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Full text of "Journal de botanique"

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JOURNAL 


DE 


BOTANIQJJE 


lOURNAL 


DE 


BOTANIQUE 


Directeur  :  M.  Louis  MOROT 

Docteur  es  sciences,  assistant  au  Musénm  d'Histoire  Naturelle. 


Toiïi-e  "vriii.  —  ±SQ-4= 


PRIX  DE  L'ABONNEMENT 

12  francs  par  an  pour  la  France 
15  francs  par  an  pour  l'Etranger 


Les  Abonnements  sont  reçus 

AUX    BUREAUX    DU    JOURNAL 

9,  Rue  du  Regard,  9 

et  à  la  Librairie  J.  LECHE VALIEE,  23,  Rue  Racine 

PARIS 


8'  ANNÉE.  N"  I.  1"  JANVIER  1893. 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Directeur  :  M.  Louis  MOROT. 


NOTES  BIOLOGIQUES  SUR  LES  POTAMOGETON 

Par  M.  C.  SAUVAGEAU. 

La  plupart  des  Poiamogeton,  sinon  tous,  se  multiplient  non 
seulement  par  des  graines,  mais  aussi  à  l'aide  de  portions  plus 
ou  moins  différenciées  du  corps  de  la  plante,  qui  s'en  séparent 
naturellement,  sont  susceptibles  de  germer  après  un  temps  de 
repos  dont  la  durée  est  variable,  et  que  je  désignerai  sous  le 
nom  général  de  boîihLves.  Chez  certaines  espèces,  et  dans  cer- 
taines conditions  de  végétation,  il  ne  se  forme  pas  de  fruits,  et 
le  maintien  de  la  propagation  de  ces  plantes  se  fait  alors  exclu- 
sivement par  des  boutures  ;  si  même  les  Poiamogeton  sont  con- 
sidérés comme  des  plantes  vivaces,  c'est  souvent  à  la  présence 
des  boutures  hibernantes  qu'ils  le  doivent.  D'ailleurs,  comme  je 
l'ai  observé,  les  graines  restent  parfois  longtemps  sans  germer, 
et  les  boutures  les  suppléent  alors  dans  leurs  fonctions.  Ces  bou- 
tures  ont  été   signalées    chez  quelques   espèces   par  plusieurs 
auteurs  ;  il  n'est  cependant  pas  sans  intérêt  d'en  faire  une  étude 
plus  précise.  Avant  d'entrer  dans  le  détail  des  observations  qui 
se  rapportent  à  ce  sujet,  je  crois  bon  de  rappeler  rapidement 
comment  se  fait  la  ramification  générale  des  Poiamogeton. 

Cette  ramification  générale  a  été  décrite  pour  quelques 
espèces  par  Irmisch  (i)  dans  un  remarquable  mémoire  sur  les 
Potamées  ;  je  l'ai  trouvée  semblable  dans  les  nombreuses  espèces 
que  j'ai  étudiées.  Les  axes  sont  de  deux  sortes  :  les  uns  ram- 
pants, blancs,  plus  ou  moins  enfoncés  dans  le  sol,  portent  des 
écailles;  les  autres  dressés,  verts,  plus  ou  moins  flottants,  por- 
tent les  feuilles  parfaites.  Une  tige  rampante  est  un  sympode 
formé  par  la  réunion  bout  à  bout  des  deux  premiers  entre-nœuds 
des  générations  successives,  les  entre-nœuds  suivants  consti- 

I.  Th.  Irmisch,  Ueber  einige  Arten  aus  der  nalurlichen  PJïansenfamilie 
dcr  Polameen,  Berlin,  1858. 


2  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

tuant  la  tige  dressée  ;  les  articles  successifs  entrant  dans  la 
constitution  d'un  rhizome  peuvent  être  formés  en  grand  nombre 
pendant  une  seule  saison  de  végétation. 

Considérons  l'une  de  ces  générations  à  son  origine  (fig.  i)  : 
elle  porte  une  première  feuille  écailleuse  (^),  entourant  plus  ou 
moins  l'axe  et  correspondant  à  une  préfeuille,  normalement  dis- 
posée de  manière  que  sa  face  dorsale  soit  tournée  vers  le  ciel,  et 
à  l'extrémité  du  deuxième  entre-nœud  une  deuxième  écaille  [b)^ 
semblable  à  la  première  et  alterne  avec  elle.   Ces  entre-nœuds 
sont  toujours  dépourvus  de  racines  suivant  leur  longueur,  mais 
en  portent  une  couronne,  plus  ou  moins  serrée  suivant  les  es- 
pèces, immédiatement   au-dessous  de   la   ligne   d'insertion  des 
écailles.  On  voit  souvent  l'indication  extérieure  des  racines  dans 
le  bourgeon  même  [P.  natans)^  parfois,  seulement  lorsque  Ten- 
trenœud  a  déjà  acquis  toute  sa  longueur  (/*.  liicens)  ;   dans  les 
P .  deiisîis,  P.  pecti'iiatîts,  etc.,  le  premier  nœud  {a)  de  chaque 
génération   est   généralement  dépourvu   de  racines.  La  feuille 
écailleuse  a  est  toujours  stérile,  tandis  que  b  est  toujours  fertile. 
Immédiatement  au-dessus    de  b,  l'axe   se  relève   brusquement 
pour  donner  la  tige  dressée.  Celle-ci  débute  par  un  entre-nœud 
extrêmement  court,  portant  une  écaille  c  semblable  aux  précé- 
dentes, ou  plus  longue  dans  certaines  espèces  (/*.  lucens,  P.  na- 
tans,  P . perfoh'aUis)  ou  même  parfois   terminée  par  un  limbe 
rudimentaire  {P.  cri'spîis),  et  qui,  normalement  aussi,  est  au-des- 
sus d'une  couronne  de  racines. 

Dans  certaines  espèces  [P.  iiataîis,  P.  hiceiis,  P.  perfolïa- 
tîis,   P.   pecti'natîis^  y    et    particulièrement    lorsque    la    plante 
végète  dans  une   eau   profonde,   les  feuilles   suivantes  d,  e,  f, 
sont   encore   incomplètes  ;    chez    d'autres,    ce  sont   des  feuilles 
parfaites,  munies  d'une  ligule  et   en  tout  semblables   à   celles 
qui  naîtront  plus  haut  sur  la  tige.  Les  feuilles  normales  por- 
tent à  leur  base,  et  entourant  plus   ou  moins  l'axe,  une  ligule 
tantôt  courte  et    délicate  {P.  crïspus)^   tantôt  longue,    ferme, 
coriace  {P.  prceloiigus,  P.   nitens,  P.   lucens).  A  l'aisselle  de 
de  chaque  feuille  sont  de  petites  languettes,  visibles  à  la  loupe, 
à  développement  précoce,  éphémères,  dont  le  nombre  varie  sui- 
vant les  espèces  ou  squamules  intravaginales.  Les  feuilles  nor- 
males sont  toutes  sessiles  {jP.  crispns,  P.  perfoliatus)^  ou  briè- 
vement  pétiolées  quoique    submergées    (P.   hicens)  ^   ou    les 


C.  Sauvagkau.  —  Notes  biologiques  sur  les  Potamogeton.  3 

supérieures  nageantes  seules  sont  pétiolées  [P.  graniinetis)^  et 
plus  ou  moins  longuement  suivant  la  rapidité  du  courant.  Cha- 


Fig.  I.  —  Ramification  générale  d'un  Potamogeton  quelconque.  —  I,  I ;  II,  II ;  III,  III ;... 
générations  successives;  a,  b;  a',  b' ;  a",  b";...  feuilles  successives  de  la  partie  rampante; 
c,  d,  e,...  feuilles  successives  de  la  partie  dressée;  r,  s,  les  deux  feuilles  opposées  au-des- 
sous de  l'inflorescence  ;  II'',  II',  III',...  générations  successives  produites  par  la  forme  de 
réserve  de  l'aisselle  de  c. 

cune  de  ces  feuilles  normales  possède  à  son  aisselle  un  bourgeon 
simple  ou  multiple,  qui  peut  rester  indéfiniment   dormant  ou 


4  .  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

donner  une  branche  feuillée  ;  la  première  feuille  de  celle-ci, 
éçailleuse,  eng-aînante,  sans  limbe,  tournant  sa  face  dorsale  vers 
l'axe,  est  une  préfeuille  ;  souvent,  au-dessus  d'elle,  avant  les 
feuilles  parfaites,  sont  situées  régulièrement  une  ou  deux,  parfois 
trois  feuilles,  également  écailleuses  mais  mieux  développées 
[P.  perfoh'ati/s,  P.  ItLcens,  etc.). 

Toutes  ces  feuilles  sont  nettement  alternes  (i),  mais  lors- 
qu'un Poiautogeton  fleurit,  la  tige  florale  se  continue  au-dessus 
d'un  entre-nœud  tellement  court  que  l'on  dit  souvent  que  les 
feuilles  r,  s ,  sont  opposées  à  la  base  de  la  tige  florale  ;  parfois 
cependant,  comme  je  l'ai  observé  par  exemple  sur  des  P .  i^7ifes- 
cens  vivant  dans  un  courant  rapide,  cet  entre-nœud  est  aussi 
développé  que  les  autres.  A  l'aisselle  de  chacune  de  ces  deux 
feuilles,  une  branche  feuillée  continue  la  plante,  fleurit  à  son 
tour  et  ainsi  de  suite.  Les  tiges  dressées  peuvent  acquérir  ainsi 
une  long-ueur  variable  suivant  la  hauteur  de  l'eau  qu'elles  ont  à 
traverser  pour  venir  épanouir  leurs  fleurs  à  la  surface,  ou  suivant 
la  force  du  courant  de  l'eau.  Des  exemplaires  d'un  mètre,  me- 
surés au-dessus  du  rhizome,  ne  sont  pas  rares  ;  M.  Magnin  a 
récolté  dans  les  lacs  du  Jura  des  tiges  dressées  ayant  de  4  à 
6  mètres  de  longueur  (2). 

La  feuille  b  est  toujours  fertile.  Le  bourgeon  situé  à  son 
aisselle  est,  sur  un  axe  jeune,  souvent  aussi  développé  que  celui 
qui  deviendra  la  tige  dressée,  parfois  davantage  {^P.  naians)  et 
semble  alors  la  continuation  directe  de  l'axe  ;  en  s'allong-eant,  il 
devient  un  axe  de  deuxième  génération  {II,  11)^  avec  les  feuilles 

1.  Le  P.densus  diffère  des  autres  espèces  du  genre  non  seulement  par  l'absence 
de  ligule,  mais  aussi  par  ses  feuilles  opposées,  puisqu'il  forme  à  lui  seul  la  sec- 
tion des  Oppositifolii  de  Kunth.  Il  serait  plus  exact  cependant  de  dire  que  ses 
feuilles  sont  alternes,  et  que  la  tige  dressée  est  formée  d'entre-nœuds  alternative- 
ment longs  et  très  courts,  donnant  l'illusion  de  feuilles  opposées.  Les  feuilles  du 
P.  densus,  en  effet,  sont  largement  embrassantes;  et  des  deux  feuilles  d'un  nœud, 
les  deux  bords  de  l'une  recouvrent  les  deux  bords  de  l'autre,  comme  si  la  pre- 
mière était  inférieure  par  rapport  à  la  seconde.  Or,  sur  une  tige  dressée,  toutes 
les  feuilles  recouvrantes  sont  sur  une  même  génératrice,  toutes  les  feuilles  recou- 
vertes sur  l'autre  ;  on  peut  donc  les  considérer  comme  alternes.  Les  feuilles  a,  b, 
c,  de  chaque  génération  sont  toujours  isolées  comme  chez  les  autres  Potamoge- 
ton  ;  celles  qui  naissent  au-dessus  sont  opposées,  et  se  distinguent  parfois  des 
feuilles  plus  élevées  par  leurs  plus  faibles  dimensions.  Or,  j'ai  toujours  constaté 
que,  des  deux  feuilles  d^  e,  de  la  paire  inférieure,  c'est  toujours  la  feuille  d^ 
opposée  à  c,  qui  embrasse  e,  et  par  conséquent  lui  est  inférieure.  Ce  fait  vient  à 
l'appui  de  la  considération  précédente. 

2.  Ant.  Magnin,  Recherches  sur  la  végétation  des  lacs  du  Jura.,  Paris,  1893, 
p.  20. 


C.  Sauvageau.  —  Azotes  biologiques  j^a- /t?j  Potarao^eton.  5 

a\  b^  etc..  La  feuille  b^  donne  à  son  tour  un  axe  III,  III,  et 
ainsi  de  suite.  Le  rhizome  est  donc  constitué  par  la  série  des 
deux  premiers  entre-nœuds  des  générations  successives  I,  II, 
III...,  ajoutés  bout  à  bout  en  sympode.  Les  articles  anciens 
meurent  successivement.  Lorsque  la  tige  dressée  est  aplatie 
[P.  cri'spiis),  la  tige  rampante  a  cependant  une  section  arrondie. 

La  feuille  c  porte  toujours  un  bourgeon  à  son  aisselle,  qui 
parfois  germe  de  bonne  heure  {P.  deiisiis,  P.  natans)^  d'autres 
fois  dort  pendant  longtemps  {E .  htcens)  ;  Irmisch  l'appelle  bour- 
geon de  r/«?(?rz/5(Reservespross).  Au  lieu  de  se  développer  direc- 
tement en  une  branche  feuillée,  il  donne  un  axe  de  nouvelle 
génération  {IP ,  PP)i  avec  les  feuilles  écailleuses  a"" ,  b"',  c'-'  etc.. 
La  feuille  <^''  produit  à  son  aisselle  une  nouvelle  génération 
{IIP,  IIP)i  et  le  bourgeon  de  l'aisselle  de  <;'"  est  encore  un 
bourgeon  de  réserve  susceptible  de  se  développer  dans  le  même 
sens.  Le  rhizome  né  de  l'allongement  du  bourgeon  de  réserve 
de  c,  c\  c'\..  est  presque  constamment  plus  grêle  que  celui 
né  à  l'aisselle  de  b,  b\  b^\  tout  au  moins  dans  ses  premiers 
entre-nœuds. 

Il  résulte  de  tout  cela  une  ramification  souvent  fort  com- 
pliquée, s'étendant  dans  le  sol  de  toutes  parts,  et  parfois  diffi- 
cile à  bien  suivre.  Les  P.  denstts  et  P .  cri'spits,  chez  lesquels  la 
végétation  est  rapide,  et  qui  généralement  s'enfoncent  peu  dans 
le  sol,  en  donnent  de  bons  exemples  ;  le  P.  hicens  au  contraire, 
qui  non  seulement  s'enfonce  très  profondément  dans  la  vase, 
mais  dont  les  feuilles  écailleuses  noircissent  et  pourrissent  de 
bonne  heure,  demande  plus  d'attention.  D'autres,  comme  les  P. 
pîLsillîis,  P.  triclwides,  P.  acutifolnis ,  ont  un  système  rampant 
toujours  très  peu  développé  par  rapport  à  l'ensemble  des  tiges 
dressées  ramifiées,  ou  même  totalement  absent. 

Les  branches  feuillées  qui ,  chez  les  différentes  espèces, 
naissent  à  l'aisselle  des  feuilles  parfaites,  sont  le  plus  souvent 
de  simples  ramifications  de  l'axe  qui  les  porte,  et  se  terminent 
ou  non  par  une  inflorescence.  Parfois  cependant,  et  plus  parti- 
culièrement en  automne,  elles  produisent  un  système  rampant  : 
leur  première  feuille,  ou  préfeuille,  est  une  écaille  située  dans 
l'angle,  entre  la  branche  et  l'axe  mère  ;  la  deuxième,  également 
incomplète,  développe  le  bourgeon  qu'elle  possède  à  son  ais- 
selle en  un  axe  rampant  de  troisième  génération,  qui  en  produit 


6  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

lui-même  un  de  quatrième  à  l'aisselle  de  sa  feuille  b,  et  ainsi  de 
suite  [P .  peciùnatus ,  P.  lucens).  Les  sympodes  ainsi  formés,  en 
petit  nombre  d'ailleurs,  sont  plus  grêles  et  plus  délicats  que 
ceux  qui  naissent  au  niveau  ou  à  l'intérienr  du  sol,  mais  s'ils 
s'en  rapprochent,  ou  si  par  leurs  racines  ils  y  pénètrent,  ils  se 
fortifient,  deviennent  en  tout  semblables  aux  précédents,  et 
propagent  la  plante.  Le  P.  perfoliahis ,  par  exemple,  en  forme 
en  arrière-saison  qui  sont  extrêmement  grêles  comme  tiges  et 
comme  feuilles. 

Le  nombre  des  articles  d'un  même  sympode  formés  durant 
une  saison  étant  souvent  très  grand  (en  particulier  chez  les 
P.  densns ,  P.  crispîis,  P.  perfoliatiLS,  etc.),  et  d'autre  part  les 
articles  les  plus  anciens  pourrissant  successivement,  ils  isolent 
petit  à  petit,  par  les  tiges  dressées  vivant  pour  leur  compte,  par 
les  sympodes  provenant  des  bourgeons  de  réserve,  un  nombre 
considérable  d'individus  qui  ne  tardent  pas  à  envahir  le  sol  avoi- 
sinant.  Ce  système  de  ramification  est  donc  un  mode  puissant 
de  multiplication  durant  la  période  végétative. 

Les  Potauiogetoii  se  propagent  d'ailleurs  avec  une  très 
grande  facilité  par  des  fragments  de  tiges  isolés.  J'ai  déjà  men- 
tionné autrefois,  à  propos  de  recherches  faites  à  un  point  de  vue 
différent  (i),  que  des  tiges  feuillées  de  P.  densîLS,  P.  crispîis, 
P.  pcrfoh'aUis  et  P.  liicens,  privées  de  racines,  et  dont  l'extré- 
mité inférieure  est  obturée  artificiellement  ou  maintenue  hors  de 
l'eau,  continuent  à  vivre,  développent  des  sympodes  à  l'aisselle 
de  leurs  feuilles,  et  par  conséquent  donnent  des  plantes  nou- 
velles. Dans  la  nature,  des  portions  de  tige,  détachées  de  la 
plante,  deviennent  plus  ou  moins  flottantes,  sont  transportées 
par  le  courant  de  l'eau  et  constituent  un  moyen  de  propagation 
rapide  (2). 

Depuis,  j'ai  fait  quelques  observations  dans  le  même  sens. 

1.  C.  Sauvageau,  Sur  les  feuilles  de  quelques  Monocotylédones  aquatiques, 
p.  194  (Ann.  Se.  nat.,  Bot.,  1891). 

2.  J'ai  vu  sur  un  bon  nombre  d'exemplaires  d'herbier  de  P.  Robbinsii  des 
tig^es  feuillées  qui,  vers  le  milieu  de  leur  longueur,  présentent  des  racines  à  un 
nœud.  Il  est  probable  que  le  développement  de  ces  racines  précède  une  désarti- 
culation à  ce  nœud  ou  à  un  nœud  inférieur.  M.  Morong  dit  en  effet  {The  Naia- 
dacea?  of  North  America,  Memoirs  of  the  Torrey  Botanical  Club,  1893,  P-  54) 
que  cette  espèce,  qui  fructifie  rarement,  se  propage  abondamment  par  des  por- 
tions de  tiges  sur  lesquelles  se  développent  plusieurs  racines  à  chaque  nœud,  et 
qui  flottent  à  la  surface  de  l'eau. 


C.  Sauvageau.  —  Notes  biologiques  sur  les  Potamogeton.  7 

Au  mois  d'octobre,  des  tig-es  dressées  des  espèces  ci-dessus  in- 
diquées, en  très  bon  état  et  privées  de  racines,  ont  été  transportées 
dans  deux  g-rands  cristallisoirs  remplis  d'eau,  placés  devant  une 
fenêtre  bien  éclairée.  Dans  l'un,  enveloppé  de  papier  noir  jus- 
qu'à la  hauteur  de  l'eau,  l'éclairement  se  faisait  seulement  par  le 
haut,  dans  l'autre,  la  lumière  arrivait  de  toutes  parts. 

Dans  le  premier  cristallisoir,  les  plantes  n'ont  pas  tardé  à 
dépérir  :  au  bout  de  quinze  jours,  les  sommets  (feuilles  et  entre- 
nœuds) étaient  plus  ou  moins  pourris  dans  les  quatre  espèces. 
Chaque  exemplaire  de  P.  densîts  a  donné  un  ou  deux  rhizomes 
portant  de  longues  racines  qui  se  sont  bien  développées  au 
début,  mais  après  un  mois,  le  tout  était  pourri  et  tombé  au  fond 
du  vase.  Les  P.  crispîis  et  F.  pei'-foh'atus  ont  aussi,  au  début,  dé- 
veloppé en  sympode  plusieurs  bourgeons  de  la  base,  mais  après 
un  mois  ou  six  semaines,  le  tout  était  pourri  ;  deux  exemplaires 
de  P.  cri'spîis  sont  cependant  restés  après  deux  mois,  à  l'état  de 
quelques  entre-nœuds  munis  de  petites  pousses  grêles  de  deux 
ou  trois  feuilles.  Le  sommet  du  P.  hicens  est  resté  plus  long- 
temps intact;  après  quinze  jours,  un  exemplaire  possédant 
10  feuilles  adultes  avait  développé  un  bourgeon  à  l'aisselle  de 
chacune  des  5  feuilles  inférieures  ;  un  autre  de  1 1  feuilles  avait 
de  même  sept  bourgeons.  Ces  bourgeons  se  sont  développés 
lentement  en  un  petit  rameau  feuille  d'autant  plus  long  qu'il 
était  plus  inférieur.  Après  un  mois,  toutes  les  feuilles  de  la  tige 
originelle  étaient  complètement  pourries,  celles  des  bourgeons 
étaient  en  très  mauvais  état,  mais  la  tige,  dans  ses  entre-nœuds 
inférieurs  a  lutté  contre  la  mort  et  a  pris  une  teinte  verte  très 
foncée  due  au  développement  de  nombreux  grains  de  chloro- 
phylle dans  l'épiderme  et  dans  les  cellules  qui  en  sont  voisines; 
l'amidon  est  assez  abondant  dans  les  cellules  des  couches  in- 
ternes du  parenchyme.  Après  deux  mois,  la  tige  était  encore 
parfaitement  verte,  vivante  et  flottante,  bien  que  ses  feuilles 
eussent  complètement  disparu  et  que  les  feuilles  des  bourgeons 
fussent  elles-mêmes  en  train  de  péricliter. 

Les  plantes  vivent  beaucoup  mieux  dans  le  cristallisoir  éclairé 
de  toutes  parts  ;  elles  s'y  trouvent  d'ailleurs  dans  des  conditions 
plus  rapprochées  des  conditions  naturelles.  Cependant,  dans  la 
plupart  des  cas,  les  feuilles  de  la  tige  mère  jaunissent,  puis  pé- 
rissent au  bout  d'un  certain  temps,  celles  du  sommet  commen- 


.8  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

çant  les  premières.  Les  bourgeons  qui  donneront  des  rameaux 
se  développent  de  bonne  heure,  c'est  dans  le  P .  lucciis  qu'ils 
sont  le  plus  nombreux  ;  les  feuilles  supérieures  ne  développent 
pas  leur  bourgeon.  Le  rameau  est  le  point  de  départ  d'un  sym- 
pode  ;  son  premier  entre-nœud  est  toujours  très  court,  le  second 
peut  être  un  peu  plus  long-;  ainsi,  dans  le  P.  perfoliatus ,  il  a  un 
centimètre  environ,  ceux  des  générations  suivantes  sont  plus 
allongés.  Dans  le  P .  hicens,  la  branche  qui  nait  à  l'aisselle 
d'une  feuille  a  ses  deux  premiers  entre-nœuds  tellement  courts 
que  la  deuxième  génération,  à  laquelle  elle  donne  naissance, 
semble  à  première  vue  naître  à  l'aisselle  de  la  feuille  axiale, 
entre  cette  feuille  et  la  branche  ;  les  entre-nœuds  rampants  des 
générations  suivantes  sont  beaucoup  plus  longs.  Il  est  à  remar- 
quer, dans  tous  ces  sympodes,  que  le  bourgeon  qui  continuera  la 
tige  rampante  est  généralement  très  en  retard  sur  la  tige  dressée  ; 
immédiatement  après  le  deuxième  entre-nœud,  elle  se  redresse 
brusquement  à  angle  droit  sans  que  le  géotropisme  semble  y 
être  pour  rien,  et  c'est  seulement  lorsque  la  tige  dressée  a  déjà 
plusieurs  feuilles  étalées  que  le  bourgeon  de  la  base  s'allonge. 
Sur  la  tige  feuillée  originelle,  l'indication  par  un  faible  accrois- 
sement des  bourgeons  qui  sont  destinés  à  se  développer  se  fait 
au  bout  de  quelques  jours  après  la  mise  en  expérience,  puis  ils 
restent  stationnaires  au  moins  quelque  temps  ;  ce  sont  presque 
toujours  uniquement  les  bourgeons  des  feuilles  inférieures  qui 
s'accroissent  ainsi,  et  plus  tard  ils  se  développent,  au  moins  dans 
le  cas  général,  d'autant  plus  rapidement  qu'ils  sont  plus  inférieurs. 
Voici  un  exemple  pris  entre  plusieurs  autres  sur  le  P.  ht- 
cens.  Une  tige  dressée  munie  de  seize  feuilles  bien  développées 
est  mise  en  expérience  dans  les  premiers  jours  d'octobre  ;  quinze 
jours  après,  les  huit  nœuds  inférieurs  portent  chacun  un  petit 
bourgeon  de  quelques  millimètres,  ceux  des  trois  feuilles  infé- 
rieures étant  plus  longs  que  les  autres.  Dans  les  premiers  jours 
de  novembre,  la  tige  ne  s'est  pas  accrue,  elle  possède  encore 
seize  feuilles,  mais  qui  toutes  ont  jauni  sauf  les  quatre  plus  an- 
ciennes ;  les  entre-nœuds  au  contraire  ont  foncé  leur  couleur  et 
sont  plus  verts  que  les  feuilles  ;  il  ne  s'est  pas  développé  de  nou- 
veaux bourgeons.  De  ces  huit  bourgeons,  les  supérieurs  sont 
restés  stationnaires  ;  les  deux  inférieurs  ont  plus  d'un  décimètre 
de  long  ;  le  plus  inférieur  des  deux  a  produit  tout  à  fait  à  sa  base 


Ed.  Bonnet.  —  Sur"  quelques  plantes  rares  de  Tunisie.  g 

un  rhizome  blanc  de  4  à  5  centimètres  de  long  qui  ne  s'est  pas 
encore  redressé  et  à  la  base  duquel  sont  trois  racines,  les  seules 
qui  existent  sur  l'ensemble.  Enfin  en  décembre,  c'est-à-dire  deux 
mois  après  la  mise  en  expérience,  le  bourgeon  inférieur  en  est  à 
sa  cinquième  génération,  le  2^  et  le  3^  chacun  à  leur  troisième  gé- 
nération, les  6^,  7'^  et  8®  bourgeons  ont  seulement  deux  à  quatre 
centimètres  de  longueur.  La  tige  originelle  a  perdu  la  plupart 
de  ses  feuilles,  son  sommet  est  pourri  mais  elle  est  très  verte, 
très  ferme,  et  continue  à  vivre  bien  que  ses  canaux  aérifères 
soient  remplis  d'eau.  Lorsque  cette  tige  de  seize  feuilles  sera 
morte,  elle  aura  donc  produit  huit  plantes  indépendantes  ;  après 
avoir  été  séparée  de  la  plante  mère,  elle  a  continué  à  vivre  pour 
propager  l'espèce. 

Les  autres  espèces  F.  crisptts,  P.  densîis,  P.  perfoh'attts  qui 
ont  péri  dans  le  cristallisoir  enveloppé  de  papier,  sont  encore 
vivantes  en  décembre  dans  le  cristallisoir  éclairé  de  toutes  parts, 
mais  en  mauvais  état;  elles  ont  produit  des  ramifications,  dont 
le  nombre,  proportionnellement  à  celui  des  feuilles,  est  moindre 
que  dans  le  P.  hicens.  Nul  doute  que  si  les  branches  mises  en 
expériences  avaient  été  placées  dans  un  bassin  à  l'air  libre,  cha- 
cune d'elles  ou  chacun  de  leurs  sympodes  serait  devenu  un  in- 
dividu vigoureux  et  indépendant. 

En  résumé,  les  tiges  rampantes,  par  la  disparition  progres- 
sive des  parties  âgées,  qui  isolent  de  nouveaux  individus  ;  les 
tiges  dressées  séparées  de  la  plante  mère  qui  développent  leurs 
rameaux  axillaires  en  sympodes,  sont  des  moyens  importants  de 
multiplication  de  la  plante.  Etudions  maintenant  les  boutures 
chez  quelques  espèces.  {A  suivre.) 

>—-< 


NOTES 

SUR 

QUELQUES  PLANTES  RARES,  NOUVELLES  ou  CRITIQUES 

DE    TUNISIE 
(Suite) 

Par  M.    Ed.    BONNET. 

Linum  austriacum  Y^.Sp.,  278  ;  Jacq.  FI.  atistr.  tab.  418. 

Dans  sa  troisième  note  sur  la  flore  d'Algérie  {Bull.  Soc.  bot. 

XXXVIII,  384),  M.  Chabert  signalait  la  présence  du  Lïmtm 


lo  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

ausiriac7tin  L.  conjointement  avec  le  L.  piinctahwt  Presl;  déjà 
mentionné  par  M.  Battandier  {FI.  d'Alg.  176)  et  par  M.  Pomel 
sous  le  nom  de  L.  Almtritamciim  {Noîlv.  Mat.  II,  214);  plus 
récemment,  M.  Baratte  affirmait  [Bttll.  Soc.  bot.  XL,  118), 
après  étude  des  échantillons  de  l'herbier  Cosson,  que  le  jL. 
pimctaizwt  Presl  n'existait  pas  dans  l'Afrique  septentrionale, 
du  Maroc  à  la  Tunisie,  et  que  tous  les  spécimens  rapportés  à 
cette  espèce  n'étaient  en  réalité  que  des  Lins  d'Autriche  à  tiges 
étalées. 

Un  point  important,  sur  lequel  mes  deux  collègues  ont 
négligé  de  se  mettre  d.'accord,  c'est  la  notion  nette  et  précise 
de  l'espèce  Linnéenne;  cette  notion,  que  le  laconisme  du  Spe- 
cies  ne  peut  nous  donner,  il  faut  la  demander  à  Jacquin,  contem- 
porain et  correspondant  de  Linné;  or,  autant  je  trouve  de  diffé- 
rences entre  le  L.  mauritanicum  Pom.  et  le  Lin  d'Autriche  tel 
qu'il  m'est  connu  par  la  magnifique  planche  (418)  du  Flora 
austriaca  et  les  échantillons  des  environs  de  Vienne,  autant  je 
constate  d'affinités  entre  ce  même  Lin  de  Mauritanie  et  le  F. 
pîinciatîun ,  d'après  les  descriptions  de  Presl,  de  Gussone  et 
les  spécimens  recueillis  dans  les  montagnes  de  Sicile  par  Gas- 
parrini,  collègue  de  Gussone  ;  si  donc  on  ne  considère  le  F.  Diati- 
ritanicum  Pom,  que  comme  une  forme  à  tiges  étalées  du  F.  au- 
strïactiin  L.^  je  ne  vois  pas  sur  quels  caractères  sérieux  on 
pourra  s'appuyer  pour  séparer  le  F.  pimctatmn  Presl  du  Lin 
d'Autriche.  Quant  à  la  plante  signalée  par  Letourneux  au  djebel 
Bargou  (Tunisie),  sous  le  nom  de  F.  anstriacum  L.,  il  est  im- 
possible de  savoir  exactement  à  quelle  forme  elle  appartient, 
puisque  cet  explorateur  n'a  rapporté  aucun  échantillon  à  l'appui 
de  son  indication. 

Onopordon  arabicum  L.  Sp.  827  (excl.  syn.  Pluk.  et  in 
éd.  2'' syn.  Barrel)  ;  Jacq.,  Hort.  Vïndobon.  tab.  149;  Hook.  in 
Bot.Mag.  tab.  3299;  O.  nervosumBoiss.  Voy.  bot.  Esp.  357  tab. 
108  a;  Willk.  et  Lge  Prodr.  hz'sp.  II,   178.  —  0  FI.  mai-juin. 

Lieux  incultes,  décombres  et  bords  des  chemins  :  le  Bardo, 
près  Tunis,  Hammam  el  Lif,  Béja,  Zaghouan,  Makter,  el  Djem. 

Espagne,  Portugal  (inter  la  venda  de  san  Domingo-Punheto 
etSantarem,  teste  Tournefort). 

Cette  belle  espèce  est  vraisemblablement  nouvelle  pour  la 


Ed.  Bonnet.  —  Sur  quelques  planies  rares  de  Tunisie.  w 

flore  atlantique  ;  Poiret  avait  cependant  déjà  signalé  (  Voy.  II, 
233)  un  O.  arabicujji  en  Barbarie,  mais  sans  aucune  indication, 
et  sa  plante,  que  je  n'ai  pu  retrouver,  appartient  probablement 
à  une  autre  espèce.  Linné,  comme  Ta  démontré  Boissier  {Voy. 
bot.  Esp.  356-357),  a  certainement  confondu  plusieurs  plantes 
sous  le  nom  d'(9.  arabîCiLin;\ç^  synonyme  de  Plukenett  et  l'indi- 
cation «  in  Gallia  Narbonensi  »  se  rapportent  à  VO.  illyriciim, 
tandis  que  la  phrase  de  Barrelier,  laquelle  apparaît  seulement 
dans  la  seconde  édition  du  Specïes,  désigne l'O.  iaitrïaiin.^''^à..\ 
quant  au  synonyme  de  Tournefort  que  Linné  cite  toujours  en 
première  ligne,  Boissier  l'applique  à  tort  à  \0.  ïllyri'ctiin  L. 
et  l'on  reconnaît  sans  peine,  dans  les  échantillons  de  l'herbier 
Tournefort,  la  plante  décrite  et  figurée  dans  le  Voyage  bota- 
nique en  Espagne  sous  le  nom  d'<9.  nervosîuiz  Boiss. 

J'adopte  donc,  pour  l'Onoporde  de  Tunisie,  le  nom  spécifi- 
que ^ arabictmi  L.  qui  est  le  plus  ancien,  tout  en  reconnaissant, 
avec  Boissier,  que  cette  dénomination  est  assez  mal  choisie; 
toutefois,  on  ne  peut  dire  qu'elle  consacre  une  erreur  de  géo- 
graphie botanique  puisque  Linné  n'a  jamais  indiqué  son  espèce 
en  Orient.  \J O.  arabicum  de  Tunisie  a  souvent  les  nervures  des 
feuilles  un  peu  moins  saillantes  et  le  tomentum  plus  développé 
que  dans  la  plante  d'Espagne  ;  c'est  cette  forme  que  Jacquin  a 
représentée  dans  ses  Illustrations  du  jardin  botanique  de  Vienne 
et  que  Tournefort  avait,  le  premier,  recueillie  en  Portugal. 

Gynanchum  excelsum  Desf.  FI.  atl.  I,  211. 

Hab.  in  palmetis  propre  Tozzer  (Desf.). 

Cette  plante  est  représentée  dans  l'herbier  de  la  Flore  Atlan- 
tique par  un  échantillon  sans  fleurs  et  pourvu  de  trois  fruits, 
l'un  tout  jeune,  dont  les  graines  ne  diffèrent  pas  de  celles  du 
C.  acîitmn  L.  prises  au  même  état  de  développement,  les  deux 
autres  arrivés  à  maturité,  mais  complètement  vides,  mesurent 
12  cent,  dans  leur  plus  grande  longueur  et  non  2  décim.  comme 
le  dit  Desfontaines;  les  feuilles  rappellent  assez  bien,  pour  la 
forme,  celles  du  C.  acttUtm  L.,  il  faut  seulement  en  ce  qui 
concerne  les  dimensions  de  ces  organes,  remplacer  dans  le  Flora 
atlantica  l'indication  erronée  «  folia  5-8  decim.  longa,  2  decim. 
lata  »  par  les  mensurations  suivantes  prises  sur  le  type  de  Des- 
fontaines :  feuilles  de  5-6  cent,  de  longueur  sur  3-4  de  largeur. 


12  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Si  maintenant,  nous  comparons  le  C.  excelsMin  Desf.  avec  le 
C.  acîUîLi7t  L.  conservé  également  dans  le  même  herbier,  nous 
chercherons  vainement  un  caractère  qui  permette  de  séparer  ces 
deux  plantes  et  l'on  arrive  à  cette  conclusion  qu'elles  appar- 
tiennent à  une  seule  et  même  espèce. 

Decaisne  (ap.  D.  C.  Prodr.  VIII,  548)  a  rapporté  au  C.  excel- 
stim  Desf.  un  Cynanchtmi  récolté  par  Bové  dans  les  lieux  hu- 
mides aux  environs  d'Alger;  cette  plante  n'est  qu'un  état  vigou- 
reux et  robuste  du  C.  acîitum  L.  déterminé  par  la  station. 

Marrubium  crispum  Desf.  FI.  atl.  II,  24  (non.  L.). 

Ce  n'est  point  l'espèce  de  Linné  mais  une  forme  du  Ballota 
hirstita  Benth.  végétant  dans  les  lieux  arides  et  exposés  au 
soleil;  les  échantillons  de  Desfontaines  concordent  assez  exacte- 
ment avec  la  diagnose  que  M.  Pomel  a  donnée  de  son  Ballota 
bîtllata  {N021V.  Mat.  I,  116). 

Le  Mamibùmt  P seudo-Dîctammts  Desf.  loc.  cit.  an  L.  ?  in- 
diqué «  in  coUibus  incultis  » ,  n'existe  pas  dans  l'herbier  de  la 
Flore  Atlantique. 

Statice  monopetala  L.  ;  Desf.  FI.  atl.  I,  227;  Limonias- 
trum  monopelatum  Boiss. 

La  station  «  in  arenis  humidis  et  saisis  prope  Khairouan  », 
donnée  dans  le  Flora  atlantica,  semble  désigner  le  Lïmom'as- 
ivîMt  Gityoni'antmt  D.  R.,  tandis  que  les  synonymes  cités  et 
l'échantillon  de  l'herbier  appartiennent  au  L.  monopetahun 
Boiss.  ;  Desfontaines  ne  distinguait  probablement  pas  ces  deux 
espèces,  assez  répandues  dans  la  Régence  où  elles  occupent  des 
zones  distinctes  et  nettement  limitées  ;  le  L.  inonopetalum 
Boiss.  est  disséminé  sur  le  littoral,  dont  il  ne  s'écarte  pas,  depuis 
Hammam-el-Lif  jusqu'à  Zarzis  en  y  comprenant  les  îles  Ker- 
kenna  et  Djerba;  le  L.  Gîiyonianuin  D.  R.  habite  exclusive- 
ment le  bord  des  Chtout  et  les  terrains  salés  de  l'intérieur  dans 
les  provinces  du  sud  ;  je  ne  pense  pas  qu'il  dépasse,  au  nord,  la 
grande  sebkha  de  Sidi  el  Hani  ou  lac  de  Khairouan. 

Gieseckia  pharnaceoides  L.  Mant.  II,  app.  562. 
Observé  dans  les  sables  du  port  de  Sfax,   par  Espina,  de 
1854  à  1856,  n'y  a  plus  été  revu  depuis  cette  époque.  J'attribue 


Ed.  Bonnet.  —  Sur  quelques  plantes  rai'es  de  Tunisie.  1-3 

à  une  introduction  par  les  navires  la  présence  du  Gieseckia 
dans  cette  unique  station  qu'il  occupait  en  compagnie  du  Tetra- 
dyclïs  Eversinanni  Bge.  Cette  Phytolaccacée  est  indiquée 
{FI.  Alg.  I,  749)  aux  environs  de  Bou-Saada  par  MM.  Battan- 
dier  et  Trabut  qui  semblent  l'y  considérer  comme  spontanée  ; 
elle  est  répandue  dans  l'Inde,  au  Cap,  en  Abyssinie,  à  Zanzibar, 
en  Arabie  et  en  Nubie  d'où  elle  s'avance  jusque  dans  les  sables 
désertiques  de  l'Egypte  méridionale. 

Gallig-onum  comosum  L'Hér.  in  Trans.  Soc.  Linii. 
Lond.  I,  180;  Desf.  FI.  atl.  I,  426;  Batt.  el  Trab.  FI.  Alg.  771. 

Sables  désertiques  :  base  du  djebel  Bou-Hedma,  Gafsa 
(Desf.),  bordj  Gouifla,  Aïn-Kebirita,  el  Ghérib  près  Çobria, 
Nefta,  bir  Solthan,  entre  bir  Solthan  et  bir  el  Haguef,  Nokhlet 
el  Meugoub,  entre  Nouil  et  Tebtert  ;  assez  commun  dans  le 
Djérid  et  le  Nefzaoua. 

Arabie-Pétrée,  Egypte,  Algérie  désertique. 

Sous  les  noms  à'Artha  et  d'Azel,  les  arabes  distinguent 
dans  le  C.  comosimt  deux  formes  que  je  ne  puis  séparer  spécifi- 
quement; l'azel,  moins  septentrional  que  l'artha,  fleurit  un  mois 
plus  tôt  et  atteint  les  proportions  d'un  arbuste  de  5  à  6  mètres 
de  hauteur,  tandis  que  l'artha  reste  à  l'état  de  buisson  et  ne 
s'élève  pas  au-dessus  de  i  m.  50  à  2  mètres  (cf.  Letourneux  et 
Blanc  in  Bidl.  Soc.  bot.  XXXIII,  247  et  XXXVI,  47)  ;  une  autre 
forme  arborescente  de  cette  même  Polygonacée  a  été  constatée 
dans  le  Màader  et  le  Tadmayt,  par  M.  Fourreau,  et  au  sud  d'el 
Goléa  par  M.  Dybowsky,  où  elle  est  connue  sous  le  nom 
à.'Arzch,  dénomination  qui  sert  aussi  à  désigner  le  Taniarix  gal- 
li'ca  L.  ;  l'arich  qui  atteint  les  mêmes  proportions  que  l'azel 
aurait,  d'après  les  indigènes,  des  fleurs  rouges  ;  je  n'ai  pu  vérifier 
ce  caractère,  mais  les  échantillons  stériles  que  m'a  remis 
M.  Fourreau  ne  m'ont  pas  paru  différer  du  Calligomini  comosiuii 
L'Hér. 

Rumex  roseus  Desf.  FI.  atl.  I,  320  (non  L.). 

Comme  le  prouve  l'échantillon  de  l'herbier  du  Flora  atlantica, 
c'est  certainement  le  R.  vesicariîts  L.  que  Desfontaines  a  décrit 
sous  le  nom  de  R.  roseits;  ]&  ne  connais  pour  ma  part,  en  Tu- 
nisie,  aucune  plante  qui  concorde  exactement  avec  la  planche 


14  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

346  du  Flora  gr^ca  et  qui  présente  le  caractère  des  valves  tel 
qu'il  est  indiqué  par  Linné,  par  Sibthorp  et  par  Boissier. 

Rumex  Aristidis  Coss.  in  Bull.  Soc.  bot.  V,  103;  Batt.  et 
Trab.  FL  Alg.  774;  Kralik  PI.  Algei^.  sélect.  n°  140.  —  53^^"" 
août. 

Dunes  à  l'embouchure  de  l'oued  Barka  et  sables  entre  le 
poste  forestier  d' Aïn-Ouled-Sebâa  et  Tabarque  (Kroumirie 
orientale). 

Cette  rare  espèce  découverte  en  1888  par  M.  Cosson  n'existe, 
en  dehors  de  la  Régence,  que  sur  le  territoire  des  Senhadja  entre 
Bône  et  Philippeville  (Algérie). 

Aristolochia  rotunda  Desf.  FI.  Atl.  II,  p.  324  an  L? 

Indiqué  par  Desfontaines  «  prope  Bizerte  in  regno  Tunetano 
et  aliis  locis  »,  n'a  pas  été  retrouvé  récemment  dans  cette  loca- 
lité, ni  sur  aucun  autre  point  de  la  Tunisie;  cette  plante,  repré- 
sentée par  de  bons  échantillons  dans  l'herbier  de  la  Flore  Atlan- 
tique et  dans  quelques  autres  collections  conservées  au  Muséum, 
diffère  de  X A.  roiitiida  du  midi  de  la  France  par  ses  feuilles 
pétiolées,  à  sinus  assez  largement  ouvert  ;  par  ce  caractère  et 
par  quelques  autres  détails  de  moindre  importance,  elle  rentre 
à.2i^^VA.paîicinervisYova..  Nouv.  mat.  I,  136. 

Euphorbia  aleppica  L.  ap.  Wiman  Dissert.  EiLpJioi-b. 
n°  37  ç.x.Sp.  458;  Boiss.  FI.  or.  IV,  1109;  Gren.  et  Godr.  FI. 
Fr.  III,  90;  Rchb.  Icônes  V,  fig.  4779  et  4781  —  0,  0  plus 
rarement  'Il  ;  juin. 

Collines  herbeuses  près  de  Menzel-Djemil. 

Espèce  nouvelle  pour  la  flore  barbaresque,  découverte  par 
le  regretté  Letourneux;  cette  Euphorbe,  indiquée  par  Grenier 
et  Godron  près  de  Toulon,  ne  paraît  plus  exister  dans  le  dépar- 
tement du  Var  mais  elle  est  assez  commune  en  plusieurs  loca- 
lités des  Bouches-du-Rhône  (Roux!);  elle  est  disséminée  sur 
tout  le  littoral  méditerranéen  depuis  Marseille  jusqu'en  Pales- 
tine. 

Juniperus  Oxycedrus  Desf.  FI.  atl.  II,  370  (non  L.). 
Les  spécimens  de  l'herbier  appartiennent  au  /.  macrocarpa 
Sbth.  et  Sm.,  ainsi  du  reste  qu'on  pouvait  le  prévoir  d'après  la 


Ed.  Bonnet  —  Sur  qtielques  plantes  rares  de  Tunisie.  15 

phrase  de  Desfontaines  :  «  Bacca  rotunda,  magnitudine  nucîs 
Avellanae  ». 

Triglochin  palustre  Desf,  FI.  ail.  I,  322  (non  L.). 

Tous  les  échantillons  conservés  dans  l'herbier  du  Flora 
atlantica,  sous  le  nom  de  T.  falustre,  appartiennent  au  T.  laxî- 
floj'inji  Guss.  ;  cette  synonymie  a  été  déjà  indiquée  par  Parlatore 
{FI.  liai.  III,  614)  qui  ne  paraît  cependant  pas  l'avoir  vérifiée 
sur  les  types  de  Desfontaines. 

Potamog-iton  marinus  Desf.  FI.  ail.  I,  150  (non  L.). 

Bien  que  la  plante  de  Desfontaines  soit  stérile,  je  n'hésite 
pas  à  la  rapporter  au  P.  pectmaùis  L.  dont  elle  présente  tous 
les  caractères,  autres  que  ceux  tirés  du  fruit  ;  le  P.  marinus 
n'a  été  constaté  ni  en  Algérie,  ni  en  Tunisie,  tandis  que  le 
P .  pectinatiLS  n'est  pas  rare  dans  les  séguias  des  oasis  du  Djerid 
et  du  Nefzaoua. 

Potamogiton  perfoliatus  L.  ;  Desf.  FI.  ail.  I,  148. 

Cette  espèce,  assez  exactement  décrite  dans  le  Flora  atlan- 
tica n'existe  pas  dans  l'herbier,  tandis  que  le  P.  densiis  L.  y 
figure  deux  fois,  sous  des  noms  différents  :  la  variété  laxijolia 
Gren.  et  Godr.  {FI.  Fr.  IIl,  320)  est  étiquetée  P.  perfoliaUis  et 
la  variété  densa  Gren.  et  Godr.  {loc.  cït.)  représente,  dans  la 
même  collection,  le  vrai  P.  densîis  L. 

Zanichellia  contorta  Chamisso  in  Linnsea  II,  231  ;  Pota- 
mogiton contortus  Desf.  FI.  ail.  I,  150. 

Hab.  in  rivulis  Cafsae  (Desf.). 

La  description  de  Chamisso  paraît  avoir  été  rédigée  sur  des 
notes  manuscrites  communiquées  par  Desfontaines  ;  le  Potamo- 
giton coiitortiis  est  représenté  dans  l'herbier  du  Flora  atlantica 
par  deux  échantillons,  ayant  assez  exactement  la  longueur  indi- 
quée dans  le  Linnaea  (planta  spithamea),  mais  ce  sont  bien  cer- 
tainement des  fragments  détachés  d'un  individu  de  plus  grandes 
dimensions  ;  les  tiges  sont  ondulées  et  les  feuilles  plus  ou  moins 
contournées  en  spirale,  ainsi  que  cela  s'observe  quelquefois  sur 
le  ZanicJiellia  macrostemmon  Gay  et  sur  quelques  autres  formes 
du  Z.  pahistris  L.  ;  les  fruits,  réunis  par  quatre,  mais  beaucoup 
trop  jeunes  pour  fournir  des  caractères  bien  définis,  sont  briève- 


re  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

nient  pédicellés,  lisses  sur  le  dos  et  surmontés  d'un  style  court, 
terminé  lui-même  par  un  stigmate  crénelé  ;  je  n'ai  pu  observer 
la  forme  des  étamines.  Par  l'ensemble  de  ses  caractères,  le 
Z.  contorta  Cham.  présente  de  très  grandes  affinités  avec  le 
Z.  inacrostentiitoii  Gay  et,  comme  celui-ci,  il  rentre  bien  certai- 
nement avec  les  Z.  rosirata  Gay,  repens  et  //^^br  Bœningh.  dans 
la  variété  gemniia  Aschers.  {FI.  Brandeb.  668)  du  Z.  palus- 
tris  L. 

^ {A  suivre.) 

LES  URÉDINÉES  ET  LEURS  PLANTES  NOURRICIÈRES 

SUPPLÉMENT 

{Stiiie.) 

Par  M.  Georges  POIRAULT. 

Papilionacées. 

Anagyris Urom.  Anagyridis  (Rouss.)  Rourn.  =  Urom. 

Anthyllidis  Grev. 
Spartium  junceum    ....     Urom.  Genistai  tinctoria;  Pers.  (U,  T). 
Cytisus  sessilifolius       .    .    .  id. 

»        hirsutus ^cid.  Cytisi  Voss  =:^cid.  fulgens  Hasz.  f 

Lupinus Urom.    Lupini    Sacc.   =    Urom.    Anthyllidis 

Grev. 
Anthyllis  tetraphylla  .    .    .     Urom.  Anthyllidis  (Grev.).  Schrôt.  =  Urom. 

Anagyridis  (Rouss.)  Roum.  =  Urom.  Lu- 
pini Sacc.  non  B.  et  C.)  =  Urom.  Trigo- 
nellai  Pass.  =  Urom.  Trigonellae  Pat.  ^= 
Urom.  Ononidis  Pass. 
Trifolium  montanum   .    .    .     Urom.  minor  Schrôt. 

Oxytropis Urom.  Oxytropidis  Kunze=Urom.  Astragali. 

Phaca  frigida Urom.  Phaca;  frigidae  (Wahlb.)  =  Urom.  car- 

neus  Lag.  f 

»     astragalina Urom.  Phacae  Thum.  (U,  T). 

Urom.  carneus  (Nées)  =:^cid.  carneum  Nées 
:=  ^cid.  Hippocrepidis  DC.  =  Jîcid.  As- 
tragali Thiim.  ;  Erikss.  =  ^cid.  Astragali 
alpini  Erikss.  =  Urom.  lapponicus.  Lag. 

»     australis id. 

»     alpina Urom.  Astragali  (Opiz.)  Sacc. 

Colutea  arborescens.    .    .    .     Urom.  Astragali. 

Onobrychis  sativa Urom.  Trifolii   {7ion  Urom.   Genistae  tincto- 

riae). 

Glycyrrhiza  glabra Urom.  Glycyrrhizai  (Rab.)  Magnus.  f 

Trigonella  fcenum  graecum.     Urom.  Trigonella;  Pass. 

Urom.  Anthyllidis. 


G.  PoiRAULT.  —  Les  Urédinées  et  leurs  fiantes  nourricières. 


17 


Hippocrepis  unisiliquosa.    .  Urom.  Anthyllidis. 

Vicia  sativa Urom.  Briardi  Hariot. 

Amygdalées. 

Persica ...  Puce.  Pruni  Pers.  (U,  T). 

Am5'gdalus  incana    ....  id. 

»  nana id. 


Rosacées. 

Spiraea  Ulmaria.    .    .    . 
•0       Aruncus.    .    .    . 

Potentilla  micrantha .    . 
ï  alchemilloides 

»  recta  ..... 

Tormentilla  erecta  .    . 
»  reptans    . 

Fragaria  vesca  .... 


Rubus  caesius. 
Rubus  saxatilis. 


Rosa  centifolia  .    .    . 
B     pimpiiiellifolia  , 

»     alba 

Agrimonia  eupatoria 
Alchemilla   vulgaris. 

»  hybrida . 

»  alpina.    . 

»  pubescens 

Cratsegus   digj'na.    . 

»         Azarolus , 


Mespilus  germanica. 
Pirus  commuais.   .    . 


Sorbus  torminalis . 
B       Aria    .    . 


B       Chamaemespilus  .    , 
Amelanchier 


Urom.  Poiraulti  P.  Har.  (Tj). 

^cid.  Arunci  DC. 

Phragmidium  Fragariae  DC.  (E,  U,  T). 

id. 
Phragm.  Potentillai  Pers.  (E,  U,  T). 
Phragm.  Tormentillse  Fuck.  (E,  U,  T). 

id. 
M.  Barclay  a  trouvé  sur  cette  plante  dans 
l'Himalaya  un  Puce.  Fragarias  Barc.  (S,  E, 
U,  T).  t 
Uredo  Mûlleri  Schrut. 
Puce,  interstitialis  (Schlecht.)  Tranzschel  ^= 

Caeoma  nitens  Schwein.  (E). 
Phragm.  subcorticium  Schrank(S,  E,  U,  T). 
id. 
id. 
Thecopsora  Agrimoniae. 
Urom.  Alchemillae  Pers. 
id. 
id. 
id. 
Gymnosporangium  clavariasforme  Jacq.  (E). 

id. 
(Les  formes  U  et  T  sur  X^Juniperus  commu- 

nis.) 
Mc\à.  Mespili  DC. 
Gymnosporangium  clavariseforme  Jacq.  (E). 

—  U  et  T  sur  le  Juniperiis  covmuuiis. 
Gymn.  fuscum  Œrstedt  (E).  —  U  et  T  sur  le 

Juniperus  Sabina. 
Gymuosp.  juniperinum  (E). 
Gymnosp.    tremelloides    R.    Hartig    (E).    — 
U  et  T  sur  \q  Juniperus  communis.  D'après 
M.  V.  Tubeuf,  le  Rœstelia  croissant  sur  le 
Sorbus    Aria,   serait    en   relation    avec    le 
Gymnosporangizim  j'uniperimun. 
id. 
Gymnosp.  juniperinum  (E). 


i8  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Passiflorées. 
Passiflora  lutea Melampsora  Passiflora;  Hariot. 

Onagrariées. 

Epilobium  spicatum.    .    .    .     Pucciniastrum  Epilobii  (Chaill.)  (U,  T). 

Puccinia  Epilobii  DC.  (S,  E,  U,  T). 

HiPPURIDÉES. 

Hippuris  vulg-aris ^cid.  Hippuridis  Kunze  serait  la  forme  éci- 

dienne   de  VUrom.   Imeolatus  Desmaz.  — 
U  et  T  sur  le  Scirptis  tnaritùnus. 
Paronychiées. 

Herniaria  latifolia Puce.  Montagnei  De  Toni  doit  être  rattaché 

au  Puce.  Arenarise. 

»        hirsuta Puce.  Arenariae  Schum. 

Corrigiola  littoralis  ....     Puce.  Corrigiolae  Chev.   (T;.  =  Puce.  Are- 
nariae. 
Grossulariées. 

Ribes  alpinum ^cid.  Grossulariae. 

»       niveum id. 

>       petraeum Puce.  Ribis  DC.  (Tj). 

ï       nigrum id. 

{A  snivre.) 

NOTICE  NÉCROLOGIQUE  SUR  M.  RICHON 

Par  M.  E.  BOUDIER. 

Les  mycologues  viennent  de  perdre  le  5  décembre,  à  l'âge  de 
73  ans,  un  de  leurs  confrères  bien  connu,  M.  Charles  Richon,  qui  a 
exercé  pendant  de  longues  années  la  médecine  à  Saint-Amand-sur- 
Fion,  dans  la  Marne. 

Savant  modeste  quoique  de  mérite,  d'un  caractère  bon  et  aimable, 
toujours  prêt  à  rendre  service,  M.  Richon  était  estimé  de  tous.  Habi- 
tant la  province,  il  consacrait  tous  ses  loisirs  à  l'étude  de  la  nature  qui 
tout  entière  l'intéressait.  Il  s'était  beaucoup  occupé  des  oiseaux  de 
son  département  au  catalogue  desquels  il  a  concouru,  mais  plus  spé- 
cialement botaniste,  c'est  surtout  à  l'étude  des  Champignons  qu'il  se 
donnait  avec  passion. 

Elève  du  D""  Leveillé,  chez  lequel  je  l'ai  connu  au  début  de  nos 
relations,  qui  se  sont  conservées  toujours  aussi  amicales  jusqu'à  ses 
derniers  moments,  il  ne  manquait  jamais,  chaque  fois  qu'il  venait  à 
Paris,  de  lui  apporter  ses  récoltes  et  ses  dessins.  Après  la  mort  de  ce 
maître,  il  est  resté  en  relations  d'amitié  avec  "tous  les  mycologues  de 
France  et  même  de  l'étranger.  Actif,  intelligent  et  travailleur  infati- 


E.  BouDiER.  —  Notice  nécrologique  sur  M.  Richon.  19 

gable,  M.  Richon  consacrait  ses  moments  de  repos  à  étudier  les  Cham- 
pignons qu'il  pouvait  rencontrer,  et  surtout  les  petites  espèces,  pour 
lesquelles  il  avait  une  prédilection  marquée.  Dessinant  avec  une  rare 
facilité,  artiste  même,  il  a  laissé  un  nombre  considérable  de  planches 
coloriées,  près  de  deux  mille,  d'oîi  il  a  tiré  celles  de  son  grand  atlas 
des  Champignons  comestibles  et  vénéneux  de  France  fait  en  collabo- 
ration avec  M,  Roze,  et  un  nombre  plus  considérable  encore  de  dessins 
annotés  représentant  des  petites  espèces,  surtout  de  Sphériacées  et  de 
leurs  premiers  états,  travaux  considérables  qui  restent  actuellement  la 
propriété  de  Madame  Richon. 

Quoiqu'éloigné  de  Paris,  jamais  cet  excellent  collègue  n'a  manqué 
d'assister  aux  sessions  mycologiques,  et  depuis  celles  si  réussies  orga- 
nisées par  la  Société  botanique  de  France  en  1876  et  1879,  ^^^^  ^^ 
direction  de  MM,  Roze  et  Cornu  avec  lesquels  il  est  resté  en  relations 
d'amitié,  toujours  on  l'a  vu  apporter  le  concours  de  son  savoir,  de  ses 
beaux  dessins,-et,  je  le  dirai  aussi,  de  sa  bonne  gaîté,  car  nul  plus  que 
lui  ne  savait  animer  une  réunion,  et  il  a  fallu  la  cruelle  maladie  qui  l'a 
frappé  pour  l'empêcher  d'y  venir  ces  dernières  années.  Sa  robuste  santé 
lui  avait  donné  une  force  de  résistance  telle  que,  couché  sur  son  lit  de 
douleur,  frappé  dans  ses  plus  chères  affections  de  famille,  il  travaillait 
encore  et  a  donné  à  la  science  quelques  nouveaux  mémoires  et  terminé 
son  plus  important  travail,  son  catalogue  raisonné  des  Champignons 
de  la  Marne,  ouvrage  où  il  résume  les  récoltes  de  sa  vie  entière,  y  in- 
diquant ou  décrivant  une  centaine  d'espèces  nouvelles.  De  plus,  artiste 
comme  je  l'ai  dit  plus  haut,  il  a  fait,  toujours  couché,  un  nombre  con- 
sidérable de  tableaux,  représentant  par  le  pinceau  tous  les  paysages 
dont  il  avait  pris  le  croquis  pendant  ses  excursions  scientifiques  ou 
celles  que  nécessitait  l'exercice  de  la  médecine. 

M.  Richon  a  eu  une  existence  des  plus  remplies,  toute  d'honneur 
et  de  travail.  Fils  d'un  ancien  officier,  chef  de  bureau  à  la  préfecture  de 
la  Marne  et  petit-fils  d'un  ancien  chef  de  bataillon  tué  à  la  bataille  de 
Marengo,  il  a  exercé  la  médecine  pendant  quarante-six  ans  à  Saint- 
Amand-sur-Fion,  Membre  des  Sociétés  botanique  de  France  et  myco- 
logique,  ill'était  aussi  de  toutes  les  sociétés  locales  ;  il  était,  de  plus, 
inspecteur  à  plusieurs  titres  des  enfants  de  son  département,  conseil- 
ler municipal,  délégué  et  même  président  de  la  délégation  canto- 
nale. Et  malgré  cela,  il  trouvait  encore  le  temps  de  s'occuper  assidû- 
ment et  avec  succès  de  sciences. 

L'on  a  de  lui,  outre  son  bel  atlas  des  Champignons  comestibles  et 
vénéneux  fait  avec  M.  Roze  et  son  catalogue  des  Champignons  de 
la  Marne  déjà  cités,  un  certain  nombre  de  Mémoires  concernant  les 
Champignons  ou  l'agriculture,  parus  dans  les  Bulletins  des  Sociétés 
botanique   de    France,    des    sciences   et    arts   de   Vitry-le-François, 


20  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

mycologique  de  France,  de  l'Association  pour  l'avancement  des 
sciences,  et  dans  les  comptes  rendus  du  comité  de  vigilance  contre 
le  phylloxéra  pour  le  département  de  la  Marne.  L'on  doit  joindre  à 
cela  les  milliers  d'aquarelles  et  de  dessins  qu'il  n'a  cessé,  comme  je  l'ai 
dit,  de  produire  depuis  plus  de  trente  ans. 

-  Tel  était  Charles  Richon  et  il  est  à  regretter  qu'un  homme  aussi 
modeste  qu'instruit,  dont  la  vie  a  été  tout  entière  consacrée  à  la  science 
et  au  bien  de  son  pays,  n'ait  pas  eu  la  récompense  qu'il  méritait;  elle 
eut  été  certainement  bien  placée. 


CHRONIQ^UE. 


Parmi  les  prix  décernés  par  l'Académie  des  sciences,  dans  sa  séance 
publique  du  i8  décembre,  nous  relevons  les  suivants  : 

Prix  Fontannes,  à  M.  Zeiller,  pour  ses  importants  travaux  de  Paléon- 
tologie végétale; 

Prix  Desmazières,  à  notre  excellent  collaborateur,  M.  C.  Sauvageau, 
pour  ses  recherches  sur  les  Algues  et  sur  plusieurs  Champignons  des  ma- 
ladies de  la  Vigne. 

Prix  Montagne,  à  M.  J.  Cardot,  pour  ses  travaux  sur  les  Mousses  et  en 
particulier  sa  monographie  des  Fontinalacées,  et  à  M.  A.  Gaillard,  pour 
ses  monographies  des  Mélioles  et  des  Astérines  et  l'ensemble  de  ses  publi- 
cations mycologiques. 

Prix  Morogues,  à  M.  Millardet,  pour  ses  études  sur  le  traitement  du 
Mildem, 

Prix  Thore,  à  M.  L.  Corbière,  pour  ses  diverses  publications  sur  les 
Mousses  et  notamment  pour  ses  «  Muscinées  du  département  de  la  Manche  ». 

Une  mention  très  honorable  a  été  en  outre  accordée  à  M.  L.  Crié,  pour 
ses  «  Recherches  botaniques,  toxicologiques,  ph3^siologiques  et  thérapeu- 
tiques sur  les  Champignons  vénéneux  et  sur  les  Hyphomycètes  patho- 
gènes ». 

M.  L.  GuiGNARD  a  été  nommé  président  de  la  Société  botanique  de 
France  pour  l'année  1894. 

M.  le  D""  Jos.  Boehm,  professeur  de  Botanique  à  l'Université  de  Vienne, 
est  mort  le  2  décembre  dernier,  à  l'âge  de  63  ans. 


M.  George  Bennett,  de  Sidney,  vient  de  mourir,  à  l'âge  de  90  ans. 

Le  Gérant:  Louis  Moeoi. 


Paris.  —  J.  Mersch,  imp,  --,  W-  Dcnfcrl-nochcreau. 


8'  ANNEE. 


X"   2. 


i6  JANVIER  1804. 


'"*"*"~"""- ■i-n-nnninnnaitn-  -.-i/.  .i_ 


JOURNAL  DE  BOTÂÎflOUE 

Directeur  :  M.  Louis  MOROT. 


NOTES  BIOLOGIQUES  SUR  LES  POTAMOGETON 

(Suite.) 
Par  M.  C.  SAUVAGEAU. 

Potamogeton  crispus  L. 

Historique.  —  Reichenbach  admet,  dans  ses  Icônes  (i), 
trois  variétés  de  P.  ci^z'spjis  :  'j-  geiiîtinus  (pi.  XXIX),  ^  gentnu- 
fer  (pi.  XXX)  et  y  se^^riilaUis  Schrader  (pi.  XXX).  Le  dessin 
qui  représente  \2iN'àx\ç.\.(t  geirwtifer  est  un -état  avec  deux  bou- 
tures et  non  pas  une  forme  spéciale  de  l'espèce;  l'auteur  ne 
paraît  pas  en  avoir  compris  l'importance.  C'est  en  réalité  M.  Clos 
qui,  le  premier  (2),  a  observé  les  boutures  du  P.  crispus  et 
compris  leur  signification  ;  ce  qu'il  a  publié  sur  ce  sujet  est  d'ail- 
leurs supérieur  à  d'autres  descriptions  parues  ensuite.  M.  Clos 
avait  observé,  en  janvier  1855,  dans  le  canal  du  Midi,  «  de  petits 
organismes  végétaux  d'une  couleur  rousse  et  de  consistance 
cornée,  formés  de  quatre,  cinq  ou  six  feuilles  portées  sur  un  axe 
long  de  3  à  5  cent.,  sessiles  ou  subsessiles,  horizontaîes,  moitié 
réniformes,  moitié  en  cœur,  denticulées,  mucronées,  larges  de 
12  mm.  sur  une  longueur  de  10  mm.  De  l'aisselle  de  l'une  d'elles 
partait  un  rameau-stolon  »  qui  reproduisait  un  P .  crispus.  A  la 
belle  saison  suivante,  M.  Clos  rechercha  leur  origine.  Il  constata 
la  présence  de  ramuscules  de  4  à  6  cent,   de  longueur,   à  axe 

1.  L.  Reichenbac  ,  Icônes  Florx  Germanica^  et  Helveticœ,  vol.  VII,  Leip- 
zig, 1845,  p.  18  et  iq.  —  L'auteur  mentionne,  sans  autre  commentaire,  que  cette 
variété  gemtnifer  lui  a  été  communiquée  par  Nolte,  et  il  renvoie  à  ce  sujet  au 
livre  de  Nolte  :  Noviti.v  Florj?  holsatica;,  sive  ST.pplcmentiitn  a/tcrum  Prùni- 
tiarum  Fiora^  holsaticx  Weberi,  1826,  p.  22.  Je  n'ai  pas  eu  ce  travail  de  Nolte 
entre  les  mains. 

2.  D.  Clos,  Mode  de  propagation  particulier  au  Potamog-eton  crispus  L. 
(Bull.  Soc.  bot.  Fr.,  1856,  t.  3,  p.  350.)—  D'après  Irmisch  [lac.  cit,  p.  20),  C.  Schim- 
per  aurait  signalé,  dans  le  Flora  de  iSj^,  l'existence  chez  le  P.  crispus  de 
«  feuilles  épaisses,  cassantes,  larges,  cordiformes,  ovales  transversalement,  se 
tenant  en  groupe  »,  mais  sans  s'occuper  davantage  de  leur  nature  ni  de  leurs 
rapports  avec  la  plante. 


22  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

corné,  portés  ordinairement  à  l'aisselle  de  l'une  des  deux  feuilles 
opposées  de  la  base  des  rameaux  floraux  ;  la  feuille  inférieure 
de  ces  ramuscules  est  normale,  «  mais  les  suivantes  se  compo- 
sent de  deux  parties,  une  inférieure  très  large,  5-nerviée,  à 
bords  arrondis  et  denticulés,  indurée-cornée,  formant  une  sorte 
de  g-aîne  avant  l'épanouissement  du  bourgeon;  l'autre  termi- 
nale, 3-nerviée,  presque  entière  et  sous  forme  de  languette  ». 
«  Chacune  de  ces  feuilles  a  un  bourgeon  à  son  aisselle.  Ces 
ramuscules,  grâce  à  leur  induration,  se  détachent  facilement  de 
l'axe  du  rameau  floral  dont  la  consistance  est  restée  molle  ;  ils 
gagnent  le  fond  des  eaux,  où  ils  prennent  une  couleur  roussâtre 
et  une  consistance  cornée.  Cette  sorte  àe  Jis  s /partie  2i  lieu  en  juin 
et  en  juillet.  Ces  petits  organismes  restent  sans  autres  modifi- 
cations dans  la  vase  jusqu'au  mois  de  janvier.  »  —  «  L'extrémité 
cornée  des  rameaux  foliaires  longes  se  détache  comme  ces  der- 
niers  et  se  comporte  comme  eux.  »  Mais  M.  Clos  est  allé  trop 
loin  en  prétendant  que,  à  cause  de  ces  feuilles  de  forme  diffé- 
rente, le  P.  C7'isp7ts  devait  quitter  la  section  des  conformifolii 
pour  rentrer  dans  celle  des  diversifolii,  puisque  ces  sections  sont 
caractérisées  par  l'absence  ou  la  présence  des  feuilles  nageantes. 
Dès  que  Treviranus  eut  connaissance  de  l'observation  de 
M.  Clos,  il  publia  une  courte  note  (i)  pour  dire  qu'en  novembre 
181 8,  il  avait  recueilli,  en  nombre  considérable,  des  tiges  feuil- 
lées  de  P.  crispîts  provenant  de  ramuscules  épais  enfouis  dans 
le  sol,  dont  il  donne  un  dessin,  et  absolument  semblables  à  ceux 
trouvés  en  janvier  par  M.  Clos.  Il  avait  cru  alors  y  reconnaître 
«  un  épi  de  fruits  sur  lequel,  par  la  chute  des  fruits,  se  seraient 
constitués  et  organisés  de  nouveaux  bourgeons  dans  l'angle 
des  bractées  (2)  ».  Mais  ce  phénomène  n'a  pas  lieu,  dit-il,  et  il 
se  rend  à  l'observation  de  M.  Clos  quant  à  l'origine  de  ces  hi- 
bernacles.  Toutefois,  Treviranus  fait  remarquer,  avec  raison, 
1°  que  l'on  ne  voit  pas,  dans  la  description  de  M.  Clos,  comment 
la  partie  supérieure  membraneuse  de  la  feuille  se  sépare  de  la 
base  persistante  et,  2°  que  ces  hibernacles  n'attendent  pas  né- 
cessairement le  printemps  pour  germer  puisqu'il  a  trouvé  ses 
exemplaires  en  automne. 

1.  L.  C.  Treviranus,    Vermischte  Bemerkimgen  ;  I,  Hybernaczda  des  Pota- 
mogeton  crispus.  (Botan.  Zeitung-,  1857,  t.  15,  p.  697,  pi.  XI.) 

2.  Il   aurait  même  publié  cette   interprétation   in   Physiologie  der  Gewebe  II, 
p.  468. 


C.  Sauvageau.  —  Notes  biologiques  sur  les  Potamog-eton.  23 

L'année  suivante,  Irmisch  (i)  mentionne  aussi  avoir  trouvé 
en  automne,  sur  le  sol  vaseux  d'une  petite  mare  dans  laquelle 
le  P.  crispîis  croissait  abondamment,  un  ofrand  nombre  de  ces 
ramuscules  indurés  décrits  par  M.  Clos  et  Treviranus,  mais 
aucun  d'eux  n'était  en  place  sur  la  plante  mère  ni  en  état  de 
germination.  Plusieurs  cependant  avaient  des  feuilles  complètes, 
et  il  a  constaté  que  la  partie  mince  terminale  des  feuilles  de  ces 
boutures  pourrit  et  laisse  la  partie  basilaire  ressemblant  alors 
à  une  écaille  épaisse,  et  aussi  que  les  feuilles  et  les  tiges  indu- 
rées renferment  de  l'amidon  en  abondance.  Pendant  l'impres- 
sion de  son  livre,  Irmisch  a  vu  germer  chez  lui  quelques-unes 
des  boutures  qu'il  avait  recueillies. 

