien que de très nombreux ouvriers 
travaillent dans des conditions qui devraient la favo- 
riser. P. SPILLIAERT. 


RADIOTHÉRAPIE 


GÉNÉRALITÉS 


Albert Bachem (Franclort). — Les bases phy- 
siques de la radiothérapie pénétrante. (Journal 
of Radiology, vol. I, n° 4, Avril 1922, p. 123-130, 
ó planches.) 


Ce travail présenté à l'Assemblée générale annuelle 
de la Société de Radiologie de l'Amérique du Nord 
a trait aux méthodes utilisées par Dessauer. 

Selon ce dernier, quand on irradie avec un faisceau 
homogène il suffit de mesurer l'énergie transmise et 
non celle absorbée pour étudier les effets biologiques. 
Dessauer fit ses expériences en étudiant l’absorp- 
tion des radiations par l'eau qui aurait le mème 
pouvoir absorbant que les tissus humains. 

En se basant sur ces facteurs : distance, qualité du 
rayonnement et étendue du champ irradié, il arrive à 
établir des échelles de dosage en tenant compte du 
fait que les parties protégées contre Jes irradiations 


directes sont irradiées secondairement par les ré- 


gions traitées.. 

L'A. déduit donc de ces recherches que l'on peut, 
avec un appareillage donné, arriver à savoir exacte- 
ment la dose qu'il convient de donner et la filtration 
qu'il faut employer. WILLIAM VIGNAL. 


P. del Buono (Naples). — Critérium physique des 
lesions de la peau en radiothérapie profonde. 
(Achnothérapie, vol. I, Mars 1922.) 


LA. pense qe les lésions cutanées ne sont pas 
dépendantes de la nature physique des rayons. H 
les attribue aux doses excessives qui dépassent les 
limites de tolérance de la peau, et aux altérations 
des vaisseaux sanguins. I] estime que des doses 
petites et répétées sont plus dangereuses pour la 
peau saine qu'une dose unique et forte. D'autre part 
la méthode des feux croisés peut provoquer des 
lésions graves en profondeur, sans altération impor- 
tante de la peau. M. GRUNSPAN. 


Frik K. (Berlin). — Fautes de dosage en radio- 
thérapie profonde par l'emploi d’un kilovolt- 
metre (Spannungshartewesser) avec des appa- 
reils a induction. Leur prévention. (Münchener 
medizinische Wochenschrift, t. LXIX, n° 19, 
12 mai 1922, p. 714.) 


L'A., à propos de l'article de Schemp (M. m. W., 
tome 69), insiste comme celui-ci sur la nécessité 
de la constance de la vitesse de rotation de Vinter- 
rupteur. Celle-ci mest pas seulement fonction du 
voltage aux bornes, mais aussi du graissage, des varia- 
tions de résistance de Véchauffement. Aussi l'A. 
préfère-t-il faire sa régulation par un rhéostat en se 
basant sur les indications d'un compteur de tours à 
glycerine fixe sur l'axe de l'interrupteur. U manœuvre 
le rhéostal de facon que la pointe du ménisque d'air 
affleure une marque gravée sur le verre du cylindre 
et correspondant au nombre de lours favorable. 

P. G. 


Guthmann (Francfort-sur-le-Mcin). — La nocivite 
de l'atmosphère des locaux de radiologie. 


A 


44 Rayons X. 


(Münchener medizinische Wochenschrif t,t. LXIX, 
n° 5, p. 89, 20 janvier 1922.) 


L’A. soutient, malgré les objections qu’a sou- 
levées Lörme contre sa méthode, que l'emploi d'un 
réactif à la métaphénylène-diamine alcaline permet 
de déceler les gaz nitreux et l'ozone des chambres 
radiologiques. Il suffit de faire barboter dans le 
réactif un volume d'air voisin de 100 litres. L’A. 
insiste sur la nocivité de l'ozone et des gaz nitreux, 
mème aux doses auxquelles ils se trouvent dans 
l'atmosphère radiologique : 0™,2 par em. 


P. G. 


Morlet (Anvers). — Principes et technique géné- 
rale de la radiothérapie profonde. (Journal de 
Radiologie, Bruxelles, année 1922, vol. XI, 
fasc. II, p. 65-94.) 


Dans cette étude l’A. énumère d’abord les lois qui 
servent de principe à la radiothérapie profonde. Les 
lois régissent la propagation des rayons dans l’espace 
et dans la profondeur, et font intervenir : 

Te Le facteur distance. 4° Loi. — L'intensité du 
rayonnement diminue en raison inverse du carré des 
distances. 

2° Loi. — L'intensité du rayonnement dans les 
couches d’une région irradiée sera d'autant plus 
homogène que les dimensions de profondeur de cette 
région sont moindres par rapport à Ja distance du 
focus. 

3° Le facteur affaiblissement des R. X dans le corps 
par l'absorption dont les lois sont soumises : 

à la qualité du rayonnement, 
à l'épaisseur du corps traversé, 
au poids atomique. 
Par la dispersion dont l'intensité croit : 
avec la dureté du ravonnement primaire, 
avec la profondeur de la pénétration (jusqu'à une 
certaine limite}, 
avec le volume du cône d'irradiation. 

L’A. est ainsi amené à parler du choix des filtres et 
donne sa préférence au cuivre ou au zinc avec 
1/2 mill. d'aluminium pour éviter les rayons secon- 
daires propres à ces métaux. 

Quelle sera la dose curative? Ce sera la dose biolo- 
gique capable de produire un elfet thérapeutique en 
profondeur el qui ne soil pas nocive pour les organes 
sains. Ge sera la dose maxima compatible avec Pinté- 
grité de la peau et qu’on appelle dose d'érythème. 

Le quotient dosimétrique est le rapport existant 
entre la dose recue à la peau et celle reçue en pro- 
fondeur. 

Plusieurs facteurs commandent la grandeur de ce 
quotient, la ‘dureté, la distance focale, les dimen- 
sions du cône incident. 

L'A. passe ensuite en revue les accidents à la peau, 
aux organes profonds (intestin et vessie), an sang et 
aux organes hématopoïétiques, et donne la technique 
générale dans les différentes affections non cance- 
reuses et dans les affections cancéreuses. 

Dans ces dernières PA. discute les différentes 
méthodes employées surtout en Allemagne. 

4° méthode des nombreuses petites portes (aban- 
donnée): 

2 méthode du nombre restreint de champs moyens 
(clinique d'Erlangen); 

5 méthode des grands champs (Dessauer): 

4° Procédé des champs de distance par Vagrandis- 
sement de la porte d'entrée et l'augmentation de la 
distance focale. 

LA. termine en rappelant Putilité d'unir souvent la 
euriethérapie à la radiothérapie el en préconisant la 
corrélation intime du radiocuriethérapeute et du eh 
rurgien, | A. DARIAUN. 


Paul François (Anvers). — La radiothérapie su- 
perficielle. (Journal de Radiologie. Bruxelles, 
année 1922, vol. IX, fasc. II, p. 126-155.) 


Excellent travail ou l'A. passe en revue les affections 
cutanées justiciables de la radiothérapie. , 

Il énumère tout d’abord 5 principes qu'il ne faut 
jamais oublier : 

1° Ne jamais dépasser dans la même séance, si ce: 
n'est dans le cancer et en limitant, très exactement, 
la dose d’érythéme; 

2 L'emploi des filtres ne supprime pas la possibilité 
d’une radiodermite ; 

% Eviter soigneusement de trop répéter les appli- 
cations même très espacées sur une mème région ; 
ne pas dépasser %5 à 30 H. 

Trois groupes d'affections cutanées. 

1° Affections pilaires. Teigne, favus, svcosis de la 
barbe 4-5 H., filtre 1/2 mill. 

2° Dermatoses microhiennes et prurigineuses. Lupus 
vulgaire avec des scarifications, 2-4 H. avec filtre plus 
ou moins épais suivant l'épaisseur du lupus. Séances 
tous les 15-20 jours, 5 séances. 

Tuberculose verruqueuse, avec raclage, 5 H. sans filtre 
445 fois à 15 jours d'intervalle. 

Gomme tuberculeuse non ouverte et non suppurée, 
2 à 3 H., filtre 4 mill’ 

Séhorrhée huileuse et hyperhvdrose. Être très pru- 
dent, 4 H., filtre 4 mill., 4 à 5 fois à 3 Semaines d'inter- 
valle. ` 

_Ecsémas. Radiothérapie à rejeter dans les formes 
étendues. Sur la figure 2 séances de4 H.. filtre 0 mm. 1. 

Psoriasis. Au cou et au genou, 5 H., filtre 4 mill. 
2 séances. ` 

Prurits. A la vulve ou à l'anus. 3-5 H., filtre 0 min 1 
après échec des autres méthodes. ` ! 

Lichen corné hypertrophique, une forte dose, 8 H., 
filtre 0 mm. 1. 

3° Néoplusies cutanées. 

Cors et durilions, 6 H., filtre 2 mill. 

Verrues planes juvéniles, 5-4 H., filtre 2 mill. 

Chéloides avec scarification si elles sont vieilles, 
3 à 6 H., filtre 0 mm. 4. 

Nevi, angiomes caverneux, 5-5 Il.. filtre 4 à 4 mill. 

Mycosis fongorde, 5 H., filtre 0 mm 4. 

Epithéliomas cutanés. Limiter la radiothérapie au 
traitement des épibaso-cellulaires avec la dose la plus 
élevée possible de 10 H. pour les Superticiels, jusqu’à 
90 H. en quelques jours pour les tres profonds. Meme 
traitement pour les sarcomes. A. Dariaux. 


SANG ET GLANDES 
——$ 


Charles-A. Waters. Paul-B.Baccready et Charles ' 
H. Hitchcock (Amérique), — Radiothérapie des 
amygdalites et adénoidites Chroniques. (.4 me- 
rican Journal of Reentyenology, n° 8, Aout 1922, 
p. 469-478.) 


t° La radiothérapie amène une réduction de volume 
des amygdales et tissus adénoidiens infectés. 

2* Elle ne fait pas disparaitre d'une facon perma- 
nente le streptocoque des cryptes amvedaliennes: 
mais détermine la disparition des ganglions. 

5 La radiothérapie est particulièrement indiquée 
chaque fois que lon ne pourra pas avoir recours a 
une intervention chirurgicale, c'est à-dire en cas de 
chorée, de tuberculose pulmonaire ou au cours d'un 
élat cardiaque ou rénal. WILLIAM VIGNAL? 


William, F. Petersey ct Clarence, C. Saelhof 
(Chicago). — Stimulation des organes par la 
radiothérapie. (Journal of Radiology, vol. HI, 
n’ 4, Avril 1922, p. 155-158. 9 fie.) 


Rayons X. | 45 


Il est probable qu’en s’appesantissant sur les effets 
destructifs des rayons X les chercheurs ont quelque 
peu négligé les effets stimulants de ces radiations 
bien qu'ils soient connus. Si par exemple on irradie 
à très petites doses le pancréas on augmente la gly- 
cémie et la glycosurie. 

Des expériences ont été faites sur des chiens 
dépancréatisés et en irradiant les régions contenant 
des débris pancréatiques il en résultait une augmen- 
tation de l’excrétion du glucose. 

Quand on irradie le foie on constate une élévation 
brusque mais transitoire de la leucocytose, si c’est 
la masse intestinale que l’on soumet à l’action des 
rayons X, on assiste à une élévation graduelle en 
« marches d'escalier », par contre on assiste à une 
diminution manifeste de la leucocytose quand c’est 
la rate qui est irradiée. WILLIAM VIGNAL. 


Ph. Pagniez, A. Ravina ct I. Solomon (Paris). 
— Influence de Virradiation de la rate sur le 
temps de coagulation du sang. (Comptes rendus 
des Séances de la Société de Biologie, t. LXXXVII, 
199%, p. 549-351.) 


L'application sur la rate d'une dose de rayons X 
équivalente à 2 M5 a pour effet de produire une dimi- 
nution considérable du temps de coagulation du sang 
et exceptionnellement un effet inverse d'accélération. 

La première irradiation est souvent suivie d'un état 
réfractaire, une nouvelle irradiation à la même dose 
ne produisant aucun effet. H. Dariaux. 


NÉOPLASMES 


Charles F. Bowen (U. S. A.). — Cancers super- 
ficiels. (American Journal of Rentgenolugy, 
Avril 1922, p. 255.) 


Après plusieurs années d'expériences, VA. con- 
clut que les rayons X, le radium et l'électrocoagula- 
tion combinés ensemble guérissent tous les cancers 
superficiels. 

Bowen irradie fortement la tumeur et les tissus 
environnant, puis dans la mème séance il pratique 
l'électrocoagulation de la tumeur; quand la tumeur 


est ulcérée, toujours dans la même séance il fait une 


application de radium. 

L’immense majorité des malades ainsi traités se 
cicatrisent en un mois, quelques-uns toutefois doivent 
recevoir une seconde dose de rayons. 

WILLIAM VIGNAL. 


Fermo Mascheopa (Arezzo). — Une nouvelle 
technique de radiothérapie des tumeurs ma- 
lignes. (Actinotherapia, vol. lI, Mars 1922.) 


L’A. approuve complétenient les idées de Rocchi 
en radiothérapie des tumeurs et attribue la majorité 
des échecs à ce que les séances ne peuvent pas ètre 
aussi longues que celui-ci le recommande. En effet 
Rocchi s'inspirant de la loi de Bergonié-Tribondeau 
dit que : 

4° Dans les tumeurs haso-cellulaires, les récidives, 
les sarcomes globo-cellulaires (dont la caryokinèse 
complète s'opère en 8-10 heures) il faut appliquer de 
fortes doses de radium pendant peu de temps ou 
bien faire des séances de radiothérapie moderne 
plutôt longues. 

2 Dans les cancers et les sarcomes fibro-cellulaires 
(dont la caryokinèse dure 3-4 jours; il conseille des 
doses moyennes de radium de moyenne durée, ou 
une association de radium et de rayons X, ou bien 
si l'on dispose d'une installation suftisante de rayons 
X, des séances de radiothérapie seule de basse 
intensité et de haut voltage de manière à continuer 
la cure pendant 3-4 jours. 


3° Dans les carcinomes spino-cellulaires (CK. 10 j.) 
il recommande des séances de radiothérapie de basse 
intensité (1/4 MA) et de haut voltage de maniére a 
pouvoir continuer le traitement pendant 8-10 jours, 
avec des interruptions diurnes et nocturnes Jes plus 
bréves possibles pour que les malades puissent se 
reposer et se nourrir. M. GRUNSPAN. 


APPAREIL GENITO-URINAIRE 


Ledoux-Lebard (Paris). — L’association de la ra- 
diothérapie profonde et de la curiethérapie 


dans le traitement du cancer du col utérin. (La 
Clinique, Juin 1922, p. 666-667). 


Si on utilise des quantités de substances radioac- 
tives capables d'agir sur les ligaments larges et les 
ganglions de facon utile, la dose absorbée par la 
vessie et le rectum est trop considérable; mais la 
curiethérapie permet de détruire la lésion cervicale ; 
il faut donc agir localement sur l'épithélioma par le 
radium et lui adjoindre la radiothérapie profonde 
intensive qui avec des portes d'entrée multiples, 
permet de faire arriver les doses voulues de rayon- 
nement sur la périphérie ulérine sans avoir d’irra- 
diations trop inlenses en un point. 

Bien que les rayons seuls puissent guérir le cancer 
il parait plus logique, quand l'opération est possible 
de faire l’exlirpation (si l’état général du sujet ne 
fait pas craindre une atteinte trop sérieuse de la résis- 
tance du sujet, après curie et radiothérapie préalable) 
et de la compléter par Virradiation. Dans les cas 
limite, surtout si la biopsie montre une forme histo- 
logique radio-sensible, il semble permis actuellement 
de faire seulement des irradiations. Enfin dans les 
cas réellement inopérables si l’état général est bon, 
les irradiations intensives permettent quelque espoir 
en une action curative; s’il y a cachexie, le traite- 
ment intensif n’est plus de mise et on cherchera une 
action palliative dans des doses moins considérables. 

A. LAQUERRIÈRE. 


Gremeau (Dijon). —La radiothérapie rapide des 
fibromes utérins. (Archives d'Electricité médicale 
et de Physiothérapie, Juin 1922, p. 161-179). , 


L'A. estime qu'avec une bonne technique on peut 
obtenir d'excellents résultats en n'utilisant pas les 
pénétrations très fortes utilisées actuellement. Pour 
sa part il est arrivé à la technique suivante: 18 cen- 
timètres d’étincelle équivalente (chez les obèses 20 à 
2), filtre de 5 à 4 millimètres d'aluminium, distance 
focale 15 centimètres, porte d'entrée de 8 centimètres 
de diamètre, intensité 2 mA., 5, séance tous les huit 
jours, peu nombreuses (de à à 5) chacune étant com- 
posée d’un nombre d'applications antérieures et pos- 
térieures variant de 4 à 8 et de 10 minutes chacune. 
Le traitement est ainsi rapidement effectué, 21 jours 
en moyenne et donne la disparition des symptômes 


. en un temps variant de quelques jours à trois mois. 


D'après les 55 obs. de l'A. à part certains cas anciens, 
chez des malades agées, on peut soutenir que tous 
les fibromes, quel que soit leur volume, peuvent être 
amenés a une régression totale ou tout au moins 
autant que des constatations encore récentes per- 
mettent d'en juger, à des dimensions tellement mi- 
nimes que mème la persistance à cet état doit être 
considéré comme un succes. A. LAQUERRIERE. 


Paul Delbet et H. Bellenger (Paris). — La radio- 
thérapie danslesfibromes.iPulletinsetmémoires 
de la Société anatomique de Paris, Mai-Juin 1922, 
p. 204-291). 


D'une manière générale les A. estiment que l’opé- 


46 


ration devient plus délicate lorsque le fibrome a été 
irradié. Ils apportent Fétude d'une pièce enlevée a 
une malade qui avait subi un traitement de 18 séances 
avec amélioration, puis rechute. 

Utérus volumineux, mais (ainsi que nous l'avons 
remarqué sur tous ceux irradiés) extrêmement mou, 
extrêmement vasculaire. Nombreuses adhérences au 
grele et à l'anse sigmoide, au péritoine. A la coupe, 
nombreuses cavilés contenant un liquide mi-mucoide, 
mi-caséeux ; nombreuses veines et lacs veineux. Les 
À. concluent que si les résultats de la radiothérapie 
sont loin d’être constants, il faut savoir qu'on re peut 
pas espérer pouvoir uniformément se rabattre sur la 
chirurgie si l'expérience de la radiothérapie a été 
négative, car les « adhérences et le développement 
d'un système vasculaire particulièrement fragile, la 
caséification des tissus compliquent dans les fibromes 
irradiés l'acte opératoire ». A. LAQUERGIÈRE. 


SUBSTANCES 
RADIUMTHERAPIE 


NEOPLASMES 


Georges Leclerc (Dijon). — Sur l'association de 
la chirurgie et du radium dans le cancer. (La 
Presse médicale, n° 68, 26 août 1922, p. 552-732.) 


De trois observations qu'il a choisies pour montrer 
Faction du radium dans le cancer utérin, VA. tre 
les conclusions suivantes : | 

te L'application du radium doit toujours précéder 
l'opération chirurgicale et non la suivre. La curiethé- 
rapie post-opératoire n'est admissible que dans les 
cas où l'opération a été incomplete et que la répar- 
tition du radium dans les masses néoplasiques 
laissées en place peut être faite correctement. 

2° Dans le cancer utérin, la curiethérapie doit tou- 
jours ètre suivie de Vexérese chirurgicale. La gué- 
rison par le radium seul n'est pas sùre; une récidive 
est toujours à craindre, 

3 Mème dans les cas à paramètre sain, la curiethé- 
rapie préopératoire est nécessaire ; elle stérilise le 
champ opératoire et diminue les chances de réci- 
dive. En face d'une maladie comine le cancer, Cest 
un supplément de garantie qu'on n'a aucune excuse 
de négliger, P. COLOMBIER. 


H. Kurtzahn (Königsberg). — Sur le domaine et 
les modes d'application du Radium dans les 
tumeurs malignes inopérables. (Slrahlen- 
therapie, Band XII, H. 1L, 1921, p. 72.) 


Pour VA. ce qui constitue la supériorité du radium 
sur les rayons c'est la possibilité d'agir sur les néo- 
plasmes siégeant dans les organes creux internes 


Substances radioactives. — Flectrologie. 


H. Kudferberg (Mayence). —Sept années de trai- 
tement des carcinomes en gynécologie. (Strah- 
lentherapie, Band XII, H. 1, 1921, p. 88.) 


Dans le traitement des néoplasmes gvnécologiques 
opérables, Kudferberg a employé les trois méthodes 
suivantes: 1° Irradiation préalable, opération, irra- 
diation post-opératoire ; 2°opération, puis irradiation 
(radium et rayons X); irradiation seule (radium el 
ravons X). Sa statistique Jui donne comme pourcen 
tages de guérison (cas avant 4 années de survivance) : 
pour la premiere méthode 40 %, pour la deuxième 
25 °, pour la troisième 55 9. L'A. conseille linter- 
vention chirurgicale par voie vaginale, moins meur- 
trière que l'intervention par voie abdominale. 


ISER SOLOMON. 


RADIOACTIVES 


sans traverser les tissus sains. K, filtre avec 4 mm. 
de laiton quand il veut utiliser seulement le rayon- 
nement y, avec 1/2 mm. de laiton quand il veut utiliser 
également l’action superticielle des rayons 8. Avec 
le radium. VA. vise une aetion cyto-caustique relati- 
vement superticielle. dès qu'il s'agit d'une irradiation 
profonde il préfére s'adresser aux rayons de Ront- 
gen. H détermine Paction biologique de ses prépara- 
tions radio-actives sur la peau du chien et prend 
comme unité de dose biologique « la dose d'uleéra- 
tion », la dose donnant une légère ulcération de la 
peau et guérissant complètement au bout de quatre 
semaines. 

LA. décrit en détail les porte-radium utilisés par 
lui, et donne un relevé des résultats cliniques obtenus. 
Dans le traitement des stenoses néoplasiques aso- 
phagiennes, il fait pénétrer le tube de radium par 
voie rétrograde : après gastrostomie, un fil est avalé 
par le malade, l'extrémité de ce til est repèché dans 
l'estomac par la bouche stomacale et sert de guide 
pour l'application correcte du tube de radium, (la dose 
donnée est de 50 mmg. de Ra-El pendant 5-6 heures). 

[SER SOLOMON. 


Dubois-Roquebert. — La curiethérapie du can- 
cer des lèvres. (Paris Medical, 4 février 1922, 
p. 110.) 


Excellente revue générale résumant le traitement 
des cancers des lèvres par le radium. Après avoir 
indiqué les principes généraux qui doivent présider 
au traitement: irradiation large, unique, homogène, 
il indique dune facon précise les deux techniques 
que Pon peut employer: curiethérapie superticielle 
ou radiumpunceture à laquelle il donne la préférence. 
Il conseille extirpation chirurgicale des ganglions 
aprés cicatrisation de la lésion de la lèvre. 

P. Correnor, 


ÉLECTROLOGIE 


GÉNÉRALITES 


TECHNIQUE 


). — Les acquisitions récentes 
en électroradiologie et en physiothérapie. (La 
Medecine, Juin 1922, p. 615-604.) 


Zimmern (Paris). 


Revue d'ensemble des travaux de l'année, intéres- 
sante en raison de lantorité de FA. 
A. LAQUERRIFRE. 


F. Zacher (Erlangen). — Histoire du développe- 
ment des dispositifs pour l'interruption des 
courants électriques. (Fortschritte auf d. yeb. 
der Ronty., Bd ANIA, Hrt 4.) 


Long article, au cours duquel VA. passe en revue 


tous les types dinterrupteurs employes en radiologie 


en les classant d'après les phénomenes physiques 
sur lesquels ils sont basés, 
Tous les appareils francais 


sont décrits à leur 


Electrologie. 


place, avec schémas nombreux et très clairs à 
Pappul. ` 

L'A. discute malheureusement très peu les avan- 
inges respectifs des très nombreux appareils qu'il 
décrit, ce qui compléterait ulilement cette étude 
purement technique. P. SPILLIAERT. 


PHYSIOBIOLOGIE 


Lahy (Paris). — Le réflexe galvano-psychique. 
(La Clinique, Juin 1922, p. 696-701 avec 1 fig.) 


Il ne faut pas confondre ce réflexe avec le phéno- 
mène psycho-électrique (quand un sujet est relié direc- 
tement à un galvanomètre très sensible d’Eintoven 
ou de Lipmann, une excitation mentale ou émotive 
produit une déviation du galvanomètre liée à une 
production par l'organisme de forces électromotrices). 
Ce réflexe consiste en ceci: si deux points du corps 
d'un sujet sont reliés aux deux pèles d’une source 
électrique toute excitation sensorielle, toute émotion 
du sujet se traduiront par une déviation du galvano- 
mètre placé dans le circuit: la résistance électrique 
du sujet diminue par réaction vasomotrice et sudo- 
ripare. Cette variation de résistance peut être mesurée 
exactement en employantun « pont de Wheatstone ». 
Malheureusement nous ne sommes pas fixés actuelle- 
ment sur les conclusions qu’on est en droit de tirer 
de cette mesure à propos de l’émotivité du sujet ou 
de la grandeur de l'émotion. A. LAQUERRIÈRE. 


ÉLECTRODIAGNOSTIC 


Vignal (Paris). L’électrodiagnostic basé sur 
le vertige voltaique et les réactions auditives. 
(L'Hôpital, Octobre 1922, n° 80, p. 464-464.) 


L'électrodiagnostic donne des renseignements pré- 
cieux chez les sujets présentant une aflection de 
l'oreille, 

La fonction d'audition s'étudie à laide de lélectrode 
de Roumailhac comme électrode active. On explore 
d'abord avec le faradique puis avec le galvanique. 
Quand le sujet ressent une sensation auditive au 
faradique et au-dessous de 10 milliamperes au galva- 
nique on se trouve en présence d’une oreille hyper- 
excitable. | 

La fonction d'équilibration s'étudie en recherchant 
les modifications du syndrome unormal du vertige 
voltaique : 

4° Modifications quantitatives: hyperexcilabilité, 
hvpoexcitabilité, inexcitabilité absolue; 

2 Modifications du sens de Finchnaison. 

L’A. insiste sur ces modifications du vertige vol- 
Laïque qui viennent corroborer l'examen clinique de 
Vauriste. Dans les expertises médico-légales, Pelectro- 
diagnostic, basé sur les modifications du vertige vol- 
taïque, acquiert une grosse importance. Lounier. 


A. Strohl (Strasbourg). — Recherches sur la me- 
sure de l’excitabilité électrique neuromuscu- 
laire chez l'homme. (Archives d'Electricité medi- 
cale et de Physiothérapie, Mai 1922, p. 129-151.) 


_ Outre l'exposé de ses précédentes recherches, FA. 

dans cet important travail rapporte en détail les expé- 
riences qui l'ont conduit à démontrer l'importance 
d'une force contre-électromotrice de polarisation. 
Nos lecteurs tireront les conclusions de ces expe- 
rienees resumees par S. lui-mème dans son rapport 
au Congres de Montpellier (Journal de Radiologie, 
Août 1022, p. oN2} A. LAQUERRIERE, 


` 


47 


ÉLECTROTHÉRAPIE 


APPAREIL CIRCULATOIRE 


A. Mougeot (Royat). — La thérapeutique de 
l'hypertension artérielle. (Le Bulletin Médical, 
26 et 27 juillet 1922, p. 62-625.) 

L’A. passe en revue les différents procédés que le 
praticien a à sa disposition pour combatire l’hyper- 
tension artérielle : le régime alimentaire, la thérapeu- 
tique médicamenteuse, l’opothérapie, la climatothé- 
rapie, les cures hydro-minérales, enfin les ayents phy- 
siques. | 

Parmi ces derniers il faut retenir hydrothérapie 
sous forme de douches associées ou non aux bains de 
vapeur ou de lumière, la cinésithérapie par massage 
et mouvements, et l'électricité. 

Pour le massage, c'est au massage abdominal seul 
que Yon devra s'adresser. 

L'électrothéraipie, sous forme de galvanisation ou de 
faradisation, ne semble pas, d’aprés M., méme sous 
la forme de bains a 4 cellules ou de bains hydro- 
électriques, posséder d'effets bien nets sur la tension 
artérielle. R 

On semble admettre de plus en plus que la haute 
fréquence employée soit sous forme de condensation 
(lit condensateur), soit sous forme d'aulo-conduction 
(grand sélénoide) n’abaisse pas la pression artérielle, 
mais améliore certains symptômes qui en sont la 
conséquence: vertiges, céphalées, bourdonnements 
d'oreille, refroidissement des extrémités, etc. L'A. con- 
scille de faire des séances de 10 à 12 minutes 2 à 
5 fois par semaine. LouBIER. 


APPAREIL GENITO-URINAIRE 


Richard Kovacs (New-York). — L’Electrothé- 
rapie de la prostatite et de l'impuissance. 
(American Journal of Electrotherapeutics and 
Radiology, n° 5, Mai 1922, p. 151-155.) 


L’A a obtenu d'excellents résultats en traitant les 
prostatites chroniques et subaiguës par le « wave 
current » de la machine statique en introduisant une 
électrode rectale métallique reliée au pôle positif de 
la machine. ` 

Dès les premières séances les malades accusent 
une sensation de mieux-étre, la sensation de pesan- 
teur périnéale disparaît et les mictions fréquentes 
tant diurnes que nocturnes s'espacent de plus en 
plus. 

Les contre-indications sont: les états 
tuberculose et les néoplasmes. 

Kovacs a aussi utilisé avec de bons résultats la 
diathermie et les courants de haute fréquence ct 
haute tension (Oudin) par l'intermédiaire soit de 
l'électrode de Doumer, soit des électrodes à vide. 

WILLIAM VIGNAL. 


aigus, la 


Heitz-Boyer (Paris). — Les traitements élec- 
triques actuels dans les affections de l'urètre. 
(La Clinique, Juin 1922, p. 690-695.) 


L'électricité permet d'attaquer presque toutes les 
lésions de l'urètre. 

Les applications du pôle positif avec électrode 
métallique, en large surface pour désinfecter la 
muqueuse n'ont pas donné de résultats bien nets: 
ces mèmes applications très localisées pour obtenir 
une action escarritiante paraissent à VA. inférieures 
à l'anse galvanique qui est autrement facile. 

Par contre, il se montre un chaud partisan du pole 


48 


négatif; l'électrolyse linéaire, bien qu'il n'ose la con- 
damner (comme l’ont fait Albarran et Desnos) parce 
qu’elle a conservé « la faveur d'un urologiste aussi 
consciencieux que Genouville », lui parait capable avec 
une mauvaise technique de déterminer des rétrécis- 
sements particulièrement durs, et avec une technique 
non dangereuse, de n'avoir que peu d’éfficacité du- 
rable. Quant à l’électrolyse circulaire « elle constitue 
une ressource vraiment précieuse et des résultats in- 
discutés maintenant; la dilatation électrolytique a 
réalisé un progrès et est certainement préférable à la 
dilatation simple ». 

La galvano-cautérisation, grâce à  l'endoscopie, 
permet de détiuire les petits foyers suppurés, les 
polypes de l’urètre, les bulles d'œdème de flurètre 
prostatique; elle présente l'inconvénient de donner 
des cicatrices rétracliles. ce qui est sans inconvénient 
majeur si son action a été très localisée. 

La diathermie appliquée dans lurètre permet d'y 
détruire le gonocoque (mais lA. dit n'avoir pas d’expé- 
rience à ce sujet), elle permet aussi de mettre en jeu 
les effets bienfaisants d'une congesliqn active pour 
moditier des tissus chroniquement enflammeés et sclé- 
rosés des urétriles chroniques; ce n’est qu'un moyen 
adjuvant, mais qui particulièrement sur l'urétre pros- 
tatique semble agir favorablement. 

Les étincelles de H. F. peuvent ètre carbonisantes, 
chaudes, demi-chaudes, presque froides, d'autre part 
être appliquées directement ou par l'intermédiaire 
d'électrode condensatrice, ces élincelles ont des 
applications multiples. Dans l'urètre, PA. préconise 
les étincelles aussi froides que possible; i! veut 
obtenir des destructions plutôt mécaniques que ther- 
miques (pour exposer moins à la rétraction cicatri- 
cielle); de plus ces étincelles donnent des destructions 
tout à fait superficielles. analogues à celle du nitrate 
d'argent (mais le maniement est plus facile qu'avec 
un crayon de nitrate, et l'action bien mieux localisée 
qu'avec une solution de nitrate). 11 les utilise dans 
les cas indiqués plus haut pour le galvanocautcre. 
De plus il les a emplovées 5 fois pour détruire un 
anneau sténosant particulièrement rebelle. Enfin il 
préconise les étincelles d'électrode condensatrice 
pour vider plus complètement les glandes urétrales 
chroniquement enflammées. A. LAQUERRIÈRE. 


Electro logie. 


DIVERS 


Heitz-Boyer. (Paris). — Rétrécissements et Po- 
lypes du rectum traités par la Haute-Fréquence; 
emploi de ces courants contre les rectites chro- 
niques. (Bull. et Mém. de la Soc. de Chirrugie, 
séance du 4 avril 1922.) 


LA. présente des malades qu'il a traités par les 
courants de la Haute-Fréquence avec l'appareil qui 
porte son nom et la technique qu'il a décrite : étin- 
celage de Haute-Fréquence, séances longues et 
espacées sous anesthésie générale. 

Chez une malade, atteinte de rétrécissement du 
rectum, le résultat à été excellent puisqu'après deux 
séances, espacées de quatre semaines, la lumière du 
canal sténosant atteignail un calibre de 5 centimètres 
et l’état général était transformé. Il faut noter chez 
ces malades l'absence de réaction, aussi bien dou- 
loureuse qu'infectieuse. 

L'A. a utilisé également avec succès les étincelles 
de Hante-Fréquence contre des papillomes inflamma- 
toires rebelles el consécutifs à une rectite chronique. 


A 
à LOUBIER. 


= 


Hanausck (Tchéco-Slovaquie). -- Nouvelle mé- 
thode de massage et d’électrisation dans la 
contracture des articulations et des paralysies 
musculaires. (Revue d Orthopedic, Juillet 1922, 
p. 945-000, avec R fig.) 


Procédé qui consiste à tendre la contracture le plus 
possible par les moyens mécaniques et à masser 
ou électriser les antagonisies des muscles contrac- 
tures. 

L'A. ne dit pas avec quel courant il électrise. nous 
lui laissons, bien entendu, la responsabilité de cette 
méthode qui, avec un courant faradique tetanisant 
intense peut être dangereuse. LOuBIER. 


Le Gérant : F. AMIRAULT. 


88 861. — Paris. Imp. Lauure, 9, rue de Fleurus. 


MEMOIRES ORIGINAUX 


PREPARATION DES PIECES PLASTIQUES 
DESTINEES A LA CURIETHERAPIE 
DE DIVERSES REGIONS DE LA TETE ET DE LA PARTIE 
SUPERIEURE DU COU 


Par A. ESGUERRA, O. MONOD et G. RICHARD 


(Institut du Radium de l'Université de Paris, Laboratoire Pasteur.) 


Dans un précédent article (') nous avons étudié les règles générales de l'emploi des 
substances plastiques dans la curiethérapie de surface. Serrant de plus près le problème, il 
nous faut maintenant entrer dans le délail de certaines applications el donner la description 
des appareils les mieux adaptés à cette thérapeutique. Nous nous limiterons à l'étude de 
l'irradiation de la tète et de la partie supérieure du cou, parce que nous avons étudié surtout 
ces régions et parce que, en raison de leurs reliefs et de leurs creux, on y trouve les plus 
grandes difficultés d'application. Si on est capable de construire correctement un bon appareil 
pour la face, on pourra facilement par les mèmes procédés en construire d'analogues, destinés 
à l'irradialion de n'importe quelle partie de la surface du corps. 

Les premiers essais de curiethérapie de surface ont eu pour objet des lésions de la peau 
ou des muqueuses de peu d’étendue. On utilisait alors des appareils à sel collé, de petites 
dimensions et légers, très faciles à maintenir en place par de simples bandes adhésives entre- 
croisées. Pour les peliles lésions superficielles, l'usage de pelits appareils doit être maintenu. 
Avec la pate Colombia, il est facile de réaliser des appareils analogues, mais dans lesquels le 
sel collé est remplacé par des foyers d’émanation, variables en nombre et en teneur initiale. On 
découpe une pastille ayant l'épaisseur voulue, que l'on moule sur la lésion à traiter, le côté 
bois de la pâle étant placé au contact de la peau. Ces petits appareils présentent, comme les 
anciens, l'avantage d'un faible poids et d'une contention facile; ils leur sont supérieurs par la 
possibilité de moditier, à volonté, la forme et les dimensions de la surface radiante ainsi que la 
teneur initiale en corps radio-actif. 

- Mais lorsque les lésions sont un peu étendues ou épaisses le problème se complique. Les 
appareils augmentent de surface, de volume aussi, car plus la lésion est épaisse et profonde et 
plus il est nécessaire d'augmenter la distance d'application: le nombre des foyers croit égale- 
ment. Pour toules ces raisons on tend à construire des appareils de plus en plus lourds, 
que de simples bandes de leucoplaste ne suffisent plus à maintenir en position. Pour assurer 
leur maintien parfait il faut alors leur donner un ercellent point d'appui; ce ne sont plus les 
contours de la lésion, mais c'est la topographie des reliefs et des creux parmi lesquels elle se 
trouve qui commande la forme de l'appareil. Et c'est ainsi que nous avons été amenés à créer 
un certain nombre d'appareils types pouvant servir, à de très rares exceptions près, dans tous 
les cas de lésions situées dans une même région. 

De tels appareils, accrochables, pour ainsi dire, aux reliefs de la région, ont le grand 
avantage de pouvoir s'enlever et se remeltre en place immédialement et exactement, sans 
aucune difficulté. On peut ainsi, dune part, faire des pansements fréquents de la lésion traitée, 
d'autre part pratiquer des applicalions prolongées ou disconlinues, ces dernières pouvant être 
très utiles dans un certain nombre de cas. 


(4) A. EsGuenxs, O. Monon et G. Ricuarp. — Généralités sur l'emploi des substances plastiques en 
curiethérapie de surface. Journal de Radiologie et d'Electrologie, vol, VI, ne 7, p. 551, 1922. 


Ne 2. — Février 1923. VIL — 4 


50 A. Esguerra, O. Monod et G. Richard. 


Tous les appareils que nous allons décrire ici ont été utilisés à maintes reprises dans le 
service thérapeutique de l'Institut du Radium, sous le contrôle de M. Rewaud. Is n'ont recu 
leur formule actuelle qu'après de nombreux changements. Nous donnerons pour chacun 
d'eux non seulement une photographie de l'appareil mis en place, mais également un schéma 
du patron qui sert à sa fabrication. 

Les appareils servant à Virradiation des surfaces légumentaires de la tète et de la partie 
supérieure du cou peuvent se diviser en trois groupes distincts : 

1° Appareils typiques servant à irradier la moitié supérieure de la face: 

2° Appareils typiques servant à irradier la moitié inférieure de la face el la partie supérieure 
du cou; 

5° Appareils atypiques, c'est-à-dire appareils empiélant d'une région sur une autre. 

Tous les appareils pour chacun de ces groupes dérivent d'un même appareil type, appareil 
de base en quelque sorte dont la forme est commandée par la topographie de la région sur 
laquelle la stabilité doit être assurée par l'appui sur cerlains points déterminés du squelette 
osseux. 


1. — APPAREILS SERVANT A IRRADIER LA MOITIÉ SUPÉRIEURE DE LA FACE 


Pour bien comprendre ce qui va suivre, il est nécessaire de se reporter aux esquisses que 
nous donnons ci-joint. D’échelle réduite, elles n'en sont pas moins la reproduction exacte des 
modèles que nous utilisons journellement (!). 


1° Appareil schématique, d'où sont dérivés tous les autres (lig. 1). 


La figure 1 représente le patron de l'appareil qui a servi de point de départ à tous les 
appareils pour les irradiations de la moitié supérieure de la face. Autrement dil, on le retrouve 


plus ou moins modifié dans tous les 
Pate alleys ees tea et atta dle | | | autres patrons comme il est facile de 
ee TURE 


s'en rendre compte par la superposilion 
des autres figures sur celle-ci (fig. 2, 4, 
1,8, 11). 

Les trois creux ou reliefs utilisés 
pour le mainlien en position de lappa- 
reil de curiethérapie de la moitié supé- 
rieure de la face sont : sur la ligne 
médiane l'angle rentrant naso-frontal 
(fig. 1 A), latéralement la saillie des os 
malaires (fig. 1 B et C). 

| | eet — S Le point A repose dans le sillon 
Fig. 1. — Patron de l'appareil schématique qui n'est pas emplové lui- Mee ao ee 
même pour des applications; mais a servi d'appareil de base pour Naso-trontal; Pextrémilé du nez passe 
établir les palrons de tous les appareils servant à l'irradiation de la librement à travers l'échancrure com- 
moitié supérieure de la face. ' | f 
Les indications des lettres et des chiffres données ici se répètent pour prise en lre les points b, a, C, la partie 


tous les autres palrons d'appareil pour ta moitié supérieure de la. ARN RE | ` 
face Nous ne le reproduirons donc pas snr chaque figure. SUREE de la languette médiane 
remonle plus ou moins haut sur le 


front. Les parties latérales suivent le 
rebord orbitaire par leur bord supérieur el viennent se mouler sur les joues et les parties sail- 
lantes des pommelttes. 
Grâce à son ajustage sur ces trois repères, l'appareil peut ètre instantanément el exacte- 
ment remis dans sa posilion primitive. 
La contention est assurée par des attaches qui, fixées aux extrémités latérales par les 
trous 2, 5, 4 el 5, passent de chaque côté de la léle. les unes au-dessus et les autres au-dessous 
des oreilles et viennent se fixer les unes aux autres derrière la nuque. Une autre allache partant 


du trou | passe par le sommet du crane et rejoint les premières derrière la nuque (lig. >). 


ne. 
D SD à 


a Tous les patrons des appareils sont rédails exactement des trois cinquièmes. (Le quadrillage est au 
centimetre.) 


Préparation des pieces plastiques destinees à la curtetherapte. 5ı 


On pourrait à la rigueur utiliser l'appareil ainsi constitué et fixer les tubes radifères en 
correspondance avec la lésion; mais en réalité celle figure représente le plan d'un appareil 
schématique qui a servi, mais ne sert plus lui-même à des applications. Tel 5 est figuré ici, 
en elfet, il présente un gros inconvé- 
nient Il est facile de se rendre compte 
que les parties d et e qui réunissent le 
corps de l'appareil à ses ailes consti- 
tuent des points fragiles; quand, au 
moment du moulage, la pale ramollie 
élant appliquée sur la face, on exerce 
une traction sur les extrémités latérales 
de l'appareil, les parties faibles d et e 
peuvent se briser. Il a fallu pour chaque 
cas particulier, par de petites modifi- 
calions apportées à ce patron, remé- 
dier à cet inconvénient. 


2° Appareil « jugo-labial » (fig. 2 et 5). 
| 2 N Fig. 2. — Patron de l'appareil « jugo-labial » servant aux irradiations 
Cet appareil sert à Virradiation de de la lèvre supérieure et de la partie supérieure de la région génienne. 


la lèvre supérieure et de la partie supé- 

rieure de la région génienne. Il reproduit, à peu de chose près, le modèle ci-dessus décrit, ren- 
forcé par une bande de pâte inférieure, continue. Cette moditication permet, d'une part, le 
recouvrement de la lèvre supérieure; d’autre part, elle 
consolide les points faibles de l'appareil précédent. En 
effet, au moment du moulage, les tractions portant sur 
les extrémités des ailes se transmettent à tout le bord 
inférieur de l'appareil, ce qui empèche la cassure de celui- 
ci aux points d'union de la partie supérieure el des par- 
lies latérales. 

La plaque de pâte Colombia ayant été découpée en 
suivant les contours du patron (fig. 2), on procédera à son 
moulage. Elle est plongée dans leau chaude à une tem- 
péralure voisine de 50 degrés. On la laisse immergée jus- 
qu'au moment où elle est devenue tout à fait malléable. 
Quand elle a atteint la consistance voulue, on la sèche 
rapidement. L'opérateur, se plaçant alors derrière le ma- 
lade assis, dont la tète est appuyée contre sa poitrine, ap- 
plique le gâleau de pâte, la face bois contre la peau, de 
façon que le point A se place sur le sillon naso-frontal. 
| Le doigt exerce une pression douce, lente el continue, 
Fig 3. — Appareil « jugo-labial » en position pour au niveau de l'angle naso-frontal, de facon à assurer un 

inradier un éphhélioma Intéressant la levre = contact: parfait entre l'appareil et le fond du sillon; puis 


supérieure et la région génienne droite. On ; A + 
remarquera la disposition des foyers au nombre la languelte supérieure est moulée sur le front. Ce pre- 


de 10, 4 dans un plan vertical, 6 disposés hori- . e ’ hy v8 ’ RES D 
DE ln et OL Rekan Male dote ner pomta appui élant obtenu, l'aide de l opérateur ou 
la lèvre supérieure et la région génienne supé- le malade lui-même maintient avec le doigt ce premier 


peure. Pour proléger la narine, ona placé dans contact pendant que l'opérateur procède au moulage des 
l'angle inférieur droit de léchancrure nasale UP q perate proc om age 
oe taint do plomb de er qi ailes. On les applique sur la peau de facon que leurs 
sert a ecran pro ecteur. telle lame es vurece Jra . . 
ici nue pour permettre de la distinguer de la bords supérieurs suivent exactement les rebords orbi- 
pate. En réalité, pour une application, elle doit taires; on moule avec soin les pommettes. On maintient 


être enveloppée de caoutchouc, À 

un contact aussi parfait que possible entre la peau et la 
pâte par la pression de la main disposée à plat sur la surface externe de l'appareil. Lorsque, 
par refroidissement, il est devenu assez résistant, on le détache doucement et on le plonge 
dans l'eau froide. La dureté complète obtenue, on vérifie que l'appareil ne s'est pas déformé en 
se refroidissant; si son adaptation n'est pas parfaite on ramollit à nouveau la plaque pour 
recommencer un autre moulage. 


52 A. Esguerra, O. Monod et G. Richard. 


Il est essentiel de repérer exactement sur le moulage la projection de la lésion. Si celle-ci 
constitue une tumeur saillante, elle doit s'imprimer en creux sur la face interne de l'appareil, si 
au contraire elle est plane ou légèrement déprimée, elle ne laisse que peu ou point de trace sur 
la pâle. Dans ce dernier cas on dessine sur la peau au crayon dermographique le contour de la 
partie à traiter, qui s'imprime sur la 
face interne de l'appareil mouillé. Ce 
contour est reproduit sur la face ex- 
terne de l'appareil d'après le procédé 
indiqué dans notre précédent article. 
Il ne reste plus alors qu'à fixer les 
tubes radifères aux endroits conve- 
nables à la distance voulue, et l'ap- 
pareil est prêt pour une application. 
La figure 5 montre l'appareil « jugo- 
labial » en position. 

Cet appareil peut servir encore 
pour trailer des lésions nasales, sur- 

Fig. 4. — Patron de l'appareil « nasal » servant aux irradiations lout en cas de tumeurs largement ul- 

du nez et des régions sous-orbilaires. cérées el infectées et où le contact de 

la pâle avec la plaie risquerail d'aug- 

menter encore l'infection par macération. Sur tout le pourtour de l'échancrure correspondant au 
nez, on colle alors un ruban de pâte de 1 cm environ de large et de hauteur suffisante pour 
dépasser largement la partie la plus saillante du nez. Sur ce contrefort on applique une plaque 


A B 
Fig. 5. — Appareil « nasal » en place. 


A. L'irradiation porte sur le nez et la région inter-naso-palpébrale. On remarque au niveau de l'angle interne 
de l'œil droit l'écran protecteur en plomb. 


B. L'irradialion porte sur la joue. On voit mieux ici que dans la figure A l'écran protecteur de l'œil, Cette lame de plomb, 
comme dans la figure 3 a été laissée nue pour qu'elle fût plus visible. Il est nécessaire, en réalité, de l'entourer de caoutehoue. 


de pâle dont la concavilé correspondra à distance à la convexité du nez; on la colle au fer 
chaud. Entre elle et le nez existe un espace libre plus ou moins grand, selon la hauteur du 
contrefort de pate. L’application se fail ainsi sans contact direct de la pâle sur la peau. 


3° Appareil « nasal » (fig. 4, 5 et 6). 


L'appareil « nasal » est utilisé pour les irradiations du nez et des régions sous-orbitaires, 
La partie centrale, qui manquait dans l'appareil précédent, devient ici primordiale. Cette partie 
centrale comprise entre les points b, a, ¢ (fig. 1), deslinée à recouvrir le nez, se trouvera 


Préparation des pieces plastiques destinées à la curietherapie. 53 


naturellement, la plaque élant moulée, sur un plan très antérieur par rapport à celui des ailes. 
Au moment du moulage, la partie centrale de l'appareil étant portée en avant par la saillie 


+ 
V6 net 


Fig. 6. — Appareil « nasal » 
isolé, montrant mieux en- 
core que les figures précé- 
dentes la disposition de la 
lame de plomb (toujours 


représentée nue) destinée à is. 7. — Patron de l'appareil « orbito-palpébral » bilatéral servant 
protéger l'œil. à l'irradiation simullanée des deux régions orbilo-palpébrales. 


du nez, les ailes du « nasal » sont redescendues, elles viennent occuper sur les joues et les 
saillies malaires la même position que dans « le jugo nasal » (fig. à). 

Le moulage de cel appareil exige cerlaines précaulions pour éviter que la pâte refroidie ne 
comprime les narines. : 

Il peul aussi êlre nécessaire de protéger les yeux contre les radiations relativement molles. 
La chose est facile. Sur le rebord supérieur des ailes 
de l'appareil une lame de plomb de 2 millimètres entou- 
rée d'une feuille de caoutchouc est fixée avec de la cire 
perpendiculairement aux plans des ailes, conslituant 


Fig. 8. — Patron de l'appareil « orbito-palpébral droit » servant à l'irra 
diation de la région orbito-palpébrale droite seule. Pour construire 
l'appareil « orbito-palpébral gauche », il suffit de retourner le patron Fig. 9. — Appareil « orbilo-palpébral droit » 
sur la pate avant de la découper. en position. 


ainsi un écran protecteur très efficace dans les cas où l’on emploie une filtration faible. La 
figure 5 montre très nettement cette disposition sur l'appareil en place, et surtout la figure 6 
qui est la pholographie de l'appareil isolé. 


4° Appareils « orbito-palpébral bilatéral », « urbito-palpébral droit >, 
« orbito-palpébral gauche > (fig. 7, 8 et 9). 


Ces appareils servent à l'irradialion des régions orbito-palpébrales. Comme l'indique la 
figure 7, ils reproduisent le « nasal » avec adjonction des deux parties A et B deslinées à 
recouvrir les yeux. Veut-on irradier un seul œil? on supprime la partie A ou la partie B corres- 
pondant au colé sain (fig. 8). L'appareil présente alors d'un côté la forme du « nasal », el de 


54 A. Esguerra, O. Monod et G. Richard. 


l’autre la forme de « Vorbilo-palpébral », c'est l'appareil « palpébral droit ou gauche »; la 
figure 9 représente un semblable appareil en position; la lésion portait sur l'œil et les paupières, 
on voit que la cire recouvre exactement toute la partie à traiter. La technique du moulage de 
cel appareil ne diffère en rien de celle du « nasal ». 


5° Appareil « frontal » (fig. 10 et 11). 


Seule la partie supérieure de cet appareil sert de champ d'irradiation. La partie inférieure 
reproduit le contour de l'appareil « nasal », elle ne joue qu'un rôle de support. La figure 10 
représente le patron de l'appareil, 
la figure 11 l'appareil en position. 
La lésion siégeant sur la bosse 
frontale droite est irradiée par 
6 tubes de radium; la grande dis- 
lance qui sépare les yeux des 
loyers rend ici inutile leur protec- 
lion. 


6° Appareil « temporo-pariétal » 
(fig. 12). 


Cet appareil qui sert a irra- 
dier la région temporo-pariétale 
sort Lout à fait du cadre des ap- 
pareils précédents. Nous nous 


Fig. 10. — Patron de l'appareil « frontal » servant aux irradiations bornerons à donner ici la pholo- 
de la région frontale. graphie de l'appareil en place. Il 


ne comporte pas la confection 
d'un patron spécial. C'est en effet une simple plaque de pâte qui se moule sur le crâne, des- 
cendant plus ou moins bas sur les côtés de la tête selon le point où siège la lésion à traiter. Le 


Fig. 12. — Appareil « letuporo-parictal » 
- Ls On voilici une boite de plomb dont les parois 
servent de filtre. Les tubes d'émanalion sont 
Fig. 11. — Appareil « frontal » en position. colles dans le fond de la boite. Celle-ci est 


fixée sur le gateau de colombia au moyen de 

cire fondue. 
repérage esl donné par le contact du bord inférieur de l'appareil avec Vatlache du pavillon de 
l'oreille et le bord supérieur de l'arcade zygomatique. Une bande enroulée autour de la tète 
assure la contenlion. 


Préparation des pièces plastiques destinées à la curietherapie. 55 


1]. — APPAREILS SERVANT A IRRADIER LA MOITIÉ INFÉRIEURE DE LA FACE ET LE COU 


Comme les appareils que nous venons d'étudier, les appareils servant à irradier la moilié 
inférieure de la face dérivent d'un appareil de base, dont on retrouve la trace dans tous les 
patrons successifs, malgré les variations propres à chacun. Mais landis que pour les appareils 
faciaux supérieurs la contention est rendue facile grâce à la saillie du nez, les appareils 
laciaux inférieurs ne trouvent aucun point d'appui semblable. C'est pourquoi un système 
particulièrement étudié de sangles et d’atlaches devient nécessaire pour les soutenir, d'autant 
qu'ils sont généralement plus gros et plus lourds. En effet ces appareils sont habituellement 
destinés à traiter non seulement une lésion de la peau, souvent assez superficielle, mais à 
alleindre des ganglions plus ou moins profondément situés sous la mâchoire; or, nous avons 
déjà dit que plus la lésion à trailer est profonde, plus il est nécessaire d'augmenter l'épaisseur 
de l'appareil, et parlant son poids. 


l° Appareil « sus-hyoïdien » duquel dérivent tous les autres appareils (fig. 15 et 14). 


Servant à irradier les régions sus-hyoïdiennes et angulo-maxillaires postérieures, cet appa- 
reil est couramment employé dans les cancers de la langue, des joues ou des lèvres, pour le 
traitement des envahissements ganglionnaires. L'irradiation doit porter profondément, il y a 
donc intérèt à faire des appareils épais et solides. 

Le patron (fig. 13) a la forme générale d’un large croissant à convexilé antérieure. La 
partie médiane de l'appareil, destinée à s'appliquer sous le menton, se prolonge par une pelite 


aaa Reese 
Lan ae eee 


Fig. 15. — Patron de l'appareil « sus-hvoïdien » destiné à irradier les régions sus-hvoïdiennes el angulo-maaillaires. 


saillie qui sera recourbée en haut et en avant pour s'accrocher au rebord osseux du menton; 
celui-ci jouera alors un role de repère fixe, analogue mais beaucoup moins parfait, à celui que 
joue le nez pour les appareils de la moitié supérieure de la face. En arrière, la pièce s'évase 
el forme deux bandes de cire arrondies à leurs extrémités, et percées l'une el lautre d'une 
fente destinée au passage des lacetles servant à la contention (fig. 15 a el b). 

La plaque de pâle ainsi découpée est appliquée par sa parlie centrale sur la région sous- 
mentonnière, la saillie médiane est moulée sur la face antérieure du menton (fig. 14). Les 
branches du croissant remontent en arrière et en haut pour se terminer en arrière de 
l'angle de la mâchoire au-dessous de l'apophyse mastoide. Son bord antéro-supérieur suil de 
chaque côté le bord inférieur du maxillaire; son bord postéro-inférieur entoure le cou à sa 


56 A. Esguerra, O. Monod et G. Richard. 


parlie moyenne. En somme l'appareil cravale la partie supérieure du cou el recouvre les 
régions sus-hyoïdienne et angulo-maxillaire. 

Pour faire le moulage de cet appareil, il faut une pâte bien ramollie et très malléable. 
L'opérateur placé en arrière du malade, dont la tête s'appuie contre sa poilrine, moule d'abord 
les régions sous-mentonniéres el sous-maxillaires; chaque main posée à plat sur la région 
sous-maxillaire correspondante appuie par son bord radial sur le rebord inférieur du maxillaire, 
par la pulpe des doigts sur le menton el par les éminences thénars sur la région angulo- 
maxillaire. Enfin il reste à rabattre la saillie antérieure en avant du menton. Celle-ci ne doit pas 
dépasser la hauteur du sillon mento-labial. 

Un tel appareil ne peut tenir en place par lui-même, son poids le fait fatalement tomber sur 
le cou. Le crochet mentonnier a surtout pour rôle d'éviter la compression du cou lors des 


Fig. 14. — Appareil « sus-hyoïdien » en place. 


A. Les étuis de plomb qui renferment les tubes contenant l'émanation sont collés directement sur la pâle. 
On voit ici le mode de contention des appareils servant à l'irradialiou de la partie supérieure du cou. 


B. Celte figure montre l'entre-croisement des systèmes d'atlache derrière la nuque. Ce mode de contention 
ici représenté sert pour tous les autres appareils de celle categorie. 


Lraclions qu'on est obligé d'exercer d avant en arrière pour soutenir l'appareil; il ne suffit pas 
à le maintenir en position. La contention est assurée par une double traction; l'une est exercée 
d'avant en arrière au moyen de deux sangles fixées aux extrémités des branches de l'appareil, 
qui se rejoignent derrière la nuque et vont s'allacher en passant par-dessus le crâne à une autre 
sangle entourant circulairement la tèle. L'autre est exercée de bas en haut par une attache 
passant sous le menton, remontant de chaque colé des joues el allant se fixer sur le sommet 
du crâne. Pour assurer la solidité du système, toutes ces sangles sont cousues les unes aux 
autres à leur point de croisement (fig. 14 A et B). 

L'appareii sus-hyoidien et ceux qui en dérivent élant habituellement destinés à irradier des 
régions profondes, la distance des foyers à la peau doit être importante, par exemple ? à 5 cm. 
Pour obtenir un tel éloignement, il y a avantage à ne pas uliliser une épaisseur correspondante 
de pâte qui rendrait l'appareil beaucoup trop lourd. La mousse de caoutchouc constitue à ce 
point de vue un bon matériel dont nous avons déjà parlé dans notre précédent article. On la 
découpe selon la forme de l'appareil et on la colle sur la pâle. On en superpose plusieurs 
couches jusqu'à obtention de la distance voulue. C'est sur la surface extérieure de celle mousse 
de caoutchouc que seront fixés les foyers radifères (fig. 16). 

Le système de fixation des tubes radifères présente une grande imporlance. Il peut être 
nécessaire de modifier en cours de traitement la teneur des foyers de radiation. Il y a donc 
grand avantage à pouvoir les remetlre vite et facilement afin d'interrompre le moins possible 
le traitement, et d'exposer au minimum l'opérateur aux radiations. Nous employons à cet effet 


Preparation des pièces plastiques destinées à la curietherapie. 57 


de pelites bandes de leucoplaste qui, placées à cheval sur les tubes, collent sur la mousse 
ou la pâle. Un autre système est l'emploi de petits cavaliers garnis de caoutchouc dans leur 
concavilé, analogues à ceux qu'on emploie ponr la fixation des fils électriques contre les murs, 


LME A 
? HAUT “A : 1e | | 
E3 JET HE HA a = 

RES Ha sap tere E PITE p- 
i " HAT ENS. 


Fig. 15. — P atron de l'appareil « sus-hyoïdien et carotidien » servant à irradier les régions « sus-hyoïdiennes el carolidiennes » 
Au patron de l'appareil « sus-hyoïdien » sont ajoutées les parties A et B sépartes par la ligne 1, H. 


mais en plus garnis aux pointes de crochets recourbés comme des hamecons. Le cavalier che- 
vauchant le tube radifére est enfoncé de force dans la pâle: les barbelures l'empêchent de se 


Fig. 16.— Appareil « sus-hyoïdien et carolidien » 
en place. A remarquer le mode de fixalion des 
tubes radifères ‘par les clous en forme de U. 
Dans les autres figures, les tubes radifères 
sont simplement collés sur la cire par le chauf- 
fage. 


détacher (fig. 16). 

I] serait à conseiller, pendant la durée de Vapplica- 
lion, de maintenir le malade élendu sur le dos, la tête 
renversée en arrière, un oreiller passé sous la nuque; 
mais celle position est difficile à conserver. Dans la situa- 
lion normale de la tête, le menton se trouvant rapproché 
du thorax, il devient utile de protéger la partie supérieure 
de celui-ci qui risquerait d'ètre irradiée presque autant 
que la partie à traiter. On y parvient facilement en atta- 
chant aulour du cou une large collerette de plomb de 2 
ou 5 millimètres d'épaisseur, garnie d'une couche épaisse 
de caoutchouc (fig. 14.) 


2° Appareil « carotidien » (fig. 15 et 16). 


Il est souvent nécessaire d'irradier les régions gan- 
glionnaires carotidiennes. On oblient ce résultat avec 
l'appareil suivant, dont le patron est représenté par la 
figure 15 : reproduction du patron précédent avec adjonc- 
lion des parties A et B. 

Par une incision faite sur la pâle ramollie Je long de 
la ligne I-IT on sépare les deux parties A et B, qui pour- 
ronl se rabaltre en arrière et se placer sur les régions 
lalérales du cou. 


Le moulage de cet appareil se fail comme dans le cas précédent, les prolongements 
descendant de l'appareil trouvant très facilement leur position le long des vaisseaux caro- 


lidiens. 


58 1A. Esguerra, O. Monod et G. Richard. 


Le mode de contention reste le même que pour l'appareil « sus-hyoidien ». 

Pour que les prolongements d'un tel appareil restent bien appliqués sur les régions caroli- 
diennes, il faut que le malade maintienne sa tête, légèrement renversée et en direction antéro- 
postérieure, pendant tout le temps de Virradiation. Cette position d'immobilité complète ne 


tt HF 
pee ect D GE 
TE Z 


ss 
we 
EE 
£ 
A 
i 
ae 
un 


LI ERASED 


Fig. 17. — Patron de l'appareil « massétérin » droit, servant à l'irradiation simultanée des régions sous-maxillaires 
el massétérines. Pour construire l'appareil massélérin gauche, le même patron retourné est utilisé. Le pointille 
montre les parties surajoutées ou patron de l'appareil sus-hyoïdien, 


pouvant ètre maintenue pendant très longlemps, le traitement doit être entrecoupé par des 
heures de détente et par suite l'irradiation est discontinue. 


3° Appareil « massétérin » gauche ou droit (fig. 17 el 18). 


Cet appareil peut servir à l'irradiation de la joue seule ou à l'irradialion combinée de la 
joue et de la région sous-maxillaire. Il peut même, si l'on y ajoute le prolongement carotidien 
de l'appareil précédent. permeltre l'irradiation simultanée 


des trois régions. 5 

Nous retrouvons dans la figure ci-contre les traces du 

, . . . F. 

palron de base avec l'adjonction jugale. By 
Le moulage de cel appareil, son mode de contention ne a 
différent en rien de ceux que nous venons d'étudier. La 
igure I8 nous montre l'appareil en position. à 
figure | app P FE 
C4 Ag 
. . bod p Mi 

4° Appareil « labio-mento-sus-hyoidien » (fig. 19 et 20). RS 

AA 

kf“ 

L'appareil qui nous reste maintenant à décrire sert à | 

‘ ; à ; i at te j Ati 
irradier la lèvre inférieure, la région mentonnière, la partie = 


FFS ee or ee $ j PS ies k 
inférieure de la région génienne avec la région sus-hyoï- | 


dienne. Eo 
Le palron de cel appareil où lon retrouve encore la a 

forme de l'appareil de base en diffère cependant assez nota- | 

blement par ladjonction de toute une partie antérieure des- 4 

linée à venir s'appliquer en avant du menton. | 
Le moulage de cel appareil est assez difficile pour la gg ORAVE «pada aceon 

raison que l'appareil doit recouvrir à la fois une surface ver- Sen position, 

licale el une surface horizontale. A cet effet le bord antérieur 

convexe du gâleau de pâle va se relever de façon à suivre une ligne horizontale passant en 

avant à hauteur du bord de la lèvre inférieure et se continuant en arrière jusqu'au niveau du 

lobule de l'oreille. Au menton et le long du bord inférieur du maxillaire, la pale se recourbe en 


Préparation des pièces plastiques destinées à la curietherapie. 59 


bas et en arrière, pour recouvrir les régions sous-maxillaires. Il est nécessaire, pour obtenir un 


appareil s'appliquant exactement, de bien appuyer sur la plaque de pale ramollie pour bien en 
mouler les extrémités postérieures. 


Le mode de contention ne diffère pas de celui utilisé pour les autres appareils. 


Fig. 19. — Patron de l'appareil mento-labio-sus-hyoidien servant à irradier les régions labiales, 
mentonnières et sus-hyoïdiennes. 


Les néoplasmes de la lèvre inférieure siègent le plus souvent sur la muqueuse el des- 
cendent plus ou moins bas en arrière dans le sillon gingivo-labial ou en avant sur la peau du 
menton; pour celle raison, chaque fois que la chose sera 
possible, il y aura intérêt à traiter les lésions de la lèvre 
inférieure en feu croisé. 

L'appareil employé dans ce cas a la forme d'une lame 
repliée. La pale doit non seulement recouvrir la face 
antérieure de la lèvre, mais, passant par-dessus son rebord 
muqueux, se recourber en dedans pour s'insinuer entre 
les dents et la face postérieure de la lèvre jusque dans 
le fond du sillon gingivo-labial. La face postérieure de 
l'appareil est moulée sur les gencives et les dents; elle 
se prolonge latéralement en crochel jusque vers la face 
interne des joues. Le but de cet article étant l'élude des 
irradialions de surface, nous nous réservons de donner 
dans un travail ultérieur consacré aux appareils cavitaires 
la description détaillée des appareils labiaux. 


a — 
oe ee , 
LR O 
LE ia 


$ 


111. — APPAREILS ATYPIQUES 


| Les différents moulages que nous avons étudiés jus- 

Fig. 20. — Appareil mento-labio-sus-hyoïdien en , | er Ae é ‘ hate 

position. À remarquer le filtrage employé pour qU'alors correspondent à des régions bien définies. Mais 

Virradiation de la lésion de la lèvre. Comme j] peut arriver qu une lésion, chevauchant sur deux 
dans la figure 12, les tubes demanation sont es a ; aa 

enfermés dans une boite de plomb dont les regions VOISINES, dépasse les limites des surfaces recou- 

DOFUS Ser Tene GFOTO POREMEUT: verles par nos modèles. A ces lésions conviennent les 

appareils alypiques. 

Nous ne pouvons donner ici une descriplion de tous les appareils correspondant aux nom- 
breux cas différents qui peuvent se présenter. Pour chacun s'impose un modèle d'appareil nou- 
veau. Nous pensons cependant que, même pour les néoplasmes étendus, on a avantage à uli- 
liser, en les modifiant selon les besoins, les modèles Lypiques déjà décrits. 


60 A. Esguerra, O. Monod et G. Richard 


La figure 21 montre un appareil de celle sorte, Ja lésion portait ici sur la région malaire 
droite, s'étendait en arrière sur la joue, dépassant la limite d'irradialion du « nasal » ou du 
« jugal ». Nous avons modifié l'appareil nasal en prolongeant en arrière sur la joue l'extrémité 
de son aile gauche de façon à lui faire recouvrir toute la lésion. L’aile droile n'ayant pas été 


changée l'appareil conservait toute sa solidité. 
On aurait aussi bien pu utiliser l'appareil « jugal » en élendant aux surfaces malades 


r — — 


Í 


Fig. 21 A et B. — Appareil atypique dérivé de l'appareil nasal. 


loute la bande de pale qui, dans l'appareil déjà vu, recouvre la joue. Il appartient au curiethé- 
thérapeute de choisir entre les différents appareils celui qui se prêle le mieux aux modifica- 
lions nécessaires. , 

Les patrons de ces appareils atypiques doivent être élablis sur le malade lui-même, en par- 
lant d'un palron d'usage courant. Sur le nouveau patron on découpe un gâleau de pâle colom- 
bia que l'on moulera comme nous l'avons indiqué pour les autres appareils. 


DE LA PHOTO ET DE L’HELIOTHERAPIE ARTIFICIELLE 
AU MOYEN DES LAMPES A MERCURE 
ET DES LAMPES A ARC VOLTAIQUE 


(Aperçu de leur valeur dans le traitement de la tuberculose cutanée). 


Par M. PAUL FRANÇOIS 


Médecin en chef de l'Hôpital dermatologique Nottebohm (Anvers.) 


Ce sont surtout les études et les expériences de Finsen, faites d’abord sur la 
lumière solaire, puis sur les différentes sources de lumière artificielle, qui ont ramené 
dans ces trente dernières années l'attention du monde savant sur l'emploi et la puis- 
sance thérapeutique de la lumière. Depuis ces mémorables travaux, les recherches sont 
allécs en se multipliant. Malgré cela, grand est encore à l'heure actuelle le champ 
d'investigation et grandes sont les hypothèses sur lesquelles on se base pour expliquer 
les effets thérapeutiques de la lumière. 


De ses recherches, Finsen avait conclu que les effets biologiques de la lumière 
étaient dus à la partie chimique du spectre. 

Rapportant ces observations de la thérapeutique, il a construit un appareil qui 
permet surtout l'emploi de cette partie chimique, excluant en grande partie la partie 
calorifique. 

Cet appareil permet de faire des applications locales de lumière (photothérapic 
locale). Il est employé dans le traitement de Ja tuberculose cutanée, particulièrement 
du lupus vulgaire, dans les pelades, le nevi plans, les xanthomes, les rosacées, l’ulcus 
rodens. C'est surtout dans le traitement du lupus vulgaire que la technique décrile par 
Finsen, lorsqu'elle est suivie dans ses moindres détails, donne des résullals superbes, 
qui font qu'avec la scarification elle constitue la méthode de choix dans le traitement 
du lupus vulgaire de la face, lorsque celui-ci n'est pas extirpable. 

Les continuateurs de Finsen s'hypnotisèrent sur la valeur thérapeutique du spectre 
chimique cl créèrent toule une série d'appareils où ce spectre prenait de plus en plus 
d'ampleur. C'est ainsi qu'on a vu pénétrer dans notre arsenal thérapeutique quantité 
d'appareils produisant des rayons ultra-violets. Malheureusement si ces appareils sont 
plus pratiques et moins coûteux que l'appareil Finsen, ils sont aussi beaucoup moins 
actifs et donnent dans le lupus vulgaire des résultats thérapeutiques notablement infé- 
rieurs, ce qui s'explique par le fait que les rayons U. V. ont un pouvoir de pénétration 
très réduit. 


62 Paul Francois. — De la photo et de l'hcliotherapie 


Hasselbach a démontré que pour une longueur d'onde de : 


456 405 566 554 913 502 297 9289 mu 
il passerait à 0,1"" de profondeur 
de peau 59% 59° 49°, 42%, 50°, 8% 2%, 0,01 


et 1,0"" 05 A 05 ve 008 Ta 002 on ton en ne 


tandis qu'avec l'appareil Finsen, Jansen a démontré que l'on obtenait encore un effet 
bactéricide de 0,4"" de profondeur de peau. 

On doit en conclure, et l'expérience le démontre, que Jes appareillages à rayons 
U. V. ne peuvent servir ulilement que pour le traitement des lésions superficielles. Dès 


que les lésions, notamment les lupomes, sont un peu profonds, ils échappent à l’action 
de ces rayons. Il est exceptionnel de pouvoir guérir un lupus vulgaire avec un appa- 


reillage U. V. 


Pendant toute sa vie, Finsen s’appliqua surtout à l'étude de la photothérapie locale. 
I] entrevit néanmoins le grand effet thérapeutique que devail avoir le bain de lumière 
étendu à toute la surface de la peau, en provoquant une vasodilatation chronique des 
vaisseaux cutanés, une photodermite, qui amenait une irrigation sanguine puissante et 
permanente de la peau, el par suite une meilleure nutrition cutanée, une hypertrophie 
du tissu élastique et, disait-il, d’autres manifestations plus profondes, que malheureu- 
sement sa mort prématurée ne lui permit pas de mettre en évidence. 

Ce ne fut qu'après sa mort, survenue en 190%, que Bernhardt el Rollier conseillérent 
l'emploi des bains généraux de soleil dans le traitement des tuberculoses chirurgicales. 
Les résultats thérapeutiques donnés par ces auteurs el après eux, par de nombreux 
autres expérimentateurs, sont très beaux et ne sont plus conteslés. Les discussions ne 
commencent que lorsqu'on veut expliquer les effets de ces bains de soleil. 

Pour Rollier et ses élèves, c'est surtout aux rayons chimiques qu'il faut attribuer 
l'efficacité thérapeulique de la lumière solaire. Ces rayons étant très nombreux dans ła 
montagne, et les journées ensoleillées y étant plus abondantes qu'en plaine, ces auteurs 
conseillent d'établir les centres d'héliothérapie naturelle à la montagne, le climat mon- 
lagneux intervenant en plus dans l'efficacité de la cure. 

Au point de vue technique, Rollier cherche surtout à produire de la pigmentation, 
considérant le pigment comme un transformateur pour les rayons chimiques à courte 
longueur d'onde, qui, en touchant le pigment, se transformeraient en rayons de lon- 
gueur d'onde plus grande, qui pourraient pénétrer plus profondément dans la peau. Au 
point de vue général, il attribue une grande valeur aux transformalions sanguines qu'il 
a conslatées chez ses malades. Ce ne sont là que des hypothèses. On a vu des malades 
guérir sans se pigmenter el sans présenter des modificalions sanguines. 

D'autres expérimentateurs, constatant que dans certaines localités, le bord de la 
mer réfléchit beaucoup de lumière et surtout des rayons chimiques, ont eslimé que, 
combiné au cliché marin, il y avait lieu d'établir dans ces localilés des centres d'hélio- 
thérapie, qui devaient el qui ont d'ailleurs donné les mèmes résullats qu'à la montagne. 
Il en est de même des centres d'héliothérapie créés en plaine, dans des endroits où l'on 
jouil de nombreuses journées de soleil. 

Malheureusement il n'est pas possible d'envoyer dans les centres d'héliothérapice 


artificielle au moyen des lampes à mercure et a are voltaique. 63 


solaire tous les malades auxquels une telle cure doit profiter. De là sont nés, toujours 
en partant de l’idée, que ce sont les rayons chimiques de la lumière qui sont les rayons 
aclifs, les nombreux appareils à bains de lumière artificielle à rayons U. V. II est certain 
que ces appareils ont rendu ct rendent encore de très grands services, mais il est non 
moins certain qu'ils sont notablement inféricurs aux appareils employant une autre 
source de lumière artificielle, les lampes à arc voltaique. 


Les lampes à arc voltaïque de grande intensilé ont un spectre qui se rapproche 
beaucoup de celui du soleil. Les effets locaux et généraux que l'on observe sur les 
malades traités par ces sources lumineuses sont identiques à ceux que l'on constate sur 
les malades traités dans les centres d’héliothérapie solaire. 

C'est Axel Reyn, beau-frère de Finsen, qui en 1915 eut l'idée d'étudier sur des 
lupiques réfractaires à la photothérapie locale, l'influence des bains de lumière 
généraux à lampe à mercure et à lampe à arc et de rechercher à quelle lampe il fallait 
donner la préférence. 

Il a tout d'abord constaté que ces bains de lumière généraux, s'ils pouvaient arriver 
quelquefois à guérir les lésions lupiques muqueuses, n’arrivaient, ni avec la lampe à 
mercure, ni avec la lampe à arc à faire disparaître complètement les lupomes cutanés; 
qu'il fallait pour ce faire, combiner le bain de lumière avec l'application locale. Le bain 
de lumière n’est donc dans le traitement du lupus vulgaire qu'un adjuvant du traile- 
ment local. 

Reyn a traité 129 cas de lupus vulgaire réfractaires au traitement local seul par la 
combinaison bain de lumière à lampe à arc et finsenthérapie. Il en a guéri de cette facon 
96 se divisant en 47 cas graves, 20 moyens et 29 légers (67 d'entre eux présentaient des 
manifestations des muqueuses); 18 ont été améliorés el ont guéri pour la plupart 
ultérieurement, 9 ont interrompu leur traitement, 5 sont morts pendant le traitement et 
| résultat méconnu. Pour obtenir ces résultats. il a fallu donner en moyenne 140 bains 
et 150 applications Finsen par malade. 

I] a traité 19 malades par la combinaison bain de lumière avec lampe à mercure et 
finsenthérapie. 5 ont guéri, se divisant en un cas grave ct 4 cas légers, 6 se sont amé- 
liorés sans guérison ultérieure, 7 ont interrompu le traitement et 1 est resté sans change- 
ment. Pour obtenir ces résultats il a fallu en moyenne 225 bains et 109 Finsen par malade. 
Parmi les cas simplement améliorés il y en avait 5 graves, 1 moyen et 2 légers. En les 
soumettant à la combinaison bain de lumière avec lampe à arc et finsenthérapie, ces cas 
onl guéri. 

I] en résulte que combinés à la photothérapie locale, les bains de lumière U.V. 
donnent #5 0/0 de guérison sur des lupus vulgaires réfractaires à la sinple photothérapie, 
landis que le bain de lumière à are voltaique donne, dans les mêmes conditions, 74 0,0 
de guérisons. Ce dernier agil donc plus énergiquement dans le sens de la guérison que 
le premier, ce qui permet d'obtenir un résultat sur des malades qui n'ont pas guéri avec 
les bains de lumière ultra-violets. 

Poursuivant ses études, Axel Reyn a constaté qu'en donnant des bains de lumitre 
à are vollaïque à 4 lupiques graves, 5 moyens et 7 légers qui étaient en trailement 
finsenthérapique sans qu'on puisse dire qu'ils étaient réfractaires à ce traitement, il en 


64 Paul Francois. — De la photo et de Chéliothérapie 


guérissait 14, un ayant interrompu son traitement et un autre étant resté sans chan- 
gement. 

Enfin, en prenant 24 malades et en les soumettant directement au traitement combiné 
bain de lumiére 4 arc et finsenthérapie, il en guérissait 22 et en améliorait 2. Le pour- 
centage de guérison du lupus vulgaire, qui par la photothérapie seule est de 60 0/0, 
monte par cette nouvelle méthode à 90 0/0, et pourrait encore monter davantage si les 
malades pouvaient consacrer le temps nécessaire à leur traitement. C'est cette méthode 
qui est actucllement suivie à Copenhague. 

Les collègues de Reyn, les D" Ernst, Strandberg, Lundsgaard ont de leur côté, 
étudié l'action de ces bains de lumière à arc voltaïque dans les tuberculoses chirur- 
gicales, les tuberculoses olo-rhino-laryngiennes et les tuberculoses ophtalmiques. Ils 
ont publié des résultats enthousiastes, absolument comparables à ceux obtenus avec la 
lumière solaire. 

De l'ensemble des éludes de l’École de Copenhagne, et j'ai pu dans un récent 
voyage men assurer de visu. On peut conclure : 

1° Que le bain de lumière artificiel, sous la forme de bain de lumière à arc vollaique 
peut remplacer le bain de soleil ; 

2° Que le bain de lumière à arc voltaïque est un adjuvant précieux dans le traite- 
ment du lupus vulgaire ; 

3° Que le bain de lumière à arc voltaique, sans les autres facteurs climatériques, 
peut guérir les tuberculoses chirurgicales, oto-rhino-laryngoliques et ophtalmiques; 

4° Que le bain de lumière général à arc voltaïque a un excellent effet thérapeutique 
sur un grand nombre d'affections générales ou locales non tuberculeuses comme les 
plaies atones, les brûlures étendues et atones, les ulcères, les convalescents, les ané- 
miques, les dyspeptiques, sur un grand nombre d'affections utérines, sur les rhumatismes 
notamment le rhumatisme blennorragique, sur les nerveux, les déprimés, les neuras- 
théniques, sur les enfants atleints d'incontinence d'urine, les rachitiques et les débiles; 

5° Que le bain de lumière à arc voltaïque est supérieur au bain de lumicre général 
avec la lampe à mercure, qu'il faut lui donner la préférence, qu'il est installable partout. 


Dans une série d'expériences faites à l'Institut Finsen, Sonne a démontré que la 
lumière froide ou chimique, à elle seule, élait incapable de provoquer certaines réactions 
biologiques, comme par exemple la réduction de l'hémoglobine dans un mélange de 
pus, de sang et d'air, sans que la température n'intervienne comme facleur. Dès que 
celle-ci fait sentir son action, la réduction se produit. Elle se produit d'aulant plus vile 
que la température du milieu est plus élevée. Les rayons caloriliques visibles de la 
lumière interviennent donc pour leur part dans certains phénomènes biologiques pro- 
voqués par la lumière. 

Ces rayons calorifiques sont capables de faire tolérer à la peau de l'avant-bras, sans 
brûlure, une t° de 5,11 cal par cm? et par minute, tandis qu'elle ne peut supporter dans 
les mêmes condilions que 1,79 cal, de rayons infra-rouges internes el seulement 1,53 
cal. de rayons infra-rouges externes. 

Une peau de coloralion normale réfléchit environ 55 00 des ravons lumineux calo- 
rifiques, el aucun rayon infra-rouge ; elle absorbe, sans brülure, 2,02 cal. par em? et par 


artificielle au moyen des lampes à mercure et à are voltaique. 65 


minute de ces rayons et seulement 1,55 cal. d'infra-rouge internes et 1,16 cal. d’infra-- 
rouges exlernes. 

La température de la peau irradiée au maximum supportable, atteint 45° sous l'in- 
fluence des rayons calorifiques visibles et 45°5 sous l'influence des infra-rouges. Si on 
détermine la température de la peau 15 secondes après l'irradiation, les chiffres sont 
renversés; la température de la peau est d'environ | degré plus élevé qu'après l'irradia- 
lion avec les infra-rouges, ce qui indique que la chaleur des tissus sous-cutanés est plus 
considérable pendant l’irradiation avec les rayons calorifiques visibles qu'avec les infra- 
rouges. 

La température de la peau pendant une irridialion infra-rouge (bain de chaleur, 
bain de boue, etc.) tombe graduellement de 45°5 en surface, pour atteindre 41°7 à 1,2 cen- 
timétre et 37 à 1 centimètre de profondeur; tandis qu'avec les rayons calorifiques 
visibles la température monte de 40°8 en surface pour atteindre 47°5 à 1/2 centimètre de 
profondeur. La température du sang de la peau et des tissus sous-culanés est donc de 
plusieurs degrés plus élevée (maximum 5°8) que sous l'influence de l’irradiation par les 
infra-rouges seuls. 

De l'ensemble de ses recherches, Sonne conclut qu'il n'est pas possible d'attribuer 
tous les effets du bain de lumière général exclusivemeut aux rayons chimiques de la 
lumière, mais que les rayons chauds visibles interviennent également pour une grande 
part, dans l'action thérapeutique de ces bains. Il va même plus loin et considère que 
l'effet thérapeutique des bains de lumière généraux à lampe à arc doit être attribué au 
pouvoir qu'ont les rayons lumineux de porter, pendant le bain, une grande partie du 
volume sanguin à une température qui dépasse les températures les plus hautes mesu- 
récs pendant la fièvre et sans que pour cela il y ait brûlure ou élévation de la tempéra- 
ture générale du corps. Aussi observe-t-on, comme pendant la fièvre, une augmentation 
des oxydations, la formation d'anticorps, d'agglutinines (Hanssen), la destruction de 
toxines (un bain de 2 heures correspondrait comme effet destructeur de toxines, à une 
journée ou presque de fièvre généralisée à 42° ou plusieurs jours de fièvre à 40°, et cela 
sans qu on observe les effets néfastes habitucls de la fièvre sur l'organisme). 

J'ai résumé ici les expériences de Sonne, parcequ’elles me semblent très interes- 
santes. Elles nous font certainement faire un pas en avant dans la compréhension des 
effets biologiques des bains de lumière sur l'organisme; elles laissent entrevoir l'explica- 
tion de la différence de puissance d'action entre le soleil ou la lampe à arc voltaïque et 


la lampe à mercure. 


JOLINAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLEGIROLOGIE. —- NII. 


REVUE D’ENSEMBLE 


REFLEXIONS THEORIQUES ET PRATIQUES 
SUR LA TECHNIQUE 
ET LES ACCIDENTS DU PNEUMOPERITOINE ARTIFICIEL 


Par Robert COLIEZ 


Assistant de Radiologie des Hôpitaux. 


La méthode du pneumopéritoine artificiel introduite en France en 1919 par Ribadeau-Dumas (1), 
et Mallet (?), avec Baud et De Laulerie, en raison de l'importance qu’elle a déjà prise dans le radio- 
diagnostic des affections abdominales, a déterminé depuis plusieurs années, aussi bien en France 
qu’à l'étranger, un certain nombre de recherches aussi importantes que variées. L'étude synthétique 
et critique des différentes techniques employées et des accidents nous a paru parliculièrement utile 
à répandre au moment où, après avoir subi une crise d'ignorance plus que d’indifférence de la part 
des médecins et des spécialistes, la méthode semble enfin accucillie de tous avec la faveur qu'elle 
mérite. 

Mais un engouement inconsidéré est aussi préjudiciable aux idées et aux méthodes que lindiffé- 
rence et mène aussi rapidement vers l'oubli. Des opérateurs imprudents ou non prévenus peuvent 
aboutir à des échecs; les interprétations trompeuses d’observateurs non avertis peuvent conduire 
à des erreurs; des fautes de technique peuvent aboutir à des désastres. Aussi nous a-t-il semblé 
indispensable de développer ici quelques-uns des principes physiologiques sur lesquels repose 
cette technique nouvelle d'examen et dont quelques-uns paraissent encore assez mal connus du 
monde médical. 

Dégager de l'expérience la technique la plus parfaite et placer celle-ci sur des bases physiolo- 
giques solides nous a paru tout aussi utile que d’en bien faire connaître les indications précises (5) 
indispensables à l'obtention d'un bénéfice maximum. 

Toute méthode nouvelle attirant toujours à elle des objections, nous aurons garde de tenir 
compte des critiques qui ont pu être formulées, faisant notre profit de celles qui parurent assez 
sérieuses pour déterminer des recherches nouvelles dont en définitive la méthode en se perfec- 
tionnant ne tit que profiter. 

Chez la femme (+) deux moyens s'offrent au radiologiste pour introduire du gaz dans la cavité 
péritonéale : la voie intra-utéro-tubaire réalisable sans aucune effraction, par les voies naturelles, 
ou bien la ponction abdominale transpéritonéale. La première, étudiée surtout en Amérique, dans 
un autre but il est vrai (5) par Rubin, consiste à introduire dans l’utérus une sonde obturante reliée 
à un réservoir contenant de l'oxygène sous pression. Dans le cas de perméabilité normale ou unila- 
térale des trompes, le gaz pénètre dans le péritoine avec aisance. Beaucoup d'arguments théoriques 
peuvent être opposés à celte manière de faire dont nous n'avons personnellement aucune expé- 
rience. Il semble que si l’on n’étudie pas avec soin la pression du gaz employé, le gonflement et 
l'éclatement d'une trompe obturée puissent survenir, et il apparaît qu’on puisse redouter a priori 
la rupture d’adhérences ou d’abcès salpingicns; le refoulement à travers les trompes d’un mucus 
utérin septique mériterait également d’être envisagé. En réalité Rubin, qui a pratiqué actuellement 
plus de 200 examens de ce genre, n’a jamais constaté mème l'ébauche d’un accident. Cette méthode 
permettrait donc à ceux que la ponction du périloine laisse encore pusillanimes d'obtenir un 
pneumoabdomen de 2 litres sans avoir à pratiquer aucune effraction. 


(‘) RipabEAv-DuMas, MazLer et DE LAULERIE. Examen radiologique des viscères abdominaux après injec- 
tion d'oxygène dans la cavité péritonéale. Soe. Méd. des Hôp., Novembre 1919, p. 952. 

(, Lucien MALLET et Baup. Le pneumopéritoine en radiodiagnostic. Journal de Radiologie, t. IV, 1920, p. 25. 

(5) Lucien MaLLet et R. CouiEz. Diagnostic radiologique des tumeurs de lhvpocondre gauche. Journal de 
Readiologer, 1922, p. 97. 

(6) R. Couiez. Le pneumopéritoine en gynécologie, Gynérol. et Obstét., 1921, p. >62. 

(3 RuBix. Non operative Determination of Patency of Fallopian Tubes in Sterility. The Journ. of the 
Amer, Med. Ass., 1920, p. 1017. 


À. Coltez. 67 


La voie abdominale transpéritonéale que nous avons seule employée, et qu'il faut bien connaître 
puisque seule applicable chez l'homme, paraît la méthode de choix. Mais l'idée de transpercer la 
paroi abdominale avec une aiguille on un trocart alors qu'il n’y a pas d’ascite peut paraitre a priori 
fort dangereuse, et il a fallu quelque temps aux premiers expérimentatcurs pour se dégager de ce 
préjugé, fort explicable du reste. C'est ainsi que Goctze se servait au début d'un appareil constilué 
par une grosse aiguille pointue contenant un mandrin mousse dépassant la pointe et destiné à être 
projeté en avant par un ressort au-devant des anses intestinales sous-jacentes, sitôt le périloine 
pariétal traversé. La complexité, le calibre élevé, le fonctionnement tout théorique d'un tel appareil 
le firent rapidement abandonner par son inventeur lui-même. 

D’autres auteurs comme Rautemberg proposèrent de faire la ponction le yas à la main, comme 
on le fait, mais dans un but tout différent, dans le pneumothorax, espérant ainsi chasser les organes 
sous-jacents. Gelpke et Ruprecht employèrent une aiguille adaptée à une seringuc de verre remplie 
de sérum physiologique dont le rôle mécanique était théoriquement identique. Ces moyens plus ou 
moins illusoires appartiennent désormais au domaine de l'histoire. 

On sait parfaitement aujourd'hui et une longue cxpérience du procédé a pu déjà montrer que 
la piqûre de l'intestin west pas à considérer. On a reconnu que les anses intestinales fuient devant le 
trocart et qu'il faudrait exécuter la ponction avec une brutalité excessive, donner un véritable coup 
de poincon (Mallet) pour transpercer la paroi intestinale sous-jacente. Cette propriéte remarquable 
des anses intestinales souples et très mobiles les unes sur les autres de: fuir et de se laisser écarter 
de manière à éviter la lésion (Jalaguier) est bien connue de tous les chirurgiens. 

Mais, supposée possible, la piqûre de l'intestin ne serait pas dangereuse : « Dès que l'instrument 
est retiré (Guinard), les tuniques intestinales se rapprochent et il ne reste aucune trace appréciable 
de l'accident ». Dans des travaux qui ne datent pas d’hier, Jobert et Vogt avaient déjà, au cours 
d'études expérimentales, montré cette innocuité. « Les piqûres faites dans la paroi inteslinale au 
moyen du trocart capillaire peuvent être considérées dans un intestin normal comme inoflensives. 
Caractérisée anatomiquement par la section de quelques fibres musculaires, l'action permanente 
de la musculature interne tend constamment et efficacement à fermer la petite plaie (1). » 

Au cours de certaines interventions abdominales (occlusions), certains chirurgiens américains 
n'hésitent pas à ponctionner de force pour en extraire le gaz des anses intestinales qui par leur 
volume exagéré viennent encombrer le champ opératoire. 

Les bactériologistes paraissent se soucier assez peu de la piqûre de l'intestin et de l’infeclion 
du péritoine, cause d'erreur théoriquement possible au cours des injections intrapéritonéales au 
cobaye exécutées dans un but diagnostique. 

It s'en faut du reste que l'aiguille introduite rencontre forcément une anse intestinale : elle 
peut rencontrer l'estomac situé toujours plus bas que ne le pensent les anatomistes et qui offre, par 
sa puissante musculature, une magnifique défense. Le transverse et le grêle sont souvent recouverts 
par le tablier épiploïque (abdominal policeman de Morison) dont le rôle plastique et anti-infectieux 
est bien connu depuis les importantes recherches de Roger. 

Reste Ia question des adhérences; nais outre que cliniquement il y a lieu de n'exécuter la 
ponction qu’aussi loin que possible des régions supposées pathologiques, la ponction capillaire 
d'une anse intimement adhérente à la paroi intestinale reste d'une innocuité plus sûre encore que 
celle d'unc anse libre puisque les adhérences sont là par avance qui séparent le point de la tunique 
lésée de la grande cavité péritonéale rendant toute péritonite générale ou localisée impossible. 

Mais si la piqûre de l'intestin n’est pas à considérer, s’ensuit-il qu'il ne faille prendre aucune 
précaution et qu'on soit autorisé à négliger de se mettre dans les meilleures conditions pour 
l'éviter? Nous ne le croyons absolument pas. Et si tous les opérateurs sont d'accord pour proscrire 
le classique et brutal coup de poinçon, recommandé on ne sait pourquoi dans la ponction d’ascite, 
beaucoup nous paraissent inulilement imprudents en ponctionnant la peau et le péritoine en un 
seul temps avec une ayuille acérée comme un simple trocart de Potain ou l'aiguille à ponction 
lombaire ordinaire. 

Stewart, Alessandrini, la plupart des opérateurs allemands ponctionnent avec des aiguilles de 
ce genre. Ils négligent de plus d'exercer cette manœuvre en deux temps, telle qu'elle a été si utilement 
mise en lumière et préconisée par Mallet et Baud : 1° piqûre de la peau tangentielle comme une 
piqûre hypodermique avec un trocart de Kuss pointu; 2° piqûre perpendiculaire du muscle et du 
péritoine avec un trocart mousse. Nous ne nions pas que Stewart, Alessandrini n'aient jamais eu 
d'accident, mais nous nous inscrivons contre leur pratique qui, sous le prétexte de simplifier la 
technique, lui en substitue inconsidérément une qui, vis-a-vis des détracteurs du procédé, peut 
paraitre aller franchement ct comme par un défi au-devant de la perforation intestinale, alors que 
le trocart de Kuss (modifié par Mallet à l'usage spécial du P. P.) met opérateur dans les meilleures 


() Robert CoLiez. Le puecumopéritoine artificiel en radiodiagnostic. Monogr. Paris 1920, luc, cit., p. 67. 


68 R. Coliez. — Reflexions theoriques et pratiques 


conditions qui puissent étre pour éviter des accidents de cette nature. Nous avons pratiqué un 
grand nombre de ponctions du péritoine avec le trocart mousse de Mallet sans aucun incident. 

Mais certains cas particuliers doivent ètre cependant envisagés comme des contre-indications : 
car en dehors des contre-indications de méthode que nous ne ferons que rappeler ici (tous les états 
aigus péritonéaux ou les adhérences récentes de défense doivent être respectés : abcès, appendi- 
cite, cholécystites, salpingites aiguës, les états lipothimiques, troubles cardiaques, etc., il y a égale- 
ment des contre-indications de ponction dues à l’état intestinal ou à la mauvaise qualité de la paroi 
abdominale. Il est bien évident, par exemple, que le méléorisme exagéré prédispose à la blessure de 
l'intestin. Nous avons également attiré l'attention (!) sur certains ventres de vieillards ou d’amaigris 
qui donnent à la palpation la sensation de ventre de coton, chez qui la ponction est particulièrement 
difficile en raison de l'insuffisance de la sangle des droits. Chez ces individus nous sommes loin du 
tambour bien tendu; le muscle fuit sous la pression du trocart ct ne s'arrête que contre la colonne 
vertébrale dont il n'est séparé que par l'aorte et des anses intestinales; celles-ci bloquées contre un 
plan résistant ne pourraient fuir devant la pointe et seraient nécessairement transpercées. Une ponc- 
tion latérale est alors plus sûre. | 

Que dire aussi de la possibilité d’une hémorragie de la paroi (?) sinon, qu'elle dépend unique- 
ment du siège de la ponction et de la connaissance que possède l'opérateur de la disposition des 
artères pariétales surtout dangereuses dans leur portion sous-péritonéale (5). Le lieu d'élection de 
la ponction du péritoine paraissant devoir, pour des raisons diverses, être fixé à un travers de doigt 
au-dessus et à gauche de l’ombilic, au niveau du grand droit, on ne pourra rencontrer en cet 
endroit que de fins rameaux intramusculaires dont la blessure ne saurait déterminer qu'un très 
petit hématome rapidement localisé. 

Mais ce point doit ¢tre abandonné quand il correspond à l'aire de matilé d’un foie abaissé ou 
d'une rate hypertrophiée (ou d’une tumeur palpable), la ponction mème capillaire du tissu hépa- 
tique ou splénique pouvant amener un suintement sanguin qui n’est pas à négliger. Il y à licu 
d'éviter également, avec soin, les zones d'adhérences habituelles (appendice, vésicule). On se trans- 
portera alors soit sur la ligne blanche sous-ombilicale (région avasculaire par excellence) sans 
dépasser le tiers inférieur (vessie), soit encore au point de Monro, siège de ta pouction habituelle 
d’ascite. Mais on aura soin de se rappeler que l'on a l'habitude de reporter ce dernier point plus en 
dehors (union du tiers moyen et du tiers externe de la ligne ombilico-iliaque) depuis les cas d’embro- 
chement de l'artère épigastrique suivis de mort rapportés par Boidinet Lian (*) dans des ponctions 
d'ascite exécutées au point d'élection. En aucun cas on n'approchera ni de pres ni de loin (étant donné 
ses anomalies) de la liyne de l'arabeuf (milieu de l'arcade crurale à l'ombilic) qui marque la route 
generalement suivie par l'artère épigastrique. 

Il est également préférable de ponctionner en un point où le péritoine ne risque pas d'être refoulé 
par l'aiguille, puis décollé par le gaz. Decker et Von Teubern ont signalé des cas de ce genre:le gaz 
fila par le médiastin et vint crépiter dans la région cervicale antérieure. Tous les emphysèmes sous- 
péritonéaux un peu étendus, autérieurs ou postérieurs (loge rénale), prennent du reste ce même 
chemin. Le décollement sous-péritonéal est très rare mème avec une aiguille mousse. Sur une série 
de 200 cas nous ne l'avons observé avec Mallet que deux fois: dans ces deux cas, en raison de zones 
de matité étendues, le point d'élection péri-ombilical avait dù être abandonné ct la ponction exé- 
cutée soit sur la ligne blanche, soit au point de Monro. La mobilité du péritoine sur la ligne blanche 
favorise en cet endroit l'emphysème sous-péritonéal. La ponction sur la ligne médiane a quelque- 
fois un autre inconvénient: chez les sujets maigres l'orilice n'est pas étanche et laisse filer le gaz 
dans le tissu cellulaire sous-culané sitôt l'aiguille retirée. La destruction du parallélisme des plans 
traversés ne joue pas ici d'elle-même comme au niveau des grands droils. Ni lemphysème sous- 
cutané ni inéme sous-ptritonéal ne présentent uu inconvénient quelconque pour le malade: ils 
peuvent gêner la visibilité des images radiologiques. 


* 
a + 


Une des questions les plus importantes à envisager est de savoir si les deux jlilres de gaz néces- 
I 8 5 

saires à un bon examen radiologique aménent dans la cavité peritonéale une surpression notable. 

On a tout droit de se demander en effet, a priori, comment la circulation générale, les mouvements 


(4) Robert Corirz, loe. cit., p. 86. 

(9 La piqûre d'une artère ou d'une veine cviscérale est évitée grace à l'emploi d'un frocart mousse. 

() Robert Cortez. Ibid.. loc, rit, p. TE 

(4) Boimix. Eimbrocheiment de Partere épisastrique par le trocart au cours de la ponction d'asile, Bull, 
Soe, CAnalomie. 903, p. #19. 

Lian. Perforation de l'artère epigastrique dans une ponchon Waseite. Budi. due. Niel, WG, L p. 064, 


sur la technique et les accidents du pneumoperitoine artificiel. 6g 


respiratoires vont admettre cette intrusion. C'est une notion banale que des modifications trop bru- 
tales de la pression abdominale dans la ponction d’ascile amènent des syncopes, d'où découle une 
première notion, celle d'opérer l'insufflation lentement. Mais en ce qui concerne la surpression 
supposée, l'expérience montre bien vite que, grace à une tolérance vraiment remarquable de la 
cavité abdominale, rien de semblable ne se produit. 

Si l’on a eu soin, en effet, de prendre la pression abdominale (avec un manomètre à eau), tout 
au début de l'opération, alors qu'il n'y a que quelques centimètres cubes de gaz dans l'abdomen, ct 
qu’on mesure à nouveau la dénivellation liquide après introduction de deux litres, on peut cons- 
tater des différences qui peuvent varier suivant la capacité abdominale de différents sujets ou la 
tonicité de leur musculature, mais qui ne dépassent pas 4 ou 5 centimètres d'eau (Mallet, Ribadeau- 
Dumas, Alessandrini), c'est-à-dire un chiffre absolument négligeable. 

Cette notion est très importante à connaitre puisqu'en affirmant qu'il est possible d'introduire 
dans le péritoine la quantité de gaz suffisante pour un eramen radioscopique sans que la pression finale 
soil guère supérieure à la pression initiale, elle fixe l'extraordinaire tolérance de l'abdomen et explique 
l'innocuité absolue de la méthode. 

Car, dès l'instant qu'il n'y a pas de surpression on peut être à peu près certain qu'il n'y aura ni 
douleur, ni danger. 

Il n'y aura pas douleur au cours de l'insufflation, puisque aucun organe n'est distendu, que les 
parois abdominales antérieures et latérales se sont simplement écartécs un peu plus et que, grâce à 
la très remarquable tonicité des muscles pariétaux abdominaux, physiologiquement habitués a 
s'adapter très vile au volume du contenu abdominal essentiellement variable, la pression intra-abdo- 
minale est restée faible. 

lIl n’y aura pas danger puisque aucune paroi fragile n'étant ni tiraillée, ni distendue, ne pourra 
menacer de se rompre comme parfois au cours de l’insufflation gastrique ou colique (Maingot). 

Et c'est, en effet, ce qui est constaté au cours de l'insufflation du péritoine : jamais, sur plus 
de 4000 cas, on n'a vu d'accident survenir par surpression (!) et le patient ne se plaint jamais au 
cours de l’insufflalion si l'on a soin de pratiquer celle-ci, le sujet étant en décubitus dorsal, et 
légèrement en position de Trendelenbourg. 

Car dès que le malade soulève le thorax par rapport au bassin, si on le met en position debout 
ou assise, il accuse souvent une douleur scapulaire droite, quelquefois bilatérale, en bretelle. Cette 
douleur est due, à droite, à la chute du foie qui n’est plus maintenu en place par suite de la dispa- 
rition de la transmission de la tonicité des muscles droits, et vient pendre dans la cavité abdomi- 
nale en tiraillant son ligament suspenseur et les filets du phrénique inclus. A gauche, elle est due à 
la chute de la rate. Nous avons pu noter que la doulcur à droite disparail lorsque le foie est 
adhérent en bloc au diaphragme. Elle est, au contraire, augmentée quand les adhérences sont sim- 
plement localisées par suite de l'étirement de ces adhérences. Dans un cas où il n'y avait aucun cli- 
vage hépato-phrénique et où la rate était bien dégagée, nous avons vu la douleur à gauche exister 
seule. 

Aussi, faudra-t-il éviter de faire passer brusquement un malade de la position couchée à la posi- 
tion debout. Des tiraillements brusques pouvant se produire dans les mésos des organes lourds, 
des phénomènes réflexes deviennent possibles. Mais, ici encore, on n'a jamais constaté d'accident 
grave: à peine a-t-on signalé quelques cas de tendance à la syncope qui se sont rapidement 
amendés dès qu'on a remis le sujet au décubitus dorsal. Du reste, on reconnaitra rapidement que 
la position debout n'est nullement indispensable à une bonne étude radiologique. Tout au plus 
est-elle nécessaire dans quelques cas particuliers, et, en fin d'examen, en vue de la vérification de 
certains détails observés dans les autres positions, comme par exemple les adhérences du foie et de 
la rate au diaphragme. 

Nous avons déjà relaté ailleurs (?) l'histoire de ce médecin américain, Whitman, qui, voulant 
expérimenter sur lui-mème le procédé alin d'en déterminer les sensations exactes, garda de cette 
épreuve, et pour avoir transgressé ces règles, un si facheux souvenir. Dans un article qui pourrait 
être intitulé « Impressions dun Insufflé » Whitman avoue n'avoir ressenti aucune douleur ni pen- 
dant la ponction, ni pendant l'insufflation. Mais le gaz injecté était l'oxygène et Whitman prétendit 
rentrer chez lui à pied et y attendre patiemment la résorption du gaz sans rien changer à ses occu- 
pations domestiques habituelles. Aussi décrit-il longuement ses quatre journées de souffrance et 
les troubles ressentis chaque fois qu'il faisait une marche prolongée. Personne n'ayant jamais pré- 


(1) U semble difficile qu'une augmentation de pression de $ à 5 em. d'eau puisse produire un trouble 
quelconque alors que la toux peut physiologiquement faire monter brutalement cette pression à 50 et 55 em. 
Emerson a constaté expérimentalement que des pressions de #5 cm. tuaient de petits animaux comme le 
chat. I faudrait chez l’homme injecter des quantités considérables (8 et 10 L de gaz) pour obtenir des pres- 


sions analogues. 
($) R. Coutez. lbid.. loc. cit., p. 84. 


70 R. Coliez. — Reflexions théoriques et pratiques 


tendu que les insufflés pouvaient se promener dans la rue sans incident, l'expérience de Whitman 
n'offre pas un intérêt particulier. 

Mais c'est Justement cette immobilisation au !it, jusqu'à résorption sub-totale du gaz, ce qui 
demande souvent plusieurs jours chez les sujets insufflés à l’air ou à l'oxygène, qui a été longtemps 
un obstacle à la diffusion de la méthode. Aussi, les efforts des expérimentateurs se portèrent-ils 
vers la nécessité de trouver un artifice qui permette de supprimer cette immobilisation. 

Les premières insufflations avaient été faites avec de l'air. Mais l'air n’était résorbé par le péri- 
toine que très lentement en 4, 5 ct 6 jours, et les malades ne pouvaient être rendus, après examen, 
à la vie normale qu'après un délai, on le voit, assez long. L’oxygéne était apparu ensuite comme un 
perfectionnement appréciable en raison de son absorption plus rapide. Mais malheureusement les 
variations individuelles, même en dehors des cas pathologiques (!), restaient encore très marquées. 
C’est ainsi que nous vimes des sujets chez lesquels il était presque complètement disparu le lende- 
main, tandis que chez d'autres des quantités très appréciables de gaz existaient encore après 5 jours. 

I] fallait trouver un artifice permettant de vider le péritoine sitôt l'examen terminé. Cet artifice 
ne pouvait être réalisé qu'en laissant la canule en place pendant tout l'examen radiologique, ou en 
faisant une nouvelle ponction. Mais des difticultés surgissaient nombreuses. Un trocart fiché dans 
le ventre ne pouvait guère être laissé en place alors que le malade était obligatoirement tourné en 
lous sens, et, en particulier, dans le décibus ventral, position de choix donnant la meilleure vue 
d'ensemble. C'est alors que Chuiton (de Brest) (°) proposa de ménager dans la table radiologique 
une encoche dans laquelle viendrait se loger le trocart. Mais il sembla que la présence d'une 
aiguille implantée dans la paroi abdominale restait, au cours de l'examen radiologique, une perpé- 
tuelle obsession. 

Aussi eùmes-nous recours, à partie de juin 1920, à la méthode plus simple, en définitive, de la 
double ponction. Elle consistait à faire une ponction pour injecter le gaz. à retirer le trocart, puis à 
faire une nouvelle ponction évacuatrice, l'examen terminé. Lu pression intra-péritonéale du gaz 
restant, comme on l’a vu, à peine supérieure à la pression atmosphérique, il ne faut pas s'étonner (5) 
si le gaz ne sort pas de lui-même très aisément. Il est toujours indispensable et il ny a nullement 
dauger à aider à sa sorlic par des pressions latérales douces sur les parois abdominales. Il est bon, 
pendant ce temps, de faire respirer profondément le patient et lorsque le sifflement caractéristique 
du gaz cesse, par blocage de l'aiguille contre une anse intestinale ou un viscère quelconque, de 
inodifier un peu la position du malade et les zones de pressions manuelles de façon à évacuer le 
plus de gaz possible. Mais il faut bien savoir que, dans tous les cas, et quoi qu'on fasse, même 
apparemment vidé complètement, il reste toujours caché, dans les replis des feuillets périlonéaux et 
perdu dans le labyrinthe des espaces interviscéraux, une certaine quantité de gas résiduel dont il est 
impossible de se débarrasser complètement. Il ne s'agit heureusement que de 100 à 200 cm5 que 
nous avons souvent mis en évidence en mettant le sujet dans la station debout, posilion dans 
laquelle tout le gaz restant se porte sous les diaphragmes où il est capable de donner encore un 
décollement de 1 cm. Ce gaz résiduel explique cerlaines douleurs très légères signalées parfois par 
certains sujets même après la ponction évacuatrice. 

Mais une solution plus élégante consistait à rechercher un gaz bien supporté par le péritoine 
et non lorique dont la vitesse de résorption par la séreuse serail telle que deux litres soient 
absorbés en deux à trois heures. 

Il pouvait paraître téméraire d'appliquer à un phénomène aussi compliqué que celui des résorp- 
tious gazeuses dans l'organisme les lois physiques de la diffusion. Mais tous les traités de physio- 
logie nous enseignent que les échanges respiratoires ne sont, après tout, que des phénomènes 
purement physiques et qu’au niveau des poumons, comme aussi du placenta, les échanges gazeux 
se fout suivant les lois physiques de ces mêmes échanges à travers les membranes perméables au 
gaz. Ainsi, l’azolc, l'oxygène et le CO? de l'air se dissolvent-ils dans le sang, conformément aux lois 
de Henry et de Dalton. Les recherches de Rist et Stroh! (4) avaient montré, d'autre part, que la 
résorption des gaz introduits dans la plevre se faisait suivant les lois physiques. 

Mais les luis physiques de la diffusion des gaz sont malheurcusement elles-mémes très com- 
plexes (5). Et les échanges gazeux daus les séreuses sont plus compliqués encore puisqu'ils ne se 


(t) Les travaux de P.-E Weir et Lotsecece ont montré que la résorption de lair dans les séreuses enflam- 
mées se fait d'autant plus lentement que celle-ci est plus lésée. (Presse Méd., 1918, p. 285.) 

(2) Cutiron. Technique nouvelle Winsulflation de la cavité péritonéale. Soc, de Rad. Méd., Mai 1920. 

(3) Dovarre. « Deux incidents » de pneumopéritoine, Journal de Radiologie, 1921, p. 568. 

©) Rist el Stroup. Annales de Mé lecine, t. VMI, n° 4, p. 293. 

(*) Lorsque les gaz sont séparés par un diaphragme mince percé dune ou plusieurs petites ouvertures, 
le mélange a lieu à travers ces orilices et la loi de passage est fort simple : la vitesse est en raison inverse de 
la racine carrée de la densité, Et da nature de la paroi n'a aucune influence. Il n'en est malheureusement plus 
de mème lorsque les diaphragmes sont plus épais et poreux, Ja nalure de la paroi intervient et il n'y a plus 
de loi simple à formuler, 


sur la technique et les accidents du pneumopéritoine artificiel. 71 


produisent pas entre un gaz et un autre gaz séparés par une cloison solide, mais bien entre un gaz 
libre et un ou plusieurs gaz dissous dans un liquide et séparés par une membrane. Celle-ci est, du 
reste, imbibée du liquide qui est essentiellement du sérum physiologique. D'où l’entrée, en ligne de 
compte, du coefficient de solubilité du gaz dans l’eau. C’est, en définitive, cette couche d’eau main- 
tenue au contact des parois péritonéales qui intervient dans la vitesse des échanges. Les gaz, après 
dissolution, diffusent à travers la paroi imbibée et pénètrent dans le plasma sanguin ou lym- 
phatique. 

Tout dépend donc finalement de la vitesse avec laquelle les gaz dissous progressent à travers 
la lame liquide qui imbibe les cellules de revêtement de la séreuse, vitesse bien probablement régie 
par une loi analogue à celle qu’a donnée Exner (') et qu'on peut formuler : 


V étant la vitesse de diffusion, c le coefficient de solubilité du gaz et à sa densité. 

D’après cette loi, les gaz les plus solubles comme les moins denses seraient les plus facilement 
résorbés. Dans la réalité, et d’après la formule même de la loi, on constate que la solubilité 
masque presque totalement la densité et que les gas les plus solubles sont de beaucoup les plus diffu- 
sibles. Ainsi H., quoique très peu dense, diffusera très lentement parce que très peu soluble dans 
l'eau. Au contraire, le CO?, très soluble, diffusera très vite, malgré sa densité élevée. 

L'air et l'oxygène ne donnant pas satisfaction dans le pneumopéritoine, il suffira d’avoir recours 
à un gaz plus soluble dans l’eau pour avoir un gaz plus facilement résorbable. Or (*), à 30° et 760, la 
valeur de s, pour les différents gaz, est de : 


Acétylène . .. .. . . . .. 0,934 Méthane. . . . . . . . . .. 0,050 
Acide carbonique . . . . . . 0,760 Oxygène. . . . . . . . . .. 0,027 
Protoxyde d’azote . . . . .. 0,714 Oxyde de carbone. . . . .. 0,022 
Xénon. . . .. Sa rire 0,111 (20°) Hydrogène. ......... 0,0138 
Éthylène. . . . . . . . . . . 0,109 (15%) AM dde NES. 0,0181 
Krypton . . . . .. e... . 0,076 HéHUm 5.5.5 4 oe oe Ge 0,015 
Ethane. ........ e > 0,040 Azote... ....08.5. . + + 0,004 
ArgON . « + + + … . e... -0,038 


Les gaz les moins résorbables seraient donc l'azote et l'hydrogène, et les plus diffusibles l’acé- 
tylène et le CO2. 


Une intéressante question était aussi de tenter de rechercher si l'insufflation ne pouvait être 
taite avec une substance chimique liquide à la température ordinaire et qui, se vaporisant lentement, 
à la température du corps, amènerait une insufflation pouvant ensuite disparaître assez vite par 
résorption de la vapeur. 

Les chirurgiens font journellement des injections modificatrices d’éther dans les abcès 
et les articulations, ce qui amène une distension gazeuse de celles-ci, sans jamais avoir d'accident 
quelle que soit ła quantité de liquide injecté, parce que, à 57°, à partir d'une certaine tension 
égale sensiblement à une atmosphère, une certaine quantité de liquide reste sans se vaporiser 
en contact avec sa vapeur. Si cette pression était aussi peu considérable avec d'autres liquides 
dont la résorption serait plus lente, on aurait un moyen élégant d’obtenir un pneumopéritoine en 
injectant une quantité approximative de liquide, la pression intrapéritonćale désirće ou à ne pas 
dépasser étant obtenue pour ainsi dire d'une façon automatique. Cetle solution était trop élégante, 
et elle simplifiait trop la méthode, pour ne pas avoir tenté les chercheurs. 

Malheureusement la liste des liquides auxquels on peut s'adresser, et dont le point d’ébullition 
est en dessous de 37°, est assez courte; il ny en a guère qu'une quinzaine dont beaucoup sont 
toxiques comme le trichlorure de bore (5%), l’éthylamine (189,7), l'isopropylamine (52°), et il wy a 
guère d'expérimentable sur l'animal que l'isoamylène (56°,5), l'aldéhyde éthylique (20°,8), le chlorure 
de propyle] (57°), et surtout Poxyde d'éthyle (éther ord. 549,6), le chlorure d'éthyle (129,5), le pentane 
(560.3) et l'iso-pentane (270.95). 

Nous avons d’abord expérimenté I'éther sur le cobaye et sur le chien : l'injection de 12 cm 


(1) La quantité de gaz qui traverse une membrane liquide est proportionnelle à la pression du gaz sur 
le liquide, au coeflicient de solubilité du liquide et en raison inverse de la racine carrée de la densité 
de ce gaz. | 

(2) Recueil de Constantes physiques. (Société française de Physique, 1915.) 


72 R. Coliez. — Reflexions theoriques et pratiques 


d'éther chez le cobaye amène une insufflation parfaite, mais l'animal meurt, ce qui n’a rien d’éton- 
nant puisque le cobaye est particulièrement sensible à l'éther et que 1 cm* a déjà pour effet chez le 
lapin de 1 kgr. d'amener une anesthésie mortelle. Mais chez l’homme on peut calculer que 10 cms 
d'éther, qui sont capables de donner en se vaporisant à 57° notre volume optima, soit un peu plus 
de 2 litres, nest pas encore une dose anesthésiante. Malheureusement on peut constater aux 
rayons X que la résorption de l’éther, comme du reste celle du chlorure d’¢thyle, e:t extrêmement 
rapide, elle se fait en quelques minutes, à vue d'œil, ct aucun examen radiologique n'est possible 
dans ces condilions. De plus, l'éther présente des propriétés trop irritantes vis-à-vis du péritoine 
pour pouvoir être inject? sans douleur. | 

Les vapeurs de pentane CH? (CH#)5 CHS, carbure extrait des pétroles d'Amérique et bouillant aux 
environs de 55°, furent également essayécs. On avait tout lieu de penser, d'après les propriétés 
physiques de ce corps (il est 4 fois moins narcotique que l'éther) beaucoup moins irritant pour les 
muqueuses, ne donne aucune sensation de brûlure sur la cornée, et vaporise environ 2 litres de gaz 
à 57° pour 10 cm? de gaz injecté), qu’il serait bien supporté par le péritoine humain et constituerait 
le gaz de choix. D'autant que sa résorption péritonéale particulièrement étudiée par Fühner (!), 
chez l'animal, parut toul de suite beaucoup plus lente par rapport à celle de l’éther, ce qui constitue 
un sérieux avantage. En elfet tout fut satisfaisant chez l'animal: 1 cm5 de pentane dans le péritoine 
d'un lapin de 2 kgr. ne produisit aucun effet narcotique et donna une bonne insufflation qui dura 
environ 12 heures. Mais lorsque Teschendorff l'appliqua chez l'homme, on constata que, même 
chez des malades morphinés, l'irrilation produite par l'injection était encore mal supportée. 

L’isoamyléne, qui bout à 56°,5 et dont la vitesse de résorption est intermédiaire entre celle de 
l'éther et du pentane, est malheureusement un peu plus irrilante que ce dernier et ne peut pas non 
plus convenir. 

Il semble donc qu'aucun liquide actuellement connu ne possède les qualités physico-physiolo- 
giques nécessaires pour pouvoir clre employé à la production d'un pneumopéritoine dans les 
condilions de simplification que nous avions espérées. On est donc contraint de s'adresser aux gaz. 


La question se complique encore quand on considère que, comme dans le pneumothorax, un 
gaz pur, injecté dans le péritoine, ne reste pas inalléré jusqu'à sa résorption complète. 

ll résulte, en effet, des recherches de Piétro (?) qui avait, dès 1902, dans un très remarquable 
travail de physiologie pure, étudié la résorption de 4 gaz différents (0, CO?, N et H) dans le péri- 
toine du chien, que chaque gaz injecté subit trés rapidement de profondes modificalions. 

En effet, dans une première phase, tandis que le gaz injecté commence tout de suite à diffuser 
hors du néritoine, probablement dans le sang veineux, une diffusion inverse a lieu qui aboutit à la 
pénétration des gaz du sang dans la cavité péritonéale. C'est ainsi que l'on voit l’azote, l'oxygène 
et le CO? passer tous trois dans le péritoine après une injection d'hydrogène pur, alors que la diffu- 
sion dans ce même sens a lieu seulement pour l'oxygène et le CO? dans une injection d'azote. 

Le mélange diffère donc au début suivant le gaz injecté, mais le fait capital c'est qu'au bout 
d'un certain lemps plus ou moins long, il finit par prendre une composilion déterminée et toujours la 
même, quel que soit le gaz insufflé. Cette composition est représentée par environ 5 à 6 °% d’O, 
6 à 7°}, de CO? et 87 °/, d'azole. 

Dans la suite, la tension de chacun des gaz dans le péritoine et, en particulier, du CO?, étant 
alors sensiblement égale à sa tension dans les tissus (6 °% d’atmosph.), mais supérieure à celle du 
sang veineux (9,4 9/5), le mélange va, au cours d'une deuxième phase, se résorber très lentement tout 
en gardant sa composilion constante. Plus le début de la deuxième phase sera rapidement atleint 
et plus la quantité de mélange à composition constante sera petite à cet instant, plus la vitesse de 
résorption apparente ou totale du gaz pur injecté sera grande, celle-ci restant toujours cependant 
en rapport avec sa rapidité de diffusion qui réduit d'autant la première phase. 

C'est ainsi que d'après Piélro une même quantité de gaz pur injectée chez un chien a mis, pour 
se résorber complètement : pour FN et FH : 6 à 7 jours; pour l'O: 4 jours; pour le CO? : 2 heures. 
Nous avions donc raison de penser, dès le début, que la durée des temps de résorption dans les 
cavités animales pouvait être considérée comme suivant la loi d'Exner. 

Nous avons pu constater, en effet, avec Mallet (5), après Alvarez, que l'acide carbonique était 
résorbé chez l'homme avec une grande rapidité. Moins dune heure après l'injection de deux litres 
de CO?, il ne reste pratiquement plus de gaz, ou une quantité de mélange à composition constante 
si minime qu'elle ne saurait empêcher le sujet de retourner à pied chez lui après avoir été examiné 
en consultalion externe. 


(1) Fuaxer. Pneumoperitoneum durch Pentandamf an Stelle von Sauerstoff. D. M. Wochenschrift, 8, 1921. 

@) Pierro. Mode de se comporter de quelques gaz (0, COY, N, ID) injectés dans Pabdomen d'animaux vivants 
et morts. Arch ital. de Biol., 1902. t. 58, p. t072, 

% Manver et Cottrz. Emploi du gaz carbonique dans le pneumopéritoine. Soc. de Radiol. Méd., 1920. 


sur la technique et les accidents du pneumopéritoine artificiel. 73 


Mais la résorption a lieu au début de l’examen avec une très grande rapidité : elle commence 
même au cours de l'injection et lorsque celle-ci n'est pas assez rapide, on peut quelquefois injecter 
du gaz pendant quelques minutes sans voir l'abdomen augmenter de volume. C’est ce phénomène 
que Maingot a comparé d'un mot imagé au remplissage du tonneau des Danaïdes. Aussi l'usage 
du CO? pur oblige-t-il souvent à aller trop vite si l’on veut examiner le malade d'une manière 
complète et c’est la un très réel désavantage. 

Les mélanges de CO? et d'oxygène, en proportions convenables (4/5 CO: 1/5 0%), que nous 
avons pu étudier avec Ribadeau-Dumas et Mallet, ne donnent pas non plus entiére satisfaction : la 
présence de l'oxygène aide beaucoup pendant l'examen, mais augmente notablement le volume du 
mélange résiduel et immobilise le sujet pendant 10 à 12 heures. 

Parmi les gaz que les lois physiques de la diffusion à travers les liquides m'ont montré devoir 
être intermédiaires entre le CO? et l'oxygène, le protoxyde d'azote, l'éthylène, l’éthane paraissent 
surtout à essayer. | 

Chez le chien les temps de résorption de 100 cm: de gaz dans le péritoine sont de : 


Ether. . . . . .. environ. 2 minutes. Méthane.......... 2% — 
Chlorure d'éthvle. . . . . . 5 — Hydrogène. . . . . . . .. 25 — 
COR GS ere, Has et Se es 1 heure. Pentane .......... 26 — 
Protoxyde d’azote..... 2 heures. Oxygène... saosan eS 28 — 
Éthane. . .. . . . . . .. See AZOLE sid Week os Sa ek 80 — 


D'après ces expériences, comme d'après la loi d’Exner, il semblerait donc que le protoxyde 
d'azote, dont la vitesse de résorption paraît moitié moindre que celle du CO*, mériterait d'être 
essayé chez l’homme. Employé déjà par Heuser en Arzentine, en combinaison avec l’éther, il fut, 
croyons-nous, abandonné par cet auteur. De nouvelles recherches sont nécessaires de ce côté. Les 
injections d’éthane el de méthane n’ont jamais été pratiquées. 


Restent les accidents graves, quelquefois mortels, constatés autour du pneumothorax artificiel 
et que l’on peut avoir quelques raisons de craindre également par simple analogie dans le pneumo- 
abdomen. La pathogénie de ces accidents ('), qui paraissent surtout communs chez les sujets 
nerveux, ou bien dont la plèvre présente des adhérences, est loin encore d’être élucidée. Deux 
théories restent en présence : celle de l’embolie gazeuse et celle du réflexe pleural. 


L'EMBOLIE GAZEUSE. — Depuis l'époque où Bichat affirmait qu’une bulle d'air, pénétrant par 
hasard dans un vaisseau veineux, amenait la mort subite, les idées se sont beaucoup modifiées. 
Cependant il est certain que les dangers de l'introduction du gaz dans les veines sont encore, à 
l'heure actuelle, fort exagérés. Le tableau classique de l'air entrant avec fracas dans une grosse 
veine du cou et amenant la mort subite au cours d'une opération chirurgicale, est la base assuré- 
ment impressionnante de ces craintes (?). En réalité tout dépend de la vitesse de pénétration du 
gaz, ct ces accidents ne se produisent que lorsqu'une très grande quantité d'air entre subitement 
dans la circulation (5). Encore l'élément nocif dans ce cas est-il uniquement l'azote fort peu soluble 
dans le plasma, tandis que presque tout l'oxygène est rapidement fixé par l'hémoglobine, et que 
presque tout le CO*, gaz plus soluble encore, est combiné au fur et à mesure au carbonate de 
soude. 

Il ne saurait donc y avoir pratiquement d'embolie gazeuse avec l'oxygène (t) ou le gaz carbo- 
nique, et tout dépend, en définitive, ici encore du coefficient o de solubilité du gaz employé. Plus 


(*) Troubles cérébraux subits, accidents moteurs (contractures unilatérales, paralysies flasques, hémi- 
plégies, paraplégies), psychiques (coma, délire. syncopes), respiratoires (Cheynes-Stokes), seusoriels (amaurose, 
hémianopsie, aphasie). 

(2) On sait quel est alors le résultat des autopsies: état spumeux du sang, présence de bulles d'air dans 
les petits vaisseaux pulmonaires et cérébraux. Ce sont ces bulles d'air, chapelets capillaires, qui jouent le 
role d'embolies et empêchent l'irrigation des centres bulbaires, d’où la syncope mortelle. 

(5) Il en est ainsi dans la décompression brusque (cloche à plongeur) par suite du dégagement subit 
d'air (de l'azote) dans le sang. Une décomposition lente ou une pénétration lente au contraire permettent Péli- 
mination progressive par le poumon de l'excès de gaz dissous dans le plasma. 

($) Les physiologistes nous apprennent, du reste, que le chien qui supporte assez mal l'injection d'air 
dans les veines s’accommode très bien d'injections d'oxygène {Charles Richer et Rist). Dans des recherches 
qui remontent à 1902, GAERTNER a montré que chez l'animal on n'observe jamais l'évolution d'une embolie 
gazeuse ni de blocage de la petite circulation à condition que le courant gazeux ne dépasse pas une rapidité 
fixée. L’injection d'azote mène au contraire à la mort sûre. 


74 R. Coliez. — Réflexions théoriques et pratiques 


le gaz sera rapidement soluble dans le sang, moins l'embolie gazeuse sera à craindre. De sorte que 
tous les gaz, et en particulier le CO?, qui s'imposaient déjà à nous tout à l'heure en raison de leur 
disparilion rapide du péritoine s'imposent également ici, et en raison de leur grande solubilité en 
ce qui concerne l'éventualité d'une embolie gazeuse. 

Mais encore y a-t-il lieu de ne pas dépasser un certain débit. Charles Richet fils et Bréchot (1) 
ont montré, en pratiquant des injections intra-veineuses d'oxygène chez des blessés, dans le but 
d'augmenter l'hématose, que l'on pourait atteindre une vitesse de pénétration très considérable 
sans voir survenir d'accident. En augmentant de plus en plus le débit, il arrive cependant un 
moment où auscultation du cœur permet de saisir un murmure spécial qui est la preuve que 
l'oxygène n'a plus le temps d'être complètement dissous avant son arrivée à l'oreillette droite. 
Gaertner?) a observé également ce «e clapotis » et conseille l’auscultation du cœur au cours des 
insufflations. Il considère que ce phénomène est très dangereux dans les injections d'air, mais n'est 
qu'un simple avertissement sans gravité avec l'oxygène (). 

En tout cas il parait hors de doute que les embolies à l'oxygène ne sauraient survenir au cours 
des insufflations artificielles que si l'aiguille est directement entrée duns une veine. Jacobson a observé 
un cas de mort survenu lors d’une insufflation du genou avec de l'oxygène, qu’il considère comme 
due à une embolie, mais qui fut plus probablement réflexe. Gaertner a signalé que pendant la 
guerre des injections d'oxygène, pratiquées dans les membres dans le but d'enraver la gangrène 
gazeuse, avaient déterminé plusieurs cas de mort dans les hôpitaux allemands, et il estime que ces 
accidents sont dus à des injections directes dans le sang sous forte pression. 

ll est bien improbable que cette éventualité se produise dans le pneumopéritoine. Cependant 
on pourra lire plus loin la relation d'un cas où, par suile d'une faute de technique, une injection 
d'air dans la veine iliaque détermina la mort (+). 

En ce qui concerne l'emploi de l'acide carbonique, si l'on considère que le sang veineux 
contient en volume 39 pour 100 de CO? et 19 pour 100 d'O., tandis que le sang artériel en contient 
46 et 11 pour 100 et que ce dernier qui n'est nullement saturé peut dissoudre 70 pour 100 de CO? et 
25 pour 100 dO., soit 3 fois plus d'oxygène que de CO?, on peut affirmer que le débit d'une 
injection intra-veineuse de CO? dans le sang peut être triple d’un débit d'oxygène sans déterminer 
d’embolie. 

De mème, en tenant compte du volume de CO? exhalé normalement en 1! minute (0',200), lequel 
peut étre doublé ou triplé pendant un travail intense (0 litre 600), on peut déduire qu'une injection 
de 0 litre 400 de CO# par minute dans le sang serait rapidement exhalée (6). 


LES ACCIDENTS REFLEXES. — Restent les accidents réflexes. Avec eux Vimprévu est la règle et 
l'intervention la plus anodine peut provoquer des accidents graves. Des cas de mort ont été cons- 
tatés au cours de simples ponctions exploratrices, sans entrée d'air dans la plèvre (choc pleural) et 
dès la piqûre de la séreuse (Stivelmann); un cas d'épilepsie pleurale, après simple ponction, a été 
décrit par Tricoire. Des troubles nerveux ont été vus au cours du pneumo-thorax alors que l’oxy- 


() Brécnor et Charles Ricuer fils. Injections intra-veineuses d'oxygène dans les septicémies graves. 

Sue. de Biol., 1918, p. 512. | 
- @) GAERTNER. Ein Todesfall nach Pneumoperitoneum. Berl. Kl., Wochenschrift, 1921, p. 1467. 

©) L'oxygène passant directement dans l'artère pulmonaire, il y a lieu de n’envisager ici que l’embolie 
capillaire pulmonaire qui parait sans grand danger avec l'oxygène ou le CO?. I n'en va pas de même si, au 
cours du pneumo-thorax, Vinjection a lieu dans une veine pulmonaire ; le gaz va alors directement au 
ventricule gauche et il y a alors possibilité d'embolie coronarienne ou bulbaire. Et il semble bien que ce soit 
là une des raisons pour lesquelles les accidents sont plus fréquents dans les insufflations de la plevre que 
dans les autres pneumo-sereuses. p 

(4) Il ne faut jamais se tier à ce qu'aucune goutte de sang ne sort de l'aiguille pour affirmer que l'on n'est 
pas dans une veine. Il faudrait n'avoir jamais tenté de pratiquer une prise de sang avec un garrot mal serré 
pour affirmer que l'on tient la un critérium de technique. Et la pression veineuse est encore au bras de 
10 mm. de Hg, soit 15 cm.,ù d'eau. Tandis que celle des gros troncs veineux, surtout en position horizontale, 
est plus faible encore (quelquefois négative) et souvent insuffisante (mème en dehors des phénomėnes sur- 
ajoutés de coagulation qui bouchent l'aiguille) pour que du sang puisse s'échapper à coup sûr de celle-ci. 
Cette observation utile à signaler pour le PP est particulièrement applicable à la technique du pneumo-rein 
en raison de la proximité de la veine rénale et de la veine cave. . | 

(3) Certains auteurs ont prétendu que la suroxygenation du sang pouvait amener des accidents toriques, 
Paul Berr a montré que l'oxygène est un poison convulsivement capable d'intoxiquer la cellule nerveuse. 
Dans la réalité les injections intraveinenses de Brecnor et de RICHET fils ont montré que l’on ne constatait 
rien de semblable même à un débit élevé. D'autres ont pretendu que le gaz carbonique était, lui aussi, toxique 
et que les injections intrapéritonéales de CO? etaient capables de déterminer la mort du cobaye. H s'agissait, 
en réalité, dans les expériences auxquellesilest fait allusion, d'animaux soumis à une surpression exagérée. 
Les nombreux pneumopériloines réalisés avec le CO? par RIBADEAU-DUMAS, MALLET et nous-mêmes, ont 
montré Vinnocuité absolue de ce procédé. L'expérience. seule, pourrait fournir des données précises sur la 
possibilité d'une trdeeteation par injection intraveineuse massive de CO? Elle est théoriquement très impro- 
bablo en raison de la rapidité avec laquelle il est exhalé par le poumon. Du reste, toute augmentation de CO? 
dans le sang ercite diicvantage les centres respiratoires et provoque une augmentation de lu ventilation pulmonaire, 


sur la technique et les accidents du pneumoperitoine artificiel. 75 


gène était le gaz employé et qu’on avait tout lieu de penser qu’il ne pouvait s’agir d’embolie 
gazeuse (Berthier). Cordier a montré dans sa thèse (t), la possibilité de provoquer la mort de lani- 
mal par irritation pleurale chimique (teinture d'iode) avec troubles nerveux comparables à ceux de 
l'homme. Mais il n'a jamais pu obtenir le même résultat en irritant le péritoine. Tandis que chez 
l'homme le péritoine peut ètre cautérisé, inondé de solutions chaudes, badigeonné à la teinture 
d'iode au cours des interventions chirurgicales, la plévre a, pour les chirurgiens, une sensibilité 
exquise et dangereuse qui semble s'exaspérer encore après une excitation prolongée. Aussi 
l'immense majorité des accidents réflexes ont-ils été vus au cours de lavages de la plèvre pratiqués 
au cours d'interventions chirurgicales. 

Il semble donc qu'on puisse dire que : 

1° La plévre (surtout la plèvre malade et adhérente) possède une susceptibilité réflexe très spé- 
ciale capable d'expliquer la grande majorité des accidents constatés au cours du pneumothorax. 

2° Le péritoine ne possède en rien cette susceptibilité particulière et il n’a jamais été signalé 
d'accident de ce genre au cours de la ponction évacuatrice de l'abdomen. 

5° L'augmentation de la réceptivité du sujet grâce à l'opium ou à Ja morphine qui a fait dispa- 
raître les accidents réflexes du pneumothorax (comme aussi ceux que l’on avait constatés au cours 
de l’insufflation des colons avant que Maingot préconisât opium préventif), permet de parer prati- 
quement d’une façon absolue à l'éventualité d'un tel accident dans le pneumopéritoine. 

4 Sur une statistique de 150 cas de pneumopéritoines pratiqués dans ces conditions, Ribadeau- 
Dumas, Mallet et nous-mêmes n'avons jamais vu, fit-ce l’ébauche, d’un accident réflexe. 


* 
x y 


Un incident, sans aucuue gravité et imputable à une faute de technique (opérateur timide, 
aiguille trop courte), consiste à injecter le gaz dans la paroi abdominale. Soit dans le tissu cellu- 
laire sous-cutané, ce dont opérateur est très vite prévenu par la crépitation neigeuse caractéris- 
tique, soit dans le muscle droit ou même sous le péritoine. Une surpression exagérée an manomètre 
de l'appareil de Kuss est toujours la signature d'un de ces incidents qui ne peuvent se poursuivre 
bien longtemps si l’on emploie un appareil à vases communicants (Kiss) incapable de donner au 
gaz une pression de plus de 20 à 25 cm. d'eau ; le gaz décolle le voisinage immédiat de la pointe de 
l'aiguille et une surpression se produit qui arrête bientôt l'injection d'elle-même. Il n'en est pas de 
même quand on n'emploie aucun manomètre et quand on pratique l'insufflation directement de l'obus 
à oxygène dans le péritoine comme on le fait quelquefois en Allemagne ou en Amérique. On peut 
obtenir alors des décollements sous-péritonéaux considérables (Decker), accidents sans aucune 
conséquence mais qu'il est préférable d'éviter. 

L'insufflation se fait-elle au contraire régulièrement, sous une dénivellation manométrique 
faible voit-on le liquide monter lentement dans le flacon gradué et le mveau du manomètre osciller 
synchroniquement aux mouvements respiratoires : Yinjection a bien lieu dans le péritoine. 

Malgré tous ces signes il peut quelquefois êlre malaisé de reconnaitre que l'aiguille a bien 
pénétré dans la séreuse. Il peut arriver, par exemple, surtout au début de l'insufflation qu’on éprouve 
quelque difficulté à faire pénétrer le gaz bien que l'aiguille soit parfaitement en place: cet incident 
est dû à ce que l'extrémité de la canule est venue s’obturer contre une anse intestinale. On y obvie, 
soit en pinçant la paroi abdominale et en la soulevant avec la main, soit en employant une canule 
pourvue, tout à fait à son extrémité, d’une fine fente longitudinale (et non d’un œillet circulaire 
para-terminal qui gêne, au contraire, la progression de l'instrument et peut en accrochant la séreuse 
contribuer a la décoller). Mais il faudra bien se garder, surtout au début de l’insufflation, d'ètre tenté 
de forcer l'introduction du gaz grâce à une pression exagérée: si l'on considère que les accidents de 
mort signalés et que nous passerons en revue daus un instant, sont lous survenus au début de l'intro- 
duction du yas, on conçoit qu'il soit important de bien déterminer où se trouve l'aiguille avant de 
donner au gaz un certain débit. 

Aussi nous a-t-il souvent paru utile de pratiquer l'injection sous le contråle des rayons, non point 
avec l'ampoule sous la table, ce qui ne pourrait donner aucun renseignement dans le décubitus 
dorsal, mais en employant une incidence latéro-latérale des rayons, le rayon normal étant hori- 
zontal. On peut alors, sur un écran placé latéralement contre le sujet, voir se décoller lentement des 
viscères sous-jacents, le grand dôme opaque formé par la paroi abdominale. 

Un autre moyen de vérifier également, après quelques minutes d'injection, si l'on est bien dans 
le péritoine, est de faire asseoir le sujet: de très petites quantités intra-péritonéales de gaz viennent 


(t) V. Conp.er. Des accidents nerveux au cours de la thoracentése et de Vempyeme. Thèse de Lyon, 1910, 


76 R. Coliez. — Réflexions theoriques et pratiques 


alors s’accumuler au-dessus du foie et de la rate ct déterminer un décollement sous-phrénique très 
vite appréciable à l'écran (f). 

On peut également étudier le passage du gaz dans la cavité péritonéale à l’aide d’un stéthoscope. 
On entend alors un glouglou spécial qui s'arrête chaque fois que, pour un motif ou un autre, le gaz 
cesse de passer (°) et prévient l'opérateur de l'arrêt du gaz. Ce bruit n'est perceptible qu’au début et 
cesse aussitôt que la paroi abdominale est nettement décollte des anses intestinales. 

En règle générale il sera parfaitement inutile d'avoir recours à ces pratiques. Un opérateur 
exercé reconnaît aisément la sensation de claquement et de ressaut lrès spécial, analogue a celui 
d'un tambour qu'on crève, ressenti à la main et même quelquefois à l'oreille, lorsque le péritoine 
cède brusquement sous la pression du trocart. « La mobilité de l'extrémité du trocart libre dans le 
ventre indique alors que l’on est manifestement dans la cavité péritonéale » (5). Maingot insiste 
particulièrement sur ce point et dit que l’on doit pouvoir retourner la canule presque complètement 
et sentir son extrémité en tous sens sous la paroi. 

Quoi qu'il en soit, la plupart des auteurs ont cependant senti l'infériorité de ce détail de la 
technique du pneumopériloine par rapport à celle du pneumothorax. La constatation de la brusque 
dénivellation manométrique provoquée par la pression intra-pleurale négative, est en elfet un signe 
particulièrement précieux qui parait manquer complètement dans le pneumopéritoine. On peut 
se demander cependant si la diminution de pression intra-abdominale correspondante à l’expira- 
tion, combinée à certaines positions données au malade, ne pourrait pas amener une pression néga- 
tive utilisable. 

Il n'est pas de question plus étudiée ni plus controversée par les physiologistes du siècle dernier 
dans un but de spéculation pure alors qu'il n'était encore question ni de pneumopéritoine, ni même 
de rayons X, que celle de la valeur de la pression intra-abdominale. Si tous les auteurs sont d'ac- 
cord pour reconnaitre que la pression abdominale, par le mécanisme même qui produit les mouve- 
ments du diaphragme, est soumise à des variations périodiques respiratoires, inverses des pressions 
pulmonaires, les avis sont très partagés en ce qui concerne les valeurs relalives de ces pressions par 
rapport à la pression atmosphérique. De Paul Bert (1870) à Shaefer (1900), toutes les mesures 
prises sont entachées d'erreurs puisqu'elles furent faites dans les organes creux (estomac, rectum, 
vessie). Hamburger signala le premier (1896) que les pressions ne sont pas les mêmes aux diffé- 
rents niveaux de l'abdomen, affirmation confirmée par Meyer (1902), mais qu’Emerson (t), dans une 
très importante monographie, traite « d'erreurs grossières montrant un manque total de com- 
préhension de la physique ». 

Cependant Hormann (1905) qui prend directement ces mesures par ponction du péritoine affirme 
à nouveau « l'existence d'une pression négative à la partie supérieure de la cavité péritonéale et 
d’une pression positive à la partie inférieure, chez des animaux verticaux et récemment tués ou 
chloroformés ». Smith (1908) considère également que la pression négative est commune sous le 
diaphragme si les parois abdominales sont bien rigides. Telle est également l'opinion de Herrick 
qui, en 1910, démontrel'existence d’une pression négalive dans la vessie de l'homme mis en position 
génu-pectorale, ce qui n'empêche pas Emerson, un an plus tard, de donner comme conclusion a 
son vaste travail: « la pression trouvée en un point de la cavité abdominale est équivalente au 
même moment en tous les points de la cavité ». 

Telle n'est pas notre opinion ni celle des auteurs qui se sont récemment occupés de la ques- 
tion. La pression intra-abdominale serait, pour Rosenblatt (5), de — 5 pendantVexpiration et —2 pen- 
dant l'inspiration. Hyman (5), donne — 2,5 et + 1. Keppich donne — 5,4 et + 0.5, chiffres mesurés au 
manomètre à cau en décubitus dorsal. Nous avons toujours constaté que dang celte position, et 
tout au début de l'insufflation, alors qu'il n'y avait que quelques cm’ dans l'abdomen, la pression 
avait tendance à se négaliver au début de l'expiration. Alessandrini (7) a fait des constatalions ana- 
logues. La ponction ne pouvant étre faite assez haut pour qu’on puisse, en position debout ou 
assise, profiter de la pression négative sous-phrénique. on est amené à transporter cette pression 
négalive dans le bassin en changeant la position du sujet: c'est ainsi qu'en plaçant le malade sur le 


(1) C’est dans cette position qu'il convient d'examiner aux rayons X un sujet chez qui on pense clinique- 
ment à une perforation gastrique ou intestinale. 

