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JOURNAL
DE RADIOLOGIE
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D’ELECTROLOGIE
D’ELECTROLOGIE
REVUE MEDICALE MENSUELLE
publiée par MM.
P. AUBOURG, A. BECLERE, J. BELOT, L. DELHERM,
G. HARET, A. LAQUERRIERE, R. LEDOUX-LEBARD,
A. ZIMMERN.
AVEC LA COLLABORATION DE MM.
AIMARD — AIMÉ — ARCELIN — BARJON — BARRET — BEAUJARD — BERGONIÉ — BONER
BONNIOT — BOURGUIGNON -— CASTEX — CERNE — CHAPERON — CHARLIER — CHASSARD
CHICOTOT — CLUZET — COLOMBIER — CONSTANTIN — COTTENOT — DARIAUX — DECHAMBRE
DESPLATS — DESTERNES — DETRÉ — DREVON — DUPEYRAC — ESCANDE — GASTOU
GERARD — GIBERT — M™* GRUNSPAN — GUNSETT — HADENGUE — D’HALLUIN — HIRTZ
JAULIN — J. KELLER — LAGARENNE — LAMBERT — LEBON — LOBLIGEOIS -- LOMON
LOUBIER — MAHAR — MARQUES — MEUGER — MOREL-KAHN — NADAUD — NAHAN — NOGIER
NUYTTEN — PAUTRIER — PERROCHON — PIOT — PRIVAT — RAULOT-LAPOINTE
RÉCHOU — RICHARD — RONNEAUX — ROQUES — SARAZIN — SIGALAS — SOLOMON — SPEDER
M~ de STANKEWITCH — TRUCHOT — VIGNAL
Secrétaire général: J. BELOT
SECRÉTAIRE DE LA REDACTION: A. LAQUERRIERE
SECRETAIRE ADJOINT : H. BECLERE
Tome VII — 1923
MASSON ET CE, EDITEURS
LIBRAIRES DE L’ACADEMIE DE MÉDECINE
120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, PARIS
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JOURNAL
DE RADIOLOGIE
ET
D’ELECTROLOGIE
MEMOIRES ORIGINAUX
ETUDE ANATOMO-RADIOLOGIQUE
DE L'OMBRE MÉDIANE CARDIO-VASCULAIRE VUE DE FACE
Par L. DELHERM et Robert CHAPERON
Lorsque l’on étudie dans les classiques de radiologic les images des vaisseaux de la
base du cœur, vus de face, chez le sujet normal, on est surpris de conslater que les des-
criptions données par les différents auteurs ne concordent pas; bien que de nombreux
travaux soient venus récemment modifier les idées acquises, des désaccords importants
subsistent encore actuellement.
Pour la plupart des auteurs, à droite, l'ombre médiane est formée par l'oreillette
droite, la veine cave supérieure, puis l'aorte ascendante |"). Pour quelques-uns, le bord
droit de la veine cave est continué par le tronc veineux brachio-céphalique droit; mais
presque lous sont unanimes à admettre que l'ombre de l'aorte déborde, ou peut déborder, à
droite, l'ombre de la veine cave, et c'est en se basant sur cetle opinion que l’on a mesuré le
diamètre frontal de l'aorte.
A gauche, au-dessus du ventricule, l'artère pulmonaire forme pour les uns tout l'arc
moyen, pour d'autres le quart supérieur ou la moitié supérieure de cet arc, que complète
soit l'oreillette, soit l'auricule gauche.
Enfin l'hémicercle aorlique est appelé tantôt porlion descendante de Ja crosse,
lantòt portion initiale de l'aorte descendante.
‘1. Hoses G. W.: The use of the X-Ray in the examination of the Heart and Aorta; Boston M. and S. J.
10 oct. 4818. p. 478.
2. Cuarces Martin : Renlgen-ray study of the great vessels: Journal of American medical association, T$,
N. H, $5 mars 1920.
3. DietLeN : Die unlersuchung von Hers, gefassen und Perikard (Leipzig, 1915).
. Gocur, H. : Handbuch der Rontgen-lehre. à édit. Stuttgart), 1918. p. 470.
. Jauceas : Précis de R'idiodiaynostie, 2 édit... 191R.
ALBERT-WEIL : Eléments de Riulioloyie, 2° édit., 1920.
. Correnot : Radiologie et Radiumthérapie, 1921.
. VAQUEZ et BORDAT : Radiologie des vnissenux de la base du cœur, 1920,
. Barson : Radiodiagnostic des affections pleuro-pulmonaires, 1916,
N° I. — Janvier 1923. VI[— 1
à
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> L. Delherm et R. Chaperon. — Etude anatomo-radiologique
En présence de ces divergences on peut se poser les questions suivantes :
1) Quel vaisseau forme à l’état normal le bord droit de l'ombre médiane ?
2) Où passe l'aorte ascendante?
5) À quoi répond l'arc supérieur (ou are aortique radiologique)?
4) Qu'est-ce que l'arc moyen et comment est-il constitué?
5) Quel vaisseau dessine-t-on au bord supérieur de l'ombre médiane?
6) Quelle est la situation anatomique des points D et G, qui indiquent le point de
terminaison supérieure du cœur droit el gauche”?
7) Les auricules sont-elles visibles?
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Fig. 1. — Le bord droit; les veines caves et l'artère pulmonaire (vue postéro-antérieure.)
En d'autres termes il s'agit de préciser le trajet exact el les rapports de la veine cave
supérieure, de l'aorte et de l'artère pulmonaire.
Pour répondre à ces questions nous avons fait des recherches personnelles sur le
cadavre opacifié sous radioscopie; actuellement, pour un ensemble de recherches,
quatorze sujets d'âge très variable ont été examinés, et plus de 175 radiographies ont été
effectuées (').
(4) On trouvera de nombreux détails sur la technique et surtout sur les résultats dans la thèse : ROBERT
CHAPERON, Etude anatomo-radiologique des vaisseaux de la base du cœur, vus de face; Travail du Labora-
toire central d'Electro-Radiologie de la Pitié; Masson et Ci, éditeurs.
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de l'ombre médiane cardio-vasculaire vue de face. 3
Pour éviter tout déplacement d’organe, la cavité thoracique n’a jamais été ouverte
ni pour explorer, ni pour lier un vaisseau; des repères opaques ont été placés sur le
sternum et les cartilages costaux.
RESULTATS
Nous allons résumer les résultats les plus importants :
Le Bord droit. — 1) Si nous comparons les radiographies faites avant et après
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Fig. 2. — La crosse de l'aorte est seule injectée; les bords flous de l'ombre cardio-vasculaire la débordent largement
à droite et à gauche; les lignes très noires sont constituées par des index mélalliques (vue postéro-antérieure).
l'injection d'un lait de baryte, par la veine cave inférieure, on constate que la veine cave
supérieure et le tronc veineux brachio-céphalique droit contribuent à former le bord
droit radiologique de l'ombre médiane (fig. 1); ils se voient très fréquemment du reste
sur les radiographies de sujets vivants.
2) Le point D est constitué par la terminaison du bord droit de la veine cave supé-
rieure dans l'oreillette droite.
3) Le point D’ répond au bord externe de l'orifice de la veine cave inférieure dans
l'oreillette droite.
4) Chez le sujet normal, le point d'intersection du bord droit du tronc veineux
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4 L. Detherm et R. Chaperon. — Étude anatomo-radiologique
brachio-céphalique droit avec le bord inférieur de la clavicule droite (que nous propo-
sons d'appeler point claviculaire droit (Cd), le point D, le point D’, peuvent étre
considérés comme étant tous les trois sur une même ligne sensiblement verticale; il
Fig. 5. — Mème sujet que la figure 2, mais ici l'oreillette droite cl la veine cave supérieure injectées à leur tour
forment le bord droit de l'ombre médiane, l'aorte est à gauche de cette ombre dont elle est séparée par un
espace clair (vue posléro-antérieure).
pourra être intéressant d'appliquer ce fait à la clinique (mensurations, rélraclions thora-
ciques, hypertrophie de l'oreillette droite, dilatalions de la veine cave).
Nous devons donc nous demander où passe l'aorte ascendante, vient-elle recouvrir
de son ombre la veine cave supérieure? Est-il possible que l'aorte déborde la veine cave
à droite? Autrement dit : quelle part l'aorte prend-elle dans la formation du bord droit ?
L'Aorte Ascendante. — Il ressort des descriptions des analomistes que l'aorte ascen-
de l'ombre médiane cardio-vasculaire vue de face. 5
dante est située sur la ligne médiane, presque entièrement cachée derrière le sternum.
De l'étude de l'aorte injectée chez § sujets il résulle que l'aorte ascendante normale ne
déborde pas à droile sensiblement le bord droit des échancrures sternales, ni le flanc
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Fig. 4. — Sujet de 83 ans. Le contour des vaisseaux de la base atteint le bord supérieur des clavicules ;
élargissement du diamètre transversal. Type d'aorte sénile (vue postéro-untérieure).
droit de la colonne; d'ailleurs chez trois sujets de 20 à 32 ans l'aorte ne dépassait pas à
droite la ligne médiane (').
Rapports entre la Veine Cave Supérieure et l'Aorte. — Si l’on examine maintenant la
fig. 2 on voir que le bord droit de l'omere cardio-vasculaire passe très en dehors de l'aorte
ascendante: or, iln’y a pas de doute, il s'agit bien d'un contour radiologique visible sur la
(t) Il serait intéressant de vérifier si cette situation n’est pas normale chez l'enfant et l'adolescent.
6 L. Delherm et R. Chaperon. — Étude anatomo-radiologique
plaque et à l'écran radioscopique. L’aorte ascendante ne constitue donc pas le bord droit
de l'ombre vasculaire, la preuve en est donnée par une injection poussée dans la veine
cave inférieure chez le même sujet. Elle nous montre (fig. 5) que ce contour est composé
par le tronc veineux brachio-céphalique droit, la veine cave supérieure, l'oreillette
Fig. 5. — Même sujet que pour la figure 4. Aorte sénile; la veine cave forme le bord droit de l'ombre
cardio-vasculaire, et son bord interne se projette ou se moule sur les parties les plus saillantes de l'aorte
ascendante (vue postéro-antéricure).
droite. Quant à l'aorte, toujours visible, elle est bien en dedans de la veine cave(').
Dans six cas nous avons eu des résultats identiques (voir fig. 5 et 6) : il nous paraît done
démontré que, sur le cadavre injecté tout au moins, le tronc veineux brachio-céphalique
(t) Noter la ligne claire qui sépare le plus souvent ces deux vaisseaux.
de l'ombre mediane cardio-vasculaire vue de face. 7
droit, la veine cave supérieure et l'oreillette droite constituent chez l'adulte normal le bord
droit de l'ombre radiologique cardio-vasculaire, et que l’aorle ne prend aucune part à la
formation de ce bord.
Nous avons répété l'expérience sur deux sujels très âgés (85 el 73 ans) pour nous
rendre compte si l'Aorte Sénile pouvait recouvrir la veine cave et apparaître à son bord
droit. La figure 4 nous montre les contours des vaisseaux de la base du cœur, avant
injection, remontant jusqu'aux clavicules. Il est intéressant de comparer cette figure
avec la suivante (fig. 5) prise chez le même sujet après injection des vaisseaux, sur
laquelle se voit l'aorte atteignant le bord supérieur de la clavicule. La veine cave est
bien à droite et en dehors; et son bord interne se projette ou se moule sur la partie la
plus saillante de l'aorte (deux cas), ce qui peut
expliquer, quand la veine bat, qu'elle puisse
être animée de mouvements de propulsion
transmis par les battements aorliques.
Sans vouloir tirer de ces cas une règle
générale, il semble difficile, en dehors des cas
certains d’ectasie [et peut-être d'insuffisance
aortique(?)|, que l'aorte sénile puisse déborder
la veine cave supérieure pour former le bord
droit de l'ombre médiane; on peut dire que le
plus souvent elle ne la déborde pas.
Le Bord gauche. — Poirier décrit une por-
tion obliquement ascendante et une portion
horizontale de la crosse, se terminant au flanc
auche de la 4° dorsale: il n'exi -
8 | j il n existe Pas, anato Fig. 6. — Constitution du bord gauche normal: l'aorte
miquement parlant, de portion descendante de la et RU (calque radiographique, vue
x i R antéro-poslėrieure).
crosse, mais unc portion initiale descendante AA, aorte ascendante: PI A D, portion initiale de l'aorte
de l'aorte thoracique descendante; A Th.. aorle thoracique; TAP, tronc
LE de l'artère pulmonaire; APG, artère pulmonaire
P ` gauche; A P D, artère pulmonaire droite; G, point G
l) La distance qui sépare la crosse de VG, ventricule gauche.
l'aorte de la clavicule peut varier avec l'age:
mais normalement la crosse se termine au niveau de la 4° dorsale et sa terminaison est
bien visible dans la clarté pulmonaire puisqu'elle est à gauche de la colonne; l’hémicercle
aorlique est donc constitué par la portion terminale de la crosse, ce qui peut être vérifié
par des radiographies bien centrées.
2) Au-dessus de l’hémicercle, l'extrémité supérieure du bord gauche de l'ombre
médiane est due à l'ombre sterno-vertébrale, mais peut aussi être liée exceptionnelle-
ment à la projection de l'artère sous-claviére dans le 1° espace gauche.
5) Au-dessous de l'hémicercle, toute portion visible de l'aorte verticale (atteignant
souvent 1 à 2 cm.) appartient à la portion iniliale descendante de l’aorte thoracique;
elle peut devenir considérable (5 cm.) dans les cas d’aorte sénile (voir fig. 5 et 8).
4) En comparant les clichés de huil sujets avant et après injection, il nous a
semblé que normalement c'est le profil de l'artère pulmonaire qui forme tout l'arc moyen
qui est oblique, depuis l'aorte descendante verticale jusqu'au point G.
Cependant dans deux cas (fig. 5) où le cœur était volumineux et transversal nous
avons vu le bord de l'arc moyen déborder à gauche l'artère pulmonaire; il nous a fallu
8 L. Delherm et R. Chaperon. — Etude anatomo-radiologique
interpréter et admettre que le bord gauche de l'oreillette (pathologique?) peut venir
participer à la formation de ce bord.
Pour sortir de l’indéecision, nous avons tenté l'expérience suivante :
Nous avons injecté d'abord l'aorte et les cavités gauches, ensuite secondairement
les cavités droites : ainsi au niveau du bord gauche ne pouvait venir se surajouter que
l'ombre de l'artère pulmonaire; et nous avons ainsi pu constater qu'elle déborde large-
ment l'aorte descendante, qu'elle constitue seule l'arc moyen et qu'elle délimite le
point G par l'intersection de son bord gauche avec le bord externe du ventricule
gauche(') (fig. 6). Cependant l'expérience n'a
été faite qu'une seule fois et il faut que Ja
clinique vienne la confirmer.
Le Bord supérieur. — Le trajet du tronc
veineux brachio-céphalique gauche correspond
au bord supérieur de l'ombre médiane, con-
cave en bas et à gauche : c'est le bord supé-
rieur de cette veine que l’on dessine et que l’on
joint à l'hémicercle aorlique lorsque l'on trace
le bord supérieur.
Auricules. — Dans aucun cas les cavités
des auricules n'ont pu être opacifiées, et leur
rôle dans la formation de l'ombre radiologique
a paru secondaire. |
Fig 7. — Les contours de l'ombre médiane!
Bord droit. EN RÉSUMÉ :
1, tronc veineux brachio-céphalique droit; 2. veine cave
supérieure; 3,oreillette droite; 4, veine cave infé- Sur ] dav iniecté. | t de
rieure; Cd, point claviculaire droit; D, point D; ur le Cadavre injecte, les contours de
D’, point D”. | l'ombre cardio-vasculaire vue de face sont
Bord gauche.
5, ombre sterno-verlébrale ; 6, hémicercle aortique; 7, por- constitués de la manière suivante :
tion iniliale de l'aorte descendante; 8, artère pulmo- r e gt :
naire; 9, ventricule gauche ; G, point G. j A droite on peul distinguer quatre portions.
1) Tout en haut, coupant obliquement
l'angle sterno-claviculaire, c'est le bord externe du tronc veineux brachio- céphalique
droit, le plus souvent oblique en bas et en dedans.
2) Le bord externe de la Veine Cave Supérieure lui fait suile, parfois verlical, mais
le plus souvent un peu convexe en dehors, traduisant ainsi son trajet; une encoche
peu accentuée indique son orifice : c'est le point D.
5) Au-dessous se voit le profil, convexe à droite, de l'oreillette droite el unc encoche
bien frappée marque son extrémité inférieure et le point D’.
4) Enfin au-dessous de D’ une ligne verticale, parfois oblique en dehors. est formée
par le bord externe de la Veine Cave Inférieure et alteint le diaphragme.
A gauche on peut distinguer cinq portions :
4) L'extrémité supérieure, dont la longueur est variable avec l'âge et l'ascension
de la crosse, est formée le plus souvent par une ligne verticale, bord de l'ombre Sterno-
(t) Il est impossible de différencier sur les radiographies de cadavres opacifiés Voreilletle gauche du
ventricule et d'en marquer les limites; chez le vivant, letude des battements facilite le diagnostic.
de l’ombre médiane cardio-vasculaire vue de face. 9
Vertébrale, mais l'artère sous-clavière peut venir se projeter en ce point (1° espace
intercostal). i
2) L’Hémicercle aortique, portion terminale horizontale de la crosse, à gauche de
la colonne.
5) Une portion verticale (parfois faiblement oblique en dehors et en bas) qui
représente la portion initiale descendante de l’Aorte thoracique; son étendue est variable,
1 à 2cm. normalement, pouvant aller jusqu'à
5 cm. dans les cas d’aorte sénile.
4) A ce segment fait suite l'artère pulmonaire
dont le bord gauche est plus ou moins oblique
en dehors et en bas, sa limite supérieure est sou-
vent bien marquée par le changement de direc-
tion du profil gauche, de vertical en oblique.
L’arc moyen nous a paru ¢tre constilué norma-
lement tout entier par l'artère pulmonaire jus-
qu’au point G; cependant nous avons adinis que
dans les cas de cœur transversal, l'oreillette
gauche dilatée peut venir déborder le profil pul-
monaire.
5) Au-dessous du point G le bord gauche est
formé par le ventricule gauche.
Le schéma ci-joint (fig. 8) dessiné d’après
plusieurs radiographies permet de distinguer ces Fig. 8. — Contours et constitution de l'ombre
médiane cardio-vasculaire, schéma dessiné d'après
différentes portions. plusieurs radiographies.
Bord droit.
j j oe : z i s PCD. point claviculaire droit.
Applications. Nous ae appliqué nee T BCD, tronc brachio-céphalique droit.
résultats à l'examen du sujet vivant normal, nous TBCt, tronc brachio-céphalique gauche.
| VCS, veine cave supérieure.
avons constaté en cffet que la veine cave supé- APD, artère pulmonaire droite.
2 . AA, sorte ascendante.
rieure se voit dans presque tous les cas: le plus n, le point D.
t és et Lord déc: : OD, oreillette droite.
souvent, surtout après 59 ans, son bord droit est p, le point D’.
VC, veine cave inférieure.
visible de face en radioscopie dans toute sa
longueur; étant donnée la fréquence de ce fait 7 i
HA, hemicercle aortique.
il nous paraît devoir être admis : que l'on voit IYD, quatrième vertèbre dorsale.
PIAD, portion initiale de l'aorte descendante.
presque toujours en examen de face la veine cave APG, artère pulmonaire gauche.
TAP, tronc de l'artère pulmonaire.
Bord gauche.
supérieure et le tronc veineux brachio-céphalique œ, le point G.
i ; : ; i VA, valvules sigmoïdes aortiques.
droit, dont l'ombre oblique «en coin» est si sou- 14 P, infundibulum de l'artère pulmonaire.
: © s VG, ventricule gauche.
vent dessinée. VD, ventricule droit.
Chez certains adolescents l'oreillette droite
se dégage parfois seule de l'ombre sterno-vertébrale, quelquefois chez l'enfant le bord
droit des vaisseaux est peu visible en vue de face; dans ces cas nous conseillons
une très faible rotation en oblique gauche antérieure, de 10 à 15°, qui permet de bien
voir la veine cave supérieure rectiligne montant vers la clavicule.
Au point de vue pratique :
1) Toutes les fois que l’on aperçoit les points D’ et D, on voit donc au-dessus
de D le bord droit de la veine cave supérieure.
2) Lorsque le point claviculaire droit Cd et le point D seront visibles, la ligne qui
10 L. Delherm et R. Chaperon. — Etude anatomo-radiologique
les unit est formée par le tronc veineux brachio-céphalique droit et la veine cave
supérieure.
5) Au-dessous du point D’ il existe souvent une ligne verticale (atteignant 2 cm.)
Fig. 9. — Elargissement du pédicule. L'aorle ascendante est derrière le sternum; indiqué par les index
métalliques la veine cave descend à distance de l'aorte. La portion de l'aorte descendante visible est
très étendue (vue de face postéro-antérieure).
qui descend jusqu'au diaphragme droit, surtout visible en inspiration soutenue, elle
représente le bord droit de la veine cave inférieure.
Contrairement à l'opinion assez généralement admise, l’aorte dans aucun de nos
cas n'a débordé le profil droit de la veine cave; l'aorte ascendante n'est donc pas
normalement visible en vue de face; aussi les mensurations du diamètre transversal
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oogle
de l’ombre mediane cardio-vasculaire vue de face. II
comprennent toujours tout ou partie du diamètre de la veine cave (comparer Îles
figures 4 et 9). |
La mensuralion de l'hémicercle aortique et de sa corde peuvent peut-être fournir
quelques données, mais on devra éviter d'ajouter par erreur le petit segment d'aorte
descendante verticale qui lui fait suite.
Dans certains cas où il existe un élargissement marqué de l'ombre des vaisseaux de
la base, il peut parfaitement se faire que le diamètre de l'aorte ne soit pas lui-même
augmenté proportionnellement à cet élargissement. |
On voit en cffet (fig. 9) une aorte sans doute élargie, mais bien en place derrière le
sternum, bordée par deux espaces intervasculaires qui eux-mêmes sont encadrés à droite
par la veine cave supérieure, à gauche, par l'aorte descendante.
En conséquence on peut dire, d'après notre étude anatomique, que tout ce quon
mesure en position frontale n'est pas l'aorte, mais bien l'ensemble du pédicule.
L’ELECTROMYOGRAPHIE
Par A. ZIMMERN et P. COTTENOT
L'électromyographie enregistre el étudie la force électromotrice engendrée par la
contraction des muscles.
La production d'énergie électrique par les tissus vivants en aclivité, est d'ailleurs
un phénomène très général que les physiologistes ont depuis longtemps mis en évidence
chez les végétaux et les animaux. Sur la plante on la décèle dans la feuille et notamment
lorsque celle-ci est exposée à la lumière. La peau des animaux en état d'activilé sécré-
toire, et par conséquent les régions du corps humain pourvues de glandes sudoripares
sont le siège de différences de potentiel dont on peut démontrer l'existence à l’aide d'une
dérivation entre deux points convenablement choisis. De la rétine des animaux, frappée
par un faisceau lumineux, on a dérivé également des
courants électriques, et ces courants réliniens ont une
intensité qui semble liée jusqu à un certain point à
l'intensité de la lumière incidente.
Avant d'exposer de quelle manière on a pu chez
l’homme vivant étudier les courants musculaires, rappe-
lons rapidement ce que les physiologistes définissent
Fig. 1. —Section perpendiculaire du muscle. sous les noms de courant de repos, de variation néga-
A, un point de la tranche de section. —
B, un point de la surface du muscle. tive, de courant d'action, etc.
Lorsqu'on sectionne un muscle fraichement préparé
perpendiculairement à son axe (fig. 1), et qu on réunit par un fil conducteur un point A
de la tranche de section à un point B de la surface du muscle, un galvanomètre sensible
placé dans le circuit montre l'existence d’un courant entre B et A, el le sens de sa dévia-
tion indique que la section est négative. C'est le
courant de repos (Matteuci).
Si maintenant, apres avoir pratiqué une
hémisection partielle et réuni À et B (fig. 2), on
provoque à l’aide d'un choc d’induction la con-
traction du muscle, l'aiguille du galvanomètre,
déviée par le courant de repos, revient vers le
zéro, indiquant la production d'un courant de Fig. 2. — lémisection. Les points A el B sont réunis
: š | ; hes de par un dl conducteur, un gatvanometre est place dans
sens inverse. C'est le phénomène de la variation te circuit.
négative de Du Bois-Reymond, auquel on donna
ulléricurement le nom de courant d'action, le jour où, grace aux recherches d'Hermann,
on comprit que le courant de repos n'avait pas d'existence biologique c'est-à-dire résul-
tait simplement de laltération artificielle produite.
Soit maintenant un muscle non sectionné. Unissons par l'intermédiaire d'un galva-
nométre deux points de la surface de ce muscle. Au repos, tous les points de celle
surface sont iso-électriques, mais si l'on provoque la contraction du muscle, celle-ci
A. Zimmern et P. Cottenot. — L’electromyographie. 13
s'accompagne de la production du courant d'action qu'indique la déviation du galvano-
metre.
Si Pexcitation porte directement sur le muscle, à l'une des extrémités de celui-ci par
exemple, ou sur son nerf moteur, le galvanomètre décèle une oscillation double. Le
courant dérivé est dit : diphasique. Cette forme de l'onde électrique résulte de ce que
l'onde contractile se propage de proche en proche, selon la longueur du muscle, et que,
ainsi que l'a établi Hermann, chaque point en activité contractile est négatif par rapport
aux points en repos. On conçoit aisément que chacune des électrodes devient successi-
vement négalive au moment du passage de l'onde contraclile à son voisinage.
Lorsque l'excilalion se fait par chocs multiples d'induction produisant du tétanos
musculaire, la succession des ondes électriques ne peut plus être décelée par un galva-
nomètre ordinaire mème très sensible. Il faut, pour observer la succession des oscil-
lations, avoir recours à l'électromètre capillaire de Lippmann.
On connait l'expérience célèbre de Du Bois-Reymond qui, ayant plongé le bras droit
dans un vase d'eau salée et fermé le circuit sur son galvanomètre à l'aide d'une électrode
tenue dans la main gauche, constata, chaque fois qu'il contraclait le bras une déviation
de l'aiguille, mettant ainsi en évidence chez l'homme, sans aucune effraction de la peau,
l'existence des courants musculaires.
Un peu plus lard, Hermann le premier dériva à travers la peau le courant diphasique
des muscles de l’avant-bras en excitant le médian.
Ces expériences ont été reprises plus près de nous par le physiologiste Piper, qui,
bénéficiant de l'admirable instrument qu'est le galvanomètre à corde, a pu entreprendre
une étude approfondie des courants engendrés par la contraction des muscles de la vie
de relation, dans leurs réponses aux diverses modalités d'excilation : excitation élec-
trique, excitation mécanique réflexogéne, excitation volontaire, etc.
INSTRUMENTATION ET TECHNIQUE
Tous les progrès de l'électrocardiographie datent de l'emploi du galvanomètre à
corde de Einthoven. Mais celui-ci n'est pas le scul qui puisse être utilisé; on peut en
effet se servir aussi de systèmes à cadre mobile extrêmement légers et de très faible
énergie.
L'étude des courants des muscles nécessile d'ailleurs une sensibilité plus grande
que l'électrocardiographie, l'intensité des courants qu'il s'agit de déceler étant, dans les
conditions de dérivalion utilisées, dix fois plus faible que celle des courants du cœur. Il
va sans dire que les plus grandes précautions doivent être prises pour éviter les courants
de polarisation. Piper employait à cet effet des électrodes liquides maintenues au contact
de la peau par une membrane de parchemin.
Nous leur avons préféré des électrodes impolarisables constituées par une lame
d'argent recouvertes de chlorure d'argent obtenu électrolytiquement et appliquée sur les
léguments à l'aide d'une couche de gaze imbibée de la solution physiologique (Bour-
guignon).
La prise de dérivation ne saurail avoir lieu qu'en des points du muscle bien déter-
minés. L'excitalion partant du point d'entrée du filet nerveux moteur et se propageant à
partir de là vers les deux extrémités, on conçoit que pour ne pas avoir d'inlerférences,
et pour obtenir des courbes des courants musculaires aisément comparables entre elles,
14 A. Zimmern et P. Cottenot.
il soit nécessaire de fixer les électrodes, toutes deux au-dessus ou au-dessous de Ia zone
d'entrée du nerf (équaleur nerveux). C’est à la région distale que Piper accorde la
préférence.
Les résullats actuellement acquis en électromyographie, et que nous avons eu
l’occasion de vérifier dans le cours de ces dernières années, en utilisant tantôt le galva-
nomètre à corde, tantôt un dispositif à cadre, peuvent être rapportés aux trois modes
d'excitation suivants : 1° Excitation isolée du nerf; 2° Excitation d’un réflexe: 5° Con-
traction volontaire. |
l° Excitation isolée d’un nerf.
Le nerf médian se prèle facilement à l'expérience; prenons-le comme exemple.
Lorsqu'on excite ce nerf par des chocs d'induclion, on peut observer que chaque con-
traction des fléchisseurs de l'avant-bras donne naissance à un courant d'action qui se
traduit par une onde diphasique, cheminant de part et d'autre de l'équateur du muscle.
L'inscription simultanée de ces deux
ondes (fig. 5), ascendante et descen-
dante, recueillies à chacune des extré-
mités du muscle. montre qu'elles sont
de sens opposé, ce qui est facile à con-
cevoir; qu'elles ont une forme légère-
ment dissemblable, Fonde ascendante
Onde descendante Onde ascendante i .
ayant des sommets plus aigus que l'onde
Fig. 3. — Inscription de l'onde diphasique produite
par Ja contraction des fléchisseurs de lavant-bras.
descendante, enfin que leur durée est
très voisine de J 50° de seconde. L'étude
de ces courbes permet de délerminer la vilesse de propagation de londe contractile.
Cette vitesse de propagation est donnée par la distance des deux sommets rapportée
à l’écarlement des électrodes ; il ne s'agit d'ailleurs que d'une valeur approchée, puisque,
comme nous venons de le voir, la distance des sommets est un peu différente quand on
considère l'onde ascendante et Fonde descendante. Elle a élé trouvée de 10 à 15 mètres
par seconde, par Hermann, chiffres confirmés par Piper. Elle demeure la même quelle
que soit l'intensité du courant d'excilalion, et par conséquent quelle que soit l'énergie
de la contraction.
L'inscription du courant d'action permet de déterminer également la vilesse de
transmission de l'excitation. Celle-ci a été autrefois mesurée par Helmholtz et Baxt en
partant de l'effet mécanique, c'est-à-dire du début de la contraction musculaire elle-
même, mais l'électromyographie permet une plus grande précision par linseriplion du
début du courant d'action. C'est ce qui a été réalisé par Piper, en excitant le médian
d'abord dans l'aisselle, puis au pli du coude. Connaissant d'une part la distance qui
sépare deux points du nerf excité (16 centimètres, par exemple), eb mesurant d'autre part
la différence des temps perdus d'excilalion (0 sec. 0015 dans l'exemple choisi), le quotient
de ces deux valeurs donne la vitesse de transmission dans le nerf. Piper a ainsi trouvé
une valeur de 123 mètres par seconde. I] s'agit la d'une vitesse constante, indépendante
de l'intensité de l'excitation.
Lelectromyographie. 15
2° Excitation d’un réflexe.
La contraction déterminée dans un muscle par excitation d’un réflexe, la contraction
du quadriceps crural consécutive à la percussion du tendon rotulien par exemple, donne
naissance à une onde diphasique exactement semblable à celle que produit l'excitation
électrique isolée du nerf moteur. L'orientation des deux ondes montre que la contraction
ne part pas du point d’excitation, mais de l'équateur du muscle, d'où elle gagne son
extrémité. Comme pour l'excitalion électrique, en inscrivant d’une part le moment de
l'excitation, et d'autre part le courant d'action du muscle, on a pu déterminer le temps
perdu correspondant à la progression de l'excitation dans l'arc sensitivo-moteur.
3° Excitation par la volonté.
C'est dans l'étude de la contraction volontaire que l'électromyographie a apporté le
plus de connaissances nouvelles; les expériences de Piper, au moyen du galvanomètre à
corde de Einthoven, ont projelé une vive lucur sur un sujet qui élait très mal connu.
Elles ont permis de disséquer ce phénomène complexe qu'est une contraction volontaire
et de déterminer le rythme des impulsions excitatrices. Nos connaissances sur ce sujet
étaient cn effet jusque-là assez incerlaines. L'analogie avec le tétanos électriquement
provoqué avait fait admettre depuis longlemps que l'excilation volontaire devait être
constituée par une succession de brèves impulsions parties des centres nerveux.
Plusieurs faits paraissaient en effet militer en faveur de cette manière de voir : la
contraction volontaire donne à l'oreille même un bruit rotatoire analogue à celui du
tétanos électriquement provoqué; d'autre part le tremblement du muscle fatigué, l'audi-
tion au téléphonc des courants musculaires, les oscillations données par l'électromètre
capillaire plaident en faveur d'une tétanisalion volontaire.
Par contre, à l'encontre de celte hypothèse, on avait opposé la curieuse expérience
du télanos secondaire de la pallte galvanoscopique. Lorsqu'on fait contracter par la
volonté un gastrocnénien de grenouille, le courant d'action produit par cette contraction
dont l'intensilé est suffisante pour déterminer une contraction dans la patte d'une
seconde grenouille reliée par des conducteurs à la première, ne provoque dans celle-ci
qu'une secousse unique ou quelques secousses irrégulières, et non un tétanos; ceci
semble être en contradiction avec la conception de la contraction volontaire de nature
discontinue et rythmique.
Celle-ci cependant a toujours prévalu, et plusicurs physiologistes ont cherché à
déterminer la fréquence suivant laquelle les excitations disconlinues arrivent au muscle.
Wollaston, puis Helmholtz, évaluant par l'auscultation la hauteur du bruit produit par la
contraction, trouvèrent des fréquences voisines de 16 à 20.
Widensky, en utilisant un téléphone relié à des aiguilles plantées dans le biceps,
obtint un son qui dans les contractions énergiques correspondait à 56 à 40 vibrations
par seconde.
Bien que Bernstein ait cru devoir contester à l'exploration électrique le pouvoir
d'éclairer la question de la fréquence des excitations volontaires, il semble bien cepen-
dant que l’électromyographie l'ait résolue de la façon la plus élégante et la plus fidèle,
et cela indépendamment de toute part d'interprélation personnelle.
16 A. Zimmern et P. Cottenot.
EXPERIENCES DE PIPER
Piper se servit d'un galvanomètre à corde d’Einthoven, de très grande sensibilité
(corde de 1 à 2 u d'épaisseur; système oplique modifié de façon à donner une amplifi-
cation très grande) et expérimenta sur les muscles fléchisseurs des doigts, le sujet ser-
rant dans la main un objet quelconque, de préférence un dynamomètre.
A chaque contraction volontaire correspond une série d'oscillations du galvano-
mètre. Quand les deux électrodes sont placées du même côté de l'équateur du muscle,
par exemple à la partie inférieure de l’avant-bras, on a des oscillations régulières, et
qu'il est possible de dénombrer; il existe, il est vrai, parfois, quelques irrégularilés cau-
sées par de peliles oscillalions secondaires dues sans doute à des ondes se composant
entre elles, mais l'allure générale de la courbe est très régulière, et le nombre des oscil-
lations se chiffre autour de 50 par seconde.
Nous avons vu que l'excilalion électrique isolée donne une oscillation diphasique
d'une durée de 1/50° de seconde. La courbe donnée par l'excitalion volontaire est donc
identique à celle que fournirait un générateur électrique produisant 50 excitations par
seconde. Autrement dit, les centres moteurs paraissent envoyer au muscle une succes-
sion de salves d'une fréquence de 50 par seconde, rythme constant, caractéristique de
l'excitation volontaire.
Quant à l'amplitude de ces oscillations, elle augmente d'une part avec l'énergie de
la contraction, d'autre part avec la surface des électrodes qui dérivent le courant, ce qui
est évident puisque l'accroissement de surface des électrodes somme les intensités des
courants alternatifs élémentaires produits dans chaque fibrille du muscle.
VARIATIONS SELON LES MUSCLES
Cette fréquence de 50 est indépendante de la longueur du muscle. Ainsi, elle est la
même dans les longs fléchisseurs des doigts, et dans l'éminence thénar. Toutefois le
chiffre de 50 ne doit pas êlre envisagé avec une rigueur absolue, les mesures faites sur
certains muscles donnent en effet des chiffres un peu différents. Ainsi, pour les fléchis-
seurs de l'avant-bras, la fréquence serail de 47 à 50. Elle serait de 58 à 62 pour le
deltoïde, de 40 pour le quadriceps crural. Il semble quand on compare les chiffres
obtenus pour toute une série de muscles, que tous les muscles coordonnés pour une
même fonction présentent la même fréquence d'impulsions motrices. Suivant Piper, ces
différences seraient dues à des différences dans l'excitation, comme si chaque groupe
musculaire répondait à un centre ganglionnaire ayant une période vibratoire propre.
La température modifie la fréquence, comme lont montré des expériences faites
sur des animaux à sang froid, tels que la tortue, à des températures différentes. La fré-
quence très faible à basse température, augmente avec celle-ci, et elle est de l'ordre de
50 pour les homéothermes ayant la température de homme.
Le chiffre moyen de 50 pourrait donc être une véritable conslante physiologique,
cesi la fréquence pour laquelle le muscle semble « accordé ». Lorsqu'on exeile un
muscle électriquement, c'est également pour des fréquences d'excilalion voisines de
cette dernière que le télanos obtenu provoque la contraction maxima.
Une expérience de Hoffmann est très démonstrative à cel égard. H excile le cerveau
mn = — me
L'electromyographie. 17
d'un chien pour provoquer un tétanos artificiel. En l’excitant, au rythme de 15 à 25 par
seconde, ce rythme est transformé dans les centres nerveux en un rythme de 50, et c'est
celui-ci que l’on observe en étudiant le courant d'action du muscle. D'autre part c'est
pour une excitation de 50 que la courbe est la plus régulière ; pour des excitations plus
rapides, la fréquence des oscillations dans le muscle n’augmente pas, mais la courbe
devient irrégulière.
Chose curieuse, il est à remarquer aussi que, dans l'excitation électrique des nerfs
sensilifs, cette fréquence de 50 serait ainsi celle qui provoque le moins de douleur
(Piper).
La fatigue du muscle se traduit par des modifications de la courbe, qui précèdent
celles de la courbe ergographique. L’amplitude des oscillations diminue, il y a des
pauses, des ondes secondaires, et la fréquence descend en dessous de 50.
Il est intéressant de rapprocher les données qui précèdent de ce qui se produit dans
un muscle dont on provoque la contraction soutenue, non plus par l'excitation volon-
taire, mais par du courant faradique tétanisant. Lorsqu'on excite le nerf moteur avec un
courant faradique, de fréquence inférieure à 50, on a des ondes diphasiques d'une durée
de 1/50° de seconde chacune correspondant à
chaque excitation et séparées chacune par
des intervalles de repos. A la fréquence de 50,
on a une courbe qui ressemble étroitement à
celle de la contraction volontaire. Si on élève
la fréquence du courant excitateur, de 50
à 150 tout d'abord, la fréquence du courant
d'action suit celle du courant excitateur. De
a : Gar . Fig. 4 — Electromyogramme de réflexe rotulien : A, dia-
150 à 300 périodes, il en est de même, MAIS pason au 1/100 de seconde : B, électromyogramme ; C, exci-
la courbe devient irrégulière, et son ampli-
tude décroît. Enfin, au-dessus de 500, la courbe, très irrégulière, ne correspond plus
à la fréquence du courant excitateur; elle demeure aux environs de 250, quelle que
soit la fréquence des excitations. Au point de vue pratique, nous croyons pouvoir tirer
de ces expériences, cette déduction applicable à l'électrothérapie, à savoir que la fré-
tation.
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Fig. 5. — Electromyogramme de contraction volontaire (biceps sain): A, diapason, 1/100 dejseconde ;
B, électromyogramme ;jC, courbe de gonflement du muscle.
quence des interruptions, quand on utilise le courant faradique tétanisant rythmé pour la
régénération musculaire, doit étre voisine de 50.
= Les résultats de Piper ont cependant été contestés principalement par Garten.
Celui-ci, en étudiant la contraction volontaire, a obtenu des courbes irréguliéres avec
une fréquence plus grande que celle indiquée par Piper, et variant entre 100 et 200. La
même irrégularilé et les mêmes limites de fréquence ont été retrouvées par lui dans le
tétanos électriquement provoqué, comme dans la contraction volontaire. C'est donc selon
JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — VII. 2
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18 A. Zimmern et P. Cottenot.
lui, dans ces limites, qu'oscillerait la fréquence normale du muscle, et pour expliquer
l'irrégularité des courbes, il invoque l'hypothèse que les excitations nerveuses n'arrivent
pas d'une façon parfaitement isochrone auz différents faisceaux de fibrilles musculaires.
Nous avons, nous-mêmes, au cours de ces dernières années, entrepris quelques
recherches d'électromyographie sur les muscles striés chez l’homme. Les courbes que
nous avons obtenues sont analogues à celles de Piper. À défaut de galvanomètre à corde
suffisamment sensible, nous avons opéré avec un galvanomètre à cadre mobile,‘et dans
des conditions d'amortissement excellentes. Nous reproduisons ici deux de nos courbes.
Ces deux courbes, l’une, courbe de réflexe rotulien (fig. 4), l’autre courbe de contrac-
tion volontaire des fléchisseurs des doigts (fig. 5), présentent bien les caractères qui
ont été décrits par Piper. Sur la courbe de la contraction volontaire on distingue facile-
ment les grandes oscillations qui sont au nombre de 50 environ par seconde, et les
petites oscillations secondaires de moindre amplitude.
Nous avons pu constater d’ailleurs que la régularité de la courbe dépend pour une
grande part de la situation des électrodes, et il est bien possible que ce soit là la cause
des résultats contradictoires qui ont été trouvés par Garten.
ÉLECTROMYOGRAPHIE DES MUSCLES LISSES
‘
L'étude électromyographique des muscles lisses, beaucoup plus délicate encore n’a
élé abordée que par quelques rares chercheurs et ses résultats jusqu'ici manquent
d'homogénéité. Au tétanos des muscles striés on sait que les physiologistes opposent
d'ordinaire la forme de contraction des muscles lisses qui serait, elle, un phénomène
continu, une contracture permanente, un tonus. Il en résulte que sa traduction électro-
myographique devrait être une onde diphasique unique. Cependant à l'encontre de cette
prévision, Von Brucke a observé dans certains muscles lisses des ondes contractiles
successives se traduisant par des courants d'action à oscillations rythmées. |
Veit a réussi à dériver par les membres supérieurs le courant engendré par les
contractions du muscle utérin, et il s'est servi de cette méthode pour étudier l'action des
agents passant pour activer l'énergie contractile de cet organe.
Bittorf a eu recours à l'électromyographie pour chercher si la contraction des
artères n'était qu'une simple réaction de la paroi à la distension, ou si elle élait une
contraction active se traduisant par des oscillations du galvanomètre. Les électro-
angiogrammes qu il a obtenus, viennent corroborer cette seconde hypothèse. En reliant
par des électrodes impolarisables une fémorale de chien mise à nu à un galvanomètre à
corde, il obtint une ondulation monophasée. Ce même auteur a essayé de mettre en évi-
dence ces courants chez l'homme à travers la peau, mais les oscillations sont bien faibles
pour donner des renseignements valables. Cependant chez quelques sujets à pression
artérielle élevée, il aurait obtenu les mêmes oscillations monophasiques que sur l'artère
de chien mise à nu.
ELECTROMYOGRAPHI E EN PATHOLOGIE
Le court aperçu qui précède montre assez que l'électromyographie physiologique
est encore une science assez neuve, exigeant l'emploi d'un appareillage très fragile,
d'une technique délicate. Aussi n'est-il pas surprenant que son application à la pathologie
L'électromyographie. 19
neuro-musculaire ne soit qu'à peine ébauchée. Il est cependant quelques tentatives qui
méritent d'être rapportées.
Le clonus du pied a été étudié par Wertheim-Salmonson. Dans le clonus vrai, il a
observé une oscillation diphasique à chaque secousse, tandis que dans le clonus hysté-
rique il retrouvait la courbe ordinaire de 50 oscillations par seconde.
Bertolini et Pastine ont également recherché les courants provoqués par le clonus
du pied chez 70 malades. Les courbes obtenues ont montré des différences sensibles
selon l’origine du phénomène.
Gregor et Schilder ont étudié les courants d’action dans la chorée et y ont retrouvé
le rythme de la contraction volontaire. Chez des tabétiques incoordonnés ils ont pu enre-
gistrer des alternatives d'oscillations rapides et lentes, el d'amplitude variable.
Chez les hémiplégiques contracturés, le rythme se trouve fréquemment abaissé, et
tomberait parfois à 10 par seconde. Il est probable que dans ce cas, ainsi que l'ont
indiqué Berstein et Saenger, lorsque l’hypertonie musculaire est très marquée, le mou-
vement volontaire est entravé par elle, et l'impulsion motrice restant partiellement inef-
ficace, la production des courants d'action se trouve plus ou moins réduite.
Ainsi qu'on peut s'en rendre compte par les quelques faits que nous venons de rap-
porter, ce n'est pas seulement la physiologie, mais aussi la neuropathologie qui paraît
appelée à profiter des données fournies par l'électromyographie. La fragilité des appa-
reils qu'elle utilise en a rendu jusqu'ici la technique très délicate et a empêché l'essor
de cette méthode d’examen qui, cependant, est peut-être destinée à occuper en clinique
une place aussi importante que l'électrocardiographie.
= eee os
ina a Wm Mi r O
TECHNIQUE DE RADIUMTHERAPIE PROFONDE
Par le Docteur P. de BACKER
Assistant à l'Université de Gand.
»
En 1919 (:) et 1920 (?) nous avons exposé que nos efforts étaient surtout dirigés vers l'irradiation
Fig. 1. — Le pessaire de Hodge à rainures vu de face
et vu de profil, portant un tube de radium, enfermé
dans une gaine en ébonite, en différentes situa- ,
tions sur le pessaire.
Fig. 2.
aussi directe que possible et vers l'irradiation par feux croisés des cellules néoplasiques les plus
a
Fig. o.
Fig. 4.
(") Congrès flamand de médecine, Anvers 1919, Gand 1920.
C
21
}
profondément situées dans les tissus
sains, dans les vaisseaux lymphatiques
et les ganglions lymphatiques parce
que ces cellules sont les plus vivaces,
les plus difficilement extirpables par
voie opératoire et dans la plupart des
cas les moins accessibles aux fortes
doses d'irradiation.
Nous exposions comment nous ap-
pliquons ce principe dans le traitement
radio-radiumthérapique des cancers ino-
pérables du sein et du col ulérin.
Pour le sein, concurremment à l'ir-
radiation directe de la tumeur et des
ganglions, nous introduisons au moyen
d'un trocart et d'un dilatateur des tubes
de radium directement derrière la tu-
meur: nous les déplacons au bout d'un
nombre d'heures variable d’après le
filtre employé et la nature de la lésion.
Après cette irradiation nous faisons si
possible lablalion du sein ct des gan-
wlions, généralement trois semaines
‘plus tard croyant courir à ce moment
le minimum de danger de produire de
l'ensemencementnéoplasique. Nous lais-
sons dans le creux axillaire, parfois dans
le creux sus-claviculaire un drain en
caoutchouc pur qui nous permettra de
recommencer l'irradiation au moyen de
tubes de radinm directement après l'in-
sonsrès international de Physiothérapie, Anvers, septembre 1920,
P. de Backer. — Technique de radiumthérapie profonde. 21
tervention ou quelques jours plus tard. Pour le cancer inopérable du col ulérin nous ;plagons non
seulement des tubes de radium dans le cratére, le vagin (tubes fixés sur pessaire cannelé de Hodge)
(fig. 1) et les culs-de-sac vaginaux, mais aussi dans le rectum et parfois dans la vessie. Le radium
est maintenu en place à la hauteur voulue dans la profondeur du rectum au moyen d'une tige
métallique fixée à son tour au niveau des fesses et cuisses au moyen d’emplatres agglutinatifs.
Fig. 5. — Le tube de radium fixé dans un tuyau en caoutchouc qui, par son renversement dans le rectum
et l'excision d'un tiers de sa longueur, permet l'irradiation successive de trois champs rectaux.
Introduit à fond dans le rectum (12-9 centimètres) le tube de radium se place largement au
dessus du col de la matrice entre les deux ovaires et irradie à travers la paroi rectale principalement
le corps de la matrice (fig. 2). Maintenu au niveau de la partie moyenne du rectum, il irradie
surtout la face postérieure du col utérin (fig. 3). Placé directement au-dessus de l’anus il irradie la
paroi vaginale postérieure (fig. 4).
Cette technique expose à des inconvénients : douleurs, ténesme anal, position dorsale forcée.
Au lieu de monter le tube de radium sur une tige, nous l'avons ultérieurement placé dans une
extrémité d’un drain en caoutchouc
pur de 12 centimètres de longueur que
nous introduisons complètement dans
le rectum tout en le maintenant en
contact direct avec l'anus par l'inter-
médiaire de fils fixés sur les fesses au
moyen d’emplatres. La cavité rectale
‘aété vidée au préalable au moyen d'un
lavement et un suppositoire à 9 centi-
grammes d'extrait d’opium a été in-
troduit.
Quand le tube de radium se trouve
placé à l'extrémité supérieure du drain
il irradie à 12-9 centimètres de l'anus
le corps utérin; placé directement
au-dessus de l’anus il irradie la paroi
vaginale postérieure, à cet effet il
nous suffit de retirer le drain et de le
réintroduire dans le rectum après
l'avoir renversé. En sectionnant le
tiers de la longueur du drain et en le
replaçant avec le tube placé vers le
haut nous irradierons le col utérin a
travers la partie moyenne de la paroi
Fig. 7. rectale. A la partie supérieure et infé-
rieure du drain ainsi qu’au-dessus du
Fig. 6. — Le tube de Dominici monté sur la sonde à demeure en verre
"en position redressce.
tiers inférieur où devra se faire la section, sont attachés des fils (fig. 9).
Pour l'irradiation de Ja matrice à travers la vessie, nous montons sur une sonde à demeure en
verre, en forme de pied de biche un tube de Dominici; sur la sonde est fixé un tuyau en caoutchouc
qui plongera dans un urinal et permettra à l'urine de s'écouler durant tout le temps de l'irradiation.
Le tube de radium est fixé à un fil solide attaché au moyen d’une épingle de sùreté à l'extrémité du
tuyau en caoutchouc plongeant dans l'urinal. Parfois après dilatation du canal de l'urèthre nous
poussons directement le tube dans la vessie, nous introduisons à sa suile la sonde en verre.
Lorsque le fil est tendu le tube de radium est maintenu droit sur la sonde en verre (fig. 6) et
l’irradiation porte à travers la vessie surtout sur le corps utérin (fig. 7). Le tube pend dans la cavité.
vésicale lorsque le fil est légèrement relâché (fig. à), il irradie le milieu du col de la matrice quand
la femme est couchée sur le dos (fig. 9) et davantage la partie gauche ou droite du col suivant que
la malade est couchée sur le côté gauche ou droit.
22 _P. de Backer.
Presque toutes ces irradiations au moyen de tubes de radium dans les cavités naturelles furent
combinées avec les irradiations au moyen de rayons X à travers les voies abdominales, ovales et
sacro-sciatiques, ces deux dernières voies évitant autant que possible l’irradiation des intestins.
Nous n’employions pas les régions sacrée, vulvaire et périnéenne, de cette façon les cavités vaginale,
utérine, rectale et vésicale restaient dans notre technique d'application des rayons des régions
d'irradiation minima qui pouvaient sans crainte de lésion des parois par accumulation de doses
être utilisées pour l'irradiation interne du petit bassin par tubes de radium.
Nous disions au même Congrès d'Anvers qu'en collaboration avec le professeur Frans Daels
: nous avions commencé l'étude de nou-
‘velles voies chirurgicales d'accès aux
“ ganglions du petit bassin afin de pou-
' voir irradier ‘ceux-ci de facon directe.
: En juin 1921, Frans Daels exposa
comment dans les cas de carcinome
inopérable du col utérin il avait taché
Fig. 8. — Le tube de Dominici monté sur la sonde demeure en verre | d'arriver à Virradiation directe des
en position pendante. ganglions iliaques et des ganglions hypo-
gastriques au moyen d’un drainage
bilatéral du petit bassin, drainage effec-
tué uniquement dans un but radiumthé-
rapique en vue de glisser des tubes de
radium le long de la paroi de la cavité
pelvienne et de soumettre ainsi les
ganglions à des feux croisés de rayons
de radium, partant de la face interne
_de la cavité cotylorde d’une part, des
cavités rectale, utérine et vésicale d’au-
tre part.
, Il s'était laissé guider dans l'élabo-
ration du plan opératoire par les con-
sidérations suivantes :
Fig. ©. Les ganglions iliaques supérieurs
et inférieurs et les ganglions hypogas-
triques sont situés au niveau des grands vaisseaux iliaques, dans une zone délimitée, de façon
grossière, par la surface interne de la cavité cotyloïde, la ligne innominée, le bord postérieur du
trou ovale, Je bord antérieur de la grande échancrure sacro-sciatique et la limite supérieure de
l'ischion.
En suivant la surface osseuse du bassin, on ne court aucun danger de léser les gros vaisseaux
et le drain placé a'ce niveau se trouve à l'endroit voulu en dehors de tous les ganglions à irradier.
Il esposa comment chez huit malades il était parvenu à placer un gros drain dans les parties
latérales profondes du petit bassin en partant d’une part de la tubérosité ischiatique, d’autre part
de l’épine iliaque antérieure et supérieure.
En septembre 1921 (‘) le Professeur Daels exposa à Paris les perfectionnements qu'il avait
apportés à la technique du Radium-Wertheim ou du drainage radiumthérapique du petit bassin,
opération dénommée ainsi par lui parce qu’il estimait que la seule façon pratique de passer des
tubes de radium le long des voies lymphatiques et des tumeurs du petit bassin est de les placer
dans des drains qui glissent facilement sous le péritoine, sous les vaisseaux ct le long des anfrac-
tuosités osseuses.
Nous reproduisons ici les dessins explicatifs communiqués par lui (fig. 10, 11).
Tenant compte de tous les drainages radiumthérapeutiques effectués, même les tout premiers
pratiqués avec des techniques très imparfaites et souvent dans des cas cachectiques, nous obtenons
un total de 40 cas: chez tous l'intervention fut pratiquée sans aucune complication opératoire.
A l'heure actuelle l'intervention bi-latérale dure de 10 à 15 minutes. Quelles sont les complica-
tions post-opératoires imputables à la radiumthérapie?
Deux malades cachectiques sont mortes environ deux mois plus tard sans être sorties de leur
cachexie, une malade est morte de phlébile et empyème et une de pneumonie six semaines après
le drainage. Il va de soi que souvent le drainage est pratiqué en plein territoire infecté. Nous ne
savons point dans ces cas quel facteur est souvent responsable de l'exitus laetalis : le mauvais état
() Congrès international de Gynécologie de Paris, 1921.
Lechnique de radiumthérapie profonde. 23
général du malade, ou l'infection autochtone des tissus paramétraux, ou la destruction tissulaire
t
}
Fig. 10. — Nos points de repère sont: la partie antérieure de la crèle iliaque, le psoas, l'artère iliaque primitive el
externe que nous sentons battre sur le doigt. l'articulation sacro-iliaque, la tubérosilé ischiatique, l'épine sciatique,
le bord inférieur du ligament sacro-sciatique et de la portion coccygienne du releveur.
Fig. 11. — En passant devant l'articulation sacro-iliaque,sous les gros vaisseaux et derrière l’utérine vers l’épine scia-
tique, nous traversons en plein la zone des ganglions : iliaques postérieurs et antérieurs, hypogastriques, sacrés,
utérins et les propagations paramétrales de la tumeur. Nous ne demeurons éloignés que des ganglions lombaires
et inguinaux.
irradiant en même temps par le col, le vagin, le rectum et même la vessie, nous serrons de beaucoup plus près la zone
malade et l'irradions de facon plus intensive qu'au moyen de champs abdominaux, ovales, sacres et sacro-
scialiques de rayons X.
imputable a l irradiation elle-mème ou à la filtration sur plomb que nous employions à ce moment.
|
24 P. de Backer.
ll est un fait que depuis que nous avons eu recours à la filtration du radium sur platine, au -
tamponnement , soigné du cratère cervical, aucune infection de trajets de drainage n'a plus surgi
dans nos dix derniers cas.
La seule malade chez laquelle nous avons, deux jours après drainage radiumthérapeutique, fermé
les orifices de drainage a fait une forte élévation de température suivie d'une hémorragie pelvienne
mortelle deux jours plus
tard. Il y avait eu filtrage
sur plomb et fermeture di-
recte des tissus opératoi-
res, deux techniques que
nous, estimons mauvaises
en nous basant sur Pen-
semble de notre expérience
clinique actuelle.
Deux malades sont
mortes d'hémorragie in-
terne après nouvelle irra-
diation pratiquée trois et
quatre semaines après le
a ?) EN drainage radiumthérapeu-
a tique, mais chez les deux
-t malades les trajets étaient
infectés. Nous en avons
conclu à la contre-indica-
tion d’irradiation ultérieure
aussi longtemps que les
trajets opératoires sont in-
fectés, mais ainsi que nous
venons de le signaler cette
Fig. 12. — Anesthésie rachidienne. Position gynécologique. Incision cutanée à côté de
l'anus, en dedans et un peu en dessous de la tubérosité ischiatique. Le doigt pénètre
dans la fosse ischio-rectale et se dirige facilement vers le bord inférieur du ligament
sacro-sciatique, recouvert par la portion coccygienne du releveur. Il reconnait l'épine
sciatique et passe en dedans de l'épine, entre les deux portions iliaque el coccy-
gienne du releveur, vers l'articulation sacro-iliaque qu'il n’alteint point en règle géné-
rale. Nous glissons une tige centimétrée le long du doigt, et me«urons la distance de
l'épine à la peau: 9, 10, 11 centimèires: puis, nous glissons le long du doigt une tige
en arc de cercle, d'un rayon de 16 centimetres et qui est maintenue en place dans
le petit bassin. Incisions cutanée et aponévrotique à 2 centimètres au-dessus et en
dedans de la partie antérieure de la crète iliaque. Le doigt pénètre de façon sous-
péritonéale dans le grand bassin reconnait le muscle iliaque, le psoas, le tendon du
infection a disparu depuis
que nous avons recours à
la filtration sur platine.
Une malade est morte
d’obstruction intestinale
par coudure d’adhérences
petit psoas, passe au-dessus d'eux, sous les gros vaisseaux qu'il sent battre, et atteint
l'articulation sacro-iliaque. Mesure de la distance de l'articulation sacro-iliaque à la
peau au moyen de la tige centimétrée : 9, 10, 11 centimètres. Le doigt reconnait la
pointe de la tige courbe introduite dans le petit bassin, et l'autre majn de l'opérateur
la guide vers l'extérieur en suivant le trajet du doigt.
au niveau de la cicatrice
opératoire après hystérec-
tomie vaginale. Nous ne
combinons plus l'hystérec-
tomie au drainage radiumthérapique.
Deux malades ont présenté des fistules recto-vaginales, mais très probablement à la suite
d'irradiations par le vagin et le rectum effectuées avec filtrage sur plomb et emploi de caout-
chouc pourvu de matières métalliques. Une d'elles présentait une tumeur entre le col et le
rectum.
Nous enlevons les chainettes aussitôt que la température nous indique qu’iln’y a pas d'infection.
Nous avons abandonné la filtration défectueuse par le plomb et l'avons remplacé par le platine;
nous entourons suivant la méthode de Regaud les tubes de radium filtrés sur 2 mm de platine, de
0,2 mm d'aluminium et de 2 mm au moins de caoutchouc complètement dépourvu de matières
métalliques | |
Voici comment nous avons opéré radiumthérapeutiquement pour les derniers cas :
Curettage s’il y a lieu; désinfection du cratère après curettage au moyen d'une solution de
nitrate d'argent à 5 0/00; introduction de deux tubes de 25 milligrammes de radium-élément dans le
cratère, ensuite — le cas échéant — dans les culs-de-sac vaginaux ou le vagin, parfois dans le rectum
quand la paroi vaginale posterieure est entreprise ou la vessie quand la paroi vaginale antérieure
est entreprise. Irradiation durant 60 à 80 heures d’après la nature histologique de la tumeur (baso-
ou spino-cellulaire) soit 24 à 32 mc5 environ par heure. Nous laissons la malade un jour au repos
pour la purger, puis nous faisons le drainage au radium; les deux tubes de 50 milligrammes de
bromure de radium préparés de la façon décrite plus haut sont laissés en dessous de la ligne
innominée durant 22 à 25 heures, au niveau de la cavité du petit bassin et des épines sciatiques
durant 24 à 26 heures (soit 4,5 incé environ par place ou 30 mcé environ pour les six endroits).
En tout bò à 62 mcé pour tout le petit bassin.
Technique de radiumthérapie profonde.
25
Nous laissons les chainettes pour servir de drainage post-opératoire durant un à trois jours s'il
n’y a pas de température.
Six semaines à deux
mois après notre traitement
radiumthérapique nous fai-
sons de la radiothérapie
profonde (0,5 mm. zinc,
40 cm. étincelle, appareil
Symétrie) sur le col chez
toutes nos malades même
quand la guérison clinique
semble être complète.
Aux diverses techniques
élaborées pour le placement
de tubes de radium dans
les paramètres, avec ou
sans évidement du petit bas-
sin, par Dominici et Des-
jardins (t), Proust et Mal
let(*), Schwartz(5), Schwartz
et Richard(*), nous faisons
le reproche d'une part de
ne point pouvoir fixer le
tube exactement à un en-
droit déterminé du petit
bassin par défaut de fixa-
tion du tube à ses deux
extrémités. Nous ne sau-
rions d’autre part nous dé-
cider à placer des tubes ou
aiguilles dans des tissus
infectés, par voie transpéri-
tonéale et à les retirer par
la même voie. Le péritoine
peut se défendre aussi bien
à
\\
`
{
y
b
H
Fig. 13. — Cetle tige courbe est centimétrée et nous donne la distance de l'incision infé-
rieure à l'incision supérieure : 28, 30, 32 centimètres et davantage. Soustrayant de ce
chiffre les mesures de la peau à l'épine sciatique et de la peau à l'articulation sacro-
iliaque, nous avons une idée approximative du trajet du petit bassin 4 irradier de
la ligne innominée à l'épine sciatique: 9, 10, 12 centimètres. Nous prenons un drain
un peu plus long et y plaçons un, deux ou trois tubes de radium fixés en place, le
drain est lui-même fixé sur une chaine qui le travers: entièrement. Le drain doit
toujours dépasser la ligne innominée et l'épine sciatique pour éviter des accrochages
au cours des manipulations ultérieures. Nous avons abandonné le placement d'un drain
le long de tout le trajet, parce qu'en agissant ainsi nous distendons des parties molles
de façon superflue. Si le drain contient. par exemple, trois tubes de radium de 2 à
3 centimètres de longueur et de force suffisante, le drain ne devra demeurer en place
que le temps d'une irradiation. Si nous ne plaçons qu'unitube de radium dans le drain,
nous devons déplacer le drain deux fois. ce qai se fait facilement au moyen de la
chaine et d'épingles de süretés fixées aux distances voulues sur l'extrémité supérieure
de la chaîne.
Fig. 14. — La tige courbe ful remplacée ultérieurement par un demi-cercle creux.
(t) Dominici et DEssarpins. Soc. de Chirurgie de Paris, Déc. 1920, cf. RuBExSs-DuvaL. Ass. fr. pour l'étude du
cancer, t. X, disc. p. 548.
(3) Proust et MALLET. Soc. Chir. de Paris, 15 juin 1921.
(5) Scuwartz. Bull. Ass. fr. élude du cancer, t. X, p. 246, 274, 348, 1920.
HARTHMANN. Congrès Obstétrique et Gynécologie, Paris, septembre 1921.
(*) Scuwartz et RicHARD. Paris Médical, 1% juin 1922.
26 | P. de Backer.
qu’il veut, la méthode extrapéritonéale est plus logique et plus sûre. La laparotomie a peut-être
Fig. 15. — Sur une tige glissée à travers le demi-cercle creux nous fixons dans un œillet le bout de la chaine et,
en retirant le demi-cercle, nous placons le drain.
comme avantages de permettre à l'œil nu ou au doigt de reconnaître des ganglions et de pouvoir
Kia
lf EFA g
ce a
FAN
Fig. 16. — Si les tubes de radium doivent étre déplacés, nous réglons tout d'avance au moyen d'épingles de sûreté
placées aux distances voulues, sur les bouts de chaîne qui sortent par l'incision supérieure. Aucune ligature,
aucun point de sulure, si ce n'est parfois pour réduire un peu les incisions d'entrée et de sortie, mais ces orifices
doivent, en tout cas, rester ouverts.
Combinant à ce drainage radiumthérapeutique bilatéral l'irradialion du col, nous espérons realiser un radium
Wertheim plus complet et beaucoup moins dangereux que l'évidement du pelil bassin.
placer des tubes ou piquer des aiguilles exactement à ce niveau. Mais cela ne sera le cas que dans
Technique de radiumtherapie profonde. ‘4
les dégénérescences déjà massives où les dangers des manipulations transpéritonéales seront d’au-
tant plus grands. D’autre part, comme le fait remarquer Regaud (t), il faut en tout cas irradier
toute la zone d’ensemencement latent si on veut obtenir un résultat durable. |
Notre technique a l'avantage d’être extrapéritonéale, d’irradier toute la hauteur de la zone
c
©
oy, 4 y ty Y / A
Y YZ, WY, YY Y Uy h Wi
Fig. 17. — Voies d'irradiation de Winz pour le col (deux premiers schémas)
et pour le paramétre droit (deux derniers schémas).
suspecte et de pouvoir s'appliquer à la suite des perfectionnements apportés à notre technique aux
cas les plus mauvais.
A la technique de Winz (°?) d'irradiatiou du cancer cervical au moyen de rayons X durs par les
diverses voies qu'il indique (fig. 17) irradiations que nous schématisons, pour nous en faire une idée
Fig. 18. — Faisceau central dé rayons X dans l'irradiation du cratère cervical.
plus exacte, au moyen des figures ci-jointes : faisceau central de l'irradiation du cratère cervical
(fig. 18) divers faisceaux de Virradiation du cratère cervical (fig. 19), direction des faisceaux de
l'irradiation d'un paramètre (fig. 20), nous faisons le reproche d'irradier des territoires énormes
pour passer parfois à côté des ganglions haut situés. L'irradiation active au niveau des zones
suspectes ou atteintes est une partie infime de l'irradiation du corps, d'où l'action intense sur le
sang, l'altération de l’état général et la nécessité d'espacer les séances; l’irradiation du col ne peut
être suivie de celle d'un paramètre que six semaines plus tard et lirradiation de l’autre paramètre
ne peut être effectuée que quatorze semaines après le début du traitement. Les difficultés de
(1) Ass. fr. pour l'étude du cancer, t. X.
(2) Winz. Strahlentherapie, 1920. Sonderband.
28 P. de Backer.
technique sont démontrées par le fait que d'autres cliniques ont obtenu des résultats beaucoup
moins favorables (Heymann). i -
Avec notre méthode d'irradiation par le col, le vagin, le rectum et la vessie schématisée dans la
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Fig. 20. — Direction des faisceaux de rayons X dans l'irradiation d'un paramètre.
figure 21, et avec la technique d'irradiation par Radium-Wertheim schématisée dans les figures 22, 25
et radiographie figure 24, l'irradiation est tellement concentrée au niveau de la zone suspecte et
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Technique de radiumthérapie profonde. 29
atteinte que nous sommes en droit d'escompter une stérilisation complète; peut-ètre de sera-t-il
pas possible d'obtenir la dose utile d'irradiation dans un rayon suffisamment étendu sans lésions
Ps
' | =
Fig. 21. — Irradiation au moyen de tubes de radium par le col, le vagin, la vessie et le rectum.
locales trop fortes des tissus sains et pour cette éventualité nous étudions des modifications ou
Fig..22. — Radium-Wertheim vu de profil.
combinaisons de techniques. A l'heure actuelle nous faisons suivre la radiumthérapie profonde de
la radiothérapie profonde: appliquée à des malades dont l’état général a été fortement relevé à la
30 P. de Backer.
suite de la suppression des hémorragies et de la suppuration par la radiumthérapie cette combi-
naison n’a point été jusqu’ici entre nos mains cause de complications spéciales.
Nous attendons l'épreuve du temps pour obtenir la réponse clinique définitive à nos vues
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Fig. 25. — Radium-Wertheim vu de face.
théoriques que nous croyons exactes et appliquées à l'heure actuelle au moyen de techniques
correctes. Le fait que des cas
cachectiques du, début sont
restés guéris jusqu'à l'heure
actuelle (30 mois) nous im-
pose le devoir de poursuivre
ces recherches. Nos cas de
récidive nous indiqueront où
notre technique est en dé-
faut.
Nous avons été frappé
par la critique faite en 1920
par Béclére, de la technique
employée à ce moment pour
la radiumthérapie des can-
cers de œsophage. « L’ap-
plication presque toujours
au-dessus et non dans la tu-
meur de tubes de radium
fixés dans une sonde ceso-
phagienne mobile est ineffi.
cace ou de bien peu d’effica-
cité », disait-il; « le seul
traitement logique consiste
à placer des tubes fixés au
centre de la tumeur au moyen
de fils passant par la bouche
d'une part et une fistule gas-
trique d'autre part». Les professeurs D" De Beule et Daels de Gand ont constaté sur le cadavre
que l'introduction de haut en bas d'une sonde au centre d'une tumeur cesophagienne est chose
Fig. 24. — Radiographie de tubes de Radiuin dans les parties latérales
g de la cavité du petit bassin.
Technique de radiumtherapie profonde. ) 31
difficile et dangereuse à cause des fausses voies facilement praticables à travers la paroi œsopha-
gienne devenue irrégulière et des diverticulums existant souvent au-dessus de la tumeur; une sonde
Fig. 26. — Tubes de radium placés au centre
Fig. 25. — Voies d'accès radiumthérapique ;
d'une tumeur œsophagienne.
au cancer de l'œsophage.
passe beaucoup plus facilement de bas en haut en l’introduisant dans l'œsophage par l'ampoule lisse
et régulière du cardia quand celui-ci n’est pas, bien entendu, entrepris lui-même par le processus
néoplasique (fig. 29).
La technique opératoire employée par eux est la suivante : une gastrostomie est pratiquée en
premier lieu pour pouvoir nourrir /
le malade avant et pendant l'irradia-
tion. Quand l’état général du malade
est suffisamment relev ils font | ag
après incision de la peau et de
l’aponévrose une résection de l'apo-
physe xyphoïde ; puis ils pratiquent
l'incision médiane de la paroi anté-
rieure de l'estomac, la recherche de
l’ampoule du cardia située souvent
très haut et en arrière, l'introduc-
tion de la sonde en se guidant sur
le doigt laissé dans l’ampoule. La
sonde suivie d'un long fil solide
préalablement attaché à sa partie
inférieure est glissée jusqu'en haut
de l’cesophage et retirée par la
bouche. Le tube de radium est laissé Fig. 27. — Passage de la tige courbe à travers un rectum cancéreux
en place dans la tumeur repérée à i (anus contre nature).
la radioscopie avant l'opération; la
résistance qu'on rencontre indique, d’ailleurs que le tube se trouve bien dans la tumeur. Le fil
inférieur est passé par la bouche stomacale pratiquée quelques jours avant, il est fixé à l'extérieur
au moyen d'une large épingle de sûreté. L'incision stomacale pratiquée en second lieu est fermée
ainsi que l’aponévrose et les téguments dans lesquels on laisse un ou deux petits drains. L'extrémité
supérieure du fil qui a été retiré par la bouche est menée ensuite au moyen d'une sonde de Belloc
à travers le nez, fixée sur une épingle de sûreté et collée sur la peau de la face au moyen d’emplatres
32 P. de Backer. — Technique de radiumthérapie profonde.
agglutinatifs; en passant le fil par le nez nous le maintenons beaucoup mieux en place (fig. 26).
Si la tumeur est étendue on peut placer plusieurs tubes de radium à la file indienne dans la
même gaine de caoutchouc ou déplacer le tube en le retirant de sa longueur vers le haut après avoir
détaché momentanément les épingles le fixant en bas et en haut.
Après l’irradiation les fils sont laissés en place et noués l’un à l’autre de façon à faire une
chaîne sans fin pour pouvoir servir ultérieurement de conducteur à des sondes dilatatrices. :
En collaboration avec les professeurs D" Frans Daels et De Beule, nous avons cherché à traiter
les cancers inopérables du rectum suivant le méme principe.
_ Nous avons essayé de faire passer un tube de-caoutchouc par l'anus contre nature pratiqué
quelques jours auparavant et l'ampoule rectale ou vice-versa; nous n'avons pas réussi. Nous n’avons
pas réussi davantage en essayant de passer la tige courbe que nous employons pour le drainage
radiumthérapique du petit bassin dans les cancers du col utérin, de haut en bas, c'est-à-dire de
l'anus contre nature vers le rectum. Dans les deux derniers cas que nous avons traités nous avons
passé la tige courbe de bas en haut c’est-à-dire du rectum vers l’anus contre nature (fig. 27); nous
avons réussi les deux fois avec la plus grande facilité et sommes parvenu en retirant la tige courbe
à la faire suivre d’un drain caoutchouté contenant deux tubes de radium. L'irradiation faite durant
70 heures, c ‘est- -à-dire 24 mcé par heure, a été très bien supportée par les malades.
Nous employers ces deux derniéres méthodes depuis trop peu de temps pour pouvoir publier
des résultats; nous avons voulu uniquement exposer une technique qui nous parait digne d'intérêt
dans des cancers inaccessibles à toute autre thérapeutique que l’irradiation.
ANALYSES
‘ RADIOLOGIE
RAYONS X
GENERALITES
PHYSIQUE
G. Grossman (Berlin). — Physique des rayons
de Rontgen. (Strahlentherapie, Bd. XIV, H. 1,
1922, p. 165.)
Conférence faite 4 Erlangen qui donne d’une facon
très claire un résumé de nos connaissances en cetle
matiére. Aucun fait nouveau mais une mise au point
très intéressante. ISER SOLOMON.
Otto Fritz (Insbruck). — Relations entre la ten-
sion aux bornes du tube de Röntgen et le noir-
cissement du bromure d'argent. (Fortschritte
auf d. geb. der Réntg., t. XXIX, Hft 5.)
L'absorption élective des éléments constituant le
bromure d'argent intervient dans toute radiographie.
L'A. étudie l'influence respective du rayonnement
primaire et du rayonnement de fluorescence au sein
mème de l’'émulsion.
Ses expériences l’'aménent à conclure que le nombre
de milliampéres-seconde nécessaire pour produire un
noircissement donné est inversement proportionnel
au carré de 7, longueur d'onde minima du faisceau
incident.
Les résultats sont identiques quand on emploie
des appareillages radiologiques différents.
L'A. conclut que l'enregistrement photographique
de l’intensilé du rayonnement est utilisable comme
moyen de mesure précis de cette intensité pour des
rayonnements variés. P. SPILLIAERT.
APPAREILS ET TECHNIQUE
Hermann Behnken (Allemagne). — Emploi des
écrans renforçateurs pour le dosage des
rayons de Rontgen par la méthode photogra-
phique. (Fortschritte auf d. geb. der Ronig.,
t. XXIX, Hft 5.)
L'action d’un écran renforcateur est due à la fluo-
rescence du sel qu'il contient, les radiations de fluo-
rescence impressionnant la plaque photographique.
L’A. emploie un apparcil comprenant un écran ren-
forcateur, un photomètre à échelons de gélatine, et
une feuille de papier sensible. L'impression de celui-ci
est due beaucoup plus à la lumière émise par l'écran
fluorescent qu'à l'action directe du rayonnement que
l'auteur néglige.
Cet appareil permettrait la mesure précise de la
qualité et de la quantité Wun rayonnement quelconque,
P. SPILLIAERT.
L.-G. Heilbron (Amsterdam). — Index pour la
détermination de la grandeur du foyer d’un
JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — VII.
tube à rayons de Rontgen. ou index d'acuité.
(Fortschrilte auf d. geb. der Röntg., t. XXIX, Hft5.)
Critique de la méthode de photographie de la zone
d'impact à l'aide de la chambre noire percée d'un
petit trou, fréquemment utilisée.
L’A. utilise une toile métallique disposée oblique-
ment au-dessus d'une plaque photographique éloi-
gnée de 50 centimètres de lanticathode du tube
étudié.
‘Les mailles de la toile métallique qui sont situées
à des distances croissantes de la plaque cessent
d’être nettement visibles sur celles-ci à une distance
d'autant plus petite que I’ « index d’acuité - du tube
est lui-mème plus petit.
Un calcul simple donne cette valeur en unités arbi-
traires. P. SPILLIAERT.
OS, CRANE, ARTICULATIONS
Charles L. Martin et Claude Uhler (Dallas) —
Radiographie des ventricules cérébraux après
injection d'air. (Amerivan Journal of Rüntyeno-
loyy. vol. IX, Septembre 1922, n° 9, p. 549 à
549; 10 fig.)
La ventriculographie permet quand elle est judi-
cieusement appliquée de faire des diagnostics de
localisations cérébrales qu'il est impossible de faire
autrement; en effet d’Sailey et Percival (dans les
Archives of Neurology and Psychiatry, avril 1921) sur
118 cas diagnostiqués tumeurs cérébrales, 51 furent
controuvés à l'opération, C'étaient soit des thromboses
cérébrales de la méningite syphilitique, etc., elc., et
dans 55 cas on ne trouva rien, donc 86 diagnostics
erronés sur 118 cas, Hener et Dandy ne purent après
craniectomie trouver la tumeur dans 44 pour 400 de
leur cas. Harvey Cushing ne prétend qu’à 5 pour 100
de guérisons permanentes apres opération et donne
une statistique de 10 pour 100 de mort immédiate.
Dans ces conditions les auteurs estiment que si osée
que puisse paraitre la ventriculographie on est jus-
tié de l'employer pour éclairer le diagnostic.
Leur technique est la suivante:
Avant toute chose faire une piqûre de morphine
puis ponction lombaire: s'il s’agit d'un adulte, on
la fait assise le dos bombé et la tète penchée en
avant, s’il s'agit d'un enfant, anesthésie générale et
ponction lombaire en décubitus, latérale sur un plan
incliné à 15° avec le plancher: on adapte à l'aiguille
une seringue de 10 ccà chaque 10 cc. de L. C. R.
retiré on injecte 9 ce. environ d'air et ainsi jusqu'à
ce qu'on ait injecté 40 cc. d'air. On retire Paiguille, au
lieu de la ponction on met un léger pansement et on
redresse l'enfant en le maintenant assis avec la tète
légèrement penchée en avant pendant 5 à 6 minutes.
On fait ensuite une radiographie d'avant en arrière,
une d'arrière en avant et une de chaque côté. Il est
même recommandé de faire avant l'injection d'air une
=
D
34
radiographie latérale afin de bien repérer les su-
tures.
La céphalée parfois violente est fde règle après
chaque injection d'air mais elle disparait au bout de
24 heures.
Comme contre-indieations 1} faut citer les ménin-
gites et les états hémorragiques, il faudra aussi
s'abstenir chaque fois que l'on soupeonnera une
tumeur de l'étage inférieur, à moins de ponctionner
apres une trépanation le ventricule atin d’égaliser la
pression au-dessus et au-dessous de la tumeur qui, `
sans cela, viendrait au travers du trou oceipital com-
primer le bulbe.
L'A. rapporte 4 observations de ventriculographie
illustrées de très belles radiographies très démons-
tratives où il peut, dans des cas doutenx, établir le
diagnostic d'hydrocéphalie et localiser le point dobs-
truction; dans un autre cas il put localiser une
tumeur cérébrale très exactement.
WILLIAM VIGNAL.
Pino Pincherle (Trieste). — Aspect radiologique
des artères cérébrales calcifiées. (/ortschritte
auf d. geb. der Ronty., t. XXIX, Hft 5).
Série d'observations dans lesquelles la carotide
interne était visible dans le sinus caverneux.
L'A. a pratiqué des injections opaques chez le
cadavre pour préciser l'aspect radiologique de ces
vaisseaux et leur rapportavec les os voisins.
P. SPILLIAERT.
G. Airale (Palerme). — L'Exploration radiolo-
gique de la selle turcique. ( La Coltura Medica
moderna, Janvier 1922).
L'A. rappelle la technique qui consiste à diriger le
rayon normal sur un point qui est au milieu d’une
ligne qui réunit l'angle externe de la cavité orbitaire
au conduit audilif externe, il fait ensuite une revue
générale de anatomie de la selle turcique, de ses
dimensions et des diverses causes pathologiques sus-
ceptibles de modilier Son aspect. M. GRUNSsPAN.
Cluzet, Bonnamour el Trossat (Lyon). — Un cas
d’acromegalie. (Lyon Médical, 25 fév. 1922,
p. 107-160.)
Malade de 26 ans présentant des déformations acro-
mégaliques survenues pendant la période de crois-
sance, accompagnées de gigantisme. Le syndrome
radiologique était assez particulier. La selle tureique
était petite el non déformée sensiblement. Les sinus
de la face étaient considérablement agrandis. L'épais-
sissement des parois craniennes élait surtout remar-
quable: Poecipital, par exemple. présentait une épais-
seur de 8 centimètres; le temporal formait une masse
osseuse énorme masquant le sinus sphénoïdal et ne
permettant pas de distinguer la mastoïde.
M. CHASSARD.
F. Cattaneo (Milan). — Monoarthrites subaiguës
et chroniques. manifestations uniques d'une
infection syphilitique. (La Radiologia Medica,
vol. IX, fase. 4, p. 155-155.)
LA. a recueilli 11 observations de malades atteints
de monoarthrites de l'épaule. du coude, du poi-
gnet, ete. dont les particularités radiologiques sont
assez caractéristiques.
P Le progessus débute, en général, par l'extrémité
épiphysaire de la diaphyse: dans Jes arthrites tuber-
culeuses il débute par lépiphvse.
2 Epaississement manifeste du périoste: ostéite
eondensante ; les zones de prolifération ossense
alternent avec des fovers osseux raréliés et détruits:
dans les arthrites tuberculeuses lépaississement
Rayons X.
périosté est minime ou fait complètement défaut et le
tissu osseux ne présente que des érosions.
3 L’os est hypotrophié; dans les arthrites tuber-
culeuses il y a atrophie osseuse.
Les signes cliniques ainsi que les résultats théra-
peutiques ont contirmé Je diagnostic.
Le pronostic est favorable lorsque le diagnostic est
précoce : mais dans les cas invélérés après un traite-
ment spécifique prolongé il est nécessaire de faire
suivre aux malades un traitement physique appro-
prie pour réparer ou atténuer les allérations anato-
niques el physiologiques dont ces articulations sont
le siège. M. GRUNSPAN.
Ferry (Strasbourg). — Note sur trois variétés de
fracture de l'omoplate. (Bulletins et Mémoires
de la Société anatomique de Paris. Avril 192%,
p. 162 à 166.)
I. — 17 ans. Roue passée sur l'épaule, impotence
avec ascension de l'épaule. Radiographie: fracture du
col chirurgical avec pénétration des fragments.
Il. — 21 ans. Chute de cheval, le cheval s'est ren-
versé sur l'épaule. Radiographie de face et de profil:
fracture transversale de la glène.
IHI. — 52 ans. Chute d'un 3° étage. Radingraphie :
fracture à 5 fragments du col anatomique avec cehe-
vauchement. A. LAQUERRIÈERE.
Albert Mouchet et Pierre-Jean Le Gac (Paris).
— Ostéite fibreuse kystique de l’humérus; réci-
dive de fracture au bout d’un an. (Bull. et Mém.
de la Soc. de Chirurgie de Paris, 25 mai 1922,
p. 724-72.)
Observation concernant un enfant de 9 ans qui. à
la suite d’une chute insignifiante, présente de limpo-
tence du bras droit. Il présentait dans la inétaphyvse
supérieure de Vhumeérus un kyste solitaire, dont la
coque était interrompue par un trait de fracture. Le
kyste fut ouvert: il s'agissait d’une ostéite kystique
typique.
A sa sortie de Vhopital, l'enfant offrait radiogra-
phiquement les signes d'une condensation de plus en
plus accentuée de la cavité kystique.
L'enfant revint à l'hôpital au bout d'un an avec une
grosse tuméfaction douloureuse de la moitié supé-
rieure du bras droit et une certaine impotence fonc-
tionnelle.
La radiographie montre une rupture de la coque
osseuse du kyste au même niveau que lan passé; le
kyste est considérablement agrandi; il my a pas de
condensation osseuse.
A l'intervention, on trouve la coqne rompue: il sort
de Ja cavité kystique une certaine quantité de liquide
sanglant
A la suite dun effort minime cet enfant avait senti
un gros craquement dans le bras et éprouvé une vive
douleur. Henri BECLERE.
Delahaye (Paris). — Un cas de 7 côte cervicale.
(Bulletins et Mémoires de la Sociélé anatomique
de Paris. Mai-Juin 1922, p. 277 à 279 avec I fig.)
Femme de 55 ans avant remarqué depuis un mois
seulement une tuméfaction indolore au-dessus de la
clavicule droite (aucun symptome.
Radiographie: eote cervicale droite partant de la
7 vertebre, incomplete, longue, minee, bien ossitiée,
présentant 2 troncons. Pun postérieur horizontal,
l'autre antérieur vertical, entre les deux. zone claire
intermédiaire. A gauche cote incomplete, courte,
mince, constituée par un seul troncon.
A. FaoueRRiènE,
Rayons X.
Fouilloud-Buyat et Japiot (Lyon). — Côtes cer-
vicales bilatérales. (Lyon medical, 10 février 1922,
p. 103-104.)
Observation d'une jeune fille présentant une cote
cervicale bilatérale articulée avec la 7° cervicale. Les
symptômes, selon la règle, n’apparurent que tardive-
ment (à 25 ans). Outre les troubles nerveux et vascu-
laires, la malade présentait des symptômes d'origine
sympathique consistant en hyperhydrose accentuée,
crises de tacliycardie avec parfois syncopes. Le
médecin traitant avait porté le diagnostic de mal de
Pott cervical que rectifia la radiographie.
M. CHASSARD.
Santy et Japiot|Lyon). — Névralgies intenses du
plexus brachial gauche par côte cervicale.
(Lyon médical, 10 février 1922, p. 104-105.)
Observation intéressante en raison de l’âge avancé
(55 ans) auquel cette malade commenca à souffrir de
sa malformation congénitale. Les A. en donnent l'ex-
plication suivante. Etant donné que la pièce enlevée
présentait à son extrémité libre un aspect irrégulier
et était à ce niveau transparente aux rayons X, il est
possible que la malade ait fait sur sa malformation
osseuse une poussée ostéophytique. D'autre part,
Vineurvation sénile de la colonne cervico-dorsale a pu
mettre au contact de la côte cervicale jusqu'alors
bien tolérée les troncs du plexus brachial.
La résection de la côte amena la cessation rapide
des phénomènes douloureux. M. CHASSARD.
Fritz Eisler (Vienne). — Cas rare de maladie de
Paget (ostéite déformante). Fortschritte auf d.
geb. der Rüntg., t. XXIX, Hft 5.)
Observation d'un malade suivi très longtemps par
l'A. qui put le radiographier plusieurs fois.
A la suite d'un traumatisme léger, le malade pré-
senta une fracture des deux os de l’avant-bras. Celle-ci
fut suivie d'une décalcification totale du radius qui se
prolongea plusieurs mois. Un tissu osseux très dense,
sans trace de trabéculation normale se reconstitua
peu à peu; la reconstitution fut complète en 50 mois.
L'A. rappelle à cette occasion les principaux carac-
téres de la maladie osseuse de Paget et discute l'in-
fluence du traumatisme sur son évolution.
P. SPILLIAERT.
Albert M. Pfeffer (Baltimore). — Fractures du
scaphoide carpien. (The Journal of Radiology,
vol. ILI, Mai 1922, n° 5, p. 179 à 181.)
Les entorses du poignet qui ne guérissent pas rapi-
dement sont souvent des fractures ou des disloca-
lions des os du carpe.
Une lésion tres fréquente est la fracture du sca-
phoide qui souvent accompagne les fractures de
l'extrémité inférieure des os de lavant-bras.
Les fractures de Colle qui ne se réduisent pas par
le traitement approprié devraient être examinées à
pouveau pour la recherche des fractures du sca-
phoïde.
Pour bien mettre en évidence les fractures du sca-
phoïde l'A. recommande la technique suivante: la
main est placée de telle facon qu'elle repose sur
l'éminence thénar le reste tombant en bas et reposant
sur un plan inférieur par son rebord cubital.
WILLIAM VIGNAL.
Étienne Sorrel et H. Oberthür (Berck). — Deux
cas de polydactylie. (Bulletins et Mémoires de la
Société anatomique de Paris. Mai-Juin 1922,
p. 241 à 245 avec 5 fig.)
Observation I. — Pouce surnuméraire à la main
gauche.
Observation H. — Dédoublement du 5° orteil droit.
A. LAOUERRIERE.
35
Merz (Alger). — Un cas d’anomalie costale. (Bul-
letins et Mémoires de la Société anatomique de
Paris. Mai-Juin 1922, p. 210 et 211.)
Apophyse se détachant de la 7° côte (bord inférieur).
Apophyse se détachant du bord supérieur de la 8”.
Ces 2 apophyses se recouvrent en s’articulant par
une amphiarthrose et déterminent, avec la face laté-
rale des corps vertébraux, un trou ovalaire. Cette dis-
position très rare chez l’homme existe chez les rep-
tiles mais alors en dehors et non en dedans de la
cage thoracique. A. LAQUERRIERE.
Sorrel, Bouquier et Parin (Berck). -— Radio-
graphie de profil du col fémoral dans un cas
de coxa vara. (Bulletins et Mémoires de la Société
anatomique de Paris, Avril 1922, p. 169-171, avec
5 fig.)
La coxa vara détermine :
1° La fermeture de l'angle cervico-diaphysaire que
l'on constate sur les radiographies de face. |
2 L'incurvation en arrière du col; les A. pensent
que jusqu'ici cette déformation n’a pas été cherchée
radiologiquement et présentent un cas où les radio-
graphies de profil permettent de l'apprécier.
A. LAQUERRIERE.
Etienne Sorrel et H. Oberthür (Berck). — Un cas
de trophædème (a type familial) des membres
inférieurs avec spina bifida sacrée. (Bulletins et
Mémoires de la Société anatomique de Paris, Mai-
Juin 1922, p. 258 à 241 avec 2 fig.)
Enfant de 12 ans présentant un @déme segmentaire
congénital des 2/3 inférieurs des jambes (un frère a la
mème infirmité ainsi que la grand'mère paternelle,
le père est également atteint et présente, de plus, des
formations papillomateuses des orteils avec troubles
trophiques des ongles).
Aucun signe clinique de spina bifida; mais la radio-
graphie montre le canal sacré largement ouvert en
arrière au niveau des deux premières pièces.
A. LAQUERRIERE.
Sorrel, Bouquier et Parin (Berck). — Une tech-
nique de la radiographie du col fémoral. | Bul-
letins et Mémoires de la Société anatomique de
Paris. Avril 1922, p. 171 à 172 avec 2 fig.)
Malade couché sur le côté malade, grand tro-
chanter sur la plaque, membre malade en extension
ou en flexion légère, localisateur placé au niveau de
la face interne du pli de l'aine et dirigé obliquement
en haut et en dehors (ravons perpendiculaires au bord
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36 Rayons X,
inféro-interne du col). Membre sain ou bien en abduc-
tion, ou bien fortement fléchi.
Cette technique diffère un peu de celle de Ducro-
quet qui place la cuisse en flexion et en abduction a
angle droit. A. LAQUERRIERE.
A. Aimes (Montpellier) et P. Hadengue (Ver-
sailles). — Fractures condyliennes de l'extré-
| ce teh s,
%
An
%
Ver
Observation I.
Observation I.
mité inférieure du fémur. (Revue d’Orthopédie,
Observation Il.
Observation IL.
Septembre 1922,
p. 479-479, avec
figures.)
Trois observa-
tions intéressan-
tes.
Ubservalion I. —
Homme de 40 ans
ayant fait une chu-
te de bicyclette. Le
blessé se plaignant
toujours de dou-
leurs très vives,
quinze jours après
l'accident on ,pra-
tique la radiogra-
phie qui montra
une fracture uni-
condylienne du ty-
pe externe. A noter
que la radiogra-
phie de profil, faite
seule, aurait con-
duit à une erreur
de diagnostic et
fait croire à une
fracture incom-
plete.
Observation 11. —
Fracture du type
comminutif. Hom-
me de 45 ans ayant
fait une chute de
plusieurs mètres.
Signes cliniques
des plus nets. La
radiographie les
confirma en mon-
trant une fracture
bicondylienne de
l'extrémité infé-
rieure du fémur
avec nombreuses
esquilles et une
ascension impor-
tante du condyle
interne, entrainant
un déplacement du
tibia.
Observation IH.—
Ils'agit d’une jeune
fille de 20 ans ayant
fait une chute sur
les deux genoux en
descendant d'un
train en marche.
La radiographie
du genou droit
montre une frac-
ture bicondylienne
avec fragment in-
termédiaire., Com-
ine dans lobs. I,
peu de déplace-
ment.
LOUBIER.
Rottenstein(Mar-
seille). — Lesyn-
dromelombaire
(Marseille Medi-
cal, n° 19, i~ oc-
tobre 1422.)
Rayons X.
Sous le nom de syndrome lombaire, l’A. décrit
l'ensemble des symptômes communs aux diverses
affections de la colonne lombaire : douleurs verté-
brales ou radiculaires, affectant surtout le type de .
douleurs musculaires des masses lombaires, fes-
sières, sciatiques, génilo-crurales — parfois légère
saillie d'une apophyse épineuse ou déviation scolio-
tique — rigidité de la colonne vertébrale, surtout dans
Vhyperextension. Mais c'est la radiographie seule qui
permet de préciser le diagnostic. Elle permettra
d'éliminer les affections rénales, l’appendicite, les
hépatites, les affections génito-urinaires. Elle indiquera
s’il s'agit d’un mal de Pott, d’une fracture méconnue,
d’une maladie de Kummel, d’une spondylose rhizo-
miélique, d’un rhumatisme ostéophytique, d’une spon-
dylite infectieuse, d’une lumbarthrie, d'une lumbalgie,
d’une syphilis vertébrale, d’une ostéoarthrite tabé-
tique, d’une sacralisation, d’un spina-bifida occulta.
DREVON.
Bufnoir et Legras (Cannes). — Sur un mode de
début du rhumatisme vertébral chronique.
(Revue d'Orthopédie, Septembre 1922, p. 429-455,
avec fig.)
Cinq observations de malades atteints de rhuma-
tisme de la colonne vertébrale chez lesquels on pou-
vait penser au mal de Pott. La radiographie a permis
de faire le diagnostic en montrant des calcifications
ou des ossifications des disques intervertébraux ou
du surtout fibreux prévertébral.
Ces constatations sont particulièrement intéres-
santes au point de vue du traitement. Les malades
pouvaient se lever en leur conseillant seulement le
port d'un corset orthopédique. Les douleurs sont très
atténuées par la cure solaire. LouBIER.
Cottalorda (Marseille). — La 5° vertèbre lom-
baire. Étude anatomique et radiologique. (Mar-
seille Médical, 15 avril 1922.)
Étude anatomique très complète de cette vertèbre
et description succincte de cette vertèbre — très
variable de forme — sur des radiographies e bien
centrées ». DREVON.
Cottalorda (Marseille). — Les aspects radiogra-
phiques des fractures par enfoncement de la
cavité cotyloide. (Marseille Médical, 1°" mai 1922.)
L'A. donne d’abord une tres brève étude de l'ana-
tomie radiographique de la hanche normale. Puis il
décrit :
te La fracture fissuraire du fond cotyloïdien.
% La fracture avec enfoncement, sans irruption
pelvienne de la tèle fémorale.
5° La fracture par enfoncement avec irruption] intra-
pelvienne de la tète fémorale.
% Les fractures anciennes du cotyle.
Enfin iltermine par les erreurs à éviter dans l'inter-
prétation radiographique; ne pas croire à une fracture
qui n'existe pas. |
Le tout est accompagné de bons schémas radio-
graphiques. DREVON.
J. Okinczyc (Paris). — Ostéome inclus dans le
tendon quadricipital. (Bull. et Mém. de la Société
de Chirurgie de Paris, 25 mai 1922, p. 725-724.)
Il s’agit d’un jeune homme de I8 ans avant fait une
chute de bievclette cinq mois auparavant. Il entre à
l'hôpital pour une impotence fonctionnelle du membre
inférieur droit. Le genou est globuleux, augmente de
volume. la cuisse est atrophiée. Au palper, on sent
une brèche transversale qui sépare deux masses
osseuses. Le blessé ne peut élever la jambe au-dessus
du plan du lit. La marche est pénible et ne peut
s'effectuer qu'en trainant la jambe.
57
4
La radiographie montre au-dessus de la rotule une
ombre osseuse aui semble indépendante du fémur.
A l'opération, la rotule était intacte. A la face pro-
fonde du tendon quadricipital qui est rétracté, on
sent une plaque de consistance osseuse lisse, en
forme de demi-lune à concavité inférieure ct adhérant
un peu au fémur par des tractus fibreux. L’ostéome
est extirpé. Henri BÉCLÈRE.
H.-L. Rocher (Bordeaux). — A propos d’un cas
de fracture partielie (tubercule interne) de
l'épine tibiale. (Revue dOrthopédie, Septembre
1922, p. 469-474, avec 1 fig.)
Etant donnée la fréquence des traumatismes du
genou, on peut être frappé de la rareté de la fracture
de l'épine tibiale; la raison, d'aprés PA., en est sur-
tout due à l’absence ou à l'insuffisance des radio-
graphies.
L'observation rapportée par R. concerne un soldat
qui à la suite d’une chute de cheval a fait une hémar-
throse volumineuse du genou droit. La radiographie
a montré une fracture partielle du massif de l'épine
tibiale. Le fragment est quadrilatère, complètement
séparé du tibia. Sur les bords des tubercules interne
et externe, on aperçoit une petite masse surajoutce,
donnant l'impression de périostoses traumatiques.
LOUBIER.
Jeaubert de Beaujeu (Tunis). — Kyste multilo-
cuiaire du tibia. (Revue tunisienne des Sciences
médicales, Juin 1922, avec 2 fig.)
Cas intéressant de kyste occupant la partie supé-
rieure du tibia chez une malade de 40 ans, ne présen-
tant qu'une très légère déformation et soignée depuis
un an pour rhumatisme. A. LAQUERRIERE.
Léon Imbert (Marseille). — Les fausses fractures
du pied. (Marseille Médical, n° 6, 15 mars 1922.)
LA. met en garde les médecins encore insuftisam-
ment avertis sur les anomalies du squelette du pied
décelées par la radiographie, an cours d’expertises
pour accidents du travail. Il décrit: |
4° La scaphoïdite tarsienne ‘maladie de Kohler), ou
du moins les reliquats possibles de cette affection de
l'enfance.
2° L’os tibial externuin, à distinguer d'une fracture
de scaphoide.
5 L'os trigone, à distinguer des fractures de Clo-
quet. y |
& L’os péronier, à ne pas prendre pour une frac-
ture du cuboide ou du ealcaneum.
9 L'os vésalien, le calcaneum surnumeraire. los
uncinatum, le 1° cunéiforme dédoublé, l'os intermé-
talarsien, qui sont plus rares. DREVON.
Etienne Sorrel (Berck). — Un cas d’hallux
valgus bilatéral traité par ostéotomie cunel-
forme du 1“ métatarsien. (Bulletins et Mémoires
de la Société anatomique de Paris. Avril 192,
p. 174-180 avec 2 fig.)
L'étude des radiographies pousse à penser que la
lésion principale n'est pas la dévialion en dehors de
Vorteil, mais bien la deviation en dedans du métatar-
sien, elle-même résultant probablement d'un change-
ment de direction de l'interligne cunéo-metatarsien.
A. LAQUERRIERE.
Albert Mouchet (Paris). — Sesamoide externe
bipartitum du gros orteil droit. (Dull. et Mem. de
la Societé de Chirurgie de Paris, 27 juin 1922,
p. 926.)
Ce sésamoïde externe est divisé en deux parties
égales par un trait oblique d'avant en arrière et de
38
dedans en dehors, il répond à ce que Petziner a
appelé « le sésamoïde bipartitum ». Dans le eas pré-
sent, anomalie siège seulement sur le pied droit.
Dans l'observation signalée, il s'agit d'un jeune
homme de 18 ans, assez grand pour son àge, mais
ayant conservé un infantilisme tout particulier des
organes génitaux. Henri BECLERE.
R. Proust et Darbois (Paris). — Os tibial externe
bilatéral chez une malade atteinte de tarsalgie.
(Bull. et Mém. de la Soc. de Chiruryre de Paris,
20 juin 1922, p. 885 et 886.)
A l'examen clinique, on constate l’existenee de
deux pieds plats et de saillies osseuses tres mar-
quées au niveau du tubercule du scaphoïde. Cette
saillie osseuse est, d'ailleurs, beaucoup plus marquée
du eôté du pied gauche, qui est le pied douloureux,
que du côté du pied droit. A la radiographie, on cons-
tate que cette saillie anormale est liée à l'existence
de chaque côté d'un os tibial externe. L’os tibial
externe du côlé gauche est bien plus volumineux que
celui du cote droit etil semble réunià Vos scaphoïde
par une véritable articulation, un interligne dont les
bords sont, du reste, irréguliers comme s'il existait
de l'arthrite. La zone de vive sensibilité correspondait,
d'ailleurs, à l'interligne articulaire.
Henri BÉCLÈRE.
Zimmern, Lauret et R. Weill ‘ Paris). — Sacra-
lisation vraie de la 5° lombaire et algies scia-
tiques. (La resse Médicale, n° 65, 16 août 1922,
p. 698-701, 6 fig.)
Les A. ont étudié la relation qui existe entre la
sciatique et la sacralisation de la 5° vertèbre lom-
baire. Rappelant l'extrême fréquence avec laquelle
on rencontre cette déformation vertébrale, sans
coexistence de phénomènes douloureux, ils ne pren-
nent en considération que les grosses anomalies de
la > lombaire.
Ces lésions osseuses interviennent comme cause
favorisante dans les manifestations douluurenses du
plexus sacré. L'anatomie pathologique explique le
mécanisme de cette action: la sacralisation est une
maladie du trou de conjugaison. Ce n'est pas lacerois-
sement en longueur de l'apophyse transverse qui
comprime le nerf à ce niveau; l'agent d’étranglement
est un canal osseux de néoformation créé par l'hvper-
trophie de la masse ilio-lombaire avec ossification
de ces ligaments. La radiographie qui décèle ces
troubles osseux, est donc indiquée dans tous les cas
de sciatique un peu rebelle. P. COLOMBIER.
Olindo Alberti (Milam. — Le syndrome scaphoi.
dien de Kohler. (La Radiologia Medica, vol. IX,
f. 6, p. 253-255.)
Pour éclairer un peu la question si discutée de
l'étiologie du syndrome de Köhler, l'A. énumère et
étudie les signes qu'il considère ètre pathozuomo-
niques de cette affection. Il insiste sur le retard de
ossification du scaphoïde ; il est démontré par les
recherches anatomiques et radiographiques que le
noyau d'ossitication du seaphoide apparait le dernier
apres les noyaux de tous les autres os du tarse a
l'âge deo. 4, et meine ò ans.
Etant données sa situation et la statique du pied on
comprend que dans ces conditions cet os est plus
facilement lésé que les autres.
La situation spéciale du scaphoïde au point de vue
de l'anatomie de la circulation et de la nutrition
explhiqne encore mieux son infériorité vis-a-vis des
autres éléments du tarse. Mais quelle en est la cause
etiologique ? L'A. exclut la theorie du traumatisme
direct et la théorie inflammatoire et s'oriente vers
Vhypothese de l'anomalié de développement. LL pense
Rayons X.
qu'il s'agit d'un trouble d'ordre général qui est un
substratum surlequel se greffe tantôt dans une région
du squelette, tantôt dans une autre, la forme morbide
qu'il étudie. Quand elle est localisée au scaphoide
on a le syndrome de Kohler. L’A. n'est pas fixé sur
la nature du substratum et engage tous ceux que la
question intéresse à chercher avec lui dans le domaine
de l'endocriniologie, de la dyscrasie, des toxines. ete, ?
M. GRUNGSPAN.
APPAREIL CIRCULATOIRE
Delherm et Robert Chaperon (Paris). — Les
bords de l’ombre médiane cardio-vasculaire
vus de face. (Bulletin de la Société de Radiologie
Médicale de France, Juillet 1922, p. 174 à 179
avec 1 fig.)
Après des recherches effectuées sur 14 sujets opa-
cifiés et 179 radiographiés, les A. concluent que le
bord droit de la veine cave supérieure est toujours
visible en radioscopie de face sur le sujet normal et
que c'est par erreur que l'on a attribué son profil à
l'aorte ascendante ; contrairement à l'opinion clas-
sique, l'aorte ascendante, centrale et médiane. ne
prend aucune part à la formation du bord droit, et est
inaccessible à la radioscopie de face, en dehors bien
entendu des cas d'anévrismes. On peut done désor-
mais préciser la pathologie de la veine cave supe-
rieure si peu décrite jusqu'à présent ; enfin la mensu-
ration classique du diamètre transverse en vue de
face est inutile. elle ne permet pas de mesurer l'aorte
ascendante et ne renseigne pas avec rigueur sur l'état
du pédicule. P. TRUCHOT.
Alois Gzepa (Vienne). — Diagnostic différentiel
entre l’'anévrisme et une tumeur du poumon.
(Fortschritte auf. d. geb. der Rantg., t. XNIN,
Hift 5.)
L'article contient deux observalions d'anévrismes
de Paorte, qui se présentaient dans les deux cas
comme une tumeur du poumon, avee pleurésie hémor-
ragique chez la seconde malade.
Une série Wirradiations pratiquées chez ces malades
avaient produit une amélioralion temporaire qui sem-
blait confirmer le diagnostic de tumeur.
LA. remarque avec raison qu'il ne faut pas se hater
d'attribuer à la radiothérapie un résultat favorable
dans des cas aussi complexes que ceux qu'il rap-
porte. P. SPILLIAERT.
APPAREIL DIGESTIF
C. Saloz et R. Gilbert (Geneve). — De l'évacuation
gastrique appréciée par le transit baryté et le
repas d’épreuve. (Arch. des maladies de C Appa-
rei digestif, t. NIL, 1922, n° 5, p. 517 à 556.)
Le but des A. dans eette étude est de comparer les
résultats du transit d'un repas opaque avee ceux que
donne la mesure indirecte du volume total du chyime
gastrique.
Le volume du ehyme restant seyprime en centi-
mètres cubes et ce volume peut être empiriquement
considéré eomme normal jusqu'à 190 e.c.
On apprécie le transit barvte en suivant progressi-
vement le repas opaque par des radioscopies sucres-
sives. Lévacuation s'exprime en heures et varie sui-
vant la composition du repas: le haryum traverse
plus rapidement l'estomac que le bismuth. Les A. ont
emplové pour leurs examens la formule suivante:
Rayons X.
Sulfate de baryum 120 gr.
Semoule. . . . . . . 1 cuil. à soupe.
DUCT we 2 eee «+ OLS
Fau......e8..
Eau de cerise .
300 gr.
Q. s. pour aromatiser.
Ils préfèrent le barvum au bismuth parce qu'il est
de manipulation plus facile, qu'il ne provoque {s’il est
pur) dans l'organisme aucune réaction toxique et
qu'il est d'un prix moins élevé.
Les A. ont condensé leurs résultats dans des
tableaux que nous ne pouvons reproduire et auxquels
nous renvpyons les lecteurs. Sur 12 estomacs nor-
maux examinés, il y a eu 12 épreuves concordantes.
Cancers de l'estomac: 24 examens: 25 épreuves con-
cordantes. Sur 41 ulcères de l'estomac, ils ont trouvé
10 épreuves discordantes, etc. C'est dans les. dyspep-
sies où les épreuves discordantes sont en majorité :
sur 52 cas examinés, {8 épreuves discordantes.
La conclusion des A. est que l'examen radiosco-
pique avec repas opaque s'impose toutes les fois que
l'on veut faire la part exacte des troubles moteurs de
l'estomac. Le repas d'Ewald éveille les réflexes pure-
ment physiologiques en s'adressant à la fois aux
qualités sécréloire et motrice de la paroi de l'organe.
La pratique simultanée des deux méthodes semble
ètre le procédé de choix, car si le transit baryté est
nécessaire pour poser une indication opératoire, la
quantité stomacale primitive servira à régler la théra-
peutique médicale. LOUBIER.
A.-W. Crane (Kalamazoo). — Les aspects radio-
logiques de l'achylie gastrique. (American Jour-
nal of Rantgenology, n° 9, Septembre 1922,
p. 527 à 550.)
L'Achvlie gastrique (Einhorn) ou l'Apepsie ( Hayem)
est un état chronique de VPestomac caractérisé par
l'absence permanente de HC! libre. Ce syndrome que
Crane étudie se rencontre dans différentes alYections
générales et doit retenir Pattention du radiologiste,
car ce que l'on voit sur l'écran prète souvent à con-
fusion.
En effet les signes ou images radiologiques que
l'on peut voir aux cours de l'apepsie sont nom-
breux, ete.
Souvent l'on est en présence d'un estomac qui se
vide rapidement, dans un intestin gréle doué de con-
tractions rapides, nombreuses et violentes, cette
hypermotihité existant aussi sur G. F.
D'autres fois, par contre, on est en présence d'un
estomac atonique allongé, se vidant mal.
D'autres fois encore on constate une déformation
de la région duodéne-pvlorique et plus particulière-
ment du bulbe duodénal, cect serait dû à un passage
trop rapide de la bouillie opaque qui n'arrive pas à
remplir suffisamment le segment intestinal. On pour-
rait se croire en présence d'un ulcère du duodenum,
cependant il n'en est rien. Ce sera donc difficile pour
le radiologiste d'interpréter convenablement ces signes
radiologiques s'il n'est pas en possession d'une ana-
lyse de suc gastrique. Chaque fois que le diagnostic
d'apepsie est posé il conviendra de faire un Wasser-
mann, et un examen des éléments préparés du sang
(recherche d'anémie pernicieuse).
I] conviendra de plus d'examiner le thorax car sou-
vent l'auteur a trouvé des lésions pulmonaires ou
des gros vaisseaux de la base dans des cas d'apepsie,
Nous ne parlons pas, bien entendu, des cas de can-
cer gastrique ou autres qui sont en général d'un dia-
gnostic facile. William VIGNAL.
J. Neyret (Saint-Etienne). — Contribution a
l'étude des spasmes de l’estomac. Etude radio-
logique. (Thèse de Lyon, 1921, 9% p., 29 fig.)
I] existe à l'état normal trois zones de contractions
spasmodiques de l'estomac : une zone précardiaque,
39
une zone vestibulo-pylorique, une zone médiogas-
trique. Ces contractions spasinodiques normales se
manifestent surtout pendant le remplissage de les-
tomac, les deux premières superposant leur action à
celle du cardia et du pylore, la troisième se traduisant
par un arrét momentané du bol baryté au niveau de
la partie moyenne de l'organe.
Sous l'influence d'affeclions diverses, on peut ob-
server des spasmes localisés à l'une ou l'autre de
ces trois zones et déterminant, suivant cette locali-
sation même, soit un cardiospasme. soit un pyloro-
spasme, soit un spasme médiogastrique.
Le cardiospasme présente des rapports étroits avec
un grand nombre d’affections. En particulier, il existe
des formes cesophagiennes du cancer de l'estomac ;
(Bouchut) dans lesquelles le cardiospasme domine la
scène clinique et radioscopique. Le cardiospasme
primitif ou secondaire à une varice ouverte, à une
cesophagite, à un ulcus juxta-cardiaque de l'estomac,
etc., peut ètre, d'après certaine théories pathogé-
niques, à l'origine d’un mégacesophage. Entin le ear-
diospame n'est pas rare dans l'aérophagie, pouvant
en ètre tantôt la cause, tantôt la conséquence (deux
observations de Leven).
Le pylorospasme est souvent associé à l'ulcus pylo-
rique dont il constitue l’un des meilleurs signes ra-
dioscopiques. Mais on peut le rencontrer aussi dans
l'uleus de la petile courbure (une observation de
Bouchut), dans l'aérophagie (une observation de Le-
ven), et même dans la lithiase biliaire.
Le spasme médioyastrique est une manifestalion
radioscopique fréquente de lulcère simple de la petite
courbure: il se traduit alors le plus habituellement
par une incisure. Mais il S'observe aussi dans l’ulcère
calleux, se traduisant alors par une véritable image
biloculaire. Une observation tres détaillée de Coste
montre qu'il faut être très prudent au point de vue
de l'affirmalion d'une sténose organique médiogas-
trique, un étranglement tres serré pouvant corres-
pondre à un simple spasme. Enfin le spasme média-
gastrique peut se trouver associé à l'aérophagie (une
observation de Bériel).
A coté de ces spasmes localisés, il existe des
spasmes en masse de l'estomac, déterminant le syn-
drome radiologique « d'estomac figé » (Bériel) ;
image gastrique le plus souvent irrégulière, mais
absolument fixe, sans évacuation visible pendant la
durée de lexamen. Cette contracture totale de l'es-
tomac cède, d'ailleurs, dans les heures qui suivent
l'examen. puisqu'on ne note pas de rétention 4 ou 5h.
après. Le syndrome « estomac figé », qu'illustrent
quatre observalions. parait être symptomatique d'une
uastro-névrose, saus lesion anatomique de la poche
gastrique.
Ce travail très intéressant de radiologie clinique,
fait dans Île laboratoire et sous la direction du
D: Coste, est à lire dans le texte. L'A. a su réunir
dans une vue d'ensemble tout ce quia été écrit d'es-
sentiel sur les spasmes localisés. apportant à chaque
chapitre la contribution de son expérience personnelle
et d'observations bien choisies. I y a ajouté un cha-
pitre presque entierement neuf, celui qui à trait au
syndrome désigné par Beriel sous expression si
imagée d’ « estomac tige », M. Cnassanp.
Tribout et Quivy (Paris). — Estomac en escargot.
(Bulletin de la Société de radiologie médicale de
France, Juillet 1922, p. 178-179).
Les A. présentent les radiographies d'un estomac
appelé par Albert Mathieu estomac « en escargot »,
il s'agit d'une image déformeée, difficile à déechittrer ;
un uleus de la petite courbure a aceolé par adhé-
rences le pylore avec le uers superieur du bord
droit. en faisant disparaitre toute limage de la petite
courbure et des deux ticrs du bord droit.
P. Troenor.
4o
Walter Altschul (Prague). — Présence d'une
image diverticulaire en niche sans existence
d'un ulcus. (Fortschifte auf. d. geb. der Réntg.,
Bd XXIX, Hft 3.)
H s’agit d'une malade chez laquelle la radiographie
de l’estomac après repas opaque montrait une niche
caractéristique à la partie moyenne de la petite cour-
bure, et un estomac biloculaire.
L'opération fil trouver, non un ulcus de la petite
courbure, mais un estomac intact, et une tumeur
crétacée de la tète dn pancréas.
L'auleur discute ensuite le diagnostic différentiel
de l’ulcus pénétrant et du carcinome.
V. relate en terminant l’observation d'un diverti-
cule apparent dù à la communication entre un carci-
nome atteint de ramollissement et la cavité gastrique.
P. SPILLIAERT.
Martin Schulze (Greifswald). — Fréquence des
symptômes radiologiques dans l’ulcus gastri-
que. (Fortschritte auf. d. geb. der Réntg., Band
XXIX, Hft 4.)
LA. a cherché systématiquement la niche de Hau-
dek, l'estomac en sablier, la sténose du pylore, et
donne les chiffres observés par lui depuis dix ans.
L’ulcus pénétrant s'est présenté avec une fréquence
accrue au cours de la guerre, avec un maximum en
1918, coïncidant avec une diminution très nette du
nombre d’ « estomacs en sablier » rencontrés pendant
la mème période. P. SPILLIAERT.
Barret et Chaufour (Paris). — Les signes radiolo-
giques de la sténose et du spasme du pylore,
chez l'adulte et le nourrisson. (La Presse Médi-
cale, n° 85, 18 octobre 1922, p. 897-899, 5 fig.)
Le syndrome radiologique de la sténose du pylore
comprend un ensemble de signes associés que l'on
peut classer, par ordre d'importance de la façon
suivante :
1° Lutte péristaltique : alternance de crises d'effort
et de phases d’épuisement. La crise d'effort se mani-
feste par des contractions très intenses, sillonnant
profondément l'image gastrique : elle cesse brusque-
ment et la phase de fatigue, qui lui fait suite, est
caractérisée par le relâchement, l'affaissement et
l'immobilité de la paroi stomacale. L'activité de la
lutte péristaltique se ralentit et s’affaiblit à mesure
que se poursuit l'évacuation ; elle est en rapport
avec l'évolution de la maladie et la tonicité de la
musculature gastrique ; chez le nourrisson, elle est
plus rapide et souvent difficile à conslater.
2° Dilatation prépylorique : C’est le premier indice
du fléchissement de la paroi. Mal défini chez l'enfant,
on la recherchera, chez l'adulte, au niveau du bas-
fond ; la grande courbure, dans la région qui précède
le pylore, s’affaisse et dessine une sorte de cuvette
déprimée passivement par le poids du contenu,
tandis que très souvent, l’antre prépylorique reste
rétracté et termine l'image du pôle inférieur par un
prolongement étroit et fusiforme d'aspect tout à fait
caractéristique.
> Troubles du régime de l'évacuation: Le débit du
pylore est délerminé par le degré de l'obstruction et
l'énergie des efforts péristaltiques. On peut apprécier
la valeur de lobstruction par la manœuvre de l’éva-
cuation provoquée: la résistance à l'évacuation ne
devient absolue, en dehors du cas exceptionnel de
sténose complete, que lorsqu'il y a spasme sura-
jouté.
4° Prolongation de la durée. Ce signe a une moindre
valeur, car pendant les premières phases de la sté-
nose, il existe toujours, une période de compensa-
tion pendant laquelle la suractivité peéristaltique
supplée au rétrécissement de loritice. Mais l'effort
Rayons X.
compensateur défaille à son tour et l'on constate,
sans que la sténose augmente, un retard de plus en
plus accentué de évacuation. Au stade ultime, la
stase devient permanente, la dilatation atteint des
proportions considérables, l'estomac est « forcé ».
Le syndrome radiologique du spasme est très diffé-
rent du syndrome de la sténose. Quand il y a un
gastro-spasme généralisé, on ne constate plus de
lutte péristaltique, plus de phase de fatigue, plus de
dilatation: la paroi est figée, contracturée. C’est
dans le segment prépylorique que le tonus est sur-
tout exagéré: cette région très rétractée fait con-
traste avec la grosse tubérosité qui. douée d’une plus
faible musculature, se laisse dilater par la pression
interne qu’accentue souvent l'aérophagie.
Le spasme provoque habituellement une occlusion
complète du pylore: tant qu'il dure, l'évacuation
provoquée est impossible: elle devient facile et
rapide, dès que le spasme cède: c’est le régime du
« tout ou rien ».
Le gastrospasme atteint rarement chez l'adulte le
même degré que chez le nourrisson.
I existe enlin un syndrome mixte dans lequel le
spasme surajoute son action à celle d’un obstacle
mécanique ; celte association rend parfois le dia-
gnostic très complexe.
L'examen radiologique ne permet pas de préciser
la nature de l'obstacle organique, cause de la sté-
nose. L'aspect de la région pylorique et la coexistence
de certains signes peuvent être, chez l'adulte, un in-
dice de néoplasie ou d’ulcus, de même que chez le
nourrisson, on pensera plus volontiers à la sténose
hvpertrophique, en raison de la fréquence de cette
alfection, mais ces interprétations sont toujours très
hasardeuses. P. COLOMBIER.
Russel D. Carman. (Rochesler.) — Erreurs dans
le diagnostic radiologique de l’ulcère du duodé-
num. (Journ of Radoloyy, vol. III, Mai 1922,
n° ò, p. 165-169, à fig.)
Le diagnostic radiologique de l’ulcus du duodénum
se fait aisément et le pourcentage des erreurs est
minime.
Les seuls signes sur lesquels on pent affirmer
l'existence de cette lésion sont : 1° la déformation du
contour duodenal; 2° la rétention gastrique accom-
pagnant un péristaltisme exagéré dans un estomac
n'offrant d'autre particularité qu'un certain degré de
distension.
Les erreurs concluant à un ulcus qui n'existe pas
peuvent être dues à une erreur de technique et la plus
fréquente consiste à examiner le duodénum aussitôt
après Vingestion du repas opaque alors qu'il est
insuflisamment rempli, on pense alors qu'il a ses
contours déformés ; d'autres fois le bulbe duvdénal se
dessine mal, car on est en présence d'un sujel ner-
veux atteint d’appréhension, qui contracte sa paroi
abdominale amenant ainsi une gène dans l'évacuation
pylorique.
Le duodénum peut aussi ètre en état de spasme,
le spasme étant causé par des lésions d'organes
voisins il faudra toujours songer à une cholécystite,
à une lithiase de la vésicule biliaire ou du rein, à
l'appendicite chronique, ainsi qu'à une lésion du
pancréas. Mais en genéral, dans ces causes extrin-
seques le spasme qui détermine la déformation du
duodénum change souvent de siege alors que dans
l'uleère du duodénum il est fixe et constant, se repro-
duisant toujours au même siège ; toutefois il ne faut
pas oublier que des adhérences dues à une péricholé-
cystite délerminent aussi des deformations à siège
fixe.
Souvent on méconnail un ulcére existant, car les
signes radiologiques attirent notre attention
ailleurs: c'est ainsi que souvent l'A. a vu un cardio-
spasme associé à un ulcere du duodénum, aussi a-t on
Rayons X.
pris comme règle à la clinique d'examiner à nouveau
tout malade qui a subi une dilatation de l’æœsophage
pour cardiospasme.
L'association d’un ulcère de l'estomac avec un ulcus
duodénal est” chose fréquente, aussi quand on a
décelé le premier, convient-il de rechercher le second
avec soin. Pour être sir de bien examiner un duo-
dénum il convient de faire examen en décubitus
latéral droit. Enfin les ulcéres de la partie distale du
duodénum ne peuvent ètre diagnostiqués par l'explo-
ration radiologique.
L'A. ne pense pas, d’après son expérience person-
nelle qui porte sur vingt-deux cas, que les renseigne-
ments cliniques puissent être de quelque utilité, loin
de la ils peuvent induire en erreur.
WILLIAM VIGNAL.
Keller (Paris). — Quatre cas de diverticule du
duodénum diagnostiqués par la radiographie
en série. (Bulletin de la Société de Radiologie
médicale de France, Juillet 1922, p. 180-181, avec
1 planche.)
L’A. montre les radiographies de quatre malades
qui présentaient un syndrome clinique d’ulcus du
duodénum, et chez lesquels la radiographie en série
a permis de porter le diagnostic précis de diverticule
du duodénum par la constatation permanente de la
poche. Chaque malade avait été exarniné deux fois
avec prise à chaque examen d'une douzaine de clichés.
P. TrUCHOT.
Chaton (Besançon). — Trois observations de
diverticules de la première portion du duo-
dénum constatés sur des pièces de pylorec-
tomie. (Bulletins et Mémoires de la Société anato-
mique de Paris, Mai-Juin 1922, p. 211-217, avec
» fig.)
I. Malade de 26 ans. Crises douloureuses à jeun,
calmées par ingestion d’aliment. L’examen radiosco-
pique montre un estomac en J, à motricité un peu
exagérće; un passage pylorique incessant; une éva-
cuation rapide. Le bismuth séjourne peu dans le
duodénum niais on constate à un travers de doigt du
pylore un petit dépôt bismuthé de la grosseur d’un
pois. Point douloureux nettement localisé sur ce dépôt
Opération: simple érosion de la muqueuse (expliquant
le point douloureux) située à peu de distance d'un
petit diverticule.
H. Malade de 45 ans, douleurs tardives, parfois
vomissements; très mauvais état général. A la radios-
copie, estomac hypotonique arrivant à deux travers de
doigt de la svmphyse, passage pvlorique à peu près
nul. La tin de l'antre et le duodenum sont de calibre
très étroit. L'opération montre une région pylorique
cartonnée ainsi que le péritoine viscéral. Il existe un
ulcère calleux prépylorique; mais on constate de plus
l'existence d’un diverticule, du bord supérieur de la
première portion du duodénum, en doigt de gant de
2 centimetres de long.
HI. Malade de 28 ans. violentes douleurs gastriques
calmées par lalimentation. L'examen radioscopique
permet de conclure à une hyperexcitation de la mu-
queuse duodénale avec hvperfonctionnement du bulbe
sans spasme. A l'opération on trouve un ulcère
siégeant au versant stomacal du pylore; et de plus
un effondrement, une dépression au bord inférieur
de la première portion du duodénum.
L'existence des diverticules doit être connue: car
retenant le bismuth. ils peuvent donner limage
symptomatique d'un ulcus pénétrantet par conséquent
chirurgical (obs. D. La niche diverticulaire est indo-
lore, la niche uleéreuse est douloureuse; mais on
peut ètre induit en erreur s'il ya ulcère et divertieule.
A. LAQUERRIERE.
At
Vignal (Paris). — Les constipations chroniques
négligées ou méconnues. Dépistage. Diagnostic.
Thérapeutique. (ZL'Hôpital, Septembre 1922,
n° 78, p. 414, avec figures.) |
Article de vulgarisation. LOUBIER.
Darbois (Paris). — Radiographie d’une vésicule
biliaire ptosée contenant 15 calculs. (Bulletin
de la Société de Radiologie médicale de France,
Juillet 1921, p. 170-180.)
Lorsque la vésicule biliaire est allongée, ptosée,
les calculs biliaires doivent être recherchés très bas,
au voisinage de la crète iliaque: en exercant des
pressions abdominales, on peut faire voyager ces cal-
culs. L’A. présente des clichés, pris en décubitus
dorsal, en appliquant le localisateur sous les fausses
côtes et en dirigeant la compression obliquement
vers la fosse iliaque. On voit les calculs refoulés en
bas dans le fond de la vésicule, et entassés les uns
sur les autres à hauteur de la crète iliaque. L’A.
indique cette technique qui peut faciliter Videntifi-
cation de taches calculeuses dans les cas douteux.
P. TRUCHOT.
Trich Saupe (Dresde). — Preuve radiologique
de l'existence de cysticerques calcifiés. (/ ort-
schritte auf d. geb. der Rôünty., t. XXIX, Heft 3.)
Série d'observations, accompagnées de radiogra-
phies, montrant netlement des cysticerques calcifiés
disséminés dansles parties du corps les plus diverses.
Les cysticerques donnent des ombres caractéris-
tiques de 2 à 5 millimètres de long et 1 millimètre de
large, sans capsule visible. .
Le diagnostic différentiel est à faire avec les tri-
chines calcifiées, les phlébolithes, mais serait en géné-
ral assez aise.
L'affection serait plus fréquente qu'on ne l’admet
généralement et ne serait pas assez souvent soup-
connée et recherchee. P. SPILLIAERT.
Cochez et Lagrot (Alger). — Kyste hydatique
calcifié du foie. (Bulletins et Mémoires de la Société
anatomique de Paris, Mai-Juin 1922, p. 194-198,
avec 1 fig.) |
Mauresque de 50 ans; diagnostic clinique, kyste
hydatique du foie. La radiographie montre : 1° une
inasse de la grosseur d’une orange à la face externe
et intérieure du foie; 2° une opacité de la taille dun
œuf au niveau de la colonne vertébrale. L'opération
permet de trouver un kyste hvdatique correspondant
à la première image et un kyste hydatique calcitié
correspondant à la seconde. A. LAQUERRIERE.
Arcelin (Lyon). — Diagnostic radiographique
des calculs biliaires. (Lyon Medical, 10 février
1922, p. 100-105.)
way
La visibilité des calculs bihaires est conditionnée
par la présence de sels de chaux. L’A reconnait que
pratiquement il existe une tres faible proportion de
calculs biliaires visibles, Mais. de la à conclure que
tous les calculs biliaires sont invisibles, il v a loin,
et Arcelin réagit avec raison contre la tendance tres
commune des chirurgiens à se passer de l'exploration
radiographique pour le diagnostic de la lithiase
biliaire. I présente l'observation d'une malade souf-
frant depuis plusieurs années de crises abdominales
très douloureuses. chez laquelle la radiographie, en
montrant une serie de calculs biliaires, rectifia les
diagnostics antérieurs portés par plusieurs médecins.
M. CHASSARD.
=.
42
Henri Béclère (Paris). — Acquisitions récentes
dans la recherche et la localisation des calculs
des voies biliaires (La Clinique, Juin 1922,
p. 672-617.)
Dans tout ictére par rétention l'examen radiologique
des voies biliaires accessoires et principales s'impose.
Les Américains admettent que les calculs biliaires
sont visibles dans 50 pour 100 des cas, il semble que
Jes A. francais admettraient plutòt la proportion de
50 à 55 pour 100; le volume du calcul n'entre pas en
ligne de compte, mais il est nécessaire qu'il contienne
au moins 8 à 12 pour 100 de sels de calcium.
Le malade doit étre purgé, ou mieux lavementé la
veille au soir, et être à jeun: il est bon de lui donner
une très petite quantité d’opium pour diminuer le
péristaltisme. La présence de gaz dans l'intestin est
très utile pour bien voir le bord vif du foieet la vési-
cule: elle est nuisible au contraire à la bonne visibi-
lité des calculs.
Après examen radioscopique le sujet est placé en
décubitus ventral, le rayon normal est dirigé sur un
pointsitué à trois travers de doigts des apophyses épi-
neuses el au tiers supérieur de la hauteur séparant
les crètes iliaques de langle costo-verlébral, cylindre
localisateur, ballon compresseur, pose courte en
apnée.
L'image de nombreuses petites ombres octogonales
ou arrondies indique des calculs de la vésicule : quand
il existe une seule ombre. il peut y avoir confusion
avec un calcul rénal, on se rappellera que la vésicule
étant antérieure, l’image d'un calcul du rein est plus
petite en décubitus dorsal qu'en décubitus ventral,
tandis que c'est le contraire pour le calcul vésiculaire.
La station debout, Je décubitus latéral gauche font
varier la position des calculs vésiculaires. Les cal-
culs du cholédoque ont pu quelquefois ètre diagnos-
liqués, surtout quand il existe en même temps des
calculs de la vésicule; ils se distinguent parece qu'ils
forment une chaine (et non un amas) le Jong du bord
vertébral. A. LAQUERRIÈRE.
Aladar Henszelmann (Budapest). — Sur la valeur
radiodiagnostique de l’insufflation colique dans
étude de la rate, du foie et de la vésicule
biliaire. (Fortschritte auf d. geb. der Rontg.,
Bd XXIX, Heft 4.)
L'auteur a pratiqué systématiquement l'insufflation
colique chez des centaines de sujets et montre son
intérêt pour l'étude de tonte une série d'organes abdo-
minaux., Il s'attribue d'ailleurs tout le mérite de l'ex-
tension de cette méthode, qu'il déclare n'avoir été
pratiquée que très rarement avant Jui.
Il effectue Vinsufflation avec une poire à thermo-
cautère, le malade en décubitus latéral, tantôt droit,
tantôt gauche, sous le contrôle radioscopique.,
ll injecte jusqu'à 1 litre d'air, réalisant ce qu'il
appelle une superinsufflation (Überblähen) qui ne
lui aurait jamais donné d'accidents, sauf des palpita-
tions.
L'article contient ensuite une étude intéressante
des aspects radioscopiques de Ja rate, que linsuffla-
lion permettrait de voir dans tous les cas : aspect à
l'état normal, dans les diverses splénomégalies, le
paludisme.
L'étude du foie et de ta vésienle biliaire après super-
insufflation vient ensuile, avec de nombreux détails
de technique. L'aspect des lobes droit eb gauche à
Petat normal, leur hvpertrophie pathologique, les
ptoses. les tumeurs du foie sont étudiés brièvement.
La vésieule est visible quand elle se projette sur la
clarté du transverse insuffé. L'auteur décrit ses divers
aspects et les déductions diagnostiques qu'il est pos-
sible d'en tirer.
I déclare eu terminant que la méthode de Pinsuffla-
Rayons X,
lion colique est si importante qu'aucun diagnostic
d'affection abdominale ne doit plusétre fait sans son
aide. P. SPILLIAERT.
APPAREIL RESPIRATOIRE
Delherm et Robert Chaperon (Paris). — Les
ombres hilaires normales. Leur constitution.
(Bulletin de la société de radiologie médicale de
france, (Juillet 1922, p. 174-178 avec fig.)
La nature des ombres hilaires, chez le sujet nor-
mal, est encore très discutée et cependant il est
d'une extrême importance de ‘pouvoir interpréter
correctement ces ombres. Les A. après recherches
concluent que les branches de l'artère pulmonaire
se montrent à l'écran sous forme d'une image opaque
comprenant la presque totalité du substratum ana-
tomique des ombres hilaires normales. Elles sont
constamment et à tout âge visibles en radioscopie
soit de face, soit en oblique.
Le trajet des grosses bronches se traduit sous
forme de bandes claires que lon peut rechercher ; a
droite. en vue de face, le long de l'oreillette droite ;
à gauche, en posilion oblique antérieure gauche, le
long du ventricule gauche.
Les grosses veines lobaires ne participent que
dans une faible mesure à la formation des ombres
hilaires dont elles croisent Ja direction, sauf pour :
quelques branches descendantes ; les entrecroise-
ments se montrent sous Paspect de taches sombres
en chapelet. qu'il ne faut pas confondre avec les no-
dules calcifiés.
On devra surlout éviter de prendre pour des ombres
hilaires anormales les branches ges artères pulmo-
naires, et on devra y songer, en particulier, lorsqu'on
recherche l'existence des adénopathies trachéo-bron-
chiques. P. Trucuor.
Meury K. Pancoast, Kennon Durnam. T. F. H.
Baetg (U. S. A.). — Les Rayons X et les signes
cliniques dans un thorax normal. (Enfants de
six à dix ans). (The American Journal of Rent-
genology) "vol. IX, n° 9, Septembre 1922, p. 551-
049).
Le thorax normal de l'enfant offre des aspects
radiologiques si variés qu'il est impossible d'en
donner une description exacte.
L'ombre hilaire peut être regardée comme normale
quand elle se trouve située dans le 1/3 interne de la
plage pulmonaire sauf lorsqu'elle est composée d'une
zone dense d'une opacité homogène; dans ce cas il
s'agit soit d'une tumeur soit d’une pleurésie média-
stinale. f
Les nodules calcifiés que l'on trouve au niveau du
hile sans aucun autre signe de lésions pulmonaires
ne veulent rien dire si ce n'est qu'il s'agit d'un pro-
cessus inflammatoire cicatrisé qui west pas obligatloi-
rement luberculeux.
Dans un poumon normal l'ombre de l'arbre bron-
chique ne doit pas être vue dans les parties périphé-
riques du poumon. WILLIAM VIGNAL.
L. R. Sante (Saint-Louis). — Etude par la radio-
graphie en série du hile dans la pneumonie.
The Journal of radiologie. vol. TH, Juin 1922,
n° 6, p. 221-225 8 fig.)
Des radiographies prises en série au cours de la
récente épidémie de grippe. révélèrent des données
intéressantes concernant la cause, le mode d'invasion
et le pronostic.
Type n° 1. Signes fonctionnels de la pneumonie,
pas ou peu ide signes stéfacoustiques, l'image radio-
Rayons X.
logique est représentée par une ombre hilaire dense
et étendue. Celte ombre disparait non en diminuant
progressivement d'intensité, mais en rétrécissant gra-
duellement, en deux semaines retour à la normale.
Type n° 2. Opacité moins étendue et moins pro-
noncée du hile, signes fonctionnels plus atténués.
L'opacité met 3 mois environ à se résorber. Cette
forme se rencontre surtout chez l'enfant. La coexis-
tence de lésions tuberculeuses peut être discutée dans
ces cas. WILLIAM VIGNAL.
Sergent (Paris). — Valeur comparative des mé-
thodes d'exploration actuellement employées
pour le diagnostic de localisation des lésions
du poumon et de la plèvre. (La Presse médicale,
n° 84, 21 octobre 1922, p. 905-909).
L'auteur s'élève contre la tendance actuelle d'opi-
nion qui tend à jeter un discrédit sur les méthodes
anciennes d'examen de l'appareil respiratoire et à
leur substituer l'examen radiologique. Aucune de ces
méthodes d'examen n’a cependant fait faillite, aucun
moyen d'exploration physique n'est défaillant ni
supérieur aux autres ; chacun d'eux apporte sa part
d'éléments d'information et à chacun correspond des
indications propres. On ne peut parler de la défail-
. lance de telle ou telle méthode, mais on peut recon-
naître l'impossibilité dans laquelle se trouve cette
méthode de révéler des signes qui ne sont pas com-
pris dans les limites de sa sensibilité.
r” C’est ainsi que la radiologie peut fournir des ren-
seignements que l'auscultation est incapable de con-
troler; c’est le cas des cavernes muettes. Mais il est
des cas aussi où les Rayons X ne sont d'aucun sge-
cours, alors que l'auscultation donne de précieuses
indications, quand il s'agit, par exemple, de pleurite
sèche, de lésions apicales discrètes de la tuberculose
pulmonaire, de svmphyses pleurales peu épaisses,
de petits épanchements collectés dans les culs-de-
sac pleuraux. ete. D'autre part, la radiologie est
sujette à l'erreur, comme les autres méthodes d'ex-
ploration; elle montre parfois de fausses images
cavilaires dues à des déviations trachéales ou à des
superpositions d'ombres contenues dans divers plans.
Ces erreurs du reste sont purement radiogra-
phiques: un examen à l'écran, bien conduit, évitera
de semblables interprétations.
Cela montre bien qu'il faut pour chaque méthode
une technique bien réglée et une expérience person-
nelle éprouvée. Les lésions qui échappent à la sen-
sibilité d'un moyen d'exploration physique peuvent
être perçues par un autre; tous ces moyens se com-
plètent les uns par les autres et le diagnostic de loca-
lisation (comme le diagnostic différentiel) ne peut
ètre que l'interprétation de l'ensemble des résultats
fournis par la mise en œuvre de tous les moyens
d'examen dont dispose actuellement la clinique.
P. COLOMBIER.
A. Bohme (Bochum). — Contribution à l'étude
radiologique de l'anthracose pulmonaire.
(Fortschritte auf. d. geb. der Rônty., Bd XXIX,
Hft 3.)
Après quelques considérations cliniques et une
courte étude surla migration des particules de char-
bon inhalées, A. étudie l'aspect radiologique de
l'anthracose, qui présente beaucoup d’analogie avec
la tuberculose miliaire. (Cependant les sommets et
les bases seraient habituellement respectés dans
l'anthracose).
L'article contient diverses observations d'anthra-
cose. de sidérose et de chalicose et les éléments du
diagnostic différentiel entre ces affections et la tuber-
culose: symétrie parfaite du processus dans les deux
poumons, aspect uniforme des lesions, qui paraissent
toutes au mème stade, ce qui est exceptionnel dans
43
la tuherculose. L'évolution clinique est aussi très
dif'érente.
L’A. remarque en terminant que l’anthracose est
relativement rare, bien que de très nombreux ouvriers
travaillent dans des conditions qui devraient la favo-
riser. P. SPILLIAERT.
RADIOTHÉRAPIE
GÉNÉRALITÉS
Albert Bachem (Franclort). — Les bases phy-
siques de la radiothérapie pénétrante. (Journal
of Radiology, vol. I, n° 4, Avril 1922, p. 123-130,
ó planches.)
Ce travail présenté à l'Assemblée générale annuelle
de la Société de Radiologie de l'Amérique du Nord
a trait aux méthodes utilisées par Dessauer.
Selon ce dernier, quand on irradie avec un faisceau
homogène il suffit de mesurer l'énergie transmise et
non celle absorbée pour étudier les effets biologiques.
Dessauer fit ses expériences en étudiant l’absorp-
tion des radiations par l'eau qui aurait le mème
pouvoir absorbant que les tissus humains.
En se basant sur ces facteurs : distance, qualité du
rayonnement et étendue du champ irradié, il arrive à
établir des échelles de dosage en tenant compte du
fait que les parties protégées contre Jes irradiations
directes sont irradiées secondairement par les ré-
gions traitées..
L'A. déduit donc de ces recherches que l'on peut,
avec un appareillage donné, arriver à savoir exacte-
ment la dose qu'il convient de donner et la filtration
qu'il faut employer. WILLIAM VIGNAL.
P. del Buono (Naples). — Critérium physique des
lesions de la peau en radiothérapie profonde.
(Achnothérapie, vol. I, Mars 1922.)
LA. pense qe les lésions cutanées ne sont pas
dépendantes de la nature physique des rayons. H
les attribue aux doses excessives qui dépassent les
limites de tolérance de la peau, et aux altérations
des vaisseaux sanguins. I] estime que des doses
petites et répétées sont plus dangereuses pour la
peau saine qu'une dose unique et forte. D'autre part
la méthode des feux croisés peut provoquer des
lésions graves en profondeur, sans altération impor-
tante de la peau. M. GRUNSPAN.
Frik K. (Berlin). — Fautes de dosage en radio-
thérapie profonde par l'emploi d’un kilovolt-
metre (Spannungshartewesser) avec des appa-
reils a induction. Leur prévention. (Münchener
medizinische Wochenschrift, t. LXIX, n° 19,
12 mai 1922, p. 714.)
L'A., à propos de l'article de Schemp (M. m. W.,
tome 69), insiste comme celui-ci sur la nécessité
de la constance de la vitesse de rotation de Vinter-
rupteur. Celle-ci mest pas seulement fonction du
voltage aux bornes, mais aussi du graissage, des varia-
tions de résistance de Véchauffement. Aussi l'A.
préfère-t-il faire sa régulation par un rhéostat en se
basant sur les indications d'un compteur de tours à
glycerine fixe sur l'axe de l'interrupteur. U manœuvre
le rhéostal de facon que la pointe du ménisque d'air
affleure une marque gravée sur le verre du cylindre
et correspondant au nombre de lours favorable.
P. G.
Guthmann (Francfort-sur-le-Mcin). — La nocivite
de l'atmosphère des locaux de radiologie.
A
44 Rayons X.
(Münchener medizinische Wochenschrif t,t. LXIX,
n° 5, p. 89, 20 janvier 1922.)
L’A. soutient, malgré les objections qu’a sou-
levées Lörme contre sa méthode, que l'emploi d'un
réactif à la métaphénylène-diamine alcaline permet
de déceler les gaz nitreux et l'ozone des chambres
radiologiques. Il suffit de faire barboter dans le
réactif un volume d'air voisin de 100 litres. L’A.
insiste sur la nocivité de l'ozone et des gaz nitreux,
mème aux doses auxquelles ils se trouvent dans
l'atmosphère radiologique : 0™,2 par em.
P. G.
Morlet (Anvers). — Principes et technique géné-
rale de la radiothérapie profonde. (Journal de
Radiologie, Bruxelles, année 1922, vol. XI,
fasc. II, p. 65-94.)
Dans cette étude l’A. énumère d’abord les lois qui
servent de principe à la radiothérapie profonde. Les
lois régissent la propagation des rayons dans l’espace
et dans la profondeur, et font intervenir :
Te Le facteur distance. 4° Loi. — L'intensité du
rayonnement diminue en raison inverse du carré des
distances.
2° Loi. — L'intensité du rayonnement dans les
couches d’une région irradiée sera d'autant plus
homogène que les dimensions de profondeur de cette
région sont moindres par rapport à Ja distance du
focus.
3° Le facteur affaiblissement des R. X dans le corps
par l'absorption dont les lois sont soumises :
à la qualité du rayonnement,
à l'épaisseur du corps traversé,
au poids atomique.
Par la dispersion dont l'intensité croit :
avec la dureté du ravonnement primaire,
avec la profondeur de la pénétration (jusqu'à une
certaine limite},
avec le volume du cône d'irradiation.
L’A. est ainsi amené à parler du choix des filtres et
donne sa préférence au cuivre ou au zinc avec
1/2 mill. d'aluminium pour éviter les rayons secon-
daires propres à ces métaux.
Quelle sera la dose curative? Ce sera la dose biolo-
gique capable de produire un elfet thérapeutique en
profondeur el qui ne soil pas nocive pour les organes
sains. Ge sera la dose maxima compatible avec Pinté-
grité de la peau et qu’on appelle dose d'érythème.
Le quotient dosimétrique est le rapport existant
entre la dose recue à la peau et celle reçue en pro-
fondeur.
Plusieurs facteurs commandent la grandeur de ce
quotient, la ‘dureté, la distance focale, les dimen-
sions du cône incident.
L'A. passe ensuite en revue les accidents à la peau,
aux organes profonds (intestin et vessie), an sang et
aux organes hématopoïétiques, et donne la technique
générale dans les différentes affections non cance-
reuses et dans les affections cancéreuses.
Dans ces dernières PA. discute les différentes
méthodes employées surtout en Allemagne.
4° méthode des nombreuses petites portes (aban-
donnée):
2 méthode du nombre restreint de champs moyens
(clinique d'Erlangen);
5 méthode des grands champs (Dessauer):
4° Procédé des champs de distance par Vagrandis-
sement de la porte d'entrée et l'augmentation de la
distance focale.
LA. termine en rappelant Putilité d'unir souvent la
euriethérapie à la radiothérapie el en préconisant la
corrélation intime du radiocuriethérapeute et du eh
rurgien, | A. DARIAUN.
Paul François (Anvers). — La radiothérapie su-
perficielle. (Journal de Radiologie. Bruxelles,
année 1922, vol. IX, fasc. II, p. 126-155.)
Excellent travail ou l'A. passe en revue les affections
cutanées justiciables de la radiothérapie. ,
Il énumère tout d’abord 5 principes qu'il ne faut
jamais oublier :
1° Ne jamais dépasser dans la même séance, si ce:
n'est dans le cancer et en limitant, très exactement,
la dose d’érythéme;
2 L'emploi des filtres ne supprime pas la possibilité
d’une radiodermite ;
% Eviter soigneusement de trop répéter les appli-
cations même très espacées sur une mème région ;
ne pas dépasser %5 à 30 H.
Trois groupes d'affections cutanées.
1° Affections pilaires. Teigne, favus, svcosis de la
barbe 4-5 H., filtre 1/2 mill.
2° Dermatoses microhiennes et prurigineuses. Lupus
vulgaire avec des scarifications, 2-4 H. avec filtre plus
ou moins épais suivant l'épaisseur du lupus. Séances
tous les 15-20 jours, 5 séances.
Tuberculose verruqueuse, avec raclage, 5 H. sans filtre
445 fois à 15 jours d'intervalle.
Gomme tuberculeuse non ouverte et non suppurée,
2 à 3 H., filtre 4 mill’
Séhorrhée huileuse et hyperhvdrose. Être très pru-
dent, 4 H., filtre 4 mill., 4 à 5 fois à 3 Semaines d'inter-
valle. `
_Ecsémas. Radiothérapie à rejeter dans les formes
étendues. Sur la figure 2 séances de4 H.. filtre 0 mm. 1.
Psoriasis. Au cou et au genou, 5 H., filtre 4 mill.
2 séances. `
Prurits. A la vulve ou à l'anus. 3-5 H., filtre 0 min 1
après échec des autres méthodes. ` !
Lichen corné hypertrophique, une forte dose, 8 H.,
filtre 0 mm. 1.
3° Néoplusies cutanées.
Cors et durilions, 6 H., filtre 2 mill.
Verrues planes juvéniles, 5-4 H., filtre 2 mill.
Chéloides avec scarification si elles sont vieilles,
3 à 6 H., filtre 0 mm. 4.
Nevi, angiomes caverneux, 5-5 Il.. filtre 4 à 4 mill.
Mycosis fongorde, 5 H., filtre 0 mm 4.
Epithéliomas cutanés. Limiter la radiothérapie au
traitement des épibaso-cellulaires avec la dose la plus
élevée possible de 10 H. pour les Superticiels, jusqu’à
90 H. en quelques jours pour les tres profonds. Meme
traitement pour les sarcomes. A. Dariaux.
SANG ET GLANDES
——$
Charles-A. Waters. Paul-B.Baccready et Charles '
H. Hitchcock (Amérique), — Radiothérapie des
amygdalites et adénoidites Chroniques. (.4 me-
rican Journal of Reentyenology, n° 8, Aout 1922,
p. 469-478.)
t° La radiothérapie amène une réduction de volume
des amygdales et tissus adénoidiens infectés.
2* Elle ne fait pas disparaitre d'une facon perma-
nente le streptocoque des cryptes amvedaliennes:
mais détermine la disparition des ganglions.
5 La radiothérapie est particulièrement indiquée
chaque fois que lon ne pourra pas avoir recours a
une intervention chirurgicale, c'est à-dire en cas de
chorée, de tuberculose pulmonaire ou au cours d'un
élat cardiaque ou rénal. WILLIAM VIGNAL?
William, F. Petersey ct Clarence, C. Saelhof
(Chicago). — Stimulation des organes par la
radiothérapie. (Journal of Radiology, vol. HI,
n’ 4, Avril 1922, p. 155-158. 9 fie.)
Rayons X. | 45
Il est probable qu’en s’appesantissant sur les effets
destructifs des rayons X les chercheurs ont quelque
peu négligé les effets stimulants de ces radiations
bien qu'ils soient connus. Si par exemple on irradie
à très petites doses le pancréas on augmente la gly-
cémie et la glycosurie.
Des expériences ont été faites sur des chiens
dépancréatisés et en irradiant les régions contenant
des débris pancréatiques il en résultait une augmen-
tation de l’excrétion du glucose.
Quand on irradie le foie on constate une élévation
brusque mais transitoire de la leucocytose, si c’est
la masse intestinale que l’on soumet à l’action des
rayons X, on assiste à une élévation graduelle en
« marches d'escalier », par contre on assiste à une
diminution manifeste de la leucocytose quand c’est
la rate qui est irradiée. WILLIAM VIGNAL.
Ph. Pagniez, A. Ravina ct I. Solomon (Paris).
— Influence de Virradiation de la rate sur le
temps de coagulation du sang. (Comptes rendus
des Séances de la Société de Biologie, t. LXXXVII,
199%, p. 549-351.)
L'application sur la rate d'une dose de rayons X
équivalente à 2 M5 a pour effet de produire une dimi-
nution considérable du temps de coagulation du sang
et exceptionnellement un effet inverse d'accélération.
La première irradiation est souvent suivie d'un état
réfractaire, une nouvelle irradiation à la même dose
ne produisant aucun effet. H. Dariaux.
NÉOPLASMES
Charles F. Bowen (U. S. A.). — Cancers super-
ficiels. (American Journal of Rentgenolugy,
Avril 1922, p. 255.)
Après plusieurs années d'expériences, VA. con-
clut que les rayons X, le radium et l'électrocoagula-
tion combinés ensemble guérissent tous les cancers
superficiels.
Bowen irradie fortement la tumeur et les tissus
environnant, puis dans la mème séance il pratique
l'électrocoagulation de la tumeur; quand la tumeur
est ulcérée, toujours dans la même séance il fait une
application de radium.
L’immense majorité des malades ainsi traités se
cicatrisent en un mois, quelques-uns toutefois doivent
recevoir une seconde dose de rayons.
WILLIAM VIGNAL.
Fermo Mascheopa (Arezzo). — Une nouvelle
technique de radiothérapie des tumeurs ma-
lignes. (Actinotherapia, vol. lI, Mars 1922.)
L’A. approuve complétenient les idées de Rocchi
en radiothérapie des tumeurs et attribue la majorité
des échecs à ce que les séances ne peuvent pas ètre
aussi longues que celui-ci le recommande. En effet
Rocchi s'inspirant de la loi de Bergonié-Tribondeau
dit que :
4° Dans les tumeurs haso-cellulaires, les récidives,
les sarcomes globo-cellulaires (dont la caryokinèse
complète s'opère en 8-10 heures) il faut appliquer de
fortes doses de radium pendant peu de temps ou
bien faire des séances de radiothérapie moderne
plutôt longues.
2 Dans les cancers et les sarcomes fibro-cellulaires
(dont la caryokinèse dure 3-4 jours; il conseille des
doses moyennes de radium de moyenne durée, ou
une association de radium et de rayons X, ou bien
si l'on dispose d'une installation suftisante de rayons
X, des séances de radiothérapie seule de basse
intensité et de haut voltage de manière à continuer
la cure pendant 3-4 jours.
3° Dans les carcinomes spino-cellulaires (CK. 10 j.)
il recommande des séances de radiothérapie de basse
intensité (1/4 MA) et de haut voltage de maniére a
pouvoir continuer le traitement pendant 8-10 jours,
avec des interruptions diurnes et nocturnes Jes plus
bréves possibles pour que les malades puissent se
reposer et se nourrir. M. GRUNSPAN.
APPAREIL GENITO-URINAIRE
Ledoux-Lebard (Paris). — L’association de la ra-
diothérapie profonde et de la curiethérapie
dans le traitement du cancer du col utérin. (La
Clinique, Juin 1922, p. 666-667).
Si on utilise des quantités de substances radioac-
tives capables d'agir sur les ligaments larges et les
ganglions de facon utile, la dose absorbée par la
vessie et le rectum est trop considérable; mais la
curiethérapie permet de détruire la lésion cervicale ;
il faut donc agir localement sur l'épithélioma par le
radium et lui adjoindre la radiothérapie profonde
intensive qui avec des portes d'entrée multiples,
permet de faire arriver les doses voulues de rayon-
nement sur la périphérie ulérine sans avoir d’irra-
diations trop inlenses en un point.
Bien que les rayons seuls puissent guérir le cancer
il parait plus logique, quand l'opération est possible
de faire l’exlirpation (si l’état général du sujet ne
fait pas craindre une atteinte trop sérieuse de la résis-
tance du sujet, après curie et radiothérapie préalable)
et de la compléter par Virradiation. Dans les cas
limite, surtout si la biopsie montre une forme histo-
logique radio-sensible, il semble permis actuellement
de faire seulement des irradiations. Enfin dans les
cas réellement inopérables si l’état général est bon,
les irradiations intensives permettent quelque espoir
en une action curative; s’il y a cachexie, le traite-
ment intensif n’est plus de mise et on cherchera une
action palliative dans des doses moins considérables.