A  l'occasion  du  jubilé  de  Treviranus,  M.  Hildebrand  a  publié 
une  brochure  (2)  composée  de  plusieurs  mémoires  originaux, 
dont  l'un  est  intitulé  Die  Wïnterknospen  von  Potamogeton  cris- 
p2is.  L'auteur  admet  que  les  boutures  du  P.  crispus  ont  été 
découvertes  par  Treviranus,  puis  décrites  avec  plus  de  détails 
(ânher  beschrieben)  par  M.  Clos.  Il  me  semble  beaucoup  plus 
juste  de  rapporter  le  mérite  de  leur  découverte  à  M.  Clos,  puis- 
que Treviranus,  après  les  avoir  gardées  durant  trente-neuf  ans 
entre  les  mains,  n'a  compris  leur  nature  que  par  le  travail  du 
savant  professeur  de  Toulouse.  M.  Hildebrand  a  donné  une 
bonne  description  des  grosses  boutures,  mais  il  ne  les  a  pas  vues 
germer  ;  il  a  constaté  le  faible  développement  des  canaux  aéri- 
fères  dans  l'axe  et  les  feuilles  des  boutures,  le  contenu  amylacé 
abondant  des  cellules,  mais  comme  il  ignorait  le  travail  d'Ir- 
misch,  une  bonne  partie  de  ses  observations  étaient  déjà  consi- 
gnées dans  ce  dernier.  Les  boutures  qu'il  a  étudiées  ont  été 
récoltées  au  mois  de  juillet,  à  Bonn,  où  elles  étaient  très  abon- 
dantes. 

En  1875,  M.  Côster  (3)  a  publié  sur  ce  sujet  un  travail  écrit 
en  suédois;  je  ne  le  connais  que  par  l'analyse  du  Botanischer 
Jahresbericht.  Cet  auteur  a  reconnu  l'existence  de  deux  sortes 
de  boutures,  les  unes   correspondant  à  celles  décrites  par  les 

1.  Irmisch,  Ueber  einige  Arfen...  etc..  loc.  cit.,  1858,  p.  20,  pi.  II,  fig".  30. 

2.  F.  Hildebrand,  Einige  Beobacktungen  aus  de>ii  Gebiele  der  PJlansen- 
Anatomie.  Herrn  Professer  L.  C.  Treviranus  zur  Feier  seines  sechzigjahrigen 
Doctor-jubilâums.  Bonn,  i86i. 

.-3;.  B.  F.  Côster,  Ueber  Potamogeton  crispus  und  dessen  Brutknospen  (Bota- 
niska  Notiser,  1875,  p.  97-102.)  (Botan.  Jahresb.,  1875,  p.  425.) 


24  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

auteurs  précédents,  les  autres  plus  longues,  moins  grosses,  a 
écailles  plus  longues  que  larges  et  non  dentées  ;  un  seul  bour- 
geon par  bouture  germerait.  Il  n'aurait  pu  faire  aucune  obser- 
vation sur  le  mode  ni  le  lieu  de  formation  des  boutures,  mais,  si 
j'ai  bien  compris  l'analyse  du  Botanischer  Jahresbericht,  il  sup- 
poserait qu'elles  prennent  naissance  sur  l'axe  rampant,  ce  qui 
est  d'ailleurs  totalement  inexact. 

Bien  que  M.  Scheifers  ait  écrit  et  publié  à  Bonn  sa  thèse  sur 
\ç.s  Potamogetou  (i),  il  ne  connaissait  pas  le  travail  de  M.  Hilde- 
brand.  Il  n'ajoute  rien  de  nouveau  à  ce  que  les  auteurs  précé- 
dents avaient  dit.  Toutefois,  il  prétend  que  les  parois  des  cellules 
des  boutures  sont  fortement  cuticularisées,  ce  qui  sûrement  est 
loin  d'être  général,  et  que  les  grains  d'amidon  se  colorent,  par 
le  chlorure  de  zinc  iodé,  tantôt  en  bleu  et  en  violet,  tantôt  en 
rouge  ou  en  jaunâtre,  ce  qui  me  parait  tenir  aux  granulations 
protoplasmiques  qui  entourent  souvent  les  grains. 

M.  Ascherson  a  présenté,  en  1878,  à  la  Société  botanique  du 
Brandebourg  (2),  au  nom  de  M.  Penzig,  des  dessins  faits,  à  Pavie, 
de  boutures  du  P.  crïspiLS ,  et  M.  Magnus  a  fait  remarquer  à  ce 
sujet  qu'il  en  avait  également  observé  à  Fribourg  en  Brisgau. 

M.  Royer  (3)  a  retrouvé  les  boutures  dans  la  Côte-d'Or,  et  il 
a  remarqué  qu'elles  sont  rares  ou  même  nulles  chez  les  sujets 
abondamment  fructifères;  il  les  a  vues  germer  au  printemps. 
Tandis  que  M.  Clos,  dit-il,  «  enseigne  que  chacune  des  feuilles 
de  l'hibernacle  a  un  bourgeon  à  son  aisselle,  j'ai  toujours  vu  au 
contraire  ces  feuilles  être  stériles  et  le  bourgeon  naître  à  l'ais- 
selle de  l'une  des  petites  écailles  du  caudicule  »,  c'est-à-dire  de 
la  partie  basilaire  dépourvue  de  feuilles  persistantes.  Je  ne 
m'explique  pas  cette  affirmation  de  Royer. 

M.  A.  Fryer  (4)  a  consacré  au  P .  crispas  l'une  de  ses  nom- 
breuses «  Notes  on  Pondweeds  ».  Il  y  mentionne  l'existence  des 
boutures  hibernacles  comme  se  formant  en  jjrand  nombre  en 
Angleterre  et  devant  notablement  contribuer  à  la  diffusion  de  la 
plante. 

1.  Bernhard  Scheifers,   Anatomie  der  Laubsprosse    von   Potatnog-eton.   Inau- 
gural-Dissertation. Bonn,  1877. 

2.  Sitcungsberichie  des   Botanischen    Vereins  der  Provins  Brandenburg, 
Berlin,  1878,  vol.  XX,  p.  &i. 

3.  Ch.  Royer,  Flore  de  la  Côte-d'Or,  Paris,  1881,  p.  324. 

4.  A.  Fryer,   Notes    on  Pondweeds  ;   Potamogeton   crispas  L.  [Journal  of 
Botany,  1890,  vol.  28,  p.  225.) 


C.  Sauvageau.  —  Notes  biologiques  sur  les  Potamogeton.  25 

Le  P.crisp7is  qui,  d'après  M.  Th.  Morong  (i),  paraît  être 
introduit  depuis  peu  de  temps  seulement  dans  l'Amérique  du 
Nord,  s'y  est  beaucoup  répandu  et  s'y  multiplie  par  des  hiber- 
nacles  dont  M.  Morong-  a  reconnu  deux  sortes.  La  plus  rare  est 
grêle  ;  la  plus  commune  est  grosse  et  correspond  à  celle  qui  a 
été  rencontrée  par  les  auteurs  précédemment  cités,  mais  la  figure 
qu'il  en  donne  (pi.  XLIV)  et  qui  sûrement  a  été  empruntée  à 
Reichenbach  {Icônes,  pi.  XXX)  n'en  fournit  qu'une  idée  très 
approximative. 


Fig.  2.  —  P.  crispui.  —  A  gauche,  six  boutures  de  ilifférentes  formes  à  l'état  de  maturité  ; 
en  bas,  à  droite,  une  feuille  iiolée  d'une  bouture  jeune  avec  la  base  indurée  et  écaiUeuse, 
et  la  partie  supérieure  foliacée;  en  haut,  à  droite,  une  branche  indurée  porte  deux  bou- 
tures et  un  petit  rameau  vert.  (Réd.  env.  1/3.) 

Dans  son  excellent  livre  d'ensemble  sur  la  biologie  des 
plantes  aquatiques,  M.  Schenck  (2)  consacre  un  article  aux 
boutures  du  P.  crispiis  qu'il  a  vues  naître  comme  le  résultat  de 
la  transformation  des  petits  rameaux  latéraux.  Sa  description 
est  accompagnée  d'une  figure  empruntée  à  Treviranus  et  d'ail- 
leurs peu  exacte.  Il  manque  encore  des  observations  précises, 
dit  M.  Schenck,  pour  établir  si  la  formation  des  hibernacles  se 
fait  régulièrement,  ou  si  elle  est  due  seulement  à  certaines  cir- 

1.  Thomas  Morong-,  The  Naiadaccx  of  Nortk  America.  (Extraits  des  Mé- 
moires of  the  Torrey  Botanical  Club,  1893,  planches  XX  à  LXXIV.) 

2.  H.  Schenck,  Die  Biologie  der  Wassergewàchse,  Bonn,  1886,  p.  97. 


36  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

constances  extérieures.  Je  crois  que  cette  formation  se  fait 
régulièrement  chaque  année,  mais,  naturellement,  en  quantité 
plus  ou  moins  considérable.  Si  elle  n'a  pas  été  observée  plus 
souvent,  cela  tient  en  g-rande  partie  à  ce  que,  au  moment  où 
les  boutures  sont  nombreuses,  un  bon  nombre  des  feuilles  étant 
plus  ou  moins  déchiquetées  ou  pourries,  la  plante  a  un  aspect 
peu  séduisant  pour  les  botanistes  herborisants.  D'autre  part, 
ceux-ci,  au  moment  où  les  boutures  germent,  ne  les  recueillent 
pas  parce  qu'ils  les  confondent  avec  des  germinations  ordinaires 
de  graines,  et  plus  tard,  quand  la  plante  feuillée  est  mieux 
développée,  ils  ne  cherchent  guère,  comme  on  peut  le  constater 
en  consultant  les  herbiers,  à  posséder  la  ramification  souterraine 
complète.  C'est  ainsi  que  la  Flore  de  la  Côte-d'Or  de  Royer 
est  la  seule  flore  où  j'ai  trouvé  les  boutures  mentionnées,  et  l'on 
sait  à  quel  point  de  vue  tout  spécial  l'auteur  s'est  placé  dans  ce 
livre. 

Observations.  —  Les  premières  observations  que  j'ai 
faites  sur  ce  sujet  datent  de  1887;  je  les  ai  poursuivies  dans 
différentes  localités  de  la  Gironde,  de  l'Anjou,  de  la  Loire- 
Inférieure,  des  environs  de  Paris  et  des  environs  de  Lyon.  Tou- 
jours j'y  ai  rencontré  le  Poiamogeton  crisp7ts,  en  été  ou  en  au- 
tomne, muni  de  boutures  (en  quantité  plus  ou  moins  abondante 
il  est  vrai),  sur  la  plante  et  en  voie  de  formation,  ou  tombées  et 
à  l'état  de  repos,  ou  à  l'état  de  germination  et  dans  la  vase.  Ces 
boutures  ayant  été  signalées,  comme  on  l'a  vu  précédemment, 
en  France,  en  Allemagne,  en  Angleterre,  en  Suède,  en  Italie, 
en  Amérique,  on  peut  considérer  leur  production  comme  un 
phénomène  général. 

La  température  exerce  sûrement  une  influence  accélératrice 
sur  la  production  des  boutures  ;  celles-ci  se  rencontrent  plutôt 
dans  l'eau  stagnante  peu  profonde  que  dans  l'eau  courante.  J'ai 
plusieurs  fois  constaté  le  fait  lorsque,  à  une  très  faible  distance, 
se  trouvaient  deux  stations  de  P.  crispus,  l'une  dans  une  petite 
mare  avec  un  à  deux  décimètres  d'eau,  bien  exposée  au  soleil, 
l'autre  dans  un  fossé  profond  et  à  eau  courante.  Tandis  que  dans 
celles-ci  les  fleurs  étaient  très  rares  et  les  boutures  totalement 
absentes,  les  unes  et  les  autres  étaient  très  abondantes  dans  la 
première  et  cela  (aux  Allées  de  Boutaut,  près  Bordeaux,  par 


»/f   SCiyn 


Fig.  3.  —  p.  crispus.  —  Rameau  pourvu  de  nombreuses  bouLures,  dessiné  d'après  un  exem- 
plaire récolté  à  la  fin  de  juin  à  Bordeaux  (allées  de  Boutaut)  et  montrant  que  les  boutures 
peuvent  avoir  différentes  formes  et  occuper  différentes  positions  sur  un  même  individu. 
(Réd.  env.  1/3.) 


2S  JOURNAL  I3IC  150TANIQIJH 

exemple)  dès  les  premiers  jours  de  juin,  ou  même  en  mai  comme 
je  l'ai  constaté  en  1889.  J'ai  vu  au  mois  d'août,  en  Anjou,  un 
grand  étang  (Chevigné),  oii  le  P.  crispiis  était  très  abondant, 
ne  donner  qu'un  très  petit  nombre  de  boutures,  tandis  que  les 
individus  qui  se  trouvaient  dans  un  petit  trou,  situé  tout  auprès, 
en  portaient  un  nombre  considérable. 

Les  boutures  peuvent  provenir  de  la  transformation  de  tous 
les  rameaux  de  l'individu  et  par  conséquent  varier  énormément 
dans  leur  forme  et  leur  taille.   La  fiçjure  2  montre  six  boutures 
mûres  recueillies  sur  la  vase,  et  sur  lesquelles  on  voit  bien  ces 
variations.   On  a  dit  plus  haut  qu'au-dessous  de  la  tige  florale 
existe   un    entre-nœud   si   court    que    deux  feuilles   paraissent 
opposées.  De   l'aisselle   de   chacune  d'elles  part  une   branche 
terminée  aussi  par  un  épi  floral,  à  la  base  duquel  deux  feuilles 
donnent  également  naissance  chacune  à  une  branche  (fig.  i), 
le  tout  formant  comme  vme  cyme  bipare.  Lorsque  les  fleurs  ne 
se  forment  plus,   et  cela  arrive  en  juin,  juillet  ou  août,  suivant 
la  précocité  de  la  saison,  le  sommet  de  ces  tiges,  au  lieu  de 
donner  une  inflorescence,  rapproche  ses  5-10  entre-nœuds  termi- 
naux, augmente  de  diamètre,  devient  dure  et  ferme,  les  feuilles 
s'indurent,  au  moins  en  partie;   c'est  le  commencement  d'une 
bouture.  Ces  feuilles   sont  plus  largement  engainantes  que  les 
feuilles  ordinaires  ;    leur  ligule  est  un  peu  plus  développée  ;  à 
leur  partie  basilaire,    sur  une  longueur  d'environ  un  centimètre, 
elles  sont  larges,    épaisses,   de  couleur  sombre,  nettement  den- 
tées sur  leurs  bords.  Leur  partie  terminale,  longue  de  un  à  trois 
centimètres,  en  tout  semblable  à  une  feuille  normale,  continue 
directement  la  partie  dure  et  épaisse  de  la  base,  ou,  étant  bien 
plus  rétrécie,    semble  en  être  séparée  sur  les  bords  par  une  très 
légère  échancrure.  Plus  les  feuilles  sont  rapprochées  du  sommet 
du  bourgeon,  moins  la  partie  verte  terminale  est  développée; 
sur  les  dernières  elle  n'est  plus  qu'une  petite  languette,  parfois 
même  presque  avortée.   Grâce  à  leur  induration,   ces  boutures 
se  désarticulent  facilement,   au  niveau  d'un  nœud,   du  reste'de 
la  tig-e  restée  molle.  Plus  lourdes  que  l'eau,  elles   tombent  au 
fond;  la  partie  verte  foliacée,  qui  a  souvent  commencé  à  pourrir 
sur  la  plante   même,    continue,    disparaît,   et  bientôt  laisse   la 
partie  basilaire  en  forme  d'écaillé,   adhérente  à  l'axe.  Un  bour- 
geon très  net  existe  à  Faisselle  de  chaque  écaille.  La  bouture 


C.  Sauvageau.  —  Notes  biologiques  sur  les  Potamogeton.  29 

passe  à  l'état  de  vie  latente  ;  sa  couleur  se  fonce  encore,  devient 
presque  noire. 

D'ailleurs,  il  n'est  pas  nécessaire  pour  cela  qu'il  ne  se  forme 
plus  d'inflorescences  ;  souvent,  des  deux  branches  qui  naissent 
au-dessous  de  la  tige  florale,  une  seule  se  termine  par  une  inflo- 
rescence, l'autre  par  une  bouture,  le  phénomène  pouvant  se 
continuer  sur  plusieurs  dichotomies  successives.    C'est  le   cas 


Fig.  4.  —  P.  crispus.  —  Rameau  détaché  de  la  plante  mère,  flottant  ;  la  base  de  la  tige  Cbt 
pourrie;  plusieurs  entre-nœuds  sont  indurés  et  portent  quatre  boutures;  le  sommet  de  la 
tige,  très  chétif,  continue  à  croitre.  (Réd.  env.   1/3.) 


représenté  par  Reichenbach  dans  son  dessin  de  la  variété  gem- 
imfer;  Clos  le  signale  aussi,  et  je  l'ai  moi-même  fréquemment 
observé. 

A  la  même  époque,  à  l'aisselle  d'un  grand  nombre  de  feuilles, 
se  développent  aussi  des  bourgeons  qui,  au  lieu  de  devenir  des 
rameaux  ordinaires  longs,  ne  forment  que  trois  ou  quatre  entre- 
nœuds et  qui  sont  également  des  boutures,  mais  le  plus  souvent 
moins  grosses  que  les  précédentes,  à  base  moins  large  et  à 
partie  foliacée  moins  longue  ;  ils  se  détachent  à  leur  base  même, 


30  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

à  l'aisselle  de  la  feuille  mère.  La  figure  3  montre  ces  différents 
cas  d'après  un  exemplaire  récolté  à  Bordeaux  (Allées  de  Bou- 
taut). 

D'autres  boutures  sont  beaucoup  plus  grêles  ;  leur  longueur 
varie  de  un  à  plusieurs  centimètres;  leur  axe,  rectiligne  ou  en 
zigzag,  ferme  et  rigide,  est  souvent  plus  étroit  que  la  branche 
qui  les  porte,  mais  parfois  il  est  étroit  seulement  à  la  base,  plus 
renflé  en  haut  (fig.  2  et  3)  ;  les  entre-nœuds  sont  plus  longs  que 
dans  les  boutures  précédentes,  les  feuilles,  courtes  et  grêles, 
pourrissent  en  laissant  sur  la  tige  une  petite  base  indurée  sou- 
vent moins  longue  que  le  bourgeon  qui  est  à  son  aisselle. 
Comme  les  précédentes,  elles  sont  cependant  plus  lourdes 
que  l'eau.  Elles  peuvent  naître  directement  à  l'aisselle  d'une 
feuille  de  l'axe,  mais  plus  fréquemment  se  rencontrent  sur  des 
branches  à  petites  feuilles,  d'une  ramification  abondante  compa- 
rable à  celle  d'un  P,  pectinahts ,  et  qui  dans  cette  espèce  ne  se 
produit  guère  que  pour  donner  ces  boutures. 

Il  n'est  d'ailleurs  pas  nécessaire  que  la  bouture  soit  l'extré- 
mité d'une  branche  ;  il  n'est  pas  rare  en  effet,  parmi  les  boutures 
grêles,  d'en  rencontrer  qui  sont  terminées  par  un  petit  bou- 
quet de  feuilles  étroites  qui  ne  s'indureront  pas  et  pourriront. 
Dans  ce  cas,  la  bouture  est  un  fragment  de  branche  et  non  un 
sommet. 

La  figure  4  représente  un  sujet  souffreteux,  à  petites  feuilles, 
récolté  à  la  fin  d'octobre  1893  au  Parc  de  la  Tête  d'or,  qui  s'est 
détaché  de  la  plante  mère;  la  base  pourrie  a  perdu  son  écorce 
et  ne  possède  plus  que  le  cylindre  central  avec  les  renflements 
des  nœuds;  au-dessus,  la  tige  s'est  indurée,  mais  son  sommet 
est  encore  normal  ;  quatre  branches  sont  en  train  de  se  trans- 
former en  boutures. 

En  somme,  il  n'y  a  donc  aucune  règle  dans  le  lieu  de  pro- 
duction des  boutures,  ni  dans  leur  taille  et  leur  aspect,  car  sous 
ce  rapport  on  observe  toutes  les  formes  de  passage.  Toutes  ces 
formes  peuvent  d'ailleurs  se  trouver  réunies  sur  un  même  indi- 
vidu, ou  l'une  d'entre  elles  être  nettement  prédominante. 

Ces  boutures  passent,  ou  mieux  peuvent  passer,  à  l'état  de  vie 
ralentie  avant  de  germer.  Plusieurs  des  auteurs  qui  les  ont 
signalées  ont  employé  pour  les  désigner  le  nom  d' kibernacles ; 
mais  si  l'on  admet  qu'un  hibernacle  est  un  bourgeon  détaché  de 


C.  Sauvageau.  —  Notes  biologiques  sur  les  Potaraog-eton,  31 

la  plante  mère  qui  reste  à  l'état  de  vie  latente  durant  l'hiver, 
pour  germer  ensuite,  les  organes  particuliers  du  P.  crispus  sont 
imparfaitement  des  hibernacles;  c'est  pour  cela  que  j'ai  préféré 
employer  le  terme  plus  général  de  boitUires. 

Les  individus  qui  ont  fourni  des 
boutures,  ou  qui  ont  simplement 
fleuri,  périssent  généralement  en- 
suite. Mais  à  peine  disparaissent-ils 
qu'ils  sont  remplacés  par  d'autres 
provenant  de  la  germination  des 
boutures  qu'eux-mêmes  ont  produi- 
tes. Presque  tous  ceux,  en  effet,  que 
l'on  arrache  avec  précaution  en  sep- 
tembre ou  au  commencement  d'oc- 
tobre sont  attachés  à  une  bouture. 
Dans  un  fossé  à  eau  peu  profonde, 
où  durant  les  mois  de  juin  et  de  juil- 
let les  P.  crispus  ont  abondamment 
végété,  il  suffit  de  passer  la  main 
sur  la  vase,  ou  de  la  fouiller  légère- 
ment, pour  les  trouver  en  grand  nom- 
bre commençant  à  germer  ;  d'autres 
sont  intacts.  Ces  plantes  de  seconde 
végétation  peuvent  à  leur  tour  fleu- 
rir ou  ne  pas  fleurir,  suivant  diffé- 
rentes conditions,  mais  elles  sont 
toutes  susceptibles  de  donner  des 
boutures  comme  l'avaient  fait  les 
premières.  Enfin,  j'ai  même  observé 
en  1893,  année  qui,  il  est  vrai,  a  été 
particulièrement  chaude,  la  germi- 
nation de  ces  boutures  d'arrière- 
saison,  à  peine  si  elles  étaient  dé- 
tachées de  la  plante  mère  ;  elles 
donnaient  donc  des  sujets  de  troi- 
sième végétation.  Les  boutures  qui,  dans  les  derniers  jours 
d'octobre  1893,  commençaient  à  germer  étaient  nombreuses  dans 
les  bassins  du  jardin  botanique  du  Parc  de  la  Tête  d'or,  et  j'en 
ai  recueilli  dont  la  germination  avait  donné  une  tige  dressée 


Fig.  5-  - 
d'une 


P.  crispus.  —  Germination 
bouture.  (Réd.  env.  1/3.) 


32  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

d'environ  un  décimètre  de  longueur,  transformée  directement 
en  bouture  à  son  sommet  ;  à  sa  base  était  un  petit  rhizome  de  2 
à  3  centimètres  et  qui  paraissait  en  voie  de  dégénérescence. 

Mais,  généralement,  les  boutures  d'automne  se  reposent 
durantl'hiver  pour  ne  germer  qu'au  printemps,  etil  est  probable 
qu'un  certain  nombre  de  boutures  d'été  font  de  même.  C'est  ainsi 
tout  au  moins  que  les  choses  se  passent  dans  notre  pays  ;  il  est 
possible  que,  dans  les  régions  plus  froides,  les  boutures  d'été  se 
comportent  comme  de  vrais  hibernacles.  Toutefois,  il  faut  recon- 
naître qu'elles  réclament  une  température  peu  élevée  pour  leur 
germination  ;  c'est  ainsi  que,  le  15  janvier  1888,  j'ai  récolté  dans 
les  fossés  des  Allées  de  Boutant,  près  Bordeaux,  une  assez  grande 
quantité  de  jeunes  pieds  de  P.  crispiLS  de  i  à  2  décimètres  de 
hauteur,  tous  munis  à  leur  base  d'une  bouture  coriace  enterrée 
dans  la  vase.  En  opposition  avec  ceci,  je  dois  dire  que,  dans  la 
même  journée,  je  n'ai  pu  recueillir  à  la  surface  de  l'eau  aucun 
hibernacle  à^Hydrocharis  inorstis-ranse ,  bien  que  cette  plante  y 
fût  très  abondante  en  été.  C'est  seulement  deux  mois  plus  tard 
que  les  hibernacles  ^ Hydrocharis  ont  germé  et  sont  venus  flotter 
la  surface. 

Même  lorsque  la  bouture  est  non  pas  un  fragment  de  branche 
mais  un  véritable  bourgeon  induré,  sa  germination  ne  se  fait 
jamais  par  simple  allongement  de  la  bouture,  et  toujours  par 
la  germination  d'un  bourgeon  axillaire  d'une  écaille.  Très  géné- 
ralement, un  quelconque  de  ces  bourgeons  germe  ;  on  en  trouve 
parfois  cependant  avec  2,  plus  rarement  3,  sans  que  ce  phéno- 
mène soit  en  relation  avec  les  dimensions  de  la  bouture, 

La  tige  qui  provient  de  la  germination  d'une  bouture  (fig.  5) 
n'est  pas  rampante,  comme  cela  a  été  dit  par  quelques  auteurs, 
mais  toujours  dressée.  Les  deux  ou  trois  premières  feuilles  de 
cette  pousse  dressée  sont  petites,  écailleuses  ;  elles  étaient  déjà 
en  grande  partie  formées  dans  le  bourgeon  ;  les  feuilles  suivantes 
sont  normales.  Les  premiers  entre-nœuds  sont  toujours  grêles 
mais  fermes,  cylindriques,  vert  brunâtre;  plus  haut,  la  tige 
s'aplatit,  s'élargit,  prend  son  aspect  normal.  Le  premier  nœud 
indiqué  par  une  écaille  porte  des  racines  (généralement  deux) 
mais  reste  toujours  stérile.  Les  1-2  nœuds  situés  au-dessus  de 
celui-là,  parfois  même  les  deux  suivants,  non  seulement  portent 
des  racines,  mais  leur    bourgeon  axillaire  se  développe  en  un 


C.  Sauvageau.  —  Notes  biologiques  Sîiy  les  Potamogeton. 


33 


Fig.  6.  —  P.  crisptis.  —  Germination  d'une  bouture  à  un  état  beaucoup  plus  avancé  que  celui 
de  la  figure  5.  La  première  pousse  dressée  a  fourni  trois  sympodes,  dont  l'inférieur  a 
produit  deux  pousses  de  réserve.  (Réd.  euv.  1/3.) 

axe  sympodial  correspondant  à  la  série  ordinaire  des  généra- 
tions successives  des  Potamogeton  (fig.  6).  La  pousse  dressée 


/ 


34  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

provenant  de  la  germination  est  généralement  assez  développée 
lorsque  cette  ramification  basilaire  se  produit.  Comme  la  tige 
qui  leur  a  donné  naissance,  les  premiers  entre-nœuds  des  sym- 
podes  latéraux  sont  plus  grêles  que  les  suivants  ;  parfois,  leur 
premier  entre-nœud  est  extrêmement  court  et  difficile  à  voir, 
mais  un  entre-nœud  stérile  précède  toujours  le  deuxième  entre- 
nœud fertile. 

Une  autre  particularité  tend  encore  à  voiler  la  ramification. 
Sur  l'axe  souterrain  d'un  P.  crispiis  en  voie  d'accroissement 
(étudié  à  un  endroit  et  à  une  époque  qui  permettent  de  ne  plus 
tenir  compte  de  son  origine),  on  constate  qu'à  l'extrémité  le 
bourgeon  qui  donnera  la  pousse  dressée  et  celui  qui  produira 
l'allongement  horizontal  sont  à  peu  près  de  même  taille  et 
s'accroissent  en  même  temps.  Il  n'en  est  plus  ainsi  sur  les  germi- 
nations des  boutures;  le  bourgeon  qui  donne  l'allongement  hori- 
zontal est  très  souvent  en  retard  sur  celui  qui  deviendra  la 
pousse  dressée  ;  celle-ci  peut  avoir  acquis  plus  d'un  décimètre, 
tandis  que  le  bourgeon  de  l'axe  horizontal  reste  encore  caché 
sous  l'écaillé  b,  b\  U\  Naturellement,  cette  différence  existe  seu- 
lement pour  les  premiers  articles  des  sympodes.  La  pousse  de 
réserve  c,  à ,  à\  est  encore  plus  en  retard  ;  quoi  qu'il  en  soit,  on 
voit,  par  le  nombre  des  sympodes  rampants  susceptibles  de  se 
développer,  l'étendue  relativement  grande  que  peut  recouvrir 
une  bouture  par  sa  germination. 

Chamisso  et  Schlechtendal,  dans  leur  monographie  û.&^  Pota- 
inogeion^  font  remarquer  avec  raison  que  les  fruits  du  P.  crispus 
avortent  fréquemment.  Les  inflorescences  dans  lesquelles  trois 
ou  quatre  fruits  seulement  sont  bien  développés,  tandis  que  les 
autres  sont  restés  petits,  avortés,  ne  sont  pas  rares  en  effet, 
mais  on  peut  dire  qu'en  règle  générale  les  fruits  sont  cependant 
en  nombre  bien  suffisant  pour  perpétuer  la  plante  ;  les  boutures 
ne  les  remplacent  donc  pas  dans  ce  rôle,  mais  les  deux  sortes 
d'organes  ajoutent  leurs  effets. 

Toutefois,  on  peut  supposer  que,  si  le  P.  crispus  était  dé- 
pourvu de  boutures,  sa  végétation  durerait  chaque  année  beau- 
coup moins  longtemps,  car  les  graines  restent  une  année  sans 
germer,  tandis  que  la  germination  des  boutures  peut  être  ob- 
tenue en  toute  saison  si  la  température  est  favorable.  Des  bou- 
tures mises  à  l'étuve  à  30°  germent  peu  de  jours  après.  Dans 


C.  Sauvageau.  —  Notes  biologiques  suy  les  Potamogeton.  35 

les  premiers  jours  de  juillet  1888,  j'ai  rapporté  au  laboratoire  et 
placé  dans  une  cuvette  remplie  d'eau  un  assez  grand  nombre 
de  fruits  de  P.  trichoides,  Zamuchellia  denfata  et  P.  cris- 
pîis  ;  les  deux  premières  espèces  ont  germé  en  décembre  sui- 
vant et  pendant  l'hiver.  Au  contraire,  toutes  les  graines  du 
P.  crispiis  ont  germé  durant  le  mois  de  juin  1889,  mais  au- 
cune auparavant  ;  elles  sont  donc  restées  endormies  pendant 
un  an  (i). 

J'ai  fait  quelques^autres  observations  sur  ce  sujet  : 
Le  15  octobre  1893,  j'ai  recueilli  au  Parc  de  la  Tête  d'Or 
un  grand  nombre  d'épis  fructifies  de  cette  espèce.  Trente-trois 
fruits  ont  été  placés  au  laboratoire  dans  un  cristallisoir  rempli 
d'eau;  aucun  d'eux  n'a  encore  germé.  Trente-trois  autres  ont 
été  mis  dans  l'eau,  à  l'étuve  à  30°.  Un  a  germé  le  9  décembre  ; 
le  24  décembre  c'était  encore  le  seul.  Ce  jour-là,  j'ai  retiré 
quatorze  de  ces  fruits,  et  je  les  ai  entaillés  sur  leur  bord,  de 
manière  à  mettre  l'embryon  complètement  à  nu  sur  une  plus  ou 
moins  grande  longueur.  Dès  le  surlendemain,  huit  d'entre  eux 
s'étaient  allongés  et  commençaient  à  sortir  ;  ils  se  sont  rapi- 
dement développés  en  plantules  feuillées  (2).  Deux  embryons, 
que  le  scalpel  avait  blessés,  ont  pourri  rapidement,  et  enfin  les 
quatre  autres,  bien  qu'en  parfait  état,  n'ont  pas  germé. 

Le  2  janvier,  ces  quatre  embryons  n'ayant  pas  encore 
germé,  je  me  suis  aperçu,  en  les  examinant  de  plus  près,  que 
le  tégument  avait  été  seulement  entamé,  et  que  les  embryons 
n'étaient  pas  à  nu,  mais  se  voyaient  par  transparence  ;  j'ai  alors 

1.  Dans  une  courte  note  sur  la  germination  de  quelques  Potamogeton,  intitulée 
Remerkuiigen  iïber  die  Kcimpflansen  einiger  Potanio geton- Ar ten  (Zeitschrift 
fur  die  Gesammten  Naturwissenschaften,  1878,  p.  203-212),  Irmisch  dit  que  les 
fruits  du  P.  bicens  qu'il  a  étudiés  ont  germé  au  printemps  suivant,  en  avril  et 
mai,  et  que  beaucoup  d'entre  eux  germèrent  seulement  plus  tard.  Bien  qu'il  ai 
étudié  aussi  le  P.  crispus,  il  ne  dit  pas  pendant  combien  de  temps  il  a  attendu 
la  germination. 

2.  Lorsque  la  germination  se  fait  naturellement,  le  bord  convexe,  situé  du 
côté  de  la  tigelle,  s'ouvre  sur  une  bande  étroite,  en  clapet,  en  restant  adhérent 
par  sa  base  au  reste  du  fruit  ;  le  cotylédon,  courbé,  sort  par  l'ouverture  en  s'al- 
longeant  ;  la  base  de  la  tigelle,  qui  grossit  et  s'élargit,  reste  dans  le  fruit,  au 
pied  du  clapet,  et  la  radicule  sort  et  s'allonge  vers  le  bas,  de  sorte  que  la  plan- 
tule  porte,  pendant  quelque  temps,  le  tégument  du  fruit  au  niveau  du  pied  de  la 
tigelle.  Dans  l'expérience  rapportée  plus  haut,  si  la  section  des  téguments  a  mis 
à  nu  une  assez  forte  portion  du  cotylédon,  en  laissant  intact  le  tégument  qui 
recouvre  la  base  de  la  tigelle,  la  germination  se  fait  comme  dans  le  cas  normal. 
Si,  au  contraire,  la  base  de  la  tigelle  seule  est  mise  à  nu,  la  plantule  sort  par 
cette  ouverture,  et  le  reste  du  tégument   est  porté  par  le  sommet  du  cotylédon. 


36  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

complété  la  section,  je  les  ai  remis  à  l'étuve,  et  dès  le  lende- 
main ils  commençaient  à  g-ermer. 

Des  dix-huit  autres  fruits  intacts,  à  l'étuve,  l'un  a  germé  le 
8  janvier  et  un  autre  le  lo  janvier. 

De  ce  qui  précède,  on  peut  donc  conclure  i°  que  les  fruits 
de  P .  crispus  maintenus  à  l'étuve  à  30°  peuvent  germer  plus 
rapidement  que  ceux  maintenus  à  la  température  du  laboratoire, 
et  2°  que  l'épaisseur  et  surtout  la  dureté  des  enveloppes  de 
l'embryon  sont  un  obstacle  à  la  germination. 

Le  15  octobre,  j'ai  soumis  quarante-cinq  fruits  de  P.  crïspiis 
à  une  température  de  — 15°  pendant  environ  dix-huit  heures  (i)  ; 
remis  à  l'étuve,  aucun  d'eux  n'a  germé.  Le  24  décembre,  j'ai 
entaillé  le  bord  de  14  fruits,  les  embryons  paraissaient  encore 
fermes  et  intacts,  mais  aucun  d'eux  n'a  germé.  Actuellement 
ces  embryons  sont  pourris. 

Le  même  jour,  j'ai  soumis  à  la  même  température  de  —  15°  un 
certain  nombre  de  boutures  de/*,  crispits^  toutes  ont  été  gelées, 
et  étaient  complètement  pourries  quelques  jours  après. 

Anatomie. —  Tî'ge. — On  sait  combien  sont  larges  les  canaux 
aérifères  du  parenchyme  cortical  de  la  tige  du  Potantogeton  :  la 
surface  qu'ils  représentent  sur  une  coupe  transversale  est  beau- 
coup plus  importante  que  celle  occupée  par  les  cellules  elles- 
mêmes.  Dans  les  entre-nœuds  des  boutures  ils  sont  au  contraire 
très  réduits  ;  on  observe  d'ailleurs,  sous  ce  rapport,  de  grandes 
variations  et  j'ai  rencontré  des  boutures  dans  lesquellesle  paren- 
chyme des  entre-nœuds  était  compact  de  l'épiderme  à  l'endo- 
derme, laissant  seulement  des  méats  entre  les  cellules.  Dans 
les  tiges  dressées  ordinaires,  les  canaux  aérifères  les  plus  exté- 
rieurs sont  toujours  séparés  de  l'épiderme  par  une  unique  assise 
de  cellules  ;  dans  les  boutures,  ils  sont  séparés,  s'ils  existent, 
par  3,  4,  5  assises  provenant  du  dédoublement  de  l'assise  sous- 

I.  Pour  faire  Texpérience,  j'ai  mis  dans  un  flacon  renfermant  environ  1/2  litre 
d'eau,  des  fruits  et  des  boutures  de  P.  crispus,  des  boutures  de  P.  pci^foliatiis, 
des  tigres  feuillées  de  P.  deiisiis,  P.  lucens  et  P.  crisptis.  Le  flacon,  bouché, 
fut  ensuite  complètement  entouré,  dans  un  grand  cristallisoir,  de  6  kilog.  de  glace 
pilée  et  de  3  kilog.  de  sel  marin.  Toutes  ces  plantes  furent  complètement  gelées. 
Les  organes  à  l'état  de  vie  latente  de  ces  plantes  peuvent  cependant,  dans  la 
nature,  être  inclus  dans  la  glace  sans  périr.  La  glace,  il  est  vrai,  est  un  mauvais 
conducteur.  Beaucoup  de  ces  organes,  enfouis  dans  le  sol,  protégés  par  une 
épaisse  couche  de  glace,  passent  probablement  l'hiver  à  une  température  voi- 
sine de  0°. 


C.  Sauvageau.  —  N'oies  biologiques  sur  les  Potamo^eton.  37 

épidermique.  Dans  aucun  cas  il  n'existe  de  faisceaux  fibreux 
dans  l'écorce. 

Les  cellules  corticales  des  entre-nœuds  des  boutures  sont 
plus  larges  que  les  tiges  dressées  ordinaires  ;  elles  sont  aussi  de 
235  fois  plus  courtes,  et,  sur  les  sections  longitudinales,  elles 
paraissent  carrées  ou  même  aplaties. 

Dans  les  tiges  dressées  ordinaires,  Tépiderme  possède  une 
paroi  extérieure  assez  épaisse,  mais  cellulosique  et  recouverte 
par  une  mince  cuticule  ;  dans  les  boutures,  non  seulement  elle 
est  plus  importante,  mais  elle  présente  parfois  dans  toute  son 


Fig-  7-  —  P-  crispits.  —  Section  transversale  du  cylindre  central  passant  par  le  milieu  d'un 
entre-nœud  d'une  tige  dressée  ordinaire.  Toutes  les  cellules  endodermiques  sont  sclérifiées  ; 
les  tubes  criblés  sont  représentés  par  de  grandes  cellules  à  côtés  nombreux.  (Gross.  200.) 

épaisseur  les  réactions  de  la  cutine,  étant  simplement  tapissée 
intérieurement  par  une  couche  cellulosique  plus  mince  ;  sur  cer- 
tains exemplaires,  les  autres  parois  épidermiques  sont  égale- 
ment transformées. 

Les  parois  du  parenchyme  des  boutures  sont  plus  ou  moins 
brunâtres  ;  elles  sont  légèrement  plus  épaisses  que  dans  les  tiges 
ordinaires,  mais  elles  sont  surtout  remarquables  par  la  plus 
grande  importance  de  la  lamelle  moyenne,  comme  le  montre 
l'action  de  l'iode  et  de  l'acide  sulfurique  ;  elles  possèdent  des 
ponctuations  nombreuses  et  très  nettes.  Si,  sous  une  même 
lamelle,  on  fait  agir  la  fuchsine  sulfurique  sur  deux  sections, 
l'uned'un  entre-nœudnormal,  l'autre  d'unentre-noeuddebouture, 


38  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

la  première  est  en  partie  détruite,  la  seconde  persiste  suffisam- 
ment pour  que  les  parois  conservent  leur  forme. 

Toutes  ces  cellules  sont  gorgées  de  grains  d'amidon  arron- 
dis ou  ovales,  variables  dans  leur  forme  et  leurs  dimensions  ;  ils 
sont  beaucoup  plus  gros  que  les  grains  des  tiges  ordinaires  et 
atteignent  40  à  50  p.  (mais  ceux  de  20  à  30  jx  sont  bien  plus 
nombreux),  dimension  considérable  par  rapport  à  la  largeur  des 
cellules  qui  les  renferment.  Le  protoplame  persiste  souvent  en 
quantité  très  faible  sous  forme  de  fines  granulations  brunâtres 
contre  les  parois  des  cellules  et  les  grains  d'amidon. 

L'endoderme  est  toujours  facile  à  reconnaître  dans  l'un  et 
l'autre  cas,  mais  il  présente  un  fait  remarquable  au  point  de 
vue  anatomique.  Sur  les  tiges  dressées  ordinaires,  il  peut 
être  simplement  subérifié  en  restant  mince  ;  fréquemment  il  est 
uniformément  épaissi  en  o  sans  places  perméables  (fig.  7).  On 
pouvait  s'attendre  à  le  trouver  chez  les  boutures  au  moins  autant 
épaissi,  sinon  plus  ;  c'est  l'inverse  qui  arrive  (fig.  8).  J'ai  étudié 
un  grand  nombre  d'entre-nœuds  de  boutures  pour  vérifier  ce 
point  ,  j'ai  toujours  trouvé  l'endoderme  avec  les  parois  radiales 
subérifiées,  ou  les  cellules  subérifiées  sur  tout  leur  pourtour, 
mais  point  de  cellules  épaissies.  C'est  seulement  à  la  base  des 
boutures  longues  que  l'on  trouve  parfois  l'endoderme  épaissi  ; 
mais  dans  les  entre-nœuds  qui  appartiennent  sûrement  à  la  bou- 
ture, il  ne  l'est  jamais. 

Sur  des  coupes  transversales  de  mêmes  dimensions  totales, 
le  cylindre  central  est  toujours  plus  réduit  par  rapporta  l'écorce 
chez  les  boutures  que  chez  les  tiges  dressées  ordinaires.  Il  est 
toujours  aplati  dans  le  même  sens  que  la  tige.  On  connaît  sa 
structure  (i)  ;  il  se  compose  de  trois  groupes  de  faisceaux,  un 
médian  et  deux  latéraux.  Le  groupe  médian  possède  deux  larges 
lacunes  vasculaires  ;  à  l'une,  et  du  côté  de  l'endoderme,  sont 
adjoints  plusieurs  tubes  criblés,  le  tout  représentant  un  faisceau, 
à  l'autre  sont  adjoints  trois  groupes  libériens,  un  externe  et 
deux  latéraux  représentant  trois  faisceaux  soudés.  Ces  deux 
groupes  fournissent  alternativement  la  nervure  médiane  foliaire. 
Dans  les  groupes  de  droite  et  de  gauche,  et  séparés  du  précé- 

1.  De  Bary,  Verghichendc  Anatomie  der  Vegetationsorgane,  p.  383.  — 
B.  Scheifers,  Anato/iiie  der  Laiibsprosse...  [loc.  cit.).  —  H.  Schenck,  Verglet- 
chende  Anatomie...  {toc.  cit.)^  p.  41. 


C.  Sauvageau.  —  Notes  biologiques  sttr  les  Potamogeton.  39 

dent  par  du  tissu  conjonctif,  sont  trois  faisceaux  simples,  com- 
posés chacun  d'une  lacune  vasculaire  et  d'une  masse  libérienne  ; 
parmi  ceux-ci,  lemédianest  foliaire,  les  deuxautres  caulinaires. 
Cette  structure  ressemble  alors  beaucoup  à  celle  des  P .  perfo- 
liatus  et  P.  natatîs^  mais  plus  souvent  (je  n'ai  même  jamais  ren- 
contré la  structure  précédente  avec  trois  faisceaux  latéraux  dis- 
tincts et  je  la  cite  d'après  M.  Schenck),  les  trois  faisceaux  de 
chaque  côté  se  soudent  en  deux  ou  en  un  seul,  et  l'on  ne  voit 
plus  que  deux  ou  une  lacune  vasculaire  ;  la  symétrie  ne  s'établit 


Fig.  8.  —  P.  crispns.  —  Section  transversale  du  cylindre  central  passant  par  le  milieu  d'un 
entre-nœud  d'une  bouture.  Aucune  des  cellules  endodermiques  n'est  sclérifiée;  les  tubes 
criblés  sont  moins  larges  et  par  suite  moins  nettement  distincts  que  dans  la  figure  7. 
(Gross.  200.) 

pas  nécessairement  entre  le  groupe  de  droite  et  celui  de  gauche. 
Sur  la  figure  7,  la  soudure  est  plus  complète  et  par  conséquent 
la  simplification  plus  grande  ;  il  n'y  a  plus  en  tout  que  trois 
lacunes  vasculaires,  une  médiane  et  deux  latérales.  Les  deux  fi- 
gures 7  et  8  ont  été  choisies  pour  montrer  des  états  bien  com- 
parables. 

Sur  la  figure  7,  appartenant  à  une  tige  ordinaire,  quelques 

cellules  sous-épidermiques  réparties  çà  et  là  sont  sclérifîées  ;  on 

en  trouve  de  semblables   éparses  dans  la  masse  centrale  ;  les 

^     cellules  indiquées  par  un  trait  noir  plus  épais  appartiennent  à 


40  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

du  parenchyme   conjonctif,  elles  sont   un  peu  épaissies,   mais 
cellulosiques. 

Sur  la  figure  8,  appartenant  à  une  bouture,  il  y  a  des  massifs 
scléreux  péricycliques  et  conjonctifs  plus  importants  que  ceux 
des  tig-es  ordinaires  ;  on  trouve  aussi  quelques  cellules  sclérifiées 
éparses  dans  la  masse  interne.  Les  lacunes  vasculaires  possèdent 
plus  fréquemment  des  débris  de  vaisseaux,  ce  qui  se  comprend 
puisque  les  entre-nœuds  se  sont  moins  allongés  ;  enfin,  les  tubes 
criblés  sont  moins  nombreux,  moins  larges  et  moins  nettement 
distincts,  par  leur  forme,  des  cellules  avoisinantes.  Tous  les 
éléments  du  cylindre  central,  sauf  les  tubes  criblés  et  les  lacunes 
vasculaires,  sont  gorgés  d'amidon  à  grains  petits.  Ces  divers 
faits   concourent  à   donner  aux   cylindres   centraux   des  tiges 

dressées  ou  des  boutures  un 
aspect  bien  différent.  Le  cy- 
lindre central  des  boutures 
peut  subir  les  mêmes  modifica- 
tions quant  au  nombre  des  la- 
cunes vasculaires,  mais  en  règle 
générale  il  y  a  tendance  à  leur 
réduction.  Sur  les  boutures  très 
grêles,  les  caractères  sont  en- 
p..  D      ■  j.  c    .■  ,     core  les  mêmes,  comme  on  le 

l'ig.  9.   —    p.   crispas.    —   Section   tranver=.ale 

du    cylindre    central    passant    par  le  milieu     VOit    SUr  la    figUrC    9    dcSsluée  à 
d'un  entre-nœud  d'une  bouture  très  grêle.  La  ^  '     1      11  1  <• 

structure   correspond  à  celle  de  la  figure  8.     la    même    eclielle    que    IcS   prC- 
(Gross.  200.)  '  1 

cedentes. 
Feuilles. —  Tandis  que  les  feuilles  ordinaires  forment  un 
angle  plus  ou  moins  aigu  avec  l'axe,  les  feuilles  cornées  s'étalent 
presque  perpendiculairement  à  l'axe.  Chez  les  premières,  la 
nervure  médiane  est  entourée  par  un  parenchyme  lacuneux 
dont  l'importance  diminue  de  la  base  de  la  feuille  au  sommet  ; 
on  le  retrouve  aussi  autour  des  autres  nervures,  mais  beaucoup 
moins  développé  ;  le  reste  du  tissu  de  la  feuille  est  très  mince  et 
réduit,  au  moins  dans  la  région  marginale,  à  une  assise  unique 
de  cellules  entre  les  deux  épidermes.  L'épaisseur  de  la  partie 
écailleuse  des  feuilles  des  boutures  est  variable  suivant  les  di- 
mensions de  la  bouture  ;  elle  atteint  parfois  le  triple  et  le  qua- 
druple de  celle  des  feuilles  normales  les  plus  épaisses  au  niveau 
de  leur  nervure  médiane  ;  elle  est  à  peu  près  uniforme  sur  toute 


C.  Sauv.\g-.i:au.  —  A^oL'S  bio!og!j!t.':s  sur  les  Potimog-eton.  41 

la  largeur,  ou  plutôt  elle  diminue  très  peu  du  milieu  jusqu'aux 
bords  ;  les  canaux  aérifères,au  lieu  d'être  larges,  sont  étroits  et 
peu  nombreux,  l'assise  sous-épidermique  s'étant  cloisonnée  plu- 
sieurs fois  parallèlement  à  la  surface,  comme  dans  la  tige.  Les 
faits  du  développement  de  la  couche  cuticulaire,  du  volume  des 
cellules  du  parenchyme  et  de  leur  contenu  amylacé,  du  nombre 
et  de  la  netteté  des  ponctuations  de  leurs  parois,  de  l'importance 
prise  par  la  lamelle  moyenne,  sont  les  mêmes  que  dans  les  entre- 
nœuds. 

La  partie  verte  de  la  feuille,  qui  doit  disparaître  pendant  la 
maturité  de  la  boutu- 
re, présente  la  struc- 
ture normale.  Dans 
les  points  où  elle 
borde  la  partie  écail- 
leuse  vivace,  elle  est 
souvent  un  peu  plus 
épaisse,  car  elle  pos- 
sède deux  assises  de 
parenchyme  étroite- 
ment unies  entre  les 
deux  épidermes  ;  ces 
assises  ne  renferment 
que  peu  ou  point  d'a- 
midon, celui-ci  émi- 
grant    aussitôt    dans 

la      partie      écailleUSe     Fig.  10.  —  p.  crispas.  —  Section  transversale  de  la  nervure 
^    .-      ,  ,  médiane  prise  à  la  base  d'une  feuille  normale.  L'endoderme 

ou  il  S  accumule  dans         n'est  pas  distinct.  (Cross.  200.) 

toutes  les  cellules. 

La  section  de  la  nervure  médiane  est  plus  étroite  dans  les 
feuilles  des  boutures  que  dans  les  feuilles  normales  ;  la  figure  10 
représente  la  nervure  médiane  d'une  feuille  bien  développée,  la 
figure  1 1  celle  d'une  feuille  écailleuse  beaucoup  plus  large  et 
plus  épaisse  ;  les  éléments,  en  particulier  les  tubes  criblés,  y 
sont  plus  étroits  et  moins  distincts. 

Il  m'a  toujours  été  impossible  de  distinguer  sûrement  un  en- 
doderme dans  les  feuilles  de  Potaviogeton  (i).  Dans  les  feuilles 
écailleuses  des  boutures  du  P.  cn'spîis^  au  contraire,  la  nervure 

^       1.  C.   Sauvageau,  Sny  les  feuilles  de  quelques  Monocofylédoncs  aqualiques 
Hoc.  cit.). 


42  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

médiane,  et  même  les  deux  premières  nervures  latérales  dans  les 
grosses  écailles,  sont  entourées  par  un  endoderme  indiqué 
par  la  subérification,  tantôt  des  parois  radiales,  tantôt  de  tout 
le  pourtour  des  cellules.  La  nervure,  dans  les  deux  sortes  de 
feuilles,  présente  souvent  quelques  éléments  scléreux,  un  peu 
mieux  développés  cependant  dans  les  écailles  ;  lorsque  ces  élé- 
ments sont  en  petit  nombre,  ils  appartiennent  à  l'endoderme  ; 
quand  ils  sont  plus  nombreux,  ils  empruntent  en  outre  des  cellules 
extérieures,  parfois  aussi  intérieures  à  l'endoderme. 

Les  écailles  lar- 
ges possèdent  5 
à  7  nervures.  On 
trouve  parfois, 
mais  accidentelle- 
ment, quelques  pa- 
quets fibreux  grê- 
les, égarés  dans  le 
parenchyme.  Les 
cordons  fibreux 
grêles,  marginaux, 
que  j'ai  signalés 
dans  les  feuilles 
normales ,  se  re- 
trouvent avec 
moins  de  constan- 

Fig.  II.  —  P.  crispus.  —  Section  transversale  de  la  nervure  mé.     ^^e  daUS  IcS  fcuiUeS 
diane  prise  à  la  base  d'une  feuille  écailleuse  large  et  épaisse; 
rendoderme  est  distinct.  (Gross.  200.)  vlvaCCS  ;    IcS  fcuil- 

les  étroites  ont  seulement  trois  nervures. 


Ainsi,  les  entre-nœuds  et  les  feuilles  des  boutures  A\xP.cris- 
pus  sont  protégés  contre  l'extérieur  par  une  cuticule  bien  plus 
épaisse  que  celle  de  ces  mêmes  organes  à  l'état  végétatif.  Mais 
leur  raideur,  leur  apparence  cornée,  dont  le  contraste  avec  la 
légèreté  et  la  souplesse  des  tiges  et  des  feuilles  normales  est  si 
frappant,  ne  sont  point  dues  au  développement  de  tissus 
sclérifiés,  mais  à  l'abondance  des  grains  d'amidon  contenus  dans 
les  cellules  ;  c'est  là  un  fait  d'ailleurs  exactement  comparable  à 
celui  qui  donne  aussi  de  la  fermeté  et  de  la  raideur  à  un  tuber- 
cule de  Pomme  de  terre,  à  un  bulbe  de  Lis,  à  un  cotylédon  de 
Haricot   ou   de  Châtaignier,  etc.  La  bouture  est  en  somme  un 


Em.  Beschebelle.  —  Selectio  novorum  Muscorum.  4.3 

org-ane  renfermant  des  matières  de  réserve  pour  les  petits  bour- 
geons situés  à  l'aisselle  de  ses  feuilles.  (A  suivre.) 

SELECTIO   NOVORUM   MUSCORUM 

Auctore  Em.  BESCHERELLE  (i). 
I.  —  MUSCI  AKRICANI. 

Sphaerangium  triquetrum  Bry.  Eur.  var.  desertorum  Besch. 
(Pl.I,fig.  9-11.) 

A  type  differt  foliis  superioribus  longius  cuspidatis  erosis  vel  apice 
parcissime  dentatis,  costa  dorso  rugoso  subdentato. 

Afrique  :  Tuuisie,  talus  de  sable  de  l'Oasis  de  Gabès,  i"  février 
1893  (Patouillard.) 

Pottia  [Anacalypta)  Patouillardi  Besch.  (PI,  I.  fig.  1-4.) 
Monoica  ;  cespitulosa,  pusilla,  simplex.  Folia  ovata,  inferne  minuta 
rotundata  lasvia,  média  ovato-lanceolata  lata  concava  margine  e  medio 
revoluta  cellulis  e  folii  basi  ad  médium  valde  papillosis  areolata,  costa 
rubella  breviter  mucronata  dorso  tuberculosa,  superiora  oblongo-lan- 
ceolata  longiora.  Calyptra  dimidiam  capsulam  integens,  apice  fusces- 
cente  scabra.  Capsula  minuta,  ovata,  castanea,  nidda,  aetate  plicatula. 
Operculum,  annulus,  peristomium  et  flos  masculus  ut  in  Pottia  Star- 
keana,  var.  brachyodonta. 

Afrique,  Tunisie,  oasis  de  Gabès,  sur  les  talus  de  sable,  30  janvier 
1893  (Patouillard.) 

Cette  Mousse,  qui  ressemble  à  la  variété  brachyodîis  àM  Pottia 
Starkeana  d'Europe,  par  la  forme  de  ses  feuilles,  ainsi  que  par 
celles  de  la  capsule,  du  péristome  et  de  l'opercule,  en  diffère  suf- 
fisamment par  sa  station  dans  les  sables  et  par  la  rugosité  de  la 
coiffe.  Par  ce  dernier  caractère,  elle  se  rapproche  d\x  Pottia  im- 
nutida  et  du  P.  asperuia  Mitt.;  mais  son  péristome,  quoique  ré- 
duit à  la  membrane  basilaire  surmontée  de  dents  plus  ou  moins 
rudimentaires,  l'en  éloigne  suffisamment. 

Syrrhopodon  congolensis  Besch.  (PI.  I,  fîg.  12-13.) 
Habitu  ►S',  laiiiprocarpo  Mitt.  affînis,  foliorum  areolatione  marginal! 
longe  distinctus.  Folia  elongata,  obtuse  cuspidata,  erecto-patentia, 
rufo-viridia,  basi  albide  membranacea  longa,  anguste  ovata  fere  om- 
nino  diaphana,  margine  inferne  integerrimo  piano  e  parte  angustiore 
parce  serrato  supra  usque  ad  apicem  dense  serrato  plicato  ;  cellulis 
chlorophyllosis  rotundatis  grosse  papillosis  basi  lo-seriatis  margiuali- 
bus  quadratis  intramarginalibus  (3-4)  elongatis  hyalinis  ad  usque  basiu 
infinjam  dispositis  ;  costa  valida  continua  dorso  apice  serrata. 

I.  "^dir  Journal  de  Botanique,  1891,  pp.  141,  252,  342. 


4^  JOURNAL  dp:  BOTANIQUE 

Afrique  :  Congo  français,  environs  de  Brazzaville  (Thollon,  1893, 
s.  n°). 

Nous  ne  connaissons  pas  l'espèce  type,  mais  la  Mousse  de 
San  Thomé  que  M.  Ch.  Mueller  rapporte  au  Syi^rhopodon  lani- 
procarpîis  a  beaucoup  d'analogie  avec  notre  espèce  ;  la  pre- 
mière en  dififère  au  premier  abord  par  les  feuilles  ornées  à  la 
marge,  à  l'instar  des  Leiicoloina^  d'une  très  large  bande  de  cellu- 
les hyalines  allongées  qu'on  ne  retrouve  pas  dans  la  Mousse  du 
Cono-o. 

Entosthodon  Krausei  Besch.  (PI.  I,  fîg.  5-S). 

Pusillus,  habita  E.  Templetoni  sat  similis.  Folia  a  basi  angustiore 
ovato-spathulata,  concava,  obtuse  acuminata,  sicca  in  gemraam  con- 
gesta,  margine  intégra  vel  subcrenata,  costa  supra  médium  evanida. 
Capsula  in  pedicello  centimetro  longo  erecta,  piriformis,  siccitate  ore 
purpurco  dilatata  in  longitudine  plicatula;  operculo  plano-convexo  e 
seriebus'cellularura  verticalibus  composito  ;  annulo  nuUo.  Peristomii; 
dentés  externi  rufi,  papillosi  speciei  citatœ  similes,  interni  16  rufescen- 
tes  externis  alternantes  brevissimi  sicut  abortivi. 

Ténériffe,  Puerto  (D''  Krause,  n°  23,  in  herb,  Warnstorf.) 

Porotrichum  mayumbense  Besch. 

Dioicum  ;  cespites  bipollicares,  prostrati,  repentes,  inferne  simpli- 
ces  foliis  scariosis  triangularibus  convolutis  acutis  parce  obtecti,  dein 
in  frondera  latam  bipinnatam  ramosam  sistentes  ;  rarai  priraarii  basi 
subnudi  foliis  scariosis,  supra  foliis  ad  instar  Neckevée  distichse  paten- 
tibus  eleganter  distichis  longe  oblongis  late  acutis  plus  minus  nodoso- 
dentatis  asymmetricis  ad  unum  latus  amplexantibus,  costa  supra  mé- 
dium evanida  sœpe  furcata  ;  rami  secundarii  nunc  simplices  vel  pinnati 
foliosi  vel  oranino  capillares,  nunc  in  stolones  bipinnatim  ramosos  ca- 
pillares  protracti  ;  folia  ramulina  subcymbiformia  minora  acuta  a  basi 
ad  apicem  serrulata,  folia  omnia  cellulis  versus  margines  rotundatis, 
ceteris  ellipticis  opacis  reticulata.  Cetera  ignota. 

Afrique  :  Congo  français,  forêt  de  Mayumba,  route  de  Brazzaville, 
janvier  1891  (Thollon,  n'^'4110.) 

Assez  semblable  au  Poi^otrichuîti  coutorense  G.  Muell.,  mais 
en  diffère  par  les  feuilles  des  rameaux  primaires  plus  grandes  et 
distiques-étalées,  à  marge  non  révolutée,  lisses  de  la  base  jus- 
qu'au milieu,  plus  ou  moins  distinctement  dentées  au  delà,  par 
la  nervure  souvent  bifurquée,  par  les  feuilles  des  rameaux  secon- 
daires serrulées,  à  cellules  lisses,  non  scabr^eSj  etc.       (A  suivre.) 

Le  Gérant  :  Louis  Morot. 


V-M-.z.  —  J.  IJei-Ecli,  imp.  --'i.  V\-  Dcnfort-nocheroau. 


8"  ANNEE.  N"  3.  i"  FEVRIER  1894. 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Directeur:  M.  Louis  MOROT. 


NOTES  BIOLOGIQUES  SUR  LES  POTAMOGETON 

(Suite.) 
Par  M.  C.  SAUVAGEAU. 

Potamogeton  trichoides  Cham.  et  Schlecht. 
P.  pusillus  L. 

La  première  mention  de  l'existence  des  boutures  chez  ces 
espèces  se  trouve  dans  une  note  d'Irmisch,  de  1859  (i),  dans 
laquelle  il  dit  simplement  que  les  bourg-eons  hibernants  corres- 
pondent à  ceux  du  P .  obttisijoh'tts  et  qu'il  y  a  rencontré  de 
l'amidon.  M.  H.  Schenck  (2)  a  vu  les  boutures  du  P .  pitsilhis  et 
en  a  figuré  une  (PL  L  fig.  10)  ;  il  ne  les  a  probablement  pas  vues 
germer,  car  il  les  considère  comme  représentant  une  forme  inter- 
médiaire entre  celles  de  V  Uiricîilarïa  et  celles  du  P.  crispus. 
Or,  les  boutures  du  P.  crïspiis  constituent  des  organes  tout  à 
fait  à  part;  s'ils  ne  sont  pas  des  fragments  de  branche,  ce  sont 
des  sommets  de  rameaux  définitivement  arrêtés  dans  leur  crois- 
sance, puisque  leur  germination  ne  se  fait  jamais  par  allongement 
du  sommet,  mais  toujours  par  développement  des  bourgeons  de 
l'aisselle  des  écailles.  Au  contraire,  les  boutures  du  P.  trichoides 
et  du  P.  pîisilhis  sont  des  rameaux  momentanéjnent  arrêtés  dans 
leur  croissance  ;  c'est  la  bouture  elle-même  qui  s'allonge  au 
moment  de  la  germination.  Une  bouture  de  P.  trichoides ,  ou  de 
P. pusillus,  correspond  donc,  non  pas  à  une  bouture  de  P.  crispus, 
mais  à  l'un  quelconque  des  bourgeons  latéraux  que  porte 
celle-ci. 

Les  boutures  des  deux  espèces  P.  pusillus  et  P.  trichoides 
concordent  parfaitement  entre  elles,  sauf  quelques  légères  dif- 

1.  Th.  Irmisch,  Bemerkungen  iïbey  einige  Wassergewàchse  (Bot.  Zeit.,  1859, 
t.  17,  p.  356. 

2.  H.  Schenck,  Die  Biologie...  etc.  [loc.  cit.).,  p.  98. 


46  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

férences.  J'ai  observé  très  fréquemment  le  P .  pîtsïllus  muni  de 
ses  boutures,  mais  sans  en  faire  l'objet  d'une  étude  suivie;  c'est 
cependant  une  espèce  commune.  Au  contraire,  j'ai  étudié  le 
P.  irichoides,  qui  est  beaucoup  plus  rare,  pendant  les  deux 
années  1888  et  1889,  dans  un  vivier  d'environ  cent  cinquante 
mètres  carrés  situé  près  de  Caudrot  (Gironde),  qu'il  a  complè- 
tement envahi,  à  l'exclusion  d'autres  espèces,  et  en  si  grande 
abondance  qu'en  été,  les  tiges  enchevêtrées  et  les  feuilles  forment 
des  amas  compacts  qui  peuvent  même  s'élever  un  peu  au-dessus 
de  la  surface  de  l'eau. 

Vers  le  milieu  de  mai  1888,  j'en  ai  arraché  un  grand  nombre 
de  pieds  ;  la  plupart  atteignaient  i  mètre  à  i  m.,  50  de  longueur. 
Ils  étaient  peu  enfoncés  dans  la  vase,  de  quelques  centimètres 
seulement,  mais  portaient  de  longues  racines,  non  ramifiées,  qui 
y  pénétraient  profondément.  La  partie  de  la  tige  qui  flotte  ou 
qui  s'élève  dans  l'eau  est  d'un  vert  foncé  ;  celle  enfoncée  dans  la 
vase  est  blanche  et  dépourvue  de  feuilles  ;  mais,  tout  à  fait  à  son 
extrémité,  elle  porte  un  prolongement  noir,  grêle  et  raide,  muni 
de  feuilles  (souvent  2  ou  3)  de  même  couleur.  Cette  extrémité 
noire  tranche  bien  par  sa  couleur  sur  la  tige  blanche,  et  ces 
deux  parties,  si  différentes  d'aspect,  sont  dans  le  prolongement 
l'une  de  l'autre.  La  partie  terminale  est  le  vestige  d'une  bou- 
ture, et  la  plante  provient  de  l'allongement  ou  germination  de 
cette  bouture. 

La  tige  qui  sort  ainsi  de  la  bouture  (fig.  12),  n'est  point  ra- 
mifiée sur  un  certain  nombre  d'entre-nœuds  de  la  base,  puis,  arri- 
vée à  une  certaine  hauteur,  elle  se  ramifie  abondamment,  en  émet- 
tant des  branches  elles-mêmes  ramifiées,  et  produit  de  nombreuses 
inflorescences.  Celles-ci  restent  enfermées  longtemps  dans  une 
spathe  (ligule)  protectrice,  puis  le  pédoncule  floral,  qui  s'accroît 
très  rapidement,  élève  au-dessus  de  l'eau  l'inflorescence  devenue 
libre.  J.  Gay  a  fait  remarquer  (i)  que  le  P.  trichoides  possède,  à 
l'aisselle  de  chacune  de  ses  feuilles,  un  bourgeon  portant  4,  6, 
8  écailles  disposées  sur  deux  rangs  opposés  et  qui  s'embrassent 
successivement.  Celles  qui  sont  situées  entre  la  feuille  mère  et 
l'axe  du  bourgeon  sont  stériles  ;  les  autres,  situées  entre  l'axe 
primaire  et  l'axe  du  bourgeon,  sont  fertiles  et  peuvent  donner, 

I.  J.   Gay,   Note  siiy  les  caractères  essentiels  du  Potamogeton  trichoides 
Ckam.  (Bull.  Soc.  bot.  Fr.,  1854,  t.  I,  p.  46). 


C.  Sauvageau.  —  Notes  biologiques  Sur  les  Potamogeton.  47 

par  le  développement  du  petit  bourgeon  situé  à  leur  aisselle, 
2,  3,  4  rameaux  superposés  les 
uns  aux  autres.  Gay  fait  re- 
marquer que  ces  rameaux  sont 
d'autant  plus  développés  qu'ils 
appartiennent  à  des  écailles 
plus  inférieures;  «  le  rameau 
inférieur  rivalise  quelquefois 
en  longueur  avec  l'axe  pri- 
maire, tandis  que  le  supérieur 
n'est  souvent  reconnaissable 
qu'aux  rudiments  de  feuilles 
vertes  dont  il  est  accompa- 
gné »  (i).  Très  souvent,  ce- 
pendant, un  seul  des  bour- 
geons se  développe,  mais,  quoi 
qu'il  en  soit,  la  ramification  de 
la  tige  dressée  est  donc  favo- 
risée. 

En  mai  1888,  il  y  avait  seu- 
lement peu  de  boutures  mûres 
ou  nettement  indiquées  ;  en 
juin  elles  étaient  plus  nom- 
breuses, et  durant  tout  le  mois 
de  juin,  tous  les  individus  que 
j'ai  retirés  de  l'eau  étaient  fixés 
dans  la  vase.  Mais  le  16  juillet, 
dans  une  excursion  au  même 
endroit,  j'ai  encore  trouvé  le 
Potamocreion  très  abondant  à 
la  surface  de  l'eaUj  et  les  bou- 
tures également  nombreuses  ; 
rien  n'était  changé  en  appa- 
rence. Mais  j'en  ai  retiré  de 
tous  les  points  du  vivier  sans 
pouvoir    en    obtenir   un    seul 


Fig.  12.  —  P.  trichoides.  —  Partie  inférieure 
d'une  plante  provenant  de  la  germination 
d'une  bouture.  La  bouture  est  réduite  à  son 
axe  et  à  ses  trois  feuilles  raides  munies  cha- 
cune de  leur  ligule.  Les  deux  premières  feuil- 
les de  la  jeune  plante  sont  courtes,  les  feuilles 
suivantes  ont  la  longueur  normale;  à  la  base 
de  chacune  des  deux  feuilles  courtes  sont 
deux  racines.  (Réd.  env.  1/3.) 


I.  Je  n'ai  pas  étudié  le  P.  trichoides  à  ce  point  de  vue,  mais  il  est  probable 
qu'il  s'agit  là,  comme  Irmisch  l'a  observé  chez  le  P.  pectiiiatus,  non  pas  d'un 
bourgeon  multiple,  mais  d'une  ramification  sympodiale  à  feuilles  a,  b,  a\  b',  très 
rapprochées. 


4&  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

exemplaire  muni  de  racines.  Tous  étaient  tronqués.  Il  se  fait 
donc  une  désarticulation  normale  de  la  tige  entraînant,  parle 
fait  même,  une  multiplication  des  individus.  La  plante  est  d'ail- 
leurs très  fragile,  et  on  la  casse  souvent  aux  nœuds,  en  la  reti- 
rant de  l'eau. 

Or,  au  moment  où  les  plantes  étaient  entières,  c'est-à-dire 
quinze  jours  et  un  mois  avant,  aucune  de  ces  tiges  n'était  ra- 
mifiée vers  sa  base  pour  donner  un  rhizome  ;  une  bouture 
produit  donc  une  seule  tige,  c'est-à-dire  que  la  plante  entière 
correspond  à  une  seule  des  nombreuses  générations  d'un 
P.  crïspus,  mais  le  grand  nombre  des  branches  dressées  com- 
pense l'absence  de  sympodes  rampants.  Les  sympodes  rampants 
et  nombreux  du  P.  crïspus  sont,  pour  ainsi  dire,  un  organe 
de  locomotion  dans  le  sol;  en  s'étendant,  ils  assurent  la  dissé- 
mination des  fruits  et  des  boutures  sur  un  plus  grand  espace  que 
si  toutes  les  branches  dressées  provenaient  d'une  unique  géné- 
ration. Lé  démembrement  d'un  P.  trichoides  en  plusieurs  indi- 
vidus par  la  désarticulation  des  branches  principales,  devenues 
libres,  flottantes,  faciles  à  entraîner  par  le  courant,  porteuses 
de  fruits  et  de  boutures,  assure  tout  aussi  avantageusement  la 
dissémination  (i). 

Tous  les  échantillons  que  j'ai  recueillis  le  i6  juillet  étaient 
abondamment  pourvus  de  boutures  ou  hibernacles.  A  quelques 
rares  exceptions  près,  tous  les  bourgeons  terminaux  et  latéraux 
étaient  transformés,  absolument  comme  si  la  plante  avait  ter- 
miné sa  végétation  et  allait  se  reposer.  Les  quelques  sommets 
en  voie  d'accroissement  montraient  encore  mieux  que  les  autres 
étaient  de  vrais  bourgeons  hibernants;  les  premiers,  en  effet, 
possèdent  seulement  quelques  feuilles  d'un  vert  clair,  non  acco- 
lées l'une  à  l'autre;  les  seconds,  au  contraire,  formés  de  feuilles 
serrées  l'une  contre  l'autre,  ont  un  sommet  ovoïde  qui  les  rend 
faciles  à  reconnaître;  ils  sont  plus  foncés,  plus  gros,  plus  com- 
pacts et  plus  raides  que  les  bourgeons  ordinaires  ;  ils  terminent 
les  tiges  principales  ou  de  courts  rameaux  nés  sur  ces  tiges 

(fig-  13)- 

I.  Le  P.  trichoides  a  probablement  à  lutter  contre  des  conditions  que  nous 
ne  savons  pas  déterminer,  car,  au  lieu  d'être  rare,  il  devrait  être  très  répandu. 
On  ne  pourrait  pas  invoquer  à  ce  sujet  le  développement  d'un  seul  carpelle  sur 
quatre  dans  chaque  fleur  (d'où  le  nom  de  P.  monogynus  Gay),  car  les  inflores- 
cences peuvent  exister  en  très  grand  nombre. 


C.  Sauvageau.  —  Notes  biologiques  sur  les  Potamogeton. 


49 


Fig.  13.  —  P.  tyichoides.  —  Branche  adulte  récoltée  en  juillet;    elle  porte  huit  boutures  et 

deux  épis  de  fruits.  (Réd.  env.  1/3.) 