(è H est particulièrement commode de placer à cet effet sur le trajet du caoutchouc allant à l'aiguille un 
simple flacon laveur. La visibilité des bulles permet de régler la vitesse du gaz et avertit l'opérateur de 
son arrêt. 

© R. Coutez. Ihid., loc. cit., p. 95. 

($) Exterson. Intra-abdominal Pressures. Areh. of International Medicine, 1911. p. 

(0) ROSENBLATT. Pneumoperitoneum., New-York Med. Journ.. 109, p. 501. 

(5) Hyman. Radiography in artilieial Pheumoperitoneum, Medical Record, 1920, p. 100. 

(©) ALESSANDRINI Ricerche fisiopathologiche sul pneumoperitoneo artificiale. Radiologia Medica, 1921, 


E 


>54. 


p. 158. 


sur la technique et les accidents du pneumoperitoine artificiel. 77 


côté, la tète basse et le bassin très relevé, et en ponctionnant très près de l'épine iliaque antéro-supé- 
rieure du côté opposé, on peut être assuré de constater une pression négative. D'après Goetze l’air est 
alors attiré dans le péritoine comme dans une ponction pleurale et on a une preuve, tout aussi sûre 
que l'aiguille est bien dans la cavité abdominale. La ponction étant alors pratiquée, le gazala main 
comme dans le pneumo-thorax, on arrive à abaisser la pression jusqu’à —3 à —5 cm. d'eau. 


* 
x y 


Nous pouvons maintenant, à la lumière de ccs notions diverses, examiner avec quelque détail la 
liste des accidents signalés récemment par les opérateurs américains et allemands. 

Sur 2 à 5000 pneumopéritoines réalisés en Allemagne, un seul cas de mort a été signalé (') et 
cité récemment, à Paris, à la Société de Chirurgie (?). 

« Femme de 40 ans présentant une tumeur du volume du poing, probablement rénale. Ballotte- 
ment net. Après préparation minutieuse de la malade et anesthésie locale à la novocaïne, introduc- 
tion dans la région sous-ombilicale d'un trocart pointu, relié à une double poire à thermocautére. Après 
avoir injecté lentement 500 cm3 environ d'air, la malade entre en collapsus subit, perd connaissance, 
devient cyanotique, la respiration cesse et le pouls, déjà très petit, disparait complètement au bout 
de quelques secondes. 

« L’autopsie ne permit de découvrir aucune trace de sang dans le péritoine, mais montra qu'il y 
avail eu piqùre directe de la veine iliaque par suite d’une scoliose très prononcée qui n'avait pas 
été prise en considération lors de la ponction. » 

On peut nettement affirmer ici que emploi: 1° d’un trocart acéré; 2° de l'air; 3° d'une simple 
poire sans manomètre et par conséquent sans mesure ni du débit, ni de la pression du gaz, sont 
autant de fautes de technique qui ont amené la mort de la malade par embolie aérique. 

La statistique publiée récemment en Amérique par Case (3), qui porte sur plus de 2000 cas, 
compte 4 morts dont deux cas au moins sont disculables. 

Le premier concerne un malade atteint de carcinome très avancé avec généralisation probable 
au péritoine qui mourut très rapidement de périlonite généralisée bien que toutes les précautions 
d’asepsie eussent été prises. Mais il fut admis (Case) que le péritoine était probablement tout parti- 
culièrement susceptible à l'infection. On peut penser également qu'il n’y eut que coïncidence entre 
le pneumopéritoine et la perforation intestinale terminale chez un malade particulièrement 
cachectisé. 

Le deuxième cas se révéla à l'autopsie comme dû à la piqûre de la rate avec éclalement de 
l'organe. Ici la piqûre dans la zone de matité splénique constitue déjà une première faute clinique 
de technique. Mais s’imagine-t-on la pression qui fut nécessaire à l'opérateur pour obtenir un tel 
résultat? On peut en tout cas être assuré qu'il ne se serait pas produit si l'injection avait été faite 
sous le controle des rayons et surtout si l'appareil de Kuss avait été employé : l'aiguille n'étant pas 
dans une cavité libre une surpression rapide aurait rapidement arrêté l'injection d’elle-méme. 

Le troisième cas, enregistré dans la statistique de Case, concerne une femme qui présentait une 
tumeur épigastrique dure et irrégulière d'origine indéterminée. Une demi-heure après une piqüre 
de morphine et après anesthésie locale de la paroi à la novocuine ; incision de la peau au bistouri 
ct introduction d'une aiguille dans le péritoine libre. Injection d’un mélange O* + CC? à l'aide d'un 
appareil comportant un flacon laveur à trois voies dans lequel s'effectuait le mélange des gaz pro- 
venant d'un obus du commerce. Quelques cm? à peine avaient bouillonné à travers le flacon laveur 
lorsque la malade devint cyanosée. Le bras gauche se mit, en même temps, en contracture. La res- 
piralion était pratiquement arrètée et le cœur battait faiblement à 50-40. Après une demi-heure Je 
cœur sauta brusquement à 130-140 pour retomber à 40. La respiration reprit régulièrement et 
4 heures après le pouls était à 120. 

Au moment où le rythme normal du cœur se rétablit, on entendit « un son très peu usuel à la 
base du cœur, sorte de glouglou systolique de timbre élevé, qui ne fut remarqué que pendant une 
vingtaine de battements et disparut lentement ». Mais l'après-midi du jour suivant la malade 
n'ayant pas repris connaissance refit, ‘sans aucune raison, une crise identique à celle de la veilte, 
(cyanose, pouls à 50), au cours de laquelle elle s'éteignit. 

Bien que lautopsie n'ait pu être pratiquée, il semble que la mort doive être attribuée ici, en 
raison des bruits particuliers du cœur perçus à l'auscultation, à une embolie gazeuse par injection 


1) Josern. Ein Todesfall nach Pneumoperitoneum. Berl. KI. Wochenschrift. 1921, n° 46, 

2) Proust, MALLET et CoLiEez. Le pneumopéritoine en radio-diagnostic. Socielé de Chiruryic, 
14 décembre ‘1921. 

(>) J. Cast. A review of Three Years Work and Articles on Pneumoperiloneumm. Amer. Jown. of Rentz, 
1921, p. 714. 


78 À. Coltez. 


directe dans une veine. Mais si la première crise peut, à la rigueur, s’expliquer de cette manière, 
c’est-à-dire par le débit trop rapide du gaz introduit au début de l'injection, on s'explique beaucoup 
moins bien les causes de la deuxième crise survenue 24 heures plus tard et au cours de laquelle la 
malade mourut. Il y a tout lieu de croire que l'autopsie edt révélé une lésion du cœur, cliniquement 
passée inaperçue, et qui eût été une contre-indication formelle. Aucun examen clinique n’est, du 
reste, donné dans l'observation. On peut également se demander si, contrairement aux précautions 
toujours indispensables et que nous avons signalées, le tube de caoutchouc allant de l’aiguille au 
flacon laveur avait été bien vidé de son contenu d'azote atmosphérique avant le début de l'injection. 

Pareilles observations peuvent être également formulées au sujet du 4° cas signalé par Case et 
analogue aux précédents. Il s'agissait d'un leucémique de 50 ans chez qui la splénectomie étant 
décidée, on demanda au PP de révéler la présence ou l’absence d’adhérences entre la rate et le dia- 
phragme. Après ponction exécutée par le chirurgien de l'hôpital, et moins d'une minute après le 
début de l'injection (oxygène), la respiration cessa et le patient mourut très rapidement 5 minutes 
environ après l'insertion de l'aiguille. Ici encore la cause exacte de la mort ne put être déterminée. 
Mais, de l’avis même du rapporteur, il semble bien qu’on puisse adopter ici Ja version de mort 
réflexe. L'observation ne fait part d'aucune injection de morphine préventive et le malade était 
« particulièrement nerveux el craintif ». 

L'étude de ces accidents, heureusement d’une rareté extrème (moins de 2 pour 1000), est inté- 
ressante, parce qu'elle montre l'importance d'une foule de détails de technique dont nous avons 
essayé de montrer l'utilité au cours de cet article et que des opérateurs inexpérimentés dans un but 
de simplification, pourraient être tentés de modifier ou de négliger. Ils fournissent une abondante 
moisson de réflexions aux physiologistes et aussi à tous les radiologistes qui ont à exécuter, non 
seulement des pneumopéritoines, mais les insufflations les plus diverses (articulations, colons, 
pneumo-séreuses, loge rénale) et qui sont exposés aux mémes incidents. 

Si on accepte une mortalité de 5 cas sur 5 à 6000 PP. exécutés dans le monde, dont 5 au moins 
sont à attribuer, soit à des fautes de technique flagrantes, soit à un manque de sens clinique 
évident de la part des opérateurs. et 2 dont la cause reste inconnue, on peul, à notre avis, regarder 
le passé avec une extrême satisfaction ct l'avenir avec une complète confiance. La chloroformi- 
sation, la ponction simple de la plèvre, le pneumothorax artificiel, la ponction lombaire, la pyélo- 
graphie, l’anesthésie rachidienne connurent à leur début de plus cuisants échecs qui ne les empè- 
chérent point, grâce à un perfectionnement continuel de technique, d'entrer par la suite dans le 
domaine de la pratique courante pour le plus grand bien de la science et de la vie des malades. 

Le pneumopéritoine mérite d'être considéré « comme une des plus brillantes conquêtes de la 
radiologie dans ces dernières années » (Case), et les accidents signalés à l'étranger ne doivent pas 
nous laisser détourner les yeux d’une méthode qui, appliquée à bon escient et avec le sens clinique 
caractéristique de l'esprit français, est capable de donner des résultats particulièrement précis. 


NOTE DE PRATIQUE 


LES PRETENDUS PERFECTIONNEMENTS 
A LA METHODE DE BERGONIE 


Par A. LAQUERRIERE 


Un article, publié récemment dans un journal médical, a paru impressionner le public 
médical parisien; j'ai en effet recu un certain nombre de coups de téléphone me demandant si 
j'avais adopté les perfrctionnements indiqués pour l'application de la méthode de Bergonié. Je 
désire exposer une fois pour toutes ce que Je pense de ces perfectionnements. 

L'A. critique en premier lieu la position donnée au malade : il estime que sur le fauteuil le 
sujet est en position assise, ce qui ne permet ni un relachement musculaire complet ni la bonne 
adaptation des électrodes. Ma très longue expérience me permet de déclarer cette critique tout 
à fait injuste; avec le fauteuil de Bergonié (ou avec le fauteuil que nous avons construit, Nuylten 
et moi, et qui n'en diffère que parce que l'inclinaison du dos est réglable à volonté), le malade 
très renversé en arrière n'est pas assis mais est à demi couché et la flexion légère des cuisses 
est précisément indispensable pour mettre bien en relâchement la paroi abdominale; nous avons 
toujours constaté que l'adaptation des électrodes était parfaite. D'ailleurs si nous nous reportons 
aux figures qui accompagnent l’article, nous constatons que la position donnée au malade sur 
le nouveau lit est sensiblement la même que sur le fauteuil: la seule différence est que les 
jambes paraissent en extension à peu près complète sur les cuisses alors que sur le fauteuil elles 
sont légèrement fléchies, ce qui réalise mieux le relächement musculaire. 

ll reproche ensuite à la technique de Bergonié de permettre au malade de se refroidir. Cet 
inconvénient existe indéniablement dans les climats froids pour tous les traitements qui exigent 
du patient qu'il se déshabille; mais pour y remédier il suffit d'abord de faire les séances dans 
des locaux convenablement chaulfés; ensuite de doubler avec du bois les lames de cuivre du 
fauteuil Bergonié, lames de cuivre par lesquelles il y a déperdition de chaleur, enfin de mettre 
sur le malade des couvertures en quantité suffisante. 

L’A. préconise, ce qui d'ailleurs est utilisé depuis longtemps en Angleterre, de placer le lit 
à l'intérieur d’un bain de lumière par lampes à incandescence. Non seulement on évite ainsi le 
refroidissement, mais de plus on aurait une action immédiate beaucoup plus marquée, la 
sudation considérablement augmentée par la chaleur permettrait une perte de poids bien plus 
rapide. Or je me suis servi largement du bain de lumière, autrefois; ce procédé qui fait 
éliminer de l’eau par la peau ne produit de baisse de poids durable que si le sujet veut bien se 
soumettre au régime sec el que si médicalement on peut autoriser chez lui un tel régime (or 
il n’est pas toujours prudent de limiter par trop la quantité d'eau ingérée par un arthritique 
surtout si on le soumet à un travail musculaire intensei. Quand le malade boil à sa soif, son 
organisme s’hydrate à nouveau et en quelques heures il a repris le poids que la séance lui avait 
fait perdre. 

Mais, d'autre part, la chaleur ainsi fournie à l'organisme forme une ration d'appoint et la 
combustion des graisses se trouve diminuée; le bain de lumière ou de chaleur parait donc aller 
à l'encontre du but qu'on se propose. D'autre part, la lumière préconisée est la lumière bleue, 
qui empêcherait la fatigue douloureuse. Or, d'une part, toujours d'après ma longue expérimen- 
tation avec Nuytlen, la fatigue douloureuse est le résultat soit de séances trop intenses — et 
nous pensons que, chez un véritable obèse, il ne faut jamais, par crainte de perturber le rythme 


80 Les pretendus perfectionnements a la méthode de Bergonieé. 


cardiaque et l'élimination rénale, faire des séances trop intenses, — soit l'emploi d'un courant 
défectueux, — nous reviendrons plus loin sur celte question. D'autre part, il est difficile d'expli- 
quer l'importance de telle ou telle coloration alors que la presque totalité des téguments étant 
recouverte d’électrodes, échappe aux radiations directes et ne reçoit que de la chaleur obscure. 

Enfin, dernière remarque qui parait de toute première importance : l Auteur utilise non la 
bobine de Bergonié, mais une dynamo donnant « du courant galiinique, galvano-faradique ou 
faradique. » Il s'agit donc d'un de ces appareils à effets multiples dont Belot a montré toutes 
les défectuosités et qui ont causé avec leur prétendu courant faradique un certain nombre de 
morts en Allemagne. Ce courant dil faradique est en effet un courant sinusoïdal, presque 
toujours très irrégulier (et c'est probablement pour cela que la fatigue douloureuse joue, aux 
yeux de l’Auteur, un rôle si important) et à ondes plus ou moins aiguës, mais considérablement 
plus étalées que celles fournies par la bobine. On se trouve donc dans les conditions de l'alter- 
natif industriel qui, surtout avec de bons conlacts, est dangereux même avec de faibles vol- 
lages. 

Pour ma part, je me sers bien d'une dynamo, mais cc n'est pas une dynaino à effels mul- 
tiples, c'est la dynamo faradique de Gaiffe qui donne un seul courant dont la courbe est tout à 


fait comparable à celles de la bobine. 


Comme conclusion, je dirai que la méthode de Bergonié, telle que son créateur l'a préco- 
nisée est dans sa technique et son instrumentation tout à fait salisfaisante : 1° avec elle sont 
assurés un reldchement musculaire parfait et une excellente adaptation des électrodes; 2° dans 
les climats froids il peut être commode, pour maintenir le malade à une bonne lempérature, 
d'utiliser des lampes ou des radiateurs électriques; mais chercher à mettre le malade dans une 
étuve pour exagérer la perle de poids grâce à la sudation, est en contradiction avec le but 
cherché : « augmenter les dépenses de l'organisme » ; 5° l'utilisation d’une pseudo-faradisation 
fournie par un appareil à tout faire, à la place du courant à ondes aiguës de la bobine ou de la 
dynamo-faradique, est tout à fait dangereux pour la vie du patient, en raison de la taille des 
électrodes, en raison aussi de la disposition qui permet à une intensité importante de traverser 


le cœur. 
J'estime donc qu'en somme il ya lieu de s'en tenir exactement aux indications de M. le 


Professeur Bergonié. 


ANALYSES 


RADIOLOGIE 
RAYONS X 


GENERALITES 


APPAREILS ET TECHNIQUE 


Solomon (Paris). — La qualitométrie ionomé- 
trique. Comparaison entre les différentes unités 
ionométriques. (Journal belyede Radiologie, 1922, 
vol. XI, fasc. IV, p. 201-206.) 


L'A. montre combien est difficile ou imprécise la 
mesure directe ou indirecte du voltage secondaire 
pour définir la qualité d’un rayonnement et que l’on 
doit se servir des méthodes d'absorption — on peut 
en effet, d'une facon simple et précise, caractériser la 
qualité d'un rayonnement par son taux centésimal de 
transmission après la traversée d'une épaisseur 
donnée, d’un corps de composition constante, en 
tenant compte non seulement de la surface, mais 
également du volume irradié. Soit un rayonnement 
dont l'intensité à la surface soit exprimée par 100 
dans un système d'unités quelconques. Soit 40 l'inten- 
sité du rayonnement sous 10 cm. d'eau: on dira que 
le taux de transmission de ce rayonnement dans les 
conditions géométriques données est de 40 0/0. Le 
taux de transmission sera d'autant plus élevé que le 
ravonnement sera plus dur. 

Cette mesure du taux de transmission est effectuée 
rapidement à l’aide de Vétalonneur ionométrique et 
de l'ionomètre de l'A. 

Comme unité ionométrique l'A. en a proposé une 
très simple. Le Reentgen ou R : c'est l'intensité d'un 
ravonnement produisant une ionisation équivalente a 
celle d'un gramme de radium-élément placé à 2 cm. 
de la chambre d'ionisation, et filtré sous 0 mm. 5 de 
platine. 

Le radium joue ainsi le rôle d’un étalon parfait 
comme constance. P. TRucHoT. 


RADIODIAGNOSTIC 


OS, CRANE, ARTICULATIONS 


A. Léri et Joanny (Paris). — Une affection non 
décrite des os : hyperostose « en coulée » sur 
toute la longueur d’un membre ou « mélorhéos- 
tose ». (Bull. et Mém. de la Soc. méd. des Hop. 
de Paris, séance du 21 juillet 1922, n° 95, 
p. 1141.; 


La malade présentée est atteinte d'une afTection 
osseuse dont PA. ne connait aucun exemple dans la 
littérature et qui n'est pas congénitale, mais consé- 
eulive à une chute sur le coude gauche, à 17 ans. 
Comme le révèle la radiographie, il s'agit sur toute la 
hauteur du membre supérieur gauche d'une hypertrophie 
osseuse, lumilée a certains os et à certaines parties de 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — VII. 


certains os. Elle occupe en efet la cavité glénoïde et 
l'apophyse coracoide de l'omoplate, la plus grande 
partie de l’humérus, le 1/3 supérieur du radius et les 
2/5 inférieurs du cubitus, le semi-lunaire, Je grand os 
et le trapézoide, l'index, le médius et leurs métacar- 
piens. Mais elle laisse complètement indemnes tous 
les autres doigts, les autres métacarpiens et les 
autres os du carpe, elle laisse indemnes certaines 
parties du cubitus, du radius et mème de l’humérus. 
Sur la radiographie cetle « trainée » hyperostosique semble 
se conlinuer presque en ligne droite, avec des bords 
irréguliers, des « bavures » telles qu'e/le donne Cim- 
pression d'une « coulée » de bougie le long des os depuis 
l'épaule jusqu'à Uertrémité des deuxième et troisième 
doigts. Tout le reste du squelette est intact. 

Cette coulée hyperostosique ne répond à aucune 
distribution nerveuse, périphérique. radiculaire ou 
médullaire, non plus qu’à la distribution vasculaire. 
La syphilis ne semble nullement en cause. L’A. 
pense que jusqu'à nouvel ordre on peut désigner 
cette lésion singulière sous le nom de mélorhéostase 
qui, laissant en suspens toute question de patho- 
génie ou d’étivologie, en indique les caractères cli- 
niques essentiels : hyperostose « en coulée » occu- 
pant la longueur d'un membre (ueio:, membre, gew, 
je coule). A. B. 


M.-F. Eusterman (Amérique). — Les dents inclu- 
ses et leurs rapports avec des lésions chroni- 
ques. (The Int. J. of Orthodontia, Juillet 1922, 
p 441-444, 4 fig.) 


Statistique de VPA. attaché à la clinique Mayo por- 
tant sur les radiographies dentaires de 9564 patients. 
L’inclusion dentaire s'observe dans 8 p. 100 des cas. 
90 p. 100 des dents incluses nécessitent leur extraction 
du fait de leur situation ou d’une infection du voisi- 
nage. 49 p. 100 des incluses portent sur la 5 molaire 
supérieure ; 55 p. 100 sur la dent de sagesse inférieure; 
10 p. 100 sur les canines supérieures. Les inclusions 
des canines vont d'ordinaire par paires. 

Lomon. 


H.-R. Rapper (Amérique). — Mise en place et 
maintien du film dans la bouche. (The Int. J. of 
Orthodontia, Juillet 1922, p. 491-457, 16 fig.) 


La première partie de ce travail « considérations 
générales » a paru dans le n° de Juin et a été analysée 
ici-méme. Cette fois PA. traite de la « Technique par 
région ». I] le fait par une série de remarquables 
photographies montrant comment, dans chaque cas, 
placer le film en utilisant le porte-film de l'A. 

LOoMox. 


H.-R. Rapper (Amérique). — Mise en place et 
maintien du film dans la bouche. (The Int. J. of 
Orthodontia, Août 1922, p 520-525, 18 fig.) 
Suite du précédent article édité avec le mème 

6 


82 


luxe de photographies dont certaines montrent d'une 
facon fort démonstrative la mise en place des films 
sur un crane sec. i LOMON. 


Marie et A. Lévi (Paris). — Spina bifida occulta 
cervical révélé exclusivement par une quadri- 
plégie à début tardif. (Bull. et Mém. de la Soe, 
med, des Hop. de Paris ; Séance du 2t juillet 1922, 
n° 25, p. 1158.) 


Cas extraordinaire où l'examen radiographique a 
apporté une révélation des plus inattendues. ll s’agit 
d'une femme de 54 ans qui jusqu'à 46 ans n'a abso- 
lument rien présenté danormal et qui, à partir de 
cet àge, vit ses quatre membres se paralyser, plus 
ou moins complètement, un par un. en commencant 
par le côté gauche. L'étude des réflexes permet de 
localiser la lésion médullaire au niveau de la 7° ver- 
tebre cervicale et la radiographie révèle, précisé- 
ment à ce niveau, un spina bifida, une scissure nette 
de la 7° vertébre cervicale à peu près sur la ligne 
médiane, séparant'en deux l'arc vertebral posté- 
rieur et Papophyse épineuse. 

Cependant extéricurement rien ne permettait" de 
prévoir semblable altération d'ordre congénital. Ni 
l'œil ni le doigt ne percoivent à ce niveau la moindre 
dépression ou la moindre saillie anormale, il n'y a 
ni pigmentation excessive, ni dépigmentation, ni hy- 
pertrichose, ni télectasie, les signes erlérieurs que 
l'on a tendance à regarder comme susceplihles de réréler 
le spina bifida oceulls font ici ahsolument défaut, seule 
la radiographie le révèle. 

Quant à la relation entre la scissure vertébrale et 
la quadriplégie si extraordinairement tardive, elle 
demeure tres obscure. Une intervention opératoire 
n'a pas révélé de tumeur sous la vertèbre divisée, et 
n'a pas montré la dure-mere tendue ; la lésion est 
done très probablement intra-medullaire et il s'agit 
sans doute d’une néoformation autour dun reliquat 


de myélocyste. A. B. 
A. Merlini (Turin). — L’humérus varus chez 


les achondroplasiques. (La Radiologia medica, 
vol. LX, p. 256-280.) 


LD 


L’A. croit pouvoir affirmer que Vhumerus varus 
est une difforinité sinon constante, tout au moins 
très fréquente, chez les achondroplasiques du type 
fetal précoce: il suppose qu'elle doit également exis- 
ter chez-les sujets du type foetal tardif, Le varus hu- 
meral est pour ainsi dire dépourvu de symptomes 
et “omplèétement indolore, la limitation peu pro- 
noncée de abduction est facilement compensée et 
masquée par l'élévalion svnergique de l'omoplate. 
Le varus est beaucoup plus prononcé chez ces 
malades que chez les crélins ct microcephates : 
dans tous les cas que FA. a pu observer langle d'in- 
clinaison variait de 110 à 80°. TT a observé de plus nne 
deformation du contour artieulaire de la tète de Fhu- 
mérus qui nest plus hémisphérique, mais écrasée 
à sa partie supérieure et renflée à sa base. Par ana- 
logie avec une déformation analogue du femur on 
pourrait l'appeler « Pepaule plate ». ; 
M. Grenspan. 


G. Cattaneo (Milan). — Nouveau procédé de dia- 
gnostic radiologique des pseudarthroses du col 
femoral. (La Radtologead medica, vol. IN, fase. 6, 
p. 299.) 

La méthode consiste à prendre deux radiographies 
de la hanche malade en projection antéro-postérieure, 
le patient élant debout. Pour la premiére radiographie 
PA demande au malade de peser de tout son poids 
sur la hanche saine, dans la seconde an contraire de 
peser de tout son poids sar da hanche malade. La 


Rayons X. 


différence entre les deux images est très nette et 
l'absence de soudure entre les deux fragments du 
col fémoral apparait très nettement. 

M. GRUNSPAN. 


Brachetto-Brian (Buenos-Aires). — Sur deux 
astragales provenant'de pieds bots équins purs. 
(Bulletin et Mémoires de la Soriélé anatomique de 
Paris, Juillet 1922, p. 340-500 avec 4 fig.) 


LA. estime qu'à la suite des paralysies le pied bot 
équin pur est une exception el qu'on a très souvent 
pris pour des p. b. é. purs des cas où il y avait seu- 
lement un peu de varus. Aussi il estime intéressant 
à étudier deux cas d'équin pur qu'il a observes. 

l. Enfant de huit ans; la radio montre lastragale 
parfaitement vertical, sa face antérieure mesure 
environ 4 centimètres, mais ily ena au moins 2 cm, 7 
qui appartiennent au col; la tete et la trochlée sont 
très petites. 

Il. Garcon de dix-sept ans (myosite du biceps 
sural à l'âge de 6 mois (astragale atrophie en tota- 
lité. inflexion au niveau du col: la face supérieure qui 
correspondrait à la trochiée dans un astragale nor- 
malest occupée en grande partie par une surface arli- 
culaire plate et irrégulière destinée au tibia, la face 
extérieure est formée par le col qui a subi une in- 
flexion. 

En somme dans Jes 2 observations, la tète a con- 
serve un angle de rotation voisin de celui de l'enfance, 
l'articulation trochléaire s'est transformée en une ar- 
throdie ; toutes les forces étant transmises par le col 
vers le scaphoïde, le scaphoïde est atrophié, la 
partie postérieure de l’astragale l'est encore plus, le 
col par contre est plus développé que normalement. 

A. LAQUERRIERE. 


Fournier et Le Gac (Paris). — Fracture du sésa- 
moide du gros orteil. (Bulletin et Mémoires de 
la Sucieté anatomique de Paris, Juillet 1922, p. 
926-028.) 


Sujet de 20 ans, roue passée sur l'avant-pied ; dou- 
leur vive, une première radiographie ne parail in- 
diquer aucune anomalie, Au bout de 4 mois la marche 
étant toujours impossible, radiographie comparative 
des 2 pieds, qui montre une fracture sagittale du 
sésamoïde interne du gros orteil. Intervention : le 
fragment interne représente les deux tiers de Pos 
et présente une esquille osseuse très menue : à 5 mil- 
limetres en dehors on découvre le fragment externe. 
Ablation des deux fragments. Guérison. Les A. 1n- 
sistent sur la nécessité de pratiquer dans les cas 
douteux de traumatisme des membres une radio- 
graphie bilatérale et symétrique. 

A. LAOUERRIÈRE. 


APPAREIL DIGESTIF 


P. Hadengue :Versaillesi. — Des relations de 
certaines aérophagies avec la prothèse den- 
taire Contrôle radiologique (Bulletin de la So- 
cicté de Rudtolugie médicale de France, Octobre 
1922, p. 202-205.) 


L'A. rapporte l'observation d'un sujet impression- 
nable qui portait un appareil de prothèse dentaire 
(plaque amovible en gutta galvaniséće); cet appareil 
fut le point de départ de mouvements inconscients 
de suecion avee salivation abondante et de déglu- 
litions répétées, 

Les troubles gastriques qui en résulterent, con- 
sistant en aérophagie et aëro enteric, furent décelés 
par un examen radioseopique et il fut facile de véri- 
fier radioscopiquement que la pénélralion de Vair 


dans les voies digestives était due aux mouvements 
inconscients de succion, suivis de déglutition. 
P. THUCHOT. 


Ronneaux (Paris). — Evolution d'une gastrite 
d'origine caustique (Journal belye de Radiologie, 
1922, volume X1, fascicule IV, p. 206-217 avec 
7 fig.) 


LA. rapporte l’observalion d'une malade qui avait 
avalé en 1904 le contenu d'un flacon de teinture 
d'iode. Les suites immédiates de cet incident furent 
simples, grâce aux soins médicaux qui furent donnés 
iminediatement. 

En 1914, PA. examina la malade sur la demande de 
M. le professeur Chauflard et constata une obstruction 
de la dernière portion du duodénum. La malade fut 
opérée par M. le professeur Gosset, qui trouva des 
adhérences, et pendant 5 ans elle eut une vie à peu 
près normale. 

En 1920, à la suite d’une gène à la déglutilion, et 
de sensations très douloureuses dans l'hvpocondre 
gauche, VA. pratiqua un nouvel examen et trouva 
une déformation de la petite courbure, parsemée de 
saillies et d'encoches adhérentes à une portion de 
l'intestin grèle et du côlon transverse. On conclut à 
une transformation scléreuse de l'estomac compliquée 
Wadhérences avec les organes voisins. Une interven- 
tion avant été déconseillée, la malade continua une 
alimentalion légère. 

Au bout de deux ans, en 1922, l'alimentation devient 
impossible et un examen révéla un estomac minus- 
cule qui était complétement tixé aux organes voisins, 
intestin grèle et colon, dont la palpation était extre- 
mement douloureuse. La malade fut pendant quelques 
semaines soutenue par des lavements, puis mourut 
d'inanition apres avoir enduré les plus terribles tor- 
tures de la faim et de ta soif. 

Cette fin effrayante survint I8 ans après l'ingestion 
du liquide meurtrier. 

Celle organisation d'adhérences, si bizarrement 
envahissantes, résultant de réaction de perigastrile 
consécutives à la brûlure de la muqueuse, el mettant 
des années à s'organiser est tellement différente de 
ce que lon observe habituellement, dans des cas 
analogues, qu'il était ulile d'en rapporter évolution. 

P. Trucnor. 


P. Manioldi (Bologne). — Recherches radiolo- 
giques sur la motilité gastrique à l’aide de 
deux pâtes opaques différentes (La Radioloyia 
medica, Vol. XI, p. 594-597.) 


La technique: consiste à administrer aux malades 
en deux jours, deux pates composées différemment, 
l'une liquide à base de lait, et l'autre à base de ma- 
tieres amylacees. 

Avec la première pate on obtient des détails mor- 
phologiques beaucoup plus fins: mais avec la se- 
conde ona des renseignements plus exacts sur la 
durée de l'évacuation. M. GRUNSFAN. 


Barjon (Lyon). — Examen radiologique de l’æso- 
phage. (Lyon Médical, 10 mars 1422, p. 187-200.) 


Revue trés intéressante et tres complete des ren- 
seisnements fournis par l'exploration radiologique de 
lesophage, au point de vue de Fanatomie et de la 
physiologie normales et pathologiques de ce conduit. 

C'est la radioscopie, grâce à la variété d'images 
qu'elle fournit dans les différentes positions d'exa- 
men, gràce aussi au mouvement de ces images 
« vivantes et parlantes », qui se prete le mieux a 
examen de Peesophage. La radiographie n'intervient 
que pour fixer un aspect plus caractéristique, 

L'examen, pour ètre complet. doit porter sur ta 
déglutition de la bouillie liquide, de la pate épaisse 


Rayons X. 


83 


et du cachet, car la déglutition physiologique est 
différente avec les liquides, les pateux et les solides. 
Chacun de ces modes d'exploration est susceptible de 
donner des renseignements particuliers qui s'ajoutent 
et se complètent. 

L'A. examine successivement les renseignements 
fournis par l'examen radiologique : 

1° Dans les compressions et déviations de l'aso- 
phage par les tumeurs du médiastin, les ectasies aor- 
tiques, les goitres plongeants, etc. 

2° En présence de corps étrangers déglutis (corps 
étrangers opaques, corps étrangers non visibles). 

o Dans les sténoses (sténose néoplasique que PA. 
prend comine type de sa description; sténose cicalri- 
cielle; sténose consécutive à un ulcère de læso- 
phage). 

te Dans le méga-æsophage. 

5° Dans le diverticule. 

6° Dans le spasme de lwsophage. 

7° Dans l'atonie de P@sophage, manifestation fonc- 
tionnelle d'origine nerveuse que PA. a contribué a 
faire connaitre (voir thèse de Courbis analvsée dans ce 
journal, tome V, n° 2, p. 88). 

M. Cnassanp. 


Hanus Friedrich et Arthur Haueber (\lle- 
magne). — Carcinome csophagien et exostoses 
vertébrales. (Fortschrilte auf. d. gebiele Ronty., 
t. 20, Hft. 3.) 


Observation d'un carcinome de lsophage dève- 
loppé au niveau d'une exostose, qui provoquait une 
sténose du conduit et avait, d'après les auteurs, con- 
tribué au développement de la tumeur. 

Des cas analogues ont été signalés, en particulier 
des tumeurs de l'œsophage en relation avec des lé- 
sions de spondytite déformante, 

L. SPILLIAERT, 


Weber (Kien). — Sur un nouvedu symptôme de 
la sténose néoplasique de œsophage. (forts. 
chritte auf. der. Rönty., t 29, HEU 5.) 


Chez les malades atteints de sténose de Pæsophage 
de nature néoplasique, il y aurait une discordance 
entre l'observation directe, qui montre la bouillie 
opaque arrèlée au-dessus de la sténose et la sensa- 
tion accusée par le patient: celui-ci a linpression 
que le passage du liquide se fait presque aussitôt 
dans l'estomac. 

Si le malade ingere plus de 50 cm? de liquide 
apparait une douleur vive et, souvent, des vomis- 
sements. 


A.-W. Crane Calamazoo). — Les déformations 
du bulbe duodénal. ses rapports avec la clinique 
et le chimisme gastrique. | lhe Journal of Radio- 
loyy, vol. 5, Juin 1222, n° 6, p. 218 à 221. 


Les seules déformations du bulbe duodénal ne 
suffisent pas pour établir un diagnostic. L'histoire 
clinique du cas et l'analyse du suc gastrique doivent 
ètre pris en considération, Tel est d'añleurs aussi 
l'avis de Tarmon et de folzknecht. 

L'A. étudia dans 1000 cas de déformation du bulbe 
duodénal le chimisme gastrique. 

#19 fois al trouva de l'hyperacidilé, 
119 fois il trouva de Vachylie. 

Les diagnostics portés furent : 
Uleere duodénal dans 126 cas, 
Uleere gastrique dans 28 Cas, 
Cancer du duodenum dans 1 cas. 

Sur ces 426 eas d'ulcère duodenal 25 seulemen 
furent opérés et 19 fois on trouva un uleère, Les 
autres Cas traités par a thérapeutique alcaline 
suivant la methode de Sippey guérirent. 

VIGNAL. 


8 


W. Nimeh (Beyrouth). — Les anomalies du Duodé- 
num. (La Presse médicale, n° 69, 50 aoùt 1922, 
p. 746,8 fig.) 


L'A. classe les anomalies du duodénum en deux 
catégories suivant qu'elles sont produites par des 
organes à l'état pathologique, ou qu'elles coexistent 
avec des eslomacs radiologiquement normaux. 

Dans la première categorie, il range : 

fe Les allongements du duodénuim, fixé ou non à 
la vesicule, par la ptose d'un bas-fond gastrique 
atone. 

2° Le soulèvement de la première portion par hyper- 
tonicité de lPestomac, avec léger spasme. 

3 Déformation de la I“ portion, par compression et 
adhérence d’une grosse vésicule. 

& Déformations par tumeurs du pancréas, ou par 
compression mésentérique. 

> Pislocation de la i portion consécutive à une 
dislocation du pylore par viscéroplose totale. 

6 Déviation du duodénum par déplacement du 
prlore. 

Anomalies de la deuxième catégorie : 

f° Le bulbe duodénal fait suite, sans 
démareal'on, à la région prlorique. 

2 Variations de l'angle bulbo-pvlorique. 

Position haute de langle duodénoa-jéjunal, 
donnant à limage prioro-duodénale l'aspect en 8. 

4" Ditférenciation diflicile des diverses portions du 
duodénuim. ; 

d Trajet duodénal en sens inverse; il se dirige au- 
dessus du pylore. 

6° Méga-duodénum: dolicho-duodénum. Le duo- 
dénum allongé prend l'aspect d'un volvulus ou une 
forme de serpentin. 

ie Cercle complet du duodénum devant la région 
pylorique, l'angle duodéno-jéjunal se trouvant dans 
le voisinage du pylore. P. COLOMBIER. 


ligne de 


Dubois-Trépagne (Liége). — Obstruction subto- 
tale du gréle. (Journal belye de Radiologie, 1922, 
vol. XI, fase. IV, p. 218-224, avec ò tig.) 


LA. rapporte l'observation radiologique d'un 
homme de 40 ans, qui souffrait depuis longtemps de 
constipation opiniätre, accompagnée d'un point dou- 
loureux siégeant dans Phypocondre droit. 

L'examen radiologique de l'estomac ne révéla rien 
d'anormal, mais dans les quelques heures qui 
suivirent, PA. fut surpris de voir des anses grèles 
considérablement dilalées, et trouver une ombre très 
opaque siégeant exactement au point douloureux de 
l'hvpocondre droit. 

Ce ne fut que 24 heures après l'ingestion du repas 
barvté que Je cecum apparut, l'ombre opaque, cons- 
tatee antérieurement élail au voisinage du ciecum et 
etait devenue extrèmement douloureuse à la pression. 
Au bout de 30 heutes, Pevacuation était complete, il 
persistait cependant un petit résidu. barvié, dans la 
tache douloureuse droite. 

De cet examen VA. conclut à un obstacle siégeant 
en amont du cecum, sur l'intestin grèle, au niveau 
de la tache douloureuse, retrouvee à tous les 
examens, 

Une intervention fut pratiquée et on se trouva en 
presence, dans la fosse ihaque droite, d'une masse 
formée par le cecum, le côlon ascendant, et les der- 
nicres anses grèles, le tout emprisonné dans des 
adhérences tres résistantes. Cette masse fut exclue 
du cireuit intestinal par une anastomose du jéjunum 
et du transverse — les suites opératotres furent 
excellentes. 

Lorigine de cette obstruction du grêle fut révélée. 
à CA. par le fait suivant : 25 ans auparavant, le malade 
avait été opere d'ectopie testiculaire: une anse intes- 
tinale avant éte perforée, on dut faire une fistule, et 
la fermer plus tard par une anastomose de l'intes- 


Rayons X. 


>. t 
lin — peu à peu la lumière de cette anastomose 
s'atrésia, retenant les matières et motivant l'examen 
radiologique signalé au début. P. TrucHor. 


Leclercq iLiége}. — Carcinome pelvien chez une 
fille de 14 ans, compression du rectum et doli- 
chocolon transverse. (Journal belye de Rudiolo- 
gie, 1922, vol. XI, fase. IV, p. 246-201, avec 
1 lig.) 


L'A. publie Vobservation radiologique d'une filleite 
de 14 ans dont les signes cliniques faisaient penser 
à l'existence d'une tumeur située sur la paroi anté- 
rieure du rectum, obstruant ou comprimant fortement 
le gros intestin. L'examen radiologique s'est effectué 
au moyen d'un lavement opaque. On introduit faci- 
lement la canule, la partie inférieure de l'ampoule 
reetale S'emplit facilement, puis brusquement le 
lavement baryté ne passe plus. Au bout de quelques 
instants, il passe rapidement dans Fanse sigmoïde, 
dans 1+ colon descendant et dans le transverse, qui 
vers le milen de la ligne médiane s'infléchit brus- 
quement vers le bas, puis remonte donnant une 
image nette de dolichoedlon. 

Dans la partie supérieure de l'ampoule rectale, 
lorsque l'on arréte le lavement on voit apparaitre 
une veritable solution de continuité parfaitement 
visible. 

L'intervention ultérieure a montré des colons des- 
cendant et transverse considérablement augmentés de 
volume, et une tumeur siégeant dans le Douglas, 
comprimant la partie supérieure de ampoule reclale. 

P. Treenor. 


Enriquez, Gaston-Durand el Keller (Paris). — 
Diagnostic des affections du carrefour sous- 
hépatique par la méthode des radiographies en 
série. (Bull. et Mém. de la Soc. méd. des Hop. de 
Paris, n° 25, 27 juillet 1922, p. 1116.) 


Les A. rappellent les difficullés du diagnostic 
différentiel de ces affections, spécialement une qui 
concerne Puleére du duodénum. L'association sur 
l'écran radioseopique des trois signes suivants : 
hy pertonie, hvperkinésie. évacuation rapide de lesto- 
mac, ce qu'on appelle le syndrome de Barclay, ne suffit 
pas an diagnostic puisque, on le sait aujourd'hui, ce 
syndrome se rencontre non seulement dans d'autres 
localisations de Fulcere que la localisation duodénale, 
mais aussi dans beaucoup de cas où il n'existe ni 
ulcere de l'estomac ni ulcère du duodénum, mais 
seulement une appendicite chronique ou des caleuls 
de la vésicule biliaire. 

Les A. rappellent les travaux des radiologistes 
américains, Cole. Case, Cormon et Miller, George et 
Léonard, les albums des quatre derniers et le livre 
récent d'Akerlund, de Stockholm. 

Pour pratiquer la radiographie en série de la 
petite courbure de l'estomac, de l'antre prepylorique, 
du duodénum et de la région sous-hépaljque, ils 
emploient le dispositif fort simple, construit par la 
maison Drault sur leurs indications et présenté en 
Février 1922 à la Société de Radiologie: il s'applique 
instantanément à n'importe quelle installation à con- 
dition. bien entendu, que le médecin radiologiste dis- 
pose d'une source radiogene permettant la prise des 
cliches en une demi-seconde au minimum. 

Le malade, successivement debout et couche, est 
immobilisé, tandis qu'on prend des elichés en nombre 
illimité, à la cadence de douze clichés en dix minutes 
par exemple. L'important mest pas d'aller vite, mats 
d'obtenir des cliches en grand nombre. 

Pour l'examen du bulbe duodénal et de l'antre, Je 
malade à jeun ingére 190 granmnes de sulfate de 
baryum crémeux, additionné de deux euillerées à 
soupe de sirop de gomise et de 25 grammes de cacao 
sucré en poudre. 


Rayons X. 


L’examen radioscopique habituel, pratiqué dans la 
station verticale, permet de noter la forme et les 
dimensions de l'estomac, de localiser les points dou- 
loureux, ete. On attend; bientôt l'estomac se con- 
tracte et le, bulbef duodénal se remplit. Que celte 
réplétion soit rapide ou lente, la règle est de l’accélérer 
d'une part en exprimant l'antre prépylorique avec les 
doigts gantés, d'autre part en bloquant contre le 
rachis la deuxième portion du duodénum. Quelques 
clichés sont pris, puis le malade est étendu sur Ja 
table où il est prudent de le laisser pendant cinq 
minutes couché sur le côté droit. La position en 
décubitus ventral avec légère inclinaison latérale 
droite et soulèvement du thorax par un coussin est 
la position de choix. On attend encore et lorsque 
le phénomène de l'évacuation bat son plein on prend 
d'abord un premier cliché afin de vérilier si tout est 
correct, puis toute Ja série. Il arrive parfois qu'on 
soit obligé de guetter pendant une heure la réplétion 
bulbaire. 

8) malades ont été soumis depuis trois mois à 
l'exploration par la radiographie en série. Le dia- 
gnostic d’ulcére duodénal a été affirmé 17 fois d'après 
les images radiographiques et chez les 10 malades 
opérés le diagnostic a été confirmé Le diagnostic 
d’ulcére gastrique a été posé par la mème méthode 
8 fois et chez les 6 malades opérés ce diagnostic 
a été confirmé. Dans un certain nombre de cas où on 
pouvait songer à l’existence possible d’un ulcère, les 
radiographies en série ont dépisté des modifications 
de l’image duodénale que l'intervention chirurgicale 
a pu contrôler et rapporter à leur cause véritable, 
c'est-à-dire à une périduodénite sans trace apparente 
d’ulcere avec adhérences plus-ou moins étendues et 
épiploïte. Tantôt ces lésions accompagnaient une 
appendicite chronique, tantôt elles étaient consé- 
cutives à Vablalion de lappendicite. Dans trois cas 
où le tableau clinique pouvait faire penser à un 
ulcère gastrique ou duodénal, les films de radiogra- 
phie en série révélèrent l'existence, dans la vésicule 
biliaire, de calculs dont Pablation chirurgicale fit dis- 
paraitre les troubles digestifs. 

Cette instructive communication est illustrée de 
clichés très démonstratifs. A. B. 


APPAREIL GENITO-URINAIRE 


David de Prades (Paris. — Rein polykystique 
bilatéral, découvert par pneumo-péritoine. (Bul- 
letin de la Société de Radiologie médicale de France, 
Octobre 1922, p. 200-201.) 


LA. montre l’observation d'une malade qui présen- 
tait une grosse masse dans lPhypocondre droit, et 
chez qui l'examen clinique avail révélé un rein poly- 
kvstique droit avec intégrité du gauche. 

Pour contirmer le diagnostic on demanda à l'A. de 
pratiquer un pneumo-peritoine ; une insufflation sous- 
peritonéale de 1800 cc. d'oxygène fut faite avec lap- 
pareil de Carelli. 

L'examen pratiqué en décubitus ventral montra le 
rein droit. gros, lobulé, polykystique, et fit en outre 
découvrir que le rein gauche était, lui aussi. très gros, 
lobulé et polvkystique. 

L'intervention était donc devenue inutile. 

P. TRUCHOT. 


Arcelin (Lyon). — L’exploration radiographique 
au cours des recherches operatoires d’un cal- 
cul urinaire. (La Clinique, Juin 1922, 668-571.) 


LA. montre par des exemples qu'un calcul bien 
repéré peut échapper au chirurgien. Celui-ci est 
obligé soit d'enlever le rein, soit de refermer sans 
avoir fait l'extiaction. Il est donc indispensable de 


i 


85 


réaliser le plan suivant qui s’est trouvé souvent 
exécutable durant la guerre, mais qui ne parait plus 
de mise dans les hôpitaux civils : 1° dispositif radio- 
logique facile à mettre en place rapidement dans la 
salle d'opération ; 2° provision de plaques ou pellicules 
enfermées dans des enveloppes stérilisées que le 
chirurgien placera au contact du rein ou de luretere; 
3 laboratoire de développement assez à proximité 
pour qu'on ait le résullat en le miniinum de temps: 
4° présence d'un radiologue entrainé donnant à l'opé- 
rateur toute indication utile. 
A. LAQUERRIÈRE. 


G Ronneaux (Paris). — Déplacement de la vési- 
cule biliaire par ptose du rein droit. (Bulletin 
de la Sociélé de Radiologie médicale de France, 
Juillet 1922, p. 169-171, 1 fig.) 


L’A. présente un cliché pris sur une lithiasique 
atteinte de ptose abdominale marquée. Sur cette ra- 
diographie. prise en décubitus abdominal, ampoule 
dorsale. en l'absence de toute insufflation intestinale, 
artificielle, on voit nettement l'ombre d'un rein droit 
ptosé, visible dans <es deux tiers inférieurs et une 
vésicule biliaire rejetée fortement vers la gauche, 
surmontée d'une image calcifiée probablement calcu- 
leuse. 

L’A. présente également un autre cliché, pris sur 
un second sujet, sur lequel on voit parfaitement le 
rein droit ptosé — il conclut: que le rein peut ètre vi- 
sible sur des radiographies prises en décubitus abdo- 
minal quand il est mobile, et que la vésicule biliaire 
peut subir des déplacements ne dépendant pas exclu- 
sivement de l'abaissement du bord inférieur du foie. 

P. TRUCHOT. 


L. Coleschi (Rome). — Démonstration radiolo- 
gique des calculs de la prostate. (Associalion 
romaine d'Electrologie et de Radiologie medicale, 
6 juin 1922.) 

Pour ce faire il faut remplir la vessie d'une sub- 
stance qui fasse contraste avec la prostate; l’A. re- 
commande l'oxygène qui dessine très nettement le 
contour de la vessie sur le fond de laquelle la pros- 
tate augmentée de volume vient faire saillie. 

M. GRUNSPAN. 


M. Sgalitzer et Th. Hryntschak (Vienne). — 
L’examen radiologique de la vessie en direction 
latérale. (Zeit. F. Urol., tome XIII, fase. 10: in 
Journal Urologie, tome XV, n° 4.) ` 


Technique : sujet dans le décubitus latéral. 

Réplétion de la vessie par une solution d'iodure de 
potassium à 10 pour 100. 

La sonde est laissée dans l'urctre. 

Utiliser un rayonnement pénétrant et centrer à 
deux travers de doigt en avant el au-dessus du 
grand trochanter. 

Le temps de pose nécessaire est environ 6 fois . 
celui utilisé pour les radiographies oceipito-frontales, 

Résultats: De leurs recherches pratiquées sur un 
certain nombre d'hommes adultes et normaux les 
A. concluent que la forme de la silhouette vésicale 
n'est pas constante. 

L’oritice interne de la vessie ne correspond pas au 
point le plus déclive: celui-ci se trouve entre la sym- 
physe et cet orifice interne. Les A. proposent d'ap- 
peler sinus vésical la niche constituant cette por- 
tion déclive. 

Le plus souvent Fombre vésicale est triangulaire 
avec des angles arrondis. La base de ce triangle est 
dirigée en avant. les deux autres coles, sensiblement 
égaux, se réunissent en bas sous un angle obtus, cons- 
tituant le sinus vésical. Dans la plupart des cas la 
hauteur de ce triangle est faible. 


86 


Parfois la silhouette vésicale présente une forme 
quadrangulaire: le côté supérieur constituant Je toit 
de Ja vessie, est rectiligne ou légèrement concave, 
parfois convexe, suivant l'état des organes voisins et 
la répletion de la cavité vésicale. 

Le côlé postérieur ou rectal, sur lequel se trouve 
l'oritiece interne, est dirigé en haut et en arrière. 

Le côté inférieur ou symphvsaire présente toujours 
une dépression, correspondant à la symphyse. 

Le coté antérieur n'apparait qu'après un remplis-. 
sage important el correspond à la paroi abdominale. 

La nnuetiou modifie moins image latérale de la 
vessie que limage frontales on ne eonstate qu'un 
léger arrondissement des angles et une faible dimi- 
nulion de la profondeur. NAHAN. 


APPAREIL RESPIRATOIRE 


Babonneix et Denoyelle (Paris). — Contribution 
à l'étude du pneumothorax artificiel chez l'en- 
fant. “Archives de Médecine des Enfants, Octobre 
1922, p. 999-606, ayee fig.) 


Article très documenté accompagné de radiogra- 
phies. LOUBIER. 


P. Sainton ct E. Schulmann iParis). — La res- 
piration des basedowiens. étudiée à laide des 
méthodes actuelles : masque de Pech. spiro- 
métrie, radioscopie. etc. dAnrvales de Médecine, 
Septembre 1922, p. 175-188. avec fig.) 


Les A. ont fail un examen radioscopique minuticux 
de leurs malades et ont mesuré chaque fois la valeur 
métrique de lincursisn du diaphragme en expiration 
et en inspiration forcée. 

Chez le sujet normal, l'indice de mobilité diaphrag- 
malique extrème est de 6 à 8 centimètres. Chez les 
basedowiens les A. n'ont trouvé qu'une mobilité de 
5 centimètres, en movenne. LOUBIER. 


Paisseau ct Iser Solomon (Paris). Pneumonies 
centrales et pneumonies muettes. (Société më- 
divale des hôpitore de Paris séance du 28 juillet 
1922, n° 26 des Bulletins, p. 1194.) 


L'observation purement clinique avait établi antre- 
fois deux variétés de pueumonies muettes, c'est-à-dire 
de pheumonies caractérisées par apparition tardive 
ou mème l'absence complète des signes d'anseul- 
tation: la pneumonie centrale et la pneumonie mas- 
sive. Puis l'exploralion radioscopique a conduit a 
deux opinions contradictoires. Pour les uns Lt pneu- 
momie lobaire debute par la région du inte. elle est 
tout d'abord centrale et gagne la périphérie par évo- 
lution centrifuge: si la progression s'errèle on a des 
pheumonies centrales que souvent les rayons X per- 
mettent seuls de reconnaitre. Pour les autres la pneu- 
monie débute constamment par la corticalilé du pou- 
mon et se propage de la périphérie au centre, il wya 
pas analomiqueinent de pneumonie centrale el st 
chiniquement la pneumonie demeure silencieuse, c'est 
que le bloc hepatisé n'est pas entouré d'une zone 
dengouement où que Phepatisation n'est pas pous- 
sée très loin. 

Les observations à la fois cliniques et radiologiques 
des A. les coudtusent aux conclusions suivantes: 

Chez laduile, le debat hilaire. tres frequent sinon 
de règle dans la pneumonie grippale, peut s'observer, 
à titre de rareté sinon dexeepbon. dansla pneumonie 
franche lobaire, Ces pneumonies à debut ibure se 
propagent par developpementeenuiluge, e les peuvenk 
dans cerluns cas ne pas alleindre ou mattemdre que 
tardivement la corticalité du poumon; la pneumonie 
centrale se trouve alors réalisée, 


Rayons X. 


Celle pneumonie peut être, en. raison de la situation 
profonde du foyer. une pneumonie silencieuse ou 
muelle. Toutefois les pneumonies muettes sont loin 
détre toujours des pneumonies centrales; il existe 
des pneumonies corticales silencieuses où Pabseuce 
des signes sthethoscopiques est due à certaines par- 
ticularites du foyer hépatisé. 

Chez adulte la fréquence respective de ces deux 
varietés de pneumonies muettes reste à déterminer. 
Chez l'enfant les pneumontes silencieuses du sommet 
ne sont pas des pneumonies centrales. 

En résumé l'exploration radiologique confirme Îles 
enseignements anciens de l'observation purement 
clinique. A. B. 


Solomon, Maingot ct Coste ‘Parisi. — Sclérose 
pleuro-pulmonaire avec rétraction hépato- 
phrénique simulant un Kyste hydatique du 
foie. (Bulletin et Mémoires de la Société médicale 
des hôpitaux de Paris, ne 25, p. 1125, 27 juillet 
1922.) 

Tres intéressante observation illustrée de trois 
belles radiographies dont Pune a été prise avant et 
les deux autres apres pneumo-peritoine. Ce qni cons- 
tilue le caractère exceptionnel de cette observation, 
eest avee une élévation très prononcée de la moitié 
droite du diaphragme, létat en apparence à peu près 
normal du poumon correspondant au lieu des signes 
de selérose pleuro-pulmonaire d'ordinaire très pro- 
nonces en pareil cas, d'où la difficulté du diagnostic 
différentiel et la solution du probléme à Faide du 
pneumo-péritoine. Fout en considérant ce procédé 
d'examen comme un procédé d'exception il ne faut 
done pas hésiter à y recourir quand il est nécessaire, 
puisqu'il est capable d'apporter an diagnostic une 
contribution décisive. A. RB. 


E. Milani (Rome). — Observation clinique et 
radiologique d’un cas de pleurite médiastine 
antérieure. (Assccrilion romaine d'Electrolonre 
el de Radiologie médicale, 6 juin 1922.) 


Les ditficultés du diagnostic clinique n'ont pu être 
levees par un examen radiologique tres soigné: les 
renseignements cliniques étaient d'ailleurs également 
indispensables pour l'interprétation des images ra- 
diologiques. Celles- montraient un voile des deux 
espaces complémentaires, trés faiblement éclairés ; 
des deux cotés de Vombre du cœur on observait 
deux grosses ombres rondes à convexité externe tres 
nettement délimitée, Celle de gauche s'étendait de 
Pare médian jusqu'a mi-hauteur du ventricule : Fom- 
bre de droite plus haut placée et plus ronde embras- 
sait les 2/5 supérieurs de l'ombre cardiaque. L'es- 
pace rélrocardiaque etait libre; les ombres étaient 
plus nettement pergues en position dorso-ventrale. 

M. GRUNSPAN. 


Vogt :Tubingue;, — Suite des recherches radio- 
logiques sur les organes internes des nouveau- 
nes. avec une nouvelle preuve de la theorie 
vasculaire du lacis pulmonaire. i Fortschritte 
auf d. yeb. der Ronty. Bd. %9 Heft 4.) 


L'A. expose le résultat de ses recherches, d'ordres 
tres divers, sur les aspects radiologiques d'une serie 
d'organes chez les enfants. 

n'a trouve d'image visible du hile chez le nonr- 
risson que dans des cas pathelogrques. 

Ses observations de conduisent egalement à attri- 
buer aux vaisseaux le léger lacis visible dans les 
champs pulmonaires, injection des vaisseaux par 
un diquide opaque donnant une image identique: 

En cas d'ocelnsion de Fæsophase, PA. wa jamais 
trouve de gaz dans Je tube digestif, ee qui démontre 


Rayons X. 


d'après lui que l'aérocolie des nouveau-nés est pro- 
voquée seulement par la déglutition d’air atmosphé- 
rique. 

Dans une seconde partie, l'A. étudie successive- 
ment le transit digestif chez le nouveau-né bien por- 
tant, la vascularisation des surrénales, et termine en 
donnant quelques indications sur les caractères ra- 
diologiques de la vessie des nourrissons. 

P. SPILLIAERT. 


CORPS ÉTRANGERS 


Altschul {Praguci. — Localisation des corps 
étrangers intra-oculaires. (Fortschritte auf d. 
geb. der Rünty., Bd XXIX, Heft 4.) 


Etude critique des nombreux procédés utilisés dans 
tous les pays. 

LA. décrit ensuite un procédé personnel, auquel il 
consacre 16 pages et termine son article par cette 
conclusion, que dans la grande généralité des cas le 
contrôle de Pexactitude du repérage manque, sauf 
en cas d'énucléation de Peil. Dans beaucoup de cas 
d'ailleurs l'extraction se fait à l'aide de l'électro- 
aimant et un repérage précis n’est pas utile. 

La méthode de l'A. est fort compliquée et néces- 
site six épreuves radiographiques, des échelles divi- 
sées de précision, la cocainisation de lwil, et des 


calculs dont lA. pousse la précision jusqu'au dix- 


millième de millimètre ! 
Une abondante bibliographie termine cet article 
touffu. P. SPILLIAERT. 


DIVERS 


Pierre Lehmann (Paris). — Des rapports du 
radiologiste avec le médecin et le malade. (Lu 
Clinique, Juin 1922, p. 678-689.) 


Un bon radiodiagnostic nest possible que par une 
collaboration étroite du médecin et du radiologiste. 
Si le médecin ne peut assister à l'examen, il doit 
donner au radiologiste tous les renseignements eli- 
niques négcessaires et lui préciser quelles recherches 
il y a lieu de faire; par contre il doit laisser au radio- 
logiste son entière liberté pour le choix des movens 
(scopie ou graphie par exemple) et pour l'interpréta- 
tion des images. A. LAQUERRIÈRE. 


. . RADIOTHÉRAPIE 


GÉNÉRALITÉS 


Janus T. Case (Amérique). — Technique et 
aspect clinique de la nouvelle radiothérapie 
pénétrante. (American Journal of Rantyenology, 
vol. IX. n°9, Sept. 1922, p. 350-557.) | 


Revue générale de Ja question où FA. expose sa 
méthode amsi que colles employées à Erlangen et à 
Fribourg: ces deux dernières nous sont connues par 
les articles et les analyses parues iei même, aussi 
nous les passerons sous silence. 

Case n'irradie pas : 

le Les cas désespérés avec métastase et cachexie 
avancée, car on ne ferait que hater leur fin: 

2° Les cas opérables, surtout les cancers utérins: 
ils doivent être opérés quitte à faire des irradiations 
post-opératoires si cela est nécessaire. | | 


87 


Avant de commencer les irradiations pénétrantes 
et massives il convient de préparer le malade : 

a En le laissant un jour ou deux au lit: 

b) En lui faisant prendre d'abondantes boissons 
alealines et lactosées. et en lui faisant absorber sous 
une forme ou une autre du glucose; 

ce) On aura aussi soin de faire une analyse du sang 
et des urines. Enfin le malade viendra dans la salle 
des irradiations à jeun et apres avoir reçu une piqûre 
de morphine. 

En attendant d'avoir de meilleures données, Case 
adopte pour attaquer les tumeurs la méthode de 
Seitz et Wintz, c'est-à-dire qu'il cherche à faire 
absorber aussi rapidement que possible en 3 à 4 jours 
consécutifs : 

120 pour 100 de la dose érythémateuse aux carci- 
nomes ; 

80 à 85 pour 100 de celle dose aux sarcomes. 

D'une facon générale il procède de la facon sui- 
vante pour les cancers ulérins, il a 4 portes d'en- 
trée. 

La distance anti-cathode peau est de 50 centimètres. 

Filtre en cuivre, 4 millimètre. 

L’ampoule travaille à 3 mma. 

Il complete ces irradiations par la curiethérapie 
intravaginale et uterine. 

Pour la face. le cou, le maxillaire et les seins, 
la distance anticathode-peau est de #5 centimetres. 

Les effets immédiats sont : vomissements, nausées 
que l'on prévient souvent par la piqûre de mor- 
phine. 

Quand on a irradié des ganglions cervicaux axil- 
laires ou inguinaux, dans les 12 heures qui suivent 
Virradiation apparait un léger érythème avec dème, 
cet cedeme disparait au bout de 24 heures, puis 
apparait un cedéme plus foncé ct enfin une pigmen- 
tation. 

Quand c'est la langue, les lèvres, les amygdales 
le corps thyroïde ou les ganglions médiastinaux, le 
malade ne tarde pas à se plaindre de dvsphagie, de 
dyspnée, d'irritation pharvngo-larvngée. puis au bout 
de 4 à 10 jours tout rentre dans lordre. 

Quant au mal des irradiations il varie d'un sujet 
à l'autre et on n'a jamais pu en découvrir la cause. 

Les résultats immédiats sont excellents, Pon assiste 
à une transformation de l'état général et local du 
malade : il est encore trop tôt de parler de guérison: 
tout ce que l’on peut dire c'est que les résultats pal- 
liatifs ainsi obtenus sont les meilleurs qu'on ait obte- 
nus jusqu'à present. ° WILLIAM VIGNAL. 


A. Simons (Berlin). — Le mal des irradiations 
pénétrantes (Rontgenkater) et son traitement. 
(Strahlentherapie, Bd XLV, H. 1, 1922, p. 106.) 


Simons aurail obtenu une sédation importante des 
symptômes du Röntgenkater en administrant à ses 
malades le Neo-Bornyval (ether de l'acide isovalé- 
rvulvcollique: sous forme de perles à 0,25 gr. H donne 
10-12 perles par jour en 4-6 prises. 

Ise SOLOMON, 


F. Klewitz Wonigsberg:. — Quelques recherches 
sur les échanges nutritifs chez les irradiés. 
iStrahlentherapie, Bd NIV, H. 1,1922. p. 101.) 


LA. étudie., dans cette courte communication, Peli- 
mination de la créatine, des acides aminés, et de 
lazote chez Jes malades soumis à Faction des 
ravons X. Chez 93 malades i a constate une créali- 
nure très nette après Virradiation. L'élunination des 
acides amines est également augmentée. Quant a 
l'élimination de l'azote total. les doses moderées ne 
donnent aucune augmentation notable, les tres fortes 
doses augmentent notablement Velnmination de Vacate 


total. lei SOLOMON., 


88 


O. Strauss i Berlin). — Etudes expérimentales sur 
certaines actions biologiques des rayons. (Strah- 
lentherapie, Bd XIV, 1922, p. 81.) 


Travail un peu confus dans lequel l'A. envisage 
l'action des rayons sur les colloides et sur les 
lipoïdes. D’après Strauss, à la suite des irradiations 
on constaterait une diminution de l’éliminauon du 
calcium, tandis que la teneur du sérum en cholesté- 
rine augmenterail. [SER SOLOMON. 


E. Pohle (Francfort). — Emploi de sacs en caout- 
chouc remplis d'eau pour recouvrir les parties 
à irradier. (Strahlentherapie, Bd XIV, H. 4, 
1922, p. 118.) 


L'A. emploie comme matière diffusante au-dessus 
des parties malades a irradier des sacs de caout- 
chouc remplis d'eau; ces sacs présentent l'avantage 
de se mouler facilement sur les diverses parties du 
corps. [SER SOLOMON. 


Jean Kotmayer (Mayence). — Rontgenthérapie 
de l’ulcus gastrique. (Strahlentherapie, Bd XIV, 
H. 1, 1929, p. 145.) . 


L'A. emploie Ja technique suivante : appareil à 
grande pénétration (Siemens). ampoule Coolidge 
A.E. G., filtre 4 mm. cuivre plus 3 mm. d'aluminium, 
distance focale 23 cm. [I donne tous les deux jours 
1/10 de la dose érrthème et répète cette dose 10 à 
12 fois. Cette série est renouvelée après 8 semaines 
de repos. L’A. considère que la rüntgenthérapie doil 
ètre pratiquée exclusivement suivant la méthode des 
pelites doses, l'emploi des fortes doses pouvant s'ac- 
compagner de perforation, de lésions stomacales, 
d’aggravation des troubles de la sécrétion par para- 
lysie des voies sympathico-dépressives. 

ISER SOLOMON. 


R. Lenk (Vienne). — Contriputlon à la technique 
de l'irradiation du bassin et de la cuisse (Sirah- 
lentherapie, Bd XIV, H. 1, 1922, p. 112.) 


L’A. a observé de l'azoospermie dans deux cas où 
l'irradiation avait été pratiquée dans le voisinage de 
la région scrotale, le scrotum avait été recouvert 
d'une feuille opaque aux rayons. Il conclut que 
l'azoospermie s'explique dans ce cas par une irradia- 
tion indirecte par le rayonnement diffusé par le sujet 
lui-mème. Pour éviter l’azoospermie il est nécessaire 
d'envelopper le scrotum dans une espèce de suspen- 
soir opaque aux rayons. ISER SOLOMON. 


Prof B. Fischer (Francfort). — Sur les radio- 
nécroses de l'intestin. (Strahlentherapie, Band 
XIII, Heft 2, 1929, p. 555.) 


L'A. apporte trois nouvelles observations de radio- 
nécroses de l'intestin et à ce propos discute la ques- 
tion de la dose eancéricide et le mécanisme de ces 
radio-nécroses. Avec son colfegue de Francfort, 
Eekelt. FA. conclut qu'on ne peut attribuer aucune 
valeur five ada dose cancériadte. à da dose ovarienne 
et ada dose dérvtheme. Pour Fischer la muqueuse 
intestinale est tres radio-sensible. plus radio-sensibte 
que la peau. Après les irradiations intensives, Les 
lesions vasculaires sont très importantes et cect 
explique les nécroses tardives. Apres avoir rappelé 
le travail de Regaud, Nogier et Laeassagne, F. con- 
elut que le tractus intestinal peut être facilement, et 
d'une facon durable, lésé par les rayons X et que la 
techniqne radiothérapique doit tenir compte de ce fait. 

ISER SOLOMON. 


Rayons 


X. 


G. Grossman (Berlin). — Appareils sur la Radio- 
thérapie profonde. (Strahlentherapie (Bd. XIV, 
H. 1, 1922, p. 215.) 


LA. décrit les appareils générateurs de haute ten- 
sion créés ces dernières années par la maison Sie- 
mens et Halske. Dans la catégorie des transforma- 
teurs à circuit magnétique ouvert il décrit une bobine 
avec isolement à l'huile, l'interrupteur porte un 
commutateur tournant pour supprimer londe inverse. 
(C'est le vieux dispositif de Ropiquet, le Sélecteur 
d'ondes). Dans le groupe des transformateurs à cir- 
cuit magnélique ouvert, VA. décrit l'appareil multi- 
volt de Siemens, transformateur pour 250000 volts, à 
isolement particulièrement bien éludié, le milieu du 
secondaire étant mis à la terre et un contact tour- 
nant comme systéme redresseur. Ces hautes ten- 
sions ne sont pas exemptes de danger, aussiavec le 
Multivoll utilise-t-on une cupule spéciale qui est une 
caisse de grandes dimensions mise à la terre. Pour 
donner à cette caisse un minimum d'encombrement 
l'ampoule Coolidge utilisée a une forme spéciale 
(analogue au tube Coolidge dentaire). La caisse a 
une fenétre mobile qui permet des déplacements de 
20° à 509, La caisse étant fixe, une table spéciale per- 
met l'élévation du malade jusqu'à l'obtention de la 
distance focale désirée. Dans un dernier modèle de 
Multivolt la mise à la terre du milieu du transfor- 
mateur a été supprimée. ce qui permet l'utilisation de 
l'appareil également avec les porte-ampoules usuels. 
Entin à noter un régulateur de tension pour pbvier, 
au moins partiellement, aux variations de tension 
des réseaux urbains. Iser SOLOMON. 


L. Halberstaeder et P. S. Meyer (Berlin). — 
Sur l’action des rayons de Rontgen primaires 
et secondaires sur les bactéries. (Fortschritte 
auy. d. Geben Ronty., Bd 29, Hft 4. 


Après avoir rappelé les nombreuses recherches 
faites sur ce sujet, les auteurs exposent le résultat 
de leurs expériences sur le B. prodigiosus, dont la 
vitalité et la vive coloration rendent les observa- 
tions très commodes. 

4: Ils ont étudié d'abord l'influence du rayonnement 
direct, dans les conditions suivantes : 180 kilovolts, 
2, 5 milliamperes, distance 20 cm., avec ou sans 
filtration par du verre. 

Une irradiation de 20 minutes, mème avec filtration 
par du verre, provoque déja des troubles de crois- 
sance et une décoloration des colonies, Une irra- 
dialion de 2 heures, sans filtration, stérilise définiti- 
vement la culture. 

Il faut donc des doses énormes (dix fois la dose 
qui provoque sur la peau un érytheme intense, pour 
produire un elfet appréciable. 

%) Dans une autre série de recherches, les auteurs 
ont utilisé ues radiateurs secondaires (maintenus à 
une faible distance des cultures, pour éviter lac- 
lion toxique des métaux constituant ces radiateurs). 

Dans ces conditions. une irradiation de dix mi- 
nutes produit déjà une action nette sur les cultures, 
une irradiation d'une heure les s<térilise: la photo- 
graphie de la culture. prise deux jours après, montre 
un développement normal des portions de la culture 
situées en dehors de la zone iradiee. qui reste abso- 
lument sterile. 

L'iuterposition d'une feuille de carton entre le 
radiateur et la surface de la cuitare fait disparaitre 
presque totalement les effets du rayonnement. 

L'ordre Wachivite des radialeurs cinploves s'est 
montré le suivant (évaluation en unites arbitraires). 

Au 99, Hlg 80, PEIS, Su 90, Zu 30, Cu 29, Fe 26, 
A} 9. 

Parmi les sels de métaux lourds, le ealomel est le 
plus actf. 


Rayons X. 


Les auteurs concluent de leurs recherches que 
l'action sur tes bactéries est réelle, mais ne se montre 
que si l'on emploie des doses telles que cette action 
ne peut avoir actuellement d'utilité pratique. 

P. SPILLIAERT. 


NÉOPLASMES 


G. Roussy. Simone Laborde, R. Leroux et E. 
Pegre (Paris). — Réactions locales et générales 
de l'organisme au cours du traitement du col 
de’l’utérus par les rayons X et y. (Bulletin de 

` l'Association francaise pour l'étude du cancer, 
tome XI, n° 7, Juillet 1922. (séance du 19 juin). 


Les A. ont entrepris l'examen systématique 
du sang chez un certain nombre de cancéreux sou- 
mis au traitement curiethérapique ou reentgenthé- 
rapique, pour voir s'il était possible de trouver un 
test biologique susceptible d'ètre mis en parallèle 
avec l’évolution clinique. En mème temps, l'examen 
microscopique de biopsies prélevées en série a été 
pratiqué au cours et à la suite du traitement par 
les radiations. 

Cette première série de recherches, limitée aux épi- 
théliomas du col de l'utérus, permet d envisager des 
cancers de mème siège, de même forme et de même 
nature histologique ; et ces observations montrent 
les faits suivants : 

te L'étude par biopsie en série d'un cancer du col 
de l'utérus, au cours du traitement radiothérapique, 
et celle des réactions hématologiques également pour- 
suivies en série ci-dessus, donnent des renseigne- 
ments qui marchent de pair et qui revétent des types 
tres différents suivant que l'évolution se fait vers la 
guérison ou vers l’envahissement progressif et la 
mort. 

% L'étude locale des réactions histologiques d’une 
tumeur, et notamment l'étude de son stroma con- 
jonctif et de ses vaisseaux, semblent comporter des 
éléments de pronostic importants. C'est ainsi que l’al- 
tération du stroma avec lésions fibrinoïdes et flam- 
méches necrotiques, avant tout acte thérapeutique, 
doit ètre interprétée comme un élément de pronostic 
défavorable. Par contre, un stroma intact peut se 
trouver momentanément lésé après Faction du ra- 
diuin, mais bientôl apparaissent les symptômes d'une 
cicatrisation rapide. 

vr L'examen du sang des cancéreux parait fournir 
un moyen de prévoir et de suivre les réactions géné- 
rales de l'orwanisme au cours du traitement par les 
radiations. En etet, il ne faut pas seulement tenir 
comple des phénomènes de radio-sensibilité et de 
Faction locale des rayons sur le néoplasme, mais il 
est important aussi de connaitre la manière dont 
l'organisme réagit pour en tirer des déductions pro- 
nostics et des indications dans le mode de traitement 
à instituer. 

Lorsque avant loul traitement, Va formule hématolo- 
gique est défavorable, Pirradiation par les rayons X 
ou y du radium, pratiquée avec la technique et les 
méthodes habituelles, a tendance à accentuer les 
troubles généraux. Il y aura donc lieu, dans ce cas, 
d'agir avec prudence et peut-ètre de moditierle mode 
habituel de distribution des doses de rayonnement. 

Lorsque avant tout traitement, Ja formule héemato- 
logique est favorable, Virradiation peut en amener 
momentanément Faltération. mais celle-ci est en gè- 
néral passagère et le pronostic reste bon. 

J. BELOT. 


Baensch (Letpzig.) — Relations entre les mėta- 
stases et la tumeur primitive au point de vue 
radiotherapique. (Fortschritte auf d. geb. der 
Ronty., Band 29, Heft 4.) 


89 


L’A. rapporte des expériences faites par lui pour 
étudier l'influence de lirradiation de la tumeur pri- 
mitive seule sur l'évolution ultérieure des métastases 
de cette tumeur. 

Il divise les métastases en deux groupes. suivant 
qu'elles s'effectuent par voie sanguine ou lympha- 
tique. Les premières n'ont jamais manifesté la moindre 
régression apres une irradiation de la tumeur pri- 
maire, assez intense pour faire disparaitre entière- 
ment celle-ci (carcinome du rectum avec métastases 
hépatiques et vertébrales, carcinome du sein avec 
métastase dans le bassin, carcinome du maxillaire 
supérieur avec métastase dans le testicule.) 

Les métastases ganglionnaires au début, par enva- 
hissement des voies Ivinphatiques et des ganglions, 
peuvent se comporter très différemment : dans six 
cas, l'irradiation de la tumeur seule, les régions 
ganglionnaires étant soigneusement protégées par 
du plomb, amena la disparition de la tumeur et des 
métastases : il s'agissait de carcinomes de la face 
avec métastases sous-maxillaires, d'un carcinome de 
la vessie avec métastases dans les deux aines et 
enfin de deux carcinomes du sein avec métastases 
dans l’aisselle et le creux sus-claviculaire. 

L'A. pense mème qu’une irradiation des ganglions 
peut étre nuisible dans certains cas en détruisant le 
tissu lymphoïde, très radiosensible, qui jouerait un 
role de défense contre l’infiltration néoplasique. 

Il conseille d'essayer d'abord le traitement de la 
tumeur primitive seule, sauf si les ganglions sont 
- trop » infiltrés (ce qui doit être assez difficile à 
reconnaitre a priori, semble-t-il). P. SPILLIAERT. 


Chambacher et Descoust (Paris). — Contribution 
à l'emploi des doses massives en radiothérapie 
profonde dans le traitement du cancer. (La 
Presse Médicale, n° 74, 16 septembre 1922, 
p. 800-805.) 


Les A. exposent les résnllats de leur expérience 
hospitalière dans le traitement, par la radiothérapie 

rofonde, d'un certain nombre de néoplasmes malins 
(cancers du sein, du tube digestif, de la peau, du 
rachis, du crane, sarcomes divers, etc.). Ils insistent 
sur la nécessité d'employer des rayons très durs, 
en doses massives; les résultats oblenus sont incon- 
testablement supérieurs à ceux obtenus jusqu'à pré- 
sent par la méthode des doses faibles et fractionnées. 

La question du dosage est de très grande impor- 
tance, Les doses insuffisantes, au lieu darréter lévo- 
lution dun néoplasine, peuvent le stimuler si elles 
reslent au-dessous d'une certaine limite (environ 
40 pour 100 de Ja dose d’érytheme). H faut done une 
dose déterminée pour obtenir la destruction des cel- 
lules néoplasiques. Les diverses tumeurs malignes 
ne réagissent d'ailleurs pas toutes d'une facon iden- 
tique et leur radiosensibilité est très variable. Le 
tableau suivant indique les doses efficaces (dose 


© optima) en prenant pour base la dose dérytheme : 


Pour 100 


SACCONI o a 22 Ben eS Het NÉS RUN ee 10 
Ostéosarcome ..... . . . . . . . . . . 100 
Epithélioma du sein el ses metastases. 90 à 100 
— végélantetnodulaire de utérus 10 
— de ovaire .. CEE ETS 150 
— ba<o-celulare de da pen. 100 
spino-eelludaire o oo. 22 0 
— de lPessophage. . 0. 0 2 2 120 
— de l'estomac. . AE 110 
— du gros intestin. o. aa. 125 


P. COLOMBIER. 


R. Proust Paris). —- L'état actuel du traitement 
du cancer du sein. Dulletin ce UAssocialion 


99 


francaise pour l'étude du canrer, Tome XI, n° 7, 
Juillet 1922.) 


Après avoir rappelé les différentes modalités de 
l'exérèse chirurgicale et la tendance actuelle de tous 
les chirurgiens à pratiquer des opérations élargies, 
R. Proust pose la question de savoir si l'on doit y 
adjoindre Vutilisation de la radiothérapie ou de la 
curielhérapie. Les statistiques publiées montrent la 
fréquence des récidives après la radiothérapie post- 
opératoire. Cela s'explique par les difficultés du traite- 
ment radiothérapique du cancer du sein, difficultés 
qui résultent de : t° l'étendue du réseau lymphatique 
envahi comprenant non seulement le réseau Ivmpha- 
tique glandulaire, mais aussi le réseau lymphatique 
cutané; 2° la nécessité de ménager la vitalité du tissu 
conjonctif capable dencercler le cancer, dont une 
dose trop forte de rayons peut annihiler l’action: 3° la 
disposition de la glande mammaire qui rend difficile 
une irradiation parfaitement homogène. 

De cel ensemble de faits. VA. conclut que la rænt- 
genthérapie employée seule comme traitement du 
cancer du sein doit être rejetée. Mais il est légilime 
d'appliquer la radiothérapie post-opératoire à condi- 
lion qu'elle soit très étendue. 

En matière de récidives la radiothérapie est indi- 
quée non seulement dans les récidives cutanées, mais 
dans les récidives ganglionnaires avec œdème du 
bras et même dans les récidives médiastinales et 
pleurales où une amélioration considérable peut se 
produire. 

En ce qui concerne la curicthérapie, on ne peut 
songer à un traitement radinumthérapique primitif, 
mais la pose de radium à la fin de l'opération a donné 
entre les mains d'Iandlev d'excellents résultats; les 
tubes de radium étant placés au niveau de chacun 
des groupes Ivmphatiques suspects. Ce traitement 
doit ètre complété par de très larges applications de 
radiothérapie penetrante. 

LA. de ce très intéressant exposé conclut qu'à 
son avis il est raisonnable d'admettre l'association 
des trois thérapeutiques. 

1° Un traitement opératoire consistant en une abla- 
tion élargie ; 

2 Un traitement curiethérapique immédiatement 
post-opératoire. 

Se Un traitement radiothérapique institué dès la 
cicatrisation. La dose devant ètre donnée en une 
semaine environ. SIMONE LABORDE. 


Thiroloix ct Pierquin (Paris). — Tumeur hilaire 
pulmonaire considérable (néo-probable). Ra- 
diothérapie profonde. Régression énorme. Ac- 
calmie. (Bull. et Mém. de la Sce. méd. des Hôp. 
de Paris, n° 24, 15 juillet 1922, p. 1086.) 


Très intéressante observation d'une malade amai- 
grie, anémiée, atteinte depuis un an d'hémoptysies 
fréquentes et de quintes de toux eoqueluchoïdes avec 
vomissements qui se répètent nuit el jour. L'explo- 
ration radiologique montre une grosse ombre hilaire 
droite, étendue en hauteur de la elavicule au dia- 
phragme et en largeur jusqu'au milieu du champ 
pulmonaire droit. D'après le résultat négatif de toutes 
les recherches. 1 ne s'agit ni de tuberculose ni de 
svphilis, nt de kyste hvdatique, mais très vraisem- 
blablement d'un néoplasine dont la nature histolo- 
gique ne peut ètre déterminée. Point intéressant, la 
malade, apres ehacun des cing examens radiologiques 


auxquels elle a été soumise à divers intervalles, a. 


remarqué d'elle-même une amelioration tres nette de 
son état général, avec diminution de la toux et des 
hemoptssies. 

Le traitement radiotherapique est institué par 
Prerquin., En rois semaines, de thorax est irradié 
pendant 15 heures et recoit environ 75 unités H. Les 


Rayons X. 


irradiations ont lieu successivement par trois grandes 
portes d’entrée : toute la face antérieure de Vhémi- 
thorax droit, toute la face postérieure et toute la 
face latérale. Le pouvoir pénétrant des rayons cor- 
respond à 30 centimétres d'élincelle équivalente, ils 
sont filtrés au travers de 12 millimetres d'aluminium, 
la distance du foyer à la peau est de 55 centimètres. 
Au cours dm traitement tous les svmptômes s’amen- 
dent, la toux cesse, les hémoptysies disparaissent, 
l'appétit revient, l'état général se relève, le poids du 
corps augmente. À l'examen radioscopique, l'ombre 
pathologique est réduite de moitié, son opacité a 
diminué, la base pulmonaire est redevenue claire et 
la coupole diaphragmatique apparente. A. B. 


Max Steiger (Berne). — La rontgenthérapie 
dans la carcinose péritonéale. (Strahlenthera- 
pie, Bd XIV, H.1, 1922, p. 143.) 


Schônleberg (voir notre analyse) déconseille la 
rüntgenthérapie dans la carcinose péritonéale. Le cas 
cilé par Steiger montre que la rüntgenthérapie peut 
donner des résultats très intéressants dans la carci- 
nose péritonéale. I] s’agit dune femme chez laquelle 
la laparotomie montra un carcinome étendu à tout le 
péritoine. diagnostic contirmé par l'examen histolo- 
gique. La malade fut irradiée en 1916 avec une tech- 
nique excellente à l’époque (radiothérapie moyenne- 
ment pénétrante, doses fractionnées). Le résultat fut 
remarquable et cette femme vécut pendant 5 ans en 
parfait état de santé. Elle est décédée en 1921, mais 
en absence d’autopsie, il a été impossible de savoir 
la cause exacte de sa mort. 

L'A. conclut que la carcinose péritonéale constitue 
une indication de la réntgenthérapie. 

IsER SOLOMON. 


TUBERCULOSE 


L. Kleinschmidt Essen). — Rontgenthérapie des 
affections tuberculeuses des voies respira- 
toires supérieures (lupus des muqueuses ettu- 
berculose laryngée). (Strahlentherapie, Bd XIII, 
H. 2, 1922.) 


On connait la fréquence de Forigine endo-nasale du 
lupus du nez (87 pour 100 des cas) etla nécessité de trai- 
ter énergiquement cette localisation de la tuberculose. 
Le traitement radiothérapique préconisé par PA. — 
nous employons depuis plusieurs années une tech- 
nique analogue — consiste à trradier le nez à travers 
deux champs triangulaires, droit el gauche, chaque 
champ allant de la racine du nez jusqu'aux plis naso- 
géniens. Les deux champs sont irradiés dans la 
meme séance. [I administre par champ 9-10 X dun 
rayonnement de 6° B. W., filtré à travers 5-4 mm. Al. 
La filtration avec le zine n'a pas donné à FA. des 
meilleurs résultats. Les séances élaient renouvelées 
tous les 14 jours et on faisait en lout une serie de 
6 séances. On laissait un intervalle de {rois mois 
avant de commencer une nouvelle série — si celle-ci 
était nécessaire. — Le nombre des malades traités a 
été de 48 hommes et 32 femmes, avec 28 guérisons. 
Dans 5 cas une seule série a été sullisante; dans 
x cas deux séries, dans les autres cas 5 ou plusieurs 
séries, DA. n'a jamais observé une dissémination 
miliaire de la tuberculose ou un coup de fouel donné 


à affection. L'A. a obtenu la guérison — avec une 
technique analogue — dans deux cas de lupus des 


gencives et dans 4eas de Inpns du voile du palais. 

© Dans la deuxième partie de son travail, FA. expose 
les résultats qu'il a obtenus dans le traitement de la 
tubereulose laryvsngee. La tuberenlose larvngee est 
une tuberculose secondaire et il rappelle que Kihan 
n'a jamais vu un cos de tuberculose laryngée primi- 


Rayons X. 


live indiscutable, et de ce fait les résultats obtenus 
sont moins bons. LA. a renoncé à l'emploi des fortes 
doses et rappelle le cas d'Holfelder qui observa un 
cas mortel de nécrose laïvngée après Pirradiation 
bilatérale d'une adénopathie tuberculeuse. La tech- 
nique emplovée par VA. a élé la suivante : irradiation 
à travers deux champs cervieanx latéraux, de 10 em. 
de diamètre, rayonnement 6° B. W.. filtration avec 
4mm. CAL La dose a été de 10 X par champ, renou- 
velée tous les 14 jours jusqu'à six fois. une nouvelle 
série était faite après trois mois de repos. Le nombre 
des malades traites a été de fò: 5 ont élé complete- 
ment guéris, deux échecs et dans les dix autres cas 
on a obtenu une amélioration importante. 
ISER SOLOMON. 


Albert Kohler (Fribourg-en-Brisgau). — La 
rontgenthérapie dans la tuberculose chirurgi- 
cale. (Strahlentherapie, Bd XI, H. 3, 1922, 
p. 585.) 


Dans cet article, FA. qui dirige la section radiolo- 
gique de la Clinique du Prot. Lever donne un apercu 
très intéressant sur les bases et la technique de la 
rontgentherapie dans la tuberculose chirurgicale, 
plus particuheérement dans la tuberculose osseuse. 
Apres une excellente description des aspects radio- 
logiques de la tuberculose osseuse, Kohler donne sa 
théorie du mécanisine de la guérison par la röntgen- 
thérapie. Pour Jui les histoevtes qui entourent le 
foyer bacillifére ont pour mission d'attaquer lenve- 
loppe cireuse des bacilles pour rendre ainsi ceux-ci 
accessibles à l'action des anticorps. La tâche des 
rayons de Röntgen consiste à exciter l'activité de ces 
histoevtes, favoriser leur prolifération et assurer 
ainsi la désintoxication et la cicatrisation du fover 
malade. Les doses de ravons doivent donc étre pe- 
lites pour ne pas détruire les défenses naturelles. 
Kohler. après irradiation de 2000 cas de tuberculose, 
est arrivé à la conclusion qu'il est nécessaire de faire 
parvenir au foyer malade 1/20 à 1/50 de la dose d’é- 
rviheme. Cette dose étant active pendant 18 jours, 
elle doit être renouvelée jusqu'à ce que le fover soit 
vuéri. LA. considère que toute dose supérieure à 
la dose qu'il indique est dangereuse. L'A. se sert 
d'un rayonnement très dur filtré sur 0,5 zine plus 
5 mm d'aluminium, et emploie une grande distance 
focale, généralement 50 em. 

Au début de la radiothérapie on craignait l'action 
des rayons sur les épiphises, des troubles de la 
croissance pouvant en résulter. Avec sa technique, 
chez plusieurs centaines d'enfants, Kohler n'a jamais 
observé un arret de croissance sous linfluence des 
rayons. Î n'a enregistré des insuccès que dans les 
infections mixtes, mais en général les tuberculoses 
ovleo-articulaires infantiles guérissent avee conser- 
vation relative des mouvements articulaires, Chez 
les adultes les raideurs articulaires sont plus frè- 
quentes et Poblention de la guérison est plus longue. 
En résumé, la rontgentherapie ne constitue qu'un 
renforcement des dispositifs naturels de défense 
locale, Je relèvement de Vétat general (diététique. 
cure Solaire) favorise Vachon des rayons. 

ISER SOLOMON, 


W. Lang (Giessen). — La rontgenthérapie dans 
la tuberculose uro-génitale et peéritoneale. 
(Sfrahlentherapie, Bd NIV, H. 1, 1922, p. 126.) 


L'A. présente les observations de $4 cas de tuber- 
culose uro-gentlale et peritoneale. Dans 12 eas on 
employa exclusivement la rontgenthérapie (dose de 
castration, rayonnement (res pénétrant et tres tillres. 
La technique actuelle de la yonteentheérapie permet 
de dire qu'elle est dépourvue de tont danger, ee qui 
n'est pas le cas pour la méthode chirurgicale. La 


gt 


rontgenthérapie est la plus efficace des méthodes 
thérapeutiques utilisées dans le traitement de ces 
affeclions. ISER SULOMON, 


Prof. Gauss (Fribourg). — Diagnostic et traite- 
ment de la tuberculose génitale et péritonéale 
chez la femme. (Strahlentherapie, Ba XIH. 
H. 5, 1922.) 


La tuberculose génitale et péritonéale est presque 
toujours une tuberenlose secondaire, elle survient a 
tout age et sa fréquence est assez grande (5 pour 100 
des femmes autopsiées, 10 pour 100 des annexites 
chroniques), La localisation la plus fréqnente est 
celle des trompes, Ja participation de Vuterus est 
egalement fréquente, la localisation sur les ovaires 
représente 10 à b pour 100 des cas, la tuberculose 
du vagin et de la vulve est très rare. 

La symptomatologie est tres variée : la tubercu- 
lose vaginale et vulvaire se manifeste surtout par 
des ulcerations de diagnostic difficile (biopsie néces- 
saire); la tuberculose du col se présente sous la 
forme uleéreuse ou papillomateuse (biopsie): la tuber- 
culose annexielle prète à confusion avec les annexites 
inflammatoires, la marche de l'affection permet par- 
fois de trouver les éléments d'un diagnostic differen- 
tel La peéritonite tuberculeuse est d'un diagnostic 
plus facile. 

Au point de vue du traitement à suivre les avis 
sont partagés. Pour Jes uns, comme Wertheim et 
Opitz, l'opération chirurgicale s'impose, d'autres gy- 
néeologues comme Krônig, Bumm et Schautta, ont 
renonce à l'opération chirurgicale dans la lubercu- 
lose genitale et peritonéale, Une statistique récente 
de Vout : 

Guerisons avecnnlraitement médical dans 35 pour 100 
des cas; g 

Guérisons avec un traitement chirurgical dans 30 
pour 100 des cas: 

Guérisons avec un traitement radiothérapiqhe dans 
80 pour 100 des cas; 
fait penser que le traitement opératoire doit être 
abandonne. La rüntgenthérapie parait done comme la 
méthode thérapeutique de choix et la technique em- 
ployée sera celle de la radiothérapie profonde. La 
dose sera comprise entre 1/6 à 15 de la dose d'érv- 
theme. Firradiation fractionnee est peut-ètre prefè- 
rable à Firradiation en une seule séance. 

La radiumthérapie vaginale peut ètre également 
utilisée, on ne dépassera pas 5000 mgr.-heures. 

[sek SOLOMON. 


S. Rothmann ({siessen). — Resultats de la Radio- 
thérapie dans le lupus de la face. (Slrahlenthe- 
rapie, Bd NUL, H. 2, 1922, p. 529.) 


Les résullats eliniques de VA. Tui ont douné la 
couvielion que les rayons de Röntgen ne peuvent 
guérir où améliorer le lupus sans risques graves 
pour le malade. Le danger du careinome, les résul- 
tats esthétiques mauvais, Vimpossibiile de traiter 
les récidives, aggravent lé pronostic du lupus de la 
face traité par les rayons XN. [SER SOLOMON, 


SANG ET GLANDES 


Albert Poumayou iMarseillei. — Contribution 
à l'étude des ictères hemolytiques. « Spleno- 
mégalie chronique hémolytique avec ou sans 
ictère. » (Thèse de Universiti de Montpellier, 
1922.) 

Nous n'analvserons que les parties concernant Ha 


radiothérapie. | 
Barjon et Garnier (91%) cont trate nn cas d'iclere 


92 


hémolytique acquis en 10 séances de 12 à 15 minutes 
sur la rate, en 2 mois, ont arnené la régression de 
l'ictère et la disparition des crises abdominales : 
mais ni la splénomégalie ni la formuie hématolo- 
gique n'ont présenté d'amélioration. 

Parisol et Heuilly ont appliqué la radiothérapie à 
deux cas d'ictères hémolytiques congénitaux, avec 
auginentation de Victére et déglobulisation quand le 
traitement était un peu intense, mais avec bon résul- 
tat final. 

Giusepe Gona (Venise, 1916) a publié un cas de 
guérison maintenue au bout de 3 ans 

Enfin lA.. en collaboration avec Drevon, rapporte 
l'observation suivante : Jeune fille de 16 ans, d'aspect 
tres anémique. fatigue générale, asthénie, rate énorme 
(22 cent. sur 15),aménorrhée, maigreur très marquée, 
ictère variable, tantôt généralisé, tantôt limité aux 
conjonctives, tantôt disparaissant complétement; en 
février 1921 : 2 séances de radiothérapie (dose?) pro- 
voquent une recrudescence de l’ictère, ume augmen- 
tation du volume de la rate. des douleurs du ventre 
et peut-ètre un début de réactions péritonéales. En 
avril: globules rouges, 2000000 avec-{ pour 100 d'hé- 
maties granuleuses; globules blancs, 3000. Drevon 
applique sur la rate, du 6 mai au 5 décembre, 
12 séances faibles. En mars 1922, la malade est encore 
faible et a encore un trés léger subictére conjoncti- 
val: mais l’état général s'est amélioré (5 kilogs d'aug- 
mentation de poids), les périodes anictériques sont 
de plus en plus longues. La menstruation a reparu 
depuis 5 mois. La rate a 16 cent. sur 15. Globules 
rouges 5100000 avec toujours { pour 100 d'hématies 
granuleuses: globules blancs. 14000. En somme ré- 
sultats nettement favorables. 

La méthode des doses faibles ne donne pas de 
réactions immédiates, elle fournit des résultats aussi 
bons sur l'hypertrophie splénique et probablement 
meilleurs au point de vue général. En tout cas il 
faut soigneusement se garder des doses brutales qui 
peuvent donner, quand il s’agit de la rate, des réac- 
tions allant jusqu’à la mort. A. LAQUERRIERE. 


Devé et A. Billiard (Rouen). — Sable hydatique 
et radiothérapie. (Comptes rendus des Seances 
de la Société de Biologie, tome LXXXVII, 1922, 
p. 127-128.) 


Les scolex échinococciques soumis à une dose de 
20 H ne paraissent subir ni diminution, ni altération 
de leurs aptitudes biologiques. 

Les A. vérilieront si le plasmodium spécifique 
indifférencié qui constitue la membrane germinative 
des kystes présente la mème résistance aux rayons X 

A. DaRIAUX. 


Marthe Giraud, G. Giraud et L. Pares (Mont- 
pellier). — Recherches expérimentales sur la 
genèse de la crise hémoclasique des irradia- 
tions intensives. (La Presse Médicale, n° 82, 
14 octobre 1922, p. 885-887.) 


Les A. se sont proposé de rechercher le point de 
départ organique du choc par les rayons: la crise 
hémoclasique succède telle à une excitation géné- 
rale de l'organisme vivant ou derive-t-elle des Irans- 
formations intimes qui se produisent au sein des 
tissus irradics ? 

Pour résoudre cette question ils firent des irradia- 
lions expérimentales sur un chien préparé spéciale- 
ment. Chez cet animal, la rate fut isolee de la cavité 
abdominale et transplantée sous la peau en laissant 
intact son pédicule vasculaire. Cette opération, qui 
n'altérait nullement la santé de l'animal, permettait 
de faire des irradiations sur la rate seule (les autres 
régions de Fabdomen étant protégées des rayons) 
dont on pouvait à volonte supprimer la circulation 


Rayons X. 


sanguine au moyen d'un double clamp appliqué sur 
le pédicule. 

ll résulte de ces expériences que l'on n’observe 
aucune variation de l'équilibre leucocytaire, après 
irradiation. tant que la pince isole la rate de la cireu- 
lation générale, mais dès que Ja communication est 
rétablie, par levée du clamp, on constate une notable 
leucopénie. 

Il semble donc que la crise hémoclasique des irra- 
diations intensives soit bien en rapport avec les réac- 
tions intimes des tissus irradiés et qu’elle soit engen- 
drée par le passage dans la circulation générale de 
substances génératrices de choc nées dans l'organe 
meme qui a subi l'irradiation. Ces substances géné- 
ratrices de choc viennent des tissus radiosensibles; 
ce sont des albumines hétérogénéisées par la radio- 
Ivse. L'irradiation de la rate semble donc déterminer, 
dans la circulation générale, une « chasse protéi- 
nique » d'autant plus marquée qu'elle est plus intense. 
Ne peut-on, dans ces conditions, se demander si le 
choc protéinique ainsi engendré n’entre pas pour une 
part dans l'heureuse action de cette irradiation sur 
l'évolution de certaines maladies infectieuses et, en 


particulier, de certaines tuberculoses. 
P. COLOMBIER. 


APPAREIL GÉNITO-URINAIRE 


Ledoux-Lebard (Paris): — Apropos de la radio- 
thérapie des fibromes. (Bulletin de la Société 
de Radiologie médicale de France, Octobre 1922, 


p. 214 à 215.) 


LS 

Sous la désignation de œ Radiothérapie rapide des 
fibromes », FA. recommande une technique intermé- 
diaire, en quelque sorte, entre celle des Allemands 
qui appliquent en une seule séance la dose tolale 
voulue, et celle que M. Béclère a rendue classique. 

L'A. administre la dose ménoposante dans un 
délai qui ne dépasse pas la période intermenstruelle 
normale. Les inconvénients de l'irradiation brutale 
(mal des ravons, fatigues, etc.) sont ainsi réduits au 
minimum: et l'on obtient de la mème façon la rapi- 
dité de l'hémostase, ainsi que l'action directe ou indi- 
recte sur le fibrome. L’A. ajoute que, bien entendu, 
cette technique n'est possible, et meme lui semble 
recommandable, que si l'on a les appareils modernes 
de radiothérapie profonde. P. TRUCHOT. 


Zimmern et René Bloch (Paris). — Un cas 
d'hémostase par dose faible. (Bulletin de la 
Sociélé de Radiologie médicale de France, Octo- 
bre 1922, p. 215-214.) 


Les A. pensent que Jes doses nécessaires à l'arrêt 
de la fonction menstruelle ne doivent pas être obliga- 
toirement des doses élevées. Hs estiment que lon 
peut obtenir parfois l'hémoslase dans le fibrome 
par des doses extrémement faibles, et rapportent 
l'observation d'une malade qui, perdant depuis de 
longues semaines, ayant reçu la dose unique et 
réduite de 2H cutanés, sous un filtre de 2 mm. d’alu- 
minium. vit ses pertes décroitre régulièrement a 
partir du jour de l'irradiation jusqu'à cessation com- 
plete. 

Les A. expliquent ce résultat par l'action directe 
des rayons sur l'ovaire, dont la sensibilité est maxima 
dans sa période (involution régressive. La radiothé- 
rapie semble hater ce processus. P. Trucuor. 

F. Gal (Budapest). — Radiothérapie des fibromes 
uterins et des métropathies. (Slrah/entherapie, 

Bd. 15, H. 1921, p. 97.) 


Relevé de 185 cas de tibromes traites de 1914 à 1919. 
La methode employee a été celle des doses fraction- 


Substances radioactives. 


nées en série. Pour Gal l'indication d’une opéralion 
chirurgicale se pose dans les cas suivants : 

1° Cas dans lesquels le diagnostic est douteux ou 
présentant des complications nécessilant une inter- 
vention chirurgicale ; 2° Fibromes des femmes jeunes ; 
5e Cas compliqués d’ascite suspecte; 4° Fibromes à 
accroissement rapide suspects de dégénérescence 
maligne; 5° Fibromes donnant des troubles par com- 
pression. Gal qui est chirurgien, convient que les 
résultats obtenus deviennent meilleurs et les contre- 
indications diminuent avec l'amélioration de la tech- 
nique radiothérapique. ISER SOLOMON. 


A. Mayer (Tubingue). — Action des rayons de 
Rontgen dans les premiers mois de la gros- 


93 


sesse. (Strahlentherapie, Bd. 14, H. 1, 1922, 
p. 97.) 


Mayer a irradié 10 femmes enceintes chez les- 
quelles on décida une interruption de [a grossesse et 
une stérilisation ovarienne à cause de leur état général 
(tuberculose). Technique emplovée: appareil Veifa à 
190000, 2 M. A.. filtre 0.5 mm. de zinc plus 4 mm. 
d'aluminium, distance focale 25 cm. L’A. compte avoir 
donné la dose de castration en 35-40 minules. L'àge 
de la grossesse des femmes irradiées oscillait entre 
76 et 209 jours, et entre l'irradiation et l'interruption 
de la grossesse s'écoulaient 11 à 54 jours. Macrosco- 
piquement et microscopiquement aucune altération 
notable. : [SER SOLOMON. 


SUBSTANCES RADIOACTIVES 


GÉNÉRALITÉS 


René Weill (Paris). — Notation des doses dans 
la pratique courante de la curiethérapie. (La 
Clinique, Juin 1922, p. 714-716.) 


Exposé sommaire à l'usage des praticiens. 
A. L. 


J. Lavedan et O. Monod (Paris). — Troubles 
cardiovasculaires déterminés par les rayons ~ 
au cours des traitements des néoplasmes. 
(Comptes rendus des séances de la Société de 
Biologie, tome LXXXVII, 1922, p. 155-154.) 


Chez les malades soumis à la curiethérapie, on 
constate l'abaissement de la pression artérielle qui 
parait ètre fonction de la quantité de rayonnement 
absorbé et du volume des tissus irradiés. Sa durée 
ne dépasse pas celle du traitement. Il se produit en 
dehors de tout symptòme du còté du tube digestif et 
de toute modification hématologique importante. 

A. DaRIAUX. 


RADIUMTHERAPIE 


NEOPLASMES 


A. Burrows (Londres). — Radiumthérapie du 
cancer. (Brit. Med. Journ., n° 5210, 8 juil- 
let 1922.) 


Théoriquement, si on connait la quantité de rayons 
appliquée, la dose destructrice pour les cellules d'nn 
cancer donné, la profondeur et les dimensions de la 
tumeur à traiter. on doit arriver à détruire le cancer: 
en réalité et malheureusement, ces données sont va- 
riables et composées d'éléments variables qui rendent 
le probleme tres délicat B. passe successivement en 
revue les éléments du probleme el insiste sur la né- 
cessité de mesures nombreuses concernant le corps 
humain et les tumeurs, sur la connaissance parfaite 
de Ja nature du cancer et de sa sensibilité aux rayons. 
Ce sont là les données fondamentales qui doivent 
permettre de diriger le traitement qui devra compter 
cependant avec de nombreux facteurs biologiques 
encore peu connus, comme par exemple la résistance 
au cancer de l'organisme en général, et des tissus 
avoisinants. 

B., à Manchester, après traitement par le radium 


de cas divers, presque tous inopérables a 7,5 pour 100 
de succès remontant de 247 ans de nombreux résul- 
tats palliatifs favorables, et vante l'emploi du radium 
dans les cas d’hémorragie utérine ‘et vis-à-vis de 
l'asthme des foins. MoREL-Kaunx. 


R. Werner (Heidelberg). — Traitement des néo- 
formations malignes avec les substances radio- 
actives. (Strahlentherapie, Bd. XIII, H. 3, 1922, 
p. 900.) 


Le Prof. Werner donne dans cette conférence les 
bases bien connues de la curiethérapie et discute 
quelques-unes de ses indications. Pour W. l’action 
thérapeutique des ravons y est plus puissante que 
celle des rayons de Röntgen les plus durs; avec 
2-10 grammes de substance radio-active on pourrait 
obtenir mieux que n'importe quel réutgenthérapeute. 
Meis comme nous ne possédons que des pelites 
quantités de radium, une grosse partie des affections 
justiciables de la curiethérapie tombent dans le 
domaine de la rüntgenthérapie. [SER SOLOMON. 


Marion (Paris). — De l'action hémostatique du 
radium dans les tumeurs de la vessie et de 
l’urètre. (Journal Urologie, t. XILL n° 5.) 


L’A. rapporte une série d'observations de malades 
porteurs de tumeurs bénignes de la vessie, dont la 
destruction par les voies naturelles était rendue 
impossible a cause des hémorragies. Chaque intro- 
duction du cystoscope déterminait un saignement 
abondant empêchant l'exploration et l'intervention 
par la fulguration. 

Chez tous ces malades lapplicatiou du radium. en 
provoquant Phemostase, permit d'utiliser l'étincelage 
pour la destruction de ces tumeurs vesicales. Mais, 
comme FA. a pu le constater chez quelques-uns de 
ses malades, le radium n'a pas seulement une action 
hémostatique mais également une aclion atrophiante 
et destructrice tres nette des tumeurs veéesicales, 

A la suile des applications de radium le malade a 
parfois une légére réaction, caractérisée par des 
envies d'uriner fréquentes et un peu douloureuses. 

NAHAN. 


Périer ct Andreae (Genève). — Contribution à 
l'étude du traitement du carcinome de la pros- 
tate par le radium. (Journal d Urologie, t. NIL, 
p. 91.) 


Dans ce cas de carcinome inopérable de ła pros- 
tate la radiumthérapie par émanation fut instituée : 


94 


1° application: Introduction dans la tumeur de 
6 aiguilles de platine de 3/10 de millimetre de paroi. 
Puissance totale <= 20,5 millieuries (au moment de 
l'introduction’. F 

Durée de l'application: 80 heures, 

2 application (5 mois plus tard): Même technique. 
Puissance totale: 78 millicuries (au moment où les 
aiguilles sont placées). 

Durée de l'application : 97 heures. 

Résultats: Diminution de la dureté de la masse, au 
sein de laquelle la prostate S'isole. On décide l'extir- 
pation de la prostate par le procédé de Frever. 

Cette intervention devenue possible grâce à fa 
radiumthérapie a permis d'étudier les modifications 
histologiques dues au traitement. L'examen micro- 
scopique à montré : 

Que Pémanalion du radium détermine la nécrose 
des tissus en contact avec les aiguilles mats a agi à 
distance par action élective sur les éléments épithe- 
liaux et surtout carcinomateux. 

Son action se manifeste par une dégénérescence 
graisseuse des éléments epitheliaux et une altération 
particuliére de certains éléments carcinomateux. 

Le radium n’a pas entravé la prolifération du stroma 
conjonctif, au contraire dans les foyers ou les cellules 


Lumière. 


néoplasiques sont dégénérées le stroma est en active 
prolifération. 

La constatation de quelques rares noyaux carcino- 
mateux sans modification appréciable assombrit le 
pronostic, mais il y a lieu de songer que l'interven- 
tion avant étė pratiquée 5 mois apres la seconde 
application de radium, les radiations n'avaient peut- 
élre pas encore produit tout leur effet thérapeutique. 

NAHAN. 


René Muffat (Paris). — Du traitement des mé- 
trites par les sels de terres rares (Thorium et 
Néodyme. (Thèse de Paris, 1922, Vigot frères, 
éditeurs.) . í 


Le traitement des métrites chroniques et des ulcé- 
rations du col par les ovules et erayons à base de 
sels de terres rares thorium et néodyme, présente les 
avantages suivants: sédation rapide des phénomènes 
douloureux: action rapide sur la suppuration et les 
phénomènes fluxionnaires, cicatrisation précoce des 
ulcérations. Le traitement est inolfensif. 

Douze observations à Pappui de ces conclusions. 

LOURBIER. 


LUMIÈRE 


HÉLIOTHÉRAPIE 


A.-J. Pacini (Washington). — Radiothérapie des 
amygdales associée a la luminothérapie ultra- 
violette. (Journal of Radioloyy, vol. Ill, n° 4, 
Avril 1922, p. 1314-132). 


L'hvpertrophie de Pamygdale chez Fenfant se di 
vise suivant P. en 3 types. 

fe Amvgdales légérement rouges. 

2° Amvydales rouges mais sans infection décelable 
chniquement, 

r Amygdales rouges congeslionnées et infectées. 

Dans la premiére categorie de cas il faut irradier et 
l'on obtient rapidement d'excellents résultats. 

Dans la deuxiéme catégorie on aura recours aux 
irradiations X et V. V. Si cette thérapeutique ne 
donne aucun résultat on aura recours à l'amvgdalec- 
tomie qui dans tous les cas de la troisième categorie 
sera pratiquée d'emblée. WIiILLIAM-VIGNAL. 


W. Hausser et W. Vahle (Berlin). — La relation 
entre la pigmentation, l'érythème et la fré- 
quence de la radiation excitatrice. (Strahlen- 
therapie, Band NUT, H. 1, 1921, p. 41.) 


Travail très intéressant effeetue dans le Laboratoire 
des Etablissements Siemens el Tfalske. Les A. après 
avoir rappelé les bases physiques de la photothé- 
‘apie (domaine spectral, loi de Wien, ravonnement 
du corps noir) décrivent un appareillage qui permet 
diurradier ja peau avec un rayonnement ultra violet 
monochromatique. fs se sont servis d'un spectro- 
graphe en quartz, construit suivant les données de 
Lenard, et comme source lumineuse dune kampe à 
vapeur de mercure de Heräus, L'énergie était mesurée 
au moyen d'une pile thermo-electrique, H. et V. ont 


mesuré ainsi la dose nécessaire pour produire un ’ 


érythème tres léger, intensité de Véervtheme était 
évaluée avee nne methode photometrique tres simple, 
Les A. appellent elticacité du rayonnement Finverse 
de la dose de rayonnement Guultiphiée par une cons- 
tante) suscepuble de produire Véervtheme. Leurs re- 


cherches leur ont montré que cette eflicacité devient 
notable vers 520 ny. S'accroit extrémement vite pour 
atteindre son maximum vers 500 yy. et décroit ensuite 
‘apidement du cote des courtes longueurs d'onde. La 
piementahon parait avoir le même domaine spectral 
que lérvthème, Jes A. mont jamais vu un érythème 
non suivi de pigmentation, ni une pigmentation non 
précédée d'érvthème., Ces recherches intéressantes 
complètent les recherches elassiques de Dorno sur 
le ravonnement solaire et donnent des indications 
précieuses pour la technique et la posologie photo- 
therapiques. ISER SOLOMON, 


Prof. Rost (Fribourg). — Le traitement de la 
tuberculose cutanée. (Strahlentherapie, Bd. 15, 
H. 5, 1922, p. 560.) 


Le traitement de la tuberculose culanée comprend 
un traitement général et un traitement local. 

a) Le traitement général consiste, en dehors de la 
dietelique, en applications générales de rayons ultra- 
violets. Kost irradie tout ie corps, sauf le visage, 
avec deux lampes à ultra-violet distantes du malade 
de jo em. L'irradiation est poussée jusqu'à Fobten- 
tion de lérvthème. Pour Rost cet érythème a une 
grosse importance pour le pronostie et il distingne à 
ce point de vue trois groupes de malades: bt malades 
qui présentent de Verytheme et de ja pigmentation, 
pronostic favorable; % malades qui ne présentent de 
l'érythéme que pour les fortes doses el qui ne se 
pigmentent pas ou qui se pisgmentent peus mauvais 
pronostic: 3 malades qui présentent de Vervtheme 
assez fort. qui sont très radto-sensibles. mais gui ne 
se pigmentent pas, pronostie tres favorable. 

h Le traitement local consiste en applications de 
rayons ultra-violets et de rayons de Röntgen. Rost 
fait les applications locales d'ultra-violel avec la 
lampe de Kromaver dont la valeur Jui parait ètre 
égale à celle de Finsen. La dose appliquée doit èlre 
suffisante pour produire une reachon énergique avee 
formation de vésicules, Les séances sont faites toutes 
des deux ou trois semaines, des que la reaction de la 
precedente séance s'est etfacee. ’ 


Electrologie. 


L'action biologique des rayons ultra-violets sur les 
foyers bacillifères nous est encore inconnue, en ‘tout 
cas cette action n’est pas très profunde et les foyers 
malades s'étendent jusque dans le tissu adipeux sous- 
cutané. Pour les atteindre, les seules radiations uti- 
lisables sont ceiles de Réntgen. Ces dernières radia- 
tions agissent surtout en excitant la prolifération des 
cellules conjonctives jeunes, les fibroblastes et peut- 


05 


être les angioblastes. Pour favoriser le processus 
réparateur, les doses de ravons X doivent ètre bien 
calculées et convenablement espacées. Rost alterne 
les applications de ravons X avec les applications 
locales et générales d'ultra-violet. Les séances de 
radiothérapie ont lieu toutes les cinq semaines envi- 
ron, la dose moyenne donnée par séance est de 20 X 
liltrées sur 2 mm. d'aluminium. [SER SOLOMON. 


| ~ELECTROLOGIE 


GENERALITES 


Doumer (Lille). — Introduction électrolytique 
du cuivre dans l'organisme. (Bulletin de l'Aca- 
démie de Médecine, n° 52, p. 114. Séance du 
10 octobre 1922.) 


L’A. s’est proposé l'étude thérapeutique du cuivre 
introduit dans l'organisme en quantités suffisantes et 
rigourensement dosées. La méthode électrolytique 
lui a permis d'introduire par voie percutanée, dans 
la grande circulation, des doses de cuivre incompa- 
rablement plus élevées que celles employées jus- 
qu'ici par voie hypodermique. Dans cette note préli- 
minaire il veut montrer seulement linnocuité d'une 
telle introduction. 

La méthode est très simple : elle consiste à faire 
passer dans l'organisme un courant électrique avec 
une électrode positive en cuivre séparée des tégu- 
ments par un feutre épais ou par plusieurs doubles 
de papier buvard assez fort imprégnés d'une disso- 
lution de sels de cuivre purs. Quand on connait lin- 
tensité du courant et la durée de son passage, il est 
facile de calculer la quantilé de cuivre métallique 
introduite, on Ja calcule mieux encore et plus sùre- 
ment si sur le trajet du courant on intercale un volt- 
mètre au nitrate d'argent. N'importe quel sel de 
cuivre peut être emplové pourvu qu'il soit neutre et 


pur, mais’ il est préférable, pour avoir un dosage | 


rigoureux, de se servir d’un sel, tel que le formiate, 
dont l'acide se décompose entièrement en éléments 
gazeux. 

Un fait frappant est l'innuruilé absolue de doses de 
cuivre relativement fortes. Chez une des personnes 
qui se sont prêtées à ces expériences, FA. a pu intro- 
duire quotidiennement, pendant quinze jours consé- 
cutils, 100 milligrammes de cuivre métallique. Chez 
d'autres il a prolongé l'expérience pendant plus de 
trois mois à raison de 50 milligrammes de cuivre par 
jour sans le moindre dommage. Mais chez toutes il 
a observé un aspect bronzé tout à fait particulier des 
téguments découverts, peau du visage et dos des 
mains, attribuable à une action photo-électrique de 
la lumière du jour, Cet aspect bronzé est en elfet 
plus marqué chez les sujets qui vivent ou qui tra- 
vaillent en plein air. Si on découvre une partie du 
corps habituellement couverte, comme le bras, l'é- 
paule ou le:dos, et si on Fexpose à la lumière du 
jour, elle se bronze aussitol. Tel est le seul inconvé- 
nient observe par l'A. avee les doses qu'ila employées 


jusqu'à présent. A. B. 
ACCIDENTS 
Balthazard ide Paris). — Une nouvelle observa- 


tion d’electrocution par courant alternatif de 
110 volts. (Bulletin de UAcatemie de Medecine, 
n° 92, p. 111. Seance du 10 octobre 1922.) 


Dans ce cas comme dans les cas du mème genre 
précédemment signalés, le courant de 110 volts a 
causé la mort grace à la diminution considérable de 
la résistance du corps qui a permis à celui-ci de 
constituer un bon conducteur vers le sol. M. L., la 
vietime, électrocuté après avoir saisi de la main 
gauche un fil conducteur, coupé et pendant, avait 
en effet les mains mouillées pour avoir cherché 
à éteindre avec une serviette mouillée le commence- 
ment d'incendie provoqué par un court-circuit; de 
plus il portait des savates à semelles de corde qui 
ont été fortement imbibées par Peau répandue sur le 
sol. La large surface de contact entre les pieds et le 
sol, assurée par les semelles mouillées, explique 
‘absence de brûlures à la plante des pieds alors 
qu'au contraire, à la main gauche. des brülures se 
sont produites au point de contact étroit entre la 
peau et le fil electrique. 

Cet abaissement de la résistance du corps aboutit 
à décupler l'intensité du courant qui traverse te 
corps; on atteint ainsi les intensités de 80 milliam- 
pères qui sont mortelles pour l'homme, même avec 
des courants alternatifs de 110 volts. A. B. 


Zimmern (Paris). — Quelques considérations 


sur les accidents de l'électricité. (La Clinique, 
Juin 1922, p. 684-081.) 


IA. attire une fois de plus lPattention sur les dan- 
gers des eourants électriques et particulièrement des 
courants de bas voltage des installations domestiques; 
ce qui rend un courant dangereux c'est en effet Fin- 
tensité qui traverse le cœur; or, si on est à une bonne 
terre, ou à plus forte raison si onest en coutact avec 
les deux fils, on atteint mème avec les courants d'é- 
clairage usuellementemplovés une intensité au niveau 
du cœur suflisante pour produire la contraction 
fibrillaire. A. LAQGUERRIÈRE, 


| ÉLECTROTHÉRAPIE 


D.-H. Yates (Madison). — La pellagre traitée 
avec succès par l'électrothérapie. (American 
Journal of Electrotherapeutics and Radiology, 
n° 7, Juillet 1922, vol. NL, p. 216-219) 


L'A. rapporte toute une série d'observations de 
pellagreux dont la guérison se maintient depuis plu- 
sieurs années apres un traitement par lélectricité 
statique apphquée sous forme de «cave current », 

La technique qu'il emploie est la suivante : il ap- 
plique une électrode métallique sur la région du 
corps qui est la cause de la plus grande souffrance 
et cette application dure 50 minntes au plus, ib fait 
9 séances par jour el change assez souvent le siege 
de son electrode: il termine souvent les séances en 
faisant des appheations d'etincelles statiques le long 
de la colonne vertébrale. Le traitement doit èlre suivi 
pendant 12 semaines, dans les cas avancés pendant 


96 


20 semaines. Dans les 3 ans qui suivent la guérison 

apparente, l'A. recommande de faire tous les prin- 

temps une nouvelle série de 4 semaines. | 
WILLIAM VIGNAL. 


Hirtz (Paris). — Le traitement de I’hydarthrose 
du genou par la galvanisation et la radiothé- 
rapie combinées. (La Clinique, Juin 1922. p. 690- 
665.) 

Les traitements classiques restent inefficaces dans 
beaucoup de cas d'hydarthrose; au contraire les 
résultats de la physiothérapie sont à peu près cons- 
tants et PA. estime que l'on pourrait presque dire 
qu'une arthrite non modifiée par la physiothérapie 
est de nature tuberculeuse. [l utlise:1° le courant 
continu : électrode très épaisse placée circulairement 
autour de l'articulation, intensité: maximum de tolé- 
rance (80, 100 m. A) 45 minutes, 3 fois par semaine : 
% la radiothérapie : 2 champs latéraux délimités par 
des feuilles de plomb sont irradiées de chaque cûté 


Bibliographie. 


de la ligne médiane antérieure (2 m. A, élincelle équi- 
valente, 50 cm., dist. 22, filtre 15 mm. aluminium: 
25 minutes — soit le tiers de la dose-érvthème. — 
Séance tous les 15 jours); 5 pas d'immobilisation, 
mécanothérapie active, massage des muscles de 
la cuisse. | 

Sur 24 hydarthroses, soit aigués traumatiques, soit 
récidivantes, soit non traumatiques, une seule quoique 
améliorée, ne fut pas guérie. A. LAQUERRIÈRE. 


A. Berthomer (Vichy). — De la nécessité de 
l'examen radiographique chez les constipés et 
de leur traitement électrothérapeutique. (La 
Clinique, Juin 1922, p. 719.) 4 


Cette note malheureusement trop sommaire indique 
l'importance de lPexamen radiologique et le schéma 
des méthodes électriques à employer suivant limage 
révélée par les rayons. Souhaitons que PA. nous 
donne promptement un travail documenté sur cette 
question. LAQUERRIERE. 


BIBLIOGRAPHIE | 


J. Stéfani. — Essai sur l'origine des cancers 
et tumeurs. (1 vol. 208 pages, Maloine et fils, 


édileurs, Paris, 1922.) 


Dans une première partie, l'A. dénonce le péril 
cancéreux: 5619 morts en 1917 contre 5 002 en 1913. 

Dans la deuxième partie, PA. expose clairement une 
théorie nouvelle qui ne manque pas d'être séduisante 
et qu'il a conçue d'après la conjugaison des proto- 
zoaires et l’hvhridation. D’après lui la cellule canceé- 
reuse est le produit incestueux d’un parasite (lhvbri- 
dozoaire) et de son hôte (la cellule Wun tissu de notre 
organisme). Cette conjugaison est la clef de l'affection 
cancéreuse. Qu'est-ce que l’hybridozoaire: c'est un 
terme générique désignant « un groupe d'êtres mis- 
cellulaires probablement très variés appartenant à 
des espèces très diverses, animales, végétales (mi- 
crobe, algue), mais ayant tous une propriété com- 
mune, celle de s'unir par conjugaison avec les cel- 
lules de nos tissus ». Cet être lui permet d'expliquer 
l'absence de lille phagocytaire ou de défense, et sur- 
tout la transformation de l'épithélioma ou du fibrome 
en sarcome, en vertu de la « loi du retour » de Fhybri- 
dozoaire au type primitif. Lorsque l'hvbridozoaire de 
retour se dégage de la cellule néoplasique il peut se 
conjuguer avec la cellule conjonctive du stroma: le 
sarcome éclot. De ce fait autant de variétés de cel- 
Mules conjonctives et @hybridozoaires et autant de 
variétés de sarcomes à cellules rondes, fusi- 
formes, etc. Ceci explique en général Vintinie variété 
des tumeurs qui dépendent de la nature des deux 
types cellulaires conjugués. , 

Pour terminer TA. demande la déclaration obliga- 
toire, l'isolement des cancérenx avancés, la désinfec- 
lion des locaux et la crémation des morts. 

François LEPENNETIER. 


J. Privat. — L' Orthopédie en clientèle. (Collec- 
tion: comment guérir. Bibl. des Praticiens, 
817 p. et oo fig. Maloine, éditeur, Paris). 


L'A. a écrit ce traité à Pintention des médecins 
praliciens ; aussi lui a-t-il donné une forme pratique 
et facile à consulter, H Fa divisé en quatre parties. 
Hl consacre la première aux techniques spéciales, aux 


Le Gérant : F. AMIRAULT. 


affections orthopédiques et donne de nombreux et 
clairs conseils sur tout ce qui a trait aux appareils 
plâtrés depuis le gachage du plâtre jusqu’à leur con- 
fection pour les affections des membres ou du rachis. 
H ajoute qu'il ne suffit pas d'ètre un bon platrier et 
qu'au travail de manceuvre doit succéder l'œuvre du 
médecin. [I termine donc cette partie par lénuméra- 
tion des soins que l’on doit apporter tant dans la sur- 
veillance de l'appareil que du malade Jut-méthe, soins 
auxquels participent également la famille ou les in- 
firmières. 

Dans la deuxième partie l'A. traite des tuberculoses 
orthopédiques. Il étudie la coxalgie, les tumeurs 
blanches du coude, poignet, genou, cou-de-pied et 
les divers maux de Pott. Chacune de ces affections 
est décrite et accompagnée de notes indiquant ce 
que le médecin doit faire ou ne pas faire, ce qu'il doit 
dire au malade, aux parents; quand le malade sera- 
t-il guéri? Quelle sera sa guérison? Quel est le pro- 
nostic ? Le malade sera-t-il bossu, boitera-t-11? Toutes 
question de pratique journalière souvent embar- 
rassantes auxquelles l'A. répond. 

Dans la troisième partie FA. a étudié le torticolis, 
la luxation congénitale, le mal de Little, le pied bot 
congenital chez le nourrisson et l'enfant plus âgé et la 
sacralisalion de la Ve lombaire. Mème plan, mèmes 
conseils pratiques sur linterrogatoire des jeunes 
sujets, examen et le traitement. 

Dans la quatrième l'A. traite des affections acquises, 
paralysie infantile, scoliose et dos rond, rachitisme, 
coxa-vara, pied plat valgus. Il consacre plusieurs 
pages à la description fort intéressante d'appareils 
de prothèse fonctionnelle nerfradial, museulo-cutaneé, 
médian, ete.) qu'il a concus pendant la guerre avec 
J. Belot, Lortat-Jacob el Fournav. Ces appareils pos- 
sedent toutes les qualités essentielles de confort el 
de bon rendement. lis sont simples, résistants, peu | 
cotileux, faciles à placer et à nettoyer, ne gènent pas 
la circulation, ne blessent pas, ne sont pas volumi 
heux mi apparents, ne grincent pas pendant les mou- 
vements et enfin remplacent en action les seuls 
muscles paralysés dont les antagonistes sont de- 
meures sains. 

En résumé ouvrage bien divisé, facile à consulter, 
el guide précieux d'orthopédie courante pour les mé- 
decins non spécialisées, Francois LEPENNLTIER, 


X8 990. — Paris. Iinp. Lanure, 9, rue de Fleurus, 


MEMOIRES ORIGINAUX 


RADIODIAGNOSTIC DE QUELQUES ALTERATIONS OSSEUSES 
DE L’EXTREMITE SUPÉRIEURE DE L’HUMERUS " 


Par MM. J. BELOT et Francois LEPENNETIER 


L'extrémilé supérieure de l'humérus est Pun des segments osseux les plus fréquemment 
lésés. Par sa situation elle se trouve, en effel, facilement exposée aux heurts directs ou indi- 
rects; de plus, elle participe aux affections congénilales où acquises de lomoplate, de Farticu- 
lation de l'épaule et de la diaphyse humérale. 

La radiographie est parmi les procédés d'exploration celui qui, par excellence, permet de 
préciser la nature et l'étendue des lésions osseuses existant dans celte région. Nous éludierons 
dans ce travail les principales altérations qu'elle peut révéler. 


1. — TECHNIQUE 


Radioscopie et radiographie. — L'exploralion radiosropique est ordinairement insuf- 
fisante. Elle est cependant indispensable dans cerlains cas : contrôle des mouvements de la 
téle humérale vis-à-vis de la gléne scapulaire, examen rapide el sommaire d'une luxation, d’une 
fracture, avant ou après leur réduction et leur mise en place dans un appareil (immobilisation. 
Mais la radioscopie ne donne que des renseignements incomplets; seul le cliché révèle les fins 
détails des alléralions osseuses. Elle conserve le très grand avantage de permettre l'examen du 
membre en mouvement et dans ses diverses altitudes. On peut ainsi déterminer la meilleure 
incidence pour obtenir sur la radiographie le maximum de renseignements. La radioscopie 
constitue la mise au point de la radiographie : à ce litre, elle est indispensable dans l'examen 
des cas difficiles. Elle montre que de la position du coude, de l'avant-bras et de la main, dépend 
l'orientation de Ja tète humérale et par suite les caractères de l'image obtenue, ainsi que 
MM. Bailleul et Dubois-Roquebert l'ont rappelé (°). 

Cette extrémité est, en effet, absolument asymétrique, formée d'un hémisphère en dedans, 
flanquée en avant et en dehors de deux tubérosités inégales, et creusée de deux gorges : l'une 
circulaire oblique, le col anatomique; l’autre longitudinale, la coulisse bicipitale. Le tout sur- 
monte le tiers supérieur de la diaphyse humérale par l'intermédiaire du col chirurgical. 

Chacune de ces parlies osseuses contribue à donner des images radiographiques difré- 
rentes, suivant que le bras est en position de repos, accolé au corps ou en rotation externe ou 
interne, faible ou forte, ou en abduction et en adduction forcées. Pour ajouter à la complexité 
de ces images, la glène scapulaire et l'acromion viennent dans cerlaines positions et certaines 
dispositions anatomiques confondre leurs ombres avec celles de la léle humérale, 

Nous verrons plus loin également qu'il n'est pas indifférent de radiographier l'épaule de 
face ou de dos. 


Technique radiographique. — Pour ces divers motifs, il importe de suivre une technique 
bien définie. : 

Il n'est pas discutable que le sujet doit èlre radiographié dans la position couchée. Exeep- 
tionnellement cependant, un cliché peut être pris sur uw blessé debout ou assis, au cours d'une 
radioscopie. Si l'état de larliculation le permet, il est ainsi possible, en mobilisant le bras et 
l'épaule sous le contròle de l'écran, de trouver l'incidence la meilleure. 

(t) Travail du Laboratoire central d'électro-Radiologie de PHopital Saint-Louis. 
@, Le décalage dans les fractures de lhumérus. Journal de Radioloyie et CE lectolegie, t. HE, n° 6, p. 20. 


N° 3. — Mars 1923. VH — 7 


98 J. Belot et F. Lepennetier. — Radiodiagnostic de quelques 


Doit-on coucher le malade sur le dos ou sur le ventre? Généralement, la radiographie se 
fait le malade étant en décubitus dorsal, la plaque sous l'épaule. Dans cette position, du fait de 
la rolondilé du dos musclé ou gras, plus ou moins voûté, l'épaule et le tiers supérieur de 
l'humérus se trouvent éloignés de la plaque de plusieurs travers de doigt. L'image serait 
déformée par un tel éloignement el les mouvements de l'épaule non soutenue enlèveraient 
toute netleté. Certains auteurs conseillent de rapprocher de la plaque l'épaule à examiner en 
soulevant l'épaule opposée par un coussin. Ce procédé peut être douloureux, faisant porter le 
poids du corps sur l’épaule atteinte. D'autres étendent un large coussin sous le malade, qui 
s'y creuse un lit, el placent le châssis sous l'épaule, ainsi soutenue. On peut objecter que le 
sujet, reposant ainsi sur un plan plus ou moins mou, peut bouger, surlout s'il ne suspend pas 
complélement sa respiration. Nous emplovons de préférence une sorte de pupitre de bois en 
forme de coin à 2 plans : l'inférieur horizontal est en contact avec la table, le supérieur oblique 
fait avec le premier un angle de 22 degrés. Ce plan incliné supportera le cliché ou le chassis 
sur lequel vient s'appliquer très exactement la face postérieure de l'épaule et du bras. La forme 
angulaire de cel appareil permet de le glisser sous le sujet pour corriger une voussure dorsale 
plus ou moins accenluée. 

Le malade ainsi disposé, le bras est étendu le long du corps. L’anticathode est à 60 cm. du 
milieu de la plaque; le rayon normal, perpendiculaire au plan horizontal de la table, passe par 
la dépression sous-acromiale. 

Jaugeas |‘) conseille d'incliner légèrement vers le bas le rayon normal pour mieux obtenir 
la séparation de la tête humérale et de l'acromion. 

On donne à l'avant-bras, dans la mesure du possible, la position jugée la meilleure pour 
mettre en évidence la lésion cherchée. Celle position peut considérablement, en effet, comme 
nous l'avons dit, modifier l'image normale de l'extrémité supérieure de lhumérus. Nous allons 
voir rapidement les principaux aspects sous lesquels elle apparait dans les diverses attitudes de 
l'avant-bras : 


fe {vant-bras en demni-pronation. — La main, perpendig ulaire au plan de la lable, repose 
sur celle-ci par son bord cubital. 

La radiographie montre : en dedans, un hémisphère bien arrondi, faisant face à la glène 
scapulaire et se terminant en bas par une arèle sous laquelle commence une ligne concave : 
col analomique, puis col chirurgical, bord interne de la diaphyse humérale. En dehors et en 
haut, cet hémisphère est limité par Vencoche du col anatomique. Plus en dehors se trouve la 
masse de la grosse tubérosité montant vers Vacromion. Sa face externe est plane ou légèrement 
convexe, sans aspérité : elle se continue insensiblement, en descendant, avec le col chirurgical. 
Un peu en dedans de la grosse tubérosilé se voil une ligne plus claire, verticale, correspondant 
à la coulisse bicipilale, Pas de petite tubérosité visible dans cette position. 

La tète humérale apparaît suivant son plus grand axe. La densité osseuse n'est pas égale 
en tous endroils : réticulée plus ou moins régulièrement au niveau de la lèle, l'image devient 
plus dense au-dessous, tout autour du canal médullaire. Nous verrons plus loin les modifica- 
tions de ectte image chez Penfant et l'adolescent. 


2° Avant-bras en rolalion erlerne marima. -= La main repose sur la table par sa face 
dorsale. 

La surface articulaire qui, normalement, regarde en dedans et un peu en arrière, se porle 
très en avanl; par suite, son profil satténue. L'ombre de la face externe de la grosse tubérosilé 
saplatit. La coulisse bicipilale disparait cachée par Pombre diffuse de la petite tubérosité. 


p Avanl-bras en rotation interne. — La main repose sur la table par la face palmaire. 

La tele tend à regarder en arrière; la pelite tubérosité se porte en dedans, la grosse Lubé- 
rosité vient plus en avant et en dedans; sur son profil externe apparail une arèle assez vive : 
insertion du pett rond. La coulisse bicipitale est bien visible vers le milieu de Faxe de l'os. Le 
col anatomiqne s'efface tant en dehors qu'en dedans. Le col chirurgical, en dedans. s’évase 
presque régulièrement de bas en haut vers la tête, Les limites entre la tête et la diaphyse 


(1) Javanas. — Privis de radi utiagnastie, p. 195. 


-mra oiiae -ey pe = e a 


alterations osseuses de l'extrémité supérieure de l'humerus. 99 


humérale sont moins tranchées. Les caractères de cette image s’accentuent avec le degré de 
rotation interne. 

Dans les cas où l'examen est pratiqué en position ventrale normale, la face antérieure de 
l'épaule au contact de la table, on obtient une image qui se rapproche beaucoup de celle que 
nous venons d'indiquer. Pour provoquer la rotation externe du bras et par suite de la tête 
humérale, il faut prendre soin de mettre la face dorsale de la main au contact du plan hori- 
zontal sur lequel repose le sujet. | 

Malgré tout, les images obtenues en posilion ventrale sont presque toujours différentes de 
celles en position dorsale. Il faut noter, du reste, que chez certains traumatisés, la première 
position est plus facile à réaliser que la deuxième. 

On voit que ces diverses attitudes compliquent l'interprétation des images normales de la 
tête humérale; elles sont très précieuses, quand la lésion n'en supprime pas la possibilité, pour 
dépister les altérations des tubérosités. 

La complexité des images esl encore exagérée par la superposition des ombres de la glène 
scapulaire et de l’acromion sur la tête humérale. Ces superpositions sont plus ou moins mar- 
quées, suivant l’abduction ou l’adduction de l'humérus. 


Bras an repos, en adduction. — La partie supérieure de la téte se confond avec l'image de 
l'acromion: la partie interne avec celle de la glène scapulaire. 

Bras en abdurtion légère. — La silhouette supérieure du col anatomique vient sur l'image 
de l’acromion, mais la surface articulaire se dégage de la glène. | 

Bras en abduction forcée. — La col anatomique, la face supérieure et une partie de la face 
externe du trochiter se projettent sur l’acromion. 

Bras en rotation interne combinée à Vahluction. — Le trochiter se porte en avant, son 


image disparaît : la tête est partiellement recouverte par l'acromion et la glène; au-dessous 
peut apparaitre le trochin lorsque le mouvement est exagéré. 

Bras en rotation erterne forcée et abduction. — Au contraire, l’image du trochin apparaît 
presque sous l’acromion, la tête et la partie inférieure du col anatomique se dégagent. C'est 
une bonne position pour examiner cette région. 

Nous avons insisté sur ces détails pour bien montrer que la position du bras et de l'avant- 
bras et la connaissance de ces positions sont très importantes pour la lecture correcte des 
clichés. 

L'examen antéro-postérieur de la tête humérale donne le plus souvent des renseignements 
suffisants pour établir le diagnostic. Parfois, cependant, il doit être complété par l'examen de 
profil, suivant la technique indiquée par MM. Arcelin et Chassard ('). Elle se résume ainsi : 

« Le bras est écarté du tronc au maximum jusqu'à l'angle droit si le malade peut le sup- 
porter. L'avant-bras soutenu par une petite table est en demi-pronation, le pouce regardant en 
haut. La plaque est disposée verticalement contre le bord supérieur de l'épaule, ampoule 
également verticale, le rayon normal horizontal tombant au milieu du creux de l’aisselle. Uti- 
liser un diaphragme cylindrique. L'image obtenue permet d'explorer les régions postérieures 
et antérieures de la tète humérale et du col anatomique, ainsi que la saillie de la petite tubé- 
rosilé qui se profile netlement au-dessus de la tète. » 

Malheureusement, cetle technique nécessile, pour être ulilisée, une relative liberté de 
l'articulation scapulo-humérale. Or, c'est précisément dans les cas où elle serait plus utile 
qu'elle est inapplicable, le blessé ne pouvant tolérer abduction de son bras. 


11. — MALFORMATIONS DE LA TÈTE HUMERALE 


Nous envisagerons seulement ici la déformation de la lête dans la luxation congénitale, 
lhumérus varns (ou scapula vara) et la luxation dite récidivante s s'accompagnant de malforma- 
Lions acquises. Celle distinction en lésions acquises et lésions congénitales a été l'objet d'une 
discussion au XVII Congrès international de Médecine de Londres, en août 1905, entre Nové- 
Josserand (*), Abadie, Pélissier et Pellersohn. Ils ont conclu que les rayons X ne paraissent pas 

($ Cnassarp. — Résultats de l'exploration radiologique de Flartieulation scapulo-humérale. Journal de 


Radiologie et d Electrologie, t. IV, p. 68. 
(® Nove Josseranp, rapporteur du Congres. 


100 J. Belot et F. Lepennetier. — Radiodiagnostic de quelques 


actuellement en état de fournir les éléments de diagnostic différentiel entre la déformation 
acquise pendant le jeune âge el la luxation congénilale vraie, mais peuvent montrer l'atrophie 
et le déplacement de la lêle humérale et de la glène scapulaire. 

g% 1. Luxation congénitale. — La radiographie révèle surtout un défaut de développement 
de la tète humérale. La déformation porte sur la face articulaire qui est aplatie, tandis que la 
face externe garde sa forme normale. L’aplalissement siège au point de contact de la gléne 
scapulaire et de la tète. Il varie donc avec lui; postérieur lorsque la luxation est antérieure (sous- 
coracoïdienne), il est antérieur lorsqu'elle est postérieure (sous-acromiale, sous-épincuse) ('). 
La luxation peut aussi être en dehors et en haul (sous-acromiale). La radiographie de profil 
esl indispensable dans ces cas pour indiquer la forme et la position de la tête humérale. 
Le cliché n° 5 est celui d’une luxation postérieure. La déformation porte principalement sur le 
côlé postéro-interne. Le mème cliché et la figure 4 révèlent l'absence presque complète de 
wlène scapulaire : « le bord externe de l'omoplate se profile d'une manière apparente sans 
inflexion ni saillie » (Proust). Sur le dernier cliché, nous voyons aussi une sorte d'apophyse 
supplémentaire implantée au bord supéro-externe de l'omoplate. Elle contribuait à rendre plus 
singulière la lésion et fut réséquée lors du traitement de la luxation. 


2 2. Humérus varus. — Cette difformité est rare : elle consiste principalement en une 
diminution de langle d'inclinaison de la tête humérale sur l'axe de la diaphyse. Cette incli- 
naison entraîne une limitation des mouvements d'abduction du bras et un déplacement de la 
tèle par rapport au col. Chez l'enfant, l'inlerligne épiphysaire devient presque vertical. La 
mesure de l'angle d’inclinaison se fait de la maniere suivante : tout d’abord repérer la position 
exacte du trochin; la tête se montre dans son plus grand diamètre, avons-nous vu, si le trochin 
se voit par transparence dans son tiers externe. Mener du sommet du trochiter une ligne tan- 
gente à la lête humérale, tracer l'axe de la diaphyse humérale ; à l'état normal, ces deux lignes 
se coupent avec un angle de 150 degrés. Angeletti (?) l’a trouvé quatre fois diminué à 80 degrés. 
Celle inflexion pathologique peut se faire au col chirurgical ou au col anatomique. Birscher, 
dans ce dernier cas, a trouvé parmi les porteurs 50 pour 100 de crétins. Mais cette lésion peut 
être simulée par une arthrite déformante qui diminuerait l'angle en abaissant la tète, par une 
fracture vicieusement consolidée ou même par le rachitisme. 


4 5. Luxation récidivante de l'épaule. — Elle se manifeste par des lésions comparables à 
celles de lhumérus varus compliquées d’autres malformations. Celle alfeclion se rencontre 
chez les sujets présentant des troubles de sécrétion des glandes endocrines, les crétins, les 
obèses, el aussi chez les épilepliques. Elle a fait l'objet de nombreux travaux de Crocmer, 
Loebecker, Chaput, Broca, Hartmann, Brin, Dujarier et Albert (°). | 

L'angle d'inclinaison est diminué, le col anatomique est allongé, la lète hyperlrophite 

présente une surface articulaire aplalie et réduite. L'ensemble prend ce que l'on a appelé 
l'aspect en hallebarde, en hachette (fig. 6), en maillet. Cette déformation est encore exagérée 
par une encoche plus ou moins profonde siégeant à la partie supérieure de la tele et qui « n’est 
autre que la partie la plus élevée de la perte de substance postérieure déjà bien connue anato- 
miquement » (Albert). Cette lésion est généralement bilatérale, mais elle peut passer inaperçue 
d'un côlé, si elle est minime. 
, 4. Fausses malformations. — Ces malformalions peuvent èlre simulées, comme le 
montrent les clichés n° 2 et 5, soil par une rotalion permanente de la tète, due à un processus 
pathologique quelconque (paralysie de dale ancienne), soit par le développement exagéré d’un 
segment huméral, ou par d'anciennes fractures vicieusement consolidées (fig. 12 et 17). Mais 
l'erreur n'est pas possible st on prèle ua peu d'attention à l'examen clinique du sujet et à 
l'étude des images oblenues. 