A. LAQUERRIÈRE.
Gremeau (Dijon). —La radiothérapie rapide des
fibromes utérins. (Archives d'Electricité médicale
et de Physiothérapie, Juin 1922, p. 161-179). ,
L'A. estime qu'avec une bonne technique on peut
obtenir d'excellents résultats en n'utilisant pas les
pénétrations très fortes utilisées actuellement. Pour
sa part il est arrivé à la technique suivante: 18 cen-
timètres d’étincelle équivalente (chez les obèses 20 à
2), filtre de 5 à 4 millimètres d'aluminium, distance
focale 15 centimètres, porte d'entrée de 8 centimètres
de diamètre, intensité 2 mA., 5, séance tous les huit
jours, peu nombreuses (de à à 5) chacune étant com-
posée d’un nombre d'applications antérieures et pos-
térieures variant de 4 à 8 et de 10 minutes chacune.
Le traitement est ainsi rapidement effectué, 21 jours
en moyenne et donne la disparition des symptômes
. en un temps variant de quelques jours à trois mois.
D'après les 55 obs. de l'A. à part certains cas anciens,
chez des malades agées, on peut soutenir que tous
les fibromes, quel que soit leur volume, peuvent être
amenés a une régression totale ou tout au moins
autant que des constatations encore récentes per-
mettent d'en juger, à des dimensions tellement mi-
nimes que mème la persistance à cet état doit être
considéré comme un succes. A. LAQUERRIERE.
Paul Delbet et H. Bellenger (Paris). — La radio-
thérapie danslesfibromes.iPulletinsetmémoires
de la Société anatomique de Paris, Mai-Juin 1922,
p. 204-291).
D'une manière générale les A. estiment que l’opé-
46
ration devient plus délicate lorsque le fibrome a été
irradié. Ils apportent Fétude d'une pièce enlevée a
une malade qui avait subi un traitement de 18 séances
avec amélioration, puis rechute.
Utérus volumineux, mais (ainsi que nous l'avons
remarqué sur tous ceux irradiés) extrêmement mou,
extrêmement vasculaire. Nombreuses adhérences au
grele et à l'anse sigmoide, au péritoine. A la coupe,
nombreuses cavilés contenant un liquide mi-mucoide,
mi-caséeux ; nombreuses veines et lacs veineux. Les
À. concluent que si les résultats de la radiothérapie
sont loin d’être constants, il faut savoir qu'on re peut
pas espérer pouvoir uniformément se rabattre sur la
chirurgie si l'expérience de la radiothérapie a été
négative, car les « adhérences et le développement
d'un système vasculaire particulièrement fragile, la
caséification des tissus compliquent dans les fibromes
irradiés l'acte opératoire ». A. LAQUERGIÈRE.
SUBSTANCES
RADIUMTHERAPIE
NEOPLASMES
Georges Leclerc (Dijon). — Sur l'association de
la chirurgie et du radium dans le cancer. (La
Presse médicale, n° 68, 26 août 1922, p. 552-732.)
De trois observations qu'il a choisies pour montrer
Faction du radium dans le cancer utérin, VA. tre
les conclusions suivantes : |
te L'application du radium doit toujours précéder
l'opération chirurgicale et non la suivre. La curiethé-
rapie post-opératoire n'est admissible que dans les
cas où l'opération a été incomplete et que la répar-
tition du radium dans les masses néoplasiques
laissées en place peut être faite correctement.
2° Dans le cancer utérin, la curiethérapie doit tou-
jours ètre suivie de Vexérese chirurgicale. La gué-
rison par le radium seul n'est pas sùre; une récidive
est toujours à craindre,
3 Mème dans les cas à paramètre sain, la curiethé-
rapie préopératoire est nécessaire ; elle stérilise le
champ opératoire et diminue les chances de réci-
dive. En face d'une maladie comine le cancer, Cest
un supplément de garantie qu'on n'a aucune excuse
de négliger, P. COLOMBIER.
H. Kurtzahn (Königsberg). — Sur le domaine et
les modes d'application du Radium dans les
tumeurs malignes inopérables. (Slrahlen-
therapie, Band XII, H. 1L, 1921, p. 72.)
Pour VA. ce qui constitue la supériorité du radium
sur les rayons c'est la possibilité d'agir sur les néo-
plasmes siégeant dans les organes creux internes
Substances radioactives. — Flectrologie.
H. Kudferberg (Mayence). —Sept années de trai-
tement des carcinomes en gynécologie. (Strah-
lentherapie, Band XII, H. 1, 1921, p. 88.)
Dans le traitement des néoplasmes gvnécologiques
opérables, Kudferberg a employé les trois méthodes
suivantes: 1° Irradiation préalable, opération, irra-
diation post-opératoire ; 2°opération, puis irradiation
(radium et rayons X); irradiation seule (radium el
ravons X). Sa statistique Jui donne comme pourcen
tages de guérison (cas avant 4 années de survivance) :
pour la premiere méthode 40 %, pour la deuxième
25 °, pour la troisième 55 9. L'A. conseille linter-
vention chirurgicale par voie vaginale, moins meur-
trière que l'intervention par voie abdominale.
ISER SOLOMON.
RADIOACTIVES
sans traverser les tissus sains. K, filtre avec 4 mm.
de laiton quand il veut utiliser seulement le rayon-
nement y, avec 1/2 mm. de laiton quand il veut utiliser
également l’action superticielle des rayons 8. Avec
le radium. VA. vise une aetion cyto-caustique relati-
vement superticielle. dès qu'il s'agit d'une irradiation
profonde il préfére s'adresser aux rayons de Ront-
gen. H détermine Paction biologique de ses prépara-
tions radio-actives sur la peau du chien et prend
comme unité de dose biologique « la dose d'uleéra-
tion », la dose donnant une légère ulcération de la
peau et guérissant complètement au bout de quatre
semaines.
LA. décrit en détail les porte-radium utilisés par
lui, et donne un relevé des résultats cliniques obtenus.
Dans le traitement des stenoses néoplasiques aso-
phagiennes, il fait pénétrer le tube de radium par
voie rétrograde : après gastrostomie, un fil est avalé
par le malade, l'extrémité de ce til est repèché dans
l'estomac par la bouche stomacale et sert de guide
pour l'application correcte du tube de radium, (la dose
donnée est de 50 mmg. de Ra-El pendant 5-6 heures).
[SER SOLOMON.
Dubois-Roquebert. — La curiethérapie du can-
cer des lèvres. (Paris Medical, 4 février 1922,
p. 110.)
Excellente revue générale résumant le traitement
des cancers des lèvres par le radium. Après avoir
indiqué les principes généraux qui doivent présider
au traitement: irradiation large, unique, homogène,
il indique dune facon précise les deux techniques
que Pon peut employer: curiethérapie superticielle
ou radiumpunceture à laquelle il donne la préférence.
Il conseille extirpation chirurgicale des ganglions
aprés cicatrisation de la lésion de la lèvre.
P. Correnor,
ÉLECTROLOGIE
GÉNÉRALITES
TECHNIQUE
). — Les acquisitions récentes
en électroradiologie et en physiothérapie. (La
Medecine, Juin 1922, p. 615-604.)
Zimmern (Paris).
Revue d'ensemble des travaux de l'année, intéres-
sante en raison de lantorité de FA.
A. LAQUERRIFRE.
F. Zacher (Erlangen). — Histoire du développe-
ment des dispositifs pour l'interruption des
courants électriques. (Fortschritte auf d. yeb.
der Ronty., Bd ANIA, Hrt 4.)
Long article, au cours duquel VA. passe en revue
tous les types dinterrupteurs employes en radiologie
en les classant d'après les phénomenes physiques
sur lesquels ils sont basés,
Tous les appareils francais
sont décrits à leur
Electrologie.
place, avec schémas nombreux et très clairs à
Pappul. `
L'A. discute malheureusement très peu les avan-
inges respectifs des très nombreux appareils qu'il
décrit, ce qui compléterait ulilement cette étude
purement technique. P. SPILLIAERT.
PHYSIOBIOLOGIE
Lahy (Paris). — Le réflexe galvano-psychique.
(La Clinique, Juin 1922, p. 696-701 avec 1 fig.)
Il ne faut pas confondre ce réflexe avec le phéno-
mène psycho-électrique (quand un sujet est relié direc-
tement à un galvanomètre très sensible d’Eintoven
ou de Lipmann, une excitation mentale ou émotive
produit une déviation du galvanomètre liée à une
production par l'organisme de forces électromotrices).
Ce réflexe consiste en ceci: si deux points du corps
d'un sujet sont reliés aux deux pèles d’une source
électrique toute excitation sensorielle, toute émotion
du sujet se traduiront par une déviation du galvano-
mètre placé dans le circuit: la résistance électrique
du sujet diminue par réaction vasomotrice et sudo-
ripare. Cette variation de résistance peut être mesurée
exactement en employantun « pont de Wheatstone ».
Malheureusement nous ne sommes pas fixés actuelle-
ment sur les conclusions qu’on est en droit de tirer
de cette mesure à propos de l’émotivité du sujet ou
de la grandeur de l'émotion. A. LAQUERRIÈRE.
ÉLECTRODIAGNOSTIC
Vignal (Paris). L’électrodiagnostic basé sur
le vertige voltaique et les réactions auditives.
(L'Hôpital, Octobre 1922, n° 80, p. 464-464.)
L'électrodiagnostic donne des renseignements pré-
cieux chez les sujets présentant une aflection de
l'oreille,
La fonction d'audition s'étudie à laide de lélectrode
de Roumailhac comme électrode active. On explore
d'abord avec le faradique puis avec le galvanique.
Quand le sujet ressent une sensation auditive au
faradique et au-dessous de 10 milliamperes au galva-
nique on se trouve en présence d’une oreille hyper-
excitable. |
La fonction d'équilibration s'étudie en recherchant
les modifications du syndrome unormal du vertige
voltaique :
4° Modifications quantitatives: hyperexcilabilité,
hvpoexcitabilité, inexcitabilité absolue;
2 Modifications du sens de Finchnaison.
L’A. insiste sur ces modifications du vertige vol-
Laïque qui viennent corroborer l'examen clinique de
Vauriste. Dans les expertises médico-légales, Pelectro-
diagnostic, basé sur les modifications du vertige vol-
taïque, acquiert une grosse importance. Lounier.
A. Strohl (Strasbourg). — Recherches sur la me-
sure de l’excitabilité électrique neuromuscu-
laire chez l'homme. (Archives d'Electricité medi-
cale et de Physiothérapie, Mai 1922, p. 129-151.)
_ Outre l'exposé de ses précédentes recherches, FA.
dans cet important travail rapporte en détail les expé-
riences qui l'ont conduit à démontrer l'importance
d'une force contre-électromotrice de polarisation.
Nos lecteurs tireront les conclusions de ces expe-
rienees resumees par S. lui-mème dans son rapport
au Congres de Montpellier (Journal de Radiologie,
Août 1022, p. oN2} A. LAQUERRIERE,
`
47
ÉLECTROTHÉRAPIE
APPAREIL CIRCULATOIRE
A. Mougeot (Royat). — La thérapeutique de
l'hypertension artérielle. (Le Bulletin Médical,
26 et 27 juillet 1922, p. 62-625.)
L’A. passe en revue les différents procédés que le
praticien a à sa disposition pour combatire l’hyper-
tension artérielle : le régime alimentaire, la thérapeu-
tique médicamenteuse, l’opothérapie, la climatothé-
rapie, les cures hydro-minérales, enfin les ayents phy-
siques. |
Parmi ces derniers il faut retenir hydrothérapie
sous forme de douches associées ou non aux bains de
vapeur ou de lumière, la cinésithérapie par massage
et mouvements, et l'électricité.
Pour le massage, c'est au massage abdominal seul
que Yon devra s'adresser.
L'électrothéraipie, sous forme de galvanisation ou de
faradisation, ne semble pas, d’aprés M., méme sous
la forme de bains a 4 cellules ou de bains hydro-
électriques, posséder d'effets bien nets sur la tension
artérielle. R
On semble admettre de plus en plus que la haute
fréquence employée soit sous forme de condensation
(lit condensateur), soit sous forme d'aulo-conduction
(grand sélénoide) n’abaisse pas la pression artérielle,
mais améliore certains symptômes qui en sont la
conséquence: vertiges, céphalées, bourdonnements
d'oreille, refroidissement des extrémités, etc. L'A. con-
scille de faire des séances de 10 à 12 minutes 2 à
5 fois par semaine. LouBIER.
APPAREIL GENITO-URINAIRE
Richard Kovacs (New-York). — L’Electrothé-
rapie de la prostatite et de l'impuissance.
(American Journal of Electrotherapeutics and
Radiology, n° 5, Mai 1922, p. 151-155.)
L’A a obtenu d'excellents résultats en traitant les
prostatites chroniques et subaiguës par le « wave
current » de la machine statique en introduisant une
électrode rectale métallique reliée au pôle positif de
la machine. `
Dès les premières séances les malades accusent
une sensation de mieux-étre, la sensation de pesan-
teur périnéale disparaît et les mictions fréquentes
tant diurnes que nocturnes s'espacent de plus en
plus.
Les contre-indications sont: les états
tuberculose et les néoplasmes.
Kovacs a aussi utilisé avec de bons résultats la
diathermie et les courants de haute fréquence ct
haute tension (Oudin) par l'intermédiaire soit de
l'électrode de Doumer, soit des électrodes à vide.
WILLIAM VIGNAL.
aigus, la
Heitz-Boyer (Paris). — Les traitements élec-
triques actuels dans les affections de l'urètre.
(La Clinique, Juin 1922, p. 690-695.)
L'électricité permet d'attaquer presque toutes les
lésions de l'urètre.
Les applications du pôle positif avec électrode
métallique, en large surface pour désinfecter la
muqueuse n'ont pas donné de résultats bien nets:
ces mèmes applications très localisées pour obtenir
une action escarritiante paraissent à VA. inférieures
à l'anse galvanique qui est autrement facile.
Par contre, il se montre un chaud partisan du pole
48
négatif; l'électrolyse linéaire, bien qu'il n'ose la con-
damner (comme l’ont fait Albarran et Desnos) parce
qu’elle a conservé « la faveur d'un urologiste aussi
consciencieux que Genouville », lui parait capable avec
une mauvaise technique de déterminer des rétrécis-
sements particulièrement durs, et avec une technique
non dangereuse, de n'avoir que peu d’éfficacité du-
rable. Quant à l’électrolyse circulaire « elle constitue
une ressource vraiment précieuse et des résultats in-
discutés maintenant; la dilatation électrolytique a
réalisé un progrès et est certainement préférable à la
dilatation simple ».
La galvano-cautérisation, grâce à l'endoscopie,
permet de détiuire les petits foyers suppurés, les
polypes de l’urètre, les bulles d'œdème de flurètre
prostatique; elle présente l'inconvénient de donner
des cicatrices rétracliles. ce qui est sans inconvénient
majeur si son action a été très localisée.
La diathermie appliquée dans lurètre permet d'y
détruire le gonocoque (mais lA. dit n'avoir pas d’expé-
rience à ce sujet), elle permet aussi de mettre en jeu
les effets bienfaisants d'une congesliqn active pour
moditier des tissus chroniquement enflammeés et sclé-
rosés des urétriles chroniques; ce n’est qu'un moyen
adjuvant, mais qui particulièrement sur l'urétre pros-
tatique semble agir favorablement.
Les étincelles de H. F. peuvent ètre carbonisantes,
chaudes, demi-chaudes, presque froides, d'autre part
être appliquées directement ou par l'intermédiaire
d'électrode condensatrice, ces élincelles ont des
applications multiples. Dans l'urètre, PA. préconise
les étincelles aussi froides que possible; i! veut
obtenir des destructions plutôt mécaniques que ther-
miques (pour exposer moins à la rétraction cicatri-
cielle); de plus ces étincelles donnent des destructions
tout à fait superficielles. analogues à celle du nitrate
d'argent (mais le maniement est plus facile qu'avec
un crayon de nitrate, et l'action bien mieux localisée
qu'avec une solution de nitrate). 11 les utilise dans
les cas indiqués plus haut pour le galvanocautcre.
De plus il les a emplovées 5 fois pour détruire un
anneau sténosant particulièrement rebelle. Enfin il
préconise les étincelles d'électrode condensatrice
pour vider plus complètement les glandes urétrales
chroniquement enflammées. A. LAQUERRIÈRE.
Electro logie.
DIVERS
Heitz-Boyer. (Paris). — Rétrécissements et Po-
lypes du rectum traités par la Haute-Fréquence;
emploi de ces courants contre les rectites chro-
niques. (Bull. et Mém. de la Soc. de Chirrugie,
séance du 4 avril 1922.)
LA. présente des malades qu'il a traités par les
courants de la Haute-Fréquence avec l'appareil qui
porte son nom et la technique qu'il a décrite : étin-
celage de Haute-Fréquence, séances longues et
espacées sous anesthésie générale.
Chez une malade, atteinte de rétrécissement du
rectum, le résultat à été excellent puisqu'après deux
séances, espacées de quatre semaines, la lumière du
canal sténosant atteignail un calibre de 5 centimètres
et l’état général était transformé. Il faut noter chez
ces malades l'absence de réaction, aussi bien dou-
loureuse qu'infectieuse.
L'A. a utilisé également avec succès les étincelles
de Hante-Fréquence contre des papillomes inflamma-
toires rebelles el consécutifs à une rectite chronique.
A
à LOUBIER.
=
Hanausck (Tchéco-Slovaquie). -- Nouvelle mé-
thode de massage et d’électrisation dans la
contracture des articulations et des paralysies
musculaires. (Revue d Orthopedic, Juillet 1922,
p. 945-000, avec R fig.)
Procédé qui consiste à tendre la contracture le plus
possible par les moyens mécaniques et à masser
ou électriser les antagonisies des muscles contrac-
tures.
L'A. ne dit pas avec quel courant il électrise. nous
lui laissons, bien entendu, la responsabilité de cette
méthode qui, avec un courant faradique tetanisant
intense peut être dangereuse. LOuBIER.
Le Gérant : F. AMIRAULT.
88 861. — Paris. Imp. Lauure, 9, rue de Fleurus.
MEMOIRES ORIGINAUX
PREPARATION DES PIECES PLASTIQUES
DESTINEES A LA CURIETHERAPIE
DE DIVERSES REGIONS DE LA TETE ET DE LA PARTIE
SUPERIEURE DU COU
Par A. ESGUERRA, O. MONOD et G. RICHARD
(Institut du Radium de l'Université de Paris, Laboratoire Pasteur.)
Dans un précédent article (') nous avons étudié les règles générales de l'emploi des
substances plastiques dans la curiethérapie de surface. Serrant de plus près le problème, il
nous faut maintenant entrer dans le délail de certaines applications el donner la description
des appareils les mieux adaptés à cette thérapeutique. Nous nous limiterons à l'étude de
l'irradiation de la tète et de la partie supérieure du cou, parce que nous avons étudié surtout
ces régions et parce que, en raison de leurs reliefs et de leurs creux, on y trouve les plus
grandes difficultés d'application. Si on est capable de construire correctement un bon appareil
pour la face, on pourra facilement par les mèmes procédés en construire d'analogues, destinés
à l'irradialion de n'importe quelle partie de la surface du corps.
Les premiers essais de curiethérapie de surface ont eu pour objet des lésions de la peau
ou des muqueuses de peu d’étendue. On utilisait alors des appareils à sel collé, de petites
dimensions et légers, très faciles à maintenir en place par de simples bandes adhésives entre-
croisées. Pour les peliles lésions superficielles, l'usage de pelits appareils doit être maintenu.
Avec la pate Colombia, il est facile de réaliser des appareils analogues, mais dans lesquels le
sel collé est remplacé par des foyers d’émanation, variables en nombre et en teneur initiale. On
découpe une pastille ayant l'épaisseur voulue, que l'on moule sur la lésion à traiter, le côté
bois de la pâle étant placé au contact de la peau. Ces petits appareils présentent, comme les
anciens, l'avantage d'un faible poids et d'une contention facile; ils leur sont supérieurs par la
possibilité de moditier, à volonté, la forme et les dimensions de la surface radiante ainsi que la
teneur initiale en corps radio-actif.
- Mais lorsque les lésions sont un peu étendues ou épaisses le problème se complique. Les
appareils augmentent de surface, de volume aussi, car plus la lésion est épaisse et profonde et
plus il est nécessaire d'augmenter la distance d'application: le nombre des foyers croit égale-
ment. Pour toules ces raisons on tend à construire des appareils de plus en plus lourds,
que de simples bandes de leucoplaste ne suffisent plus à maintenir en position. Pour assurer
leur maintien parfait il faut alors leur donner un ercellent point d'appui; ce ne sont plus les
contours de la lésion, mais c'est la topographie des reliefs et des creux parmi lesquels elle se
trouve qui commande la forme de l'appareil. Et c'est ainsi que nous avons été amenés à créer
un certain nombre d'appareils types pouvant servir, à de très rares exceptions près, dans tous
les cas de lésions situées dans une même région.
De tels appareils, accrochables, pour ainsi dire, aux reliefs de la région, ont le grand
avantage de pouvoir s'enlever et se remeltre en place immédialement et exactement, sans
aucune difficulté. On peut ainsi, dune part, faire des pansements fréquents de la lésion traitée,
d'autre part pratiquer des applicalions prolongées ou disconlinues, ces dernières pouvant être
très utiles dans un certain nombre de cas.
(4) A. EsGuenxs, O. Monon et G. Ricuarp. — Généralités sur l'emploi des substances plastiques en
curiethérapie de surface. Journal de Radiologie et d'Electrologie, vol, VI, ne 7, p. 551, 1922.
Ne 2. — Février 1923. VIL — 4
50 A. Esguerra, O. Monod et G. Richard.
Tous les appareils que nous allons décrire ici ont été utilisés à maintes reprises dans le
service thérapeutique de l'Institut du Radium, sous le contrôle de M. Rewaud. Is n'ont recu
leur formule actuelle qu'après de nombreux changements. Nous donnerons pour chacun
d'eux non seulement une photographie de l'appareil mis en place, mais également un schéma
du patron qui sert à sa fabrication.
Les appareils servant à Virradiation des surfaces légumentaires de la tète et de la partie
supérieure du cou peuvent se diviser en trois groupes distincts :
1° Appareils typiques servant à irradier la moitié supérieure de la face:
2° Appareils typiques servant à irradier la moitié inférieure de la face el la partie supérieure
du cou;
5° Appareils atypiques, c'est-à-dire appareils empiélant d'une région sur une autre.
Tous les appareils pour chacun de ces groupes dérivent d'un même appareil type, appareil
de base en quelque sorte dont la forme est commandée par la topographie de la région sur
laquelle la stabilité doit être assurée par l'appui sur cerlains points déterminés du squelette
osseux.
1. — APPAREILS SERVANT A IRRADIER LA MOITIÉ SUPÉRIEURE DE LA FACE
Pour bien comprendre ce qui va suivre, il est nécessaire de se reporter aux esquisses que
nous donnons ci-joint. D’échelle réduite, elles n'en sont pas moins la reproduction exacte des
modèles que nous utilisons journellement (!).
1° Appareil schématique, d'où sont dérivés tous les autres (lig. 1).
La figure 1 représente le patron de l'appareil qui a servi de point de départ à tous les
appareils pour les irradiations de la moitié supérieure de la face. Autrement dil, on le retrouve
plus ou moins modifié dans tous les
Pate alleys ees tea et atta dle | | | autres patrons comme il est facile de
ee TURE
s'en rendre compte par la superposilion
des autres figures sur celle-ci (fig. 2, 4,
1,8, 11).
Les trois creux ou reliefs utilisés
pour le mainlien en position de lappa-
reil de curiethérapie de la moitié supé-
rieure de la face sont : sur la ligne
médiane l'angle rentrant naso-frontal
(fig. 1 A), latéralement la saillie des os
malaires (fig. 1 B et C).
| | eet — S Le point A repose dans le sillon
Fig. 1. — Patron de l'appareil schématique qui n'est pas emplové lui- Mee ao ee
même pour des applications; mais a servi d'appareil de base pour Naso-trontal; Pextrémilé du nez passe
établir les palrons de tous les appareils servant à l'irradiation de la librement à travers l'échancrure com-
moitié supérieure de la face. ' | f
Les indications des lettres et des chiffres données ici se répètent pour prise en lre les points b, a, C, la partie
tous les autres palrons d'appareil pour ta moitié supérieure de la. ARN RE | `
face Nous ne le reproduirons donc pas snr chaque figure. SUREE de la languette médiane
remonle plus ou moins haut sur le
front. Les parties latérales suivent le
rebord orbitaire par leur bord supérieur el viennent se mouler sur les joues et les parties sail-
lantes des pommelttes.
Grâce à son ajustage sur ces trois repères, l'appareil peut ètre instantanément el exacte-
ment remis dans sa posilion primitive.
La contention est assurée par des attaches qui, fixées aux extrémités latérales par les
trous 2, 5, 4 el 5, passent de chaque côté de la léle. les unes au-dessus et les autres au-dessous
des oreilles et viennent se fixer les unes aux autres derrière la nuque. Une autre allache partant
du trou | passe par le sommet du crane et rejoint les premières derrière la nuque (lig. >).
ne.
D SD à
a Tous les patrons des appareils sont rédails exactement des trois cinquièmes. (Le quadrillage est au
centimetre.)
Préparation des pieces plastiques destinees à la curtetherapte. 5ı
On pourrait à la rigueur utiliser l'appareil ainsi constitué et fixer les tubes radifères en
correspondance avec la lésion; mais en réalité celle figure représente le plan d'un appareil
schématique qui a servi, mais ne sert plus lui-même à des applications. Tel 5 est figuré ici,
en elfet, il présente un gros inconvé-
nient Il est facile de se rendre compte
que les parties d et e qui réunissent le
corps de l'appareil à ses ailes consti-
tuent des points fragiles; quand, au
moment du moulage, la pale ramollie
élant appliquée sur la face, on exerce
une traction sur les extrémités latérales
de l'appareil, les parties faibles d et e
peuvent se briser. Il a fallu pour chaque
cas particulier, par de petites modifi-
calions apportées à ce patron, remé-
dier à cet inconvénient.
2° Appareil « jugo-labial » (fig. 2 et 5).
| 2 N Fig. 2. — Patron de l'appareil « jugo-labial » servant aux irradiations
Cet appareil sert à Virradiation de de la lèvre supérieure et de la partie supérieure de la région génienne.
la lèvre supérieure et de la partie supé-
rieure de la région génienne. Il reproduit, à peu de chose près, le modèle ci-dessus décrit, ren-
forcé par une bande de pâte inférieure, continue. Cette moditication permet, d'une part, le
recouvrement de la lèvre supérieure; d’autre part, elle
consolide les points faibles de l'appareil précédent. En
effet, au moment du moulage, les tractions portant sur
les extrémités des ailes se transmettent à tout le bord
inférieur de l'appareil, ce qui empèche la cassure de celui-
ci aux points d'union de la partie supérieure el des par-
lies latérales.
La plaque de pâte Colombia ayant été découpée en
suivant les contours du patron (fig. 2), on procédera à son
moulage. Elle est plongée dans leau chaude à une tem-
péralure voisine de 50 degrés. On la laisse immergée jus-
qu'au moment où elle est devenue tout à fait malléable.
Quand elle a atteint la consistance voulue, on la sèche
rapidement. L'opérateur, se plaçant alors derrière le ma-
lade assis, dont la tète est appuyée contre sa poitrine, ap-
plique le gâleau de pâte, la face bois contre la peau, de
façon que le point A se place sur le sillon naso-frontal.
| Le doigt exerce une pression douce, lente el continue,
Fig 3. — Appareil « jugo-labial » en position pour au niveau de l'angle naso-frontal, de facon à assurer un
inradier un éphhélioma Intéressant la levre = contact: parfait entre l'appareil et le fond du sillon; puis
supérieure et la région génienne droite. On ; A +
remarquera la disposition des foyers au nombre la languelte supérieure est moulée sur le front. Ce pre-
de 10, 4 dans un plan vertical, 6 disposés hori- . e ’ hy v8 ’ RES D
DE ln et OL Rekan Male dote ner pomta appui élant obtenu, l'aide de l opérateur ou
la lèvre supérieure et la région génienne supé- le malade lui-même maintient avec le doigt ce premier
peure. Pour proléger la narine, ona placé dans contact pendant que l'opérateur procède au moulage des
l'angle inférieur droit de léchancrure nasale UP q perate proc om age
oe taint do plomb de er qi ailes. On les applique sur la peau de facon que leurs
sert a ecran pro ecteur. telle lame es vurece Jra . .
ici nue pour permettre de la distinguer de la bords supérieurs suivent exactement les rebords orbi-
pate. En réalité, pour une application, elle doit taires; on moule avec soin les pommettes. On maintient
être enveloppée de caoutchouc, À
un contact aussi parfait que possible entre la peau et la
pâte par la pression de la main disposée à plat sur la surface externe de l'appareil. Lorsque,
par refroidissement, il est devenu assez résistant, on le détache doucement et on le plonge
dans l'eau froide. La dureté complète obtenue, on vérifie que l'appareil ne s'est pas déformé en
se refroidissant; si son adaptation n'est pas parfaite on ramollit à nouveau la plaque pour
recommencer un autre moulage.
52 A. Esguerra, O. Monod et G. Richard.
Il est essentiel de repérer exactement sur le moulage la projection de la lésion. Si celle-ci
constitue une tumeur saillante, elle doit s'imprimer en creux sur la face interne de l'appareil, si
au contraire elle est plane ou légèrement déprimée, elle ne laisse que peu ou point de trace sur
la pâle. Dans ce dernier cas on dessine sur la peau au crayon dermographique le contour de la
partie à traiter, qui s'imprime sur la
face interne de l'appareil mouillé. Ce
contour est reproduit sur la face ex-
terne de l'appareil d'après le procédé
indiqué dans notre précédent article.
Il ne reste plus alors qu'à fixer les
tubes radifères aux endroits conve-
nables à la distance voulue, et l'ap-
pareil est prêt pour une application.
La figure 5 montre l'appareil « jugo-
labial » en position.
Cet appareil peut servir encore
pour trailer des lésions nasales, sur-
Fig. 4. — Patron de l'appareil « nasal » servant aux irradiations lout en cas de tumeurs largement ul-
du nez et des régions sous-orbilaires. cérées el infectées et où le contact de
la pâle avec la plaie risquerail d'aug-
menter encore l'infection par macération. Sur tout le pourtour de l'échancrure correspondant au
nez, on colle alors un ruban de pâte de 1 cm environ de large et de hauteur suffisante pour
dépasser largement la partie la plus saillante du nez. Sur ce contrefort on applique une plaque
A B
Fig. 5. — Appareil « nasal » en place.
A. L'irradiation porte sur le nez et la région inter-naso-palpébrale. On remarque au niveau de l'angle interne
de l'œil droit l'écran protecteur en plomb.
B. L'irradialion porte sur la joue. On voit mieux ici que dans la figure A l'écran protecteur de l'œil, Cette lame de plomb,
comme dans la figure 3 a été laissée nue pour qu'elle fût plus visible. Il est nécessaire, en réalité, de l'entourer de caoutehoue.
de pâle dont la concavilé correspondra à distance à la convexité du nez; on la colle au fer
chaud. Entre elle et le nez existe un espace libre plus ou moins grand, selon la hauteur du
contrefort de pate. L’application se fail ainsi sans contact direct de la pâle sur la peau.
3° Appareil « nasal » (fig. 4, 5 et 6).
L'appareil « nasal » est utilisé pour les irradiations du nez et des régions sous-orbitaires,
La partie centrale, qui manquait dans l'appareil précédent, devient ici primordiale. Cette partie
centrale comprise entre les points b, a, ¢ (fig. 1), deslinée à recouvrir le nez, se trouvera
Préparation des pieces plastiques destinées à la curietherapie. 53
naturellement, la plaque élant moulée, sur un plan très antérieur par rapport à celui des ailes.
Au moment du moulage, la partie centrale de l'appareil étant portée en avant par la saillie
+
V6 net
Fig. 6. — Appareil « nasal »
isolé, montrant mieux en-
core que les figures précé-
dentes la disposition de la
lame de plomb (toujours
représentée nue) destinée à is. 7. — Patron de l'appareil « orbito-palpébral » bilatéral servant
protéger l'œil. à l'irradiation simullanée des deux régions orbilo-palpébrales.
du nez, les ailes du « nasal » sont redescendues, elles viennent occuper sur les joues et les
saillies malaires la même position que dans « le jugo nasal » (fig. à).
Le moulage de cel appareil exige cerlaines précaulions pour éviter que la pâte refroidie ne
comprime les narines. :
Il peul aussi êlre nécessaire de protéger les yeux contre les radiations relativement molles.
La chose est facile. Sur le rebord supérieur des ailes
de l'appareil une lame de plomb de 2 millimètres entou-
rée d'une feuille de caoutchouc est fixée avec de la cire
perpendiculairement aux plans des ailes, conslituant
Fig. 8. — Patron de l'appareil « orbito-palpébral droit » servant à l'irra
diation de la région orbito-palpébrale droite seule. Pour construire
l'appareil « orbito-palpébral gauche », il suffit de retourner le patron Fig. 9. — Appareil « orbilo-palpébral droit »
sur la pate avant de la découper. en position.
ainsi un écran protecteur très efficace dans les cas où l’on emploie une filtration faible. La
figure 5 montre très nettement cette disposition sur l'appareil en place, et surtout la figure 6
qui est la pholographie de l'appareil isolé.
4° Appareils « orbito-palpébral bilatéral », « urbito-palpébral droit >,
« orbito-palpébral gauche > (fig. 7, 8 et 9).
Ces appareils servent à l'irradialion des régions orbito-palpébrales. Comme l'indique la
figure 7, ils reproduisent le « nasal » avec adjonction des deux parties A et B deslinées à
recouvrir les yeux. Veut-on irradier un seul œil? on supprime la partie A ou la partie B corres-
pondant au colé sain (fig. 8). L'appareil présente alors d'un côté la forme du « nasal », el de
54 A. Esguerra, O. Monod et G. Richard.
l’autre la forme de « Vorbilo-palpébral », c'est l'appareil « palpébral droit ou gauche »; la
figure 9 représente un semblable appareil en position; la lésion portait sur l'œil et les paupières,
on voit que la cire recouvre exactement toute la partie à traiter. La technique du moulage de
cel appareil ne diffère en rien de celle du « nasal ».
5° Appareil « frontal » (fig. 10 et 11).
Seule la partie supérieure de cet appareil sert de champ d'irradiation. La partie inférieure
reproduit le contour de l'appareil « nasal », elle ne joue qu'un rôle de support. La figure 10
représente le patron de l'appareil,
la figure 11 l'appareil en position.
La lésion siégeant sur la bosse
frontale droite est irradiée par
6 tubes de radium; la grande dis-
lance qui sépare les yeux des
loyers rend ici inutile leur protec-
lion.
6° Appareil « temporo-pariétal »
(fig. 12).
Cet appareil qui sert a irra-
dier la région temporo-pariétale
sort Lout à fait du cadre des ap-
pareils précédents. Nous nous
Fig. 10. — Patron de l'appareil « frontal » servant aux irradiations bornerons à donner ici la pholo-
de la région frontale. graphie de l'appareil en place. Il
ne comporte pas la confection
d'un patron spécial. C'est en effet une simple plaque de pâte qui se moule sur le crâne, des-
cendant plus ou moins bas sur les côtés de la tête selon le point où siège la lésion à traiter. Le
Fig. 12. — Appareil « letuporo-parictal »
- Ls On voilici une boite de plomb dont les parois
servent de filtre. Les tubes d'émanalion sont
Fig. 11. — Appareil « frontal » en position. colles dans le fond de la boite. Celle-ci est
fixée sur le gateau de colombia au moyen de
cire fondue.
repérage esl donné par le contact du bord inférieur de l'appareil avec Vatlache du pavillon de
l'oreille et le bord supérieur de l'arcade zygomatique. Une bande enroulée autour de la tète
assure la contenlion.
Préparation des pièces plastiques destinées à la curietherapie. 55
1]. — APPAREILS SERVANT A IRRADIER LA MOITIÉ INFÉRIEURE DE LA FACE ET LE COU
Comme les appareils que nous venons d'étudier, les appareils servant à irradier la moilié
inférieure de la face dérivent d'un appareil de base, dont on retrouve la trace dans tous les
patrons successifs, malgré les variations propres à chacun. Mais landis que pour les appareils
faciaux supérieurs la contention est rendue facile grâce à la saillie du nez, les appareils
laciaux inférieurs ne trouvent aucun point d'appui semblable. C'est pourquoi un système
particulièrement étudié de sangles et d’atlaches devient nécessaire pour les soutenir, d'autant
qu'ils sont généralement plus gros et plus lourds. En effet ces appareils sont habituellement
destinés à traiter non seulement une lésion de la peau, souvent assez superficielle, mais à
alleindre des ganglions plus ou moins profondément situés sous la mâchoire; or, nous avons
déjà dit que plus la lésion à trailer est profonde, plus il est nécessaire d'augmenter l'épaisseur
de l'appareil, et parlant son poids.
l° Appareil « sus-hyoïdien » duquel dérivent tous les autres appareils (fig. 15 et 14).
Servant à irradier les régions sus-hyoïdiennes et angulo-maxillaires postérieures, cet appa-
reil est couramment employé dans les cancers de la langue, des joues ou des lèvres, pour le
traitement des envahissements ganglionnaires. L'irradiation doit porter profondément, il y a
donc intérèt à faire des appareils épais et solides.
Le patron (fig. 13) a la forme générale d’un large croissant à convexilé antérieure. La
partie médiane de l'appareil, destinée à s'appliquer sous le menton, se prolonge par une pelite
aaa Reese
Lan ae eee
Fig. 15. — Patron de l'appareil « sus-hvoïdien » destiné à irradier les régions sus-hvoïdiennes el angulo-maaillaires.
saillie qui sera recourbée en haut et en avant pour s'accrocher au rebord osseux du menton;
celui-ci jouera alors un role de repère fixe, analogue mais beaucoup moins parfait, à celui que
joue le nez pour les appareils de la moitié supérieure de la face. En arrière, la pièce s'évase
el forme deux bandes de cire arrondies à leurs extrémités, et percées l'une el lautre d'une
fente destinée au passage des lacetles servant à la contention (fig. 15 a el b).
La plaque de pâle ainsi découpée est appliquée par sa parlie centrale sur la région sous-
mentonnière, la saillie médiane est moulée sur la face antérieure du menton (fig. 14). Les
branches du croissant remontent en arrière et en haut pour se terminer en arrière de
l'angle de la mâchoire au-dessous de l'apophyse mastoide. Son bord antéro-supérieur suil de
chaque côté le bord inférieur du maxillaire; son bord postéro-inférieur entoure le cou à sa
56 A. Esguerra, O. Monod et G. Richard.
parlie moyenne. En somme l'appareil cravale la partie supérieure du cou el recouvre les
régions sus-hyoïdienne et angulo-maxillaire.
Pour faire le moulage de cet appareil, il faut une pâte bien ramollie et très malléable.
L'opérateur placé en arrière du malade, dont la tête s'appuie contre sa poilrine, moule d'abord
les régions sous-mentonniéres el sous-maxillaires; chaque main posée à plat sur la région
sous-maxillaire correspondante appuie par son bord radial sur le rebord inférieur du maxillaire,
par la pulpe des doigts sur le menton el par les éminences thénars sur la région angulo-
maxillaire. Enfin il reste à rabattre la saillie antérieure en avant du menton. Celle-ci ne doit pas
dépasser la hauteur du sillon mento-labial.
Un tel appareil ne peut tenir en place par lui-même, son poids le fait fatalement tomber sur
le cou. Le crochet mentonnier a surtout pour rôle d'éviter la compression du cou lors des
Fig. 14. — Appareil « sus-hyoïdien » en place.
A. Les étuis de plomb qui renferment les tubes contenant l'émanation sont collés directement sur la pâle.
On voit ici le mode de contention des appareils servant à l'irradialiou de la partie supérieure du cou.
B. Celte figure montre l'entre-croisement des systèmes d'atlache derrière la nuque. Ce mode de contention
ici représenté sert pour tous les autres appareils de celle categorie.
Lraclions qu'on est obligé d'exercer d avant en arrière pour soutenir l'appareil; il ne suffit pas
à le maintenir en position. La contention est assurée par une double traction; l'une est exercée
d'avant en arrière au moyen de deux sangles fixées aux extrémités des branches de l'appareil,
qui se rejoignent derrière la nuque et vont s'allacher en passant par-dessus le crâne à une autre
sangle entourant circulairement la tèle. L'autre est exercée de bas en haut par une attache
passant sous le menton, remontant de chaque colé des joues el allant se fixer sur le sommet
du crâne. Pour assurer la solidité du système, toutes ces sangles sont cousues les unes aux
autres à leur point de croisement (fig. 14 A et B).
L'appareii sus-hyoidien et ceux qui en dérivent élant habituellement destinés à irradier des
régions profondes, la distance des foyers à la peau doit être importante, par exemple ? à 5 cm.
Pour obtenir un tel éloignement, il y a avantage à ne pas uliliser une épaisseur correspondante
de pâte qui rendrait l'appareil beaucoup trop lourd. La mousse de caoutchouc constitue à ce
point de vue un bon matériel dont nous avons déjà parlé dans notre précédent article. On la
découpe selon la forme de l'appareil et on la colle sur la pâle. On en superpose plusieurs
couches jusqu'à obtention de la distance voulue. C'est sur la surface extérieure de celle mousse
de caoutchouc que seront fixés les foyers radifères (fig. 16).
Le système de fixation des tubes radifères présente une grande imporlance. Il peut être
nécessaire de modifier en cours de traitement la teneur des foyers de radiation. Il y a donc
grand avantage à pouvoir les remetlre vite et facilement afin d'interrompre le moins possible
le traitement, et d'exposer au minimum l'opérateur aux radiations. Nous employons à cet effet
Preparation des pièces plastiques destinées à la curietherapie. 57
de pelites bandes de leucoplaste qui, placées à cheval sur les tubes, collent sur la mousse
ou la pâle. Un autre système est l'emploi de petits cavaliers garnis de caoutchouc dans leur
concavilé, analogues à ceux qu'on emploie ponr la fixation des fils électriques contre les murs,
LME A
? HAUT “A : 1e | |
E3 JET HE HA a =
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i " HAT ENS.
Fig. 15. — P atron de l'appareil « sus-hyoïdien et carotidien » servant à irradier les régions « sus-hyoïdiennes el carolidiennes »
Au patron de l'appareil « sus-hyoïdien » sont ajoutées les parties A et B sépartes par la ligne 1, H.
mais en plus garnis aux pointes de crochets recourbés comme des hamecons. Le cavalier che-
vauchant le tube radifére est enfoncé de force dans la pâle: les barbelures l'empêchent de se
Fig. 16.— Appareil « sus-hyoïdien et carolidien »
en place. A remarquer le mode de fixalion des
tubes radifères ‘par les clous en forme de U.
Dans les autres figures, les tubes radifères
sont simplement collés sur la cire par le chauf-
fage.
détacher (fig. 16).
I] serait à conseiller, pendant la durée de Vapplica-
lion, de maintenir le malade élendu sur le dos, la tête
renversée en arrière, un oreiller passé sous la nuque;
mais celle position est difficile à conserver. Dans la situa-
lion normale de la tête, le menton se trouvant rapproché
du thorax, il devient utile de protéger la partie supérieure
de celui-ci qui risquerait d'ètre irradiée presque autant
que la partie à traiter. On y parvient facilement en atta-
chant aulour du cou une large collerette de plomb de 2
ou 5 millimètres d'épaisseur, garnie d'une couche épaisse
de caoutchouc (fig. 14.)
2° Appareil « carotidien » (fig. 15 et 16).
Il est souvent nécessaire d'irradier les régions gan-
glionnaires carotidiennes. On oblient ce résultat avec
l'appareil suivant, dont le patron est représenté par la
figure 15 : reproduction du patron précédent avec adjonc-
lion des parties A et B.
Par une incision faite sur la pâle ramollie Je long de
la ligne I-IT on sépare les deux parties A et B, qui pour-
ronl se rabaltre en arrière et se placer sur les régions
lalérales du cou.
Le moulage de cet appareil se fail comme dans le cas précédent, les prolongements
descendant de l'appareil trouvant très facilement leur position le long des vaisseaux caro-
lidiens.
58 1A. Esguerra, O. Monod et G. Richard.
Le mode de contention reste le même que pour l'appareil « sus-hyoidien ».
Pour que les prolongements d'un tel appareil restent bien appliqués sur les régions caroli-
diennes, il faut que le malade maintienne sa tête, légèrement renversée et en direction antéro-
postérieure, pendant tout le temps de Virradiation. Cette position d'immobilité complète ne
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Fig. 17. — Patron de l'appareil « massétérin » droit, servant à l'irradiation simultanée des régions sous-maxillaires
el massétérines. Pour construire l'appareil massélérin gauche, le même patron retourné est utilisé. Le pointille
montre les parties surajoutées ou patron de l'appareil sus-hyoïdien,
pouvant ètre maintenue pendant très longlemps, le traitement doit être entrecoupé par des
heures de détente et par suite l'irradiation est discontinue.
3° Appareil « massétérin » gauche ou droit (fig. 17 el 18).
Cet appareil peut servir à l'irradiation de la joue seule ou à l'irradialion combinée de la
joue et de la région sous-maxillaire. Il peut même, si l'on y ajoute le prolongement carotidien
de l'appareil précédent. permeltre l'irradiation simultanée
des trois régions. 5
Nous retrouvons dans la figure ci-contre les traces du
, . . . F.
palron de base avec l'adjonction jugale. By
Le moulage de cel appareil, son mode de contention ne a
différent en rien de ceux que nous venons d'étudier. La
igure I8 nous montre l'appareil en position. à
figure | app P FE
C4 Ag
. . bod p Mi
4° Appareil « labio-mento-sus-hyoidien » (fig. 19 et 20). RS
AA
kf“
L'appareil qui nous reste maintenant à décrire sert à |
‘ ; à ; i at te j Ati
irradier la lèvre inférieure, la région mentonnière, la partie =
FFS ee or ee $ j PS ies k
inférieure de la région génienne avec la région sus-hyoï- |
dienne. Eo
Le palron de cel appareil où lon retrouve encore la a
forme de l'appareil de base en diffère cependant assez nota- |
blement par ladjonction de toute une partie antérieure des- 4
linée à venir s'appliquer en avant du menton. |
Le moulage de cel appareil est assez difficile pour la gg ORAVE «pada aceon
raison que l'appareil doit recouvrir à la fois une surface ver- Sen position,
licale el une surface horizontale. A cet effet le bord antérieur
convexe du gâleau de pâle va se relever de façon à suivre une ligne horizontale passant en
avant à hauteur du bord de la lèvre inférieure et se continuant en arrière jusqu'au niveau du
lobule de l'oreille. Au menton et le long du bord inférieur du maxillaire, la pale se recourbe en
Préparation des pièces plastiques destinées à la curietherapie. 59
bas et en arrière, pour recouvrir les régions sous-maxillaires. Il est nécessaire, pour obtenir un
appareil s'appliquant exactement, de bien appuyer sur la plaque de pale ramollie pour bien en
mouler les extrémités postérieures.
Le mode de contention ne diffère pas de celui utilisé pour les autres appareils.
Fig. 19. — Patron de l'appareil mento-labio-sus-hyoidien servant à irradier les régions labiales,
mentonnières et sus-hyoïdiennes.
Les néoplasmes de la lèvre inférieure siègent le plus souvent sur la muqueuse el des-
cendent plus ou moins bas en arrière dans le sillon gingivo-labial ou en avant sur la peau du
menton; pour celle raison, chaque fois que la chose sera
possible, il y aura intérêt à traiter les lésions de la lèvre
inférieure en feu croisé.
L'appareil employé dans ce cas a la forme d'une lame
repliée. La pale doit non seulement recouvrir la face
antérieure de la lèvre, mais, passant par-dessus son rebord
muqueux, se recourber en dedans pour s'insinuer entre
les dents et la face postérieure de la lèvre jusque dans
le fond du sillon gingivo-labial. La face postérieure de
l'appareil est moulée sur les gencives et les dents; elle
se prolonge latéralement en crochel jusque vers la face
interne des joues. Le but de cet article étant l'élude des
irradialions de surface, nous nous réservons de donner
dans un travail ultérieur consacré aux appareils cavitaires
la description détaillée des appareils labiaux.
a —
oe ee ,
LR O
LE ia
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111. — APPAREILS ATYPIQUES
| Les différents moulages que nous avons étudiés jus-
Fig. 20. — Appareil mento-labio-sus-hyoïdien en , | er Ae é ‘ hate
position. À remarquer le filtrage employé pour qU'alors correspondent à des régions bien définies. Mais
Virradiation de la lésion de la lèvre. Comme j] peut arriver qu une lésion, chevauchant sur deux
dans la figure 12, les tubes demanation sont es a ; aa
enfermés dans une boite de plomb dont les regions VOISINES, dépasse les limites des surfaces recou-
DOFUS Ser Tene GFOTO POREMEUT: verles par nos modèles. A ces lésions conviennent les
appareils alypiques.
Nous ne pouvons donner ici une descriplion de tous les appareils correspondant aux nom-
breux cas différents qui peuvent se présenter. Pour chacun s'impose un modèle d'appareil nou-
veau. Nous pensons cependant que, même pour les néoplasmes étendus, on a avantage à uli-
liser, en les modifiant selon les besoins, les modèles Lypiques déjà décrits.
60 A. Esguerra, O. Monod et G. Richard
La figure 21 montre un appareil de celle sorte, Ja lésion portait ici sur la région malaire
droite, s'étendait en arrière sur la joue, dépassant la limite d'irradialion du « nasal » ou du
« jugal ». Nous avons modifié l'appareil nasal en prolongeant en arrière sur la joue l'extrémité
de son aile gauche de façon à lui faire recouvrir toute la lésion. L’aile droile n'ayant pas été
changée l'appareil conservait toute sa solidité.
On aurait aussi bien pu utiliser l'appareil « jugal » en élendant aux surfaces malades
r — —
Í
Fig. 21 A et B. — Appareil atypique dérivé de l'appareil nasal.
loute la bande de pale qui, dans l'appareil déjà vu, recouvre la joue. Il appartient au curiethé-
thérapeute de choisir entre les différents appareils celui qui se prêle le mieux aux modifica-
lions nécessaires. ,
Les patrons de ces appareils atypiques doivent être élablis sur le malade lui-même, en par-
lant d'un palron d'usage courant. Sur le nouveau patron on découpe un gâleau de pâle colom-
bia que l'on moulera comme nous l'avons indiqué pour les autres appareils.
DE LA PHOTO ET DE L’HELIOTHERAPIE ARTIFICIELLE
AU MOYEN DES LAMPES A MERCURE
ET DES LAMPES A ARC VOLTAIQUE
(Aperçu de leur valeur dans le traitement de la tuberculose cutanée).
Par M. PAUL FRANÇOIS
Médecin en chef de l'Hôpital dermatologique Nottebohm (Anvers.)
Ce sont surtout les études et les expériences de Finsen, faites d’abord sur la
lumière solaire, puis sur les différentes sources de lumière artificielle, qui ont ramené
dans ces trente dernières années l'attention du monde savant sur l'emploi et la puis-
sance thérapeutique de la lumière. Depuis ces mémorables travaux, les recherches sont
allécs en se multipliant. Malgré cela, grand est encore à l'heure actuelle le champ
d'investigation et grandes sont les hypothèses sur lesquelles on se base pour expliquer
les effets thérapeutiques de la lumière.
De ses recherches, Finsen avait conclu que les effets biologiques de la lumière
étaient dus à la partie chimique du spectre.
Rapportant ces observations de la thérapeutique, il a construit un appareil qui
permet surtout l'emploi de cette partie chimique, excluant en grande partie la partie
calorifique.
Cet appareil permet de faire des applications locales de lumière (photothérapic
locale). Il est employé dans le traitement de Ja tuberculose cutanée, particulièrement
du lupus vulgaire, dans les pelades, le nevi plans, les xanthomes, les rosacées, l’ulcus
rodens. C'est surtout dans le traitement du lupus vulgaire que la technique décrile par
Finsen, lorsqu'elle est suivie dans ses moindres détails, donne des résullals superbes,
qui font qu'avec la scarification elle constitue la méthode de choix dans le traitement
du lupus vulgaire de la face, lorsque celui-ci n'est pas extirpable.
Les continuateurs de Finsen s'hypnotisèrent sur la valeur thérapeutique du spectre
chimique cl créèrent toule une série d'appareils où ce spectre prenait de plus en plus
d'ampleur. C'est ainsi qu'on a vu pénétrer dans notre arsenal thérapeutique quantité
d'appareils produisant des rayons ultra-violets. Malheureusement si ces appareils sont
plus pratiques et moins coûteux que l'appareil Finsen, ils sont aussi beaucoup moins
actifs et donnent dans le lupus vulgaire des résultats thérapeutiques notablement infé-
rieurs, ce qui s'explique par le fait que les rayons U. V. ont un pouvoir de pénétration
très réduit.
62 Paul Francois. — De la photo et de l'hcliotherapie
Hasselbach a démontré que pour une longueur d'onde de :
456 405 566 554 913 502 297 9289 mu
il passerait à 0,1"" de profondeur
de peau 59% 59° 49°, 42%, 50°, 8% 2%, 0,01
et 1,0"" 05 A 05 ve 008 Ta 002 on ton en ne
tandis qu'avec l'appareil Finsen, Jansen a démontré que l'on obtenait encore un effet
bactéricide de 0,4"" de profondeur de peau.
On doit en conclure, et l'expérience le démontre, que Jes appareillages à rayons
U. V. ne peuvent servir ulilement que pour le traitement des lésions superficielles. Dès
que les lésions, notamment les lupomes, sont un peu profonds, ils échappent à l’action
de ces rayons. Il est exceptionnel de pouvoir guérir un lupus vulgaire avec un appa-
reillage U. V.
Pendant toute sa vie, Finsen s’appliqua surtout à l'étude de la photothérapie locale.
I] entrevit néanmoins le grand effet thérapeutique que devail avoir le bain de lumière
étendu à toute la surface de la peau, en provoquant une vasodilatation chronique des
vaisseaux cutanés, une photodermite, qui amenait une irrigation sanguine puissante et
permanente de la peau, el par suite une meilleure nutrition cutanée, une hypertrophie
du tissu élastique et, disait-il, d’autres manifestations plus profondes, que malheureu-
sement sa mort prématurée ne lui permit pas de mettre en évidence.
Ce ne fut qu'après sa mort, survenue en 190%, que Bernhardt el Rollier conseillérent
l'emploi des bains généraux de soleil dans le traitement des tuberculoses chirurgicales.
Les résultats thérapeutiques donnés par ces auteurs el après eux, par de nombreux
autres expérimentateurs, sont très beaux et ne sont plus conteslés. Les discussions ne
commencent que lorsqu'on veut expliquer les effets de ces bains de soleil.
Pour Rollier et ses élèves, c'est surtout aux rayons chimiques qu'il faut attribuer
l'efficacité thérapeulique de la lumière solaire. Ces rayons étant très nombreux dans ła
montagne, et les journées ensoleillées y étant plus abondantes qu'en plaine, ces auteurs
conseillent d'établir les centres d'héliothérapie naturelle à la montagne, le climat mon-
lagneux intervenant en plus dans l'efficacité de la cure.
Au point de vue technique, Rollier cherche surtout à produire de la pigmentation,
considérant le pigment comme un transformateur pour les rayons chimiques à courte
longueur d'onde, qui, en touchant le pigment, se transformeraient en rayons de lon-
gueur d'onde plus grande, qui pourraient pénétrer plus profondément dans la peau. Au
point de vue général, il attribue une grande valeur aux transformalions sanguines qu'il
a conslatées chez ses malades. Ce ne sont là que des hypothèses. On a vu des malades
guérir sans se pigmenter el sans présenter des modificalions sanguines.
D'autres expérimentateurs, constatant que dans certaines localités, le bord de la
mer réfléchit beaucoup de lumière et surtout des rayons chimiques, ont eslimé que,
combiné au cliché marin, il y avait lieu d'établir dans ces localilés des centres d'hélio-
thérapie, qui devaient el qui ont d'ailleurs donné les mèmes résullats qu'à la montagne.
Il en est de même des centres d'héliothérapie créés en plaine, dans des endroits où l'on
jouil de nombreuses journées de soleil.
Malheureusement il n'est pas possible d'envoyer dans les centres d'héliothérapice
artificielle au moyen des lampes à mercure et a are voltaique. 63
solaire tous les malades auxquels une telle cure doit profiter. De là sont nés, toujours
en partant de l’idée, que ce sont les rayons chimiques de la lumière qui sont les rayons
aclifs, les nombreux appareils à bains de lumière artificielle à rayons U. V. II est certain
que ces appareils ont rendu ct rendent encore de très grands services, mais il est non
moins certain qu'ils sont notablement inféricurs aux appareils employant une autre
source de lumière artificielle, les lampes à arc voltaique.
Les lampes à arc voltaïque de grande intensilé ont un spectre qui se rapproche
beaucoup de celui du soleil. Les effets locaux et généraux que l'on observe sur les
malades traités par ces sources lumineuses sont identiques à ceux que l'on constate sur
les malades traités dans les centres d’héliothérapie solaire.
C'est Axel Reyn, beau-frère de Finsen, qui en 1915 eut l'idée d'étudier sur des
lupiques réfractaires à la photothérapie locale, l'influence des bains de lumière
généraux à lampe à mercure et à lampe à arc et de rechercher à quelle lampe il fallait
donner la préférence.
Il a tout d'abord constaté que ces bains de lumière généraux, s'ils pouvaient arriver
quelquefois à guérir les lésions lupiques muqueuses, n’arrivaient, ni avec la lampe à
mercure, ni avec la lampe à arc à faire disparaître complètement les lupomes cutanés;
qu'il fallait pour ce faire, combiner le bain de lumière avec l'application locale. Le bain
de lumière n’est donc dans le traitement du lupus vulgaire qu'un adjuvant du traile-
ment local.
Reyn a traité 129 cas de lupus vulgaire réfractaires au traitement local seul par la
combinaison bain de lumière à lampe à arc et finsenthérapie. Il en a guéri de cette facon
96 se divisant en 47 cas graves, 20 moyens et 29 légers (67 d'entre eux présentaient des
manifestations des muqueuses); 18 ont été améliorés el ont guéri pour la plupart
ultérieurement, 9 ont interrompu leur traitement, 5 sont morts pendant le traitement et
| résultat méconnu. Pour obtenir ces résultats. il a fallu donner en moyenne 140 bains
et 150 applications Finsen par malade.
I] a traité 19 malades par la combinaison bain de lumière avec lampe à mercure et
finsenthérapie. 5 ont guéri, se divisant en un cas grave ct 4 cas légers, 6 se sont amé-
liorés sans guérison ultérieure, 7 ont interrompu le traitement et 1 est resté sans change-
ment. Pour obtenir ces résultats il a fallu en moyenne 225 bains et 109 Finsen par malade.
Parmi les cas simplement améliorés il y en avait 5 graves, 1 moyen et 2 légers. En les
soumettant à la combinaison bain de lumière avec lampe à arc et finsenthérapie, ces cas
onl guéri.
I] en résulte que combinés à la photothérapie locale, les bains de lumière U.V.
donnent #5 0/0 de guérison sur des lupus vulgaires réfractaires à la sinple photothérapie,
landis que le bain de lumière à are voltaique donne, dans les mêmes conditions, 74 0,0
de guérisons. Ce dernier agil donc plus énergiquement dans le sens de la guérison que
le premier, ce qui permet d'obtenir un résultat sur des malades qui n'ont pas guéri avec
les bains de lumière ultra-violets.
Poursuivant ses études, Axel Reyn a constaté qu'en donnant des bains de lumitre
à are vollaïque à 4 lupiques graves, 5 moyens et 7 légers qui étaient en trailement
finsenthérapique sans qu'on puisse dire qu'ils étaient réfractaires à ce traitement, il en
64 Paul Francois. — De la photo et de Chéliothérapie
guérissait 14, un ayant interrompu son traitement et un autre étant resté sans chan-
gement.
Enfin, en prenant 24 malades et en les soumettant directement au traitement combiné
bain de lumiére 4 arc et finsenthérapie, il en guérissait 22 et en améliorait 2. Le pour-
centage de guérison du lupus vulgaire, qui par la photothérapie seule est de 60 0/0,
monte par cette nouvelle méthode à 90 0/0, et pourrait encore monter davantage si les
malades pouvaient consacrer le temps nécessaire à leur traitement. C'est cette méthode
qui est actucllement suivie à Copenhague.
Les collègues de Reyn, les D" Ernst, Strandberg, Lundsgaard ont de leur côté,
étudié l'action de ces bains de lumière à arc voltaïque dans les tuberculoses chirur-
gicales, les tuberculoses olo-rhino-laryngiennes et les tuberculoses ophtalmiques. Ils
ont publié des résultats enthousiastes, absolument comparables à ceux obtenus avec la
lumière solaire.
De l'ensemble des éludes de l’École de Copenhagne, et j'ai pu dans un récent
voyage men assurer de visu. On peut conclure :
1° Que le bain de lumière artificiel, sous la forme de bain de lumière à arc vollaique
peut remplacer le bain de soleil ;
2° Que le bain de lumière à arc voltaïque est un adjuvant précieux dans le traite-
ment du lupus vulgaire ;
3° Que le bain de lumière à arc voltaique, sans les autres facteurs climatériques,
peut guérir les tuberculoses chirurgicales, oto-rhino-laryngoliques et ophtalmiques;
4° Que le bain de lumière général à arc voltaïque a un excellent effet thérapeutique
sur un grand nombre d'affections générales ou locales non tuberculeuses comme les
plaies atones, les brûlures étendues et atones, les ulcères, les convalescents, les ané-
miques, les dyspeptiques, sur un grand nombre d'affections utérines, sur les rhumatismes
notamment le rhumatisme blennorragique, sur les nerveux, les déprimés, les neuras-
théniques, sur les enfants atleints d'incontinence d'urine, les rachitiques et les débiles;
5° Que le bain de lumière à arc voltaïque est supérieur au bain de lumicre général
avec la lampe à mercure, qu'il faut lui donner la préférence, qu'il est installable partout.
Dans une série d'expériences faites à l'Institut Finsen, Sonne a démontré que la
lumière froide ou chimique, à elle seule, élait incapable de provoquer certaines réactions
biologiques, comme par exemple la réduction de l'hémoglobine dans un mélange de
pus, de sang et d'air, sans que la température n'intervienne comme facleur. Dès que
celle-ci fait sentir son action, la réduction se produit. Elle se produit d'aulant plus vile
que la température du milieu est plus élevée. Les rayons caloriliques visibles de la
lumière interviennent donc pour leur part dans certains phénomènes biologiques pro-
voqués par la lumière.
Ces rayons calorifiques sont capables de faire tolérer à la peau de l'avant-bras, sans
brûlure, une t° de 5,11 cal par cm? et par minute, tandis qu'elle ne peut supporter dans
les mêmes condilions que 1,79 cal, de rayons infra-rouges internes el seulement 1,53
cal. de rayons infra-rouges externes.
Une peau de coloralion normale réfléchit environ 55 00 des ravons lumineux calo-
rifiques, el aucun rayon infra-rouge ; elle absorbe, sans brülure, 2,02 cal. par em? et par
artificielle au moyen des lampes à mercure et à are voltaique. 65
minute de ces rayons et seulement 1,55 cal. d'infra-rouge internes et 1,16 cal. d’infra--
rouges exlernes.
La température de la peau irradiée au maximum supportable, atteint 45° sous l'in-
fluence des rayons calorifiques visibles et 45°5 sous l'influence des infra-rouges. Si on
détermine la température de la peau 15 secondes après l'irradiation, les chiffres sont
renversés; la température de la peau est d'environ | degré plus élevé qu'après l'irradia-
lion avec les infra-rouges, ce qui indique que la chaleur des tissus sous-cutanés est plus
considérable pendant l’irradiation avec les rayons calorifiques visibles qu'avec les infra-
rouges.
La température de la peau pendant une irridialion infra-rouge (bain de chaleur,
bain de boue, etc.) tombe graduellement de 45°5 en surface, pour atteindre 41°7 à 1,2 cen-
timétre et 37 à 1 centimètre de profondeur; tandis qu'avec les rayons calorifiques
visibles la température monte de 40°8 en surface pour atteindre 47°5 à 1/2 centimètre de
profondeur. La température du sang de la peau et des tissus sous-culanés est donc de
plusieurs degrés plus élevée (maximum 5°8) que sous l'influence de l’irradiation par les
infra-rouges seuls.
De l'ensemble de ses recherches, Sonne conclut qu'il n'est pas possible d'attribuer
tous les effets du bain de lumière général exclusivemeut aux rayons chimiques de la
lumière, mais que les rayons chauds visibles interviennent également pour une grande
part, dans l'action thérapeutique de ces bains. Il va même plus loin et considère que
l'effet thérapeutique des bains de lumière généraux à lampe à arc doit être attribué au
pouvoir qu'ont les rayons lumineux de porter, pendant le bain, une grande partie du
volume sanguin à une température qui dépasse les températures les plus hautes mesu-
récs pendant la fièvre et sans que pour cela il y ait brûlure ou élévation de la tempéra-
ture générale du corps. Aussi observe-t-on, comme pendant la fièvre, une augmentation
des oxydations, la formation d'anticorps, d'agglutinines (Hanssen), la destruction de
toxines (un bain de 2 heures correspondrait comme effet destructeur de toxines, à une
journée ou presque de fièvre généralisée à 42° ou plusieurs jours de fièvre à 40°, et cela
sans qu on observe les effets néfastes habitucls de la fièvre sur l'organisme).
J'ai résumé ici les expériences de Sonne, parcequ’elles me semblent très interes-
santes. Elles nous font certainement faire un pas en avant dans la compréhension des
effets biologiques des bains de lumière sur l'organisme; elles laissent entrevoir l'explica-
tion de la différence de puissance d'action entre le soleil ou la lampe à arc voltaïque et
la lampe à mercure.
JOLINAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLEGIROLOGIE. —- NII.
REVUE D’ENSEMBLE
REFLEXIONS THEORIQUES ET PRATIQUES
SUR LA TECHNIQUE
ET LES ACCIDENTS DU PNEUMOPERITOINE ARTIFICIEL
Par Robert COLIEZ
Assistant de Radiologie des Hôpitaux.
La méthode du pneumopéritoine artificiel introduite en France en 1919 par Ribadeau-Dumas (1),
et Mallet (?), avec Baud et De Laulerie, en raison de l'importance qu’elle a déjà prise dans le radio-
diagnostic des affections abdominales, a déterminé depuis plusieurs années, aussi bien en France
qu’à l'étranger, un certain nombre de recherches aussi importantes que variées. L'étude synthétique
et critique des différentes techniques employées et des accidents nous a paru parliculièrement utile
à répandre au moment où, après avoir subi une crise d'ignorance plus que d’indifférence de la part
des médecins et des spécialistes, la méthode semble enfin accucillie de tous avec la faveur qu'elle
mérite.
Mais un engouement inconsidéré est aussi préjudiciable aux idées et aux méthodes que lindiffé-
rence et mène aussi rapidement vers l'oubli. Des opérateurs imprudents ou non prévenus peuvent
aboutir à des échecs; les interprétations trompeuses d’observateurs non avertis peuvent conduire
à des erreurs; des fautes de technique peuvent aboutir à des désastres. Aussi nous a-t-il semblé
indispensable de développer ici quelques-uns des principes physiologiques sur lesquels repose
cette technique nouvelle d'examen et dont quelques-uns paraissent encore assez mal connus du
monde médical.
Dégager de l'expérience la technique la plus parfaite et placer celle-ci sur des bases physiolo-
giques solides nous a paru tout aussi utile que d’en bien faire connaître les indications précises (5)
indispensables à l'obtention d'un bénéfice maximum.
Toute méthode nouvelle attirant toujours à elle des objections, nous aurons garde de tenir
compte des critiques qui ont pu être formulées, faisant notre profit de celles qui parurent assez
sérieuses pour déterminer des recherches nouvelles dont en définitive la méthode en se perfec-
tionnant ne tit que profiter.
Chez la femme (+) deux moyens s'offrent au radiologiste pour introduire du gaz dans la cavité
péritonéale : la voie intra-utéro-tubaire réalisable sans aucune effraction, par les voies naturelles,
ou bien la ponction abdominale transpéritonéale. La première, étudiée surtout en Amérique, dans
un autre but il est vrai (5) par Rubin, consiste à introduire dans l’utérus une sonde obturante reliée
à un réservoir contenant de l'oxygène sous pression. Dans le cas de perméabilité normale ou unila-
térale des trompes, le gaz pénètre dans le péritoine avec aisance. Beaucoup d'arguments théoriques
peuvent être opposés à celte manière de faire dont nous n'avons personnellement aucune expé-
rience. Il semble que si l’on n’étudie pas avec soin la pression du gaz employé, le gonflement et
l'éclatement d'une trompe obturée puissent survenir, et il apparaît qu’on puisse redouter a priori
la rupture d’adhérences ou d’abcès salpingicns; le refoulement à travers les trompes d’un mucus
utérin septique mériterait également d’être envisagé. En réalité Rubin, qui a pratiqué actuellement
plus de 200 examens de ce genre, n’a jamais constaté mème l'ébauche d’un accident. Cette méthode
permettrait donc à ceux que la ponction du périloine laisse encore pusillanimes d'obtenir un
pneumoabdomen de 2 litres sans avoir à pratiquer aucune effraction.
(‘) RipabEAv-DuMas, MazLer et DE LAULERIE. Examen radiologique des viscères abdominaux après injec-
tion d'oxygène dans la cavité péritonéale. Soe. Méd. des Hôp., Novembre 1919, p. 952.
(, Lucien MALLET et Baup. Le pneumopéritoine en radiodiagnostic. Journal de Radiologie, t. IV, 1920, p. 25.
(5) Lucien MaLLet et R. CouiEz. Diagnostic radiologique des tumeurs de lhvpocondre gauche. Journal de
Readiologer, 1922, p. 97.
(6) R. Couiez. Le pneumopéritoine en gynécologie, Gynérol. et Obstét., 1921, p. >62.
(3 RuBix. Non operative Determination of Patency of Fallopian Tubes in Sterility. The Journ. of the
Amer, Med. Ass., 1920, p. 1017.
À. Coltez. 67
La voie abdominale transpéritonéale que nous avons seule employée, et qu'il faut bien connaître
puisque seule applicable chez l'homme, paraît la méthode de choix. Mais l'idée de transpercer la
paroi abdominale avec une aiguille on un trocart alors qu'il n’y a pas d’ascite peut paraitre a priori
fort dangereuse, et il a fallu quelque temps aux premiers expérimentatcurs pour se dégager de ce
préjugé, fort explicable du reste. C'est ainsi que Goctze se servait au début d'un appareil constilué
par une grosse aiguille pointue contenant un mandrin mousse dépassant la pointe et destiné à être
projeté en avant par un ressort au-devant des anses intestinales sous-jacentes, sitôt le périloine
pariétal traversé. La complexité, le calibre élevé, le fonctionnement tout théorique d'un tel appareil
le firent rapidement abandonner par son inventeur lui-même.
D’autres auteurs comme Rautemberg proposèrent de faire la ponction le yas à la main, comme
on le fait, mais dans un but tout différent, dans le pneumothorax, espérant ainsi chasser les organes
sous-jacents. Gelpke et Ruprecht employèrent une aiguille adaptée à une seringuc de verre remplie
de sérum physiologique dont le rôle mécanique était théoriquement identique. Ces moyens plus ou
moins illusoires appartiennent désormais au domaine de l'histoire.
On sait parfaitement aujourd'hui et une longue cxpérience du procédé a pu déjà montrer que
la piqûre de l'intestin west pas à considérer. On a reconnu que les anses intestinales fuient devant le
trocart et qu'il faudrait exécuter la ponction avec une brutalité excessive, donner un véritable coup
de poincon (Mallet) pour transpercer la paroi intestinale sous-jacente. Cette propriéte remarquable
des anses intestinales souples et très mobiles les unes sur les autres de: fuir et de se laisser écarter
de manière à éviter la lésion (Jalaguier) est bien connue de tous les chirurgiens.
Mais, supposée possible, la piqûre de l'intestin ne serait pas dangereuse : « Dès que l'instrument
est retiré (Guinard), les tuniques intestinales se rapprochent et il ne reste aucune trace appréciable
de l'accident ». Dans des travaux qui ne datent pas d’hier, Jobert et Vogt avaient déjà, au cours
d'études expérimentales, montré cette innocuité. « Les piqûres faites dans la paroi inteslinale au
moyen du trocart capillaire peuvent être considérées dans un intestin normal comme inoflensives.
Caractérisée anatomiquement par la section de quelques fibres musculaires, l'action permanente
de la musculature interne tend constamment et efficacement à fermer la petite plaie (1). »
Au cours de certaines interventions abdominales (occlusions), certains chirurgiens américains
n'hésitent pas à ponctionner de force pour en extraire le gaz des anses intestinales qui par leur
volume exagéré viennent encombrer le champ opératoire.
Les bactériologistes paraissent se soucier assez peu de la piqûre de l'intestin et de l’infeclion
du péritoine, cause d'erreur théoriquement possible au cours des injections intrapéritonéales au
cobaye exécutées dans un but diagnostique.
It s'en faut du reste que l'aiguille introduite rencontre forcément une anse intestinale : elle
peut rencontrer l'estomac situé toujours plus bas que ne le pensent les anatomistes et qui offre, par
sa puissante musculature, une magnifique défense. Le transverse et le grêle sont souvent recouverts
par le tablier épiploïque (abdominal policeman de Morison) dont le rôle plastique et anti-infectieux
est bien connu depuis les importantes recherches de Roger.
Reste Ia question des adhérences; nais outre que cliniquement il y a lieu de n'exécuter la
ponction qu’aussi loin que possible des régions supposées pathologiques, la ponction capillaire
d'une anse intimement adhérente à la paroi intestinale reste d'une innocuité plus sûre encore que
celle d'unc anse libre puisque les adhérences sont là par avance qui séparent le point de la tunique
lésée de la grande cavité péritonéale rendant toute péritonite générale ou localisée impossible.
Mais si la piqûre de l'intestin n’est pas à considérer, s’ensuit-il qu'il ne faille prendre aucune
précaution et qu'on soit autorisé à négliger de se mettre dans les meilleures conditions pour
l'éviter? Nous ne le croyons absolument pas. Et si tous les opérateurs sont d'accord pour proscrire
le classique et brutal coup de poinçon, recommandé on ne sait pourquoi dans la ponction d’ascite,
beaucoup nous paraissent inulilement imprudents en ponctionnant la peau et le péritoine en un
seul temps avec une ayuille acérée comme un simple trocart de Potain ou l'aiguille à ponction
lombaire ordinaire.
Stewart, Alessandrini, la plupart des opérateurs allemands ponctionnent avec des aiguilles de
ce genre. Ils négligent de plus d'exercer cette manœuvre en deux temps, telle qu'elle a été si utilement
mise en lumière et préconisée par Mallet et Baud : 1° piqûre de la peau tangentielle comme une
piqûre hypodermique avec un trocart de Kuss pointu; 2° piqûre perpendiculaire du muscle et du
péritoine avec un trocart mousse. Nous ne nions pas que Stewart, Alessandrini n'aient jamais eu
d'accident, mais nous nous inscrivons contre leur pratique qui, sous le prétexte de simplifier la
technique, lui en substitue inconsidérément une qui, vis-a-vis des détracteurs du procédé, peut
paraitre aller franchement ct comme par un défi au-devant de la perforation intestinale, alors que
le trocart de Kuss (modifié par Mallet à l'usage spécial du P. P.) met opérateur dans les meilleures
() Robert CoLiez. Le puecumopéritoine artificiel en radiodiagnostic. Monogr. Paris 1920, luc, cit., p. 67.
68 R. Coliez. — Reflexions theoriques et pratiques
conditions qui puissent étre pour éviter des accidents de cette nature. Nous avons pratiqué un
grand nombre de ponctions du péritoine avec le trocart mousse de Mallet sans aucun incident.
Mais certains cas particuliers doivent ètre cependant envisagés comme des contre-indications :
car en dehors des contre-indications de méthode que nous ne ferons que rappeler ici (tous les états
aigus péritonéaux ou les adhérences récentes de défense doivent être respectés : abcès, appendi-
cite, cholécystites, salpingites aiguës, les états lipothimiques, troubles cardiaques, etc., il y a égale-
ment des contre-indications de ponction dues à l’état intestinal ou à la mauvaise qualité de la paroi
abdominale. Il est bien évident, par exemple, que le méléorisme exagéré prédispose à la blessure de
l'intestin. Nous avons également attiré l'attention (!) sur certains ventres de vieillards ou d’amaigris
qui donnent à la palpation la sensation de ventre de coton, chez qui la ponction est particulièrement
difficile en raison de l'insuffisance de la sangle des droits. Chez ces individus nous sommes loin du
tambour bien tendu; le muscle fuit sous la pression du trocart ct ne s'arrête que contre la colonne
vertébrale dont il n'est séparé que par l'aorte et des anses intestinales; celles-ci bloquées contre un
plan résistant ne pourraient fuir devant la pointe et seraient nécessairement transpercées. Une ponc-
tion latérale est alors plus sûre. |
Que dire aussi de la possibilité d’une hémorragie de la paroi (?) sinon, qu'elle dépend unique-
ment du siège de la ponction et de la connaissance que possède l'opérateur de la disposition des
artères pariétales surtout dangereuses dans leur portion sous-péritonéale (5). Le lieu d'élection de
la ponction du péritoine paraissant devoir, pour des raisons diverses, être fixé à un travers de doigt
au-dessus et à gauche de l’ombilic, au niveau du grand droit, on ne pourra rencontrer en cet
endroit que de fins rameaux intramusculaires dont la blessure ne saurait déterminer qu'un très
petit hématome rapidement localisé.
Mais ce point doit ¢tre abandonné quand il correspond à l'aire de matilé d’un foie abaissé ou
d'une rate hypertrophiée (ou d’une tumeur palpable), la ponction mème capillaire du tissu hépa-
tique ou splénique pouvant amener un suintement sanguin qui n’est pas à négliger. Il y à licu
d'éviter également, avec soin, les zones d'adhérences habituelles (appendice, vésicule). On se trans-
portera alors soit sur la ligne blanche sous-ombilicale (région avasculaire par excellence) sans
dépasser le tiers inférieur (vessie), soit encore au point de Monro, siège de ta pouction habituelle
d’ascite. Mais on aura soin de se rappeler que l'on a l'habitude de reporter ce dernier point plus en
dehors (union du tiers moyen et du tiers externe de la ligne ombilico-iliaque) depuis les cas d’embro-
chement de l'artère épigastrique suivis de mort rapportés par Boidinet Lian (*) dans des ponctions
d'ascite exécutées au point d'élection. En aucun cas on n'approchera ni de pres ni de loin (étant donné
ses anomalies) de la liyne de l'arabeuf (milieu de l'arcade crurale à l'ombilic) qui marque la route
generalement suivie par l'artère épigastrique.
Il est également préférable de ponctionner en un point où le péritoine ne risque pas d'être refoulé
par l'aiguille, puis décollé par le gaz. Decker et Von Teubern ont signalé des cas de ce genre:le gaz
fila par le médiastin et vint crépiter dans la région cervicale antérieure. Tous les emphysèmes sous-
péritonéaux un peu étendus, autérieurs ou postérieurs (loge rénale), prennent du reste ce même
chemin. Le décollement sous-péritonéal est très rare mème avec une aiguille mousse. Sur une série
de 200 cas nous ne l'avons observé avec Mallet que deux fois: dans ces deux cas, en raison de zones
de matité étendues, le point d'élection péri-ombilical avait dù être abandonné ct la ponction exé-
cutée soit sur la ligne blanche, soit au point de Monro. La mobilité du péritoine sur la ligne blanche
favorise en cet endroit l'emphysème sous-péritonéal. La ponction sur la ligne médiane a quelque-
fois un autre inconvénient: chez les sujets maigres l'orilice n'est pas étanche et laisse filer le gaz
dans le tissu cellulaire sous-culané sitôt l'aiguille retirée. La destruction du parallélisme des plans
traversés ne joue pas ici d'elle-même comme au niveau des grands droils. Ni lemphysème sous-
cutané ni inéme sous-ptritonéal ne présentent uu inconvénient quelconque pour le malade: ils
peuvent gêner la visibilité des images radiologiques.
*
a +
Une des questions les plus importantes à envisager est de savoir si les deux jlilres de gaz néces-
I 8 5
saires à un bon examen radiologique aménent dans la cavité peritonéale une surpression notable.
On a tout droit de se demander en effet, a priori, comment la circulation générale, les mouvements
(4) Robert Corirz, loe. cit., p. 86.
(9 La piqûre d'une artère ou d'une veine cviscérale est évitée grace à l'emploi d'un frocart mousse.
() Robert Cortez. Ibid.. loc, rit, p. TE
(4) Boimix. Eimbrocheiment de Partere épisastrique par le trocart au cours de la ponction d'asile, Bull,
Soe, CAnalomie. 903, p. #19.
Lian. Perforation de l'artère epigastrique dans une ponchon Waseite. Budi. due. Niel, WG, L p. 064,
sur la technique et les accidents du pneumoperitoine artificiel. 6g
respiratoires vont admettre cette intrusion. C'est une notion banale que des modifications trop bru-
tales de la pression abdominale dans la ponction d’ascile amènent des syncopes, d'où découle une
première notion, celle d'opérer l'insufflation lentement. Mais en ce qui concerne la surpression
supposée, l'expérience montre bien vite que, grace à une tolérance vraiment remarquable de la
cavité abdominale, rien de semblable ne se produit.
Si l’on a eu soin, en effet, de prendre la pression abdominale (avec un manomètre à eau), tout
au début de l'opération, alors qu'il n'y a que quelques centimètres cubes de gaz dans l'abdomen, ct
qu’on mesure à nouveau la dénivellation liquide après introduction de deux litres, on peut cons-
tater des différences qui peuvent varier suivant la capacité abdominale de différents sujets ou la
tonicité de leur musculature, mais qui ne dépassent pas 4 ou 5 centimètres d'eau (Mallet, Ribadeau-
Dumas, Alessandrini), c'est-à-dire un chiffre absolument négligeable.
Cette notion est très importante à connaitre puisqu'en affirmant qu'il est possible d'introduire
dans le péritoine la quantité de gaz suffisante pour un eramen radioscopique sans que la pression finale
soil guère supérieure à la pression initiale, elle fixe l'extraordinaire tolérance de l'abdomen et explique
l'innocuité absolue de la méthode.
Car, dès l'instant qu'il n'y a pas de surpression on peut être à peu près certain qu'il n'y aura ni
douleur, ni danger.
Il n'y aura pas douleur au cours de l'insufflation, puisque aucun organe n'est distendu, que les
parois abdominales antérieures et latérales se sont simplement écartécs un peu plus et que, grâce à
la très remarquable tonicité des muscles pariétaux abdominaux, physiologiquement habitués a
s'adapter très vile au volume du contenu abdominal essentiellement variable, la pression intra-abdo-
minale est restée faible.
lIl n’y aura pas danger puisque aucune paroi fragile n'étant ni tiraillée, ni distendue, ne pourra
menacer de se rompre comme parfois au cours de l’insufflation gastrique ou colique (Maingot).
Et c'est, en effet, ce qui est constaté au cours de l'insufflation du péritoine : jamais, sur plus
de 4000 cas, on n'a vu d'accident survenir par surpression (!) et le patient ne se plaint jamais au
cours de l’insufflalion si l'on a soin de pratiquer celle-ci, le sujet étant en décubitus dorsal, et
légèrement en position de Trendelenbourg.
Car dès que le malade soulève le thorax par rapport au bassin, si on le met en position debout
ou assise, il accuse souvent une douleur scapulaire droite, quelquefois bilatérale, en bretelle. Cette
douleur est due, à droite, à la chute du foie qui n’est plus maintenu en place par suite de la dispa-
rition de la transmission de la tonicité des muscles droits, et vient pendre dans la cavité abdomi-
nale en tiraillant son ligament suspenseur et les filets du phrénique inclus. A gauche, elle est due à
la chute de la rate. Nous avons pu noter que la doulcur à droite disparail lorsque le foie est
adhérent en bloc au diaphragme. Elle est, au contraire, augmentée quand les adhérences sont sim-
plement localisées par suite de l'étirement de ces adhérences. Dans un cas où il n'y avait aucun cli-
vage hépato-phrénique et où la rate était bien dégagée, nous avons vu la douleur à gauche exister
seule.
Aussi, faudra-t-il éviter de faire passer brusquement un malade de la position couchée à la posi-
tion debout. Des tiraillements brusques pouvant se produire dans les mésos des organes lourds,
des phénomènes réflexes deviennent possibles. Mais, ici encore, on n'a jamais constaté d'accident
grave: à peine a-t-on signalé quelques cas de tendance à la syncope qui se sont rapidement
amendés dès qu'on a remis le sujet au décubitus dorsal. Du reste, on reconnaitra rapidement que
la position debout n'est nullement indispensable à une bonne étude radiologique. Tout au plus
est-elle nécessaire dans quelques cas particuliers, et, en fin d'examen, en vue de la vérification de
certains détails observés dans les autres positions, comme par exemple les adhérences du foie et de
la rate au diaphragme.
Nous avons déjà relaté ailleurs (?) l'histoire de ce médecin américain, Whitman, qui, voulant
expérimenter sur lui-mème le procédé alin d'en déterminer les sensations exactes, garda de cette
épreuve, et pour avoir transgressé ces règles, un si facheux souvenir. Dans un article qui pourrait
être intitulé « Impressions dun Insufflé » Whitman avoue n'avoir ressenti aucune douleur ni pen-
dant la ponction, ni pendant l'insufflation. Mais le gaz injecté était l'oxygène et Whitman prétendit
rentrer chez lui à pied et y attendre patiemment la résorption du gaz sans rien changer à ses occu-
pations domestiques habituelles. Aussi décrit-il longuement ses quatre journées de souffrance et
les troubles ressentis chaque fois qu'il faisait une marche prolongée. Personne n'ayant jamais pré-
(1) U semble difficile qu'une augmentation de pression de $ à 5 em. d'eau puisse produire un trouble
quelconque alors que la toux peut physiologiquement faire monter brutalement cette pression à 50 et 55 em.
Emerson a constaté expérimentalement que des pressions de #5 cm. tuaient de petits animaux comme le
chat. I faudrait chez l’homme injecter des quantités considérables (8 et 10 L de gaz) pour obtenir des pres-
sions analogues.
($) R. Coutez. lbid.. loc. cit., p. 84.
70 R. Coliez. — Reflexions théoriques et pratiques
tendu que les insufflés pouvaient se promener dans la rue sans incident, l'expérience de Whitman
n'offre pas un intérêt particulier.
Mais c'est Justement cette immobilisation au !it, jusqu'à résorption sub-totale du gaz, ce qui
demande souvent plusieurs jours chez les sujets insufflés à l’air ou à l'oxygène, qui a été longtemps
un obstacle à la diffusion de la méthode. Aussi, les efforts des expérimentateurs se portèrent-ils
vers la nécessité de trouver un artifice qui permette de supprimer cette immobilisation.
Les premières insufflations avaient été faites avec de l'air. Mais l'air n’était résorbé par le péri-
toine que très lentement en 4, 5 ct 6 jours, et les malades ne pouvaient être rendus, après examen,
à la vie normale qu'après un délai, on le voit, assez long. L’oxygéne était apparu ensuite comme un
perfectionnement appréciable en raison de son absorption plus rapide. Mais malheureusement les
variations individuelles, même en dehors des cas pathologiques (!), restaient encore très marquées.
C’est ainsi que nous vimes des sujets chez lesquels il était presque complètement disparu le lende-
main, tandis que chez d'autres des quantités très appréciables de gaz existaient encore après 5 jours.
I] fallait trouver un artifice permettant de vider le péritoine sitôt l'examen terminé. Cet artifice
ne pouvait être réalisé qu'en laissant la canule en place pendant tout l'examen radiologique, ou en
faisant une nouvelle ponction. Mais des difticultés surgissaient nombreuses. Un trocart fiché dans
le ventre ne pouvait guère être laissé en place alors que le malade était obligatoirement tourné en
lous sens, et, en particulier, dans le décibus ventral, position de choix donnant la meilleure vue
d'ensemble. C'est alors que Chuiton (de Brest) (°) proposa de ménager dans la table radiologique
une encoche dans laquelle viendrait se loger le trocart. Mais il sembla que la présence d'une
aiguille implantée dans la paroi abdominale restait, au cours de l'examen radiologique, une perpé-
tuelle obsession.
Aussi eùmes-nous recours, à partie de juin 1920, à la méthode plus simple, en définitive, de la
double ponction. Elle consistait à faire une ponction pour injecter le gaz. à retirer le trocart, puis à
faire une nouvelle ponction évacuatrice, l'examen terminé. Lu pression intra-péritonéale du gaz
restant, comme on l’a vu, à peine supérieure à la pression atmosphérique, il ne faut pas s'étonner (5)
si le gaz ne sort pas de lui-même très aisément. Il est toujours indispensable et il ny a nullement
dauger à aider à sa sorlic par des pressions latérales douces sur les parois abdominales. Il est bon,
pendant ce temps, de faire respirer profondément le patient et lorsque le sifflement caractéristique
du gaz cesse, par blocage de l'aiguille contre une anse intestinale ou un viscère quelconque, de
inodifier un peu la position du malade et les zones de pressions manuelles de façon à évacuer le
plus de gaz possible. Mais il faut bien savoir que, dans tous les cas, et quoi qu'on fasse, même
apparemment vidé complètement, il reste toujours caché, dans les replis des feuillets périlonéaux et
perdu dans le labyrinthe des espaces interviscéraux, une certaine quantité de gas résiduel dont il est
impossible de se débarrasser complètement. Il ne s'agit heureusement que de 100 à 200 cm5 que
nous avons souvent mis en évidence en mettant le sujet dans la station debout, posilion dans
laquelle tout le gaz restant se porte sous les diaphragmes où il est capable de donner encore un
décollement de 1 cm. Ce gaz résiduel explique cerlaines douleurs très légères signalées parfois par
certains sujets même après la ponction évacuatrice.
Mais une solution plus élégante consistait à rechercher un gaz bien supporté par le péritoine
et non lorique dont la vitesse de résorption par la séreuse serail telle que deux litres soient
absorbés en deux à trois heures.
Il pouvait paraître téméraire d'appliquer à un phénomène aussi compliqué que celui des résorp-
tious gazeuses dans l'organisme les lois physiques de la diffusion. Mais tous les traités de physio-
logie nous enseignent que les échanges respiratoires ne sont, après tout, que des phénomènes
purement physiques et qu’au niveau des poumons, comme aussi du placenta, les échanges gazeux
se fout suivant les lois physiques de ces mêmes échanges à travers les membranes perméables au
gaz. Ainsi, l’azolc, l'oxygène et le CO? de l'air se dissolvent-ils dans le sang, conformément aux lois
de Henry et de Dalton. Les recherches de Rist et Stroh! (4) avaient montré, d'autre part, que la
résorption des gaz introduits dans la plevre se faisait suivant les lois physiques.
Mais les luis physiques de la diffusion des gaz sont malheurcusement elles-mémes très com-
plexes (5). Et les échanges gazeux daus les séreuses sont plus compliqués encore puisqu'ils ne se
(t) Les travaux de P.-E Weir et Lotsecece ont montré que la résorption de lair dans les séreuses enflam-
mées se fait d'autant plus lentement que celle-ci est plus lésée. (Presse Méd., 1918, p. 285.)
(2) Cutiron. Technique nouvelle Winsulflation de la cavité péritonéale. Soc, de Rad. Méd., Mai 1920.
(3) Dovarre. « Deux incidents » de pneumopéritoine, Journal de Radiologie, 1921, p. 568.
©) Rist el Stroup. Annales de Mé lecine, t. VMI, n° 4, p. 293.
(*) Lorsque les gaz sont séparés par un diaphragme mince percé dune ou plusieurs petites ouvertures,
le mélange a lieu à travers ces orilices et la loi de passage est fort simple : la vitesse est en raison inverse de
la racine carrée de la densité, Et da nature de la paroi n'a aucune influence. Il n'en est malheureusement plus
de mème lorsque les diaphragmes sont plus épais et poreux, Ja nalure de la paroi intervient et il n'y a plus
de loi simple à formuler,
sur la technique et les accidents du pneumopéritoine artificiel. 71
produisent pas entre un gaz et un autre gaz séparés par une cloison solide, mais bien entre un gaz
libre et un ou plusieurs gaz dissous dans un liquide et séparés par une membrane. Celle-ci est, du
reste, imbibée du liquide qui est essentiellement du sérum physiologique. D'où l’entrée, en ligne de
compte, du coefficient de solubilité du gaz dans l’eau. C’est, en définitive, cette couche d’eau main-
tenue au contact des parois péritonéales qui intervient dans la vitesse des échanges. Les gaz, après
dissolution, diffusent à travers la paroi imbibée et pénètrent dans le plasma sanguin ou lym-
phatique.
Tout dépend donc finalement de la vitesse avec laquelle les gaz dissous progressent à travers
la lame liquide qui imbibe les cellules de revêtement de la séreuse, vitesse bien probablement régie
par une loi analogue à celle qu’a donnée Exner (') et qu'on peut formuler :
V étant la vitesse de diffusion, c le coefficient de solubilité du gaz et à sa densité.
D’après cette loi, les gaz les plus solubles comme les moins denses seraient les plus facilement
résorbés. Dans la réalité, et d’après la formule même de la loi, on constate que la solubilité
masque presque totalement la densité et que les gas les plus solubles sont de beaucoup les plus diffu-
sibles. Ainsi H., quoique très peu dense, diffusera très lentement parce que très peu soluble dans
l'eau. Au contraire, le CO?, très soluble, diffusera très vite, malgré sa densité élevée.
L'air et l'oxygène ne donnant pas satisfaction dans le pneumopéritoine, il suffira d’avoir recours
à un gaz plus soluble dans l’eau pour avoir un gaz plus facilement résorbable. Or (*), à 30° et 760, la
valeur de s, pour les différents gaz, est de :
Acétylène . .. .. . . . .. 0,934 Méthane. . . . . . . . . .. 0,050
Acide carbonique . . . . . . 0,760 Oxygène. . . . . . . . . .. 0,027
Protoxyde d’azote . . . . .. 0,714 Oxyde de carbone. . . . .. 0,022
Xénon. . . .. Sa rire 0,111 (20°) Hydrogène. ......... 0,0138
Éthylène. . . . . . . . . . . 0,109 (15%) AM dde NES. 0,0181
Krypton . . . . .. e... . 0,076 HéHUm 5.5.5 4 oe oe Ge 0,015
Ethane. ........ e > 0,040 Azote... ....08.5. . + + 0,004
ArgON . « + + + … . e... -0,038
Les gaz les moins résorbables seraient donc l'azote et l'hydrogène, et les plus diffusibles l’acé-
tylène et le CO2.
Une intéressante question était aussi de tenter de rechercher si l'insufflation ne pouvait être
taite avec une substance chimique liquide à la température ordinaire et qui, se vaporisant lentement,
à la température du corps, amènerait une insufflation pouvant ensuite disparaître assez vite par
résorption de la vapeur.
Les chirurgiens font journellement des injections modificatrices d’éther dans les abcès
et les articulations, ce qui amène une distension gazeuse de celles-ci, sans jamais avoir d'accident
quelle que soit ła quantité de liquide injecté, parce que, à 57°, à partir d'une certaine tension
égale sensiblement à une atmosphère, une certaine quantité de liquide reste sans se vaporiser
en contact avec sa vapeur. Si cette pression était aussi peu considérable avec d'autres liquides
dont la résorption serait plus lente, on aurait un moyen élégant d’obtenir un pneumopéritoine en
injectant une quantité approximative de liquide, la pression intrapéritonćale désirće ou à ne pas
dépasser étant obtenue pour ainsi dire d'une façon automatique. Cetle solution était trop élégante,
et elle simplifiait trop la méthode, pour ne pas avoir tenté les chercheurs.
Malheureusement la liste des liquides auxquels on peut s'adresser, et dont le point d’ébullition
est en dessous de 37°, est assez courte; il ny en a guère qu'une quinzaine dont beaucoup sont
toxiques comme le trichlorure de bore (5%), l’éthylamine (189,7), l'isopropylamine (52°), et il wy a
guère d'expérimentable sur l'animal que l'isoamylène (56°,5), l'aldéhyde éthylique (20°,8), le chlorure
de propyle] (57°), et surtout Poxyde d'éthyle (éther ord. 549,6), le chlorure d'éthyle (129,5), le pentane
(560.3) et l'iso-pentane (270.95).
Nous avons d’abord expérimenté I'éther sur le cobaye et sur le chien : l'injection de 12 cm
(1) La quantité de gaz qui traverse une membrane liquide est proportionnelle à la pression du gaz sur
le liquide, au coeflicient de solubilité du liquide et en raison inverse de la racine carrée de la densité
de ce gaz. |
(2) Recueil de Constantes physiques. (Société française de Physique, 1915.)
72 R. Coliez. — Reflexions theoriques et pratiques
d'éther chez le cobaye amène une insufflation parfaite, mais l'animal meurt, ce qui n’a rien d’éton-
nant puisque le cobaye est particulièrement sensible à l'éther et que 1 cm* a déjà pour effet chez le
lapin de 1 kgr. d'amener une anesthésie mortelle. Mais chez l’homme on peut calculer que 10 cms
d'éther, qui sont capables de donner en se vaporisant à 57° notre volume optima, soit un peu plus
de 2 litres, nest pas encore une dose anesthésiante. Malheureusement on peut constater aux
rayons X que la résorption de l’éther, comme du reste celle du chlorure d’¢thyle, e:t extrêmement
rapide, elle se fait en quelques minutes, à vue d'œil, ct aucun examen radiologique n'est possible
dans ces condilions. De plus, l'éther présente des propriétés trop irritantes vis-à-vis du péritoine
pour pouvoir être inject? sans douleur. |
Les vapeurs de pentane CH? (CH#)5 CHS, carbure extrait des pétroles d'Amérique et bouillant aux
environs de 55°, furent également essayécs. On avait tout lieu de penser, d'après les propriétés
physiques de ce corps (il est 4 fois moins narcotique que l'éther) beaucoup moins irritant pour les
muqueuses, ne donne aucune sensation de brûlure sur la cornée, et vaporise environ 2 litres de gaz
à 57° pour 10 cm? de gaz injecté), qu’il serait bien supporté par le péritoine humain et constituerait
le gaz de choix. D'autant que sa résorption péritonéale particulièrement étudiée par Fühner (!),
chez l'animal, parut toul de suite beaucoup plus lente par rapport à celle de l’éther, ce qui constitue
un sérieux avantage. En elfet tout fut satisfaisant chez l'animal: 1 cm5 de pentane dans le péritoine
d'un lapin de 2 kgr. ne produisit aucun effet narcotique et donna une bonne insufflation qui dura
environ 12 heures. Mais lorsque Teschendorff l'appliqua chez l'homme, on constata que, même
chez des malades morphinés, l'irrilation produite par l'injection était encore mal supportée.
L’isoamyléne, qui bout à 56°,5 et dont la vitesse de résorption est intermédiaire entre celle de
l'éther et du pentane, est malheureusement un peu plus irrilante que ce dernier et ne peut pas non
plus convenir.
Il semble donc qu'aucun liquide actuellement connu ne possède les qualités physico-physiolo-
giques nécessaires pour pouvoir clre employé à la production d'un pneumopéritoine dans les
condilions de simplification que nous avions espérées. On est donc contraint de s'adresser aux gaz.
La question se complique encore quand on considère que, comme dans le pneumothorax, un
gaz pur, injecté dans le péritoine, ne reste pas inalléré jusqu'à sa résorption complète.
ll résulte, en effet, des recherches de Piétro (?) qui avait, dès 1902, dans un très remarquable
travail de physiologie pure, étudié la résorption de 4 gaz différents (0, CO?, N et H) dans le péri-
toine du chien, que chaque gaz injecté subit trés rapidement de profondes modificalions.
En effet, dans une première phase, tandis que le gaz injecté commence tout de suite à diffuser
hors du néritoine, probablement dans le sang veineux, une diffusion inverse a lieu qui aboutit à la
pénétration des gaz du sang dans la cavité péritonéale. C'est ainsi que l'on voit l’azote, l'oxygène
et le CO? passer tous trois dans le péritoine après une injection d'hydrogène pur, alors que la diffu-
sion dans ce même sens a lieu seulement pour l'oxygène et le CO? dans une injection d'azote.
Le mélange diffère donc au début suivant le gaz injecté, mais le fait capital c'est qu'au bout
d'un certain lemps plus ou moins long, il finit par prendre une composilion déterminée et toujours la
même, quel que soit le gaz insufflé. Cette composition est représentée par environ 5 à 6 °% d’O,
6 à 7°}, de CO? et 87 °/, d'azole.
Dans la suite, la tension de chacun des gaz dans le péritoine et, en particulier, du CO?, étant
alors sensiblement égale à sa tension dans les tissus (6 °% d’atmosph.), mais supérieure à celle du
sang veineux (9,4 9/5), le mélange va, au cours d'une deuxième phase, se résorber très lentement tout
en gardant sa composilion constante. Plus le début de la deuxième phase sera rapidement atleint
et plus la quantité de mélange à composition constante sera petite à cet instant, plus la vitesse de
résorption apparente ou totale du gaz pur injecté sera grande, celle-ci restant toujours cependant
en rapport avec sa rapidité de diffusion qui réduit d'autant la première phase.
C'est ainsi que d'après Piélro une même quantité de gaz pur injectée chez un chien a mis, pour
se résorber complètement : pour FN et FH : 6 à 7 jours; pour l'O: 4 jours; pour le CO? : 2 heures.
Nous avions donc raison de penser, dès le début, que la durée des temps de résorption dans les
cavités animales pouvait être considérée comme suivant la loi d'Exner.
Nous avons pu constater, en effet, avec Mallet (5), après Alvarez, que l'acide carbonique était
résorbé chez l'homme avec une grande rapidité. Moins dune heure après l'injection de deux litres
de CO?, il ne reste pratiquement plus de gaz, ou une quantité de mélange à composition constante
si minime qu'elle ne saurait empêcher le sujet de retourner à pied chez lui après avoir été examiné
en consultalion externe.
(1) Fuaxer. Pneumoperitoneum durch Pentandamf an Stelle von Sauerstoff. D. M. Wochenschrift, 8, 1921.
@) Pierro. Mode de se comporter de quelques gaz (0, COY, N, ID) injectés dans Pabdomen d'animaux vivants
et morts. Arch ital. de Biol., 1902. t. 58, p. t072,
% Manver et Cottrz. Emploi du gaz carbonique dans le pneumopéritoine. Soc. de Radiol. Méd., 1920.
sur la technique et les accidents du pneumopéritoine artificiel. 73
Mais la résorption a lieu au début de l’examen avec une très grande rapidité : elle commence
même au cours de l'injection et lorsque celle-ci n'est pas assez rapide, on peut quelquefois injecter
du gaz pendant quelques minutes sans voir l'abdomen augmenter de volume. C’est ce phénomène
que Maingot a comparé d'un mot imagé au remplissage du tonneau des Danaïdes. Aussi l'usage
du CO? pur oblige-t-il souvent à aller trop vite si l’on veut examiner le malade d'une manière
complète et c’est la un très réel désavantage.
Les mélanges de CO? et d'oxygène, en proportions convenables (4/5 CO: 1/5 0%), que nous
avons pu étudier avec Ribadeau-Dumas et Mallet, ne donnent pas non plus entiére satisfaction : la
présence de l'oxygène aide beaucoup pendant l'examen, mais augmente notablement le volume du
mélange résiduel et immobilise le sujet pendant 10 à 12 heures.
Parmi les gaz que les lois physiques de la diffusion à travers les liquides m'ont montré devoir
être intermédiaires entre le CO? et l'oxygène, le protoxyde d'azote, l'éthylène, l’éthane paraissent
surtout à essayer. |
Chez le chien les temps de résorption de 100 cm: de gaz dans le péritoine sont de :
Ether. . . . . .. environ. 2 minutes. Méthane.......... 2% —
Chlorure d'éthvle. . . . . . 5 — Hydrogène. . . . . . . .. 25 —
COR GS ere, Has et Se es 1 heure. Pentane .......... 26 —
Protoxyde d’azote..... 2 heures. Oxygène... saosan eS 28 —
Éthane. . .. . . . . . .. See AZOLE sid Week os Sa ek 80 —
D'après ces expériences, comme d'après la loi d’Exner, il semblerait donc que le protoxyde
d'azote, dont la vitesse de résorption paraît moitié moindre que celle du CO*, mériterait d'être
essayé chez l’homme. Employé déjà par Heuser en Arzentine, en combinaison avec l’éther, il fut,
croyons-nous, abandonné par cet auteur. De nouvelles recherches sont nécessaires de ce côté. Les
injections d’éthane el de méthane n’ont jamais été pratiquées.
Restent les accidents graves, quelquefois mortels, constatés autour du pneumothorax artificiel
et que l’on peut avoir quelques raisons de craindre également par simple analogie dans le pneumo-
abdomen. La pathogénie de ces accidents ('), qui paraissent surtout communs chez les sujets
nerveux, ou bien dont la plèvre présente des adhérences, est loin encore d’être élucidée. Deux
théories restent en présence : celle de l’embolie gazeuse et celle du réflexe pleural.
L'EMBOLIE GAZEUSE. — Depuis l'époque où Bichat affirmait qu’une bulle d'air, pénétrant par
hasard dans un vaisseau veineux, amenait la mort subite, les idées se sont beaucoup modifiées.
Cependant il est certain que les dangers de l'introduction du gaz dans les veines sont encore, à
l'heure actuelle, fort exagérés. Le tableau classique de l'air entrant avec fracas dans une grosse
veine du cou et amenant la mort subite au cours d'une opération chirurgicale, est la base assuré-
ment impressionnante de ces craintes (?). En réalité tout dépend de la vitesse de pénétration du
gaz, ct ces accidents ne se produisent que lorsqu'une très grande quantité d'air entre subitement
dans la circulation (5). Encore l'élément nocif dans ce cas est-il uniquement l'azote fort peu soluble
dans le plasma, tandis que presque tout l'oxygène est rapidement fixé par l'hémoglobine, et que
presque tout le CO*, gaz plus soluble encore, est combiné au fur et à mesure au carbonate de
soude.
Il ne saurait donc y avoir pratiquement d'embolie gazeuse avec l'oxygène (t) ou le gaz carbo-
nique, et tout dépend, en définitive, ici encore du coefficient o de solubilité du gaz employé. Plus
(*) Troubles cérébraux subits, accidents moteurs (contractures unilatérales, paralysies flasques, hémi-
plégies, paraplégies), psychiques (coma, délire. syncopes), respiratoires (Cheynes-Stokes), seusoriels (amaurose,
hémianopsie, aphasie).
(2) On sait quel est alors le résultat des autopsies: état spumeux du sang, présence de bulles d'air dans
les petits vaisseaux pulmonaires et cérébraux. Ce sont ces bulles d'air, chapelets capillaires, qui jouent le
role d'embolies et empêchent l'irrigation des centres bulbaires, d’où la syncope mortelle.
(5) Il en est ainsi dans la décompression brusque (cloche à plongeur) par suite du dégagement subit
d'air (de l'azote) dans le sang. Une décomposition lente ou une pénétration lente au contraire permettent Péli-
mination progressive par le poumon de l'excès de gaz dissous dans le plasma.
($) Les physiologistes nous apprennent, du reste, que le chien qui supporte assez mal l'injection d'air
dans les veines s’accommode très bien d'injections d'oxygène {Charles Richer et Rist). Dans des recherches
qui remontent à 1902, GAERTNER a montré que chez l'animal on n'observe jamais l'évolution d'une embolie
gazeuse ni de blocage de la petite circulation à condition que le courant gazeux ne dépasse pas une rapidité
fixée. L’injection d'azote mène au contraire à la mort sûre.
74 R. Coliez. — Réflexions théoriques et pratiques
le gaz sera rapidement soluble dans le sang, moins l'embolie gazeuse sera à craindre. De sorte que
tous les gaz, et en particulier le CO?, qui s'imposaient déjà à nous tout à l'heure en raison de leur
disparilion rapide du péritoine s'imposent également ici, et en raison de leur grande solubilité en
ce qui concerne l'éventualité d'une embolie gazeuse.
Mais encore y a-t-il lieu de ne pas dépasser un certain débit. Charles Richet fils et Bréchot (1)
ont montré, en pratiquant des injections intra-veineuses d'oxygène chez des blessés, dans le but
d'augmenter l'hématose, que l'on pourait atteindre une vitesse de pénétration très considérable
sans voir survenir d'accident. En augmentant de plus en plus le débit, il arrive cependant un
moment où auscultation du cœur permet de saisir un murmure spécial qui est la preuve que
l'oxygène n'a plus le temps d'être complètement dissous avant son arrivée à l'oreillette droite.
Gaertner?) a observé également ce «e clapotis » et conseille l’auscultation du cœur au cours des
insufflations. Il considère que ce phénomène est très dangereux dans les injections d'air, mais n'est
qu'un simple avertissement sans gravité avec l'oxygène ().
En tout cas il parait hors de doute que les embolies à l'oxygène ne sauraient survenir au cours
des insufflations artificielles que si l'aiguille est directement entrée duns une veine. Jacobson a observé
un cas de mort survenu lors d’une insufflation du genou avec de l'oxygène, qu’il considère comme
due à une embolie, mais qui fut plus probablement réflexe. Gaertner a signalé que pendant la
guerre des injections d'oxygène, pratiquées dans les membres dans le but d'enraver la gangrène
gazeuse, avaient déterminé plusieurs cas de mort dans les hôpitaux allemands, et il estime que ces
accidents sont dus à des injections directes dans le sang sous forte pression.
ll est bien improbable que cette éventualité se produise dans le pneumopéritoine. Cependant
on pourra lire plus loin la relation d'un cas où, par suile d'une faute de technique, une injection
d'air dans la veine iliaque détermina la mort (+).
En ce qui concerne l'emploi de l'acide carbonique, si l'on considère que le sang veineux
contient en volume 39 pour 100 de CO? et 19 pour 100 d'O., tandis que le sang artériel en contient
46 et 11 pour 100 et que ce dernier qui n'est nullement saturé peut dissoudre 70 pour 100 de CO? et
25 pour 100 dO., soit 3 fois plus d'oxygène que de CO?, on peut affirmer que le débit d'une
injection intra-veineuse de CO? dans le sang peut être triple d’un débit d'oxygène sans déterminer
d’embolie.
De mème, en tenant compte du volume de CO? exhalé normalement en 1! minute (0',200), lequel
peut étre doublé ou triplé pendant un travail intense (0 litre 600), on peut déduire qu'une injection
de 0 litre 400 de CO# par minute dans le sang serait rapidement exhalée (6).
LES ACCIDENTS REFLEXES. — Restent les accidents réflexes. Avec eux Vimprévu est la règle et
l'intervention la plus anodine peut provoquer des accidents graves. Des cas de mort ont été cons-
tatés au cours de simples ponctions exploratrices, sans entrée d'air dans la plèvre (choc pleural) et
dès la piqûre de la séreuse (Stivelmann); un cas d'épilepsie pleurale, après simple ponction, a été
décrit par Tricoire. Des troubles nerveux ont été vus au cours du pneumo-thorax alors que l’oxy-
() Brécnor et Charles Ricuer fils. Injections intra-veineuses d'oxygène dans les septicémies graves.
Sue. de Biol., 1918, p. 512. |
- @) GAERTNER. Ein Todesfall nach Pneumoperitoneum. Berl. Kl., Wochenschrift, 1921, p. 1467.
©) L'oxygène passant directement dans l'artère pulmonaire, il y a lieu de n’envisager ici que l’embolie
capillaire pulmonaire qui parait sans grand danger avec l'oxygène ou le CO?. I n'en va pas de même si, au
cours du pneumo-thorax, Vinjection a lieu dans une veine pulmonaire ; le gaz va alors directement au
ventricule gauche et il y a alors possibilité d'embolie coronarienne ou bulbaire. Et il semble bien que ce soit
là une des raisons pour lesquelles les accidents sont plus fréquents dans les insufflations de la plevre que
dans les autres pneumo-sereuses. p
(4) Il ne faut jamais se tier à ce qu'aucune goutte de sang ne sort de l'aiguille pour affirmer que l'on n'est
pas dans une veine. Il faudrait n'avoir jamais tenté de pratiquer une prise de sang avec un garrot mal serré
pour affirmer que l'on tient la un critérium de technique. Et la pression veineuse est encore au bras de
10 mm. de Hg, soit 15 cm.,ù d'eau. Tandis que celle des gros troncs veineux, surtout en position horizontale,
est plus faible encore (quelquefois négative) et souvent insuffisante (mème en dehors des phénomėnes sur-
ajoutés de coagulation qui bouchent l'aiguille) pour que du sang puisse s'échapper à coup sûr de celle-ci.
Cette observation utile à signaler pour le PP est particulièrement applicable à la technique du pneumo-rein
en raison de la proximité de la veine rénale et de la veine cave. . |
(3) Certains auteurs ont prétendu que la suroxygenation du sang pouvait amener des accidents toriques,
Paul Berr a montré que l'oxygène est un poison convulsivement capable d'intoxiquer la cellule nerveuse.
Dans la réalité les injections intraveinenses de Brecnor et de RICHET fils ont montré que l’on ne constatait
rien de semblable même à un débit élevé. D'autres ont pretendu que le gaz carbonique était, lui aussi, toxique
et que les injections intrapéritonéales de CO? etaient capables de déterminer la mort du cobaye. H s'agissait,
en réalité, dans les expériences auxquellesilest fait allusion, d'animaux soumis à une surpression exagérée.
Les nombreux pneumopériloines réalisés avec le CO? par RIBADEAU-DUMAS, MALLET et nous-mêmes, ont
montré Vinnocuité absolue de ce procédé. L'expérience. seule, pourrait fournir des données précises sur la
possibilité d'une trdeeteation par injection intraveineuse massive de CO? Elle est théoriquement très impro-
bablo en raison de la rapidité avec laquelle il est exhalé par le poumon. Du reste, toute augmentation de CO?
dans le sang ercite diicvantage les centres respiratoires et provoque une augmentation de lu ventilation pulmonaire,
sur la technique et les accidents du pneumoperitoine artificiel. 75
gène était le gaz employé et qu’on avait tout lieu de penser qu’il ne pouvait s’agir d’embolie
gazeuse (Berthier). Cordier a montré dans sa thèse (t), la possibilité de provoquer la mort de lani-
mal par irritation pleurale chimique (teinture d'iode) avec troubles nerveux comparables à ceux de
l'homme. Mais il n'a jamais pu obtenir le même résultat en irritant le péritoine. Tandis que chez
l'homme le péritoine peut ètre cautérisé, inondé de solutions chaudes, badigeonné à la teinture
d'iode au cours des interventions chirurgicales, la plévre a, pour les chirurgiens, une sensibilité
exquise et dangereuse qui semble s'exaspérer encore après une excitation prolongée. Aussi
l'immense majorité des accidents réflexes ont-ils été vus au cours de lavages de la plèvre pratiqués
au cours d'interventions chirurgicales.
Il semble donc qu'on puisse dire que :
1° La plévre (surtout la plèvre malade et adhérente) possède une susceptibilité réflexe très spé-
ciale capable d'expliquer la grande majorité des accidents constatés au cours du pneumothorax.
2° Le péritoine ne possède en rien cette susceptibilité particulière et il n’a jamais été signalé
d'accident de ce genre au cours de la ponction évacuatrice de l'abdomen.
5° L'augmentation de la réceptivité du sujet grâce à l'opium ou à Ja morphine qui a fait dispa-
raître les accidents réflexes du pneumothorax (comme aussi ceux que l’on avait constatés au cours
de l’insufflation des colons avant que Maingot préconisât opium préventif), permet de parer prati-
quement d’une façon absolue à l'éventualité d'un tel accident dans le pneumopéritoine.
4 Sur une statistique de 150 cas de pneumopéritoines pratiqués dans ces conditions, Ribadeau-
Dumas, Mallet et nous-mêmes n'avons jamais vu, fit-ce l’ébauche, d’un accident réflexe.
*
x y
Un incident, sans aucuue gravité et imputable à une faute de technique (opérateur timide,
aiguille trop courte), consiste à injecter le gaz dans la paroi abdominale. Soit dans le tissu cellu-
laire sous-cutané, ce dont opérateur est très vite prévenu par la crépitation neigeuse caractéris-
tique, soit dans le muscle droit ou même sous le péritoine. Une surpression exagérée an manomètre
de l'appareil de Kuss est toujours la signature d'un de ces incidents qui ne peuvent se poursuivre
bien longtemps si l’on emploie un appareil à vases communicants (Kiss) incapable de donner au
gaz une pression de plus de 20 à 25 cm. d'eau ; le gaz décolle le voisinage immédiat de la pointe de
l'aiguille et une surpression se produit qui arrête bientôt l'injection d'elle-même. Il n'en est pas de
même quand on n'emploie aucun manomètre et quand on pratique l'insufflation directement de l'obus
à oxygène dans le péritoine comme on le fait quelquefois en Allemagne ou en Amérique. On peut
obtenir alors des décollements sous-péritonéaux considérables (Decker), accidents sans aucune
conséquence mais qu'il est préférable d'éviter.
L'insufflation se fait-elle au contraire régulièrement, sous une dénivellation manométrique
faible voit-on le liquide monter lentement dans le flacon gradué et le mveau du manomètre osciller
synchroniquement aux mouvements respiratoires : Yinjection a bien lieu dans le péritoine.
Malgré tous ces signes il peut quelquefois êlre malaisé de reconnaitre que l'aiguille a bien
pénétré dans la séreuse. Il peut arriver, par exemple, surtout au début de l'insufflation qu’on éprouve
quelque difficulté à faire pénétrer le gaz bien que l'aiguille soit parfaitement en place: cet incident
est dû à ce que l'extrémité de la canule est venue s’obturer contre une anse intestinale. On y obvie,
soit en pinçant la paroi abdominale et en la soulevant avec la main, soit en employant une canule
pourvue, tout à fait à son extrémité, d’une fine fente longitudinale (et non d’un œillet circulaire
para-terminal qui gêne, au contraire, la progression de l'instrument et peut en accrochant la séreuse
contribuer a la décoller). Mais il faudra bien se garder, surtout au début de l’insufflation, d'ètre tenté
de forcer l'introduction du gaz grâce à une pression exagérée: si l'on considère que les accidents de
mort signalés et que nous passerons en revue daus un instant, sont lous survenus au début de l'intro-
duction du yas, on conçoit qu'il soit important de bien déterminer où se trouve l'aiguille avant de
donner au gaz un certain débit.
Aussi nous a-t-il souvent paru utile de pratiquer l'injection sous le contråle des rayons, non point
avec l'ampoule sous la table, ce qui ne pourrait donner aucun renseignement dans le décubitus
dorsal, mais en employant une incidence latéro-latérale des rayons, le rayon normal étant hori-
zontal. On peut alors, sur un écran placé latéralement contre le sujet, voir se décoller lentement des
viscères sous-jacents, le grand dôme opaque formé par la paroi abdominale.
Un autre moyen de vérifier également, après quelques minutes d'injection, si l'on est bien dans
le péritoine, est de faire asseoir le sujet: de très petites quantités intra-péritonéales de gaz viennent
(t) V. Conp.er. Des accidents nerveux au cours de la thoracentése et de Vempyeme. Thèse de Lyon, 1910,
76 R. Coliez. — Réflexions theoriques et pratiques
alors s’accumuler au-dessus du foie et de la rate ct déterminer un décollement sous-phrénique très
vite appréciable à l'écran (f).
On peut également étudier le passage du gaz dans la cavité péritonéale à l’aide d’un stéthoscope.
On entend alors un glouglou spécial qui s'arrête chaque fois que, pour un motif ou un autre, le gaz
cesse de passer (°) et prévient l'opérateur de l'arrêt du gaz. Ce bruit n'est perceptible qu’au début et
cesse aussitôt que la paroi abdominale est nettement décollte des anses intestinales.
En règle générale il sera parfaitement inutile d'avoir recours à ces pratiques. Un opérateur
exercé reconnaît aisément la sensation de claquement et de ressaut lrès spécial, analogue a celui
d'un tambour qu'on crève, ressenti à la main et même quelquefois à l'oreille, lorsque le péritoine
cède brusquement sous la pression du trocart. « La mobilité de l'extrémité du trocart libre dans le
ventre indique alors que l’on est manifestement dans la cavité péritonéale » (5). Maingot insiste
particulièrement sur ce point et dit que l’on doit pouvoir retourner la canule presque complètement
et sentir son extrémité en tous sens sous la paroi.
Quoi qu'il en soit, la plupart des auteurs ont cependant senti l'infériorité de ce détail de la
technique du pneumopériloine par rapport à celle du pneumothorax. La constatation de la brusque
dénivellation manométrique provoquée par la pression intra-pleurale négative, est en elfet un signe
particulièrement précieux qui parait manquer complètement dans le pneumopéritoine. On peut
se demander cependant si la diminution de pression intra-abdominale correspondante à l’expira-
tion, combinée à certaines positions données au malade, ne pourrait pas amener une pression néga-
tive utilisable.
Il n'est pas de question plus étudiée ni plus controversée par les physiologistes du siècle dernier
dans un but de spéculation pure alors qu'il n'était encore question ni de pneumopéritoine, ni même
de rayons X, que celle de la valeur de la pression intra-abdominale. Si tous les auteurs sont d'ac-
cord pour reconnaitre que la pression abdominale, par le mécanisme même qui produit les mouve-
ments du diaphragme, est soumise à des variations périodiques respiratoires, inverses des pressions
pulmonaires, les avis sont très partagés en ce qui concerne les valeurs relalives de ces pressions par
rapport à la pression atmosphérique. De Paul Bert (1870) à Shaefer (1900), toutes les mesures
prises sont entachées d'erreurs puisqu'elles furent faites dans les organes creux (estomac, rectum,
vessie). Hamburger signala le premier (1896) que les pressions ne sont pas les mêmes aux diffé-
rents niveaux de l'abdomen, affirmation confirmée par Meyer (1902), mais qu’Emerson (t), dans une
très importante monographie, traite « d'erreurs grossières montrant un manque total de com-
préhension de la physique ».
Cependant Hormann (1905) qui prend directement ces mesures par ponction du péritoine affirme
à nouveau « l'existence d'une pression négative à la partie supérieure de la cavité péritonéale et
d’une pression positive à la partie inférieure, chez des animaux verticaux et récemment tués ou
chloroformés ». Smith (1908) considère également que la pression négative est commune sous le
diaphragme si les parois abdominales sont bien rigides. Telle est également l'opinion de Herrick
qui, en 1910, démontrel'existence d’une pression négalive dans la vessie de l'homme mis en position
génu-pectorale, ce qui n'empêche pas Emerson, un an plus tard, de donner comme conclusion a
son vaste travail: « la pression trouvée en un point de la cavité abdominale est équivalente au
même moment en tous les points de la cavité ».
Telle n'est pas notre opinion ni celle des auteurs qui se sont récemment occupés de la ques-
tion. La pression intra-abdominale serait, pour Rosenblatt (5), de — 5 pendantVexpiration et —2 pen-
dant l'inspiration. Hyman (5), donne — 2,5 et + 1. Keppich donne — 5,4 et + 0.5, chiffres mesurés au
manomètre à cau en décubitus dorsal. Nous avons toujours constaté que dang celte position, et
tout au début de l'insufflation, alors qu'il n'y avait que quelques cm’ dans l'abdomen, la pression
avait tendance à se négaliver au début de l'expiration. Alessandrini (7) a fait des constatalions ana-
logues. La ponction ne pouvant étre faite assez haut pour qu’on puisse, en position debout ou
assise, profiter de la pression négative sous-phrénique. on est amené à transporter cette pression
négalive dans le bassin en changeant la position du sujet: c'est ainsi qu'en plaçant le malade sur le
(1) C’est dans cette position qu'il convient d'examiner aux rayons X un sujet chez qui on pense clinique-
ment à une perforation gastrique ou intestinale.
(è H est particulièrement commode de placer à cet effet sur le trajet du caoutchouc allant à l'aiguille un
simple flacon laveur. La visibilité des bulles permet de régler la vitesse du gaz et avertit l'opérateur de
son arrêt.
© R. Coutez. Ihid., loc. cit., p. 95.
($) Exterson. Intra-abdominal Pressures. Areh. of International Medicine, 1911. p.
(0) ROSENBLATT. Pneumoperitoneum., New-York Med. Journ.. 109, p. 501.
(5) Hyman. Radiography in artilieial Pheumoperitoneum, Medical Record, 1920, p. 100.
(©) ALESSANDRINI Ricerche fisiopathologiche sul pneumoperitoneo artificiale. Radiologia Medica, 1921,
E
>54.
p. 158.
sur la technique et les accidents du pneumoperitoine artificiel. 77
côté, la tète basse et le bassin très relevé, et en ponctionnant très près de l'épine iliaque antéro-supé-
rieure du côté opposé, on peut être assuré de constater une pression négative. D'après Goetze l’air est
alors attiré dans le péritoine comme dans une ponction pleurale et on a une preuve, tout aussi sûre
que l'aiguille est bien dans la cavité abdominale. La ponction étant alors pratiquée, le gazala main
comme dans le pneumo-thorax, on arrive à abaisser la pression jusqu’à —3 à —5 cm. d'eau.
*
x y
Nous pouvons maintenant, à la lumière de ccs notions diverses, examiner avec quelque détail la
liste des accidents signalés récemment par les opérateurs américains et allemands.
Sur 2 à 5000 pneumopéritoines réalisés en Allemagne, un seul cas de mort a été signalé (') et
cité récemment, à Paris, à la Société de Chirurgie (?).
« Femme de 40 ans présentant une tumeur du volume du poing, probablement rénale. Ballotte-
ment net. Après préparation minutieuse de la malade et anesthésie locale à la novocaïne, introduc-
tion dans la région sous-ombilicale d'un trocart pointu, relié à une double poire à thermocautére. Après
avoir injecté lentement 500 cm3 environ d'air, la malade entre en collapsus subit, perd connaissance,
devient cyanotique, la respiration cesse et le pouls, déjà très petit, disparait complètement au bout
de quelques secondes.
« L’autopsie ne permit de découvrir aucune trace de sang dans le péritoine, mais montra qu'il y
avail eu piqùre directe de la veine iliaque par suite d’une scoliose très prononcée qui n'avait pas
été prise en considération lors de la ponction. »
On peut nettement affirmer ici que emploi: 1° d’un trocart acéré; 2° de l'air; 3° d'une simple
poire sans manomètre et par conséquent sans mesure ni du débit, ni de la pression du gaz, sont
autant de fautes de technique qui ont amené la mort de la malade par embolie aérique.
La statistique publiée récemment en Amérique par Case (3), qui porte sur plus de 2000 cas,
compte 4 morts dont deux cas au moins sont disculables.
Le premier concerne un malade atteint de carcinome très avancé avec généralisation probable
au péritoine qui mourut très rapidement de périlonite généralisée bien que toutes les précautions
d’asepsie eussent été prises. Mais il fut admis (Case) que le péritoine était probablement tout parti-
culièrement susceptible à l'infection. On peut penser également qu'il n’y eut que coïncidence entre
le pneumopéritoine et la perforation intestinale terminale chez un malade particulièrement
cachectisé.
Le deuxième cas se révéla à l'autopsie comme dû à la piqûre de la rate avec éclalement de
l'organe. Ici la piqûre dans la zone de matité splénique constitue déjà une première faute clinique
de technique. Mais s’imagine-t-on la pression qui fut nécessaire à l'opérateur pour obtenir un tel
résultat? On peut en tout cas être assuré qu'il ne se serait pas produit si l'injection avait été faite
sous le controle des rayons et surtout si l'appareil de Kuss avait été employé : l'aiguille n'étant pas
dans une cavité libre une surpression rapide aurait rapidement arrêté l'injection d’elle-méme.
Le troisième cas, enregistré dans la statistique de Case, concerne une femme qui présentait une
tumeur épigastrique dure et irrégulière d'origine indéterminée. Une demi-heure après une piqüre
de morphine et après anesthésie locale de la paroi à la novocuine ; incision de la peau au bistouri
ct introduction d'une aiguille dans le péritoine libre. Injection d’un mélange O* + CC? à l'aide d'un
appareil comportant un flacon laveur à trois voies dans lequel s'effectuait le mélange des gaz pro-
venant d'un obus du commerce. Quelques cm? à peine avaient bouillonné à travers le flacon laveur
lorsque la malade devint cyanosée. Le bras gauche se mit, en même temps, en contracture. La res-
piralion était pratiquement arrètée et le cœur battait faiblement à 50-40. Après une demi-heure Je
cœur sauta brusquement à 130-140 pour retomber à 40. La respiration reprit régulièrement et
4 heures après le pouls était à 120.
Au moment où le rythme normal du cœur se rétablit, on entendit « un son très peu usuel à la
base du cœur, sorte de glouglou systolique de timbre élevé, qui ne fut remarqué que pendant une
vingtaine de battements et disparut lentement ». Mais l'après-midi du jour suivant la malade
n'ayant pas repris connaissance refit, ‘sans aucune raison, une crise identique à celle de la veilte,
(cyanose, pouls à 50), au cours de laquelle elle s'éteignit.
Bien que lautopsie n'ait pu être pratiquée, il semble que la mort doive être attribuée ici, en
raison des bruits particuliers du cœur perçus à l'auscultation, à une embolie gazeuse par injection
1) Josern. Ein Todesfall nach Pneumoperitoneum. Berl. KI. Wochenschrift. 1921, n° 46,
2) Proust, MALLET et CoLiEez. Le pneumopéritoine en radio-diagnostic. Socielé de Chiruryic,
14 décembre ‘1921.
(>) J. Cast. A review of Three Years Work and Articles on Pneumoperiloneumm. Amer. Jown. of Rentz,
1921, p. 714.
78 À. Coltez.
directe dans une veine. Mais si la première crise peut, à la rigueur, s’expliquer de cette manière,
c’est-à-dire par le débit trop rapide du gaz introduit au début de l'injection, on s'explique beaucoup
moins bien les causes de la deuxième crise survenue 24 heures plus tard et au cours de laquelle la
malade mourut. Il y a tout lieu de croire que l'autopsie edt révélé une lésion du cœur, cliniquement
passée inaperçue, et qui eût été une contre-indication formelle. Aucun examen clinique n’est, du
reste, donné dans l'observation. On peut également se demander si, contrairement aux précautions
toujours indispensables et que nous avons signalées, le tube de caoutchouc allant de l’aiguille au
flacon laveur avait été bien vidé de son contenu d'azote atmosphérique avant le début de l'injection.
Pareilles observations peuvent être également formulées au sujet du 4° cas signalé par Case et
analogue aux précédents. Il s'agissait d'un leucémique de 50 ans chez qui la splénectomie étant
décidée, on demanda au PP de révéler la présence ou l’absence d’adhérences entre la rate et le dia-
phragme. Après ponction exécutée par le chirurgien de l'hôpital, et moins d'une minute après le
début de l'injection (oxygène), la respiration cessa et le patient mourut très rapidement 5 minutes
environ après l'insertion de l'aiguille. Ici encore la cause exacte de la mort ne put être déterminée.
Mais, de l’avis même du rapporteur, il semble bien qu’on puisse adopter ici Ja version de mort
réflexe. L'observation ne fait part d'aucune injection de morphine préventive et le malade était
« particulièrement nerveux el craintif ».
L'étude de ces accidents, heureusement d’une rareté extrème (moins de 2 pour 1000), est inté-
ressante, parce qu'elle montre l'importance d'une foule de détails de technique dont nous avons
essayé de montrer l'utilité au cours de cet article et que des opérateurs inexpérimentés dans un but
de simplification, pourraient être tentés de modifier ou de négliger. Ils fournissent une abondante
moisson de réflexions aux physiologistes et aussi à tous les radiologistes qui ont à exécuter, non
seulement des pneumopéritoines, mais les insufflations les plus diverses (articulations, colons,
pneumo-séreuses, loge rénale) et qui sont exposés aux mémes incidents.
Si on accepte une mortalité de 5 cas sur 5 à 6000 PP. exécutés dans le monde, dont 5 au moins
sont à attribuer, soit à des fautes de technique flagrantes, soit à un manque de sens clinique
évident de la part des opérateurs. et 2 dont la cause reste inconnue, on peul, à notre avis, regarder
le passé avec une extrême satisfaction ct l'avenir avec une complète confiance. La chloroformi-
sation, la ponction simple de la plèvre, le pneumothorax artificiel, la ponction lombaire, la pyélo-
graphie, l’anesthésie rachidienne connurent à leur début de plus cuisants échecs qui ne les empè-
chérent point, grâce à un perfectionnement continuel de technique, d'entrer par la suite dans le
domaine de la pratique courante pour le plus grand bien de la science et de la vie des malades.
Le pneumopéritoine mérite d'être considéré « comme une des plus brillantes conquêtes de la
radiologie dans ces dernières années » (Case), et les accidents signalés à l'étranger ne doivent pas
nous laisser détourner les yeux d’une méthode qui, appliquée à bon escient et avec le sens clinique
caractéristique de l'esprit français, est capable de donner des résultats particulièrement précis.
NOTE DE PRATIQUE
LES PRETENDUS PERFECTIONNEMENTS
A LA METHODE DE BERGONIE
Par A. LAQUERRIERE
Un article, publié récemment dans un journal médical, a paru impressionner le public
médical parisien; j'ai en effet recu un certain nombre de coups de téléphone me demandant si
j'avais adopté les perfrctionnements indiqués pour l'application de la méthode de Bergonié. Je
désire exposer une fois pour toutes ce que Je pense de ces perfectionnements.
L'A. critique en premier lieu la position donnée au malade : il estime que sur le fauteuil le
sujet est en position assise, ce qui ne permet ni un relachement musculaire complet ni la bonne
adaptation des électrodes. Ma très longue expérience me permet de déclarer cette critique tout
à fait injuste; avec le fauteuil de Bergonié (ou avec le fauteuil que nous avons construit, Nuylten
et moi, et qui n'en diffère que parce que l'inclinaison du dos est réglable à volonté), le malade
très renversé en arrière n'est pas assis mais est à demi couché et la flexion légère des cuisses
est précisément indispensable pour mettre bien en relâchement la paroi abdominale; nous avons
toujours constaté que l'adaptation des électrodes était parfaite. D'ailleurs si nous nous reportons
aux figures qui accompagnent l’article, nous constatons que la position donnée au malade sur
le nouveau lit est sensiblement la même que sur le fauteuil: la seule différence est que les
jambes paraissent en extension à peu près complète sur les cuisses alors que sur le fauteuil elles
sont légèrement fléchies, ce qui réalise mieux le relächement musculaire.
ll reproche ensuite à la technique de Bergonié de permettre au malade de se refroidir. Cet
inconvénient existe indéniablement dans les climats froids pour tous les traitements qui exigent
du patient qu'il se déshabille; mais pour y remédier il suffit d'abord de faire les séances dans
des locaux convenablement chaulfés; ensuite de doubler avec du bois les lames de cuivre du
fauteuil Bergonié, lames de cuivre par lesquelles il y a déperdition de chaleur, enfin de mettre
sur le malade des couvertures en quantité suffisante.
L’A. préconise, ce qui d'ailleurs est utilisé depuis longtemps en Angleterre, de placer le lit
à l'intérieur d’un bain de lumière par lampes à incandescence. Non seulement on évite ainsi le
refroidissement, mais de plus on aurait une action immédiate beaucoup plus marquée, la
sudation considérablement augmentée par la chaleur permettrait une perte de poids bien plus
rapide. Or je me suis servi largement du bain de lumière, autrefois; ce procédé qui fait
éliminer de l’eau par la peau ne produit de baisse de poids durable que si le sujet veut bien se
soumettre au régime sec el que si médicalement on peut autoriser chez lui un tel régime (or
il n’est pas toujours prudent de limiter par trop la quantité d'eau ingérée par un arthritique
surtout si on le soumet à un travail musculaire intensei. Quand le malade boil à sa soif, son
organisme s’hydrate à nouveau et en quelques heures il a repris le poids que la séance lui avait
fait perdre.
Mais, d'autre part, la chaleur ainsi fournie à l'organisme forme une ration d'appoint et la
combustion des graisses se trouve diminuée; le bain de lumière ou de chaleur parait donc aller
à l'encontre du but qu'on se propose. D'autre part, la lumière préconisée est la lumière bleue,
qui empêcherait la fatigue douloureuse. Or, d'une part, toujours d'après ma longue expérimen-
tation avec Nuytlen, la fatigue douloureuse est le résultat soit de séances trop intenses — et
nous pensons que, chez un véritable obèse, il ne faut jamais, par crainte de perturber le rythme
80 Les pretendus perfectionnements a la méthode de Bergonieé.
cardiaque et l'élimination rénale, faire des séances trop intenses, — soit l'emploi d'un courant
défectueux, — nous reviendrons plus loin sur celte question. D'autre part, il est difficile d'expli-
quer l'importance de telle ou telle coloration alors que la presque totalité des téguments étant
recouverte d’électrodes, échappe aux radiations directes et ne reçoit que de la chaleur obscure.
Enfin, dernière remarque qui parait de toute première importance : l Auteur utilise non la
bobine de Bergonié, mais une dynamo donnant « du courant galiinique, galvano-faradique ou
faradique. » Il s'agit donc d'un de ces appareils à effets multiples dont Belot a montré toutes
les défectuosités et qui ont causé avec leur prétendu courant faradique un certain nombre de
morts en Allemagne. Ce courant dil faradique est en effet un courant sinusoïdal, presque
toujours très irrégulier (et c'est probablement pour cela que la fatigue douloureuse joue, aux
yeux de l’Auteur, un rôle si important) et à ondes plus ou moins aiguës, mais considérablement
plus étalées que celles fournies par la bobine. On se trouve donc dans les conditions de l'alter-
natif industriel qui, surtout avec de bons conlacts, est dangereux même avec de faibles vol-
lages.
Pour ma part, je me sers bien d'une dynamo, mais cc n'est pas une dynaino à effels mul-
tiples, c'est la dynamo faradique de Gaiffe qui donne un seul courant dont la courbe est tout à
fait comparable à celles de la bobine.
Comme conclusion, je dirai que la méthode de Bergonié, telle que son créateur l'a préco-
nisée est dans sa technique et son instrumentation tout à fait salisfaisante : 1° avec elle sont
assurés un reldchement musculaire parfait et une excellente adaptation des électrodes; 2° dans
les climats froids il peut être commode, pour maintenir le malade à une bonne lempérature,
d'utiliser des lampes ou des radiateurs électriques; mais chercher à mettre le malade dans une
étuve pour exagérer la perle de poids grâce à la sudation, est en contradiction avec le but
cherché : « augmenter les dépenses de l'organisme » ; 5° l'utilisation d’une pseudo-faradisation
fournie par un appareil à tout faire, à la place du courant à ondes aiguës de la bobine ou de la
dynamo-faradique, est tout à fait dangereux pour la vie du patient, en raison de la taille des
électrodes, en raison aussi de la disposition qui permet à une intensité importante de traverser
le cœur.
J'estime donc qu'en somme il ya lieu de s'en tenir exactement aux indications de M. le
Professeur Bergonié.
ANALYSES
RADIOLOGIE
RAYONS X
GENERALITES
APPAREILS ET TECHNIQUE
Solomon (Paris). — La qualitométrie ionomé-
trique. Comparaison entre les différentes unités
ionométriques. (Journal belyede Radiologie, 1922,
vol. XI, fasc. IV, p. 201-206.)
L'A. montre combien est difficile ou imprécise la
mesure directe ou indirecte du voltage secondaire
pour définir la qualité d’un rayonnement et que l’on
doit se servir des méthodes d'absorption — on peut
en effet, d'une facon simple et précise, caractériser la
qualité d'un rayonnement par son taux centésimal de
transmission après la traversée d'une épaisseur
donnée, d’un corps de composition constante, en
tenant compte non seulement de la surface, mais
également du volume irradié. Soit un rayonnement
dont l'intensité à la surface soit exprimée par 100
dans un système d'unités quelconques. Soit 40 l'inten-
sité du rayonnement sous 10 cm. d'eau: on dira que
le taux de transmission de ce rayonnement dans les
conditions géométriques données est de 40 0/0. Le
taux de transmission sera d'autant plus élevé que le
ravonnement sera plus dur.
Cette mesure du taux de transmission est effectuée
rapidement à l’aide de Vétalonneur ionométrique et
de l'ionomètre de l'A.
Comme unité ionométrique l'A. en a proposé une
très simple. Le Reentgen ou R : c'est l'intensité d'un
ravonnement produisant une ionisation équivalente a
celle d'un gramme de radium-élément placé à 2 cm.
de la chambre d'ionisation, et filtré sous 0 mm. 5 de
platine.
Le radium joue ainsi le rôle d’un étalon parfait
comme constance. P. TRucHoT.
RADIODIAGNOSTIC
OS, CRANE, ARTICULATIONS
A. Léri et Joanny (Paris). — Une affection non
décrite des os : hyperostose « en coulée » sur
toute la longueur d’un membre ou « mélorhéos-
tose ». (Bull. et Mém. de la Soc. méd. des Hop.
de Paris, séance du 21 juillet 1922, n° 95,
p. 1141.;
La malade présentée est atteinte d'une afTection
osseuse dont PA. ne connait aucun exemple dans la
littérature et qui n'est pas congénitale, mais consé-
eulive à une chute sur le coude gauche, à 17 ans.
Comme le révèle la radiographie, il s'agit sur toute la
hauteur du membre supérieur gauche d'une hypertrophie
osseuse, lumilée a certains os et à certaines parties de
JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — VII.
certains os. Elle occupe en efet la cavité glénoïde et
l'apophyse coracoide de l'omoplate, la plus grande
partie de l’humérus, le 1/3 supérieur du radius et les
2/5 inférieurs du cubitus, le semi-lunaire, Je grand os
et le trapézoide, l'index, le médius et leurs métacar-
piens. Mais elle laisse complètement indemnes tous
les autres doigts, les autres métacarpiens et les
autres os du carpe, elle laisse indemnes certaines
parties du cubitus, du radius et mème de l’humérus.
Sur la radiographie cetle « trainée » hyperostosique semble
se conlinuer presque en ligne droite, avec des bords
irréguliers, des « bavures » telles qu'e/le donne Cim-
pression d'une « coulée » de bougie le long des os depuis
l'épaule jusqu'à Uertrémité des deuxième et troisième
doigts. Tout le reste du squelette est intact.
Cette coulée hyperostosique ne répond à aucune
distribution nerveuse, périphérique. radiculaire ou
médullaire, non plus qu’à la distribution vasculaire.
La syphilis ne semble nullement en cause. L’A.
pense que jusqu'à nouvel ordre on peut désigner
cette lésion singulière sous le nom de mélorhéostase
qui, laissant en suspens toute question de patho-
génie ou d’étivologie, en indique les caractères cli-
niques essentiels : hyperostose « en coulée » occu-
pant la longueur d'un membre (ueio:, membre, gew,
je coule). A. B.
M.-F. Eusterman (Amérique). — Les dents inclu-
ses et leurs rapports avec des lésions chroni-
ques. (The Int. J. of Orthodontia, Juillet 1922,
p 441-444, 4 fig.)
Statistique de VPA. attaché à la clinique Mayo por-
tant sur les radiographies dentaires de 9564 patients.
L’inclusion dentaire s'observe dans 8 p. 100 des cas.
90 p. 100 des dents incluses nécessitent leur extraction
du fait de leur situation ou d’une infection du voisi-
nage. 49 p. 100 des incluses portent sur la 5 molaire
supérieure ; 55 p. 100 sur la dent de sagesse inférieure;
10 p. 100 sur les canines supérieures. Les inclusions
des canines vont d'ordinaire par paires.
Lomon.
H.-R. Rapper (Amérique). — Mise en place et
maintien du film dans la bouche. (The Int. J. of
Orthodontia, Juillet 1922, p. 491-457, 16 fig.)
La première partie de ce travail « considérations
générales » a paru dans le n° de Juin et a été analysée
ici-méme. Cette fois PA. traite de la « Technique par
région ». I] le fait par une série de remarquables
photographies montrant comment, dans chaque cas,
placer le film en utilisant le porte-film de l'A.
LOoMox.
H.-R. Rapper (Amérique). — Mise en place et
maintien du film dans la bouche. (The Int. J. of
Orthodontia, Août 1922, p 520-525, 18 fig.)
Suite du précédent article édité avec le mème
6
82
luxe de photographies dont certaines montrent d'une
facon fort démonstrative la mise en place des films
sur un crane sec. i LOMON.
Marie et A. Lévi (Paris). — Spina bifida occulta
cervical révélé exclusivement par une quadri-
plégie à début tardif. (Bull. et Mém. de la Soe,
med, des Hop. de Paris ; Séance du 2t juillet 1922,
n° 25, p. 1158.)
Cas extraordinaire où l'examen radiographique a
apporté une révélation des plus inattendues. ll s’agit
d'une femme de 54 ans qui jusqu'à 46 ans n'a abso-
lument rien présenté danormal et qui, à partir de
cet àge, vit ses quatre membres se paralyser, plus
ou moins complètement, un par un. en commencant
par le côté gauche. L'étude des réflexes permet de
localiser la lésion médullaire au niveau de la 7° ver-
tebre cervicale et la radiographie révèle, précisé-
ment à ce niveau, un spina bifida, une scissure nette
de la 7° vertébre cervicale à peu près sur la ligne
médiane, séparant'en deux l'arc vertebral posté-
rieur et Papophyse épineuse.
Cependant extéricurement rien ne permettait" de
prévoir semblable altération d'ordre congénital. Ni
l'œil ni le doigt ne percoivent à ce niveau la moindre
dépression ou la moindre saillie anormale, il n'y a
ni pigmentation excessive, ni dépigmentation, ni hy-
pertrichose, ni télectasie, les signes erlérieurs que
l'on a tendance à regarder comme susceplihles de réréler
le spina bifida oceulls font ici ahsolument défaut, seule
la radiographie le révèle.
Quant à la relation entre la scissure vertébrale et
la quadriplégie si extraordinairement tardive, elle
demeure tres obscure. Une intervention opératoire
n'a pas révélé de tumeur sous la vertèbre divisée, et
n'a pas montré la dure-mere tendue ; la lésion est
done très probablement intra-medullaire et il s'agit
sans doute d’une néoformation autour dun reliquat
de myélocyste. A. B.
A. Merlini (Turin). — L’humérus varus chez
les achondroplasiques. (La Radiologia medica,
vol. LX, p. 256-280.)
LD
L’A. croit pouvoir affirmer que Vhumerus varus
est une difforinité sinon constante, tout au moins
très fréquente, chez les achondroplasiques du type
fetal précoce: il suppose qu'elle doit également exis-
ter chez-les sujets du type foetal tardif, Le varus hu-
meral est pour ainsi dire dépourvu de symptomes
et “omplèétement indolore, la limitation peu pro-
noncée de abduction est facilement compensée et
masquée par l'élévalion svnergique de l'omoplate.
Le varus est beaucoup plus prononcé chez ces
malades que chez les crélins ct microcephates :
dans tous les cas que FA. a pu observer langle d'in-
clinaison variait de 110 à 80°. TT a observé de plus nne
deformation du contour artieulaire de la tète de Fhu-
mérus qui nest plus hémisphérique, mais écrasée
à sa partie supérieure et renflée à sa base. Par ana-
logie avec une déformation analogue du femur on
pourrait l'appeler « Pepaule plate ». ;
M. Grenspan.
G. Cattaneo (Milan). — Nouveau procédé de dia-
gnostic radiologique des pseudarthroses du col
femoral. (La Radtologead medica, vol. IN, fase. 6,
p. 299.)
La méthode consiste à prendre deux radiographies
de la hanche malade en projection antéro-postérieure,
le patient élant debout. Pour la premiére radiographie
PA demande au malade de peser de tout son poids
sur la hanche saine, dans la seconde an contraire de
peser de tout son poids sar da hanche malade. La
Rayons X.
différence entre les deux images est très nette et
l'absence de soudure entre les deux fragments du
col fémoral apparait très nettement.
M. GRUNSPAN.
Brachetto-Brian (Buenos-Aires). — Sur deux
astragales provenant'de pieds bots équins purs.
(Bulletin et Mémoires de la Soriélé anatomique de
Paris, Juillet 1922, p. 340-500 avec 4 fig.)
LA. estime qu'à la suite des paralysies le pied bot
équin pur est une exception el qu'on a très souvent
pris pour des p. b. é. purs des cas où il y avait seu-
lement un peu de varus. Aussi il estime intéressant
à étudier deux cas d'équin pur qu'il a observes.
l. Enfant de huit ans; la radio montre lastragale
parfaitement vertical, sa face antérieure mesure
environ 4 centimètres, mais ily ena au moins 2 cm, 7
qui appartiennent au col; la tete et la trochlée sont
très petites.
Il. Garcon de dix-sept ans (myosite du biceps
sural à l'âge de 6 mois (astragale atrophie en tota-
lité. inflexion au niveau du col: la face supérieure qui
correspondrait à la trochiée dans un astragale nor-
malest occupée en grande partie par une surface arli-
culaire plate et irrégulière destinée au tibia, la face
extérieure est formée par le col qui a subi une in-
flexion.
En somme dans Jes 2 observations, la tète a con-
serve un angle de rotation voisin de celui de l'enfance,
l'articulation trochléaire s'est transformée en une ar-
throdie ; toutes les forces étant transmises par le col
vers le scaphoïde, le scaphoïde est atrophié, la
partie postérieure de l’astragale l'est encore plus, le
col par contre est plus développé que normalement.
A. LAQUERRIERE.
Fournier et Le Gac (Paris). — Fracture du sésa-
moide du gros orteil. (Bulletin et Mémoires de
la Sucieté anatomique de Paris, Juillet 1922, p.
926-028.)
Sujet de 20 ans, roue passée sur l'avant-pied ; dou-
leur vive, une première radiographie ne parail in-
diquer aucune anomalie, Au bout de 4 mois la marche
étant toujours impossible, radiographie comparative
des 2 pieds, qui montre une fracture sagittale du
sésamoïde interne du gros orteil. Intervention : le
fragment interne représente les deux tiers de Pos
et présente une esquille osseuse très menue : à 5 mil-
limetres en dehors on découvre le fragment externe.
Ablation des deux fragments. Guérison. Les A. 1n-
sistent sur la nécessité de pratiquer dans les cas
douteux de traumatisme des membres une radio-
graphie bilatérale et symétrique.
A. LAOUERRIÈRE.
APPAREIL DIGESTIF
P. Hadengue :Versaillesi. — Des relations de
certaines aérophagies avec la prothèse den-
taire Contrôle radiologique (Bulletin de la So-
cicté de Rudtolugie médicale de France, Octobre
1922, p. 202-205.)
L'A. rapporte l'observation d'un sujet impression-
nable qui portait un appareil de prothèse dentaire
(plaque amovible en gutta galvaniséće); cet appareil
fut le point de départ de mouvements inconscients
de suecion avee salivation abondante et de déglu-
litions répétées,
Les troubles gastriques qui en résulterent, con-
sistant en aérophagie et aëro enteric, furent décelés
par un examen radioseopique et il fut facile de véri-
fier radioscopiquement que la pénélralion de Vair
dans les voies digestives était due aux mouvements
inconscients de succion, suivis de déglutition.
P. THUCHOT.
Ronneaux (Paris). — Evolution d'une gastrite
d'origine caustique (Journal belye de Radiologie,
1922, volume X1, fascicule IV, p. 206-217 avec
7 fig.)
LA. rapporte l’observalion d'une malade qui avait
avalé en 1904 le contenu d'un flacon de teinture
d'iode. Les suites immédiates de cet incident furent
simples, grâce aux soins médicaux qui furent donnés
iminediatement.
En 1914, PA. examina la malade sur la demande de
M. le professeur Chauflard et constata une obstruction
de la dernière portion du duodénum. La malade fut
opérée par M. le professeur Gosset, qui trouva des
adhérences, et pendant 5 ans elle eut une vie à peu
près normale.
En 1920, à la suite d’une gène à la déglutilion, et
de sensations très douloureuses dans l'hvpocondre
gauche, VA. pratiqua un nouvel examen et trouva
une déformation de la petite courbure, parsemée de
saillies et d'encoches adhérentes à une portion de
l'intestin grèle et du côlon transverse. On conclut à
une transformation scléreuse de l'estomac compliquée
Wadhérences avec les organes voisins. Une interven-
tion avant été déconseillée, la malade continua une
alimentalion légère.
Au bout de deux ans, en 1922, l'alimentation devient
impossible et un examen révéla un estomac minus-
cule qui était complétement tixé aux organes voisins,
intestin grèle et colon, dont la palpation était extre-
mement douloureuse. La malade fut pendant quelques
semaines soutenue par des lavements, puis mourut
d'inanition apres avoir enduré les plus terribles tor-
tures de la faim et de ta soif.
Cette fin effrayante survint I8 ans après l'ingestion
du liquide meurtrier.
Celle organisation d'adhérences, si bizarrement
envahissantes, résultant de réaction de perigastrile
consécutives à la brûlure de la muqueuse, el mettant
des années à s'organiser est tellement différente de
ce que lon observe habituellement, dans des cas
analogues, qu'il était ulile d'en rapporter évolution.
P. Trucnor.
P. Manioldi (Bologne). — Recherches radiolo-
giques sur la motilité gastrique à l’aide de
deux pâtes opaques différentes (La Radioloyia
medica, Vol. XI, p. 594-597.)
La technique: consiste à administrer aux malades
en deux jours, deux pates composées différemment,
l'une liquide à base de lait, et l'autre à base de ma-
tieres amylacees.
Avec la première pate on obtient des détails mor-
phologiques beaucoup plus fins: mais avec la se-
conde ona des renseignements plus exacts sur la
durée de l'évacuation. M. GRUNSFAN.
Barjon (Lyon). — Examen radiologique de l’æso-
phage. (Lyon Médical, 10 mars 1422, p. 187-200.)
Revue trés intéressante et tres complete des ren-
seisnements fournis par l'exploration radiologique de
lesophage, au point de vue de Fanatomie et de la
physiologie normales et pathologiques de ce conduit.
C'est la radioscopie, grâce à la variété d'images
qu'elle fournit dans les différentes positions d'exa-
men, gràce aussi au mouvement de ces images
« vivantes et parlantes », qui se prete le mieux a
examen de Peesophage. La radiographie n'intervient
que pour fixer un aspect plus caractéristique,
L'examen, pour ètre complet. doit porter sur ta
déglutition de la bouillie liquide, de la pate épaisse
Rayons X.
83
et du cachet, car la déglutition physiologique est
différente avec les liquides, les pateux et les solides.
Chacun de ces modes d'exploration est susceptible de
donner des renseignements particuliers qui s'ajoutent
et se complètent.
L'A. examine successivement les renseignements
fournis par l'examen radiologique :
1° Dans les compressions et déviations de l'aso-
phage par les tumeurs du médiastin, les ectasies aor-
tiques, les goitres plongeants, etc.