50  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

La  bouture  comprend  en  réalité  quelques  feuilles  au-dessous 
du  bourgeon  compact.  Les  ligules,  qui,  sur  les  feuilles  ordi- 
naires, sont  courtes  et  étroites,  sont  plus  longues  et  plus  larges 
aux  nœuds  qui  précèdent  immédiatement  le  bourgeon  dormant. 
Les  feuilles  ordinaires,  longues  d'environ  5  centimètres,  sont  très 
souples,  très  minces,  un  peu  renflées  le  long  de  la  nervure  mé- 
diane; au  contraire  les  2  ou  3  feuilles  qui  précèdent  le  bourgeon, 
un  peu  plus  courtes  que  les  précédentes,  sont  plus  raides,  plus 
étroites,  et  leur  section,  à  la  base,  est  presque  un  demi-cercle, 
comme  celle  d'une  aiguille  de  Pin. 

Parfois,  la  bouture  latérale  est  séparée  de  l'axe  mère  par 
4,  5,  6  entre-nœuds  de  plusieurs  centimètres;  d'autres  fois,  et 
plus  souvent,  elle  se  forme  directement.  Dans  ce  dernier  cas,  le 
rameau,  au  lieu  de  suivre  une  direction  peu  écartée  de  la  tige, 
lui  est  souvent  presque  perpendiculaire,  par  suite  d'une  cour- 
bure qui  a  lieu  tout  à  fait  à  sa  base,  à  l'aisselle  de  la  feuille  mère. 
En  ce  point,  sont  deux  petites  préfeuilles  écailleuses,  peu 
apparentes,  très  rapprochées  l'une  de  l'autre;  deux  à  trois  cen- 
timètres plus  haut  est  la  première  feuille  raide  de  la  bouture, 
elle  regarde  la  feuille  mère  ;  plus  haut  sont  deux  feuilles 
ligulées,  parfois  trois,  également  raides,  dont  la  longueur 
diminue  en  même  temps  que  celle  des  entre-nœuds,  de  telle 
sorte  que  toutes  ces  feuilles  arrivent  à  peu  près  au  même  ni- 
veau. Dans  le  bourgeon  proprement  dit,  les  entre-nœuds  sont 
relativement  longs;  les  ligules,  plus  longues  qu'elles  ne  le  sont 
habituellement,  dépassent  les  feuilles;  chacune  recouvre  toute 
la  portion  du  bourgeon  située  à  son  intérieur  et  joue  un  rôle 
essentiellement  protecteur.  Les  feuilles  les  plus  extérieures  de 
ce  bourgeon  sont  de  la  même  longueur  ou  même  plus  courtes 
que  celles  du  centre. 

Si  l'on  transporte  une  touffe  de  P.  trichoïdes  à  cet  état  dans 
une  cuvette  d'eau,  au  bout  de  peu  de  temps  les  boutures  sé- 
parées de  la  plante  sont  tombées  au  fond  de  l'eau.  Elles  sont  en 
effet  plus  lourdes  que  l'eau.  Si  l'on  casse  une  bouture  au-dessous 
de  sa  base,  de  manière  qu'elle  soit  accompagnée  par  un  entre- 
nœud de  quelques  centimètres,  le  tout  flotte  à  la  surface  de 
l'eau;  si  l'on  sépare  une  partie  de  cet  entre-nœud,  l'équilibre 
est  rompu,  le  tout  se  tient  obliquement  dans  l'eau,  le  sommet  de 
la  bouture  étant  tourné  vers  le  bas.  Si  enfin  on  sépare  la  bouture 


C.  Sauvageau.  —  Notes  biologiques  sur  les  Potamoo^eton.  gi 

à  sa  base,  elle  tombe  immédiatement  au  fond  de  l'eau,  où  elle 
se  couche  à  plat,  sur  le  plan  de  ses  feuilles  distiques. 

Les  tiges  dépourvues  de  boutures  n'ont  pas  tardé  à  périr  et 
à  disparaître. 

Des  boutures,  recueillies  le  i*^""  août  1888  et  placées  au  la- 
boratoire dans  un  cristallisoir,  ont  germé  en  février  1889.  En 
février  également,  j'ai  trouvé  dans  le  vivier  de  Caudrot  un 
nombre  considérable  de  boutures  germées,  flottant  à  la  surface 
de  l'eau,  en  petits  paquets  ;  les  plantules  avaient  déjà  10  à  15 
centimètres.  Ces  boutures  ont  donc  germé  en  même  temps  que 
celles  conservées  au  laboratoire  ;  une  température  faible  leur 
suffit  apparemment  pour  leur  germination,  car,  à  cette  époque, 
l'eau  se  recouvrait  chaque  nuit  d'une  mince  couche  de  glace 
qui  fondait  plus  ou  moins  complètement  dans  la  journée. 

Au  moment   de  la  germination,  le  bourgeon  hibernant    se 
gonfle  légèrement,  les  feuilles  extérieures  raides  restent  vertes 
brunes,   et  au   sommet   du  bourgeon,    on  voit    s'échapper    les 
feuilles  intérieures  d'un  beau  vert.  A  ce  moment,  tous  les  entre- 
nœuds du  bourgeon  sont   capables  de  s'allonger,    mais  d'une 
quantité  qui,  suivant  les  individus,  varie  de  quelques  millimètres 
à  2  ou  3  centimètres.  Les  deux  ou  trois  feuilles  les  plus  exté- 
rieures contenues  dans  le  bourgeon  ne  s'allongent  pas  et  con- 
servent  la   longueur   qu'elles  ont  dans   le  bourgeon  ;  les   plus 
intérieures,  au  contraire,  s'allongent  et  atteignent  plusieurs  cen- 
timètres (fig.  12).  Le  pied  de  la  bouture  est  toujours  étroit,  fili- 
forme ;  les  entre-nœuds  allongés  ou  nouveaux  sont  plus  larges. 
Toutes  les  germinations  que  j'ai  étudiées,  et  j'en  ai  vu  des  cen- 
taines, étaient  composées  d'une  seule  tige  non  ramifiée,  dépour- 
vue par  conséquent   de  rhizome.    Seuls,    les   premiers    entre- 
nœuds blancs  portaient  des  racines  aux  nœuds  ;  les  suivants, 
longs,    verts,    sont    dépourvus    de    racines.    Les    feuilles   sont 
alternes,  distiques,  et  les  racines  apparaissent  de  bas  en  haut, 
en  commençant  aux  nœuds  provenant  du  bourgeon  proprement 
dit  et  non  aux  nœuds  des  deux  ou  trois  feuilles  longues  et  co- 
riaces,  persistantes,   situées   au-dessous,    qui   en  sont  toujours 
dépourvues.  Le  plus  souvent  il  existe  deux  racines  pour  chacune 
des  feuilles,  naissant  successivement  et  de  telle  sorte  que  si,  pour 
une  feuille,  c'est  la  racine  du  côté  droit  qui  se  développe  la  pre- 
mière, pour  la  feuille  située  au-dessus  c'est  celle  de  gauche  et 


52  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

ainsi  de  suite.  La  partie  qui  persiste  de  la  bouture  germée 
noircit  de  plus  en  plus,  et  quand  elle  n'a  pas  été  séparée,  elle 
est  toujours  facilement  reconnaissable  à  sa  couleur;  ses  deux  ou 
trois  feuilles  mettent  plus  longtemps  à  pourrir  que  les  feuilles 
inférieures  de  la  plantule.  J'ignore  à  quel  moment  les  plantules 
qui  nagent  à  la  surface  de  l'eau  inclinent  leur  partie  inférieure 
pour  l'enraciner  dans  la  vase.  Peut-être  sont-elles  simplement 
entraînées  par  les  racines. 

Pendant  les  mois  de  mars  et  d'avril  1889,  le  développement 
s'est  fait  normalement;  je  n'ai  pas  visité  le  vivier  en  mai,  mais 
seulement  le  10  juin,  comptant  rencontrer  comme  l'année  pré- 
cédente beaucoup  de  fleurs  et  de  fruits.  Le  P.  trichoides  était 
encore  extrêmement  abondant,  mais  j'ai  retiré  de  l'eau  des  cen- 
taines d'individus,  et  de  tous  les  points  du  vivier,  sans  y  trouver 
une  seule  inflorescence  ni  un  seul  fruit;  l'unique  inflorescence 
que  j'ai  rencontrée  se  trouvait  dans  un  tout  petit  bassin  peu 
profond  par  lequel  passait  l'eau  du  vivier.  Un  certain  nombre 
d'individus  avaient  seulement  une  vingtaine  de  centimètres,  ce 
qui  prouve  que  la  germination  des  boutures  doit  se  continuer 
pendant  longtemps.  Presque  tous  les  individus  adultes  possé- 
daient encore  leur  tige  inférieure  enracinée,  et  étaient  par  con- 
séquent dans  la  période  active  de  végétation.  Il  ne  s'est  donc  pas 
développé  de  fleurs  cette  année  là.  Par  contre,  les  bourgeons 
hibernants  se  sont  montrés  en  quantité  considérable.  Dans  les 
premiers  jours  de  juillet,  les  tiges  se  sont  désarticulées  comme 
l'année  précédente.  Vers  le  milieu  du  même  mois,  la  plupart  des 
boutures  étaient  tombées  au  fond  de  l'eau;  un  petit  nombre 
d'individus  feuilles  flottait  encore  à  la  surface  ;  ils  disparurent 
complètement  dans  la  deuxième  quinzaine  de  juillet  et  furent 
bientôt  remplacés  par  des  Lemna  qui  recouvrirent  l'eau  unifor- 
mément. 

Ainsi,  durant  l'année  1888,  le  P.  trichoides  a  formé,  dans  la 
localité  observée,  beaucoup  de  fruits  et  de  boutures.  En  1889, 
la  plante  s'est  encore  développée  très  abondamment,  mais  il  y 
a  eu  absence  totale  de  fleurs  et  production  d'un  nombre  consi- 
dérable de  boutures.  Celles-ci  ont  donc  suppléé  les  premières 
dans  la  perpétuation  de  l'espèce.  Il  me  paraît  d'ailleurs  probable 
qu'habituellement  les  boutures  jouent  sous  ce  rapport  un  rôle 
beaucoup  plus  important  que  les  fruits.  Chaque  bouture,  par  sa 


C.  Sauvageau.  —  Noies  biologiques  sur-  les  Potamogeton.  53 

germination,  donne  un  individu  correspondant  aune  seule  géné- 
ration du  P .  crisptis.  Je  n'ai  pas  pu  continuer  mes  observations 
sur  ce  sujet  durant  les  années  suivantes. 

Anatomie.  • —  Etudions  une  section  transversale  passant  par  le 
milieu  d'un  entre-nœud  de  la'tige  végétative.  Les  cellules  de 
l'épiderme  sont  relativement  grandes,  la  paroi  externe,  cellulo- 
sique, est  recouverte  d'une  mince  cuticule.  Le  parenchyme  cor- 
tical, très  lacuneux,  se  compose  d'une  ou  deux  assises  entourant 
l'endoderme,  d'où  partent  des  murs  d'une  seule  rangée  de  cel- 
lules se  rendant  directement  à  l'épiderme,  et  laissant  entre  eux 
de  grandes  lacunes  radiales,  ou  formant  deux  séries  de  lacunes 
(fîg.  14).  On  voit  sur  la  figure  14  que  les  parois  des  cellules  qui 
entourent  l'endoderme  sont  un  peu  plus  épaisses  que  les  autres. 
Au  point  où  les  murs  rencontrent  l'épiderme,  ils  forment  un 
faisceau  de  quelques  fibres  scléreuses  ;  il  y  a  autant  de  ces 
faisceaux  que  de  murs  aboutissant  à  l'épiderme,  c'est-à-dire 
de  13  à  18. 

Toutes  les  cellules  de  l'endoderme  sont  épaissies  et  lignifiées, 
parfois  quelques-unes  des  cellules  sous-jacentes  ont  subi  la 
même  modification. 

Le  cylindre  central  est  très  simple  ;  il  possède  au  centre  une 
grande  lacune  arrondie,  représentant  tous  les  faisceaux  ligneux 
fusionnés.  Il  existe  six  grands  tubes  criblés  à  peu  près  à  égale 
distance  l'un  de  l'autre,  entourés  de  leurscellules  annexes  et  de  cel- 
lules conjonctives  ;  parfois,  quelques-unes  de  celles-ci,  très  lé- 
gèrement épaissies  près  de  l'endoderme,  permettent  de  conclure 
que  les  six  tubes  libériens  appartiennent  à  quatre  faisceaux;  les 
latéraux  ont  un  tube  criblé  seulement,  les  autres  deux.  —  Le 
péricycle  est  mal  caractérisé  comme  assise  distincte. 

Des  modifications  se  produisent  dans  la  tige  des  boutures. 

Dans  r entre-nœud  inférieur  à  la  première  feuille  raide,  on 
voit  déjà  la  cuticule  augmenter  d'importance,  les  murs  du  pa- 
renchyme devenir  plus  larges,  pendant  que  les  canaux  aérifères 
sont  plus  étroits;  les  cellules  qui  entourent  l'endoderme  sont 
aussi  minces  que  les  autres  cellules  corticales;  les  faisceaux  fibreux 
sous-épidermiques  sont  encore  très  bien  caractérisés.  L'endo- 
derme est  cutinisé  sur  tout  son  pourtour,  mais  fort  peu  épaissi. 
Le  cylindre  central  est  plus  étroit,  les  tubes  criblés  plus  étroits 


54 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 


Fig.  14.  —  P.  trichoides.  —  Section  transversale  d'une  tige  dressée  ordinaire  passant  par  le 
milieu  d'un  entre-nœud;  t,  t,  tubes  criblés.  (Gross.  2C0,) 

et  moins  nets.  Toutes  les  cellules,  comme  d'ailleurs  dans  toute 
la  bouture,  sont  gorgées  de  grains  d'amidon  irréguliers  dans 
leur  forme  et  leurs  dimensions. 

Au    milieu   de   l'entre-nœud  qui   sépare   la  première  et  la 


!'"'&•  'K-  —  ^'  tyichoides.  —  Section  transversale  passant  par  le  milieu  de  l'entre-nœud  qui 
sépare  la  première  et  la  deuxième  feuilles  raides  d'une  bouture  appartenant  au  même 
individu  qui  a  fourni  la  fig.  14.  (Gross.  200.) 


C.  Sauvageau.  —  Notes  biologiques  sur  les  Potamogeton.  55 

deuxième  feuille  raide  de  la  bouture,  l'épiderme  a  sa  paroi  exté- 
rieure totalement  cutinisée  (fig.  15).  Le  parenchyme  cortical 
voisin  de  l'endoderme  est  plus  compact;  non  seulement  les  cel- 
lules des  murs  sont  plus  larges,  mais  elles  se  dédoublent  avant 
d'arriver  aux  faisceaux  fibreux,^  ce  qui  diminue  considérablement 
la  largeur  des  canaux  aérifères.  L'endoderme  n'est  plus  du 
tout  épaissi  et  le  cylindre  central  est  encore  plus  réduit.  Comme 
dans  le  P .  crisptts,  l'action  de  l'iode  et  de   l'acide  sulfurique 


Fig.  16.  —  P.  trichoides.  —  Section  transversale  passant  par  le  milieu  de  l'entre-nœud  situé 
au-dessus  de  la  troisième  feuille  raide,  et  appartenant,  par  conséquent,  au  bourgeon  hiber- 
nant proprement  dit.  Pris  sur  la  bouture  qui  a  déjà  fourni  la  fig.  15.  (Gross.  200.) 

montre  que  les  parois  des  cellules  corticales,  tout  en  ayant 
approximativement  la  même  épaisseur  dans  les  boutures  que 
dans  les  entre-nœuds  ordinaires,  donnent  une  plus  grande  im- 
portance à  la  lamelle  moyenne.  Bien  que  les  faisceaux  fibreux 
sous-épidermiques  se  colorent  fortement  par  le  vert  à  l'iode, 
l'acide  sulfurique  les  dissout  assez  rapidement  en  laissant  seu- 
lement les  lamelles  moyennes. 

L'entre-nœud  qui  sépare  la  deuxième  de  la  troisième  feuille 
raide  est  souvent  court,  et  par  conséquent  tout  à  fait  protégé 


56  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

par  la  ligule  de  la  deuxième  feuille;  il  est  souvent  un  peu  plus 
large  que  les  entre-nœuds  précédents.  La  structure  est  la  même 
que  celle  des  entre-nœuds  du  bourgeon  hibernant  lui-même 
(fig.  i6).  L'épiderme  est  très  peu  cutinisé;  le  parenchyme  cor- 
tical, compact,  ne  présente  plus  de  canaux  aérifères  radiaux, 
mais  seulement  des  méats  plus  ou  moins  larges.  Les  faisceaux 
fibreux  corticaux  ont  totalement  disparu.  L'endoderme  n'est 
plus  subérifié  que  sur  les  parois  radiales. 

Comme  dans  le  P .  crispzts,  la  raideur  des  boutures  provient 
donc  en  majeure  partie  de  l'abondance  de  l'amidon  ;  dans  les 
entre-nœuds  qui  portent  les  feuilles  raides,  les  cordons  sclérifiés 
sont  cependant  un  peu  plus  forts  que  dans  les  entre-nœuds 
ordinaires  et  la  cuticule  doit  aussi  augmenter  cette  raideur. 

Les  feuilles  ordinaires  et  les  feuilles  raides  qui  accompagnent 
la  bouture  diffèrent  surtout  par  leur  forme  et  leur  contenu  amy- 
lacé. 

A  leur  point  d'insertion  sur  la  tige,  la  section  des  feuilles 
ordinaires  est  presque  un  demi-cercle  (fig.  17,  A).  Immédiate- 
ment au-dessus,  elle  s'élargit  par  des  ailes  latérales  minces 
qui  atteignent  rapidement  leur  largeur  maxima  qu'elles  con- 
servent ensuite  sur  le  reste  de  la  feuille  (fig.  17,  B).  Elle  se 
compose  alors,  dans  la  région  médiane,  d'une  nervure  entourée 
d'une  assise  de  parenchyme,  d'où  partent  des  murs  radiaux  qui 
atteignent  bientôt  l'épiderme  contre  lequel  ils  s'appuient  par 
un  petit  faisceau  fibreux  lignifié  qui  peut  être  réduit  à  1-2  cel- 
lules, mais  en  a  souvent  3-5.  Les  ailes  comprennent  une  seule 
assise  de  parenchyme  entre  les  deux  épidermes  ;  sur  le  milieu  de 
leur  largeur  est  une  nervure  très  grêle,  adossée  contre  un  faisceau 
fibreux  plus  gros  qu'elle.  Et  enfin,  tout  à  fait  sur  la  marge,  est  un 
paquet  fibreux.  Plus  haut,  la  structure  reste  la  même  (fig.  17,  C), 
mais  la  partie  médiane  saillante  s'aplatit  de  plus  en  plus. 

Dans  les  feuilles  raides  des  boutures,  la  section  de  la  base 
est  nettement  semi-circulaire  (fig.  17,^'),  et  suivant  les  trois 
quarts  de  leur  longueur,  elles  montrent  seulement  des  ailes 
étroites  (fig.  17,  ^')  ;  la  partie  médiane  est  également  plus 
épaisse  que  dans  les  feuilles  ordinaires;  c'est  seulement  vers  le 
quatrième  quart  de  leur  longueur  que  les  feuilles  s'amincissent 
(fig.  17,  6").  Toutes  les  cellules  sont  gorgées  d'amidon;  les  pe- 


C.  Sauvageau.  —  Notes  biologiques  sur  les  Potamogeton.  57 

tits  faisceaux  fibreux  sont  un  peu  mieux  développés  que  dans 
les  feuilles  ordinaires.  Les  feuilles  raides  ont  aussi  une  ouverture 
apicale. 

Pendant  la  g-ermination,  chacun  des  entre-nœuds  du  bourgeon 


pig_  J7.  p  irichoides.  —  A,  B,  C,  sections  transversales  dans   une   feuille  ordinaire;   A, 

tout  à  fait  à  la  base  de  la  feuille;  B,  au  quart  de  la  longueur,  et  C,  aux  trois  quarts  de  la 
la  longueur  de  la  feuille.  —  A',  B',  C,  sections  transversales  dans  une  feuille  raide  d'une 
bouture,  appartenant  au  même  individu,  et  faites  à  la  même  hauteur  que  les  précédentes. 
(Gross.  80.) 


hibernant  s'allonge  de  un  à  deux  centimètres  ;  mais  les  feuilles 
du  bourgeon,  au  moins  les  plus  extérieures,  ne  s'allongent 
point;  elles  restent  plus  courtes  que  leur  ligule  (fig.  12}.  Il  est 
remarquable  que  ces  feuilles  courtes  ne  possèdent  point  d'où- 


58  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

verture  apicale;  comme  dans  les  autres,   cependant,  la  nervure 
médiane  arrive  jusqu'au-dessous  de  Tépiderme. 

Les  entre-nœuds  inférieurs  de  la  plante,  qui  proviennent  de 
l'allongement  des  entre-nœuds  du  bourgeon  hibernant,  sont 
comme  ceux-ci  dépourvus  de  faisceaux  fibreux  sous-épider- 
miques.  Dans  les  premiers  entre-nœuds  où  ces  faisceaux  appa- 
raissent, ils  sont  représentés  par  des  cellules  étroites  ayant  la 
même  forme  que  les  fibres,  mais  non  épaissies.  C'est  seulement 
plus  haut  que  les  faisceaux  fibreux  lignifiés  existent  pour  se 

continuer  ensuite  suivant  tous  les  entre-nœuds. 

{A  suivre.) 

CYPRIPEDILON  MARI  AN  US  ROUY 

ET 

CAREX  CARYOPHYLLEA  LATOURETTE 

Par  M.  G.  ROUY. 

Il  s'agit,  dans  cette  courte  note,  du  changement  de  nom  de 
deux  plantes  bien  connues  des  botanistes  :  Cypripediuui  Calceo- 
lus  L.  et  Carex prœcox^-à.zç\.  —  Voici  les  raisons  qui  me  sem- 
blent péremptoires  à  l'appui  de  la  modification  que  je  propose. 

1°  Cyprïpediîtm  n'a  aucun  sens  acceptable  pour  la  plante 
qui  nous  occupe,  pedion  voulant  dire  «  plaine  »  ;  mais  Cypnpe- 
dilon  convient  parfaitement,  pedi'loît  signifiant  bien  «  sabot  ». 
Déjà  M.  Ascherson  (Flora  der  Provùiz  Brandenbitrg,  der  Alt- 
inark  tmd  der  Herzogthiims  MagdebtLrg)  et  K.  Richter  (P Imitas 
Europœœ)  ont  admis  Cypripedihim;  toutefois  Cypripedilon  est 
plus  correct,  ainsi  que  le  reconnaît  M.  Saint-Lager  (Étiùde  des 
pleurs,  éd.  8). 

Reste  le  nom  spécifique.  Cypi^ipedi'lon  Calceohts  représente 
une  tautologie  inadmissible,  car  Sabot-de-Vé7tus-Sabot  ne  peut 
résister  à  l'examen  ;  d'autre  part,  le  nom  spécifique  de  l'espèce 
a  toujours  été  Marianus  pour  les  auteurs  antérieurs  à  Linné  (i), 
puisque  cette  plante  était  appelée  :  Calceoliis  Mai^iaiius.  Sans 
rétabhr  le  genre  Calceolus  de  Tournefort,  Lobel,  Dodoëns, 
ainsi  que  le  fait  M.  Saint-Lager  (loc.  cit.),  j'estime  que,  puisque 
l'on  garde  le  genre  Cypripedîloii  et  que  l'épithète  spécifique 
doit  être  changée,  il  y  a  lieu  de  reprendre  le  terme  plus  ancien 

I.  Et  pour  Crantz  :  Stirp.  Austv.,  VI,  p.  45. 


G.  RouY.  —  Cypripedilon  Marianus  Rotiy  et  Carex  caryophyllea  Latourette.    59 

de  Mariaims  et  de  nommer  la  plante  appelée  par  la  plupart  des 
botanistes  Cyprïpedmm  Calceolus:  Cypripedilon  Marianus  (i). 

2°  Jacquin  a  décrit  son  Carex  prascox  en  1778,  dans  le  Flora 
Aîtsiriaca  (V,  p.  23)  ;  mais  ce  qu«.lifîcatif  avait  déjà  été  appli- 
qué, en  1 77 1 ,  par  Schreber  dans  son  Spîcïlegmm  Florœ  Lipsicee, 
p.  63,  à  l'espèce  que  Schrank  (Baiersche  Flora)  a  nommée,  en 
1789,  C.  Schreber/.  Quelques  auteurs  ont  pensé  que,  puisque  le 
nom  de  C.  prâ^cox  ]kCQ.  ne  pouvait  être  conservé,  étant  primé 
par  celui  de  Schreber,  il  y  avait  lieu  d'adopter  pour  l'espèce  de 
Jacquin  le  nom  de  C.  verna  Chaix  rt'/?/(^  Villars  Hist.  pi.  Dauph., 
I,  p.  12  (i  786)  et  II,  p.  204  (1787),  dont  la  diagnose  n'a  été  pu- 
bliée utilement  que  dans  le  second  volume  de  V Histoire  des 
plantes  dit  Daiiphi]ié,  en  1787.  J'ajouterai  que  le  C.  verna 
Chaix  n'est  pas  le  C.  verna  ScHKUHR,  publié  en  1801  (Hist. 
Carex,  p.  89),  qui  n'est  autre  que  le  C.  nitida  Host  (Grain., 
\,  p.  53).  Cependant  le  nom  de  C.  verna  Chaix,  antérieur  à  celui 
de  Schkuhr,  pourrait  être  conservé  si  une  autre  dénomination 
spécifique,  citée  par  Villars  lui-même,  n'était  à  son  tour  anté- 
rieure à  celle  de  Chaix  ;  c'est  C.  caryophyllea ,  que  Latourrette 
a  créée,  en  l'/SS,  dansson  Chloris Lngdiineusis ,  p.  27.  C'est  donc, 
en  réalité,  sous  le  nom  de  Carex  CARYOPHYLLEA  Latonrr.  que 
le  C.  prœcox  Jacq,  non  Schreb.  doit  figurer  à  l'avenir  dans  les 
Flores  et  les  herbiers. 


SELECTIO    NOVORUM   MUSCORUM 

Auctore  Em.  BESCHERELLE. 

{Suite.) 

Raphidostegium  argyrophyllum  Besch. 

Dioicum  ?  W-d!c)\\.wHypiio  Richardi  Schwaegr.  simile,  sed  ramis  dé- 
ganter pinnatis  plumosis,  foliis  longius  cuspidatis  glauco-argentatis 
apice  torquatis,  marginibus  hic  illic  replicatis  siccitate  crispulis,  vita 
terrestri  sat  lono;e  differt. 

I.  Puisque  je  suis  appelé  à  parler  ici  d'une  Orchidée,  qu'il  me  soit  permis  de 
rappeler  que  VEpipogon  aphyllns  S\v.  {Summ.  veget.  Scand.,  p.  32,  1814; 
E.  Ginelini  Rich.  Além.  du  Muséum,  IV,  p.  48,  1817)  croît  dans  les  Pyrénées. 
Cette  rare  plante  y  a  été  recueillie,  en  1864,  par  de  Pomraaret  [Bull.  Soc.  Bot.  de 
France,  XI,  p.  xlviii  et  xc),  en  unique  exemplaire,  à  la  cascade  du  Lys  (ou  d'En- 
fer) à  Luchon  {Haute-Garonne).  Depuis  lors,  elle  y  a  été  retrouvée,  et  il  en 
existe  dans  l'herbier   Rouy  trois  pieds  recueillis,  le  17  août  1871,  à  cette  même 


6o  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Afrique  :  Congo  français,  bord  du  Djani,  sur  le  sable  (Thollon, 
n°4ii4,  stérile.) 

Isopterygium  prasiellum  Besch. 

Monoicura.  Gaules  repentes  ramis  irregularibus  5  mill.  longis  et 
rainoribus  pallide  luteo-viridibus  sericeispatulis  et  remotis  divisi.  Folia 
erecto-patentia,  basi  auguste  ovata,  concava,  lanceolata,  longe  et  la- 
tiuscule  cuspidata,  lateralia  subcurvula  flexuosa,  omnia  integerrima 
ecostata  vel  costis  obsoletissimis,  cellulis  angustis  linearibus  hyalinis 
iniSma  basi  ovato-quadratis.  Folia  perichaetialia  erecta,  suramo  flexuosa, 
caulinis  longiora,  apice  nodoso-crenata,  ecostata  ,  cellulis  latioribus 
areolata.  Capsula  in  pedicello  10-12  mill.  longo  rubello  laevi  apice  con- 
torquato  horizontalis  pendulave,  minuta,  urceolata,  basi  gibbosula, 
laevis,  operculo  obtuse  apiculato.  Flores  monoici  plures  in  vicinia  fe- 
minei  foliis  minutis  lanceolatis  breviter  acuminatis  integris  ;  para- 
physes  antheridiis  longiores. 

Afrique  :  Congo  français,  forêt  de  Mayumba,  environs  de  Brazza- 
vhille  (Thollon,  1892),     ' 

Mousse  assez  semblable  par  le  port  à  V Isopterygi'tLin  Banca- 
mivi  Lac. ,  mais  différant  par  ses  feuilles  plus  longues  à  pointe 
dépourvue  de  dents  et  remarquables  par  leur  couleur  vert  pâle 
soyeux. 

Ectropothecium  Tholloni  Besch. 

Monoicum,  dense  et  late  cespitosum,  flavo-viride,  glaucum,  ramis 
intricatis  novellis  uncialibus  eleganter  pinnatis  hic  illic  radicantibus, 
ramulis  plerumque  simplicibus  5-10  mill.  longis  patentibus  apice 
in  longitudine  decrescentibus.  Folia  rami  primarii  erecto-patentia, 
flexuosa,  late  ovato-lanceolata,  longe  in  cuspidem  lalam  tortilem  pro- 
tracta, integerrima,  ecostata,  cellulis  latis  hexagonis  basilaribus  hya- 
linis, ceteris  utriculi  primordialis  vestigio  repletis  ;  folia  ramea  com- 
pressa, flexuosa,  breviora,  concava,  ovata,  late  acuminata,  margine 
intégra  vel  nodoso-denticulata,  ecostata,  cellulis  viridibus  chloro- 
phyllosis  reticulata.  Folia  perichaetialia  basi  rotundo-ovata,  fere  subito 
longe  attenuata,  cuspidata,  erecto-flexuosa ,  integerrima,  ecostata. 
Capsula  iû  pedicello  e  rubello  lutescente  circiter  15  millim.  longo  apice 
torquato  lœvi  urceolata,  nutans,  subtuberculosa  ;  operculo  conico  cupu- 

localité,  par  mon  excellent  confrère  M.  l'abbé  Garroute,  d'Ag-en.  —  Cette  indica- 
tion paraît  utile,  car  la  présence  de  VEpipogoii  apkyllus  dans  les  Pyrénées  ne  se 
trouve  mentionnée  ni  dans  les  Plantas  Europasie,  de  K.  Richter  (1890),  ni  dans 
l'intéressante  Monngrapkie  des  Orchidées  de  France,  de  mon  ami  M.  E.-G.  Ca- 
mus, parue  dans  Xn.  Journal  de  Botanique  même  en  1893,  ^^  ce,  bien  que  M.  Ny- 
man  {Conspeclus  //.  Europ.,  p.  687)  ait  signalé,  d'après  le  Bulletin  de  la  Société 
Botattique  de  France,  VEpipogon  près  de  Luchon.  —  G.  R. 


Em.  Bescherelle.  —  Selectio  iiovorzint  Muscorum.  6i 

lato.  Peristomii  dentés  externi  margine  cristati,  interni  haud  perforati 
papillosi,  cilia  breviora  nodosa.  Calyptra  glabra. 

Afrique  :  Congo  français,  forêt  de  Mayumba,  route  de  Brazzaville, 
janvier  1S91  (Thollon,  n°4iii). 

Paraît  très  voisin  de  V Hypjmui  glaudssiinitvt  C.  Muell.  des 
Coniores  ;  en  dififère  au  premier  abord  par  les  feuilles  cauli- 
naires  longuement  cuspidées,  les  raméales  denticulées  et  par  la 
capsule  verruqueuse. 

Ectropothecium  mayumbense  Besch. 

Habitu  E.  sphserocarpo  simile,  foliis  tamen  longius  cuspidatis  cellu- 
lis  a  basi  ad  summum  aequalibus  longioribus  utriculi  primordialis  ves- 
tigio  sinuoso  parce  notatis,  capsulae  pedicello  longiore,  peristomii 
dentibus  internis  inter  articulationes  hiantibus,  ciliis  binis  nodosis  et 
papillosis  sat  longe  differt. 

Airique  :  Congo  français,  forêt  de  Mayumba,  environs  de  Brazza- 
ville (Thollon.) 

IL    —    MUSCI  GUADALUPENSES. 

Barbula  {Plaubelia)  macrogonia  Besch. 

Dioica  ;  gregarie  cespitosa,  erecta,  laxe  foliosa,  i  cent,  alta,  e  vi- 
ride  flavida,  subsimplex  vel  parce  divisa.  Folia  minuta,  sicca  cris- 
pula,  superiora  basi  latiore  hastato-lanceolata  sensim  angustissime  li- 
nearia  apice  rotundo-cucullata,  inferiora  breviora  ovato-lanceolata 
medio  revoluta  vel  parce  involuta  integerrima  dorso  tenuiter  papillosa, 
cellulis  ad  folii  basin  rectangularibus  hyalinis  e  medio  ad  summum 
quadratis  plus  minus  incrassatis,  costa  crassa  aetate  rufa  infra  apicem 
evanida.  Folia  perichaetialia  duplo  longiora,  convoluta,  erecta,  fere 
subito  ligulata,  apice  angustissime  rotundata,  integerrima.  Capsula  in 
pedicello  6  mill.  longo  rubello  obliqua,  cylindrica,  gracilis,  exannulata, 
operculo  in  longitudine  capsulam  aequante.  Peristomii  dentés  angus- 
tissimi,  longi,  purpurei,  papillosi,  semel  torti,  in  membrana  altiuscula 
erecti.  —  Planta  mascula  ut  feminea  gregarie  cespitosa,  flavida,  glauca, 
proliféra,  foliis  caulinis  valde  tortuosis  ;  perigonia  magna  ovoidea  rufa 
nitentia  terminalia  vel  ob  innovationem  brevem  axillaria,  foliis  laxe 
ovatis  concavis  subcochleariformibus  breviter  etacute  acuminatis. 

Guadeloupe,  Bains  jaunes  (Ed.  Marie.) 

Voisin  àviBarbîùla  Sprengelïi  Schwgv .^  d'Haïti  et  du  TorUda 
occidentalîs  Mitt. ,  du  Pérou  ;  diffère  du  premier  par  l'absence  d'an- 
neau capsulaire,  par  la  longueur  plus  grande  des  pédicelles  et  de 
l'opercule  et  par  la  forme  des  feuilles  caulinaires  ;  s'éloigne  du 


62  JOURNAL  DE   BOTANIQUE 

second,  au  premier  abord,  par  la  plus  grande  dimension   de  la 
capsule  et  du  pédicelle. 

Bryum  (Dicranobryum)  pertenue  Besch. 

Dioicum  ;  cespites  depressi  brevissimi,  virides  vel  aetate  sordide 
rufescentes.  Caulis  humillimus  infra  pericha^dum  parce  innovans,  in- 
novadonibus  vix  2-3  mill.  longis  julaceis  pertenuibus.  Folia  minuds- 
sima,  concava,  ovata  vel  panduriformia,  julacea,  imbricata,  obtusa, 
integerrima,  haud  limbata  ;  costa  valida  vinosa  infra  apicem  evanes- 
cente  ;  cellulis  Iaxis  e  medio  folii  plus  minus  rhombeis,  inferioribus 
elongate  rectangulis.  Folia  perichaetialia  majora  acuminata,  costa  infra 
apicem  evanida.  Capsula  in  pedicello  basi  geniculato  purpureo  vix 
I  cent,  longo  inclinata  vel  horizontalis,  minutissima,  globoso-clavata, 
sub  apice  coarctata  ;  operculo  late  conico,  annulo  latissimo.  Peristo- 
mium  brève  dentibus  externis  remote  trabeculatis  cristatulis,  internis 
latis  paullo  brevioribus  punctatis  griseis  saepe  divisis  ;  ciliis  nullis? 

Guadeloupe,  sur  la  terre,  en  allant  du  camp  Jacob  à  la  cascade 
Vauchelet,  associé  à  Barbula  agraria,  octob.  1S77  (Lefebvre). 

Très  rapproché  par  le  port  du  Brytan  sîibsmafagdinum  C. 
Muell.,  des  Andes  de  Quito,  mais  différent  au  premier  abord  par 
les  capsules  moins  longuement  pédicellées  et  par  les  feuilles  ob- 
tuses dont  la  nervure  vineuse  disparaît  avant  le  sommet. 

Pterobryum  integrifolium  Hamp.  AIss.  (in  herb.  Besch.) 

Pt.  angustifolium  MdS.  flagellifera  Besch.  in  Flor.  A7it.  fr.  p.  49. 

«  Dioicum  ;  caulis  fructifer  erectus  subtriuncialis  superne  irregu- 
lariter  distiche  ramosus,  ramis  distiche  breviter  pinnatis  lanceolatis 
acuminatis  compressis  lutescente  viridibus  ;  stipes  viridis  foliis  brevibus 
accumbentibus  ovatis  lanceolatis  acutis  integerrimis  obtectus.  Folia 
caulina  majora  parce  plicata  densius  imbricata  ovato-lanceolata  cari- 
nato-concava  acuminata  integerrima,  nervo  lutescente  superne  eva- 
nido,  cellulis  teneris  parallelogrammicis  lutescente  dense  reticulata  ; 
ramorum  folia  minora  et  angustiora  cymbiforme  concava  subdistiche 
laxius  imbricata  erecto-patula  plus  rainusve  acuminata  integerrima  ner- 
vosa,  constructione  interna  caulinis  conformia.  Perichaetium  junius  ses- 
sile  convolutum  ;  folia  exteriora  e  basi  ovata  convoluta  abrupte  lineari- 
ligulata  stricta  integerrima  enervia,  inferiora  longiora  longius  attenuata, 
acumine  carinato-concavo  ;  archegonia  elongata  fusca  cum  paucis  pa- 
raphysibus  hyalinis  includentia,  caetera  nuUa.   > 

Guadeloupe,  à  la  base  des  arbres,  bord  de  la  rivière  du    Galéon, 
aux  Bains  jaunes,  ait.  iioo  m.  (Beaupertuis,  1839,  inherb.  Mus  Par.). 

«  Caulis  sterilis  lineari-lanceolatus  elongatus  simplice  pinnatus 
apice  flagelliferus.  Intcr  Pierobryum  densunt  Hornsch.  et  Pt.  angus- 


Em.  Bescherelle.  —  Selcctio  novorum  Muscorum.  63 

tifoliuvt  quasi  intermedium,  ramificatione  raagis  priori  a^mulans,  ab 
ambobus  foliis  omnibus  integerrimis,  pericliastialibus  abrupte  lineari- 
ligulatis  longe  acuminatis  carte  diversum  (Ern.  Hampe).  > 

Lepidopilum  cladorrhizans  Besch. 

INIonoicum.  Caulis  repens  uncialis  vel  longior  plus  minus  regulariter 
ramosus,  ramis  pinnatis  appressis  fere  omnino  radicantibus.  Folia  an- 
tica  fuscescentia,  novella  pulchre  viridia  vel  aurea,   nitida,  rugulosa 
flexuosa,  compressa,  imbricata  basi  lata  ad  angulos  rotundata  ovato- 
lanceolata  concava  cuspidata,  margine  subintegra  subtiliter  punctato- 
serrulata,  costis  binis  angustis  inœqualibus   infra  médium  evanidis  ; 
cellulis  elongate  hexagonis  Iaxis  pellucidis  vel   utriculi  primordialis 
vestio^io  serpentino  praeditis.  Perigonia  infra  perichx-tia  oriunda  longe 
ovata  foliis  minutis  auguste   ovato-acuminatis  ecostatis   integerrimis 
cellulis  bryaceis  utriculo  primordial!  parce  notatis.  Folia  perichaetialia 
minora  subtriangularia  longe   acuminata  ecostata   apice  denticulata, 
externa  intégra.  Capsula  in  pedicello  7-S  millim.  longo  intense  rubro  e 
basi  ad  capsulse  basin  valde  iiispido  subito  inclinata,  laivis,  cylindrica, 
siccitate  gibbosa,  infra  os  coarctata,   2   mill.  longa,  nigricans,   coUo 
crasso  ;  operculo  basi  lato  longe  conico-acuminato.  Peristomii  dentés 
externi  costati  radiantes  vel  recurvi,  cellulis  laminse  externae  mem- 
branaceis  luteis  punctulatis,   laminae  interioris  rufescentibus  ;   dentés 
interni   externis   superpositi  lati    connati  vel    basi   fere   liberi   grisei 
obscuri  punctulati  externis  aequales,  articulationibus  angustis  sinuosis 
rotundatis.  Calyptra  tantum  operculum  obvolvens  laevis  vel  archegoniis 
et  paraphysibus  conspersa. 

Guadeloupe,  rampant  sur  les  troncs  d'arbres,  au  morne  Goyavier 
(Ed.  Marie,  n"  43)  RR. 

Cette  Mousse,  par  son  feuillage  roux  doré  brillant  et  ses  ra- 
meaux trapus,  rappelle  les  petites  formes  de  VHeim'ragi's  siriata 
Brid.  ;  mais  là  s'arrête  l'analogie  :  par  le  péristome  et  le  réseau  fo- 
liaire, elle  rentre  dans  le  genre  Lepidopiluni  et  pourrait  y  cons- 
tituer une  section  à  part  qui  prendrait  le  nom  ^ Hemiragiella^ 
car  elle  ne  paraît  pouvoir  se  rattacher  à  aucune  des  sections 
connues  jusqu'ici.  (A  sîiivre.) 


CHRONIQ,UE. 

M.  Richard  Spruce,  bien  connu  par  les  collections  botaniques  qu'il  a 
recueillies  dans  les  régions  tropicales  de  l'Amérique  du  Sud  et  par  ses  tra- 
vaux sur  les  Muscinées,  est  mort  le  28  décembre  dernier  à  Coneysthorpe, 
dans  le  Yorkshire,  à  Tâg-e  de  soixante-seize  ans. 


64  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

11  a  publié  un  catalogue  des  Mousses  et  Hépatiques  des  Pyrénées  (in 
The  Annal  and  Magasine  of  natiiral  History,  1849)  et  un  catalogue  des 
Mousses  qu'il  avait  récoltées  dans  le  cours  de  son  voyage  à  travers  les 
Andes  et  les  Amazones  et  qui  ont  été  décrites  depuis  par  M.  W.  Mitten 
(in  The  Journal  ofihe  Linnean  Society,  XII,  1869). 

Mais  sa  prédilection  était  pour  les  Hépatiques,  et  depuis  son  retour  de 
l'Amérique,  011  il  avait  séjourné  de  1849  a  1864,  il  s'occupa  exclusivement 
de  ses  plantes  favorites.  Bien  que  sa  santé,  très  éprouvée  par  ses  voyages, 
comme  il  le  raconte  dans  une  narration  insérée  dans  la  Revue  bryolo- 
gique  de  1886,  ne  lui  permît  pas  de  travailler  longtemps,  il  entreprit  la 
description  des  550  espèces  qu'il  avait  recueillies.  Son  ouvrage  intitulé 
Hepaticag  amasonicas  et  andime  (in  Transactions  and  Proceedings  of  the  bo- 
tanical  Society,  Vol.  XV,  1885)  peut  être  considéré  comme  un  modèle  à 
suivre  ;  c'est  là  que  se  trouve,  pour  la  première  fois,  divisé  en  37  sous- 
genres  le  genre  Lejeunea  qui  renferme  à  lui  seul,  rien  que  pour  l'Amé- 
rique équatoriale,  274  espèces. 

Il  avait  publié  précédemment  dans  le  Journal  of  Botany  un  mémoire 
sur  les  genres  Anomoclada,  Odontoschisina  et  Adelanthus  (1876)  et  un 
autre  sur  le  genre  Cephalosia  avec  un  appendice  sur  les  nouveaux  genres 
voisins  tels  que  Hygrobiella,  Pleuroclada^  Arachniopsis  et  Mytilopsis 
(1882).  Son  dernier  mémoire,  paru  en  1892  (in  The  Torrey  botanical  Club)^ 
est  consacré  à  l'examen  des  Hépatiques  recueillies  dans  la  Bolivie  par  le 
Dï"  Rusby. 

M.  le  Professeur  M.  Cornu  commencera  son  cours  au  Muséum  le  ven- 
dredi 2  mars,  à  9  heures  du  matin,  et  le  continuera  les  lundi,  mercredi  et 
vendredi  de  chaque  semaine,  à  la  même  heure. 


Le  dixième  Congrès  organisé  par  la  Société  nationale  d'Horticulture 
de  France  se  réunira  à  Paris,  pendant  la  durée  de  l'exposition  générale 
horticole  qui  aura  lieu  du  23  au  28  mai  prochain.  Parmi  les  questions  à  trai- 
ter se  trouvent  notamment  les  suivantes  : 

De  la  chlorophylle,  considérée  dans  ses  rapports  avec  la  vigueur  et  la 
rusticité  des  plantes  cultivées; 

De  la  capillarité  dans  ses  rapports  avec  la  préparation  du  sol; 

Des  moyens  de  hâter  la  nitrification  des  substances  renfermant  de  l'azote 
et  par  suite  de  le  rendre  plus  promptement  assimilable. 


M.  F.  Delpino,  professeur  à  l'Université  de  Bologne,  a  été  nommé  pro- 
fesseur ordinaire  et  directeur  du  Jardin  botanique  à  l'Université  de  Naples. 


La  Monographie  des  Orchidées  de  France ,  par  M.  E.-G.  Camus,  avec 
un  Atlas  de  52  planches  photographiées,  en  partie  coloriées,  est  en  vente 
aux  Bureaux  du  Journal  de  Botanique,  au  prix  de  40  francs. 

Le  Gérant  :  Louis  Morot. 


Paris.  —  J.  MerscTi,  imp.  ai,  H.  Denfert-Rochereau. 


8'  ANNEE.  N"  4.  16  FÉVRIER  1894. 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Directeur:  M.  Louis  MOROT. 


PLANTES  NOUVELLES  DE  LA  FLORE  D'ESPAGNE 

Par  M.  Auguste  DE  COINCY. 

Paronychia  Rouyana  sp.  n. 

Diffère  du  P.  echïnata  par  ses  feuilles  plus  espacées,  étroi- 
tement lancéolées  et  assez  long-uement  mucronées,  ses  fleurs 
plus  g-randes  en  glomérules  plus  espacés  et  surtout  par  ses 
calices  dont  les  sépales  sont  terminés  par  une  pointe  plus  forte 
et  recourbée  en  crochet  figurant  un  hameçon.  Les  graines  sont 
d'un  tiers  plus  grosses. 

Il  faut  avoir  soin  de  ne  pas  confondre  cette  plante  avec  cer- 
tains exemplaires  espagnols  du  P .  ecJu'uata  qui  s'éloignent  de 
la  forme  française  par  leurs  feuilles  lancéolées  mucronées. 

Hab.  Plasencia  (Espagne)  ;  je  l'ai  trouvée  le  i*^""  juin  1887. 

Kundmannia  sicula 

var.  longiseta  var.  n. 

Cette  plante  est  beaucoup  plus  développée  dans  toutes  ses 
parties  que  la  forme  typique  ;  les  feuilles  caulinaires  inférieures 
sont  bipinnatiséquées  et  les  segments  des  feuilles  suivantes  sont 
très  fortement  dentées,  à  dents  profondes  et  aiguës,  pinnatifi- 
des  même  vers  la  base.  Les  ombelles  sont  plus  grandes  ;  les 
folioles  de  l'involucre  atteignent  les  deux  tiers  des  rayons  de 
l'ombelle  et  les  folioles  de  l'involucelle  dépassent  de  beaucoup 
les  fleurs,  ce  qui  n'arrive  jamais  dans  les  vrais  K.  sïcîila. 

Les Jiruits  de  mes  exemplaires  ne  sont  pas  assez  développés 
pour  l'étude,  mais  il  pourrait  se  faire  que  cette  variété  fût  plus 
tard  élevée  au  rang  d'espèce  :  son  port  est  tout  différent. 

Hab.  Le  roc  d'Hifax  (Espagne),  où  je  l'ai  cueillie  le  6 
juin  1889. 

Echium  fruticescens  sp.  n. 

Petit  sous-arbrisseau  d'un  à  deux  décimètres  de  haut,  à  sou- 


66  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

che  frutescente,  rameuse,  entièrement  couvert  d'un  duvet  soyeux 
très  abondant  ;  les  poils  tuberculeux  sont  clairsemés  et  font 
même  presque  défaut.  Les  feuilles  sont  linéaires  ;  la  nervure  de 
la  face  inférieure  est  larg-e  et  proéminente.  Les  fleurs  sont  dispo- 
sées en  petits  capitules  denses  obscurément  scorpioïdes.  Le  calice 
a  ses  divisions  linéaires,  un  peu  inégales,  couvertes  de  poils 
assez  long-s  mais  non  tuberculeux.  La  corolle  est  violette,  petite 
pour  le  genre,  légèrement  hérissée  ;  les  étamines  sont  incluses, 
le  style  est  velu,  excepté  dans  sa  partie  supérieure.  Les  nucules 
sont  glabres  et  rugueux. 

Cette  plante  se  distingue  par  son  port  de  toutes  les  espèces 
du  genre  et  ne  peut  même  être  rapprochée  d'aucune  autre  forme 
européenne  ;  elle  a  le  faciès  du  Convolvîtlus  lineatus. 

Le  5  juin  1893,  elle  était  en  fleurs  et  en  fruits  au  pied  des  ro- 
chers, non  loin  de  la  gare  de  Gobentès  (ligne  de  Bobadilla  à 
Malaga),  en  Espagne. 

Teucrium  floccosum  sp.  n. 

Ce  Teticrium,  que  l'on  a  confondu  avec  le  T.  puimlum,  en 
paraît  bien  distinct.  Les  tiges  fertiles  ne  sont  pas  dénudées  infé- 
rieurement  comme  dans  le  T.  pimtiluiny  mais  les  feuilles  y  sont 
très  rapprochées,  imbriquées  dans  le  bas,  aussi  bien  sur  les 
tiges  fertiles  que  sur  les  tiges  stériles.  Elles  sont  couvertes  d'un 
tomentum  blanc,  épais  et  très  inégalement  réparti,  et  non  pas 
courtement  et  également  incanes.  Le  calice  est  plus  allongé  et 
les  dents  en  sont  très  aiguës  ;  de  plus  il  est  courtement  velu, 
tandis  que  celui  du  T.  piumhun  est  presque  glabre,  couvert  de 
grosses  glandes  dorées  et  a  les  dents  obtuses. 

Hab.  Aranjuez  (Espagne),  8  juin  1888, 

Je  suis  porté  à  croire  que  c'est  le  Polhim  que  Barrelier  a 
voulu  représenter  Icon.  1092  (caule  toinejitoso) ;  le  T.  pîiimluni 
serait  alors  attribué  à  VIcoji.  1093  (cmcle  incano). 

AgTostis  g-aditana  sp.  n. 

Souche  un  peu  traçante.  Chaume  de  3-5  décimètres,  redressé 
dès  la  base,  très  grêle,  scabre  dans  sa  partie  supérieure,  glau- 
que. Feuilles  linéaires,  enroulées,  aiguës;  ligule  ovale,  érodée; 
limbe  auriculé  à  la  base,  rude  sur  les  bords.  Panicule  étroite, 
jaunâtre,  à  rameaux  scabres,  géminés  ou  ternes.  Epillets  petits. 


L.  GuiGNARD.  —  Sur  certains  principes  actifs  des  Papayacées,  67 

Glumes  peu  inégales  (2  millimètres),  l'inférieure  oblong-ue  lan- 
céolée, accuminée,  rude  sur  les  bords  et  la  carène  ;  la  supérieure 
lancéolée.  Glumelles  très  inég-alss,  l'inférieure  d'un  tiers  plus 
courte  que  les  g-lumes,  très  obtuse,  denticulée,  portant  au  som- 
met deux  soies  non  marginales  assez  longues  (un  tiers  de  la 
glumelle)  et  en  outre,  près  de  sa  base,  une  arrête  genouillée  à 
son  milieu,  plus  longue  que  la  glume  opposée;  glumelle  supé- 
rieure érodée  au  sommet,  bidentée,  égalant  les  deux  tiers  de 
l'inférieure. 

La  fleur  porte  à  la  base  des  poils  qui  atteignent  presque 
tous  le  sommet  de  la  glumelle  inférieure  ;  en  outre,  on  voit  quel- 
quefois à  la  base  de  la  glumelle  un  petit  faisceau  de  poils  qui 
peut  passer  pour  le  rudiment  avorté  d'une  deuxième  fleur. 

Hab.  Les  landes  des  environs  de  Chiclana  près  Cadix  (Es- 
pagne) où  je  l'ai  cueillie  abondamment. 

Cette  plante  a  quelques  rapports  avec  VA.  hispamca  B.  R.  ; 
mais  cette  dernière,  d'après  le  Pugilhts  pag.  120,  se  reconnaît 
«  flosculo  mutico,  aristâ  rectâ  a  medio  dorso  paleœ  inf.  ortà, 
eam  vix  excedente.  » 

M.  Ferez  y  Lara  donne,  il  est  vrai,  une  diagnose  beaucoup 
plus  large  de  XA.  castellana  var.  hispamca  Bail;  mais  je  crois 
qu'il  s'écarte  trop  de  l'extension  que  l'on  peut  donner  aux  varié- 
tés dans  les  Graminées,  et  je  ne  sache  pas  qu'aucun  auteur  ait 
eu  en  vue  notre  plante. 

M.  Willkomm,  dans  son  supplément  au  Prodrome  de  la  Flore 
d'Espagne,  et  M.  Hackel  ne  paraissent  pas  l'avoir  connue. 


>  ■  < 


RECHERCHES 

SUR 

CERTAINS    PRINCIPES    ACTIFS 

ENCORE  INCONNUS  CHEZ  LES 

^  PAPAYACÉES 

Par  M.   Léon  GUIGNARD. 

La  publication  de  mes  récentes  recherches  sur  les  plantes 
analogues  aux  Crucifères  (i)  par  la  nature  des  principes  qu'elles 

I.  Léon  Guig-nard,  Recherches  sur  la  localisation  des  principes  actifs 
che3  les  Capparidées,  Tropéolées,  Limnanthées  et  Résédacées.  (Journal  de 
Botanique,  n"  19,  20,  22,  23,  24;  1893.) 


68  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

renferment  venait  d'être  achevée,  quand  mon  attention  fut  attirée 
sur  les  propriétés  organoleptiques  offertes  par  la  racine  du  Ca- 
rica  Papaya  L.  Par  l'odeur  et  la  saveur,  en  effet,  cette  racine 
ressemble  beaucoup  à  celle  des  Résédas  et  de  plusieurs  Cruci- 
fères (i).  On  pouvait  donc  se  demander  si  les  Papayacées  ne 
renferment  pas  des  principes  semblables  à  ceux  dont  je  venais 
de  faire  connaître  la  nature  et  la  localisation  dans  diverses 
familles. 

Une  première  expérience  me  montra  qu'il  suffit  de  soumettre 
à  la  distillation  dans  l'eau  quelques  grammes  seulement  de  ra- 
cine de  C.  Papaya,  pour  obtenir  un  liquide  contenant  une  essence 
sulfo-azotée,  comparable,  par  sa  composition  chimique,  à  celles 
que  fournissent  les  plantes  à  myrosine.  Comme  on  le  verra  plus 
loin,  les  conditions  nécessaires  à  la  formation  de  cette  essence 
sont  ég-alement  les  mêmes  que  chez  ces  dernières,  et  il  existe 
aussi,  chez  les  Papayacées,  un  ferment  dont  l'action  est  celle  de 
la  myrosine  et  un  glucoside  analogue  au  myronate  de  potas- 
sium. 

Depuis  longtemps,  on  connaît  les  propriétés  spéciales  du 
latex  des  Papayers,  étudié  principalement  par  Wittmack  (2)  et 
par  A.  Wurtz  et  Bouchut  (3).  Elles  sont  dues  à  un  ferment  pep- 
togène  très  actif,  la  papaïne,  comparable  à  la  pepsine  et  à  la 
trypsine,  et  qui  existe  dans  tout  le  système  laticifère  de  la  plante, 
mais  qu'on  retire  surtout  du  fruit,  où  le  latex  est  très  abondant 
avant  la  maturité. 

Plus  récemment,  M.  Greshoff  a  découvert,  à  Java,  dans  les 
feuilles  du  C.  Papaya,  un  alcaloïde  cristallisable  et  bien  carac- 
térisé, qu'il  a  nommé  carpaïne  (4).  Cette  base  ne  se  montre  qu'à 
l'état  de  traces  quand  on  analyse  séparément  soit  le  latex  de  la 
plante,  soit  les  fruits,  les  graines,  l'écorce  et  le  bois  de  la  tige, 
ainsi  que  la  racine. 

Comme  on  va  pouvoir  en  juger,  ces  deux  composés,  papaïne 

1.  En  étudiant,  dans  mon  laboratoire,  les  laticifères  des  Carica,  M.  de  Wèvre, 
docteur  ès-sciences,  chargé  d'une  mission  scientifique  par  le  Gouvernement  belge, 
avait  remarqué  l'odeur  particulière  de  la  racine  de  cette  plante.  Parmi  les  auteurs 
qui  ont  décrit  les  Papayers,  Wig-ht  signale  aussi  cette  odeur,  qu'il  compare  à 
celle  des  navets  altérés.  {Illustr.  of  Indian  Botany,  p.  34). 

2.  Wittmack,  Sitsungsoer.  der  Gesellsch.  naturforsck.  Freunde  su  Berlin, 
1878. 

3.  Wurtz  et  Bouchut,  Compt.  Rend.  Acad.  des  se,  t.  LXXXIX,  p,  425  ;  — 
Wurtz,  ibid,  t.  XC,  p.  1370;  t.  XCI,  p.  787. 

4.  Greshoff,  Medeedelingen  nit's  Lands  Plantenfeien  te  Batavia,  VII,  1890. 


L.  GuiGNARD.  —  Sur  certains  principes  actifs  des  Papayacées.  69 

et  carpaïne,  n'ont  rien  de  commun  avec   ceux  qui  fournissent 
l'essence  chez  les  Papayers. 

Les  espèces  qui  ont  servi  à  mes  observations  sont  le  C.  Pa- 
paya  L.,  le  C.  coîidiiiainaixeiisïs  Hook.  fils,  et  le  C.  qtiercïfolia 
Solms,  cultivés  dans  les  serres  de  l'Ecole  de  pharmacie.  Les 
deux  premières  étaient  des  plantes  encore  jeunes,  ayant  environ 
I  mètre  de  hauteur;  la  troisième,  beaucoup  plus  développée, 
avait  une  tige  haute  d'environ  5  mètres,  d'un  diamètre  moyen 
de  o  m.  25  dans  sa  partie  inférieure,  avec  de  grosses  racines  na- 
piformes.  Cette  dernière  espèce,  que  M.  de  Solms-Laubach  a 
réunie  au  genre  Carica  (i),  est  plus  connue  peut-être  sous  les 
noms  de  Vasconcellea  qîtercifolia  Saint-Hil.,  ou  Vasconcellia 
hastifolia  Caruel.  J'ai  pu  examiner  aussi  des  fruits  conservés 
dans  l'alcool  et  provenant  de  deux  variétés  de  C.  Papaya,  des 
graines,  dont  les  unes  étaient  mûres  et  les  autres  encore  assez 
jeunes,  et  du  latex  retiré  du  fruit  à  l'île  de  la  Réunion. 

L'expérience  conduit  à  des  résultats  semblables  à  ceux  que 
j'ai  déjà  fait  connaître,  au  point  de  vue  de  la  non-préexistence  de 
l'huile  essentielle  dans  les  tissus  intacts  et  des  conditions  dans 
lesquelles  elle  prend  naissance.  Quant  à  la  localisation  du  fer- 
ment, elle  diffère  de  celle  qu'on  observe  dans  les  familles  que 
j'ai  étudiées  antérieurement. 

Si  l'étude  en  était  faite  dans  leur  pays  d'origine,  il  est  à  peu 
près  certain  que  ces  plantes  se  montreraient  plus  riches  en  prin- 
cipes actifs  que  dans  les  conditions  où  elles  ont  été  observées  ; 
mais,  si  les  chiffres  qui  suivent  ne  sont  valables  que  pour  ces  der- 
nières conditions,  le  sens  des  résultats  n'en  est  pas  moins  le 
même  qu'il  le  serait  dans  le  premier  cas.  D'ailleurs,  le  but  de  ce 
court  exposé  est,  avant  tout,  de  signaler  un  fait  qu'on  ne  pou- 
vait guère  soupçonner  en  se  fondant  sur  les  affinités  botaniques 
des  Papayacées  et  des  familles  qui  se  groupent  au  voisinage  des 
Crucifères. 

Il  existe,  sur  plusieurs  points,  des  différences  assez  notables 
entre  les  trois  espèces  ci-dessus  mentionnées.  Voyons  d'abord 
les  résultats  de  l'expérience  sur  le  Carïca  Papaya  (2). 

Racine.  —  Sur  la  section,  l'odeur  de  navet  est  très  mani- 

1.  Flora  hrasiliensis,  Monogr.  des  Papayacées. 

2.  Il  s'agit  de  la  forme  type  de  cette  espèce,  et  non  de  la  forme  Correas,  dont 
les  échantillons  sont  encore  très  jeunes  au  jardin  de  l'École  de  pharmacie. 


70  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

feste;  la  saveur,  d'abord  amère,  devient  rapidement  piquante  et 
rappelle  alors  celle  des  organes  qui  renferment  une  essence  sulfo- 
azotée  (i). 

Il  est  facile  de  montrer  tout  d'abord  que  l'essence  n'y 
préexiste  pas.  Si,  en  effet, ''on  traite  20  grammes  de  racine  par 
l'alcool  absolu  bouillant,  en  opérant  dans  les  conditions  que  j'ai 
indiquées  dans  mon  récent  travail,  le  liquide  distillé  ne  renferme 
pas  de  composé  sulfo-azoté,  bien  qu'il  possède  une  odeur  par- 
ticulière, assez  semblable  également  à  celle  qu'on  remarque  dans 
les  mêmes  conditions  avec  la  racine  des  Résédas. 

Le  résultat  est  tout  différent  quand  on  écrase  préalablement 
les  tissus  en  présence  de  l'eau. 

Dans  une  première  expérience,  faite  en  distillant  10  grammes 
de  racine,  le  liquide  obtenu  (30  centimètres  cubes),  traité  par  la 
potasse  à  l'ébuUition  dans  un  appareil  à  reflux,  de  façon  à  trans- 
former le  soufre  de  l'essence  en  sulfure  et  l'azote  en  ammo- 
niaque, a  donné  d'une  façon  très  marquée  la  réaction  du  soufre 
par  le  nitro-prussiate  de  soude  ;  la  formation  d'ammoniaque  aux 
dépens  de  l'azote  de  l'essence  a  pu  aussi  être  facilement  consta- 
tée (2).  Une  seconde  expérience  a  montré  qu'il  suffit  d'employer 
G  gr.  50  seulement  de  la  même  racine,  pour  obtenir  encore  une 
coloration  appréciable  par  le  nitro-prussiate. 

Pour  avoir  un  aperçu  de  la  proportion  d'essence  que  peut 
fournir  la  racine,  si  l'on  suppose  que  cette  essence  est  un  sulfo- 
cyanate  identique  à  celui  de  la  Moutarde  noire,  50  grammes 
ont  été  soumis  à  la  distillation  aqueuse.  Le  soufre  du  liquide 
obtenu,  oxydé  par  le  brome,  puis  dosé  à  l'état  de  sulfate  de 
baryte,  correspondait  à  o  gr.  036  de  sulfocyanate  d'allyle  pour 
100  grammes  de  racine.  Mais  il  est  probable  que  la  quantité 
d'essence  est  en  réalité  supérieure  à  ce  dernier  chiffre,  car  l'eau 
distillée  possédait  plutôt  les  propriétés  organoleptiques  des 
essences  formées  par  le  mélange  d'un  sulfocyanate  et  d'un  ni- 
trile  ;  or,  dans  le  dosage  précédent,  il  n'est  pas  tenu  compte  de 
ce  dernier  composé.  Il  faut  remarquer  en  outre  qu'il  s'agit  d'une 
plante  cultivée  dans  nos  serres. 

1,  M.  Jadin,  chef  des  travaux  micrographiques  à  la  Faculté  des  sciences  de 
Montpellier,  m'écrit  qu'à  la  Réunion,  son  pays  natal,  on  emploie  parfois  la  racine 
de  Papayer  comme  agent  révulsif  et  sinapisant. 

2.  je  renvoie  pour  les  détails  à  mon  travail  antérieur  (Journal  de  Bot., 
p.  398  etc.,  1893. 


L.  GuiGNARD.  —  Sur  certaine  principes  actifs  des  Papayacées.  71 

En  examinant  les  racines  d'un  pied  de  C.  Papaya  placé  dans 
une  autre  serre  que  la  précédente,  je  les  ai  trouvées  pourvues  de 
nombreux  tubercules,  dont  les  plus  développés  avaient  la  gros- 
seur d'un  pois.  Ces  tubercules  contenaient  des  œufs  del'Anguil- 
lule  de  la  betterave  {Heterodera  Schachtii  Schmidt),  les  uns 
encore  jeunes,  les  autres  avec  larve  complètement  formée  à  leur 
intérieur.  Or,  on  sait  que  ce  nématode  affectionne  particulière- 
ment les  racines  des  Crucifères  (i)  et  que,  pour  en  débarrasser 
les  terres  où  l'on  veut  cultiver  la  Betterave,  on  y  sème  surtout 
des  Choux  et  de  la  Navette  d'été,  qui  jouent  le  rôle  de  plantes- 
pièges.  A  côté  du  pied  du  Cari'ca  envahi  par  l'anguillule,  s'en 
trouvait  un  autre,  appartenant  au  C.  condinaiitarcensis,  qui 
était  resté  tout  à  fait  indemne,  ainsi  que  les  plantes  de  nature 
variée  cultivées  dans  le  même  endroit  de  la  serre.  Si  je  fais  cette 
remarque,  c'est  parce  qu'on  verra  un  peu  plus  loin  cjue  la  racine 
du  C.  condinamarcensis  cultivé  dans  nos  serres  ne  fournit  pas, 
ou  presque  pas,  de  produit  sulfuré.  En  choisissant  par  consé- 
quent l'espèce  contenant  les  principes  actifs  qu'il  paraît  affec- 
tionner, le  parasite  avait  pour  ainsi  dire  démontré  l'analogie  de 
composition  qui  existe  entre  les  racines  du  C.  Papaya  et  celles 
des  Crucifères. 

L'existence,  dans  cette  racine,  d'une  zymase  agissant  de  la 
même  façon  que  la  myrosine  sur  le  myronate  de  potassium  est 
prouvée  par  les  expériences  suivantes  : 

On  traite  par  20  centimètres  cubes  d'eau  i  gramme  de  racine 
broyée  et  on  chauffe  lentement  jusque  vers  50°  pour  volatiliser 
l'essence  formée;  puis  le  résidu  est  repris  par  l'eau  et  addi- 
tionné de  0,01  de  myronate  de  potassium.  Après  un  séjour  d'envi- 
ron 5  minutes  à  50°,  il  se  dégage  une  forte  odeur  d'essence  de 
moutarde. 

On  fait  digérer  dans  50  centimètres  cubes  d'eau  à  la  tempé- 
rature ordinaire,  ou  au-dessous  de  50°,  10  grammes  de  la  même 
racine  contusée.  Le  liquide  filtré  est  traité  par  quatre  fois  son 
volume  d'alcool  absolu  et  le  précipité  recueilli  sur  un  filtre. 
Redissous  dans  l'eau,  ce  précipité,  qui  renferme  le  ferment,  dé- 
compose énergiquement  le  myronate  de  potassium. 

L'organe  en  question  contient  donc  un  ferment  qu'il  y  a  tout 

I.  Il  a  très  souvent  été  rencontré  dans  les  Choux,   le    Colza,   les   Navets,  le 
Cresson  alénois,  la  Navette,  les  Moutardes,  les  Radis,  etc. 


72  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

lieu  d'assimiler  à  la  myrosine,  puisque  cette  dernière  est  actuel- 
lement la  seule  zymase  connue  pour  dédoubler  le  myronate  de 
potassium.  Il  renferme,  en  outre,  une  notable  proportion  d'un 
glucoside  dédoublable. 

Tige.  —  La  tig-e  du  Carica  Papaya,  qui  se  creuse  de  bonne 
heure  au  centre  de  cavités  séparées  par  des  diaphragmes  plus 
ou  moins  espacés,  suivant  l'âge,  est  pauvre  en  principes  actifs. 
Il  a  fallu  en  distiller  50  grammes  pour  obtenir  un  liquide  de  sa- 
veur légèrement  piquante,  ne  donnant,  après  traitement  par  la 
potasse,  qu'une  faible  coloration  violacée  par  le  nitro-prussiate 
de  soude. 

Il  résulte  de  là  que  la  tige  est  pauvre  en  glucoside  ;  quant  au 
ferment,  il  ne  s'y  rencontre  également  qu'en  proportion  beau- 
coup moins  élevée  que  dans  la  racine. 

Feuille.  —  Broyée  seule  ou  en  présence  d'une  petite  quan- 
tité d'eau,  le  limbe  foliaire  offre  une  odeur  assez  forte,  mais  dont 
les  caractères  ne  permettent  pas  de  conclure  sûrement  à  la  for- 
mation d'une  essence  ;  la  saveur  en  est  amère  (i). 

30  grammes  de  feuilles,  pétioles  et  limbes,  fournissent  par 
distillation  une  eau  dont  la  saveur  piquante  ressemble  à  celle  de 
la  racine.  La  réaction  du  soufre  s'y  montre  très  manifeste. 

En  opérant  séparément  sur  des  poids  égaux  (15  grammes) 
de  pétioles  ou  de  limbes,  on  constate,  comme  on  pouvait  le  pré- 
voir par  le  résultat  obtenu  avec  la  tige,  que  les  premiers  ne 
donnent  qu'une  proportion  d'essence  relativement  très  minime 
par  rapport  aux  seconds. 

Comme  pour  la  racine,  il  est  facile  de  s'assurer  que  l'essence 
ne  préexiste  pas  dans  l'organe.  En  effet,  le  traitement  de 
30  grammes  de  feuilles  par  l'alcool  absolu  bouillant  conduit  à 
un  résultat  absolument  négatif  quant  à  la  présence  du  soufre. 

Le  ferment  peut  être  mis  en  évidence,  soit  en  ajoutant  du 
myronate  de  potassium  à  o  gr.  10  de  limbe  broyé  dans  l'eau  et 
porté  à  la  température  de  50°,  soit  en  faisant  agir,  sur  ce  gluco- 
side, le  précipité  complexe  obtenu  par  l'addition  d'alcool  en 
excès  au  liquide  de  digestion  de  4  grammes  du  même  tissu. 
Dans  le  premier  cas,  l'odeur  de  l'essence  de  moutarde  ne  tarde 

I.  Cette  amertume  est  sans  doute  due,  au  moins  en  partie,  à  la  carpaïne  ;  car 
la  saveur  amère  de  cette  base,  retirée  précisément  de  la  feuille,  est  encore  sen- 
sible dans  une  solution  à  i  pour  100.000  (Greshoff  ;  —  A.  van  Ryn,  in  Arch.  der 
Pharm.,  n°  3,  1893). 


L.  GuiGNARD.  —  Sur  certains  principes  actifs  des  Papayacées.  73 

pas  à  prédominer  sur  l'odeur  propre  du  tissu  mis  en  expérience, 
et,  malgré  le  faible  poids  de  limbe  foliaire  employé,  le  myronate 
subit  une  décomposition  rapide. 

Graine.  —  N'ayant  pas  eu  de  fruits  frais  à  ma  disposition, 
j'ai  pu  du  moins  étudier  les  graines  mûres,  soit  sèches,  soit  con- 
servées dans  l'alcool. 

Suivant  les  variétés  ou  les  espèces,  les  graines  offrent  un 
aspect  extérieur  différent,  tantôt  lisse,  tantôt  rugueux  ou  hé- 
rissé d'aiguillons,  A  l'état  sec,  leur  surface  est  recouverte  d'une 
pellicule  incolore  ou  légèrement  jaunâtre,  qui  s'applique  et  se 
moule  sur  les  aspérités  du  tégument  sous-jacent  très  épais,  dur 
et  de  couleur  brun  noirâtre.  Par  la  macération  de  la  graine  dans 
l'eau,  cette  pellicule  se  gonfle  et  peut  être  facilement  détachée 
sous  la  forme  d'un  sac  complet,  qui  adhère,  au  niveau  de  la  cha- 
laze,  au  tissu  brun  qu'elle  recouvre.  Souvent  décrit  comme  un 
arille  adhérent  (i),  ce  sac  n'est  autre  chose  que  la  couche  externe 
du  tégument  séminal,  ainsi  que  j'ai  pu  le  remarquer  en  exami- 
nant les  graines  encore  jeunes  d'un  fruit  conservé  dans  l'alcool. 
Son  épaisseur  varie  suivant  qu'on  l'observe  sur  les  aspérités 
ou  dans  les  intervalles,  et  suivant  les  variétés  et  les  espèces. 

Ce  sac,  ou  couche  externe  du  tégument  séminal,  n'est  pas 
sans  intérêt  au  point  de  vue  de  la  localisation  des  principes 
actifs  de  la  graine. 