(4) ABADIE et Périssien, — Revue d'Osthopédie M910). 

2) ANGELE — Humérus varus. La Chirurgia dt organi di movimento (Décembre 1919). 

5j ALIBERT — Les lésions de la tète humérale dans la luxation récidivante de l'épaule. Étude radiolo- 
gique (These de 1919). 


Journal de Radiologie Planche 5 
et d’Electrolugie, t. VII. Mémoire J. Belot et F. Lepennelier 


ALTERATIONS OSSEUSES DE LA TETE HUMERALE 


Fig. 1. — Epaule normale. Structure osseuse aréolée, Fig. 2. — Epaule normale, développement remarquable 
de la tête humérale. de la grosse tubérosité. 


Fig. 3. — Rotation permanente de la tête hiumérale Fig. 4. — Luxation congénitale avec malformation de la tête 
chez un ancien paralytique. Image radiographique pouvant (vue de face) et apophyse scapulaire supplémentaire. 
faire croire à une déformation de la tête. 


MASSON et CIE ÉDITEURS 


Digitized by Google 


Journal de Radiologie Planche 6 
et d'Electrologie, t. VIT. Mémoire J. Belot et F. Lepennetier 


ALTÉRATIONS OSSEUSES DE LA TÊTE HUMÉRALE 


Fig. 5. — Luxation congénitale (vue de profil). Fig. 6. — Luxation récidivante de l'épaule. 
déformation de la tète humérale en hachette. 


1 


< 
mee 
«i = 
di LA 
- i | 
č x | 
e a | ee. 00 7 d 
-= . { d 1 2 
a Ss 7 sp f | 
à” 
ee) ta : p 


. Waust 
BA | 
{i i 


Fig. 7. — Fracture du col chirurgical. Fig. 8. — Fracture du col chirurgical avec luxation en dedans 
du fragment inférienr. 


MASSON et CIE ÉDITEURS 


Digitized by Google 


alterations osseuses de extremite superieure de l'humerus. 1o1 


111. — LÉSIONS TRAUMATIQUES 


Les fractures de l'extrémité supérieure de l’humérus se distinguent, suivant leur siège, en 
plusieurs variétés. De causes directes ou indirectes (trauma localisé ou à distance), on les ren- 
contre de préférence chez le vieillard et la femme. Elles peuvent compliquer la luxation de 
l'épaule. 


2 1. Fractures isolées de la tête humérale. — Elles sont rares. Il s’agit plutôt de fissures 
du cartilage ou d'écrasement localisé du tissu spongieux. Mais en revanche, les fractures de la 
tête compliquent fréquemment celles du col anatomique ou chirurgical (fig. 10). Leur recherche 
et le contrôle radiographique de leur réduction ne sauraient être trop minutieux pour dépister 
la présence de fragments osseux intra-articulaires (Mollard) ('). 


g 2. Fractures du col anatomique. — Elles suivent la rainure de ce col. Sur le cliché, on 
voit le trait de fracture laisser en dehors la masse du trochiter et se diriger de haut en bas et 
de dehors en dedans pour se terminer sous la tête, vis-à-vis le bord inférieur de la cavité glé- 
noïde. 

Ce trait de fracture est fréquemment dissimulé par l’engrènement fragmentaire. D'après 
E. Jeanbrau (°), c'est la tête qui pénètre dans le fragment inférieur. Si cet engrénement ne se 
produit pas, le deltoide et le biceps atlirent en haut et en dehors le fragment inférieur. Ce 
mouvement ascensionnel fait basculer la tête en dedans et rend ainsi la réduction plus difficile. 

Luxembourg (*) a signalé un mouvement des fragments différent de celui-ci; il a observé 
deux cas de fractures du col anatomique dans lesquels la tête s'élait tournée de façon telle, 
que son plan fracturé était en regard de l'acromion et de l’omoplate, posilion qui exigea une 
exlirpation sanglante de la tête. La figure 14 montre une fracture incomplète du col anatomique 
accompagnant un arrachement de la grosse tubérosité. 


8 3. Fractures du col chirurgical. — Elles ont leur siège entre l'insertion du grand 
pecloral et la base des tubérosités. La direction du trait de fracture est variable : tantôt 
oblique, tantôt transversal. Ceci n'est pas sans importance. En effet, lorsque la fracture est 
oblique, le déplacement latéral est la règle. Le fragment diaphysaire atliré par le grand pec- 
toral vient en dedans et en haut (fig. 8 et 29). Son mouvement peut même le porter jusqu'à 
Vapophyse coracoide; le fragment épiphysaire, sollicilé par les muscles sus-épineux, bascule et 
sa pointe fait saillie, en dehors, sous le deltoïde. Exceptionnellement, la fracture oblique 
détermine un engrénement fragmentaire. Celui-ci, au contraire, est habituel dans les fractures 
transversales (fig. 9 el 10) et le fragment inférieur pénètre profondément dans le supérieur, 
amenant une rotation de la tête en arrière (E. Jeanbrau, Poirier, Mauclaire). Cette pénétration 
peut même causer un véritable éclalement de l'épiphyse constiluant le fragment supérieur 
(fig. 10). 


8 4. Fractures des tubérosités. — Elles se divisent en : 

a) transtubérositaires : le trait de fracture intéresse une partie de la tète el passe entre 
les deux tubérosilés ; 

b; Fractures isolées de la grosse tubérosilé ou de la pelite. 

c) fractures associées des deux tubérosilés qui sont délachées en un même fragment 
(Chassard) (‘). | 

Si la première variélé est relativement facile à déceler par l'importance des lésions 
osseuses, les deux autres passeraient plus facilement mapercues sans un examen radiographique 
minuticux. Rappelons que la grosse tubérosité se voit nettement sur le cliché de face, le bras 
en rotation externe légère, et Ja pelite, sur la radiographie de profil de l'épaule. 


102 J. Belot et F. Lepennetier. — Radiodiagnostic de quelques 


Les fractures de la grosse tubérosilé peuvent exister à divers degrés. Ce sont : soit la 
fraclure complèle avec arrachement de ,toule la masse du trochiter (fig. 16), soit la 
fracture parcellaire d’une de ses aspérilés (fig. 15, 15), soit mème un arrachement incomplet, 
le fragment étant encore adhérent à l’épiphyse par une de ses portions. La fracture peut enfin 
consister non pas en un arrachement mais en un tassement, un écrasement de la tubérosité 
dont la silhouette est aplatie et irrégulière. Au-déssous de cet écrasement, on peut observer des 
zones de transparence avec des slries plus foncées en rapport avec l'importance des dégâts 
osseux sous-jacents (fig. 15). Dans les cas difficiles, il est prudent de radiographier en 
position symétrique, l'épaule saine : on évitera ainsi d'interpréter comme fracture, une malfor- 
mation ou une anomalie. 

Le trochin peut également être arraché en totalité ou en parlie. 

Barthélemy, de Nancy(‘) a insisté sur la différence entre l'aspect radiographique et 
l'importance anatomique des dégâts osseux qui peuyent exister. Il cile le cas d'un homme de 
64 ans qui fut radiographié pour un traumatisme de l'épaule. Les deux lubérosilés étaient arra- 
chées séparément. La guérison se faisant attendre, le malade fut examiné de plus près et opéré. 
Ii fut trouvé porteur d'une double lésion tubérositaire, mais le traumatisme avait intéressé la 
base même de ces tubérosités déterminant une véritable funnellisation de la tèle humérale au- 
dessous de la coulisse bicipitale. Il est évident que cette lésion était difficilement décelable par 
la radiographie pour un observaleur non prévenu. Japiot (*) déclarait en 1914 qu'il est difficile 
par l'examen des clichés d'apprécier l'étendue et le siège exact de l’arrachement osseux « même 
avec de bons clichés il est difficile de dire quelle est la tubérosité arrachée » ajoulait-il; cette 
affirmation n'est pas toujours exacte. 


go. Fractures de l’extrémité supérieure de humérus dans la luxation de l'épaule. — 
Depuis quelques années, plusieurs auteurs ont insisté sur la nécessilé de radiographier les 
luxations de l'épaule. Moreau d'Avignon (°) considère que la luxation de l'épaule isolée est une 
rareté, après 50 ans, à cause de l’ostéoporose sénile qui donne à Fos une grande fragililé. 
D'autre part, Dupuy de Frenelle et Albert Mouchet (‘) disent qu'il est nécessaire de radio- 
graphier tous les traumatismes arliculaires pour dépister les fractures et luxations méconnues 
souvent regardées à tort comme entorses. La complication humérale la plus fréquente de la 
luxation de l'épaule est l’arrachement des 2 tubérosités et principalement de la grosse. Cet avis 
ne semble pas partagé par les auteurs américains, Baeljer et Waters, qui considèrent la fracture 
de la grosse tubérosité comme une rareté (Fracture of the greater tuberosity is uncommon) (*). 


¢ 6. Décollement épiphysaire. — Il ne faul pas confondre le décollement épiphysaire de 
l'enfant ou de l'adolescent avec fracture du col chirurgical. 

Nous indiquons à titre documentaire la date de l'ossification de l’épiphyse humérale supé- 
rieure, d’après divers analomistes. 


Poirier. Testut. A. Anglais (°) A. Américain (7). 
Point céphalique . . . . . 3 à 4 mois. 2° à 5° année. dans la 1'° année. 6° au 8° mois. 
Point trochitérien. . . . . 2 ans à 2 ans 1/2. 2° et 5° année. 5 à 5 ans. 3° À 4° année. 
Point trochinien. . . . . . 0 ans 1/2 à 4 ans. 2 et 5 ans. — — 
Fusion de la tête. . . . . 5 ans. — ð ans. 6° année. 
Soudure de l'épiphyse à lalfemmes 20 à 22 ans. 29 à 26 20° année. — 
diaphyse ........ hommes 21 à 25 ans. — — — 
(1) BARTHELEMY. — Séance de la Société d Anatomie, Mars 1920. 


(2) Jarior. — Fractures de tubérosité compliquant la luxation de l'épaule. Valeur diagnostique de la 
radiographie. Arch. dlect. médic., 10 janvier 1914, n° 575, p. >. 

(5) Moreau ‘Avignon), — Luxation de l'épaule et fracture méconnue de lextrémité supérieure de Phu- 
mérus, importance de rayons X. Arch. d'Elec. méd., Mai 1521, p. 129. 

(4) Dupuy DE FRENELLE et Albert MoucuerT. Soc, de Méd. de Paris, 27 nov. 1920. 

(5) BaeETJER and Waters. — Injuries and diseases of the bones and joints, p. 67. 

(5) Robert Knox. — Radiography, t. L 

(U) BaErsER and Waters. — Loc. cil., p. 36. 


alterations osseuses de l'extrémité superieure de Chumerus. 103 


Hoenisch (Hambourg) indique un bon moyen de radiodiagnostiquer un décollement 
épiphysaire : « Le signe caractéristique est la position latérale du noyau épiphysaire par 
rapport à l'axe diaphysaire et cela dans n'importe quelle orientation. » I] a rencontré des cas où 
la tête de l'humérus était venue se placer sur le bord externe de l'extrémité proximale de la 
diaphyse; l'axe de celui-ci venait en direction de l'angle inférieur de la cavité glénoide. 

Le diagnostic de cetle lésion est important au point de vue des indicalions opéraloires, 
dans certaines impotences fonctionnelles dues à des traumatismes produits à la naissance et 
prises pour des paralysies obstétricales. 

Dans le décollement épiphysaire (') les surfaces lésées ont une silhouette plus douce que la 
fracture et des sinuosilés rappelant un peu l'accent circonflexe. Il importe bien entendu de ne 
pas prendre la ligne épiphysaire elle-même pour une fracture. Celle confusion pourrait surtout 
se produire lorsque par suite d'une mauvaise incidence cetle ligne présente une double image 
sur le cliché. La figure 50 a été ainsi réalisée : on incline l'ampoule de telle sorte que le rayon 
normal fasse avec l'axe de la diaphyse humérale, prolongé au-dessus de l'épaule, un angle de 
450 ouvert en haut. Les rayons obliques projettent alors en des points différents les divers 
segments du carlilage. (Jeanbrau(‘) et Ménard). Le dédoublement en sens inverse, avec un 
angle ouvert en bas est plus difficile à obtenir, la disposition anatomique naturelle du cartilage 
de conjugaison s'y prétant mal. 


2 1. Divers. — La radiographie est enfin le seul moyen précis de diagnostiquer la periar- 
thrite scapulo-humérale avec calcification de la bourse sous-acromio-deltoidienne des fractures 
des tubérosilés (). La maladie de Duplay et ces fractures ont en elfel parfois les mèmes 
symptômes fonctionnels; douleurs vives localisées, craquement au moment des efforts, impo 
tence du membre, pas de déformation. Seule l'absence d’ecchymose dans la première est en 
corrélation avec le résultat de l'examen radiologique (fig. 16). 


4 8. Réparation osseuse. — Ainsi la radiographie permet: de fixer le siège de la fracture 
humérale; d'éliminer celle des os voisins : clavicule, acromion, glène; d'éliminer également 
la simple contusion de l'épaule (penser cependant dans ce cas aux écrasements des lubérosités) ; 
le cliché révèle en mème temps létat de la réparation osseuse de l'os traumalisé. On pourra 
de la sorte surveiller le cal en formation en se rappelant avec Cluz et Dubreuil (‘) que les cals 
fibreux, fibro-cartilagineux et cartilagineux ne donnent aucune image aux R. X. même avec des 
R. mous. « Une fracture peut être consolidée fonctionnellement sans que la radiographie 
révèle de cal entre les fragments ». « La radiographie permet cependant de suivre pas à pas la 
calcification du cal sous-périostique ». On dépistera de la même manière le siège et parfois la 
cause (interposition musculaire) d'une pseudarthrose. Le cliché n° 11 par exemple nous montre 
outre une pseudarthrose d'origine infectieuse, une rotation de la tête humérale en dedans 
plaçant en avant les 2 tubérosilés et la coulisse bicipitale bien visibles sur le fond décalcifié. 
La radiographie peut enfin indiquer Féliologie d'une fracture survenue sans traumatisme ou 
avec traumatisme léger. Nous reverrons cette question avec l'ostéo-sarcome et les diverses 
osléiles. 


IV. — LESIONS INFECTIEUSES 


Les grands processus infeclicux n’épargnent pas l'extrémité supérieure de Phumérus. Les 
lésions qu'ils provoquent sont parfois dépourvues de tout caractère spécifique, souvent 
cependant elles se manifestent avec des signes radiographiques qui permettent de les décon- 
vrir. Sur tout os, on peut déceler : les altérations et réactions du périoste; les alléralions de la 
substance osseuse : ramollissement, raréfaction, destruction ou condensation. 


(© Brain. — Décollemsnt épiphysaire de l'extrémité supérieure de lhumérus avec fracture de Fomoplate. 
Soc. anal. de Paris, Juillet 1915. 

(7) JnwNprau. — Loe. cil, LE, p. 964. 

3) Decugru et LaoueRrtERE. — Bull, of. de la Soc. fr. € Elect. et de Radiol, Juillet-Xodt-Septembre 1915, 


p. 580-5X1. | 
(4) Czuz el DuBnEuIL. — Sur. de Bivlogie. Déc. 1912, n° 57, p. 694. 


104 J. Belot et F. Lepennetier. — Radiodiagnostic de quelques 


Nous ne pouvons consacrer de paragraphe spécial aux réactions du périoste, nous les 
éludierons au fur el à mesure que nous les rencontrerons accompagnant les alléralions du 
tissu osseux. 

La tête humérale reconnait deux modes d'infection; la lésion primitive est osseuse ou 
articulaire; dans ce dernier cas, elle gagne rapidement les plans osseux. Aussi considérerons- 
nous surlout les ostéo-arthrites, sans chercher à différencier Postéite de Parthrite. 

Nous rappellerons d'une manière tout a fail générale, s'appliquant à lout processus infec- 
Lieux (ou néoplasique) six points que Baeljer et Waters |‘) signalent comme devant toujours 
être recherchés sur la plaque : 

4° Le point de départ de l'infection; 

% Le caractère du processus destruclif; 

5 La marche de l'extension, se dirigeant dans tous les sens ou bien suivant une voie de 
moindre résistance ; 

4 Le caractère et la siluation des os de nouvelle formation; 

> L'état de la couche compacte (cortex) qu'elle soit intacte ou détruite, ou criblée de 
vacuoles plus ou moins étendues ; 

6° Le type de la réaction périostéc, perpendiculaire ou parallèle au segment osseux. 


21. Ostéo-arthrite tuberculeuse de l’épaule. — Elle débute généralement par la tète 
humérale, plus rarement par une glénoïdite ou une coracoïdite. Le point d'élection franchement 
épiphysaire (en opposition avec l'ostéo-sarcome) se trouve au col anatomique en haut et en 
dehors de la tête, de chaque côté de la coulisse bicipitale (L. Tixier). L'infeclion peu à peu 
gagne d’un côlé la diaphyse, et de l’autre, l'interligne articulaire en décollant le périoste ou en 
perçant le cartilage diarthrodial. Si la déminéralisation de la tête se produit en masse « la 
transparence du tissu spongieux augmente pendant que le lissu compact est moins modifié (?). 
Si elle s'opère par tubercules isolées, elle se présente sur le cliché sous forme de taches claires 
disséminées dans l'épiphyse. Ces laches variables de formes et de limites font disparaitre peu à 
peu les travées osseuses normales. 

Dans la forme dile « caries carnosa de Koenig » le processus tuberculeux peut envahir 
largement la diaphyse. 

Dans celle dile « carie sèche de Volkmann » la lésion a son point d'éleclion dans la tête 
humérale qui se résorbe graduellement (fig. 18) jusqu'à complète disparition. 

Lorsque l'ostéile gagne l’arlicalalion, on voit les surfaces malades perdre la nellelé de 
leurs contours. D'abord floues, elles finissent par disparaitre tolalement; Vostéo-arthrile est 
constituée. Lefranc (5) dans sa thèse décril ainsi l'aspect radiologique de la tumeur blanche de 
l'épaule. « Une tête humérale hypertrophiée, décalcifiée, plus ou moins ulcérée, une diaphyse 
fortement décalcifiée et très amincie, très atrophiée par opposition à l'épiphyse », « l'espace 
articulaire est aminci, pincé ». Chez l'enfant on observe : « l'avance de l'ossificalion des noyaux 
épiphysaires intra-arliculaires à laquelle s'associent l'ulcéralion et la destruction des extrémités 
articulaires, avec alrophie des diaphyses osseuses voisines de la jointure malade ». 

Quelquefois, surtout chez l'adulle, le poids du bras tend à séparer la tête humérale de la 
glène et entraine une luxation en bas, en dedans et en avant. 

Escardo, Anayo, Morguio, Musio et Fournier (4) de Montevideo, ont insisté avec raison sur 
ce fait que souvent une lésion d'ostéo-arthrite tuberculeuse se traduisait par des phénomènes 
cliniques manifestes quand le cliché ne révéla presque rien. 

Nous ne faisons que signaler ici la forme rare décrite par Olto Jubling (*) d'une ostéite 
tuberculeuse à loges kystiques qui accompagnail un « lupus pernio ». | 

Le diagnostic radiologique d'une ostéo-arthrite, à modes si variés, devra donc être faile avec 
une extrême prudence. On éliminera la syphilis el la gonoccocie dont nous parlerons plus 
loin, l’ostéomrélile qui produit davantage de séquestres el qui, exceptionnelle à la tête, attaque 


Lerranc, — Ostéo-arthrite tuberculeuse (Berck). Thèse 1919-1920. 

Escarvo et FOURNIER, — Radiographie des O. A. Revista medica del Uruguay t. XX. Janv. 1917, p. 66. 
Otto JUBLING. — Ost. tub. à f. kystique Fortschritte auf dem Gebiele des Kontyenstrahlen, te XXVIL, n° 4, 
Seplembre 1920, p. 375. 


Journal de Radiologie Planche 7 
et d'Electrologie, t. VII. Mémoire J. Belot et F. Lepennetier 


ALTERATIONS OSSEUSES DE LA TETE HUMERALE 


L 
i 


Fig. 9. — Fracture dn col chirurgical avec engrènement Fig. 10. — Fracture du col chirurgical avec pénétration 
des fragments. du fragmen: inférieur dans la tète qui a éclaté. 


Fig. 11. — Pseudarthrose du col chirurgical, s'accompagnant Fig. 12. — Ancienne fracture du cul chirurgical 
de décalcification et de rotation de la tête en arrière. et de la tête humérale consolidée. 


MASSON er Cie Epiteuns 


Digitized by Google 


Journal de Radiologie Planche 8 
et d'Electrologie, t. VIT. Mémoire J. Belot et F. Lepennetier 


ALTÉRATIONS OSSEUSES DE LA TÊTE HUMÉRALE 


Fig. 13. — Arrachement parcellaire de la grosse tubérosité. Fig. 14. — Arrachement de la grosse tubérosité s'accompagnant 
d'une fracture incomplète du col anatomique. 


Fig. 15. — Petit arrachement de la grosse tubérosité Wig. 16. — Arrachement complet de la grosse Luberusité, 
et décalcification de sa base. Image prise après réparation. 


MASSON er CIE ÉDITEURS 


Digitized by Google 


alterations osseuses de l'extrémité superieure de l'humérus. 105 


plutôt la diaphyse. Enfin l'arthrite infectieuse du rhumatisme articulaire aigu et l'ostéo-sarcome 
dont le début juxta-épiphysaire, le respect prolongé de l'articulation et la coque périostique de 
défense sont les caractéristiques. 


8 2. Arthrite gonoccocique de l'épaule. — Cette lésion est très rare. Nous ne pouvons 
cependant la passer complètement sous silence car elle peut simuler les arthrites aiguës 
rhumatismales, tuberculeuses ou phlegmoneuses. Costa et Garcin (') dans l'étude qu'ils en ont 
faile considèrent l’arthrile aiguë (période de début et d'état), l’arthrite chronique et l’arthrite 
déformante définitive. Au début, rien d’anormal sur le cliché ou peu de chose, puisque la syno- 
viale seule est touchée; parfois, quand il existe un épanchement purulent très abondant, on 
peut observer un léger écartement des surfaces arliculaires. Puis linfeclion s'étendant au 
périoste, aux cartilages, à l'os entraîne la disparition de l'interligne articulaire, l’imprécision 
des contours osseux, la teinte grise de l’article, ostéo-porose aiguë; tableau non symptomatique, 
du reste, s'il n'intéressait plusieurs articulations à des degrés divers. 

Dans la forme chronique, on observe la même ostéo-porose subaiguë se traduisant par un 
aspect perlé de l'os, et aussi quelques exostoses, un peu de périostose. La ligne articulaire est 
nette. | 

Dans l’arthrite déformante définitive dominent les exostoses et synostoses. 

En résumé, dans l'arthrite gonococcique on ne rencontre jamais de carie comme dans la 
tuberculose, ni de lésions exhubérantes comme dans la syringomyélie ct le tabes, ni d'ostéile 
condensante comme dans la syphilis, ni de lacune à dépôt uralique comme dans la goutte. Le 
rhumatisme articulaire simple est plus difficile à différencier. 


23. Arthrite rhumatismale aiguë. — Elle ne donne généralement aucune lésion articu- 
laire ou osseuse sur la plaque. Dufour (*) n'a jamais rencontré de correspondance entre le point 
douloureux et une lésion du cartilage ou un peu de décalcification de l'os, comme il a pu le 
. voir quelquefois dans la gonococcie. Jaugeas (°) signale cependant qu'à la phase chronique 
post-rhumatismale, on peut observer de faibles saillies osseuses ostéophytiques ou une légère 
oblitération de l'espace articulaire. Ces lésions se présentent à la hanche d'une façon analogue, 
mais avec une fréquence et une intensilé beaucoup plus grandes. 


g 4. Syphilis osseuse. — Elle donne rarement lieu à des observations radiologiques de 
lésions osseuses de la tète humérale. En effet, à la période secondaire, l’humérus n'est atteint 
qu'après le frontal, le sternum et bien d'autres os el même les périostites des cas graves 
peuvent passer inaperçues à la période tertiaire où le processus infectieux délermine la gomme 
intra-osseuse surlout diaphysaire (Tixier). En revanche, la syphilis héréditaire du nouveau- 
né ou syphilis congénilale frappe assez fréquemment l'humérus et particulièrement la région 
juxta-épiphysaire. Elle peut se traduire par des ostéophyles sous-périostés, ou bien par une 
fracture spontanée au milieu d'un tissu spongieux dégénéré en une sorte de bouillie. Cette 
fracture détermine une impotence fonctionnelle complète du membre supérieur que l'on a pu 
prendre, faute d'examen radiologique, pour une paralysie obstétricale médullaire ou cérébrale 
(Parrot, Pellisari et Tixier). 

Dans la syphilis héréditaire tardive, les lésions se localisent près du bulbe de l'os : exostose 
el périostite d'une part, gomme intra-osseuse d'autre part. Les clichés ne 19 et 20 nous mon- 
trent une localisation du processus infectieux près du cartilage de conjugaison qui est lui-même 
altéré. 

Ces accidents ont pour résultat le plus fréquent un arrèl de l'accroissement de l'os, plus 
rarement un allongement par accroissement interstiliel. Enfin, après l'épiphyse, la diaphyse 
peut être envahie par une hyperostose en masse se traduisant sur le cliché par une opacité 
caractéristique. Harry Dachter Soledo(‘) insiste sur ce fail, que les lésions typhiques, entre 
autres, peuvent être prises pour des lésions syphilitiques. Aussi ne doit-on jamais poser un 

(1) Costa et GARCIN. — Journal de Radiologie et d'Electrologie, L. V, n° 2. p. 49. 

(3) Durour. — Communication à la Soc. médic. des Hôpitaux, 31 oct. 1919. 

(3) JAUGEAS. — Précis de Radiodiagnostic, p. 581. 


(*) H. D. SuLEbo. — Périostite typhique chronique. The american Journal of Reentgenoloyie, vol. I, n° 6, 
Avril 1914. 


io6 J. Belot et F. Lepennetier. — Radiodiagnostic de quelques 


diagnostic radiologique, étiologique d’une ostéile sans avoir fait auparavant un examen clinique 
complet de la lésion. | | 


2 5. Ostéomyélite. — Nous aurons surtoul en vue ici Vostéomyélite non traumatique, 
réservant quelques lignes cependant à l'ostéomyélite post-traumatique, ou faisant suite aux 
blessures de guerre. 

Cette affeclion présente au radiologiste des aspects très différents suivant la phase dans 
laquelie elle est observée. On peut retenir les divisions cliniques en : subaiguë, aiguë, pro- 
longée, chronique. L'ostéomyvélile chronique d'emblée est exceptionnelle au membre supérieur. 
L'extrémité supérieure de l’humérus est relalivement assez alteinte par l'ostéomyélile, puisque 
celle localisation (d’après Tixier) arrive en troisième rang dans les slalistiques, après le fémur 
et le tibia. | 

Dans la phase subaiquÿ, on Wobserve que peu de signes radiographiques bien définis, si ce 
n'esl dans la région juxta-épiphysaire une certaine raréfaction du lissu osseux correspondant 
au point douloureux dont se plaint le malade. C'est en générat celle région épiphysaire qui est 
la première atteinte ou plus exactement le bulbe de los au voisinage du cartilage de conju- 
saison. Cetle absence de signes radiologiques fait dire à MM. Baetjer et Waters (!): « Fréquem- 
ment on voit des cas d'ostéomyélile aiguë dans les premiers 10 jours de la maladie. Il existe un 
gonflement étendu des tissus mous périosseux, avec une douleur intense el une forte tempéra- 
ture. Et cependant, l'examen aux rayons X est négalif. De tels cas montreront à l'opération un 
périoste enflammé, infecté, des canaux pleins de pus, mais non détruits. » 

Un peu plus tard, on voit la raréfaclion primitive s'étendre d’une part vers la tète humérale 
malgré le cartilage de conjugaison, et d'autre part, vers la diaphyse. En même temps les bords 
de l'os s'estompent à ce niveau. Le périoste est alteint et la douleur plus vive peut êlre due à 
un abcès sous-périosté. Puis en pleine (ele humérale, ainsi raréfiée, apparaît une, souvent deux 
taches claires, parfois davantage dont les contours sont plus ou moins nels. Par la suite, 
ceux-ci deviennent plus nets et plus opaques comme nous le verrons plus loin. 

Au milieu de cette aréole claire, on peul dislinguer une peiile bande de forme variable, 
c'est le séquestre. Abeés el séquestre peuvent facilement sur un seul cliché passer inapercus. 
[l est prudent de faire au préalable une radioscopie pour chercher Fincidence donnant les plus 
fins délails de la structure osseuse et de prendre plusieurs clichés en modifiant la rotation du 
bras; la position respective des tubérosités et de la tête donnant sur la plaque de bons points 
de repère. 

Certains auteurs ont même conseillé la radiographie stéréoscopique (*). 

En mème temps que le processus d'infection évolue, la défense de l'os s'organise et se tra- 
duit par une opacité plus grande dans la zone malade: la silhouette osseuse est complètement 
déformée par une hyperoslose florissante, pouvant entourer une grande partie de Vhumérus. 
Tout ceci est très visible sur le cliché n° 25 où nous voyous la tête perforée de part en part. Ce 
dernier aspect est celui de l'O. chronique. | 

Broca et Philbert () ont signalé que l'hyperostose peut quelquefois revêtir une forme stra- 
tifiée lorsqu'elle est due à des poussées d'infection successives. 

I] est rare que le cartilage diarthrodial soit perforé, mais lorsque le foyer infecté est situé 
dans la tête humérale elle-même, il peut en résulter de la pyarthrite de voisinage. La radiologie 
renseigne done sur l'étendue de l'infection dans la téte humérale; elle apporte un précieux 
secours au chirurgien qui doit trépaner l'os en lui indiquant ordinairement le nombre, la gran- 
deur, l'emplacement et les rapports des abcès et des séquestres. 

L’osléomyélite de l'extrémilé supérieure de Fhumérus succédant aux traumas osseux et 
particulièrement aux blessures de guerre revêt des aspects semblables à ceux que nous venons 
de voir. C’est généralement au sein du cal de consolidation que l'on trouve avec des fragments 
de projectiles ou d'autres corps étrangers, l'abcès et les séquestres formés d’esquilles osseuses 
nécrosées souvent volumineuses. Le cal est difforme, douloureux, exubérant. C'est un mélange 
d'osléile condensante el raréfiante, Ce sont ces lésions qui déterminent des suppurations chro- 


4) BagrseR and Waters. — Loc. cit, p. 16€ 
(2) Francestro Nasetri, — Arch. ital. di Chir., 10 mars 1990, p. 1-154. 
5) Broca et Pitepent. — Gaselle des Hopilaue, Vo avril 1915, n° 45, p. 604. 


altérations osseuses de l'extrémité superieure de Vhumerus. 107 
niques avec évacuations périodiques de fragments osseux baignant dans le pus. Certaines 
pseudarthroses ne reconnaissent pas d'autre origine. 

Parfois, à la suite de grands traumatismes, les lésions infectieuses acquièrent une telle 
importance que la tête humérale peut tout entière disparaitre et’ provoquer ainsi des luxalions 
pathologiques : la guerre nous en a montré de nombreux exemples (fig. 21). | 

Le radiologue, en présence de lacunes de la tête humérale ou juxla-épiphysaire, d'hyper- 
oslose et de séquestre devra songer à l’ostéomy¢lite sans oublier que la tuberculose, la syphilis 
et le sarcome donnent parfois des images similaires. Il devra également rechercher l'ostéomyé- 
lite bipolaire d'Ollier en explorant toule l’étendue de l'humérus atteint. 


2 6. Scorbut. — Chez l'enfant, il affecte particuliérement l'épiphyse, généralement dès la 
1 ou la 2° année. Celte maladie très rare en France est plus commune en Amérique el dans 
les pays septentrionaux. Elle peut ou bien apporter un retard marqué à la soudure de l'épiphyse 
jusqu à la 30° année, ou bien au contraire causer celle soudure dès le jeune âge, arrélant ainsi 
l'accroissement de l'os. Chez l'enfant scorbutique, la soudure diaphyso-épiphysaire est peu 
solide; aussi dans les traumatismes de l'épaule le décollement épiphysaire est-il plus fréquent 
que la luxation scapulo-humérale, la capsule articulaire n'étant pas altérée. D'après Baeljer 
et Waters (') le scorbut, comme la syphilis et le rachitisme, détermine loujours des lésions 
osseuses, parliculièrement au voisinage de la ligne épiphysaire; la tête humérale et le cartilage 
de conjugaison restent intacts. Sur les clichés de l'extrémité supérieure de l'humérus, on 
remarqne à 3 ou 4 mm au-dessous de la ligne épiphysaire, une deuxième ligne large de 
2 mm; celle-ci traverse l'os en totalité parallèlement à la 1'*; elle est bordée de deux zones plus 
opaques que l'ensemble de l'os. Cette modification correspond à une bande de destruction loca- 
lisée, limitée par une réaction de condensation de sels calcaires. Parfois on observe de l’atro- 
phie osseuse, rarement une fracture. Les hémorragies sous-périostées sont rares autour de la 
tète humérale à laquelle le périoste est fortement adhérent; elles sont fréquentes autour de la 
diaphyse el'de la peuvent gagner la ligne épiphysaire el décoller l'épiphyse. 

Relenons, pour différencier les accidents osseux du scorbut, de ceux de la syphilis et du 
rachilisme que la ligne épiphysaire sauf hémorragie) est intacte; qu'il existe une ligne paral- 
lèle de destruction; qu'il n'y a pas de périostite, mais des hémorragies sous-périostées ; que les 
fractures sont rares. Il faudra songer au scorbut et éliminer le sercome lorsqu'on trouvera sur 
le cliché un périoste décollé, soufflé, ossifié, contenant des caillots de sang organisés sans 
lésion osseuse sous-jacente. Nous verrons plus loin que l'hématome ossifiant présente, lui aussi, 
ces mêmes signes radiologiques. 


V. — LÉSIONS NÉOPLASIQUES 


L'extrémité supérieure de Phumérus peut être le siège de tumeurs bénignes ou malignes. 
Nous ne pouvons évidemment envisager ici toutes les lésions néoplasiques du système osseux 
qui ne présentent à l'épaule aucun caractère particulier. Nous nous contenterons d'insister sur 
celles que l’on peut rencontrer isolément à la tète humérale et qui présentent du fait de cette 
localisation, un aspect spécial. Ce sont parmi les tumeurs bénignes : les exostoses et les chon- 
dromes; parmi les tumeurs malignes : l'ostéo-sarcome, la maladie kyslique, le kyste hydatique 
el quelques autres néoplasies plus rares. Mais comme le dit L. Tixier(?), « l'extrémité supé- 
rieure de l'humérus est un des sièges de prédilection du sarcome, aussi en clinique, la consta- 
tation à l'épaule d’une tumeur osseuse à point de départ huméral, éveille toujours l'idée d'une 
grande malignité ». 

If importe done au radiologue d'apporter la plus grande précision dans son diagnostic pour 
éclairer les cas douteux. 


4 1. Exostoses. — Elles se divisent en exostoses périostiques el en erostoses oxtéo-yéniques. 
Les premières d'origine traumatique, inflammatoire ou infectieuse (tuberculose, syphilis) n'ont 


(1) BAETJER and WATERS. — Lue. cil.. p. 191. 
(3) Tintern, — Pathologie chirurgicale, p. 882 f., t. IV. 


108 J. Belot et F. Lepennetier. — Radiodiagnostic de quelques 


pas à proprement parler de localisation fixe; au contraire, l'erostose ostéo-génique affectionne 
le voisinage des cartilages de conjugaison des os longs. Nous étudierons ici cette variété. 

Elle serait, parait-il, plus fréquente chez les garçons et à droite; cependant la figure n° 25 
est celle d'une épaule de fillette. Apert en fait une maladie familiale. Cliniquement la peau 
sus-jacente est saine et libre : la palpation révèle une tumeur dure, arrondie, non mobile, d'un 
volume variable, parfois grosse comme une tête d'enfant et généralement sessile. Sur la radiogra- 
phie, on trouve une masse plus pelite que celle perçue à travers les muscles. 

Ses contours sont bien définis et limitent une zone claire dans laquelle on perçoit quelques 
fines travées osseuses. 

Albert Mouchet a traité une fillette de 6 ans (fig. n° 25) présentant au 1/3 sup. du 
bras une tumeur à consistance osseuse, faisant corps avec l'humérus. Le cliché la montre large- 
ment implantée, remontant jusqu'aux tubérosilés sans atteindre la tête, et descendant jusqu’à 
la partie moyenne de la diaphyse humérale. La tumeur plus saillanle en avant et en dedans 
entoure presque la diaphyse; sa surface est inégale, mamelonnée. La palpation n'avait révélé 
aucune crépilation. Les mouvements de l'épaule élaient conservés. 

Un examen histologique fut pratiqué par P. Gastou qui ne lrouva aucun caractère néopla- 
sique, mais seulement un tissu cartilagineux avec quelques petits foyers ossifiés. Le diagnostic 
porté fut celui d’exostose ostéo-génique ou d'ostéo-enchondrome. 

Ces caractères permettent de différencier cette lésion des cals vicieux exubérants, des 
hyperostoses syphiliiques ou rachitiques, du sarcome au début; le diagnostic avec cette affec- 


tion est parfois délical. 


2 2. Ostéosarcome. — Plus de la moilié des ostéosarcomes naissent aux dépens des extré- 
mités inférieures du fémur, supérieures du tibia et supérieures de l'humérus (Mauclair) (‘). 

La statistique de Pollosson et Bérard (*) nous montre que le sarcome d'origine centrale ou 
médullaire est un peu moins fréquent que celui d'origine périphérique ou périostéal. 

Sur 691 observalions de tumeurs osseuses on trouve pour l'humérus : 


O. s. orig. O. s. orig. Tumeurs 
centrale. périphérique. à mréloplaxes. 
Ext. sup. de l'humérus. 12 14 12 
= inf. a . ° . . » à » 
Partie moyenne de lhumérus. 7 9 10 


La division clinique et analomo-pathologique des ostéo-sarcomes en centraux et périphé- 
riques est conservée en radiologie. Kiynens () a fait à propos du siège et de l'évolution générale 
de ces sarcomes deux remarques intéressantes. La première est que cette tumeur n'a jamais 
ou presque, son point de départ dans l'épiphyse, élément précieux à connaitre pour le radio- 
diagnostic. La seconde, c'est l'influence que peut exercer le cartilage de conjugaison sur Pévo- 
lution du sarcome. 

La région épiphysaire sera plus longtemps indemne chez un enfant que chez un adulle, 
car chez ce dernier, la ligne épiphysaire entièrement ossifiée n’oppose aucun barrage à la des- 
truction maligne. Chez l'enfant ou l'adolescent, celle-ci ne gagnera lépiphyse qu'après avoir 
perforé le cartilage ou l'avoir contourné en soulevant le périoste, qui de son côté cependant 
oppose une cerlaine résistance. 

Mauclair (*) déclare que les sarcomes centraux sont plutôt épiphysaires ou tout au moins à 
Vextrémilé des os longs, tandis que les sarcomes périphériques affectionnent la diaphyse ou la 
région juxla-épiphysaire. H ajoute que ces derniers sont moins fréquents chez les sujels Jeunes, 
mais plus malins, plus douloureux et envahissent plus rapidement les groupes ganglionnaires. 

Ces données générales étant précisées, quel est l'aspect clinique et radiographique d'un 
ostéo-sarcome de l'extrémité supérieure de l'humérus. 


(4) MaucraAIR — Traité de Pathologie chirurgicale de Delbet. 
(à id. id. 

(3) KLYNENS. — Sarcomes osseux. Paris Médical, 1914, p. 125. 
(*) MaucLaiR. — Loc. cil. 


Journal de Radiologie Planche 9 
et d'Electrologie, t. VII. Mémoire J. Belot et F. Lepennetier 


ALTERATIONS OSSEUSES DE LA TETE HUMERALE 


Fig. 17. — Ancienne fracture de la grosse tubérosité. Fig. 18. — Ostéo-arthrite tuberculeuse de l'épaule 
vicieusement consolidée, avec destruction partielle de la téte. Carie séche (vue de face). 


Fig. 19. — Ostéite syphilitique congénitale tardive Fig. 20. — Ostéite syphilitique congénitale tardive 
(vue de face). (vue de profil). 


MASSON er CIE ÉDITEURS 


Journal de Radiologie Planche 10 
et d'Electrologie, t. VIL. Mémoire J. Belot ct F. Lepennetier 


ALTÉRATIONS OSSEUSES DE LA TÊTE HUMÉRALE 


Fig. 21. — Ostéomyélite traumatique. Fig. 22. — Ostéomyélite traumatique. Processus d’ostéite 
condensante ayant déterminé une ankylose de l'épaule. 


Fig. 23. — Ostéomyélite traumatique. Déformation de la tête Fig. 24. — Défurmation de la tête humérale dans une ankylose 
et du col par ostéite condensante avec géode, sans séquestre. incomplète post-opératoire. 


MASSON et Cre ÉDITEURS 


ns OO © ae nr ce ne — 
a 


alterations osseuses de l'extrémité supérieure de l'humérus. 109 


A l'inspection, l'épaule et le haut du bras sont distendus, tuméfiés, douloureux; la peau est 
chaude, marbrée de veinules superficielles dilalées. 

Le bras est immobile ou presque. Cependant au cours de l'examen on pourra encore faire 
jouer l'épaule. Parfois une fracture spontanée ou due à un traumatisme insignifiant s'ajoute à 
ce tableau. La palpation est douloureuse, mais ne révèle rien de spécial, sauf dans certains cas 
une crépilalion dite parcheminée. Cette lésion s'accompagne rarement de ganglions. Ces signes 
peuvent être à peine perceptibles si la lésion est à ses débuts. L'examen radiographique fournit 
ici des renseignements sur le siège de la tumeur et l'étendue des dégâts osseux. 

Quatre étapes sont à envisager. 

a) Au stade de début, le cliché peut ne révéler aucune altération osseuse ou si peu de chose 
que le radiologue hésilera dans sa conclusion. Parfois un léger décollement du périoste avec 
une petite érosion du bord osseux posera le diagnostic; souvent sur une surface très limitée, la 
structure osseuse aura perdu sa netteté habituelle et sa densité normale. D'ailleurs, comme le 
remarque Klynens, il est rare qu'on demande l'avis du radiologue à celle période; il peut cependant 
parfois résoudre le problème avant la clinique. 

b) La tumeur est nellement établie. — La radiographie différenciera le sarcome central du 
sarcome périphérique. Le premier provoque une véritable destruction du tissu osseux se tra- 
duisant sur le cliché par une zone à contours plus ou moins irréguliers, plus claire que les 
parties osseuses indemnes qui l'entourent. Celles-ci ne sont ni condensées ni atrophiées. Dans 
certains cas, de véritables vacuoles cerclées par des bords plus denses peuvent prêter à confusion 
avec la maladie kystique ou l'ostéoporose des vieillards : un examen attentif permet cependant, 
dans la plupart des cas, de poser le diagnostic. 

Le sarcome périphérique est différent : il revêt lui-même deux aspects. 

Au début il entame lentement et de façon diffuse les contours de l'os qui apparaissent 
estompés et flous sur le cliché : le diagnostic est souvent difficile à cette époque. Puis il s'étend, 
‘envahit l'os et gagne le canal médullaire ; c'est la forme centripète. 

Un deuxième aspect très différent du précédent se rencontre surtout chez les très jeunes 
sujets et les adolescents. La {tumeur se développe aux dépens des parties molles qu'elle repousse. 
La couche corticale d'où elle part est à peine « rongée ». On observe toute une série de pelites 
stries opaques, sensiblement perpendiculaires au plan osseux sous-jacent qu'elles n'atteignent 
que rarement. Baetjer ajoute : « Cela ressemble grossièrement à l'image de rayons du soleil 
couchant » (t). Cette image est si caractéristique qu'elle impose le diagnostic. C'est la forme 
centrifuge par opposition à la précédente. 

c) Pendant une période assez rapprochée de leur apparition, il est possible de différencier 
ces trois types d’ostéosarcomes. 

Rapidement, sauf pour la forme centrifuge, ils revêtent sensiblement le même aspect, l'os 
étant détruit dans tout un segment. C'est ce que nous voyons sur la figure 27. Nous y remarquons 
également la coque imprégnée de sels calcaires que le périoste a formée autour de la zone détruite, 
comme dernier processus de protection. Cette coque est boursouflée, à contours irréguliers et 
s'implante sur les bords de l'os qui présente à ce niveau de véritables éperons. Nous y voyons 
que l’épiphyse entière est détruite, mais la surface articulaire persiste encore. D'une part, 
en elfel, le cartilage diarthrodial oppose une grande résistance, et de l’autre, le périoste adhérant 
aux multiples rugosilés juxta-articulaires (tubérosilés, points d'insertions tendineux ou liga- 
mentaires) contribue à la protection de l'articulation. 

d) Au dernier stade, plus de périoste (fig. 28) : les dernières travées osseuses que l'on 
voit sur l'épreuve précédente et qui résistaient encore ont disparu. Suivant l’expression 
imagée de W. Y. Bythell () (Londres) la plaque montre « l'aspect d'une épaisse fumée s'échappant 
d'un amas de feuilles brülant sans flammes ». La figure 28 illustre cette phrase. On remarquera 
que, dans ce cas, larliculation elle-même est atteinte et qu'il persiste à peine un segment 
supérieur de la tète humérale et de la grosse tubérosité. 

A côlé de ces types qu'on peut appeler classiques, il existe quelques autres formes de lésions 
sarcomateuses, dont les principales sont : 


(4; BAETJER. — Loc. cil., p. 265. 
8, W. y BYTUELL. — Aspect radiographique des tumeurs osseuses bénignes et malignes. Electro thera- 
peulical section. Royal soviely of medecine, vol. VIE ne 6, Avril 1914, p. 72-75. 


110 J, Belot et F. Lepennetier. — Radiodiagnostic de quelques 


L’ostéosarcome à forme parosteale de Wirchow : image humérale peut être normale, quand 
la lésion ne s'accompagne d'aucun processus de destruction ni d'ossificalion, malgré que la 
clinique révèle une tumeur volumineuse en rapport avec l'os. | 

Le sarcome ossifiant dissimule la lésion réelle et peut, à la suite d'un examen un peu rapide, 
faire croire à un ostéome. La différence qui existe dans la structure osseuse permet de 
soupconner l'affection. 

Malgré tout on rencontre des cas de sarcomes alypiques dont l'image est d'une interpré- 
tation fort difficile : la radiographie ne permet pas toujours à elle seule de poser le diagnostic. 

Un certain nombre d’affections se manifestent par des images radiographiques qui peuvent 
simuler le sarcome. 

Ainsi, dans la maladie de Barlow, on peut constater des oparités juxta-épiphysaires qui 
sont dues aux hématomes sous-périosliques. De même, il ne faudrait pas prendre pour un 
sarcome centrifuge en étoile les déformations et proliféralions juxta-articulaires de larthrile 
chronique (stalactites, osléophytes). 

L'anévrisme de l'artère humérale peut détruire partiellement, par usure, une portion de 
l'humérus et donner ainsi une image lacunaire dans laquelle n'existe jamais cependant la coque 
périoslique caraclérislique du sarcome. 

ll n'en est pas de même des kystes osseux dont l'image rappelle parfois, à s'y méprendre, 
celle de certains sarcomes; nous verrons plus loin les principaux signes différentiels. 

Enfin la corrélalion d'un traumatisme un peu violent avec le début de l'affection devra 
attirer l'attention sur les dérollements du périoste saccompagnant d'hémorragie sous-périostée. 
Les caillots, ens organisant par la suite, acquièrent une certaine opacité et donnent une image en 
général oblongue, se différenciant ainsi des tumeurs malignes dont l'image est plus généralement 
du type discoide. 

En mai 1922, à la réunion de la Société belge de Radiologie, Gobeau a présenté un cliché 
de synovile à grains riziformes de l'épaule simulant assez bien, au premier abord, un ostto- 
. sarcome. Le diagnostic fut facilité par des clichés de profil qui montrèrent que l'image anor- 
male n’appartenail pas à l'os. 


9 2. Carcinomes. — Les carcinomes primitifs de la tète humérale sont exceptionnels et ne 
se distinguent pas de ceux des autres segments osseux. Les tumeurs métaslaliques peuvent se 
rencontrer à ce niveau; elles sont cependant fort rares, même chez le vieillard. 

Tandis que le carcinome du sein est une tumeur fréquente, l'humérus n'est le siège de 
mélastase qu'après la plupart des os longs : côtes, vertèbres, fémur (grand trochanter), bassin, etc. 
Chez l'homme, c'est un segment osseux rarement alleint en cas de carcinome de la langue ou 
de la prostate. | l 

On observe au début, une transparence plus marquée de los correspondant à une diminution 
de la densité (décaleification); la structure perd sa nellelé et la finesse de ses détails; elle 
devient floue. Bientôt apparaissent quelques mouchetures transparentes, indice de destruction 
plus avancée. Enfin la couche corticale s’altère el disparaît, entrainant avec elle une portion 
plus ou moins grande de l'os, selon le stade d'évolution. A ce moment se produisent avec facilité 
les fractures, diles spontanées, qui s'expliquent facilement par l'extrême fragililé du tissu osseux 
qui cède au moindre effort musculaire. 

L'épithéliome primilif plus rare encore évolue comme les ostéosarcomes chez les individus 
jeunes (Tixier). 

Le myélome, le fibrome et le myxome sont des tumeurs trop rares pour que nous fassions 
autre chose que les citer; elles frappent d'ailleurs de préférence la diaphyse. 


deux variétés peuvent se rencontrer : Je ryste nypariour el losrirre Kystigve. Le premier ne 
présente pas de caractères parliculiers à la tète humérale, on voit une cavité uniformément 
claire, à contours nels et réguliers, ordinairement ovoïde, en plein tissu compact ou spongieux: 
une coque, à peine plus dense que le tissu environnant, limite parfois la lésion; souvent même 
elle fait défaut. L'interligne articulaire reste normal. Des examens successifs permettent de 
suivre l'extension progressive du kyste: après intervention, ils révèlent Ja persistance de la 


4 5. Kystes. — Ils sont rares à l'extrémité supérieure de l'humérus; quand ils existent, 


alterations osseuses de l'extrémité supérieure de Chumerus. xri 


perte de substance. Le caractère principal est le passage brutal du tissu sain à l’image cavi- 
taire, sans réaction de défense décelable et l'intégrité absolue du tissu osseux tout autour de la 
cavilé kystique. 

L’osTEITE KYSTIQUE ou fibreuse kyslique de Recklinghausen et Mickulicz revêt ‘un tout 
autre aspect qui, au point de vue radiographique, la reproche davanlage des sarcomes. La 
figure 26 montre le 1/5 supérieur de la diaphyse humérale, déformée, gonflée, occupé par une 
série de peliles cavilés (kysle multiloculaire) à contours arrondis ou ovalaires. Par transparence, 
on perçoit nettement les minces parois qui séparent les divers éléments kystiqnes. La couche 
corticale de l'os esl amincie et l’'humérus devient très fragile; l'enfant porteur de cette lésion 
s'était fracluré le bras en montant à la corde. La lésion respecte généralement l’épiphyse ave 
protège le cartilage de conjugaison. 

Facile, en général, le diagnostic est parfois très délicat. Charlanne a attiré l'attention sur 
l'analogie que présente, en radiographie, celte affection avec le sarcome à myéloplaxes. Dans 
les deux, on observe une même prolifération cavitaire multiloculaire, mêmes trabécules, même 
aspect général. Cependant, dans le sarcome, les loges sont plus irrégulières, plus sinueuses, 
moins systématisées; les contours n'ont jamais la netteté des parois kysliques. La réaction 
générale de los est aussi différente pour peu que l'observation se fasse après la période de début. 

On notera que parfois la maladie kyslique, au lieu de débuter en plein tissu osseux comme 
c'est la règle, commence à la périphérie de los. Dans ce cas, elle peut provoquer des pertes de 
substances, taillées à l'emporle-pièce, généralement au voisinage des épiphyses. 

L’hémophilie peut donner naissance au voisinage des articulalions à des cavités d'appa- 
rence kystique. L’interligne articulaire a perdu sa netteté; il est trouble, irrégulier, mal limité, 
rappelant un peu les altérations de nature bacillaire; lépiphyse est creusée au-dessous du 
cartilage articulaire de plusieurs vacuoles (claires) remplies de sang. Baeljer a publié un cas 
d'ostéile kystique hémophilique avant délruit presque toute la tête humérale. En l'espèce, le 
diagnostic éliologique s'établit par la présence de lésions analogues sur d'autres arliculations. 

Aussi Stumpf a-t-il raison de conseiller l'exploration de tout humérus et même des autres 
os, quand on constate en un point l'existence d'un kyste. La découverte de lésions analogues, 
en d'autres segments, apporte au diagnostic un élément important. 


VI. — AFFECTION D'ORIGINE INDÉTERMINÉE 


MM. Ledoux-Lebard ('), Chabaneix el Dessanne, puis Laurent Moreau (*) ontattiré l'attention 
sur un aspect particulier des os de certains individus. Ils ont dénommé cette affection ostéo- 
poécilie. « Petits îlots sombres ovalaires ou arrondis de 4 à 6 millimètres selon leur plus grand 
diamètre, tranchant nettement sur la teinte de l'os environnant » — « localisés au niveau des 
épiphyses » sans en dépasser de beaucoup les limites « et dirigés parallèlement à laxe de l'os 
sur lequel ils siègent » « [ncontestablement, disent ces auteurs, ces taches représentent des 
lots de condensation osseuse » sans symplômes cliniques. Cette particularité est très rare. 


CONCLUSIONS 


Les lésions de Vextrémilé supérieure de lhumérus, du fait de leur diversité, ne peuvent, 
dans la plupart des cas, être diagnoslhiquées avec précision par le seul examen clinique. Il est 
done utile de procéder pour tout traumalisme de l'épaule même peu important à un examen 
radiographique; il révélera souvent des fraclures partielles insoupconnées. 

Les positions seront dictées par la mobilité de Farticulalion, mais il importe souvent 
d'avoir recours à plusieurs explorations différentes pour connaitre tous les détails anatomiques 
de la lésion. 


(0) Lepoux-Leparn. — Journal de Radiologie, Décembre 1915. Mai-Juin 1916. p. 155. 
(2) LAURE NF Morneau. — Jornal de Radiologie, L LP, n° F. op. 519, 


112 J. Belot et F. Lepennetier. 


Succédant à l'examen clinique, les rayons X sont capables de préciser non seulement 
l'existence d'une lumeur osseuse, mais aussi d’en définir la nature, d’en fixer le stade d'évolution. 

On ne saurait donc trop insister sur la nécessité d'examiner, à l’aide de la radiographie, 
toute lésion de l'épaule, dès que le sujet en accuse les premiers symplômes ; un diagnostic 
précocement élabli permettra parfois une intervention immédiate, capable dans le cas de tumeur 
maligne, de prolonger ou de sauver l'existence du malade. 

L'interprétation des documents radiographiques présente parfois de très réelles difficultés; 
le radiologisle devra étudier les clichés avec soin, s'entourer de toutes les données cliniques 
qu'il aura pu recueillir, s'aider des documents qu'il possède, consulter Jes ouvrages spéciaux. 

Au besoin il procédera à un second examen dont le protocole sera dicté par les faits précé- 
demment acquis. 

On ne saurait s'entourer de trop de précautions pour arriver à un diagnostic précis. 


N. B. — Les numéros des figures indiqués dans le texte correspondent à ceux des 
Planches hors texte qui accompagnent ce travail. — Nous tenons à remercier MM. les 


D> Mouchet, Laquerrière et Gaslaud des documents radiographiques qu'ils ont aimablement 
mis à notre disposition et dont quelques-uns sont reproduits ici. 


Journal de Radiologie Planche 11 
et d'Electroloyie, t. VIT. Mémoire J. Belol et F. Lepennelier 


ALTERATIONS OSSEUSES DE LA TETE HUMERALE 


SES. 


Fig. 25. — Ostéo-enchondrome chez une fillette de 6 ans. Fig. 26. — Ostéite kystique chez un enfant. 


Fig. 27. — Ostéo-sarcome central avec sa coque périostique. Fig. 28. — Ostéo-sarcome central ayant détruit la tête 
Notez les travées osseuses persistantes. humérale presque en totalité et envahissant les parties molles. 


MASSON et Cie EDITEURS 


Digitized by Google 


Journal de Radiologie ; Planche 12 
et d'Electrologie, t. VII. Mémoire J. Belot et F. Lepennetier 


ALTERATIONS OSSEUSES DE LA TETE HUMERALE 


Fig. 29. — Fracture du col chirurgical avec luxation compléte Fig. 30. — Dédoublement de l'i de la ligne diaph 
. 30. image yso- 
du fragment inférieur en dedans. épiphysaire, du à une incidence anormale et simulant une 
fracture. 


Fig. 31. — Fracture du col anatomique s'accompagnant Fig. 32. — Cal exhubérant ayant succédé à une fracture 
d'engrènement fragmentaire et compliquée d'un arrache- comminutive de la téte humérale. 
ment de la grosse tubérosité (lmage prise suivant une 
incidence légèrement oblique). 


MASSON et CIE ÉDITEURS 


Digitized by Google 


ETUDE RADIOGRAPHIQUE DE L’ARCADE PUBIENNE 
CHEZ LA FEMME ENCEINTE 


UNE NOUVELLE METHODE D’APPRECIATION DU DIAMETRE 
BI-ISCHIA TIQUE "!) 


Par MM. CHASSARD et LAPINE 


L'étude du détroit supérieur par la radiographie pelvimétrique suivant la méthode 
du professeur Fabre est actuellement un procédé classique d'exploration de ce détroit. 
Si la technique de prise de la radiographie est bonne, c'est-à-dire si, d’une part, l’orien- 
tation donnée à l’ampoule est telle que la projection de l'ombre du sacrum dégage 
l'ombre du promontoire; si, d’autre part, l'adaptation du double cadre est correcte, 
l'accoucheur a entre les mains un moyen de mesurer les différents diamètres du détroit 
supérieur qu'aucun autre ne peut remplacer et dont la précision, sans être absolument 
rigoureuse, est amplement suffisante dans la pratique. 

M. le professeur Commandeur, qui utilise couramment ce mode d’exploration du 
détroit supérieur par la radiographie, s'est demandé s'il ne serait pas possible d'étudier 
par une méthode similaire le détroit inférieur et plus particulièrement l'arcade pubienne. 

Cliniquement la détermination de la forme de Farcade pubienne est difficile. La 
mensuration du diamètre bi-ischiatique permet d'évaluer seulement sa largeur, mais ne 
permet d'apprécier ni sa hauteur, ni sa forme, ni l'ouverture de l'angle sous-pubien, 
éléments qu’il est nécessaire pourtant de posséder quand on désire étudier le détroit 
inférieur. L'appréciation exacte du diamètre bi-ischiatique lui-même présente de grandes 
difficullés, d'où la multiplicité des procédés préconisés. Le plus couramment employé, 
celui de Tarnier, est d'une précision qui laisse à désirer, parce que sur le vivant il cst 
souvent difficile de déterminer la situalion exacte à donner aux deux pouces et que, du 
fait de la mobilité des parties molles, il n’est pas moins difficile de mesurer la dislance 
qui les sépare. Les écarts de mesure de 10 à 15 mm. ne sont pas rares. 

C'est en raison de l'imperfection et de l'insuffisance des procédés cliniques d'explo- 
ration de l'arcade pubienne que M. le professeur Commandeur eut l'idée de s'adresser à 
la radiographie pour une étude plus précise de cette arcade. Il voulut bien nous confier 
le soin de ces recherches. Nous les entreprimes sous sa direction et aidés par ses 
conseils. 


1. — RADIOGRAPHIE DE L’ARCADE PUBIENNE SUR UN BASSIN SEC 


Afin de nous rendre compte de la position optima à donner à la malade et à lam- 
poule pour obtenir une image aussi nelle et aussi peu déformée que possible, nous avons 
fait d'abord quelques expériences avec le bassin sec. 


(t Travail de la Clinique obstétricale de la Faculté de Lyon : Pe Commandeur. 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D’ELECTROLOGIE. — VII R 


[14 Chassard et Lapine. = AE radiographique 


La position qui nous parut la meilleure, en même temps que la plus simple, fut de 
placer l'arcade pubienne., c'est-à-dire le pubis et les ischions, en contact inlime avec la 
plaque. Cependant, même dans celle position qui est la plus favorable à l'obtention 
d'images nelles, le contact entre le triangle osseux formé par le pubis et les deux 
ischions, d'une part, et le chassis, d'autre part, n'est pas parfait. Les branches 
ischio-pubiennes décrivent du pubis à Vischion une courbe à concavilé postérieure, de 
sorte que. leur convexilé se trouvant en avant, chacune d'elles ne touche la plaque que 
| par sa parlie mé- 
diane. Lasymphyse 
et les ischions ne 
sont pas en con- 
tact avec elle, et, 
sion veut les main- 
tenir à égale dis- 
tance de la plaque, 
c'est environ à dou 
6 mm. d'elle qu'ils 
se placent. 

L’anticathode 
étant à 70 centimè- 
tres du plan de la 
plaque, le rayon 
principal étant per- 
pendiculaire à cette 
plaque et tombant 


Fig. 1. — Radiographie du bassin sec, arcade pubienne sur plaque; au milieu du trian- 
ravon principal perpendiculaire à la plaque. x 
(Réduction d'un tiers des dimensions lintaires.) gle formé par le 


pubis et les deux 
ischions, on obtient sur le bassin sec une image fort nelte des contours de l'arcade 
pubienne. Mais l'ombre du sacrum et des articulations sacro-iliaques se projette sur 
celle de l'arcade (fig. 1). 

Pour obtenir une image où le sacrum ne se superpose plus à l’arcade pubienne, il 
suffit de ramener l'ampoule à une certaine distance en arrière du bassin, comme pour la 
radiographie pelvimétrique du détroit supérieur, el de l'incliner de telle façon que le 
rayon principal fasse un angle de 50° environ avec l'horizontale. Le sacrum est dinsi 
chassé du champ de la plaque, et l’arcade pubienne, dégagée des ombres parasites, est 
seule radiographiée. 

Mais comme le montre bien la figure 2 et ainsi, d'ailleurs, qu'il est facile de le 
prévoir, l'obliquilé des rayons par rapport au plan de l’arcade pubienne déforme les 
branches ischio-pubiennes, les raccourcissant el les épaississant, en même temps qu'elle 
diminue la distance bi-ischiatique. Seul l'angle sous-pubien ne change pas ou change 
d'une façon peu sensible. 

I convient donc de s'arrêter à la première technique: rayon normal perpendiculaire 
au plan de l’arcade puluenne et à la plaque. L’inconvénient de la projection du sacrum 
trouble, sans doute, l'image radiographique mais n'empêche pas, même chez les sujets 
épais, la lecture des contours de l'arcade pubienne. 

Sur les clichés de bassin sec ainsi oblenus, il a été aisé de se rendre compte que ni 


de arcade pubienne chez la femme enceinte. 115 


l'angle sous-pubien, ni la distance entre les deux ischions; ni la longueur des branches 
ischio-pubiennes n'étaient modifiés par la radiographie. Il a suffi pour cela de super- 
poser le bassin sec par son arcade sur le calque de la radiographie : angle et dislance 
bi-ischiatique concordaient parfailement. 

On pouvait d'ailleurs prévoir qu'il en serail ainsi. La distance de l'anticathode à la 
plaque élant de 
70 cm., le diamètre 
bi-ischiatique 
ayant 10 ou 11 cm. 
et ses extrémités 
étant à 5 mm. cn- 
viron de la plaque, 
on se rend comple 
par le calcul ou par 
une construction 
géométrique sim- 
ple que la projec- 
tion des extrémilés 
de ce diamétre, 
sans être verticale, 


n'est que très légè- 
rement déjelée en 
dehors. Un diamè- 


Ire bi- ischialique Fig. 2. — Radiographie de bassin sec, arcade pubienne sur plaque: 
rayon principal formant un angle de 50° avee l'horizontale pour chasser le sacrum. 
de 10 cm. aura sur (Réduction d'un tiers des dimensions linéaires.) 


la radiographie 
10,07 cm., pas tout à fait 1 mm. de plus que sur le bassin. 


1]. — RADIOGRAPHIE DE L’ARCADE PUBIENNE SUR LE VIVANT 


Pour nos radiographies sur la femme enceinte, nous avons cherché à nous mettre 
dans des condilions analogues à celles réalisées avec le bassin see, par conséquent a 
appliquer aussi étroitement que possible Varcade pubienne sur la plaque radiogra- 
phique. 

Il nous a semblé commode, pour arriver à ce résultat, de faire asseoir la malade à 
cheval sur un bane assez étroit, les jambes écarlées, le corps penché en avant, et le 
chassis glissé sous la vulve transversalement. La figure 5 montre une femme placée 
dans la position qui convient pour la prise de ces radiographies. 

Dans celle position, le plan de l'arcade pubienne parail être parallè’e au plan de la 
plaque et le contact, entre les parties éludiées et le chassis, aussi intime que possible. On 
peut se rendre compte, en explorant avec la main, que le pubis et les ischions, écrasant 
les parties molles, sont au voisinage immédiat du chassis, alors que la parlie moyenne 
des branches ischio-pubiennes le touche encore de plus près. On a nellement impres- 
sion que la distance de la symphyse pubienne et des ischions à la plaque ne doit 
différer que de quelques millimétres de la distance obtenue avec le bassin sec. 

Nous avons voulu toutefois nous assurer du parallélisme du plan de Parcade avec le 


116 Chassard et Lapine. — Etude radtographique 


plan de la plaque et nous avons fait construire un petit cadre métallique de forme tra- 
pézoidale se rapprochant de la forme de l’arcade pubienne. Ce cadre était divisé en 
carrés de 1 cm. de côlé par un quadrillage de fils métalliques. Le contact de ce cadre 
avec arcade et les branches pubiennes étant maintenu trés inlime au moyen d'une 
bande bien serrée, des malades ont élé radiographiées dans la position décrite ci-dessus. 
Les radiographies montrèrent que le quadrillage ne subissait aucune déformation, les 
carrés mesurant 1 cm. de côlé sur les épreuves radiographiques. Cela nous prouva que 
le contact de l'arcade pubienne 
avec le cadre n'était pas plus 
intime quil ne [était directe- 
ment avec le chassis. L'emploi 
du cadre fut donc considéré 
comme une complication inutile 
el l'on s'abstint de l'utiliser pour 
les radiographies ullérieures. 

On peut conclure, par ana- 
logic avec ce que nous avons vu 
pour le bassin sec, que les ima- 
ges de l'arcade pubienne oble- 
nues sur le vivant ne sont pas 
déformées et que les mensura- 
lions quelles permeltent, sans 
êlre dune précision absolue, 
sont très voisines de la réalité. 

L'expérience nous a ensei- 
gné un certain nombre de détails 
concernant la radiographie de 
l'arcade pubienne que nous al- 
lons rapidement exposer. 

Le chassis utilisé doit être 
des dimensions 15 >< 18, sa plus 
grande dimension étant suivant 
le diamètre bi-ischialique. La 
malade est placée de telle facon 


que la vulve soit exactement mé- 


5. — Femme placée dans la position convenable pour obtenir 


une bonne image de l'arcade pubienne. diane par rapport aux bords laté- 


Fig. 


raux de la plaque et que le bord 
inférieur de la symphyse d'une part et le bord postérieur des ischions d'aulre part soient 
respectivement à égale distance des deux bords supérieur et inférieur de cette plaque. 
Celle mise en place de la malade demande beaucoup de soin si lon ne veul pas s exposer 
à projeter hors de la plaque une partie de larcade. On fait aiors lomber le rayon principal 
perpendiculairement à la plaque el en son milieu. 

La figure 5 montre la grande épaisseur des tissus à traverser, principalement dans 
la région qui correspond à la symphyse pubienne. Lors de la grossesse, l'opacité de cette 
région est encore augmentée par le contenu de l'utérus. En elfel, comme on peul le voir 
dans quelques-uns des calques radiographiques que nous reproduisons, la tète du fœtus 


vient dessiner ses contours tantôt au-dessus. tantôt au-dessous de la symphyse pubienne. 


de l'arcade pubienne chez la femme enceinte. 117 


Il faut done employer pour ces radiographies des rayons assez durs (7° Benoist au 
moins). Il est indispensable, en outre, d'utiliser l'écran renforçaleur, ou mieux, un film 
“avec double écran. L'emploi d'un cylindre localisateur est également recommandé. 
Dans ces conditions, l'image peut ne pas être toujours excellente, mais elle permet 
toujours de lire nettement au négativoscope le dessin de l’arcade pubienne et d'en 
prendre facilement le calque (fig. 4). 


11]. — DETERMINATION DU DIAMÈTRE BI-ISCHIATIQUE OBSTETRICAL 


Les radiographies oblenues par la technique que nous venons d'exposer donnent 
done avec une déformation pratiquement négligeable limage de Farcade pubienne. Il 
est facile sur cetle 
image d'oblenirpar 
une simple mesure 
le diamètre bi-is- 
chialique maxi- 
mum. Mais com- 
ment  délerminer 
sur les branches 
ischio-pubiennes 
les points corres- 
pondant aux extré- 
mités du diamètre 
bi-ischiatique utile 
ou obstétrical ? 

Nous avons es- 


sayé dans une pre- 
mière série d'expé- 


———_——eF —_— 


riences de détermi- 


1 Fig. à. — Arcade pubienne de bassin cyphotique. 
ner ces points sur (Réduction d'un tiers des dimensions linéaires.) 


la malade par le 

procédé de Tarnier, et, aprés les avoir matérialisés par des index de plomb collés a la 
peau, nous avons procédé a la radiographie. Mais celle maniére de faire encourail les 
mêmes reproches d'imprécision que nous avons adressés à la mesure directe du diamètre 
bi-ischiatique par la méthode de cet auteur; elle nous apparut, d'autre part, aussi peu 
pralique que possible du fait du déplacement des téguments et par conséquent des index 
métalliques, au cours de la mise en place de la malade pour Ja radiographie. 

L'idée nous vint alors de repérer sur un bassin sec au moyen de clous les extrémités 
du diamètre bi-ischiatique obstétrical, puis de radiographier larcade pubienne de ce 
bassin afin de voir où venaient se placer les points cherchés. 

Voici comment nous avons procédé pour déterminer ces points. Avant placé un 
bassin sec dans la position qui correspond à celle du bassin de la femme en position 
obslétricale, c'est-à-dire reposant sur un plan horizontal par le sacrum et la partie 
postérieure des créles iliaques, nous avons délerminé sur ce bassin le diamètre bi-isehia- 
tique d'après la méthode de Tarnier, exactement comme sur le vivant, mais avec une 
précision forcément plus rigoureuse, et, aux points où se terminait le diamètre bi-ischia- 


119 Chassard et Lapine. — Etude radiographique 


lique, nous avons enfoncé des clous dans les ischions. Nous avons enfoncé également 
des clous aux parties les plus saillantes et les plus éloiznées des deux ischions. Puis 
nous avons radiographié ce bassin dans la position habituelle. Il fut ainsi possible de 
repérer exactement le long des branches ischio-pubiennes les points correspondant aux 
extrémités du diamètre bi-ischialique obstétrical. Le calque de celle radiographie est 
reproduit ici (fig. 5.) 

Les résullats de la radiographie du bassin sec avec repères furent les suivants. Le 
diamètre bi-ischiatique mesuré entre les points de repère sur le bassin sec était de 
10,5 cm.; mesuré sur la radiographie (fig. 5), il avait aussi 10,5 cm. Quant à la distance 
centre les clous extrêmes, elle avait sur la radiographie 2 mm. de plus que sur le bassin 


Fig. 5. — Calque de la radiographie de l'areade pubienne d'un bassin see, avec points de repères places aux extrémilés 
du diametre bi-ischialique et aux points les plus saillants des tubérosités ischiatiques (vraie grandeur.) 


sec. Ce léger écart élait dû au fait que les clous avaient été placés à la partie la plus 
élevée des ischions, par conséquent à une certaine distance de la plaque. 

En partant de celle radiographie type, il devenait possible de déterminer sur le 
calque des radiographies de femmes enceintes, les extrémités du diamètre bi-ischia- 
tique obstétrical. 

Nous avons employé pour fixer les extrémilés de ce diamètre un certain nombre de 
moyens que nous allons brièvement indiquer. 

1° Les branches ischio-pubiennes, après avoir suivi une direction oblique en bas et 
en dehors, prennent au niveau des ischions une direction netlement plus accentuée de 
dedans en dehors. C'est le point où la direction change pour devenir franchement plus 
oblique qui est Fextrémilé du diamètre cherché. Souvent, il existe en ce point sur la 
radiographie une saillie qui facilile le repérage. 

2" Réunir par une droite les parties les plus saillantes des lubérosilés ischialiques 
(fig. 2, planche 1). Prendre sur le tracé de larcade, les deux points qui sont à fem. 
au-dessus de celle droite. Les deux points ainsi déterminés correspondent, a très peu 
près, aux extrémités du diamètre bi-ischiatique obstetrical, 


de Carcade pubienne chez la femme enceinte. ED 


3° Tracer la corde de l'arc formé par chacune des branches ischio-pubiennes 
(fig. 2, pl. 1). Le point d'intersection inféricur de la corde avec l'arcade pubienne cor- 


respond, en général, à l'extrémité du diamètre cherché. 


4° Superposer le calque de l'arcade pubienne qu'on analyse sur le calque de la 


radiographie du bassin sec qui nous sert d'étalon. Si la forme des ischions n'est pas 


a) to 


} 
' 
‘4 
i] 
4 
' 
‘ 


— am m a 


Planche 1. — Calques de radiographies d'arcades pubiennes de bassins normaux. 
(Réduction du quart environ des dimensions linéaires.) 


trop dissemblable dans ces deux calques, les points repérés par les clous aux extrémités 
du bi-ischialique peuvent servir à fixer approximalivement les mèmes points sur le 


bassin examiné. 
En contrôlant lous ces moyens les uns par les autres, ce qui en pratique se fail très 


rapidement, on arrive à déterminer assez exaclement fe bi-ischialique obstétrical parla 


radiogra phie 


120  Chassard et Lapine. — Etude radiographique 


IV. -— RÉSULTATS OBTENUS SUR LES BASSINS NORMAUX 


Nous reproduisons ici les calques des radtographies de douze arcades pubiennes de 
bassins normaux. Ces calques de radiographies sont réduils environ au quart de leurs 
dimensions, la réduction étant la même pour tous de facon à pouvoir les comparer les 
uns aux autres. (PI. 1 et 2). 

La série des mesures effectuées sur ces calques nous a permis d'établir le tableau 
suivant : 


Mesures des arcades pubiènnes des bassins normaux. 


Branche Branche ji Diametre 
ischio-pubienne | ischio-nubienne j atte bi-ischialique Indice. 
gauche. droite. de Pareade. obslétrical. 


Angle 
sous-pubien, 


Numéros. 


Degrés. Millimetres. Millimètres. 
105 OR : | 103 
96 19 d 122 
110 
111 
117 
114 
103 
124 
105 
97 
109 
95 


vaas 


a à 


6 
7 
8 


Moyennes. 


L'angle sous-pubien est en moyenne de 83° d'après nos mesures. Or cet angle serait 
de 76° pour Joubin, et de 90° à 100° pour Naegelé et Grenser. Les mesures effectuées par 
ces auteurs ont été pratiquées sur des bassins secs, sur lesquels il est moins facile de 
préciser l'angle pubien que sur des calques de radiographies. Nos résultats, faisant une 
moyenne entre les chiffres donnés par ces auteurs, nous semblent se rapprocher davan- 
tage de la réalité. 

Pour mesurer l'angle sous-pubien, nous avons réuni par une droite les points sail- 
lants en dedans de chacune des branches ischio-pubiennes. Les deux droites ainsi 
obtenues se coupent en général au milieu de la symphyse pubienne. Il est facile ensuite 
de mesurer l'angle d’une façon très précise (fig. 2, pl. 1). 

Les branches ischio-pubiennes mesurent en moyenne 77 millimètres à droite et à 
gauche, ce qui ne veut pas dire que l'arcade pubienne soil d'une symétrie parfaite. 
Presque toujours la longueur des deux branches ischio-pubiennes est inégale, cl, d’une 
manière générale, c'est la branche gauche qui l'emporte. 

[Il n'y a pas de symétrie non plus dans la courbure de ces branches. Elles sont en 
général courbées en are de cercle a grand rayon el à convexilé externe. Les distances 
qui séparent ces ares de leurs cordes ne sont jamais égales des deux cotés. Elles varient 


de l'arcade pubienne chez la femme enceinte. 121 


de deux à huit millimètres selon que les branches ischio-pubiennes sont presque recli- 
lignes ou très courbées. | 

La hauteur moyenne de l'arcade pubienne a été, d'après nos mesures, de 56 millimètres. 

Nos mensuralions se rapprochent beaucoup de celles de Beaudelocque qui donnait 
òt millimètres de hauteur moyenne à l'arcade; elles se rapprochent plus encore de celles 
de Tarnier et Chantreuil qui donnaient 55 millimètres. | 

Pour obtenir la hauteur de arcade pubienne sur le calque radiographique, nous 


` R 
= A 
{ LA 
N LA 
< r 
Y N 
‘ 
A ‘ 
C1 
\ 
x ‘ 
9) 10 \ ITR 
`N 
N 
19 
| / 
\ 
WE P4 
Planche 2. — Calques de radiographies d'arcades pubiennes de bassins normaux. 


(Reduction du quart environ des dimensions linéaires. 


avons abaissé une perpendiculaire de la région sous-symphysaire au diamètre bi-ischia- 
tique. 

En ce qui concerne le diametre bi-ischiatique obstétrical, les mensuralions faites 
suivant le procédé que nous avons indiqué nous ont donné une longueur movenne de 
10,9 centimètres. 

Si nous confrontons ce chiffre avee celui des auteurs, nous constatons que les 
chiffres de Baudelocque (9,9 à 10,8 em), de Farabeuf et Varnier (I1 em.), de Bar. 


122 Chassard et Lapine. — Etude radiographique 


Brindeau el Chambrelent (11 cm.), de Fabre (11 cm.), se rapprochent remarquablement 


des nôtres. 
Pour mieux se rendre comple si nos mensurations sur radiographies avec les points 


de repère que nous avons indiqués pouvaient supporter la comparaison avec les mensu- 
ralions que l'on peut prendre direclement sur le squelette, l'un de nous (') a effectué des 
mesures sur 25 bassins secs du musée d'anatomie de la Faculté. 


Ou DN 
OS 
SYN 


Planche 3. - Calques de radiographies darcades pubiennes de bassins anormaux. 


(Réduetion du quart environ des dimensions linéaires.) 


La moyenne des chiffres qu'il a obtenus est de 10,4 centimètres, c'est-à-dire ò milli- 
mèlres de moins qu'avec nos mensurations sur les radiographies. 

C'est la meilleure preuve que la déformation radiographique dans nos expériences 
est assez minime pour qu'on puisse la négliger. Cependant, si l'on veut en tenir comple, 
il suffit de retrancher du chiffre oblenu par la mensuralion radiographique 5 où 4 milli- 
mètres pour obtenir un chiffre aussi voisin que possible de Fa réalité. 


(4) Voir LaPINE (These de Lyon, 1922). 


de l'arcade pubienne chez la femme enceinte. 123 


En divisant la hauteur de l'arcade pubienne par le bi-ischiatique, on peut élablir un 
indice, égal, d'après notre moyenne, à 0,51. 

Toute arcade dont l'indice se rapprocherait de 0,51 pourrait être considérée comme 
étant de forme à peu près normale. Un indice inférieur indiquerait une arcade basse et 
large. Un indice supérieur indiquerait une arcade haute, de largeur normale ou diminuée. 

C'est ainsi que sur les 12 arcades de bassins normaux examinés, nous avons pu faire 
la classification suivante : 

Deux arcades basses et larges : indice = 0,37 à 0,40. 

Neuf arcades à peu près normales : indice = 0,47 à 0,57. 

Une arcade haute et étroite : indice = 0,67. 

I] est bien entendu que la désignation d’une arcade pubienne par son indice n’a de 
valeur que pour les arcades normales; car une arcade de cyphotique ou de bassin géné- 
ralement rétréci pourra avoir un indice normal tout en ayant des dimensions exigués. 


V. — RÉSULTATS OBTENUS SUR DES BASSINS ANORMAUX 


Au cours de nos recherches nous avons radiographié quelques bassins anormaux. 
Le nombre de ces bassins est insuffisant pour que nous puissions formuler des conclusions 
à ce sujet. Nous figurons toutefois dans le lableau ci-dessous les résultats que nous avons 
obtenus. 


Mesures des arcades pubiennes des bassins anormaux. 


| Diamètre 
Branche Branche bi-ischiati- 
Dénomination Angle ischio- ischio- Hauteur Diamètre que mesuré 
RER des bassins. sous-pubien.| pubienne pubienne | de l'arcade. |. bi- Indice. par la 
| gauche. droite. ischiatique. méthode 
de Tarnier 
Degrés. {Millimètres.|Millimètres.|Millimètres.|Millimètres. Millimètres. 
l Cyphose.. .. 70 55 37 44 75 0,58 _ 70 
2 Cypho-scoliose. 91 71 14 50 108 0,46 105 
3 Cypho -scoliose 
rachitique. 87 -n 153 58 101 0,59 90 
4 Cypho -scoliose 
dorso-lombaire 95 68 10 41 102 0,42 90 
5 Bassin légère- 
ment asymé- 
trique de Mal- 
gache. . . .. 101 85 86 50 150 0,38 150 
6 Bassin pseudo- 
oblique ova- 
laire.. . . .. 66 100 107 85 114 0,73 110 


Ce tableau comparatif, qu'illustre la planche 5, montre que les arcades de cypho- 
scoliotiques ne sont pas sensiblement différentes des arcades normales (fig. 2, 3, 4 de la 
pl. 3). La cyphose pure, au contraire, donne un raccourcissement du diamètre bi-ischia- 
tique et une diminution de l'arcade pubienne dans toutes ses dimensions. (fig. 5: 
calque 1 de la pl. 3). Chez une Malgache (fig. à de la pl. 5), nous avons trouvé un 


bi-ischiatique de 15 centimètres, ce qui correspond à l'opinion des auteurs prétendant 
que l'écartement des ischions est plus considérable chez les races nègres el malgaches 
que chez les races blanches. 


124 Chassard et Lapine. 


Ces quelques exemples sont tout à fait insuffisants pour permeltre l'étude de l'arcade 
pubienne des bassins viciés. M. le Professeur Commandeur se propose de poursuivre 
cette étude qui constitue un travail de longue haleine. 


CONCLUSIONS 


La radiographie, pratiquée suivant une technique déterminée, permet l'étude précise 
de l'arcade pubienne au point de vue de sa forme generale: de l'angle sous-pubien, de sa 
hauteur, du diamètre bi-ischiatique obstétrical. | 

La délerminalion du diamètre bi-ischiatique obstétrical par la méthode radiogra- 
phique nous parait plus précise que la délermination par les procédés classiques: elle 
peut se faire avec une approximation trés voisine de celle qu'on obtient par des mesures 
sur les bassins secs. | 

L'étude radiographique de l'arcade pubienne et la mensuration du diamètre 
bi-ischiatique par la méthode que nous avons exposée font pendant à la radiographie 
pelvimétrique du détroit supérieur et nous semblent devoir entrer avec avantage dans 
la pratique pour l'étude du détroit inférieur toutes les fois qu'on aura des doutes sur sa 
conformation el qu'on soupconnera des déformations possibles. 


COMMENT DOIT-ON RADIOGRAPHIER LA COLONNE CERVICALE 
QUAND ON SOUPCONNE L’EXISTENCE D’UNE ANOMALIE ? 


Par André FEIL 


Ancien interne des Hôpitaux de Paris. 


L'examen radiographique de la colonne cervicale n'offre habituellement aucune 
difficulté lorsque le sujet a une conformalion normale; il est souvent plus facile de 


Ve er > : r A, Bat? 
PNR PA n Se Va 
+ ny = J S. 


ETPA . ATS 7 
T AN a n, [ARS i 
t + 7 ‘ * À 
on , | Y 
i + OR 


Fig. 4. 


Syndrome de klippet Feil chez un Jeune homme de 19 anx, 


— (Cliché communiqué par le Prof. Bertolotti. — 


radiographie el étudier par Bertolotti et Mattivolo 
Ce sujel avail été considéré comme alteint de mal de Pott 
sous-oceipilal: en réalité il présente une malformation cer 
vicale. Les examens clinique et radiologique montrent en 
elfet chez cet homme les élements essentiels du syndrome 
de la réduction numérique, qui se caractérise par : 
Cliniquement : l'absence de cou (ce sont des « hommes 
sans cou »); 
_ l'implantation basse des cheveux: 

— la limitation des mouvements de la tête. 
Aualomiquement : un lassement et une diminution des ver- 
tebres cervicales : 

— l'existence dun thorax cervical: 
— la presence d'un spina-bifida cervical superieur. 
Remarquer sur la photographie l'air figé du malade son 
attitude penchée due à une légère scoliose: la scoliose 


cervico-dorsale superieure est très fréquente chez ces sujets, 


Dy wip Prei À 
7 4 ‘ay ae 


eS 
$ “ah En LA 
2 P > fr Zi 


as 


Fig. 2. — (Cliché communiqué par le Prof. Bertolotti). — Wane 
sujel vu de dos, — Remarquer lubsence de cou el l'implanta- 


lion basse des cheveux; la disparition de la courbure cervi- 
cale fait paraitre le dos plat (cambrure simienne): chez 
d'autres sujets, le dos prend une forme plutôt arrondie par 
exageration de la courbure dorsale physiologique. 


radiographier le segment cervical qu'une 
colonne thoracique ou lombaire. Pour avoir 
une bonne épreuve, il suffit de disposer 
convenablement son malade soit en posi- 
lion latérale, soil en position anléro- posté- 
rieure. 


~ 
Digitized by Google 
| < 


126 À. Feil. — Comment doit-on radiographier la colonne cervicale 


I] n'en est plus de même quand il existe une malformation congénitale, en particulier 
une diminution des vertèbres ou un tassement. Chez de tels sujets le cou est diminué de 
hauteur ou déformé; le thorax remonte, plus ou moins. au-dessus de la clavicule, par- 
fois jusqu'à la base du crane; les premières côtes peuvent être soudées entre elles à leur 
origine; si l'on ajoute à ces déformations la difficulté qu'éprouvent les malades à remuer 
la tète pour prendre la posilion convenabie, on comprend que dans de telles condilions 
les procédés ordinaires de radiographie ne puissent suffire. De même, lorsqu'on soup- 
conne un lorlicolis osseux, qu'il ait pour origine une hémi-verlèbre, une soudure lalé- 


Fig. 5. — (Cliché communiqué par le Prof. Bertolotti). 
— Sujet de la fig. 1. — HKadiographie cervico-dorsale 
en position anterieure oblique droite. — (Pour prendre 
celle radiographie, le sujet est couché dans le décu- 
bitus dorsal, la tète fortement déviée latéralement 
à droite pour éviler l'ombre projelée sur la colonne 
cervicale par le maxillaire inférieur). 


Fig. 3 bis. — Même radiographie que fig. 3, légèrement retouchée à 
l'encre pour montrer la constitution de la masse cervicale, formée 
de vertèbres soudées el atrophiées. La flèche indique la fente arti- 
culaire cranio-vertébrale. Remarquer l'abaissement considérable 
des clavicules et la formation d'un thorax cervical. 


rale des corps verlébraux ou unë occipilalisalion de Vallas. une simple radiographie 
anléro-poslérieure ou latérale donne des renseignements insuffisants. Dans lous ces cas, 
il est nécessaire de praliquer un examen très méthodique. 

Nous avons eu l'occasion d'éludier, récemment, un certain nombre de radiographies 
de malformations vertébrales cervicales, se rapportant en particulier au syndrome de la 
réduclion numérique que nous avons décril dans notre thèse ('), et dont, avec M. Klippel, 
nous avons publié la première observation (’) (fig. 1 el 2). Ces radiographies étaient 
d'une lecture diflicile, parce que les malades avaient été étudiés incomplèlement, sans 
méthode bien précise. Il est, en effet, de première importance, lorsqu'on soupçonne une 
malformation cervicale, de praliquer l'examen radiographique avec méthode, de mettre 
les sujels en diverses posilions bien déterminées, sur lesquelles le Professeur 


(') ANDRÉ FEIL. L'absence et a diminution des vertèbres cervicales, le syndrome de la réduction numé- 
rique cervicale. 1hèse de Paris, 1919, 


(7) Nurprec et Pei. Un cas d'absence de vertèbres cervicales avee cage thoracique cervicale, Nouv. 


a. 


lconouyr, de la Salpetriere, ie oy UE 


quand on soupconne l'existence d'une anomalie ? 127 


Bertolotti ('), dont on connail la grande compétence, a tout spécialement insisté. 
Ce sont ces règles que nous voudrions rappeler rapidement dans cet article. 


Supposons que nous voulions radiographier une malformation évidente de la région 
cervicale, par exemple le jeune homme des figures 1 et 2. Nous conseillons de faire 
successivement : 1° des radiographies 
d'ensemble qui donneront une idée géné- 
rale de la région cervico-dorsale, mais 
qui le plus souvent laisseront dans l'om- 
bre les deux premières vertèbres cervi- 
cales ; 2° des radiographies localisées du 
segment cervical qui renseigneront sur la 
forme, les rapports des premières ver- 
tèbres atlas et axis, et sur l'articulation 
occipilo-atloïdienne. 


- 


Fig. 5. — (Cliché communiqué par le Prof. 

Fig. + — (Radiographie de M. Morel-Kahn.) — Sujet normal, Bertolotli.) — Calque schématique de la 
position antérieure oblique droite. La radiographie a éte radiographie 5. — Remarquer la diminution 
faite dans la même posilion antérieare oblique droite que du nombre des vertèbres cervicales, leur 
pour la fig. 5. Celle position permet d'étudier dans son en- alrophie et leur soudure parlielle. On 
semble toute la colonne cervicale. (Comparer avec les fig. 3 voit neltement la disposition du thorax 
et 5 bis.) cervical et la soudure des premières côles. 


l. RADIOGRAPHIES D'ENSEMBLE DE LA COLONNE CERVICALE 
On doil toujours commencer par faire plusieurs radiographies d'ensemble de la 
colonne cervicale. Cette vue générale permet de reconnaitre s'il existe une diminution 


Trois poses nous paraissent nécessaires . 
1° La meilleure position est l'antérieure oblique droite ou gauche fig. 5, 5 bis, 4 et 5); 
celle position écarte ombre du maxillaire inférieur et dégage aussi bien qu'il est pos- 


(!) Benrororri. Le anomalie congenite del rachide cervicale. La Chiruryia deyli orjani di movimento. 
fase; IV, vol. V, 1920. 


mn > 
Digitized by G OOS le 


i 


128 4. Feil.— Comment doit-on radiographier la colonne cervicale 


sible l’ensemble du rachis cervical, en particulier les premières verlèbres cervicales. 

La technique est simple : on place le sujel dans le décubitus dorsal, la tête for- 
tement tournée du côlé droit, ou gau- 
che, suivant la position adoptée et la 
facilité d'exécution. Les rayons sont 
centrés perpendicülairement à la cin- 
quième verlébre cervicale. 

Une seule radiographie droite ou 
gauche peut suffire, mais dans les mal- 
formations difficiles à interpréter il y a 
loujours avantage à prendre alternati- 
vement une radiographie en position 
antérieure oblique droile et une autre 
en position antérieure oblique gauche. 

Celle première radiographie per- 
mel de S'orienter et presque toujours 
de localiser le siège des lésions. 

2" On prend ensuite une radiogra- 


Fig. 6. — (Cliché communiqué par le Prof. Bertolotti.) — Sujet de la phie anléro-poslérieure. 


fig. 1. radiographie en position anléra-postérieure. — On distingue, S 5 

au-dessus de la clavicule beaucoup plus d'espaces intercostaux elt La tète du malade est placée en 
de côtes qu'à l'état normal, leur ensemble forme un véritable (horace l R zis . ° 7 
Radiat légère hyperextension et bien immo 


bilisée; les rayons sont centrés per- 
pendiculairement sur la première dorsale, Sur cette radiographie, on étudie 
très bien la disposition des 
premières côles, leur rapport 
avec la clavicule : lorsqu'il 
existe un tassement ou une ré- 
duction numérique des vertèbres 
cervicales, au lieu de deux es- 
paces clairs intercostaux sus- 
claviculaires, on en distingue 
trois, quelquefois un plus grand 
nombre, ce qui constitue un vé- 
ritable thorax cervical (fig. 6). 
Quand l’anomalie porte sur 
le segment cervical inférieur, en 
particulier s'il existe une côte 
surnuméraire ou un enchevélre- 
ment des premières côtes thora- 
ciques par gibbosité ou cyphose, 
il vaut mieux centrer non plus 
sur la première dorsale, mais 
plus bas sur la troisième ou sur 
la quatrième verlébre dorsale: 
de cette façon, comme l'a mon- Fig. 7. — Radiograplie de M. Thoyer-Rozals — Sujet normal, radiographié 
tré Bertolotti, les premiers élé- Lo ne tn de A 


ments de la cage thoracique sont projelés plus en haut et mieux individualisés. 


Digitized by Google 


quand on soupconne l'existence d'une anomalie ? 129 


5 On exécute enfin une radiographie latérale pour mettre en évidence la forme et 
les rapports des apophyses épineuses des vertèbres cervicales. Celle radiographie 
latérale est encore nécessaire pour noter les rapports réciproques de la base du crâne 


Fig. 8. — (Cliché communiqué par le Prof. Bertolotti). — 
Méme sujet que fig. 1 radiographié en position latérale droite. 
— Celte position met bien en évidence la descente exces- 


sive de la fosse cérébelleuse de loceipilal (eyphose basi- Fig. 9. — (Radiographie de M. Thoyer-Rozal). — Sujel normal, ra- 
laire), très fréquente dans les grosses malformations de la diographié en position latérale droite comme dans la fig. 8 (comparer 
colonne cervicale, avec la fig. 5). 


et du rachis, en particulier elle montre l'existence de la eyphose basilaire ou descente 
exagérée de Pécaille de loccipital (fig. 8), dis- 
position qui accompagne fréquemment les mal- 
formations vertébrales. 

Le malade est étendu dans le décubilus 
latéral, soit du colé droit, soil du côté gauche, 
suivant les facililés d'exécution; la tête est 
relevée pour occuper un plan horizontal, paral- 
lèle à la table; les épaules sont effacées au 
maximum. La plaque radiographique est placée 
le plus bas possible, déprimant le trapèze. On 
fail passer le rayon normal au niveau du lobule 
de l'oreille. 

Celle radiographie n'est pas toujours 
d'exécution facile, on est souvent gêné par la 
brièveté extrême du cou. 


11. — RADIOGRAPHIES LOCALISEES DE L'ATLAS 
ET DE L’AXIS 


+ Fig. 10. — (Cliché communiqué par le Prof. Bertolotti.) 
— Sujet de la fig. 1, radiographie en position latérale 
gauche). Lorsqu on esl a peu près fixé sur la forme 


générale ct les rapports de la colonne cervicale, 
il est très indiqué de faire une radiographie localisée de l'extrémité céphalique pour 
étudier l'atlas, l'axis et la troisième vertèbre cervicale. 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — VII. 9 


130 A. Feil. — Comment doit-on radiographier la colonne cervicale 


On commence par exéculer une radiographie intermaxillaire, et si celle-ci ne donne 
pas de résullat satisfaisant, on essaie la technique de Lupo de la projection axiale 


de la base du crâne. 


4) Radiographie intermacillaire. — Quand on soupçonne une malformation des 


lig. 41. — (Cliché communiqué par le Prof. Berto- 
lotti). — Sujet de la fiy. 1, radiographié en position 
intermacillaire. — Remarquer l'atrophie, le tasse- 


ment el la fusion des premières vertèbres cervi- 
cales; l'existence d'un orilice triangulaire en 
forme de V ouvert en haut, qui représente un spina- 


bifida cervical supérieur; la fusion des premiéres Fig. 12. — (Radiographie de M. Thoyer-Rozal). — Sujet normal radiogra- 
côtes à leur naissance. _ phié en position intermavcillaive. — Comparer avec fig. 11; on voit les deux 
La Le . . à . 
premieres vertèbres cervicales. 


premières vertèbres cervicales, il est très utile de prendre une radiographie par la 
bouche ouverte. 


| ren x 4 à : . 5 . 
Voici comment on procède : le palient est élendu sur le dos, horizontalement ; 


ee | es. on immobilise sa têle el son cou le mieux possible; ses 


aa ae j maxillaires sont largement écartés et maintenus avec un 
4 - bouchon qu’on glisse entre les dents. On fait passer le 
A F rayon normal à travers lorifice buccal. 

ars Cette technique donne souvent de bons résultats et 

i > >< ; 7 : 
SD l'on distingue quelquefois très nettement les deux pre- 
PA mières vertèbres cervicales, l'apophyse odontoide et 
< U . . 3 . . 
LE Spe N l'articulation de l'atlas avec les deux condyles occipi- 
NX o aol TNS taux. Par ce procédé on reconnait distinctement le 
; a= spina-bifida cervical supérieur (v. fig. 11), anomalie qui, 
She bt nous l'avons montré ('), coexiste fréquemment avec les 
ae malformations du rachis cervical. C’est aussi par la radio- 
Fig. 15. — (Cliché communiqué par le Prof. . 10 ! ‘mari ip ’ : - ’ ; 
cotation ae graphie intermaxillaire qu'on peut diagnosliquer l'occi- 

radiographie 11 (radiographie intermaxil- pilalisation de l’atlas Mie 


laire). 
C'est rarement du premier coup qu'on obtient un 


bon résultat; il faut talonner, reprendre de nouveaux clichés, tenir compte soit d'une 


(") ANDRE Fett. Sur la localisation du spina-bifida dans la région cervicale. Progrès médical, n° 47, 
30 novembre 1920, 


(*) ANDRE Fett. Occipitalisation de l’atlas et torticolis congénital. Presse médicale, n° 52, 29 juin 1924. 


quand on soupconne l'existence dune anomalie ? 19I 


inclinaison anormale de la tête, soit d'une descente excessive des fosses cérébelleuses ; 
c'est seulement après plusieurs essais qu'on arrive au résultat désiré. 

Certains sujets ont une cyphose basilaire, c'est-à-dire un abaissement de l'écaille 
de l'occipital tellement prononcé, qu'il est impossible, même en faisant varier la flexion 
de la tête, d'obtenir la première vertèbre cervicale ; elle reste constamment cachée par 
l'ombre que projette en arrière l'écaille de l'occipital. D'autres sujets écartent très diffi- 
cilement les mâchoires, et le champ d'exploration se trouve ainsi très limité. Force est 
donc de recourir, dans ces cas difficiles, à une autre technique qui melte bien en évi- 
dence l'atlas et l'axis. 

On a préconisé la radiographie par l'orifice nasal (Contremoulins et Galland), mais 
cette projection qui donne de bons résultats chez les sujets normalement conformés, 
peut-être aussi dans le mal de 
Pott sous-occipital, nous parait 
moins recommandable chez les 
individus, atteints de malfor- 
mations cervicales, qui ont l'os 
occipital trèsahaissé, masquant 
de son ombre opaque l'image 
des deux premières vertèbres 
cervicales. D'ailleurs, comme 
le fait très justement remarquer 
M. Breton, dans sa thèse, même 
dans les cas les plus favorables, 
la lecture du cliché, oblenu par 
le cavum nasal, reste difficile 


+ 
+ 


mastoide 


en raison des ombres nom- 
breuses surajoutées. 


Q » i ry $ . ae meee n . G 
?) P) ojection axiale de la base Fig. #4. — (Cliché communiqué par le D' Lupo). — Calque schématique d'une 
2 ; projection axiale de la base du crâne, d'après la technique de Lupo. — Mise 
du crâne. — Lorsque les mé- en évidence de lorifice occipital et des deux premières vertèbres cervicales. 


th O d es pré cé de ntes (inter- 1, arc ant. de l'atlas. — 2, apophyse transverse de l'atlas. — 3, trou transver- 
saire de l'atlas. — 4, surfaces articul. atloïdo-axoïdiennes. — 3, arc posté- 


maxillaire, cavum nasal) ne rieur de l'atlas. — 6, corps de l'axis. — 7, apophyse odontoïde de l'axis. — 
; à 8, arc postérieur de l’axis. — 9, trou trans. de l'axis. — 10, masses latérales 
donnent pas de résultat satis- de laxis. — 11, trou déchiré postérieur. 


faisant, il est utile de recourir 
au procédé de M. Lupo (') (étudié à l'Institut radiologique de Turin dirigé par le 
professeur Bertolotti). 

M. Lupo utilise la projection axiale de la base du crâne pour mettre en évidence 
l'atlas et l’axis. 

Voici la technique que conseille l’auteur (1920) : on place le sujet près du lit radio- 
graphique, sur un siège peu élevé; la tête est en hyperextension, le menton appuie sur 
le bord du lit. La plaque radiographique est disposée sous le menton et poussée vers le 
cou. Le rayon normal est centré sur le vertex. 

Il faut avoir bien soin de placer la plaque radiographique parallèlement au plan de 


(‘) Massimo Lupo. Contributo allo studio dell’ anatomia radiogratica delle prime vertebre cervicali e del 
cranio. Radiologia medica, 1920, vol. VIT, fase. 11-12. Un résumé de cet article a été publié dans le Progrès 
médical, n° 39, 24 septembre 1921. 

Une technique analogue à celle de M. Lupo a été recommandée par M. ‘Hirtz dans le Journal de Radio- 
logie, n° 6, Juin 1922. 


132 4. Feil. — Comment doit-on radiographier la colonne cervicale 


la base du crane, c'est-à-dire au plan qui passe par la glahelle et les orifices auriculaires 
externes. Il n'y a plus alors qu’à varier l'angle d'incidence du rayon normal; par 
exemple, si l'on veut examiner l'atlas et l'axis, l'angle d'incidence du rayon normal doit 
être de 15° environ, ouvert en arrière. 

On peut obtenir de cette façon de très jolies images de l'atlas, de l’axis et même des 
articulations occipito-vertébrales etatlo-axoïdiennes. De fait, les calques radiographiques 
que nous reproduisons ci-contre (fig. 14 
et 15) sont très démonstratifs : on dis- 
tingue Vallas, laxis et son apophyse 
odontoide, on peut même étudier les 
trous vertébraux et transversaires. 

En augmentant de quelques degrés 
l'angle d'incidence du rayon normal, 
on obtient une projection du trou dé- 
chiré poslérieur, alors que ceci est 
presque impossible lorsqu'on fait une 
radiographie en position ordinaire la- 
Lérale ou oblique. 

Ajoutons que M. Lupo conseille 
de se servir de poses très courtes, mais 
avec un courant de forte inlensilé. 


Enfin, pour éviter loute erreur 
d’interprétation dans la numération des 
verlébres cervicales, il est nécessaire 


de faire des radiographies non seule- 


Fig. 15. — (Cliché communiqué par le Dt Lupos. - Calque schema- 


hyne d'une projection aviale de la base du crane, faite suivant la ment du rachis cervical mais encore 
technique de Lupo. 


1, trou déchiré antérieur. — 2, fente pétro-sphénoïdale. — 5. trou des régions dorsale el lombo-sacrée. 
ses mintvuotiee + atose dinoe pntérieure — C'est la seule façon d'élablir la for- 
8, fosses nasales. — 0, lame ethmoïdale el apophyse cristagalli. mule vertébrale exacle. [I est indispen- 

sable, en effet, de connaitre le nombre 
des verlébres dorsales et lombaires pour ne pas confondre, par exemple, une septième 
verlébre cervicale dorsalisée avec une première dorsale. 
Ajoutons que, chez les sujets alteints de malformation cervicale, il n’est pas rare 
de rencontrer une ou plusieurs anomalies dans les aulres segments rachidiens. 


y * ¥ 

Nous n'insisterons pas sur la technique radiographique qui ne présente, d'ailleurs, 
rien de spécial. Nous nous contenterons de résumer la technique que préconise Berto- 
lolli pour les malformations de la région cervicale. Cet auteur adopte la distance de 
4 centimètres pour les radiographies localisées, et de 70 centimètres pour les radios 
d'ensemble. Il recourt à ła pose rapide 1 à 4 secondes, avec forle inlensilé (50 à 
#0 milliamperes) avec 7 à 10 centimètres d'élincelle équivalente, sans jamais employer 
d'écrans renforcateurs. 


quand on soupconne l'existence d'une anomalie ? 133 


Chez les enfants il faut, bien entendu, abréger le temps de pose el se servir de 
rayons de moindre pénétration. 


En résumé, la technique radiologique, qui ne présente aucune difficulté lorsqu'il 
s’agit de radiographier une colonne cervicale normale, est au contraire des plus com- 
plexes quand on est en présence d’une malformation cervicale. Il est alors nécessaire de 
faire un examen très méthodique des malades, et souvent ii est utile de prendre plu- 
sieurs radiographies en chaque position. 

Nous conseillons de radiographier dans les positions suivantes : 

Une oblique antérieure droite et gauche ; 

Une antéro-postérieure ; 

Une latérale droite ou gauche. 

Ces trois radiographics renseignent sur l’ensemble de la région cervicale, elles 


mettent en évidence les rapports réciproques de la base du crâne et de la colonne 
cervicale. 


Une intermaxillaire ; 

Une radiographie de la base du crine (méthode de Lupo) pour l'examen localisé de 
l’atlas et de laxis. 

Enfin, il est indispensable de faire la radiographie de toute la colonne vertébrale en 
enlier (région dorsale, région lombo-sacrée). 

Une bonne technique, un examen méthodique facilitent beaucoup la lecture des 
radiographies ; mais, il ne faut pas l'oublier, c'est seulement avec beaucoup d'habitude, 
une longue expérience qui ne s’acquicrt que progressivement, qu'on arrive à interpréter 
avec certitude les lésions souvent si complexes des anomalies cervicales. 


ANALYSES 


RADIOLOGIE 


RAYONS X 


GENERALITES 


TECHNIQUE 


Ake Akerlund (Stockholm). — Un arrangement 
pour éliminer le rayonnement secondaire a 
l'examen radiologique. (Acta Radiologica, vol. 1, 
fasc. 4, p. 480-486.) 


Apres avoir parlé de différents dispositifs construits 
par Bucky. Lotzin et Potter, en vue d'éliminer Île 
rayonnement secondaire à l'examen radiologique, FA. 
décrit un diaphragme mobile d’un modèle nouveau 
dont les résultats déjà obtenus permettent de très 
grandes espérances. Ce diaphragme a la forme dun 
disque tournant, dont la surface plane et circulaire 
sert d'appui à des bandes de plomb, enroulées en 
spirale, très approchées et parallèles Pune à l'autre 
et exactement centrées sur laxe de rotation. Les 
bandes sont posées de champ dans le plan des rayons 
primaires de façon à converger vers le foyer de 
l'ampoule. RÉSUMÉ DE L'AUTEUR. 


A. Leschinski (Breslau). — Le mollissement 
de l'ampoule entraine-t-il un danger pour la 
peau ? (Strahlentherapie, Bd XIV, B. 1, 1922, 
p. 199.) 


L'A., après des mesures ionométriques et biologi- 
ques, arrive à la conclusion que le mollissement d'une 
ampoule à gaz ne constitue pas un danger pour la 
peau, car dans ces conditions l'énergie en surface 


diminue. Iser SOLOMON. 
F. Voltz (Munich). — Recherches nouvelles sur 


la question de la radio-sensibilité. (Strahlenthe- 
rapie, Bd XIV, B. 1, 1922, p. 99.) 


L’A. donne un résumé de ses recherches sur la 
radio-sensibilité, recherches qui lui ont montré que 
la radio-sensibilité d'un orgamsme dépend de son 
état de nutrilion et des conditions extérieures de la 
vie. Les lésions de toute nature augmentent la radio- 
sensibililé. 

(Les expériences de Voltz sont intéressantes, mais 
il est évident que la radio-sensibilité dépend de létat 
physico-chimique de l'organisme. donc forcément 
des conditions extérieures qui influencent cet étal.) 

ISER SOLOMON. 


RADIODIAGNOSTIC 


OS, CRANE, ARTICULATIONS 


Delamarre ct Nasson Chukri (Constantinople). 
— Alterations radiologiques des mains et des 


pieds dans un cas de lépre mutilante. (Bull. et 
Mém. de la Soc. méd. des Hôp. de Paris, n° 27, 
19 octobre 1922, p. 1321.) 


Communication illustrée de belles radiographies 
très démonstratives. En dehors des lésions classi- 
ques. il s'agit, dans ce cas, d’un processus double 
d'ostéoporose et d'hyperostose. L’ostéoporose, du 
type Lucio-Alverado Poncet. c'est-à-dire non consé- 
culive à des panaris de Morvan, à des ulcérations, à 
des fissures, à une endartérite oblilérante, présente 
les habituelles irrégularités de sa topographie. Si, en 
général, les os rarëfiés s’amincissent jusqu’à devenir 
comparables à des aiguilles ou à des arètes de pois- 
son, cet amincissement progressif est parfois suivi 
de fragmentation, de morcellement et parfois encore 
remplacé par un sectionnement à l'emporte-pièce 
ou par un tassement diaphvsaire. Bref, les modalités 
de l'ostéoporose des lépreux sont plus complexes 
qu'on ne croit. 

Quant à l'hyperostose d'ordinaire signalée incidem 
ment chez les lépreux atteints de maux perforants, 
elle prend ici une importance digne d'attention et, en 
dehors de toute solution de continuité tégumentaire, 
parait relever de la même cause spécifique que 
Vostéoporose. 


Moreau (Avignon). — Décollement épiphysaire 
inférieur du radius simulant une fracture de 
Pouteau. (Archives d Electricité médicale et de 
Physiothérapie, 22 octobre, p. 289 291 avec 2 fig.) 


Sujet de 16 ans présentant tous les signes cliniques 
d'une fracture et chez lequel la radiographie a mon- 
tré qu'il s'agissait d'un décollement épiphysaire. 


A. LAQUERRIÈRE. 


Hudellet (Dakar). — Lésions osseuses dans 
Painhum. (Archives d'Electricité médicale et de 
Physiothérapie, 22 octobre, p. 292-299 avec 4 fig.) 


L'ainhum que l’on rencontre à peu près exclusive- 
ment chez les nègres est constitué par le développe- 
ment progressif Wun anneau scléreux sur la peau 
des orteils les plus petils. Cet anneau se resserre 
en creusant un sillon, jusqu'à ce que l'extrémité de 
l'orteil tombe presque spontanément. 

L'aspect radiologique de l'os sous-jacent est au 
début celui de l'ostéite condensante (disparition de 
la cavité médullaire), puis la périphérie de l'os parait 
usée. À un troisième stade le tissu osseux est com- 
plètement résorbé au niveau du sillon; c'est à ce 
moment seulement que la partie située en avant tend 
à disparaitre, landis que celle qui est en arrière reste 
très calciliée. 

On ne constate pas d'image d’ostéile raréfiante, il 
s'agit donc d'images différentes de celle de la lèpre. 


A. LAQUERRIERE. 


Rayons À. 139 


OE E TN Etienne Sorel (Paris et Berck). -— 
ol rss Mis Arthrites chroniques non tuber- 


H 
j 


culeuses de la hanche chez 
l'enfant. (Rapport à la IV° réu- 
nion annuelle de la Société d'Or- 
thopédie, Paris, 6 octobre 1922, 
avec figures, in Revue d'Orthopé- 
die n° 6, novembre 1922.) 


Le diagnostic d'arthrite chronique 
étant fait, on doit se demander si 
l'on est en présence d’une coxalgie 
ou d'une ‘arthrite d'autre nature. 
Dans la plupart des cas, les examens 
de laboratoire el la radiographie 
viendront en aide à la clinique. 

Après avoir dit un mot des arthrites 
hémophiliques, l'A. passe en revue : 

1° Les arthrites traumatiques ou mé- 
caniques. Certaines fractures du col 
chez l'enfant peuvent donner de véri- 
tables arthrites chroniques. On peut 
Fig. 1. — Coxa vara par fracture du col. ranger dans cette classe les arthrites 
des coxa vara par fractures du col 

(lig. 1), de la coxa vara congéni- 
g tale (fig. 2) et de la coxa vara 
rachitique (tig. 5). 
2° Les arthriles qui surviennent 
À au cours des maladies infectieuses 
(infections à  pneumocoques, 
ostéomyeélite, blennorragie, sy- 
philis). 

O° L'arthrite sèche déformante 
| juvénile. 

4° Lostéochondrite déformante 
infantile de l'épiphyse fémorale 
supérieure, 

» Les arthrites chroniques 
encore indélerminées., 

Nous ne pouvons que conseil- 
ler la lecture de cet important 
travail dont l'analyse ne peut 
donner qu'une idée imparfaite. 

4 LOUBIER. 


Edvard Collin (Stockholm).—- 
Etude sur l’aspect rœntgé- 
nologique de la tuberculose 
des articulations et ses rap- 
ports à l'aspect clinique, 
surtout pendant le traite- 
ment avec bains universels 
de lumière. (Acla Radiolo- 
gica, Stockholm, vol.t,fasc.4, 
p. 599-405.) 


o i o aaa 


I. Mème si l’image radiologique ne révèle 
aucun signe d’allérations tuberculeuses, cela 
n'exclut pas la possibilité d'une affection 
tuberculeuse. 

2. Parfois les altérations radiologiques 
surviennent à un moment où les symptômes 
cliniques se sont considérablement amélio- 
rés, comme l'a, je crois, fail d'abord ressor- 
tir Ernst. 

3. Le traitement radiologique de la tuber- 
culose chirurgicale peut fournir de très 
beaux résultats, mème lorsque de sérieuses 
altérations reentgénologiques sont apercues. 
C'est pourquoi, en se basant uniquement sur 
ces dernières, on ne pourra poser un pronos- 
tic défavorable ; car, même des ravages très 
étendus peuvent ètre guéris par un traite- 
ment radiologique. 

Fig. 3. — Coxa vara rachitique. 4. La guérison reentgénologique complète 


136 


peut se produire longtemps après la disparition des 
symptômes cliniques. 

5. L'ostéite tuberculeuse peut guérir spontanément, 
mais, par le traitement radiologique. le résultat est 
bien plus favorable, au point de vue cosmétique et 
ronigénologique, tout en étant plus rapide. (Observ. 
k 12.) 

6. Simullanément avec une amélioralion clinique, 
on remarque parfois une détérioration rantgéenolo- 
gique considérable. En réalité, ce n'est que le signe 
d'une résorption des matériaux viciés. 

7. Une arthrite très étendue dans la main, la cehe- 
ville, le genou et la jointure du genou peut guérir 
par une formation nouvelle de cartilage articulaire et 
un fonctionnement normal. 

8. Un bout d'articulation vu déformé reentgénologi- 
quement peut se rencontrer simultanément à une 
fonction cliniquement complètement libre. 

RESUME DE L'AUTEUR. 


Albert Mouchet (Paris). — Pathogénie et traite- 


Rayons À, 


ment des difformités du gros orteil. (Rapport 
au 4° Congrès de la Société française d’Ortho- 
pédie, in Revue d Orthopédie, n° 6, Novembre 
1922, avec 2? figures.) 


Ce rapport, consacré surtout de Phallux valgus ou 
clinodactylie externe et à Vhalluc varus ou clinodac- 
tylie interne, considère spécialement le côté chirur- 
gical; mais le radiologiste y trouvera des renseigne- 
ments très importants. 

Hallus valgus. — Avant l'avènement de la radiogra- 
phie, bien que les lésions métalarsiennes et tar- 


siennes n'aient pas été Lolalement ignorées, la dévia- 
tion du gros orteil en dehors, avec glissement de sa 
base sur le métacarpien, semblait constituer l'élément 
essentiel. 

Hleubach (1897) décrivit le premier d'après la radio- 
graphie la déviation du premier cuneiforme ; mais 
c'est surtout Loison (1901) qui a bien montré les 
malformations tarso-métatarsiennes et les déductions 
opératoires qu'elles comportent. 

Il y a des cas où on n'a envisagé que la seule 
subluxation en dehors du gros orteil; il convient 
aussi de preter attention au mouvementde torsion de 
la première phalange dont la face dorsale regarde 
en dedans. 

Dans d'autres cas (fig. 2) les lésions de la téte mé- 
tatarsienne sont prédominantes, une dévialion consi- 
dérable (fig. 4) peut d'ailleurs ne s'accompagner 
d'aucune déformation de la tète du métatarsien. 

Entin il peut exister des lésions multiples (fig. 3), 
déviation du mélalarsien en dedans, écartement entre 
le premier et le deuxième métalarsien, baillement de 
linterligne cunéo-premier meétatarsien, écartement en 
dedans du premier cunéiforme. 

La radiographie faite dans les premières années 


montrera vraisemblablement que Vhalhar valgus 
congénital est plus fréquent qu'on ne pense: elle met 


Digitized by Google 


Rayons X, 137 


en lumière le début des malformations diverses avant 
que la déviation de lorteil soit constatable. 
Certains auteurs invoquent dans la production de 
rH. v. la présence de los intermétatarsien (fig. 5). 
Hallux varus, — Affection très rare, est le plus sou- 
vent congénitale ; la radiographie permet de penser 
qu'il s'agit alors de malformation par redoublement 


Fig. 22. 


liée à l'existence d'un orteil surnuméraire (fig. 22), 
soit que cet orteil soit fusionné avec le gros orteil, 
soil qu'il soit représenté par un noyau cartilagineux 
contenu dans une bride fibreuse, ou enfin par un 
petit noyau carlilagineux situé en dehors du gros 
orteil et repoussant celui-ci vers le côté interne. 

A. LAQUERRIERE. 


Henning Waldenstrôm (Stockholm). — Forme 
finale de la Coxa Plana. (Acta Radiologica, vol. 
I, fase. 4, p. 584-594.) 


Le diagnostic de la hanche plate essentielle ne 
peut être posé avec certitude que pendant sa période 
d'évolution. La forme définitive ne peut done ètre 
éludiée que dans les cas suivis dès le début de la 


maladie. Afin d'essayer d'expliquer la forme spéciale. 


de Ja coxa plana (hanche plate), j'ai examiné subsé- 
quemment les cas de coxa plana dont j'ai pu suivre 
le développement du commencement à la fin de la 
période de croissance. Il y a eu 22 hanches ; 10 de 
celles-ci ont même dépassé la vingtième année. La 
forme déterminée que je puis fixer en conséquence 
se montre trés variable quant au degré de difformité, 
mais l’aplatisserment de la tète, du col et de l’acéta- 
bule est commun à tous. 

Au moyen de ræntgénogrammes, vus de front et de 
côté, on peut obtenir une image plastique de la forme 
de la pointe et du col dans les divers cas. On remar- 
que alors que la partie antérieure-supérieure de la 
pointe est celle qui est généralement agrandie et que, 
dans les cas les plus développés, cette partie reste 
en dehors de l'articulation. Eu égard au degré de la 
difformité, j'ai divisé la hanche plate déterminée en 
trois groupes. 

1. La tète conserve une forme ronde. La tète et le 
col sont faciles à distinguer l'un de l'autre et aussi 
du trochanter. 


2. La partie supérieure et frontale de la tète gros- 
sie est tout près du grand trochanter. Cette partie 
de la tête est visible dans l'image latérale, considé- 
rablement agrandie, située en dehors de l’articula- 
tion. La partie supérieure du col n'est pas visible. 

3. La surface d’articulation de la tète est inégale 
et plus ou moins excavée. La pointe supérieure de la 
téte est saillante et d’habitude plus basse que le 
sommet du grand trochanter. 

RÉSUMÉ DE L'AUTEUR. 


APPAREIL CIRCULATOIRE 


E. Bordet (Paris). — Le contrôle de la radio- 
scopie dans l'angine de poitrine et particulière- 
ment dans l’angine de poitrine d’origine car. 
diaque. (Archives des maladies du cœur, Sep- 
tembre 1922, p. 612-616, avec fig.) 


L’A. publie deux observations qui montrent que, 
contrairement à ce qu'ont prétendu certains auteurs, 
langine de poitrine n'est pas toujours d'origine aor- 
tique. En effet, maintes fois, la radiologie a démontré 
l'authenticité de l’angine de poitrine d'origine car- 
diaque. 

Obs. I. — Femme de 56 ans ayant des crises dou- 
loureuses la nuit. Examen clinique négatif. L’examen 
radioscopique montrait une aorte absolument nor- 
male, mais une augmentation de volume du ventri- 
cule gauche. 

Ons. Il. — Homme de 55 ans. Syndrome mixte 
d'angine de poitrine. On avait attribué ses troubles 
à l'aortile. Tension normale. L'examen radiologique 
(orthodiographie) montrait une aorte normale, mais 
le cœur était considérablement augmenté de volume. 

L'A. rapporte une 5° observation de syndrome mixte 
(angine de décubilus et d'efforl), où il s'agissait 
d'aortite: le cœur était normal. Il donne ensuite, 
suivant leur ordre de fréquence, les constatations 
qu'il a faites tant au point de vue des crises dou- 
loureuses que des signes radioscopiques. 

LOUBIER. 


Bigard el Coste (Paris). — Un cas de dextrocar- 
die acquise. (/utl.et Mém. de la Soc. méd. des 
hop. de Paris. Séance du 21 juillet 1922, n° 2», 
p. 14129.) 


Observation intéressante, mais classique, de sclé- 
rose pulmonaire pleurogène avec dextrocardie com- 
plète par traction. L'hémithorax gauche, comme le 
démontre la radiographie qui illustre cette observa- 
tion, est complètement deshabité par le cœur. A. B. 


APPAREIL DIGESTIF 


Louis Van Den Wildenberg (Louvain). — Di- 
verticules du pharynx et de l’œsophage. (An- 
nales des mal. de l'oreille, du larynæ, du nez el 
du pharynæ, t ALL n° 8, août 1922, 16 fig., 
p. 783.) 


Dans un intéressant mémoire, PA. met au point le 
diagnostic et le traitement de cette « curieuse affec- 
tion » qui « n’est pas rare, contrairement aux idées 
régnantes ». Deux variétés de diverticules ou poches 
du pharynx et de œsophage: les diverticules par 
pression de l'hypopharynx. Les div. pharyngiens émer- 
gent à la paroi pharyngienne post. et les diverticules 
par traction de l'æsophage entre les fibres circu- 
laires et obliques du constricteur inférieur du pha- 
rvox, point faible où se forme une véritable poche 
herniaire. 

Les svmplomes les plus fréquents sont la dyspha- 


138 


gie précoce et progressive, la régurgitation d’ali- 
ments non digérés, déglulis depuis longtemps, le 
gargouillement, l'haleine fétide. 

L'A. passe en revue les divers moyens de diagnostic, 
cathétérisme prudent, procédé de Phlummer. plomb 
de Benjamin. Il préfère l'examen radiographique 
confirmé par la radioscopie qui montre le liquide 
bismuthé passant dans la poche, pour remonter et 
entrer dans l'orifice æœsophagien. Mais l'æsophago- 
scopie est encore d’après lA. la méthode la plus sure. 

Pour le traitement, si la poche est petite et ne 
plonge pas dans le thorax : intervention en deux 
temps ; diverticnlopexie sous-culanée, puis excision 
du sac 8 jours a3 semaines plus tard. En cas de 
diverticule plongeant dans le thorax : technique de 
C. Mayo. L'A. rapporte 6 obs. de malades opérés et 
tous guéris: Fun avait un diverticule géant:6 radio- 
graphies illustrent ce mémoire. LEPENNETIER. 


Aage Als Nielson (Copenhague). — Examen 
roentgenologique de la motilité de l'estomac 
chez des individus en bonne santé. au repos 
et en mouvement. (Acta Radiologica, Stockholm. 
vol. I, fasc. 4, p. 519-585.) 


LA. a examiné 20 estomacs chez des individus 
sains — 10 hommes et 10 femmes — en suivant la 
durée d'évacuation d'un repas opaque consistant en 
300 grammes de gruau de farine de riz et en 100 gram- 
mes de sulfate de barinm. Les individus étaient 
tantôt au repos, tantôt en mouvement. Il a trouvé 
que: 

fe L'estomac se vide plus rapidement en mouve- 
ment qu'au repos. 

2 Chez les femmes, l'estomac se vide un peu plus 
lentement que chez les hommes, soit en mouvement, 
soit au repos 

D L'estomac se vide normalement au repos dans 
les > heures après Vingestion d'un repas opaque. 

. RÉSUMÉ DE L'AUTEUR. 


E. H Gaither (Ballimore U. S. A.). — Valeur et 
possibilité de l'examen radiologique dans ies 
affections du tube digestif. Journ. of. Aimer, 
Med. Assoc., LA XIXS 8-149, 5-1922, p. GK.) 


Excellente revue d'ensemble où PA. étudie les cas 
où : P Pemploi des rayons est indispensable pour le 
diagnostic; 2° l'emploi des rayons confirme le dia- 
unostic: 5° l'examen aux rayons est négatif, malgré 
le diagnostie établi cliniquement (lésions du début); 
4 le diagnostic radiologique est erroné. 

G.. en concluant, apprécie à sa valeur l'emploi des 
rayons, mais met en garde Île clinicien contre la 
facheuse tendance actuelle à réserver son diagnostic 
jusqu'après le contrôle radiologique; c'est une cou- 
verture de non-responsabilite quil parait chercher 
ainsi, alors que le « travail d'équipe » doit ètre doré- 
navant la régle. 

Une intéressante discussion suit cet article qui a 
été lu au LXNUP congrès de Amer. Med. Assoc. à 
Saint-Louis {mai 1922). MOREL-KAHN. 


ORGANES GÉNITO-URINAIRES 


P. Janssen (Dusseldorf). -— Diagnostic urologi- 
que par les rayons X. (Münch. med. Woch., 
17 mars 1922; in Journal d'Urologie, t. NIV, 
n° 9.) 

Dans ce travail très complet, PA. indique la tech- 
nique des divers procédés radiographiques qui sont 
ulilisés en urologie : radiographie simple, pyélogra- 
phie, emphysème artiticiel perirenal, radiographie de 


Rayons X. 


sondes opaques intra-urétérales, cvsto-radiographie, 
pneumo-peéritoine. I] montre tous les renseignements 
que ces diverses méthodes peuvent donner. 

En somme, revue générale sur une grosse question 
du radiodiagnoslic, mais n'apprenant rien à un mé- 
decin au courant du radiodiagnostic urinaire. 

NAHAN. 


Clifford Morson et H. P. Winsbury White (An- 
gleterre). — Trois cas montrant la valeur de la 
pyélographie. (The British Med. Journ., Fév. 
1922, in Journ. d'Urologie, t. XIV, n° 5.) 


Ces A. insistent sur la nécessité de la pyélographie 
dans l'étude des affections rénales. Cette épreuve 
révèle l'hydronéphrose et l'étendue de la destruction 
du cortex rénal. NAHAN. 


John H. Morrissey (New-York). — L’urographie 
(pyélographie) comme procédé de diagnostic. 
(Journ, of Amer, Med. Assoc., LXXIX, n° 21, 
18 nov. 1922, p. 1746 ) 


M. plaide en faveur d’un emploi plus fréquent de la 
pyélographie, en vue d'établir un diagnostic. Dans 
les affections suivantes, c’est le procédé de choix. 

te Reins : calculs invisibles du fait de leur densité; 
tumeur au début; prélites; anomalies; pyélo- 
néphrites et pranéphroses. 

2% Vretére : urétérite et dilatations inflammatoires; 
rétrécissements: diverticules; anomalies; coudures 
et tumeurs. 

or Vesxie : diverticules ; vessie tabétique, 

Contre-indicalions : au nombre de 4: fièvre, sujets 
âgés ou infirmes, hématuüries, anurie après cathété- 
risme urétéral. 

La statistique de l'A. porte sur 667 cas : la pyélo- 
graphie a permis de porter un diagnostic exact dans 
278 d'entre eux: il my eut aucun incident dù à la 
méthode. 

Technique, Conclusions: Dans des cas bien déter- 
mines, la prélographie est indispensable en urologie: 
elle précise les conditions pathologiques; donne plus 
souvent que d'autres méthodes des indications 
exactes; supplee les procédés de diagnostic insuf- 
fisants; donne une image exacte des anomalies; avec 
une bonne technique, elle est sans danger pour le 
malade. MoREL-KAHN. 


Fred. M. Hodges (Richmond). — La pyélite de 
la grossesse. (American Journal of Runtyeno- 
logy, VOL. IX, Juin 1922, n° 6, p. 502-357, 9 fig.) 


La pyélite qui apparait dans les premiers mois de 
la grossesse est probablement due à l'obstruction par 
pression de l'utérus sur les urelères. 

L'uretèére gauche est moins comprimé que le droit, 
ceci est dù à la rotation à droite de l'utérus qui 
exerce sur l'uretère droit une compression beaucoup 
plus prononcée. 

L'infection, quelle qu'en soit l'origine, est secon- 
daire, Fobstruction est la cause principale, car aus- 
sitot après la délivrance les symptomes s'amendent. 

La pyélographie nous montre toujours un bassi- 
net élargi, un uretcre dilaté et coudé. De plus, la 
pyélographie nous permet de suivre l'évolution de 
affection. 

Chez les femmes ayant déjà eu des enfants, un 
bassinet élargi et un uretere dilate à droite peuvent 
èlre considérées comme normaux. 

Le diagnostic précoce et le traitement immédiat 
peuvent éviter des lésions irrémédiables des reins. 

Telles sont les conclusions provisoires de l'auteur 
qui continue ses recherches. William ViIGNAL. 


Rayons X. 


Duvergey et Dax (Bordeaux). — Salpingographie 
d'un pyosalpinx fistulisé dans la vessie. Instil- 
lations intratubaires transvésicales de nitrate 
d'argent. (Pullelin de la Soc. francaise il Uro- 
logie, n° 8, 13 nov. 1922.) 


Les A. rapportent l'observalion d'une malade âgée 
de 54 ans, mère de 2 enfants, alleinte d'une fistule 
faisant communiquer un pyosalpinx développé dans 
la trompe droite avec la vessie, affection se tradui- 
sant par une cystile grave et des leucorrhées jaunes- 
verdatres. Pas de douleurs abdominales, pas d'hé- 
maturies. Au toucher vaginal : utérus immobilisé par 
une gangue inflammatoire remplissant le bassin. A 
droite, volumineuse tumeur salpingienne, plaquée 


Etat 


contre la parol vessie. 
général grave. 

Une cystoscopie révèle un orifice diverticulaire à 
plis rayonnés qui admet 4 cm. de sonde urétérale. 

Une cystographie avec du bromure de sodium à 
50 pour 100 montre à ce niveau un trajet aboutissant 
à une cavité du volume d’une cerise. Enlin, par l'ori- 
fice vésical, pendant une nouvelle cystoscopie, on 
introduit dans Vorifice anormal une sonde et on 
injecte 5 cm’ de KBr. ce qui donne l'image ci-contre 
de la trompe droite. L'ombre située plus en dehors 
serait due, croit M. F. Legueu, à une effraction du 
liquide dans la fosse iliaque. 

Les A. firent ultérieurement par la même voie des 
instillations de nitrate d'argent qui amenèrent la 
guérison de la salpingite el la fermeture de l'orifice 
anormal. Francois LEPENNETIER. 


postérieure de la 


G. Gayet ct Ch. Gauthier (Lyon). — Les diver- 
ticules de la vessie. (Rapport à la 22° session de 


139 


l’Associalion française d'Urologie. Paris, 4 oc- 
tobre 1922, 


Les A. font une large part à l'exploration radiolo- 
gique de la vessie et des diverticules. Après avoir 
rappelé que Perthes et Brown ont été les premiers 
à l'utiliser dans celle affection, ils demandent que la 
radiographie de la vessie soit faite de face et de pro- 
lil, malgré les difficultés d'exécution de cette der- 
nière. lis préconisent l'emploi du collargol à 5 ou 
10 0/0, fournissant des ombres excellentes, bon anti- 
septique el sans inconvénient dans la vessie. Actuel- 
lement il y a des procédés d'exploration radiogra- 
phiques des diverticules vésicaux : celui de Maingot 
avec des solutions très peu concentrées de collargol 

qui ne peut être guère emplové que de 
=e face. Celui qui consiste à introduire 
sous le contrôle du cystoscope des ca- 
théters opaques qui s'enroulent dans 
| les diverticules. Procédé imparfait qu'ils 
| ne conseillent guère à cause du controle 
par le cystoscope, des mauvaises ves- 
sies intolérantes el de la limitation du 
nombre des diverticules que lon peut 
identifier à la fois. 

Les A. donnent toute leur préférence 
à la eystographie par le procédé en 
deux temps de Papin ou le procédé par 
| contraste d'Hinman et surtout à la com- 
| binaison de ces deux procédés. 
| Le procédé de Papin est fondé sur la 
physiologie pathologique des diverticu- 
les et sur l'étude de la miction en deux 
temps : injection de collargol à 10 0/0 
jusqu'à réplétion de la vessie : 1* cliché. 
— « On fait pisser le malade » (les A. 
préfèrent le sonder) et on le réinstalle 
sur la table pour une 2° pose. Le 1% cli- 
ché montre une énorme boule qui est 
la vessie, età sa périphérie des sphères 
secondaires, les diverticules. Sur le 2° 
cliché : la vessie rétentionniste est ré- 
duite de volume, ovoide, mais les diver- 
ticules encore remplis forment des 
sphères secondaires plus nettes. 

Gayet et Gauthier ont apporté quel- 
ques modifications au procédé par con- 
traste d'Hinman, en pratiquant 3 cysto- 
grammes. Ils placent? sondes urétrales 
à bout olivaire 14 et 12 et injectent du 
collargol dans la vessie par la sonde 14, 
la sonde 12 étant bouchée : 1% cysto- 
gramme. Ils ouvrent la sonde 12, la ves- 
sie se vide jusqu'au goulle à goutte : 
Ye eyslogramme. Enfin par la sonde 14 ils 
injectent de l'oxygène (à l'aide d’un ballon, et non de 
l'air comme Hinmann), la sonde 12 étant ouverte, le 
collargol s'écoule de nouveau jusqu'à la sortie de 
bulles crépitantes; obturation de la sonde 12; à ce 
moment ils poussent l'injection dO, jusqu'à Vobten- 
lion d’un bon globe vésical sonore : 5° cystogramme. 

Les deux premiers clichés ressemblent à ceux du 
procédé de Papin; le 5° est dit par contraste, car on 
y voit le globe vésical vide en clair eta sa périphérie 
un ou plusieurs diverlicules encore remplis de col- 
largol el opaques. 

Ces procédés permellent également de déceler les 
calculs diverticulaires. Dans ce cas, suivant Pasteau, 
il faudrait faire suecessivement des clichés dans les 
positions verticale, horizontale, et d'élévation du bas- 
sin pour mettre en évidence la fixité de l'ombre du 
calcul diverticulaire par opposition à la mobilité de 
l’image formée par le collargol vésical. 

Les A. ajoutent que ni les signes fonctionnels 
(interruption du jet, miction en 2 temps, douleurs, 
hématuries) ni les signes physiques courants (grosse 


Se l 


Digitized by Google 


140 


vessie bosselée à la palpation, ou au toucher rectal 
ou vaginal) troublés par les complications (cystite, 
calculs) ne permettent d'affirmer un diagnostic de 
diverticule vésical. Seules la cystoscopie et la cysto- 
graphie permettent de marcher à coup sùr et de faire 
un diagnostic systématique. F. LEPENNETIER. 


J. Charrier (France). — Radiographie d’un 
cas d'uretère double avec pyélographie. (Pul- 
letin de la Société francaise d'Urologie, n° 7, 
3 juillet 1922, p. 168 avec fig.) 

Observalion d’une jeune fille de 21 ans examinée 
pour douleurs rénales. Au eystoscope deux uretères 


+ 5 


— 
PET 


. 
- °° MP hy 


oe 
ro” 
> 


a 


LR eS. Ta 
wT FINE k 
y - 6 v= 
FN 


e 


\V nn. | 
LE © -« 
| A 
m 


> & = a 
Da . 


à droite. Le double cathétérisme uretéral et la pyélo- 
graphie montrent que les deux uretéres échappent à 
la règle normale du double croisement dans leur tra- 
jet lombo-iliaque Capacité du bassinet sup. 7 €. ¢.; 
capacité du bas. inf. 15 ce. Urine plus concentrée dans 
le bassinet inférieur. F. LEPENNETIER. 


APPAREIL RESPIRATOIRE 


Charles Massias (Bordeaux). — Le syndrome 
pseudo-cavitaire par déviation trachéale dans 
la tuberculose pulmonaire. (Journal de Med. de 
Bordeaux, 25 nov. 1922, p. 749.) 


L'A. rappelle les travaux de Ameuille, Armand-De- 
lille, Hillemand, Lestocquoy et Mallet sur les dévia- 
tions de la trachée, et rapporte un nouveau cas où 
l'examen physique permettait de penser à une spé- 
lunque du lobe supérieur gauche, L'examen radio- 
scopique infirma ce diagnostic en montrant que les 
symptômes perçus au niveau de la partie interne des 
fosses sus et sous-épineuses sont dus à une dévia- 
tion de la trachée vers la gauche au cours d’une tu- 
berculose, surtout fibreuse, non évolutive, pleuro- 
pulmonaire. LOURIER. 


Rayons X. 


E. Rist (Paris). — Les localisations extrapulmo- 
naires de la tuberculose; leur interprétation 
pathogénique, leurs réactions ala tuberculine. 


(Revue de la Tuberculose, 1922, tome III, n° 5, 
p. 225-250.) 


Les tuberculoses extrapulmonaires sont à peu près 
toutes d'origine pulmonaire. 

Ce foyer primitif est retrouvé à la radioscopie et à 
la radiographie sous forme de calcifications siégeant 
le plus souvent à la base d’un lobe, dans le prolon- 
gement d’une ramification bronchique, rarement au 
sommet. Lorsqu’on constate une de ces calcifications 
intraparenchymateuses, on trouve toujours une calci- 
fication homologue au niveau du hile pulmonaire. 

L'image de ces deux calcifications sur un cliché, 
est le document qui permet de reconstituer l'histoire - 
d’une primo-infection tuberculeuse.  LOUBIER. 


P. Ameuille (Paris). — Les paradoxes de la 
symphyse pleurale. (Pull. el Mém. de la Société 
med. des Hôpitaux de Paris, Séance du 20 octo- 
bre 1922. n° 28, p. 1549.) 


Cette communication d'un médecin également 
rompu aux difficultés de l'examen clinique et à celles 
de l'exploration radiologique du thorax est à lire en 
entier très attentivement. Elle démontre qu'il n'existe 
aucun signe ni aucun groupement de signes qui puisse 
établir avec certitude le diagnostic de symphyse 
pleurale. 

Ce diagnostic s'appuie en général sur trois catégo- 
ries de caractères isolés ou groupés : 

1° L'existence de ce qu'on appelle couramment des 
antécédents pleurauws ; 

2° Les signes fournis par les anciens modes d'ex- 
ploration physique, percussion, auscultation, etc. 

5 Les signes radiologiques auxquels beaucoup de 
médecins et surtout de médecins radiologistes atta- 
chent la plus grande valeur. 

Pour ne parlerici que des caractères radiologiques 
invoqués comme signes de symphyse pleurale, voici 
comment on peut les énumérer : diminution de pro- 
fondeur ou disparition du sinus costo-diaphragma- 
tique, diminution de mobilité d'une coupole diaphrag- 
matique, phénomène du « feston » de Maingot (bien 
que celui-ci ait protesté contre une telle interpréta- 
lion), opacité de la base d'un des champs pulmo- 
naires (bien qu'il soit établi que des épaississements 
pleuraux inférieurs à 15 millimètres peuvent ne pas 
atténuer leur transparence) el surtout déviation du 
médiastin du côté incriminé. 

Tous ces phénomènes peuvent coincider avec une sym- 
physe pleurale, aucun d’entre eur nen démontre leris- 
tence; lous ou presque tous peuvent être réal sés par la 
seule sclérose pulmonaire. 

La conclusion pratique, Cest qu'en aucune circon- 
stance le médecin n’a le droit de poser ou d'écarter 
le diagnostic de symphyse pleurale sans avoir tenté 
au préalable l'insufflation des plèvres. A. B. 


RADIOTHÉRAPIE 


GÉNÉRALITĖS 


Dalton Kahn (Toledo). — Traitement des por- 
teurs de bacilles diphtériques par les Rayons X. 
(Rapport préliminaire, Amer. Journal of Elec- 
trother. a Radiol., Acis; EER Septembre 1922, 
p. 287.) 

Witherbee, en 1921, a proposé l'emploi des rayons 
pour traiter les porteurs de bacilles diphtériques. 

Hicken en rapporte 30 observations avec 80 0/0 de 


succes. 


Digitized by Xs 


Rayons X. 141 


Etant donnée la législation très rigoureuse du 
Comité de santé de l'Etat d’Ohio, c’est en vue d'ob- 
tenir la libération d'un certain nombre de porteurs 
de germes (dont quelques-uns en quarantaine depuis 
plusieurs mois) que K. a essayé la radiothérapie 
contrôlée par l'examen bhactériolugique. Sur 165 por- 
teurs de germes traités, K. a eu 77 0/0 de succès ‘après 
4 à 4 séances). 

Technique. — Coolidge à foyer large ; étincelle: 
7 pouds; distance focus-peau : 10 pouds; 57% sous 
3va Al. Durée variable avec l'âge (moins de 1 an: 
1 minute par porte; là 4 ans : 2 minutes; # à 12 ans: 
5 minutes; plus de 12 ans : 5 min. 5. Intervalle des 
traitements: 10 jours; K. irradie. les amygdales 
droite et gauche, les adénoides. l'espace rétro-nasal 
à chaque séance suivant le procédé de Witherbee 
(Amer. Journal of Reentgen., Janvier 1921.) 

Il n'y a d'autre inconvénient qu'une légère séche- 
resse de la gorge et un peu de gonflement, d'ailleurs 
passager. de la partie inférieure de la parotide. 

Moner.-KAHN. 


Joseph K. Narat (Chicago). — Du traitement 
après irradiation par les Rayons X. (Journal of 
Amer. Med. Assoc., LXXIX, n° 20, 11 novembre 
1922, p. 1681.) 


La radiothérapie profonde provoque souvent des 
modifications physiologiques intenses, de longue 
durée et nécessitant une surveillance prolongée du 
sujet. 

Il faut aussi penser à leur apparition progressive 
un certain temps après le traitement nécessitant de 
la part du médecin traitant une thérapeutique appro- 
priée; la radiothérapie ayant une double action gé- 
nérale el locale, le traitement sera également général 
et local. 

Traitement genéral, — Les rayons X en dehors de 
leur action élective sur les cellules des néoplasmes 
ont une action plus ou moins marquée sur les diffé- 
rents organes (thymus, surrénales organes lympha- 
tiques, moelle osseuse, sang, urines...) 

I} n'existe pratiquement aucun traitement spéci- 
fique ; par suite, pour diminuer les chances de toxémie, 
il faut protéger au maximum toutes les régions en 
dehors de la zone d'irradiation; il est indispensable 
de fonder le traitement non sur le résultat à obtenir 
seulement, mais aussi sur létat général du malade 
et l'examen des fonctions rénales est capital (urée 
dans les urines et dans le sang). : 

Pour lutter contre les phénomènes immédiats de 
toxémie (mal des rayons), il faut soumettre le malade 
à une cure @hydratation (eau en quantité par toute 
voie abordable : bouche, lavement, injection hypoder- 
mique), commencée 24 heures avant le traitement et 
continuće 2 à 5 semaines ; diurétiques et laxatifs sont 
à recommander. Au cas où il serait indispensable 
d'employer rapidement des doses massives, et sur- 
tout en cas d'insuffisance rénale, N. recommande la 
transfusion sanguine. 