2° En présence de corps étrangers déglutis (corps
étrangers opaques, corps étrangers non visibles).
o Dans les sténoses (sténose néoplasique que PA.
prend comine type de sa description; sténose cicalri-
cielle; sténose consécutive à un ulcère de læso-
phage).
te Dans le méga-æsophage.
5° Dans le diverticule.
6° Dans le spasme de lwsophage.
7° Dans l'atonie de P@sophage, manifestation fonc-
tionnelle d'origine nerveuse que PA. a contribué a
faire connaitre (voir thèse de Courbis analvsée dans ce
journal, tome V, n° 2, p. 88).
M. Cnassanp.
Hanus Friedrich et Arthur Haueber (\lle-
magne). — Carcinome csophagien et exostoses
vertébrales. (Fortschrilte auf. d. gebiele Ronty.,
t. 20, Hft. 3.)
Observation d'un carcinome de lsophage dève-
loppé au niveau d'une exostose, qui provoquait une
sténose du conduit et avait, d'après les auteurs, con-
tribué au développement de la tumeur.
Des cas analogues ont été signalés, en particulier
des tumeurs de l'œsophage en relation avec des lé-
sions de spondytite déformante,
L. SPILLIAERT,
Weber (Kien). — Sur un nouvedu symptôme de
la sténose néoplasique de œsophage. (forts.
chritte auf. der. Rönty., t 29, HEU 5.)
Chez les malades atteints de sténose de Pæsophage
de nature néoplasique, il y aurait une discordance
entre l'observation directe, qui montre la bouillie
opaque arrèlée au-dessus de la sténose et la sensa-
tion accusée par le patient: celui-ci a linpression
que le passage du liquide se fait presque aussitôt
dans l'estomac.
Si le malade ingere plus de 50 cm? de liquide
apparait une douleur vive et, souvent, des vomis-
sements.
A.-W. Crane Calamazoo). — Les déformations
du bulbe duodénal. ses rapports avec la clinique
et le chimisme gastrique. | lhe Journal of Radio-
loyy, vol. 5, Juin 1222, n° 6, p. 218 à 221.
Les seules déformations du bulbe duodénal ne
suffisent pas pour établir un diagnostic. L'histoire
clinique du cas et l'analyse du suc gastrique doivent
ètre pris en considération, Tel est d'añleurs aussi
l'avis de Tarmon et de folzknecht.
L'A. étudia dans 1000 cas de déformation du bulbe
duodénal le chimisme gastrique.
#19 fois al trouva de l'hyperacidilé,
119 fois il trouva de Vachylie.
Les diagnostics portés furent :
Uleere duodénal dans 126 cas,
Uleere gastrique dans 28 Cas,
Cancer du duodenum dans 1 cas.
Sur ces 426 eas d'ulcère duodenal 25 seulemen
furent opérés et 19 fois on trouva un uleère, Les
autres Cas traités par a thérapeutique alcaline
suivant la methode de Sippey guérirent.
VIGNAL.
8
W. Nimeh (Beyrouth). — Les anomalies du Duodé-
num. (La Presse médicale, n° 69, 50 aoùt 1922,
p. 746,8 fig.)
L'A. classe les anomalies du duodénum en deux
catégories suivant qu'elles sont produites par des
organes à l'état pathologique, ou qu'elles coexistent
avec des eslomacs radiologiquement normaux.
Dans la première categorie, il range :
fe Les allongements du duodénuim, fixé ou non à
la vesicule, par la ptose d'un bas-fond gastrique
atone.
2° Le soulèvement de la première portion par hyper-
tonicité de lPestomac, avec léger spasme.
3 Déformation de la I“ portion, par compression et
adhérence d’une grosse vésicule.
& Déformations par tumeurs du pancréas, ou par
compression mésentérique.
> Pislocation de la i portion consécutive à une
dislocation du pylore par viscéroplose totale.
6 Déviation du duodénum par déplacement du
prlore.
Anomalies de la deuxième catégorie :
f° Le bulbe duodénal fait suite, sans
démareal'on, à la région prlorique.
2 Variations de l'angle bulbo-pvlorique.
Position haute de langle duodénoa-jéjunal,
donnant à limage prioro-duodénale l'aspect en 8.
4" Ditférenciation diflicile des diverses portions du
duodénuim. ;
d Trajet duodénal en sens inverse; il se dirige au-
dessus du pylore.
6° Méga-duodénum: dolicho-duodénum. Le duo-
dénum allongé prend l'aspect d'un volvulus ou une
forme de serpentin.
ie Cercle complet du duodénum devant la région
pylorique, l'angle duodéno-jéjunal se trouvant dans
le voisinage du pylore. P. COLOMBIER.
ligne de
Dubois-Trépagne (Liége). — Obstruction subto-
tale du gréle. (Journal belye de Radiologie, 1922,
vol. XI, fase. IV, p. 218-224, avec ò tig.)
LA. rapporte l'observation radiologique d'un
homme de 40 ans, qui souffrait depuis longtemps de
constipation opiniätre, accompagnée d'un point dou-
loureux siégeant dans Phypocondre droit.
L'examen radiologique de l'estomac ne révéla rien
d'anormal, mais dans les quelques heures qui
suivirent, PA. fut surpris de voir des anses grèles
considérablement dilalées, et trouver une ombre très
opaque siégeant exactement au point douloureux de
l'hvpocondre droit.
Ce ne fut que 24 heures après l'ingestion du repas
barvté que Je cecum apparut, l'ombre opaque, cons-
tatee antérieurement élail au voisinage du ciecum et
etait devenue extrèmement douloureuse à la pression.
Au bout de 30 heutes, Pevacuation était complete, il
persistait cependant un petit résidu. barvié, dans la
tache douloureuse droite.
De cet examen VA. conclut à un obstacle siégeant
en amont du cecum, sur l'intestin grèle, au niveau
de la tache douloureuse, retrouvee à tous les
examens,
Une intervention fut pratiquée et on se trouva en
presence, dans la fosse ihaque droite, d'une masse
formée par le cecum, le côlon ascendant, et les der-
nicres anses grèles, le tout emprisonné dans des
adhérences tres résistantes. Cette masse fut exclue
du cireuit intestinal par une anastomose du jéjunum
et du transverse — les suites opératotres furent
excellentes.
Lorigine de cette obstruction du grêle fut révélée.
à CA. par le fait suivant : 25 ans auparavant, le malade
avait été opere d'ectopie testiculaire: une anse intes-
tinale avant éte perforée, on dut faire une fistule, et
la fermer plus tard par une anastomose de l'intes-
Rayons X.
>. t
lin — peu à peu la lumière de cette anastomose
s'atrésia, retenant les matières et motivant l'examen
radiologique signalé au début. P. TrucHor.
Leclercq iLiége}. — Carcinome pelvien chez une
fille de 14 ans, compression du rectum et doli-
chocolon transverse. (Journal belye de Rudiolo-
gie, 1922, vol. XI, fase. IV, p. 246-201, avec
1 lig.)
L'A. publie Vobservation radiologique d'une filleite
de 14 ans dont les signes cliniques faisaient penser
à l'existence d'une tumeur située sur la paroi anté-
rieure du rectum, obstruant ou comprimant fortement
le gros intestin. L'examen radiologique s'est effectué
au moyen d'un lavement opaque. On introduit faci-
lement la canule, la partie inférieure de l'ampoule
reetale S'emplit facilement, puis brusquement le
lavement baryté ne passe plus. Au bout de quelques
instants, il passe rapidement dans Fanse sigmoïde,
dans 1+ colon descendant et dans le transverse, qui
vers le milen de la ligne médiane s'infléchit brus-
quement vers le bas, puis remonte donnant une
image nette de dolichoedlon.
Dans la partie supérieure de l'ampoule rectale,
lorsque l'on arréte le lavement on voit apparaitre
une veritable solution de continuité parfaitement
visible.
L'intervention ultérieure a montré des colons des-
cendant et transverse considérablement augmentés de
volume, et une tumeur siégeant dans le Douglas,
comprimant la partie supérieure de ampoule reclale.
P. Treenor.
Enriquez, Gaston-Durand el Keller (Paris). —
Diagnostic des affections du carrefour sous-
hépatique par la méthode des radiographies en
série. (Bull. et Mém. de la Soc. méd. des Hop. de
Paris, n° 25, 27 juillet 1922, p. 1116.)
Les A. rappellent les difficullés du diagnostic
différentiel de ces affections, spécialement une qui
concerne Puleére du duodénum. L'association sur
l'écran radioseopique des trois signes suivants :
hy pertonie, hvperkinésie. évacuation rapide de lesto-
mac, ce qu'on appelle le syndrome de Barclay, ne suffit
pas an diagnostic puisque, on le sait aujourd'hui, ce
syndrome se rencontre non seulement dans d'autres
localisations de Fulcere que la localisation duodénale,
mais aussi dans beaucoup de cas où il n'existe ni
ulcere de l'estomac ni ulcère du duodénum, mais
seulement une appendicite chronique ou des caleuls
de la vésicule biliaire.
Les A. rappellent les travaux des radiologistes
américains, Cole. Case, Cormon et Miller, George et
Léonard, les albums des quatre derniers et le livre
récent d'Akerlund, de Stockholm.
Pour pratiquer la radiographie en série de la
petite courbure de l'estomac, de l'antre prepylorique,
du duodénum et de la région sous-hépaljque, ils
emploient le dispositif fort simple, construit par la
maison Drault sur leurs indications et présenté en
Février 1922 à la Société de Radiologie: il s'applique
instantanément à n'importe quelle installation à con-
dition. bien entendu, que le médecin radiologiste dis-
pose d'une source radiogene permettant la prise des
cliches en une demi-seconde au minimum.
Le malade, successivement debout et couche, est
immobilisé, tandis qu'on prend des elichés en nombre
illimité, à la cadence de douze clichés en dix minutes
par exemple. L'important mest pas d'aller vite, mats
d'obtenir des cliches en grand nombre.
Pour l'examen du bulbe duodénal et de l'antre, Je
malade à jeun ingére 190 granmnes de sulfate de
baryum crémeux, additionné de deux euillerées à
soupe de sirop de gomise et de 25 grammes de cacao
sucré en poudre.
Rayons X.
L’examen radioscopique habituel, pratiqué dans la
station verticale, permet de noter la forme et les
dimensions de l'estomac, de localiser les points dou-
loureux, ete. On attend; bientôt l'estomac se con-
tracte et le, bulbef duodénal se remplit. Que celte
réplétion soit rapide ou lente, la règle est de l’accélérer
d'une part en exprimant l'antre prépylorique avec les
doigts gantés, d'autre part en bloquant contre le
rachis la deuxième portion du duodénum. Quelques
clichés sont pris, puis le malade est étendu sur Ja
table où il est prudent de le laisser pendant cinq
minutes couché sur le côté droit. La position en
décubitus ventral avec légère inclinaison latérale
droite et soulèvement du thorax par un coussin est
la position de choix. On attend encore et lorsque
le phénomène de l'évacuation bat son plein on prend
d'abord un premier cliché afin de vérilier si tout est
correct, puis toute Ja série. Il arrive parfois qu'on
soit obligé de guetter pendant une heure la réplétion
bulbaire.
8) malades ont été soumis depuis trois mois à
l'exploration par la radiographie en série. Le dia-
gnostic d’ulcére duodénal a été affirmé 17 fois d'après
les images radiographiques et chez les 10 malades
opérés le diagnostic a été confirmé Le diagnostic
d’ulcére gastrique a été posé par la mème méthode
8 fois et chez les 6 malades opérés ce diagnostic
a été confirmé. Dans un certain nombre de cas où on
pouvait songer à l’existence possible d’un ulcère, les
radiographies en série ont dépisté des modifications
de l’image duodénale que l'intervention chirurgicale
a pu contrôler et rapporter à leur cause véritable,
c'est-à-dire à une périduodénite sans trace apparente
d’ulcere avec adhérences plus-ou moins étendues et
épiploïte. Tantôt ces lésions accompagnaient une
appendicite chronique, tantôt elles étaient consé-
cutives à Vablalion de lappendicite. Dans trois cas
où le tableau clinique pouvait faire penser à un
ulcère gastrique ou duodénal, les films de radiogra-
phie en série révélèrent l'existence, dans la vésicule
biliaire, de calculs dont Pablation chirurgicale fit dis-
paraitre les troubles digestifs.
Cette instructive communication est illustrée de
clichés très démonstratifs. A. B.
APPAREIL GENITO-URINAIRE
David de Prades (Paris. — Rein polykystique
bilatéral, découvert par pneumo-péritoine. (Bul-
letin de la Société de Radiologie médicale de France,
Octobre 1922, p. 200-201.)
LA. montre l’observation d'une malade qui présen-
tait une grosse masse dans lPhypocondre droit, et
chez qui l'examen clinique avail révélé un rein poly-
kvstique droit avec intégrité du gauche.
Pour contirmer le diagnostic on demanda à l'A. de
pratiquer un pneumo-peritoine ; une insufflation sous-
peritonéale de 1800 cc. d'oxygène fut faite avec lap-
pareil de Carelli.
L'examen pratiqué en décubitus ventral montra le
rein droit. gros, lobulé, polykystique, et fit en outre
découvrir que le rein gauche était, lui aussi. très gros,
lobulé et polvkystique.
L'intervention était donc devenue inutile.
P. TRUCHOT.
Arcelin (Lyon). — L’exploration radiographique
au cours des recherches operatoires d’un cal-
cul urinaire. (La Clinique, Juin 1922, 668-571.)
LA. montre par des exemples qu'un calcul bien
repéré peut échapper au chirurgien. Celui-ci est
obligé soit d'enlever le rein, soit de refermer sans
avoir fait l'extiaction. Il est donc indispensable de
i
85
réaliser le plan suivant qui s’est trouvé souvent
exécutable durant la guerre, mais qui ne parait plus
de mise dans les hôpitaux civils : 1° dispositif radio-
logique facile à mettre en place rapidement dans la
salle d'opération ; 2° provision de plaques ou pellicules
enfermées dans des enveloppes stérilisées que le
chirurgien placera au contact du rein ou de luretere;
3 laboratoire de développement assez à proximité
pour qu'on ait le résullat en le miniinum de temps:
4° présence d'un radiologue entrainé donnant à l'opé-
rateur toute indication utile.
A. LAQUERRIÈRE.
G Ronneaux (Paris). — Déplacement de la vési-
cule biliaire par ptose du rein droit. (Bulletin
de la Sociélé de Radiologie médicale de France,
Juillet 1922, p. 169-171, 1 fig.)
L’A. présente un cliché pris sur une lithiasique
atteinte de ptose abdominale marquée. Sur cette ra-
diographie. prise en décubitus abdominal, ampoule
dorsale. en l'absence de toute insufflation intestinale,
artificielle, on voit nettement l'ombre d'un rein droit
ptosé, visible dans <es deux tiers inférieurs et une
vésicule biliaire rejetée fortement vers la gauche,
surmontée d'une image calcifiée probablement calcu-
leuse.
L’A. présente également un autre cliché, pris sur
un second sujet, sur lequel on voit parfaitement le
rein droit ptosé — il conclut: que le rein peut ètre vi-
sible sur des radiographies prises en décubitus abdo-
minal quand il est mobile, et que la vésicule biliaire
peut subir des déplacements ne dépendant pas exclu-
sivement de l'abaissement du bord inférieur du foie.
P. TRUCHOT.
L. Coleschi (Rome). — Démonstration radiolo-
gique des calculs de la prostate. (Associalion
romaine d'Electrologie et de Radiologie medicale,
6 juin 1922.)
Pour ce faire il faut remplir la vessie d'une sub-
stance qui fasse contraste avec la prostate; l’A. re-
commande l'oxygène qui dessine très nettement le
contour de la vessie sur le fond de laquelle la pros-
tate augmentée de volume vient faire saillie.
M. GRUNSPAN.
M. Sgalitzer et Th. Hryntschak (Vienne). —
L’examen radiologique de la vessie en direction
latérale. (Zeit. F. Urol., tome XIII, fase. 10: in
Journal Urologie, tome XV, n° 4.) `
Technique : sujet dans le décubitus latéral.
Réplétion de la vessie par une solution d'iodure de
potassium à 10 pour 100.
La sonde est laissée dans l'urctre.
Utiliser un rayonnement pénétrant et centrer à
deux travers de doigt en avant el au-dessus du
grand trochanter.
Le temps de pose nécessaire est environ 6 fois .
celui utilisé pour les radiographies oceipito-frontales,
Résultats: De leurs recherches pratiquées sur un
certain nombre d'hommes adultes et normaux les
A. concluent que la forme de la silhouette vésicale
n'est pas constante.
L’oritice interne de la vessie ne correspond pas au
point le plus déclive: celui-ci se trouve entre la sym-
physe et cet orifice interne. Les A. proposent d'ap-
peler sinus vésical la niche constituant cette por-
tion déclive.
Le plus souvent Fombre vésicale est triangulaire
avec des angles arrondis. La base de ce triangle est
dirigée en avant. les deux autres coles, sensiblement
égaux, se réunissent en bas sous un angle obtus, cons-
tituant le sinus vésical. Dans la plupart des cas la
hauteur de ce triangle est faible.
86
Parfois la silhouette vésicale présente une forme
quadrangulaire: le côté supérieur constituant Je toit
de Ja vessie, est rectiligne ou légèrement concave,
parfois convexe, suivant l'état des organes voisins et
la répletion de la cavité vésicale.
Le côlé postérieur ou rectal, sur lequel se trouve
l'oritiece interne, est dirigé en haut et en arrière.
Le côté inférieur ou symphvsaire présente toujours
une dépression, correspondant à la symphyse.
Le coté antérieur n'apparait qu'après un remplis-.
sage important el correspond à la paroi abdominale.
La nnuetiou modifie moins image latérale de la
vessie que limage frontales on ne eonstate qu'un
léger arrondissement des angles et une faible dimi-
nulion de la profondeur. NAHAN.
APPAREIL RESPIRATOIRE
Babonneix et Denoyelle (Paris). — Contribution
à l'étude du pneumothorax artificiel chez l'en-
fant. “Archives de Médecine des Enfants, Octobre
1922, p. 999-606, ayee fig.)
Article très documenté accompagné de radiogra-
phies. LOUBIER.
P. Sainton ct E. Schulmann iParis). — La res-
piration des basedowiens. étudiée à laide des
méthodes actuelles : masque de Pech. spiro-
métrie, radioscopie. etc. dAnrvales de Médecine,
Septembre 1922, p. 175-188. avec fig.)
Les A. ont fail un examen radioscopique minuticux
de leurs malades et ont mesuré chaque fois la valeur
métrique de lincursisn du diaphragme en expiration
et en inspiration forcée.
Chez le sujet normal, l'indice de mobilité diaphrag-
malique extrème est de 6 à 8 centimètres. Chez les
basedowiens les A. n'ont trouvé qu'une mobilité de
5 centimètres, en movenne. LOUBIER.
Paisseau ct Iser Solomon (Paris). Pneumonies
centrales et pneumonies muettes. (Société më-
divale des hôpitore de Paris séance du 28 juillet
1922, n° 26 des Bulletins, p. 1194.)
L'observation purement clinique avait établi antre-
fois deux variétés de pueumonies muettes, c'est-à-dire
de pheumonies caractérisées par apparition tardive
ou mème l'absence complète des signes d'anseul-
tation: la pneumonie centrale et la pneumonie mas-
sive. Puis l'exploralion radioscopique a conduit a
deux opinions contradictoires. Pour les uns Lt pneu-
momie lobaire debute par la région du inte. elle est
tout d'abord centrale et gagne la périphérie par évo-
lution centrifuge: si la progression s'errèle on a des
pheumonies centrales que souvent les rayons X per-
mettent seuls de reconnaitre. Pour les autres la pneu-
monie débute constamment par la corticalilé du pou-
mon et se propage de la périphérie au centre, il wya
pas analomiqueinent de pneumonie centrale el st
chiniquement la pneumonie demeure silencieuse, c'est
que le bloc hepatisé n'est pas entouré d'une zone
dengouement où que Phepatisation n'est pas pous-
sée très loin.
Les observations à la fois cliniques et radiologiques
des A. les coudtusent aux conclusions suivantes:
Chez laduile, le debat hilaire. tres frequent sinon
de règle dans la pneumonie grippale, peut s'observer,
à titre de rareté sinon dexeepbon. dansla pneumonie
franche lobaire, Ces pneumonies à debut ibure se
propagent par developpementeenuiluge, e les peuvenk
dans cerluns cas ne pas alleindre ou mattemdre que
tardivement la corticalité du poumon; la pneumonie
centrale se trouve alors réalisée,
Rayons X.
Celle pneumonie peut être, en. raison de la situation
profonde du foyer. une pneumonie silencieuse ou
muelle. Toutefois les pneumonies muettes sont loin
détre toujours des pneumonies centrales; il existe
des pneumonies corticales silencieuses où Pabseuce
des signes sthethoscopiques est due à certaines par-
ticularites du foyer hépatisé.
Chez adulte la fréquence respective de ces deux
varietés de pneumonies muettes reste à déterminer.
Chez l'enfant les pneumontes silencieuses du sommet
ne sont pas des pneumonies centrales.
En résumé l'exploration radiologique confirme Îles
enseignements anciens de l'observation purement
clinique. A. B.
Solomon, Maingot ct Coste ‘Parisi. — Sclérose
pleuro-pulmonaire avec rétraction hépato-
phrénique simulant un Kyste hydatique du
foie. (Bulletin et Mémoires de la Société médicale
des hôpitaux de Paris, ne 25, p. 1125, 27 juillet
1922.)
Tres intéressante observation illustrée de trois
belles radiographies dont Pune a été prise avant et
les deux autres apres pneumo-peritoine. Ce qni cons-
tilue le caractère exceptionnel de cette observation,
eest avee une élévation très prononcée de la moitié
droite du diaphragme, létat en apparence à peu près
normal du poumon correspondant au lieu des signes
de selérose pleuro-pulmonaire d'ordinaire très pro-
nonces en pareil cas, d'où la difficulté du diagnostic
différentiel et la solution du probléme à Faide du
pneumo-péritoine. Fout en considérant ce procédé
d'examen comme un procédé d'exception il ne faut
done pas hésiter à y recourir quand il est nécessaire,
puisqu'il est capable d'apporter an diagnostic une
contribution décisive. A. RB.
E. Milani (Rome). — Observation clinique et
radiologique d’un cas de pleurite médiastine
antérieure. (Assccrilion romaine d'Electrolonre
el de Radiologie médicale, 6 juin 1922.)
Les ditficultés du diagnostic clinique n'ont pu être
levees par un examen radiologique tres soigné: les
renseignements cliniques étaient d'ailleurs également
indispensables pour l'interprétation des images ra-
diologiques. Celles- montraient un voile des deux
espaces complémentaires, trés faiblement éclairés ;
des deux cotés de Vombre du cœur on observait
deux grosses ombres rondes à convexité externe tres
nettement délimitée, Celle de gauche s'étendait de
Pare médian jusqu'a mi-hauteur du ventricule : Fom-
bre de droite plus haut placée et plus ronde embras-
sait les 2/5 supérieurs de l'ombre cardiaque. L'es-
pace rélrocardiaque etait libre; les ombres étaient
plus nettement pergues en position dorso-ventrale.
M. GRUNSPAN.
Vogt :Tubingue;, — Suite des recherches radio-
logiques sur les organes internes des nouveau-
nes. avec une nouvelle preuve de la theorie
vasculaire du lacis pulmonaire. i Fortschritte
auf d. yeb. der Ronty. Bd. %9 Heft 4.)
L'A. expose le résultat de ses recherches, d'ordres
tres divers, sur les aspects radiologiques d'une serie
d'organes chez les enfants.
n'a trouve d'image visible du hile chez le nonr-
risson que dans des cas pathelogrques.
Ses observations de conduisent egalement à attri-
buer aux vaisseaux le léger lacis visible dans les
champs pulmonaires, injection des vaisseaux par
un diquide opaque donnant une image identique:
En cas d'ocelnsion de Fæsophase, PA. wa jamais
trouve de gaz dans Je tube digestif, ee qui démontre
Rayons X.
d'après lui que l'aérocolie des nouveau-nés est pro-
voquée seulement par la déglutition d’air atmosphé-
rique.
Dans une seconde partie, l'A. étudie successive-
ment le transit digestif chez le nouveau-né bien por-
tant, la vascularisation des surrénales, et termine en
donnant quelques indications sur les caractères ra-
diologiques de la vessie des nourrissons.
P. SPILLIAERT.
CORPS ÉTRANGERS
Altschul {Praguci. — Localisation des corps
étrangers intra-oculaires. (Fortschritte auf d.
geb. der Rünty., Bd XXIX, Heft 4.)
Etude critique des nombreux procédés utilisés dans
tous les pays.
LA. décrit ensuite un procédé personnel, auquel il
consacre 16 pages et termine son article par cette
conclusion, que dans la grande généralité des cas le
contrôle de Pexactitude du repérage manque, sauf
en cas d'énucléation de Peil. Dans beaucoup de cas
d'ailleurs l'extraction se fait à l'aide de l'électro-
aimant et un repérage précis n’est pas utile.
La méthode de l'A. est fort compliquée et néces-
site six épreuves radiographiques, des échelles divi-
sées de précision, la cocainisation de lwil, et des
calculs dont lA. pousse la précision jusqu'au dix-
millième de millimètre !
Une abondante bibliographie termine cet article
touffu. P. SPILLIAERT.
DIVERS
Pierre Lehmann (Paris). — Des rapports du
radiologiste avec le médecin et le malade. (Lu
Clinique, Juin 1922, p. 678-689.)
Un bon radiodiagnostic nest possible que par une
collaboration étroite du médecin et du radiologiste.
Si le médecin ne peut assister à l'examen, il doit
donner au radiologiste tous les renseignements eli-
niques négcessaires et lui préciser quelles recherches
il y a lieu de faire; par contre il doit laisser au radio-
logiste son entière liberté pour le choix des movens
(scopie ou graphie par exemple) et pour l'interpréta-
tion des images. A. LAQUERRIÈRE.
. . RADIOTHÉRAPIE
GÉNÉRALITÉS
Janus T. Case (Amérique). — Technique et
aspect clinique de la nouvelle radiothérapie
pénétrante. (American Journal of Rantyenology,
vol. IX. n°9, Sept. 1922, p. 350-557.) |
Revue générale de Ja question où FA. expose sa
méthode amsi que colles employées à Erlangen et à
Fribourg: ces deux dernières nous sont connues par
les articles et les analyses parues iei même, aussi
nous les passerons sous silence.
Case n'irradie pas :
le Les cas désespérés avec métastase et cachexie
avancée, car on ne ferait que hater leur fin:
2° Les cas opérables, surtout les cancers utérins:
ils doivent être opérés quitte à faire des irradiations
post-opératoires si cela est nécessaire. | |
87
Avant de commencer les irradiations pénétrantes
et massives il convient de préparer le malade :
a En le laissant un jour ou deux au lit:
b) En lui faisant prendre d'abondantes boissons
alealines et lactosées. et en lui faisant absorber sous
une forme ou une autre du glucose;
ce) On aura aussi soin de faire une analyse du sang
et des urines. Enfin le malade viendra dans la salle
des irradiations à jeun et apres avoir reçu une piqûre
de morphine.
En attendant d'avoir de meilleures données, Case
adopte pour attaquer les tumeurs la méthode de
Seitz et Wintz, c'est-à-dire qu'il cherche à faire
absorber aussi rapidement que possible en 3 à 4 jours
consécutifs :
120 pour 100 de la dose érythémateuse aux carci-
nomes ;
80 à 85 pour 100 de celle dose aux sarcomes.
D'une facon générale il procède de la facon sui-
vante pour les cancers ulérins, il a 4 portes d'en-
trée.
La distance anti-cathode peau est de 50 centimètres.
Filtre en cuivre, 4 millimètre.
L’ampoule travaille à 3 mma.
Il complete ces irradiations par la curiethérapie
intravaginale et uterine.
Pour la face. le cou, le maxillaire et les seins,
la distance anticathode-peau est de #5 centimetres.
Les effets immédiats sont : vomissements, nausées
que l'on prévient souvent par la piqûre de mor-
phine.
Quand on a irradié des ganglions cervicaux axil-
laires ou inguinaux, dans les 12 heures qui suivent
Virradiation apparait un léger érythème avec dème,
cet cedeme disparait au bout de 24 heures, puis
apparait un cedéme plus foncé ct enfin une pigmen-
tation.
Quand c'est la langue, les lèvres, les amygdales
le corps thyroïde ou les ganglions médiastinaux, le
malade ne tarde pas à se plaindre de dvsphagie, de
dyspnée, d'irritation pharvngo-larvngée. puis au bout
de 4 à 10 jours tout rentre dans lordre.
Quant au mal des irradiations il varie d'un sujet
à l'autre et on n'a jamais pu en découvrir la cause.
Les résultats immédiats sont excellents, Pon assiste
à une transformation de l'état général et local du
malade : il est encore trop tôt de parler de guérison:
tout ce que l’on peut dire c'est que les résultats pal-
liatifs ainsi obtenus sont les meilleurs qu'on ait obte-
nus jusqu'à present. ° WILLIAM VIGNAL.
A. Simons (Berlin). — Le mal des irradiations
pénétrantes (Rontgenkater) et son traitement.
(Strahlentherapie, Bd XLV, H. 1, 1922, p. 106.)
Simons aurail obtenu une sédation importante des
symptômes du Röntgenkater en administrant à ses
malades le Neo-Bornyval (ether de l'acide isovalé-
rvulvcollique: sous forme de perles à 0,25 gr. H donne
10-12 perles par jour en 4-6 prises.
Ise SOLOMON,
F. Klewitz Wonigsberg:. — Quelques recherches
sur les échanges nutritifs chez les irradiés.
iStrahlentherapie, Bd NIV, H. 1,1922. p. 101.)
LA. étudie., dans cette courte communication, Peli-
mination de la créatine, des acides aminés, et de
lazote chez Jes malades soumis à Faction des
ravons X. Chez 93 malades i a constate une créali-
nure très nette après Virradiation. L'élunination des
acides amines est également augmentée. Quant a
l'élimination de l'azote total. les doses moderées ne
donnent aucune augmentation notable, les tres fortes
doses augmentent notablement Velnmination de Vacate
total. lei SOLOMON.,
88
O. Strauss i Berlin). — Etudes expérimentales sur
certaines actions biologiques des rayons. (Strah-
lentherapie, Bd XIV, 1922, p. 81.)
Travail un peu confus dans lequel l'A. envisage
l'action des rayons sur les colloides et sur les
lipoïdes. D’après Strauss, à la suite des irradiations
on constaterait une diminution de l’éliminauon du
calcium, tandis que la teneur du sérum en cholesté-
rine augmenterail. [SER SOLOMON.
E. Pohle (Francfort). — Emploi de sacs en caout-
chouc remplis d'eau pour recouvrir les parties
à irradier. (Strahlentherapie, Bd XIV, H. 4,
1922, p. 118.)
L'A. emploie comme matière diffusante au-dessus
des parties malades a irradier des sacs de caout-
chouc remplis d'eau; ces sacs présentent l'avantage
de se mouler facilement sur les diverses parties du
corps. [SER SOLOMON.
Jean Kotmayer (Mayence). — Rontgenthérapie
de l’ulcus gastrique. (Strahlentherapie, Bd XIV,
H. 1, 1929, p. 145.) .
L'A. emploie Ja technique suivante : appareil à
grande pénétration (Siemens). ampoule Coolidge
A.E. G., filtre 4 mm. cuivre plus 3 mm. d'aluminium,
distance focale 23 cm. [I donne tous les deux jours
1/10 de la dose érrthème et répète cette dose 10 à
12 fois. Cette série est renouvelée après 8 semaines
de repos. L’A. considère que la rüntgenthérapie doil
ètre pratiquée exclusivement suivant la méthode des
pelites doses, l'emploi des fortes doses pouvant s'ac-
compagner de perforation, de lésions stomacales,
d’aggravation des troubles de la sécrétion par para-
lysie des voies sympathico-dépressives.
ISER SOLOMON.
R. Lenk (Vienne). — Contriputlon à la technique
de l'irradiation du bassin et de la cuisse (Sirah-
lentherapie, Bd XIV, H. 1, 1922, p. 112.)
L’A. a observé de l'azoospermie dans deux cas où
l'irradiation avait été pratiquée dans le voisinage de
la région scrotale, le scrotum avait été recouvert
d'une feuille opaque aux rayons. Il conclut que
l'azoospermie s'explique dans ce cas par une irradia-
tion indirecte par le rayonnement diffusé par le sujet
lui-mème. Pour éviter l’azoospermie il est nécessaire
d'envelopper le scrotum dans une espèce de suspen-
soir opaque aux rayons. ISER SOLOMON.
Prof B. Fischer (Francfort). — Sur les radio-
nécroses de l'intestin. (Strahlentherapie, Band
XIII, Heft 2, 1929, p. 555.)
L'A. apporte trois nouvelles observations de radio-
nécroses de l'intestin et à ce propos discute la ques-
tion de la dose eancéricide et le mécanisme de ces
radio-nécroses. Avec son colfegue de Francfort,
Eekelt. FA. conclut qu'on ne peut attribuer aucune
valeur five ada dose cancériadte. à da dose ovarienne
et ada dose dérvtheme. Pour Fischer la muqueuse
intestinale est tres radio-sensible. plus radio-sensibte
que la peau. Après les irradiations intensives, Les
lesions vasculaires sont très importantes et cect
explique les nécroses tardives. Apres avoir rappelé
le travail de Regaud, Nogier et Laeassagne, F. con-
elut que le tractus intestinal peut être facilement, et
d'une facon durable, lésé par les rayons X et que la
techniqne radiothérapique doit tenir compte de ce fait.
ISER SOLOMON.
Rayons
X.
G. Grossman (Berlin). — Appareils sur la Radio-
thérapie profonde. (Strahlentherapie (Bd. XIV,
H. 1, 1922, p. 215.)
LA. décrit les appareils générateurs de haute ten-
sion créés ces dernières années par la maison Sie-
mens et Halske. Dans la catégorie des transforma-
teurs à circuit magnétique ouvert il décrit une bobine
avec isolement à l'huile, l'interrupteur porte un
commutateur tournant pour supprimer londe inverse.
(C'est le vieux dispositif de Ropiquet, le Sélecteur
d'ondes). Dans le groupe des transformateurs à cir-
cuit magnélique ouvert, VA. décrit l'appareil multi-
volt de Siemens, transformateur pour 250000 volts, à
isolement particulièrement bien éludié, le milieu du
secondaire étant mis à la terre et un contact tour-
nant comme systéme redresseur. Ces hautes ten-
sions ne sont pas exemptes de danger, aussiavec le
Multivoll utilise-t-on une cupule spéciale qui est une
caisse de grandes dimensions mise à la terre. Pour
donner à cette caisse un minimum d'encombrement
l'ampoule Coolidge utilisée a une forme spéciale
(analogue au tube Coolidge dentaire). La caisse a
une fenétre mobile qui permet des déplacements de
20° à 509, La caisse étant fixe, une table spéciale per-
met l'élévation du malade jusqu'à l'obtention de la
distance focale désirée. Dans un dernier modèle de
Multivolt la mise à la terre du milieu du transfor-
mateur a été supprimée. ce qui permet l'utilisation de
l'appareil également avec les porte-ampoules usuels.
Entin à noter un régulateur de tension pour pbvier,
au moins partiellement, aux variations de tension
des réseaux urbains. Iser SOLOMON.
L. Halberstaeder et P. S. Meyer (Berlin). —
Sur l’action des rayons de Rontgen primaires
et secondaires sur les bactéries. (Fortschritte
auy. d. Geben Ronty., Bd 29, Hft 4.
Après avoir rappelé les nombreuses recherches
faites sur ce sujet, les auteurs exposent le résultat
de leurs expériences sur le B. prodigiosus, dont la
vitalité et la vive coloration rendent les observa-
tions très commodes.
4: Ils ont étudié d'abord l'influence du rayonnement
direct, dans les conditions suivantes : 180 kilovolts,
2, 5 milliamperes, distance 20 cm., avec ou sans
filtration par du verre.
Une irradiation de 20 minutes, mème avec filtration
par du verre, provoque déja des troubles de crois-
sance et une décoloration des colonies, Une irra-
dialion de 2 heures, sans filtration, stérilise définiti-
vement la culture.
Il faut donc des doses énormes (dix fois la dose
qui provoque sur la peau un érytheme intense, pour
produire un elfet appréciable.
%) Dans une autre série de recherches, les auteurs
ont utilisé ues radiateurs secondaires (maintenus à
une faible distance des cultures, pour éviter lac-
lion toxique des métaux constituant ces radiateurs).
Dans ces conditions. une irradiation de dix mi-
nutes produit déjà une action nette sur les cultures,
une irradiation d'une heure les s<térilise: la photo-
graphie de la culture. prise deux jours après, montre
un développement normal des portions de la culture
situées en dehors de la zone iradiee. qui reste abso-
lument sterile.
L'iuterposition d'une feuille de carton entre le
radiateur et la surface de la cuitare fait disparaitre
presque totalement les effets du rayonnement.
L'ordre Wachivite des radialeurs cinploves s'est
montré le suivant (évaluation en unites arbitraires).
Au 99, Hlg 80, PEIS, Su 90, Zu 30, Cu 29, Fe 26,
A} 9.
Parmi les sels de métaux lourds, le ealomel est le
plus actf.
Rayons X.
Les auteurs concluent de leurs recherches que
l'action sur tes bactéries est réelle, mais ne se montre
que si l'on emploie des doses telles que cette action
ne peut avoir actuellement d'utilité pratique.
P. SPILLIAERT.
NÉOPLASMES
G. Roussy. Simone Laborde, R. Leroux et E.
Pegre (Paris). — Réactions locales et générales
de l'organisme au cours du traitement du col
de’l’utérus par les rayons X et y. (Bulletin de
` l'Association francaise pour l'étude du cancer,
tome XI, n° 7, Juillet 1922. (séance du 19 juin).
Les A. ont entrepris l'examen systématique
du sang chez un certain nombre de cancéreux sou-
mis au traitement curiethérapique ou reentgenthé-
rapique, pour voir s'il était possible de trouver un
test biologique susceptible d'ètre mis en parallèle
avec l’évolution clinique. En mème temps, l'examen
microscopique de biopsies prélevées en série a été
pratiqué au cours et à la suite du traitement par
les radiations.
Cette première série de recherches, limitée aux épi-
théliomas du col de l'utérus, permet d envisager des
cancers de mème siège, de même forme et de même
nature histologique ; et ces observations montrent
les faits suivants :
te L'étude par biopsie en série d'un cancer du col
de l'utérus, au cours du traitement radiothérapique,
et celle des réactions hématologiques également pour-
suivies en série ci-dessus, donnent des renseigne-
ments qui marchent de pair et qui revétent des types
tres différents suivant que l'évolution se fait vers la
guérison ou vers l’envahissement progressif et la
mort.
% L'étude locale des réactions histologiques d’une
tumeur, et notamment l'étude de son stroma con-
jonctif et de ses vaisseaux, semblent comporter des
éléments de pronostic importants. C'est ainsi que l’al-
tération du stroma avec lésions fibrinoïdes et flam-
méches necrotiques, avant tout acte thérapeutique,
doit ètre interprétée comme un élément de pronostic
défavorable. Par contre, un stroma intact peut se
trouver momentanément lésé après Faction du ra-
diuin, mais bientôl apparaissent les symptômes d'une
cicatrisation rapide.
vr L'examen du sang des cancéreux parait fournir
un moyen de prévoir et de suivre les réactions géné-
rales de l'orwanisme au cours du traitement par les
radiations. En etet, il ne faut pas seulement tenir
comple des phénomènes de radio-sensibilité et de
Faction locale des rayons sur le néoplasme, mais il
est important aussi de connaitre la manière dont
l'organisme réagit pour en tirer des déductions pro-
nostics et des indications dans le mode de traitement
à instituer.
Lorsque avant loul traitement, Va formule hématolo-
gique est défavorable, Pirradiation par les rayons X
ou y du radium, pratiquée avec la technique et les
méthodes habituelles, a tendance à accentuer les
troubles généraux. Il y aura donc lieu, dans ce cas,
d'agir avec prudence et peut-ètre de moditierle mode
habituel de distribution des doses de rayonnement.
Lorsque avant tout traitement, Ja formule héemato-
logique est favorable, Virradiation peut en amener
momentanément Faltération. mais celle-ci est en gè-
néral passagère et le pronostic reste bon.
J. BELOT.
Baensch (Letpzig.) — Relations entre les mėta-
stases et la tumeur primitive au point de vue
radiotherapique. (Fortschritte auf d. geb. der
Ronty., Band 29, Heft 4.)
89
L’A. rapporte des expériences faites par lui pour
étudier l'influence de lirradiation de la tumeur pri-
mitive seule sur l'évolution ultérieure des métastases
de cette tumeur.
Il divise les métastases en deux groupes. suivant
qu'elles s'effectuent par voie sanguine ou lympha-
tique. Les premières n'ont jamais manifesté la moindre
régression apres une irradiation de la tumeur pri-
maire, assez intense pour faire disparaitre entière-
ment celle-ci (carcinome du rectum avec métastases
hépatiques et vertébrales, carcinome du sein avec
métastase dans le bassin, carcinome du maxillaire
supérieur avec métastase dans le testicule.)
Les métastases ganglionnaires au début, par enva-
hissement des voies Ivinphatiques et des ganglions,
peuvent se comporter très différemment : dans six
cas, l'irradiation de la tumeur seule, les régions
ganglionnaires étant soigneusement protégées par
du plomb, amena la disparition de la tumeur et des
métastases : il s'agissait de carcinomes de la face
avec métastases sous-maxillaires, d'un carcinome de
la vessie avec métastases dans les deux aines et
enfin de deux carcinomes du sein avec métastases
dans l’aisselle et le creux sus-claviculaire.
L'A. pense mème qu’une irradiation des ganglions
peut étre nuisible dans certains cas en détruisant le
tissu lymphoïde, très radiosensible, qui jouerait un
role de défense contre l’infiltration néoplasique.
Il conseille d'essayer d'abord le traitement de la
tumeur primitive seule, sauf si les ganglions sont
- trop » infiltrés (ce qui doit être assez difficile à
reconnaitre a priori, semble-t-il). P. SPILLIAERT.
Chambacher et Descoust (Paris). — Contribution
à l'emploi des doses massives en radiothérapie
profonde dans le traitement du cancer. (La
Presse Médicale, n° 74, 16 septembre 1922,
p. 800-805.)
Les A. exposent les résnllats de leur expérience
hospitalière dans le traitement, par la radiothérapie
rofonde, d'un certain nombre de néoplasmes malins
(cancers du sein, du tube digestif, de la peau, du
rachis, du crane, sarcomes divers, etc.). Ils insistent
sur la nécessité d'employer des rayons très durs,
en doses massives; les résultats oblenus sont incon-
testablement supérieurs à ceux obtenus jusqu'à pré-
sent par la méthode des doses faibles et fractionnées.
La question du dosage est de très grande impor-
tance, Les doses insuffisantes, au lieu darréter lévo-
lution dun néoplasine, peuvent le stimuler si elles
reslent au-dessous d'une certaine limite (environ
40 pour 100 de Ja dose d’érytheme). H faut done une
dose déterminée pour obtenir la destruction des cel-
lules néoplasiques. Les diverses tumeurs malignes
ne réagissent d'ailleurs pas toutes d'une facon iden-
tique et leur radiosensibilité est très variable. Le
tableau suivant indique les doses efficaces (dose
© optima) en prenant pour base la dose dérytheme :
Pour 100
SACCONI o a 22 Ben eS Het NÉS RUN ee 10
Ostéosarcome ..... . . . . . . . . . . 100
Epithélioma du sein el ses metastases. 90 à 100
— végélantetnodulaire de utérus 10
— de ovaire .. CEE ETS 150
— ba<o-celulare de da pen. 100
spino-eelludaire o oo. 22 0
— de lPessophage. . 0. 0 2 2 120
— de l'estomac. . AE 110
— du gros intestin. o. aa. 125
P. COLOMBIER.
R. Proust Paris). —- L'état actuel du traitement
du cancer du sein. Dulletin ce UAssocialion
99
francaise pour l'étude du canrer, Tome XI, n° 7,
Juillet 1922.)
Après avoir rappelé les différentes modalités de
l'exérèse chirurgicale et la tendance actuelle de tous
les chirurgiens à pratiquer des opérations élargies,
R. Proust pose la question de savoir si l'on doit y
adjoindre Vutilisation de la radiothérapie ou de la
curielhérapie. Les statistiques publiées montrent la
fréquence des récidives après la radiothérapie post-
opératoire. Cela s'explique par les difficultés du traite-
ment radiothérapique du cancer du sein, difficultés
qui résultent de : t° l'étendue du réseau lymphatique
envahi comprenant non seulement le réseau Ivmpha-
tique glandulaire, mais aussi le réseau lymphatique
cutané; 2° la nécessité de ménager la vitalité du tissu
conjonctif capable dencercler le cancer, dont une
dose trop forte de rayons peut annihiler l’action: 3° la
disposition de la glande mammaire qui rend difficile
une irradiation parfaitement homogène.
De cel ensemble de faits. VA. conclut que la rænt-
genthérapie employée seule comme traitement du
cancer du sein doit être rejetée. Mais il est légilime
d'appliquer la radiothérapie post-opératoire à condi-
lion qu'elle soit très étendue.
En matière de récidives la radiothérapie est indi-
quée non seulement dans les récidives cutanées, mais
dans les récidives ganglionnaires avec œdème du
bras et même dans les récidives médiastinales et
pleurales où une amélioration considérable peut se
produire.
En ce qui concerne la curicthérapie, on ne peut
songer à un traitement radinumthérapique primitif,
mais la pose de radium à la fin de l'opération a donné
entre les mains d'Iandlev d'excellents résultats; les
tubes de radium étant placés au niveau de chacun
des groupes Ivmphatiques suspects. Ce traitement
doit ètre complété par de très larges applications de
radiothérapie penetrante.
LA. de ce très intéressant exposé conclut qu'à
son avis il est raisonnable d'admettre l'association
des trois thérapeutiques.
1° Un traitement opératoire consistant en une abla-
tion élargie ;
2 Un traitement curiethérapique immédiatement
post-opératoire.
Se Un traitement radiothérapique institué dès la
cicatrisation. La dose devant ètre donnée en une
semaine environ. SIMONE LABORDE.
Thiroloix ct Pierquin (Paris). — Tumeur hilaire
pulmonaire considérable (néo-probable). Ra-
diothérapie profonde. Régression énorme. Ac-
calmie. (Bull. et Mém. de la Sce. méd. des Hôp.
de Paris, n° 24, 15 juillet 1922, p. 1086.)
Très intéressante observation d'une malade amai-
grie, anémiée, atteinte depuis un an d'hémoptysies
fréquentes et de quintes de toux eoqueluchoïdes avec
vomissements qui se répètent nuit el jour. L'explo-
ration radiologique montre une grosse ombre hilaire
droite, étendue en hauteur de la elavicule au dia-
phragme et en largeur jusqu'au milieu du champ
pulmonaire droit. D'après le résultat négatif de toutes
les recherches. 1 ne s'agit ni de tuberculose ni de
svphilis, nt de kyste hvdatique, mais très vraisem-
blablement d'un néoplasine dont la nature histolo-
gique ne peut ètre déterminée. Point intéressant, la
malade, apres ehacun des cing examens radiologiques
auxquels elle a été soumise à divers intervalles, a.
remarqué d'elle-même une amelioration tres nette de
son état général, avec diminution de la toux et des
hemoptssies.
Le traitement radiotherapique est institué par
Prerquin., En rois semaines, de thorax est irradié
pendant 15 heures et recoit environ 75 unités H. Les
Rayons X.
irradiations ont lieu successivement par trois grandes
portes d’entrée : toute la face antérieure de Vhémi-
thorax droit, toute la face postérieure et toute la
face latérale. Le pouvoir pénétrant des rayons cor-
respond à 30 centimétres d'élincelle équivalente, ils
sont filtrés au travers de 12 millimetres d'aluminium,
la distance du foyer à la peau est de 55 centimètres.
Au cours dm traitement tous les svmptômes s’amen-
dent, la toux cesse, les hémoptysies disparaissent,
l'appétit revient, l'état général se relève, le poids du
corps augmente. À l'examen radioscopique, l'ombre
pathologique est réduite de moitié, son opacité a
diminué, la base pulmonaire est redevenue claire et
la coupole diaphragmatique apparente. A. B.
Max Steiger (Berne). — La rontgenthérapie
dans la carcinose péritonéale. (Strahlenthera-
pie, Bd XIV, H.1, 1922, p. 143.)
Schônleberg (voir notre analyse) déconseille la
rüntgenthérapie dans la carcinose péritonéale. Le cas
cilé par Steiger montre que la rüntgenthérapie peut
donner des résultats très intéressants dans la carci-
nose péritonéale. I] s’agit dune femme chez laquelle
la laparotomie montra un carcinome étendu à tout le
péritoine. diagnostic contirmé par l'examen histolo-
gique. La malade fut irradiée en 1916 avec une tech-
nique excellente à l’époque (radiothérapie moyenne-
ment pénétrante, doses fractionnées). Le résultat fut
remarquable et cette femme vécut pendant 5 ans en
parfait état de santé. Elle est décédée en 1921, mais
en absence d’autopsie, il a été impossible de savoir
la cause exacte de sa mort.
L'A. conclut que la carcinose péritonéale constitue
une indication de la réntgenthérapie.
IsER SOLOMON.
TUBERCULOSE
L. Kleinschmidt Essen). — Rontgenthérapie des
affections tuberculeuses des voies respira-
toires supérieures (lupus des muqueuses ettu-
berculose laryngée). (Strahlentherapie, Bd XIII,
H. 2, 1922.)
On connait la fréquence de Forigine endo-nasale du
lupus du nez (87 pour 100 des cas) etla nécessité de trai-
ter énergiquement cette localisation de la tuberculose.
Le traitement radiothérapique préconisé par PA. —
nous employons depuis plusieurs années une tech-
nique analogue — consiste à trradier le nez à travers
deux champs triangulaires, droit el gauche, chaque
champ allant de la racine du nez jusqu'aux plis naso-
géniens. Les deux champs sont irradiés dans la
meme séance. [I administre par champ 9-10 X dun
rayonnement de 6° B. W., filtré à travers 5-4 mm. Al.
La filtration avec le zine n'a pas donné à FA. des
meilleurs résultats. Les séances élaient renouvelées
tous les 14 jours et on faisait en lout une serie de
6 séances. On laissait un intervalle de {rois mois
avant de commencer une nouvelle série — si celle-ci
était nécessaire. — Le nombre des malades traités a
été de 48 hommes et 32 femmes, avec 28 guérisons.
Dans 5 cas une seule série a été sullisante; dans
x cas deux séries, dans les autres cas 5 ou plusieurs
séries, DA. n'a jamais observé une dissémination
miliaire de la tuberculose ou un coup de fouel donné
à affection. L'A. a obtenu la guérison — avec une
technique analogue — dans deux cas de lupus des
gencives et dans 4eas de Inpns du voile du palais.
© Dans la deuxième partie de son travail, FA. expose
les résultats qu'il a obtenus dans le traitement de la
tubereulose laryvsngee. La tuberenlose larvngee est
une tuberculose secondaire et il rappelle que Kihan
n'a jamais vu un cos de tuberculose laryngée primi-
Rayons X.
live indiscutable, et de ce fait les résultats obtenus
sont moins bons. LA. a renoncé à l'emploi des fortes
doses et rappelle le cas d'Holfelder qui observa un
cas mortel de nécrose laïvngée après Pirradiation
bilatérale d'une adénopathie tuberculeuse. La tech-
nique emplovée par VA. a élé la suivante : irradiation
à travers deux champs cervieanx latéraux, de 10 em.
de diamètre, rayonnement 6° B. W.. filtration avec
4mm. CAL La dose a été de 10 X par champ, renou-
velée tous les 14 jours jusqu'à six fois. une nouvelle
série était faite après trois mois de repos. Le nombre
des malades traites a été de fò: 5 ont élé complete-
ment guéris, deux échecs et dans les dix autres cas
on a obtenu une amélioration importante.
ISER SOLOMON.
Albert Kohler (Fribourg-en-Brisgau). — La
rontgenthérapie dans la tuberculose chirurgi-
cale. (Strahlentherapie, Bd XI, H. 3, 1922,
p. 585.)
Dans cet article, FA. qui dirige la section radiolo-
gique de la Clinique du Prot. Lever donne un apercu
très intéressant sur les bases et la technique de la
rontgentherapie dans la tuberculose chirurgicale,
plus particuheérement dans la tuberculose osseuse.
Apres une excellente description des aspects radio-
logiques de la tuberculose osseuse, Kohler donne sa
théorie du mécanisine de la guérison par la röntgen-
thérapie. Pour Jui les histoevtes qui entourent le
foyer bacillifére ont pour mission d'attaquer lenve-
loppe cireuse des bacilles pour rendre ainsi ceux-ci
accessibles à l'action des anticorps. La tâche des
rayons de Röntgen consiste à exciter l'activité de ces
histoevtes, favoriser leur prolifération et assurer
ainsi la désintoxication et la cicatrisation du fover
malade. Les doses de ravons doivent donc étre pe-
lites pour ne pas détruire les défenses naturelles.
Kohler. après irradiation de 2000 cas de tuberculose,
est arrivé à la conclusion qu'il est nécessaire de faire
parvenir au foyer malade 1/20 à 1/50 de la dose d’é-
rviheme. Cette dose étant active pendant 18 jours,
elle doit être renouvelée jusqu'à ce que le fover soit
vuéri. LA. considère que toute dose supérieure à
la dose qu'il indique est dangereuse. L'A. se sert
d'un rayonnement très dur filtré sur 0,5 zine plus
5 mm d'aluminium, et emploie une grande distance
focale, généralement 50 em.
Au début de la radiothérapie on craignait l'action
des rayons sur les épiphises, des troubles de la
croissance pouvant en résulter. Avec sa technique,
chez plusieurs centaines d'enfants, Kohler n'a jamais
observé un arret de croissance sous linfluence des
rayons. Î n'a enregistré des insuccès que dans les
infections mixtes, mais en général les tuberculoses
ovleo-articulaires infantiles guérissent avee conser-
vation relative des mouvements articulaires, Chez
les adultes les raideurs articulaires sont plus frè-
quentes et Poblention de la guérison est plus longue.
En résumé, la rontgentherapie ne constitue qu'un
renforcement des dispositifs naturels de défense
locale, Je relèvement de Vétat general (diététique.
cure Solaire) favorise Vachon des rayons.
ISER SOLOMON,
W. Lang (Giessen). — La rontgenthérapie dans
la tuberculose uro-génitale et peéritoneale.
(Sfrahlentherapie, Bd NIV, H. 1, 1922, p. 126.)
L'A. présente les observations de $4 cas de tuber-
culose uro-gentlale et peritoneale. Dans 12 eas on
employa exclusivement la rontgenthérapie (dose de
castration, rayonnement (res pénétrant et tres tillres.
La technique actuelle de la yonteentheérapie permet
de dire qu'elle est dépourvue de tont danger, ee qui
n'est pas le cas pour la méthode chirurgicale. La
gt
rontgenthérapie est la plus efficace des méthodes
thérapeutiques utilisées dans le traitement de ces
affeclions. ISER SULOMON,
Prof. Gauss (Fribourg). — Diagnostic et traite-
ment de la tuberculose génitale et péritonéale
chez la femme. (Strahlentherapie, Ba XIH.
H. 5, 1922.)
La tuberculose génitale et péritonéale est presque
toujours une tuberenlose secondaire, elle survient a
tout age et sa fréquence est assez grande (5 pour 100
des femmes autopsiées, 10 pour 100 des annexites
chroniques), La localisation la plus fréqnente est
celle des trompes, Ja participation de Vuterus est
egalement fréquente, la localisation sur les ovaires
représente 10 à b pour 100 des cas, la tuberculose
du vagin et de la vulve est très rare.
La symptomatologie est tres variée : la tubercu-
lose vaginale et vulvaire se manifeste surtout par
des ulcerations de diagnostic difficile (biopsie néces-
saire); la tuberculose du col se présente sous la
forme uleéreuse ou papillomateuse (biopsie): la tuber-
culose annexielle prète à confusion avec les annexites
inflammatoires, la marche de l'affection permet par-
fois de trouver les éléments d'un diagnostic differen-
tel La peéritonite tuberculeuse est d'un diagnostic
plus facile.
Au point de vue du traitement à suivre les avis
sont partagés. Pour Jes uns, comme Wertheim et
Opitz, l'opération chirurgicale s'impose, d'autres gy-
néeologues comme Krônig, Bumm et Schautta, ont
renonce à l'opération chirurgicale dans la lubercu-
lose genitale et peritonéale, Une statistique récente
de Vout :
Guerisons avecnnlraitement médical dans 35 pour 100
des cas; g
Guérisons avec un traitement chirurgical dans 30
pour 100 des cas:
Guérisons avec un traitement radiothérapiqhe dans
80 pour 100 des cas;
fait penser que le traitement opératoire doit être
abandonne. La rüntgenthérapie parait done comme la
méthode thérapeutique de choix et la technique em-
ployée sera celle de la radiothérapie profonde. La
dose sera comprise entre 1/6 à 15 de la dose d'érv-
theme. Firradiation fractionnee est peut-ètre prefè-
rable à Firradiation en une seule séance.
La radiumthérapie vaginale peut ètre également
utilisée, on ne dépassera pas 5000 mgr.-heures.
[sek SOLOMON.
S. Rothmann ({siessen). — Resultats de la Radio-
thérapie dans le lupus de la face. (Slrahlenthe-
rapie, Bd NUL, H. 2, 1922, p. 529.)
Les résullats eliniques de VA. Tui ont douné la
couvielion que les rayons de Röntgen ne peuvent
guérir où améliorer le lupus sans risques graves
pour le malade. Le danger du careinome, les résul-
tats esthétiques mauvais, Vimpossibiile de traiter
les récidives, aggravent lé pronostic du lupus de la
face traité par les rayons XN. [SER SOLOMON,
SANG ET GLANDES
Albert Poumayou iMarseillei. — Contribution
à l'étude des ictères hemolytiques. « Spleno-
mégalie chronique hémolytique avec ou sans
ictère. » (Thèse de Universiti de Montpellier,
1922.)
Nous n'analvserons que les parties concernant Ha
radiothérapie. |
Barjon et Garnier (91%) cont trate nn cas d'iclere
92
hémolytique acquis en 10 séances de 12 à 15 minutes
sur la rate, en 2 mois, ont arnené la régression de
l'ictère et la disparition des crises abdominales :
mais ni la splénomégalie ni la formuie hématolo-
gique n'ont présenté d'amélioration.
Parisol et Heuilly ont appliqué la radiothérapie à
deux cas d'ictères hémolytiques congénitaux, avec
auginentation de Victére et déglobulisation quand le
traitement était un peu intense, mais avec bon résul-
tat final.
Giusepe Gona (Venise, 1916) a publié un cas de
guérison maintenue au bout de 3 ans
Enfin lA.. en collaboration avec Drevon, rapporte
l'observation suivante : Jeune fille de 16 ans, d'aspect
tres anémique. fatigue générale, asthénie, rate énorme
(22 cent. sur 15),aménorrhée, maigreur très marquée,
ictère variable, tantôt généralisé, tantôt limité aux
conjonctives, tantôt disparaissant complétement; en
février 1921 : 2 séances de radiothérapie (dose?) pro-
voquent une recrudescence de l’ictère, ume augmen-
tation du volume de la rate. des douleurs du ventre
et peut-ètre un début de réactions péritonéales. En
avril: globules rouges, 2000000 avec-{ pour 100 d'hé-
maties granuleuses; globules blancs, 3000. Drevon
applique sur la rate, du 6 mai au 5 décembre,
12 séances faibles. En mars 1922, la malade est encore
faible et a encore un trés léger subictére conjoncti-
val: mais l’état général s'est amélioré (5 kilogs d'aug-
mentation de poids), les périodes anictériques sont
de plus en plus longues. La menstruation a reparu
depuis 5 mois. La rate a 16 cent. sur 15. Globules
rouges 5100000 avec toujours { pour 100 d'hématies
granuleuses: globules blancs. 14000. En somme ré-
sultats nettement favorables.
La méthode des doses faibles ne donne pas de
réactions immédiates, elle fournit des résultats aussi
bons sur l'hypertrophie splénique et probablement
meilleurs au point de vue général. En tout cas il
faut soigneusement se garder des doses brutales qui
peuvent donner, quand il s’agit de la rate, des réac-
tions allant jusqu’à la mort. A. LAQUERRIERE.
Devé et A. Billiard (Rouen). — Sable hydatique
et radiothérapie. (Comptes rendus des Seances
de la Société de Biologie, tome LXXXVII, 1922,
p. 127-128.)
Les scolex échinococciques soumis à une dose de
20 H ne paraissent subir ni diminution, ni altération
de leurs aptitudes biologiques.
Les A. vérilieront si le plasmodium spécifique
indifférencié qui constitue la membrane germinative
des kystes présente la mème résistance aux rayons X
A. DaRIAUX.
Marthe Giraud, G. Giraud et L. Pares (Mont-
pellier). — Recherches expérimentales sur la
genèse de la crise hémoclasique des irradia-
tions intensives. (La Presse Médicale, n° 82,
14 octobre 1922, p. 885-887.)
Les A. se sont proposé de rechercher le point de
départ organique du choc par les rayons: la crise
hémoclasique succède telle à une excitation géné-
rale de l'organisme vivant ou derive-t-elle des Irans-
formations intimes qui se produisent au sein des
tissus irradics ?
Pour résoudre cette question ils firent des irradia-
lions expérimentales sur un chien préparé spéciale-
ment. Chez cet animal, la rate fut isolee de la cavité
abdominale et transplantée sous la peau en laissant
intact son pédicule vasculaire. Cette opération, qui
n'altérait nullement la santé de l'animal, permettait
de faire des irradiations sur la rate seule (les autres
régions de Fabdomen étant protégées des rayons)
dont on pouvait à volonte supprimer la circulation
Rayons X.
sanguine au moyen d'un double clamp appliqué sur
le pédicule.
ll résulte de ces expériences que l'on n’observe
aucune variation de l'équilibre leucocytaire, après
irradiation. tant que la pince isole la rate de la cireu-
lation générale, mais dès que Ja communication est
rétablie, par levée du clamp, on constate une notable
leucopénie.
Il semble donc que la crise hémoclasique des irra-
diations intensives soit bien en rapport avec les réac-
tions intimes des tissus irradiés et qu’elle soit engen-
drée par le passage dans la circulation générale de
substances génératrices de choc nées dans l'organe
meme qui a subi l'irradiation. Ces substances géné-
ratrices de choc viennent des tissus radiosensibles;
ce sont des albumines hétérogénéisées par la radio-
Ivse. L'irradiation de la rate semble donc déterminer,
dans la circulation générale, une « chasse protéi-
nique » d'autant plus marquée qu'elle est plus intense.
Ne peut-on, dans ces conditions, se demander si le
choc protéinique ainsi engendré n’entre pas pour une
part dans l'heureuse action de cette irradiation sur
l'évolution de certaines maladies infectieuses et, en
particulier, de certaines tuberculoses.
P. COLOMBIER.
APPAREIL GÉNITO-URINAIRE
Ledoux-Lebard (Paris): — Apropos de la radio-
thérapie des fibromes. (Bulletin de la Société
de Radiologie médicale de France, Octobre 1922,
p. 214 à 215.)
LS
Sous la désignation de œ Radiothérapie rapide des
fibromes », FA. recommande une technique intermé-
diaire, en quelque sorte, entre celle des Allemands
qui appliquent en une seule séance la dose tolale
voulue, et celle que M. Béclère a rendue classique.
L'A. administre la dose ménoposante dans un
délai qui ne dépasse pas la période intermenstruelle
normale. Les inconvénients de l'irradiation brutale
(mal des ravons, fatigues, etc.) sont ainsi réduits au
minimum: et l'on obtient de la mème façon la rapi-
dité de l'hémostase, ainsi que l'action directe ou indi-
recte sur le fibrome. L’A. ajoute que, bien entendu,
cette technique n'est possible, et meme lui semble
recommandable, que si l'on a les appareils modernes
de radiothérapie profonde. P. TRUCHOT.
Zimmern et René Bloch (Paris). — Un cas
d'hémostase par dose faible. (Bulletin de la
Sociélé de Radiologie médicale de France, Octo-
bre 1922, p. 215-214.)
Les A. pensent que Jes doses nécessaires à l'arrêt
de la fonction menstruelle ne doivent pas être obliga-
toirement des doses élevées. Hs estiment que lon
peut obtenir parfois l'hémoslase dans le fibrome
par des doses extrémement faibles, et rapportent
l'observation d'une malade qui, perdant depuis de
longues semaines, ayant reçu la dose unique et
réduite de 2H cutanés, sous un filtre de 2 mm. d’alu-
minium. vit ses pertes décroitre régulièrement a
partir du jour de l'irradiation jusqu'à cessation com-
plete.
Les A. expliquent ce résultat par l'action directe
des rayons sur l'ovaire, dont la sensibilité est maxima
dans sa période (involution régressive. La radiothé-
rapie semble hater ce processus. P. Trucuor.
F. Gal (Budapest). — Radiothérapie des fibromes
uterins et des métropathies. (Slrah/entherapie,
Bd. 15, H. 1921, p. 97.)
Relevé de 185 cas de tibromes traites de 1914 à 1919.
La methode employee a été celle des doses fraction-
Substances radioactives.
nées en série. Pour Gal l'indication d’une opéralion
chirurgicale se pose dans les cas suivants :
1° Cas dans lesquels le diagnostic est douteux ou
présentant des complications nécessilant une inter-
vention chirurgicale ; 2° Fibromes des femmes jeunes ;
5e Cas compliqués d’ascite suspecte; 4° Fibromes à
accroissement rapide suspects de dégénérescence
maligne; 5° Fibromes donnant des troubles par com-
pression. Gal qui est chirurgien, convient que les
résultats obtenus deviennent meilleurs et les contre-
indications diminuent avec l'amélioration de la tech-
nique radiothérapique. ISER SOLOMON.
A. Mayer (Tubingue). — Action des rayons de
Rontgen dans les premiers mois de la gros-
93
sesse. (Strahlentherapie, Bd. 14, H. 1, 1922,
p. 97.)
Mayer a irradié 10 femmes enceintes chez les-
quelles on décida une interruption de [a grossesse et
une stérilisation ovarienne à cause de leur état général
(tuberculose). Technique emplovée: appareil Veifa à
190000, 2 M. A.. filtre 0.5 mm. de zinc plus 4 mm.
d'aluminium, distance focale 25 cm. L’A. compte avoir
donné la dose de castration en 35-40 minules. L'àge
de la grossesse des femmes irradiées oscillait entre
76 et 209 jours, et entre l'irradiation et l'interruption
de la grossesse s'écoulaient 11 à 54 jours. Macrosco-
piquement et microscopiquement aucune altération
notable. : [SER SOLOMON.
SUBSTANCES RADIOACTIVES
GÉNÉRALITÉS
René Weill (Paris). — Notation des doses dans
la pratique courante de la curiethérapie. (La
Clinique, Juin 1922, p. 714-716.)
Exposé sommaire à l'usage des praticiens.
A. L.
J. Lavedan et O. Monod (Paris). — Troubles
cardiovasculaires déterminés par les rayons ~
au cours des traitements des néoplasmes.
(Comptes rendus des séances de la Société de
Biologie, tome LXXXVII, 1922, p. 155-154.)
Chez les malades soumis à la curiethérapie, on
constate l'abaissement de la pression artérielle qui
parait ètre fonction de la quantité de rayonnement
absorbé et du volume des tissus irradiés. Sa durée
ne dépasse pas celle du traitement. Il se produit en
dehors de tout symptòme du còté du tube digestif et
de toute modification hématologique importante.
A. DaRIAUX.
RADIUMTHERAPIE
NEOPLASMES
A. Burrows (Londres). — Radiumthérapie du
cancer. (Brit. Med. Journ., n° 5210, 8 juil-
let 1922.)
Théoriquement, si on connait la quantité de rayons
appliquée, la dose destructrice pour les cellules d'nn
cancer donné, la profondeur et les dimensions de la
tumeur à traiter. on doit arriver à détruire le cancer:
en réalité et malheureusement, ces données sont va-
riables et composées d'éléments variables qui rendent
le probleme tres délicat B. passe successivement en
revue les éléments du probleme el insiste sur la né-
cessité de mesures nombreuses concernant le corps
humain et les tumeurs, sur la connaissance parfaite
de Ja nature du cancer et de sa sensibilité aux rayons.
Ce sont là les données fondamentales qui doivent
permettre de diriger le traitement qui devra compter
cependant avec de nombreux facteurs biologiques
encore peu connus, comme par exemple la résistance
au cancer de l'organisme en général, et des tissus
avoisinants.
B., à Manchester, après traitement par le radium
de cas divers, presque tous inopérables a 7,5 pour 100
de succès remontant de 247 ans de nombreux résul-
tats palliatifs favorables, et vante l'emploi du radium
dans les cas d’hémorragie utérine ‘et vis-à-vis de
l'asthme des foins. MoREL-Kaunx.
R. Werner (Heidelberg). — Traitement des néo-
formations malignes avec les substances radio-
actives. (Strahlentherapie, Bd. XIII, H. 3, 1922,
p. 900.)
Le Prof. Werner donne dans cette conférence les
bases bien connues de la curiethérapie et discute
quelques-unes de ses indications. Pour W. l’action
thérapeutique des ravons y est plus puissante que
celle des rayons de Röntgen les plus durs; avec
2-10 grammes de substance radio-active on pourrait
obtenir mieux que n'importe quel réutgenthérapeute.
Meis comme nous ne possédons que des pelites
quantités de radium, une grosse partie des affections
justiciables de la curiethérapie tombent dans le
domaine de la rüntgenthérapie. [SER SOLOMON.
Marion (Paris). — De l'action hémostatique du
radium dans les tumeurs de la vessie et de
l’urètre. (Journal Urologie, t. XILL n° 5.)
L’A. rapporte une série d'observations de malades
porteurs de tumeurs bénignes de la vessie, dont la
destruction par les voies naturelles était rendue
impossible a cause des hémorragies. Chaque intro-
duction du cystoscope déterminait un saignement
abondant empêchant l'exploration et l'intervention
par la fulguration.
Chez tous ces malades lapplicatiou du radium. en
provoquant Phemostase, permit d'utiliser l'étincelage
pour la destruction de ces tumeurs vesicales. Mais,
comme FA. a pu le constater chez quelques-uns de
ses malades, le radium n'a pas seulement une action
hémostatique mais également une aclion atrophiante
et destructrice tres nette des tumeurs veéesicales,
A la suile des applications de radium le malade a
parfois une légére réaction, caractérisée par des
envies d'uriner fréquentes et un peu douloureuses.
NAHAN.
Périer ct Andreae (Genève). — Contribution à
l'étude du traitement du carcinome de la pros-
tate par le radium. (Journal d Urologie, t. NIL,
p. 91.)
Dans ce cas de carcinome inopérable de ła pros-
tate la radiumthérapie par émanation fut instituée :
94
1° application: Introduction dans la tumeur de
6 aiguilles de platine de 3/10 de millimetre de paroi.
Puissance totale <= 20,5 millieuries (au moment de
l'introduction’. F
Durée de l'application: 80 heures,
2 application (5 mois plus tard): Même technique.
Puissance totale: 78 millicuries (au moment où les
aiguilles sont placées).
Durée de l'application : 97 heures.
Résultats: Diminution de la dureté de la masse, au
sein de laquelle la prostate S'isole. On décide l'extir-
pation de la prostate par le procédé de Frever.
Cette intervention devenue possible grâce à fa
radiumthérapie a permis d'étudier les modifications
histologiques dues au traitement. L'examen micro-
scopique à montré :
Que Pémanalion du radium détermine la nécrose
des tissus en contact avec les aiguilles mats a agi à
distance par action élective sur les éléments épithe-
liaux et surtout carcinomateux.
Son action se manifeste par une dégénérescence
graisseuse des éléments epitheliaux et une altération
particuliére de certains éléments carcinomateux.
Le radium n’a pas entravé la prolifération du stroma
conjonctif, au contraire dans les foyers ou les cellules
Lumière.
néoplasiques sont dégénérées le stroma est en active
prolifération.
La constatation de quelques rares noyaux carcino-
mateux sans modification appréciable assombrit le
pronostic, mais il y a lieu de songer que l'interven-
tion avant étė pratiquée 5 mois apres la seconde
application de radium, les radiations n'avaient peut-
élre pas encore produit tout leur effet thérapeutique.
NAHAN.
René Muffat (Paris). — Du traitement des mé-
trites par les sels de terres rares (Thorium et
Néodyme. (Thèse de Paris, 1922, Vigot frères,
éditeurs.) . í
Le traitement des métrites chroniques et des ulcé-
rations du col par les ovules et erayons à base de
sels de terres rares thorium et néodyme, présente les
avantages suivants: sédation rapide des phénomènes
douloureux: action rapide sur la suppuration et les
phénomènes fluxionnaires, cicatrisation précoce des
ulcérations. Le traitement est inolfensif.
Douze observations à Pappui de ces conclusions.
LOURBIER.
LUMIÈRE
HÉLIOTHÉRAPIE
A.-J. Pacini (Washington). — Radiothérapie des
amygdales associée a la luminothérapie ultra-
violette. (Journal of Radioloyy, vol. Ill, n° 4,
Avril 1922, p. 1314-132).
L'hvpertrophie de Pamygdale chez Fenfant se di
vise suivant P. en 3 types.
fe Amvgdales légérement rouges.
2° Amvydales rouges mais sans infection décelable
chniquement,
r Amygdales rouges congeslionnées et infectées.
Dans la premiére categorie de cas il faut irradier et
l'on obtient rapidement d'excellents résultats.
Dans la deuxiéme catégorie on aura recours aux
irradiations X et V. V. Si cette thérapeutique ne
donne aucun résultat on aura recours à l'amvgdalec-
tomie qui dans tous les cas de la troisième categorie
sera pratiquée d'emblée. WIiILLIAM-VIGNAL.
W. Hausser et W. Vahle (Berlin). — La relation
entre la pigmentation, l'érythème et la fré-
quence de la radiation excitatrice. (Strahlen-
therapie, Band NUT, H. 1, 1921, p. 41.)
Travail très intéressant effeetue dans le Laboratoire
des Etablissements Siemens el Tfalske. Les A. après
avoir rappelé les bases physiques de la photothé-
‘apie (domaine spectral, loi de Wien, ravonnement
du corps noir) décrivent un appareillage qui permet
diurradier ja peau avec un rayonnement ultra violet
monochromatique. fs se sont servis d'un spectro-
graphe en quartz, construit suivant les données de
Lenard, et comme source lumineuse dune kampe à
vapeur de mercure de Heräus, L'énergie était mesurée
au moyen d'une pile thermo-electrique, H. et V. ont
mesuré ainsi la dose nécessaire pour produire un ’
érythème tres léger, intensité de Véervtheme était
évaluée avee nne methode photometrique tres simple,
Les A. appellent elticacité du rayonnement Finverse
de la dose de rayonnement Guultiphiée par une cons-
tante) suscepuble de produire Véervtheme. Leurs re-
cherches leur ont montré que cette eflicacité devient
notable vers 520 ny. S'accroit extrémement vite pour
atteindre son maximum vers 500 yy. et décroit ensuite
‘apidement du cote des courtes longueurs d'onde. La
piementahon parait avoir le même domaine spectral
que lérvthème, Jes A. mont jamais vu un érythème
non suivi de pigmentation, ni une pigmentation non
précédée d'érvthème., Ces recherches intéressantes
complètent les recherches elassiques de Dorno sur
le ravonnement solaire et donnent des indications
précieuses pour la technique et la posologie photo-
therapiques. ISER SOLOMON,
Prof. Rost (Fribourg). — Le traitement de la
tuberculose cutanée. (Strahlentherapie, Bd. 15,
H. 5, 1922, p. 560.)
Le traitement de la tuberculose culanée comprend
un traitement général et un traitement local.
a) Le traitement général consiste, en dehors de la
dietelique, en applications générales de rayons ultra-
violets. Kost irradie tout ie corps, sauf le visage,
avec deux lampes à ultra-violet distantes du malade
de jo em. L'irradiation est poussée jusqu'à Fobten-
tion de lérvthème. Pour Rost cet érythème a une
grosse importance pour le pronostie et il distingne à
ce point de vue trois groupes de malades: bt malades
qui présentent de Verytheme et de ja pigmentation,
pronostic favorable; % malades qui ne présentent de
l'érythéme que pour les fortes doses el qui ne se
pigmentent pas ou qui se pisgmentent peus mauvais
pronostic: 3 malades qui présentent de Vervtheme
assez fort. qui sont très radto-sensibles. mais gui ne
se pigmentent pas, pronostie tres favorable.
h Le traitement local consiste en applications de
rayons ultra-violets et de rayons de Röntgen. Rost
fait les applications locales d'ultra-violel avec la
lampe de Kromaver dont la valeur Jui parait ètre
égale à celle de Finsen. La dose appliquée doit èlre
suffisante pour produire une reachon énergique avee
formation de vésicules, Les séances sont faites toutes
des deux ou trois semaines, des que la reaction de la
precedente séance s'est etfacee. ’
Electrologie.
L'action biologique des rayons ultra-violets sur les
foyers bacillifères nous est encore inconnue, en ‘tout
cas cette action n’est pas très profunde et les foyers
malades s'étendent jusque dans le tissu adipeux sous-
cutané. Pour les atteindre, les seules radiations uti-
lisables sont ceiles de Réntgen. Ces dernières radia-
tions agissent surtout en excitant la prolifération des
cellules conjonctives jeunes, les fibroblastes et peut-
05
être les angioblastes. Pour favoriser le processus
réparateur, les doses de ravons X doivent ètre bien
calculées et convenablement espacées. Rost alterne
les applications de ravons X avec les applications
locales et générales d'ultra-violet. Les séances de
radiothérapie ont lieu toutes les cinq semaines envi-
ron, la dose moyenne donnée par séance est de 20 X
liltrées sur 2 mm. d'aluminium. [SER SOLOMON.
| ~ELECTROLOGIE
GENERALITES
Doumer (Lille). — Introduction électrolytique
du cuivre dans l'organisme. (Bulletin de l'Aca-
démie de Médecine, n° 52, p. 114. Séance du
10 octobre 1922.)
L’A. s’est proposé l'étude thérapeutique du cuivre
introduit dans l'organisme en quantités suffisantes et
rigourensement dosées. La méthode électrolytique
lui a permis d'introduire par voie percutanée, dans
la grande circulation, des doses de cuivre incompa-
rablement plus élevées que celles employées jus-
qu'ici par voie hypodermique. Dans cette note préli-
minaire il veut montrer seulement linnocuité d'une
telle introduction.
La méthode est très simple : elle consiste à faire
passer dans l'organisme un courant électrique avec
une électrode positive en cuivre séparée des tégu-
ments par un feutre épais ou par plusieurs doubles
de papier buvard assez fort imprégnés d'une disso-
lution de sels de cuivre purs. Quand on connait lin-
tensité du courant et la durée de son passage, il est
facile de calculer la quantilé de cuivre métallique
introduite, on Ja calcule mieux encore et plus sùre-
ment si sur le trajet du courant on intercale un volt-
mètre au nitrate d'argent. N'importe quel sel de
cuivre peut être emplové pourvu qu'il soit neutre et
pur, mais’ il est préférable, pour avoir un dosage |
rigoureux, de se servir d’un sel, tel que le formiate,
dont l'acide se décompose entièrement en éléments
gazeux.
Un fait frappant est l'innuruilé absolue de doses de
cuivre relativement fortes. Chez une des personnes
qui se sont prêtées à ces expériences, FA. a pu intro-
duire quotidiennement, pendant quinze jours consé-
cutils, 100 milligrammes de cuivre métallique. Chez
d'autres il a prolongé l'expérience pendant plus de
trois mois à raison de 50 milligrammes de cuivre par
jour sans le moindre dommage. Mais chez toutes il
a observé un aspect bronzé tout à fait particulier des
téguments découverts, peau du visage et dos des
mains, attribuable à une action photo-électrique de
la lumière du jour, Cet aspect bronzé est en elfet
plus marqué chez les sujets qui vivent ou qui tra-
vaillent en plein air. Si on découvre une partie du
corps habituellement couverte, comme le bras, l'é-
paule ou le:dos, et si on Fexpose à la lumière du
jour, elle se bronze aussitol. Tel est le seul inconvé-
nient observe par l'A. avee les doses qu'ila employées
jusqu'à présent. A. B.
ACCIDENTS
Balthazard ide Paris). — Une nouvelle observa-
tion d’electrocution par courant alternatif de
110 volts. (Bulletin de UAcatemie de Medecine,
n° 92, p. 111. Seance du 10 octobre 1922.)
Dans ce cas comme dans les cas du mème genre
précédemment signalés, le courant de 110 volts a
causé la mort grace à la diminution considérable de
la résistance du corps qui a permis à celui-ci de
constituer un bon conducteur vers le sol. M. L., la
vietime, électrocuté après avoir saisi de la main
gauche un fil conducteur, coupé et pendant, avait
en effet les mains mouillées pour avoir cherché
à éteindre avec une serviette mouillée le commence-
ment d'incendie provoqué par un court-circuit; de
plus il portait des savates à semelles de corde qui
ont été fortement imbibées par Peau répandue sur le
sol. La large surface de contact entre les pieds et le
sol, assurée par les semelles mouillées, explique
‘absence de brûlures à la plante des pieds alors
qu'au contraire, à la main gauche. des brülures se
sont produites au point de contact étroit entre la
peau et le fil electrique.
Cet abaissement de la résistance du corps aboutit
à décupler l'intensité du courant qui traverse te
corps; on atteint ainsi les intensités de 80 milliam-
pères qui sont mortelles pour l'homme, même avec
des courants alternatifs de 110 volts. A. B.
Zimmern (Paris). — Quelques considérations
sur les accidents de l'électricité. (La Clinique,
Juin 1922, p. 684-081.)
IA. attire une fois de plus lPattention sur les dan-
gers des eourants électriques et particulièrement des
courants de bas voltage des installations domestiques;
ce qui rend un courant dangereux c'est en effet Fin-
tensité qui traverse le cœur; or, si on est à une bonne
terre, ou à plus forte raison si onest en coutact avec
les deux fils, on atteint mème avec les courants d'é-
clairage usuellementemplovés une intensité au niveau
du cœur suflisante pour produire la contraction
fibrillaire. A. LAQGUERRIÈRE,
| ÉLECTROTHÉRAPIE
D.-H. Yates (Madison). — La pellagre traitée
avec succès par l'électrothérapie. (American
Journal of Electrotherapeutics and Radiology,
n° 7, Juillet 1922, vol. NL, p. 216-219)
L'A. rapporte toute une série d'observations de
pellagreux dont la guérison se maintient depuis plu-
sieurs années apres un traitement par lélectricité
statique apphquée sous forme de «cave current »,
La technique qu'il emploie est la suivante : il ap-
plique une électrode métallique sur la région du
corps qui est la cause de la plus grande souffrance
et cette application dure 50 minntes au plus, ib fait
9 séances par jour el change assez souvent le siege
de son electrode: il termine souvent les séances en
faisant des appheations d'etincelles statiques le long
de la colonne vertébrale. Le traitement doit èlre suivi
pendant 12 semaines, dans les cas avancés pendant
96
20 semaines. Dans les 3 ans qui suivent la guérison
apparente, l'A. recommande de faire tous les prin-
temps une nouvelle série de 4 semaines. |
WILLIAM VIGNAL.
Hirtz (Paris). — Le traitement de I’hydarthrose
du genou par la galvanisation et la radiothé-
rapie combinées. (La Clinique, Juin 1922. p. 690-
665.)
Les traitements classiques restent inefficaces dans
beaucoup de cas d'hydarthrose; au contraire les
résultats de la physiothérapie sont à peu près cons-
tants et PA. estime que l'on pourrait presque dire
qu'une arthrite non modifiée par la physiothérapie
est de nature tuberculeuse. [l utlise:1° le courant
continu : électrode très épaisse placée circulairement
autour de l'articulation, intensité: maximum de tolé-
rance (80, 100 m. A) 45 minutes, 3 fois par semaine :
% la radiothérapie : 2 champs latéraux délimités par
des feuilles de plomb sont irradiées de chaque cûté
Bibliographie.
de la ligne médiane antérieure (2 m. A, élincelle équi-
valente, 50 cm., dist. 22, filtre 15 mm. aluminium:
25 minutes — soit le tiers de la dose-érvthème. —
Séance tous les 15 jours); 5 pas d'immobilisation,
mécanothérapie active, massage des muscles de
la cuisse. |
Sur 24 hydarthroses, soit aigués traumatiques, soit
récidivantes, soit non traumatiques, une seule quoique
améliorée, ne fut pas guérie. A. LAQUERRIÈRE.
A. Berthomer (Vichy). — De la nécessité de
l'examen radiographique chez les constipés et
de leur traitement électrothérapeutique. (La
Clinique, Juin 1922, p. 719.) 4
Cette note malheureusement trop sommaire indique
l'importance de lPexamen radiologique et le schéma
des méthodes électriques à employer suivant limage
révélée par les rayons. Souhaitons que PA. nous
donne promptement un travail documenté sur cette
question. LAQUERRIERE.
BIBLIOGRAPHIE |
J. Stéfani. — Essai sur l'origine des cancers
et tumeurs. (1 vol. 208 pages, Maloine et fils,
édileurs, Paris, 1922.)
Dans une première partie, l'A. dénonce le péril
cancéreux: 5619 morts en 1917 contre 5 002 en 1913.
Dans la deuxième partie, PA. expose clairement une
théorie nouvelle qui ne manque pas d'être séduisante
et qu'il a conçue d'après la conjugaison des proto-
zoaires et l’hvhridation. D’après lui la cellule canceé-
reuse est le produit incestueux d’un parasite (lhvbri-
dozoaire) et de son hôte (la cellule Wun tissu de notre
organisme). Cette conjugaison est la clef de l'affection
cancéreuse. Qu'est-ce que l’hybridozoaire: c'est un
terme générique désignant « un groupe d'êtres mis-
cellulaires probablement très variés appartenant à
des espèces très diverses, animales, végétales (mi-
crobe, algue), mais ayant tous une propriété com-
mune, celle de s'unir par conjugaison avec les cel-
lules de nos tissus ». Cet être lui permet d'expliquer
l'absence de lille phagocytaire ou de défense, et sur-
tout la transformation de l'épithélioma ou du fibrome
en sarcome, en vertu de la « loi du retour » de Fhybri-
dozoaire au type primitif. Lorsque l'hvbridozoaire de
retour se dégage de la cellule néoplasique il peut se
conjuguer avec la cellule conjonctive du stroma: le
sarcome éclot. De ce fait autant de variétés de cel-
Mules conjonctives et @hybridozoaires et autant de
variétés de sarcomes à cellules rondes, fusi-
formes, etc. Ceci explique en général Vintinie variété
des tumeurs qui dépendent de la nature des deux
types cellulaires conjugués. ,
Pour terminer TA. demande la déclaration obliga-
toire, l'isolement des cancérenx avancés, la désinfec-
lion des locaux et la crémation des morts.
François LEPENNETIER.
J. Privat. — L' Orthopédie en clientèle. (Collec-
tion: comment guérir. Bibl. des Praticiens,
817 p. et oo fig. Maloine, éditeur, Paris).
L'A. a écrit ce traité à Pintention des médecins
praliciens ; aussi lui a-t-il donné une forme pratique
et facile à consulter, H Fa divisé en quatre parties.
Hl consacre la première aux techniques spéciales, aux
Le Gérant : F. AMIRAULT.
affections orthopédiques et donne de nombreux et
clairs conseils sur tout ce qui a trait aux appareils
plâtrés depuis le gachage du plâtre jusqu’à leur con-
fection pour les affections des membres ou du rachis.
H ajoute qu'il ne suffit pas d'ètre un bon platrier et
qu'au travail de manceuvre doit succéder l'œuvre du
médecin. [I termine donc cette partie par lénuméra-
tion des soins que l’on doit apporter tant dans la sur-
veillance de l'appareil que du malade Jut-méthe, soins
auxquels participent également la famille ou les in-
firmières.
Dans la deuxième partie l'A. traite des tuberculoses
orthopédiques. Il étudie la coxalgie, les tumeurs
blanches du coude, poignet, genou, cou-de-pied et
les divers maux de Pott. Chacune de ces affections
est décrite et accompagnée de notes indiquant ce
que le médecin doit faire ou ne pas faire, ce qu'il doit
dire au malade, aux parents; quand le malade sera-
t-il guéri? Quelle sera sa guérison? Quel est le pro-
nostic ? Le malade sera-t-il bossu, boitera-t-11? Toutes
question de pratique journalière souvent embar-
rassantes auxquelles l'A. répond.
Dans la troisième partie FA. a étudié le torticolis,
la luxation congénitale, le mal de Little, le pied bot
congenital chez le nourrisson et l'enfant plus âgé et la
sacralisalion de la Ve lombaire. Mème plan, mèmes
conseils pratiques sur linterrogatoire des jeunes
sujets, examen et le traitement.
Dans la quatrième l'A. traite des affections acquises,
paralysie infantile, scoliose et dos rond, rachitisme,
coxa-vara, pied plat valgus. Il consacre plusieurs
pages à la description fort intéressante d'appareils
de prothèse fonctionnelle nerfradial, museulo-cutaneé,
médian, ete.) qu'il a concus pendant la guerre avec
J. Belot, Lortat-Jacob el Fournav. Ces appareils pos-
sedent toutes les qualités essentielles de confort el
de bon rendement. lis sont simples, résistants, peu |
cotileux, faciles à placer et à nettoyer, ne gènent pas
la circulation, ne blessent pas, ne sont pas volumi
heux mi apparents, ne grincent pas pendant les mou-
vements et enfin remplacent en action les seuls
muscles paralysés dont les antagonistes sont de-
meures sains.
En résumé ouvrage bien divisé, facile à consulter,
el guide précieux d'orthopédie courante pour les mé-
decins non spécialisées, Francois LEPENNLTIER,
X8 990. — Paris. Iinp. Lanure, 9, rue de Fleurus,
MEMOIRES ORIGINAUX
RADIODIAGNOSTIC DE QUELQUES ALTERATIONS OSSEUSES
DE L’EXTREMITE SUPÉRIEURE DE L’HUMERUS "
Par MM. J. BELOT et Francois LEPENNETIER
L'extrémilé supérieure de l'humérus est Pun des segments osseux les plus fréquemment
lésés. Par sa situation elle se trouve, en effel, facilement exposée aux heurts directs ou indi-
rects; de plus, elle participe aux affections congénilales où acquises de lomoplate, de Farticu-
lation de l'épaule et de la diaphyse humérale.
La radiographie est parmi les procédés d'exploration celui qui, par excellence, permet de
préciser la nature et l'étendue des lésions osseuses existant dans celte région. Nous éludierons
dans ce travail les principales altérations qu'elle peut révéler.
1. — TECHNIQUE
Radioscopie et radiographie. — L'exploralion radiosropique est ordinairement insuf-
fisante. Elle est cependant indispensable dans cerlains cas : contrôle des mouvements de la
téle humérale vis-à-vis de la gléne scapulaire, examen rapide el sommaire d'une luxation, d’une
fracture, avant ou après leur réduction et leur mise en place dans un appareil (immobilisation.
Mais la radioscopie ne donne que des renseignements incomplets; seul le cliché révèle les fins
détails des alléralions osseuses. Elle conserve le très grand avantage de permettre l'examen du
membre en mouvement et dans ses diverses altitudes. On peut ainsi déterminer la meilleure
incidence pour obtenir sur la radiographie le maximum de renseignements. La radioscopie
constitue la mise au point de la radiographie : à ce litre, elle est indispensable dans l'examen
des cas difficiles. Elle montre que de la position du coude, de l'avant-bras et de la main, dépend
l'orientation de Ja tète humérale et par suite les caractères de l'image obtenue, ainsi que
MM. Bailleul et Dubois-Roquebert l'ont rappelé (°).
Cette extrémité est, en effet, absolument asymétrique, formée d'un hémisphère en dedans,
flanquée en avant et en dehors de deux tubérosités inégales, et creusée de deux gorges : l'une
circulaire oblique, le col anatomique; l’autre longitudinale, la coulisse bicipitale. Le tout sur-
monte le tiers supérieur de la diaphyse humérale par l'intermédiaire du col chirurgical.
Chacune de ces parlies osseuses contribue à donner des images radiographiques difré-
rentes, suivant que le bras est en position de repos, accolé au corps ou en rotation externe ou
interne, faible ou forte, ou en abduction et en adduction forcées. Pour ajouter à la complexité
de ces images, la glène scapulaire et l'acromion viennent dans cerlaines positions et certaines
dispositions anatomiques confondre leurs ombres avec celles de la léle humérale,
Nous verrons plus loin également qu'il n'est pas indifférent de radiographier l'épaule de
face ou de dos.
Technique radiographique. — Pour ces divers motifs, il importe de suivre une technique
bien définie. :
Il n'est pas discutable que le sujet doit èlre radiographié dans la position couchée. Exeep-
tionnellement cependant, un cliché peut être pris sur uw blessé debout ou assis, au cours d'une
radioscopie. Si l'état de larliculation le permet, il est ainsi possible, en mobilisant le bras et
l'épaule sous le contròle de l'écran, de trouver l'incidence la meilleure.
(t) Travail du Laboratoire central d'électro-Radiologie de PHopital Saint-Louis.
@, Le décalage dans les fractures de lhumérus. Journal de Radioloyie et CE lectolegie, t. HE, n° 6, p. 20.
N° 3. — Mars 1923. VH — 7
98 J. Belot et F. Lepennetier. — Radiodiagnostic de quelques
Doit-on coucher le malade sur le dos ou sur le ventre? Généralement, la radiographie se
fait le malade étant en décubitus dorsal, la plaque sous l'épaule. Dans cette position, du fait de
la rolondilé du dos musclé ou gras, plus ou moins voûté, l'épaule et le tiers supérieur de
l'humérus se trouvent éloignés de la plaque de plusieurs travers de doigt. L'image serait
déformée par un tel éloignement el les mouvements de l'épaule non soutenue enlèveraient
toute netleté. Certains auteurs conseillent de rapprocher de la plaque l'épaule à examiner en
soulevant l'épaule opposée par un coussin. Ce procédé peut être douloureux, faisant porter le
poids du corps sur l’épaule atteinte. D'autres étendent un large coussin sous le malade, qui
s'y creuse un lit, el placent le châssis sous l'épaule, ainsi soutenue. On peut objecter que le
sujet, reposant ainsi sur un plan plus ou moins mou, peut bouger, surlout s'il ne suspend pas
complélement sa respiration. Nous emplovons de préférence une sorte de pupitre de bois en
forme de coin à 2 plans : l'inférieur horizontal est en contact avec la table, le supérieur oblique
fait avec le premier un angle de 22 degrés. Ce plan incliné supportera le cliché ou le chassis
sur lequel vient s'appliquer très exactement la face postérieure de l'épaule et du bras. La forme
angulaire de cel appareil permet de le glisser sous le sujet pour corriger une voussure dorsale
plus ou moins accenluée.
Le malade ainsi disposé, le bras est étendu le long du corps. L’anticathode est à 60 cm. du
milieu de la plaque; le rayon normal, perpendiculaire au plan horizontal de la table, passe par
la dépression sous-acromiale.
Jaugeas |‘) conseille d'incliner légèrement vers le bas le rayon normal pour mieux obtenir
la séparation de la tête humérale et de l'acromion.
On donne à l'avant-bras, dans la mesure du possible, la position jugée la meilleure pour
mettre en évidence la lésion cherchée. Celle position peut considérablement, en effet, comme
nous l'avons dit, modifier l'image normale de l'extrémité supérieure de lhumérus. Nous allons
voir rapidement les principaux aspects sous lesquels elle apparait dans les diverses attitudes de
l'avant-bras :
fe {vant-bras en demni-pronation. — La main, perpendig ulaire au plan de la lable, repose
sur celle-ci par son bord cubital.
La radiographie montre : en dedans, un hémisphère bien arrondi, faisant face à la glène
scapulaire et se terminant en bas par une arèle sous laquelle commence une ligne concave :
col analomique, puis col chirurgical, bord interne de la diaphyse humérale. En dehors et en
haut, cet hémisphère est limité par Vencoche du col anatomique. Plus en dehors se trouve la
masse de la grosse tubérosité montant vers Vacromion. Sa face externe est plane ou légèrement
convexe, sans aspérité : elle se continue insensiblement, en descendant, avec le col chirurgical.
Un peu en dedans de la grosse tubérosilé se voil une ligne plus claire, verticale, correspondant
à la coulisse bicipilale, Pas de petite tubérosité visible dans cette position.
La tète humérale apparaît suivant son plus grand axe. La densité osseuse n'est pas égale
en tous endroils : réticulée plus ou moins régulièrement au niveau de la lèle, l'image devient
plus dense au-dessous, tout autour du canal médullaire. Nous verrons plus loin les modifica-
tions de ectte image chez Penfant et l'adolescent.
2° Avant-bras en rolalion erlerne marima. -= La main repose sur la table par sa face
dorsale.
La surface articulaire qui, normalement, regarde en dedans et un peu en arrière, se porle
très en avanl; par suite, son profil satténue. L'ombre de la face externe de la grosse tubérosilé
saplatit. La coulisse bicipilale disparait cachée par Pombre diffuse de la petite tubérosité.
p Avanl-bras en rotation interne. — La main repose sur la table par la face palmaire.
La tele tend à regarder en arrière; la pelite tubérosité se porte en dedans, la grosse Lubé-
rosité vient plus en avant et en dedans; sur son profil externe apparail une arèle assez vive :
insertion du pett rond. La coulisse bicipitale est bien visible vers le milieu de Faxe de l'os. Le
col anatomiqne s'efface tant en dehors qu'en dedans. Le col chirurgical, en dedans. s’évase
presque régulièrement de bas en haut vers la tête, Les limites entre la tête et la diaphyse
(1) Javanas. — Privis de radi utiagnastie, p. 195.
-mra oiiae -ey pe = e a
alterations osseuses de l'extrémité supérieure de l'humerus. 99
humérale sont moins tranchées. Les caractères de cette image s’accentuent avec le degré de
rotation interne.
Dans les cas où l'examen est pratiqué en position ventrale normale, la face antérieure de
l'épaule au contact de la table, on obtient une image qui se rapproche beaucoup de celle que
nous venons d'indiquer. Pour provoquer la rotation externe du bras et par suite de la tête
humérale, il faut prendre soin de mettre la face dorsale de la main au contact du plan hori-
zontal sur lequel repose le sujet. |
Malgré tout, les images obtenues en posilion ventrale sont presque toujours différentes de
celles en position dorsale. Il faut noter, du reste, que chez certains traumatisés, la première
position est plus facile à réaliser que la deuxième.
On voit que ces diverses attitudes compliquent l'interprétation des images normales de la
tête humérale; elles sont très précieuses, quand la lésion n'en supprime pas la possibilité, pour
dépister les altérations des tubérosités.
La complexité des images esl encore exagérée par la superposition des ombres de la glène
scapulaire et de l’acromion sur la tête humérale. Ces superpositions sont plus ou moins mar-
quées, suivant l’abduction ou l’adduction de l'humérus.
Bras an repos, en adduction. — La partie supérieure de la téte se confond avec l'image de
l'acromion: la partie interne avec celle de la glène scapulaire.
Bras en abdurtion légère. — La silhouette supérieure du col anatomique vient sur l'image
de l’acromion, mais la surface articulaire se dégage de la glène. |
Bras en abduction forcée. — La col anatomique, la face supérieure et une partie de la face
externe du trochiter se projettent sur l’acromion.
Bras en rotation interne combinée à Vahluction. — Le trochiter se porte en avant, son
image disparaît : la tête est partiellement recouverte par l'acromion et la glène; au-dessous
peut apparaitre le trochin lorsque le mouvement est exagéré.
Bras en rotation erterne forcée et abduction. — Au contraire, l’image du trochin apparaît
presque sous l’acromion, la tête et la partie inférieure du col anatomique se dégagent. C'est
une bonne position pour examiner cette région.
Nous avons insisté sur ces détails pour bien montrer que la position du bras et de l'avant-
bras et la connaissance de ces positions sont très importantes pour la lecture correcte des
clichés.
L'examen antéro-postérieur de la tête humérale donne le plus souvent des renseignements
suffisants pour établir le diagnostic. Parfois, cependant, il doit être complété par l'examen de
profil, suivant la technique indiquée par MM. Arcelin et Chassard ('). Elle se résume ainsi :
« Le bras est écarté du tronc au maximum jusqu'à l'angle droit si le malade peut le sup-
porter. L'avant-bras soutenu par une petite table est en demi-pronation, le pouce regardant en
haut. La plaque est disposée verticalement contre le bord supérieur de l'épaule, ampoule
également verticale, le rayon normal horizontal tombant au milieu du creux de l’aisselle. Uti-
liser un diaphragme cylindrique. L'image obtenue permet d'explorer les régions postérieures
et antérieures de la tète humérale et du col anatomique, ainsi que la saillie de la petite tubé-
rosilé qui se profile netlement au-dessus de la tète. »
Malheureusement, cetle technique nécessile, pour être ulilisée, une relative liberté de
l'articulation scapulo-humérale. Or, c'est précisément dans les cas où elle serait plus utile
qu'elle est inapplicable, le blessé ne pouvant tolérer abduction de son bras.
11. — MALFORMATIONS DE LA TÈTE HUMERALE
Nous envisagerons seulement ici la déformation de la lête dans la luxation congénitale,
lhumérus varns (ou scapula vara) et la luxation dite récidivante s s'accompagnant de malforma-
Lions acquises. Celle distinction en lésions acquises et lésions congénitales a été l'objet d'une
discussion au XVII Congrès international de Médecine de Londres, en août 1905, entre Nové-
Josserand (*), Abadie, Pélissier et Pellersohn. Ils ont conclu que les rayons X ne paraissent pas
($ Cnassarp. — Résultats de l'exploration radiologique de Flartieulation scapulo-humérale. Journal de
Radiologie et d Electrologie, t. IV, p. 68.
(® Nove Josseranp, rapporteur du Congres.
100 J. Belot et F. Lepennetier. — Radiodiagnostic de quelques
actuellement en état de fournir les éléments de diagnostic différentiel entre la déformation
acquise pendant le jeune âge el la luxation congénilale vraie, mais peuvent montrer l'atrophie
et le déplacement de la lêle humérale et de la glène scapulaire.
g% 1. Luxation congénitale. — La radiographie révèle surtout un défaut de développement
de la tète humérale. La déformation porte sur la face articulaire qui est aplatie, tandis que la
face externe garde sa forme normale. L’aplalissement siège au point de contact de la gléne
scapulaire et de la tète. Il varie donc avec lui; postérieur lorsque la luxation est antérieure (sous-
coracoïdienne), il est antérieur lorsqu'elle est postérieure (sous-acromiale, sous-épincuse) (').
La luxation peut aussi être en dehors et en haul (sous-acromiale). La radiographie de profil
esl indispensable dans ces cas pour indiquer la forme et la position de la tête humérale.
Le cliché n° 5 est celui d’une luxation postérieure. La déformation porte principalement sur le
côlé postéro-interne. Le mème cliché et la figure 4 révèlent l'absence presque complète de
wlène scapulaire : « le bord externe de l'omoplate se profile d'une manière apparente sans
inflexion ni saillie » (Proust). Sur le dernier cliché, nous voyons aussi une sorte d'apophyse
supplémentaire implantée au bord supéro-externe de l'omoplate. Elle contribuait à rendre plus
singulière la lésion et fut réséquée lors du traitement de la luxation.
2 2. Humérus varus. — Cette difformité est rare : elle consiste principalement en une
diminution de langle d'inclinaison de la tête humérale sur l'axe de la diaphyse. Cette incli-
naison entraîne une limitation des mouvements d'abduction du bras et un déplacement de la
tèle par rapport au col. Chez l'enfant, l'inlerligne épiphysaire devient presque vertical. La
mesure de l'angle d’inclinaison se fait de la maniere suivante : tout d’abord repérer la position
exacte du trochin; la tête se montre dans son plus grand diamètre, avons-nous vu, si le trochin
se voit par transparence dans son tiers externe. Mener du sommet du trochiter une ligne tan-
gente à la lête humérale, tracer l'axe de la diaphyse humérale ; à l'état normal, ces deux lignes
se coupent avec un angle de 150 degrés. Angeletti (?) l’a trouvé quatre fois diminué à 80 degrés.
Celle inflexion pathologique peut se faire au col chirurgical ou au col anatomique. Birscher,
dans ce dernier cas, a trouvé parmi les porteurs 50 pour 100 de crétins. Mais cette lésion peut
être simulée par une arthrite déformante qui diminuerait l'angle en abaissant la tète, par une
fracture vicieusement consolidée ou même par le rachitisme.
4 5. Luxation récidivante de l'épaule. — Elle se manifeste par des lésions comparables à
celles de lhumérus varus compliquées d’autres malformations. Celle alfeclion se rencontre
chez les sujets présentant des troubles de sécrétion des glandes endocrines, les crétins, les
obèses, el aussi chez les épilepliques. Elle a fait l'objet de nombreux travaux de Crocmer,
Loebecker, Chaput, Broca, Hartmann, Brin, Dujarier et Albert (°). |
L'angle d'inclinaison est diminué, le col anatomique est allongé, la lète hyperlrophite
présente une surface articulaire aplalie et réduite. L'ensemble prend ce que l'on a appelé
l'aspect en hallebarde, en hachette (fig. 6), en maillet. Cette déformation est encore exagérée
par une encoche plus ou moins profonde siégeant à la partie supérieure de la tele et qui « n’est
autre que la partie la plus élevée de la perte de substance postérieure déjà bien connue anato-
miquement » (Albert). Cette lésion est généralement bilatérale, mais elle peut passer inaperçue
d'un côlé, si elle est minime.
, 4. Fausses malformations. — Ces malformalions peuvent èlre simulées, comme le
montrent les clichés n° 2 et 5, soil par une rotalion permanente de la tète, due à un processus
pathologique quelconque (paralysie de dale ancienne), soit par le développement exagéré d’un
segment huméral, ou par d'anciennes fractures vicieusement consolidées (fig. 12 et 17). Mais
l'erreur n'est pas possible st on prèle ua peu d'attention à l'examen clinique du sujet et à
l'étude des images oblenues.
(4) ABADIE et Périssien, — Revue d'Osthopédie M910).
2) ANGELE — Humérus varus. La Chirurgia dt organi di movimento (Décembre 1919).
5j ALIBERT — Les lésions de la tète humérale dans la luxation récidivante de l'épaule. Étude radiolo-
gique (These de 1919).
Journal de Radiologie Planche 5
et d’Electrolugie, t. VII. Mémoire J. Belot et F. Lepennelier
ALTERATIONS OSSEUSES DE LA TETE HUMERALE
Fig. 1. — Epaule normale. Structure osseuse aréolée, Fig. 2. — Epaule normale, développement remarquable
de la tête humérale. de la grosse tubérosité.
Fig. 3. — Rotation permanente de la tête hiumérale Fig. 4. — Luxation congénitale avec malformation de la tête
chez un ancien paralytique. Image radiographique pouvant (vue de face) et apophyse scapulaire supplémentaire.
faire croire à une déformation de la tête.
MASSON et CIE ÉDITEURS
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Journal de Radiologie Planche 6
et d'Electrologie, t. VIT. Mémoire J. Belot et F. Lepennetier
ALTÉRATIONS OSSEUSES DE LA TÊTE HUMÉRALE
Fig. 5. — Luxation congénitale (vue de profil). Fig. 6. — Luxation récidivante de l'épaule.
déformation de la tète humérale en hachette.
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Fig. 7. — Fracture du col chirurgical. Fig. 8. — Fracture du col chirurgical avec luxation en dedans
du fragment inférienr.
MASSON et CIE ÉDITEURS
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alterations osseuses de extremite superieure de l'humerus. 1o1
111. — LÉSIONS TRAUMATIQUES
Les fractures de l'extrémité supérieure de l’humérus se distinguent, suivant leur siège, en
plusieurs variétés. De causes directes ou indirectes (trauma localisé ou à distance), on les ren-
contre de préférence chez le vieillard et la femme. Elles peuvent compliquer la luxation de
l'épaule.
2 1. Fractures isolées de la tête humérale. — Elles sont rares. Il s’agit plutôt de fissures
du cartilage ou d'écrasement localisé du tissu spongieux. Mais en revanche, les fractures de la
tête compliquent fréquemment celles du col anatomique ou chirurgical (fig. 10). Leur recherche
et le contrôle radiographique de leur réduction ne sauraient être trop minutieux pour dépister
la présence de fragments osseux intra-articulaires (Mollard) (').
g 2. Fractures du col anatomique. — Elles suivent la rainure de ce col. Sur le cliché, on
voit le trait de fracture laisser en dehors la masse du trochiter et se diriger de haut en bas et
de dehors en dedans pour se terminer sous la tête, vis-à-vis le bord inférieur de la cavité glé-
noïde.
Ce trait de fracture est fréquemment dissimulé par l’engrènement fragmentaire. D'après
E. Jeanbrau (°), c'est la tête qui pénètre dans le fragment inférieur. Si cet engrénement ne se
produit pas, le deltoide et le biceps atlirent en haut et en dehors le fragment inférieur. Ce
mouvement ascensionnel fait basculer la tête en dedans et rend ainsi la réduction plus difficile.
Luxembourg (*) a signalé un mouvement des fragments différent de celui-ci; il a observé
deux cas de fractures du col anatomique dans lesquels la tête s'élait tournée de façon telle,
que son plan fracturé était en regard de l'acromion et de l’omoplate, posilion qui exigea une
exlirpation sanglante de la tête. La figure 14 montre une fracture incomplète du col anatomique
accompagnant un arrachement de la grosse tubérosité.
8 3. Fractures du col chirurgical. — Elles ont leur siège entre l'insertion du grand
pecloral et la base des tubérosités. La direction du trait de fracture est variable : tantôt
oblique, tantôt transversal. Ceci n'est pas sans importance. En effet, lorsque la fracture est
oblique, le déplacement latéral est la règle. Le fragment diaphysaire atliré par le grand pec-
toral vient en dedans et en haut (fig. 8 et 29). Son mouvement peut même le porter jusqu'à
Vapophyse coracoide; le fragment épiphysaire, sollicilé par les muscles sus-épineux, bascule et
sa pointe fait saillie, en dehors, sous le deltoïde. Exceptionnellement, la fracture oblique
détermine un engrénement fragmentaire. Celui-ci, au contraire, est habituel dans les fractures
transversales (fig. 9 el 10) et le fragment inférieur pénètre profondément dans le supérieur,
amenant une rotation de la tête en arrière (E. Jeanbrau, Poirier, Mauclaire). Cette pénétration
peut même causer un véritable éclalement de l'épiphyse constiluant le fragment supérieur
(fig. 10).
8 4. Fractures des tubérosités. — Elles se divisent en :
a) transtubérositaires : le trait de fracture intéresse une partie de la tète el passe entre
les deux tubérosilés ;
b; Fractures isolées de la grosse tubérosilé ou de la pelite.
c) fractures associées des deux tubérosilés qui sont délachées en un même fragment
(Chassard) (‘). |
Si la première variélé est relativement facile à déceler par l'importance des lésions
osseuses, les deux autres passeraient plus facilement mapercues sans un examen radiographique
minuticux. Rappelons que la grosse tubérosité se voit nettement sur le cliché de face, le bras
en rotation externe légère, et Ja pelite, sur la radiographie de profil de l'épaule.
102 J. Belot et F. Lepennetier. — Radiodiagnostic de quelques
Les fractures de la grosse tubérosilé peuvent exister à divers degrés. Ce sont : soit la
fraclure complèle avec arrachement de ,toule la masse du trochiter (fig. 16), soit la
fracture parcellaire d’une de ses aspérilés (fig. 15, 15), soit mème un arrachement incomplet,
le fragment étant encore adhérent à l’épiphyse par une de ses portions. La fracture peut enfin
consister non pas en un arrachement mais en un tassement, un écrasement de la tubérosité
dont la silhouette est aplatie et irrégulière. Au-déssous de cet écrasement, on peut observer des
zones de transparence avec des slries plus foncées en rapport avec l'importance des dégâts
osseux sous-jacents (fig. 15). Dans les cas difficiles, il est prudent de radiographier en
position symétrique, l'épaule saine : on évitera ainsi d'interpréter comme fracture, une malfor-
mation ou une anomalie.
Le trochin peut également être arraché en totalité ou en parlie.
Barthélemy, de Nancy(‘) a insisté sur la différence entre l'aspect radiographique et
l'importance anatomique des dégâts osseux qui peuyent exister. Il cile le cas d'un homme de
64 ans qui fut radiographié pour un traumatisme de l'épaule. Les deux lubérosilés étaient arra-
chées séparément. La guérison se faisant attendre, le malade fut examiné de plus près et opéré.
Ii fut trouvé porteur d'une double lésion tubérositaire, mais le traumatisme avait intéressé la
base même de ces tubérosités déterminant une véritable funnellisation de la tèle humérale au-
dessous de la coulisse bicipitale. Il est évident que cette lésion était difficilement décelable par
la radiographie pour un observaleur non prévenu. Japiot (*) déclarait en 1914 qu'il est difficile
par l'examen des clichés d'apprécier l'étendue et le siège exact de l’arrachement osseux « même
avec de bons clichés il est difficile de dire quelle est la tubérosité arrachée » ajoulait-il; cette
affirmation n'est pas toujours exacte.
go. Fractures de l’extrémité supérieure de humérus dans la luxation de l'épaule. —
Depuis quelques années, plusieurs auteurs ont insisté sur la nécessilé de radiographier les
luxations de l'épaule. Moreau d'Avignon (°) considère que la luxation de l'épaule isolée est une
rareté, après 50 ans, à cause de l’ostéoporose sénile qui donne à Fos une grande fragililé.
D'autre part, Dupuy de Frenelle et Albert Mouchet (‘) disent qu'il est nécessaire de radio-
graphier tous les traumatismes arliculaires pour dépister les fractures et luxations méconnues
souvent regardées à tort comme entorses. La complication humérale la plus fréquente de la
luxation de l'épaule est l’arrachement des 2 tubérosités et principalement de la grosse. Cet avis
ne semble pas partagé par les auteurs américains, Baeljer et Waters, qui considèrent la fracture
de la grosse tubérosité comme une rareté (Fracture of the greater tuberosity is uncommon) (*).
¢ 6. Décollement épiphysaire. — Il ne faul pas confondre le décollement épiphysaire de
l'enfant ou de l'adolescent avec fracture du col chirurgical.
Nous indiquons à titre documentaire la date de l'ossification de l’épiphyse humérale supé-
rieure, d’après divers analomistes.
Poirier. Testut. A. Anglais (°) A. Américain (7).
Point céphalique . . . . . 3 à 4 mois. 2° à 5° année. dans la 1'° année. 6° au 8° mois.
Point trochitérien. . . . . 2 ans à 2 ans 1/2. 2° et 5° année. 5 à 5 ans. 3° À 4° année.
Point trochinien. . . . . . 0 ans 1/2 à 4 ans. 2 et 5 ans. — —
Fusion de la tête. . . . . 5 ans. — ð ans. 6° année.
Soudure de l'épiphyse à lalfemmes 20 à 22 ans. 29 à 26 20° année. —
diaphyse ........ hommes 21 à 25 ans. — — —
(1) BARTHELEMY. — Séance de la Société d Anatomie, Mars 1920.
(2) Jarior. — Fractures de tubérosité compliquant la luxation de l'épaule. Valeur diagnostique de la
radiographie. Arch. dlect. médic., 10 janvier 1914, n° 575, p. >.
(5) Moreau ‘Avignon), — Luxation de l'épaule et fracture méconnue de lextrémité supérieure de Phu-
mérus, importance de rayons X. Arch. d'Elec. méd., Mai 1521, p. 129.
(4) Dupuy DE FRENELLE et Albert MoucuerT. Soc, de Méd. de Paris, 27 nov. 1920.
(5) BaeETJER and Waters. — Injuries and diseases of the bones and joints, p. 67.
(5) Robert Knox. — Radiography, t. L
(U) BaErsER and Waters. — Loc. cil., p. 36.
alterations osseuses de l'extrémité superieure de Chumerus. 103
Hoenisch (Hambourg) indique un bon moyen de radiodiagnostiquer un décollement
épiphysaire : « Le signe caractéristique est la position latérale du noyau épiphysaire par
rapport à l'axe diaphysaire et cela dans n'importe quelle orientation. » I] a rencontré des cas où
la tête de l'humérus était venue se placer sur le bord externe de l'extrémité proximale de la
diaphyse; l'axe de celui-ci venait en direction de l'angle inférieur de la cavité glénoide.
Le diagnostic de cetle lésion est important au point de vue des indicalions opéraloires,
dans certaines impotences fonctionnelles dues à des traumatismes produits à la naissance et
prises pour des paralysies obstétricales.
Dans le décollement épiphysaire (') les surfaces lésées ont une silhouette plus douce que la
fracture et des sinuosilés rappelant un peu l'accent circonflexe. Il importe bien entendu de ne
pas prendre la ligne épiphysaire elle-même pour une fracture. Celle confusion pourrait surtout
se produire lorsque par suite d'une mauvaise incidence cetle ligne présente une double image
sur le cliché. La figure 50 a été ainsi réalisée : on incline l'ampoule de telle sorte que le rayon
normal fasse avec l'axe de la diaphyse humérale, prolongé au-dessus de l'épaule, un angle de
450 ouvert en haut. Les rayons obliques projettent alors en des points différents les divers
segments du carlilage. (Jeanbrau(‘) et Ménard). Le dédoublement en sens inverse, avec un
angle ouvert en bas est plus difficile à obtenir, la disposition anatomique naturelle du cartilage
de conjugaison s'y prétant mal.
2 1. Divers. — La radiographie est enfin le seul moyen précis de diagnostiquer la periar-
thrite scapulo-humérale avec calcification de la bourse sous-acromio-deltoidienne des fractures
des tubérosilés (). La maladie de Duplay et ces fractures ont en elfel parfois les mèmes
symptômes fonctionnels; douleurs vives localisées, craquement au moment des efforts, impo
tence du membre, pas de déformation. Seule l'absence d’ecchymose dans la première est en
corrélation avec le résultat de l'examen radiologique (fig. 16).
4 8. Réparation osseuse. — Ainsi la radiographie permet: de fixer le siège de la fracture
humérale; d'éliminer celle des os voisins : clavicule, acromion, glène; d'éliminer également
la simple contusion de l'épaule (penser cependant dans ce cas aux écrasements des lubérosités) ;
le cliché révèle en mème temps létat de la réparation osseuse de l'os traumalisé. On pourra
de la sorte surveiller le cal en formation en se rappelant avec Cluz et Dubreuil (‘) que les cals
fibreux, fibro-cartilagineux et cartilagineux ne donnent aucune image aux R. X. même avec des
R. mous. « Une fracture peut être consolidée fonctionnellement sans que la radiographie
révèle de cal entre les fragments ». « La radiographie permet cependant de suivre pas à pas la
calcification du cal sous-périostique ». On dépistera de la même manière le siège et parfois la
cause (interposition musculaire) d'une pseudarthrose. Le cliché n° 11 par exemple nous montre
outre une pseudarthrose d'origine infectieuse, une rotation de la tête humérale en dedans
plaçant en avant les 2 tubérosilés et la coulisse bicipitale bien visibles sur le fond décalcifié.
La radiographie peut enfin indiquer Féliologie d'une fracture survenue sans traumatisme ou
avec traumatisme léger. Nous reverrons cette question avec l'ostéo-sarcome et les diverses
osléiles.
IV. — LESIONS INFECTIEUSES
Les grands processus infeclicux n’épargnent pas l'extrémité supérieure de Phumérus. Les
lésions qu'ils provoquent sont parfois dépourvues de tout caractère spécifique, souvent
cependant elles se manifestent avec des signes radiographiques qui permettent de les décon-
vrir. Sur tout os, on peut déceler : les altérations et réactions du périoste; les alléralions de la
substance osseuse : ramollissement, raréfaction, destruction ou condensation.
(© Brain. — Décollemsnt épiphysaire de l'extrémité supérieure de lhumérus avec fracture de Fomoplate.
Soc. anal. de Paris, Juillet 1915.
(7) JnwNprau. — Loe. cil, LE, p. 964.
3) Decugru et LaoueRrtERE. — Bull, of. de la Soc. fr. € Elect. et de Radiol, Juillet-Xodt-Septembre 1915,
p. 580-5X1. |
(4) Czuz el DuBnEuIL. — Sur. de Bivlogie. Déc. 1912, n° 57, p. 694.
104 J. Belot et F. Lepennetier. — Radiodiagnostic de quelques
Nous ne pouvons consacrer de paragraphe spécial aux réactions du périoste, nous les
éludierons au fur el à mesure que nous les rencontrerons accompagnant les alléralions du
tissu osseux.
La tête humérale reconnait deux modes d'infection; la lésion primitive est osseuse ou
articulaire; dans ce dernier cas, elle gagne rapidement les plans osseux. Aussi considérerons-
nous surlout les ostéo-arthrites, sans chercher à différencier Postéite de Parthrite.
Nous rappellerons d'une manière tout a fail générale, s'appliquant à lout processus infec-
Lieux (ou néoplasique) six points que Baeljer et Waters |‘) signalent comme devant toujours
être recherchés sur la plaque :
4° Le point de départ de l'infection;
% Le caractère du processus destruclif;
5 La marche de l'extension, se dirigeant dans tous les sens ou bien suivant une voie de
moindre résistance ;
4 Le caractère et la siluation des os de nouvelle formation;
> L'état de la couche compacte (cortex) qu'elle soit intacte ou détruite, ou criblée de
vacuoles plus ou moins étendues ;
6° Le type de la réaction périostéc, perpendiculaire ou parallèle au segment osseux.
21. Ostéo-arthrite tuberculeuse de l’épaule. — Elle débute généralement par la tète
humérale, plus rarement par une glénoïdite ou une coracoïdite. Le point d'élection franchement
épiphysaire (en opposition avec l'ostéo-sarcome) se trouve au col anatomique en haut et en
dehors de la tête, de chaque côté de la coulisse bicipitale (L. Tixier). L'infeclion peu à peu
gagne d’un côlé la diaphyse, et de l’autre, l'interligne articulaire en décollant le périoste ou en
perçant le cartilage diarthrodial. Si la déminéralisation de la tête se produit en masse « la
transparence du tissu spongieux augmente pendant que le lissu compact est moins modifié (?).
Si elle s'opère par tubercules isolées, elle se présente sur le cliché sous forme de taches claires
disséminées dans l'épiphyse. Ces laches variables de formes et de limites font disparaitre peu à
peu les travées osseuses normales.
Dans la forme dile « caries carnosa de Koenig » le processus tuberculeux peut envahir
largement la diaphyse.
Dans celle dile « carie sèche de Volkmann » la lésion a son point d'éleclion dans la tête
humérale qui se résorbe graduellement (fig. 18) jusqu'à complète disparition.
Lorsque l'ostéile gagne l’arlicalalion, on voit les surfaces malades perdre la nellelé de
leurs contours. D'abord floues, elles finissent par disparaitre tolalement; Vostéo-arthrile est
constituée. Lefranc (5) dans sa thèse décril ainsi l'aspect radiologique de la tumeur blanche de
l'épaule. « Une tête humérale hypertrophiée, décalcifiée, plus ou moins ulcérée, une diaphyse
fortement décalcifiée et très amincie, très atrophiée par opposition à l'épiphyse », « l'espace
articulaire est aminci, pincé ». Chez l'enfant on observe : « l'avance de l'ossificalion des noyaux
épiphysaires intra-arliculaires à laquelle s'associent l'ulcéralion et la destruction des extrémités
articulaires, avec alrophie des diaphyses osseuses voisines de la jointure malade ».
Quelquefois, surtout chez l'adulle, le poids du bras tend à séparer la tête humérale de la
glène et entraine une luxation en bas, en dedans et en avant.
Escardo, Anayo, Morguio, Musio et Fournier (4) de Montevideo, ont insisté avec raison sur
ce fait que souvent une lésion d'ostéo-arthrite tuberculeuse se traduisait par des phénomènes
cliniques manifestes quand le cliché ne révéla presque rien.
Nous ne faisons que signaler ici la forme rare décrite par Olto Jubling (*) d'une ostéite
tuberculeuse à loges kystiques qui accompagnail un « lupus pernio ». |
Le diagnostic radiologique d'une ostéo-arthrite, à modes si variés, devra donc être faile avec
une extrême prudence. On éliminera la syphilis el la gonoccocie dont nous parlerons plus
loin, l’ostéomrélile qui produit davantage de séquestres el qui, exceptionnelle à la tête, attaque
Lerranc, — Ostéo-arthrite tuberculeuse (Berck). Thèse 1919-1920.
Escarvo et FOURNIER, — Radiographie des O. A. Revista medica del Uruguay t. XX. Janv. 1917, p. 66.
Otto JUBLING. — Ost. tub. à f. kystique Fortschritte auf dem Gebiele des Kontyenstrahlen, te XXVIL, n° 4,
Seplembre 1920, p. 375.
Journal de Radiologie Planche 7
et d'Electrologie, t. VII. Mémoire J. Belot et F. Lepennetier
ALTERATIONS OSSEUSES DE LA TETE HUMERALE
L
i
Fig. 9. — Fracture dn col chirurgical avec engrènement Fig. 10. — Fracture du col chirurgical avec pénétration
des fragments. du fragmen: inférieur dans la tète qui a éclaté.
Fig. 11. — Pseudarthrose du col chirurgical, s'accompagnant Fig. 12. — Ancienne fracture du cul chirurgical
de décalcification et de rotation de la tête en arrière. et de la tête humérale consolidée.
MASSON er Cie Epiteuns
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et d'Electrologie, t. VIT. Mémoire J. Belot et F. Lepennetier
ALTÉRATIONS OSSEUSES DE LA TÊTE HUMÉRALE
Fig. 13. — Arrachement parcellaire de la grosse tubérosité. Fig. 14. — Arrachement de la grosse tubérosité s'accompagnant
d'une fracture incomplète du col anatomique.
Fig. 15. — Petit arrachement de la grosse tubérosité Wig. 16. — Arrachement complet de la grosse Luberusité,
et décalcification de sa base. Image prise après réparation.
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alterations osseuses de l'extrémité superieure de l'humérus. 105
plutôt la diaphyse. Enfin l'arthrite infectieuse du rhumatisme articulaire aigu et l'ostéo-sarcome
dont le début juxta-épiphysaire, le respect prolongé de l'articulation et la coque périostique de
défense sont les caractéristiques.
8 2. Arthrite gonoccocique de l'épaule. — Cette lésion est très rare. Nous ne pouvons
cependant la passer complètement sous silence car elle peut simuler les arthrites aiguës
rhumatismales, tuberculeuses ou phlegmoneuses. Costa et Garcin (') dans l'étude qu'ils en ont
faile considèrent l’arthrile aiguë (période de début et d'état), l’arthrite chronique et l’arthrite
déformante définitive. Au début, rien d’anormal sur le cliché ou peu de chose, puisque la syno-
viale seule est touchée; parfois, quand il existe un épanchement purulent très abondant, on
peut observer un léger écartement des surfaces arliculaires. Puis linfeclion s'étendant au
périoste, aux cartilages, à l'os entraîne la disparition de l'interligne articulaire, l’imprécision
des contours osseux, la teinte grise de l’article, ostéo-porose aiguë; tableau non symptomatique,
du reste, s'il n'intéressait plusieurs articulations à des degrés divers.
Dans la forme chronique, on observe la même ostéo-porose subaiguë se traduisant par un
aspect perlé de l'os, et aussi quelques exostoses, un peu de périostose. La ligne articulaire est
nette. |
Dans l’arthrite déformante définitive dominent les exostoses et synostoses.
En résumé, dans l'arthrite gonococcique on ne rencontre jamais de carie comme dans la
tuberculose, ni de lésions exhubérantes comme dans la syringomyélie ct le tabes, ni d'ostéile
condensante comme dans la syphilis, ni de lacune à dépôt uralique comme dans la goutte. Le
rhumatisme articulaire simple est plus difficile à différencier.
23. Arthrite rhumatismale aiguë. — Elle ne donne généralement aucune lésion articu-
laire ou osseuse sur la plaque. Dufour (*) n'a jamais rencontré de correspondance entre le point
douloureux et une lésion du cartilage ou un peu de décalcification de l'os, comme il a pu le
. voir quelquefois dans la gonococcie. Jaugeas (°) signale cependant qu'à la phase chronique
post-rhumatismale, on peut observer de faibles saillies osseuses ostéophytiques ou une légère
oblitération de l'espace articulaire. Ces lésions se présentent à la hanche d'une façon analogue,
mais avec une fréquence et une intensilé beaucoup plus grandes.
g 4. Syphilis osseuse. — Elle donne rarement lieu à des observations radiologiques de
lésions osseuses de la tète humérale. En effet, à la période secondaire, l’humérus n'est atteint
qu'après le frontal, le sternum et bien d'autres os el même les périostites des cas graves
peuvent passer inaperçues à la période tertiaire où le processus infectieux délermine la gomme
intra-osseuse surlout diaphysaire (Tixier). En revanche, la syphilis héréditaire du nouveau-
né ou syphilis congénilale frappe assez fréquemment l'humérus et particulièrement la région
juxta-épiphysaire. Elle peut se traduire par des ostéophyles sous-périostés, ou bien par une
fracture spontanée au milieu d'un tissu spongieux dégénéré en une sorte de bouillie. Cette
fracture détermine une impotence fonctionnelle complète du membre supérieur que l'on a pu
prendre, faute d'examen radiologique, pour une paralysie obstétricale médullaire ou cérébrale
(Parrot, Pellisari et Tixier).
Dans la syphilis héréditaire tardive, les lésions se localisent près du bulbe de l'os : exostose
el périostite d'une part, gomme intra-osseuse d'autre part. Les clichés ne 19 et 20 nous mon-
trent une localisation du processus infectieux près du cartilage de conjugaison qui est lui-même
altéré.
Ces accidents ont pour résultat le plus fréquent un arrèl de l'accroissement de l'os, plus
rarement un allongement par accroissement interstiliel. Enfin, après l'épiphyse, la diaphyse
peut être envahie par une hyperostose en masse se traduisant sur le cliché par une opacité
caractéristique. Harry Dachter Soledo(‘) insiste sur ce fail, que les lésions typhiques, entre
autres, peuvent être prises pour des lésions syphilitiques. Aussi ne doit-on jamais poser un
(1) Costa et GARCIN. — Journal de Radiologie et d'Electrologie, L. V, n° 2. p. 49.
(3) Durour. — Communication à la Soc. médic. des Hôpitaux, 31 oct. 1919.
(3) JAUGEAS. — Précis de Radiodiagnostic, p. 581.
(*) H. D. SuLEbo. — Périostite typhique chronique. The american Journal of Reentgenoloyie, vol. I, n° 6,
Avril 1914.
io6 J. Belot et F. Lepennetier. — Radiodiagnostic de quelques
diagnostic radiologique, étiologique d’une ostéile sans avoir fait auparavant un examen clinique
complet de la lésion. | |
2 5. Ostéomyélite. — Nous aurons surtoul en vue ici Vostéomyélite non traumatique,
réservant quelques lignes cependant à l'ostéomyélite post-traumatique, ou faisant suite aux
blessures de guerre.
Cette affeclion présente au radiologiste des aspects très différents suivant la phase dans
laquelie elle est observée. On peut retenir les divisions cliniques en : subaiguë, aiguë, pro-
longée, chronique. L'ostéomyvélile chronique d'emblée est exceptionnelle au membre supérieur.
L'extrémité supérieure de l’humérus est relalivement assez alteinte par l'ostéomyélile, puisque
celle localisation (d’après Tixier) arrive en troisième rang dans les slalistiques, après le fémur
et le tibia. |
Dans la phase subaiquÿ, on Wobserve que peu de signes radiographiques bien définis, si ce
n'esl dans la région juxta-épiphysaire une certaine raréfaction du lissu osseux correspondant
au point douloureux dont se plaint le malade. C'est en générat celle région épiphysaire qui est
la première atteinte ou plus exactement le bulbe de los au voisinage du cartilage de conju-
saison. Cetle absence de signes radiologiques fait dire à MM. Baetjer et Waters (!): « Fréquem-
ment on voit des cas d'ostéomyélile aiguë dans les premiers 10 jours de la maladie. Il existe un
gonflement étendu des tissus mous périosseux, avec une douleur intense el une forte tempéra-
ture. Et cependant, l'examen aux rayons X est négalif. De tels cas montreront à l'opération un
périoste enflammé, infecté, des canaux pleins de pus, mais non détruits. »
Un peu plus tard, on voit la raréfaclion primitive s'étendre d’une part vers la tète humérale
malgré le cartilage de conjugaison, et d'autre part, vers la diaphyse. En même temps les bords
de l'os s'estompent à ce niveau. Le périoste est alteint et la douleur plus vive peut êlre due à
un abcès sous-périosté. Puis en pleine (ele humérale, ainsi raréfiée, apparaît une, souvent deux
taches claires, parfois davantage dont les contours sont plus ou moins nels. Par la suite,
ceux-ci deviennent plus nets et plus opaques comme nous le verrons plus loin.
Au milieu de cette aréole claire, on peul dislinguer une peiile bande de forme variable,
c'est le séquestre. Abeés el séquestre peuvent facilement sur un seul cliché passer inapercus.
[l est prudent de faire au préalable une radioscopie pour chercher Fincidence donnant les plus
fins délails de la structure osseuse et de prendre plusieurs clichés en modifiant la rotation du
bras; la position respective des tubérosités et de la tête donnant sur la plaque de bons points
de repère.
Certains auteurs ont même conseillé la radiographie stéréoscopique (*).
En mème temps que le processus d'infection évolue, la défense de l'os s'organise et se tra-
duit par une opacité plus grande dans la zone malade: la silhouette osseuse est complètement
déformée par une hyperoslose florissante, pouvant entourer une grande partie de Vhumérus.
Tout ceci est très visible sur le cliché n° 25 où nous voyous la tête perforée de part en part. Ce
dernier aspect est celui de l'O. chronique. |
Broca et Philbert () ont signalé que l'hyperostose peut quelquefois revêtir une forme stra-
tifiée lorsqu'elle est due à des poussées d'infection successives.
I] est rare que le cartilage diarthrodial soit perforé, mais lorsque le foyer infecté est situé
dans la tête humérale elle-même, il peut en résulter de la pyarthrite de voisinage. La radiologie
renseigne done sur l'étendue de l'infection dans la téte humérale; elle apporte un précieux
secours au chirurgien qui doit trépaner l'os en lui indiquant ordinairement le nombre, la gran-
deur, l'emplacement et les rapports des abcès et des séquestres.
L’osléomyélite de l'extrémilé supérieure de Fhumérus succédant aux traumas osseux et
particulièrement aux blessures de guerre revêt des aspects semblables à ceux que nous venons
de voir. C’est généralement au sein du cal de consolidation que l'on trouve avec des fragments
de projectiles ou d'autres corps étrangers, l'abcès et les séquestres formés d’esquilles osseuses
nécrosées souvent volumineuses. Le cal est difforme, douloureux, exubérant. C'est un mélange
d'osléile condensante el raréfiante, Ce sont ces lésions qui déterminent des suppurations chro-
4) BagrseR and Waters. — Loc. cit, p. 16€
(2) Francestro Nasetri, — Arch. ital. di Chir., 10 mars 1990, p. 1-154.
5) Broca et Pitepent. — Gaselle des Hopilaue, Vo avril 1915, n° 45, p. 604.
altérations osseuses de l'extrémité superieure de Vhumerus. 107
niques avec évacuations périodiques de fragments osseux baignant dans le pus. Certaines
pseudarthroses ne reconnaissent pas d'autre origine.
Parfois, à la suite de grands traumatismes, les lésions infectieuses acquièrent une telle
importance que la tête humérale peut tout entière disparaitre et’ provoquer ainsi des luxalions
pathologiques : la guerre nous en a montré de nombreux exemples (fig. 21). |
Le radiologue, en présence de lacunes de la tête humérale ou juxla-épiphysaire, d'hyper-
oslose et de séquestre devra songer à l’ostéomy¢lite sans oublier que la tuberculose, la syphilis
et le sarcome donnent parfois des images similaires. Il devra également rechercher l'ostéomyé-
lite bipolaire d'Ollier en explorant toule l’étendue de l'humérus atteint.
2 6. Scorbut. — Chez l'enfant, il affecte particuliérement l'épiphyse, généralement dès la
1 ou la 2° année. Celte maladie très rare en France est plus commune en Amérique el dans
les pays septentrionaux. Elle peut ou bien apporter un retard marqué à la soudure de l'épiphyse
jusqu à la 30° année, ou bien au contraire causer celle soudure dès le jeune âge, arrélant ainsi
l'accroissement de l'os. Chez l'enfant scorbutique, la soudure diaphyso-épiphysaire est peu
solide; aussi dans les traumatismes de l'épaule le décollement épiphysaire est-il plus fréquent
que la luxation scapulo-humérale, la capsule articulaire n'étant pas altérée. D'après Baeljer
et Waters (') le scorbut, comme la syphilis et le rachitisme, détermine loujours des lésions
osseuses, parliculièrement au voisinage de la ligne épiphysaire; la tête humérale et le cartilage
de conjugaison restent intacts. Sur les clichés de l'extrémité supérieure de l'humérus, on
remarqne à 3 ou 4 mm au-dessous de la ligne épiphysaire, une deuxième ligne large de
2 mm; celle-ci traverse l'os en totalité parallèlement à la 1'*; elle est bordée de deux zones plus
opaques que l'ensemble de l'os. Cette modification correspond à une bande de destruction loca-
lisée, limitée par une réaction de condensation de sels calcaires. Parfois on observe de l’atro-
phie osseuse, rarement une fracture. Les hémorragies sous-périostées sont rares autour de la
tète humérale à laquelle le périoste est fortement adhérent; elles sont fréquentes autour de la
diaphyse el'de la peuvent gagner la ligne épiphysaire el décoller l'épiphyse.
Relenons, pour différencier les accidents osseux du scorbut, de ceux de la syphilis et du
rachilisme que la ligne épiphysaire sauf hémorragie) est intacte; qu'il existe une ligne paral-
lèle de destruction; qu'il n'y a pas de périostite, mais des hémorragies sous-périostées ; que les
fractures sont rares. Il faudra songer au scorbut et éliminer le sercome lorsqu'on trouvera sur
le cliché un périoste décollé, soufflé, ossifié, contenant des caillots de sang organisés sans
lésion osseuse sous-jacente. Nous verrons plus loin que l'hématome ossifiant présente, lui aussi,
ces mêmes signes radiologiques.
V. — LÉSIONS NÉOPLASIQUES
L'extrémité supérieure de Phumérus peut être le siège de tumeurs bénignes ou malignes.
Nous ne pouvons évidemment envisager ici toutes les lésions néoplasiques du système osseux
qui ne présentent à l'épaule aucun caractère particulier. Nous nous contenterons d'insister sur
celles que l’on peut rencontrer isolément à la tète humérale et qui présentent du fait de cette
localisation, un aspect spécial. Ce sont parmi les tumeurs bénignes : les exostoses et les chon-
dromes; parmi les tumeurs malignes : l'ostéo-sarcome, la maladie kyslique, le kyste hydatique
el quelques autres néoplasies plus rares. Mais comme le dit L. Tixier(?), « l'extrémité supé-
rieure de l'humérus est un des sièges de prédilection du sarcome, aussi en clinique, la consta-
tation à l'épaule d’une tumeur osseuse à point de départ huméral, éveille toujours l'idée d'une
grande malignité ».
If importe done au radiologue d'apporter la plus grande précision dans son diagnostic pour
éclairer les cas douteux.
4 1. Exostoses. — Elles se divisent en exostoses périostiques el en erostoses oxtéo-yéniques.
Les premières d'origine traumatique, inflammatoire ou infectieuse (tuberculose, syphilis) n'ont
(1) BAETJER and WATERS. — Lue. cil.. p. 191.
(3) Tintern, — Pathologie chirurgicale, p. 882 f., t. IV.
108 J. Belot et F. Lepennetier. — Radiodiagnostic de quelques
pas à proprement parler de localisation fixe; au contraire, l'erostose ostéo-génique affectionne
le voisinage des cartilages de conjugaison des os longs. Nous étudierons ici cette variété.
Elle serait, parait-il, plus fréquente chez les garçons et à droite; cependant la figure n° 25
est celle d'une épaule de fillette. Apert en fait une maladie familiale. Cliniquement la peau
sus-jacente est saine et libre : la palpation révèle une tumeur dure, arrondie, non mobile, d'un
volume variable, parfois grosse comme une tête d'enfant et généralement sessile. Sur la radiogra-
phie, on trouve une masse plus pelite que celle perçue à travers les muscles.
Ses contours sont bien définis et limitent une zone claire dans laquelle on perçoit quelques
fines travées osseuses.
Albert Mouchet a traité une fillette de 6 ans (fig. n° 25) présentant au 1/3 sup. du
bras une tumeur à consistance osseuse, faisant corps avec l'humérus. Le cliché la montre large-
ment implantée, remontant jusqu'aux tubérosilés sans atteindre la tête, et descendant jusqu’à
la partie moyenne de la diaphyse humérale. La tumeur plus saillanle en avant et en dedans
entoure presque la diaphyse; sa surface est inégale, mamelonnée. La palpation n'avait révélé
aucune crépilation. Les mouvements de l'épaule élaient conservés.
Un examen histologique fut pratiqué par P. Gastou qui ne lrouva aucun caractère néopla-
sique, mais seulement un tissu cartilagineux avec quelques petits foyers ossifiés. Le diagnostic
porté fut celui d’exostose ostéo-génique ou d'ostéo-enchondrome.
Ces caractères permettent de différencier cette lésion des cals vicieux exubérants, des
hyperostoses syphiliiques ou rachitiques, du sarcome au début; le diagnostic avec cette affec-
tion est parfois délical.
2 2. Ostéosarcome. — Plus de la moilié des ostéosarcomes naissent aux dépens des extré-
mités inférieures du fémur, supérieures du tibia et supérieures de l'humérus (Mauclair) (‘).
La statistique de Pollosson et Bérard (*) nous montre que le sarcome d'origine centrale ou
médullaire est un peu moins fréquent que celui d'origine périphérique ou périostéal.
Sur 691 observalions de tumeurs osseuses on trouve pour l'humérus :
O. s. orig. O. s. orig. Tumeurs
centrale. périphérique. à mréloplaxes.
Ext. sup. de l'humérus. 12 14 12
= inf. a . ° . . » à »
Partie moyenne de lhumérus. 7 9 10
La division clinique et analomo-pathologique des ostéo-sarcomes en centraux et périphé-
riques est conservée en radiologie. Kiynens () a fait à propos du siège et de l'évolution générale
de ces sarcomes deux remarques intéressantes. La première est que cette tumeur n'a jamais
ou presque, son point de départ dans l'épiphyse, élément précieux à connaitre pour le radio-
diagnostic. La seconde, c'est l'influence que peut exercer le cartilage de conjugaison sur Pévo-
lution du sarcome.
La région épiphysaire sera plus longtemps indemne chez un enfant que chez un adulle,
car chez ce dernier, la ligne épiphysaire entièrement ossifiée n’oppose aucun barrage à la des-
truction maligne. Chez l'enfant ou l'adolescent, celle-ci ne gagnera lépiphyse qu'après avoir
perforé le cartilage ou l'avoir contourné en soulevant le périoste, qui de son côté cependant
oppose une cerlaine résistance.
Mauclair (*) déclare que les sarcomes centraux sont plutôt épiphysaires ou tout au moins à
Vextrémilé des os longs, tandis que les sarcomes périphériques affectionnent la diaphyse ou la
région juxla-épiphysaire. H ajoute que ces derniers sont moins fréquents chez les sujels Jeunes,
mais plus malins, plus douloureux et envahissent plus rapidement les groupes ganglionnaires.
Ces données générales étant précisées, quel est l'aspect clinique et radiographique d'un
ostéo-sarcome de l'extrémité supérieure de l'humérus.
(4) MaucraAIR — Traité de Pathologie chirurgicale de Delbet.
(à id. id.
(3) KLYNENS. — Sarcomes osseux. Paris Médical, 1914, p. 125.
(*) MaucLaiR. — Loc. cil.
Journal de Radiologie Planche 9
et d'Electrologie, t. VII. Mémoire J. Belot et F. Lepennetier
ALTERATIONS OSSEUSES DE LA TETE HUMERALE
Fig. 17. — Ancienne fracture de la grosse tubérosité. Fig. 18. — Ostéo-arthrite tuberculeuse de l'épaule
vicieusement consolidée, avec destruction partielle de la téte. Carie séche (vue de face).
Fig. 19. — Ostéite syphilitique congénitale tardive Fig. 20. — Ostéite syphilitique congénitale tardive
(vue de face). (vue de profil).
MASSON er CIE ÉDITEURS
Journal de Radiologie Planche 10
et d'Electrologie, t. VIL. Mémoire J. Belot ct F. Lepennetier
ALTÉRATIONS OSSEUSES DE LA TÊTE HUMÉRALE
Fig. 21. — Ostéomyélite traumatique. Fig. 22. — Ostéomyélite traumatique. Processus d’ostéite
condensante ayant déterminé une ankylose de l'épaule.
Fig. 23. — Ostéomyélite traumatique. Déformation de la tête Fig. 24. — Défurmation de la tête humérale dans une ankylose
et du col par ostéite condensante avec géode, sans séquestre. incomplète post-opératoire.
MASSON et Cre ÉDITEURS
ns OO © ae nr ce ne —
a
alterations osseuses de l'extrémité supérieure de l'humérus. 109
A l'inspection, l'épaule et le haut du bras sont distendus, tuméfiés, douloureux; la peau est
chaude, marbrée de veinules superficielles dilalées.
Le bras est immobile ou presque. Cependant au cours de l'examen on pourra encore faire
jouer l'épaule. Parfois une fracture spontanée ou due à un traumatisme insignifiant s'ajoute à
ce tableau. La palpation est douloureuse, mais ne révèle rien de spécial, sauf dans certains cas
une crépilalion dite parcheminée. Cette lésion s'accompagne rarement de ganglions. Ces signes
peuvent être à peine perceptibles si la lésion est à ses débuts. L'examen radiographique fournit
ici des renseignements sur le siège de la tumeur et l'étendue des dégâts osseux.
Quatre étapes sont à envisager.
a) Au stade de début, le cliché peut ne révéler aucune altération osseuse ou si peu de chose
que le radiologue hésilera dans sa conclusion. Parfois un léger décollement du périoste avec
une petite érosion du bord osseux posera le diagnostic; souvent sur une surface très limitée, la
structure osseuse aura perdu sa netteté habituelle et sa densité normale. D'ailleurs, comme le
remarque Klynens, il est rare qu'on demande l'avis du radiologue à celle période; il peut cependant
parfois résoudre le problème avant la clinique.
b) La tumeur est nellement établie. — La radiographie différenciera le sarcome central du
sarcome périphérique. Le premier provoque une véritable destruction du tissu osseux se tra-
duisant sur le cliché par une zone à contours plus ou moins irréguliers, plus claire que les
parties osseuses indemnes qui l'entourent. Celles-ci ne sont ni condensées ni atrophiées. Dans
certains cas, de véritables vacuoles cerclées par des bords plus denses peuvent prêter à confusion
avec la maladie kystique ou l'ostéoporose des vieillards : un examen attentif permet cependant,
dans la plupart des cas, de poser le diagnostic.
Le sarcome périphérique est différent : il revêt lui-même deux aspects.
Au début il entame lentement et de façon diffuse les contours de l'os qui apparaissent
estompés et flous sur le cliché : le diagnostic est souvent difficile à cette époque. Puis il s'étend,
‘envahit l'os et gagne le canal médullaire ; c'est la forme centripète.
Un deuxième aspect très différent du précédent se rencontre surtout chez les très jeunes
sujets et les adolescents. La {tumeur se développe aux dépens des parties molles qu'elle repousse.
La couche corticale d'où elle part est à peine « rongée ». On observe toute une série de pelites
stries opaques, sensiblement perpendiculaires au plan osseux sous-jacent qu'elles n'atteignent
que rarement. Baetjer ajoute : « Cela ressemble grossièrement à l'image de rayons du soleil
couchant » (t). Cette image est si caractéristique qu'elle impose le diagnostic. C'est la forme
centrifuge par opposition à la précédente.
c) Pendant une période assez rapprochée de leur apparition, il est possible de différencier
ces trois types d’ostéosarcomes.
Rapidement, sauf pour la forme centrifuge, ils revêtent sensiblement le même aspect, l'os
étant détruit dans tout un segment. C'est ce que nous voyons sur la figure 27. Nous y remarquons
également la coque imprégnée de sels calcaires que le périoste a formée autour de la zone détruite,
comme dernier processus de protection. Cette coque est boursouflée, à contours irréguliers et
s'implante sur les bords de l'os qui présente à ce niveau de véritables éperons. Nous y voyons
que l’épiphyse entière est détruite, mais la surface articulaire persiste encore. D'une part,
en elfel, le cartilage diarthrodial oppose une grande résistance, et de l’autre, le périoste adhérant
aux multiples rugosilés juxta-articulaires (tubérosilés, points d'insertions tendineux ou liga-
mentaires) contribue à la protection de l'articulation.
d) Au dernier stade, plus de périoste (fig. 28) : les dernières travées osseuses que l'on
voit sur l'épreuve précédente et qui résistaient encore ont disparu. Suivant l’expression
imagée de W. Y. Bythell () (Londres) la plaque montre « l'aspect d'une épaisse fumée s'échappant
d'un amas de feuilles brülant sans flammes ». La figure 28 illustre cette phrase. On remarquera
que, dans ce cas, larliculation elle-même est atteinte et qu'il persiste à peine un segment
supérieur de la tète humérale et de la grosse tubérosité.
A côlé de ces types qu'on peut appeler classiques, il existe quelques autres formes de lésions
sarcomateuses, dont les principales sont :
(4; BAETJER. — Loc. cil., p. 265.
8, W. y BYTUELL. — Aspect radiographique des tumeurs osseuses bénignes et malignes. Electro thera-
peulical section. Royal soviely of medecine, vol. VIE ne 6, Avril 1914, p. 72-75.
110 J, Belot et F. Lepennetier. — Radiodiagnostic de quelques
L’ostéosarcome à forme parosteale de Wirchow : image humérale peut être normale, quand
la lésion ne s'accompagne d'aucun processus de destruction ni d'ossificalion, malgré que la
clinique révèle une tumeur volumineuse en rapport avec l'os. |
Le sarcome ossifiant dissimule la lésion réelle et peut, à la suite d'un examen un peu rapide,
faire croire à un ostéome. La différence qui existe dans la structure osseuse permet de
soupconner l'affection.
Malgré tout on rencontre des cas de sarcomes alypiques dont l'image est d'une interpré-
tation fort difficile : la radiographie ne permet pas toujours à elle seule de poser le diagnostic.
Un certain nombre d’affections se manifestent par des images radiographiques qui peuvent
simuler le sarcome.
Ainsi, dans la maladie de Barlow, on peut constater des oparités juxta-épiphysaires qui
sont dues aux hématomes sous-périosliques. De même, il ne faudrait pas prendre pour un
sarcome centrifuge en étoile les déformations et proliféralions juxta-articulaires de larthrile
chronique (stalactites, osléophytes).
L'anévrisme de l'artère humérale peut détruire partiellement, par usure, une portion de
l'humérus et donner ainsi une image lacunaire dans laquelle n'existe jamais cependant la coque
périoslique caraclérislique du sarcome.
ll n'en est pas de même des kystes osseux dont l'image rappelle parfois, à s'y méprendre,
celle de certains sarcomes; nous verrons plus loin les principaux signes différentiels.
Enfin la corrélalion d'un traumatisme un peu violent avec le début de l'affection devra
attirer l'attention sur les dérollements du périoste saccompagnant d'hémorragie sous-périostée.
Les caillots, ens organisant par la suite, acquièrent une certaine opacité et donnent une image en
général oblongue, se différenciant ainsi des tumeurs malignes dont l'image est plus généralement
du type discoide.
En mai 1922, à la réunion de la Société belge de Radiologie, Gobeau a présenté un cliché
de synovile à grains riziformes de l'épaule simulant assez bien, au premier abord, un ostto-
. sarcome. Le diagnostic fut facilité par des clichés de profil qui montrèrent que l'image anor-
male n’appartenail pas à l'os.
9 2. Carcinomes. — Les carcinomes primitifs de la tète humérale sont exceptionnels et ne
se distinguent pas de ceux des autres segments osseux. Les tumeurs métaslaliques peuvent se
rencontrer à ce niveau; elles sont cependant fort rares, même chez le vieillard.
Tandis que le carcinome du sein est une tumeur fréquente, l'humérus n'est le siège de
mélastase qu'après la plupart des os longs : côtes, vertèbres, fémur (grand trochanter), bassin, etc.
Chez l'homme, c'est un segment osseux rarement alleint en cas de carcinome de la langue ou
de la prostate. | l
On observe au début, une transparence plus marquée de los correspondant à une diminution
de la densité (décaleification); la structure perd sa nellelé et la finesse de ses détails; elle
devient floue. Bientôt apparaissent quelques mouchetures transparentes, indice de destruction
plus avancée. Enfin la couche corticale s’altère el disparaît, entrainant avec elle une portion
plus ou moins grande de l'os, selon le stade d'évolution. A ce moment se produisent avec facilité
les fractures, diles spontanées, qui s'expliquent facilement par l'extrême fragililé du tissu osseux
qui cède au moindre effort musculaire.
L'épithéliome primilif plus rare encore évolue comme les ostéosarcomes chez les individus
jeunes (Tixier).
Le myélome, le fibrome et le myxome sont des tumeurs trop rares pour que nous fassions
autre chose que les citer; elles frappent d'ailleurs de préférence la diaphyse.
deux variétés peuvent se rencontrer : Je ryste nypariour el losrirre Kystigve. Le premier ne
présente pas de caractères parliculiers à la tète humérale, on voit une cavité uniformément
claire, à contours nels et réguliers, ordinairement ovoïde, en plein tissu compact ou spongieux:
une coque, à peine plus dense que le tissu environnant, limite parfois la lésion; souvent même
elle fait défaut. L'interligne articulaire reste normal. Des examens successifs permettent de
suivre l'extension progressive du kyste: après intervention, ils révèlent Ja persistance de la
4 5. Kystes. — Ils sont rares à l'extrémité supérieure de l'humérus; quand ils existent,
alterations osseuses de l'extrémité supérieure de Chumerus. xri
perte de substance. Le caractère principal est le passage brutal du tissu sain à l’image cavi-
taire, sans réaction de défense décelable et l'intégrité absolue du tissu osseux tout autour de la
cavilé kystique.