Quant  à  l'amande,  pyriforme,  en  moyenne  longue  de  4  mil- 
lim.  et  large  de  3,  elle  comprend  un  albumen  relativement  très 
épais,  pourvu  de  matières  grasses  et  azotées,  et  un  embryon 
droit,  à  radicule  courte  et  à  cotylédons  plans,  très  minces,  dont 
la  longueur  et  la  largeur  égalent  presque  celles  de  l'amande. 
Dans  la  variété  de  Carïca  Papaya  dont  les  graines  sèches  ont 
servi  aux  observations  qui  suivent,  une  seule  amande  pesait  en 
moyenne  o  gr.  007  ;  l'embryon  ne  représentait  que  1/6  du  poids 
de  l'albumen. 

A  la  description  botanique  qu'il  donne  des  graines  du  Pa- 
payer commun,  Descourtilz  (2)  ajoute  qu'elles  sont  «  d'un  goût 
aigrelet  »  ;  et,  à  propos  des  propriétés  thérapeutiques,  il  leur 
attribue  «  un  léger  goût  de  poivre  ».  En  réalité,   celles  que  j'ai 

1.  Jacquin,  Eclog.,  loi  ;   —  J.  A.   Açardh,  Theor.  Syst.  Plant. ^  379.  —  Benth. 
et  Hook,  Gênera,  p.  815  :  «  Semina  ovoidea,  etc.,  arillo  adhasrente,..  » 

2.  Flore  médicale  des  Antilles,  t.  I,  p.  215  et  suiv. 


74  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

examinées  avaient  plutôt  la  saveur  atténuée  de  la  Capucine  ou 
du  Cresson  alénois.  Et,  chose  assez  surprenante  au  premier 
abord,  la  saveur  de  l'amande  seule,  débarrassée  du  tégument, 
est  moins  marquée  que  celle  de  la  graine  entière.  On  compren- 
dra dans  un  instant  pour  quelle  raison. 

Voici  d'abord  quelques  expériences  sur  la  présence  du  fer- 
ment et  du  glucoside  et  sur  leur  localisation  dans  la  graine  : 

1°  lo  grammes  de  2-raines  fournissent  une  eau  distillée  de 
saveur  piquante,  non  désagréable,  due  à  une  essence  où  la  pré- 
sence du  soufre  est  facile  à  constater. 

2°  On  écrase,  d'une  part,  50  graines  avec  leur  tégument,  et 
d'autre  part  50  graines  sans  tégument,  et  on  chauffe  séparément 
les  deux  lots  en  tubes  fermés,  dans  quelques  centimètres  cubes 
d'eau,  vers  50°  (i). 

Dans  le  premier  lot,  l'odeur  et  la  saveur  deviennent,  dans 
le  même  espace  de  temps,  plus  sensibles  que  dans  le  second  lot, 
ce  qui  concorde  avec  la  remarque  faite  précédemment. 

3°  Sur  les  amandes  débarrassées  de  leur  tégument,  sans  ma- 
cération préalable  dans  l'eau,  on  isole  l'albumen  de  l'embryon. 
Un  poids  d'amandes  de  o  gr.  36  donne  o  gr.  30  d'albumen  et 
o  gr.  06  d'embryon. 

L'albumen  broyé  seul  et  chauffé  dans  quelques  centimètres 
cubes  d'eau,  vers  50"*,  n'a  qu'une  saveur  douce. 

Par  contre,  l'embryon  employé  en  quantité  six  fois  moindre, 
communique  à  l'eau  une  saveur  piquante  bien  appréciable  au 
goût.  Si  l'on  y  ajoute  o  gr.  01  de  myronate  de  potassium,  il  se 
dégage  après  cinq  minutes  une  odeur  intense  d'essence  de  mou- 
tarde. L'embryon  contient  donc  de  la  myrosine  ou  un  ferment 
agissant  comme  elle. 

4°  A  o  gr.  15  d'albumen  isolé  sans  macération  de  la  graine 
dans  l'eau,  on  ajoute  o  gr.  01  de  myronate  de  potassium.  Même 
après  douze  heures,  il  n'y  a  pas  d'odeur  d'essence  de  moutarde; 
par  conséquent,  l'albumen  ne  renferme  pas  de  ferment  agissant 
sur  le  glucoside. 

A  o  gr.  15  d'albumen  préparé  de  la  même  façon,  on  ajoute 

au  contraire  de  la  myrosine. 

I.  Alors  même  que  la  chose  n'est  pas  indiquée,  les  expériences  de  cette 
nature  sont  faites  en  tubes  fermés  et  à  l'étuve  vers  50",  pour  que  la  réaction  soit 
plus  rapide  qu'à  froid  et  l'odeur  de  l'essence  plus  facile  à  percevoir  en  débou- 
chant les  tubes. 


L.  GuiGNARD.  —  Sur  certains  principes  actifs  des  Papayacées.  75 

En  moins  de  1/4  d'heure,  malgré  ce  faible  poids  d'albumen, 
on  constate  l'odeur  de  l'essence  de  nioutarde;  donc  cet  albumen 
renferme  un  glucoside  analogue  au  myronate, 

5°  Le  tégument,  seul,  comprenant  la  pellicule  externe  et  la 
couche  brune  sous-jacente,  décompose  énergiquement  le  myro- 
nate de  potassium  :  o  gr.  10  suffisent  pour  obtenir  en  quelques 
minutes  ce  résultat.  En  outre,  ce  tégument  exerce  la  même  action 
sur  l'albumen  séparé  de  l'embryon.  Par  suite,  il  renferme  aussi 
le  ferment. 

Dans  cette  dernière  expérience,  le  tégument  était  enlevé  sur 
la  graine  sèche,  car  s'il  avait  été  isolé  après  macération  de  la 
graine  dans  l'eau,  on  pourrait  objecter  que  le  ferment  provient 
de  l'embryon.  Or,  cette  objection  est  elle-même  sans  valeur  si  la 
macération  n'a  pas  duré  plus  de  24  heures  à  froid,  car  on  cons- 
tate qu'après  ce  temps,  le  ferment  contenu  dans  l'embryon  n'a 
pas  diffusé  jusqu'au  tégument;  et  c'est  à  peine  si,  dans  ces  con- 
ditions, l'albumen,  qui  enveloppe  pourtant  immédiatement  l'em- 
bryon, donne  l'odeur  caractéristique  de  l'essence  propre  à  la 
plante,  quand  on  le  broie  seul  et  qu'on  le  chauffe  ensuite  avec 
l'eau. 

Mais  dans  quelle  partie  du  tégument  le  ferment  existe-t-il? 
Est-ce  dans  la  pellicule  qui  forme  le  sac  externe,  ou  bien  dans 
la  couche  brune  protectrice? 

vSi  l'on  fait  macérer  la  graine  dans  l'eau  pour  séparer  les  deux 
couches  du  tégument,  la  myrosine  peut  diffuser  de  l'une  dans 
l'autre;  si  l'on  essaie  de  séparer  les  deux  couches  sur  la  graine 
sèche,  on  peut  bien  enlever  des  parcelles  de  la  pellicule,  mais  il 
est  impossible  de  l'isoler  complètement  de  la  couche  brune;  par 
conséquent,  l'expérience  n'est  valable  qu'avec  la  pellicule.  Or, 
j'ai  constaté  que  o  gr.  15  de  cette  dernière,  mis  en  présence  du 
myronate,  le  décomposent  avec  une  grande  énergie. 

Ce  faible  poids  de  tissu  mis  en  expérience  est  donc  relative- 
ment très  riche  en  ferment.  Que  la  couche  brune  sous-jacente  en 
possède  également,  ce  qui  n'est  guère  probable,  ou  qu'elle  en 
soit  dépourvue,  la  chose  n'a  pas  grand  intérêt.  En  tout  cas,  la 
présence  du  ferment  dans  le  tégument  nous  explique  la  raison 
pour  laquelle,  ainsi  qu'on  l'a  vu  précédemment,  la  saveur  de  la 
graine  entière  broyée  se  manifeste  plus  rapidement  et  d'une  façon 
plus  sensible  que  celle  de  l'amande  seule,  car  le  tégument  ajoute 


76  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

son  action  zymotique  sur  le  glucoside  de  l'albumen  à  celle  de 
l'embryon. 

Par  cette  particularité,  la  graine  du  Papayer  ressemble  donc 
à  celle  de  plusieurs  Crucifères,  et  en  particulier  de  la  Lunaire, 
chez  lesquelles,  ainsi  que  je  l'ai  montré,  la  myrosine  existe  éga- 
lement dans  la  couche  externe  du  tégument  séminal. 

Outre  les  graines  sèches  dont  il  vient  d'être  question,  j'avais 
également  à  ma  disposition  celles  d'un  fruit  conservé  dans  l'al- 
cool faible  depuis  un  temps  indéterminé.  Ce  fruit  présente  cinq 
côtes  bien  marquées  et  se  rétrécit  à  ses  deux  extrémités  comme 
un  citron  allongé.  La  graine,  un  peu  pkis  grosse  que  celle  du 
Papayer  commun,  est  pourvue  de  gros  tubercules  un  peu  aplatis 
latéralement  et  tronqués  au  sommet  ;  la  zone  externe  transpa- 
rente du  tégument  est  beaucoup  plus  épaisse  que  dans  la  graine 
précédente.  Par  la  forme,  ce  fruit  ressemble  jusqu'à  un  certain 
point  à  quelques  échantillons  étiquetés  C.  Papaya  dans  les  col- 
lections du  Muséum;  d'autre  part,  il  rappelle  les  caractères  du 
C.  citrifonnis  Jacq.,  considéré  comme  une  espèce  distincte  par 
de  Candolle. 

Quoi  qu'il  en  soit  de  l'origine  botanique  réelle,  le  sac  épais  et 
transparent,  qui  enveloppe  la  zone  brune  à  tubercules  du  tégu- 
ment scléreux,  s'est  montré  très  actif  sur  le  myronate  de  potas- 
sium, malgré  son  séjour  pendant  un  temps  indéterminé  dans 
l'alcool. 

Si  maintenant  l'on  compare  au  C.  Papaya  les  deux  autres  es- 
pèces que  j'ai  eues  à  ma  disposition,  le  C  condijiamarcensïs 
Hook.  fils  et  le  V asconcellea  qiLercifolïa  Saint- Hil.,  on  trouve  de 
notables  différences  au  point  de  vue  de  la  richesse  en  principes 
actifs. 

L'échantillon  de  C.  condinamarcensis  était,  comme  on  l'a 
dit,  une  plante  d'environ  i  mètre  de  hauteur. 

Racine.  —  Sur  la  section,  et  même  après  la  contusion  de  la 
racine,  l'odeur  de  navet,  très  prononcée  dans  la  première  es- 
pèce, est  ici  à  peine  sensible;  la  saveur  offre  une  amertume 
prononcée. 

2  grammes  de  cet  organe  broyé  en  présence  de  l'eau  et  addi- 
tionné de  myronate  de  potassium  ne  décomposent  que  très  fai- 
blement ce  glucoside,  à  la  température  de  50°;  ce  n'est  guère 
qu'après  une  heure  que  l'odeur  d'essence  de  moutarde  commence 


L.  GuiGNARD.  —  Sur  certains  principes  actifs  des  Papayacées.  77 

à  se  manifester.  En  laissant  la  réaction  se  continuer  à  la  tempé- 
rature ordinaire,  on  constate  que  cette  odeur  reste  faible,  même 
au  bout  d'un  jour.  Par  suite,  la  racine  du  C.  condinamarcensïs 
est  beaucoup  moins  riche  en  ferment  que  celle  du  C.  Papaya. 
Par  contre,  elle  renferme  un  latex  beaucoup  plus  abondant;  mais 
on  verra  plus  loin  que  le  latex  des  Papayacées  n'agit  pas  sur  le 
myronate. 

En  soumettant  à  la  distillation  aqueuse  15  grammes  de  racine, 
on  retire  un  liquide  presque  insipide  dans  lequel  on  ne  pourrait 
affirmer  l'existence  d'une  essence;  la  recherche  du  soufre  con- 
duit à  un  résultat  négatif.  Dans  le  poids  de  substance  employée, 
il  n'y  avait  donc  pas  de  glucoside,  ou  bien  il  ne  s'en  trouvait 
que  des  traces  échappant  à  l'analyse. 

Fetcille.  —  Il  en  est  autrement  pour  la  feuille,  mais  seule- 
ment au  point  de  vue  du  ferment. 

En  effet,  il  suffit  de  faire  agir  o  gr.  10  de  limbe  broyé  sur  le 
myronate  de  potassium  pour  obtenir  manifestement  de  l'essence 
de  moutarde,  très  facile  à  distinguer  de  l'odeur  propre  de  ce 
tissu,  traité  dans  les  mêmes  conditions,  mais  sans  addition  de 
myronate. 

Cette  odeur  de  la  feuille  seule  n'est  pas  due  à  une  essence 
analogue  à  celle  de  la  moutarde  ;  car  si  l'on  distille  20  grammes 
de  limbe  du  C.  condinautarcensis ,  on  ne  trouve  pas  trace  d'es- 
sence dans  le  liquide  distillé.  Toutefois,  il  se  pourrait  qu'on  en 
obtint,  mais  en  très  petite  quantité,  avec  un  poids  de  tissu  plus 
élevé.  On  a  vu,  par  contre,  que  la  feuille  du  C.  Papaya,  à  la 
dose  de  15  grammes  de  limbe,  fournissait  une  essence  où  le 
soufre  était  très  facile  à  mettre  en  évidence.  Ces  deux  espèces 
avaient  d'ailleurs  été  cultivées  dans  les  mêmes  conditions.  On 
peut  donc  dire  que  si  la  feuille  du  C.  condïnainarcensis  contient 
le  ferment  capable  de  dédoubler  le  myronate  de  potassium  ou 
un  composé  analogue,  ce  dernier  principe  y  fait  entièrement  ou 
presque  entièrement  défaut.  Sous  ce  rapport,  la  feuille  et  la  ra- 
cine de  cette  espèce  se  ressemblent,  et,  si  j'ajoute  que  la  tige  ne 
donne  pas  non  plus  d'essence,  on  en  concluera,  d'autre  part, 
que  les  organes  végétatifs  diffèrent  par  leur  contenu  de  ceux  du 
C.  Papaya. 

Le  Vasconcellea  quercifolia  présente  la  même  différence.  La 
plante  étudiée  était  beaucoup  plus  développée  que  les  deux  pré- 


78  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

cédentes;  en  quelques  années,  sa  tige  ramifiée  avait  atteint  un 
diamètre  de  plus  de  25  centimètres  à  la  base. 

Racine.  —  Grosses  ou  petites,  les  longues  racines,  pour  la 
plupart  napiformes,  ne  rappellent  que  très  faiblement,  sur  la  sec- 
tion, l'odeur  et  la  saveur  caractéristiques  si  prononcées  dans  le 
C.  P a  paya. 

Elle  contiennent  le  ferment  analogue  ou  identique  à  la  myro- 
sine,  mais  en  faible  proportion. 

En  effet,  5  grammes  de  tissu  broyé  et  additionné  de  myro- 
nate  de  potassium  ne  dégagent  pas,  après  6  heures  à  la  tempéra- 
ture de  50°,  l'odeur  de  l'essence  de  moutarde.  Mais  avec  10  gram- 
mes, après  le  même  laps  de  temps,  cette  odeur  devient  sensible. 

En  traitant  par  l'alcool  la  macération  aqueuse  de  50  grammes 
déracine,  le  précipité  obtenu  détermine,  dans  l'espace  de  cinq 
minutes  à  50°,  le  dédoublement  du  myronate. 

Le  ferment  existe  donc  dans  la  racine,  mais  en  proportion 
relative  encore  moindre  que  dans  le  même  organe  chez  le  C.  con- 
dinainarcensïs .  L'expérience  suivante  montre  de  même  qu'elle  est 
extrêmement  pauvre  en  glucoside. 

Le  liquide  retiré  par  distillation  aqueuse  de  500  grammes  de 
tissu  (environ  150  centimètres  cubes)  possède  une  saveur  spé- 
ciale très  légèrement  piquante.  La  présence  du  soufre  s'y  montre 
pourtant  à  peine  sensible.  La  racine  ne  paraît  donc  pas  absolu- 
ment privée  de  glucoside  ;  et,  si,  au  lieu  d'être  constituée  unique- 
ment par  un  sulfocyanate,  la  très  petite  quantité  d'essence 
qu'elle  peut  fournir  était  composée  en  partie  par  un  nitrile,  on 
s'expliquerait  facilement  la  raison  pour  laquelle,  dans  cette 
expérience,  l'eau  distillée  possède  une  saveur  piquante  assez 
appréciable,  sans  pourtant  donner  manifestement  la  réaction  du 
soufre  (i). 

Tige.  —  Dans  cet  organe,  la  moelle  ne  se  creuse  pas, 
comme  chez  le  Papayer  commun,  de  cavités  séparées  par  des 
diaphragmes  ;  elle  est  très  développée,  et  l'on  sait  d'ailleurs  que 
le  parenchyme  conjonctif  domine  dans  le  bois  de  ces  plantes. 

En  faisant  agir  directement  sur  le  myronate  10  grammes  de 
fragments  de  tige  contusés  dans  l'eau,  on  n'arrive  pas  à  consta- 

I.  Il  est  à  peine  besoin  de  faire  remarquer  que,  dans  ces  expériences,  on  n'a 
pas  opéré  la  distillation  dans  un  appareil  de  cuivre;  car  le  métal,  sous  l'influence 
d'une  température  élevée,  pourrait  décomposer  le  sulfocyanate  de  l'essence. 


Ad.  Lemaire,  —  Sur  deux  formes  nouvelles  de  Cœlastrum  Nâg,  79 

ter  nettement  le  dédoublement  du  glucoside.  Pour  déterminer 
d'une  façon  suffisamment  manifeste  la  formation  d'essence  de 
moutarde,  il  a  fallu  employer  le  précipité  produit  par  l'alcool 
dans  une  macération  de  50  g^rammes  de  tissu;  encore  l'odeur 
n'est-elle  devenue  sensible  qu'après  5  heures,  à  la  température 
de  50°. 

Il  était  à  prévoir  que  la  tige  ne  pourrait  donner  tout  au  plus 
que  des  traces  d'essence  par  la  distillation.  Effectivement,  en 
opérant  sur  500  grammes,  on  n'a  retiré  qu'une  eau  insipide,  sans 
essence. 

Ces  conclusions  s'appliquent  aussi  bien  aux  tissus  des  jeunes 
branches  qu'au  tronc  plus  développé. 

Feuille.  —  Par  contre,  la  feuille  du  Vasconcellea,  comme 
celle  des  autres  espèces,  se  montre  riche  en  ferment  actif  sur  le 
myronate.  Il  suffit  d'un  poids  de  o  gr.  10  de  limbe  pour  décom- 
poser énergiquement,  en  quelques  minutes  à  50°,  ce  dernier  glu- 
coside. 

L'action  du  pétiole  est  beaucoup  moins  marquée;  car  avec 
I  gramme,  c'est  à  peine  si  l'on  perçoit  après  3  ou  4  heures,  dans 
les  mêmes  conditions,  l'odeur  caractéristique  du  sulfocyanate 
d'allyle. 

D'autre  part,  cette  feuille  est  très  pauvre  en  glucoside,  car  la 
recherche  du  soufre,  dans  le  produit  de  la  distillation  de 
250  grammes  (pétioles  et  limbes),  ne  m'a  donné  qu'un  résultat 
douteux.  (A  suivre.) 

SUR 
DEUX  FORMES  NOUVELLES  DE  CŒLASTRUAI  "^k^Q. 

Par  M.  Ad.  LEMAIRE. 

J'ai  reçu  l'été  dernier  une  récolte  assez  abondante  d'Algues 
microscopiques  provenant  du  fond  tourbeux  d'un  des  nombreux 
étangs  (étang  de  la  Plaine)  qui  s'étendent  au  sud  du  Thillot, 
bourg  des  Vosges.  Ces  étangs,  situés  des  deux  côtés  de  la  route 
qui  mène  de  Château-Lambert  au  fort  de  Rupt,  sont  remarqua- 
bles par  leur  altitude  qui  s'élève  à  environ  700  mètres.  Ils  sont 
creusés  dans  un  terrain  granitique,  et  tirent  leur  origine,  d'après 
M.  le  D""  Bleicher,  d'une  époque  glaciaire  dont  les  Vosges  ont 
été  le  théâtre. 


8o  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Ce  mode  d'orig-ine  permet  de  comprendre  comment  végètent 
dans  ces  étangs  des  formes  d'Algues  analogues  à  celles  des 
pays  du  Nord.  Je  signalerai,  outre  les  nombreuses  Desmidiées 
semblables  à  celles  qui  se  rencontrent  dans  les  pays  Scandi- 
naves, une  espèce  de  Pedtastruin  {P.  tricorimtum  Borge), 
indiquée  tout  récemment  dans  le  nord  de  la  Norwège  par 
M.  Borge  (i). 

On  y  trouve  aussi  le  Dimorphococcus  cordaùisW oWq  qui  n'a, 
je  crois,  été  constaté  qu'en  Amérique  (2). 

Mais  ce  qui  a  surtout  attiré  mon  attention,  c'est  l'existence 
de  deux  formes  de  Cœlastrum  Nâg. 

L'une  de  ces  formes  est,  il  me  semble,  une  nouvelle  variété 
d'une  espèce  rare,  CœlastriLut  cambrïcîiiit  Arch.,  recueillie 
pour  la  première  fois,  en  1868,  dans  les  marais  tourbeux  de  Cam- 
brie  (Angleterre),  par  le  naturaliste  Archer  (3),  Cette  espèce 
fut  ensuite  reconnue  dans  l'Amérique  du  Nord  par  Wolle  (4), 
et  tout  dernièrement  Hansgirg  l'a  signalée  en  Bohême  (5). 

La  deuxième  forme  me  paraît  appartenir  à  une  espèce  nou- 
velle. 

L  — CŒLASTRUM  CAMBRICUM  Arch.  var.  QUINQUERADIATUM, 

nov.  var. 

Cette  variété  vosgienne  offre  les  caractères  généraux  de 
l'espèce  décrite  par  Archer.  Le  cœnobe  est  presque  sphérique  ; 
son  diamètre,  qui  varie  avec  l'âge  de  la  plante,  mesure  20  à 
70  ji..  Les  cellules,  vues  sur  une  section  transverse  du  cœnobe 
(fig.  i),  sont  quadrangulaires ;  leur  largeur  mesure  6  à  13  u-.  Le 
côté  externe,  plus  long  que  le  bord  interne,  est  convexe  et 
pourvu  d'un  prolongement  en  forme  de  cratère,  tronqué  au 
sommet,  et  dont  la  longueur  est  égale  à  la  largeur  ou  la  sur- 
passe un  peu.  Celle-ci  est  d'environ  3  à  4  [i.. 

La  nouvelle  variété  présente  les  particularités  suivantes.  Le 
bord  externe  des  cellules,  vues  de  face  ou  sur  une  section  trans- 
versale du  cœnobe,  est  relevé  latéralement  en  formant  un  très 
court  prolongement  (fig.  i). 

1.  O.  Borge,   Chlorophyllophyceer  fran  Norska  Finmarken  (Bihang  til.  K. 
Svenska  Vet.  Akad.  Handling.  1892). 

2.  F.  Wolle,  Fresh  waterAlgae  0/  the  United  States,  p.  199,  Tab.  CLX,  fig.  30-35. 

3.  Archer,  in  Micr.  Journal,  1868,  p.  65. 

4.  F.  Wolle,  loc.  citât.,  p.  170,  Tab.  CLVI,  fig.  5. 

5.  Hansgirg,  Frodroiii.  der  Algettjiora  von  Bôlimen,  p.  267. 


Ad.  Lemaire.  — Sjiy  deux  formes  nouvelles  de  Cœlastrum  Nâg.  8i 

Les  cellules,  vues  de  sommet  ou  sur  une  vue  de  face  du  cœ- 
nobe,   ont  l'apparence  d'étoiles  à  cinq  branches  courtes,  tron- 
quées au  sommet  (fig.  i ,  <?)  ;   elles  laissent  entre  elles  de  petits 
méats.  Ce  dernier  ca- 
ractère établit  une  lé- 
gère   différence    entre 


A 


cette  variété  et  le  ty- 
pe décrit  par  Archer, 
WoUe  et  Hansgirg. 
Ces     savants     n'attri-   „.  ^  ,    .  i  •  j-  , 

^-,^^       vji^ .  Fig.  I. —   Cœlastrum   cambriciint   var.    quing7teraatatum 

buent    aucun   méat    in-         (S'"OS5-  400).  —  a,  cœnobe  vu  de  face;  a,  cellule  étoilée  à 

cinq  prolongements.  —  B,  section  transversale  du  cœnobe. 

tercellulaire,  et  ne  si- 
gnalent point  les  5  prolongements  radiaux  que  forme  chaque 
cellule  examinée  de  sommet.  Cette  dernière  disposition  m'a  fait 
adopter  le  terme  de  quinqueradiatiim  pour  cette  variété,  dont 
je  donne  ci-joint  la  diagnose  latine. 

Cœlastrum  cambricum  Arch.  —  C.  cœnobio  sphaerico  vel  sub- 
sphaerico,  20-70  p- in  diamètre  longo;  cellulis  quadrangulatis,  6-13  [/. 
latis  ;  exteriori  margine  convexa  et  mediam  appendiculam  iufundibuli- 
formem,  vertice  truncato,  3-5  [j.  latam,  aequilongam  ferente  (fig.  i). 

Varietas  quinqueradiatum,  nov.   var.  —  Cellula  e  vertice  visa, 
quinis  appendicibus,  radiatim  dispositis,  ornata  (fig.  i)  (i). 
Habitat  in  stagnis  (La  Plaine)  prope  le  Thïllot,  in  Vogesis. 

II.  —  CŒLASTRUM  CORNUTUM,  nov.  Spec. 

Cette  espèce  présente  un  cœnobe  presque  sphérique  ou 
ellipsoïdal,  mesurant  54-70  [x  en  diamètre.  Si  on  examine  le 
cœnobe  de  face  (fig.  2),  ses  cellules  nombreuses  offrent  des 
formes  assez  variées.  Les  unes  sont  quadrangulaires,  d'autres 
ont  la  forme  de  triangles  plus  ou  moins  réguliers  ;  leurs  angles 

I.  Cette  note  était  à  l'impression,  lorsque  j'ai  pris  connaissance  de  deux  mé- 
moires de  M.  W.  Schmidle  :  1°  Ueber  einige  neue  und  selten  beobachtete  Formen 
einaeliioer Algeiz{^^r\z\\.  d.  deut.  bot.  Gesellsch.,  Berlin,  i»92).  —  2" Beitrâ ge sur 
Algenfîora  des  Schzvarsiualdes  und  der  Rheinebeiie  (Berich.  der  Naturfor.  Gesell. 
zu  Freibugf,  Bd.  10,  Hefl.  i).  Dans  ces  publications  se  trouve  décrite  et  figurée  une 
forme  de  Cœlaslrzim  recueillie  dans  la  Forêt  Noire,  qui  est  en  tous  points  sem- 
blable à  celle  que  j'ai  observée  dans  les  Vosges.  —  M.  W.  Schmidle  élève  cette 
forme  au  rang  d'espèce  nommée  par  lui  Cœl.  pîilchruni. 

je  ne  discuterai  pas  ici,  si  l'on  doit  considérer  comme  espèce  ou  comme  variété 
cette  forme  décrite  pour  la  première  fois  par  M.  Schmidle.  Je  tarai  seulement  re- 
marquer que  ce  Cœlastrum  végète  dans  les  marais  de  deux  chaînes  de  montagnes 
qui  ont  entre  elles  beaucoup  de  points  de  ressemblance  aussi  bien  par  la  nature 
de  leur  sol,  que  par  leur  origine. 


82  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

sont  arrondis.  Ces  cellules  sont  placées  sans  ordre,  et  laissent 
entre  elles  de  très  petits  méats  ;  leur  longueur  varie  entre 
I0-20  p.;  leur  largeur  =  6-12  ^l. 

Ces  cellules,  vues  sur  une  section  transversale  du  cœnobe, 

présentent    aussi    des 
A  ,^S'^>ÙC)i^  B    <>J>=^'^ïè4rrL^  aspects    divers  ;    elles 

^^"^     ^0=  sont  arrondies,  rectan- 

<^  ^.O'  orulaires  ou  triangulai- 

40^^5Tn|[^p)^  ^'^^  >  l^^'"  bord  externe 

^'r^  est  pourvu  de  i  à  3  pro- 

Fig.  2  — Cœlasintm  coy7itttH?n  {gToss.  i^oo). — A,  Cœnobe     lonP'eiTientS     en    formC 
vu  de  face.  —  B,  section  transversale  du  cœnobe. 

de  corne,  longs  de  3-5  ]l 
(fig.  2).  La  largeur  de  ces  cellules,  sans  prolongements,  varie 
entre  8  et  14  p.. 

La  présence  d'appendices  en  forme  de  cornes  a  servi  à  dési- 
gner cette  espèce. 

Le  Cœlastruni  sphœricziin  Nâg.  (i)  et  le  C.  astroideum  De 
Not.  (2),  se  distinguent  de  l'espèce  précédente  par  la  forme 
régulière  de  leurs  cellules,  et  par  l'absence  de  prolongements. 

La  forme  cubique  du  cœnobe,  la  disposition  régulière  des 
cellules,  et  la  présence  de  deux  prolongements  cratériformes 
latéraux  à  chaque  cellule,  différencient  le  C.  cubicîtin  Nâg.  (3)  du 
C.  cormiùim.C&st  aussi  par  la  régularité  de  ses  cellules  et  par  leur 
appendice  médian,  que  le  C.  cambricum  diffère  de  notre  espèce. 

Les  verrues  qui  ornent  la  paroi  cellulaire  du  C.  scabrtifpt 
Reinsch  (4)  et  du  C.  verrucosîtni  Reinsch  (5),  établissent  une 
distinction  entre  ces  deux  espèces  et  le  C,  cornuhtm,  chez  lequel 
ces  saillies  font  défaut. 

Enfin,  cette  dernière  forme  se  reconnaît,  par  les  aspects  va- 
riés de  ces  cellules  et  par  la  présence  de  cornes,  du  C.  imcropo- 
rum  Nâg.  (6),  dont  les  cellules  sphériques  sont  munies  en  dehors 
d'un  court  prolongement  infundibuliforme. 

1.  C.  Nâgeli,  Gattung  einselliger  Algen,  p.  97,  Tab.  V,  i. 

2.  De   Notaris,   Elementi  ^per  lo  studio   délie  Desmidlacee  italichc,  p.  80, 
Tab.  IX,  fig.  93. 

3.  C.  Nageli,  loc.  cit.,  Tab.  V,  c.  2,  —  et  B.  A.  W.  Benett,  Freshw.  Algae 
ofNortk  Cornwall  (Journ.  of  the  Roy.  Microscop.  Society,  p.  6,  Tab.  IV,  fig.  14). 

4.  P.  Reinsch,  Contribut.  ad  florain  Alzamm  aqUce  dulcis  Promontorii Bon^ 
Spei  {'Linn.  Soc.  Journ.  Bot.,  vol.  XVI,  p.  238). 

5.  P.  Reinsch,  loc.  cit.,  p.  238,  Tab.  VI,  fig.  3,  —  et  Contrib.  ad  algologïam 
etfungolog.,  p.  79,  Tab.  XII,  fig.  8. 

6.  Nageli,  in  A.  Braun,  Alg.  Unie,  p.  70;  —  ^oW^.,  Fyeshw.  Alg.  Unit.  Stat., 
p.  170,  Tab.  CUV,  fig.  1-3. 


D'  Saint-Lagee.  —  Remarques  sur  qnelqîies  noms  de  plantes.  83 

Cœlastrum  cornutum,  nov.  spec.  —  C.  cœnobio  sphoerico  vel 
ellipsoideo,  cellulis  numerosis  coraposito;  cellulis  e  vertice  visis  (e 
fronte  cœnobii)  irregulariter  dispositis,  globosis,  quadrangulatis,  vel 
triangulatis,  rotundatis  angulis  prseditis;  lacunis  parvis;  cellulis  e 
fronte  visis  (e  transversal!  cœnobii  sectione)  irregularibus,  1-3  cornubus 
extus  instruclis. 

Diara.  cœnobii  =  54-70  [x.  —  Cellulae  e  vertice  visae  longit.  10-20  [a, 
latit.  6-12  a.  —  Cellulae  e  fronte  visae,  sine  cornubus,  longit.  10-20  p., 
latit.  8-14  a;  —  Longit.  cornuura.  3-6  [/.  (fîg.  3-4. 

Habitat  in  stagnis  (La  Plaine)  prope  le  Thïlloi,  in  Vogesis. 


REMARQUES  SUR  QUELQUES  NOMS  DE  PLANTES 

VICIEUX   PAR   PLÉONASME 
Par  M.  le  D'  SAINT-LAGER. 

Dans  le  numéro  3  (février  1894)  du  Journal  de  Botanique, 
M.  Rouy  déclare  qu'il  adopte  le  changement,  depuis  longtemps 
proposé  du  nom  générique  Cypripedhtiii  (plaine  de  Vénus) 
en  celui  de  Cypripedilon  (pantouffle  ou  sabot  de  Vénus).  M.  Rouy 
ajoute  que  j'ai  eu  raison  de  dire  que  Cypripedilon  Calceolus 
(Sabot  de  Vénus — Sabot  est  une  tautologie  inadmissible. 

Malgré  les  divergences  qui  existent  entre  M.  Rouy  et  moi 
sur  plusieurs  questions  d'onomastique  et  notamment  sur  les  cas 
où  il  convient  de  déroger  à  la  règle  de  priorité,  je  suis  heureux 
de  constater  que  l'éminent  auteur  de  la  Flore  de  France  paraît 
décidé  à  proscrire  les  locutions  incorrectes.  C'est  pourquoi  je 
prends  la  liberté  de  rappeler  que  j'ai  dénoncé  plusieurs  autres 
expressions  vicieuses  par  pléonasme  (i),  entre  autres  : 

Psamma  arenaria.  Sabuline  des  sables. 

Sagittaria  sagittifolia.  Sagittaire  à  feuilles  sagittées. 

Neottia  Nidus  avis.  Nid — nid  d'oiseau. 

Vitex  Agnus  castus.  Gattilier  chaste — chaste. 

Nepeta  nepetella.  Nepète  népételle. 

Melittis  melissophyllum.  Mélisse  à  feuilles  de  Mélisse. 

Lathraea  clandestina.  Cachée — cachée. 

Cressa  cretica.  Crétique  de  la  Crète. 

Arctostaphylis  Uva-ursi.  Raisin  d'Ours — Raisin  d'Ours. 

Specularia  Spéculum.  Spéculaire — miroir. 

I.  Réforme  de  la  nomenclature  botanique,  p.  61  ;  —  Remarques  sur  la  nomen- 
clature botanique,  p.  36. 


H  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Cuminum  cyminum.  Cumin — Cumin. 

Helodes  palustre.  Marécageux — marécageux. 

Asterolinum  stellatum.  Lin  étoile — étoile. 

Sarothamnus  scoparius.  Arbrisseau  balai — de  balai. 

Raphanus  Raphanistrum.  Radis — Radis. 

Si  on  admet  que  la  règ-le  de  priorité  ne  s'applique  pas  aux 
noms  manifestement  vicieux,  il  est  facile  de  remplacer  la  plupart 
de  ceux  dont  on  vient  de  lire  l'énumération  par  les  synonymes 
déjà  existants,  tels  que  :  Psamina  liitoralis  Pal.  de  B.,  Sagitta 
aqiiatïca  Lam.,  Cressa  humifiisa  Lam.,  Vi'tex  agmis  ou  V. 
verticillata  Lam.,  Nepeta  parviflora,  Meh'ssophyllîLîn  silvatî- 
cu7nham.^  Clandesh'na  rectiflora  Lam.,  Arciostaphyli's  offici- 
;^(2/;>  Wimm . ,  Specularïa  arvensis  Tourn.,  Dod  ,  Asterolniuin 
niinùmun,  Sarothaimius  vulgarïs  Wimm.,  Raphanus  silves- 
trïs  Lam.,  Cimtimmt  officinale  Lam.  Comme  il  n'existe  pas  de 
synonymes  pour  remplacer  nidns  avis  (Neottia)  et  pahtstre 
(Helodes),  il  faut  nécessairement  inventer  deux  nouvelles  épi- 
thètes  spécifiques,  comme  par  exemple,  orobanchoidea  (Neotiia) 
et  glandulosnm  (Helodes),  à  moins  qu'on  ne  préfère  ramener 
l'une  des  plantes  dans  le  genre  Epipaciis  (nidtis  avis)  et  l'autre 
dans  le  genre  Hypericuni  (kelodenm), 

A  propos  du  nom  générique  Helodes,  il  est  curieux  de  cons- 
tater que  la  plupart  des  floristes,  à  l'exemple  d'Adanson,  écri- 
vent Elodes,  de  même  qu'ils  écrivent  aussi  Elodea,  Eleocharis, 
sans  s'apercevoir  que  cette  graphie  est  fautive  et  qu'elle  est 
d'ailleurs  en  contradiction  avec  celle  de  Helosciadium,  unanime- 
ment adoptée  par  eux.  Au  surplus,  aucun  botaniste  n'a  hésité 
à  écrire,  conformément  à  l'usage  des  anciens  naturalistes,  Helio- 
tropiîun  (et  non  Elioiropiunt) ,  Hippztris  (et  non  Ipptiris), 
Hedysartim  (et  non  Edysarîtin),  de  même  que  plusieurs  autres 
mots  dans  lesquels  l'esprit  rude  de  la  voyelle  initiale  est  rem- 
placé par  un  H  dans  la  transcription  latine  :  Heracleunt,  Hie- 
racium^  Hypericum,  Hyssop7is,  Hydrochai^is,  Hypochoeris,  etc. 

L'orthographe  des  mots  latins  est  depuis  longtemps  fixée 
et  reste  invariable,  malgré  les  variations  de  la  phonétique. 

Ne  voulant  pas  compliquer  la  question,  je  m'abstiens  de  don- 
ner mon  avis  sur  le  nom  mythologico  X  chrétien  proposé  par 
M.  Rouy  :  Cypripedilon  MariantLS  (Sabot  de  Vénus — de  Marie). 

Le  Gérant:  Louis  Mokoï. 

Paris.  —  J    Mersch,  imp,  --,  H.  ileiifei't-Kuctiei-eau. 


8°  ANNÉE.  N"  5.  i^'  MARS  1894. 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Directeur:  M.  Louis  IVIOROT. 


RECHERCHES 

SUR 

CERTAINS    PRINCIPES    ACTIFS 

ENCORE    INCONNUS    CHEZ    LES 

PAPAYACÉES 

(Fin) 
Par  M.   Léon   GUIGNARD. 

J'ai  fait  remarquer,  au  début  de  cette  étude,  que  le  ferment 
soluble,  dont  Taction  détermine  la  formation  de  l'essence  chez 
les  Papayacées,  est  différent  de  la  papaïne  du  latex.  Le  fait  que, 
dans  le  C.  condinainarcensis ,  la  racine,  plus  riche  en  latex  que 
celle  du  C.  Papaya,  est  cependant  beaucoup  plus  pauvre  que 
cette  dernière  en  ferment  actif  sur  le  myronate,  constitue  déjà 
une  forte  présomption  en  faveur  de  cette  manière  de  voir.  De 
même,  avec  la  tige  du  Vasconcellea,  également  très  riche  en 
latex,  il  est  encore  plus  difficile  d'obtenir  la  décomposition  du 
myronate  de  potassium. 

C'est  qu'en  effet  le  latex  frais,  tel  qu'on  peut  l'avoir  avec  nos 
plantes  de  serre,  ainsi  que  le  latex  desséché  ou  conservé  dans  la 
glycérine,  qu'on  expédie  de  leur  pays  d'origine,  est  sans  action 
sur  ce  glucoside.  Avec  le  produit  frais,  fourni  soit  par  les  ra- 
cines, les  tiges  ou  les  feuilles  des  Carïca  et  du  Vasconcellea, 
même  à  la  dose  de  3  grammes  pour  cette  dernière  plante,  je  n'ai 
pas  obtenu  la  moindre  formation  d'essence  en  présence  du  my- 
ronate. Plusieurs  échantillons  de  papaïne  du  commerce  se  sont 
montrés  tout  à  fait  inactifs  sur  ce  glucoside.  Le  latex,  frais  ou 
non,  ainsi  que  la  papaïne  employée,  exerçaient  d'ailleurs  une 
action  manifeste  sur  le  blanc  d'œuf  et  la  fibrine. 

Par  conséquent,  le  suc  laticifère  des  Papayacées  ne  contient 
pas  la  zymase  spéciale  qui  nous  occupe,  et  dont  l'identité  avec 
la  myrosine  restera  admissible  tant  qu'on  n'aura  pas  démontré 


86  JOURNAL   DE   BOTANIQUE 

qu'un  autre  ferment  soluble  est  capable  de  dédoubler  le  myro- 
nate  de  potassium. 

Pouvons-nous  maintenant  la  mettre  en  évidence  dans  les  tis- 
sus par  les  réactions  microchimiques,  aussi  facilement  que  par 
les  expériences  qui  précèdent  ?  La  localisation  en  est-elle  ana- 
logue à  celle  que  j'ai  fait  connaître  dans  mes  observations  anté- 
rieures sur  d'autres  familles,  où  la  myrosine  existe,  dans  la  plu- 
part des  organes,  à  ^intérieur  de  cellules  spéciales  isolées  ou 
g-roupées  en  petit  nombre  dans  les  parenchymes? 

A  cet  égard,  les  Papayacées  diffèrent  des  familles  en  question. 
En  comparant,  pour  chaque  organe,  les  faits  observés  dans  les 
trois  espèces  mentionnées,  voici  les  résultats  de  l'étude  histochi- 
mique. 

Dans  le  C./'(7/'(T)/(^(i),  la  racine  peut  offrir  dans  tout  son  paren- 
chyme des  cellules  isolées,  dont  le  contenu  granuleux  présente 
des  réactions  spéciales.  Après  un  séjour  de  24  heures  dans  la 
liqueur  de  Flemming  étendue,  il  se  colore  en  noir;  parle  bichro- 
mate de  potasse,  il  devient  orangé  foncé;  par  le  perchlorure  de 
fer,  il  prend  une  teinte  qui  varie  ordinairement  du  jaune  au  brun, 
mais  qui  peut  aussi  devenir  noire  dans  une  partie  de  la  cellule. 
La  coloration  noire  manque  souvent  dans  certaines  racines,  sur- 
tout les  plus  petites,  où  les  cellules  en  question  sont  en  général 
moins  nombreuses  que  dans  les  racines  plus  grosses.  L'iode 
communique  au  contenu  granuleux  une  teinte  jaune  foncé,  l'éo- 
sine  une  teinte  rouge.  Sur  les  tissus  frais,  le  réactif  de  Millon  agit 
de  façons  variables  :  ou  bien  le  contenu,  par  une  légère  élévation 
de  température,  passe  très  rapidement  au  noir  par  suite  de  la  ré- 
duction du  composé  mercuriel;  ou  bien  il  devient  orangé,  puis 
brunâtre,  sans  offrir  la  teinte  rouge  ou  tout  au  moins  rose  vif 
qui  caractérise  les  substances  albuminoïdes  sans  mélange.  Avec 
les  matériaux  conservés  dans  l'alcool,  la  réduction  du  sel  mer- 
curiel m'a  paru  moins  fréquente  et  moins  accentuée. 

Au  total,  ces  cellules  renferment  une  substance  qui  participe 
des  réactions  générales  des  tannins,  mais,  qui  paraît  en  même 
temps  associée  à  une  certaine  proportion  de  matière  albumi- 
noïde,  bien  qu'elles  n'offrent  pas  nettement  la  réaction  de  Pio- 

I.  Outre  les  échantillons  de  l'Ecole  de  pharmacie  qui  ont  servi  aux  expériences 
indiquées,  j'ai  pu  examiner  aussi,  grâce  à  l'oblig-eanre  de  M.  Raillet,  professeur 
à  l'Ecole  vétérinaire  d'Alfort,  un  vig-oureux  pied  appartenant  à  la  forme  commune 
de  cette  espèce. 


L.  GuiGKARD.  —  Sur  certains  principes  actifs  des  Papayacées.  87 

trowski.  Par  l'ensemble  de  ses  caractères,  leur  contenu  rappelle 
celui  des  grandes  cellules  tubuliformes  que  j'ai  signalées  dans 
l'épiderme  foliaire  des  Lùnnanthes. 

Dans  le  C.  condiîiamarcensis ,  la  racine  ne  m'a  pas  offert  de 
cellules  semblables,  bien  que  Tobservation  ait  pu  porter  sur  des 
échantillons  d'environ  2  centimètres  de  diamètre. 

Dans  le  Vasconcellea,  ces  mêmes  cellules  semblent  aussi  faire 
défaut,  quelle  que  soit  la  grosseur  de  l'organe,  qui  atteignait, 
dans  mes  échantillons,  jusqu'à  près  de  8  centimètres  de  dia- 
mètre. La  racine  de  cette  espèce  contient  dans  toute  son  épais- 
seur, mais  surtout  dans  la  région  corticale,  des  laticifères  anas- 
tomosés en  tous  sens,  très  grêles,  encore  plus  nombreux  que 
dans  l'espèce  précédente,  sans  renfermer  pourtant  une  propor- 
tion de  latex  relativement  aussi  grande. 

Comme,  au  premier  abord,  dans  ces  trois  espèces,  les  réactifs 
mentionnés  ne  paraissent  pas  colorer  d'une  façon  spéciale 
d'autres  éléments  que  les  cellules  en  question,  ainsi  que  les  lati- 
cifères, dans  lesquels  nous  savons  qu'il  n'existe  pas  de  myrosine, 
on  pourrait  être  porté  à  croire  que  ce  ferment  se  trouve  renfermé 
dans  ces  cellules,  en  même  temps  qu'une  autre  substance  qui  en 
masquerait  partiellement  les  réactions  caractéristiques.  D'autre 
part,  on  a  vu  que  chez  le  C.  condiiiamarcensis  et  le  Vasconcellea, 
la  racine,  qui  ne  semble  pas  posséder  ces  mêmes  éléments,  tout 
au  moins  en  nombre  suffisant  pour  pouvoir  être  facilement  aper- 
çus, est  précisément  très  pauvre  en  ferment,  tandis  que  celle  du 
C.  Papaya  en  est  abondamment  pourvue.  On  sait,  de  plus, 
comme  je  l'ai  montré  ailleurs,  que  la  présence  du  tannin  dans  un 
organe  à  myrosine  n'empêche  pas  l'action  de  ce  ferment  ;  la  ra- 
cine du  C.  Papaya  en  fournit  même  un  nouvel  exemple,  puis- 
qu'il a  été  prouvé  qu'elle  donne  de  l'essence,  bien  que  le  tannin 
existe  dans  les  éléments  qui  nous  occupent. 

Cependant,  malgré  ces  présomptions,  les  cellules  particu- 
lières dont  il  s'agit  ne  sont  pas,  à  mon  avis,  des  cellules  à  myro- 
sine ;  elles  représentent  simplement  des  éléments  tannifères.  Le 
ferment  doit  par  conséquent  se  trouver  ailleurs. 

En  examinant  avec  le  réactif  de  Millon  la  racine  du  C.  Pa- 
paya, qui  est  la  plus  riche  en  ferment,  on  peut  remarquer,  prin- 
cipalement au  dos  des  faisceaux  libériens,  des  groupes  de  cel- 
lules qui  prennent  une  teinte  rose,  ordinairement  très  faible;  j)ar 


88  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

le  perchlorure  de  fer,  leur  contenu  se  précipite  en  très  fines  gra- 
nulations jaunâtres.  Pour  faire  cette  recherche  avec  les  maté- 
riaux frais,  il  faut  attendre  une  déshydratation  suffisante  des 
tissus  à  l'air  libre,  afin  d'éviter  l'écoulement  du  latex  sur  les 
coupes  ;  avec  les  racines  durcies  dans  l'alcool,  le  réactif  de  Mil- 
Ion  ne  donne  qu'une  teinte  diffuse  à  peine  appréciable,  qu'une 
température  trop  élevée  fait  rapidement  disparaître. 

Le  ferment  semble  donc  réparti  dans  des  groupes  cellulaires 
mal  délimités,  au  lieu  d'être  nettement  localisé  dans  des  cellules 
isolées  ou  réunies  en  très  petit  nombre,  beaucoup  plus  faciles  à 
mettre  en  évidence,  comme  dans  les  familles  qui  ont  fait  l'objet 
de  mes  recherches  antérieures.  L'étude  de  la  graine  vient  ap- 
puyer cette  supposition.  Mais  avant  d'en  parler,  il  y  a  lieu  de 
mentionner  ce  qu'on  observe  dans  la  feuille. 

Pour  la  tige,  en  effet,  il  suffit  de  dire  que  le  réactif  de  Millon 
et  l'éosine  (i)  ne  colorent  d'une  façon  spéciale  que  les  laticifères. 
Cependant,  au  voisinage  du  sommet  et  principalement  dans  le 
C.  condînavtarcensis ,  la  tige  offre  aussi  des  cellules  de  paren- 
chyme dont  le  contenu  présente  les  mêmes  réactions  que  les  lati- 
fères  (2).  Nous  allons  en  indiquer  les  caractères  à  propos  de  la 
feuille,  où  elles  existent  également. 

Dans  les  trois  espèces  étudiées,  le  limbe  foliaire,  abstraction 
faite  des  nervures  principales,  se  compose  d'éléments  cellulaires 
fort  petits.  Kn  admettant  même  qu'il  renfermât  des  cellules  spé- 
ciales à  myrosine,  on  conçoit  qu'il  serait  difficile  de  les  distin- 
guer nettement,  à  cause  de  la  présence  des  laticifères,  très 
nombreux  surtout  dans  le  Carïca  condinamarcensïs  et  le  Vas- 
concellea,  et  dont  le  contenu  se  colore  de  la  même  façon  que 
celui  des  cellules  à  myrosine  par  le  réactif  de  Millon.  Il  faudrait, 
pour  qu'on  y  parvînt,  qu'elles  eussent  quelque  caractère  parti- 
culier. Or,  on  n'observe  rien  de  semblable  dans  le  parenchyme 
situé  entre  les  nervures.  Tout  ce  qu'on  peut  dire,  c'est  que  les 
cellules  en  palissade  prennent  une  coloration  rouge  très  vive 
par  le  réactif  de  Millon,  et  que  parfois,  surtout  dans  les  feuilles 
encore  jeunes,  quelques-unes  de  ces  cellules  paraissent  se  colorer 
d'une  façon  plus  marquée  que  les  autres. 

1.  M.  de  Wèvre  a  constaté  que  ce  réactif  est  le    plus  commode   pour  étudier 
les  laticifères  des  Papayers  et  pour  en  conserver  des  préparations  colorées. 

2.  Ces  cellules  avaient  été  déjà  remarquées  par  M.  de  Wèvre. 


r..  GuiGNAKD.  —  Snr  certains  principes  actifs  des  Papayacées.  89 

Mais,  si  l'on  examine,  dans  le  C.  Papaya,  et  surtout  dans  le 
C.  condmamarcensïs ,  la  nervure  principale  des  lobes  foliaires, 
de  préférence  sur  des  coupes  longitudinales,  on  y  trouve,  prin- 
cipalement dans  le  parenchyme  extérieur  aux  faisceaux  libéro- 
ligneux,  qui  correspond  à  l'écorce  de  la  tige,  des  cellules  dont 
le  contenu  granuleux  se  colore  en  rouge  par  le  réactif  de  Millon 
et  par  l'éosine,  comme  celui  des  laticifères,  auquel  il  ressemble 
sous  tous  les  rapports.  Il  donne  aussi  la  réaction  du  biuret.  Le 
plus  souvent,  il  remplit  toute  la  cavité  cellulaire. 

Par  la  forme  et  les  dimensions,  ces  cellules  sont  semblables 
à  celles  qui  les  avoisinent  ;  elles  se  distinguent  donc  facilement 
des  laticifères,  dont  les  ramifications  beaucoup  plus  étroites 
constituent  des  tubes  dirigés  dans  tous  les  sens.  Elles  sont  iso- 
lées dans  le  parenchyme  des  nervures,  et  on  les  retrouve  chez 
les  deux  espèces,  mais  surtout  chez  le  C.  condùiantarcensïs , 
dans  la  région  supérieure  de  la  tige.  C'est  à  ces  éléments  qu'il  a 
été  fait  allusion  à  propos  de  ce  dernier  organe.  Le  pétiole  de  la 
feuille  en  possède  également  quelques-unes. 

Dans  cette  dernière  espèce,  les  nervures  foliaires,  qui  sont 
pourvues  de  poils,  présentent  en  outre,  dans  leur  épiderme,  des 
cellules  isolées  ou  groupées,  dont  le  contenu  albuminoïde,  plus 
abondant  que  celui  des  autres  cellules  épidermiques  et  d'aspect 
vacuolaire,  se  colore  en  rose  plus  ou  moins  vif  par  les  réactifs 
indiqués  ;  mais  peut-être  s'agit-il  simplement  ici  de  cellules 
mières  de  poils  arrêtées  dans  leur  développement. 

Le  Vasconcellea  contient  aussi  des  cellules  de  même  nature 
que  celles  dont  il  vient  d'être  question  dans  le  parenchyme  des 
nervures  des  Carïca.  Elles  paraissent  situées  pour  ainsi  dire 
exclusivement  dans  la  nervure  médiane  principale  de  la  feuille  ; 
les  nervures  secondaires  en  sont  presque  toujours  dépourvues, 
et  je  n'en  ai  pas  aperçu  dans  le  pétiole. 

Mais  au  lieu  de  se  trouver,  comme  précédemment,  presque 
toujours  en  dehors  du  cercle  des  faisceaux  libéro-ligneux,  c'est 
dans  le  parenchyme  central  médullaire  qu'on  les  rencontre.  En 
outre,  s'il  en  est  qui  sont  isolées,  la  plupart  forment  des  files  en 
se  superposant  bout-à-bout.  Les  éléments  du  parenchyme  cen- 
tral de  la  nervure  étant  très  grands,  on  peut  reconnaître  même 
à  l'œil  nu,  sur  les  coupes  longitudinales  de  cette  nervure  durcie 
dans  l'alcool,  les  fdes  cellulaires   dont  il  s'agit,  sous  forme  de 


90  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Stries  dont  l'aspect  plus  sombre  est  dû  à  la  coagulation  du  con- 
tenu. Souvent,  elles  sont  gonflées  par  l'abondante  substance 
albuminoïde  qu'elles  renferment.  Les  réactions  du  contenu  sont 
semblables  à  celles  du  latex  ;  la  coloration  par  le  réactif  de  . 
Millon  se  montre  même  d'un  rouge  plus  foncé,  à  cause  de  l'épais- 
seur des  cellules. 

Quelle  est  la  nature  de  cette  substance  albuminoïde,  dont 
les  caractères  microchimiques  sont  à  la  fois  ceux  du  contenu  des 
cellules  à  myrosine  chez  d'autres  plantes  et  du  latex  des  divers 
organes  chez  les  Papayers  ?  L'opinion  qui  semble  de  prime  abord 
la  plus  vraisemblable  est  de  considérer  ces  éléments  particuliers 
chez  les  Carïca  et  le  Vasconcellea  comme  des  cellules  à  myro- 
sine ;  d'autant  que  la  feuille  des  trois  espèces  étudiées  possède 
une  action  très  énergique  sur  le  myronate,  tandis  que  son  latex 
doit  être  tout  aussi  inactif  sur  ce  glucoside  que  celui  de  la  tige 
ou  de  la  racine,  ainsi  qu'on  peut  d'ailleurs  s'en  assurer  en  recueil- 
lant ce  suc  sur  la  section  du  pétiole  ou  des  grosses  nervures. 
Mais,  pour  être  plausible,  l'hypothèse  n'en  est  pas  moins  infir- 
mée par  les  faits  suivants. 

Tout  d'abord,  les  cellules  en  question  sont  fort   rares  dans 
la  feuille  du  C.  Papaya,  qui   est  pourtant  aussi  active  sur  le 
myronate  que  celles  des  deux  autres  espèces.  En  outre,  si  elles 
étaient  réellement  le  siège  de  la  myrosine,   la  nervure  médiane 
de  la  feuille  du  Vasconcellea,  où  elles  sont  à  la  fois  grosses  et 
nombreuses,  devrait   décomposer  énergiquement  le  myronate. 
Or,  en  faisant  agir  sur  ce  glucoside,  dans  plusieurs  expériences, 
o  gr.  50  du  tissu  de  cette  nervure,  je  n'ai  observé,  après  trois 
heures  à  50°,  qu'une  très  faible  odeur  d'essence  de  moutarde, 
qui  n'augmentait  pas   dans   l'espace   de    douze  heures  ;    tandis 
que  nous  savons  que  0,10  du  limbe  suffisent  à  donner,  dans  les 
mêmes  conditions,  une  odeur  très  forte  au  bout  de  cinq  minutes. 
Un  autre  fait  doit  être  signalé,  qui  peut  contribuer  à  éclairer 
la  question  :  c'est  la  relation  de  ces  cellules  particulières  avec  les 
laticifères.  Elles  m'ont  toujours  paru  situées  au  contact  d'une 
ou  plusieurs   branches  du  réseau  laticifère.  En  les  étudiant  de 
préférence  dans  la  grosse  nervure  foliaire  du  Vasconcellea,  on 
voit  que,  tantôt  elles  sont  en  contact  sur  tout  ou  partie  de  leur 
longueur  avec  une  branche  laticifère  qui  leur  est  parallèle,  tan- 
tôt c'est  une  courte  ramification  d'une  branche  située  à  peu  de 


L.  GuiGN'AKD.  —  Sur  certains  principes  actifs  des  Papayacées.  91 

distance  qui  vient  s'appuyer  contre  leur  membrane.  Lorsqu'elles 
forment  une  file  composée  de  plusieurs  cellules,  il  y  a  toujours 
au  moins  une  cellule  de  cette  file  qui  est  en  rapport  avec  une 
branche  du  réseau  laticifère.  Il  est  bien  évident  que,  pour  étu- 
dier cette  relation,  il  faut  avoir  soin  d'examiner  des  coupes  assez 
épaisses,  fortement  colorées  par  Féosine,  sans  quoi  les  éléments 
laticifères  pourraient  avoir  été  enlevés  ou  resteraient  inaperçus, 
à  cause  de  leur  petitesse  et  de  la  difficulté  qu'il  y  a  souvent  à 
les  suivre  entre  les  autres  éléments  du  parenchyme.  A  la  surface 
de  contact  d'une  cellule  avec  une  branche  laticifère,  je  n'ai  pu 
voir  aucune  communication  directe  ;  la  membrane  commune  m'a 
toujours  paru  présenter  le  même  aspect  que  celle  des  éléments 
ordinaires  du  parenchyme  ;  ses  ponctuations  ne  semblaient  pas 
différer  de  celles  des  autres  membranes.  Il  en  était  de  même  pour 
les  cloisons  transversales  séparant  les  unes  des  autres  les  cellules 
réunies  en  file. 

Au  premier  abord,  il  était  naturel  de  penser  que  la  relation 
dont  il  s'agit,  entre  ces  cellules  particulières  et  les  laticifères, 
n'avait  rien  de  constant  ;  mais  l'observation  répétée  m'a  paru 
conduire  à  une  opinion  contraire. 

Il  faut  remarquer  aussi  que  l'aspect  du  contenu  de  ces  mêmes 
cellules,  traitées  par  divers  réactifs,  est  le  même  que  celui  du 
latex  dans  le  réseau  laticifère.  En  le  comparant  avec  le  contenu 
des  nombreuses  cellules  à  myrosine  que  j 'ai  eu  l'occasion  d'obser- 
ver chez  beaucoup  d'autres  plantes,  et  malg^ré  la  ressemblance 
dans  les  réactions,  je  crois  pouvoir  dire  qu'il  ne  se  comporte 
pas,  en  réalité,  sous  tous  les  rapports,  d'une  façon  absolument 
semblable  à  celui  des  cellules  à  myrosine  ;  et  si  l'on  ne  peut 
prouver  par  l'expérience  qu'il  est  identique  au  latex,  il  est  pro- 
bable qu'il  n'en  diffère  que  fort  peu. 

Quoi  qu'il  en  soit  de  la  nature  et  du  rôle  des  éléments  en 
question,  l'expérience,  par  laquelle  il  a  été  démontré  précédem- 
ment que  la  nervure  foliaire  du  Vasconcellea  est  fort  peu  active 
sur  le  myronate  de  potassium,  vient  à  l'appui  de  cette  manière 
de  voir  ;  car,  si  les  réactions  de  ces  éléments  étaient  dues  à  la 
myrosine,  la  nervure  dédoublerait  énergiquement  ce  glucoside  : 
or,  on  a  vu  qu'il  n'en  est  rien. 

L'expérience  nous  a  montré  que,  dans  la  graine,  le  tissu  qui 
forme  l'enveloppe  extérieure   du  tégument  contient  une  forte 


92  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

proportion,  de  ferment.  Ramollie  et  gonflée  d'abord  dans  une 
très  petite  quantité  d'eau,  puis  essorée,  cette  enveloppe  traitée 
par  le  réactif  de  Millon  montre  un  grand  nombre  de  cellules  colo- 
rées en  rose  plus  ou  moins  vif. 

Parmi  elles,  il  en  est  même  qui  ne  représentent  certaine- 
ment pas  des  éléments  laticifères  et  qui  pourtant  deviennent 
manifestement  rouges.  Le  ferment  paraît  donc  exister  dans 
beaucoup  de  ces  cellules.  Toutefois,  on  conçoit  que,  pour  éluci- 
der complètement  ce  point,  il  faudrait  pouvoir  examiner  des 
graines  encore  fraîches. 

Tels  sont  les  résultats  que  m'a  fournis  cette  étude,  faite  dans 
des  conditions  forcément  défectueuses.  Ils  n'en  montrent  pas 
moins,  je  crois,  que  les  Papayacées  renferment  deux  principes 
analogues  à  ceux  qu'on  rencontre  dans  d'autres  familles,  avec 
lesquelles  elles  n'offrent  aucune  affinité  botanique.  Aussi  long- 
temps qu'on  en  sera  réduit  à  caractériser  la  myrosine  par  son 
action  spécifique  sur  le  myronate  de  potassium  et  sur  les  gluco- 
sides  analogues,  on  devra  croire  à  son  existence  chez  les  Pa- 
payers, puisque  l'essence  qu'ils  peuvent  donner  se  forme  dans 
les  mêmes  conditions  que  chez  les  autres  familles  mentionnées. 
Il  y  a  donc,  dans  les  divers  organes  de  ces  plantes,  deux  fer- 
ments solubles  distincts  par  leur  action  et  par  leur  localisation  : 
la  papaïne  et  la  myrosine.  Dans  un  prochain  travail,  je  montrerai 
quelles  sont  les  propriétés  physico-chimiques,  encore  peu  con- 
nues, de  cette  dernière,  comparées  à  celles  des  autres  ferments 
solubles  d'origine  végétale. 


NOTE 

SUR 

LES  ISOETES  AMPHIBIES  DE  LA  FRANCE  CENTRALE 

Par   M,   l'abbé   F.    H  Y. 

-  La  découverte  d'Isoetes  dans  le  Poitou,  pendant  le  courant 
de  l'été  dernier,  m'a  fourni  l'occasion  de  faire  l'étude  du  type 
méconnu  de  VI.  teuMissùna  Boreau. 

Ces  recherches,   consignées  dans  ce  recueil  (n"  du  i^'"  dé- 
cembre  1893),    ont  montré  que   la  nouvelle  localité   à'Isoetes 


F.  Hy.  —  Sur  les  Isoetes  ampJtibles  de  la  France  centrale.  93 

observés  dans  la  Vienne,  aux  étangs  de  Saint-Léomer,  se 
rapporte  à  la  plante  typique  de  la  Flore  du  Centre,  d'après 
les  échantillons  authentiques  de  l'herbier  de  l'auteur. 

Quant  à  l'ancienne  localité  classique  du  Ris-Chauvron 
(Haute- Vienne),  que  l'on  regardait  jusqu'ici  comme  possédant,  à 
l'exclusion  de  toute  autre,  l'espèce  de  Boreau,  elle  a  réellement 
fourni  jusqu'à  3  espèces  différentes,  confondues  successivement 
par  les  divers  botanistes  explorateurs  sous  l'invariable  nom 
d'/.  tenuissijna. 

Ainsi  j'ai  pu  constater,  parmi  les  récoltes  d' Isoetes  faites  au 
Ris-Chauvron,  les  espèces  suivantes  : 

1°  Isoetes  temtissiDia  Boreau  ; 

2°  /.  VïoUœiY.  Hy; 

3°  /.  Chaboïssœi  Nyman  (iioinen). 

Mais  une  pareille  révision,  pour  être  complète,  demande  évi- 
demment à  être  étendue  aux  espèces  du  même  genre  répandues 
sur  les  régions  voisines  de  la  Brenne  et  de  la  Sologne,  et  qui,  au 
début,  ont  toutes  été  confondues  aussi  sous  la  rubrique  /.  teiiit,is- 
sÏ7na  Bor. 

Plusieurs  botanistes  se  sont  occupés  de  cette  question,  qui 
récemment  est  revenue  encore  devant  la  Société  botanique,  à 
l'occasion  des  découvertes  faites  l'an  dernier.  Mais  nul  n'a  été 
plus  mêlé  à  cette  étude  que  M.  Franchet,  qui  en  a  fait  l'objet, 
le  14  novembre  1884,  d'une  communication  résumée  depuis  dans 
la  Flore  du  Loir-et-Cher. 

Comme  mes  propres  conclusions  s'écartent  à  beaucoup 
d'égards  de  celles  admises  par  notre  savant  confrère,  il  est  utile 
de  rappeler  ici  les  siennes  d'abord,  avant  de  discuter  les  points 
qui  me  paraissent  contestables. 

M.  Franchet  commence  par  séparer  du  véritable  /.  temiissima 
Bor.  les  plantes  étudiées  par  lui.  Cette  distinction,  bien  que  fondée 
sur  des  caractères  la  plupart  reconnus  depuis  inexacts,  est 
pourtant  la  seule  sur  laquelle  nous  pourrons  demeurer  d'accord. 

Mais,  aussitôt  cette  séparation  admise,  M.  Franchet  répartit 
les  plantes  solognotes  entre  deux  espèces  :  celles  qui  ont  un  voile 
plus  ou  moins  complet  sont  rattachées  à  1'/.  velata  Braun,  tan- 
dis que  les  autres,  à  voile  atrophié,  sont  rapportées  à  VI.  ad- 
spersa  du  même  auteur. 

Il  faut  remarquer  que  notre  confrère  n'est  plus  aussi  affirma- 


94  lOURNAL  DE  BOTANIQUE 

tif,  quand  il  s'agit  de  se  prononcer  sur  la  distinction  spécifique 
de  ces  deux  types  ;  il  convient  même  de  retenir  surtout  de  son 
étude  la  phrase  finale,  qui  semble  bien  résumer  sa  jDensée  : 
«  Malgré  tout  le  respect  dû  à  l'autorité  d'Al.  Braun,  dit-il,  je  me 
permettrai  de  joindre  aux  espèces  réductibles  VJ.  adspersa, 
dont  l'autonomie  n'est  établie  que  sur  un  caractère  éminemment 
variable,  et  que  son  auteur  n'a  peut-être  conservé  que  par  excès 
de  tendresse  paternelle.  »  (Z^.  c,  p.  350.) 

Cette  remarque  sera  le  point  de  départ  de  la  présente  argu- 
mentation. Il  n'est  que  trop  vrai,  le  caractère  tiré  du  voile  ne 
peut  fournir  souvent  que  des  indications  douteuses.  J'ai  eu  l'oc- 
casion de  faire  la  même  remarque  à  propos  de  ma  nouvelle 
espèce  /.  Viollasi,  où  cet  organe  peut  montrer  tous  les  états 
de  développement. 

Mais,  en  revanche,  des  observations  multipliées  sur  cette  es- 
pèce et  ses  congénères  m'ont  démontré  la  fixité  absolue  d'un 
autre  critérium  trop  négligé,  et  qui  parait  de  nature  à  fournir 
ici  les  divisions  de  premier  ordre.  Je  veux  parler  des  cellules 
épidermiques  à  parois  épaisses  et  teintées  de  rouge-brun  que 
l'on  trouve  dans  certains  types  et  réparties  sans  ordre  apparent 
au  milieu  de  leurs  voisines  à  parois  demeurées  minces  et  inco- 
lores. Ainsi  que  je  l'ai  fait  remarquer  dans  ma  note  sur  VIsoetes 
tenuissima,  cette  espèce  est  constamment  dépourvue  de  ces  cel- 
lules, tandis  qu'on  les  observe  toujours  dans  1'/.   Vïollasï. 

Ces  cellules,  souvent  alignées  en  séries,  forment  à  l'œil  nu 
comme  de  petites  taches  linéaires  développées  surtout  à  la  page 
dorsale  des  gaines  foliaires,  et  notamment  vers  la  partie  supé- 
rieure (i). 

M.  Franchet  semble  admettre  à  cet  égard  une  variation  com- 
plète et  désordonnée  dans  les  plantes  de  Sologne,  puisque  dans 
sa  note  se  trouvent  indiqués  un  /.  velata  «  lineolis  fuscïs  desti- 
iuta  »  et  une  variété  Perreymoiidi  «  lineolis  fuscis  plus  iniiiiis 
conspersa  ».  D'autres  botanistes,  n'observant  les  organes  qu'à  la 
loupe,  ont  pu  faire  pareille  méprise;  j'ai  reçu  tout  récemment, 
par  exemple,  de  M.  Lloyd,  le  vétéran  bien  connu  des  botanistes 
de  l'Ouest,  une  nombreuse  série  ôUsoetes  provenant  des  récoltes 

I.  Ces  cellules,  insensibles  à  l'action  des  sels  ferriques,  ne  sont  pas  tannifères, 
comme  on  pourrait  le  croire  à  leur  aspect.  Leurs  parois  ne  sont  pas  non  plus 
lignifiées,  mais  seulement  subérisées. 


F.  Hy.  —  Sur  /es  Isoetes  amphibies  de  la  France  centrale.  95 

de  M.  E.  Martin,  avec  cette  mention  écrite  de  sa  main  «  avec  ou 
sans  linéoies  brunes  ». 

J'ai  voulu  voir  attentivement  quel  était,  dans  le  cas  spécial 
des  plantes  du  Loir-et-Cher,  la  valeur  d'un  caractère  qui  m'avait 
fourni  de  si  précieux  renseignements  pour  les  espèces  du  Poitou, 
et  mes  observations  ont  abouti  à  un  résultat  inattendu.  Toutes 
les  plantes  de  la  Sologne  et  de  la  Brenne  que  j'ai  pu  examiner, 
même  celles  désignées  par  les  collecteurs  comme  privées  de 
taches  linéaires,  m'en  ont  montré  des  traces  significatives. 

Souvent  il  arrive,  en  effet,  que  les  feuilles  externes  n'en  mon- 
trent pas  de  visibles,  soit  qu'elles  n'en  aient  jamais  possédé  réel- 
lement, soit  que  la  résorption  partielle  des  tissus  ait  fait  dispa- 
raître ces  marques  superficielles,  mais  en  poussant  l'investigation 
jusqu'au  centre  du  bourgeon  foliaire,  on  arrive  à  des  feuilles 
parfaitement  intactes,  et  j'ai  toujours  constaté  sur  elles  la  pré- 
sence des  cellules  épidermiques  colorées,  parfois  même  mar- 
quées d'autant  mieux  que  l'organe  était  plus  jeune. 

Dans  ces  conditions,  je  n'hésite  pas  à  voir  un  type  unique  et 
bien  défini  dans  les  Isoetes  du  Loir-et-Cher,  revenant  ainsi,  bien 
plus  près  qu'il  ne  semble,  à  la  pensée  intime  de  l'auteur  de  cette 
Flore. 

Mais  là  où  je  m'écarterai  tout  à  fait  de  son  avis,  c'est  quand 
il  s'agira  de  donner  un  nom  à  la  plante.  M.  Franchet  n'hésitait 
pas  à  y  voir  une  forme  européenne  amoindrie  de  1'/.  velata 
d'Afrique,  Je  ne  puis  me  ranger  à  cette  opinion  :  1°  parce  que  la 
plante  algérienne  a  les  macrospores  plus  grosses  du  double  en- 
viron, 2'^  parce  que,  surtout,  elle  est  toujours  dépourvue  de  ma- 
cules épidermiques. 

Doit-on,  d'autre  part,  y  voir  une  forme  de  1'/.  adspej^sa 
BraunPLes  cellules  tachées  de  l'épiderme  indiquent  bien  sans 
doute  un  rapprochement  dans  ce  sens,  mais  il  existe  par  ailleurs 
entre  les  deux  plantes  un  caractère  tiré  des  microspores  qui  me 
paraît  différentiel. 