Traitement local. — Eviter pendant au moins 5 se- 
maines toute application médicamenteuse, et en parti- 
culier les compresses au sous-acétate de plomb, au 
niveau de la surface irradiée (se contenter en cas de 
prurit de la poudre de lale). 

En cas de dermite bulbeuse: compresses à parties 
égales du ZnO et huile d'olive, ou poudre à parties 
égales de talc et amidon, ou solution physiologique 
de NaCl; lumière ultra-violette. 

Il ne doit plus y avoir, sauf fautes opératoires, de 
dermites profondes, ulcéreuses ; leur traitement est 
discuté; N. recommande: argvrol au 1/4; poudre de 
bleu de méthylène ; diathermie; intervention chirur- 
gicale et greffe. H faut absolument éviter la cocaïne 
à cause de son action paralysante sur les vaisseaux 
sanguins. 


N. passe rapidement en revue la radiodermite 
chronique des professionnels et conclut avec Unna: 
«la radiodermite chronique est une affection dans 
laquelle la prophylaxie est tout et la thérapeutique 
rien. » Morec-haun. 


J. Henry Schroeder (Cincinnati). — De l'action 
immédiate de la radiothérapie profonde. (Journ. 
of Amer. Med. Assoc., LXXIX, 195. 7 oct. 1922, 
p. 1240.) 


LA. a étudié 100 cas traités par lui à l'aide de la 
radiothérapie profonde. Technique : 200 — 220 000". 
Tube Coolidge filtration sur Cu : 0,005 à 0,010. Dis- 
tance : 90 — 0 em.: portes d'entrée larges sans dé- 
passer en général 20>< 20; mesures effectuées à laide 
de l'iontoquantimètre de Wintz. 

L'A. passe en revue Ja protection du malade, les 
reactions générales et locales : peau, glandes, nerfs 
(2 cas d'herpès zoster après irradiations thoraci- 
ques), poumons, œsophage, vessie (avec contrôle 
cysloscopique), abdomen. 


Conclusions. — 4° On peut appliquer sans danger 
des doses fortes à des sujets non cacheeliques, en 
prenant les présautions avee som: 2 les réactions 
générales sont moins accusées qu'avec les irradia- 
tions faites avec des rayons moins pénétrants : 5° l'effet 
immédiat sur la formule sanguine est marqué, mais 
tend à disparaitre dès la semaine qui suit l'irradiation 
au moins chez les sujets non cachectiques : les hé- 
morragies dues à des tumeurs malignes cessent; 
4 le résultat immédiat des doses thérapeutiques 
concernant des organes profonds est un effet d'irrita- 
tion; le tissu glandulaire peut être détruit: 5° chez 
les sujets non cacheetiques Very theme superticiel est 
sans danger; on doit atteindre celte dose pour trai- 
ter par une porte d'entrée unique toute masse ma- 
ligne située près de la surface ; 6° Pusage de lionto- 
quantimètre est indispensable. MoREL-KAHN. 


DERMATOSES 


Lamarque (Bordeaux). — Sur un cas d hyperhy- 
drose plantaire traitée et guérie par la radio- 


thérapie (Archives d'Electricite médicale et de - 


Pluysiothérapne, p. 300-502.) 


Malade traité par moins de deux H. par séance; 
séance tous les 8 jours avec 3 millimètres d'alumi- 
nium, sous [8 centimètres d’étincelle. Guerison pour 
un pied en 7 séances; pour l'autre, en 4 séances. 

A. LAQUERRIERE. 


H. Cointard (Paris). — Sur les délais d’appari- 
tion et d’évolution des réactions de la peau et 
des muqueuses de la bouche et du pharynx, 
provoquées par les Rayons X (Complesrendus des 
séances de la Société de Biologie, tome LXXXVI, 
1922, p. 1140-1142.) 


La radiosensibilité de la plupart des épithéliomas 
de la peau des lèvres. de la muqueuse buccale et du 
pharynx est égale où à peine plus grande que celle 
des épithélinms de revetement normaux. 

Les lésions superticielles passagères de la peau et 
des muqueuses sont done de règle dans le traitement 
de ces tumeurs par les rayons X pénétrants. L'A. a 
noté que la lésion des muqueuses apparait vers le 
12 jour, évolue en 10-15 jours et disparait du 22 au 
97° jour. La lésion cutanée apparail à ce moment, 
évolue en 15 à 20 jours et disparait vers le 42 jour. 

Il s'agit d'une radio-épidermite qui constitue une 
limite qu'il ne faut pas dépasser, Le délai d'évolntion 
de ces lésions déterminera la durée du repos neces- 
saire entre deux séries d'irradiations. A. Dartaux. 


142 


L. Brocq (Paris). — Du rôle des infections micro- 
biennes dans la pathogénie de certaines ulcé- 
rations qui se développent sur les radioder- 
mites tardives. (Bulletin de la Société francaise 
de Dermatologie el de Syphiligraphie, Réunion 
dermatologique de Strasbourg. Séance du 
14 mai 1922, n° 6, p. 5 R. S.) 


L’A. présente deux observations de radiodermites 
ulcéreuses tardives particulièrement intéressantes et 
instructives pour les radiothérapeules et les médecins 
en général. [l signale le rôle important que les infec- 
lions microbiennes jouent dans la genèse de ces 
ulcérations el ajoute: « pour le moment, nous disons 
simplement que dans certains cas les ulcérations qui 
se produisent en des régions cutanées dont la vitalilé 
a été profondément modifiée par des séances anté- 
rieures de radiothérapie, reconnaissent pour cause, 
sinon en totalité, du moins en partie, des infections 
microbiennes qui évoluent avec une facilité et une 
intensité de virulence toutes particulières sur les Lissus 
dont la force de résistance a été singulièrement dimi- 
nuee par les rayons X. 

La première de ces observations a trait à une jeune 
fille de 18 ans, défigurée par des cicatrices de brù- 
lures au cou et à la joue droite. Elle reçut quelques 
séances de rayons X, faute de pouvoir supporter les 
searifications et après échec du traitement par 
emplätre. Amélioration notable, mais quelques télan- 
giectasies et un peu d'altrophie cutanée apparaissant 
l'A. fit cesser la radiothérapie et essayer le massage 
et l’électrolyse qui agirent eflicacement. De longs 
mois apres, la malade revint pour parfaire le résultat 
el faire disparaitre une bride cicatricielle persistante. 
L'A. fit 4 séances de scarifications suivies d’applica- 
tion d’emplatre. Mais apres la 4 séance, les incisions 
ne se cicatrisèrent pas, s’ulcérérent et prirent un 
aspect atone avec tendance à s'étendre. If fallut plu- 
sieurs semaines de traitement au sérum Leclainche 
et Vallée pour obtenir une cicatrisation complète. 

Dans la 2 observation, PA. nous présente un ma- 
lade de 50 ans qui, en 1905-1906, a recu 26 applica- 
tions de rayons X au cou et au thorax supérieur en 
avant et en arrière, pour adénopathies multiples. 
Atrophie cicatricielle, inlillralion  quasi-scléroder- 
mique, télangiectasies. En 1921, apparition spontanée 
d'ulcérations occupant toutes les régions irradiées. 
Un examen attentif a permis à FA. de voir que ces 
ulcérations débutaient par un point gris-jaunâtre, 
gros comme une tète d'épingle. Ce point sphacélé 
faisait place à une ulcéralion intéressant presque 
toute l'épaisseur des tissus cutanés, fond sanieux, 
rouge plus ou moins vif, bords laillés à pic. Evolu- 
tion phagédénique très marquée. 

A noter que la peau non irradiée est restée saine. 
Pansements. Cicatrisation lente, entrecoupée de réci- 
dives. 

L'A. accompagne ces observations de quelques 
réflexions : 

Les scarificalions dans le 1 cas onl été infectées 
par des microbes banaux de la peau, accident inoffen- 
sif en tissu sain, mais qui ici a pris des allures 
phagédéniques en raison de Vhyporésistance des 
téguments modifiés par des séances mulliples de 
ravons X. 

Pour l'A. le 2° cas est plus difficile à expliquer. Le 
point de départ est-il une excoriation, une inoculation 
microbienne, une lésion vasculaire profonde ?... T] sou- 
ligne surtout les uleérations identiques au phagédé- 
nisme microbien. Point de départ localisé, envahis- 
sement de tout un territoire tégumentaire atrophique. 

L'A. conclut qu'il faut toncher avec prudence aux 
tissus qui ont subi l'action des rayons X et qui pré- 
sentent des modifications de radiodermife tardive, 

F. LEPENNETIER. 


Rayons X. 


Thibierge et Cottenot (Paris). — Récidives de 
pelade consécutives à des poussées de prurit 
ano-scrotal. Repousse des poils à la suite de 
la guérison du prurit. (Bulletin de la Société 
francaise de Dermatologie et de Syphiligraphie, 
n° 2, 1922.) 


Ce titre résume [observation du malade, qui fait 
l'objet de cette observation. 

Le prurit ano-scrotal fut traité par la roentgenthé- 
rapie à doses fractionnées (IIL par jour pendant 
ð jours). 

Sans pouvoir la spécifier les A. altribuent une 
cause commune à la pelade et au prurit, la pelade 
étant conditionnée par les poussées de prurit anal. 

NAHAN. 


Specklin et Stoeber (Mulhouse). — Rétraction 
des aponévroses palmaires et plantaires avec 
névralgies. Guérison par les radiations. (La 
Presse Médicale, n° 69, 50 août 1922, p. 745-745.) 


La maladie de Dupuytren, ou rétraction de laponé- 
vrose palmaire, est restée rebelle à tous les moyens 
thérapeutiques essayes jusqu'à ce jour. Les A. ont 
utilisé avec succes les radiations dans deux cas de 
cette affection dont ts rapportent les observations. 
Chez un malade porteur d'une affection symétrique 
des deux aponévroses palmaires et plantaires, avec 
douleurs du type névralgique dans les quatre mem- 
bres. ils ont eu un résultal excellent avec de petites 
doses de rayonnement X assez mou. {ls ont obtenu 
un résultat identique avec une dose concentrée de 
ravonnement plus filtré de radium. 

Les A. signalent le fait, sans insister sur les doses 
à employer, une technique sérieuse ne pouvant ètre 
établie qu'à la suite de plus nombreuses expériences. 

P. COLOMBIER. 


Ladislas Rothbart (Budapest). — Contribution 
au traitement radiologique des engelures. (For- 
tschriltte auf. d. gel. der Ronty., tome 29, Ht. 5.) 


Pour PA. Pengelure est un trouble trophique, suc- 
cédant à la paralysie vasculaire qui suit la vaso-cons- 
triction primitivement provoquée par le froid. 

La radiothérapie (dose de 20 à 40 F par champ avec 
filtration sous | 42mm. Al.) a permis à l’A. de guérir 
26 malades sur 27 traites. 

I propose même de pratiquer à l’aulomne une 
irradiation prophylactique. P. SPILLIAERT. 


Thedering (Oldenburg). — L’emploi de la dose 
excitante de rayons X dans les maladies du cuir 
chevelu. (N/rahlentherame, Bd. XIV, H. 1, 1922, 
p. 149.) 


L'A. préconise dans le traitement de lalopécie 
l'emploi des petites doses de ravons X. Sa technique 
consisle à administrer 1-2 X par porte d'entrée, le 
rayonnement étant filtré sur 0 à tmm. d'aluminium. 
Cette dose est donnée à 2-5 semaines d'intervalle, 5-5 
irradiations seraient suffisantes pour assurer la 
repousse des cheveux. ISER SOLOMON. 


NEOPLASMES 


Spinelli (Naples). — Une nouvelle méthode de 
radiothérapie métachirurgicale dans le cancer 
du sein. (1. Actinolherapia, Juillet 1922, vol. IT, 
fase. VY.) 

La méthode consiste : 

Premier temps. — Opération large. 

% temps. — Radiothérapie après Fopération. 
Toute la surface dénudée est soumise à Virradia- 


Rayons X. 


tion; champ unique 24><2% cent. Filtre Cu 0,8 + Al 
| min. 2MA. Distance de Vanticathode : 50 cent. 
Durée de lirradiation: 106 minutes; les points les 
plus éloignés reçoivent à une profondeur de ? em, 
100 0/0 de la dose érythème, tandis que Jes points 
centraux recevront à la mème profondeur, 115 à 
120 0/0. 

3° temps. — Reconstruction de la paroi: on laisse 
des ouvertures multiples dans le creux axillaire et à 
la partie inférieure de la plaie épigastrique ; dans les 
mauvais cas on pose des tubes radifères aux endroits 
les plus périlleux; le lendemain on relire les tubes. 

Dans les cas inopérables, on pratique la radiothe- 
rapie pré-opératoire pour rendre l'intervention possi- 
ble. Deux champs: l'un axillaire, l'autre maminaire 
>< 15). Distance: 10 cent. — 2 MA. — Filtre 0.8 Cu 
+ I mm Al. Durée de l'irradiation sur champ : 59% ini- 
nutes, 

Quand le carcinome est très volumineux PA. intro- 
duit encore des tubes radiferes. 

Ce nest que dans les cas très avancés que PA. 
pratique aussi des irradiations postérieures et sus- 
claviculaires. M. GRUNSPAN. 


S. Nordentoft (Danemark). — Sur le traitement 
par les rayons X des tumeurs du cerveau. 
(Acta Rediologica, stockholm, vol. 1, fase. IV, 
p. 418-4121.) 


Rapport sur 19 cas de tumeurs du cerveau diagnos- 
tiqués cliniquement, traités par la radiothérapie. 
Certains d'entre eux ont probablement été des kystes 
ou des méningites séreuses, etc., réfractaires à 
irradiation. 9 paraissent avoir élé guéris (quelques- 
uns avec des suites, tels que, par exemple, de l'hé- 
mianopsie) et les malades sont encore en vie; l'un, 
2 ans 1/2 après le traitement; les autres, de 5 1/2 à 
6 ans 1/2. RÉSUMÉ DE L'AUTEUR. 


Hugo Laurell (Stockholm). — Contribution à la 
rœntgénoiogie des vraies tumeurs composées 
du tronc. (Acla liudliologicu. Vol. 1. fase. 4, 
p. 406-417.) 


L’A. a tiré de la littérature un certain nombre de 
tumeurs mixtes véritables. examinées rœæntgénologi- 


quement, siégeant dans le bassin, le médiastin ou le ’ 


poumon, et des cas de tumeurs suspectes. Parmi ces 
tumeurs, deux seulement avaient pu avec certitude 


être diagnostiquées ræœntgénologiquement avant 
Vopération, c’est-à-dire celles de Josephson, par 


Soderlund (1915) et par Edeiken (1922). Dans ces deux 
cas, il se présentait un dermoïde du bassin et le 
diagnostic fut rendu possible par suite de l'existence 
d'entailles dans la paroi du dermoide. Dans les 
autres cas, le diagnostic ne fut établi qu'après l'opé- 
ration où encore il reste incertain, n'avant pu ètre 
posé avec certitude ni par l'opération ni par l'au- 
topsie. 

L'auteur nous apporte ses propres images aux 
rayons X, d'abord la photographie d'un dermoïde du 
bassin réséqué (non examiné radiologiquement avant 
l'opération) qui renfermait une dent bien développée 
avec un canal très visible de la racine, ensuite celle 
d'un seratome rétropéritonéal dans la partie supé- 
rieure de la cavité abdominale qu'il avait diagnosti- 
qué radiologiquement en 1919, avant l'opération. Ce 
dernier cas est décrit in erlenso. Son diagnostie avait 
été rendu possible par le fait que, dans la tumeur se 
trouvail une masse osseuse irrégulière, une forma- 
tion kystique de la grosseur d'une orange et une dent 
avec un canal de la racine trés visible. 

En concordance avec d'autres écrivains, FA. insiste 
sur l'importance qu'il y a, en examinant radiologi- 
quement les organes internes du corps. à se rappe- 
ler aussi ces tumeurs mixtes qui, grace à la présence 
d'amas d'os et de dents peuvent, dans un pourcen- 


143 


tage très élevé, ètre diagnostiquées. Les dents bien 
développées ont surtout une grande valeur diagnos- 
tique. Mais, siles dents sont mal formées ou, pour une 
raison technique, ne ressortent pas elairement sur 
la plaque, elles peuvent facilement induire en erreur. 
Si, par exemple, elles se dessinent à l'intérieur des 
voies urinaires, on peut poser un diagnostic faux de 
concrétions dans les voies urinaires. 

Les amas de dents dans ces tumeurs peuvent être 
inadherentes ou èlre enfouies dans une couche 
osseuse distincte: elles se présentent solitaires ou 
mulliples, déformées ou non, parfois comme dents 
de lait ou dents permanentes à des stades divers de 
développement. Th est très important de ne pas 
perdre de vue le fait que des amas de dents et d'os 
peuvent se produire sans la présence simultanée 
d'une tumeur palpable. 

Quand les tumeurs mixtes ne renferment aucun 
amas d'os et de dents: elles ne peuvent être diagnos- 
liquées radiologiquement avec certitude. 

RESUME DE L'AUTEUR. 


Reverchon el Worms (Paris). — Traitement des 
néoplasies du larynx par la roentgenthérapie 
profonde (.\° Congrès d'OUtologie et Ann. des mal. 
de Coredle, du taryna, de nes, du pharyne. 
T. XLI, n°9, Septembre 1922, p. 971.) 


Ces A. rapportent cing observations : deux de tu- 
meurs exolarvngées à lype baso-cellulaire et trois de 
tumeurs endolarvngées à type spino-cellulaire ; 
quatre de ces cas étaient inopérables en raison de 
leur extension et de leur situation. Les résultats 
immédiats ont été remarquables : ladénopatlie a 
disparu amsi que lintiltration de l'épiglotte, de l'ary- 
ténoïde et de la bande ventriculaire. Etal général 
très amélioré. Malheureusement les A. ne donnent 
aucun détail de la technique employée par le pro- 
fesseur Hirtz. Mais ils notent qu'ils n'ont eu aucune 
réaction glottique appréciable, seulement une angine 
érythémateuse avec dysphagie sans dyspnée, entre 
le 6° et le 19° jour. 

Les A. fout allusion à d'autres cas traités et con- 
cluent : que les néoplasmes du larynx et du laryngo- 
pharynx leur ont donné les meilleurs résultats, ceux 
de l'oro-pharynx ont été plus résistants et ceux du 
rhino-pharyux inaccessibles. Cette sensibilité diffé- 
rente leur parait due plus au volume, au siège, à la 
généralisation qu'au type histologique 

F. LEPENNETIER. 


Moure (Bordeaux). — Rapport sur le traitement 
du cancer du larynx. (X° Congrès d'Olologie, 
Ann. des mal. de l'oreille, du larynx, du nez, du 
pharynx. T. XLI, n°9, Sept. 1922, p. 968.) 


Pour l'A. le choix du traitement du cancer du 
larynx dépend de son siège et de sa nature histolo- 
gique. H réserve d'emblée les sarcomes à la Reent- 
genthérapie exclusive cla la chirurgie, le cancer isolé, 
sans infiltration, dans Fune des cordes vocales. 

Le traitement mixte, chirurgie et rayons, sera 
appliqué aux tumeurs ayant débordé la corde vocale. 
Si l'on emploie le radium, même technique, fappli- 
quer 40 à 50 milligrammes pendant 24 à 26 heures). 
On pourrait même faire Virradiation à travers Ja plaie 
maintenue béantle. 

Traitement mixte également (laryngectomie totale 
plutot qu'hémilarvngectonne) dans les cas de tu- 
meur endo-larvngées avant pris naissance en dehors 
de la corde vocale. Si la tumeur est limitée à lepi- 
glotte : épiglottectomie et irradiation. 

Entin, dans les cancers exolarvngés, cireconscrits 
ou diffus avee adénopathie, la chirurgie est illusoire : 
faire d'emblée la rentgentbhérapie. 

F. LEPENNETIER, 


144 Rayons X. 


Laurence E. Hines (Chicago). — Sclérose pul- 
monaire consécutive au traitement radiothé- 
rapique des tumeurs du poumon. (Journ. of 
Amer. Med. Assoc., LXNIX, n°9, p. 720, 268, 
1922.) 


H. rapporte deux observations dans lesquelles il 
a pu constater la formation de tissu fibreux au niveau 
du poumon après radiothérapie. 

1° Homme de 49 ans atteint de sarcome pulmonaire 
(secondaire à un sareome de lhumérus), trois traite- 
ments: ò octobre 1921: 140000 v; distance anti-cathode 
peau 20 pouces, filtre 1 mm Cu et Imm Al; le thorax 
est irradié en tous ses points : 2610 mina minutes. — 
17 novembre 125000 v: distance 12 pouces, filtre 
10 mm Al irradiation générale : 2100 mina minutes.-- 
2 février 1922: 140000 v; distance 20 pouces; filtre 
dm Cu et fimm Al partie antérieure du thorax : 
4500 mma minutes; partie postérieure : 900 mma 
minutes. Le traitement estarrèté étant donné l'aggra- 
ration de l'état, alors qu'on avait constaté une amé- 
lioration après la première séance. Mort le 15 mars; 
à Vaulopsie prolifération du tissu conjoncuif avec 
diminution consécutive du champ respiratoire et qui, 
pour FA., fut cause de la mort. 

2 Femme de ò> ans, avee mélastase pleuro-pulmo- 
naire d'un cancer du sein. Opérée du sein droit en 
1915 elle a subi en juillet 1921 un curettage de lais- 
selle pour adénopathie; à la suite de cette interven- 
tion elle est soumise à un traitement radiothéra- 
pique : quatre séances avant comporté chacune trois 
portes d'entrée (85000 v, 200 mina minutes par porte). 
En décembre 1921, 500 mmg heure Rd sur la région 
sus-claviculaire droite, 600 mmg heure sur Faisselle 
de ce côté, 2 aiguilles dans Vaisselle droite pendant 
9 heures. 

La dyspnée s'installe en février et va en progres- 
sant jusqu'à la mort. La radioscopie avait montré 
l'existence d'une pleurésie gauche et l'existence de 
noyaux vraisemblablement métastatiques de ce côté. 
L’aulopsie en confirmant cet examen montra aussi 
l'existence d’un abondant tissu fibreux autour des 
lésions cancéreuses. 

H. estime que, dans le premier de ces cas au 
moins, on ne saurait attribuer l'extension de la selé- 
rose qu'au traitement radiothérapique. 

M-K. 


F.G.Wood F. Prime (New-York.) — La dose lé- 
thale de rayons de Rœntgen pour les cellules 
cancéreuses. (Slrahlentherapie, Bd. AHI, H 5, 
1922, p. 628.) 


Dans ce travail remarquable, les A. étudient lac- 
tion des rayons de Rentgen sur les cultures de tissu 
néoplasique, sareome et carcinome. L'apparcillage 
utilisé leur donnait en tf minutes, sous une tension 
correspondant à 21 centimetres d'étincelle, une dis- 
tance focale de 25 centimetres, une filfration de 5 mm. 
et une intensité deo M. A., une dose de ravonnement 
capable de produire sur la peau du dos d'un homme 
un érythème. Celte dose correspondrait d'aprés eux 
à 20 H environ. Les mesures étaient effectuées avec 
la pastille et également avec un ionometre. 

Les tumeurs utilisées ont été le carcinome et le 
sarcome des souris. Les fragments de tumeur ont 
élé maintenus vivants dans une solution de Ringer, 
on les irradiait et on les inoculait ensuite aux ani- 
maux avec toules les précautions habituelles. Des 
lumeurs témoins non irradiées furent également ino- 
culées afin de comparer les résultats. 

Les graphiques donnés par les A. sont tres inté- 
ressants et montrent une augmentation progressive 
du nombre des cultures tuées avec la durée de Firra- 
diation. [ls ont observé qu'il faut environ quatre doses 
d'érythème pour tuer le carcinome et ò doses d’éry- 


thème pour le sarcome, mais certaines cellules 
peuvent résisler meme à sx doses érythème. Les 
irradiations des tumeurs sur les animaux leur ont 
montré qu'il faut six doses érythème pour tuer les 
cellules sarcomateuses ou carcinomateuses. 

La conclusion pratique leur semble être que la 
quantité de rayonnement nécessaire pour tuer un 
sareome ou un carcinome chez l'homme correspond 
à 9-1 doses érvtheme si la tumeur est superticielle. 
Pour les tumeurs profondes la dose nécessaire est 
bien plus grande. à 10 centimètres de profondeur, 
par exemple. il faut majorer la dose précédente de 
bo 0 0. ISER SOLOMON, 


Holfelder (Francforti. — La radiothérapie pro- 
fonde dans les tumeurs malignes et la tuber- 
culose externe. (Strahlentherapie, Bd. XII H. 2, 
1922, p. 498.) 


Résumé dune série de conférences faites à Franc- 
fort. Dans une première conférence PA. donne des 
indieations générales sur les bases de la radiothé- 
rapie profonde, plus particuliérement il indique le 
taux de la dose profonde à 10 centimètres de pro- 
fondeur pour diverses distances focales et divers 
champs et montre comment il utilise son procédé de 
prédéterminalion des champs, d'irradiation (Feld- 
wiihler.) 

Dans une deuxiéme conférence consacrée au trai- 
tement des tumeurs malignes, Holfelder reste par- 
tisan de l'administration de la dose cancéricide en 
une seule séance, cette dose n'avant pour lui que la 
valeur d'une dose moyenne H déconseille Virradia- 
tion toutes Jes fois que les surrenales se trouvent 
comprises dans le champ d'irradiation. Pour les épi- 
théliomas de la peau, quoique de bons résultats aient 
été observés avec des rayons mous et peu fillrés, le 
pourcentage des guérisons augmente avec la tech- 
nique de la radiothérapie profonde. En cas de can- 
croides multiples de la face, Holfelder conseille de 
prendre une distance focale de 8) centimètres et d'irra- 
dier toute la face par un seul champ en protégeant 
seulement le cuir chevelu. Les tumeurs cérébrales 
ont une radio-sensibilite trés variable et qu'on ne 
peut pas prévoir d'avance ; il donne une dose de 
120 à 150 00 de la dose d'érvthème; malgré cela la 
proportion des gucrisons est tres faible. Dans le ear- 
cinome de la langue el du maxillaire inférieur, il est 
nécessaire de niveler la région avec la paraftine (faux 
col en paraftine). H. considère le earcinome du corps 
thyroïde comme un des plus favorables pour la rönt- 
genthérapie; les eareinomes branchiogènes du cou 
seraient également favorables. Dans le cancer du 
sein, ll. irradie avee deux ampoules marchant simul- 
tanément, la distance focale étant de 80-100 ceutimetres 
le champ d'irradiation comprend la région mammaire, 
Vaisselle, la région sus-elaviculaire. En outre on 
irradie, avec une distance focale de 40-50 centimètres 
l'omoplate. Les résultats obtenus avec cette technique 
seraient remarquables. Dans le cancer de reslo- 
mac H. conseille de diriger le faisceau d'irradiation 
obliquement en haut et en arrière atin d'éviter lirra- 
diation des surrénales ; avec cette technique il aurait 
enregistré quelques résultats favorables. Le earcinome 
du pancréas irradié serait d'un pronostic favorable. 
Le cancer du rectum irradié présente un pronostic 
plus sombre que le cancer siginoïdien. 

Dans une troisième conférence Holfelder étudie la 
radiothérapie de la tuberculose externe. Sa technique 
comporte l'administration, suivant les règles de la 
radiothérapie profonde, d'une dose qu'il estime com- 
prise entre 50 à 60 0/0 de la dose d'érvthème. Il 
renouvelle Virradiation 6-12 semaines apres la pre- 
miere, mais avec des doses décroissantes, 

(Ces doses forles appliquées en une séance ne sont 
pas dépourvues de danger puisque l'A. indique deux 


Rayons 


cas de mort. le premier concernant un cas de tuber- 
culose ganglionnaire bronchique, le deuxième un 
malade atteint d’adénopathie cervicale mort d'une 
nécrose du larynx. C’est la raison pour laquelle PA. 


emploie des doses moins fortes, mais la bonne tech- 


nique consiste dans l'étalement de la dose. 
Iser SOLOMON. 


A. Regaud (Paris). — Distribution chronologique 
rationnelle d’un traitement du cancer épithélial 
par les radiations. (Comptes rendus des séances 
de la Socwté de Biologie, tome LXXXVI, p. 1085- 
1088.) | 


Dans la radiothérapie des cancers l'intensité du 
rayonnement peut ne pas dépasser le seuil qui cor- 
respond à la dose mortelle pour les cellules les plus 
sensibles en réglant la distribution chronologique de 
lirradiation sur les variations alternantes de la radio- 
sensibilité des cellules. 

L'irradiation discontinue, facile en curiethérapie, 
est la seule possible en rœæntgenthérapie. 

Indications pour la durée marimum du traitement : 

4° La période de régression qui suit un traitement 
composé d'une ou de plusieurs irradiations fortes 
dure de 5 à 4 semaines à partir dn début. Chaque 
traitement devra donc s‘encadrer entre les termes 
marqués par la régression du tissu cancéreux. 

2 Si la porte d'entrée est unique il se produit une 
chute de Pepiderme cutané 15 à 10 jours après le 
début du traitement mais ces phénomènes réac- 
lionnels bénins et réparables apportent à la conti- 
nuation du traitement un empéecheiment absolu. 

3° il ne faut pas faire chevaucher une période d'ir- 
radiation sur la période de réparation. 

4° La méthode des doses faibles en un temps très 
long est condamnable, car elle maintient avec sa viru- 
lence premiere la souche cellulaire néoplasique. Elle 
n'a qu'une utilité palliative. 

o La méthode des doses intensives espacées entre 
les phases de réparation des tissus serait logique si 
la radiosensibilité du néoplasine et la radio-résis- 
tance des tissus sains se maintenaient à leur degré 
initial, mais elles vont en diminuant dans tous !es 
cas. 

De ces indications il résulte que la durée maxima 
d'un traitement du cancer épithélial par les radiations 
doit ètre fixée à 15-20 jours. 

Durée minima du traitement, Les expériences de 
PA. sur le testicule vont à l'encontre de la méthode 
allemande : dose forte en un temps très court. « Dans 
la plupart des cancers épithéliaux, qu'on les traite 
par les corps radioaclifs où par les Ravons X, on 
obtient la guérison locale plus constamment, à dose 
moindre et avec un minimum de phénomènes réac- 
tionnels, si la durée du traitement estcomprise, selon 
les circonstances, entre 6 et 1 jours. » 

A. DARIAUN. 


A. Regaud (Paris). — La radiosensibilité des néo- 
plasmes malins dans ses relations avec les fluc- 
tuations de la multiplication cellulaire. (Comptes 
rendus des séances de la Société de Bioloyie, tome 


LXXXVI, 1922, p. 995.99.) 


Entre l'épithélium séminal d'un mammifère à sper- 
matogénėse continue et un eancer épithélial, il existe 
au point de vue de l'hérédité et de la multiplication 
des cellules des anologies remarquables. Les tissus 
se comportent dune facon semblable vis-à-vis des 
irradiations pénetrantes, 

I. Comme la spermatogonie, la cellule souche du 
néoplasme se multiplie indéfiniment sans change- 
ment. L'alternance des cellules en division et des 


X. 145 


cellules qui se reposent entre deux divisions est évi- 
dente dans le tissu néoplasique comme dans lépi- 
thelium séminal. 

Il. Autre trait de ressemblance entre le tissu can- 
céreux et l'épithélium séminal: il y a parmi les cel- 
lulescancéreuses simultanément présentesau moment 
de Virradiation un mélange d'éléments très résis- 
tents et d'éléments très sensibles. 

HE L'irradiation brève ou prolongée ne modifie pas 
profondément le rythme de la multiplication cellulaire 
dans un cancer. Les cellules irradiées ne meurent 
pas des suites immédiates de Virradiation, mais leur 
postérité disparait à l'occasion des divisions cellu- 
laires. | 

JV. La radiodestruction des éléments les plus résis- 
tants d’un cancer exige des doses souvent incom- 
patibles avec le minimum d'intégrité des tissus nor- 
maux. H faut chercher la solution de ce problème 
soil dans la sensibilisation artificielle des cellules, 
soit dans une distribution chronologique de Virra- 
diation adéquate aux conditions de la reproduction 
cellulaire. 

De ces considérations on doit penser que le tissu 
cancéreux est plus sensible à une irradiation longue 
qu'à une courte. A. DARIAUX. 


Quivy ct M. Joly (Paris). — Épithélioma de la 
langue traité par la radiothérapie ultra-péné- 
trante. Disparition compiète des signes cli- 
niques. Stérilisation de la tumeur (examen his- 
tologique). (Bulletin de la Société de Radioloyte 
médicule de France, Octobre 1922, p. 206-215, 
avec 1 figure.) 


Les A. présentent l'observation d’un malade de 
55 ans, spécifique, atteint depuis 6 mois d’ulcérations 
bourgeonnantes de l'amvgdale gauche, d'induration 
de la base de la langue, avec grosse adénopathie 
sous-maxillaire. Une biopsie montra que la tumeur 
élait un épithélioma basal, doué d'une grande vita- 
lité. 

Le malade fut soumis à un traitement radiothéra- 
pique (appareil Gaiffe 200000 volts, rayons filtrés 
sous 5/10 de mm. de cuivre et 20/10 d'aluminium). En 
9 jours l'application fut de 20 heures 48 minutes. La 
tumeur avait été attaquée par 5 portes d'entrée; la 
dose en surface, mesurée par la méthode ionomé- 
trique avait été de 79 H ou 19000 R et les rapports 
en profondeur. mesurés avec le fantôme de l’un des 
A. donnent seulement 20 nnités H. 

Trois mois aprés la fin des irradiations, la masse 
ganglionnaire a disparu, la lésion buccale est cica- 
trisée, et un nouvel examen histologique ne montre 
plus de lésion épithéliomateuse. 

Cette dose de 20 H recue en profondeur a été can- 
céricide sans créer d'autre réaction locale qu'une 
desquamation immédiale de toute la muqueuse buc- 
cale. P. TRUCHOT. 


W. Baensch (Leipzig). — L’essentiel dans la 
ræntgenthérapie des carcinomes superficiels. 
(Strahlentherapie, Bd XIV, H. 1, 1922, p. 120.) 


L'A. rappelle d'abord quelques notions courantes 
de rentygenthérapie. Comme il admet avec Friedrich 
et Krünig que l'action biologique des rayons est indé- 
pendante de la longueur d'onde des radiations utili- 
sees, il conclut que dans la réntgenthérapie des néo- 
plasines superficiels nous pouvons employer un 
ravonnement relativement mou, mais avec une grosse 
intensité et dans un temps très court. I irradie avec 
une intensité de 8 M.A., il tiltre peu et utilise un 
rayonnement diffusé en couvrant les parties à irradier 
de parafline. ISER SOLOMON, 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — VII. 10 


146 


SANG ET GLANDES 


M. Caffaratti (Turin). — Contribution a l'étude 
des modifications quantitatives des éléments 
sanguins chez les radiologues et les personnes 
attachées aux Instituts de radiologie. (La Radio- 
logia medica, vol. IX, p. 317-49.) 


Des examens comparalifs des formules hématolo- 
giques normales, il résulte que : 

Pour les globules rouges on constate une légère 
modification chez tous les radiologistes; la présence 
de nombreux érythrocytes avec oligochromie cen- 
trale est également constante; dans aucun cas il n’a 
élé constaté la présence de normoblastes ou de nor- 
mocyles avec résidus nucléaires; les normocytes mé- 
tachromatiques sont également très rares. La valeur 
globulaire a tendance à diminuer mais en une très 
faible mesure ; le nombre des globules rouges tend 
généralement à diminuer, surtout pendant les pre- 
mières années. 

Pour les globules blanes on constate une tendance 
à la leucopénie qui s'installe immédiatement, persiste 
et augmente continuellement pour atteindre un mi- 
nimum vers la 18° ou 19° année; on note cependant 
quelques augmentations sporadiques: on note une 
tendance à la diminution pour les granulocytes neu- 
trophiles; les acidophiles et les basophiles tendent 
à diminuer et mème à disparaitre. Les petits et les 
moyens lymphocytes tendent en général à augmen- 
ter. 

La diminution des granulocytes neutrophiles asso- 
ci¢e à une augmentation de lymphocytes et des mono- 
cytes en particulier avec augmentation possible des 
granulocytes acidophiles, donne une formule héma- 
tologique voisine de celle que présente les basedo- 
wiens, tel qu’il résulte des examens comparatifs 
pratiqués par PA. Celui-ci se réserve de faire des 
recherches ultérieures très fouillées avant de con- 
clure que les modifications qualitatives et quanti- 
tatives des éléments figurés du sang, observées chez 
les radiologisles, dépendent d'un hyperthyroïdisme 
hypothétique dů à une excitation de la thyroïde et 
provoquée par les rayons X. 

LA. se croit donc autorisé à dire que : 

Iv La formule leucocytaire des radiologistes tend à 
l'inversion. 

2° La formule hématologique des radiologistes est 
tout a fait variable. M. GRUNSPAN. 


Beaujard (Paris). — La radiothérapie de la leu- 
cemie myéloide. (Journ. Méd. Francais, n° 10. 
T. XI, Octobre 1922, p. 348-445.) 


Article très instructif où l'A. commence avec raison 
par rappeler que sile pronostic de la leucémie myé- 
loide a été complètement transformé par l'emploi de 
la radiothérapie, il n'est pas permis encore de parler 
de guérison de cette redoutable affection : «la radio- 
thérapie ne semble pas agir sur l'agent causal de la 
leucémie: ses succès sont dus à son action sur les 
cellules hématopoïétiques et se maintiennent tant 
qu'on oppose des irradiations nouvelles au renouvel- 
lement cellulaire incessant du processus Icucé- 
mIque ». 

Les expériences faites avec Ch. Aubertin pour étu- 
dier sur l'animal la réaction physiologique aux irra- 
diations ont donné des résultats que l'A résume 
ainsi : 

1° Les rayons X provoquent aux points d'applica- 
ton, une destruction des éléments cellulaires portant 
au maximum sur les lymphocytes dans le tissu Ivm- 
phatique, sur les mvélocytes granuleux dans le tissu 
myeloide. 

2 Cette destruction cellulaire s'accompagne loca- 
lement d'une réaction macrophagique intense, et à 


Rayons X. 


distance du passage dans le sang circulant de subs- 
tances leucolytiques qui, à petites doses, provoquent 
une excitation du système médullaire et surtout des 
éléments érythropoiétiques. 

3° A forte dose, la destruction cellulaire porte sur 
tous les éléments de la moelle irradiée et les subs- 
tances émises dans la circulation sont capables de 
détruire non seulement les leucocytes, mais encore 
certains points de moelle non irradiée, atteignant 
méme les cellules de la série rouge. 

4° Les éléments de la série rouge sont les plus 
résistants de l'appareil hématopoïétique. Mais l’irra- 
diation intense détruit les cellules mères érvthro- 
poiéliques et des substances hémolytiques semblent 
exister dans la circulation. 

B. expose ensuite les résultats cliniques que l’on 
est en droit d’espérer et que les radiologistes ont 
tous pu observer : amélioration de l'état général, 
régression de la rale hypertrophiée, modification des 
signes hématologiques. Ces succès, on est encore en 
droit de les attendre, si après suspension du traite- 
ment, une récidive survient. L'amélioration obtenue 
peut être alors parfois aussi accusée que la première. 
(H. Béclère et Belot) mais en général elle est moins 
complèle et moins durable. 

Quelques accidents sont à signaler : 4° la radioder- 
mite qu'une bonne technique permettra d'éviter; 
2° les troubles qui relèvent d'une destruction cellu- 
laire trop importante mettant en liberté dans la cir- 
culation une quantité exagérée de produits toxiques. 

Ces troubles légers pour la plupart, peuvent deve- 
nir très graves si l’on applique la méthode des doses 
massives (méthode brutale d'origine suspecte, qui là, 
comme dans le fibrome, est à rejeter, puisqu'elle ne 
donne point, malgré ses dangers, une guérison plus 
durable (A. Béclère). 

La technique basée sur ces considérations expéri- 
mentales ‘et cliniques pourra ètre établie dans les 
condilions suivantes, réalisables avec toute installa- 
tion de puissance moyenne bien réglée : distance 
anticathode peau : 25 cent. au moins; rayons péné- 
trants 18-20 d’étincelle équivalente, filtrés sur 8 milli- 
mètres d'aluminium. 

Dose : 5 H par application de 2 ou 3 applications 
par semaine. ` 

Les séances porteront au début sur la rate divisée 
en secleurs et ensuite sur les os en s'attaquant aux 
rayons ou la moelle est la plus active (sternum, épi- 
physe). 

Aux résullats cliniques seront subordonnées la 
conduite et la durée du traitement en s’inspirant des 
principes suivants : « Faire des doses modérées, mais 
suffisantes pour tenir en bride la leucémie et encore 
excitantes pour l'érythropoïèse. Éviter les doses trop 
brutales en raison des accidents toxiques et les 
doses trop prolongées susceptibles de provoquer 
anémie et peut-être de favoriser l’évolution vers la 
leucémie aiguë. » E. DECHAMBRE. 


Vacher et Denis (Orléans). — A propos d’un cas 
de syndrome hypophysaire traité par la Radio- 
thérapie. (Archives d'ophtalmologie, n° 11, No- 
vembre 1922, p. 674.) 


Jeune malade âgé de 11 ans atteint progressive- 
ment d'une diminution de lacuité et du champ visuels 
sans hémianopsie, avec lésions papillaires rappelant 
Patrophie post-névritique. Pas de traumatisme anté- 
rieur, ni tuberculose, ni svphilis, ni syndrome adi- 
peux. Amélioration très passagère par le traitement 
mercuriel, 

Une radiographie faite par Jaulin montre une 
tumeur osseuse située au-dessus des apophyses 
clinoïdes antérieures et de la dimension d'une len- 
ulle, Sans augmentation du diamètre de la selle tur- 
cique.— Essai de poudre d’hvpophyse, injection d'ex- 
trait hypophysaire sans résultat. Mais du 24 juin 1921 


Substances radioactives. 


au 4 avril 1922, 51 séances de rayons X par Jaulin (5H 
chacune sur 1 cenlimètre d’aluminium, par 4 portes 
d'entrée classiques — étincelle 25 à 27 cm.) amènent 
à 0. D—0,9, O. G = 0.9 l'acuité visuelle qui était à 0,1 
et rendent normal le champ visuel. 

Les A. rapportent ce beau succès thérapeutique en 
le comparant aux difficultés de la chirurgie de l'hypo- 
physe. F. LEPENNETIER. 


TUBERCULOSE 


L. Edling (Lund). — Résultats de notre traite- 
ment de la lymphadénite tuberculeuse par les 
rayons X, à Lund, de 1908 a 1921. (Acta Radio- 
loyica, Stockholm, vol. 1, fasc. 4, p. 455-469.) 


Après avoir cité les dates les plus importantes dans 
l'histoire de la radiothérapie de la lymphadénie, l'A. 
décrit le développement de la technique de ce trai- 
tement a l'institut radiologique de Lund. Depuis 
1913-14, cette technique est caractérisée par la mé- 
thode irradiation profonde avec des filtres d'alu- 
minium de 3-4 mm., des filtres secondaires en toile: 
distance focale de 18-20 cm. et des doses variant de 
11/2 jusqu’à 5 H (par exception seulement des doses 
plus élevées, pour les enfants au contraire générale- 
ment ne dépassant pas 2-5 H). L’A., lui, garde une 
cerlaine reserve vis-à-vis de l'emploi de doses plus 
fortes, fillrées par métal lourd, dans cette maladie. 

Au point de vue clinique, il divise le processus de 
la Ivmphadénie en trois phases, savoir: 1° hyper- 
plasie simple des glandes tuberculeuses ; 2° formation 
de grands paquets glandulaires avec périadénile, et 
3 ramollissement avec fistules et scrophuloderme. 

Les résultats de l'irradiation dans ces différentes 
phases se présentent comme suit : 

Toutes les observations comprennent 206 cas dont 
70 appartiennent à la it phase, 52 à la 2° et 104 à 
la 3°. La guérison (disparition ou atrophie des glandes 
avec de petits restes fibreux) dans le groupe Í, a été 
obtenue dans 70 0/0 des cas, dans le groupe H dans 
56,2 0/0, dans le groupe IIT dans 84,6 0,0. L'umnéliora- 
lion a été de 20 0,0, 28 0/0 et 56 0/0, y compris les 
cas avec diminution partielle des Ilvmphomes et ceux 
où le traitement ful interrompu ou n’est pas encore 
achevé. Comme récidives, on a inscrit 14 cas (6,7 0/0) 
dont 5 du groupe 1, 2 du groupe II, 9 du groupe III. 
H y a eu 8 décès. En calculant la durée du traitement 
on est arrivé à un chiffre, variant pour les diffé- 
rents groupes, de 6 1/2 mois, & mois, et 8-10 mois. 
Dans les cas appartenant aux deux premiers groupes, 
le traitement a eu, en général, un résultat favorable, 
à moins que les lvmphomes n'aient déjà été forte- 
ment indurés. Les gros paquets de glandes avec 
dégénérescence caséeuse mettent beaucoup de temps 
à se résorber. Dans ces cas-là, la limite entre la 
seconde et la troisième pha<e ne peut pas être cli- 
niquement établie avec certitude, mais la gravité du 
cas ressortira du développement observé durant le 
traitement, en ce sens que celui-ci facilite appari- 
tion de la suppuration, à supposer qu'une tendance 


147 


semblable existe. Le ramollissement peut aussi se 
produire dans des glandes solitaires et absolument 
mobiles. 

En cas de suppuration, l'abcës est généralement 
traité par incision, curettage radical, puis tamponné 
pendant quelques jours, après quoi la fistule peut se 
fermer. Dans des cas appropriés, on essaie de se 
borner à des ponclions. S'il existe déjà des fistules, 
le traitement débutera par le curettage. Les cica- 
trices provenant des incisions sont souvent remar- 
quablement fines et égales. Les lymphomes ramollis 
ne donneront pas de mauvais pronostics dans la 
radiothérapie, au contraire; un ramollissement tardif 
peut survenir jusqu'à 5 ans après la fin du traite- 
ment. 

D'une comparaison avec la statislique chirurgicale 
des lyinphomes, il résulte que la radiothérapie four- 
nit un pourcentage de guérison beaucoup plus élevé 
(77 0/0 contre 54 0/0 après l'opération) et une quantité 
moindre de récidives (5 0/0 contre 28 0,0 des cas 
opérés). Mais le traitement par les rayons X offre 
un certain risque de lésions secondaires de la peau : 
— l'A. en a observé de semblables dans 56 cas dont 
la moitié pourtant était de nature très légère — ces 
lésions peuvent cependant toujours être évilées au 
moyen d'une technique très appropriée. Des lésions 
plus graves que l’atrophie de la peau avec télangiec- 
tasies ou pigmentation ne se sont pas présentées 
dans les observations de l'A. Par la radiothérapie, le 
malade évite les désagréments d'une opération 
sérieuse et le résultat esthétique en est souvent 
bien préférable. H faut surtout faire ressortir Jes 
excellents résultats de irradiation dans les cas où 
le chirurgien a peu de succès (abcès, fistules). 

RÉSUMÉ DE L'AUTEUR. 


Portmann (Bordeaux). — Traitement de la tuber- 
culose laryngée par la radiothérapie. Annales 
des mal. de l'oreille, du laryne, du nez et du 
pharynx, T. XLI, n° 7, p. 746.) 


L'A. a irradié la rate dans 2 cas de t. laryngée avec 
infiltration et ulcération. Amélioration des signes 
physiques presque nulle, mais les signes fonctionnels 
disparurent rapidement. F. LEPENNETIER. 


Celada (Milan). — La radiothérapie de lym- 
phomes tuberculeux. (La Radiologia medica, 
vol. IX, p. 285-298.) 


L’A. insiste sur les résultats excellents que donne 
la radiothérapie appliquée aux lymphomes tubercu- 
leux, fussent-ils simplement « hyperplastiques » ou 
fussent-ils suppurés. 

ll emploie actuellement la méthode intensive avec 
administration de doses massives. Purée de la 
séance: 50-1 h.; distance de l'anticathode à la peau: 
50-50 cin. Filtre 1/2 mm. Cu + 1 min. Al; régime de 
l'ampoule 5 M À. La période de traitement est divisée 
en séries de 240 F chacune (Furstenau) dose érv- 
theme. Entre chaque série, les malades ont 3 ou 4 
semaines de repos pendant lesquelles on les surveille 
de près. M. GRUNSPAN. 


SUBSTANCES RADIOACTIVES 


RADIUMTHÉRAPIE 


NÉOPLASMES 


Botey (Barcelone). — Traitement du cancer du 
larynx. IX Congres d'Olologie et Ann. des imala- 


dies de l'oreille, du larynx, dunes, du pharyne. 
T. XLI, n°9, Septembre 1923, p. 968.) 


Contrairement à la ‘plupart des autres opinions 
émises au cours de ce congrès cet A. repousse la 
Reentventherapie qui ne lui donne que de mauvais 
résultats et lui préfére le radium appliqué par intu- 
balon après trachéotomie. Et quand le néoplasme 


148 


est bien endolaryngé : larvngectomie totale précoce 
suivant la méthode de Glüek. F. LEPENNETIER. 


Regaud. Coutard et Hautant (Paris.) — Rapport 
sur la curiethérapie et la Roentgenthérapie 
dans le cancer du larynx. (X° Congrès interna- 
tional d'Otologie, Annales des mal. de l'oreille, 
du laryna, du nes et du pharynx. T. XLI, n° 9, 
Septembre 1922, p. 967.) 


Les A. déconseillent la curiethérapie par intro- 
duction de foyers dans la cavité du larynx et la 
radiumpunclure au moyen d'aiguilles fillrantes dans 
le cancer endo-laryngé. Ils trouvent difficile à appli- 
quer la euriepunclure par tubes nus d’émanation, 
sauf pour les néoplasmes très petils après laryngo- 
fissure. Hs préféreraient, si la pénurie de radium ne 
s'y opposait, la curiethérapie par foyers extérieurs 
larges, hémicireulaires, à grande distance, forte tiltra- 
tion et grosse dose. Mais actuellement la Reentgen- 
thérapie leur parait ètre le procédé de choix dans les 
cancers endo-larvngés, étant entendu qu'il s'agit de 
rayons X de très courte longueur d'onde, très filtrés, 
appliqués par deux surfaces latérales. 

Is ne tiennent pas ce jugement pour décisif vou- 
lant attendre plus longtemps et voir davantage de 
malades traités. 

Cependant dès à présent ils conseillent les rayons X 
dans les cas qui sont à la limite de la possibilité de 
l'exérêse économique ou qui exigeraient la laryngec- 
tomie totale, laissant au bistouri en revanche les 
pelils cancers endo-laryngés. 

Ils trouvent enfin qu'une bonne application radio- 
Lhérapique est aussi difficile à bien mettre en œuvre 
que la méthode chirurgicale. F. LEPENNETIER. 


APPAREIL GÉNITO-URINAIRE 


A. Kotzareff ct M. Mollow (Genève). — De l'ac- 
tion de l’émanation du radium sur l'utérus et 
les ovaires des cobayes. (Gynécologie et Obsté- 
trique, 1922; t. VI, n° 4, p. 245 à 275 avec fig.) 


Travail expérimental sur les organes génitaux des 
cobayes avec l'émanation du radium employé sans 
filtrage. 

Des 22 expériences enregistrées dans ce travail, 
les auteurs tirent les conclusions suivantes : 

1° L'émanation provoque chez les cobayes neufs 


Lumiere. 


des phénomènes de shock dont l'intensité croit avec 
la charge emplovée. 

2 Les charges inférieures à 2 millicuries d’émana- 
lion ne provoquent pas de lésions tissulaires appre- 
ciables. 

5° A partir de 2 millicuries et 72 heures d'exposition, 
on observe les lésions suivantes : a) dégénérescence 
vasculaire, granuleuse ou hyaline des éléments pa- 
renchymateux et embrvonnaires: b) exsudals dans 
les cavités et infiltration d'éosinophiles dans les 
tissus; ec) nécrose des éléments au voisinage immé- 
diat de la source d'irradiation ; d\ hyperémie et 
foyers hémorragiques ; e) prolifération des éléments 
conjonctifs. 

4° L'émanation, contenue dans les véhicules liquides 
en injections sous-cutanées, intra-musculaires ou 
intra-veineuses agit de la mème facon que celle en 
tubes aiguilles. 

be Le sang des cobaves traités à l'émanation devient 
radioactif et provoque des phénomènes de shock et 
des lésions organiques chez des animaux neufs. On 
peut vacciner, pour ainsi dire, les cobayes contre 
l'action de l’émanation: des animaux préparés soumis 
à l’action de cette dernière ne présentent pas de phé- 
nomenes de shock et les lésions organiques sont 
très atlénuées. LOUBIER. 


S. Roussy, Simone Laborde, H. Leroux el Ed. 
Peyre (Paris). — Sur les modifications san- 
guines au cours du traitement du cancer du 
col de l'utérus par les Rayons X et Y. (Comptes 
rendus des séances de la Société de Biologie. 
Tome LXXXVII, 1922, p. 215 à 219. 

Article des mêmes auteurs passé dans le Bulletin 
de UAssoc. francaise pour l'étude du cancer (séance du 


19 juin) et déjà analysé dans le Journal de Radiologie. 
DARIAUX. 


Mameli Spinelli (Naples). — Contribution à la 
radium et rœntgenthérapie du cancer de l'uté- 
rus. (Slrahlentherapie, Bd. XIII, H. 5, 1922, 
p. 639.) 

Spinelli donne les résultats cliniques obtenus par 
lui. Depuis qu'il emploie la curie- et la réntgenthe- 
rapie combinées, le pourcentage des guérisons a 
augmenté considérablement et les 10 derniers cas 
traités lui auraient donné 8 guérisons. Sa technique 
ne présente aucune particularité nouvelle. 

ISER SOLOMON, 


LUMIERE 


HELIOTHERAPIE 


Edwin W. Hirsch (Chicago). — Le traitement 
de l’epididymite par la lumière et la cha- 
leur. (fhe Crology and Cutaneous Revicw, t. AVI, 
n° 8; in Journal d Urologic, t. XII, n° 4.) 


Dans le traitement des épididviniles subaigués, 
cet A. préconise la chaleur et la lumière d'une lampe 
de 100 watts, placée suivant les cas à 3 ou 8 centi- 
mètres du serotum. Celui-ci est recouvert de quatre 
épaisseurs de gaze imbibée d'une solution saturée 
de sulfate de magnésie. | 

Si au bout de 48 heures on constate une sédation 
de la douleur et une rétrocession des phénomènes 
inflammatoires, on est certain que celle modalité de 
traitement sera couronnée de succès. 

Mais si la douleur persiste et si la température 
reste élevée, il faut avoir recours à l'opération; néan- 


moins le traitement par la lampe aura été utile en 


hatant la formation du pus. 

Après l'intervention on aura encore recours à cette 
thérapeutique pour activer la guérison et la cicatri- 
sation. NAHAN. 


Haxthausen (Copenhague). -— Une propriété op- 
tique des tubercules lupiques et l'importance 
de la méthode de Finsen et de la photothe- 
rapie. (Slrahlentherapie, Bd XIII, H. 5, 1922, 
p. 694.) 

Quand on comprime un tubercule lupique avec une 
lame de verre, celui-ci parait bien limité et d'une 
couleur qu'on a comparée à la gelée de pomines ou 
au sucre candi. L’A.a examiné les tubercules excisés 
en lumière transmise; dans ces conditions le tuber- 
cule lupique parait clair, sa transparence à la lumière 
est done plus grande que celle de la peau saine, et 
ceci a pour effet une moindre dispersion des rayons 


Flectrologie. 


chimiquement actifs. L’A. en se servant d'un couple 
thermo-électrique montre que la température de la 
peau irradiée augmente et que cetle augmentation 
paraitétre plus notable dans les tubercules lupiques. 
ISER SOLOMON. 


G. Riedel (Francfort). — Photobiologie et photo- 
thérapie dans la tuberculose chirurgicale. 
(Strahlentherapie, Bd XIII, H. 2, 1922, p. 477.) 


L'A. indique d'abord sommairement les bases physi- 
ques de la photothérapie. En dehors du soleil il utilise 
comme sources artificielles la lampe à vapeur de mer- 
cure, la lampe de Finsen, la lampe de Christen, la lampe 
Sollux. Comme dosimètre on peut utiliser celui de 
Hans Meyer et de Bering (décomposition de l'acide HI 
par les rayons ultra-violets) ou l'actinimètre de Für- 
slenau, ce dernier ne donnant d'ailleurs pas, d'après 
Keller, des indications parallèles aux réactions bio- 
logiques. L’A. discute ensuite longuement les diverses 
théories proposées pour expliquer l'action des rayons 
lumineux sur les êtres vivants. Des photographies 
intéressantes montrent les belles installations pour 
héliothérapie annexées à la Clinique orthopédique de 
Francfort. ISER SOLOMON. 


Flesch-Thebesius (Francfort). — Le traitement 
de la tuberculose chirurgicale à la Clinique 
chirurgicale de Francfort. (Strahlentherapie, 
Bd XIII, H. 2, 1929, p. 468.) 


Cette conférence constitue le complément de celles 
de Holfelder que nous avons déjà analysées. L’A. 


149 


donne des détails très intéressants sur l'organisation 
de la Section chirurgicale à la Clinique de Schmieden. 
En dehors de la réntgenthérapie divers autres moyens 
sont mis en œuvre : méthode de Bier (hyperhémie 
passive), galeries de cure solaire, photothérapie, etc. 
ISER SOLOMON. 


Armand Delille (Paris). — La guérison de la pé- 
ritonite tuberculeuse par les grands bains de 
soleil. (Bull. de l'Acal. de Médecine, n° db, 
7 novembre 1922, p. 205.) 


L'A. proclame à bon droit l'excellence du traitement 
de la péritonite tuberculeuse par l'héliothérapie géné- 
rale, c'est-à-dire par les bains de soleil non pas 
limités à l'abdomen, mais portant sur toute la sur- 
face du corps. A la suite des premiers succès de 
Rollier, l’innovateur et le propagateur de cette mé- 
thode, d'innombrables guérisons ont élé obtenues et 
l'A. a raison d'affirmer que l’héliothérapie générale, 
pourvu qu'elle soit praliquée systématiquement, se 
montre efficace, mème sous le climat de Paris; il en 
donne d’ailleurs les preuves les plus convaincantes. 
A sa démonstration il convient seulement d'ajouter 
que si les bains de soleil sur toute la surface du 
corps sont au premier rang des agents de la médica- 
tion générale contre les lésions tuberculeuses el par- 
ticulièrement contre la péritonite tuberculeuse, les 
rayons de Reentgen représentent l'agent par excel- 
lence du traitement local et que le mieux est, s’il est 
possible, de joindre l’emploi de la rantgenthérapie 
locale à celui de l'héliothérapie générale. A. B. 


ÉLECTROLOGIE 


GÉNÉRALITÉS 


I. Jacoel (Paris). — L’électrocardiographie et 
ses applications cliniques. (Journal de Médecine 
de Paris, à août 1922, p. 557-561 avec 12 fig.) 


L'électrocardiographie est la méthode qui permet 
de traduire graphiquement les variations des phéno- 
mènes électriques dus à l'activité du cœur. Ces 
variations électriques enregistrées par l'électro- 
aimant donnent une courbe que l’on désigne sous le 
nom d’électrocardiograinme. 

. L'A. donne les schémas d'électrocardiogrammes 
norinaux et pathologiques, décrit le galvanomètre à 
corde d'Einthoven et arrive aux applications cliniques. 

En ce qui concerne les lésions valvulaires congé- 
nitales ou acquises, lélectrocardiographie est loin 
d'avoir la valeur diagnostique de l'examen radiosco- 
pique. mais dans les arythmies cette méthode donne 
des renseignements de première importance. 

LOUBIER. 


L. Lapicque et R. Legendre (Paris). — Altera- 
tions des fibres nerveuses myéliniques sous 
l'action des anesthésiques et des divers poi- 
sons nerveux. (Journal de Physiologie et de 
Pathologie générale, 1922, t. XX, n° 2, p. 165-172 
avec fig.) 

H existe un parallélisme complet entre les varia- 
tions d’excitabilité électrique et les altérations mor- 
phologiques des fibres nerveuses myéliniques sou- 
mises à des anesthésiques ou à d'autres poisons 


nerveux. 

A une diminution progressive de la chronaxie et à 

une élévation de la rhéobase qui peut aller jusqu'à 

l'inexcitabihté complète, correspond un gonflement 

de la gaine de myéline qui va jusqu'à former des 
protubérances pouvant occuper tout le cylindraxe. 
LOUBIER. 


i DIVERS 


Samuel J. Harris (Boston, U. S. A.). — Sur Puni- 
fication de l'emploi du courant continu en 
ophtalmologie. (Extrait du Rapport de la Com- 
mission du courant continu). (Amer. Journ. of 
Electrotherap. antl Radiol., XL, n° 5, Mai 1922, 
p. 143.) : 


Les plus grandes précaulions sont indispensables 
dans le traitement des affections de leil. Le seul 
courant constant est celui produit par des piles; 
celui des centrales estinsuffisant, mais peut pourtant 
servir, sauf pour les cas diritis aigu et d'hémor- 
ragies. Nul ne doit entreprendre un traitement ocu- 
laire sans connaître la pratique de lophtalmoscope. 
La question des électrodes est capitale. 

Technique: remplir le récipient oculaire de coton 
hydrophile saturé de Ja solution choisie; tampons du 
type Morse (longs de 6-8 pouces, large de 2-5); élec- 
trode indifférente sur la nuque ou sur la paume de la 
main : 

fo Jritis a) aiguë : pôle + sur Fæil 3-5 mma 7-10 min. 
par jour pendant 2-5 jours; associer la thérapeutique 
habituelle: 6) plus tard: pôle — sur l'œil, 5-5 mma 
ou plus, séances de 10-15 min. progressivement crois- 
santes; c) chronique (avec adhérences) pôle — sur 
l'œil, 5 à 10 mma 10-20 min. suivant sensibilité. 

de Atrophie du nerf optique, surtout au début: pole — 
sur l'æil; intensité maximum supportable 5-20 mma 
de 10-20 min.; électrode indifférente sur la nuque. 
Une séance tous les jours, puis avec intervalles de 
3-10 jours; repos d'une semaine; à la fin une séance 
par semaine où quinzaine. 

3° Cataracte, au début (sans diabète ou néphrite) 
pôle — sur l'œil; 5-10 mma; 10-15 min. pendant 
5-b jours diminuer jusqu'à | séance hebdomadaire. 
Durée : 3 mois à 1 an. 

4° Affections réliniennes : pôle -- sur Vwils-5 mina 


| FOX e) 


10 min. 5 fois par semaine, puis 2 fois. Traitement de 
longue durée ; dans les rétinites disbétiques ou albu- 
minuriques nécessité du traitement général. 

ə Hémorragies réliniennes, Trailer la cause. a) cas 
récents : pôle + sur l'œil, pole — dans la main. 
3-10 min.; b) cas ancien: pole — sur l'œil, pôle + sur 
la nuque 5-10 mina pendant 10 min. 2 fois, puis une fois 
par semaine. 

6° Ulcére de la cornée sans négliger le traitement 
général : imbiber le coton d'iodagol, pole — sur l'œil ; 
15 min. 3 fois par semaine. 

Te Epiphora; pôle — sur les canalicules au moyen 
d’aiguilles spéciales; 1-2 mma pendant 10 minutes. 

8 Glaucome c’est un palliatif à ajouter au traitement 
externe: pôle — sur l'œil, pôle + sur la nuque. 5inma 
10-15 min. 

9° Pleryyion. Anesthésie locale: avec une aiguille 
reliée au pôle — attaquer la base, puis le sommet. 
9-5 mma; 5-4 séances sont nécessaires en général; 
durée 8-10 jours. 

L'A. est convaincu de l'utilité du courant continu 
dans le traitement des affections oculaires. 

Moret Kaun. 


A.R. Friel (Angleterre). — L’ionisation par le 
zinc dans les infections locales; son emploi 
dans l’otorrhée chronique des enfants. (Brit. 
med., Journ. n° 3210, 8 juillet 1922, p. 42.) 


L'ionisation par le zine constitue un procédé de 
désinfection qui a prouvé son utilité dans Totorrhce 
chronique, à condition que : 

1° Toute la zone infectée soil accessible ; 

2 Un autre facteur ne vienne pas contrecarrer l'ac- 
tion désinfectante (par exemple polypes, granula- 
tions, dont l’ablation sera le premier temps indispen- 
sable, du traitement); 

9 Il n’y ait aucune cause de réinfection (végétations 
adénoides, amygdalite, rhinite...!. 

Une statistique accompagne l'article de F. qui con- 


sidère que l’action désinfectante de l'ionisation par 


le zinc est un procédé de choix. MOREL KAHN. 


ÉLECTROTHÉRAPIE 


DERMATOSES 


Georges Bourguignon (Paris). — Traitement des 
cicatrices vicieuses adhérentes et chéloidiennes 
par lionisation d’iodure de potassium. (Bull. 
de la Soc. francaise de Dermatologie et Syphili- 
graphie, n° 6, 1922, p. 259.) 


L'A. rapporle deux nouvelles observations. La 
première est celle dune cicatrice consécutive à une 
coupure par du verre cassé : cicalrice comprimant le 
nerf cubital (R. D. non homogène par l'étude de la 
chronaxie, absence d'anesthésie dans une grande 
partie du domaine du nerf, fourmillements provoqués 
par la pression sur le nerf au-dessus de la blessure). 
2 traitements par galvanisation simple ne donnent 
aucune amélioralion en 10 mois. Mais 5 mois d'ioni- 
sation par électrode négative imbibée de KI à 1 0/0 
sur la cicatrice l’assouplissent et l'amincissent, font 
disparaitre l'hypoesthésie et réapparaitre plusieurs 
mouvements. Actuellement : cicatrice souple, peu 
visible, indolore, paralysie cubilale guérie au point 
de vue sensitif et moteur. plus de trace de gritfe. 
Chronaxie presque normale. 

La 2° observation est celle d'une chéloïde compli- 
quée d’adhérences consécutives à des brülures de la 
face et des mains par la benzine, ectropion des veux, 
placards cicatriciels engainant mains et poignets. 


E lectrologie. 


7 mois de traitement alterné pour chaque région 
amènent lassouplissement des cicatrices; les yeux se 
ferment ; les muscles sous-jacents aux cicatrices des 
poignets se développent. Actuellement l’accentuation 
s'est poursuivie. 

L’A. a obtenu ces résultats en prenant des élec- 
trodes négatives débordant à peine les limites de la 
lésion à traiter et imbibées de KI à 1 0/0. L’électrode 
positive lrés grande est placée très près de l'autre 
de façon que les lignes de force traversent le foyer 
de la lésion. Ne jamais dépasser 15 à 20 M. A. mème 
pour les grandes surfaces. Suspendre périodique- 
ment le traitement. En pratique 15 séances : d'abord 
4 à 5 quotidiennes, puis 10 séances à 5 par semaine 
de 1/2 heure chacune. Repos 15 à 20 jours. Nouvelle 
série, etc. Amélioration et résultat en 6 semaines à 
18 mois. L’A. conseille pour conclure : commencer 
par lionisation et parfaire, si c'est nécessaire, avec 
1 ou 2 séances de rayons X. F. LEPENNETIER. 


SYSTÈME NERVEUX 


Stéphen Chauvet (Paris). — Traitement du goitre 
exophtalmique. (Le Monde Médical, 15 novem- 
bre 1922, p. 722 à 727.) 


L'A. passe en revue les traitements hygiénique, 
médicamenteux, opothérapique, chirurgical et entin 
le traitement électrique et radiothérapique. 

Le traitement électrique a été trop délaissé depuis 
la généralisation de la radiothérapie et cependant, 
s’il n'amène pas la régression de la tumeur thyroï- 
dienne, il amende parfois d'une facon nette la tachy- 
cardie, l'angoisse, l'exophtalmie, l'asthénie. etc... 

On peut, du reste, combiner les deux traitements et 
pratiquer l’électrothérapie dans l'intervalle des séries 
de radiothérapie qui d'après l'A. sera appliquée, de la 
façon suivante : 

On applique sur chacun des lobes une dose de # à 
six unités H, filtre de 4 millimètres d'aluminium. On 
repéle la séance 18 jours après; puis nouvelle série 
de 2 séances semblables au boul de six semaines à 
deux mois. 

Quand le goitre est « plongeant » on fait une appli- 
cation sur la partie supérieure du sternum. 

LOUBIER. 


Paul Franço's (Anvers). — Héliothérapie artifi: 
cielle par le bain de lumière à lampes à arc. 
(Soctélé de Médecine d'Anvers et Archives médi- 
cales belyes, n° 11, Novembre 1922, p. 116.) 


LA. communique les magnifiques résultats qu'il a 
obtenus à l'hôpital Notteboom, à Anvers, grace a 
l'emploi de cette héliothérapie artificielle dans le 
traitement des lupus et des tuberculoses chirurgi- 
cales. Il emploie la lampe à arc de 20 à 75 ampères 
en bain de lumière. Elle donne de meilleurs résultats 
thérapeutiques que la lampe à quartz. La durée du 
bain de lumière est de 20 minutes à 2 heures, 3 bains 
par semaine, cela pendant plusieurs mois. L’A. rap- 
porte la statistique de Aheyn de Copenhague qui a 
eu par cette méthode 74 0/0 de lupus guéris. 

FRANÇOIS LEPENNETIER. 


N.-P. Ernst (Copenhague). — Résultats obtenus 
dans le traitement de la tuberculose chirurgi- 
cale au moyen des bains de lumiére avec 
lampe à arc à l’Institut radiologique de Finsen 
de 1913 à 1921. (Leta Radioloyica, vol. I. fase. 4, 
p. 422-404.) 

A l'institut médical, radiologique de Finsen, à 

Copenhague, d'après l'initiative du Dr Reyn, on a 

employé depuis 1915 des « bains de Finsen » (bains 


Bibliographie. 


de lumière avec lampe à arc) pour le traitement des 
malades atteints de lupus ou de tuberculose chirur- 
gicale. 

On a traité en tout 459 malades souffrant de tuber- 
culose chirurgicale, 158 cas de tuberculose sans com- 
plication avec 145 malades et 596 cas de tuberculose 
avec complication d'abcès ou de fistules, avec 
294 malades. 

Les résultats du traitement ont été remarquable- 
ment bons. 

Sur 158 cas de tuberculose simple dans les articu- 
lations et les os, 12 ont interrompu le traitement. Le 
reste (146), 122 ou 85 0/0 furent guéris (88 avec moti- 
lité entière, 18 avec motilité partielle, 5 sans motilité), 
amélioration chez 5 et 19 seulement sans changement. 

Sur 396 cas de tuberculose chirurgicale compliquée 
d’abcés ou de fistules, 24 ont cessé le traitement et 
10 ont succombé durant le traitement. Des restants 
(362), 352 ou 91 0/0 guérirent (255 avec motilité com- 


151 


pléte, 55 avec motililé partielle et 22 sans motilité). 
Amélioralion chez 15 et 25 seulement sans change- 
ment. Quant aux résultats, il faut se rappeler que la 
majorité des malades sont des adultes (moins de 1/5 
sont recrutés parmi les enfants) et aussi que beau- 
coup ont été malades tant d'années que l’on avait 
perdu tout espoir de guérison. En outre, il ne faut 
pas oublier que, par suite du manque de place et 
bien contrairement à nos désirs, plusieurs durent 
être traités à domicile et vivre dans leur intérieur 
dénué de tout confort. 

Les meilleurs résultats sont obtenus dans les cas 
de tuberculose à la main, à l'articulation du pied et 
du coude, de mème que dans toutes les formes d’os- 
tite, avec et sans complication. 

Les cas qui se sont montrés réfractaires sont la 
tendosynovite simple et les très anciennes affections 
fistulaires de l’os dans la colonne pelvienne et dans 
Pos de la hanche. RESUME DE L'AUTEUR. 


BIBLIOGRAPHIE 


Professeur Chauffard (Paris). — La lithiase 
biliaire, 2° édition. (1 vol. de 247 p. avec 24 pl. 
hors texte, Masson et Cie, éditeurs.) 


La première édition de ce livre parut en 1914 sous 
forme de leçons faites à l'hôpital Saint-Antoine. Cette 
seconde édition est divisée en 13 chapitres. Les pre- 
miers chapitres sont consacrés à la pathogénie de la 
lithiase biliaire, aux calculs biliaires, aux réactions 
vésiculaires et à la colique hépatique. Les chapitres 
VII, VIII et IX traitent du diagnostic de Ja lithiase 
biliaire. L’article consacré au = radtodiagnostic est 
tout à fait nouveau. « L’examen d’un cholélithiasique, 
surtout quand la question d’une intervention chirur- 
gicale se pose, doit toujours comporter une enquète 
radiologique méthodique et complète. » EL pour cela 
le radiologiste doit renseigner le clinicien : 

1° Sur le volume et la forme de la vésicule; 

2° Sur la présence possible d'adhérences intervis- 
cérales de la région vésiculaire ; 

o° Sur la visibilité des calculs biliaires. 

Pour chacune de ces questions inlervient une tech- 
nique différente que lA. décrit. 

Les trois derniers chapitres sont consacrés à la 
thérapeutique médicale et chirurgicale. 

Nous sommes certains que cette seconde édition 
trouvera auprès du public médical le même accueil 
favorable que la première. LOUBIER. 


John A. Metzger (Los Angeles). — Principes et 


pratique de la technique des rayons X pour le 
diagnostic. (Suint-Louts, Etats-Unis, Mosley 
Company, 1 volume de 144 pages avec 61 illus- 
trations.) 


Ce livre a surtout pour but de mettre dans les 
mains des étudiants et des préparateurs les prin- 
(ipes qui doivent servir de base à leurs travaux. L’A. 
s'est surtout attaché à faire de l'enseignement visuel: 
il a multiplié les photographies atin de montrer les 
différentes positions, ces photographies sonl artisti- 
quement reproduites et il a choisi de jolies femmes 
comme palientes, ce qui contribue encore à l'effet 
esthétique. En somme, excellent livre pour les dé- 
butants. A. LAOUERRIÈRE. 


Maurice Letulle (Paris). — Inspection. Palpa- 
tion. Percussion. Auscultation. (1 vol. avec 133 
fig. Masson el Cie, éditeurs, Paris). 

En écrivant celte troisième édition l'A. a voulu, 
comme dans les precédentes, familiariser l'étudiant 


avec les gestes et les manœuvres de technique médi- 
cale. C’est un ouvrage clair, intéressant et très abon- 
damment illustré dont la lecture ne peut qu'être 
profitable mème au praticien déjà exercé. Chaque 
figure est expliquée en quelques mots qui précisent 
les attributs les plus favorables pour le patientet le 
médecin. 

Cette nouvelle édilion diffère des deux autres sur- 
tout parce que l'A. y fait une large part à la Radio- 
logie qu'il qualifie de « renfort considérable » apporté 
aux autres modes d'exploration. De belles radiogra- 
phies de sujets normaux,— enfants ou adultes — dues 
aux docteurs Aubourg et Delherm complètent ce 
livre. Elles sont bien clichées et disposées en regard 
de schémas qui les expliquent. 

F. LEPENNETIER. 


Lematte (Paris). — L’opothérapie du praticien. 
(1 volume in-8°, 258 pages, 5 planches hors 
texte. Paris, Maloine et fils. Prix : 5 francs.) 


Les électroradiologistes ayant souvent à s’occuper 
des affections des glandes à sécrétion interne, nous 
croyons devoir leur signaler cet excellent petit livre. 

La première partie discute les meilleures tech- 
niques pour la préparation; la deuxième s'occupe de 
l'étude des tissus ulilisés ; enfin la troisième expose 
l'opothérapie des différentes maladies; seuls les 
résultats très nets sont mentionnés. L'ouvrage se 
termine par un index thérapeutique grâce auquel il 
est facile de trouver immédiatement l'indication à 
faire figurer sur une ordonnance. 

A. LAQUERRIERE. 


G. Wiener (Bruxelles). — Propédeutique et 
technique urologique. (1 vol. 484 p. et 155 fig. 
Goetman, Bruxelles, et Masson et Cie, édileurs, 
Paris.) 


L’A. en rédigeant cet important manuel l'a destiné 
aux médecins non spécialisés qui pratiquent encore 
Purologie d'une facon trop rudimentaire. Anssi f'a-t-il 
clairement divisé en chapitres consacrés à l'examen 
de l'urine et des sécrétions génitales, linstrumenta- 
tion, l’asepsie et lantisepsie, Panesthésie et lanal- 
vesie en urologie, l'examen de la miction et des affec- 
tions médicales ou chirurgicales de l'arbre urinaire. 
Ces chapitres sont dotés de belles figures, schémas 
el reproductions photographiques. 

LA. a réservé à l'exploration radiographique de 
nombreuses pages que nous essayerous de passer 
succinclement en revue. 


152 


Pour l'exploration de la vessie, l'A. repousse 
Vinsufflation d'air ou d’oxyene ainsi que l'injection de 
bismuth, de xeroforme ou de baryum; il préfère le 
collargol à 2 0/0 qui montre bien Jes diverticules 
(radiographie en 2 temps avec miction ou avec sonde 
urélérale opaque. Pour les calculs il préfère le cysto- 
scope sauf pour les calculs diverticulaires ou les cal- 
culs chez lenfant. H préconise la cystographie laté- 
rale; la radiographie des uretères mel en évidence 
leurs calculs, leurs déplacements, leurs dilatations, 
l'insuffisance des orifices urétéraux. 

L'A. traite ensuile de la radiographie des reins, des 
appareils (compresseurs) de la préparation du malade 
et des résultats obtenus. H n'est pas partisan du 
pneumo-péritoine dans cet examen, mais conseille le 
pneumo-peri-nephros de Carelli appliqué avec pru- 
dence. Jl en signale les accidents et les erreurs 
(taches du cliche, faux calculs stercoraux,pilules, etc.) 

La prostate doit être radiographiée sans contraste 
vésical pour la recherche des calculs vrais et avec 
contraste pour l’hvpertrophie. L'A. signale et décrit 
enfin la méthode de Büngner Wolker pour radiogra- 
phier les vésicules séminales : et il se récrie à l’idée 
de dénuder le déférent, de Vinciser longitudinalement 
pour injecter 2 c. c. de liquide opaque dans sa 
lumière afin d'obtenir une image de la vésicule? 

Cet ouvrage est certainement très complet et sera 
toujours consulté avec profit. F. LEPENNETIER. 


G. Holtzknecht. — Tableau dosimétrique pour 
la rontgenthérapie. (F. Deutiken, Ed. Leipzig 
et Vienne, 1922.) 


Cet opuscule remarquable du Prof. Holtzknecht 
contient un tableau synoptique donnant les diverses 
indications de la réntgenthérapie ainsi que les trails 
essentiels de la technique speciale à chaque groupe 
daffections. Une série d’explications intéressantes 
accompagne ce tableau. L'A. emploie une notation 
particulière permettant aux initiés de se rendre rapi- 
dement compte de la technique suivie dans chaque 
cas. 

La qualité du rayonnement à employer est donnée 
en longueur d’étincelle équivalente, en kilovolts et 
en unités Angstrüm. Les doses à utiliser sont don- 
nées exclusivement en dose superticielle exprimée 
en unités H, cette dose étant comprise entre 8 et 12H 


Bibliographie. 


pour les carcinomes, et 2-5 H pour les affections 
cutanées superficielles. L'A. fait une critique sévere 
— nous l'avons également fait il y a deux ans — des 
conceptions courantes en posologie radiologique: 
dose cancéricide, unité de dose cutanée, dose d’érv- 
thème, dose d’excitation, etc., et ne les utilise pas 
pour ses indications thérapeutiques; il ajoute avec 
beaucoup de justesse: « Aussi longlomps que nous 
naurons pas une mesure biologique constante, nous 
devous nous en tenir, en ce qui concerne les rayons 
de Röntgen, aux mesures techniques (H. entend par là 
de mesures physiques ou chimiques) de même que 
pour la majeure parlie des médicaments nous nous 
en tenons au gramme. La dose cancéricide, la dose 
d'érythème,etc., sont toutes inconstantes, c'est-à-dire 
différentes dans les différents cas; certaines ont été 
reconnues erronées, d'autres tout à fait hypothé- 
tiques, plusieurs non-biologiques ou conçues à la 
facon des ingénieurs (ingenieurmiissig); elles satis- 
font surtout d'une facon superticielle et nuisible le 
besoin de comprendre et de ranger sous forme de 
lois les phénomènes observés. » 

Nous sommes très heureux de partager, en tous 
points les idées du maitre viennois. 

ISER SOLOMON. 


J. Fiolle (Marseille), — Le curettage utérin. 
(I vol. et 29 fig. Masson et Cie.) 


Dans ce petit volume, FA. a surtout voulu décrire 
les diverses techniques du curettage et en tixer les 
indications. Aussi ne fait-il que ‘de loin en loin allu- 
sion à la curiethérapie et à la réntgenthérapie. 

Contre les imétrites hémorragiques des femmes 
jeunes, curettage d'abord:en cas d'échec seulement, 
radium ou rayons X, et très exceptionnellement. Pour 
les femmes âgées, le radium vaut le curettage quoique 
ce dernier permette un diagnostic précis. 

Dans le cancer du corps avec impossibilité de 
pratiquer une hystérectomie, curettage puis radium. 
L'A, a eu des améliorations notables. Dans ces cas: 
curettage très poussé, col bien ouvert, dilaté pru- 
demment. Une fois le radium enlevé maintenir le col 
ouvert pour faciliter le drainage. 

L’A. conclut: ne pas opposer radium et curettage, 
mais les associer lorsque c’est nécessaire. 

F. LEPENNETIER. 


© a 


Le Gérant : F. AMIRAULT. 


89024. — Paris, Imp. Lance, 9, rue de Fleurus. 


MEMOIRES ORIGINAUX 


ACTION DES RAYONS DE RCENTGEN SUR LA COAGULATION 
DU SANG 


Par MM. PAGNIEZ, RAVINA et SOLOMON 


Stephan (') fut le premier à attirer l'attention sur l’action des rayons de Roentgen 
sur la coagulation du sang et sur l’importance thérapeutique de cette action. Pour 
Stephan, la modification de la coagulation serait due à l’action excitante des rayons sur 
l'appareil réticulo-endothélial d'Aschoff, appareil comprenant les cellules réticulées de 
la rate, des ganglions lymphatiques du foie, les cellules endothéliales de tout le système 
vasculaire. Wohlisch (°) fait remarquer qu'on ne peut pas considérer la rate comme 
l'organe central de la coagulation du sang, puisque chez les splénectomisés on ne 
constate aucun trouble de la coagulation du sang. Szenes (*) avait déjà montré antérieu- 
rement que l'irradiation d'autres régions du corps, par exemple le cou, peut produire 
une diminution notable du temps de la coagulation du sang. 

Cette question a été également très bien étudiée par certains auteurs américains, 
notamment par Clarence Saelhoff(‘). Cet auteur, qui a expérimenté surtout sur les 
chiens, a observé, comme les auteurs précédents, une diminution notable du temps de 
la coagulation en irradiant les régions splénique, hépatique ou intestinale. Pour 
Saelhoff c'est le mécanisme de la coagulation seulement qui change suivant l'aire 
irradiée : l’irradiation de l'aire splénique donnant surtout une augmentation de la 
prothrombine, lirradiation de l'aire hépalique donnant surtout une augmentation du 
nombre des plaquettes, l’irradiation de l'aire intestinale donnant surtout une augmen- 
tation du fibrinogène. | 

La technique de Stephan consistait à irradier la région splénique suivant les règles 
de la radiothérapie profonde : rayonnement très dur correspondant à 160 000 volts et 
fourni par un appareillage Veifa, filtration sur 0,5 mm. de zinc plus 5 mm. d'aluminium, 
le dose érythème était obtenue en 55 minutes et correspondait, d’après Stephan, à 
150 F. Cette dose correspond, d'après nos mesures effectuées en comparant les indi- 
cations de l’intensimètre de Fiirstenau avec celles de notre ionométre, à 3000 R, c'est- 
à-dire à 15 H d’après notre système de correspondance. La dose que Stephan considère 
excitante est de 150 F (c'est-à-dire 1300 R, dose que beaucoup de radiologistes consi- 
dèrent comme cyto-caustique). 

La technique des irradiations de Saelhoff nous a paru moins précise. I] exposait les 
chiens pendant 10 minutes à l’action du rayonnement issu d'une ampoule Coolidge. La 
distance focale était de 25 cm., l'étincelle équivalente mesurait 12,5 cm, l'intensité était 
de 8 M. A. et le rayonnement etait filtré sur 4 mm. d'aluminium. Le rayonnement était 
donc beaucoup moins pénétrant et la dose administrée probablement moins forte que 
dans les expériences de Stephan. 


(4) Strahlentherapie, Bd XI, 1920, p. 516. 

($) Munch. Med. Woch., 1921, n°8 et 50. 

(5) Munch. Med. Woch., 1920, n° 27. 

(4) American Journal of Reentgenology, Avril 1921. 


N° 4. — Avril 1923. VIL — 1! 


un 
ST 
En 


Pagniez, Ravina et Solomon. 


Alin de préciser les conditions dans lesquelles se produit l'action des rayons de 
Ruwntgen sur la coagulation du sang, nous avons fait de nombreuses expériences qui ont 
fait déjà l'objet d'une note à la Société de Biologie (juillet 1922). La technique des irra- 
diations a élé la suivante : Appareillage Roycourt-Ropiquet, tension équivalente à 
25 cm., intensité, 5 1/2 M. A., distance focale, 20 cm. Le rayonnement était filtré sur 
ö mm. d'aluminium, la qualité du rayonnement était caractérisée par un taux de trans- 
mission de 15 pour {00 (sous 10 cm. d'eau). La dose a été mesurée avec l’ionomètre 
de l'un de nous et exprimée en unités R. 

La coagulation a été éludiée avec la lechnique suivante : Le sang est prélevé par 
ponction veineuse avec une seringue en verre soigneusement séchée et transvasé immé- 
diatement dans un tube de verre (tube à hémolyse) préalablement nettoyé par flambage 
au rouge. Le tube est porté dans un bain-marie à 57". La coagulation est complete 
lorsque la solidité du caillot permet de retourner complètement le tube. 

Nous nous sommes proposé d'étudier successivement : 

l° L'action des rayons sur la coagulation du sang au point de vue de l'accéléralion 
du phénomène, la détermination de la dose minima pour produire une accélération 
nette ct de la dose maxima à partir de laquelle le temps de la coagulation reste constant. 
Dans cetle première série d'expériences nous avons irradié exclusivement la région 
splénique ; 2° l’action des rayons sur le sang circulant; 3° l'action sur le sang in vitro; 
4° le début et la durée des modifications de la coagulation après Virradiation; 5° lexis- 
tence d’une accoutumance aux radiations de Röntgen. i 

1° Après repérage radioscopique de la rate, celle-ci était irradiće suivant la tech- 
nique que nous avons indiquée. Le tableau suivant nous donne les résultats obtenus 
avec une dose de 500 R, le temps de la coagulation ayant été cherché une heure après 
irradiation. 


Temps de coagulation 


~ + ee — Š: i 
Sujets. K oD Différence. 
Avant Virradiation. Apres Virradiation. 


Mme SON 6 minutes à secondes. > minutes 0 secondes. 4 minute 5 secondes. 
ALAN Last 4 — 0 _ 2 = Do = 1 — 95 — 
MASSE Se. ak 4 5 — 55 — å = 20 — 1 — 39 — 
M. L... Lie. 6 — 20 — 9 hr 59 = 7 = 25 — 
M. M.. .. : ò — 5 — 5 — 40 — 4 — 2°) — 
M" D...’ 6 — D = $ = 10 — l as 55 — 
Mee T.. ‘a’. D) = DD — 4 — 40 — 4 — 15 — 
Mee PRE 6 = 40 — 5 — 15 — 1 — 25 — 
MG rer a 6 — D — 5 — 20 — 0 — 4 — 
Mein armures 6 — 90 — à = 40 = 0 — 50 — 
E Linie à 7 — 50 = 4 OAD = de «=, AD = 


Nous voyons donc que le temps de coagulation qui était compris, avant Virradia- 
tion, entre 4 minutes et 7 minutes 30 secondes, était descendu, après l'irradiation, à 
2 minutes 5 secondes ct 5 minules 40 secondes. L'effet de la même dose de rayonne- 
ment était variable suivant Jes sujets, les uns présentant une grosse accélération de la 
coagulation, les autres une accélération peu importante mais certainement due au 
rayonnement, des expériences préalables nous ayant montré que toute accélération 
supérieure à 50 secondes était certainement due aux rayons. 

Mais si le raccourcissement a élé notable dans la majorité des cas, nous devons 
ajouter que dans deux cas nous n'avons observé aucune modification et que dans deux 


Action des rayons de Rentgen sur la coagulation du sang. 155 


autres cas nous avons observé une réaction inverse, un allongement notable du temps 
de coagulation sans que nous ayons pu trouver les raisons valables de ce fait. 

La dose minima à partir de laquelle on peut constater une accélération nette est 
très petite, 100 R environ (0,5 H). Avec une dose de 500 R on observe dans certains 
cas de grosses accélérations comme dans les deux cas suivants : 


Sujets. Avant l'irradiation. Après l'irradiation. Différence. 
Me Bo. ce . . 7 minutes 0 secondes. 4 minutes 10 secondes. 2 minutes 50 secondes. 
Ne Pe aete ule: me 9 — 40 — 1 — 15 — 8 — 25 — 


La majeure partie de nos expériences a été effectuće avec une dose de 500 R, qui 
est une dose thérapeutique usuelle. Avec une dose de 100V R on obtient des accéléra- 
tions du même ordre de grandeur qu'avec une dose de 500 R. 

2° L'irradiation d'autres régions que la région splénigue nous a permis d'observer 
également un raccourcissement très important du temps de la coagulation du sang. 


Sujets. Région. Dose. Avant l'irsadialion. | Après l'irradialion. Différence. 
Me D, ... Sus-pub. 1.009 R 5 min. 50 sec. 5 min. 20 sec. 2 min. 50 sec. 
Me M....! R. cervicale. 500 R 6 — 10 -- 4 — 4 — 1 — 2% — 
Me V....] R. cervicale. 500 R 7 — 25 — 4 — 30 — 2 — 5 — 
M=C....] R. cervicale. 500 R 6 — 0 — 4 — 10 — 4 - 50 — 
MS Line Hépatique. 500 R 6 — 0 — 5 — 10 — 0 — >) 


Nos expériences confirment donc les observations de Szenes et semblent plaider en 
faveur d’une action des rayons sur le sang circulant. 

3° L'action des rayons de Röntgen sur le sang in vitro a été très disculée. Wetterer 
(Handbuch der Röntgen und Radiumtherapie, Bd. I, p. 354) cite les expériences néga- 
lives de Joachim et de Kurjuweit. Mais les recherches de ces auteurs ont porté surtout 
sur les modifications des éléments figurés du sang. Plus récemment, Feissly ('), de Lau- 
sanne, a repris ces expériences sur le sang in vilro. Ses expériences lui ont montré que 
le sang citraté de lapin présente une accélération de la coagulation après l'irradiation, 
tandis que le plasma citraté ne présente aucune modification. Une autre expérience fut 
particulièrement intéressante : Feissly lia la veine jugulaire chez le cheval et avec des 
ligatures appropriées ; il la divisa en deux tronçons, un de ces tronçons fut irradié, 
l'autre servit de témoin; le sang du tronçon irradié montra une accélération de la coa- 
gulation, le sang du témoin ne montra aucune modification. 

Nos expériences sur le sang in vitro ne nous ont pas montré une accélération de la 
coagulalion après l'irradiation. Nous avons irradié successivement du sang citraté et 
oxalaté sans obtenir des modifications du temps de coagulation (sang de lapin et sang 
humain). Pour nous mettre à l'abri d'une action perturbatrice, peu probable, due à 
l'anticoagulant employé, nous avons irradié également du sang recueilli dans des tubes 
paraffinés, sans aucune addition de produit chimique; ces dernières recherches ont 
montré que le temps de la coagulation était le même pour le sang irradié ou non irradié. 
L'ensemble de ces recherches (C. R. Sociélé de Biologie, 2 décembre 1922) nous amène 


(1) R. Fetssty. — Beiträge fur Blutgerinnungs be schleunigung mittels Réntgenstrahlen (Munch. Med. Woch. 
1924, t. 44, p. 1418). 


156 Pagniez, Ravina et Solomon. 


donc à conclure que le sang d'homme ou de lapin n’est pas modifié dans ses aptitudes à 
Ja coagulation après Virradiation in vitro et que l'accélération observée après irradiation 
de la région splénique ne doit pas être la conséquence d'une action immédiate des 
rayons sur le sang lui-même. 

4 L'accélération de la coagulalion du sang sous l'influence des rayons de Rantgen 
est très précoce el dans beaucoup de cas on peut la constater 10 minutes après l'irradia- 
tion; dans quelques cas l'accélération a été très nette 5 minutes après Virradiation. 
L'accéléralion semble prendre ensuite des valeurs de plus en plus grandes pour passer 
par un maximum après un temps trés variable, suivant les différents sujets; elle devient 
nulle également après un temps variable, suivant les différents sujets. Quelques exem- 
ples nous montreront l'allure générale de ce phénomène. 

M. M. 2 minutes 40 secondes après l'irradiation, pas de modification. 17 minutes 
après, accélération de 45 secondes. Une heure après l'irradiation, temps de coagulation 
comme avant l'irradiation. 

M. Mt. 15 minutes après Virradiation, accélération de 2 minutes 10 secondes. 
1 heure après l’irradiation, l'accélération n’est plus que de 1 minute 55 secondes. 

Mme D. 5 minutes après l'irradialion, accélération de 1 minute 5 secondes. 1 h. 1/2 
après l'irradiation, l'accéléralion est de 1 minute 55 secondes. 

M. G. 20 minutes après l'irradiation, l'accélération est de 1 minute 5 secondes. 
1 heure après elle est de 2 minutes 40 secondes. 

M. B. 4 heures après l'irradiation, accélération de 2 minutes 50 secondes. 2 jours 
après, elle est encore de 1 minute 50 secondes. Ce n’est que 7 jours après Virradiation 
que le temps de la coagulation reprend sa valeur primitive. 

M. M. 1 heure après l'irradiation, accélération de { minute 25 secondes. 3 heures 
après elle n'est plus que de 50 secondes, mais ce n'est que 4 jours après Virradiation 
que le temps de la coagulation reprend sa valeur primitive. 

M. Lt. 1 heure après l'irradiation, accélération de 1 minute 55 secondes. 8 heures 
après elle est de 1 minute 50 secondes. 4 jours après elle a encore sensiblement la même 
valeur, 1 minute 20 secondes. Ce n'est que 6 jours après que le temps de la coagulation 
reprend sa valeur primitive. 

M. L. Accélération de 3 minutes 25 secondes 1 heure après l'irradiation. 4 heures 
après 2 minutes 50 secondes, 50 heures après elle est encore de ? minutes 25 secondes, 
et ce nest que 5 jours après l'irradiation que nous trouvons le même temps de coagu- 
lation comme avant Virradiation. 

9° Regaud et Nogier (Journal de Radiologie, 1916, p. 150), ont attiré l'attention des 
radiologistes sur l'importance de l’accoutumance aux rayons de Ra:ntgen. Ces auteurs, 
se fondant sur quelques observations cliniques, ont montré que la radio-sensibilité des 
tumeurs naugmente jamais pendant le traitement, mais que, au contraire, les irradia- 
lions successives sont de moins en moins efficaces. Nous nous sommes demandé si, 
dans l'accélération de la coagulation du sang, sous l'influence des rayons de Roentgen, on 
ne pouvait pas conslater cetle accoutumance aux radiations. Les faits nous ont montré 
qu'il existe incontestablement une accoulumance aux radialions, au moins pour les 
doses usuelles. Une dose, produisant une accélération considérable dans une première 
application, peut parfaitement ne plus produire une modification de la coagulation lors 
d'une deuxième application distante de la première de 8-11 jours. Cette accoulumance 
peut durer assez longlemps, elle disparait après un temps suffisamment prolongé, 
comme le montre l'observation suivante : 


Action des rayons de Reentgen sur la coagulation du sang. 197 


M. H. Après unc première irradiation, accélération de 1 minute 25 secondes. 4 jours 
après celte première irradiation, une nouvelle irradiation ne donne plus d'accélération. 
ð mois après, nouvelle irradiation qui donne une accélération de 1 minute 15 secondes. 

Les cas suivants montrent également l'existence de cette accoutumance : 

Mme D. Après unc première irradiation (1000 R), accélération de 2 minutes 
90 secondes. La deuxième irradiation pratiquée 6 jours après el la troisième pratiquée 
12 jours après, ne donnent plus aucune modification. 

M. L. Une première irradiation (500 R) donne une accélération de 1 minute 
od secondes. Une deuxième irradiation pratiquée 7 jours après ła première donne la 
même accélération de 1 minute 55 secondes. Une troisième irradiation praliquée 
15 Jours après la première donne encore une forte accéléralion de 2 minutes 
oÙ) secondes. Ce n'est que pour la quatrième irradiation pratiquée 20 jours après que 
l'accélération a été nulle. Dans ce cas l'accoutumance a élé donc {rès longue à s'établir, 

M. Lb. Après une première irradiation, accélération de 5 minules 25 secondes. Une 
deuxième irradiation praliquée 5 jours après donne une accéléralion praliquement 
nulle (10 sec.). 

En résumé, nos expériences nous ont montré l'existence d’une accéléralion de la 
coagulalion, accélération ayant presque toujours une valeur positive, quelques cas 
exceptionnels nous ayant montré le phénomène inverse du retard de la coagulation. 
Cette accélération se produit assez rapidement après l'irradialion, passe par un 
maximum et devient nulle après un temps variable, suivant les sujets, pour la même 
dose de rayonnement. Celte accélération se manifeste après l'irradialion de la région 
splénique et des régions pourvues de gros troncs arlériels. Enfin, nous avons noté 
existence d'une accoutumance aux rayons, accoulumance survenant après une ou 
plusieurs irradiations et pouvant durer assez longtemps. 

Cette accéléralion de la coagulation du sang explique la sédation, souvent trés 
rapide, des hémorragics utérines dans le trailement des fibromyomes de l'utérus, séda- 
tion que nous avons constatée fréquemment chez nos malades, dès les premières irradia- 
tions, avant que le myome et les ovaires aient reçu une dose de rayonnement suffisante. 
Celte accélération explique également les résultats favorables obtenus dans le traile- 
ment des hémorragies chez les hémophiles et justifie l'emploi thérapeutique de l'irra- 
diation de la rate pour obtenir un effet hémostatique rapide. 


ETUDE RADIOGRAPHIQUE DE LA SCAPHOIDITE TARSIENNE 
DES JEUNES ENFANTS 


Par Albert MOUCHET et Carle RŒDERER 


Cetle dystrophie osseuse assez curieuse, que l’on s'obstine à tort — au moins à 
l'étranger — à appeler « Maladie de Köhler »(') et sur laquelle nous avons publié en 
France le premier travail d'ensemble (°) avec trois observations personnelles, devrait 
être dénommée « scaphotdite tarsienne des jeunes enfants ». Si elle est un peu longue, 
celle dénomination a du moins le mérite d’être précise et d'exposer tous les signes d'une 
affection dans laquelle, comme nous l'avons dit, « la clinique n’est presque rien, la 
radiographie est tout ». 

Ayant pu suivre depuis plus de deux ans à intervalles réguliers les enfants que nous 
avions vus atteints de celte scaphoidite, nous avons assisté à l’aide de la radiographie, 
aux phases successives de la réparation osseuse que l'un de nous a déjà montrées aux 
membres de la Société de Chirurgie (*). | 

Les plus importantes de ces phases sont représentées sur la planche ci-jointe 
habilement el scrupuleusement dessinée par M. Reignier d'après les excellentes radio- 
graphies du laboratoire de Gastou à l'hôpital Saint-Louis. 

C'est de l'image radiographique que la scaplioïdite tarsienne tire son intérêt, son 
originalité; cette image ne ressemble à aucune autre, elle est absolument caractéristique 
et quand on l’a vue une fois, on ne l'oublie plus (fig. 1). 

Le scaphoide est modifié dans sa forme, dans son volume, dans sa structure : 

Dans son volume : l'os est aminci, réduit au tiers ou même au quart de son épaisseur, 
le plus souvent aplati, comme « exprimé », saillant dans le sens vertical comme dans le 
sens transversal. 

Dans sa forme : le scaphoide est aplali, en galette; il a perdu sa convexilé antérieure 
el sa concavité postérieure; il a pris quelquefois la forme d'un disque biconcave. 

D'autre part ses contours sont dentelés, irréguliers : on voil ict des rugosités, des 
bavures, la des encoches. 

Dans son architecture enfin : Fos est condensé, il est plus calcifié que normalement, 
il a perdu sa trabéculation. Cette opacilé est, avec l'amincissement, le trait le plus 
caractéristique à l'examen radiographique; on dirail une bague métallique. 

L’opacité siège surtout au centre de l'os, mais elle ne constitue pas une zone régu- 
lière, de largeur uniforme, elle a une épaisseur variable plus grande en haut ou en bas. 
Elle forme, suivant les cas, soit une grande plaque uniforme avec vacuole claire à son 

4) La dénomination de maladie de Köhler, qui ne dit rien a l'esprit, est d'autant plus fâcheuse, qu’Alban 
Köhler (de Wiesbaden) qui le premier l'a décrite, a fait depuis lors la description d'une ostéo-arlhrite défor- 
mante métatarso-phalangienne du deuxième orteil. Alors, il y a maintenant deux maladies de Köhler! Voilà 
à quelle incoherence on aboutit avec cette manie déplorable de désigner une maladie par le nom de celui 
qui Va décrite le premier. 

($) Moucner et RoœnEeREr. La seaphoidite tarsienne des jeunes enfants, Revue d'Orthopédie, 1° juillet 1920, 


page 289. 
() Albert Moucner, Dull. et Mém de la Soe. de Chir., 1922, p. 075. 


Etude radiographique de la scaphoidite tarsienne. 159 


centre, soit une plaque divisée dans le sens transversal par une fissure, soit des taches 
discontinues séparées par des traits plus clairs. i 

La réparation de l'os est longue à se faire. Pendant cette réparalion, voici ce qu'on 
observe : | 

Le volume du scaphoide s'accroît; les contours deviennent plus nets, plus réguliers; 
les bavures et les encoches disparaissent. 

L’opacité diminue, l'os est plus transparent. On voil apparaitre autour de la zone 


AVRIL 1920 


FEVRIER 1922 


Phases successives de la régénération du scaphoïde dans la scaphoidite tarsienne. 


opaque des couches osseuses concenlriques, encore opaques mais à un moindre degré, 
séparées par des zones claires. On dirait un centre de cristallisation; on croirait voir la 
coupe d'une agale willée, d'un onyx. | 

Quand la réparation est achevée, le volume est redevenu normal, l'opacité a cessé, 
les couches osseuses concentriques se fondent et ne présentent plus leurs lignes 
condensées ; les trabécules osseuses commencent à apparaitre. 

La forme primitive et la régularité des contours sont les dernières à réapparailre. 

Il ressort de nos constatations que, dans la scaphoidite tarsienne des jeunes enfants, 


160 Albert Mouchet et Carle Rederer. 


l'os met longlemps, de un an et demi à deux ans, à reprendre son aspect normal. Les troubles 
fonctionnels, d'ailleurs minimes, disparaissent en quelques mois. 

Quelle est la nature de cette dystrophie osseuse? Nous avouons l'ignorer. 

Dire avec Alban Kohler, qui décrivit le premier cette scaphoidite en 1908, et avec 
Abrahamsen qu'il s’agit d'un arrêt de développement du noyau osseux du scaphoide, ou 
encore avec Preiser qu’il s'agit d'un trouble de nutrition, c'est constater un fait, ce nest 
pas l'expliquer. 

Invoquer avec d'autres une fracture spéciale par tassement, en l'absence d'un trau- 
matisme appréciable, c'est reculer l'explication, car il faut bien admettre une dystrophie 
osseuse à l'origine. 

Serait-ce une forme spéciale d'hérédo-syphilis osseuse, comme certains le pré- 
tendent? Nos observations ne permettent pas de le dire. 

Nous serions tentés, jusqu'à nouvel ordre, d'invoquer pour la scaphoïdite une 
analogie avec la coxavara, avec l’ostéochondrite de la hanche, malgré la différence des 
images radiographiques dans ces diverses dystrophies. L'un de nous a observé la 
scaphoidite chez deux enfants de la même famille, et l’une de nos malades a unc sœur 
qui souffre de troubles congestifs de croissance, nettement caractérisés, au calcanéum, 
au tibia, au fémur. 


` 


e 


‘ 


ULCUS PEPTIQUE ET DIVERTICULE (CONTROLE OPERATOIRE) 
SUR BOUCHE DE GASTRO-ENTEROSTOMIE 
POUR ULCÈRE JUXTA-PYLORIQUE 


Par Henri BÉCLÈRE 


A l'étranger, l'existence de l'ulcère peptique a donné lieu à de multiples publica- 
tions, principalement en Allemagne où les observations ont été nombreuses et où 
presque toujours à l’examen radiographique, on a pu constater l'existence d'un diverti- 
cule. Chez nous, l’ulcère peptique semble avoir été rencontré beaucoup plus rarement, 
et, d'autre part, à notre connaissance, il n'en a pas encore été publié de cas avec diver- 
ticule évident à la radiographie et intervention chirurgicale. Ajoutons, en outre, que le 
diverticule qui a rapport à notre observation, n’a été visible qu'à l'examen où la prise en 
série des images fut pratiquée ; dans les examens antérieurs, il n'avait pas élé remarqué. 

I] s’agit d'un malade de 59 ans qui présentail des douleurs continuelles, augmentant 
deux ou trois heures après les repas, avec, à cerlains moments, vomissements acides 
très abondants. | 

L'examen radiologique révélait l'existence, à jeun, d'une assez grande quantité de 
liquide. Estomac dilaté, avec bas-fond en cuvette. Inertie gastrique suivie de mouve- 
ments hyperkinétiques avec évacuation pylorique très relardée. Pendant la première 
demi-heure de l'examen, on ne voyait rien passer par le pylore. Le diagnostic de sténose 
incomplète du pylore par ulcus juxta-pylorique est porté; l'intervention chirurgicale 
décidée. Le malade fut opéré le 19 janvier 1922 par M. le professeur agrégé Basset qui 
trouva de la sclérose de la région pylorique et une cicatrice d'ulcus à la face antérieure 
du pylore. Il est fait une gastro-entéroslomie simple. Le malade va tout de suite beau- 
coup mieux. Il y a même au bout d'un mois une très grande amélioration avec augmen- 
tation de poids de 7 kilogs. 

Le patient est revu à l'écran Ie 5 juin 1922 : on constate alors l'existence d'un 
peu de liquide à jeun. La bouche de gastro-entérostomie est bien faite au point déclive, 
fonctionne normalement, sans insuffisance. On observe un très léger passage par la voie 
pylorique qui na pas élé exclue et on constate d'autre part, une légère stagnation 
barytée dans une anse gréle; cette dernière, dans les mouvements de « ventre creux » 
semble suivre les mouvements de la grande courbure. La partie haute de l'anse dilatte 
est nettement sensible. | 

Nouvel examen radiologique le 1° juillet: on ne trouve plus de liquide à jeun. H 
est donné un lait baryté de 500 centimètres cubes. La bouche de gastro-enlérostomie 
fonctionne d'emblée. Il existe nettement un point de sensibilité très précis au-dessous 
de la bouche opératoire à hauteur el à gauche de l'ombilic, très vraisemblablement sur 
une anse jéjunale. Il y a légère stagnation à cel endroit avec dilatation à certains 
moments. Dans les mouvements de « ventre creux » et de « gonflement de l'abdomen » 
le déplacement en hauteur de la zone dilatée est très minime. 


162 Henri Beclère. 


A l'examen clinique du 4 juillet on note de la constipation. Il y a de la douleur per- 
sistante à gauche de la ligne médiane. Cetle douleur augmente aussitôt après les repas. 
Il y a eu quelques vomissements qui ont été moins acides qu'avant l'opération. A la 


a 


palpation, le D" J.-C. Roux trouve une induration sensible à gauche de l’ombilic. Par 
instants, celte douleur est très vive à la pression. Il y a de la tension intermittente de 
l'estomac. Le malade est mis au régime lacté et à la magnésie calcinée. 

Examen de fèces le 6 juillet : Meyer très positif, Boas négatif. 

Grosse amélioration avec le régime lacté; la magnésie régularise les selles. A la 
palpation, l'induration déjà signalée parait moins sensible. 

Aux examens radiologiques des 14, 20 et 22 juillet il n’est rien constaté de nouveau 
sauf pour la bouche de gastro-enléroslomie qui parait un peu moins souple; il semble y 
avoir un léger degré d'insuffisance. 

A l'examen clinique du 4 novembre, il y a très nettement reprise des douleurs, sans 
horaire fixe. La douleur débute à gauche de l’ombilic et s'irradie dans le ventre. Quatre 
jours avant l'examen, le malade a eu des vomissements bilieux durant toute la journée. 
ll y a sensibilité diffuse de la région épigastrique et duodénale avec douleur à gauche 
de l'ombilic sans induration perceptible mais avec tension musculaire et vaste bruit de 
flot. 

A l'examen radioscopique de ce jour, on trouve de la sensibilité très vive au niveau 
de la bouche de gastro-entérostomie. Il se passe ce phénomène très anormal qu’il semble 
y avoir insuffisance de la bouche pour les choses semi-consislanles comme la bouillie 
barylée et que les liquides, par contre, passent moins bien. Par suite de la tension, de 
la localisation et de la persistance de la douleur on pense à la possibilité d'un ulcus 
peplique. 

Il est fait une radiographie debout (cliché 24 >< 50) avec prise de l’image dans les 
conditions normales. Le cliché obtenu est net : il montre l'insuffisance de la bouche de 
gastro-entérostomie et un aspect irrégulier des parois avoisinant la zone opératoire; 
image signalée par Carman dans les cas d'ulcus peptique. Celte image, d’ailleurs 
intéressante, ne nous donne pas complète satisfaction. Un examen radiologique avec 
prise d'images en série est décidé. 

Bien que ce ne soil pas le cas de décrire, dans cette note, notre appareil pour la 
prise de vues en série, nous dirons cependant qu'il permet de prendre des clichés de 
formal 15>< 18 dans la station deboul au rythme de 20 à 50 images par minute. Les 
chassis spéciaux, bien protégés, évitent complètement le voile. L'appareillage permet le 
passage facile, instantané, de la radioscopie à la radiographie; il n'y a rien à changer de 
place. D'autre part, la prise des films se fait sous le contrôle radioscopique, il est loi- 
sible de ne prendre que les images ayant de l'intérêt. 

Préparation du malade suivant le procédé d'Akerlund, c'est-à-dire prise à jeun d'une 
cuillerée d'huile d'olive une demi-heure avant l'examen et ensuite 500 centimètres cubes 
de lait baryté de consistance sirupeuse. 

À l'examen précédant la prise des films, on voit très nettement dans le fond lumi- 
neux de la chambre radioscopique le passage de la subslance opaque dans la bouche de 
gastro-entérostomie. D’emblée, on constate dans la zone opératoire, une petile tache a 
sommet horizontal et à fond arrondi; celte lache mesure environ 6 à 7 millimètres de 
diamètre. Elle persistera durant toute l'observation radiologique de ce jour, c'est-à-dire 
pendant 3 heures, le malade ayant été revu à plusieurs reprises durant ce laps de temps. 
Pendant la première heure, à moments choisis, il a été pris huit films 15 >< 18. Les 


Ulcus peptique sur bouche de gastro-enterostomie. 163- 


quatre premières images que nous publions appartiennent à cette série, les films 
employés, films Kodak duplitized, étaient placés entre deux écrans Caplain Saint-André, 
écrans d'inégale épaisseur, ampoule Standart Coolidge à foyer fin, 45 m. a. et 20 cen- 
timètres d'étincelle équivalente. Temps de pose : un cinquième de seconde. 

Le diverticule nettement pressenti à l'examen radioscopique est très nettement 
dessiné. 

Nouvelle série de prises d'images contrôlées à la radioscopie, au bout d'une heure 
(fig. 5 et 6). À ce moment, l'estomac était vide en partie, mais on voit encore nettement 
l'image diverticulaire. 

Cette image se retrouvera encore à la troisième heure; elle est visible sur les figures 
7 et 8 prises à ce moment. À signaler même l'existence d'un petit canal faisant commu- 
niquer le diverticule avec l'anse jéjunale dans la proximité du foyer de la bouche de 
gastro-entérostomie. 

La conclusion radiologique d'ulcus peptique. avec diverticule est nettement posée. 

Le malade est opéré le 29 novembre 1922, par M. le professeur Pierre Duval qui 
trouve un ulcus peptique de la lèvre postérieure de la bouche de gastro-entérostomie 
et constate l'existence du diverticule. 

Il est fait une résection en masse du vestibule, de la gastro et de l'ulcus du pylore. 


L’UTILISATION DES CIRCUITS A GRANDE SELF 
POUR REALISER L’EXCITATION ELECTRIQUE 
PAR COURANTS CONSTANTS CHEZ L’HOMME 


Par MM. 
A. STROHL et A. DOGNON 
Professeur agrégé Préparateur 
de la Faculté de médecine de Paris. à la Faculté de Médecine de Strasbourg. 


1° INTRODUCTION 


L'électrophysiologie s'est enrichie, dans ces vingt dernières années, d’une méthode d'explo- 
ralion qui conslilue un progrès incontestable sur les anciens procédés deslinés à évaluer la 
valeur fonctionnelle des nerfs el des muscles. 

Cette méthode, basée sur la loi d'excitalion électrique de Weiss, consiste essentiellement 
en la délerminalion d'un chiffre, appelé caractéristique  d'ercitabilité (Cluzet), chronaxie 
(Lapicque) ou rapport de Weiss (Guilleminot) qui exprime la manière dont varie l'intensité d'un 
courant provoquant le seuil de la contraction en fonclion de la durée d'action, et qui est, par 
cela même, un témoin précieux de la rapidité du processus d’excitation. Il est nécessaire, pour 
cette déterminalion, de connaître à chaque instant, Pintensité du courant excitateur. 

Lorsqu'il s'agit d'un nerf que l’on peul isoler et placer sur des électrodes impolarisables, 
rien n'est plus facile. Le circuit comprenant, en général, des résistances addilionnelles très 
grandes par rapport à celles du tissu excitable, el des phénomènes de polarisation négligeables, 
suit la loi d'Ohm, c'est-à-dire que l'intensité est proportionnelle à la différence de potentiel qui 
s'exerce à l'extrémité du circuit d'excilalion. 

Or, la connaissance d'une quantilé proporlionnelle à l'intensité efficace suffit au calcul de 
la caractéristique d'excitabililé, d'où le principal avantage de cetle nouvelle méthode qui se 
trouve ainsi indépendante des conlingences expérimentales modifiant la fraction du courant 
réellement consacrée à lexcilalion. 

Quand on explore un nerf ou un muscle chez l'homme, force est bien d'opérer à travers la 
peau. Il en résulte lout d'abord, l'obligation d'employer une intensité plus grande, la majeure 
partie du courant diffusant dans des tissus étrangers au processus d'excilalion. Ceci ne doit 
présenter d'ailleurs aucun inconvénient, à la condition assez vraisemblable, que la manière dont 
se répartit l'électricité entre les différents tissus resle la même aux différentes intensités. Par 
contre, on voit dans ces condilions apparaître un phénomène qui constitue un obstacle des 
plus graves à l'application de la loi de Weiss : c'est l'impossibilité d'admettre la proportionnalité 
entre le vollage de la source et l'intensité qui traverse le circuit. 

L'un de nous a étudié récemment comment se comportait la conductibilité électrique du 
corps humain pour des courants de faible durée et constaté que tous ies fails observés s'expli- 
quaient par l'apparition d'une force contre-électromotrice de polarisation qui passerait par un 
maximum au bout d'une durée de l'ordre du millième de seconde pour décroitre ensuite pro- 
gressivement ('). Cette force contre électromotrice, mesurée par une méthode directe, s'est 


(') A. Srnonz. — Variations de la résistance électrique du corps humain pour les courants de faible 
durée. C. R. de la Soe. de Biol., t. LXXXIV, p. 949, 1921. 

sur la résistance électrique apparente du corps humain pour les courants de faible durée. C. R. de la 
Soc. de Biol. t. LXXXV, p. flo, 1921. 

Etude sur la conductibilité électrique du corps humain pour des courants de courte durée. Archives de 
Physique biologique. mars 1922. 


A. Strohl et A. Dognon. 165 


trouvée comprise entre 10 et 20 volls pour les conditions ordinaires de l’électro-diagnostic (*). I 
en résulte que dès les premiers instants qui suivent la fermeture du courant, l'intensité subit des 
modifications importantes en un temps très court. Or, nous savons, depuis les travaux de 
M. Weiss, que c’est pendant celte période que se produit l’excilation électrique qui, même pour 
les courants les plus longs, est terminée au bout de quelques millièmes de seconde. 

En admettant que la quantité d'électricité croît proportionnellement au lemps, on commet 
donc une erreur qui, a priori, ne peut êlre évaluée à cause de la manière complexe et variable, 
suivant diverses conlingences expérimentales, avec laquelle s'installe la force contre-électro- 
motrice. 

Tout ce qu'on peul prévoir, c'est qu'elle devra être d'autant plus importante à intensité 
égale qu'on fera agir une force électromotrice plus faible aux bornes du circuit d'utilisation. 


2° PROPRIÉTÉS DES CIRCUITS DOUÉS D'UNE FORTE SELF 


Il nous a paru qu'il y aurait un intérêt primordial pour les mesures d’excilabililé électrique 
à réaliser des courants traversant le corps humain avec une intensité récllement constante 
pendant tout le cours de l'excitation. 

Pour cela, nous avons songé à uliliser la propriété que présentent les conducteurs douts 
d’une forte self-induction de s'opposer à toute variation instantanée de l'intensité d'un courant 


2 |A EAE (oe 
| 
1,5 
1 PA 
OS a 
O | Os 0,10 015 0,20 


Fiv. |. — Courbe des intensités en fonction du temps. 


Force électromotrice : 4 volts. Résistance 2600 ohms. 
En B, la résistance augmente brusquement de 700) ohms. L'intensité devient B C D pour un circuit sans self, 
et B E D pour un circuit comprenant un coefficient de self de 4000 Henrys. 
Les courbes seraient les mêmes pour une force électromotrice de 14 volts. si la résistance passe brusquement 
de 7000 à 9000 ohms, et si, en méme temps, apparait une force contre-electromotrice de 10 volts. 


qui les parcourt, quand, soit le voltage de la source, soit la résistance d'une parlie du circuit 
vient à changer brusquement. 


Considérons toul d'abord un cireuit de résistance R sans self appréciable, aux extrémités 


E 
=>- en vertu de la loi 


duquel agit une force électromotrice E. L’intensité du courant sera |= R 


d'Ohm. 


Supposons maintenant que la résistance augmente subitement pour prendre une nouvelle 
valeur R'©-R. Aussitôt, Pintensilé baissera pour prendre immédiatement la grandeur régie 


(*) A. Strout. — Mesure de la force contre-électromotrice de polarisation chez l’homine. C. R. de a Soc, 
de Biol., t. LNXXV, p. 948, 1921. 


166 A. Strohl et A. Dognon. — L'utilisation des circuits 


+ 
d 


par la loi d'Ohm et égale à Me C’est ce qui est représenté sur la figure 1, par la ligne brisée 
ABCD qui reproduil, dans ce cas, la variation de l'intensité en fonction du temps. Si au lieu 
d'une augmentation de la résistance, nous avons affaire à une diminution de la force électromo- 
trice le phénomène aurait la même allure. 

Nous allons maintenant envisager ce qui se passe si le circuit comprend une forte self. 
Dans ce cas, nous savons que le courant ne prend pas sa valeur définilive dès la fermeture du 
cireuil. Il croît progressivement, et ce n'est qu'au bout d’un certain temps qu'il possède une 
intensité praliquement conslante et conforme à la loi d'Ohm. C'est ce que nous avons admis 
en AB sur le graphique de la figure 1, où le courant est supposé, à l'origine, passer depuis un 
temps assez long pour avoir sa valeur constante. Faisons alors varier brusquement la résis- 
tance ou la force électromotrice, il prendra naissance dans le circuit une force électromotrice 
de self-induction qui, en vertu de la loi de Lenz, tendra à imprimer au courant une variation de 
sens contraire à celle que l'on veut établir. Il s'ensuit, pour ainsi dire, une gène dans le chan- 
gement d'intensité, qui ne se produira plus qne progressivement, suivant le tracé indiqué en 
BED sur la figure 1. | 

Le degré de rapidité avec laquelle se produira la variation d'intensité dépend d’un facteur 
qui a reçu le nom de constante de temps du circuit et qui est égal au quotient du coefficient de 
self-induction par la résistance. Cette constante s'exprime en secondes en adoptant les unités 
pratiques suivant lesquelles le coefficient de self est mesuré en henrys et la résistance en ohms. 

Pour donner une idée de la relalion qui existe entre celte constante de temps et la rapidité 
de varialion du courant, nous dirons que, dans le cas où nous fermons le circuit. le courant, au 
bout d'une durée égale à la constante de temps, possède une valeur qui n'est environ que les 


= de celle qui correspond à la loi d'Ohm. Pratiquement, au bout d'un temps égal à 7 fois la 


constante de lemps, le courant a pris sa valeur définitive à Tong près environ. 


Si nous voulons donc ralentir le plus possible les variations d'intensité conséculives à des 
changements survenus dans la résistance ou la force électromotrice, nous devrons avoir un 
circuit avant un très grand coefficient de self-induction et une pelite résistance. 


3° APPLICATION A L’EXCITATION ELECTRIQUE 


Voici comment l'on peut réaliser un montage permettant de mettre à profil ces propriétés 

des selfs pour oblenir des courants brefs d'intensité, bien délerminée et suffisamment constante 
à travers le corps humain. I] suffit de placer le 

2 o- sujel S en série avec la bobine de self B, en ayant 

soin de réunir les électrodes par un shunt H de 

résislance négligeable (fig. 2). Dans ces conditions, 

en fermant l'interrupteur F, il s'établira au bout 

d'un cerlain temps dans la bobine, un courant égal 


B l au quotient de la force électromotrice par la résis- 
H lance R de la self. Ce courant passera presque en- 


tièrement par la dérivalion H et une fraction abso- 

lument négligeable traversera le corps humain. 
Rompons maintenant brusquement le shunt H, 
la résistance du circuit est modifiée, lout se passe 
comme si l’on ajoutait subitement la résistance du 
Fie 2. corps humain. L’intensité aura donc une tendance 
| à baisser el cette baisse qui s’effectucratt inslanta- 
nément dans un circuil sans self se produira ici avec lenteur. Aussi, le courant débute-t-il à 
travers le sujet avec une intensité égale à celle qui parcourait le circuit avant l'ouverture de 
la dérivation, et ce n'est que progressivement qu'il atteindra sa valeur finale conforme à la loi 


d'Ohm. 


a grande self pour realiser l'excitation électrique. 167 


Si nous considérons, par conséquent, une durée suffisamment courle comme celle qui est 
couverte de hachures sur la figure 1 el qui correspond à 0 sec. 005, nous pourrons admettre 
que nous avons affaire à un courant à peu près constant, et ceci avec une approximation 
d'autant meilleure que la durée considérée est plus petite et que la constante de temps du 
circuit qui règle la vitesse de la décroissance du courant est plus grande. 

Or, pour pratiquer une mesure de chronaxie à l’aide des courants continus, l’on recherche 
le seuil de contraction musculaire pour des courants de longueurs inégales dont le plus long, 
d’une durée théoriquement infinie, n'agit comme excitant physiologique que pendant une durée 
qui, à l'état normal, ne dépasse jamais quelques millièmes de seconde. Il suffira donc. pour que 
l'on puisse considérer un tel courant excitateur comme constant, que l'intensité ne varie pas 
notablement pour un tel intervalle, altendu que tout ce qui traverse le sujet au delà de celle 
limite, appelée temps ulile, par Lapicque, est inemployé pour le processus d’excilation. 

Naturellement, si celle condition est remplie pour le courant le plus long, a fortiori, le 
sera-t-elle pour le deuxième courant qui n’agira que pendant un temps beaucoup plus court. 

Au moment de la rupture du shunt, l'introduction d’une nouvelle résistance n'est pas le 
seul phénomène qui se produise. Comme nous l'avons rappelé plus haut, il apparaît au fur et à 
mesure que passe le courant, une force conlre-électromotrice de 10 à 20 volts dont l'effet sera 
de même sens que l’augmentation de résistance, c'est-à-dire qu'il tendra également à diminuer 
l'intensité du courant. ° 

Dans de telles conditions, la forme exacte du courant excilateur ne pourra plus être 
prévue théoriquement, mais nous pourrons en tenir compte approximativement en admettant 
que dès l'introduction de la résistance du sujet, que nous fixerons à 2000 ohms, il apparaît une 
force contre-électromotrice ayant d'emblée la valeur de 10 volls. Avec ces données, on peut 
calculer quelle devra être la constante de temps d'un enroulement ayant une résistance de 
10000 ohms, par exemple, pour qu’un courant de 1 mA garde sa valeur à moins d'un cinquan- 
tième près pendant un centième de seconde. On trouve que celle constante de temps doit 
atteindre 0,6 seconde. Ce chiffre n'a rien d’excessif. Une forle bobine sans fer possède une 
constante de temps de quelques dixiémes de seconde. Quand il y a du fer dans la bobine, la 
self augmente beaucoup; par contre, le coefficient de self-induction n'est plus défini, car il est 
lié aux phénomènes d'hystérésis, et l’on ne peut plus prévoir par le calcul la forme exacte du 
courant. Ceci importe peu ici, tout ce que nous demandons à la self étant de maintenir sensi- 
blement le courant excitateur à sa valeur initiale le plus longtemps possible. 


4° TECHNIQUE 


Notre choix s’est porté sur l'enroulement secondaire d'un transformateur radiologique 
provenant d'une installation américaine. Nous avons, tout d'abord, tenté une évaluation approxi- 
malive du coefficient de self de cet enroulement en déterminant au balistique la rapidité avec 
laquelle l'inlensilé du courant se modifiait pour un changement donné du circuit. Pour avoir 
une décroissance suffisamment rapide dans les limites de lemps où nous opérions, nous avons 
brusquement introduit dans un circuit, primitivement constitué par la bobine de self de 
700) ohms et une force électromotrice de 7 volts, une résistance de 20000 ohms el une force 
contre-électromotrice de 150 volts. Dans ces conditions, on observe que l'intensité du courant 
baisse de 1/5 environ de sa valeur en 0,009 seconde. On en déduil par le calcul, que pour un lel 
courant la constante de temps de l'enroulement est approximalivement de 0,52 seconde. 

Nous avons ensuite procédé à différentes expériences dans le but de nous rendre comple 
dans quelles limites variait l'intensité initiale pour des changements de la résistance ou de la 
force électromotrice analogues à ceux provoqués par l'introduelion brusque du corps humain 
dans le circuit. 

C'est ainsi que nous avons vérifié que, pour une subite augmentation de résistance de 
2000 ohms, un courant de 0,7 m A parcourant la bobine de self ne subit pas de modifications 
appréciables jusqu'à 5 millièmes de seconde, car, aux erreurs d'expériences près, il y a pendant 
celle durée, proportionnalité exacte entre les temps de passage et les quantités d'électricité. 

Lorsque l'on introduit des résistances plus considérables, on peut arriver à observer une 


168 4. Strohl et A. Dognon. — L'utilisation des circuits 


inflexion de la courbe des quantités indiquant une baisse de l'intensité avec le lemps. Il en est 
de même pour l'introduclion brusque d'une force contre-électromotrice de l'ordre de 10 à 
20 volts ou du corps kumain. Néanmoins, lorsque le courant garde une intensité faible, infé- 
rieure par exemple a 1 m A, la différence entre les quantités d'électricité émises dans le circuit 
suivant que Fon ajoute ou non ces résistances el forces contre-électromotrices, reste faible 
pour des durées de passage allant jusqu'à 0.0078 seconde, ainsi que le prouve le tableau 
ci-dessous. 


TABLEAU ] 


Durce Quantité émise Résistance ou force oa Rapport 
a 
Quantite dus 
correspondante. 


Intensilé 
de passage par contre- 


du courant. 


deux quantités. 


en secondes. courant constant [électro-motrice introduites. 


1 mA 0.0078 258 16 volts (!) 228 
1 mA OO0TR 252 Sujet (Biceps). 229 
i mA 0,0078 228,0 Sujet (Jambier antérieur). 226 


Les quantilés sont évaluées en mettant le galvanomètre balistique en série avec la résis- 
lance que l'on ajoute. Avant vérifié précédemment que, lorsque celle-ci ne dépasse pas 
2000 ohms, le courant reste rigoureusement constant, mous avons pu ainsi obtenir les valeurs 
qui figurent dans la troisième colonne du précédent tableau. Nous nous sommes assurés que 


ces quantités sonl sensiblement égales à celles que l’on oblient en faisant passer un courant 
d'égale intensité, pendant le même 


L Z temps dans un circuit sans self. Dans 
la quatrième colonne, à côté du mot 
p AO, sujel se trouve indiquée la place de la 
C ; ; : ue 
ee B petite électrode, l'expérience étant 
< disposée comme pour une mesure de 
| If l'excitabilité électrique. 


L'erreur que l'on commet en ad- 
meltant que le courant reste continu 
pendant toute la durée de son passage 

(Q; n'est donc que de quelques centièmes 

de seconde dans ces conditions. 
P Par contre, lorsque l'intensité at- 
teint plusicurs milliampères, on voit 


G 3 apparaitre un phénomène qui vient 
Fig. 5 — Montage de l'égersimetre pour l'emploi d'une self. troubler les mesures : c’est une étin- 

B. Bobine de self. — A. Milliamperemctre. — E. Masse pesante de légersi- | eels í 
metre. — 1 etl 2. Clefs de rupture de Vappareil. — P. Micro-éclaleur. — celle qur ec ate entre les armatures de 
S Sujet. — C et L Interrupteurs. ! la deuxième clef de légersimétre et 


qui prolonge la durée du courant. On 
peul alors observer ce fait paradoxal que le courant qui devrait décroitre de valeur, met en jeu 
une quantité d'électricité supémeure à celle que donne, pendant le mème temps, un courant 
continu avant l'intensité initiale du courant considéré. L'explication est simple : lout se passe, 
au moment de la rupture du deuxième contact, comme si la résistance devenait infinie. Il en 
résulte que la force électromotrice d'induelion doit prendre à ce moment une valeur très grande 
el engendrer une différence de potentiel considérable entre les armatures de la clef de rupture. 
I] fallait arriver à supprimer celle étincelle si l'on voulail se trouver dans des conditions 
délinies pour l'excitation électrique. 


(t) En mème temps que Pon ajoute cette force contre-électromotrice, il faut ajouter une certaine résis- 
tance : 4000 ohms dans te cas présent, pour que cette force contre-électromotrice ne soit pas court-circuitée 
avant la rupture de la dérivation. 


Journal de Radiologie Planche 1 
el d'Electrologie, t. VII. Mémoire H. Béclère 


ULCUS PEPTIQUE ET DIVERTICULE 


Fig. 2 


Epreuves 1,2 heure après la prise du lait haryté 


MASSON et CIE ÉDITEURS Ag 


| Digitized by Google 


Journal de Radiologie Planche ? 
el d'Electrologie, t. VIT. Mémoire H. Béclère 


ULCUS PEPTIQUE ET DIVERTICULE 


Fig. 4. 
Epreuves 1,2 heure après la prise du lait haryté 


MASSON et CIE ÉDITEURS eee 


Digitized by Google 


Journal de Radiologie Planche 3 
el d'Électrologie, t. VII. Mémoire H. Béclère 


ULCUS PEPTIQUE ET DIVERTICULE 


Epreuves une heure après la prise du lait baryté 


dig 
MASSON et Cie, EDITEURS 


Digitized by Google 


Journal de Radiologie Planche ‘ 
el d'Electrologie, t. VII. Mémoire I. Béclère 


ULCUS PEPTIQUE ET DIVERTICULE 


Fig. 7. 


Fig. 8 
Epreuves 3 heures après la prise du lait baryté 


MASSON er Cre. ÉDITEURS 


Digitized by Google 


a grande self pour réaliser l'excitation electrique. 169 


Après plusicurs essais assez peu encourageants, nous avons adopté le dispositif suivant 
qui nous a paru satisfaisant. 

Les connexions de l'égersimèlre doivent d'abord être légèrement modifiées de manière à 
ce que le sujet se trouve placé entre la deuxième clef de rupture et le pôle — de la source mis 
en relation avec le terre (fig. 5). En outre, armature positive de celle deuxième clef et le pôle 
— de la source sont reliées à un éclateur micrométrique pointe-p'aleau P. Ce dernier a élé 
construit simplement au moyen d'un palmer dont la vis fait mouvoir l'extrémilé d'un levier, 
maintenue à son contact par un ressort. L'autre extrémité du levier, qui est environ dix fois 
plus petite, porle une fine aiguille qui, sous l'action de la vis, peul s'éloigner plus ou moins 
d'une surface plane métallique. Le réglage de cet éclateur est des plus faciles. Les clefs 1 et 2 
de Pégersimétre étant rompues, on rapproche les deux parlies métalliques en regard, à l’aide 
de la vis micrométrique, jusqu’à ce que le milliampère dévie, ce qui indique que le contact est 
établi. On recule alors l'aiguille en imprimant à la vis une rotation de un ou deux dixièmes de 
tours, ce qui correspond à un écart de l'ordre du centième de millimètre. Dans ces condilions, 
dès que le contact métallique de la deuxième clef de l'égersimètre sera rompu, l'élévation de 

-voltage qui se produira aux armatures de cette clef aura pour effet de faire jaillir une élincelle 
entre l'aiguille et le plateau de l’éclateur. Ainsi, la prolongation du courant due à celte élincelle 
se fera par une voie dérivée ne contenant pas le sujet el n'aura aucune action excilatrice. 

En effet, il est facile de se convaincre que la durée pendant laquelle le courant passera par 
la clef de Pégersimétre après la rupture du contact mécanique sera très faible et en deçà des 
erreurs de mesure. On sait que les potentiels d'éclatement sont plus grands entre une pointe 
et un plateau reliés respectivement aux pôles + et — qu'entre deux surfaces symélriques 
comme celles qui constituent les armatures de l'égersimètre ('). Comme, d'autre part, la distance 
de l'aiguille au plateau est réglée à quelques centièmes de millimètre, il est raisonnable 
d'admettre que c’est également l'ordre de grandeur de l'écart existant entre le levier el le con- 
tact fixe de la deuxième clef de l'appareil, au moment où le courant cessera de passer à travers 
le corps humain. Les caractéristiques de l'égersimètre sont telles que cel écart correspond à 
une durée à peine égale à 1/100000° de seconde, c'est-à-dire absolument négligeable, le degré 
d‘approximation avec lequel on peut déterminer le seuil de la contraction ne dépassant pas 2 ou 
5 1/100 000€ de seconde. Notons enfin que le potentiel pour lequel jaillira l’étincelle entre les 
armatures de l'éclateur est suffisamment élevé {au moins 500 volts) pour que nous soyons cer- 
tains que ce dernier ne sera traversé par aucun courant pendant la durée de l'excitation. 

L'expérience prouve que par ce procédé on arrive à supprimer l'élincelle au niveau du 
deuxième contact de l'égersimèlre, tandis qu'elle apparail aux armatures de l'éclaleur. 

Nous avons, avec celte nouvelle technique, repris nos mesures au galvanomètre balistique 
et observé une légère décroissance du courant excilateur à la suite de l'introduction du corps 
humain dans le circuit, comme permet de le prévoir la théorie. 

Dans le tableau ci-dessous nous reproduisons quelques chiffres d'une expérience dans 
laquelle nous nous sommes proposés de déterminer les quantités qui ont traversé le circuit 
dans les circonstances expérimentales suivantes : 


TABLEAU I] 


Durée Q V’ Rapport 
Quantité émise , 
par Resistance introduite. 


Intensité 


Quantité des 
du courant. 


de passage 


en secondes. correspondante. | deux quantiles, 


courant constant. 


0,0052 298.1 Galvanometre. 
$ o G + sujet. ; 1,021 
1,25 mA 0 0104 » G + sujet. | 1,04l 


Q représentant, en unités arbitraires, la quantité d'électricité lue au galvanomètre balis- 
tique, qui parcourt un circuit sans self, avec l'intensité et la durée indiquées sur la mème ligne 
(1) Jean Escarp. — Propriétés diélectriques de Fair. Son emploi comme isolant électrique. Ree. gén. des 
Sciences, 1910, p. 105. 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — VII. 12 


170 A. Strohl et A. Dognon. — L'utilisation des circuits 


horizontale, Q’ exprime la quantité écoulée à travers le circuit pendant le mème temps après la 
rupture d'un shunt placé soit sur le galvanomeétre seul, soit sur le galvanomètre el le corps 
humain mis en série. 

L'approximation que comporte la leclure d'un galvanomètre balistique n'est pas assez 
élevée pour permettre utilement la comparaison de celte baisse du courant avec celle que l'on 
pourrail prévoir théoriquement. 


5* MESURE DE L’EXCITABILITE ÉLECTRIQUE 


Ayant reconnu que celle méthode donnait des résultats satisfaisants pour les durées à 
considérer en ¢leclro-physiologie, nous l'avons appliquée à la mesure de la éaractérislique 
d'excitabilité chez l'Homme. 

If convient, pour cela, d'apporter quelques légères modifications à la manière d'opérer 
habituelle. A cause de la self, l'intensilé ne prend son intensité définitive qu'au bout d'un 
cerlain lemps et l’on ne peut plus se servir de la pédale de l'égersimètre dont le bul était juste- 
ment de ne fermer le circuit qu'un temps très court avant la rupture de Ja dérivation. 

Cetle précaution n'a d'ailleurs plus besoin d’être puisque le courant, qui traverse le cireuil 
avant l'ouverture du premier contact, ne possède avec ce montage, que la valeur du seuil 
galvanique et par conséquent ne risque pas de provoquer un débil exagéré de la source de 
courant. 

En outre, les deux excitations par courants de longue et de courte durée devront être 
effectuées de la même facon, c’est-à-dire par rupture de la dérivation. Aussi, commencera-t-on 
par rechercher le seuil galvanique de la manière suivante : on ferme Je cireml général en I cl 
on allend quelques secondes que le courant ail pris sa valeur définilive, ce qui se vérifie faci- 
lement par Pobservation de Faiguille du milliampère-mètre (fig. 9). Puis, sans manocuvrer 
l'égersimètre, on rompt à la main le contact C qui se trouve en série du premier contact de 
l'appareil. Il en résulte le passage, dans le corps humain, d’un courant qui d'après ce que nous 
avons vu précédemment, conserve une intensité pratiquement conslante pendant toute la durée 
de son activilé physiologique. H est à noter que l'on connait ainsi en milliampère l'intensité 
efficace, tandis qu'avec la méthode ordinaire le voltage de la source n'indique qu'une grandeur 
qu'on suppose — a tort du reste — proportionnelle à Fintensilé du courant excilateur. 

Une fois que l'on a obtenu le seuil galvanique, il suffit de doubler l'intensité initiale ct de 
rechercher le seuil en manœuvrant appareil à chute el en maintenant fermé l'interrupteur C, 
pour oblenir de la manière ordinaire, la valeur de la chronaxie. 

Nous avons montré ailleurs pourquoi le chiffre ainsi obtenu est le pius souvent plus petit 
que celui que lon trouve en opérant suivant la méthode courante ('). L'erreur commise en ne 
lenant pas comple des modifications de la conductibililté produites par la polarisation est, 
comme on pouvait le prévoir, aulant plus faible que le voltage utilisé est plus élevé. Rappe- 
lons que pour un seuil galvanique correspondant à un vollage de 20 volls, par exemple, le 
chiffre fourni par Ja méthode ordinaire peul n'être que le liers de la chronaxie donnée par ce 
nouveau procédé. 

Lorsque le voltage s'élève à 60 ou 70 volts, l'erreur peut tomber à 30 ou 20 pour 100 et 
mème, dans certains cas, descendre au-dessous des erreurs expérimentales. I ne faudrait pas 
en conclure que l'on puisse oblenir la valeur exacle de la chronaxie en multipliant le chiffre 
trouvé par un coefficient en rapport avec le vollage employé. Si l'erreur commise varie bien, 
en général, en sens inverse du vollage, pour un même sujet, el dans des condilions expérimen- 
tales identiques, il n'est pas moins juste de dire qu'il y a des variations individuelles considé- 
rables, el cela n'a rien d'étonnant si lon songe à la mulliplicilté des facteurs qui interviennent 
dans Pévolution de la force contre-électromotrice de polarisation. 

Il résulte d'expériences en cours que celle-ci est condilionnée aussi bien par la position el 
la grandeur des électrodes que par l'intensité du courant polarisant el mème dans une certaine 
mesure, par les passages antérieurs de courants. On retrouve ainsi Finfluence des contingences 


() A. STRonL et A. DoGxox, — Influence de la polarisation sur la mesure de lexeitabilité électrique chez 
l'homme, G. Ae. de la Société de Biologie, to. UNXNANVI, p. 605, 1922. 


à grande self pour realiser l'excitation électrique. 171 


expérimentales que la nouvelle notion de caractérislique d'excitabilité avait justement pour 
but d'éliminer. 


6° DEGRÉ D’APPROXIMATION DE LA MÉTHODE 


4 


La théorie et l'expérience sont d'accord pour élablir que les courants traversant la self 
après la mise en circuit du corps humain sont suffisamment constants pendant le cours de 
l'excitation, quand on opère sur des muscles ayant une chronaxic normale. 

Mais nous savons que pour divers états pathologiques, la caractéristique d’excitabililé 
augmente considérablement. Parallèlement, le temps utile, c'est-à-dire le temps pendant lequel 
agit un courant de durée infinie, croît et, suivant Lapicque, reste toujours à peu près dix fois 
plus grand que la chronaxie. 

Or, plus s'étend la durée d’excitation, plus l'intensité aura le lemps de baisser, el moins 
bonne sera l'approximation de la méthode. 

Nous avons essayé de nous rendre compte, par le calcul, du degré de précision atteint dans 
les conditions où nous l'avons 
appliquée et suivant la gran- Q | g 
deur de la chronaxie à mesu- J 
rer. 

Auparavant, nous devons 
rappeler qne la chronaxie dé- 
terminée par la recherche de 
la durée efficace pour un cou- 
rant ayant une inlensité dou- 
ble du seuil galvanique, ne 
donne pas exactement le rap- 


r 
, N 
7 


a, | 
port z mais une grandeur in- 


férieure de 17 pour 100. 

Cela tient a ce que le 
courant donnant le seuil gal- 
vanique doit avoir terminé 
son aclion dans un temps égal — M OVR p E 


a he “ae . ea o . oon Q 
à 10- et ne peut donc avoir Fig. 4. — Graphique des quantités d'électricité en fonction du temps pour : 
b 1° Le seuil galvanique. droite O D. 
: : Ree : 2 Le courant de seJf de longue durée donnant le seuil. Courbe O S D. 
comme valeur b, ainsi ba 3° Le courant continu d'intensité double du temps utile : O K. 


le suppose, mais bien une 4° Le courant de self d'intensité initiale double du courant O S D : courbe O J. 
O M. Valeur du rapport ?- 


U. | 
quantité īp lois plus grande. O P. Temps utile. 


10 

Cette différence ne pré- 
sente pratiquement aucun inconvénient à condition d'évaluer loujours la chronaxie de la mème 
manière el d'admettre quelle représente constamment une même fraction du temps utile. 