L’osTEITE KYSTIQUE ou fibreuse kyslique de Recklinghausen et Mickulicz revêt ‘un tout
autre aspect qui, au point de vue radiographique, la reproche davanlage des sarcomes. La
figure 26 montre le 1/5 supérieur de la diaphyse humérale, déformée, gonflée, occupé par une
série de peliles cavilés (kysle multiloculaire) à contours arrondis ou ovalaires. Par transparence,
on perçoit nettement les minces parois qui séparent les divers éléments kystiqnes. La couche
corticale de l'os esl amincie et l’'humérus devient très fragile; l'enfant porteur de cette lésion
s'était fracluré le bras en montant à la corde. La lésion respecte généralement l’épiphyse ave
protège le cartilage de conjugaison.
Facile, en général, le diagnostic est parfois très délicat. Charlanne a attiré l'attention sur
l'analogie que présente, en radiographie, celte affection avec le sarcome à myéloplaxes. Dans
les deux, on observe une même prolifération cavitaire multiloculaire, mêmes trabécules, même
aspect général. Cependant, dans le sarcome, les loges sont plus irrégulières, plus sinueuses,
moins systématisées; les contours n'ont jamais la netteté des parois kysliques. La réaction
générale de los est aussi différente pour peu que l'observation se fasse après la période de début.
On notera que parfois la maladie kyslique, au lieu de débuter en plein tissu osseux comme
c'est la règle, commence à la périphérie de los. Dans ce cas, elle peut provoquer des pertes de
substances, taillées à l'emporle-pièce, généralement au voisinage des épiphyses.
L’hémophilie peut donner naissance au voisinage des articulalions à des cavités d'appa-
rence kystique. L’interligne articulaire a perdu sa netteté; il est trouble, irrégulier, mal limité,
rappelant un peu les altérations de nature bacillaire; lépiphyse est creusée au-dessous du
cartilage articulaire de plusieurs vacuoles (claires) remplies de sang. Baeljer a publié un cas
d'ostéile kystique hémophilique avant délruit presque toute la tête humérale. En l'espèce, le
diagnostic éliologique s'établit par la présence de lésions analogues sur d'autres arliculations.
Aussi Stumpf a-t-il raison de conseiller l'exploration de tout humérus et même des autres
os, quand on constate en un point l'existence d'un kyste. La découverte de lésions analogues,
en d'autres segments, apporte au diagnostic un élément important.
VI. — AFFECTION D'ORIGINE INDÉTERMINÉE
MM. Ledoux-Lebard ('), Chabaneix el Dessanne, puis Laurent Moreau (*) ontattiré l'attention
sur un aspect particulier des os de certains individus. Ils ont dénommé cette affection ostéo-
poécilie. « Petits îlots sombres ovalaires ou arrondis de 4 à 6 millimètres selon leur plus grand
diamètre, tranchant nettement sur la teinte de l'os environnant » — « localisés au niveau des
épiphyses » sans en dépasser de beaucoup les limites « et dirigés parallèlement à laxe de l'os
sur lequel ils siègent » « [ncontestablement, disent ces auteurs, ces taches représentent des
lots de condensation osseuse » sans symplômes cliniques. Cette particularité est très rare.
CONCLUSIONS
Les lésions de Vextrémilé supérieure de lhumérus, du fait de leur diversité, ne peuvent,
dans la plupart des cas, être diagnoslhiquées avec précision par le seul examen clinique. Il est
done utile de procéder pour tout traumalisme de l'épaule même peu important à un examen
radiographique; il révélera souvent des fraclures partielles insoupconnées.
Les positions seront dictées par la mobilité de Farticulalion, mais il importe souvent
d'avoir recours à plusieurs explorations différentes pour connaitre tous les détails anatomiques
de la lésion.
(0) Lepoux-Leparn. — Journal de Radiologie, Décembre 1915. Mai-Juin 1916. p. 155.
(2) LAURE NF Morneau. — Jornal de Radiologie, L LP, n° F. op. 519,
112 J. Belot et F. Lepennetier.
Succédant à l'examen clinique, les rayons X sont capables de préciser non seulement
l'existence d'une lumeur osseuse, mais aussi d’en définir la nature, d’en fixer le stade d'évolution.
On ne saurait donc trop insister sur la nécessité d'examiner, à l’aide de la radiographie,
toute lésion de l'épaule, dès que le sujet en accuse les premiers symplômes ; un diagnostic
précocement élabli permettra parfois une intervention immédiate, capable dans le cas de tumeur
maligne, de prolonger ou de sauver l'existence du malade.
L'interprétation des documents radiographiques présente parfois de très réelles difficultés;
le radiologisle devra étudier les clichés avec soin, s'entourer de toutes les données cliniques
qu'il aura pu recueillir, s'aider des documents qu'il possède, consulter Jes ouvrages spéciaux.
Au besoin il procédera à un second examen dont le protocole sera dicté par les faits précé-
demment acquis.
On ne saurait s'entourer de trop de précautions pour arriver à un diagnostic précis.
N. B. — Les numéros des figures indiqués dans le texte correspondent à ceux des
Planches hors texte qui accompagnent ce travail. — Nous tenons à remercier MM. les
D> Mouchet, Laquerrière et Gaslaud des documents radiographiques qu'ils ont aimablement
mis à notre disposition et dont quelques-uns sont reproduits ici.
Journal de Radiologie Planche 11
et d'Electroloyie, t. VIT. Mémoire J. Belol et F. Lepennelier
ALTERATIONS OSSEUSES DE LA TETE HUMERALE
SES.
Fig. 25. — Ostéo-enchondrome chez une fillette de 6 ans. Fig. 26. — Ostéite kystique chez un enfant.
Fig. 27. — Ostéo-sarcome central avec sa coque périostique. Fig. 28. — Ostéo-sarcome central ayant détruit la tête
Notez les travées osseuses persistantes. humérale presque en totalité et envahissant les parties molles.
MASSON et Cie EDITEURS
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Journal de Radiologie ; Planche 12
et d'Electrologie, t. VII. Mémoire J. Belot et F. Lepennetier
ALTERATIONS OSSEUSES DE LA TETE HUMERALE
Fig. 29. — Fracture du col chirurgical avec luxation compléte Fig. 30. — Dédoublement de l'i de la ligne diaph
. 30. image yso-
du fragment inférieur en dedans. épiphysaire, du à une incidence anormale et simulant une
fracture.
Fig. 31. — Fracture du col anatomique s'accompagnant Fig. 32. — Cal exhubérant ayant succédé à une fracture
d'engrènement fragmentaire et compliquée d'un arrache- comminutive de la téte humérale.
ment de la grosse tubérosité (lmage prise suivant une
incidence légèrement oblique).
MASSON et CIE ÉDITEURS
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ETUDE RADIOGRAPHIQUE DE L’ARCADE PUBIENNE
CHEZ LA FEMME ENCEINTE
UNE NOUVELLE METHODE D’APPRECIATION DU DIAMETRE
BI-ISCHIA TIQUE "!)
Par MM. CHASSARD et LAPINE
L'étude du détroit supérieur par la radiographie pelvimétrique suivant la méthode
du professeur Fabre est actuellement un procédé classique d'exploration de ce détroit.
Si la technique de prise de la radiographie est bonne, c'est-à-dire si, d’une part, l’orien-
tation donnée à l’ampoule est telle que la projection de l'ombre du sacrum dégage
l'ombre du promontoire; si, d’autre part, l'adaptation du double cadre est correcte,
l'accoucheur a entre les mains un moyen de mesurer les différents diamètres du détroit
supérieur qu'aucun autre ne peut remplacer et dont la précision, sans être absolument
rigoureuse, est amplement suffisante dans la pratique.
M. le professeur Commandeur, qui utilise couramment ce mode d’exploration du
détroit supérieur par la radiographie, s'est demandé s'il ne serait pas possible d'étudier
par une méthode similaire le détroit inférieur et plus particulièrement l'arcade pubienne.
Cliniquement la détermination de la forme de Farcade pubienne est difficile. La
mensuration du diamètre bi-ischiatique permet d'évaluer seulement sa largeur, mais ne
permet d'apprécier ni sa hauteur, ni sa forme, ni l'ouverture de l'angle sous-pubien,
éléments qu’il est nécessaire pourtant de posséder quand on désire étudier le détroit
inférieur. L'appréciation exacte du diamètre bi-ischiatique lui-même présente de grandes
difficullés, d'où la multiplicité des procédés préconisés. Le plus couramment employé,
celui de Tarnier, est d'une précision qui laisse à désirer, parce que sur le vivant il cst
souvent difficile de déterminer la situalion exacte à donner aux deux pouces et que, du
fait de la mobilité des parties molles, il n’est pas moins difficile de mesurer la dislance
qui les sépare. Les écarts de mesure de 10 à 15 mm. ne sont pas rares.
C'est en raison de l'imperfection et de l'insuffisance des procédés cliniques d'explo-
ration de l'arcade pubienne que M. le professeur Commandeur eut l'idée de s'adresser à
la radiographie pour une étude plus précise de cette arcade. Il voulut bien nous confier
le soin de ces recherches. Nous les entreprimes sous sa direction et aidés par ses
conseils.
1. — RADIOGRAPHIE DE L’ARCADE PUBIENNE SUR UN BASSIN SEC
Afin de nous rendre compte de la position optima à donner à la malade et à lam-
poule pour obtenir une image aussi nelle et aussi peu déformée que possible, nous avons
fait d'abord quelques expériences avec le bassin sec.
(t Travail de la Clinique obstétricale de la Faculté de Lyon : Pe Commandeur.
JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D’ELECTROLOGIE. — VII R
[14 Chassard et Lapine. = AE radiographique
La position qui nous parut la meilleure, en même temps que la plus simple, fut de
placer l'arcade pubienne., c'est-à-dire le pubis et les ischions, en contact inlime avec la
plaque. Cependant, même dans celle position qui est la plus favorable à l'obtention
d'images nelles, le contact entre le triangle osseux formé par le pubis et les deux
ischions, d'une part, et le chassis, d'autre part, n'est pas parfait. Les branches
ischio-pubiennes décrivent du pubis à Vischion une courbe à concavilé postérieure, de
sorte que. leur convexilé se trouvant en avant, chacune d'elles ne touche la plaque que
| par sa parlie mé-
diane. Lasymphyse
et les ischions ne
sont pas en con-
tact avec elle, et,
sion veut les main-
tenir à égale dis-
tance de la plaque,
c'est environ à dou
6 mm. d'elle qu'ils
se placent.
L’anticathode
étant à 70 centimè-
tres du plan de la
plaque, le rayon
principal étant per-
pendiculaire à cette
plaque et tombant
Fig. 1. — Radiographie du bassin sec, arcade pubienne sur plaque; au milieu du trian-
ravon principal perpendiculaire à la plaque. x
(Réduction d'un tiers des dimensions lintaires.) gle formé par le
pubis et les deux
ischions, on obtient sur le bassin sec une image fort nelte des contours de l'arcade
pubienne. Mais l'ombre du sacrum et des articulations sacro-iliaques se projette sur
celle de l'arcade (fig. 1).
Pour obtenir une image où le sacrum ne se superpose plus à l’arcade pubienne, il
suffit de ramener l'ampoule à une certaine distance en arrière du bassin, comme pour la
radiographie pelvimétrique du détroit supérieur, el de l'incliner de telle façon que le
rayon principal fasse un angle de 50° environ avec l'horizontale. Le sacrum est dinsi
chassé du champ de la plaque, et l’arcade pubienne, dégagée des ombres parasites, est
seule radiographiée.
Mais comme le montre bien la figure 2 et ainsi, d'ailleurs, qu'il est facile de le
prévoir, l'obliquilé des rayons par rapport au plan de l’arcade pubienne déforme les
branches ischio-pubiennes, les raccourcissant el les épaississant, en même temps qu'elle
diminue la distance bi-ischiatique. Seul l'angle sous-pubien ne change pas ou change
d'une façon peu sensible.
I convient donc de s'arrêter à la première technique: rayon normal perpendiculaire
au plan de l’arcade puluenne et à la plaque. L’inconvénient de la projection du sacrum
trouble, sans doute, l'image radiographique mais n'empêche pas, même chez les sujets
épais, la lecture des contours de l'arcade pubienne.
Sur les clichés de bassin sec ainsi oblenus, il a été aisé de se rendre compte que ni
de arcade pubienne chez la femme enceinte. 115
l'angle sous-pubien, ni la distance entre les deux ischions; ni la longueur des branches
ischio-pubiennes n'étaient modifiés par la radiographie. Il a suffi pour cela de super-
poser le bassin sec par son arcade sur le calque de la radiographie : angle et dislance
bi-ischiatique concordaient parfailement.
On pouvait d'ailleurs prévoir qu'il en serail ainsi. La distance de l'anticathode à la
plaque élant de
70 cm., le diamètre
bi-ischiatique
ayant 10 ou 11 cm.
et ses extrémités
étant à 5 mm. cn-
viron de la plaque,
on se rend comple
par le calcul ou par
une construction
géométrique sim-
ple que la projec-
tion des extrémilés
de ce diamétre,
sans être verticale,
n'est que très légè-
rement déjelée en
dehors. Un diamè-
Ire bi- ischialique Fig. 2. — Radiographie de bassin sec, arcade pubienne sur plaque:
rayon principal formant un angle de 50° avee l'horizontale pour chasser le sacrum.
de 10 cm. aura sur (Réduction d'un tiers des dimensions linéaires.)
la radiographie
10,07 cm., pas tout à fait 1 mm. de plus que sur le bassin.
1]. — RADIOGRAPHIE DE L’ARCADE PUBIENNE SUR LE VIVANT
Pour nos radiographies sur la femme enceinte, nous avons cherché à nous mettre
dans des condilions analogues à celles réalisées avec le bassin see, par conséquent a
appliquer aussi étroitement que possible Varcade pubienne sur la plaque radiogra-
phique.
Il nous a semblé commode, pour arriver à ce résultat, de faire asseoir la malade à
cheval sur un bane assez étroit, les jambes écarlées, le corps penché en avant, et le
chassis glissé sous la vulve transversalement. La figure 5 montre une femme placée
dans la position qui convient pour la prise de ces radiographies.
Dans celle position, le plan de l'arcade pubienne parail être parallè’e au plan de la
plaque et le contact, entre les parties éludiées et le chassis, aussi intime que possible. On
peut se rendre compte, en explorant avec la main, que le pubis et les ischions, écrasant
les parties molles, sont au voisinage immédiat du chassis, alors que la parlie moyenne
des branches ischio-pubiennes le touche encore de plus près. On a nellement impres-
sion que la distance de la symphyse pubienne et des ischions à la plaque ne doit
différer que de quelques millimétres de la distance obtenue avec le bassin sec.
Nous avons voulu toutefois nous assurer du parallélisme du plan de Parcade avec le
116 Chassard et Lapine. — Etude radtographique
plan de la plaque et nous avons fait construire un petit cadre métallique de forme tra-
pézoidale se rapprochant de la forme de l’arcade pubienne. Ce cadre était divisé en
carrés de 1 cm. de côlé par un quadrillage de fils métalliques. Le contact de ce cadre
avec arcade et les branches pubiennes étant maintenu trés inlime au moyen d'une
bande bien serrée, des malades ont élé radiographiées dans la position décrite ci-dessus.
Les radiographies montrèrent que le quadrillage ne subissait aucune déformation, les
carrés mesurant 1 cm. de côlé sur les épreuves radiographiques. Cela nous prouva que
le contact de l'arcade pubienne
avec le cadre n'était pas plus
intime quil ne [était directe-
ment avec le chassis. L'emploi
du cadre fut donc considéré
comme une complication inutile
el l'on s'abstint de l'utiliser pour
les radiographies ullérieures.
On peut conclure, par ana-
logic avec ce que nous avons vu
pour le bassin sec, que les ima-
ges de l'arcade pubienne oble-
nues sur le vivant ne sont pas
déformées et que les mensura-
lions quelles permeltent, sans
êlre dune précision absolue,
sont très voisines de la réalité.
L'expérience nous a ensei-
gné un certain nombre de détails
concernant la radiographie de
l'arcade pubienne que nous al-
lons rapidement exposer.
Le chassis utilisé doit être
des dimensions 15 >< 18, sa plus
grande dimension étant suivant
le diamètre bi-ischialique. La
malade est placée de telle facon
que la vulve soit exactement mé-
5. — Femme placée dans la position convenable pour obtenir
une bonne image de l'arcade pubienne. diane par rapport aux bords laté-
Fig.
raux de la plaque et que le bord
inférieur de la symphyse d'une part et le bord postérieur des ischions d'aulre part soient
respectivement à égale distance des deux bords supérieur et inférieur de cette plaque.
Celle mise en place de la malade demande beaucoup de soin si lon ne veul pas s exposer
à projeter hors de la plaque une partie de larcade. On fait aiors lomber le rayon principal
perpendiculairement à la plaque el en son milieu.
La figure 5 montre la grande épaisseur des tissus à traverser, principalement dans
la région qui correspond à la symphyse pubienne. Lors de la grossesse, l'opacité de cette
région est encore augmentée par le contenu de l'utérus. En elfel, comme on peul le voir
dans quelques-uns des calques radiographiques que nous reproduisons, la tète du fœtus
vient dessiner ses contours tantôt au-dessus. tantôt au-dessous de la symphyse pubienne.
de l'arcade pubienne chez la femme enceinte. 117
Il faut done employer pour ces radiographies des rayons assez durs (7° Benoist au
moins). Il est indispensable, en outre, d'utiliser l'écran renforçaleur, ou mieux, un film
“avec double écran. L'emploi d'un cylindre localisateur est également recommandé.
Dans ces conditions, l'image peut ne pas être toujours excellente, mais elle permet
toujours de lire nettement au négativoscope le dessin de l’arcade pubienne et d'en
prendre facilement le calque (fig. 4).
11]. — DETERMINATION DU DIAMÈTRE BI-ISCHIATIQUE OBSTETRICAL
Les radiographies oblenues par la technique que nous venons d'exposer donnent
done avec une déformation pratiquement négligeable limage de Farcade pubienne. Il
est facile sur cetle
image d'oblenirpar
une simple mesure
le diamètre bi-is-
chialique maxi-
mum. Mais com-
ment délerminer
sur les branches
ischio-pubiennes
les points corres-
pondant aux extré-
mités du diamètre
bi-ischiatique utile
ou obstétrical ?
Nous avons es-
sayé dans une pre-
mière série d'expé-
———_——eF —_—
riences de détermi-
1 Fig. à. — Arcade pubienne de bassin cyphotique.
ner ces points sur (Réduction d'un tiers des dimensions linéaires.)
la malade par le
procédé de Tarnier, et, aprés les avoir matérialisés par des index de plomb collés a la
peau, nous avons procédé a la radiographie. Mais celle maniére de faire encourail les
mêmes reproches d'imprécision que nous avons adressés à la mesure directe du diamètre
bi-ischiatique par la méthode de cet auteur; elle nous apparut, d'autre part, aussi peu
pralique que possible du fait du déplacement des téguments et par conséquent des index
métalliques, au cours de la mise en place de la malade pour Ja radiographie.
L'idée nous vint alors de repérer sur un bassin sec au moyen de clous les extrémités
du diamètre bi-ischiatique obstétrical, puis de radiographier larcade pubienne de ce
bassin afin de voir où venaient se placer les points cherchés.
Voici comment nous avons procédé pour déterminer ces points. Avant placé un
bassin sec dans la position qui correspond à celle du bassin de la femme en position
obslétricale, c'est-à-dire reposant sur un plan horizontal par le sacrum et la partie
postérieure des créles iliaques, nous avons délerminé sur ce bassin le diamètre bi-isehia-
tique d'après la méthode de Tarnier, exactement comme sur le vivant, mais avec une
précision forcément plus rigoureuse, et, aux points où se terminait le diamètre bi-ischia-
119 Chassard et Lapine. — Etude radiographique
lique, nous avons enfoncé des clous dans les ischions. Nous avons enfoncé également
des clous aux parties les plus saillantes et les plus éloiznées des deux ischions. Puis
nous avons radiographié ce bassin dans la position habituelle. Il fut ainsi possible de
repérer exactement le long des branches ischio-pubiennes les points correspondant aux
extrémités du diamètre bi-ischialique obstétrical. Le calque de celle radiographie est
reproduit ici (fig. 5.)
Les résullats de la radiographie du bassin sec avec repères furent les suivants. Le
diamètre bi-ischiatique mesuré entre les points de repère sur le bassin sec était de
10,5 cm.; mesuré sur la radiographie (fig. 5), il avait aussi 10,5 cm. Quant à la distance
centre les clous extrêmes, elle avait sur la radiographie 2 mm. de plus que sur le bassin
Fig. 5. — Calque de la radiographie de l'areade pubienne d'un bassin see, avec points de repères places aux extrémilés
du diametre bi-ischialique et aux points les plus saillants des tubérosités ischiatiques (vraie grandeur.)
sec. Ce léger écart élait dû au fait que les clous avaient été placés à la partie la plus
élevée des ischions, par conséquent à une certaine distance de la plaque.
En partant de celle radiographie type, il devenait possible de déterminer sur le
calque des radiographies de femmes enceintes, les extrémités du diamètre bi-ischia-
tique obstétrical.
Nous avons employé pour fixer les extrémilés de ce diamètre un certain nombre de
moyens que nous allons brièvement indiquer.
1° Les branches ischio-pubiennes, après avoir suivi une direction oblique en bas et
en dehors, prennent au niveau des ischions une direction netlement plus accentuée de
dedans en dehors. C'est le point où la direction change pour devenir franchement plus
oblique qui est Fextrémilé du diamètre cherché. Souvent, il existe en ce point sur la
radiographie une saillie qui facilile le repérage.
2" Réunir par une droite les parties les plus saillantes des lubérosilés ischialiques
(fig. 2, planche 1). Prendre sur le tracé de larcade, les deux points qui sont à fem.
au-dessus de celle droite. Les deux points ainsi déterminés correspondent, a très peu
près, aux extrémités du diamètre bi-ischiatique obstetrical,
de Carcade pubienne chez la femme enceinte. ED
3° Tracer la corde de l'arc formé par chacune des branches ischio-pubiennes
(fig. 2, pl. 1). Le point d'intersection inféricur de la corde avec l'arcade pubienne cor-
respond, en général, à l'extrémité du diamètre cherché.
4° Superposer le calque de l'arcade pubienne qu'on analyse sur le calque de la
radiographie du bassin sec qui nous sert d'étalon. Si la forme des ischions n'est pas
a) to
}
'
‘4
i]
4
'
‘
— am m a
Planche 1. — Calques de radiographies d'arcades pubiennes de bassins normaux.
(Réduction du quart environ des dimensions linéaires.)
trop dissemblable dans ces deux calques, les points repérés par les clous aux extrémités
du bi-ischialique peuvent servir à fixer approximalivement les mèmes points sur le
bassin examiné.
En contrôlant lous ces moyens les uns par les autres, ce qui en pratique se fail très
rapidement, on arrive à déterminer assez exaclement fe bi-ischialique obstétrical parla
radiogra phie
120 Chassard et Lapine. — Etude radiographique
IV. -— RÉSULTATS OBTENUS SUR LES BASSINS NORMAUX
Nous reproduisons ici les calques des radtographies de douze arcades pubiennes de
bassins normaux. Ces calques de radiographies sont réduils environ au quart de leurs
dimensions, la réduction étant la même pour tous de facon à pouvoir les comparer les
uns aux autres. (PI. 1 et 2).
La série des mesures effectuées sur ces calques nous a permis d'établir le tableau
suivant :
Mesures des arcades pubiènnes des bassins normaux.
Branche Branche ji Diametre
ischio-pubienne | ischio-nubienne j atte bi-ischialique Indice.
gauche. droite. de Pareade. obslétrical.
Angle
sous-pubien,
Numéros.
Degrés. Millimetres. Millimètres.
105 OR : | 103
96 19 d 122
110
111
117
114
103
124
105
97
109
95
vaas
a à
6
7
8
Moyennes.
L'angle sous-pubien est en moyenne de 83° d'après nos mesures. Or cet angle serait
de 76° pour Joubin, et de 90° à 100° pour Naegelé et Grenser. Les mesures effectuées par
ces auteurs ont été pratiquées sur des bassins secs, sur lesquels il est moins facile de
préciser l'angle pubien que sur des calques de radiographies. Nos résultats, faisant une
moyenne entre les chiffres donnés par ces auteurs, nous semblent se rapprocher davan-
tage de la réalité.
Pour mesurer l'angle sous-pubien, nous avons réuni par une droite les points sail-
lants en dedans de chacune des branches ischio-pubiennes. Les deux droites ainsi
obtenues se coupent en général au milieu de la symphyse pubienne. Il est facile ensuite
de mesurer l'angle d’une façon très précise (fig. 2, pl. 1).
Les branches ischio-pubiennes mesurent en moyenne 77 millimètres à droite et à
gauche, ce qui ne veut pas dire que l'arcade pubienne soil d'une symétrie parfaite.
Presque toujours la longueur des deux branches ischio-pubiennes est inégale, cl, d’une
manière générale, c'est la branche gauche qui l'emporte.
[Il n'y a pas de symétrie non plus dans la courbure de ces branches. Elles sont en
général courbées en are de cercle a grand rayon el à convexilé externe. Les distances
qui séparent ces ares de leurs cordes ne sont jamais égales des deux cotés. Elles varient
de l'arcade pubienne chez la femme enceinte. 121
de deux à huit millimètres selon que les branches ischio-pubiennes sont presque recli-
lignes ou très courbées. |
La hauteur moyenne de l'arcade pubienne a été, d'après nos mesures, de 56 millimètres.
Nos mensuralions se rapprochent beaucoup de celles de Beaudelocque qui donnait
òt millimètres de hauteur moyenne à l'arcade; elles se rapprochent plus encore de celles
de Tarnier et Chantreuil qui donnaient 55 millimètres. |
Pour obtenir la hauteur de arcade pubienne sur le calque radiographique, nous
` R
= A
{ LA
N LA
< r
Y N
‘
A ‘
C1
\
x ‘
9) 10 \ ITR
`N
N
19
| /
\
WE P4
Planche 2. — Calques de radiographies d'arcades pubiennes de bassins normaux.
(Reduction du quart environ des dimensions linéaires.
avons abaissé une perpendiculaire de la région sous-symphysaire au diamètre bi-ischia-
tique.
En ce qui concerne le diametre bi-ischiatique obstétrical, les mensuralions faites
suivant le procédé que nous avons indiqué nous ont donné une longueur movenne de
10,9 centimètres.
Si nous confrontons ce chiffre avee celui des auteurs, nous constatons que les
chiffres de Baudelocque (9,9 à 10,8 em), de Farabeuf et Varnier (I1 em.), de Bar.
122 Chassard et Lapine. — Etude radiographique
Brindeau el Chambrelent (11 cm.), de Fabre (11 cm.), se rapprochent remarquablement
des nôtres.
Pour mieux se rendre comple si nos mensurations sur radiographies avec les points
de repère que nous avons indiqués pouvaient supporter la comparaison avec les mensu-
ralions que l'on peut prendre direclement sur le squelette, l'un de nous (') a effectué des
mesures sur 25 bassins secs du musée d'anatomie de la Faculté.
Ou DN
OS
SYN
Planche 3. - Calques de radiographies darcades pubiennes de bassins anormaux.
(Réduetion du quart environ des dimensions linéaires.)
La moyenne des chiffres qu'il a obtenus est de 10,4 centimètres, c'est-à-dire ò milli-
mèlres de moins qu'avec nos mensurations sur les radiographies.
C'est la meilleure preuve que la déformation radiographique dans nos expériences
est assez minime pour qu'on puisse la négliger. Cependant, si l'on veut en tenir comple,
il suffit de retrancher du chiffre oblenu par la mensuralion radiographique 5 où 4 milli-
mètres pour obtenir un chiffre aussi voisin que possible de Fa réalité.
(4) Voir LaPINE (These de Lyon, 1922).
de l'arcade pubienne chez la femme enceinte. 123
En divisant la hauteur de l'arcade pubienne par le bi-ischiatique, on peut élablir un
indice, égal, d'après notre moyenne, à 0,51.
Toute arcade dont l'indice se rapprocherait de 0,51 pourrait être considérée comme
étant de forme à peu près normale. Un indice inférieur indiquerait une arcade basse et
large. Un indice supérieur indiquerait une arcade haute, de largeur normale ou diminuée.
C'est ainsi que sur les 12 arcades de bassins normaux examinés, nous avons pu faire
la classification suivante :
Deux arcades basses et larges : indice = 0,37 à 0,40.
Neuf arcades à peu près normales : indice = 0,47 à 0,57.
Une arcade haute et étroite : indice = 0,67.
I] est bien entendu que la désignation d’une arcade pubienne par son indice n’a de
valeur que pour les arcades normales; car une arcade de cyphotique ou de bassin géné-
ralement rétréci pourra avoir un indice normal tout en ayant des dimensions exigués.
V. — RÉSULTATS OBTENUS SUR DES BASSINS ANORMAUX
Au cours de nos recherches nous avons radiographié quelques bassins anormaux.
Le nombre de ces bassins est insuffisant pour que nous puissions formuler des conclusions
à ce sujet. Nous figurons toutefois dans le lableau ci-dessous les résultats que nous avons
obtenus.
Mesures des arcades pubiennes des bassins anormaux.
| Diamètre
Branche Branche bi-ischiati-
Dénomination Angle ischio- ischio- Hauteur Diamètre que mesuré
RER des bassins. sous-pubien.| pubienne pubienne | de l'arcade. |. bi- Indice. par la
| gauche. droite. ischiatique. méthode
de Tarnier
Degrés. {Millimètres.|Millimètres.|Millimètres.|Millimètres. Millimètres.
l Cyphose.. .. 70 55 37 44 75 0,58 _ 70
2 Cypho-scoliose. 91 71 14 50 108 0,46 105
3 Cypho -scoliose
rachitique. 87 -n 153 58 101 0,59 90
4 Cypho -scoliose
dorso-lombaire 95 68 10 41 102 0,42 90
5 Bassin légère-
ment asymé-
trique de Mal-
gache. . . .. 101 85 86 50 150 0,38 150
6 Bassin pseudo-
oblique ova-
laire.. . . .. 66 100 107 85 114 0,73 110
Ce tableau comparatif, qu'illustre la planche 5, montre que les arcades de cypho-
scoliotiques ne sont pas sensiblement différentes des arcades normales (fig. 2, 3, 4 de la
pl. 3). La cyphose pure, au contraire, donne un raccourcissement du diamètre bi-ischia-
tique et une diminution de l'arcade pubienne dans toutes ses dimensions. (fig. 5:
calque 1 de la pl. 3). Chez une Malgache (fig. à de la pl. 5), nous avons trouvé un
bi-ischiatique de 15 centimètres, ce qui correspond à l'opinion des auteurs prétendant
que l'écartement des ischions est plus considérable chez les races nègres el malgaches
que chez les races blanches.
124 Chassard et Lapine.
Ces quelques exemples sont tout à fait insuffisants pour permeltre l'étude de l'arcade
pubienne des bassins viciés. M. le Professeur Commandeur se propose de poursuivre
cette étude qui constitue un travail de longue haleine.
CONCLUSIONS
La radiographie, pratiquée suivant une technique déterminée, permet l'étude précise
de l'arcade pubienne au point de vue de sa forme generale: de l'angle sous-pubien, de sa
hauteur, du diamètre bi-ischiatique obstétrical. |
La délerminalion du diamètre bi-ischiatique obstétrical par la méthode radiogra-
phique nous parait plus précise que la délermination par les procédés classiques: elle
peut se faire avec une approximation trés voisine de celle qu'on obtient par des mesures
sur les bassins secs. |
L'étude radiographique de l'arcade pubienne et la mensuration du diamètre
bi-ischiatique par la méthode que nous avons exposée font pendant à la radiographie
pelvimétrique du détroit supérieur et nous semblent devoir entrer avec avantage dans
la pratique pour l'étude du détroit inférieur toutes les fois qu'on aura des doutes sur sa
conformation el qu'on soupconnera des déformations possibles.
COMMENT DOIT-ON RADIOGRAPHIER LA COLONNE CERVICALE
QUAND ON SOUPCONNE L’EXISTENCE D’UNE ANOMALIE ?
Par André FEIL
Ancien interne des Hôpitaux de Paris.
L'examen radiographique de la colonne cervicale n'offre habituellement aucune
difficulté lorsque le sujet a une conformalion normale; il est souvent plus facile de
Ve er > : r A, Bat?
PNR PA n Se Va
+ ny = J S.
ETPA . ATS 7
T AN a n, [ARS i
t + 7 ‘ * À
on , | Y
i + OR
Fig. 4.
Syndrome de klippet Feil chez un Jeune homme de 19 anx,
— (Cliché communiqué par le Prof. Bertolotti. —
radiographie el étudier par Bertolotti et Mattivolo
Ce sujel avail été considéré comme alteint de mal de Pott
sous-oceipilal: en réalité il présente une malformation cer
vicale. Les examens clinique et radiologique montrent en
elfet chez cet homme les élements essentiels du syndrome
de la réduction numérique, qui se caractérise par :
Cliniquement : l'absence de cou (ce sont des « hommes
sans cou »);
_ l'implantation basse des cheveux:
— la limitation des mouvements de la tête.
Aualomiquement : un lassement et une diminution des ver-
tebres cervicales :
— l'existence dun thorax cervical:
— la presence d'un spina-bifida cervical superieur.
Remarquer sur la photographie l'air figé du malade son
attitude penchée due à une légère scoliose: la scoliose
cervico-dorsale superieure est très fréquente chez ces sujets,
Dy wip Prei À
7 4 ‘ay ae
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$ “ah En LA
2 P > fr Zi
as
Fig. 2. — (Cliché communiqué par le Prof. Bertolotti). — Wane
sujel vu de dos, — Remarquer lubsence de cou el l'implanta-
lion basse des cheveux; la disparition de la courbure cervi-
cale fait paraitre le dos plat (cambrure simienne): chez
d'autres sujets, le dos prend une forme plutôt arrondie par
exageration de la courbure dorsale physiologique.
radiographier le segment cervical qu'une
colonne thoracique ou lombaire. Pour avoir
une bonne épreuve, il suffit de disposer
convenablement son malade soit en posi-
lion latérale, soil en position anléro- posté-
rieure.
~
Digitized by Google
| <
126 À. Feil. — Comment doit-on radiographier la colonne cervicale
I] n'en est plus de même quand il existe une malformation congénitale, en particulier
une diminution des vertèbres ou un tassement. Chez de tels sujets le cou est diminué de
hauteur ou déformé; le thorax remonte, plus ou moins. au-dessus de la clavicule, par-
fois jusqu'à la base du crane; les premières côtes peuvent être soudées entre elles à leur
origine; si l'on ajoute à ces déformations la difficulté qu'éprouvent les malades à remuer
la tète pour prendre la posilion convenabie, on comprend que dans de telles condilions
les procédés ordinaires de radiographie ne puissent suffire. De même, lorsqu'on soup-
conne un lorlicolis osseux, qu'il ait pour origine une hémi-verlèbre, une soudure lalé-
Fig. 5. — (Cliché communiqué par le Prof. Bertolotti).
— Sujet de la fig. 1. — HKadiographie cervico-dorsale
en position anterieure oblique droite. — (Pour prendre
celle radiographie, le sujet est couché dans le décu-
bitus dorsal, la tète fortement déviée latéralement
à droite pour éviler l'ombre projelée sur la colonne
cervicale par le maxillaire inférieur).
Fig. 3 bis. — Même radiographie que fig. 3, légèrement retouchée à
l'encre pour montrer la constitution de la masse cervicale, formée
de vertèbres soudées el atrophiées. La flèche indique la fente arti-
culaire cranio-vertébrale. Remarquer l'abaissement considérable
des clavicules et la formation d'un thorax cervical.
rale des corps verlébraux ou unë occipilalisalion de Vallas. une simple radiographie
anléro-poslérieure ou latérale donne des renseignements insuffisants. Dans lous ces cas,
il est nécessaire de praliquer un examen très méthodique.
Nous avons eu l'occasion d'éludier, récemment, un certain nombre de radiographies
de malformations vertébrales cervicales, se rapportant en particulier au syndrome de la
réduclion numérique que nous avons décril dans notre thèse ('), et dont, avec M. Klippel,
nous avons publié la première observation (’) (fig. 1 el 2). Ces radiographies étaient
d'une lecture diflicile, parce que les malades avaient été étudiés incomplèlement, sans
méthode bien précise. Il est, en effet, de première importance, lorsqu'on soupçonne une
malformation cervicale, de praliquer l'examen radiographique avec méthode, de mettre
les sujels en diverses posilions bien déterminées, sur lesquelles le Professeur
(') ANDRÉ FEIL. L'absence et a diminution des vertèbres cervicales, le syndrome de la réduction numé-
rique cervicale. 1hèse de Paris, 1919,
(7) Nurprec et Pei. Un cas d'absence de vertèbres cervicales avee cage thoracique cervicale, Nouv.
a.
lconouyr, de la Salpetriere, ie oy UE
quand on soupconne l'existence d'une anomalie ? 127
Bertolotti ('), dont on connail la grande compétence, a tout spécialement insisté.
Ce sont ces règles que nous voudrions rappeler rapidement dans cet article.
Supposons que nous voulions radiographier une malformation évidente de la région
cervicale, par exemple le jeune homme des figures 1 et 2. Nous conseillons de faire
successivement : 1° des radiographies
d'ensemble qui donneront une idée géné-
rale de la région cervico-dorsale, mais
qui le plus souvent laisseront dans l'om-
bre les deux premières vertèbres cervi-
cales ; 2° des radiographies localisées du
segment cervical qui renseigneront sur la
forme, les rapports des premières ver-
tèbres atlas et axis, et sur l'articulation
occipilo-atloïdienne.
-
Fig. 5. — (Cliché communiqué par le Prof.
Fig. + — (Radiographie de M. Morel-Kahn.) — Sujet normal, Bertolotli.) — Calque schématique de la
position antérieure oblique droite. La radiographie a éte radiographie 5. — Remarquer la diminution
faite dans la même posilion antérieare oblique droite que du nombre des vertèbres cervicales, leur
pour la fig. 5. Celle position permet d'étudier dans son en- alrophie et leur soudure parlielle. On
semble toute la colonne cervicale. (Comparer avec les fig. 3 voit neltement la disposition du thorax
et 5 bis.) cervical et la soudure des premières côles.
l. RADIOGRAPHIES D'ENSEMBLE DE LA COLONNE CERVICALE
On doil toujours commencer par faire plusieurs radiographies d'ensemble de la
colonne cervicale. Cette vue générale permet de reconnaitre s'il existe une diminution
Trois poses nous paraissent nécessaires .
1° La meilleure position est l'antérieure oblique droite ou gauche fig. 5, 5 bis, 4 et 5);
celle position écarte ombre du maxillaire inférieur et dégage aussi bien qu'il est pos-
(!) Benrororri. Le anomalie congenite del rachide cervicale. La Chiruryia deyli orjani di movimento.
fase; IV, vol. V, 1920.
mn >
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i
128 4. Feil.— Comment doit-on radiographier la colonne cervicale
sible l’ensemble du rachis cervical, en particulier les premières verlèbres cervicales.
La technique est simple : on place le sujel dans le décubitus dorsal, la tête for-
tement tournée du côlé droit, ou gau-
che, suivant la position adoptée et la
facilité d'exécution. Les rayons sont
centrés perpendicülairement à la cin-
quième verlébre cervicale.
Une seule radiographie droite ou
gauche peut suffire, mais dans les mal-
formations difficiles à interpréter il y a
loujours avantage à prendre alternati-
vement une radiographie en position
antérieure oblique droile et une autre
en position antérieure oblique gauche.
Celle première radiographie per-
mel de S'orienter et presque toujours
de localiser le siège des lésions.
2" On prend ensuite une radiogra-
Fig. 6. — (Cliché communiqué par le Prof. Bertolotti.) — Sujet de la phie anléro-poslérieure.
fig. 1. radiographie en position anléra-postérieure. — On distingue, S 5
au-dessus de la clavicule beaucoup plus d'espaces intercostaux elt La tète du malade est placée en
de côtes qu'à l'état normal, leur ensemble forme un véritable (horace l R zis . ° 7
Radiat légère hyperextension et bien immo
bilisée; les rayons sont centrés per-
pendiculairement sur la première dorsale, Sur cette radiographie, on étudie
très bien la disposition des
premières côles, leur rapport
avec la clavicule : lorsqu'il
existe un tassement ou une ré-
duction numérique des vertèbres
cervicales, au lieu de deux es-
paces clairs intercostaux sus-
claviculaires, on en distingue
trois, quelquefois un plus grand
nombre, ce qui constitue un vé-
ritable thorax cervical (fig. 6).
Quand l’anomalie porte sur
le segment cervical inférieur, en
particulier s'il existe une côte
surnuméraire ou un enchevélre-
ment des premières côtes thora-
ciques par gibbosité ou cyphose,
il vaut mieux centrer non plus
sur la première dorsale, mais
plus bas sur la troisième ou sur
la quatrième verlébre dorsale:
de cette façon, comme l'a mon- Fig. 7. — Radiograplie de M. Thoyer-Rozals — Sujet normal, radiographié
tré Bertolotti, les premiers élé- Lo ne tn de A
ments de la cage thoracique sont projelés plus en haut et mieux individualisés.
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quand on soupconne l'existence d'une anomalie ? 129
5 On exécute enfin une radiographie latérale pour mettre en évidence la forme et
les rapports des apophyses épineuses des vertèbres cervicales. Celle radiographie
latérale est encore nécessaire pour noter les rapports réciproques de la base du crâne
Fig. 8. — (Cliché communiqué par le Prof. Bertolotti). —
Méme sujet que fig. 1 radiographié en position latérale droite.
— Celte position met bien en évidence la descente exces-
sive de la fosse cérébelleuse de loceipilal (eyphose basi- Fig. 9. — (Radiographie de M. Thoyer-Rozal). — Sujel normal, ra-
laire), très fréquente dans les grosses malformations de la diographié en position latérale droite comme dans la fig. 8 (comparer
colonne cervicale, avec la fig. 5).
et du rachis, en particulier elle montre l'existence de la eyphose basilaire ou descente
exagérée de Pécaille de loccipital (fig. 8), dis-
position qui accompagne fréquemment les mal-
formations vertébrales.
Le malade est étendu dans le décubilus
latéral, soit du colé droit, soil du côté gauche,
suivant les facililés d'exécution; la tête est
relevée pour occuper un plan horizontal, paral-
lèle à la table; les épaules sont effacées au
maximum. La plaque radiographique est placée
le plus bas possible, déprimant le trapèze. On
fail passer le rayon normal au niveau du lobule
de l'oreille.
Celle radiographie n'est pas toujours
d'exécution facile, on est souvent gêné par la
brièveté extrême du cou.
11. — RADIOGRAPHIES LOCALISEES DE L'ATLAS
ET DE L’AXIS
+ Fig. 10. — (Cliché communiqué par le Prof. Bertolotti.)
— Sujet de la fig. 1, radiographie en position latérale
gauche). Lorsqu on esl a peu près fixé sur la forme
générale ct les rapports de la colonne cervicale,
il est très indiqué de faire une radiographie localisée de l'extrémité céphalique pour
étudier l'atlas, l'axis et la troisième vertèbre cervicale.
JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — VII. 9
130 A. Feil. — Comment doit-on radiographier la colonne cervicale
On commence par exéculer une radiographie intermaxillaire, et si celle-ci ne donne
pas de résullat satisfaisant, on essaie la technique de Lupo de la projection axiale
de la base du crâne.
4) Radiographie intermacillaire. — Quand on soupçonne une malformation des
lig. 41. — (Cliché communiqué par le Prof. Berto-
lotti). — Sujet de la fiy. 1, radiographié en position
intermacillaire. — Remarquer l'atrophie, le tasse-
ment el la fusion des premières vertèbres cervi-
cales; l'existence d'un orilice triangulaire en
forme de V ouvert en haut, qui représente un spina-
bifida cervical supérieur; la fusion des premiéres Fig. 12. — (Radiographie de M. Thoyer-Rozal). — Sujet normal radiogra-
côtes à leur naissance. _ phié en position intermavcillaive. — Comparer avec fig. 11; on voit les deux
La Le . . à .
premieres vertèbres cervicales.
premières vertèbres cervicales, il est très utile de prendre une radiographie par la
bouche ouverte.
| ren x 4 à : . 5 .
Voici comment on procède : le palient est élendu sur le dos, horizontalement ;
ee | es. on immobilise sa têle el son cou le mieux possible; ses
aa ae j maxillaires sont largement écartés et maintenus avec un
4 - bouchon qu’on glisse entre les dents. On fait passer le
A F rayon normal à travers lorifice buccal.
ars Cette technique donne souvent de bons résultats et
i > >< ; 7 :
SD l'on distingue quelquefois très nettement les deux pre-
PA mières vertèbres cervicales, l'apophyse odontoide et
< U . . 3 . .
LE Spe N l'articulation de l'atlas avec les deux condyles occipi-
NX o aol TNS taux. Par ce procédé on reconnait distinctement le
; a= spina-bifida cervical supérieur (v. fig. 11), anomalie qui,
She bt nous l'avons montré ('), coexiste fréquemment avec les
ae malformations du rachis cervical. C’est aussi par la radio-
Fig. 15. — (Cliché communiqué par le Prof. . 10 ! ‘mari ip ’ : - ’ ;
cotation ae graphie intermaxillaire qu'on peut diagnosliquer l'occi-
radiographie 11 (radiographie intermaxil- pilalisation de l’atlas Mie
laire).
C'est rarement du premier coup qu'on obtient un
bon résultat; il faut talonner, reprendre de nouveaux clichés, tenir compte soit d'une
(") ANDRE Fett. Sur la localisation du spina-bifida dans la région cervicale. Progrès médical, n° 47,
30 novembre 1920,
(*) ANDRE Fett. Occipitalisation de l’atlas et torticolis congénital. Presse médicale, n° 52, 29 juin 1924.
quand on soupconne l'existence dune anomalie ? 19I
inclinaison anormale de la tête, soit d'une descente excessive des fosses cérébelleuses ;
c'est seulement après plusieurs essais qu'on arrive au résultat désiré.
Certains sujets ont une cyphose basilaire, c'est-à-dire un abaissement de l'écaille
de l'occipital tellement prononcé, qu'il est impossible, même en faisant varier la flexion
de la tête, d'obtenir la première vertèbre cervicale ; elle reste constamment cachée par
l'ombre que projette en arrière l'écaille de l'occipital. D'autres sujets écartent très diffi-
cilement les mâchoires, et le champ d'exploration se trouve ainsi très limité. Force est
donc de recourir, dans ces cas difficiles, à une autre technique qui melte bien en évi-
dence l'atlas et l'axis.
On a préconisé la radiographie par l'orifice nasal (Contremoulins et Galland), mais
cette projection qui donne de bons résultats chez les sujets normalement conformés,
peut-être aussi dans le mal de
Pott sous-occipital, nous parait
moins recommandable chez les
individus, atteints de malfor-
mations cervicales, qui ont l'os
occipital trèsahaissé, masquant
de son ombre opaque l'image
des deux premières vertèbres
cervicales. D'ailleurs, comme
le fait très justement remarquer
M. Breton, dans sa thèse, même
dans les cas les plus favorables,
la lecture du cliché, oblenu par
le cavum nasal, reste difficile
+
+
mastoide
en raison des ombres nom-
breuses surajoutées.
Q » i ry $ . ae meee n . G
?) P) ojection axiale de la base Fig. #4. — (Cliché communiqué par le D' Lupo). — Calque schématique d'une
2 ; projection axiale de la base du crâne, d'après la technique de Lupo. — Mise
du crâne. — Lorsque les mé- en évidence de lorifice occipital et des deux premières vertèbres cervicales.
th O d es pré cé de ntes (inter- 1, arc ant. de l'atlas. — 2, apophyse transverse de l'atlas. — 3, trou transver-
saire de l'atlas. — 4, surfaces articul. atloïdo-axoïdiennes. — 3, arc posté-
maxillaire, cavum nasal) ne rieur de l'atlas. — 6, corps de l'axis. — 7, apophyse odontoïde de l'axis. —
; à 8, arc postérieur de l’axis. — 9, trou trans. de l'axis. — 10, masses latérales
donnent pas de résultat satis- de laxis. — 11, trou déchiré postérieur.
faisant, il est utile de recourir
au procédé de M. Lupo (') (étudié à l'Institut radiologique de Turin dirigé par le
professeur Bertolotti).
M. Lupo utilise la projection axiale de la base du crâne pour mettre en évidence
l'atlas et l’axis.
Voici la technique que conseille l’auteur (1920) : on place le sujet près du lit radio-
graphique, sur un siège peu élevé; la tête est en hyperextension, le menton appuie sur
le bord du lit. La plaque radiographique est disposée sous le menton et poussée vers le
cou. Le rayon normal est centré sur le vertex.
Il faut avoir bien soin de placer la plaque radiographique parallèlement au plan de
(‘) Massimo Lupo. Contributo allo studio dell’ anatomia radiogratica delle prime vertebre cervicali e del
cranio. Radiologia medica, 1920, vol. VIT, fase. 11-12. Un résumé de cet article a été publié dans le Progrès
médical, n° 39, 24 septembre 1921.
Une technique analogue à celle de M. Lupo a été recommandée par M. ‘Hirtz dans le Journal de Radio-
logie, n° 6, Juin 1922.
132 4. Feil. — Comment doit-on radiographier la colonne cervicale
la base du crane, c'est-à-dire au plan qui passe par la glahelle et les orifices auriculaires
externes. Il n'y a plus alors qu’à varier l'angle d'incidence du rayon normal; par
exemple, si l'on veut examiner l'atlas et l'axis, l'angle d'incidence du rayon normal doit
être de 15° environ, ouvert en arrière.
On peut obtenir de cette façon de très jolies images de l'atlas, de l’axis et même des
articulations occipito-vertébrales etatlo-axoïdiennes. De fait, les calques radiographiques
que nous reproduisons ci-contre (fig. 14
et 15) sont très démonstratifs : on dis-
tingue Vallas, laxis et son apophyse
odontoide, on peut même étudier les
trous vertébraux et transversaires.
En augmentant de quelques degrés
l'angle d'incidence du rayon normal,
on obtient une projection du trou dé-
chiré poslérieur, alors que ceci est
presque impossible lorsqu'on fait une
radiographie en position ordinaire la-
Lérale ou oblique.
Ajoutons que M. Lupo conseille
de se servir de poses très courtes, mais
avec un courant de forte inlensilé.
Enfin, pour éviter loute erreur
d’interprétation dans la numération des
verlébres cervicales, il est nécessaire
de faire des radiographies non seule-
Fig. 15. — (Cliché communiqué par le Dt Lupos. - Calque schema-
hyne d'une projection aviale de la base du crane, faite suivant la ment du rachis cervical mais encore
technique de Lupo.
1, trou déchiré antérieur. — 2, fente pétro-sphénoïdale. — 5. trou des régions dorsale el lombo-sacrée.
ses mintvuotiee + atose dinoe pntérieure — C'est la seule façon d'élablir la for-
8, fosses nasales. — 0, lame ethmoïdale el apophyse cristagalli. mule vertébrale exacle. [I est indispen-
sable, en effet, de connaitre le nombre
des verlébres dorsales et lombaires pour ne pas confondre, par exemple, une septième
verlébre cervicale dorsalisée avec une première dorsale.
Ajoutons que, chez les sujets alteints de malformation cervicale, il n’est pas rare
de rencontrer une ou plusieurs anomalies dans les aulres segments rachidiens.
y * ¥
Nous n'insisterons pas sur la technique radiographique qui ne présente, d'ailleurs,
rien de spécial. Nous nous contenterons de résumer la technique que préconise Berto-
lolli pour les malformations de la région cervicale. Cet auteur adopte la distance de
4 centimètres pour les radiographies localisées, et de 70 centimètres pour les radios
d'ensemble. Il recourt à ła pose rapide 1 à 4 secondes, avec forle inlensilé (50 à
#0 milliamperes) avec 7 à 10 centimètres d'élincelle équivalente, sans jamais employer
d'écrans renforcateurs.
quand on soupconne l'existence d'une anomalie ? 133
Chez les enfants il faut, bien entendu, abréger le temps de pose el se servir de
rayons de moindre pénétration.
En résumé, la technique radiologique, qui ne présente aucune difficulté lorsqu'il
s’agit de radiographier une colonne cervicale normale, est au contraire des plus com-
plexes quand on est en présence d’une malformation cervicale. Il est alors nécessaire de
faire un examen très méthodique des malades, et souvent ii est utile de prendre plu-
sieurs radiographies en chaque position.
Nous conseillons de radiographier dans les positions suivantes :
Une oblique antérieure droite et gauche ;
Une antéro-postérieure ;
Une latérale droite ou gauche.
Ces trois radiographics renseignent sur l’ensemble de la région cervicale, elles
mettent en évidence les rapports réciproques de la base du crâne et de la colonne
cervicale.
Une intermaxillaire ;
Une radiographie de la base du crine (méthode de Lupo) pour l'examen localisé de
l’atlas et de laxis.
Enfin, il est indispensable de faire la radiographie de toute la colonne vertébrale en
enlier (région dorsale, région lombo-sacrée).
Une bonne technique, un examen méthodique facilitent beaucoup la lecture des
radiographies ; mais, il ne faut pas l'oublier, c'est seulement avec beaucoup d'habitude,
une longue expérience qui ne s’acquicrt que progressivement, qu'on arrive à interpréter
avec certitude les lésions souvent si complexes des anomalies cervicales.
ANALYSES
RADIOLOGIE
RAYONS X
GENERALITES
TECHNIQUE
Ake Akerlund (Stockholm). — Un arrangement
pour éliminer le rayonnement secondaire a
l'examen radiologique. (Acta Radiologica, vol. 1,
fasc. 4, p. 480-486.)
Apres avoir parlé de différents dispositifs construits
par Bucky. Lotzin et Potter, en vue d'éliminer Île
rayonnement secondaire à l'examen radiologique, FA.
décrit un diaphragme mobile d’un modèle nouveau
dont les résultats déjà obtenus permettent de très
grandes espérances. Ce diaphragme a la forme dun
disque tournant, dont la surface plane et circulaire
sert d'appui à des bandes de plomb, enroulées en
spirale, très approchées et parallèles Pune à l'autre
et exactement centrées sur laxe de rotation. Les
bandes sont posées de champ dans le plan des rayons
primaires de façon à converger vers le foyer de
l'ampoule. RÉSUMÉ DE L'AUTEUR.
A. Leschinski (Breslau). — Le mollissement
de l'ampoule entraine-t-il un danger pour la
peau ? (Strahlentherapie, Bd XIV, B. 1, 1922,
p. 199.)
L'A., après des mesures ionométriques et biologi-
ques, arrive à la conclusion que le mollissement d'une
ampoule à gaz ne constitue pas un danger pour la
peau, car dans ces conditions l'énergie en surface
diminue. Iser SOLOMON.
F. Voltz (Munich). — Recherches nouvelles sur
la question de la radio-sensibilité. (Strahlenthe-
rapie, Bd XIV, B. 1, 1922, p. 99.)
L’A. donne un résumé de ses recherches sur la
radio-sensibilité, recherches qui lui ont montré que
la radio-sensibilité d'un orgamsme dépend de son
état de nutrilion et des conditions extérieures de la
vie. Les lésions de toute nature augmentent la radio-
sensibililé.
(Les expériences de Voltz sont intéressantes, mais
il est évident que la radio-sensibilité dépend de létat
physico-chimique de l'organisme. donc forcément
des conditions extérieures qui influencent cet étal.)
ISER SOLOMON.
RADIODIAGNOSTIC
OS, CRANE, ARTICULATIONS
Delamarre ct Nasson Chukri (Constantinople).
— Alterations radiologiques des mains et des
pieds dans un cas de lépre mutilante. (Bull. et
Mém. de la Soc. méd. des Hôp. de Paris, n° 27,
19 octobre 1922, p. 1321.)
Communication illustrée de belles radiographies
très démonstratives. En dehors des lésions classi-
ques. il s'agit, dans ce cas, d’un processus double
d'ostéoporose et d'hyperostose. L’ostéoporose, du
type Lucio-Alverado Poncet. c'est-à-dire non consé-
culive à des panaris de Morvan, à des ulcérations, à
des fissures, à une endartérite oblilérante, présente
les habituelles irrégularités de sa topographie. Si, en
général, les os rarëfiés s’amincissent jusqu’à devenir
comparables à des aiguilles ou à des arètes de pois-
son, cet amincissement progressif est parfois suivi
de fragmentation, de morcellement et parfois encore
remplacé par un sectionnement à l'emporte-pièce
ou par un tassement diaphvsaire. Bref, les modalités
de l'ostéoporose des lépreux sont plus complexes
qu'on ne croit.
Quant à l'hyperostose d'ordinaire signalée incidem
ment chez les lépreux atteints de maux perforants,
elle prend ici une importance digne d'attention et, en
dehors de toute solution de continuité tégumentaire,
parait relever de la même cause spécifique que
Vostéoporose.
Moreau (Avignon). — Décollement épiphysaire
inférieur du radius simulant une fracture de
Pouteau. (Archives d Electricité médicale et de
Physiothérapie, 22 octobre, p. 289 291 avec 2 fig.)
Sujet de 16 ans présentant tous les signes cliniques
d'une fracture et chez lequel la radiographie a mon-
tré qu'il s'agissait d'un décollement épiphysaire.
A. LAQUERRIÈRE.
Hudellet (Dakar). — Lésions osseuses dans
Painhum. (Archives d'Electricité médicale et de
Physiothérapie, 22 octobre, p. 292-299 avec 4 fig.)
L'ainhum que l’on rencontre à peu près exclusive-
ment chez les nègres est constitué par le développe-
ment progressif Wun anneau scléreux sur la peau
des orteils les plus petils. Cet anneau se resserre
en creusant un sillon, jusqu'à ce que l'extrémité de
l'orteil tombe presque spontanément.
L'aspect radiologique de l'os sous-jacent est au
début celui de l'ostéite condensante (disparition de
la cavité médullaire), puis la périphérie de l'os parait
usée. À un troisième stade le tissu osseux est com-
plètement résorbé au niveau du sillon; c'est à ce
moment seulement que la partie située en avant tend
à disparaitre, landis que celle qui est en arrière reste
très calciliée.
On ne constate pas d'image d’ostéile raréfiante, il
s'agit donc d'images différentes de celle de la lèpre.
A. LAQUERRIERE.
Rayons À. 139
OE E TN Etienne Sorel (Paris et Berck). -—
ol rss Mis Arthrites chroniques non tuber-
H
j
culeuses de la hanche chez
l'enfant. (Rapport à la IV° réu-
nion annuelle de la Société d'Or-
thopédie, Paris, 6 octobre 1922,
avec figures, in Revue d'Orthopé-
die n° 6, novembre 1922.)
Le diagnostic d'arthrite chronique
étant fait, on doit se demander si
l'on est en présence d’une coxalgie
ou d'une ‘arthrite d'autre nature.
Dans la plupart des cas, les examens
de laboratoire el la radiographie
viendront en aide à la clinique.
Après avoir dit un mot des arthrites
hémophiliques, l'A. passe en revue :
1° Les arthrites traumatiques ou mé-
caniques. Certaines fractures du col
chez l'enfant peuvent donner de véri-
tables arthrites chroniques. On peut
Fig. 1. — Coxa vara par fracture du col. ranger dans cette classe les arthrites
des coxa vara par fractures du col
(lig. 1), de la coxa vara congéni-
g tale (fig. 2) et de la coxa vara
rachitique (tig. 5).
2° Les arthriles qui surviennent
À au cours des maladies infectieuses
(infections à pneumocoques,
ostéomyeélite, blennorragie, sy-
philis).
O° L'arthrite sèche déformante
| juvénile.
4° Lostéochondrite déformante
infantile de l'épiphyse fémorale
supérieure,
» Les arthrites chroniques
encore indélerminées.,
Nous ne pouvons que conseil-
ler la lecture de cet important
travail dont l'analyse ne peut
donner qu'une idée imparfaite.
4 LOUBIER.
Edvard Collin (Stockholm).—-
Etude sur l’aspect rœntgé-
nologique de la tuberculose
des articulations et ses rap-
ports à l'aspect clinique,
surtout pendant le traite-
ment avec bains universels
de lumière. (Acla Radiolo-
gica, Stockholm, vol.t,fasc.4,
p. 599-405.)
o i o aaa
I. Mème si l’image radiologique ne révèle
aucun signe d’allérations tuberculeuses, cela
n'exclut pas la possibilité d'une affection
tuberculeuse.
2. Parfois les altérations radiologiques
surviennent à un moment où les symptômes
cliniques se sont considérablement amélio-
rés, comme l'a, je crois, fail d'abord ressor-
tir Ernst.
3. Le traitement radiologique de la tuber-
culose chirurgicale peut fournir de très
beaux résultats, mème lorsque de sérieuses
altérations reentgénologiques sont apercues.
C'est pourquoi, en se basant uniquement sur
ces dernières, on ne pourra poser un pronos-
tic défavorable ; car, même des ravages très
étendus peuvent ètre guéris par un traite-
ment radiologique.
Fig. 3. — Coxa vara rachitique. 4. La guérison reentgénologique complète
136
peut se produire longtemps après la disparition des
symptômes cliniques.
5. L'ostéite tuberculeuse peut guérir spontanément,
mais, par le traitement radiologique. le résultat est
bien plus favorable, au point de vue cosmétique et
ronigénologique, tout en étant plus rapide. (Observ.
k 12.)
6. Simullanément avec une amélioralion clinique,
on remarque parfois une détérioration rantgéenolo-
gique considérable. En réalité, ce n'est que le signe
d'une résorption des matériaux viciés.
7. Une arthrite très étendue dans la main, la cehe-
ville, le genou et la jointure du genou peut guérir
par une formation nouvelle de cartilage articulaire et
un fonctionnement normal.
8. Un bout d'articulation vu déformé reentgénologi-
quement peut se rencontrer simultanément à une
fonction cliniquement complètement libre.
RESUME DE L'AUTEUR.
Albert Mouchet (Paris). — Pathogénie et traite-
Rayons À,
ment des difformités du gros orteil. (Rapport
au 4° Congrès de la Société française d’Ortho-
pédie, in Revue d Orthopédie, n° 6, Novembre
1922, avec 2? figures.)
Ce rapport, consacré surtout de Phallux valgus ou
clinodactylie externe et à Vhalluc varus ou clinodac-
tylie interne, considère spécialement le côté chirur-
gical; mais le radiologiste y trouvera des renseigne-
ments très importants.
Hallus valgus. — Avant l'avènement de la radiogra-
phie, bien que les lésions métalarsiennes et tar-
siennes n'aient pas été Lolalement ignorées, la dévia-
tion du gros orteil en dehors, avec glissement de sa
base sur le métacarpien, semblait constituer l'élément
essentiel.
Hleubach (1897) décrivit le premier d'après la radio-
graphie la déviation du premier cuneiforme ; mais
c'est surtout Loison (1901) qui a bien montré les
malformations tarso-métatarsiennes et les déductions
opératoires qu'elles comportent.
Il y a des cas où on n'a envisagé que la seule
subluxation en dehors du gros orteil; il convient
aussi de preter attention au mouvementde torsion de
la première phalange dont la face dorsale regarde
en dedans.
Dans d'autres cas (fig. 2) les lésions de la téte mé-
tatarsienne sont prédominantes, une dévialion consi-
dérable (fig. 4) peut d'ailleurs ne s'accompagner
d'aucune déformation de la tète du métatarsien.
Entin il peut exister des lésions multiples (fig. 3),
déviation du mélalarsien en dedans, écartement entre
le premier et le deuxième métalarsien, baillement de
linterligne cunéo-premier meétatarsien, écartement en
dedans du premier cunéiforme.
La radiographie faite dans les premières années
montrera vraisemblablement que Vhalhar valgus
congénital est plus fréquent qu'on ne pense: elle met
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Rayons X, 137
en lumière le début des malformations diverses avant
que la déviation de lorteil soit constatable.
Certains auteurs invoquent dans la production de
rH. v. la présence de los intermétatarsien (fig. 5).
Hallux varus, — Affection très rare, est le plus sou-
vent congénitale ; la radiographie permet de penser
qu'il s'agit alors de malformation par redoublement
Fig. 22.
liée à l'existence d'un orteil surnuméraire (fig. 22),
soit que cet orteil soit fusionné avec le gros orteil,
soil qu'il soit représenté par un noyau cartilagineux
contenu dans une bride fibreuse, ou enfin par un
petit noyau carlilagineux situé en dehors du gros
orteil et repoussant celui-ci vers le côté interne.
A. LAQUERRIERE.
Henning Waldenstrôm (Stockholm). — Forme
finale de la Coxa Plana. (Acta Radiologica, vol.
I, fase. 4, p. 584-594.)
Le diagnostic de la hanche plate essentielle ne
peut être posé avec certitude que pendant sa période
d'évolution. La forme définitive ne peut done ètre
éludiée que dans les cas suivis dès le début de la
maladie. Afin d'essayer d'expliquer la forme spéciale.
de Ja coxa plana (hanche plate), j'ai examiné subsé-
quemment les cas de coxa plana dont j'ai pu suivre
le développement du commencement à la fin de la
période de croissance. Il y a eu 22 hanches ; 10 de
celles-ci ont même dépassé la vingtième année. La
forme déterminée que je puis fixer en conséquence
se montre trés variable quant au degré de difformité,
mais l’aplatisserment de la tète, du col et de l’acéta-
bule est commun à tous.
Au moyen de ræntgénogrammes, vus de front et de
côté, on peut obtenir une image plastique de la forme
de la pointe et du col dans les divers cas. On remar-
que alors que la partie antérieure-supérieure de la
pointe est celle qui est généralement agrandie et que,
dans les cas les plus développés, cette partie reste
en dehors de l'articulation. Eu égard au degré de la
difformité, j'ai divisé la hanche plate déterminée en
trois groupes.
1. La tète conserve une forme ronde. La tète et le
col sont faciles à distinguer l'un de l'autre et aussi
du trochanter.
2. La partie supérieure et frontale de la tète gros-
sie est tout près du grand trochanter. Cette partie
de la tête est visible dans l'image latérale, considé-
rablement agrandie, située en dehors de l’articula-
tion. La partie supérieure du col n'est pas visible.
3. La surface d’articulation de la tète est inégale
et plus ou moins excavée. La pointe supérieure de la
téte est saillante et d’habitude plus basse que le
sommet du grand trochanter.
RÉSUMÉ DE L'AUTEUR.
APPAREIL CIRCULATOIRE
E. Bordet (Paris). — Le contrôle de la radio-
scopie dans l'angine de poitrine et particulière-
ment dans l’angine de poitrine d’origine car.
diaque. (Archives des maladies du cœur, Sep-
tembre 1922, p. 612-616, avec fig.)
L’A. publie deux observations qui montrent que,
contrairement à ce qu'ont prétendu certains auteurs,
langine de poitrine n'est pas toujours d'origine aor-
tique. En effet, maintes fois, la radiologie a démontré
l'authenticité de l’angine de poitrine d'origine car-
diaque.
Obs. I. — Femme de 56 ans ayant des crises dou-
loureuses la nuit. Examen clinique négatif. L’examen
radioscopique montrait une aorte absolument nor-
male, mais une augmentation de volume du ventri-
cule gauche.
Ons. Il. — Homme de 55 ans. Syndrome mixte
d'angine de poitrine. On avait attribué ses troubles
à l'aortile. Tension normale. L'examen radiologique
(orthodiographie) montrait une aorte normale, mais
le cœur était considérablement augmenté de volume.
L'A. rapporte une 5° observation de syndrome mixte
(angine de décubilus et d'efforl), où il s'agissait
d'aortite: le cœur était normal. Il donne ensuite,
suivant leur ordre de fréquence, les constatations
qu'il a faites tant au point de vue des crises dou-
loureuses que des signes radioscopiques.
LOUBIER.
Bigard el Coste (Paris). — Un cas de dextrocar-
die acquise. (/utl.et Mém. de la Soc. méd. des
hop. de Paris. Séance du 21 juillet 1922, n° 2»,
p. 14129.)
Observation intéressante, mais classique, de sclé-
rose pulmonaire pleurogène avec dextrocardie com-
plète par traction. L'hémithorax gauche, comme le
démontre la radiographie qui illustre cette observa-
tion, est complètement deshabité par le cœur. A. B.
APPAREIL DIGESTIF
Louis Van Den Wildenberg (Louvain). — Di-
verticules du pharynx et de l’œsophage. (An-
nales des mal. de l'oreille, du larynæ, du nez el
du pharynæ, t ALL n° 8, août 1922, 16 fig.,
p. 783.)
Dans un intéressant mémoire, PA. met au point le
diagnostic et le traitement de cette « curieuse affec-
tion » qui « n’est pas rare, contrairement aux idées
régnantes ». Deux variétés de diverticules ou poches
du pharynx et de œsophage: les diverticules par
pression de l'hypopharynx. Les div. pharyngiens émer-
gent à la paroi pharyngienne post. et les diverticules
par traction de l'æsophage entre les fibres circu-
laires et obliques du constricteur inférieur du pha-
rvox, point faible où se forme une véritable poche
herniaire.
Les svmplomes les plus fréquents sont la dyspha-
138
gie précoce et progressive, la régurgitation d’ali-
ments non digérés, déglulis depuis longtemps, le
gargouillement, l'haleine fétide.
L'A. passe en revue les divers moyens de diagnostic,
cathétérisme prudent, procédé de Phlummer. plomb
de Benjamin. Il préfère l'examen radiographique
confirmé par la radioscopie qui montre le liquide
bismuthé passant dans la poche, pour remonter et
entrer dans l'orifice æœsophagien. Mais l'æsophago-
scopie est encore d’après lA. la méthode la plus sure.
Pour le traitement, si la poche est petite et ne
plonge pas dans le thorax : intervention en deux
temps ; diverticnlopexie sous-culanée, puis excision
du sac 8 jours a3 semaines plus tard. En cas de
diverticule plongeant dans le thorax : technique de
C. Mayo. L'A. rapporte 6 obs. de malades opérés et
tous guéris: Fun avait un diverticule géant:6 radio-
graphies illustrent ce mémoire. LEPENNETIER.
Aage Als Nielson (Copenhague). — Examen
roentgenologique de la motilité de l'estomac
chez des individus en bonne santé. au repos
et en mouvement. (Acta Radiologica, Stockholm.
vol. I, fasc. 4, p. 519-585.)
LA. a examiné 20 estomacs chez des individus
sains — 10 hommes et 10 femmes — en suivant la
durée d'évacuation d'un repas opaque consistant en
300 grammes de gruau de farine de riz et en 100 gram-
mes de sulfate de barinm. Les individus étaient
tantôt au repos, tantôt en mouvement. Il a trouvé
que:
fe L'estomac se vide plus rapidement en mouve-
ment qu'au repos.
2 Chez les femmes, l'estomac se vide un peu plus
lentement que chez les hommes, soit en mouvement,
soit au repos
D L'estomac se vide normalement au repos dans
les > heures après Vingestion d'un repas opaque.
. RÉSUMÉ DE L'AUTEUR.
E. H Gaither (Ballimore U. S. A.). — Valeur et
possibilité de l'examen radiologique dans ies
affections du tube digestif. Journ. of. Aimer,
Med. Assoc., LA XIXS 8-149, 5-1922, p. GK.)
Excellente revue d'ensemble où PA. étudie les cas
où : P Pemploi des rayons est indispensable pour le
diagnostic; 2° l'emploi des rayons confirme le dia-
unostic: 5° l'examen aux rayons est négatif, malgré
le diagnostie établi cliniquement (lésions du début);
4 le diagnostic radiologique est erroné.
G.. en concluant, apprécie à sa valeur l'emploi des
rayons, mais met en garde Île clinicien contre la
facheuse tendance actuelle à réserver son diagnostic
jusqu'après le contrôle radiologique; c'est une cou-
verture de non-responsabilite quil parait chercher
ainsi, alors que le « travail d'équipe » doit ètre doré-
navant la régle.
Une intéressante discussion suit cet article qui a
été lu au LXNUP congrès de Amer. Med. Assoc. à
Saint-Louis {mai 1922). MOREL-KAHN.
ORGANES GÉNITO-URINAIRES
P. Janssen (Dusseldorf). -— Diagnostic urologi-
que par les rayons X. (Münch. med. Woch.,
17 mars 1922; in Journal d'Urologie, t. NIV,
n° 9.)
Dans ce travail très complet, PA. indique la tech-
nique des divers procédés radiographiques qui sont
ulilisés en urologie : radiographie simple, pyélogra-
phie, emphysème artiticiel perirenal, radiographie de
Rayons X.
sondes opaques intra-urétérales, cvsto-radiographie,
pneumo-peéritoine. I] montre tous les renseignements
que ces diverses méthodes peuvent donner.
En somme, revue générale sur une grosse question
du radiodiagnoslic, mais n'apprenant rien à un mé-
decin au courant du radiodiagnostic urinaire.
NAHAN.
Clifford Morson et H. P. Winsbury White (An-
gleterre). — Trois cas montrant la valeur de la
pyélographie. (The British Med. Journ., Fév.
1922, in Journ. d'Urologie, t. XIV, n° 5.)
Ces A. insistent sur la nécessité de la pyélographie
dans l'étude des affections rénales. Cette épreuve
révèle l'hydronéphrose et l'étendue de la destruction
du cortex rénal. NAHAN.
John H. Morrissey (New-York). — L’urographie
(pyélographie) comme procédé de diagnostic.
(Journ, of Amer, Med. Assoc., LXXIX, n° 21,
18 nov. 1922, p. 1746 )
M. plaide en faveur d’un emploi plus fréquent de la
pyélographie, en vue d'établir un diagnostic. Dans
les affections suivantes, c’est le procédé de choix.
te Reins : calculs invisibles du fait de leur densité;
tumeur au début; prélites; anomalies; pyélo-
néphrites et pranéphroses.
2% Vretére : urétérite et dilatations inflammatoires;
rétrécissements: diverticules; anomalies; coudures
et tumeurs.
or Vesxie : diverticules ; vessie tabétique,
Contre-indicalions : au nombre de 4: fièvre, sujets
âgés ou infirmes, hématuüries, anurie après cathété-
risme urétéral.
La statistique de l'A. porte sur 667 cas : la pyélo-
graphie a permis de porter un diagnostic exact dans
278 d'entre eux: il my eut aucun incident dù à la
méthode.
Technique, Conclusions: Dans des cas bien déter-
mines, la prélographie est indispensable en urologie:
elle précise les conditions pathologiques; donne plus
souvent que d'autres méthodes des indications
exactes; supplee les procédés de diagnostic insuf-
fisants; donne une image exacte des anomalies; avec
une bonne technique, elle est sans danger pour le
malade. MoREL-KAHN.
Fred. M. Hodges (Richmond). — La pyélite de
la grossesse. (American Journal of Runtyeno-
logy, VOL. IX, Juin 1922, n° 6, p. 502-357, 9 fig.)
La pyélite qui apparait dans les premiers mois de
la grossesse est probablement due à l'obstruction par
pression de l'utérus sur les urelères.
L'uretèére gauche est moins comprimé que le droit,
ceci est dù à la rotation à droite de l'utérus qui
exerce sur l'uretère droit une compression beaucoup
plus prononcée.
L'infection, quelle qu'en soit l'origine, est secon-
daire, Fobstruction est la cause principale, car aus-
sitot après la délivrance les symptomes s'amendent.
La pyélographie nous montre toujours un bassi-
net élargi, un uretcre dilaté et coudé. De plus, la
pyélographie nous permet de suivre l'évolution de
affection.
Chez les femmes ayant déjà eu des enfants, un
bassinet élargi et un uretere dilate à droite peuvent
èlre considérées comme normaux.
Le diagnostic précoce et le traitement immédiat
peuvent éviter des lésions irrémédiables des reins.
Telles sont les conclusions provisoires de l'auteur
qui continue ses recherches. William ViIGNAL.
Rayons X.
Duvergey et Dax (Bordeaux). — Salpingographie
d'un pyosalpinx fistulisé dans la vessie. Instil-
lations intratubaires transvésicales de nitrate
d'argent. (Pullelin de la Soc. francaise il Uro-
logie, n° 8, 13 nov. 1922.)
Les A. rapportent l'observalion d'une malade âgée
de 54 ans, mère de 2 enfants, alleinte d'une fistule
faisant communiquer un pyosalpinx développé dans
la trompe droite avec la vessie, affection se tradui-
sant par une cystile grave et des leucorrhées jaunes-
verdatres. Pas de douleurs abdominales, pas d'hé-
maturies. Au toucher vaginal : utérus immobilisé par
une gangue inflammatoire remplissant le bassin. A
droite, volumineuse tumeur salpingienne, plaquée
Etat
contre la parol vessie.
général grave.
Une cystoscopie révèle un orifice diverticulaire à
plis rayonnés qui admet 4 cm. de sonde urétérale.
Une cystographie avec du bromure de sodium à
50 pour 100 montre à ce niveau un trajet aboutissant
à une cavité du volume d’une cerise. Enlin, par l'ori-
fice vésical, pendant une nouvelle cystoscopie, on
introduit dans Vorifice anormal une sonde et on
injecte 5 cm’ de KBr. ce qui donne l'image ci-contre
de la trompe droite. L'ombre située plus en dehors
serait due, croit M. F. Legueu, à une effraction du
liquide dans la fosse iliaque.
Les A. firent ultérieurement par la même voie des
instillations de nitrate d'argent qui amenèrent la
guérison de la salpingite el la fermeture de l'orifice
anormal. Francois LEPENNETIER.
postérieure de la
G. Gayet ct Ch. Gauthier (Lyon). — Les diver-
ticules de la vessie. (Rapport à la 22° session de
139
l’Associalion française d'Urologie. Paris, 4 oc-
tobre 1922,
Les A. font une large part à l'exploration radiolo-
gique de la vessie et des diverticules. Après avoir
rappelé que Perthes et Brown ont été les premiers
à l'utiliser dans celle affection, ils demandent que la
radiographie de la vessie soit faite de face et de pro-
lil, malgré les difficultés d'exécution de cette der-
nière. lis préconisent l'emploi du collargol à 5 ou
10 0/0, fournissant des ombres excellentes, bon anti-
septique el sans inconvénient dans la vessie. Actuel-
lement il y a des procédés d'exploration radiogra-
phiques des diverticules vésicaux : celui de Maingot
avec des solutions très peu concentrées de collargol
qui ne peut être guère emplové que de
=e face. Celui qui consiste à introduire
sous le contrôle du cystoscope des ca-
théters opaques qui s'enroulent dans
| les diverticules. Procédé imparfait qu'ils
| ne conseillent guère à cause du controle
par le cystoscope, des mauvaises ves-
sies intolérantes el de la limitation du
nombre des diverticules que lon peut
identifier à la fois.
Les A. donnent toute leur préférence
à la eystographie par le procédé en
deux temps de Papin ou le procédé par
| contraste d'Hinman et surtout à la com-
| binaison de ces deux procédés.
| Le procédé de Papin est fondé sur la
physiologie pathologique des diverticu-
les et sur l'étude de la miction en deux
temps : injection de collargol à 10 0/0
jusqu'à réplétion de la vessie : 1* cliché.
— « On fait pisser le malade » (les A.
préfèrent le sonder) et on le réinstalle
sur la table pour une 2° pose. Le 1% cli-
ché montre une énorme boule qui est
la vessie, età sa périphérie des sphères
secondaires, les diverticules. Sur le 2°
cliché : la vessie rétentionniste est ré-
duite de volume, ovoide, mais les diver-
ticules encore remplis forment des
sphères secondaires plus nettes.
Gayet et Gauthier ont apporté quel-
ques modifications au procédé par con-
traste d'Hinman, en pratiquant 3 cysto-
grammes. Ils placent? sondes urétrales
à bout olivaire 14 et 12 et injectent du
collargol dans la vessie par la sonde 14,
la sonde 12 étant bouchée : 1% cysto-
gramme. Ils ouvrent la sonde 12, la ves-
sie se vide jusqu'au goulle à goutte :
Ye eyslogramme. Enfin par la sonde 14 ils
injectent de l'oxygène (à l'aide d’un ballon, et non de
l'air comme Hinmann), la sonde 12 étant ouverte, le
collargol s'écoule de nouveau jusqu'à la sortie de
bulles crépitantes; obturation de la sonde 12; à ce
moment ils poussent l'injection dO, jusqu'à Vobten-
lion d’un bon globe vésical sonore : 5° cystogramme.
Les deux premiers clichés ressemblent à ceux du
procédé de Papin; le 5° est dit par contraste, car on
y voit le globe vésical vide en clair eta sa périphérie
un ou plusieurs diverlicules encore remplis de col-
largol el opaques.
Ces procédés permellent également de déceler les
calculs diverticulaires. Dans ce cas, suivant Pasteau,
il faudrait faire suecessivement des clichés dans les
positions verticale, horizontale, et d'élévation du bas-
sin pour mettre en évidence la fixité de l'ombre du
calcul diverticulaire par opposition à la mobilité de
l’image formée par le collargol vésical.
Les A. ajoutent que ni les signes fonctionnels
(interruption du jet, miction en 2 temps, douleurs,
hématuries) ni les signes physiques courants (grosse
Se l
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140
vessie bosselée à la palpation, ou au toucher rectal
ou vaginal) troublés par les complications (cystite,
calculs) ne permettent d'affirmer un diagnostic de
diverticule vésical. Seules la cystoscopie et la cysto-
graphie permettent de marcher à coup sùr et de faire
un diagnostic systématique. F. LEPENNETIER.
J. Charrier (France). — Radiographie d’un
cas d'uretère double avec pyélographie. (Pul-
letin de la Société francaise d'Urologie, n° 7,
3 juillet 1922, p. 168 avec fig.)
Observalion d’une jeune fille de 21 ans examinée
pour douleurs rénales. Au eystoscope deux uretères
+ 5
—
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à droite. Le double cathétérisme uretéral et la pyélo-
graphie montrent que les deux uretéres échappent à
la règle normale du double croisement dans leur tra-
jet lombo-iliaque Capacité du bassinet sup. 7 €. ¢.;
capacité du bas. inf. 15 ce. Urine plus concentrée dans
le bassinet inférieur. F. LEPENNETIER.
APPAREIL RESPIRATOIRE
Charles Massias (Bordeaux). — Le syndrome
pseudo-cavitaire par déviation trachéale dans
la tuberculose pulmonaire. (Journal de Med. de
Bordeaux, 25 nov. 1922, p. 749.)
L'A. rappelle les travaux de Ameuille, Armand-De-
lille, Hillemand, Lestocquoy et Mallet sur les dévia-
tions de la trachée, et rapporte un nouveau cas où
l'examen physique permettait de penser à une spé-
lunque du lobe supérieur gauche, L'examen radio-
scopique infirma ce diagnostic en montrant que les
symptômes perçus au niveau de la partie interne des
fosses sus et sous-épineuses sont dus à une dévia-
tion de la trachée vers la gauche au cours d’une tu-
berculose, surtout fibreuse, non évolutive, pleuro-
pulmonaire. LOURIER.
Rayons X.
E. Rist (Paris). — Les localisations extrapulmo-
naires de la tuberculose; leur interprétation
pathogénique, leurs réactions ala tuberculine.
(Revue de la Tuberculose, 1922, tome III, n° 5,
p. 225-250.)
Les tuberculoses extrapulmonaires sont à peu près
toutes d'origine pulmonaire.
Ce foyer primitif est retrouvé à la radioscopie et à
la radiographie sous forme de calcifications siégeant
le plus souvent à la base d’un lobe, dans le prolon-
gement d’une ramification bronchique, rarement au
sommet. Lorsqu’on constate une de ces calcifications
intraparenchymateuses, on trouve toujours une calci-
fication homologue au niveau du hile pulmonaire.
L'image de ces deux calcifications sur un cliché,
est le document qui permet de reconstituer l'histoire -
d’une primo-infection tuberculeuse. LOUBIER.
P. Ameuille (Paris). — Les paradoxes de la
symphyse pleurale. (Pull. el Mém. de la Société
med. des Hôpitaux de Paris, Séance du 20 octo-
bre 1922. n° 28, p. 1549.)
Cette communication d'un médecin également
rompu aux difficultés de l'examen clinique et à celles
de l'exploration radiologique du thorax est à lire en
entier très attentivement. Elle démontre qu'il n'existe
aucun signe ni aucun groupement de signes qui puisse
établir avec certitude le diagnostic de symphyse
pleurale.
Ce diagnostic s'appuie en général sur trois catégo-
ries de caractères isolés ou groupés :
1° L'existence de ce qu'on appelle couramment des
antécédents pleurauws ;
2° Les signes fournis par les anciens modes d'ex-
ploration physique, percussion, auscultation, etc.
5 Les signes radiologiques auxquels beaucoup de
médecins et surtout de médecins radiologistes atta-
chent la plus grande valeur.
Pour ne parlerici que des caractères radiologiques
invoqués comme signes de symphyse pleurale, voici
comment on peut les énumérer : diminution de pro-
fondeur ou disparition du sinus costo-diaphragma-
tique, diminution de mobilité d'une coupole diaphrag-
matique, phénomène du « feston » de Maingot (bien
que celui-ci ait protesté contre une telle interpréta-
lion), opacité de la base d'un des champs pulmo-
naires (bien qu'il soit établi que des épaississements
pleuraux inférieurs à 15 millimètres peuvent ne pas
atténuer leur transparence) el surtout déviation du
médiastin du côté incriminé.
Tous ces phénomènes peuvent coincider avec une sym-
physe pleurale, aucun d’entre eur nen démontre leris-
tence; lous ou presque tous peuvent être réal sés par la
seule sclérose pulmonaire.
La conclusion pratique, Cest qu'en aucune circon-
stance le médecin n’a le droit de poser ou d'écarter
le diagnostic de symphyse pleurale sans avoir tenté
au préalable l'insufflation des plèvres. A. B.
RADIOTHÉRAPIE
GÉNÉRALITĖS
Dalton Kahn (Toledo). — Traitement des por-
teurs de bacilles diphtériques par les Rayons X.
(Rapport préliminaire, Amer. Journal of Elec-
trother. a Radiol., Acis; EER Septembre 1922,
p. 287.)
Witherbee, en 1921, a proposé l'emploi des rayons
pour traiter les porteurs de bacilles diphtériques.
Hicken en rapporte 30 observations avec 80 0/0 de
succes.
Digitized by Xs
Rayons X. 141
Etant donnée la législation très rigoureuse du
Comité de santé de l'Etat d’Ohio, c’est en vue d'ob-
tenir la libération d'un certain nombre de porteurs
de germes (dont quelques-uns en quarantaine depuis
plusieurs mois) que K. a essayé la radiothérapie
contrôlée par l'examen bhactériolugique. Sur 165 por-
teurs de germes traités, K. a eu 77 0/0 de succès ‘après
4 à 4 séances).
Technique. — Coolidge à foyer large ; étincelle:
7 pouds; distance focus-peau : 10 pouds; 57% sous
3va Al. Durée variable avec l'âge (moins de 1 an:
1 minute par porte; là 4 ans : 2 minutes; # à 12 ans:
5 minutes; plus de 12 ans : 5 min. 5. Intervalle des
traitements: 10 jours; K. irradie. les amygdales
droite et gauche, les adénoides. l'espace rétro-nasal
à chaque séance suivant le procédé de Witherbee
(Amer. Journal of Reentgen., Janvier 1921.)
Il n'y a d'autre inconvénient qu'une légère séche-
resse de la gorge et un peu de gonflement, d'ailleurs
passager. de la partie inférieure de la parotide.
Moner.-KAHN.
Joseph K. Narat (Chicago). — Du traitement
après irradiation par les Rayons X. (Journal of
Amer. Med. Assoc., LXXIX, n° 20, 11 novembre
1922, p. 1681.)
La radiothérapie profonde provoque souvent des
modifications physiologiques intenses, de longue
durée et nécessitant une surveillance prolongée du
sujet.
Il faut aussi penser à leur apparition progressive
un certain temps après le traitement nécessitant de
la part du médecin traitant une thérapeutique appro-
priée; la radiothérapie ayant une double action gé-
nérale el locale, le traitement sera également général
et local.
Traitement genéral, — Les rayons X en dehors de
leur action élective sur les cellules des néoplasmes
ont une action plus ou moins marquée sur les diffé-
rents organes (thymus, surrénales organes lympha-
tiques, moelle osseuse, sang, urines...)
I} n'existe pratiquement aucun traitement spéci-
fique ; par suite, pour diminuer les chances de toxémie,
il faut protéger au maximum toutes les régions en
dehors de la zone d'irradiation; il est indispensable
de fonder le traitement non sur le résultat à obtenir
seulement, mais aussi sur létat général du malade
et l'examen des fonctions rénales est capital (urée
dans les urines et dans le sang). :
Pour lutter contre les phénomènes immédiats de
toxémie (mal des rayons), il faut soumettre le malade
à une cure @hydratation (eau en quantité par toute
voie abordable : bouche, lavement, injection hypoder-
mique), commencée 24 heures avant le traitement et
continuće 2 à 5 semaines ; diurétiques et laxatifs sont
à recommander. Au cas où il serait indispensable
d'employer rapidement des doses massives, et sur-
tout en cas d'insuffisance rénale, N. recommande la
transfusion sanguine.
Traitement local. — Eviter pendant au moins 5 se-
maines toute application médicamenteuse, et en parti-
culier les compresses au sous-acétate de plomb, au
niveau de la surface irradiée (se contenter en cas de
prurit de la poudre de lale).
En cas de dermite bulbeuse: compresses à parties
égales du ZnO et huile d'olive, ou poudre à parties
égales de talc et amidon, ou solution physiologique
de NaCl; lumière ultra-violette.
Il ne doit plus y avoir, sauf fautes opératoires, de
dermites profondes, ulcéreuses ; leur traitement est
discuté; N. recommande: argvrol au 1/4; poudre de
bleu de méthylène ; diathermie; intervention chirur-
gicale et greffe. H faut absolument éviter la cocaïne
à cause de son action paralysante sur les vaisseaux
sanguins.
N. passe rapidement en revue la radiodermite
chronique des professionnels et conclut avec Unna:
«la radiodermite chronique est une affection dans
laquelle la prophylaxie est tout et la thérapeutique
rien. » Morec-haun.
J. Henry Schroeder (Cincinnati). — De l'action
immédiate de la radiothérapie profonde. (Journ.
of Amer. Med. Assoc., LXXIX, 195. 7 oct. 1922,
p. 1240.)
LA. a étudié 100 cas traités par lui à l'aide de la
radiothérapie profonde. Technique : 200 — 220 000".
Tube Coolidge filtration sur Cu : 0,005 à 0,010. Dis-
tance : 90 — 0 em.: portes d'entrée larges sans dé-
passer en général 20>< 20; mesures effectuées à laide
de l'iontoquantimètre de Wintz.
L'A. passe en revue Ja protection du malade, les
reactions générales et locales : peau, glandes, nerfs
(2 cas d'herpès zoster après irradiations thoraci-
ques), poumons, œsophage, vessie (avec contrôle
cysloscopique), abdomen.
Conclusions. — 4° On peut appliquer sans danger
des doses fortes à des sujets non cacheeliques, en
prenant les présautions avee som: 2 les réactions
générales sont moins accusées qu'avec les irradia-
tions faites avec des rayons moins pénétrants : 5° l'effet
immédiat sur la formule sanguine est marqué, mais
tend à disparaitre dès la semaine qui suit l'irradiation
au moins chez les sujets non cachectiques : les hé-
morragies dues à des tumeurs malignes cessent;
4 le résultat immédiat des doses thérapeutiques
concernant des organes profonds est un effet d'irrita-
tion; le tissu glandulaire peut être détruit: 5° chez
les sujets non cacheetiques Very theme superticiel est
sans danger; on doit atteindre celte dose pour trai-
ter par une porte d'entrée unique toute masse ma-
ligne située près de la surface ; 6° Pusage de lionto-
quantimètre est indispensable. MoREL-KAHN.
DERMATOSES
Lamarque (Bordeaux). — Sur un cas d hyperhy-
drose plantaire traitée et guérie par la radio-
thérapie (Archives d'Electricite médicale et de -
Pluysiothérapne, p. 300-502.)
Malade traité par moins de deux H. par séance;
séance tous les 8 jours avec 3 millimètres d'alumi-
nium, sous [8 centimètres d’étincelle. Guerison pour
un pied en 7 séances; pour l'autre, en 4 séances.
A. LAQUERRIERE.
H. Cointard (Paris). — Sur les délais d’appari-
tion et d’évolution des réactions de la peau et
des muqueuses de la bouche et du pharynx,
provoquées par les Rayons X (Complesrendus des
séances de la Société de Biologie, tome LXXXVI,
1922, p. 1140-1142.)
La radiosensibilité de la plupart des épithéliomas
de la peau des lèvres. de la muqueuse buccale et du
pharynx est égale où à peine plus grande que celle
des épithélinms de revetement normaux.
Les lésions superticielles passagères de la peau et
des muqueuses sont done de règle dans le traitement
de ces tumeurs par les rayons X pénétrants. L'A. a
noté que la lésion des muqueuses apparait vers le
12 jour, évolue en 10-15 jours et disparait du 22 au
97° jour. La lésion cutanée apparail à ce moment,
évolue en 15 à 20 jours et disparait vers le 42 jour.
Il s'agit d'une radio-épidermite qui constitue une
limite qu'il ne faut pas dépasser, Le délai d'évolntion
de ces lésions déterminera la durée du repos neces-
saire entre deux séries d'irradiations. A. Dartaux.
142
L. Brocq (Paris). — Du rôle des infections micro-
biennes dans la pathogénie de certaines ulcé-
rations qui se développent sur les radioder-
mites tardives. (Bulletin de la Société francaise
de Dermatologie el de Syphiligraphie, Réunion
dermatologique de Strasbourg. Séance du
14 mai 1922, n° 6, p. 5 R. S.)
L’A. présente deux observations de radiodermites
ulcéreuses tardives particulièrement intéressantes et
instructives pour les radiothérapeules et les médecins
en général. [l signale le rôle important que les infec-
lions microbiennes jouent dans la genèse de ces
ulcérations el ajoute: « pour le moment, nous disons
simplement que dans certains cas les ulcérations qui
se produisent en des régions cutanées dont la vitalilé
a été profondément modifiée par des séances anté-
rieures de radiothérapie, reconnaissent pour cause,
sinon en totalité, du moins en partie, des infections
microbiennes qui évoluent avec une facilité et une
intensité de virulence toutes particulières sur les Lissus
dont la force de résistance a été singulièrement dimi-
nuee par les rayons X.
La première de ces observations a trait à une jeune
fille de 18 ans, défigurée par des cicatrices de brù-
lures au cou et à la joue droite. Elle reçut quelques
séances de rayons X, faute de pouvoir supporter les
searifications et après échec du traitement par
emplätre. Amélioration notable, mais quelques télan-
giectasies et un peu d'altrophie cutanée apparaissant
l'A. fit cesser la radiothérapie et essayer le massage
et l’électrolyse qui agirent eflicacement. De longs
mois apres, la malade revint pour parfaire le résultat
el faire disparaitre une bride cicatricielle persistante.
L'A. fit 4 séances de scarifications suivies d’applica-
tion d’emplatre. Mais apres la 4 séance, les incisions
ne se cicatrisèrent pas, s’ulcérérent et prirent un
aspect atone avec tendance à s'étendre. If fallut plu-
sieurs semaines de traitement au sérum Leclainche
et Vallée pour obtenir une cicatrisation complète.
Dans la 2 observation, PA. nous présente un ma-
lade de 50 ans qui, en 1905-1906, a recu 26 applica-
tions de rayons X au cou et au thorax supérieur en
avant et en arrière, pour adénopathies multiples.
Atrophie cicatricielle, inlillralion quasi-scléroder-
mique, télangiectasies. En 1921, apparition spontanée
d'ulcérations occupant toutes les régions irradiées.
Un examen attentif a permis à FA. de voir que ces
ulcérations débutaient par un point gris-jaunâtre,
gros comme une tète d'épingle. Ce point sphacélé
faisait place à une ulcéralion intéressant presque
toute l'épaisseur des tissus cutanés, fond sanieux,
rouge plus ou moins vif, bords laillés à pic. Evolu-
tion phagédénique très marquée.
A noter que la peau non irradiée est restée saine.
Pansements. Cicatrisation lente, entrecoupée de réci-
dives.
L'A. accompagne ces observations de quelques
réflexions :
Les scarificalions dans le 1 cas onl été infectées
par des microbes banaux de la peau, accident inoffen-
sif en tissu sain, mais qui ici a pris des allures
phagédéniques en raison de Vhyporésistance des
téguments modifiés par des séances mulliples de
ravons X.
Pour l'A. le 2° cas est plus difficile à expliquer. Le
point de départ est-il une excoriation, une inoculation
microbienne, une lésion vasculaire profonde ?... T] sou-
ligne surtout les uleérations identiques au phagédé-
nisme microbien. Point de départ localisé, envahis-
sement de tout un territoire tégumentaire atrophique.
L'A. conclut qu'il faut toncher avec prudence aux
tissus qui ont subi l'action des rayons X et qui pré-
sentent des modifications de radiodermife tardive,
F. LEPENNETIER.
Rayons X.
Thibierge et Cottenot (Paris). — Récidives de
pelade consécutives à des poussées de prurit
ano-scrotal. Repousse des poils à la suite de
la guérison du prurit. (Bulletin de la Société
francaise de Dermatologie et de Syphiligraphie,
n° 2, 1922.)
Ce titre résume [observation du malade, qui fait
l'objet de cette observation.
Le prurit ano-scrotal fut traité par la roentgenthé-
rapie à doses fractionnées (IIL par jour pendant
ð jours).
Sans pouvoir la spécifier les A. altribuent une
cause commune à la pelade et au prurit, la pelade
étant conditionnée par les poussées de prurit anal.
NAHAN.
Specklin et Stoeber (Mulhouse). — Rétraction
des aponévroses palmaires et plantaires avec
névralgies. Guérison par les radiations. (La
Presse Médicale, n° 69, 50 août 1922, p. 745-745.)
La maladie de Dupuytren, ou rétraction de laponé-
vrose palmaire, est restée rebelle à tous les moyens
thérapeutiques essayes jusqu'à ce jour. Les A. ont
utilisé avec succes les radiations dans deux cas de
cette affection dont ts rapportent les observations.
Chez un malade porteur d'une affection symétrique
des deux aponévroses palmaires et plantaires, avec
douleurs du type névralgique dans les quatre mem-
bres. ils ont eu un résultal excellent avec de petites
doses de rayonnement X assez mou. {ls ont obtenu
un résultat identique avec une dose concentrée de
ravonnement plus filtré de radium.
Les A. signalent le fait, sans insister sur les doses
à employer, une technique sérieuse ne pouvant ètre
établie qu'à la suite de plus nombreuses expériences.
P. COLOMBIER.
Ladislas Rothbart (Budapest). — Contribution
au traitement radiologique des engelures. (For-
tschriltte auf. d. gel. der Ronty., tome 29, Ht. 5.)
Pour PA. Pengelure est un trouble trophique, suc-
cédant à la paralysie vasculaire qui suit la vaso-cons-
triction primitivement provoquée par le froid.
La radiothérapie (dose de 20 à 40 F par champ avec
filtration sous | 42mm. Al.) a permis à l’A. de guérir
26 malades sur 27 traites.
I propose même de pratiquer à l’aulomne une
irradiation prophylactique. P. SPILLIAERT.
Thedering (Oldenburg). — L’emploi de la dose
excitante de rayons X dans les maladies du cuir
chevelu. (N/rahlentherame, Bd. XIV, H. 1, 1922,
p. 149.)
L'A. préconise dans le traitement de lalopécie
l'emploi des petites doses de ravons X. Sa technique
consisle à administrer 1-2 X par porte d'entrée, le
rayonnement étant filtré sur 0 à tmm. d'aluminium.
Cette dose est donnée à 2-5 semaines d'intervalle, 5-5
irradiations seraient suffisantes pour assurer la
repousse des cheveux. ISER SOLOMON.
NEOPLASMES
Spinelli (Naples). — Une nouvelle méthode de
radiothérapie métachirurgicale dans le cancer
du sein. (1. Actinolherapia, Juillet 1922, vol. IT,
fase. VY.)
La méthode consiste :
Premier temps. — Opération large.
% temps. — Radiothérapie après Fopération.
Toute la surface dénudée est soumise à Virradia-
Rayons X.
tion; champ unique 24><2% cent. Filtre Cu 0,8 + Al
| min. 2MA. Distance de Vanticathode : 50 cent.
Durée de lirradiation: 106 minutes; les points les
plus éloignés reçoivent à une profondeur de ? em,
100 0/0 de la dose érythème, tandis que Jes points
centraux recevront à la mème profondeur, 115 à
120 0/0.
3° temps. — Reconstruction de la paroi: on laisse
des ouvertures multiples dans le creux axillaire et à
la partie inférieure de la plaie épigastrique ; dans les
mauvais cas on pose des tubes radifères aux endroits
les plus périlleux; le lendemain on relire les tubes.
Dans les cas inopérables, on pratique la radiothe-
rapie pré-opératoire pour rendre l'intervention possi-
ble. Deux champs: l'un axillaire, l'autre maminaire
>< 15). Distance: 10 cent. — 2 MA. — Filtre 0.8 Cu
+ I mm Al. Durée de l'irradiation sur champ : 59% ini-
nutes,
Quand le carcinome est très volumineux PA. intro-
duit encore des tubes radiferes.
Ce nest que dans les cas très avancés que PA.
pratique aussi des irradiations postérieures et sus-
claviculaires. M. GRUNSPAN.
S. Nordentoft (Danemark). — Sur le traitement
par les rayons X des tumeurs du cerveau.
(Acta Rediologica, stockholm, vol. 1, fase. IV,
p. 418-4121.)
Rapport sur 19 cas de tumeurs du cerveau diagnos-
tiqués cliniquement, traités par la radiothérapie.
Certains d'entre eux ont probablement été des kystes
ou des méningites séreuses, etc., réfractaires à
irradiation. 9 paraissent avoir élé guéris (quelques-
uns avec des suites, tels que, par exemple, de l'hé-
mianopsie) et les malades sont encore en vie; l'un,
2 ans 1/2 après le traitement; les autres, de 5 1/2 à
6 ans 1/2. RÉSUMÉ DE L'AUTEUR.
Hugo Laurell (Stockholm). — Contribution à la
rœntgénoiogie des vraies tumeurs composées
du tronc. (Acla liudliologicu. Vol. 1. fase. 4,
p. 406-417.)
L’A. a tiré de la littérature un certain nombre de
tumeurs mixtes véritables. examinées rœæntgénologi-
quement, siégeant dans le bassin, le médiastin ou le ’
poumon, et des cas de tumeurs suspectes. Parmi ces
tumeurs, deux seulement avaient pu avec certitude
être diagnostiquées ræœntgénologiquement avant
Vopération, c’est-à-dire celles de Josephson, par
Soderlund (1915) et par Edeiken (1922). Dans ces deux
cas, il se présentait un dermoïde du bassin et le
diagnostic fut rendu possible par suite de l'existence
d'entailles dans la paroi du dermoide. Dans les
autres cas, le diagnostic ne fut établi qu'après l'opé-
ration où encore il reste incertain, n'avant pu ètre
posé avec certitude ni par l'opération ni par l'au-
topsie.
L'auteur nous apporte ses propres images aux
rayons X, d'abord la photographie d'un dermoïde du
bassin réséqué (non examiné radiologiquement avant
l'opération) qui renfermait une dent bien développée
avec un canal très visible de la racine, ensuite celle
d'un seratome rétropéritonéal dans la partie supé-
rieure de la cavité abdominale qu'il avait diagnosti-
qué radiologiquement en 1919, avant l'opération. Ce
dernier cas est décrit in erlenso. Son diagnostie avait
été rendu possible par le fait que, dans la tumeur se
trouvail une masse osseuse irrégulière, une forma-
tion kystique de la grosseur d'une orange et une dent
avec un canal de la racine trés visible.
En concordance avec d'autres écrivains, FA. insiste
sur l'importance qu'il y a, en examinant radiologi-
quement les organes internes du corps. à se rappe-
ler aussi ces tumeurs mixtes qui, grace à la présence
d'amas d'os et de dents peuvent, dans un pourcen-
143
tage très élevé, ètre diagnostiquées. Les dents bien
développées ont surtout une grande valeur diagnos-
tique. Mais, siles dents sont mal formées ou, pour une
raison technique, ne ressortent pas elairement sur
la plaque, elles peuvent facilement induire en erreur.
Si, par exemple, elles se dessinent à l'intérieur des
voies urinaires, on peut poser un diagnostic faux de
concrétions dans les voies urinaires.
Les amas de dents dans ces tumeurs peuvent être
inadherentes ou èlre enfouies dans une couche
osseuse distincte: elles se présentent solitaires ou
mulliples, déformées ou non, parfois comme dents
de lait ou dents permanentes à des stades divers de
développement. Th est très important de ne pas
perdre de vue le fait que des amas de dents et d'os
peuvent se produire sans la présence simultanée
d'une tumeur palpable.
Quand les tumeurs mixtes ne renferment aucun
amas d'os et de dents: elles ne peuvent être diagnos-
liquées radiologiquement avec certitude.
RESUME DE L'AUTEUR.
Reverchon el Worms (Paris). — Traitement des
néoplasies du larynx par la roentgenthérapie
profonde (.\° Congrès d'OUtologie et Ann. des mal.
de Coredle, du taryna, de nes, du pharyne.
T. XLI, n°9, Septembre 1922, p. 971.)
Ces A. rapportent cing observations : deux de tu-
meurs exolarvngées à lype baso-cellulaire et trois de
tumeurs endolarvngées à type spino-cellulaire ;
quatre de ces cas étaient inopérables en raison de
leur extension et de leur situation. Les résultats
immédiats ont été remarquables : ladénopatlie a
disparu amsi que lintiltration de l'épiglotte, de l'ary-
ténoïde et de la bande ventriculaire. Etal général
très amélioré. Malheureusement les A. ne donnent
aucun détail de la technique employée par le pro-
fesseur Hirtz. Mais ils notent qu'ils n'ont eu aucune
réaction glottique appréciable, seulement une angine
érythémateuse avec dysphagie sans dyspnée, entre
le 6° et le 19° jour.
Les A. fout allusion à d'autres cas traités et con-
cluent : que les néoplasmes du larynx et du laryngo-
pharynx leur ont donné les meilleurs résultats, ceux
de l'oro-pharynx ont été plus résistants et ceux du
rhino-pharyux inaccessibles. Cette sensibilité diffé-
rente leur parait due plus au volume, au siège, à la
généralisation qu'au type histologique
F. LEPENNETIER.
Moure (Bordeaux). — Rapport sur le traitement
du cancer du larynx. (X° Congrès d'Olologie,
Ann. des mal. de l'oreille, du larynx, du nez, du
pharynx. T. XLI, n°9, Sept. 1922, p. 968.)
Pour l'A. le choix du traitement du cancer du
larynx dépend de son siège et de sa nature histolo-
gique. H réserve d'emblée les sarcomes à la Reent-
genthérapie exclusive cla la chirurgie, le cancer isolé,
sans infiltration, dans Fune des cordes vocales.
Le traitement mixte, chirurgie et rayons, sera
appliqué aux tumeurs ayant débordé la corde vocale.
Si l'on emploie le radium, même technique, fappli-
quer 40 à 50 milligrammes pendant 24 à 26 heures).
On pourrait même faire Virradiation à travers Ja plaie
maintenue béantle.
Traitement mixte également (laryngectomie totale
plutot qu'hémilarvngectonne) dans les cas de tu-
meur endo-larvngées avant pris naissance en dehors
de la corde vocale. Si la tumeur est limitée à lepi-
glotte : épiglottectomie et irradiation.
Entin, dans les cancers exolarvngés, cireconscrits
ou diffus avee adénopathie, la chirurgie est illusoire :
faire d'emblée la rentgentbhérapie.
F. LEPENNETIER,
144 Rayons X.
Laurence E. Hines (Chicago). — Sclérose pul-
monaire consécutive au traitement radiothé-
rapique des tumeurs du poumon. (Journ. of
Amer. Med. Assoc., LXNIX, n°9, p. 720, 268,
1922.)
H. rapporte deux observations dans lesquelles il
a pu constater la formation de tissu fibreux au niveau
du poumon après radiothérapie.
1° Homme de 49 ans atteint de sarcome pulmonaire
(secondaire à un sareome de lhumérus), trois traite-
ments: ò octobre 1921: 140000 v; distance anti-cathode
peau 20 pouces, filtre 1 mm Cu et Imm Al; le thorax
est irradié en tous ses points : 2610 mina minutes. —
17 novembre 125000 v: distance 12 pouces, filtre
10 mm Al irradiation générale : 2100 mina minutes.--
2 février 1922: 140000 v; distance 20 pouces; filtre
dm Cu et fimm Al partie antérieure du thorax :
4500 mma minutes; partie postérieure : 900 mma
minutes. Le traitement estarrèté étant donné l'aggra-
ration de l'état, alors qu'on avait constaté une amé-
lioration après la première séance. Mort le 15 mars;
à Vaulopsie prolifération du tissu conjoncuif avec
diminution consécutive du champ respiratoire et qui,
pour FA., fut cause de la mort.
2 Femme de ò> ans, avee mélastase pleuro-pulmo-
naire d'un cancer du sein. Opérée du sein droit en
1915 elle a subi en juillet 1921 un curettage de lais-
selle pour adénopathie; à la suite de cette interven-
tion elle est soumise à un traitement radiothéra-
pique : quatre séances avant comporté chacune trois
portes d'entrée (85000 v, 200 mina minutes par porte).
En décembre 1921, 500 mmg heure Rd sur la région
sus-claviculaire droite, 600 mmg heure sur Faisselle
de ce côté, 2 aiguilles dans Vaisselle droite pendant
9 heures.
La dyspnée s'installe en février et va en progres-
sant jusqu'à la mort. La radioscopie avait montré
l'existence d'une pleurésie gauche et l'existence de
noyaux vraisemblablement métastatiques de ce côté.
L’aulopsie en confirmant cet examen montra aussi
l'existence d’un abondant tissu fibreux autour des
lésions cancéreuses.
H. estime que, dans le premier de ces cas au
moins, on ne saurait attribuer l'extension de la selé-
rose qu'au traitement radiothérapique.
M-K.
F.G.Wood F. Prime (New-York.) — La dose lé-
thale de rayons de Rœntgen pour les cellules
cancéreuses. (Slrahlentherapie, Bd. AHI, H 5,
1922, p. 628.)
Dans ce travail remarquable, les A. étudient lac-
tion des rayons de Rentgen sur les cultures de tissu
néoplasique, sareome et carcinome. L'apparcillage
utilisé leur donnait en tf minutes, sous une tension
correspondant à 21 centimetres d'étincelle, une dis-
tance focale de 25 centimetres, une filfration de 5 mm.
et une intensité deo M. A., une dose de ravonnement
capable de produire sur la peau du dos d'un homme
un érythème. Celte dose correspondrait d'aprés eux
à 20 H environ. Les mesures étaient effectuées avec
la pastille et également avec un ionometre.
Les tumeurs utilisées ont été le carcinome et le
sarcome des souris. Les fragments de tumeur ont
élé maintenus vivants dans une solution de Ringer,
on les irradiait et on les inoculait ensuite aux ani-
maux avec toules les précautions habituelles. Des
lumeurs témoins non irradiées furent également ino-
culées afin de comparer les résultats.
Les graphiques donnés par les A. sont tres inté-
ressants et montrent une augmentation progressive
du nombre des cultures tuées avec la durée de Firra-
diation. [ls ont observé qu'il faut environ quatre doses
d'érythème pour tuer le carcinome et ò doses d’éry-
thème pour le sarcome, mais certaines cellules
peuvent résisler meme à sx doses érythème. Les
irradiations des tumeurs sur les animaux leur ont
montré qu'il faut six doses érythème pour tuer les
cellules sarcomateuses ou carcinomateuses.
La conclusion pratique leur semble être que la
quantité de rayonnement nécessaire pour tuer un
sareome ou un carcinome chez l'homme correspond
à 9-1 doses érvtheme si la tumeur est superticielle.
Pour les tumeurs profondes la dose nécessaire est
bien plus grande. à 10 centimètres de profondeur,
par exemple. il faut majorer la dose précédente de
bo 0 0. ISER SOLOMON,
Holfelder (Francforti. — La radiothérapie pro-
fonde dans les tumeurs malignes et la tuber-
culose externe. (Strahlentherapie, Bd. XII H. 2,
1922, p. 498.)
Résumé dune série de conférences faites à Franc-
fort. Dans une première conférence PA. donne des
indieations générales sur les bases de la radiothé-
rapie profonde, plus particuliérement il indique le
taux de la dose profonde à 10 centimètres de pro-
fondeur pour diverses distances focales et divers
champs et montre comment il utilise son procédé de
prédéterminalion des champs, d'irradiation (Feld-
wiihler.)
Dans une deuxiéme conférence consacrée au trai-
tement des tumeurs malignes, Holfelder reste par-
tisan de l'administration de la dose cancéricide en
une seule séance, cette dose n'avant pour lui que la
valeur d'une dose moyenne H déconseille Virradia-
tion toutes Jes fois que les surrenales se trouvent
comprises dans le champ d'irradiation. Pour les épi-
théliomas de la peau, quoique de bons résultats aient
été observés avec des rayons mous et peu fillrés, le
pourcentage des guérisons augmente avec la tech-
nique de la radiothérapie profonde. En cas de can-
croides multiples de la face, Holfelder conseille de
prendre une distance focale de 8) centimètres et d'irra-
dier toute la face par un seul champ en protégeant
seulement le cuir chevelu. Les tumeurs cérébrales
ont une radio-sensibilite trés variable et qu'on ne
peut pas prévoir d'avance ; il donne une dose de
120 à 150 00 de la dose d'érvthème; malgré cela la
proportion des gucrisons est tres faible. Dans le ear-
cinome de la langue el du maxillaire inférieur, il est
nécessaire de niveler la région avec la paraftine (faux
col en paraftine). H. considère le earcinome du corps
thyroïde comme un des plus favorables pour la rönt-
genthérapie; les eareinomes branchiogènes du cou
seraient également favorables. Dans le cancer du
sein, ll. irradie avee deux ampoules marchant simul-
tanément, la distance focale étant de 80-100 ceutimetres
le champ d'irradiation comprend la région mammaire,
Vaisselle, la région sus-elaviculaire. En outre on
irradie, avec une distance focale de 40-50 centimètres
l'omoplate. Les résultats obtenus avec cette technique
seraient remarquables. Dans le cancer de reslo-
mac H. conseille de diriger le faisceau d'irradiation
obliquement en haut et en arrière atin d'éviter lirra-
diation des surrénales ; avec cette technique il aurait
enregistré quelques résultats favorables. Le earcinome
du pancréas irradié serait d'un pronostic favorable.
Le cancer du rectum irradié présente un pronostic
plus sombre que le cancer siginoïdien.
Dans une troisième conférence Holfelder étudie la
radiothérapie de la tuberculose externe. Sa technique
comporte l'administration, suivant les règles de la
radiothérapie profonde, d'une dose qu'il estime com-
prise entre 50 à 60 0/0 de la dose d'érvthème. Il
renouvelle Virradiation 6-12 semaines apres la pre-
miere, mais avec des doses décroissantes,
(Ces doses forles appliquées en une séance ne sont
pas dépourvues de danger puisque l'A. indique deux
Rayons
cas de mort. le premier concernant un cas de tuber-
culose ganglionnaire bronchique, le deuxième un
malade atteint d’adénopathie cervicale mort d'une
nécrose du larynx. C’est la raison pour laquelle PA.
emploie des doses moins fortes, mais la bonne tech-
nique consiste dans l'étalement de la dose.
Iser SOLOMON.
A. Regaud (Paris). — Distribution chronologique
rationnelle d’un traitement du cancer épithélial
par les radiations. (Comptes rendus des séances
de la Socwté de Biologie, tome LXXXVI, p. 1085-
1088.) |
Dans la radiothérapie des cancers l'intensité du
rayonnement peut ne pas dépasser le seuil qui cor-
respond à la dose mortelle pour les cellules les plus
sensibles en réglant la distribution chronologique de
lirradiation sur les variations alternantes de la radio-
sensibilité des cellules.
L'irradiation discontinue, facile en curiethérapie,
est la seule possible en rœæntgenthérapie.
Indications pour la durée marimum du traitement :
4° La période de régression qui suit un traitement
composé d'une ou de plusieurs irradiations fortes
dure de 5 à 4 semaines à partir dn début. Chaque
traitement devra donc s‘encadrer entre les termes
marqués par la régression du tissu cancéreux.
2 Si la porte d'entrée est unique il se produit une
chute de Pepiderme cutané 15 à 10 jours après le
début du traitement mais ces phénomènes réac-
lionnels bénins et réparables apportent à la conti-
nuation du traitement un empéecheiment absolu.
3° il ne faut pas faire chevaucher une période d'ir-
radiation sur la période de réparation.
4° La méthode des doses faibles en un temps très
long est condamnable, car elle maintient avec sa viru-
lence premiere la souche cellulaire néoplasique. Elle
n'a qu'une utilité palliative.
o La méthode des doses intensives espacées entre
les phases de réparation des tissus serait logique si
la radiosensibilité du néoplasine et la radio-résis-
tance des tissus sains se maintenaient à leur degré
initial, mais elles vont en diminuant dans tous !es
cas.
De ces indications il résulte que la durée maxima
d'un traitement du cancer épithélial par les radiations
doit ètre fixée à 15-20 jours.
Durée minima du traitement, Les expériences de
PA. sur le testicule vont à l'encontre de la méthode
allemande : dose forte en un temps très court. « Dans
la plupart des cancers épithéliaux, qu'on les traite
par les corps radioaclifs où par les Ravons X, on
obtient la guérison locale plus constamment, à dose
moindre et avec un minimum de phénomènes réac-
tionnels, si la durée du traitement estcomprise, selon
les circonstances, entre 6 et 1 jours. »
A. DARIAUN.
A. Regaud (Paris). — La radiosensibilité des néo-
plasmes malins dans ses relations avec les fluc-
tuations de la multiplication cellulaire. (Comptes
rendus des séances de la Société de Bioloyie, tome
LXXXVI, 1922, p. 995.99.)
Entre l'épithélium séminal d'un mammifère à sper-
matogénėse continue et un eancer épithélial, il existe
au point de vue de l'hérédité et de la multiplication
des cellules des anologies remarquables. Les tissus
se comportent dune facon semblable vis-à-vis des
irradiations pénetrantes,
I. Comme la spermatogonie, la cellule souche du
néoplasme se multiplie indéfiniment sans change-
ment. L'alternance des cellules en division et des
X. 145
cellules qui se reposent entre deux divisions est évi-
dente dans le tissu néoplasique comme dans lépi-
thelium séminal.
Il. Autre trait de ressemblance entre le tissu can-
céreux et l'épithélium séminal: il y a parmi les cel-
lulescancéreuses simultanément présentesau moment
de Virradiation un mélange d'éléments très résis-
tents et d'éléments très sensibles.
HE L'irradiation brève ou prolongée ne modifie pas
profondément le rythme de la multiplication cellulaire
dans un cancer. Les cellules irradiées ne meurent
pas des suites immédiates de Virradiation, mais leur
postérité disparait à l'occasion des divisions cellu-
laires. |
JV. La radiodestruction des éléments les plus résis-
tants d’un cancer exige des doses souvent incom-
patibles avec le minimum d'intégrité des tissus nor-
maux. H faut chercher la solution de ce problème
soil dans la sensibilisation artificielle des cellules,
soit dans une distribution chronologique de Virra-
diation adéquate aux conditions de la reproduction
cellulaire.
De ces considérations on doit penser que le tissu
cancéreux est plus sensible à une irradiation longue
qu'à une courte. A. DARIAUX.
Quivy ct M. Joly (Paris). — Épithélioma de la
langue traité par la radiothérapie ultra-péné-
trante. Disparition compiète des signes cli-
niques. Stérilisation de la tumeur (examen his-
tologique). (Bulletin de la Société de Radioloyte
médicule de France, Octobre 1922, p. 206-215,
avec 1 figure.)
Les A. présentent l'observation d’un malade de
55 ans, spécifique, atteint depuis 6 mois d’ulcérations
bourgeonnantes de l'amvgdale gauche, d'induration
de la base de la langue, avec grosse adénopathie
sous-maxillaire. Une biopsie montra que la tumeur
élait un épithélioma basal, doué d'une grande vita-
lité.
Le malade fut soumis à un traitement radiothéra-
pique (appareil Gaiffe 200000 volts, rayons filtrés
sous 5/10 de mm. de cuivre et 20/10 d'aluminium). En
9 jours l'application fut de 20 heures 48 minutes. La
tumeur avait été attaquée par 5 portes d'entrée; la
dose en surface, mesurée par la méthode ionomé-
trique avait été de 79 H ou 19000 R et les rapports
en profondeur. mesurés avec le fantôme de l’un des
A. donnent seulement 20 nnités H.
Trois mois aprés la fin des irradiations, la masse
ganglionnaire a disparu, la lésion buccale est cica-
trisée, et un nouvel examen histologique ne montre
plus de lésion épithéliomateuse.
Cette dose de 20 H recue en profondeur a été can-
céricide sans créer d'autre réaction locale qu'une
desquamation immédiale de toute la muqueuse buc-
cale. P. TRUCHOT.
W. Baensch (Leipzig). — L’essentiel dans la
ræntgenthérapie des carcinomes superficiels.
(Strahlentherapie, Bd XIV, H. 1, 1922, p. 120.)
L'A. rappelle d'abord quelques notions courantes
de rentygenthérapie. Comme il admet avec Friedrich
et Krünig que l'action biologique des rayons est indé-
pendante de la longueur d'onde des radiations utili-
sees, il conclut que dans la réntgenthérapie des néo-
plasines superficiels nous pouvons employer un
ravonnement relativement mou, mais avec une grosse
intensité et dans un temps très court. I irradie avec
une intensité de 8 M.A., il tiltre peu et utilise un
rayonnement diffusé en couvrant les parties à irradier
de parafline. ISER SOLOMON,
JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — VII. 10
146
SANG ET GLANDES
M. Caffaratti (Turin). — Contribution a l'étude
des modifications quantitatives des éléments
sanguins chez les radiologues et les personnes
attachées aux Instituts de radiologie. (La Radio-
logia medica, vol. IX, p. 317-49.)
Des examens comparalifs des formules hématolo-
giques normales, il résulte que :
Pour les globules rouges on constate une légère
modification chez tous les radiologistes; la présence
de nombreux érythrocytes avec oligochromie cen-
trale est également constante; dans aucun cas il n’a
élé constaté la présence de normoblastes ou de nor-
mocyles avec résidus nucléaires; les normocytes mé-
tachromatiques sont également très rares. La valeur
globulaire a tendance à diminuer mais en une très
faible mesure ; le nombre des globules rouges tend
généralement à diminuer, surtout pendant les pre-
mières années.
Pour les globules blanes on constate une tendance
à la leucopénie qui s'installe immédiatement, persiste
et augmente continuellement pour atteindre un mi-
nimum vers la 18° ou 19° année; on note cependant
quelques augmentations sporadiques: on note une
tendance à la diminution pour les granulocytes neu-
trophiles; les acidophiles et les basophiles tendent
à diminuer et mème à disparaitre. Les petits et les
moyens lymphocytes tendent en général à augmen-
ter.
La diminution des granulocytes neutrophiles asso-
ci¢e à une augmentation de lymphocytes et des mono-
cytes en particulier avec augmentation possible des
granulocytes acidophiles, donne une formule héma-
tologique voisine de celle que présente les basedo-
wiens, tel qu’il résulte des examens comparatifs
pratiqués par PA. Celui-ci se réserve de faire des
recherches ultérieures très fouillées avant de con-
clure que les modifications qualitatives et quanti-
tatives des éléments figurés du sang, observées chez
les radiologisles, dépendent d'un hyperthyroïdisme
hypothétique dů à une excitation de la thyroïde et
provoquée par les rayons X.
LA. se croit donc autorisé à dire que :
Iv La formule leucocytaire des radiologistes tend à
l'inversion.
2° La formule hématologique des radiologistes est
tout a fait variable. M. GRUNSPAN.
Beaujard (Paris). — La radiothérapie de la leu-
cemie myéloide. (Journ. Méd. Francais, n° 10.
T. XI, Octobre 1922, p. 348-445.)
Article très instructif où l'A. commence avec raison
par rappeler que sile pronostic de la leucémie myé-
loide a été complètement transformé par l'emploi de
la radiothérapie, il n'est pas permis encore de parler
de guérison de cette redoutable affection : «la radio-
thérapie ne semble pas agir sur l'agent causal de la
leucémie: ses succès sont dus à son action sur les
cellules hématopoïétiques et se maintiennent tant
qu'on oppose des irradiations nouvelles au renouvel-
lement cellulaire incessant du processus Icucé-
mIque ».
Les expériences faites avec Ch. Aubertin pour étu-
dier sur l'animal la réaction physiologique aux irra-
diations ont donné des résultats que l'A résume
ainsi :
1° Les rayons X provoquent aux points d'applica-
ton, une destruction des éléments cellulaires portant
au maximum sur les lymphocytes dans le tissu Ivm-
phatique, sur les mvélocytes granuleux dans le tissu
myeloide.
2 Cette destruction cellulaire s'accompagne loca-
lement d'une réaction macrophagique intense, et à
Rayons X.
distance du passage dans le sang circulant de subs-
tances leucolytiques qui, à petites doses, provoquent
une excitation du système médullaire et surtout des
éléments érythropoiétiques.
3° A forte dose, la destruction cellulaire porte sur
tous les éléments de la moelle irradiée et les subs-
tances émises dans la circulation sont capables de
détruire non seulement les leucocytes, mais encore
certains points de moelle non irradiée, atteignant
méme les cellules de la série rouge.
4° Les éléments de la série rouge sont les plus
résistants de l'appareil hématopoïétique. Mais l’irra-
diation intense détruit les cellules mères érvthro-
poiéliques et des substances hémolytiques semblent
exister dans la circulation.
B. expose ensuite les résultats cliniques que l’on
est en droit d’espérer et que les radiologistes ont
tous pu observer : amélioration de l'état général,
régression de la rale hypertrophiée, modification des
signes hématologiques. Ces succès, on est encore en
droit de les attendre, si après suspension du traite-
ment, une récidive survient. L'amélioration obtenue
peut être alors parfois aussi accusée que la première.
(H. Béclère et Belot) mais en général elle est moins
complèle et moins durable.
Quelques accidents sont à signaler : 4° la radioder-
mite qu'une bonne technique permettra d'éviter;
2° les troubles qui relèvent d'une destruction cellu-
laire trop importante mettant en liberté dans la cir-
culation une quantité exagérée de produits toxiques.
Ces troubles légers pour la plupart, peuvent deve-
nir très graves si l’on applique la méthode des doses
massives (méthode brutale d'origine suspecte, qui là,
comme dans le fibrome, est à rejeter, puisqu'elle ne
donne point, malgré ses dangers, une guérison plus
durable (A. Béclère).
La technique basée sur ces considérations expéri-
mentales ‘et cliniques pourra ètre établie dans les
condilions suivantes, réalisables avec toute installa-
tion de puissance moyenne bien réglée : distance
anticathode peau : 25 cent. au moins; rayons péné-
trants 18-20 d’étincelle équivalente, filtrés sur 8 milli-
mètres d'aluminium.
Dose : 5 H par application de 2 ou 3 applications
par semaine. `
Les séances porteront au début sur la rate divisée
en secleurs et ensuite sur les os en s'attaquant aux
rayons ou la moelle est la plus active (sternum, épi-
physe).
Aux résullats cliniques seront subordonnées la
conduite et la durée du traitement en s’inspirant des
principes suivants : « Faire des doses modérées, mais
suffisantes pour tenir en bride la leucémie et encore
excitantes pour l'érythropoïèse. Éviter les doses trop
brutales en raison des accidents toxiques et les
doses trop prolongées susceptibles de provoquer
anémie et peut-être de favoriser l’évolution vers la
leucémie aiguë. » E. DECHAMBRE.
Vacher et Denis (Orléans). — A propos d’un cas
de syndrome hypophysaire traité par la Radio-
thérapie. (Archives d'ophtalmologie, n° 11, No-
vembre 1922, p. 674.)
Jeune malade âgé de 11 ans atteint progressive-
ment d'une diminution de lacuité et du champ visuels
sans hémianopsie, avec lésions papillaires rappelant
Patrophie post-névritique. Pas de traumatisme anté-
rieur, ni tuberculose, ni svphilis, ni syndrome adi-
peux. Amélioration très passagère par le traitement
mercuriel,
Une radiographie faite par Jaulin montre une
tumeur osseuse située au-dessus des apophyses
clinoïdes antérieures et de la dimension d'une len-
ulle, Sans augmentation du diamètre de la selle tur-
cique.— Essai de poudre d’hvpophyse, injection d'ex-
trait hypophysaire sans résultat. Mais du 24 juin 1921
Substances radioactives.
au 4 avril 1922, 51 séances de rayons X par Jaulin (5H
chacune sur 1 cenlimètre d’aluminium, par 4 portes
d'entrée classiques — étincelle 25 à 27 cm.) amènent
à 0. D—0,9, O. G = 0.9 l'acuité visuelle qui était à 0,1
et rendent normal le champ visuel.
Les A. rapportent ce beau succès thérapeutique en
le comparant aux difficultés de la chirurgie de l'hypo-
physe. F. LEPENNETIER.
TUBERCULOSE
L. Edling (Lund). — Résultats de notre traite-
ment de la lymphadénite tuberculeuse par les
rayons X, à Lund, de 1908 a 1921. (Acta Radio-
loyica, Stockholm, vol. 1, fasc. 4, p. 455-469.)
Après avoir cité les dates les plus importantes dans
l'histoire de la radiothérapie de la lymphadénie, l'A.
décrit le développement de la technique de ce trai-
tement a l'institut radiologique de Lund. Depuis
1913-14, cette technique est caractérisée par la mé-
thode irradiation profonde avec des filtres d'alu-
minium de 3-4 mm., des filtres secondaires en toile:
distance focale de 18-20 cm. et des doses variant de
11/2 jusqu’à 5 H (par exception seulement des doses
plus élevées, pour les enfants au contraire générale-
ment ne dépassant pas 2-5 H). L’A., lui, garde une
cerlaine reserve vis-à-vis de l'emploi de doses plus
fortes, fillrées par métal lourd, dans cette maladie.
Au point de vue clinique, il divise le processus de
la Ivmphadénie en trois phases, savoir: 1° hyper-
plasie simple des glandes tuberculeuses ; 2° formation
de grands paquets glandulaires avec périadénile, et
3 ramollissement avec fistules et scrophuloderme.
Les résultats de l'irradiation dans ces différentes
phases se présentent comme suit :
Toutes les observations comprennent 206 cas dont
70 appartiennent à la it phase, 52 à la 2° et 104 à
la 3°. La guérison (disparition ou atrophie des glandes
avec de petits restes fibreux) dans le groupe Í, a été
obtenue dans 70 0/0 des cas, dans le groupe H dans
56,2 0/0, dans le groupe IIT dans 84,6 0,0. L'umnéliora-
lion a été de 20 0,0, 28 0/0 et 56 0/0, y compris les
cas avec diminution partielle des Ilvmphomes et ceux
où le traitement ful interrompu ou n’est pas encore
achevé. Comme récidives, on a inscrit 14 cas (6,7 0/0)
dont 5 du groupe 1, 2 du groupe II, 9 du groupe III.
H y a eu 8 décès. En calculant la durée du traitement
on est arrivé à un chiffre, variant pour les diffé-
rents groupes, de 6 1/2 mois, & mois, et 8-10 mois.
Dans les cas appartenant aux deux premiers groupes,
le traitement a eu, en général, un résultat favorable,
à moins que les lvmphomes n'aient déjà été forte-
ment indurés. Les gros paquets de glandes avec
dégénérescence caséeuse mettent beaucoup de temps
à se résorber. Dans ces cas-là, la limite entre la
seconde et la troisième pha<e ne peut pas être cli-
niquement établie avec certitude, mais la gravité du
cas ressortira du développement observé durant le
traitement, en ce sens que celui-ci facilite appari-
tion de la suppuration, à supposer qu'une tendance
147
semblable existe. Le ramollissement peut aussi se
produire dans des glandes solitaires et absolument
mobiles.
En cas de suppuration, l'abcës est généralement
traité par incision, curettage radical, puis tamponné
pendant quelques jours, après quoi la fistule peut se
fermer. Dans des cas appropriés, on essaie de se
borner à des ponclions. S'il existe déjà des fistules,
le traitement débutera par le curettage. Les cica-
trices provenant des incisions sont souvent remar-
quablement fines et égales. Les lymphomes ramollis
ne donneront pas de mauvais pronostics dans la
radiothérapie, au contraire; un ramollissement tardif
peut survenir jusqu'à 5 ans après la fin du traite-
ment.
D'une comparaison avec la statislique chirurgicale
des lyinphomes, il résulte que la radiothérapie four-
nit un pourcentage de guérison beaucoup plus élevé
(77 0/0 contre 54 0/0 après l'opération) et une quantité
moindre de récidives (5 0/0 contre 28 0,0 des cas
opérés). Mais le traitement par les rayons X offre
un certain risque de lésions secondaires de la peau :
— l'A. en a observé de semblables dans 56 cas dont
la moitié pourtant était de nature très légère — ces
lésions peuvent cependant toujours être évilées au
moyen d'une technique très appropriée. Des lésions
plus graves que l’atrophie de la peau avec télangiec-
tasies ou pigmentation ne se sont pas présentées
dans les observations de l'A. Par la radiothérapie, le
malade évite les désagréments d'une opération
sérieuse et le résultat esthétique en est souvent
bien préférable. H faut surtout faire ressortir Jes
excellents résultats de irradiation dans les cas où
le chirurgien a peu de succès (abcès, fistules).
RÉSUMÉ DE L'AUTEUR.
Portmann (Bordeaux). — Traitement de la tuber-
culose laryngée par la radiothérapie. Annales
des mal. de l'oreille, du laryne, du nez et du
pharynx, T. XLI, n° 7, p. 746.)
L'A. a irradié la rate dans 2 cas de t. laryngée avec
infiltration et ulcération. Amélioration des signes
physiques presque nulle, mais les signes fonctionnels
disparurent rapidement. F. LEPENNETIER.
Celada (Milan). — La radiothérapie de lym-
phomes tuberculeux. (La Radiologia medica,
vol. IX, p. 285-298.)
L’A. insiste sur les résultats excellents que donne
la radiothérapie appliquée aux lymphomes tubercu-
leux, fussent-ils simplement « hyperplastiques » ou
fussent-ils suppurés.
ll emploie actuellement la méthode intensive avec
administration de doses massives. Purée de la
séance: 50-1 h.; distance de l'anticathode à la peau:
50-50 cin. Filtre 1/2 mm. Cu + 1 min. Al; régime de
l'ampoule 5 M À. La période de traitement est divisée
en séries de 240 F chacune (Furstenau) dose érv-
theme. Entre chaque série, les malades ont 3 ou 4
semaines de repos pendant lesquelles on les surveille
de près. M. GRUNSPAN.
SUBSTANCES RADIOACTIVES
RADIUMTHÉRAPIE
NÉOPLASMES
Botey (Barcelone). — Traitement du cancer du
larynx. IX Congres d'Olologie et Ann. des imala-
dies de l'oreille, du larynx, dunes, du pharyne.
T. XLI, n°9, Septembre 1923, p. 968.)
Contrairement à la ‘plupart des autres opinions
émises au cours de ce congrès cet A. repousse la
Reentventherapie qui ne lui donne que de mauvais
résultats et lui préfére le radium appliqué par intu-
balon après trachéotomie. Et quand le néoplasme
148
est bien endolaryngé : larvngectomie totale précoce
suivant la méthode de Glüek. F. LEPENNETIER.
Regaud. Coutard et Hautant (Paris.) — Rapport
sur la curiethérapie et la Roentgenthérapie
dans le cancer du larynx. (X° Congrès interna-
tional d'Otologie, Annales des mal. de l'oreille,
du laryna, du nes et du pharynx. T. XLI, n° 9,
Septembre 1922, p. 967.)
Les A. déconseillent la curiethérapie par intro-
duction de foyers dans la cavité du larynx et la
radiumpunclure au moyen d'aiguilles fillrantes dans
le cancer endo-laryngé. Ils trouvent difficile à appli-
quer la euriepunclure par tubes nus d’émanation,
sauf pour les néoplasmes très petils après laryngo-
fissure. Hs préféreraient, si la pénurie de radium ne
s'y opposait, la curiethérapie par foyers extérieurs
larges, hémicireulaires, à grande distance, forte tiltra-
tion et grosse dose. Mais actuellement la Reentgen-
thérapie leur parait ètre le procédé de choix dans les
cancers endo-larvngés, étant entendu qu'il s'agit de
rayons X de très courte longueur d'onde, très filtrés,
appliqués par deux surfaces latérales.
Is ne tiennent pas ce jugement pour décisif vou-
lant attendre plus longtemps et voir davantage de
malades traités.
Cependant dès à présent ils conseillent les rayons X
dans les cas qui sont à la limite de la possibilité de
l'exérêse économique ou qui exigeraient la laryngec-
tomie totale, laissant au bistouri en revanche les
pelils cancers endo-laryngés.
Ils trouvent enfin qu'une bonne application radio-
Lhérapique est aussi difficile à bien mettre en œuvre
que la méthode chirurgicale. F. LEPENNETIER.
APPAREIL GÉNITO-URINAIRE
A. Kotzareff ct M. Mollow (Genève). — De l'ac-
tion de l’émanation du radium sur l'utérus et
les ovaires des cobayes. (Gynécologie et Obsté-
trique, 1922; t. VI, n° 4, p. 245 à 275 avec fig.)
Travail expérimental sur les organes génitaux des
cobayes avec l'émanation du radium employé sans
filtrage.
Des 22 expériences enregistrées dans ce travail,
les auteurs tirent les conclusions suivantes :
1° L'émanation provoque chez les cobayes neufs
Lumiere.
des phénomènes de shock dont l'intensité croit avec
la charge emplovée.
2 Les charges inférieures à 2 millicuries d’émana-
lion ne provoquent pas de lésions tissulaires appre-
ciables.
5° A partir de 2 millicuries et 72 heures d'exposition,
on observe les lésions suivantes : a) dégénérescence
vasculaire, granuleuse ou hyaline des éléments pa-
renchymateux et embrvonnaires: b) exsudals dans
les cavités et infiltration d'éosinophiles dans les
tissus; ec) nécrose des éléments au voisinage immé-
diat de la source d'irradiation ; d\ hyperémie et
foyers hémorragiques ; e) prolifération des éléments
conjonctifs.
4° L'émanation, contenue dans les véhicules liquides
en injections sous-cutanées, intra-musculaires ou
intra-veineuses agit de la mème facon que celle en
tubes aiguilles.
be Le sang des cobaves traités à l'émanation devient
radioactif et provoque des phénomènes de shock et
des lésions organiques chez des animaux neufs. On
peut vacciner, pour ainsi dire, les cobayes contre
l'action de l’émanation: des animaux préparés soumis
à l’action de cette dernière ne présentent pas de phé-
nomenes de shock et les lésions organiques sont
très atlénuées. LOUBIER.
S. Roussy, Simone Laborde, H. Leroux el Ed.
Peyre (Paris). — Sur les modifications san-
guines au cours du traitement du cancer du
col de l'utérus par les Rayons X et Y. (Comptes
rendus des séances de la Société de Biologie.
Tome LXXXVII, 1922, p. 215 à 219.
Article des mêmes auteurs passé dans le Bulletin
de UAssoc. francaise pour l'étude du cancer (séance du
19 juin) et déjà analysé dans le Journal de Radiologie.
DARIAUX.
Mameli Spinelli (Naples). — Contribution à la
radium et rœntgenthérapie du cancer de l'uté-
rus. (Slrahlentherapie, Bd. XIII, H. 5, 1922,
p. 639.)
Spinelli donne les résultats cliniques obtenus par
lui. Depuis qu'il emploie la curie- et la réntgenthe-
rapie combinées, le pourcentage des guérisons a
augmenté considérablement et les 10 derniers cas
traités lui auraient donné 8 guérisons. Sa technique
ne présente aucune particularité nouvelle.
ISER SOLOMON,
LUMIERE
HELIOTHERAPIE
Edwin W. Hirsch (Chicago). — Le traitement
de l’epididymite par la lumière et la cha-
leur. (fhe Crology and Cutaneous Revicw, t. AVI,
n° 8; in Journal d Urologic, t. XII, n° 4.)
Dans le traitement des épididviniles subaigués,
cet A. préconise la chaleur et la lumière d'une lampe
de 100 watts, placée suivant les cas à 3 ou 8 centi-
mètres du serotum. Celui-ci est recouvert de quatre
épaisseurs de gaze imbibée d'une solution saturée
de sulfate de magnésie. |
Si au bout de 48 heures on constate une sédation
de la douleur et une rétrocession des phénomènes
inflammatoires, on est certain que celle modalité de
traitement sera couronnée de succès.
Mais si la douleur persiste et si la température
reste élevée, il faut avoir recours à l'opération; néan-
moins le traitement par la lampe aura été utile en
hatant la formation du pus.
Après l'intervention on aura encore recours à cette
thérapeutique pour activer la guérison et la cicatri-
sation. NAHAN.
Haxthausen (Copenhague). -— Une propriété op-
tique des tubercules lupiques et l'importance
de la méthode de Finsen et de la photothe-
rapie. (Slrahlentherapie, Bd XIII, H. 5, 1922,
p. 694.)
Quand on comprime un tubercule lupique avec une
lame de verre, celui-ci parait bien limité et d'une
couleur qu'on a comparée à la gelée de pomines ou
au sucre candi. L’A.a examiné les tubercules excisés
en lumière transmise; dans ces conditions le tuber-
cule lupique parait clair, sa transparence à la lumière
est done plus grande que celle de la peau saine, et
ceci a pour effet une moindre dispersion des rayons
Flectrologie.
chimiquement actifs. L’A. en se servant d'un couple
thermo-électrique montre que la température de la
peau irradiée augmente et que cetle augmentation
paraitétre plus notable dans les tubercules lupiques.
ISER SOLOMON.
G. Riedel (Francfort). — Photobiologie et photo-
thérapie dans la tuberculose chirurgicale.
(Strahlentherapie, Bd XIII, H. 2, 1922, p. 477.)
L'A. indique d'abord sommairement les bases physi-
ques de la photothérapie. En dehors du soleil il utilise
comme sources artificielles la lampe à vapeur de mer-
cure, la lampe de Finsen, la lampe de Christen, la lampe
Sollux. Comme dosimètre on peut utiliser celui de
Hans Meyer et de Bering (décomposition de l'acide HI
par les rayons ultra-violets) ou l'actinimètre de Für-
slenau, ce dernier ne donnant d'ailleurs pas, d'après
Keller, des indications parallèles aux réactions bio-
logiques. L’A. discute ensuite longuement les diverses
théories proposées pour expliquer l'action des rayons
lumineux sur les êtres vivants. Des photographies
intéressantes montrent les belles installations pour
héliothérapie annexées à la Clinique orthopédique de
Francfort. ISER SOLOMON.
Flesch-Thebesius (Francfort). — Le traitement
de la tuberculose chirurgicale à la Clinique
chirurgicale de Francfort. (Strahlentherapie,
Bd XIII, H. 2, 1929, p. 468.)
Cette conférence constitue le complément de celles
de Holfelder que nous avons déjà analysées. L’A.
149
donne des détails très intéressants sur l'organisation
de la Section chirurgicale à la Clinique de Schmieden.
En dehors de la réntgenthérapie divers autres moyens
sont mis en œuvre : méthode de Bier (hyperhémie
passive), galeries de cure solaire, photothérapie, etc.
ISER SOLOMON.
Armand Delille (Paris). — La guérison de la pé-
ritonite tuberculeuse par les grands bains de
soleil. (Bull. de l'Acal. de Médecine, n° db,
7 novembre 1922, p. 205.)
L'A. proclame à bon droit l'excellence du traitement
de la péritonite tuberculeuse par l'héliothérapie géné-
rale, c'est-à-dire par les bains de soleil non pas
limités à l'abdomen, mais portant sur toute la sur-
face du corps. A la suite des premiers succès de
Rollier, l’innovateur et le propagateur de cette mé-
thode, d'innombrables guérisons ont élé obtenues et
l'A. a raison d'affirmer que l’héliothérapie générale,
pourvu qu'elle soit praliquée systématiquement, se
montre efficace, mème sous le climat de Paris; il en
donne d’ailleurs les preuves les plus convaincantes.
A sa démonstration il convient seulement d'ajouter
que si les bains de soleil sur toute la surface du
corps sont au premier rang des agents de la médica-
tion générale contre les lésions tuberculeuses el par-
ticulièrement contre la péritonite tuberculeuse, les
rayons de Reentgen représentent l'agent par excel-
lence du traitement local et que le mieux est, s’il est
possible, de joindre l’emploi de la rantgenthérapie
locale à celui de l'héliothérapie générale. A. B.
ÉLECTROLOGIE
GÉNÉRALITÉS
I. Jacoel (Paris). — L’électrocardiographie et
ses applications cliniques. (Journal de Médecine
de Paris, à août 1922, p. 557-561 avec 12 fig.)
L'électrocardiographie est la méthode qui permet
de traduire graphiquement les variations des phéno-
mènes électriques dus à l'activité du cœur. Ces
variations électriques enregistrées par l'électro-
aimant donnent une courbe que l’on désigne sous le
nom d’électrocardiograinme.
. L'A. donne les schémas d'électrocardiogrammes
norinaux et pathologiques, décrit le galvanomètre à
corde d'Einthoven et arrive aux applications cliniques.
En ce qui concerne les lésions valvulaires congé-
nitales ou acquises, lélectrocardiographie est loin
d'avoir la valeur diagnostique de l'examen radiosco-
pique. mais dans les arythmies cette méthode donne
des renseignements de première importance.
LOUBIER.
L. Lapicque et R. Legendre (Paris). — Altera-
tions des fibres nerveuses myéliniques sous
l'action des anesthésiques et des divers poi-
sons nerveux. (Journal de Physiologie et de
Pathologie générale, 1922, t. XX, n° 2, p. 165-172
avec fig.)
H existe un parallélisme complet entre les varia-
tions d’excitabilité électrique et les altérations mor-
phologiques des fibres nerveuses myéliniques sou-
mises à des anesthésiques ou à d'autres poisons
nerveux.
A une diminution progressive de la chronaxie et à
une élévation de la rhéobase qui peut aller jusqu'à
l'inexcitabihté complète, correspond un gonflement
de la gaine de myéline qui va jusqu'à former des
protubérances pouvant occuper tout le cylindraxe.
LOUBIER.
i DIVERS
Samuel J. Harris (Boston, U. S. A.). — Sur Puni-
fication de l'emploi du courant continu en
ophtalmologie. (Extrait du Rapport de la Com-
mission du courant continu). (Amer. Journ. of
Electrotherap. antl Radiol., XL, n° 5, Mai 1922,
p. 143.) :
Les plus grandes précaulions sont indispensables
dans le traitement des affections de leil. Le seul
courant constant est celui produit par des piles;
celui des centrales estinsuffisant, mais peut pourtant
servir, sauf pour les cas diritis aigu et d'hémor-
ragies. Nul ne doit entreprendre un traitement ocu-
laire sans connaître la pratique de lophtalmoscope.
La question des électrodes est capitale.
Technique: remplir le récipient oculaire de coton
hydrophile saturé de Ja solution choisie; tampons du
type Morse (longs de 6-8 pouces, large de 2-5); élec-
trode indifférente sur la nuque ou sur la paume de la
main :
fo Jritis a) aiguë : pôle + sur Fæil 3-5 mma 7-10 min.
par jour pendant 2-5 jours; associer la thérapeutique
habituelle: 6) plus tard: pôle — sur l'œil, 5-5 mma
ou plus, séances de 10-15 min. progressivement crois-
santes; c) chronique (avec adhérences) pôle — sur
l'œil, 5 à 10 mma 10-20 min. suivant sensibilité.
de Atrophie du nerf optique, surtout au début: pole —
sur l'æil; intensité maximum supportable 5-20 mma
de 10-20 min.; électrode indifférente sur la nuque.
Une séance tous les jours, puis avec intervalles de
3-10 jours; repos d'une semaine; à la fin une séance
par semaine où quinzaine.
3° Cataracte, au début (sans diabète ou néphrite)
pôle — sur l'œil; 5-10 mma; 10-15 min. pendant
5-b jours diminuer jusqu'à | séance hebdomadaire.
Durée : 3 mois à 1 an.
4° Affections réliniennes : pôle -- sur Vwils-5 mina
| FOX e)
10 min. 5 fois par semaine, puis 2 fois. Traitement de
longue durée ; dans les rétinites disbétiques ou albu-
minuriques nécessité du traitement général.
ə Hémorragies réliniennes, Trailer la cause. a) cas
récents : pôle + sur l'œil, pole — dans la main.
3-10 min.; b) cas ancien: pole — sur l'œil, pôle + sur
la nuque 5-10 mina pendant 10 min. 2 fois, puis une fois
par semaine.
6° Ulcére de la cornée sans négliger le traitement
général : imbiber le coton d'iodagol, pole — sur l'œil ;
15 min. 3 fois par semaine.
Te Epiphora; pôle — sur les canalicules au moyen
d’aiguilles spéciales; 1-2 mma pendant 10 minutes.
8 Glaucome c’est un palliatif à ajouter au traitement
externe: pôle — sur l'œil, pôle + sur la nuque. 5inma
10-15 min.
9° Pleryyion. Anesthésie locale: avec une aiguille
reliée au pôle — attaquer la base, puis le sommet.
9-5 mma; 5-4 séances sont nécessaires en général;
durée 8-10 jours.
L'A. est convaincu de l'utilité du courant continu
dans le traitement des affections oculaires.
Moret Kaun.
A.R. Friel (Angleterre). — L’ionisation par le
zinc dans les infections locales; son emploi
dans l’otorrhée chronique des enfants. (Brit.
med., Journ. n° 3210, 8 juillet 1922, p. 42.)
L'ionisation par le zine constitue un procédé de
désinfection qui a prouvé son utilité dans Totorrhce
chronique, à condition que :
1° Toute la zone infectée soil accessible ;
2 Un autre facteur ne vienne pas contrecarrer l'ac-
tion désinfectante (par exemple polypes, granula-
tions, dont l’ablation sera le premier temps indispen-
sable, du traitement);
9 Il n’y ait aucune cause de réinfection (végétations
adénoides, amygdalite, rhinite...!.
Une statistique accompagne l'article de F. qui con-
sidère que l’action désinfectante de l'ionisation par
le zinc est un procédé de choix. MOREL KAHN.
ÉLECTROTHÉRAPIE
DERMATOSES
Georges Bourguignon (Paris). — Traitement des
cicatrices vicieuses adhérentes et chéloidiennes
par lionisation d’iodure de potassium. (Bull.
de la Soc. francaise de Dermatologie et Syphili-
graphie, n° 6, 1922, p. 259.)
L'A. rapporle deux nouvelles observations. La
première est celle dune cicatrice consécutive à une
coupure par du verre cassé : cicalrice comprimant le
nerf cubital (R. D. non homogène par l'étude de la
chronaxie, absence d'anesthésie dans une grande
partie du domaine du nerf, fourmillements provoqués
par la pression sur le nerf au-dessus de la blessure).
2 traitements par galvanisation simple ne donnent
aucune amélioralion en 10 mois. Mais 5 mois d'ioni-
sation par électrode négative imbibée de KI à 1 0/0
sur la cicatrice l’assouplissent et l'amincissent, font
disparaitre l'hypoesthésie et réapparaitre plusieurs
mouvements. Actuellement : cicatrice souple, peu
visible, indolore, paralysie cubilale guérie au point
de vue sensitif et moteur. plus de trace de gritfe.
Chronaxie presque normale.
La 2° observation est celle d'une chéloïde compli-
quée d’adhérences consécutives à des brülures de la
face et des mains par la benzine, ectropion des veux,
placards cicatriciels engainant mains et poignets.
E lectrologie.
7 mois de traitement alterné pour chaque région
amènent lassouplissement des cicatrices; les yeux se
ferment ; les muscles sous-jacents aux cicatrices des
poignets se développent. Actuellement l’accentuation
s'est poursuivie.
L’A. a obtenu ces résultats en prenant des élec-
trodes négatives débordant à peine les limites de la
lésion à traiter et imbibées de KI à 1 0/0. L’électrode
positive lrés grande est placée très près de l'autre
de façon que les lignes de force traversent le foyer
de la lésion. Ne jamais dépasser 15 à 20 M. A. mème
pour les grandes surfaces. Suspendre périodique-
ment le traitement. En pratique 15 séances : d'abord
4 à 5 quotidiennes, puis 10 séances à 5 par semaine
de 1/2 heure chacune. Repos 15 à 20 jours. Nouvelle
série, etc. Amélioration et résultat en 6 semaines à
18 mois. L’A. conseille pour conclure : commencer
par lionisation et parfaire, si c'est nécessaire, avec
1 ou 2 séances de rayons X. F. LEPENNETIER.
SYSTÈME NERVEUX
Stéphen Chauvet (Paris). — Traitement du goitre
exophtalmique. (Le Monde Médical, 15 novem-
bre 1922, p. 722 à 727.)
L'A. passe en revue les traitements hygiénique,
médicamenteux, opothérapique, chirurgical et entin
le traitement électrique et radiothérapique.
Le traitement électrique a été trop délaissé depuis
la généralisation de la radiothérapie et cependant,
s’il n'amène pas la régression de la tumeur thyroï-
dienne, il amende parfois d'une facon nette la tachy-
cardie, l'angoisse, l'exophtalmie, l'asthénie. etc...
On peut, du reste, combiner les deux traitements et
pratiquer l’électrothérapie dans l'intervalle des séries
de radiothérapie qui d'après l'A. sera appliquée, de la
façon suivante :
On applique sur chacun des lobes une dose de # à
six unités H, filtre de 4 millimètres d'aluminium. On
repéle la séance 18 jours après; puis nouvelle série
de 2 séances semblables au boul de six semaines à
deux mois.
Quand le goitre est « plongeant » on fait une appli-
cation sur la partie supérieure du sternum.
LOUBIER.
Paul Franço's (Anvers). — Héliothérapie artifi:
cielle par le bain de lumière à lampes à arc.
(Soctélé de Médecine d'Anvers et Archives médi-
cales belyes, n° 11, Novembre 1922, p. 116.)
LA. communique les magnifiques résultats qu'il a
obtenus à l'hôpital Notteboom, à Anvers, grace a
l'emploi de cette héliothérapie artificielle dans le
traitement des lupus et des tuberculoses chirurgi-
cales. Il emploie la lampe à arc de 20 à 75 ampères
en bain de lumière. Elle donne de meilleurs résultats
thérapeutiques que la lampe à quartz. La durée du
bain de lumière est de 20 minutes à 2 heures, 3 bains
par semaine, cela pendant plusieurs mois. L’A. rap-
porte la statistique de Aheyn de Copenhague qui a
eu par cette méthode 74 0/0 de lupus guéris.