Dans  l'espèce  provençale  de  Saint-Raphaël  (Var),  les  mi- 
crospores couvertes  de  petits  tubercules  espacés  et  peu  saillants 
conviennent  bien  au  véritable  /.  adspersa,  contrairement  aux 
conclusions  de  M.  Franchet;  aussi  doit-on  en  revenir  sur  ce 
point  à  l'ancienne  appréciation  communément  admise.  Quant  à 
la  plante  du  Centre,  les  longues  épines  à  la  surface  des  micro- 


96  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Spores  dénotent  certainement  un  type  spécifiquement  distinct,  • 
qu'il  est  facile  de  désigner,  puisque  Nyman  s'est  chargé  pré- 
cédemment de  le  faire.  Cet  1.  Chaboissœi  n'a  aucun  rapport 
sans  doute  avec  1'/.  Boryana,  auquel  le  rattache  l'auteur  alle- 
mand; il  appartient  même  indubitablement  à  une  tout  autre 
section;  néanmoins  il  convient  d'en  retenir  le  nom,  puisque  sans 
aucun  doute  il  a  été  attribué  à  la  plante  trouvée  dans  l'Indre. 

Pour  résumer  les  deux  notes  précédentes  relatives  aux  Isoe- 
tes,  nous  pouvons  tirer  les  conclusions  suivantes  : 

1°  Les  diverses  espèces  à'Isoetes  amphibies  croissant  dans 
la  France  centrale,  qui  ont  été  primitivement  confondues  sous 
le  nom  collectif  d'/.  tenuïssima,  comprennent  de  fait  : 

—  Le  véritable  /.  temtissima  Boreau  découvert  d'abord  au 
Ris-Chauvron  (Haute- Vienne),  par  l'abbé  Chaboisseau,  en  1847, 
puis  retrouvé  à  Saint-Léomer  (Vienne),  par  M.  l'abbé  Violleau, 
en  1893. 

—  L'/.  Vwll^ï  F.  Hy,  confondu  avec  le  précédent  à  l'étang 
du  Ris-Chauvron,  notamment  dans  la  récolte  publiée  par  M.  Ha- 
riot  dans  les  Exsiccata  de  la  Société  pour  l'étude  de  la  Flore 
Française  en  1893,  n°  219. 

—  L'/.  Chaboissasi  Nyman,  largement  réparti  sur  les  régions 
de  la  Brenne  et  de  la  Sologne,  mais  qui,  une  fois  au  moins,  à  ma 
connaissance,  s'est  montré  aussi  à  l'étang  du  Ris-Chauvron,  ré- 
colté par  Durieu  (i). 

2°  On  ne  trouve  dans  le  centre  de  la  France  ni  1'/.  velata 
Braun,  ni  1'/.  adspersa  Braun,  comme  l'admettent  les  auteurs  les 
plus  récents  qui  ont  écrit  sur  la  Flore  de  cette  contrée. 

3°  L'/.  adspersa  se  retrouve  pourtant  en  France,  sur  le  lit- 
toral méditerranéen  de  Provence  :  c'est  à  cette  espèce,  et  non  à 
une  variété  de  1'/.  velata,  que  doit  se  rapporter  la  plante  de 
Saint-Raphaël  (Var). 

4°  L'/.  velata  typique  ne  semble  pas  avoir  été  jamais  encore 
observé  sur  le  sol  français. 

Afin  de  permettre  la  comparaison  de  ces  différents  types,  je 
termine  par  un  tableau  général  des  espèces  françaises  à'Isoefes 
(avec  1'/.  velata)^  où  les  caractères  de  sections  et  d'espèces  seront 
établis  suivant  les  lois  d'une  bonne  hiérarchie. 

I.  C'est  par  méprise  que,  dans  ma  première  Note,  j'ai  rattaché  cette  plante  à 
1'/.  VioUasi. 


F.  Hy.  —  Suy  les  Isoetes  amphibies  de  la  France  centrale.  97 

ISOETES. 

i''''Sect.  AQUATICM  Braun.  —  Plantes  toujours  submergées;  feuilles 
sans  hypoderme,  ni  stomates,  et  jamais  modifiées  en  phyllo- 
podes. 

I.  lacustris  L.  —  Macrospores  irrégulièrement  muriquées; 
feuilles  semi-cylindriques. 

I.  Brochoni  Motelay.  —  Macrospores  couvertes  de  tubercules 
obtus;  feuilles  cylindracées. 

I.  echinospora  Du  Rieu.  —  Macrospores  couvertes  d'aiguil- 
lons ;  feuilles  comprimées. 

2*  Sect.  AMPHIBIyE'Qxa.Vin.  —  Plantes  alternativement  submergées  et 
exondées  ;  feuilles  pourvues  de  stomates  et  ordinairement  de 
faisceaux  hypodermiques,  non  modifiées  en  phyllopodes. 

A.  —  S. -sect.  Adspersœ.  —  Epiderme  de  la  gaîne  des  feuilles  marqué 
de  linéoles  brunes.  Voile  variable. 

a.  —  Feuilles  sans  fibres   hypodermiques,  à  lacunes  étroites,  à 

bords  membraneux  courts,  recourbées-arquées  en  dehors. 
I.  Viollaei  F.  Hy. 

b.  —  Feuilles  pourvues  d'hypoderme,  à  lacunes  larges,  à  bords 
'  membraneux  remontant  très  haut  le  long  du  limbe,  dressées 

ou  peu  recourbées. 
I.  Chaboisssei    Nyman    (iiomen).    —    Microspores  couvertes 

d'épines  saillantes. 
I.  adspersa  Braun.  —  Microspores  à  tubercules  peu  saillants, 

B, — S, -sect.  Velatœ.  —  Epiderme  foliaire  sans  linéoles  brunes  ;  voile 
souvent  développé  et  presque  complet.  Macrospores  à  tuber- 
cules espacés,  inégaux,  et  plusieurs  volumineux. 

I,  tenuissima  Boreau.  —  Bulbe  grêle  et  fragile;  macrospores 
ne  dépassant  pas  0,3  mm.  dediam.;  microspores  épineuses. 

I.  velata  Braun.  —  Bulbe  compact;  macrospores  de  0,4  à 
0,6  mm.  ;  microspores  épineuses. 

I.  Boryana  Du  Rieu.  —  Bulbe  compact;  macrospore  de  0,3  à 
0,4  mm.  de  diam.  ;  microspores  lisses  ou  tuberculeuses,  non 
épineuses. 

C.  —  S. -sect.  Setaceag.  —  Epiderme  sans  linéoles  brunes  ;  voile  pres- 
que nul  ;  macrospores  à  surface  rugueuse,  farineuse,  sans  tu- 
bercules saillants. 

I.  setacea  Delille.  —  Ligule  allongée;  bords  membraneux  de 
la  feuille  étroits  et  s'élevant  peu  le  long  du  limbe. 


98  JOURNAL  DE  BOTANIQUK 

3^  Sect.  terrestres  Braun.  —  Plantes  jamais  submergées;  feuilles 
pourvues  d'hypoderme  et  de  stomates,  les  externes  persis- 
tantes sous  forme  de  phyllopodes  noirâtres  et  indurés;  voile 
complet. 

I.  Hystrix  Du  Rieu.  —  Phyllopodes  à  prolongements  très  iné- 
gaux, les  latéraux  souvent  en  forme  de  longues  cornes;  mi- 
crospores épineuses;  macrospores  tuberculeuses. 

I.  Durisei  Bory.  —  Phyllopodes  tronqués  à  prolongements 
courts;  microspores  légèrement  tuberculeuses;  macrospores 
scrobiculées. 


NOTES  BIOLOGIQUES  SUR  LES  POTAMOGETON 

(Suite.) 
Par  M.  C.  SAUVAGEAU. 

Lorsque  le  Pot.  pusillus  est  dépourvu  de  fleurs  ou  de 
fruits,  il  ressemble  beaucoup  au  P.  trïclioides ,  si  bien  que  dans 
beaucoup  de  Flores  on  les  considère  comme  appartenant  à  une 
même  espèce.  Le  P .  pJLSillus  peut  aussi  produire  en  grande 
abondance  des  boutures  hibernantes  en  forme  de  bourgeon 
compact,  mais  les  deux  ou  trois  feuilles  étroites  et  raides  qui, 
dans  le/',  trïchoides,  précèdent  le  bourgeon  proprement  dit, 
sont  remplacées  ici  par  des  feuilles  un  peu  plus  courtes  que  les 
feuilles  ordinaires,  mais  qui  possèdent  la  même  largeur  et  la 
même  structure.  Les  entre-nœuds  qui  leur  correspondent  sont 
légèrement  plus  épais  que  les  entre-nœuds  inférieurs;  ceux  du 
bourgeon  proprement  dit  sont  également  un  peu  plus  épais.  Les 
ligules  jouent  encore  ici  un  rôle  important,  mais  le  plus  souvent 
au  lieu  de  recouvrir  les  petites  feuilles  du  bourgeon  suivant 
toute  leur  longueur,  elles  en  laissent  l'extrémité  libre,  celle-ci 
s'écartant  un  peu  vers  l'extérieur,  de  sorte  que  le  bourgeon  est 
moins  régulier,  moins  lisse. 

Sur  une  coupe  faite  deux  entre-nœuds  au  moins  au-dessous 
du  bourgeon,  la  structure  de  la  tig-e  correspond  complètement  à 
celle  qui  a  été  décrite  pour  le  P.  trïchoides .  Dans  l'entre-nœud 
inférieur  au  bourgeon,  la  paroi  extérieure  de  l'épiderme  est  un 
peu  plus  épaisse  que  dans  le  cas  précédent,  et  la  cuticule  plus 
développée;  presque  tous  les  canaux  aérifères  sont  limités  par 
une  assise  sous-épidermique,  les  paquets  fibreux  sont  encore 


C.  Sauvageau.  —  Notes  biologiques  sur  les  Potamog-eton.  99 

bien  développés,  rendoderme  est  peu  épaissi,  mais  bien  lignifié. 
Toutes  les  cellules   sont   g-orgées   d'amidon.  Dans  le  premier 
entre-nœud  appartenant  au  bourgeon,  l'épiderme  n'a  plus  qu'une 
très  mince  cuticule  ;  les  paquets  fibreux  sous-épidermiques  li- 
gnifiés sont  encore  présents,  mais  le  parenchyme  est  plus  com- 
pact, les  cellules  plus  nombreuses;   le  parenchyme,   en  multi- 
pliant ses  cellules,  augmente  sa  capacité  d'emmagasinement  de 
l'amidon;  l'endoderme,  subérifié  sur  tout  le  pourtour,  n'est  plus 
épaissi.  Dans  le  deuxième   entre-nœud  du  bourgeon,  le  paren- 
chyme est  encore  plus  compact  que  dans  l'entre-nœud  précé- 
dent ;  les  paquets  fibreux  sont  indiqués  seulement  par  des  cel- 
lules non  épaissies,  non  lignifiées,  et  remplies  d'amidon  comme 
leurs  voisines;  elles  ont  atteint  toute  leur  différenciation  et  ne 
s'épaissiront  plus,  même  pas  sur  la  plante  provenant  de  la  ger- 
mination de  la  bouture.  L'endoderme  n'est  plus  subérifié  que  sur 
le  milieu   des  parois  radiales.    Cette   structure  reste  la  même 
jusqu'au  sommet   du  bourgeon.    Bien  que  les  paquets  fibreux 
n'existent  plus  comme  tels,  ils  sont  cependant  indiqués  dans  le 
P.  pîisïllus,   tandis  qu'ils  disparaissent  complètement  dans  le 
P.  irïchoides.  J'ai  retrouvé  cette   même   particularité    sur   des 
exemplaires  récoltés  en  Amérique. 

M.  Morong  (i)  {loc.  cit.  p.  41)  a  séparé  du  P.  piisilhis  L. 
la  variété  major  Pries,  pour  en  faire  le  P.  major  (Fries)  Morong. 
Il  signale  chez  cette  espèce  la  présence  de  bourgeons  hibernants, 
semblables  à  ceux  du  P.  piisilliis,  mais  moins  communs.  Le  même 
auteur  reconnaît  quatre  variétés  de  P.  pusillus  :  Panormitamis 
(Biv.)  Movong^  polyphyliics  Morong,  eloiigattis  Bennett  et  Stur- 
rockii  Bennett,  en  plus  de  la  forme  type  ou  var.  vulgarïs  Fries. 
Deux  d'entre  elles  seulement  posséderaient  des  boutures  ;  la  var. 
polyphylhis  ne  fleurirait  pas,  mais  serait  abondamment  pourvue 
de  boutures.  Il  me  paraît  probable  cependant  que  toutes  doivent 
produire  des  boutures,  quand  les  circonstances  extérieures  s'y 
prêtent. 

Le  Manual  of  the  Botany  d'Asa  Gray  (2)  signale  à  propos  du 

1.  Th.  Morong,  The  Naiadacese  of  north  America  (Memoirs  of  the  Torrey 
Botanical  Club,  1893).  D'après  M.  A.  Bennett  (Journal  of  Botany,  1893,  p.  185)  ce 
nom  de  P.  iiiajor  devrait,  d'après  la  loi  de  priorité,  être  remplacé  par  celui  de 
P.  Friesii  Ruprecht.  Je  cite  cette  rectification  incidemment,  ne  m'occupant  pas 
ici  de  la  synonymie  des  Potamogeton,  d'ailleurs  extraordinairement  compliquée. 

2.  Asa  Gray,  Manual  of  the  Botany  of  the  Northen  United  States,  5'  édit., 
1867,  p.  489. 


loo  JOURNAL  DE   BOTANIQUE 

P.  pusi'llus,  et  avec  un  point  de  doute,  une  variété  américaine 
geimm'par7is,  d'après  des  exemplaires  de  l'herbier  de  Robbins. 
Elle  ne  donnerait  que  très  peu  d'épis,  toujours  interrompus,  de 
3  à  6  fleurs,  et  les  fruits  n'arriveraient  jamais  à  maturité;  par 
contre,  les  bourgeons  propagateurs  seraient  très  nombreux,  et  à 
eux  seuls  multiplieraient  la  plante.  M.  Morong  [loc.  cit.  p.  47) 
a  cependant  trouvé  des  fruits,  mais  ils  sont  excessivement  rares, 
«  semblables  comme  forme  et  comme  taille  à  ceux  du  P.  pusïl- 
bis,  si  ce  n'est  qu'ils  sont  plus  aplatis  et  quelque  peu  imprimés 
sur  les  côtés  »,  et  il  a  élevé  cette  variété  au  rang  d'espèce,  Pot. 
geminiparus  (Robbins)  Morong.  J'en  ai  eu  entre  les  mains  des 
exemplaires  qui  m'ont  été  envoyés  par  M.  Farlow  et  par  M.  Mo- 
rong. Certains  d'entre  eux  sont  longs  (ils  peuvent  atteindre 
quatre  pieds,  d'après  M.  Morong),  grêles,  à  nœuds  espacés, 
tous  les  sommets  se  terminant  en  bourgeon  hibernant;  leur  base, 
radicante,  n'est  pas  ramifiée,  et  provient  de  l'allongement  direct 
de  la  bouture  ;  leur  aspect  général  rappelle  beaucoup  celui  du 
P.  pîisilhis.  D'autres  sont  très  courts,  à  feuilles  plus  sombres, 
ont  seulement  10  à  15  centimètres  de  long  (fig.  18),  également 
porteurs  de  boutures  qui  sont  plus  grosses,  mais  les  tiges  prin- 
cipales sont  supportées  par  une  tige  rampante  très  courte,  sur 
laquelle  je  n'ai  pas  pu  reconnaître  la  ramification.  Il  doit  y  avoir 
là  des  variations  que  les  différences  dans  la  hauteur  de  l'eau, 
entraînant  des  modifications  dans  la  longueur  des  individus,  sont 
insuffisantes  à  expliquer. 

Les  feuilles  qui  précèdent  le  bourgeon  proprement  dit  ne 
sont  pas  plus  modifiées  que  dans  le  P.  pusïllîis^  elles  sont  aussi 
larges  et  aussi  minces  que  dans  les  feuilles  ordinaires  ;  celles-ci 
ont  la  même  structure  que  les  feuilles  des  P.  tricJioides  et  P.  pu- 
sillus.  La  structure  de  la  tige  correspond  également  à  celle  des 
espèces  précédentes;  dans  le  bourgeon,  on  retrouve  la  même 
multiplication  des  cellules  du  parenchyme,  mais  sans  la  moindre 
trace  de  paquets  fibreux,  absolument  comme  dans  le  P.  tri- 
cJwides.  Ainsi,  par  les  feuilles  extérieures  au  bourgeon,  cette  es- 
pèce se  rapprocherait  plus  du  P.  pusïlbis,  tandis  que  la  dispa- 
rition totale  des  paquets  fibreux  dans  les  entre-nœuds  du  bour- 
geon est  un  caractère  commun  avec  le  P .  iricJioides . 

Les  feuilles  incluses  dans  le  bourgeon  hibernant  ne  portent 
point  d'ouverture  apicale,  même  après  la  germination.  Tandis 


loi 


C.  Sauvageau.  —  Notes  biologiques  sur  les  Potamogeton. 

que  dans  les  plantules  de  g^ermination  du  P.  trichoides  on  ne 
trouvait  à  la  base  que  2  ou  3  feuilles  restées  courtes,  il  y  en 
a  6  dans  le  P.  gemim'pai^iis ;  au-dessus  de  celles-ci,  les  feuilles 
ont  leurs  caractères  normaux.  Je  n'ai  pas  observé  de  plantules 
de  germination  du  P.  pusi'lhis,  mais  d'après  l'aspect  général 


Fig.  18.  —  P.  gemmipariis.  —  Individu  de  petite  taille,  porté  par  une  partie  horizontale,  et 

muni  de  sept  boutures.  (Réd.  env.  1/3.) 

du  bourgeon,  je  suis  très  porté  à  croire  que  les  feuilles  courtes 
y  sont  aussi  nombreuses  que  dans  le  P.  geimmparus . 

Parmi  les  espèces  voisines  des  précédentes,  dans  lesquelles 
M.  Morong  a  trouvé  des  boutures  semblables,  il  faut  citer  les 
Pot.foliosus  Raf.  {P.  pmtct'florîis  Pursh)  et  Pot.  rtiù'lus  Wolfg. 

Le  P.  Vaseyi  Robbins  appartient  à  la  section  des  Dïversi- 
folii;  la  majeure  partie  de  ses  feuilles  sont  submergées,  étroites, 


I02  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

et  les  feuilles  nageantes  forment  seulement  un  petit  bouquet  au 
moment  de  la  floraison.  Quand  la  plante  est  dépourvue  de  ses 
feuilles  nageantes,  elle  présente  la  plus  grande  ressemblance 
avec  les  P.  pîisillus  et  P.  trichoides.  M.  Morong  a  remarqué 
qu'elle  possède  des  bourgeons  hibernants  ;  ceux-ci  se  dévelop- 
pent sur  les  individus  à  feuilles  étroites  et  particulièrement  sur 
ceux  qui  sont  profondément  submergés  et  ne  viendront  pas  fleu- 
rir à  la  surface;  les  exemplaires  à  feuilles  étroites  que  je 
possède  portent  des  boutures  semblables  à  celles  du  P.  piisil- 
lus,  mais  très  grêles  ;  l'un  d'eux  est  encore  muni  à  sa  base  de 
la  bouture  qui  lui  a  donné  naissance,  et  plusieurs,  portant  des 
racines,  ne  sont  pas  ramifiés  à  leur  base. 

Le  P.  acutifolius  Link  possède  aussi  des  boutures  com- 
parables, mais  non  identiques,  à  celles  des  espèces  du  groupe 
précédent.  La  tige  étant  très  aplatie  au  lieu  d'être  arrondie, 
et  les  feuilles  étant  plus  larges,  il  en  résulte  que  le  bourgeon 
hibernant  a  une  section  plus  ou  moins  rectangulaire  au  lieu 
d'être  arrondie. 

J'ai  récolté  cette  espèce  en  abondance  dans  deux  localités, 
à  Blanquefort,  près  Bordeaux,  en  juillet  89,  et  à  Charvieu, 
près  Lyon,  en  juillet  93  (i);  les  tiges,  dont  beaucoup  étaient 
brisées  et  flottaient  à  la  surface  de  l'eau,  se  terminaient  pour  la 
plupart  par  un  bourgeon  plus  épais  que  les  bourgeons  végétatifs 
ordinaires.  Les  feuilles  qui  composent  le  bourgeon  hibernant 
arrivent  à  peu  près  toutes  à  la  même  hauteur,  mais  celles  du  centre 
sont  cependant  un  peu  plus  hautes,  dépassent  parfois  d'un  demi- 
centimètre  les  feuilles  extérieures  ;  elles  sont  un  peu  plus  étroites 
et  moins  longues  que  celles  qui  précèdent  le  bourgeon  ;  elles 
sont  enveloppées  par  les  ligules  successives,  mais  de  manière 
que  leur  sommet  dépasse  un  peu  celles-ci.  Tandis  que  les  hiber- 
nacles  des  P.  trichoides,  P.  pîisilhis,  etc.,  sont  durs,  solides, 
résistants,  ceux  du  P.  actctifolius  sont  moins  fermes;  si  on  les 
froisse  entre  les  doigts,  on  sépare  assez  facilement  les 
feuilles  qui  les  composent.  Quand  les  boutures  sont  mûres,  elles 
sont  d'un  vert  plus  sombre  que  les  feuilles  ordinaires  ;  elles  se 
séparent  de  la  tige,  soit  au  nœud  d'origine  sur  celle-ci,  soit  à 
un  nœud  situé  à  la  distance  de  quelques  feuilles  au-dessous  du 

I.  M.  Magnin  m'a  montré  des  exemplaires  récoltés  dans  ses  explorations  des 
lacs  du  Jura  et  qui  possédaient  aussi  de  nombreuses  boutures. 


C.  Sauvageau.  —  Notes  biologiques  suy  les  Potamogeton. 


lo-? 


bourg-eon  proprement  dit.  Si  leur  tige  est  courte,  elles  sont  plus 
lourdes  que  l'eau  et  tombent  au  fond  (fig.  19). 

La  structure   des  feuilles  du  bourgeon,    au  moins  des  plus 


Fig.  19.  —  P.  acuiifolhts.  —  Branche  d'un  individu  récolté  en  juillet  et  portant  trois  boutures 

(Réd.  env.   1/3.) 

extérieures,  qui  ne  s'allongeront  pas  durant  la  germination,  est 
la  même  que  celle  des  feuilles  ordinaires,  mais  elles  renferment 
une  grande  quantité  d'amidon. 

La    tige  aplatie  du  P.    acutifolms  présente   de  nombreux 


I04 


TOURNAL  DE  BOTANIQUE 

faisceaux  fibreux  sous-épidermiques 
bien  lignifiés  aux  points  où  les  murs 
de  séparation  des  canaux  aérifères 
aboutissent  à  l'épiderme.  Le  fais- 
ceau fibreux  marginal  qui  suit  le 
bord  des  ailes  de  la  tige  est  adossé 
à  un  étroit  faisceau  conducteur.  Ces 
mêmes  faisceaux  se  retrouvent  aussi 
développés  et  lignifiés  dans  les 
entre-nœuds  inférieurs  du  bourgeon 
hibernant;  les  canaux  aérifères,  au 
lieu  d'être  limités  par  l'épiderme, 
sont  bordés  par  une  couche  paren- 
chymateuse  simple  ou  double,  per- 
mettant une  plus  grande  accumula- 
tion de  l'amidon  de  réserve. 

L'endoderme,  à  épaississements 
très  développés  dans  les  entre- nœuds 
de  la  tige,  perd  ces  épaississements 
dès  le  nœud  inférieur  à  la  bouture, 
et  bientôt  ne  conserve  plus  que  la 
bande  subérifîée  caractéristique  sur 
les  parois  radiales.  Lorsque  le  cy- 
lindre central  possède  des  cellules 
conjonctives  sclérifiées,  celles-ci  per- 
sistent suivant  plusieurs  entre-nœuds 
du  bourgeon.  Ce  sont  donc  les 
épaississements  de  l'endoderme  qui 
disparaissent  les  premiers. 

Les  bouturesgerment  comme  cel- 
les des  F.  trîchoi'des,  P .  geinnn'pa- 
rzis,  etc.,  par  allongement  des  entre- 
nœuds de  la  bouture  ;  les  nœuds 
portent  plusieurs  longues  racines 
(fig.  20).  Dans  les  plantes  de  germi- 
nation, les  faisceaux  fibreux  sclérifiés 


Fig.  20.  —  P.  actitifolitis.  —  Portion  inférieure  d'un 
individu  provenant  de  la  germination  d'une  bou- 
ture. La  partie  supérieure  a  été  supprimée. 


C.  Sauvageau.  —  Noies  biologiques  sur  les  Potamog-eton.  105 

apparaissent  les  premiers;  c'est  seulement  plus  haut  que  l'endo- 
derme épaissit  ses  cellules.  Souvent  les  feuilles  de  la  bouture 
pourrissent  moins  vite  que  celles  qui  sont  nées  au-dessus.  J'ai 
arraché  un  très  grand  nombre  d'exemplaires  de  P .  actUijolÙLS, 
dont  quelques-uns  avaient  plus  de  deux  mètres  de  longueur  ; 
je  n'ai  jamais  vu  de  ramifications  aux  nœuds  inférieurs  ni  de 
ramification  en  sympode  rampant  en  aucun  point  de  la  longueur 
de  la  tige.  Chaque  feuille  de  la  bouture  hibernante  possède  à  son 
aisselle,  et  très  bien  protégé  par  la  ligule,  un  minuscule  bour- 
geon, mais  que  je  n'ai  jamais  vu  se  développer. 

Bien  que  la  bouture  appartienne  à  un  type  un  peu  différent 
de  celui  du  P .  trichoïdes,  on  peut  donc  dire  que  les  choses  s'y 
passent  de  la  même  façon.  Comme  dans  cette  espèce  aussi,  et 
comme  chez  le  P.  pectïnatîis ^  on  trouve  souvent  un  seul  rameau 
à  l'aisselle  des  feuilles  végétatives,  mais  les  nœuds  supérieurs 
en  portent  souvent  deux  et  trois,  le  plus  rapproché  de  l'axe 
naissant  le  premier.  Le  défaut  de  ramification  de  la  base  est 
donc  compensé  par  une  ramification  abondante  des  parties  plus 
élevées. 

Je  n'ai  pas  étudié  le  P.  obtusifolius  Mertens  et  Koch  au 
point  de  vue  de  la  ramification  ni  des  boutures.  D'après  Irmisch 
{loc.  cit.  p.  22),  il  possède  un  rhizome  et  des  pousses  de  réserve; 
la  partie  rampante  pourrirait  à  l'automne,  et  par  conséquent  ne 
servirait  pas  à  conserver  la  plante  durant  l'hiver.  Irmisch  ne  l'a 
d'ailleurs  vue  qu'en  grande  partie  décomposée  ;  elle  porterait 
parfois  à  son  extrémité,  au  lieu  de  la  pousse  dressée  habituelle, 
un  gros  bourgeon  d'environ  deux  pouces  de  longueur,  formant 
un  corps  allongé,  comprimé,  tétragone,  s'atténuant  au  sommet 
et  à  la  base  {loc.  cit.  pi.  II,  fig.  47),  dont  le  côté  large  corres- 
pond à  la  surface  des  feuilles  et  le  côté  plus  étroit  au  bord  des 
feuilles,  et  que  l'auteur  considère  comme  un  bourgeon  hibernant. 
Beaucoup  de  tiges  dressées  formaient  au  sommet  de  leurs  ra- 
meaux des  bourgeons  semblables. 

Il  me  paraît  possible  que  l'auteur  ait  fait  ici  quelque  confu- 
sion ;  la  grande  ressemblance  des  rares  boutures  signalées  sur  la 
tige  rampante  avec  les  nombreuses  boutures  qui  terminent  les 
ramifications  de  la  tige  dressée  tient  peut-être  à  ce  qu'elles  pro- 
viennent de  quelques-unes  de  celles-ci,  tombées  sur  le  sol.  Mais 
je  ne  voudrais  rien  affirmer.  Je  dois  dire  seulement  que  le  para- 


io6  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

graphe  du  livre  d'Irmisch  qui  concerne  le  P .  obtusïfolms  est 
écrit  avec  une  moins  grande  précision  que  les  autres,  et  que  le 
dessin  qu'il  donne  de  la  bouture  ne  répond  qu'imparfaitement  à 
sa  description. 

D'après  Irmisch,  à  l'aisselle  de  toutes  les  feuilles  du  bourgeon 
hibernant  de  la  bouture,  sont  aussi  de  très  petits  bourgeons,  et 
l'auteur  considère  comme  vraisemblable,  qu'au  printemps  sui- 
vant, un  ou  plusieurs  d'entre  eux  se  développent  pour  donner 
de  nouvelles  plantes.  S'il  en  était  ainsi,  les  boutures  du  P .  obtii- 
sifolius  seraient  comparables,  non  plus  à  celles  des  P .  tricJioides , 
P.  acutifolms ,  etc.,  mais  à  celles  du  P.  crispiis.  Il  me  paraît 
plus  vraisemblable  de  supposer  que  ces  petits  bourgeons  axil- 
laires  subissent  le  même  sort  que  ceux  du  P.  acîLtifolius  et  ne  se 
développent  pas  davantage. 

La  description  de  M.  Schenck  (loc.  cit.  p.  98)  ne  nous  apprend 
rien  de  particulier  sur  ce  sujet,  car  elle  est  évidemment  inspirée 
par  le  travail  d'Irmisch,  et  M.  Morong  {loc.  cit.  p.  41)  se  con- 
tente de  dire  que  le  P .  obttLsifolius  «  produit  rarement  des  bou- 
tures » .  (A  sîuvre) 


-*- 


LES  UREDINEES  ET  LEURS  PLANTES  NOURRICIERES 

SUPPLÉMENT 

{Suite.') 

Par  M.  Georges  POIRAUL.T. 


Ombellifères. 
Daucus  Carota  .    .    . 


Angelica 


Peucedanum  oreoselinum 


»  parisiense 

»  Cervaria 

»  palustre 

Ferula  Ferulago   .    . 

Seseli  glaucum  .    .    . 

Bunium 

Fœniculum  officinale 


Puce.  Pimpinellae  Strauss. 

Puce.  Bunii  DC. 

Puce.  Ang-eliese  Schum.  =  Puce.  buUata  Pers. 

^cid.  AngelicaeThûm.  se  rattache  peut-être 

au  Puce,  bullata. 
Puce.  Oreoselini  Strauss  (S,  U,  T).  —  S  et 

T  apparaissent  d'abord  ;  U  se  forme  seul 

plus  tard. 
Puce,  bullata  Pers. 
id. 
id. 
^cid.  Ferulae  Rouss. 
Puce,  bullata  Pers. 
Puce.  Bunii  DC. 
iEcid.  Ferulai  (i838)=vEcid.  Fœniculi  (1838). 


G.   l'oïKAULT.  —  Les  Urédinées  et  leurs  plantes  nourricières.  107 

Sium  latifolium Urom.  lineolatus  Desmaz.  (E).  —  U  et  T  sur 

le  Scirpus  maritimus. 

Pimpinellasaxifraga,    .    .    .     Puce.  Pimpinellae  Strauss  (E,  U,  T). 

Sanicula  europaea Puce.  Sanieulaî  Grev.  (E,  U,  T).  —  Il  y  au- 
rait de  plus  un  Mcid.  Saniculœ  distinct. 

Sambucinées. 

Lonicera  Caprifolium  .    .    .  .^cid.  Perielymeni  Schum.  (S,  E). 

»         alpigena id. 

»         caerulea id. 


RUBIACÉES. 

Galium  sylvaticum  .    . 
»        palustre.  .    .    . 
Crucianella  angustifolia 

Valérianées. 

Valeriana  tuberosa  .    . 

»        montana   .    . 

Valerianella  diseoidea. 

Composées. 
Adenostyles  albifrons  . 

Petasites  albus  .... 

»         niveus.    ,    .    . 

Homogyne  alpina.    .    . 


Solidago .    .    . 
Aster  trinervis 


î       aeris 

Doronicum  scorpioides 
Senecio  Jacobaîa  .    .    . 


nemorensis. 


»  aquatieus.  .  . 
Cacalia  atriplicifolia.    . 

»        suaveolens   .    . 

Ligularia  [in  hortis) .    . 

Artemisia  vulgaris  .    . 

»  Dracunculus 


Puce.  Galii  Pers. 
id. 
id. 


Urom.  Valerianae  Schum.  (E,  U,  T). 

id. 
iËeid.  Valerianellas  Biv. 


Coleosporium  Sonehi  Pers.  (U,  T). 
Urom.  Cacalia;  DC.  (U,  T). 
Puce,  conglomeiata  Kunze  et  Schm. 
Coleosporium  Sonehi  Pers. 

id. 

id. 
Puce,  conglomerata  K.  et  Schm. 
Puce.  Virg-aureae  DC. 

Puce.  Cnici  oleracei  Desmaz.  :=  Puce.  Aste- 
ris  Duby  (T^). 

id. 
Puce.  Hieraeii  Schum. 

^eid.  Senecionis  Desmaz.  =:  forme  éeidienne 
du  Puce.  Schœleriana  dont  les  formes  U  et 
T  se  trouvent  sur  le  Carex  arenaria. 
Coleosp.  Senecionis  Pers. 
Puce,  cong-lomerata  K.  et  Schm. 
Puce,  sylvatiea  Sehrôt.  (E).  —  U   et  T  sur 

Carex. 
Puce,  conglomerata  K.  et  Schm. 

id. 
Coleosp.  Caealiae  Magnin. 
Coleosp.  Sonehi  Pers. 

id. 
Puce.  Tanaceti  DC. 

id. 


io8 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 


Achillea  Ptarmica Puce.  Vulpinge  Magri.    (E).  —  U   et  T  sur 

Car  ex. 

Puce.  Cnici  oleracei  Desmaz. 

Puce.  Millefolii  Fûck. 

Pycnomon  Aearna Puce.  Tanaeeti. 

Cirsium  laneeolatum    .    .    .      Puce.  Cirsii  lanceolati  Schrôt.  (E,  T). 

Puce.  Hieracii  Schum.  (U,  T). 

Puce,  dioicce  Mag-n.  (E).  —  U  et  T  sur  Carex 

dioica. 

Puce.   Cnici  oleracei   Desmaz.  (T).  ^=  Puce. 

Asteris  Duby. 

»         palustre id. 

Puce,  dioicai  Magn.  (E).  —  U  et  T  sur  Carex 

dioica. 

»        oleraceum  ....  id. 

Puce.  Hieracii  Schum. 

Puce.  Cnici   oleracei  Desmaz.   (T).  =  Puce. 

Asteris  Duby. 

»        heterophyllum    .    .     Puce.  Cirsii  heterophylli  Magn.  f 

Puce.  Andersoni  B.^=Pucc.  subteeta  Rostr.  f 

Puee.  dioicae  Magn.  (E). 

»         Erisithales  ....     Puce.  Cirsii  Erisithalis  Magn.  f 

Echinops Puce.  Echinopis  Haszl.  f 

Puce.  Hieracii  Schum. 

Carduus  tenuiflorus  ....  id. 

Centaurea  nigra id. 

Puce.  Centaurea;  Mart.  (S,  U,  T). 

»  jacea Puce,  tenuistipes  Rost.   (E).   —  U  et  T  sur 

Carex  tmiricata.  f 

Puce.  Hieracii  Schum.  (S,  U,  T). 

»  Cyanus ^^id.  Cyani  DC. 

Puce,  suaveolens  Pers. 

Puce.  Hieracii  Schum. 

»  montana  ....     Puce,  montana  Fiick.  (E,  U,  T). 

Puce.  Cnici   oleracei   Desmaz.  (T,)  =  Puce. 

Asteris  Duby. 

»  vScabiosa ....  id. 

^cid.  Centaureae  Scabiosae  Magn. 

»  Calcitrapa   .    .   .     Puce.  Hieracii  Schum. 

»  aspera id. 

»  nicaeensis.    .    .    .     Puce.  Cnici  oleraeeri  Desmaz. 

5  napifolia  ....  id. 

{A  suivre.) 

Le  Gérant  :  Louis  Morot. 


Paris.  —  J.  Merscîi,  imp.  i:2,  PI.  Denfei't-Kochereau. 


8*  ANNEE,  N"  6.  i6  MARS  1894. 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Directeur:  M.  Louis  MOROT. 


NOTES 

SUR 

QUELQUES  PLANTES  RARES,  NOUVELLES  ou  CRITIQUES 

DE    TUNISIE 
(Suite) 

Par  M,    Ed.    BONNET. 

Iris  Fontanesii  Godr.  et  Gren.  FL  Fr.  III,  245;  Iris  Xî- 
phium  Desf.  FL  atl.  (non  L.)  ;  Xiphium  Fontanesii  Baker, 

En  séparant  de  V Iris XïpJmim'L,.  (Xiphmin  viilgareWxW)  la 
plante  décrite  sous  ce  nom  par  Desfontaines,  Godron  ignorait 
que  le  véritable  /.  Xiphïîiui  est  aussi  répandu  en  Algérie  que 
1'/.  Fontanesn\  il  n'est  donc  pas  inutile  de  constater  que  c'est 
bien  cette  dernière  espèce  qui  existe  seule  dans  l'herbier  de  la 
Flore  Atlantique  et  que  Desfontaines  n'a  point  recueilli  en  Bar- 
barie \ I.  Xiphùim.  Dans  sa  Monographie  des  Iridées,  M.  Baker 
caractérise  le  Xiphiiun  Fontanesii  de  la  façon  suivante  : 
«  The  only  appréciable  mark  of  différence  from  X.  vulgare, 
isinthe  présence  of  a  cylindrical  tube  betwen  the  perianth  seg- 
ments and  the  ovary  [Gardjt.  Chron.   1876  p.  559)  ». 

Il  n'existe  aucune  figure  récente  de  1'/.  Fontanesii^  mais 
cette  plante  me  paraît  assez  exactement  représentée  dans  VUor- 
tîis  cystettensis  de  Basile  Besler  (class,  sestiv,  ord,  3  fol.  4  fig. 
2)  parmi  les  1 1  figures  de  cette  iconographie  qu'Ehrhart  rapporte 
à  son  I.  Xiphiîmi{Beitrag.Y\l^  139)- 

Golchicum  montanum  L.  Sp.  342. 

En  raison  de  l'insuffisance  de  la  diagnose  du  Species,  des 
synonymes  cités  et  de  l'indication  «  habitat  in  Hispania  et  Hel- 
vetia  »,  les  auteurs  ont  identifié  l'espèce  Linnéenne  tantôt  avec 
le  C.  bîilbocodioides  M.  B.,  tantôt  avec  le  C.  Bertolonii  Ste.v.\ 
Parlatore  a  même  cru,  sans  aucune  preuve,  qu'il  s'agissait  du 
Merendera  Bulbocodizim  Ram.    Plus   récemment,    M.   Baker, 


no  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

dans  sa  Révision  des  Colchicacées  {in  Jotini.  Linn.  Soc.  XVII, 
433),  a  démontré  que  Linné  avait  créé  son  espèce  sur  un  Col- 
chique qui  lui  avait  été  envoyé  d'Espagne  par  Lœfling,  lequel 
n'est  que  le  C.  bitlbocodioides  de  Marschall  et  des  modernes. 
Quant  au  C.  moniaiuLniViQ.'sS..  (non  L.),  les  botanistes  algériens 
s'accordaient  à  le  considérer  comme  identique  au  C.  Bertolonii 
Stev.,  ce  que  confirme  l'étude  des  spécimens  récoltés  par  Des- 
fontaines. Les  C.  inontaiuLm  L.  (C  bitlbocodioides  M.  B.)  et 
C.  Beriolonii  Stev.  existent  l'un  et  l'autre  en  Tunisie  mais  ils 
y  sont  rares  ;  le  premier  a  été  observé  près  de  Bou-Chebka, 
par  M.  Patouillard,  et  le  second,  par  le  D""  V.  Reboud,  aux  envi- 
rons de  Beccaria. 

Scilla  villosa  Desf.  FI.  atl.  I.  299.  —  FI.  janvier-février. 

Cette  belle  espèce,  indiquée  d'abord  aux  environs  de  Khai- 
rouan  par  Desfontaines  et  retrouvée  plus  tard  près  de  Gabès 
par  le  regretté  Kralik,  est  assez  répandue  dans  les  sables  et 
les  lieux  arides  du  sud  de  la  Régence  à  Sfax,  à  Bou-Ahmran, 
au  djebel  Berda,  à  Bir  el  Ahmar,  à  Gafsa,  entre  sidi  Aich  et 
bir  Mekidès,  à  Teboulbou,  sur  les  bords  de  l'oued  Magroun, 
entre  Douiret  et  oued  Bou-Recheb  ;  elle  existe  également  aux 
îles  Kerkenna  et  Djerba;  dans  le  nord  elle  remonte  jusqu'à 
Maharès. 

En  dehors  de  la  Tunisie,  le  6*.  villosa  n'a  été  mentionné 
qu'aux  environs  de  Tripoli  par  Dickson  i^Bot.  Mag.  1833  tab. 
32 II)  et  encore  cette  station  est-elle  douteuse,  la  plante  n'y 
ayant  plus  été  revue  depuis  cette  époque. 

Gagea  fibrosa  R.  et  S.  Syst.  VII,  552  ;  D.  R.  Ail.  FI.  Alg. 
tab.  45  bis  fig.  3  ;  Ornithogalum  fibrosum  Desf.  FI.  atl.  I,  294 
tab.  84. 

Espèce  créée  sur  une  plante  des  environs  de  Khairouan  ;  les 
échantillons  conservés  dans  l'herbier  de  Desfontaines  sont  pré- 
cisément ceux  qui  ont  servi  de  modèle  pour  la  planche  84  du 
Flora  atlantica.  Je  ne  connais,  dans  toute  la  Régence,  aucun 
Gagea  qui  concorde  absolument  avec  la  figure  de  Desfontaines  ; 
mais,  malgré  les  différences  qui  existent  entre  V Ornithogalimi 
fibrosuvi  de  la  Flore  Atlantique  et  le  Gagea  fibrosa  tel  qu'il 
est  représenté  dans  l'Atlas  de  la  Flore  d'Algérie,    il  me  paraît 


Ed.  Bonnet.  —  Sur  quelques  plantes  rares  de  Tunisie.  m 

impossible  de  séparer  ces  deux  plantes  ;  la  première  de  ces 
figures  a  été  faite  sur  des  individus  imparfaitement  développés 
et  dont  la  préparation  laissait  à  désirer;  pour  la  seconde,  elle 
résulte  de  la  combinaison  de  deux  échantillons  différents  :  à 
l'un,  le  dessinateur  a  emprunté  seulement  la  bulbe,  à  l'autre 
toutes  les  parties  aériennes,  celui-ci  ne  présentant  pas,  dans 
ses  org-anes  souterrains,  d'une  façon  bien  évidente,  la  dispo- 
sition des  fibres  radicales  qui  est,  il  faut  le  reconnaître,  le 
principal  et  presque  l'unique  caractère  distinctif  des  G.fibi'-osa 
et  arvensis ;  au  reste,  lorsqvie  le  G.  arvensis  croît  dans  les  sables 
arides,  ses  fibres  radicales  ont  une  tendance  manifeste  à  s'indurer 
et  à  se  contourner  autour  de  la  bulbe,  sans  cependant  l'enve- 
lopper complètement  comme  dans  les  G.  fîbrosa  R.  et  S.  et 
G.  GranaielliVzxX.  [G.  inauritanica  D.  R.). 

Allium  odoratissimum  Desf.  FI.  atl.  I,  289  tab.  83  et 
herb.  ! 

Plante  bien  voisine  de  VA.  rosetun  L.  dont  elle  ne  serait, 
suivant  M,  Cosson  (in  Bull.  Soc.  bot.  XXII,  50),  qu'une  va- 
riété; indiquée  par  Desfontaines  aux  environs  de  Gafsa  et  de 
Tozzer,  a  été  retrouvée  dans  l'oasis  de  Metrech  par  A.  Letour- 
neux.  Des  divers  caractères  mentionnés  dans  la  Flore  Atlan- 
tique, celui  des  tuniques  extérieures  de  la  bulbe  criblées  de 
pores  se  retrouve  également  chez  VA.  roseiim  végétant  dans  les 
sables;  j'ai  de  même,  quoique  plus  rarement,  observé  VA.  ro- 
seîLin  avec  des  feuilles  linéaires-charnues  et  des  fleurs  blanches  ; 
restent,  pour  caractériser  VA.  odoratissiimim.,  la  forme  des 
divisions  périgonales,  assez  inexactement  figurées  par  Desfon- 
taines, et  la  longueur  des  étamines  ;  je  ne  mentionne  que  pour 
mémoire  l'odeur  suave  des  fleurs,  signe  trop  fugace  et  impos- 
sible à  constater  sur  le  sec. 

Rœmer  {Sysf.  VII,  1131),  Kunth  {Emuji.  V,  440)  et  plus 
récemment  Regel  {^Alh'or.  monogr.  n°  75)  ont  à  tort  confondu, 
avec  VA.  odoratissimiLin  Desf.,  VA.  deseriovîtm  Fortsk,,  espèce 
bien  différente  que  MM.  Ascherson  et  Schweinfurth  considèrent 
comme  spéciale  au  désert  oriental  d'Egypte;  par  suite  de  cette 
confusion.  Regel  a  été  amené  à  classer  les  A.  roseicm  L.  et 
odoratïssimiun  Desf.  dans  deux  sections  différentes,  en  sépa- 
rant ces  plantes  si  affines  par  une  série  de  140  espèces  ;  la  pre- 


112  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

mière  conserve  sa  place  dans  la  section  MoHuin,  tandis  que  la 
seconde  est  reléguée  dans  la  section  Schœnoprasitm  (cf.  Allio- 
rum  adhuc  cognitorunt  inonographia  n°®  75  et  218,  vciActa  Hort. 
Petropol.  III).  (A  suivre.) 

NOTES  BIOLOGIQUES  SUR  LES  POTAMOGETON 

(Suite.) 
Par    M.    C.    SAUVAGEAU. 

P.  perfoliatus  L. 

A  la  fin  de  l'automne,  les  tiges  dressées  et  les  tiges  rampantes 
du  P .  perfoliatus  meurent  et  pourrissent,  même  avant  l'arrivée 
des  gelées,  qu'elles  aient  fleuri  ou  non.  Souvent,  les  individus 
d'arrière-saison  sont  très  grêles.  Les  entre-nœuds  antérieurs  du 
rhizome,  plus  gros  et  plus  courts  que  ceux  qui  les  précèdent, 
d'un  blanc  jaunâtre,  portant  de  une  à  cinq  pousses  dressées, 
courtes,  blanches,  courbées,  constituent  une  bouture  persistant 
durant  tout  l'hiver  (fig.  21).  Tout  se  passe  comme  si  les  bran- 
ches feuillées  qui  se  développent  en  automne,  au  lieu  d'être  des- 
tinées à  produire  des  fruits  au  même  titre  que  les  tiges  estivales, 
n'avaient  d'autre  rôle  que  de  prolonger  la  période  d'assimilation, 
et  de  permettre  l'accumulation  des  réserves  dans  les  boutures. 
Si,  à  la  fm  de  la  végétation,  ou  après  les  gelées,  on  remue  le 
sol  dans  lequel  croissait  le  P .  perfoliahts ,  on  trouve  les  parties 
rampantes  et  dressées  complètement  pourries  ;  les  boutures 
seules  persistent,  raides,  cassantes,  et  dès  qu'elles  sont  extraites 
du  sol,  elles  viennent  flotter  à  la  surface  de  l'eau. 

Lorsque  ces  boutures  restent  enfouies  dans  le  sol,  sous  l'eau, 
elles  sont  plus  ou  moins  protégées,  au  moment  des  froids,  par 
l'épaisseur  de  la  glace  qui  les  recouvre.  Elles  sont  cependant 
assez  résistantes  ;  ainsi,  des  boutures  retirées  du  sol,  et  aban- 
données flottantes  à  la  surface  de  l'eau,  furent  englobées  dans  la 
couche  de  glace  qui  se  forma  peu  après  et  y  restèrent  pendant 
trois  jours.  Puis,  on  brisa  la  glace,  et  une  fois  que  les  boutures 
furent  débarrassées  de  celle  qui  les  enveloppait,  les  unes 
furent  abandonnées  dans  l'eau  à  la  température  du  laboratoire  ; 
elles  commencèrent  à  germer  après  quatre  ou  cinq  jours;  les 
autres,  une  douzaine  environ,  furent  portées  dans  l'étuve  à  30", 
et    vingt-quatre   heures    après   elles   commençaient  à    germer 


C.  Sauvageau.  —  Notes  biologiques  sur  les  Potamog-eton. 


II- 


J-,".'-   G^n^r 


Fig.  21.  —  P.  ferfoliatus.  —  Individu  d'arrière-saison,  récolté  eu  novembre  au  parc  de  la 
Tête-d'Or.  Les  deux  tiges  dressées  et  la  partie  de  la  tige  rampante  qui  leur  correspond 
sont  destinées  à  pourrir  sans  fleurir.  La  bouture  de  l'extrémité  antérieure,  plus  grosse, 
porte  trois  pousses  dressées,  mais  que>  le  dessin  représente  trop  droites;  elles  sont  en 
réalité  arquées,  à  convexité  tournée  en  avant.  (Réd.  env.  1/3.) 


114  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

(fig.  22).  Les  pousses  de  la  bouture  perdent  de  leur  courbure, 
les  feuilles  écailleuses  qui  recouvrent  leur  sommet  s'écartent, 
s'épanouissent,  et  les  feuilles  parfaites  apparaissent  dès  le  troi- 
sième jour  de  la  mise  à  l'étuve. 

Dans  les  germinations  de  boutures,  la  pousse  dressée  la 
plus  ancienne  est  celle  qui  se  développe  la  première,  mais  plus 
tard  les  autres  la  dépassent  souvent  en  vigueur.  C'est  seule" 
ment  assez  tardivement  que  le  bourgeon  situé  à  l'aisselle  de  la 
2°  feuille  de  la  dernière  génération  de  la  bouture  s'allonge 
pour  continuer  le  rhizome.  Les  nœuds  inférieurs  de  chacune 
des  nouvelles  tiges  dressées  portent  une  couronne  de  racines 
couvertes  de  poils  absorbants  ;  ceux  de  la  tige  rampante  de  la 
bouture  en  restent  très  souvent  dépourvus.  C'est  généralement 
à  l'aisselle  de  la  5*^  ou  de  la  6^  feuille  écailleuse  que  se  déve- 
loppe la  première  ramification  en  sympode. 

J'ai  recommencé  plusieurs  fois  l'expérience  de  boutures  prises 
dans  la  glace,  et  j'ai  toujours  vu  une  germination  très  rapide 
dans  l'étuve  à  30".  Toutefois,  comme  je  l'ai  dit  précédemment, 
aucune  des  boutures  que  j'ai  portées  à  — 15°  n'a  résisté  à  cet 
abaissement  de  température  ;  peut-être  l'expérience  avait-elle 
été  faite  trop  brusquement. 

Anatomie.  —  La  tige  dressée,  considérée  au  milieu  d'un 
entre-nœud,  possède  sous  l'épiderme  une  assise  sous-épidermique 
et  plusieurs  rangées  de  canaux  aérifères  ;  les  faisceaux  corti- 
caux sont  constamment  absents.  Les  cellules  de  l'endoderme, 
épaissies  en  O,  laissent  assez  fréquemment  des  places  perméa- 
bles suivant  lesquelles  les  cellules  sont  simplement  subérifiées 
sur  leurs  faces  radiales.  Le  cylindre  central  comprend  huit  fais- 
ceaux. Les  deux  faisceaux  du  plan  médian  (foliaires)  sont  les 
plus  importants  ;  l'un,  plus  fort  que  l'autre,  s'avance  davantage 
vers  l'intérieur,  et  est  entouré  par  trois  masses  libériennes,  une 
externe  et  deux  latérales  ;  l'autre  possède  une  seule  masse  libé- 
rienne externe.  De  chaque  côté,  sont  trois  faisceaux  libéro- 
ligneux,  bien  distincts  l'un  de  l'autre.  Celui  de  ces  trois  fais- 
ceaux qui  est  au  milieu  (foliaire)  fait  souvent  saillie  à  l'exté- 
rieur et  déforme  le  pourtour  du  cylindre  central.  Chacun  de  ces 
faisceaux  est  bordé  intérieurement,  et  aussi  dans  le  péricycle, 
par  quelques  cellules  épaissies  et  lignifiées. 


C.  Sauvageau.  —  Noies  biologiques  sur  les  Potamog-eton.  115 

La  structure  de  l'écorce  du  rhizome  est  semblable  à  celle  de 
latÎQfe  dressée.  Un  certain  nombre  des  éléments  de  l'endoderme 
sont  subérifiés  sur  tout  leur  pourtour.  Les  deux  faisceaux  du 
plan  médian  sont  presque  toujours  égaux  l'un  à  l'autre,  celui 
qui  dans  la  tige  dressée  avait  trois  groupes  libériens  n'en  ayant 


Fig.  22.  —  P.  pcrfoliatus.  —  Etats  successifs  de  la  germination  des  boutures  obtenue  à 
l'étuve  au  laboratoire,  en  janvier.  (Malgré  la  diflférence  d'aspect  de  ces  premières  feuilles, 
elles  appartiennent  bien  à  la  même  espèce  et  aux  mêmes  individus  que  celles  de  la  figure 
précédente.)  (Réd.  env.   1/3.) 

plus  qu'un  externe.  Enfin,  il  est  très  fréquent,  mais  non  cons- 
tant, que  deux  des  trois  faisceaux  latéraux  se  fusionnent  ensem- 
ble, de  sorte  que  le  cylindre  central  possède  un  total  de  six 
faisceaux  au  lieu  de  huit.  Chacun  d'eux  possède,  sur  son  bord 
interne,  quelques  cellules  conjonctives  épaissies  et  lignifiées, 
mais  moins  fortement  que  dans  la  tige  dressée. 


ii6  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

La  structure  des  pousses  des  boutures  est  la  même  que  celle 
des  tiges  dressées,  sauf  que  les  parois  endodermiques  sont  su- 
bérifiées  sans  être  épaissies,  et  que  les  cellules  conjonctives 
lignifiées  du  cylindre  central  sont  absentes.  L'écorce  de  la  partie 
rampante  des  boutures  présente  parfois  une  double  assise  sous- 
épidermique,  et  un  dédoublement  des  cellules  des  murs  de  sépa- 
ration des  canaux  aérifères,  mais  parfois  aussi  ces  modifications 
ne  se  présentent  pas,  et  la  structure  est  alors  la  même  que  celle 
d'un  rhizome  ordinaire.  L'endoderme  est  également  subérifîé  ;  le 
cylindre  central  présente  parfois  six  faisceaux  comme  dans  le 
rhizome,  mais  souvent  les  parties  libériennes  des  faisceaux  laté- 
raux sont  fusionnées  ;  les  parties  ligneuses  se  fusionnent  aussi, 
ou,  quand  elles  sont  indépendantes,  sont  peu  distinctes  ;  il  y  a 
donc  en  tout  quatre  faisceaux  ou  tendance  à  la  réduction  à 
quatre  faisceaux. 

Tous  les  éléments  parenchymateux  des  boutures  sont  gorgés 
d'amidon. 

J'ai  observé  sur  le  P.  polyg'onifolius  Pourr.  des  boutures 
absolument  comparables  comme  forme  et  comme  dimensions  à 
celles  du  P .  perfoliatiis ;  ces  boutures,  séparées  de  leur  plante 
mère,  n'auraient  pu,  extérieurement,  être  rapportées  sûrement 
à  une  espèce  plutôt  qu'à  l'autre. 

Je  n'ai  pas  étudié  le  P.  fluitans  Roth,  mais  Royer  (loc. 
cit.,  p.  520)  considère  la  présence  des  boutures  comme  l'un  des 
caractères  qui  séparent  cette  espèce  du  P .  natans  :  «  A  l'extré- 
mité des  ramifications  du  rhizome  du  P .  flicïtaiis,  il  se  déve- 
loppe en  automne  un  groupe  de  4  ou  5  bourgeons  très  rappro- 
chés, subdigités,  à  écailles  fauves,  épaissies  et  fragiles-crustacées. 
C'est  par  ces  bourgeons  que  la  plante  continue  au  printemps  sa 
végétation.   » 

P.  lucens  L. 

Le  P.  lîicens  est,  de  toutes  les  espèces  que  je  connais,  celle 
dont  la  partie  rampante  végète  le  plus  profondément;  il  faut 
souvent  fouiller  le  sol  à  plus  de  50  centimètres  pour  retirer  les 
rhizomes.  Pendant  la  période  de  végétation  active,  les  entre- 
nœuds rampants  sont  longs,  cylindriques,  avec  un  anneau  de 
racines  à  chaque  nœud.  Les  tiges  dressées,  dans  leur  portion 


C.  Sauvageau.  —  Notes  biologiques  sicr  les  Potamogeton.  Ji7 

qui  traverse  le  sol,  portent  aussi  une  couronne  de  racines  aux 
nœuds. 

Si  l'on  arrache  un  rhizome  en  novembre  avec  suffisamment 
de  précautions  pour  l'obtenir  entier,  on  constate  que  les  dernières 
générations ,  se  terminant  par  les  tiges  feuillées,  ont  généralement 
les  entre-nœuds  de  leur  partie  rampante  moins  longs  que  ceux 
des  générations  plus  anciennes.  Enfin,  les  générations  les  plus 
jeunes  (2,  3,  4  successives)  ont  un  aspect  tout  différent;  les 
entre-nœuds  rampants  sont  courts,  épais,  trèsraides  et  très  cas- 


Fio-.  2^.  —  P.  liicens.  —  Deux  boutures  dessinées   d'après  des  exemplaires  récoltés  en  1889 

au  Jardin  botanique  de  Bordeaux. 


sants,  rétrécis  aux  nœuds  (fig.  23)  ;  on  en  trouve  même  sur  cer- 
tains exemplaires  dont  la  longueur  ne  dépasse  pas  la  largeur; 
les  écailles rt',  b,  a\  b\..,  trop  étroites,  n'enserrent  qu'imparfaite- 
ment la  tige,  elles  sont  souvent  brunes  ou  noirâtres  et  tombent 
d'assez  bonne  heure  ;  les  tiges  dressées  resteront  à  l'état  de 
bourgeons  de  un  à  quelques  centimètres,  recouverts  d'écaillés 
{c,  d,  e...)  d'un  blanc  jaunâtre  ou  roussàtre.  Ces  générations  à 
aspect  noduleux  ne  possèdent  point  de  racines,  et  aucun  bour- 
geon de  réserve  n'est  développé.  Elles  annoncent  la  fin  de  la 
végétation.  Les  entre-nœuds  rampants  anciens,  allongés,  pour- 


ii8  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

rissent  ainsi  que  leurs  tiges  dressées,  et  le  chapelet  noduleux 
rampant,  avec  ses  bourg-eons  dressés,  reste  enfoui  dans  le  sol, 
sans  subir  de  changements  jusqu'au  printemps  prochain.  Toute 
la  végétation  d'un  individu  (étant  donné  que  les  pousses  de  ré- 
serve ont  un  développement  tardif)  aboutit  donc  à  la  formation 
d'une  seule  bouture.  Les  boutures  de  P .  lucens  ne  sont  donc 
pas  un  moyen  de  propagation  de  l'espèce  au  même  degré  que 
celles  des  P .  crispus,  P.  trïchoïdes,  etc.,  mais  plutôt  un  moyen 
de  perpétuation  de  l'espèce. 

Au  printemps,  les  pousses  dressées  s'accroissent  en  émet- 
tant des  racines  à  leurs  nœuds  inférieurs,  les  bourgeons  de  ré- 
serve se  développent,  l'extrémité  rampante  de  la  bouture  s'al- 
longe elle-même  suivant  le  mode  sympodial,  et  grâce  aux 
matières  de  réserve  accumulées  dans  la  bouture,  la  reprise  de  la 
végétation  se  fait  très  activement. 

Parfois,  quand  on  retire  du  sol  les  parties  rampantes,  on 
trouve  plusieurs  entre-nœuds  noduleux  intercalés  entre  les  en- 
tre-nœuds longs,  le  tout  se  terminant  par  la  bouture  normale. 
La  première  fausse  bouture  correspond  probablement  à  une 
époque  où  la  plante  a  eu  à  lutter  contre  de  mauvaises  conditions 
extérieures,  et  où  elle  s'est  préparée  à  passer  à  l'état  de  repos, 
puis,  des  jours  meilleurs  étant  survenus,  elle  a  repris  sa  végé- 
tation active. 

Le  P .  htcens  émet  assez  fréquemment,  surtout  à  l'arrière-sai- 
son,  de  l'aisselle  des  feuilles  parfaites  de  la  tige  dressée,  des 
rameaux  qui  deviennent  des  sympodes.  Mais  je  n'ai  jamais  vu 
aucun  de  ceux-ci  produire  de  boutures  noduleuses. 

Anatomie.  —  La  tige  du  P .  lucens  ^%\.  généralement  épaisse, 
son  diamètre  étant  presque  toujours  plus  grand  sur  les  entre- 
nœuds inférieurs,  profonds,  que  sur  les  entre-nœuds  supérieurs, 
verts,  flottants;  le  parenchyme  cortical  et  le  cylindre  central 
sont  l'un  et  l'autre  plus  développés  sur  les  tiges  larges. 

Sur  une  section  transversale  d'un  entre-nœud  flottant  de  la 
tige  dressée,  l'épiderme  a  ses  parois  latérales  minces,  sa  paroi 
extérieure  épaisse,  recouverte  d'une  cuticule  très  nette,  ondu- 
lée, plissée.  Les  canaux  aérifères  sont  très  abondants;  au  point 
de  croisement  des  murs,  sont  des  faisceaux  corticaux  dont  le 
nombre  est  variable,  mais  toujours  plus  élevé  dans  les  entre- 


C.  Sauvageau.  —  Notes  biologiques  sur  les  Potamogeton.  119 

nœuds  supérieurs  que  dans  les  entre-nœuds  inférieurs.  Ainsi, 
sur  le  4°  entre-nœud  d'une  génération,  j'en  ai  compté  14,  sur 
le  5®  20,  sur  les  6°  et  7"  50,  sur  le  8®  85  et  sur  le  12''  près  d'une 
centaine.  Mais  quel  que  soit  ce  nombre,  il  n'y  en  a  guère  qu'une 
quinzaine  d'entre  eux  qui  soient  composés  de  liber  entouré  de 
fibres  sclérifiées,  les  autres  sont  simplement  fibreux,  non  libé- 
riens; parmi  les  premiers,  on  en  trouve  parfois  de  plus  larges 
qui  possèdent  un  ou  deux  petits  vaisseaux  ;  les  faisceaux  corti- 
caux sont  alors  libéro-ligneux. 


Fig.  24.  —  P.  litcens.  —  Section  transversale  du  cylindre  central  menée  au  milieu  d'un  entre- 
nœud de  la  tige  dressée  (10"  entre-nœud);  t,  t...,  tubes  criblés.  (Gross.  130.) 

L'endoderme  a  généralement  toutes  ses  cellules  épaissies  en 
U  et  lignifiées,  parfois  si  fortement  que  leur  lumière  en  est  pres- 
que obturée,  mais  cette  modification  est  parfois  très  faible  sur 
les  entre-nœuds  inférieurs  de  la  tige  dressée.  Il  n'est  cependant 
pas  absolument  nécessaire,  si  l'épaississement  existe,  qu'il  se 
fasse  en  U  ;  ainsi,  sur  tous  les  entre-nœuds  d'une  génération  j'ai 
vu  un  épaississement  en  U,  tandis  que  sur  toute  la  longueur  du 
7*^  entre-nœud,  il  était  en  O. 

Le  cylindre  central  possède,  dans  le  plan  médian,  soit  une 
grande  lacune  vasculaire  axile  (fig.  24),  soit  deux  lacunes 
(fig.  25);  dans  le  premier  cas,  la  lacune  unique  provient  de  la 


I20  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

fusion  des  deux  autres,  et  l'on  trouve  des  cas  intermédiaires,  par 
exemple  celui  d'une  lacune  médiane  rétrécie  en  son  milieu.  Le 
cas  d'une  lacune  médiane  unique  est  plus  fréquent,  mais,  sur 
l'entre-nœud  inférieur  ou  sur  les  entre-nœuds  inférieurs  de  la 
tige  dressée,  où  la  structure  se  rapproche  plus  de  celle  du  rhizome, 
les  deux  faisceaux  médians  sont  généralement  séparés  ;  toutefois, 
on  retrouve  aussi  parfois  cette  structure  sur  les  entre-nœuds 
supérieurs  flottants.  Que  ces  lacunes  soient  fusionnées  ou  sépa- 
rées, elles  portent  une  seule  masse  libérienne  à  larges  tubes 
criblés  sur  leur  face  interne,  et  parfois  si  développée,   que  l'on 


Fig.  25.  —  P.  lucens.  —  Section  transversale  du  cylindre  central  menée  au  milieu  d'un  entre- 
nœud de  la  tige  dressée  qui  a  déjà  fourni  la  Cg.  33  (14*  entre-nœud);  t,  t...,  tubes  criblés. 
(Groos.  130.) 

compte  trois  rangées  de  tubes  criblés  entre  la  lacune  et  l'endo- 
derme. 

De  chaque  côté  de  cette  partie  médiane,  et  séparée  d'elle 
par  une  lame  de  cellules  conjonctives,  à  parois  légèrement  épais- 
sies et  à  contenu  amylacé  abondant,  est  un  groupe  de  faisceaux 
libéro-ligneux  latéraux.  On  en  trouve  le  plus  souvent  trois  à  la- 
cunes vasculaires  séparées  (fig.  24),  mais  celles-ci  peuvent  être 
fusionnées  en  deux  (fig.  25)  ou  même  en  une  seule. 

Le  tissu  conjonctif  du  cylindre  central  se  transforme  assez 
fréquemment  en  sclérenchyme.  La  modification  porte  principa- 
lement sur  les  cellules  qui  séparent  les  deux  lacunes  médianes 
s'il  y  en  a  deux,  ou  sur  les  cellules  latérales  s'il  n'y  en  a  qu'une, 
sur  les  cellules  qui  séparent  les  lacunes  vasculaires  latérales,  et 
enfin   sur   les   cellules  péricycliques  et  intra-péricycliques  qui 


C.  Sauvageau.  —  Notes  biologiques  sur  les  Potamogeton.  121 

s'avancent  en  coin  entre  les  faisceaux  libériens.  Si  cette  sclérifi- 
cation  est  plus  abondante  pour  les  entre-nœuds  supérieurs  de  la 
tige  dressée  que  pour  ceux  qui  sont  cachés  dans  le  sol,  on  ne 
peut  pas  dire  cependant  qu'elle  soit  en  rapport  avec  la  profon- 
deur ou  l'agitation  de  l'eau.  Sur  des  exemplaires  cultivés  dans 
des  bassins  à  niveau  constant,  et  dans  l'eau  tranquille,  on  trouve 
d'importantes  variations;  il  n'est  pas  rare,  par  exemple,  de  ren- 
contrer un  ou  plusieurs 
entre -nœuds  successifs, 
très  riches  en  scléren- 
chyme,  intercalés  entre 
des  entre-nœuds  où  ce 
système  est  beaucoup 
moins  développé. 

Dans  un  rhizome  or- 
dinaire, à  entre -nœuds 
allongés,  les  parois  épi- 
dermiques  sont  minces, 
et  la  cuticule  très  nette  ; 
l'assise  sous-épidermique 
est  doublée  ou  triplée, 
les  murs  de  séparation 
des  canaux  aérifères  ont 
une  ou  deux  épaisseurs 
de  cellules;  l'endoderme 
a  des  parois  minces,  ses 
parois  radiales  sont  su- 
bérifiées.    Les   faisceaux 


Fig.  26.  —  P.  liecens.  —  Schéma  de  la  section  trans- 
versale d'un  entre-nœud  d'une  bouture,  pour  montrer 
les  dimensions  relatives  du  cylindre  central  et  de 
l'écorce  ;  les  parties  hachées  représentent  les  faisceaux 
libéro-ligneux  ;  a,  a,  faisceaux  du  plan  médian. 


corticaux  sont  peu  nom- 
breux ;  on  en  compte  sou- 
vent une  douzaine,  mais 
j'ai  vu  des  entre- nœuds 
où  ils  étaient  totalement  absents;  ils  sont  situés  sous  la  i"'*'  ou  la 
2®  rangée  de  canaux  aérifères  et  formés  de  petites  cellules  libé- 
riennes entourées  de  cellules  épaissies.  Le  cylindre  central  est 
très  différent  de  celui  de  la  tige  dressée  ;  son  contour  est  plus 
arrondi;  on  y  compte  seize  à  dix-huit  faisceaux  libéro-ligneux 
distincts  et  répartis  sur  tout  le  pourtour  d'une  moelle  volumi- 
neuse; leur  lacune  vasculaire  est  toujours  bien  nette,  les  tubes 


122 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 
criblés  larges  ;  la  structure  du  cylindre  central  ne  présente  plus 


Fig.  27.  —  P.  lucois.  —  Portion  du  cylindre  central  d'une  bouture  correspondant  à  la  fig.  25, 
mais  plus  grossie.  Cette  bouture  appartenait  au  même  individu  qu  •  la  tige  dressée  dont 
le  cylindre  central  est  représenté  sur  les  fig.  23  et  24,  mais  faisait  partie  de  la  génération 
suivante.  (Gross.  66.) 

alors  l'irrégularité  apparente  des  Potainogefon,  mais  correspond 
à  la  structure  typique  d'une  tige  de  Phanérogame,  Les  deux 


C.  Sauvageau.  —  Notes  biolo giqiies  sur  les  Potamogeton.  123 

faisceaux  du  plan  médian  sont  encore  bien  reconnaissables,  ils 
s'avancent  plus  dans  la  moelle  que  leurs  voisins.  Les  différents 
faisceaux  sont  bordés  intérieurement  par  quelques  cellules  épais- 
sies, sclérifîées  ou  non. 

Les  entre-nœuds  des  boutures  ont  un  diamètre  plus  larg-e  par 
suite  du  développement  plus  considérable  du  parenchyme  cor- 
tical et  de  la  moelle  du  cylindre  central;  le  diamètre  total  peut 
atteindre  et  même  dépasser  un  centimètre.  Les  canaux  aérifères 
extérieurs  sont  séparés  de  Tépiderme  par  3-4  rangées  de  cellules 
sous-épidermiques  ;  tous  sont  séparés  entre  eux  par  des  murs  de 
3  à  5  épaisseurs  de  cellules;  cette  disposition  ayant  naturelle- 
ment pour  effet  de  permettre  une  énorme  accumulation  d'ami- 
don de  réserve.  Les  faisceaux  corticaux  sont  disposés  comme' 
dans  les  rhizomes  ordinaires. 

Le  cylindre  central  est  presque  circulaire.  La  figure  26  mon- 
tre le  développement  énorme  de  la  moelle  par  rapport  à  l'écorce, 
et  aussi  la  disposition  générale  des  faisceaux  libéro-hgneux  sur 
son  pourtour. 

On  trouve  16  à  18  faisceaux  libéro-ligneux  comme  dans  le 
rhizome,  mais  leurs  tubes  criblés  beaucoup  plus  étroits  ont 
perdu  leur  forme  caractéristique  qui  les  rend  si  facilement  recon- 
naissables parmi  les  éléments  voisins  (fig.  27).  La  moelle  est  re- 
lativement compacte,  ses  parois  sont  minces,  ses  cellules  gor- 
gées d'amidon. 

Aux  extrémités  des  entre-nœuds,  le  rhizome  des  boutures  se 
rétrécit;  le  cylindre  central  est  plus  étroit,  ses  faisceaux  sont 
plus  rapprochés  l'un  de  l'autre,  et  ils  sont  bordés  intérieurement 
par  des  cellules  sclérifîées  fortement  lignifiées,  tandis  qu'au  mi- 
lieu de  l'entre-nœud,  celles-ci  se  réduisaient  à  quelques  cellules 
peu  épaissies  et  peu  ou  point  lignifiées.  Au  nœud  même,  ces 
cordons  de  sclérenchyme  sont  beaucoup  plus  épais,  au  point 
d'envahir  presque  complètement  la  moelle;  leurs  cellules,  très 
fortement  lignifiées,  sont  épaisses  à  tel  point  que  leur  lumière  est 
presque  obturée.  Dans  l'écorce  on  trouve  aussi  des  massifs  sclé- 
reux  qui  s'entrecroisent. 

(A  suivre.) 


-«i>«eo«- 


124  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

LICHENS    DES   ENVIRONS   DE   SAINT-OMER 

Par  le  Frère  GASILIEN. 

Ce  modeste  travail  est  le  résultat  de  quelques  herborisations 
faites  autour  de  Saint-Omer,  dans  un  rayon  d'une  dizaine  de  ki- 
lomètres à  peine  ;  cependant  il  faut  y  joindre  une  petite  excur- 
sion à  Boulogne-sur-Mer,  qui  a  fourni  cinq  ou  six  Lichens  inté- 
ressants. 

Les  rochers  faisant  complètement  défaut  dans  ce  pays  de 
plaines  alluviales,  les  murs  seuls  offrent  quelques  plantes  saxi- 
coles.  Le  sol  est  presque  partout  siliceux,  et  si  le  calcaire 
émerge  sur  certains  points,  il  est  trop  friable  pour  servir  de  sup- 
port aux  Lichens.  Il  y  a,  il  est  vrai,  deux  ou  trois  belles  forêts, 
où  dominent  le  Chêne  et  l'Orme  ;  mais  elles  ne  sont  pas  assez 
variées  pour  présenter  une  riche  végétation.  Voilà  ce  qui  expli- 
que le  nombre  assez  restreint  des  Lichens  de  cette  liste. 