Si au licu d'avoir affaire à des courants parfaitement rectilignes, impossibles à réaliser à 
travers le corps humain, nous provoquons l'excitalion avec des courants de self, suivant la 
technique exposée, nous pourrons supposer avec vraisemblance, que la durée efficace est la 
mème, c'est-à-dire égale à 10 fois la chronaxie. Celle hypothèse cesserait d'être légilime si nous 
ulilisions des courants variant assez rapidement avec le temps. M. Lapicque a parfaitement 
montré que des ondes croissantes ont un lemps ulile plus long que les ondes rectilignes, ce 
que nous avons également observé avec les courants à échelons. Mais, vu la lenteur de décrois- 
sance des courants que nous considérons ici, nous pensons que l’on peut, sans grande erreur, 
admettre qu'ils se comportent, au point de vue de la durée d'action, comme des courants 
continus et c'est sur celle base que nous avons effectué nos calculs, 

Soit maintenant MN la droite représentant pour un musele donné, la loi d’excilation élec- 
trique Q =a + bt, cL OP le lemps ulile, égal à dix fois OM (tig. 4). Il est facile de rechercher 
par le calcul, en tenant compte des conditions expérimentales, pour quel vollage on obtiendra 


172 Á. Strohl et A. Dognon. — L'utilisation des circuits 


une onde figurée par la courbe OSD qui passera par le pont D de la droite MN dont l'abscisse 
correspond au temps utile et qui représentera un courant de self amenant le muscle au seuil 
d'excilation. On pourra ensuile construire la courbe reproduisant les quantilés émises par un 
courant, ayant une intensilé iniliale double du courant précédent, el déterminer l'abscisse V du 
point de rencontre de cette courbe avec la droite MN, qui sera le chiffre pris comme valeur de 
la chronaxic. Il ne restera plus qu'à le comparer avec la chronaxie OM, ou mieux avec la durée 
efficace OR d'un courant parfaitement constant d'intensité double du seuil galvanique, repré- 
senté sur la figure par la droite OD ('). 

Pour effectuer nos calculs, nous avons admis que la résislance ¢lectrique du corps humain 
élait de 2000 ohms et la force contre-électromotrice développée par le courant excitateur de 
10 volls. Ce chiffre représente, il est vrai, une valeur minima parmi celles que nous avons 

% observées, mais par contre, nous 

50 avons supposé que la polarisation 
| avail d'emblée cetle valeur tandis 
qu'en réalité elle est nulle au début 
du passage du courant pour croître 
progressivement jusqu'à un maxi- 
mum généralement dépassé au boul 
du temps utile. Enfin, nous avons 
pris, comme valeur de la self, à peu 
près celle que nous possédions, 
c'est-à-dire un enroulement de 7000 
ohms présentant un coefficient de 
self de 4000 Henrys. 

Nous avons tout d'abord effec- 
lué les calculs dans l'hypothèse 
que le seuil galvanique élait atleint 
en faisant varier le voltage, la ré- 
sistance et la self élant maintenues 
conslantes. 

Sur la figure 5 sont tracées, en 

O > D -3 4 gmA trail plein, les courbes qui tradui- 
Fig. 5. — Courbes des erreurs en fonction des seuils galvaniques pour les sent les varialions des erreurs com- 
différentes valeurs de la chranoxie : 0,0001 sec., 0OUOL sec., 0,605 sec, mises par défaut en fonction des 

0,01 sec. et 0,005 sec. seuils galvaniques pour diverses 

valeurs de la chronaxie comprises 
entre 0,0001 et 0,05 seconde. Elles montrent que lant que l’on a affaire à des chronaxies pelites, 
celle méthode donne des résultats excellents. D'autre part, la précision est, toutes choses 
égales, d'autant meilleure que l'intensité d'excitalion est plus grande. Néanmoins pour les lrès 
grandes chronaxies, de plusieurs centièmes de seconde, l'erreur devient trop importante pour 
qu'il y ait inlérét à employer ce procédé. 

Mais Pon peut opérer autrement, en laissant le vollage constant et en ajoulant, en série 
avec la self, une résistance convenable de manière à réduire l'intensité à la valeur voulue. Dans 
ces condilions, le raisonnement montre que la précision des mesures doit être meilleure. 

C'est ainsi qu'en nous placant dans le cas où le vollage garde une valeur constante de 
10 volts, nécessaire pour pouvoir mesurer avec notre self, les chronaxies de muscles ayant des 
seuils galvaniques alletgnant om A, nous avons calculé les erreurs commises sur la caracté- 
ristique d'excilabilité. Elles sont reproduites sous formes de courbes tracées en trails séparés 
sur la figure. 


40 


30 


10 


On conslale qu'avec celle technique, l'erreur ne dépasse guère = pour des chronaxies 

@) Th peut arriver que le courant de durée indéfinie produise l'excitation avant Je temps limite. C'est ce 

qui se produit, par exemple, avee les décharges de condensateur el, d'une manière générale, chaque fois 

que la courbe des quantités presente une convexilé vers l'axe des ordonnées assez prononcée. Dans ce cas, 

nous avons adinis, conformément à la loi de Weiss, que le seuil d'exeitation était atteint lorsque la courbe 

des quantités émises par le courant à travers le corps humain était tangente à la droite représentant la loi 
excitation. 


a grande self pour realiser l'excitation electrique. 173 


ie e «A mopa 27 . 
inférieures à 06 de seconde et n'atteint que Ton Pour les valeurs extrèmes de celles-ci. 


Remarquons que l'on pourrait encore améliorer les résullats en se servant d'une self dont 
le coefficient de self-induction croîtrait en même temps que la résistance. Supposons, par 
exemple, que nous puissions disposer d'une résistance variable ayant toujours une constante de 
temps égale à celle de l’enroulement dont nous nous servons, soit 0,52 seconde. On aurait alors 
une précision qui resterait de l’ordre de > mème pour les plus fortes chronaxies que l'on puisse 
avoir à mesurer. 

A vrai dire, la construction d’une telle self variable présenterait, sans doute, certaines 
difficultés. 11 ne faut point oublier cependant que, tout au moins en théorie, les dimensions 
d'un circuit établi rationnellement sont fonction uniquement de sa constante de Lemps ct qu'il 
n’est vraisemblablement pas impossible d'augmenter le coefficient de self et la résistance, sans 
accroitre d'une manière considérable le poids de la bobine et du fer. Il y a là un problème 
d'ordre technique dont la solution sera plus ou moins satisfaisante suivant le volume que l'on 
voudra donner à la self. Nous eslimons que ce volume ne saurait jamais devenir prohibitif el 
que d’ailleurs, il permet de supprimer un grand nombre d'accumulateurs ou de piles avec, sur 
ceux-ci, l'avantage de n’èlre soumis à aucune usure et de ne réclamer aucun entrelien. 

Peut-être même pourrait-on, par l'emploi d'une self jouant le rôle de volant, éteindre les 
pelites oscillations que présente normalement le courant des machines dynamo et utiliser 
celui-ci pour les applications électro-physiologiques. Dès maintenant, nous voyons que l'on 
peut tirer un grand profit de l’emploi des conducteurs à forte self en vue des mesures d'excila- 
bilité électrique. Nous ne saurions trop insister sur ce point que celle technique apporte, dans 
le cas des peliles chronaxies, une solution excellente au problème fondamental de la connais- 
sance de l'intensité du courant au cours de l'excitation. Or, c'est justement pour les petites 
valeurs de la caractéristique d’excitabilité qu'il est le plus important d'avoir de bonnes mesures. 
En effet, c'est en physiologie, lorsqu'il s'agit d'apprécier de petites différences existant d'un 
muscle à l’autre, ou en pathologic pour déceler de très légères altéralions de la fonclion neuro- 
musculaire que la chronaxie rend les plus grands services et a conduit aux résultats les plus 
intéressants. Les méthodes actuellement en vigueur semblent à ce point de vue insuffisantes, 
el devraient élre améliorées pour faire rendre au niveau critérium de l'électrodiagnostic tout ce 
qu'il est capable de donner. 

Pour les grandes chronaxies, cetle nouvelle méthode est susceptible, à condition de dis- 
poser de self convenable, de fournir des chiffres meilleurs que ceux que nous oblenons avec 
les techniques généralement ulilisées. 

Outre l'accroissement de précision dans les mesures, qui constitue la principale supériorité 
de ce procédé, nous signalerons, en terminant, quelques avantages d'ordre secondaire. C'est 
d’abord la possibilité de connaitre la valeur réelle de l’intensilé d'excitalion en milliampéres, 
indépendamment de la résistance apparente du sujet. D'autre part, si l'on possède une self de 
forte constance de temps mais de résistance pas trop élevée, on pourra satisfaire à tous Îles 
besoins de l'électrodiagnostlic courant avec une source de vollage assez bas, d'une soixantaine 
de volts par exemple. Comme il est préférable, ainsi que nous l'avons montré, d'effectuer la 
gradualion du courant au moyen d'un simple rhéostat, le vollage gardant sa valeur maxima, il 
en résulle une simplification de l'appareillage et surlout une réduction du débit de la source 
qui ne dépasse jamais l'intensité d'excitation. 

Cette faculté de pouvoir obtenir de bonnes mesures de chronaxie avec un nombre relati- 
vement restreint d'éléments de petite capacité, nous semble bien faite pour aider à la diffusion 
de la nouvelle méthode d'électrodiagnoslic qui jusqu'ici réclamail un matériel générateur de 
courant encombrant el coùleux. 


FAITS CLINIQUES 


STENOSES PREPYLORIQUES 
SIMULANT LA STENOSE VALVULAIRE 


Par MM. 


GRIMAULT et L.-Jh. COLANERI 


Chirurgien de VHopital des Mines d'Alsranue. de Metz À 


En pathologie comme en radioscopie gastro-inlestinale, nous sommes assez portés, soil par 
habitude, soil parce que les statistiques confirment le plus souvent notre opinion, à orienter 
nolre diagnoslic vers des zones localisées, points d'élection du plus grand nombre de lésions 
inflammatoires: c'est ainsi que l'on s'aperçoit des erreurs qu'a pu faire commettre cette ten- 
dance à se laisser « hypnotiser » par les symptômes dils appendiculaires qui simulent d'autres 
affections de la fosse iliaque droite, et que l'on prete encore au « pylore » des lésions qu'il ne 
possède pas en réalité, la différencialion n'étant pas nellement établie. 

Nous avons pu étudier cliniquement, aux rayons X, el opéraloirement deux malades chez 
lesquels semblaient exister des signes assez précis de lésions pyloriques -— pour l’un lrauma- 
lique, pour l’autre organique — et qui en réalité avaient des lésions anlépyloriques, créant des 
« faux pylores ». 

Au seul point de vue clinique la différenciation importe moins, puisque les symptomes sont 
assez semblables, que la sténose soil au pylore même ou plus en avanl; mais au point de vue 
radioscopique, il aurait élé intéressant de donner un renseignement plus précis avant linter- 
vention. | 

Ce qui, en outre, est particulièrement digne d'intérèt, c'est qu'au cours d'une intervention, 
ona pu reproduire le fonclionnement physiologique du « néo-pylore », expliquant parfailement 
la « fausse image » radtoscopique. 


OBSERVATION I. — Ulceration gastrique par liquide corrosif, 
sténose cicatricielle complète antépylorique. 


Le I} août 1921, D. Elfriede âgée de 27 ans, voulant se suicider, boit à 15 heures, rapidement et d'un seul 
trait, 100 grammes d'acide chlorhydrique du commerce (à 55°), A peine le liquide est-il absorbé qu'elle 
ressent de violentes douleurs dans la région épigastrique. 10 minutes après l'accident, à deux reprises, elle 
boit 1 litre 1/2 de lait qui chaque fois est rejeté aussitôt par vomissements. Amenée à l'hôpital d'Algrange 
à 16 heures, on fait à l'arrivée un copieux lavage d'estomac. 

Le lendemain, elle a les lèvres, la langue, le pharynx adématiés. ne peut avaler que très difficilement et 
au prix de vives douleurs. elle rejette la salive pour éviter de déglutir, crache quelques filets de sang, 
présente même une hématémèse abondante. 

Le 15, nouveaux vomissements noiratres, les selles sont « mare de café »; les vomissements de sang 
persistent et sont accompagnés de vives douleurs gastriques. Il my a pas de réaction péritonéale, ventre 
souple non ballonné. 

Le 17, l'élat s'améliore un peu, l'odème des muqueuses, buccale et pharvngée, s'atténue, la malade peut 
avaler plus facilement, les hématémèses sont de moins en moins fréquentes et abondantes, la congestion 
pulmonaire et la fièvre disparaissent. 

Le 25 août, la malade quitte l'hopital, elle s'alimente peu car lingeslion provoque encore de vives douleurs 
épisastriques. 

Lin aout. D. Elfriede. vient nous consulter; elle avale facilement des aliments solides, et n’éprouve plus 
de douleurs post-prandiales aussi violentes, toutefois elle vomit partiellement ce qu'elle absorbe. Les matières 
rejetées sont tres acides, tres acres, 

Quand nous voyons la malade, le 15 septembre, les vomissements sont de plus en plus importants, ils 
sont solides, se produisent régulièrement une à trois heures après les repas. mais ne contiennent pas tous 
les aliments absorbés. L'état général de la malade saltere rapidement et devient inquiétant. 

Le dl octobre. cette femme nous revient dans un état lamentable, en Iò jours eile a considérablement 
maigri, l'état général est très précaire, elle nous dit que depuis plus d'une semaine elle rejette tout ce qu'elle 
prend, voire les liquides. et cela environ une heure apres les avoir absorbés. 


Stenoses prepyloriques simulant la sténose valvulatre. 195 
/ 7 


Le # octobre : eramen radiosropique. 

Malade à jeun depuis la veille : poche à air sus-liquidienne. 

Estomac avec 500 c. c. de mucobarytine. 

a) Forme : augmentation considérable du volume de la cavité gastrique et élargissement du bas-fond. 

b) Mode de remplissage : aucune adaptation du contenu à la paroi gastrique. Chute immédiate dans le bas- 
fond. 

c) Stluation : abaissement de l'estomac dont la limite inférieure atteint la ligne innominée. 

d) Contrartions : nulles. 

e) Mobilité : normale en tous points. 

f) Points douloureux : au niveau de la région pyloro-duodénale, encore assez faibles même à la pression 
forte. 

g) Mode d'évarualion : absolument nulle malgré Ie soulèvement du bas-fond vers Varéte pylorique. 

h; Pylore : imperméable, le bord droit de l'estomac est lisse, ne présente aucune saillie, ni rougeur. 

l) Duvdénum : invisible, aucun passage n'ayant pu ètre effectué. 

Eramen le 7 octobre ANT, à 5 heures de Vaprès midi, 6 heures 1/2 après l'ingestion. 

- Présence de la presque totalité de mucobarytine dans le bas-fond de l'estomac. Aucune trace visible dans 
le jéjunum ou l'iléon (la malade a vomi une partie du liquide ingéré. 


Résumé : Slénose complète du pylore (fig. I et 2). 
Stase intragastrique de longue durée. 

Le 8 octobre la malade entre à l'hopital, son état général a encore décliné, elle est d'un amaigrissement 
impressionnant : la peau est ridée, amincic et flasque, mème l'assimilation des liquides n'est plus effectuée. 
Elle souffre surtout d'une déshydratalion intense dont la première conséquence est la diminution de la 
diurese : en 24 heures elle német qu'une très faible quantité d'urine. 

Dans la soirée du 9, la diurèse s’est considérablement améliorée grace à des injections répélées de 
sérum, aussi le 10 l'intervention est pratiquée (L. Grimault) sous anesthésie générale au chloroforme. Lapa- 
rotomie sus-ombili- 
cale, qui permet de 
découvrir l'estomac 
libre de toutes adhé- 
rences. Il a une for- 
me biloculaire spé- 
ciale avec une gran- 
de poche cardiaque, 
qui représente la 
plus grande partie 
de l'estomac, et une 
petite poche pylori- 
que longue de trois 
travers de doigt et 
haute de trois. Ces 
deux poches sont 
complétement sépa- 
rées par une cica- 
trice blanchâtre très 
serrée: l'estomac à 
l'endroit le plus ré- 
tréci mesure à peine 


un travers de doigt Fig. 1 et 2. 
de hauteur. A droite, aspect de l'estomac vu à la laparotomie. — A gauche, examen radiologique. 
Les parois des S = Sténose; P = Pylore. 


deux poehes, pour 

aboutir à cette cicatrice, sont froncées comme le tissu d'un rideau retenu par une étroite embrasse. L'état 
de la malade impose une intervention rapide et non mutilante, c'est pourquoi nous avons recours à la gastro- 
entéroslomie. La bouche anastomotique est faite sur la poche cardiaque, placée aussi prés que possible 
de la sténose en laissant une anse jéjunale initiale courte. 

L'état général s'améliore rapidement et, le 4 novembre, la malade quitte l'hôpital guérie; elle absorbe tous 
les aliments et les digestions se font normalement. 

Le 17 novembre, nouvel examen radioscopique (L.-Jh. Colanéri) qui montre une bouche anastomolique 
normale. 

I} faut donc remarquer que Faspect de l'estomac de celte malade, à l'écran, était un peu spécial: il 
rappelait celui présenté par les estomacs « pylorectomisés ». Ce n'est pas limage « en faucille + avee bas- 
fond étalé de la sténoxe valvulaire; le bord droit est lisse, net, presque rectiligne. Il y aurait donc lieu de 
verifier ultérieurement si on retrouve à l'intervention de semblables sténoses antépyloriques ayant provoqué 
cette forme radiologique. 


OBSERVATION IT. — Sténose large antépylorique. 


D. Louis, âgé de 25 ans, est depuis son adolescence un gros mangeur, il n'a jamais été malade qu'en 1915. 
date à laquelle il a rexseati pour la première fois des troubles gastriques qui ont duré un mois. D. éprouvail 
alors des douleurs épigaslriques très vives après les repas, aussi pour les éviter il mangeait le moins pos- 
sible; ces douleurs s'accompagnaient de régurgitations acides et de vomissements bilieux et alimentaires. 

En 1919, crise semblable à la premiere, 

En 1920, erise plus violente que les précédentes, les régurgitations acides étaient très prononcées et les 
vomissements fréquents, 


176 Grimault et L.-Jh. Colanéri. 


En 1921, nouvelle crise durant un mois, mais d'intensité moindre. 

En 1922, vers le milieu du mois de mars, D. ressent à nouveau des troubles gastriques : douleurs, régur- 
gilalions acides, vomissements fréquents après les repas. Malgré un traitement médical ces symptômes ne 
cèdent pas; le malade ne pouvant s’alimenter maigrit rapidement et est obligé de quitter son travail. D. est 
envoyé à l'hôpital fin mai, et à ce moment on trouve après le repas un clapotage stomacal très net. En faisant 
absorber un repas copieur dans la soirée on trouvait le lendemain matin par tubage de l'estomac des débris 
d'aliments bien digérés avec du liquide assez abondant; à un autre examen après un repas léger dans la soirée 

le lendemain matin l'estomac ne contenait que du liquide. 

L'analyse du suc gastrique après repas d'épreuve a dorné comme résullat : HCI. libre : 0; acidité 
totale : 45; urobiline : néant. 

La recherche du sang dans les selles a été négative. Après quelques jours de repos à l'hôpital et le 
malade étant soumis à un régime sévère on vit décroftre rapidement les douleurs et les régurgitations acides, 
mais les douleurs reparaissaient après un repas abondant. 

Le 15 juin 1922, examen radioscopique (L.-Jh. Colanéri) (fig. 5 et 4). 

Estomac avec 500 c. c. de mucobarytine. 

a) Forme : en J à branche verticale très allongée, bas-fond élargi. 

b) Mode de remplissage : le liquide tombe dans le bas-fond et ne s’adapte pas aux parois de l'estomac, ou 
pendant un temps très court. | 

€) Situation : abaissement notable du bas-fond dans la fosse iliaque à 4 travers de doigt au-dessous de 
la crète. 

d) Contractions : assez marquées, violentes au début, puis ralenlies, très espacées, avec scissures peu 
profondes et aux régions habituelles. 

c) Mobilité : normale en tous points. 

f) Points douloureux : au creux épigastrique au niveau du repli duodénal, identique en décubitus. 

g) Mode d'évacuation : nulle spontanément, mais le passage pylorique large facilité par le soulèvement du 
_ bas-fond, en la po- 
sition couchée. 

h) Pylore : très 
abaissé, perméa- 
ble, qui n'était que 
le « faux pylore ». 

i) Duodénun : 
bulbe allongé, ver- 

tical, parallèle à la 
petite courbure, 
coudure duodéno- 
duodénale accen- 
luée, élevée, stase 
dans Ja 5° portion 
de peu de durée. 

Examen le 15 
juin à à heures 1/2, 
soil 7 heures après 
l'ingestion : 

Pas de liquide 
résiduel, iléon et 
cæcum remplis. 


mT} 
min, 
Lui, 


Es 
=o 
==3 


E 
= 
t= 
[ ZA 


Résumé : Gas- 


NID pii troptose avec dis- 


Li à X igs > e me b 7 ane d ; . vi I ‘ A 5 
A droite, aspect de l'estomac vu à la laparotomie i A gauche, examen radiologiq e location verticale 
P = Pylore; S = Sténose; Ni, limite du liquide aussilot apres Vingestion; 


Nu, limite 1/4 d'heure apres ingestion. de la grande cour 
bure et dilatation 
dans le sens vertical. 
Transit pylorique paraissant normal en position couchée. 
Coudure duodéno-duodénale élevée provoquant des phénomènes mécaniques avec difficulté de 
transit. 
Pas de stase gastrique; malgré l'absence de signes évidents d’ulcus l'intervention est conseillée. 

Elle a lieu le 21 juin 1922 (L. Grimault). 

Laparotomie médiane sus-ombilicale : on découvre l'estomac qui présente sur sa face antérieure une 
cicatrice d'ulcère; cette cicatrice, blanche, nacrée, se trouve à un peu plus de 5 travers de doigt du pylore; au 
niveau de cette cicatrice l'estomac présente un rétrécissement large et incomplet au travers duquel on fait 
passer facilement les liquides de la grande poche cardiaque dans la petite poche pylorique. On remarque 
alors le phénomence suivant: ex pineant la grande courbure on proroque des contractions péristaltiques de les- 
fomac qui s'arrélont au niveau de ce rélrécissement gui donne ainsi l'impression d'un néo-py lore. 

D. a donc présenté un uleére prépylorique qui a évolué par poussées successives dont la dernière 
remonte à avril et mai 1922. Cet ulcère en se cicatrisant a produit une «ténose large prépylorique occasionnant 
des troubles de Vévacuation caractérisés par la rétention d'aliments après un repas copieux et par de 
l'hvperséerétion à jeun après repas léger. C'est pourquoi celte rétention ne pouvait être perçue à la radio- 
sropte car Pestomac évacnait dans un délai normal les 300 €. e. de solution barvtée, IT s'était en outre formé 
un feux pylore où Sarrétaient les contractions péristaltiques et qui donnait à l'examen radioscopique l'aspect 
fonctionnel du véritable pylore, avec au-dessus de lui le bulbe duodénal qui n'était que la seconde poche 
préepylorique, d'où lerreur commise facilement de ne pas localiser la lésion exacte en arrière de la valvule. 


- —— e m———— M M 


A PROPOS DE DEUX CAS 
DE HERNIE DIAPHRAGMATIQUE TRAUMATIQUE 


Par J. GARCIN j 


Nous venons d'observer deux cas de hernie diaphragmatique traumatique : l'une consécu- 
tive à une blessure de guerre par éclat d'obus, l'autre consécutive à une blessure par coup de 
couteau. 

Ces deux blessés avaient déjà élé examinés aux rayons X. Ils étaient porteurs tous deux 
d'une fiche radiologique très complète, avec calque à l'appui, dont les conclusions étaient: 
« hernie diaphragmatique de l'estomac ». 

Nous ne dirons rien de l'examen clinique de ces deux malades. L'analyse des symplomes 
n’apporterail rien de nouveau à l'élude si complète qui en a été faite par J. Quénu, dans sa 
thèse inaugurale de Paris, 1920. 

Nous limitcrons notre exposé à la relation de l'examen radiologique, à ses constatations ct 
aux conclusions que l'on doit en tirer. 


fe Cas. — S. H.... Blessure par éclat d'obus au niveau de la région thoracique inférieure 
gauche. Cicatrice au niveau du 7° espace intercostal un peu en dedans de langle inférieur de 
l'omoplate. 

A l'écran on constate tout d'abord une obscurité à peu près complète du sinus coslo- 
diaphragmatique gauche avec diaphragme indistinct. Aucune zone de clarté exagérée au-dessus 
de la ligne supposée du diaphragme. 

Au-dessous, zone claire paraissant correspondre à la poche à air de l'estomac. 

Ombre cardiaque en siluation normale. 

Le malade prend Je verre de bismuth et boit. Descente cesophagienne normale. Le remplis- 
sage de l'estomac s'effectue normalement. Estomac pelil, en forme de loupie, nettement silué 
au-dessous de la ligne sombre paraissant correspondre au diaphragme : pylore haut situé, à 
gauche de la ligne médiane. 

Aucune apparence de hernic diaphragmatique de l'estomac. Déception des assistants réunis 
autour de l'écran et atlirés par l'intérêt du cas. Protestalions du malade, qui voit déjà son taux 
de pension abaissé. 

Le malade ressort sa fiche radiologique dont les conclusions sont en elfet très nettes. Nous 
pensons que la hernie de l'estomac, invisible au moment de notre examen, pourrait peut-être se 
reproduire par un changement de position du malade, ou par une manœuvre appropriée. 

Nous examinons le malade couché : aucun changement. Nous essayons de refouler 
l'estomac vers le diaphragme : pas de changement. 

Nous placons le malade dans la position de Trendelenburg avec expression énergique de 
l'estomac. Toujours pas de changement. 

L'estomac est bien sous-diaphragmatique, el à aucun moment il ne fait hernie dans le 
thorax à travers le diaphragme. 

Afin de compléter l'examen des voies digestives nous faisons donner au malade un lave- 
ment opaque. | 

Quel mest pas notre étonnement de voir le bismuth arrivé au niveau de langle splénique, 
continuer sa progression dans le thorax presque jusqu'à Parc antérieur de la 2e cote, puis redes- 
cendre verticalement, refranchir le diaphragme au même point el continuer à partir de là une 
progression normale. yh 


178 J. Garcin. — A propos de deux cas 


La hernie diaphragmalique existait réellement, mais au lieu d'être gastrique elle était 
colique. 

Faut-il penser que l'absence d’adhérences permellail à la hernie de l'estomac d'alterner 
avec celle de l'intestin, hernie colique sous nos yeux, hernie gastrique sous les yeux de notre 
confrère ? 

Nous ne le pensons pas. 

Seules les hernies congénilales restent libres. Les organes herniés à la suite d'un trauma- 
= lisme contractent forcément des 
adhérences avec les lèvres de Ja 
plaie qui leur a livré passage. C'est 
du moins ce que nous apprennent 
les actes opératoires et les consta- 
talions nécropsiques. 

Nous estimons dong que l'opi- 
nion de nolre confrère a dù être 
basée sur la présence d'une bulle 
claire sus-diapbragmalique due à 
la présence du côlon hernié et 
rempli de gaz au moment de l'exa- 
men, bulle claire prise pour la 
poche à air de l'estomac. 

Un Jlavement bismuthé eùt 
éclairé le diagnostic. 


2° Cas. — S. J.... Blessure par 
coup de couteau. Cicatrice à la 
partie postérieure de l'hémithorax 
gauche au niveau du 8° espace in- 
tercostal. 

A l'écran, on conslale que le 
diaphragme gauche, visible dans 
sa moilié interne, est indistinct 
dans sa moitié externe avec sinus 
invisible. - 

Au-dessus de la ligne du dia- 
phragme, on remarque une bulle 
claire de grande dimension, écor- 
née à sa partie interne par l'ombre 
de la pointe du cœur. On pense 
immédiatement à la poche à air 
de l'estomac, et le diagnostic de 
hernie de l'estomac parail vraisem- 
blable. 

On donne au malade un verre de bismuth. Traversée cesophagienne normale. 

Aussilòl après la traversée du cardia le liquide opaque, au lieu de descendre lentement dans 
la cavité gastrique, Saccumule dans une première poche sous-diaphragmalique qui se remplit 
par le fond, puis apparaîìt une deuxième poche toule pelite, situće plus haul que la première, 
paraissant sus-diaphragmalique et dont le remplissage s'effectue également de bas en haut. Ce 
n'esl qu'en dernier lieu que la portion pylorique de l'estomac devient visible. 


Fig. 1. — Estomac haut situé et de forme, d'aspect triloculaire, 
surmonté d'une volumineuse bulle claire sus-diaphragmatique. 


Après l'absorplion complète du bismuth on a sous les yeux l'image d'un estomac haut situé 
el déformé, d'aspect triloculaire el surmonté d'une volumineuse poche à air, nettement sus- 
diaphragmatique (fig. 1). | 

L'examen terminé là, c'est le diagnostic de hernie de l'estomac qui paraît s'imposer. C'est 
celui qui était indiqué sur la fiche radiologique de notre malade. 

Instruit par l'expérience, nous n'omellons pas de faire donner un lavement bismuthé. 


de hernie diaphragmatique traumatique. 179 

Et nous voyons le filet opaque, arrivé à l'angle colique gauche, continuer directement son 
ascension, franchir le diaphragme, remonter dans le thorax jusqu'au niveau de l'arc antérieur 
de la 2 côte, puis redescendre verticalement en doublant en canon de fusil la partie ascendante 
du côlon hernié, s'arrêter un instant au niveau du diaphragme, le refranchir au même point et 
continuer sa progression dans un transverse normal. 

La radiographie prise à ce moment (fig. 2) montre très nellement la hernie colique avec 
un étranglement au niveau du col- 
let diaphragmatique. ) T AN a 

Afin d'apprécier le degré de ™ =- Cu bé ea i i 
cel élranglement, nous prenons 2 ea SS 
une 2 radiographie une demi-heure 
plus tard. Celte 2° épreuve nous 
montre que la portion colique her- 
niée s'est a moitié vidée de son 
contenu, mais que l'étranglement 
de l'intestin au niveau du dia- 
phragme subsiste. 

Le diagnostic qui s impose est 
donc : hernie gastro-colique con- 
stiluée par une hernie partielle de 
la grande courbure de l'estomac et 
par une hernie du côlon gauche 
remontant jusqu'à la 3* cole avec 
présence d'un sillon d'étrangle- 
ment au niveau du collet du dia- 
phragme: la présence de ce sillon 
conslitue une menace qui com- 
mande une inlervention à bref 
délai. | 

Dans ce 2° cas non seulement 
le lavement opaque a permis d'éta- 
blir un diagnostic exact el complet 
mais encore a permis d'éclairer le 
pronostic et fait ressortir l'urgence 
de l'intervention aux yeux mèmes 
du malade ignorant de la gravité 
de son élat. 


CONCLUSION 


} 
4 


Fig. 2. — Ilernie colique gauche. — L'angle colique remonte dans le thorax 

> : 3 k s: jusqu'au niveau de l'arc antérieur de la 2 cole. Sillon d'étranglement au 

La conclusion très simple qu il niveau du collel diaphragmatique visible sur la paryon ascendante el des- 
faut lrer de ces deux observa- cendante de l'anse intestinale hernice. 


lions c'est qu'en présence d'une 
hernie diaphragmalique de l'estomac il faut toujours penser à la hernie possible de l'intestin 
el la rechercher. i 

De tous les viscères susceplibles de consliluer le contenu d'une hernie, c'est assurément 
l'intestin qui parait le plus indiqué. Sa forme, son contenu, sa mobilité y prédisposent. En fait 
c'est lui qui se présente presque toujours en premier aux différents orilices naturels de la paroi 
abdominale. Il est done logique de penser qu'il doive se précipiter à l'ouverture de toute 
brèche failte à l'une quelconque des parois de l'abdomen. 

Et si les stalisliques indiquent parmi les organes herniés à travers le diaphragme une pro- 
portion plus forle en faveur de l'estomac, on peut se demander si des examens incomplets non 
contrôlés par des actes opéraloires n'ont pas abouti à faire éliqueler hernies de l'estomac des 
hernies gastro-intestinales ou simplement intestinales. 


QUELQUES ESSAIS DE RADIOTHERAPIE 
DANS LES AFFECTIONS CHRONIQUES DE L’OREILLE MOYENNE 
ET DE L’OREILLE INTERNE 


Par Albert RAYNAL (Limoges). 


Nous avons eu l'occasion de trailer récemment par la radiothérapie trois malades 
présentant des affections chroniques de l'oreille moyenne et inlerne. Chez ces trois 
malades, dont lune élait atteinte de vertiges labyrinthiques et les deux autres de surdité 
complète par ankylose des osselets nous avons obtenu des résultats thérapeutiques qui 
ont procuré une amélioration des plus manifestes permettant à certaines malades de 
reprendre une aclivité qui leur avait élé ravie depuis longtemps el qu'aucune théra- 
peulique n'avait pu leur redonner. Sans vouloir présenter à l'heure actuelle une étude 
complète de cetle queslion, laquelle mériterait d'être reprise avec plus d'ampleur, nous 
croyons intéressant de relater brièvement ces trois observations. 


OBSERVATION I. — Mine P..., d'Angoulême, âgée de 49 ans, présente depuis trois ans à inter- 
valles irréguliers des crises excessivement pénibles de vertige de Méniére caractérisées par le syn- 
drome flabyrinthique classique : céphalées, vertiges, perte complète de l'équilibre avec tendance à la 
chute, chute après oscillations, vomissements, ele. Dans l'intervalle des gros accès persistent de 
petites crises journalières subintrantes, un état de mal verligineux, où dominent les maux de tête, 
les bourdonnements d'oreilles intermittents, les silflements prémoniloires du vertige, mais pas de 
vomissements, pas de chute et pas de malaises impressionnants. Depuis trois ans, il est à noter que 
la surdité de l’oreile droite est presque complète, que l'élablissement de cette surdité coïncide avec 
l'apparilion des premicrs vertiges et que l'audilion de l'oreille gauche est conservée intacte. 

Les symplômes de lélal vertigineux qui succède aux crises empêchent néanmoins la malade de 
mener même en ces périodes d’accalmic re'alive, une existence aclive : elle a renoncé depuis long- 
temps à surveiller l'établissement que dirige son mari, elle ne sort que très rarement et toujours 
accompagnée d'une personne « dans la crainte de tomber sur le sol » et redoutant la réapparition 
des paroxysmes. Un traitement spécilique actif a été tenté sans qu'il s’ensuive un résultat appré- 
ciable. Elle vient nous trouver en novembre 1921 et nous lui proposons de tenter un traitement par 
les rayons X. Le 24 novembre 1921, les 26, 28 et 29 du même mois, nous pratiquons sur la région de 
l'oreille droite, c'est-à-dire du côté où l'audition est très diminuée, quatre séances successives de 
radiothérapie; 2 unités H et demie sont données à chaque séance sous filtre de 60/10 d'aluminium 
(tube Coohdge Standart, 20 cin. E. E.), soit un total de dix unités H en cing jours; localisateur cir- 
culaire de 7 em. de diamèlre, englobant largement le pavillon de l'oreille replié cn avant sur lui- 
meme, le rayon normal dirigé vers l'oreille moyenne, les osselets, el par conséquent vers la région 
terminale du nerf vestibulaire labyrinthique. Pendant la durée du traitement la malade accusa 
quelques bourdonnements d'oreille, quelques vertiges à peine plus accentués qu'en temps hobituel. 
Nous la revoyons un mois plus lard: à partir du 9° jour qui succéda au traitement, les maux de tète 
élaient devenus un peu plus fréquents et les vertiges plus intenses, cHe dut séjourner au lil pendant 
une huitaine de jours, mais n'a pas eu de vomissements. 

Nous pratiquons, les 28, 29, 90 et ol décembre 1921, une nouvelle série de séances de radiothe- 
rapie aux mèmes doses el avec la mème technique que pour Ja précédente série, la malade reçoit à 
nouveau en quatre jours 10 unités H sous 60 10 de filtre aluminium. Elle vient nous retrouver 
| mois 4 ? plus lard et nous apprend queles suiles de Ja deuxième série d'applications ont été encore 
moins pénibles que celles de la première: elle se trouve enchantée du traitement qu'elle a suivi à 
deux reprises el réclame encore quelques séances de radiothérapie: nous accédons à son désir et 
elle recoit à nouveau & unilés H en quatre séances. Nous l'avons revue cing mois plus tard: depuis 


Albert: Raynal. 181 


la fin de son dernicr traitement, c'est le bien-être relatif: plus de paroxysmes, l'état vertigineux est 
très atténué et tout à fait supportable: clle vaque à nouveau à ses occupations de surveillance et de 
comptabilité et sort maintenant dans la rue sans êlre accompagnée de personne. A signaler que 
l'audition n'a pas été améliorée. 


Les deux observations qui suivent concernent deux malades atteintes de surdilé 
bilatérale par ankylose des osselets. 


OuSERVATION II. — Mme T..., âgée de 56 ans, demeurant à Fromental (Haute-Vienne), et 
Mme Ch..., âgée de 29 ans, demeurant à Veyrinas, près de Limoges, ont commencé un traitement de 
radiothérapie : l’une le 16 mai 1922, l'autre fin juin, chacune pour une surdité bilatérale très 
avancée: l'affection de la première ayant commencé, il y a 6 ans, celle de la deuxième il y a 8 ans. 
Je les avais prévenues toutes deux qu'il s'agissait seulement d'essais thérapeutiques à lenter. Chez 
ces deux malades, l'audition des bruits domestiques est nulle, ni l'une ni l’autre n'entendent le 
bruit d’un réveil qui sonne à proximité ou mème le bruit d'une montre rapprochée à 1 cm. ou 2 de 
l'orifice du conduit auditif externe et, pour se faire entendre d'elles, il faut hausser démesurément le 
ton de la voix en se rapprochant le plus possible du pavillon de l'oreille. Chez ces deux malades il 
est à noter que l'atteinte des deux oreilles ne s’est pas produite simultanément, l'un des deux côtés 
a été plus anciennement atteint que l'autre, mais la surdité est actuellement égale des deux côtés. 
Le traitement suivi par ces deux malades est superposable. Séances hebdomadaires de 2 unités H 1/2, 
chacune sous un filtre en aluminium de 60/10. Tube Coolidge Standart, étincelle équivalente : 25 cm. ; 
dix séances successives ont élé ainsi pratiquées avec repos de deux semaines après la ò séance. 
Dès la troisième séance, Mme T... dit entendre beaucoup mieux certains bruits très confus jus- 
qu'alors; il faut crier moins fort quand on lui cause, disent ses voisines. Au moment de la 
sixième séance, elle entend le bruit du réveil qui sonne dans sa chambre, enfin au moment de la 
9° applicalion elle peut écouter près de son oreille le bruit de sa montre qu'elle n'entendait plus 
depuis près de sixans; elle déclare avoir récupéré beaucoup plus du côlé où l'oreille avait élé plus 
récemment atteinte. Chez Mme Ch..., dont les lésions sont un peu plus anciennes, l'amélioration ne 
s'est fait sentir qu'à partir de la o° séance et elle a suivi malgré ce léger décalage la même marche 
que dansle cas précédent : elle a entendu sonner son réveil au moment de la 6° séance, et un peu plus 
tard la sonnette de la porte d'entrée de sa maison, dont elle n'avait jamais perçu le son jusqu'alors ; 
de plus on élève la voix bien moins haut pour se faire comprendre d'elle. 


L'observation I montre que la radiothérapie est capable d’influencer favorablement 
certaines formes de lésions terminales du nerf vestibulaire labyrinthique. 

Les observations IT ct HI montrent que la radiothérapie peut redonner une certaine 
mobilité aux petites articulations de l'oreille; les deux malades qu'elles concernent 
offraient la particularité d'être atteintes toutes deux de lésions peu favorables parce 
que très anciennes, ncanmoins et malgré cel état avancé de l’ankylose des osselets, elles 
ont pu recouvrer une partie de leur audition; il n'est dès lors pas douteux que lorsqu'on 
s'adressera à des lésions moins avancées on obliendra des résultats plus salisfaisants 
et peut-être pourrail-on de la sorte enrayer l'évolulion de certaines surdités. En collabo- 
ration avec l'oto-rhino-laryngologisie la mobilisation pneumatique de la chaine des 
osselets doit être pratiquée simultanément : elle permettra aux articulations de récupérer 
plus rapidement leur mobilité en réalisant pleinement les effets de la radiothérapie. Ces 
observations montrent que les doses moyennes (Observations I] et 111) et les doses fortes 
Observation I) sont assez facilement supportées. 

Dans ce bref exposé nous avons tenu simplement à attirer l'attention sur le fait que 
la radiothérapie peut venir en aide à lotologie dans le domaine de certaines affections 
chroniques de l'oreille, sur l'évolution desquelles on est à peu près désarmé; il resterait, 
dans une élude qui doit être faite en collaboration avec l'auriste, à poser les indications 
et contre-indications du traitement : c'est un vaste travail. 


NOTE DE PRATIQUE 


NOTE SUR LA REPARTITION RATIONNELLE DU RADIUM 
POUR UN SERVICE HOSPITALIER 


Par Jean GAGEY 


Assistant de radiumtherapie à Fhôpital Saint-Antoine. 


La notation en millicuries détruits (m cĉ) proposée par MM. Debierne et Regaud a 
le grand avantage de fournir une mesure commune aux tubes de radium et aux tubes 
d'émanation. ll importe donc de la conserver. 

Quant à la Lencur des tubes radifères MM. Regaud et Ferroux (Journal de Radiologie 
et d'Électrologie, mai 1920), proposèrent une répartition plus rationnelle que celle qui 
élait jusqu'alors usitée; celle réparlilion avait le nouvel avantage de simplifier les 
calculs. Peu importe, disent ces auleurs, d'avoir des tubes contenant un nombre rond de 
milligrammes. Voici par exemple un tube contenant 20 milligrammes de radium-élément : 
il donne en une heure 0,1502 mec. Il faut un calcul pour savoir le nombre de millicuries 
détruits en un nombre d'heures déterminé. Si, au lieu de ces tubes contenant un nombre 
rond de milligrammes, on fail fabriquer des tubes donnant à l'heure un nombre exact de 
millieuries, le calcul se trouve très simplifié, pourvu que le nombre soit un multiple 
de 10. Exemple : voici un tube dont le débit est de 100 microcuries détruits à l'heure: 
on voit immédiatement qu'il donne en 10 heures un millicurie el, en 24 heures, 2,4 mcs. 
La connaissance de Vintensité d'un tube n'exige plus aucun effort de mémoire et le calcul 
des doses est instantané. 

Ce tube, donnant par heure 100 microcuries, devra avoir une teneur de 15,55 milli- 
grammes de radium- élément. MM. Regaud el Ferroux conseillaicnt aux radiumthéra- 
peules l'usage de tubes de 100, de 50 ct de 25 microcuries-heures. 

La pratique n'a démontré qu'en réalité Funité de temps employée en curiethérapic 
n'était pas l'heure, mais le jour. I ne peut être que tout à fail exceptionnel de faire une 
application de 17 heures par exemple : pas plus dans la pratique hospilalière qu’en 
clientèle, le médecin ne s'avise d'aller enlever à 5 heures de l'après-midi les tubes de 
radium mis en place à 10 heures le jour précédent : il s'arrange pour calculer ses doses 
de facon à laisser les tubes en place, soit un, soit deux, soil trois jours ou davantage, 
et néglige les fractions d'heure, en plus ou en moins. On objectera que celte pratique 
ne donne pas une précision très grande; mais tous ceux qui manient le radium pour des 
applications médicales avoucront qu'il leur importe peu de connailre la dose absolument 
exacte, fractions comprises, de leur applicalion, el que Fapproximalion du chiffre rond 
leur suffit; qu'on fait une application de 92 millicuries détruits par exemple, sans s'in- 
quiéler de savoir si en réalité elle est exactement de 52,1569, 

C'est dans cel esprit’ que, chargé par PU Administration de l'Assistance publique 
d'indiquer la répartition convenable de 200 milligraumes de radium-élément, destinés 
au service de curicthérapie de Phopital St-Antome, jar donné les indications suivantes : 


Jean Gage). 183 


Répartition du radium en : 


42 tubes de 11,1 milligr. de Radium-Elément donnant en 24 heures 2 millicurics. 
4 — D9 e —- | — — 4 millicurie. 


52 — 1,58 — S= — 0,295 — 


Les caractérisliques de chacun de ces tubes sont données dans le tableau suivant. 


Diamétre Diamétre 


, 
Ra élément. Epaisseur. inerler ENTER 


Longueur. - 


en millimètres. |en millimètres Jen millimetres. 


12 tubes platine iridié sans chas. 11,1 0,6 1.7 2,5 22 
Filtre or-platine (') vissé au milieu 
pour ces tubes de 11,1 
4 1,2 2,6 5,0 24,6 
8 0,4 21 3,8 95,4 
sans chas. 
4 tubes platine iridié 9,99 0,6 1,5 2,1 90 
sans chas. 


4 filtres platine iridié vissé par le 
milieu pour ces tubes de 5,5%, 
sans chas. 


2,2 4,2 


92 tubes platine iridié sans pointe 0,6 


Aiguilles platine iridié, 2 chas, 
0,5 1,1 4,7 25 


vissage à la pointe. 
8 pour 1 tube de 1,58. 
16 — Qtubes de 1,58 bout à bout 
6 — 35 — 1,58 — 
te chas pour soie n° 2 (en haut) 
2 — plus petit. 


4 filtres or-platine pouvant conte- 
nir chacun 4 aiguilles à 2 cel- 1,4 4,2 
lules cote à cole, vissage par 
le milieu, sans chas. 


(9 L’alliage or-plaline a une densité moindre que celle du platine d'un tiers environ : les filtres de 1.2 correspondent 
done à 0,8 de platine ; les tubes de 11,1 pourront done étre employés, sans filtre supplémentaire avec 0,6 de paroi; avec 
les filtres, la paroi correspondra soit à i soit à 1,4 de platine. 


Les filtres en or-platine (alliage d'or avec un dixième de platine) ont l'inconvénient 
d'être plus volumineux, mais sont d'un prix de revient très sensiblement moindre que 
les fillres de plaline : ils sont destinés aux applications intra-ulérines, vaginales ou 
rectales. 

Les filtres de platine iridié conviennent aux applications @sophagiennes et, pour 
pouvoir être introduits dans de pelites sondes, doivent êlre dun volume aussi réduit 
que possible. 

Les petits tubes de 1,58 sont destinés à ètre introduits dans les aiguilles de platine 
iridié, pour servir à la radium-puncture. Ces aiguilles ont des longueurs différentes 


I 84 Jean Gagey. 


pour pouvoir contenir à volonté un, deux ou trois lubes bout à bout. Elles doivent 
avoir leur vissage à la pointe, la traction sur Ie fil s'exerçant de l'autre côté, qui doit être 
en conséquence aussi résistant que possible. Il est préférable qu'elles aicnt deux chas, 
le premicr, le plus près de l'extrémité, desliné à recevoir une foée soie, le deuxième 
pouvant recevoir un fil de lin pour le cas où il scrait nécessaire de suturer l'aiguille aux 
parties molles voisines. 

Enfin, il est nécessaire de pouvoir réunir par quatre les aiguilles du modèle moyen, 
celles qui contiennent deux petils Lubes, de façon à obtenir quatre nouveaux ¢tuis-fillres 
donnant chacun 2 millicuries, au cas où les aiguilles seraient momentanément inem- 
ployées en radiumpuncture : ainsi groupées on peut les utiliser pour les applications 
habituelles dans les cavilés. 

Pour répondre à tous les besoins, il faudrait prévoir encore, pour les applications 
en surface (cancroides de la peau, nevi, cle.), de pelites boites plates qui pourraient 
contenir quelques-uns des pelits tubes cole à cole; il est facile d'ailleurs de réaliser 
ces boîtes exlemporanément avec de pelites feuilles de plomb, dont on plic les bords en 
quelques coups de pince. 

La répartition en nombreux tubes paraît êlre la seule pouvant répondre à tous les 
besoins actuels de la curiethérapie; quant à la tencur de ces tubes, celle que je propose 
me paraîl réaliser la plus grande simplification dans le calcul des doses. | 


ee a + ce 


REMARQUES PRESENTEES AU NOM DE LA COMMISSION 
DE THERAPEUTIQUE" 


Par MM. BELOT, HARET, PROUST, SOLOMON, ZIMMERN et LEDOUX-LEBARD 


[l a semblé utile à votre Commission, pour éviter de regrettables confusions et des 
inexactitudes de langage qui risqueraient de faire croire à une méconnaissance des lois 
les plus élémentaires de la physique des rayons X, de chercher à apporter quelques 
précisions dans l'emploi de certaines désignations usuelles. 

C'est ainsi tout d'abord que nous voudrions chercher, sinon à définir strictement, ce 
qui n'est guère possible, la radiothérapie pénétrante, du moins à établir, en nous basant 
essentiellement sur les examens spectrographiques qui fournissent seuls un point de 
départ rigoureux, quelques grandes divisions dans le vaste domaine de la radiothérapie. 

Nous vous proposons donc, à titre provisoire, pour la commodité du langage et de nos 
discussions à venir, de subdiviser la radiothérapie ou roentgenthérapie en trois grands 
groupes : 

Thérapie peu pénétrante; 

Thérapie moyennement pénétrante; 

Thérapie pénétrante ; 
qui correspondent à des données physiques parfaitement définies résumées dans le 
tableau ci-contre. 

I] ne parait pas douteux que la désignation de la longueur d'onde ne soit appelée à 
jouer un rôle de plus en plus important dans le langage et dans la pratique de la radio- 
thérapie pénétrante et il nous a semblé que notre Société se devait à elle-mème d'entrer 
dans cette voie. 


CARACTÉRISTIQUES DES RAYONNEMENTS 


CRE å te f | 
, Etincelle Longneur Longueur | ais o 
Tension équivalente d'onde Filtre. d'onde ae 
maxima. Mae a mals ou du maximum 
entre pointes. minime. maxima. dopé 
Thérapie 0,25 unité 9 mm. o o 
peu pénétrante. V<50kv. | L< 10 em. | Ansgtröm. |Aluminium.}| 0,60 A 0.55 A 
on 0.5 mm. 
rh. moyennement o Cui ° v 
a nie fis uivre k 
pénétrante. V< 190 kv.| L< 30 cm. 0,08 A | 0,40 A 0,15 A 
ou zine. 
in te 1,0 mm. 
Thérapie o Cuivre o o 
pénétrante. V > 200 kv.| L > 40 cm. 0,06 A ee oe 0.20 A 0,10 A 


(‘) La Société de Radiologie a constitué cette Commission pour chercher à mettre un peu de précision 
dans les caractéristiques des traitements radiothérapiques; elle a donné lecture de ce rapport à la séance 
de Mars 1925. 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — VII. Lo 


186 Remarques presentees par la Commission de thérapeutique. 


M. A. Dauvillier a bien voulu, à la demande de la Commisssion, prendre les spectres 
correspondants el en rassembler graphiquement les données sur la figure qui est pro- 
jetée. Cette image n’est pas la simple reproduclion de clichés photographiques déformés 
par de multiples facteurs parmi lesquels l'absorption sélective joue le plus grand rôle, 
mais donne, figurée aussi exactement que possible, la répartition de l'énergie dans le 
spectre, ce facteur de répartilion d'énergie ayant cn radiothérapie une importance pri- 
mordiale. 


v 
at 
si + se 
ait Ay. ver ai Saki 


Representation schématique spectrale de trois types de rayonnements adaptés 
chacun à Fune des applications définies ci-dessus. Les spectres supérieurs 
sont relatifs au rayonnement directement issu de la paroi du tube; les 
spectres inférieurs à celui qui est transmis par un filtre approprié. Ces 
figures ne sont pas la reproduction de photographies spectrales mais, des 
schémas représentant, autant que possible, la distribution de l'énergie en 
fonction des diverses longueurs d'ondes par une variation convenable de 
lopacité. Les caractères spectraux des rayonnements filtrés (limites infi- 
ricure et supérieure des longueurs d'ondes, position du maximum) sont 
spéciliés dans le tableau ci-dessus. 


Enfin il y a lieu d'attirer l'attention sur ce fait que d'une part la tension maxima, de 
l'autre la nature et l'épaisseur du filtre délimiteut étroitement le domaine du spectre 
ulilisé. 

Vous voudrez bien remarquer qu'il n'y a pour ainsi dire aucun chevauchement entre 
les zones spectrales étroitement délimilées qui correspondent aux trois grandes divisions 
praliques de la roentgenthérapie que nous vous proposons. 


ANALYSES 


RADIOLOGIE 
RAYONS X 


GENERALITES 


PHYSIQUE 


Hermann Wintz et W. Rump (Erlangen). — 
Sur l’action en profondeur des rayons de Ront- 
gen dans les corps homogènes et non homo- 
gènes. (Forlschrilte auf d. geb. der Rüntg., 
Bd XXIX, Heft 4.) 


Dans cet article assez court, mais très important, 
les A. résument une série de recherches d'un grand 
inlérèl pour les applications radiothérapiques. 

‘Un tube Lilienfeld fonctionnant sous 9% kilovolts 
eff. 8 milliampères, avec filtration par 1 mm. de 
cuivre, irradiait des cuves remplies d'eau, d'épais- 
seur variable, les champs d'irradiation variant de 
oem. X9 cm. à 15 cin. xtd em. 

Les mesures étaient effectuées au moyen d’un 
jonquantimètre placé dans une cavité creusée dans 
un bloc de cire de 7 cm. d'épaisseur, servant de 
radiateur secondaire. 

La distance du foyer d'émission à la chambre 
d'ionisation était maintenue constante. 

l. Dans ces conditions, le quotient des intensitéts 
ob<ervées avec et sans interposition de la caisse 
d'eau absorbante peut ètre pris comme valeur de la 
dose profonde; pour des distances suffisantes, ce quo- 
tient est indépendant de la distance à Panticathode, 
d'après les mesures ellectuées par les auteurs. 

L'influence du rayonnement secondaire des por- 
tions environnant le point étudié croit régulièrement 
avec l’épaisseur du corps irradié el ne tendrait pas 
vers un maximum. 

Il. Des mesures, effectuées par les méthodes pho- 
tographique et tonométrique, leur ont montré que 
l'intensité du rayonnement varie dans de très grandes 
proportions dès que lon s'éloigne, mème très peu, 
de la direction du rayon normal à l'anlicathode, ou 
plutòt du centre du champ irradiation: les diffé- 
rences atteignent 20 0/0, pour un champ de 68 cem., 
à 3 centimètres du rayon normal. 

Ceci est dù à Valfaibhssement du rayonnement 
secondaire vers les bords du champ. | 

IIT. Enfin, dans une série d'expériences, les A. ont 
étudié Pinfluence de porhes gazeuses contenues dans 
le corps irradié, sur l'intensité du rayonnement : cette 
influence s'est révélée considérable, comme on va le 
voir. 

En effet l'air est évidemment plus transparent au 
rayonnement X que les tissus. mais d'autre part il 
nest le siége que d'un ravonnement secondaire tout 
à fait intime. 

Une couche d'air de ? centimetres d'épaissenr placée 
immédiatement en avant de la chambre d'ionisation. 
réduit presque la dose profonde à ce qu'elle serait 
si l'air était remplacé par une égale épaisseur de 
tissu. 

Au contraire, si on éloigne progressivement la 


couche d'air de l'ionomètre (ce qui, dans les expé- 
riences décrites, s'obtenait facilement en intercalant 
une cuve plate vide entre des cuves analogues rem- 
plies d'eau, et en changeant l'ordre de distribution) 
la dose profonde angymente et pour un éloignement 
de 8 centimètres de la couche d'air, elle s'ucrroit 
de 10 Ojo. 

Si l'épaisseur de la couche d'air s'accroit, les effets 
sur la dose profonde prennent une importance plus 
grande encore. 

Ces expériences montrent qu'une couche dair 
d'épaisseur très faible (de l'ordre de celle d'une anse 
intestinale comprimée par exemple) peut avoir sur 
la quantité de rayonnement X arrivant en un point 
donné de la profondeur, dans les mêmes conditions 
(excitation du tube, une influence considérable, et 
qu'il est très difficile de préciser dans les conditions 
de la pratique (puisque Peffet change avec la distance 
de la couche gazeuse au point envisagé.) 

Cette cause de variation, jointe à la décroissance 
rapide de la dose profonde quand on s'éloigne du 
rayon normal, peut dissimuler de moilié dans certains 
cas la dose etYeclivement reçue par les tissus, par 
rapport à la dose calculée à l'aide des tables habi- 
luelles. 

Dans un cas cité par les A., la dose effectivement 
recue par un carcinome de l'utérus irradié mattei- 
gnait que 80 0,0 de la dose calculée, sur ravon nor- 
mal et tombait à 50 0:0 au niveau des parois latérales 
du bassin. 

Les A. pensent que certaines « résistances » aux 
ravons de tumeurs cependant radiosensibles peuvent 
ètre attribuées à ces variations dans la distribution 
du ravonnement ; certaines variations de réaction de 
la peau s'expliqueraient de la meine manière par des 
différences d'intensité du rayonnement secondaire 
« répercuté » pour ainsi dire de la profondeur. 

P. SPILLIAERT. 


RADIODIAGNOSTIC 


OS, CRANE, ARTICULATIONS 


Lannois et Arcelin (Lyon). — L'exploration 
radiologique de la mastoide et du rocher. 
(Ann. des maladies de l'oreille. dularimæx, du nez 
el du pharyne, t. ALI, n° 10. Octobre 1922, 
p. 1002.) 


Dans celle intéressante communication illustrée de 
7 clichés radiographiques très démonstratifs, les A. 
indiquent d'abord leur technique, puis donnent les 
expheations pour faciliter la lecture des clichés. 

Le malade, couché sur la table dans le décubitus 
ventral, tourne la tète du eûté opposé à celui qui est 
à examiner, d'environ 30 à 55 degrés, puis la fléchit 
de facon à appuyer la bosse frontale sur la table. 
Cette position amène le bord supérieur du rocher 


188 


parallèlement au plan de la plaque. donnant ainsi 
une image detaillée du temporal. L’ampoule alors 
amenée à 80 cm de la plaque. son rayon normal placé 
dans un plan vertical passant par la 4° cervicale, est 
inclinée de quelques degrés d'arrière en avant pour 
dégager la mastoide des ombres parasites. Une am- 
poule molle donne de meilleurs contrastes. 

Radiographier successivement les deux mastoïdes 
sur la mème plaque en cachant une de ses moitiés 
par une feuille de plomb. La comparaison des deux 
côtés est plus facile. 
` Normalement on voit en dehors de l'articulation 
temporo-maxillaire la mastoïde et son état de pneu- 
matisation. Au-dessus mais séparée d'elle par la 
gouttière du sinus latéral Pantre et les cellules qui 
l'entourent. zone également plus ou moins pneuma- 
tisée. En dedans : massif osseux plus dense de l'oreille 
interne où Ton peut voir quelques repères: conduit 
auditif. canal semi-circulaire supérieur — le vestibule 
— le limaçon est plus difficile à voir. Au dessous, la 
caisse, la logette, et le conduit auditif externe facile 
à mettre en évidence par un coton imprégné de car- 
bonate de bismuth. 

Mais combien varient ces aspects (types de mas- 
toides largement pneumatiques ou compactes). Enfin 
les affections mastoidiennes elles-mémes apportent 
des changements à ces images. Les A. donnent en 
exemple des clichés et des observations d'abcès 
épimastoidiens, de mastoidites aiguës avec perfora- 
tions postéro-supérieures, antres remplis de pus 
avec masse cholestéatomateuse, éburnéation de la 
mastoïde consécutive à des suppurations chroniques 
de l'antre. 

Ils concluent en disant que la radiographie compa- 
rative des deux mastoides permet de dire S'il y a on 
non mastoïdite et de préciser avant l'intervention des 
détails teis que la natnre pneumatique ou compacte 
de l'apophyse ou la position du sinus. 


F. LEPENNETIER. 


O. Dehn (Petrograd). — Discussion sur le 
nanisme hypophysaire (Fortschritte auf d. geb. 
der Ronty. Bd. XXIX, Hft. 5.) 


LA. relate l'observation d'un malade chez lequel 
la radiographie décelait la persistance d’un état 
infantile du squelette et montrait en meine temps un 
rétrécissement considérable de la selle turcique, dont 
les apophyses clinoïdes antérieure el postérieure 
arrivaient presque au contact. P. SPILLIAERT. 


Cluzet (Lyon). — Sur la variété des déforma- 
tions craniennes dans l’acromégalie. Lyon 
Médical, 10 avril 1922, p. 292-205). 


Trois cas Wacromégalie typique avec syndrome 
radiologique différent. 

Premier cas: selle turcique non agrandie, mais 
avec apophyses clinoïdes usées. Sinus sphénoïdal 
considérablement agrandi. Sinus maxillaire égale- 
ment très développé, mais sinus frontal à peine 
visible. 

Deuxième observation: selle turcique considérable- 
ment agrandie (diamètre ant.-post = 26 min); sinus 
maxillaire et frontal trés volumineux. Occipital aug- 
menté d'épaisseur (4 cm environ), Prognatisine très 
accentué. 

Troisième observation: surtout remarquable par 
l'épaississement extraordinaire de loccipital et du 
temporal (épaisseur maxima de l'occipital = & em.) 
Selle tureique petite avec apophvses clinoïdes usées. 
Sinus frontal et maxillaire tres agrandis. Pas de pro- 
gnatisme. M. Cuassarp. 


Rayons X. 


F. Lesné et P. Duhem (Paris). — La leontiasis 
ossea d’après les documents radiographiques. 
(Revue neurologique. Septembre 1922, p. 1176 
avec fig.) 


Homme de 51 ans qui depuis l’âge de 18 ans cons- 
tate que sa tète augmente lentement de volume sans 
aucune déformation localisée. 

Sa tète mesure actuellement 66 cm de tour, 23 cm 
de diamètre antéro-postérieur et 17 cm 1/2 de dia- 
metre transversal au point le plus large. 

La radiographie a été faite a 90 cm de distance 
pour avoir le minimum de déformation angulaire. 

Le cliché de face montre que l’ostcite condensante 
hypertrophique est plus accentuée sur le maxillaire 
supérieur droit et que l'ethmoïde est au contraire 
plus atteint à gauche. Les fosses nasales sont libres. 
Le frontal est épaissi et élargi. 

Toute la surface externe de la voùte 
est épaissie. 

La base du crâne elle-mème participe à V’hyper- 
ostose générale; cependant la selle turcique est 
visible et semble plus petite qu'à l'état normal. 

Le maxilaire inférieur et les segments vertébraux 
semblent indemnes. 

Tous les autres os de l’économie sont normaux. 

Les A. pensent qu'il ne s’agit pas d'un cas de 
maladie de Paget, mais d’un cas de leontiasis ossea 
et ont recherché dans la littérature médicale et dans 
les collections anatomiques des renseignements sur 


cranienne 


cette affection plutòt rare. LOURIER. 
Valerie Petresco-Poissonnier (Paris). — Con- 


tribution a l'étude du syndrome de Klippel-Feil. 
(Thése de Paris, 1922, Jouve, éditeur.) 


La malformation connue sous le nom de syndrome 
de Klippel-Feil est relativement peu étudiée. Elle a 
été décrite par Feil (These de Paris 1919) sous le nom 
de svndrome de la réduction numérique cervicale. 

Ce syndrome est essentiellement caractérisé par la 
triade symptomatique suivante : 

l° Brieveté ou absence du cou, qui amène une éléva- 
tion considérable de la cage thoracique et constitue 
un véritable thorax cervical. 

2° Implantation basse des cheveux. 

3° Limitation des mourements dela tète, dans le sens 
antéro-postérieur et dans le sens latéral. L’ouverture 
de la bouche est limitée (d’où la difficulté de prendre 
des radiographies intermaxulaires). 

A coté de ces trois signes essentiels, il existe un 
certain nombre de signes accessoires, comme le dos 
rond, la scoliose, la disproportion de la longueur des 
membres et du tronc, l'élévation de l'omoplate, ete. 

L'étude rediographique presente un intérèl capital, 
car c'est elle qui, en décelant la malformation 
osseuse, permet de faire le diagnostic d'une facon 
certaine. 

La malformation est constituée par: 

le Gn spina bifida cervical. 

X Un tassement des vertèbres cervicales plus ou moins 
atrophiées et soudées entre elles. Les lésions occu- 
pent la partie toute supérieure du rachis, le reste est 
généralement normal. 


Technique radiographiqur. — I) faut faire des mul- 
tiples épreuves radiographiques dans les différentes 
positions : 


En position intermaxillaire. 

En position antéro-postérieure, qui met bien en 
évidence le thorax cervical. 

En position latérale qui montre la cyphose basi- 
laire. 

a projection axiale de la base du crâne peut aussi 

donner d'ulles renseignements. 

L’A. discute ensuite la pathogénie et arrive au dia- 
gnostic. C'est surtout avec le mal de Pott sous-ocri- 


Rayons X. 


pital qu'il est possible de confondre cette affection. 
La radiographie lèvera les doutes. 

Contre cette malformation, toute thérapeutique est 
impuissante. 

Ce travail se termine par des observations détail- 
lées et accompagnées de radiographies. Lounterr. 


Durand et Japiot (Lyon). — Visibilité de l'abcés 
par congestion dans le mal de Pott en évolu- 
tion. (Lyon Médical, 10 avril 1928, p. 286-288.) 


Il n'est pas nécessaire qu'un abcès par congestion 
soit calcifié pour qu’il devienne visible aux rayons X. 
Les abcès meédiaslinaux non calcifiés sont le plus 
souvent trés apparents sur les radiographies. Les 
abcés abdominaux sont plus difticilement visibles 
que les abcès médiastinaux. Aussi le cas présenté 
par les A. est-il particulièrement intéressant. Il s'agit 
d'un abcès de la région lombaire qui fut révélé à la 
radiographie par la déformation du psoas traduisant 
la distension de la gaine de ce muscle par le pus : 
la limite externe du psoas du côté malade était beau- 
coup plus floue et nettement plus oblique en dehors 
que du côté sain. Dans le cas particulier la clinique 
avait hésité longtemps entre coxalgie et mal de Pott, 
et si le malade avait été radiographié plus tôt, le 
disgnostic de mal de Pott eût été beaucoup plus 
précoce. M. CHASSARD. 


Fouilloud-Buyat et Chassard (Lyon). — Scoliose 
congénitale. (Lyon Médical, 25 juin 1922, p. 538- 
doo.) 

Trois observations de scoliose congénitale par 
anomalie vertébrale. 

4 cas : vertébre en coin entre Ja Il° et la HIer dor- 
sale; cette vertèbre en coin porte une cote sur- 
numéraire. 

2 cas : noyau osseux surnuméraire entre la IIe 
et la Ife lombaire; sacralisation droite de la V* lom- 
baire. 

9° cas : deux vertèbres en coin, l'une entre la I" et 
la 11° lombaire, l’autre entre la 11° et la HI? Iombaire, 
ces vertèbres situées respectivement à droite et à 
gauche déterminant des courbures brusques qui se 
compensent. Côte surnuméraire au niveau de la pre- 
iniere lombaire. RÉSUMÉ DE L'AUTEUR. 


Gallois et Japiot (Lyon). — Exostoses olécra- 
niennes et achilléennes. (Lyon Médical, 10 avril 
1922, p. 290-292.) 


Les A. attirent l'attention sur les exostoses fré- 
quentes que l’on rencontre en deux points bien déter- 
minés, sur le cubitus au niveau de l'insertion du 
triceps et sur le calcanéum au niveau de l'insertion 
du tendon d'Achille. Ces exostoses, qui sont à séparer 
des exostoses pathologiques, s‘observent presque 
exclusivement chez des individus occupés habituelle- 
ment à des travaux de force. I est probable que 
les contractions musculaires violentes et répétées 
arrachent de petits fragments périostiques qui s'os- 
sifient par la suite et créent de véritables saillies 
osseuses. M. CHASSARD. 


Japiot ct Fouilloud-Buyat (Lyon). — Luxation 
congénitale du coude. (Lyon Médical, 25 mai 
1922, p. 453.) 


Présentation de radiographies de luxation congéni- 
tale, bilatérale, de la tète radiale en avant, avec mal- 
formation cubitale. Cette luxation congénitale du 
coude s'accompagnait d'accidents de blocage de 
l'articulation. M. CHASSARD. 


189 


Coste (Lyon). — Luxation pure en arrière de la 
tête cubitale. (Lyon Médical, 25 juin 1922, p. 931- 
558.) 


Cliniquement l'extrémité cubilale donnait la sensa - 
tion nette de touche de piano. A la radiographie on 
voyait sur le cliché de face l'arrachement d’un grain 
osseux radial et de l’extrémité du style cubital; sur 
le cliché de profil une luxation en arrière de l'extré- 
mité inférieure cubitale avant abandonné la petite 
cavité sigmoide radiale et ses rapports avec le pyra- 
midal. M. CHASSARD. 


Siraud et Arcelin (Lyon). — Réduction sanglante 
du semi-lunaire dans un traumatisme complexe 
du poignet. (Lyon Médiral, 25 octobre 1922, 
p. 902-905.) 


Présentation d'une radiographie d'énucléation pal- 
maire du semi-lunaire compliquée de fracture du 
scaphoïde avec déplacement en avant du fragment 
supérieur de cet os, et fracture de la styloïde radiale. 

Cette présentation est suivie d’une discussion sur 
les indications de la réduction sanglante ou non 
sanglante du semi-lunaire luxé en avant. 

M. Ciassarp. 


Laquerriére et Loubier (Paris). — Scaphoide 
bipartitum du poignet et accident de travail. 
(Bulletin officiel de la Société francaise d Electro- 
thérapie et de Radiologie, Juillet 1922, p. 266.) 


Accidenté du travail présentant diverses petites 
lésions et l'apparence d'une fracture du scaphoïde 
du poignet. En réalité il s’agit d'un scaphoïde bipar- 
titum, car le scaphoïde du poignet sain a le mème 
aspect. A. LAQUERRIÈRE. 


Mario Bertolotti (Turin). - Les syndromes 
lombo-ischialgiques d’origine vertébrale. Leur 
entité morphologique, radiographique et cli- 
nique. (Revue Neuroloyique, Août 1922, p. 1112 
à 1125 avec 11 fig.) 


L’A. passe en revue les différentes altérations du 
segment sacro-lombaire capables d'entraîner à leur 
suite un syndrome douloureux. Il étudie : 

1° L’ossification ligamenteuse ou pseudo-sacrali- 
sation: 

2 La lombo-arthrite chronique; 

3° La sacralisalion légitime. 

Ussijication ligamenteuse. Un des élèves de B., 
Lupo, a éludié le phénomène de la sacralisation chez 
l'enfant et a démontré que la sacralisation légitime 
n'a aucun rapport avec Vossification ligamenteuse: 
que le degré de sacralisation constaté chez l'enfant 
est bien l'expression de la phase définitive de Fano- 
inalie; que l'origine et la gravité de cette altération 
morphologique doivent être rapportées à la période 
embryonnaire. 

Lomboartluite chronique. Dans le segment sacro- 
lombaire, il arrive que l'altération pathologique rhu- 
inatismale frappe non seulement les ligaments mais 
également les éléments osseux. On a publié des cas 
dans lesquels, à l'examen radiologique, il v avait 
apparence de contact entre le processus transversaire 
et los iliaque: il faut s'assurer sice contact a réelle- 
ment lieu pour établir le diagnostic. 

La sacralisation légilime est un phénomène mor- 
phologique plus complexe et bien différent, Ce svn- 
drome doit rester circonserit dans les termes sui- 
vants : a) tendance réelle de la L* à se sacraliser: 
b) transformation intime de la facette auriculaire 
sacro-iliaque avec dysmorphisme des éléments sacrés : 
c) situation et conformation vicieuse du plateau 
sacré. 


190 


La sacralisation, accident morphologique anormal, 
doit forcément se traduire par une morphologie 
anormale de la charpente osseuse vertébrale, soit 
par la scoliose angulaire sacro-sacrée, soil par la 
cyphose lombaire, soit enfin par la double courbure 
du rachis dorsal et cervical. Les données radiogra- 
phiques ont pu démontrer que dans la prétendue 
scoliose idiopathique, la déformation vertébrale est 
sous la dépendance d'une orientation vicicuse du 
plateau sacré. LOUBIER. 


P. Sourdat (Amiens). — Coxa-plana-ostéochon- 
drite de la hanche. Maladie de Calvé-Legg. 
(L'actualité Médicale Picarde, Décembre 1922, 
p. 217 à 220 avec # fig.) 

LA. rappelle les caractères radiographiques de 
cette affection : l'image en est très différente de celles 
des hanches tuberculeuses. 

La radiographie doit être répétée au cours du trai- 
tement pour suivre l'évolution anatomique et assister 
à la reconstitution du noyau épiphysaire. 

Lounirnr, 


Broc ct Jaubert de Beaujeu (Tunis). — Fracture 
isolée du sacrum. (Bulletin officiel de la Societe 
francaise d'Elechrothérapie et de Radiologie, Juin 
1929, p. 228 et 229 avec 1 fig.) 


Le blessé à la suite d'une chute présentait des 
troubles si faibles qu'il ne consulta qu'au bout d'un 
mois; la radiographie montre l'arrachement d'une 
partie de Vaileron sacré. A. LAQUERRIERE, 


Loubier (Paris). — Sur un cas d'ostéite. (Bulletin 
officiel de la Société francaise d'Electrothérapie 
et de Radiologie, Mai 1922, p. 208 ) 


Femme de 50 ans souffrant depuis 9 ans: la radio- 
graphie montre que l'extrémité inférieure du péroné 
ext hypertrophice. 

En raison de la durée il est peu probable qu il 
s'agisse d'un ostéy-sarcome; mais est on en presence 
de syphilis ou d’ustéomyeclite chronique? 

A. LAQUERRIERE. 


H. Thoms (New-Haven, U. S. A). — Délimitation 
radiologique du détroit supérieur. (Armerican 
Journal of Obst. and Gynec., IV. Sept.1922, neo, 


p. 207.) 


T. fait une revue critique rapide des procédés pro- 
posés jusqu'ici dans l'étude du bassin féminin et qui, 
pour lui, ont l'inconvénient de nécessiter un appa- 
reillage spécial et des méthodes de mesures peu 
pratiques. 

Il s'est proposé Wobtenir une reproduction gra- 
phique du détroit superieur en proportions vraies ; 
le principal obstacle est constitué par la distorsion 
des images due à la divergence des rayons. T. place 
le focus à 3-4 pieds au-dessus du centre du detroit 
supérieur; la malade est en position demi-élendue, 
arquée de telle facon que les deux branches dun 
pelvimetre (fixées Fune au niveau du promontoire, 
l'autre au niveau de la symphyse pubienne) soient 
dans un plan horizontal. 

Dans le cliché obtenu il yv a une augmentation des 
images proportionnelles tant pour le squelette que 
pour le pelvimetre; on les ramène à leurs propor- 
lions vraies en faisant une reduction photographique 
telle que, sur limage oblenue, Févcartement des 
branches du pelvimelre soit le même que surle snjet 
On peut alors mesurer directement le détroit supi- 
rieur. MorEL KAHN. 


Rayons À. 


Lobligeois (Paris). — Pied bot talus bilatéral. 
(Bulletin officiel de la Société francaise d Electro- 
thérapie et de Radiologie, Juillet 1922, p. 267.) 


Présentation des radiographies. A. L. 

Laquerrière (Paris). — Malformations muitiples 
du pied coincidant chez un même sujet avec 
des déformations vertébrales. (Bulletin officiel 
de la Société francaise d'Electrothéraprie, Mai 1922, 
p. 209.) 


Jeune homme présentant des déformations multiples 
et internes des pieds. attribuées à un pina bifida 
occulta, La radiographie ne montre pas de spina, 
mais : 1° un enfoncement entre les 2 ailes iliaques 
de la 5° lombaire; 2% une grosse asvmétrie de l'arc 
postéricur de la 1" sacrée. LOUBIER. 


Delherm ct Laquerrière (Paris). -- L'os tibial 
externum. (Bulletin officiel de la Société fran- 
eaise d'Electrothérapie et de Radiologie, Juillet 
1922, p. 265.) 


I. Apparence de fracture du scaphoïde chez un 
blessé du travail, n'avant été traumatisé qu'au gros 
orteil et ne souffrant pas du scaphoide. 

Il. Danseuse présentant uneentorse médio-tarsienne 
et avant l'aspect d'une fracture du scaphoide; mais 
le mème aspect existe du côté sain. 

Les A. insistent sur l'importance qu'il ya, dans les 
accidents du travail en particulier, à connaitre l'exis- 
tence de cet os surnuméraire. LOUBIER. 


Gallois ct Japiot (Lyon). — Os trigone; pièces et 
radiographies. (Lyon Medical, 40 juin 1922, 
p- 470-477.) 


Sur 150 astragales provenant du musée d'anatomie 
de la Faculté de Lyon, les A. nont trouvé que deux 
fois des traces de cartilage visibles à la radiographie 
entre l'os trigone et l'astragale. D'après ces recherches 
la fréquence de cet os surnuméraire (2 os trigones 
pour 150 astragales) serait nettement moins grande 
que certaines statistiques pourraient le laisser sup- 
poser. 

Sur la radiographie de profil le trait de séparation 
de l'os trigone et de Vastragale est vertical, alors 
qu'ordinairement les trails de fracture de l'apophyse 
ont une direction plus oblique. Ce caractère radio- 
graphique est à ajouter aux caractères déjà connus 
(irrégularité du trait de fracture, bilaléralité fréquente 
de l'os trigone, cte.) 


“APPAREIL DIGESTIF 


Ronneaux (Paris). — Gastrite par ingestion de 
teinture d'iode. Sténose duodénale et sclérose 
gastrique tardives. (Bulletin officiel de la Soctété 
francaise € Electrothérayie el de Radiologie, Juillet 
1922, p. 270 277 avec ü figures.) 


Observation d'une malade qui, en 1904, essaya de se 
suicider en avalant environ $0 centimètres cubes de 
teinture diode. Traitée presque immédiatement, elle 
présenta peu d'accidents aigus. En 1906, douleurs 
épigastriques cédant à un regime; en 1909, nouvelle 
période de douleurs. En 1912, reprise des douleurs, on 
porte Je diagnostie d'uleus: en 1915, examen radio- 
logique qui fait écarter ce diagnostic. Les douleurs 
augmentent progressivement, des vomissements se 
manifestent. En 1914, examen radiologique, image 
anormale du duodénum, évacuation retardée, gène au 
passage au milieu du transverse. Opération : état 
scléreux du duodénum et adhérence, gastro-entero- 


Rayons X. 


stomie avec exclusion du pylore. Bon état jusqu'en 
1920; à ce moment gène de la déglutition. Un nouvel 
examen radiologique : œsophage normal, estomac 
déformé, anses grèles peu mobiles, adhérence à 
l'estomac de l'angle splénique gauche. Un régime 
alimentaire permet une amélioration. En 1921 l'œso- 
phagoscopie montre un spasme du cardia. L’estomac 
se rétrécit de plus en plus, le trajet intestinal devient 
rétréci et anfractueux; des adhérences se manifestent 
par lavement opaque entre le gros intestin, le gréle 
et l'estomac, elc. La malade meurt en 1922 de faim et 
de soif sans qu'il soit possible de lenter une opéra- 
tion. En somme la périgastrite, suite de brülure, n'a 
pas cessé d'évoluer. A. LAQUERRIÈRE. 


M. Farcy (Amiens). — Queiques remarques pra- 
tiques sur l'examen radiologique de l'estomac. 
(L'Actualité Médicale Picarde, Décembre 1929, 
p. 255-238.) 


Article de vulgarisation dans lequel PA. étudie : 
4° les conditions dans lesquel'es le malade doit se 
présenter au radiologue; 2° ce que doit être examen 
du médecin radiologiste. LOUBIER. 


Audry, Barjon et Péhu (Lyon). — Sténose duo- 
dénale; diagnostic radioscopique; confirmation 
opératoire. (Lyon Médical, 25 mai 1922, p. 451- 
434.) 


I} s'agit d'un enfant de 9 ans1/2 qui avait présenté 
pendant les trois premicrs mois de sa vie des vomis- 
sements bilieux presque quotidiens, qui eut ensuite 
une rémission de trois ans et, depuis cette époque, 
fut atteint à nouveau de crises intermittentes avec 
vomissements abondants et riches en bile. 

Un premier examen radioscopique pratiqué par 
M. Barjon, l'enfant ayant vomi et étant à jeun depuis 
la veille, montra une image gastrique normale, une 
stase duodénale nette, de l’antipéristaltisme duodénal. 
L'estomac et le duodénum restaient distincts avec 
un pylore continent que l’antipéristaltisme ne forcçait 
pas. 

Un deuxième examen pratiqué aprés un repas 
copieux montra deux anses intestinales dilatées, 
verticales, avec lignes de niveau parallèles et d'iné- 
gale hauteur, se déplacant simultanément et en 
sens inverse à chaque contraction. 

Un troisième examen pratiqué 1 heure 1/2 après 
un grand vomissement permit de constater que les 
anses inlestinales distendues avec lignes de niveau 
mobiles avaient disparu. Sous l'influence de la ten- 
sion considérable produite par un repas copieux, le 
duodénum distendu était devenu en quelque sorte 
un prolongement de l'estomac, le pylore s'était laissé 
forcer el avait permis au vomissement de vider à la 
fois l'estomac et le duodénum. 

Le diagnostic porté par M. Barjon fut celui de sté- 
nose sous-vatérienne paraissant siéger à la limite de 
la région duodèno-jéjunale ou sur la troisième por- 
tion du duodénuim, stenose d'origine congénitale en 
raison des vomissements présentés dès la naissance. 

L'intervention chirurgicale (Do Delore) montra une 
sténose duodénale localisée sur la troisième portion, 
provoquée par de nombreuses brides. 

M. CHASSARD. 


M. Egau (Szeged). — Sur le mécanisme des 
mouvements del’estomacd’aprés les recherches 
radiologiques sur l’homme. (Fortschritte auf d. 
geb. der Rintg., Bd 29, Hft 5.) 


LA. n’admet pas le rôle de l'acidité du contenu 
gastrique dans louverlure et la fermeture du pylore. 
Il admet que l'ingestion d'un repas opaque est 
suivie d'abord d'une première phase très courte, 


IQI 


surtout nelte avec les liquides, au cours de laquelle 
un passage de substance opaque dans le pylore et le 
duodénum (surprise pylorique} peut ètre observé; 
ce passage serait dù à la valeur élevée du tonus 
gastrique à létal normal. 

Dans la seconde phase, le péristaltisme apparait 
et l'évacuation serait provoquée par les contractions 
de l’autre pylorique, qui « forceraient » le sphincter 
par une action purement mécanique. 

D'autre part, les expériences de l'A. amènent à 
nier également le glissement des liquides le long de 
la petite courbure et leur évacuation immediate par 
le pylore, quand l'estomac est déjà rempli d’un 
repas pateux. P. SPILLIAERT. 


O. Fritz (Innsbrnck). — Image radiologique d’as- 
caris dans le tube digestif. ‘Fortschritte auf d. 
geb. der Rüntg., Bd 29, Hft 5.) 


L’A. rapporte deux observations au cours desquelles 
il eut l’occasion de reconnaître des ascaris dans 
l'estomac rempli de bouillie opaque; il présente 
d'ailleurs les radiographies. 

Dans les deux cas, il v avait des troubles digestifs 
trés marqués et une exagération extrème du péristal- 
tisme gastrique, qui cessèrent définitivement quand 
les parasites eurent élé expulsés après absorption 
de santoninc. A. SPILLIAERT. 


Werner Teschendorf (Königsberg). — Image 
radiologique d’un kyste du foie au cours d’un 
pneumopéritoine avec remarques sur l’insuf- 
flation de protoxyde d’azote dans la cavité 
abdominale. (Fortsehrilte auf d. geb. der Rüntg., 
Bd 29, Hft 5.) 


A propos d'un cas de tumeur abdominale géante, 
dont le pneumopéritoine facilita le diagnostic, IA. 
vante ’emploi du protoxyde d’azote pour l'insufflation 
abdominale. 

L’élimination serait extrèmement rapide et d’autre 
part aucune embolie gazeuse ne serait à craindre. 

P. SPILLIAERT. 


APPAREIL RESPIRATOIRE 


Badolle et Gaudon (Lyon). — Déformation du 
diaphragme droit par adhérences pleurales; 
radiographie et pièces. (Lyon Médical, 10 mai 
1922, p. 583-587.) 

L'écran radioscopique avait montré à droite un sinus 
hbre, mais une coupole diaphragmatique de forme 
conique; du sommet du cône partait une trainée 
grisatre dirigée en haut et en dedans vers le mé- 
diastin. 

A l'autopsie.la base du poumon était libre. sauf en 
un point où une bandelette fibreuse très courte reu- 
nissait le tissu pulmonaire au diaphragme. La trac- 
tion exercée par celle adhérence unique rendait bien 
compte du soulèvement conique dn sommet de la 
coupole. M. Cassar. 


Roubier, Coste ct Valentin (Lyon). — Caverne 
tuberculeuse du sommet droit ayant donné une 
image radiologique de pyopneumothorax par- 
tiel. (Lyon Médical, 10 juillet 1922, p. 970-977.) 


Chez un tuberculeux pulmonaire présentant une 
expectoration abondante et fétide, la radioscopie 
avait montré à la partie supérieure du champ pul- 
monaire droit une image hydro-aerique nette, retrou- 
vée invariablement à plusieurs examens et coincidant 
avec une absence totale de signes d’auscultation. 


192 


On fit le diagnostic de pnenmothorax partiel supé- 
rieur ou peut-ètre interlobaire, probablement de 
nature gangréneuse. 

D'autre part, à la base gauche où s'entendaient un 
souffle et des rales gargouilles, la radioscopie ne 
révéla aucune image hydro-aérique, 

A lautopsie on trouva au milieu du lobe supérieur 
droit une caverne du volume d'un œuf, contenant un 
pus abondant. C'est cette caverne, se vidant certai- 
nement très mal par les bronches, qui avait simulé 
radioscopiquement un pyopnenmothorax. Du côté 
gauche, il existait à la base du poumon une autre 
caverne à parois gangréneuses el pleine de pus fétide. 
Cette deuxième caverne n'avait donné aucune image 
radioscopique. M. Cirassarp. 


Robert Chaperon (Paris). — Artères pulmonaires 
et ombre hilaire normale. (Bulletin de la Sociité 
francaise d'Electrothérapie et de Radiologie, 
Oct. 1922, p, 516-521 avec 2 figures et 2 planches 
hors texte.) 


Un travail sur le mème snjet de MM. Delherm et 
Chaperon a paru dans le Journal de Radiologie (Jan- 
vier 1925). A. LAQUERRIERE. 


P. Ameuille et W. Julien (Paris). — Pneumo- 
thorax artificiel réalisé malgré des probabilités 
cliniques et radiologiques de symphyse pleu- 
rale. (Bull. et Mim. de la Soc. méd. des Hôp. de 
Paris, n° 57, 28 décembre 1922, p. 1747.) 


Tres instructive observalion à l'appui de la thèse 
récemment soutenue par Ameuille sur l'impossibilité 
d'affirmer Pexistence d'une symphyse pleurale d'après 
les signes cliniques et radiologiques. Une femme est 
alteinte depuis quinze ans de tuberculose pulmonaire 
gauche. L'hémithorax gauche, mat à la percussion 
dans toute sa hauteur, est rétracté à sa base; la 
pointe du cœur bat dans la région axillaire et la sinis- 
trocardie est telle qu'à l'examen radioscopique, en 
position antérieure, l'oinbre cardiaque complètement 
séparée de l'ombre vertébrale par une bande claire, 
atteint l'ombre de la paroi axillaire. Les probabilités 
sont tres grandes en faveur d'une symphyse pleurale 
et il semble que toute tentative de pneumothorax 
artificiel soit vouée à un échec. Cependant chez cette 
malade un pneumothorax est réalisé sans grandes 
diflicultés. Je cœur revient partiellement à sa place et 
l'amélioration subjective est très grande. 

Cest une fois de plus la démonstration que dans 
aucune circonstance on ne peut aftirmer l'existence 
d'une symphyse pleurale sans avoir préalablement 
essayé le décollement des deux feuillets pleuraux. 

A. B. 


Von Falkenhausen (Breslau). — Image radio- 
logique de la bronchite aigüe et chronique. 
(Fortschritte auf der geb. der Röntg. Bd 29, HfL 5.) 


L'A. a examiné des malades vigoureux atteints de 
bronchite banale et cliniquement non suspects de 
tuberculose. 

Il a trouvé chez eux des ombres ramifices, partant 
du hile, sous forme de bandes étroites à bords 
parallèles, conservant leur calibre jusqu'à la partie 
externe des champs pulmonaires. 

Chez certains malades, des nodules bronchopneu- 
moniques surajoulés simulaient l'aspect de la tuber- 
culose. L'A. attribue ces ombres ramiliées à la pro- 
jection des bronches et non aux vaisseaux puline - 
maires. P. SPILLIAERT. 


A.-R. Elliott (Chicago). — Lithiase bronchique. 
(Lhe Journal of Amer, Med. Ass., LXXIX, n° 16, 
14 oct. 122, p. 1511.) | 


Rayons À. 


E. rapporte une observation de lithiase bronchique; 
en 10 mois 12 calculs de taille variable ont été ex- 
pulsés (jusqu'au moment de l'observation le malade 
a expulsé 60 calculs dont le plus volumineux de 
15%x<1,1%x0,7 pesant 0,5 grammes a échappé à lexa- 
men aux rayons). 

E. fait une étude rapide de cette affection « proba- 
blement plus fréquente qu'on ne croit, et en partie 
responsable de certaines toux chroniques ». 

L'examen radiologique du cas étudié ne montre 
qu'une opacité accentuée des ombres hilaires et 
quelques minimes noyaux de calcification, loin d'ètre 
en rapport avec la fréquence de l'expulsion des 
calculs. Moret KAN. 


DIVERS 


Boulan (Paris). — Radiographies après injec- 
tions intra-musculaires d’huile iodée. (Bull. ef 
Mém. de la Soc. méd. des Hop. de Paris, n° 51, 
1922, p. 1501.) 


Présentation de radiographies montrant la persis- 
tance de l'iode dans les régions où on linjecte: on le 
retrouve plus de trois ans et demi après l'injection. 

A.B. 


Nogier (Lyon). — Radiodermite grave de la paroi 
abdominale consécutive à une radiographie 
rénale faite par un non médecin. (Lyon Me- 
dical, 25 oct. 1922, p. 905-907.) 


Nouvel exemple d'une radiodermite grave, évoluant 
depuis cing ans, à la suite de lutilisation intempes- 
tive des rayons X par un manipulateur radiographe 
incompétent. M. CHASSARD. 


H. Künstner et H. Meyer (Goltingen). — Les 
bases physiques du pneumopéritoine. (/ ort- 
schritte auf d. geb. der Rontg, Bd 29, Hit 9.) 


Les A. attribuent les contrastes que fait naitre 
entre les organes abdominaux le pneumopéritoine à 
l’atténualion des effets nuisibles du rayonnement se- 
condaire de la paroi abdominale et de ses muscles. 

Des expériences directes leur ont montré que l'in- 
terposition entre l'objet radiographié et ampoule 
d'un radiateur secondaire n'a plus d'effet nuisible sur 
la netteté de l’image si ce radiateur secondaire est 
éloigné de 10 centimètres de l'objet radiographié (et 
rapproché par conséquent de l'anticathode). 

P. SPILLIAERT. 


QO. Fritz (Innsbruck). — Pneumopéritoine après 
laparotomie. (Fortschritte, auf d. geb. der Rôntg, 
Bd 29, HfL 9.) 

Toute laparotomie provoque la pénétration de gaz 
dans le péritoine, et ce gaz disparait en général très 
vile. 

L’A. a eu l'occasion cependant d'observer deux cas 
où, 13 et 16 jours après l'intervention, la radioscopie 
montrait encore du gaz en quantité suffisante pour 
décoller les organes sous-diaphragmaliques en posi- 
tion debout. 

I} y aurait donc de grandes différences dans les 
aptitudes individuelles à résorber du gaz introduit 
dans la cavité péritonéale. P. SPILLIAERT. 


De Boissière (le Havre). — Le contrôle chirur- 
gical du diagnostic radiologique. (Bulletin offi- 
ciel de la Société francaise d'Electrothérapie et 
de Radiologie, Juin 1922, p. 225-227.) 

37 malades examinés par l'A. ont été opérés ulté- 
ricurement: pour 28 malades (5 ulcus, 15 néoplasmes 


Rayons X. 


de VYestomac, 4 cæcums mobiles, 5 néoplasmes du 
colon) l'opération confirma le diagnostic radiolo- 
gique. 

Pour 5 autres la radioscopie s'est montrée insuffi- 
sante à l'élablissement d'un diagnostic précis (un 
estomac à évacuation irrégulière : à Popération ulcus 
de la petite courbure, fixité du côlon ascendant ; à 
l'opération granulations tuberculeuses du cæcum et 


de I'S ilaque et adhérences de ces deux organes; : 


rétrécissement de FS iliaque. l'intervention chirurgi- 
cale montre des adhérences de FS iliaque, mais de 
plus une appendicite. 

Dans # cas la radioscopie permit de redresser le 
diagnostic porté cliniquement et la chirurgie lui 
donna raison (un prétendu néoplasme de l’estomac 
était une appendicile; un prétendu néoplasme de 
l'intestin était un calcul cæcal; une lésion de l'esto- 
mac étail une appendicite ; une lésion de l'estomac 
était un kyste du pancréas). 

Enfin dans 2 cas le diagnostic radiologique fut en 
défaut: un cas pris pour un ulcus gastrique était une 
appendicite: un cas considéré comme un néo pos- 
sible du voisinage de l'estomac était une appendicite. 

A. LAQUERRIÈRE. 


RADIOTHÉRAPIE 


GÉNÉRALITÉS 


Schvgt (Gottingen). — Examen capillaro micro- 
scopique de i’érythéme produit par les rayons X 
sur la peau de l'abdomen. (Münchener Medi- 
sinische Wochenschrift, t. LXIX, n° 52, 11 août 
1922, p. 1178.) 


Après une première application d'une dose d'éry- 
thème on observe souvent dès les premières heures 
une augmentation du nombre et du diamètre des 
capillaires ; quelquefois après une phase inverse de 
courte durée. Ces modifications sont encore visibles 
au bout de 5 à 4 semaines; l’état normal est rétabli 
à partir de la 6° semaine. 

Lorsqu'on répète, après intervalle convenable, une 
irradiation de mème dose, les phénomènes sont les 
mèmes à la 2° application, mais ils s’inversent à la 3° 
qui détermine une diminution du nombre et ducalibre 
des capillaires. M. LAMBERT. 


Nogier (Lyon). — Action très faible de fortes 
doses de rayons X sur des graines de ray-grass 
et de balsamines. (Lyon Médical, %à no- 
vembre 1922, p. 1017-1019.) 


Des centaines de graines sèches de ces deux 
plantes avant reçu des doses énormes de rayons X 
(jusqu'à 100 H) ont germé et poussé avec un retard 
nel sur les graines témoins, mais avec un retard 
faible. M. CHASSARD. 


J. Nageotte (Paris) — Remarques sur l'ostéo- 
radio-nécrose de Cl. Regaud. (Comptes rendus 
des séances de la Sociëlé de Biologie, t. LXXXVII, 
1922, n° 29, p. 913-915.) 


Au sujet de la conception exposée par Regaud sur 
le mécanisme de losteo-radio-nécrose, l'A. pense que 
la vulnérabilité de l'os vis-à-vis des rayons ne tient 
pas seulement à une propriété inhérente à la sub- 
stance fondamentale, mais également à la mortifica- 
tion des cellules osseuses très fragiles par elles- 
mèmes. Pour s'en assurer il faudrait étudier histolo- 
grquement les os des régions irradiées. 

A. Dariacx. 


193 


Cl. Regaud (Paris). — Sur la sensibilité du tissu 
osseux normal vis-à-vis des irradiations X et y 
et sur le mécanisme de l'ostéo-radio-nécrose. 
(Comptes rendus des séances de la Société de 
Biologie, t. LXXXVII, 1922, n° 27, p. 629-652.) 


Le tissu osseux, à moins qu'il soit en cours de 
développement d'accroissement ou de réparation 
passe pour le plus réfractaire à l’action des radia- 
tions. 

Un os envahi par un processus néoplasique né 
dans son voisinage et traité par les rayons X ou y 
subit fréquemment la radio-nécrose. L’A. à observé 
plusieurs cas de radio-nécrose du maxillaire inté- 
rieur en trailant des cancers de la langue après 
ulcération de la muqueuse sous-jacente par l'action 
des rayons y, 

De ces observations et d’autres sur des os sains 
ou pathologiques et en les rapprochant des données 
acquises sur l'émission et les propriétés des rayonne- 
ments secondaires, l’A. apporte les conclusions sui- 
vantes : 

le Le fait que dans certaines circonstances, la 
radio-nécrose de l'os a lieu sous des téguments 
intacts démontre que le tissu osseux est plus vulné- 
rable par les rayons que le derme de la peau. 

II. Selon toutes probabilités la vulnérabilité de l'os 
vis-à-vis des rayons est une propriété inhérente à la 
substance fondamentale en non pas aux cellules 
osseuses. 

IH. I ne s'agit pas là d'un phénomène de radio- 
sensibilité élective, mais d'un phénomène de radio- 
sensibilité diffuse conditionné par la calcification de 
la substance fondamentale, chaque grain calcaire 
constituant une transformation du rayonnement pri- 
maire peu absorbable en rayonnements secondaires 
très absorbables. 

IV. La modification déterminée par les ravons per- 
met au tissu osseux de continuer à se comporter 
d'une façon apparemment normale aussi longtemps 
que louverture de la région ne la condamne pas à 
l'infection. 

Infecté, le tissu osseux irradié est exposé à subir 
une nécrose massive et rapide dont la particularité 
la plus caractéristique est une résistance presque 
absolue des parties mortiliées à l'histolyse. 

A. DARIAUX. 


Halberstaedter et O. Wolfsberg (Berlin). — 
Influence des rayons de R ntgen sur la colora- 
tion vitale des tissus. (Fortschritte auf d. geb. 
der Rünty., Bd. XXIX, Heft 5.) 


Les A. ont cherché à mettré en évidence des varia- 
tions très légères des propriétés des tissus après 
irradiation, bien avant la production de lésions histo- 
logiques dérelables. 

Ils ont constaté que l'irradiation modifie la maniere 
dont se comportent les tissus en présence des colo- 
rants « vilaux », comme Je « trypan-blau », introduit 
par voie sous-culanée: les tissus des animaux irradiés 
se colorent d'une manière plus intense et plus rapide 
que ceux des animaux témoins. 

Vis-a-vis du tissu épithélial, du foie et du rein, 
l'effet est déjà appréciable quelques minutes après 
une irradiation courte, atteint un maximum au bout 
d'une heure et décroil dans les jours qui suivent. 

Le tissu conjonctif. au contraire. est beaucoup 
moins sensible et ne présente un maximum de colo- 
ration par injection de « trypan-blau » que 7 jours 
après lirradiation. 

Il parait intéressant de noter que les effets sur le 
tissu épithélial disparaissent en quelques jours. de 
sorte qu'ils échappent complétement à une recherche 
faite trop tardivement. P. SPILLIAERT. 


194 


C.-R. Schlayer et Nick (Berlin). — Recherches 
sur la mesure de l'absorption spécifique des 
tissus pour les rayons de Rontgen. (Fort- 
schrilte auf d. geb der Ronty., Bd XXIX, Heft. >). 


Cet article est la reproduction d'une conférence 
faite par les A. sur leurs recherches à ce Sujet. 

Le principe de leur méthode consiste à comparer 
l'opacité d'épaisseurs connues de divers tissus à celle 
d'un corps qui a le méme pouvoir absorbant que 
l'eau. le « perlinax ». 

Les mesures d'intensité sont effectuées à laide 
d'un électroscope élalonné, en relation avec une 
chambre Wionisation. Un électroscope de controle 
permet d'effectuer les corrections nécessilées par les 
variations du courant utilisé et du rayonnement du 
tube. 

I y a de notables différences entre les divers 
tissus, et l'absorption est sensiblement proportion- 
nelle au poids spécilique du tissu. 

Une très grande difticullé se présente dans la pra- 
tique. c'est la quasi-impossibilité de mesurer avec 
précision l'épaisseur d'un tissu mort, el, a fortiori, 
vivant. 

A l'état pathologique, on trouve des variations 
considérables de transparence dans les états cachec- 
tiques et les wdémes d'origine rénale. 

ll ne se dégage d'ailleurs de tout l'article aucune 
conclusion bien précise, et le sujet n'a été qu'ébauché 
jusqu'ici, P. SPILLIAERT. 


Delherm et Guillonet (Paris). — Un cas d'os- 
téome du coude traité par ia radiothérapie. 
(Bulle.in officiel de la Société francaise d Electro- 
thérapie et de Radioloyie. Mar 1922, p. 205-205 
avec 5 fig.) 

Ostéome consécutif à une luxation réduite ; le trai- 
tement radiothérapique a permis la récupération de 
tous les mouvements et une diminution marquée de 


l’ostéomie. A. LAQUERRIERE. 
NEOPLASMES 
Steinkat (Stuttgard). — La radiothérapie des 


neoplasies malignes en particulier des carci- 
nomes. (Münchener Medizinische Wocheuschrieft. 
T. 69, n° 50, 28 juillet 1922, p. 1105.) 


Réquisitoire contre la radiothérapie qu'il faudrait 
tolérer seulement pour les cancers moperables et les 
récidives. L’argumentation de VA. serail aisée a re- 
tourner contre les autres procédés de traitement el 
en particulier contre la méthode chirurgicale. 

M. LAMBERT. 


Schaedel (Hambourg). — Les goitres malins. 
(Münchener medizinische Wocheuschricft. T. 69, 
n° 90, bt sept. 1922, p. 1282 ) 


LA. partant de ce fait que lépithélioma du corps 
thyroïde subit sous l'influence des rayons N une ré- 
gression beaucoup plus rapide que le goitre simple, 
propose Virradiation de la tumeur suspecte comme 
moyen de diagnostic, d'autant que le traitement radio- 
thérapique constitue pour lui le traitement de choix 
du cancer thvroïdien. Les ganglions hihaires et les 
ganglions régionaux doivent subir également lirra- 
diation, Au contraire, le sarcome n'est pas influencé 
par les rayons X. En somme, pour le cancer épithé- 
hal de la thvroïde, la radiothérapie amène une ré- 
gression rapide el durable de la tumeur primaire, 
mais seulement une disparition transitoire des métas- 
tases, qui sont de plus en plus radioresistantes au 
fur et à mesure de leur apparition. Cependant meme 


Rayons X. 


pour ces récidives, la radiothérapie amène une pro- 
longation de la vie. Des 15 cas traités par l'auteur, 
6, soit 40 0/0, dont 2 inopérables, eurent une survie 
d'au moins 7 ans. Mais sur ces 15 malades, 6 seule- 
ment ont été trailés sans lacune, dont 5, soit alors 
85 0,0 sont entièrement guéris. M. LAMBRET. 


Desplats (Lille). — Essais de radiothérapie péné- 


trante à doses massives sur divers cancers 
inopérables. (Bulletin officiel de la Société fran- 
caise d'électrothéramne et de Radiologie. Mai 1922, 
pages 191-202.) 


L'A. présente les résultats qu'il a obtenus avec 20- 
2 centimetres d'élincelle et une filtration de 5 à 
10 imillimetres sur: 1° des tumeurs réputées très 
radiosensibles (sarcomes et lymphadéenomes; 2° can- 
cers du sein; 5 cancers ulérins: 4° cancers bucco- 
pharvngés. Les résultats immédiats sont satisfaisants 
dans la majorité des cas; mais les récidives ont été 
fréquentes et se sont montrées, mème quand elles ne 
produisaient pas i situ, rebelles aux traitements 
radio ou curicthérapiques 

Dans la discussion, M. Pierquin confirme ces résul- 
tats; certains des malades, qui ont fait Pobjet de sa 
communication il y a quelques mois, ont récidivé. 
Les deux orateurs sont d'accord pour estimer que 
l'usage de la radiothérapie ultra pénétrante permettra 
sans doute d'oblenir mieux. A. LAQUERRIÈRE. 


C. Rowntree (London). — Cancer des rayons X. 
(Brit. med. Journ. 9 déc. 1922.) 


R. fail un exposé rapide des cas qui se sont pro- 
duits en Angteterre. [ rappelle la localisation presque 
exclusive au niveau de la main et le rôle protecteur 
de la manche des opérateurs; cependant il trouve 
une fois une localisation thoracique au niveau de len- 
trebaillement des vêtements avec atteinte également 
au niveau du menton, el une fois au niveau de la 
paupière et de Porteil. 

Il étudie rapidement l'évolution clinique en insis- 
tant sur l'importance capitale de la biopsie de la 
lésion aussi bénigne qu'elle paraisse. 

R. pense que le cancer ne peut se développer qu'au 
niveau d'une brilure par les rayons ou tout au moins 
d'un érythème sévère, et après exposition ultérieure 
à des doses faibles et répétèes pendant un minimum 
de 445 ans. sans que ces conditions soient indis- 
pensables d'ailleurs l'évolution de la dermite radiolo- 
gique nettement constituée demeurant progressive ; 
la periode latente a donc une importance considé- 
rable. 

R., étant donnés ses caractères cliniques, considère 
le cancer des rayons X comme nettement spécifique 
et comme presque expérimental. MOREL KARN. 


Aurand et Nogier (Lyonu). — Action favorable de 
la radiothérapie sur une tumeur de la cho- 
roide. (Lyon Médical, 20 mai 1922, p. 404-496.) 


Essai de radiothérapie sur une tumeur de la cho- 
roide. 4 séries de 12 H {iltrés sur 5 millimetres d'alu- 
minium, avec un intervalle d'un mois'entre chaque 
série. Régression importante de la tumeur, améliora- 
tion de l'acuité, agrandissement du champ visuel. La 
malade est en cours de traitement. Le résultat obtenu 
est déjà encourageant et permet d'espérer une gué- 
rison complète par des applications judicieusement 
renouvelces, M. CHASSARD. 


SANG ET GLANDES 


Wolmershäuser et ÆEufinger (Francforl-sur- 
Main). — L'irradiation de la rate dans les 


Rayons X. 


hémorragies génitales. (Münchener medizinische 
Wochenschiilt, t. LAIX, n° 29, 21 juillet 1922, 
p. 1077.) 


L'A., s'appuyant d'une part sur ce que lirradiation 
de la rate augmente la coagulabilité sanguine, d'autre 
part sur les relations mises en relief par Ascher 
entre la rate et l'appareil génital féminin, ont irradié 
la rate d'un certain nombre de femmes dont les 
hémorragies utérines avaient résisté à tout autre 
traitement : 14 annexites, 4 avortements fébriles, 
2 tumeurs ulérines, 2 ménorragies de ja puberté. 
Les résultats furent bons, et dans les 2 derniers cas, 
l'hémorragie cessa et des règles normales et régu- 
lières s’installerent à la suite de l'irradiation. La dose 
administrée fut de 1/3 de la dose entanée fournie par 
un tube Cooligde dont le rayonnement. tiltré sur 0,5 Zn 
et # mm Al, avait un coefficient de pénétration de 15.2. 

M. LAMBERT. 


CI. Regaud (Paris). — Le rythme alternant de la 
multiplication cellulaire et la radiosensibilité 
du testicule. (Compiles Rendus de la Sucielé de 
Biologie, t. LXXXVI, 1922, n° 15, p. 822-824.) 


4e Les spermatogonies passent par des moments 
de radiosensibilité exquise (corressondant à leurs 
divisions) séparés par des durées plus longues de 
radiosensibilité moindre (correspondant aux inter- 
valles de repos entre les divisions). 

2 Dans l'ensemble du testicule, il y a à tout mo- 
ment un mélange de spermatogonies inégalement 
sensibles. 

Ces faits exposés, l'A. envisage # modalités d'irra- 
diation au point de vue du temps et de Fintensité. 

le Irradiation unique brève à dose faible, mais sufli- 
sante pour luer seulement les spermalogonies en 
vue de division. 

Il en résultera quelques lacunes de spermalogénése 
malgré le rétablissement ultérieur de la fonction 
sperimatogène dans la plus grande partie du testicule. 

2 Irradiation unique, breve, à dose assez forte pour 
tuer toutes les spermatogonies en division ou au 
repos. 

I] en résultera une stérilisation totale et définitive. 

5 Irradiation discontinue, seances courtes à inter- 
valles convenables donnant chacune la dose léthale 
pour les seules spermatogonies en division. 

Il en résultera des lacunes de spermatogénese 
nombreuses et étendues allant facilement à la stéri- 
lisation totale et définittve. 

4° Irradiation continue et prolongée (par curiethé- 
rapie) avec un seuil d'intensité suffisant pour la mort 
des spermalogonies en division. 

Ilenrésullera une stérilisation à dose totale moindre 
qu'avec les modalités ci-dessus, toutes les sperma- 
togonies passant à tour de role par le moment de 
radiosensibilité exquise pendant la durée de Pirra- 
diation. 

« Donc le rythme alternant de la reproduction 
cellulaire fournit une explication de Fleflicacité de 
l'irradiation prolongée dans le cas où la prolongation 
de Virradiation compense une diminution de linten- 
sité du rayonnement sans augmenter la dose totale. » 

Sous l'action continue du ravonnement la résistance 
des cellules en repos et surtout en division diminue 
graduellement. A. DARIAUX. 


APPAREIL GÉNITO-URINAIRE 


Robert Knox (Londres). — Le traitement des 
affections gynécologiques par les rayons X et 


199 


le radium. (Brit. Med. Journ., n° 5224, p. 678, 
1# octobre 1922.) 


K. passe en revue les principes généraux du trai- 
tement, les réactions de l'organisme, la technique, 
les dangers de la radiothérapie. 

Contre-tndications du traitement par les radiations 
(ravons X ou Radium) par exemple dans un cas de 
fibro-mvome uterin : f° calcification de la tumeur; 
Ye dégéncrescence: 3° tumeurs malignes (cependant 
apres discussion de Vintervention chirurgicale, on 
peut recourir, dans le cas où éelle-ci serail rejelce, 
au traitement combiné par les ravons et te radium, 
mais avec les plus gandes précautions; $° infection 
surajoutée; 5 salpingite aiguë et péritonite pelvienne ; 
6° fibrome pédiculé sous-muqueux; 7° il faut traiter 
les affections aiguës du voisinage (appendicile, cys- 
tite...) avant tout traitement du fibrome. 

Avantages el inconvénients du traitement par les 
reyons X. A} Avantages : 1° traitement indolore ne 
produisant que des troubles passagers; 2° pas de 
modifications dans le genre de vie du malade; 3° pas 
de précautions opératoires préalables; 4° bénignité 
relative des accidents post-ménopausiques; 5° con- 
valescence rapide apres la ménopause, pas de choc 
opératoire. B) Inconvénients : 1° si on excepte la 
radiothérapie profonde, longue durée du traitement; 
2° insuccés; 5 persistance de la tumeur malgré sa 
régression: 4 modifications sanguines. 


Monrec-Kaun. 


Lebon (Paris). — Traitement rapide en séances 
rapprochées d’un fibrome par la radiothérapie 
à grande puissance. (Bulletin de la Société de 
Radiologie médicale de France, Octobre 1922, 
p. 216-218, avec 2 fig.) 


A côté de la radiothérapie à doses massives et de 
la radiothérapie à doses modérées et espacées, IA. 
estime que dans le traitement des fibromes utérins 
il existe une méthode qui ne présente que des avan- 
tages : la radiothérapie à doses élevées et à séances 
rapprocheées. 

LA. rapporte Pobservation d’une malade qu'il a 
traitée à raison d'une séance quotidienne pendant 
8 jours, Chaque région utéro-ovarienne avait recu 
par 2 porles d'entrée (une antérieure, une posté- 
rieure) une dose, mesurée en profondeur de 50 IT. La 
guérison a été complete. P. Trecuor. 


E. Opitz (Fribourg). — Considérations biolo- 
giques sur le traitement radiothérapique du 
cancer utérin. (Münchener medizinische Wochen- 
schrift, L LXIX, n° 25, 26 juin 1922, p. 917.) 


Les résultats de la radiothérapie sont supérieurs à 
ceux du traitement chirurgical. Les rayons agissent 
autant sur les défenses de Forganisme que sur le 
tissu néoplasique. Les trés hautes doses, dont 
action sur l'état général est considérable. sont plus 
nuisibles qu'utiles. I en est notamment ainsi lors du 
traitement des récidives : les doses massives abou- 
tissent souvent à des résultats désastreux, tandis que 
de faibles doses amènent la régression. Aussi FA, 
adininistre-t-il seulement des doses modérées répar- 
ties en ‘deux champs: Fun ventral, Pautre dorsal. La 
curiethérapie doit ètre employée en mème temps 
que la radiothérapie. I est nécessaire d'associer aux 
agents physiques un traitement medical. 


M. LAMBERT. 


Substances radioactives. 


SUBSTANCES RADIOACTIVES 


GENERALITES 
Ee 


Nogier (Lyon). — Les méthodes en radiumthe- 
rapie: radium caustique et radium électif. 
(Lyon médical, 25 mai 1922, p. 455-440). 

A l’action brutale de la méthode causlique qui 
frappe de mort toutes les cellules, saines et néopla- 
siques, et produit des escarres longues à guérir, 
l'A. oppose la méthode élective dont Regaud et son 
école ont montré les avantages. 

Cette méthode repose sur la nécessilé de ménager 
le tissu conjonctif dont le rôle dans la defense de 
l'organisme contre le cancer est extremement impor- 
tant. Elle comporte Femploi d'une filtration primaire 
très soignée, l'absorption du ravonnement secondaire, 
des filtres et un recul suffisant du fover radifere, la 
durée d'application étant évidemment augmentée, 
d'autant plus qu'on filtre davantage et qu'on s'éloigne 
davantage des tissus à traiter. 

La méthode élective permet d'aborder avec succès 
la cure de lésions pour lesquelles la méthode caus- 
tique est impuissante. 

A la méthode élective se rattache 
fure qui, judicieusement employée, 
mum l'action caustique du radium 
quelque sorte son action élective. 


la radiumpunc- 
réduit au mini- 
en exaltant en 
M. Citassarp. 


Nogier (Lyon). — Sur la radio-activité des eaux 
de Saii-les-Bains (Loire). (Lyon médical, 29 mai 
1922, p. 443-445). 


Des recherches de l'A. on peut tirer les conclu- 
sions suivantes : 

4 La quantité d'émanation contenue dans Jes eaux 
de Sail-les-Bains oscille autour du chiffre de 
11.52% millimicrocuries par litre et ne subit que des 
fluctuations légeres. 

% L'eau de Sail n'est jamais inactive même par 
grande sécheresse. 
© 5 Les eaux de Sail ont donc une origine très pro- 
fonde. particularité qui explique leur pureté au point 
de vue bactériologique et leur transparence remar- 
quable mème sous une grande épaisseur, 

% L'émanation contenue dans les eaux de Sail-les- 
Bains est bien émanation du radium. Elle se détruit 
conformément à une loi exponentielle et diminue de 
moitié en 5,80 jours. | 

te Les mesures faites sur de Peau transportée à 
Lvon montrent que les conditions de transport et 
d'embouteillage sont bonnes. D'où possibilité pour 
le malade d'une cure radioactive à domicile. 

M. CHassarp. 


Cluzet et Chevallier (Lyon). — Sur la toxicite de 
emanation du thorium en inhalation pro- 
longée. (Comptes rendus des séances de la Socicle 
de Biologie t. LXXXVI, 1922, n° 12, p. 695-694.) 


Les À. ont soumis des cobayes à l'émanation pro- 
longée de thorium correspondant pour 8 jours a 
JUS millicuries d'émanalion de radium détruite. Tbs 
ont observe la mort au N° jour apres une courte 
période de dyspnée. L'autopsie a montré une Conges- 
tion du foie, de la moelle osseuse et du poumon. La 
durée mortelle n'a pas varié avec une quantite 
d'émanation plus forte. Le débit du courant duur 
dans la cloche était de 39 à 40 litres par heure. 

A.DaRiaUx. 


W. Grzywo-Dabrowski (Varsovie). — Sur Pin- 
fluence des rayons du radium sur le système 
nerveux central de la souris. (Revue neurolo- 
giyue, Août 1922, p. 1126-1157 avec fig.) 


De ce travail expérimental on peut tirer les con- 
clusions suivantes: les rayons du radium agissent 
d'une manière évidente sur les cellules nerveuses, 
en y produisant des moditications régressives, même 
dans les cas où leur action est de courte durée. 
Lorsque l'action est prolongée. elle détermine la 
désagrégalion et Patrophie des cellules et des fibres 
nerveuses. On n’a jamais observé de modifications 
inflammatoires soit dans les méninges, soit dans le 
tissu nerveux; mais on note des modificalions dans 
les parois des vaisseaux. 

Les rayons du radium pénètrent assez profondé- 
ment dans le tissu nerveux. 

LA. a remarqué que les modifications sur la moelle 
et sur le cerveau étaient analogues, mais plus pro- 
noncées sur le cerveau qui est plus accessible aux 
ravons que la moelle. LOUBIER. 


RADIUMTHÉRAPIE 


NEOPLASMES 


Minervini (Naples). — Un cas de sarcome de la 
cuisse traité par ies rayons X et le radium. 
(Achinolerapia, Juillet 1922, vol. II, fase. 5.) 


Le diagnostic de la maladie était facile et évident 
chez un jeune homme de 17 ans; évolution maligne 
qui. en l'espace de trois mois a gagné tous les tissus 
mous profonds de la région antéricure de la cuisse, 
au voisinage des Vaisseaux fémoraux; hémorrhagies 
multiples. 

L'action des ravons X et du radium a été intense 
et rapide. On a irradié une première fois 10 h., une 
deuxieme fois 4h. sur 0 mm à de zine de 5 mm d’alu- 
minium à 0 mm 40 de distance et avec une intensité 
de 22 m À. Ces séances furent suivies de deux appli- 
cations de tubes radifères laissés en place 24 et 
2 heures. Le malade qui était mourant a survécu 
trois mois; les tissus étaient en voie de cicatrisation 
mais Pextréme faiblesse du malade n'a pas permis 
d'espérer un meilleur résultat. M. GRUNSPAN. 


A. Bloch et J. Tarneaud (Paris). — Un cas de 
néoplasme du sinus maxillaire opéré et traité 
par la Radiumthérapie. (Annales des mal. de 
l'oreille, du larynx, du nez et du pharynæ. 
T. XLI, n° 7. Juillet 1922, p. 741. 


Les A. rapportent l'observation d'un épithélioma 
spino-cellulaire du toit du sinus maxillaire gauche, 
propagé à la fosse ptérvgo-maxillaire el révélé par 
une trépanalion exploratrice et biopsie, en l'absence 
de signes cliniques nels. Fausse guérison par traite- 
ment au Radium: récidive in silu 6 mois après. Les 
A. préconisent Fassociation de la chirurgie et de la 
radiothérapie. F. LEPENNETIER. 


J. Guisez (Paris). — De quelques résultats éloi- 
gnes du traitement par le radium de cancer de 
œsophage et du larynx. (Annales des mal. de 


Substances radioactives. 


l'oreille, du larynx, du nes et du pharyne. 
T. XLI, n°7, p. vol.) 


L’A. rapporte 5 cas de cancer du larynx traités par 
le Radium après thyrotomie simple et guéris depuis 
5, 2 et 5 ans. Pour œsophage l'A. rapporte 1 obser- 
vation de guérison datant de 11 ans, 5 datant de 
b ans, et 2 de 5. La grande difficulté de la technique 
est de placer et de maintenir le Radium en bonne 
position; repérer exactement le cancer, employer la 
longue sonde semi-rigide contenant les tubes de Ra., 
écarter les cachectiques, les stenoses très serrées, 
éviter la gastrotomie. F. LEPENNETIER, 


Kotzareff et Wasmer (Genève). — La fixation 
élective des substances radiumcolloidales sur 
les celluies embryonnaires et néoplasiques. 
Son importance dans le diagnostic et le traite- 
ment du cancer. (Bulletin de l'Académie de Mé- 
decine, n° 54, p. 146, séance du 24 octobre 1122.) 


Dans cette note, présentée par M. Quénu et qu’on 
souhaiterait plus précise, sont énoncées, à l'égard 
du diagnostic et du traitement des tumeurs cancé- 
reuses, des propositions qui seraient d'un très grand 
intérèt si leur exactitude était rigoureusement con- 
firmée. 

Les A. ont observé que les corpuscules atomiques 
des substances radiumcolloïdales introduites dans 
l'appareil circulatoire d'une femelle de cobave en 
gestation vont se fixer électivement sur embryon. 
Du moins ils affirment que sur une plaque photogra- 
phique, il est aisé d'oblenir Vimage curiegraphique 
de cet embryon. Ils ont observé aussi cette fixation 
élective des substances radiumeofloïdales sur les tu- 
meurs primitives el leurs métastases par linjeclion 
intra-veineuse du contenu d'ampoules poloniées 
“adiumcolloïdales à divers malades porteurs de néo- 
plasmes. Du moins, ils aftirment avoir obtenu limage 
curiegraphique de ces néoplasmes, ils citent en par- 
ticulier une métastase localisée à la base du cerveau 
et révélée par son image curiegraphique. C'est cette 
image qu'il importerait de voir et dont il serait né- 
cessaire de discuter la valeur. 

Enfin ils rapportent une seule observation clinique, 
celle d’une femime de 66 ans, alleinte d'un endothe- 
liome de Ja région parotidienne gauche avee méta- 
stases dans les ganglions préauriculaires et cécité 
de l'œil gauche: c'est chez cette malade que l'injec- 
tion radiumcolloïdale intra-veineuse révèle une méta- 
stase localisée à la base du cerveau. Apres 6 injec- 
tions intra-veineuses et 5 injections locales de liquide 
radiumeolloïdal polonié, la tumeur primitive a dis- 
paru ainsi que les ganglions; les épreuves curie- 
graphiques montrent la régression de la métastase 
de la base du cerveau. La malade meurt d'hémor- 
ragie cérébrale, il n'y a pas d'autopsie. 

Sur cette nouvelle méthode de diagnostic et de 
traitement du cancer en atlendant des preuves plus 
isdiseutables, 11 parait sage de réserver toul juge- 
ment. A. B. 


Guisez (Paris). — De la laryngotomie associée 
aux applications de radium dans le cancer 
du larynx (X° Congres d'Otolouie et Ann. des 
mal. de l'oreille, du laryna, du nes, du phariynx. 
T. XLI, n° 9, Septembre 1922, p. 977.) 


LA. emploie la technique suivante : thvrotomie, 
application de radium doses faibles, très filtrées) en 
application prolongée durant # à ò jours et trachéo- 
tomie qu'il laisse 2 à 3 mois pour pallier aux phéno- 
mènes dvspnéiques s'il v en a. 

L’A. estime que la nécrose des cartilages signalée 
par quelques auteurs est due à des doses trop fortes 
et insuflisamiment filtrées. F. LEPENNETIER. 


197 


Largnon (Lyon). — Association de la Laringo- 
fissure, du radium, des rayons X dans le trai- 
tement du cancer du larynx. (X° Congrès d'Oto- 
logie et Ann. des mal. des oreilles, du larynx, 
du nes, et du pharynæ. T. XLI, n° 9, Sept. 1929, 
p. 974.) 


L'A. avec Bérard pratique d'abord la laryngo-fis- 
sure avec exlirpation large des parties molles néo- 
plasiques uni où bilatérales, sous-anesthésie locale. 
Quand l'opération conservatrice ne peut atteindre 
tout le mal ils appliquent de suite le radiuin tube de 
2 milligrammes de Ra Br, fillrés. pendant Sheures). 
Mais ces fortes doses peuvent produire des brûlures 
graves, de la nécrose du cartilage et des rétrécisse- 
ments. On pourrait aussi faire par la brèche de 
laryngo-fissure 5 a4 séances de rayons X de 2 à 
ð heures chacune en reprenant quelques semaines 
plus lard de nouvelles séances à travers la peau. Les 
A mont encore pu comparer les deux techniques, 
leurs résultats satisfaisants étant trop récents. 


F. LEPENNETIER. 


APPAREIL GÉNITO-URINAIRE 


H. Violet (Lyon). — La curiethérapie des fibro- 
myomes utérins. (Lyon „médical, 22 mai 1922, 
p. 419-426.) 


LA., en se basant sur une statistique personnelle 
recente comportant 47 cas de tibromes dont !5 traités 
par la curiethérapie et 52 par l'hystérectomie ou la 
myomectomie, étudie les indications de l'une et 
Pautre méthode. 

ll y a des cas où seul le radium est indiqué: ce 
sont les cas de mvomes hémorragiques dont le 
volume ne dépasse pas celui d'une grossesse de 
trois mois, chez des malades de plus de 55 ans. La 
curiethérapie, qui est un traitement simple et 
inoffensif, donne dans ces cas un résultat excellent, 
avec moins de risques que l'opération. 

Il ya des cas où la chirurgie Seule est indiquée: 
mromes volumineux, peu hémorragiques, mv'omes 
déterminant des troubles de compression des organes 
du petit bassin, myomes avec salpingo-ovarites con- 
comitantes, myomes dégénérés, myomes chez des 
femmes jeunes, association de fibromvome et de 
grossesse, ete. 

Enlin il y a beaucoup de cas douteux dans lesquels 
on peut tenir compte du désir de la malade, mais où 
surtout l'expérience personnelle et le sens clinique 
du chirurgien interviendront pour proposer la théra- 
peutique la mieux appropriée. 

Quelques indications touchant les doses et la tech- 
nique employées par PA.: alors que pour la plupart 
des A. la dose de sterilisation ovarienne définitive 
est égale à 12 millicuries détruits, Violet a obtenu 
l'aménorrhée definitive avec 10 millicuries détruits. 
Il se tient au-dessous de cette dernière dose quand 
il veut éviter la stériisalion definitive. La guérison 
idéale, dont VA. rapporte une observation person- 
nelle, est évidemment la disparition detinitive du 
fibrome avec réapparition réguliére des régles au 
bout d'un certain temps. Dons certains cas bien 
déterminés, PA. emploie de petites doses et procède 
un certain temps apres à une deuxième application. 

Apres avoir, au debut, filtré avec un tube de caout- 
chouc rouge entouré par quelques épaisseurs de 
gaze, Violet filtre actuellement avee un tubeen laiton 
de 2 mm. d'épaisseur entouré d'un tube de caout- 
chouc pur para. 

Aucune allusion dans cet 
obtenus par la radiothérapie. 


article aux résultats 
M. CHASSARD. 


198 


C. Jacobs (Bruxelles. — Le radium. Traitement 
palliatif idéal dans les cas de cancer utérin 
inopérables et les cas opérés récidivés. ((rync- 
col. et Obstélrique. 1922, n° ò, p. 954-0501.) 


L'A. a observé de nombreux cas inopérables dans 
lesquels, après emploi du radium, il a vu se produire 
de longues survies, l'arrèt des douleurs et des hémor- 
ragies, pendant de longs mois. 

Il rapporte six observations. 

Il a employé en général des quantités relativement 
petites (50 à 39 milligrs en tubes ou en aiguilles 
laissés en place pendant quelques heures). Toutes 
les applications étaient précédées pendant plusieurs 
jours d'injections vaginales antisepliques : les tubes 
etles aiguilles élaient soigneusement slérilisés ainsi 


Électrologie. 


que les filtres et les pansements qui doivent séjourner 


dans le vagin. LOUBIER. 
James Heyman (Stockholm). — Résultats du 


traitement des hémorragies climatériques par 
la radiumthérapie dans la clinique de radium. 
Acta Radiologica, vol. fasc. 4, p. 470-474.) 


De 1916 à 1921 on a traité, à l’Institut de Radium a 
Stockholm, 49 cas non compliqués d'hémorragies 
climalériques; ces cas furent suivis ultérieurement. 
Tous furent traités an radium. Un seul traitement 
dans 41 cas dont 50 intra-ulérins et 11 vaginaux: dans 
7 cas 2 traitements el dans 1 cas 5 traitements. 
Resullat: amenorrhée dans 52 cas, oligoménorrhée 
dans 16 cas. Un cas Winsucees. 

RESUME DE L'AUTEUR, 


ÉLECTROLOGIE 


Cluzet et Hofman (Lyon). — Les électromyo 
grammes. Possibilité de leur utilisation en cli- 
nique. (Lyon Medical, 25 mat 1928, p. 440-448.) 


Les A. pensent que la méthode électromyogra- 
phique peut être utilisée en clinique. Hs ont pu 
recueillir Felectromyogramme dun mvopathique, 
d'un svryngomyélique, d'un hémiplegique, d'un par- 
kinsonien. Sans pouvoir affirmer que le rythme et 
l'amplitude des oscillations électriques varient avec 
l'état des centres nerveux ou celui des voies condue- 
trices, ils ont jugé intéressant de Signaler leurs pre- 
miers résultats. M. CHASSARD. 


Zimmern et Cottenot (Paris). — Sur l'électro- 
myographie. (Comptes rendus des séances de la 
Société de Biologie, t. LXXXVIT, 1922, n° 27, 
p. 645646. 


Les A. ont réunÿ un certain nombre de tracés de 
contractions réflexes et volontaires avee lélectrocar- 
diographe de Siemens. L'exeilalion d'un réflexe donne 
lieu à une onde diphasique. Pour les contractions 
volontaires on rencontre des courbes de deuxordres. 

Dans les unes on relève dans le mélange des 
grandes et des petites oscillations un rythine voisin 
de 50 par seconde. 

Dans les autres le tracé est brouillé par la mulli- 
plicité et Virrégularite des petites oscillations. 

Les A. sont d'accord avec nombre d'expérimenta- 
tours pour fixer au voisinage de 50 la fréquence des 
grandes oscillations. Ge rythine de 50 pourrait ètre 
appelé la période propre de la contraction muscu- 
Jarre. A. DARIAUX. 


A. Borrel, A. de Coulon el L. Boez:Strashourg ) 
— Action des différents métaux (spécialement 
du plomb) sur les tumeurs greffées de rats par 
Vionotherapie. (Comptes rendus des séances de 
la Société de Biologie. t. UXANVIT, n° 5. 
p. 11IS-1121.) 


Les A. ont introduit par courant électrique des 
cations au niveau des sarcomes du ral, 15 jours 
apres la greffe, en notant l'équivalent électrochimique 
des différents électrolvtes, le temps de passage du 
courant et son intensité. 

Les A. donnent un tableau résumant leurs expé- 
riences, tableau qui montre que le plomb a une action 
tout à fait évidente sur les sarcomes greflés du rat. 

A. DaRIAUX. 


Cirera Salse (Barcelone). — La résistance du 
corps humain aux courants de haute fréquence 
dans leur modalité de thermo-pénétration ou 
diathermie. (Bulletin ofjiviel de la Société fran- 
case dElectrothérapie et de Radiologie, Juillet 
1922, p. 278-289.) 


En emplovant des dispositifs divers pour faire des 
applications de haute fréquence, PA. arrive aux con- 
clusions suivantes : 1° la diathermie diminue très 
nolablement la résistance de la peau sous-jacente 
aux électrodes : on peut trouver une résistance de 
20 ohms pour la disthermie et 500 ohms pour le 
courant continu; 2° elle diminue la résistance longi- 
tudinale de la peau qui est considérée pratiqnement 
presque comme un isolant pour le courant continu; 
ə elle diminue, mais à un moindre degré la résistance 
des autres tissus du corps. L'A. se défend de chercher 
à donner des mesures précises, mais il croit pouvoir 
aflirmer que la conduetibilité du corps humain pour 
les courants de II. F. et celle pour le courant continu 
ne peuvent êlre assimilées. A. LAQUERRIERE. 


ÉLECTRODIAGNOSTIC 


G. Bourguignon (Paris). — La chronaxie en 
pathologie. (/iulletin officiel de la Société fran- 
caise d'Electrothérapie et de Radiologie, Juillet 
1922, p. 265-260 avec 7 figures.) 

Cette conférence très importante ne peut ètre 
résumée de facon précise et doit être lue dans le 
texte, Nous nous contenterons d'attirer l'attention 
sur quelques points : 

Les reactions électriques donnent des renseigne- 
ments sur létat physiologique et non sur l’état ana- 
tomique : on peul par des artilices déterminer passa- 
gerementsurun muscle sain l'état de dégénérescence ; 
pour affirmer qu'il y a une lésion, il faut que les 
réactions observées soient constantes et ne soient 
pas modiliées par des circonstances exlérieures (le 
rechaullement par exemple). 

Il ny a pas lieu de faire de distinction entre les 
reactions des maladies du nerf et des maladies des 
muscles, car on trouve tous les états intermédiaires 
entre la maladie de Thomsen et les élats névritiques. 

Quand il y a lésion du neurone moteur périphérique, 
Pexamen électrique montre que le muscle s'altère : 
la forme de sa contraction s'éloigne de plus en plus 
de la normale, la chronaxie suit les variations de la 


Electrologie. 


contraction; il n’y a pas une chronaxie du Thomsen, 
ou de la mvopathie; mais il y a la chronaxie des 
différents degrés du trouble de la contraction : con- 
traction vive, décontraclion ralentie, galvanotonus, 
contraction lente. Au début d'une section nerveuse, 
on a les mémes réactions que dans une atrophie 
réflexe. 

La réaction de dégénérescence partielle s’observe 
quand toutes les fibres ne sont pas dégénérées, la 
R. D. totale quand toutes le sont; dans le premier 
cas la chronaxie est différente au point moteur et 
par excitation longitudinale; dans Je second la chro- 
naxie est la méme partout. 

On ne doit pas dire qu’un nerf est inexcitable ; 
mais : le muscle ne réagit pas à Vexcitalion portée 
sur le nerf. En effet en clinique nous n'avons pas de 
moyen de savoir si le nerf est mort ou s’il a seule- 
ment une chronaxie trop différente de celle du muscle 
pour lui transmettre l'excitation. 

La lésion d’un territoire nerveux donne des modi- 
fications de la chronaxie dans les territoires des nerfs 
du mème membre ou du membre symétrique ayant 
une même chronaxie, c’est ce que Bourguignon 
appelle la répercussion. 

Quand la lésion porte sur les neurones centraux, 
on observe une altération de la chronaxie assez 
légère, analogue à celle de la répercussion, quand il 
y a contracture ou rigidité; on n’observe aucune 
moditication au contraire s'il existe des mouvements 
choréiformes. 

La chronaxie permet de connaître la valeur fonc- 
tionnelle d'un muscle à un moment donné, elle ne 
permet pas de se prononcer sur la raison anatomique 
du trouble qu'il présente; mais grace à l'étude minu- 
tieuse de la chronaxie on peut suivre l'évolution d’une 
maladie comme la courbe de température suit lévo- 
lution d’une pyrexie. A. LAQUERRIERE. 


Bourguignon (Paris). — Indépendance de la 
mesure de la chronaxie et des variations 
expérimentales du voltage rhéobasique chez 
l’homme. (Comptes Rendus de la Société de Bio- 
logie, t. LXXXVII, 1922, n° 27, p. 610-612.) 


L'A. se basant sur l'expérimentation assure que 
contrairement à l'opinion émise par MM. Strohl et 
Dognon (C. R. de la Société de Biologie, t. LXXXVI, 
1922, p. 606) il n'a jamais trouvé les écarts signalés 
par ces A. dans la mesure de chronaxie normale et 
qui seraient dus à l'influence de la polarisation. 

A. Daniaux. 


À. Strobl et À. Dognon (Strasbourg). — Influence 
de la polarisation sur la mesure de l’excitabilité 
électrique chez l'homme. (Comples Rendus des 
Séances de la Société de Biologie, t. LXXXVI, 
1922, n° 11, p. 606-608.) 


Le voltage dont on dispose pour l'excitation est 
très important au point de vue de l'exactitude dans 
les mesures Wexeitabilite électrique. 

I} faut le maintenir suffisamment élevé, en ajoutant 
dans Je eireuil des résistances variables suivant 
Vexcitabilité du muscle, atin de tenir pour négligeable 
la force contre-électromolrice de polarisation. Cette 
force, chez l'homme, croit rapidement pendant la 
durée d'excitation pour atteindre une valeur de l'ordre 
d'une dizaine de volts. A. DARIAUX. 


ÉLECTROTHÉRAPIE 


DERMATOSES 


Jean Lucas (Paris). — Le traitement des cica- 
trices vicieuses et de la sclérodermie par l'ioni- 


199 


sation d’iodure de potassium. (Thèse de Paris, 
1922, Legrand, éditeur.) 


La question de l'ionisalion est extrêmement vaste. 
Dans sa thèse, PA. na en vue que Vionisation de 
l'iode et, parmi les applications thérapeutiques, que 
celles qui concernent la libération des cicatrices 
vicieuses et le traitement des sclérodermies. 

Dans la première partie sont exposées les expé- 
riences (Bourguignon et Conduché) sur introduction 
de Vion iode par électrolyse chez l’homme et son 
élimination par les urines. De ces expériences, l'A. 
conclut : 

4° L’élimiration de l’iode suivie dans une série de 
séances et non dans une seule ne s'établit pas d’em- 
blée à son taux maximum; 

2° L’élimination, après la dernière séance, se pro- 
longe plus longuement qu'après ingestion digestive. 

5° À partir de la deuxième ou troisième séance jus- 
qu'à la dernière, l'élimination se fait en plateau; 

4° Au niveau de l’électrode positive, il sort de l'or- 
ganisme de tres faibles quantités d'iode; 

5 Il est possible de doser directement la quantité 
diode introduite et l'expérience montre une concor- 
dance entre les quantités introduites et les quantités 
éliminées. 

La deuxième partie est consacrée à la technique 
de Vionisation bien connue des lecteurs du Journal 
de Radiologie. L’A. emploie la méthode de Bourguignon : 
iodure de potassium à 1/100, intensité 10 mA pendant 
une demi-heure au moins; six séances pendant la 
première semaine, puis trois séances pendant les 
5 semaines suivantes; repos de 20 jours et reprise 
suivant le méme mode jusqu'à amélioration satis- 
faisante. 

Dans la troisième partie l'A. aborde l’étude des résul- 
tats obtenus par lionisalion des cicatrices cutanées 
adhérentes, il envisage : 

1° Les effets sur la cicatrice cutanée elle-mème : 
décoloration, amincissement, décollement; 

2° Les effets sur les tissus profonds sous-jacents a 
la cicatrice : libération des muscles. action sur les 
troubles moteurs, action sur les troubles trophiques 
et douloureux du membre atteint. 

L'A. apporte des observations de blessés de guerre 
traités au Centre neurologique de la X° région. Il 
rapporte ensuite trois observations de sclérodernie 
qui montrent que Vionisation donne des résultats 
encourageants dans cette affection qui jusqu'ici avait 
tenu en échec tous les traitements. Dans ces trois 
cas la peau s'est décollée, l’épiderme s'est reformé, 
la coloration est redevenue normale et on a noté une 
amélioration de la circulation cutanée. LouBIER. 


H. Bordier (Lyon). — Epithéliomas rœntgéniens 
guéris par la diathermie. (Presse médicale, 
16 déc. 1922, p. 1085 avec fig. et Bull. de l'Aca- 
démie de Médecine, séance du 14 nov. 1922.) 


Professeur de physiqne chargé à titre civil du ser- 
vice radiologique d'un hôpital pendant la guerre. 
En 19171 vit survenir sur ses deux mains des croûtes 
noirätres, donna sa démission et se tint depuis 
soigneusement éloigné des rayons X. Malgré cela 
l'état des mains s'aggrava et le 22 juin 1922, quand B. 
le vil, ce malade présentait 7 placards épithélioma- 
teux à la main gauche et 9 à la main droite et en 
outre une tumeur épithéliomateuse sur le côté droit 
de la lèvre inférieure. 

Après anesthésie locale des 16 placards des mains 
et de Ja tumeur de la lèvre inférieure, VA. les 
traita par la diathermie suivant la mème technique 
que celle qui lui avait donné un si bon résultat sur 
lui-même, (Académie de Medecine, 9 mai 1922, analysé 
dans le Journal de Radiologie, t. VI, n° 12.) 

Le 5 août la cicatrisation était complète, La gueri- 
son se maintient depuis. Lounien. 


200 


Denis Courtade (Paris). — Traitement du sycosis 
par lionisation d’une solution de sulfate de 
zinc. (Bulletin officiel de la Société francaise 
d'Electrothérapie et de Radiologie, Juillet 1922, 
p. 267-268.) 


Observation dun malade chez qui les traitements 
les plus divers, même la radiothérapie, avaient élé 
employés sans succès depuis 5 ans, la guérison fut 
oblenue en 25 jours par six séances d'ionisation par 
une solution de sulfate de zine. La guérison se 
maintient 5 mois 1/2 après la dernière séance. 

A. LAOUERRIÈRE. 


APPAREIL CIRCULATOIRE 


Delherm et Laquerrière (Paris). — A propos de 
l'action thermique des courants de haute fré- 
quence. (fulletin officiel de la Société francaise 
d'Electrothérapie et de Rudioloyie, Juin 1922, 
p. 216-217.) 


L'action thermique a été vue par d'Arsonval dès ses 
premiers travaux 1892) comme il l'a rappelé sans con- 
testation au Congres de Berlin en 1915. Cliniquement 
Apostoli préférait le lit à la cage et cherchait à pro- 
voquer une sensation de chaleur; Bonnefoy, insistait 
sur l'importance de cette sensation de chaleur et pré- 
cisait qu'à mesure que les séances s’additionnaient 
la sensation de chaleur se produisait plus facilement. 
Les A. préfèrent également Je lit à la cage; ils ont 
observé chez des artério-seléreux hypertendus, à une 
période où, bien entendu, la maladie n'est pas trop 
avancée, des modifications évidentes des céphalal- 
gies, migraines, vertiges, refroidissement des extré- 
miles, troubles circulatoires divers. Mais il faut se 
garder de l’exagéralion actuelle de certains A. amé- 
ricains : pas plus avec la diathermie appliquée sur le 
cour qu'avec le lit, on ne décalcitiera les artères, on 
ne rendra la souplesse des valvules du cœur. 

LOUBIER. 


Zimmern (Paris). — A propos de la forme dia- 
thermique des courants de haute fréquence. 
(Bulletin officiel de la Sactté francaise € Electro- 
thérapie el de Radiologie, Juin 1922, p. 215 215.) 


«Ona fait beaucoup de tort à la thérapeutique par 
les courants de IEF, en utilisant aveuglément, pour 
obtenir abaissement de la tension artérielle, la cage 
d'auto-conduction » mais PA. vante les bons effets du 
lt condensateur. L'apport de chaleur force l'organisme 
à lutter, ce qui détermine de la vaso-dilatation péri- 
phérique; on produit ainsi un léger abaissement de 
la pression, mais surtout on provoque une véritable 
rééducation de la circulation capillaire : disparition 
des sensations de refroidissement, des migraines, exci- 
tation des tophi goutteux, etc. A. LAOUERIÈRE. 


Laquerrière (Paris). — Le traitement électrique 
du « doigt mort ». (Bulletin officiel de la Société 
francaise d'Electrothérapie et de Raiolpyie, Mai 
1022, p. 206-207.) 


L'A. préconise la révulsion de H. F. sur le doigt 
atteint avec l'électrode de Mac Intyre, mais pense 
que des applications générales de lil condensateur 
sont un adjuvant tres utile. Ñ a guéri des malades 
présentant le phénomène du doigt mort. poussé au 
point de devenir. durant l'hiver, une véritable infirmite. 

LoUBiER. 


Electrologie. 


SYSTÈME NERVEUX 


Georges Bourguignon et Faure Beaulieu (Paris). 
— Un cas d’amyotrophie Charcot-Marie, fruste 
et sporadique. avec atteinte de la voie sensi- 
tive démontrée par les réactions électriques. 
« Chronaxie et réflexe électrique de G. Bourgui- 
enon et H.Laugier. »(Revue Veurologique, Juillet 
1922, p. 956-966.) 