FRANÇOIS LEPENNETIER.
N.-P. Ernst (Copenhague). — Résultats obtenus
dans le traitement de la tuberculose chirurgi-
cale au moyen des bains de lumiére avec
lampe à arc à l’Institut radiologique de Finsen
de 1913 à 1921. (Leta Radioloyica, vol. I. fase. 4,
p. 422-404.)
A l'institut médical, radiologique de Finsen, à
Copenhague, d'après l'initiative du Dr Reyn, on a
employé depuis 1915 des « bains de Finsen » (bains
Bibliographie.
de lumière avec lampe à arc) pour le traitement des
malades atteints de lupus ou de tuberculose chirur-
gicale.
On a traité en tout 459 malades souffrant de tuber-
culose chirurgicale, 158 cas de tuberculose sans com-
plication avec 145 malades et 596 cas de tuberculose
avec complication d'abcès ou de fistules, avec
294 malades.
Les résultats du traitement ont été remarquable-
ment bons.
Sur 158 cas de tuberculose simple dans les articu-
lations et les os, 12 ont interrompu le traitement. Le
reste (146), 122 ou 85 0/0 furent guéris (88 avec moti-
lité entière, 18 avec motilité partielle, 5 sans motilité),
amélioration chez 5 et 19 seulement sans changement.
Sur 396 cas de tuberculose chirurgicale compliquée
d’abcés ou de fistules, 24 ont cessé le traitement et
10 ont succombé durant le traitement. Des restants
(362), 352 ou 91 0/0 guérirent (255 avec motilité com-
151
pléte, 55 avec motililé partielle et 22 sans motilité).
Amélioralion chez 15 et 25 seulement sans change-
ment. Quant aux résultats, il faut se rappeler que la
majorité des malades sont des adultes (moins de 1/5
sont recrutés parmi les enfants) et aussi que beau-
coup ont été malades tant d'années que l’on avait
perdu tout espoir de guérison. En outre, il ne faut
pas oublier que, par suite du manque de place et
bien contrairement à nos désirs, plusieurs durent
être traités à domicile et vivre dans leur intérieur
dénué de tout confort.
Les meilleurs résultats sont obtenus dans les cas
de tuberculose à la main, à l'articulation du pied et
du coude, de mème que dans toutes les formes d’os-
tite, avec et sans complication.
Les cas qui se sont montrés réfractaires sont la
tendosynovite simple et les très anciennes affections
fistulaires de l’os dans la colonne pelvienne et dans
Pos de la hanche. RESUME DE L'AUTEUR.
BIBLIOGRAPHIE
Professeur Chauffard (Paris). — La lithiase
biliaire, 2° édition. (1 vol. de 247 p. avec 24 pl.
hors texte, Masson et Cie, éditeurs.)
La première édition de ce livre parut en 1914 sous
forme de leçons faites à l'hôpital Saint-Antoine. Cette
seconde édition est divisée en 13 chapitres. Les pre-
miers chapitres sont consacrés à la pathogénie de la
lithiase biliaire, aux calculs biliaires, aux réactions
vésiculaires et à la colique hépatique. Les chapitres
VII, VIII et IX traitent du diagnostic de Ja lithiase
biliaire. L’article consacré au = radtodiagnostic est
tout à fait nouveau. « L’examen d’un cholélithiasique,
surtout quand la question d’une intervention chirur-
gicale se pose, doit toujours comporter une enquète
radiologique méthodique et complète. » EL pour cela
le radiologiste doit renseigner le clinicien :
1° Sur le volume et la forme de la vésicule;
2° Sur la présence possible d'adhérences intervis-
cérales de la région vésiculaire ;
o° Sur la visibilité des calculs biliaires.
Pour chacune de ces questions inlervient une tech-
nique différente que lA. décrit.
Les trois derniers chapitres sont consacrés à la
thérapeutique médicale et chirurgicale.
Nous sommes certains que cette seconde édition
trouvera auprès du public médical le même accueil
favorable que la première. LOUBIER.
John A. Metzger (Los Angeles). — Principes et
pratique de la technique des rayons X pour le
diagnostic. (Suint-Louts, Etats-Unis, Mosley
Company, 1 volume de 144 pages avec 61 illus-
trations.)
Ce livre a surtout pour but de mettre dans les
mains des étudiants et des préparateurs les prin-
(ipes qui doivent servir de base à leurs travaux. L’A.
s'est surtout attaché à faire de l'enseignement visuel:
il a multiplié les photographies atin de montrer les
différentes positions, ces photographies sonl artisti-
quement reproduites et il a choisi de jolies femmes
comme palientes, ce qui contribue encore à l'effet
esthétique. En somme, excellent livre pour les dé-
butants. A. LAOUERRIÈRE.
Maurice Letulle (Paris). — Inspection. Palpa-
tion. Percussion. Auscultation. (1 vol. avec 133
fig. Masson el Cie, éditeurs, Paris).
En écrivant celte troisième édition l'A. a voulu,
comme dans les precédentes, familiariser l'étudiant
avec les gestes et les manœuvres de technique médi-
cale. C’est un ouvrage clair, intéressant et très abon-
damment illustré dont la lecture ne peut qu'être
profitable mème au praticien déjà exercé. Chaque
figure est expliquée en quelques mots qui précisent
les attributs les plus favorables pour le patientet le
médecin.
Cette nouvelle édilion diffère des deux autres sur-
tout parce que l'A. y fait une large part à la Radio-
logie qu'il qualifie de « renfort considérable » apporté
aux autres modes d'exploration. De belles radiogra-
phies de sujets normaux,— enfants ou adultes — dues
aux docteurs Aubourg et Delherm complètent ce
livre. Elles sont bien clichées et disposées en regard
de schémas qui les expliquent.
F. LEPENNETIER.
Lematte (Paris). — L’opothérapie du praticien.
(1 volume in-8°, 258 pages, 5 planches hors
texte. Paris, Maloine et fils. Prix : 5 francs.)
Les électroradiologistes ayant souvent à s’occuper
des affections des glandes à sécrétion interne, nous
croyons devoir leur signaler cet excellent petit livre.
La première partie discute les meilleures tech-
niques pour la préparation; la deuxième s'occupe de
l'étude des tissus ulilisés ; enfin la troisième expose
l'opothérapie des différentes maladies; seuls les
résultats très nets sont mentionnés. L'ouvrage se
termine par un index thérapeutique grâce auquel il
est facile de trouver immédiatement l'indication à
faire figurer sur une ordonnance.
A. LAQUERRIERE.
G. Wiener (Bruxelles). — Propédeutique et
technique urologique. (1 vol. 484 p. et 155 fig.
Goetman, Bruxelles, et Masson et Cie, édileurs,
Paris.)
L’A. en rédigeant cet important manuel l'a destiné
aux médecins non spécialisés qui pratiquent encore
Purologie d'une facon trop rudimentaire. Anssi f'a-t-il
clairement divisé en chapitres consacrés à l'examen
de l'urine et des sécrétions génitales, linstrumenta-
tion, l’asepsie et lantisepsie, Panesthésie et lanal-
vesie en urologie, l'examen de la miction et des affec-
tions médicales ou chirurgicales de l'arbre urinaire.
Ces chapitres sont dotés de belles figures, schémas
el reproductions photographiques.
LA. a réservé à l'exploration radiographique de
nombreuses pages que nous essayerous de passer
succinclement en revue.
152
Pour l'exploration de la vessie, l'A. repousse
Vinsufflation d'air ou d’oxyene ainsi que l'injection de
bismuth, de xeroforme ou de baryum; il préfère le
collargol à 2 0/0 qui montre bien Jes diverticules
(radiographie en 2 temps avec miction ou avec sonde
urélérale opaque. Pour les calculs il préfère le cysto-
scope sauf pour les calculs diverticulaires ou les cal-
culs chez lenfant. H préconise la cystographie laté-
rale; la radiographie des uretères mel en évidence
leurs calculs, leurs déplacements, leurs dilatations,
l'insuffisance des orifices urétéraux.
L'A. traite ensuile de la radiographie des reins, des
appareils (compresseurs) de la préparation du malade
et des résultats obtenus. H n'est pas partisan du
pneumo-péritoine dans cet examen, mais conseille le
pneumo-peri-nephros de Carelli appliqué avec pru-
dence. Jl en signale les accidents et les erreurs
(taches du cliche, faux calculs stercoraux,pilules, etc.)
La prostate doit être radiographiée sans contraste
vésical pour la recherche des calculs vrais et avec
contraste pour l’hvpertrophie. L'A. signale et décrit
enfin la méthode de Büngner Wolker pour radiogra-
phier les vésicules séminales : et il se récrie à l’idée
de dénuder le déférent, de Vinciser longitudinalement
pour injecter 2 c. c. de liquide opaque dans sa
lumière afin d'obtenir une image de la vésicule?
Cet ouvrage est certainement très complet et sera
toujours consulté avec profit. F. LEPENNETIER.
G. Holtzknecht. — Tableau dosimétrique pour
la rontgenthérapie. (F. Deutiken, Ed. Leipzig
et Vienne, 1922.)
Cet opuscule remarquable du Prof. Holtzknecht
contient un tableau synoptique donnant les diverses
indications de la réntgenthérapie ainsi que les trails
essentiels de la technique speciale à chaque groupe
daffections. Une série d’explications intéressantes
accompagne ce tableau. L'A. emploie une notation
particulière permettant aux initiés de se rendre rapi-
dement compte de la technique suivie dans chaque
cas.
La qualité du rayonnement à employer est donnée
en longueur d’étincelle équivalente, en kilovolts et
en unités Angstrüm. Les doses à utiliser sont don-
nées exclusivement en dose superticielle exprimée
en unités H, cette dose étant comprise entre 8 et 12H
Bibliographie.
pour les carcinomes, et 2-5 H pour les affections
cutanées superficielles. L'A. fait une critique sévere
— nous l'avons également fait il y a deux ans — des
conceptions courantes en posologie radiologique:
dose cancéricide, unité de dose cutanée, dose d’érv-
thème, dose d’excitation, etc., et ne les utilise pas
pour ses indications thérapeutiques; il ajoute avec
beaucoup de justesse: « Aussi longlomps que nous
naurons pas une mesure biologique constante, nous
devous nous en tenir, en ce qui concerne les rayons
de Röntgen, aux mesures techniques (H. entend par là
de mesures physiques ou chimiques) de même que
pour la majeure parlie des médicaments nous nous
en tenons au gramme. La dose cancéricide, la dose
d'érythème,etc., sont toutes inconstantes, c'est-à-dire
différentes dans les différents cas; certaines ont été
reconnues erronées, d'autres tout à fait hypothé-
tiques, plusieurs non-biologiques ou conçues à la
facon des ingénieurs (ingenieurmiissig); elles satis-
font surtout d'une facon superticielle et nuisible le
besoin de comprendre et de ranger sous forme de
lois les phénomènes observés. »
Nous sommes très heureux de partager, en tous
points les idées du maitre viennois.
ISER SOLOMON.
J. Fiolle (Marseille), — Le curettage utérin.
(I vol. et 29 fig. Masson et Cie.)
Dans ce petit volume, FA. a surtout voulu décrire
les diverses techniques du curettage et en tixer les
indications. Aussi ne fait-il que ‘de loin en loin allu-
sion à la curiethérapie et à la réntgenthérapie.
Contre les imétrites hémorragiques des femmes
jeunes, curettage d'abord:en cas d'échec seulement,
radium ou rayons X, et très exceptionnellement. Pour
les femmes âgées, le radium vaut le curettage quoique
ce dernier permette un diagnostic précis.
Dans le cancer du corps avec impossibilité de
pratiquer une hystérectomie, curettage puis radium.
L'A, a eu des améliorations notables. Dans ces cas:
curettage très poussé, col bien ouvert, dilaté pru-
demment. Une fois le radium enlevé maintenir le col
ouvert pour faciliter le drainage.
L’A. conclut: ne pas opposer radium et curettage,
mais les associer lorsque c’est nécessaire.
F. LEPENNETIER.
© a
Le Gérant : F. AMIRAULT.
89024. — Paris, Imp. Lance, 9, rue de Fleurus.
MEMOIRES ORIGINAUX
ACTION DES RAYONS DE RCENTGEN SUR LA COAGULATION
DU SANG
Par MM. PAGNIEZ, RAVINA et SOLOMON
Stephan (') fut le premier à attirer l'attention sur l’action des rayons de Roentgen
sur la coagulation du sang et sur l’importance thérapeutique de cette action. Pour
Stephan, la modification de la coagulation serait due à l’action excitante des rayons sur
l'appareil réticulo-endothélial d'Aschoff, appareil comprenant les cellules réticulées de
la rate, des ganglions lymphatiques du foie, les cellules endothéliales de tout le système
vasculaire. Wohlisch (°) fait remarquer qu'on ne peut pas considérer la rate comme
l'organe central de la coagulation du sang, puisque chez les splénectomisés on ne
constate aucun trouble de la coagulation du sang. Szenes (*) avait déjà montré antérieu-
rement que l'irradiation d'autres régions du corps, par exemple le cou, peut produire
une diminution notable du temps de la coagulation du sang.
Cette question a été également très bien étudiée par certains auteurs américains,
notamment par Clarence Saelhoff(‘). Cet auteur, qui a expérimenté surtout sur les
chiens, a observé, comme les auteurs précédents, une diminution notable du temps de
la coagulation en irradiant les régions splénique, hépatique ou intestinale. Pour
Saelhoff c'est le mécanisme de la coagulation seulement qui change suivant l'aire
irradiée : l’irradiation de l'aire splénique donnant surtout une augmentation de la
prothrombine, lirradiation de l'aire hépalique donnant surtout une augmentation du
nombre des plaquettes, l’irradiation de l'aire intestinale donnant surtout une augmen-
tation du fibrinogène. |
La technique de Stephan consistait à irradier la région splénique suivant les règles
de la radiothérapie profonde : rayonnement très dur correspondant à 160 000 volts et
fourni par un appareillage Veifa, filtration sur 0,5 mm. de zinc plus 5 mm. d'aluminium,
le dose érythème était obtenue en 55 minutes et correspondait, d’après Stephan, à
150 F. Cette dose correspond, d'après nos mesures effectuées en comparant les indi-
cations de l’intensimètre de Fiirstenau avec celles de notre ionométre, à 3000 R, c'est-
à-dire à 15 H d’après notre système de correspondance. La dose que Stephan considère
excitante est de 150 F (c'est-à-dire 1300 R, dose que beaucoup de radiologistes consi-
dèrent comme cyto-caustique).
La technique des irradiations de Saelhoff nous a paru moins précise. I] exposait les
chiens pendant 10 minutes à l’action du rayonnement issu d'une ampoule Coolidge. La
distance focale était de 25 cm., l'étincelle équivalente mesurait 12,5 cm, l'intensité était
de 8 M. A. et le rayonnement etait filtré sur 4 mm. d'aluminium. Le rayonnement était
donc beaucoup moins pénétrant et la dose administrée probablement moins forte que
dans les expériences de Stephan.
(4) Strahlentherapie, Bd XI, 1920, p. 516.
($) Munch. Med. Woch., 1921, n°8 et 50.
(5) Munch. Med. Woch., 1920, n° 27.
(4) American Journal of Reentgenology, Avril 1921.
N° 4. — Avril 1923. VIL — 1!
un
ST
En
Pagniez, Ravina et Solomon.
Alin de préciser les conditions dans lesquelles se produit l'action des rayons de
Ruwntgen sur la coagulation du sang, nous avons fait de nombreuses expériences qui ont
fait déjà l'objet d'une note à la Société de Biologie (juillet 1922). La technique des irra-
diations a élé la suivante : Appareillage Roycourt-Ropiquet, tension équivalente à
25 cm., intensité, 5 1/2 M. A., distance focale, 20 cm. Le rayonnement était filtré sur
ö mm. d'aluminium, la qualité du rayonnement était caractérisée par un taux de trans-
mission de 15 pour {00 (sous 10 cm. d'eau). La dose a été mesurée avec l’ionomètre
de l'un de nous et exprimée en unités R.
La coagulation a été éludiée avec la lechnique suivante : Le sang est prélevé par
ponction veineuse avec une seringue en verre soigneusement séchée et transvasé immé-
diatement dans un tube de verre (tube à hémolyse) préalablement nettoyé par flambage
au rouge. Le tube est porté dans un bain-marie à 57". La coagulation est complete
lorsque la solidité du caillot permet de retourner complètement le tube.
Nous nous sommes proposé d'étudier successivement :
l° L'action des rayons sur la coagulation du sang au point de vue de l'accéléralion
du phénomène, la détermination de la dose minima pour produire une accélération
nette ct de la dose maxima à partir de laquelle le temps de la coagulation reste constant.
Dans cetle première série d'expériences nous avons irradié exclusivement la région
splénique ; 2° l’action des rayons sur le sang circulant; 3° l'action sur le sang in vitro;
4° le début et la durée des modifications de la coagulation après Virradiation; 5° lexis-
tence d’une accoutumance aux radiations de Röntgen. i
1° Après repérage radioscopique de la rate, celle-ci était irradiće suivant la tech-
nique que nous avons indiquée. Le tableau suivant nous donne les résultats obtenus
avec une dose de 500 R, le temps de la coagulation ayant été cherché une heure après
irradiation.
Temps de coagulation
~ + ee — Š: i
Sujets. K oD Différence.
Avant Virradiation. Apres Virradiation.
Mme SON 6 minutes à secondes. > minutes 0 secondes. 4 minute 5 secondes.
ALAN Last 4 — 0 _ 2 = Do = 1 — 95 —
MASSE Se. ak 4 5 — 55 — å = 20 — 1 — 39 —
M. L... Lie. 6 — 20 — 9 hr 59 = 7 = 25 —
M. M.. .. : ò — 5 — 5 — 40 — 4 — 2°) —
M" D...’ 6 — D = $ = 10 — l as 55 —
Mee T.. ‘a’. D) = DD — 4 — 40 — 4 — 15 —
Mee PRE 6 = 40 — 5 — 15 — 1 — 25 —
MG rer a 6 — D — 5 — 20 — 0 — 4 —
Mein armures 6 — 90 — à = 40 = 0 — 50 —
E Linie à 7 — 50 = 4 OAD = de «=, AD =
Nous voyons donc que le temps de coagulation qui était compris, avant Virradia-
tion, entre 4 minutes et 7 minutes 30 secondes, était descendu, après l'irradiation, à
2 minutes 5 secondes ct 5 minules 40 secondes. L'effet de la même dose de rayonne-
ment était variable suivant Jes sujets, les uns présentant une grosse accélération de la
coagulation, les autres une accélération peu importante mais certainement due au
rayonnement, des expériences préalables nous ayant montré que toute accélération
supérieure à 50 secondes était certainement due aux rayons.
Mais si le raccourcissement a élé notable dans la majorité des cas, nous devons
ajouter que dans deux cas nous n'avons observé aucune modification et que dans deux
Action des rayons de Rentgen sur la coagulation du sang. 155
autres cas nous avons observé une réaction inverse, un allongement notable du temps
de coagulation sans que nous ayons pu trouver les raisons valables de ce fait.
La dose minima à partir de laquelle on peut constater une accélération nette est
très petite, 100 R environ (0,5 H). Avec une dose de 500 R on observe dans certains
cas de grosses accélérations comme dans les deux cas suivants :
Sujets. Avant l'irradiation. Après l'irradiation. Différence.
Me Bo. ce . . 7 minutes 0 secondes. 4 minutes 10 secondes. 2 minutes 50 secondes.
Ne Pe aete ule: me 9 — 40 — 1 — 15 — 8 — 25 —
La majeure partie de nos expériences a été effectuće avec une dose de 500 R, qui
est une dose thérapeutique usuelle. Avec une dose de 100V R on obtient des accéléra-
tions du même ordre de grandeur qu'avec une dose de 500 R.
2° L'irradiation d'autres régions que la région splénigue nous a permis d'observer
également un raccourcissement très important du temps de la coagulation du sang.
Sujets. Région. Dose. Avant l'irsadialion. | Après l'irradialion. Différence.
Me D, ... Sus-pub. 1.009 R 5 min. 50 sec. 5 min. 20 sec. 2 min. 50 sec.
Me M....! R. cervicale. 500 R 6 — 10 -- 4 — 4 — 1 — 2% —
Me V....] R. cervicale. 500 R 7 — 25 — 4 — 30 — 2 — 5 —
M=C....] R. cervicale. 500 R 6 — 0 — 4 — 10 — 4 - 50 —
MS Line Hépatique. 500 R 6 — 0 — 5 — 10 — 0 — >)
Nos expériences confirment donc les observations de Szenes et semblent plaider en
faveur d’une action des rayons sur le sang circulant.
3° L'action des rayons de Röntgen sur le sang in vitro a été très disculée. Wetterer
(Handbuch der Röntgen und Radiumtherapie, Bd. I, p. 354) cite les expériences néga-
lives de Joachim et de Kurjuweit. Mais les recherches de ces auteurs ont porté surtout
sur les modifications des éléments figurés du sang. Plus récemment, Feissly ('), de Lau-
sanne, a repris ces expériences sur le sang in vilro. Ses expériences lui ont montré que
le sang citraté de lapin présente une accélération de la coagulation après l'irradiation,
tandis que le plasma citraté ne présente aucune modification. Une autre expérience fut
particulièrement intéressante : Feissly lia la veine jugulaire chez le cheval et avec des
ligatures appropriées ; il la divisa en deux tronçons, un de ces tronçons fut irradié,
l'autre servit de témoin; le sang du tronçon irradié montra une accélération de la coa-
gulation, le sang du témoin ne montra aucune modification.
Nos expériences sur le sang in vitro ne nous ont pas montré une accélération de la
coagulalion après l'irradiation. Nous avons irradié successivement du sang citraté et
oxalaté sans obtenir des modifications du temps de coagulation (sang de lapin et sang
humain). Pour nous mettre à l'abri d'une action perturbatrice, peu probable, due à
l'anticoagulant employé, nous avons irradié également du sang recueilli dans des tubes
paraffinés, sans aucune addition de produit chimique; ces dernières recherches ont
montré que le temps de la coagulation était le même pour le sang irradié ou non irradié.
L'ensemble de ces recherches (C. R. Sociélé de Biologie, 2 décembre 1922) nous amène
(1) R. Fetssty. — Beiträge fur Blutgerinnungs be schleunigung mittels Réntgenstrahlen (Munch. Med. Woch.
1924, t. 44, p. 1418).
156 Pagniez, Ravina et Solomon.
donc à conclure que le sang d'homme ou de lapin n’est pas modifié dans ses aptitudes à
Ja coagulation après Virradiation in vitro et que l'accélération observée après irradiation
de la région splénique ne doit pas être la conséquence d'une action immédiate des
rayons sur le sang lui-même.
4 L'accélération de la coagulalion du sang sous l'influence des rayons de Rantgen
est très précoce el dans beaucoup de cas on peut la constater 10 minutes après l'irradia-
tion; dans quelques cas l'accélération a été très nette 5 minutes après Virradiation.
L'accéléralion semble prendre ensuite des valeurs de plus en plus grandes pour passer
par un maximum après un temps trés variable, suivant les différents sujets; elle devient
nulle également après un temps variable, suivant les différents sujets. Quelques exem-
ples nous montreront l'allure générale de ce phénomène.
M. M. 2 minutes 40 secondes après l'irradiation, pas de modification. 17 minutes
après, accélération de 45 secondes. Une heure après l'irradiation, temps de coagulation
comme avant l'irradiation.
M. Mt. 15 minutes après Virradiation, accélération de 2 minutes 10 secondes.
1 heure après l’irradiation, l'accélération n’est plus que de 1 minute 55 secondes.
Mme D. 5 minutes après l'irradialion, accélération de 1 minute 5 secondes. 1 h. 1/2
après l'irradiation, l'accéléralion est de 1 minute 55 secondes.
M. G. 20 minutes après l'irradiation, l'accélération est de 1 minute 5 secondes.
1 heure après elle est de 2 minutes 40 secondes.
M. B. 4 heures après l'irradiation, accélération de 2 minutes 50 secondes. 2 jours
après, elle est encore de 1 minute 50 secondes. Ce n’est que 7 jours après Virradiation
que le temps de la coagulation reprend sa valeur primitive.
M. M. 1 heure après l'irradiation, accélération de { minute 25 secondes. 3 heures
après elle n'est plus que de 50 secondes, mais ce n'est que 4 jours après Virradiation
que le temps de la coagulation reprend sa valeur primitive.
M. Lt. 1 heure après l'irradiation, accélération de 1 minute 55 secondes. 8 heures
après elle est de 1 minute 50 secondes. 4 jours après elle a encore sensiblement la même
valeur, 1 minute 20 secondes. Ce n'est que 6 jours après que le temps de la coagulation
reprend sa valeur primitive.
M. L. Accélération de 3 minutes 25 secondes 1 heure après l'irradiation. 4 heures
après 2 minutes 50 secondes, 50 heures après elle est encore de ? minutes 25 secondes,
et ce nest que 5 jours après l'irradiation que nous trouvons le même temps de coagu-
lation comme avant Virradiation.
9° Regaud et Nogier (Journal de Radiologie, 1916, p. 150), ont attiré l'attention des
radiologistes sur l'importance de l’accoutumance aux rayons de Ra:ntgen. Ces auteurs,
se fondant sur quelques observations cliniques, ont montré que la radio-sensibilité des
tumeurs naugmente jamais pendant le traitement, mais que, au contraire, les irradia-
lions successives sont de moins en moins efficaces. Nous nous sommes demandé si,
dans l'accélération de la coagulation du sang, sous l'influence des rayons de Roentgen, on
ne pouvait pas conslater cetle accoutumance aux radiations. Les faits nous ont montré
qu'il existe incontestablement une accoulumance aux radialions, au moins pour les
doses usuelles. Une dose, produisant une accélération considérable dans une première
application, peut parfaitement ne plus produire une modification de la coagulation lors
d'une deuxième application distante de la première de 8-11 jours. Cette accoulumance
peut durer assez longlemps, elle disparait après un temps suffisamment prolongé,
comme le montre l'observation suivante :
Action des rayons de Reentgen sur la coagulation du sang. 197
M. H. Après unc première irradiation, accélération de 1 minute 25 secondes. 4 jours
après celte première irradiation, une nouvelle irradiation ne donne plus d'accélération.
ð mois après, nouvelle irradiation qui donne une accélération de 1 minute 15 secondes.
Les cas suivants montrent également l'existence de cette accoutumance :
Mme D. Après unc première irradiation (1000 R), accélération de 2 minutes
90 secondes. La deuxième irradiation pratiquée 6 jours après el la troisième pratiquée
12 jours après, ne donnent plus aucune modification.
M. L. Une première irradiation (500 R) donne une accélération de 1 minute
od secondes. Une deuxième irradiation pratiquée 7 jours après ła première donne la
même accélération de 1 minute 55 secondes. Une troisième irradiation praliquée
15 Jours après la première donne encore une forte accéléralion de 2 minutes
oÙ) secondes. Ce n'est que pour la quatrième irradiation pratiquée 20 jours après que
l'accélération a été nulle. Dans ce cas l'accoutumance a élé donc {rès longue à s'établir,
M. Lb. Après une première irradiation, accélération de 5 minules 25 secondes. Une
deuxième irradiation praliquée 5 jours après donne une accéléralion praliquement
nulle (10 sec.).
En résumé, nos expériences nous ont montré l'existence d’une accéléralion de la
coagulalion, accélération ayant presque toujours une valeur positive, quelques cas
exceptionnels nous ayant montré le phénomène inverse du retard de la coagulation.
Cette accélération se produit assez rapidement après l'irradialion, passe par un
maximum et devient nulle après un temps variable, suivant les sujets, pour la même
dose de rayonnement. Celte accélération se manifeste après l'irradialion de la région
splénique et des régions pourvues de gros troncs arlériels. Enfin, nous avons noté
existence d'une accoutumance aux rayons, accoulumance survenant après une ou
plusieurs irradiations et pouvant durer assez longtemps.
Cette accéléralion de la coagulation du sang explique la sédation, souvent trés
rapide, des hémorragics utérines dans le trailement des fibromyomes de l'utérus, séda-
tion que nous avons constatée fréquemment chez nos malades, dès les premières irradia-
tions, avant que le myome et les ovaires aient reçu une dose de rayonnement suffisante.
Celte accélération explique également les résultats favorables obtenus dans le traile-
ment des hémorragies chez les hémophiles et justifie l'emploi thérapeutique de l'irra-
diation de la rate pour obtenir un effet hémostatique rapide.
ETUDE RADIOGRAPHIQUE DE LA SCAPHOIDITE TARSIENNE
DES JEUNES ENFANTS
Par Albert MOUCHET et Carle RŒDERER
Cetle dystrophie osseuse assez curieuse, que l’on s'obstine à tort — au moins à
l'étranger — à appeler « Maladie de Köhler »(') et sur laquelle nous avons publié en
France le premier travail d'ensemble (°) avec trois observations personnelles, devrait
être dénommée « scaphotdite tarsienne des jeunes enfants ». Si elle est un peu longue,
celle dénomination a du moins le mérite d’être précise et d'exposer tous les signes d'une
affection dans laquelle, comme nous l'avons dit, « la clinique n’est presque rien, la
radiographie est tout ».
Ayant pu suivre depuis plus de deux ans à intervalles réguliers les enfants que nous
avions vus atteints de celte scaphoidite, nous avons assisté à l’aide de la radiographie,
aux phases successives de la réparation osseuse que l'un de nous a déjà montrées aux
membres de la Société de Chirurgie (*). |
Les plus importantes de ces phases sont représentées sur la planche ci-jointe
habilement el scrupuleusement dessinée par M. Reignier d'après les excellentes radio-
graphies du laboratoire de Gastou à l'hôpital Saint-Louis.
C'est de l'image radiographique que la scaplioïdite tarsienne tire son intérêt, son
originalité; cette image ne ressemble à aucune autre, elle est absolument caractéristique
et quand on l’a vue une fois, on ne l'oublie plus (fig. 1).
Le scaphoide est modifié dans sa forme, dans son volume, dans sa structure :
Dans son volume : l'os est aminci, réduit au tiers ou même au quart de son épaisseur,
le plus souvent aplati, comme « exprimé », saillant dans le sens vertical comme dans le
sens transversal.
Dans sa forme : le scaphoide est aplali, en galette; il a perdu sa convexilé antérieure
el sa concavité postérieure; il a pris quelquefois la forme d'un disque biconcave.
D'autre part ses contours sont dentelés, irréguliers : on voil ict des rugosités, des
bavures, la des encoches.
Dans son architecture enfin : Fos est condensé, il est plus calcifié que normalement,
il a perdu sa trabéculation. Cette opacilé est, avec l'amincissement, le trait le plus
caractéristique à l'examen radiographique; on dirail une bague métallique.
L’opacité siège surtout au centre de l'os, mais elle ne constitue pas une zone régu-
lière, de largeur uniforme, elle a une épaisseur variable plus grande en haut ou en bas.
Elle forme, suivant les cas, soit une grande plaque uniforme avec vacuole claire à son
4) La dénomination de maladie de Köhler, qui ne dit rien a l'esprit, est d'autant plus fâcheuse, qu’Alban
Köhler (de Wiesbaden) qui le premier l'a décrite, a fait depuis lors la description d'une ostéo-arlhrite défor-
mante métatarso-phalangienne du deuxième orteil. Alors, il y a maintenant deux maladies de Köhler! Voilà
à quelle incoherence on aboutit avec cette manie déplorable de désigner une maladie par le nom de celui
qui Va décrite le premier.
($) Moucner et RoœnEeREr. La seaphoidite tarsienne des jeunes enfants, Revue d'Orthopédie, 1° juillet 1920,
page 289.
() Albert Moucner, Dull. et Mém de la Soe. de Chir., 1922, p. 075.
Etude radiographique de la scaphoidite tarsienne. 159
centre, soit une plaque divisée dans le sens transversal par une fissure, soit des taches
discontinues séparées par des traits plus clairs. i
La réparation de l'os est longue à se faire. Pendant cette réparalion, voici ce qu'on
observe : |
Le volume du scaphoide s'accroît; les contours deviennent plus nets, plus réguliers;
les bavures et les encoches disparaissent.
L’opacité diminue, l'os est plus transparent. On voil apparaitre autour de la zone
AVRIL 1920
FEVRIER 1922
Phases successives de la régénération du scaphoïde dans la scaphoidite tarsienne.
opaque des couches osseuses concenlriques, encore opaques mais à un moindre degré,
séparées par des zones claires. On dirait un centre de cristallisation; on croirait voir la
coupe d'une agale willée, d'un onyx. |
Quand la réparation est achevée, le volume est redevenu normal, l'opacité a cessé,
les couches osseuses concentriques se fondent et ne présentent plus leurs lignes
condensées ; les trabécules osseuses commencent à apparaitre.
La forme primitive et la régularité des contours sont les dernières à réapparailre.
Il ressort de nos constatations que, dans la scaphoidite tarsienne des jeunes enfants,
160 Albert Mouchet et Carle Rederer.
l'os met longlemps, de un an et demi à deux ans, à reprendre son aspect normal. Les troubles
fonctionnels, d'ailleurs minimes, disparaissent en quelques mois.
Quelle est la nature de cette dystrophie osseuse? Nous avouons l'ignorer.
Dire avec Alban Kohler, qui décrivit le premier cette scaphoidite en 1908, et avec
Abrahamsen qu'il s’agit d'un arrêt de développement du noyau osseux du scaphoide, ou
encore avec Preiser qu’il s'agit d'un trouble de nutrition, c'est constater un fait, ce nest
pas l'expliquer.
Invoquer avec d'autres une fracture spéciale par tassement, en l'absence d'un trau-
matisme appréciable, c'est reculer l'explication, car il faut bien admettre une dystrophie
osseuse à l'origine.
Serait-ce une forme spéciale d'hérédo-syphilis osseuse, comme certains le pré-
tendent? Nos observations ne permettent pas de le dire.
Nous serions tentés, jusqu'à nouvel ordre, d'invoquer pour la scaphoïdite une
analogie avec la coxavara, avec l’ostéochondrite de la hanche, malgré la différence des
images radiographiques dans ces diverses dystrophies. L'un de nous a observé la
scaphoidite chez deux enfants de la même famille, et l’une de nos malades a unc sœur
qui souffre de troubles congestifs de croissance, nettement caractérisés, au calcanéum,
au tibia, au fémur.
`
e
‘
ULCUS PEPTIQUE ET DIVERTICULE (CONTROLE OPERATOIRE)
SUR BOUCHE DE GASTRO-ENTEROSTOMIE
POUR ULCÈRE JUXTA-PYLORIQUE
Par Henri BÉCLÈRE
A l'étranger, l'existence de l'ulcère peptique a donné lieu à de multiples publica-
tions, principalement en Allemagne où les observations ont été nombreuses et où
presque toujours à l’examen radiographique, on a pu constater l'existence d'un diverti-
cule. Chez nous, l’ulcère peptique semble avoir été rencontré beaucoup plus rarement,
et, d'autre part, à notre connaissance, il n'en a pas encore été publié de cas avec diver-
ticule évident à la radiographie et intervention chirurgicale. Ajoutons, en outre, que le
diverticule qui a rapport à notre observation, n’a été visible qu'à l'examen où la prise en
série des images fut pratiquée ; dans les examens antérieurs, il n'avait pas élé remarqué.
I] s’agit d'un malade de 59 ans qui présentail des douleurs continuelles, augmentant
deux ou trois heures après les repas, avec, à cerlains moments, vomissements acides
très abondants. |
L'examen radiologique révélait l'existence, à jeun, d'une assez grande quantité de
liquide. Estomac dilaté, avec bas-fond en cuvette. Inertie gastrique suivie de mouve-
ments hyperkinétiques avec évacuation pylorique très relardée. Pendant la première
demi-heure de l'examen, on ne voyait rien passer par le pylore. Le diagnostic de sténose
incomplète du pylore par ulcus juxta-pylorique est porté; l'intervention chirurgicale
décidée. Le malade fut opéré le 19 janvier 1922 par M. le professeur agrégé Basset qui
trouva de la sclérose de la région pylorique et une cicatrice d'ulcus à la face antérieure
du pylore. Il est fait une gastro-entéroslomie simple. Le malade va tout de suite beau-
coup mieux. Il y a même au bout d'un mois une très grande amélioration avec augmen-
tation de poids de 7 kilogs.
Le patient est revu à l'écran Ie 5 juin 1922 : on constate alors l'existence d'un
peu de liquide à jeun. La bouche de gastro-entérostomie est bien faite au point déclive,
fonctionne normalement, sans insuffisance. On observe un très léger passage par la voie
pylorique qui na pas élé exclue et on constate d'autre part, une légère stagnation
barytée dans une anse gréle; cette dernière, dans les mouvements de « ventre creux »
semble suivre les mouvements de la grande courbure. La partie haute de l'anse dilatte
est nettement sensible. |
Nouvel examen radiologique le 1° juillet: on ne trouve plus de liquide à jeun. H
est donné un lait baryté de 500 centimètres cubes. La bouche de gastro-enlérostomie
fonctionne d'emblée. Il existe nettement un point de sensibilité très précis au-dessous
de la bouche opératoire à hauteur el à gauche de l'ombilic, très vraisemblablement sur
une anse jéjunale. Il y a légère stagnation à cel endroit avec dilatation à certains
moments. Dans les mouvements de « ventre creux » et de « gonflement de l'abdomen »
le déplacement en hauteur de la zone dilatée est très minime.
162 Henri Beclère.
A l'examen clinique du 4 juillet on note de la constipation. Il y a de la douleur per-
sistante à gauche de la ligne médiane. Cetle douleur augmente aussitôt après les repas.
Il y a eu quelques vomissements qui ont été moins acides qu'avant l'opération. A la
a
palpation, le D" J.-C. Roux trouve une induration sensible à gauche de l’ombilic. Par
instants, celte douleur est très vive à la pression. Il y a de la tension intermittente de
l'estomac. Le malade est mis au régime lacté et à la magnésie calcinée.
Examen de fèces le 6 juillet : Meyer très positif, Boas négatif.
Grosse amélioration avec le régime lacté; la magnésie régularise les selles. A la
palpation, l'induration déjà signalée parait moins sensible.
Aux examens radiologiques des 14, 20 et 22 juillet il n’est rien constaté de nouveau
sauf pour la bouche de gastro-enléroslomie qui parait un peu moins souple; il semble y
avoir un léger degré d'insuffisance.
A l'examen clinique du 4 novembre, il y a très nettement reprise des douleurs, sans
horaire fixe. La douleur débute à gauche de l’ombilic et s'irradie dans le ventre. Quatre
jours avant l'examen, le malade a eu des vomissements bilieux durant toute la journée.
ll y a sensibilité diffuse de la région épigastrique et duodénale avec douleur à gauche
de l'ombilic sans induration perceptible mais avec tension musculaire et vaste bruit de
flot.
A l'examen radioscopique de ce jour, on trouve de la sensibilité très vive au niveau
de la bouche de gastro-entérostomie. Il se passe ce phénomène très anormal qu’il semble
y avoir insuffisance de la bouche pour les choses semi-consislanles comme la bouillie
barylée et que les liquides, par contre, passent moins bien. Par suite de la tension, de
la localisation et de la persistance de la douleur on pense à la possibilité d'un ulcus
peplique.
Il est fait une radiographie debout (cliché 24 >< 50) avec prise de l’image dans les
conditions normales. Le cliché obtenu est net : il montre l'insuffisance de la bouche de
gastro-entérostomie et un aspect irrégulier des parois avoisinant la zone opératoire;
image signalée par Carman dans les cas d'ulcus peptique. Celte image, d’ailleurs
intéressante, ne nous donne pas complète satisfaction. Un examen radiologique avec
prise d'images en série est décidé.
Bien que ce ne soil pas le cas de décrire, dans cette note, notre appareil pour la
prise de vues en série, nous dirons cependant qu'il permet de prendre des clichés de
formal 15>< 18 dans la station deboul au rythme de 20 à 50 images par minute. Les
chassis spéciaux, bien protégés, évitent complètement le voile. L'appareillage permet le
passage facile, instantané, de la radioscopie à la radiographie; il n'y a rien à changer de
place. D'autre part, la prise des films se fait sous le contrôle radioscopique, il est loi-
sible de ne prendre que les images ayant de l'intérêt.
Préparation du malade suivant le procédé d'Akerlund, c'est-à-dire prise à jeun d'une
cuillerée d'huile d'olive une demi-heure avant l'examen et ensuite 500 centimètres cubes
de lait baryté de consistance sirupeuse.
À l'examen précédant la prise des films, on voit très nettement dans le fond lumi-
neux de la chambre radioscopique le passage de la subslance opaque dans la bouche de
gastro-entérostomie. D’emblée, on constate dans la zone opératoire, une petile tache a
sommet horizontal et à fond arrondi; celte lache mesure environ 6 à 7 millimètres de
diamètre. Elle persistera durant toute l'observation radiologique de ce jour, c'est-à-dire
pendant 3 heures, le malade ayant été revu à plusieurs reprises durant ce laps de temps.
Pendant la première heure, à moments choisis, il a été pris huit films 15 >< 18. Les
Ulcus peptique sur bouche de gastro-enterostomie. 163-
quatre premières images que nous publions appartiennent à cette série, les films
employés, films Kodak duplitized, étaient placés entre deux écrans Caplain Saint-André,
écrans d'inégale épaisseur, ampoule Standart Coolidge à foyer fin, 45 m. a. et 20 cen-
timètres d'étincelle équivalente. Temps de pose : un cinquième de seconde.
Le diverticule nettement pressenti à l'examen radioscopique est très nettement
dessiné.
Nouvelle série de prises d'images contrôlées à la radioscopie, au bout d'une heure
(fig. 5 et 6). À ce moment, l'estomac était vide en partie, mais on voit encore nettement
l'image diverticulaire.
Cette image se retrouvera encore à la troisième heure; elle est visible sur les figures
7 et 8 prises à ce moment. À signaler même l'existence d'un petit canal faisant commu-
niquer le diverticule avec l'anse jéjunale dans la proximité du foyer de la bouche de
gastro-entérostomie.
La conclusion radiologique d'ulcus peptique. avec diverticule est nettement posée.
Le malade est opéré le 29 novembre 1922, par M. le professeur Pierre Duval qui
trouve un ulcus peptique de la lèvre postérieure de la bouche de gastro-entérostomie
et constate l'existence du diverticule.
Il est fait une résection en masse du vestibule, de la gastro et de l'ulcus du pylore.
L’UTILISATION DES CIRCUITS A GRANDE SELF
POUR REALISER L’EXCITATION ELECTRIQUE
PAR COURANTS CONSTANTS CHEZ L’HOMME
Par MM.
A. STROHL et A. DOGNON
Professeur agrégé Préparateur
de la Faculté de médecine de Paris. à la Faculté de Médecine de Strasbourg.
1° INTRODUCTION
L'électrophysiologie s'est enrichie, dans ces vingt dernières années, d’une méthode d'explo-
ralion qui conslilue un progrès incontestable sur les anciens procédés deslinés à évaluer la
valeur fonctionnelle des nerfs el des muscles.
Cette méthode, basée sur la loi d'excitalion électrique de Weiss, consiste essentiellement
en la délerminalion d'un chiffre, appelé caractéristique d'ercitabilité (Cluzet), chronaxie
(Lapicque) ou rapport de Weiss (Guilleminot) qui exprime la manière dont varie l'intensité d'un
courant provoquant le seuil de la contraction en fonclion de la durée d'action, et qui est, par
cela même, un témoin précieux de la rapidité du processus d’excitation. Il est nécessaire, pour
cette déterminalion, de connaître à chaque instant, Pintensité du courant excitateur.
Lorsqu'il s'agit d'un nerf que l’on peul isoler et placer sur des électrodes impolarisables,
rien n'est plus facile. Le circuit comprenant, en général, des résistances addilionnelles très
grandes par rapport à celles du tissu excitable, el des phénomènes de polarisation négligeables,
suit la loi d'Ohm, c'est-à-dire que l'intensité est proportionnelle à la différence de potentiel qui
s'exerce à l'extrémité du circuit d'excilalion.
Or, la connaissance d'une quantilé proporlionnelle à l'intensité efficace suffit au calcul de
la caractéristique d'excitabililé, d'où le principal avantage de cetle nouvelle méthode qui se
trouve ainsi indépendante des conlingences expérimentales modifiant la fraction du courant
réellement consacrée à lexcilalion.
Quand on explore un nerf ou un muscle chez l'homme, force est bien d'opérer à travers la
peau. Il en résulte lout d'abord, l'obligation d'employer une intensité plus grande, la majeure
partie du courant diffusant dans des tissus étrangers au processus d'excilalion. Ceci ne doit
présenter d'ailleurs aucun inconvénient, à la condition assez vraisemblable, que la manière dont
se répartit l'électricité entre les différents tissus resle la même aux différentes intensités. Par
contre, on voit dans ces condilions apparaître un phénomène qui constitue un obstacle des
plus graves à l'application de la loi de Weiss : c'est l'impossibilité d'admettre la proportionnalité
entre le vollage de la source et l'intensité qui traverse le circuit.
L'un de nous a étudié récemment comment se comportait la conductibilité électrique du
corps humain pour des courants de faible durée et constaté que tous ies fails observés s'expli-
quaient par l'apparition d'une force contre-électromotrice de polarisation qui passerait par un
maximum au bout d'une durée de l'ordre du millième de seconde pour décroitre ensuite pro-
gressivement ('). Cette force contre électromotrice, mesurée par une méthode directe, s'est
(') A. Srnonz. — Variations de la résistance électrique du corps humain pour les courants de faible
durée. C. R. de la Soe. de Biol., t. LXXXIV, p. 949, 1921.
sur la résistance électrique apparente du corps humain pour les courants de faible durée. C. R. de la
Soc. de Biol. t. LXXXV, p. flo, 1921.
Etude sur la conductibilité électrique du corps humain pour des courants de courte durée. Archives de
Physique biologique. mars 1922.
A. Strohl et A. Dognon. 165
trouvée comprise entre 10 et 20 volls pour les conditions ordinaires de l’électro-diagnostic (*). I
en résulte que dès les premiers instants qui suivent la fermeture du courant, l'intensité subit des
modifications importantes en un temps très court. Or, nous savons, depuis les travaux de
M. Weiss, que c’est pendant celte période que se produit l’excilation électrique qui, même pour
les courants les plus longs, est terminée au bout de quelques millièmes de seconde.
En admettant que la quantité d'électricité croît proportionnellement au lemps, on commet
donc une erreur qui, a priori, ne peut êlre évaluée à cause de la manière complexe et variable,
suivant diverses conlingences expérimentales, avec laquelle s'installe la force contre-électro-
motrice.
Tout ce qu'on peul prévoir, c'est qu'elle devra être d'autant plus importante à intensité
égale qu'on fera agir une force électromotrice plus faible aux bornes du circuit d'utilisation.
2° PROPRIÉTÉS DES CIRCUITS DOUÉS D'UNE FORTE SELF
Il nous a paru qu'il y aurait un intérêt primordial pour les mesures d’excilabililé électrique
à réaliser des courants traversant le corps humain avec une intensité récllement constante
pendant tout le cours de l'excitation.
Pour cela, nous avons songé à uliliser la propriété que présentent les conducteurs douts
d’une forte self-induction de s'opposer à toute variation instantanée de l'intensité d'un courant
2 |A EAE (oe
|
1,5
1 PA
OS a
O | Os 0,10 015 0,20
Fiv. |. — Courbe des intensités en fonction du temps.
Force électromotrice : 4 volts. Résistance 2600 ohms.
En B, la résistance augmente brusquement de 700) ohms. L'intensité devient B C D pour un circuit sans self,
et B E D pour un circuit comprenant un coefficient de self de 4000 Henrys.
Les courbes seraient les mêmes pour une force électromotrice de 14 volts. si la résistance passe brusquement
de 7000 à 9000 ohms, et si, en méme temps, apparait une force contre-electromotrice de 10 volts.
qui les parcourt, quand, soit le voltage de la source, soit la résistance d'une parlie du circuit
vient à changer brusquement.
Considérons toul d'abord un cireuit de résistance R sans self appréciable, aux extrémités
E
=>- en vertu de la loi
duquel agit une force électromotrice E. L’intensité du courant sera |= R
d'Ohm.
Supposons maintenant que la résistance augmente subitement pour prendre une nouvelle
valeur R'©-R. Aussitôt, Pintensilé baissera pour prendre immédiatement la grandeur régie
(*) A. Strout. — Mesure de la force contre-électromotrice de polarisation chez l’homine. C. R. de a Soc,
de Biol., t. LNXXV, p. 948, 1921.
166 A. Strohl et A. Dognon. — L'utilisation des circuits
+
d
par la loi d'Ohm et égale à Me C’est ce qui est représenté sur la figure 1, par la ligne brisée
ABCD qui reproduil, dans ce cas, la variation de l'intensité en fonction du temps. Si au lieu
d'une augmentation de la résistance, nous avons affaire à une diminution de la force électromo-
trice le phénomène aurait la même allure.
Nous allons maintenant envisager ce qui se passe si le circuit comprend une forte self.
Dans ce cas, nous savons que le courant ne prend pas sa valeur définilive dès la fermeture du
cireuil. Il croît progressivement, et ce n'est qu'au bout d’un certain temps qu'il possède une
intensité praliquement conslante et conforme à la loi d'Ohm. C'est ce que nous avons admis
en AB sur le graphique de la figure 1, où le courant est supposé, à l'origine, passer depuis un
temps assez long pour avoir sa valeur constante. Faisons alors varier brusquement la résis-
tance ou la force électromotrice, il prendra naissance dans le circuit une force électromotrice
de self-induction qui, en vertu de la loi de Lenz, tendra à imprimer au courant une variation de
sens contraire à celle que l'on veut établir. Il s'ensuit, pour ainsi dire, une gène dans le chan-
gement d'intensité, qui ne se produira plus qne progressivement, suivant le tracé indiqué en
BED sur la figure 1. |
Le degré de rapidité avec laquelle se produira la variation d'intensité dépend d’un facteur
qui a reçu le nom de constante de temps du circuit et qui est égal au quotient du coefficient de
self-induction par la résistance. Cette constante s'exprime en secondes en adoptant les unités
pratiques suivant lesquelles le coefficient de self est mesuré en henrys et la résistance en ohms.
Pour donner une idée de la relalion qui existe entre celte constante de temps et la rapidité
de varialion du courant, nous dirons que, dans le cas où nous fermons le circuit. le courant, au
bout d'une durée égale à la constante de temps, possède une valeur qui n'est environ que les
= de celle qui correspond à la loi d'Ohm. Pratiquement, au bout d'un temps égal à 7 fois la
constante de lemps, le courant a pris sa valeur définitive à Tong près environ.
Si nous voulons donc ralentir le plus possible les variations d'intensité conséculives à des
changements survenus dans la résistance ou la force électromotrice, nous devrons avoir un
circuit avant un très grand coefficient de self-induction et une pelite résistance.
3° APPLICATION A L’EXCITATION ELECTRIQUE
Voici comment l'on peut réaliser un montage permettant de mettre à profil ces propriétés
des selfs pour oblenir des courants brefs d'intensité, bien délerminée et suffisamment constante
à travers le corps humain. I] suffit de placer le
2 o- sujel S en série avec la bobine de self B, en ayant
soin de réunir les électrodes par un shunt H de
résislance négligeable (fig. 2). Dans ces conditions,
en fermant l'interrupteur F, il s'établira au bout
d'un cerlain temps dans la bobine, un courant égal
B l au quotient de la force électromotrice par la résis-
H lance R de la self. Ce courant passera presque en-
tièrement par la dérivalion H et une fraction abso-
lument négligeable traversera le corps humain.
Rompons maintenant brusquement le shunt H,
la résistance du circuit est modifiée, lout se passe
comme si l’on ajoutait subitement la résistance du
Fie 2. corps humain. L’intensité aura donc une tendance
| à baisser el cette baisse qui s’effectucratt inslanta-
nément dans un circuil sans self se produira ici avec lenteur. Aussi, le courant débute-t-il à
travers le sujet avec une intensité égale à celle qui parcourait le circuit avant l'ouverture de
la dérivation, et ce n'est que progressivement qu'il atteindra sa valeur finale conforme à la loi
d'Ohm.
a grande self pour realiser l'excitation électrique. 167
Si nous considérons, par conséquent, une durée suffisamment courle comme celle qui est
couverte de hachures sur la figure 1 el qui correspond à 0 sec. 005, nous pourrons admettre
que nous avons affaire à un courant à peu près constant, et ceci avec une approximation
d'autant meilleure que la durée considérée est plus petite et que la constante de temps du
circuit qui règle la vitesse de la décroissance du courant est plus grande.
Or, pour pratiquer une mesure de chronaxie à l’aide des courants continus, l’on recherche
le seuil de contraction musculaire pour des courants de longueurs inégales dont le plus long,
d’une durée théoriquement infinie, n'agit comme excitant physiologique que pendant une durée
qui, à l'état normal, ne dépasse jamais quelques millièmes de seconde. Il suffira donc. pour que
l'on puisse considérer un tel courant excitateur comme constant, que l'intensité ne varie pas
notablement pour un tel intervalle, altendu que tout ce qui traverse le sujet au delà de celle
limite, appelée temps ulile, par Lapicque, est inemployé pour le processus d’excilation.
Naturellement, si celle condition est remplie pour le courant le plus long, a fortiori, le
sera-t-elle pour le deuxième courant qui n’agira que pendant un temps beaucoup plus court.
Au moment de la rupture du shunt, l'introduction d’une nouvelle résistance n'est pas le
seul phénomène qui se produise. Comme nous l'avons rappelé plus haut, il apparaît au fur et à
mesure que passe le courant, une force conlre-électromotrice de 10 à 20 volts dont l'effet sera
de même sens que l’augmentation de résistance, c'est-à-dire qu'il tendra également à diminuer
l'intensité du courant. °
Dans de telles conditions, la forme exacte du courant excilateur ne pourra plus être
prévue théoriquement, mais nous pourrons en tenir compte approximativement en admettant
que dès l'introduction de la résistance du sujet, que nous fixerons à 2000 ohms, il apparaît une
force contre-électromotrice ayant d'emblée la valeur de 10 volls. Avec ces données, on peut
calculer quelle devra être la constante de temps d'un enroulement ayant une résistance de
10000 ohms, par exemple, pour qu’un courant de 1 mA garde sa valeur à moins d'un cinquan-
tième près pendant un centième de seconde. On trouve que celle constante de temps doit
atteindre 0,6 seconde. Ce chiffre n'a rien d’excessif. Une forle bobine sans fer possède une
constante de temps de quelques dixiémes de seconde. Quand il y a du fer dans la bobine, la
self augmente beaucoup; par contre, le coefficient de self-induction n'est plus défini, car il est
lié aux phénomènes d'hystérésis, et l’on ne peut plus prévoir par le calcul la forme exacte du
courant. Ceci importe peu ici, tout ce que nous demandons à la self étant de maintenir sensi-
blement le courant excitateur à sa valeur initiale le plus longtemps possible.
4° TECHNIQUE
Notre choix s’est porté sur l'enroulement secondaire d'un transformateur radiologique
provenant d'une installation américaine. Nous avons, tout d'abord, tenté une évaluation approxi-
malive du coefficient de self de cet enroulement en déterminant au balistique la rapidité avec
laquelle l'inlensilé du courant se modifiait pour un changement donné du circuit. Pour avoir
une décroissance suffisamment rapide dans les limites de lemps où nous opérions, nous avons
brusquement introduit dans un circuit, primitivement constitué par la bobine de self de
700) ohms et une force électromotrice de 7 volts, une résistance de 20000 ohms el une force
contre-électromotrice de 150 volts. Dans ces conditions, on observe que l'intensité du courant
baisse de 1/5 environ de sa valeur en 0,009 seconde. On en déduil par le calcul, que pour un lel
courant la constante de temps de l'enroulement est approximalivement de 0,52 seconde.
Nous avons ensuite procédé à différentes expériences dans le but de nous rendre comple
dans quelles limites variait l'intensité initiale pour des changements de la résistance ou de la
force électromotrice analogues à ceux provoqués par l'introduelion brusque du corps humain
dans le circuit.
C'est ainsi que nous avons vérifié que, pour une subite augmentation de résistance de
2000 ohms, un courant de 0,7 m A parcourant la bobine de self ne subit pas de modifications
appréciables jusqu'à 5 millièmes de seconde, car, aux erreurs d'expériences près, il y a pendant
celle durée, proportionnalité exacte entre les temps de passage et les quantités d'électricité.
Lorsque l'on introduit des résistances plus considérables, on peut arriver à observer une
168 4. Strohl et A. Dognon. — L'utilisation des circuits
inflexion de la courbe des quantités indiquant une baisse de l'intensité avec le lemps. Il en est
de même pour l'introduclion brusque d'une force contre-électromotrice de l'ordre de 10 à
20 volts ou du corps kumain. Néanmoins, lorsque le courant garde une intensité faible, infé-
rieure par exemple a 1 m A, la différence entre les quantités d'électricité émises dans le circuit
suivant que Fon ajoute ou non ces résistances el forces contre-électromotrices, reste faible
pour des durées de passage allant jusqu'à 0.0078 seconde, ainsi que le prouve le tableau
ci-dessous.
TABLEAU ]
Durce Quantité émise Résistance ou force oa Rapport
a
Quantite dus
correspondante.
Intensilé
de passage par contre-
du courant.
deux quantités.
en secondes. courant constant [électro-motrice introduites.
1 mA 0.0078 258 16 volts (!) 228
1 mA OO0TR 252 Sujet (Biceps). 229
i mA 0,0078 228,0 Sujet (Jambier antérieur). 226
Les quantilés sont évaluées en mettant le galvanomètre balistique en série avec la résis-
lance que l'on ajoute. Avant vérifié précédemment que, lorsque celle-ci ne dépasse pas
2000 ohms, le courant reste rigoureusement constant, mous avons pu ainsi obtenir les valeurs
qui figurent dans la troisième colonne du précédent tableau. Nous nous sommes assurés que
ces quantités sonl sensiblement égales à celles que l’on oblient en faisant passer un courant
d'égale intensité, pendant le même
L Z temps dans un circuit sans self. Dans
la quatrième colonne, à côté du mot
p AO, sujel se trouve indiquée la place de la
C ; ; : ue
ee B petite électrode, l'expérience étant
< disposée comme pour une mesure de
| If l'excitabilité électrique.
L'erreur que l'on commet en ad-
meltant que le courant reste continu
pendant toute la durée de son passage
(Q; n'est donc que de quelques centièmes
de seconde dans ces conditions.
P Par contre, lorsque l'intensité at-
teint plusicurs milliampères, on voit
G 3 apparaitre un phénomène qui vient
Fig. 5 — Montage de l'égersimetre pour l'emploi d'une self. troubler les mesures : c’est une étin-
B. Bobine de self. — A. Milliamperemctre. — E. Masse pesante de légersi- | eels í
metre. — 1 etl 2. Clefs de rupture de Vappareil. — P. Micro-éclaleur. — celle qur ec ate entre les armatures de
S Sujet. — C et L Interrupteurs. ! la deuxième clef de légersimétre et
qui prolonge la durée du courant. On
peul alors observer ce fait paradoxal que le courant qui devrait décroitre de valeur, met en jeu
une quantité d'électricité supémeure à celle que donne, pendant le mème temps, un courant
continu avant l'intensité initiale du courant considéré. L'explication est simple : lout se passe,
au moment de la rupture du deuxième contact, comme si la résistance devenait infinie. Il en
résulte que la force électromotrice d'induelion doit prendre à ce moment une valeur très grande
el engendrer une différence de potentiel considérable entre les armatures de la clef de rupture.
I] fallait arriver à supprimer celle étincelle si l'on voulail se trouver dans des conditions
délinies pour l'excitation électrique.
(t) En mème temps que Pon ajoute cette force contre-électromotrice, il faut ajouter une certaine résis-
tance : 4000 ohms dans te cas présent, pour que cette force contre-électromotrice ne soit pas court-circuitée
avant la rupture de la dérivation.
Journal de Radiologie Planche 1
el d'Electrologie, t. VII. Mémoire H. Béclère
ULCUS PEPTIQUE ET DIVERTICULE
Fig. 2
Epreuves 1,2 heure après la prise du lait haryté
MASSON et CIE ÉDITEURS Ag
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Journal de Radiologie Planche ?
el d'Electrologie, t. VIT. Mémoire H. Béclère
ULCUS PEPTIQUE ET DIVERTICULE
Fig. 4.
Epreuves 1,2 heure après la prise du lait haryté
MASSON et CIE ÉDITEURS eee
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Journal de Radiologie Planche 3
el d'Électrologie, t. VII. Mémoire H. Béclère
ULCUS PEPTIQUE ET DIVERTICULE
Epreuves une heure après la prise du lait baryté
dig
MASSON et Cie, EDITEURS
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Journal de Radiologie Planche ‘
el d'Electrologie, t. VII. Mémoire I. Béclère
ULCUS PEPTIQUE ET DIVERTICULE
Fig. 7.
Fig. 8
Epreuves 3 heures après la prise du lait baryté
MASSON er Cre. ÉDITEURS
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a grande self pour réaliser l'excitation electrique. 169
Après plusicurs essais assez peu encourageants, nous avons adopté le dispositif suivant
qui nous a paru satisfaisant.
Les connexions de l'égersimèlre doivent d'abord être légèrement modifiées de manière à
ce que le sujet se trouve placé entre la deuxième clef de rupture et le pôle — de la source mis
en relation avec le terre (fig. 5). En outre, armature positive de celle deuxième clef et le pôle
— de la source sont reliées à un éclateur micrométrique pointe-p'aleau P. Ce dernier a élé
construit simplement au moyen d'un palmer dont la vis fait mouvoir l'extrémilé d'un levier,
maintenue à son contact par un ressort. L'autre extrémité du levier, qui est environ dix fois
plus petite, porle une fine aiguille qui, sous l'action de la vis, peul s'éloigner plus ou moins
d'une surface plane métallique. Le réglage de cet éclateur est des plus faciles. Les clefs 1 et 2
de Pégersimétre étant rompues, on rapproche les deux parlies métalliques en regard, à l’aide
de la vis micrométrique, jusqu’à ce que le milliampère dévie, ce qui indique que le contact est
établi. On recule alors l'aiguille en imprimant à la vis une rotation de un ou deux dixièmes de
tours, ce qui correspond à un écart de l'ordre du centième de millimètre. Dans ces condilions,
dès que le contact métallique de la deuxième clef de l'égersimètre sera rompu, l'élévation de
-voltage qui se produira aux armatures de cette clef aura pour effet de faire jaillir une élincelle
entre l'aiguille et le plateau de l’éclateur. Ainsi, la prolongation du courant due à celte élincelle
se fera par une voie dérivée ne contenant pas le sujet el n'aura aucune action excilatrice.
En effet, il est facile de se convaincre que la durée pendant laquelle le courant passera par
la clef de Pégersimétre après la rupture du contact mécanique sera très faible et en deçà des
erreurs de mesure. On sait que les potentiels d'éclatement sont plus grands entre une pointe
et un plateau reliés respectivement aux pôles + et — qu'entre deux surfaces symélriques
comme celles qui constituent les armatures de l'égersimètre ('). Comme, d'autre part, la distance
de l'aiguille au plateau est réglée à quelques centièmes de millimètre, il est raisonnable
d'admettre que c’est également l'ordre de grandeur de l'écart existant entre le levier el le con-
tact fixe de la deuxième clef de l'appareil, au moment où le courant cessera de passer à travers
le corps humain. Les caractéristiques de l'égersimètre sont telles que cel écart correspond à
une durée à peine égale à 1/100000° de seconde, c'est-à-dire absolument négligeable, le degré
d‘approximation avec lequel on peut déterminer le seuil de la contraction ne dépassant pas 2 ou
5 1/100 000€ de seconde. Notons enfin que le potentiel pour lequel jaillira l’étincelle entre les
armatures de l'éclateur est suffisamment élevé {au moins 500 volts) pour que nous soyons cer-
tains que ce dernier ne sera traversé par aucun courant pendant la durée de l'excitation.
L'expérience prouve que par ce procédé on arrive à supprimer l'élincelle au niveau du
deuxième contact de l'égersimèlre, tandis qu'elle apparail aux armatures de l'éclaleur.
Nous avons, avec celte nouvelle technique, repris nos mesures au galvanomètre balistique
et observé une légère décroissance du courant excilateur à la suite de l'introduction du corps
humain dans le circuit, comme permet de le prévoir la théorie.
Dans le tableau ci-dessous nous reproduisons quelques chiffres d'une expérience dans
laquelle nous nous sommes proposés de déterminer les quantités qui ont traversé le circuit
dans les circonstances expérimentales suivantes :
TABLEAU I]
Durée Q V’ Rapport
Quantité émise ,
par Resistance introduite.
Intensité
Quantité des
du courant.
de passage
en secondes. correspondante. | deux quantiles,
courant constant.
0,0052 298.1 Galvanometre.
$ o G + sujet. ; 1,021
1,25 mA 0 0104 » G + sujet. | 1,04l
Q représentant, en unités arbitraires, la quantité d'électricité lue au galvanomètre balis-
tique, qui parcourt un circuit sans self, avec l'intensité et la durée indiquées sur la mème ligne
(1) Jean Escarp. — Propriétés diélectriques de Fair. Son emploi comme isolant électrique. Ree. gén. des
Sciences, 1910, p. 105.
JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — VII. 12
170 A. Strohl et A. Dognon. — L'utilisation des circuits
horizontale, Q’ exprime la quantité écoulée à travers le circuit pendant le mème temps après la
rupture d'un shunt placé soit sur le galvanomeétre seul, soit sur le galvanomètre el le corps
humain mis en série.
L'approximation que comporte la leclure d'un galvanomètre balistique n'est pas assez
élevée pour permettre utilement la comparaison de celte baisse du courant avec celle que l'on
pourrail prévoir théoriquement.
5* MESURE DE L’EXCITABILITE ÉLECTRIQUE
Ayant reconnu que celle méthode donnait des résultats satisfaisants pour les durées à
considérer en ¢leclro-physiologie, nous l'avons appliquée à la mesure de la éaractérislique
d'excitabilité chez l'Homme.
If convient, pour cela, d'apporter quelques légères modifications à la manière d'opérer
habituelle. A cause de la self, l'intensilé ne prend son intensité définitive qu'au bout d'un
cerlain lemps et l’on ne peut plus se servir de la pédale de l'égersimètre dont le bul était juste-
ment de ne fermer le circuit qu'un temps très court avant la rupture de Ja dérivation.
Cetle précaution n'a d'ailleurs plus besoin d’être puisque le courant, qui traverse le cireuil
avant l'ouverture du premier contact, ne possède avec ce montage, que la valeur du seuil
galvanique et par conséquent ne risque pas de provoquer un débil exagéré de la source de
courant.
En outre, les deux excitations par courants de longue et de courte durée devront être
effectuées de la même facon, c’est-à-dire par rupture de la dérivation. Aussi, commencera-t-on
par rechercher le seuil galvanique de la manière suivante : on ferme Je cireml général en I cl
on allend quelques secondes que le courant ail pris sa valeur définilive, ce qui se vérifie faci-
lement par Pobservation de Faiguille du milliampère-mètre (fig. 9). Puis, sans manocuvrer
l'égersimètre, on rompt à la main le contact C qui se trouve en série du premier contact de
l'appareil. Il en résulte le passage, dans le corps humain, d’un courant qui d'après ce que nous
avons vu précédemment, conserve une intensité pratiquement conslante pendant toute la durée
de son activilé physiologique. H est à noter que l'on connait ainsi en milliampère l'intensité
efficace, tandis qu'avec la méthode ordinaire le voltage de la source n'indique qu'une grandeur
qu'on suppose — a tort du reste — proportionnelle à Fintensilé du courant excilateur.
Une fois que l'on a obtenu le seuil galvanique, il suffit de doubler l'intensité initiale ct de
rechercher le seuil en manœuvrant appareil à chute el en maintenant fermé l'interrupteur C,
pour oblenir de la manière ordinaire, la valeur de la chronaxie.
Nous avons montré ailleurs pourquoi le chiffre ainsi obtenu est le pius souvent plus petit
que celui que lon trouve en opérant suivant la méthode courante ('). L'erreur commise en ne
lenant pas comple des modifications de la conductibililté produites par la polarisation est,
comme on pouvait le prévoir, aulant plus faible que le voltage utilisé est plus élevé. Rappe-
lons que pour un seuil galvanique correspondant à un vollage de 20 volls, par exemple, le
chiffre fourni par Ja méthode ordinaire peul n'être que le liers de la chronaxie donnée par ce
nouveau procédé.
Lorsque le voltage s'élève à 60 ou 70 volts, l'erreur peut tomber à 30 ou 20 pour 100 et
mème, dans certains cas, descendre au-dessous des erreurs expérimentales. I ne faudrait pas
en conclure que l'on puisse oblenir la valeur exacle de la chronaxie en multipliant le chiffre
trouvé par un coefficient en rapport avec le vollage employé. Si l'erreur commise varie bien,
en général, en sens inverse du vollage, pour un même sujet, el dans des condilions expérimen-
tales identiques, il n'est pas moins juste de dire qu'il y a des variations individuelles considé-
rables, el cela n'a rien d'étonnant si lon songe à la mulliplicilté des facteurs qui interviennent
dans Pévolution de la force contre-électromotrice de polarisation.
Il résulte d'expériences en cours que celle-ci est condilionnée aussi bien par la position el
la grandeur des électrodes que par l'intensité du courant polarisant el mème dans une certaine
mesure, par les passages antérieurs de courants. On retrouve ainsi Finfluence des contingences
() A. STRonL et A. DoGxox, — Influence de la polarisation sur la mesure de lexeitabilité électrique chez
l'homme, G. Ae. de la Société de Biologie, to. UNXNANVI, p. 605, 1922.
à grande self pour realiser l'excitation électrique. 171
expérimentales que la nouvelle notion de caractérislique d'excitabilité avait justement pour
but d'éliminer.
6° DEGRÉ D’APPROXIMATION DE LA MÉTHODE
4
La théorie et l'expérience sont d'accord pour élablir que les courants traversant la self
après la mise en circuit du corps humain sont suffisamment constants pendant le cours de
l'excitation, quand on opère sur des muscles ayant une chronaxic normale.
Mais nous savons que pour divers états pathologiques, la caractéristique d’excitabililé
augmente considérablement. Parallèlement, le temps utile, c'est-à-dire le temps pendant lequel
agit un courant de durée infinie, croît et, suivant Lapicque, reste toujours à peu près dix fois
plus grand que la chronaxie.
Or, plus s'étend la durée d’excitation, plus l'intensité aura le lemps de baisser, el moins
bonne sera l'approximation de la méthode.
Nous avons essayé de nous rendre compte, par le calcul, du degré de précision atteint dans
les conditions où nous l'avons
appliquée et suivant la gran- Q | g
deur de la chronaxie à mesu- J
rer.
Auparavant, nous devons
rappeler qne la chronaxie dé-
terminée par la recherche de
la durée efficace pour un cou-
rant ayant une inlensité dou-
ble du seuil galvanique, ne
donne pas exactement le rap-
r
, N
7
a, |
port z mais une grandeur in-
férieure de 17 pour 100.
Cela tient a ce que le
courant donnant le seuil gal-
vanique doit avoir terminé
son aclion dans un temps égal — M OVR p E
a he “ae . ea o . oon Q
à 10- et ne peut donc avoir Fig. 4. — Graphique des quantités d'électricité en fonction du temps pour :
b 1° Le seuil galvanique. droite O D.
: : Ree : 2 Le courant de seJf de longue durée donnant le seuil. Courbe O S D.
comme valeur b, ainsi ba 3° Le courant continu d'intensité double du temps utile : O K.
le suppose, mais bien une 4° Le courant de self d'intensité initiale double du courant O S D : courbe O J.
O M. Valeur du rapport ?-
U. |
quantité īp lois plus grande. O P. Temps utile.
10
Cette différence ne pré-
sente pratiquement aucun inconvénient à condition d'évaluer loujours la chronaxie de la mème
manière el d'admettre quelle représente constamment une même fraction du temps utile.
Si au licu d'avoir affaire à des courants parfaitement rectilignes, impossibles à réaliser à
travers le corps humain, nous provoquons l'excitalion avec des courants de self, suivant la
technique exposée, nous pourrons supposer avec vraisemblance, que la durée efficace est la
mème, c'est-à-dire égale à 10 fois la chronaxie. Celle hypothèse cesserait d'être légilime si nous
ulilisions des courants variant assez rapidement avec le temps. M. Lapicque a parfaitement
montré que des ondes croissantes ont un lemps ulile plus long que les ondes rectilignes, ce
que nous avons également observé avec les courants à échelons. Mais, vu la lenteur de décrois-
sance des courants que nous considérons ici, nous pensons que l’on peut, sans grande erreur,
admettre qu'ils se comportent, au point de vue de la durée d'action, comme des courants
continus et c'est sur celle base que nous avons effectué nos calculs,
Soit maintenant MN la droite représentant pour un musele donné, la loi d’excilation élec-
trique Q =a + bt, cL OP le lemps ulile, égal à dix fois OM (tig. 4). Il est facile de rechercher
par le calcul, en tenant compte des conditions expérimentales, pour quel vollage on obtiendra
172 Á. Strohl et A. Dognon. — L'utilisation des circuits
une onde figurée par la courbe OSD qui passera par le pont D de la droite MN dont l'abscisse
correspond au temps utile et qui représentera un courant de self amenant le muscle au seuil
d'excilation. On pourra ensuile construire la courbe reproduisant les quantilés émises par un
courant, ayant une intensilé iniliale double du courant précédent, el déterminer l'abscisse V du
point de rencontre de cette courbe avec la droite MN, qui sera le chiffre pris comme valeur de
la chronaxic. Il ne restera plus qu'à le comparer avec la chronaxie OM, ou mieux avec la durée
efficace OR d'un courant parfaitement constant d'intensité double du seuil galvanique, repré-
senté sur la figure par la droite OD (').
Pour effectuer nos calculs, nous avons admis que la résislance ¢lectrique du corps humain
élait de 2000 ohms et la force contre-électromotrice développée par le courant excitateur de
10 volls. Ce chiffre représente, il est vrai, une valeur minima parmi celles que nous avons
% observées, mais par contre, nous
50 avons supposé que la polarisation
| avail d'emblée cetle valeur tandis
qu'en réalité elle est nulle au début
du passage du courant pour croître
progressivement jusqu'à un maxi-
mum généralement dépassé au boul
du temps utile. Enfin, nous avons
pris, comme valeur de la self, à peu
près celle que nous possédions,
c'est-à-dire un enroulement de 7000
ohms présentant un coefficient de
self de 4000 Henrys.
Nous avons tout d'abord effec-
lué les calculs dans l'hypothèse
que le seuil galvanique élait atleint
en faisant varier le voltage, la ré-
sistance et la self élant maintenues
conslantes.
Sur la figure 5 sont tracées, en
O > D -3 4 gmA trail plein, les courbes qui tradui-
Fig. 5. — Courbes des erreurs en fonction des seuils galvaniques pour les sent les varialions des erreurs com-
différentes valeurs de la chranoxie : 0,0001 sec., 0OUOL sec., 0,605 sec, mises par défaut en fonction des
0,01 sec. et 0,005 sec. seuils galvaniques pour diverses
valeurs de la chronaxie comprises
entre 0,0001 et 0,05 seconde. Elles montrent que lant que l’on a affaire à des chronaxies pelites,
celle méthode donne des résultats excellents. D'autre part, la précision est, toutes choses
égales, d'autant meilleure que l'intensité d'excitalion est plus grande. Néanmoins pour les lrès
grandes chronaxies, de plusieurs centièmes de seconde, l'erreur devient trop importante pour
qu'il y ait inlérét à employer ce procédé.
Mais Pon peut opérer autrement, en laissant le vollage constant et en ajoulant, en série
avec la self, une résistance convenable de manière à réduire l'intensité à la valeur voulue. Dans
ces condilions, le raisonnement montre que la précision des mesures doit être meilleure.
C'est ainsi qu'en nous placant dans le cas où le vollage garde une valeur constante de
10 volts, nécessaire pour pouvoir mesurer avec notre self, les chronaxies de muscles ayant des
seuils galvaniques alletgnant om A, nous avons calculé les erreurs commises sur la caracté-
ristique d'excilabilité. Elles sont reproduites sous formes de courbes tracées en trails séparés
sur la figure.
40
30
10
On conslale qu'avec celle technique, l'erreur ne dépasse guère = pour des chronaxies
@) Th peut arriver que le courant de durée indéfinie produise l'excitation avant Je temps limite. C'est ce
qui se produit, par exemple, avee les décharges de condensateur el, d'une manière générale, chaque fois
que la courbe des quantités presente une convexilé vers l'axe des ordonnées assez prononcée. Dans ce cas,
nous avons adinis, conformément à la loi de Weiss, que le seuil d'exeitation était atteint lorsque la courbe
des quantités émises par le courant à travers le corps humain était tangente à la droite représentant la loi
excitation.
a grande self pour realiser l'excitation electrique. 173
ie e «A mopa 27 .
inférieures à 06 de seconde et n'atteint que Ton Pour les valeurs extrèmes de celles-ci.
Remarquons que l'on pourrait encore améliorer les résullats en se servant d'une self dont
le coefficient de self-induction croîtrait en même temps que la résistance. Supposons, par
exemple, que nous puissions disposer d'une résistance variable ayant toujours une constante de
temps égale à celle de l’enroulement dont nous nous servons, soit 0,52 seconde. On aurait alors
une précision qui resterait de l’ordre de > mème pour les plus fortes chronaxies que l'on puisse
avoir à mesurer.
A vrai dire, la construction d’une telle self variable présenterait, sans doute, certaines
difficultés. 11 ne faut point oublier cependant que, tout au moins en théorie, les dimensions
d'un circuit établi rationnellement sont fonction uniquement de sa constante de Lemps ct qu'il
n’est vraisemblablement pas impossible d'augmenter le coefficient de self et la résistance, sans
accroitre d'une manière considérable le poids de la bobine et du fer. Il y a là un problème
d'ordre technique dont la solution sera plus ou moins satisfaisante suivant le volume que l'on
voudra donner à la self. Nous eslimons que ce volume ne saurait jamais devenir prohibitif el
que d’ailleurs, il permet de supprimer un grand nombre d'accumulateurs ou de piles avec, sur
ceux-ci, l'avantage de n’èlre soumis à aucune usure et de ne réclamer aucun entrelien.
Peut-être même pourrait-on, par l'emploi d'une self jouant le rôle de volant, éteindre les
pelites oscillations que présente normalement le courant des machines dynamo et utiliser
celui-ci pour les applications électro-physiologiques. Dès maintenant, nous voyons que l'on
peut tirer un grand profit de l’emploi des conducteurs à forte self en vue des mesures d'excila-
bilité électrique. Nous ne saurions trop insister sur ce point que celle technique apporte, dans
le cas des peliles chronaxies, une solution excellente au problème fondamental de la connais-
sance de l'intensité du courant au cours de l'excitation. Or, c'est justement pour les petites
valeurs de la caractéristique d’excitabilité qu'il est le plus important d'avoir de bonnes mesures.
En effet, c'est en physiologie, lorsqu'il s'agit d'apprécier de petites différences existant d'un
muscle à l’autre, ou en pathologic pour déceler de très légères altéralions de la fonclion neuro-
musculaire que la chronaxie rend les plus grands services et a conduit aux résultats les plus
intéressants. Les méthodes actuellement en vigueur semblent à ce point de vue insuffisantes,
el devraient élre améliorées pour faire rendre au niveau critérium de l'électrodiagnostic tout ce
qu'il est capable de donner.
Pour les grandes chronaxies, cetle nouvelle méthode est susceptible, à condition de dis-
poser de self convenable, de fournir des chiffres meilleurs que ceux que nous oblenons avec
les techniques généralement ulilisées.
Outre l'accroissement de précision dans les mesures, qui constitue la principale supériorité
de ce procédé, nous signalerons, en terminant, quelques avantages d'ordre secondaire. C'est
d’abord la possibilité de connaitre la valeur réelle de l’intensilé d'excitalion en milliampéres,
indépendamment de la résistance apparente du sujet. D'autre part, si l'on possède une self de
forte constance de temps mais de résistance pas trop élevée, on pourra satisfaire à tous Îles
besoins de l'électrodiagnostlic courant avec une source de vollage assez bas, d'une soixantaine
de volts par exemple. Comme il est préférable, ainsi que nous l'avons montré, d'effectuer la
gradualion du courant au moyen d'un simple rhéostat, le vollage gardant sa valeur maxima, il
en résulle une simplification de l'appareillage et surlout une réduction du débit de la source
qui ne dépasse jamais l'intensité d'excitation.
Cette faculté de pouvoir obtenir de bonnes mesures de chronaxie avec un nombre relati-
vement restreint d'éléments de petite capacité, nous semble bien faite pour aider à la diffusion
de la nouvelle méthode d'électrodiagnoslic qui jusqu'ici réclamail un matériel générateur de
courant encombrant el coùleux.
FAITS CLINIQUES
STENOSES PREPYLORIQUES
SIMULANT LA STENOSE VALVULAIRE
Par MM.
GRIMAULT et L.-Jh. COLANERI
Chirurgien de VHopital des Mines d'Alsranue. de Metz À
En pathologie comme en radioscopie gastro-inlestinale, nous sommes assez portés, soil par
habitude, soil parce que les statistiques confirment le plus souvent notre opinion, à orienter
nolre diagnoslic vers des zones localisées, points d'élection du plus grand nombre de lésions
inflammatoires: c'est ainsi que l'on s'aperçoit des erreurs qu'a pu faire commettre cette ten-
dance à se laisser « hypnotiser » par les symptômes dils appendiculaires qui simulent d'autres
affections de la fosse iliaque droite, et que l'on prete encore au « pylore » des lésions qu'il ne
possède pas en réalité, la différencialion n'étant pas nellement établie.
Nous avons pu étudier cliniquement, aux rayons X, el opéraloirement deux malades chez
lesquels semblaient exister des signes assez précis de lésions pyloriques -— pour l’un lrauma-
lique, pour l’autre organique — et qui en réalité avaient des lésions anlépyloriques, créant des
« faux pylores ».
Au seul point de vue clinique la différenciation importe moins, puisque les symptomes sont
assez semblables, que la sténose soil au pylore même ou plus en avanl; mais au point de vue
radioscopique, il aurait élé intéressant de donner un renseignement plus précis avant linter-
vention. |
Ce qui, en outre, est particulièrement digne d'intérèt, c'est qu'au cours d'une intervention,
ona pu reproduire le fonclionnement physiologique du « néo-pylore », expliquant parfailement
la « fausse image » radtoscopique.
OBSERVATION I. — Ulceration gastrique par liquide corrosif,
sténose cicatricielle complète antépylorique.
Le I} août 1921, D. Elfriede âgée de 27 ans, voulant se suicider, boit à 15 heures, rapidement et d'un seul
trait, 100 grammes d'acide chlorhydrique du commerce (à 55°), A peine le liquide est-il absorbé qu'elle
ressent de violentes douleurs dans la région épigastrique. 10 minutes après l'accident, à deux reprises, elle
boit 1 litre 1/2 de lait qui chaque fois est rejeté aussitôt par vomissements. Amenée à l'hôpital d'Algrange
à 16 heures, on fait à l'arrivée un copieux lavage d'estomac.
Le lendemain, elle a les lèvres, la langue, le pharynx adématiés. ne peut avaler que très difficilement et
au prix de vives douleurs. elle rejette la salive pour éviter de déglutir, crache quelques filets de sang,
présente même une hématémèse abondante.
Le 15, nouveaux vomissements noiratres, les selles sont « mare de café »; les vomissements de sang
persistent et sont accompagnés de vives douleurs gastriques. Il my a pas de réaction péritonéale, ventre
souple non ballonné.
Le 17, l'élat s'améliore un peu, l'odème des muqueuses, buccale et pharvngée, s'atténue, la malade peut
avaler plus facilement, les hématémèses sont de moins en moins fréquentes et abondantes, la congestion
pulmonaire et la fièvre disparaissent.
Le 25 août, la malade quitte l'hopital, elle s'alimente peu car lingeslion provoque encore de vives douleurs
épisastriques.
Lin aout. D. Elfriede. vient nous consulter; elle avale facilement des aliments solides, et n’éprouve plus
de douleurs post-prandiales aussi violentes, toutefois elle vomit partiellement ce qu'elle absorbe. Les matières
rejetées sont tres acides, tres acres,
Quand nous voyons la malade, le 15 septembre, les vomissements sont de plus en plus importants, ils
sont solides, se produisent régulièrement une à trois heures après les repas. mais ne contiennent pas tous
les aliments absorbés. L'état général de la malade saltere rapidement et devient inquiétant.
Le dl octobre. cette femme nous revient dans un état lamentable, en Iò jours eile a considérablement
maigri, l'état général est très précaire, elle nous dit que depuis plus d'une semaine elle rejette tout ce qu'elle
prend, voire les liquides. et cela environ une heure apres les avoir absorbés.
Stenoses prepyloriques simulant la sténose valvulatre. 195
/ 7
Le # octobre : eramen radiosropique.
Malade à jeun depuis la veille : poche à air sus-liquidienne.
Estomac avec 500 c. c. de mucobarytine.
a) Forme : augmentation considérable du volume de la cavité gastrique et élargissement du bas-fond.
b) Mode de remplissage : aucune adaptation du contenu à la paroi gastrique. Chute immédiate dans le bas-
fond.
c) Stluation : abaissement de l'estomac dont la limite inférieure atteint la ligne innominée.
d) Contrartions : nulles.
e) Mobilité : normale en tous points.
f) Points douloureux : au niveau de la région pyloro-duodénale, encore assez faibles même à la pression
forte.
g) Mode d'évarualion : absolument nulle malgré Ie soulèvement du bas-fond vers Varéte pylorique.
h; Pylore : imperméable, le bord droit de l'estomac est lisse, ne présente aucune saillie, ni rougeur.
l) Duvdénum : invisible, aucun passage n'ayant pu ètre effectué.
Eramen le 7 octobre ANT, à 5 heures de Vaprès midi, 6 heures 1/2 après l'ingestion.
- Présence de la presque totalité de mucobarytine dans le bas-fond de l'estomac. Aucune trace visible dans
le jéjunum ou l'iléon (la malade a vomi une partie du liquide ingéré.
Résumé : Slénose complète du pylore (fig. I et 2).
Stase intragastrique de longue durée.
Le 8 octobre la malade entre à l'hopital, son état général a encore décliné, elle est d'un amaigrissement
impressionnant : la peau est ridée, amincic et flasque, mème l'assimilation des liquides n'est plus effectuée.
Elle souffre surtout d'une déshydratalion intense dont la première conséquence est la diminution de la
diurese : en 24 heures elle német qu'une très faible quantité d'urine.
Dans la soirée du 9, la diurèse s’est considérablement améliorée grace à des injections répélées de
sérum, aussi le 10 l'intervention est pratiquée (L. Grimault) sous anesthésie générale au chloroforme. Lapa-
rotomie sus-ombili-
cale, qui permet de
découvrir l'estomac
libre de toutes adhé-
rences. Il a une for-
me biloculaire spé-
ciale avec une gran-
de poche cardiaque,
qui représente la
plus grande partie
de l'estomac, et une
petite poche pylori-
que longue de trois
travers de doigt et
haute de trois. Ces
deux poches sont
complétement sépa-
rées par une cica-
trice blanchâtre très
serrée: l'estomac à
l'endroit le plus ré-
tréci mesure à peine
un travers de doigt Fig. 1 et 2.
de hauteur. A droite, aspect de l'estomac vu à la laparotomie. — A gauche, examen radiologique.
Les parois des S = Sténose; P = Pylore.
deux poehes, pour
aboutir à cette cicatrice, sont froncées comme le tissu d'un rideau retenu par une étroite embrasse. L'état
de la malade impose une intervention rapide et non mutilante, c'est pourquoi nous avons recours à la gastro-
entéroslomie. La bouche anastomotique est faite sur la poche cardiaque, placée aussi prés que possible
de la sténose en laissant une anse jéjunale initiale courte.
L'état général s'améliore rapidement et, le 4 novembre, la malade quitte l'hôpital guérie; elle absorbe tous
les aliments et les digestions se font normalement.
Le 17 novembre, nouvel examen radioscopique (L.-Jh. Colanéri) qui montre une bouche anastomolique
normale.
I} faut donc remarquer que Faspect de l'estomac de celte malade, à l'écran, était un peu spécial: il
rappelait celui présenté par les estomacs « pylorectomisés ». Ce n'est pas limage « en faucille + avee bas-
fond étalé de la sténoxe valvulaire; le bord droit est lisse, net, presque rectiligne. Il y aurait donc lieu de
verifier ultérieurement si on retrouve à l'intervention de semblables sténoses antépyloriques ayant provoqué
cette forme radiologique.
OBSERVATION IT. — Sténose large antépylorique.
D. Louis, âgé de 25 ans, est depuis son adolescence un gros mangeur, il n'a jamais été malade qu'en 1915.
date à laquelle il a rexseati pour la première fois des troubles gastriques qui ont duré un mois. D. éprouvail
alors des douleurs épigaslriques très vives après les repas, aussi pour les éviter il mangeait le moins pos-
sible; ces douleurs s'accompagnaient de régurgitations acides et de vomissements bilieux et alimentaires.
En 1919, crise semblable à la premiere,
En 1920, erise plus violente que les précédentes, les régurgitations acides étaient très prononcées et les
vomissements fréquents,
176 Grimault et L.-Jh. Colanéri.
En 1921, nouvelle crise durant un mois, mais d'intensité moindre.
En 1922, vers le milieu du mois de mars, D. ressent à nouveau des troubles gastriques : douleurs, régur-
gilalions acides, vomissements fréquents après les repas. Malgré un traitement médical ces symptômes ne
cèdent pas; le malade ne pouvant s’alimenter maigrit rapidement et est obligé de quitter son travail. D. est
envoyé à l'hôpital fin mai, et à ce moment on trouve après le repas un clapotage stomacal très net. En faisant
absorber un repas copieur dans la soirée on trouvait le lendemain matin par tubage de l'estomac des débris
d'aliments bien digérés avec du liquide assez abondant; à un autre examen après un repas léger dans la soirée
le lendemain matin l'estomac ne contenait que du liquide.
L'analyse du suc gastrique après repas d'épreuve a dorné comme résullat : HCI. libre : 0; acidité
totale : 45; urobiline : néant.
La recherche du sang dans les selles a été négative. Après quelques jours de repos à l'hôpital et le
malade étant soumis à un régime sévère on vit décroftre rapidement les douleurs et les régurgitations acides,
mais les douleurs reparaissaient après un repas abondant.
Le 15 juin 1922, examen radioscopique (L.-Jh. Colanéri) (fig. 5 et 4).
Estomac avec 500 c. c. de mucobarytine.
a) Forme : en J à branche verticale très allongée, bas-fond élargi.
b) Mode de remplissage : le liquide tombe dans le bas-fond et ne s’adapte pas aux parois de l'estomac, ou
pendant un temps très court. |
€) Situation : abaissement notable du bas-fond dans la fosse iliaque à 4 travers de doigt au-dessous de
la crète.
d) Contractions : assez marquées, violentes au début, puis ralenlies, très espacées, avec scissures peu
profondes et aux régions habituelles.
c) Mobilité : normale en tous points.
f) Points douloureux : au creux épigastrique au niveau du repli duodénal, identique en décubitus.
g) Mode d'évacuation : nulle spontanément, mais le passage pylorique large facilité par le soulèvement du
_ bas-fond, en la po-
sition couchée.
h) Pylore : très
abaissé, perméa-
ble, qui n'était que
le « faux pylore ».
i) Duodénun :
bulbe allongé, ver-
tical, parallèle à la
petite courbure,
coudure duodéno-
duodénale accen-
luée, élevée, stase
dans Ja 5° portion
de peu de durée.
Examen le 15
juin à à heures 1/2,
soil 7 heures après
l'ingestion :
Pas de liquide
résiduel, iléon et
cæcum remplis.
mT}
min,
Lui,
Es
=o
==3
E
=
t=
[ ZA
Résumé : Gas-
NID pii troptose avec dis-
Li à X igs > e me b 7 ane d ; . vi I ‘ A 5
A droite, aspect de l'estomac vu à la laparotomie i A gauche, examen radiologiq e location verticale
P = Pylore; S = Sténose; Ni, limite du liquide aussilot apres Vingestion;
Nu, limite 1/4 d'heure apres ingestion. de la grande cour
bure et dilatation
dans le sens vertical.
Transit pylorique paraissant normal en position couchée.
Coudure duodéno-duodénale élevée provoquant des phénomènes mécaniques avec difficulté de
transit.
Pas de stase gastrique; malgré l'absence de signes évidents d’ulcus l'intervention est conseillée.
Elle a lieu le 21 juin 1922 (L. Grimault).
Laparotomie médiane sus-ombilicale : on découvre l'estomac qui présente sur sa face antérieure une
cicatrice d'ulcère; cette cicatrice, blanche, nacrée, se trouve à un peu plus de 5 travers de doigt du pylore; au
niveau de cette cicatrice l'estomac présente un rétrécissement large et incomplet au travers duquel on fait
passer facilement les liquides de la grande poche cardiaque dans la petite poche pylorique. On remarque
alors le phénomence suivant: ex pineant la grande courbure on proroque des contractions péristaltiques de les-
fomac qui s'arrélont au niveau de ce rélrécissement gui donne ainsi l'impression d'un néo-py lore.
D. a donc présenté un uleére prépylorique qui a évolué par poussées successives dont la dernière
remonte à avril et mai 1922. Cet ulcère en se cicatrisant a produit une «ténose large prépylorique occasionnant
des troubles de Vévacuation caractérisés par la rétention d'aliments après un repas copieux et par de
l'hvperséerétion à jeun après repas léger. C'est pourquoi celte rétention ne pouvait être perçue à la radio-
sropte car Pestomac évacnait dans un délai normal les 300 €. e. de solution barvtée, IT s'était en outre formé
un feux pylore où Sarrétaient les contractions péristaltiques et qui donnait à l'examen radioscopique l'aspect
fonctionnel du véritable pylore, avec au-dessus de lui le bulbe duodénal qui n'était que la seconde poche
préepylorique, d'où lerreur commise facilement de ne pas localiser la lésion exacte en arrière de la valvule.
- —— e m———— M M
A PROPOS DE DEUX CAS
DE HERNIE DIAPHRAGMATIQUE TRAUMATIQUE
Par J. GARCIN j
Nous venons d'observer deux cas de hernie diaphragmatique traumatique : l'une consécu-
tive à une blessure de guerre par éclat d'obus, l'autre consécutive à une blessure par coup de
couteau.
Ces deux blessés avaient déjà élé examinés aux rayons X. Ils étaient porteurs tous deux
d'une fiche radiologique très complète, avec calque à l'appui, dont les conclusions étaient:
« hernie diaphragmatique de l'estomac ».
Nous ne dirons rien de l'examen clinique de ces deux malades. L'analyse des symplomes
n’apporterail rien de nouveau à l'élude si complète qui en a été faite par J. Quénu, dans sa
thèse inaugurale de Paris, 1920.
Nous limitcrons notre exposé à la relation de l'examen radiologique, à ses constatations ct
aux conclusions que l'on doit en tirer.
fe Cas. — S. H.... Blessure par éclat d'obus au niveau de la région thoracique inférieure
gauche. Cicatrice au niveau du 7° espace intercostal un peu en dedans de langle inférieur de
l'omoplate.
A l'écran on constate tout d'abord une obscurité à peu près complète du sinus coslo-
diaphragmatique gauche avec diaphragme indistinct. Aucune zone de clarté exagérée au-dessus
de la ligne supposée du diaphragme.
Au-dessous, zone claire paraissant correspondre à la poche à air de l'estomac.
Ombre cardiaque en siluation normale.
Le malade prend Je verre de bismuth et boit. Descente cesophagienne normale. Le remplis-
sage de l'estomac s'effectue normalement. Estomac pelil, en forme de loupie, nettement silué
au-dessous de la ligne sombre paraissant correspondre au diaphragme : pylore haut situé, à
gauche de la ligne médiane.
Aucune apparence de hernic diaphragmatique de l'estomac. Déception des assistants réunis
autour de l'écran et atlirés par l'intérêt du cas. Protestalions du malade, qui voit déjà son taux
de pension abaissé.
Le malade ressort sa fiche radiologique dont les conclusions sont en elfet très nettes. Nous
pensons que la hernie de l'estomac, invisible au moment de notre examen, pourrait peut-être se
reproduire par un changement de position du malade, ou par une manœuvre appropriée.
Nous examinons le malade couché : aucun changement. Nous essayons de refouler
l'estomac vers le diaphragme : pas de changement.
Nous placons le malade dans la position de Trendelenburg avec expression énergique de
l'estomac. Toujours pas de changement.
L'estomac est bien sous-diaphragmatique, el à aucun moment il ne fait hernie dans le
thorax à travers le diaphragme.
Afin de compléter l'examen des voies digestives nous faisons donner au malade un lave-
ment opaque. |
Quel mest pas notre étonnement de voir le bismuth arrivé au niveau de langle splénique,
continuer sa progression dans le thorax presque jusqu'à Parc antérieur de la 2e cote, puis redes-
cendre verticalement, refranchir le diaphragme au même point el continuer à partir de là une
progression normale. yh
178 J. Garcin. — A propos de deux cas
La hernie diaphragmalique existait réellement, mais au lieu d'être gastrique elle était
colique.
Faut-il penser que l'absence d’adhérences permellail à la hernie de l'estomac d'alterner
avec celle de l'intestin, hernie colique sous nos yeux, hernie gastrique sous les yeux de notre
confrère ?
Nous ne le pensons pas.
Seules les hernies congénilales restent libres. Les organes herniés à la suite d'un trauma-
= lisme contractent forcément des
adhérences avec les lèvres de Ja
plaie qui leur a livré passage. C'est
du moins ce que nous apprennent
les actes opératoires et les consta-
talions nécropsiques.
Nous estimons dong que l'opi-
nion de nolre confrère a dù être
basée sur la présence d'une bulle
claire sus-diapbragmalique due à
la présence du côlon hernié et
rempli de gaz au moment de l'exa-
men, bulle claire prise pour la
poche à air de l'estomac.
Un Jlavement bismuthé eùt
éclairé le diagnostic.
2° Cas. — S. J.... Blessure par
coup de couteau. Cicatrice à la
partie postérieure de l'hémithorax
gauche au niveau du 8° espace in-
tercostal.
A l'écran, on conslale que le
diaphragme gauche, visible dans
sa moilié interne, est indistinct
dans sa moitié externe avec sinus
invisible. -
Au-dessus de la ligne du dia-
phragme, on remarque une bulle
claire de grande dimension, écor-
née à sa partie interne par l'ombre
de la pointe du cœur. On pense
immédiatement à la poche à air
de l'estomac, et le diagnostic de
hernie de l'estomac parail vraisem-
blable.
On donne au malade un verre de bismuth. Traversée cesophagienne normale.
Aussilòl après la traversée du cardia le liquide opaque, au lieu de descendre lentement dans
la cavité gastrique, Saccumule dans une première poche sous-diaphragmalique qui se remplit
par le fond, puis apparaîìt une deuxième poche toule pelite, situće plus haul que la première,
paraissant sus-diaphragmalique et dont le remplissage s'effectue également de bas en haut. Ce
n'esl qu'en dernier lieu que la portion pylorique de l'estomac devient visible.
Fig. 1. — Estomac haut situé et de forme, d'aspect triloculaire,
surmonté d'une volumineuse bulle claire sus-diaphragmatique.
Après l'absorplion complète du bismuth on a sous les yeux l'image d'un estomac haut situé
el déformé, d'aspect triloculaire el surmonté d'une volumineuse poche à air, nettement sus-
diaphragmatique (fig. 1). |
L'examen terminé là, c'est le diagnostic de hernie de l'estomac qui paraît s'imposer. C'est
celui qui était indiqué sur la fiche radiologique de notre malade.
Instruit par l'expérience, nous n'omellons pas de faire donner un lavement bismuthé.
de hernie diaphragmatique traumatique. 179
Et nous voyons le filet opaque, arrivé à l'angle colique gauche, continuer directement son
ascension, franchir le diaphragme, remonter dans le thorax jusqu'au niveau de l'arc antérieur
de la 2 côte, puis redescendre verticalement en doublant en canon de fusil la partie ascendante
du côlon hernié, s'arrêter un instant au niveau du diaphragme, le refranchir au même point et
continuer sa progression dans un transverse normal.
La radiographie prise à ce moment (fig. 2) montre très nellement la hernie colique avec
un étranglement au niveau du col-
let diaphragmatique. ) T AN a
Afin d'apprécier le degré de ™ =- Cu bé ea i i
cel élranglement, nous prenons 2 ea SS
une 2 radiographie une demi-heure
plus tard. Celte 2° épreuve nous
montre que la portion colique her-
niée s'est a moitié vidée de son
contenu, mais que l'étranglement
de l'intestin au niveau du dia-
phragme subsiste.
Le diagnostic qui s impose est
donc : hernie gastro-colique con-
stiluée par une hernie partielle de
la grande courbure de l'estomac et
par une hernie du côlon gauche
remontant jusqu'à la 3* cole avec
présence d'un sillon d'étrangle-
ment au niveau du collet du dia-
phragme: la présence de ce sillon
conslitue une menace qui com-
mande une inlervention à bref
délai. |
Dans ce 2° cas non seulement
le lavement opaque a permis d'éta-
blir un diagnostic exact el complet
mais encore a permis d'éclairer le
pronostic et fait ressortir l'urgence
de l'intervention aux yeux mèmes
du malade ignorant de la gravité
de son élat.
CONCLUSION
}
4
Fig. 2. — Ilernie colique gauche. — L'angle colique remonte dans le thorax
> : 3 k s: jusqu'au niveau de l'arc antérieur de la 2 cole. Sillon d'étranglement au
La conclusion très simple qu il niveau du collel diaphragmatique visible sur la paryon ascendante el des-
faut lrer de ces deux observa- cendante de l'anse intestinale hernice.
lions c'est qu'en présence d'une
hernie diaphragmalique de l'estomac il faut toujours penser à la hernie possible de l'intestin
el la rechercher. i
De tous les viscères susceplibles de consliluer le contenu d'une hernie, c'est assurément
l'intestin qui parait le plus indiqué. Sa forme, son contenu, sa mobilité y prédisposent. En fait
c'est lui qui se présente presque toujours en premier aux différents orilices naturels de la paroi
abdominale. Il est done logique de penser qu'il doive se précipiter à l'ouverture de toute
brèche failte à l'une quelconque des parois de l'abdomen.
Et si les stalisliques indiquent parmi les organes herniés à travers le diaphragme une pro-
portion plus forle en faveur de l'estomac, on peut se demander si des examens incomplets non
contrôlés par des actes opéraloires n'ont pas abouti à faire éliqueler hernies de l'estomac des
hernies gastro-intestinales ou simplement intestinales.
QUELQUES ESSAIS DE RADIOTHERAPIE
DANS LES AFFECTIONS CHRONIQUES DE L’OREILLE MOYENNE
ET DE L’OREILLE INTERNE
Par Albert RAYNAL (Limoges).
Nous avons eu l'occasion de trailer récemment par la radiothérapie trois malades
présentant des affections chroniques de l'oreille moyenne et inlerne. Chez ces trois
malades, dont lune élait atteinte de vertiges labyrinthiques et les deux autres de surdité
complète par ankylose des osselets nous avons obtenu des résultats thérapeutiques qui
ont procuré une amélioration des plus manifestes permettant à certaines malades de
reprendre une aclivité qui leur avait élé ravie depuis longtemps el qu'aucune théra-
peulique n'avait pu leur redonner. Sans vouloir présenter à l'heure actuelle une étude
complète de cetle queslion, laquelle mériterait d'être reprise avec plus d'ampleur, nous
croyons intéressant de relater brièvement ces trois observations.
OBSERVATION I. — Mine P..., d'Angoulême, âgée de 49 ans, présente depuis trois ans à inter-
valles irréguliers des crises excessivement pénibles de vertige de Méniére caractérisées par le syn-
drome flabyrinthique classique : céphalées, vertiges, perte complète de l'équilibre avec tendance à la
chute, chute après oscillations, vomissements, ele. Dans l'intervalle des gros accès persistent de
petites crises journalières subintrantes, un état de mal verligineux, où dominent les maux de tête,
les bourdonnements d'oreilles intermittents, les silflements prémoniloires du vertige, mais pas de
vomissements, pas de chute et pas de malaises impressionnants. Depuis trois ans, il est à noter que
la surdité de l’oreile droite est presque complète, que l'élablissement de cette surdité coïncide avec
l'apparilion des premicrs vertiges et que l'audilion de l'oreille gauche est conservée intacte.
Les symplômes de lélal vertigineux qui succède aux crises empêchent néanmoins la malade de
mener même en ces périodes d’accalmic re'alive, une existence aclive : elle a renoncé depuis long-
temps à surveiller l'établissement que dirige son mari, elle ne sort que très rarement et toujours
accompagnée d'une personne « dans la crainte de tomber sur le sol » et redoutant la réapparition
des paroxysmes. Un traitement spécilique actif a été tenté sans qu'il s’ensuive un résultat appré-
ciable. Elle vient nous trouver en novembre 1921 et nous lui proposons de tenter un traitement par
les rayons X. Le 24 novembre 1921, les 26, 28 et 29 du même mois, nous pratiquons sur la région de
l'oreille droite, c'est-à-dire du côté où l'audition est très diminuée, quatre séances successives de
radiothérapie; 2 unités H et demie sont données à chaque séance sous filtre de 60/10 d'aluminium
(tube Coohdge Standart, 20 cin. E. E.), soit un total de dix unités H en cing jours; localisateur cir-
culaire de 7 em. de diamèlre, englobant largement le pavillon de l'oreille replié cn avant sur lui-
meme, le rayon normal dirigé vers l'oreille moyenne, les osselets, el par conséquent vers la région
terminale du nerf vestibulaire labyrinthique. Pendant la durée du traitement la malade accusa
quelques bourdonnements d'oreille, quelques vertiges à peine plus accentués qu'en temps hobituel.
Nous la revoyons un mois plus lard: à partir du 9° jour qui succéda au traitement, les maux de tète
élaient devenus un peu plus fréquents et les vertiges plus intenses, cHe dut séjourner au lil pendant
une huitaine de jours, mais n'a pas eu de vomissements.
Nous pratiquons, les 28, 29, 90 et ol décembre 1921, une nouvelle série de séances de radiothe-
rapie aux mèmes doses el avec la mème technique que pour Ja précédente série, la malade reçoit à
nouveau en quatre jours 10 unités H sous 60 10 de filtre aluminium. Elle vient nous retrouver
| mois 4 ? plus lard et nous apprend queles suiles de Ja deuxième série d'applications ont été encore
moins pénibles que celles de la première: elle se trouve enchantée du traitement qu'elle a suivi à
deux reprises el réclame encore quelques séances de radiothérapie: nous accédons à son désir et
elle recoit à nouveau & unilés H en quatre séances. Nous l'avons revue cing mois plus tard: depuis
Albert: Raynal. 181
la fin de son dernicr traitement, c'est le bien-être relatif: plus de paroxysmes, l'état vertigineux est
très atténué et tout à fait supportable: clle vaque à nouveau à ses occupations de surveillance et de
comptabilité et sort maintenant dans la rue sans êlre accompagnée de personne. A signaler que
l'audition n'a pas été améliorée.
Les deux observations qui suivent concernent deux malades atteintes de surdilé
bilatérale par ankylose des osselets.
OuSERVATION II. — Mme T..., âgée de 56 ans, demeurant à Fromental (Haute-Vienne), et
Mme Ch..., âgée de 29 ans, demeurant à Veyrinas, près de Limoges, ont commencé un traitement de
radiothérapie : l’une le 16 mai 1922, l'autre fin juin, chacune pour une surdité bilatérale très
avancée: l'affection de la première ayant commencé, il y a 6 ans, celle de la deuxième il y a 8 ans.
Je les avais prévenues toutes deux qu'il s'agissait seulement d'essais thérapeutiques à lenter. Chez
ces deux malades, l'audition des bruits domestiques est nulle, ni l'une ni l’autre n'entendent le
bruit d’un réveil qui sonne à proximité ou mème le bruit d'une montre rapprochée à 1 cm. ou 2 de
l'orifice du conduit auditif externe et, pour se faire entendre d'elles, il faut hausser démesurément le
ton de la voix en se rapprochant le plus possible du pavillon de l'oreille. Chez ces deux malades il
est à noter que l'atteinte des deux oreilles ne s’est pas produite simultanément, l'un des deux côtés
a été plus anciennement atteint que l'autre, mais la surdité est actuellement égale des deux côtés.
Le traitement suivi par ces deux malades est superposable. Séances hebdomadaires de 2 unités H 1/2,
chacune sous un filtre en aluminium de 60/10. Tube Coolidge Standart, étincelle équivalente : 25 cm. ;
dix séances successives ont élé ainsi pratiquées avec repos de deux semaines après la ò séance.
Dès la troisième séance, Mme T... dit entendre beaucoup mieux certains bruits très confus jus-
qu'alors; il faut crier moins fort quand on lui cause, disent ses voisines. Au moment de la
sixième séance, elle entend le bruit du réveil qui sonne dans sa chambre, enfin au moment de la
9° applicalion elle peut écouter près de son oreille le bruit de sa montre qu'elle n'entendait plus
depuis près de sixans; elle déclare avoir récupéré beaucoup plus du côlé où l'oreille avait élé plus
récemment atteinte. Chez Mme Ch..., dont les lésions sont un peu plus anciennes, l'amélioration ne
s'est fait sentir qu'à partir de la o° séance et elle a suivi malgré ce léger décalage la même marche
que dansle cas précédent : elle a entendu sonner son réveil au moment de la 6° séance, et un peu plus
tard la sonnette de la porte d'entrée de sa maison, dont elle n'avait jamais perçu le son jusqu'alors ;
de plus on élève la voix bien moins haut pour se faire comprendre d'elle.
L'observation I montre que la radiothérapie est capable d’influencer favorablement
certaines formes de lésions terminales du nerf vestibulaire labyrinthique.
Les observations IT ct HI montrent que la radiothérapie peut redonner une certaine
mobilité aux petites articulations de l'oreille; les deux malades qu'elles concernent
offraient la particularité d'être atteintes toutes deux de lésions peu favorables parce
que très anciennes, ncanmoins et malgré cel état avancé de l’ankylose des osselets, elles
ont pu recouvrer une partie de leur audition; il n'est dès lors pas douteux que lorsqu'on
s'adressera à des lésions moins avancées on obliendra des résultats plus salisfaisants
et peut-être pourrail-on de la sorte enrayer l'évolulion de certaines surdités. En collabo-
ration avec l'oto-rhino-laryngologisie la mobilisation pneumatique de la chaine des
osselets doit être pratiquée simultanément : elle permettra aux articulations de récupérer
plus rapidement leur mobilité en réalisant pleinement les effets de la radiothérapie. Ces
observations montrent que les doses moyennes (Observations I] et 111) et les doses fortes
Observation I) sont assez facilement supportées.
Dans ce bref exposé nous avons tenu simplement à attirer l'attention sur le fait que
la radiothérapie peut venir en aide à lotologie dans le domaine de certaines affections
chroniques de l'oreille, sur l'évolution desquelles on est à peu près désarmé; il resterait,
dans une élude qui doit être faite en collaboration avec l'auriste, à poser les indications
et contre-indications du traitement : c'est un vaste travail.
NOTE DE PRATIQUE
NOTE SUR LA REPARTITION RATIONNELLE DU RADIUM
POUR UN SERVICE HOSPITALIER
Par Jean GAGEY
Assistant de radiumtherapie à Fhôpital Saint-Antoine.
La notation en millicuries détruits (m cĉ) proposée par MM. Debierne et Regaud a
le grand avantage de fournir une mesure commune aux tubes de radium et aux tubes
d'émanation. ll importe donc de la conserver.
Quant à la Lencur des tubes radifères MM. Regaud et Ferroux (Journal de Radiologie
et d'Électrologie, mai 1920), proposèrent une répartition plus rationnelle que celle qui
élait jusqu'alors usitée; celle réparlilion avait le nouvel avantage de simplifier les
calculs. Peu importe, disent ces auleurs, d'avoir des tubes contenant un nombre rond de
milligrammes. Voici par exemple un tube contenant 20 milligrammes de radium-élément :
il donne en une heure 0,1502 mec. Il faut un calcul pour savoir le nombre de millicuries
détruits en un nombre d'heures déterminé. Si, au lieu de ces tubes contenant un nombre
rond de milligrammes, on fail fabriquer des tubes donnant à l'heure un nombre exact de
millieuries, le calcul se trouve très simplifié, pourvu que le nombre soit un multiple
de 10. Exemple : voici un tube dont le débit est de 100 microcuries détruits à l'heure:
on voit immédiatement qu'il donne en 10 heures un millicurie el, en 24 heures, 2,4 mcs.
La connaissance de Vintensité d'un tube n'exige plus aucun effort de mémoire et le calcul
des doses est instantané.
Ce tube, donnant par heure 100 microcuries, devra avoir une teneur de 15,55 milli-
grammes de radium- élément. MM. Regaud el Ferroux conseillaicnt aux radiumthéra-
peules l'usage de tubes de 100, de 50 ct de 25 microcuries-heures.
La pratique n'a démontré qu'en réalité Funité de temps employée en curiethérapic
n'était pas l'heure, mais le jour. I ne peut être que tout à fail exceptionnel de faire une
application de 17 heures par exemple : pas plus dans la pratique hospilalière qu’en
clientèle, le médecin ne s'avise d'aller enlever à 5 heures de l'après-midi les tubes de
radium mis en place à 10 heures le jour précédent : il s'arrange pour calculer ses doses
de facon à laisser les tubes en place, soit un, soit deux, soil trois jours ou davantage,
et néglige les fractions d'heure, en plus ou en moins. On objectera que celte pratique
ne donne pas une précision très grande; mais tous ceux qui manient le radium pour des
applications médicales avoucront qu'il leur importe peu de connailre la dose absolument
exacte, fractions comprises, de leur applicalion, el que Fapproximalion du chiffre rond
leur suffit; qu'on fait une application de 92 millicuries détruits par exemple, sans s'in-
quiéler de savoir si en réalité elle est exactement de 52,1569,
C'est dans cel esprit’ que, chargé par PU Administration de l'Assistance publique
d'indiquer la répartition convenable de 200 milligraumes de radium-élément, destinés
au service de curicthérapie de Phopital St-Antome, jar donné les indications suivantes :
Jean Gage). 183
Répartition du radium en :
42 tubes de 11,1 milligr. de Radium-Elément donnant en 24 heures 2 millicurics.
4 — D9 e —- | — — 4 millicurie.
52 — 1,58 — S= — 0,295 —
Les caractérisliques de chacun de ces tubes sont données dans le tableau suivant.
Diamétre Diamétre
,
Ra élément. Epaisseur. inerler ENTER
Longueur. -
en millimètres. |en millimètres Jen millimetres.
12 tubes platine iridié sans chas. 11,1 0,6 1.7 2,5 22
Filtre or-platine (') vissé au milieu
pour ces tubes de 11,1
4 1,2 2,6 5,0 24,6
8 0,4 21 3,8 95,4
sans chas.
4 tubes platine iridié 9,99 0,6 1,5 2,1 90
sans chas.
4 filtres platine iridié vissé par le
milieu pour ces tubes de 5,5%,
sans chas.
2,2 4,2
92 tubes platine iridié sans pointe 0,6
Aiguilles platine iridié, 2 chas,
0,5 1,1 4,7 25
vissage à la pointe.
8 pour 1 tube de 1,58.
16 — Qtubes de 1,58 bout à bout
6 — 35 — 1,58 —
te chas pour soie n° 2 (en haut)
2 — plus petit.
4 filtres or-platine pouvant conte-
nir chacun 4 aiguilles à 2 cel- 1,4 4,2
lules cote à cole, vissage par
le milieu, sans chas.
(9 L’alliage or-plaline a une densité moindre que celle du platine d'un tiers environ : les filtres de 1.2 correspondent
done à 0,8 de platine ; les tubes de 11,1 pourront done étre employés, sans filtre supplémentaire avec 0,6 de paroi; avec
les filtres, la paroi correspondra soit à i soit à 1,4 de platine.
Les filtres en or-platine (alliage d'or avec un dixième de platine) ont l'inconvénient
d'être plus volumineux, mais sont d'un prix de revient très sensiblement moindre que
les fillres de plaline : ils sont destinés aux applications intra-ulérines, vaginales ou
rectales.
Les filtres de platine iridié conviennent aux applications @sophagiennes et, pour
pouvoir être introduits dans de pelites sondes, doivent êlre dun volume aussi réduit
que possible.
Les petits tubes de 1,58 sont destinés à ètre introduits dans les aiguilles de platine
iridié, pour servir à la radium-puncture. Ces aiguilles ont des longueurs différentes
I 84 Jean Gagey.
pour pouvoir contenir à volonté un, deux ou trois lubes bout à bout. Elles doivent
avoir leur vissage à la pointe, la traction sur Ie fil s'exerçant de l'autre côté, qui doit être
en conséquence aussi résistant que possible. Il est préférable qu'elles aicnt deux chas,
le premicr, le plus près de l'extrémité, desliné à recevoir une foée soie, le deuxième
pouvant recevoir un fil de lin pour le cas où il scrait nécessaire de suturer l'aiguille aux
parties molles voisines.
Enfin, il est nécessaire de pouvoir réunir par quatre les aiguilles du modèle moyen,
celles qui contiennent deux petils Lubes, de façon à obtenir quatre nouveaux ¢tuis-fillres
donnant chacun 2 millicuries, au cas où les aiguilles seraient momentanément inem-
ployées en radiumpuncture : ainsi groupées on peut les utiliser pour les applications
habituelles dans les cavilés.
Pour répondre à tous les besoins, il faudrait prévoir encore, pour les applications
en surface (cancroides de la peau, nevi, cle.), de pelites boites plates qui pourraient
contenir quelques-uns des pelits tubes cole à cole; il est facile d'ailleurs de réaliser
ces boîtes exlemporanément avec de pelites feuilles de plomb, dont on plic les bords en
quelques coups de pince.
La répartition en nombreux tubes paraît êlre la seule pouvant répondre à tous les
besoins actuels de la curiethérapie; quant à la tencur de ces tubes, celle que je propose
me paraîl réaliser la plus grande simplification dans le calcul des doses. |
ee a + ce
REMARQUES PRESENTEES AU NOM DE LA COMMISSION
DE THERAPEUTIQUE"
Par MM. BELOT, HARET, PROUST, SOLOMON, ZIMMERN et LEDOUX-LEBARD
[l a semblé utile à votre Commission, pour éviter de regrettables confusions et des
inexactitudes de langage qui risqueraient de faire croire à une méconnaissance des lois
les plus élémentaires de la physique des rayons X, de chercher à apporter quelques
précisions dans l'emploi de certaines désignations usuelles.
C'est ainsi tout d'abord que nous voudrions chercher, sinon à définir strictement, ce
qui n'est guère possible, la radiothérapie pénétrante, du moins à établir, en nous basant
essentiellement sur les examens spectrographiques qui fournissent seuls un point de
départ rigoureux, quelques grandes divisions dans le vaste domaine de la radiothérapie.
Nous vous proposons donc, à titre provisoire, pour la commodité du langage et de nos
discussions à venir, de subdiviser la radiothérapie ou roentgenthérapie en trois grands
groupes :
Thérapie peu pénétrante;
Thérapie moyennement pénétrante;
Thérapie pénétrante ;
qui correspondent à des données physiques parfaitement définies résumées dans le
tableau ci-contre.
I] ne parait pas douteux que la désignation de la longueur d'onde ne soit appelée à
jouer un rôle de plus en plus important dans le langage et dans la pratique de la radio-
thérapie pénétrante et il nous a semblé que notre Société se devait à elle-mème d'entrer
dans cette voie.
CARACTÉRISTIQUES DES RAYONNEMENTS
CRE å te f |
, Etincelle Longneur Longueur | ais o
Tension équivalente d'onde Filtre. d'onde ae
maxima. Mae a mals ou du maximum
entre pointes. minime. maxima. dopé
Thérapie 0,25 unité 9 mm. o o
peu pénétrante. V<50kv. | L< 10 em. | Ansgtröm. |Aluminium.}| 0,60 A 0.55 A
on 0.5 mm.
rh. moyennement o Cui ° v
a nie fis uivre k
pénétrante. V< 190 kv.| L< 30 cm. 0,08 A | 0,40 A 0,15 A
ou zine.
in te 1,0 mm.
Thérapie o Cuivre o o
pénétrante. V > 200 kv.| L > 40 cm. 0,06 A ee oe 0.20 A 0,10 A
(‘) La Société de Radiologie a constitué cette Commission pour chercher à mettre un peu de précision
dans les caractéristiques des traitements radiothérapiques; elle a donné lecture de ce rapport à la séance
de Mars 1925.
JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — VII. Lo
186 Remarques presentees par la Commission de thérapeutique.
M. A. Dauvillier a bien voulu, à la demande de la Commisssion, prendre les spectres
correspondants el en rassembler graphiquement les données sur la figure qui est pro-
jetée. Cette image n’est pas la simple reproduclion de clichés photographiques déformés
par de multiples facteurs parmi lesquels l'absorption sélective joue le plus grand rôle,
mais donne, figurée aussi exactement que possible, la répartition de l'énergie dans le
spectre, ce facteur de répartilion d'énergie ayant cn radiothérapie une importance pri-
mordiale.
v
at
si + se
ait Ay. ver ai Saki
Representation schématique spectrale de trois types de rayonnements adaptés
chacun à Fune des applications définies ci-dessus. Les spectres supérieurs
sont relatifs au rayonnement directement issu de la paroi du tube; les
spectres inférieurs à celui qui est transmis par un filtre approprié. Ces
figures ne sont pas la reproduction de photographies spectrales mais, des
schémas représentant, autant que possible, la distribution de l'énergie en
fonction des diverses longueurs d'ondes par une variation convenable de
lopacité. Les caractères spectraux des rayonnements filtrés (limites infi-
ricure et supérieure des longueurs d'ondes, position du maximum) sont
spéciliés dans le tableau ci-dessus.
Enfin il y a lieu d'attirer l'attention sur ce fait que d'une part la tension maxima, de
l'autre la nature et l'épaisseur du filtre délimiteut étroitement le domaine du spectre
ulilisé.
Vous voudrez bien remarquer qu'il n'y a pour ainsi dire aucun chevauchement entre
les zones spectrales étroitement délimilées qui correspondent aux trois grandes divisions
praliques de la roentgenthérapie que nous vous proposons.
ANALYSES
RADIOLOGIE
RAYONS X
GENERALITES
PHYSIQUE
Hermann Wintz et W. Rump (Erlangen). —
Sur l’action en profondeur des rayons de Ront-
gen dans les corps homogènes et non homo-
gènes. (Forlschrilte auf d. geb. der Rüntg.,
Bd XXIX, Heft 4.)
Dans cet article assez court, mais très important,
les A. résument une série de recherches d'un grand
inlérèl pour les applications radiothérapiques.
‘Un tube Lilienfeld fonctionnant sous 9% kilovolts
eff. 8 milliampères, avec filtration par 1 mm. de
cuivre, irradiait des cuves remplies d'eau, d'épais-
seur variable, les champs d'irradiation variant de
oem. X9 cm. à 15 cin. xtd em.
Les mesures étaient effectuées au moyen d’un
jonquantimètre placé dans une cavité creusée dans
un bloc de cire de 7 cm. d'épaisseur, servant de
radiateur secondaire.
La distance du foyer d'émission à la chambre
d'ionisation était maintenue constante.
l. Dans ces conditions, le quotient des intensitéts
ob<ervées avec et sans interposition de la caisse
d'eau absorbante peut ètre pris comme valeur de la
dose profonde; pour des distances suffisantes, ce quo-
tient est indépendant de la distance à Panticathode,
d'après les mesures ellectuées par les auteurs.
L'influence du rayonnement secondaire des por-
tions environnant le point étudié croit régulièrement
avec l’épaisseur du corps irradié el ne tendrait pas
vers un maximum.
Il. Des mesures, effectuées par les méthodes pho-
tographique et tonométrique, leur ont montré que
l'intensité du rayonnement varie dans de très grandes
proportions dès que lon s'éloigne, mème très peu,
de la direction du rayon normal à l'anlicathode, ou
plutòt du centre du champ irradiation: les diffé-
rences atteignent 20 0/0, pour un champ de 68 cem.,
à 3 centimètres du rayon normal.
Ceci est dù à Valfaibhssement du rayonnement
secondaire vers les bords du champ. |
IIT. Enfin, dans une série d'expériences, les A. ont
étudié Pinfluence de porhes gazeuses contenues dans
le corps irradié, sur l'intensité du rayonnement : cette
influence s'est révélée considérable, comme on va le
voir.
En effet l'air est évidemment plus transparent au
rayonnement X que les tissus. mais d'autre part il
nest le siége que d'un ravonnement secondaire tout
à fait intime.
Une couche d'air de ? centimetres d'épaissenr placée
immédiatement en avant de la chambre d'ionisation.
réduit presque la dose profonde à ce qu'elle serait
si l'air était remplacé par une égale épaisseur de
tissu.
Au contraire, si on éloigne progressivement la
couche d'air de l'ionomètre (ce qui, dans les expé-
riences décrites, s'obtenait facilement en intercalant
une cuve plate vide entre des cuves analogues rem-
plies d'eau, et en changeant l'ordre de distribution)
la dose profonde angymente et pour un éloignement
de 8 centimètres de la couche d'air, elle s'ucrroit
de 10 Ojo.
Si l'épaisseur de la couche d'air s'accroit, les effets
sur la dose profonde prennent une importance plus
grande encore.
Ces expériences montrent qu'une couche dair
d'épaisseur très faible (de l'ordre de celle d'une anse
intestinale comprimée par exemple) peut avoir sur
la quantité de rayonnement X arrivant en un point
donné de la profondeur, dans les mêmes conditions
(excitation du tube, une influence considérable, et
qu'il est très difficile de préciser dans les conditions
de la pratique (puisque Peffet change avec la distance
de la couche gazeuse au point envisagé.)
Cette cause de variation, jointe à la décroissance
rapide de la dose profonde quand on s'éloigne du
rayon normal, peut dissimuler de moilié dans certains
cas la dose etYeclivement reçue par les tissus, par
rapport à la dose calculée à l'aide des tables habi-
luelles.
Dans un cas cité par les A., la dose effectivement
recue par un carcinome de l'utérus irradié mattei-
gnait que 80 0,0 de la dose calculée, sur ravon nor-
mal et tombait à 50 0:0 au niveau des parois latérales
du bassin.
Les A. pensent que certaines « résistances » aux
ravons de tumeurs cependant radiosensibles peuvent
ètre attribuées à ces variations dans la distribution
du ravonnement ; certaines variations de réaction de
la peau s'expliqueraient de la meine manière par des
différences d'intensité du rayonnement secondaire
« répercuté » pour ainsi dire de la profondeur.
P. SPILLIAERT.
RADIODIAGNOSTIC
OS, CRANE, ARTICULATIONS
Lannois et Arcelin (Lyon). — L'exploration
radiologique de la mastoide et du rocher.
(Ann. des maladies de l'oreille. dularimæx, du nez
el du pharyne, t. ALI, n° 10. Octobre 1922,
p. 1002.)
Dans celle intéressante communication illustrée de
7 clichés radiographiques très démonstratifs, les A.
indiquent d'abord leur technique, puis donnent les
expheations pour faciliter la lecture des clichés.
Le malade, couché sur la table dans le décubitus
ventral, tourne la tète du eûté opposé à celui qui est
à examiner, d'environ 30 à 55 degrés, puis la fléchit
de facon à appuyer la bosse frontale sur la table.
Cette position amène le bord supérieur du rocher
188
parallèlement au plan de la plaque. donnant ainsi
une image detaillée du temporal. L’ampoule alors
amenée à 80 cm de la plaque. son rayon normal placé
dans un plan vertical passant par la 4° cervicale, est
inclinée de quelques degrés d'arrière en avant pour
dégager la mastoide des ombres parasites. Une am-
poule molle donne de meilleurs contrastes.
Radiographier successivement les deux mastoïdes
sur la mème plaque en cachant une de ses moitiés
par une feuille de plomb. La comparaison des deux
côtés est plus facile.
` Normalement on voit en dehors de l'articulation
temporo-maxillaire la mastoïde et son état de pneu-
matisation. Au-dessus mais séparée d'elle par la
gouttière du sinus latéral Pantre et les cellules qui
l'entourent. zone également plus ou moins pneuma-
tisée. En dedans : massif osseux plus dense de l'oreille
interne où Ton peut voir quelques repères: conduit
auditif. canal semi-circulaire supérieur — le vestibule
— le limaçon est plus difficile à voir. Au dessous, la
caisse, la logette, et le conduit auditif externe facile
à mettre en évidence par un coton imprégné de car-
bonate de bismuth.
Mais combien varient ces aspects (types de mas-
toides largement pneumatiques ou compactes). Enfin
les affections mastoidiennes elles-mémes apportent
des changements à ces images. Les A. donnent en
exemple des clichés et des observations d'abcès
épimastoidiens, de mastoidites aiguës avec perfora-
tions postéro-supérieures, antres remplis de pus
avec masse cholestéatomateuse, éburnéation de la
mastoïde consécutive à des suppurations chroniques
de l'antre.
Ils concluent en disant que la radiographie compa-
rative des deux mastoides permet de dire S'il y a on
non mastoïdite et de préciser avant l'intervention des
détails teis que la natnre pneumatique ou compacte
de l'apophyse ou la position du sinus.
F. LEPENNETIER.
O. Dehn (Petrograd). — Discussion sur le
nanisme hypophysaire (Fortschritte auf d. geb.
der Ronty. Bd. XXIX, Hft. 5.)
LA. relate l'observation d'un malade chez lequel
la radiographie décelait la persistance d’un état
infantile du squelette et montrait en meine temps un
rétrécissement considérable de la selle turcique, dont
les apophyses clinoïdes antérieure el postérieure
arrivaient presque au contact. P. SPILLIAERT.
Cluzet (Lyon). — Sur la variété des déforma-
tions craniennes dans l’acromégalie. Lyon
Médical, 10 avril 1922, p. 292-205).
Trois cas Wacromégalie typique avec syndrome
radiologique différent.
Premier cas: selle turcique non agrandie, mais
avec apophyses clinoïdes usées. Sinus sphénoïdal
considérablement agrandi. Sinus maxillaire égale-
ment très développé, mais sinus frontal à peine
visible.
Deuxième observation: selle turcique considérable-
ment agrandie (diamètre ant.-post = 26 min); sinus
maxillaire et frontal trés volumineux. Occipital aug-
menté d'épaisseur (4 cm environ), Prognatisine très
accentué.
Troisième observation: surtout remarquable par
l'épaississement extraordinaire de loccipital et du
temporal (épaisseur maxima de l'occipital = & em.)
Selle tureique petite avec apophvses clinoïdes usées.
Sinus frontal et maxillaire tres agrandis. Pas de pro-
gnatisme. M. Cuassarp.
Rayons X.
F. Lesné et P. Duhem (Paris). — La leontiasis
ossea d’après les documents radiographiques.
(Revue neurologique. Septembre 1922, p. 1176
avec fig.)
Homme de 51 ans qui depuis l’âge de 18 ans cons-
tate que sa tète augmente lentement de volume sans
aucune déformation localisée.
Sa tète mesure actuellement 66 cm de tour, 23 cm
de diamètre antéro-postérieur et 17 cm 1/2 de dia-
metre transversal au point le plus large.
La radiographie a été faite a 90 cm de distance
pour avoir le minimum de déformation angulaire.
Le cliché de face montre que l’ostcite condensante
hypertrophique est plus accentuée sur le maxillaire
supérieur droit et que l'ethmoïde est au contraire
plus atteint à gauche. Les fosses nasales sont libres.
Le frontal est épaissi et élargi.
Toute la surface externe de la voùte
est épaissie.
La base du crâne elle-mème participe à V’hyper-
ostose générale; cependant la selle turcique est
visible et semble plus petite qu'à l'état normal.
Le maxilaire inférieur et les segments vertébraux
semblent indemnes.
Tous les autres os de l’économie sont normaux.
Les A. pensent qu'il ne s’agit pas d'un cas de
maladie de Paget, mais d’un cas de leontiasis ossea
et ont recherché dans la littérature médicale et dans
les collections anatomiques des renseignements sur
cranienne
cette affection plutòt rare. LOURIER.
Valerie Petresco-Poissonnier (Paris). — Con-
tribution a l'étude du syndrome de Klippel-Feil.
(Thése de Paris, 1922, Jouve, éditeur.)
La malformation connue sous le nom de syndrome
de Klippel-Feil est relativement peu étudiée. Elle a
été décrite par Feil (These de Paris 1919) sous le nom
de svndrome de la réduction numérique cervicale.
Ce syndrome est essentiellement caractérisé par la
triade symptomatique suivante :
l° Brieveté ou absence du cou, qui amène une éléva-
tion considérable de la cage thoracique et constitue
un véritable thorax cervical.
2° Implantation basse des cheveux.
3° Limitation des mourements dela tète, dans le sens
antéro-postérieur et dans le sens latéral. L’ouverture
de la bouche est limitée (d’où la difficulté de prendre
des radiographies intermaxulaires).
A coté de ces trois signes essentiels, il existe un
certain nombre de signes accessoires, comme le dos
rond, la scoliose, la disproportion de la longueur des
membres et du tronc, l'élévation de l'omoplate, ete.
L'étude rediographique presente un intérèl capital,
car c'est elle qui, en décelant la malformation
osseuse, permet de faire le diagnostic d'une facon
certaine.
La malformation est constituée par:
le Gn spina bifida cervical.
X Un tassement des vertèbres cervicales plus ou moins
atrophiées et soudées entre elles. Les lésions occu-
pent la partie toute supérieure du rachis, le reste est
généralement normal.
Technique radiographiqur. — I) faut faire des mul-
tiples épreuves radiographiques dans les différentes
positions :
En position intermaxillaire.
En position antéro-postérieure, qui met bien en
évidence le thorax cervical.
En position latérale qui montre la cyphose basi-
laire.
a projection axiale de la base du crâne peut aussi
donner d'ulles renseignements.
L’A. discute ensuite la pathogénie et arrive au dia-
gnostic. C'est surtout avec le mal de Pott sous-ocri-
Rayons X.
pital qu'il est possible de confondre cette affection.
La radiographie lèvera les doutes.
Contre cette malformation, toute thérapeutique est
impuissante.
Ce travail se termine par des observations détail-
lées et accompagnées de radiographies. Lounterr.
Durand et Japiot (Lyon). — Visibilité de l'abcés
par congestion dans le mal de Pott en évolu-
tion. (Lyon Médical, 10 avril 1928, p. 286-288.)
Il n'est pas nécessaire qu'un abcès par congestion
soit calcifié pour qu’il devienne visible aux rayons X.
Les abcès meédiaslinaux non calcifiés sont le plus
souvent trés apparents sur les radiographies. Les
abcés abdominaux sont plus difticilement visibles
que les abcès médiastinaux. Aussi le cas présenté
par les A. est-il particulièrement intéressant. Il s'agit
d'un abcès de la région lombaire qui fut révélé à la
radiographie par la déformation du psoas traduisant
la distension de la gaine de ce muscle par le pus :
la limite externe du psoas du côté malade était beau-
coup plus floue et nettement plus oblique en dehors
que du côté sain. Dans le cas particulier la clinique
avait hésité longtemps entre coxalgie et mal de Pott,
et si le malade avait été radiographié plus tôt, le
disgnostic de mal de Pott eût été beaucoup plus
précoce. M. CHASSARD.
Fouilloud-Buyat et Chassard (Lyon). — Scoliose
congénitale. (Lyon Médical, 25 juin 1922, p. 538-
doo.)
Trois observations de scoliose congénitale par
anomalie vertébrale.
4 cas : vertébre en coin entre Ja Il° et la HIer dor-
sale; cette vertèbre en coin porte une cote sur-
numéraire.
2 cas : noyau osseux surnuméraire entre la IIe
et la Ife lombaire; sacralisation droite de la V* lom-
baire.
9° cas : deux vertèbres en coin, l'une entre la I" et
la 11° lombaire, l’autre entre la 11° et la HI? Iombaire,
ces vertèbres situées respectivement à droite et à
gauche déterminant des courbures brusques qui se
compensent. Côte surnuméraire au niveau de la pre-
iniere lombaire. RÉSUMÉ DE L'AUTEUR.
Gallois et Japiot (Lyon). — Exostoses olécra-
niennes et achilléennes. (Lyon Médical, 10 avril
1922, p. 290-292.)
Les A. attirent l'attention sur les exostoses fré-
quentes que l’on rencontre en deux points bien déter-
minés, sur le cubitus au niveau de l'insertion du
triceps et sur le calcanéum au niveau de l'insertion
du tendon d'Achille. Ces exostoses, qui sont à séparer
des exostoses pathologiques, s‘observent presque
exclusivement chez des individus occupés habituelle-
ment à des travaux de force. I est probable que
les contractions musculaires violentes et répétées
arrachent de petits fragments périostiques qui s'os-
sifient par la suite et créent de véritables saillies
osseuses. M. CHASSARD.
Japiot ct Fouilloud-Buyat (Lyon). — Luxation
congénitale du coude. (Lyon Médical, 25 mai
1922, p. 453.)
Présentation de radiographies de luxation congéni-
tale, bilatérale, de la tète radiale en avant, avec mal-
formation cubitale. Cette luxation congénitale du
coude s'accompagnait d'accidents de blocage de
l'articulation. M. CHASSARD.
189
Coste (Lyon). — Luxation pure en arrière de la
tête cubitale. (Lyon Médical, 25 juin 1922, p. 931-
558.)
Cliniquement l'extrémité cubilale donnait la sensa -
tion nette de touche de piano. A la radiographie on
voyait sur le cliché de face l'arrachement d’un grain
osseux radial et de l’extrémité du style cubital; sur
le cliché de profil une luxation en arrière de l'extré-
mité inférieure cubitale avant abandonné la petite
cavité sigmoide radiale et ses rapports avec le pyra-
midal. M. CHASSARD.
Siraud et Arcelin (Lyon). — Réduction sanglante
du semi-lunaire dans un traumatisme complexe
du poignet. (Lyon Médiral, 25 octobre 1922,
p. 902-905.)
Présentation d'une radiographie d'énucléation pal-
maire du semi-lunaire compliquée de fracture du
scaphoïde avec déplacement en avant du fragment
supérieur de cet os, et fracture de la styloïde radiale.
Cette présentation est suivie d’une discussion sur
les indications de la réduction sanglante ou non
sanglante du semi-lunaire luxé en avant.
M. Ciassarp.
Laquerriére et Loubier (Paris). — Scaphoide
bipartitum du poignet et accident de travail.
(Bulletin officiel de la Société francaise d Electro-
thérapie et de Radiologie, Juillet 1922, p. 266.)
Accidenté du travail présentant diverses petites
lésions et l'apparence d'une fracture du scaphoïde
du poignet. En réalité il s’agit d'un scaphoïde bipar-
titum, car le scaphoïde du poignet sain a le mème
aspect. A. LAQUERRIÈRE.
Mario Bertolotti (Turin). - Les syndromes
lombo-ischialgiques d’origine vertébrale. Leur
entité morphologique, radiographique et cli-
nique. (Revue Neuroloyique, Août 1922, p. 1112
à 1125 avec 11 fig.)
L’A. passe en revue les différentes altérations du
segment sacro-lombaire capables d'entraîner à leur
suite un syndrome douloureux. Il étudie :
1° L’ossification ligamenteuse ou pseudo-sacrali-
sation:
2 La lombo-arthrite chronique;
3° La sacralisalion légitime.
Ussijication ligamenteuse. Un des élèves de B.,
Lupo, a éludié le phénomène de la sacralisation chez
l'enfant et a démontré que la sacralisation légitime
n'a aucun rapport avec Vossification ligamenteuse:
que le degré de sacralisation constaté chez l'enfant
est bien l'expression de la phase définitive de Fano-
inalie; que l'origine et la gravité de cette altération
morphologique doivent être rapportées à la période
embryonnaire.
Lomboartluite chronique. Dans le segment sacro-
lombaire, il arrive que l'altération pathologique rhu-
inatismale frappe non seulement les ligaments mais
également les éléments osseux. On a publié des cas
dans lesquels, à l'examen radiologique, il v avait
apparence de contact entre le processus transversaire
et los iliaque: il faut s'assurer sice contact a réelle-
ment lieu pour établir le diagnostic.
La sacralisation légilime est un phénomène mor-
phologique plus complexe et bien différent, Ce svn-
drome doit rester circonserit dans les termes sui-
vants : a) tendance réelle de la L* à se sacraliser:
b) transformation intime de la facette auriculaire
sacro-iliaque avec dysmorphisme des éléments sacrés :
c) situation et conformation vicieuse du plateau
sacré.
190
La sacralisation, accident morphologique anormal,
doit forcément se traduire par une morphologie
anormale de la charpente osseuse vertébrale, soit
par la scoliose angulaire sacro-sacrée, soil par la
cyphose lombaire, soit enfin par la double courbure
du rachis dorsal et cervical. Les données radiogra-
phiques ont pu démontrer que dans la prétendue
scoliose idiopathique, la déformation vertébrale est
sous la dépendance d'une orientation vicicuse du
plateau sacré. LOUBIER.
P. Sourdat (Amiens). — Coxa-plana-ostéochon-
drite de la hanche. Maladie de Calvé-Legg.
(L'actualité Médicale Picarde, Décembre 1922,
p. 217 à 220 avec # fig.)
LA. rappelle les caractères radiographiques de
cette affection : l'image en est très différente de celles
des hanches tuberculeuses.
La radiographie doit être répétée au cours du trai-
tement pour suivre l'évolution anatomique et assister
à la reconstitution du noyau épiphysaire.
Lounirnr,
Broc ct Jaubert de Beaujeu (Tunis). — Fracture
isolée du sacrum. (Bulletin officiel de la Societe
francaise d'Elechrothérapie et de Radiologie, Juin
1929, p. 228 et 229 avec 1 fig.)
Le blessé à la suite d'une chute présentait des
troubles si faibles qu'il ne consulta qu'au bout d'un
mois; la radiographie montre l'arrachement d'une
partie de Vaileron sacré. A. LAQUERRIERE,
Loubier (Paris). — Sur un cas d'ostéite. (Bulletin
officiel de la Société francaise d'Electrothérapie
et de Radiologie, Mai 1922, p. 208 )
Femme de 50 ans souffrant depuis 9 ans: la radio-
graphie montre que l'extrémité inférieure du péroné
ext hypertrophice.
En raison de la durée il est peu probable qu il
s'agisse d'un ostéy-sarcome; mais est on en presence
de syphilis ou d’ustéomyeclite chronique?
A. LAQUERRIERE.
H. Thoms (New-Haven, U. S. A). — Délimitation
radiologique du détroit supérieur. (Armerican
Journal of Obst. and Gynec., IV. Sept.1922, neo,
p. 207.)
T. fait une revue critique rapide des procédés pro-
posés jusqu'ici dans l'étude du bassin féminin et qui,
pour lui, ont l'inconvénient de nécessiter un appa-
reillage spécial et des méthodes de mesures peu
pratiques.
Il s'est proposé Wobtenir une reproduction gra-
phique du détroit superieur en proportions vraies ;
le principal obstacle est constitué par la distorsion
des images due à la divergence des rayons. T. place
le focus à 3-4 pieds au-dessus du centre du detroit
supérieur; la malade est en position demi-élendue,
arquée de telle facon que les deux branches dun
pelvimetre (fixées Fune au niveau du promontoire,
l'autre au niveau de la symphyse pubienne) soient
dans un plan horizontal.
Dans le cliché obtenu il yv a une augmentation des
images proportionnelles tant pour le squelette que
pour le pelvimetre; on les ramène à leurs propor-
lions vraies en faisant une reduction photographique
telle que, sur limage oblenue, Févcartement des
branches du pelvimelre soit le même que surle snjet
On peut alors mesurer directement le détroit supi-
rieur. MorEL KAHN.
Rayons À.
Lobligeois (Paris). — Pied bot talus bilatéral.
(Bulletin officiel de la Société francaise d Electro-
thérapie et de Radiologie, Juillet 1922, p. 267.)
Présentation des radiographies. A. L.
Laquerrière (Paris). — Malformations muitiples
du pied coincidant chez un même sujet avec
des déformations vertébrales. (Bulletin officiel
de la Société francaise d'Electrothéraprie, Mai 1922,
p. 209.)
Jeune homme présentant des déformations multiples
et internes des pieds. attribuées à un pina bifida
occulta, La radiographie ne montre pas de spina,
mais : 1° un enfoncement entre les 2 ailes iliaques
de la 5° lombaire; 2% une grosse asvmétrie de l'arc
postéricur de la 1" sacrée. LOUBIER.
Delherm ct Laquerrière (Paris). -- L'os tibial
externum. (Bulletin officiel de la Société fran-
eaise d'Electrothérapie et de Radiologie, Juillet
1922, p. 265.)
I. Apparence de fracture du scaphoïde chez un
blessé du travail, n'avant été traumatisé qu'au gros
orteil et ne souffrant pas du scaphoide.
Il. Danseuse présentant uneentorse médio-tarsienne
et avant l'aspect d'une fracture du scaphoide; mais
le mème aspect existe du côté sain.
Les A. insistent sur l'importance qu'il ya, dans les
accidents du travail en particulier, à connaitre l'exis-
tence de cet os surnuméraire. LOUBIER.
Gallois ct Japiot (Lyon). — Os trigone; pièces et
radiographies. (Lyon Medical, 40 juin 1922,
p- 470-477.)
Sur 150 astragales provenant du musée d'anatomie
de la Faculté de Lyon, les A. nont trouvé que deux
fois des traces de cartilage visibles à la radiographie
entre l'os trigone et l'astragale. D'après ces recherches
la fréquence de cet os surnuméraire (2 os trigones
pour 150 astragales) serait nettement moins grande
que certaines statistiques pourraient le laisser sup-
poser.
Sur la radiographie de profil le trait de séparation
de l'os trigone et de Vastragale est vertical, alors
qu'ordinairement les trails de fracture de l'apophyse
ont une direction plus oblique. Ce caractère radio-
graphique est à ajouter aux caractères déjà connus
(irrégularité du trait de fracture, bilaléralité fréquente
de l'os trigone, cte.)
“APPAREIL DIGESTIF
Ronneaux (Paris). — Gastrite par ingestion de
teinture d'iode. Sténose duodénale et sclérose
gastrique tardives. (Bulletin officiel de la Soctété
francaise € Electrothérayie el de Radiologie, Juillet
1922, p. 270 277 avec ü figures.)
Observation d'une malade qui, en 1904, essaya de se
suicider en avalant environ $0 centimètres cubes de
teinture diode. Traitée presque immédiatement, elle
présenta peu d'accidents aigus. En 1906, douleurs
épigastriques cédant à un regime; en 1909, nouvelle
période de douleurs. En 1912, reprise des douleurs, on
porte Je diagnostie d'uleus: en 1915, examen radio-
logique qui fait écarter ce diagnostic. Les douleurs
augmentent progressivement, des vomissements se
manifestent. En 1914, examen radiologique, image
anormale du duodénum, évacuation retardée, gène au
passage au milieu du transverse. Opération : état
scléreux du duodénum et adhérence, gastro-entero-
Rayons X.
stomie avec exclusion du pylore. Bon état jusqu'en
1920; à ce moment gène de la déglutition. Un nouvel
examen radiologique : œsophage normal, estomac
déformé, anses grèles peu mobiles, adhérence à
l'estomac de l'angle splénique gauche. Un régime
alimentaire permet une amélioration. En 1921 l'œso-
phagoscopie montre un spasme du cardia. L’estomac
se rétrécit de plus en plus, le trajet intestinal devient
rétréci et anfractueux; des adhérences se manifestent
par lavement opaque entre le gros intestin, le gréle
et l'estomac, elc. La malade meurt en 1922 de faim et
de soif sans qu'il soit possible de lenter une opéra-
tion. En somme la périgastrite, suite de brülure, n'a
pas cessé d'évoluer. A. LAQUERRIÈRE.
M. Farcy (Amiens). — Queiques remarques pra-
tiques sur l'examen radiologique de l'estomac.
(L'Actualité Médicale Picarde, Décembre 1929,
p. 255-238.)
Article de vulgarisation dans lequel PA. étudie :
4° les conditions dans lesquel'es le malade doit se
présenter au radiologue; 2° ce que doit être examen
du médecin radiologiste. LOUBIER.
Audry, Barjon et Péhu (Lyon). — Sténose duo-
dénale; diagnostic radioscopique; confirmation
opératoire. (Lyon Médical, 25 mai 1922, p. 451-
434.)
I} s'agit d'un enfant de 9 ans1/2 qui avait présenté
pendant les trois premicrs mois de sa vie des vomis-
sements bilieux presque quotidiens, qui eut ensuite
une rémission de trois ans et, depuis cette époque,
fut atteint à nouveau de crises intermittentes avec
vomissements abondants et riches en bile.
Un premier examen radioscopique pratiqué par
M. Barjon, l'enfant ayant vomi et étant à jeun depuis
la veille, montra une image gastrique normale, une
stase duodénale nette, de l’antipéristaltisme duodénal.
L'estomac et le duodénum restaient distincts avec
un pylore continent que l’antipéristaltisme ne forcçait
pas.
Un deuxième examen pratiqué aprés un repas
copieux montra deux anses intestinales dilatées,
verticales, avec lignes de niveau parallèles et d'iné-
gale hauteur, se déplacant simultanément et en
sens inverse à chaque contraction.
Un troisième examen pratiqué 1 heure 1/2 après
un grand vomissement permit de constater que les
anses inlestinales distendues avec lignes de niveau
mobiles avaient disparu. Sous l'influence de la ten-
sion considérable produite par un repas copieux, le
duodénum distendu était devenu en quelque sorte
un prolongement de l'estomac, le pylore s'était laissé
forcer el avait permis au vomissement de vider à la
fois l'estomac et le duodénum.
Le diagnostic porté par M. Barjon fut celui de sté-
nose sous-vatérienne paraissant siéger à la limite de
la région duodèno-jéjunale ou sur la troisième por-
tion du duodénuim, stenose d'origine congénitale en
raison des vomissements présentés dès la naissance.
L'intervention chirurgicale (Do Delore) montra une
sténose duodénale localisée sur la troisième portion,
provoquée par de nombreuses brides.
M. CHASSARD.
M. Egau (Szeged). — Sur le mécanisme des
mouvements del’estomacd’aprés les recherches
radiologiques sur l’homme. (Fortschritte auf d.
geb. der Rintg., Bd 29, Hft 5.)
LA. n’admet pas le rôle de l'acidité du contenu
gastrique dans louverlure et la fermeture du pylore.
Il admet que l'ingestion d'un repas opaque est
suivie d'abord d'une première phase très courte,
IQI
surtout nelte avec les liquides, au cours de laquelle
un passage de substance opaque dans le pylore et le
duodénum (surprise pylorique} peut ètre observé;
ce passage serait dù à la valeur élevée du tonus
gastrique à létal normal.
Dans la seconde phase, le péristaltisme apparait
et l'évacuation serait provoquée par les contractions
de l’autre pylorique, qui « forceraient » le sphincter
par une action purement mécanique.
D'autre part, les expériences de l'A. amènent à
nier également le glissement des liquides le long de
la petite courbure et leur évacuation immediate par
le pylore, quand l'estomac est déjà rempli d’un
repas pateux. P. SPILLIAERT.
O. Fritz (Innsbrnck). — Image radiologique d’as-
caris dans le tube digestif. ‘Fortschritte auf d.
geb. der Rüntg., Bd 29, Hft 5.)
L’A. rapporte deux observations au cours desquelles
il eut l’occasion de reconnaître des ascaris dans
l'estomac rempli de bouillie opaque; il présente
d'ailleurs les radiographies.
Dans les deux cas, il v avait des troubles digestifs
trés marqués et une exagération extrème du péristal-
tisme gastrique, qui cessèrent définitivement quand
les parasites eurent élé expulsés après absorption
de santoninc. A. SPILLIAERT.
Werner Teschendorf (Königsberg). — Image
radiologique d’un kyste du foie au cours d’un
pneumopéritoine avec remarques sur l’insuf-
flation de protoxyde d’azote dans la cavité
abdominale. (Fortsehrilte auf d. geb. der Rüntg.,
Bd 29, Hft 5.)
A propos d'un cas de tumeur abdominale géante,
dont le pneumopéritoine facilita le diagnostic, IA.
vante ’emploi du protoxyde d’azote pour l'insufflation
abdominale.
L’élimination serait extrèmement rapide et d’autre
part aucune embolie gazeuse ne serait à craindre.
P. SPILLIAERT.
APPAREIL RESPIRATOIRE
Badolle et Gaudon (Lyon). — Déformation du
diaphragme droit par adhérences pleurales;
radiographie et pièces. (Lyon Médical, 10 mai
1922, p. 583-587.)
L'écran radioscopique avait montré à droite un sinus
hbre, mais une coupole diaphragmatique de forme
conique; du sommet du cône partait une trainée
grisatre dirigée en haut et en dedans vers le mé-
diastin.
A l'autopsie.la base du poumon était libre. sauf en
un point où une bandelette fibreuse très courte reu-
nissait le tissu pulmonaire au diaphragme. La trac-
tion exercée par celle adhérence unique rendait bien
compte du soulèvement conique dn sommet de la
coupole. M. Cassar.
Roubier, Coste ct Valentin (Lyon). — Caverne
tuberculeuse du sommet droit ayant donné une
image radiologique de pyopneumothorax par-
tiel. (Lyon Médical, 10 juillet 1922, p. 970-977.)
Chez un tuberculeux pulmonaire présentant une
expectoration abondante et fétide, la radioscopie
avait montré à la partie supérieure du champ pul-
monaire droit une image hydro-aerique nette, retrou-
vée invariablement à plusieurs examens et coincidant
avec une absence totale de signes d’auscultation.
192
On fit le diagnostic de pnenmothorax partiel supé-
rieur ou peut-ètre interlobaire, probablement de
nature gangréneuse.
D'autre part, à la base gauche où s'entendaient un
souffle et des rales gargouilles, la radioscopie ne
révéla aucune image hydro-aérique,
A lautopsie on trouva au milieu du lobe supérieur
droit une caverne du volume d'un œuf, contenant un
pus abondant. C'est cette caverne, se vidant certai-
nement très mal par les bronches, qui avait simulé
radioscopiquement un pyopnenmothorax. Du côté
gauche, il existait à la base du poumon une autre
caverne à parois gangréneuses el pleine de pus fétide.
Cette deuxième caverne n'avait donné aucune image
radioscopique. M. Cirassarp.