Du  reste,  la  plupart  des  espèces  y  sont  rares,  et  quelques- 
unes  seulement  peuvent  être  citées  comme  très  communes,  telles 
que  :  Cladom'afimbriata,  Rainaliîta  fastigi'ala ;  Pannelia  Ace- 
tabîiliLin  et  Bot^reri  ;  Physcia  parietina ,  ciliaris,  piilvertilenia, 
tenella,  obscura  ;  Lecanora  coilocai^pa  et  horiza  ;  quelques  Per- 
ùisai^ïa,  Lecidea  canescens  et  parasema,  Graphïs  scnpta,  Ope- 
grapha  atra^  etc.  On  peut  encore  ajouter  le  Par7nelia  sicbglmù- 
ca,  sous-espèce  nouvelle  assez  répandue  aux  environs  de  Saint- 
Omer,  où  elle  semble  remplacer  le  P.  caperata. 

Comme  pour  les  Lichens  rares  de  l'Auvergne  (i),  M.  le  D"" 
Nylander  a  bien  voulu  examiner  toutes  mes  récoltes,  accompa- 
gnant ses  déterminations  d'intéressantes  remarques.  Qu'il  veuille 
bien  agréer  de  nouveau  l'expression  de  ma  vive  et  sincère  gra- 
titude pour  la  grande  bienveillance  qu'il  m'a  témoignée  dans  dif- 
férentes circonstances. 

1.  Collema  granuliferum  Nyl.,  Lamy  Cauter.^  p.  3.  —  Rem- 
parts de  Saint-Omer.  Stérile. 

2.  C.  cheileum  Ach.  —  Sur  la  terre,  au  bord  des  fossés. 

3.  C.  nigrescens  Ach.  —  Arbres.  A.  R.  aux  environs  de  la  ville. 
Stérile. 

4.  C.  pulposum  Ach.  —  Mortier  des  vieux  murs.  A.  C.  Fertile. 

I.  Journal  de  Botanique,  1891,  p.  390. 


Fr.  Gasilien.  —  Lichens  des  environs  de  SaintOmer.  125 

5.  C.  glaucescens  (Hffm,);  C.  liijtosum  Ach.,  Nyl.  Synops.^ 
p.  110.  —  Sur  la  terre,  au  bord  des  fossés,  prairies  d'Hal- 
lines.  R. 

Spores  4-septées,  long.  0,036-42,  épaiss.  0,015-16  mm. 

6.  Collemodium  microphyllum  Nyl.,  Lamy  Cauter.^  n°  2^.  — 
Sur  un  vieux  tronc  de  Chêne,  à  Saint-Momelin.  Fertile. 

7.  C.  plicatile  (Ach.)  Nyl.,  Lamy  Cauter.^  n°  25.  —  Remparts 
de  Saint-Omer. 

8.  Leptogium  lacerum  var.  pulvinatum  (Ach.)  Nyl.  —  Sur 
des  Mousses,  route  de  Tilques. 

9.  L.  microscopicum  Nyl.  Prodr.,  p.  26.  —  Boulogne-sur-Mer, 
terre  argileuse. 

10.  Baeomyces  roseus  Pers.  —  Sentiers,  bois  deClairmarais.  R. 

11.  B.  rufus  DC.  —  Même  station,  et  aussi  rare. 

12.  Pycnothelia  papillaria  (Ehrh.)  Duf.  Revis.  Clad.^  p.  5.  — 
Terre  sablonneuse;  camp  de  Saint-Omer.  A.  C.  dans  cette  loca- 
lité et  fructifié. 

13.  Cladonia  pyxidata  (L.)  Fr.  —  A.  C. 

va7^.  pocillum  Nyl.  —  Au  pied  des  arbres,  bois  de  Clairraarais. 
var.  chlorophsea  Schaer.  • —  Bois  de  Clairmarais. 

14.  C.  polycarpoides  Nyl.  in  Zw.  coll.  Lich.  —  Bois  de  Clair- 
marais.  R. 

Ressemble  au  C.  pityrea,  mais  il  en  diffère  par  le  thalle  lisse  et 
uni  des  podéties. 

15.  C.  costata  Flk.,  Coem.  Clad.  Belg.^  47.  —  Bois  de  Clairma- 
marais.  R. 

16.  C.  fimbriata  (L.)  Hoffm.  C. 

/.  tubseformis  Hfim.  —  Au  pied  des  arbres,  bois  de  Clairmarais. 
var.  subcornuta  Nyl.  ;  cornuta  Aut.  (non  Fr.).  —  Bruyères  au 
camp  de  Saint-Omer. 

17.  C.  pityrea  (Flk.)  Nyl.  Scand.,  p.  50  p.  p.  ;  Stiz.  Helv.,  p.  32. 
—  Terrain  aride,  sablonneux,  environs  de  Saint-Omer.  R. 

18.  C.  cariosa  Flk.  —  Avec  le  précédent. 

19.  C.  sobolifera  (Del.)  Nyl.  ;  Lamy  Mont-Dore,  n''  77.  —  Ter- 
rain aride,  sablonneux.  A.  C. 

20.  C.  furcata  Hoffm.  —  A.  C. 

var.  subulata  Flk.  —  Bois  de  Clairmarais. 

21.  C.  adspersa  (Flk.)  Nyl.  in  Flora,  1875,  p.  447.  —  Terre  sa- 
blonneuse :  bois  de  Clairmarais,  les  Bruyères  près  Saint- 
Omer.  R. 

22.  C.  squamosa  Hffm.  — Bois  de  Clairmarais.  R. 
C.  csespiticia  (Flk.).  —  Bois  de  Clairmarais.  A.  R. 


23 


126  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

24.  C.  digitata  Hffm.  —  Au  pied   des  arbres,  bois  de  Clairma- 
rais.  R. 

y.  brachytes  Ach.  Synops.,  p.  267.  —  Sur  le  tronc  des  Chênes, 
au  bois  de  Clairmarais.  Commun  dans  cette  localisé. 

25.  C.  cornucopioides  Fr.  —  Bord  des  sentiers,  terrains  arides, 
sablonneux.  A,  R. 

26.  C.  macilenta  Hffm.  —  Bois  de  Clairmarais.  A.  R. 

27.  C.  pleurota  Flk.  —  Bruyères  au  camp  de  Saint-Omer.  R. 

28.  C.  bacillaris  (Ach.)  Nyl.  —  Souvent  réuni  aux  deux  précé- 
dents, mais  plus  abondant. 

29.  Cladina  rangiferina  Nyl.  —  A.  C. 

30.  C.  silvatica  Nyl.  —  A.  C. 

31.  C.  uncialis  Nyl.  — Parmi  les  bruyères,  dans  les  marécages, 
au  camp  de  Saint-Omer.  R.  et  stérile. 

32.  Ramalina  calicaris  (Hffm.)  Fr.  —  Tronc  des  arbres.  A.  C. 
Stérile. 

33.  R.  farinacea  (L.)  Ach.  —  Même  station  que  le  précédent. 

34.  R.  fraxinea  (L.)  Ach.  —  Sur  les  arbres  ;  assez  commun,  sur- 
tout dans  le  bois  de  Clairmarais.  Fertile. 

35.  R.  fastigiata  (Pers.)  Ach.  —  Commun  et  bien  fructifié  sur  les 
arbres,  principalement  sur  les  Peupliers. 

36.  Cetraria  aculeata  var.  acanthella  Ach.  Syn.^  p.  300.  — 
Parmi  les  bruyères,  au  camp  de  Saint-Omer. 

var.  muricata  Ach.  /.  c.  —  Même  endroit  que  la  variété  précé- 
dente. Les  deux  sont  assez  rares  et  stériles. 

37.  Evernia  prunastri  (L.)  Ach.  —  Sur  les  arbres,  bois  de  Clair- 
marais. Stérile. 

38.  Parmelia  caperata  Ach.  —  R.  Sur  un  tronc  de  Chêne,  bois 
de  Clairmarais. 

K  (Ca  Cl)  -}-  faible  réaction  érythrinique. 

39.  *  P.  subglauca  Nyl. 

Cette  nouvelle  sous-espèce  se  distingue  du  P.  caperata  par  la  cou- 
leur glauque  du  thalle  et  par  l'absence  de  réaction  K(  Ca  Cl)  —  ; 
quelquefois  cependant  apparaît  une  faible  réaction,  comme  dans 
le  type. 

Sur  le  tronc  des  arbres,  surtout  des  Ormes,  mêlée  aux  P.  Acefabii- 
lum,  Borrerï,  perlata.  Assez  commune  aux  environs  de  Saint- 
Omer  :  Ormes  qui  entourent  les  remparts,  bois  de  Clairmarais, 
Saint-Momelin,  Longuenesse,  etc. 

Fructification  très  rare  :  je  n'ai  rencontré  que  deux  échantillons 
ayant  des  apothécies. 

40.  P.  perlata  Ach.  —  Sur  les  arbres.  A.  C.  Stérile. 


Correspondaiîce.  127 

41.  P.  Borreri  Turn.  —  Commun  sur  tous  les  arbres,  mais  tou- 
jours stérile.  —  Méd.  Ca  Cl  +  vermillon. 

42.  P.  sulcata  Tayl.  —  Mêmes  stations  que  le  précédent,  mais 
bien  plus  rare.  —  Réaction  du  thalle  comme  dans  le  P.  con- 
spersa,  K  -[-jaune  tournant  promptement  au  rouge  ferrugineux. 

43.  P.  Acetabulum  Dub.  —  Arbres.  C. 

44.  P.  subaurifera  Nyl.,  Laray  Caû.^  p.  36.  —  Assez  abondant, 
surtout  sur.  les  Cerisiers.  —  Méd.  Ca  Cl  -|-  rouge. 

45.  Peltigera  canina  var.  membranacea  Ach.  —  Bois  de 
Clairraarais.  Fertile. 

46.  F.  spuria  (Ach.)  DC. —  Bord  des  fossés.  R.  Fertile. 

47.  P.  polydactyla  (Neck.)  Hffm.  —  A.  C.  Fertile. 

48.  Physcia  parietina  (L.)  Nyl.  —  T.  C. 

49.  Fh.  polycarpa  (Ehrh.)  Nyl.,  Lamy  Cal.^  p.  45.  —  Dissé- 
miné en  petite  quantité  sur  le  tronc  et  les  branches  des  arbres. 

50.  Fh.  ciliaris  (L.)  DC.  —  C,  sur  le  tronc  des  arbres. 

51.  Fh.  pityrea(Ach.)Nyl.,  Lamy  Cat.,  p.  47.  Tronc  des  Ormes. 
A.  R.  Fertile. 

52.  Fh.  pulverulenta  (Scheb.)  Fr.  —  Commun  sur  le  tronc  des 
arbres.  —  K.  .  [A  suivre.) 


CORRESPONDANCE. 


Nous  recevons  de  M.  G.  Rouy  la  lettre  suivante  : 

Mon  cher  Confrère, 

Comme  suite  à  l'intéressante  note  que  vous  a  donnée  M.  Saint- 
l^zgex  ■cour  \&  Journal  de  Botanique  (n°  du  16  février  1894),  je  crois 
devoir  ajouter  deux  mots  à  ma  précédente  communication  sur  le  Cy- 
pripedilon  Mariâmes. 

1°  M.  Saint-Lager  ne  paraît  pas  disposé  à  donner  son  avis  sur  ce 
nom,  pour  lui  <t  mythologico X chrétien  ».  —  Que  pourrait-il  d'ailleurs 
lui  reprocher?... 

Comme  nom  spécifique  le  qualificatif  Tl/^air/d:;^?/;.?  est  le  plus  ancien- 
nement connu  ;  donc  aucune  raison  de  le  changer. 

Quant  au  nom  générique,  il  faut  bien  s'entendre  :  un  nom  de  genre 
forme  un  tout  autonome  et  n'importe  quelle  épithète  spécifique  peut 
lui  être  adjointe,  à  la  seule  condition  qu'elle  soit  juste,  bien  appliquée 
et  ne  formant  point  tautologie  avec  le  nom  générique,  comme  Cypri- 
pediloji  Calceolus,  par  exemple.  Je  suis  donc  resté  absolument  dans  les 
limites  des   règles  de  la  nomenclature    en  appelant  notre  Orchidée 


128  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Cypripedilo7t  Marianus^  de  même  que  des  botanistes  pourraient  attri- 
buer d'autres  noms  de  saintes  à  des  espèces  de  ce  même  genre  sans 
qu'il  puisse,  bien  entendu,  venir  à  l'esprit  qu'ils  ont  l'intention  d'éta- 
blir un  parallèle  entre  Cypris  et  les  saintes  en  question! 

2°  Mon  savant  confrère  rappelle  quelques  dénominations  vicieuses 
par  pléonasme  sur  lesquelles  il  a  jadis  appelé  utilement  l'attention.  Il 
signale  les  noms  qui  lui  paraissent  devoir  être  adoptés  à  l'avenir  (pour 
la  plupart)  et  il  ajoute  que  deux  plantes  seules  doivent  prendre  des 
noms  nouveaux  :  Neottia  Nidus-avis  L.,  qu'il  propose  de  transformer 
en  Neottia  orobanchoidea  Saint-Lager,  et  Helodes  palustris  Spach, 
comme  H.  glandulosum  Saint-Lager. 

Je  n'ai  rien  à  dire  sur  ce  second  nom,  car  je  crois  qu'effectivement 
personne  n'a  encore  eu  l'idée  de  s'apercevoir  de  la  tautologie  «  maré- 
cageux-marécageux ï  que  présente  Helodes  palustris  ;  mais  quant  au 
premier  nom,  je  me  permettrai  de  faire  remarquera  M,  Saint-Lager 
que  la  bibliographie  botanique  nous  évite  heureusement  de  créer  une 
dénomination  nouvelle,  même  en  délaissant  celle  de  Neottia  Nidus- 
avis. 

Deux  cas  se  présentent:  ou  conserver  le  nom  générique  et  changer 
le  nom  spécifique,  ou  agir  inversement.  Si  l'on  veut  changer  le  nom 
du  genre,  il  faut  tout  d'abord  éliminer  :  Ophrys  Nidus-avis  L.  Spec.^ 
éd.  I,  p.  945  (1753),  Epipaciis  Nidus-avis  Crantz  Stirp.  Austr.^  p. 
475  (1769);  Helleborine  Nidus-avis  Schm.  FI.  Boh..^  p.  78  (1794), 
Listera  Nidus-avis  Hook.  FI.  Scot.,  p.  253  (1821)  (i),  l'espèce  qui 
nous  occupe  étant  le  représentant  européen  d'un  genre  parfaitement 
caractérisé  comprenant  aussi  deux  espèces  asiatiques.  — Resie:  Neotti- 
dium  Nidus-avis  Schlecht.  FI.  Berol.^  p.  444  (1829),  que  nous  rejet- 
terions aussi  pour  la  même  raison  que  Neottia^  et  Distomsea  (2)  Ni- 
dus-avis Spenner  i*"/.  Friburg,^  p.  246  (1825-29)  auquel  nous  don- 
nerions la  préférence. 

Si  l'on  veut  simplement  changer  le  nom  spécifique,  point  n'est 
besoin  de  créer  un  terme  nouveau.  Petermann  [ifi  Flora,  1844,  p.  369) 
a  établi  le  nom  de  Neottia  macrostelis  que  nous  adopterons  person- 
nellement, parce  que  cela  permet  de  garder  le  genre  Neottia  et  qu'il 
vaut  toujours  mieux  conserver  le  nom  générique,  afin  de  ne  rien  avoir 
à  modifier  dans  la  nomenclature  des  autres  espèces  de  ce  genre. 

Croyez,  mon  cher  Confrère,  à  tous  mes  meilleurs  sentiments. 

G.  RouY. 

1.  Le  g-enre  Listera  ayant  été  avec  raison  séparé  du  genre  Neottia. 

2.  Sensu  stricto. 

Le  Gérant:  Louis  Mokot. 


Paris.  -J.  Mersch,  imp  22.  PI.  DenferlrRochereau. 


8'  ANNER.  N»  7.  i"  AVRIL  1894. 


JOURNAL  DE  BOTAIIQDE 

Directeur  :  M.  Louis  MOROT. 


NOTE  SUR  UN  MEMOIRE  RECENT 
De  M.  Fk.  SCHMITZ 

INTITULÉ  «  DIE  GATTUNG  ACTINOCOCCUSKÏJTZïNG  »  (i) 

Par  M.  Maurice  GOMONT. 

Les  Floridées  de  la  famille  des  Gigartinées,  telle  que  l'a 
constituée  M.  J.  Agardh(2),  ont  souvent  les  sporanges  groupés 
en  sores.  Dans  la  tribu  des  Gigartinées  proprement  dites,  les 
sores  sont  immergés  dans  le  tissu  sous-cortical  ;  dans  la  tribu 
des  Tylocarpées,  ils  sont  extérieurs,  composés  de  filaments  ver- 
ticaux, serrés,  parallèles,  dont  les  articles  se  changent  en  spo- 
ranges et  qui  constituent  la  forme  particulière  de  fructification 
connue  sous  le  nom  de  némathécie . 

Les  némathécies  affectent  deux  aspects  différents:  tantôt  elles 
forment  sur  la  fronde  de  petits  coussinets  oblongs,  peu  sail- 
lants {Stenograinvie)^  ou  des  taches  planes  assez  étendues  [Phyl- 
lotyhLS  ntenibramfolms ,  nïcœensis ,  etc.)  ;  tantôt  ce  sont  des 
verrues  proéminentes  développées  directement  sur  la  fronde 
{Gymnogongriis ,  Ahnfeltid),  ou  à  la  base  de  petits  appendices 
{Phyllopliora  rubens,  Heredi'a),  précisément  au  même  lieu  que 
les  anthéridies  ou  les  cystocarpes. 

Dans  son  récent  travail,  M.  Schmitz  établit  qu'à  cette  diffé- 
rence d'aspect  extérieur  correspond  une  différence  de  nature 
tout  à  fait  remarquable.  Alors  que  les  premières  de  ces  néma- 
thécies résultent  de  l'accroissement  des  filaments  corticaux  de 
la  plante  même,  les  secondes  sont  des  productions  parasites. 
Ces  observations  si  imprévues  entraînent  des  conséquences  trop 
singulières  pour  que  je  n'aie  pas  eu  la  curiosité  de  les  répéter. 
Les  matériaux  nécessaires  m'ont  été  fournis  par  le  riche  herbier 
de  M.  Bornet,  quia  examiné  mes  préparations  et  les  a  trouvées 

1.  In  Flora,  1893,  pages  367  à  418,  avec  une  planche. 

2.  Epicrisis,  page  175. 


I30  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

conformes  aux  faits  annoncés  par  M.  Schmitz.  Celui-ci,  à  qui 
j'ai  communiqué  mes  conclusions,  m'ayant  témoigné  le  désir  de 
les  voir  publier,  je  vais  les  exposer  le  plus  brièvement  pos- 
sible. 

Le  genre  Actmococctis  a  été  créé  par  Kûtzing-  pour  des  tu- 
bercules roses,  composés  de  filaments  rayonnants,  plongés  dans 
une  gelée  amorphe,  incolore,  qui  croissent  sur  le  Phyllophora 
Brodiasi.  Il  les  distinguait  des  némathécies  de  cette  plante,  qu'il 
décrit  et  figure  sans  faire  aucune  allusion  à  la  ressemblance  qui 
existe,  d'après  ses  figures  mêmes,  entre  les  deux  productions. 
Personne  ne  semble  avoir  eu  l'occasion  d'examiner  V Actino- 
coccus  de  Kûtzing  jusqu'à  Hauck,  qui  le  supprime  comme  n'étant 
rien  de  plus  que  les  némathécies  du  Pkyllophora  (i).  L'étude 
anatomique  des  corps  qui  sont  considérés  depuis  Turner  comme 
les  fruits  du  Phyllophora  Brodiœi  montre  que  la  distinction 
établie  par  Kûtzing  entre  Y Actinococais  et  la  némathécie  {Siro- 
theliwn)  n'existe  pas,  et  que  V Actinococcus  est  bien  réellement 
un  parasite,  contrairement  à  l'opinion  de  Hauck. 

Coupe-t-on  en  effet  un  de  ces  prétendus  fruits  (2),  on  re- 
marque qu'il  appartient  au  Phyllophora  par  sa  partie  interne 
seulement.  Elle  est  en  effet  composée  d'un  tissu  lâche  de  grandes 
cellules  qui  se  relie  nettement  au  tissu  médullaire  du  Phyllo- 
phora. Toute  la  partie  extérieure,  formée  de  filaments  rayon- 
nants, libreSj  dont  les  articles  courts  se  changent  en  tétraspo- 
ranges  à  la  maturité,  appartient  au  parasite.  Celui  ci  est  en 
partie  constitué  par  des  filaments  rhizoïdaux  qui,  s'insinuant,  à 
la  manière  d'un  mycélium,  entre  les  cellules  centrales,  s'avance 
jusque  dans  la  région  médullaire  de  l'hôte.  Les  filaments  péné- 

1.  Conf.  Hauck,  Die  Meeresalgen  Deutschlands  und  Oesierreichs,  page  141, 
1885. 

2.  La  technique  employée  par  M.  Schmitz  dans  ces  recherches  ne  diffère  pas 
de  celle  qui  lui  a  servi  d'une  manière  générale  pour  l'étude  de  la  structure  cellu- 
laire des  Floridées.  II  n'est  pas  inutile  de  la  rappeler  en  quelques  mots,  ne  fût-ce 
qu'à  titre  de  renseignement.  Les  coupes,  qui  peuvent  être  sans  inconvénient  un 
peu  épaisses,  sont  traitées  par  un  colorant  du  plasma  (l'auteur  emploie  habituel- 
lement la  nigrosine),  puis  par  la  glycérine  légèrement  chauffée.  Celle-ci  éclaircit 
et  gonfle  considérablement  les  membranes.  Les  liaisons  des  corps  protoplasmi- 
ques  à  travers  les  pores  des  cellules,  et,  par  suite,  les  relations  des  cellules  entre 
elles,  apparaissent  de  la  sorte  avec  netteté. 

Dans  mon  travail  de  vérification,  j'ai  suivi  la  méthode  inverse,  celle  des 
coupes  minces  traitées  par  un  colorant  de  la  membrane.  La  fuchsine,  qui  donne 
une  coloration  plus  ou  moins  vive,  suivant  l'origine  du  tissu,  est  le  meilleur  réactit 
qu'on  puisse  employer.  Les  deux  procédés  conduisent  d'ailleurs  aux  mêmes  con- 
clusions. 


M.  GoMONT.  —  Un  Mémoire  récent  de  M.  Sckmits  sur  /'Actinococcus.     131 

trants  se  distinguent  surtout  avec  netteté  si  on  traite  les  coupes 
par  la  fuchsine,  ce  réactif  les  colorant  d'une  manière  intense 
alors  que  la  paroi  des  grandes  cellules  médullaires  reste  à  peu 
près  incolore.  Ce  tissu  composé,  remarque  avec  raison 
M.Schmitz,  rappelle  singulièrement  celui  des  CallopJiyllis,  dont, 
comme  on  sait,  les  larges  cellules  sont  enveloppées  par  un 
réseau  de  filaments  anastomosés. 

On  doit  donc  conserver  le  genre  créé  par  Kûtzing,  mais  en 
modifiant  la  description  primitive.  Le  parasite,  qui,  pour  lui,  ne 
comprenait  que  le  coussinet  externe,  se  compose  en  réalité  de 
deux  parties,  l'une  épiphyte  et  l'autre  endophyte.  C'est  à  l'en- 
semble que  doit  s'appliquer  le  nom  d'Actùwcoccîis.  Quant  à  la 
véritable  fructification  du  PhyllopJiora  Brodiœi^  M.  Schmitz 
n'en  a  rencontré  aucune  trace  dans  les  herbiers.  Tout  ce  qui  était 
donné  comme  tel  appartenait  en  réalité  à  V Actinococcus .  C'est 
seulement  sur  un  échantillon  provenant  de  la  Baltique  qu'il  a  pu 
observer  le  cystocarpe,  dont  la  structure  est  d'ailleurs  toute  dif- 
férente de  celle  qu'on  lui  attribuait  jusqu'ici  ;  le  fruit  tétraspo- 
rique  est  encore  à  trouver. 

Les  recherches  de  l'auteur  se  sont  étendues  à  beaucoup 
d'autres  Gigartinées  appartenant  aux  genres  Ehyllophora,  Steno- 
gr aminé ^  GyninogougriLS,  Ahnfeltïa.  Trois  d'entre  elles  seule- 
ment, les  Phyllophora  membrainfolia,  Phyllotylus  siculus 
Kûtzing,  Stenograinnie  titterrupta ,  lui  ont  présenté  de  vraies 
némathécies  (i).  Partout  ailleurs,  on  a  pris  jusqu'ici  des  parasites 
pour  le  fruit  tétrasporique  ;  celui-ci  n'existe  pas,  ou  du  moins 
reste  à  trouver,  chez  les  plantes  hospitalières. 

N'ayant  pas  l'intention  de  refaire  en  totalité  le  travail  de 
M.  Schmitz,  j'ai  étudié  seulement,  avec  \q  Phyllophora  Brodùtn, 
les  Phyllophora  membraulfolla,  riibens  et  Heredia,  le  Steno- 
graimne  interrti-pta,  V Ahnfeltïa  pli'cata,  les  Gyninogoiigrits 
iiorvegîcîis,  Griffithsi^  et  li'neavis,  ce  dernier  d'après  les  échan- 
tillons des  Algœ  exsïccatée  Arjierïcse  borealïs  de  Farlow,  An- 
derson  et  Eaton,  que  M.  Schmitz  n'a  pas  eus  à  sa  disposition.  Je 
rapporterai  seulement  mes  observations  sur  V  Ahnfeltïa  pli'cata 
et  le  Gymnogongrns  linearis,  renvoyant  pour  tout  le  reste  le 
lecteur  au  Mémoire  de  M.  Schmitz,  avec  lequel  je  me  trouve 
pleinement  d'accord. 

I.  Le  Pliylloptiora  ClevetandiiFSiTlovi  e.si  dans  le  même  cas. 


132  JOURNAL  DIÎ  BOTANIQUE 

Deux  sortes  de  protubérances  tuberculeuses  se  rencontrent 
sur  le  thalle  de  \ AJinfeltia  plïcaia.  Les  unes,  de  beaucoup  les 
plus  communes,  sont  presque  hémisphériques,  parfois  aussi 
mamelonnées.  Des  filaments  étroitement  serrés,  en  continuité 
avec  ceux  de  la  zone  corticale  de  VA/infelfïa^  en  composent 
toute  la  masse.  En  coupant  ces  excroissances,  je  n'y  ai  pas 
trouvé  trace  de  filaments  sporifères,  mais  presque  toutes  se  mon- 
traient creusées  au  centre  d'une  cavité  plus  ou  moins  irrégu- 
lière, s'ouvrant  au  dehors  par  un  ostiole,  et  sur  les  bords  de 
laquelle  les  cellules  semblaient  érodées. 

Ces  productions  sont  évidemment  dues  à  une  hypertrophie 
du  tissu  cortical  de  la  plante  causée  par  les  atteintes  d'un  ani- 
mal ou  par  des  Bactéries.  Des  galles  de  structure  et  d'origine 
analogues  ont  d'ailleurs  été  signalées  sur  d'autres  Floridées  (i). 

Beaucoup  plus  rares  sont  les  protubérances  fertiles.  Elles  se 
distinguent  à  première  vue  des  précédentes  par  leur  forme  plus 
allongée,  se  reliant  insensiblement  à  la  surface  de  V Ahnfellia. 
Des  coupes  pratiquées  à  travers  leur  masse  les  montrent  formées 
par  des  chapelets  de  petites  cellules  étroitement  serrées,  rappe- 
lant singulièrement,  par  leur  aspect  et  leur  disposition,  les  fila- 
ments corticaux  de  X Ahnfellia.  Ces  filaments  se  changent  à  la 
maturité  en  monosporanges.  Leur  partie  inférieure,  qui  de- 
meure stérile,  forme  un  amas  de  cellules  assez  irrégulier  et  n'est 
pas  la  continuation  des  filaments  corticaux  de  la  plante  hospi- 
talière, comme  on  le  voit  dans  les  vraies  némathécies,  celles 
par  exemple  du  PhyllopJiora  viembranlfoli'a  et  du  Slenograniine 
interrîtpla. 

M.  Schmitz  n'a  pas  vu  ce  parasite  former  des  rhizoïdes  com- 
parables à  ceux  des  Aclt'nococctis^  mais  seulement  des  prolon- 
gements courts  et  épais  pénétrant  à  une  médiocre  profondeur 
entre  les  filaments  corticaux  de  V Ahnfellia.  Mes  observations 
sur  ce  point  ne  concordent  pas  absolument  avec  les  siennes. 
L'appareil  endophy  te  est  en  réalité  plus  complexe  ;  il  comprend 
de  minces  filaments  radicants  qui  rampent  obliquement  dans  la 
zone  corticale  de  l'hôte  et  relient  entre  eux  les  filaments  plon- 
geants verticaux.    Ce  système  de  rhizines  se   distingue  d'une 

I.  Conf.  Miss  Ethel  Sarel  Barton.  0/t  the  occurrence  of  Galls  in  Rhodymenia 
palmata  Greville,  in  Journal  of  Botany,  march  1891,  page  303.  —  Schmitz, 
Knô lie henar tige  Auswiïchse  an  den  Sprossen  einiger  Florideen,  in  Botanische 
Zeitung-,  1892,  n"  38,  page  624. 


M,  GoMONT.  —  Un  Mémoire  récent  de  M.  Sckmits  sur  /'Actinpcoccus.     133 

façon  particulièrement  nette  sur  les  coupes  tangentielles  menées 
à  travers  l'écorce  deVAhn/elti'a.  On  les  voit  alors  sous  la  forme 
de  minces  chapelets  de  cellules  rayonnant  autour  d'un  centre 
commun,  qui  n'est  autre  évidemment  que  le  point  d'attache  du 
parasite. 

Ce  dernier,  pour  lequel  M.  Schmitz  a  créé  le  genre  Sterro- 
colax,  ne  différerait  donc  pas  essentiellement  des  Actmococcus 
par  son  système  radiculaire.  Le  caractère  distinctif  résiderait  à 
peu  près  uniquement  dans  la  structure  du  tissu.  Il  ne  faut  pas 
oublier,  toutefois,  qu'il  peut  s'en  rencontrer  d'autres  dans  le 
cystocarpe,  lequel  n'est  jusqu'à  présent  connu  dans  aucun  des 
deux  genres. 

Les  «  némathécies  »  du  Gymnogongrus  linearis  sont  des 
coussinets  peu  saillants,  chevauchant  sur  les  bords  du  thalle  ou 
bien  occupant  des  points  correspondants  sur  les  deux  faces. 
L'examen  des  coupes  fait  voir  immédiatement  que  ces  préten- 
dues némathécies,  pas  plus  que  celles  du  Gymnogoiigrus  nor- 
vegfcîis,  ne  sont  des  fructifications.  Le  parasite  qui  les  constitue 
est  même  le  plus  développé  que  nous  ayons  rencontré  jusqu'à 
présent.  Un  massif  important  de  parenchyme  compact,  une 
sorte  de  stroma,  s'étend  sur  l'écorce  du  Gymnogongrîis.  De  sa 
face  supérieure  s'élèvent  de  longs  fdaments  verticaux,  libres 
entre  eux  et  parallèles  ;  sa  face  inférieure  produit  une  masse 
considérable  de  rhizoïdes.  Ces  derniers  dissocient  en  îlots 
l'écorce  du  Gyninogongriis  et  pénètrent  dans  la  partie  médul- 
laire en  nombre  si  considérable  qu'ils  enveloppent  parfois  com- 
plètement chacune  des  grandes  cellules  de  la  plante  nourricière. 
Souvent  même  ils  s'introduisent  dans  une  de  celles-ci  et  la 
remphssent  complètement.  Les  cellules  seulement  touchées  par 
le  parasite  changent  considérablement  d'aspect.  Elles  augmen- 
tent de  volume  et  leur  plasma  devient  finement  granuleux. 

Je  n'ai  pas  observé  la  division  cruciale  des  articles  dans  les 
filaments  rayonnants.  Toutes  les  némathécies  de  l'échantillon 
conservé  dans  l'herbier  de  M.  Bornet  semblent  uniformément 
stériles. 

Le  développement  du  stroma  est  facile  à  suivre  sur  les  bords 
du  coussinet,  lesquels  s'étendent  sur  une  large  zone  à  la  sur- 
face du  Gymnogongrus.  Vers  sa  circonférence  la  plante  ne  con- 
siste qu'en  une  seule  couche  de  cellules  allongées  dans  le  sens 


134  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

de  cette  surface  et  donnant  par  en  haut  naissance  aux  filaments 
dressés.  En  avançant  vers  le  centre,  on  voit  cette  couche  aug- 
menter d'épaisseur  sur  ses  deux  faces  par  des  divisions  horizon- 
tales. C'est  seulement  dans  la  région  centrale  du  coussinet  que 
se  fait  la  pénétration  du  parasite  dans  le  tissu  du  Gynmogon- 
gnis. 

La  description  qui  précède   semble   indiquer  une    parenté 
étroite  entre  le  parasite  du  Gynmogongrîis  linearis  et  les  Squa- 
mariées,   particulièrement    le  genre   Petrocelis.    D'autre   part, 
sa  structure  ne  diffère  pas  essentiellement  de  celle   des  Actï- 
nococcus  chez  lesquels  on  retrouve  les  mêmes  éléments,  y  com- 
pris le  stroma,  à  un  état  plus  ou  moins  rudimentaire.  Doit-on 
considérer  le  parasite  en  question,   ainsi  que  je  le  penserais  vo- 
lontiers, comme  une  nouvelle  espèce  A' Aciinococais}  Doit-on, 
ainsi  que  le  croit  M.  Schmitz,  auquel  mes  préparations  ont  été 
communiquées,    en   faire   le    type    d'un   genre  nouveau?    Pour 
résoudre  cette  question,  il  est  nécessaire  de  connaître  le  cysto- 
carpe  de  notre  plante  et  ceux  des  Aciinococcîts .  Or,  les  uns  et 
les  autres  sont  également  inconnus. 

Il  me  paraît  également  prudent  d'attendre  que  ce  point  im- 
portant soit  élucidé  pour  décider  si  ces  plantes  doivent  prendre 
place  parmi  les  Squamariées,  ainsi  que  le  supposait  J.  Agardh, 
ou  parmi  les  Gigartinées,  comme  l'a  dit  M.  Schmitz  dans  le 
Mémoire  dont  nous  nous  occupons. 

Bien  que  mon  intention  ne  soit  pas  de  donner  ici  une  analyse 
complète  de  ce  travail,  je  veux  cependant  attirer  l'attention  sur 
quelques  conséquences  singulières  des  faits  observés  par  l'au- 
teur. Il  faut  d'abord  signaler  une  évidente  similitude  de  structure 
entre  la  plupart  de  ces  parasites  et  leurs  plantes  nourricières, 
similitude  qui  en  a  fait  si  longtemps  méconnaître  la  véritable 
nature  ;  le  développement  constant  de  quelques-uns  d'entre  eux 
à  la  place  même  qu'occupent  les  véritables  organes  reproduc- 
teurs ;  l'affinité  systématique  paraissant  exister  dans  plusieurs 
cas  entre  le  parasite  et  son  hôte.  Notons  encore  que,  dans  un 
certain  nombre  d'espèces,  la  seule  fructification  connue  était  ces 
«  némathécies  »  dont  le  parasitisme  vient  d'être  démontré,  de 
sorte  que,  désormais,  leur  place  dans  la  classification,  autrefois 
bien  établie,  est  devenue  problématique.  Les  belles  recherches 
de  M.   Schmitz  soulèvent  une  foule  de  problèmes  intéressants 


Ed.  Bonnet.  —  Sur  qtielques  -plantes  rares  de  Tunisie.  135 

dont  l'étude  et  la  culture  des  Algues  vivantes  peut  seule  donner 
maintenant  la  solution;  elles  font  désirer  que  l'auteur,  dont  la 
compétence  est  si  grande,  en  ce  qui  concerne  les  Floridées, 
puisse   un  jour  les  achever  dans  quelque  laboratoire  maritime. 


NOTES 

SUR 

QUELQUES  PLANTES  RARES,  NOUVELLES  ou  CRITIQUES 

DE    TUNISIE 

(Fin) 

Par  M.    Ed.    BONNET. 

Ampelodesmos  bicolor  Knth.  Eimm.  I  p.  249;  Arundo 
bicolor  Poir.   Voy.  II  p.  104;  Desf.  FI.  Atl.  I  p.  107  tab.  33. 

Hab.  Prope  La  Calle  (Desf.). 

L'échantillon  figuré  par  Desfontaines  paraît  avoir  été  déta- 
ché de  celui  de  Poiret  conservé  dans  l'herbier  Lamarck;  l'un  et 
l'autre  ne  diffèrent  de  VA.  tenax  Link  que  par  la  panicule  moins 
fournie,  à  rameaux  plutôt  dressés  qu'étalés  et  par  le  nombre  des 
fleurs  réduit  à  une  ou  deux  dans  chaque  épillet  cet  appauvris- 
sement de  la  panicule  et  des  épillets  serait  dû,  suivant  M.  Pa- 
touillard,  à  la  présence  d'un  mycélium  indéterminé,  qui  envahit 
les  racines  et  la  base  des  tiges  et  provoque  un  état  patholo- 
gique connu  chez  plusieurs  Graminées  sous  le  nom  de  «  maladie 
du  pied  »;  j'ai  constaté  en  outre,  sur  la  plupart  des  caryopses, 
des  taches  fauves  ou  brunâtres  qui  semblent  avoir  entravée  le 
développement  régulier  de  ces  organes,  mais  dans  lesquelles 
l'examen  microscopique  n'a  cependant  révélé  la  trace  d'aucun 
parasite  animal  ou  végétal. 

Schismus  calycinus  Coss.  et  D.  R.  Explor.  se.  Alg. 
Glum.  p.  138  var.  arabica;  S.  arabicus  Nées  FI.  Afi'-.  aiisir. 
p.  422  ;  Boiss.  FI.  Or.  y.  p.  597  ;  Hackel  in  Oester.  bot.  Zeitschr. 
XXVIII  p.  189;  Aschers.  (même recueil)  p.  254. 

Hab.  Cimetière  arabe  à  Sfax,  pentes  du  djebel  Bou-Hadid, 
près  Douiret. 

Grèce,  Rhode,   Chypre,    Syrie,    Palestine,  Egypte,  Marma- 
rique,  Cyrénaïque  (paraît  manquer  en  Algérie  et  au  Maroc). 

Cette  variété  se  distingue  facilement  du  type  par  sa  glu- 


136  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

melle  échancrée  au  moins  jusqu'au  tiers  de  sa  long-ueur  totale, 
terminée  par  deux  lobes  étroits,  allong-és  et  aig-us;  de  plus,  la 
g-lumellule  est  constamment  d'un  tiers  plus  courte  que  la  glu- 
melle;  dans  le  6^.  calycïnus  Coss.  et  D.  R,  l'échancrure  atteint 
seulement  le  cinquième  de  la  long-ueur  de  la  g-lumelle  dont  les 
lobes  plus  larges,  obovales-arrondis,  sont  également  moins 
aig-us,  enfin  la  glumellule  est  à  peine  plus  courte  que  la  glu- 
melle. 

Atropis  distans  Griseb.  ap.  Ledeb.  FI.  Ross.  IV,  p.  388, 
var.  convoluta  Boiss.  FI.  Or.  V,  p.  615;  Glyceria  convoluta 
Fr. 

Hab.  Bords  d'un  marais  sur  le  territoire  des  Oulad  Bou- 
Ghazem. 

L'Atropis  de  Tunisie  appartient  à  la  forme  Glyceria  Giis- 
5"c;/^2'Nym.  (Puccinellia  Gussonei  Pari.)  que  Cosson  et  Durieu 
rapprochent  de  \ A.  festîtcaeforims  Richt.  mais  que  les  Aoristes 
les  plus  récents  réunissent  à  VA.  convohita  Griseb.;  c'est  du 
reste  à  VA.  convohita  que  je  rapporte  la  plante  mentionnée 
dans  V Exploration  scientijiqîie  d'Algérie  (Glumacées  p.  140) 
sous  le  nom  ai  A.  festiicasfonnis ;  les  échantillons  de  la  Macta  et 
de  Miserghin,  cités  par  Cosson  et  Durieu,  ont  les  rameaux  de  la 
panicule  étalés  après  l'anthèse  et  non  dressés-appliques  contre 
l'axe;  par  ce  caractère,  ils  diffèrent  manifestement  du  Glyceria 
festîLCsefonnis  figuré  par  Host  (Gram.  Atist.  III  tab.  17,  sub 
Poâ)  et  publié  dans  V Herbariîtni  Normale  de  Pries  (fasc.  V 

n°95)- 

EragTOstis  vulg-aris  Coss.  et  Germ.  FI.  Par.  p.  641  ; 
Coss.  et  D.  R.  Explor.  se.  Alg.  Gliiin.  p.  147. 

Le  Briza  Eragrostis  Desf.  {FI.  Atl.  I  p.  78  et  herb.!)  donné 
par  Cosson  et  Durieu  {loc.  cit.  p.  148)  comme  synonyme  di  Era- 
grostis vîdgaris  ySiX .  vticrostachya  Coss.  etD.R,  (E,  poœoides 
F.  B.)  doit  être  reporté  à  VF.  Vîtlgai'is  var.  inegastachya  Coss.  et 
Germ.  (E.  megastachya  Link),  tandis  qu'il  faut  réunir  à  VF. 
poasoides  P.  B.  le  Poa  Eragrostis  Desf.  {FI.  Atl.  I  p.  74  et 
herb!);  Q^2L'at'AV E . papposa  Steud.  Gluni.  Ip.  263  (E.  vulgaris 
var.  sporostachya  Coss.  et  D.  R.  loc.  cit.  p.  148)  observé  pour 
la  première  fois  en  1854,  par  Kralik,  dans  les  sables  et  sous  les 


Ed.  Bonnet.  —  Sur  quelques  plantes  rares  de  Tunisie.  137 

Palmiers  de  l'île  de  Djerba,  il  est  assez  répandu  dans  la  Tunisie 
orientale  depuis  Hammamet  jusqu'à  Sfax  et  à  la  sebkha  de  Sidi 
El-Hani;  on  le  retrouve  en  outre  à  l'Oued  Gilma,  au  Koudiat  El- 
Halfa,  à  Sidi  Aïch,  à  Feriana  et  à  Foum  El-Guelta. 

Bromus  dilatatus  Lam.  Encycl.  I  p.  468,  n*"  13;  Poir. 
Voy.  II  p.  100, 

Le  B .  dilatatus  Lam.  indiqué  par  Poiret  en  Algérie,  mais 
créé  par  Lamarck  sur  des  échantillons  de  l'herbier  A.  L.  de 
Jussieu,  n'est  qu'un  B.  -mairitensis  L.  dans  lequel,  la  plupart 
des  épillets  restant  stériles,  les  glumelles  s'allongent,  se  recour- 
bent en  dehors  et  donnent  à  la  panicule  une  apparence  élargie 
et  divariquée. 

Je  n'ai  pu  retrouver  dans  l'herbier  de  Lamarck  le  B .  iiici-as- 
sattis  de  cet  auteur  {Encycl.  I  p.  469,  n°  16)  mentionné  égale- 
ment par  Poiret  en  Algérie. 

Festuca  arundinacea  Schreb.  var.  interrupta  Coss.  et 
D.  R.  Explor.  se.  Alg.  Glum.  p.  170;  F.  interrupta  Desf.  El. 
Ail.  I  p.  89  et  herb.! 

Hab.  Disséminé  dans  les  prés  humides,  au  bord  des  oueds  et 
des  ruisseaux  de  la  Tunisie  septentrionale  et  occidentale,  des- 
cend dans  l'ouest  jusqu'à  Feriana,  s'avance  dans  le  centre  jus- 
qu'à Aïn-Cherichira. 

Je  ne  puis,  comme  l'a  proposé  M.  Hackel  (Monogr.  Festuc. 
Europ.  p.  156)  séparer  le  F.  intervîtpta  Gren.  et  Godr.  de  celui 
de  Desfontaines,  les  deux  plantes  sont  identiques  et  celle  du 
Flora  Atlantica  n'appartient  certainement  ni  au  genre  Brachypo- 
dnwt,  ni  au  genre  Tritictim,  comme  le  pensaient  Rœmer  {Syst. 
II  p.  47)  et  Sprengel  {Syst.  Ip.  325);  le  nom  de  F-  Feiias  Lag. 
(1816),  admis  par  M.  Hackel  {loc.  cit.)  et  par  Boissier  {FI.  Or. 
Vp.  622)  étant  postérieur  à  celui  de  Desfontaines,  devient  par 
suite  synonyme  de  F.  interrupta  Desf.  (1798). 

Scleropoa  philistaea  Boiss.  Diagn.  ser.  I  n°  13  p.  60  var. 
Rohlfsiana  Aschers.  et  Schweinf.  Print.  fl.  Marinar.  n°  362  ; 
Festuca  Rohlfsianna  Coss.  in  Bull.  Soc.  bot.  XIX  p.  83  ; 
Aschers.  et  Barb.  Fl.  Libye. prodr.  tab.  XIX  (sous  presse)  — 
Fl.  mars-mai. 


138  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Hab.  Sables  et  lieux  herbeux  arides:  Oulad  Kassim  (grande 
Kerkenna),  sebkha  Mellaha,  Zarzis. 

Eg-ypte  (env.  d'Alexandrie),  Marmarique,  Cynéraïque,  Tri- 
politaine  ;  manque  en  Algérie  et  au  Maroc. 

Triticum  repens  var.  g-lauca  Coss,  et  D.  R.  Explo7\  se. 
Alg.  Gluni.  p.  207. 

La  plante  de  l'exploration  scientifique  d'Algérie  est  le  Triti- 
cum. (Agropyriun)  glaiictiui  de  Grenier  et  Godron  (FI.  Fr.  III 
p.  607),  de  Boreau  [Rev.  des  Agropyr.  p.  351)  et  de  beaucoup 
de  botanistes,  mais  n'est  point  celui  de  Desfontaines;  le  type  de 
cet  auteur,  représenté  dans  l'herbier  du  Muséum  par  un  échan- 
tillon provenant  de  l'Ecole  de  botanique,  se  rapporte  exacte- 
ment au  T.  (Agropyrîim)  intermedmin  Rchb.  le.  I  fig.  270, 
mais  avec  des  glumelles  plus  longuement  aristées  ;  je  crois, 
malgré  quelques  différences,  que  la  plante  figurée  par  Reichen- 
bach  n'est  qu'une  forme  robuste  de  T.  mtermedùim  Host 
(Grain.  Austr.  II  p.  iStab.  22,  sub  T.juneeo)  dont  le  T.  glau- 
cum  Gren.  et  Godr,  ne  serait  lui-même  qu'une  forme  grêle  et 
extrêmement  réduite  dans  le  T.  latromim  Godr.  \J Agropyrimt 
glaucujn  n'a  pas  encore  été  observé  en  Tunisie,  j'y  ai  seulement 
constaté  la  présence  de  VA.  cavtpestre  Godr.  (ap.  Gren.  et 
Godr.  FI.  Fr.  III  p.  607)  dans  les  terrains  arrides  entre  Souk 
El-Arba  et  Fernana. 

Dans  le  Flora  Atlantiea .^  Desfontaines  a  indiqué  en  Barbarie, 
le  plus  souvent  sans  localités  précises,  un  certain  nombre  d'es- 
pèces qui  n'ont  pas  été  retrouvées  après  lui;  l'absence  de  la 
majeure  partie  de  ces  espèces  dans  l'herbier  spécial  de  la  Flore 
Atlantique,  conservé  au  Muséum,  semble  indiquer  que  Desfon- 
taines ne  les  avait  pas  récoltées  lui-même  ;  je  terminerai  donc  la 
série  de  ces  Notes  par  la  liste  des  plantes  critiques  qui  manquent 
dans  l'herbier  de  Desfontaines;  cette  énumération,  rédigée  sui- 
vant l'ordre  et  la  nomenclature  du  Flora  Atlantica,  pourra  être 
de  quelque  utilité  aux  botanistes  qui  s'occupent  spécialement  de 
la  végétation  des  Etats  Barbaresques. 


Salicornia  herbacea  L. 

»  arabica  L. 

Ligustrum  vulgare  L. 


Veronica  scutellata  L. 
Ziziphora  tenuior  L. 
Saivia  otficinalis  L. 


Ed.  Bonnet.  - 

Alchemilla  Aphanes  L. 
Cerinthe  rainor  L. 
Echioides  violacea  Desf. 
Echium  vulgare  L. 
Cyclamen  europaeum  L. 
Anagallis  arvensis  L. 
Campanula  Spéculum  L. 
T>  perfoliata  L. 

Vinca  major  L. 
Stapelia  hirsuta  L. 
Herniaria  erecta  L. 
Eryngium  planum  L. 
Hydrocotyle  vulgaris  L. 
Ferula  Ferulaofo  L, 
Bubon  macedonicum  L.    , 
Sambucus  nigra  L. 
Telephium  oppositifolium  L. 
Asparagus  aphyllus  L. 
Juncus  pilosus  L. 
Vaccinium  Myrtillus  L. 
Fagonia  arabica  L. 
Saponaria  ocymoïdes  L. 
Cucubalus  Behen  L. 
Silène  nutans  L. 
ï       conica  L. 
Githago  segetum  L. 
Lychnis  dioica  L. 
Cerastiura  perfoliatum  L. 
Euphorbia  mauritanica  L. 
ï  segetalis  L. 

B  corralloides  L. 

Sorbus  domestica  L. 
Mesembryanthemum  copticum  L. 
Fragaria  vesca  L. 
Delphinium  ambiguum  L. 
Ranunculus  Flammula  L. 

»  Ficaria  L. 

»  monspeliacusL. 

»  hederaceus  L. 

*  peucedanoides  Desf. 


Sur  quelques  plantes  rares  de  Tunisie.  139 

Teucrium  Botrys  L. 
Marrubium  Pseudo-Dictamnus  L. 
Thymus  numidicus  Desf. 
Linaria  Elatine  Desf. 
Scrophularia  lucida  L. 

»  Scorodonia  L. 

»  frutescens  L. 

Bunias  Erucago  L. 
Géranium  romanum  L. 
Spartium  album  L'Hér. 

>  Scorpius  L. 
Genista  hispanica  L. 
Lathyrus  articulatus  L. 
Astragalus  Tragacantha  L. 
Melilotus  officinalis  L. 
Medicago  tornata  L. 
Zacintha  verrucaria  Desf. 
Rhagadiolus  lapsanoides  L. 
Carduus  macrocephalus  Desf. 
Atractylis  macrocephala  Desf. 
Cacalia  Alliariaefolia  Lam. 
Petasites  albus  Gaertn. 

>  vulgaris  Desf. 
Inula  Oculus-Christi  L. 
Centaurea  aspera  L. 

»         romana  L. 
Echinops  sphaerocephalus  L. 
Viola  odorata  L. 
Arum  maculatum  L, 
Sparganium  natans  L. 
Poterium  hybridum  L. 
Quercus  Robur  L. 
Pinus  Pinea  L. 
Cupressus  sempervireas  L. 
Cucumis  prophetarum  L. 

»         Dudaim  L. 
Salix  aegyptiaca  L. 
Ephedra  distachya  L. 
Atriplex  glauca  L. 
Marsilea  quadrifoliata  L. 


I40  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

NOTES  BIOLOGIQUES  SUR  LES  POTAMOGETON 

(Suite.) 
Par    M.    C.    SAUVAGEAU. 

P.  pectinatus  L, 

Les  exemplaires  de  P .  pectinatus  que  j'ai  étudiés  provien- 
nent du  Croisic,  où  je  les  ai  récoltés  en  septembre  1888  et  en 
septembre  1891  ;  cette  espèce  y  est  très  abondante  et  a  envahi 
beaucoup  de  petites  mares  remplies  d'une  eau  quelque  peu  sau- 
mâtre;  elle  ne  tolère  cependant  qu'une  petite  dose  de  sel,  car  on 
ne  la  trouve  jamais  mélang^ée  aux  Rîtppia. 

Les  rhizomes  blancs,  g"ros,  sont  g-énéralement  nombreux  et 
les  pousses  de  réserve  développées.  Le  nœud  du  rhizome  cor- 
respondant à  la  feuille  b  est  toujours  muni  d'une  couronne  de 
racines  ;  le  nœud  correspondant  à  la  feuille  a  ne  porte  jamais 
de  racines,  ce  qui  ne  provient  pas  de  ce  que  celles-ci  ne  peuvent 
pas  sortir  de  l'écorce,  mais  de  ce  qu'il  ne  s'en  forme  point.  De 
plus,  cette  même  écaille  a  ne  recevant  pas  de  faisceaux  du  cylin- 
dre central,  il  en  résulte  qu'à  ce  niveau,  la  structure  du  cylindre 
central  reste  la  même  que  suivant  la  longueur  de  l'entre-nœud. 

Au-dessus  de  la  3®  feuille  f^c^  de  chaque  génération,  la  tige 
dressée  porte,  sur  ses  premiers  entre-nœuds,  seulement  des 
feuilles  écailleuses,  si  bien  que,  parfois,  la  8®  feuille  d'une  géné- 
ration est  la  i'"'^  feuille  parfaite.  Ces  nœuds  inférieurs,  comme 
celui  de  la  feuille  b,  portent  fréquemment  une  couronne  de 
racines. 

Le  rhizome  est  généralement  plus  épais  que  les  tiges  dres- 
sées. Tandis  que,  chez  la  plupart  des  Potamogeto7i,  celles-ci  pos- 
sèdent à  peu  près  le  même  diamètre  sur  toute  leur  longueur, 
chez  le  P .  pectïnatîis  elles  diminuent  progressivement  de  dia- 
mètre de  la  base  au  sommet,  et  les  branches  terminales  sont 
souvent  très  grêles,  mais  fermes. 

Les  tiges  feuillées  sont  abondamment  ramifiées  ;  souvent 
chaque  feuille  supérieure  porte  un  rameau  à  son  aisselle,  parfois 
plusieurs;  dans  ce  dernier  cas,  ces  différents  rameaux  ne  sont 
pas  dus  à  un  bourgeon  multiple  comme  dans  le  P.  trichoides  (i) 
(Irmisch),  mais  à  ce  que  leur  développement  se  fait  en  sympode, 

I.  V.  précéd.  p.  47. 


C.  Sauvageau.  —  Notes  biologiques  sur  les  Potamog-eton.  141 

comme  sur  la  ùgo.  rampante,  avec  les  feuilles  a  b,  a^  b\  a"  b"..., 
alternativement  stériles  et  fertiles,  très  rapprochées  Tune  de 
l'autre. 

Le  P.  pecti'naius  fleurit  et  fructifie  assez  abondamment,  au 
moins  dans  l'eau  tranquille.  Il  possède,  comme  autre  moyen  de 
multiplication,  des  boutures  tuberculeuses,  d'un  type  différent 
de  celles  que  nous  avons  étudiées  jusqu'ici,  formées  par  la  base 
des  tiges  dressées,  et  qui  naissent,  soit  dans  le  sol  sur  les  parties 
rampantes,  soit  dans  l'eau  sur  des  sympodes  provenant  de  la 
ramification  des  branches  feuillées.  Les  premières  sont  d'ailleurs 
conformes  aux  secondes.  Je  n'ai  étudié  que  celles-ci,  car  les 
rhizomes  souterrains  que  j'ai  retirés  du  sol  en  étaient  constam- 
ment dépourvus,  probablement  parce  que  la  saison  n'était  pas 
suffisamment  avancée,  bien  qu'un  certain  nombre  d'exemplaires 
portassent  des  boutures  sur  les  sympodes  provenant  des  parties 
feuillées.  Dans  ce  qui  suit,  je  me  suis  donc  inspiré  du  Mémoire 
d'Irmisch  pour  ce  qui  concerne  les  boutures  souterraines  (i). 

En  automne,  après  la  dernière  génération  devenant  une  pousse 
feuillée,  le  P.  pectinattis  donne  encore  un  certain  nombre  de 
générations,  ramifiées  suivant  le  mode  habituel,  mais  sur  les- 
quelles se  trouvent  les  boutures.  Le  premier  et  le  deuxième 
entre-nœud  de  chacune  de  ces  générations  d'arrière-saison  (au- 
dessous  de  a  et  de  b)  sont  encore  longs  et  cylindriques,  mais  le 
troisième  entre-nœud  (au-dessous  de  c)  et  le  quatrième  entre- 
nœud (au-dessous  de  d)^  c'est-à-dire  les  deux  entre- nœuds 
situés  à  la  base  de  la  tige  dressée,  se  renflent  en  un  tubercule 
très  légèrement  rétréci  vers  son  milieu  sur  la  ligne  d'insertion  de 
la  feuille  c  (flg.  28).  Au-dessus,  le  sommet  de  la  tige  dressée 
reste  à  l'état  de  bourgeon  court,  étroit,  cylindro-conique,  en- 
touré par  les  feuilles  d,  e...  comme  il  léserait  au  début  du  déve- 
loppement d'une  tige  dressée  ordinaire.  Le  troisième  entre-nœud 
d'une  génération,  que  nous  avons  toujours  vu  rester  très  court 
chez  les  différentes  espèces  de  Potamogeion,  est  donc  chez  le 
P .  peciinatîis ,  et  seulement  dans  le  cas  spécial  de  la  formation 
de  tubercule,  aussi  développé  que  le  quatrième.  La  deuxième 
feuille  b,  qui  recouvre  la  base  du  tubercule,  est  bientôt  déchirée 

I.  Ces  boutures  ont  été  sig-nalées  en  1852  par  J.  G.  Ag-ardh,  mais  je  n'ai  pas 
eu  son  travail  entre  les  mains. 


142  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

par  suite  du  développement  de  celui-ci  et  disparaît  plus  ou 
moins  complètement.  La  troisième  feuille  c  recouvre  le 
deuxième  entre-nœud  du  tubercule  et  une  partie  du  bourg-eon 
qui  le  surmonte  ;  souvent  aussi  elle  ne  persiste  pas  longtemps. 

Le  bourg-eon  de  l'aisselle  de  c  (bourgeon  de  réserve)  manque 
parfois  totalement  sur  les  tubercules,  d'autres  fois  il  est  nette- 
ment indiqué,  mais  alors  légèrement  déplacé,  comme  s'il  naissait 
à  mi-hauteur  du  quatrième  entre-nœud.  Si  ce  bourgeon  n'existe 
pas,  le  tubercule  donnera  par  sa  germination  seulement  une  tige 
dressée;  si  au  contraire  il  est  suffisamment  développé,  le  tuber- 
cule produira  à  la  fois  une  tige  dressée  et  une  tige  rampante 
correspondant  à  la  pousse  de  réserve. 

Le  bourgeon  situé  à  l'aisselle  de  la  deuxième  feuille  b  s'ac- 
croît pour  donner  une  nouvelle  génération,  dont  les  troisième 
et  quatrième  entre-nœuds  se  renfleront  également  en  tubercule  ; 
on  trouve  ainsi  parfois  jusqu'à  quatre  tubercules  successifs. 

Le  premier  entre-nœud  (au-dessous  de  a)  est  quelquefois 
soudé  sur  une  portion  de  sa  longueur  avec  la  base  du  tubercule 
de  la  génération  précédente.  Parfois  aussi,  le  deuxième  entre- 
nœud d'une  génération  (entre  a  et  V)  se  renfle  lui-même  légère- 
ment en  tubercule,  et  il  augmente  ainsi  la  capacité  d'accumu- 
lation des  réserves  du  tubercule  des  troisième  et  quatrième 
entre-nœuds.  La  dernière  génération  tuberculeuse,  qui  se  forme 
durant  une  période  végétative,  porte  à  l'aisselle  de  sa  deuxième 
feuille  b  un  bourgeon  qui  dormira  jusqu'au  printemps,  et  à  ce 
moment  s'allono^era  en  une  nouvelle  génération. 

Au  commencement  de  l'hiver,  la  plante  meurt,  les  parties 
végétatives  pourrissent  et  isolent  les  boutures  tuberculeuses 
pourvues  de  leur  bourgeon  pérennant. 

La  production  de  ces  tubercules  n'est  pas  limitée  aux  parties 
souterraines.  En  automne  en  effet,  la  plante  émet  fréquemment 
de  l'aisselle  de  ses  feuilles  parfaites,  au  lieu  de  rameaux  feuilles 
ordinaires,  des  rhizomes  plus  grêles  que  les  rhizomes  souterrains. 
C'est  à  l'extrémité  de  ces  rhizomes  flottants  que  j'ai  vu  les  bou- 
tures tuberculeuses  se  former  ;  les  plus  grosses  ne  dépassaient 
pas  un  centimètre  de  diamètre  transversal  (fig.  28).  Ces  bou- 
tures sont  également  formées  par  deux  entre-nœuds  {b  2l  c  ç± 
c  à.  d)  qui  deviennent  une  masse  globuleuse  ou  elliptique  sur- 
montée par  le  bourgeon  long  de  un  à  quelques  centimètres.  La 


C.  Sauvageau.  —  Notes  biologiques  sur  les  Potamogeton.  143 

génération  qui  se  termine  par  une  bouture  a  généralement  son 
premier  entre-nœud  plus  long  que  le  deuxième;  j'ai  toujours  vu 
la  feuille  ô  être  située  tout  à  fait  à  la  base  du  tubercule  qu'elle 
enveloppe  en  partie,  au  moins  au  début;  la  tige  est  très  cassante 
au  nœud  ô  et  les  tubercules  se  séparent   facilement.  La  ligne 


Fig.  28.  — P.  pectinahis.  —  Portion  d'un  individu  arraché  à  l'arrière-saison,  et  destiné  à 
montrer  les  boutures  tuberculeuses  formées  sur  les  sympodes  souterrains  et  'sur  les 
sympodes  submergés.  (D'après  Irmiich,  mais  modifié.) 

d'insertion  de  la  feuille  c,  qui  fait  tout  le  tour  du  tubercule,  et 
que  sa  couleur  foncée  rend  visible  après  la  disparition  de  la 
feuille,  est  oblique,  et  s'élève  d'arrière  en  avant.  La  feuille  c 
enveloppe  non  seulement  la  seconde  moitié  du  tubercule,  mais 
une  assez  forte  portion  de  la  pousse  qui  la  surmonte. 

Le  bourgeon  de  l'aisselle  de  b,  qui  doit  donner  la  nouvelle 


144  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

génération,  était  visible  et  en  bon  état  sur  toutes  les  boutures 
que  j'ai  examinées.  Au  lieu  d'être  situé  à  l'aisselle  même  de  b, 
il  est  reporté  plus  haut,  au  milieu  ou  au-dessus  du  milieu  du 
premier  entre-nœud  du  tubercule.  Sur  quelques  exemplaires,  ce 
bourgeon  était  même  aussi  développé  que  celui  qui  termine  la 
précédente  génération.  Mais,  peut-être  à  cause  de  l'époque  trop 
peu  avancée  à  laquelle  j'ai  fait  mes  récoltes,  je  n'ai  jamais  trouvé 
plusieurs  tubercules  à  la  fde  comme  Irmisch  l'a  représenté.  Je 
n'ai  jamais  vu  non  plus  d'indication  du  bourgeon  de  l'aisselle 
de  c.  Par  conséquent,  lorsque  la  bouture  germera  au  printemps, 
elle  devra  donner  une  tige  dressée  c,  d,  c,  f...  par  allongement 
de  son  bourgeon  terminal,  et  une  tige  rampante  par  allongement 
de  son  bourgeon  latéral  {b)  ;  celle-ci  correspondra  à  celle  qui  se 
serait  développée  l'année  précédente  pour  continuer  la  série  des 
générations  successives,  si  la  végétation  ne  s'était  pas  arrêtée. 
Ces  tubercules  germent  plus  ou  moins  rapidement  suivant  les 
circonstances  extérieures  ;  Irmisch  en  a  vu  qui  n'avaient  pas 
encore  commencé  à  germer  au  commencement  d'avril.  Cet  au- 
teur en  a  fait  germer  chez  lui,  maintenus  dans  l'eau  à  la  tempé- 
rature de  la  chambre,  dès  le  mois  de  décembre;  d'autres  se  sont 
développés  seulement  en  janvier  et  février.  Des  racines  sortent 
un  peu  au-dessous  de  l'insertion  de  la  quatrième  feuille  {d)  en 
même  temps  que  le  bourgeon  terminal  s'allonge  en  une  tige 
dressée.  De  l'aisselle  de  l'une  des  feuilles  inférieures  de  celle-ci, 
sort  un  bourgeon  qui  s'allonge  en  un  axe  rampant  à  générations 
successives.  Parfois  aussi,  mais  non  généralement,  d'après 
Irmisch,  le  bourgeon  de  l'aisselle  de  c  s'allonge  lui-même  en 
sympode,  et  la  plante  possède  alors  un  axe  rampant  tout  à  fait 
à  sa  base.  Dans  mes  exemplaires,  comme  je  l'ai  dit,  ce  sympode 
proviendrait  du  bourgeon  de  la  feuille  b. 

Si  les  tubercules  placés  dans  des  conditions  convenables 
peuvent  germer  de  très  bonne  heure,  il  n'en  est  pas  de  même 
des  fruits,  qui  ont  besoin  d'un  temps  de  repos  plus  long.  En 
septembre  i8S8,  j'ai  recueilli  au  Croisic  un  grand  nombre  de 
fruits  mûrs,  que  j'ai  transportés  dans  de  la  mousse  très  humide  ; 
placés  ensuite  au  laboratoire  dans  un  cristallisoir,  ils  ont  germé 
seulement  en  juin  et  en  juillet  de  l'année  suivante. 

AnatoMIE.  —  Les  entre-nœuds  voisins  de  la  surface  de  l'eau 


C.  Sauvageau.  —  Notes  biologiques  sur  les  Potamogeton.  145 

sont  généralement  grêles.  Leur  épiderme,  à  parois  radiales 
minces,  possède  une  paroi  extérieure  relativement  épaisse,  à 
cuticule  très  nette;  les  parois  latérales  et  externes  des  entre- 
nœuds les  plus  fermes  sont  même  presque  totalement  cutinisées, 
parfois  aussi  celles  de  l'assise  sous-épidermique.  Les  tiges  les 
plus  étroites  ont  une  seule  rangée  de  canaux  aérirères  externes, 
les  cellules  plus  rapprochées  de  l'endoderme  formant  une  masse 
plus  compacte.  A  l'intérieur  du  cercle  des  canaux  aérifères, 
l'écorce  possède  des  faisceaux  qui  renferment  quelques  cellules 
libériennes  entourées  de  fibres  sclérifiées,  ou  même  uniquement 
celles-ci.  Leur  nombre  est  très  variable  suivant  les  individus  et 
même  suivant  les  entre-nœuds  considérés  ;  il  varie  de  trois  à  une 
douzaine.  L'endoderme  est  uniformément  et  fortement  épaissi 
en  U  et  lignifié.  Le  cylindre 
central,  dans  les  cas  de  plus 
grande  réduction,  se  com- 
pose d'une  lacune  vasculaire 
entourée  d'une  couronne  de 
nombreux  tubes  libériens. 
Mais  généralement  il  existe 
trois  lacunes  vasculaires  (fig. 
29)  ;  le  péricycle  est  souvent 
épaissi  et  lignifié  sur  toute 
son  étendue  ;  les  cellules  con-  ^-^^.Scf^ÉO^ofc-^j^ 

ionrtîvPS       nui       Senarent      les     Fig-  29-  -  ^•/^^'''■'^'^^«^- -  Section  transversale 
JOnCllVeS       qui       séparent      leS         ^^   cylindre   centrai  menée  par   le  milieu  d'un 

trois      faisceaux      ont      parfois         entre-nœud   grêle   supérieur,   voisin   de  la  tige 

_  florale;  t,  t,  tubes  criblés.  (Gross.  200.) 

toutes  subi  la  même  modifi- 
cation et  partagent  alors  le  cylindre  central  en  trois  régions  très 
nettes,  d'autres  fois  quelques-unes  d'entre  elles  seulement  sont 
lig-nifiées.  '    l 

Dans  les  entre-nœuds  inférieurs,  l'écorce  prenant  plus  de 
développement,  les  rangées  de  canaux  aérifères  se  multiplient; 
l'épiderme,  à  paroi  externe  plus  mince,  reste  souvent  complète- 
ment cutinisé;  les  faisceaux  corticaux  deviennent  plus  larges, 
par  le  plus  grand  développement  de  leur  partie  libérienne,  et  les 
parties  lignifiées  du  cylindre  central  diminuent  d'importance. 

La  structure  du  rhizome  est  encore  la  même  que  la  précé- 
dente, mais  on  trouve  jusqu'à  sept  ou  huit  rangées  de  canaux 
aérifères.  Tantôt  les  faisceaux  corticaux  sont  plus  nombreux  et 


146  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

peuvent  attendre  la  trentaine,  parfois  au  contraire  ils  sont  plus 
réduits  que  dans  la  tige  ;  leur  partie  fibreuse  a  beaucoup  dimi- 
nué d'importance.  L'endoderme  est  encore  très  nettement 
épaissi  en  U  et  lignifié  ;  parfois  le  péricycle  est  lui-même  épaissi, 
ainsi  que  quelques  cellules  conjonctives,  mais  très  faiblement 
lignifié.  Le  cylindre  central  a  pris  plus  d'importance,  il  possède 
une  ou  deux  lacunes  vasculaires  médianes,  et  deux  ou  trois 
lacunes  vasculaires  de  chaque  côté  ;  les  faisceaux  libériens  for- 
ment une  couronne  presque  continue  (fig.  30)  (i). 


Fig.  30.  —  P.  pectinatus.  —  Section  transversale  du  cylindre  central  d'un  enire-nœud  du 
rhizome  appartenant  au  même  individu  que  celui  qui  a  fourni  la  fig.  28;  t,  t,  tubes  cri- 
blés. (Gross.    130.) 

Les  deux  figures  30  (gross.  130)  et  29  (gross.  200),  prises  sur 
un  même  individu,  montrent  la  différence  de  dimensions  et  de 


I.  La  lacune  ou  les  lacunes  vasculaires  médianes  ont  pour  orig-ine,  comme  on 
sait,  l'agrandissement  de  l'étui  qui  entoure  les  vaisseaux  formés  de  bonne  heure 
puis  dilacérés  par  suite  de  l'allong-ement  des  entre-nœuds;  parfois  aussi  quelques- 
unes  des  cellules  parenchymateuses  voisines  se  résorbent  et  concourent  à  l'élar- 
gissement de  la  lacune.  Je  n'ai  pas  suivi  le  développement  des  lacunes  vascu- 
laires latérales  du  rhizome  du  P.  pectinatus,  mais  elles  ne  paraissent  pas  avoir 
la  même  origine;  elles  m'ont  semblé  dues  à  la  disparition  de  grandes  cellules 
non  transformées  en  vaisseaux,  comme  cela  se  voit  dans  la  racine  des  Cymo- 
docea  (C.  Sauvageau,  Suy  la  racine  des  Cymodocéées,  Assoc.  franc,  pour 
l'avanc.  des  Sciences,  1891). 


C.  Sauvageau.  —  Notes  biologiques  sur  les  Potamog-eton.  147 

Structure  entre  un  entre-nœud  épais  du   rhizome  et   un  entre- 
nœud grêle  supérieur  de  la  tige  dressée. 

La  bouture  tuberculeuse  est  due  au  grand  développement  de 
récorce,  formée  de  cellules  disposées  en  tissu  compact,  laissant 
entre  elles  seulement  de  petits  méats;  toutes  sont  remplies 
d'amidon;  allongées  et  rayonnantes  autour  du  cylindre  central, 
elles  sont  arrondies  vers  la  périphérie.  On  ne  trouve  aucun  fais- 
ceau cortical. 


Fig.  31-  —  P.  pectinatns.  —  Section  transversale  du  cylindre  central  du  deuxième  entre- 
nœud  d'une  bouture.  Cette  bouture  possédait  approximativement  le  même  diamètre  que 
le  rhizome  qui  a  fourni  la  fig.  29.  (Gross.   130.) 

L'endoderme  a  ses  parois  radiales  subérifiées.  Le  cylindre 
central  est  réduit  en  dimensions  et  en  différenciation.  La  figure 
3T  représente  le  cylindre  central  d'un  tubercule  dont  le  diamètre 
transversal  extérieur  était  sensiblement  le  même  que  celui  du 
rhizome  dont  le  cylindre  central  est  représenté  sur  la  figure  30. 
On  trouve  une  lacune  vasculaire  médiane,  irrégulière,  parfois 
deux  lacunes  renfermant  des  débris  de  vaisseaux.  Les  autres 
éléments  sont  peu  distincts  et  difficiles  à  spécifier. 

Ainsi,  bien  que  ce  soit  des  boutures  du  P.  btcens  que  les 
boutures  du  P .  pectinaius  se  rapprochent  le  plus  extérieurement, 
il  y  a  entre  elles  de  grandes  difïérences.  Les  premières  ont  leurs 


148  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

matières  de  réserve  accumulées  dans  le  premier  et  le  deuxième 
entre-nœud  d'une  génération,  les  secondes  dans  le  troisième  et 
le  quatrième;  tandis  que,  chez  les  premières,  le  cylindre  central 
participe  à  l'élargissement  total  et  prend  un  plus  grand  déve- 
loppement que  dans  toute  autre  portion  de  la  plante,  chez  les 
secondes,  au  contraire,  il  est  extrêmement  réduit  et  le  rôle  de 
tissu  d'emmagasinement  est  à  peu  près  dévolu  à  l'écorce  seule. 

{A  suivre.) 
* 

LES  URÉDINÉES  ET  LEURS  PLANTES  NOURRICIÈRES 

SUPPLÉMENT 
{Sui/e.) 

Par  M.  Georges  POIRAULT. 