Les A. présentent une malade dont l'observation 
est intéressante au double point de vue clinique et 
électrique. En effet, l'atrophie musculaire a chez elle 
un caractère remarquablement fruste, et l'étude des 
chronaxies sensilives et du réflexe électrique a permis 
de démontrer l'existence indubitable de lésions de la 
voie sensitive périphérique que Ja clinique ne révé- 
lait pas. 

Une malade de 25 ans vient consulter en Juin 1921 
pour des troubles très légers de la marche, dus à 
une attilude anormale des orteils des deux pieds. 

Les A. ont étudié les réactions électriques de la ma- 
ladie à trois points de vue : 

4° Nerfs moteurs et muscles ; 

2 Réflexe électrique ; 

» Nerfs sensilifs. 

fe Museles et nerf. moteurs. — L'examen a été prati- 
qué à trois reprises différentes : Juillet1921, Avril 1922 
et Juillet 1922. Les deux premiers examens ont été pra- 
tiqués avant tout traitement. Le troisième examen a 
été fait après six semaines de traitement (ionisation 
d'iodure au niveau de la moelle avec courant descen- 
dant). Les réactions ont été trouvées exactement les 
mèmes aux trois examens, Sans modifications impor- 
tantes de la chronaxie. De ces trois examens il résulte 
qu'il y a une dégénérescence partielle dans tous les 
muscles du membre inférieur des deux côtés et dans 
les muscles de la main et de l'avant-bras des deux 
côlés. Aux membres inférieurs ‘celle dégénérescence 
partielle se traduit par des modilications, des réac- 
lions qualitatives et de l’excitabilité seulement à la 
jambe et au pied. A la cuisse on ne trouve que des 
altérations de la chronaxie. 

Aux membres supérieurs, modifications des réac- 
tions qualitatives au niveau de la main et surtout 
dans le domaine du médian. A Vavant-bras, modifica- 
tions de la chronaxie sans altération des réactions 
qualitatives. 

2° Réflece électrique. — L'excitalion, soit monopo- 
laire. soit bipolaire, avec un courant galvanique d'in- 
tensité convenable, portée sur la face antérieure du 
tibia, produit une contraction réflexe légère dans le 
domaine du crural, non seulement du côté excité, 
mais aussi du côté oppose. 

Or Bourguignon et Laugier ont montré que ce 
réflexe électrique se produit dans deux conditions 
très différentes : des lésions du faisceau pyramidal et 
des lésions du neurone sensitif périphérique. 

3 Verfs sensitefs. — L'étude de la chronaxie, mesurée 
au crural des deux côtés el au nerf médian à gauche, 
a révélé des lésions légères du système sensitif péri- 
phérique, absolument silencieuses au point de vue 
clinique. Elles justifient l'hypothèse qu'ont faite les A. 
en rapportant l'existence du réflexe électrique non 
au faisceau pyramidal, mais à de légéres lésions sen- 
sitives. 

Les A. pensent qu'il s'agit bien d'un cas d'amyo- 
trophie Charcot-Marie. I ne peut être question d'une 
syringomveélie, d'une sclérose latérale amvotrophique, 
ni d'une polynevrite Loxique ou infectieuse. Une atro- 
phie mvapathique aurait une évolution différente: les 
réactions électriques ne seraient pas comparables. 

Cette observation montre tout l'intérèt de la mesure 
de la chronaxie, aussi bien motrice que sensitive, en 
pathologie nerveuse. LOUBIER. 


qq 


Le Gérant : F. AMIRAULT. 


BY 18. — Paris. Imp. Laverne, 9, rue de Fleurus, 


MEMOIRES ORIGINAUX 


LES BASES PHYSIQUES DE L’IRRADIATION 
DU CANCER DU COL UTERIN 
PAR LA CURIETHERAPIE ET LA RADIOTHERAPIE COMBINEES 


Par Robert COLIEZ 


Assistant de Radiologie des Hôpitaux (^). 


Deux notions se sont précisées au cours de ces derniéres années qui semblent devoir 
acquérir une importance primordiale en radiothérapie, parce qu'elles sont capables à elles seules 
d'expliquer tous les succès obtenus, mais aussi les échecs et tracent avec netteté la voie des 
recherches et du progrès. Timidement exprimées au début puisqu'elles renversaient toutes 
deux des dogmes depuis longtemps établis, elles se sont peu à peu fait jour et le faisceau de 
preuves éparses qui ramassées les mettent aujourd'hui en lumière paraît maintenant suffisant 
pour qu'on puisse en conclure avec une quasi certitude. 

Nous voulons parler: 1° de l'existence d'une dose excitante de radiations sur le cancer; 
2 du rôle de la spécificité de la longueur d'onde dans la régression des néoplasmes. 


A. Existence de la radio-eccitation. — La première proposition apparaît tout de suile d’une 
importance primordiale. Les radiations X ou y sont-elles capables, à certaines doses, d'amener 
une excitation de la vitalité des cellules, autrement dit de petites quantités de radiations 
peuvent-elles provoquer un accroissement plus rapide des tumeurs? Ce qu'on a appelé le « coup 
de fouet », nié avec véhémence par les uns, affirmé par les autres existe-t-il? Et dans l’affirma- 
live la nolion de celte existence doit-elle rester ignorée par une sorte de limidilé dangereuse 
ou bien doit-elle au contraire être mise en valeur au très grand jour afin que tout le monde en 
soit bien persuadé ct que les progrès de l’appareillage et de la technique s’en inspirent plus 
directement et cherchent à l'éviter avec plus de soin, mais aussi avec combien plus de profit? 

Qu'aucune erreur ne soit commise. La proposition : « les petites doses de radiations X ou y 
sont-elles capables de provoquer un accroissement de la vitalité des cellules néoplasiques ? » ne 
doit en aucune facon être confondue (comme elle l’est trop souvent) avec cette autre toute diffé- 
rente : « les petites doses de rayons X peuvent-elles créer du cancer, c'est-à-dire amener une 
dégénérescence néoplasique là où il n'y avail pas trace de cancer préalablement à l'irradialion? » 

Cerlains auteurs ont affirmé que le trailement des fibromes par les rayons X avait amené 
dans quelques cas leur dégénérescence néoplasique. Mais on peut affirmer que rien n'est prouvé 
à ce sujet (°) : d'une part on a pu traiter par des doses faibles des cancers du col de l'utérus 
par suite d'erreurs de diagnostic. Ils sont alors, dans la généralilé des cas, assez mal influencés 
puisqu'ils reçoivent justement des doses excilatrices. D'autre part, la dégénérescence néopla- 
sique du fibrome au niveau du col. bien que très rare, est un fait connu en pathologie. IT a été 
décrit, en dehors de tout traitement, par les radiations et bien avant l'avènement des rayons X; 
on l'a vu se produire, même après hyslérectomie sub-tolale. 

Le cancer des radiologistes n'apporte pas une preuve plus convaincante du pouvoir hypo- 
thélique cancérigéne des rayons X. Le cancer des mains du radiologisle, jamais primitif mais 
toujours greffé sur de vieilles lésions de radiodermile n'a pas besoin d'aulre explication que 
celle du cancer des bourses du ramoneur et l’étiologie est ici comme là et comme aussi très 


(*) Travail du service chirurgical de curiethérapie et de radiothérapie pénétrante de l'hôpital Tenon. 

() Au cours d'une discussion récente à la Société de Chirurgie, M. Proust a dit : « La production d'épi- 
thélioma par les rayons X n'a jamais été démontrée et semble ne pouvoir s'appuyer sur aucun fait ni sur 
aucune doctrine. » R. Proust. Bull. et Mém. Sue. de Chirurgie, 1922, p. 606. 


N° 5. — Mai 1923. VII — 1% 


202 R. Coliez. — Les bases physiques de Cirradiation du cancer 


probablement dans le cancer expérimental au goudron, comme dans toutes les maladies chro- 
niques des léguments une simple irritation. Ainsi voit-on après des années le lupus se trans- 
former en néoplasie maligne et des lésions hyperkératosiques diverses, d'origine physique, chi- 
mique ou méme naturelle (kératose sénile), dégénérer en épithéliomas. 

Mais si les radiations ne sauraient créer de toutes pièces de l'anarchie cellulaire là où ` 
celle-ci n'existait pas, de petites doses peuvent-elles favoriser le développement des cellules 
cancéreuses existantes? Cette proposition doit être aujourd'hui résolue par l’affirmative. 

On a la preuve expérimentale que des petites doses de rayons X sont capables d'exalter la- 
vilalité des cellules normales : déjà Bonney et Lazarus-Barlow (') éludiant le développement des 
œufs d’ascaris, Guilleminot (°), Cattley (*) le bourgeonnement des plantes, avaient vu la division 
cellulaire accélérée par une irradiation faible, alors qu'elle était retardée et rendue monstrucuse 
par une irradiation moyenne, el définitivement entravée par une irradiation forte. 

Récemment Petcrsen et Saelhof (‘), ont montré au cours d'expériences très précises que 
dans l'insuffisance pancréatique artificielle, oblenue par résection partielle du pancréas, l'irra- 
diation faible de la portion subsistante de l'organe amenait une stimulation directe du métabo- 
lisme cellulaire se traduisant, à la fois, par une augmentation passagère de l'excrétion du sucre 
el par un accroissement de la tolérance à l'égard des hydrates de carbone. De même les pelites 
irradiations de la rale amènent une augmentation notable du nombre des globules blancs (°). 

Les conclusions du rapport annuel de l'Institut du radium de Londres (*) sont également 
très nettes à ce sujel en ce qui concerne les rayons y : « Le radium semble stimuler les cellules 
« en voie de croissance, d'autant plus nettement que leur croissance était plus rapide, jusqu'à 
« ce que, les doses s’accumulant, l’action stimulante soit remplacée par une action destruc- 
« trice. » A la suite de leurs travaux sur l'action locale et générale des rayons X et du radium 
sur les tumeurs expérimentales des animaux, S. Russ, Helen Chambers et Gladwys Scott (7) 
(Londres), arrivent également à celte conclusion que « les petites doses ont une action exci- 
« tante sur le sarcome expérimental Jensen du rat, qu'elles font grossir plus rapidement, alors 
« que de fortes doses la font, au contraire, régresser et disparaître. » Telle est aussi l'opinion 
de Francis Curtis Wood (New-York) (*) qui croit remarquer que la dose qui excite les cellules 
cancéreuses (Troeker, Frenoe n° 108) de la souris est quelquefois voisine de la dose destruc- 
live. En Allemagne, l'étude de l'innocuilé des tumeurs irradiées, montre à Kesser (°) (Iéna) 
« qu’une dose faible de rayons nous paraît hater l'évolution des inoculations ». Même conclu- 
sion en ce qui concerne Welzel ('*) qui observe que « les temps d'irradiation X trop courts accé- 
« lèrent la marche de la tumeur expérimentale », et conclut à « l'existence d’une action accélé- 
« ratrice précédant l'action inhibitrice ». 

Les mêmes constatalions, en dehors du domaine expérimental, sont signalées en clinique. 
C'est l'opinion même de Seitz ('') que des doses de rayons X insuffisantes peuvent accélérer la 
croissance du cancer de l'utérus. Mais le phénomène, plus difficile à dégager pour un organe 
profond, est mis en quelque sorle schématiquement sous les yeux dans le développement du 
cancer du sein. Dans une intéressante observation, récemment rapportée à la Société de chi- 
rurgie, Proust et Mallet (!?) ont cité le cas d'une malade entrée dans le service qui présentait 


(1) Lazanus-BanLow, Arch, Middlesex Hospital, vol. XV; Eight. Cancer Report, p. 147, 149. 

(?) GUILLEMINOT. Ass. francaise pour luv. des Sciences, Reims, 1907, conclut quelesrayons X à faible dose, 
activent les premiers stades de croissance. 

(*) CATTLEY. Journ. of Pathology and Bucterioloqy, vol. XII, 1909, p. 580. 

(+) W.-F. PETERSEN et C. Sactuor. Excitation du pancréas par les rayons de Runtgen. The American 
Journal of The Medical Sciences, tome CLXIII, n° 3, Mars 1922. 

(5) En irradiant totalement pendant un temps très court de petits animaux (souris), Murpiy avait obtenu 
une production artilicielle de lymphocytes très notable. 

(5) Institut du radium de Londres. (Rapport annuel), British Medical Journal IVe, 25 avril 1921. p. 602. 

() S. Ress, HELEN CuampBers et GLapwys Scorr. Sur l'action locale et générale du radium et des 
rayons X sur les tumeurs. Arch. Radiology and Electrotherapy, n° 254, September 1921, p. 129. 

(4) F.-C. Woop, Détermination biologique du dosage des radiations. Journal of Radiology, vol. HI, 
Feb. 1922, n° 2, p. 37. 

(9) F. KESSER. Dosimétrie biologique médiate dans la radiothérapie des tumeurs. Münch. Med. Wehrft, 
vol. 68, n° 18, 1921, p. 543. 

(0) WerzeL. L'irradiation à grande distance des tumeurs malignes de Vanimal. Münch. Med. Wehrft, 
1991, n°29, p. 510. 

01) Seitz. Carcino-genèse ct dose de carcinome. Münch. Med. Wehfrt, 1921, n° 59, p. 1107. 

(#) Proust et MALLET. Epithélioma du sein récidivé avec limitation précise de la récidive au pourtour 
d'une zone irradiée. Bull. Soc. de Chirurgie, 1922, p. 155. 


du coluterin par la curtetherapie et la radiotherapie combinees. 203 


après une cure radicale de cancer du sein et au niveau de la cicatrice, une zone centrale nette- 
ment circulaire, pigmentée, absolument saine, entourée d’un semis de récidive encerclant en 
quelque sorte la principale zone d'application du localisateur. La malade avait eu neuf séances 
très courtes de radiothérapie non pénétrante avec un localisaleur étroit et il était permis de 
penser que la zone périphérique non irradiée avait reçu, par diffusion, une dose excilante, 
tandis que le centre avait bien reçu la dose stérilisante. 

Mêmes constatalions, en ce qui concerne le radium. Dans une communication au Congrès 
de l'A. F. A. S. Madame Laborde (') écrit : « Si les doses importantes de rayonnement sont 
capables de causer la dégénérescence et la mort des cellules, des irradialions faibles peuvent, 
au contraire, produire une action stimulante sur la division nucléaire ». Dans son rapport paru 
en 1921 sur l’état de la radiothérapie en Allemagne, et traduit en français par A. Béclère pour 
le Journal de Radiologie, Perthes (°) admet également l'existence clinique et expérimentale 
d'une dose excitante. « Toutefois, dit-il, ce qu'on peut reconnaître avec certitude, c'est qu'une 
excitation, une accélération de Ja division cellulaire n'entre en jeu qu'avec des doses minimes, 
des doses vraiment homéopathiques ». 

Sur ce point particulier de l'évaluation de la dose excilante, aucune précision ne saurait 
êlre donnée. Si cette dose semble âtre extrêmement petite, homéopathique pour Perthes, 
Proust, il a semblé à d'autres qu'il y avait lieu de l'évaluer, au contraire, en ce qui concerne le 
carcinome de l'utérus, jusqu'à 50 et 55 pour 100 de la dose érythème. Ces questions sont encore 
trop à l'étude et l’on ne saurait se baser jusqu'ici que sur des impressions. Aucune précision ne 
saurait être donnée (*). De même, en ce qui concerne sa fréquence : tous les radiologistes ont 
vu des cas de cancer, insuffisamment traités ou lrop timidement, avec d'anciens appareillages 
ou même les nouveaux prendre une vigueur nouvelle après des irradialions faibles. Mais vis-à- 
vis du nombre des cancers trailés autrefois par les anciennes techniques, les faits ne se sont pas 
reproduits avec une assez grande régularilé pour que le phénomène de l'excitation s'impose 
loutours d'une facon absolument nette. L'important est, du reste, que l'on soit bien convaincu 
qu'elle risque de se produire. [l est probable que la forme histologique a une certaine influence 
ou qu'il faul atteindre une dose très localisée, rarement atteinte exactement, et le plus souvent 
dépassée. 

Mais il y a lieu de compter parmi les phénomènes d’excitation, non seulement les « coups 
de fouet », que chacun a pu conslater à de rares exemples du reste, mais aussi la fréquence des 
récidives. Les actions homéopathiques peuvent réveiller plus tôt des cellules qui auraient 
sommeillé de longues années, comme le bistouri, en ouvrant des lymphatiques, mobilise des 
cellules dormantes (ou bien dcs microbes) qui, bien encerclées, seraient peut-être restées indéfi- 
niment stabilisées sans jamais évoluer plus loin. En ce qui concerne les cas opérés, traités 
ensuite par les rayons (radiothérapie prophylactique des récidives), par exemple pour le sein, 
certaines slalisliques chirurgicales affirment que les récidives sont plus fréquentes après les 
opéralions suivies d'irradiation que lorsque l'opération était effectuée seule. De même le radium 
utérin a quelquefois été accusé de « favoriser les mélastases ». Ainsi en a-t-il semblé aussi à 
Proust (‘) en ce qui concerne le cancer de la langue: « Si l'on ne prend pas la précaution de 
praliquer préalablement le curage ganglionnaire, il est à craindre que conséculivement a la 
destruction du néoplasme lingual, il n'apparaisse une très rapide augmentation de volume des 
ganglions ». us 

. 

Nolre opinion est que pour le sein les irradiations avaient élé incomplètes et furent le 
résultats de techniques ou trop locales, ou trop timides ou effectuées avec des appareillages 
insuffisants; de même que pour l'utérus et la langue, l'action efficace, purement locale du 


(1) Simone LABORDE. Considérations sur la curiethérapie des cancers. Journ. de Radiol., 1922, p. 549. 

(?) Pertnks. La radiothérapie des tumeurs malignes. (Traduction de A. BECLERE). Journ. de Rudiol., 1922, 
p. 122. 

(3; Mème les éléments très sensibles comme l'ovaire ont été récemment reconnus comme capables de 
réagir dans le sens de Pexcitalion vis-à-vis de doses intinitésimales. Pour Flatau, Pemploi de 1/4 ou 1/5 de la 
dose ovarienne, de 50 0,0, serait susceptible d'imprimer à Povaire une action excitante (augmentation des 
règles, ele...) sans le moindre effet destructif. On peut déduire de ces recherches que la dose excitante pour 
le séminome serait d'environ 6 à 7 0/0 de la dose érythème. 

(+) PROUST, MALLET, Matrer et pe Nanas. Traitement du cancer de la langue. Journ. de Radiologic, 
Octobre 1922, 405. 


204 R. Coliez. — Les bases physiques de l'irradiation du cancer 


radium, et infinitésimale à distance (au niveau des ganglions) est capable d'expliquer ces 
phénoménes. 

L'existence de la radio-excitation nous parait étre une notion capitale dans la radiothérapie 
et la curicthérapie des cancers. Elle explique les résultats contradictoires oblenus par les 
divers radiothérapeutes et dont il faut chercher l'explication dans des différences de technique. 
Elle rend compte des arrêts de développement, el même des régressions, suivies à dislance de 
poussées rapides. La gravité de cette notion, qui nest pas nouvelle, mais dont on ne parait pas 
assez pénétré à l'heure actuelle, n’échappera à personne. Elle pose que des radiothérapies timides, 
avec des appareillages insuffisants ou par des techniques défeclueuses, avec des doses de 
radium trop faibles ou des temps d'irradiation trop courts, peuvent aboutir non seulement à 
des échecs, mais à des désastres. Elle indique, avec netteté, la voie dans laquelle doivent évoluer 
les progrès de la technique radiothérapique, c'est-à-dire celle des irradiations élargies, dosées 
d'une manière très précise. 


LES DOSES EXCITANTES EN RADIOTHÉRAPIE. -~ Une cellule néoplasique est capable de recevoir 
une dose excilante de rayons X : 

4° Lorsque la quantité de rayonnement X incidente de la peau n'a pas été mesurée avec une 
exactitude suffisante et a élé de trop courte durée. — Il en est ainsi dans la plupart des 
irradialions exécutées sans mesures ionométriques continues et dans la méthode de traitement 
des tumeurs malignes par les doses fractionnées (petites séances hebdomadaires) méthode qui 
n'est plus soutenue à l’heure actuelle par personne. Aux inconvénients de l'excitation s'ajoute, 
du reste, ici, le désavantage d'une sorte de vaccination acquise par le tissu cancéreux au cours 
des irradiations antérieures, qui font, suivant la belle formule de Regaud, que « blessée 
seulement, une tumeur reprend le dessus et se fait plus maligne » (Regaud). 

2° Lorsque dans les irradiations par un seul champ. cette cellule est trop profondément 
située par rapport à la peau pour recevoir la dose cancéricide. Dans ce genre de technique, 
praliquée généralement dans les épithéliomas culanés ou dans le cancer du sein, il n'est pas 
toujours tenu compte avec rigueur de la décroissance des doses au travers des téguments. Celle 
décroissance mème améliorte, par les fortes filtrations et par les appareils modernes à 
200 000 volts dont le rôle est tout justement de réduire le quotient dose profonde, dose superfi- 
cielle, reste toujours très considérable. Ainsi, une cellule, placée seulement à 5 cm. sous la 
peau, ne reçoit que 58 pour 100 de la dose de surface ('). En d'autres termes, si, par exemple, 
une cellule épidermique recoit une quantité de rayons X égale à 5000 R. (unité ionométrique 
de Solomon), et que la dose cancéricide soil évaluée à ce même chiffre, la cellule cancéreuse, 
située à 5 cm. de profondeur, n'aura recu (daus les mêmes conditions physiques que précé- 
demment) qu'une quantité de rayons X égale à 2900 R qui est une dose à coup sûr insuffisante 
et peut très bien ètre une dose excilante. Et s'il s'agit d’une perméalion lymphatique plus 
éloignée, l'écart pourra être beaucoup plus considérable : à 45 cm. de profondeur, les cellules 
ganglionnaires recevraient dans ce même cas 14 pour 100 seulement de la dose de surface, soit 
700 R qui est une dose vraiment homéopathique. Ainsi se trouve expliquée l’évolution parfois 
accélérée des métastases de même que la bonne régression des couches superficielles des 
tumeurs épaisses qui d'autre part peuvent continuer à s'élendre plus rapidement dans leurs 
couches profondes ; 

5° Lorsque dans le traitement des cancers profondément situés, et au cours d'irradialions par 
la méthode des feux croisés, cette cellule ne reçoit pas, par suite d'erreurs de technique, la 
sommation des doses qui lui étaient destinées. 

Ce point nous parait très important. Dans certaines observations publiées la technique est 
souvent mal précisée. On a donné, dit-on, à la tumeur la D. E. (Dose Ervthème), ce qui 
au point de vue de la dose profonde réellement reçue par les cellules néoplasiques ne signifie 
absolument rien, sinon que les champs ont été croisés un peu au hasard et qu'aucune mesure 
ionométrique (les seules précises) n'a été pratiquée. I! est indispensable, dans presque tous les 
cas, de faire une épure de la région à traiter; on se rend ainsi comple géométriquement de | 
quelle façon les différents champs peuvent être disposés et il est alors facile de calculer 
à l'avance la dose recue par les différents points de la tumeur. 


(1) 200000 volts, 50 cm. de distance. Filtre 15 mm. Aluminium, localisation 6><8, 2 mA. 


du col utérin par la curietherapie et la radiothérapie combinees. 205 


# Lorsque dans le cas de laryes surfaces cutanées à trradier comme dans le cancer du sein. 
on emploie de petits champs d'entrée accolés, laissant entre eur des espaces morts, au lieu de très 
larges chumps uniformes. — Les cellules néoplasiques de ces espaces morts ne recoivent alors 
par diffusion (phénomène de Ahalo) que des doses indirectes et nécessairement très faibles qui 
peuvent amener de la radio-excitation. 

5° Lorsque dans l'emploi de très larges champs à grande distance, des dispositifs spéciaux 
ne sont pas employés pour égaliser les doses reçues au centre du faisceau et à sa périphérie. — 
C'est le mérile de Friedrich et aussi de Dessauer dont il serait injuste de ne pas rappeler les 
travaux considérables en dosimétrie profonde, d’avoir montré que les lignes d’isodoses, pour 
une large pyramide irradiée (fig. 10), ne sont ni des droites parallèles à la peau, ni des arcs de 
cercle ayant pour centre l'anticathode, mais des courbes complexes, variables avec la qualité du 
faisceau et la largeur du champ employé. La dose incidente qui au niveau de la peau atteint 100 
au centre du faisceau, peut lomber facilement à 70 pour 100 seulement sur les bords d’un 
localisateur circulaire de 10 cm. de rayon, ce qui fait une perte de 30 pour 100. La chute est 
plus importante encore dans l'épaisseur des tissus où la différence à 10 cm. de profondeur peut 
descendre de 25 pour 100 à 7 pour 100 à la périphérie, ce qui représente une pente de 69 pour 100 
entre le centre et la périphérie. Méme dans les cas de larges localisateurs il y aura donc lieu de 
centrer très exactement le rayon normal sur la région à trailer si l'on ne veut pas s'exposer à 
des mécomples. 


LES DOSES EXCITANTES EN CURIETHERAPIE. — En curiethérapie à l'inverse de ce qui se passe 
en rœntgenthérapie, la décroissance du rayonnement en profondeur par suite : 1° De la 
proximité du foyer radiogéne des tissus; 2° de la courte longueur d'onde des radialions émises 
qui sont très peu absorbécs par les léguments, c'est la loi de l'inverse du carré des distances qui 
intervient presque uniquement dans la réparlition du rayonnement dans les tissus. L'importance 
de la diffusion dans l'évaluation des doses et la différence entre les doses caculées el les 
doses mesurées par les méthodes ionométriques sont infiniment moins grandes que pour les 
rayons X; nous avons eu l’idée d'élablir ces courbes de décroissance pour le rayonnement y du 
Radium avec le phantome de l'ionomètre de Solomon ('). 

C'est ainsi qu'avec 6 tubes accolés représentant un total de 95 mgr., 09 de Ra élément 
filtrés sur 0 mm., 5 de Pt, plus une gaine commune de 1 mm., 5 de Pb., placés successivement 
de 1 à 10 cm. (d'axe en axe) de la chambre ionométrique, nous avons obtenu les temps de chute 


suivants : 


-~ 


Pourcentage en pro- 


Distances en cm. Temps de chute. Tr Nombre duniles R| fondeur dans leon 
(d'axe en axe). Se ee Ra “Ty reçues dans bean pour une dose 100 
Ta dans l'air. Te dans l'eau. pour 5.400 mgh. à 3 centimelres. 

1,5 Y 30” Dry” 0,8 (è?) 96.530 R. 315 0/0 

2 y 40” a” 40” 1 22.880 (3) 198 0/0 

2,5 ay’ 19" 5° 50” 1,04 15.060 150 00 

3 » T I” » 11.580 400 00 

5,5 8’ 40" 10° 2 1,2 8. 400 13 0/0 

t » 1 407 (2) » 7.500 ?) 65 0:0 

4,5 14° 10" 10’ 15” 1.1 5.460 47 0:0 

aso fsx’ 19” 21’ 40” 1.1 4.050 no 0/0 

6,5 96" 19” 30° 50” 1,1 2.900 25 0/0 

1.5 02’ 50" 42" 90” 1,5 9,060 17 0/0 

9,0 AS! 45" ab! 19” 1,2 1.560 15 00 


(t, Iser Soromon. Ionomètre radiologique. Journ. de Rarliol., 1921, p. 509. | 

(2) On voit que dans le voisinage immédiat du tube du radium, la diffusion due à l'eau a pour effet para- 
d oxal que la dose reçue dans l'eau est plus élevée que dans l'air. Ces effels peuvent être également obtenus 
avec les rayons X dans des conditions spéciales (très larges champs à tres grandes distances). 

(5) D'après la définition même de PR, il est aisé de calculer que 5400 mgh. donnent dans l'air environ 
19000 R dans les conditions d'étalonnage des ionomèlres (distanee de 2 cm. d’axe en axe, pour un tube de 
46,5 mm. de longueur et une filtration de 0.5 mm. de PL). À 4 em. 82, on n'a plus que 5610 R. Les memes 
mesures exécutées dans l’eau donnent 16200 R à 2 cm. et 4488 Ra # cm.s2. Ces dernières mesures inter” 


206 R. Coliez. — Les bases physiques de Virradiation du cancer 


Avec un ionomètre élalonné il est alors facile (fig. 1) de rapporter ces temps à des quantités 
de radialions reçues à chaque centimètre de profondeur, et ceci en unités R, notation qui 
présente l'avantage de rapprocher la 
mesure des doses reçues en curiethéra- 


pie(') aux doses données en rœntgen- 
— =e ME thérapie el permet de se rendre compte 


unites 


R 
35.000 +} 
30.000 eee 


Sees jusqu'à un certain point de la totalisa- 
tion des doses appliquées dans les 
eee trailements combinés. 


Sion veut bien d'autre part pren- 
dre en considération suivant les no- 
tions habituellement admises : 4° que 
oo mgr. de Ra E, placés en un seul tube 


See eeee ou répartis en 5 tubes (15 + 10 +10) 
s dans le col ulérin et dans les culs-de- 
TITI sac pendant environ 6 jours, soil 
; TERTE ee 5400 mgh. ou 40 mcd. est une dose 
3 oplima; 2° que la zone de destruction 
: Wy) Ff fo) td des cellules cancéreuses, autour de 
ieee oe ed chaque tube ne semble guére dépas- 
| ser 3 cm. (chiffre maxima); 5° que 
| ye we ji 9.400 mgh. sous une filtration de 
{ mm. de Pt. représente sensiblement 
| ENRE la dose érythème ou cancéricide a 
HAS Run 5 cm. de distance (:), on peut établir 
10.000 À: aisément une courbe moyenne (fig. 2) 
neers aa WAS Popo] ot | indiquant en unilés R et en pourcen- 
EVER lage par rapport à une dose 100 prise 
6000 -A INT: à 5 cm., la décroissance des doses. 
+ Pa ff On peut également construire dans 

4000 N =f , 
N l'espace les courbes des isodoses au- 
2 000 i ON PRET à tour d'une ou plusieurs préparations 
NI ees données (fig. 5 et 4) ct avoir ainsi 
0 une idée graphique très précise de la 


1 2 3 4 5 6 7 8 S 10m Jécroissance du rayonnement. 
Fig. 1. — Nombre d'unités R recues dans l'eau à différentes profondeurs L'étude de ces courbes montre 
pour 5.400 mgh. Ra-élément). , : ; ‘ 
a pour 95.09 mer. E (0,5 PL 4 199,5 Ph) (6 tubes accolés en couronner. que cetle décroissance, COMPArSe a 
»esseeseso Jin. dans l'air. celle d'un faisceau de rayons X (fig. 2) 


+++++ pour 11,78 mgr. E (0.5 PU. Mesures exécutées par M. Rovcourt z bin SA ; 
sur le bloc étalonneur des ionometres (dans l'eau). est considérablement plus rapide. Si 


© Ael B, Jid. lans Vair) n un point situé à 5 cm, du tube de Ra 
ee o pour 11,7 mg. E. 10,5 PL- 2°" or platings, : = , : 
pour PhS mg. E. (05 Pl + 27 or platine, (fig. 9) esl Suppose recevor la dose 


slérilisante de 100 pour 100, un point 
silué seulement à 2 em. recevra 200 pour 100. Et les portions toutes superficielles (premier 
millimetre) de la muqueuse dont les doses absorbées ne peuvent ètre apprécites avec une 
chambre ionométrique de grand volume peuvent être encore 100 rois plus fortes (d'après la seule 
loi du carré de la distance (*), que les doses reçues à 4 cm. Pour parler comme en rœntgen- 


polées à 5 em. donnent aux environs de 9000 R. Les chiffres donnés sur le tableau sont plus élevésen raison 
de ce fait que les mesures furent exécutées avec un groupe de 6 tubes accolés en couronne, disposition 
amenant une légère augmentation de la surface radiante. Un grand nombre d'expériences nous ont montré 
qu'avec un seul tube et une filtration de 1 mm.5 a2 mm. de Pt., et pour une distance d’axe en axe de 5 em.. 
la dose moyenne était de 9000 R. à 10000 R (fig. 1). 

4) Rappelons que létalonnage de Vionomeétre de Solomon se fait par rapport à un rayonnement y 
déterminé, 

(2) Serrz et Wixrz donnent pour la dose carcinome à 5 cm. 5090 à 3650 mgh. On sait que pour ces 
auteurs la dose carcinome aree le radinm, est de 90 0/0 de la dose érythème. Bumm, Schauta et Adler 
donnent dans les memes conditions 6600 à 6700 meh. Friedrich donne 5860. 

č) Cette loi n'est applicable que pour une source de rayonnement rigoureusement punel forme, Elle ne 
l'est plus pour des preparations allongées comme les tubes utilisés en curicthérapie qui doivent ètre alors 


du col uterin par la curiethérapie et la radiothérapie combinees. 207 


thérapie un point situé à 1 cm. de profondeur recevrait 1 pour 100 de la dose 100 superficielle 
(à 1 mm.). Cette décroissance est donc extrêmement rapide (‘). Au delà de 3 cm., les doses 
deviennent rapidement insuffisantes 
(50 pour 100 à 6 cm. et 15 pour 100 
à 10 cm.). H s'ensuit que des cas de 200 
cancer au début, très localisés, sans 
propagation, peuvent être entièrement 
stérilisés mais que, dans les cas pro- 490 |... 
pagés, les cellules disséminées dans 
les ligaments larges et les ganglions 170 
hypogastriques sont placées à une 460 
distance optima pour recevoir des 
doses d’excitation (fig. 9). 450 

L'avantage des rayons X, capa- 
bles de donner sur de trés larges 
espaces une répartition très homo- 439 
gène de rayonnement, apparaît donc 
ici nettement. Ces avantages quanti- 120 |--.- 
tatifs sont cependant contre-balancés, 
comme on va voir, par une action 
spécifique qui paraît moins grande (Qh 
vis-à-vis de la cellule néoplasique, as, 
avec les rayons X (désavantage quali- 
lalif) qu'avec les rayons y. 


Pourcentage de rayonnement X ou y. 


A 

DO 

© 
+ ES 


doser dmsssem tm see oe 
‘ 4 


LJ 

qoen osa 
, 
0 


- wm ee 
rer, ‘ 


t 
wise E AEE 


t 


' 
dewmme «ah wow - ole we wen bow ss 
' . 
4 
mesh. 
r 
wet RS De 
, 
-p æ 


je seem oe se ee adem » 


TES SAY Se Te -- 


dus... 


> 
È 
es 


(J 
! 
- =- we ge ewe 
0 
! 
i 
I 
i] 


+ 
Sess osseuses eS 


een =- = -= aqe mm eh — « 


L 
’ 
t 
' 
' 
-+ 
' 
| 
t 
4 
-1 
' 
‘ 
l 
, 


' 
t 
t 
eo eee 
‘ 


ar 
t 
a 
' 
[= 
a 
L 
+ 
' 
i- 
' 
4 
i 
H 
| 
" 
e 


-. ie mo a ee ey 


. 
arsam eee) ee 


u 


ne hens Se er nee Per 
2 


4 
x, 


' oi 
ss. 
a -i73 
. 
x stone fan 
. 


B. Spécificité de la longueur 
d’onde. — C'est une opinion classi- 
quement admise, depuis les travaux 
de Guilleminot sur l'absorplion des 5) 


‘ 
4 
+ 
, 
Oe 
. 
Cd 
e 
o i 
+ 


E E EEN 
, 
’ 
i] 
i 
(J 
x SENN 
I 
' 
(J 
i 
t 
+ 


ween 


lissus, que l'effet biologique des ra- a a ee Ke. a los 
diations est proportionnel à la quan- a ar ao 


tilé de rayons absorbés par la sub- E en ee RO Le tend 31% 
stance vivante quelle que soit la lon- bo iN , 
gueur d'onde. En d'autres termes, 
tous les rayons, quelle que soit leur 
pénétration, auraient sur un tissu 
donné une action identique pourvu 


"= im -- 
a 


; . T Cm. 
qu'ils soient administrés à la même ? i 
dose efficace, dose que l'on peut re- Profondeur dans les lissus en centimètres. 
présenter par le produit Q K où Q rc- Fig. 2. — Courbes de décroissance comparce dans l'eau : 

Ae rail l naay | — (jun rayonnement y (6 Lubes d'un total de 95,01 mgr. Ra-E. filtres 
présentera la quantité de rayonne- sur 0,5 Pt + 1**,5 Ph placés au milieu d'un fantòme rempli 
ment incident et K le coefficie 'ab- d'eau). 

. . ent d'ab t t444 d'un rayonnement X 200000 volts, clinectle équivalente entre 
sorption du tissu par rapport à ce pointes 40 em., tiltralion 5 cm. buile + 0775 Zn + te Al, 
ravonnement. champ circulaire de diametre 20 cn., distance focale f = Wem... 


2 MAD) Onesures iunomélriques). 


EL, cependant, du point de vue sssssssese d'un rayonnement X (200.000 volts, tiltre 0,8 Cu + 1 Al, 
on . hi 2h, f= 30 em.. p = 0.9) Dessauer) (*). 
théorique pur, rien ne semblerait plus ENTO E R 


= 


considérés comme des séries de points, la formule à appliquer donnant l'intensité en un poiut P répondant 
alors à l'expression : 

a 

ey 


Jp — 9 Í 5 KO Base 8 ag, 


e 
() Malgré ces doses énormes, la muqueuse n'est nullement détruite. Ce fait met en valeur cette hypo- 
thėse haut soutenue plus loin que la spécifirilé du rayonnement y réside probablement pour une grande part 
dans l'écart beaucoup plus considérable de sensibilité ecistant vis-à-vis de ces radiations entre le tissu gnn et le 
lissu néoplasique, écart permettant de donner aux tissus cancéreux des doses beaucoup plus élevées qu'avec les 
rayons X pénétrants actuels (10000 Ra 3 cm., 20400 Rà 2 cm., 50000 R et plus à 1 cm., pour 5 #00 mwh.), sans 
allération des tissus sains environnants. | 


(7) Nous ne donnons ces chiffres qu'à litre d'indication. Nous rappelons que les mesures de Dessauer 


205 R. Coltez. — Les bases physiques de Uirradiation du cancer 


naturel que des radiations de qualité différente, bien que très voisines, eussent des effets diffé- 
rents, tout comme en actinothérapie, les rayons ultra-violets ont pu être classés par Dastre en 


cm. 
40 


9 


01 2 3 4 5 6 7 B 9 Wem 


saga. 


NI 


4 . 
ee ee ee es ee 
‘ ‘ 


` 
a , 5 
ey E ne ee 
+ x ja 
. 
1 
. . 
+ 1 = 
E EEE T E ele os Sa ee: se cs be: 
' g . 
i x « 


U 

, 
HS s mie se. 

' ‘ 


OO À pw + oT O 


Fiz. 3. — Courbes des isodoses autour d'une préparation de radium dans un plan perpendiculaire à la longueur 
du tube et passant par le milieu de ce tube. Décroissance du rayonnement : 1° pour une dose supposée égale à 
10) à 3 cm. de distance: 2° en unités ionometriques R. (5.400 mgl. Ra-E. — 49 m. c. d. Fillration sur 2 Pt) 


rayons abioliques el en rayons bivliques dont les effets biochimiques sont totalement opposés. 
Ainsi la perceplion des couleurs par la réline est-elle due à des différences de longueur d'onde 


ont été obtenues par la méthode photographique (film méthode) et qu'il semble à l'heure actuelle d'après les 
derniers travaux que ce procédé doune des doses profondes de 10 à 15 0/0 plus élevées que les mesures 
ionométriques fou les méthodes chimiques (solution d'iodoforme dans le chloroforme), ees deux dernières 
méthodes donnant des résultats très concordants. Les chiffres suivants empruntés à H. Borell donnent une 


idée de cette concordance: 


180 K Y. 200 K V. 
Profondeur en cm. | ——— me eee eS 
Film. lon. Film. lon. Film. 


100 100 100 100 100 
91.0 ot, ha 19,0 a 
93 22 00 2o 39 
12 10 15,0 9,8 20 


La méthode pholométrique semble également donner une chute beaucoup plus rapide du rayonnement 
dans les premiers centimetres que ne lindiquent les mesures ionometriques. 


du col uterin par la curietherapie et la radiothérapie combinées. 209 


pourtant très faibles dans le spectre visible. De mème des vibrations électriques de très haute 
fréquence laissent les éléments nerveux parfaitement indifférents landis que l'emploi de fré- 
quences plus basses amène une mort foudroyante. 

Une série de faits expérimentaux et thérapeutiques paraissent militer aujourd'hui eu faveur 
de la spécificité des radiations de très courtes longueurs d'onde en ce qui concerne l’action sur 
le cancer. Les expériences que Regaud et Nogier ont rapportées dans leur remarquable rapport 
de 1915 (') sur lirradiation de la peau sont le meilleur fondement en la croyance à l'action bio- 
logique différente des diverses radiations vis-à-vis des différentes qualités de rayons X. 

Dans une importante communication au dernier Congrès de Londres (*), M. le professeur 


CS e bic 
Odd de. 
SE 
¢ ‘le Pte 2 5e 
4 9 À Le ~ 
S o 
N 
{0 
H 
N C 
We Ps 
> YQ 
42 <> 


o oo sn QO mr wpe re O 


>» 
oO 


Gub 2 3 aa 6 6 F 8 9. 10 em. 
Fig. i. — Courbes des isodoses autour de deux tubes égaux de Radium distants de 3 cm. d'axe en axe). 
(2.100 mgh. Ra-E + 2.700 mgh. Ra-E. Filtration sur 27° Pt). 


agrégé Proust prend nettement parti sur ce sujet controversé : « Tout ce que j'ai eu l'occasion 
d'observer me confirme de plus en plus dans l’idée que la radiosensibilité des tumeurs est très 
intimement liée à la longueur d'onde el que certaines sensibilités mal mises en évidence se 
révèlent pour des longueurs d'onde plus courtes et bien filtrées. » 

Et, depuis lors, les observations cliniques quotidiennes montrent le bien-fondé de ces affir- 
mations. Ce sonl, ici, des lésions épidermiques que des dermatologistes affirment voir réagir 
beaucoup mieux aux rayons mous qu'aux rayons durs; des angiomes cutanés qui réagissent 
mal aux rayons X et que les rayons y conduisent à la guérison complète. Ce sont des caucers 
spino-cellulaires de la peau sur lesquels les rayons X, faiblement filtrés, n'avaient aucune action, 


(1) ReGaun et NociEr. Les effets produits sur la peau par les hautes doses de rayons X sélectionnés par 
filtration à travers 3 et # mm., d'aluminium. Arch. d'Electricité Médicale, 25 janvier 1915. 

(9 R. Proust. A propos de la radiothérapie profonde par les rayons X et le radium. First bilingual 
Congress of Radiology. Londres, Juin 1922, 


210 R. Coliez. — Les bases physiques de l'irradiation du cancer 


que l'on voit réagir d'une toute autre manière, avec les rayons X très pénétrants: des néofor- 
mations sur lesquelles les rayons X de grande pénétration ne produisent que peu d'effet. qui 
réagissent intensément au radium. Il en est de même de cette constatation que les modifications 
obtenues avec le Ra sont beaucoup plus rapides qu'avec les rayons X. 

Les recherches biologiques et physiques pures semblent devoir confirmer cette manière 
de voir. On sait que l'énergie absorbée par les tissus irradiés est presque totalement transformée 
en rayons $ et que c'est à ces corpuscules que l'on doit attribuer toule l’action biologique des 
rayons X. Or, l'étude des spectres corpusculaires ayant montré à de Broglie qu'il existe une 
relalion fondamentale entre les vites- 


Irradiation Irradiation Irradiation | 
de | du du ses des corpuscules 8 émis par les 
l'utérus. parametre droit. paramétre gauche. 
corps frappés par un rayonnement X 
oT PT kasu. a N 7 
et les longueurs d’onde caractérisant 
\ TN 1N ar 
o : o i a 


AN ce rayonnement, on est en parfait 


Gp \/ 040 ïi i = Vg n droit de penser que la vitesse d'arra- 


g 


chement de lélectron et l'énergie 
mise en liberté par le choc des parti- 
cules 8 sur les atomes sont, elles 
aussi, capables d'effets différents à 
mesure que diminue la longueur 
d'onde. 

Prétendre affirmer, à l'heure ac- 
luelle, en quoi consiste celle spécifi- 
cité parail, pour le moins, prématuré. 
Il n'est pas impossible, mais parait, 
cependant, peu probable, qu’il faille 
envisager de nouvelles propriétés 
toutes différentes, comme il en existe 
entre les rayons ultra-violets abioti- 
ques et bioliques. Encore ne consisle- 
rait-elle qu'en une différence plus 
grande de sensibilité entre la chroma- 
line des cellules saines et la chroma- 


Champ TY 


A: A 23cm \B 


Fig. 5. — Irradiation d'un col ul(rin par 6 champs croisés ; : rece 
(méthode de Seitz el Wintz). | tine des cellules néoplasiques (diffé- 
Coupe transversale du bassin passant par le col utérin. rence qui permettrait de donner au 


tissu malade des doses beaucoup plus 
considérables et partant plus efficaces sans avoir aucune action dangereuse sur le tissu sain) 
que le résultat serait déjà considérablement en faveur des radiations y. 

En d’autres termes, au fur et à mesure que la longueur d'onde diminue, l'écart entre les 
doses nécessaires pour Luer la cellule saine et la cellule néoplasique semble augmenter, ce qui 
permet de laisser émerger plus facilement les actions de sensibilité et aboutit à des actions 
électives de plus en plus grandes (1). 


k 
y x 


Aj plication de ces notions au traitement du cancer du col de l'uterus. — Appliquées plus 
spécialement au traitement du cancer du col uttrin, ces notions générales vont nous aider a 
discuter du point de vue théorique de la mullitude des méthodes et des techniques employées. 

a) En ce qui concerne le traitement radiothérapique seul, et on connaît les résultats obtenus 
avec les rayons N, indépendamment du radium (Roentgen-Wertheim), l'expérience a montré 
(Seitz et Winlz) que la dose nécessaire pour amener la sidération des cellules carcinomateuses 


4) L'exemple le plus frappant en est donné par la chute des poils. Les résullats trop souvent désastreux 
obtenus dans les épilations par les rayons X peu fillrés avaient rendu les spécialistes justement prudents, 
parce que la différence entre les doses nécessaires pour amener une épilation définitive et une radiodermite 
grave était faible. Avec les rayonnements X très pénétrants (200000 volts), et très fillrés. on obtient assez 
souvent une chute définitive des poils sans lésion cutanée. Dans les cancers de la langue traités par le radium 
la chute définitive des poils de la barbe a lieu sans aucune trace d'érythèéme à la peau. 


du col uterin par la curiethérapie et la radiothérapie combinées. 211 


du cancer du col ulérin étail supérieure de 1 à 2 dixiémes à la dose maxima de tolérance de la 
peau (dose dite dose-érythème). Mais cette dose-érythème des allemands est très difficile à 
délerminer : d'une part, elle varie avec les individus et les régions irradiées, mais elle varie 
surtout avec les différents auteurs qui en donnent rarement une définilion identique; et, pour 
une même définition, les appréciations individuelles sont même souvent assez différentes. On 
ne saurail donc se contenter d’une mesure aussi approchée. D'autre part, il apparaît comme 
bien démontré maintenant que les mesures indirectes des rayons X, simplement données par 
l'éltalonnage préalable des ampoules, l’écartement des pointes du spintermètre, le nombre de 


Fig’ 6, — Radiographie du bassin après introduction d'un repère métallique dans le col utérin. 
Malade couchée horizontalement sur le dos, épaules contre table. (Le rayon normal vertical par le repéreur.) 


milliampères qui passent dans le tube el les mesures du voltmèlre du courant primaire, sont 
absolument insuffisantes pour définir exactement la quantité de rayonnement X reçue par la 
peau (!). 

Assuré maintenant d'une quantité de rayonnement uniforme pour chaque cas considéré, ce 
qui est la donnée primordiale de toul traitement scientifiquement conduit, puisqu'elle permet 
d'éviter les erreurs initiales (par hypo-doses incidentes inefficaces ou excitantes) la technique 
doit être ensuile étudiée pour chaque cas avec minutie. On sait qu'en ce qui concerne le col 
utérin la méthode employée est celle des feux croisés qui consiste à diviser l'abdomen en un 


(4) Une telle mesure, en raison des variations de rendement des appareillages (baisse de tension du cou- 
rant primaire, vitesse et rendement de Finterrupteur, etc...), ne saurait être délerminée que par Ia méthode 
ionométrique et en laissant d’une façon continue pendant toute la durée du traitement la chambre de Viono- 
mètre de Solomon au niveau du tégument irradié ou mieux encore (mats ce qui est matériellement plus difti- 
cile à réaliser) au niveau du col ulérin par introduction directe dans le vagin. Cette nécessité, en raison de 
l'obligation de laisser le personnel infirmier manipulateur en dehors de la salle de traitement loin des 
vapeurs d'ozone et derrière une protection anti-X très soignée. nous a conduit à faire allonger considérable- 
ment le conducteur de l'ionomètre de Solomon dont l'électroscope est désormais situé en dehors de la pièce 
de traitement, la chute de l'aiguille restant soumise à l'observation continue du personnel infirmier. 


212 R. Colies. — Les bases physiques de l'irradiation du cancer 


cerlain nombre de secleurs carrés ou rectangulaires et à envoyer sur chaque champ cutané la 
dose maxima que la 
; peau peut supporter. 
| | dose généralement dé- 
signée par 100 (unités 
arbitraires). 

De multiples pro- 
cédés peuvent être em- 
ea ployés pour arriver à ce 

7. résultat et l'on peut di- 
sr viser aujourd'hui les 
Lechniciens en partisans 
des petits champs à 
courte «distance et en 
parlisans des larges 
champs à grande dis- 
tance. 

Dans la méthode de 
Seitz et Wintz (fig. 5), 
la première en date, on 
emploie six champs 
croisés de dimensions 
6 >< 8, à 25 centimètres 
de distance focale. Dans 


Fig. 7. — Direction à donner au champ médian antérieur dans le traitement dn cancer du Ces conditions la dose 


col ntérin par les petits champs (6 x 8). Décroissance du rayonnement (200.000 volls, s ns, 
E E = 40 cm., 2ma,5, distance focale 30 cm., Filtration 3 cm. huile + 0=",5 Zn + 1™ A) y a 10 centimètres de pro: 


deana eee rt. 


fondeur est égale a 


() Les courbes d’isodoses indiquées ici différent notablement des courbes données par Dessauer. Ces 
dernières, en effet (fig. A), obtenues par la méthode photométrique et sans lucalisateur, semblent avoir un 
peu exagéré le rôle de la diffusion. La chute du rayonnement au niveau des faces de la pyramide irradiée 


| | 
1 
5 5678 
asee ‘aye N 
x Ro 
i 7 k A A ` 
do? pit . ` 
1? r’ x 
et i 
‘ i i; é 1! x N 
Pi 1, 1 ` ` 
‘ fore | \ 
5 ‘ DS pee ao Tee rf \ ` 
' Ie give | a ct ` 
Iorin a (ae eas om 
i Re Š : 30. -- i i : ` 
« ‘ Li RE fa t ( t ‘ 
‘ ‘ ' t a t 
‘ t ` ! 1 
n 4 ` t i 
‘ ; à ' i i 
` i i 
' ‘ é 
‘ A ‘ 
s, £ H 
é 
é 
4 
6 
í 
t 
t 
t 
4 
i 
í 
4 
d 
é 
Pd 
e 
| 
i i 
Fig. A. — Type de courbe de Dessauer obtenue par Fiz. B. — Type de courbe obtenue par la méthode 
la méthode photométrique sans localisateur idia- ionomélrique et avec localisateur 6 X 8 (Décrois- 
phragme a 15 cm. de la peau) champ cutanc irra- sance axiale identique à la précédente.) 
die 6 x 8. 


y est très lente et la diffusion s'étend très loin au dehors et. en particulier, au niveau de la peau. Dans la réa- 
lité, Pionométrie nous a montré (fig. B}, ainsi qu'à Holfelder, que l'effondrement de la dose de rayonnement 
au niveau des faces était beaucoup plus rapide et les effets de la diffusion moins éloignés. En particulier, 
les doses reçues par diffusion au niveau de la peau, et en dehors du localisateur, ont retenu notre attention. 


du col utérin par la curietherapie et la radiothérapie combinées. 213 


20 pour 100 de la dose cutanée, el comme le col utérin peut être considéré(') comme étant à 
une distance moyenne de 10 centimètres de la paroi antérieure (pubienne), comme de la paroi 
postérieure (coccygienne), il s'ensuit que la dose reçue par le col utérin est 20 <6 = 120 pour 100, 
qui est bien la dose cancéricide. 

Voila pour la théorie. Mais dans la pratique cette dose ne sera réellement reçue par l'utérus 
qu'à condilion : 1° que le col utérin soit bien à 10 centimètres de profondeur par rapport à 
chacun des champs cutanés; 2° que les six champs aient été orientés d'une manière parfaite. 

Or, il s'en faut que dans la pralique de telles conditions soient toujours réalisées. Il y a des 
varialions assez grandes suivant la corpulence des femmes soumises au traitement, avec le 
degré de réplétion de la vessie et du rectum... Les sujets gras risquent de recevoir des doses 
insuffisantes ou excitantes, et il y a lieu de venir compléter la dose par un septième champ 
sous-coccygien ou vulvaire, 
tandis que des sujets mai- 


gres peuvent être surdosés, ER X : 
à vec les six 
même avec les six champs Brd A 


habituels (°). | 

Il en est de même en ce | 
qui concerne l'orientation 
des champs. D'une part 
l'obliquité (fig.5) des champs 
latéraux par rapport aux 
champs médians doit tou- 
jours être beaucoup plus 
accusée qu'on ne pense el 
il est cerlain que leur re- 
coupement exact, déjà déli- 
cal à réaliser dans un seul 
plan comme on peut le figu- 
rer sur une coupe transver- 
sale du bassin, présente de 
très réelles difficultés lors- 
qu'il s’agit de les réaliser 
dans l'espace. Fig. 8. — Irradiation d'un col utérin par 4 larges champs 18 x 24 et 9 x 24. 

Une erreur que nous | (Méthode de Dessauer.) 
avons vue fréquemment . 
commettre est de centrer trop haut. Nous avons fait construire par Collin un indicateur de col 
utérin destiné à êlre placé dans l'utérus que l’on peut repérer par rapport aux parois abdomi- 
nales comme on repérerail un projectile au compas de Hirtz ou plus simplement par une 
méthode de localisation quelconque. Ce procédé nous a montré (fig. 6) que le col utérin, même 
remonté par une légère compression due à un léger lamponnement vaginal destiné à maintenir 
le repéreur en place, élait Loujours silué plus bas qu'on ne pense. La femme étant couchée sur 
un plan horizontal et les épaules contre la table, le col utérin est généralement sur une verticale 


Ces doses sont évidemment très différentes avec les cupules employées. La plupart des cupules, avec 
ampoules dans l'air, sont insuffisamment isolantes. De nombreuses mesures ionométriques, dont nous ne 
pouvons donner le détail ici, nous ont montré qu'avec la cuve à huile (6 mm. de plomb) le rayonnement 
diffusé autour d'un localisateur était extrémement faible, véritablement homéopathique. C'est ainsi qu'à 2 cm. 
d’un localisateur 6X8 on ne relève que 70/0 du rayonnement axial (fig. B), alors que les courbes de Des- 
sauer (fig. A) donnent 50 0/0. Ces considérations sont très importantes lorsqu'on a à rapprocher des champs 
d'entrée très près les uns des autres. D'après Dessauer, on devrait avoir, par addition des doses, des brù- 
lures considérables, alors que dans la pratique le danger est beaucoup moindre. 

(t) Sur 50 sujets nos mesures exécutées avec un compas d'accoucheur ont varié de la manière suivante : 


CO-DUDIE T LA 42,0, Oyoh à 6 Lost er RE ASE Be RR eer te SS . 10,5 cm. 
Caléocert 2 08-8 41.5, MOVENNe: +. 6.4 a boo eee va OE a ae ee ENER EEE EI 9,7 cm. 
Col-hanche droite ou gauche (orthodiagraphie); 11 à 17, 4 moyenne. .... . . . . . 15,5 cm. 


(?) Un sujet gras dont le col serait situé à 12 cm. de la peau au lieu de 10 cm. ne recevrait alors que 
16,25 0/0 <6 = 97,5 0/0 au lieu de 120 0.0; le col d'un sujet maigre situé à 8 cm. reçoit au contraire 25,6 0/0> 6 
= 155,6 0/0. 


214 R. Coliez — Les bases physiques de Virradiation du cancer 


passant par le bord supérieur du pubis. Les schémas de la figure 5 ne seraient donc utilisables 
que dans le trailement des paramètres et il y aurait donc lieu, pour trailer exactement le col, 
de faire coincider le centre géométrique du localisateur avec le bord supérieur du pubis ou de 
faire plonger obliquement lc rayon normal vers le pelit bassin (fig. 7). 

On voit ici encore combien une technique imprécise risque de rester au-dessous des doses 
curatrices et par suite de provoquer l’excitalion. Aussi Seitz et Wintz complèlent-ils la première 
irradialion à 6 semaines et 2 mois d'intervalle par une deuxième et une troisième série 
d’irradialions croisées visant le paramètre droit et le paramètre gauche (fig. 5). Mais même dans 
ces conditions le traitement nous paraît encore insuffisant, en ce qui concerne les ganglions 
hypogastriques (fig. 9) et surtout juxta-aortiques; ceux-ci extrêmement haut placés (pôle 
inférieur du rein), recoi- 
vent alors par diffusion 
des doses homéopathiques 
el il y aurait lieu dans la 
technique de Wintz deleur 
réserver des irradiations 
croisées supplémentaires. 

Ainsi s'expliquent les 
lechniques élargies qui, 
_ avec Friedrich, Warne- 
kross, Dessaucr envisagent 
des portes d'entrée cula- 
nées beaucoup plus vastes. 
Dans la méthode de Des- 
sauer, 4 champs sont em- 
ployés (fig. 8) à une dis- 
lance focus-peau de 
40 cm. (t). En raison de l'é- 
largissement des champs, 
les doses reçues en pro- 
fondeur sont beaucoup 
plus élevées el l'utérus re- 


| coit encore 41 + 41 + 99 
Fig. 9. — Isodoses pour un tube de Radium intra-cervical. 


99-19 
5.400 mgh. Ra-E. Filtration 2°* Pt (Coupe longiludinale du bassin, d'après J.-L. Faure). re 126 pour 100, et 
Ganglions du col d'après Cunéo et Marcille : a, groupe iliaque externe; b, groupe hypo- le recoupem ent exact est 


gastrique; c et d, groupes sacré-Jatéral et du promontoire. beaucoup facilité. Il en est 

| de même avec 2 champs 

seulement 28 X 28, l'un antérieur, l’autre postérieur à 60 cm. de distance (Friedrich, Warne- 

kross), capables de donner chacun à l'utérus la dose formidable de 60 pour 100 et une somma- 
tion de 120 pour 100. 

Mais dans la réalité, des complications nouvelles se présentent : d'une part le mal des 
rayons ou mal des irradialions profondes de Béclère (°), le « Rœntgenkaler » des allemands 
(maux de tête, vomissements...) en même temps que la chute globulaire paraît beaucoup plus 
accusée avec les larges champs qu'avec les champs plus restreints. D'autre part, redisons-le 
encore, les lignes d’isodoses sont, même après une homogénéisalion considérable du faisceau 
incident par une filtration intense, des courbes très accenluées (fig. 10) et les doses reçues par 
la profondeur au voisinage des faces de la pyramide irradiée sont faibles par rapport à celles du 
rayon normal. De sorle que les larges champs d'entrée, qui sont plus difficiles à diriger 
puisque avec eux toute compression est à peu près impossible, méritent d'être centrés au moins 
aussi exactement que les petits champs si l’on ne veul pas s exposer à des mécomptes. 

D'autre part, dans la méthode de Wintz, l'affaiblissement de chacun des cônes d'irradiation 
élail relativement rapide et la dose reçue par la peau à leur sortie, après une traversée de lissus 
de 20 cm. environ, était faible (7 pour 100, fig. 5) de sorte que chacun des champs cutanés ne 


CS ES VE RS ne | 
01234567 8 9 10cm. 


(t) Un champ antérieur et un champ postérieur de dimensions 18x24 et deux champs latéraux 9>< 24 cm. 
©) A. Beccerr. La radiothérapie du cancer de l'utérus à la clinique d’Erlangen. Journal de Radio- 
logie, 1921, p. 10. 


du col utérin par la curiethérapie et la radiothérapie combinees. 215 


recevait, en tout, qu'environ 100 -+ 7-+ 7= 114 pour 100, ce qui est plus que la dose érythéme, 
mais ne constitue pas encore une dose lrès dangereuse pour la peau. Il n'en est plus de même 
avec les très larges faisceaux dont l'affaiblissement est beaucoup moins rapide. C'est ainsi que 
le faisceau antérieur donne encore à la peau de la région sacrée une dose de 16 à 20 pour 100 
qui, ajoutée à la dose recue directement par clle du fait du faisceau postérieur, donne 
120 pour 100. Si l’on veut remarquer que ce même champ postérieur reçoit encore une dose 
d'environ 10 pour 100 de la part de chacun des deux champs latéraux, on voit à quels graves 
dangers de radiodermile on s'expose avec de pareilles portes d'entrée. 

De sorte que dans la réalilé, les traitements par les très larges champs sont amenés à subir ce 


RE 


4 — 
+ 27" . P 
a 4 > 
Ed Foe tee oe ce eee ee ` 


*. a | 
*4<¢ 
“++ 


a 


Fig. 10. — Isodoses pour un tube de Radium intra-cervical. 


5.400 mgh. Ra-E. Filtration 2** Pt. — Coupe transversale du bassin passant par le col utérin (sujet congelé d'après Doyen). 
Décroissance d'un seul des quatre champs croisés de la méthode de Dessauer. 


que j'ai décrit(') sous le nom de méthode des doses cutanées compensées, méthode générale qui 
consisle, étant donné un champ culané qui reçoit directement une dose 100 supposée maxima, 
el indirectement de la part d'autres champs voisins des doses n 0/0 + m 0/0 + (0/0, à réduire 
100 

100+-n+m+l-+... 
aulres de la même manière. La dose reçue au niveau de l'utérus est alors un peu diminuée ct 
doit être complélée par un traitement intra-ulérin au radium : mais les radiodermites de recou- 
pement sonl, à coup sar, évitées (?). 

b) Le traitement par le radium seul du cancer du col ulérin est pratiqué en France depuis 
plus longtemps que la radiothérapie et les succès très remarquables ne se comptent plus. Les 


la dose donnée directement au premier champ à 0/0 ainsi que tous les 


(t) R. CoutEez. La radiothérapie intensive à grande profondeur. Exposé général de la méthode. La Clinique, 
Juillet 1922. 

(3) Cette considération déjà importante à envisager avec les rayonnements employés actuellement est 
appelée à prendre plus d'importance encore dans l'avenir. En effet l'emploi de rayonnement de plus en plus 
pénétrant, c'est-à-dire d’affaiblissement moins rapide, aura pour conséquence une augmentation de plus en 
plus grande des doses reçues par la peau à la sortie des faisceaux. Pour fixer les idées, alors que les 
rayons X actuels les plus pénétrants (y = 0,134) donnent leur demi-décroissance dans les tissus en 5,5 cm. un 
rayonnement X de l'ordre des rayons y (p = 0,043) donnerait celte demi-décroissance en 16 cm.,5. 


216 R. Coltez. 


rapports de J.-L. Faure (t), de Hartmann (°), les travaux de Regaud et de ses élèves (°) sont à ce 
sujet pleins d'enseignement et la haute efficacité thérapeutique des rayons y n'est plus discu- 
lable. Des cas pris au débul paraissent actuellement, après 4 el 5 ans, complètement guéris et, 
parmi les malades inopérables, beaucoup ont été améliorés dans des proportions telles qu’elles 
ont pu subir l'intervention. Cependant, dans certains cas, en particulier dans les spino-cellu- 
laires, après une période de rémission, souvent très considérable, et une apparence de guérison 
complète, on voit survenir, à nouveau, des mélaslases qui acquièrent rapidement un grand 
volume et conduisent à la cachexie et à la mort. Certains auteurs dont Kirmisson ont même 
affirmé que les métastases semblaient plus fréquentes après le radium qu'après les interventions. 
I] semblerait donc, ce qui est conforme avec la notion d’excitation, qu'après une action locale, 
combien heureuse, mais ne semblant pas dépasser 3 cm. environ autour de chaque tube 
uléro-vaginal (fig. 9), on assiste dans les régions plus éloignées, (ligaments larges, ganglions 
aortiques...) à un développement marqué de la néoplasie. 

Comme l'ont écrit Proust el Mallet, « la destruction du néoplasme du col par curiethérapie 
« est le plus souvent comparable à l'ancienne hystérectomie très limilée (*) ». 

C'est dans cet esprit, et aussi pour consliluer une sorte de barrage lymphatique, que 
Anselme Schwartz (5) Proust et Mallet (*) ont cherché à implanter directement le radium au 
niveau des ligaments larges étendant ainsi à la curiethérapie la conception chirurgicale de 
Wertheim; mais dans certains cas une telle précaution reste encore insuffisante el ne fail que 
retarder considérablement, sans pouvoir les supprimer complètement, le développement des 
récidives. Aussi, y a-t-il lieu de recouper les zones d’excilation par des irradiations larges de 
radiothérapie pénétrante. 


CONCLUSIONS 


Dans l’état actuel de l’appareillage et de la technique, il semble donc qu'on puisse affirmer 
en ce qui concerne le traitement des cas de cancers du col utérin ne relevant pas de la 
chirurgie : 


I. — Malgré les guérisons signalées par les seuls rayons X, il ne semble pas qu'on soit 
encore autorisé, en raison de la haute spécificité des rayons y du radium, à préférer entièrement 
à la curicthérapie le traitement par les seuls rayons de très courte longueur d'onde actuellement 
employés (200.000 volts). 


It. -- En raison de l'action curative purement locale et parfois excilante à distance du 
radium, on n'a plus le droit de pratiquer un traitement curielhérapique du col utérin sans le 
faire suivre immédialement d’irradiations larges de radiothérapie pénétrante. 


HEI. — De ces deux méthodes qui doivent être inlimement combinées, chacune employée 
seule, risque, la première (rayons X), de manquer quelquefois de spécificité locale, et la deuxième 
(radium), d'être insuffisante et même dangereuse à distance. 


IV. — Les résultats oblenus jusqu'ici autorisent toutes les espérances, et les guérisons 
seront de plus en plus nombreuses au fur et à mesure que les progrès de l'appareillage et de la 
technique de la rœntgenthérapie permettront de donner à des régions de plus en plus larges 
une irradiation homogène dont le degré de pénétration se rapprochera de plus en plus des 
rayons y du radium. 


(1) J.-L. Favre. Rapport au Congrès de Gynécologie, 1921. 
(2) HauTMANx. Rapport in Comptes rendus du Congrès et in Gynécologie et Obstélrique, t. IV, n° 4, p. 304. 
(5) ReGgaub, ROUX-BERGER, LACASSAGNE. Cesnron, COUTARD et RICHARD. « Sur la technique de la curiethé- 
rapie dans le cancer du col de l'utérus ». Bull. de CAss. pour l'étude du cancer, 1920, p. 224. 

(+) Proust et MALLET. « Des indications respectives de l'hystérectomie, de la curiethérapie et de la 
radiothérapie pénétrante dans le cancer du col de Futérus ». Presse Médicale, 1922, n° 9. 

(5) ANSELME SCUWARTZ. Bulletin de l'Association pour l'étude du cancer, 1921. 

(6) Proust et MALLET. « Contribution à la technique de la pose du radium par voe abdominale ». Bull. et 
Mém. Soc. de Chir., 15 juin 1921. 


DOSAGE DE L’IODE INTRODUIT ET ELIMINE 
DANS L’IONISATION "” 


Par G. BOURGUIGNON (?) 


Chef du Laboratoire d'Électrothérapie de la Salpétriere. 


Parmi les aclions du courant continu utilisables en thérapeutique, l'une des plus intéres- 
santes, à mon avis, el l’une des plus controversées, est certainement l'introduction des médica- 
ments par électrolyse, que Stéphane Leduc appelle « Tonisation ». 

A la suite de Stéphane Leduc, j'ai repris l'étude de l'ionisalion de l'iode dans le but de 
détruire les adhérences cicatricielles. 

Mes recherches, commencées en 1915, ont été reprises pendant la guerre qui m'a donné 
l'occasion d'étudier celte question sur une vaste échelle. 

Avec la collaboration de M. Chiray, j'ai vu que les résultats les meilleurs sont oblenus en 
localisant le plus possible le courant au foyer de la lésion ('). J'ai observé en outre que lamé- 
lioration se poursuit quelque temps après l'arrêt de l'ionisalion et que, sur les sujets porteurs 
de cicatrices multiples, le traitement localisé à une seule cicatrice améliore en même temps, 
quoique à un degré moindre, toutes les autres. 

Supposant à la fois, à la suite de ces constatations, une action locale et une action générale, 
je me suis plus préoccupé de localiser exactement le courant que de chercher à faire entrer de 
grandes quanlités diode. 

Ma technique diffère donc quelque peu de celle qu’on applique généralement. J'emploie des 
électrodes telles que l'électrode négative ne déborde qu'à peine les limites de la lésion à traiter 
el je place l'électrode positive aussi près que possible de la négative et de telle façon que les 
lignes de force Lraversent aussi exactement que possible lout le foyer lésionnel. Les intensilés 
sont donc toujours faibles ne dépassant jamais 15 mA, sur les grandes surfaces, restant le plus 
souvent à 10 mA, el pouvant descendre à 5 mA el même moins, sur les pelites surfaces. 

Les séances durent au moins 30 minutes. Je les fais quolidiennes dans la première semaine 
el à raison de 5 par semaine ensuile. Toutes les 15 séances, je fais un repos de 15 ou 20 jours. 
Celle Lechnique m'a donné des résullals remarquables chez les blessés de guerre, et continue 
à m'en donner d'excellents à la Salpêtrière. Les nerfs sous-jacents aux cicatrices adhérentes 
se réparenl, même quand la paralysie date de plusieurs mois. Les cicatrices chéloïdiennes des 
brûlures s'assouplissenl et s’'aplalissent. Il n'est pas jusqu'aux .sclérodermies qui ne soient 
remarquablement améliorées par l'ionisalion pratiquée selon cette technique : c'est le sujet de 
recherches en cours que je poursuis avec la collaboration de M. le Pr. Jeanselme et de mon 
élève Jean Lucas. 

Pour éludier le délerminisme de ces phénomènes j'ai cherché comment s'élimine, chez 
l'homme normal, lion iode introduit quotidiennement par électrolyse et quelle quantité peut 
en introduire un courant rigoureusement délerminé. 

Pour ces expériences, que Jat faites pendant la guerre au Centre de Neurologie de Rennes, 
dont je dirigeais le laboratoire d'électrothérapie, j'ai eu da bonne fortune d'avoir la collaboration 
d'un chimiste de haute valeur, M. Conduché, professeur de chimie à la Facullé des Sciences de 
Rennes. C'est lui qui a mis au point la technique de dosage de l'iode dans les urines, que nous 
avons employée. Ce travail a fait l'objet d'une communication récente à PAcadénne des 
Sciences (*). 


() Communication au Congrès de Physiothérapie, Radiologie et Electrologie, Londres, 7-10 juin 1922. 
(4) Délégué de la Société fraucaise d'Electrothérapie et Radiologie. 


(5) G. BOURGUIGNON et M. CHIRAY. > Surtété médicale des Hopitaux, 15 octobre 1916. — Presse Médicale, 
3 aoùt 1916. 
(*) G. BouRGUIGNON et Connucué. — C. R. de l'Académie des Sciences, t, 174, p. 1457. Séance du 20 mai 1922, 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — VII. lo 


218 G. Bourguignon. 


Avant ces recherches, personne n'avait cherché à doser directement l'iode introduit. Sté- 
phane Leduc, par un moyen très indirect, basé sur une série d'hypothèses, avait cherché à savoir 
ce qu'il peut entrer d'iode avec le courant. 

Son procédé est basé sur les lois que Kohlrausch a données pour la vitesse des ions dans 
l'électrolyse in vitro. 

On sait que pour rompre une valence, mesurée en grammes, il faut 96537 coulombs. Il se 
dégage à chacune des électrodes des quantités d'ions posilifs et négatifs qui sont entre elles 
dans le même rapport que leur équivalent chimique. Pour connaître la quantité d'ions qui 
transportent un coulomb, il suffit de diviser l'équivalent chimique de l'ion considéré par 96537 

6 
coulombs. Dans le cas de liode, celle quantité est donc de pa = 0,001505. C'est ce poids 
qu'on désigne par e. La quantité dion dégagé est donc connue en mullipliant le nombre de 
coulombs q par e. 

Si on éludie ce qui se passe dans un vase séparé en deux compartiments par une cloison 
poreuse (expérience de Hitlorff) on voit que, bien que les quantités d'ions dégagées aux deux 
électrodes soient entre elles comme leurs coefficients e et e’, les quantités d'ions positifs et 
négatifs qui traversent la cloison ne sont pas proporlionnelles à ces nombres. Ils n'ont donc pas 
la même vilesse. 

En appelant u la vitesse de l’un des ions, et v celle de l’autre ion, la part qui revient à 
chacun des deux ions dans le transport de l’électricilé est proportionnelle au rapport de la 
vitesse de l'ion considéré à la somme des vilesses des deux ions. La part qui revient à l'ion de 
u 


vilesse uw esl donc proportionnelle au rapport TEE 


el celle qui revient à l'ion de vilesse v esl 


proportionnelle au rapport - Le poids P de chacun des ions qui traverse la cloison poreuse 


u-+-U 

dans un temps donné est donc mesuré par le produit de ce rapport par ge qui donne le poids 
u 

u +v 

Si donc on connaissait la vitesse avec laquelle l'ion éudié traverse la peau, il serait très 
facile de connaître la quantité introduite par un courant de durée ¢ el d'intensité 1. 

Stéphane Leduc, par une série d’hypothtses et d'expériences, arrive à considérer que la 
vitesse des ions à travers la peau est proportionnelle à l'intensité oblenue avec un voltage donné, 
Ja résistance de la peau élant elle-même proportionnelle au nombre d'ions qui la pénètre. En 
faisant des renversements de courant de 5 en 5 minutes, on arrive à obtenir une intensité 
stable dans chaque sens, mais différente. Il admet que ces deux intensités sont entre elles comme 
le sont les vitesses relatives des deux ions de la solution étudiée, el il se sert de ces intensités 
comme expression de ces vitesses. Dans le cas de l'iodure de potassium la vitesse de lion I 
serait représentée par 5,6 et celle de Pion K par 4,8. On a donc pour l'iode : - PE 

u +v 9,6+4,8 

La quanlilé d'iode introduite par un courant d'intensité i el de durée ¢ serait donc, d’après 

Stéphane Leduc : 


d'ions transportant le nombre de coulombs considérés : P — 4e 


! 5.0 
Pail EAn 

Celte tentalive intéressante peut donner une idée de l'ordre de grandeur du phénomène, 
mais aucune mesure direcle ne permettait de dire si la quantilé réellement introduite est ou 
n'est pas celle que donne le calcul. On ne peut par appeler ce procédé un dosage de la quantité 
d'ions iode introduits. 

C'est ce dosage que j'ai tenté avec Conduché. Les expériences ont été failes sur moi-même, 
dans des condilions très rigoureuses, en employant des électrodes de la dimension de celles que 
j'emploie couramment en électrothérapie et en faisant passer lous les jours, pendant un temps 
rigoureusement mesuré, une intensité rigoureusement maintenue à 10 mA pendant toute la 
séance. 

Négligeant l’éliminalion par la salive qu'a démontrée Brillouel par des expériences 
purement qualitatives, nous avons d'abord recherché un procédé de dosage de liode dans les 
urines : une calcination en milieu basique constitue un procédé sensible et précis, qui permet 
de détruire toute la matière organique. 


Dosage de l’iode introduit et éliminé dans l'ionisation. 219 
L'iode est mis en liberté par quelques gouttes de sulfate de nitrosyle en solution sulfurique 
et on l'extrait par le sulfure de carbone. La coloration violetle permet de reconnaître l'iode 
qu'on peut doser par décoloralion avec une solution d'hyposulfite de concentralion croissante. 
Praliquement, on peul ainsi doser moins de ;; de mg d'iode par litre d'urine. Nous avons 
contrôlé notre méthode à plusieurs reprises en ajoutant à une urine normale quelques milli- 
grammes d'iode à l'élald'iodure, que nous avons relrouvés sans pertes. L’urine normale de l'un 
de nous, sujet des expériences, ne contenail que des traces d'iode inférieures à 5 de milli- 
gramme par 24 heures, variant légèrement avec l'alimentation. 
Dans les expériences d'ionisalion, la vessie est vidée immédiatement avant chaque séance ; 


l'urine des 24 h. est recueillie 


t 
w 
oe : = 
exactement dans l intervalle 23 JUIN 1917 | Sires vers 
des séances et l'iode y est we 24 25 26 27 28 29 30 1 2 3 4 5 6 7 6 9 10 12 13 
dose tous les jours. Chaque BEREEEEEEREERRERREEEEE 
séance dure 50 minutes. L'in- Se ee eee ee aa de lt 
TT TE T TAT T I es ] | ee es ee T | J 2 
ensié esl maintenue con SEC AN ET e N 
, | | ; | << Aa ER D SES SES ER 
stante à 10 mA., gi âce à une Li + À ARR 4+} 4 J 
résistance en série de 10000. ee i HAN BERRE Ta 
; net 6 | || ~~ A eee ee End 
L’électrode positive esl Ge se GE (SO ce ed a er 
constituée par une plaque de [qo po Nt 
charbon et 20 à 25 rondelles sA EEE EEE 
de papier-filtre à analyse, de A Ss a Gl so E 
7 cm. de diamètre, mouillées Le i EE A so ee 
d’eau distillée; elle était pla- 4 72 i a  — 
cée à la face postérieure de D ES 
l': b } Lelee |g MEN Ses O J |] OT T TWU 7 1) Ù T |] 
avantbras gauches Leers ART eA e e RE 
trode négative était une éle SRE EEE 
: | | 
wode semblable. mouillée FASS 
d'une solution de KE ALO FEE 
el placée à la face interne du EE een 8 oe ol a A E EEE 
bras du méme colé dans une TTT] Eo oe ee es ee ee a Oe A A AR — 
e a a es re ee 
a série (14 stances) elle était LEE +t ttt eet 
constituée par un cristalli- | Sr ae NE (ae Ea M a EE E 
k p ae T | j | De J I ee | t] SEA A E 
soir contenant une quantité OU L D LLT C L LCI TT _ a 
OURS: 17 2° 3° 4° 5° 6° 7° 8° 9° 10° 11° 12° 13° 14° 15° 16° 17° 18° 19° 20° 


mesurée au ballon jaugé eur 
(450 cm?) d'une solution de 3 
KI a1 ou 2 pour 1000. Le & 
sujet plongeait le poing dans Courbe d'élimination de l'iode dans les urines. 

le cristallisoir où le courant ° 

arrivait par une plaque de charbon. Le procédé nous a permis de doser Viode disparu du cristal- 
lisoir. Je prenais nalurellement la précaution de me laver les mains à l'eau dislillée à la fin de 
la séance et de recueillir l'eau de lavage. Il s'est éliminé de 6 mg, 5 à 8 mg d'iode par jour dans 
la b'e série ef 5 mg à 7 mg, 6 dans ta 2. En calculant la quantité lolale diode introduite dans les 
urines en prenant pour les vitesses des ions Let K à travers la peau, les valeurs de 5,6 et 4,8 qui 
résultent des données de Stéphane Leduc, Fiode retrouvé dans les urines représente 69 pour 100 
de la quantité introduite dans la première série el 42,6 pour 100 dans la deuxième. 

C'est pour controler ce rapport que nous avons cherché, dans notre deuxième série, à subs- 
liluer à ce procédé de dosage, un peu hypothétique, le dosage direct de Viode disparu à 
l'électrode négalive; pour faciliter le dosage de Viode disparu du eristallisoir, nous avons dù 
diminuer le titre de la solution jusqu'à 1 ou 2 0 00. 

En étudiant la courbe ci-dessous de l'élimination de l'iode avec des séances quolidiennes 
d'ionisalion, on voit qu'il faut deux séances pour arriver à une éliminalion sensiblement 
constante lous les jours: après la dernière séance, l'élimination s'est continuce plusieurs jours 
(4 à 5 jours). On distingue done trois phases : I° une phase d'éliminalion croissante; 2° une 
phase d'élimination en plateau: 5° une phase d'élimination décroissante. Le dosage de Fiode 


14 T'et 
dernière 
Séance 


220 G. Bourguignon. 


disparu n’a jamais donné moins de à mg et jamais plus de 7 mg, 6 diode; dans l'urine des 
24 heures, à la période de plateau, nous avons trouvé de ò mg à 7 mg, 4 d'iode disparu. Il y a 
donc une concordance très satisfaisante entre l’iode disparu el Viode éliminé dans les urines 
des 24 h. En comparant Jes quantités d'iode disparues à l'électrode négative, el éliminées. on 
voit que l'on retrouve dans les urines environ 70 à 80 pour 100 de l'iode introduit. Voici un 
exemple de celle expérience : 


29 juin. — lode disparu du cristallisoir après une séance de 50 minutes avec 10 mA 
—"1"8, 6. 
50 juin. — lode trouvé dans l'urine des 24 heures — 6 ™, soit 79 pour 100. 


Si l'on applique à cette expérience le calcul de Stéphane Leduc, on trouve 10 "6, I diode 
introduit. Il y a un écart de 55 pour 100 entre le calcul et le dosage direct, el le rapport entre 
l'iode introduit ainsi calculé et l’iode éliminé ent de 59 pour 100 au lieu de 79 pour 100. Le 
dosage direct est donc le seul qui permette de connaitre réellement la quantilé introduite. 
Pour le même nombre de coulombs, celte quantilé varie avec les régions de la peau et peut- 
être avec d’autres conditions à préciser expérimentalement. Ces expériences démontrent aussi 
que la plus grande partie de Viode introduit par électrolyse s’élimine par les reins (3 à $ environ). 

J'ai aussi essayé, dans quelques expériences, de voir si l'on peut extraire de l'iode à l'élec- 
trode posilive. De fait, en mouillant les papiers-filtre de lélectrode posilive avec de l'empois 
d'amidon fait avec de l'eau distillée, je n'ai le plus souvent oblenu aucun bleuissement. Ce 
résultat est en accord avec les expériences des auteurs qui, avant nous, onl fail la même expé- 
rience dans des conditions rigoureuses. Mais, à deux reprises, il s’est produil une petite brûlure 
sous l'électrode, et, dans ces deux expériences, aussi rigoureusement préparées que les autres, 
le papier à l'empois a bleui sur une surface de même grandeur et de même forme que la brù- 
lure. 

Si l'empois ne bleuit pas, en général, ce n’est donc pas parce qu'on n'extrait pas d'iode, 
mais parce que les quantités extraites sont en trop faible concentration. Dans le cas de la 
brûlure, la densité du courant est plus grande au niveau de la petile lésion, et la concentration 
de l'iode qui sort à ce niveau devient suffisante pour que la réaction s'y produise. 

Ces expériences démontrent donc que dans l'introduction électrolytique de l'iode, il se 
conslilue une réserve d'iode qu'on peut supposer s'accumuler dans le corps thyroïde et qu'en- 
suite il s'établit un équilibre entre l'iode qui entre au pôle négatif et qui sort au pôle positif 
pendant la séance, celui qui est en circulation, celui qui est en réserve el celui qui s'élimine 
par les reins dans l'intervalle des deux séances. Le corps thyroïde — ou tout autre organe, si 
l'expérience le démontrait — jouerait donc vis-à-vis de l'ion iode un rôle analogue à celui que 
joue le foie vis-a-vis du sucre: il entretiendrait une zodémie à un taux dont on ne peut dire 
actuellement s'il varie avec les quantités introduites ou s’il en est indépendant, puisque l'expé- 
rience a élé faite toujours dans les mèmes condilions, introduisant de Os", 005 à O 8", 008 par 
Jour. 

À l'arrêt de l’ionisation, la réserve s’¢limine en quelques jours. Ces faits permettent de faire 
une hypothèse plausible sur le mécanisme d'action de la thérapeutique par ionisation d'iode, 
et d'expliquer les faits cliniques que j'ai observés. L’élimination plus lente de l’iode introduit 
par électrolyse, que de l’iode introduit par la bouche, montre que sous cette forme liode s'in- 
corpore mieux à l'organisme. En même temps elle explique la prolongalion des améliorations 
pendant les arrêts de traitement. 

La présence d'iode en circulation (extraction à l’électrode positive) explique Faction a 
distance et permet de comprendre l'action locale prépondérente. 

Puisqu'il est démontré (Stéphane Leduc et autres auteurs) que l'ion introduit passe dans 
la circulation et ne pénètre que peu profondément dans la peau, l'action locale ne peut s'ex- 
pliquer que par l'électrolyse interpolaire de l'iode en circulation sur le trajet des lignes de force. 
L'ionisation agirait donc en deux temps : Premier temps, introduction de lion. Dewrtéme temps, 
localisation sur le tissu à trailer de l'ion libéré par électrolyse de celui que contient la circu- 
lation. 

Ces faits justifient la techniqne de l'ionisation que j'emploie avec petites électrodes et loca- 
lisation du courant aussi étroite que possible au fover de la lésion. 


FAIT CLINIQUE 


DEUX CAS DE DYSTROPHIE OSSEUSE INFANTILE 


Par A. HENRY et A. JAUBERT DE BEAUJEU (Tunis) 


- 


OBSERVATION l. -- Aïcha bent S..., âgée de 5 ans, née et demeurant à Tunis. Rien a 


` 


Le 


i E? 7 


Fig. 1. — (Observation I). Incurvation des fémurs. Taches claires et sombres dans la région trochantérienne 
et dans la région condylienne. Trabéculation irrégulière 


signaler dans les antécédents héréditaires. Le père et la mère sont actuellement bien portants. 
Ni frère, ni sœur. L'enfant est née à terme et n'a eu aucune maladie de l'enfance. Elle a été 
nourrie au sein, Elle n'a commencé à marcher qu'à 2 ans. 


222 . A. Henry et A. Jaubert de Beaujeu. 


Examinée pour la première fois le 29 mai 1922, la petite malade ne peut se Lenir sur ses 
membres inférieurs. D'après le père, elle aurait trébuché dans la chambre et fait une chute à la 
suite de laquelle l'enfant a cessé de marcher. 

La palpation de la cuisse gauche est douloureuse au liers supérieur el au niveau de la 
hanche. Cependant, les mouvements de flexion el d'extension de la cuisse sur l'abdomen, ainsi 
que les mouvements d'adduction et d'abduction du membre inférieur gauche, l'enfant étant 
couchée, s'effectuent sans raideur et sans arracher de cris à la malade. Mais la stalion debout 
el surlout la marche sont im- 
possibles. L'enfant a une ten- 
dance à meltre son membre en 
légère adduction avec rotation 
en dedans. 

L'élal général est assez 
bon. La malade est un peu 
pâle. Pas de fièvre. Le crâne 
est volumineux, avec aspect 
olympien. I] n'y a pas de bour- 
relets sus-malléolaires ni de 
chapelet costal, mais la cage 
thoracique est en forme de 
carène (thorax de poulet). I 
existe une scoliose dorsale mo- 
dérément accusée. 

Etude radiographique. — 
Voici les points les plus im- 
portants. La radiographie du 
crâne n'a pas montré de chan- 
gement appréciable. A la co- 
lonne verlébrale, confirmation 
de la scoliose. 

Epaule et humérus. — Os- 
sificalion normale. Le noyau 
de la tête de l'humérus est un 
peu aplati. La ligne épiphysaire 


+ 


ve D ` 8 P . . $ z 
aa ea du cartilage esl régulière. L’hu 
mérus est élargi et a une ten- 

Fig. 2. — (Observation Il. Avant-bras droit et poignel. Striation longiludinale. dance à l'incurvalion. 


Fracture du cubitus. Epiphyses inférieures terminées par des dentelures 
fines et longues. 


Coude. — La partie infé- 
rieure de l'humérus est élargie. 
Les noyaux épicondyliens el épitrochléens existent Le noyau du radius est invisible. Elargis- 
sement marqué de l'extrémité supérieure du cubilus qui prend la forme d’une tête de serpent. 

Poignet. — Aspect et ossification normaux. Les extrémités radiales et cubilales ont une 
légère tendance à s'élargir en cupule. 

Hanches et fémur. — Les déformalions sont caractéristiques. Le noyau de la tête du fémur a 
un développement normal. Le cartilage épiphysaire n'est pas élargi. Par suite de l'incurvation des 
deux fémurs, l'angle d'inclinaison est effacé et le col semble prolonger le fémur avec la même 
courbure. Dans la région trochantérienne une trabéculation irrégulière el des zones claires el 
sombres donnent à los un aspect particulier qu'on retrouve dans le tiers inférieur. La 
terminaison en cupule est nelle. 

Les cartilages épiphysaires des fémurs et des tibias ne sont pas agrandis. 

Le tibia el le péroné ont une courbure à concavilé externe, inverse de celle des fémurs. 
L'aspect trabéculaire irrégulier el grossier est bien visible sur les tibias. 

En résumé, lossificalion est normale, les carulages épiphysaires ne sont pas élargis. 
L'incurvalion des os est plus marquée sur les membres inférieurs. I s’agilt surtout de troubles 
de l'architecture osseuse, avec décalcificalion, lrabéculalion irrégulière et grossière se 
traduisant par des zones claires et sombres dans les os longs. 


Deux cas de dystrophie osseuse infantile. 223 


OBSERVATION II. — F.., âgé de 2 ans, amaigri, chétif, état général précaire. Le teint est 
terreux. Les parents sont bien porlanis et ne présentent pas d’antécédents pathologiques. 
L'enfant a un frère plus âgé en bonne santé. Le début de la maladie remonte à 6 mois. A la 
suite d'une entérite — disent les parents — l'enfant s'est affaibli, et, malgré divers traitements, 
a continué de dépérir. 

Les radiographies des membres montrent des parlicularilés nombreuses. 

Epaule et humérus. — Le noyau de la têle est très petit. Le cartilage épiphysaire est très 
important. L'extrémité de la diaphyse esl 
élargie et s'épanouit en cupule. La portion 
inférieure parait normale. 

Radius et cubitus. — La décalcification 
esl trés marquée. Les os sont sillonnés de 
lignes fines comme tracées au crayon, la 
plupart sont longitudinales et irréguliére- 
ment distribuées. A gauche fracture des 
deux os avec ébauche de cal sous-périosté. 
A droite, fracture du cubitus seul. Les extré- 
milés inférieures sont élargies en cupule. 

Le noyau épiphysaire de l'extrémité 
inférieure du radius est visible. Il est très 
pelit el éloigné de la diaphyse. Au carpe 
le grand os et l'os crochu commencent à 
apparailre. 

Les métacarpiens et les phalanges ont 
un développemement normal. 

Hanches et fémur. — L'ossificalion de 
la hanche ne correspond pas à l'âge de l'en- 
fant. Les noyaux de la lêle du fémur sont 
petits, très décalcifiés, irréguliers. Le carti- 
lage de conjugaison est élargi. Le col du 
fémur est aplati et prend la forme d’un cro- 
chet. A gauche il est plus irrégulier, plus 
dentelé, plus décalcifié, que du côté droit. 
Le fémur est peu incurvé. Il se termine 
d'une façon spéciale par des dentelures fines | 
et longues. 4 

Tibia et péroné. — Les extrémités supé- D 
rieures sont aussi dentelées. Le péroné est 1 
très incurvé, il est fracturé en deux endroits 
de chaque côté. La décalcification est plus De | 
accentuée sur le péroné. Les extrémités pate Haag a Oheervation I), Jambe droite prof 
inférieures se lerminent en cupule avec den- en dentelures. Trabéculation irrégulière. 
telures fines. | 

En résumé, décalcification généralisée des os qui apparaissent striés longiludinalement et 
irrégulièrement. Déformation en cupule des extrémités diaphysaires avec formation de fines 
dentelures minces et longues. Incurvalion du péroné seul. Fractures spontanées et nombreuses 
sur les os grèles : péroné, radius et cubitus. Retard de l’ossificalion. 

Bien que les deux observations ci-dessus semblent présenter quelques dissemblances, il 
nous a paru bon de les ranger sous la dénomination un peu vague de dystrophie osseuse infan- 
tile. Dans le premier cas il s'agit de rachitisme avec quelques déformations osseuses particu- 
lières; l’état assez satisfaisant de la malade permet de faire rentrer ce cas dans la catégorie du 
rachitisme floride (Variot). 

Pour le deuxième cas le diagnostic différentiel peut osciller entre l’ostéomalacie infantile, 
l'osteogenesis imperfecta, l'ostéopsathyrose et le rachilisme. 

L’ostéomalacie infantile débute souvent par un genu valgum et des douleurs dans les 
membres inférieurs. Puis une cyphoscoliose s'établit, des fractures spontanées se produisent 


A 


224 A. Henry et A. Jaubert de Beaujeu. 


fréquemment aboutissant à des pseudarthroses. Le squelette devient flexible. Certains auteurs 
(E. Looser) admetlent que l'ostéomalacie infantile est une forme de rachilisme, d’autres l'attri- 
buent à une altération de la fonction thyroïdienne. 

Dans l'osteogenesis imperfecta, on conslale une atrophie marquée et des fractures mul- 
liples, mats sans modificalion des articulations et des épiphyses (Baetjer et Waters). 

La cause réelle de l'ostéopsalhyrose ou maladie de Lobstein est inconnue. Celle fragilité 
idiopathique des os ne xe traduit pas par des lésions osseuses apparentes dans les segments 
non fracturés. C'est une maladie de l'enfance (de 2 à 12 ans) qui, généralement, s'alténue avec 
Page. Sur l'épreuve radiographique, los prend une teiste pale comme s'il élail raréfié et anor- 
malement transparent aux rayons X. Les os longs sont recourbés, bosselés, aplalis, soudés 
entre eux. Parfois les épiphyses sont volumineuses. Mais ces symptômes se présentent égale- 
ment dans le rachilisme. Si les fractures spontanées sont plus spécialement l'apanage de los- 
Léopsalhyrose, on sail qu'elles se produisent aussi dans le rachitisme pur. 

L'ostéopsathvrose à élé attribuée à la goutte, à la scrofule et à la syphilis. Dans le cas de 
Sorrel et Yovtchiteh la réaction de Wassermann élail négalive, mais celle de Hecht positive. 
Ces réaclions n'ont pas élé recherchées chez nos malades. Le traitement est lout à fait analogue 
à celui du rachilisme. 

En somme, si l’on éprouve une grande difficulté à individualiser les affections dont il vient 
d'être question, c'est qu'elles présentent entre elles trop de points communs et il semble plus 
logique, pour le moment, de les faire rentrer dans le cadre mal délimité des dystrophies rachi- 


tiques. 
D'après des travaux récents, le rachilisme et l'ostéomalacie sont considérés comme des avi- 


laminoses, par analogie il peut en êlre ainsi de la fragilité osseuse. Mais si la carence en vita- 
mines C condilionne le scorbut, si le béribéri est dù au manque de vitamines B et la xéroph- 
talmie au manque de vilamines A, il s'agit dans le rachitisme de carences chevauchantes où le 
manque de vilamines se complique d'insuffisances secondaires. Les facteurs de celte carence 
peuvent être notamment : le manque ou l'insuffisance de vilamines A (lipo soluble), les troubles 
du mélabolisme calcique, les troubles endocriniens, une insuffisance en phosphore. On com- 
prend alors que les manifestations du syndrome rachilique varient selon la prédominance plus 


ou moins marquée de l'une ou de l’autre de ces carences. 


BIBLIOGRAPHIE 
A. Broca. — Traité de chirurgie infantile, 1914. 
Van Neck. — Un cas d'ostéopsathyrose congénitale (Journal médical de Brurelles, 12 fév. 1914). 
Barrie et WATERS. — Bones and Joints. New-York, 1921. P 
ROCHER et AUBERTIN. — Fractures spontanées multiples (Maladie de Lobstein ou ostéomalacie) et défor- 


mation en entonnoir du sternum (Société de Médecine et de Chirurgie de Bordeaux, 7 juillet 1922). 

LEsNE et LANGLE. -- Ostéopsathyrosis (Archives médicales des enfants, n° 11, Novembre 1920). 

SorkEL et Yovrcuicn, — Un cas d'ostéopsathyrose (Bull. et Mémoires de la Société Anatomique de Paris, 
n° 1, Janvier 1921). 

VARIOT. — Traité des maladies des enfants (O. Doin, Paris, 1921). 

A. Broca el TERBINET. — Ostéopsathyrosis (Revue de Chirurgie, 10 décembre 1905). 

Roy G. GiLLEs. — A study of rikets with rewiew of recent litterature (American Journ. of Ræntgenologn, 


Juin 4922). 


NOTE DE PRATIQUE 


INDICATIONS ET TECHNIQUE DES APPLICATIONS 
DE DIATHERMIE DANS LES REACTIONS DOULOUREUSES 
DE LA VESICULE BILIAIRE 


Par J. AIMARD 


La diathermie possède une action des plus nettes et des plus heureuses sur les réactions 
douloureuses spasmodiques et inflammatoires de la vésicule biliaire. L’intérét qu'il y a de 
réduire ou de prévenir ces réactions, la fait utiliser chez les lithiasiques biliaires. Elle déter- 
mine rapidement chez ces malades, une sédalion vésiculaire permettant aux traitements palho- 
eéniques d’agir d'une manière efficace sans déterminer de douleurs violentes ou de complica- 
tions brutales. 

L'application diathermique est indolore. Elle n'est suivie d'aucune réaction facheuse lant 
superficielle que profonde. La cholécystite subaigué ou chronique avec ou sans lithiase en est 
l'indication de choix. Son aclion se manifeste également dans les cas de cholécystite avec péri- 
cholécystite et adhérences pyloro-duodéno-vésiculaires où les troubles gastriques el la douleur 
vésiculaire sont supprimés ou considérablement atténués. La diathermie agit encore favora- 
blement dans les cas de spasme de la vésicule biliaire; chez des malades récents en période de 
crise, répélée au besoin deux fois par jour elle détermine une sédalion remarquable; chez les 
migraineux présentant une douleur vive à la pression de la vésicule biliaire, les accès de 
migraine el la sensibilité profonde disparaissent après 5 à 6 séances de diathermie. 

Ces résultals favorables observés par nous sur un ensemble de 700 malades douloureux de 
la vésicule, ont été confirmés par différents observateurs. Au début de son emploi dans les 
affections médicales la diathermie avait été utilisée en France, surtout dans les névralgies et 
les arthrites; les applications viscérales avaient été délaissées par crainte de possibililé de 
brûlure des anses inteslinales, et leur éclatement par les gaz dû à la grande chaleur provoquée. 
Nous pouvons affirmer à la suite de 7.000 applicalions de diathermie que nous avons pu prati- 
quer, que ces craintes ne sont pas fondées. La diathermie bien appliquée est inoffensive. 

Nous nous servons pour nos applicalions de Fappareil Gaiffe, système d'Arsonval, 
modèle 1915, dont la principale qualité est une parfaite régularité de fonctionnement et par suite 
une absence complèle de sensalion faradique pendant les applications. Les condensateurs el 
l'éclateur ne se modifient pas en marche et conservent intacles leurs qualités diélectriques, 
grâce au système de refroidissement employé et à la cuve métallique des condensateurs que la 
maison Gailfe a bien voulu étudier spécialement sur notre demande. Ce sont ces conditions qui 
permettent à nos appareils de supporter un travail intense de dix heures consécutives par jour 
en moyenne. 

A l'intérieur de l'appareil se trouve le transformateur haule tension; l'isolement entre 
primaire et secondaire met le patient complètement à l'abri de loule terre accidentelle prove- 
nant du secteur. Le condensaleur et le circuil de haute fréquence sont branchés suivant le 
montage du P" d'Arsonval. Le patient est par suite isolé de la source haute tension par la double 
série de condensateurs, et même dans le cas d'un défaut d'isolement de l'une de ees capacités, 
il est toujours à l'abri du courant direct de haute tension puisqu'il est branché aux extrémités 
d'un circuit de résistance et dimpédance nulles pour les fréquences industrielles, 

Au point de vue de la régularité du fonctionnement, de l'absence de surveillance, l'éclateur 
à diélectrique carburé dont est pourvu l'appareil, nous donne les meilleurs résultats. En effet 
on ne remarque pas chez lui au bout d'un certain temps de fonctionnement les irrégularités 
dans le jaillissement de Pétincelle qui s'observent dans les éclateurs à air libre. 


226 | J. -fimard. 


Le rendement trés élevé qui est obtenu dans cet appareil est une garantie de son excellent 
fonctionnement. La puissance utilisable à l’intérieur de l'organisme est de 500 watts environ. 
Elle correspond à l'apparition d'une grande calorie toutes les quatorze secondes. Ces chiffres 
permettent d'apprécier l'énorme quantité de calories que l'on peut faire apparaître dans l'orga- 
nisme. 

Le sang circulant est une cause de réfrigéralion suffisante, pour permellre de pratiquer 
en toute sécurité une séance de diathermie d'une durée assez longue. Celle soustraction con- 
tinue de chaleur au point d'application, prolège les tissus contre un excès de chaleur qui pour- 
rait leur être nuisible. 

Nous employons pour nos applications des électrodes sèches d'étain laminé ; les applications 
humides sont absolument à rejeter, elles sont dangereuses, car elles exposent aux brülures el 
nécessitent une surveillance de tous les instants. 

Les dimensions des électrodes sont en général de 14 x 2%, il est bon cependant d'en 
posséder un jeu de différentes dimensions, celles-ci variant avec Pétendue de la région à traiter 
et la saillie plus ou moins apparente du rebord costal. 

L'application diathermique est simple Deux larges électrodes égales sont placées sur la 
région hépato-vésiculaire l’une en avant, l’autre en arrière. Hl faul aulant que possible com- 
prendre une grande partie de la masse hépatique et le plexus solaire dans l'application. Le seul 
point délicat à observer est l’adhérence intime des électrodes à la peau, sous peine de rendre 
l'application douloureuse, intolérable et dangereuse. Nous l'assurons par des sacs de sable, sur 
lesquels le malade repose en arrière, et qu'il maintient lui-mème en avant. Afin d'éviter toute 
possibilité de brûlure superficielle au cours de l'application, les conducteurs sont soudés aux 
électrodes, et ils sont reliés par une prise de courant, aux conducteurs qui partent des bornes 
d'utilisation de l'appareil. 

La séance est quotidienne, ou biquolidienne si le malade souffre beaucoup. L'intensité 
utilisée varie d'un ampere el demi à deux ampères, selon les réaclions individuelles; la durée 
de application est de trente minutes au moins. Si au cours de celle-ci le malade accuse une 
sensalion désagréable au niveau d'un des bords de lélectrode, nous plaçons sous celui-ci une 
feuille de papier ou de caoutchouc mince. 

Le malade ressent une chaleur douce vers la dixième minute qui suit le début de l'applica- 
lion. Il faut être averti que certains malades, peuvent ne ressentir aucune chaleur au cours de 
toutes leurs applications, sans que leur qualité et leur résultal en soient influencés. Il est 
reconnu que les personnes grasses, supportent moins bien les fortes intensités que les maigres, 
ce fait s'explique par un défaut de circulation des tissus adipeux de grande épaisseur. La séda- 
tion vésiculaire est déjà très nelle dès la 5e séance, à la 6° ou 7° une très légère sensibilité 
profonde est à peine perceplible. En général il n’y a pas lieu de prolonger les applications au 
delà de dix séances, à ce moment toute sensibilité vésiculaire a disparu. 


INSTRUMENTS NOUVEAUX 


DISPOSITIF DE PROTECTION POUR HAUTE TENSION 
DANS LES INSTALLATIONS RADIOLOGIQUES 


Par P. ANGEBAUD 


La plupart des installations radiologiques comportent ce que nous sommes) convenus 


d'appeler un « trolley », destiné a 
amener la haute tension des appa- 
reils générateurs aux appareils à ali- 
menter. 

Cet appareil extrémement com- 
mode posséde cependant de graves 
inconvénients. Que la rupture d'un 
des fils vienne à se produire et l'on 
imagine facilement l'accident qui 
pourrait s'ensuivre, avant même que 
le radiologiste ait eu le temps de 
couper le courant, si lui-même n'a 
pas été atteint le premier el mis ainsi 
dans l'impossibilité d'intervenir. 

Pour parer à ce danger, nous 
proposons à nos confrères le disposi- 
tif suivant, qui, agissant avec la spon- 
lanéité d'un réflexe devrait, à notre 
avis, rendre les meilleurs services. 

A l'une des extrémités de chacun 
des deux fils du trolley, entre le 
bâton isolant et le mur, nous inter- 
calons un inlerrupteur à couteau et 
à ruplure brusque, du modèle type 
industriel courant, et dont le manche 
aura été simplement modifié pour se 
prêter au montage, I figure I avec 
ressort de rappel d. 

Cel interrupteur dont le manche 
se trouve ramené en a par la traction 
du fil tendu, ferme ta ligne S d'arri- 
vée du secleur sur l'appareil géné- 
raleur de haute tension : meuble sel- 
lelte, crédence, contact tournant, elc. 
Mais, vient-il à se produire une rup- 
ture dans le fil, instantanément et auw- 
lomatiquement le ressort de rappel « 
agit sur le manche de l'interrupteur 
el coupe le courant. 

Nous avons prévu des interrup- 


1 
Crédence' G i 
ou meuble | 
' 
! 
( 
| 
| 
I 


Fig. 1. — Installation du dispositif de rupture : 


S. source: [, interrupteur automatique ; a, poignée de l'interrupteur 
à laquelle se fixe le trolley; d, ressort de rupture. 


N 
N 


AS 
MA 


arc 
Bua 
à 
NN 


N 


® 
v 
NY 


W : 
RON N ` 


N 


N 


Fig. 2. — Autre dispositif de rupture : 
e, baton Webonite: p, crochet seellé: C. cable de tension: 
R, ressort de rappel provoquant l'ouverture de liaterrupteur l. 


teurs à couleau, il est bien évident qu'ils pourraient être remplacés par d’autres interrupteurs 
de formes différentes, mais dont le fonctionnement serait basé sur le même principe. 


228 P. Angebaud. 


D'autre part, en examinant la figure 1 on se rend parfaitement compte que l'interrupteur 
fonctionnera toutes les fois qu'il surviendra une rupture en un point quelconque. S'il s'agissait 
de la rupture du ressort 4, cet incident n'aurait aucune suite facheuse : le fil restant soutenu 
par le manche de l'interrupteur I; ce dernier appareil devant être suffisamment robuste et 
scellé au mur. 

Enfin, si le ressort 4 n'a pas été mis dans le prolongement du fil, ce qui serait possible, 
c'est uniquement dans le but de lui conserver son maximum d'effet sur le manche de l'inter- 
rupleur. 

La figure 2 montre une autre disposition facile à réaliser. L'interrupteur à rupture 
brusque I est indépendant et l'action du ressort de rappel R esl empéchée par un cordon 
isolant c. 

Lors d'une rupture sur la ligne, le baton d’ébonile e mobile dans le crochet P est ramené 
par le ressort R en même lemps que le manche de l'interrupteur. 

Celte dernière disposition a l'avantage d'une installation facile, de permettre l'utilisation 
d'interrupteurs couramment employés dans l'industrie et de ne rien modifier aux trolleys déjà 
existants, mais à notre avis cependant, n'offre peul-étre pas la sùreté et la précision du premier 
montage indiqué. 


ANALYSES 


RADIOLOGIE 
RAYONS X 


APPAREILS ET TECHNIQUE 


De Boissiére (Le Havre). — Utilité d’une table 
radiologique permettant l'examen du malade 
dans toutes les positions. (Bulletin officiel de la 
Société francaise d'Electrothérapie et de Radio- 
logie, Juin 1922, p. 222-225.) 


De Boissière (Le Havre). — Nouvelle table radio- 
logique pour l'examen dans toutes les posi- 
tions. (Bulletin officiel de la Société francaise 
d'Electrothérapieet de Radiologie, Novembre 1922, 
p. 925 à 428, avec 6 figures.) 


Ces deux articles sont consacrés à la présentation 
de la table construite par A., table ayant l'avantage 
de se manceuvrer facilement, même sans cesser 
l'examen, grâce à une pompe à huile qui exécute les 
déplacements. A. LAQUERRIÈRE. 


Lhomme (Paris). — Présentation d'un modèle de 
table radiologique pour examen radioscopique 
dans toutes les positions. (Bulletin officiel de la 
Société francaise d'Electrothérapie et de Radio- 
logie, Juin 1922, p. 218 à 221, avec 8 figures.) 


Cette table se compose d'un pied massif sur lequel 
pivote le plateau portant le malade, et d'un châssis 
porte-ampoule se déplaçant sur le plateau. 

A. LAQUERRIERE. 


O. Gleichmann iDresde). — Appareil pour orien- 
ter le cône des rayons X sur les tumeurs du 
petit bassin. (Münchener Medizinische Wochen- 
schmft, t. LXIX, n° 42, 20 octobre 1922, p. 1481- 
1482.) 


Il est difficile d'apprécier la direction exacte à 
donner au cone d'irradiation pour qu'il comprenne 
bien toute la lumeur; il est également délicat d'ap- 
précier la distance à la tumeur de la porte d’entrée 
choisie. Pour y arriver, l'A. a construit une sorte de 
compas. L’extrémité de l'une des branches, en forme 
de rectoscope, peut ètre amenée par le rectum ou 
le vagin, sous le contrôle oculaire, au contact de la 
tumeur. Cette extrémité forme le centre géométrique 
d'un arc de cercle sur lequel se déplace une tige à 
coulisse graduée qui est la seconde branche du 
compas et qu'on amène au contact de la peau. La 
direction de la tige indique la direction à donner au 
cône de rayons X, la graduation marque la distance 
de la tumeur à la peau. M. LAMBERT. 


M. Wehmer (Francfort). — Aperçus pratiques 
sur l'exécution exacte d’un plan de radiation. 
(Strahlentherapie, Bd. 14, H. 2, 1922.) 

LA. indique quelques petits dispositifs pratiques 
employés à la clinique du Prof. Schmieden, Un com- 


# 


t 


pas spécial pour donner la direction exacte du fais- 
ceau d'irradiation, un tube télescopique de cen- 
trage, ete. [SER SOLOMON. 


O. Fritz (Innsbruck). — Sur la désignation spec- 
trométrique du courant d’alimentation des 
tubes à rayons X. (Fortschritte a. d. geb. der 
Rüntg., Bd. 29, Hft 3.) 

L'A. étalonne le voltmètre qui sert à la mesure de 
la tension à l'aide des indications de son spectro- 
mètre : la longueur d'onde minima et l'intensité rela- 
tive des diverses radiations est en relation avec la 
tension maxima du courant et aussi avec la forme de 
l'onde, que ne donne pas directement le voltmètre. 

E. SPILLIAERT. 


Haeger (Freiburg). — Les écrans renforçateurs. 
(Fortschrilte a. d. geb. der Réntg., Bd. 29, Hft 5.) 
L’A. a éludié une série d'écrans renforçateurs alle- 

mands dans les conditions de voltage et d'intensité 

habituellement utilisées en radiographie (45 — 50 kv 

effectifs x min. = 0.19 — 0,16 v. a.). 

Les variations du pouvoir renforcateur sont très 
grandes (de 7 à 15 lois), suivant les marques. 

Jamais le pouvoir renforçateur n'a dépassé le coef- 
ficient 16 (mesures phutométriques). 

L'écran absorberait d'autre part une fraction consi- 
dérable (60 °/,) du rayonnement incident, ce qui 
amène lA. à déconseiller lemploi du film à double 
émulsion entre deux écrans. 

La plaque radiographique absorbe d'autre part 
40%, du rayonnement incident d'après les mesures 
ionométlriques et 35 ‘/, d'après les mesures photome- 
triques. 

Mème dans les conditions où s'est placé l'A. le 
problème parait extrêmement complexe et beaucoup 
des critiques théoriques qu’il fait à l'emploi des 
écrans renforcateurs ne paraissent pas avoir de con- 
séquences défavorables dans la pratique radiogra- 


phique. P. SPILLIAERT. 
RADIODIAGNOSTIC 
GÉNÉRALITÉS 
Quivy (Peris) — Radiographies exécutées avec 


le Potter-Bucky. (Bulletin de la Société de Radio- 

logie médicale de France, Décembre 1922, 

p. 275-276.) 

EA. montre de belles radiographies faites avec un 
diaphragme Potter-Bucky. Le temps de pose est 
doublé et on doit se servir de rayons plus durs que 
pour une radiographie ordinaire sous écran. 

L'intérét de ce diaphragme réside surtout dans la 
facilité avec laquelle on obtient d'excellentes radio- 
graphies sur les sujets les plus épais. è 

P. TRUCHOT. 


230 


L. Michon (Paris). — Contribution a l’étude de la 
transplantation osseuse. (Journ. de Chirurgie, 
Septembre 1922, p. 260 à 275.) 


L’A. apporte une intéressante observation clinique 
et plusieurs faits expérimentaux de transplantation 
osseuse. Les examens radiographiques et histologi- 
ques lui ont permis d'arriver à des conelusions pra- 
tiques de technique opératoire concernant les greffes 
articulaires totales et le remplacement partiel ou 
total d’un métacarpien ou d'une phalange. 

Dans la transplantation d’un fragment d'os ou d'un 
os entier, le transplant meurt toujours et il est voué 
à une résorption rapide s'il n'est pas mis en contact 
intime avec un os voisin ou s'il n’est pas avivé. Par 
contre, le contact intime du transplant avec un os 
voisin ou son simple avivement fait entrave à la 
résorption qui se produit alors beaucoup plus len- 
tement, permettant un véritable remaniement de l'os. 
On observe histologiquement une revaseularisation 
des canaux de Ilavers, qui constitue la réhabitation. 
Progressivement, l'os nouveau vient se substituer en 
totalité à los ancien. 

LA. donne une série de radiographies pour démon- 
trer cette reconstilution progressive de la structure 
osseuse. Henri BÉCLÈRE. 


OS, CRANE, ARTICULATIONS 


Bercher et Merville (Paris). — Canine supérieure 
rejetée en ectopie par un traumatisme. (Revue 
de Stomalologie, Octobre 1922, p. 175-177, 2 fig.) 


Un aviateur fait une chute. [lest relevé avec des 
fractures multiples des maxillaires et des dents. Les 
fractures osseuses se consolident et on place un 
bridge. 4 ans après Paccident, apparition de phéno- 
ménes inflammatoires. La radiographie montre alors 
que la canine supérieure gauche, que l'on supposait 
luxée à la suite de l'accident, est couchée dans un 
ancien foyer de fracture; elle présente une encoche 
au niveau de sa racine. La dent, extraile, reposait 
dans un lit osseux rempli de fongosités. La lésion 
de la racine est attribuée à une résorption infec- 
tieuse. 

L’ectopie accidentelle et méconnue d'une dent n'est 
pas un fait extrémement rare et nous en avons 
observé personnellemént deux cas. H s'agit presque 
toujours d’une canine, supérieure ou inférieure. 

Lomon. 


Ebenreiter (Amérique). - Problèmes de radio- 
graphie dentaire. (The Int. J. of Orthodontia, 
Sept. 1922, p. 588-595, 15 fig.)! 


L’A. passe en revue. en quelques pages, l'ensemble 
des desiderata de la radiographie dentaire, aussi 
bien les généralilés telles que étroite collaboration 
du dentiste et du radiographe, que la routine, milli- 
ampérage, temps de pose, éclairage de la chambre 
noire. Revue sommaire et sans originalité. 

Lomon. 


J.-A. Blue (Amérique). — Quelques procédés 
utiles pour la réussite des radiographies den- 
taires, (The Int. J. of Orthodontia, Oct. 1922, 
p. 662-665, 11 fig.) 

LA. expose quelques-unes des conditions banales 
et bien connues : intensité, pénétration, incidence, ete., 
dont Ja réalisation est nécessaire pour obtenir de 
bonnes radiographies dentaires. LOMON. 


A. Charlier et H.de la Tour (Paris). — La radio- 
graphie dentaire en 1922. (Rerue odontoloytque, 


Rayons X. 


Août-Sept. 1922, avec 5 figures et 2 planches 
hors texte.) 


Excellent article didactique résumant la technique 
de la radiographie dentaire et les renseignements 
qu’on peut lui demander. A. LAQUERRIERE. 


Hirtz (Paris). — Le diagnostic radiologique des 
sinusites. (Bull. de la Soc. de Radiologie m “licale 
de France, Novembre 1922, p. 232 à 237.) 


Le diagnostic de sinusite peut être établi objecti- 
vement par l'examen des images radiographiques 
relalives aux différents sinus. La présence d’une col- 
lection liquide se traduit par une perte de la transpa- 
rence normale de la région envisagée. L’A. estime 
que létude radiologique complète des sinus com- 
porte quatre et quelquefois cinq radiographies. | 

Deux radiographies de face sont nécessaires, l’une 
ayant trail aux sinus maxillaires, l'autre avant trail 
aux sinus frontaux. La face repose par le front sur 
la cassette, et le tube est centré un peu au-dessous 
de la région occipitale; dans le premier cas, le fais- 
ceau se dirige vers la région frontale du sujet, dans 
le second, le faisceau a une direction inverse. 

Pour avoir l'image des sinus frontaux développée 
dans toute leur étendue frontale et orbitaire, on doit, 
le sujet étant couché sur le ventre, faire reposer le 
menton sur la cassette, l'axe du faisceau incident est 
disposé verticalement et le rayon normal passe par la 
région de la glabelle. 

Pour avoir une image complète de l'ethmoïde, on 
doit prendre, le sujet étant couché sur le dos, une 
image de la base vertex-plaque ; la tète repose sur la 
casselte par le vertex, et le rayon normal, contenu 
dans le plan médian de la téte, tombe en arrière du 
menton, dans la direction du trou auditif-externe. La 
structure celluleuse de l'ethmoïde se voit ainsi par- 
faitement. P. Trucnor. 


Winter (New York Cily). — Calculs salivaires 
des glandes maxillaires et sublinguales. (The 
Int. J. of Orthodontia, vol. VIII, n° 12, Décem- 
bre 1922, p. 800-805, 4 fig.) 


L’A. rapporte quatre cas de lilhiase salivaire obser- 
vés pendant l’année écoulée. Il estime que cette 
affection est moins rare qu'on ne le pense et que le 
diagnostic n’est pas toujours fait. I] existe dans la 
littérature environ 300 cas publiés. 

Deux des cas de PA. wont pas été radiographiés. 
Le 5° a été radiographié (pour éliminer Pinclusion 
dentaire), aree, écrit PA. le résultatl que montre la 
figure 1, sans ajouter aucun commentaire. 

La reproduction, médiocre, de la radiographie, 
autorise cependant, à penser qu'il vaut mieux, dans 
ces cas, emplover la radiographie dile de la dent de 
sagesse, plutôt que le film intrabuceal. C’est dail- 
leurs cette technique qui a été utilisée dans le dernier 
cas en montrant eette fois nettement deux calculs de 
la glande sous-maxtllaire. LOMON. 


Lacronique (Paris). — Dent de sagesse infé- 
rieure gauche sillonnée par le nerf dentaire 
inférieur. (Rev. de Stomatolugie, Déc. 1922, 
p. 704-707, 4 tig.) 


Observation d'un patient présentant des accidents 
légers de dents de sagesse. La radiographie montre 
une dent de sagesse implantée dans la branche mon- 
tante du maxillaire et dont le sommet des racines 
déprime le toil de la gouttière du canal dentaire 
inférieur. 

L'extraction, qui ful laborieuse, permit de constater 
que l’extrémilé radieulaire de la dent de sagesse était 
sillonnée par une gouttière. 

La cicatrisation ne se fait qu'au bout de plusieurs 
mois (suppuration et élimination de séquestre). Les 


liayons X. 


troubles d’anesthésie et d’hyperesthésie douloureuse 
de la région mentonniére apparaissent dès l'extrac- 
tion et ne sont pas guéris dix mois après interven- 
tion. Ils paraissent dus à une contusion du nerf au 
moment de l'extraction et à une compression ulté- 
rieure due à la cicatrisation de l'alvéolite. 

LOMON. 


H.-P. Doub et J.-M. Carter {Détroit.) — Image 
radiologique du canal lacrymo-nasal, normal 
et pathologique. (Journ of Rad. Omaba II, 
Décembre 1922, n° 12, p. 521.) 


Pour mettre en évidence le canal lacrymo-nasal, 
les A. le remplissent d’un mélange de bismuth de 
Beck et d'huile. Dans leur technique, après anesthésie 
locale (quelques gouttes de cocaïne sous la paupière 
inférieure), le sac est vidé de son contenu par expres- 
sion; le canal est lavé au sérum additionné de quel- 
ques gouttes d'adrénaline à 1 ‘’,,. puis, on y injecte la 
solulion opaque, réchauffée s'il y a lieu au moyen 
d'air chaud (pour éviter la précipitation de l'huile par 
la vapeur); quand le canal est perméable, il faut 
environ 1 cc.; 1/2 cc. suffit quaud il est obstrué. 

Les radiographies sont prises en plusieurs posi- 
tions + 

1° Position de Waters-Waldron ou verlex-menton- 
plaque; 2° inéme position, la téte légérement inclinée 
du côté injecté, ce qui rejette l’image du canal en 
dehors de celles des cellules ethmoïdales ; 5° postéro- 
antérieure ; 4° profil. 

Les A. ont ainsi radiographié environ 80 sujets, ils 
considèrent le procédé comme : 1° utile pour loca- 
liser le siège de l’obstructon; 2° contrôle opératoire 
et clinique pour modifier le traitement; 5° diagnostic 
des cas où cliniquement existe une obstruction par- 
tielle non confirmée par la radio et d'ordre réflexe; 
4° controle de l’état des cavités sinusiennes voisines ; 
ör découverte des anomalies possibles. 

MOREL-KAHN. 


J.-H. Stokes et B.-S. Gardner (Rochester). — 
_ Preuve radiologique de l'existence de dents 
d'Hutchinson encore incluses. (Journ, of Amer. 
Med. Assoc., LXXX, n° 1,6 janvier 1923, p. 28 ) 


Les A. rapportent l'observation d’une fillette de 
ans hérédo-syphilitique chez laquelle un cliché 
radiographique de la région des incisives, non encore 
sorties, permit de constater l'existence de deux inci- 
sives intra-alvéolaires, à type d’Hulchinson caracté- 
ristique. 

lis voient la un moyen de dépister dans des cas 
douteux une preuve d'hérédo-svphilis. 

MOREL-KAHN. 


C. Viannay (Saint-Étienne). — Un cas de luxation 
sus-sternale de l'extrémité interne de la cla- 
vicule. (Bull. de la Soc. de Chir., n° 32, 1922, 
p. 1558-1545.) 


L'A. rapporte une observation de cette luxation 
très rare. Un enfant de 15 ans a été renversé par une 
automobile. L'épaule gauche et le sommet du thorax 
onl été soumis à une forte pression dans le sens 
transversal. Les 3° et 4 côtes ont cédé, La clavicule 
ayant résisté à la pression sans se fracturer, l’extré- 
mité interne de cet os a fait éclater sa gaine fibro- 
périoslique et s’est échappée par en haut hors de 
cette gaine. 

La radiographie montre que l'extrémité interne de 
la clavicule gauche a quitté le sternum et se trouve 
surélevée de 2 centimètres par rapport à l'extrémité 
interne de la clavicule droite. 

A l'opération, on a trouvé que le fibro-cartilage 
inter-articulaire était resté en place, conservant ses 
rapports avec la surface articulaire du sternum. 


231 


Pour lA. la formule actuelle du traitement de 
cette affection est la réduction sanglante accompa- 
gnée de l’ostéosynthése. Henri BÉCLÈRE. 


Sencert, Allenbach et R. Simon (Strasbourg). — - 
Deux cas de kystes ou de pseudo-kystes du tibia. 
(Bull. de la Soc. de Chir., n° 33, 1922, p. 4594- 
1404.) 


Pour éclairer la question encore confuse des kystes 
et pseudo-kystes non parasitaires des os longs, les 
A. apportent deux observations très complètes. 

1° Un pseudo-kyste dela partie interne de l'extrémité 
du tibia avec destruction de la métaphyse tibiale qui 
a permis une infraction de l'os. Sur l’image radiogra- 
phique, les contours de la région malade sont flous, 
peu distincts. La forme de la cavité osseuse est irré- 
gulière. On a l'impression d'une tumeur polykystique 
et on pense à un chondrome ou à un sarcome à 
myéloplaxes. A l'opération, la cavité osseuse ren- 
ferme une masse molle, multilobée et qui saigne 
facilement. Pas de membrane kystique périphérique. 
L'examen histologique indique qu'il s’agit d'un sar- 
come squeletlogène avec nombreux myéloplaxes. 

2° Un pseudo-kyste de la partie interne du tiers 
inférieur du tibia. L'image radiographique montre 
une cavité ovoide régulière. La couche corticale est 
très mince sur tout le pourtour de l'os. A Vopéra- 
tion, la cavité, limitée par une membrane kystique, 
renferme un Jiquide de coloration foncée, sangui- 
nolent. L'examen histologique indique un pseudo- 
kyste de désintégration dans un sarcome squeletto- 
gène complexe, à la fois ostéoblastique et ostéocla- 
sique. 

Dans les deux cas, les suites opératoires ont été 
simples. L'opération a pu ètre suivie un an pour le 
premier cas et 6 mois pour le deuxième. Les A. signa- 
lent que ces deux tumeurs ont eu toutes les appa- 
rences cliniques de Ja bénignilé et cependant les exa- 
mens histologiques montrent un grand nombre de 
caractères anatomo-pathologiques de malignité. 

Henri BÉCLÈRE. 


Duhem (Paris). — Radiographies d’un cas de 
Leontiasis ossea. (Bulletin officiel de la Société 
francaise d'Electrothérapie et de Radioloyie. 
Décembre 1922, p. 565.) 


Cette affection est rarissime et il en existe à peine 
quelques cas authentiques depuis le xvm” siècle. 
Dans ce cas particulier ’hyperostose, bien que lisse 
au toucher, est sur la radiographie constituée par des 
tissus osseux d'aspect floconneux. 
A. LAQUERRIÈRE. 


Robert Dupont (Paris). — Côtes cervicales. (Jour- 
nal de Médecine de Paris, 9 février 1925, p. 121.) 


Le diagnostic de la côte cervicale est souvent rendu 
difficile par suite de la diversité des symptômes que 
l'on peut rencontrer. 

Il suffit pour porter le diagnostic de côte cervicale 
de songer à celte anomalie toutes les fois que l'on 
observe au membre supérieur des phénomènes dont 
la cause est confuse. La radiographie permettra seule 
d'affirmer le diagnostic. LOUBIER. 


A. Basset (Paris). — Fracture par tassement lon- 
gitudinal de l'extrémité inférieure du radius. 
(Bull. de la Soc. de Chir., n° 29, 1922. Rapport 
de A. Mouchet, p. 1165-1169.) - 


H s'agit d’une fracture par tassement trabéculaire 
avec rupture des travées osseuses. C'est une variété 
spéciale à enfance entre 7 et 16 ans. Le plus sou- 
vent le traumatisme respecte l'épiphyse qui reste en 
place et détermine une fracture ou soufflure sus- 
épiphysaire. L'os ne cède pas. il se tasse seulement. 


232 


formant boursouflure comme un mince tube d'acier 
qui reçoit un choc violent de bout en boul. 

D'après les nombreux cas qu'il a étudiés l'A. signale 
que la radiographie de profil du radius montre 
presque constamment sur la face postérieure de 
cet os un ressaut, une vraie marche d'escalier au 
niveau de laquelle les travées osseuses ont éclaté. 
Il y a inflexion en même temps que tassement. 

Cette fracture par tassement est assez banale et 
son traitement est simple. Elle s’observe aussi à 
l'extrémité inférieure du tibia et surtout à l'extrémité 
inférieure de l’humérus, principalement chez les 
enfants rachitiques. Henri BÉCLÈRE. 


M. Lance Paris). — Deux cas de cyphose avec 
gibbosité par anomalies osseuses congénitales, 
(Revue d'Orthopédie, Janvier 1923, p 55-60 avec 
5 fig.) 

Observation I. — Fillette de 8 ans présentant une 
gibbosité pointue vers 12 D et 1 L. Jamais de douleur, 
de troubles fonctionnels ni de contracture, 

La radiographie ne laisse pas de doute sur l’origine 
congénitale de la lésion: de face elle montre que la 
12° dorsale est réduite à deux moitiés de vertèbres 
formant deux coins à base externe supportant la 
12 côte et arrivant en contact sur la ligne médiane. 
Les 12* côtes, au lieu d'être rectilignes, sont incur- 


Observation I. 


vées. Le corps de la 1 lombaire est réduit à une 
tache dans l'angle rentrant du corps de la vertébre 
précédente. De profil on se rend également bien 
compte des lésions. 

Observation 11. — Garçonnet de 21 mois présentant 
une cyphose de toute la région lombaire avec saillie 
nette de la 5° lombaire. , 

La radiographie de face montre que le corps de la 
5° lombaire est plus petit que les autres. L'épreuve 
de profil montre le corps de la 3° lombaire réduit à 
un rectangle qui a le tiers environ des vertèbres voi- 


Rayons X. 


sines faisant saillie sur la ligne postérieure des corps 
vertébraux. i 

On ne.doit done poser d'une facon ferme le dia- 
gnostic de mal de Pott qu'après la confirmation par 
la radiographie. LOUBIER. 


Eysséric. — Fracture du semi-lunaire. Subluxa- 
tion du scaphoïde en avant. Intervention san- 
glante. Guérison. (Rapport de A. Mouchet. 
Bull. de la Soc. de Chir., n° 51, 1322, p. 1273- 
1275.) 


L’A. rapporte l'observation d’un malade qu'il a exa- 
miné deux mois après une contusion du poignet par 
retour de manivelle. Ankylose presque totale du poi- 
gnet. atrophie musculaire considérable avec efface- 
ment des éminences thénar et hypothénar. 

La radiographie a montré une fracture du semi- 
lunaire sans déplacement et une subluxation en 
avant du scaphoide. La fracture du semi-lunaire sans 
déplacement n'a pu être constatée que sur la radio- 
graphie de profil. On a pratiqué l’extirpalion du sca- 
phoide par la voie antérieure. Cet os se présentait 
par sa face articulaire radiale : sa base était restée 
en contact avec le trapéze et le trapézoide. Le ma- 
lade a recouvré un fonctionnement normal de sa 
main. Henri BÉCLÈRE. 


Michel Chryssa- 
fis (Athènes). — 
Un cas de luxa- 
tion congénitale 
bilatérale de la 
tète du radius 
en avant. (Revue 
d'Orthopédie , 
Novembre 1922, 
p. 549-551, fig.) 


Observation ac- 
compagnée de la 
radiographie et in- 
téressante à cause 
de la rareté des cas 
de ce genre. 

LOUBIER. 


G.Jean(Toulon). 
— Brachydacty- 
lies par raccour- 
cissement con- 
génital des mé- 
tacarpiens. (/ic- 
vue @ Orthopedie, 
Novembre 1922, 
p. 555-540, fig.) 


Trois observa- 
tions de brachy- 
dactylies par mal- 
formation congé- 
nitale. 

Dans la première 
on constatail un raccourcissement de lauriculaire 
droit. La radiographie a montré que la moilié distale 
du 5* mélacarpien manquait. 

Dans les deux autres observations dues au D" Ou- 
dard la brachvdaetylie portait sur le 4° métatarsien 
et la première phalange de l'orteil correspondant. 
LOUBIER. 


Observation IlI. 


Lefranc (Roscoff). — Utilité de la radiographie 
dans les tuberculoses ostéo-articulaires. (Jowr- 
nal de Médecine de Paris, 1925, n° 6, p. 120.) 


Rayons X. 


Toute tuberculose, quel que soit son siége, a les 
mèmes caractères et la mème évolution anatomique 
et se révélera à nous par un aspect radiographique 
toujours le mème qui permettra de la différencier 
d’affections voisines et de connaitre son stade d’évo- 
lution. 

L’A. passe ensuite rapidement en revue les points 
sur lesquels l’atlention devra se porter dans la lec- 
ture d'un cliché radiographique de tuberculose ostéo- 
articulaire dans les tuberculoses « jeunes » ou dans 
les tuberculoses « vieilles ». LOUBIER. 


Chauvin et Hayem (Marseille). — Deux cas de 


nn 


Fig. 1. — Lnxalion coxo-fémorale avec fracture 
du sourcil cotyloïdien à sa partie inférieure. 


Fig. 2. — Luxation coxo-fémorale avec fracture du sourcil cotyluïdien 
à sa parlie postéro-supérieure. 


233 


fracture limitée du sourcil cotyloïdien au 
cours d'une luxation de la hanche. (Revue d'Or- 
thopédie, Novembre 1922, p. 543-548, avec 5 fig.) 


Dans le premier cas la radiographie a montré la 
luxation coxo-fémorale, variété iliaque, mais a révélé 
en outre un détail passé inaperçu à l'examen cli- 
nique : une fracture parcellaire du sourcil cotyloïdien 
à sa parlie inférieure (fig. 1). 

Le second cas se rapporte également à une luxa- 
tion coxo-fémorale, où l'examen radiologique a mon- 
tré aussi une fracture en deux fragments du sourcil 
cotyloidien à sa partie postéro-supérieure (fig. 2). 

LOUBIER. 


Alfred Baker Spalding (San Francisco). — Pel- 
vimétrie stéréo-radiographique. (Surg. Gynec. 
Obst., XXXV, n° 6, Décembre 1922, p. 813.) 


Nouveau procédé stéréo-radiographique pour la 
mesure des diamètres du bassin ne nécessitant aucun 
appareillage spécial. MoREL-KAHN. 


Max Thorek (Chicago). — Ostéochondrome de 
lilion. (Revue d'Orthopédie, Janvier 1925, p. 47, 
avec fig.) ` 


Observation d'un homme de 44 ans atteint d’ostéo- 


chondrome de l'os iliaque droit. : 
Cette observation, accompagnée de la radiographie 


et de l'examen histologique, tire son intérèt de lori- 
gine de la tumeur, de la rareté du siège et de l’âge 
du malade. LOUBIER. 


Albert Mouchet et Carle Ræderer (Paris). — 
Quelques notions nouvelles relatives à la sco- 
liose congénitale. (Revue d'Orthopédie, Jan- 
vier 1925, p. 19 à 53, avec 14 figures.) 


Gràce à la radiographie on a pu se rendre compte 
que la scoliose congénitale n’était pas si rare qu’on 
le croyait il y a une dizaine d’années. 

On peut grouper les scolioses 
congénitales en scolioses visibles 
à la naissance et en scolioses à 
manifestations tardives. 

Dans le premier groupe rentrent 
les scolioses sans anomalie osseuse. 

Les scolioses avec anomalie os- 
seuse sont les plus fréquentes. La 
classe des scolioses par hémiver- 
tèbre est la plus importante. 

L'hémivertèbre représente soit 
une vertèbre de la série normale 
soit une vertèbre surajoutée. L’as- 
pect anatomique et radiologique 
est le suivant: le coin osseux est 
de base plus ou moins élevée, il 
est soudé ou non aux vertèbres 
voisines ; le plus souvent le coin 
est unique. 

Si le nombre des coins est pair, 
il peut y avoir compensation et 
l’anomalie n’aboulit pas à une dé- 
viation. L’hémivertébre surnume- 
raire est plus fréquente a gauche 
dans la région lombaire entre la 1" 
et la 2°. 

Le pronostic de la scoliose par 
hémivertèbre surnuméraire est 
quelquefois d'une bénignité rela- 
live surtout dans les cas qui sont 
traités en temps opportun et dans 
lesquels la courbure primaire est 
brusque et de court rayon type de 
déviation par hémivertèbre lom- 
baire surnuméraire. Il se forme 
une compensation sous-jacente et 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — VIL. 16 


une compensation sus-jacente qui s‘équilibrent en 
general el la déformation est peu accentuée. 

Les scolioses par malformation ou par atrophie 
unilatérale d'une vertébre dela série normale se pré- 
sentent dune facon différente en clinique suivant que 
la scoliose est haut située ou occupe la partie infé- 
rieure de Ja colonne vertébrale. Les A. donnent des 
exemples de scoliose par spina bifida occulta de la 
9 vertebre dorsale et par hémiatrophie de la 5° ver- 
tébre lombaire. Les déformations de la 5* lombaire 
passent souvent inapercues. 

Les A. concluent leur très intéressant travail en 
disant « qu'au point de vue radiologique, on doit, 
pour explorer une région lombaire suspecte, faire 
appel à Ja radiographie debout et, autant que pos- 
sible, à la radiographie stéréoscopique ~». 

LOUBIER. 


Pierre Delbet et André Léri (Paris). — Inconti- 
nence d'urine dite essentielle. Spina bifida 
occulta. Opération. Guérison. (Bull. de lca- 
démie de Médecine, n° 2, 1922, p. 49). (Bull. et 
Mém. de la Société de Médecine des hop., n? 5, 
p. 109.) | 


Observation d'un jeune homme de 2 ans, qui urine 
au lit à peu près toutes les nuits, sans qu'aucun 
traitement ait pu améliorer son état. Bien qu'il n’y 
ait rien d'anormal le long de son épine dorsale, ni 
cicatrice, ni saillie, ni dépression, ni pigmentation, 
ni vascularisation anormale, ni hypertrichose, M. Léri 
avant constaté, par ses recherches antérieures. qu'un 
spina billda est fréquemment tout à fait occulte, 
étudie, par la radiographie, la colonne vertébrale 
et trouve un spina bifida qui occupe, à l'exception 
du 5° segment, toute la hauteur du sacrum. 

Une intervention chirurgicale fut décidée, avec 
l'espoir de rencontrer des lésions extra-dorsales, dont 
la résection serait utile; elle fut pratiquée le 10 no- 
vembre 1922 et montra une bride transversale de 
consistance fibro-cartilagineuse, qui croisait le cul- 
de-sac dorsal à un centimètre au-dessus de sa ter- 
minaison. Cette bride ful incisée el réséquée. Depuis 
deux mois que l’opéralion a été pratiquée, le malade 
n'a pas uriné une seule fois au lit. 

Conclusion : dans tous les cas d'incontinence, à 
type essentiel, persistante, il faut étudier radiugra- 
phiquement la colonne sacrée, et, si l’on trouve un 
spina bifida, faire une intervention qui devra ètre 
poussée jusqu'à la dure-mère. A. B. 


Barclay W. Mottat (New-York). — Affection iso- 
lée du scaphoïde (Maladie de Kohler). (Journ. 
of Amer. Med, Assoc., LXXX, n°2, 15 janv. 1925, 
p. 87.) 


LA. rapporte 4 cas de la maladie du scaphoide, 
signalée par Kohler en 1908; il pense qu'elle est plus 
frequente que ne peut le faire supposer la littérature 
(45 cas) et qu'on la prend souvent pour une iésion 
tuberculeuse. M. passe rapidement en revue étiologie, 
clinique, traitement et pronostic, et conclut : 1° l'élar- 
gissement du scaphoïde est du à un traumatisme, 
non à une cause infectieuse ou à un trouble de la 
nutrition, 2° l'aspect radiologique est dù à une frac- 
ture par compression du scaphoïde secondaire à 
l'élargissement résultant du traumatisme. 

MOoREL-KAHN 


APPAREIL CIRCULATOIRE 


B. T. Parsons Smith (Loudon). — Un cas d’ané- 
vrysme de l'aorte intrapéricardique (Brit. Med. 
Journ., 2 décembre 1922.) 


LA. rapporte une observation d'anévrvsme intra- 


Rayons À. 


péricardique de l'aorte, dont nous ne retiendrons que 
l'examen radiologique : bord gauche du cœur incliné 
vers la région de la pointe siluëe au niveau du €: es- 
pace, à 4,5 pouces de la ligne médiane ; élargissement 
considérable de l'ombre aortique, 3,5 pouces, à bords 
irréguliers. 

Poche pulsatile de mème opacité que l'opacité car- 
diaque et semblant la continuer jusqu’à 5,5 pouces 
de la ligne médiane à bord net, rejoignant, à sa 
partie supérieure l'aorte à angle aigu et dont la 
partie inférieure sus-diaphragmatique et bien isolée 
du diaphragme se continue avec l'ombre cardiaque ; 
rien à signaler aux poumons, ni au sujet des mouve- 
ments diaphragmatiques. 

Cet aspect, joint à la nature des mouvements d'ex- 
pansion de la tumeur, qui permettaient d'exclure une 
tumeur médiastinale ou un épanchement péricar- 
dique, fut un des éléments du diagnostic. 

MorEL-Kanx. 


Variot et Coilliau (Paris). — Présentation des 
pièces anatomiques dans deux cas atypiques 
de maladie de Henri Roger. Hypertrophie ven- 
triculaire insoiite décelée par l'examen radio- 
scopique. (Bulletins et Mémoires de la Société 
méd. des hop. de Paris, n° 5, 1923, p. 15.) 

Deux observations intlitulées, l'une : Hypertrophie 
considérable du cœur avec rétrécissement de l’orifice 
pulmonaire et inocclusion du septum ventriculaire 
sans cyanose, chez un nouveau-né; l’autre : Maladie 
de Roger, avec une forte hypertrophie ventriculaire. 
Dans ces deux observations, l'hypertrophie ventri- 
culaire, révélée par examen radioscopique, fit mettre 
en doute le diagnostic de maladie de Roger, porté, 
tout d'abord, d’après les signes d’auscultation et 
de l'absence de cyanose ; ce diagnostic fut cependant 
vérilié à l’autopsie. 

Dans la discussion qui suit cette communication, 
M. Laubry remarque, avec raison, qu'il ne faut pas 
compter sur la radioscopie pour faire un diagnostic 
de maladie de Roger tantôt elle ne donne rien, 
tantôt elle montre une prédominance du ventricule 
gauche, qui parail anormal et tend à infirmer des 
signes cliniques de grande valeur; tantôt, enfin, elle 
fait voir une hypertrophie ventriculaire droite, qui 
plaide pour un rétrécissement pulmonaire. En tout 
cas, on observe bien rarement la silhouette sphé- 
rique donnée comme caractéristique. A. B. 


APPAREIL DIGESTIF 


Bergeret et Mlle Pommay (Paris). — Trois cas 
de péritonite par perforation d’ulcére opérés 
et guéris. (Bull. de la Société de Chirurgie, n° 51, 
1922, p. 1260 à 1267. Rapport de H. Hartmann.) 


LA. cite 4 observations d'ulcères perforés traités 
par l'oblitération et la gastro-entérostomie. Il trouve 
celte technique opératoire moins dangereuse que la 
résection de l'ulcère. On a cependant reproché à 
celte technique de donner des troubles graves de 
l'évacuation gastrique, ainsi que d’autres troubles 
ultérieurs, tels que hémorragies, douleurs, nouvelles 
perforations. 

L'examen radioscopique, pratiqué 6 mois après l'in- 
tervention dans un cas, 2 mois apres dans un autre 
cas, a montré l'évacuation facile de la bouillie barytée 
par la bouche de gastro-entérostomie. 

Dans 5 observations, l'examen radioscopique, pra- 
tiqué après l'interveation, a montré que le passage 
pyloro-duodénal du sulfate de baryum était nul ou 
insignifiant. 

L'A. espère que les observations sur ce sujet se 
multiplieront. pour permettre d'établir. d'une manière 
précise, la valeur de chacun des modes de traite- 
ment Henri BECLERE. 


Rayons X. 239 


J. Villette (Dunkerque). ‘— Sténose du duodé- 
num. Gastro-entérostomie : mauvais résultat. 
Duodéno-jéjunostomie complémentaire : gué- 
rison complète. (Bull. de la Sov. de Chiruryte, 
n° 28, 1922, p. 1129 à 1156.) 