Robert Chaperon (Paris). — Artères pulmonaires
et ombre hilaire normale. (Bulletin de la Sociité
francaise d'Electrothérapie et de Radiologie,
Oct. 1922, p, 516-521 avec 2 figures et 2 planches
hors texte.)
Un travail sur le mème snjet de MM. Delherm et
Chaperon a paru dans le Journal de Radiologie (Jan-
vier 1925). A. LAQUERRIERE.
P. Ameuille et W. Julien (Paris). — Pneumo-
thorax artificiel réalisé malgré des probabilités
cliniques et radiologiques de symphyse pleu-
rale. (Bull. et Mim. de la Soc. méd. des Hôp. de
Paris, n° 57, 28 décembre 1922, p. 1747.)
Tres instructive observalion à l'appui de la thèse
récemment soutenue par Ameuille sur l'impossibilité
d'affirmer Pexistence d'une symphyse pleurale d'après
les signes cliniques et radiologiques. Une femme est
alteinte depuis quinze ans de tuberculose pulmonaire
gauche. L'hémithorax gauche, mat à la percussion
dans toute sa hauteur, est rétracté à sa base; la
pointe du cœur bat dans la région axillaire et la sinis-
trocardie est telle qu'à l'examen radioscopique, en
position antérieure, l'oinbre cardiaque complètement
séparée de l'ombre vertébrale par une bande claire,
atteint l'ombre de la paroi axillaire. Les probabilités
sont tres grandes en faveur d'une symphyse pleurale
et il semble que toute tentative de pneumothorax
artificiel soit vouée à un échec. Cependant chez cette
malade un pneumothorax est réalisé sans grandes
diflicultés. Je cœur revient partiellement à sa place et
l'amélioration subjective est très grande.
Cest une fois de plus la démonstration que dans
aucune circonstance on ne peut aftirmer l'existence
d'une symphyse pleurale sans avoir préalablement
essayé le décollement des deux feuillets pleuraux.
A. B.
Von Falkenhausen (Breslau). — Image radio-
logique de la bronchite aigüe et chronique.
(Fortschritte auf der geb. der Röntg. Bd 29, HfL 5.)
L'A. a examiné des malades vigoureux atteints de
bronchite banale et cliniquement non suspects de
tuberculose.
Il a trouvé chez eux des ombres ramifices, partant
du hile, sous forme de bandes étroites à bords
parallèles, conservant leur calibre jusqu'à la partie
externe des champs pulmonaires.
Chez certains malades, des nodules bronchopneu-
moniques surajoulés simulaient l'aspect de la tuber-
culose. L'A. attribue ces ombres ramiliées à la pro-
jection des bronches et non aux vaisseaux puline -
maires. P. SPILLIAERT.
A.-R. Elliott (Chicago). — Lithiase bronchique.
(Lhe Journal of Amer, Med. Ass., LXXIX, n° 16,
14 oct. 122, p. 1511.) |
Rayons À.
E. rapporte une observation de lithiase bronchique;
en 10 mois 12 calculs de taille variable ont été ex-
pulsés (jusqu'au moment de l'observation le malade
a expulsé 60 calculs dont le plus volumineux de
15%x<1,1%x0,7 pesant 0,5 grammes a échappé à lexa-
men aux rayons).
E. fait une étude rapide de cette affection « proba-
blement plus fréquente qu'on ne croit, et en partie
responsable de certaines toux chroniques ».
L'examen radiologique du cas étudié ne montre
qu'une opacité accentuée des ombres hilaires et
quelques minimes noyaux de calcification, loin d'ètre
en rapport avec la fréquence de l'expulsion des
calculs. Moret KAN.
DIVERS
Boulan (Paris). — Radiographies après injec-
tions intra-musculaires d’huile iodée. (Bull. ef
Mém. de la Soc. méd. des Hop. de Paris, n° 51,
1922, p. 1501.)
Présentation de radiographies montrant la persis-
tance de l'iode dans les régions où on linjecte: on le
retrouve plus de trois ans et demi après l'injection.
A.B.
Nogier (Lyon). — Radiodermite grave de la paroi
abdominale consécutive à une radiographie
rénale faite par un non médecin. (Lyon Me-
dical, 25 oct. 1922, p. 905-907.)
Nouvel exemple d'une radiodermite grave, évoluant
depuis cing ans, à la suite de lutilisation intempes-
tive des rayons X par un manipulateur radiographe
incompétent. M. CHASSARD.
H. Künstner et H. Meyer (Goltingen). — Les
bases physiques du pneumopéritoine. (/ ort-
schritte auf d. geb. der Rontg, Bd 29, Hit 9.)
Les A. attribuent les contrastes que fait naitre
entre les organes abdominaux le pneumopéritoine à
l’atténualion des effets nuisibles du rayonnement se-
condaire de la paroi abdominale et de ses muscles.
Des expériences directes leur ont montré que l'in-
terposition entre l'objet radiographié et ampoule
d'un radiateur secondaire n'a plus d'effet nuisible sur
la netteté de l’image si ce radiateur secondaire est
éloigné de 10 centimètres de l'objet radiographié (et
rapproché par conséquent de l'anticathode).
P. SPILLIAERT.
QO. Fritz (Innsbruck). — Pneumopéritoine après
laparotomie. (Fortschritte, auf d. geb. der Rôntg,
Bd 29, HfL 9.)
Toute laparotomie provoque la pénétration de gaz
dans le péritoine, et ce gaz disparait en général très
vile.
L’A. a eu l'occasion cependant d'observer deux cas
où, 13 et 16 jours après l'intervention, la radioscopie
montrait encore du gaz en quantité suffisante pour
décoller les organes sous-diaphragmaliques en posi-
tion debout.
I} y aurait donc de grandes différences dans les
aptitudes individuelles à résorber du gaz introduit
dans la cavité péritonéale. P. SPILLIAERT.
De Boissière (le Havre). — Le contrôle chirur-
gical du diagnostic radiologique. (Bulletin offi-
ciel de la Société francaise d'Electrothérapie et
de Radiologie, Juin 1922, p. 225-227.)
37 malades examinés par l'A. ont été opérés ulté-
ricurement: pour 28 malades (5 ulcus, 15 néoplasmes
Rayons X.
de VYestomac, 4 cæcums mobiles, 5 néoplasmes du
colon) l'opération confirma le diagnostic radiolo-
gique.
Pour 5 autres la radioscopie s'est montrée insuffi-
sante à l'élablissement d'un diagnostic précis (un
estomac à évacuation irrégulière : à Popération ulcus
de la petite courbure, fixité du côlon ascendant ; à
l'opération granulations tuberculeuses du cæcum et
de I'S ilaque et adhérences de ces deux organes; :
rétrécissement de FS iliaque. l'intervention chirurgi-
cale montre des adhérences de FS iliaque, mais de
plus une appendicite.
Dans # cas la radioscopie permit de redresser le
diagnostic porté cliniquement et la chirurgie lui
donna raison (un prétendu néoplasme de l’estomac
était une appendicile; un prétendu néoplasme de
l'intestin était un calcul cæcal; une lésion de l'esto-
mac étail une appendicite ; une lésion de l'estomac
était un kyste du pancréas).
Enfin dans 2 cas le diagnostic radiologique fut en
défaut: un cas pris pour un ulcus gastrique était une
appendicite: un cas considéré comme un néo pos-
sible du voisinage de l'estomac était une appendicite.
A. LAQUERRIÈRE.
RADIOTHÉRAPIE
GÉNÉRALITÉS
Schvgt (Gottingen). — Examen capillaro micro-
scopique de i’érythéme produit par les rayons X
sur la peau de l'abdomen. (Münchener Medi-
sinische Wochenschrift, t. LXIX, n° 52, 11 août
1922, p. 1178.)
Après une première application d'une dose d'éry-
thème on observe souvent dès les premières heures
une augmentation du nombre et du diamètre des
capillaires ; quelquefois après une phase inverse de
courte durée. Ces modifications sont encore visibles
au bout de 5 à 4 semaines; l’état normal est rétabli
à partir de la 6° semaine.
Lorsqu'on répète, après intervalle convenable, une
irradiation de mème dose, les phénomènes sont les
mèmes à la 2° application, mais ils s’inversent à la 3°
qui détermine une diminution du nombre et ducalibre
des capillaires. M. LAMBERT.
Nogier (Lyon). — Action très faible de fortes
doses de rayons X sur des graines de ray-grass
et de balsamines. (Lyon Médical, %à no-
vembre 1922, p. 1017-1019.)
Des centaines de graines sèches de ces deux
plantes avant reçu des doses énormes de rayons X
(jusqu'à 100 H) ont germé et poussé avec un retard
nel sur les graines témoins, mais avec un retard
faible. M. CHASSARD.
J. Nageotte (Paris) — Remarques sur l'ostéo-
radio-nécrose de Cl. Regaud. (Comptes rendus
des séances de la Sociëlé de Biologie, t. LXXXVII,
1922, n° 29, p. 913-915.)
Au sujet de la conception exposée par Regaud sur
le mécanisme de losteo-radio-nécrose, l'A. pense que
la vulnérabilité de l'os vis-à-vis des rayons ne tient
pas seulement à une propriété inhérente à la sub-
stance fondamentale, mais également à la mortifica-
tion des cellules osseuses très fragiles par elles-
mèmes. Pour s'en assurer il faudrait étudier histolo-
grquement les os des régions irradiées.
A. Dariacx.
193
Cl. Regaud (Paris). — Sur la sensibilité du tissu
osseux normal vis-à-vis des irradiations X et y
et sur le mécanisme de l'ostéo-radio-nécrose.
(Comptes rendus des séances de la Société de
Biologie, t. LXXXVII, 1922, n° 27, p. 629-652.)
Le tissu osseux, à moins qu'il soit en cours de
développement d'accroissement ou de réparation
passe pour le plus réfractaire à l’action des radia-
tions.
Un os envahi par un processus néoplasique né
dans son voisinage et traité par les rayons X ou y
subit fréquemment la radio-nécrose. L’A. à observé
plusieurs cas de radio-nécrose du maxillaire inté-
rieur en trailant des cancers de la langue après
ulcération de la muqueuse sous-jacente par l'action
des rayons y,
De ces observations et d’autres sur des os sains
ou pathologiques et en les rapprochant des données
acquises sur l'émission et les propriétés des rayonne-
ments secondaires, l’A. apporte les conclusions sui-
vantes :
le Le fait que dans certaines circonstances, la
radio-nécrose de l'os a lieu sous des téguments
intacts démontre que le tissu osseux est plus vulné-
rable par les rayons que le derme de la peau.
II. Selon toutes probabilités la vulnérabilité de l'os
vis-à-vis des rayons est une propriété inhérente à la
substance fondamentale en non pas aux cellules
osseuses.
IH. I ne s'agit pas là d'un phénomène de radio-
sensibilité élective, mais d'un phénomène de radio-
sensibilité diffuse conditionné par la calcification de
la substance fondamentale, chaque grain calcaire
constituant une transformation du rayonnement pri-
maire peu absorbable en rayonnements secondaires
très absorbables.
IV. La modification déterminée par les ravons per-
met au tissu osseux de continuer à se comporter
d'une façon apparemment normale aussi longtemps
que louverture de la région ne la condamne pas à
l'infection.
Infecté, le tissu osseux irradié est exposé à subir
une nécrose massive et rapide dont la particularité
la plus caractéristique est une résistance presque
absolue des parties mortiliées à l'histolyse.
A. DARIAUX.
Halberstaedter et O. Wolfsberg (Berlin). —
Influence des rayons de R ntgen sur la colora-
tion vitale des tissus. (Fortschritte auf d. geb.
der Rünty., Bd. XXIX, Heft 5.)
Les A. ont cherché à mettré en évidence des varia-
tions très légères des propriétés des tissus après
irradiation, bien avant la production de lésions histo-
logiques dérelables.
Ils ont constaté que l'irradiation modifie la maniere
dont se comportent les tissus en présence des colo-
rants « vilaux », comme Je « trypan-blau », introduit
par voie sous-culanée: les tissus des animaux irradiés
se colorent d'une manière plus intense et plus rapide
que ceux des animaux témoins.
Vis-a-vis du tissu épithélial, du foie et du rein,
l'effet est déjà appréciable quelques minutes après
une irradiation courte, atteint un maximum au bout
d'une heure et décroil dans les jours qui suivent.
Le tissu conjonctif. au contraire. est beaucoup
moins sensible et ne présente un maximum de colo-
ration par injection de « trypan-blau » que 7 jours
après lirradiation.
Il parait intéressant de noter que les effets sur le
tissu épithélial disparaissent en quelques jours. de
sorte qu'ils échappent complétement à une recherche
faite trop tardivement. P. SPILLIAERT.
194
C.-R. Schlayer et Nick (Berlin). — Recherches
sur la mesure de l'absorption spécifique des
tissus pour les rayons de Rontgen. (Fort-
schrilte auf d. geb der Ronty., Bd XXIX, Heft. >).
Cet article est la reproduction d'une conférence
faite par les A. sur leurs recherches à ce Sujet.
Le principe de leur méthode consiste à comparer
l'opacité d'épaisseurs connues de divers tissus à celle
d'un corps qui a le méme pouvoir absorbant que
l'eau. le « perlinax ».
Les mesures d'intensité sont effectuées à laide
d'un électroscope élalonné, en relation avec une
chambre Wionisation. Un électroscope de controle
permet d'effectuer les corrections nécessilées par les
variations du courant utilisé et du rayonnement du
tube.
I y a de notables différences entre les divers
tissus, et l'absorption est sensiblement proportion-
nelle au poids spécilique du tissu.
Une très grande difticullé se présente dans la pra-
tique. c'est la quasi-impossibilité de mesurer avec
précision l'épaisseur d'un tissu mort, el, a fortiori,
vivant.
A l'état pathologique, on trouve des variations
considérables de transparence dans les états cachec-
tiques et les wdémes d'origine rénale.
ll ne se dégage d'ailleurs de tout l'article aucune
conclusion bien précise, et le sujet n'a été qu'ébauché
jusqu'ici, P. SPILLIAERT.
Delherm et Guillonet (Paris). — Un cas d'os-
téome du coude traité par ia radiothérapie.
(Bulle.in officiel de la Société francaise d Electro-
thérapie et de Radioloyie. Mar 1922, p. 205-205
avec 5 fig.)
Ostéome consécutif à une luxation réduite ; le trai-
tement radiothérapique a permis la récupération de
tous les mouvements et une diminution marquée de
l’ostéomie. A. LAQUERRIERE.
NEOPLASMES
Steinkat (Stuttgard). — La radiothérapie des
neoplasies malignes en particulier des carci-
nomes. (Münchener Medizinische Wocheuschrieft.
T. 69, n° 50, 28 juillet 1922, p. 1105.)
Réquisitoire contre la radiothérapie qu'il faudrait
tolérer seulement pour les cancers moperables et les
récidives. L’argumentation de VA. serail aisée a re-
tourner contre les autres procédés de traitement el
en particulier contre la méthode chirurgicale.
M. LAMBERT.
Schaedel (Hambourg). — Les goitres malins.
(Münchener medizinische Wocheuschricft. T. 69,
n° 90, bt sept. 1922, p. 1282 )
LA. partant de ce fait que lépithélioma du corps
thyroïde subit sous l'influence des rayons N une ré-
gression beaucoup plus rapide que le goitre simple,
propose Virradiation de la tumeur suspecte comme
moyen de diagnostic, d'autant que le traitement radio-
thérapique constitue pour lui le traitement de choix
du cancer thvroïdien. Les ganglions hihaires et les
ganglions régionaux doivent subir également lirra-
diation, Au contraire, le sarcome n'est pas influencé
par les rayons X. En somme, pour le cancer épithé-
hal de la thvroïde, la radiothérapie amène une ré-
gression rapide el durable de la tumeur primaire,
mais seulement une disparition transitoire des métas-
tases, qui sont de plus en plus radioresistantes au
fur et à mesure de leur apparition. Cependant meme
Rayons X.
pour ces récidives, la radiothérapie amène une pro-
longation de la vie. Des 15 cas traités par l'auteur,
6, soit 40 0/0, dont 2 inopérables, eurent une survie
d'au moins 7 ans. Mais sur ces 15 malades, 6 seule-
ment ont été trailés sans lacune, dont 5, soit alors
85 0,0 sont entièrement guéris. M. LAMBRET.
Desplats (Lille). — Essais de radiothérapie péné-
trante à doses massives sur divers cancers
inopérables. (Bulletin officiel de la Société fran-
caise d'électrothéramne et de Radiologie. Mai 1922,
pages 191-202.)
L'A. présente les résultats qu'il a obtenus avec 20-
2 centimetres d'élincelle et une filtration de 5 à
10 imillimetres sur: 1° des tumeurs réputées très
radiosensibles (sarcomes et lymphadéenomes; 2° can-
cers du sein; 5 cancers ulérins: 4° cancers bucco-
pharvngés. Les résultats immédiats sont satisfaisants
dans la majorité des cas; mais les récidives ont été
fréquentes et se sont montrées, mème quand elles ne
produisaient pas i situ, rebelles aux traitements
radio ou curicthérapiques
Dans la discussion, M. Pierquin confirme ces résul-
tats; certains des malades, qui ont fait Pobjet de sa
communication il y a quelques mois, ont récidivé.
Les deux orateurs sont d'accord pour estimer que
l'usage de la radiothérapie ultra pénétrante permettra
sans doute d'oblenir mieux. A. LAQUERRIÈRE.
C. Rowntree (London). — Cancer des rayons X.
(Brit. med. Journ. 9 déc. 1922.)
R. fail un exposé rapide des cas qui se sont pro-
duits en Angteterre. [ rappelle la localisation presque
exclusive au niveau de la main et le rôle protecteur
de la manche des opérateurs; cependant il trouve
une fois une localisation thoracique au niveau de len-
trebaillement des vêtements avec atteinte également
au niveau du menton, el une fois au niveau de la
paupière et de Porteil.
Il étudie rapidement l'évolution clinique en insis-
tant sur l'importance capitale de la biopsie de la
lésion aussi bénigne qu'elle paraisse.
R. pense que le cancer ne peut se développer qu'au
niveau d'une brilure par les rayons ou tout au moins
d'un érythème sévère, et après exposition ultérieure
à des doses faibles et répétèes pendant un minimum
de 445 ans. sans que ces conditions soient indis-
pensables d'ailleurs l'évolution de la dermite radiolo-
gique nettement constituée demeurant progressive ;
la periode latente a donc une importance considé-
rable.
R., étant donnés ses caractères cliniques, considère
le cancer des rayons X comme nettement spécifique
et comme presque expérimental. MOREL KARN.
Aurand et Nogier (Lyonu). — Action favorable de
la radiothérapie sur une tumeur de la cho-
roide. (Lyon Médical, 20 mai 1922, p. 404-496.)
Essai de radiothérapie sur une tumeur de la cho-
roide. 4 séries de 12 H {iltrés sur 5 millimetres d'alu-
minium, avec un intervalle d'un mois'entre chaque
série. Régression importante de la tumeur, améliora-
tion de l'acuité, agrandissement du champ visuel. La
malade est en cours de traitement. Le résultat obtenu
est déjà encourageant et permet d'espérer une gué-
rison complète par des applications judicieusement
renouvelces, M. CHASSARD.
SANG ET GLANDES
Wolmershäuser et ÆEufinger (Francforl-sur-
Main). — L'irradiation de la rate dans les
Rayons X.
hémorragies génitales. (Münchener medizinische
Wochenschiilt, t. LAIX, n° 29, 21 juillet 1922,
p. 1077.)
L'A., s'appuyant d'une part sur ce que lirradiation
de la rate augmente la coagulabilité sanguine, d'autre
part sur les relations mises en relief par Ascher
entre la rate et l'appareil génital féminin, ont irradié
la rate d'un certain nombre de femmes dont les
hémorragies utérines avaient résisté à tout autre
traitement : 14 annexites, 4 avortements fébriles,
2 tumeurs ulérines, 2 ménorragies de ja puberté.
Les résultats furent bons, et dans les 2 derniers cas,
l'hémorragie cessa et des règles normales et régu-
lières s’installerent à la suite de l'irradiation. La dose
administrée fut de 1/3 de la dose entanée fournie par
un tube Cooligde dont le rayonnement. tiltré sur 0,5 Zn
et # mm Al, avait un coefficient de pénétration de 15.2.
M. LAMBERT.
CI. Regaud (Paris). — Le rythme alternant de la
multiplication cellulaire et la radiosensibilité
du testicule. (Compiles Rendus de la Sucielé de
Biologie, t. LXXXVI, 1922, n° 15, p. 822-824.)
4e Les spermatogonies passent par des moments
de radiosensibilité exquise (corressondant à leurs
divisions) séparés par des durées plus longues de
radiosensibilité moindre (correspondant aux inter-
valles de repos entre les divisions).
2 Dans l'ensemble du testicule, il y a à tout mo-
ment un mélange de spermatogonies inégalement
sensibles.
Ces faits exposés, l'A. envisage # modalités d'irra-
diation au point de vue du temps et de Fintensité.
le Irradiation unique brève à dose faible, mais sufli-
sante pour luer seulement les spermalogonies en
vue de division.
Il en résultera quelques lacunes de spermalogénése
malgré le rétablissement ultérieur de la fonction
sperimatogène dans la plus grande partie du testicule.
2 Irradiation unique, breve, à dose assez forte pour
tuer toutes les spermatogonies en division ou au
repos.
I] en résultera une stérilisation totale et définitive.
5 Irradiation discontinue, seances courtes à inter-
valles convenables donnant chacune la dose léthale
pour les seules spermatogonies en division.
Il en résultera des lacunes de spermatogénese
nombreuses et étendues allant facilement à la stéri-
lisation totale et définittve.
4° Irradiation continue et prolongée (par curiethé-
rapie) avec un seuil d'intensité suffisant pour la mort
des spermalogonies en division.
Ilenrésullera une stérilisation à dose totale moindre
qu'avec les modalités ci-dessus, toutes les sperma-
togonies passant à tour de role par le moment de
radiosensibilité exquise pendant la durée de Pirra-
diation.
« Donc le rythme alternant de la reproduction
cellulaire fournit une explication de Fleflicacité de
l'irradiation prolongée dans le cas où la prolongation
de Virradiation compense une diminution de linten-
sité du rayonnement sans augmenter la dose totale. »
Sous l'action continue du ravonnement la résistance
des cellules en repos et surtout en division diminue
graduellement. A. DARIAUX.
APPAREIL GÉNITO-URINAIRE
Robert Knox (Londres). — Le traitement des
affections gynécologiques par les rayons X et
199
le radium. (Brit. Med. Journ., n° 5224, p. 678,
1# octobre 1922.)
K. passe en revue les principes généraux du trai-
tement, les réactions de l'organisme, la technique,
les dangers de la radiothérapie.
Contre-tndications du traitement par les radiations
(ravons X ou Radium) par exemple dans un cas de
fibro-mvome uterin : f° calcification de la tumeur;
Ye dégéncrescence: 3° tumeurs malignes (cependant
apres discussion de Vintervention chirurgicale, on
peut recourir, dans le cas où éelle-ci serail rejelce,
au traitement combiné par les ravons et te radium,
mais avec les plus gandes précautions; $° infection
surajoutée; 5 salpingite aiguë et péritonite pelvienne ;
6° fibrome pédiculé sous-muqueux; 7° il faut traiter
les affections aiguës du voisinage (appendicile, cys-
tite...) avant tout traitement du fibrome.
Avantages el inconvénients du traitement par les
reyons X. A} Avantages : 1° traitement indolore ne
produisant que des troubles passagers; 2° pas de
modifications dans le genre de vie du malade; 3° pas
de précautions opératoires préalables; 4° bénignité
relative des accidents post-ménopausiques; 5° con-
valescence rapide apres la ménopause, pas de choc
opératoire. B) Inconvénients : 1° si on excepte la
radiothérapie profonde, longue durée du traitement;
2° insuccés; 5 persistance de la tumeur malgré sa
régression: 4 modifications sanguines.
Monrec-Kaun.
Lebon (Paris). — Traitement rapide en séances
rapprochées d’un fibrome par la radiothérapie
à grande puissance. (Bulletin de la Société de
Radiologie médicale de France, Octobre 1922,
p. 216-218, avec 2 fig.)
A côté de la radiothérapie à doses massives et de
la radiothérapie à doses modérées et espacées, IA.
estime que dans le traitement des fibromes utérins
il existe une méthode qui ne présente que des avan-
tages : la radiothérapie à doses élevées et à séances
rapprocheées.
LA. rapporte Pobservation d’une malade qu'il a
traitée à raison d'une séance quotidienne pendant
8 jours, Chaque région utéro-ovarienne avait recu
par 2 porles d'entrée (une antérieure, une posté-
rieure) une dose, mesurée en profondeur de 50 IT. La
guérison a été complete. P. Trecuor.
E. Opitz (Fribourg). — Considérations biolo-
giques sur le traitement radiothérapique du
cancer utérin. (Münchener medizinische Wochen-
schrift, L LXIX, n° 25, 26 juin 1922, p. 917.)
Les résultats de la radiothérapie sont supérieurs à
ceux du traitement chirurgical. Les rayons agissent
autant sur les défenses de Forganisme que sur le
tissu néoplasique. Les trés hautes doses, dont
action sur l'état général est considérable. sont plus
nuisibles qu'utiles. I en est notamment ainsi lors du
traitement des récidives : les doses massives abou-
tissent souvent à des résultats désastreux, tandis que
de faibles doses amènent la régression. Aussi FA,
adininistre-t-il seulement des doses modérées répar-
ties en ‘deux champs: Fun ventral, Pautre dorsal. La
curiethérapie doit ètre employée en mème temps
que la radiothérapie. I est nécessaire d'associer aux
agents physiques un traitement medical.
M. LAMBERT.
Substances radioactives.
SUBSTANCES RADIOACTIVES
GENERALITES
Ee
Nogier (Lyon). — Les méthodes en radiumthe-
rapie: radium caustique et radium électif.
(Lyon médical, 25 mai 1922, p. 455-440).
A l’action brutale de la méthode causlique qui
frappe de mort toutes les cellules, saines et néopla-
siques, et produit des escarres longues à guérir,
l'A. oppose la méthode élective dont Regaud et son
école ont montré les avantages.
Cette méthode repose sur la nécessilé de ménager
le tissu conjonctif dont le rôle dans la defense de
l'organisme contre le cancer est extremement impor-
tant. Elle comporte Femploi d'une filtration primaire
très soignée, l'absorption du ravonnement secondaire,
des filtres et un recul suffisant du fover radifere, la
durée d'application étant évidemment augmentée,
d'autant plus qu'on filtre davantage et qu'on s'éloigne
davantage des tissus à traiter.
La méthode élective permet d'aborder avec succès
la cure de lésions pour lesquelles la méthode caus-
tique est impuissante.
A la méthode élective se rattache
fure qui, judicieusement employée,
mum l'action caustique du radium
quelque sorte son action élective.
la radiumpunc-
réduit au mini-
en exaltant en
M. Citassarp.
Nogier (Lyon). — Sur la radio-activité des eaux
de Saii-les-Bains (Loire). (Lyon médical, 29 mai
1922, p. 443-445).
Des recherches de l'A. on peut tirer les conclu-
sions suivantes :
4 La quantité d'émanation contenue dans Jes eaux
de Sail-les-Bains oscille autour du chiffre de
11.52% millimicrocuries par litre et ne subit que des
fluctuations légeres.
% L'eau de Sail n'est jamais inactive même par
grande sécheresse.
© 5 Les eaux de Sail ont donc une origine très pro-
fonde. particularité qui explique leur pureté au point
de vue bactériologique et leur transparence remar-
quable mème sous une grande épaisseur,
% L'émanation contenue dans les eaux de Sail-les-
Bains est bien émanation du radium. Elle se détruit
conformément à une loi exponentielle et diminue de
moitié en 5,80 jours. |
te Les mesures faites sur de Peau transportée à
Lvon montrent que les conditions de transport et
d'embouteillage sont bonnes. D'où possibilité pour
le malade d'une cure radioactive à domicile.
M. CHassarp.
Cluzet et Chevallier (Lyon). — Sur la toxicite de
emanation du thorium en inhalation pro-
longée. (Comptes rendus des séances de la Socicle
de Biologie t. LXXXVI, 1922, n° 12, p. 695-694.)
Les À. ont soumis des cobayes à l'émanation pro-
longée de thorium correspondant pour 8 jours a
JUS millicuries d'émanalion de radium détruite. Tbs
ont observe la mort au N° jour apres une courte
période de dyspnée. L'autopsie a montré une Conges-
tion du foie, de la moelle osseuse et du poumon. La
durée mortelle n'a pas varié avec une quantite
d'émanation plus forte. Le débit du courant duur
dans la cloche était de 39 à 40 litres par heure.
A.DaRiaUx.
W. Grzywo-Dabrowski (Varsovie). — Sur Pin-
fluence des rayons du radium sur le système
nerveux central de la souris. (Revue neurolo-
giyue, Août 1922, p. 1126-1157 avec fig.)
De ce travail expérimental on peut tirer les con-
clusions suivantes: les rayons du radium agissent
d'une manière évidente sur les cellules nerveuses,
en y produisant des moditications régressives, même
dans les cas où leur action est de courte durée.
Lorsque l'action est prolongée. elle détermine la
désagrégalion et Patrophie des cellules et des fibres
nerveuses. On n’a jamais observé de modifications
inflammatoires soit dans les méninges, soit dans le
tissu nerveux; mais on note des modificalions dans
les parois des vaisseaux.
Les rayons du radium pénètrent assez profondé-
ment dans le tissu nerveux.
LA. a remarqué que les modifications sur la moelle
et sur le cerveau étaient analogues, mais plus pro-
noncées sur le cerveau qui est plus accessible aux
ravons que la moelle. LOUBIER.
RADIUMTHÉRAPIE
NEOPLASMES
Minervini (Naples). — Un cas de sarcome de la
cuisse traité par ies rayons X et le radium.
(Achinolerapia, Juillet 1922, vol. II, fase. 5.)
Le diagnostic de la maladie était facile et évident
chez un jeune homme de 17 ans; évolution maligne
qui. en l'espace de trois mois a gagné tous les tissus
mous profonds de la région antéricure de la cuisse,
au voisinage des Vaisseaux fémoraux; hémorrhagies
multiples.
L'action des ravons X et du radium a été intense
et rapide. On a irradié une première fois 10 h., une
deuxieme fois 4h. sur 0 mm à de zine de 5 mm d’alu-
minium à 0 mm 40 de distance et avec une intensité
de 22 m À. Ces séances furent suivies de deux appli-
cations de tubes radifères laissés en place 24 et
2 heures. Le malade qui était mourant a survécu
trois mois; les tissus étaient en voie de cicatrisation
mais Pextréme faiblesse du malade n'a pas permis
d'espérer un meilleur résultat. M. GRUNSPAN.
A. Bloch et J. Tarneaud (Paris). — Un cas de
néoplasme du sinus maxillaire opéré et traité
par la Radiumthérapie. (Annales des mal. de
l'oreille, du larynx, du nez et du pharynæ.
T. XLI, n° 7. Juillet 1922, p. 741.
Les A. rapportent l'observation d'un épithélioma
spino-cellulaire du toit du sinus maxillaire gauche,
propagé à la fosse ptérvgo-maxillaire el révélé par
une trépanalion exploratrice et biopsie, en l'absence
de signes cliniques nels. Fausse guérison par traite-
ment au Radium: récidive in silu 6 mois après. Les
A. préconisent Fassociation de la chirurgie et de la
radiothérapie. F. LEPENNETIER.
J. Guisez (Paris). — De quelques résultats éloi-
gnes du traitement par le radium de cancer de
œsophage et du larynx. (Annales des mal. de
Substances radioactives.
l'oreille, du larynx, du nes et du pharyne.
T. XLI, n°7, p. vol.)
L’A. rapporte 5 cas de cancer du larynx traités par
le Radium après thyrotomie simple et guéris depuis
5, 2 et 5 ans. Pour œsophage l'A. rapporte 1 obser-
vation de guérison datant de 11 ans, 5 datant de
b ans, et 2 de 5. La grande difficulté de la technique
est de placer et de maintenir le Radium en bonne
position; repérer exactement le cancer, employer la
longue sonde semi-rigide contenant les tubes de Ra.,
écarter les cachectiques, les stenoses très serrées,
éviter la gastrotomie. F. LEPENNETIER,
Kotzareff et Wasmer (Genève). — La fixation
élective des substances radiumcolloidales sur
les celluies embryonnaires et néoplasiques.
Son importance dans le diagnostic et le traite-
ment du cancer. (Bulletin de l'Académie de Mé-
decine, n° 54, p. 146, séance du 24 octobre 1122.)
Dans cette note, présentée par M. Quénu et qu’on
souhaiterait plus précise, sont énoncées, à l'égard
du diagnostic et du traitement des tumeurs cancé-
reuses, des propositions qui seraient d'un très grand
intérèt si leur exactitude était rigoureusement con-
firmée.
Les A. ont observé que les corpuscules atomiques
des substances radiumcolloïdales introduites dans
l'appareil circulatoire d'une femelle de cobave en
gestation vont se fixer électivement sur embryon.
Du moins ils affirment que sur une plaque photogra-
phique, il est aisé d'oblenir Vimage curiegraphique
de cet embryon. Ils ont observé aussi cette fixation
élective des substances radiumeofloïdales sur les tu-
meurs primitives el leurs métastases par linjeclion
intra-veineuse du contenu d'ampoules poloniées
“adiumcolloïdales à divers malades porteurs de néo-
plasmes. Du moins, ils aftirment avoir obtenu limage
curiegraphique de ces néoplasmes, ils citent en par-
ticulier une métastase localisée à la base du cerveau
et révélée par son image curiegraphique. C'est cette
image qu'il importerait de voir et dont il serait né-
cessaire de discuter la valeur.
Enfin ils rapportent une seule observation clinique,
celle d’une femime de 66 ans, alleinte d'un endothe-
liome de Ja région parotidienne gauche avee méta-
stases dans les ganglions préauriculaires et cécité
de l'œil gauche: c'est chez cette malade que l'injec-
tion radiumcolloïdale intra-veineuse révèle une méta-
stase localisée à la base du cerveau. Apres 6 injec-
tions intra-veineuses et 5 injections locales de liquide
radiumeolloïdal polonié, la tumeur primitive a dis-
paru ainsi que les ganglions; les épreuves curie-
graphiques montrent la régression de la métastase
de la base du cerveau. La malade meurt d'hémor-
ragie cérébrale, il n'y a pas d'autopsie.
Sur cette nouvelle méthode de diagnostic et de
traitement du cancer en atlendant des preuves plus
isdiseutables, 11 parait sage de réserver toul juge-
ment. A. B.
Guisez (Paris). — De la laryngotomie associée
aux applications de radium dans le cancer
du larynx (X° Congres d'Otolouie et Ann. des
mal. de l'oreille, du laryna, du nes, du phariynx.
T. XLI, n° 9, Septembre 1922, p. 977.)
LA. emploie la technique suivante : thvrotomie,
application de radium doses faibles, très filtrées) en
application prolongée durant # à ò jours et trachéo-
tomie qu'il laisse 2 à 3 mois pour pallier aux phéno-
mènes dvspnéiques s'il v en a.
L’A. estime que la nécrose des cartilages signalée
par quelques auteurs est due à des doses trop fortes
et insuflisamiment filtrées. F. LEPENNETIER.
197
Largnon (Lyon). — Association de la Laringo-
fissure, du radium, des rayons X dans le trai-
tement du cancer du larynx. (X° Congrès d'Oto-
logie et Ann. des mal. des oreilles, du larynx,
du nes, et du pharynæ. T. XLI, n° 9, Sept. 1929,
p. 974.)
L'A. avec Bérard pratique d'abord la laryngo-fis-
sure avec exlirpation large des parties molles néo-
plasiques uni où bilatérales, sous-anesthésie locale.
Quand l'opération conservatrice ne peut atteindre
tout le mal ils appliquent de suite le radiuin tube de
2 milligrammes de Ra Br, fillrés. pendant Sheures).
Mais ces fortes doses peuvent produire des brûlures
graves, de la nécrose du cartilage et des rétrécisse-
ments. On pourrait aussi faire par la brèche de
laryngo-fissure 5 a4 séances de rayons X de 2 à
ð heures chacune en reprenant quelques semaines
plus lard de nouvelles séances à travers la peau. Les
A mont encore pu comparer les deux techniques,
leurs résultats satisfaisants étant trop récents.
F. LEPENNETIER.
APPAREIL GÉNITO-URINAIRE
H. Violet (Lyon). — La curiethérapie des fibro-
myomes utérins. (Lyon „médical, 22 mai 1922,
p. 419-426.)
LA., en se basant sur une statistique personnelle
recente comportant 47 cas de tibromes dont !5 traités
par la curiethérapie et 52 par l'hystérectomie ou la
myomectomie, étudie les indications de l'une et
Pautre méthode.
ll y a des cas où seul le radium est indiqué: ce
sont les cas de mvomes hémorragiques dont le
volume ne dépasse pas celui d'une grossesse de
trois mois, chez des malades de plus de 55 ans. La
curiethérapie, qui est un traitement simple et
inoffensif, donne dans ces cas un résultat excellent,
avec moins de risques que l'opération.
Il ya des cas où la chirurgie Seule est indiquée:
mromes volumineux, peu hémorragiques, mv'omes
déterminant des troubles de compression des organes
du petit bassin, myomes avec salpingo-ovarites con-
comitantes, myomes dégénérés, myomes chez des
femmes jeunes, association de fibromvome et de
grossesse, ete.
Enlin il y a beaucoup de cas douteux dans lesquels
on peut tenir compte du désir de la malade, mais où
surtout l'expérience personnelle et le sens clinique
du chirurgien interviendront pour proposer la théra-
peutique la mieux appropriée.
Quelques indications touchant les doses et la tech-
nique employées par PA.: alors que pour la plupart
des A. la dose de sterilisation ovarienne définitive
est égale à 12 millicuries détruits, Violet a obtenu
l'aménorrhée definitive avec 10 millicuries détruits.
Il se tient au-dessous de cette dernière dose quand
il veut éviter la stériisalion definitive. La guérison
idéale, dont VA. rapporte une observation person-
nelle, est évidemment la disparition detinitive du
fibrome avec réapparition réguliére des régles au
bout d'un certain temps. Dons certains cas bien
déterminés, PA. emploie de petites doses et procède
un certain temps apres à une deuxième application.
Apres avoir, au debut, filtré avec un tube de caout-
chouc rouge entouré par quelques épaisseurs de
gaze, Violet filtre actuellement avee un tubeen laiton
de 2 mm. d'épaisseur entouré d'un tube de caout-
chouc pur para.
Aucune allusion dans cet
obtenus par la radiothérapie.
article aux résultats
M. CHASSARD.
198
C. Jacobs (Bruxelles. — Le radium. Traitement
palliatif idéal dans les cas de cancer utérin
inopérables et les cas opérés récidivés. ((rync-
col. et Obstélrique. 1922, n° ò, p. 954-0501.)
L'A. a observé de nombreux cas inopérables dans
lesquels, après emploi du radium, il a vu se produire
de longues survies, l'arrèt des douleurs et des hémor-
ragies, pendant de longs mois.
Il rapporte six observations.
Il a employé en général des quantités relativement
petites (50 à 39 milligrs en tubes ou en aiguilles
laissés en place pendant quelques heures). Toutes
les applications étaient précédées pendant plusieurs
jours d'injections vaginales antisepliques : les tubes
etles aiguilles élaient soigneusement slérilisés ainsi
Électrologie.
que les filtres et les pansements qui doivent séjourner
dans le vagin. LOUBIER.
James Heyman (Stockholm). — Résultats du
traitement des hémorragies climatériques par
la radiumthérapie dans la clinique de radium.
Acta Radiologica, vol. fasc. 4, p. 470-474.)
De 1916 à 1921 on a traité, à l’Institut de Radium a
Stockholm, 49 cas non compliqués d'hémorragies
climalériques; ces cas furent suivis ultérieurement.
Tous furent traités an radium. Un seul traitement
dans 41 cas dont 50 intra-ulérins et 11 vaginaux: dans
7 cas 2 traitements el dans 1 cas 5 traitements.
Resullat: amenorrhée dans 52 cas, oligoménorrhée
dans 16 cas. Un cas Winsucees.
RESUME DE L'AUTEUR,
ÉLECTROLOGIE
Cluzet et Hofman (Lyon). — Les électromyo
grammes. Possibilité de leur utilisation en cli-
nique. (Lyon Medical, 25 mat 1928, p. 440-448.)
Les A. pensent que la méthode électromyogra-
phique peut être utilisée en clinique. Hs ont pu
recueillir Felectromyogramme dun mvopathique,
d'un svryngomyélique, d'un hémiplegique, d'un par-
kinsonien. Sans pouvoir affirmer que le rythme et
l'amplitude des oscillations électriques varient avec
l'état des centres nerveux ou celui des voies condue-
trices, ils ont jugé intéressant de Signaler leurs pre-
miers résultats. M. CHASSARD.
Zimmern et Cottenot (Paris). — Sur l'électro-
myographie. (Comptes rendus des séances de la
Société de Biologie, t. LXXXVIT, 1922, n° 27,
p. 645646.
Les A. ont réunÿ un certain nombre de tracés de
contractions réflexes et volontaires avee lélectrocar-
diographe de Siemens. L'exeilalion d'un réflexe donne
lieu à une onde diphasique. Pour les contractions
volontaires on rencontre des courbes de deuxordres.
Dans les unes on relève dans le mélange des
grandes et des petites oscillations un rythine voisin
de 50 par seconde.
Dans les autres le tracé est brouillé par la mulli-
plicité et Virrégularite des petites oscillations.
Les A. sont d'accord avec nombre d'expérimenta-
tours pour fixer au voisinage de 50 la fréquence des
grandes oscillations. Ge rythine de 50 pourrait ètre
appelé la période propre de la contraction muscu-
Jarre. A. DARIAUX.
A. Borrel, A. de Coulon el L. Boez:Strashourg )
— Action des différents métaux (spécialement
du plomb) sur les tumeurs greffées de rats par
Vionotherapie. (Comptes rendus des séances de
la Société de Biologie. t. UXANVIT, n° 5.
p. 11IS-1121.)
Les A. ont introduit par courant électrique des
cations au niveau des sarcomes du ral, 15 jours
apres la greffe, en notant l'équivalent électrochimique
des différents électrolvtes, le temps de passage du
courant et son intensité.
Les A. donnent un tableau résumant leurs expé-
riences, tableau qui montre que le plomb a une action
tout à fait évidente sur les sarcomes greflés du rat.
A. DaRIAUX.
Cirera Salse (Barcelone). — La résistance du
corps humain aux courants de haute fréquence
dans leur modalité de thermo-pénétration ou
diathermie. (Bulletin ofjiviel de la Société fran-
case dElectrothérapie et de Radiologie, Juillet
1922, p. 278-289.)
En emplovant des dispositifs divers pour faire des
applications de haute fréquence, PA. arrive aux con-
clusions suivantes : 1° la diathermie diminue très
nolablement la résistance de la peau sous-jacente
aux électrodes : on peut trouver une résistance de
20 ohms pour la disthermie et 500 ohms pour le
courant continu; 2° elle diminue la résistance longi-
tudinale de la peau qui est considérée pratiqnement
presque comme un isolant pour le courant continu;
ə elle diminue, mais à un moindre degré la résistance
des autres tissus du corps. L'A. se défend de chercher
à donner des mesures précises, mais il croit pouvoir
aflirmer que la conduetibilité du corps humain pour
les courants de II. F. et celle pour le courant continu
ne peuvent êlre assimilées. A. LAQUERRIERE.
ÉLECTRODIAGNOSTIC
G. Bourguignon (Paris). — La chronaxie en
pathologie. (/iulletin officiel de la Société fran-
caise d'Electrothérapie et de Radiologie, Juillet
1922, p. 265-260 avec 7 figures.)
Cette conférence très importante ne peut ètre
résumée de facon précise et doit être lue dans le
texte, Nous nous contenterons d'attirer l'attention
sur quelques points :
Les reactions électriques donnent des renseigne-
ments sur létat physiologique et non sur l’état ana-
tomique : on peul par des artilices déterminer passa-
gerementsurun muscle sain l'état de dégénérescence ;
pour affirmer qu'il y a une lésion, il faut que les
réactions observées soient constantes et ne soient
pas modiliées par des circonstances exlérieures (le
rechaullement par exemple).
Il ny a pas lieu de faire de distinction entre les
reactions des maladies du nerf et des maladies des
muscles, car on trouve tous les états intermédiaires
entre la maladie de Thomsen et les élats névritiques.
Quand il y a lésion du neurone moteur périphérique,
Pexamen électrique montre que le muscle s'altère :
la forme de sa contraction s'éloigne de plus en plus
de la normale, la chronaxie suit les variations de la
Electrologie.
contraction; il n’y a pas une chronaxie du Thomsen,
ou de la mvopathie; mais il y a la chronaxie des
différents degrés du trouble de la contraction : con-
traction vive, décontraclion ralentie, galvanotonus,
contraction lente. Au début d'une section nerveuse,
on a les mémes réactions que dans une atrophie
réflexe.
La réaction de dégénérescence partielle s’observe
quand toutes les fibres ne sont pas dégénérées, la
R. D. totale quand toutes le sont; dans le premier
cas la chronaxie est différente au point moteur et
par excitation longitudinale; dans Je second la chro-
naxie est la méme partout.
On ne doit pas dire qu’un nerf est inexcitable ;
mais : le muscle ne réagit pas à Vexcitalion portée
sur le nerf. En effet en clinique nous n'avons pas de
moyen de savoir si le nerf est mort ou s’il a seule-
ment une chronaxie trop différente de celle du muscle
pour lui transmettre l'excitation.
La lésion d’un territoire nerveux donne des modi-
fications de la chronaxie dans les territoires des nerfs
du mème membre ou du membre symétrique ayant
une même chronaxie, c’est ce que Bourguignon
appelle la répercussion.
Quand la lésion porte sur les neurones centraux,
on observe une altération de la chronaxie assez
légère, analogue à celle de la répercussion, quand il
y a contracture ou rigidité; on n’observe aucune
moditication au contraire s'il existe des mouvements
choréiformes.
La chronaxie permet de connaître la valeur fonc-
tionnelle d'un muscle à un moment donné, elle ne
permet pas de se prononcer sur la raison anatomique
du trouble qu'il présente; mais grace à l'étude minu-
tieuse de la chronaxie on peut suivre l'évolution d’une
maladie comme la courbe de température suit lévo-
lution d’une pyrexie. A. LAQUERRIERE.
Bourguignon (Paris). — Indépendance de la
mesure de la chronaxie et des variations
expérimentales du voltage rhéobasique chez
l’homme. (Comptes Rendus de la Société de Bio-
logie, t. LXXXVII, 1922, n° 27, p. 610-612.)
L'A. se basant sur l'expérimentation assure que
contrairement à l'opinion émise par MM. Strohl et
Dognon (C. R. de la Société de Biologie, t. LXXXVI,
1922, p. 606) il n'a jamais trouvé les écarts signalés
par ces A. dans la mesure de chronaxie normale et
qui seraient dus à l'influence de la polarisation.
A. Daniaux.
À. Strobl et À. Dognon (Strasbourg). — Influence
de la polarisation sur la mesure de l’excitabilité
électrique chez l'homme. (Comples Rendus des
Séances de la Société de Biologie, t. LXXXVI,
1922, n° 11, p. 606-608.)
Le voltage dont on dispose pour l'excitation est
très important au point de vue de l'exactitude dans
les mesures Wexeitabilite électrique.
I} faut le maintenir suffisamment élevé, en ajoutant
dans Je eireuil des résistances variables suivant
Vexcitabilité du muscle, atin de tenir pour négligeable
la force contre-électromolrice de polarisation. Cette
force, chez l'homme, croit rapidement pendant la
durée d'excitation pour atteindre une valeur de l'ordre
d'une dizaine de volts. A. DARIAUX.
ÉLECTROTHÉRAPIE
DERMATOSES
Jean Lucas (Paris). — Le traitement des cica-
trices vicieuses et de la sclérodermie par l'ioni-
199
sation d’iodure de potassium. (Thèse de Paris,
1922, Legrand, éditeur.)
La question de l'ionisalion est extrêmement vaste.
Dans sa thèse, PA. na en vue que Vionisation de
l'iode et, parmi les applications thérapeutiques, que
celles qui concernent la libération des cicatrices
vicieuses et le traitement des sclérodermies.
Dans la première partie sont exposées les expé-
riences (Bourguignon et Conduché) sur introduction
de Vion iode par électrolyse chez l’homme et son
élimination par les urines. De ces expériences, l'A.
conclut :
4° L’élimiration de l’iode suivie dans une série de
séances et non dans une seule ne s'établit pas d’em-
blée à son taux maximum;
2° L’élimination, après la dernière séance, se pro-
longe plus longuement qu'après ingestion digestive.
5° À partir de la deuxième ou troisième séance jus-
qu'à la dernière, l'élimination se fait en plateau;
4° Au niveau de l’électrode positive, il sort de l'or-
ganisme de tres faibles quantités d'iode;
5 Il est possible de doser directement la quantité
diode introduite et l'expérience montre une concor-
dance entre les quantités introduites et les quantités
éliminées.
La deuxième partie est consacrée à la technique
de Vionisation bien connue des lecteurs du Journal
de Radiologie. L’A. emploie la méthode de Bourguignon :
iodure de potassium à 1/100, intensité 10 mA pendant
une demi-heure au moins; six séances pendant la
première semaine, puis trois séances pendant les
5 semaines suivantes; repos de 20 jours et reprise
suivant le méme mode jusqu'à amélioration satis-
faisante.
Dans la troisième partie l'A. aborde l’étude des résul-
tats obtenus par lionisalion des cicatrices cutanées
adhérentes, il envisage :
1° Les effets sur la cicatrice cutanée elle-mème :
décoloration, amincissement, décollement;
2° Les effets sur les tissus profonds sous-jacents a
la cicatrice : libération des muscles. action sur les
troubles moteurs, action sur les troubles trophiques
et douloureux du membre atteint.
L'A. apporte des observations de blessés de guerre
traités au Centre neurologique de la X° région. Il
rapporte ensuite trois observations de sclérodernie
qui montrent que Vionisation donne des résultats
encourageants dans cette affection qui jusqu'ici avait
tenu en échec tous les traitements. Dans ces trois
cas la peau s'est décollée, l’épiderme s'est reformé,
la coloration est redevenue normale et on a noté une
amélioration de la circulation cutanée. LouBIER.
H. Bordier (Lyon). — Epithéliomas rœntgéniens
guéris par la diathermie. (Presse médicale,
16 déc. 1922, p. 1085 avec fig. et Bull. de l'Aca-
démie de Médecine, séance du 14 nov. 1922.)
Professeur de physiqne chargé à titre civil du ser-
vice radiologique d'un hôpital pendant la guerre.
En 19171 vit survenir sur ses deux mains des croûtes
noirätres, donna sa démission et se tint depuis
soigneusement éloigné des rayons X. Malgré cela
l'état des mains s'aggrava et le 22 juin 1922, quand B.
le vil, ce malade présentait 7 placards épithélioma-
teux à la main gauche et 9 à la main droite et en
outre une tumeur épithéliomateuse sur le côté droit
de la lèvre inférieure.
Après anesthésie locale des 16 placards des mains
et de Ja tumeur de la lèvre inférieure, VA. les
traita par la diathermie suivant la mème technique
que celle qui lui avait donné un si bon résultat sur
lui-même, (Académie de Medecine, 9 mai 1922, analysé
dans le Journal de Radiologie, t. VI, n° 12.)
Le 5 août la cicatrisation était complète, La gueri-
son se maintient depuis. Lounien.
200
Denis Courtade (Paris). — Traitement du sycosis
par lionisation d’une solution de sulfate de
zinc. (Bulletin officiel de la Société francaise
d'Electrothérapie et de Radiologie, Juillet 1922,
p. 267-268.)
Observation dun malade chez qui les traitements
les plus divers, même la radiothérapie, avaient élé
employés sans succès depuis 5 ans, la guérison fut
oblenue en 25 jours par six séances d'ionisation par
une solution de sulfate de zine. La guérison se
maintient 5 mois 1/2 après la dernière séance.
A. LAOUERRIÈRE.
APPAREIL CIRCULATOIRE
Delherm et Laquerrière (Paris). — A propos de
l'action thermique des courants de haute fré-
quence. (fulletin officiel de la Société francaise
d'Electrothérapie et de Rudioloyie, Juin 1922,
p. 216-217.)
L'action thermique a été vue par d'Arsonval dès ses
premiers travaux 1892) comme il l'a rappelé sans con-
testation au Congres de Berlin en 1915. Cliniquement
Apostoli préférait le lit à la cage et cherchait à pro-
voquer une sensation de chaleur; Bonnefoy, insistait
sur l'importance de cette sensation de chaleur et pré-
cisait qu'à mesure que les séances s’additionnaient
la sensation de chaleur se produisait plus facilement.
Les A. préfèrent également Je lit à la cage; ils ont
observé chez des artério-seléreux hypertendus, à une
période où, bien entendu, la maladie n'est pas trop
avancée, des modifications évidentes des céphalal-
gies, migraines, vertiges, refroidissement des extré-
miles, troubles circulatoires divers. Mais il faut se
garder de l’exagéralion actuelle de certains A. amé-
ricains : pas plus avec la diathermie appliquée sur le
cour qu'avec le lit, on ne décalcitiera les artères, on
ne rendra la souplesse des valvules du cœur.
LOUBIER.
Zimmern (Paris). — A propos de la forme dia-
thermique des courants de haute fréquence.
(Bulletin officiel de la Sactté francaise € Electro-
thérapie el de Radiologie, Juin 1922, p. 215 215.)
«Ona fait beaucoup de tort à la thérapeutique par
les courants de IEF, en utilisant aveuglément, pour
obtenir abaissement de la tension artérielle, la cage
d'auto-conduction » mais PA. vante les bons effets du
lt condensateur. L'apport de chaleur force l'organisme
à lutter, ce qui détermine de la vaso-dilatation péri-
phérique; on produit ainsi un léger abaissement de
la pression, mais surtout on provoque une véritable
rééducation de la circulation capillaire : disparition
des sensations de refroidissement, des migraines, exci-
tation des tophi goutteux, etc. A. LAOUERIÈRE.
Laquerrière (Paris). — Le traitement électrique
du « doigt mort ». (Bulletin officiel de la Société
francaise d'Electrothérapie et de Raiolpyie, Mai
1022, p. 206-207.)
L'A. préconise la révulsion de H. F. sur le doigt
atteint avec l'électrode de Mac Intyre, mais pense
que des applications générales de lil condensateur
sont un adjuvant tres utile. Ñ a guéri des malades
présentant le phénomène du doigt mort. poussé au
point de devenir. durant l'hiver, une véritable infirmite.
LoUBiER.
Electrologie.
SYSTÈME NERVEUX
Georges Bourguignon et Faure Beaulieu (Paris).
— Un cas d’amyotrophie Charcot-Marie, fruste
et sporadique. avec atteinte de la voie sensi-
tive démontrée par les réactions électriques.
« Chronaxie et réflexe électrique de G. Bourgui-
enon et H.Laugier. »(Revue Veurologique, Juillet
1922, p. 956-966.)
Les A. présentent une malade dont l'observation
est intéressante au double point de vue clinique et
électrique. En effet, l'atrophie musculaire a chez elle
un caractère remarquablement fruste, et l'étude des
chronaxies sensilives et du réflexe électrique a permis
de démontrer l'existence indubitable de lésions de la
voie sensitive périphérique que Ja clinique ne révé-
lait pas.
Une malade de 25 ans vient consulter en Juin 1921
pour des troubles très légers de la marche, dus à
une attilude anormale des orteils des deux pieds.
Les A. ont étudié les réactions électriques de la ma-
ladie à trois points de vue :
4° Nerfs moteurs et muscles ;
2 Réflexe électrique ;
» Nerfs sensilifs.
fe Museles et nerf. moteurs. — L'examen a été prati-
qué à trois reprises différentes : Juillet1921, Avril 1922
et Juillet 1922. Les deux premiers examens ont été pra-
tiqués avant tout traitement. Le troisième examen a
été fait après six semaines de traitement (ionisation
d'iodure au niveau de la moelle avec courant descen-
dant). Les réactions ont été trouvées exactement les
mèmes aux trois examens, Sans modifications impor-
tantes de la chronaxie. De ces trois examens il résulte
qu'il y a une dégénérescence partielle dans tous les
muscles du membre inférieur des deux côtés et dans
les muscles de la main et de l'avant-bras des deux
côlés. Aux membres inférieurs ‘celle dégénérescence
partielle se traduit par des modilications, des réac-
lions qualitatives et de l’excitabilité seulement à la
jambe et au pied. A la cuisse on ne trouve que des
altérations de la chronaxie.
Aux membres supérieurs, modifications des réac-
tions qualitatives au niveau de la main et surtout
dans le domaine du médian. A Vavant-bras, modifica-
tions de la chronaxie sans altération des réactions
qualitatives.
2° Réflece électrique. — L'excitalion, soit monopo-
laire. soit bipolaire, avec un courant galvanique d'in-
tensité convenable, portée sur la face antérieure du
tibia, produit une contraction réflexe légère dans le
domaine du crural, non seulement du côté excité,
mais aussi du côté oppose.
Or Bourguignon et Laugier ont montré que ce
réflexe électrique se produit dans deux conditions
très différentes : des lésions du faisceau pyramidal et
des lésions du neurone sensitif périphérique.
3 Verfs sensitefs. — L'étude de la chronaxie, mesurée
au crural des deux côtés el au nerf médian à gauche,
a révélé des lésions légères du système sensitif péri-
phérique, absolument silencieuses au point de vue
clinique. Elles justifient l'hypothèse qu'ont faite les A.
en rapportant l'existence du réflexe électrique non
au faisceau pyramidal, mais à de légéres lésions sen-
sitives.
Les A. pensent qu'il s'agit bien d'un cas d'amyo-
trophie Charcot-Marie. I ne peut être question d'une
syringomveélie, d'une sclérose latérale amvotrophique,
ni d'une polynevrite Loxique ou infectieuse. Une atro-
phie mvapathique aurait une évolution différente: les
réactions électriques ne seraient pas comparables.
Cette observation montre tout l'intérèt de la mesure
de la chronaxie, aussi bien motrice que sensitive, en
pathologie nerveuse. LOUBIER.
qq
Le Gérant : F. AMIRAULT.
BY 18. — Paris. Imp. Laverne, 9, rue de Fleurus,
MEMOIRES ORIGINAUX
LES BASES PHYSIQUES DE L’IRRADIATION
DU CANCER DU COL UTERIN
PAR LA CURIETHERAPIE ET LA RADIOTHERAPIE COMBINEES
Par Robert COLIEZ
Assistant de Radiologie des Hôpitaux (^).
Deux notions se sont précisées au cours de ces derniéres années qui semblent devoir
acquérir une importance primordiale en radiothérapie, parce qu'elles sont capables à elles seules
d'expliquer tous les succès obtenus, mais aussi les échecs et tracent avec netteté la voie des
recherches et du progrès. Timidement exprimées au début puisqu'elles renversaient toutes
deux des dogmes depuis longtemps établis, elles se sont peu à peu fait jour et le faisceau de
preuves éparses qui ramassées les mettent aujourd'hui en lumière paraît maintenant suffisant
pour qu'on puisse en conclure avec une quasi certitude.
Nous voulons parler: 1° de l'existence d'une dose excitante de radiations sur le cancer;
2 du rôle de la spécificité de la longueur d'onde dans la régression des néoplasmes.
A. Existence de la radio-eccitation. — La première proposition apparaît tout de suile d’une
importance primordiale. Les radiations X ou y sont-elles capables, à certaines doses, d'amener
une excitation de la vitalité des cellules, autrement dit de petites quantités de radiations
peuvent-elles provoquer un accroissement plus rapide des tumeurs? Ce qu'on a appelé le « coup
de fouet », nié avec véhémence par les uns, affirmé par les autres existe-t-il? Et dans l’affirma-
live la nolion de celte existence doit-elle rester ignorée par une sorte de limidilé dangereuse
ou bien doit-elle au contraire être mise en valeur au très grand jour afin que tout le monde en
soit bien persuadé ct que les progrès de l’appareillage et de la technique s’en inspirent plus
directement et cherchent à l'éviter avec plus de soin, mais aussi avec combien plus de profit?
Qu'aucune erreur ne soit commise. La proposition : « les petites doses de radiations X ou y
sont-elles capables de provoquer un accroissement de la vitalité des cellules néoplasiques ? » ne
doit en aucune facon être confondue (comme elle l’est trop souvent) avec cette autre toute diffé-
rente : « les petites doses de rayons X peuvent-elles créer du cancer, c'est-à-dire amener une
dégénérescence néoplasique là où il n'y avail pas trace de cancer préalablement à l'irradialion? »
Cerlains auteurs ont affirmé que le trailement des fibromes par les rayons X avait amené
dans quelques cas leur dégénérescence néoplasique. Mais on peut affirmer que rien n'est prouvé
à ce sujet (°) : d'une part on a pu traiter par des doses faibles des cancers du col de l'utérus
par suite d'erreurs de diagnostic. Ils sont alors, dans la généralilé des cas, assez mal influencés
puisqu'ils reçoivent justement des doses excilatrices. D'autre part, la dégénérescence néopla-
sique du fibrome au niveau du col. bien que très rare, est un fait connu en pathologie. IT a été
décrit, en dehors de tout traitement, par les radiations et bien avant l'avènement des rayons X;
on l'a vu se produire, même après hyslérectomie sub-tolale.
Le cancer des radiologistes n'apporte pas une preuve plus convaincante du pouvoir hypo-
thélique cancérigéne des rayons X. Le cancer des mains du radiologisle, jamais primitif mais
toujours greffé sur de vieilles lésions de radiodermile n'a pas besoin d'aulre explication que
celle du cancer des bourses du ramoneur et l’étiologie est ici comme là et comme aussi très
(*) Travail du service chirurgical de curiethérapie et de radiothérapie pénétrante de l'hôpital Tenon.
() Au cours d'une discussion récente à la Société de Chirurgie, M. Proust a dit : « La production d'épi-
thélioma par les rayons X n'a jamais été démontrée et semble ne pouvoir s'appuyer sur aucun fait ni sur
aucune doctrine. » R. Proust. Bull. et Mém. Sue. de Chirurgie, 1922, p. 606.
N° 5. — Mai 1923. VII — 1%
202 R. Coliez. — Les bases physiques de Cirradiation du cancer
probablement dans le cancer expérimental au goudron, comme dans toutes les maladies chro-
niques des léguments une simple irritation. Ainsi voit-on après des années le lupus se trans-
former en néoplasie maligne et des lésions hyperkératosiques diverses, d'origine physique, chi-
mique ou méme naturelle (kératose sénile), dégénérer en épithéliomas.
Mais si les radiations ne sauraient créer de toutes pièces de l'anarchie cellulaire là où `
celle-ci n'existait pas, de petites doses peuvent-elles favoriser le développement des cellules
cancéreuses existantes? Cette proposition doit être aujourd'hui résolue par l’affirmative.
On a la preuve expérimentale que des petites doses de rayons X sont capables d'exalter la-
vilalité des cellules normales : déjà Bonney et Lazarus-Barlow (') éludiant le développement des
œufs d’ascaris, Guilleminot (°), Cattley (*) le bourgeonnement des plantes, avaient vu la division
cellulaire accélérée par une irradiation faible, alors qu'elle était retardée et rendue monstrucuse
par une irradiation moyenne, el définitivement entravée par une irradiation forte.
Récemment Petcrsen et Saelhof (‘), ont montré au cours d'expériences très précises que
dans l'insuffisance pancréatique artificielle, oblenue par résection partielle du pancréas, l'irra-
diation faible de la portion subsistante de l'organe amenait une stimulation directe du métabo-
lisme cellulaire se traduisant, à la fois, par une augmentation passagère de l'excrétion du sucre
el par un accroissement de la tolérance à l'égard des hydrates de carbone. De même les pelites
irradiations de la rale amènent une augmentation notable du nombre des globules blancs (°).
Les conclusions du rapport annuel de l'Institut du radium de Londres (*) sont également
très nettes à ce sujel en ce qui concerne les rayons y : « Le radium semble stimuler les cellules
« en voie de croissance, d'autant plus nettement que leur croissance était plus rapide, jusqu'à
« ce que, les doses s’accumulant, l’action stimulante soit remplacée par une action destruc-
« trice. » A la suite de leurs travaux sur l'action locale et générale des rayons X et du radium
sur les tumeurs expérimentales des animaux, S. Russ, Helen Chambers et Gladwys Scott (7)
(Londres), arrivent également à celte conclusion que « les petites doses ont une action exci-
« tante sur le sarcome expérimental Jensen du rat, qu'elles font grossir plus rapidement, alors
« que de fortes doses la font, au contraire, régresser et disparaître. » Telle est aussi l'opinion
de Francis Curtis Wood (New-York) (*) qui croit remarquer que la dose qui excite les cellules
cancéreuses (Troeker, Frenoe n° 108) de la souris est quelquefois voisine de la dose destruc-
live. En Allemagne, l'étude de l'innocuilé des tumeurs irradiées, montre à Kesser (°) (Iéna)
« qu’une dose faible de rayons nous paraît hater l'évolution des inoculations ». Même conclu-
sion en ce qui concerne Welzel ('*) qui observe que « les temps d'irradiation X trop courts accé-
« lèrent la marche de la tumeur expérimentale », et conclut à « l'existence d’une action accélé-
« ratrice précédant l'action inhibitrice ».
Les mêmes constatalions, en dehors du domaine expérimental, sont signalées en clinique.
C'est l'opinion même de Seitz ('') que des doses de rayons X insuffisantes peuvent accélérer la
croissance du cancer de l'utérus. Mais le phénomène, plus difficile à dégager pour un organe
profond, est mis en quelque sorle schématiquement sous les yeux dans le développement du
cancer du sein. Dans une intéressante observation, récemment rapportée à la Société de chi-
rurgie, Proust et Mallet (!?) ont cité le cas d'une malade entrée dans le service qui présentait
(1) Lazanus-BanLow, Arch, Middlesex Hospital, vol. XV; Eight. Cancer Report, p. 147, 149.
(?) GUILLEMINOT. Ass. francaise pour luv. des Sciences, Reims, 1907, conclut quelesrayons X à faible dose,
activent les premiers stades de croissance.
(*) CATTLEY. Journ. of Pathology and Bucterioloqy, vol. XII, 1909, p. 580.
(+) W.-F. PETERSEN et C. Sactuor. Excitation du pancréas par les rayons de Runtgen. The American
Journal of The Medical Sciences, tome CLXIII, n° 3, Mars 1922.
(5) En irradiant totalement pendant un temps très court de petits animaux (souris), Murpiy avait obtenu
une production artilicielle de lymphocytes très notable.
(5) Institut du radium de Londres. (Rapport annuel), British Medical Journal IVe, 25 avril 1921. p. 602.
() S. Ress, HELEN CuampBers et GLapwys Scorr. Sur l'action locale et générale du radium et des
rayons X sur les tumeurs. Arch. Radiology and Electrotherapy, n° 254, September 1921, p. 129.
(4) F.-C. Woop, Détermination biologique du dosage des radiations. Journal of Radiology, vol. HI,
Feb. 1922, n° 2, p. 37.
(9) F. KESSER. Dosimétrie biologique médiate dans la radiothérapie des tumeurs. Münch. Med. Wehrft,
vol. 68, n° 18, 1921, p. 543.
(0) WerzeL. L'irradiation à grande distance des tumeurs malignes de Vanimal. Münch. Med. Wehrft,
1991, n°29, p. 510.
01) Seitz. Carcino-genèse ct dose de carcinome. Münch. Med. Wehfrt, 1921, n° 59, p. 1107.
(#) Proust et MALLET. Epithélioma du sein récidivé avec limitation précise de la récidive au pourtour
d'une zone irradiée. Bull. Soc. de Chirurgie, 1922, p. 155.
du coluterin par la curtetherapie et la radiotherapie combinees. 203
après une cure radicale de cancer du sein et au niveau de la cicatrice, une zone centrale nette-
ment circulaire, pigmentée, absolument saine, entourée d’un semis de récidive encerclant en
quelque sorte la principale zone d'application du localisateur. La malade avait eu neuf séances
très courtes de radiothérapie non pénétrante avec un localisaleur étroit et il était permis de
penser que la zone périphérique non irradiée avait reçu, par diffusion, une dose excilante,
tandis que le centre avait bien reçu la dose stérilisante.
Mêmes constatalions, en ce qui concerne le radium. Dans une communication au Congrès
de l'A. F. A. S. Madame Laborde (') écrit : « Si les doses importantes de rayonnement sont
capables de causer la dégénérescence et la mort des cellules, des irradialions faibles peuvent,
au contraire, produire une action stimulante sur la division nucléaire ». Dans son rapport paru
en 1921 sur l’état de la radiothérapie en Allemagne, et traduit en français par A. Béclère pour
le Journal de Radiologie, Perthes (°) admet également l'existence clinique et expérimentale
d'une dose excitante. « Toutefois, dit-il, ce qu'on peut reconnaître avec certitude, c'est qu'une
excitation, une accélération de Ja division cellulaire n'entre en jeu qu'avec des doses minimes,
des doses vraiment homéopathiques ».
Sur ce point particulier de l'évaluation de la dose excilante, aucune précision ne saurait
êlre donnée. Si cette dose semble âtre extrêmement petite, homéopathique pour Perthes,
Proust, il a semblé à d'autres qu'il y avait lieu de l'évaluer, au contraire, en ce qui concerne le
carcinome de l'utérus, jusqu'à 50 et 55 pour 100 de la dose érythème. Ces questions sont encore
trop à l'étude et l’on ne saurait se baser jusqu'ici que sur des impressions. Aucune précision ne
saurait être donnée (*). De même, en ce qui concerne sa fréquence : tous les radiologistes ont
vu des cas de cancer, insuffisamment traités ou lrop timidement, avec d'anciens appareillages
ou même les nouveaux prendre une vigueur nouvelle après des irradialions faibles. Mais vis-à-
vis du nombre des cancers trailés autrefois par les anciennes techniques, les faits ne se sont pas
reproduits avec une assez grande régularilé pour que le phénomène de l'excitation s'impose
loutours d'une facon absolument nette. L'important est, du reste, que l'on soit bien convaincu
qu'elle risque de se produire. [l est probable que la forme histologique a une certaine influence
ou qu'il faul atteindre une dose très localisée, rarement atteinte exactement, et le plus souvent
dépassée.
Mais il y a lieu de compter parmi les phénomènes d’excitation, non seulement les « coups
de fouet », que chacun a pu conslater à de rares exemples du reste, mais aussi la fréquence des
récidives. Les actions homéopathiques peuvent réveiller plus tôt des cellules qui auraient
sommeillé de longues années, comme le bistouri, en ouvrant des lymphatiques, mobilise des
cellules dormantes (ou bien dcs microbes) qui, bien encerclées, seraient peut-être restées indéfi-
niment stabilisées sans jamais évoluer plus loin. En ce qui concerne les cas opérés, traités
ensuite par les rayons (radiothérapie prophylactique des récidives), par exemple pour le sein,
certaines slalisliques chirurgicales affirment que les récidives sont plus fréquentes après les
opéralions suivies d'irradiation que lorsque l'opération était effectuée seule. De même le radium
utérin a quelquefois été accusé de « favoriser les mélastases ». Ainsi en a-t-il semblé aussi à
Proust (‘) en ce qui concerne le cancer de la langue: « Si l'on ne prend pas la précaution de
praliquer préalablement le curage ganglionnaire, il est à craindre que conséculivement a la
destruction du néoplasme lingual, il n'apparaisse une très rapide augmentation de volume des
ganglions ». us
.
Nolre opinion est que pour le sein les irradiations avaient élé incomplètes et furent le
résultats de techniques ou trop locales, ou trop timides ou effectuées avec des appareillages
insuffisants; de même que pour l'utérus et la langue, l'action efficace, purement locale du
(1) Simone LABORDE. Considérations sur la curiethérapie des cancers. Journ. de Radiol., 1922, p. 549.
(?) Pertnks. La radiothérapie des tumeurs malignes. (Traduction de A. BECLERE). Journ. de Rudiol., 1922,
p. 122.
(3; Mème les éléments très sensibles comme l'ovaire ont été récemment reconnus comme capables de
réagir dans le sens de Pexcitalion vis-à-vis de doses intinitésimales. Pour Flatau, Pemploi de 1/4 ou 1/5 de la
dose ovarienne, de 50 0,0, serait susceptible d'imprimer à Povaire une action excitante (augmentation des
règles, ele...) sans le moindre effet destructif. On peut déduire de ces recherches que la dose excitante pour
le séminome serait d'environ 6 à 7 0/0 de la dose érythème.
(+) PROUST, MALLET, Matrer et pe Nanas. Traitement du cancer de la langue. Journ. de Radiologic,
Octobre 1922, 405.
204 R. Coliez. — Les bases physiques de l'irradiation du cancer
radium, et infinitésimale à distance (au niveau des ganglions) est capable d'expliquer ces
phénoménes.
L'existence de la radio-excitation nous parait étre une notion capitale dans la radiothérapie
et la curicthérapie des cancers. Elle explique les résultats contradictoires oblenus par les
divers radiothérapeutes et dont il faut chercher l'explication dans des différences de technique.
Elle rend compte des arrêts de développement, el même des régressions, suivies à dislance de
poussées rapides. La gravité de cette notion, qui nest pas nouvelle, mais dont on ne parait pas
assez pénétré à l'heure actuelle, n’échappera à personne. Elle pose que des radiothérapies timides,
avec des appareillages insuffisants ou par des techniques défeclueuses, avec des doses de
radium trop faibles ou des temps d'irradiation trop courts, peuvent aboutir non seulement à
des échecs, mais à des désastres. Elle indique, avec netteté, la voie dans laquelle doivent évoluer
les progrès de la technique radiothérapique, c'est-à-dire celle des irradiations élargies, dosées
d'une manière très précise.
LES DOSES EXCITANTES EN RADIOTHÉRAPIE. -~ Une cellule néoplasique est capable de recevoir
une dose excilante de rayons X :
4° Lorsque la quantité de rayonnement X incidente de la peau n'a pas été mesurée avec une
exactitude suffisante et a élé de trop courte durée. — Il en est ainsi dans la plupart des
irradialions exécutées sans mesures ionométriques continues et dans la méthode de traitement
des tumeurs malignes par les doses fractionnées (petites séances hebdomadaires) méthode qui
n'est plus soutenue à l’heure actuelle par personne. Aux inconvénients de l'excitation s'ajoute,
du reste, ici, le désavantage d'une sorte de vaccination acquise par le tissu cancéreux au cours
des irradiations antérieures, qui font, suivant la belle formule de Regaud, que « blessée
seulement, une tumeur reprend le dessus et se fait plus maligne » (Regaud).
2° Lorsque dans les irradiations par un seul champ. cette cellule est trop profondément
située par rapport à la peau pour recevoir la dose cancéricide. Dans ce genre de technique,
praliquée généralement dans les épithéliomas culanés ou dans le cancer du sein, il n'est pas
toujours tenu compte avec rigueur de la décroissance des doses au travers des téguments. Celle
décroissance mème améliorte, par les fortes filtrations et par les appareils modernes à
200 000 volts dont le rôle est tout justement de réduire le quotient dose profonde, dose superfi-
cielle, reste toujours très considérable. Ainsi, une cellule, placée seulement à 5 cm. sous la
peau, ne reçoit que 58 pour 100 de la dose de surface ('). En d'autres termes, si, par exemple,
une cellule épidermique recoit une quantité de rayons X égale à 5000 R. (unité ionométrique
de Solomon), et que la dose cancéricide soil évaluée à ce même chiffre, la cellule cancéreuse,
située à 5 cm. de profondeur, n'aura recu (daus les mêmes conditions physiques que précé-
demment) qu'une quantité de rayons X égale à 2900 R qui est une dose à coup sûr insuffisante
et peut très bien ètre une dose excilante. Et s'il s'agit d’une perméalion lymphatique plus
éloignée, l'écart pourra être beaucoup plus considérable : à 45 cm. de profondeur, les cellules
ganglionnaires recevraient dans ce même cas 14 pour 100 seulement de la dose de surface, soit
700 R qui est une dose vraiment homéopathique. Ainsi se trouve expliquée l’évolution parfois
accélérée des métastases de même que la bonne régression des couches superficielles des
tumeurs épaisses qui d'autre part peuvent continuer à s'élendre plus rapidement dans leurs
couches profondes ;
5° Lorsque dans le traitement des cancers profondément situés, et au cours d'irradialions par
la méthode des feux croisés, cette cellule ne reçoit pas, par suite d'erreurs de technique, la
sommation des doses qui lui étaient destinées.
Ce point nous parait très important. Dans certaines observations publiées la technique est
souvent mal précisée. On a donné, dit-on, à la tumeur la D. E. (Dose Ervthème), ce qui
au point de vue de la dose profonde réellement reçue par les cellules néoplasiques ne signifie
absolument rien, sinon que les champs ont été croisés un peu au hasard et qu'aucune mesure
ionométrique (les seules précises) n'a été pratiquée. I! est indispensable, dans presque tous les
cas, de faire une épure de la région à traiter; on se rend ainsi comple géométriquement de |
quelle façon les différents champs peuvent être disposés et il est alors facile de calculer
à l'avance la dose recue par les différents points de la tumeur.
(1) 200000 volts, 50 cm. de distance. Filtre 15 mm. Aluminium, localisation 6><8, 2 mA.
du col utérin par la curietherapie et la radiothérapie combinees. 205
# Lorsque dans le cas de laryes surfaces cutanées à trradier comme dans le cancer du sein.
on emploie de petits champs d'entrée accolés, laissant entre eur des espaces morts, au lieu de très
larges chumps uniformes. — Les cellules néoplasiques de ces espaces morts ne recoivent alors
par diffusion (phénomène de Ahalo) que des doses indirectes et nécessairement très faibles qui
peuvent amener de la radio-excitation.
5° Lorsque dans l'emploi de très larges champs à grande distance, des dispositifs spéciaux
ne sont pas employés pour égaliser les doses reçues au centre du faisceau et à sa périphérie. —
C'est le mérile de Friedrich et aussi de Dessauer dont il serait injuste de ne pas rappeler les
travaux considérables en dosimétrie profonde, d’avoir montré que les lignes d’isodoses, pour
une large pyramide irradiée (fig. 10), ne sont ni des droites parallèles à la peau, ni des arcs de
cercle ayant pour centre l'anticathode, mais des courbes complexes, variables avec la qualité du
faisceau et la largeur du champ employé. La dose incidente qui au niveau de la peau atteint 100
au centre du faisceau, peut lomber facilement à 70 pour 100 seulement sur les bords d’un
localisateur circulaire de 10 cm. de rayon, ce qui fait une perte de 30 pour 100. La chute est
plus importante encore dans l'épaisseur des tissus où la différence à 10 cm. de profondeur peut
descendre de 25 pour 100 à 7 pour 100 à la périphérie, ce qui représente une pente de 69 pour 100
entre le centre et la périphérie. Méme dans les cas de larges localisateurs il y aura donc lieu de
centrer très exactement le rayon normal sur la région à trailer si l'on ne veut pas s'exposer à
des mécomples.
LES DOSES EXCITANTES EN CURIETHERAPIE. — En curiethérapie à l'inverse de ce qui se passe
en rœntgenthérapie, la décroissance du rayonnement en profondeur par suite : 1° De la
proximité du foyer radiogéne des tissus; 2° de la courte longueur d'onde des radialions émises
qui sont très peu absorbécs par les léguments, c'est la loi de l'inverse du carré des distances qui
intervient presque uniquement dans la réparlition du rayonnement dans les tissus. L'importance
de la diffusion dans l'évaluation des doses et la différence entre les doses caculées el les
doses mesurées par les méthodes ionométriques sont infiniment moins grandes que pour les
rayons X; nous avons eu l’idée d'élablir ces courbes de décroissance pour le rayonnement y du
Radium avec le phantome de l'ionomètre de Solomon (').
C'est ainsi qu'avec 6 tubes accolés représentant un total de 95 mgr., 09 de Ra élément
filtrés sur 0 mm., 5 de Pt, plus une gaine commune de 1 mm., 5 de Pb., placés successivement
de 1 à 10 cm. (d'axe en axe) de la chambre ionométrique, nous avons obtenu les temps de chute
suivants :
-~
Pourcentage en pro-
Distances en cm. Temps de chute. Tr Nombre duniles R| fondeur dans leon
(d'axe en axe). Se ee Ra “Ty reçues dans bean pour une dose 100
Ta dans l'air. Te dans l'eau. pour 5.400 mgh. à 3 centimelres.
1,5 Y 30” Dry” 0,8 (è?) 96.530 R. 315 0/0
2 y 40” a” 40” 1 22.880 (3) 198 0/0
2,5 ay’ 19" 5° 50” 1,04 15.060 150 00
3 » T I” » 11.580 400 00
5,5 8’ 40" 10° 2 1,2 8. 400 13 0/0
t » 1 407 (2) » 7.500 ?) 65 0:0
4,5 14° 10" 10’ 15” 1.1 5.460 47 0:0
aso fsx’ 19” 21’ 40” 1.1 4.050 no 0/0
6,5 96" 19” 30° 50” 1,1 2.900 25 0/0
1.5 02’ 50" 42" 90” 1,5 9,060 17 0/0
9,0 AS! 45" ab! 19” 1,2 1.560 15 00
(t, Iser Soromon. Ionomètre radiologique. Journ. de Rarliol., 1921, p. 509. |
(2) On voit que dans le voisinage immédiat du tube du radium, la diffusion due à l'eau a pour effet para-
d oxal que la dose reçue dans l'eau est plus élevée que dans l'air. Ces effels peuvent être également obtenus
avec les rayons X dans des conditions spéciales (très larges champs à tres grandes distances).
(5) D'après la définition même de PR, il est aisé de calculer que 5400 mgh. donnent dans l'air environ
19000 R dans les conditions d'étalonnage des ionomèlres (distanee de 2 cm. d’axe en axe, pour un tube de
46,5 mm. de longueur et une filtration de 0.5 mm. de PL). À 4 em. 82, on n'a plus que 5610 R. Les memes
mesures exécutées dans l’eau donnent 16200 R à 2 cm. et 4488 Ra # cm.s2. Ces dernières mesures inter”
206 R. Coliez. — Les bases physiques de Virradiation du cancer
Avec un ionomètre élalonné il est alors facile (fig. 1) de rapporter ces temps à des quantités
de radialions reçues à chaque centimètre de profondeur, et ceci en unités R, notation qui
présente l'avantage de rapprocher la
mesure des doses reçues en curiethéra-
pie(') aux doses données en rœntgen-
— =e ME thérapie el permet de se rendre compte
unites
R
35.000 +}
30.000 eee
Sees jusqu'à un certain point de la totalisa-
tion des doses appliquées dans les
eee trailements combinés.
Sion veut bien d'autre part pren-
dre en considération suivant les no-
tions habituellement admises : 4° que
oo mgr. de Ra E, placés en un seul tube
See eeee ou répartis en 5 tubes (15 + 10 +10)
s dans le col ulérin et dans les culs-de-
TITI sac pendant environ 6 jours, soil
; TERTE ee 5400 mgh. ou 40 mcd. est une dose
3 oplima; 2° que la zone de destruction
: Wy) Ff fo) td des cellules cancéreuses, autour de
ieee oe ed chaque tube ne semble guére dépas-
| ser 3 cm. (chiffre maxima); 5° que
| ye we ji 9.400 mgh. sous une filtration de
{ mm. de Pt. représente sensiblement
| ENRE la dose érythème ou cancéricide a
HAS Run 5 cm. de distance (:), on peut établir
10.000 À: aisément une courbe moyenne (fig. 2)
neers aa WAS Popo] ot | indiquant en unilés R et en pourcen-
EVER lage par rapport à une dose 100 prise
6000 -A INT: à 5 cm., la décroissance des doses.
+ Pa ff On peut également construire dans
4000 N =f ,
N l'espace les courbes des isodoses au-
2 000 i ON PRET à tour d'une ou plusieurs préparations
NI ees données (fig. 5 et 4) ct avoir ainsi
0 une idée graphique très précise de la
1 2 3 4 5 6 7 8 S 10m Jécroissance du rayonnement.
Fig. 1. — Nombre d'unités R recues dans l'eau à différentes profondeurs L'étude de ces courbes montre
pour 5.400 mgh. Ra-élément). , : ; ‘
a pour 95.09 mer. E (0,5 PL 4 199,5 Ph) (6 tubes accolés en couronner. que cetle décroissance, COMPArSe a
»esseeseso Jin. dans l'air. celle d'un faisceau de rayons X (fig. 2)
+++++ pour 11,78 mgr. E (0.5 PU. Mesures exécutées par M. Rovcourt z bin SA ;
sur le bloc étalonneur des ionometres (dans l'eau). est considérablement plus rapide. Si
© Ael B, Jid. lans Vair) n un point situé à 5 cm, du tube de Ra
ee o pour 11,7 mg. E. 10,5 PL- 2°" or platings, : = , :
pour PhS mg. E. (05 Pl + 27 or platine, (fig. 9) esl Suppose recevor la dose
slérilisante de 100 pour 100, un point
silué seulement à 2 em. recevra 200 pour 100. Et les portions toutes superficielles (premier
millimetre) de la muqueuse dont les doses absorbées ne peuvent ètre apprécites avec une
chambre ionométrique de grand volume peuvent être encore 100 rois plus fortes (d'après la seule
loi du carré de la distance (*), que les doses reçues à 4 cm. Pour parler comme en rœntgen-
polées à 5 em. donnent aux environs de 9000 R. Les chiffres donnés sur le tableau sont plus élevésen raison
de ce fait que les mesures furent exécutées avec un groupe de 6 tubes accolés en couronne, disposition
amenant une légère augmentation de la surface radiante. Un grand nombre d'expériences nous ont montré
qu'avec un seul tube et une filtration de 1 mm.5 a2 mm. de Pt., et pour une distance d’axe en axe de 5 em..
la dose moyenne était de 9000 R. à 10000 R (fig. 1).
4) Rappelons que létalonnage de Vionomeétre de Solomon se fait par rapport à un rayonnement y
déterminé,
(2) Serrz et Wixrz donnent pour la dose carcinome à 5 cm. 5090 à 3650 mgh. On sait que pour ces
auteurs la dose carcinome aree le radinm, est de 90 0/0 de la dose érythème. Bumm, Schauta et Adler
donnent dans les memes conditions 6600 à 6700 meh. Friedrich donne 5860.
č) Cette loi n'est applicable que pour une source de rayonnement rigoureusement punel forme, Elle ne
l'est plus pour des preparations allongées comme les tubes utilisés en curicthérapie qui doivent ètre alors
du col uterin par la curiethérapie et la radiothérapie combinees. 207
thérapie un point situé à 1 cm. de profondeur recevrait 1 pour 100 de la dose 100 superficielle
(à 1 mm.). Cette décroissance est donc extrêmement rapide (‘). Au delà de 3 cm., les doses
deviennent rapidement insuffisantes
(50 pour 100 à 6 cm. et 15 pour 100
à 10 cm.). H s'ensuit que des cas de 200
cancer au début, très localisés, sans
propagation, peuvent être entièrement
stérilisés mais que, dans les cas pro- 490 |...
pagés, les cellules disséminées dans
les ligaments larges et les ganglions 170
hypogastriques sont placées à une 460
distance optima pour recevoir des
doses d’excitation (fig. 9). 450
L'avantage des rayons X, capa-
bles de donner sur de trés larges
espaces une répartition très homo- 439
gène de rayonnement, apparaît donc
ici nettement. Ces avantages quanti- 120 |--.-
tatifs sont cependant contre-balancés,
comme on va voir, par une action
spécifique qui paraît moins grande (Qh
vis-à-vis de la cellule néoplasique, as,
avec les rayons X (désavantage quali-
lalif) qu'avec les rayons y.
Pourcentage de rayonnement X ou y.
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B. Spécificité de la longueur
d’onde. — C'est une opinion classi-
quement admise, depuis les travaux
de Guilleminot sur l'absorplion des 5)
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lissus, que l'effet biologique des ra- a a ee Ke. a los
diations est proportionnel à la quan- a ar ao
tilé de rayons absorbés par la sub- E en ee RO Le tend 31%
stance vivante quelle que soit la lon- bo iN ,
gueur d'onde. En d'autres termes,
tous les rayons, quelle que soit leur
pénétration, auraient sur un tissu
donné une action identique pourvu
"= im --
a
; . T Cm.
qu'ils soient administrés à la même ? i
dose efficace, dose que l'on peut re- Profondeur dans les lissus en centimètres.
présenter par le produit Q K où Q rc- Fig. 2. — Courbes de décroissance comparce dans l'eau :
Ae rail l naay | — (jun rayonnement y (6 Lubes d'un total de 95,01 mgr. Ra-E. filtres
présentera la quantité de rayonne- sur 0,5 Pt + 1**,5 Ph placés au milieu d'un fantòme rempli
ment incident et K le coefficie 'ab- d'eau).
. . ent d'ab t t444 d'un rayonnement X 200000 volts, clinectle équivalente entre
sorption du tissu par rapport à ce pointes 40 em., tiltralion 5 cm. buile + 0775 Zn + te Al,
ravonnement. champ circulaire de diametre 20 cn., distance focale f = Wem...
2 MAD) Onesures iunomélriques).
EL, cependant, du point de vue sssssssese d'un rayonnement X (200.000 volts, tiltre 0,8 Cu + 1 Al,
on . hi 2h, f= 30 em.. p = 0.9) Dessauer) (*).
théorique pur, rien ne semblerait plus ENTO E R
=
considérés comme des séries de points, la formule à appliquer donnant l'intensité en un poiut P répondant
alors à l'expression :
a
ey
Jp — 9 Í 5 KO Base 8 ag,
e
() Malgré ces doses énormes, la muqueuse n'est nullement détruite. Ce fait met en valeur cette hypo-
thėse haut soutenue plus loin que la spécifirilé du rayonnement y réside probablement pour une grande part
dans l'écart beaucoup plus considérable de sensibilité ecistant vis-à-vis de ces radiations entre le tissu gnn et le
lissu néoplasique, écart permettant de donner aux tissus cancéreux des doses beaucoup plus élevées qu'avec les
rayons X pénétrants actuels (10000 Ra 3 cm., 20400 Rà 2 cm., 50000 R et plus à 1 cm., pour 5 #00 mwh.), sans
allération des tissus sains environnants. |
(7) Nous ne donnons ces chiffres qu'à litre d'indication. Nous rappelons que les mesures de Dessauer
205 R. Coltez. — Les bases physiques de Uirradiation du cancer
naturel que des radiations de qualité différente, bien que très voisines, eussent des effets diffé-
rents, tout comme en actinothérapie, les rayons ultra-violets ont pu être classés par Dastre en
cm.
40
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01 2 3 4 5 6 7 B 9 Wem
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Fiz. 3. — Courbes des isodoses autour d'une préparation de radium dans un plan perpendiculaire à la longueur
du tube et passant par le milieu de ce tube. Décroissance du rayonnement : 1° pour une dose supposée égale à
10) à 3 cm. de distance: 2° en unités ionometriques R. (5.400 mgl. Ra-E. — 49 m. c. d. Fillration sur 2 Pt)
rayons abioliques el en rayons bivliques dont les effets biochimiques sont totalement opposés.
Ainsi la perceplion des couleurs par la réline est-elle due à des différences de longueur d'onde
ont été obtenues par la méthode photographique (film méthode) et qu'il semble à l'heure actuelle d'après les
derniers travaux que ce procédé doune des doses profondes de 10 à 15 0/0 plus élevées que les mesures
ionométriques fou les méthodes chimiques (solution d'iodoforme dans le chloroforme), ees deux dernières
méthodes donnant des résultats très concordants. Les chiffres suivants empruntés à H. Borell donnent une
idée de cette concordance:
180 K Y. 200 K V.
Profondeur en cm. | ——— me eee eS
Film. lon. Film. lon. Film.
100 100 100 100 100
91.0 ot, ha 19,0 a
93 22 00 2o 39
12 10 15,0 9,8 20
La méthode pholométrique semble également donner une chute beaucoup plus rapide du rayonnement
dans les premiers centimetres que ne lindiquent les mesures ionometriques.
du col uterin par la curietherapie et la radiothérapie combinées. 209
pourtant très faibles dans le spectre visible. De mème des vibrations électriques de très haute
fréquence laissent les éléments nerveux parfaitement indifférents landis que l'emploi de fré-
quences plus basses amène une mort foudroyante.
Une série de faits expérimentaux et thérapeutiques paraissent militer aujourd'hui eu faveur
de la spécificité des radiations de très courtes longueurs d'onde en ce qui concerne l’action sur
le cancer. Les expériences que Regaud et Nogier ont rapportées dans leur remarquable rapport
de 1915 (') sur lirradiation de la peau sont le meilleur fondement en la croyance à l'action bio-
logique différente des diverses radiations vis-à-vis des différentes qualités de rayons X.
Dans une importante communication au dernier Congrès de Londres (*), M. le professeur
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Fig. i. — Courbes des isodoses autour de deux tubes égaux de Radium distants de 3 cm. d'axe en axe).
(2.100 mgh. Ra-E + 2.700 mgh. Ra-E. Filtration sur 27° Pt).
agrégé Proust prend nettement parti sur ce sujet controversé : « Tout ce que j'ai eu l'occasion
d'observer me confirme de plus en plus dans l’idée que la radiosensibilité des tumeurs est très
intimement liée à la longueur d'onde el que certaines sensibilités mal mises en évidence se
révèlent pour des longueurs d'onde plus courtes et bien filtrées. »
Et, depuis lors, les observations cliniques quotidiennes montrent le bien-fondé de ces affir-
mations. Ce sonl, ici, des lésions épidermiques que des dermatologistes affirment voir réagir
beaucoup mieux aux rayons mous qu'aux rayons durs; des angiomes cutanés qui réagissent
mal aux rayons X et que les rayons y conduisent à la guérison complète. Ce sont des caucers
spino-cellulaires de la peau sur lesquels les rayons X, faiblement filtrés, n'avaient aucune action,
(1) ReGaun et NociEr. Les effets produits sur la peau par les hautes doses de rayons X sélectionnés par
filtration à travers 3 et # mm., d'aluminium. Arch. d'Electricité Médicale, 25 janvier 1915.
(9 R. Proust. A propos de la radiothérapie profonde par les rayons X et le radium. First bilingual
Congress of Radiology. Londres, Juin 1922,
210 R. Coliez. — Les bases physiques de l'irradiation du cancer
que l'on voit réagir d'une toute autre manière, avec les rayons X très pénétrants: des néofor-
mations sur lesquelles les rayons X de grande pénétration ne produisent que peu d'effet. qui
réagissent intensément au radium. Il en est de même de cette constatation que les modifications
obtenues avec le Ra sont beaucoup plus rapides qu'avec les rayons X.
Les recherches biologiques et physiques pures semblent devoir confirmer cette manière
de voir. On sait que l'énergie absorbée par les tissus irradiés est presque totalement transformée
en rayons $ et que c'est à ces corpuscules que l'on doit attribuer toule l’action biologique des
rayons X. Or, l'étude des spectres corpusculaires ayant montré à de Broglie qu'il existe une
relalion fondamentale entre les vites-
Irradiation Irradiation Irradiation |
de | du du ses des corpuscules 8 émis par les
l'utérus. parametre droit. paramétre gauche.
corps frappés par un rayonnement X
oT PT kasu. a N 7
et les longueurs d’onde caractérisant
\ TN 1N ar
o : o i a
AN ce rayonnement, on est en parfait
Gp \/ 040 ïi i = Vg n droit de penser que la vitesse d'arra-
g
chement de lélectron et l'énergie
mise en liberté par le choc des parti-
cules 8 sur les atomes sont, elles
aussi, capables d'effets différents à
mesure que diminue la longueur
d'onde.
Prétendre affirmer, à l'heure ac-
luelle, en quoi consiste celle spécifi-
cité parail, pour le moins, prématuré.
Il n'est pas impossible, mais parait,
cependant, peu probable, qu’il faille
envisager de nouvelles propriétés
toutes différentes, comme il en existe
entre les rayons ultra-violets abioti-
ques et bioliques. Encore ne consisle-
rait-elle qu'en une différence plus
grande de sensibilité entre la chroma-
line des cellules saines et la chroma-
Champ TY
A: A 23cm \B
Fig. 5. — Irradiation d'un col ul(rin par 6 champs croisés ; : rece
(méthode de Seitz el Wintz). | tine des cellules néoplasiques (diffé-
Coupe transversale du bassin passant par le col utérin. rence qui permettrait de donner au
tissu malade des doses beaucoup plus
considérables et partant plus efficaces sans avoir aucune action dangereuse sur le tissu sain)
que le résultat serait déjà considérablement en faveur des radiations y.
En d’autres termes, au fur et à mesure que la longueur d'onde diminue, l'écart entre les
doses nécessaires pour Luer la cellule saine et la cellule néoplasique semble augmenter, ce qui
permet de laisser émerger plus facilement les actions de sensibilité et aboutit à des actions
électives de plus en plus grandes (1).
k
y x
Aj plication de ces notions au traitement du cancer du col de l'uterus. — Appliquées plus
spécialement au traitement du cancer du col uttrin, ces notions générales vont nous aider a
discuter du point de vue théorique de la mullitude des méthodes et des techniques employées.
a) En ce qui concerne le traitement radiothérapique seul, et on connaît les résultats obtenus
avec les rayons N, indépendamment du radium (Roentgen-Wertheim), l'expérience a montré
(Seitz et Winlz) que la dose nécessaire pour amener la sidération des cellules carcinomateuses
4) L'exemple le plus frappant en est donné par la chute des poils. Les résullats trop souvent désastreux
obtenus dans les épilations par les rayons X peu fillrés avaient rendu les spécialistes justement prudents,
parce que la différence entre les doses nécessaires pour amener une épilation définitive et une radiodermite
grave était faible. Avec les rayonnements X très pénétrants (200000 volts), et très fillrés. on obtient assez
souvent une chute définitive des poils sans lésion cutanée. Dans les cancers de la langue traités par le radium
la chute définitive des poils de la barbe a lieu sans aucune trace d'érythèéme à la peau.
du col uterin par la curiethérapie et la radiothérapie combinées. 211
du cancer du col ulérin étail supérieure de 1 à 2 dixiémes à la dose maxima de tolérance de la
peau (dose dite dose-érythème). Mais cette dose-érythème des allemands est très difficile à
délerminer : d'une part, elle varie avec les individus et les régions irradiées, mais elle varie
surtout avec les différents auteurs qui en donnent rarement une définilion identique; et, pour
une même définition, les appréciations individuelles sont même souvent assez différentes. On
ne saurail donc se contenter d’une mesure aussi approchée. D'autre part, il apparaît comme
bien démontré maintenant que les mesures indirectes des rayons X, simplement données par
l'éltalonnage préalable des ampoules, l’écartement des pointes du spintermètre, le nombre de
Fig’ 6, — Radiographie du bassin après introduction d'un repère métallique dans le col utérin.
Malade couchée horizontalement sur le dos, épaules contre table. (Le rayon normal vertical par le repéreur.)
milliampères qui passent dans le tube el les mesures du voltmèlre du courant primaire, sont
absolument insuffisantes pour définir exactement la quantité de rayonnement X reçue par la
peau (!).
Assuré maintenant d'une quantité de rayonnement uniforme pour chaque cas considéré, ce
qui est la donnée primordiale de toul traitement scientifiquement conduit, puisqu'elle permet
d'éviter les erreurs initiales (par hypo-doses incidentes inefficaces ou excitantes) la technique
doit être ensuile étudiée pour chaque cas avec minutie. On sait qu'en ce qui concerne le col
utérin la méthode employée est celle des feux croisés qui consiste à diviser l'abdomen en un
(4) Une telle mesure, en raison des variations de rendement des appareillages (baisse de tension du cou-
rant primaire, vitesse et rendement de Finterrupteur, etc...), ne saurait être délerminée que par Ia méthode
ionométrique et en laissant d’une façon continue pendant toute la durée du traitement la chambre de Viono-
mètre de Solomon au niveau du tégument irradié ou mieux encore (mats ce qui est matériellement plus difti-
cile à réaliser) au niveau du col ulérin par introduction directe dans le vagin. Cette nécessité, en raison de
l'obligation de laisser le personnel infirmier manipulateur en dehors de la salle de traitement loin des
vapeurs d'ozone et derrière une protection anti-X très soignée. nous a conduit à faire allonger considérable-
ment le conducteur de l'ionomètre de Solomon dont l'électroscope est désormais situé en dehors de la pièce
de traitement, la chute de l'aiguille restant soumise à l'observation continue du personnel infirmier.
212 R. Colies. — Les bases physiques de l'irradiation du cancer
cerlain nombre de secleurs carrés ou rectangulaires et à envoyer sur chaque champ cutané la
dose maxima que la
; peau peut supporter.
| | dose généralement dé-
signée par 100 (unités
arbitraires).
De multiples pro-
cédés peuvent être em-
ea ployés pour arriver à ce
7. résultat et l'on peut di-
sr viser aujourd'hui les
Lechniciens en partisans
des petits champs à
courte «distance et en
parlisans des larges
champs à grande dis-
tance.
Dans la méthode de
Seitz et Wintz (fig. 5),
la première en date, on
emploie six champs
croisés de dimensions
6 >< 8, à 25 centimètres
de distance focale. Dans
Fig. 7. — Direction à donner au champ médian antérieur dans le traitement dn cancer du Ces conditions la dose
col ntérin par les petits champs (6 x 8). Décroissance du rayonnement (200.000 volls, s ns,
E E = 40 cm., 2ma,5, distance focale 30 cm., Filtration 3 cm. huile + 0=",5 Zn + 1™ A) y a 10 centimètres de pro:
deana eee rt.
fondeur est égale a
() Les courbes d’isodoses indiquées ici différent notablement des courbes données par Dessauer. Ces
dernières, en effet (fig. A), obtenues par la méthode photométrique et sans lucalisateur, semblent avoir un
peu exagéré le rôle de la diffusion. La chute du rayonnement au niveau des faces de la pyramide irradiée
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Fig. A. — Type de courbe de Dessauer obtenue par Fiz. B. — Type de courbe obtenue par la méthode
la méthode photométrique sans localisateur idia- ionomélrique et avec localisateur 6 X 8 (Décrois-
phragme a 15 cm. de la peau) champ cutanc irra- sance axiale identique à la précédente.)
die 6 x 8.
y est très lente et la diffusion s'étend très loin au dehors et. en particulier, au niveau de la peau. Dans la réa-
lité, Pionométrie nous a montré (fig. B}, ainsi qu'à Holfelder, que l'effondrement de la dose de rayonnement
au niveau des faces était beaucoup plus rapide et les effets de la diffusion moins éloignés. En particulier,
les doses reçues par diffusion au niveau de la peau, et en dehors du localisateur, ont retenu notre attention.
du col utérin par la curietherapie et la radiothérapie combinées. 213
20 pour 100 de la dose cutanée, el comme le col utérin peut être considéré(') comme étant à
une distance moyenne de 10 centimètres de la paroi antérieure (pubienne), comme de la paroi
postérieure (coccygienne), il s'ensuit que la dose reçue par le col utérin est 20 <6 = 120 pour 100,
qui est bien la dose cancéricide.
Voila pour la théorie. Mais dans la pratique cette dose ne sera réellement reçue par l'utérus
qu'à condilion : 1° que le col utérin soit bien à 10 centimètres de profondeur par rapport à
chacun des champs cutanés; 2° que les six champs aient été orientés d'une manière parfaite.
Or, il s'en faut que dans la pralique de telles conditions soient toujours réalisées. Il y a des
varialions assez grandes suivant la corpulence des femmes soumises au traitement, avec le
degré de réplétion de la vessie et du rectum... Les sujets gras risquent de recevoir des doses
insuffisantes ou excitantes, et il y a lieu de venir compléter la dose par un septième champ
sous-coccygien ou vulvaire,
tandis que des sujets mai-
gres peuvent être surdosés, ER X :
à vec les six
même avec les six champs Brd A
habituels (°). |
Il en est de même en ce |
qui concerne l'orientation
des champs. D'une part
l'obliquité (fig.5) des champs
latéraux par rapport aux
champs médians doit tou-
jours être beaucoup plus
accusée qu'on ne pense el
il est cerlain que leur re-
coupement exact, déjà déli-
cal à réaliser dans un seul
plan comme on peut le figu-
rer sur une coupe transver-
sale du bassin, présente de
très réelles difficultés lors-
qu'il s’agit de les réaliser
dans l'espace. Fig. 8. — Irradiation d'un col utérin par 4 larges champs 18 x 24 et 9 x 24.
Une erreur que nous | (Méthode de Dessauer.)
avons vue fréquemment .
commettre est de centrer trop haut. Nous avons fait construire par Collin un indicateur de col
utérin destiné à êlre placé dans l'utérus que l’on peut repérer par rapport aux parois abdomi-
nales comme on repérerail un projectile au compas de Hirtz ou plus simplement par une
méthode de localisation quelconque. Ce procédé nous a montré (fig. 6) que le col utérin, même
remonté par une légère compression due à un léger lamponnement vaginal destiné à maintenir
le repéreur en place, élait Loujours silué plus bas qu'on ne pense. La femme étant couchée sur
un plan horizontal et les épaules contre la table, le col utérin est généralement sur une verticale
Ces doses sont évidemment très différentes avec les cupules employées. La plupart des cupules, avec
ampoules dans l'air, sont insuffisamment isolantes. De nombreuses mesures ionométriques, dont nous ne
pouvons donner le détail ici, nous ont montré qu'avec la cuve à huile (6 mm. de plomb) le rayonnement
diffusé autour d'un localisateur était extrémement faible, véritablement homéopathique. C'est ainsi qu'à 2 cm.
d’un localisateur 6X8 on ne relève que 70/0 du rayonnement axial (fig. B), alors que les courbes de Des-
sauer (fig. A) donnent 50 0/0. Ces considérations sont très importantes lorsqu'on a à rapprocher des champs
d'entrée très près les uns des autres. D'après Dessauer, on devrait avoir, par addition des doses, des brù-
lures considérables, alors que dans la pratique le danger est beaucoup moindre.
(t) Sur 50 sujets nos mesures exécutées avec un compas d'accoucheur ont varié de la manière suivante :
CO-DUDIE T LA 42,0, Oyoh à 6 Lost er RE ASE Be RR eer te SS . 10,5 cm.
Caléocert 2 08-8 41.5, MOVENNe: +. 6.4 a boo eee va OE a ae ee ENER EEE EI 9,7 cm.
Col-hanche droite ou gauche (orthodiagraphie); 11 à 17, 4 moyenne. .... . . . . . 15,5 cm.
(?) Un sujet gras dont le col serait situé à 12 cm. de la peau au lieu de 10 cm. ne recevrait alors que
16,25 0/0 <6 = 97,5 0/0 au lieu de 120 0.0; le col d'un sujet maigre situé à 8 cm. reçoit au contraire 25,6 0/0> 6
= 155,6 0/0.
214 R. Coliez — Les bases physiques de Virradiation du cancer
passant par le bord supérieur du pubis. Les schémas de la figure 5 ne seraient donc utilisables
que dans le trailement des paramètres et il y aurait donc lieu, pour trailer exactement le col,
de faire coincider le centre géométrique du localisateur avec le bord supérieur du pubis ou de
faire plonger obliquement lc rayon normal vers le pelit bassin (fig. 7).
On voit ici encore combien une technique imprécise risque de rester au-dessous des doses
curatrices et par suite de provoquer l’excitalion. Aussi Seitz et Wintz complèlent-ils la première
irradialion à 6 semaines et 2 mois d'intervalle par une deuxième et une troisième série
d’irradialions croisées visant le paramètre droit et le paramètre gauche (fig. 5). Mais même dans
ces conditions le traitement nous paraît encore insuffisant, en ce qui concerne les ganglions
hypogastriques (fig. 9) et surtout juxta-aortiques; ceux-ci extrêmement haut placés (pôle
inférieur du rein), recoi-
vent alors par diffusion
des doses homéopathiques
el il y aurait lieu dans la
technique de Wintz deleur
réserver des irradiations
croisées supplémentaires.
Ainsi s'expliquent les
lechniques élargies qui,
_ avec Friedrich, Warne-
kross, Dessaucr envisagent
des portes d'entrée cula-
nées beaucoup plus vastes.
Dans la méthode de Des-
sauer, 4 champs sont em-
ployés (fig. 8) à une dis-
lance focus-peau de
40 cm. (t). En raison de l'é-
largissement des champs,
les doses reçues en pro-
fondeur sont beaucoup
plus élevées el l'utérus re-
| coit encore 41 + 41 + 99
Fig. 9. — Isodoses pour un tube de Radium intra-cervical.
99-19
5.400 mgh. Ra-E. Filtration 2°* Pt (Coupe longiludinale du bassin, d'après J.-L. Faure). re 126 pour 100, et
Ganglions du col d'après Cunéo et Marcille : a, groupe iliaque externe; b, groupe hypo- le recoupem ent exact est
gastrique; c et d, groupes sacré-Jatéral et du promontoire. beaucoup facilité. Il en est
| de même avec 2 champs
seulement 28 X 28, l'un antérieur, l’autre postérieur à 60 cm. de distance (Friedrich, Warne-
kross), capables de donner chacun à l'utérus la dose formidable de 60 pour 100 et une somma-
tion de 120 pour 100.
Mais dans la réalité, des complications nouvelles se présentent : d'une part le mal des
rayons ou mal des irradialions profondes de Béclère (°), le « Rœntgenkaler » des allemands
(maux de tête, vomissements...) en même temps que la chute globulaire paraît beaucoup plus
accusée avec les larges champs qu'avec les champs plus restreints. D'autre part, redisons-le
encore, les lignes d’isodoses sont, même après une homogénéisalion considérable du faisceau
incident par une filtration intense, des courbes très accenluées (fig. 10) et les doses reçues par
la profondeur au voisinage des faces de la pyramide irradiée sont faibles par rapport à celles du
rayon normal. De sorle que les larges champs d'entrée, qui sont plus difficiles à diriger
puisque avec eux toute compression est à peu près impossible, méritent d'être centrés au moins
aussi exactement que les petits champs si l’on ne veul pas s exposer à des mécomptes.
D'autre part, dans la méthode de Wintz, l'affaiblissement de chacun des cônes d'irradiation
élail relativement rapide et la dose reçue par la peau à leur sortie, après une traversée de lissus
de 20 cm. environ, était faible (7 pour 100, fig. 5) de sorte que chacun des champs cutanés ne
CS ES VE RS ne |
01234567 8 9 10cm.
(t) Un champ antérieur et un champ postérieur de dimensions 18x24 et deux champs latéraux 9>< 24 cm.
©) A. Beccerr. La radiothérapie du cancer de l'utérus à la clinique d’Erlangen. Journal de Radio-
logie, 1921, p. 10.
du col utérin par la curiethérapie et la radiothérapie combinees. 215
recevait, en tout, qu'environ 100 -+ 7-+ 7= 114 pour 100, ce qui est plus que la dose érythéme,
mais ne constitue pas encore une dose lrès dangereuse pour la peau. Il n'en est plus de même
avec les très larges faisceaux dont l'affaiblissement est beaucoup moins rapide. C'est ainsi que
le faisceau antérieur donne encore à la peau de la région sacrée une dose de 16 à 20 pour 100
qui, ajoutée à la dose recue directement par clle du fait du faisceau postérieur, donne
120 pour 100. Si l’on veut remarquer que ce même champ postérieur reçoit encore une dose
d'environ 10 pour 100 de la part de chacun des deux champs latéraux, on voit à quels graves
dangers de radiodermile on s'expose avec de pareilles portes d'entrée.
De sorte que dans la réalilé, les traitements par les très larges champs sont amenés à subir ce
RE
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Fig. 10. — Isodoses pour un tube de Radium intra-cervical.
5.400 mgh. Ra-E. Filtration 2** Pt. — Coupe transversale du bassin passant par le col utérin (sujet congelé d'après Doyen).
Décroissance d'un seul des quatre champs croisés de la méthode de Dessauer.
que j'ai décrit(') sous le nom de méthode des doses cutanées compensées, méthode générale qui
consisle, étant donné un champ culané qui reçoit directement une dose 100 supposée maxima,
el indirectement de la part d'autres champs voisins des doses n 0/0 + m 0/0 + (0/0, à réduire
100
100+-n+m+l-+...
aulres de la même manière. La dose reçue au niveau de l'utérus est alors un peu diminuée ct
doit être complélée par un traitement intra-ulérin au radium : mais les radiodermites de recou-
pement sonl, à coup sar, évitées (?).
b) Le traitement par le radium seul du cancer du col ulérin est pratiqué en France depuis
plus longtemps que la radiothérapie et les succès très remarquables ne se comptent plus. Les
la dose donnée directement au premier champ à 0/0 ainsi que tous les
(t) R. CoutEez. La radiothérapie intensive à grande profondeur. Exposé général de la méthode. La Clinique,
Juillet 1922.
(3) Cette considération déjà importante à envisager avec les rayonnements employés actuellement est
appelée à prendre plus d'importance encore dans l'avenir. En effet l'emploi de rayonnement de plus en plus
pénétrant, c'est-à-dire d’affaiblissement moins rapide, aura pour conséquence une augmentation de plus en
plus grande des doses reçues par la peau à la sortie des faisceaux. Pour fixer les idées, alors que les
rayons X actuels les plus pénétrants (y = 0,134) donnent leur demi-décroissance dans les tissus en 5,5 cm. un
rayonnement X de l'ordre des rayons y (p = 0,043) donnerait celte demi-décroissance en 16 cm.,5.
216 R. Coltez.
rapports de J.-L. Faure (t), de Hartmann (°), les travaux de Regaud et de ses élèves (°) sont à ce
sujet pleins d'enseignement et la haute efficacité thérapeutique des rayons y n'est plus discu-
lable. Des cas pris au débul paraissent actuellement, après 4 el 5 ans, complètement guéris et,
parmi les malades inopérables, beaucoup ont été améliorés dans des proportions telles qu’elles
ont pu subir l'intervention. Cependant, dans certains cas, en particulier dans les spino-cellu-
laires, après une période de rémission, souvent très considérable, et une apparence de guérison
complète, on voit survenir, à nouveau, des mélaslases qui acquièrent rapidement un grand
volume et conduisent à la cachexie et à la mort. Certains auteurs dont Kirmisson ont même
affirmé que les métastases semblaient plus fréquentes après le radium qu'après les interventions.
I] semblerait donc, ce qui est conforme avec la notion d’excitation, qu'après une action locale,
combien heureuse, mais ne semblant pas dépasser 3 cm. environ autour de chaque tube
uléro-vaginal (fig. 9), on assiste dans les régions plus éloignées, (ligaments larges, ganglions
aortiques...) à un développement marqué de la néoplasie.
Comme l'ont écrit Proust el Mallet, « la destruction du néoplasme du col par curiethérapie
« est le plus souvent comparable à l'ancienne hystérectomie très limilée (*) ».
C'est dans cet esprit, et aussi pour consliluer une sorte de barrage lymphatique, que
Anselme Schwartz (5) Proust et Mallet (*) ont cherché à implanter directement le radium au
niveau des ligaments larges étendant ainsi à la curiethérapie la conception chirurgicale de
Wertheim; mais dans certains cas une telle précaution reste encore insuffisante el ne fail que
retarder considérablement, sans pouvoir les supprimer complètement, le développement des
récidives. Aussi, y a-t-il lieu de recouper les zones d’excilation par des irradiations larges de
radiothérapie pénétrante.
CONCLUSIONS
Dans l’état actuel de l’appareillage et de la technique, il semble donc qu'on puisse affirmer
en ce qui concerne le traitement des cas de cancers du col utérin ne relevant pas de la
chirurgie :
I. — Malgré les guérisons signalées par les seuls rayons X, il ne semble pas qu'on soit
encore autorisé, en raison de la haute spécificité des rayons y du radium, à préférer entièrement
à la curicthérapie le traitement par les seuls rayons de très courte longueur d'onde actuellement
employés (200.000 volts).
It. -- En raison de l'action curative purement locale et parfois excilante à distance du
radium, on n'a plus le droit de pratiquer un traitement curielhérapique du col utérin sans le
faire suivre immédialement d’irradiations larges de radiothérapie pénétrante.
HEI. — De ces deux méthodes qui doivent être inlimement combinées, chacune employée
seule, risque, la première (rayons X), de manquer quelquefois de spécificité locale, et la deuxième
(radium), d'être insuffisante et même dangereuse à distance.
IV. — Les résultats oblenus jusqu'ici autorisent toutes les espérances, et les guérisons
seront de plus en plus nombreuses au fur et à mesure que les progrès de l'appareillage et de la
technique de la rœntgenthérapie permettront de donner à des régions de plus en plus larges
une irradiation homogène dont le degré de pénétration se rapprochera de plus en plus des
rayons y du radium.
(1) J.-L. Favre. Rapport au Congrès de Gynécologie, 1921.
(2) HauTMANx. Rapport in Comptes rendus du Congrès et in Gynécologie et Obstélrique, t. IV, n° 4, p. 304.
(5) ReGgaub, ROUX-BERGER, LACASSAGNE. Cesnron, COUTARD et RICHARD. « Sur la technique de la curiethé-
rapie dans le cancer du col de l'utérus ». Bull. de CAss. pour l'étude du cancer, 1920, p. 224.
(+) Proust et MALLET. « Des indications respectives de l'hystérectomie, de la curiethérapie et de la
radiothérapie pénétrante dans le cancer du col de Futérus ». Presse Médicale, 1922, n° 9.
(5) ANSELME SCUWARTZ. Bulletin de l'Association pour l'étude du cancer, 1921.
(6) Proust et MALLET. « Contribution à la technique de la pose du radium par voe abdominale ». Bull. et
Mém. Soc. de Chir., 15 juin 1921.
DOSAGE DE L’IODE INTRODUIT ET ELIMINE
DANS L’IONISATION "”
Par G. BOURGUIGNON (?)
Chef du Laboratoire d'Électrothérapie de la Salpétriere.
Parmi les aclions du courant continu utilisables en thérapeutique, l'une des plus intéres-
santes, à mon avis, el l’une des plus controversées, est certainement l'introduction des médica-
ments par électrolyse, que Stéphane Leduc appelle « Tonisation ».
A la suite de Stéphane Leduc, j'ai repris l'étude de l'ionisalion de l'iode dans le but de
détruire les adhérences cicatricielles.
Mes recherches, commencées en 1915, ont été reprises pendant la guerre qui m'a donné
l'occasion d'étudier celte question sur une vaste échelle.
Avec la collaboration de M. Chiray, j'ai vu que les résultats les meilleurs sont oblenus en
localisant le plus possible le courant au foyer de la lésion ('). J'ai observé en outre que lamé-
lioration se poursuit quelque temps après l'arrêt de l'ionisalion et que, sur les sujets porteurs
de cicatrices multiples, le traitement localisé à une seule cicatrice améliore en même temps,
quoique à un degré moindre, toutes les autres.
Supposant à la fois, à la suite de ces constatations, une action locale et une action générale,
je me suis plus préoccupé de localiser exactement le courant que de chercher à faire entrer de
grandes quanlités diode.
Ma technique diffère donc quelque peu de celle qu’on applique généralement. J'emploie des
électrodes telles que l'électrode négative ne déborde qu'à peine les limites de la lésion à traiter
el je place l'électrode positive aussi près que possible de la négative et de telle façon que les
lignes de force Lraversent aussi exactement que possible lout le foyer lésionnel. Les intensilés
sont donc toujours faibles ne dépassant jamais 15 mA, sur les grandes surfaces, restant le plus
souvent à 10 mA, el pouvant descendre à 5 mA el même moins, sur les pelites surfaces.
Les séances durent au moins 30 minutes. Je les fais quolidiennes dans la première semaine
el à raison de 5 par semaine ensuile. Toutes les 15 séances, je fais un repos de 15 ou 20 jours.
Celle Lechnique m'a donné des résullals remarquables chez les blessés de guerre, et continue
à m'en donner d'excellents à la Salpêtrière. Les nerfs sous-jacents aux cicatrices adhérentes
se réparenl, même quand la paralysie date de plusieurs mois. Les cicatrices chéloïdiennes des
brûlures s'assouplissenl et s’'aplalissent. Il n'est pas jusqu'aux .sclérodermies qui ne soient
remarquablement améliorées par l'ionisalion pratiquée selon cette technique : c'est le sujet de
recherches en cours que je poursuis avec la collaboration de M. le Pr. Jeanselme et de mon
élève Jean Lucas.
Pour éludier le délerminisme de ces phénomènes j'ai cherché comment s'élimine, chez
l'homme normal, lion iode introduit quotidiennement par électrolyse et quelle quantité peut
en introduire un courant rigoureusement délerminé.
Pour ces expériences, que Jat faites pendant la guerre au Centre de Neurologie de Rennes,
dont je dirigeais le laboratoire d'électrothérapie, j'ai eu da bonne fortune d'avoir la collaboration
d'un chimiste de haute valeur, M. Conduché, professeur de chimie à la Facullé des Sciences de
Rennes. C'est lui qui a mis au point la technique de dosage de l'iode dans les urines, que nous
avons employée. Ce travail a fait l'objet d'une communication récente à PAcadénne des
Sciences (*).
() Communication au Congrès de Physiothérapie, Radiologie et Electrologie, Londres, 7-10 juin 1922.
(4) Délégué de la Société fraucaise d'Electrothérapie et Radiologie.
(5) G. BOURGUIGNON et M. CHIRAY. > Surtété médicale des Hopitaux, 15 octobre 1916. — Presse Médicale,
3 aoùt 1916.
(*) G. BouRGUIGNON et Connucué. — C. R. de l'Académie des Sciences, t, 174, p. 1457. Séance du 20 mai 1922,
JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — VII. lo
218 G. Bourguignon.
Avant ces recherches, personne n'avait cherché à doser directement l'iode introduit. Sté-
phane Leduc, par un moyen très indirect, basé sur une série d'hypothèses, avait cherché à savoir
ce qu'il peut entrer d'iode avec le courant.
Son procédé est basé sur les lois que Kohlrausch a données pour la vitesse des ions dans
l'électrolyse in vitro.
On sait que pour rompre une valence, mesurée en grammes, il faut 96537 coulombs. Il se
dégage à chacune des électrodes des quantités d'ions posilifs et négatifs qui sont entre elles
dans le même rapport que leur équivalent chimique. Pour connaître la quantité d'ions qui
transportent un coulomb, il suffit de diviser l'équivalent chimique de l'ion considéré par 96537
6
coulombs. Dans le cas de liode, celle quantité est donc de pa = 0,001505. C'est ce poids
qu'on désigne par e. La quantité dion dégagé est donc connue en mullipliant le nombre de
coulombs q par e.
Si on éludie ce qui se passe dans un vase séparé en deux compartiments par une cloison
poreuse (expérience de Hitlorff) on voit que, bien que les quantités d'ions dégagées aux deux
électrodes soient entre elles comme leurs coefficients e et e’, les quantités d'ions positifs et
négatifs qui traversent la cloison ne sont pas proporlionnelles à ces nombres. Ils n'ont donc pas
la même vilesse.
En appelant u la vitesse de l’un des ions, et v celle de l’autre ion, la part qui revient à
chacun des deux ions dans le transport de l’électricilé est proportionnelle au rapport de la
vitesse de l'ion considéré à la somme des vilesses des deux ions. La part qui revient à l'ion de
u
vilesse uw esl donc proportionnelle au rapport TEE
el celle qui revient à l'ion de vilesse v esl
proportionnelle au rapport - Le poids P de chacun des ions qui traverse la cloison poreuse
u-+-U
dans un temps donné est donc mesuré par le produit de ce rapport par ge qui donne le poids
u
u +v
Si donc on connaissait la vitesse avec laquelle l'ion éudié traverse la peau, il serait très
facile de connaître la quantité introduite par un courant de durée ¢ el d'intensité 1.
Stéphane Leduc, par une série d’hypothtses et d'expériences, arrive à considérer que la
vitesse des ions à travers la peau est proportionnelle à l'intensité oblenue avec un voltage donné,
Ja résistance de la peau élant elle-même proportionnelle au nombre d'ions qui la pénètre. En
faisant des renversements de courant de 5 en 5 minutes, on arrive à obtenir une intensité
stable dans chaque sens, mais différente. Il admet que ces deux intensités sont entre elles comme
le sont les vitesses relatives des deux ions de la solution étudiée, el il se sert de ces intensités
comme expression de ces vitesses. Dans le cas de l'iodure de potassium la vitesse de lion I
serait représentée par 5,6 et celle de Pion K par 4,8. On a donc pour l'iode : - PE
u +v 9,6+4,8
La quanlilé d'iode introduite par un courant d'intensité i el de durée ¢ serait donc, d’après
Stéphane Leduc :
d'ions transportant le nombre de coulombs considérés : P — 4e
! 5.0
Pail EAn
Celte tentalive intéressante peut donner une idée de l'ordre de grandeur du phénomène,
mais aucune mesure direcle ne permettait de dire si la quantilé réellement introduite est ou
n'est pas celle que donne le calcul. On ne peut par appeler ce procédé un dosage de la quantité
d'ions iode introduits.
C'est ce dosage que j'ai tenté avec Conduché. Les expériences ont été failes sur moi-même,
dans des condilions très rigoureuses, en employant des électrodes de la dimension de celles que
j'emploie couramment en électrothérapie et en faisant passer lous les jours, pendant un temps
rigoureusement mesuré, une intensité rigoureusement maintenue à 10 mA pendant toute la
séance.
Négligeant l’éliminalion par la salive qu'a démontrée Brillouel par des expériences
purement qualitatives, nous avons d'abord recherché un procédé de dosage de liode dans les
urines : une calcination en milieu basique constitue un procédé sensible et précis, qui permet
de détruire toute la matière organique.
Dosage de l’iode introduit et éliminé dans l'ionisation. 219
L'iode est mis en liberté par quelques gouttes de sulfate de nitrosyle en solution sulfurique
et on l'extrait par le sulfure de carbone. La coloration violetle permet de reconnaître l'iode
qu'on peut doser par décoloralion avec une solution d'hyposulfite de concentralion croissante.
Praliquement, on peul ainsi doser moins de ;; de mg d'iode par litre d'urine. Nous avons
contrôlé notre méthode à plusieurs reprises en ajoutant à une urine normale quelques milli-
grammes d'iode à l'élald'iodure, que nous avons relrouvés sans pertes. L’urine normale de l'un
de nous, sujet des expériences, ne contenail que des traces d'iode inférieures à 5 de milli-
gramme par 24 heures, variant légèrement avec l'alimentation.
Dans les expériences d'ionisalion, la vessie est vidée immédiatement avant chaque séance ;
l'urine des 24 h. est recueillie
t
w
oe : =
exactement dans l intervalle 23 JUIN 1917 | Sires vers
des séances et l'iode y est we 24 25 26 27 28 29 30 1 2 3 4 5 6 7 6 9 10 12 13
dose tous les jours. Chaque BEREEEEEEREERRERREEEEE
séance dure 50 minutes. L'in- Se ee eee ee aa de lt
TT TE T TAT T I es ] | ee es ee T | J 2
ensié esl maintenue con SEC AN ET e N
, | | ; | << Aa ER D SES SES ER
stante à 10 mA., gi âce à une Li + À ARR 4+} 4 J
résistance en série de 10000. ee i HAN BERRE Ta
; net 6 | || ~~ A eee ee End
L’électrode positive esl Ge se GE (SO ce ed a er
constituée par une plaque de [qo po Nt
charbon et 20 à 25 rondelles sA EEE EEE
de papier-filtre à analyse, de A Ss a Gl so E
7 cm. de diamètre, mouillées Le i EE A so ee
d’eau distillée; elle était pla- 4 72 i a —
cée à la face postérieure de D ES
l': b } Lelee |g MEN Ses O J |] OT T TWU 7 1) Ù T |]
avantbras gauches Leers ART eA e e RE
trode négative était une éle SRE EEE
: | |
wode semblable. mouillée FASS
d'une solution de KE ALO FEE
el placée à la face interne du EE een 8 oe ol a A E EEE
bras du méme colé dans une TTT] Eo oe ee es ee ee a Oe A A AR —
e a a es re ee
a série (14 stances) elle était LEE +t ttt eet
constituée par un cristalli- | Sr ae NE (ae Ea M a EE E
k p ae T | j | De J I ee | t] SEA A E
soir contenant une quantité OU L D LLT C L LCI TT _ a
OURS: 17 2° 3° 4° 5° 6° 7° 8° 9° 10° 11° 12° 13° 14° 15° 16° 17° 18° 19° 20°
mesurée au ballon jaugé eur
(450 cm?) d'une solution de 3
KI a1 ou 2 pour 1000. Le &
sujet plongeait le poing dans Courbe d'élimination de l'iode dans les urines.
le cristallisoir où le courant °
arrivait par une plaque de charbon. Le procédé nous a permis de doser Viode disparu du cristal-
lisoir. Je prenais nalurellement la précaution de me laver les mains à l'eau dislillée à la fin de
la séance et de recueillir l'eau de lavage. Il s'est éliminé de 6 mg, 5 à 8 mg d'iode par jour dans
la b'e série ef 5 mg à 7 mg, 6 dans ta 2. En calculant la quantité lolale diode introduite dans les
urines en prenant pour les vitesses des ions Let K à travers la peau, les valeurs de 5,6 et 4,8 qui
résultent des données de Stéphane Leduc, Fiode retrouvé dans les urines représente 69 pour 100
de la quantité introduite dans la première série el 42,6 pour 100 dans la deuxième.
C'est pour controler ce rapport que nous avons cherché, dans notre deuxième série, à subs-
liluer à ce procédé de dosage, un peu hypothétique, le dosage direct de Viode disparu à
l'électrode négalive; pour faciliter le dosage de Viode disparu du eristallisoir, nous avons dù
diminuer le titre de la solution jusqu'à 1 ou 2 0 00.
En étudiant la courbe ci-dessous de l'élimination de l'iode avec des séances quolidiennes
d'ionisalion, on voit qu'il faut deux séances pour arriver à une éliminalion sensiblement
constante lous les jours: après la dernière séance, l'élimination s'est continuce plusieurs jours
(4 à 5 jours). On distingue done trois phases : I° une phase d'éliminalion croissante; 2° une
phase d'élimination en plateau: 5° une phase d'élimination décroissante. Le dosage de Fiode
14 T'et
dernière
Séance
220 G. Bourguignon.
disparu n’a jamais donné moins de à mg et jamais plus de 7 mg, 6 diode; dans l'urine des
24 heures, à la période de plateau, nous avons trouvé de ò mg à 7 mg, 4 d'iode disparu. Il y a
donc une concordance très satisfaisante entre l’iode disparu el Viode éliminé dans les urines
des 24 h. En comparant Jes quantités d'iode disparues à l'électrode négative, el éliminées. on
voit que l'on retrouve dans les urines environ 70 à 80 pour 100 de l'iode introduit. Voici un
exemple de celle expérience :
29 juin. — lode disparu du cristallisoir après une séance de 50 minutes avec 10 mA
—"1"8, 6.
50 juin. — lode trouvé dans l'urine des 24 heures — 6 ™, soit 79 pour 100.
Si l'on applique à cette expérience le calcul de Stéphane Leduc, on trouve 10 "6, I diode
introduit. Il y a un écart de 55 pour 100 entre le calcul et le dosage direct, el le rapport entre
l'iode introduit ainsi calculé et l’iode éliminé ent de 59 pour 100 au lieu de 79 pour 100. Le
dosage direct est donc le seul qui permette de connaitre réellement la quantilé introduite.
Pour le même nombre de coulombs, celte quantilé varie avec les régions de la peau et peut-
être avec d’autres conditions à préciser expérimentalement. Ces expériences démontrent aussi
que la plus grande partie de Viode introduit par électrolyse s’élimine par les reins (3 à $ environ).
J'ai aussi essayé, dans quelques expériences, de voir si l'on peut extraire de l'iode à l'élec-
trode posilive. De fait, en mouillant les papiers-filtre de lélectrode posilive avec de l'empois
d'amidon fait avec de l'eau distillée, je n'ai le plus souvent oblenu aucun bleuissement. Ce
résultat est en accord avec les expériences des auteurs qui, avant nous, onl fail la même expé-
rience dans des conditions rigoureuses. Mais, à deux reprises, il s’est produil une petite brûlure
sous l'électrode, et, dans ces deux expériences, aussi rigoureusement préparées que les autres,
le papier à l'empois a bleui sur une surface de même grandeur et de même forme que la brù-
lure.
Si l'empois ne bleuit pas, en général, ce n’est donc pas parce qu'on n'extrait pas d'iode,
mais parce que les quantités extraites sont en trop faible concentration. Dans le cas de la
brûlure, la densité du courant est plus grande au niveau de la petile lésion, et la concentration
de l'iode qui sort à ce niveau devient suffisante pour que la réaction s'y produise.
Ces expériences démontrent donc que dans l'introduction électrolytique de l'iode, il se
conslilue une réserve d'iode qu'on peut supposer s'accumuler dans le corps thyroïde et qu'en-
suite il s'établit un équilibre entre l'iode qui entre au pôle négatif et qui sort au pôle positif
pendant la séance, celui qui est en circulation, celui qui est en réserve el celui qui s'élimine
par les reins dans l'intervalle des deux séances. Le corps thyroïde — ou tout autre organe, si
l'expérience le démontrait — jouerait donc vis-à-vis de l'ion iode un rôle analogue à celui que
joue le foie vis-a-vis du sucre: il entretiendrait une zodémie à un taux dont on ne peut dire
actuellement s'il varie avec les quantités introduites ou s’il en est indépendant, puisque l'expé-
rience a élé faite toujours dans les mèmes condilions, introduisant de Os", 005 à O 8", 008 par
Jour.
À l'arrêt de l’ionisation, la réserve s’¢limine en quelques jours. Ces faits permettent de faire
une hypothèse plausible sur le mécanisme d'action de la thérapeutique par ionisation d'iode,
et d'expliquer les faits cliniques que j'ai observés. L’élimination plus lente de l’iode introduit
par électrolyse, que de l’iode introduit par la bouche, montre que sous cette forme liode s'in-
corpore mieux à l'organisme. En même temps elle explique la prolongalion des améliorations
pendant les arrêts de traitement.
La présence d'iode en circulation (extraction à l’électrode positive) explique Faction a
distance et permet de comprendre l'action locale prépondérente.
Puisqu'il est démontré (Stéphane Leduc et autres auteurs) que l'ion introduit passe dans
la circulation et ne pénètre que peu profondément dans la peau, l'action locale ne peut s'ex-
pliquer que par l'électrolyse interpolaire de l'iode en circulation sur le trajet des lignes de force.
L'ionisation agirait donc en deux temps : Premier temps, introduction de lion. Dewrtéme temps,
localisation sur le tissu à trailer de l'ion libéré par électrolyse de celui que contient la circu-
lation.
Ces faits justifient la techniqne de l'ionisation que j'emploie avec petites électrodes et loca-
lisation du courant aussi étroite que possible au fover de la lésion.
FAIT CLINIQUE
DEUX CAS DE DYSTROPHIE OSSEUSE INFANTILE
Par A. HENRY et A. JAUBERT DE BEAUJEU (Tunis)
-
OBSERVATION l. -- Aïcha bent S..., âgée de 5 ans, née et demeurant à Tunis. Rien a
`
Le
i E? 7
Fig. 1. — (Observation I). Incurvation des fémurs. Taches claires et sombres dans la région trochantérienne
et dans la région condylienne. Trabéculation irrégulière
signaler dans les antécédents héréditaires. Le père et la mère sont actuellement bien portants.
Ni frère, ni sœur. L'enfant est née à terme et n'a eu aucune maladie de l'enfance. Elle a été
nourrie au sein, Elle n'a commencé à marcher qu'à 2 ans.
222 . A. Henry et A. Jaubert de Beaujeu.
Examinée pour la première fois le 29 mai 1922, la petite malade ne peut se Lenir sur ses
membres inférieurs. D'après le père, elle aurait trébuché dans la chambre et fait une chute à la
suite de laquelle l'enfant a cessé de marcher.
La palpation de la cuisse gauche est douloureuse au liers supérieur el au niveau de la
hanche. Cependant, les mouvements de flexion el d'extension de la cuisse sur l'abdomen, ainsi
que les mouvements d'adduction et d'abduction du membre inférieur gauche, l'enfant étant
couchée, s'effectuent sans raideur et sans arracher de cris à la malade. Mais la stalion debout
el surlout la marche sont im-
possibles. L'enfant a une ten-
dance à meltre son membre en
légère adduction avec rotation
en dedans.
L'élal général est assez
bon. La malade est un peu
pâle. Pas de fièvre. Le crâne
est volumineux, avec aspect
olympien. I] n'y a pas de bour-
relets sus-malléolaires ni de
chapelet costal, mais la cage
thoracique est en forme de
carène (thorax de poulet). I
existe une scoliose dorsale mo-
dérément accusée.
Etude radiographique. —
Voici les points les plus im-
portants. La radiographie du
crâne n'a pas montré de chan-
gement appréciable. A la co-
lonne verlébrale, confirmation
de la scoliose.
Epaule et humérus. — Os-
sificalion normale. Le noyau
de la tête de l'humérus est un
peu aplati. La ligne épiphysaire
+
ve D ` 8 P . . $ z
aa ea du cartilage esl régulière. L’hu
mérus est élargi et a une ten-
Fig. 2. — (Observation Il. Avant-bras droit et poignel. Striation longiludinale. dance à l'incurvalion.
Fracture du cubitus. Epiphyses inférieures terminées par des dentelures
fines et longues.
Coude. — La partie infé-
rieure de l'humérus est élargie.
Les noyaux épicondyliens el épitrochléens existent Le noyau du radius est invisible. Elargis-
sement marqué de l'extrémité supérieure du cubilus qui prend la forme d’une tête de serpent.
Poignet. — Aspect et ossification normaux. Les extrémités radiales et cubilales ont une
légère tendance à s'élargir en cupule.
Hanches et fémur. — Les déformalions sont caractéristiques. Le noyau de la tête du fémur a
un développement normal. Le cartilage épiphysaire n'est pas élargi. Par suite de l'incurvation des
deux fémurs, l'angle d'inclinaison est effacé et le col semble prolonger le fémur avec la même
courbure. Dans la région trochantérienne une trabéculation irrégulière el des zones claires el
sombres donnent à los un aspect particulier qu'on retrouve dans le tiers inférieur. La
terminaison en cupule est nelle.
Les cartilages épiphysaires des fémurs et des tibias ne sont pas agrandis.
Le tibia el le péroné ont une courbure à concavilé externe, inverse de celle des fémurs.
L'aspect trabéculaire irrégulier el grossier est bien visible sur les tibias.
En résumé, lossificalion est normale, les carulages épiphysaires ne sont pas élargis.
L'incurvalion des os est plus marquée sur les membres inférieurs. I s’agilt surtout de troubles
de l'architecture osseuse, avec décalcificalion, lrabéculalion irrégulière et grossière se
traduisant par des zones claires et sombres dans les os longs.
Deux cas de dystrophie osseuse infantile. 223
OBSERVATION II. — F.., âgé de 2 ans, amaigri, chétif, état général précaire. Le teint est
terreux. Les parents sont bien porlanis et ne présentent pas d’antécédents pathologiques.
L'enfant a un frère plus âgé en bonne santé. Le début de la maladie remonte à 6 mois. A la
suite d'une entérite — disent les parents — l'enfant s'est affaibli, et, malgré divers traitements,
a continué de dépérir.
Les radiographies des membres montrent des parlicularilés nombreuses.
Epaule et humérus. — Le noyau de la têle est très petit. Le cartilage épiphysaire est très
important. L'extrémité de la diaphyse esl
élargie et s'épanouit en cupule. La portion
inférieure parait normale.
Radius et cubitus. — La décalcification
esl trés marquée. Les os sont sillonnés de
lignes fines comme tracées au crayon, la
plupart sont longitudinales et irréguliére-
ment distribuées. A gauche fracture des
deux os avec ébauche de cal sous-périosté.
A droite, fracture du cubitus seul. Les extré-
milés inférieures sont élargies en cupule.
Le noyau épiphysaire de l'extrémité
inférieure du radius est visible. Il est très
pelit el éloigné de la diaphyse. Au carpe
le grand os et l'os crochu commencent à
apparailre.
Les métacarpiens et les phalanges ont
un développemement normal.
Hanches et fémur. — L'ossificalion de
la hanche ne correspond pas à l'âge de l'en-
fant. Les noyaux de la lêle du fémur sont
petits, très décalcifiés, irréguliers. Le carti-
lage de conjugaison est élargi. Le col du
fémur est aplati et prend la forme d’un cro-
chet. A gauche il est plus irrégulier, plus
dentelé, plus décalcifié, que du côté droit.
Le fémur est peu incurvé. Il se termine
d'une façon spéciale par des dentelures fines |
et longues. 4
Tibia et péroné. — Les extrémités supé- D
rieures sont aussi dentelées. Le péroné est 1
très incurvé, il est fracturé en deux endroits
de chaque côté. La décalcification est plus De |
accentuée sur le péroné. Les extrémités pate Haag a Oheervation I), Jambe droite prof
inférieures se lerminent en cupule avec den- en dentelures. Trabéculation irrégulière.
telures fines. |
En résumé, décalcification généralisée des os qui apparaissent striés longiludinalement et
irrégulièrement. Déformation en cupule des extrémités diaphysaires avec formation de fines
dentelures minces et longues. Incurvalion du péroné seul. Fractures spontanées et nombreuses
sur les os grèles : péroné, radius et cubitus. Retard de l’ossificalion.
Bien que les deux observations ci-dessus semblent présenter quelques dissemblances, il
nous a paru bon de les ranger sous la dénomination un peu vague de dystrophie osseuse infan-
tile. Dans le premier cas il s'agit de rachitisme avec quelques déformations osseuses particu-
lières; l’état assez satisfaisant de la malade permet de faire rentrer ce cas dans la catégorie du
rachitisme floride (Variot).
Pour le deuxième cas le diagnostic différentiel peut osciller entre l’ostéomalacie infantile,
l'osteogenesis imperfecta, l'ostéopsathyrose et le rachilisme.
L’ostéomalacie infantile débute souvent par un genu valgum et des douleurs dans les
membres inférieurs. Puis une cyphoscoliose s'établit, des fractures spontanées se produisent
A
224 A. Henry et A. Jaubert de Beaujeu.
fréquemment aboutissant à des pseudarthroses. Le squelette devient flexible. Certains auteurs
(E. Looser) admetlent que l'ostéomalacie infantile est une forme de rachilisme, d’autres l'attri-
buent à une altération de la fonction thyroïdienne.
Dans l'osteogenesis imperfecta, on conslale une atrophie marquée et des fractures mul-
liples, mats sans modificalion des articulations et des épiphyses (Baetjer et Waters).
La cause réelle de l'ostéopsalhyrose ou maladie de Lobstein est inconnue. Celle fragilité
idiopathique des os ne xe traduit pas par des lésions osseuses apparentes dans les segments
non fracturés. C'est une maladie de l'enfance (de 2 à 12 ans) qui, généralement, s'alténue avec
Page. Sur l'épreuve radiographique, los prend une teiste pale comme s'il élail raréfié et anor-
malement transparent aux rayons X. Les os longs sont recourbés, bosselés, aplalis, soudés
entre eux. Parfois les épiphyses sont volumineuses. Mais ces symptômes se présentent égale-
ment dans le rachilisme. Si les fractures spontanées sont plus spécialement l'apanage de los-
Léopsalhyrose, on sail qu'elles se produisent aussi dans le rachitisme pur.
L'ostéopsathvrose à élé attribuée à la goutte, à la scrofule et à la syphilis. Dans le cas de
Sorrel et Yovtchiteh la réaction de Wassermann élail négalive, mais celle de Hecht positive.
Ces réaclions n'ont pas élé recherchées chez nos malades. Le traitement est lout à fait analogue
à celui du rachilisme.
En somme, si l’on éprouve une grande difficulté à individualiser les affections dont il vient
d'être question, c'est qu'elles présentent entre elles trop de points communs et il semble plus
logique, pour le moment, de les faire rentrer dans le cadre mal délimité des dystrophies rachi-
tiques.
D'après des travaux récents, le rachilisme et l'ostéomalacie sont considérés comme des avi-
laminoses, par analogie il peut en êlre ainsi de la fragilité osseuse. Mais si la carence en vita-
mines C condilionne le scorbut, si le béribéri est dù au manque de vitamines B et la xéroph-
talmie au manque de vilamines A, il s'agit dans le rachitisme de carences chevauchantes où le
manque de vilamines se complique d'insuffisances secondaires. Les facteurs de celte carence
peuvent être notamment : le manque ou l'insuffisance de vilamines A (lipo soluble), les troubles
du mélabolisme calcique, les troubles endocriniens, une insuffisance en phosphore. On com-
prend alors que les manifestations du syndrome rachilique varient selon la prédominance plus
ou moins marquée de l'une ou de l’autre de ces carences.
BIBLIOGRAPHIE
A. Broca. — Traité de chirurgie infantile, 1914.
Van Neck. — Un cas d'ostéopsathyrose congénitale (Journal médical de Brurelles, 12 fév. 1914).
Barrie et WATERS. — Bones and Joints. New-York, 1921. P
ROCHER et AUBERTIN. — Fractures spontanées multiples (Maladie de Lobstein ou ostéomalacie) et défor-
mation en entonnoir du sternum (Société de Médecine et de Chirurgie de Bordeaux, 7 juillet 1922).
LEsNE et LANGLE. -- Ostéopsathyrosis (Archives médicales des enfants, n° 11, Novembre 1920).
SorkEL et Yovrcuicn, — Un cas d'ostéopsathyrose (Bull. et Mémoires de la Société Anatomique de Paris,
n° 1, Janvier 1921).
VARIOT. — Traité des maladies des enfants (O. Doin, Paris, 1921).
A. Broca el TERBINET. — Ostéopsathyrosis (Revue de Chirurgie, 10 décembre 1905).
Roy G. GiLLEs. — A study of rikets with rewiew of recent litterature (American Journ. of Ræntgenologn,
Juin 4922).
NOTE DE PRATIQUE
INDICATIONS ET TECHNIQUE DES APPLICATIONS
DE DIATHERMIE DANS LES REACTIONS DOULOUREUSES
DE LA VESICULE BILIAIRE
Par J. AIMARD
La diathermie possède une action des plus nettes et des plus heureuses sur les réactions
douloureuses spasmodiques et inflammatoires de la vésicule biliaire. L’intérét qu'il y a de
réduire ou de prévenir ces réactions, la fait utiliser chez les lithiasiques biliaires. Elle déter-
mine rapidement chez ces malades, une sédalion vésiculaire permettant aux traitements palho-
eéniques d’agir d'une manière efficace sans déterminer de douleurs violentes ou de complica-
tions brutales.
L'application diathermique est indolore. Elle n'est suivie d'aucune réaction facheuse lant
superficielle que profonde. La cholécystite subaigué ou chronique avec ou sans lithiase en est
l'indication de choix. Son aclion se manifeste également dans les cas de cholécystite avec péri-
cholécystite et adhérences pyloro-duodéno-vésiculaires où les troubles gastriques el la douleur
vésiculaire sont supprimés ou considérablement atténués. La diathermie agit encore favora-
blement dans les cas de spasme de la vésicule biliaire; chez des malades récents en période de
crise, répélée au besoin deux fois par jour elle détermine une sédalion remarquable; chez les
migraineux présentant une douleur vive à la pression de la vésicule biliaire, les accès de
migraine el la sensibilité profonde disparaissent après 5 à 6 séances de diathermie.
Ces résultals favorables observés par nous sur un ensemble de 700 malades douloureux de
la vésicule, ont été confirmés par différents observateurs. Au début de son emploi dans les
affections médicales la diathermie avait été utilisée en France, surtout dans les névralgies et
les arthrites; les applications viscérales avaient été délaissées par crainte de possibililé de
brûlure des anses inteslinales, et leur éclatement par les gaz dû à la grande chaleur provoquée.
Nous pouvons affirmer à la suite de 7.000 applicalions de diathermie que nous avons pu prati-
quer, que ces craintes ne sont pas fondées. La diathermie bien appliquée est inoffensive.
Nous nous servons pour nos applicalions de Fappareil Gaiffe, système d'Arsonval,
modèle 1915, dont la principale qualité est une parfaite régularité de fonctionnement et par suite
une absence complèle de sensalion faradique pendant les applications. Les condensateurs el
l'éclateur ne se modifient pas en marche et conservent intacles leurs qualités diélectriques,
grâce au système de refroidissement employé et à la cuve métallique des condensateurs que la
maison Gailfe a bien voulu étudier spécialement sur notre demande. Ce sont ces conditions qui
permettent à nos appareils de supporter un travail intense de dix heures consécutives par jour
en moyenne.
A l'intérieur de l'appareil se trouve le transformateur haule tension; l'isolement entre
primaire et secondaire met le patient complètement à l'abri de loule terre accidentelle prove-
nant du secteur. Le condensaleur et le circuil de haute fréquence sont branchés suivant le
montage du P" d'Arsonval. Le patient est par suite isolé de la source haute tension par la double
série de condensateurs, et même dans le cas d'un défaut d'isolement de l'une de ees capacités,
il est toujours à l'abri du courant direct de haute tension puisqu'il est branché aux extrémités
d'un circuit de résistance et dimpédance nulles pour les fréquences industrielles,
Au point de vue de la régularité du fonctionnement, de l'absence de surveillance, l'éclateur
à diélectrique carburé dont est pourvu l'appareil, nous donne les meilleurs résultats. En effet
on ne remarque pas chez lui au bout d'un certain temps de fonctionnement les irrégularités
dans le jaillissement de Pétincelle qui s'observent dans les éclateurs à air libre.
226 | J. -fimard.
Le rendement trés élevé qui est obtenu dans cet appareil est une garantie de son excellent
fonctionnement. La puissance utilisable à l’intérieur de l'organisme est de 500 watts environ.
Elle correspond à l'apparition d'une grande calorie toutes les quatorze secondes. Ces chiffres
permettent d'apprécier l'énorme quantité de calories que l'on peut faire apparaître dans l'orga-
nisme.
Le sang circulant est une cause de réfrigéralion suffisante, pour permellre de pratiquer
en toute sécurité une séance de diathermie d'une durée assez longue. Celle soustraction con-
tinue de chaleur au point d'application, prolège les tissus contre un excès de chaleur qui pour-
rait leur être nuisible.
Nous employons pour nos applications des électrodes sèches d'étain laminé ; les applications
humides sont absolument à rejeter, elles sont dangereuses, car elles exposent aux brülures el
nécessitent une surveillance de tous les instants.
Les dimensions des électrodes sont en général de 14 x 2%, il est bon cependant d'en
posséder un jeu de différentes dimensions, celles-ci variant avec Pétendue de la région à traiter
et la saillie plus ou moins apparente du rebord costal.
L'application diathermique est simple Deux larges électrodes égales sont placées sur la
région hépato-vésiculaire l’une en avant, l’autre en arrière. Hl faul aulant que possible com-
prendre une grande partie de la masse hépatique et le plexus solaire dans l'application. Le seul
point délicat à observer est l’adhérence intime des électrodes à la peau, sous peine de rendre
l'application douloureuse, intolérable et dangereuse. Nous l'assurons par des sacs de sable, sur
lesquels le malade repose en arrière, et qu'il maintient lui-mème en avant. Afin d'éviter toute
possibilité de brûlure superficielle au cours de l'application, les conducteurs sont soudés aux
électrodes, et ils sont reliés par une prise de courant, aux conducteurs qui partent des bornes
d'utilisation de l'appareil.
La séance est quotidienne, ou biquolidienne si le malade souffre beaucoup. L'intensité
utilisée varie d'un ampere el demi à deux ampères, selon les réaclions individuelles; la durée
de application est de trente minutes au moins. Si au cours de celle-ci le malade accuse une
sensalion désagréable au niveau d'un des bords de lélectrode, nous plaçons sous celui-ci une
feuille de papier ou de caoutchouc mince.
Le malade ressent une chaleur douce vers la dixième minute qui suit le début de l'applica-
lion. Il faut être averti que certains malades, peuvent ne ressentir aucune chaleur au cours de
toutes leurs applications, sans que leur qualité et leur résultal en soient influencés. Il est
reconnu que les personnes grasses, supportent moins bien les fortes intensités que les maigres,
ce fait s'explique par un défaut de circulation des tissus adipeux de grande épaisseur. La séda-
tion vésiculaire est déjà très nelle dès la 5e séance, à la 6° ou 7° une très légère sensibilité
profonde est à peine perceplible. En général il n’y a pas lieu de prolonger les applications au
delà de dix séances, à ce moment toute sensibilité vésiculaire a disparu.
INSTRUMENTS NOUVEAUX
DISPOSITIF DE PROTECTION POUR HAUTE TENSION
DANS LES INSTALLATIONS RADIOLOGIQUES
Par P. ANGEBAUD
La plupart des installations radiologiques comportent ce que nous sommes) convenus
d'appeler un « trolley », destiné a
amener la haute tension des appa-
reils générateurs aux appareils à ali-
menter.
Cet appareil extrémement com-
mode posséde cependant de graves
inconvénients. Que la rupture d'un
des fils vienne à se produire et l'on
imagine facilement l'accident qui
pourrait s'ensuivre, avant même que
le radiologiste ait eu le temps de
couper le courant, si lui-même n'a
pas été atteint le premier el mis ainsi
dans l'impossibilité d'intervenir.
Pour parer à ce danger, nous
proposons à nos confrères le disposi-
tif suivant, qui, agissant avec la spon-
lanéité d'un réflexe devrait, à notre
avis, rendre les meilleurs services.
A l'une des extrémités de chacun
des deux fils du trolley, entre le
bâton isolant et le mur, nous inter-
calons un inlerrupteur à couteau et
à ruplure brusque, du modèle type
industriel courant, et dont le manche
aura été simplement modifié pour se
prêter au montage, I figure I avec
ressort de rappel d.
Cel interrupteur dont le manche
se trouve ramené en a par la traction
du fil tendu, ferme ta ligne S d'arri-
vée du secleur sur l'appareil géné-
raleur de haute tension : meuble sel-
lelte, crédence, contact tournant, elc.
Mais, vient-il à se produire une rup-
ture dans le fil, instantanément et auw-
lomatiquement le ressort de rappel «
agit sur le manche de l'interrupteur
el coupe le courant.
Nous avons prévu des interrup-
1
Crédence' G i
ou meuble |
'
!
(
|
|
I
Fig. 1. — Installation du dispositif de rupture :
S. source: [, interrupteur automatique ; a, poignée de l'interrupteur
à laquelle se fixe le trolley; d, ressort de rupture.
N
N
AS
MA
arc
Bua
à
NN
N
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v
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W :
RON N `
N
N
Fig. 2. — Autre dispositif de rupture :
e, baton Webonite: p, crochet seellé: C. cable de tension:
R, ressort de rappel provoquant l'ouverture de liaterrupteur l.
teurs à couleau, il est bien évident qu'ils pourraient être remplacés par d’autres interrupteurs
de formes différentes, mais dont le fonctionnement serait basé sur le même principe.