Serratula  tinctoria    ....     Puce,  heterophylla  Cooke.  f 

Puce,  suaveolens  Pers. 

Aposeris  fœtida vEcid.  Compositarum  Mart. 

Puce.  Lampsanae  Schultz  (S,  E,  U,  T). 

Cichorium Puce.  Hieracii  Schum. 

Puce.  Endiviae  Pass.  (U,  T).  f 

Puce,  sylvatiea  Schrôt.  (E).   —  U  et  T  sur 

Carex. 
Puce.  Taraxaei  Plowr.  (S,  U.  T).  f 
Puce,  variabilis  Grev.  (E,  U,  T). 
Puce.  Hieracii  Schum.  (U,  T). 
id. 
id. 
Coleospor.    Sonchi    (  =:  Uredo  Erigerontis 

Req.). 
Puce.  Trag-opog-onis  Pers.  (S,  E,  T). 
id. 
id. 
id. 
id. 
Puce.  Prenanthis  Pers.  (S,  E,  U,  T). 
Puce.  Sonchi  Rob,  et  Desmaz. 

id. 

Coleospor.  Sonchi. 

Puce.  Hieracii  Schum. 

id. 

id. 

id.  [A  suivre.) 

Le  Gérant  :  Louis  Morot. 


»  Endivia   .    .    . 

Taraxacum  DensLeonis. 


Leontodon  hispidus  . 
Carlina  aeanthifolia  . 
Cupularia  viscosa .    . 


Trag'opog'on  .... 

Scorzonera  humilis  . 
»  austriaca 

»  plantaginea 

Podospermum.   .    .    . 

Chondrilla  juncea  .    . 

Sonchus  decorus  .  . 
>         palustris  .    . 


Crépis  tectorum    .    . 

Hieracium  alpinum   . 
j>  umbellatum 

i  staticefolium 


Paris.  —  J.  Merscti,  imp.  ii.  PI.  Denfert-Rochereau. 


8'  ANNÉE,  N°  8.  i6  AVRIL  1804. 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Directeur:  M.  Louis  MOROT. 
UNE  LISTE  DE  FOUGÈRES  DU  TONKIN  FRANÇAIS 

Par  H.  CHRIST  (de  Bâle). 

Par  l'aimable  intermédiaire  de  M.  F.  Hy,  professeur  à  la 
Faculté  des  sciences  d'Angers,  je  suis  entré  en  rapport  avec  le 
Rév.  Père  Bon,  depuis  longtemps  missionnaire  à  Thanh-Hoa, 
au  Tonkin  français  oriental,  sous  la  latitude  de  19°  1/2  (à  peu 
près  celle  de  Bombay  ou  de  Mexico),  et  sur  les  rives  du  Song-Ma 
qui  descend  des  montagnes  séparant  le  Haut-Siam  et  le  littoral 
de  l'Annam.  J'ai  reçu  de  M.  Hy,  à  différentes  reprises,  des  Fou- 
gères récoltées  par  le  R.  P,  Bon,  et  je  pense  qu'il  y  aura 
quelque  intérêt  à  en  donner  la  liste.  Comparée  à  celle  des 
trouvailles  de  feu  Balansa,  publiée  par  M.  J.  G.  Baker  [fourn. 
of  Botany,  sept.  1890),  elle  n'est  pas  riche.  Le  Père  Bon  m'écrit 
sur  les  causes  du  nombre  restreint  de  ses  espèces  : 

«  Il  faudrait,  pour  avoir  de  nombreuses  espèces,  non  encore 
récoltées,  que  j'aille  plus  avant  dans  la  forêt  et  surtout  plus 
haut  dans  les  montagnes  de  l'Ouest.  Mais,  outre  le  danger  des 
fièvres,  des  bois  et  des  tigres,  ce  pays  ne  relève  pas  de  mon 
district.  Les  tigres,  déjà  très  abondants  depuis  plusieurs  années, 
pullulent  depuis  quelque  temps.  Il  y  a  des  villages,  même  assez 
peu  considérables,  qui  perdent  chaque  année  par  la  dent  du 
tigre  jusqu'à  une  trentaine  de  personnes.  Je  me  demande  si  la 
recrudescence  actuelle  de  ces  animaux  n'est  pas  un  cadeau  que 
nous  font  les  Siamois  en  quittant  nos  montagnes.  Il  ne  serait  pas 
impossible  que  le  remue-ménage  causé  par  les  Siamois  dans  le 
haut  pays  eût  chassé  ces  fauves  de  notre  côté.  11  y  a  quelques 
jours,  un  de  ces  animaux  m'a  fait  la  conduite  pendant  un  quart 
d'heure,  marchant  parallèlement  à  moi,  à  peine  à  cent  mètres.  » 

Pourtant  le  P.  Bon  a  envoyé  trente-six  espèces  que  Balansa 
n'a  pas  trouvées;  elles  sont  marquées  d'un  astérisque  dans  la 
liste  suivante  des  récoltes  du  P.  Bon. 


* , 


*. 


ISO  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

*  I .   Gleicheiii'a  dïchotoina  Willd. 
*2.  AlsopJnla  contaimnans  Wallich. 
3.  A.  podopky lia  Woo^Q-v. 

Cette  plante,  dans  une  forme  très  luxuriante  (5060)  et  dans  une 
autre  plus  réduite  (4073),  a  été  prise  et  publiée  par  moi  [Journ.  de 
Bot.^  1890,  p.  410)  comme  une  espèce  de  Cyathea  [C.  Bo?iii).  Plus 
tard  j'ai  pu  me  convaincre  qu'il  s'agit  réellement  du  dii  Alsophila, 
connu  depuis  longtemps  de  la  Chine  (Hongkong)  et  trouvé  déjà  au 
Tonkin  par  Balausa  (Baker,  Toiiquin  Ferns,  31.  38). 

*4.    Trïchomanes  namim  Van  den  Bosch. 
*5.    T.  J/<9//<?jy/Beddome. 
*6.   Cibotiuin  Barometz  Link. 

7.  Davallia  elegans  Swartz. 

8.  D.  strïgosa  Swartz  (type). 
^9.  D.  strïgosa  var.  subciliata  nov.  var.  (51 14). 
Segmentis  non  pinnatifidis  sed  regulariter  dentato-incisis. 

Plante  très  forte,  d'un  mètre  et  plus.  Port  et  pubescence  du  type, 
mais  différent  par  des  segments  non  irrégulièrement  pinnatifîdes  à 
lobes  pétioles  grossièrement  dentés  ou  crénelés,  mais  régulièrement 
incisés  jusqu'au  tiers  ou  la  moitié  en  dents  ovales-lancéolées,  de  sorte 
qu'il  y  a  une  ressemblance  avec  le  D.  ciliata  Hook.  Spec.  Filic.  I. 
tab.  60  A  des  Philippines,  qui  pourtant  est  bien  plus  profondément 
denté.  Notre  plante  a,  pour  le  port,  beaucoup  de  rapports  avec  le 
D.  inarginalis  Thunberg  (sub  Polypodid)^  mais  en  diffère  par  des 
segments  séparés  jusqu'au  rachis  de  la  piuna  et  plus  incisés. 

10.  D.  temiïfoh'a  Swartz. 

1 1 .  Lïndsaya  flabelhtlata  Dryander. 
*i2.  L.  lobataYoxxox. 

*i3.  L.  heterophylla'Dvj2t.nàev. 

14.  AdiauHwi  caiidatztm  L. 

15.  A.  flabelliilahim'L,. 

*i6.  Adiantum  Boniî  nov.  spec.  (5260). 
Adiantum  e  grege  A.  Capi'lli-Vejieris  L.,  rhizomate  brevi 
capitato,  stipitibus  pluribus,  ad  basin  parce  pilosis  (ceterum 
tota  planta  glaberrima  non  pruinosa)  castaneo-nigricantibus 
parce  nitidulis  4  ad  6  centim.  longis  erectis,  fronde  deltoidea- 
triangulari  subflabellata,  stipiti  aequilonga  et  asquilata,  ramis  3 
ad  6  quorum  inferiore  parti  terminali  fere  aequilongo  et  ramulo 
adventicio  descendente  praedito;  segmentis  pro  ramo  10  ad  12 


n.  Christ.  —  Vnc  liste  de  Fougères  du  Tonkin  français.  151 

inclivisis,  brève  petiolulatis,  insertione  non  articulata,  alternis, 
I  centim.  latis  et  longis,  suborbicularibus  subdimidiatis  basi 
late  cuneata,  marg-ine  inferiore  horizontal!,  interiore  rachi 
parallelo,  exteriori  rotundato  oblique  crenato-dentato,  sorisque 
reniformibus  3  ad  5  praedito,  seg-mento  terminali  majore  inter- 
dum  lobato. 

Habitu  inter^.  Capilhmi-  Veneris  et  A.  flabellulatuin  exacte 
intermedio,  fronde  ob  ramos  aequilong-os  fere  flabellata,  sed 
haud  dichotoma  ramoque  terminali  praedita,  seg-mentis  subdimi- 
diatis integris  parum  crenatis  sorisque  minutis  etiam  ad  A .  fla- 
bellîilatîiin  vergens,  sed  soris  reniformibus  segmentoque  termi- 
nali majori  et  lobato  A.  Capillo-Veneris  similius. 

17.  A.  Capilhis-Venerïs  L. 

Sous  le  n°  5122  il  y  a  des  échantillons  à  segments  étroits,  allongés, 
incisés  très  profondément  (presque  jusqu'à  la  base)  en  2  ou  3  lobes 
presque  linéaires  portant  un  seul  sore.  A  première  vue  la  plante  semble 
différente,  mais  on  sait  que  ça  et  là  il  y  a  de  ces  modifications  qui  sont 
reliées  par  des  formes  intermédiaires  au  type  à  larges  segments. 

18.  C hélianthes  tentufolia  Swartz. 

19.  Ch.  Mysorensïs  Wallich. 

20.  Pteri's  creù'calj. 
*2i.  P.  serridata  L.  fil. 
*22.  P.  enszybr^Mz's  B\irma.nn. 
*23.  P.  seimpiiDiata  L. 

24.  P.  longifolia  L. 

25.  P.  qiiadriaurita  Retzius. 

26.  BlechmuJi  orientale  L. 

27.  Ceratopteris  thalictroides  Brongniart. 
*28.  Asplenùmi  Grevillei  Hooker. 

*29.  A.  hinnlatnui  Swartz. 

30.  A.  Belangeri K.\xnzQ. 

31.  A.  (Diplazinnt)  maximum  Don. 

32.  A.  (Anisogonium)  escnlentnmVvç.^\. 
*33.  Aspidinm  ( Polystichtim)  semicordatitm  Swartz. 

34.  A.  (Cyrtomiîtm)  falcatum  Swartz. 

35.  A.  (Nephrodinm)  LeuzeamLin  Hook. 
*36.  A.  molle  Desvaux. 

37.  A.  pennigertun  Blume. 


* 


* 


152  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

*38.  A.  ochthodes  Kunze?  )  La  détermination  n'est  pas  hors 

*39.  A.  Ty/odës  Kunze}     )  de  doute. 

*4o.  A.  cticîiUahtin.  Blume. 

41.  A.  sericeuni  Scott  ^^2^«' Beddome. 

42.  A.  odorahim  Bory. 

43.  A,  dis  sec  il  un  Des  vaux. 
*44.  A.  melanocaulon  Blume. 

45.  A.  cicutaînum  L. 
*46.  A.  vashun  Blume. 

47.  A.  decttrrens  Presl.  var.  Thwaitesu  Kew-Cat. 

48.  Nephrolepïs  exaltata  Schott. 

49.  N.  acîtta  Presl. 

*50.  PolypodiîLii'i  iri'oides  Lamarck. 

51.  P.  P hymatodes  L . 

52.  P.  proliferum  Presl. 
■53.  P.  (Niphobolus)JîsstmtV>\viV^e. 

54.  P.  adiiasceiis  Swartz. 
^55.  P.  Lî'ngîia  Syv2ix:\.z. 
^56.  P.  numniîtlariêBfoHuin  Metten. 
*57.  P .  (Drynaria)  quercifolntvt  Swartz. 

58.  Gyimiograinme  elHptïca  Thunbg.  sub  Polypodïo. 

59.  G .  Jîfiiaysom'ana  Wallich  sub  Grautniiti. 

60.  Meniscnnn  triphylhun  Swartz. 

61.  Vz'ttarïa  h'neataSw2iTtz. 

62.  V.  e/onga fa  Swartz. 

63.  Dryutoglossîim  carnosmn  Wallich  sub  Tseniti. 

64.  Acj'-ostïclniin  qîiercifolûim  Retzius. 
*65.  A.  Harlaiidu  Ylook&v. 

Plante  du  Sud  de  la  Chine,  envoyée  du  Tonkin  par  le  P.  Bon 
sous  les  n'''  4072  et  5410,  différant  de  VA.  subrepandum  Hook.  par  le 
segment  terminal  décurrent  et  soudé  avec  la  paire  supérieure  des 
pinnae,  ainsi  que  par  les  segments  plus  larges,  etc. 

66.  A.  variabïle  Hooker  (?). 

*67.  A.  pakisire  L.  sub  Polypodïo. 

*68.  A.  aureiun  L. 

69.  Lygodûmi  japonicîun  Swartz. 

70.  L.  dïchotoumm  Swartz. 
*  7 1 .  L.  pinnatifiduni  Swartz. 
*72.  Ophioglossîim  penduhmt  L. 


N.  Patouillard,  —  Les  Terfès  de  la  Tunisie.  153 

73.  Angiopteris  evecta  Hoffmann. 
*74.  Saivùiïa  cucullata  Roxburg  4770. 
*75.  kS.  natans  L. 

LES  TERFÈZ   DE   LA  TUNISIE 

Par  M.  N.  PATOUILLARD. 

On  ne  connaissait  jusqu'ici  que  deux  espèces  de  Terfèz  en 
Tunisie  :  le  Terfezia  Boitdieri  et  le  Tirinanïa  ovalispora.  Per- 
suadé que  la  liste  des  Champig-nons  hypogés  de  ce  pays  devait 
présenter  les  mêmes  particularités  que  les  autres  listes  de  ses 
productions  naturelles,  c'est-à-dire,  montrer,  à  côté  des  espèces 
de  l'Algérie  ou  du  Maroc,  des  formes  propres  à  l'Egypte  ou  à 
l'Asie-Mineure,  je  priai  un  de  mes  amis  résidant  à  Gabès,  M.  le 
commandant  Lefebvre,  de  me  faire  expédier  des  Terfèz  récol- 
tés sur  divers  points  du  Sud  de  la  Régence. 

L'étude  de  ces  récoltes  a  pleinement  justifié  mes  prévisions 
et  porte  à  six  le  nombre  des  Terfèz  tunisiens. 

1°  Terfezia  Boudieri  Q\x3lX..\  le  plus  commun  de  tous,  s'ob- 
serve dans  la  montagne  comme  dans  la  plaine;  c'est  lui  qui  est 
vendu  sur  le  marché  à  Kairouan  et  à  Sfax,  et  quelquefois  même 
à  Tunis  ;  je  l'ai  vu  également  d'Hadjeb  el  Aïoun,  Sidi  el  Hani, 
Ras  el  oued  au  sud  de  Gabès,  Medenine,  Tatahouine,  etc.  Il  se 
présente  sous  la  forme  d'un  tubercule  plus  ou  moins  pédoncule, 
rouo-eâtre,  variant  de  la  çj-rosseur  d'une  noix  à  celle  d'une 
pomme.  Sa  chair  est  composée  de  petites  masses  arrondies, 
rosées,  séparées  par  des  veines  étroites  de  même  couleur,  mais 
plus  pâles  ;  dans  la  décrépitude  elle  se  tache  de  vert.  Ces  carac- 
tères, joints  à  ceux  tirés  des  ornements  de  la  spore,  distinguent 
facilement  cette  espèce  de  la  suivante. 

2°  Terfezia  Leom's  Tul.  ;  paraît  rare  en  Tunisie  :  j'en  ai  vu 
seulement  deux  spécimens  récoltés  à  Métameur.  La  chair  est 
divisée  en  petites  masses  jaunâtres,  et  non  rosées  comme  dans 
le  7^.  Boudierï. 

3°  Terfezia  Meiaxasi  Chat.  ;  cette  espèce,  qui  m'est  par- 
venue  de  Métameur  et  de  Tatahouine  sous  la  désignation  de 


154  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Terfez  à  peati  noire,  est  identique  à  celle  dite  Kainé  noir  de 
Bagdad  ;  elle  a  l'aspect  de  tubercules  globuleux  ou  pyriformes, 
de  I  à  3  centimètres  de  diamètre,  cendrés  ou  noirâtres  extérieu- 
rement, à  chair  d'un  beau  rose  veinée  de  lignes  blanches,  mais 
devenant  d'un  jaune  clair  uniforme  par  dessiccation.  Les  thè- 
ques  sont  globuleuses,  mesurent  70  à  90  [x.  de  diamètre  et 
contiennent  de  4  à  8  spores  rondes,  atteignant  30  p.  de  largeur, 
c'est-à-dire  qu'elles  sont  beaucoup  plus  grosses  que  celles  du 
T.  Leonis,  avec  lesquelles  elles  ont  quelques  rapports  par  la 
forme  des  verrues. 

Les  Terfèz  à  peau  noire  forment  un  petit  groupe  compre- 
nant, outre  les  tubercules  de  Bagdad  et  de  Métameur,  une 
espèce  encore  inédite  que  je  désignerai  sous  le  nom  de  Tei^fezia 
Deflersii.  Ce  Champignon  a  été  récolté,  en  1891,  à  El  Arysch, 
par  M.  Deflers,  au  pied  de  V Heliantheimim  Lipii;  il  a  la  forme 
et  les  dimensions  du  T.  Me faxasi Chat. ^  mais  sa  coloration  est 
franchement  noire,  rarement  quelques  spécimens  ont  une  teinte 
un  peu  roussâtre  ;  la  pellicule  est  très  épaisse  (i  à  i  1/2  millimè- 
tres) et  la  chair  rousse,  veinée  de  blanchâtre  ;  les  spores  sont 
globuleuses,  incolores,  et  mesurent  de  20  à  25  [i  de  diamè- 
tre ;  elles  sont  couvertes  de  verrues  larges  et  tronquées  en 
dents  d'engrenage  comme  celles  du  T.  Leonis^  mélangées  à  un 
petit  nombre  de  pointes  plus  grêles  et  plus  aiguës.  Le  T.  De- 
flersii est  bien  distinct  du  T.  Metaxasi  par  ses  spores  beau- 
coup plus  petites  et  par  la  grande  épaisseur  de  sa  pellicule  ;  la 
couleur  et  les  dimensions  l'éloignent  suffisamment  du  T.  Leonis. 

4°  Terjezia  Hafizi  Chat.  ;  comme  le  T.  Metaxasi,  cette 
plante  n'était  connue  que  de  Bagdad,  mais  sous  le  nom  de 
Kamé  blanc  ;  j'en  ai  reçu  un  bon  nombre  de  spécimens  de  Tata- 
houine,  dans  l'extrême  Sud  tunisien  :  ce  sont  des  boules  variant 
de  la  grosseur  d'un  pois  à  celle  d'une  petite  noix,  à  surface  rou- 
geâtre  plus  ou  moins  bosselée.  Les  thèques  paraissent  très 
fugaces  :  tout  l'intérieur  de  mes  échantillons  était  rempli  d'une 
masse  pulvérulente  jaunâtre,  uniquement  constituée  par  des 
spores  libres,  mais  encore  disposées  par  petits  groupes  ;  elles 
sont  rondes,  larges  de  18  à  20  [x  et  recouvertes  d'un  réseau 
délicat,  régulier  et  à  petites  mailles. 

Bien  que  le  T.  Claveryi,  qui  a  également  les  spores  réticu- 


N.  Patouillard.  —  Les  Terfes  de  la,  Tunisie.  155 

lées,  soit  connu  d'Algérie,  je  n'hésite  pas  à  joindre  la  plante  de 
Tatahouine  au  T.  Hafizi,  à  cause  de  la  similitude  des  dimen- 
sions et  des  spores. 

5"  Tirmania  ovalisporaV-âX.  [T.  af ricana  et  T.  Cambonïi 
Chat.)  ;  très  fréquent  en  Tunisie,  mais  plus  particulier  aux  sta- 
tions montagneuses  :  Hadjeb  el  Aïoun,  Medenine,  montagnes  au 
sud  de  Gabès,  etc.  Lorsque  la  plante  est  fraîche,  elle  est  entiè- 
rement blanche  à  l'intérieur,  comme  à  l'extérieur  ;  par  la  dessic- 
cation, ou  même  simplement  par  un  corrmencement  de  décrépi- 
tude, l'intérieur  prend  une  teinte  jaunâtre,  marbrée  de  veines 
blanches  qui  partent  de  la  base  du  Champignon  :  dans  cet  état, 
la  plante  répond  bien  à  la  figure  donnée  par  M.  Chatin  de  son 
T.  Cambonii ;  quant  au  caractère  de  la  dimension  des  spores, 
je  le  considère  dans  le  cas  actuel  comme  insuffisant,  les  diffé- 
rences de  dimensions  étant  par  trop  faibles  (18-20  et  22  p-)  ; 
de  plus,  il  n'est  pas  rare  d'observer  toutes  ces  mesures  sur  le 
même  échantillon. 

6°  Phasang-ium  Lefebvrei  Pat.  nov. gen.etnov.  spec.  Enfin, 
dans  un  lot  de  T.  Botcdz'eri récolté  à  Ras  el  oued,  j'ai  trouvé  un 
échantillon  unique,  mais  encore  très  frais,  d'une  Tuberacée  qui 
me  paraît  devoir  constituer  un  type  particulier  ;  je  la  désignerai 
sous  le  nom  générique  de  P haeangiîwt  et  la  dédie  à  mon  zélé 
correspondant,  M.  Lefebvre.  Elle  a  l'aspect  d'une  masse  ovoïde, 
unie,  non  bosselée,  longue  de  3  centimètres,  large  de  2,  un  peu 
crevassée  sur  un  côté  et  d'une  coloration  châtain- foncé  ou  brunâ- 
tre ;  à  la  loupe,  la  surface  est  villeuse  par  des  poils  courts  et 
couchés.  Le  tissu  intérieur  est  très  homogène,  ni  marbré,  ni 
veiné,  et  sa  couleur  est  uniformément  d'un  blanc  de  lait  ;  la  chair 
est  ferme  et  non  aqueuse  ;  l'odeur  et  la  saveur  sont  à  peu  près 
nulles.  La  pellicule  extérieure  colorée  est  constituée  par  des 
cellules  quadrangulaires  brunes,  larges  de  15  à  20  centimètres, 
dont  quelques-unes  se  prolongent  en  poils  cylindriques,  simples 
ou  peu  rameux,  larges  de  10  ^  environ  et  brunâtres. 

Les  thèques  sont  en  massue  stipitée,  souvent  arrondies,  mais 
aussi  allongées,  suivant  le  nombre  de  spores  qu'elles  renfer- 
ment :  celles  à  2-3-4  spores  sont  plus  effilées  que  celles  dans  les- 
quelles on  voit  jusqu'à  8  spores;  elles  ont  ordinairement  comme 
dimensions  70  X  30  ou  80  X  60  ^.  Les  spores  sont  incolores. 


156  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

lisses,  ovoïdes,  mesurent  28-30  X  24-26  p-  et  sont  pourvues 
d'une  grosse  gouttelette  centrale  entourée  de  petites  granula- 
tions. 

Le  genre  Phasarigiîmi  est  voisin  des  Picoa  et  Leucangmin, 
d'une  part,  et  du  Tïrmam'a,  d'autre  part  ;  il  diffère  des  deux 
premiers  par  son  péridium  dépourvu  de  verrues  (de  plus,  le 
Picoa  a  des  spores  rondes  et  le  LeucangiMin  des  spores  mucro- 
nées  à  chaque  extrémité)  ;  il  diffère  du  Tirmania  par  son  péri- 
dium coloré  en  brun  et  villeux,  et  par  sa  chair  plus  dure  et  com- 
plètement homogène. 


RECTIFICATION 

A  PROPOS   DE   L'ARTICLE   DE   M.   FaMINIZIN 

4  SUR  LES  GRAINS  DE  CHLOROPHYLLE  DES  GRAINES 

ET  DES  PLANTULES  . 
Par  M.  E.  BELZUNG. 

M.  Famintzin  (i)  s'est  proposé  de  rechercher  si  la  graine 
mûre  renferme,  comme  l'affirment  certains  auteurs,  des  chro- 
matophores  tout  constitués,  qui  n'ont  qu'à  verdir  pendant  la 
germination,  ou  si  au  contraire,  suivant  l'opinion  d'autres  obser- 
vateurs, elle  en  serait  dépourvue,  auquel  cas  les  grains  verts  se 
constitueraient  directement  au  cours  de  la  germination  par  dif- 
férenciation du  protoplasme  proprement  dit. 

L'auteur  a  examiné  à  cet  effet  la  graine  de  \ Helmnthus 
aitmttts.  En  traitant  les  tissus  par  des  colorants  appropriés, 
M.  Famintzin,  d'accord  en  cela  avec  les  résultats  du  récent 
travail  de  M.  Bredow  (2),  en  arrive  à  cette  conclusion  que  les 
chromatophores  subsistent  dans  la  graine  mtire,  sous  forme  de 
petites  masses  contractées,  et  que  les  grains  de  chlorophylle 
des  plantules  procèdent  exclusivement  de  leur  verdissement. 

C'est  au  nombre  des  partisans  de  Xabsence  de  chromato- 
pJiores  que  me  range  M.  Famintzin,  par  une  singulière  inter- 
prétation de  mes  recherches.  Il  me  permettra  de  rétablir  ici 
brièvement  les  faits. 

1.  A  Famintzin,  Ueber  Chlorophyllkôrner  der  Samen  und  Keimlinge  (Bull,  de 
l'Acad.  impér.  de  Saint-Pétersbourg-,  t.  XIII,  18)3). 

2.  H.  Bredow,  Pringsheim's  Jahrbûcher,  Band  22. 


E.  Belzung.  —  Rectification  a  propos  d'un  article  de  M.  Famintzin.      157 

I.  —  Dans  mon  article  relatif  aux  grains  d'aleurone  des  Pa- 
pilionacées  et  à  la  structure  du  corps  protoplasmique  aux  di- 
vers âges  de  la  jeune  plantule,  depuis  l'origine,  je  trouve  ce  qui 
suit  (i)  : 

«...  quelquefois  cependant  des  grains  de  chlorophylle  dis- 
tincts se  constituent  déjà  à  cette  phase  précoce,  alors  que  le 
plus  souvent  le  pigment  vert  des  jeunes  embryons  est  plus  ou 
moins  diffus  dans  les  cellules,  sur  le  réseau  protoplasmique. 

«  Dans  le  Lupi'mis  nizitabilis,  par  exemple,  voici  comment 
s'opère  le  développement  des  grains  de  chlorophylle,  dans 
l'embryon  en  voie  de  développement...  » 

Suit  l'indication  précise  de  la  formation  de  grains  de  chlo- 
rophylle, les  uns  pleins,  avec  toute  l'apparence  de  ceux  de  la 
plante  adulte,  les  autres  incomplets  et  par  suite  vésiculaires. 
Ce  développement,  qui  est  pour  moi  le  point  important,  s'ef- 
fectue par  une  végétation  particulière  du  protoplasme,  au  sein 
d'une  vacuole  aiitylîfèj'e,  et  je  crois,  au  reste,  avoir  montré  que 
la  préexistence  du  grain  d'amidon,  ordinairement  simple  à  cet 
âge,  est  la  condition  nécessaire  de  ce  développement. 

J'ai  donc  non  seulement  constaté  la  présence  de  grains  verts 
dans  des  embryons  à  peu  près  mûrs,  mais  j'en  ai  suivi  pas  à 
pas  le  développement  pour  en  préciser  la  structure  et  la  valeur 
morphologique. 

Or,  je  ne  vois  nulle  part,  dans  mes  écrits,  qu'il  soit  question 
de  la  disparition  de  ces  corpuscules  pendant  la  dernière  phase 
de  la  maturation;  bien  au  contraire,  j'exprime  formellement  (2) 
que  toute  maille  protoplasmique,  originellement  occupée  par 
un  grain  d'amidon  simple,  —  qu'elle  se  comble  entièrement  ou 
seulement  en  partie  par  un  corps  chlorophyllien  au  cours  de  la 
formation  de  la  graine,  —  redevient  le  siège  d'un  grain  d'amidon, 
composé  cette  fois,  pendant  la  germination,  et  se  trouve  par  là 
même  appelée  dans  la  suite  à  constituer  un  grain  de  chloro- 
phylle. 

La  figure  10  du  travail  sur  l'aleurone  représente  du  reste  à 
la  fois  les  grains  aleuriques,  dont  quelques-uns  sont  déjà  vacuo- 


1.  Développement  des  grains  d'aleurone,  etc..  chez  quelques  Papilionacées 
(Journal  de  Botanique,  i8qi),  p.  90. 

2.  Nouvelles  recherches  sur  l'origine  des  grains  d'amidon   et  des  corps  chlo- 
rophylliens (Ann.  des  se.  nat.,  Série  VII,  t.  Xlll),  p.  18. 


158  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

laires,  et  les  corps  chlorophylliens,  ainsi  que,  çà  et  là,  les  traces 
du  réseau  protoplasmique  premier. 

M.  Famintzin,  lui,  s'est  limité  à  l'examen  de  la  graine  mûre, 
dont  l'intérêt,  à  mes  yeux,  est  des  plus  contingents,  tant  que  ses 
données  ne  sont  pas  reliées  tout  au  moins  à  la  phase  antérieure 
du  développement.  Aussi  n'a-t-il  pu  préciser  la  structure  des 
chromatophores  qu'elle  renferme;  et  peut-être  même,  dans  les 
plantes  comme  les  Lupins,  où  les  grains  d'aleurone  offrent  une 
structure  réticulée  (et  non  vacuolaire),  lui  aurait-il  été  difficile, 
par  cette  seule  étude,  de  distinguer  les  chromatophores  des 
grains  d'aleurone  de  même  taille,  puisqu'aussi  bien  les  uns  et  les 
autres  se  colorent  de  semblable  manière. 

2.  —  Si  je  me  reporte  maintenant  au  travail  particulièrement 
visé  par  l'auteur  (i),  en  prenant  pour  exemple  le  Lzipinus  albus, 
qui  est  plus  comparable  à  V HeliantJms  par  l'absence  d'amidon 
de  réserve,  je  remarque  que,  d'une  part,  l'embryon  très  jeune 
ne  renferme  dans  ses  cellules  qu'un  protoplasme  vacuolaire, 
sans  différenciation  locale  appréciable;  d'autre  part,  que  dans 
certaines  mailles  protoplasmiques  se  déposent  des  grains  d'ami- 
don simples, destinés  à  être  résorbés  avant  la  pleine  maturité  de 
la  graine.  Jusqu'à  cette  formation  d'amidon,  pas  de  chroma- 
tophores. 

Or,  pendant  la  germination,  les  grains  amylacés  transitoires, 
qui  naissent  dès  les  premiers  jours  de  la  reprise  d'activité,  sont 
tous  ou  presque  tous  composés,  et  leurs  granules  élémentaires 
sont  séparés,  dans  chaque  grain  composé,  par  une  zone  albumi- 
noïde  très  délicate. 

De  là  j'induis  que  les  vacuoles  protoplasmiques,  qui,  à  l'ori- 
gine, contenaient,  les  grains  d'amidon  simples,  se  sont  cloison- 
nées à  la  fin  de  la  période  de  maturation,  de  façon  à  constituer 
chacune  ce  que  j'ai  appelé  un  réseaii,  secondaire,  lequel  appa- 
raît nécessairement  comme  un  peu  plus  dense  dans  le  réseau 
protoplasmique  général,  en  raison  de  la  finesse  de  ses  mailles. 

C'est  dire  que,  dans  la  plante  précitée,  je  reconnais  la  diffi- 
culté d'établir  d'une  manière  satisfaisante  l'état,  cloisonné  ou 
non,  des  vacuoles  anciennement  amylifères  de  la  graine  mûre; 
cette  difficulté  vient  en  partie  de  ce  que  la  résorption  des  gra- 
nules amylacés  n'est  pas,  dans  cet  exem'ple,  accompagnée  de  la 

I.  Nouvelles  recherches... 


E.  Belzung.  —  Rectification  à  propos  d'îin  article  de  M.  Famîntsin.    159 

formation  de  corps  chlorophylliens  nets,  mais  simplement  d'un 
réseait  proioplasmiqîte  secondaire  (futur  chromatophore),  beau- 
coup plus  délicat. 

Mais  il  n'en  est  plus  ainsi  dans  les  espèces  où  le  verdissement 
du  jeune  embryon  est  assez  prononcé  pour  donner  lieu  à  la 
formation  de  vrais  g-rains  de  chlorophylle,  comme  dans  le  Lupi- 
iius  i}nif.abilïs  :  on  voit  alors  que  le  réseau  chromatophorique 
en  question,  qui  envahit  la  vacuole  restée  jusque-là  simple, 
apparaît  dans  la  mesure  même  où  se  résorbe  le  g-rain  d'amidon, 
par  un  phénomène  spécial  de  croissance  intravacuolaire  du 
protoplasme,  dont,  je  le  répète,  le  grain  d'amidon  est  l'élément 
fioruré  nécessaire. 

3.  —  Quand  j'aurai  ajouté  maintenant  que  ce  sont  ces  ré- 
seaux protoplasmiques  secondaires,  tout  formés  dans  la  graine 
ini^tre^  mais  plus  ou  moins  denses,  qui  sont  destinés,  et  eux 
seuls,  à  se  changer  en  corps  chlorophylliens  au  début  de  la  ger- 
mination —  grâce  encore  à  une  formation  préalable  d'amidon, 
—  comment  M.  Famintzin  a-t-il  pu  ne  pas  voir  que  ces  petites 
masses  protoplasmiques  réticulées  correspondent  aux  chroraa- 
tophores  reconnus  par  lui  dans  la  graine  de  V Helianthus.  Il 
trouvera  du  reste  ces  mêmes  corpuscules  représentés,  sous  une 
forme  plus  dense,  plus  apparente  comme  futurs  corps  chloro- 
phylliens, dans  mon  premier  travail  (i),  où  je  les  qualifie 
àiamylites,  pour  rappeler  qu'ils  ne  se  constituent  qu'aux  lieu  et 
place  d'un  grain  d'amidon  simple,  né  lui-même  librement  dans 
le  protoplasme  originel. 

Et  non  seulement  je  montre  que  les  futurs  chromatophores 
existent  dans  la  graine  mûre,  à  des  degrés  de  développement 
proportionnés,  en  quelque  sorte,  à  l'intensité  du  verdissement 
dans  l'embryon  avant  la  maturité,  mais  j'en  ai  suivi  pas  à  pas 
la  genèse  au  sein  du  protoplasme,  ce  qui  m'a  amené  à  recon- 
naître, sans  réussir  il  est  vrai  à  le  faire  admettre,  qu'ils  sont 
invariablement  précédés  de  grains  d'amidon,  qui  en  annoncent 
pour  ainsi  dire  le  prochain  développement. 

A  lire  le  travail  de  M.  Famintzin,  c'est  à  peu  près  le  con- 
traire qu'on  serait  tenté  de  croire,  par  une  regrettable  confusion 
de  l'auteur. 

I.  Recherches  morph.  et  phys.  sur  l'amidon  et  les  grains  de  chlorophylle  (Ann. 
des  se.  nat.,  Série  VII,  t.  V,  1887),  pi.  5,  fig-.  9,  10. 


i6o  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

LICHENS    DES    ENVIRONS    DE   SAINT-OMER 

(Fin) 
Par  le  Frère  GASILIEN. 

53.  Ph.  venusta  (Ach.  sub  Parmelid)  Nyl.  ;  var.  hybrida  Ach. 
Syn.^  p.  215.  —  Se  distingue  du  précédent  par  son  thalle  nu  et  par 
le  rebord  lobule  des  apothécies. 

Assez  commun  aux   environs  de   Saint-Omer,   sur  le   tronc  des 
arbres 

54.  Ph.  stellaris  Fr.  —  Assez  commun  sur  les  Ormes. 

55.  Ph.  tenella  (3cop.)  Nyl.  —  K  JI.  Sur  le  tronc  des  arbres.  G. 

56.  Ph.  leptalea  (Ach.).  —  Mêlé  au  précédent  ;  moins  abondant. 

57.  Ph.  aipolia  (Ach.)  Nyl.  —  K  Ijl.  Sur  le  tronc  des  arbres.  R. 

58.  Ph.  obscura  (Ehrh.)  Fr,  —  Bien  [fructifié  et  abondant  sur  les 
Ormes  et  les  Peupliers. 

59.  Ph.  lithotea  (Ach.)  Nyl.,  Lamy  Caut.^  p.  29.  —  Sur  les  pierres 
des  murs  :   Clairmarais,  Boulogne-sur-Mer.  Rare  et  fertile. 

60.  Lecanora  murorum  (Hffm.)  Nyl.;  Lamy  Cat.^  p.  57.  — 
Remparts  de  la  ville. 

Spores  0,012-14  mm,  de  longueur  sur  0,006-7. 

61.  L.  sympagea  (Ach.)  Nyl.,  Lamy  Caut.,  p.  41,  —  Sur  le  mor- 
tier des  vieux  murs,  AC. 

62.  L.  teicholyta  (DC.)  Nyl.  Pyr.  or.  9iov.,  p.  57,  —  Sur  les 
briques  des  remparts  de  Saint-Omer.  R. 

var.   craspedia    (Ach.)  Nyl.  Pyr.  or.  nov.,  p.  76;  L.  arenaria. 
Pers.  —  Falaises  de  Boulogne-sur-Mer, 

63.  L.  citrina  (Hâm.)  Nyl.  Mortier  des  murs.  Clairmarais,  Bou- 
logne, etc.  AR, 

64.  L.  ferruginea  (Huds.)  Nyl,  —  Arbres  aux  environs  de  Saint- 
Omer.  R. 

65.  L.  cerina  Ach.  —  Sur  le  vieux  bois  et  l'écorce  des  arbres  : 
Clairmarais.  AR. 

66.  L.  pyracea  (Ach.)  Nyl.,  Lamy  Cat.^  p.  62,  —  Ormes,  Route 
de  Tilquet. 

67.  L.  hsematites  Chaub.,  Nyl.,  Lamy  Cat.^  p,  62.  —  Peupliers. 
Environs  de  Saint-Omer. 

68.  L.  vitellina  Ach.  —  Sur  du  vieux  bois  à  Clairmarais, 

69.  L.  laciniosa  (Duf.)  Nyl,  in  Flora  1881  p.  454,  Lamy  Cat.  Suppl. 
p.  II.  —  AC,  tronc  des  arbres, 

70.  L.  exigua  (Ach.)  Nyl,,  Lamy  Cai.  p.  67.  —  Tronc  des  Ormes  à 
S''  Momelin  près  S'  Omer,  sur  de  vieilles  souches  de  Chênes  à 
Boulogne-sur-Mer,  R. 


Fr.  Gasilien.  —  Lichens  des  environs  de  Saint-Omer.  i6i 

71.  L.  galactina  Ach.,  Lamy  Cat.  p  70.  —  Sur  les  murs.  C. 

72.  L.  subfusca  var.  campestris  Schaer.  —  Sur  un  mur  à  Clairmarais. 

73.  L.  horiza  Ach.  L.  parisiensis  Nyl.,  Lamy  Cat.  p.  72.  —  Commun 
sur  le  tronc  des  arbres. 

7.^.  L.  chlarona  Ach.  —  Commun  sur  les  arbres. 

75.  L.  coilocarpa  Ach.  —  Mêmes  stations  que  le  précédent. 

76.  L.  angulosa  Ach.  —  Sur  du  vieux  bois  à  Clairmarais.  —  L'épithé- 
cium  jaunit  avec  Ca  Cl. 

77.  L.  albella  Ach.  —  Commun  sur  les  arbres. 

78.  L.  varia  Ach.  —  Vieux  bois  servant  de  clôture,  à  Clairmarais.  R. 

79.  L.  symmictera  Nyl.,  Lamy  Cat.  p.  76.  —  Sur  l'écorce  des 
Aulnes,  bois  de  Clairmarais.  R. 

80.  L.  metabolica  Ach.  ;  Nyl.  Prodr.  p.  88.  —  Barrière  en  bois  de 
Chêne,  Boulogne.  —  Spores  8  à  12  dans  les  thèques,  3-septées, 
long   0,011-16,  épaiss.  0,0045  mm. 

81.  L.  erysibe  Ach,  —  Spores  i-septées,  long.  0,010-12,  épaiss. 
0,004-6  mm. 

'$>2.  L  proteiformis  (Mass.)  in  Flora  1881  p.  538.  —  Environs  de 
S'  Omer. 
Spores  i-septées,  long.  0,011-12,  épaiss.  0,0035-40  mm. 

83.  L.  atra  Ach,  —  Sur  l'écorce  des  arbres  et  sur  les  murs.  AR. 

84.  L.  parella  Ach.  —  Murs  à  Clairmarais.  Rare  dans  la  contrée. 

85.  L.  calcarea/'.  concreta  Stenh.  —  Remparts  de  S'  Omer. 
var.  contorta  (Flk,)  Nyl,,  Lamy  Cauf.  p,  59.  —  Remparts  de 
S^  Omer.  Boulogne-sur-Mer. 

86.  Pertusaria  communis  DC,  —  Assez  commun  sur  le  tronc  des 
arbres,  surtout  dans  le  bois  de  Clairmarais, 

K7  (méduUe  jaunissant), 

87.  P.  globulifera  (Turn.)  Nyl.  Pyr.  or.  p.  35.  —  Commun  sur  le 
tronc  des  arbres;  bois  de  Clairmarais,  de  Wisquesetc.  K  — , 

88.  P.  amara  (Ach.)  Nyl.,  Lamy  Cat.  p,  89,  —  Sur  le  tronc  des  ar- 
bres. AC. 

89.  P.  Walfenii  var,  lutescens  (Hffm.)  Fr.  ;  P.  lutescens 'Lsmy  Cat. 
p.  91.  —  R.  Sur  un  tronc  de  Chêne  dans  le  bois  de  Wisques. 
Thalle  K  (Ca  Cl)  +  jaune  orangé. 

90.  P,  leioplaca  Schaer.,  Nyl.  Pyr.  or.  p.  37.  — R.  Sur  le  tronc  des 
Hêtres  au  bois  de  Waten,  K  — 

91.  Lecidea  trachylina  Nyl.  Prodr.  p.  136.  Terre,  bois  de  Clairma- 
rais. R, 

Voisin  du  L.  uHginosa. 

92.  L.  fuliginea  Ach.  —  Terre  desséchée  au  bord  des  marécages  du 
bois  de  S'  Omer.  AR, 


i62  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

93.  L.  prasiniza  Nyl.  in  Flora  1874  p.  811  et  1881  p.  7.  —  Écorce 
des  arbres,  environs  de  S'Omer.  R. 

94.  L.  milliaria  Fr.,  Lamy  Cat.  p.  104.  —  Sur  la  terre,  S'  Omer.  R. 

95.  L.  luteola  Ach.,  Nyl.,  Lamy  Cat.  p.  106.  —  Sur  le  tronc  des 
vieux  Ormes  et  des  Chênes,  Assez  commun  aux  environs  de 
S'  Omer. 

96.  L.  chlorotica  Ach.,  Nyl.  —  Ecorce  des  arbres;  Hallines  près 
S' Omer.  R. 

97.  L.  arceutina  Ach.,  Nyl,  Prodr.'Ç).  114  —  Boisde'S'^Momelin,  R. 
var.  effusa  (Sm.)  Nyl.,  Lamy  Cai.  p,  106.  —  Avec  le  type. 

98.  L.  aromatica  Ach.,  Nyl,  Prodr.  p,  123.  —  Sur  le  mortier  des 
murs,  Boulogne-sur-Mer. 

Spores  triseptées. 

99.  L.  parasema  Ach.  —  Commun  sur  la  terre  et  les  branches  des 
arbres. 

var.  elseochroma  Ach.  —  Aussi  commun  que  le  type. 

100.  L.  flavensNyl.  Pyr.  or.  nov.  p.  46,  Lamy  Cat.  p,  m.  —  Sur 
les  vieux  troncs  des  arbres.  AR. 

Thalle  Ca  Cl  +  orangé, 
loi,  L.  euphorea  Flk,,  Nyl.;  L.  glomerulosa  DC,  —  Tronc  des 
arbres.  C. 

102.  L.  quernea  Ach.,  Nyl.  Prodr.  p,  112.  —  Souches  de  Chênes, 
bois  de  S'  Momelin.  R. 

103.  L.  contigua  Fr.,  Nyl.  —  Sur  les  pierres.  C. 

104.  L.  alboatra  (Hffm.)  Nyl,  Scand.  p.  235.  —  Sur  les  briques  des 
murs  à  Claii  marais. 

105.  L.  canescens  Ach,  —  Commun  sur  les  arbres,  principalement 
sur  les  Saules  ;  on  le  trouve  aussi  sur  les  murs  ombragés .  Rarement 
fructifié. 

106.  L.  myriocarpa  (DC.)  Nyl,  —  Ormes,  environs  de  S' Omer.  AC. 

107.  L.  confervoides  (DC.)  Nyl.  —  Sur  du  quartz.  AC. 

108.  Graphis  scripta  Ach,  —  Espèce  commune  sur  l'écorce  des  arbres. 
var.  pulverulenta  Ach,  —  Moins  abondant  que  le  type. 

109.  Opegrapha  pulicaris  (Hffm,)  Nyl.  —  Mortier  des  murs  à  Clair- 
marais.  Spores  5-septées,  long.  0,023-27,  épaiss,  0,006-7  mm. 

iio.   O.  diaphora  Ach.,  Nyl,  —  Sur  les  arbres,  C. 

111.  O.  atra  Pers.  —  Ecorce  des  arbres.  C. 

112.  O.  cinerea  Chev.,  Lamy  Cat.^^.  149.  —  Arbres,  environs  de 
S''  Omer, 

113.  Arthonia  cinnabarina  Wallr.,  Lamy  Cat.  p.  151.  Ecorce  lisse 
des  arbres  :  bois  de  Clairmarais  et  de  S''  Momelin. 

114.  A,  astroidea  Ach.  —  Ecorce  des  arbres.  C, 


G.  PoiEAULT.  —  Les  Urédinées  et  leurs  plantes  noîirricieres .  163 

115.  A.  patellulata  Nyl.  ia  Flora  1877  p.  233. 
Spores  i-septées,  long.  0,013,  épaiss.  0,006  mm. 
Écorce  lisse  des  Peupliers  :  bois  de  Clairmarais. 

1 16.  A.  lurida  Ach.  —  Ecorce  des  arbres.  R. 

117.  Verrucaria  nigrescens  Pers.  —  Pierres  calcaires  d'un  mur, 
Clairmarais. 

118.  V.  macrostoma  Duf. 

Spores  simples,  long.  0,030,  épaiss.  0,011  mm. 

Sur  le  mortier  des  vieux  murs  :  Clairmarais,  Arc,  etc.  AC. 

119.  V.  muralis  Ach.   —  Mortier  des  murs.  AC.  aux  environs  de 
S^  Omer. 

f.  silaceella. 

Thalle  d'un  jaune  terne,  coloré  par  le  substratum;  spores  simples, 

long.  0,020-23,  épaiss.  0,010-12  mm. 

Boulogne,  sur  les  falaises  au  bord  de  la  mer. 

120.  V.  integ  a  Nyl.  Sca?id.  p.  276.  — Murs. 

121.  V.  integrella  Nyl.  Pyr.  or.  nov.  p.  21. 

Spores  simples,  long.  0,018-20,  épaiss.  0,009-10  mm. 
Sur  les  briques  des  remparts.  AR. 

122.  V.  mortarii  Arn.,  Nyl.  in  Flora  1S78  p.  344.  —  Sur  le  mortier. 

123.  V.  epidermidis  (analeptd)  Ach,,  Nyl.  Pyr.  or.  nov.  p.  37.  — C. 

124.  V.  fallax  Nyl.  in  Flora  1872  p.  363.  —  Écorce  des  arbres  : 
bois  de  Clairmarais. 

125.  V.  nitida  var.  nitidella  Flk.  — Sur  les  arbres  à  écorce  lisse.  AC. 

126.  V.  oxyspora  Nyl.  —  Sur  l'épiderme  des  Bouleaux  :   bois  de 
Clairmarais. 

127.  V.  biformis  Borr. 

Pyrenium  entier.  —  Peupliers  :  Clairmarais. 

128.  Lepraria  farinosa  Hffm.  —  Bois  de  Wisques,    de  Clairma- 
rais, etc. 

129.  L.  latebrosa  Ach.  —  Murs  ombragés  :  Clairmarais. 

-*- 

LES  URÉDINÉES  ET  LEURS  PLANTES  NOURRICIÈRES 

SUPPLÉMENT 

[Suite.'] 

Par  M.  Georges  POIRAULT. 

Campanulacées. 
Campanulai Coleospor.  Campanulae  Pers.  (U,  T). 

Ericacées. 
Rhododendron  ferruc^ineum  )  Puce.  Rhododendri  Fckl. 

))  hirsutum  .    .  )  Chrysomyxa  Rhododendri  DC.  —  E  sur  Ficea 

excelsa  (iEcid,  columnare  Alb.  et  Schw.). 


i64  lOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Pyrolacées. 

Pyrola  rotundifolia Chrysomyxa  Pyrolse  Kôrn.  (U,  T). 

Thecopsora  Pyrolai  Gmel.  (U). 

B     secunda id. 

B     uniflora id. 

»     chlorantha id. 

»     minor id. 

Primulacées. 

Primula  Auricula Urom.  Primula;  integrifoliae  DC.  (E,  T). 

j>        acaulis Puce.  Primulae  DC.  (S,  E,  U,  T). 

Androsace  g-lacialis.    .    .    .  Puce.  Dubyi  Mûll.  Arg-. 
»          Lag'g'en.    ...  id. 

Oléacées. 
Phyllirea  média  Uredo  (Caeoma)  Phyllireae  Cooke. 

Convolvulacées. 
Cressa  viUosa Puce.  Cressae  (DC.)  Lag-h.  (E,  T).  f 

BORRAGINÉES. 

Symphytum M.  Mag-nus  disting-ue  r^<r/<^.  ^w2//5j;'/Thûm. 

des  autres  formes  vivant  sur  les  Borragi- 
nées.    Dans   une    région  où   Pécidium  du 
Syinphytu^n  était  abondant,   le  Puce.  Ru- 
bigo  vera  manquait  sur  les  Graminées. 
SCROPHULARINÉES. 

Scrophularia  Scorodonia   .     Urom.  Scrophulariai  DC. 

Pentstemon Puce,  Pentstemonis  Lev. 

Veronica  Ponai Puce.  Veronicarum  DC. 

Labiées. 

Satureia  hortensis Uredo  Satureiae  Cast.  =  Puce.  Menthae  Pers. 

Stachys  recta Puce.  Stachydis  DC.  (U,  T). 

Puce.  Vossii  Kôrn.  (T,).  — La  forme  Ea  été 
trouvée  en  Asie  Mineure. 
Glechoma  hederacea   .    .    .     Puce,  verrucosa  Schultz  (T,). 

yEcid.  Glechomatis  Gaillard. 
Teucrium  Chama;drys.    .    .     Puce,  annularis  Strauss. 
»  pyrenaicum.    .    .  id. 

»  Scorodonia.    .    .  id. 

iEcid.  Glechomatis  Gaillard. 
»  fruticans  ....     Puce.  Teucrii  Biv.  Bern.  f  {A  suivre) 


CHRONIQ^UE. 


M.  Th.  Chaboisseau,   bien    connu   par  ses  travaux  floristiques,    est 
mort  à  Athènes,  le  15  février  dernier,  à  l'âge  de  66  ans. 

Le  Gérant  :  Louis  Morot. 


Paris.  —  J.  Uerscï,  irap.  22,  PI,  DenferURochereau. 


8'  ANNÉE.  N°  .()  I"  MAI  1894. 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 


Directeur:  M.  Louis  MOROT. 


NOTES  BIOLOGIQUES  SUR  LES  POTAMOGETON 

(Fin) 
Par    M.    C.    SAUVAGEAU. 

P.  natans  L. 

Le  P.  natans  ne  possède  pas  de  boutures  spécialement  diffé- 
renciées comme  celles  des  espèces  précédentes;  les  parties 
pérennantes  appartiennent  à  l'appareil  végétatif  presque  tout 
entier. 

Pendant  l'arrière-saison,  lorsque  la  période  de  la  fructification 
est  terminée,  la  végétation  se  poursuit;  le  rhizome  continue  à 
croître  et  à  produire  de  nouvelles  générations,  dont  la  plupart 
forment  uniquement  des  feuilles  écailleuses  et  des  feuilles  acicu- 
laires,  ou  seulement  quelques  feuilles  nageantes;  ces  nouvelles 
générations  ne  développent  pas  leur  pousse  de  réserve,  qui  reste 
à  l'état  de  bourgeon  caché  par  la  feuille  c.  Lorsque  les  froids 
surviennent,  la  partie  supérieure  des  tiges  dressées  gèle,  les 
entre-nœuds  inférieurs  et  la  tige  rampante  au  contraire  per- 
sistent; ils  peuvent  être  pris  dans  la  glace  sans  périr.  Le  25  jan- 
vier j'ai  recueilli  dans  les  bassins  du  Parc  de  la  Tête-d'Or  un 
grand  nombre  de  tiges  dressées,  blanches  à  leur  base,  vertes  à 
leur  partie  supérieure  et  gelées  à  leur  sommet  qui  avaient  été 
prises  dans  la  glace,  et  des  rhizomes  à  entre-nœuds  blancs, 
épais,  fermes,  non  modifiés,  restés  enfouis  dans  le  sol.  J'en  ai 
porté  une  partie  à  l'étuve  à  30°  et  une  autre  est  restée  exposée 
à  la  température  du  laboratoire  ;  la  première  a  commencé  à  ger- 
mer après  deux  jours,  la  seconde  après  cinq  à  six  jours. 

Les  premiers  bourgeons  qui  se  développent  sont  les  bour- 
geons de  réserve  ;  tous  partent  en  même  temps  ;  les  deux  entre- 
nœuds rampants  de  la  première  génération  qu'ils  produisent 
n'ont  guère  ensemble  qu'un  à  deux  centimètres,  puis  la  tige  se 


i66  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

redresse  pour  donner  des  feuilles  aciculaires  et  les  générations 
à  entre-nœuds  rampants  plus  allongés  se  succèdent. 

Un  morceau  tronqué,  formé  d'un  simple  fragment  de  la  base 
de  la  tige  dressée  et  de  fragments  de  la  partie  rampante  adhé- 
rente, suffit  au  développement  normal  de  la  pousse  de  réserve. 

Puis,  les  bourgeons  delà  tige  dressée  se  développent  ;  je 
n'ai  pas  vu  le  4*^  nœud  d'une  génération  (feuille  (T)  produire  de 
bourgeon,  mais  les  cinquième,  sixième  et  septième,  qui  sont 
pérennants,  développent  une  branche  dressée  à  feuilles  acicu- 
]aires,jamais  un  sympode. 

Les  racines  qui  appartiennent  à  la  partie  rampante  ou  aux 
nœuds  inférieurs  de  la  tige  dressée  sont  également  vivaces  ;  elles 
sont  fermes,  un  peu  ondulées,  brunâtres.  Lorsque  la  plante 
pousse,  la  plus  grande  partie  de  ces  racines  reste  sans  change- 
ments, mais  un  certain  nombre  d'entre  elles  produisent  quelques 
radicelles  blanches,  de  même  diamètre  qu'elles;  de  nouvelles 
racines  peuvent  aussi  se  développer  aux  nœuds  entre  les  an- 
ciennes. Enfin,  les  nœuds  des  parties  rampantes  nouvellement 
formées  développent  de  très  bonne  heure  un  anneau  de  racines 
longues  et  vigoureuses. 

Au  moment  de  la  reprise  de  la  végétation,  la  plante  nouvelle 
se  compose  donc  des  rhizomes  anciens  et  des  rhizomes  de  ré- 
serve, des  tiges  dressées  anciennes  pourries  à  leur  sommet  et 
servant  de  support  aux  branches  feuillées  nouvelles,  des  tiges 
dressées  que  fournissent  les  rhizomes  de  réserve,  des  racines 
anciennes  et  des  racines  nouvelles. 

Les  fruits  du  P.  naians  restent  longtemps  sans  germer;  sur 
une  cinquantaine  de  fruits  mûrs,  récoltés  en  septembre  1889  et 
conservés  dans  l'eau  à  la  température  du  laboratoire,  aucun  n'a 
germé  en  1890  ni  1891,  six  ont  germé  durant  l'année  1892  et 
une  trentaine  de  fruits  ont  germé  de  janvier  à  mars  1893;  ceux- 
ci  sont  donc  restés  trois  années  et  demie  à  l'état  de  vie  ralentie. 
Il  est  probable  qu'une  ablation  partielle  de  la  paroi  du  fruit  au- 
rait pour  résultat,  comme  pour  le  P.  crispîis,  d'activer  la  ger- 
mination. 

Anatomie.  —  Au  milieu  d'un  entre-nœud  d'une  tige  dressée 
ordinaire,  les  canaux  aérifères  sont  abondants;  ils  sont  limités 
extérieurement  par    une   ou   deux  assises  sous-épidermiques  ; 


C.  Sauvageau.  —  Noies  biologiques  sur  les  Potamogeton.  167 

on  rencontre  parfois  de  petits  faisceaux  fibreux  formés 
aux  dépens  d'une  cellule  sous-épidermique,  et  alors  en  ces 
points  l'assise  sous-épidermique  est  toujours  dédoublée.  Les 
faisceaux  corticaux  nombreux  sont,  comme  dans  le  P .  hiceiis,  les 
uns  libériens,  entourés  de  fibres  sclérifiées,  les  autres  composés 
seulement  de  fibres.  Toutes  les  cellules  de  l'endoderme  sont 
épaissies  en  U.  Le  contour  du  cylindre  central  est  presque  tou- 
jours ondulé,  présentant  des  renflements  au  niveau  des  fais- 
ceaux. Des  deux  faisceaux  du  plan  médian,  l'un  est  simplement 
libéro-ligneux,  l'autre  possède  trois  faisceaux  libériens,  comme 
nous  l'avons  vu  chez  plusieurs  espèces  précédentes.  D'après 
M.  Schenck,  ces  trois  faisceaux  libériens,  chez  cette  espèce  et 
les  autres,  entourant  une  lacune  vasculaire  unique,  représentent 
trois  faisceaux  libéro-ligneux  qui  se  sont  soudés  par  leur  partie 
vasculaire  ;  or,  sur  la  plupart  des  entre-nœuds  du  P .  jiatans  que 
j'ai  étudiés,  j'ai  trouvé  la  structure  précédente,  mais  sur  certains 
entre-nœuds,  chacune  des  deux  masses  libériennes  intérieures 
possédait  sur  son  bord  externe  (opposé  par  conséquent  à  la 
g-rande  lacune  vasculaire)  une  lacune  vasculaire  très  nette  ren- 
fermant des  vaisseaux  ;  c'est  donc  que  le  faisceau  en  question  ne 
représente  pas  trois  faisceaux  soudés  par  leur  partie  vasculaire, 
mais  plutôt  trois  faisceaux  voisins  dont  deux  ont  perdu  leur  par- 
tie vasculaire. 

De  chaque  côté  du  plan  médian,  on  trouve  trois  à  cinq  fais- 
ceaux libéro-ligneux  latéraux  bien  caractérisés.  Le  sclérenchyme 
peut  acquérir  une  grande  importance;  le  péricycle  et  l'assise 
sous-jacente,  les  cellules  conjonctives  qui  bordent  vers  l'intérieur 
les  différents  faisceaux,  peuvent  être  épaissies  et  lignifiées. 

La  structure  du  rhizome  n'offre  pas  de  différences  constantes 
par  rapport  à  celle  de  la  tige  dressée.  Sur  certains  rhizomes, 
la  structure  en  faisceaux  isolés  est  plus  nette  que  sur  les  entre- 
nœuds dressés;  sur  d'autres,  l'inverse  se  présente,  les  faisceaux 
latéraux,  tout  en  conservant  leur  bois  indépendant,  se  soudent 
par  leur  liber  en  un  arc  continu.  L'écorce  montre  également  des 
variations;  certains  rhizomes  n'ont  qu'une  seule  assise  sous-épi- 
dermique et  d'autres  en  possèdent  quatre.  En  règle  générale, 
mais  non  sans  exceptions,  les  faisceaux  corticaux  sont  rares  ou 
absents  dans  les  rhizomes  ;  ils  sont  un  peu  plus  nombreux  dans 
les  entre-nœuds  inférieurs  de  la  tige  dressée,  et  ils  atteignent 


i68  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

leur  maximum  dans  les  entre- nœuds  verts  de  la  tige  dressée. 
Les  parties  hibernantes,  rhizome  et  tiges  dressées,  renferment 
plus  d'amidon  que  les  mêmes  organes  étudiés  au  moment  de  la 
végétation  active,  mais  elles  en  renferment  moins  que  les  mêmes 
organes  appartenant  aux  boutures  bien  différenciées  des  espèces 
précédemment  étudiées.  Ceci  était  d'ailleurs  à  prévoir,  puisque, 
d'une  part,  les  parties  hibernantes  du  P .  7iatans  sont  volumi- 
neuses et  que,  d'autre  part,  elles  possèdent  des  racines  vivantes, 
capables  de  fonctionner  au  moment  de  la  reprise  de  la  végéta- 
tion. 

P.  densus  L. 

Je  manque  d'observations  précises  sur  l'hibernation  de  cette 
espèce;  je  ne  crois  pas  cependant  qu'elle  développe  d'organes 
spéciaux  semblables  à  ceux  que  nous  avons  étudiés  précédem- 
ment, car  je  n'en  ai  jamais  rencontré  à  la  fin  de  l'automne,  ni  en 
hiver,  lorsque  la  plante  a  disparu.  A  priori,  c'est  cependant  le 
P.  densîis  qui  aurait  le  plus  besoin  d'organes  hibernants,  car 
c'est  l'espèce  dont  les  fruits  germent  le  plus  rapidement  ;  en  été, 
en  effet,  on  trouve  abondamment  au  fond  de  l'eau  des  plantules 
de  germination,  qui  proviennent  de  fruits  détachés  de  la  plante 
quelques  jours  auparavant.  Les  fruits,  de  couleur  verte  quand 
ils  tombent  au  fond  de  l'eau,  deviennent  peu  à  peu  jaunes,  puis 
blancs,  le  tégument  prend  assez  de  transparence  pour  laisser 
voir  l'embryon  enroulé  en  spirale.  J'ai  cependant  vu  des  germi- 
nations se  faire  spontanément  au  Parc  de  la  Tête-d'Or  dans  les 
derniers  jours  de  mars,  alors  qu'il  ne  restait  plus  aucune  trace 
de  la  plante  dans  les  bassins,  mais  je  ne  sais  à  quel  moment  ces 
fruits  avaient  été  formés  ;  tous  les  fruits  que  j'ai  recueillis  en  été 
ont  toujours  germé  après  peu  de  jours;  les  fruits  d'automne  se 
comporteraient-ils  autrement?  Quoi  qu'il  en  soit,  le  P.  detisus, 
dans  ce  cas,  serait  non  plus  vivace  mais  annuel. 

RÉSUMÉ. 

La  ramification  générale  des  Pofamogcion  se  fait  toujours 
suivant  le  même  type  ;  un  rhizome  est  toujours  un  sympode 
formé  par  la  réunion  bout  à  bout  des  deux  premiers  entre- 
nœuds des  générations  successives,  les  entre-nœuds  suivants 
constituant  la  tige  dressée.  Le  rhizome  peut  faire  défaut  dans 


C.  Sauvagf.au.  —  Notes  htolopques  sur  les  Potamog-eton.  i6o 

certaines  espèces,  par  exemple  dans  les  individus  de  P.  frïchoi- 
des,  P.  aaitifolùis ,  etc.,  qui  proviennent  de  la  germination  des 
boutures  hibernantes;  ceux-ci  correspondent  seulement  à  la 
partie  dressée  d'une  génération  quelconque  d'un  individu  appar- 
tenant à  une  espèce  pourvue  de  rhizome;  chez  ces  espèces,  le 
défaut  de  ramification  de  la  base  est  compensé  par  une  ramifi- 
cation abondante  des  parties  plus  élevées.  Toutes  les  feuilles 
sont  alternes,  mais  la  tige  florale  surmonte  deux  feuilles  en 
apparence  opposées,  à  l'aisselle  de  chacune  desquelles  naît  une 
branche  feuillée  qui  se  termine  elle-même  par  une  inflorescence. 

Les  fruits  des  Potamogeton,  après  leur  maturité  apparente, 
restent  généralement  longtemps  sans  germer  ;  le  P.  densîis  tou- 
tefois, qui  déjà  s'éloigne  des  autres  espèces  par  ses  feuilles 
opposées  et  l'absence  de  ligule,  produit  des  fruits  qui  se  déve- 
loppent en  plantule  peu  de  jours  après  qu'ils  sont  tombés  sur  le 
sol;  les  fruits  du  P.  ii'-îchoides  germent  pendant  l'hiver,  ceux 
des  P .  hicens,  P.  crisptLS,  P.  perfoliaitis ,  P.  pectïnahis ,  atten- 
dent plusieurs  mois  et  même  près  d'une  année  avant  de  germer, 
et  enfin  les  fruits  du  P.  natans  germent  après  deux  et  trois 
années  de  vie  latente.  D'après  des  expériences  faites  sur  le 
P.  ci'ispîts ,  des  fruits  maintenus  à  30'^  peuvent  germer  plus  rapi- 
dement que  des  fruits  laissés  à  la  température  du  laboratoire  ;  la 
dureté  du  tégument  du  fruit  paraît  être  la  principale  cause  de 
retard  dans  la  germination,  car  si,  à  l'aide  d'un  scalpel,  on  enlève 
une  portion  du  tégument  des  fruits  du  P.  crispus,  jusqu'à  mettre 
l'embryon  à  nu  en  ce  point,  la  germination  se  fait  très  rapide- 
ment. Dans  un  prochain  mémoire  je  m'occuperai  plus  particu- 
lièrement du  fruit  et  de  la  germination. 

A  part  le  P .  densus,  dont  la  germination  des  fruits  est  ra- 
pide, et  qui  se  comporte  (ou  tout  au  moins  peut  se  comporter) 
comme  une  plante  annuelle,  la  plupart  des  Potamogeton  se  per- 
pétuent par  des  boutures  qui  leur  donnent  le  caractère  de  plan- 
tes vivaces. 

Tous  les  Potamogeton^  et  en  particulier  les  espèces  dont 
toutes  les  feuilles  sont  submergées,  se  propagent  facilement, 
pendant   leur  vie  active,  par  des  fragments  de  tige;  certains. 


I70  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

comme  le  P .  trichoides ,  se  désarticulent  même  normalement  ; 
une  branche  séparée  de  la  branche  mère  flotte  à  la  surface, 
continue  à  vivre,  aspire  de  l'eau  par  toute  la  surface  de  ses 
feuilles,  et  les  bourgeons  des  feuilles  inférieures  (qui  dans  les 
conditions  normales  ne  se  seraient  probablement  pas  dévelop- 
pés), s'allongent  et  donnent  autant  de  ramifications  sympo- 
diales  munies  de  racines.  Lorsque  les  conditions  de  végétation 
sont  mauvaises,  par  exemple  dans  un  cristallisoir  dont  l'eau 
n'est  pas  renouvelée,  les  feuilles  pourrissent,  mais  la  tige  lutte 
beaucoup  plus  longtemps,  et  même,  dans  le  P.  hicens  par 
exemple,  l'épiderme  de  la  tige  devient  d'un  vert  très  foncé, 
supplée  les  feuilles  dans  leurs  fonctions  chlorophylliennes,  et  de 
l'amidon  s'accumule  dans  le  parenchyme. 

Quant  aux  boutures  vraies,  hibernantes,  elles  affectent  des 
caractères  variables  suivant  les  espèces.  Chez  les  P.  trïcJioides , 
P.  pusillîLS,  p.  gemmipariLS ,  P.  Vaseyi,  P.  aciitifolms ,  etc.,  la 
bouture  est  un  simple  bourgeon  de  la  tige  dressée,  dont  les 
feuilles  sont  protégées  par  leurs  ligules,  plus  développées  que 
dans  le  cas  ordinaire.  Lors  de  la  germination  de  la  bouture,  les 
entre-nœuds  du  bourgeon  s'allongent,  tandis  que  ses  feuilles 
inférieures  restent  courtes,  et  la  plante  nouvelle  ainsi  produite 
est  un  simple  prolongement  du  bourgeon;  c'est  une  tige  dressée 
sans  sympode  rampant. 

Une  bouture  de  P .  crispiis  est  un  fragment  de  tige  dressée  ; 
le  plus  souvent  c'est  un  sommet  d'une  branche  plus  ou  moins 
modifiée,  dont  la  base  persistante  des  feuilles  s'épaissit.  A 
l'aisselle  de  chaque  feuille  est  un  bourgeon  caché  par  la  ligule. 
Le  bourgeon  terminal,  quand  il  existe,  perd  la  faculté  de  s'al- 
longer, mais  un  ou  plusieurs  bourgeons  latéraux  peuvent  ger- 
mer. Une  bouture  de  P.  crispîis  correspond  donc  à  plusieurs 
boutures  de  P.  irichoïdes ,  P.  piLsilltis,  etc.,  rapprochées  sur 
un  même  axe.  Lors  de  la  germination,  de  même  que  dans  les 
boutures  du  type  précédent,  les  racines  n'apparaissent  jamais 
sur  les  parties  anciennes  appartenant  à  la  bouture  proprement 
dite,  mais  uniquement  sur  les  parties  nouvelles.  Tandis  que  les 
fruits  du  P.  crispas  ne  germent  que  peu  de  temps  avant  le 
milieu  de  l'année  suivante,  les  boutures  restent  bien  moins  long- 
temps inactives  lorsque  la  saison  est  favorable,  et  la  plupart 
des  individus  que  l'on  rencontre  en  automne  proviennent  des 


C.  Sauvageau.  —  Notes  biologiques  sur  les  Potamog-eton.  171 

boutures  détachées  à  la  fin  du  printemps  ou  pendant  l'été  pré- 
cédent. 

Dans  les  P.  perfoHafus  et  P.  hicens,  au  contraire,  les  tig-es 
dressées  disparaissent  complètement  à  l'arrière-saison,  et  les 
boutures  hibernantes  sont  constituées  par  l'extrémité  jeune  du 
rhizome,  comprenant  un  nombre  variable  d'articles  avec  autant 
de  bourgeons  dressés  correspondant  aux  futures  tiges  dressées. 
Lors  de  la  germination,  qui  peut  être  très  rapide  si  la  tempéra- 
ture extérieure  est  suffisante,  chacun  des  bourgeons  devient  une 
tige  dressée,  et  plus  tard  le  sympode  rampant  lui-même  s'al- 
longe. Ainsi,  tandis  que  les  boutures  des  types  P.  trichoides 
et  P.  cri'spîis  se  forment  en  grand  nombre  sur  une  même  géné- 
ration, une  bouture  de  P.  perfoliahts  ou  de  P.  lîicens  est  pro- 
duite par  le  passage  de  plusieurs  générations  consécutives  à 
l'état  hibernant.  Dans  le  premier  cas,  il  y  a  multiplication  de 
l'espèce;  dans  le  second,  il  y  a  j^lutôt  maintien  de  l'espèce, 
cette  remarque  étant  surtout  valable  pour  le  P .  htcens. 

Les  boutures  du  P.  pectinatiis  forment  un  type  à  part.  Elles 
sont  formées  par  les  troisième  et  quatrième  entre-nœuds  d'une 
génération,  qui  se  renflent  en  tubercule  globuleux  au  sommet 
duquel  les  entre-nœuds  suivants,  qui  deviendront  la  tige  dres- 
sée, restent  à  l'état  de  bourgeon.  Parfois,  le  deuxième  entre- 
nœud peut  lui-même  concourir  en  partie  à  la  formation  du 
tubercule.  Plusieurs  tubercules,  appartenant  à  plusieurs  généra- 
tions successives,  peuvent  exister  en  file.  Les  tubercules  se 
détachent  facilement  à  leur  point  d'insertion,  mais  normalement 
ils  sont  isolés  par  la  mort  et  la  pourriture  des  autres  parties  de 
la  plante.  Ces  tubercules  peuvent  être  souterrains  comme  les 
boutures  du  type  P .  perfolmtus,  ou  submergés  comme  celles 
des  types  P.  tricJioides  et  P.  crispiis. 

Dans  les  espèces  précédentes,  c'est  une  minime  portion  de  la 
plante  qui  passe  à  l'état  hibernant  ;  dans  le  P.  iiatans,  c'est  la 
plante  presque  tout  entière,  non  différenciée  extérieurement.  Le 
sommet  des  tiges  grêles,  et  le  rhizome  tout  entier  muni  de  ses 
racines,  ainsi  que  la  base  des  tiges  dressées,  restent  à  l'état  de 
vie  ralentie.  Plus  tard,  à  la  reprise  de  la  végétation,  le  rhizome 
s'allonge,  les  bourgeons  de  réserve  se  développent  en  sym- 
podes  rampants,  et  les  bourgeons  de  la  tige  dressée  donnent  des 
rameaux  feuilles  dressés.  Le  froid  paraît  être  la  cause  princi' 


172  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

pale  de  larrêt  de  la  végétation,  car  les  individus  enterrés  sous 
la  glace  se  développent  immédiatement  quand  on  les  met  à 
l'étuve  à  30°. 