Dans la sténose sous-vatérienne du duodénum, les 
troubles fonctionnels sont souvent insuftisants pour 
permettre le diagnostic et l'élude radiologique du 
transit duodénal parait indispensable. 

Suivant les sujets, et peut-ètre aussi suivant le 
degré de la lésion duodénale, l'estomac se présente 
à l'examen radioscopique sous des aspects différents. 
Il peut ètre petit. horizontal, hyperkinétique, ou bien 
distendu et hypotonique. 

Dans les cas légers de sténose sous-vatérienne, 
l'ombre de la substance barytée stagne dans le duo- 
dénum, entre deux évacuations pyloriques ou ne 
s'efface que très lentement. D'autres fois, une petite 
tache sombre persiste, arrêtée sur l'obstacle. On 
peut observer des mouvements antipéristaltiques 
qui commencent au siège de l'obstacle et remontent 
jusqu’au pylore. L’antipéristallisme, avec une sta- 
gnation nette de ombre barytée sur les 2° et 5° por- 
tions duodénales, doivent être considérés comme 
des phénomènes anormaux. Il est prudent de ne pas 
baser son diagnostic sur l'antipérislallisme seul. 

Dans les cas très accentués, on observe une dis- 
tension parfois considérable de la 2° et de la 5° por- 
tions du duodénum. 

LA. démontre que ta duodéno-jéjunostomie est 
l'opération logique dans la sténose sous-vatérienne 
du duodénum. La gastro-entérostomie laisse persister 
la stase duodénale et les phénomènes toxiques qui 
en sont la conséquence. Ienri BÉCLÈRE. 


P. Mocquot (Paris). — Un cas d’obstruction duo- 
dénale par le pédicule mésentérique. (Bull. de 
la soc. de Chirurgie, n° 28, 1922, p. 1157 a 
à 1142.) 


L'A. cite une observation, type de sténose sous- 
vatérienne du duodénum. H rappelle les caractères 
cliniques de cette affection qui, dans ce cas, a pu 
se manifester pendant une trenlaine d'années par des 
crises douloureuses, assez irrégulières au début, se 
produisant deux à trois heures après les principaux 
repas, durant 10 minutes au moins, une heure au 
plus, se terminant brusquement par un vomissement 
aqueux teinté de bile, qui mettait fin à la douleur. 

A l'intervention, PA. a constaté une dilatation gas- 
trique et duodénale considérable. Ainsi, la dilatation 
gastrique serait marquée chez les sujels avant un 
passé digestif déjà long; il y aurait là le mèine mé- 
canisme que dans les sténoses du pylore avec hyper- 
tonicité gastrique primitive; puis dilatation gastrique 
secondaire. La sténose duodénale finit par forcer 
l'estomac. 

L'A. fait une étude pathowénique de cette affection. 
Il fait remarquer qu'après la duodéno-jejunostomie 
le résultat fonctionnel est satisfaisant. Par contre, le 
résullat anatomique mest pas parfait, ainsi qu’en 
lemoigne examen radiologique. Le fonctionnement 
de Panastomose parait bon, mais il persiste,un cer- 
tain degré de plose gastrique, avec dilatation du 
bulbe duodenal et stase dans le bulbe et la deuxième 
portion. Assez souvent, après l'intervention, on ob- 
serve la persistance de cette stase. 

Henri BECLERE. 


Dudley Krupp (Brooklyn). — Hématome de la 
cavité hépato-gastrique; radiographie simu- 
lant un cancer de l'estomac. (Journal of Radiol. 
Omaha III, n° 12, Décembre 1922, p. 558.) 


K. rapporte l'observation d'une malade de 52 ans 
souffrant dans Phypocondre, ne pouvant se coucher 


sur le côté gauche, avant eu des nausées sans vo- 
missement, souffrant à Ja palpation et avant présenté, 
peu avant l'examen, une crise douloureuse aiguë, 
Pexamen radioscopique, en position debout, montre 
un estomac en sablier, rigide au niveau du retrécis- 
sement, avec aspect irrégulier de la grande cour- 
bure, hyperkinésie, situation haute, imimobhilité, sen- 
sibilité légère ; le diagnostic de cancer éliminé, on 
porta celui de périgastrite (l'examen couché n'a pu 
ètre pratiqué). 

L'intervention ne montra aucune lésion hépato- 
gastrique, mais bien l’existence d'un héinatome de la 
cavité hépato-gastrique de 3><5 cm adhérent aux 
parois gastriques. K. fait une critique très’ rapide des 
éléments du diagnostic. MOREL-Kann. 


R. Bensaude et P. Hillemand (Paris). — Ma- 
ladie de Hirschprung. (Annales de Médecine, 
Décembre 1922, p. 425 à 460, avec 22 fig.) 


Les A., dans cet important mémoire, passent en 
revue la pathogénie, l’étiologie, la symptomatologie, 
l'évolution, le diagnostic et le traitement de cette 
alTection. 

Les signes radiologiques du mégacôlon y sont dé- 
crits avec soin. Des schémas el des radiographies 
montrent les aspects après lavementl opaque ou la 
progression d’un repas bismuthé. 

Il est bon de savoir que l'examen par repas opaque 
peut laisser passer inapercu un mégacolon quand la 
poche n’est pas très volumineuse et surtout quand 
l'examen n'est pas poursuivi pendant assez longtemps 
(48 heures dans certains cas). LOUBIER. 


Belot (Paris). — Un cas de mégasigmoide aber- 
rant à bascule (Bull. de la Soc. de Radiologie 
méd., de France, Novembre 1922, p. 225 à 224.) 
L'A. rapporte l'observation d'un malade, atteint de 

constipation allant jusqu'à l'occlusion temporaire, 
pour lequel on demandait un examen radiologique 
du gros intestin. L’A. a d'abord recours au lavement 
opaque, qui s'arrèlte au niveau de langle splénique, 
le colon descendant paraissant dilaté. L'hypothèse 
d’une bride étranglant l'angle splénique était pos- 
sible. 

Une semaine plus tard, un nouvel examen est pra- 
tiqué par voie haute, et l'A. observe un cæcum 
rempli, un transverse visible, un angle splérique 
apparent et des anses intestinales aberrantes qui se 
croisent avec le transverse et qu’on ne peut inter- 
préter. 24 heures plus tard, la baryte étant arrivée 
à Pampoule rectale, on voit, grâce à un lavement 
opaque, une énorme anse sigmuide qui remonte jus- 
qu'au diaphragme, s‘incurve, toujours très dilatee, 
pour descendre jusqu'au niveau des crêtes iliaques 
et de là remonter à l'angle splénique. Ce qui, dans 
l'examen primitif, avail été pris pour le côlon des- 
cendant, n'était que le sigmoide basculé dans le flane 
gauche, le malade étant, à ce moment, en période 
d'occlusion. 

U s'agissait donc d'un sigmoïde allongé et élargi 
du type aberrant à bascule, affection très rare. 

P. TRUCHOT. 


APPAREIL GÉNITO-URINAIRE 


Ronneaux (Paris). — Utilisation de l'oxygénateur 
du docteur Bayeux pour insufflation péri- 
rénale, par la méthode Carelli-Sordelli et le 
pneumo-péritoine. (Bill. de la suc. de Radio- 
logie médicale de France, Décembre 1922, p. 271 
à 279.) | 
L'A. présente Poxygénateur de M. Bayeux, modifié 

en vue des insufflalions intéressant le radiologiste, 


236 


Le nouvel appareil permet un débit de 500 cmc. de 
gaz à la minute : il permet donc de faire un pneumo- 
périloine en 5 ou 4 minutes. Il est muni, en outre. 
de cadrans lumineux, qui permettent son emploi dans 
l'obscurité. Il se recommande par son petit volume, 
sa haute précision et sa construction qui ne com- 
porte pas d’ajutage de caoutchouc. 

La facilité de sa manœuvre et son réglage précis 
en font un instrument de premier ordre pour le 
pneumo-péritoine, l'insufflation péri-rénale et l'insuf- 
flation des articulations. P. Trecnort. 


Giuliani et Arcelin (Lyon). — Examen radiogra- 
phique d’une vessie diverticulaire. (Lyon Med., 
25 Juin 1922, p. 531-537, 4 fig.) 


Observation d'une vessie diverticulaire, illustrée de 
quatre radiographies failes pendant le remplissage de 
la vessie et son évacuation. La solution employée 
était une solution de collargol à 10°). Ces radiogra- 
phies ont précisé admirablement le siège du diverti- 
cule, sa forme, ses dimensions qui étaient considé- 
rables, ses rapports avec la vessie à laquelle il était 
relié par un isthme de faible largeur. M. CHASSARD. 


APPAREIL RESPIRATOIRE 


Ch. Roubier (Lyon). — L'examen radioscopique 
au cours de la pneumonie chez l'adulte. A pro- 
pos de 12 observations personnelles. (Le Pro- 
grès médica!, 17 février 1923, p. 75 à 78, avec 
figures.) 


L'A. confirme par sa pratique personnelle et des 
observations prises par lui-mème les données géné- 
rales sur l'examen radioscopique au cours des diffé- 
rents états de la pneumonie chez l'adulte. 

LOUBIER. 


Aimé, Brodin, Wolf (Paris). — Exploration 
radiologique du poumon par injection de lipio- 
dol par voie intercrico-thyroidienne. (Bulletin 
officiel de la Soc. francaise d'Electrothérapie et de 
Radiologie, Nov. 1922, p. 357 & 340.) 


Les injections par voie sus-glottique pratiquées jus- 
qu'ici ont l'inconvénient de faire pénétrer le lipiodol 
dans l'estomac, aussi les A. préconisent l'injection 
intererico-thyroidienne: on repère le bord inférieur 
du cartilage thyroïde et le bord supérieur du cricoïde : 
sous anesthésie, on enfonce dans l'espace ainsi déli- 
mité une aiguille d'acier d'assez fort calibre; une 
sensation de liberté très grande de l'extrémité de 
l'aiguille indique qu'on est bien dans la trachée, on 
injecte alors avec une seringue le lipiodol, avec une 
pression assez forte, il faut injecter au moins 10 €. c.; 
le malade peut ètre assis ou couche. 

Avec cette technique, on injecte le poumon dans sa 
presque totalité et les auteurs présentent de superbes 
clichés tres démonstratifs. LAOUERRIÈRE. 


DIVERS 


Delherm et Morel-Kahn (Paris) — Mort du 
foetus in utero. (Bulletin de la Société de radio- 
loyie médicale de France, Novembre 1922, p.250). 


Alfred Baker Spalding, de San Francisco, à éludié 
un signe radiographique qu'ilconsidère comme patho- 
gnomonique, concernant la mort du fwtus in utero : 
celui-ci consiste dans un chevauchement marqué des 
os du crane el l'existence d'une distance anormale 
entre la paroi interne du crane et de son contenu. 

Les A. présentent 2 clichés comparatifs, l'un d'un 


Rayons X. 


felus vivant de 8 mois, l’autre d'un fœtus mort de8 mois. 
On constate très aisément le chevauchement carac- 


téristique des os du crâne dans le second cliché. 


P. TRUCuoT. 


Veillet (Rochefort-sur-Mer). — Radio-contrôle 
du traitement bismuthé. (Bull. et mém. de la 
Soc. méd. des hip. de Paris, n° 1, 1925, p. 35.) 


Pour l'avenir de la médication bismuthée dans la 
syphilis, il est d’un grand intérét de pouvoir suivre 
la mobilisation graduelle du médicament dans les 
masses musculaires où il a été injecté. L’exploration 
radiologique le permet et montre que celte mobili- 
sation très lente demande deux à trois mois. En répé- 
tant de trop près les cures de bismuth, on risque 
d'obtenir une accumulation dangereuse du médica- 
ment. Avant d'entreprendre une nouvelle cure, il 
parait donc sage de vérifier le degré de mobilisation 
de la précédente à l’aide de l'exploration radiolo- 
gique. A. B. 


Holphen (Paris). — Corps étranger intra-bron- 
chique méconnu simulant une bronchite 
chronique. (Bull. et Mém. de la Suc. méd. des 
Hop. de Paris, n° 3, 1925, p. 114.3 


Instructive observation de l’ablation par les voies 
naturelles, sous le contrôle de la bronchoscopie, d'un 
petit sifflet métallique, logé dans la bronche droite. 
Ce qui en fait l'intérét, c'est la méconnaissance de 
ce corps étranger pendant six mois, c'est l'erreur 
initiale de diagnostic qui fait supposer, chez un 
garcon de 18 ans, toussant et crachant, une luber- 
culose déjà avancée, jusqu'au jour tardif où un 
examen radioscopique montre le corps étranger, cause 
des accidents. A. B. 


RADIOTHÉRAPIE 


GÉNÉRALITÉS 


Specklm (Mulhouse). — Contribution à l'étude 
biologique des radiations aprés traitement mo- 
dificateur du terrain. (Bulletin de la Société de 
Radioloyie médicale de France, Novembre 1922, 
p. 251 à 252.) 


L'A. avant eu à traiter un sujet atteint d'adénite 
bacillaire abcédée, après avoir ponctionné l’abcès, 
puis injecté dans la cavité 2 c. c. de glycérine iodofor- 
mée à 10 pour 100, fit une application de 5 H. sous 
un filtre de 5 mm. d'aluminium. 

Le lendemain et les jours suivants, une réaction 
importante eut lieu, œdème dur de la région traitée 
avec vague fluctuation; 20 cmc. de liquide furent éva- 
cués par ponction et la cavité fut drainée. Au bout 
de trois semaines, la gutrison fut complète. Le 
résultat a fait penser à l'A. qu'avec un dosage appro- 
prié, la methode pourrait être intéressante. 

P. Trucnor. 


Pagniez, Ravina ct Solomon (Paris). — Action 
des rayons de Rœntgen sur la coagulation du 
sang. (Bulletin de la Société de Radiologie médi- 
cale de France, Décembre 1922, p. 256 à 258.) 


Après Stephan, et Clarence Saelhoff, les A. ont 
repris l'étude de la coagulation du sang sous lin- 
fluence des rayons X. Ils ont constaté que l'irradia- 
tion de l'aire splénique, et d’autres régions comme la 
région hépatique, est suivie d'une accélération de la 
coagulation. 

Cette accélération est très ‘précoce. Les A. l'ont 
constatée nellement à partir de 100 R. Elle passe par 


Rayons X. 


un maximum et devient nulle au bout de 4 47 jours. 

Les expériences ont montré qu'il existe une accou- 
tumance aux rayons; accoutumance qui se manifeste 
après une ou plusieurs irradialions, et qui dure assez 
longtemps. | 

Ces recherches, très intéressantes au point de vue 
des bases biologiques de la radiothérapie, montrent 
que les modilications humorales obtenues sous 
l'action des radiations, peuvent servir de point de 
départ à une branche de la radiothérapie qui n'utilise 
pas les effets eyto-caustiques des rayons. 

P. Trucnort. 


F. Klewitz (Königsberg). — Quelques recherches 
sur les échanges nutritifs chez les irradiés. 
(Strahlentherapie, Bd XIV, Helft 1, 1922, p. 101.) 


K. étudie, dans cette courte communication, l'éli- 
mination de la créatine, des acides aminés et de 
l'azote chez les malades soumis à l'action des 
ravons X. Chez 3 malades, il a constaté une créati- 
nurie très nette après l'irradiation. L’élimination des 
acides aminés est également augmentée. Quant à 
l'élimination de l’azote total, les doses modérées ne 
donnent aucune augmentation notable, les très fortes 
- doses modérées ne donnent aucune augmentation 
notable, les très fortes doses augmentent notable- 
ment l’élimination de l'azote total. 

ISER SOLOMON. 


Lenk (Vienne). — Contribution à la technique de 
l'irradiation du bassin et de la cuisse. (Srahlen- 
therapie, Bd XIV, Helft 1, 1922, p. 112.) 


L’A. a observé de l’azoospermie dans deux cas où 
l'irradiation avait été pratiquée dans le voisinage de 
la région scrotale. Le scrotum avait été recouvert 
d'une feuille opaque aux rayons. Il conclut que 
l'azoocpermie s'explique dans ce cas par une irradia- 
tion indirecte par le rayonnement diffusé par le sujet 
lui-même. Pour éviter l’azoospermie, il est nécessaire 
d'envelopper le scrotum dans une espèce de suspen- 
soir opaque aux rayons. ISER SOLOMON 


O. Strauss (Berlin). — Études expérimentales sur 


certaines actions biologiques des rayons 
(Strahlentherapie, Bd XIV, 1922, p. 81.) 


Travail un peu confus, dans lequel PA. envisage 
l’action des rayons sur les colloides et sur les 
lipoïdes. D'après Strauss, à la suite des irradiations, 
on constaterait une diminution de l'élimination du 
calcium, tandis que la teneur du sérum en choles- 
térine augmenterait. ISER SOLOMON. 


Sir H. Rolleston (Londres). — Accidents consti- 
tutionnels aigus consécutifs aux irradiations 
(The Journ. of the Rüntg. Soc. XIX, n° 74, Jan- 
vier 1925, p. 5.) 


L’A. analyse très rapidement l’aclion des rayons X 
en général avant d’entrer dans le vif du sujet, le mal 
des ravons (synonymes: Réntgen ray intoxication, 
Radio-toxo mia, Disease of penetrating rays, Röntgen- 
katarrh.) 

R. pense que, intensilé mise à part, ils sont de 
mème nature que les autres accidents dus aux 
rayons, bien que dus à une cause différente. 

Si les accidents cutanés ont marqué les débuts de 
la radiologie, les accidents généraux tendent à devenir 
plus fréquents depuis l'emploi des doses massives 
de rayons pénétrants (la première observation serait 
due à Walsh en 1897). Ces accidents seraient moins 
fréquents et moins graves dans l'emploi de la radium- 
thérapie que dans celui des rayons X. 

Apparition. — Ces accidents peuvent survenir de 
quelques heures à une vingtaine de jours après 
l'irradialion, la durée de la période latente parais- 


237 


sant fonction de l'intensité des symptômes, ceux-ci 
élant d'autant plus accusés que celle période est plus 
courte, bien qu'il y ait des exceptions; peut-ètre 
s'agit-il de symptômes d'origine différente, ces acci- 
dents précoces peuvent ètre dus à 3 causes : 1° ozo- 
nisation de lair (Mallet et Colliez), mais comme la 
radiumthérapie est susceptible de les provoquer 
(IT. Pinch), il ne s’agit là sans doute que d’un facteur ; 
2 charge électrique élevée du sujet qu'il v aurait donc 
intérèt à mettre à la terre (Schrumpf-Pierron), hypo- 
these contredite par la radiumthérapie ; 3° choc hémo- 
clasique dù à une destruction leucocytaire (Giraud). 
On peut croire aussi que les accidents tardifs, dus 
aux variations du métabolisme cellulaire, se super- 
posent aux accidents précoces et paraissent les con- 
linuer. ; 

I} est exceptionnel cependant de constater et des 
accidents précoces et des accidents tardifs (un cas de 
Knox). 

R. passe en revue lessymplomeg sévères et bénins, 
le ròle joué par le siège de lu zone trradiée (et pense à 
ce propos que la position genu pectorale de Tren- 
delenburg qui permet de refouler la masse intesti- 
nale, est avantageuse dans les irradiations pelviennes), 
Panatomo-pathologie encore peu avancée. 

Causes. — On peut invoquer : l° le défaut de venti- 
lation des chambres d'irrradiation permettant la 
viciation de l'air par ozone et l'acide nitreux ; 2° l’aci- 
dose; 5° la destruction cellulaire et production 
d’anaphylaxie consécutive à la libération de leurs 
protéines; 4° une intoxication aiguë due à la mise en 
liberté des protéines. 

R. passe en revue les différents travaux relatifs à 
ces questions, et termine ainsi: il semble probable 
que les accidents aigus sont dus à la mise en circu- 
lation de protéines provenant de la destruction cellu- 
laire; l'expérience prouve que celles-ci sont suscepti- 
bles de provoquer des altérations de la muqueuse du 
grèle; la clinique confirme ces faits. On peut encore 
invoquer parmi les causes de ces accidents : f° la 
dose donnée. facteur capital; 2° l'état antérieur, les 
sujets intoxiqués étant plus aptes à réagir; mais 
c'est là une cause peu importante ; 3° l'idiosyncrasie, 
bien que Vidiosynerasie extréme aux rayons soit 
relativement très rare. 

Traitement. — H sera surtout préventif: bonne ven- 
tilation, technique et dosage appropriés; étal général, 
formule sanguine doivent guider le traitement. Beck 
préconise l'intervention opératoire préalable, suivie 
du traitement à ciel ouvert qui permet de diminuer 
les doses et l'élimination dans le pansement des pro- 
duits toxiques (100 cas trailés par cette méthode sans 
aucun accident toxémique mortel). 

Contre les accidents constitués : diurétiques, Lange, 
partisan de la théorie de l’acidose recommande l'em- 
ploi du bicarbonate de soude. l 

Une bibliographie importante suit ce travail. 

MOREL-KAHN. 


NEOPLASMES 


G. Clément ct M. Joly (Paris). — Cancer de 
l'amygdale traité par la radiothérapie ultra- 
pénetrante.(Bulletin de la Société de Radiologie 
médicale de France, Novembre 1922, p. 246-251, 
avec J fig.) 


Les A. présentent le résultat récent d'une radiothé- 
rapie pénélrante sur un épithélioma atypique de 
l'amvydale. 

En 12 séances de 1 à 2 heures, le sujet a recu par 
9 portes d'entrée une dose superticielle de 90 H, tan- 
dis que la lésion elle-même recevait une dose totale 
de 22 H,2 ou 4440 R. 


238 


10 jours après les irradiations, la muqueuse pala- 
tine jugale et amygdalienne présente toutes les appa- 
rences d’une brûlure au premier degré: un mois 
après la muqueuse buccale avait repris son aspect 
normal, les ganglions cervicaux ont presque com- 
plètement disparu, le malade s'alimente normale- 
ment et a engraissé de 3 kgs environ. 

En présentant cetle observation, les A. ont voulu 
montrer que la disparition des symptômes cliniques 
qui avaient fait porter le diagnostic de cancer a été 
oblenue par l'application d'une dose profonde efficace 
de 440K. P. TrucnoT. 


Proust ct Maurer (Paris). — Traitement du can- 
cer de la langue. (La Presse médicale, n° 3, 
10 janvier 1924, p. 25-28, 7 fig.) 


Le mode de traitement préconisé par les A. se 
divise en trois élapes : f° exérèse chirurgicale des 
ganglions et ligature de la carotide externe : 2° des- 
truction du néoplasme par la curiethérapie; 5° appli- 
cation très étendue de radiothérapie pénétrante. 

L'application du radium intrabuceal est faite le 
plus tot possible après l'intervention. La méthode 
de choix est la radiumpuneture qui permet une irra- 
dialion homogène et prolongée 

La radiothérapie pénétrante, 5° étape du traitement, 
a pour but de superposer une dose stérilisante à la 
dose excitante d'irradiation créée par le radium dans 
le territoire lymphatique au dela de la zone irradiée. 
On soumettra donc à l'action des radiations péné- 
trantes la zone intermédiaire non intéressée par 
l'intervention chirurgicale (plancher buccal) et l'on 
fera des recoupements sur la région cervicale. La 
dose profonde de stérilisation sera d'environ 4000 R, 
avec une filtration de Omim,5 de zine et 2mm. d’alu- 
miniuin, l'ampoule, dans la cuve à huile, élant à 
40 em. de la région suspecte. P. COLOMBIER. 


Solomon et P. Gibert (Paris). — La radiothé- 
rapie dans les séminomes. (Pulletin de la 
Société de Radioloyie médicale de France, Dé- 
cembre 1922, p. 258-261.) 


Les A. rapportent 3 cas de séminomes dans les- 
quels la rentgenthérapie a donné des résullats remar- 
quables. Dans les trois cas il s'agissait de séminomes 
opérés et présentant des récidives soit spléniques, 
soit prévertébrales, soit mème une généralisation 
complete. 

La technique très simple des A. consiste à admi- 
nistrer 5000 à 6000 R par porte d'entrée, en étalant la 
dose sur 10 ou 15 jours. Le rayonnement de pénétra- 
tion moyenne donnait un pourcentage de 15 0/0 à 
10 cm. de profondeur. 

Dans les trois cas les métastases multiples qui 
avaient succédé à l'acte opératoire ont toutes cédé a 
la rœntgenthérapie. Les A. concluent que Pexérése 
chirurgicale des séminomes est une erreur thérapeu- 
tique, et que même la généralisation du néoplasme 
ne constitue pas une contre-indicalion à l'irradiation. 
Bien entendu, dans le cas des métastases multiples, 
le succès est fonction des mélastases décelables sur 
lesquelles le faisceau de rayons peut être dirigé. 

P. Trucnor. 


Pierquin (Paris). — A propos de quatre cas de 
cancer traités par la radiothérapie profonde. 
(Bulletin offietel de la Société francaise d Elec- 
lrothérajie et de Radiologie, Décembre 1922, 
p. 961-509.) 

L'A. apporte la suite des quatre observations qu'il 

a présentées il ya un an à la Société. 

I. Cancer du sein complétement inopérable. Gué- 

rison apparente complète de mai à septembre 4921, 

En septembre récidive sus-claviculaire qui, traitée de 


Rayons X. 


facon intensive, s'améliore sans guérir complètement, 
en octobre récidive en plein milieu de la région oùa 
siégé la tumeur primitive, un traitement intensif 
n'empêche pas l'ulcération de s'étendre. En avril 1922, 


généralisation, cacheie. 
H. Séminome abdominal secondaire. Guérison 
apparente d'août à novembre 1921. En novembre, 


noyau dans le sterno-cléido-mastoidien qui disparait 
apres une irradiation. Immédiatement après crise 
d'urémie intense; puis apparaissent des métastases 
de tous côtés ; mort en décembre 1921. 

IHI. Sarcome du larynx. Traite en juillet 1921 parais- 
sait guéri 15 jours après. En octobre apparition de 
douleurs névralgiques, erratiques, rebelles ; en jan- 
vier 1922 des noyaux mélastatiques apparaissent de 
tous côtés sous la peau; puis le malade disparait, 
immobilisé par une paraplégie. 

IV. Lymphocytome de l'amvygdale dont la guérison 
obtenue d'une facon extraordinairement rapide en 
mai 1921 se maintenait jusqu'en novembre. A ce mo- 
ment récidive dans la rate, puis sous la peau, puis 
dans le foie. Décès en mars 1922. 

L'A. conelut qu'il faut attendre de longs mois avant 
de publier les observations de guérison apparente. 

A. LAQUERRIÈRE. 


Coutard (H.) et Lavedan (J.) (Paris). — Troubles 
cardio-vasculaires déterminés par les Rayons X 
au cours du traitement des néoplasmes. 
(Comptes Rendus des séances de la Société de 
L'ioloyie. Tome LXXXVI, 1922, n° 12, p. 666-668.) 


Chez un grand nombre de sujets soumis aux irra- 
diations larges intenses et profondes on constate un 
syndrome cardio-vasculaire dont les signes fonction- 
nels sont l’'essoufflement à l'effort, même la dyspnée, 
l'asthénie musculaire surlout aux membres inférieurs, 
dont les signes physiques sont la tachycardie, labais- 
sement progressif ou brusque de la tension artérielle, 
la réduction de l'écart des pressions maxima et mi- 
nima, l'assourdissement des bruits du cœur, plus 
rarement le dédoublement du 2 bruit. 

Ces phénomènes sont de gravité et de durée varia- 
bles. 

Ils sont sans relation avec la nature, Je volume la 
situation de la néoplasie proprement dite. 

Ils sont en rapport avec la dimension de Ja surface 
d’ entrée des rayons et le volume des tissus irradiés. 

A. DARIAUX. 


J. Torlais (Bordeaux). — Traitement radiothéra- 
pique du Botryomycome. (Archiv. françaises 
de Pathologie générale et expérimentale et dana- 
tomie Pathol. 1922, fascicule III, p. 95-99.) 


L'A. rapporte une dizaine d'observations. Ces dix 
cas de botryomycome ont été traités par la radiothé- 
rapie et ont tous très bien guéri. La tumeur siégeait 
soit à la main, soit au pied, dans un cas à l'oreille, 
dans un autre à la paupière. 

La dose des rayons a varié entre 10 et 15 H en une 
seule fois, avec légère radiodermite chez deux ma- 
lades. Dans presque tous les cas on employait des 
ravons non filtres. 

Une seule application a suffi sauf dans un cas ou 
on a dù faire deux applications de 10 IT chaque fois 
à 8 jours d'intervalle. 

La guérison complèle est survenue 15 jours à deux 
mois apres la séance de radiothérapie. Dans aucun 
cas il n'y a eu de récidive. LOURIER. 


SANG ET GLANDES 


A. Lacassagne et J. Lavedan (Paris). — Numé- 
ration des éléments du sang dans le syndrome 


Rayons X. 


purpurique rœntgénien du lapin n:uveau-né. 
(Comptes Rendus des Séances de la Sociélé de 
Biologie, t. LXXXVI, 1922, n° 15, p. 715-714.) 


A partir du 29° jour de la vie intra-utérine (date de 
l'irradiation) jnsqu'au 4° jour après la naissance, le 
nombre des globules rouges s’accroit progressive- 
ment avec un certain degré d’hyperglobulie. 

Au 5° jour la progression cesse, puis diminue rapide- 
ment et les hématies sont aux environs de 2000000 
par mmc au 10° jour. 

Pour les globules blancs leur nombre s'abaisse 
immédiatement (surtout les mononucléaires). Puis 
une réparation se produit sur les mononucléaires 
dont la proportion dépasse la normale (les poly- 
nucléaires diminuant rapidement). Au 6° jour chute 
du nombre des leucocytes qui tombent à 250 la veille 
de la mort (les polynucléaires ayant complètement 
disparu). A. DaRIAUx, 


A. Lacassagne, J. Lavedan et J. de Léobardy 
(Paris). — Syndrome purpurique provoqué 
par les rayons X chez le lapin nouveau-né. 
(Comptes Rendus des Séances de la Société de 
Biologie, t. LXXXVI, 1922, n° 12, p. 668-670.) 


Le syndrome purpurique observé après l'irradiation 
est un rapport d'intensité avec la dose employée. 
A. DARIAUX. 


Pagniez, Ravina et Solomon (Paris). — Recher- 
ches sur la coagulabilité du sang après irra- 
diation in vitro. (Comples Rendus de la Société 
de Biologie, t. LXXXVII, n° 56, p. 1170-1171.) 


A la suite de leurs nombreuses expériences les A. 
concluent que le sang d'homme ou de lapin n'est pas 
modifié dans ses aptitudes à la coagulation par l'irra- 
diation in vitro et que l'accélération observée après 
irradiation de la région splénique ne doit pas être la 
conséquence d’une action immédiate des rayons sur 
le sang lui-mème. "A. DaRIAUX. 


H. Picard (Berlin). — L’absorption des rayons 
de Roentgen par le sang. Irradiation d’une cir- 
culation sanguine extra-corporelle dans la 
thérapeutique du cancer. (Strahlentherapie, 
Bd. 14, Hft 2, 1922.) 


Malgré les progrés techniques accomplis en radio- 
thérapie, Picard affirme que nous enregistrons plus 
d'échecs que de succès et ceci tiendrait à notre con- 
ception erronée sur l’action des rayons de Rôntgen 
sur les néoplasmes. Les rayons n’agiraient pas direc- 
tement sur les cellules néoplasiques, cette action se 
ferait par l'intermédiaire du sang circulant, plus 
particulièrement le fer de Vhémoglobine serait un 
facteur puissant en radiothérapie. Le fer de l’hémo- 
globine, à cause de l’absorption sélective, remplirait 
le role d'un radiateur secondaire. Le fait que l'hyper- 
hémie sensibilise et que l'anémie désensibilise lui 
parait plaider en faveur de cette hypothèse. L’A. 
pense que la création d'une circulation en dehors du 
corps pourrait donner des renseignements à ce sujet 
et plusieurs expériences sur le chien lui ont montré 
que le procédé n’est pas difficile à réaliser. Chez une 
femme atteinte de cancer du sein, Picard fit commu- 
niquer, à travers un tube de verre, la radiale avec la 
veine céphalique et irradia le sang circulant dans le 
tube de verre. Malheureusement cetle expérience ne 
donna aucun résultat, car la patiente mourut de 
faiblesse cardiaque (?) 8 heures après cette expé- 
rience. Malgré cet essai malheureux, l'A. pense re- 
prendre ces expériences avec une meilleure tech- 
nique. ISER SOLOMON, 


239 


TUBERCULOSE 


F. Hilpert (Ludwigshafen). — Traitement de la 
tuberculose pulmonaire par les rayons de 
Roentgen. (Strahlentherapie, Bd. 14, H. 2, 192.) 


Après des généralités anatomo-pathologiques sur 
la tuberculose, lA. rappelle les recherches de Bac- 
meister, de Küpferle, de Stephan. 

H. emploie une technique analogue à celle des 
auteurs précédents. Il commence à administrer par 
champ 6 0/0 de la dose d’érythéme pour atteindre 
progressivement 20 0/0. La petite dose est renouvelée 
tous les 4 jours, la grosse dose tous les 8 jours. Le 
poumon malade était divisé en plusieurs champs de 
10 sur 15 centimètres, on irradiait un seul champ par 
séance. Le rayonnement était très dur (environ 40 cm.) 
et filtré sur 0,5 millimètres de zinc. | 

Comme résultat du traitement on note : augmenta- 
tion de poids, amélioration de l'état général. diminu- 
tion ou disparition des symptômes objectifs de la 
maladie. Les tuberculoses à tendance exsudative ne 
donnent pas des bons résultats, par contre les tuber- 
culoses à forme fibreuse sont favorablement influen- 
cées. ISER SOLOMON. 


A. Kergrahen (Bordeaux). — Du traitement par 
les rayons Rœntgen de la tuberculose tel qu'on 
le conseille actuellement en Allemagne, d'après 
Hilpert d’Erlangen. (Archives d'électricité médi- 
cale et de Physiothérajne. Sept. 1922, p. 268-274.) 


Résumé d'un article de revue générale exposant 
les diverses techniques employées en Allemagne : 

Tuberculose pulmonaire. Hilpert préfère les doses 
faibles (les doses fortes ayant donné des accidents), 
distance .anticathode 30 cm, filtre de 5 millimètres 
champ de10 sur 15 en avant et en arrière; on débute 
par 6 0/0 de la dose érythéme et on monte graduelle- 
ment jusqu'à 15 ou 20. Il est utile de compléter le 
traitement par l'irradiation de la rate avec un tiers 
de dose érythème. Le traitement local par les rayons 
ne doit pas faire négliger le traitement général. 

Tuberculose laryngée — mème éloignement et même 
filtrage que ci-dessus. Champs de 6 sur 8.1/3 de dose 
érythème toutes les 3 ou # semaines. 

Adénopathies — méine technique que dans la tuber- 
culose laryngée avec 2/35 de dose érythème. 2" séance 
six semaines après la première, 5° 8 semaines après 
la deuxième. 

Tuberculose péritonéale. La dose de 50 à 60 pour 100 
de la D. E. préconisée par Wintz parait trop élevée 
à Ililpert. 

Tuberculose cutanée — pelites doses filtrées avec de 
1 à 4 millimètres d'aluminium; si l'infiltration est pro- 
fonde il faut recourir à une dose érythème filtrée sous 
5 millimètres de zinc. A. LAQUERRIÈRE. 


Maurice Farcy (Amiens). — L’irradiation de la 
rate dans la tuberculose pulmonaire. — (/°46- 
tualité Médicale Picarde. Décembre 1922, p. 259- 
242.) ; | 
L’A. étudie le rapport de M. Rechou au congrès de 

A. F. A. S. de Montpellier 1922. Ce rapport « sur la 

radiothérapie de la tuberculose pulmonaire » a paru 

in extenso dans le Journal de la Radtuloyie (tome VI, 

n° 9, p. 425). LOUBIER. 


Stettner (Stuttgart). — Notre radiothérapie des 
tuberculoses ganglionnaires. (Münchener medi- 
zinische Wochenschrift, t. LXIX, n° 50, 28 juillet 
1922, p. 1106.) 

L’A. ne traite par les ravons X que les sujets dont 
l'état général est suffisant. Pour les ganglions isolés 
ou en paquets superficiels, 6 à 8 irradiations espacées 


240 


de 3 à 4 semaines, la première de un tiers de la dose 
cutanée, la seconde de un quart, les suivantes d'un 
sixième. 

Pour les ganglions profonds les doses trop fortes 
peuvent amener de grands abcés fistulisés. La pre- 
mière application consiste en une dose de un quart, 
la seconde, après 5 semaines est d'un cinquième: les 
suivantes de même dose ne sont données qu'après 
un nouvel intervalle de deux mois ct espacées de 
6 semaines. 

Dans les cas de gros abcès, activer la fonte ca- 
séeuse par deux irradiations de un tiers à 20 jours 
d'intervalle, donner issue au pus; puis six semaines 
après le déclin de la poussée purulente doses de un 
sixième toutes les trois semaines, en alternant la fil- 
tration à métal dur et à l'aluminium. 

Ce traitement dont les résultats esthétiques seraient 
parfaits s'appliquerait aux fistules tuberculeuses des 
articulations. M. LAMBERT. 


Rollet et Bussy (Lyon). — Iritis tuberculeuse. 
Radiothérapie. (Lyon Médical, 25 mai 1922, p. 
459-455.) 


Amélioration très notable d'une iritis tuberculeuse 
par la radiothérapie. Aucune indication touchant la 
technique et les doses utilisées. M. Crnassarb. 


Louis Ferré (Lyon). — Traitement de la tuber- 
culose irienne par les rayons X. (Thèse de la 
Faculté de Lyon, 1922.) | 


L’A. a soumis trois cas de tuberculose granuleuse 
irienne au traitement radiothérapique et a obtenu un 
résultat rapide et comnlel. 

Après avoir rappelé les deux grandes formes cli- 
niques de la tuberculose irienne : forme granuleuse 
et forme conglomérée et abcédée, PA. conseille le 
traitement radiothérapique pour la premiére avec des 
doses minimes de rayons normalement pénétrants, 
faiblement filtrés, 5 séances à 1 milliampere, 20 cm. 
d'élincelle, 14/2 millimètre d'aluminium. 

Cette dose est sans danger sur les tissus sains. 

Ce traitement par les rayons X peut ètre combiné 
à la tuberculinothérapie dans les cas où les résultats 
n'apparaissent pas rapidement satisfaisants. 

A. Dartaux. 


APPAREIL GÉNITO-URINAIRE 


F. Jayle (Paris). — L’actinothérapie en gynéco- 
logie. (Revue francaise de Gynécologie et d'Obsté- 
rique, Novembre 1922, p. 561-588.) 


Ce travail de tout premier ordre, écrit par un clini- 
cien avisé qui est en mème temps qu'un grand chirur- 
gien, un chirurgien impartial, ne saurait ètre résumé 
dans les quelques lignes que comporte une analyse; 
mème si ce résumé étail possible je ne le tenterais 
pas, car j'aurais peur que quelque radiothérapeute 
se croie dispensé par la lecture de mon texte de 
rechercher l'article original que, tous, nous devons 
lire et méditer. | 

Je voudrais seulement attirer l'attention sur quel- 
ques points: 

ll fut une période de ma vie, où, élève d’Apostoli, 
je palpais chaque jour quelques dizaines de fibromes, 
je puis donc apporter ma modeste confirmation à 
l'opinion de Javle qui écrit: « Bien qu'il y ait 52 ans 
que je vois ouvrir ou que j'ouvre des ventres, malgré 
le soin avec lequel, durant des années, je me suis 
eflorcé d'introduire une méthode rigoureuse dans la 
recherche et interprétation des signes fonctionnels 
et physiques, quoique les circonstances de ma vie 
maient fait pratiquer plus de cent mille examens, je 


Rayons X. 


me trompe encore sur ce diagnostic, qui paraît très 
simple, de fibrome ». On ne saurait mieux dire et 
l'A. montre par de nombreux exemples combien sont 
fréquentes les erreurs de diagnostic. « Le diagnostic 
d'une tumeur intra-abdominale n'est jamais qu'un 
diagnostic de probabilité. » 

La possibilité d'erreur de diagnostic est une des 
raisons pour lesquelles après avoir été plein d'enthou- 
siasme, et avoir, vers 1910, cru que l'ère chirurgicale 
dans le fibrome était close, J. redevient partisan de 
la chirurgie. Il estime d’ailleurs, pour en ‘avoir vu 
des exemples que la radiothérapie ne met pas à l'abri 
des récidives. Enfin il semble croire que l'usage des 
rayons ou du radiuin comporte autant de dangers 
que l'acte chirurgical; ici je ne saurais être de son 
avis; que le radium ait donné quelques cas de spha- 
cèle grave du vagin ou du rectum; que la radiothé- 
rapie ait causé quelques radiadermites, cela est cer- 
tain, mais vraiment il ne semble pas que ces acci- 
dents puissent ètre mis en parallèle avec le nombre 
des morts opératoires. Il ne faut pas comparer la 
radio et la radiumthérapie prises globalement avec 
la chirurgie considérée seulement dans la pratique 
de lA. et de quelques virtuoses de la gynécologie 
opératoire. Il est possible qu'une femme courre 
autant de dangers en se confiant à un radio ou 
radiumthérapeute quelconque qu'en se faisant opérer 
par un chirurgien de premier ordre; mais il est 
encore plus certain qu’elle court plus de risques en 
montant sur la table d'un chirurgien d'une capacité 
moyenne qu'en se faisant irradier par un radiologiste 
de capacité également moyenne. 

Comme on le voit je ne suis pas, malgré mon admi- 
ration pour J., en plein accord avec lui. Mais son tra- 
vail est le fruit d’une longue expérience, d’une mure 
réflexion et, qu'il s'agisse de fibrome, ou des autres 
affections (cancer de l'utérus et cancer du sein) dans 
lesquelles il étudie le role des radiations, méme ceux 
qui ne seront pas de l'avis de l'A. trouveront beau- 
coup à apprendre. A. LAQUERRIÈRE. 


CI. Regaud et Ant. Lacassagne (Paris). — A pro- 
pos des modifications déterminées par les 
rayons X dans l’ovaire de la lapine. (Comptes 
Rendus de la Société de Biologie, t. LXXXVII, 
n° 29, p. 958-940.) 


Les A., répondant à une note de M. Salazar qui 
remet en question tous les travaux concernant l'ac- 
lion des radiations sur l’ovaire de la lapine, font 
remarquer : 

l° Que l’action des rayons X et y sur les follicules 
Ovariens est nettement destructive. 

Aprés laparatomie exploratrice avant l’irradiation 
permettant de constater la simililude macroscopique 
des deux ovaires.les A. ont irradié un seul ovaire et 
ont fait ensuite la comparaison histologique des deux 
ovaires. lis ont trouvé quelques mois après une 
irradiation forte que Vovaire irradié pèse 5 à 4 centi- 
grammes et ne contient presque plus de follicules, 
l'ovaire témoin pesant 50 centigrammes et contenant 
de nombreux follicules. 

2° Avec Bergonié et Tribondeau, les A. admettent 
que la division cellulaire est un moment de parti- 
culière radiosensibilité de la cellule, mais par contre 
ils n'admettent que comme « des corollaires incon- 
stants » de la première proposition les deux dernières 
propositions de la loi Bergonié Tribondeau (le long 
devenir carvocvnétique et la morphologie et les fonc- 
tions peu fixées). Ces deux attributs ne coincident 
avec une particulière radiosensihilité de Ja cellule 
que lorsqu'ils accompagnent une grande activité 
reproductrice, ce qui est fréquent, mais non constant. 

P Les A. ont toujours aflirmé que dans Vatrésie 
rontgénienne on retrouve tous les processus de la 
dégénérescence physiologique des follicules. Les 
phénomènes evlologiques anormaux déclenchés par 


Rayons X. 


les radiations ne sont pas spécifiques; ils sont sem- 
blables à ceux que provoquent les agents physiques 
ou chimiques. 

4° La complexité de l'ovaire est tout le contraire 
d’une raison d'abstention expérimentale. Les radia- 
tions modifiant sa structure et ses fonctions permettent 
de dissocier des éléments anatomiques et physiolo- 
giques difficiles à distinguer à l'état normal. 

| A. Dariaux. 


Cunéo (Paris). — Fibrome traité par la radiothé- 
rapie. (Bull. de la Soc. de Chir., n° 28, 1922, 
p. 1149-1150.) 


L'A. a opéré dans des conditions particulièrement 
difficiles un fibrome traité par trois applications de 
radiothérapie. Le péritoine recouvrant l'utérus était 
comme transformé en un vernis dur, craquelé par 
places. Une pince placée sur le fond utérin a provo- 
qué une déchirure par où s'est écoulé un liquide 
puriforme. Les annexes étaient extrèmement adhé- 
rentes. La vessie s'est déchirée plusieurs fois. Elle 
présentait la consistance d’ « un organe en papier 
buvard mouillé ». Le paramètre était un véritable bloc 
fibreux. L’A. n'ose pas nettement accuser le traite- 
ment radiologique d'avoir causé ces allérations mais 
il serait très désireux d'enregistrer des observations 
analogues afin d'en dégager, si possible, des conclu- 
sions. 

En réalité de telles observations sont rares et il 
parait difficile d'attribuer aux rayons de Ræntgen les 
altérations histologiques signalées dans cette obser- 
valion. Henri BÉCLÈRE. 


Albert Perez (Tunis). — Traitement de l'hyper- 
trophie prostatique par ia Radiothérapie (Jour- 
nal de Médecine de Paris, 1995, n° 2, p. 36-38.) 


Description de la méthode de Nogier, travail paru 
in ertensu dans le tome VI du Journal de Radiologie, 
p. 479: nouvelle méthode de traitement radiothéra- 
pique de Phypertrophie prostatique. ÉOUBIER. 


DIVERS 


G.-R. Murray (Manchester). — Sur le goitre 
exophtalmique. XC° Réunion de la British Me- 
dical Association Glascow, Juillet 1922, in 
Brit. Med, Journ., 11 novembre 1922, p. 908.) 


Sur cette question à l'ordre du jour M. a fait un 
rapport dans lequel il rappelle Jes principales don- 
nées du traitement qu'il a éludiées déjà (Brit. Med. 
Journ., 10 juin 1922), à savoir: 

1° Cas légers ou au début: traitement médical seul 


qui, du reste, comprend le traitement radiothéra- . 


pique. 

2 Cas moyens, mème trailemént poursuivi 6 mois 
au moins. Tout insuccés après 6 ou 12 mois demande 
le traitement chirurgical. 

9° Cas graves. Ce sont ceux qui paraissent, malgré 
les dangers de l'intervention, nécessiter la chirurgie 
dont l'A. discute la technique. 

D' C.-M. Witson (London! dans la discussion, rap- 
pelle le role capital que doit jouer l'épreuve du 
métabolisme basal dans le traitement radiothéra- 
pique. 


241 


M. J. Berry (London), pense que le traitement 
radiothérapique ne doit ètre ni trop intense, ni trop 
prolongé, pour éviter les complications et le myx- 
cedeme. 

D" J.-R. RineLz (Glascow) passe en revue te rôle de 
la radiothérapie; il lui est favorable au moins dans 
certains cas. Ii est opposé à la méthode des petites 
doses fractionnées et est partisan de donner la dose 
totale en 5-4 semaines en employant des rayons durs 
tres filtrés (3-5 mm. Al.). Le traitement qui ne donne 
pas de résultats après une douzaine de séances doit 
être abandonné. MonFrL-Kanx. 


A. Chéron (Paris). — Un cas d'ostéome du coude 
traité par la radiothérapie avec récupération 
complète des mouvements de l'articulation. 
(Bulletin de la Sociélé de Radiologie mélicale de 
France, Décembre 1922, p. 261-265.) 


L'A. rapporte l'observation d'un jeune soldat qui se 
fit le 11 avril une luxation du coude en arrière. Apres 
une immobilisation de quelques jours on constate 
que l'amplitude des mouvements est très diminuée ; 
on sent à la palpation, à la face antérieure et sur le 
bord interne du coude, un empâtement du volume 
d'un œuf de pigeon, il s'agissait d'un ostéome de 
forme ovoïde siégeant sur le brachial antérieur. 

D’avril à juillet PA. irradie le coude du blessé à 
raison de 2H,5 par semaine sous un filtre de 5 mm, 


d'Al. L'amplitude a augmenté de plus en plus, et, à 


la fin du traitement, le 4 juillet, les mouvements de 
flexion et d'extension ont retrouvé leur amplitude 
normale. A la palpation le volume de l'ostéome est 
réduit à un noyau de cerise. 

L’A. se demande s'il my aurait pas lieu d'essayer 
la radiothérapie préventive précoce dans des cas 
analogues, étant donné la fréquence des ostéomes 
après les traumatismes du coude, pour empècher la 
formation de tout noyan osseux. P. TRrucuoT. 


Peugniez et Joly (Paris). — Un cas de rétraction 
de l’aponévrose palmaire, guéri par la radio- 
thérapie profonde. (Bull. de VAcad. de Médecine, 
n° 4, 1925, p. 55.) 


Instructive observation de rétraction de l’aponé- 
vrose chez un homme de 60 ans, qui disparait après 
quatre séances de radiothérapie, au quatre jours 
conséculifs, avec une dose de 5 H pour chaque 
séance, avec une tension correspondant à 40 cm 
d'étinceile et des rayons filtrés au travers de 4 mm. 
d'aluminium. De l'aveu mème de l'un des auteurs de 
cette démonstration, qui a opéré une quinzaine de 
rétraclions de l'aponévrose palmaire avec des résul- 
tats divers et parfois des insucces complets, aucune 
opération, aucun agent connu n’a amené jusqu’à 
présent une guérison aussi rapide. A. B. 


Thedering (Oldenbourg). — Doses d’excitation 
et maladies du cheveu. (Miinchener medisinische 
Wochenschrift, tome LXIX, n° 40, 6 octobre 
1922, p. 1450.) 


L'auteur préconise la radiothérapie dans les alo- 
pécies. Il aurait employé avec succès des ifradia- 
tions de 1 à 2 X, tiltrées sur 1/2 à 2 cin. d'Al., et répé- 
tées tous les 15 jours jusqu'à obtention du résultat 
désiré. M. LAMBERT. 


SUBSTANCES RADIOACTIVES 


GÉNÉRALITÉS 


David de Prades (Paris). — Le Thorium X dans 


la pratique médicale. {Journal de Médecine de 
Paris, n° 2, 1925, p. ol à oo.) 


Article de vulgarisation. LOUBIER. 


242 


René Weill (Paris). — Affections justiciables 
de la Curiethérapie. (Journal de Médecine de 
Parts, n° 2, 1923, p. 29 à 51.) 


Dans cette revue générale, l'A. signale très rapide- 
ment les affeclions justiciables de la Curiethérapie, 
el, pour chacune d'elles, donne les indications et les 
contre-indications. LovuBieEn. 


I. Levin (New-York). — Insertion intrapérito- 
néale de tubes capillaires d'émanation. (Journ. 
of Amer. Medic. Assoc., LXXIX, n° 25, 16 dé- 
cembre 1922, p. 2074.) 


I. rapporte deux cas de tumeurs, l'une de la 
seconde portion du duodénum, l'autre de la partie 
moyenne du còlon transverse, où, au cours de la 
laparotomie exploratrice, il mit en place et laissa 
dans la tumeur des tubes d’émanation, la plaie opé- 
ratoire étant ensuite suturée ; la même opération fut, 
dans les deux cas, ultérieurement répétée. Les ré- 
sultats, bien qu'encore récents, furent satisfaisants. 
Étant donnés les résultats négatifs des traitements 
radium- et radiothérapiques externes dans le traite- 
ment des cancers inopérables du tube digestif, il 
semble que cette méthode, qui s'est montrée inof- 
fensive pour l'état général, présente un certain 


interét. MOREL-KANN. 
RADIUMTHERAPIE 
NEOPLASMES 
Jean Gagey (Paris). — Sur le traitement du 


cancer de l'œsophage. (Journal de Médecine de 
Paris, n° 2, 1925, p. 54 à 56.) 


Le siège et l'étendue du néoplasme sont impor- : 


tants à connaitre ; il est nécessaire de traiter toute 
l'étendue du néoplasme. 

La radioscopie peut être d'un grand secours pour 
le diagnostic et complète l'examen œsophagosco- 
pique. 

Technique. Nécessité d'une irradiation unique, la 
répétilion des doses amenant une diminution de la 
radiosensibilité des cellules néoplasiques, en même 
temps qu'une augmentation de la radiosensibilité 
des tissus généraux. 

Nécessité d'une forte filtration et de doses initiales 
faibles. 

L'appareil radifère est constitué par une sonde en 
gomme semi-rigide d'environ 10 centimètres de hau- 
teur, contenant les tubes de radium ou d’émanation, 
sur une hauleur de 8 centimètres, filtrés avec un 
millim. 1/2 de platine et de 2/10 de mill. d’alurmi- 
nium. Cet appareil peut ètre supporté pendant plu- 
sieurs jours. La durée normale des applications est 
de quatre jours. 

Les doses employées habituellement sont de 4 mil- 
licuries détruits par tube, soit 16 millicuries au total 
en quatre jours. 

Pendant l'application, le malade est alimenté par 
du bouillon de légumes, des liquides, sauf le lait, 
qui coagule autour de la sonde. On peut également 
donner des lavements nutritifs et faire du sérum. 
Ce traitement est, en général, très bien supporté. 

Le pronostic est variable, suivant les cas. Dans les 
cas favorables, on a pu constater la disparition de 
la tumeur locale, et le malade parail guéri. Cepen- 
dant, au bout de quelques mois, on constate soil 
une récidive in silu, soit une métastase. 

Si on fait une nouvelle application sur la récidive, 
on voit qu'elle n'a plus l'action de la premiere ; et la 
survie ne dépasse généralement pas une année. 

En terminant, l'A. pense que les résultats seront 


Substances radioactives. 


peut-être meilleurs en associant le radium à la radio- 
thérapie profonde ; le premier traitant Jes lésions du 
dedans, la deuxième les lésions du dehors. 

LOUBIER. 


George E. Pfahler (Philadelphie). — La Radio- 
thérapie du cancer du larynx (plus particuliè- 
rement au moyen d'aiguilles de radium a 
travers la membrane thyrohyoïdiene). (Journ. 
of Radiol. Omaha. 1H, n° 12, Décembre 1922, 
p. 511.) 

P. passe rapidement en revue la littérature rela- 
tive au traitement du cancer du larynx; il a cherché 
une techniqne lui permettant de faire pénétrer, et de 
laisser en place le temps nécessaire, du radium au 
niveau du larynx. Ce procédé par tubage, étudié en 
collaboration avec G. B. Woge, ne lui a pas réussi. 
P. envisage quatre procédés permettant l'application 
directe du radium : f° petits tubes d’émanation, mis 
en place directement sous laryngoscopie (mais ne 
peuvent guère se placer qu'à la partie supérieure de 
la tumeur; de plus, si celle-ci est friable, danger de 
chute dans les bronches); 2 aiguilles de radium 
attachées pour éviter feur chute (mais présentent 
peu de fixité dans un tissu friable); 3° mise en place 
directe de tubes d'émanation ou d’aiguilles de radium 
après laryngotomie; 4 insertion d'aiguilles dans la 
tumeur à travers la membrane thyrohyoïdienne. 
Celle-ci se fera après trachéotomie, pour éviter les 
conséquences de l'ædème et de la congestion qui 
suivent l'application, P. recommande un premier 
temps radiothérapique, qui peut prendre une ou 
deux semaines et qui pourra mème ètre continué 
jusqu’à re que la tumeur n'évolue plus. Le traitement 
radiumthérapique pourra suivre d'une semaine la 
trachéolomie : anesthésie, désinfection de la peau 
(sans teinture diode), insertion des aiguilles du côté 
atteint, des deux côtés, si nécessaire, aussi verticales 
et aussi profondes que possible ; on peut emplover 
des aiguilles de 10 mmgr, éloignées de 1 cm et lais- 
sees 4 :à 6 heures; la réaction locale, considérable, 
est peu sensible aux trachéotomisés ; on peut, apres 
six semaines, recommencer un traitement qui n’a pas 
donné de résultats; en cas de ganglions métasta- 
tiques, deux ou trois semaines après, on peut traiter 
ceux-ci par des aiguilles de radium en même temps 
qu'on emploie la radiothérapie externe. P. rapporte 
7 cas traités : à part 1 cas de mort subite, due vrai- 
semblablement à une cause étrangère, les 6 autres 
cas traités, tant par la radio- que par la radiumthé- 
rapie, l'ont été avec succès (toutes réserves faites 
sur la durée des guérisons) ; 16 autres malades traités 
par la radiothérapie ont tous été améliorés tempo- 
rairement; deux d’entre eux sont morts aprés ame- 
horation passagère. 

P. conclut : 1° en dehors d'un traitement très pré- 
coce avant tout signe d'obstruction, la trachéotomie 
doit précéder le traitement; 2° la radiothérapie ex- 
terne permet d'espérer des rémissions, en dehors de 
l'effet palliatif; 5° l'insertion d’aiguitles de radium a 
travers la membrane thvrohvoïdienne est possible 
et parait encourageante ; 4° il faut surveiller de très 
près les opérés, en raison des récidives possibles ; 
chaque cas nécessile un traitement propre. 

MoREL-KAHN. 


Burton J. Lee (New-York). — Traitement des 
récidives inopérables du cancer du sein par 
le radium et la radiothérapie. (Journ. of Amer. 
Med. Assoc., LXXIX, n° 19, 4 novembre 1922, 
p. 1574.) 

Etude de 218 cas de récidives de cancer du sein, 
traités en 1918, 1919, 1920 au Memorial Hospital. Sauf 
6 cas, il s'agissait de récidives inopérables ; 94 étaient 
désespérés ; la slalistique porte donc, en réalité, sur 


Substances radioactives. 


124 cas; A Pheure actuelle, 31 sujets (22 en bon état, 
9 n'allant pas bien) sont encore en vie, soit 25 00. 
(Un tableau donne les principales données de ces 
51 résultats.) Pour L., plus l'activité cellulaire de la 
tumeur est accentuée, meilleur est le résultat de 
l'irradiation:; plus la femme est jeune et plus la 
récidive est rapide, moins l'irradiation agit. 

Les conclusions de L. sont : {° il faut pratiquer 
une sélection sévère des cas opérables: 2° l'irradia- 
tion pré- et post-opératoire joue un rôle prophylac- 
tique important contre les récidives; 3 tout cancer 
opéré doit ètre suivi régulièrement : cela doit devenir 
une règle absolue; 4° Virradiation prolonge exis- 
tence de la malade: 5° l'avenir donnera des résultats 
meilleurs encore. MorEz-Kaun. 


D. Quik (New-York). — Traitement du cancer 
du rectum par le radium. (American Journal 
of Rüntgeneloyy, Décembre 1922, n° 12, p. 746.) 


161 cas de cancer du rectum ont été traités au 
Memorial Hospital de New-York, durant ces quatre 
dernières années. Il s'agissait de cas très étendus. Un 
grand nombre d'entre eux ont bénéficié du traite- 
ment pendant un à trois ans et moururent ensuite 
de généralisation ou de maladies intercurrentes. 
D'autres sont encore en élat satisfaisant et peuvent 
faire espérer une régression complète. Dans quel- 
ques cas. les résultats pallialifs sont tels que les 
malades peuvent reprendre leur existence habituelle, 
bien que les examens. périodiquement répétés, 
montrent que Je neoplasme est toujours existant. 
Les plus vieux cas de guérison observés, datant 
maintenant de quatre ans, ont une sténose fibreuse 
marquée, due à Virradiation insuftisamment filtrée. 

Dans un grand nombre de cas, la maladie régresse 
pour un temps court, puis apparaissent des méta- 
stases à distance. H est évident qu'il est inutile de 
faire supporter au malade un traitement par les 
radiations, si la maladie est déjà généralisée, Dans 
le but de connaitre si un traitement par le radium 
est susceptible d'amener une régression complète, 
l'auteur pense qu'une laparatomie explofatrice est 
justifiée; elle permet un examen complet de la tu- 
meur et, si son extension est trop importante, elle 
évite au malade un traitement inutile. Si la lésion 
est localisée, cette intervention permet fréquemment 
d'introduire émanation dans la tumeur elle-mème. 
Des métastases à distance existent souvent avec 
une tumeur primitive relativement petite. La pré- 
sence de ganglions nest pas une eontre-indicalion 
au traitement, parce que ceux-ci sont souvent in- 
flamimatoires. L'auteur ne pratique pas l'anus contre 
nature dans tous les cas: mais souvent lorsque 
l'application de radium en est facilitée et quand on 
pense pouvoir le fermer après le traitement. Dans 
les cas d'obstruction, il est naturellement obliga- 
toire. Pour ce traitement, auteur combine l'emploi 
de Pémanation introduite directement dans la tumeur, 
suivant le procédé de Janeway, à celui du radium 
filtré. L'emploi de l'émanalion permet une irradiation 
de plusieurs semaines ; les tubes sont introduits au 
moyen du trocart habitnel à aiguilles. chacun d'eux 
contenant un à deux millicuries d'émanation. L'usage 
du radium filtré a été restreint depuis que Fauteur 
emploie Fintroduction de tubes d'émanation. Lors- 
qu'il l'utilise, il emploie des tubes à parois de 
1, 1/2 mm. de platine, contenant de 3 à 5 mgr. de 
radium-élément, disposés bout à bout dans un tube 
de caoutehoue placé dans une sonde rectale, Avec 
la filtration indiquée, une dose de 500 millicuries- 
heure par tube ne donne pas de réaction sensible, [I 
y a avantage à pratiquer d'abord cette application 
de radium filtré avec l'introduction des tubes d'éma- 
nation. Le danger de dissémination par te trauma- 
tisme est, de ce fait, diminué. 

Les cancers du rectum bas situés chez la femme 


243 


peuvent être traités également par des appareils 
placés sur la paroi postérieure vaginale. Les résul- 
tats obtenus par l’auleur, dans cetle période d'évo - 
lution de la technique d'application du radium, lui 
permettent néanmoins de conclure qu'on est autorisé 
à traiter de cette manière les cas opérables, aussi 
bien que les cas avancés. Simone LABORDE. 


H. H. Bowing (Rochester). — Traitement des 
tumeurs métastatiques d'origine testiculaire 
par le radium et les rayons X. (Journ. of Radiol. 
Omaha III, n° 12, Décembre 1922, p. 519.) 


Depuis 1917, on a observé, à la clinique Mayo, plus 
de 50 cas de tumeurs métastatiques du testicule, qui 
ont été traités par le radium et les ravons X, et peu- 
vent ètre répartis en deux groupes : 1° tumeurs de 
volume variable, avec bon état général; 2° avec 
mauvais état général. B. considère qu'en ce qui con- 
cerne l’état général, la durée de la maladie joue un 
rôle plus important que le volume de la tumeur. Il 
en étudie rapidement symptomatologie et diagnostic, 
en particulier au moyen d'un traitement d’épreuve 
intensif par le radium. 

En ce qui concerne le traitement proprement dit, 
avec ou sans bon état général, toute malade suscep- 
tible de vivre 4 à 6 semaines doit subir un traitement 
intensif. 

Diviser la région à irradier en carrés de 54 sur 
sur 4-6 cm., suivant la durée du traitement: com- 
mencer par de petites surfaces ; en employer de plus 
grandes dans la suite, pour éviter une irradiation 
trop forte par action des rayons diffusés. Employer 
50-100 mg. Ra par zone à 2,5 cm. (bloc de bois de 
2,5 X 3-4 cm.; filtre universel de 0,5 mm. Ag. 2mm. Pb 
et 2 mm. de caoutchouc). Pour une surface large, 
employer 20-30 portes d'entrée et, pour chacune 
d'elles, 700-1000 mg. heures; pour moins, de 8-10 
portes, 1000 mg. heures par porte. Irradier, en gé- 
neral, 46 portes par séance et poursuivre jusqu apres 
les avoir toutes traitées. Protéger les parties voi- 
sines par Pb 0,5 mm. et caoutehouc; maintenir les 
applicateurs en place par de l'adhésif. 

Un traitement peut sufflre ; 2-4 à 6-8 semaines d'in- 
tervalle peuvent ètre nécessaires. 

Il est bon d'associer la radiothérapie à ce traite- 
ment, par exemple, avec l'ancienne méthode : dis- 
tance 925 cm., 5 mm.. 25-24 cm. EE, 4 mm. Al, cuir, 
7 min.: 4-8 portes dentrée de 7,5 à 15 cm*; avec la 
nouvelle méthode : d 750 cm., mm. A EE — 23-24 cm. 
6 mm. Al, cuir, 14min. ; la filtration peut varier; em- 
plover les feux croisés. 

Les régions abdominales expos¢ées au radium ne 
le sont pas aux rayons; les parties abdominales 
latérales, comme le thorax, sont irradiées en vue 
d'atteindre tout le système lymphatique. 

Le malade doit ètre revu tous les deux mois ; en 
l'absence de tumeur s'abstenir de traitement; en 
général, il faut 2-4 traitements, suivis d'un repos de 
3-4 mois. MOREL-KAHN. 


SANG ET GLANDES 


Degrais (Lyon). — Curiethérapie de la leucémie 
myéloide. (Journ. méd. frane., n° 10, t. XI, Octo- 
bre 192%, p. 443-444.) 


Les premiers essais de curiethérapie de la leucémie 
mvéloïde furent faits sur les cas devenus réfractaires 
aux ravons X et l'A. expose les résultats immédiats 
et éloignés ainsi que la technique emplovée. Ces 
résultats sont sensiblementanalogues à ceux obtenus 
le plus généralement par les rayons X : amélioration 
remarquable dés les premières applications et dans la 
suite souvent diminution progressive d'action de la 


2/4 


curiethérapie, qui pourrait s 
par une radio-résistance progressive des mvélocytes, 
mais aussi par la sclérose interstitielle diffuse qui 
envahit la rate, sclérose qui empècherait l'action du 
radium sur les myélocytes. 

L’A. utilise des appareils 4 sels collés, qui, juxta- 
posés, ont une surface globale de 244 cm. carrés, et 
contiennent au total 189 mmgr. de bromure de 
radium. transformés en sulfate, soit 11 mmgr. de 
radium élément. Filtration sur 2 mm. de Pbet 1 cm. 
de gaze. La durée du trailement est de 48 heures 
environ. Les applications doivent aboutir à l'irra- 
diation totale de la rate. 

Il serait utile d'agir aussi sur la moelle. 

E. DECHAMBRE. 


APPAREIL GÉNITO-URINAIRE 


Simone Laborde (Paris). — Un procédé de trai- 
tement des fibromes par le radium. (Journ. de 
Med. de Paris, n° 2, 1923, p. 35-54.) 


Rapport présenté au Congrès de lA. F. A. S. de 
Strasbourg, 1920 et paru in extenso dans le Journal 
de Radiologie, tome IV, p. 489. Lounikr. 


M. Letulle (Paris). — Le radium dans le traite- 
ment de la métrite hémorragique. (Journ. de 
Chirurgie, Juin 1922, p. 579 à 594.) 


Après deux applications de radium suivies d'hyslé- 
rectomie dans un cas de métrite hémorragique, l'A. 
a pu étudier la muqueuse ulérine au point de vue 
anatomo-pathologique. 

Sur une coupe convenablement disposée, la mu- 
queuse utérine présente trois zones dont les carar- 
tères sont différents : 

1° Zone d’endométrite chronique hypertrophique et 
hyperémique où le radium n’a pas agi; 

2° Zone d’atrophie avancée ; 

_ & Zone d’escarre qui se divise elle-même en deux 
couches : superficielle et profonde. La première est 
une sorte de bourbillon purulent formé de matériaux 
méconnaissables contenant des leucocytes, morts 
pour la plupart, et des microbes. La deuxiéme couche, 
base de l'escarre, est caractérisée par la nécrose 
tibrinoide. Tous les éléments cellulaires de la région 
ont disparu. C'est bien une mort totale propre à la 
« nécrose de coagulation ». Le radium produit la 
fibrinification des épithéliums, puis leur momification. 
Les vaisseaux sont aussi fibrinifiés, mais ils restent 
béants sans présenter de thromboses. Le molimen 
hvperdiapédèétique et Flinflammation  éliminatrice 
constants au pourtour de toute escarre paraissent 
ici retardés et mème déficients. 

Telle est l'action incomplète de deux applications 
de radium défectueuses sur la muqueuse d'un volu- 


‘expliquer non seulement. 


Lumière. 


mineux utérus atleint de métrite chronique hypertro- 
phique, hémorragipare. Henri BÉCLÈRE. 


Coulomb et G. Jean (Toulon). — Occlusion intes- 
tinale consécutive à lacuriethérapie d’un cancer 
du col de l'utérus. (Rapport de M. Banmgartner, 
(Bull. de la Soc. de Chir., n° 31, 1922, p. 1275- 
1282.) 

On observe assez souvent des accidents de réactian 
péritonéale consécutifs à Ja curiethérapie du cancer 
utérin. Les A. voudraient attribuer ces accidents à une 
action en quelque sorte spécifique des radiations. 
Celte hypothèse ne parait pas fondée. Dans l'obser- 
vation citée, on relève une faute de technique. Les 
tubes de radium sont restés environ 3 jours enplace. 

Un utérus cancéreux est toujours infecté. Pour 
éviter les accidents, il serait bon de faire chaque jour, 
pendant les applications de radium, une désinfection 
utérine et le changement du tamponnement vaginal. 

Henri BECLERE. 


R. Cesbron (Paris). — La curiethérapie des mé- 
trites hémorragiques. (Journal de Chirurgie, 
Juin 1992, p. 594 à 605.) 


L’A. classe les métrites hémorragiques en métrites 
virginales, métrites des femmes au cours de la vie 
génitale, métrites chroniques et métrites de la méno- 
pause. 

Il faut admettre une action combinée du radium 
sur le muscle utérin, sur les vaisseaux et sur les 
ovaires. Selon les cas, le radiumthérapeute devra 
agir plus ou moins vivement sur l'utérus ou sur les 
ovaires d’après l'âge de la malade et en s'inspirant 
de la nécessité plus ou moins urgente de garder 
intacte la fonction génitale. 

Dans sa technique, l'A. emploie des foyers utérins 
ou vaginaux. Pour les premiers, ilutilise des étuis de 
Pt de 1 mm. 50 de paroi. Chaque étui contient 
6 mgr. 66 de radium-élément. Ces étuis sont enrobés 
d'une feuille d’Al. de 0,04 et mis bout à bout dans un 
tube de caoutchouc pur. Pour les foyers vaginaux, il 
utilise un étui de Pt de 2 mm. de paroi contenant 
15 mmgr. 35 de radium-élément. Cet étui, entouré 
d’Al. est placé au centre d'un filtre de liège épais de 
5 mm. et enduit de paraftine. 

Dans les métrites virginales on doit s'abstenir des 
applications vaginales, mais on peut donner une dose 
totale utérine de 1,80 med. en 12 heures pour une 
première application et de 2,70 mcd. en 1X heures | 
pour une deuxieme application si elle est jugée 
nécessaire. 

Dans les métrites des femmes, au cours de la vie 
génitale, on peut employer les appareils vaginaux et 
appliquer une dose totale de 17 mcd. On court ainsi 
le risque d’une stérilisation ovarienne définitive, mais 
cette stérilisation n’est atteinte réellement qu'avec 
une dose d'au moins 10 med. par ovaire. 

Henri BÉCLÈRE. 


LUMIÈRE 


A. Laquerriére (Paris). — Présentation d'un 
appareil de thermo-luminothérapie. (Bulletin 
officiel de la Société Den d'Electrothérapie 
et de Radiologie, Nov. 1922, p. 341.) 


Lampe « Calor » des élablissements du quartz 
transparent composée d'un réflecteur contenant une 
lampe puissante du type demi-walt, cest à-dire à 
atmosphère gazeuse. L'appareil permet de donner un 
bain de chaleur lumineuse de la tète aux pieds d’un 
sujet couché, 2 appareils placés l'un en avant, l'autre 
en arrière irradient entiérement un sujet assis. 

LouBIER. 


Laquerrière (Paris). — Présentation d'une lampe 
à vapeur de mercure pour les usages médi- 
caux. — (Soriélé française d'Electrothérapie et 
de Radiologie, Nov. 1922, p. 242.) 


La Société du quartz transparent pense avoir réalisé 
la quintessence des avantages des modèles français 
et étrangers pour le pied, le réflecteur, ete.; mais sur- 
tout la lampe qu'elle fabrique est recommandable par 
sa robustesse et par sa richesse en ultra-violet. H 
existe des appareils dè différentes puissances et des 
modèles fonctionnent sur alternatifs et d'autres sur 
continu. LOUBIER. 


Electrologie. 


Armand-Delille (Paris). — Le rôle de la lumière 
solaire dans la prophylaxie et le traitement du 
rachitisme. Une nouvelle conception pathogé- 
nique de cette affection d’aprés les travaux 
récents. (La Presse médicale, 17 février 1925, 
p. 199-161). 


Article très documenté et très intéressant. 

L’A. cite les travaux et les expériences de Hesse. 
Nuger, Rollier, Vallot, etc. Sans prétendre que l’ab- 
sence de lumière est le facteur pathogène exclusif 
du rachitisme, on peut conclure de ces recherches que 
la lumière solaire modifie le métabolisme de telle 
sorte qu'elle peut augmenter, jusque dans une pro- 
portion de 250 0/0, l'assimilation de certaines subs- 
tances alimentaires. 

L’A. cite une observation personnelle très démons- 
trative. 

H eut l'occasion de voir à Debrousse un pelit 
enfant qui présentait toutes les manifestations du 
rachilisme et qui, âgé de 2 ans 1/2, ne marchait 
pas encore. Comme il élait impossible de l’envoyer à 
Berck immédiatement, l'A. soumit l'enfant à des bains 
de soleil d'une durée progressivement croissante. 

Au bout de six semaines, le petit malade était 
transformé, les manifestations du rachitisme étaient 
en voie de régression et l'enfant commençait à 
marcher. 

L'alimentation et les vitamines ne jouent donc pas 
le rôle essentiel dans cette affeclion, et il faut con- 
clure que la lumière solaire est à la fois le meilleur 
traitement préventif et le seul vrai moyen curatif du 
- rachitisme. LOuBIER. 


Giraudeau (Paris). — Essai de mesure ionomé- 
trique des lampes à vapeur de mercure. (Bulle- 
tin officiel de la Société francaise d'Electrothé- 
rapie et de Radiologie, Juin 1922, p. 250.) 


245 


LA. a utihsé un électromeétre qui permet de mesu- 
rer le pouvoir d'ionisation des radiations ; mais cet 
appareil ne donne pas de renseignements sur l'action 
thérapeutique: un verre Uviol supprime tout etfet 
ionisant alors qu'une bonne parlie des effets biolo- 
giques subsiste. La méthode parait donc utile sur- 
tout pour étalonner divers modèles de lampes. 

A. LAQUERRIERE. 


Benoit (Paris). — Technique du traitement des 
laryngites tuberculeuses par les radiations 
lumineuses artificielles. (Bulletin officiel de la 
Sociélé francaise d'Électrothérapie et de Radio- 
logie, Octobre 1922, p. 315-515 avec 1 fig.) 


LA. utilise les radiations infra-rouges et les radia- 
tions ultra-violettes, il emploie: 

1° Des miroirs, l'un en nickel pour l’ultra-violet, 
l'autre en cuivre rouge pour les infra-rouges; ces 
miroirs sont semblables à ceux des laryngologistes : 
2° Un support ouvre-bouche, qui fixe, dans la bouche 
maintenue ouverte, le miroir en bonne position. 

La séance est ainsi composée: 3 à 5 minutes 
d’infra-rouges, ce qui délerinine une hyperémie de la 
région et une sensation de soulagement; puis appli- 
cation d’ultra-violet 2 minutes les premiéres fois et 
par la suite durée progressive suivant la tolérance 
du malade jusqu'à 15 minules; séance quotidienne. 

En même temps bain de lumière général; mais 
celui-ci doit ètre conduit très prudemment en cas de 
lésion pulmonaire congestive. et ne pas ètre ulilisé 
s'il y a tendance aux hémorragies ou à des poussées 
fébriles exagérées. 

Les résultats sont excellents et peuvent aboutir à 
une guérison complète si les lésions laryngées sont 
primitives et prises au début. La coexistence d'une 
lésion pulmonaire rend le pronostic beaucoup plus 
grave. A. LAQUERRIFPR. 


ELECTROLOGIE 


ELECTROTHERAPIE 


SYSTEME NERVEUX 
a acral din 


L. Delherm (Paris). — Electrothérapie et radio- 
thérapie dans le goitre exophtalmique. (Bulle- 
lin officiel de la Société francaise d'Electrothé- 
rapie et de Radiologie, Nov. 1922, p. 528 à 556.) 


L'A. s'élève contre l'oubli dans lequel semble ètre 
tombée l'électrothérapie depuis l'application des 
rayons X; il trace l'historique de la faradisation 
(Charcot, Vigouroux, Doumer, Dubois, elc.), de la 
voltaïsation (Remak, Eulimbourg, Benedick, Erb, 
Bardet, Sollier, etc.) de la galvano-faradisalion 
(Delherm et Laquerrière, Albert Weil, Ronneaux, 
Castex, etc.), et constate que l'électricité fait sentir 
son action d'abord sur les symplomes nerveux. puis 
sur les troubles cardio-vasculaires et enfin sur la 
tumeur. Si l’on étudie les résultats donnés par la 
radiothérapie, on constate que les deux méthodes se 
valent. La vérité est que cerlains cas réagissent 


mieux à une thérapeutique, d'autres à l'autre. Aussi. 


le mieux semble étre de faire des séries de radio- 
thérapie coupées par des séries de galvano-faradi- 
salion. LAQUERRIERE. 


Delherm (Paris). — A propos du traitement de 
ia maladie de Graves, (Bullelin officiel de la So- 


cwlé francaise U'Electrothérapie et de Radiologie, 
Décembre 1922, p. 549-550). 


L’A. qui a montré dans une note précédente que 
les travaux antérieurs à l'ère radiothérapique prou- 
vaient les excellents résultats de l’électrothérapie, 
analyse la thèse de Foubert. De novembre 1919 à 
juin 1921, il a été soigné sans aucune sélection 64 ma- 
lades. dans le service de Ménard, à Cochin. 17 traités 
par la galvanisalion ont donné 2 guérisons; 2 très 
bons résultats; 7 bons résultats; 2 assez bons: 
5 mauvais et 1 échec. — 10, traités par les rayons ont 
fourni : 1 guérison; 2 très bons résultats; 4 bons, 
1 mauvais et 2 échecs. 

La radiothérapie donnerait donc dans Pensemble 
plutôt de moins bons résultats que Félectrothérapie. 

Par contre, 55 malades traités par l'association des 
deux traitements ont donné : 4 guérisons ; 4 très bons 
résultats ; 10 bons résultats ; 9 assez bons; 3 mauvais 
et 5 échecs. Il y a donc avantage à combiner. Fou- 
bert estime d'ailleurs qu'il y a presque toujours des 
troubles génitaux et préconise la galvanisation abdo- 
mino-thyroidienne. A. LaQUERRIERE. 
Berthomier (Vichy). — De la cure du goitre 

exophtalmique par les agents physiques. (Bul- 

letin officiel de la Société francaise d'Electrothé- 

rapie et de Radiologie, Décembre 1922, p. 551 à 

299 ) 

Le goitre exophtalmique est une affection com- 


240 


plexe; la radiothérapie donne d'excellents résultats 
quand il s’agit de diminuer la sécrétion du corps thv- 
roide; mais elle n'agit pas sur le sympathique. 
L'électrothérapie régularise elle aussi la sécrétion 
thyroïdienne ; mais par la diversité de ses modalités, 
elle permet de remédier aux troubles des autres 
organes. 

L'A. estime donc qu'il y a intérèl à commencer 
par lélectrothérapie et à ne recourir à la radiothé- 
rapie que si, le résultat étant trop lent à se produire, 
on constate de plus qu'il y a manifestement hyper- 
sécrétion thyroïdienne. 

D'ailleurs linsuccès d’une modalité électrique ne 
prouve pas l'insuecès de l’électrothérapie; il faut 
changer le pole, modifier l'intensité, la durée, recourir 
à la galvanofaradisation, à la statique, aux hautes 
fréquences, etc. A LAQUERRIÈRE. 


A. Laquerriére (Paris). — A propos de l'asso- 
ciation de la radiothérapie et de l’électrothé- 
raple dans le goitre exophtalmique. (Bulletin 
officiel de la Société francaise d Electrothérame et 
de Radiologie, Dé-embre 1922, p. 355-550.) 


Observation d’une malade présentant avec une 
légère insuffisance ovarienne ancienne, un goitre 
récent avec syndrome basedowien. Une première 
série de séances de radiothérapie amena la régression 
du corps thyroïde et l'amélioration des symptômes. 
3 mois après, il se produisit une rechute contre 
laquelle la radiothérapie se montra impuissante. 

On fit alors de la galvanisation ondulée renversée 
en disposant les électrodes suivant la technique de 
Ménard (un pôle dans le dos, l'autre bifurqué sur le 
corps thyroïde et abdomen). 26 séances réparties 
sur 6 mois amenérent une guérison à peu près com- 
plète. 

LA. estime que l’électrothérapie a agi comme 
régulateur à la fois sur les ovaires et sur la thy- 
roïde. LOUBIER. 


Bourgeois (Reims). Auto-observation de méralgie 
paresthésique. (Concours médical, 51 décembre 
1922, p. 4172.) 


Début en 1913 au cours de l'été, sans doute à la 
suite de station debout trop prolongée — essai sans 
résultat de tous les calmants locaux. — En 1914, 
Baud applique des étincelles de hautes fréquences 
très longues à travers les vêtements; séance de 
10 minutes 2 à 5 fois par semaine. Le traitement a 
duré 4 mois. Guérison complèle, permettant de sup- 
porter sans fatigue un service militaire tres absor- 
bant durant la guerre, et se maintenant huit ans 


apres. A. LAQUERRIERE. 
Bourguignon (Paris). — Présentation d’un cas 


de paralysie faciale traité par l'ionisation 
ioduré3. (Bulletin officiel de la Société fran aise 
d` Electrothérapie et de Radiologie, Octobre 1922, 
p. 202-299 ) 


Présentation d'une nouvelle malade traitée par la 
méthode préconisée par lA. : électrode négative ap- 
pliquée sur l'œil et dans l'oreille et imbihée d'iodure 
de potassium. 3 à 5 ma au maximum, 90 minutes 
5 fois par semaine — séries de 15 séances séparées 
par un repos de un mois. 

Au début du traitement, un mois apres l'établisse- 
ment de l'affection, paralysie complète. R. D. totale. 
inexcitabilité des muscles par le nerf à 15 ina — con- 
tractions lentes et galvanoloniques aux points mo- 
teurs et par excitation longitudinale — chronaxies 
comprises entre 0s, 006 et 0 s, 025. 

L'amélioration se manifeste des le début; au bout 
de 5 mois (soit après 30 séances en toul), tous les 
muscles ont retrouvé leurs mouvements volontaires; 


Flectrologte. 


le nerf excite tous les muscles, les chronaxies sont 
très améliorées. Quelques muscles gardent de la ten- 
teur ou du galvanotonus par excitation longitudinale 
seulement. Il existe une légère contracture. 

En somme il parait y avoir dans la technique de B. 
un progrès important dans la thérapeutique de la 
paralysie faciale périphérique. À. LAQUERRIERE. 


Portret (Paris). — Traitement électrique du syn- 
drome de Basedow après échec de la radio- 
thérapie. (Bulletin officiel de la Société francaise 
d Electrothérapie et de Radiotogie, Octobre 1922, 
p. 504-511.) 


L'A. rapporte 4 observations très démonstratives 
où, après échec dela radiothérapie, le courant conlinu 
appliqué sur le corps thyroïde (15 à 20 min. — 7 mA — 
puis intensitéaugmentée ultérieurement jusqu'à 15 mA 
— Séances 5 fois par semaine jusqu'à 20 séances, 
repos de 5 semaines, puis reprise si nécessaire) a 
amené une amélioration : de l'état général, diminution 
de la tachycardie, du tremblement, etc., augmentation 
du poids — et de l'état local, régression du goitre. 

Comme la dit excellemment Delherm dans la dis- 
cussion qui a suivi, l'électrothérapie donnait autrefois 
des résultats aussi beaux que ceux obtenus depuis 
par la radiothérapie; « le tout à la radiothérapie ne 
correspond pas à la réalité des fails ». 

A. LAQUERRIÈRE. 


ORGANES GÉNITO-URINAIRES 


D. Courtade (Paris). — Traitement électrique 
des péri-urétrites. (Bulletin officiel de la Société 
francaise d Electrothérapie et de  Radiolcyie, 
Novembre 1925, p. 545.) 

Les péri-urétriles qui ne disparaissent pas par les 
lavages doivent ètre surtout traitées par le massage : 
mais l'A. a eu souvent des succés par l'électricité, 
surtout dans les péri-urétrites de l'urètre antérieur. 
Il a employé tantot la haute fréquence sous forme 
d'effluve ou de petites étincelles, tantôt l'ionisation 
bipolaire: beniqué en cuivre relié au pole posilif 
introduit dans l'urètre et électrode imbibée de K. I. 
placée extérieurement au niveau de la péri-urétrite et 
reliée au pôle négatif. 5 séances par semaine o mA, 
s à 10 minutes. A. LAQUERRIÈRE. 


D. Courtade (Paris). —- De l’ionisation cocainique 
dans le cas de vessie irritable. (Bulletin officiel 
de la Société francaise d'Iclectrothérapie et de 
Radiologie, Juillet 1922, p. 261.) 

L'A. a signalé les effets curatifs de Fionisation 
salivvlée dans les eystites tuberculeuses ; mais 
depuis il a essayé d'augmenter la capacité vésicale 
dans ces cystites; pour cela il utilise l'ion cocaine. 
Les injections intra-vésicales de coeaine n'avaient 
d'effets qu'à dose dangereuse. Dans les 2 cas qu'il a 
traités (solution à 1 pour 500, 7 à 8 mA., 10 minutes), 
il a fait passer la capacité vésicale de 20 à 80 et même 
100 grammes. L'absorption par ionisation parait se 
faire électivement par les surfaces malades. 

A. LAQUERRIERE. 


A. Laquerriére (Paris). — Un cas d’anaphro- 
disie traité par la galvanisation rachidienne 
ascendante. (Lulletin uffictel de la Société fran- 
caise d'Electrothérapie et de Radiologie, Décem- 
bre 1922. p. 366-567.) 

Sujet de 30 ans, n'a jamais été brillant au point de 
vue sexuel, avait presque renoncé au coït à 2 ans, 
a élé # ans 1 ? prisonnier. à son retour n'a pu réussir 
à avoir des rapports. 


Électrologie. 


15 séances de courant continu ascendant de 90 à 
100 mA. et de 20 à 30 minutes lui permettent d'avoir 
42 ou 13 coils en une nuit. Malgré une blennorrhagie 
succédant à cet exploit, il conserve 18 mois après 
une puissance sexuelle normale. 

L’impuissance ayant des causes multiples, ce traite- 
ment n'a pas. bien entendu, la prétention de guérir 
toutes les impuissances. LOUBIER. 


D. Courtade (Paris). — lonisateur urétral à jet 
rétrograde. (Bulletin officiel de la Société fran- 
caise d'Electrothérapie et de Radioloyie, Novem- 
bre 1922, p. 344.) 


Cet instrument peut servir à instiller dans l’urètre 
un liquide à électrolyser, ou en remplaçant l'instilla- 
teur par une petite sonde, à pratiquer chez l'enfant 
lionisation intra-vésicale. A. LAQUERRIÈRE. 


DIVERS 


A. Laquerriére (Paris). — Sur la thermo-péné- 
tration de la région cardiaque. (Bulletin officiel 
de la Sociéle française d'Eleclrothérapie et de 
Radiologie, Novembre 1922, p. 344-546.) 


Oss. I. — Homme 52 ans. Vague angor, malaise 
général, parésie des jambes, pression 15, 7 séances, 
disparition des troubles. 

Oss. H. — Homme 58 ans. Essoufflement, angor, 
pression 28, 47 séances, pression 26, aucun soulage- 
ment. 7 

Ons. II]. — Femme 72 ans. Vertiges, crampes, pal- 
pilations, insomnies, etc., pression 24, 6 séances. 
Amélioration considérable, pression 18. 

En somme deux très grosses améliorations et un 
insuccès. Louster. 


François Lepennetier (Paris). — Les rayons X, 
la haute fréquence et l'électrolyse associés 
dans le traitement des séquelles de l’adénite 
cervicale tuberculeuse. (Thèse de Paris, 1922, 
A. Legrand, éditeur.) 


Ce travail, fait au laboratoire du D" J. Belot, est 
divisé en trois parties: 

Dans la première partie lA. étudie la symptomato- 
logie et décrit les différentes formes de séquelles de 
Padénite cervicale tuberculeuse ouverte : adénite fis- 
tulisée monoganglionnaire, adénite fistulisée poly- 
ganglionnaire, les complications de l’adénite tistulisée 
et les accidents consécutifs à la cicatrisation. 

La deuxième partie est consacrée au diagnostic: 
diagnostic de l'origine, diagnostic de la nature tuber- 
culeuse, diagnostic différentiel entre la syphilis, les 
mycoses, les néoplasmes et quelques affections excep- 
tionnelles. | 

La partie la plus importante de cet ouvrage est la 
troisième partie: Le trailement. 

LUA. décrit d'abord lappareillage qu'il a utilisé 
pour la radiothérapie, la haute fréquence et l'élec- 
trolvse. H donne ensuite en détail la technique opéra- 
tire préconisée par J. Belot et qu'il a employée pour 
le traitement de ses malades. 

Pour la radiothérapie l'A. recommande d'irradier 
non seulement la lésion mais encore le pourtour jus- 
qu'à 5-8 et même 10 mm.; il est quelquefois néces- 
saire de faire plusieurs secteurs pour la bonne répar- 
tition du rayonnement. 

Pour un trajet fistuleux isolé ou une adénite isolée, 
ouverte depuis peu, l'A. fait à chaque séance 5 à 4 H 
sur 3 à 4mm. d'aluminium : 4 à 5 H sur 6 mm. d'alu- 
minium sur un paquet fistulisé accompagné de péri- 
adénite, etc. 

L'intervalle des séances est en général de 2 à 


247 


5 semaines et dépend, bien entendu, des doses, des 
lésions traitées et des réactions obtenues. 

Pour la haute fréquence c'est à Veffluvation que L. 
s'adresse surtout avec le balai hérisson; séances de 
10 minutes répétées 5 fois par semaine. 

Dans le traitement par lélectrolyse PA. introduit 
l'aiguille sans courant, il emploie l’électrolyse unipo- 
laire négative en faisant passer 2 mA. pendant 20 à 
30 secondes. 

Lorsque l’on fait plusieurs piqûres dans une même 
région on doit maintenir entre elles un écart de 7 à 
10 mm. Répétition des séances chaque semaine. 

Après avoir dit un mot des contre-indications 
générales (tuberculose généralisée, maladie infec- 
tieuse) et locales (infection secondaire), l'A. passe 
aux indications de la méthode combinée et conseille 
de traiter de préférence : 

4° Par les rayons X et l’effluvation de haute fré- 
quence: les adénites fistulisées, mono ou pauci-gan- 
glionnaires, l’ulcération isolée simple et la gomme 
fistulisée ; 

2° Par les rayons seuls: la gomme nou fistulisée, la 
tuberculose cutanée à forme lupique ; 

3° Parla radiothérapie et l’électrolyse : les chéloïdes ; 
(dans ce cas on commence par l'électrolyse) ; 

4° Par l'électrolyse négative seule: les télangiec- 
tasies. i 

Les accidents observės au cours du traitement sont 
actuellement exceptionnels. 

Vingt observations détaillées terminent cet jnté- 
ressant travail. LOUBIER. 


H. Eaton Stewart (New-Haven). — La diather- 
mie dans la pneumonie. (Amer. Journ. of Elec- 
trother. and. Rad., XL, n° 10, Octobre - 1922, 
p. 524.) 

L’A. rapporte 10 cas de pneumonie traités par la 
méthode bipolaire; les résultats, quoique encore peu 
nombreux, lui paraissent encourageants ; l'action pal- 
liative est surtout nette vis-à-vis de la cyanose et de 
la dyspnée. MOREL-KAHN. 


F. de Kraft (Etats-Unis). — Rapport du Comité 
au sujet des courants de haute fréquence. 
(Amer. Journ. of Electrother. and Rad., XL, 
Octobre 1922, p. 320.) 


Le but de ce rapport est surtout d'exposer la tech- 
nique de la diathermie en particulier, c'est un com- 
piément au rapport de 1915. 

Avant tout traitement, il faut s’assurer du bon état 
de fonctionnement de l’appareillage ; il faut surtout 
que les points entre lesquels éclatent les étincelles 
soient parfaitement propres pour éviter l'irrégularité 
des décharges provoquant l'irrégularité du courant 
qui devient ainsi un peu pénible à supporter. En vue 
d'applications diathermiques, il est utile d'avoir l'ap- 
pareil d'éclatement susceptible de fournir le maximum 
d'étincelles ; PA. les passe rapidement en revue. 

Tout courant de diatherinie, pour ètre réellement 


utile, ne doit fournir aucune sensation autre que celle 


de chaleur; les électrodes doivent ètre parfaitement 
appliquées, le courant porté lentement à l'intensité 
voulue qui ne doit pas ètre trop forte. Pour des 
électrodes égales, celles-ci doivent ètre placées rigou- 
reusement l'une en face de l'autre: au cas contraire, 
il faut tenir compte de leur action diathermique. 

H n'est pas indispensable, pour obtenir des succès, 
d'atteindre la limite de tolérance de la chaleur; au 
contraire, il faut éviter toute chaleur excessive. I 
faut toujours ouvrir le circuit avant d'éloigner les 
électrodes du sujet. 

L'A. passe en revue les applications de la dia- 
thermie aux affections de l'œil, de l'oreille, des 
organes pelviens de la femme. Il cite seulement les 
autres modes de traitement auxquels peut ètre asso- 
ciée la diathermie. MoREL-Kanx. 


248 


Hirtz (Paris). — Contribution au traitement des 
plaies atones. (Bulletin officiel de la Société fran- 
caise d'Electrothérapie et de Radioloyie, Décem- 
bre 1922, p. 356-560.) 


L’effuvation de haute fréquence, les radiations 
ullra-violettes, ionisation électrique, la radiothérapie 
a faible dose, etc., permettent de guérir la plupart 
des plaies atones; mais on rencontre cependant des 
cas rebelles. L’A. estime que dans ces cas rebelles, 
- c'est le pansement qui empèche la cicatrisation. 
Dans 3 observations, il a placé une légère carcasse 
de grillage métallique, au-dessus de la plaie, de facon 
que le pansement ne puisse venir en contact et il a 
alors vu la cicatrisation s'effectuer. 


A. LAQUERRIERE. 


D'Halluin (Lille). — Défectuosité de l'appareil- 
lage permettant l’utilisation du courant de 
secteur pour les applications électrothérapi- 
ques. (Bulletin officiel de la Société franenise 
d'Electrothérapie el de Radiologie, Décembre 
1922, p. 367 à 369.) 


Sur les réducteurs de potentiel, le zéro est trop 
peu visible; il peut donc arriver qu’au début d’une 
séance, voyant la manette à bout de course, on puisse 
croire qu'elle est au minimum, alors qu'elle est au 
maximum. Quand onutilise directement le secteur de 
ville, avec certains dispositifs d'électrode, on peut 
tuer son malade. L’A. réclame donc que: 1° le zéro 


Froid. — Chaleur. — Divers. 


soil indiqué d'une façon très évidente; 2° linterrup- 

teur général ne puisse établir le courant que si la 

manette a élé préalablement ramenée au minimum. 
A. LAQUERKIÈRE. 


J. Martin (Toulouse). — Disparition de tumeurs 
de la vessie après leur destruction incomplète 
par les courants de haute fréquence. (Journal 
d'Ürologie, t. XII, n° 2.) 


Il s'agit d'un malade présentant des hématuries 
vésicales très abondantes, avant déterminé un élat 
d'anèmie tres avancé. La cystoscopie révéla des 
tumeurs vésicales. dont la nature ne put ètre pré- 
cisée. 

A cause de l'état général et en attendant une inter- 
vention plus complète, VA. fit sur quelques points 
qui saignaient trois séances espaeées d'électrocoagu- 
lation par attouchements prudents. 

L’arret des hémorragies fut obtenu, comme on 
l'espérait, mais 6 mois après la cessation du traite- 
ment le malade estrevu en excellente santé et le cys- 
toscope révèle une muqueuse vésicale normale avec 
seulement quelques points cicatriciels. 

La guérison était complète, l'A. suppose qu'il s'agis- 
sait de papillomes et à ce sujet rappelle les résultats, 
également surprenants, obtenus par un traitement 
a priori incomplet dans certains cas de verrues cuta- 
nées, de papillomes du gland ou papillomes végétants 
de l'ovaire: toutes ces néoformations présentent 
histologiquement de grandes analogies avec les papil- 
loines de la vessie. NAHAN. 


FROID — CHALEUR 
DIVERS 


Mary L.-H. Arnod Snow (New-York). — Rap- 
port du Comité d’appareiilage et de traitement 
par les vibrations mécaniques. (American 
Journal of Electrother. and Rad., XL, n° 4. 
Avril 1922.) 


Les bases d'un emploi plus généralisé du traite- 
ment par les vibrations mécaniques reposent sur: 
4° les principes de la médecine scientifique; 2° les 
principes du massage ; 5 le soulagement de la dou- 
leur. L'appareillage est peu encombrant, son entre- 
tien négligeable, son emploi facile; la durée des 
séances n'est pas trop longue. 

Ces appareils sont nombreux ; ils doivent étre tels 
que la pression à exercer ne contrarie pas le pouvoir 
vibratoire ; l'élément vibrant sera de préférence en 
caoutchouc: la sensation tactile n'est pas supprimée 
puisque la main restée libre permet de contrôler 
l'action exercée. 

On peut emplover la friction continue ou intermit- 
tente; son role est efficace dans les troubles circula- 
toires en stimulant l'absorption dans les œdèmes 
(Reibmaver, Horvatte, Meltzer), mais elle ne doit 
jamais être employée dans les processus infectieux. 


Se ee 


Le Gérant : F. AMIRAULT. 


La friction vibratoire peut étre employée au niveau 
de la région précordiale quand la contraction muscu- 
laire est affaiblie dans les cas suivants: f° dénutri- 
lion, anémie, obésité : 2° congestion passive par 
insuffisance du myocarde; 3% lésions valvulaires ; 
4° complément d'entrainement. 

Les vibrations intermittentes ont une très grande 
marge d'application tant au point de vue traitement 
qu'au point de vue diagnostic. S. en recommande 
l'emploi dans les affections cardiaques en se basant 
sur l'aphorisme de Simith « le muscle est plus impor- 
tant que Je murinure, le rythme plus que la fré- 
quence ». Ses conclusions sont les suivantes: 

Le traitement agit sur la tension artérielle, peut 
diminuer parfois Fhypotension, et réussit dans 
l'hvpertension qu'il abaisse. 

Les varialions de tension dans les positions variées 
sont en grande partie annihilées; il abaisse la fré- 
quence du pouls (chorée, maladie de Basedow), sti- 
mule le muscle cardiaque et provoque la contraction 
des vaisseaux dilatés. 

S. rapporte un grand nombre d'observations et la 
discussion qui suivit cette communication est favo- 
rable à l'emploi de cetle méthode de traitement. 

MorEL-Kannx. 


80507. — Parts. hup. Lauure, 9, rue de Fleurus. 


MEMOIRES ORIGINAUX 


SUR L'INTERPRÉTATION DES ELECTROMYOGRAMMES 


Par Louis LAPICQUE 


Le Professeur Athanasiu, de Bucarest, dans un travail effectué en France à l'Institut 
Marey, vient de reprendre la question du rythme de l'influx nerveux volontaire; il a 
indiqué ses résultats et formulé ses conclusions, en juin et juillet dernier, dans trois notes 
à l’Académie des Sciences et une à la Société de Biologie. Au moyen d'un galvanomètre 
à corde finement réglé et soigneusement étalonné par M. Bull, spécialiste éminent en la 
matière, il a enregistré les courants d'action des muscles et des nerfs lors des mouve- 
ments commandés par les centres nerveux du sujet. Sa conclusion capitale est la 
suivante : 

« L'énergie nerveuse motrice, loin d'être continue, est au contraire de nature 
vibratoire et présente chez les mammifères de 300 à 550 vibrations par seconde ». (Soe. 
de Biologie, 24 juin 1922, p. 225, § 4). 

Cette conclusion m a semblé insoutenable, etj’ai ouvert la discussion à la Société de 
Biologie. D'abord, on sait bien que l'influx nerveux n’est pas continu; mais on sait non 
moins bien qu'il nest pas vibratoire. Dans un cylindraxe donné, chaque onde de néga- 
tivité électrique se présente comme une perturbation complètement amorlie, revenant 
asymptotiquement à l'état initial sans le dépasser : elle n'entraine derrière elle aucun 
état oscillatoire. L'apparence diphasique s’interprète sans conteste par le chevauchement 
de l’onde sur les deux électrodes. 

Si maintenant on considère les graphiques d'Athanasiu (malheureusement il n'ya 
encore eu de publiés qu'un pelit nombre de spécimens, dont quelques-uns mal venus au 
tirage), les variations électriques enregistrées apparaissent à la fois comme trop fré- 
quentes et trop irrégulières pour qu'on puisse admettre que leur tracé, tel quel, repré- 
sente l'allure véritable de l'influx volontaire. Obtenu soit sur un muscle, soil sur un nerf, 
au sens de l'anatomie macroscopique, c’est-à-dire sur des organes composés de milliers 
de fibres, un graphique n'indiquerait le rythme spécifique, la cadence de l'influx nerveux, 
qu'à une condition : synchronisme parfait de tous les cylindraxes mis en jeu. Le raison- 
nement d'Athanasiu suppose ce synchronisme, mais l'hypothèse n'avait d'abord été ni 
discutée, ni même formulée par lui. Je la considère comme invraisemblable. 

Rappelons ce fait classique depuis plus d'un demi-siècle : la contraction soutenue 
commandée par les centres ne provoque jamais dans une patte galvanoscopique une 
contraction de même durée, à peine une secousse iniliale, tandis que le télanos résullant 
de l'excitation rythmique artificielle du nerf provoque un tétanos semblable dans cette 
patte galvanoscopique. Paradoxe, que Du Bois-Reymond, ensuile Brucke, ont résolu, en 
disant : « dans ce deuxième cas, le travail élémentaire des fibres (nerveuses, puis muscu- 
laires) est synchrone, rythmé par l’excitant artificiel; dans le cas d’innervation naturelle, 
nous devons, en raison de l'expérience même, supposer que ce synchronisme n'existe 
pas. Ces deux cas sont l’un à l'autre ce que sont, pour un bataillon d'infanterie, des feux 
de salve et des feux de tirailleurs. » 

N° 6. — Juin 1923. VH — 17 


250 Louis Lapicque. 


Les recherches modernes ont apporté un fait nouveau qu'il convient de rattacher à 
celle conception. Keith Lucas, puis Pralt, ont montré que la fibrestriée, du muscle sque- 
lettique des vertébrés, si on la considère individuellement, suit la loi du tout ou rien; le 
muscle ne peut donc graduer son action que par la mise en jeu d'un nombre plus ou 
moins grand de fibres. [l résulte de là qu'il existe nécessairement des commandes ner- 
veuses distinctes, sinon pour chaque fibre musculaire, au moins pour des systèmes de 
fibres certainement très nombreux. Ces commandes distinctes fonclionnent-elles norma- 
lement d'une façon toujours synchrone? Il n'y a à cela aucune raison mécanique; au 
contraire. 

Nous avons encore à tenir compte d'une autre conquète moderne, la connaissance 
d'une période réfractaire dans les fibres nerveuses. Sur le nerf de la grenouille, qui est 
très voisin pour sa chronaxie, et par conséquent pour toutes ses constantes de temps, 
des nerfs moteurs de la vie de relalion chez l'Homme et les mammifères, il est impos- 
sible d'obtenir deux réponses électriques à un intervalle moindre que 5 millièmes de 
seconde; mais celte période totalement réfractaire se prolonge en une diminution de 
l‘excitabilité, celle-ci ne revenant à la normale qu'après un centième de seconde. Une 
fréquence de 500 influx par seconde est donc à peine possible, et, pour une fréquence 
quelconque supérieure à 100, il faudrait que les centres fonctionnent si précipilam- 
ment qu'ils ne laissent pas au nerf le temps de revenir à son état normal. 

De telles fréquences sont d'ailleurs inutiles, puisque le muscle reste en contraction 
parfaitement stable avec quelques dizaines seulement d’excitations par seconde; elles 
seraient même nuisibles, constituant, en raison du foul ou rien, un gaspillage d'énergie 
musculaire. 

Mais si au lieu de considérer en bloc le muscle, le nerf moteur el son centre, nous 
nous plaçons, comme il faut toujours le faire en physiologie générale, à l'échelle de la 
grandeur cellulaire, la machine à étudier nous apparaît comme une somme de petiles 
machines distincles, composées chacune d'un neurone, ayant dans les centres: ses con- 
nexions propres avec d’autres neurones, et aboutissant d'autre part à un nombre très 
petit de fibres musculaires. Ce qui constitue la cadence propre de l'influx moteur, c'est la 
fréquence des impulsions dans une de ces machines élémentaires. Celte fréquence n'est 
pas, pour nous, directement saisissable. Mais il nous est facile de concevoir comment, 
sur un ensemble constitué par des centaines de tels éléments. une cadence fonctionnelle 
de quelques dizaines par seconde, avec décalage d’un élément à l'autre, peut nous 
donner des variations électriques en nombre quelconque, ces variations élant d'ailleurs 
d'autant plus petites qu'elles seront plus nombreuses. 

Ajoutons que le rythme élémentaire n'a aucune raison de présenter une périodicité 
exacte. La forme complètement amortie de l'onde nerveuse en fait un phénomène isolé; 
chaque onde nouvelle doit provenir d'une nouvelle impulsion du centre. La comparaison 
de Brucke peut se poursuivre jusqu'au tireur individuellement; ce tireur fait feu, 
recharge, tire de nouveau et ainsi de suite plus ou moins rapidement, plus ou moins 
régulièrement, mais jamais avec la régularité d’un pendule. Ainsi pour chaque neurone 
moteur et la série des fibres musculaires qu'il innerve. 

Pour le nerf et le muscle, il va done se produire une composilion essentiellement 
conlingente ct variable entre les phénomènes électriques des divers éléments; on peut 
s'attendre pour le graphique à une ligne tremblée irrégulière montrant une série de 
varialions plus ou moins rapprochées et plus ou moins amples d'un instant à l'autre. 
Or, c'est précisément ce que montrent les graphiques de M. Athanasiu (graphique A, B 


Sur Cinterpretation des électromyogrammes. 251 


et C, p. 57 du tome 175 des Comptes Rendus de l'Académie des Sciences (3 juillet 1922). 

On peut donc les expliquer fort bien (et alors on ne se heurte plus aux difficultés 
que soulevaient des fréquences de plusieurs centaines par seconde), en admettant qu'ils 
représentent non le rythme propre ĝe l'influx volontaire, mais l'intrication plus ou moins 
régulière d'une série d'influx ayant chacun une fréquence de quelques dizaines seule- 
ment par seconde. 

Athanasiu a répondu ; il maintient la nalure vibratoire de l'influx nerveux, admettant 
toutefois que la vibration peut ne pas ètre sinusoïdale. Il est explicite, el même affirme 
comme une nécessité pour le fonction- 
nement musculaire le synchronisme 
parfait de toutes les fibres; il dénie toule 
signification aux expériences de Keith 
Lucas et de Pralt sur le tout ou rien; 
enfin il entreprend de démontrer expé- 


? : . ; Graphique A d'Athanasiu. Electromvogramme volontaire 
rimentalement que le tétanos induit est des fléchisseurs des doigts chez l'homme. 


provoqué par une dérivalion du courant 
d’excitalion, non par le courant d'action qui serait trop faible pour avoir jamais cel effet. 

Bref, après avoir d'abord exposé sa théorie comme si rien n'exislait jusque-là en fait 
d'électrophysiologie, il en est venu à se metlre formellement en opposition avec les 
données les plus classiques de celle science aussi bien qu'avec ses acquisilions les 
plus récentes. Devons-nous sacrifier ces données et ces acquisitions? Elles ne me 
paraissent pas du tout ébranlées par les conleslations de M. Athanasiu; mais nous 
sommes maintenant d'accord sur un point, c'est qu'elles sont incompatibles avec sa 
conception de l'influx moteur volontaire. 

Sur le terrain expérimental mème où s'est placé M. Athanasiu, il sera d'ailleurs 
intéressant de comparer ses graphiques, dès qu'ils seront publiés, avec ceux qu'ont 
publiés d’autres physiologistes. 

En particulier, l'ouvrage bien connu de Piper (') montre des graphiques pris sur les 
léchisseurs de lavant-bras chez l'homme, où un rythine de 50 par seconde apparaît 
bien clairement; le rapprochement d'une période de ces graphiques avec une varia- 
tion diphasique simple, suite d'un choc dinduction sur le nerf médian, montre 
deux courbes superposables. L'interprétalion que donne Piper, d'une fréquence de 
o() par seconde pour l'influx volontaire en ce cas, parait ainsi très solide. 

Mais, va-l-on me dire, le rapprochement ci-dessus implique le synchronisme des 
éléments nerveux et musculaires dans le fonclionnement volontaire comme dans l'exci- 
tation électrique. En effet, pour certains graphiques, le synchronisme ne me parait pas 
contestable. Cela ne prouve pas que le synchronisme soit une nécessilé ni même une 
régle très générale; d'abord, il n’est jamais parfait; ce nombre de 50 par seconde 
s'applique, d'après le texte même de Piper, aux ondes principales, mais il y a toujours 
quelques crochets accessoires, et aussi de place en place, des porlions de tracé où le 
rythme courant est remplacé par des ressauts plus petits et plus nombreux. Et puis ce 
rythme 50 n'apparait nellement qu'en certains cas. À la page 85 de l'ouvrage cité, la 
figure 50, qui le montre fort bien, se rapporte à un effort maximal de contraction ; la 
figure 31, effort moyen, est plus irrégulière: et dans la figure 52, contraction faible, on 
peut compter tout ce qu'on voudra. Piper y affirme encore 50 ondes principales par 


(4) Flektrophystolojie menschlicher Muskeln, 164 p. in-8°, Berlin. Springer, 1912. 


252 Louis Lapicque. 


seconde; il faut beaucoup de bonne volonté pour les y retrouver: j'y verrais plutôt 120 à 
125 petites oscillations assez bien rythmées, avec çà et là quelques groupements en des 
oscillations plus grandes. 

Pour moi, la fréquence apparente étant quelconque, cette valeur relativement élevée 
est sans signification; mais, si paradoxal que cela puisse paraître, je suppose qu ict elle 
est liée à un fonctionnement élémentaire plus lent. La loi du tout ou rien implique que, 
lors d'une contraclion sous-maximale, une partie seulement des fibres musculaires 


seront en aclivilé à un instant donné; il est vraisemblable que les diverses fibres 
constituant le muscle prennent part au travail à tour de rôle; chacune fonctionne ainsi 


mais nécessairement 
avant et après le 


N f \ f vi A A reste des fibres; | 
} MN Wy i AM. | Fra wind tae 


moins souvent que dans la contraction maximale, peul-étre en équipe avec un certain 
équipes successives, 


nombre d'autres, 
M pl AN 
: réglé par Vintensilé 


er os de la contraction 
Sear, : Su PO) PO) mes‘ commandée, a infini- 


Figure 50 de Piper; fléchisseurs, efort maximal. ment peu de chances 

de coineider exacle- 

ment avec la durée 

d'une révolution di- 

AAA A Arn A Ann nr pont AA phasique comme ci- 

| dessus. Dans le cas 

de la contraction 

| maximale, tous les 

a see pee fe, PERTEN D éléments nerveux ct 

Figure 52 de Piper; mèmes muscles, contraction faible. musculaires fonc- 

lionnenl aussi sou- 

vent qu'ils le peuvent, ici, en fail, 50 fois par seconde, et alors il importe peu qu'ils 

fonctionnent synchroniquement ou non. Mais nous ne pouvons reconnaitre leur rythme 

que si le synchronisme est réalisé. Je me demande si les graphiques publiés par Piper 

ne sont pas des « morceaux choisis », c'est-à-dire les fragments de graphiques où, par 

chance, le rythme apparait neltement, les autres élant considérés comme illisibles et 
peu intéressants. 

Dans le numéro de janvier de ce journal, MM. Zimmern et Cotlenot ont publié un 
graphique qui, obtenu avec un appareil bien différent du galvanométre à corde, repro- 
duit lout à fait Fes résultats de Piper et permet de compter une cinquantaine de grandes 
varialions électriques par seconde; il ya toutefois, sans parler d'accidents moindres, 
un endroit vers la fin de la contraction, où l'une de ces grandes variations manque et se 
trouve remplacée par une demi-douzaine de petites; la courbe du myogramme n'accuse 
aucun fléchissement correspondant; ne peut-on pas dire que, pendant les deux centièmes 
de seconde en question, le synchronisme a fail place à du décalage, sans diminution 
d'efficacité? Mais bien plus, dans une Note du 22 juillet 1922 à la Société de Biologie, 
ces mêmes auteurs écrivaient : | 


« On rencontre deux ordres (de courbes); dans les unes, on relève nettement dans 


Sur l'interprétation des électromyogrammes. 253 


le mélange des grandes et des petites oscillations, un rythme voisin de 50 par seconde ; 
dans les autres, au contraire, malgré une technique rigoureusement contrôlée, le tracé 
apparaît comme brouillé par la multiplicité et l'irrégularité des petites oscillations. » 

Je traduirais volontiers : dans les unes, synchronisme, cadence lisible à 50 par 
seconde ; dans les autres, décalage, cadence illisible. 

Sur ma demande, M. Zimmern m'a trés aimablement communiqué ses graphiques 
non publiés. Je trouve en effet dans l'ensemble un mélange de grandes ondes rythmées 
à 50 environ par seconde ct de petites ondes plus rapides. Le graphique publié dans 


Graphique ? d'Athanusiu: mêmes muscles qu'en A. 


le n” de janvier est celui où le rythme est le plus nel. En voici un autre, que M. Zim- 
mern veut bien m'autoriser à reproduire, et qui représente un type moyen; les 
ondes bien rythmées y sont l'exception; il y en a un beau groupe de 7 dans le milieu ; 


+ es = en 
PR “*ee 7" 


nN M A | 
My \ Ma \\ MANIRA Mv 


Graphique nonveau de Zimmern et Cottenor, 


mais ailleurs, si l'on trouve des ondes de même durée que celles-là à peu près, elles 
sont isolées, ou par deux, trois au maximum; le reste suil une fréquence quelconque, 
toujours plus grande que 90. 

I] me semble que M. Athanasiu, en opposition avec les auteurs précédents, a choisi 
les électromyogrammes à grande fréquence. Un de ses graphiques, publié par lui à un 
autre point de vue ('), ressemble beaucoup à ceux de ces auteurs el indique toul aussi 
nettement un rythme prédominant d'environ 50 périodes par seconde ; il ne parle pas de 
ce rythme. 

Ma conclusion sera donc la suivante : avec une cadence réelle, pour l'élément neuro- 
musculaire, d'environ 30 par seconde (ou plutôt atteignant au maximum 00 par seconde), 
dans les muscles ici considérés, on peut observer des variations électriques en nombre 
quelconque supérieur à ce chiffre dans l'électromvogçamme. 

Si l'on veut se mettre à compter « les petites variations multiples et irrégulières », 
on trouvera des fréquences aussi grandes que l'on voudra, et plus ces fréquences seront 
grandes, plus elles seront incompatibles avec le fonctionnement réel. 


(t) Comptes Rendus de l'Académie des Sciences, 17 juillet 1922, p. 182. 


TECHNIQUE DES BAINS DE LUMIÈRE A ARC VOLTAIQUE" 


Par M. PAUL FRANCOIS 


Médecin en chef de l'Hôpital dermatologique Nottebohm (Anvers.) 


APPAREILLAGE 


Dans les hôpitaux et les cliniques où l'on traile beaucoup de malades ambulatoire- 
ment, il y a un intérêt économique à se servir du grand appareillage. 7 

Celui-ci comprend deux lampes à arc marchant à 75 A. 55 v. charbon positif supé- 
rieur 51 mm., charbon négatif 27 1 mm. Ces deux lampes sont solidement fixées en file 
sur un bâti métallique, mobile de haut en bas et placées à une distance de 50 cm. de 


foyer à foyer. 


Aulour de cet intense foyer lumineux on peut mettre 6 à 8 malades assis sur des 


Fig 1. — Bains de lumiere avec lampes à are 20 Ampéres, Un groupe de trois lampes 
= La a P Á . ve = 24 
est plavé entre deux malades. Remarquer la position des lampes. (Institut Finsen.) (è) 


chaises en bois à environ 
1 mètre du foyer. Le ma- 
lade complèlement uu, 
simplement muni d'un pe- 
til caleçon et chaussé de 
sabols en bois, a la téte 
protégée par une grande 
visière, el les yeux par des 
lunettes très fumées. Il 
change de place avec ses 
compagnons à chaque 
séance. 

Dans les cliniques par- 
liculières, et chaque fois 
qu'il faul traiter un malade 
couché, il y a économie à 
se servir du pelit appareil- 
lage qui comprend trois 
lampes de 20 A. 55 v. char- 
bon positif, supérieur de 


42 mm. charbon négatif inférieur de 8 mm. Ces lampes peuvent se monter en série sur 
220 v. Elles sont chacune suspendues à un fil avec contrepoids, pour être abaissées ou 


élevées à volonté ; elles sont placées en file sur la même ligne, les foyers étant distants 

l'un de l'autre de 00cm. De chaque colé de la série de lampes, on peut mettre un lit 

roulant sur lequel on couche un malade nu et protégé comme il est dit plus haut. 
Comme l'intensité calorifique de cet appareillage est moins forte qu'avec le premier, 


( Voir l'article précédent paru dans le Ne 2, page 61, 1925. 
(7) Les photographies ont été communiquées par Axel Reyn. 


Technique des bains de lumiere a arc voltaique. 255 


on peut rapprocher le malade à 50 centimètres des foyers lumineux, ce qui, en vertu de 
la loi du carré de la distance, fait que les deux appareillages se valent comme effet thé- 


rapeulique. 


Il faut élever les lampes à hauteur telle que les rayons tombent obliquement sur la 


plus grande surface possible du malade, et non pas qu'ils soient tangentiels au malade. 


Pendant la durée du bain, le malade doit présenter successivement l'une et l'autre face 


et l'un et l'autre cô- 
té de son corps au 
rayonnement du 
foyer lumineux 

Au début, ce 
pivolement se fera 
toutes les cinq ou 
sept minutes. L'ex- 
position se prolon- 
gera à chaque nou- 
veau bain, de cing 
minutes par côlé 
jusqu'à ce que le 
malade recoive des 
bains complets de 
deux heures et de- 
mie de durée. Il se 
guide alors dans 
son pivotement sur 
ses Impressions Ca- 
lorifiques. 


Fig. 5. — Bains de lumière avec lampes à are 75 Ampères. Deux lampes permettent de traiter 
6 malades. La photographie a été prise les lampes allumées. (Institut Finsen.) 


J'ai vu certains malades, surtout les nerveux et ceux qui ont dépassé la trentaine, 
présenter, lorsqu'ils commencent leur bain par l’exposilion de la face antérieure du 
corps, un peu d'oppression. Il faut leur faire exposer d’ abord le dos, puis les côlés, et 
finalement la face antérieure du corps. 


256 Paul Francois. 


Dès le début du bain, le malade se sent enveloppé d'une chaleur douce, agréable ei 
réconfortante, tout à fait comparable à celle d’un bain de soleil sur la plage. Cette 
chaleur l'enveloppe de plus en plus et à un moment donné le fait transpirer. Lorsque 
cette transpiration est un peu intense, il faut lui faire boire un peu d'eau (généralement 
deux gobelets d'eau pour une séance de deux heures et demie). S'il transpire trop, il 
faut lui donner une douche tiède ou un tub pendant la séance. Dans tous les cas, il faut 


Fig. 4. — Trailement local avec le grand appareil de Finsen. Cette photographie est destinée à éviter toute confusion 
entre les deux méthodes : traitement général et traitement local. (Institut Finsen). 


lui en donner une après la séance. Cette dernière sera d'abord tiède, pour se refroidir 
progressivement et se terminer plutôt fraiche. 

L’aération de la chambre d'insolalion doit toujours être bien comprise et bien se 
faire pendant toute la durée du bain. Quelle doit être cette durée? 

A moins de contre-indicalion relevant de l’état général, la première séance est 
habituellement, à l'heure actuelle, à l'Institut Finsen, d'environ une demi-heure, un 
peu moins si le malade est un blond à peau blanche et délicate. 

Tous les deux jours, on donne une nouvelle séance dont on augmente chaque fois 
la durée de 20 minutes (cinq minules par côté) de telle sorte qu'au bout de quinze jours, 
la durée est de deux heures et demie, durée qui n'est guère dépassée. 

I] est évident que si, après un bain, un malade venait à présenter des malaises, des 


Technique des bains de lumière a arc voltaique. 257 


palpitations ou de la température, il faudrait en diminuer la durée, mais c'est là un 
désagrément que l'on n’observe que très rarement si on progresse lentement. 


EFFETS BIOLOGIQUES 


Après une période latente de 10 à 20 heures, il se produit une inflammation de la 
peau qui variera, suivant l'intensité de l'application, de l’érythème à peine visible, à 
une rougeur intense, une vésiculation, voire même une nécrose. 

Si cette inflammation est d'intensité moyenne, elle régresse au bout de quelques 
jours el laisse derrière elle une légère rougeur et de la pigmentation. 

S'il y a eu rougeur intense, gonflement ou vésiculation de la peau, il se produit au 
bout de quelques jours une desquamation épidermique entraînant une partie de la pig- 
mentalion: la peau présentera une pigmentalion moins forte, mais par contre, une 
rougeur plus vive. 

Sices mêmes phénomènes se répèlent à courts intervalles, il se produit en cas 
d'applications légères. une pigmentation telle qu'au bout d'un certain temps, les nou- 
velles applications ne produisent plus de changement, le pigment faisant écran et pro- 
tégeant la peau contre une plus forte inflammation. Il se produit ce qu'on observe avec 
les lampes à mercure. 

Celles-ci ne produisant que des rayons qui ne pénètrent que les couches superfi- 
cielles de l'épiderme, donnent lieu à une pigmentation très forte sans érythème impor- 
tant si les applications sont de courte durée, avec un érythème très sensible et gênant, 
si les applications sont un peu prolongées. Cette pigmentation donne à la peau une 
couleur bleu-ardoise, celle d’un érythème de stase. 

Au contraire, avec les lampes à arc voltaïque, lorsque les séances répétées sont suf- 
fisamment fortes, il se produit régulièrement des coups de soleil, et, avant que la pig- 
menlalion ne se soit complèlement établie, une dilatation permanente, non seulement des 
capillaires, mais aussi des artérioles et des veinules de la peau, en d'autres termes, il s'éta- 
blit une fluxion de la peau, avec dilatation vasculaire, irrigation sanguine et activilé circu- 
latoire considérable; la peau est hyperémiée, l'érythème est un érythéme congestif et le 
pigment est plutôt brun rouge, la peau prend une coloration chaude. Suivant les malades, 
la peau peut être pendant les premiers temps sensible et prurigineuse, mais rarement 
au point d'influencer le traitement. Axel Reyn altache beaucoup d'importance à la 
différence entre ces deux érythèmes, l'un étant passif, l’autre actif, comme celui déter- 
miné par le soleil. 

L'érythème et la pigmentation ne sont pas les seuls effets que détermine le bain de 
lumière à arc vollaique sur la peau. Celle-ci voit encore sa résistance aux infections 
microbiennes notablement augmentée, ainsi que sa puissance sécrétoire et élimina- 
trice. Sur le sang, on constate souvent, mais pas toujours, une augmentalion du 
nombre des globules rouges et des globules blancs, une augmentation du taux de 
l'hémoglobine, et cela, sans que l'absence de ces phénomènes puisse influencer l'effet 
bienfaisant et curatif de ces bains sur les tuberculeux, par exemple. 

Ces bains à arc voltaique ont encore une action sur le pouls et la tension artérielle 
qui augmentent, surtout au début du bain, pour baisser peu après: sur la respiralion 
qui devient plus rare et plus profonde; sur la diurèse et l'appétit qui augmentent quel- 
quefois très fort; sur le sommeil qui devient meilleur; sur les échanges et le poids qui 
progressent; en un mot, sur l'état général qui s'améliore et se fortifie, sur la capacité de 


258 Paul Francois. 


travail qui augmente et sur les tissus malades qui deviennent moins douloureux, se 
résolvent ou se sclérosent, ou même quelquefois s’éliminent. 


NOMBRE DE BAINS 


[l faut compter une douzaine de bains, soit un mois de traitement avant d'observer 
quelque effet sérieux, et au moins une quarantaine de bains avant d'obtenir un effet 
thérapeutique dans les affections non tuberculeuses. Pour ces dernières, le nombre est 
très variable, il va de 50-40 bains à 20-500, suivant l'étendue des lésions, leur durée et 
l’âge des malades; plus celles-ci sont petites et jeunes, et plus facilement elles gué- 
rissent. 


Cette méthode est appelée à un très gros succès parce qu'elle donne de remar- 
quables résultats, remplaçant avec presque tous ses avantages le bain de soleil. 


LA LOMBARTHRIE TUBERCULEUSE 


Par MM. G. JEAN et COUREAUD 


Médecins de la Marine (Toulon). 


La lombarthrie, depuis l'étude magistrale qu'a faite de cette affection A. Léri, est 
d'une façon générale considérée par beaucoup de cliniciens et de radiologistes comme 
une manifestation du rhumatisme chronique et il nous est arrivé d'entendre des radio- 
logistes affirmer l'existence de ce rhumatisme chronique en présence d’une spondylite 
ou d'une spondylose sur la seule vue de becs de perroquet, qu'ils considéraient comme 
la caractéristique essentielle de cette maladie. 

Sans doute, et nous le dirons tout de suite, le rhumatisme est à la base de l'immense 
majorité des cas de lombarthrie déjà nombreux que nous avons observés, mais la 
radiographie, si son rôle est indispensable dans le diagnostic, ne doit intervenir que 
secondairement dans la discussion étiologique, une figure radiologique n'ayant pas une 
valeur absolue. 

Nous avons observé des becs de perroquet à la suite de divers traumatismes verté- 
braux : on les trouve signalés dans des observations de certaines infections rachidiennes, 
la gonococcie en particulier, de sorte que la lombarthrie nous apparaît comme l’abou- 
lissant de diverses excitalions. Au rang de ces excitations faut-il inscrire la tuber- 
culose ? 

Cette queslion parait à l'heure actuelle résolue sinon en lotalilé tout au moins 
partiellement par l'affirmative. 

Crespin signalait déjà en 1913 la tuberculose à la base de spondyloses appartenant 
au groupe des pseudorhumatismes d'infection, la bacillose « pouvant très bien se fixer 
sur le rachis sans y déterminer le mal de Polt vulgaire et se caractériser par des lésions 
absolument comparables à celles des autres rhumatismes d'infection. (Presse médicale, 
29 oct. 1913.) 

Japiot, à la Société nationale de Médecine et des Sciences médicales de Lyon 
(4° juin 1921), présentait trois observations, où l’origine bacillaire de l'affection était 
prouvée par l'exislence d'abcès par congestion. | 

Peu de temps après, Garcin apporte à la Société de Radiologie médicale (8 nov. 1921) 
un cas de spondylile et un de spondylose, de nature tuberculeuse. dont les caractères 
radiologiques élaient plutôt en faveur du rhumatisme verlébral; une discussion suivit 
celle communication, dont la conclusion peut être résumée de la façon suivante : les 
déformations verlébrales en bec de perroquet n’ont pas au point de vue étiologique un 
caractère de spécificité. 

Les mêmes conslatations ont été failes encore par d'autres auteurs et tout 
récemment par À. Jentzer el L. Baliasny dans un article de la Revue médicale de la Suisse 
romande (février 1922) el par Rimbaud el Parés au dernier Congrès de Médecine. 

Dans les observations de déformations en bec de perroquet d'origine tuberculeuse 
rentrent à notre avis des faits disparates; tantôt il s'agit de spondylites, tanlol de 


260 G. Jean et Coureaud. 


spondyloses : il y a, croyons-nous, un intérét majeur a sérier les cas, si on veut en tirer 
des déductions étiologiques. 


Il y a des cas où les becs de perroquet sont associés à une autre lésion de la 
vertèbre ou du disque intervertébral, lésion principale, évidente, qui, radiologiquement, 


ee n EA 


te 
Se 
Voy 
ee 
tas? 
tye 
déc 
ie 


NEE TRE ns 


es 


Sig Lae ei ee 


Fo 


o.oo 


< 


CE ‘ox Os DES 


Tero, BL" CO 


Fig. 1. — (Face). Effondrement des corps vertébraux 5 et 4 L, à gauche. Crochets en forme de pont à droite. (Observ. 1.) 


est de nature bacillaire — des cas où la déformation ostéophytique constitue la seule 
lésion apparente aux rayons X. 


J. — LOMBARTHRIE ASSOCIÉE A UNE LESION POTTIQUE 


Le terme de lombarthrie, employé dans ces cas par quelques auteurs, nous apparaît 
ici comme impropre, puisque la lombarthrie d'A. Léri constitue un syndrome à la fois 
anatomique, clinique et radiographique, dont nous ne retrouvons pas tous les éléments 
dans les cas envisagés. | 

Sans parler ici de toutes les productions ostéophyliques rencontrées au cours des 
maux de Poll anciens, infectés secondairement ou non, ou de ces sortes de coulées 


Digitized by Google 


La lombarthrie tuberculeuse. 261 


osseuses, de cals encerclés, qui soudent des vertèbres nécrosées ou effondrées, bien 
connus des radiographes, qui ne rappellent que de fort loin les ostéophytes en bec de 
perroquet, il est indiscutable que chez certains pottiques, dont l'affection est en évolu- 
tion, on observe des déformations identiques à celles que l’on rencontre dans le rhuma- 
tisme chronique, déformations que bien des radiologistes ont dù déjà constater. Il s'agit 
d'ossifications ligamenteuses consécutives à l'ostéite raréfiante, qui ne sont qu'un 
processus de défense, exemple particulier de cette loi générale que tout ligament tiraillé 
s'ossifie, selon la théorie proposée par A. Léri. 

Mais dans tous ces cas, dont nous apportons plus loin des exemples ('), on trouve 
toujours, tout au moins sur la radiographie de profil, la plus intéressante en général 
pour le diagnostic, la lésion principale, caracté- 
ristique du mal de Pott, un pincement du disque 
(Observation III), une carie, un effondrement 
somatique (Observations I et II), ou de la raré- 
faction osseuse, bien différents du tassement ou 
de la transparence plus ou moins localisée du 
rachis rhumatismal. 

Ce n'est que tout au début de l'affection, 
lorsque les crochels préexistent à la lésion 
poltique classique, que le diagnostic pourra 
êlre radiologiquement délicat (Observation IV). 

Nous disons radiologiquement, parce que 
cliniquement le diagnostic de mal de Pott est en 
général non douteux. Sans doute, chez les 
adultes que nous avons observés, il n'y avait 
pas de gibbosité lombaire, mais on sait qu'à 
cet âge et dans cette région, l'absence de ce 
signe nest pas pour infirmer un diagnostic de 


‘ : ? Fig. 2. — (Profil), Mème sujet que fig. 1. 
tuberculose : en tout cas, la présence d'un rachis Noter l'importance des lésions à la partie postérieure 


des vertèbres. 
en bois, de douleurs localisées à une ou deux ee PEPRLES 


vertèbres, l apparition d'abcès par congestion comme chez notre quatrième et cinquième 
malade, comme dans les deux cas de Japiot et le premier de Garcin, la présence ou 
l'évolution ultérieure d’autres localisations bacillaires ne laissaient aucun doute sur le 
diagnostic tant clinique qu'étiologique de leur affection rachidienne. 

Japiot pense que dans la tuberculose les ostéophytes sont limités à un disque, 
alors que dans le rhumatisme ils s'étendent à plusieurs vertèbres, formule souvent 
exacle (Observation I par exemple où les crochets réunissent en pont les deux vertèbres 
malades), mais qui ne constitue pas un élément important de diagnostic, à notre avis. 
Dans notre observation III, en effet, s’il existe des crochets au niveau du disque pincé, on 
en trouve sur la 12° dorsale ; de même dans les observations Il et IV, où on trouve des 
osléophytes « aberrants », pourrait-on dire, à une assez grande distance du foyer 
somatique. 


Oss. I. — D..., 19 ans, matelot mécanicien, entre à l'hôpital maritime St-Mandrier, le 4aoùt 1921, 
« en observalion pour scoliose dorsale légère et rigidité de la colonne vertébrale ». 
Engagé de 5 ans. Cet homme, mécanicien de prolession, souffre depuis décembre 1920, de dou- 


(1) Observations recueillies au Centre de tuberculose chirurgicale de l'hôpital Saint-Mandrier et dans le 
service de radiologie de l'hopital maritime Sainte-Anne. 


262 G. Jean et Coureaud. 


leurs au niveau de la région lombaire, ayant nécessité une hospitalisation en mars 1921 et motivé 
de nombreuses exemptions de service. 

Rien à retenir dans les antécédents : ni traumatisme, ni infection. Wass. négatif. Léger degré 
de scoliose lombaire, 1V* lombaire légèrement douloureuse à la percussion et à la succussion laté- 
rale, non saillante. Pas d’abcés: pas de réaction médullaire, colonne lombaire bloquée par la 
contracture. Elal général parfait. 

L’examen radiographique de face (fig. 1) indique un effondrement à gauche des corps verté- 
braux des III" et IV: lombaires. Crochet du côté droit entre II° et IV* en forme de pont; mêmes cons- 


Fig. 5. — (Face). Déformation et tassement des 5 el 4 L, avec raréfaction osseuse. Crochets ostéophytiques 
el becs de perroquet (Observ. II). 


talations sur la radio de profil ifig. 2), l'effondrement intéresse surtout la partie postérieure des 
corps. Réforme définitive avec pension. 


Oss. I]. — T..., lieutenant retraité, entre à l'hôpital des Sablettes, le 9 nov. 1919, pour rhuma- 
tisme verlébral. Dans les antécédents: gonococcie et fièvre typhoïde récente, qui ont éveillé l'idée 
de spondylose. Se plaint de douleurs en ceinture assez violentes disparaissant par le repos couché : 
la feuille d'observation mentionne une colonne soudée, légèrement scoliotique, une saillie peu 
accentuée de la 11° lombaire : on fait le diagnostic du mal de Pott et le malade est évacué sur 
l'hôpital St-Mandrier. 

Colonne vertébrale figée, soudée surtout dans les régions dorsale inférieure et lombaire. 
Pas de gibbosilé : aucune douleur à la percussion. Pas d’abcès. Réflexes normaux. A la radio- 
graphie de face (fig. 5), déformalion avec tassement des lI’ et LV° lombaires avec raréfaction osseuse. 


La lombarthrie tuberculeuse. 263 


Crochet ostéophytique en pont entre les 2 vertébres malades à gauche. Bec de perroquet à droite. 
Sur le bord inférieur de la I" lombaire de profil, tassement entre les IlI’ et IV° lombaires (fig. 4). 

Ces lésions somatiques suffisent à faire le diagnostic de lésion pottique, mais l'origine bacil- 
laire des lésions est encore ultérieurement confirmée par l'apparition de foyers multiples tuber- 
culeux sur les tibias et les côtes. -- Wass. négatif. — Séro-diagnostic typhique et para-typhique 
négatif. Recherche de mycoses négative. 


Oss. Il. — A..., 24 ans. Réformé en mai 1920, à Poitiers, pour mal de Pott lombaire, ayant 


débuté huit mois auparavant environ par des douleurs en ceinture. Traité par l'immobilisation 
platrée. 


Nous voyons le malade pour expertise en mars 1923, quatre ans après le début de l'affection. 
Pas de gibbosité, ni de déviation du rachis lombaire. Douleur à la pression sur I" et Il° apo-épi- 


neuses lombaires. Colonne lombaire complètement bloquée. Pas d'abcès. Réflexes normaux. Etat 
général excellent. Wass. négatif. 


A la radiographie de face pincement du disque séparant la l de la Il’ lombaire : décalcification 
de ces vertèbres avec taches sombres de condensation. 
De la XII’ dorsale à la 11° lombaire, productions ostéo- 
phytiques dont quelques-unes en bec de perroquet. De 


profil mémes constatations : aspect flou des apophyses 22 
articulaires à bec de perroquet très net entre 1" et 


Il: lombaires réunies en pont au-devant du disque pincé. 


11. — LOMBARTHRIE SANS AUTRE LESION 
VERTEBRALE ASSOCIEE 


Tout dans ces cas rappelle cliniquement et on 
radiologiquement le syndrome d'origine rhuma- 
lismale décrit par A. Léri ou plus exactement 
le rhumatisme vertébral à forme ostéophytique 
(Maingol) et, à notre avis, il s'agit bien de rhu- 
malisme chronique ou, si l’on veut, de rhuma- 
lisme secondaire ou associé ou pseudorhuma- Ma | 
tisme d'infection. Les germes bacillaires agis- ne 
sent par leurs loxines directement sur Je rachis 
et ses ligaments- (tuberculose inflammatoire, 
rhumatisme tuberculeux de Poncet et Leriche) ou indirectement par l'intermédiaire du 
système nerveux, comme l'a dit Teissier, le système nerveux réagissant à son tour par 
voie trophique sur le rachis : il y aurait dans ce dernier cas une trophonévrose due 
au pseudo-rhumatisme d'infection, tout à fait voisine comme pathogénie du rhumatisme 
chronique vrai. 

Parfois on sera aiguillé sur l'origine bacillaire de la lombarthrie par d'autres mani- 
festations de la tuberculose, sans faire intervenir ici les réactions biologiques positives 
à la tuberculine qui ne prouvent rien chez l'adulte. Garcin par exemple pense à la tuber- 
culose dans sa deuxième observation parce que son malade avait présenté une hydrocèle 
dite symptomalique et une pleurésie hémorragique considérée comme tuberculeuse : 
mais combien est incertaine, à notre avis, cette étiologie dans ces cas, un malade ayant 
des lésions manifestement bacillaires n'étant pas loujours à labri du rhumatisme 
chronique, celle affection dont les origines variées, parfois intriquées, sont souvent si 
dissimulées à nos méthodes d'exploration, que bien rares sonl sans doute les médecins 
qui peuvent, comme le disait le D" Pathault, « se tirer des marécages du rhumatisme 
chronique ». Tout récemment encore, te neurologiste russe Griep vient encore d'insister 


Fig. i. — (Profil), Méme sujet que fig. 5 


264 G. Jean et Coureaud. 


à propos de la spondylite chronique ankylosante sur la complexité et l'incertitude du 
rapport de cette affection avec la tuberculose. (Zeitschrift für tuberculose, Leipzig, 
janvier 1925.) 

De plus, il faut juger les cas d’aprés leur évolution et ne pas se hater de porter un 
diagnostic de rhumatisme tuberculeux du rachis. Voici une observation intéressante 
à ce sujet : nous avions pensé au début à du rhumatisme ostéophytique tuberculeux : 


Fig. 5. — (Face). Ebauche de pincement entre D 12et L 1, osléophytes en bec de perroquet au bord inférieur de L1 et L 2. 
(Observ. IV.) . 


quelques mois après de nouveaux clichés nous faisaient classer ce cas à la suite de 
ceux dont nous parlions plus haut, où les déformations ostéophytiques accompagnent 
une lésion pottique, lésion décelée tardivement. 


Ons. IV. — B..., jeune soldat, 20 ans, évacué d'un hôpital militaire de Paris sur l'hôpital 
St-Mandrier pour mal de Pott lombaire. Pas de traumatisme : hérédité teintée de bacillose : 
Wassermann négatif. Dans les antécédents, plusieurs bronchites : quelques signes pulmonaires 
cliniquement et radiologiquement suspects. 

Début de l'affection en février 1922 par douleurs lombaires, traitées comme lumbago. En 
avril 1922, ostéites du gros orteil gauche, I* et V° métatarsiens, fistulisétes, ayant nécessité des curet- 
tages et une amputation d'orteil. En sept. 1922 ostéite malléolaire nécessitant un curettage. Les 
douleurs lombaires augmentent d'intensité, on fait une radiographie qui aurait révélé des lésions 
d'ostéite des premières lombaires. 

A l’arrivée à St-Mandrier, malade amaigri, fébricitant. Colonne lombaire douloureuse dans toute 
son étendue, sans gibbosité: contracture lombaire, rachis bloqué dans cette région. — Point doulou- 


Digitized by Google 


La lombarthrie tuberculeuse. 265 


reux avec ébauche de gibbosité sur la VIII" dorsale. Pas d’abcés. Réflexes très vifs avec esquisse de 
clonus. | 

A la radiographie (fig. 5) aucune modification de forme ou de structure des corps verlébraux, 
sauf une ébauche de pincement entre DXIlet LI. Décalcification légère des I et Il‘ lombaires: 
sur le bord inférieur de ces vertèbres ostéophytes en bec de perroquet. Radiologiquement, on a 
l'impression d'une lombarthrie, cliniquement d'un mal de Polt, et nous traitons le malade comme 
s'il s'agissait de cette dernière affection. Trois mois après, nouvelle radiographie : les signes de 


Fig. 6. — (Face). Ponts osseux réunissant les 3 premières lombaires. Disque aminci entre D2 et D5, 
becs de perroquet à L3, L4, L5. (Observ. V.) 


lésion pottique sont tout à fait nets. Entre DXI et LI disparition presque complète du disque, 
affaissement à gauche de LI ; autre foyer entre LIV et LV. Les becs de perroquet ont augmenté de 
nombre et d'épaisseur et s’échelonnent depuis DXI jusqu’à LV (fait curieux, celui qui existait 
entre LII et LIII n'est presque plus visible sur la dernière radiographie) : donc, mal de Pott à deux 
foyers, diagnostic que l'apparition d’un volumineux abcès ossifluent de la fosse iliaque vient 
confirmer. 


Voici enfin une observation, où l'existence d'une lésion d’origine tuberculeuse du 
rachis est indiscutable, où les signes cliniques d'un mal de Pott même très ancien sont 
très estompés, où radiologiquement les becs de perroquet nombreux et très accentués 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — VII 18 


266 | G. Jean et Coureaud. 


rappellent tout à fait la lombarthrie rhumatismale d'A. Léri. Cette observation peut 
entrer dans le deuxième groupe des lombarthries tuberculeuses sans lésion pottique 
associée que nous envisageons ici, mais là encore un examen attentif révèle un amincis- 
sement de disque, qui suffit peut-être à rattacher ce cas aux précédents. 


Oss. V. — Le D..., 26 ans. Début de l'affection en janvier 1917 par une faiblesse générale qui 
nécessite son évacuation du front. On constate à l'hôpital l'existence d’un abcès froid de la fesse; 
l'existence de cet abcès éveille l'idée dun mal de Pott, dont les signes cliniques sont nuls ou très 
estompés ; la radiographie aurait indiqué une lésion des I11° et IV° lombaires (nous n’avons pas eu 
communication de ces examens); le malade a été mis en plâtre pendant deux ans; au cours de 
ce traitement abcès froids de la région lombaire, près de la fosse iliaque à gauche, fistulisés, et 
ayant nécessité un «e curettage ». Nous voyons le malade en mars 1922 en expertise. Il n’y a aucune 
déformation apparente du rachis: il faut percuter violemment la région lombaire pour réveiller 
une douleur d’ailleurs très légère sur la Hl’ lombaire. La colonne lombaire a dans son ensemble 
conservé la plus grande partie de ses mouvements : il n'existe qu'un peu de limitation de la flexion 
(mouvement un peu douloureux). 