228 P. Angebaud.
D'autre part, en examinant la figure 1 on se rend parfaitement compte que l'interrupteur
fonctionnera toutes les fois qu'il surviendra une rupture en un point quelconque. S'il s'agissait
de la rupture du ressort 4, cet incident n'aurait aucune suite facheuse : le fil restant soutenu
par le manche de l'interrupteur I; ce dernier appareil devant être suffisamment robuste et
scellé au mur.
Enfin, si le ressort 4 n'a pas été mis dans le prolongement du fil, ce qui serait possible,
c'est uniquement dans le but de lui conserver son maximum d'effet sur le manche de l'inter-
rupleur.
La figure 2 montre une autre disposition facile à réaliser. L'interrupteur à rupture
brusque I est indépendant et l'action du ressort de rappel R esl empéchée par un cordon
isolant c.
Lors d'une rupture sur la ligne, le baton d’ébonile e mobile dans le crochet P est ramené
par le ressort R en même lemps que le manche de l'interrupteur.
Celte dernière disposition a l'avantage d'une installation facile, de permettre l'utilisation
d'interrupteurs couramment employés dans l'industrie et de ne rien modifier aux trolleys déjà
existants, mais à notre avis cependant, n'offre peul-étre pas la sùreté et la précision du premier
montage indiqué.
ANALYSES
RADIOLOGIE
RAYONS X
APPAREILS ET TECHNIQUE
De Boissiére (Le Havre). — Utilité d’une table
radiologique permettant l'examen du malade
dans toutes les positions. (Bulletin officiel de la
Société francaise d'Electrothérapie et de Radio-
logie, Juin 1922, p. 222-225.)
De Boissière (Le Havre). — Nouvelle table radio-
logique pour l'examen dans toutes les posi-
tions. (Bulletin officiel de la Société francaise
d'Electrothérapieet de Radiologie, Novembre 1922,
p. 925 à 428, avec 6 figures.)
Ces deux articles sont consacrés à la présentation
de la table construite par A., table ayant l'avantage
de se manceuvrer facilement, même sans cesser
l'examen, grâce à une pompe à huile qui exécute les
déplacements. A. LAQUERRIÈRE.
Lhomme (Paris). — Présentation d'un modèle de
table radiologique pour examen radioscopique
dans toutes les positions. (Bulletin officiel de la
Société francaise d'Electrothérapie et de Radio-
logie, Juin 1922, p. 218 à 221, avec 8 figures.)
Cette table se compose d'un pied massif sur lequel
pivote le plateau portant le malade, et d'un châssis
porte-ampoule se déplaçant sur le plateau.
A. LAQUERRIERE.
O. Gleichmann iDresde). — Appareil pour orien-
ter le cône des rayons X sur les tumeurs du
petit bassin. (Münchener Medizinische Wochen-
schmft, t. LXIX, n° 42, 20 octobre 1922, p. 1481-
1482.)
Il est difficile d'apprécier la direction exacte à
donner au cone d'irradiation pour qu'il comprenne
bien toute la lumeur; il est également délicat d'ap-
précier la distance à la tumeur de la porte d’entrée
choisie. Pour y arriver, l'A. a construit une sorte de
compas. L’extrémité de l'une des branches, en forme
de rectoscope, peut ètre amenée par le rectum ou
le vagin, sous le contrôle oculaire, au contact de la
tumeur. Cette extrémité forme le centre géométrique
d'un arc de cercle sur lequel se déplace une tige à
coulisse graduée qui est la seconde branche du
compas et qu'on amène au contact de la peau. La
direction de la tige indique la direction à donner au
cône de rayons X, la graduation marque la distance
de la tumeur à la peau. M. LAMBERT.
M. Wehmer (Francfort). — Aperçus pratiques
sur l'exécution exacte d’un plan de radiation.
(Strahlentherapie, Bd. 14, H. 2, 1922.)
LA. indique quelques petits dispositifs pratiques
employés à la clinique du Prof. Schmieden, Un com-
#
t
pas spécial pour donner la direction exacte du fais-
ceau d'irradiation, un tube télescopique de cen-
trage, ete. [SER SOLOMON.
O. Fritz (Innsbruck). — Sur la désignation spec-
trométrique du courant d’alimentation des
tubes à rayons X. (Fortschritte a. d. geb. der
Rüntg., Bd. 29, Hft 3.)
L'A. étalonne le voltmètre qui sert à la mesure de
la tension à l'aide des indications de son spectro-
mètre : la longueur d'onde minima et l'intensité rela-
tive des diverses radiations est en relation avec la
tension maxima du courant et aussi avec la forme de
l'onde, que ne donne pas directement le voltmètre.
E. SPILLIAERT.
Haeger (Freiburg). — Les écrans renforçateurs.
(Fortschrilte a. d. geb. der Réntg., Bd. 29, Hft 5.)
L’A. a éludié une série d'écrans renforçateurs alle-
mands dans les conditions de voltage et d'intensité
habituellement utilisées en radiographie (45 — 50 kv
effectifs x min. = 0.19 — 0,16 v. a.).
Les variations du pouvoir renforcateur sont très
grandes (de 7 à 15 lois), suivant les marques.
Jamais le pouvoir renforçateur n'a dépassé le coef-
ficient 16 (mesures phutométriques).
L'écran absorberait d'autre part une fraction consi-
dérable (60 °/,) du rayonnement incident, ce qui
amène lA. à déconseiller lemploi du film à double
émulsion entre deux écrans.
La plaque radiographique absorbe d'autre part
40%, du rayonnement incident d'après les mesures
ionométlriques et 35 ‘/, d'après les mesures photome-
triques.
Mème dans les conditions où s'est placé l'A. le
problème parait extrêmement complexe et beaucoup
des critiques théoriques qu’il fait à l'emploi des
écrans renforcateurs ne paraissent pas avoir de con-
séquences défavorables dans la pratique radiogra-
phique. P. SPILLIAERT.
RADIODIAGNOSTIC
GÉNÉRALITÉS
Quivy (Peris) — Radiographies exécutées avec
le Potter-Bucky. (Bulletin de la Société de Radio-
logie médicale de France, Décembre 1922,
p. 275-276.)
EA. montre de belles radiographies faites avec un
diaphragme Potter-Bucky. Le temps de pose est
doublé et on doit se servir de rayons plus durs que
pour une radiographie ordinaire sous écran.
L'intérét de ce diaphragme réside surtout dans la
facilité avec laquelle on obtient d'excellentes radio-
graphies sur les sujets les plus épais. è
P. TRUCHOT.
230
L. Michon (Paris). — Contribution a l’étude de la
transplantation osseuse. (Journ. de Chirurgie,
Septembre 1922, p. 260 à 275.)
L’A. apporte une intéressante observation clinique
et plusieurs faits expérimentaux de transplantation
osseuse. Les examens radiographiques et histologi-
ques lui ont permis d'arriver à des conelusions pra-
tiques de technique opératoire concernant les greffes
articulaires totales et le remplacement partiel ou
total d’un métacarpien ou d'une phalange.
Dans la transplantation d’un fragment d'os ou d'un
os entier, le transplant meurt toujours et il est voué
à une résorption rapide s'il n'est pas mis en contact
intime avec un os voisin ou s'il n’est pas avivé. Par
contre, le contact intime du transplant avec un os
voisin ou son simple avivement fait entrave à la
résorption qui se produit alors beaucoup plus len-
tement, permettant un véritable remaniement de l'os.
On observe histologiquement une revaseularisation
des canaux de Ilavers, qui constitue la réhabitation.
Progressivement, l'os nouveau vient se substituer en
totalité à los ancien.
LA. donne une série de radiographies pour démon-
trer cette reconstilution progressive de la structure
osseuse. Henri BÉCLÈRE.
OS, CRANE, ARTICULATIONS
Bercher et Merville (Paris). — Canine supérieure
rejetée en ectopie par un traumatisme. (Revue
de Stomalologie, Octobre 1922, p. 175-177, 2 fig.)
Un aviateur fait une chute. [lest relevé avec des
fractures multiples des maxillaires et des dents. Les
fractures osseuses se consolident et on place un
bridge. 4 ans après Paccident, apparition de phéno-
ménes inflammatoires. La radiographie montre alors
que la canine supérieure gauche, que l'on supposait
luxée à la suite de l'accident, est couchée dans un
ancien foyer de fracture; elle présente une encoche
au niveau de sa racine. La dent, extraile, reposait
dans un lit osseux rempli de fongosités. La lésion
de la racine est attribuée à une résorption infec-
tieuse.
L’ectopie accidentelle et méconnue d'une dent n'est
pas un fait extrémement rare et nous en avons
observé personnellemént deux cas. H s'agit presque
toujours d’une canine, supérieure ou inférieure.
Lomon.
Ebenreiter (Amérique). - Problèmes de radio-
graphie dentaire. (The Int. J. of Orthodontia,
Sept. 1922, p. 588-595, 15 fig.)!
L’A. passe en revue. en quelques pages, l'ensemble
des desiderata de la radiographie dentaire, aussi
bien les généralilés telles que étroite collaboration
du dentiste et du radiographe, que la routine, milli-
ampérage, temps de pose, éclairage de la chambre
noire. Revue sommaire et sans originalité.
Lomon.
J.-A. Blue (Amérique). — Quelques procédés
utiles pour la réussite des radiographies den-
taires, (The Int. J. of Orthodontia, Oct. 1922,
p. 662-665, 11 fig.)
LA. expose quelques-unes des conditions banales
et bien connues : intensité, pénétration, incidence, ete.,
dont Ja réalisation est nécessaire pour obtenir de
bonnes radiographies dentaires. LOMON.
A. Charlier et H.de la Tour (Paris). — La radio-
graphie dentaire en 1922. (Rerue odontoloytque,
Rayons X.
Août-Sept. 1922, avec 5 figures et 2 planches
hors texte.)
Excellent article didactique résumant la technique
de la radiographie dentaire et les renseignements
qu’on peut lui demander. A. LAQUERRIERE.
Hirtz (Paris). — Le diagnostic radiologique des
sinusites. (Bull. de la Soc. de Radiologie m “licale
de France, Novembre 1922, p. 232 à 237.)
Le diagnostic de sinusite peut être établi objecti-
vement par l'examen des images radiographiques
relalives aux différents sinus. La présence d’une col-
lection liquide se traduit par une perte de la transpa-
rence normale de la région envisagée. L’A. estime
que létude radiologique complète des sinus com-
porte quatre et quelquefois cinq radiographies. |
Deux radiographies de face sont nécessaires, l’une
ayant trail aux sinus maxillaires, l'autre avant trail
aux sinus frontaux. La face repose par le front sur
la cassette, et le tube est centré un peu au-dessous
de la région occipitale; dans le premier cas, le fais-
ceau se dirige vers la région frontale du sujet, dans
le second, le faisceau a une direction inverse.
Pour avoir l'image des sinus frontaux développée
dans toute leur étendue frontale et orbitaire, on doit,
le sujet étant couché sur le ventre, faire reposer le
menton sur la cassette, l'axe du faisceau incident est
disposé verticalement et le rayon normal passe par la
région de la glabelle.
Pour avoir une image complète de l'ethmoïde, on
doit prendre, le sujet étant couché sur le dos, une
image de la base vertex-plaque ; la tète repose sur la
casselte par le vertex, et le rayon normal, contenu
dans le plan médian de la téte, tombe en arrière du
menton, dans la direction du trou auditif-externe. La
structure celluleuse de l'ethmoïde se voit ainsi par-
faitement. P. Trucnor.
Winter (New York Cily). — Calculs salivaires
des glandes maxillaires et sublinguales. (The
Int. J. of Orthodontia, vol. VIII, n° 12, Décem-
bre 1922, p. 800-805, 4 fig.)
L’A. rapporte quatre cas de lilhiase salivaire obser-
vés pendant l’année écoulée. Il estime que cette
affection est moins rare qu'on ne le pense et que le
diagnostic n’est pas toujours fait. I] existe dans la
littérature environ 300 cas publiés.
Deux des cas de PA. wont pas été radiographiés.
Le 5° a été radiographié (pour éliminer Pinclusion
dentaire), aree, écrit PA. le résultatl que montre la
figure 1, sans ajouter aucun commentaire.
La reproduction, médiocre, de la radiographie,
autorise cependant, à penser qu'il vaut mieux, dans
ces cas, emplover la radiographie dile de la dent de
sagesse, plutôt que le film intrabuceal. C’est dail-
leurs cette technique qui a été utilisée dans le dernier
cas en montrant eette fois nettement deux calculs de
la glande sous-maxtllaire. LOMON.
Lacronique (Paris). — Dent de sagesse infé-
rieure gauche sillonnée par le nerf dentaire
inférieur. (Rev. de Stomatolugie, Déc. 1922,
p. 704-707, 4 tig.)
Observation d'un patient présentant des accidents
légers de dents de sagesse. La radiographie montre
une dent de sagesse implantée dans la branche mon-
tante du maxillaire et dont le sommet des racines
déprime le toil de la gouttière du canal dentaire
inférieur.
L'extraction, qui ful laborieuse, permit de constater
que l’extrémilé radieulaire de la dent de sagesse était
sillonnée par une gouttière.
La cicatrisation ne se fait qu'au bout de plusieurs
mois (suppuration et élimination de séquestre). Les
liayons X.
troubles d’anesthésie et d’hyperesthésie douloureuse
de la région mentonniére apparaissent dès l'extrac-
tion et ne sont pas guéris dix mois après interven-
tion. Ils paraissent dus à une contusion du nerf au
moment de l'extraction et à une compression ulté-
rieure due à la cicatrisation de l'alvéolite.
LOMON.
H.-P. Doub et J.-M. Carter {Détroit.) — Image
radiologique du canal lacrymo-nasal, normal
et pathologique. (Journ of Rad. Omaba II,
Décembre 1922, n° 12, p. 521.)
Pour mettre en évidence le canal lacrymo-nasal,
les A. le remplissent d’un mélange de bismuth de
Beck et d'huile. Dans leur technique, après anesthésie
locale (quelques gouttes de cocaïne sous la paupière
inférieure), le sac est vidé de son contenu par expres-
sion; le canal est lavé au sérum additionné de quel-
ques gouttes d'adrénaline à 1 ‘’,,. puis, on y injecte la
solulion opaque, réchauffée s'il y a lieu au moyen
d'air chaud (pour éviter la précipitation de l'huile par
la vapeur); quand le canal est perméable, il faut
environ 1 cc.; 1/2 cc. suffit quaud il est obstrué.
Les radiographies sont prises en plusieurs posi-
tions +
1° Position de Waters-Waldron ou verlex-menton-
plaque; 2° inéme position, la téte légérement inclinée
du côté injecté, ce qui rejette l’image du canal en
dehors de celles des cellules ethmoïdales ; 5° postéro-
antérieure ; 4° profil.
Les A. ont ainsi radiographié environ 80 sujets, ils
considèrent le procédé comme : 1° utile pour loca-
liser le siège de l’obstructon; 2° contrôle opératoire
et clinique pour modifier le traitement; 5° diagnostic
des cas où cliniquement existe une obstruction par-
tielle non confirmée par la radio et d'ordre réflexe;
4° controle de l’état des cavités sinusiennes voisines ;
ör découverte des anomalies possibles.
MOREL-KAHN.
J.-H. Stokes et B.-S. Gardner (Rochester). —
_ Preuve radiologique de l'existence de dents
d'Hutchinson encore incluses. (Journ, of Amer.
Med. Assoc., LXXX, n° 1,6 janvier 1923, p. 28 )
Les A. rapportent l'observation d’une fillette de
ans hérédo-syphilitique chez laquelle un cliché
radiographique de la région des incisives, non encore
sorties, permit de constater l'existence de deux inci-
sives intra-alvéolaires, à type d’Hulchinson caracté-
ristique.
lis voient la un moyen de dépister dans des cas
douteux une preuve d'hérédo-svphilis.
MOREL-KAHN.
C. Viannay (Saint-Étienne). — Un cas de luxation
sus-sternale de l'extrémité interne de la cla-
vicule. (Bull. de la Soc. de Chir., n° 32, 1922,
p. 1558-1545.)
L'A. rapporte une observation de cette luxation
très rare. Un enfant de 15 ans a été renversé par une
automobile. L'épaule gauche et le sommet du thorax
onl été soumis à une forte pression dans le sens
transversal. Les 3° et 4 côtes ont cédé, La clavicule
ayant résisté à la pression sans se fracturer, l’extré-
mité interne de cet os a fait éclater sa gaine fibro-
périoslique et s’est échappée par en haut hors de
cette gaine.
La radiographie montre que l'extrémité interne de
la clavicule gauche a quitté le sternum et se trouve
surélevée de 2 centimètres par rapport à l'extrémité
interne de la clavicule droite.
A l'opération, on a trouvé que le fibro-cartilage
inter-articulaire était resté en place, conservant ses
rapports avec la surface articulaire du sternum.
231
Pour lA. la formule actuelle du traitement de
cette affection est la réduction sanglante accompa-
gnée de l’ostéosynthése. Henri BÉCLÈRE.
Sencert, Allenbach et R. Simon (Strasbourg). — -
Deux cas de kystes ou de pseudo-kystes du tibia.
(Bull. de la Soc. de Chir., n° 33, 1922, p. 4594-
1404.)
Pour éclairer la question encore confuse des kystes
et pseudo-kystes non parasitaires des os longs, les
A. apportent deux observations très complètes.
1° Un pseudo-kyste dela partie interne de l'extrémité
du tibia avec destruction de la métaphyse tibiale qui
a permis une infraction de l'os. Sur l’image radiogra-
phique, les contours de la région malade sont flous,
peu distincts. La forme de la cavité osseuse est irré-
gulière. On a l'impression d'une tumeur polykystique
et on pense à un chondrome ou à un sarcome à
myéloplaxes. A l'opération, la cavité osseuse ren-
ferme une masse molle, multilobée et qui saigne
facilement. Pas de membrane kystique périphérique.
L'examen histologique indique qu'il s’agit d'un sar-
come squeletlogène avec nombreux myéloplaxes.
2° Un pseudo-kyste de la partie interne du tiers
inférieur du tibia. L'image radiographique montre
une cavité ovoide régulière. La couche corticale est
très mince sur tout le pourtour de l'os. A Vopéra-
tion, la cavité, limitée par une membrane kystique,
renferme un Jiquide de coloration foncée, sangui-
nolent. L'examen histologique indique un pseudo-
kyste de désintégration dans un sarcome squeletto-
gène complexe, à la fois ostéoblastique et ostéocla-
sique.
Dans les deux cas, les suites opératoires ont été
simples. L'opération a pu ètre suivie un an pour le
premier cas et 6 mois pour le deuxième. Les A. signa-
lent que ces deux tumeurs ont eu toutes les appa-
rences cliniques de Ja bénignilé et cependant les exa-
mens histologiques montrent un grand nombre de
caractères anatomo-pathologiques de malignité.
Henri BÉCLÈRE.
Duhem (Paris). — Radiographies d’un cas de
Leontiasis ossea. (Bulletin officiel de la Société
francaise d'Electrothérapie et de Radioloyie.
Décembre 1922, p. 565.)
Cette affection est rarissime et il en existe à peine
quelques cas authentiques depuis le xvm” siècle.
Dans ce cas particulier ’hyperostose, bien que lisse
au toucher, est sur la radiographie constituée par des
tissus osseux d'aspect floconneux.
A. LAQUERRIÈRE.
Robert Dupont (Paris). — Côtes cervicales. (Jour-
nal de Médecine de Paris, 9 février 1925, p. 121.)
Le diagnostic de la côte cervicale est souvent rendu
difficile par suite de la diversité des symptômes que
l'on peut rencontrer.
Il suffit pour porter le diagnostic de côte cervicale
de songer à celte anomalie toutes les fois que l'on
observe au membre supérieur des phénomènes dont
la cause est confuse. La radiographie permettra seule
d'affirmer le diagnostic. LOUBIER.
A. Basset (Paris). — Fracture par tassement lon-
gitudinal de l'extrémité inférieure du radius.
(Bull. de la Soc. de Chir., n° 29, 1922. Rapport
de A. Mouchet, p. 1165-1169.) -
H s'agit d’une fracture par tassement trabéculaire
avec rupture des travées osseuses. C'est une variété
spéciale à enfance entre 7 et 16 ans. Le plus sou-
vent le traumatisme respecte l'épiphyse qui reste en
place et détermine une fracture ou soufflure sus-
épiphysaire. L'os ne cède pas. il se tasse seulement.
232
formant boursouflure comme un mince tube d'acier
qui reçoit un choc violent de bout en boul.
D'après les nombreux cas qu'il a étudiés l'A. signale
que la radiographie de profil du radius montre
presque constamment sur la face postérieure de
cet os un ressaut, une vraie marche d'escalier au
niveau de laquelle les travées osseuses ont éclaté.
Il y a inflexion en même temps que tassement.
Cette fracture par tassement est assez banale et
son traitement est simple. Elle s’observe aussi à
l'extrémité inférieure du tibia et surtout à l'extrémité
inférieure de l’humérus, principalement chez les
enfants rachitiques. Henri BÉCLÈRE.
M. Lance Paris). — Deux cas de cyphose avec
gibbosité par anomalies osseuses congénitales,
(Revue d'Orthopédie, Janvier 1923, p 55-60 avec
5 fig.)
Observation I. — Fillette de 8 ans présentant une
gibbosité pointue vers 12 D et 1 L. Jamais de douleur,
de troubles fonctionnels ni de contracture,
La radiographie ne laisse pas de doute sur l’origine
congénitale de la lésion: de face elle montre que la
12° dorsale est réduite à deux moitiés de vertèbres
formant deux coins à base externe supportant la
12 côte et arrivant en contact sur la ligne médiane.
Les 12* côtes, au lieu d'être rectilignes, sont incur-
Observation I.
vées. Le corps de la 1 lombaire est réduit à une
tache dans l'angle rentrant du corps de la vertébre
précédente. De profil on se rend également bien
compte des lésions.
Observation 11. — Garçonnet de 21 mois présentant
une cyphose de toute la région lombaire avec saillie
nette de la 5° lombaire. ,
La radiographie de face montre que le corps de la
5° lombaire est plus petit que les autres. L'épreuve
de profil montre le corps de la 3° lombaire réduit à
un rectangle qui a le tiers environ des vertèbres voi-
Rayons X.
sines faisant saillie sur la ligne postérieure des corps
vertébraux. i
On ne.doit done poser d'une facon ferme le dia-
gnostic de mal de Pott qu'après la confirmation par
la radiographie. LOUBIER.
Eysséric. — Fracture du semi-lunaire. Subluxa-
tion du scaphoïde en avant. Intervention san-
glante. Guérison. (Rapport de A. Mouchet.
Bull. de la Soc. de Chir., n° 51, 1322, p. 1273-
1275.)
L’A. rapporte l'observation d’un malade qu'il a exa-
miné deux mois après une contusion du poignet par
retour de manivelle. Ankylose presque totale du poi-
gnet. atrophie musculaire considérable avec efface-
ment des éminences thénar et hypothénar.
La radiographie a montré une fracture du semi-
lunaire sans déplacement et une subluxation en
avant du scaphoide. La fracture du semi-lunaire sans
déplacement n'a pu être constatée que sur la radio-
graphie de profil. On a pratiqué l’extirpalion du sca-
phoide par la voie antérieure. Cet os se présentait
par sa face articulaire radiale : sa base était restée
en contact avec le trapéze et le trapézoide. Le ma-
lade a recouvré un fonctionnement normal de sa
main. Henri BÉCLÈRE.
Michel Chryssa-
fis (Athènes). —
Un cas de luxa-
tion congénitale
bilatérale de la
tète du radius
en avant. (Revue
d'Orthopédie ,
Novembre 1922,
p. 549-551, fig.)
Observation ac-
compagnée de la
radiographie et in-
téressante à cause
de la rareté des cas
de ce genre.
LOUBIER.
G.Jean(Toulon).
— Brachydacty-
lies par raccour-
cissement con-
génital des mé-
tacarpiens. (/ic-
vue @ Orthopedie,
Novembre 1922,
p. 555-540, fig.)
Trois observa-
tions de brachy-
dactylies par mal-
formation congé-
nitale.
Dans la première
on constatail un raccourcissement de lauriculaire
droit. La radiographie a montré que la moilié distale
du 5* mélacarpien manquait.
Dans les deux autres observations dues au D" Ou-
dard la brachvdaetylie portait sur le 4° métatarsien
et la première phalange de l'orteil correspondant.
LOUBIER.
Observation IlI.
Lefranc (Roscoff). — Utilité de la radiographie
dans les tuberculoses ostéo-articulaires. (Jowr-
nal de Médecine de Paris, 1925, n° 6, p. 120.)
Rayons X.
Toute tuberculose, quel que soit son siége, a les
mèmes caractères et la mème évolution anatomique
et se révélera à nous par un aspect radiographique
toujours le mème qui permettra de la différencier
d’affections voisines et de connaitre son stade d’évo-
lution.
L’A. passe ensuite rapidement en revue les points
sur lesquels l’atlention devra se porter dans la lec-
ture d'un cliché radiographique de tuberculose ostéo-
articulaire dans les tuberculoses « jeunes » ou dans
les tuberculoses « vieilles ». LOUBIER.
Chauvin et Hayem (Marseille). — Deux cas de
nn
Fig. 1. — Lnxalion coxo-fémorale avec fracture
du sourcil cotyloïdien à sa partie inférieure.
Fig. 2. — Luxation coxo-fémorale avec fracture du sourcil cotyluïdien
à sa parlie postéro-supérieure.
233
fracture limitée du sourcil cotyloïdien au
cours d'une luxation de la hanche. (Revue d'Or-
thopédie, Novembre 1922, p. 543-548, avec 5 fig.)
Dans le premier cas la radiographie a montré la
luxation coxo-fémorale, variété iliaque, mais a révélé
en outre un détail passé inaperçu à l'examen cli-
nique : une fracture parcellaire du sourcil cotyloïdien
à sa parlie inférieure (fig. 1).
Le second cas se rapporte également à une luxa-
tion coxo-fémorale, où l'examen radiologique a mon-
tré aussi une fracture en deux fragments du sourcil
cotyloidien à sa partie postéro-supérieure (fig. 2).
LOUBIER.
Alfred Baker Spalding (San Francisco). — Pel-
vimétrie stéréo-radiographique. (Surg. Gynec.
Obst., XXXV, n° 6, Décembre 1922, p. 813.)
Nouveau procédé stéréo-radiographique pour la
mesure des diamètres du bassin ne nécessitant aucun
appareillage spécial. MoREL-KAHN.
Max Thorek (Chicago). — Ostéochondrome de
lilion. (Revue d'Orthopédie, Janvier 1925, p. 47,
avec fig.) `
Observation d'un homme de 44 ans atteint d’ostéo-
chondrome de l'os iliaque droit. :
Cette observation, accompagnée de la radiographie
et de l'examen histologique, tire son intérèt de lori-
gine de la tumeur, de la rareté du siège et de l’âge
du malade. LOUBIER.
Albert Mouchet et Carle Ræderer (Paris). —
Quelques notions nouvelles relatives à la sco-
liose congénitale. (Revue d'Orthopédie, Jan-
vier 1925, p. 19 à 53, avec 14 figures.)
Gràce à la radiographie on a pu se rendre compte
que la scoliose congénitale n’était pas si rare qu’on
le croyait il y a une dizaine d’années.
On peut grouper les scolioses
congénitales en scolioses visibles
à la naissance et en scolioses à
manifestations tardives.
Dans le premier groupe rentrent
les scolioses sans anomalie osseuse.
Les scolioses avec anomalie os-
seuse sont les plus fréquentes. La
classe des scolioses par hémiver-
tèbre est la plus importante.
L'hémivertèbre représente soit
une vertèbre de la série normale
soit une vertèbre surajoutée. L’as-
pect anatomique et radiologique
est le suivant: le coin osseux est
de base plus ou moins élevée, il
est soudé ou non aux vertèbres
voisines ; le plus souvent le coin
est unique.
Si le nombre des coins est pair,
il peut y avoir compensation et
l’anomalie n’aboulit pas à une dé-
viation. L’hémivertébre surnume-
raire est plus fréquente a gauche
dans la région lombaire entre la 1"
et la 2°.
Le pronostic de la scoliose par
hémivertèbre surnuméraire est
quelquefois d'une bénignité rela-
live surtout dans les cas qui sont
traités en temps opportun et dans
lesquels la courbure primaire est
brusque et de court rayon type de
déviation par hémivertèbre lom-
baire surnuméraire. Il se forme
une compensation sous-jacente et
JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — VIL. 16
une compensation sus-jacente qui s‘équilibrent en
general el la déformation est peu accentuée.
Les scolioses par malformation ou par atrophie
unilatérale d'une vertébre dela série normale se pré-
sentent dune facon différente en clinique suivant que
la scoliose est haut située ou occupe la partie infé-
rieure de Ja colonne vertébrale. Les A. donnent des
exemples de scoliose par spina bifida occulta de la
9 vertebre dorsale et par hémiatrophie de la 5° ver-
tébre lombaire. Les déformations de la 5* lombaire
passent souvent inapercues.
Les A. concluent leur très intéressant travail en
disant « qu'au point de vue radiologique, on doit,
pour explorer une région lombaire suspecte, faire
appel à Ja radiographie debout et, autant que pos-
sible, à la radiographie stéréoscopique ~».
LOUBIER.
Pierre Delbet et André Léri (Paris). — Inconti-
nence d'urine dite essentielle. Spina bifida
occulta. Opération. Guérison. (Bull. de lca-
démie de Médecine, n° 2, 1922, p. 49). (Bull. et
Mém. de la Société de Médecine des hop., n? 5,
p. 109.) |
Observation d'un jeune homme de 2 ans, qui urine
au lit à peu près toutes les nuits, sans qu'aucun
traitement ait pu améliorer son état. Bien qu'il n’y
ait rien d'anormal le long de son épine dorsale, ni
cicatrice, ni saillie, ni dépression, ni pigmentation,
ni vascularisation anormale, ni hypertrichose, M. Léri
avant constaté, par ses recherches antérieures. qu'un
spina billda est fréquemment tout à fait occulte,
étudie, par la radiographie, la colonne vertébrale
et trouve un spina bifida qui occupe, à l'exception
du 5° segment, toute la hauteur du sacrum.
Une intervention chirurgicale fut décidée, avec
l'espoir de rencontrer des lésions extra-dorsales, dont
la résection serait utile; elle fut pratiquée le 10 no-
vembre 1922 et montra une bride transversale de
consistance fibro-cartilagineuse, qui croisait le cul-
de-sac dorsal à un centimètre au-dessus de sa ter-
minaison. Cette bride ful incisée el réséquée. Depuis
deux mois que l’opéralion a été pratiquée, le malade
n'a pas uriné une seule fois au lit.
Conclusion : dans tous les cas d'incontinence, à
type essentiel, persistante, il faut étudier radiugra-
phiquement la colonne sacrée, et, si l’on trouve un
spina bifida, faire une intervention qui devra ètre
poussée jusqu'à la dure-mère. A. B.
Barclay W. Mottat (New-York). — Affection iso-
lée du scaphoïde (Maladie de Kohler). (Journ.
of Amer. Med, Assoc., LXXX, n°2, 15 janv. 1925,
p. 87.)
LA. rapporte 4 cas de la maladie du scaphoide,
signalée par Kohler en 1908; il pense qu'elle est plus
frequente que ne peut le faire supposer la littérature
(45 cas) et qu'on la prend souvent pour une iésion
tuberculeuse. M. passe rapidement en revue étiologie,
clinique, traitement et pronostic, et conclut : 1° l'élar-
gissement du scaphoïde est du à un traumatisme,
non à une cause infectieuse ou à un trouble de la
nutrition, 2° l'aspect radiologique est dù à une frac-
ture par compression du scaphoïde secondaire à
l'élargissement résultant du traumatisme.
MOoREL-KAHN
APPAREIL CIRCULATOIRE
B. T. Parsons Smith (Loudon). — Un cas d’ané-
vrysme de l'aorte intrapéricardique (Brit. Med.
Journ., 2 décembre 1922.)
LA. rapporte une observation d'anévrvsme intra-
Rayons À.
péricardique de l'aorte, dont nous ne retiendrons que
l'examen radiologique : bord gauche du cœur incliné
vers la région de la pointe siluëe au niveau du €: es-
pace, à 4,5 pouces de la ligne médiane ; élargissement
considérable de l'ombre aortique, 3,5 pouces, à bords
irréguliers.
Poche pulsatile de mème opacité que l'opacité car-
diaque et semblant la continuer jusqu’à 5,5 pouces
de la ligne médiane à bord net, rejoignant, à sa
partie supérieure l'aorte à angle aigu et dont la
partie inférieure sus-diaphragmatique et bien isolée
du diaphragme se continue avec l'ombre cardiaque ;
rien à signaler aux poumons, ni au sujet des mouve-
ments diaphragmatiques.
Cet aspect, joint à la nature des mouvements d'ex-
pansion de la tumeur, qui permettaient d'exclure une
tumeur médiastinale ou un épanchement péricar-
dique, fut un des éléments du diagnostic.
MorEL-Kanx.
Variot et Coilliau (Paris). — Présentation des
pièces anatomiques dans deux cas atypiques
de maladie de Henri Roger. Hypertrophie ven-
triculaire insoiite décelée par l'examen radio-
scopique. (Bulletins et Mémoires de la Société
méd. des hop. de Paris, n° 5, 1923, p. 15.)
Deux observations intlitulées, l'une : Hypertrophie
considérable du cœur avec rétrécissement de l’orifice
pulmonaire et inocclusion du septum ventriculaire
sans cyanose, chez un nouveau-né; l’autre : Maladie
de Roger, avec une forte hypertrophie ventriculaire.
Dans ces deux observations, l'hypertrophie ventri-
culaire, révélée par examen radioscopique, fit mettre
en doute le diagnostic de maladie de Roger, porté,
tout d'abord, d’après les signes d’auscultation et
de l'absence de cyanose ; ce diagnostic fut cependant
vérilié à l’autopsie.
Dans la discussion qui suit cette communication,
M. Laubry remarque, avec raison, qu'il ne faut pas
compter sur la radioscopie pour faire un diagnostic
de maladie de Roger tantôt elle ne donne rien,
tantôt elle montre une prédominance du ventricule
gauche, qui parail anormal et tend à infirmer des
signes cliniques de grande valeur; tantôt, enfin, elle
fait voir une hypertrophie ventriculaire droite, qui
plaide pour un rétrécissement pulmonaire. En tout
cas, on observe bien rarement la silhouette sphé-
rique donnée comme caractéristique. A. B.
APPAREIL DIGESTIF
Bergeret et Mlle Pommay (Paris). — Trois cas
de péritonite par perforation d’ulcére opérés
et guéris. (Bull. de la Société de Chirurgie, n° 51,
1922, p. 1260 à 1267. Rapport de H. Hartmann.)
LA. cite 4 observations d'ulcères perforés traités
par l'oblitération et la gastro-entérostomie. Il trouve
celte technique opératoire moins dangereuse que la
résection de l'ulcère. On a cependant reproché à
celte technique de donner des troubles graves de
l'évacuation gastrique, ainsi que d’autres troubles
ultérieurs, tels que hémorragies, douleurs, nouvelles
perforations.
L'examen radioscopique, pratiqué 6 mois après l'in-
tervention dans un cas, 2 mois apres dans un autre
cas, a montré l'évacuation facile de la bouillie barytée
par la bouche de gastro-entérostomie.
Dans 5 observations, l'examen radioscopique, pra-
tiqué après l'interveation, a montré que le passage
pyloro-duodénal du sulfate de baryum était nul ou
insignifiant.
L'A. espère que les observations sur ce sujet se
multiplieront. pour permettre d'établir. d'une manière
précise, la valeur de chacun des modes de traite-
ment Henri BECLERE.
Rayons X. 239
J. Villette (Dunkerque). ‘— Sténose du duodé-
num. Gastro-entérostomie : mauvais résultat.
Duodéno-jéjunostomie complémentaire : gué-
rison complète. (Bull. de la Sov. de Chiruryte,
n° 28, 1922, p. 1129 à 1156.)
Dans la sténose sous-vatérienne du duodénum, les
troubles fonctionnels sont souvent insuftisants pour
permettre le diagnostic et l'élude radiologique du
transit duodénal parait indispensable.
Suivant les sujets, et peut-ètre aussi suivant le
degré de la lésion duodénale, l'estomac se présente
à l'examen radioscopique sous des aspects différents.
Il peut ètre petit. horizontal, hyperkinétique, ou bien
distendu et hypotonique.
Dans les cas légers de sténose sous-vatérienne,
l'ombre de la substance barytée stagne dans le duo-
dénum, entre deux évacuations pyloriques ou ne
s'efface que très lentement. D'autres fois, une petite
tache sombre persiste, arrêtée sur l'obstacle. On
peut observer des mouvements antipéristaltiques
qui commencent au siège de l'obstacle et remontent
jusqu’au pylore. L’antipéristallisme, avec une sta-
gnation nette de ombre barytée sur les 2° et 5° por-
tions duodénales, doivent être considérés comme
des phénomènes anormaux. Il est prudent de ne pas
baser son diagnostic sur l'antipérislallisme seul.
Dans les cas très accentués, on observe une dis-
tension parfois considérable de la 2° et de la 5° por-
tions du duodénum.
LA. démontre que ta duodéno-jéjunostomie est
l'opération logique dans la sténose sous-vatérienne
du duodénum. La gastro-entérostomie laisse persister
la stase duodénale et les phénomènes toxiques qui
en sont la conséquence. Ienri BÉCLÈRE.
P. Mocquot (Paris). — Un cas d’obstruction duo-
dénale par le pédicule mésentérique. (Bull. de
la soc. de Chirurgie, n° 28, 1922, p. 1157 a
à 1142.)
L'A. cite une observation, type de sténose sous-
vatérienne du duodénum. H rappelle les caractères
cliniques de cette affection qui, dans ce cas, a pu
se manifester pendant une trenlaine d'années par des
crises douloureuses, assez irrégulières au début, se
produisant deux à trois heures après les principaux
repas, durant 10 minutes au moins, une heure au
plus, se terminant brusquement par un vomissement
aqueux teinté de bile, qui mettait fin à la douleur.
A l'intervention, PA. a constaté une dilatation gas-
trique et duodénale considérable. Ainsi, la dilatation
gastrique serait marquée chez les sujels avant un
passé digestif déjà long; il y aurait là le mèine mé-
canisme que dans les sténoses du pylore avec hyper-
tonicité gastrique primitive; puis dilatation gastrique
secondaire. La sténose duodénale finit par forcer
l'estomac.
L'A. fait une étude pathowénique de cette affection.
Il fait remarquer qu'après la duodéno-jejunostomie
le résultat fonctionnel est satisfaisant. Par contre, le
résullat anatomique mest pas parfait, ainsi qu’en
lemoigne examen radiologique. Le fonctionnement
de Panastomose parait bon, mais il persiste,un cer-
tain degré de plose gastrique, avec dilatation du
bulbe duodenal et stase dans le bulbe et la deuxième
portion. Assez souvent, après l'intervention, on ob-
serve la persistance de cette stase.
Henri BECLERE.
Dudley Krupp (Brooklyn). — Hématome de la
cavité hépato-gastrique; radiographie simu-
lant un cancer de l'estomac. (Journal of Radiol.
Omaha III, n° 12, Décembre 1922, p. 558.)
K. rapporte l'observation d'une malade de 52 ans
souffrant dans Phypocondre, ne pouvant se coucher
sur le côté gauche, avant eu des nausées sans vo-
missement, souffrant à Ja palpation et avant présenté,
peu avant l'examen, une crise douloureuse aiguë,
Pexamen radioscopique, en position debout, montre
un estomac en sablier, rigide au niveau du retrécis-
sement, avec aspect irrégulier de la grande cour-
bure, hyperkinésie, situation haute, imimobhilité, sen-
sibilité légère ; le diagnostic de cancer éliminé, on
porta celui de périgastrite (l'examen couché n'a pu
ètre pratiqué).
L'intervention ne montra aucune lésion hépato-
gastrique, mais bien l’existence d'un héinatome de la
cavité hépato-gastrique de 3><5 cm adhérent aux
parois gastriques. K. fait une critique très’ rapide des
éléments du diagnostic. MOREL-Kann.
R. Bensaude et P. Hillemand (Paris). — Ma-
ladie de Hirschprung. (Annales de Médecine,
Décembre 1922, p. 425 à 460, avec 22 fig.)
Les A., dans cet important mémoire, passent en
revue la pathogénie, l’étiologie, la symptomatologie,
l'évolution, le diagnostic et le traitement de cette
alTection.
Les signes radiologiques du mégacôlon y sont dé-
crits avec soin. Des schémas el des radiographies
montrent les aspects après lavementl opaque ou la
progression d’un repas bismuthé.
Il est bon de savoir que l'examen par repas opaque
peut laisser passer inapercu un mégacolon quand la
poche n’est pas très volumineuse et surtout quand
l'examen n'est pas poursuivi pendant assez longtemps
(48 heures dans certains cas). LOUBIER.
Belot (Paris). — Un cas de mégasigmoide aber-
rant à bascule (Bull. de la Soc. de Radiologie
méd., de France, Novembre 1922, p. 225 à 224.)
L'A. rapporte l'observation d'un malade, atteint de
constipation allant jusqu'à l'occlusion temporaire,
pour lequel on demandait un examen radiologique
du gros intestin. L’A. a d'abord recours au lavement
opaque, qui s'arrèlte au niveau de langle splénique,
le colon descendant paraissant dilaté. L'hypothèse
d’une bride étranglant l'angle splénique était pos-
sible.
Une semaine plus tard, un nouvel examen est pra-
tiqué par voie haute, et l'A. observe un cæcum
rempli, un transverse visible, un angle splérique
apparent et des anses intestinales aberrantes qui se
croisent avec le transverse et qu’on ne peut inter-
préter. 24 heures plus tard, la baryte étant arrivée
à Pampoule rectale, on voit, grâce à un lavement
opaque, une énorme anse sigmuide qui remonte jus-
qu'au diaphragme, s‘incurve, toujours très dilatee,
pour descendre jusqu'au niveau des crêtes iliaques
et de là remonter à l'angle splénique. Ce qui, dans
l'examen primitif, avail été pris pour le côlon des-
cendant, n'était que le sigmoide basculé dans le flane
gauche, le malade étant, à ce moment, en période
d'occlusion.
U s'agissait donc d'un sigmoïde allongé et élargi
du type aberrant à bascule, affection très rare.
P. TRUCHOT.
APPAREIL GÉNITO-URINAIRE
Ronneaux (Paris). — Utilisation de l'oxygénateur
du docteur Bayeux pour insufflation péri-
rénale, par la méthode Carelli-Sordelli et le
pneumo-péritoine. (Bill. de la suc. de Radio-
logie médicale de France, Décembre 1922, p. 271
à 279.) |
L'A. présente Poxygénateur de M. Bayeux, modifié
en vue des insufflalions intéressant le radiologiste,
236
Le nouvel appareil permet un débit de 500 cmc. de
gaz à la minute : il permet donc de faire un pneumo-
périloine en 5 ou 4 minutes. Il est muni, en outre.
de cadrans lumineux, qui permettent son emploi dans
l'obscurité. Il se recommande par son petit volume,
sa haute précision et sa construction qui ne com-
porte pas d’ajutage de caoutchouc.
La facilité de sa manœuvre et son réglage précis
en font un instrument de premier ordre pour le
pneumo-péritoine, l'insufflation péri-rénale et l'insuf-
flation des articulations. P. Trecnort.
Giuliani et Arcelin (Lyon). — Examen radiogra-
phique d’une vessie diverticulaire. (Lyon Med.,
25 Juin 1922, p. 531-537, 4 fig.)
Observation d'une vessie diverticulaire, illustrée de
quatre radiographies failes pendant le remplissage de
la vessie et son évacuation. La solution employée
était une solution de collargol à 10°). Ces radiogra-
phies ont précisé admirablement le siège du diverti-
cule, sa forme, ses dimensions qui étaient considé-
rables, ses rapports avec la vessie à laquelle il était
relié par un isthme de faible largeur. M. CHASSARD.
APPAREIL RESPIRATOIRE
Ch. Roubier (Lyon). — L'examen radioscopique
au cours de la pneumonie chez l'adulte. A pro-
pos de 12 observations personnelles. (Le Pro-
grès médica!, 17 février 1923, p. 75 à 78, avec
figures.)
L'A. confirme par sa pratique personnelle et des
observations prises par lui-mème les données géné-
rales sur l'examen radioscopique au cours des diffé-
rents états de la pneumonie chez l'adulte.
LOUBIER.
Aimé, Brodin, Wolf (Paris). — Exploration
radiologique du poumon par injection de lipio-
dol par voie intercrico-thyroidienne. (Bulletin
officiel de la Soc. francaise d'Electrothérapie et de
Radiologie, Nov. 1922, p. 357 & 340.)
Les injections par voie sus-glottique pratiquées jus-
qu'ici ont l'inconvénient de faire pénétrer le lipiodol
dans l'estomac, aussi les A. préconisent l'injection
intererico-thyroidienne: on repère le bord inférieur
du cartilage thyroïde et le bord supérieur du cricoïde :
sous anesthésie, on enfonce dans l'espace ainsi déli-
mité une aiguille d'acier d'assez fort calibre; une
sensation de liberté très grande de l'extrémité de
l'aiguille indique qu'on est bien dans la trachée, on
injecte alors avec une seringue le lipiodol, avec une
pression assez forte, il faut injecter au moins 10 €. c.;
le malade peut ètre assis ou couche.
Avec cette technique, on injecte le poumon dans sa
presque totalité et les auteurs présentent de superbes
clichés tres démonstratifs. LAOUERRIÈRE.
DIVERS
Delherm et Morel-Kahn (Paris) — Mort du
foetus in utero. (Bulletin de la Société de radio-
loyie médicale de France, Novembre 1922, p.250).
Alfred Baker Spalding, de San Francisco, à éludié
un signe radiographique qu'ilconsidère comme patho-
gnomonique, concernant la mort du fwtus in utero :
celui-ci consiste dans un chevauchement marqué des
os du crane el l'existence d'une distance anormale
entre la paroi interne du crane et de son contenu.
Les A. présentent 2 clichés comparatifs, l'un d'un
Rayons X.
felus vivant de 8 mois, l’autre d'un fœtus mort de8 mois.
On constate très aisément le chevauchement carac-
téristique des os du crâne dans le second cliché.
P. TRUCuoT.
Veillet (Rochefort-sur-Mer). — Radio-contrôle
du traitement bismuthé. (Bull. et mém. de la
Soc. méd. des hip. de Paris, n° 1, 1925, p. 35.)
Pour l'avenir de la médication bismuthée dans la
syphilis, il est d’un grand intérét de pouvoir suivre
la mobilisation graduelle du médicament dans les
masses musculaires où il a été injecté. L’exploration
radiologique le permet et montre que celte mobili-
sation très lente demande deux à trois mois. En répé-
tant de trop près les cures de bismuth, on risque
d'obtenir une accumulation dangereuse du médica-
ment. Avant d'entreprendre une nouvelle cure, il
parait donc sage de vérifier le degré de mobilisation
de la précédente à l’aide de l'exploration radiolo-
gique. A. B.
Holphen (Paris). — Corps étranger intra-bron-
chique méconnu simulant une bronchite
chronique. (Bull. et Mém. de la Suc. méd. des
Hop. de Paris, n° 3, 1925, p. 114.3
Instructive observation de l’ablation par les voies
naturelles, sous le contrôle de la bronchoscopie, d'un
petit sifflet métallique, logé dans la bronche droite.
Ce qui en fait l'intérét, c'est la méconnaissance de
ce corps étranger pendant six mois, c'est l'erreur
initiale de diagnostic qui fait supposer, chez un
garcon de 18 ans, toussant et crachant, une luber-
culose déjà avancée, jusqu'au jour tardif où un
examen radioscopique montre le corps étranger, cause
des accidents. A. B.
RADIOTHÉRAPIE
GÉNÉRALITÉS
Specklm (Mulhouse). — Contribution à l'étude
biologique des radiations aprés traitement mo-
dificateur du terrain. (Bulletin de la Société de
Radioloyie médicale de France, Novembre 1922,
p. 251 à 252.)
L'A. avant eu à traiter un sujet atteint d'adénite
bacillaire abcédée, après avoir ponctionné l’abcès,
puis injecté dans la cavité 2 c. c. de glycérine iodofor-
mée à 10 pour 100, fit une application de 5 H. sous
un filtre de 5 mm. d'aluminium.
Le lendemain et les jours suivants, une réaction
importante eut lieu, œdème dur de la région traitée
avec vague fluctuation; 20 cmc. de liquide furent éva-
cués par ponction et la cavité fut drainée. Au bout
de trois semaines, la gutrison fut complète. Le
résultat a fait penser à l'A. qu'avec un dosage appro-
prié, la methode pourrait être intéressante.
P. Trucnor.
Pagniez, Ravina ct Solomon (Paris). — Action
des rayons de Rœntgen sur la coagulation du
sang. (Bulletin de la Société de Radiologie médi-
cale de France, Décembre 1922, p. 256 à 258.)
Après Stephan, et Clarence Saelhoff, les A. ont
repris l'étude de la coagulation du sang sous lin-
fluence des rayons X. Ils ont constaté que l'irradia-
tion de l'aire splénique, et d’autres régions comme la
région hépatique, est suivie d'une accélération de la
coagulation.
Cette accélération est très ‘précoce. Les A. l'ont
constatée nellement à partir de 100 R. Elle passe par
Rayons X.
un maximum et devient nulle au bout de 4 47 jours.
Les expériences ont montré qu'il existe une accou-
tumance aux rayons; accoutumance qui se manifeste
après une ou plusieurs irradialions, et qui dure assez
longtemps. |
Ces recherches, très intéressantes au point de vue
des bases biologiques de la radiothérapie, montrent
que les modilications humorales obtenues sous
l'action des radiations, peuvent servir de point de
départ à une branche de la radiothérapie qui n'utilise
pas les effets eyto-caustiques des rayons.
P. Trucnort.
F. Klewitz (Königsberg). — Quelques recherches
sur les échanges nutritifs chez les irradiés.
(Strahlentherapie, Bd XIV, Helft 1, 1922, p. 101.)
K. étudie, dans cette courte communication, l'éli-
mination de la créatine, des acides aminés et de
l'azote chez les malades soumis à l'action des
ravons X. Chez 3 malades, il a constaté une créati-
nurie très nette après l'irradiation. L’élimination des
acides aminés est également augmentée. Quant à
l'élimination de l’azote total, les doses modérées ne
donnent aucune augmentation notable, les très fortes
- doses modérées ne donnent aucune augmentation
notable, les très fortes doses augmentent notable-
ment l’élimination de l'azote total.
ISER SOLOMON.
Lenk (Vienne). — Contribution à la technique de
l'irradiation du bassin et de la cuisse. (Srahlen-
therapie, Bd XIV, Helft 1, 1922, p. 112.)
L’A. a observé de l’azoospermie dans deux cas où
l'irradiation avait été pratiquée dans le voisinage de
la région scrotale. Le scrotum avait été recouvert
d'une feuille opaque aux rayons. Il conclut que
l'azoocpermie s'explique dans ce cas par une irradia-
tion indirecte par le rayonnement diffusé par le sujet
lui-même. Pour éviter l’azoospermie, il est nécessaire
d'envelopper le scrotum dans une espèce de suspen-
soir opaque aux rayons. ISER SOLOMON
O. Strauss (Berlin). — Études expérimentales sur
certaines actions biologiques des rayons
(Strahlentherapie, Bd XIV, 1922, p. 81.)
Travail un peu confus, dans lequel PA. envisage
l’action des rayons sur les colloides et sur les
lipoïdes. D'après Strauss, à la suite des irradiations,
on constaterait une diminution de l'élimination du
calcium, tandis que la teneur du sérum en choles-
térine augmenterait. ISER SOLOMON.
Sir H. Rolleston (Londres). — Accidents consti-
tutionnels aigus consécutifs aux irradiations
(The Journ. of the Rüntg. Soc. XIX, n° 74, Jan-
vier 1925, p. 5.)
L’A. analyse très rapidement l’aclion des rayons X
en général avant d’entrer dans le vif du sujet, le mal
des ravons (synonymes: Réntgen ray intoxication,
Radio-toxo mia, Disease of penetrating rays, Röntgen-
katarrh.)
R. pense que, intensilé mise à part, ils sont de
mème nature que les autres accidents dus aux
rayons, bien que dus à une cause différente.
Si les accidents cutanés ont marqué les débuts de
la radiologie, les accidents généraux tendent à devenir
plus fréquents depuis l'emploi des doses massives
de rayons pénétrants (la première observation serait
due à Walsh en 1897). Ces accidents seraient moins
fréquents et moins graves dans l'emploi de la radium-
thérapie que dans celui des rayons X.
Apparition. — Ces accidents peuvent survenir de
quelques heures à une vingtaine de jours après
l'irradialion, la durée de la période latente parais-
237
sant fonction de l'intensité des symptômes, ceux-ci
élant d'autant plus accusés que celle période est plus
courte, bien qu'il y ait des exceptions; peut-ètre
s'agit-il de symptômes d'origine différente, ces acci-
dents précoces peuvent ètre dus à 3 causes : 1° ozo-
nisation de lair (Mallet et Colliez), mais comme la
radiumthérapie est susceptible de les provoquer
(IT. Pinch), il ne s’agit là sans doute que d’un facteur ;
2 charge électrique élevée du sujet qu'il v aurait donc
intérèt à mettre à la terre (Schrumpf-Pierron), hypo-
these contredite par la radiumthérapie ; 3° choc hémo-
clasique dù à une destruction leucocytaire (Giraud).
On peut croire aussi que les accidents tardifs, dus
aux variations du métabolisme cellulaire, se super-
posent aux accidents précoces et paraissent les con-
linuer. ;
I} est exceptionnel cependant de constater et des
accidents précoces et des accidents tardifs (un cas de
Knox).
R. passe en revue lessymplomeg sévères et bénins,
le ròle joué par le siège de lu zone trradiée (et pense à
ce propos que la position genu pectorale de Tren-
delenburg qui permet de refouler la masse intesti-
nale, est avantageuse dans les irradiations pelviennes),
Panatomo-pathologie encore peu avancée.
Causes. — On peut invoquer : l° le défaut de venti-
lation des chambres d'irrradiation permettant la
viciation de l'air par ozone et l'acide nitreux ; 2° l’aci-
dose; 5° la destruction cellulaire et production
d’anaphylaxie consécutive à la libération de leurs
protéines; 4° une intoxication aiguë due à la mise en
liberté des protéines.
R. passe en revue les différents travaux relatifs à
ces questions, et termine ainsi: il semble probable
que les accidents aigus sont dus à la mise en circu-
lation de protéines provenant de la destruction cellu-
laire; l'expérience prouve que celles-ci sont suscepti-
bles de provoquer des altérations de la muqueuse du
grèle; la clinique confirme ces faits. On peut encore
invoquer parmi les causes de ces accidents : f° la
dose donnée. facteur capital; 2° l'état antérieur, les
sujets intoxiqués étant plus aptes à réagir; mais
c'est là une cause peu importante ; 3° l'idiosyncrasie,
bien que Vidiosynerasie extréme aux rayons soit
relativement très rare.
Traitement. — H sera surtout préventif: bonne ven-
tilation, technique et dosage appropriés; étal général,
formule sanguine doivent guider le traitement. Beck
préconise l'intervention opératoire préalable, suivie
du traitement à ciel ouvert qui permet de diminuer
les doses et l'élimination dans le pansement des pro-
duits toxiques (100 cas trailés par cette méthode sans
aucun accident toxémique mortel).
Contre les accidents constitués : diurétiques, Lange,
partisan de la théorie de l’acidose recommande l'em-
ploi du bicarbonate de soude. l
Une bibliographie importante suit ce travail.
MOREL-KAHN.
NEOPLASMES
G. Clément ct M. Joly (Paris). — Cancer de
l'amygdale traité par la radiothérapie ultra-
pénetrante.(Bulletin de la Société de Radiologie
médicale de France, Novembre 1922, p. 246-251,
avec J fig.)
Les A. présentent le résultat récent d'une radiothé-
rapie pénélrante sur un épithélioma atypique de
l'amvydale.
En 12 séances de 1 à 2 heures, le sujet a recu par
9 portes d'entrée une dose superticielle de 90 H, tan-
dis que la lésion elle-même recevait une dose totale
de 22 H,2 ou 4440 R.
238
10 jours après les irradiations, la muqueuse pala-
tine jugale et amygdalienne présente toutes les appa-
rences d’une brûlure au premier degré: un mois
après la muqueuse buccale avait repris son aspect
normal, les ganglions cervicaux ont presque com-
plètement disparu, le malade s'alimente normale-
ment et a engraissé de 3 kgs environ.
En présentant cetle observation, les A. ont voulu
montrer que la disparition des symptômes cliniques
qui avaient fait porter le diagnostic de cancer a été
oblenue par l'application d'une dose profonde efficace
de 440K. P. TrucnoT.
Proust ct Maurer (Paris). — Traitement du can-
cer de la langue. (La Presse médicale, n° 3,
10 janvier 1924, p. 25-28, 7 fig.)
Le mode de traitement préconisé par les A. se
divise en trois élapes : f° exérèse chirurgicale des
ganglions et ligature de la carotide externe : 2° des-
truction du néoplasme par la curiethérapie; 5° appli-
cation très étendue de radiothérapie pénétrante.
L'application du radium intrabuceal est faite le
plus tot possible après l'intervention. La méthode
de choix est la radiumpuneture qui permet une irra-
dialion homogène et prolongée
La radiothérapie pénétrante, 5° étape du traitement,
a pour but de superposer une dose stérilisante à la
dose excitante d'irradiation créée par le radium dans
le territoire lymphatique au dela de la zone irradiée.
On soumettra donc à l'action des radiations péné-
trantes la zone intermédiaire non intéressée par
l'intervention chirurgicale (plancher buccal) et l'on
fera des recoupements sur la région cervicale. La
dose profonde de stérilisation sera d'environ 4000 R,
avec une filtration de Omim,5 de zine et 2mm. d’alu-
miniuin, l'ampoule, dans la cuve à huile, élant à
40 em. de la région suspecte. P. COLOMBIER.
Solomon et P. Gibert (Paris). — La radiothé-
rapie dans les séminomes. (Pulletin de la
Société de Radioloyie médicale de France, Dé-
cembre 1922, p. 258-261.)
Les A. rapportent 3 cas de séminomes dans les-
quels la rentgenthérapie a donné des résullats remar-
quables. Dans les trois cas il s'agissait de séminomes
opérés et présentant des récidives soit spléniques,
soit prévertébrales, soit mème une généralisation
complete.
La technique très simple des A. consiste à admi-
nistrer 5000 à 6000 R par porte d'entrée, en étalant la
dose sur 10 ou 15 jours. Le rayonnement de pénétra-
tion moyenne donnait un pourcentage de 15 0/0 à
10 cm. de profondeur.
Dans les trois cas les métastases multiples qui
avaient succédé à l'acte opératoire ont toutes cédé a
la rœntgenthérapie. Les A. concluent que Pexérése
chirurgicale des séminomes est une erreur thérapeu-
tique, et que même la généralisation du néoplasme
ne constitue pas une contre-indicalion à l'irradiation.
Bien entendu, dans le cas des métastases multiples,
le succès est fonction des mélastases décelables sur
lesquelles le faisceau de rayons peut être dirigé.
P. Trucnor.
Pierquin (Paris). — A propos de quatre cas de
cancer traités par la radiothérapie profonde.
(Bulletin offietel de la Société francaise d Elec-
lrothérajie et de Radiologie, Décembre 1922,
p. 961-509.)
L'A. apporte la suite des quatre observations qu'il
a présentées il ya un an à la Société.
I. Cancer du sein complétement inopérable. Gué-
rison apparente complète de mai à septembre 4921,
En septembre récidive sus-claviculaire qui, traitée de
Rayons X.
facon intensive, s'améliore sans guérir complètement,
en octobre récidive en plein milieu de la région oùa
siégé la tumeur primitive, un traitement intensif
n'empêche pas l'ulcération de s'étendre. En avril 1922,
généralisation, cacheie.
H. Séminome abdominal secondaire. Guérison
apparente d'août à novembre 1921. En novembre,
noyau dans le sterno-cléido-mastoidien qui disparait
apres une irradiation. Immédiatement après crise
d'urémie intense; puis apparaissent des métastases
de tous côtés ; mort en décembre 1921.
IHI. Sarcome du larynx. Traite en juillet 1921 parais-
sait guéri 15 jours après. En octobre apparition de
douleurs névralgiques, erratiques, rebelles ; en jan-
vier 1922 des noyaux mélastatiques apparaissent de
tous côtés sous la peau; puis le malade disparait,
immobilisé par une paraplégie.
IV. Lymphocytome de l'amvygdale dont la guérison
obtenue d'une facon extraordinairement rapide en
mai 1921 se maintenait jusqu'en novembre. A ce mo-
ment récidive dans la rate, puis sous la peau, puis
dans le foie. Décès en mars 1922.
L'A. conelut qu'il faut attendre de longs mois avant
de publier les observations de guérison apparente.
A. LAQUERRIÈRE.
Coutard (H.) et Lavedan (J.) (Paris). — Troubles
cardio-vasculaires déterminés par les Rayons X
au cours du traitement des néoplasmes.
(Comptes Rendus des séances de la Société de
L'ioloyie. Tome LXXXVI, 1922, n° 12, p. 666-668.)
Chez un grand nombre de sujets soumis aux irra-
diations larges intenses et profondes on constate un
syndrome cardio-vasculaire dont les signes fonction-
nels sont l’'essoufflement à l'effort, même la dyspnée,
l'asthénie musculaire surlout aux membres inférieurs,
dont les signes physiques sont la tachycardie, labais-
sement progressif ou brusque de la tension artérielle,
la réduction de l'écart des pressions maxima et mi-
nima, l'assourdissement des bruits du cœur, plus
rarement le dédoublement du 2 bruit.
Ces phénomènes sont de gravité et de durée varia-
bles.
Ils sont sans relation avec la nature, Je volume la
situation de la néoplasie proprement dite.
Ils sont en rapport avec la dimension de Ja surface
d’ entrée des rayons et le volume des tissus irradiés.
A. DARIAUX.
J. Torlais (Bordeaux). — Traitement radiothéra-
pique du Botryomycome. (Archiv. françaises
de Pathologie générale et expérimentale et dana-
tomie Pathol. 1922, fascicule III, p. 95-99.)
L'A. rapporte une dizaine d'observations. Ces dix
cas de botryomycome ont été traités par la radiothé-
rapie et ont tous très bien guéri. La tumeur siégeait
soit à la main, soit au pied, dans un cas à l'oreille,
dans un autre à la paupière.
La dose des rayons a varié entre 10 et 15 H en une
seule fois, avec légère radiodermite chez deux ma-
lades. Dans presque tous les cas on employait des
ravons non filtres.
Une seule application a suffi sauf dans un cas ou
on a dù faire deux applications de 10 IT chaque fois
à 8 jours d'intervalle.
La guérison complèle est survenue 15 jours à deux
mois apres la séance de radiothérapie. Dans aucun
cas il n'y a eu de récidive. LOURIER.
SANG ET GLANDES
A. Lacassagne et J. Lavedan (Paris). — Numé-
ration des éléments du sang dans le syndrome
Rayons X.
purpurique rœntgénien du lapin n:uveau-né.
(Comptes Rendus des Séances de la Sociélé de
Biologie, t. LXXXVI, 1922, n° 15, p. 715-714.)
A partir du 29° jour de la vie intra-utérine (date de
l'irradiation) jnsqu'au 4° jour après la naissance, le
nombre des globules rouges s’accroit progressive-
ment avec un certain degré d’hyperglobulie.
Au 5° jour la progression cesse, puis diminue rapide-
ment et les hématies sont aux environs de 2000000
par mmc au 10° jour.
Pour les globules blancs leur nombre s'abaisse
immédiatement (surtout les mononucléaires). Puis
une réparation se produit sur les mononucléaires
dont la proportion dépasse la normale (les poly-
nucléaires diminuant rapidement). Au 6° jour chute
du nombre des leucocytes qui tombent à 250 la veille
de la mort (les polynucléaires ayant complètement
disparu). A. DaRIAUx,
A. Lacassagne, J. Lavedan et J. de Léobardy
(Paris). — Syndrome purpurique provoqué
par les rayons X chez le lapin nouveau-né.
(Comptes Rendus des Séances de la Société de
Biologie, t. LXXXVI, 1922, n° 12, p. 668-670.)
Le syndrome purpurique observé après l'irradiation
est un rapport d'intensité avec la dose employée.
A. DARIAUX.
Pagniez, Ravina et Solomon (Paris). — Recher-
ches sur la coagulabilité du sang après irra-
diation in vitro. (Comples Rendus de la Société
de Biologie, t. LXXXVII, n° 56, p. 1170-1171.)
A la suite de leurs nombreuses expériences les A.
concluent que le sang d'homme ou de lapin n'est pas
modifié dans ses aptitudes à la coagulation par l'irra-
diation in vitro et que l'accélération observée après
irradiation de la région splénique ne doit pas être la
conséquence d’une action immédiate des rayons sur
le sang lui-mème. "A. DaRIAUX.
H. Picard (Berlin). — L’absorption des rayons
de Roentgen par le sang. Irradiation d’une cir-
culation sanguine extra-corporelle dans la
thérapeutique du cancer. (Strahlentherapie,
Bd. 14, Hft 2, 1922.)
Malgré les progrés techniques accomplis en radio-
thérapie, Picard affirme que nous enregistrons plus
d'échecs que de succès et ceci tiendrait à notre con-
ception erronée sur l’action des rayons de Rôntgen
sur les néoplasmes. Les rayons n’agiraient pas direc-
tement sur les cellules néoplasiques, cette action se
ferait par l'intermédiaire du sang circulant, plus
particulièrement le fer de Vhémoglobine serait un
facteur puissant en radiothérapie. Le fer de l’hémo-
globine, à cause de l’absorption sélective, remplirait
le role d'un radiateur secondaire. Le fait que l'hyper-
hémie sensibilise et que l'anémie désensibilise lui
parait plaider en faveur de cette hypothèse. L’A.
pense que la création d'une circulation en dehors du
corps pourrait donner des renseignements à ce sujet
et plusieurs expériences sur le chien lui ont montré
que le procédé n’est pas difficile à réaliser. Chez une
femme atteinte de cancer du sein, Picard fit commu-
niquer, à travers un tube de verre, la radiale avec la
veine céphalique et irradia le sang circulant dans le
tube de verre. Malheureusement cetle expérience ne
donna aucun résultat, car la patiente mourut de
faiblesse cardiaque (?) 8 heures après cette expé-
rience. Malgré cet essai malheureux, l'A. pense re-
prendre ces expériences avec une meilleure tech-
nique. ISER SOLOMON,
239
TUBERCULOSE
F. Hilpert (Ludwigshafen). — Traitement de la
tuberculose pulmonaire par les rayons de
Roentgen. (Strahlentherapie, Bd. 14, H. 2, 192.)
Après des généralités anatomo-pathologiques sur
la tuberculose, lA. rappelle les recherches de Bac-
meister, de Küpferle, de Stephan.
H. emploie une technique analogue à celle des
auteurs précédents. Il commence à administrer par
champ 6 0/0 de la dose d’érythéme pour atteindre
progressivement 20 0/0. La petite dose est renouvelée
tous les 4 jours, la grosse dose tous les 8 jours. Le
poumon malade était divisé en plusieurs champs de
10 sur 15 centimètres, on irradiait un seul champ par
séance. Le rayonnement était très dur (environ 40 cm.)
et filtré sur 0,5 millimètres de zinc. |
Comme résultat du traitement on note : augmenta-
tion de poids, amélioration de l'état général. diminu-
tion ou disparition des symptômes objectifs de la
maladie. Les tuberculoses à tendance exsudative ne
donnent pas des bons résultats, par contre les tuber-
culoses à forme fibreuse sont favorablement influen-
cées. ISER SOLOMON.
A. Kergrahen (Bordeaux). — Du traitement par
les rayons Rœntgen de la tuberculose tel qu'on
le conseille actuellement en Allemagne, d'après
Hilpert d’Erlangen. (Archives d'électricité médi-
cale et de Physiothérajne. Sept. 1922, p. 268-274.)
Résumé d'un article de revue générale exposant
les diverses techniques employées en Allemagne :
Tuberculose pulmonaire. Hilpert préfère les doses
faibles (les doses fortes ayant donné des accidents),
distance .anticathode 30 cm, filtre de 5 millimètres
champ de10 sur 15 en avant et en arrière; on débute
par 6 0/0 de la dose érythéme et on monte graduelle-
ment jusqu'à 15 ou 20. Il est utile de compléter le
traitement par l'irradiation de la rate avec un tiers
de dose érythème. Le traitement local par les rayons
ne doit pas faire négliger le traitement général.
Tuberculose laryngée — mème éloignement et même
filtrage que ci-dessus. Champs de 6 sur 8.1/3 de dose
érythème toutes les 3 ou # semaines.
Adénopathies — méine technique que dans la tuber-
culose laryngée avec 2/35 de dose érythème. 2" séance
six semaines après la première, 5° 8 semaines après
la deuxième.
Tuberculose péritonéale. La dose de 50 à 60 pour 100
de la D. E. préconisée par Wintz parait trop élevée
à Ililpert.
Tuberculose cutanée — pelites doses filtrées avec de
1 à 4 millimètres d'aluminium; si l'infiltration est pro-
fonde il faut recourir à une dose érythème filtrée sous
5 millimètres de zinc. A. LAQUERRIÈRE.
Maurice Farcy (Amiens). — L’irradiation de la
rate dans la tuberculose pulmonaire. — (/°46-
tualité Médicale Picarde. Décembre 1922, p. 259-
242.) ; |
L’A. étudie le rapport de M. Rechou au congrès de
A. F. A. S. de Montpellier 1922. Ce rapport « sur la
radiothérapie de la tuberculose pulmonaire » a paru
in extenso dans le Journal de la Radtuloyie (tome VI,
n° 9, p. 425). LOUBIER.
Stettner (Stuttgart). — Notre radiothérapie des
tuberculoses ganglionnaires. (Münchener medi-
zinische Wochenschrift, t. LXIX, n° 50, 28 juillet
1922, p. 1106.)
L’A. ne traite par les ravons X que les sujets dont
l'état général est suffisant. Pour les ganglions isolés
ou en paquets superficiels, 6 à 8 irradiations espacées
240
de 3 à 4 semaines, la première de un tiers de la dose
cutanée, la seconde de un quart, les suivantes d'un
sixième.
Pour les ganglions profonds les doses trop fortes
peuvent amener de grands abcés fistulisés. La pre-
mière application consiste en une dose de un quart,
la seconde, après 5 semaines est d'un cinquième: les
suivantes de même dose ne sont données qu'après
un nouvel intervalle de deux mois ct espacées de
6 semaines.
Dans les cas de gros abcès, activer la fonte ca-
séeuse par deux irradiations de un tiers à 20 jours
d'intervalle, donner issue au pus; puis six semaines
après le déclin de la poussée purulente doses de un
sixième toutes les trois semaines, en alternant la fil-
tration à métal dur et à l'aluminium.
Ce traitement dont les résultats esthétiques seraient
parfaits s'appliquerait aux fistules tuberculeuses des
articulations. M. LAMBERT.
Rollet et Bussy (Lyon). — Iritis tuberculeuse.
Radiothérapie. (Lyon Médical, 25 mai 1922, p.
459-455.)
Amélioration très notable d'une iritis tuberculeuse
par la radiothérapie. Aucune indication touchant la
technique et les doses utilisées. M. Crnassarb.
Louis Ferré (Lyon). — Traitement de la tuber-
culose irienne par les rayons X. (Thèse de la
Faculté de Lyon, 1922.) |
L’A. a soumis trois cas de tuberculose granuleuse
irienne au traitement radiothérapique et a obtenu un
résultat rapide et comnlel.
Après avoir rappelé les deux grandes formes cli-
niques de la tuberculose irienne : forme granuleuse
et forme conglomérée et abcédée, PA. conseille le
traitement radiothérapique pour la premiére avec des
doses minimes de rayons normalement pénétrants,
faiblement filtrés, 5 séances à 1 milliampere, 20 cm.
d'élincelle, 14/2 millimètre d'aluminium.
Cette dose est sans danger sur les tissus sains.
Ce traitement par les rayons X peut ètre combiné
à la tuberculinothérapie dans les cas où les résultats
n'apparaissent pas rapidement satisfaisants.
A. Dartaux.
APPAREIL GÉNITO-URINAIRE
F. Jayle (Paris). — L’actinothérapie en gynéco-
logie. (Revue francaise de Gynécologie et d'Obsté-
rique, Novembre 1922, p. 561-588.)
Ce travail de tout premier ordre, écrit par un clini-
cien avisé qui est en mème temps qu'un grand chirur-
gien, un chirurgien impartial, ne saurait ètre résumé
dans les quelques lignes que comporte une analyse;
mème si ce résumé étail possible je ne le tenterais
pas, car j'aurais peur que quelque radiothérapeute
se croie dispensé par la lecture de mon texte de
rechercher l'article original que, tous, nous devons
lire et méditer. |
Je voudrais seulement attirer l'attention sur quel-
ques points:
ll fut une période de ma vie, où, élève d’Apostoli,
je palpais chaque jour quelques dizaines de fibromes,
je puis donc apporter ma modeste confirmation à
l'opinion de Javle qui écrit: « Bien qu'il y ait 52 ans
que je vois ouvrir ou que j'ouvre des ventres, malgré
le soin avec lequel, durant des années, je me suis
eflorcé d'introduire une méthode rigoureuse dans la
recherche et interprétation des signes fonctionnels
et physiques, quoique les circonstances de ma vie
maient fait pratiquer plus de cent mille examens, je
Rayons X.
me trompe encore sur ce diagnostic, qui paraît très
simple, de fibrome ». On ne saurait mieux dire et
l'A. montre par de nombreux exemples combien sont
fréquentes les erreurs de diagnostic. « Le diagnostic
d'une tumeur intra-abdominale n'est jamais qu'un
diagnostic de probabilité. »
La possibilité d'erreur de diagnostic est une des
raisons pour lesquelles après avoir été plein d'enthou-
siasme, et avoir, vers 1910, cru que l'ère chirurgicale
dans le fibrome était close, J. redevient partisan de
la chirurgie. Il estime d’ailleurs, pour en ‘avoir vu
des exemples que la radiothérapie ne met pas à l'abri
des récidives. Enfin il semble croire que l'usage des
rayons ou du radiuin comporte autant de dangers
que l'acte chirurgical; ici je ne saurais être de son
avis; que le radium ait donné quelques cas de spha-
cèle grave du vagin ou du rectum; que la radiothé-
rapie ait causé quelques radiadermites, cela est cer-
tain, mais vraiment il ne semble pas que ces acci-
dents puissent ètre mis en parallèle avec le nombre
des morts opératoires. Il ne faut pas comparer la
radio et la radiumthérapie prises globalement avec
la chirurgie considérée seulement dans la pratique
de lA. et de quelques virtuoses de la gynécologie
opératoire. Il est possible qu'une femme courre
autant de dangers en se confiant à un radio ou
radiumthérapeute quelconque qu'en se faisant opérer
par un chirurgien de premier ordre; mais il est
encore plus certain qu’elle court plus de risques en
montant sur la table d'un chirurgien d'une capacité
moyenne qu'en se faisant irradier par un radiologiste
de capacité également moyenne.
Comme on le voit je ne suis pas, malgré mon admi-
ration pour J., en plein accord avec lui. Mais son tra-
vail est le fruit d’une longue expérience, d’une mure
réflexion et, qu'il s'agisse de fibrome, ou des autres
affections (cancer de l'utérus et cancer du sein) dans
lesquelles il étudie le role des radiations, méme ceux
qui ne seront pas de l'avis de l'A. trouveront beau-
coup à apprendre. A. LAQUERRIÈRE.
CI. Regaud et Ant. Lacassagne (Paris). — A pro-
pos des modifications déterminées par les
rayons X dans l’ovaire de la lapine. (Comptes
Rendus de la Société de Biologie, t. LXXXVII,
n° 29, p. 958-940.)
Les A., répondant à une note de M. Salazar qui
remet en question tous les travaux concernant l'ac-
lion des radiations sur l’ovaire de la lapine, font
remarquer :
l° Que l’action des rayons X et y sur les follicules
Ovariens est nettement destructive.
Aprés laparatomie exploratrice avant l’irradiation
permettant de constater la simililude macroscopique
des deux ovaires.les A. ont irradié un seul ovaire et
ont fait ensuite la comparaison histologique des deux
ovaires. lis ont trouvé quelques mois après une
irradiation forte que Vovaire irradié pèse 5 à 4 centi-
grammes et ne contient presque plus de follicules,
l'ovaire témoin pesant 50 centigrammes et contenant
de nombreux follicules.
2° Avec Bergonié et Tribondeau, les A. admettent
que la division cellulaire est un moment de parti-
culière radiosensibilité de la cellule, mais par contre
ils n'admettent que comme « des corollaires incon-
stants » de la première proposition les deux dernières
propositions de la loi Bergonié Tribondeau (le long
devenir carvocvnétique et la morphologie et les fonc-
tions peu fixées). Ces deux attributs ne coincident
avec une particulière radiosensihilité de Ja cellule
que lorsqu'ils accompagnent une grande activité
reproductrice, ce qui est fréquent, mais non constant.
P Les A. ont toujours aflirmé que dans Vatrésie
rontgénienne on retrouve tous les processus de la
dégénérescence physiologique des follicules. Les
phénomènes evlologiques anormaux déclenchés par
Rayons X.
les radiations ne sont pas spécifiques; ils sont sem-
blables à ceux que provoquent les agents physiques
ou chimiques.
4° La complexité de l'ovaire est tout le contraire
d’une raison d'abstention expérimentale. Les radia-
tions modifiant sa structure et ses fonctions permettent
de dissocier des éléments anatomiques et physiolo-
giques difficiles à distinguer à l'état normal.
| A. Dariaux.
Cunéo (Paris). — Fibrome traité par la radiothé-
rapie. (Bull. de la Soc. de Chir., n° 28, 1922,
p. 1149-1150.)
L'A. a opéré dans des conditions particulièrement
difficiles un fibrome traité par trois applications de
radiothérapie. Le péritoine recouvrant l'utérus était
comme transformé en un vernis dur, craquelé par
places. Une pince placée sur le fond utérin a provo-
qué une déchirure par où s'est écoulé un liquide
puriforme. Les annexes étaient extrèmement adhé-
rentes. La vessie s'est déchirée plusieurs fois. Elle
présentait la consistance d’ « un organe en papier
buvard mouillé ». Le paramètre était un véritable bloc
fibreux. L’A. n'ose pas nettement accuser le traite-
ment radiologique d'avoir causé ces allérations mais
il serait très désireux d'enregistrer des observations
analogues afin d'en dégager, si possible, des conclu-
sions.
En réalité de telles observations sont rares et il
parait difficile d'attribuer aux rayons de Ræntgen les
altérations histologiques signalées dans cette obser-
valion. Henri BÉCLÈRE.
Albert Perez (Tunis). — Traitement de l'hyper-
trophie prostatique par ia Radiothérapie (Jour-
nal de Médecine de Paris, 1995, n° 2, p. 36-38.)
Description de la méthode de Nogier, travail paru
in ertensu dans le tome VI du Journal de Radiologie,
p. 479: nouvelle méthode de traitement radiothéra-
pique de Phypertrophie prostatique. ÉOUBIER.
DIVERS
G.-R. Murray (Manchester). — Sur le goitre
exophtalmique. XC° Réunion de la British Me-
dical Association Glascow, Juillet 1922, in
Brit. Med, Journ., 11 novembre 1922, p. 908.)
Sur cette question à l'ordre du jour M. a fait un
rapport dans lequel il rappelle Jes principales don-
nées du traitement qu'il a éludiées déjà (Brit. Med.
Journ., 10 juin 1922), à savoir:
1° Cas légers ou au début: traitement médical seul
qui, du reste, comprend le traitement radiothéra- .
pique.
2 Cas moyens, mème trailemént poursuivi 6 mois
au moins. Tout insuccés après 6 ou 12 mois demande
le traitement chirurgical.
9° Cas graves. Ce sont ceux qui paraissent, malgré
les dangers de l'intervention, nécessiter la chirurgie
dont l'A. discute la technique.
D' C.-M. Witson (London! dans la discussion, rap-
pelle le role capital que doit jouer l'épreuve du
métabolisme basal dans le traitement radiothéra-
pique.
241
M. J. Berry (London), pense que le traitement
radiothérapique ne doit ètre ni trop intense, ni trop
prolongé, pour éviter les complications et le myx-
cedeme.
D" J.-R. RineLz (Glascow) passe en revue te rôle de
la radiothérapie; il lui est favorable au moins dans
certains cas. Ii est opposé à la méthode des petites
doses fractionnées et est partisan de donner la dose
totale en 5-4 semaines en employant des rayons durs
tres filtrés (3-5 mm. Al.). Le traitement qui ne donne
pas de résultats après une douzaine de séances doit
être abandonné. MonFrL-Kanx.
A. Chéron (Paris). — Un cas d'ostéome du coude
traité par la radiothérapie avec récupération
complète des mouvements de l'articulation.
(Bulletin de la Sociélé de Radiologie mélicale de
France, Décembre 1922, p. 261-265.)
L'A. rapporte l'observation d'un jeune soldat qui se
fit le 11 avril une luxation du coude en arrière. Apres
une immobilisation de quelques jours on constate
que l'amplitude des mouvements est très diminuée ;
on sent à la palpation, à la face antérieure et sur le
bord interne du coude, un empâtement du volume
d'un œuf de pigeon, il s'agissait d'un ostéome de
forme ovoïde siégeant sur le brachial antérieur.
D’avril à juillet PA. irradie le coude du blessé à
raison de 2H,5 par semaine sous un filtre de 5 mm,
d'Al. L'amplitude a augmenté de plus en plus, et, à
la fin du traitement, le 4 juillet, les mouvements de
flexion et d'extension ont retrouvé leur amplitude
normale. A la palpation le volume de l'ostéome est
réduit à un noyau de cerise.
L’A. se demande s'il my aurait pas lieu d'essayer
la radiothérapie préventive précoce dans des cas
analogues, étant donné la fréquence des ostéomes
après les traumatismes du coude, pour empècher la
formation de tout noyan osseux. P. TRrucuoT.
Peugniez et Joly (Paris). — Un cas de rétraction
de l’aponévrose palmaire, guéri par la radio-
thérapie profonde. (Bull. de VAcad. de Médecine,
n° 4, 1925, p. 55.)
Instructive observation de rétraction de l’aponé-
vrose chez un homme de 60 ans, qui disparait après
quatre séances de radiothérapie, au quatre jours
conséculifs, avec une dose de 5 H pour chaque
séance, avec une tension correspondant à 40 cm
d'étinceile et des rayons filtrés au travers de 4 mm.
d'aluminium. De l'aveu mème de l'un des auteurs de
cette démonstration, qui a opéré une quinzaine de
rétraclions de l'aponévrose palmaire avec des résul-
tats divers et parfois des insucces complets, aucune
opération, aucun agent connu n’a amené jusqu’à
présent une guérison aussi rapide. A. B.
Thedering (Oldenbourg). — Doses d’excitation
et maladies du cheveu. (Miinchener medisinische
Wochenschrift, tome LXIX, n° 40, 6 octobre
1922, p. 1450.)
L'auteur préconise la radiothérapie dans les alo-
pécies. Il aurait employé avec succès des ifradia-
tions de 1 à 2 X, tiltrées sur 1/2 à 2 cin. d'Al., et répé-
tées tous les 15 jours jusqu'à obtention du résultat
désiré. M. LAMBERT.
SUBSTANCES RADIOACTIVES
GÉNÉRALITÉS
David de Prades (Paris). — Le Thorium X dans
la pratique médicale. {Journal de Médecine de
Paris, n° 2, 1925, p. ol à oo.)
Article de vulgarisation. LOUBIER.
242
René Weill (Paris). — Affections justiciables
de la Curiethérapie. (Journal de Médecine de
Parts, n° 2, 1923, p. 29 à 51.)
Dans cette revue générale, l'A. signale très rapide-
ment les affeclions justiciables de la Curiethérapie,
el, pour chacune d'elles, donne les indications et les
contre-indications. LovuBieEn.
I. Levin (New-York). — Insertion intrapérito-
néale de tubes capillaires d'émanation. (Journ.
of Amer. Medic. Assoc., LXXIX, n° 25, 16 dé-
cembre 1922, p. 2074.)
I. rapporte deux cas de tumeurs, l'une de la
seconde portion du duodénum, l'autre de la partie
moyenne du còlon transverse, où, au cours de la
laparotomie exploratrice, il mit en place et laissa
dans la tumeur des tubes d’émanation, la plaie opé-
ratoire étant ensuite suturée ; la même opération fut,
dans les deux cas, ultérieurement répétée. Les ré-
sultats, bien qu'encore récents, furent satisfaisants.
Étant donnés les résultats négatifs des traitements
radium- et radiothérapiques externes dans le traite-
ment des cancers inopérables du tube digestif, il
semble que cette méthode, qui s'est montrée inof-
fensive pour l'état général, présente un certain
interét. MOREL-KANN.
RADIUMTHERAPIE
NEOPLASMES
Jean Gagey (Paris). — Sur le traitement du
cancer de l'œsophage. (Journal de Médecine de
Paris, n° 2, 1925, p. 54 à 56.)
Le siège et l'étendue du néoplasme sont impor- :
tants à connaitre ; il est nécessaire de traiter toute
l'étendue du néoplasme.
La radioscopie peut être d'un grand secours pour
le diagnostic et complète l'examen œsophagosco-
pique.
Technique. Nécessité d'une irradiation unique, la
répétilion des doses amenant une diminution de la
radiosensibilité des cellules néoplasiques, en même
temps qu'une augmentation de la radiosensibilité
des tissus généraux.
Nécessité d'une forte filtration et de doses initiales
faibles.
L'appareil radifère est constitué par une sonde en
gomme semi-rigide d'environ 10 centimètres de hau-
teur, contenant les tubes de radium ou d’émanation,
sur une hauleur de 8 centimètres, filtrés avec un
millim. 1/2 de platine et de 2/10 de mill. d’alurmi-
nium. Cet appareil peut ètre supporté pendant plu-
sieurs jours. La durée normale des applications est
de quatre jours.
Les doses employées habituellement sont de 4 mil-
licuries détruits par tube, soit 16 millicuries au total
en quatre jours.
Pendant l'application, le malade est alimenté par
du bouillon de légumes, des liquides, sauf le lait,
qui coagule autour de la sonde. On peut également
donner des lavements nutritifs et faire du sérum.
Ce traitement est, en général, très bien supporté.
Le pronostic est variable, suivant les cas. Dans les
cas favorables, on a pu constater la disparition de
la tumeur locale, et le malade parail guéri. Cepen-
dant, au bout de quelques mois, on constate soil
une récidive in silu, soit une métastase.
Si on fait une nouvelle application sur la récidive,
on voit qu'elle n'a plus l'action de la premiere ; et la
survie ne dépasse généralement pas une année.
En terminant, l'A. pense que les résultats seront
Substances radioactives.
peut-être meilleurs en associant le radium à la radio-
thérapie profonde ; le premier traitant Jes lésions du
dedans, la deuxième les lésions du dehors.
LOUBIER.
George E. Pfahler (Philadelphie). — La Radio-
thérapie du cancer du larynx (plus particuliè-
rement au moyen d'aiguilles de radium a
travers la membrane thyrohyoïdiene). (Journ.
of Radiol. Omaha. 1H, n° 12, Décembre 1922,
p. 511.)
P. passe rapidement en revue la littérature rela-
tive au traitement du cancer du larynx; il a cherché
une techniqne lui permettant de faire pénétrer, et de
laisser en place le temps nécessaire, du radium au
niveau du larynx. Ce procédé par tubage, étudié en
collaboration avec G. B. Woge, ne lui a pas réussi.
P. envisage quatre procédés permettant l'application
directe du radium : f° petits tubes d’émanation, mis
en place directement sous laryngoscopie (mais ne
peuvent guère se placer qu'à la partie supérieure de
la tumeur; de plus, si celle-ci est friable, danger de
chute dans les bronches); 2 aiguilles de radium
attachées pour éviter feur chute (mais présentent
peu de fixité dans un tissu friable); 3° mise en place
directe de tubes d'émanation ou d’aiguilles de radium
après laryngotomie; 4 insertion d'aiguilles dans la
tumeur à travers la membrane thyrohyoïdienne.
Celle-ci se fera après trachéotomie, pour éviter les
conséquences de l'ædème et de la congestion qui
suivent l'application, P. recommande un premier
temps radiothérapique, qui peut prendre une ou
deux semaines et qui pourra mème ètre continué
jusqu’à re que la tumeur n'évolue plus. Le traitement
radiumthérapique pourra suivre d'une semaine la
trachéolomie : anesthésie, désinfection de la peau
(sans teinture diode), insertion des aiguilles du côté
atteint, des deux côtés, si nécessaire, aussi verticales
et aussi profondes que possible ; on peut emplover
des aiguilles de 10 mmgr, éloignées de 1 cm et lais-
sees 4 :à 6 heures; la réaction locale, considérable,
est peu sensible aux trachéotomisés ; on peut, apres
six semaines, recommencer un traitement qui n’a pas
donné de résultats; en cas de ganglions métasta-
tiques, deux ou trois semaines après, on peut traiter
ceux-ci par des aiguilles de radium en même temps
qu'on emploie la radiothérapie externe. P. rapporte
7 cas traités : à part 1 cas de mort subite, due vrai-
semblablement à une cause étrangère, les 6 autres
cas traités, tant par la radio- que par la radiumthé-
rapie, l'ont été avec succès (toutes réserves faites
sur la durée des guérisons) ; 16 autres malades traités
par la radiothérapie ont tous été améliorés tempo-
rairement; deux d’entre eux sont morts aprés ame-
horation passagère.
P. conclut : 1° en dehors d'un traitement très pré-
coce avant tout signe d'obstruction, la trachéotomie
doit précéder le traitement; 2° la radiothérapie ex-
terne permet d'espérer des rémissions, en dehors de
l'effet palliatif; 5° l'insertion d’aiguitles de radium a
travers la membrane thvrohvoïdienne est possible
et parait encourageante ; 4° il faut surveiller de très
près les opérés, en raison des récidives possibles ;
chaque cas nécessile un traitement propre.
MoREL-KAHN.
Burton J. Lee (New-York). — Traitement des
récidives inopérables du cancer du sein par
le radium et la radiothérapie. (Journ. of Amer.
Med. Assoc., LXXIX, n° 19, 4 novembre 1922,
p. 1574.)
Etude de 218 cas de récidives de cancer du sein,
traités en 1918, 1919, 1920 au Memorial Hospital. Sauf
6 cas, il s'agissait de récidives inopérables ; 94 étaient
désespérés ; la slalistique porte donc, en réalité, sur
Substances radioactives.
124 cas; A Pheure actuelle, 31 sujets (22 en bon état,
9 n'allant pas bien) sont encore en vie, soit 25 00.
(Un tableau donne les principales données de ces
51 résultats.) Pour L., plus l'activité cellulaire de la
tumeur est accentuée, meilleur est le résultat de
l'irradiation:; plus la femme est jeune et plus la
récidive est rapide, moins l'irradiation agit.
Les conclusions de L. sont : {° il faut pratiquer
une sélection sévère des cas opérables: 2° l'irradia-
tion pré- et post-opératoire joue un rôle prophylac-
tique important contre les récidives; 3 tout cancer
opéré doit ètre suivi régulièrement : cela doit devenir
une règle absolue; 4° Virradiation prolonge exis-
tence de la malade: 5° l'avenir donnera des résultats
meilleurs encore. MorEz-Kaun.
D. Quik (New-York). — Traitement du cancer
du rectum par le radium. (American Journal
of Rüntgeneloyy, Décembre 1922, n° 12, p. 746.)
161 cas de cancer du rectum ont été traités au
Memorial Hospital de New-York, durant ces quatre
dernières années. Il s'agissait de cas très étendus. Un
grand nombre d'entre eux ont bénéficié du traite-
ment pendant un à trois ans et moururent ensuite
de généralisation ou de maladies intercurrentes.
D'autres sont encore en élat satisfaisant et peuvent
faire espérer une régression complète. Dans quel-
ques cas. les résultats pallialifs sont tels que les
malades peuvent reprendre leur existence habituelle,
bien que les examens. périodiquement répétés,
montrent que Je neoplasme est toujours existant.
Les plus vieux cas de guérison observés, datant
maintenant de quatre ans, ont une sténose fibreuse
marquée, due à Virradiation insuftisamment filtrée.
Dans un grand nombre de cas, la maladie régresse
pour un temps court, puis apparaissent des méta-
stases à distance. H est évident qu'il est inutile de
faire supporter au malade un traitement par les
radiations, si la maladie est déjà généralisée, Dans
le but de connaitre si un traitement par le radium
est susceptible d'amener une régression complète,
l'auteur pense qu'une laparatomie explofatrice est
justifiée; elle permet un examen complet de la tu-
meur et, si son extension est trop importante, elle
évite au malade un traitement inutile. Si la lésion
est localisée, cette intervention permet fréquemment
d'introduire émanation dans la tumeur elle-mème.
Des métastases à distance existent souvent avec
une tumeur primitive relativement petite. La pré-
sence de ganglions nest pas une eontre-indicalion
au traitement, parce que ceux-ci sont souvent in-
flamimatoires. L'auteur ne pratique pas l'anus contre
nature dans tous les cas: mais souvent lorsque
l'application de radium en est facilitée et quand on
pense pouvoir le fermer après le traitement. Dans
les cas d'obstruction, il est naturellement obliga-
toire. Pour ce traitement, auteur combine l'emploi
de Pémanation introduite directement dans la tumeur,
suivant le procédé de Janeway, à celui du radium
filtré. L'emploi de l'émanalion permet une irradiation
de plusieurs semaines ; les tubes sont introduits au
moyen du trocart habitnel à aiguilles. chacun d'eux
contenant un à deux millicuries d'émanation. L'usage
du radium filtré a été restreint depuis que Fauteur
emploie Fintroduction de tubes d'émanation. Lors-
qu'il l'utilise, il emploie des tubes à parois de
1, 1/2 mm. de platine, contenant de 3 à 5 mgr. de
radium-élément, disposés bout à bout dans un tube
de caoutehoue placé dans une sonde rectale, Avec
la filtration indiquée, une dose de 500 millicuries-
heure par tube ne donne pas de réaction sensible, [I
y a avantage à pratiquer d'abord cette application
de radium filtré avec l'introduction des tubes d'éma-
nation. Le danger de dissémination par te trauma-
tisme est, de ce fait, diminué.
Les cancers du rectum bas situés chez la femme
243
peuvent être traités également par des appareils
placés sur la paroi postérieure vaginale. Les résul-
tats obtenus par l’auleur, dans cetle période d'évo -
lution de la technique d'application du radium, lui
permettent néanmoins de conclure qu'on est autorisé
à traiter de cette manière les cas opérables, aussi
bien que les cas avancés. Simone LABORDE.
H. H. Bowing (Rochester). — Traitement des
tumeurs métastatiques d'origine testiculaire
par le radium et les rayons X. (Journ. of Radiol.
Omaha III, n° 12, Décembre 1922, p. 519.)
Depuis 1917, on a observé, à la clinique Mayo, plus
de 50 cas de tumeurs métastatiques du testicule, qui
ont été traités par le radium et les ravons X, et peu-
vent ètre répartis en deux groupes : 1° tumeurs de
volume variable, avec bon état général; 2° avec
mauvais état général. B. considère qu'en ce qui con-
cerne l’état général, la durée de la maladie joue un
rôle plus important que le volume de la tumeur. Il
en étudie rapidement symptomatologie et diagnostic,
en particulier au moyen d'un traitement d’épreuve
intensif par le radium.
En ce qui concerne le traitement proprement dit,
avec ou sans bon état général, toute malade suscep-
tible de vivre 4 à 6 semaines doit subir un traitement
intensif.
Diviser la région à irradier en carrés de 54 sur
sur 4-6 cm., suivant la durée du traitement: com-
mencer par de petites surfaces ; en employer de plus
grandes dans la suite, pour éviter une irradiation
trop forte par action des rayons diffusés. Employer
50-100 mg. Ra par zone à 2,5 cm. (bloc de bois de
2,5 X 3-4 cm.; filtre universel de 0,5 mm. Ag. 2mm. Pb
et 2 mm. de caoutchouc). Pour une surface large,
employer 20-30 portes d'entrée et, pour chacune
d'elles, 700-1000 mg. heures; pour moins, de 8-10
portes, 1000 mg. heures par porte. Irradier, en gé-
neral, 46 portes par séance et poursuivre jusqu apres
les avoir toutes traitées. Protéger les parties voi-
sines par Pb 0,5 mm. et caoutehouc; maintenir les
applicateurs en place par de l'adhésif.
Un traitement peut sufflre ; 2-4 à 6-8 semaines d'in-
tervalle peuvent ètre nécessaires.
Il est bon d'associer la radiothérapie à ce traite-
ment, par exemple, avec l'ancienne méthode : dis-
tance 925 cm., 5 mm.. 25-24 cm. EE, 4 mm. Al, cuir,
7 min.: 4-8 portes dentrée de 7,5 à 15 cm*; avec la
nouvelle méthode : d 750 cm., mm. A EE — 23-24 cm.
6 mm. Al, cuir, 14min. ; la filtration peut varier; em-
plover les feux croisés.
Les régions abdominales expos¢ées au radium ne
le sont pas aux rayons; les parties abdominales
latérales, comme le thorax, sont irradiées en vue
d'atteindre tout le système lymphatique.
Le malade doit ètre revu tous les deux mois ; en
l'absence de tumeur s'abstenir de traitement; en
général, il faut 2-4 traitements, suivis d'un repos de
3-4 mois. MOREL-KAHN.
SANG ET GLANDES
Degrais (Lyon). — Curiethérapie de la leucémie
myéloide. (Journ. méd. frane., n° 10, t. XI, Octo-
bre 192%, p. 443-444.)
Les premiers essais de curiethérapie de la leucémie
mvéloïde furent faits sur les cas devenus réfractaires
aux ravons X et l'A. expose les résultats immédiats
et éloignés ainsi que la technique emplovée. Ces
résultats sont sensiblementanalogues à ceux obtenus
le plus généralement par les rayons X : amélioration
remarquable dés les premières applications et dans la
suite souvent diminution progressive d'action de la
2/4
curiethérapie, qui pourrait s
par une radio-résistance progressive des mvélocytes,
mais aussi par la sclérose interstitielle diffuse qui
envahit la rate, sclérose qui empècherait l'action du
radium sur les myélocytes.
L’A. utilise des appareils 4 sels collés, qui, juxta-
posés, ont une surface globale de 244 cm. carrés, et
contiennent au total 189 mmgr. de bromure de
radium. transformés en sulfate, soit 11 mmgr. de
radium élément. Filtration sur 2 mm. de Pbet 1 cm.
de gaze. La durée du trailement est de 48 heures
environ. Les applications doivent aboutir à l'irra-
diation totale de la rate.
Il serait utile d'agir aussi sur la moelle.
E. DECHAMBRE.
APPAREIL GÉNITO-URINAIRE
Simone Laborde (Paris). — Un procédé de trai-
tement des fibromes par le radium. (Journ. de
Med. de Paris, n° 2, 1923, p. 35-54.)
Rapport présenté au Congrès de lA. F. A. S. de
Strasbourg, 1920 et paru in extenso dans le Journal
de Radiologie, tome IV, p. 489. Lounikr.
M. Letulle (Paris). — Le radium dans le traite-
ment de la métrite hémorragique. (Journ. de
Chirurgie, Juin 1922, p. 579 à 594.)
Après deux applications de radium suivies d'hyslé-
rectomie dans un cas de métrite hémorragique, l'A.
a pu étudier la muqueuse ulérine au point de vue
anatomo-pathologique.
Sur une coupe convenablement disposée, la mu-
queuse utérine présente trois zones dont les carar-
tères sont différents :
1° Zone d’endométrite chronique hypertrophique et
hyperémique où le radium n’a pas agi;
2° Zone d’atrophie avancée ;
_ & Zone d’escarre qui se divise elle-même en deux
couches : superficielle et profonde. La première est
une sorte de bourbillon purulent formé de matériaux
méconnaissables contenant des leucocytes, morts
pour la plupart, et des microbes. La deuxiéme couche,
base de l'escarre, est caractérisée par la nécrose
tibrinoide. Tous les éléments cellulaires de la région
ont disparu. C'est bien une mort totale propre à la
« nécrose de coagulation ». Le radium produit la
fibrinification des épithéliums, puis leur momification.
Les vaisseaux sont aussi fibrinifiés, mais ils restent
béants sans présenter de thromboses. Le molimen
hvperdiapédèétique et Flinflammation éliminatrice
constants au pourtour de toute escarre paraissent
ici retardés et mème déficients.
Telle est l'action incomplète de deux applications
de radium défectueuses sur la muqueuse d'un volu-
‘expliquer non seulement.
Lumière.
mineux utérus atleint de métrite chronique hypertro-
phique, hémorragipare. Henri BÉCLÈRE.
Coulomb et G. Jean (Toulon). — Occlusion intes-
tinale consécutive à lacuriethérapie d’un cancer
du col de l'utérus. (Rapport de M. Banmgartner,
(Bull. de la Soc. de Chir., n° 31, 1922, p. 1275-
1282.)
On observe assez souvent des accidents de réactian
péritonéale consécutifs à Ja curiethérapie du cancer
utérin. Les A. voudraient attribuer ces accidents à une
action en quelque sorte spécifique des radiations.
Celte hypothèse ne parait pas fondée. Dans l'obser-
vation citée, on relève une faute de technique. Les
tubes de radium sont restés environ 3 jours enplace.
Un utérus cancéreux est toujours infecté. Pour
éviter les accidents, il serait bon de faire chaque jour,
pendant les applications de radium, une désinfection
utérine et le changement du tamponnement vaginal.
Henri BECLERE.
R. Cesbron (Paris). — La curiethérapie des mé-
trites hémorragiques. (Journal de Chirurgie,
Juin 1992, p. 594 à 605.)
L’A. classe les métrites hémorragiques en métrites
virginales, métrites des femmes au cours de la vie
génitale, métrites chroniques et métrites de la méno-
pause.
Il faut admettre une action combinée du radium
sur le muscle utérin, sur les vaisseaux et sur les
ovaires. Selon les cas, le radiumthérapeute devra
agir plus ou moins vivement sur l'utérus ou sur les
ovaires d’après l'âge de la malade et en s'inspirant
de la nécessité plus ou moins urgente de garder
intacte la fonction génitale.
Dans sa technique, l'A. emploie des foyers utérins
ou vaginaux. Pour les premiers, ilutilise des étuis de
Pt de 1 mm. 50 de paroi. Chaque étui contient
6 mgr. 66 de radium-élément. Ces étuis sont enrobés
d'une feuille d’Al. de 0,04 et mis bout à bout dans un
tube de caoutchouc pur. Pour les foyers vaginaux, il
utilise un étui de Pt de 2 mm. de paroi contenant
15 mmgr. 35 de radium-élément. Cet étui, entouré
d’Al. est placé au centre d'un filtre de liège épais de
5 mm. et enduit de paraftine.
Dans les métrites virginales on doit s'abstenir des
applications vaginales, mais on peut donner une dose
totale utérine de 1,80 med. en 12 heures pour une
première application et de 2,70 mcd. en 1X heures |
pour une deuxieme application si elle est jugée
nécessaire.
Dans les métrites des femmes, au cours de la vie
génitale, on peut employer les appareils vaginaux et
appliquer une dose totale de 17 mcd. On court ainsi
le risque d’une stérilisation ovarienne définitive, mais
cette stérilisation n’est atteinte réellement qu'avec
une dose d'au moins 10 med. par ovaire.
Henri BÉCLÈRE.
LUMIÈRE
A. Laquerriére (Paris). — Présentation d'un
appareil de thermo-luminothérapie. (Bulletin
officiel de la Société Den d'Electrothérapie
et de Radiologie, Nov. 1922, p. 341.)
Lampe « Calor » des élablissements du quartz
transparent composée d'un réflecteur contenant une
lampe puissante du type demi-walt, cest à-dire à
atmosphère gazeuse. L'appareil permet de donner un
bain de chaleur lumineuse de la tète aux pieds d’un
sujet couché, 2 appareils placés l'un en avant, l'autre
en arrière irradient entiérement un sujet assis.
LouBIER.
Laquerrière (Paris). — Présentation d'une lampe
à vapeur de mercure pour les usages médi-
caux. — (Soriélé française d'Electrothérapie et
de Radiologie, Nov. 1922, p. 242.)
La Société du quartz transparent pense avoir réalisé
la quintessence des avantages des modèles français
et étrangers pour le pied, le réflecteur, ete.; mais sur-
tout la lampe qu'elle fabrique est recommandable par
sa robustesse et par sa richesse en ultra-violet. H
existe des appareils dè différentes puissances et des
modèles fonctionnent sur alternatifs et d'autres sur
continu. LOUBIER.
Electrologie.
Armand-Delille (Paris). — Le rôle de la lumière
solaire dans la prophylaxie et le traitement du
rachitisme. Une nouvelle conception pathogé-
nique de cette affection d’aprés les travaux
récents. (La Presse médicale, 17 février 1925,
p. 199-161).
Article très documenté et très intéressant.
L’A. cite les travaux et les expériences de Hesse.
Nuger, Rollier, Vallot, etc. Sans prétendre que l’ab-
sence de lumière est le facteur pathogène exclusif
du rachitisme, on peut conclure de ces recherches que
la lumière solaire modifie le métabolisme de telle
sorte qu'elle peut augmenter, jusque dans une pro-
portion de 250 0/0, l'assimilation de certaines subs-
tances alimentaires.
L’A. cite une observation personnelle très démons-
trative.
H eut l'occasion de voir à Debrousse un pelit
enfant qui présentait toutes les manifestations du
rachilisme et qui, âgé de 2 ans 1/2, ne marchait
pas encore. Comme il élait impossible de l’envoyer à
Berck immédiatement, l'A. soumit l'enfant à des bains
de soleil d'une durée progressivement croissante.
Au bout de six semaines, le petit malade était
transformé, les manifestations du rachitisme étaient
en voie de régression et l'enfant commençait à
marcher.
L'alimentation et les vitamines ne jouent donc pas
le rôle essentiel dans cette affeclion, et il faut con-
clure que la lumière solaire est à la fois le meilleur
traitement préventif et le seul vrai moyen curatif du
- rachitisme. LOuBIER.
Giraudeau (Paris). — Essai de mesure ionomé-
trique des lampes à vapeur de mercure. (Bulle-
tin officiel de la Société francaise d'Electrothé-
rapie et de Radiologie, Juin 1922, p. 250.)
245
LA. a utihsé un électromeétre qui permet de mesu-
rer le pouvoir d'ionisation des radiations ; mais cet
appareil ne donne pas de renseignements sur l'action
thérapeutique: un verre Uviol supprime tout etfet
ionisant alors qu'une bonne parlie des effets biolo-
giques subsiste. La méthode parait donc utile sur-
tout pour étalonner divers modèles de lampes.
A. LAQUERRIERE.
Benoit (Paris). — Technique du traitement des
laryngites tuberculeuses par les radiations
lumineuses artificielles. (Bulletin officiel de la
Sociélé francaise d'Électrothérapie et de Radio-
logie, Octobre 1922, p. 315-515 avec 1 fig.)
LA. utilise les radiations infra-rouges et les radia-
tions ultra-violettes, il emploie:
1° Des miroirs, l'un en nickel pour l’ultra-violet,
l'autre en cuivre rouge pour les infra-rouges; ces
miroirs sont semblables à ceux des laryngologistes :
2° Un support ouvre-bouche, qui fixe, dans la bouche
maintenue ouverte, le miroir en bonne position.
La séance est ainsi composée: 3 à 5 minutes
d’infra-rouges, ce qui délerinine une hyperémie de la
région et une sensation de soulagement; puis appli-
cation d’ultra-violet 2 minutes les premiéres fois et
par la suite durée progressive suivant la tolérance
du malade jusqu'à 15 minules; séance quotidienne.
En même temps bain de lumière général; mais
celui-ci doit ètre conduit très prudemment en cas de
lésion pulmonaire congestive. et ne pas ètre ulilisé
s'il y a tendance aux hémorragies ou à des poussées
fébriles exagérées.
Les résultats sont excellents et peuvent aboutir à
une guérison complète si les lésions laryngées sont
primitives et prises au début. La coexistence d'une
lésion pulmonaire rend le pronostic beaucoup plus
grave. A. LAQUERRIFPR.
ELECTROLOGIE
ELECTROTHERAPIE
SYSTEME NERVEUX
a acral din
L. Delherm (Paris). — Electrothérapie et radio-
thérapie dans le goitre exophtalmique. (Bulle-
lin officiel de la Société francaise d'Electrothé-
rapie et de Radiologie, Nov. 1922, p. 528 à 556.)
L'A. s'élève contre l'oubli dans lequel semble ètre
tombée l'électrothérapie depuis l'application des
rayons X; il trace l'historique de la faradisation
(Charcot, Vigouroux, Doumer, Dubois, elc.), de la
voltaïsation (Remak, Eulimbourg, Benedick, Erb,
Bardet, Sollier, etc.) de la galvano-faradisalion
(Delherm et Laquerrière, Albert Weil, Ronneaux,
Castex, etc.), et constate que l'électricité fait sentir
son action d'abord sur les symplomes nerveux. puis
sur les troubles cardio-vasculaires et enfin sur la
tumeur. Si l’on étudie les résultats donnés par la
radiothérapie, on constate que les deux méthodes se
valent. La vérité est que cerlains cas réagissent
mieux à une thérapeutique, d'autres à l'autre. Aussi.
le mieux semble étre de faire des séries de radio-
thérapie coupées par des séries de galvano-faradi-
salion. LAQUERRIERE.
Delherm (Paris). — A propos du traitement de
ia maladie de Graves, (Bullelin officiel de la So-
cwlé francaise U'Electrothérapie et de Radiologie,
Décembre 1922, p. 549-550).
L’A. qui a montré dans une note précédente que
les travaux antérieurs à l'ère radiothérapique prou-
vaient les excellents résultats de l’électrothérapie,
analyse la thèse de Foubert. De novembre 1919 à
juin 1921, il a été soigné sans aucune sélection 64 ma-
lades. dans le service de Ménard, à Cochin. 17 traités
par la galvanisalion ont donné 2 guérisons; 2 très
bons résultats; 7 bons résultats; 2 assez bons:
5 mauvais et 1 échec. — 10, traités par les rayons ont
fourni : 1 guérison; 2 très bons résultats; 4 bons,
1 mauvais et 2 échecs.
La radiothérapie donnerait donc dans Pensemble
plutôt de moins bons résultats que Félectrothérapie.
Par contre, 55 malades traités par l'association des
deux traitements ont donné : 4 guérisons ; 4 très bons
résultats ; 10 bons résultats ; 9 assez bons; 3 mauvais
et 5 échecs. Il y a donc avantage à combiner. Fou-
bert estime d'ailleurs qu'il y a presque toujours des
troubles génitaux et préconise la galvanisation abdo-
mino-thyroidienne. A. LaQUERRIERE.
Berthomier (Vichy). — De la cure du goitre
exophtalmique par les agents physiques. (Bul-
letin officiel de la Société francaise d'Electrothé-
rapie et de Radiologie, Décembre 1922, p. 551 à
299 )
Le goitre exophtalmique est une affection com-
240
plexe; la radiothérapie donne d'excellents résultats
quand il s’agit de diminuer la sécrétion du corps thv-
roide; mais elle n'agit pas sur le sympathique.
L'électrothérapie régularise elle aussi la sécrétion
thyroïdienne ; mais par la diversité de ses modalités,
elle permet de remédier aux troubles des autres
organes.
L'A. estime donc qu'il y a intérèl à commencer
par lélectrothérapie et à ne recourir à la radiothé-
rapie que si, le résultat étant trop lent à se produire,
on constate de plus qu'il y a manifestement hyper-
sécrétion thyroïdienne.
D'ailleurs linsuccès d’une modalité électrique ne
prouve pas l'insuecès de l’électrothérapie; il faut
changer le pole, modifier l'intensité, la durée, recourir
à la galvanofaradisation, à la statique, aux hautes
fréquences, etc. A LAQUERRIÈRE.
A. Laquerriére (Paris). — A propos de l'asso-
ciation de la radiothérapie et de l’électrothé-
raple dans le goitre exophtalmique. (Bulletin
officiel de la Société francaise d Electrothérame et
de Radiologie, Dé-embre 1922, p. 355-550.)
Observation d’une malade présentant avec une
légère insuffisance ovarienne ancienne, un goitre
récent avec syndrome basedowien. Une première
série de séances de radiothérapie amena la régression
du corps thyroïde et l'amélioration des symptômes.
3 mois après, il se produisit une rechute contre
laquelle la radiothérapie se montra impuissante.
On fit alors de la galvanisation ondulée renversée
en disposant les électrodes suivant la technique de
Ménard (un pôle dans le dos, l'autre bifurqué sur le
corps thyroïde et abdomen). 26 séances réparties
sur 6 mois amenérent une guérison à peu près com-
plète.
LA. estime que l’électrothérapie a agi comme
régulateur à la fois sur les ovaires et sur la thy-
roïde. LOUBIER.
Bourgeois (Reims). Auto-observation de méralgie
paresthésique. (Concours médical, 51 décembre
1922, p. 4172.)
Début en 1913 au cours de l'été, sans doute à la
suite de station debout trop prolongée — essai sans
résultat de tous les calmants locaux. — En 1914,
Baud applique des étincelles de hautes fréquences
très longues à travers les vêtements; séance de
10 minutes 2 à 5 fois par semaine. Le traitement a
duré 4 mois. Guérison complèle, permettant de sup-
porter sans fatigue un service militaire tres absor-
bant durant la guerre, et se maintenant huit ans
apres. A. LAQUERRIERE.
Bourguignon (Paris). — Présentation d’un cas
de paralysie faciale traité par l'ionisation
ioduré3. (Bulletin officiel de la Société fran aise
d` Electrothérapie et de Radiologie, Octobre 1922,
p. 202-299 )
Présentation d'une nouvelle malade traitée par la
méthode préconisée par lA. : électrode négative ap-
pliquée sur l'œil et dans l'oreille et imbihée d'iodure
de potassium. 3 à 5 ma au maximum, 90 minutes
5 fois par semaine — séries de 15 séances séparées
par un repos de un mois.
Au début du traitement, un mois apres l'établisse-
ment de l'affection, paralysie complète. R. D. totale.
inexcitabilité des muscles par le nerf à 15 ina — con-
tractions lentes et galvanoloniques aux points mo-
teurs et par excitation longitudinale — chronaxies
comprises entre 0s, 006 et 0 s, 025.
L'amélioration se manifeste des le début; au bout
de 5 mois (soit après 30 séances en toul), tous les
muscles ont retrouvé leurs mouvements volontaires;
Flectrologte.
le nerf excite tous les muscles, les chronaxies sont
très améliorées. Quelques muscles gardent de la ten-
teur ou du galvanotonus par excitation longitudinale
seulement. Il existe une légère contracture.
En somme il parait y avoir dans la technique de B.
un progrès important dans la thérapeutique de la
paralysie faciale périphérique. À. LAQUERRIERE.
Portret (Paris). — Traitement électrique du syn-
drome de Basedow après échec de la radio-
thérapie. (Bulletin officiel de la Société francaise
d Electrothérapie et de Radiotogie, Octobre 1922,
p. 504-511.)
L'A. rapporte 4 observations très démonstratives
où, après échec dela radiothérapie, le courant conlinu
appliqué sur le corps thyroïde (15 à 20 min. — 7 mA —
puis intensitéaugmentée ultérieurement jusqu'à 15 mA
— Séances 5 fois par semaine jusqu'à 20 séances,
repos de 5 semaines, puis reprise si nécessaire) a
amené une amélioration : de l'état général, diminution
de la tachycardie, du tremblement, etc., augmentation
du poids — et de l'état local, régression du goitre.
Comme la dit excellemment Delherm dans la dis-
cussion qui a suivi, l'électrothérapie donnait autrefois
des résultats aussi beaux que ceux obtenus depuis
par la radiothérapie; « le tout à la radiothérapie ne
correspond pas à la réalité des fails ».
A. LAQUERRIÈRE.
ORGANES GÉNITO-URINAIRES
D. Courtade (Paris). — Traitement électrique
des péri-urétrites. (Bulletin officiel de la Société
francaise d Electrothérapie et de Radiolcyie,
Novembre 1925, p. 545.)
Les péri-urétriles qui ne disparaissent pas par les
lavages doivent ètre surtout traitées par le massage :
mais l'A. a eu souvent des succés par l'électricité,
surtout dans les péri-urétrites de l'urètre antérieur.
Il a employé tantot la haute fréquence sous forme
d'effluve ou de petites étincelles, tantôt l'ionisation
bipolaire: beniqué en cuivre relié au pole posilif
introduit dans l'urètre et électrode imbibée de K. I.
placée extérieurement au niveau de la péri-urétrite et
reliée au pôle négatif. 5 séances par semaine o mA,
s à 10 minutes. A. LAQUERRIÈRE.
D. Courtade (Paris). —- De l’ionisation cocainique
dans le cas de vessie irritable. (Bulletin officiel
de la Société francaise d'Iclectrothérapie et de
Radiologie, Juillet 1922, p. 261.)
L'A. a signalé les effets curatifs de Fionisation
salivvlée dans les eystites tuberculeuses ; mais
depuis il a essayé d'augmenter la capacité vésicale
dans ces cystites; pour cela il utilise l'ion cocaine.
Les injections intra-vésicales de coeaine n'avaient
d'effets qu'à dose dangereuse. Dans les 2 cas qu'il a
traités (solution à 1 pour 500, 7 à 8 mA., 10 minutes),
il a fait passer la capacité vésicale de 20 à 80 et même
100 grammes. L'absorption par ionisation parait se
faire électivement par les surfaces malades.
A. LAQUERRIERE.
A. Laquerriére (Paris). — Un cas d’anaphro-
disie traité par la galvanisation rachidienne
ascendante. (Lulletin uffictel de la Société fran-
caise d'Electrothérapie et de Radiologie, Décem-
bre 1922. p. 366-567.)
Sujet de 30 ans, n'a jamais été brillant au point de
vue sexuel, avait presque renoncé au coït à 2 ans,
a élé # ans 1 ? prisonnier. à son retour n'a pu réussir
à avoir des rapports.
Électrologie.
15 séances de courant continu ascendant de 90 à
100 mA. et de 20 à 30 minutes lui permettent d'avoir
42 ou 13 coils en une nuit. Malgré une blennorrhagie
succédant à cet exploit, il conserve 18 mois après
une puissance sexuelle normale.
L’impuissance ayant des causes multiples, ce traite-
ment n'a pas. bien entendu, la prétention de guérir
toutes les impuissances. LOUBIER.
D. Courtade (Paris). — lonisateur urétral à jet
rétrograde. (Bulletin officiel de la Société fran-
caise d'Electrothérapie et de Radioloyie, Novem-
bre 1922, p. 344.)
Cet instrument peut servir à instiller dans l’urètre
un liquide à électrolyser, ou en remplaçant l'instilla-
teur par une petite sonde, à pratiquer chez l'enfant
lionisation intra-vésicale. A. LAQUERRIÈRE.
DIVERS
A. Laquerriére (Paris). — Sur la thermo-péné-
tration de la région cardiaque. (Bulletin officiel
de la Sociéle française d'Eleclrothérapie et de
Radiologie, Novembre 1922, p. 344-546.)
Oss. I. — Homme 52 ans. Vague angor, malaise
général, parésie des jambes, pression 15, 7 séances,
disparition des troubles.
Oss. H. — Homme 58 ans. Essoufflement, angor,
pression 28, 47 séances, pression 26, aucun soulage-
ment. 7
Ons. II]. — Femme 72 ans. Vertiges, crampes, pal-
pilations, insomnies, etc., pression 24, 6 séances.
Amélioration considérable, pression 18.
En somme deux très grosses améliorations et un
insuccès. Louster.
François Lepennetier (Paris). — Les rayons X,
la haute fréquence et l'électrolyse associés
dans le traitement des séquelles de l’adénite
cervicale tuberculeuse. (Thèse de Paris, 1922,
A. Legrand, éditeur.)
Ce travail, fait au laboratoire du D" J. Belot, est
divisé en trois parties:
Dans la première partie lA. étudie la symptomato-
logie et décrit les différentes formes de séquelles de
Padénite cervicale tuberculeuse ouverte : adénite fis-
tulisée monoganglionnaire, adénite fistulisée poly-
ganglionnaire, les complications de l’adénite tistulisée
et les accidents consécutifs à la cicatrisation.
La deuxième partie est consacrée au diagnostic:
diagnostic de l'origine, diagnostic de la nature tuber-
culeuse, diagnostic différentiel entre la syphilis, les
mycoses, les néoplasmes et quelques affections excep-
tionnelles. |
La partie la plus importante de cet ouvrage est la
troisième partie: Le trailement.
LUA. décrit d'abord lappareillage qu'il a utilisé
pour la radiothérapie, la haute fréquence et l'élec-
trolvse. H donne ensuite en détail la technique opéra-
tire préconisée par J. Belot et qu'il a employée pour
le traitement de ses malades.
Pour la radiothérapie l'A. recommande d'irradier
non seulement la lésion mais encore le pourtour jus-
qu'à 5-8 et même 10 mm.; il est quelquefois néces-
saire de faire plusieurs secteurs pour la bonne répar-
tition du rayonnement.
Pour un trajet fistuleux isolé ou une adénite isolée,
ouverte depuis peu, l'A. fait à chaque séance 5 à 4 H
sur 3 à 4mm. d'aluminium : 4 à 5 H sur 6 mm. d'alu-
minium sur un paquet fistulisé accompagné de péri-
adénite, etc.
L'intervalle des séances est en général de 2 à
247
5 semaines et dépend, bien entendu, des doses, des
lésions traitées et des réactions obtenues.
Pour la haute fréquence c'est à Veffluvation que L.
s'adresse surtout avec le balai hérisson; séances de
10 minutes répétées 5 fois par semaine.
Dans le traitement par lélectrolyse PA. introduit
l'aiguille sans courant, il emploie l’électrolyse unipo-
laire négative en faisant passer 2 mA. pendant 20 à
30 secondes.
Lorsque l’on fait plusieurs piqûres dans une même
région on doit maintenir entre elles un écart de 7 à
10 mm. Répétition des séances chaque semaine.
Après avoir dit un mot des contre-indications
générales (tuberculose généralisée, maladie infec-
tieuse) et locales (infection secondaire), l'A. passe
aux indications de la méthode combinée et conseille
de traiter de préférence :
4° Par les rayons X et l’effluvation de haute fré-
quence: les adénites fistulisées, mono ou pauci-gan-
glionnaires, l’ulcération isolée simple et la gomme
fistulisée ;
2° Par les rayons seuls: la gomme nou fistulisée, la
tuberculose cutanée à forme lupique ;
3° Parla radiothérapie et l’électrolyse : les chéloïdes ;
(dans ce cas on commence par l'électrolyse) ;
4° Par l'électrolyse négative seule: les télangiec-
tasies. i
Les accidents observės au cours du traitement sont
actuellement exceptionnels.
Vingt observations détaillées terminent cet jnté-
ressant travail. LOUBIER.
H. Eaton Stewart (New-Haven). — La diather-
mie dans la pneumonie. (Amer. Journ. of Elec-
trother. and. Rad., XL, n° 10, Octobre - 1922,
p. 524.)
L’A. rapporte 10 cas de pneumonie traités par la
méthode bipolaire; les résultats, quoique encore peu
nombreux, lui paraissent encourageants ; l'action pal-
liative est surtout nette vis-à-vis de la cyanose et de
la dyspnée. MOREL-KAHN.
F. de Kraft (Etats-Unis). — Rapport du Comité
au sujet des courants de haute fréquence.
(Amer. Journ. of Electrother. and Rad., XL,
Octobre 1922, p. 320.)
Le but de ce rapport est surtout d'exposer la tech-
nique de la diathermie en particulier, c'est un com-
piément au rapport de 1915.
Avant tout traitement, il faut s’assurer du bon état
de fonctionnement de l’appareillage ; il faut surtout
que les points entre lesquels éclatent les étincelles
soient parfaitement propres pour éviter l'irrégularité
des décharges provoquant l'irrégularité du courant
qui devient ainsi un peu pénible à supporter. En vue
d'applications diathermiques, il est utile d'avoir l'ap-
pareil d'éclatement susceptible de fournir le maximum
d'étincelles ; PA. les passe rapidement en revue.
Tout courant de diatherinie, pour ètre réellement
utile, ne doit fournir aucune sensation autre que celle
de chaleur; les électrodes doivent ètre parfaitement
appliquées, le courant porté lentement à l'intensité
voulue qui ne doit pas ètre trop forte. Pour des
électrodes égales, celles-ci doivent ètre placées rigou-
reusement l'une en face de l'autre: au cas contraire,
il faut tenir compte de leur action diathermique.
H n'est pas indispensable, pour obtenir des succès,
d'atteindre la limite de tolérance de la chaleur; au
contraire, il faut éviter toute chaleur excessive. I
faut toujours ouvrir le circuit avant d'éloigner les
électrodes du sujet.
L'A. passe en revue les applications de la dia-
thermie aux affections de l'œil, de l'oreille, des
organes pelviens de la femme. Il cite seulement les
autres modes de traitement auxquels peut ètre asso-
ciée la diathermie. MoREL-Kanx.
248
Hirtz (Paris). — Contribution au traitement des
plaies atones. (Bulletin officiel de la Société fran-
caise d'Electrothérapie et de Radioloyie, Décem-
bre 1922, p. 356-560.)
L’effuvation de haute fréquence, les radiations
ullra-violettes, ionisation électrique, la radiothérapie
a faible dose, etc., permettent de guérir la plupart
des plaies atones; mais on rencontre cependant des
cas rebelles. L’A. estime que dans ces cas rebelles,
- c'est le pansement qui empèche la cicatrisation.
Dans 3 observations, il a placé une légère carcasse
de grillage métallique, au-dessus de la plaie, de facon
que le pansement ne puisse venir en contact et il a
alors vu la cicatrisation s'effectuer.
A. LAQUERRIERE.
D'Halluin (Lille). — Défectuosité de l'appareil-
lage permettant l’utilisation du courant de
secteur pour les applications électrothérapi-
ques. (Bulletin officiel de la Société franenise
d'Electrothérapie el de Radiologie, Décembre
1922, p. 367 à 369.)
Sur les réducteurs de potentiel, le zéro est trop
peu visible; il peut donc arriver qu’au début d’une
séance, voyant la manette à bout de course, on puisse
croire qu'elle est au minimum, alors qu'elle est au
maximum. Quand onutilise directement le secteur de
ville, avec certains dispositifs d'électrode, on peut
tuer son malade. L’A. réclame donc que: 1° le zéro
Froid. — Chaleur. — Divers.
soil indiqué d'une façon très évidente; 2° linterrup-
teur général ne puisse établir le courant que si la
manette a élé préalablement ramenée au minimum.
A. LAQUERKIÈRE.
J. Martin (Toulouse). — Disparition de tumeurs
de la vessie après leur destruction incomplète
par les courants de haute fréquence. (Journal
d'Ürologie, t. XII, n° 2.)
Il s'agit d'un malade présentant des hématuries
vésicales très abondantes, avant déterminé un élat
d'anèmie tres avancé. La cystoscopie révéla des
tumeurs vésicales. dont la nature ne put ètre pré-
cisée.
A cause de l'état général et en attendant une inter-
vention plus complète, VA. fit sur quelques points
qui saignaient trois séances espaeées d'électrocoagu-
lation par attouchements prudents.
L’arret des hémorragies fut obtenu, comme on
l'espérait, mais 6 mois après la cessation du traite-
ment le malade estrevu en excellente santé et le cys-
toscope révèle une muqueuse vésicale normale avec
seulement quelques points cicatriciels.
La guérison était complète, l'A. suppose qu'il s'agis-
sait de papillomes et à ce sujet rappelle les résultats,
également surprenants, obtenus par un traitement
a priori incomplet dans certains cas de verrues cuta-
nées, de papillomes du gland ou papillomes végétants
de l'ovaire: toutes ces néoformations présentent
histologiquement de grandes analogies avec les papil-
loines de la vessie. NAHAN.
FROID — CHALEUR
DIVERS
Mary L.-H. Arnod Snow (New-York). — Rap-
port du Comité d’appareiilage et de traitement
par les vibrations mécaniques. (American
Journal of Electrother. and Rad., XL, n° 4.
Avril 1922.)
Les bases d'un emploi plus généralisé du traite-
ment par les vibrations mécaniques reposent sur:
4° les principes de la médecine scientifique; 2° les
principes du massage ; 5 le soulagement de la dou-
leur. L'appareillage est peu encombrant, son entre-
tien négligeable, son emploi facile; la durée des
séances n'est pas trop longue.
Ces appareils sont nombreux ; ils doivent étre tels
que la pression à exercer ne contrarie pas le pouvoir
vibratoire ; l'élément vibrant sera de préférence en
caoutchouc: la sensation tactile n'est pas supprimée
puisque la main restée libre permet de contrôler
l'action exercée.
On peut emplover la friction continue ou intermit-
tente; son role est efficace dans les troubles circula-
toires en stimulant l'absorption dans les œdèmes
(Reibmaver, Horvatte, Meltzer), mais elle ne doit
jamais être employée dans les processus infectieux.
Se ee
Le Gérant : F. AMIRAULT.
La friction vibratoire peut étre employée au niveau
de la région précordiale quand la contraction muscu-
laire est affaiblie dans les cas suivants: f° dénutri-
lion, anémie, obésité : 2° congestion passive par
insuffisance du myocarde; 3% lésions valvulaires ;
4° complément d'entrainement.
Les vibrations intermittentes ont une très grande
marge d'application tant au point de vue traitement
qu'au point de vue diagnostic. S. en recommande
l'emploi dans les affections cardiaques en se basant
sur l'aphorisme de Simith « le muscle est plus impor-
tant que Je murinure, le rythme plus que la fré-
quence ». Ses conclusions sont les suivantes:
Le traitement agit sur la tension artérielle, peut
diminuer parfois Fhypotension, et réussit dans
l'hvpertension qu'il abaisse.
Les varialions de tension dans les positions variées
sont en grande partie annihilées; il abaisse la fré-
quence du pouls (chorée, maladie de Basedow), sti-
mule le muscle cardiaque et provoque la contraction
des vaisseaux dilatés.
S. rapporte un grand nombre d'observations et la
discussion qui suivit cette communication est favo-
rable à l'emploi de cetle méthode de traitement.
MorEL-Kannx.
80507. — Parts. hup. Lauure, 9, rue de Fleurus.
MEMOIRES ORIGINAUX
SUR L'INTERPRÉTATION DES ELECTROMYOGRAMMES
Par Louis LAPICQUE
Le Professeur Athanasiu, de Bucarest, dans un travail effectué en France à l'Institut
Marey, vient de reprendre la question du rythme de l'influx nerveux volontaire; il a
indiqué ses résultats et formulé ses conclusions, en juin et juillet dernier, dans trois notes
à l’Académie des Sciences et une à la Société de Biologie. Au moyen d'un galvanomètre
à corde finement réglé et soigneusement étalonné par M. Bull, spécialiste éminent en la
matière, il a enregistré les courants d'action des muscles et des nerfs lors des mouve-
ments commandés par les centres nerveux du sujet. Sa conclusion capitale est la
suivante :
« L'énergie nerveuse motrice, loin d'être continue, est au contraire de nature
vibratoire et présente chez les mammifères de 300 à 550 vibrations par seconde ». (Soe.
de Biologie, 24 juin 1922, p. 225, § 4).
Cette conclusion m a semblé insoutenable, etj’ai ouvert la discussion à la Société de
Biologie. D'abord, on sait bien que l'influx nerveux n’est pas continu; mais on sait non
moins bien qu'il nest pas vibratoire. Dans un cylindraxe donné, chaque onde de néga-
tivité électrique se présente comme une perturbation complètement amorlie, revenant
asymptotiquement à l'état initial sans le dépasser : elle n'entraine derrière elle aucun
état oscillatoire. L'apparence diphasique s’interprète sans conteste par le chevauchement
de l’onde sur les deux électrodes.
Si maintenant on considère les graphiques d'Athanasiu (malheureusement il n'ya
encore eu de publiés qu'un pelit nombre de spécimens, dont quelques-uns mal venus au
tirage), les variations électriques enregistrées apparaissent à la fois comme trop fré-
quentes et trop irrégulières pour qu'on puisse admettre que leur tracé, tel quel, repré-
sente l'allure véritable de l'influx volontaire. Obtenu soit sur un muscle, soil sur un nerf,
au sens de l'anatomie macroscopique, c’est-à-dire sur des organes composés de milliers
de fibres, un graphique n'indiquerait le rythme spécifique, la cadence de l'influx nerveux,
qu'à une condition : synchronisme parfait de tous les cylindraxes mis en jeu. Le raison-
nement d'Athanasiu suppose ce synchronisme, mais l'hypothèse n'avait d'abord été ni
discutée, ni même formulée par lui. Je la considère comme invraisemblable.
Rappelons ce fait classique depuis plus d'un demi-siècle : la contraction soutenue
commandée par les centres ne provoque jamais dans une patte galvanoscopique une
contraction de même durée, à peine une secousse iniliale, tandis que le télanos résullant
de l'excitation rythmique artificielle du nerf provoque un tétanos semblable dans cette
patte galvanoscopique. Paradoxe, que Du Bois-Reymond, ensuile Brucke, ont résolu, en
disant : « dans ce deuxième cas, le travail élémentaire des fibres (nerveuses, puis muscu-
laires) est synchrone, rythmé par l’excitant artificiel; dans le cas d’innervation naturelle,
nous devons, en raison de l'expérience même, supposer que ce synchronisme n'existe
pas. Ces deux cas sont l’un à l'autre ce que sont, pour un bataillon d'infanterie, des feux
de salve et des feux de tirailleurs. »
N° 6. — Juin 1923. VH — 17
250 Louis Lapicque.
Les recherches modernes ont apporté un fait nouveau qu'il convient de rattacher à
celle conception. Keith Lucas, puis Pralt, ont montré que la fibrestriée, du muscle sque-
lettique des vertébrés, si on la considère individuellement, suit la loi du tout ou rien; le
muscle ne peut donc graduer son action que par la mise en jeu d'un nombre plus ou
moins grand de fibres. [l résulte de là qu'il existe nécessairement des commandes ner-
veuses distinctes, sinon pour chaque fibre musculaire, au moins pour des systèmes de
fibres certainement très nombreux. Ces commandes distinctes fonclionnent-elles norma-
lement d'une façon toujours synchrone? Il n'y a à cela aucune raison mécanique; au
contraire.
Nous avons encore à tenir compte d'une autre conquète moderne, la connaissance
d'une période réfractaire dans les fibres nerveuses. Sur le nerf de la grenouille, qui est
très voisin pour sa chronaxie, et par conséquent pour toutes ses constantes de temps,
des nerfs moteurs de la vie de relalion chez l'Homme et les mammifères, il est impos-
sible d'obtenir deux réponses électriques à un intervalle moindre que 5 millièmes de
seconde; mais celte période totalement réfractaire se prolonge en une diminution de
l‘excitabilité, celle-ci ne revenant à la normale qu'après un centième de seconde. Une
fréquence de 500 influx par seconde est donc à peine possible, et, pour une fréquence
quelconque supérieure à 100, il faudrait que les centres fonctionnent si précipilam-
ment qu'ils ne laissent pas au nerf le temps de revenir à son état normal.
De telles fréquences sont d'ailleurs inutiles, puisque le muscle reste en contraction
parfaitement stable avec quelques dizaines seulement d’excitations par seconde; elles
seraient même nuisibles, constituant, en raison du foul ou rien, un gaspillage d'énergie
musculaire.
Mais si au lieu de considérer en bloc le muscle, le nerf moteur el son centre, nous
nous plaçons, comme il faut toujours le faire en physiologie générale, à l'échelle de la
grandeur cellulaire, la machine à étudier nous apparaît comme une somme de petiles
machines distincles, composées chacune d'un neurone, ayant dans les centres: ses con-
nexions propres avec d’autres neurones, et aboutissant d'autre part à un nombre très
petit de fibres musculaires. Ce qui constitue la cadence propre de l'influx moteur, c'est la
fréquence des impulsions dans une de ces machines élémentaires. Celte fréquence n'est
pas, pour nous, directement saisissable. Mais il nous est facile de concevoir comment,
sur un ensemble constitué par des centaines de tels éléments. une cadence fonctionnelle
de quelques dizaines par seconde, avec décalage d’un élément à l'autre, peut nous
donner des variations électriques en nombre quelconque, ces variations élant d'ailleurs
d'autant plus petites qu'elles seront plus nombreuses.
Ajoutons que le rythme élémentaire n'a aucune raison de présenter une périodicité
exacte. La forme complètement amortie de l'onde nerveuse en fait un phénomène isolé;
chaque onde nouvelle doit provenir d'une nouvelle impulsion du centre. La comparaison
de Brucke peut se poursuivre jusqu'au tireur individuellement; ce tireur fait feu,
recharge, tire de nouveau et ainsi de suite plus ou moins rapidement, plus ou moins
régulièrement, mais jamais avec la régularité d’un pendule. Ainsi pour chaque neurone
moteur et la série des fibres musculaires qu'il innerve.
Pour le nerf et le muscle, il va done se produire une composilion essentiellement
conlingente ct variable entre les phénomènes électriques des divers éléments; on peut
s'attendre pour le graphique à une ligne tremblée irrégulière montrant une série de
varialions plus ou moins rapprochées et plus ou moins amples d'un instant à l'autre.
Or, c'est précisément ce que montrent les graphiques de M. Athanasiu (graphique A, B
Sur Cinterpretation des électromyogrammes. 251
et C, p. 57 du tome 175 des Comptes Rendus de l'Académie des Sciences (3 juillet 1922).
On peut donc les expliquer fort bien (et alors on ne se heurte plus aux difficultés
que soulevaient des fréquences de plusieurs centaines par seconde), en admettant qu'ils
représentent non le rythme propre ĝe l'influx volontaire, mais l'intrication plus ou moins
régulière d'une série d'influx ayant chacun une fréquence de quelques dizaines seule-
ment par seconde.
Athanasiu a répondu ; il maintient la nalure vibratoire de l'influx nerveux, admettant
toutefois que la vibration peut ne pas ètre sinusoïdale. Il est explicite, el même affirme
comme une nécessité pour le fonction-
nement musculaire le synchronisme
parfait de toutes les fibres; il dénie toule
signification aux expériences de Keith
Lucas et de Pralt sur le tout ou rien;
enfin il entreprend de démontrer expé-
? : . ; Graphique A d'Athanasiu. Electromvogramme volontaire
rimentalement que le tétanos induit est des fléchisseurs des doigts chez l'homme.
provoqué par une dérivalion du courant
d’excitalion, non par le courant d'action qui serait trop faible pour avoir jamais cel effet.
Bref, après avoir d'abord exposé sa théorie comme si rien n'exislait jusque-là en fait
d'électrophysiologie, il en est venu à se metlre formellement en opposition avec les
données les plus classiques de celle science aussi bien qu'avec ses acquisilions les
plus récentes. Devons-nous sacrifier ces données et ces acquisitions? Elles ne me
paraissent pas du tout ébranlées par les conleslations de M. Athanasiu; mais nous
sommes maintenant d'accord sur un point, c'est qu'elles sont incompatibles avec sa
conception de l'influx moteur volontaire.
Sur le terrain expérimental mème où s'est placé M. Athanasiu, il sera d'ailleurs
intéressant de comparer ses graphiques, dès qu'ils seront publiés, avec ceux qu'ont
publiés d’autres physiologistes.
En particulier, l'ouvrage bien connu de Piper (') montre des graphiques pris sur les
léchisseurs de lavant-bras chez l'homme, où un rythine de 50 par seconde apparaît
bien clairement; le rapprochement d'une période de ces graphiques avec une varia-
tion diphasique simple, suite d'un choc dinduction sur le nerf médian, montre
deux courbes superposables. L'interprétalion que donne Piper, d'une fréquence de
o() par seconde pour l'influx volontaire en ce cas, parait ainsi très solide.
Mais, va-l-on me dire, le rapprochement ci-dessus implique le synchronisme des
éléments nerveux et musculaires dans le fonclionnement volontaire comme dans l'exci-
tation électrique. En effet, pour certains graphiques, le synchronisme ne me parait pas
contestable. Cela ne prouve pas que le synchronisme soit une nécessilé ni même une
régle très générale; d'abord, il n’est jamais parfait; ce nombre de 50 par seconde
s'applique, d'après le texte même de Piper, aux ondes principales, mais il y a toujours
quelques crochets accessoires, et aussi de place en place, des porlions de tracé où le
rythme courant est remplacé par des ressauts plus petits et plus nombreux. Et puis ce
rythme 50 n'apparait nellement qu'en certains cas. À la page 85 de l'ouvrage cité, la
figure 50, qui le montre fort bien, se rapporte à un effort maximal de contraction ; la
figure 31, effort moyen, est plus irrégulière: et dans la figure 52, contraction faible, on
peut compter tout ce qu'on voudra. Piper y affirme encore 50 ondes principales par
(4) Flektrophystolojie menschlicher Muskeln, 164 p. in-8°, Berlin. Springer, 1912.
252 Louis Lapicque.
seconde; il faut beaucoup de bonne volonté pour les y retrouver: j'y verrais plutôt 120 à
125 petites oscillations assez bien rythmées, avec çà et là quelques groupements en des
oscillations plus grandes.
Pour moi, la fréquence apparente étant quelconque, cette valeur relativement élevée
est sans signification; mais, si paradoxal que cela puisse paraître, je suppose qu ict elle
est liée à un fonctionnement élémentaire plus lent. La loi du tout ou rien implique que,
lors d'une contraclion sous-maximale, une partie seulement des fibres musculaires
seront en aclivilé à un instant donné; il est vraisemblable que les diverses fibres
constituant le muscle prennent part au travail à tour de rôle; chacune fonctionne ainsi
mais nécessairement
avant et après le
N f \ f vi A A reste des fibres; |
} MN Wy i AM. | Fra wind tae
moins souvent que dans la contraction maximale, peul-étre en équipe avec un certain
équipes successives,
nombre d'autres,
M pl AN
: réglé par Vintensilé
er os de la contraction
Sear, : Su PO) PO) mes‘ commandée, a infini-
Figure 50 de Piper; fléchisseurs, efort maximal. ment peu de chances
de coineider exacle-
ment avec la durée
d'une révolution di-
AAA A Arn A Ann nr pont AA phasique comme ci-
| dessus. Dans le cas
de la contraction
| maximale, tous les
a see pee fe, PERTEN D éléments nerveux ct
Figure 52 de Piper; mèmes muscles, contraction faible. musculaires fonc-
lionnenl aussi sou-
vent qu'ils le peuvent, ici, en fail, 50 fois par seconde, et alors il importe peu qu'ils
fonctionnent synchroniquement ou non. Mais nous ne pouvons reconnaitre leur rythme
que si le synchronisme est réalisé. Je me demande si les graphiques publiés par Piper
ne sont pas des « morceaux choisis », c'est-à-dire les fragments de graphiques où, par
chance, le rythme apparait neltement, les autres élant considérés comme illisibles et
peu intéressants.
Dans le numéro de janvier de ce journal, MM. Zimmern et Cotlenot ont publié un
graphique qui, obtenu avec un appareil bien différent du galvanométre à corde, repro-
duit lout à fait Fes résultats de Piper et permet de compter une cinquantaine de grandes
varialions électriques par seconde; il ya toutefois, sans parler d'accidents moindres,
un endroit vers la fin de la contraction, où l'une de ces grandes variations manque et se
trouve remplacée par une demi-douzaine de petites; la courbe du myogramme n'accuse
aucun fléchissement correspondant; ne peut-on pas dire que, pendant les deux centièmes
de seconde en question, le synchronisme a fail place à du décalage, sans diminution
d'efficacité? Mais bien plus, dans une Note du 22 juillet 1922 à la Société de Biologie,
ces mêmes auteurs écrivaient : |
« On rencontre deux ordres (de courbes); dans les unes, on relève nettement dans
Sur l'interprétation des électromyogrammes. 253
le mélange des grandes et des petites oscillations, un rythme voisin de 50 par seconde ;
dans les autres, au contraire, malgré une technique rigoureusement contrôlée, le tracé
apparaît comme brouillé par la multiplicité et l'irrégularité des petites oscillations. »
Je traduirais volontiers : dans les unes, synchronisme, cadence lisible à 50 par
seconde ; dans les autres, décalage, cadence illisible.
Sur ma demande, M. Zimmern m'a trés aimablement communiqué ses graphiques
non publiés. Je trouve en effet dans l'ensemble un mélange de grandes ondes rythmées
à 50 environ par seconde ct de petites ondes plus rapides. Le graphique publié dans
Graphique ? d'Athanusiu: mêmes muscles qu'en A.
le n” de janvier est celui où le rythme est le plus nel. En voici un autre, que M. Zim-
mern veut bien m'autoriser à reproduire, et qui représente un type moyen; les
ondes bien rythmées y sont l'exception; il y en a un beau groupe de 7 dans le milieu ;
+ es = en
PR “*ee 7"
nN M A |
My \ Ma \\ MANIRA Mv
Graphique nonveau de Zimmern et Cottenor,
mais ailleurs, si l'on trouve des ondes de même durée que celles-là à peu près, elles
sont isolées, ou par deux, trois au maximum; le reste suil une fréquence quelconque,
toujours plus grande que 90.
I] me semble que M. Athanasiu, en opposition avec les auteurs précédents, a choisi
les électromyogrammes à grande fréquence. Un de ses graphiques, publié par lui à un
autre point de vue ('), ressemble beaucoup à ceux de ces auteurs el indique toul aussi
nettement un rythme prédominant d'environ 50 périodes par seconde ; il ne parle pas de
ce rythme.
Ma conclusion sera donc la suivante : avec une cadence réelle, pour l'élément neuro-
musculaire, d'environ 30 par seconde (ou plutôt atteignant au maximum 00 par seconde),
dans les muscles ici considérés, on peut observer des variations électriques en nombre
quelconque supérieur à ce chiffre dans l'électromvogçamme.
Si l'on veut se mettre à compter « les petites variations multiples et irrégulières »,
on trouvera des fréquences aussi grandes que l'on voudra, et plus ces fréquences seront
grandes, plus elles seront incompatibles avec le fonctionnement réel.
(t) Comptes Rendus de l'Académie des Sciences, 17 juillet 1922, p. 182.
TECHNIQUE DES BAINS DE LUMIÈRE A ARC VOLTAIQUE"
Par M. PAUL FRANCOIS
Médecin en chef de l'Hôpital dermatologique Nottebohm (Anvers.)
APPAREILLAGE
Dans les hôpitaux et les cliniques où l'on traile beaucoup de malades ambulatoire-
ment, il y a un intérêt économique à se servir du grand appareillage. 7
Celui-ci comprend deux lampes à arc marchant à 75 A. 55 v. charbon positif supé-
rieur 51 mm., charbon négatif 27 1 mm. Ces deux lampes sont solidement fixées en file
sur un bâti métallique, mobile de haut en bas et placées à une distance de 50 cm. de
foyer à foyer.
Aulour de cet intense foyer lumineux on peut mettre 6 à 8 malades assis sur des
Fig 1. — Bains de lumiere avec lampes à are 20 Ampéres, Un groupe de trois lampes
= La a P Á . ve = 24
est plavé entre deux malades. Remarquer la position des lampes. (Institut Finsen.) (è)
chaises en bois à environ
1 mètre du foyer. Le ma-
lade complèlement uu,
simplement muni d'un pe-
til caleçon et chaussé de
sabols en bois, a la téte
protégée par une grande
visière, el les yeux par des
lunettes très fumées. Il
change de place avec ses
compagnons à chaque
séance.
Dans les cliniques par-
liculières, et chaque fois
qu'il faul traiter un malade
couché, il y a économie à
se servir du pelit appareil-
lage qui comprend trois
lampes de 20 A. 55 v. char-
bon positif, supérieur de
42 mm. charbon négatif inférieur de 8 mm. Ces lampes peuvent se monter en série sur
220 v. Elles sont chacune suspendues à un fil avec contrepoids, pour être abaissées ou
élevées à volonté ; elles sont placées en file sur la même ligne, les foyers étant distants
l'un de l'autre de 00cm. De chaque colé de la série de lampes, on peut mettre un lit
roulant sur lequel on couche un malade nu et protégé comme il est dit plus haut.
Comme l'intensité calorifique de cet appareillage est moins forte qu'avec le premier,
( Voir l'article précédent paru dans le Ne 2, page 61, 1925.
(7) Les photographies ont été communiquées par Axel Reyn.
Technique des bains de lumiere a arc voltaique. 255
on peut rapprocher le malade à 50 centimètres des foyers lumineux, ce qui, en vertu de
la loi du carré de la distance, fait que les deux appareillages se valent comme effet thé-
rapeulique.
Il faut élever les lampes à hauteur telle que les rayons tombent obliquement sur la
plus grande surface possible du malade, et non pas qu'ils soient tangentiels au malade.
Pendant la durée du bain, le malade doit présenter successivement l'une et l'autre face
et l'un et l'autre cô-
té de son corps au
rayonnement du
foyer lumineux
Au début, ce
pivolement se fera
toutes les cinq ou
sept minutes. L'ex-
position se prolon-
gera à chaque nou-
veau bain, de cing
minutes par côlé
jusqu'à ce que le
malade recoive des
bains complets de
deux heures et de-
mie de durée. Il se
guide alors dans
son pivotement sur
ses Impressions Ca-
lorifiques.
Fig. 5. — Bains de lumière avec lampes à are 75 Ampères. Deux lampes permettent de traiter
6 malades. La photographie a été prise les lampes allumées. (Institut Finsen.)
J'ai vu certains malades, surtout les nerveux et ceux qui ont dépassé la trentaine,
présenter, lorsqu'ils commencent leur bain par l’exposilion de la face antérieure du
corps, un peu d'oppression. Il faut leur faire exposer d’ abord le dos, puis les côlés, et
finalement la face antérieure du corps.
256 Paul Francois.
Dès le début du bain, le malade se sent enveloppé d'une chaleur douce, agréable ei
réconfortante, tout à fait comparable à celle d’un bain de soleil sur la plage. Cette
chaleur l'enveloppe de plus en plus et à un moment donné le fait transpirer. Lorsque
cette transpiration est un peu intense, il faut lui faire boire un peu d'eau (généralement
deux gobelets d'eau pour une séance de deux heures et demie). S'il transpire trop, il
faut lui donner une douche tiède ou un tub pendant la séance. Dans tous les cas, il faut
Fig. 4. — Trailement local avec le grand appareil de Finsen. Cette photographie est destinée à éviter toute confusion
entre les deux méthodes : traitement général et traitement local. (Institut Finsen).
lui en donner une après la séance. Cette dernière sera d'abord tiède, pour se refroidir
progressivement et se terminer plutôt fraiche.
L’aération de la chambre d'insolalion doit toujours être bien comprise et bien se
faire pendant toute la durée du bain. Quelle doit être cette durée?
A moins de contre-indicalion relevant de l’état général, la première séance est
habituellement, à l'heure actuelle, à l'Institut Finsen, d'environ une demi-heure, un
peu moins si le malade est un blond à peau blanche et délicate.
Tous les deux jours, on donne une nouvelle séance dont on augmente chaque fois
la durée de 20 minutes (cinq minules par côté) de telle sorte qu'au bout de quinze jours,
la durée est de deux heures et demie, durée qui n'est guère dépassée.
I] est évident que si, après un bain, un malade venait à présenter des malaises, des
Technique des bains de lumière a arc voltaique. 257
palpitations ou de la température, il faudrait en diminuer la durée, mais c'est là un
désagrément que l'on n’observe que très rarement si on progresse lentement.
EFFETS BIOLOGIQUES
Après une période latente de 10 à 20 heures, il se produit une inflammation de la
peau qui variera, suivant l'intensité de l'application, de l’érythème à peine visible, à
une rougeur intense, une vésiculation, voire même une nécrose.
Si cette inflammation est d'intensité moyenne, elle régresse au bout de quelques
jours el laisse derrière elle une légère rougeur et de la pigmentation.
S'il y a eu rougeur intense, gonflement ou vésiculation de la peau, il se produit au
bout de quelques jours une desquamation épidermique entraînant une partie de la pig-
mentalion: la peau présentera une pigmentalion moins forte, mais par contre, une
rougeur plus vive.
Sices mêmes phénomènes se répèlent à courts intervalles, il se produit en cas
d'applications légères. une pigmentation telle qu'au bout d'un certain temps, les nou-
velles applications ne produisent plus de changement, le pigment faisant écran et pro-
tégeant la peau contre une plus forte inflammation. Il se produit ce qu'on observe avec
les lampes à mercure.
Celles-ci ne produisant que des rayons qui ne pénètrent que les couches superfi-
cielles de l'épiderme, donnent lieu à une pigmentation très forte sans érythème impor-
tant si les applications sont de courte durée, avec un érythème très sensible et gênant,
si les applications sont un peu prolongées. Cette pigmentation donne à la peau une
couleur bleu-ardoise, celle d’un érythème de stase.
Au contraire, avec les lampes à arc voltaïque, lorsque les séances répétées sont suf-
fisamment fortes, il se produit régulièrement des coups de soleil, et, avant que la pig-
menlalion ne se soit complèlement établie, une dilatation permanente, non seulement des
capillaires, mais aussi des artérioles et des veinules de la peau, en d'autres termes, il s'éta-
blit une fluxion de la peau, avec dilatation vasculaire, irrigation sanguine et activilé circu-
latoire considérable; la peau est hyperémiée, l'érythème est un érythéme congestif et le
pigment est plutôt brun rouge, la peau prend une coloration chaude. Suivant les malades,
la peau peut être pendant les premiers temps sensible et prurigineuse, mais rarement
au point d'influencer le traitement. Axel Reyn altache beaucoup d'importance à la
différence entre ces deux érythèmes, l'un étant passif, l’autre actif, comme celui déter-
miné par le soleil.
L'érythème et la pigmentation ne sont pas les seuls effets que détermine le bain de
lumière à arc vollaique sur la peau. Celle-ci voit encore sa résistance aux infections
microbiennes notablement augmentée, ainsi que sa puissance sécrétoire et élimina-
trice. Sur le sang, on constate souvent, mais pas toujours, une augmentalion du
nombre des globules rouges et des globules blancs, une augmentation du taux de
l'hémoglobine, et cela, sans que l'absence de ces phénomènes puisse influencer l'effet
bienfaisant et curatif de ces bains sur les tuberculeux, par exemple.