Cicatrices rétractées d’abcés froids. Réflexes un peu paresseux: quelques douleurs spontanées 
dans les membres inférieurs, type sciatalgique. 

A la radiographie de face (fig. 6), la portion supérieure de la colonne lombaire présente quelque 
peu l’aspect de la colonne torse : ponts osseux réunissant les trois premières lombaires: le disque 
entre If et lll est aminci, effacé par points: nombreux becs de perroquet sur les vertèbres sous- 
jacentes. Même aspect sur la radiographie de profil: nombreux crochets entre les corps vertébraux. 
Pas de raréfaction osseuse. 


Certaines formes de tuberculose peuvent donc, à notre avis, créer de toutes pièces 
des lombarthries assez rarement constatées, identiques cliniquement et radiologi- 
quement à la lombarthrie rhumatismale, mais dont la preuve étiologique nous parait 
actuellement difficile à faire : lorsque cette preuve est faite d'une façon indiscutable par 
l'existence d'un abcès ou d'accidents méningo-médullaires, nous croyons qu'il est 
exceplionnel qu'on ne puisse cliniquement ou radiologiquement faire le diagnostic de 
mal de Pott, tout au moins en suivant les malades pendant un temps suffisamment long : 
dans ce cas, il ne s’agit plus de lombarthrie, mais de maux de Pott avec images osléo- 
phytiques surajoulées. 


SUR QUELQUES CAUSES D’ERREUR 
DES MESURES IONOMETRIQUES EN RADIOTHERAPIE 


Par Robert COLIEZ (') 


Assistant de Radiologie des hôpitaux. 


L'avènement de l'ionométrie a bouleversé la dosimétrie radiologique. Plus exactement elle 
l'a créée. Car il est difficile de considérer les mesures grossièrement exécutées autrefois avec 
les pastilles comme capables de donner des renseignements ne fût-ce qu'approchés sur les 
doses pratiquement reçues dans la profondeur des tissus. Comme l'a dit Solomon: « la tech- 
nique et la posologie de la radiothérapie sont maintenant fondées sur d'autres considérations 
que celles résultant d'un vague empirisme », et l'on peut dire maintenant que grâce à la créa- 
tion de l'unité R, étalon commun à tous les appareils de mesure en France, tous les radiothé- 
rapeutes vont êlre à même de pouvoir comparer d'une manière très précise le rendement en 
surface et en profondeur de leurs différents appareillages, ainsi que les doses employées dans 
chacune de leurs observations. 

Après une expérience de plus d’une année de mesures journalières, il nous est cependant 
apparu, en ce qui concerne la précision à apporter aux expériences, que de grandes précau- 
tions de ‘aient être prises concernant leur exécu- 
tion. Un certain nombre de causes d'erreur peu- 
vent intervenir, sur lesquelles il nous paraît utile 
d'insister aujourd'hui. 

Notre attention fut attirée sur ce point en 
avril 1922 lors d’un essai d'étalonnage, en unités R, 
du rendement d'une crédence de pénétration 
moyenne (25 cm. EE), étalonnage qui nous fut 
demandé à l'Hôpital Tenon par le D' Darbois. Or, 
nous venions de terminer à celle époque les pre- 
mières recherches de rendement en profondeur 
sur la cuve à huile du Service de Radiothérapie 
penelranie ; PE ee agrégé FrOnS dans: le Fig. 1. — Ionisations parasites au niveau de la douille 
méme hôpital ; ces mesures exécutées avec le de raccordement de la chambre d'ionisalion, et du 
méme ionomètre (c’est-à-dire dans les meilleures conducteur souple par les rayonnements directs et 

ea : : 7 diffusés. (Ampoule dans l'air.) 
conditions pratiques de comparaison) avaient pour 
but de comparer le rendement des anciennes installations avec les nouvelles (40 cm. EE). 

Ces deux séries de mesures furent exécutées en collaboralion avec le D" Mallet avec un 
fantôme non entouré de plomb (fig. 1), le conducteur souple de lionométre étant protégé par 
deux épaisseurs de caoutchouc baryté. Les résultats obtenus avec la crédence à pénétration 
moyenne furent tout à fait fantaisistes : à 22 cm. de distance focale 2MA., 5,25 cm. EE, et un 
champ de 8 cm. de diamètre, soit 50 cm*,2, on obtenait sous la filtration faible de 5 mm. Al. 
un rapport en profondeur élevé : 22 0/0. Avec 19 mm. Al. : 28 0/0. À 50 cm. de distance focale, 
alors que le localisalteur 6 >< 8 (soit 48 cm’) de la cuve à huile (équivalence de la filtration : 
15 mm. Al.) nous donnait 21 0/0, on obtenait avec un localisateur de 50 cm?,d el 15 mm. Al. sur 
l'appareillage à pénétration moyenne (c'est-à-dire dans des conditions de distance et de localisa- 
tion vraiment très comparables) le rendement formidable de 35 0/0! Cette dernière mesure 


(*) Travail du Service chirurgical de Radiothérapie pénétrante de l'hôpital Tenon. 


268 R. Coltez. — Sur quelques causes erreur 


répétée plusieurs fois ne ful pas sans nous étonner beaucoup puisqu'elle aboutissait à cette 
conclusion que les appareillages à voltage plus élevé avaient un rendement en profondeur plus 
faible, résultat /aur a priori et fondamentalement entaché d'erreur. 

Une deuxième série d’expériences fut pour nous un nouveau sujet d'élonnement. Il s'agis- 


Fig. 2. — Ionisation parasite au niveau de la douille et du conducteur souple 
non protégés, par le rayonnement diffusé. La dose profonde mesurée est 
beaucoup plus considérable que la dose réelle. 


En tout cas la décroissance en profondeur au travers 


\ 


sail, dans un but purement pra- 
lique, de comparer le rendement 
en profondeur svr le fantôme à 
eau, du localisateur 6><8 (à 
50 cm. de dislance) de la cuve à 
huile, avec les doses réellement 
reçues sur le vivant, les deux 


mesures profondes étant rigou- 


reusement prises à 10 cm. de 
profondeur. A cet effet, ful choisi 
et repéré un col utérin silué très 
exactement à 10 cm du pubis. 
La chambre ionométrique fut in- 
troduile dans le vagin (fig. 2) en 
même temps qu'un compas d'ac- 
coucheur ct on procéda aux me- 
sures en surface el en profondeur. 
On lrouva une moyenne de 37 0/0, 
alors que les mesures au fantôme 
donnaient 21 U/0 seulement. Fal- 
lait-il en conclure contrairement 
à ce qu'on avait cru jusque-là, 
que la densité des tissus différait 
très nolablement de celle de l'eau? 
des poumons, organe formé de 


logettes remplies d'air, devait à coup sùr être beaucoup moins rapide qu'à travers les tissus 


beaucoup plus denses de 
l'abdomen (muscle, inteslin 
el son contenu...); et la né- 
cessilé de venir recouper 
les cancers du sein par des 
champs d'irradialion pos- 
lérieurs devait nous amener 
un mois plus tard à recher- 
cher quelle dose pourait 
être pratiquement donnée à 
la peau du thorax (après 
ablation chirurgicale du 
sein) par des irradiations 
dorso-ventrales. Le sujet 
élant couché sur le ventre, 
la chambre «ionisation pla- 
cée sous lui (fig. 5), nous 
lrouvâmes, après la traver- 
sée de tout l'hémithorax 
droit (t} (Mwe V. épaisseur 


IT LSS 


Fig. 3. — Irradiation dorso-ventrale du sein. La mesure profonde est faussce par 
lionisalion parasite au niveau du conducteur souple. par irradiation direrte et 


= 25 cm.) une dose en profondeur de 56 0/0. Le lendemain un thorax un peu moins épais 
(Mm E. == 20 cm.) nous donna 37 0:0; doses considérables, a priori entachées d'erreur. Mais 
l'horizon s'assombril complètement le jour où ayant par sureroît protégé insuffisamment le 


(') Cuve à huile. Localisaleur circulaire 20 cm. de diamètre à 40 em. de distance. 


des mesures ionométriques en radiotherapie. 269 
conducteur souple, nous obtinmes à 20 cm. de profondeur une chute ionométrique plus rapide 
qu'en surface, c'est-à-dire une dose plus grande en profondeur qu'à la périphérie. 

De telles variations, surtout sur une échelle aussi étendue, nous amenérenl à penser qu'il 
y avail lieu de serrer les expériences de plus près et que le manuel opératoire des expériences 
élait capable de modifier, Gane une trés large mesure, les résultats oblenus. 

Nous ne larddmes pas à nous apercevoir que ces variations élaient dues à la fuie électri que 
produite par Cionisation directe ou indirecte (par le rayonnement diffusé) de la douille de racror- 
dement de la chambre ionomélrique avec son conducteur souple. Il existe, en effet, en cel endroit 
une appréciable quantité d’air, lequel s’ionise comme celui de la chambre el constitue ce que 
j'appelais alors la deuxième chambre ionométrique de l'ionomèlre de Solomon. 

Afin de nous rendre compte de la valeur de la fuite électrique à ce niveau, par rapport au 
reste de l'appareil, nous décidâmes d'irradier directement chacun des segments de l’ionomètre 
(Expériences I et I). 


Localisateur 6 >< 8, distance focale 30 cm., EE — 40 cm., 2 m A 5. Filtration 0"*,5 Zn + I° Al. 


Expérience 111 Expérience IV 
fie ca eae Expérience | Expérience II (douille «douille 

Champ irradié (’). (douille nue). (douille nue). avec protection avec cylindre 

intérieure). protecteur de Pb). 
1. Chambre ionométrique. . . . 1" 25" (2. 1’ 44” 1° 56” 1’ 27" 
2. Conducteur rigide de la cham- 

DB ao ae are 17’ 20” 48’ 10” » 16° 44” 
3. Douille de raccordement. . . 0’ 18” 0" 21” 4" 58” 15" 24” 
4. Conducteur souple. . . . . . | 1’ 40” » 1’ 18” 
5. Conducteur rigide. . . . . . 14 30” » » 23’ 20” 


Durée de chute de la feuille de la division 40 a la division 30 (petite capacité). 


Nous acquimes ainsi la certitude que: 1‘ la fuile électrique due à Vionisation parasile était 
environ 4 fois plus rapide (en rayonnement direct) au niveau de la douille de raccordement 
qu'au niveau de la chambre Wionisation. On s’expliquail ainsi les erreurs obtenues précédem- 
ment el les nombreuses variations constalées selon que la douille et le conducteur souple (*) 
élaient plus ou moins bien protégés contre le rayonnement direct ou secondaire (*). 

2° La fuile, au niveau du conducteur souple, était pour une longueur irradiée de 6 cm., de 
l'ordre de grandeur de celle produile par l'irradiation directe de la chambre ionométrique. 

o La fuite électrique, au niveau du conducteur rigide, étail parfaitement négligeable. 

En particulier, dans les mesures exécutées avec les inslallalions à ampoules dans l'air, 
l'apparence de rendement rapide de Pappareillage était provoquée par des ionisälions parasites 
diverses dues aux rayons directs ou secondaires. Nous avons résumé ces causes d'erreurs dans 
les figures 1, 2 el 5 qui sont les conditions mêmes des expériences qui aboulirent aux mesures 
erronées que nous avons signalées précédemment. 

A l'heure actuelle, grâce à un dispositif imaginé sur notre demande par le constructeur, el 


4) Toutes les autres portions du conducteur étant recouvertes d'une triple couche de caoutchouc plombé. 

3) Les chiffres indiqués sont les moyennes de quatre mesures. 

©) Le conducteur souple peut recevoir du rayonnement : 1 de lampoule elle-mème à travers les cupules 
souvent très insuflisantes, ou même à travers la euve à huile; par rayonnement diffusé du malade ; 5 des 
extrémités du tube dépassant les cupules lorsque les ampoules sont à lair libre (fig. 1:. 

(*) La valeur du rayonnement secondaire est extrèmement différente suivant que l'on exécute les mesures 
sur un malade ou sur un fantôme, sur un fantôme garni ou non de plomb extérieurement fig. 4), ete. 


270 | R. Colrez. 


consistant à tapisser complètement l'intérieur de la douille avec une matière isolante, la valeur 
de la fuite électrique à son niveau est de beaucoup diminuée. Des expériences récentes nous 
ont cependant montré (Expérience Ill) qu'elle était encore égale (en rayonnement direct) à 
l'ionisation produite au niveau de la chambre ionométrique elle-même, ce qui, à notre avis, est 
encore trop considérable. Aussi, avons-nous pro- 
tégé la douille par un cylindre de plomb de 5 mm. 
d'épaisseur (t). Des mesures exécutées dans ces 
conditions nous ont montré (Expérience IV) que 
l'isolement devait ètre considéré maintenant et, 
grâce à cette dernière modification, comme par- 
faitement réalisé. Nous pensons, néanmoins, que 
pour soustraire complètement cette douille au 
rayonnement diffusé du fantôme et du malade, en 
même temps que pour la facilité des mesures en 
profondeur, il y aurait un gros intérêt à l'éloigner 
de la chambre ionométrique en allongeant le rigide 
qui les unit d'au moins 10 cm. Une telle disposition 
Fig. 4. — Mesure en profondeur sur un fantòme trop est du reste indispensable pour effectuer des me- 
petit et men garni de mom, Le rayonnement dive et sures en profondeur avec de très larges champs 
accentue faussement en profondeur la vitesse de (18 >< 24 par exemple). I! nous paraît également 
CLA A ERRARE essentiel d'engainer complètement le conducteur 
souple de l'appareil dans un double manchon épais 
de caoutchouc baryté. En ce qui concerne les fantômes employés, ils devront être très larges 
pour tenir compte de tout le rayonnement diffusé, avoir une superficie d'au moins 50 >< 30 sur 
une profondeur de 20 à 25 cm., permettre des mesures en toutes profondeurs, centimètre par 
centimètre, de 0 à 20 (le meilleur dispositif remplissant cette dernière condition est constilué 
par des plaques interchangeables de 1, 2, 4, 5, 10 cm. de matière (?) de densité 1), le tout placé 
dans une boîte extérieurement plombée. 
Toutes les mesures exécutées avec des ionomètres ou des fantômes ne remplissant pas ces 
conditions seront nécessairement entarhées d'erreur. 


(t) Ce dispositif est actuellement employé par la maison Roycourt. 

(?) Le choix de cette substance est particulièrement difficile; elle doit être très rigide, indéformable et 
très plane afin que des vides ne puissent se produire entre les différents blocs; sa densité doit rester 
constante et avoir une valeur voisine de la densité moyenne des tissus. 


DETERMINATION SIMPLE ET AVEC UNE PRECISION 
PRATIQUEMENT SUFFISANTE 
DE LA QUALITE DES RAYONNEMENTS HETEROGENES 


Par NADAUD (Colmar) 


I} est banal de dire que la détermination de la qualité des rayonnements X, 
soit à l'aide du spintermétre, soit à l’aide du voltmétre ou kilovoltmètre est tout a 
fait insuffisante en présence des résultats précis exigés par les techniques 
modernes. Cetle carence des systèmes de mesure indirecte a conduit tout naturel- 
lement les physiciens et radialogues à montrer que, seules, les investigations effec- 
luécs directement sur le rayonnement émis seraient susceptibles d'une précision 
plus grande. 

Le radiochromètre de Benoît et les appareils construits sur le même principe, d’un 
maniement très simple, jouissent encore d'une grande vogue, mais ils ne donnent 
qu'une grossière approximation de la dureté du rayonnement et souvent leurs indica- 
tions ne sont pas comparables d'un appareil à l'autre. En outre, ces appareils sont 
complètement inulilisables quand il s'agit d'étudier les radiations des appareils péné- 
trants modernes. L'analyse spectrale, par contre, est jusqu'à présent la seule méthode 
physique absolument rigoureuse qui nous permette de caractériser un rayonnement 
d'une façon très précise; mais ce procédé, dont la généralisalion est à souhaiter ('), 
n'est encore l'apanage que des laboratoires bien outillés : l'appareillage est codteux, 
d'un maniement délicat et n'est pas encore apte à entrer dans la pratique courante des 
mesures à effectuer par le praticien. 

Guilleminot, dans ses travaux, a insisté sur une expression très importante de la 
dureté moyenne des rayonnements hétérogènes, qu'il a appelée le coefficient moyen de 
transmission. Pour un rayonnement constant, ce coefficient est l'inverse du rapport de 
la dose incidente à la dose transmise à travers une épaisseur déterminée d'une substance 
homogène définie. Une fois l'épaisseur et la substance choisies, ce rapport nous fixera 
sur la dureté moyenne du faisceau, sans préjuger bien entendu de sa composition, car 
. un rayonnement filtré et un rayonnement non filtré pourront avoir le même coefficient 
moyen de transmission tout en ayant des compositions spectrales très différentes (°). 
Mais pour les rayonnements hétérogènes soumis aux mêmes conditions de filtrage, et en par- 
ticulier pour les rayonnements sans filtrage, ce coefficient nous suffira à les caractériser et 
à les comparer avec une précision praliquement bien suffisante « parce que les faisceaux 
« couramment ulilisés ne different pas très profondément les uns des autres pour chaque 


« qualité moyenne. » 
Nous avons vu dans un article précédent (*) que pour les rayonnements dits pratique- 


(1) Un certain nombre de constructeurs, en particulier en Allemagne, ctalonnent le voltage de leurs 
appareils en appliquant la formule de Planck-Einstein aux données spectrographiques, 

(2) Voir : Electrologie et Radiologie, 1922, de Guilleminot, S 500. 

(5) Voir : Journal de Radiologie, 1922, pages 171 et suivantes. 


272 Nadaud. — Détermination simple 


4 


ment homogènes (') la connaissance de ce rapport a une rigueur quasi absolue et que. 
dans ce cas particulier, il constitue à lui seul une expression très approchée de la com- 
position spectrale du faisceau qui se réduit, du resle, à ses composantes supérieures. 

Quand nous dirons donc que deux rayonnements non filtrés ou filtrés par une même 
épaisseur de métal ont même coefficient de transmission moyen, nous pourrons aflirmer 
que ces deux faisceaux sont pratiquement identiques et bien caractérisés par ce coefficient. 


Détermination du coefficient moyen de transmission. — En parlant des définilions que 
nous venons de donner, Villard avait construit un appareil qualitométrique basé sur 
les principes de l'iontoquantito- 
métrie. Cet appareil donnait la qua- 
lité moyenne du rayonnement par 
la lecture directe de la déviation 
d’une aiguille; mais il ne s'est pas 
généralisé. 

Nous voulons montrer briève- 
ment, ici, comment tout praticien, 
avec un peu d'habitude, à très peu 
de frais, sans instrumentalion spé- 
ciale coûleuse, peut arriver à la 
détermination de ce coefficient. 

Il faut, pour cela, avoir à sa 
disposition un bon appareil de me- 
sure quantitométrique moderne : 


Schéma du dispositif expérimental pour la recherche un ionomètre intégrateur par 
du coeflicient moyen de transmission. | 

| exemple. ll suffit alors de munir 
A = ampoule. | 
C = cupule. . la cupule dont on dispose (v. fig.) 
D = diaphragme en plomb percé en son centre de l'orilice O i , 1 

57- de diamètre, très petit pour éliminer la dispersion. dun diaphragme D amovible, en 
B = dispositif adapté au diaphragme (boile cylindrique en i . n sje 

carton), destinée à supporter le cylindre de paralfine P. plomb, epals de 5 millimètres par 
I = chambre ionométrique. , 
À nue hole exemple, et percé en son centre 
HE RC pen d’une petite ouverture o (5 mm. de 

diamètre). 


À une quinzaine de centimètres au-dessous de ce diaphragme sera placée la chambre 
ionométrique I de façon que le rayon central n passant par le centre du diaphragme 
rencontre la chambre au voisinage de son centre géométrique. Une grande précision 
dans l'alignement de ce dispositif n'est d’ailleurs nullement nécessaire. A égale dis- 
tance environ de la chambre et du diaphragme se trouvera un dispositif simple B per- 
mettant d'interposer, à volonté, sur łe trajet des rayons la lame de substance homogène 
servant à déterminer la valeur du rapport que nous cherchons. L'appareil générateur 
est mis en marche à la tension arbitraire ou approximative et au milliampérage choisis. 

Ces deux dernières quantités seront maintenues rigoureusement constantes durant 
la durée de l'expérience ; ce qui est toujours possible avec un bon appareil et un bon 
courant de ville (°). Cette dernière condition est essentielle. On fait choix alors de deux 


4) On appelle rayonnement praliquement homogène, tout rayonnement dont la proportion relative des 
différentes espèces de radiations élémentaires qui le composent, ne se modifie pas sensiblement en traver- 
sant les substances homogenes (Dessauer). 

(?) Les appareils avec transformateurs à circuit magnétique fermé, munis d'un kilovoltmètre sensible et 
de redresseurs ou de sélecteurs, remplissent très bien les conditions. 


de la qualité des rayonnements heterogènes. 273 


divisions sur le secteur gradué de l'ionomètre et on lit, à l’aide de la montre à secondes, 
le temps de chute, soit n,; on relit immédiatement après le même temps de chute entre 
les deux mêmes divisions, mais après interposition de la lame de substance homogène P, 
sont n,. Pour réduire au minimum les possibilités d'erreurs dues au coefficient personnel 
et aux très faibles variations du couranton recommence plusieurs fois ces deux mêmes lec- 
tures et on a ainsi les deux séries de nombre n, n's ne , etc... ni, n; ,n,,elc... dont on 
prend la moyenne dans chaque série. On obtientalors les deux nombres moyens N, et N,, 


N, 


dont le rapport N 


nous donne par définition le coefficient moyen de transmission 
0 x 


cherché. 

La lame de substance que nous utilisons est un petit cylindre de 1 centimètre de 
diamètre et de 10 millimètres d'épaisseur rigoureusement mesurés, en paraffine à 62°. 
Nous avons fait choix de cette substance parce qu'elle est facile à modeler, qu'elle est 
consistante et que son coefficient d'affaiblissement général est le même que celui de 
la matière vivante. | | 

. En assimilant le faisceau hétérogène étudié à un faisceau homogène donnant les 
mêmes nombres N, el N,, on peut encore caractériser la pénétration du faisceau par ce 
qu'on appelle son coefficient d'affaiblissement général moyen que donne la formule ('). 


log N, — log N, 


a moy. paraff. 62° = D 4343 


CONCLUSIONS 


Ainsi donc : 1° à l’aide d'un dispositif rudimentaire, tout praticien, avec un peu 
d'habitude et d'habileté, peut caractériser très rapidement les différents rayonnements 
qu'il utilise dans sa pratique courante; 

2° Ce moyen n'est pas d'une rigueur absolue, mais d'une précision pratique très 
suffisante ; 

3° Différents rayonnements hétérogènes libres peuvent être considérés comme ayant 
pratiquement même composition spectrale, s'ils ont même coefficient moyen de trans- 
mission; il en est de même des rayonnements filtrés, pourvu que la filtration soit la même ; 

4° Nous apprécions que l'utilisation du coefficient moyen de transmission, par 
rapport à une épaisseur convenue d'une substance type définie, devrait être la seule 
façon de caractériser d'une façon générale et dans la littérature, en particulier, les rayon- 
nements hétérogènes. 


(1) Voir Journal de Radiologie, année 1922, page 270. 


APPAREILS NOUVEAUX 


TENSION CONSTANTE 


UN NOUVEAU GROUPE GENERATEUR 
DES ETABLISSEMENTS GAIFFE-GALLOT ET PILON 


Par M. J. BELOT 


Depuis longtemps déjà on a reconnu les avantages du courant continu à tension 
constante pour l'alimentation des ampoules radiogénes. Ces dernières années, Mes- 
sieurs Ledoux-Lebard et Dauvillier, dans une série de travaux, nous ont montré 
l'excellent parti qu'on pouvait tirer, en radiologie, d'un groupe générateur à tension 
constante. l 

Mais les générateurs de courant continu à haute tension sont peu nombreux. La 
machine statique est d'une puissance et d'un rendement trop faibles pour les besoins 
actuels de la radiologie. Le redresseur mécanique chargeant des condensateurs pourrait, 
à la rigueur, être envisagé : quelques essais ont, du reste, élé tentés dans ce sens. 
Il est indispensable que le redresseur envisagé charge le condensateur, en s'opposant 
rigoureusement à toute décharge de celui-ci. 

Or, pour un courant sinusoidal, la durée de passage du courant de charge doit ètre 
variable selon le potentiel et l'état de charge des condensaleurs, ce qui ne peut étre que 
très difficilement obtenu par les procédes de commutation mécanique. 

Les soupapes à cathode incandescente au contraire, conviennent parfailement à cet 
emploi. Les premières applications pratiques en furent faites, on se le rappelle, par 
mon ami R. Ledoux-Lebard au centre de radiologie de la 9° région, en 1916. Depuis 
cette époque, la soupape à cathode incandescente, « Kénotron », fut considérablement 
perfectionnée, et permit ainsi la réalisation de lappareil des Etablissements Gaiffe- 
Gallot et Pilon que nous allons décrire. Le Kénotron actuel, en effet, peut supporter 
pratiquement 150 kv sur courant alternatif; il peut donc charger un condensateur à la 
tension de 75 kv. 

En montant 2 condensateurs en série, et en les chargeant séparément chacun par 
un kénotron, suivant le montage indiqué figure 1, on peut obtenir un courant continu de 
150 kilovolts, sans que la différence de potentiel aux bornes de chaque kénotron soit 
jamais supérieure à ce quil peut supporter normalement. 

Le schéma ci-contre montre : En T, le transformateur haute-tension; en C, et C, les 
condensateurs, qui ont à résister à une tension continue de 75 kilovolls chacun. K, et 
K, représentent les 2 kénotrons, dont les filaments cathodiques sont alimentés par les 
secondaires des transformaleurs {, et 4, les primaires de ces transformateurs étant 
branchés sur le courant alternatif à 110 ou 220 volls. Ces secondaires, isolés pour 
75 kilovolts par rapport au sol, fournissent le courant de 7 volts, 7 ampères, nécessaire 
au chauffage du filament. On voit en X l'ampoule Coolidge, dont le filament cathodique 
est alimenté par le transformateur F. Un voltmètre électrostatique (V) mesure le poten- 
tiel aux bornes. 


Tension constante. 


279 


En divers endroits sont placés des résistances destinées à amortir toute oscillation 


susceptible de s’amorcer. 
On remarquera que par suite de l'effet soupape, l'une des deux ondes chargera le 


Q 


12 


M 
æ 


5000 Volts 


Fig. 1. — Dispositif schématique d'une tension constante 195-150 kv. — L'explication est dans le texte. x 


LU 


condensaleur C,, et l’autre onde chargera le condensateur C,, ce qui présente un impor- 
tant avantage, au double point de vue de la régularité du courant continu produit et 


de l'utilisation du 
courant alterna- 
tif. 

On peut re- 
présenter graphi- 
quement le fonc- 
tionnement de 
cet appareil. Soit 


A (fig. 2) la sinu- 


soïde de la diffé- 
rence de poten- 
tiel du transfor- 
'mateur; g et g,, 
les condensa- 
teurs que nous 
avons représen- 
tés de part et 


Y 2 


Tu de T2 


D 
ul B D f N 
| \ io \ 
/ \ / | 
\ h \ `i 
\ i \ | 
| DS 
i 
4 a $ \ 
[j 1 A 
Su © GEES @ O & GED @ GEE & aa SERA A ART RATS = a -_—_——— AS 
+—-}—-} |} 

li t 
! § $ 
I \ } $ 

‘ i \ | j \ 

1 \ f \ i `i 
9 \ HE \ } \ 
\ A \ H 1 / p j 
N z a z “3 = wA CA w À 
F 1 


Fig. 2. — Graphique de fonctionnement. 


d'autre de l'axe des zéros, en faisant l'hypothèse qu'ils sont respectivement chargés 
par l'onde correspondante. Le système partant de l'état neutre en C, le condensateur g 
se charge jusqu’au potentiel D maximum de la sinusoïde : puis, la différence de potentiel 
décroissant, il se décharge en suivant la droite B, jusqu’au moment où une autre onde, 


276 J. Belot. 


de forme électromotrice dépassant le potentiel auquel il est encore chargé, le recharge 
à nouveau; graphiquement c'est au point IT où la droite B rencontre la sinusoide A 
que la charge commence. Pendant que g,, par le même processus, a reçu une charge 
jusqu'en F et se décharge suivant B, jusqu’en H.. 

Faisant maintenant la somme des ordonnées positives et négalives, en la portant 
au-dessus de l’axe des X, on oblient une ligne onduleuse X Y Z, qui est la forme 
approchée de la différence de potentiel aux bornes des condensateurs. Les ondulations 
de la courbe seront en nombre égal au double de la fréquence du courant primaire: elles 
seront d'autant moins accusées que la capacité sera plus grande et l'intensité plus 
faible. 

Dans le bul d’oblenir une bonne stabilité de fonctionnement, une self-induction est 

| placée en série 
avec le primaire 
du transforma- 
teur, et le réglage 
de la tension s'ef- 
fectue par simple 
variation de la va- 
leur de cette self- 
induction. 

En disposant 
deux générateurs 
identiques au mo- 

Sooo. dèle schématique 

de la figure 1, on 

Ca | Gz peut obtenir une 

i tension deux fois 

plus grande, c'est- 

K 3 TelK4 à-dire 250 kilo- 

volts. Cest un 

montage préconi- 

sé et brevelé par 

M. Marius Latour, et réalisé dans le dispositif représenté schématiquement figure » : 
T, et T, sont les transformateurs haule-tension de 75 kilovolls : | 

C,, C,, C,, C, les condensateurs haute-tension de 0,02 microfarad environ: 

K,, K,, K,, K, les kénotrons de charge : 

X, l'ampoule radiogène avec son transformateur de filament F. 

Le milliampèremètre. destiné à la mesure de l'intensité du courant haute-tension, 
est disposé entre les condensateurs médians, et relié à la terre. I} mesure seulement le 
courant de décharge des condensateurs. c’est-à-dire le courant traversant l'ampoule 


Fig. 3. — Dispositif schématique à tension constante de 250 kv. 


radiogène. 

Le voltmètre électrostatique V est un appareil en à kilovolts, gradué en 250 kilo- 
volis: il est branché sur un potentiomètre, constitué par deux résistances de 
1.000 mégohms environ réduisant le potentiel à mesurer dans le rapport convenable. 
On peut remarquer que, d’après ce montage, le potentiel existant entre le sol et chacune 
des armatures du voltmétre électrostatique n'est que de 2,5 kilovolts. De plus, l'inten- 
sité possible dans le circuit de cet électromètre est pratiquement négligeable, en raison 


Tension constante. 277 


des grandes résistances interposées. On peut donc court-circuiter le voltmètre avec les 
mains, pendant le fonctionnement, sans ressentir aucune sensation. Ce dispositif permet 
de placer le kilovoltmètre sur le tableau de commande, à portée de l'opérateur, comme 
le milliampèremètre sans que ce dispositif présente le moindre danger. 

Les transformateurs sont établis pour fournir 75 kilovolts max, et la différence de 
potentiel normale du courant continu est de 250 kilovolts, soit 62,5 kilovolts par 
condensateur. Il en résulte une déformation de la courbe de charge, qui prolonge la 
durée de passage du courant. Par suite, la durée de la décharge se trouve abrégée 
d'autant, ce qui augmente la constance de la lension obtenue. 


Ce générateur est capable de débiter 10 milliampères sous 250 kilovolts. — La varia- 


pr RT RA 
TPE «Mi gee ee 


~ ò - + 


te AE 


P 

ASS 

SL LS, 7 

En Mad 
7 


ee 
Sage 


| Rates 


o i TS 


A ae tee i 
AR P ay 
: r P e, # 


PS 
= 
if 
j 
p: 
i 


Fig. 4. — Réalisation du matériel à tension constante 250 ky. 


tion de tension dans ces conditions, avec les capacités indiquées, sur°un courant aller- 
natif à 50 périodes par seconde, est inférieure à 5“). 

La figure 4 représente la réalisation pratique de ce générateur. En arrière des deux 
transformateurs sont placés leurs deux condensateurs, et en avant les deux kénotrons, 
montés sur leur transformateur de chauffage. Chacun de ces groupes est muni d'un 
panneau comportant les rhéostats de chauffage des kénotrons. 

Aux points convenables, sont placées des résistances sans self, de valeurs appro- 
priées, destinées à amortir absolument tout amorcage de haute fréquence. 

Toutes les connexions sont réalisées par des tubes rigides de 50 millimètres de 
diamètre 

Le panneau de commande, figure 5, que l’on peut placer soit dans une pièce diffé- 
rente du groupe, soit dans une cabine spéciale comporte lous les appareils de 
commande et de contrôle. Ce sont les manettes de l'interrupteur général et de l'inter- 
rupteur haute-tension, un grand volant qui commande le déplacement, et une self- 
induction qui assure le contrôle du potentiel. Le circuit de chauffage du filament du 


278 J. Belot. 


tube est réglé par deux rhéostats concentriques commandés chacun par un bouton 
permettant ainsi un ajustage excessivement précis de la température. 

Les appareils sont: un ampèremètre et un voltmétre sur le courant primaire, un 
milliampèremètre du circuit de chauffage du filament du tube, un milliampéremétre 
indiquant le courant traversant le tube, un éleclrométre donnant le polentiel aux bornes 
de l'ampoule, enfin le micro-ampéremétre de l'intensionomètre qui donne à chaque 
instant l'intensité du faisceau de rayons X utilisé. 

Le milliampéremétre de l’ampoule et l'électromètre sur haute tension sonl connec- 
tés à la terre, et aucune de leurs con- 
nexions ne présente de danger d’électro- 
culion. Le schéma de ces connexions esl 
indiqué figure 5. Ainsi qu'on peut le con- 
slater, le courant absorbé par le potentio- 
mètre de l'électromètire ne passe pas par 
le milliampéremétre; les indications de 
ce dernier donnent donc l'intensité exacte 
du courant de l'ampoule. 

L’opérateur a donc sous les yeux 
Lous les appareils donnant les constantes 
des courants de haute el basse tension, el 
aussi la mesure constante de l'intensilé 
du rayonnement produit. Il peut donc 
effectuer tous les réglages nécessaires au 
bon rendement du générateur, puisqu'il 
a sous la main tous les appareils de com- 
mande. 

Il est à noter que ce groupe généra- 
teur débitant jusqu'à 10 milliampères 
peut en principe actionner très aisément 
deux ampoules type Coolidge. Ces deux 
ampoules se trouvent donc en somme 
connectées à une ligne haule-tension 
continue, et le réglage de l'intensité de 
chacune des ampoules se fait par un 
rhéostat spécial placé dans le circuit de 
chauffage de chacun des filaments. Tou- 
_ tefois, il parail vraisemblable qu'élant donnée la puissance limite de la ligne, très voi- 
sine de celle utilisée, une varialion de débit sur un des tubes entraînera une variation 
opposée sur l'autre : le réglage et l'équilibrage resteront délicats. 

Ce groupe est livré par les constructeurs avec le dispositif du tube dans la cuve à 
huile, plus utile que jamais au point de vue de la protection étant donné le rendement 
important d'un tel générateur. 

Si done nous résumons les avantages du courant continu ct d'un tel appareil, nous 
constatons : | 

1° L'augmentation du rendement en profondeur par rapport aux installations à 
courant discontinu, puisqu'à tension max égale on obtient une longueur d'onde plus 
courte. 


flat GAIFFE-GALLOT & PLOs 
ROM Aer ee 


Fig. 5. — Tableau de commande du matériel à tension constante. 


Tension constante. 279 


2° En plus de cet avantage de rendement, le courant continu présente l'intérêt de 
l'exactitude des mesures. En effet, le courant produit par une bobine ou un commutateur 
tournant possède une forme variable, suivant le générateur, ]’intensité, la fréquence, etc., 
de sorte que la comparaison des fonctionnements n’est pas possible, méme entre deux 
appareils identiques. Les appareils de mesure sont eux-mêmes fatalement en défaut. 
Le milliampèremètre n'indique que l'intensité moyenne. Les voltmètres haute ou basse 
tension ne donnent que la différence de potentiel efficace, le spintermètre ne renseigne 
que sur la tension maxima. | 

Au contraire, la haute tension continue et constante est toujours parfaitement 
définie et comparable à elle-mème; quel que soit le générateur, les appareils de mesure 
donnent des mesures exactes et toujours comparables. Il n’y a plus à considérer à quel 
potentiel instantané correspond l'intensité instantanée correspondante. 


5° La possibilité d'augmentation de la puissance absorbée par l’ampoule, parce que 
les valeurs maxima, moyennes, et efficaces de l'intensité et de la tension sont sensible- 
ment égales, à l'inverse de ce qui a lieu pour des courants disconlinus, pour lesquels 
l'échauffement de l'anticathode peut étre beaucoup plus important, pour le même 
rayonnement utile produit. De ce qui précède, on peut conclure une fatigue moindre 
du point d'impact de l'anticathode. 


4 L'augmentation du rendement en intensité du rayonnement, parce que cette 
dernière est proportionnelle au carré du potentiel, lequel est constamment égal au 
maximum. 

9° La possibilité d'obtenir toujours un rayonnement de spectre défini et constant, 
quelle que soit la source de courant. 

Le générateur à tension constante en particulier, a comme avantages : 


l° Aucun organe tournant. Fonctionnement absolument silencieux; aucun bruit 
d'effluve; production très réduile d'ozone. 

2° La Lension est définie pour chaque condensateur; aucune crainte de surtension 
sur les kénotrons. 

5° Par additions d'éléments extrêmes spéciaux, la tension de l'ensemble peut être 
indéfiniment augmentée par tranches de 125 kilovolts, cette augmentation ne nécessitant 
pas de modification à l'isolement des tranches existant déjà. 

4° Grâce au montage spécial et à l'emploi d'un réglage par self, le courant 
d'alimentation du tube est remarquablement continu. même à 10 milliampères, ce qui 
correspond à une puissance de 2,5 kilowatts. 

9° Puissance du rayonnement X rigoureusement proportionnelle à l'intensité. 

6° Grace au réglage par self, et à la présence des condensateurs, qui limitent le 
débit en cas de court-circuit, tout danger d'électrocution est écarté. L'intensité de 
court-cireuit est toujours inférieure à 50 milliampères : dans le cas d’une utilisation à 
9 millis 200 kilovolts, elle est de 15 milliampères. 

5” Le tableau de commande du générateur assure une facilité de manœuvre 
inconnue jusqu'à ce jour. L'opérateur a, devant lui, l'interrupteur général et linter- 
rupteur de haute tension, ainsi que les deux boutons concentriques du rhéostat de 
chauffage filament et le volant de manœuvre de la self; on peut ainsi réaliser un 
réglage de la tension absolument progressif. 

L’ampéremétre et le voltmètre primaires le renseignent à toul instant sur le courant 
utilisé pour l'alimentation. Le milliampèremètre sur le circuit ampoule et l'électromètre 


280 J. Belot. — Tension constante. 


lui indiquent les constantes du courant fourni à l'ampoule radiogène. Le microampére- 
mètre lui donne, à tout instant, l'intensité du faisceau radiogène utilisé. 

Cet appareil offre donc une série de perfectionnements des plus importants au point 
de vue de la radiothérapie pénétrante. 

Nous savons qu'il a donné lieu à de longues études pour sa réalisation et sa mise 
au point : nous aurions souhaité le voir sortir plus tôt mais il est des problèmes qu'il 
vaut mieux avoir mûrement résolu. On peut dire que c’est pour l'Industrie française un 
titre de gloire d'avoir, la première, réalisé un matériel radiologique sous tension cons- 
tante de 250 kilovolts; voilà une preuve indiscutable de sa réelle supériorité. 

Ce nouveau matériel laisse loin derrière lui les dispositifs à contact tournant ou à 
transformateurs en cascade tant préconisés dernièrement à l'étranger et particuliè- 
rement en Allemagne. Si jusqu'à ce jour, la discussion était possible sur le choix du 
meilleur type d'appareil pour radiothérapie pénétrante, elle ne l'est plus, depuis la 
réalisation d'un di<posilif pratique à tension constante. Tant au point de vue du débit, 
que de la constance de la tension et par suite de la longueur d'onde du rayonnement, 
ces dispositifs sont nettement supérieurs aux autres: ceiui que je viens de décrire est 
d'une très ingénieuse réalisation. 


ANALYSES 


RADIOLOGIE 


RAYONS X 


GENERALITES 


PHYSIQUE 


P.-N. Gruyer (Nancy). — Contribution à l'étude 
de l'état actuel du problème médical de la quan- 
titométrie des rayons X. (Thèse, Nancy, 1925.) 


L’A. étudie en détail les différents procédés em- 
ployés à la mesure des quantités de rayons de 
Reentgen. Après avoir exposé les principes de la do- 
simétrie chimique (pastilles), de la dosimétrie sélé- 
nométrique, de la méthode fluoroscopique, de la 
dosimétrie ionométrique et de la dosimétrie indirecte 
après étalonnage préalable de l'installation, il pense 
que, quelle que soit la méthode employée, ilest néces- 
saire d'établir des barèmes en fonction de la qualité 
du rayonnement éinis et des indications de la méthode 
dosimétrique adoptée. en raison du manque de paral- 
lélisme entre les réactions observées sur l'indicateur 
et sur les tissus vivants. 

« Pour l'établissement de ces barémes, la méthode 
biologique doit être mise à contribution, soit que 
l'on cherche à provoquer l’érythème cutané, soit que 
l'on se serve d’une autre action biologique sur un 
réactif animal ou végétal. Enfin, les unités, nom- 
breuses, sont critiquables, en raison de cette diver- 
sité mème, el, sauf les unités physiques ou celles 
tirées du réactif de Freund, de leur imprécision. Il 
serait à souhaiter qu'une entente intervint à ce sujet 
entre tous les radiologues et que soit adoptée univer- 
sellement une seule unité de quantité X, dont la 
définition très précise permit la reproduction exacte 
en tous licux. » P. AIMÉ. 


W. Friedrich et O. A. Classer (Fribourg en B.). 
— Recherches et considérations sur le pro- 
blème de la dosimétrie. (Slrahlentherapic, 
Bd 14, H. 2, 4922.) 


On sait que Holthusen (voir notre analyse dans le 
Journal de Radiologie; a attiré l'attention sur la cons- 
truction et les dimensions des chambres d’ionisation, 
une longueur insutfisante de la chambre pouvant 
entrainer une sous-estimation de Pionisation produite 
par les rayons tres durs. Les A. ont fait une série de 
recherches comparatives entre les pelites et les 
grandes chambres d'ionisation dans différents do- 
maines de longueur d'onde. Le dispositif expéri- 
mental consistait essentiellement à recevoir un étroit 
pinceau de rayons de Röntgen (largeur 5 min.) dans 
une grosse chambre dionisation et en méme temps 
un autre pinceau élait dirigé sur une petite chambre 
d'ionisation du modele usuel. Les deux chambres 
élaient reliées au moyen d'un commutateur à un élec- 
troscope de Wulf. 

F. et C. utihsérent ò domaines de longueur d'onde 
correspondant à une longueur d'onde moyenne allant 
de 0,49 à 0,16 unilés Angstrom — 57 à 184 K. V. — 


Leurs recherches confirment celles de Holthusen et 
montrent que le rapport petite chambre d'ionisation, 
grande chambre d'ionisation n’est pas constant, quoi- 
que l'écart n'est pas considérable. Ces mèmes re- 
cherches ont montré, comme celles de Holthusen, 
que l'énergie calculée d'après la relation de Planck- 
Einstein, augmente avec la fréquence plus rapidement 
que le pouvoir ionisant. 

La dose totale dans un élément de volume peut 
ètre exprimée par la formule : 


| —pd 
peat (1—e p J+, 


án r? 


(n, nombre des radiations; A, constante de Planck; 
r, fréquence; ¢, temps; r, distance de la source; e, base 
des log. naturels; x, coefficient d'absorption; d, épais- 
seur de la couche traversée; D, une dose addition- 
nelle qui est fonction de la diffusion.) 

Les dosimètres actuels ne nous permettent pas de 
mesurer d'une façon absolument précise certains fac- 
teurs qui figurent dans cette formule, notamment nous 
avons vu que l'énergie n’est pas parallèle au pouvoir 
ionisant. Néanmoins, pour la pratique radiothéra- 
pique, les ionomètres actuels fonctionnent dans des 


. conditions déterminées, permettant une évaluation 


assez précise de la dose. ISER SOLOMON. 


R. Glocker, O. Rothaker et W. Schonleber 
(Stuttgart). — Nouvelles méthodes pour mesu- 
rer la dose profonde dans le « phantom » a eau. 
(Strahlentherapie, Bd 14, H. 2, 1922.) 


Krinig et Friedrich ont montré, les premiers, que 
la dose administrée dans un corps irradié est la 
somme du rayonnement primaire et du rayonnement 
diffusé. Les A. ont repris l'étude du rayonnement dif- 
fusé au point de vue de son influence sur la dose 
administrée en profondeur. et pour celle étude ils 
ont utilisé deux méthodes nouvelles : une méthode 
chimique et une méthode biologique. La méthode 
biologique est celle qui a été indiquée par Jungting 
et qui est fondée sur l'action retardatrice des rayons 
de Röntgen sur le développement des graines ger- 
mées des féveroles (Viera faha equina). Suivant la 
dose administrée, cette action retardatrice est plus ou 
moins importante et permet ainsi une évaluation 
— très grossière à notre avis — de la dose biologique. 
Le dispositif consistait à placer les graines, à des 
altitudes variables, dans un seau rempli d'eau; on 
observait ensuite les modifications survenues dans le 
développement, suivant les doses administrées. 

Comme réactif chimique, les A. ont essayé d'abord 
le réactif de Freund (solution d'iodoforme dans le 
chloroforme). L'emploi de ce réactif en dosimetrie 
est à rejeter. car l'action des rayons ne fait que 
déclencher une réaction chimique qui se continue 
quand le réactif est soustrait aux radiations, la quan. 
tite diode Hberéee n'est nullement proportionnelle à 
l'énergie radiante., Apres avoir essave sans succès 
d'autres réactifs, les A. ont fini par prendre comme 


JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — VII. 19 


2892 


réactif chimique une émulsion de gélatino-bromure 
d'argent préparée et développée suivant une méthode 
spéciale que nous ne pouvons pas indiquer ici. Les 
mesures comparatives faites avec les deux méthodes 
ont montré que dans tous les cas la mesure biolo- 
gique de la dose profonde fournit des valeurs infé- 
ricures environ d'un cinquième à celles données par 
la méthode photo-chimique. Les valeurs obtenues par 
cette dernière méthode concordent remarquablement 
avec celles obtenues par Friedrich et Korner avec la 
méthode ionométrique. mais, par contre, elles différent 
sensiblement de celles obtenues par Dessauer et 
Vierheller. 

Si on calcule la valeur de la dose due à la diffusion, 
la valeur calculée diffère beaucoup de la valeur réel- 
lement mesurée, cette dernière estenviron 100 pour 100 
plus grande que la première. Ce désaccord entre la 
théorie et la pratique «'expliquerait par les résultats 
des recherches de Crowther et de Compton. Ces 
physiciens ont montré que dans les corps de poids 
atomique faible, le rayonnement diffusé est sensible- 
ment plus mou que le rayonnement primaire, ce qui 
tiendrait, daprès Compton, au fait qu'une certaine 
quantité de rayonnement fluorescent s'ajouterait au 
rayonnement diffusé. [SER SOLOMON. 


H. Rahm (Breslau). — Influence du nombre des 
interruptions des appareils d’induction sur les 
doses superficielles et profondes de rayons X. 
(Münchener Medizinische Wochenschrift, t. 69, 
n° 44, 3 novembre 1922, p. 1542.) 


Le rendement des tubes à rayons X, la qualité des 
rayons émis, la constance dépendent, toutes choses 
égales d'ailleurs, du nombre des interruptions. Le 
nombre oplimum est différent pour chaque modèle de 
tube. M. LAMBERT. 


APPAREILS ET TEGHNIQUE 


Drault ct Raulot-Lapointe (Paris). — Appareil à 


contact tournant muni de son disjoncteur et 
d'une pédale interruptrice. (Bulletin de la No- 
ciété de Radiologie médicale de France, Janvier 
125, p. 21-27, avec 5 fig.) 


Les A. présentent leur nouvel appareil et exposent 
les bons résultats qu'on put en obtenir, au triple point 
de vue de la radioscopie, de la radiographie et de la 
radiothérapie. P. Trecnor. 


Bonnefoy (Paris). — Les films radiographiques 
de Pathé-Cinéma. (Bulletin de la Société de Ra- 
divlogve médicale de France, Janvier 1923, p. 18- 
21.) 


L'A. présente une série de radiographies obtenues 
avec les nouveaux films Pathé, dont le support qui 
est de Pacétate de cellulose ne brüle pas. La finesse 
des détails et les contrastes permettent à FA. d'af- 
firmer qu'en quelques mois une industrie francaise 
est arrivée à égaler et à surpasser des fabrications 
étrangères ayant des années d'expérience et de pra- 
tique. P. Trucuor. 


Zimmern (Paris). — Sensitométrie radiogra- 
phique; présentation d'un dispositif instru- 
mental. Ses applications. (Bulletin de la Société 
de Radiologie médicale de France, Février 125, 
p. 49 à 0.) 


PA. a élabli un appareillage photométrique pour 
l'étude de la sénsilometrie des émulsions en radio- 
graphie, comprenant un premier dispositif destiné à 
la production d'une échelle de teintes, et un photo- 


Rayons X. 


mèlre permettant la mesure de la densité par un cône 
photométrique. 

Ce dispositif, qui permet d'obtenir les courbes 
caractéristiques radiologiques des émulsions, permet 
également la mesure précise, pour une longueur d'onde 
donnée, du pouvoir renforcateur des écrans. L’em- 
ploi de l'appareil, à ce point de vue, parail très pré- 
cieux, parce qu'il donne une précision dans cette 
mesure, qui était jusqu'ici purement approximative. 

Le mème dispositif peut encore servir à la mesure 
du coefticient d'absorption de différentes substances, 
comme les filtres d'aluminium ou certains corps 
organiques. P. TRUCHOT. 


Ledoux-Lebard et Dauvillier (Paris). — Appa- 
reillages et ampoules en radiothérapie pro- 
fonde; leurs rendements. (Bulletin de la Société 
de Radiologie médicale de France, Février 1925, 
p. 59 à 63.) 


Les À. exposent les avantages nombreux que parait 
présenter au point de vue de la radiothérapie péné- 
trante l'emploi d'une source de haute tension con- 
tinue qu’ils ont préconisée les premiers et qui put 
s’obtenir comme ils l'avaient fait pressentir en 1915, 
en utilisant les décharges d'un condensateur chargé, 
à travers une soupape à cathode chauffante. Un appa- 
reillage à tension constante permet une usure moindre 
des tubes, en même temps qu'un rendement quali- 
tatif et quantitatif très supéricur, surtout aux tensions 
élevées. Indépendamment de toute question de ren- 
dement, la tension constante s’impose par la préci- 
sion qu'elle permet d’apporter aux mesures élec- 
triques. Si enfin on y joint Pemploi de la cuve en 
plomb, qui assure une protection efficace, le dispo- 
sitif à lension constante constitue un appareillage 
complet dont l'avenir montrera les gros avantages. 

P. Triecuort. 


OS, CRANE, ARTICULATIONS 


' Edward Hartmann (Paris). — Contribution à la 


radiographie de l'orbite (Annales d'Oculistique, 
Juin 1922, p. 419.) 


Dans la radiographie de face du crâne, telle qu’on 
la pratique habituellement, la tète du malade reposant 
sur la plaque par les arcades sourciliéres et le nez. 
les orbites sont obscurcis, surtout dans leur moilié 
inférieure par la projection de la base du crane. Selon 
la région de l'orbite que l'on désire mettre en évi- 
dence, il y a intérél à fléchir ou défléchir la tête. 

1. — La meilleure vue d'ensemble des deux orbites 
est obtenue avec une déflexion légère, l'axe des rayons 
pénétrant en arrière un peu au-dessus du lambda pour 
ressortir à la racine du nez. Une bonne mise en place 
est obtenue lorsque le rayon normal pénètre à 8 cm . 
au-dessus de la protubérance occipilale externe. On 
peut encore faire passer le rayon normal par la pro- 
tubérance occipitale externe et la racine dn nez, puis, 
la racine du nez demeurant en place, défléchir la tête 
de 52 degrés. 

Il. — Pour bien voir les deux fentes sphénoïdales 
une déflexion moindre suffit: 10 degrés au lieu de 32 
par exemple, où encore telle que le rayon entré à? cm. 
au-dessus de la protubérance occipitale externe res- 
sorte à la racine du nez. Cette mise en place ne permet 
habituellement pas de voir la partie interne des deux 
fentes qui demeure masquée par le massif ethmoidal. 
Pour voir une fente sphenoidale dans son entier. il 
faut de plus incliner latète latéralement, de H degres 
par exemple. Voici nne façon de mettre en place pour 
voir la fente sphénoïdale droite : mesurer le long de 
la ligne médiane 2 em. a partir de la protubérance 
occipitale externe, de là se porter de 2 cm. et demi 


Rayons X. 


vers le côté gauche perpendiculaire a la ligne médiane: 
marquer ce point. Puis placer la tête de telle sorte 
que le rayon normal passe par ce point et par le 
centre de l’orbite droit. 

Ill. — C'est en flexion marquée qu'il faut au con- 
traire porter la tête pour la paroi inférieure de lor- 
bite et la fente sphéno-maxillaire. La radiographie la 
meilleure semble être celle que l’on fait lorsque le 
rayon normal fait un angle de 21 degrés avec l'axe 
qui unit la protubérance occipitale externe à la racine 
du nez. 

IV. — On obtient une vue nette du canal optique 
lorsque le rayon normal coïncide à peu de chose 
près avec laxe du canal. Celui-ci sort en avant au 
milieu du secteur inféro-externe de l'orbite, apres 
avoir pénétré l’écaille du côté opposé en un point 
facile à déterminer de la façon suivante: mesurer 
7 cm. le long de la ligne médiane à partir de la pro- 
tubérance occipilale externe, et de là se porter de 
6 em. 1/2 en dehors perpendiculairement à la ligne 
médiane. Cet axe du canal optique fait un angle de 
35 degrés avec le plan sagittal, et de 51 degrés avec 
le plan perpendiculaire au plan sagittal, passant par 
la protubérance occipitale externe et la racine dunez. 

DELHERM. 


A. J. Pacini (Washington). — Anthropométrie 
radiographique; le crane. (Journ. of Radiol. 
Omaha, III, n° 8, Août 1922, p. 522, et n° 10, 
Octobre 1922, p. 418.) 


P. considère que la radiographie du crâne présente 
au point de vue de l'anthropométrie les avantages 
suivants : netteté, étude des tables externe et interne 
et des parties molles. 

Avant tonte description ou mesure du crâne, il con- 
viént de tenir le plus grand compte de trois facteurs 
principaux : sexe, âge, type normal. 

le Sexe : considérer: dimensions; régularité et ar- 
rondi des Surfaces osseuses; rebord sus-orbitaire; 
apophyses mastoides; arcade zygomatique maxil- 
laire. Par contre, l'épaisseur de la voùte osseuse ne 
parait jouer qu'un rôle très secondaire. 

Si on affecte d'un coefficient de 1 à 5 les différents 
degrés de variation de ce point à éludier, la somme 
des coeflicients varie de 7 à 55; le minimum 7 cor- 
respond au crane féminin type, le maximum 55 au 
crane masculin. La moyenne 21 est la « valeur cri- 
tique » du sexe, tout coefficient supérieur étant en 
faveur du sexe masculin, tout coefficient inférieur en 
faveur du féminin. 

2° Age: Il n'est pas indispensable de connaître l'âge 
exact, mais si on a affaire à un jeune, un adulte, un 
vicillard on devra donc tenir compte de: stade de 
l'ossificalion, stade de la dentition, soudure des 
sutures du crâne, et dimensions et forme du crâne. 

P., avant d'étudier les mesures à prendre, décrit 
d’abord les différents points caractéristiques à recon- 
naitre ; parmi ceux-ci, les suivants intéressent le radio- 
logiste : trou acoustique, point alvéolaire, bregma et 
endo-bregma, glabelle et endo-glabelle, lambda et 
endo-lambda, point occipital, point mentonnier infé- 
rieur nasion, point mentonnier antérieur, vertex et 
endo-vertex, point turcique central. Ces points per- 
mettent de prendre les mesures types suivantes : 
longueur (glabelle — point occipital) longueur interne 
(endo-glabelle — endo-occiput), hauteur externe et in- 
terne (trou acoustique à bregma et endo-bregma), 
diamètre pasion-menton, diamètre nasion-point alvéo- 
laire, profondeur de la face. 

P. passe également en revue la question de la capa- 
cité du crâne, des mesures angulaires, de l'épaisseur 
des os et des parties molles. i 

Ces indices, qui lui paraissent les plus intéressants, 
sont : 
hauteur trou acoustique bregma >< 100 


indice hauteur : 
longueur maximum 


283 


nasion-menton -!- face >< 100 
longueur + hauteur maximum 
nasion-point alvéolaire >< 100 

nasion-menton. 

De très nombreuses données numériques et des 
tableaux complètent cet article. MOREL KAHN. 


indice cranio-facial : 


indice maxillo-facial : 


Albert Mouchet (Paris) et Pakowski (Clermont- 
Ferrand). — Deux cas d'absence du cubitus, 
une absence totale et une absence partielle. 
(Revue dUrthopédie, Mars 1925, p. 147-155, 
avec fig.) 


I. — Absence totale du cubitus. Fillette de 5 mois 1/2. 
L'examen radiographi- 
que (fig. 2) précise les 
constatations faites 
par l'examen clinique 
et montre en plus une 
malformation méta- 
carpienne difficile à 
diagnostiquer au pal- 
per : le 4° et le 5° méta- 
carpiens sont réunis. 

II. — Absence par- 
tielle du cubitus. Gar- 
con de 5 mois. La ra- 
diographie (fig.5) mon- 
tre un humérus bifur- 
qué à son extrémité 
inférieure ; la bifurca- 
tion externe se conti- 
nue directement jus- 
qu’au poignet formant 
le radius. Ala jonction 
de Vhumérus et du 
radius, on voit une 
tache claire où le tissu 
compact est moins 
épais. 

La branche de bifur- 
cation interne, moins 
importante, se termine librement dans les parties 


Fig. 2. 


Fig. 3. 


284 


libre, on voit le cubitus très grêle, très peu calcifié 
accolé au radius. 

On voit que la main mest pourvue que de trois 
doigts, les doigts qui manquent sont le pouce et 
l'index, doigts correspondant au radius qui existe 
cependant. Cette particularité est à signaler, car le 
plus souvent, en cas d'absence du cubitus, ce sont 


les doigts internes qui manquent. LOUBIER. 
Moulonguet (Paris). — Une série de trauma- 


tismes du carpe. (Bulletin et Mémoires de la 


Fig. 1. 
Société anatomique de Paris, Octobre-Novembre 


1922, p. 407-415, avec 6 fig.) 
Cas A (fig. 4 et 2). Retour de manivelle, luxation 


Fie. 5. 


subtotale du rétro-lunaire fracture du 


scaphoide. 


corps avec 


Fig. 2 


Rayons X. 


Cas B (fig. 5). Chute d'une échelle, fracture du radius 
qui est réduite sous anesthésie, mais la radiographie 
faite pour vérifier laréduction révèle une fracture du 
scaphoide et une énucléation du semi-lunaire, reporté 
très en avant de l’extrémité inférieure du cubitus. 


Cas C. Chute d'une échelle, fracture bilatérale du 
grand os, fracture du radius des deux côtés. Le grand 
os présente à droile une fracture avec déplacement 
et la guérison fut lente; à gauche, il y aveit fracture 
sans déplacement, peut-être simplement félure, et 
la guérison fut rapide. A. LAQUERRIÈRE. 


Mauclaire et Flipo (Paris). — Sacrali- 
sation de la 5° vertébre lombaire dans 
les différentes races humaines et chez 
les singes anthropoides. Variation 
ethnique du sacrum. (Bulletin et Mé- 
moires de la Société anatomique de 
Paris, Octobre-Novembre 1922, p. 587- 
401, avec 14 fig.) 


Ce mémoire basé sur des constatations 
anatomiques est intéressant à consulter 
pour le radivlogiste en raison de l’impor- 
tance attachée en pathologie depuis quel- 
ques années à la « sacralisation ». Il montre 
que : la sacralisation de la dernière lom- 
baire est presque la règle chez les singes 
anthropoïdes — est très fréquente (40 0/0) 
dans les races extra-européennes et est 
assez rare (4 0/0) dans les races euro- 
péennes. 

Le sacrum dans les races extra-euro- 
péennes présente souvent six vertèbres et 
présente fréquemment du spina bifida. 

A. LAQUERRIÈRE. 


Oudard et G. Jean (Bordeaux). — Quelques types 
rares de fractures du radius par retour de 
manivelle. (Revue d'Orthopédie, Mars 1925, pages 
137-145 avec fig.) 


Quatre observations de fractures par retour de 
manivelle qui répondent à des types anatomiques 
connus, mais qui reconnaissentjun mécanisme excep- 
tionnel : les deux fractures cunéennes externes de 
l'épiphyse radiale étaient par choc direct, alors que 
les 2 cas de fractures diaphysaires du radius recon- 
naissaient une cause indirecte. LOUBIER. 


Tridon et Vié (Berck). — Trois cas de luxation 
précoce au cours de la coxalgie. (Bulletin et 
Mémoires de la Société anatomique de Paris, 
Octobre-Novembre 1922, p. 413-420, avec 6 fig.) 


Trois observations de luxation survenues, au cours 
de la coxalgie, mais au cours de la premiére année 
de l’évolution. Un des cas concerne une adulte. La 
luxation se fait toujours en haut dans la fosse iliaque 
externe. A. LAQUERRIÈRE. 


A. Coutargyris (Athénes). — Un cas de cubitus 
varus traumatique. (Revue d'Orthopédie, Mars 
1923, p. 161-166, avec fig.) 


Soldat de 24 ans qui a eu à l’âge de 6 ans une 
fracture du soude gauche à la suite d'une chute. II 
présente un « eubitus varus » et la radiographie donne 
bien l'explication de cette attitude. Le condyle ex- 
terne, où l'on remarque les traces d'une. fracture 
ancienne, est augmenté de volume el fortement 
abaissé, ce qui donne une obliquité anormale à lin- 
terligne articulaire en bas et en dehorsau lieu d'avoir 
une direction inverse. La téte radiale est plus basse 
que normalement. LOUBIER. 


Digitized by Google 


Rayons X. > 


Nové-Josserand (Lyon). — Formes anatomiques 


Fig. 3 


qu'ils ne sont pas 
tous semblables. 

La radiogra- 
phic met surtout 
en relief la fré- 
quence et lim- 
portance des va- 
riations morpho- 
logiques du cal- 
canéum et de 
l'astragale. 

L'A. étudie suc- 
qessivement 3 
formes de pied 

} plat. 
> I. — Pied plat 
simple ou par af- 
faissement. Sur 
, les radiogra- 
| phies. les signes 
les plus caractéristiques sont les suivants : 
a) Modification de forme de l’interligne de Chopart; 
b) Empiétement de la tète de l'astragale et du sca- 
phoide sur le calcanéum et le cuboïde ; 


du pied plat. 

© (Revue d'Or- 

| thopédie, 

Mars 1925, 

| | pag. 117-156, 
avec fig.) 

La radiogra- 
phie a ouvert des 
horizons nou- 
veaux dans lé- 
tude du pied plat 
en montrant 


Fig. 10. 


285 


c) Effacement de linterligne astragalo-calcanéen et 
modification de la forme de la petite apo- 
physe (fig. 5). 

H. — Pied plat congénital. La radiologie 
montre qu'il présente une image propre. 
L'inclinaison de FPastragale est le signe le 
plus accentué; son axe faisant avec le tibia 
un angle pouvant aller jusqu’a 180° alors que 
dans les pieds plats acquis on ne voit pas 
cet angle dépasser 145°. Le calcanéum s’in- 
cline aussi, mais d’une façon moins accen- 
tuée. Le scaphoide et le cuboide ont au con- 
traire une tendance a se subluxer en haut 
(fig. 8). 

HT. Pied plat en rapport avee une synostose 
calcanéo-scaphoidienne. La malformation qui 
parait être la plus fréquente est une ossifl- 
cation anormale unissant le calcanéum au 
scaphoide (fig. 10). LOUBIER. 


Chuiton et Civel (Brest). — 
Fracture verticale de l’ex- 
trémité supérieure du ti- 
bia. (Bulletin officiel de la 
Société française d Elec- 
trothérapie et de Radiolo- 
gie, Janvier 1923, p. 8.) 


Malade étant tombée du 
bout d'une table, sur le côté 
externe; considérée comme 
atteinte d’entorse; mais l'en- 
torse ne s’améliorait pas, on 
fait une radiographie qui mon- 
tra une fracture totale de 
l'épine tibiale continue par 
une fissure parallèle du grand axe de l'os. 
| A. LAQUERRIÈRE. 


Andre Léri et Luton (Paris). — Lombolisation 
douloureuse de la 1° pièce sacrée. (Bull. et 
Mém. de la Soc. méd. des Hop. de Paris, n° 8, 
8 mars 1925, p. 351.) 


Comme l’a montré déjà l’un des A. d'après un cer- 
tain nombre de radiographies et quelques pièces du 
musée Dupuytren, la Jombolisation de la 1" pièce 
sacrée, c'est-à-dire l’assimilation de la t" sacrée à une 
vertèbre lombaire n'est pas plus rare que la sacra- 
ligation de la 5 lombaire, anomalie absolument in- 
verse. 

D’après l'intéressante observation rapportée par 
les A. la lombolisation, au moins quand elle est unilaté- 
rale et très accentnée, est susreplible de déterminer, 
avec des déformalions du tronc, un syndrome douloureur 
tout aussi intense et tenace que celui qu’on attribue 
communément à la sacralisation et capable d'égarer 
le diagnostic; la jeune fille qui fait l'objet de cette 
observation, considérée comme atteinte de coxalgie, 
avait été soumise à l'extension continue pendant cinq 
mois et mise dans un plâtre pendant un an; seule la 
radiographie permit de rapporter les douleurs à leur 
véritable cause. 

La lombolisalion, anomalie réversive, caractérisée 
par la formation incomplète des masses latérales du 
sacrum, s'accompagne volontiers d’autres anomalies 
réversives au premier rang desquelles on trouve le 
spina biflda sacré. non-occlusion de larc postérieur 
du sacrum. Tel était le cas chez la jeune fille en 
question. A. B. 


Roy G. Giles (Boston). — Sur la maladie de Legg. 
(Journ. of Radiol. Omaha, UI, n° 7, Juillet 1922, 
p. 261). 

I] s'agit d'une affection de l'articulation coxo-fémo- 

rale souvent diagnostiquée à tort coxalgie, et qui a 


286 


été étudiée également par Perthes et Calvé; c’est une 
« ostéochondrite trophopathique » qui ne semble pas 
encore avoir été décrite au niveau d’une autre arti- 
culation. 

Elle peut produire des causes nombreuses, mais, 
dans 65 à 70 pour 100 des cas, paraît consécutive à un 
traumatisme. Elle frappe les enfants, surtout les 
garcons, de 5 à 10 ans; les cas limites ont été vus à 
2 ans et demi et 12 ans; la biiatéralité est fréquente. 
G. fait une courte description clinique, insistant sur 
ce qui différencie cette affection de la tuberculose : 
pas de spasme au début, pas de douleurs spontanées, 
pas d’antécédents personnels héréditaires ou fami- 
liaux ; guérison pour ainsi dire spontanée sans anky- 
lose ou limitation des mouvements; pronostic bon, 
l'aspect radiographique est typique :‘aplatissement et 
aspect en champignon de la tête fémorale, pouvant 
simuler la tuberculose, mais sans signes cliniques 
concomitants; pas de lésions articulaires; légère 
atrophie osseuse {Holmes et Ruggles). 

MOREL Kaun. 


Charles Bloch et Michon (Paris). — Luxation 
sous-astragalienne en avant et en dehors. (Pul- 
letins el Mémoires de la Société anatomique, Oc- 
tobre-Novembre 1922, p. 584-585.) 


Présentation d’une radiographie. L’allure classique 
méprendre, 


était, à s'y celle d’une fracture de 


Dupuytren basse avec luxation du pied en arrière ; il 
existait d’ailleurs en même temps une fracture de la 
malléole péronière, mais l'erreur fut évitée par la 
constatation d’une saillie prétibiale arrondie (tête de 
l’astragale). A. LAQUERRIERE. 


Thibonneau (Paris). — Corps libre articulaire 
du genou. (Bulletin officiel de la Société francaise 
d'Electrothérapie et de Radiologie, Janvier 1925, 
p. 17-19). 


Chute dans un trou d'obus en 1917, une caisse 
heurte violemment le genou, hydarthrose; retour au 
front au bout de sept semaines. — Service un peu 
pénible durant six mois. Au boul de ce temps, la dif- 
ficulté de la marche augmente et il se produit des blo- 
cages de l'articulation. Le blessé est évacué, mais 
non opéré. Depuis, le blessé présente de fréquents 
arréts de l'articulation. On trouve parfois au palper 
un corps étränger sous le tendon des quadriceps, mais 
le plus souvent il est caché par la rotule. 

La radiographie montre un corps étranger d’une 
opacité remarquable, très mobile, ne descendant ja- 
mais dans l'interligne fémoro-tibial et bloquant quand 
il se place sur Ja face latérale du condyle interne, 


Rayons X. 


il empéche alors la flexion en tendant exagérément le 
ligament latéral interne. 

Discussion: M. Ronneaux présente les clichés d'un 
malade ayant un corps étranger mobile de chacun 
des genoux; d'un côté le corps étranger bien ossifié 
est très visible de l’autre côté, il est très pâle, à peine 
visible et n'a été trouvé que parce que laitention 
avait été attirée par la constatation faite de lautre 
cote. A. LAQUERRIERE. 


Paul Sainton, Darbois et Luton (Paris). — Uncas 
d’ostéite engainante des diaphyses. (Bull. el 
Mém. de la Soc. méd. des Hip. de Paris, n° 10, 
22 mars 1925, p. 459). 


Les traits caractéristiques de cette observation 
sont les suivants : chez un homme de 57 ans, syphi- 
litique depuis l’âge de vingt ans, poussées doulou- 
reuses au niveau de l'extrémité inférieure du radius 
et du cubitus, du tibia et du péroné avec augmen- 
tation de volume des extrémités, impotence fonction- 
nelle et parésie des mains et des pieds. 

La radiographie révèle un véritable engainement 
des diaphyses constitué par une néoformation sous- 
périoslique qui occupe, avec la plupart des métacar- 
piens et des métatarsiens, le radius, le cubitus, le 
tibia et le péroné. L’humérus etle fémur sont relati- 
vement intacts. La prédominance du processus sur 
les diaphyses est incontestable; toutes celles qui 
sont atteintes sont entourées d'une couche osseuse 
de nouvelle formation épaisse de 2 à millimètres, 
presque aussi compacte que l'os ancien. 

Tel est le fait. Les A. l’interprètent comme un 
nouvel exemple de l'affection assez peu connue que 
Renon et Geraudel ont décrite dans la Presse médicale 
du 25 juin 1920 sous le nom d’ostéite engainante des 
diaphyses et qu'ils rattachent à Postéopathie hyper- 
trophiante pneumique de Pierre Marie. 

Bien qu'il existe chez le malade en question des 
lésions pulmonaires chroniques de nature indéter- 
minée auxquelles les A. rattachent les lésions os- 
seuses qu'ils ont observées, leur interprélalion ne 
parait pas irréfutable. On serail plus volontiers teaté 
de rapprocher ces lésions de celles de la maladie 
osseuse de Paget dont les relations avec la syphilis 
sont aujourd’hui hors de doute. A. B: 


André Léri (Paris). — Spina bifida occulta cer- 
vical. Manifestation très tardive après 40 ans: 
névralgie occipitale et paraplégie brachiale 
sensitivo-motrice. Révélation par la radio- 
graphie. (Bull. et Mém. de la Soc. méd. des Hop. 
de Paris, n° 11,29 mars 1925, p. 509.) 


Nouvel exemple d'un spina bifida qui ne s'est révélé 
extérieurement par aucun des signes classiques de 
cette malformation, tuméfaction ou dépression cuta- 
née, nævus pigmentaire, pilaire ou vasculaire, el que 
seule la radiographie a permis de découvrir. Nouvel 
exemple aussi d'une malformation congénitale qui 
est demeurée absolument muette jusqu'à lage de 
quarante ans et s’est manifestée seulement à partir 
de cet âge par toute une série de symptômes mo- 
teurs, sensilifs et trophiques, constituant notamment 
une véritable paraplégie brachiale sensitivo-motrice 
partielle. 

Assurément cette ouverture anormale du rachis au 
niveau de la 5° vertèbre cervicale n’a pas pu déter- 
miner les différents symplômes observés, mais elle 
est l'indice d'une lésion médullaire congénitale quia pu 
porter sur une plus grande hauteur que la lésion 
osseuse. En effet, les symptômes sont ceux d'une 
lésion intra-médullaire  syringomyélique portant 
vraisemblablement sur les six premiers segments 
cervicaux. La radiographie permet de dire que cette 
lésion est une anomalie congénitale ou Ja consé- 
quence de cette anomalie A. B. 


Rayons X. 


Delamare et Said Djemil (France). — Sur un 
nouveau cas d’ostéopériostose lépreuse des 
tibias. (Bull. de l'Académie de Médecine, n° 10, 
séance du 15 mars 1925, p. 515.) 


Nouvel exemple de l’ostéopériostose lépreuse des 
os longs sur laquelle l'un des A. a récemment attiré 
l'attention. Assez indolentes pour ne pas retenir l'at- 
tention des malades, ces altérations ostéopériostées 
échappent souvent aux médecins qui, sans une explo- 
ration méthodique et le recours à la radiographie, ne 
les distinguent pas toujours des infiltrations conco- 
mitantes du derme sous-cutané ou, les rencontrant 
par hasard, les rattachent de parti pris à la sy- 
philis. A, B. 


Delherm, Thoyer-Rozat et Morel-Kahn (Paris). 
— Un cas de syndrome de Klippel-Feil. (Bull. 
de la Société de Radiologie médicale de France, 
Février 1925, p. 70 à 71.) 


Les A. présentent un cas de cette affection dans 
lequel la colonne cervicale se compose de 5 ver- 
tèbres seulement; les deux premières sont normales, 
les trois dernières sont soudées et forment un bloc 
osseux. 

Le spina bifida qui existe le plus souvent dans 
celle affection n’a pu être décelé dans le cas présenté 
par les A. P. TRucHorT. 


A PPAREIL DIGESTIF 


Laquerrière (Paris). — La composition du repas 
opaque. (Bulletin de la Société de Radiologie 
médicale de France, Janvier 1993, p. 57-40.) 


L’A. estime qu'il serait du plus haut intérêt d'étu- 
dier au moyen de la radiologie le fonctionnement 
chimique de l'estomac pour les différentes espèces 
d'aliments, mais comme cela lui parait impossible à 
l'heure actuelle, il pense que le meilleur repas pour 
renseigner sur la forme, la motricité et l'évacuation, 
est le repas composé uniquement de substance inerte, 
avec lequel ce phénomène digestif ne vient pas intro- 
duire un facteur variable pour chaque sujet, facteur 
qui peut, en certains cas, absolument fausser les ré- 
sultats. P. Trucnor. 


Ronneaux (Paris). — Quelques cas rares d’ulcus 
gastriques à image diverticulaire. (Bulletin offi- 
ciel de la Société francaise d Electrothérapie et de 
Radiologie, Janvier 1925, p. 19-21, avec 5 fig.) 


La diffusion dela radiologie fait que les ulcus sont 
dépistés plus tot, et opérés s’il y a lieu; aussi les 
images diverliculaires relativement fréquentes avant 
celte dernière dizaine d'années sont maiutenant beau- 
coup plus rares, L'A. vient cependant d'en réunir 
trois cas. 

1° Diverticule de la grande courbure avec pénétra- 
tion dans la rate; 

2° Diverticule géant de la petite courbure avec sté- 
nose médio-gastrique chez une malade de 70 ans qui 
ne présente que de vagues troubles dyspeptiques; 

5° Diverticule par ulcus calleux, -particulièrement 
intéressant, parce que situé à la paroi postérieure; 
il ne se remplissait que dans le décubitus dorsal, 
mais restait rempli ensuite mème en position debout, 
même quand le contenu stomacal fut rassemblé bien 
au-dessous de lui dans le fond de l'estomac. Ce cas 
démontre l'importance d'examiner un estomac dans 
toutes les positions. A. LAQUERRIERE. 


S. Bondi et F. Eisler (Wieden). — Sondage 
direct du duodénum à l'aide d'un mandrin mé- 


287 


tallique sous le contrôle de la radioscopie. 
(Münchener medizinische Wochenschrift, t. 69, 
n° 45, 10 novembre 1922, p. 1575.) 


Le malade couché sur le côté droit absorbe quelques 
centimètres cubes de bouillie barytée qui gagnent la 
région pylorique. La sonde est introduite et guidée le 
long de la grande courbure; la manœuvre est facilitée 
par des pressions exercées sur la paroi épigastrique 
à laide des mains ou du distincteur. Quand l'olive 
est parvenue au pylore, on retire légèrement le man- 
drin; l’entrée du duodénum s’accomplit alors en 
quelques secondes. M. LAMBERT. 


A. Carrie et J. Keller (Paris). — Le diagnostic 
des ulcéres duodénaux par la méthode des 
radiographies rapides en série. (La Presse mé- 
dicale, n° 12, 10 février 1923, p. 150-152, 10 fig.) 


La méthode des radiographies rapides en série est 
particulièrement indiquée pour la recherche des 
ulcères duodénaux et juxtapyloriques. Cetle méthode 
consisle à prendre en série des radiographies de 
temps de pose trés court, quasi instantanées. Le 
temps utilisé pour prendre la série des radiographies 
est sans importance: iln’y a aucun intérêt à se hater, 
il vaut mieux choisir le moment favorable. 

Le malade peut être examiné dans la position de- 
bout, mais pour la prise des documents radiogra- 
phiques, les A. préfèrent le décubitus ventral, avec 
inclinaison du sujet sur le côté droit. 

Le bulhe duodénal normal se présente sous forme 
d'une image triangulaire à bords arrondis, dont la 
base repose sur la région pylorique. Les déforma- 
tions du bulbe tiennent à trois facteurs agissant, soit 


| 


isolément, soit plus souvent simultanément: les 
lésions de la muqueuse et des parois, les lésions de 
périduodénite et les spasmes. Ces déformations peu- 
vent être réduites à trois types fondamentaux qui 
sont: la niche, l’incisure et la rélraction bulbaire. 

La niche est une saillie de l'ombre bismuthée ou 
barylée, hors des limites normales du bulbe; elle 
siège au niveau même de l'ulcère dont elle est Ja 
figure radiologique. Le plus souvent elle est située 
sur le bord supérieur du bulbe (petite courbure): 
elle est caractérisée par sa forme « en queue 
d’aronde » et par l’irrégularité de ses bords, ainsi que 
la forme aiguë de ses angles, qui permettent de la 
distinguer des fausses niches dues au voisinage de 
deux incisures spasmodiques. 

L’ineisure est une tache claire qui s'enfonce dans 
les limites du bulbe. L’incisure organique est, comme 
la niche, à bords irréguliers et à contours anguleux. 
L'incisure spasmodique est plus profonde, ses con- 
tours sont arrondis et elle siege en un point quel- 
conque du bulbe tandis qu’on rencontre presque tou- 
jours l'incisure organique sur la petite courbure. 

Les rétractions du bulbe sont des images complexes 
qui correspondent à une réplétion incomplète du 
bulbe. Leur aspect est extrêmement variable et donne 
lieu à de nombreuses comparaisons morphologiques. 

P. COLOMBIER. 


Digitized by Google 


288 


Keller (Paris). — Radiographies en série du car- 
refour sous-hépatique. ( Bulletin officiel de la 
Société française d'Electrothérapie et de Radio- 
logie, Janvier 1925, p. 8-16 avec 15 fig.) 


Il faut avant lout pratiquer un examen radiosco- 
pique détaillé; voir la région sous diverses inci- 
dences a des moments différents du processus de la 
digestion. Ceci fait, la radiographie en série permet 
d’obtenir des renseignements complémentaires, mais 
il faut une longue expérience pour bien interpréter 
les épreuves; et l'A. qui a actuellement appliqué ce 
procédé sur plus de 400 cas, modifie, quand il revoit 
ses clichés, certains de ses premiers diagnostics. 

Le bulbe duodénal normal présente des formes 
variables dont les plus fréquentes sont: le bonnet 
d'évéque, le bulbe arrondi (en général de direction 
postérieure, ce qui nécessite l'examen en oblique ou 
en latérale), le bulbe carré. 

La deuxième portion du duodénum a une position 
variable. L'ULCÈRE DUODENAL se reconnait à des défor- 
mations dont les éléments fondamentaux sont: la 
niche, saillie de l’image, siégeant au niveau de l’ulcus 
raeme, elle se caractérise par Virrégularité de ses 
bords et ses angles non arrondis — sa forme la plus 
typique est celle en - queue d’aronde ». La saillie peut 
ètre minime, mais souvent elle est flanquée de deux in- 
cisures spasmodiques. — Elle siège le plus souvent 
sur la petite courbure du bulbe. La niche organique 
doit ètre distinguée de la fausse niche saillant entre 
deux incisures spasmodiques voisines, et reconnais- 
sables à ses bords bien dessinés et à ses angles ar- 
rondis; cette fausse niche se voit. à la grande cour- 
bure. — La niche organique peut siéger sur les faces 
antérieures ou postérieures, elle se traduit alors par 
une tache sombre irréguliére, persistant lorsque le 
bulbe se vide —; le diverticule d’Akerlund n'est 
qu’une exagération de la niche; 

L'incisure est une tache claire s'enfoncant dans le 
bulbe, elle peut ètre : a) urganique, à bords irréguliers, 
à contours anguleux correspondant à un ulcère — 
h) spasmorlique et en général bien plus grande, elle a 
des contours arrondis et nets, elle n'est pas perma- 
nente |] 

Les rélractions: croix de malte, branche de corail, 
pomme de pin, etc. 

L’ULCERE PYLORIQUE Se manifeste par une niche ou 
une incisure. 

IVEPIPLOITE est souvent difficile à diagnostiquer, 
mais peut se traduire par un aspect floronneuc du 
bulbe et par desincisures permanentes comme celles 
de l’ulcère, mais réguliéres de formes comme les inci- 
sures spasmodiques. 

Les CALCULS DE LA VESICULE sont bien vus par la 
radiographie en série; ils peuvent s'accompagner 
d’une forme spéciale du bulbe en « fer de lance » ou 
mème en « parasol ». 

Le DIVERTICULE de la 1 partie du duodénum est 
plus fréquent qu'on ne le croit généralement. 

La PERIVISCERITE DU CARREFOUR a pour caractère de 
rendre fixes les déformations du bulbe et de la 
deuxième partie par rapport aux repères osseux. 

A. LAQUERRIERE, 


Thoyer-Rozat (Paris). — Appareillage simplifié 
pour la prise des radiographies en série du 
duodénum. (Bulletin de la Société de Radiologie 
médicale de France, Février 1925, p. 99 à o8, 
avec 2 figures.) 


L'A. présente un appareil de construction et de 
maniement des plus simples permettant de faire des 
radiographies en série du duodénum. Cet appareil se 
compose d'un tiroir dont les dimensions ont été cal- 
culées de facon qu'un chassis 24 x50 puisse s'y dé- 
placer en venant exposer successivement et tres 


Rayons À. 


exactement chaque 1/4 de sa surface en regard d'une 
fenètre de dimensions 12>< 15 découpée dans le reve- 
tement en plomb qui recouvre le tiroir. 
On peut done dans ces conditions obtenir 4 radio- 
graphies 12><15 sur un film 24 >< 50. 
P. TRUCHOT. 


De Jong et Aubourg (Paris). — Un cas de péri- 
sigmoidite vérifié par la radiographie. (Bull. et 
Mém. de la Soc. méd. des Hop. de Paris, n° 10, 
22 mars 1925, p. 425.) Š 


Observation intéressante en raison des difficultés 
d’un diagnostic que la radiographie a aidé à élablir 
en montrant qu’il n'existait pas de sténose véritable 
du gros intestin. Toutefois elle ne permet pas de 
conclure que la radiographie sulfise à reconnaitre 
l'existence d'une perisigmoidite. A. B. 


I. Geth Hirsch (New-York). — Le sphincter cæco- 
colique. (Journ. of Radiol. Omaha, III, n° 10, 
Octobre 1922, p. 415.) 


H. résume l'anatomie comparée du ciecum, il en 
déduit qu'il existe chez l'homme, comme chez les 
vertébrés, un sphincter entre le cæcum et le colon; 
celui-ci est plus ou moins atrophié, mais existe ce- 
pendant tant au point de vue morphologique qu’au 
point de vue physio-pathologique, il s'ouvre sous 
l'influence d'un réflexe chimique ca-co-appendiculaire 
(par un phénomène comparable à celui du pylore). 

Cette région peut être le siège de troubles fone- 
lionnels : spasme, s'accompagnant de rétention civcale 
el pouvant jouer ainsi un rôle dans la stase cæcale 
et la production secondaire d’adhérénces cæco-appen- 
diculaires. Pour H., la radiologie permet de constater 
qu'il existe entre les différents sphincters (iléo- 
cecal, ceco-colique, et pylore) des modifications 
réciproques de fonctionnement. 

Les rayons X permettent de localiser le sphincter 
long de 4 à 2,5 pouces à une distance de l'abouche- 
ment de Viléon dans le civcum de 1 à 4 pouces: il 
demande à ètre recherché, surtout en decubitus ven- 
tral, mais est souvent masqué par la réplétion des 
anses voisines par la substance opaque. Il faut faire 
le diagnostic de ce spasme avec les modifications 
d'aspect causées par des slénoses à ce niveau. 

Point rétréci au tractus intestinal, ce sphincter est, 
par cela mème, plus prédisposé à ètre le siège de 
lésions organiques, par ex.: ulcerations, péricolite, 
tuberculose, cancer. MonreEL KanN. 


APPAREIL RESPIRATOIRE 


Herscher. Guénaux et Thevenard (Paris). — 
Un curieux aspect radiologique : Caverne vo- 
lumineuse se voilant pendant la toux (phéno- 
mène du rideau). (Bulletin de la Société de Ra- 
diolugie médicale de France, Janvier 1925, pages 
46-18.) 


Les A. attirent l'attention sur un signe radiologique 
non encore décrit, qu'ils désignent sous le nom de 
phénomène du rideau. 

Ce signe a été’constaté sur un tuberculeux avancé, 
dont les deux sommets présentaient une obscurité 
marquée et dans la plage pulmonaire gauche opaque 
on constatait une large caverne sous Ja clavicule. En 
faisant tousserle malade, un phénomene inattendu se 
produisait. Pendant les secousses de la toux, la ca- 
verne se trouvait complètement voilée comme par un 
véritable rideau. 

Quelques mois plus tard, l'examen de la pièce ana- 
a montré un lobe gauche entièrement évidé, 


tomique | e en | 
rendait difficile linterprélation de ce signe. 


ce qui 


Rayons X. 


Les A. pensent que la poussée exercée par le lobe 


inférieur pendant les secousses de la toux se font 


sentir sur la paroi inféro-interne de la caverne, qui, en 
raison de la minceur de ses parois et de l'absence de 
tissu flbreux, vient ARPS sur la paroi svmétri- 
queinent opposée. P. TRUCHOT. 


J. Forestier et L. Leroux (Paris). — Etude expé- 
rimentale radiographique des injections intra- 
trachéales par l'huile iodée. Injections lobaires 
du poumon. (Bull. et Mém. de la Soc. Méd. des 
Hop, de Paris, 29 février 1925, n° 7, p. 299.) 


L'huile iodée introduite dans l'arbre respiratoire 
injecte les ramilications bronchiques et, grace à son 
opacité, les dessine avec une grande netteté à la 
radioscopie et à la radiographie. Elle permet de réa- 
liser pour l'arbre broncho-pulimonaire ce que le 
bismuth a donné pour l'étude du tube digestif. 

De préférence à l'injection sus-glottique simplitiée, 
sans miroir ni anesthésie, de préférence aussi à in- 
jection par la voie intercricothyroidienne, les A. pré- 
conisent l'injection sur le sujet en position couchée, 
par la voie sous-glottique avec anesthésie laryngée, 
seule possible dans ces condilions et en recherchant, 
pour chaque zone pulmonaire qu’on désire atteindre, 
la position optima à donner au sujet. Seule, linjec- 
tion en position couchée permet d'atteindre une autre 
zone que les bases pulmonaires. Une inclinaison 
légère sur le côté à injecter permet de localiser aisé- 
ment l'injection dans un seul poumon, la répartition 
de l'huile dans celui-ci étant réglée par des détails 
de technique que les A. exposent minutieusement et 
dépendant de la dose comme de la vitesse de l'injec- 
tion. Les radiographies présentées à l'appui de cette 
communication démontrent qu'il est possible de loca- 
liser l'injection soit au lobe inférieur, soit à la zone 
moyenne, soit entin à tout le poumon jusqu'au som- 
met. Les arborisations bronchiques injectées s’éten- 
dent jusqu'au-dessus de la clavicule dans certains 
cas et donnent à penser qu'une lésion pathologique 
du sommet eût pu ètre atteinte directement. 

Les A. croient en définitive, que lorsque la technique 
sera tout à fait au point, l'injection intra-lobaire par 
voie trachéo-bronchique pourra être un mode théra- 
peutique de grande efficacité entre les mains de tout 
médecin, pour le traitement des affections des voies 
respiratoires. A. B. 


G. Paisseau et Iser Solomon (Paris). — Les 
images radioscopiques de la”pneumonie fran- 
che. ee el Mem. de la Soc. méd. des Hop. de 
Parts, n° 6, 22 février 1925, p. 252.) 


La ne de l'enfant, d’après les recherches 
de MM. Weill et Mouriquand, se traduit presque tou- 
jours par une image triangulaire dont la base est 
axillaire et dont le sommet s’effile jusqu'au hile; cette 
image est particulièrement nette dans la pneumonie 
du sommet. 

L'étude radiologique d’une trentaine de pneumo- 
nies de l’adulle a conduit MM. Paisseau et Solomon 
aux conclusions suivantes : Chez l'adulte, le triangle 
pueumonique semble l'apanage des pneumonies du 
lobe supérieur: réciproqueinent ces pneumonies sem- 
blent se traduire presque constamment par cette 
ombre triangulaire de siege fixe, dont les caractères 
morphologiques etévoluuls sont conformes à la des- 
cription que les auteurs Ivonnais ont rendue clas- 
sique chez l'enfant. Le triangle peut aussi s’observer 
dans Jes pneumonies du lobe moyen. Par contre, 
dans les pneumonies des lobes inférienrs. le siège et 
la forme du foyer primitif sont variables. L'origine 
corticale sans être aussi constante qne le veut M. Weill 
est cependant beaucoup plus fréquente que le point 
de départ hilaire admis par les auteurs allemands. 
I peut exister un syvnehronisine parfait entre le début 


289 


des signes généraux de la pneumonie et l'hépatisa- 
tion. A. B. 


Rispal. Escande et de Verbizier (Toulouse). — 
A propos des paradoxes de la symphyse pleu- 
rale. (Bull. et Mém. de la Soc. méd. des Hop. de 
Paris, n° 8, 8 mars 1923, p. 561.) 

Les A. rapportent deux observations conformes aux 
faits signalés par M. Ameuille. d'une part celle d'un 


pneumothorax irréalisable chez une malade présen- 
tant tous les signes cliniques et radiologiques d'une 


_plévre libre; d’autre part, celle d’un pneumothorax 
; l 


facilement réalisé chez un malade présentant les 
signes radiologiques d'une symphyse pleurale pro- 
bable. 

lls en concluent que la seméiologie pleurale ac- 
tuelle ne permet pas d'affirmer ou d'infirmer d’une 
facon absolue la soudure ou la liberté pleurales et 
que seule une tentative d’insuftlation, dans les cas 
douteux, donnera la certitude. A. B. 


Ameuille et Gally (Paris). — Appréciation du 
volume des lésions pulmonaires par les pro- 
cédés radiologiques. (Bull. et Mém. de la Noe. 
méd. des Hop. de Paris, n° 9, 15 mars 1925, 
p. 578.) 


Les A. de cet excellent travail montrent que dans 
l'appréciation du volume des lésions pulmonaires, 
l'exploration radiologique, telle qu'on Ja pratique cou- 
ramment expose tout comme l'auscultation, à des 
erreurs en moins dues a ses limites de sensibilité et 
a des erreurs en trop. 

Ces dernières se ramènent à deux grandes caté- 
gories : 1° celles qu’on commet sur les lésions lobaires 
massives, faute de tenir compte de l’obliquité des 
acissures ; 2° celles qui sont provoquées par la pro- 
jection confluente sur le plan d'observation, écran ou 
film, de lésions discrètes espacées en profondeur. 

De ces deux catégories d'erreurs en trop, la pre- 
mière est évitée par l’examen radioscopique en posi- 
tion latérale, toujours nécessaire pour distinguer du 
lobe pulmonaire malade le lobe pulmonaire intact; 
la seconde est évitée par la radiographie stéréosco- 
pique qui en dissociant les ombres pathologiques et 
en révélant leur topographie dans le champ pulmo- 
naire donne une estimation vraie de l'importance des 
altérations parenchymateuses. A. B. 


J. Luxenburg et B. Grynkraut (Varsovie). — 
Médiastinite. pleurésie médiastine droite, péri- 
cardite avec épanchement, gangrène pulmo- 
naire, suite d'une perforation d'œsophage. 
Guérison. (Bulletin de la Société de Radiologie 
médicale de France, Février 1925, p. 47-48, avec 
2 fig.) 

Les A. rapportent l'observation d'un jeune homme 
chez lequel l'examen radioscopique révélail l'exis- 
tence d'une ombre verticale rubanée, s'élendant à 
droite du sternum, de la clavicule au diaphragme. et 
à droite d'une ombre de périvardite avee épanche- 
ment. Les A. ont posé le diagnostic d’épanchement 
enkysté du médiastin, et plus Spécialement de la 
plevre médiastine; ce qui fut confirmé dans la suite 
par l'évolution de l'affection. P. Trecuor. 


ORGANES GÉNITO-URINAIRES 


Henri Béclère (Paris). — Radiographies rénales 
de profil. (Bulletin de la Societé de Radiologie 
médicale de France, Février 1925, p. 46-47.) 


200 


L’A. présente de belles radiographies prises sur le 
cadavre après injection de sulfate de barvte dans 
l’uretère, le rein droit, la vésicule biliaire, le canal 
cholédoque, les voies biliaires secondaires et le canal 
de Wirsung. Sur un premier cliché vu de face, on 
constate la superposition de l'ombre rénale ot de 
l'ombre de la vésicule biliaire. Sur un deuxième cliché, 
pris de profil, le rein se projette en arrière des corps 
vertébraux, alors que l'ombre de la vésicule se pro- 
jette nettement en avant. 

LA. monie ensuite deux séries de clichés du 
malade dont les vues de face montraient un calcul 
dans l'aire de projection normale de la vésicule bi- 
liaire, et les vues de profil montraient la projection 
du calcul en arrière des corps vertébraux. Ces calculs 
étaient dans le rein. P. TRUCHOT. 


DIVERS 


“a 


Sicard ct Forestier (Paris). — L'huile iodée en 
clinique. Applications thérapeutiques et dia- 
gnostiques. (Bull. et Mém. de la Société méd. des 
Hop. de Paris, 29 février 1925, n° 7, p. 509.) 


Les huiles iodées el particulièrement le lipiodol(de 
Lafay) peuvent servir en clinique à trois buts prin- 
cipaux: antalgique, modificateur, et d'exploration. 

Pour parler ici seulement du dernier, l'huile iodée 
injectée dans la cavité épidurale, spécialement entre 
la ir et la 5 vertebre dorsale ou entre la 10° dorsale 
et la 1 sacrée, à la dose de 4 à 5 c.c., permet de 
repérer par la radiographie le siège des compressions 
médullaires. Les A. ne comptent plus les exemples de 
mal de Pott ou de métastases vertébrales cancéreuses 
dont ils ont dépisté la zone pachyméningitique, du 
reste toujours beaucoup plus étendue que le foyer 
osseux de destruction ct le dépassant très nota- 
blement, 

Le lipiodol introduit à la dose de 1 c. c. au voisi- 
nage de la 4° ou de ka 5° dorsale dans la cavité sous- 
arachnoidienne en permet plus simplement encore 
l'exploration. Si cette cavité est interrompne par un 
processus compressif, méningite séreuse cloisonnée 
enkystée, néoplasies diverses, ete., le lipiodol est 
retenu ou emprisonné en chemin et la lecture du 
ehehé radiographique permet de repérer le point de 
l'axe médullaire qui correspond au siège de la com- 
pression intra-rachidienne. Cest ainsi que dans trois 
eas les A. ont pu guider la main du chirurgien el lui 
faire enlever, sans tâtonnements, une tumeur com- 
pressive. 

Dans les cas d’abcès froids migrateurs dont l'ori- 
gine échappe à la radiographie, quelques centimètres 
cubes d'huile iodée injectés dans la poche sont ca- 
pables de cheminer jusqu'au foyer d'origine si te 
sujet a été mis dans une position favorable. Chez 
plusieurs malades atteints d'abcès froids dela région 
crurale ou fessiére, les A. ont vule lipiodol s'égrener 
ainsi sur un trajet de plus de 40 à 50 centimètres, 
depuis la racine du membre inférieur jusqu’à la 
colonne ‘lombaire. 

Dans les cas de flstules, l'huile iodée remplace 
avantageusement la pâte bismuthée et ne détermine 
aucune douleur. 

Les A. présentent la première radiographie d'une 
caverne pulmonaire injectée de lipiodol par la voie 
intercrico-thvroïdienne, 

lis pensent qu'il serait intéressant de ‘décoller par 
aiguille de Kiss une plèvre de tubereuleux au 
début et de remplacer l'injection d'air par de l'huile 
lipiodée ou non. [leur parait que par ce moyen le 
blocage pulmonaire serait encore pius parfait et 
assuré pour une durée plus longue. A. RB. 


Rayons X. 


RADIOTHÉRAPIE 


GÉNÉRALITÉS 


Joly (Paris). — Une année de fonctionnement de 
radiothérapie ultra-pénétrante. (Bulletin de la 
Société de Radiologie médicale de France, Jan- 
vier 1923, p. 29-37.) 


L'A. expose le fonclionnement de ses deux appa- 
reils de radiothérapie pénétrante, le Gaiffe avec tube 
Coolidge dans l'huile, le Casel avec tube dans l'air; il 
donne le détail de marche des bobines, des interrup- 
teurs, des tubes et des kénotrons. 

Au point de vue pratique l'A., insiste sur les me- 
sures el les dosages, et donne des courbes do ‘rap- 
ports en profondeur, ainsi qu'un modèle de faisceau 
d'irradiation avec courbes disodoses. 

LA. estime que l'expérience a bien montré que l’on 
doit abandonner aussi bien la méthode massive d’em- 
blée, préconisée par les Allemands, que la méthode 
de doses très fractionnées réparties sur plusieurs 
semaines, à cause de son action, non plus destruc- 
live, mais excitante sur les tumeurs. L'A. préconise 
une méthode de traitement en 7 à 10 jours avec dose 
quotidienne minima de 800 R effectifs (dose profonde), 
il pense qu'une tumeur caneéreuse ne doit jamais 
recevoir moins de 3200 R effectifs, et que souvent il 
est besoin de plusieurs traitements de consolidation, 
même en l'absence de récidive. P. TRUCHOT. 


E.-G. Beck (Chicago). — La radio-toxémie : 
Causes, moyens préventifs. (Journ. of Radiol. 
Omaha, Ill, n°8, Août 1922, p. 301.) 


B. considère comme un des grands obstacles à la 
radiothérapie le mal des rayons: Pélude de celui-ci 
comporte l'étude : 1° des syinplomes ; 2° des causes; 
3 des moyens de prévention. 

4° Symptomes : Hs apparaissent en général dans les 
vingt-quatre heures qui suivent le traitement (plus tot 
chez les sujets débilités ou trop sensibles aux rayons) 
durent 5-4 jours et rétrocedent alors, ayant pratique- 
ment disparu en 10-12 jours. B. appelle Pattention sur 
la difficullé du diagnoslie avec les toxémies non dues 
aux rayons et pense que le meilleur élément de dia- 
gnostic esl la suspension de traitement. Dans ce cas, 
en effet, le mal des rayons cède assez rapidement au 
contraire des autres toxémies. 

2° Causes: Ces rayons n'agissent que par les modi- 
fications qu'ils provoquent au niveau des tissus, 
n'étant pas toxiques par eux-mêmes. Ces modifica- 
tions sont fonelion du dosage, de la durée d'irradia- 
tion et de ia radio-seusibilite des cellules, normales 
ou pathologiques suivanttrois stades de stimulation, 
stérilisation et mort, (ll faut également tenir compte 
tant des tissus situés dans la zone irradiée que des 
éléments circulants : sang, Ivmphe.... B. passe rapi- 
dement en revue ces différentes moditications.) 

3e Moyens de prévention. Etant donné que les masses 
cellulaires détruites ne peuvent ètre éliminées qu'une 
fois réduites à létal liquide (et qu'elles sont plus 
‘apidement mises en circulation qu'évacuées), il con- 
vient de favoriser Féliminalion en veillant au bou 
fonctionnement des reins et de la peau; en outre, 
B. recommande de préférence: « exérêse chirurgicale 
aussi étendue que possible, Comprenant peau, graisse, 
muscle, tumenr; laisser la plue ouverte quelles que 
soient ses dimensions, faire ayir directement les radia- 
lions ». Les avantages de cette méthode sont les sui- 
vants :action directe des rayons (rayons X ou radium); 
réduction du filtrage en dehors des cas où gros vais- 
seaux, organes nobles on nerfs sont trés voisins; 
suppression du danger de radiodermite cutanée; 
diminution de la dose nécessaire; evacuation directe 


Rayons X, 


dans le pansement des produits de décomposition. 
B. rapporte 5 observations de malades traités par 
cette méthode ‘sarcome du poumon, adénome de 
l'ovaire, épithéliome de la lèvre) dont le but principal 
est de lutler contre le mal des rayons. 
Morev KAHN. 


H. Borell (Düsseldorf). — Recherches expéri- 
mentales sur le dosage en profondeur des 
rayons de Rœntgen durs et du rayonnement 
diffusé. (Strahlentherapie, Bd. 14, H. 2, 1922.) 


Très long travail énumérant surtout les bases bien 
connues de la radiothérapie profonde. L'A. a fait 
quelques mesures. avec des films photographiques, 
sur la distribution du rayonnement diflusé dans la 
cuve à eau et sur le cadavre, et ses résultats ne 
modifient en rien nos conceptions actuelles sur le 
role du rayonnement diffusé. Les mesures faites sur 
le cadavre différent notablement, quoi qu'en pense PA., 
de celles de Dessauer et Vierheller. | 

[SER SOLOMON. 


J. Kotmayer (Mayence). — Les filtres épais en 
roontgenthérapie. (Strahlentherapie, Bd. 14, 
H. 2, 1922.) 


A la suite de Werner et Rapp, l'A. emploie des 
titres lourds très épais (3 min. de zinc) et dit avoir 


obtenu, grace à celte technique, des résultats remar- — 


quables. Avec lappareillage Veifa, la dose d'érythème 
est obtenue. avec ce liltre, en 6 heures, avec la symé- 
trie en 8 heures, pour une distance focale de 25 cm. 
La dose totale est administrée en plusieurs séances, 
et la série d’'irradiations n'est renouvelée qu'au bout 
de huit semaines.. ISER SOLOMON. 


J. Cluzet, A. Rochaix et T. Kofman (Lyon). — 
Action sur les microbes du rayonnement se- 
condaire des rayons X et du radium. (Journal 
de Physiologie et de Pathologie générale, 1922, 
t. XX, n° 4, p. 548-559.) 


D’après les recherches des A. on peut conclure que 
le rayonnement secondaire du radium et des rayons X 
s'est montré faiblement bactéricide. 

Pour mettre en évidence l'effet nocif des rayons 
secondaires sur les cultures jeunes, il est nécessaire 
que leur développement soit ralenti (maintien des 
milieux à la température de la glace fondante). 

La durée d'irradiation nécessaire pour obtenir la 
destruction d'une colonie microbienne jeune sur une 
épaisseur de 1/2 centimetre par le rayonnement se- 
econdaire d'un tube de Dominiei contenant 50 milligr. 
de bromure de radium est de 7 à 12 jours. L'action 
bactéricide n'est pas immédiate. | 

L'utilisation en microbiologie du rayonnement se- 
condaire des rayons X est plus complexe. 

Avec les rayons primaires mous on a observé un 
effet stérilisant en utilisant des radiateurs à poids 
atomique faible (aluminium, nickel). 


Avec les rayons primaires pénétrants, le résultat - 


est resté négalif avee un radiateur à poids atomique 
faible ou à poids atomique élevé. 


LOUBIFR. 


NÉOPLASMES 


Berger (Fribourg-en-B.). — Sur les résultats du- 
rables obtenus dans la radiothérapie du can- 
cer à la Clinique gynécologique de l’Université 
de Fribourg. (Strahlentherapie, Bd. 14, H. 2, 
11122.) 


291 


Relevé statistique des cas du cancer ‘du sein et de 
l'utérus traités à la Clinique de Fribourg de 1915 
à 1916. Pour le cancer du sein on note comme survie 
après le traitement: 56 pour 100 après 2 ans, 25 pour 100 
après 5 ans, 11,6 pour 100 après 4 ans, 4,6 pour 100 
après 5 ans. Pour le carcinome du corps de Putérus 
les résultats de la radiothérapie sont légérement in- 
férieurs à ceux donnés par l'intervention chirurgicale, 
mais à la charge de celle-ci il faut ajouter le risque 
opératoire. Pour le carcinome du col utérin, les guéri- 
sons, après ò ans d'observation, seraient de 5, pour 100 
après l'intervention chirurgicale et de 8,1 pour 100 
après traitement radiothérapique. 

ISER SOLOMON.. 


Société Royale de médecine de Londres. — Du 
traitement radiothérapique des affections ma- 
lignes ; résultats cliniques. (Discussion du 
22 janvier 1925. (Brit. Med. Journ., n° 5259, 
27 janvier 1923.) 


La discussion devait se borner, suivant lord 
Dowson président, à l'étude des résultats cliniques 
des affections malignes, cancer en particulier, R. Knor, 
dans tous les cas où une opération radicale est pos- 
sible, pense que celle-ci doit précéder le traitement 
radiothérapique. Celui-ci, de grande valeur vis-à-vis 
de la tumeur primitive, est peu utile en cas de métas- 
tases, surtout profondes, dont il est incapable d'em- 
pêcher la production: K. a traité des cancers de la 
gorge, de l'«sophage, du rectum, qui ont été au moins 
momentanément améliorés ; de l'estomac sans succes. 
Il insiste sur les précautions à prendre tant au point 
de vue de lintégrilé de la peau que des phénomènes 
secondaires. La radiothérapie profonde est encore, 
pour lui, une méthode à employer avec précaution 
(surtout chez les malades dont l'état général est très 
atteint), mais dont la valeur prophylactique et post- 
opératoire est considérable, seule ou associée à la 
radiumthérapie. 

Sampson Handley arrive à des conclusions ana- 
logues; il insiste sur la nécessité de l’action combinée 
de la chirurgie et de la radiothérapie qui se com- 
plétent; il met en garde contre l'enthousiasme excessif 
qu'a provoqué l'emploi de la radiothérapie profonde. 
Reginald Morton admet que plus de 95 pour 100 des 
cas d’affections malignes que voit le radiologiste sont 
des cas inopérables. [I discute la question du dosage, 
des lésions culanées et des troubles généraux seeon- 
daires et, sur plusieurs centaines de cas traités, n'a 
trouvé que très rarement une diminution de 5 pour 100 
des globules rouges. — Lockbart-Mummery, insistant 
sur la question du dosage, pense que l’action cura- 
trice des ravons ne dépend que de la résistance des 
cellules néoplasiques et est du mème ordre que celle 
de tout agent susceplible de les détruire. — Gilbert 
Seull pense que la radiothérapie doit chercher a 
éviter la généralisation en ne restant plus aussi locale: 
toule réaction sanguine est pour lui preuve d'exeès 
de dose; sans parler de guérison, il vante le role 
palhatit des rayons. — Douglas- Webster envisage la 
radiothérapie dans 5 cas: prophylactique, en collabo- 
ration avec le chirurgien: palliative dans les cas ino- 
pérables; curatrice dans des cas rares (par ex. épithé- 
liomes superliciels baso-cellulaires). — Gordon-Taylur 
est partisan du rôle prophylactique post-opératoire 
des rayons, en particulier dans les cas de cancer du 
sein, et lui associe le radium. Lynham rapporte la 
technique des doses fractionnées employée an Cancer 
Hospital qui lui parait intéressante dans certains eas: 
le malade qui répond au traitement y répond dès la 
première séance. 1l insiste sur le danger qu'il va 
à baser la dose sur la dose érythème très variable 
suivant les sujets; il n'entreprend le traitement pro- 
phylactique post-opéraloire que 6-8 semaines apres 
l'interveutlion quand le malade est remis du shock. 


292. 


Know en concluant admet qu'il y a encore une limite 
aux excès de louanges qu'a suscitésla méthode; il 


croit que la radiothérapie fera encore d'immenses — 


progres elque peut-ètre même on en arrivera à l'aide 
de plusieurs tubes à donner de vrais bains de 
rayons X. Moret Kaun. 


F. v. Hofmeister (Stuttgart). — Sur les lésions 
mortelles du larynx déterminées par les 
rayons X. (Münchener medizinische Wochen- 
schrift, t. 69, ne 49, 8 décembre 1922.) 


Les accidents tardifs sont plus fréquents qu'on ne 
croit, ils peuvent apparaitre et déterminer la mort 
après un intervalle de plus de quatre semaines. 
L'A. considère la radiothérapie comme incertaine 
et dangereuse, et la concède à la rigueur aux seuls 
cancers inopérables; mais non sans réserves, car là 
aussi les moyens palliatifs chirurgicaux lui seraient 
supérieurs. M. LAMBERT. 


G. Roussy (Paris). — Remarques à propos de la 
communication de MM. S. de Nabias et J. Fo- 
restier. (Comptes rendus de la Société de Biologie, 
t. LXXXVIII, 1923, n° 2, p. 85.) 


L'A. fait quelques réserves aux conclusions de 
MM. S. de Nabias et J. Forestier et estime qu'en plus 
du pouvoir nutotique, le stroma conjonctivo-vas- 
culaire joue un rôle dans le traitement par les 
rayons X ou y des cancers du col de l'utérus. Ce tissu 
conjonctivo-vasculaire peut ètre avant le traitement 
en état de résistance ou de déficience et différencier 
les résultats thérapeutiques dans l’un ou l'autre cas. 

A. Daniaux. 


SANG ET GLANDES 


Hensen et Lorey (Hambourg). — Radiothérapie 
des glandes lacrymales ‘dans le larmoiement. 
(Münchener medizinische Wochenschrift, 1.69, 
n° 45, 10 novembre 1922, p. 1575.) 


Sur 53 cas d'épiphora traités, d'emblée ou après 
intervention opéraloire inefficace, 20 seulement ont 
pu ètre suivis complètement. Tous ont été guéris ou 
considérablement améliorés. On emploie deux pelits 
champs d'irradiation. Dans l'un, le rayon central est 
dirigé obliquement de bas en haut et de dedans en 
dehors; lwil est protégé par un verre au plomb. 
Dans l'autre, le rayon central est dirigé perpendicu- 
lairement au-dessus du rebord sus-orbitaire. Dose 
culanée pour chacun; filtration avec 0,9 inm Zn et 
5 mm Al ou 4min Gu. Aucun accident observé. A si- 
gnaler qu'il n'a pu ètre décelé de modifications histo- 
logiques sous l'influence de Virradiation des glandes 
lacrymales du lapin. M. LAMBERT. 


Kort Gutzeit (Iéna). — Radiothérapie de la polyé- 
rythrocythémie. (Münchener medizinische Wo- 
chenschrift, À 69, n° 40, 10 novembre 1922, 
p. 156%). 

De tous les agents thérapeutiques les plus efficaces 
pour cette affection sont les rayons X. L'irradiation 
de la moelle osseuse doit se faire avee de tres fortes 
doses, 100 pour 100 de Ja dose cutanée, et mème 
davantage. Il y a lieu pour graduer ces doses, et 
Pétendue de moelle osseuse trailée, de tenir compte 
de la formule leucoevtaire et de létat général. 

M. LAMBERT. 


E. Coulaud (Paris). —- Effets de l'irradiation du 


corps thyroïde sur la conception et les produits 


de la conception. (Comples rendus de la Société 
de Biologie, t. LXXXVIIE, 1925, ned, p. 20-21.) 


Rayons X. 


Chez les mâles, l'hypothyroïdie obtenue par l'irra- 
diation diminue l'appétit sexuel, mais n'aboutit à la 
stérilité qu'au delà de doses considérables (150 11). 
Chez les femelles. l'aptitude à la fécondation fléchit 
à partir de 70 à 100 H. Les portées de parents thy- 
roidicns sont plus faibles. Les petits ont un poids 
inférieur qui se rapproche ensuite de la normale et 
devient égal au poids des animaux témoins. Les 
mâles dominent dans les portées de parents hypo- 
thyroïdiens. 

A 6 ou 8 mois leurs glandes à sécrétion interne sont 
normales. Plus jeunes, leurs’ surrénales sont plus 
petites que celles des animaux témoins. Le corps 
thyroïde est pauvre en colloïde, mais se moditie rapi- 
dement et devient normal après un mois ou deux. 
Cette modification thyroïdienne, d'après des expé- 
riences de l'A., est surtout fonction, au moins en partie, 
de Pallaitement. A. DARIAUX. 


ORGANES GÉNITO-URINAIRES 


De Martel et Sourdel (Paris). — Radiothérapie 
pénétrante et chirurgie, dans un cas de kyste 
végétant de l'ovaire avec noyaux péritonéaux 
secondaires. (Bulletin de la Société de Radiologie 
medicale de France, Février 1923, p. 73 à 75.) 


Les A. rapportent l'observation d'une malade ayant 
une ascile et chez laquelle une laparotomie explora- 
trice permit de constater un kyste végétant de l'ovaire 
droit avec proliférations multiples sur le péritoine — 
il fut décidé de faire des séances de radiothérapie 
profonde. Au bout de quelques séances un mal des 
rayons très accentué obligea à suspendre le trai- 
tement. 

Sur les conseils du docteur Proust, une seconde 
laparolomie fut pratiquée et Pon constata la dispari- 
tion complete des noyaux secondaires du péritoine et 
la réduction du kyste qui fut très facilement extirpe : 
la malade depuis huit mois est en parfaite santé. 

P. TRUCHOT. 


Antoine Lacassagne et Henri Coutard (Paris). 
— De l'influence de l'irradiation des ovocytes 
sur les fécondations et les gestations ultérieu- 
res. (Ginecologie et Obslétrique, t. VIL, n° 1, 1925, 
p. 1-20.) 

Les A. ont fait des expériences sur lovaire de la 
lapine ; ils pensent que cet organe représente, avec 
le testicule, un des meilleurs tests biologiques pour 
le dosage de l'action des radiations. 

De ces expériences, il ressort que, chez la lapine, 
nne irradiation des ovaires unique et relativement 
faible (5,5 ID laisse dans les ovacytes quiont échappé 
à J'atrésie rantgénienne une lésion qui semble défi- 
nitive. Dans l'ordre de gravité croissante des troubles 
conséeulifs à l'alléralion des ovoevtes on observe : la 
mort du jeune lapin, en quelques semaines, la mort 
du nouveau-né à terme, la mort du feetus, la mort de 
l'embryon, l'absence de nidalion de l'œuf, enfin l'ab- 
sence de fécondation de l'œuf et l'atrésie folliculaire. 

D'aprés ces constatations, on peut penser que dans 
l'espèce humaine également, une irradiation soit par 
les ravons X, soit par les ravons +, qui frappe l'ovaire 
méme à dose faible peut influencer défavorablement 
et détinitivement la fonetion de reproduction. Par 
conséquent, « la technique qui prétendrait, chez des 
femmes jeunes, dans le traitement des métrorragies 
par exemple, agir à dose faible pour suspendre les 
hemorragies tout en ménageant le retour des fone- 
tions ovariennes normales, serait une pure vue de 
l'esprit +. LOUHIER. 


H. Martius (Bonn). — Sur certaines indications 
particulières de la radiothérapie en gynécolo- 


Substances radioactives. 


gie. (Münchner medizinische Wochenschrift, t. 69, 
n° 44, 5 novembre 1922, p. 1558.) 


Après une période d’engouement pour la radiothé- 
rapie profonde, on se trouve actuellement dans une 
phase de réaction; de telle facon qu'il est difficile de 
décider définitivement de sa supériorité sur le trai- 
tement chirurgical, dans le cas des tumeurs. Mais son 
efficacité indéniable sur les hémorragies utérines 
peut permettre de placer parfois son indication dans 
des cas qui sont sous la dépendance des fonctions 
ovariennes : ostéomalacie, dysménorrhée chez les 
femmes approchant de la ménopause. psychoses pério- 
diques, et même tuberculose ou affection du cœur. 
Dans ces cas, la suppression de la menstruation peut 
ètre salutaire. Et l'on peut réaliser une stérilisation 
temporaire en employant des doses convenables 
puisque la radiosensibilité des follicules de Graaf 
croit avec leur maturité. M. LAMBERT. 


W. Simon (Munich). — Appareil pour la mise en 
place, par une construction géométrique, du 
champ d'irradiation gynécologique en thérapie 
profonde. (Münchener medizinische Wochen- 
schrift, t. 69, n° 44, 3 novembre 1922, p. 1559.) 


Pour ètre sùr d'appliquer la dose curative à une 
tumeur profonde, il est indispensable de faire au 
préalable une épreuve très soignée indiquant pour 
chaque porte d'entrée l'incidence à donner au còne 
d'irradiation. Une erreur de quelques degrés suffit à 
fausser les résultats. Il faut évidemment ensuite réa- 
liser cette incidence avec un bon appareil de mesure. 
La construction géométrique est facilitée par un appa- 
reil, sorte de compas, dont la description ne peut se 
résumer, et que construit la Société Polyphor. 

M. LAMBERT. 


W.-H. Schmidt (Philadelphie). -- Radiothérapie 


des métrorragies. (Amer. Journ. of Electrothe- 


rap. and Radiol., t. XL, n°11, Novembre 1922, 
p. 547.) | 


Si l'on est d'accord pour reconnaitre l'utilité de la 


SUBSTANCES 


GENERALITES 


G. E. Pfahler (Philadelphie). — Les effets des 
rayons X et du radium sur le sang et la santé 
générale des radiologistes. (American Journal 
of Rwntyenology, Octobre 1922, n° 10, p. 647.) 


La mort de trois travailleurs du Radium Institute de 
Londres a été attribuée à leurs occupations habi- 
tuelles et a attiré l'attention sur le danger des radia- 
tions. J.-C. Moltram fut, à ce propos, chargé de 
recherches spéciales sur les effets du radium sur le 
personnel de l’Institut. Pendant un an il fit l'examen 
du sang pour chaque travailleur, et il montra que 
ceux-ci sont sujets à des moditications en rapport 
avec le temps d'exposition aux radiations. 

Plus récemment, Mottram, avant examine #0 adultes 
dont 20 S'oceupaient plus spécialement du radium et 
18 des rayons X, a montré que le nombre de iym- 
phocytes et de polvnucléaires est anormalement bas, 
particulièrement chez les spécialistes du radium. Les 
rayons dn radium agissent sur la moelle osseuse. 
Landis que les rayons X, moins pénétrants, marquent 
leurs effets plus spécialement sur les lymphocytes et 


293 


radiothérapie dans le traitement des troubles mens- 
truels, avec ou sans fibrome, la discussion reste 
ouverte sur les indications et contre-indications. 

Radiothérapie et chirurgie ont chacune leur champ 
d'action. Avant tout, if s'agit de posséder un dia- 
gnostic aussi parfait que possible, étayé au besoin 
par une consultation avec le radiologiste en vue de 
discuter le cas envisagé. La chirurgie présente des 
risques certains quoique réduits au minimum {shock 
opéraloire chez des sujets affaiblis par ’hémorragie; 
accidents urinaires, immobilisation prolongée n’exis- 
tent pas en radiothérapie); la malade refuse parfois 
l'intervention. Le mode de traitement varie également 
avec lage ‘la chirurgie restantla méthode de choix chez 
les jeunes): le siège et le volume de ta tumeur (les 
petites tumeurs sont les plus favorablement soumises 
à la radiothérapie); l'infection est une contre-indica- 
tion formelle surtout à la radiumthérapie ; le danger, 
minime, de dégénérescence cancéreuse n’est pas une 
contre-indication à la radiothérapie. Chirurgiens et 
radiologistes sont d'accord sur certains points ; appar- 
tiennent à la radiothérapie les tumeurs de petit 
volume, sans comphcealions inflammatoires, celles 
pour lesquelles les malades refusent l'intervention 
pourvu qu'il n'y ait ni grossesse, ni infection. Dans 
toute dégénérescence cancéreuse la radiothérapie 
précédera avantageusement la chirurgie. 

Les cas suivants prêtent encore à discussion: faul- 
il intervenir, ou traiter par les rayons au cas où il 
existe d'autres affections du domaine de la chirurgie. 
S. incline à traiter par les rayons qui permettent 
d'éviter des interventions multiples. 

Que faire en cas de dégénérescence cancéreuse 
d'emblée ou de dégénérescence post-radiothérapique 
qui lui parait négligeable ? S. reste partisan du trai- 
tement radiothérapique dans le premier cas, soit par 
les ravons, soit surtout par le radium, soit par l'em- 
ploi simultané des deux procédés. 

Il donne quelques-unes des données du traitement 
et conelut en vantant la bonne entente réciproque du 
chirurgien et du radiologiste, tous deux ayant intérêt 
à associer leurs efforts et leurs méthodes. 

Moret Kann. 


RADIOACTIVES 


le tissu lymphoide qui ne sont pas protégés par les 
os. 

En novembre 1921, PA. a proposé à la réunion 
de la « Philadelphie Roentgen Society » que les radio- 
logistes fassent une étude de leur sang, en sollicitant 
autant que possible la contribution à cette recherche 
de tous les radiologistes américains. 1000 circulaires 
furent distribuées comportant un nombre de ques- 
tions relatives à l'âge, aux occupations du radiolo- 
giste et aux détails analytiques de l'examen du sang. 

be l’ensemble de ces examens on peut tirer les 
conclusions suivantes : 

L'exposition aux rayons X ou au radium s'accom- 
pagne à la fois d'une leucopénie modérée, d'une iym- 
phoeytose relative et parfois d'une éosinophilie. 

La pression sanguine est communément assez basse 
chez les radivlogistes, mais ne semble pas s'accom- 
pagner de symptômes définis. 

L'asthénie quelquefois notée peut ètre attribuée 
parfois au surmenage et aussi probablement au séjour 
dans une atmosphere continee sans aération et sans 
repos suffisant. 

Les moditications de la peau constatées chez les 
radiologistes ne sont pas en augmentation et exis- 


294 Substances radioactives. 


taient surtout chez les premiers travailleurs n'avant 
pas eu de moyens de protection suftisants. 

La protection complète ne peut pas ètre obtenue. 

Une protection de plus en plus efficace est néces- 
aaire pour les spécialistes qui utilisent le radium ou 
les ravons X de haut voltage. 

Un filin porté dans la poche pendant deux semaines 
donnera une bonne indication d'une exposition exces- 
sive aux rayons. S'il est voile, c’est que la protection 
est insuffisante. 

Diminuer les heures d'exposition aux ravons, et 
augmenter Faération et le repos peut atténuer les 
svmplomes déjà observés et prévenir les troubles 
futurs. SIMONE LABORDE. 


0O. Jungling (Tubingue). — Sur l’utilisation de 
la réaction de la racine de Vicia faba equina 
(féverolle) pour le dosage d’une préparation de 
radium. (Strahlentherapie, Bd 14, II. 2, 1922.) 


Jüngling avait proposé comme réactif biologique 
des rayons de Röntgen les graines germées de Vicia 
faba equina qui présentent un arrèt de développement 
temporaire le 6-8 jour apres l’irradiation. Cette dose 
(Volldosis Bohne) serait environ le 15 de la dose 
Wervthéme. 

Jiingling a observé le même rapport des doses 
avec le radium, ce réactif peut donc servir à doser 
les préparations radioactives. il aurait surtout lavan- 
tage d'être très bon marché et très facile à manier. 

ISER SOLOMON. 


RADIUMTHERAPIE 


NEOPLASMES 


Bavet et Sluys (Bruxclles). — La radiumthéra- 
pie dans le traitement du cancer de la langue. 
(Le Scalpel, n° 54, 26 août 1922.) 


À l'heure actuelle, un certain nombre de spécia- 
listes sont partisans de la radiumpuneture de la 
tumeur précédée de l'exérèse chirurgicale des gan- 
ghons. C'est la méthode préconisée par Proust etses 
collaborateurs. Les A. sont au contraire partisans de 
l'emploi des radiations pour le traitement des masses 
canglionnaires. 

Ils décrivent leur technique qui comprend trois 
temps : 

1° Irradiation préventive des ganglions du cou par 
la radiothérapie pénétrante ; 

2° 10 jours plus tard, curiepuncture du néoplasme 
lui-même. 

5° Après 2 ou 3 mois pendant lesquels le malade 
est attentivement surveillé, seconde irradiation des 
régions ganglionnaires. Les A. citent 12 cas qu'ils 
onttraités de cette manitre avec les résultats sui- 
vants : trois morts, un échec complet et huit résultats 
satisfaisants, ces derniers se maintenant depuis 
6 à 18 mois. SIMONE LABORDE. 


S. de Nabias et I. Forestier (Paris). — Note sur 


le traitement curiethérapique des épithéliomas 
malpighiens. (C. R. Soc. de Bioloyte, 1993.) 


L'ancienne classification des épithéliomas malpi- 
ghiens en variélés baso-cellulaires, radiosensibles, 
el spino-cellulkares radioreésistantes, mérite d'être 
revisee, 

Les A. ont pensé qu'il est logique de baser la 
durée du traitement non sur la variété histologique, 
mais sur la frequence des mitoses observées sur la 
coupe de Ta biopsie. Hs ont désigné le rapport du 
nombre de cellules en division au nombre de cellules 


au repos sous le nom d'index d'activité caryokiné- 
üque. Leurs conclusions sont les suivantes : 

Les épithéliomas malpighiens doués d'une forte 
dose d'activité caryokinélique (1/50 à 1/100) peuvent 
être guéris par des irradiations relalivement courtes 
(6 jours). 

Les épithéliomas malpighiens doués d’un index 
caryokinétique moyen (1/100 à 1/150 sont justiciables 
d’un traitement de 15 jours 

Les épithéliomas malpighiens doués d’un index 
carvokinétique faible (1/150 et au-dessous) sont justi- 
ciables d’un traitement de 25 à 50 jours et mème 
40 jours dans les cas extrêmes. 

Dans le cancer du col de l'utérus, pour les appli- 
cations de % jours, un seul tube intracervical de 
10 mgr. radium-elément a été employé avec un plein 
succés. SIMONE LABORDE. 


Jean Guisez (Paris). — De la radiumthérapie 
dans le cancer de œsophage. (La Presse mé- 
dicale, n° 17, 28 février 1925, p. 193-195.) 


LA.. qui étudie la radiumthérapie du cancer de 
l'œsophage depuis 1909 ‘180 cas soignés), a constaté 
que dans ces trois dernières années, les résultats 
obtenus sont très supérieurs à ceux qu'il observait 
précédemment. Il a pu constater cliniquement la dis- 
parition complète et durable de la dysphagie, en 
mème temps que l'endoscopie montrait la disparition 
totale de la tumeur avec retour de la muqueuse à 
l'état normal. Cette rétrocession rapide du cancer 
serait dne surtout au perfectionnement de la tech- 
nique opératoire. | 

La technique est ainsi établie : après diagnostic 
exact de la tumeur (par l'endosropie et la biopsie;, 
repérage précis de son siège el vérification d'une 
perméabilité suftisante du pertuis œsophagien. on 
introduit les tubes de Dominici, fixés à un fil de 
laiton et attachés bout à bout dans une sonde porte- 
radium. Cette sonde doit ètre suffisamment iongue 
pour que son extrémité supérieure sorte de la 
bouche. ce qui permet de la fixer solidement par des 
lacs autour de la tête. 

On fait, en moyenne, quatre séances de 20 à 
24 heures, séparées chacune par un jour de repos. 
La dose totale ne dépasse pas 8 à 10 centigrammes 
répartis en 2 ou 5 tubes de Dominici attachés bout 
à bout. Cette dose est tout à fait suflisante pour 
Pépithélioma œsophagien qui semble trés radiosen- 
sible. Par comparaison à la technique ancienne, les 
séances sont plus longues et plus rapprochées, avec 
des doses plus faibles. P. COLOMBIER. 


APPAREIL GÉNITO-URINAIRE 


Sylvain Dechambre. — De la technique de la 
curiethérapie par les voies naturelles dans le 
cancer du col utérin. (Thèse, Paris, 1925.) 


L'auteur expose la technique utilisée à lhòpital 
Pasteur pour traiter le cancer dn col de l'utérus. 

On peut distinguer trois formes analomo-cliniques 
différentes; 4° le canal utérin repérable et permeable; 
9 col détruit, canal utérin non repeérable; 5° col hyper- 
plasié, canal utérin non repérable. Dans le 1* cas, on 
introduit un foyer radio-actif dans le canal utérin, 
conslitué par 3 tubes courts placés dans une sonde 
en caoutehoue. Dans le 2° cas, il faut diviser le trai- 
tement en deux temps: dans le I“. on pratique une 
irradiation au moyen de fovers vaginaux et quand 
l'oritice du canal utérin est devenu visible, on place 
un appareil intra-utérin, Dans le ov cas, il laut d'abord 
faire disparaitre la masse vaginale; pour cela, on 
pratique la radiumpuncture de la masse néoplasique 
qui est curetée après irradiation; apres quoi on peut 


ia 


mE ci 


a eee oe Eee 


pratiquer l’irradiation intra-utérine. Pour Pirradiation 
vaginale, les positions d'élection sont les culs-de-sac 
latéraux et la position précervicale. Les appareils 
ont un filtre primaire de 2 mm. d'épaisseur de pla- 
tine, le filtre secondaire est constitué par une enve- 


loppe d'aluminium de 0,05 à 0.05 mm. d'épaisseur et 


par une seconde enveloppe de liège paraffiné de 5 à 
9 mm. d'épaisseur. Les appareils sont maintenus dans 
les culs-de-sac latéraux gràce à un « colpostat » 
constitué par un ressort d'acier plat recouvert de 
caoutchouc, ressort qui réunit les deux cylindres de 
liège attachés à ses extrémités. 

H faut donner, dit l'A., une dose totale de 50 A 
60 med, en application continue, durant 6 à 8 jours. 
Cette irradiation étant pratiquée en un temps ou en 
deux temps. 

Des tableaux résument 136 cas de cancers du col 
traités dans le service de M. Kegaud. à l'hôpital 
Pasteur depuis le mois de mai 1920. L'étude de ces 
tableaux montre des modifications de la technique : 

4° La substitution progressive des fovers de radium 
aux foyers d’émanation; 

2° L'augmentation progressive de la dose donnée 
qui, en 1922, varie entre 5> et 70 mcd: 

3° L'augmentation de la durée d'application qui est 
portée à 6, 7 et mème 9 jours. 

Cette thèse nous donne un excellent résumé de la 
technique actuelle du traitement du cancer du col de 
l'utérus. Toutefois qu'il nous soit permis de dire que 
les doses indiquées par PA. (50 à 70 mcd) nous 
semblent un peu élevées et susceptibles d’entraver 
les moyens de défense locale de l'organisme. Il serait 
intéressant de connaitre ce que deviendront les 
malades ainsi traitées et si des récidives in situ ne 
se produisent pas dans les mois qui suivent le trai- 
tement pratiqué aux doses indiquées. 

SIMONE LABORDE. 


Lumière. 


299 


H.-C. Bumpus (Rochester). — Le radium dans 
le cancer de la prostate. (The Journ. of the 
American Medical Association, t. 78, 1922, 
n° 1%.) 


A la clinique Mayo, 729 cancers de la prostate ont 
été observes; 217 ont été traités par le radium au 
cours de ces 7 dernières années; 565 n'ont eu aucun 
traitement et peuvent servir de comparaison. 

D'une importante statistique on peut tirer les con- 
clusions suivantes: le radium est contre-indiqué 
toutes les fois qu'il y a des métastases: mais celles- 
cine peuvent èlre constatées que par la radiologie. 
On a ainsi pu estimer qu'un tiers des malades pré- 
sentail des métastases soit dans le rachis, le bassin. 
la poitrine, les ganglions, et de ce fait ne pouvaitpas 
ètre traité par le radium. Si Von élimine encore les 
malades qui se plaignent de douleurs irradiées, le 
radium n'est alors indiqué que dans la moitié des cas 
environ. La durée moyenne de la maladie chez les 
malades non traités est de 22 mois. 

Dans un premier groupe, le radium a été placé 
alternativement dans le rectum et dans l’urètre. Dans 
ces eas, la durée moyenne de la maladie a été de 
45 mois. Dans un second groupe, 37 malades ont été 
traités par l'introduction dans la tumeur même, à 
travers le périnée, d'aiguilles radiféres; la durée 
moyenne de la maladie a été, pour les malades ainsi 
trailés, de #5 mois. Dans un troisième groupe, Îles 
malades ont éte irradiés à la fois par des applications 
dans le rectum et l’urètre et par introduction d'ai- 
guilles dans la tumeur. 27 pour 100 des malades de 
ce groupe sont encore vivants, la durée de leur 
maladie avant été en moyenne de 47 mois. Ce procédé 
semble donc augmenter la survie d’au moins un an. 


SIMONE LABORDE. 


LUMIÈRE 


André Bernay (Lyon). — L’ultra-violet en der- 
matologie. (Le Monde medical, 15 mars 1925, 
p. 189.) 


DPA., dans une courte revue d'ensemble, étudie 
l'appareillage, l’action et le mode demploi du rayon 
ultra-violet. 

Les affections cutanées qui lui ont paru justiciables 
de cette thérapeutique sont: les dermatoses micro- 
biennes, les teignes et les trichophyties et les der- 
matoses parasitaircs. Lovairr. 


J. Privat (Paris), — Traitement général des 
tuberculoses orthopédiques. (Le Monde médical, 
17 mars 1926, p. 134159, avec fig.) 


L'héliothérapie est un adjuvant du traitement gé- 
néral et non un traitement local. On exposera done 
le corps toul entier du malade au soleil. 

L’A. donne la technique du bain de soleil ainsi que 
les précautions à prendre. 


LOUBIER. 


ELECTROLOGIE 


ELECTRODIAGNOSTIC 


G. Bourguignon (Paris). — Technique de la dé- 
termination de la chronaxie a l'aide des dé- 
charges de condensateurs chez l'homme. (Jour- 
nal de Physiologie et de Pathologie générale, 
t. XX, n°4, 1922) p. 519-554.) 


Exposé complet des recherches de TA. sur cette 
question, Lounien. 


Marcelle Lapicque (Paris). — Action de la nico- 
tine sur l’excitabilité du muscle, antagonisme 


vis-à-vis du curare. {Journal de (Physiologie et 

de Pathologie génerale, t. XX, n° 4, 1922, p. 488 

a 494.) 

Des expériences que FA. a faites sur la grenouille, 
on peut tirer les conclusions suivantes. La nicotine 
agit non sur l'élément nerveux, mais sur l'élément 
musculaire, Cette action est générale, se retrouve 
sur tous les muscles et se manifeste au début par 
une drmination deda chronaxte. A ce stade de debut, 
le curare a une action antagoniste Hioitée. Get anta- 
gonisme disparait plus tard, lorsque la nicotine de- 
termine une augmentation de la chronaxie, 

LOUBIER, 


2 96 
ÉLECTROTHÉRAPIE 


Vignal (Paris). — Les conditions indispensables 
à exiger d’un appareil de Haute Fréquence 
pour applications thérapeutiques. (L'Hipital, 
Mars 1925, p. 119-121, avec fig.) 


Le seul montage donnant toute sécurité est le mon- 
tage symétrique en d'Arsonval. Le montage svmé- 
trique en Tesla expose a des accidents. 

Par conséquent, un médecin qui veut avoir un appa- 
reil de haute fréquence « doit exiger la garantie que 
le montage est fait en d’Arsonval ». LOUBIER. 


Laquerrière (Paris). — La thermopénétration de 
la région cardiaque dans les troubles circula- 
toires généraux. (Bull. et Mém. de la Soc. de 
Médecine de Paris, 24 février 1923, p. 120.) 


L’A. rappelle les effets thermiques des courants de 
haute fréquence, vus par d'Arsonval dès ses pre- 
mières expériences. 

Par l'application de la diathermie sur la région 
cardiaque, technique préconisée en France par 
Duhem et en Amérique par de très nombreux auteurs, 
on constate dans la plupart des cas une amélioration 
très considérable et très rapide des divers svmp- 
tomes présentés par les malades à circulation défec- 
tueuse. 


Bibliographie. 


Mais, sous peine de nnire à la méthode, il ne faut 
pas prétendre, comme en Amérique, que l'on guérit 
100 pour 100 des cas et que la diathermie fait dispa- 
'aitre la sclérose des artères, assouplit les valvules 
du cœur, etc. LOUBIER. 


H. Roger (Marseille). — Le Zona. (Gaselte des 
Hopitaux, Février 1925.) 


Dans cette revue générale, lA. fait l'étude clinique 
du zona intercostal qu'il prend comme type; il décrit 
éruption, la douleur, les signes généraux, les symp- 
tomes nerveux accessoires. Parmi ces derniers, il 
faut mentionner les modifications des réactions élec- 
triques signalées par Cl. Vincent et Bernard : au 
cours de zonas cervicaux soumis à une série d’exci- 
tations avec un courant faradique tétanisant de faible 
intensité, ces auteurs ont remarqué la mème persis- 
tance de la contraction et de la décontraction en 
échelons des trapezes que l'on retrouve dans l'encé- 
phalite épidémique. Cette modification des réactions 
électriques peut être uni ou bilatérale. 

La thérapeutique consistera en traitement médica- 
menteux et en médications physiques : héliothérapie, 
électrothérapie sous forme d'ionisation de l'azotate 
Waconitine ou sous forme de diathermie. La radio- 
thérapie rend de réels services. Les cures thermales 
trouvent également leurs indications, en particulier 
Néris. LOUBIER. 


BIBLIOGRAPHIE 


Friel (Londres). — Electric. lonisation. intro- 
duction pratique à son emploi en médecine et 
en chirurgie. — (Un volume de 132 pages avec 
45 figures. — Bristol John Wrigt. Londres 
Simpkin, Marshall, Hamilton Kent and C°. 


Ce livre, dont la deuxième édition nous est pré- 
sentée, et qui est fortement inspirée des travaux de 
Leduc, est intéressant pour le lecteur francais; 
nombre d’applications de l'ionothérapie électrique, 
en vogue chez nous y sont à peine indiquées ou pas- 

Ses sous silence: par contre, beaucoup de méthodes 
que nous ignorons totalement y sont préconisées. 

Les trois premiers chapitres sont consacrés à la 
physique, à l'instrumentation, aux effets des diffé- 
rents cas. A noter que l'A. trouve préférable d'incor- 
porer certaines substances dans de la gélatine; voici 
à tiltre d'exemple la formule dont il se sert dans un 
grand nombre de eas : sulfate de zinc 2 parties, géla- 
tine 19, eau 85 (enfermer dans des tubes que lon 
trempera dans Peau chaude au moment de l'usage 
pour en obtenir la liquéfaction.) 

Le chapitre quatrième, après quelques détails de 
technique, aborde la thérapeutique en commencant 
par la dermatologie. 

Si Pion salicyl, est recommandé dans l'acné et le 
prurit et les anions (salicyl, iode, ete.), contre les 
cicatrices, c'est au zinc que PA. a recours dans 
presque toutes les autres affections (impétigo, 
ecthvima, Sycosis, abcès, ulcères, plaies infectées). 

La pyorrhée est l'objet du 5° chapitre; une mince 
lamelle de zine, une sorte de lancette sert d'électrode:; 
ce chapitre est accompagné de 3 observations. 

Le chapitre VI éerit par Alberie Bouchet, de Paris 
traite d'un sujet bieu connu en France : lerdomeétrite. 

Le chapitre VH, le plus étendu de l'ouvrage, est 
intitulé : « lionisation du zinc comme désinfectant 
dans des cas sélectionnés de suppuration de Foreille 
moyenne. » Les A. anglais paraissent utiliser large- 


ment cette méthode puisque entre autres, sur une 
statistique de 507 cas, on en trouve 267 traités par 
électrolvse du zine. 

Le chapitre VHE est réservé à quelques brèves 
indications sur quelques affections oculaires et sur- 
tout aux maladies du nez et des sinus pour lesquelles 
des techniques très ingénieuses ont élé inventées 
afin d'utiliser l'ion zinc. 

Dans le chapitre IX on trouve l'application de 
l'ionothérapie à diverses affections comme la vagi- 
nite, ’uréthrite, la fissure et la fistule anale, les bles- 
sures profondes, etc. ; 

Enlin le chapitre dernier est consacré à l’ionisation 
au moyen aiguilles de zinc et la cautérisation 
iodée; par exemple, c'est par des aiguilles de zinc 
que l’A. détruit les hypertrophies des cornets ou des 
amygdales. 

Comine on le voit,ce livre a surtoul en vue les 
actions chirurgicales : destruction de tissus patholo- 
giques ou désinfection, qui sont presque toujours 
recherchées grace à Félectrolyse du zine. 

A. LAQUERRIERE. 


Massiot ct Biquard. — L’instrumentation en 
radiologie pratique. — In-8, 1925, 5° édition, 
145 figures, lò francs, A. Maloine et fils, Paris. 


Nous avons tous connu pendant la guerre Pexcel- 
lent Manuel du Radiologiste que beaucoup d'entre 
nous ont offert a leur manipulateur. C’est une nou- 
velle édilion du même ouvrage, mais refondue, pré- 
sentée sous un nouveau litre el mise à la page des 
actualités les plus récentes que publient aujourd’hui 
les memes auteurs. Nombre de radiologistes y trou- 
veront à compléter heureusement leur connaissance 
sur Vappareidage, et tous y puiseront des renseigne- 
ments uliles pour instruire leurs aides. C'est dire 
que ce petit livre éerit dune facon claire, par des 
personnalites qui savent ètre pratiques. répond bien 
au otre qui luia ele donné. A. LAQUERRIFRE. 


Le Gérant : F. AMIRAULT. 


#9 $05. — [inp. Lancre, 9, rue de Fleurus. 


d € 0 
7 


a Yy E Fhe. G 
+ eh Ag ng + ‘+ ¿r 


a l ay ~ 


( 
P 
. +‘ i al 
be sr € à str Ae ' 


Digitized by Goo | | © 


O 40 3 
Billings Library 5° 46.05 


Digitized by Google 


tés owe LL =