Ces bains à arc voltaique ont encore une action sur le pouls et la tension artérielle
qui augmentent, surtout au début du bain, pour baisser peu après: sur la respiralion
qui devient plus rare et plus profonde; sur la diurèse et l'appétit qui augmentent quel-
quefois très fort; sur le sommeil qui devient meilleur; sur les échanges et le poids qui
progressent; en un mot, sur l'état général qui s'améliore et se fortifie, sur la capacité de
258 Paul Francois.
travail qui augmente et sur les tissus malades qui deviennent moins douloureux, se
résolvent ou se sclérosent, ou même quelquefois s’éliminent.
NOMBRE DE BAINS
[l faut compter une douzaine de bains, soit un mois de traitement avant d'observer
quelque effet sérieux, et au moins une quarantaine de bains avant d'obtenir un effet
thérapeutique dans les affections non tuberculeuses. Pour ces dernières, le nombre est
très variable, il va de 50-40 bains à 20-500, suivant l'étendue des lésions, leur durée et
l’âge des malades; plus celles-ci sont petites et jeunes, et plus facilement elles gué-
rissent.
Cette méthode est appelée à un très gros succès parce qu'elle donne de remar-
quables résultats, remplaçant avec presque tous ses avantages le bain de soleil.
LA LOMBARTHRIE TUBERCULEUSE
Par MM. G. JEAN et COUREAUD
Médecins de la Marine (Toulon).
La lombarthrie, depuis l'étude magistrale qu'a faite de cette affection A. Léri, est
d'une façon générale considérée par beaucoup de cliniciens et de radiologistes comme
une manifestation du rhumatisme chronique et il nous est arrivé d'entendre des radio-
logistes affirmer l'existence de ce rhumatisme chronique en présence d’une spondylite
ou d'une spondylose sur la seule vue de becs de perroquet, qu'ils considéraient comme
la caractéristique essentielle de cette maladie.
Sans doute, et nous le dirons tout de suite, le rhumatisme est à la base de l'immense
majorité des cas de lombarthrie déjà nombreux que nous avons observés, mais la
radiographie, si son rôle est indispensable dans le diagnostic, ne doit intervenir que
secondairement dans la discussion étiologique, une figure radiologique n'ayant pas une
valeur absolue.
Nous avons observé des becs de perroquet à la suite de divers traumatismes verté-
braux : on les trouve signalés dans des observations de certaines infections rachidiennes,
la gonococcie en particulier, de sorte que la lombarthrie nous apparaît comme l’abou-
lissant de diverses excitalions. Au rang de ces excitations faut-il inscrire la tuber-
culose ?
Cette queslion parait à l'heure actuelle résolue sinon en lotalilé tout au moins
partiellement par l'affirmative.
Crespin signalait déjà en 1913 la tuberculose à la base de spondyloses appartenant
au groupe des pseudorhumatismes d'infection, la bacillose « pouvant très bien se fixer
sur le rachis sans y déterminer le mal de Polt vulgaire et se caractériser par des lésions
absolument comparables à celles des autres rhumatismes d'infection. (Presse médicale,
29 oct. 1913.)
Japiot, à la Société nationale de Médecine et des Sciences médicales de Lyon
(4° juin 1921), présentait trois observations, où l’origine bacillaire de l'affection était
prouvée par l'exislence d'abcès par congestion. |
Peu de temps après, Garcin apporte à la Société de Radiologie médicale (8 nov. 1921)
un cas de spondylile et un de spondylose, de nature tuberculeuse. dont les caractères
radiologiques élaient plutôt en faveur du rhumatisme verlébral; une discussion suivit
celle communication, dont la conclusion peut être résumée de la façon suivante : les
déformations verlébrales en bec de perroquet n’ont pas au point de vue étiologique un
caractère de spécificité.
Les mêmes conslatations ont été failes encore par d'autres auteurs et tout
récemment par À. Jentzer el L. Baliasny dans un article de la Revue médicale de la Suisse
romande (février 1922) el par Rimbaud el Parés au dernier Congrès de Médecine.
Dans les observations de déformations en bec de perroquet d'origine tuberculeuse
rentrent à notre avis des faits disparates; tantôt il s'agit de spondylites, tanlol de
260 G. Jean et Coureaud.
spondyloses : il y a, croyons-nous, un intérét majeur a sérier les cas, si on veut en tirer
des déductions étiologiques.
Il y a des cas où les becs de perroquet sont associés à une autre lésion de la
vertèbre ou du disque intervertébral, lésion principale, évidente, qui, radiologiquement,
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Fig. 1. — (Face). Effondrement des corps vertébraux 5 et 4 L, à gauche. Crochets en forme de pont à droite. (Observ. 1.)
est de nature bacillaire — des cas où la déformation ostéophytique constitue la seule
lésion apparente aux rayons X.
J. — LOMBARTHRIE ASSOCIÉE A UNE LESION POTTIQUE
Le terme de lombarthrie, employé dans ces cas par quelques auteurs, nous apparaît
ici comme impropre, puisque la lombarthrie d'A. Léri constitue un syndrome à la fois
anatomique, clinique et radiographique, dont nous ne retrouvons pas tous les éléments
dans les cas envisagés. |
Sans parler ici de toutes les productions ostéophyliques rencontrées au cours des
maux de Poll anciens, infectés secondairement ou non, ou de ces sortes de coulées
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La lombarthrie tuberculeuse. 261
osseuses, de cals encerclés, qui soudent des vertèbres nécrosées ou effondrées, bien
connus des radiographes, qui ne rappellent que de fort loin les ostéophytes en bec de
perroquet, il est indiscutable que chez certains pottiques, dont l'affection est en évolu-
tion, on observe des déformations identiques à celles que l’on rencontre dans le rhuma-
tisme chronique, déformations que bien des radiologistes ont dù déjà constater. Il s'agit
d'ossifications ligamenteuses consécutives à l'ostéite raréfiante, qui ne sont qu'un
processus de défense, exemple particulier de cette loi générale que tout ligament tiraillé
s'ossifie, selon la théorie proposée par A. Léri.
Mais dans tous ces cas, dont nous apportons plus loin des exemples ('), on trouve
toujours, tout au moins sur la radiographie de profil, la plus intéressante en général
pour le diagnostic, la lésion principale, caracté-
ristique du mal de Pott, un pincement du disque
(Observation III), une carie, un effondrement
somatique (Observations I et II), ou de la raré-
faction osseuse, bien différents du tassement ou
de la transparence plus ou moins localisée du
rachis rhumatismal.
Ce n'est que tout au début de l'affection,
lorsque les crochels préexistent à la lésion
poltique classique, que le diagnostic pourra
êlre radiologiquement délicat (Observation IV).
Nous disons radiologiquement, parce que
cliniquement le diagnostic de mal de Pott est en
général non douteux. Sans doute, chez les
adultes que nous avons observés, il n'y avait
pas de gibbosité lombaire, mais on sait qu'à
cet âge et dans cette région, l'absence de ce
signe nest pas pour infirmer un diagnostic de
‘ : ? Fig. 2. — (Profil), Mème sujet que fig. 1.
tuberculose : en tout cas, la présence d'un rachis Noter l'importance des lésions à la partie postérieure
des vertèbres.
en bois, de douleurs localisées à une ou deux ee PEPRLES
vertèbres, l apparition d'abcès par congestion comme chez notre quatrième et cinquième
malade, comme dans les deux cas de Japiot et le premier de Garcin, la présence ou
l'évolution ultérieure d’autres localisations bacillaires ne laissaient aucun doute sur le
diagnostic tant clinique qu'étiologique de leur affection rachidienne.
Japiot pense que dans la tuberculose les ostéophytes sont limités à un disque,
alors que dans le rhumatisme ils s'étendent à plusieurs vertèbres, formule souvent
exacle (Observation I par exemple où les crochets réunissent en pont les deux vertèbres
malades), mais qui ne constitue pas un élément important de diagnostic, à notre avis.
Dans notre observation III, en effet, s’il existe des crochets au niveau du disque pincé, on
en trouve sur la 12° dorsale ; de même dans les observations Il et IV, où on trouve des
osléophytes « aberrants », pourrait-on dire, à une assez grande distance du foyer
somatique.
Oss. I. — D..., 19 ans, matelot mécanicien, entre à l'hôpital maritime St-Mandrier, le 4aoùt 1921,
« en observalion pour scoliose dorsale légère et rigidité de la colonne vertébrale ».
Engagé de 5 ans. Cet homme, mécanicien de prolession, souffre depuis décembre 1920, de dou-
(1) Observations recueillies au Centre de tuberculose chirurgicale de l'hôpital Saint-Mandrier et dans le
service de radiologie de l'hopital maritime Sainte-Anne.
262 G. Jean et Coureaud.
leurs au niveau de la région lombaire, ayant nécessité une hospitalisation en mars 1921 et motivé
de nombreuses exemptions de service.
Rien à retenir dans les antécédents : ni traumatisme, ni infection. Wass. négatif. Léger degré
de scoliose lombaire, 1V* lombaire légèrement douloureuse à la percussion et à la succussion laté-
rale, non saillante. Pas d’abcés: pas de réaction médullaire, colonne lombaire bloquée par la
contracture. Elal général parfait.
L’examen radiographique de face (fig. 1) indique un effondrement à gauche des corps verté-
braux des III" et IV: lombaires. Crochet du côté droit entre II° et IV* en forme de pont; mêmes cons-
Fig. 5. — (Face). Déformation et tassement des 5 el 4 L, avec raréfaction osseuse. Crochets ostéophytiques
el becs de perroquet (Observ. II).
talations sur la radio de profil ifig. 2), l'effondrement intéresse surtout la partie postérieure des
corps. Réforme définitive avec pension.
Oss. I]. — T..., lieutenant retraité, entre à l'hôpital des Sablettes, le 9 nov. 1919, pour rhuma-
tisme verlébral. Dans les antécédents: gonococcie et fièvre typhoïde récente, qui ont éveillé l'idée
de spondylose. Se plaint de douleurs en ceinture assez violentes disparaissant par le repos couché :
la feuille d'observation mentionne une colonne soudée, légèrement scoliotique, une saillie peu
accentuée de la 11° lombaire : on fait le diagnostic du mal de Pott et le malade est évacué sur
l'hôpital St-Mandrier.
Colonne vertébrale figée, soudée surtout dans les régions dorsale inférieure et lombaire.
Pas de gibbosilé : aucune douleur à la percussion. Pas d’abcès. Réflexes normaux. A la radio-
graphie de face (fig. 5), déformalion avec tassement des lI’ et LV° lombaires avec raréfaction osseuse.
La lombarthrie tuberculeuse. 263
Crochet ostéophytique en pont entre les 2 vertébres malades à gauche. Bec de perroquet à droite.
Sur le bord inférieur de la I" lombaire de profil, tassement entre les IlI’ et IV° lombaires (fig. 4).
Ces lésions somatiques suffisent à faire le diagnostic de lésion pottique, mais l'origine bacil-
laire des lésions est encore ultérieurement confirmée par l'apparition de foyers multiples tuber-
culeux sur les tibias et les côtes. -- Wass. négatif. — Séro-diagnostic typhique et para-typhique
négatif. Recherche de mycoses négative.
Oss. Il. — A..., 24 ans. Réformé en mai 1920, à Poitiers, pour mal de Pott lombaire, ayant
débuté huit mois auparavant environ par des douleurs en ceinture. Traité par l'immobilisation
platrée.
Nous voyons le malade pour expertise en mars 1923, quatre ans après le début de l'affection.
Pas de gibbosité, ni de déviation du rachis lombaire. Douleur à la pression sur I" et Il° apo-épi-
neuses lombaires. Colonne lombaire complètement bloquée. Pas d'abcès. Réflexes normaux. Etat
général excellent. Wass. négatif.
A la radiographie de face pincement du disque séparant la l de la Il’ lombaire : décalcification
de ces vertèbres avec taches sombres de condensation.
De la XII’ dorsale à la 11° lombaire, productions ostéo-
phytiques dont quelques-unes en bec de perroquet. De
profil mémes constatations : aspect flou des apophyses 22
articulaires à bec de perroquet très net entre 1" et
Il: lombaires réunies en pont au-devant du disque pincé.
11. — LOMBARTHRIE SANS AUTRE LESION
VERTEBRALE ASSOCIEE
Tout dans ces cas rappelle cliniquement et on
radiologiquement le syndrome d'origine rhuma-
lismale décrit par A. Léri ou plus exactement
le rhumatisme vertébral à forme ostéophytique
(Maingol) et, à notre avis, il s'agit bien de rhu-
malisme chronique ou, si l’on veut, de rhuma-
lisme secondaire ou associé ou pseudorhuma- Ma |
tisme d'infection. Les germes bacillaires agis- ne
sent par leurs loxines directement sur Je rachis
et ses ligaments- (tuberculose inflammatoire,
rhumatisme tuberculeux de Poncet et Leriche) ou indirectement par l'intermédiaire du
système nerveux, comme l'a dit Teissier, le système nerveux réagissant à son tour par
voie trophique sur le rachis : il y aurait dans ce dernier cas une trophonévrose due
au pseudo-rhumatisme d'infection, tout à fait voisine comme pathogénie du rhumatisme
chronique vrai.
Parfois on sera aiguillé sur l'origine bacillaire de la lombarthrie par d'autres mani-
festations de la tuberculose, sans faire intervenir ici les réactions biologiques positives
à la tuberculine qui ne prouvent rien chez l'adulte. Garcin par exemple pense à la tuber-
culose dans sa deuxième observation parce que son malade avait présenté une hydrocèle
dite symptomalique et une pleurésie hémorragique considérée comme tuberculeuse :
mais combien est incertaine, à notre avis, cette étiologie dans ces cas, un malade ayant
des lésions manifestement bacillaires n'étant pas loujours à labri du rhumatisme
chronique, celle affection dont les origines variées, parfois intriquées, sont souvent si
dissimulées à nos méthodes d'exploration, que bien rares sonl sans doute les médecins
qui peuvent, comme le disait le D" Pathault, « se tirer des marécages du rhumatisme
chronique ». Tout récemment encore, te neurologiste russe Griep vient encore d'insister
Fig. i. — (Profil), Méme sujet que fig. 5
264 G. Jean et Coureaud.
à propos de la spondylite chronique ankylosante sur la complexité et l'incertitude du
rapport de cette affection avec la tuberculose. (Zeitschrift für tuberculose, Leipzig,
janvier 1925.)
De plus, il faut juger les cas d’aprés leur évolution et ne pas se hater de porter un
diagnostic de rhumatisme tuberculeux du rachis. Voici une observation intéressante
à ce sujet : nous avions pensé au début à du rhumatisme ostéophytique tuberculeux :
Fig. 5. — (Face). Ebauche de pincement entre D 12et L 1, osléophytes en bec de perroquet au bord inférieur de L1 et L 2.
(Observ. IV.) .
quelques mois après de nouveaux clichés nous faisaient classer ce cas à la suite de
ceux dont nous parlions plus haut, où les déformations ostéophytiques accompagnent
une lésion pottique, lésion décelée tardivement.
Ons. IV. — B..., jeune soldat, 20 ans, évacué d'un hôpital militaire de Paris sur l'hôpital
St-Mandrier pour mal de Pott lombaire. Pas de traumatisme : hérédité teintée de bacillose :
Wassermann négatif. Dans les antécédents, plusieurs bronchites : quelques signes pulmonaires
cliniquement et radiologiquement suspects.
Début de l'affection en février 1922 par douleurs lombaires, traitées comme lumbago. En
avril 1922, ostéites du gros orteil gauche, I* et V° métatarsiens, fistulisétes, ayant nécessité des curet-
tages et une amputation d'orteil. En sept. 1922 ostéite malléolaire nécessitant un curettage. Les
douleurs lombaires augmentent d'intensité, on fait une radiographie qui aurait révélé des lésions
d'ostéite des premières lombaires.
A l’arrivée à St-Mandrier, malade amaigri, fébricitant. Colonne lombaire douloureuse dans toute
son étendue, sans gibbosité: contracture lombaire, rachis bloqué dans cette région. — Point doulou-
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La lombarthrie tuberculeuse. 265
reux avec ébauche de gibbosité sur la VIII" dorsale. Pas d’abcés. Réflexes très vifs avec esquisse de
clonus. |
A la radiographie (fig. 5) aucune modification de forme ou de structure des corps verlébraux,
sauf une ébauche de pincement entre DXIlet LI. Décalcification légère des I et Il‘ lombaires:
sur le bord inférieur de ces vertèbres ostéophytes en bec de perroquet. Radiologiquement, on a
l'impression d'une lombarthrie, cliniquement d'un mal de Polt, et nous traitons le malade comme
s'il s'agissait de cette dernière affection. Trois mois après, nouvelle radiographie : les signes de
Fig. 6. — (Face). Ponts osseux réunissant les 3 premières lombaires. Disque aminci entre D2 et D5,
becs de perroquet à L3, L4, L5. (Observ. V.)
lésion pottique sont tout à fait nets. Entre DXI et LI disparition presque complète du disque,
affaissement à gauche de LI ; autre foyer entre LIV et LV. Les becs de perroquet ont augmenté de
nombre et d'épaisseur et s’échelonnent depuis DXI jusqu’à LV (fait curieux, celui qui existait
entre LII et LIII n'est presque plus visible sur la dernière radiographie) : donc, mal de Pott à deux
foyers, diagnostic que l'apparition d’un volumineux abcès ossifluent de la fosse iliaque vient
confirmer.
Voici enfin une observation, où l'existence d'une lésion d’origine tuberculeuse du
rachis est indiscutable, où les signes cliniques d'un mal de Pott même très ancien sont
très estompés, où radiologiquement les becs de perroquet nombreux et très accentués
JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — VII 18
266 | G. Jean et Coureaud.
rappellent tout à fait la lombarthrie rhumatismale d'A. Léri. Cette observation peut
entrer dans le deuxième groupe des lombarthries tuberculeuses sans lésion pottique
associée que nous envisageons ici, mais là encore un examen attentif révèle un amincis-
sement de disque, qui suffit peut-être à rattacher ce cas aux précédents.
Oss. V. — Le D..., 26 ans. Début de l'affection en janvier 1917 par une faiblesse générale qui
nécessite son évacuation du front. On constate à l'hôpital l'existence d’un abcès froid de la fesse;
l'existence de cet abcès éveille l'idée dun mal de Pott, dont les signes cliniques sont nuls ou très
estompés ; la radiographie aurait indiqué une lésion des I11° et IV° lombaires (nous n’avons pas eu
communication de ces examens); le malade a été mis en plâtre pendant deux ans; au cours de
ce traitement abcès froids de la région lombaire, près de la fosse iliaque à gauche, fistulisés, et
ayant nécessité un «e curettage ». Nous voyons le malade en mars 1922 en expertise. Il n’y a aucune
déformation apparente du rachis: il faut percuter violemment la région lombaire pour réveiller
une douleur d’ailleurs très légère sur la Hl’ lombaire. La colonne lombaire a dans son ensemble
conservé la plus grande partie de ses mouvements : il n'existe qu'un peu de limitation de la flexion
(mouvement un peu douloureux).
Cicatrices rétractées d’abcés froids. Réflexes un peu paresseux: quelques douleurs spontanées
dans les membres inférieurs, type sciatalgique.
A la radiographie de face (fig. 6), la portion supérieure de la colonne lombaire présente quelque
peu l’aspect de la colonne torse : ponts osseux réunissant les trois premières lombaires: le disque
entre If et lll est aminci, effacé par points: nombreux becs de perroquet sur les vertèbres sous-
jacentes. Même aspect sur la radiographie de profil: nombreux crochets entre les corps vertébraux.
Pas de raréfaction osseuse.
Certaines formes de tuberculose peuvent donc, à notre avis, créer de toutes pièces
des lombarthries assez rarement constatées, identiques cliniquement et radiologi-
quement à la lombarthrie rhumatismale, mais dont la preuve étiologique nous parait
actuellement difficile à faire : lorsque cette preuve est faite d'une façon indiscutable par
l'existence d'un abcès ou d'accidents méningo-médullaires, nous croyons qu'il est
exceplionnel qu'on ne puisse cliniquement ou radiologiquement faire le diagnostic de
mal de Pott, tout au moins en suivant les malades pendant un temps suffisamment long :
dans ce cas, il ne s’agit plus de lombarthrie, mais de maux de Pott avec images osléo-
phytiques surajoulées.
SUR QUELQUES CAUSES D’ERREUR
DES MESURES IONOMETRIQUES EN RADIOTHERAPIE
Par Robert COLIEZ (')
Assistant de Radiologie des hôpitaux.
L'avènement de l'ionométrie a bouleversé la dosimétrie radiologique. Plus exactement elle
l'a créée. Car il est difficile de considérer les mesures grossièrement exécutées autrefois avec
les pastilles comme capables de donner des renseignements ne fût-ce qu'approchés sur les
doses pratiquement reçues dans la profondeur des tissus. Comme l'a dit Solomon: « la tech-
nique et la posologie de la radiothérapie sont maintenant fondées sur d'autres considérations
que celles résultant d'un vague empirisme », et l'on peut dire maintenant que grâce à la créa-
tion de l'unité R, étalon commun à tous les appareils de mesure en France, tous les radiothé-
rapeutes vont êlre à même de pouvoir comparer d'une manière très précise le rendement en
surface et en profondeur de leurs différents appareillages, ainsi que les doses employées dans
chacune de leurs observations.
Après une expérience de plus d’une année de mesures journalières, il nous est cependant
apparu, en ce qui concerne la précision à apporter aux expériences, que de grandes précau-
tions de ‘aient être prises concernant leur exécu-
tion. Un certain nombre de causes d'erreur peu-
vent intervenir, sur lesquelles il nous paraît utile
d'insister aujourd'hui.
Notre attention fut attirée sur ce point en
avril 1922 lors d’un essai d'étalonnage, en unités R,
du rendement d'une crédence de pénétration
moyenne (25 cm. EE), étalonnage qui nous fut
demandé à l'Hôpital Tenon par le D' Darbois. Or,
nous venions de terminer à celle époque les pre-
mières recherches de rendement en profondeur
sur la cuve à huile du Service de Radiothérapie
penelranie ; PE ee agrégé FrOnS dans: le Fig. 1. — Ionisations parasites au niveau de la douille
méme hôpital ; ces mesures exécutées avec le de raccordement de la chambre d'ionisalion, et du
méme ionomètre (c’est-à-dire dans les meilleures conducteur souple par les rayonnements directs et
ea : : 7 diffusés. (Ampoule dans l'air.)
conditions pratiques de comparaison) avaient pour
but de comparer le rendement des anciennes installations avec les nouvelles (40 cm. EE).
Ces deux séries de mesures furent exécutées en collaboralion avec le D" Mallet avec un
fantôme non entouré de plomb (fig. 1), le conducteur souple de lionométre étant protégé par
deux épaisseurs de caoutchouc baryté. Les résultats obtenus avec la crédence à pénétration
moyenne furent tout à fait fantaisistes : à 22 cm. de distance focale 2MA., 5,25 cm. EE, et un
champ de 8 cm. de diamètre, soit 50 cm*,2, on obtenait sous la filtration faible de 5 mm. Al.
un rapport en profondeur élevé : 22 0/0. Avec 19 mm. Al. : 28 0/0. À 50 cm. de distance focale,
alors que le localisalteur 6 >< 8 (soit 48 cm’) de la cuve à huile (équivalence de la filtration :
15 mm. Al.) nous donnait 21 0/0, on obtenait avec un localisateur de 50 cm?,d el 15 mm. Al. sur
l'appareillage à pénétration moyenne (c'est-à-dire dans des conditions de distance et de localisa-
tion vraiment très comparables) le rendement formidable de 35 0/0! Cette dernière mesure
(*) Travail du Service chirurgical de Radiothérapie pénétrante de l'hôpital Tenon.
268 R. Coltez. — Sur quelques causes erreur
répétée plusieurs fois ne ful pas sans nous étonner beaucoup puisqu'elle aboutissait à cette
conclusion que les appareillages à voltage plus élevé avaient un rendement en profondeur plus
faible, résultat /aur a priori et fondamentalement entaché d'erreur.
Une deuxième série d’expériences fut pour nous un nouveau sujet d'élonnement. Il s'agis-
Fig. 2. — Ionisation parasite au niveau de la douille et du conducteur souple
non protégés, par le rayonnement diffusé. La dose profonde mesurée est
beaucoup plus considérable que la dose réelle.
En tout cas la décroissance en profondeur au travers
\
sail, dans un but purement pra-
lique, de comparer le rendement
en profondeur svr le fantôme à
eau, du localisateur 6><8 (à
50 cm. de dislance) de la cuve à
huile, avec les doses réellement
reçues sur le vivant, les deux
mesures profondes étant rigou-
reusement prises à 10 cm. de
profondeur. A cet effet, ful choisi
et repéré un col utérin silué très
exactement à 10 cm du pubis.
La chambre ionométrique fut in-
troduile dans le vagin (fig. 2) en
même temps qu'un compas d'ac-
coucheur ct on procéda aux me-
sures en surface el en profondeur.
On lrouva une moyenne de 37 0/0,
alors que les mesures au fantôme
donnaient 21 U/0 seulement. Fal-
lait-il en conclure contrairement
à ce qu'on avait cru jusque-là,
que la densité des tissus différait
très nolablement de celle de l'eau?
des poumons, organe formé de
logettes remplies d'air, devait à coup sùr être beaucoup moins rapide qu'à travers les tissus
beaucoup plus denses de
l'abdomen (muscle, inteslin
el son contenu...); et la né-
cessilé de venir recouper
les cancers du sein par des
champs d'irradialion pos-
lérieurs devait nous amener
un mois plus tard à recher-
cher quelle dose pourait
être pratiquement donnée à
la peau du thorax (après
ablation chirurgicale du
sein) par des irradiations
dorso-ventrales. Le sujet
élant couché sur le ventre,
la chambre «ionisation pla-
cée sous lui (fig. 5), nous
lrouvâmes, après la traver-
sée de tout l'hémithorax
droit (t} (Mwe V. épaisseur
IT LSS
Fig. 3. — Irradiation dorso-ventrale du sein. La mesure profonde est faussce par
lionisalion parasite au niveau du conducteur souple. par irradiation direrte et
= 25 cm.) une dose en profondeur de 56 0/0. Le lendemain un thorax un peu moins épais
(Mm E. == 20 cm.) nous donna 37 0:0; doses considérables, a priori entachées d'erreur. Mais
l'horizon s'assombril complètement le jour où ayant par sureroît protégé insuffisamment le
(') Cuve à huile. Localisaleur circulaire 20 cm. de diamètre à 40 em. de distance.
des mesures ionométriques en radiotherapie. 269
conducteur souple, nous obtinmes à 20 cm. de profondeur une chute ionométrique plus rapide
qu'en surface, c'est-à-dire une dose plus grande en profondeur qu'à la périphérie.
De telles variations, surtout sur une échelle aussi étendue, nous amenérenl à penser qu'il
y avail lieu de serrer les expériences de plus près et que le manuel opératoire des expériences
élait capable de modifier, Gane une trés large mesure, les résultats oblenus.
Nous ne larddmes pas à nous apercevoir que ces variations élaient dues à la fuie électri que
produite par Cionisation directe ou indirecte (par le rayonnement diffusé) de la douille de racror-
dement de la chambre ionomélrique avec son conducteur souple. Il existe, en effet, en cel endroit
une appréciable quantité d’air, lequel s’ionise comme celui de la chambre el constitue ce que
j'appelais alors la deuxième chambre ionométrique de l'ionomèlre de Solomon.
Afin de nous rendre compte de la valeur de la fuite électrique à ce niveau, par rapport au
reste de l'appareil, nous décidâmes d'irradier directement chacun des segments de l’ionomètre
(Expériences I et I).
Localisateur 6 >< 8, distance focale 30 cm., EE — 40 cm., 2 m A 5. Filtration 0"*,5 Zn + I° Al.
Expérience 111 Expérience IV
fie ca eae Expérience | Expérience II (douille «douille
Champ irradié (’). (douille nue). (douille nue). avec protection avec cylindre
intérieure). protecteur de Pb).
1. Chambre ionométrique. . . . 1" 25" (2. 1’ 44” 1° 56” 1’ 27"
2. Conducteur rigide de la cham-
DB ao ae are 17’ 20” 48’ 10” » 16° 44”
3. Douille de raccordement. . . 0’ 18” 0" 21” 4" 58” 15" 24”
4. Conducteur souple. . . . . . | 1’ 40” » 1’ 18”
5. Conducteur rigide. . . . . . 14 30” » » 23’ 20”
Durée de chute de la feuille de la division 40 a la division 30 (petite capacité).
Nous acquimes ainsi la certitude que: 1‘ la fuile électrique due à Vionisation parasile était
environ 4 fois plus rapide (en rayonnement direct) au niveau de la douille de raccordement
qu'au niveau de la chambre Wionisation. On s’expliquail ainsi les erreurs obtenues précédem-
ment el les nombreuses variations constalées selon que la douille et le conducteur souple (*)
élaient plus ou moins bien protégés contre le rayonnement direct ou secondaire (*).
2° La fuile, au niveau du conducteur souple, était pour une longueur irradiée de 6 cm., de
l'ordre de grandeur de celle produile par l'irradiation directe de la chambre ionométrique.
o La fuite électrique, au niveau du conducteur rigide, étail parfaitement négligeable.
En particulier, dans les mesures exécutées avec les inslallalions à ampoules dans l'air,
l'apparence de rendement rapide de Pappareillage était provoquée par des ionisälions parasites
diverses dues aux rayons directs ou secondaires. Nous avons résumé ces causes d'erreurs dans
les figures 1, 2 el 5 qui sont les conditions mêmes des expériences qui aboulirent aux mesures
erronées que nous avons signalées précédemment.
A l'heure actuelle, grâce à un dispositif imaginé sur notre demande par le constructeur, el
4) Toutes les autres portions du conducteur étant recouvertes d'une triple couche de caoutchouc plombé.
3) Les chiffres indiqués sont les moyennes de quatre mesures.
©) Le conducteur souple peut recevoir du rayonnement : 1 de lampoule elle-mème à travers les cupules
souvent très insuflisantes, ou même à travers la euve à huile; par rayonnement diffusé du malade ; 5 des
extrémités du tube dépassant les cupules lorsque les ampoules sont à lair libre (fig. 1:.
(*) La valeur du rayonnement secondaire est extrèmement différente suivant que l'on exécute les mesures
sur un malade ou sur un fantôme, sur un fantôme garni ou non de plomb extérieurement fig. 4), ete.
270 | R. Colrez.
consistant à tapisser complètement l'intérieur de la douille avec une matière isolante, la valeur
de la fuite électrique à son niveau est de beaucoup diminuée. Des expériences récentes nous
ont cependant montré (Expérience Ill) qu'elle était encore égale (en rayonnement direct) à
l'ionisation produite au niveau de la chambre ionométrique elle-même, ce qui, à notre avis, est
encore trop considérable. Aussi, avons-nous pro-
tégé la douille par un cylindre de plomb de 5 mm.
d'épaisseur (t). Des mesures exécutées dans ces
conditions nous ont montré (Expérience IV) que
l'isolement devait ètre considéré maintenant et,
grâce à cette dernière modification, comme par-
faitement réalisé. Nous pensons, néanmoins, que
pour soustraire complètement cette douille au
rayonnement diffusé du fantôme et du malade, en
même temps que pour la facilité des mesures en
profondeur, il y aurait un gros intérêt à l'éloigner
de la chambre ionométrique en allongeant le rigide
qui les unit d'au moins 10 cm. Une telle disposition
Fig. 4. — Mesure en profondeur sur un fantòme trop est du reste indispensable pour effectuer des me-
petit et men garni de mom, Le rayonnement dive et sures en profondeur avec de très larges champs
accentue faussement en profondeur la vitesse de (18 >< 24 par exemple). I! nous paraît également
CLA A ERRARE essentiel d'engainer complètement le conducteur
souple de l'appareil dans un double manchon épais
de caoutchouc baryté. En ce qui concerne les fantômes employés, ils devront être très larges
pour tenir compte de tout le rayonnement diffusé, avoir une superficie d'au moins 50 >< 30 sur
une profondeur de 20 à 25 cm., permettre des mesures en toutes profondeurs, centimètre par
centimètre, de 0 à 20 (le meilleur dispositif remplissant cette dernière condition est constilué
par des plaques interchangeables de 1, 2, 4, 5, 10 cm. de matière (?) de densité 1), le tout placé
dans une boîte extérieurement plombée.
Toutes les mesures exécutées avec des ionomètres ou des fantômes ne remplissant pas ces
conditions seront nécessairement entarhées d'erreur.
(t) Ce dispositif est actuellement employé par la maison Roycourt.
(?) Le choix de cette substance est particulièrement difficile; elle doit être très rigide, indéformable et
très plane afin que des vides ne puissent se produire entre les différents blocs; sa densité doit rester
constante et avoir une valeur voisine de la densité moyenne des tissus.
DETERMINATION SIMPLE ET AVEC UNE PRECISION
PRATIQUEMENT SUFFISANTE
DE LA QUALITE DES RAYONNEMENTS HETEROGENES
Par NADAUD (Colmar)
I} est banal de dire que la détermination de la qualité des rayonnements X,
soit à l'aide du spintermétre, soit à l’aide du voltmétre ou kilovoltmètre est tout a
fait insuffisante en présence des résultats précis exigés par les techniques
modernes. Cetle carence des systèmes de mesure indirecte a conduit tout naturel-
lement les physiciens et radialogues à montrer que, seules, les investigations effec-
luécs directement sur le rayonnement émis seraient susceptibles d'une précision
plus grande.
Le radiochromètre de Benoît et les appareils construits sur le même principe, d’un
maniement très simple, jouissent encore d'une grande vogue, mais ils ne donnent
qu'une grossière approximation de la dureté du rayonnement et souvent leurs indica-
tions ne sont pas comparables d'un appareil à l'autre. En outre, ces appareils sont
complètement inulilisables quand il s'agit d'étudier les radiations des appareils péné-
trants modernes. L'analyse spectrale, par contre, est jusqu'à présent la seule méthode
physique absolument rigoureuse qui nous permette de caractériser un rayonnement
d'une façon très précise; mais ce procédé, dont la généralisalion est à souhaiter ('),
n'est encore l'apanage que des laboratoires bien outillés : l'appareillage est codteux,
d'un maniement délicat et n'est pas encore apte à entrer dans la pratique courante des
mesures à effectuer par le praticien.
Guilleminot, dans ses travaux, a insisté sur une expression très importante de la
dureté moyenne des rayonnements hétérogènes, qu'il a appelée le coefficient moyen de
transmission. Pour un rayonnement constant, ce coefficient est l'inverse du rapport de
la dose incidente à la dose transmise à travers une épaisseur déterminée d'une substance
homogène définie. Une fois l'épaisseur et la substance choisies, ce rapport nous fixera
sur la dureté moyenne du faisceau, sans préjuger bien entendu de sa composition, car
. un rayonnement filtré et un rayonnement non filtré pourront avoir le même coefficient
moyen de transmission tout en ayant des compositions spectrales très différentes (°).
Mais pour les rayonnements hétérogènes soumis aux mêmes conditions de filtrage, et en par-
ticulier pour les rayonnements sans filtrage, ce coefficient nous suffira à les caractériser et
à les comparer avec une précision praliquement bien suffisante « parce que les faisceaux
« couramment ulilisés ne different pas très profondément les uns des autres pour chaque
« qualité moyenne. »
Nous avons vu dans un article précédent (*) que pour les rayonnements dits pratique-
(1) Un certain nombre de constructeurs, en particulier en Allemagne, ctalonnent le voltage de leurs
appareils en appliquant la formule de Planck-Einstein aux données spectrographiques,
(2) Voir : Electrologie et Radiologie, 1922, de Guilleminot, S 500.
(5) Voir : Journal de Radiologie, 1922, pages 171 et suivantes.
272 Nadaud. — Détermination simple
4
ment homogènes (') la connaissance de ce rapport a une rigueur quasi absolue et que.
dans ce cas particulier, il constitue à lui seul une expression très approchée de la com-
position spectrale du faisceau qui se réduit, du resle, à ses composantes supérieures.
Quand nous dirons donc que deux rayonnements non filtrés ou filtrés par une même
épaisseur de métal ont même coefficient de transmission moyen, nous pourrons aflirmer
que ces deux faisceaux sont pratiquement identiques et bien caractérisés par ce coefficient.
Détermination du coefficient moyen de transmission. — En parlant des définilions que
nous venons de donner, Villard avait construit un appareil qualitométrique basé sur
les principes de l'iontoquantito-
métrie. Cet appareil donnait la qua-
lité moyenne du rayonnement par
la lecture directe de la déviation
d’une aiguille; mais il ne s'est pas
généralisé.
Nous voulons montrer briève-
ment, ici, comment tout praticien,
avec un peu d'habitude, à très peu
de frais, sans instrumentalion spé-
ciale coûleuse, peut arriver à la
détermination de ce coefficient.
Il faut, pour cela, avoir à sa
disposition un bon appareil de me-
sure quantitométrique moderne :
Schéma du dispositif expérimental pour la recherche un ionomètre intégrateur par
du coeflicient moyen de transmission. |
| exemple. ll suffit alors de munir
A = ampoule. |
C = cupule. . la cupule dont on dispose (v. fig.)
D = diaphragme en plomb percé en son centre de l'orilice O i , 1
57- de diamètre, très petit pour éliminer la dispersion. dun diaphragme D amovible, en
B = dispositif adapté au diaphragme (boile cylindrique en i . n sje
carton), destinée à supporter le cylindre de paralfine P. plomb, epals de 5 millimètres par
I = chambre ionométrique. ,
À nue hole exemple, et percé en son centre
HE RC pen d’une petite ouverture o (5 mm. de
diamètre).
À une quinzaine de centimètres au-dessous de ce diaphragme sera placée la chambre
ionométrique I de façon que le rayon central n passant par le centre du diaphragme
rencontre la chambre au voisinage de son centre géométrique. Une grande précision
dans l'alignement de ce dispositif n'est d’ailleurs nullement nécessaire. A égale dis-
tance environ de la chambre et du diaphragme se trouvera un dispositif simple B per-
mettant d'interposer, à volonté, sur łe trajet des rayons la lame de substance homogène
servant à déterminer la valeur du rapport que nous cherchons. L'appareil générateur
est mis en marche à la tension arbitraire ou approximative et au milliampérage choisis.
Ces deux dernières quantités seront maintenues rigoureusement constantes durant
la durée de l'expérience ; ce qui est toujours possible avec un bon appareil et un bon
courant de ville (°). Cette dernière condition est essentielle. On fait choix alors de deux
4) On appelle rayonnement praliquement homogène, tout rayonnement dont la proportion relative des
différentes espèces de radiations élémentaires qui le composent, ne se modifie pas sensiblement en traver-
sant les substances homogenes (Dessauer).
(?) Les appareils avec transformateurs à circuit magnétique fermé, munis d'un kilovoltmètre sensible et
de redresseurs ou de sélecteurs, remplissent très bien les conditions.
de la qualité des rayonnements heterogènes. 273
divisions sur le secteur gradué de l'ionomètre et on lit, à l’aide de la montre à secondes,
le temps de chute, soit n,; on relit immédiatement après le même temps de chute entre
les deux mêmes divisions, mais après interposition de la lame de substance homogène P,
sont n,. Pour réduire au minimum les possibilités d'erreurs dues au coefficient personnel
et aux très faibles variations du couranton recommence plusieurs fois ces deux mêmes lec-
tures et on a ainsi les deux séries de nombre n, n's ne , etc... ni, n; ,n,,elc... dont on
prend la moyenne dans chaque série. On obtientalors les deux nombres moyens N, et N,,
N,
dont le rapport N
nous donne par définition le coefficient moyen de transmission
0 x
cherché.
La lame de substance que nous utilisons est un petit cylindre de 1 centimètre de
diamètre et de 10 millimètres d'épaisseur rigoureusement mesurés, en paraffine à 62°.
Nous avons fait choix de cette substance parce qu'elle est facile à modeler, qu'elle est
consistante et que son coefficient d'affaiblissement général est le même que celui de
la matière vivante. | |
. En assimilant le faisceau hétérogène étudié à un faisceau homogène donnant les
mêmes nombres N, el N,, on peut encore caractériser la pénétration du faisceau par ce
qu'on appelle son coefficient d'affaiblissement général moyen que donne la formule (').
log N, — log N,
a moy. paraff. 62° = D 4343
CONCLUSIONS
Ainsi donc : 1° à l’aide d'un dispositif rudimentaire, tout praticien, avec un peu
d'habitude et d'habileté, peut caractériser très rapidement les différents rayonnements
qu'il utilise dans sa pratique courante;
2° Ce moyen n'est pas d'une rigueur absolue, mais d'une précision pratique très
suffisante ;
3° Différents rayonnements hétérogènes libres peuvent être considérés comme ayant
pratiquement même composition spectrale, s'ils ont même coefficient moyen de trans-
mission; il en est de même des rayonnements filtrés, pourvu que la filtration soit la même ;
4° Nous apprécions que l'utilisation du coefficient moyen de transmission, par
rapport à une épaisseur convenue d'une substance type définie, devrait être la seule
façon de caractériser d'une façon générale et dans la littérature, en particulier, les rayon-
nements hétérogènes.
(1) Voir Journal de Radiologie, année 1922, page 270.
APPAREILS NOUVEAUX
TENSION CONSTANTE
UN NOUVEAU GROUPE GENERATEUR
DES ETABLISSEMENTS GAIFFE-GALLOT ET PILON
Par M. J. BELOT
Depuis longtemps déjà on a reconnu les avantages du courant continu à tension
constante pour l'alimentation des ampoules radiogénes. Ces dernières années, Mes-
sieurs Ledoux-Lebard et Dauvillier, dans une série de travaux, nous ont montré
l'excellent parti qu'on pouvait tirer, en radiologie, d'un groupe générateur à tension
constante. l
Mais les générateurs de courant continu à haute tension sont peu nombreux. La
machine statique est d'une puissance et d'un rendement trop faibles pour les besoins
actuels de la radiologie. Le redresseur mécanique chargeant des condensateurs pourrait,
à la rigueur, être envisagé : quelques essais ont, du reste, élé tentés dans ce sens.
Il est indispensable que le redresseur envisagé charge le condensateur, en s'opposant
rigoureusement à toute décharge de celui-ci.
Or, pour un courant sinusoidal, la durée de passage du courant de charge doit ètre
variable selon le potentiel et l'état de charge des condensaleurs, ce qui ne peut étre que
très difficilement obtenu par les procédes de commutation mécanique.
Les soupapes à cathode incandescente au contraire, conviennent parfailement à cet
emploi. Les premières applications pratiques en furent faites, on se le rappelle, par
mon ami R. Ledoux-Lebard au centre de radiologie de la 9° région, en 1916. Depuis
cette époque, la soupape à cathode incandescente, « Kénotron », fut considérablement
perfectionnée, et permit ainsi la réalisation de lappareil des Etablissements Gaiffe-
Gallot et Pilon que nous allons décrire. Le Kénotron actuel, en effet, peut supporter
pratiquement 150 kv sur courant alternatif; il peut donc charger un condensateur à la
tension de 75 kv.
En montant 2 condensateurs en série, et en les chargeant séparément chacun par
un kénotron, suivant le montage indiqué figure 1, on peut obtenir un courant continu de
150 kilovolts, sans que la différence de potentiel aux bornes de chaque kénotron soit
jamais supérieure à ce quil peut supporter normalement.
Le schéma ci-contre montre : En T, le transformateur haute-tension; en C, et C, les
condensateurs, qui ont à résister à une tension continue de 75 kilovolls chacun. K, et
K, représentent les 2 kénotrons, dont les filaments cathodiques sont alimentés par les
secondaires des transformaleurs {, et 4, les primaires de ces transformateurs étant
branchés sur le courant alternatif à 110 ou 220 volls. Ces secondaires, isolés pour
75 kilovolts par rapport au sol, fournissent le courant de 7 volts, 7 ampères, nécessaire
au chauffage du filament. On voit en X l'ampoule Coolidge, dont le filament cathodique
est alimenté par le transformateur F. Un voltmètre électrostatique (V) mesure le poten-
tiel aux bornes.
Tension constante.
279
En divers endroits sont placés des résistances destinées à amortir toute oscillation
susceptible de s’amorcer.
On remarquera que par suite de l'effet soupape, l'une des deux ondes chargera le
Q
12
M
æ
5000 Volts
Fig. 1. — Dispositif schématique d'une tension constante 195-150 kv. — L'explication est dans le texte. x
LU
condensaleur C,, et l’autre onde chargera le condensateur C,, ce qui présente un impor-
tant avantage, au double point de vue de la régularité du courant continu produit et
de l'utilisation du
courant alterna-
tif.
On peut re-
présenter graphi-
quement le fonc-
tionnement de
cet appareil. Soit
A (fig. 2) la sinu-
soïde de la diffé-
rence de poten-
tiel du transfor-
'mateur; g et g,,
les condensa-
teurs que nous
avons représen-
tés de part et
Y 2
Tu de T2
D
ul B D f N
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1 \ f \ i `i
9 \ HE \ } \
\ A \ H 1 / p j
N z a z “3 = wA CA w À
F 1
Fig. 2. — Graphique de fonctionnement.
d'autre de l'axe des zéros, en faisant l'hypothèse qu'ils sont respectivement chargés
par l'onde correspondante. Le système partant de l'état neutre en C, le condensateur g
se charge jusqu’au potentiel D maximum de la sinusoïde : puis, la différence de potentiel
décroissant, il se décharge en suivant la droite B, jusqu’au moment où une autre onde,
276 J. Belot.
de forme électromotrice dépassant le potentiel auquel il est encore chargé, le recharge
à nouveau; graphiquement c'est au point IT où la droite B rencontre la sinusoide A
que la charge commence. Pendant que g,, par le même processus, a reçu une charge
jusqu'en F et se décharge suivant B, jusqu’en H..
Faisant maintenant la somme des ordonnées positives et négalives, en la portant
au-dessus de l’axe des X, on oblient une ligne onduleuse X Y Z, qui est la forme
approchée de la différence de potentiel aux bornes des condensateurs. Les ondulations
de la courbe seront en nombre égal au double de la fréquence du courant primaire: elles
seront d'autant moins accusées que la capacité sera plus grande et l'intensité plus
faible.
Dans le bul d’oblenir une bonne stabilité de fonctionnement, une self-induction est
| placée en série
avec le primaire
du transforma-
teur, et le réglage
de la tension s'ef-
fectue par simple
variation de la va-
leur de cette self-
induction.
En disposant
deux générateurs
identiques au mo-
Sooo. dèle schématique
de la figure 1, on
Ca | Gz peut obtenir une
i tension deux fois
plus grande, c'est-
K 3 TelK4 à-dire 250 kilo-
volts. Cest un
montage préconi-
sé et brevelé par
M. Marius Latour, et réalisé dans le dispositif représenté schématiquement figure » :
T, et T, sont les transformateurs haule-tension de 75 kilovolls : |
C,, C,, C,, C, les condensateurs haute-tension de 0,02 microfarad environ:
K,, K,, K,, K, les kénotrons de charge :
X, l'ampoule radiogène avec son transformateur de filament F.
Le milliampèremètre. destiné à la mesure de l'intensité du courant haute-tension,
est disposé entre les condensateurs médians, et relié à la terre. I} mesure seulement le
courant de décharge des condensateurs. c’est-à-dire le courant traversant l'ampoule
Fig. 3. — Dispositif schématique à tension constante de 250 kv.
radiogène.
Le voltmètre électrostatique V est un appareil en à kilovolts, gradué en 250 kilo-
volis: il est branché sur un potentiomètre, constitué par deux résistances de
1.000 mégohms environ réduisant le potentiel à mesurer dans le rapport convenable.
On peut remarquer que, d’après ce montage, le potentiel existant entre le sol et chacune
des armatures du voltmétre électrostatique n'est que de 2,5 kilovolts. De plus, l'inten-
sité possible dans le circuit de cet électromètre est pratiquement négligeable, en raison
Tension constante. 277
des grandes résistances interposées. On peut donc court-circuiter le voltmètre avec les
mains, pendant le fonctionnement, sans ressentir aucune sensation. Ce dispositif permet
de placer le kilovoltmètre sur le tableau de commande, à portée de l'opérateur, comme
le milliampèremètre sans que ce dispositif présente le moindre danger.
Les transformateurs sont établis pour fournir 75 kilovolts max, et la différence de
potentiel normale du courant continu est de 250 kilovolts, soit 62,5 kilovolts par
condensateur. Il en résulte une déformation de la courbe de charge, qui prolonge la
durée de passage du courant. Par suite, la durée de la décharge se trouve abrégée
d'autant, ce qui augmente la constance de la lension obtenue.
Ce générateur est capable de débiter 10 milliampères sous 250 kilovolts. — La varia-
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Fig. 4. — Réalisation du matériel à tension constante 250 ky.
tion de tension dans ces conditions, avec les capacités indiquées, sur°un courant aller-
natif à 50 périodes par seconde, est inférieure à 5“).
La figure 4 représente la réalisation pratique de ce générateur. En arrière des deux
transformateurs sont placés leurs deux condensateurs, et en avant les deux kénotrons,
montés sur leur transformateur de chauffage. Chacun de ces groupes est muni d'un
panneau comportant les rhéostats de chauffage des kénotrons.
Aux points convenables, sont placées des résistances sans self, de valeurs appro-
priées, destinées à amortir absolument tout amorcage de haute fréquence.
Toutes les connexions sont réalisées par des tubes rigides de 50 millimètres de
diamètre
Le panneau de commande, figure 5, que l’on peut placer soit dans une pièce diffé-
rente du groupe, soit dans une cabine spéciale comporte lous les appareils de
commande et de contrôle. Ce sont les manettes de l'interrupteur général et de l'inter-
rupteur haute-tension, un grand volant qui commande le déplacement, et une self-
induction qui assure le contrôle du potentiel. Le circuit de chauffage du filament du
278 J. Belot.
tube est réglé par deux rhéostats concentriques commandés chacun par un bouton
permettant ainsi un ajustage excessivement précis de la température.
Les appareils sont: un ampèremètre et un voltmétre sur le courant primaire, un
milliampèremètre du circuit de chauffage du filament du tube, un milliampéremétre
indiquant le courant traversant le tube, un éleclrométre donnant le polentiel aux bornes
de l'ampoule, enfin le micro-ampéremétre de l'intensionomètre qui donne à chaque
instant l'intensité du faisceau de rayons X utilisé.
Le milliampéremétre de l’ampoule et l'électromètre sur haute tension sonl connec-
tés à la terre, et aucune de leurs con-
nexions ne présente de danger d’électro-
culion. Le schéma de ces connexions esl
indiqué figure 5. Ainsi qu'on peut le con-
slater, le courant absorbé par le potentio-
mètre de l'électromètire ne passe pas par
le milliampéremétre; les indications de
ce dernier donnent donc l'intensité exacte
du courant de l'ampoule.
L’opérateur a donc sous les yeux
Lous les appareils donnant les constantes
des courants de haute el basse tension, el
aussi la mesure constante de l'intensilé
du rayonnement produit. Il peut donc
effectuer tous les réglages nécessaires au
bon rendement du générateur, puisqu'il
a sous la main tous les appareils de com-
mande.
Il est à noter que ce groupe généra-
teur débitant jusqu'à 10 milliampères
peut en principe actionner très aisément
deux ampoules type Coolidge. Ces deux
ampoules se trouvent donc en somme
connectées à une ligne haule-tension
continue, et le réglage de l'intensité de
chacune des ampoules se fait par un
rhéostat spécial placé dans le circuit de
chauffage de chacun des filaments. Tou-
_ tefois, il parail vraisemblable qu'élant donnée la puissance limite de la ligne, très voi-
sine de celle utilisée, une varialion de débit sur un des tubes entraînera une variation
opposée sur l'autre : le réglage et l'équilibrage resteront délicats.
Ce groupe est livré par les constructeurs avec le dispositif du tube dans la cuve à
huile, plus utile que jamais au point de vue de la protection étant donné le rendement
important d'un tel générateur.
Si done nous résumons les avantages du courant continu ct d'un tel appareil, nous
constatons : |
1° L'augmentation du rendement en profondeur par rapport aux installations à
courant discontinu, puisqu'à tension max égale on obtient une longueur d'onde plus
courte.
flat GAIFFE-GALLOT & PLOs
ROM Aer ee
Fig. 5. — Tableau de commande du matériel à tension constante.
Tension constante. 279
2° En plus de cet avantage de rendement, le courant continu présente l'intérêt de
l'exactitude des mesures. En effet, le courant produit par une bobine ou un commutateur
tournant possède une forme variable, suivant le générateur, ]’intensité, la fréquence, etc.,
de sorte que la comparaison des fonctionnements n’est pas possible, méme entre deux
appareils identiques. Les appareils de mesure sont eux-mêmes fatalement en défaut.
Le milliampèremètre n'indique que l'intensité moyenne. Les voltmètres haute ou basse
tension ne donnent que la différence de potentiel efficace, le spintermètre ne renseigne
que sur la tension maxima. |
Au contraire, la haute tension continue et constante est toujours parfaitement
définie et comparable à elle-mème; quel que soit le générateur, les appareils de mesure
donnent des mesures exactes et toujours comparables. Il n’y a plus à considérer à quel
potentiel instantané correspond l'intensité instantanée correspondante.
5° La possibilité d'augmentation de la puissance absorbée par l’ampoule, parce que
les valeurs maxima, moyennes, et efficaces de l'intensité et de la tension sont sensible-
ment égales, à l'inverse de ce qui a lieu pour des courants disconlinus, pour lesquels
l'échauffement de l'anticathode peut étre beaucoup plus important, pour le même
rayonnement utile produit. De ce qui précède, on peut conclure une fatigue moindre
du point d'impact de l'anticathode.
4 L'augmentation du rendement en intensité du rayonnement, parce que cette
dernière est proportionnelle au carré du potentiel, lequel est constamment égal au
maximum.
9° La possibilité d'obtenir toujours un rayonnement de spectre défini et constant,
quelle que soit la source de courant.
Le générateur à tension constante en particulier, a comme avantages :
l° Aucun organe tournant. Fonctionnement absolument silencieux; aucun bruit
d'effluve; production très réduile d'ozone.
2° La Lension est définie pour chaque condensateur; aucune crainte de surtension
sur les kénotrons.
5° Par additions d'éléments extrêmes spéciaux, la tension de l'ensemble peut être
indéfiniment augmentée par tranches de 125 kilovolts, cette augmentation ne nécessitant
pas de modification à l'isolement des tranches existant déjà.
4° Grâce au montage spécial et à l'emploi d'un réglage par self, le courant
d'alimentation du tube est remarquablement continu. même à 10 milliampères, ce qui
correspond à une puissance de 2,5 kilowatts.
9° Puissance du rayonnement X rigoureusement proportionnelle à l'intensité.
6° Grace au réglage par self, et à la présence des condensateurs, qui limitent le
débit en cas de court-circuit, tout danger d'électrocution est écarté. L'intensité de
court-cireuit est toujours inférieure à 50 milliampères : dans le cas d’une utilisation à
9 millis 200 kilovolts, elle est de 15 milliampères.
5” Le tableau de commande du générateur assure une facilité de manœuvre
inconnue jusqu'à ce jour. L'opérateur a, devant lui, l'interrupteur général et linter-
rupteur de haute tension, ainsi que les deux boutons concentriques du rhéostat de
chauffage filament et le volant de manœuvre de la self; on peut ainsi réaliser un
réglage de la tension absolument progressif.
L’ampéremétre et le voltmètre primaires le renseignent à toul instant sur le courant
utilisé pour l'alimentation. Le milliampèremètre sur le circuit ampoule et l'électromètre
280 J. Belot. — Tension constante.
lui indiquent les constantes du courant fourni à l'ampoule radiogène. Le microampére-
mètre lui donne, à tout instant, l'intensité du faisceau radiogène utilisé.
Cet appareil offre donc une série de perfectionnements des plus importants au point
de vue de la radiothérapie pénétrante.
Nous savons qu'il a donné lieu à de longues études pour sa réalisation et sa mise
au point : nous aurions souhaité le voir sortir plus tôt mais il est des problèmes qu'il
vaut mieux avoir mûrement résolu. On peut dire que c’est pour l'Industrie française un
titre de gloire d'avoir, la première, réalisé un matériel radiologique sous tension cons-
tante de 250 kilovolts; voilà une preuve indiscutable de sa réelle supériorité.
Ce nouveau matériel laisse loin derrière lui les dispositifs à contact tournant ou à
transformateurs en cascade tant préconisés dernièrement à l'étranger et particuliè-
rement en Allemagne. Si jusqu'à ce jour, la discussion était possible sur le choix du
meilleur type d'appareil pour radiothérapie pénétrante, elle ne l'est plus, depuis la
réalisation d'un di<posilif pratique à tension constante. Tant au point de vue du débit,
que de la constance de la tension et par suite de la longueur d'onde du rayonnement,
ces dispositifs sont nettement supérieurs aux autres: ceiui que je viens de décrire est
d'une très ingénieuse réalisation.
ANALYSES
RADIOLOGIE
RAYONS X
GENERALITES
PHYSIQUE
P.-N. Gruyer (Nancy). — Contribution à l'étude
de l'état actuel du problème médical de la quan-
titométrie des rayons X. (Thèse, Nancy, 1925.)
L’A. étudie en détail les différents procédés em-
ployés à la mesure des quantités de rayons de
Reentgen. Après avoir exposé les principes de la do-
simétrie chimique (pastilles), de la dosimétrie sélé-
nométrique, de la méthode fluoroscopique, de la
dosimétrie ionométrique et de la dosimétrie indirecte
après étalonnage préalable de l'installation, il pense
que, quelle que soit la méthode employée, ilest néces-
saire d'établir des barèmes en fonction de la qualité
du rayonnement éinis et des indications de la méthode
dosimétrique adoptée. en raison du manque de paral-
lélisme entre les réactions observées sur l'indicateur
et sur les tissus vivants.
« Pour l'établissement de ces barémes, la méthode
biologique doit être mise à contribution, soit que
l'on cherche à provoquer l’érythème cutané, soit que
l'on se serve d’une autre action biologique sur un
réactif animal ou végétal. Enfin, les unités, nom-
breuses, sont critiquables, en raison de cette diver-
sité mème, el, sauf les unités physiques ou celles
tirées du réactif de Freund, de leur imprécision. Il
serait à souhaiter qu'une entente intervint à ce sujet
entre tous les radiologues et que soit adoptée univer-
sellement une seule unité de quantité X, dont la
définition très précise permit la reproduction exacte
en tous licux. » P. AIMÉ.
W. Friedrich et O. A. Classer (Fribourg en B.).
— Recherches et considérations sur le pro-
blème de la dosimétrie. (Slrahlentherapic,
Bd 14, H. 2, 4922.)
On sait que Holthusen (voir notre analyse dans le
Journal de Radiologie; a attiré l'attention sur la cons-
truction et les dimensions des chambres d’ionisation,
une longueur insutfisante de la chambre pouvant
entrainer une sous-estimation de Pionisation produite
par les rayons tres durs. Les A. ont fait une série de
recherches comparatives entre les pelites et les
grandes chambres d'ionisation dans différents do-
maines de longueur d'onde. Le dispositif expéri-
mental consistait essentiellement à recevoir un étroit
pinceau de rayons de Röntgen (largeur 5 min.) dans
une grosse chambre dionisation et en méme temps
un autre pinceau élait dirigé sur une petite chambre
d'ionisation du modele usuel. Les deux chambres
élaient reliées au moyen d'un commutateur à un élec-
troscope de Wulf.
F. et C. utihsérent ò domaines de longueur d'onde
correspondant à une longueur d'onde moyenne allant
de 0,49 à 0,16 unilés Angstrom — 57 à 184 K. V. —
Leurs recherches confirment celles de Holthusen et
montrent que le rapport petite chambre d'ionisation,
grande chambre d'ionisation n’est pas constant, quoi-
que l'écart n'est pas considérable. Ces mèmes re-
cherches ont montré, comme celles de Holthusen,
que l'énergie calculée d'après la relation de Planck-
Einstein, augmente avec la fréquence plus rapidement
que le pouvoir ionisant.
La dose totale dans un élément de volume peut
ètre exprimée par la formule :
| —pd
peat (1—e p J+,
án r?
(n, nombre des radiations; A, constante de Planck;
r, fréquence; ¢, temps; r, distance de la source; e, base
des log. naturels; x, coefficient d'absorption; d, épais-
seur de la couche traversée; D, une dose addition-
nelle qui est fonction de la diffusion.)
Les dosimètres actuels ne nous permettent pas de
mesurer d'une façon absolument précise certains fac-
teurs qui figurent dans cette formule, notamment nous
avons vu que l'énergie n’est pas parallèle au pouvoir
ionisant. Néanmoins, pour la pratique radiothéra-
pique, les ionomètres actuels fonctionnent dans des
. conditions déterminées, permettant une évaluation
assez précise de la dose. ISER SOLOMON.
R. Glocker, O. Rothaker et W. Schonleber
(Stuttgart). — Nouvelles méthodes pour mesu-
rer la dose profonde dans le « phantom » a eau.
(Strahlentherapie, Bd 14, H. 2, 1922.)
Krinig et Friedrich ont montré, les premiers, que
la dose administrée dans un corps irradié est la
somme du rayonnement primaire et du rayonnement
diffusé. Les A. ont repris l'étude du rayonnement dif-
fusé au point de vue de son influence sur la dose
administrée en profondeur. et pour celle étude ils
ont utilisé deux méthodes nouvelles : une méthode
chimique et une méthode biologique. La méthode
biologique est celle qui a été indiquée par Jungting
et qui est fondée sur l'action retardatrice des rayons
de Röntgen sur le développement des graines ger-
mées des féveroles (Viera faha equina). Suivant la
dose administrée, cette action retardatrice est plus ou
moins importante et permet ainsi une évaluation
— très grossière à notre avis — de la dose biologique.
Le dispositif consistait à placer les graines, à des
altitudes variables, dans un seau rempli d'eau; on
observait ensuite les modifications survenues dans le
développement, suivant les doses administrées.
Comme réactif chimique, les A. ont essayé d'abord
le réactif de Freund (solution d'iodoforme dans le
chloroforme). L'emploi de ce réactif en dosimetrie
est à rejeter. car l'action des rayons ne fait que
déclencher une réaction chimique qui se continue
quand le réactif est soustrait aux radiations, la quan.
tite diode Hberéee n'est nullement proportionnelle à
l'énergie radiante., Apres avoir essave sans succès
d'autres réactifs, les A. ont fini par prendre comme
JOURNAL DE RADIOLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE. — VII. 19
2892
réactif chimique une émulsion de gélatino-bromure
d'argent préparée et développée suivant une méthode
spéciale que nous ne pouvons pas indiquer ici. Les
mesures comparatives faites avec les deux méthodes
ont montré que dans tous les cas la mesure biolo-
gique de la dose profonde fournit des valeurs infé-
ricures environ d'un cinquième à celles données par
la méthode photo-chimique. Les valeurs obtenues par
cette dernière méthode concordent remarquablement
avec celles obtenues par Friedrich et Korner avec la
méthode ionométrique. mais, par contre, elles différent
sensiblement de celles obtenues par Dessauer et
Vierheller.
Si on calcule la valeur de la dose due à la diffusion,
la valeur calculée diffère beaucoup de la valeur réel-
lement mesurée, cette dernière estenviron 100 pour 100
plus grande que la première. Ce désaccord entre la
théorie et la pratique «'expliquerait par les résultats
des recherches de Crowther et de Compton. Ces
physiciens ont montré que dans les corps de poids
atomique faible, le rayonnement diffusé est sensible-
ment plus mou que le rayonnement primaire, ce qui
tiendrait, daprès Compton, au fait qu'une certaine
quantité de rayonnement fluorescent s'ajouterait au
rayonnement diffusé. [SER SOLOMON.
H. Rahm (Breslau). — Influence du nombre des
interruptions des appareils d’induction sur les
doses superficielles et profondes de rayons X.
(Münchener Medizinische Wochenschrift, t. 69,
n° 44, 3 novembre 1922, p. 1542.)
Le rendement des tubes à rayons X, la qualité des
rayons émis, la constance dépendent, toutes choses
égales d'ailleurs, du nombre des interruptions. Le
nombre oplimum est différent pour chaque modèle de
tube. M. LAMBERT.
APPAREILS ET TEGHNIQUE
Drault ct Raulot-Lapointe (Paris). — Appareil à
contact tournant muni de son disjoncteur et
d'une pédale interruptrice. (Bulletin de la No-
ciété de Radiologie médicale de France, Janvier
125, p. 21-27, avec 5 fig.)
Les A. présentent leur nouvel appareil et exposent
les bons résultats qu'on put en obtenir, au triple point
de vue de la radioscopie, de la radiographie et de la
radiothérapie. P. Trecnor.
Bonnefoy (Paris). — Les films radiographiques
de Pathé-Cinéma. (Bulletin de la Société de Ra-
divlogve médicale de France, Janvier 1923, p. 18-
21.)
L'A. présente une série de radiographies obtenues
avec les nouveaux films Pathé, dont le support qui
est de Pacétate de cellulose ne brüle pas. La finesse
des détails et les contrastes permettent à FA. d'af-
firmer qu'en quelques mois une industrie francaise
est arrivée à égaler et à surpasser des fabrications
étrangères ayant des années d'expérience et de pra-
tique. P. Trucuor.
Zimmern (Paris). — Sensitométrie radiogra-
phique; présentation d'un dispositif instru-
mental. Ses applications. (Bulletin de la Société
de Radiologie médicale de France, Février 125,
p. 49 à 0.)
PA. a élabli un appareillage photométrique pour
l'étude de la sénsilometrie des émulsions en radio-
graphie, comprenant un premier dispositif destiné à
la production d'une échelle de teintes, et un photo-
Rayons X.
mèlre permettant la mesure de la densité par un cône
photométrique.
Ce dispositif, qui permet d'obtenir les courbes
caractéristiques radiologiques des émulsions, permet
également la mesure précise, pour une longueur d'onde
donnée, du pouvoir renforcateur des écrans. L’em-
ploi de l'appareil, à ce point de vue, parail très pré-
cieux, parce qu'il donne une précision dans cette
mesure, qui était jusqu'ici purement approximative.
Le mème dispositif peut encore servir à la mesure
du coefticient d'absorption de différentes substances,
comme les filtres d'aluminium ou certains corps
organiques. P. TRUCHOT.
Ledoux-Lebard et Dauvillier (Paris). — Appa-
reillages et ampoules en radiothérapie pro-
fonde; leurs rendements. (Bulletin de la Société
de Radiologie médicale de France, Février 1925,
p. 59 à 63.)
Les À. exposent les avantages nombreux que parait
présenter au point de vue de la radiothérapie péné-
trante l'emploi d'une source de haute tension con-
tinue qu’ils ont préconisée les premiers et qui put
s’obtenir comme ils l'avaient fait pressentir en 1915,
en utilisant les décharges d'un condensateur chargé,
à travers une soupape à cathode chauffante. Un appa-
reillage à tension constante permet une usure moindre
des tubes, en même temps qu'un rendement quali-
tatif et quantitatif très supéricur, surtout aux tensions
élevées. Indépendamment de toute question de ren-
dement, la tension constante s’impose par la préci-
sion qu'elle permet d’apporter aux mesures élec-
triques. Si enfin on y joint Pemploi de la cuve en
plomb, qui assure une protection efficace, le dispo-
sitif à lension constante constitue un appareillage
complet dont l'avenir montrera les gros avantages.
P. Triecuort.
OS, CRANE, ARTICULATIONS
' Edward Hartmann (Paris). — Contribution à la
radiographie de l'orbite (Annales d'Oculistique,
Juin 1922, p. 419.)
Dans la radiographie de face du crâne, telle qu’on
la pratique habituellement, la tète du malade reposant
sur la plaque par les arcades sourciliéres et le nez.
les orbites sont obscurcis, surtout dans leur moilié
inférieure par la projection de la base du crane. Selon
la région de l'orbite que l'on désire mettre en évi-
dence, il y a intérél à fléchir ou défléchir la tête.
1. — La meilleure vue d'ensemble des deux orbites
est obtenue avec une déflexion légère, l'axe des rayons
pénétrant en arrière un peu au-dessus du lambda pour
ressortir à la racine du nez. Une bonne mise en place
est obtenue lorsque le rayon normal pénètre à 8 cm .
au-dessus de la protubérance occipilale externe. On
peut encore faire passer le rayon normal par la pro-
tubérance occipitale externe et la racine dn nez, puis,
la racine du nez demeurant en place, défléchir la tête
de 52 degrés.
Il. — Pour bien voir les deux fentes sphénoïdales
une déflexion moindre suffit: 10 degrés au lieu de 32
par exemple, où encore telle que le rayon entré à? cm.
au-dessus de la protubérance occipitale externe res-
sorte à la racine du nez. Cette mise en place ne permet
habituellement pas de voir la partie interne des deux
fentes qui demeure masquée par le massif ethmoidal.
Pour voir une fente sphenoidale dans son entier. il
faut de plus incliner latète latéralement, de H degres
par exemple. Voici nne façon de mettre en place pour
voir la fente sphénoïdale droite : mesurer le long de
la ligne médiane 2 em. a partir de la protubérance
occipitale externe, de là se porter de 2 cm. et demi
Rayons X.
vers le côté gauche perpendiculaire a la ligne médiane:
marquer ce point. Puis placer la tête de telle sorte
que le rayon normal passe par ce point et par le
centre de l’orbite droit.
Ill. — C'est en flexion marquée qu'il faut au con-
traire porter la tête pour la paroi inférieure de lor-
bite et la fente sphéno-maxillaire. La radiographie la
meilleure semble être celle que l’on fait lorsque le
rayon normal fait un angle de 21 degrés avec l'axe
qui unit la protubérance occipitale externe à la racine
du nez.
IV. — On obtient une vue nette du canal optique
lorsque le rayon normal coïncide à peu de chose
près avec laxe du canal. Celui-ci sort en avant au
milieu du secteur inféro-externe de l'orbite, apres
avoir pénétré l’écaille du côté opposé en un point
facile à déterminer de la façon suivante: mesurer
7 cm. le long de la ligne médiane à partir de la pro-
tubérance occipilale externe, et de là se porter de
6 em. 1/2 en dehors perpendiculairement à la ligne
médiane. Cet axe du canal optique fait un angle de
35 degrés avec le plan sagittal, et de 51 degrés avec
le plan perpendiculaire au plan sagittal, passant par
la protubérance occipitale externe et la racine dunez.
DELHERM.
A. J. Pacini (Washington). — Anthropométrie
radiographique; le crane. (Journ. of Radiol.
Omaha, III, n° 8, Août 1922, p. 522, et n° 10,
Octobre 1922, p. 418.)
P. considère que la radiographie du crâne présente
au point de vue de l'anthropométrie les avantages
suivants : netteté, étude des tables externe et interne
et des parties molles.
Avant tonte description ou mesure du crâne, il con-
viént de tenir le plus grand compte de trois facteurs
principaux : sexe, âge, type normal.
le Sexe : considérer: dimensions; régularité et ar-
rondi des Surfaces osseuses; rebord sus-orbitaire;
apophyses mastoides; arcade zygomatique maxil-
laire. Par contre, l'épaisseur de la voùte osseuse ne
parait jouer qu'un rôle très secondaire.
Si on affecte d'un coefficient de 1 à 5 les différents
degrés de variation de ce point à éludier, la somme
des coeflicients varie de 7 à 55; le minimum 7 cor-
respond au crane féminin type, le maximum 55 au
crane masculin. La moyenne 21 est la « valeur cri-
tique » du sexe, tout coefficient supérieur étant en
faveur du sexe masculin, tout coefficient inférieur en
faveur du féminin.
2° Age: Il n'est pas indispensable de connaître l'âge
exact, mais si on a affaire à un jeune, un adulte, un
vicillard on devra donc tenir compte de: stade de
l'ossificalion, stade de la dentition, soudure des
sutures du crâne, et dimensions et forme du crâne.
P., avant d'étudier les mesures à prendre, décrit
d’abord les différents points caractéristiques à recon-
naitre ; parmi ceux-ci, les suivants intéressent le radio-
logiste : trou acoustique, point alvéolaire, bregma et
endo-bregma, glabelle et endo-glabelle, lambda et
endo-lambda, point occipital, point mentonnier infé-
rieur nasion, point mentonnier antérieur, vertex et
endo-vertex, point turcique central. Ces points per-
mettent de prendre les mesures types suivantes :
longueur (glabelle — point occipital) longueur interne
(endo-glabelle — endo-occiput), hauteur externe et in-
terne (trou acoustique à bregma et endo-bregma),
diamètre pasion-menton, diamètre nasion-point alvéo-
laire, profondeur de la face.
P. passe également en revue la question de la capa-
cité du crâne, des mesures angulaires, de l'épaisseur
des os et des parties molles. i
Ces indices, qui lui paraissent les plus intéressants,
sont :
hauteur trou acoustique bregma >< 100
indice hauteur :
longueur maximum
283
nasion-menton -!- face >< 100
longueur + hauteur maximum
nasion-point alvéolaire >< 100
nasion-menton.
De très nombreuses données numériques et des
tableaux complètent cet article. MOREL KAHN.
indice cranio-facial :
indice maxillo-facial :
Albert Mouchet (Paris) et Pakowski (Clermont-
Ferrand). — Deux cas d'absence du cubitus,
une absence totale et une absence partielle.
(Revue dUrthopédie, Mars 1925, p. 147-155,
avec fig.)
I. — Absence totale du cubitus. Fillette de 5 mois 1/2.
L'examen radiographi-
que (fig. 2) précise les
constatations faites
par l'examen clinique
et montre en plus une
malformation méta-
carpienne difficile à
diagnostiquer au pal-
per : le 4° et le 5° méta-
carpiens sont réunis.
II. — Absence par-
tielle du cubitus. Gar-
con de 5 mois. La ra-
diographie (fig.5) mon-
tre un humérus bifur-
qué à son extrémité
inférieure ; la bifurca-
tion externe se conti-
nue directement jus-
qu’au poignet formant
le radius. Ala jonction
de Vhumérus et du
radius, on voit une
tache claire où le tissu
compact est moins
épais.
La branche de bifur-
cation interne, moins
importante, se termine librement dans les parties
Fig. 2.
Fig. 3.
284
libre, on voit le cubitus très grêle, très peu calcifié
accolé au radius.
On voit que la main mest pourvue que de trois
doigts, les doigts qui manquent sont le pouce et
l'index, doigts correspondant au radius qui existe
cependant. Cette particularité est à signaler, car le
plus souvent, en cas d'absence du cubitus, ce sont
les doigts internes qui manquent. LOUBIER.
Moulonguet (Paris). — Une série de trauma-
tismes du carpe. (Bulletin et Mémoires de la
Fig. 1.
Société anatomique de Paris, Octobre-Novembre
1922, p. 407-415, avec 6 fig.)
Cas A (fig. 4 et 2). Retour de manivelle, luxation
Fie. 5.
subtotale du rétro-lunaire fracture du
scaphoide.
corps avec
Fig. 2
Rayons X.
Cas B (fig. 5). Chute d'une échelle, fracture du radius
qui est réduite sous anesthésie, mais la radiographie
faite pour vérifier laréduction révèle une fracture du
scaphoide et une énucléation du semi-lunaire, reporté
très en avant de l’extrémité inférieure du cubitus.
Cas C. Chute d'une échelle, fracture bilatérale du
grand os, fracture du radius des deux côtés. Le grand
os présente à droile une fracture avec déplacement
et la guérison fut lente; à gauche, il y aveit fracture
sans déplacement, peut-être simplement félure, et
la guérison fut rapide. A. LAQUERRIÈRE.
Mauclaire et Flipo (Paris). — Sacrali-
sation de la 5° vertébre lombaire dans
les différentes races humaines et chez
les singes anthropoides. Variation
ethnique du sacrum. (Bulletin et Mé-
moires de la Société anatomique de
Paris, Octobre-Novembre 1922, p. 587-
401, avec 14 fig.)
Ce mémoire basé sur des constatations
anatomiques est intéressant à consulter
pour le radivlogiste en raison de l’impor-
tance attachée en pathologie depuis quel-
ques années à la « sacralisation ». Il montre
que : la sacralisation de la dernière lom-
baire est presque la règle chez les singes
anthropoïdes — est très fréquente (40 0/0)
dans les races extra-européennes et est
assez rare (4 0/0) dans les races euro-
péennes.
Le sacrum dans les races extra-euro-
péennes présente souvent six vertèbres et
présente fréquemment du spina bifida.
A. LAQUERRIÈRE.
Oudard et G. Jean (Bordeaux). — Quelques types
rares de fractures du radius par retour de
manivelle. (Revue d'Orthopédie, Mars 1925, pages
137-145 avec fig.)
Quatre observations de fractures par retour de
manivelle qui répondent à des types anatomiques
connus, mais qui reconnaissentjun mécanisme excep-
tionnel : les deux fractures cunéennes externes de
l'épiphyse radiale étaient par choc direct, alors que
les 2 cas de fractures diaphysaires du radius recon-
naissaient une cause indirecte. LOUBIER.
Tridon et Vié (Berck). — Trois cas de luxation
précoce au cours de la coxalgie. (Bulletin et
Mémoires de la Société anatomique de Paris,
Octobre-Novembre 1922, p. 413-420, avec 6 fig.)
Trois observations de luxation survenues, au cours
de la coxalgie, mais au cours de la premiére année
de l’évolution. Un des cas concerne une adulte. La
luxation se fait toujours en haut dans la fosse iliaque
externe. A. LAQUERRIÈRE.
A. Coutargyris (Athénes). — Un cas de cubitus
varus traumatique. (Revue d'Orthopédie, Mars
1923, p. 161-166, avec fig.)
Soldat de 24 ans qui a eu à l’âge de 6 ans une
fracture du soude gauche à la suite d'une chute. II
présente un « eubitus varus » et la radiographie donne
bien l'explication de cette attitude. Le condyle ex-
terne, où l'on remarque les traces d'une. fracture
ancienne, est augmenté de volume el fortement
abaissé, ce qui donne une obliquité anormale à lin-
terligne articulaire en bas et en dehorsau lieu d'avoir
une direction inverse. La téte radiale est plus basse
que normalement. LOUBIER.
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Rayons X. >
Nové-Josserand (Lyon). — Formes anatomiques
Fig. 3
qu'ils ne sont pas
tous semblables.
La radiogra-
phic met surtout
en relief la fré-
quence et lim-
portance des va-
riations morpho-
logiques du cal-
canéum et de
l'astragale.
L'A. étudie suc-
qessivement 3
formes de pied
} plat.
> I. — Pied plat
simple ou par af-
faissement. Sur
, les radiogra-
| phies. les signes
les plus caractéristiques sont les suivants :
a) Modification de forme de l’interligne de Chopart;
b) Empiétement de la tète de l'astragale et du sca-
phoide sur le calcanéum et le cuboïde ;
du pied plat.
© (Revue d'Or-
| thopédie,
Mars 1925,
| | pag. 117-156,
avec fig.)
La radiogra-
phie a ouvert des
horizons nou-
veaux dans lé-
tude du pied plat
en montrant
Fig. 10.
285
c) Effacement de linterligne astragalo-calcanéen et
modification de la forme de la petite apo-
physe (fig. 5).
H. — Pied plat congénital. La radiologie
montre qu'il présente une image propre.
L'inclinaison de FPastragale est le signe le
plus accentué; son axe faisant avec le tibia
un angle pouvant aller jusqu’a 180° alors que
dans les pieds plats acquis on ne voit pas
cet angle dépasser 145°. Le calcanéum s’in-
cline aussi, mais d’une façon moins accen-
tuée. Le scaphoide et le cuboide ont au con-
traire une tendance a se subluxer en haut
(fig. 8).
HT. Pied plat en rapport avee une synostose
calcanéo-scaphoidienne. La malformation qui
parait être la plus fréquente est une ossifl-
cation anormale unissant le calcanéum au
scaphoide (fig. 10). LOUBIER.
Chuiton et Civel (Brest). —
Fracture verticale de l’ex-
trémité supérieure du ti-
bia. (Bulletin officiel de la
Société française d Elec-
trothérapie et de Radiolo-
gie, Janvier 1923, p. 8.)
Malade étant tombée du
bout d'une table, sur le côté
externe; considérée comme
atteinte d’entorse; mais l'en-
torse ne s’améliorait pas, on
fait une radiographie qui mon-
tra une fracture totale de
l'épine tibiale continue par
une fissure parallèle du grand axe de l'os.
| A. LAQUERRIÈRE.
Andre Léri et Luton (Paris). — Lombolisation
douloureuse de la 1° pièce sacrée. (Bull. et
Mém. de la Soc. méd. des Hop. de Paris, n° 8,
8 mars 1925, p. 351.)
Comme l’a montré déjà l’un des A. d'après un cer-
tain nombre de radiographies et quelques pièces du
musée Dupuytren, la Jombolisation de la 1" pièce
sacrée, c'est-à-dire l’assimilation de la t" sacrée à une
vertèbre lombaire n'est pas plus rare que la sacra-
ligation de la 5 lombaire, anomalie absolument in-
verse.
D’après l'intéressante observation rapportée par
les A. la lombolisation, au moins quand elle est unilaté-
rale et très accentnée, est susreplible de déterminer,
avec des déformalions du tronc, un syndrome douloureur
tout aussi intense et tenace que celui qu’on attribue
communément à la sacralisation et capable d'égarer
le diagnostic; la jeune fille qui fait l'objet de cette
observation, considérée comme atteinte de coxalgie,
avait été soumise à l'extension continue pendant cinq
mois et mise dans un plâtre pendant un an; seule la
radiographie permit de rapporter les douleurs à leur
véritable cause.
La lombolisalion, anomalie réversive, caractérisée
par la formation incomplète des masses latérales du
sacrum, s'accompagne volontiers d’autres anomalies
réversives au premier rang desquelles on trouve le
spina biflda sacré. non-occlusion de larc postérieur
du sacrum. Tel était le cas chez la jeune fille en
question. A. B.
Roy G. Giles (Boston). — Sur la maladie de Legg.
(Journ. of Radiol. Omaha, UI, n° 7, Juillet 1922,
p. 261).
I] s'agit d'une affection de l'articulation coxo-fémo-
rale souvent diagnostiquée à tort coxalgie, et qui a
286
été étudiée également par Perthes et Calvé; c’est une
« ostéochondrite trophopathique » qui ne semble pas
encore avoir été décrite au niveau d’une autre arti-
culation.
Elle peut produire des causes nombreuses, mais,
dans 65 à 70 pour 100 des cas, paraît consécutive à un
traumatisme. Elle frappe les enfants, surtout les
garcons, de 5 à 10 ans; les cas limites ont été vus à
2 ans et demi et 12 ans; la biiatéralité est fréquente.
G. fait une courte description clinique, insistant sur
ce qui différencie cette affection de la tuberculose :
pas de spasme au début, pas de douleurs spontanées,
pas d’antécédents personnels héréditaires ou fami-
liaux ; guérison pour ainsi dire spontanée sans anky-
lose ou limitation des mouvements; pronostic bon,
l'aspect radiographique est typique :‘aplatissement et
aspect en champignon de la tête fémorale, pouvant
simuler la tuberculose, mais sans signes cliniques
concomitants; pas de lésions articulaires; légère
atrophie osseuse {Holmes et Ruggles).
MOREL Kaun.
Charles Bloch et Michon (Paris). — Luxation
sous-astragalienne en avant et en dehors. (Pul-
letins el Mémoires de la Société anatomique, Oc-
tobre-Novembre 1922, p. 584-585.)
Présentation d’une radiographie. L’allure classique
méprendre,
était, à s'y celle d’une fracture de
Dupuytren basse avec luxation du pied en arrière ; il
existait d’ailleurs en même temps une fracture de la
malléole péronière, mais l'erreur fut évitée par la
constatation d’une saillie prétibiale arrondie (tête de
l’astragale). A. LAQUERRIERE.
Thibonneau (Paris). — Corps libre articulaire
du genou. (Bulletin officiel de la Société francaise
d'Electrothérapie et de Radiologie, Janvier 1925,
p. 17-19).
Chute dans un trou d'obus en 1917, une caisse
heurte violemment le genou, hydarthrose; retour au
front au bout de sept semaines. — Service un peu
pénible durant six mois. Au boul de ce temps, la dif-
ficulté de la marche augmente et il se produit des blo-
cages de l'articulation. Le blessé est évacué, mais
non opéré. Depuis, le blessé présente de fréquents
arréts de l'articulation. On trouve parfois au palper
un corps étränger sous le tendon des quadriceps, mais
le plus souvent il est caché par la rotule.
La radiographie montre un corps étranger d’une
opacité remarquable, très mobile, ne descendant ja-
mais dans l'interligne fémoro-tibial et bloquant quand
il se place sur Ja face latérale du condyle interne,
Rayons X.
il empéche alors la flexion en tendant exagérément le
ligament latéral interne.
Discussion: M. Ronneaux présente les clichés d'un
malade ayant un corps étranger mobile de chacun
des genoux; d'un côté le corps étranger bien ossifié
est très visible de l’autre côté, il est très pâle, à peine
visible et n'a été trouvé que parce que laitention
avait été attirée par la constatation faite de lautre
cote. A. LAQUERRIERE.
Paul Sainton, Darbois et Luton (Paris). — Uncas
d’ostéite engainante des diaphyses. (Bull. el
Mém. de la Soc. méd. des Hip. de Paris, n° 10,
22 mars 1925, p. 459).
Les traits caractéristiques de cette observation
sont les suivants : chez un homme de 57 ans, syphi-
litique depuis l’âge de vingt ans, poussées doulou-
reuses au niveau de l'extrémité inférieure du radius
et du cubitus, du tibia et du péroné avec augmen-
tation de volume des extrémités, impotence fonction-
nelle et parésie des mains et des pieds.
La radiographie révèle un véritable engainement
des diaphyses constitué par une néoformation sous-
périoslique qui occupe, avec la plupart des métacar-
piens et des métatarsiens, le radius, le cubitus, le
tibia et le péroné. L’humérus etle fémur sont relati-
vement intacts. La prédominance du processus sur
les diaphyses est incontestable; toutes celles qui
sont atteintes sont entourées d'une couche osseuse
de nouvelle formation épaisse de 2 à millimètres,
presque aussi compacte que l'os ancien.
Tel est le fait. Les A. l’interprètent comme un
nouvel exemple de l'affection assez peu connue que
Renon et Geraudel ont décrite dans la Presse médicale
du 25 juin 1920 sous le nom d’ostéite engainante des
diaphyses et qu'ils rattachent à Postéopathie hyper-
trophiante pneumique de Pierre Marie.
Bien qu'il existe chez le malade en question des
lésions pulmonaires chroniques de nature indéter-
minée auxquelles les A. rattachent les lésions os-
seuses qu'ils ont observées, leur interprélalion ne
parait pas irréfutable. On serail plus volontiers teaté
de rapprocher ces lésions de celles de la maladie
osseuse de Paget dont les relations avec la syphilis
sont aujourd’hui hors de doute. A. B:
André Léri (Paris). — Spina bifida occulta cer-
vical. Manifestation très tardive après 40 ans:
névralgie occipitale et paraplégie brachiale
sensitivo-motrice. Révélation par la radio-
graphie. (Bull. et Mém. de la Soc. méd. des Hop.
de Paris, n° 11,29 mars 1925, p. 509.)
Nouvel exemple d'un spina bifida qui ne s'est révélé
extérieurement par aucun des signes classiques de
cette malformation, tuméfaction ou dépression cuta-
née, nævus pigmentaire, pilaire ou vasculaire, el que
seule la radiographie a permis de découvrir. Nouvel
exemple aussi d'une malformation congénitale qui
est demeurée absolument muette jusqu'à lage de
quarante ans et s’est manifestée seulement à partir
de cet âge par toute une série de symptômes mo-
teurs, sensilifs et trophiques, constituant notamment
une véritable paraplégie brachiale sensitivo-motrice
partielle.
Assurément cette ouverture anormale du rachis au
niveau de la 5° vertèbre cervicale n’a pas pu déter-
miner les différents symplômes observés, mais elle
est l'indice d'une lésion médullaire congénitale quia pu
porter sur une plus grande hauteur que la lésion
osseuse. En effet, les symptômes sont ceux d'une
lésion intra-médullaire syringomyélique portant
vraisemblablement sur les six premiers segments
cervicaux. La radiographie permet de dire que cette
lésion est une anomalie congénitale ou Ja consé-
quence de cette anomalie A. B.
Rayons X.
Delamare et Said Djemil (France). — Sur un
nouveau cas d’ostéopériostose lépreuse des
tibias. (Bull. de l'Académie de Médecine, n° 10,
séance du 15 mars 1925, p. 515.)
Nouvel exemple de l’ostéopériostose lépreuse des
os longs sur laquelle l'un des A. a récemment attiré
l'attention. Assez indolentes pour ne pas retenir l'at-
tention des malades, ces altérations ostéopériostées
échappent souvent aux médecins qui, sans une explo-
ration méthodique et le recours à la radiographie, ne
les distinguent pas toujours des infiltrations conco-
mitantes du derme sous-cutané ou, les rencontrant
par hasard, les rattachent de parti pris à la sy-
philis. A, B.
Delherm, Thoyer-Rozat et Morel-Kahn (Paris).
— Un cas de syndrome de Klippel-Feil. (Bull.
de la Société de Radiologie médicale de France,
Février 1925, p. 70 à 71.)
Les A. présentent un cas de cette affection dans
lequel la colonne cervicale se compose de 5 ver-
tèbres seulement; les deux premières sont normales,
les trois dernières sont soudées et forment un bloc
osseux.
Le spina bifida qui existe le plus souvent dans
celle affection n’a pu être décelé dans le cas présenté
par les A. P. TRucHorT.
A PPAREIL DIGESTIF
Laquerrière (Paris). — La composition du repas
opaque. (Bulletin de la Société de Radiologie
médicale de France, Janvier 1993, p. 57-40.)
L’A. estime qu'il serait du plus haut intérêt d'étu-
dier au moyen de la radiologie le fonctionnement
chimique de l'estomac pour les différentes espèces
d'aliments, mais comme cela lui parait impossible à
l'heure actuelle, il pense que le meilleur repas pour
renseigner sur la forme, la motricité et l'évacuation,
est le repas composé uniquement de substance inerte,
avec lequel ce phénomène digestif ne vient pas intro-
duire un facteur variable pour chaque sujet, facteur
qui peut, en certains cas, absolument fausser les ré-
sultats. P. Trucnor.
Ronneaux (Paris). — Quelques cas rares d’ulcus
gastriques à image diverticulaire. (Bulletin offi-
ciel de la Société francaise d Electrothérapie et de
Radiologie, Janvier 1925, p. 19-21, avec 5 fig.)
La diffusion dela radiologie fait que les ulcus sont
dépistés plus tot, et opérés s’il y a lieu; aussi les
images diverliculaires relativement fréquentes avant
celte dernière dizaine d'années sont maiutenant beau-
coup plus rares, L'A. vient cependant d'en réunir
trois cas.
1° Diverticule de la grande courbure avec pénétra-
tion dans la rate;
2° Diverticule géant de la petite courbure avec sté-
nose médio-gastrique chez une malade de 70 ans qui
ne présente que de vagues troubles dyspeptiques;
5° Diverticule par ulcus calleux, -particulièrement
intéressant, parce que situé à la paroi postérieure;
il ne se remplissait que dans le décubitus dorsal,
mais restait rempli ensuite mème en position debout,
même quand le contenu stomacal fut rassemblé bien
au-dessous de lui dans le fond de l'estomac. Ce cas
démontre l'importance d'examiner un estomac dans
toutes les positions. A. LAQUERRIERE.
S. Bondi et F. Eisler (Wieden). — Sondage
direct du duodénum à l'aide d'un mandrin mé-
287
tallique sous le contrôle de la radioscopie.
(Münchener medizinische Wochenschrift, t. 69,
n° 45, 10 novembre 1922, p. 1575.)
Le malade couché sur le côté droit absorbe quelques
centimètres cubes de bouillie barytée qui gagnent la
région pylorique. La sonde est introduite et guidée le
long de la grande courbure; la manœuvre est facilitée
par des pressions exercées sur la paroi épigastrique
à laide des mains ou du distincteur. Quand l'olive
est parvenue au pylore, on retire légèrement le man-
drin; l’entrée du duodénum s’accomplit alors en
quelques secondes. M. LAMBERT.
A. Carrie et J. Keller (Paris). — Le diagnostic
des ulcéres duodénaux par la méthode des
radiographies rapides en série. (La Presse mé-
dicale, n° 12, 10 février 1923, p. 150-152, 10 fig.)
La méthode des radiographies rapides en série est
particulièrement indiquée pour la recherche des
ulcères duodénaux et juxtapyloriques. Cetle méthode
consisle à prendre en série des radiographies de
temps de pose trés court, quasi instantanées. Le
temps utilisé pour prendre la série des radiographies
est sans importance: iln’y a aucun intérêt à se hater,
il vaut mieux choisir le moment favorable.
Le malade peut être examiné dans la position de-
bout, mais pour la prise des documents radiogra-
phiques, les A. préfèrent le décubitus ventral, avec
inclinaison du sujet sur le côté droit.
Le bulhe duodénal normal se présente sous forme
d'une image triangulaire à bords arrondis, dont la
base repose sur la région pylorique. Les déforma-
tions du bulbe tiennent à trois facteurs agissant, soit
|
isolément, soit plus souvent simultanément: les
lésions de la muqueuse et des parois, les lésions de
périduodénite et les spasmes. Ces déformations peu-
vent être réduites à trois types fondamentaux qui
sont: la niche, l’incisure et la rélraction bulbaire.
La niche est une saillie de l'ombre bismuthée ou
barylée, hors des limites normales du bulbe; elle
siège au niveau même de l'ulcère dont elle est Ja
figure radiologique. Le plus souvent elle est située
sur le bord supérieur du bulbe (petite courbure):
elle est caractérisée par sa forme « en queue
d’aronde » et par l’irrégularité de ses bords, ainsi que
la forme aiguë de ses angles, qui permettent de la
distinguer des fausses niches dues au voisinage de
deux incisures spasmodiques.
L’ineisure est une tache claire qui s'enfonce dans
les limites du bulbe. L’incisure organique est, comme
la niche, à bords irréguliers et à contours anguleux.
L'incisure spasmodique est plus profonde, ses con-
tours sont arrondis et elle siege en un point quel-
conque du bulbe tandis qu’on rencontre presque tou-
jours l'incisure organique sur la petite courbure.
Les rétractions du bulbe sont des images complexes
qui correspondent à une réplétion incomplète du
bulbe. Leur aspect est extrêmement variable et donne
lieu à de nombreuses comparaisons morphologiques.
P. COLOMBIER.
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288
Keller (Paris). — Radiographies en série du car-
refour sous-hépatique. ( Bulletin officiel de la
Société française d'Electrothérapie et de Radio-
logie, Janvier 1925, p. 8-16 avec 15 fig.)
Il faut avant lout pratiquer un examen radiosco-
pique détaillé; voir la région sous diverses inci-
dences a des moments différents du processus de la
digestion. Ceci fait, la radiographie en série permet
d’obtenir des renseignements complémentaires, mais
il faut une longue expérience pour bien interpréter
les épreuves; et l'A. qui a actuellement appliqué ce
procédé sur plus de 400 cas, modifie, quand il revoit
ses clichés, certains de ses premiers diagnostics.
Le bulbe duodénal normal présente des formes
variables dont les plus fréquentes sont: le bonnet
d'évéque, le bulbe arrondi (en général de direction
postérieure, ce qui nécessite l'examen en oblique ou
en latérale), le bulbe carré.
La deuxième portion du duodénum a une position
variable. L'ULCÈRE DUODENAL se reconnait à des défor-
mations dont les éléments fondamentaux sont: la
niche, saillie de l’image, siégeant au niveau de l’ulcus
raeme, elle se caractérise par Virrégularité de ses
bords et ses angles non arrondis — sa forme la plus
typique est celle en - queue d’aronde ». La saillie peut
ètre minime, mais souvent elle est flanquée de deux in-
cisures spasmodiques. — Elle siège le plus souvent
sur la petite courbure du bulbe. La niche organique
doit ètre distinguée de la fausse niche saillant entre
deux incisures spasmodiques voisines, et reconnais-
sables à ses bords bien dessinés et à ses angles ar-
rondis; cette fausse niche se voit. à la grande cour-
bure. — La niche organique peut siéger sur les faces
antérieures ou postérieures, elle se traduit alors par
une tache sombre irréguliére, persistant lorsque le
bulbe se vide —; le diverticule d’Akerlund n'est
qu’une exagération de la niche;
L'incisure est une tache claire s'enfoncant dans le
bulbe, elle peut ètre : a) urganique, à bords irréguliers,
à contours anguleux correspondant à un ulcère —
h) spasmorlique et en général bien plus grande, elle a
des contours arrondis et nets, elle n'est pas perma-
nente |]
Les rélractions: croix de malte, branche de corail,
pomme de pin, etc.
L’ULCERE PYLORIQUE Se manifeste par une niche ou
une incisure.
IVEPIPLOITE est souvent difficile à diagnostiquer,
mais peut se traduire par un aspect floronneuc du
bulbe et par desincisures permanentes comme celles
de l’ulcère, mais réguliéres de formes comme les inci-
sures spasmodiques.
Les CALCULS DE LA VESICULE sont bien vus par la
radiographie en série; ils peuvent s'accompagner
d’une forme spéciale du bulbe en « fer de lance » ou
mème en « parasol ».
Le DIVERTICULE de la 1 partie du duodénum est
plus fréquent qu'on ne le croit généralement.
La PERIVISCERITE DU CARREFOUR a pour caractère de
rendre fixes les déformations du bulbe et de la
deuxième partie par rapport aux repères osseux.
A. LAQUERRIERE,
Thoyer-Rozat (Paris). — Appareillage simplifié
pour la prise des radiographies en série du
duodénum. (Bulletin de la Société de Radiologie
médicale de France, Février 1925, p. 99 à o8,
avec 2 figures.)
L'A. présente un appareil de construction et de
maniement des plus simples permettant de faire des
radiographies en série du duodénum. Cet appareil se
compose d'un tiroir dont les dimensions ont été cal-
culées de facon qu'un chassis 24 x50 puisse s'y dé-
placer en venant exposer successivement et tres
Rayons À.
exactement chaque 1/4 de sa surface en regard d'une
fenètre de dimensions 12>< 15 découpée dans le reve-
tement en plomb qui recouvre le tiroir.
On peut done dans ces conditions obtenir 4 radio-
graphies 12><15 sur un film 24 >< 50.
P. TRUCHOT.
De Jong et Aubourg (Paris). — Un cas de péri-
sigmoidite vérifié par la radiographie. (Bull. et
Mém. de la Soc. méd. des Hop. de Paris, n° 10,
22 mars 1925, p. 425.) Š
Observation intéressante en raison des difficultés
d’un diagnostic que la radiographie a aidé à élablir
en montrant qu’il n'existait pas de sténose véritable
du gros intestin. Toutefois elle ne permet pas de
conclure que la radiographie sulfise à reconnaitre
l'existence d'une perisigmoidite. A. B.
I. Geth Hirsch (New-York). — Le sphincter cæco-
colique. (Journ. of Radiol. Omaha, III, n° 10,
Octobre 1922, p. 415.)
H. résume l'anatomie comparée du ciecum, il en
déduit qu'il existe chez l'homme, comme chez les
vertébrés, un sphincter entre le cæcum et le colon;
celui-ci est plus ou moins atrophié, mais existe ce-
pendant tant au point de vue morphologique qu’au
point de vue physio-pathologique, il s'ouvre sous
l'influence d'un réflexe chimique ca-co-appendiculaire
(par un phénomène comparable à celui du pylore).
Cette région peut être le siège de troubles fone-
lionnels : spasme, s'accompagnant de rétention civcale
el pouvant jouer ainsi un rôle dans la stase cæcale
et la production secondaire d’adhérénces cæco-appen-
diculaires. Pour H., la radiologie permet de constater
qu'il existe entre les différents sphincters (iléo-
cecal, ceco-colique, et pylore) des modifications
réciproques de fonctionnement.
Les rayons X permettent de localiser le sphincter
long de 4 à 2,5 pouces à une distance de l'abouche-
ment de Viléon dans le civcum de 1 à 4 pouces: il
demande à ètre recherché, surtout en decubitus ven-
tral, mais est souvent masqué par la réplétion des
anses voisines par la substance opaque. Il faut faire
le diagnostic de ce spasme avec les modifications
d'aspect causées par des slénoses à ce niveau.
Point rétréci au tractus intestinal, ce sphincter est,
par cela mème, plus prédisposé à ètre le siège de
lésions organiques, par ex.: ulcerations, péricolite,
tuberculose, cancer. MonreEL KanN.
APPAREIL RESPIRATOIRE
Herscher. Guénaux et Thevenard (Paris). —
Un curieux aspect radiologique : Caverne vo-
lumineuse se voilant pendant la toux (phéno-
mène du rideau). (Bulletin de la Société de Ra-
diolugie médicale de France, Janvier 1925, pages
46-18.)
Les A. attirent l'attention sur un signe radiologique
non encore décrit, qu'ils désignent sous le nom de
phénomène du rideau.
Ce signe a été’constaté sur un tuberculeux avancé,
dont les deux sommets présentaient une obscurité
marquée et dans la plage pulmonaire gauche opaque
on constatait une large caverne sous Ja clavicule. En
faisant tousserle malade, un phénomene inattendu se
produisait. Pendant les secousses de la toux, la ca-
verne se trouvait complètement voilée comme par un
véritable rideau.
Quelques mois plus tard, l'examen de la pièce ana-
a montré un lobe gauche entièrement évidé,
tomique | e en |
rendait difficile linterprélation de ce signe.
ce qui
Rayons X.
Les A. pensent que la poussée exercée par le lobe
inférieur pendant les secousses de la toux se font
sentir sur la paroi inféro-interne de la caverne, qui, en
raison de la minceur de ses parois et de l'absence de
tissu flbreux, vient ARPS sur la paroi svmétri-
queinent opposée. P. TRUCHOT.
J. Forestier et L. Leroux (Paris). — Etude expé-
rimentale radiographique des injections intra-
trachéales par l'huile iodée. Injections lobaires
du poumon. (Bull. et Mém. de la Soc. Méd. des
Hop, de Paris, 29 février 1925, n° 7, p. 299.)
L'huile iodée introduite dans l'arbre respiratoire
injecte les ramilications bronchiques et, grace à son
opacité, les dessine avec une grande netteté à la
radioscopie et à la radiographie. Elle permet de réa-
liser pour l'arbre broncho-pulimonaire ce que le
bismuth a donné pour l'étude du tube digestif.
De préférence à l'injection sus-glottique simplitiée,
sans miroir ni anesthésie, de préférence aussi à in-
jection par la voie intercricothyroidienne, les A. pré-
conisent l'injection sur le sujet en position couchée,
par la voie sous-glottique avec anesthésie laryngée,
seule possible dans ces condilions et en recherchant,
pour chaque zone pulmonaire qu’on désire atteindre,
la position optima à donner au sujet. Seule, linjec-
tion en position couchée permet d'atteindre une autre
zone que les bases pulmonaires. Une inclinaison
légère sur le côté à injecter permet de localiser aisé-
ment l'injection dans un seul poumon, la répartition
de l'huile dans celui-ci étant réglée par des détails
de technique que les A. exposent minutieusement et
dépendant de la dose comme de la vitesse de l'injec-
tion. Les radiographies présentées à l'appui de cette
communication démontrent qu'il est possible de loca-
liser l'injection soit au lobe inférieur, soit à la zone
moyenne, soit entin à tout le poumon jusqu'au som-
met. Les arborisations bronchiques injectées s’éten-
dent jusqu'au-dessus de la clavicule dans certains
cas et donnent à penser qu'une lésion pathologique
du sommet eût pu ètre atteinte directement.
Les A. croient en définitive, que lorsque la technique
sera tout à fait au point, l'injection intra-lobaire par
voie trachéo-bronchique pourra être un mode théra-
peutique de grande efficacité entre les mains de tout
médecin, pour le traitement des affections des voies
respiratoires. A. B.
G. Paisseau et Iser Solomon (Paris). — Les
images radioscopiques de la”pneumonie fran-
che. ee el Mem. de la Soc. méd. des Hop. de
Parts, n° 6, 22 février 1925, p. 252.)
La ne de l'enfant, d’après les recherches
de MM. Weill et Mouriquand, se traduit presque tou-
jours par une image triangulaire dont la base est
axillaire et dont le sommet s’effile jusqu'au hile; cette
image est particulièrement nette dans la pneumonie
du sommet.
L'étude radiologique d’une trentaine de pneumo-
nies de l’adulle a conduit MM. Paisseau et Solomon
aux conclusions suivantes : Chez l'adulte, le triangle
pueumonique semble l'apanage des pneumonies du
lobe supérieur: réciproqueinent ces pneumonies sem-
blent se traduire presque constamment par cette
ombre triangulaire de siege fixe, dont les caractères
morphologiques etévoluuls sont conformes à la des-
cription que les auteurs Ivonnais ont rendue clas-
sique chez l'enfant. Le triangle peut aussi s’observer
dans Jes pneumonies du lobe moyen. Par contre,
dans les pneumonies des lobes inférienrs. le siège et
la forme du foyer primitif sont variables. L'origine
corticale sans être aussi constante qne le veut M. Weill
est cependant beaucoup plus fréquente que le point
de départ hilaire admis par les auteurs allemands.
I peut exister un syvnehronisine parfait entre le début
289
des signes généraux de la pneumonie et l'hépatisa-
tion. A. B.
Rispal. Escande et de Verbizier (Toulouse). —
A propos des paradoxes de la symphyse pleu-
rale. (Bull. et Mém. de la Soc. méd. des Hop. de
Paris, n° 8, 8 mars 1923, p. 561.)
Les A. rapportent deux observations conformes aux
faits signalés par M. Ameuille. d'une part celle d'un
pneumothorax irréalisable chez une malade présen-
tant tous les signes cliniques et radiologiques d'une
_plévre libre; d’autre part, celle d’un pneumothorax
; l
facilement réalisé chez un malade présentant les
signes radiologiques d'une symphyse pleurale pro-
bable.
lls en concluent que la seméiologie pleurale ac-
tuelle ne permet pas d'affirmer ou d'infirmer d’une
facon absolue la soudure ou la liberté pleurales et
que seule une tentative d’insuftlation, dans les cas
douteux, donnera la certitude. A. B.
Ameuille et Gally (Paris). — Appréciation du
volume des lésions pulmonaires par les pro-
cédés radiologiques. (Bull. et Mém. de la Noe.
méd. des Hop. de Paris, n° 9, 15 mars 1925,
p. 578.)
Les A. de cet excellent travail montrent que dans
l'appréciation du volume des lésions pulmonaires,
l'exploration radiologique, telle qu'on Ja pratique cou-
ramment expose tout comme l'auscultation, à des
erreurs en moins dues a ses limites de sensibilité et
a des erreurs en trop.
Ces dernières se ramènent à deux grandes caté-
gories : 1° celles qu’on commet sur les lésions lobaires
massives, faute de tenir compte de l’obliquité des
acissures ; 2° celles qui sont provoquées par la pro-
jection confluente sur le plan d'observation, écran ou
film, de lésions discrètes espacées en profondeur.
De ces deux catégories d'erreurs en trop, la pre-
mière est évitée par l’examen radioscopique en posi-
tion latérale, toujours nécessaire pour distinguer du
lobe pulmonaire malade le lobe pulmonaire intact;
la seconde est évitée par la radiographie stéréosco-
pique qui en dissociant les ombres pathologiques et
en révélant leur topographie dans le champ pulmo-
naire donne une estimation vraie de l'importance des
altérations parenchymateuses. A. B.
J. Luxenburg et B. Grynkraut (Varsovie). —
Médiastinite. pleurésie médiastine droite, péri-
cardite avec épanchement, gangrène pulmo-
naire, suite d'une perforation d'œsophage.
Guérison. (Bulletin de la Société de Radiologie
médicale de France, Février 1925, p. 47-48, avec
2 fig.)
Les A. rapportent l'observation d'un jeune homme
chez lequel l'examen radioscopique révélail l'exis-
tence d'une ombre verticale rubanée, s'élendant à
droite du sternum, de la clavicule au diaphragme. et
à droite d'une ombre de périvardite avee épanche-
ment. Les A. ont posé le diagnostic d’épanchement
enkysté du médiastin, et plus Spécialement de la
plevre médiastine; ce qui fut confirmé dans la suite
par l'évolution de l'affection. P. Trecuor.
ORGANES GÉNITO-URINAIRES
Henri Béclère (Paris). — Radiographies rénales
de profil. (Bulletin de la Societé de Radiologie
médicale de France, Février 1925, p. 46-47.)
200
L’A. présente de belles radiographies prises sur le
cadavre après injection de sulfate de barvte dans
l’uretère, le rein droit, la vésicule biliaire, le canal
cholédoque, les voies biliaires secondaires et le canal
de Wirsung. Sur un premier cliché vu de face, on
constate la superposition de l'ombre rénale ot de
l'ombre de la vésicule biliaire. Sur un deuxième cliché,
pris de profil, le rein se projette en arrière des corps
vertébraux, alors que l'ombre de la vésicule se pro-
jette nettement en avant.
LA. monie ensuite deux séries de clichés du
malade dont les vues de face montraient un calcul
dans l'aire de projection normale de la vésicule bi-
liaire, et les vues de profil montraient la projection
du calcul en arrière des corps vertébraux. Ces calculs
étaient dans le rein. P. TRUCHOT.
DIVERS
“a
Sicard ct Forestier (Paris). — L'huile iodée en
clinique. Applications thérapeutiques et dia-
gnostiques. (Bull. et Mém. de la Société méd. des
Hop. de Paris, 29 février 1925, n° 7, p. 509.)
Les huiles iodées el particulièrement le lipiodol(de
Lafay) peuvent servir en clinique à trois buts prin-
cipaux: antalgique, modificateur, et d'exploration.
Pour parler ici seulement du dernier, l'huile iodée
injectée dans la cavité épidurale, spécialement entre
la ir et la 5 vertebre dorsale ou entre la 10° dorsale
et la 1 sacrée, à la dose de 4 à 5 c.c., permet de
repérer par la radiographie le siège des compressions
médullaires. Les A. ne comptent plus les exemples de
mal de Pott ou de métastases vertébrales cancéreuses
dont ils ont dépisté la zone pachyméningitique, du
reste toujours beaucoup plus étendue que le foyer
osseux de destruction ct le dépassant très nota-
blement,
Le lipiodol introduit à la dose de 1 c. c. au voisi-
nage de la 4° ou de ka 5° dorsale dans la cavité sous-
arachnoidienne en permet plus simplement encore
l'exploration. Si cette cavité est interrompne par un
processus compressif, méningite séreuse cloisonnée
enkystée, néoplasies diverses, ete., le lipiodol est
retenu ou emprisonné en chemin et la lecture du
ehehé radiographique permet de repérer le point de
l'axe médullaire qui correspond au siège de la com-
pression intra-rachidienne. Cest ainsi que dans trois
eas les A. ont pu guider la main du chirurgien el lui
faire enlever, sans tâtonnements, une tumeur com-
pressive.
Dans les cas d’abcès froids migrateurs dont l'ori-
gine échappe à la radiographie, quelques centimètres
cubes d'huile iodée injectés dans la poche sont ca-
pables de cheminer jusqu'au foyer d'origine si te
sujet a été mis dans une position favorable. Chez
plusieurs malades atteints d'abcès froids dela région
crurale ou fessiére, les A. ont vule lipiodol s'égrener
ainsi sur un trajet de plus de 40 à 50 centimètres,
depuis la racine du membre inférieur jusqu’à la
colonne ‘lombaire.
Dans les cas de flstules, l'huile iodée remplace
avantageusement la pâte bismuthée et ne détermine
aucune douleur.
Les A. présentent la première radiographie d'une
caverne pulmonaire injectée de lipiodol par la voie
intercrico-thvroïdienne,
lis pensent qu'il serait intéressant de ‘décoller par
aiguille de Kiss une plèvre de tubereuleux au
début et de remplacer l'injection d'air par de l'huile
lipiodée ou non. [leur parait que par ce moyen le
blocage pulmonaire serait encore pius parfait et
assuré pour une durée plus longue. A. RB.
Rayons X.
RADIOTHÉRAPIE
GÉNÉRALITÉS
Joly (Paris). — Une année de fonctionnement de
radiothérapie ultra-pénétrante. (Bulletin de la
Société de Radiologie médicale de France, Jan-
vier 1923, p. 29-37.)
L'A. expose le fonclionnement de ses deux appa-
reils de radiothérapie pénétrante, le Gaiffe avec tube
Coolidge dans l'huile, le Casel avec tube dans l'air; il
donne le détail de marche des bobines, des interrup-
teurs, des tubes et des kénotrons.
Au point de vue pratique l'A., insiste sur les me-
sures el les dosages, et donne des courbes do ‘rap-
ports en profondeur, ainsi qu'un modèle de faisceau
d'irradiation avec courbes disodoses.
LA. estime que l'expérience a bien montré que l’on
doit abandonner aussi bien la méthode massive d’em-
blée, préconisée par les Allemands, que la méthode
de doses très fractionnées réparties sur plusieurs
semaines, à cause de son action, non plus destruc-
live, mais excitante sur les tumeurs. L'A. préconise
une méthode de traitement en 7 à 10 jours avec dose
quotidienne minima de 800 R effectifs (dose profonde),
il pense qu'une tumeur caneéreuse ne doit jamais
recevoir moins de 3200 R effectifs, et que souvent il
est besoin de plusieurs traitements de consolidation,
même en l'absence de récidive. P. TRUCHOT.
E.-G. Beck (Chicago). — La radio-toxémie :
Causes, moyens préventifs. (Journ. of Radiol.
Omaha, Ill, n°8, Août 1922, p. 301.)
B. considère comme un des grands obstacles à la
radiothérapie le mal des rayons: Pélude de celui-ci
comporte l'étude : 1° des syinplomes ; 2° des causes;
3 des moyens de prévention.
4° Symptomes : Hs apparaissent en général dans les
vingt-quatre heures qui suivent le traitement (plus tot
chez les sujets débilités ou trop sensibles aux rayons)
durent 5-4 jours et rétrocedent alors, ayant pratique-
ment disparu en 10-12 jours. B. appelle Pattention sur
la difficullé du diagnoslie avec les toxémies non dues
aux rayons et pense que le meilleur élément de dia-
gnostic esl la suspension de traitement. Dans ce cas,
en effet, le mal des rayons cède assez rapidement au
contraire des autres toxémies.
2° Causes: Ces rayons n'agissent que par les modi-
fications qu'ils provoquent au niveau des tissus,
n'étant pas toxiques par eux-mêmes. Ces modifica-
tions sont fonelion du dosage, de la durée d'irradia-
tion et de ia radio-seusibilite des cellules, normales
ou pathologiques suivanttrois stades de stimulation,
stérilisation et mort, (ll faut également tenir compte
tant des tissus situés dans la zone irradiée que des
éléments circulants : sang, Ivmphe.... B. passe rapi-
dement en revue ces différentes moditications.)
3e Moyens de prévention. Etant donné que les masses
cellulaires détruites ne peuvent ètre éliminées qu'une
fois réduites à létal liquide (et qu'elles sont plus
‘apidement mises en circulation qu'évacuées), il con-
vient de favoriser Féliminalion en veillant au bou
fonctionnement des reins et de la peau; en outre,
B. recommande de préférence: « exérêse chirurgicale
aussi étendue que possible, Comprenant peau, graisse,
muscle, tumenr; laisser la plue ouverte quelles que
soient ses dimensions, faire ayir directement les radia-
lions ». Les avantages de cette méthode sont les sui-
vants :action directe des rayons (rayons X ou radium);
réduction du filtrage en dehors des cas où gros vais-
seaux, organes nobles on nerfs sont trés voisins;
suppression du danger de radiodermite cutanée;
diminution de la dose nécessaire; evacuation directe
Rayons X,
dans le pansement des produits de décomposition.
B. rapporte 5 observations de malades traités par
cette méthode ‘sarcome du poumon, adénome de
l'ovaire, épithéliome de la lèvre) dont le but principal
est de lutler contre le mal des rayons.
Morev KAHN.
H. Borell (Düsseldorf). — Recherches expéri-
mentales sur le dosage en profondeur des
rayons de Rœntgen durs et du rayonnement
diffusé. (Strahlentherapie, Bd. 14, H. 2, 1922.)
Très long travail énumérant surtout les bases bien
connues de la radiothérapie profonde. L'A. a fait
quelques mesures. avec des films photographiques,
sur la distribution du rayonnement diflusé dans la
cuve à eau et sur le cadavre, et ses résultats ne
modifient en rien nos conceptions actuelles sur le
role du rayonnement diffusé. Les mesures faites sur
le cadavre différent notablement, quoi qu'en pense PA.,
de celles de Dessauer et Vierheller. |
[SER SOLOMON.
J. Kotmayer (Mayence). — Les filtres épais en
roontgenthérapie. (Strahlentherapie, Bd. 14,
H. 2, 1922.)
A la suite de Werner et Rapp, l'A. emploie des
titres lourds très épais (3 min. de zinc) et dit avoir
obtenu, grace à celte technique, des résultats remar- —
quables. Avec lappareillage Veifa, la dose d'érythème
est obtenue. avec ce liltre, en 6 heures, avec la symé-
trie en 8 heures, pour une distance focale de 25 cm.
La dose totale est administrée en plusieurs séances,
et la série d’'irradiations n'est renouvelée qu'au bout
de huit semaines.. ISER SOLOMON.
J. Cluzet, A. Rochaix et T. Kofman (Lyon). —
Action sur les microbes du rayonnement se-
condaire des rayons X et du radium. (Journal
de Physiologie et de Pathologie générale, 1922,
t. XX, n° 4, p. 548-559.)
D’après les recherches des A. on peut conclure que
le rayonnement secondaire du radium et des rayons X
s'est montré faiblement bactéricide.
Pour mettre en évidence l'effet nocif des rayons
secondaires sur les cultures jeunes, il est nécessaire
que leur développement soit ralenti (maintien des
milieux à la température de la glace fondante).
La durée d'irradiation nécessaire pour obtenir la
destruction d'une colonie microbienne jeune sur une
épaisseur de 1/2 centimetre par le rayonnement se-
econdaire d'un tube de Dominiei contenant 50 milligr.
de bromure de radium est de 7 à 12 jours. L'action
bactéricide n'est pas immédiate. |
L'utilisation en microbiologie du rayonnement se-
condaire des rayons X est plus complexe.
Avec les rayons primaires mous on a observé un
effet stérilisant en utilisant des radiateurs à poids
atomique faible (aluminium, nickel).
Avec les rayons primaires pénétrants, le résultat -
est resté négalif avee un radiateur à poids atomique
faible ou à poids atomique élevé.
LOUBIFR.
NÉOPLASMES
Berger (Fribourg-en-B.). — Sur les résultats du-
rables obtenus dans la radiothérapie du can-
cer à la Clinique gynécologique de l’Université
de Fribourg. (Strahlentherapie, Bd. 14, H. 2,
11122.)
291
Relevé statistique des cas du cancer ‘du sein et de
l'utérus traités à la Clinique de Fribourg de 1915
à 1916. Pour le cancer du sein on note comme survie
après le traitement: 56 pour 100 après 2 ans, 25 pour 100
après 5 ans, 11,6 pour 100 après 4 ans, 4,6 pour 100
après 5 ans. Pour le carcinome du corps de Putérus
les résultats de la radiothérapie sont légérement in-
férieurs à ceux donnés par l'intervention chirurgicale,
mais à la charge de celle-ci il faut ajouter le risque
opératoire. Pour le carcinome du col utérin, les guéri-
sons, après ò ans d'observation, seraient de 5, pour 100
après l'intervention chirurgicale et de 8,1 pour 100
après traitement radiothérapique.
ISER SOLOMON..
Société Royale de médecine de Londres. — Du
traitement radiothérapique des affections ma-
lignes ; résultats cliniques. (Discussion du
22 janvier 1925. (Brit. Med. Journ., n° 5259,
27 janvier 1923.)
La discussion devait se borner, suivant lord
Dowson président, à l'étude des résultats cliniques
des affections malignes, cancer en particulier, R. Knor,
dans tous les cas où une opération radicale est pos-
sible, pense que celle-ci doit précéder le traitement
radiothérapique. Celui-ci, de grande valeur vis-à-vis
de la tumeur primitive, est peu utile en cas de métas-
tases, surtout profondes, dont il est incapable d'em-
pêcher la production: K. a traité des cancers de la
gorge, de l'«sophage, du rectum, qui ont été au moins
momentanément améliorés ; de l'estomac sans succes.
Il insiste sur les précautions à prendre tant au point
de vue de lintégrilé de la peau que des phénomènes
secondaires. La radiothérapie profonde est encore,
pour lui, une méthode à employer avec précaution
(surtout chez les malades dont l'état général est très
atteint), mais dont la valeur prophylactique et post-
opératoire est considérable, seule ou associée à la
radiumthérapie.
Sampson Handley arrive à des conclusions ana-
logues; il insiste sur la nécessité de l’action combinée
de la chirurgie et de la radiothérapie qui se com-
plétent; il met en garde contre l'enthousiasme excessif
qu'a provoqué l'emploi de la radiothérapie profonde.
Reginald Morton admet que plus de 95 pour 100 des
cas d’affections malignes que voit le radiologiste sont
des cas inopérables. [I discute la question du dosage,
des lésions culanées et des troubles généraux seeon-
daires et, sur plusieurs centaines de cas traités, n'a
trouvé que très rarement une diminution de 5 pour 100
des globules rouges. — Lockbart-Mummery, insistant
sur la question du dosage, pense que l’action cura-
trice des ravons ne dépend que de la résistance des
cellules néoplasiques et est du mème ordre que celle
de tout agent susceplible de les détruire. — Gilbert
Seull pense que la radiothérapie doit chercher a
éviter la généralisation en ne restant plus aussi locale:
toule réaction sanguine est pour lui preuve d'exeès
de dose; sans parler de guérison, il vante le role
palhatit des rayons. — Douglas- Webster envisage la
radiothérapie dans 5 cas: prophylactique, en collabo-
ration avec le chirurgien: palliative dans les cas ino-
pérables; curatrice dans des cas rares (par ex. épithé-
liomes superliciels baso-cellulaires). — Gordon-Taylur
est partisan du rôle prophylactique post-opératoire
des rayons, en particulier dans les cas de cancer du
sein, et lui associe le radium. Lynham rapporte la
technique des doses fractionnées employée an Cancer
Hospital qui lui parait intéressante dans certains eas:
le malade qui répond au traitement y répond dès la
première séance. 1l insiste sur le danger qu'il va
à baser la dose sur la dose érythème très variable
suivant les sujets; il n'entreprend le traitement pro-
phylactique post-opéraloire que 6-8 semaines apres
l'interveutlion quand le malade est remis du shock.
292.
Know en concluant admet qu'il y a encore une limite
aux excès de louanges qu'a suscitésla méthode; il
croit que la radiothérapie fera encore d'immenses —
progres elque peut-ètre même on en arrivera à l'aide
de plusieurs tubes à donner de vrais bains de
rayons X. Moret Kaun.
F. v. Hofmeister (Stuttgart). — Sur les lésions
mortelles du larynx déterminées par les
rayons X. (Münchener medizinische Wochen-
schrift, t. 69, ne 49, 8 décembre 1922.)
Les accidents tardifs sont plus fréquents qu'on ne
croit, ils peuvent apparaitre et déterminer la mort
après un intervalle de plus de quatre semaines.
L'A. considère la radiothérapie comme incertaine
et dangereuse, et la concède à la rigueur aux seuls
cancers inopérables; mais non sans réserves, car là
aussi les moyens palliatifs chirurgicaux lui seraient
supérieurs. M. LAMBERT.
G. Roussy (Paris). — Remarques à propos de la
communication de MM. S. de Nabias et J. Fo-
restier. (Comptes rendus de la Société de Biologie,
t. LXXXVIII, 1923, n° 2, p. 85.)
L'A. fait quelques réserves aux conclusions de
MM. S. de Nabias et J. Forestier et estime qu'en plus
du pouvoir nutotique, le stroma conjonctivo-vas-
culaire joue un rôle dans le traitement par les
rayons X ou y des cancers du col de l'utérus. Ce tissu
conjonctivo-vasculaire peut ètre avant le traitement
en état de résistance ou de déficience et différencier
les résultats thérapeutiques dans l’un ou l'autre cas.
A. Daniaux.
SANG ET GLANDES
Hensen et Lorey (Hambourg). — Radiothérapie
des glandes lacrymales ‘dans le larmoiement.
(Münchener medizinische Wochenschrift, 1.69,
n° 45, 10 novembre 1922, p. 1575.)
Sur 53 cas d'épiphora traités, d'emblée ou après
intervention opéraloire inefficace, 20 seulement ont
pu ètre suivis complètement. Tous ont été guéris ou
considérablement améliorés. On emploie deux pelits
champs d'irradiation. Dans l'un, le rayon central est
dirigé obliquement de bas en haut et de dedans en
dehors; lwil est protégé par un verre au plomb.
Dans l'autre, le rayon central est dirigé perpendicu-
lairement au-dessus du rebord sus-orbitaire. Dose
culanée pour chacun; filtration avec 0,9 inm Zn et
5 mm Al ou 4min Gu. Aucun accident observé. A si-
gnaler qu'il n'a pu ètre décelé de modifications histo-
logiques sous l'influence de Virradiation des glandes
lacrymales du lapin. M. LAMBERT.
Kort Gutzeit (Iéna). — Radiothérapie de la polyé-
rythrocythémie. (Münchener medizinische Wo-
chenschrift, À 69, n° 40, 10 novembre 1922,
p. 156%).
De tous les agents thérapeutiques les plus efficaces
pour cette affection sont les rayons X. L'irradiation
de la moelle osseuse doit se faire avee de tres fortes
doses, 100 pour 100 de Ja dose cutanée, et mème
davantage. Il y a lieu pour graduer ces doses, et
Pétendue de moelle osseuse trailée, de tenir compte
de la formule leucoevtaire et de létat général.
M. LAMBERT.
E. Coulaud (Paris). —- Effets de l'irradiation du
corps thyroïde sur la conception et les produits
de la conception. (Comples rendus de la Société
de Biologie, t. LXXXVIIE, 1925, ned, p. 20-21.)
Rayons X.
Chez les mâles, l'hypothyroïdie obtenue par l'irra-
diation diminue l'appétit sexuel, mais n'aboutit à la
stérilité qu'au delà de doses considérables (150 11).
Chez les femelles. l'aptitude à la fécondation fléchit
à partir de 70 à 100 H. Les portées de parents thy-
roidicns sont plus faibles. Les petits ont un poids
inférieur qui se rapproche ensuite de la normale et
devient égal au poids des animaux témoins. Les
mâles dominent dans les portées de parents hypo-
thyroïdiens.
A 6 ou 8 mois leurs glandes à sécrétion interne sont
normales. Plus jeunes, leurs’ surrénales sont plus
petites que celles des animaux témoins. Le corps
thyroïde est pauvre en colloïde, mais se moditie rapi-
dement et devient normal après un mois ou deux.
Cette modification thyroïdienne, d'après des expé-
riences de l'A., est surtout fonction, au moins en partie,
de Pallaitement. A. DARIAUX.
ORGANES GÉNITO-URINAIRES
De Martel et Sourdel (Paris). — Radiothérapie
pénétrante et chirurgie, dans un cas de kyste
végétant de l'ovaire avec noyaux péritonéaux
secondaires. (Bulletin de la Société de Radiologie
medicale de France, Février 1923, p. 73 à 75.)
Les A. rapportent l'observation d'une malade ayant
une ascile et chez laquelle une laparotomie explora-
trice permit de constater un kyste végétant de l'ovaire
droit avec proliférations multiples sur le péritoine —
il fut décidé de faire des séances de radiothérapie
profonde. Au bout de quelques séances un mal des
rayons très accentué obligea à suspendre le trai-
tement.
Sur les conseils du docteur Proust, une seconde
laparolomie fut pratiquée et Pon constata la dispari-
tion complete des noyaux secondaires du péritoine et
la réduction du kyste qui fut très facilement extirpe :
la malade depuis huit mois est en parfaite santé.
P. TRUCHOT.
Antoine Lacassagne et Henri Coutard (Paris).
— De l'influence de l'irradiation des ovocytes
sur les fécondations et les gestations ultérieu-
res. (Ginecologie et Obslétrique, t. VIL, n° 1, 1925,
p. 1-20.)
Les A. ont fait des expériences sur lovaire de la
lapine ; ils pensent que cet organe représente, avec
le testicule, un des meilleurs tests biologiques pour
le dosage de l'action des radiations.
De ces expériences, il ressort que, chez la lapine,
nne irradiation des ovaires unique et relativement
faible (5,5 ID laisse dans les ovacytes quiont échappé
à J'atrésie rantgénienne une lésion qui semble défi-
nitive. Dans l'ordre de gravité croissante des troubles
conséeulifs à l'alléralion des ovoevtes on observe : la
mort du jeune lapin, en quelques semaines, la mort
du nouveau-né à terme, la mort du feetus, la mort de
l'embryon, l'absence de nidalion de l'œuf, enfin l'ab-
sence de fécondation de l'œuf et l'atrésie folliculaire.
D'aprés ces constatations, on peut penser que dans
l'espèce humaine également, une irradiation soit par
les ravons X, soit par les ravons +, qui frappe l'ovaire
méme à dose faible peut influencer défavorablement
et détinitivement la fonetion de reproduction. Par
conséquent, « la technique qui prétendrait, chez des
femmes jeunes, dans le traitement des métrorragies
par exemple, agir à dose faible pour suspendre les
hemorragies tout en ménageant le retour des fone-
tions ovariennes normales, serait une pure vue de
l'esprit +. LOUHIER.
H. Martius (Bonn). — Sur certaines indications
particulières de la radiothérapie en gynécolo-
Substances radioactives.
gie. (Münchner medizinische Wochenschrift, t. 69,
n° 44, 5 novembre 1922, p. 1558.)
Après une période d’engouement pour la radiothé-
rapie profonde, on se trouve actuellement dans une
phase de réaction; de telle facon qu'il est difficile de
décider définitivement de sa supériorité sur le trai-
tement chirurgical, dans le cas des tumeurs. Mais son
efficacité indéniable sur les hémorragies utérines
peut permettre de placer parfois son indication dans
des cas qui sont sous la dépendance des fonctions
ovariennes : ostéomalacie, dysménorrhée chez les
femmes approchant de la ménopause. psychoses pério-
diques, et même tuberculose ou affection du cœur.
Dans ces cas, la suppression de la menstruation peut
ètre salutaire. Et l'on peut réaliser une stérilisation
temporaire en employant des doses convenables
puisque la radiosensibilité des follicules de Graaf
croit avec leur maturité. M. LAMBERT.
W. Simon (Munich). — Appareil pour la mise en
place, par une construction géométrique, du
champ d'irradiation gynécologique en thérapie
profonde. (Münchener medizinische Wochen-
schrift, t. 69, n° 44, 3 novembre 1922, p. 1559.)
Pour ètre sùr d'appliquer la dose curative à une
tumeur profonde, il est indispensable de faire au
préalable une épreuve très soignée indiquant pour
chaque porte d'entrée l'incidence à donner au còne
d'irradiation. Une erreur de quelques degrés suffit à
fausser les résultats. Il faut évidemment ensuite réa-
liser cette incidence avec un bon appareil de mesure.
La construction géométrique est facilitée par un appa-
reil, sorte de compas, dont la description ne peut se
résumer, et que construit la Société Polyphor.
M. LAMBERT.
W.-H. Schmidt (Philadelphie). -- Radiothérapie
des métrorragies. (Amer. Journ. of Electrothe-
rap. and Radiol., t. XL, n°11, Novembre 1922,
p. 547.) |
Si l'on est d'accord pour reconnaitre l'utilité de la
SUBSTANCES
GENERALITES
G. E. Pfahler (Philadelphie). — Les effets des
rayons X et du radium sur le sang et la santé
générale des radiologistes. (American Journal
of Rwntyenology, Octobre 1922, n° 10, p. 647.)
La mort de trois travailleurs du Radium Institute de
Londres a été attribuée à leurs occupations habi-
tuelles et a attiré l'attention sur le danger des radia-
tions. J.-C. Moltram fut, à ce propos, chargé de
recherches spéciales sur les effets du radium sur le
personnel de l’Institut. Pendant un an il fit l'examen
du sang pour chaque travailleur, et il montra que
ceux-ci sont sujets à des moditications en rapport
avec le temps d'exposition aux radiations.
Plus récemment, Mottram, avant examine #0 adultes
dont 20 S'oceupaient plus spécialement du radium et
18 des rayons X, a montré que le nombre de iym-
phocytes et de polvnucléaires est anormalement bas,
particulièrement chez les spécialistes du radium. Les
rayons dn radium agissent sur la moelle osseuse.
Landis que les rayons X, moins pénétrants, marquent
leurs effets plus spécialement sur les lymphocytes et
293
radiothérapie dans le traitement des troubles mens-
truels, avec ou sans fibrome, la discussion reste
ouverte sur les indications et contre-indications.
Radiothérapie et chirurgie ont chacune leur champ
d'action. Avant tout, if s'agit de posséder un dia-
gnostic aussi parfait que possible, étayé au besoin
par une consultation avec le radiologiste en vue de
discuter le cas envisagé. La chirurgie présente des
risques certains quoique réduits au minimum {shock
opéraloire chez des sujets affaiblis par ’hémorragie;
accidents urinaires, immobilisation prolongée n’exis-
tent pas en radiothérapie); la malade refuse parfois
l'intervention. Le mode de traitement varie également
avec lage ‘la chirurgie restantla méthode de choix chez
les jeunes): le siège et le volume de ta tumeur (les
petites tumeurs sont les plus favorablement soumises
à la radiothérapie); l'infection est une contre-indica-
tion formelle surtout à la radiumthérapie ; le danger,
minime, de dégénérescence cancéreuse n’est pas une
contre-indication à la radiothérapie. Chirurgiens et
radiologistes sont d'accord sur certains points ; appar-
tiennent à la radiothérapie les tumeurs de petit
volume, sans comphcealions inflammatoires, celles
pour lesquelles les malades refusent l'intervention
pourvu qu'il n'y ait ni grossesse, ni infection. Dans
toute dégénérescence cancéreuse la radiothérapie
précédera avantageusement la chirurgie.
Les cas suivants prêtent encore à discussion: faul-
il intervenir, ou traiter par les rayons au cas où il
existe d'autres affections du domaine de la chirurgie.
S. incline à traiter par les rayons qui permettent
d'éviter des interventions multiples.
Que faire en cas de dégénérescence cancéreuse
d'emblée ou de dégénérescence post-radiothérapique
qui lui parait négligeable ? S. reste partisan du trai-
tement radiothérapique dans le premier cas, soit par
les ravons, soit surtout par le radium, soit par l'em-
ploi simultané des deux procédés.
Il donne quelques-unes des données du traitement
et conelut en vantant la bonne entente réciproque du
chirurgien et du radiologiste, tous deux ayant intérêt
à associer leurs efforts et leurs méthodes.
Moret Kann.
RADIOACTIVES
le tissu lymphoide qui ne sont pas protégés par les
os.
En novembre 1921, PA. a proposé à la réunion
de la « Philadelphie Roentgen Society » que les radio-
logistes fassent une étude de leur sang, en sollicitant
autant que possible la contribution à cette recherche
de tous les radiologistes américains. 1000 circulaires
furent distribuées comportant un nombre de ques-
tions relatives à l'âge, aux occupations du radiolo-
giste et aux détails analytiques de l'examen du sang.
be l’ensemble de ces examens on peut tirer les
conclusions suivantes :
L'exposition aux rayons X ou au radium s'accom-
pagne à la fois d'une leucopénie modérée, d'une iym-
phoeytose relative et parfois d'une éosinophilie.
La pression sanguine est communément assez basse
chez les radivlogistes, mais ne semble pas s'accom-
pagner de symptômes définis.
L'asthénie quelquefois notée peut ètre attribuée
parfois au surmenage et aussi probablement au séjour
dans une atmosphere continee sans aération et sans
repos suffisant.
Les moditications de la peau constatées chez les
radiologistes ne sont pas en augmentation et exis-
294 Substances radioactives.
taient surtout chez les premiers travailleurs n'avant
pas eu de moyens de protection suftisants.
La protection complète ne peut pas ètre obtenue.
Une protection de plus en plus efficace est néces-
aaire pour les spécialistes qui utilisent le radium ou
les ravons X de haut voltage.
Un filin porté dans la poche pendant deux semaines
donnera une bonne indication d'une exposition exces-
sive aux rayons. S'il est voile, c’est que la protection
est insuffisante.
Diminuer les heures d'exposition aux ravons, et
augmenter Faération et le repos peut atténuer les
svmplomes déjà observés et prévenir les troubles
futurs. SIMONE LABORDE.
0O. Jungling (Tubingue). — Sur l’utilisation de
la réaction de la racine de Vicia faba equina
(féverolle) pour le dosage d’une préparation de
radium. (Strahlentherapie, Bd 14, II. 2, 1922.)
Jüngling avait proposé comme réactif biologique
des rayons de Röntgen les graines germées de Vicia
faba equina qui présentent un arrèt de développement
temporaire le 6-8 jour apres l’irradiation. Cette dose
(Volldosis Bohne) serait environ le 15 de la dose
Wervthéme.
Jiingling a observé le même rapport des doses
avec le radium, ce réactif peut donc servir à doser
les préparations radioactives. il aurait surtout lavan-
tage d'être très bon marché et très facile à manier.
ISER SOLOMON.
RADIUMTHERAPIE
NEOPLASMES
Bavet et Sluys (Bruxclles). — La radiumthéra-
pie dans le traitement du cancer de la langue.
(Le Scalpel, n° 54, 26 août 1922.)
À l'heure actuelle, un certain nombre de spécia-
listes sont partisans de la radiumpuneture de la
tumeur précédée de l'exérèse chirurgicale des gan-
ghons. C'est la méthode préconisée par Proust etses
collaborateurs. Les A. sont au contraire partisans de
l'emploi des radiations pour le traitement des masses
canglionnaires.
Ils décrivent leur technique qui comprend trois
temps :
1° Irradiation préventive des ganglions du cou par
la radiothérapie pénétrante ;
2° 10 jours plus tard, curiepuncture du néoplasme
lui-même.
5° Après 2 ou 3 mois pendant lesquels le malade
est attentivement surveillé, seconde irradiation des
régions ganglionnaires. Les A. citent 12 cas qu'ils
onttraités de cette manitre avec les résultats sui-
vants : trois morts, un échec complet et huit résultats
satisfaisants, ces derniers se maintenant depuis
6 à 18 mois. SIMONE LABORDE.
S. de Nabias et I. Forestier (Paris). — Note sur
le traitement curiethérapique des épithéliomas
malpighiens. (C. R. Soc. de Bioloyte, 1993.)
L'ancienne classification des épithéliomas malpi-
ghiens en variélés baso-cellulaires, radiosensibles,
el spino-cellulkares radioreésistantes, mérite d'être
revisee,
Les A. ont pensé qu'il est logique de baser la
durée du traitement non sur la variété histologique,
mais sur la frequence des mitoses observées sur la
coupe de Ta biopsie. Hs ont désigné le rapport du
nombre de cellules en division au nombre de cellules
au repos sous le nom d'index d'activité caryokiné-
üque. Leurs conclusions sont les suivantes :
Les épithéliomas malpighiens doués d'une forte
dose d'activité caryokinélique (1/50 à 1/100) peuvent
être guéris par des irradiations relalivement courtes
(6 jours).
Les épithéliomas malpighiens doués d’un index
caryokinétique moyen (1/100 à 1/150 sont justiciables
d’un traitement de 15 jours
Les épithéliomas malpighiens doués d’un index
carvokinétique faible (1/150 et au-dessous) sont justi-
ciables d’un traitement de 25 à 50 jours et mème
40 jours dans les cas extrêmes.
Dans le cancer du col de l'utérus, pour les appli-
cations de % jours, un seul tube intracervical de
10 mgr. radium-elément a été employé avec un plein
succés. SIMONE LABORDE.
Jean Guisez (Paris). — De la radiumthérapie
dans le cancer de œsophage. (La Presse mé-
dicale, n° 17, 28 février 1925, p. 193-195.)
LA.. qui étudie la radiumthérapie du cancer de
l'œsophage depuis 1909 ‘180 cas soignés), a constaté
que dans ces trois dernières années, les résultats
obtenus sont très supérieurs à ceux qu'il observait
précédemment. Il a pu constater cliniquement la dis-
parition complète et durable de la dysphagie, en
mème temps que l'endoscopie montrait la disparition
totale de la tumeur avec retour de la muqueuse à
l'état normal. Cette rétrocession rapide du cancer
serait dne surtout au perfectionnement de la tech-
nique opératoire. |
La technique est ainsi établie : après diagnostic
exact de la tumeur (par l'endosropie et la biopsie;,
repérage précis de son siège el vérification d'une
perméabilité suftisante du pertuis œsophagien. on
introduit les tubes de Dominici, fixés à un fil de
laiton et attachés bout à bout dans une sonde porte-
radium. Cette sonde doit ètre suffisamment iongue
pour que son extrémité supérieure sorte de la
bouche. ce qui permet de la fixer solidement par des
lacs autour de la tête.
On fait, en moyenne, quatre séances de 20 à
24 heures, séparées chacune par un jour de repos.
La dose totale ne dépasse pas 8 à 10 centigrammes
répartis en 2 ou 5 tubes de Dominici attachés bout
à bout. Cette dose est tout à fait suflisante pour
Pépithélioma œsophagien qui semble trés radiosen-
sible. Par comparaison à la technique ancienne, les
séances sont plus longues et plus rapprochées, avec
des doses plus faibles. P. COLOMBIER.
APPAREIL GÉNITO-URINAIRE
Sylvain Dechambre. — De la technique de la
curiethérapie par les voies naturelles dans le
cancer du col utérin. (Thèse, Paris, 1925.)
L'auteur expose la technique utilisée à lhòpital
Pasteur pour traiter le cancer dn col de l'utérus.
On peut distinguer trois formes analomo-cliniques
différentes; 4° le canal utérin repérable et permeable;
9 col détruit, canal utérin non repeérable; 5° col hyper-
plasié, canal utérin non repérable. Dans le 1* cas, on
introduit un foyer radio-actif dans le canal utérin,
conslitué par 3 tubes courts placés dans une sonde
en caoutehoue. Dans le 2° cas, il faut diviser le trai-
tement en deux temps: dans le I“. on pratique une
irradiation au moyen de fovers vaginaux et quand
l'oritice du canal utérin est devenu visible, on place
un appareil intra-utérin, Dans le ov cas, il laut d'abord
faire disparaitre la masse vaginale; pour cela, on
pratique la radiumpuncture de la masse néoplasique
qui est curetée après irradiation; apres quoi on peut
ia
mE ci
a eee oe Eee
pratiquer l’irradiation intra-utérine. Pour Pirradiation
vaginale, les positions d'élection sont les culs-de-sac
latéraux et la position précervicale. Les appareils
ont un filtre primaire de 2 mm. d'épaisseur de pla-
tine, le filtre secondaire est constitué par une enve-
loppe d'aluminium de 0,05 à 0.05 mm. d'épaisseur et
par une seconde enveloppe de liège paraffiné de 5 à
9 mm. d'épaisseur. Les appareils sont maintenus dans
les culs-de-sac latéraux gràce à un « colpostat »
constitué par un ressort d'acier plat recouvert de
caoutchouc, ressort qui réunit les deux cylindres de
liège attachés à ses extrémités.
H faut donner, dit l'A., une dose totale de 50 A
60 med, en application continue, durant 6 à 8 jours.
Cette irradiation étant pratiquée en un temps ou en
deux temps.
Des tableaux résument 136 cas de cancers du col
traités dans le service de M. Kegaud. à l'hôpital
Pasteur depuis le mois de mai 1920. L'étude de ces
tableaux montre des modifications de la technique :
4° La substitution progressive des fovers de radium
aux foyers d’émanation;
2° L'augmentation progressive de la dose donnée
qui, en 1922, varie entre 5> et 70 mcd:
3° L'augmentation de la durée d'application qui est
portée à 6, 7 et mème 9 jours.
Cette thèse nous donne un excellent résumé de la
technique actuelle du traitement du cancer du col de
l'utérus. Toutefois qu'il nous soit permis de dire que
les doses indiquées par PA. (50 à 70 mcd) nous
semblent un peu élevées et susceptibles d’entraver
les moyens de défense locale de l'organisme. Il serait
intéressant de connaitre ce que deviendront les
malades ainsi traitées et si des récidives in situ ne
se produisent pas dans les mois qui suivent le trai-
tement pratiqué aux doses indiquées.
SIMONE LABORDE.
Lumière.
299
H.-C. Bumpus (Rochester). — Le radium dans
le cancer de la prostate. (The Journ. of the
American Medical Association, t. 78, 1922,
n° 1%.)
A la clinique Mayo, 729 cancers de la prostate ont
été observes; 217 ont été traités par le radium au
cours de ces 7 dernières années; 565 n'ont eu aucun
traitement et peuvent servir de comparaison.
D'une importante statistique on peut tirer les con-
clusions suivantes: le radium est contre-indiqué
toutes les fois qu'il y a des métastases: mais celles-
cine peuvent èlre constatées que par la radiologie.
On a ainsi pu estimer qu'un tiers des malades pré-
sentail des métastases soit dans le rachis, le bassin.
la poitrine, les ganglions, et de ce fait ne pouvaitpas
ètre traité par le radium. Si Von élimine encore les
malades qui se plaignent de douleurs irradiées, le
radium n'est alors indiqué que dans la moitié des cas
environ. La durée moyenne de la maladie chez les
malades non traités est de 22 mois.
Dans un premier groupe, le radium a été placé
alternativement dans le rectum et dans l’urètre. Dans
ces eas, la durée moyenne de la maladie a été de
45 mois. Dans un second groupe, 37 malades ont été
traités par l'introduction dans la tumeur même, à
travers le périnée, d'aiguilles radiféres; la durée
moyenne de la maladie a été, pour les malades ainsi
trailés, de #5 mois. Dans un troisième groupe, Îles
malades ont éte irradiés à la fois par des applications
dans le rectum et l’urètre et par introduction d'ai-
guilles dans la tumeur. 27 pour 100 des malades de
ce groupe sont encore vivants, la durée de leur
maladie avant été en moyenne de 47 mois. Ce procédé
semble donc augmenter la survie d’au moins un an.
SIMONE LABORDE.
LUMIÈRE
André Bernay (Lyon). — L’ultra-violet en der-
matologie. (Le Monde medical, 15 mars 1925,
p. 189.)
DPA., dans une courte revue d'ensemble, étudie
l'appareillage, l’action et le mode demploi du rayon
ultra-violet.
Les affections cutanées qui lui ont paru justiciables
de cette thérapeutique sont: les dermatoses micro-
biennes, les teignes et les trichophyties et les der-
matoses parasitaircs. Lovairr.
J. Privat (Paris), — Traitement général des
tuberculoses orthopédiques. (Le Monde médical,
17 mars 1926, p. 134159, avec fig.)
L'héliothérapie est un adjuvant du traitement gé-
néral et non un traitement local. On exposera done
le corps toul entier du malade au soleil.
L’A. donne la technique du bain de soleil ainsi que
les précautions à prendre.
LOUBIER.
ELECTROLOGIE
ELECTRODIAGNOSTIC
G. Bourguignon (Paris). — Technique de la dé-
termination de la chronaxie a l'aide des dé-
charges de condensateurs chez l'homme. (Jour-
nal de Physiologie et de Pathologie générale,
t. XX, n°4, 1922) p. 519-554.)
Exposé complet des recherches de TA. sur cette
question, Lounien.
Marcelle Lapicque (Paris). — Action de la nico-
tine sur l’excitabilité du muscle, antagonisme
vis-à-vis du curare. {Journal de (Physiologie et
de Pathologie génerale, t. XX, n° 4, 1922, p. 488
a 494.)
Des expériences que FA. a faites sur la grenouille,
on peut tirer les conclusions suivantes. La nicotine
agit non sur l'élément nerveux, mais sur l'élément
musculaire, Cette action est générale, se retrouve
sur tous les muscles et se manifeste au début par
une drmination deda chronaxte. A ce stade de debut,
le curare a une action antagoniste Hioitée. Get anta-
gonisme disparait plus tard, lorsque la nicotine de-
termine une augmentation de la chronaxie,
LOUBIER,
2 96
ÉLECTROTHÉRAPIE
Vignal (Paris). — Les conditions indispensables
à exiger d’un appareil de Haute Fréquence
pour applications thérapeutiques. (L'Hipital,
Mars 1925, p. 119-121, avec fig.)
Le seul montage donnant toute sécurité est le mon-
tage symétrique en d'Arsonval. Le montage svmé-
trique en Tesla expose a des accidents.
Par conséquent, un médecin qui veut avoir un appa-
reil de haute fréquence « doit exiger la garantie que
le montage est fait en d’Arsonval ». LOUBIER.
Laquerrière (Paris). — La thermopénétration de
la région cardiaque dans les troubles circula-
toires généraux. (Bull. et Mém. de la Soc. de
Médecine de Paris, 24 février 1923, p. 120.)
L’A. rappelle les effets thermiques des courants de
haute fréquence, vus par d'Arsonval dès ses pre-
mières expériences.
Par l'application de la diathermie sur la région
cardiaque, technique préconisée en France par
Duhem et en Amérique par de très nombreux auteurs,
on constate dans la plupart des cas une amélioration
très considérable et très rapide des divers svmp-
tomes présentés par les malades à circulation défec-
tueuse.
Bibliographie.
Mais, sous peine de nnire à la méthode, il ne faut
pas prétendre, comme en Amérique, que l'on guérit
100 pour 100 des cas et que la diathermie fait dispa-
'aitre la sclérose des artères, assouplit les valvules
du cœur, etc. LOUBIER.
H. Roger (Marseille). — Le Zona. (Gaselte des
Hopitaux, Février 1925.)
Dans cette revue générale, lA. fait l'étude clinique
du zona intercostal qu'il prend comme type; il décrit
éruption, la douleur, les signes généraux, les symp-
tomes nerveux accessoires. Parmi ces derniers, il
faut mentionner les modifications des réactions élec-
triques signalées par Cl. Vincent et Bernard : au
cours de zonas cervicaux soumis à une série d’exci-
tations avec un courant faradique tétanisant de faible
intensité, ces auteurs ont remarqué la mème persis-
tance de la contraction et de la décontraction en
échelons des trapezes que l'on retrouve dans l'encé-
phalite épidémique. Cette modification des réactions
électriques peut être uni ou bilatérale.
La thérapeutique consistera en traitement médica-
menteux et en médications physiques : héliothérapie,
électrothérapie sous forme d'ionisation de l'azotate
Waconitine ou sous forme de diathermie. La radio-
thérapie rend de réels services. Les cures thermales
trouvent également leurs indications, en particulier
Néris. LOUBIER.
BIBLIOGRAPHIE
Friel (Londres). — Electric. lonisation. intro-
duction pratique à son emploi en médecine et
en chirurgie. — (Un volume de 132 pages avec
45 figures. — Bristol John Wrigt. Londres
Simpkin, Marshall, Hamilton Kent and C°.
Ce livre, dont la deuxième édition nous est pré-
sentée, et qui est fortement inspirée des travaux de
Leduc, est intéressant pour le lecteur francais;
nombre d’applications de l'ionothérapie électrique,
en vogue chez nous y sont à peine indiquées ou pas-
Ses sous silence: par contre, beaucoup de méthodes
que nous ignorons totalement y sont préconisées.
Les trois premiers chapitres sont consacrés à la
physique, à l'instrumentation, aux effets des diffé-
rents cas. A noter que l'A. trouve préférable d'incor-
porer certaines substances dans de la gélatine; voici
à tiltre d'exemple la formule dont il se sert dans un
grand nombre de eas : sulfate de zinc 2 parties, géla-
tine 19, eau 85 (enfermer dans des tubes que lon
trempera dans Peau chaude au moment de l'usage
pour en obtenir la liquéfaction.)
Le chapitre quatrième, après quelques détails de
technique, aborde la thérapeutique en commencant
par la dermatologie.
Si Pion salicyl, est recommandé dans l'acné et le
prurit et les anions (salicyl, iode, ete.), contre les
cicatrices, c'est au zinc que PA. a recours dans
presque toutes les autres affections (impétigo,
ecthvima, Sycosis, abcès, ulcères, plaies infectées).
La pyorrhée est l'objet du 5° chapitre; une mince
lamelle de zine, une sorte de lancette sert d'électrode:;
ce chapitre est accompagné de 3 observations.
Le chapitre VI éerit par Alberie Bouchet, de Paris
traite d'un sujet bieu connu en France : lerdomeétrite.
Le chapitre VH, le plus étendu de l'ouvrage, est
intitulé : « lionisation du zinc comme désinfectant
dans des cas sélectionnés de suppuration de Foreille
moyenne. » Les A. anglais paraissent utiliser large-
ment cette méthode puisque entre autres, sur une
statistique de 507 cas, on en trouve 267 traités par
électrolvse du zine.
Le chapitre VHE est réservé à quelques brèves
indications sur quelques affections oculaires et sur-
tout aux maladies du nez et des sinus pour lesquelles
des techniques très ingénieuses ont élé inventées
afin d'utiliser l'ion zinc.
Dans le chapitre IX on trouve l'application de
l'ionothérapie à diverses affections comme la vagi-
nite, ’uréthrite, la fissure et la fistule anale, les bles-
sures profondes, etc. ;
Enlin le chapitre dernier est consacré à l’ionisation
au moyen aiguilles de zinc et la cautérisation
iodée; par exemple, c'est par des aiguilles de zinc
que l’A. détruit les hypertrophies des cornets ou des
amygdales.
Comine on le voit,ce livre a surtoul en vue les
actions chirurgicales : destruction de tissus patholo-
giques ou désinfection, qui sont presque toujours
recherchées grace à Félectrolyse du zine.
A. LAQUERRIERE.
Massiot ct Biquard. — L’instrumentation en
radiologie pratique. — In-8, 1925, 5° édition,
145 figures, lò francs, A. Maloine et fils, Paris.
Nous avons tous connu pendant la guerre Pexcel-
lent Manuel du Radiologiste que beaucoup d'entre
nous ont offert a leur manipulateur. C’est une nou-
velle édilion du même ouvrage, mais refondue, pré-
sentée sous un nouveau litre el mise à la page des
actualités les plus récentes que publient aujourd’hui
les memes auteurs. Nombre de radiologistes y trou-
veront à compléter heureusement leur connaissance
sur Vappareidage, et tous y puiseront des renseigne-
ments uliles pour instruire leurs aides. C'est dire
que ce petit livre éerit dune facon claire, par des
personnalites qui savent ètre pratiques. répond bien
au otre qui luia ele donné. A. LAQUERRIFRE.
Le Gérant : F. AMIRAULT.
#9 $05. — [inp. Lancre, 9, rue de Fleurus.
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