Les  premières  boutures  du  P .  crispus  se  forment  donc  chez 
nous  pendant  la  saison  chaude,  tandis  que  celles  du  P .  pectina- 
Uts^  par  exemple,  se  forment  à  l'approche  de  la  saison  froide, 
et  celles  du  P.  nataiis  sous  l'influence  de  la  gelée.  Au  point  de 
vue  biologique,  il  serait  fort  intéressant  de  savoir  comment  les 
Potamogetoji  se  comportent  sous  les  climats  plus  chauds  et  plus 
réguliers  que  le  nôtre. 

Comparées  aux  organes  de  la  vie  active,  les  boutures  pré- 
sentent certaines  modifications  générales  dans  leur  structure. 

L'épiderme  possède  une  cuticule  plus  épaisse,  tout  au  moins 
dans  les  boutures  submergées  ;  le  parenchyme  cortical  est  tou- 
jours plus  dense,  ses  canaux  aérifères  sont  plus  étroits,  ses  cel- 
lules, souvent  plus  larges,  sont  toujours  gorgées  de  grains  d'ami- 
don. Lorsque  des  faisceaux  fibreux  existent  dans  la  tige,  ils 
diminuent  beaucoup  d'importance  dans  les  boutures  ou  même 
disparaissent  complètement  ;  si  l'endoderme  est  épaissi  et  ligni- 
fié, comme  cela  se  rencontre  régulièrement  dans  beaucoup 
d'espèces,  il  conserve  des  parois  minces  dans  les  boutures.  On 
observe  donc  une  diminution  importante  ou  une  atrophie  totale 
du  système  mécanique  cortical,  et  les  boutures  doivent  leur  rai- 
deur et  leur  apparence  cornée  à  l'abondance  des  grains  d'ami- 
don contenus  dans  les  cellules  ;  les  boutures  sont  avant  tout  des 
organes  de  réserve. 

Mais  le  parenchyme  du  cylindre  central  des  boutures  se  sclé- 
rifie  parfois  plus  que  celui  des  tiges  ordinaires.  Le  liber  a  une 
tendance  manifeste  à  se  réduire;  les  tubes  criblés  sont  plus 
étroits,  moins  distincts,  et  souvent  les  faisceaux  libériens  voi- 
sins se  fusionnent.  D'une  manière  générale,  le  cylindre  central 
est  moins  large  par  rapport  à  l'écorce  que  dans  les  tiges  ordi- 
naires, et  il  peut  même  être  très  réduit  ;  il  ne  participe  pas  à 
l'augmentation  de  diamètre;  toutefois,  dans  la  partie  rampante 
des  boutures  du  P.  hicens ,  le  parenchyme  médullaire  prend  un 
développement  comparable  à  celui  du  parenchyme  cortical,  et 
les  faisceaux  libéro-ligneux  sont  éloignés  les  uns  des  autres  et 
disposés  suivant  un  cercle. 


G.  PoiRAULT.  —  Les  Urédinées  et  leurs  plantes  nourricières. 


17.^ 


LES  UREDINEES  ET  LEURS  PLANTES  NOURRICIÈRES 

SUPPLÉMENT 

{Fin.) 
Par  M.  Georges  POIRAULT. 


Plantaginées. 
Plantag-o  lanceolata  . 


»         major 

Salsolacées. 

Suaida  fruticosa 

Camphorosma  monspeliaca. 


P0LYGONÉES. 

Rumex  obtusifolius  .    . 
»       conglomeratus. 

î       crispus 

j       Hydrolapatbum 
I       Patientia.  .    .    . 


Puce.  Plantaginis  West.  (T). 
.iEcid.  Plantag-inis  Ces. 
Uredo  Plantag-inis  Berk. 
Puce.  Plantaginis  West.  (T). 

iEcid.  Cbenopodii  fruticosi  DC. 
Urom.  Salicorniae  (DC.)  =  Uredo   Campho- 
rosmae  Cast. 


I  scutatus .... 
Rheum  officinale  .  .  . 
Polygonum  amphibium 


dumetorum 
aviculare. 
Bistorta    . 


Urom.  Rumicis  Schum. 
Puce.  Phrag-mitis  Schum. 
Phragmites . 


(E).  —  U  et  T  sur 


Santalacées. 
Thesium  divaricatum  .    . 

Empêtrées. 
Empetrum  nig-rum.  .    .    . 

Euphorbiacées, 
Euphorbia  Chamaesyce   . 


dulcis. 


serrata  .  .  . 
Bicaeensis  .  . 
Cyparissias   . 


Puce.  Rumicis  scutati  (DC.)  (U,  T). 

Puce.  Phragmitis  Schum. 

Puce.  Polygoni  amphibii  Pers.  =  Puce.  Poly- 

goni  Alb.  et  Schw. 
Puce.  Polygoni. 

id. 
Puce.  Bistortae  (Strauss)  DC.  —  E  sur  Cono- 

podium  denudatum. 

Puce.  Thesii  Desv.  (E,  U,  T). 


Chrysomyxa  Empetri  Pers. 

Urom.  praeminens  Duby. 

^eid.  Euphorbias  Gmel. 

Melampsora  Euphorbiac  dulcis  Otth.  7 

^eid.  Euphorbiai. 

Urom.  scutellatus  Schrank. 

Melampsora  Helioscopia;  (Pers.) 

Urom.  Pisi  Pers.  (S,  E).  —  U  et  T  sur  Pisum. 

Urom.  striatus  Schrôt.  (S,  E).  —  U  et  T  sur 

Lotus,  etc. 
Melampsora  Helioscopiae  Pers. 


174  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Urom.  scutellatus  Schrank  (U,  T).  —  S  d'a- 
près Prillieux  et  Delacroix. 
Urom.  prîeminens. 
Euphorbia  Characias  .    .    .     Endophyllum  Euphorbiae  DC. 

Melampsora  Helioscopiai  Pers. 

>  Peplus Urom.  scutellatus  Schrank. 

Melampsora  Helioscopiae  Pers. 

CUPULIFÈRES. 

Quercus  Ilex Melampsora  Quercus  Brondeau. 

Conifères. 

Pinus  silvestris Melampsora  (Cseoma)  pinitorquum  A.  Braun 

=  E  du  Melampsora  Tremulae  Tul. 

Sur  les  feuilles,  une  seule  espèce  :  Perider- 
mium  oblo7tgisporiuni  Fùck.,  qui  est  la 
forme  écidienne  du  Coleosp.  Senecionis. 

Sur  l'écorce,  deux  espèces  :  1°  Peridermium 
Cornui  Rostrup  et  Klebahn,  qui  est  la 
forme  écidienne  du  Cronarthint  asclepia- 
^^z/;«  Wild.  ;  2°  Peridermium  Pini  Wild., 
forme  écidienne  de? 

Pinus  austriaca Sur  les  feuilles,  Peridermium  oblongisporium, 

Fùck.,  forme  écidienne  du   Coleosp.  Sene- 
cionis. 

Sur    récorce,    Periderm.    Strobi    Klebahn, 
forme  écidienne  du  Cronartium  Ribicolum. 
»       halepensis Swv\e.s{ç:uï\\ç.s,^.  ^\x  Coleosp.  Senecionis. 

Sur  l'écorce,  E.  du  Cronartium  asclepia- 
deu))i. 

T>       Pinea Sur  les  feuilles,  E.  du  Coleosp.  Senecionis. 

Abies  pectinata Chrysomyxa  Abietis. 

Melampsora  Gœppertiana  Kiihn  (E). 

^cid.  pseudo-columnare  Kûhn. 

Ca;oma  Abietis  pectinatae  Reess. 

TEcid.  elatinum  Alb.  et  Schw. 
Picea  excelsa Chrysomyxa  Abietis  Wallr.  (T^). 

Chrysomyxa  Rhododendri  DC.  —  U  et  T  sur 
Rhododendron  ferrugineum  et  Rh.  hirsu- 
inm, 

iEcid.  elatinum  Alb.  et  Schw. 

Peridermium  coruscans  Fr. 

Juniperus  Sabina Gymnosporang-ium  fuscum.   —  E  sur  Pirics 

communis. 

Gymnosp.  confusum.  —  E  sur  Cratsegus 
oxyacantha  et  Cydonia  vulgaris  (et  aussi 
parfois,  d'après  M.  Ed.  Fischer,  sur  le  Pi- 
rus  communis). 


G.  PoiRAULT.  —  Les  Urédinées  et  leurs  plantes  nourricières. 


175 


COLCHICACÉES. 

Veratrum  album 

LlLIACÉES. 

Scilla  verna 

ï       nutans  

Ornithogalum  pyrenaicum. 


Gag-ea  lutea. 


Allium  scorodopiasum. 


Allium  sphœrocephalum 


vineale 


»       pallens  .    .    . 
»       ampeloprasum 
T>       approximatum 
Muscari  racemosum. 

Asphodelus 

j)         fistulosus.  . 
ï         sphsrocarpus 

Smilacées. 


Orchidées. 
Goodyera  repens  .    . 

Iridées. 
Gladiolus  illyricus.  , 


seg;'etum 


*  communis. 

JONCÉES. 

Juncus  sylvaticus  .    . 


ï      acutus.    .    .    . 

Cypéracées. 
Scirpus  maritimus.   . 


Puce.  Veratri  Niessl  (U,  T). 

Urom.  Scillarum  (Grev.). 

Puce.  Liliacearum  Duby. 

Urom.  Erythronii  DC.  (S,  E,  T.). 

Puce.  Lojkajana  Thum.  (T,). 

Puce.  Liliacearum  Duby. 

Urom.  acutatus  Fuck  (U,  T)  =  Urom.  Orni- 

thogali  (Wallr.). 
Urom.    ambiguus   DC.    ne   se   distingue    du 

Puce.  Porri  que  par  Tabsence   de  la  forme 

E. 
Puce.  AUii  (DC.)  Rud. 
Puce.  Porri  (Sow.). 
\Urom.  acutatus  ne  croît  pas  sur  cette  plante, 

mais  seulement  sur  Ornithogalum  et  Gagea  A^ 
Puce.  Porri  (Sow.). 
Puce.  AUii  (DC.)  Rud. 
id. 
id. 
Puce.  Porri  (Sow.). 
Urom.  Ornithogali  (Wallr.). 
Puce.  Barbei  Magnus  (E,  T). 
^cid.  Asphodeli  Cast. 
Puce.  Asphodeli  Duby  (U,  T). 

U^cid.  Convallarise  Schum.  est  la  forme 
écidienne  du  Puce.  Digraphidis  Hoppe 
qui  croît  sur  le  Phalaris  arundi7tacea. 

Uredo  Goodyerae  Tranzschel.  f 

Puce.  Gladioli  Cast. 
id. 
id. 

Urom.  Junei  Desm.  (E).  —  U  et  T  sur  Buph- 
thalmuni  salie  if oliunt,    Imcla  dysenterica. 
Puce,  eancellata. 


Urom.  lineolatus  Desm.  (U,  T).  — La  forme 
E  sur  Hippuris  vulgaris  et  Sium  laiifo- 
lium,  ou  bien,  d'après  M.  Plowright,  sur  le 
G  taux  inaritima. 


176  JOURNAI.  dp:  BOTANIQUE 

Scirpus  holoschœnus.  .    .    .     Uredo  Holoschœni  Cast. 

>        lacustris Puce.  Scirpi  DC.  (U,  T).  —  La  forme  E  sur 

Nuphar  luteum,  Nymphasa   alba,  Limnan- 

themum  nymphoides  ? 

Carex  pendula Puce.  Carieis  Rabh. 

»     vag-inata Puee.  vaginatae  O.  Juel.    —  E  sur  Saussurea 

{Mcid.  Saussurese  a  sîlvestre  O.  Juel  f  ). 
ï     rupestris Puee.  rupestris  O.  Juel.  —  E  sur  Saussurea 

{^Ecid.  Saussures?  p  rupestre  O.  Juel  f). 
»     Pseudo-Cyperus.  .    .     Puce.  Carieis  Rabh. 

T>    acuta id. 

»    glauca id. 

Graminées. 

Balding-era   aruudinaeea.    .     Puce,    sessilis    Schneid.   (U,    T).   —  E   sur 

Allium  ursinum. 
Puee.  Phalaridis  Plowr.    (U,  T).   —  E  sur 

Arum  maculatum. 
Puce.   Digraphidis  Hopp.  (U,  T).  —   E  sur 
Convallaria. 
Andropogon  Ischamon  .    .     Uredo  Andropogonis  Cast.  =  Puce.  Cesatii 

Sehrot.  (U,  T). 
Phragrnites  gigantea.  .    .    ,      Puee.  Trabutii  Roum.  et  Saee.  f 
Arrhenatherum  elatius.   .    .     Uredo  Avenas  Cast.  ^  Puce.  Rubigo-vera. 

Puee.  coronata  Corda. 
Puce,  graminis  Pers. 

Agrostis  alba Puee.  Agrostidis  (U,  T).  —  "E,  sur  Aquilegia 

vulgaris. 
Puce,  graminis  Pers. 
Calamagrostis  silvatica.  .    .     Puce,  graminis  Pers. 

Aira  casspitosa id. 

Elymus  arenarius id. 

Rostrupia  Elymi  West,  f 
Lolium YJ  Uredo  Lolii  Castagne  est  le  Puce,  grami- 
nis. 
Agropyrum  glaucum    .    .    .     Puce.  Agropyri  EUis  et  Everhart  (U,  T).  — 

E  sur  Ciematis  Vitalba  (Dietel). 

Festuea  ovina Puce.  Festuea;  f .  —  E  sur  Lonicera  Pericly- 

menum.  (Plowright). 
ï         duriuseula   ....  id. 

Zea Puce.  Sorghi  Schwein. 

Sorghum id. 

Fougères. 
Asplenium  septentrionale  .     Uredo  Seolopendrii  Fûck. 

Je  suis  heureux  de  pouvoir,  en  terminant,  adresser  à  mon 


Em.  Bhscherelle.  —  Selectio  novorum  Muscortim.  177 

ami,  M.  P.  Hariot,  mes  remerciements  pour  les  nombreux  ren- 
seignements qu'il  m'a  communiqués  et  dont  cette  liste  a  béné- 
ficié. 


SELECTIO   NOVORUM   MUSCORUIVI 

{Fin.) 
Auctore  Em.  BESCHERELLE. 


Hookeria  [Cyclodictyon)  prasiophylla  Besch. 

Monoica  ;  habita  H.  Olfersianœ  similis.  Caulis  repens,  uncialis  et 
ultra,  pinnatim  ramosus,  ramis  brevibus  compressis  latis  obtusis.  Folia 
erecto-patentia,  rugulosa,  coraplicatula,  obovata,  apice  longius  acumi- 
nata,  costis  longis  ad  partem  foHi  angustam  evanidis,  limbo  e  seriebus 
duabus  cellularum  composito  marginata,  supra  médium  nodoso-den- 
tata,  cellulis  amplis  rotunde  5-6  gonis  parietibusincrassatis,  basilaribus 
longe  hexagonis  tenuioribus  areolata.  Flores  masculi  sat  numerosi  et 
inter  folia  caulis  fertilis  oriuudi,  foliis  6  ovatis  concavis  ecostatis.  Folia 
perichaetialia  intima  5-6  angustissime  lanceolata  longissime  cuspidato- 
attenuata  serrata  et  intégra  subecostata.  Capsula  in  pedicello  16-1S  raill. 
longo  purpureo  laevi  tortili  iu  longitudinem  striato  horizontalis,  ovata, 
pro  planta  minuta,  nigrescens,  sub  apice  coarctata,  collo  crasso  sub- 
gibboso,  operculo  aciculari  capsulam  aequante.  Peristomii  dentés 
interni  normales  madore  incurvi,  externi  aequilongi  lutei  e  membrana 
brevi  orti.  Calyptra  laevis  operculum  tantum  obvolvens. 

Guadeloupe  :  le  Gommier,  Sainte-Rose,  27  avril  1877  (Ed.  Marie, 
n°'  118  et  699). 

Se  rapproche  par  le  port  et  la  couleur  vert  pâle  de  V Hookeria 
Olfersiajia,  du  Brésil,  mais  s'en  distingue  au  premier  abord  par 
ses  feuilles  denticulées,  plus  longuement  acuminées,  à  marge  for- 
mée de  deux  séries  de  cellules  hyalines  de  la  base  au  sommet  et 
par  la  coiffe  plus  courte  englobant  seulement  l'opercule  et  briè- 
vement fendillée  à  la  base. 

Hookeria  (Cyclodictyon)  ulophylla  Besch, 

Dioica;  planta  mascula  cespitosa  intense  viridis,  inferne  fuscescens  ; 
caulis  prostratus  ramis  pinnatis  saepe  divisis  arcuatis  intricatis  brevibus 
obtusis.  Folia  sicca  crispula,  madore  erecta  et  erecto-patentia,  concava 
basilata,  obovata,  sensim  breviterque  acurainata  apice  denticulata,  mar- 
gine  e  cellularum  duabus  seriebus  formato,  cellulis  rotundate  hexago- 


lyS  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

nis  magnis  hyalinis  parietibus  chlorophyllosis  inferioribus  plerumque 
rectangulis  marginalibus  basi  infiraa  amplioribus  longis  ut  vesicu- 
losis  areolata.  Perigonia  numerosa  magna  foliis  internis  magis  acumi- 
natis  subintegris  ecostatis,  externis  latioribus  caulinis  similibus  sed 
minoribus  ;  antheridia  crassa  paraphysibus  loagioribus  cincta.  Caetera 


ignota. 


Guadeloupe,  sur  la  terre  humide.  (Ed.  Marie,  n°  659). 

Cette  espèce  diffère  de  toutes  ses  congénères  de  la  section 
par  ses  feuilles  frisées  étant  sèches  ;  elle  se  rapproche  davan- 
tage de  X Hookeria  albicaulis  Sch.,  mais  elle  s'en  éloigne  par  la 
ramification  beaucoup  plus  dense,  les  rameaux  plus  rapprochés, 
plus  courts,  les  feuilles  plus  petites  crispulées,  moins  larges  au 
sommet  et  plus  régulièrement  acuminées. 

Leucomium  Mariei  Besch. 

Dioicum?  L,.  compressa  simile.  Caulis  prorepens  1-2  centimetris 
longus,  laxe  ramosus.  Folia  flexuosa  compressa  albicante  viridia,  ni- 
tida,  lateralia  erecto-patentia  ovato-lanceolata  subulata  apice  torquata 
integerriraa  ecostata,  cellulis  Iaxis  parce  chlorophyllosis.  Folia  peri- 
chaetialia  minora  chlorophyllosa  basi  truncata  ovata  longe  cuspidata. 
Capsula  in  pedicello  10-15  mill.  longo  rubello  apice  scabro  horizon- 
talis  inclinatave,  oblonga,  basi  bistrumosa,  coUo  crasso,  operculo  longe 
rostrato  subulato  apice  torquato.  Peristomii  dentés  externi  in  tota 
longitudine  linea  média  fissa,  interni  externis  sequilongi  purpurei  ; 
ciliis  nullis.  Calyptra  cucullata  praecipue  ad  basin  pilis  nonnullis  ins- 
persa,  raro  laevis. 

Guadeloupe  :  bords  de  la  rivière Duplessis,  sur  les  troncs  d'arbres, 
26  novembre  1S77.  (Ed.  Marie,  n""  519,  527,  693). 

Cette  espèce  présente  quelques  variations  quant  à  la  lon- 
gueur du  pédicelle.  Des  espèces  américaines  mentionnées  par 
M.  Mitten,  Musci  aîtstro-aniericanî ,  il  n'y  en  a  que  deux  qui  pré- 
sentent comme  notre  Mousse  de  la  Guadeloupe  des  feuilles  plus 
ou  moins  longuement  cuspidées  ;  l'une,  le  Leiicomùim  cuspidatï- 
folitmt  C.  Muell.,  de  Surinam,  a  Aç.'s,  foliis  stibcontoriis  sursunt  in- 
jîectentibtis ,  l'autre,  \ç.  L.  acrophylliLui  Hpe,  de  la  Nouvelle-Gre- 
nade, a  la  coiffe  glabre  et  le  péristome  orné  de  ciliis  anasionio- 
santibîis,  toutes  les  deux  ont  le  pédicelle  glabre  ;  ces  caractères 
ne  se  retrouvent  pas  dans  notre  espèce  qui  se  rapproche  davan- 
tage par  le  port  du  L.  conipi^essum  Mitt.,  mais  ses  feuilles, 
uniformément  ovales-lancéolées,  long-uement  cuspidées,  formées 


Em.  Bescherelle.  —  Selectio  iiovorum  Muscorjim.  179 

de  cellules  plus  longues,  l'opercule  capsulaire  plus  court,  le 
pédicelle  scabre  vers  le  sommet,  et  enfin  l'inflorescence  dioique 
sont  des  caractères  qui  l'en  éloignent  suffisamment. 

Leucomium  serratum  Besch. 

Synoicum  !  L.  flexuoso  affine,  cespitosum,  lutescens,  parce  ramo- 
sum  ramis  depressis  brevibus  cum  foliis  vix  2  mill.  latis.  Folialateralia 
patentia  subarcuata,  superiora  erecta,  anguste  ovato-lanceolata,  con- 
cava,  apice  serrato  subulata,  ecostata,  cellulis  Iaxis  hexagonis  utriculo 
priraordiali  irapletis.  Folia  perichaetialia  similia  sed  longiora;  arche- 
gonia  7-S,  antheridiis  intermixta.  Capsula  in  pedicello  purpurco 
vix  centimètre  longo  laevi  inclinata  pendulave,  basi  crassa,  strumosa  ; 
opercule  breviter  et  oblique  rostrato.  Peristomii  dentés  externi  linea 
média  lata  exarati,  interni  aequilongi  carinati,  ciliis  singulis  paullo  bre- 
vioribus  interpositis. 

Guadeloupe  :  route  du  Gommier,  sur  les  troncs  pourris.  (Ed.  Ma- 
rie, n°  652  bis  et  664). 

Se  rapproche  du  Leucomium  fîexîiOS7im  SuU.,  de  Cuba,  mais 
en  dififère  par  l'inflorescence,  par  les  feuilles,  surtout  à  la  partie 
rétrécie,  bordées  de  dents  aiguës  jusqu'au  sommet  et  par  le 
pédicelle  capsulaire  beaucoup  plus  court  (un  centimètre  au  lieu 
de  deux  cent,  et  demi). 

EXPLICATION   DE   LA    PLANCHE   I. 

1-4.  Poiiia  {Anaca/ypta)  Paiouillardi.  —  i.  plante  grand,  natur.  —  2.  feuille 
grossie,  sommet.  —  3  f?.  capsules  avec  coiffe.  —  3  3.  coiffe.  — 
3  c.  capsule  avec  opercule.  —  3  </.  capsule  déoperculée.  —  4.  pé- 
ristome. 

5-8.  Eniosthodon  Kratiseî.  —  5.  plante  grand,  natur.  —  6,  6'.  feuilles  co- 
males.  —  7.  capsule.  —  8.  péristome. 

g-ii.  Sphêerangiitm  iriquetrum,  var.  deseriortnn.  — q.  plante  grossie.  — 
10.  feuille  comale.  —  11.  sommet  d'une  feuille  comale. 

12-13.  Syrropodoii  congoleiisis.  —  12.  plante  grand,  natur.  —  13  a,  13  b, 
13  c,  13  d,  13  e,  portions  plus  grossies  de  la  même  feuille  à  diffé- 
rentes hauteurs. 


C  H  R  O  N  I  QJJ  E  . 

M.  le  D""  G.   A.  Weiss,  directeur  de  l'Institut  de  Physiologie  végétale 
de  Prague,  vient  de  mourir,  le  17  mars,  à  l'âge  de  57  ans. 


Nous  apprenons  également  la  mort  de  M.  Alph.  Derbès,  ancien  pro- 


i8o  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

fesseur  à  la  Faculté  des  sciences  de  Marseille,  et  nous  empruntons  au  Bul- 
letin de  la  Société  botanique  la  notice  suivante,  consacrée  à  la  mémoire 
de  ce  savant  par  M.  le  D""  Bornet. 

«  Une  période  remarquable  de  Thistoire  des  Algues  commence  peu  après 
18-I.0.  M.  J.  Ag-ardh  publie  les  Algas  maris  vtedHerranei,  Kutzing  son  Phy- 
cologia  generalis,  Decaisne  sa  Classification  des  Algues,  Thuret  ses  pre- 
miers travaux  sur  les  zoospores  des  Alg'ues,  les  anthéridies  des  Fucacées, 
la  reproduction  des  Nostoc,  préludes  des  Recherches  sur  les  soospores  des 
Algues  et  les  anthéridies  des  Cryptogames  qui  obtinrent  le  grand  prix  des 
sciences  naturelles  proposé,  en  1847,  par  TAcadémie  des  sciences.  Ce 
concours  mit  en  lumière  les  noms  de  Derbès  et  de  Solier.  Le  Mémoire 
présenté  par  ces  savants  au  jugement  de  l'Académie,  récompensé  par  elle 
et  publié  dans  le  Supplétnent  aux  Comptes  rendus,  contient  une  foule 
d'observations,  neuves  alors,  et  doublement  intéressantes,  les  unes  parce 
qu'elles  confirmaient  les  résultats  annoncés  par  Thuret,  les  autres  parce 
qu'elles  portaient  sur  des  plantes  de  la  Méditerranée  que  leur  compétiteur 
n'avait  pas  étudiées.  Un  second  Mémoire  des  mêmes  auteurs  Sur  les  or- 
ganes reproducteurs  des  Algues,  qui  donne  de  précieux  détails  sur  la  fruc- 
tification de  plus  de  quinze  espèces  appartenant  à  presque  autant  de  genres, 
faisait  espérer  une  longue  suite  de  travaux  algologiques,  lorsqu'un  accident 
survenu  à  M.  Derbès  pendant  une  séance  d'examen  le  força  à  renoncer 
aux  recherches  actives  et  à  se  consacrer  presque  exclusivement  à  ses  fonc- 
tions de  professeur.  Il  vient  de  s'éteindre  à  Marseille,  dans  un  âge  avancé, 
n'ayant  pu  donner  toute  sa  mesure,  ni  en  Botanique  où  il  avait  débuté  si 
brillamment,  ni  en  Zoologie  où  il  laisse  quelques  travaux  remarqués.  Son 
accueil  simple  et  ouvert,  sa  franche  cordialité,  sa  bonté  obligeante  forçaient 
la  sympathie;  connaître  M.  Derbès,  c'était  l'aimer.  Le  nom  de  Derbesia  a 
été  donné  par  Solier  à  un  genre  d'Algues  vertes  du  groupe  des  Siphonées.  » 


M.  P.  Sintenis  vient  de  se  mettre  en  route  pour  un  nouveau  voyage 
d'exploration  dans  l'Arménie  orientale.  Ses  récoltes,  dont  la  détermination 
sera  faite  par  les  soins  de  M.  Freyn,  seront  distribuées  au  prix  de  25  marks 
la  centurie. 


M.  le  D'"  H.  Molisch  a  été  nommé  professeur  de  Botanique  et  directeur 
de  l'Institut  de  physiologie  végétale  à  Prague,  en  remplacement  de  M.  le 
D--  Weiss. 


M.  le  Professeur  O.  Mattirolo  a  été  transféré  de  l'Université  de  Turin 
à  celle  de  Bologne. 

Le  Gérant  :  Louis  Morot. 


Paris.  —  J.  ilcr.cn,  imp.  ;;2,  l'i.  ueuierl-Uoclieieau. 


8°  ANNÉE.  N'  lo.  i6  MAI  1894. 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Directeur:  M.  Louis  MOROT. 


LES  TERFÈZ  DE  LA  TUNISIE  (2''  Note) 

Par  M.  N.  PATOUILLARD. 

Dans  la  Note  publiée  dans  le  n°  A\x  Journal  de  Botanique  du 
16  avril  dernier,  j'indiquais  en  Tunisie  les  six  Tubéracées  sui- 
vantes :  Terfezia  BoudieriOcL2iX..,  T.  Leom'sTul.,  T.  Metaxasi 
Chat.,  T.  Hafîzi  Oa-âX.^  Tïrmania  ovalispora  Pat.  çx  Plias an- 
giiint  Lefebvj^ei  Pat.  De  nouveaux  envois  me  permettent 
d'ajouter  encore  le  Terfezia  Claveryi  Chat,  et  une  variété  pe- 
dîijictilata  du  T.  Boudieri. 

Le  T.  C/ave7yz  Chat,  paraît  abondant  aux  environs  de  Mé- 
tameur.  Il  se  présente  sous  la  forme  de  tubercules  aplatis,  orbi- 
culaires,  plus  ou  moins  bosselés,  lisses,  rougeâtres  ou  bistrés, 
larges  de  4  à  10  centimètres,  épais  de  3  à  5  et  munis  d'une  courte 
protubérance  basilaire.  La  chair  est  presque  homogène,  succu- 
lente et  d'une  teinte  saumon  pâle  ;  par  la  dessication  elle  prend 
une  coloration  jaune  curcuma  uniforme,  avec  quelques  macules 
verdàtres  dans  les  parties  blessées.  Les  thèques  mesurent 
yo — 80X55  —  ^5  H-  et  contiennent  huit  spores,  sauf  les  cas 
d'avortement  d'une  ou  de  deux  ;  ces  spores  sont  arrondies,  jau- 
nâtres, couvertes  d'un  réseau  hyalin,  peu  saillant  et  délicat; 
elles  ont  de  20  à  22  [x  de  diamètre.  Assez  souvent  on  observe, 
outre  le  réseau  de  mailles,  des  aspérités  en  forme  de  verrues 
arrondies,  distantes  et  très  peu  nombreuses,  semblant  indiquer 
que  le  T.  Claveryi  ç.s.t  une  forme  de  passage  entre  les  Terfezia 
typiques  et  la  section  Terfeziella  Paol. 

La  forme  et  les  dimensions  du  réceptacle  séparent  très  nette- 
ment cette  espèce  du  T.  H a/î zi Chat.  ^  qui  a  également  les  spores 
réticulées. 

La  station  de  Métameur  est  une  nouvelle  localité  de  cette 
plante  ;  M.  Chatin  a  déjà  indiqué  pour  elle  Damas  et  quelques 


L!BR 


i82  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

points  de  l'Algérie  ;  j'ai  eu  également  en  mains  des  exemplaires 
récoltés  au  sud  d'El  Goleah. 

Dans  la  région  qui  s'étend  de  Ras  el  Oued  à  El  Hamdou,  ainsi 
qu'à  Foum  Tatahouine,  croît  une  forme  du  TerJ .  Boudferi  c\ni\ 
est  très  facile  de  distinguer  à  l'aspect  de  son  réceptacle.  C'est 
un  tubercule  globuleux,  lisse,  roux-bistré,  variant  de  la  grosseur 
d'une  noisette  à  celle  d'une  noix,  qui  est  muni  d'un  prolonge- 
ment basilaire,  charnu,  cylindrique,  glabre,  long  de  1/2  à  i  cent, 
et  épais  de  5  millim.  environ.  La  présence  de  cette  sorte  de 
stipe  semble  constante;  parfois  il  est  couché  sur  le  tubercule, 
soudé  avec  lui  et  a  l'aspect  d'un  bourrelet  bien  visible.  Dans  cette 
variété  pedîtncîdata,  la  chair  est  d'abord  uniformément  grise, 
puis  elle  se  montre  maculée  par  un  très  grand  nombre  de  petites 
taches  anguleuses  de  teinte  sombre,  presque  noire  ;  des  veines 
blanchâtres  ou  rosées  s'étendent  entre  ces  taches  ;  l'écorce  est 
épaisse  et  rousse.  Les  caractères  des  thèques  et  des  spores  ré- 
pondent exactement  à  ceux  du  type,  cependant  ces  dernières 
ont  une  teinte  fuligineuse  beaucoup  plus  intense. 

Le  Terfezia  Boiidz'eri  s&vah\&  extrêmement  variable  tant  dans 
ses  caractères  de  forme  et  de  coloration  du  réceptacle  que  dans 
les  dimensions  et  l'aspect  de  ses  spores.  Outre  le  type  et  la  va- 
riété pedîmoîdata ,  on  peut  distinguer  les  trois  formes  suivantes  : 

T.  Bo7idïeri\3X.  Az^se^z  Chat.  ^  à  spores  de  20  à  25  p.  comme 
dans  le  type,  mais  à  verrues  courtes  et  larges  ;  cette  variété  n'est 
encore  indiquée  que  du  Caucase,  où  elle  est  connue,  d'après 
M.  Chatin,  sous  le  nom  de  Tozibozilane. 

T.  Bozidz'erï x2lV.  arabica  Chat.,  à  spores  atteignant  30  u.  et 
couvertes  de  verrues  plus  allongées  et  souvent  coupées  carré- 
ment. J'ai  reçu  d'Algérie,  de  la  région  située  au  sud  de  Ghardaia, 
des  spécimens  qui  doivent  être  rapportés  à  cette  variété,  signa- 
lée seulement  jusqu'ici  à  Damas  par  M.  Chatin. 

Enfin  T.  Bozidzerz  n2s.  fmcrosporaVât.^  qui  aie  réceptacle 
du  type  comme  les  deux  variétés  qui  précèdent,  mais  dont  les 
spores  n'ont  que  de  15  à  17  p.  de  diamètre  quand  elles  sont  par- 
faitement adultes.  Elles  sont  au  nombre  de  huit  par  thèque,  glo- 
buleuses, à  peine  jaunâtres  et  portent  des  verrues  distantes >  peu 
nombreuses,  larges  et  presque  hémisphériques. 

Cette  variété  provient  de  Laghouat,  en  Algérie. 


J.  Vesque.  —  La  tribu  des  Clusiées.  183 

En  résumé,  à  l'exception  de  la  Touboulane  et  du  T.  De- 
flersi,  toutes  les  Tubéracées  désertiques  indiquées  depuis  les 
Canaries  et  le  Maroc  jusqu'à  l'Asie  centrale  ont  été  retrouvées 
tant  en  Tunisie  que  dans  les  parties  voisines  de  l'Algérie. 

LA  TRIBU   DES    CLUSIÉES 

RÉSULTATS   GÉNÉRAUX  D'UNE   MONOGRAPHIE   MORPHOLOGIQUE 

ET  ANATOMIQUE  DE  CES  PLANTES 

{Fin.) 

Par  M.  J.  VESQUE. 

3.    Les   GENRES   SATELLITES   DU   GENRE    CLUSIA    (flg.    6). 

A.  —  Cochlanthera  Chois.,  Oxystemon  Planch.  et  Triana 
et  Renggeria  Meissn. 

Je  ne  dirai  que  peu  de  chose  de  ces  trois  genres  mal  connus, 
le  premier  et  le  deuxième  représentés  chacun  par  une  seule 
espèce,  dont  on  ne  possède  que  l'exemplaire  mâle,  le  troisième 
par  deux  espèces. 

Chez  le  CocJilauthera  lanceolafa  Chois,  les  anthères  recour- 
bées-arquées  en  forme  de  cuiller,  intérieurement  adnées  à  un 
connectif  un  peu  plus  étroit,  sont  creusées  de  deux  loges  paral- 
lèles s'ouvrant  par  une  fente  introrse.  Au  centre  de  la  fleur  se 
trouve  une  masse  épaisse,  consistant,  d'après  Planchon  et 
Triana,  en  5  staminodes  épais,  libres,  rapprochés.  Cette  masse 
est  en  réalité  unique,  5-lobée  sur  le  bord,  marquée  au  bout  de 
5  sillons  rayonnants  et  un  peu  déprimée  au  sommet.  Elle  porte 
sur  les  côtés  l'empreinte  des  filets  des  étamines  et  est  creusée 
au  centre  et  à  la  base  d'une  petite  cavité  allongée  verticalement, 
dans  laquelle  j'ai  cherché  vainement  un  rudiment  de  pistil.  Elle 
consiste  en  un  parenchyme  assez  mou,  traversé  par  une  multi- 
tude de  canaux  résinifères  verticaux,  et  repose  sur  un  torus  d'un 
tissu  plus  solide  et  noir  sur  le  sec,  tandis  que  la  masse  sta- 
minodiale  elle-même  est  de  couleur  fauve-clair. 

Les  caractères  anatomiques  sont  exactement  ceux  d'un 
Chisia,  et  même  précisément  d'un  groupe  nodal  de  ce  genre. 
La  différenciation  de  l'androcée  en  étamines  fertiles  et  périphé- 
riques et  en  une  masse  staminodiale  centrale  se  retrouve  chez 
les  Clusia  de  la  section  Eitclusia,  mais  la  forme  des  anthères 


i84  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

est  absolument  différente  de  ce  qu'on  voit  chez  les  Thysanochi- 
sia.  M.  Engler,  néanmoins,  fait  entrer  cette  plante  dans  la 
sQCtion  Eticlusi'a ,  dont  elle  forme  une  sous-section  Cochlanthera, 
les  anciens  Etichisia  recevant  plus  particulièrement  le  nom  de 
Chlamydochism  qui  fait  allusion  à  ce  fait  que  les  étamines  fer- 
tiles y  sont  unies  à  la  base  en  une  cupule  ou  en  un  anneau, 
tandis  qu'elles  sont  libres  chez  le  Cochlanthera  et  chez  X Oxy- 
sieuton  dont  il  va  être  question. 

Sans  avoir  la  prétention  de  nier  la  légitimité  de  l'idée  de 
M.  Engler,  je  crois  cependant  prudent  d'attendre  que  la  fleur 
femelle  soit  connue  avant  d'introduire  dans  les  Euclusia,  si 
homogènes,  un  élément  aussi  disparate  par  ses  anthères. 

\J Oxystejnon  nervosum  Planch.  et  Triana  m'est  inconnu. 
Comme  chez  les  Eîiclusia,  il  y  a  des  étamines  fertiles  périphé- 
riques, à  anthères  linéaires,  et  une  masse  staminodiale  centrale 
ovale-oblongue,  épaisse,  creusée  d'une  lacune  linéaire  et  char- 
gée de  résine.  La  nature,  la  disposition  et  le  nombre  des  pièces 
florales  semblent  rapprocher  ce  genre  des  Cochlanthet'-a.  Plan- 
chon  et  Triana  ont  indiqué  l'extrême  ressemblance  de  son  an- 
drocée  avec  celui  des  Euclusia.  S'ils  n'ont  pas  opéré  la  fusion, 
c'est  à  cause  des  enveloppes  florales,  argument  qu'on  pourrait 
également  faire  valoir  pour  le  Cochlanthera.  M.  Engler  en  fait 
la  sous-section  Oxysteinoit  de  la  section  Euclusia,  différant  des 
ChlamydoclîLsia  par  les  étamines  fertiles  libres  et  du  Cochlan- 
thera par  ses  anthères  linéaires,  terminées  par  une  production 
subulée  du  connectif. 

Ici  encore  je  me  tiens  sur  la  réserve.  Ce  n'est  pas  la  consti- 
tution des  enveloppes  florales  qui  me  fait  hésiter,  mais  l'expres- 
sion de  «  obsolète  pellucido-  punctata  »  que  les  auteurs  appli- 
quent aux  feuilles.  Si  les  feuilles  portent  réellement  des 
«  points  »  pellucides,  la  plante  n'est  très  certainement  pas  un 
Clusia.  L'anatomie  devra  décider  entre  poches  et  canaux  sécré- 
teurs. Je  crois  personnellement  qu'il  y  a  là  une  erreur  d'obser- 
vation. Dans  tous  les  cas,  les  deux  plantes  dérivent  des  Euclusia 
et  sinon  de  leur  groupe  nodal  [nemorosa)  du  moins  de  l'ancêtre 
de  ce  groupe. 

Le  genre  Renggeria,  mal  connu,  du  moins  quant  à  l'une  de 
ses  deux  espèces  et  quant  à  l'anatomie  de  toutes  deux,  semble, 
d'après  les  auteurs,  car  je  n'ai  pu  l'étudier  moi-même  de  visu, 


J.  Vbsque.  —  La  tribu  des  Clusiées.  185 

très  voisin  des  Cltisia  de  la  section  Cordylandra.  Il  n'en  diffère 
en  effet  que  par  le  nombre  petit  et  défini  des  étamines.  Nous 
avons  vu,  dans  la  première  partie  de  ce  mémoire,  que  les  éta- 
mines en  nombre  défini  ou  subdéfini  ne  sont  pas  absolument 
rares  chez  les  Chtsia.  D'ailleurs  Planchon  et  Triana  soupçonnent 
l'une  des  deux  espèces,  le  R.  liitoralis  Pœpp.  et  Endl,,  de 
n'être  que  l'exemplaire  femelle  du  Cl.  polysepala. 

Si  le  genre  est  autonome,  il  apparaît  dès  à  présent  comme 
étroitement  lié  aux  Clitsia  cordylandra,  ou,  pour  parler  plus 
hardiment,  comme  descendant  d'une  des  espèces  nodales  de  cette 
section.  Quant  au  R.  littoralis,  l'anatomie  de  la  feuille  déciderait 
facilement  de  la  question  d'identité  qui  se  présente. 

B.  —  Rengifa  Pœpp.  et  Endl. 

Ce  genre,  comme  les  précédents,  est  imparfaitement  connu. 
Des  trois  espèces  qui  le  composent,  deux  ne  sont  représentées 
dans  nos  collections  que  par  les  individus  mâles,  la  troisième 
seulement  par  l'individu  femelle.  Il  y  a  donc  interpolation  dans 
les  descriptions  de  ce  genre.  Cependant  l'affinité  entre  les  trois 
espèces  n'est  pas  douteuse  et  se  trouve  confirmée  par  les  carac- 
tères anatomiques.  S'il  fallait  rapprocher  les  Rengifa  des  Chi- 
sia,  il  faudrait  peut-être  envisager  surtout  une  affinité  avec  les 
Clusia  de  la  section  Crmva  et  surtout  les  Eticriuva.  L'analogie 
des  anthères  est  parfaite,  mais  il  faudrait  admettre  que  les  filets 
des  dix  étamines  (au  lieu  d'étamines  nombreuses)  sont  unis  de 
manière  à  former  ce  corps  fungiforme  particulier  aux  Rejtgifa, 
et  dont  le  chapeau  est  bordé  d'anthères  libres.  Même  les  pétales 
ressemblent  non  à  ceux  du  Cl.  Crïuva  ni  d'aucune  espèce  de  la 
sous- section  Crinvopsis ,  mais  bien  à  ceux  du  Cl.  cuneaia,  par- 
ticulièrement en  ce  qui  concerne  les  deux  ailes  minces  qui  en 
élargissent  la  base.  Les  staminodes  de  la  fleur  femelle  ressem- 
blait assez  parfaitement,  d'après  une  observation  d'Aublet,  à 
ceux  des  Cl.  Crmva. 

Rien,  dans  la  structure  anatomique  de  la  feuille,  ne  s'oppose 
à  cette  manière  devoir;  elle  est  exactement  celle  d'un  Clusia. 
Essentiellement  il  n'y  aurait  eu,  en  passant  des  Clusia  Criuva 
aux  Rengifa,  que  réduction  du  nombre  des  étamines  devenu 
défini,  changement  de  la  forme  générale  de  l'androcée  et  enfin 
réduction  du  nombre  des  ovules  contenus  dans   chaque  loge 


i86  JOURNAL  DE   BOTANIQUE 

ovarienne.  Chez  le  Cl.  Criitva  les  ovules  sont  peu  nombreux, 
les  inférieurs  ascendants,  ceux  du  milieu  horizontaux,  les 
supérieurs  descendants,  tandis  que  chez  le  R.  scandens  il  n'y  en 
a  plus  que  2,  ascendants. 

Voyons  maintenant  de  quelle  manière  se  comportent  les 
trois  espèces  de  Rengifa  les  unes  vis-à-vis  des  autres.  L'espèce 
considérée  jusqu'à  présent  comme  typique  représente  bien  le 
nœud  du  genre  ;  c'est  le  R.  pei^iiviana  Pœpp.  et  Endl. 

L'hypoderme  a  deux  assises  de  cellules  d'assez  faibles 
dimensions,  et  mesure  environ  77  ;j-  d'épaisseur;  le  mésophylle 
compte  environ  quatorze  assises  de  cellules  dont  les  1-2  rangées 
supérieures  représentent  des  palissades  peu  différenciées.  Chez 
le  R.  acîiminata  Planch.  et  Triana,  l'inflorescence  est  moins 
riche,  toutes  les  cellules  de  la  feuille  sont  plus  grandes,  l'hypo- 
derme est  toujours  bisérié  mais  peut  mesurer  jusqu'à  130  [j-  d'é- 
paisseur, le  mésophylle  ne  comprend  qu'une  dizaine  d'assises, 
dont  la  supérieure  en  palissades  médiocrement  développées; 
mais  ce  qui  caractérise  surtout  cette  espèce,  épharmoniquement 
très  voisine  de  la  précédente,  c'est  la  multiplication  extraordi- 
naire de  ses  bractées  calycinales,  régulièrement  décussées  (i) 
et  suivies,  après  la  huitième  paire,  par  exemple,  d'un  calyce  et 
d'une  corolle  5-mères,  acycliques  d'ailleurs  et  à  pétales  opposés 
aux  sépales  par  suite  de  la  continuation  du  type  2/5  ou  d'un 
autre  type  voisin  (2).  Le  R.  scandens  Planch.  et  Triana  a  des 
cellules  épidermiques  baucoup  plus  grandes,  un  hypoderme 
3-sérié  aux  deux  assises  supérieures  tabulaires,  à  l'assise  infé- 
rieure composée  de  très  grandes  cellules  presque  isodiamétri- 
ques  et  remarquablement  bombées  du  côté  du  mésophylle  ;  cet 
hypoderme  peut  mesurer  jusqu'à  150  [j.  d'épaisseur. 

Le  mésophylle  compte  environ  vingt  assises  de  cellules 
assez  grandes,  surtout  à  la  face  inférieure;  les  cellules  en  palis- 
sades franchement  unisériées  sont  bien  développées,  au  moins 
4-5  fois  plus  longues  que  larges,  souvent  beaucoup  plus  lon- 
gues, mais  n'occupent  que  la  cinquième  ou  sixième  partie  de 
l'épaisseur  totale  du  mésophylle.  Celui-ci  mesure  environ  330  \l 
d'épaisseur. 

1.  Contrairement  à  l'avis  de  Planchon  et  Triana. 

2.  Le  diagramme  empirique  de  la  corolle  du  R.  peruviana  est  analogue,  ainsi 
que  nous  l'avons  vu  (T.  V,  p.  303,  fig.  2,  J). 


J.  Vesque.  —  La  tnbii  des  Clusiées.  187 

En  résumé,  si  on  veut  bien  accepter  l'hypothèse  de  l'origine 
des  Rengïfa,  telle  que  je  l'ai  exposée  au  début  de  ce  paragra- 
phe, l'histoire  de  ces  plantes  sera  la  suivante. 

Prenant  son  origine  dans  le  groupe  nodal  des  Cliisi'a  eucrûi- 
va,  la  souche  des  Rengifa,  représentée  par  un  groupe  nodal  qui 
s'est  perpétué  sous  la  forme  du  R.pertiviaîia,  n'a  évolué  que 
dans  une  seule  direction  en  fournissant  successivement,  par 
ordre  de  xérophilie  croissante,  le  R.  actumnata  et  le  R.  scan- 
dens.  Le  point  douteux  de  cette  histoire  reste  l'origine  même 
du  genre;  mais  comme  son  anatomie  est  identique  avec  celle 
des  Chisia,  et  que  par  conséquent  il  s'agissait  de  trouver  dans 
le  genre  Clusia,  plus  ancien,  le  point  d'attache,  je  n'ai  pu 
imaginer  de  filiation  plus  vraisemblable  que  celle  que  j'ai  indi- 
quée. 

C.  —  Havetia  H.  B.  K. 

J'ai  montré  plus  haut  (i)  que  la  distinction,  établie  par  Plan- 
chon  et  Triana,  entre  Havetia  et  Havetiopsis  ne  peut  pas  être 
maintenue,  mais  néanmoins  le  genre  se  divisera  en  4  sections 
par  des  caractères  purement  morpliologiques  qui  sont  les  sui- 
vants :  \.  EiLhavetia.  Ovules,  deux  par  loge,  suspendus.  An- 
thères extrorses.  Staminodes  (fl.  fem.)  privés  d'anthères,  unis 
en  une  cupule  4-lobée  {H.  laiirifolia  H.  B.  K.). —  2.  Havetiopsis. 
Ovules  nombreux,  subhorizontaux.  Anthères  à  déhiscence  laté- 
rale-introrse.  Staminodes  à  anthères  avortées  (^H.  Martii  Ves- 
que, H.  jïexilis  Planch.  et  Triana).  —  3.  Havetiella.  Ovules 
plusieurs,  ascendants.  Staminodes  pourvus  d'anthères  {^H.  Jùp- 
pocrateoides  Planch.  et  Triana).  —  4.  Oligospora.  Ovules  peu 
nombreux  (2-4),  ascendants.  Staminodes  privés  d'anthères 
{II.'carpophylloidesV\2LXiQ}ù..  ÇLX.Tx\2i^2i),  Chez  toutes  ces  plantes 
les  verticilles  floraux  sont  2  X  2 -mères,  sauf  le  pistil  qui  est 
4-mère. 

Si  on  cherche  maintenant  parmi  les  sections  des  Clusia 
celle  qui  présente  le  plus  d'analogie  avec  les  Havetia  et  surtout 
\ Havetia  latirifolia,  je  crois  qu'il  n'est  pas  possible  de  s'arrêter 
ailleurs  qu'aux  Cordylaiidra.  Comme  pour  les  genres  précé- 
dents nous  voyons,  en  passant  des  Cordylandra  à  X Havetia 
laurifolia,  une   diminution  considérable    du  nombre  des  éta- 

I.  T.  V,  p.  325  et  suiv. 


i88  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

mines.  Mais  déjà  chez  le  Cl.  flunimensïs  les  étamines,  si  elles 
sont  plus  nombreuses,  sont  en  nombre  défini  (lo).  Seuls  les 
staminodes,  pourvus  ou  privés  d'anthères,  unis  à  la  base,  res- 
sembleraient plutôt  à  ceux  des  Retiiiosteinoii.  Il  y  a  d'ailleurs 
un  lien  si  étroit  entre  ces  deux  sections  que  la  souche  commune 
qui  leur  a  sans  doute  donné  naissance  a  également  pu  servir 
de  point  de  départ  aux  Haveiia.  L'anatomie  ne  nous  est  ici 
d'aucun  secours  sérieux  ;  elle  est  identiquement  celle  des  Clusia 
et  ne  s'éloigne  pas  des  caractères  propres  aux  groupes  nodaux 
de  ce  genre.  Il  se  trouve  que,  étant  considérées  seulement  les 
trois  espèces  qui  me  sont  connues,  les  H.  flexi'lis  ç^lhippocra- 
teoides  sont  presque  identiques  sous  ce  rapport,  avec  leur 
hypoderme  bisérié  et  leur  mésophylle  environ  lo-sérié,  à  une 
seule  assise  de  palissades  peu  différenciées,  tandis  que  chez 
VH.  latLrïfolia  l'hypoderme  mesure  trois  assises,  le  mésophylle 
16-17,  dont  la  supérieure  en  palissades  très  allongées.  11  est 
donc  difficile  de  faire  dériver  les  deux  premiers  du  troisième. 
Or,  comme  celui-ci  dérive  beaucoup  plus  nettement  des  Cordy- 
lochisïa  que  X H.flexilis,  il  ne  reste  pas  d'autre  ressource  que  de 
diviser  les  Ravetia  en  deux  groupes  collatéraux  :  1°  Etihavetïci 
avec  une  espèce  qui  a  perdu  le  caractère  du  groupe  nodal  et 
2°  l'ensemble  des  sections  Havetiella,  Havetwpsis  ex  Oligospora 
qui  l'ont  conservé,  au  moins  dans  les  deux  espèces  que  j'ai 
étudiées  et  chez  lesquelles  l'anthère  devient  au  moins  subin- 
trorse  tout  en  conservant  à  peu  près  sa  forme  ramassée.  Un 
étranglement  plus  ou  moins  accentué  sépare  cependant  {H .flexi- 
lis)  l'anthère  avec  son  épais  connectif  de  la  partie  basilaire, 
également  dilatée,  du  filet.  Que  cet  étranglement  s'étire  en  une 
partie  intermédiaire  grêle  du  filet,  la  base  restant  volumineuse 
et  calleuse,  l'anthère  épaisse,  et  nous  aurons  le  genre  suivant. 

D.  —  Œdematopus  Planch.  et  Triana. 

Nettement  dérivé  des  Havetia  de  la  section  Havetiopsis. 
Cette  ressemblance  n'a  pas  échappé  à  Bentham  et  Hooker 
qui  ont  incorporé  ce  genre  dans  les  Havetiopsis  séparés  géné- 
riquement  de  V Havetia  lattrifolia. 

Des  trois  espèces  connues,  VŒ.  octa7idr2iS  Fla.nch.  et  Triana 
occupe  certainement  le  centre.  La  minceur  de  sa  feuille,  la  fai- 
blesse de  la  cuticule,  le  cachet  négatif  de  ses  caractères  anato- 


J.  Vesque.  —  La  tribu  des  Clusiées.  189 

miques  lui  donnent  bien  l'apparence  d'un  groupe  nodal.  Avec 
\Œ.  dodecandrits  PL  etTr.,  il  se  distingue  par  la  grandeur 
insolite  des  stomates  qui  dépassent  50  [x  de  longueur,  tandis 
qu'ils  mesurent  à  peine  30  p.  chez  V  Œ.  obovatus  PI.  et  Tr.  Sans 
compter  la  forme  extérieure  de  la  feuille,  VŒ.  dodecandriis 
dérive  de  VŒ.  octandrîis  par  l'épaississement  de  la  feuille  et 
l'agrandissement  de  toutes  les  cellules,  de  telle  sorte  que  l'épais- 
seur de  la  feuille  se  trouve  portée  à  plus  du  double.  \SŒ.  obo- 
vatus a  suivi  une  autre  voie.    Ses  cellules  épidermiques  sont 


C/usie//à 


/ie//^^t 


\  S/aiirocJusij 

A,...- , 

oic/f/ar/ar/t  / 

uo///yj/iaf/éAtUci 
o//f//erj/fc/r^. 

cArysor/i/âmj'S' 

Fig.  6.  —  Représentation  graphique  des  affinités  des  genres  voisins  des  Cltisia 


eria 


plutôt  plus  petites  que  celles  de  l' Œ.  octandrus,  le  parenchyme 
en  palissades,  au  lieu  de  prendre  près  de  la  moitié  du  méso- 
phylle,  comme  chez  les  deux  autres  espèces,  n'en  occupe  guère 
que  la  cinquième  partie,  mais  ce  qui  en  fait  surtout  un  type 
à  part,  c'est  l'hypoderme,  fort  de  trois  assises,  qui  semble 
traversé  de  part  en  part  par  des  cellules  assimilatrices,  vertes, 
rameuses,  analogues  à  celles  du  parenchyme  spongieux  de  la 
face  inférieure  de  la  feuille.  Cette  espèce,  qui  a  huit  étamines 
comme  l'espèce  nodale,  s'en  distingue  donc  nettement  par  ses 
caractères  anatomiques  et  de  plus  par  la  forme  différente  des 
étamines.  L'hypoderme  si  singulier  de  cette  plante  et  que  je 


190  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

viens  de  décrire  en  peu  de  mots  est  assez  curieux  pour  que 
nous  nous  y  arrêtions  un  instant.  A  première  vue,  on  croirait 
qu'il  existe  une  zone  de  parenchyme  spongieux  entre  les 
cellules  en  palissades  et  l'épiderme  supérieur.  De  grandes  cel- 
lules rameuses,  vertes,  se  touchant  par  l'extrémité  de  leurs 
branches,  laissent  entre  elles  des  espaces  incolores  qu'on 
pourrait  prendre  pour  de  simples  méats  et  qui  me  paraissent, 
après  examen  sérieux,  représenter  des  cellules  hypodermiques. 
L'observation  est  difficile  sur  l'échantillon  sec  et  mérite  d'être 
confirmée  sur  la  plante  fraîche.  Quel  que  soit  le  résultat  d'une 
nouvelle  étude,  la  particularité  qui  distingue  cette  plante  de  ses 
congénères,  est  jusqu'à  présent  sans  exemple. 

E.  —  Clusiella  Planch.  et  Triana,  et  Astrotheca  Miers. 

Je  passerai  ici  sous  silence  les  deux  genres  monotypes 
Pilosperrua  et  Balboa^  appartenant  l'un  et  l'autre  très  certaine- 
ment à  la  famille  des  Guttifères  et  à  la  tribu  des  Clusiées,  mais 
dont  la  vraie  place  serait  difficile  à  déterminer,  en  l'absence  de 
matériaux  plus  complets.  J'y  reviendrai  ailleurs. 

Les  deux  genres,  également  monotypes,  Clusiella  et  Astro- 
theca^ sont  voisins  entre  eux  et  dérivent  de  la  section  Phloian- 
thera  des  Chisïa.  Bentham  et  Hooker  ont  même  essayé  de 
faire  entrer  le  curieux  Astrotheca  (par  erreur  Asthotheca)  de 
Miers  dans  cette  section  (sous-sect.  Ajtdrostyhujn)  (i).  Je  puis 
m'abstenir  de  décrire  ici  ces  plantes  ;  on  voudra  bien  s'adresser 
à  ce  sujet  aux  ouvrages  spéciaux  (2).  Chez  l'un  et  chez  l'au- 
tre, l'hypoderme  fait  totalement  défaut;  tous  les  caractères 
anatomiques  de  la  feuille  correspondent  à  ceux  d'un  groupe 
nodal  qui  serait  même  beaucoup  moins  xérophile  que  celui 
pourtant  peu  avancé  des  Androstylùun.  Il  faut  croire  que  ces 
deux  genres  se  sont  séparés  de  la  souche  P hloïanthera  avant 
la  constitution  des  groupes  nodaux  actuels  de  cette  section. 

F.  —  Chrysochlamys  Pœpp.  et  Endl.,  Tovomitopsis  Planch.  et  Triana 

et  Tovomita  Aubl. 

Ces  trois  genres,  pris  ensemble,  dérivent  de  la  souche  anté- 

1.  Benth.  et  Hook.,  Gênera,  I,  170. 

2.  Surtout  au  Mém.  s.  1.  Guttif.  de  Planch.  et  Triana.  Ann.  se.  nat.  4°  s.,  XIV, 
253  et  254. 


J.  Vesque.  —  La  tribu  des  Clusiées.  191 

rieure  à   la  formation  de   la   section  Anandrogyne   du   g-enre 
Chisïa. 

Les  faits  qui  plaident  en  faveur  de  cette  manière  de  voir 
sont  nombreux. 

Les  ovules  solitaires  dans  les  loges  de  l'ovaire,  propres  à 
ces  genres,  ne  se  rencontrent  pas  chez  les  Clusïa.  Mais  quelques 
espèces  de  Cliisia,  voisines  du  Cl.  Ducti  (groupe  nodal  des 
Anandrogyne)^  en  présentent  deux,  et  plus  tard  une  seule 
graine  par  avortement.  Les  étamines,  parfois  plus  ou  moins 
longuement  monadelphes  à  la  base,  ne  ressemblent  pas  à  celles 
de  la  plupart  des  Anandrogyne,  mais  s'accordent  cependant 
assez  bien  avec  celles  du  Cl.  Dîicu,  qui  ont  des  anthères  courtes, 
ovales,  et  non  linéaires-allongées. 

Le  nombre  des  carpelles,  de  5  chez  les  Chrysochlamys ,  de 
4-5  chez  les  TovoutHopsis ,  de  4  chez  les  Tovomita^  ne  pré- 
sente pas  la  moindre  difficulté,  puisque  le  nombre  5  est  fré- 
quent chez  les  Chisia  et  que  le  nombre  4  se  rencontre  préci- 
sément chez  le  Cl.  Dîicm,  confirmant  encore  une  fois  le  point 
précis  d'où  je  crois  devoir  faire  partir  le  complexus  des  trois 
genres  en  question. 

L'hypoderme  est  nul  chez  le  seul  Tovoinitopsïs^  T.  panï- 
culata  PI.  et  Tr.,  que  j'ai  pu  analyser,  et  chez  une  autre  espèce, 
le  T.  ctmeata  PI.  et  Linden,  qui  était  en  si  mauvais  état  de 
conservation  qu'il  a  été  impossible  d'en  tirer  quelque  chose, 
sinon  l'absence  de  l'hypoderme  (i)  ;  je  ne  peux  pas  dire  autre 
chose  de  ce  genre  peu  connu  et  qui  me  paraît  être  très  homo- 
gène à  tous  les  points  de  vue.  Dans  la  classification  des  sept 
espèces  qui  composent  le  genre,  il  est  question  de  «  folia  sub- 
tus-nigro-punctata  ».  Il  n'est  pas  sur  du  tout  qu'il  s'agisse  ici 
de  poches  résinifères  colorées.  Je  croirais  plutôt  que  le  carac- 
tère en  question  est  fourni  par  des  lenticelles. 

Chez  les  Chrysochlamys,  dans  lesquels  les  Tovonntopsis 
seront  sans  doute  définitivement  incorporés  un  jour  ou  l'autre, 
et  cette  opération  sera  ratifiée  par  l'anatomie  de  la  feuille,  la 
cuticule  est  le  plus  souvent  curieusement  striée  dans  le  sens 
perpendiculaire  à  l'ostiole  du  stomate,  mais  seulement  sur  les 
cellules  accessoires  de  l'appareil  stomatique.  Ce  caractère  est 

I.  Je  pense  que  ce  tissu,  plus  résistant  que  le  reste  de  la  feuille,  n'échapperait 
pas  à  l'observation  même  dans  le  cas  d'une  conservation  entièrement  mauvaise. 


192  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

assez  constant  pour  servir  à  faire  reconnaître  le  genre.  L'hypo- 
derme  est  i-^sérié  ou  fait  défaut. 

Tous  les  ChrysocJilamys  sont  extrêmement  voisins  entre 
eux  ;  tout  l'ensemble  ne  constitue  qu'un  seul  et  unique  groupe 
nodal  composé  de  six  espèces,  mais  dans  lequel  on  pourrait  à 
plaisir  distinguer  nombre  de  formes,  de  variétés  et  d'espèces. 
Il  est  curieux  de  constater  que,  malgré  cette  grande  uniformité 
anatomique,  les  Chr.  membranacea  et  myrcioides  diffèrent  si 
profondément  des  autres  et  entre  eux  par  la  structure  de  l'an- 
drocée.  Nous  trouvons  en  effet  une  première  section  Adelphia , 
dans  laquelle  les  étamines,  toutes  fertiles,  sont  monadelphes 
(Chr.  iuultïfloraVce^ç^.^  dependeiis  Planch.  et  Triana,  Pavonii 
Planch.  et  Triana),  la  deuxième,  dans  laquelle  toutes  les  éta- 
mines sont  libres  {Ch.  myrcioïdes  Planch.  et  Triana),  et  enfin  la 
section  Heterandra  {Chr.  membranacea  Planch.  et  Triana),  qui 
présente  les  étamines  externes  libres,  fertiles  et  les  internes 
stériles,  unies  en  une  masse  compacte  (comme  chez  les  Euchisia). 

Nous  assistons  là  encore  une  fois  à  la  répétition  de  ce  qui 
s'est  passé  pour  les  Clitsia  en  général,  et  plus  récemment  chez 
les  Cordyloclusia  en  particulier  :  dislocation  morphologique  du 
genre  avant  l'introduction  de  différences  épharmoniques.  La 
présence  de  l'hypoderme  peut  à  peine  entrer  en  ligne  de 
compte,  car  ce  tissu  est  souvent  si  mal  différencié  qu'on  a  sou- 
vent de  la  peine  à  le  distinguer  du  tissu  sous-jacent. 

Passons  enfin  au  genre  le  plus  important  du  groupe  après 
les  Clusia,  le  genre  Tovomiia  (fig.  7).  Ce  genre,  distinct  surtout, 
d'après  les  auteurs,  par  des  graines  privées  d'arille,  tandis 
qu'elles  sont  arillées  chez  les  deux  précédents,  se  partage  en 
deux  grands  groupes,  d'après  la  nervation  des  feuilles.  C'est 
assez  dire  que  les  différences  morphologiques  entre  les  espèces 
ne  sont  pas  bien  grandes.  D'ailleurs,  cette  différence  dans  la 
nervation  est  curieuse  ;  je  m'en  occuperai  à  une  autre  occasion 
et  d'une  manière  plus  large.  Dans  le  premier  groupe,  auquel 
je  donne  le  nom  de  Clîisiœfoliées,  les  nervures  secondaires, 
formant  un  angle  plus  ou  moins  ouvert  avec  la  nervure  médiane, 
courent  droit  vers  le  bord  du  limbe  pour  s'y  perdre  dans  une 
nervure  marginale.  Dans  le  second,  celui  des  Chrysochlaniydi- 
f allées^  au  contraire,  les  nervures  secondaires  sont  arquées  de 
telle  façon  qu'elles  deviennent  parallèles  au  bord  du  limbe,  pour 


J.  Vesque.  —  La  tribu  des  Clusiées. 


193 


s'anastomoser  ensuite  avec  la  nervure  suivante.  Indépendam- 
ment de  ce  caractère  distinctif,  nous  pouvons  tenir  compte, 
comme  l'ont  fait  les  anciens  botanistes,  et  quoique  le  caractère 
ne  soit  pas  d'une  constance  très  grande,  du  nombre  des  sépales 


*  teniuj/o 


Fig.  7,  —  Représentation  graphique  des  affinités  des  Tovomita. 

et  des  pétales  ;  nous  aurons  de  ce  chef  trois  groupes  :  sépales 
2,  pétales  4;  sépales  4,  pétales  4  ;  sépales  4,  pétales  6  à  8.  Le 
premier  de  ces  groupes  est  entièrement  clusiaefolié,  le  deuxième 
est  mi-partie  clusiaefolié,  mi-partie  chrysochlamydifolié,  le 
troisième  entièrement  chrysochlamydifolié. 


194  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Nous  avons  un  premier  groupe  d'espèces,  à  cheval  sur  la 
limite  entre  les  séries  à  2  et  à  4  sépales,  et  chez  lesquelles  les 
étamines  sont  lancéolées  ou  subclaviformes,  tandis  qu'elles  sont 
allongées,  à  filets  filiformes  ou  linéaires,  ne  dépassant  pas  la 
largeur  de  l'anthère.  Le  centre  de  ce  groupe  constitue  évidem- 
ment le  groupe  nodal,  composé  des  T.  brevistaminea  Engl., 
gîtyanensi's  Aubl.,  ainazoïiica  Walp.,  Eggersii  Vesque,  et 
7iinbellata  Benth.  Toutes  ces  plantes  sont  extrêmement  voi- 
sines entre  elles  et  constituent  une  nébuleuse  dans  laquelle  seuls 
les  T.  gîiyaiienst's  et  umbeliafa  se  font  remarquer  par  la  gran- 
deur de  leurs  cellules  épidermiques.  Le  T.  brev/staimnea  me 
paraît  avoir  tantôt  2,  tantôt  4  sépales,  les  T.  gîiyaneiisis  et 
amazojiîca  en  ont  2,  et  les  T.  Eggersii  et  umbellata  4.  Du  côté 
des  espèces  à  2  sépales  nous  voyons  se  détacher  du  groupe 
nodal,  et  plus  spécialement  par  l'intermédiaire  du  T.  amazo- 
nica,  une  branche  portant  le  T.  brasih'ensisV^fsX^.^  chez  lequel 
il  y  a  souvent  une  indication  d'hypoderme,  puis  le  T.  teitîii- 
flora  Benth.,  très  reconnaissable  à  la  ténuité  frappante  des  bou- 
tons des  fleurs,  mais  surtout  distinct  par  sa  cuticule  épaisse  et 
par  les  cellules  épidermiques  de  la  face  supérieure  épaissies  et 
comme  noueuses-coUenchymateuses  dans  les  angles. 

Du  côté  des  espèces  à  4  pétales,  le  même  groupe  nodal 
produit  4  branches  :  i)  deux  espèces  pourvues  d'un  hypoderme 
unisérié,  et  partant  le  plus  logiquement  du  T.  Eggersii,  savoir, 
le  T.  Spriiceana  Planch.etTriana,à  étamines  lancéolées  comme 
celles  du  groupe  nodal,  et  ensuite  le  T.  nigresceiis  Planch.  et 
Triana,  appartenant  à  l'autre  type  staminal.  Il  est  probable  que 
le  T.  tîirbinata  Planch.  et  Triana,  dont  les  fleurs  sont  incon- 
nues, n'est  pas  éloigné  de  ces  espèces  ;  2)  le  T.  Weddelliana 
Planch.  et  Triana  qui,  ayant  des  cellules  épidermiques  plus 
grandes  que  le  commun  de  ces  plantes,  ne  peut  partir  que  de 
l'une  des  deux  espèces  du  groupe  nodal  qui  partagent  ce 
caractère  avec  lui  ;  or,  comme  l'une  de  ces  deux  espèces  a 
2  sépales  {^T .  giiyanensis)  et  l'autre  4  (7^.  îiinbellaid)^  et  que  le 
T.  Weddelliana  a  4  sépales,  c'est  le  T.  itnibellaia  qui  sert 
d'attache  à  cette  branche  monotype  ;  le  T.  Weddelliana  est 
très  distinct  et  unique  par  ses  grandes  feuilles  à  pétiole  ailé;  3) 
le  T.  cepJialostigma  Vesque  a  de  grandes  cellules  épidermi- 
ques ;  comme  il  n'a  que  cela  de  commun  avec  le  T.  Weddel- 


J.  Vesque.  —  La  tribu  des  Clusiées.  195 

h'ana,  lui  si  particulier  quant  à  ses  feuilles,  il  doit  dériver  éga- 
lement du  T.  7Lmbellata,  mais  d'une  manière  indépendante. 
Cette  lignée  conduit  ensuite  à  une  autre  espèce  également 
remarquable  par  l'énorme  développement  du  stigmate,  le  T. 
stigniaiosa  Planch.  et  Triana,  qui  a  des  cellules  épidermiques 
ordinaires  et  présente  en  outre  un  hypoderme  i -sérié.  Nous 
connaissons  maintenant  toutes  les  espèces  pourvues  d'un  hypo- 
derme ;  4)  l'espèce  qui,  parmi  les  chrysochlamydifoliées  pré- 
sente le  mieux  les  qualités  de  groupe  nodal,  est  le  T.  rzibella 
Spruce,  à  étamines  allongées,  ;à  cellules  épidermiques  ordi- 
naires et  à  4  sépales  et  à  4  pétales.  S'il  se  rattache  au  groupe 
nodal  de  l'autre  série,  il  part  du  T.  Eggersiz\  qui  seul  possède 
à  la  fois  des  cellules  épidermiques  ordinaires  et  4  sépales. 

Ce  T.  rîibella,  auquel  se  joint  en  réalité,  pour  former  le 
groupe  nodal  secondaire  en  question,  une  espèce  très  voisine, 
le  T.  latirïna  Planch.  et  Triana,  à  cuticule  plus  épaisse  et  forte- 
ment striée  à  la  face  inférieure  des  feuilles,  émet,  soit  directe- 
ment, soit  par  l'intermédiaire  de  ce  dernier,  trois  branches  dont 
l'autonomie  est  bien  facile  à  démontrer  :  i)  Deux  espèces  ont 
un  caractère  commun  qui  ne  se  retrouve  nulle  part  ailleurs  dans 
le  genre  ;  les  arcades  formées  par  les  nervures  secondaires,  qui 
s'infléchissent  près  du  bord  pour  s'anastomoser  avec  la  nervure 
suivante,  sont  ici  assez  éloignées  du  bord  de  la  feuille  et  le 
système  de  veinules  s'étend  au-delà,  jusqu'au  bord  de  la  feuille. 
Ce  caractère  est  moins  prononcé  chez  le  T.  actiiniiiata  Engl., 
dont  la  position  est  d'ailleurs  encore  douteuse,  que  chez  le  T. 
gracilipes  Planch.  et  Triana,  espèce  très  particulière  d'aspect 
et  dont  l'épiderme  supérieur  est  à  petites  cellules,  tandis  que 
l'inférieur  a  de  grandes  cellules  à  contour  ondulé.  Comme  la 
cuticule  est  faible  chez  ces  deux  espèces,  notre  branche  part 
plus  spécialement  du  T.  7^2ibella.  Il  n'en  est  pas  de  même  des 
deux  autres  branches  qui,  pour  la  raison  inverse,  semblent  se 
rattacher  plus  aisément  au  T.  laiti^ïiia.  —  2)  Deux  espèces  à 
4  pétales  (comme  le  groupe  nodalj,  le  T.  ScJiojnburgkii  Planch. 
et  Triana,  dont  les  cellules  épidermiques  sont  assez  grandes,  et, 
sur  la  même  ligne ,  le  T.  luartimcensis  Vesque ,  à  cellules 
épidermiques  franchement  grandes  et,  de  plus,  cristalligènes, 
seul  cas  observé,  non  seulement  chez  les  Tovomita^  mais  dans 
toute  la  tribu  des  Clusiées.  —  3)  Deux  autres  espèces,  toutes 


i9<5  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

deux  à  6-8  pétales,  et  les  seules  de  cette  catégorie  que  j'aie  pu 
étudier  (i),  le  T.  Melùiom'  Vesque,  privé  de  cellules  sclé- 
reuses  dans  le  mésophylle,  et  le  T.  macrophyllaW^iX^. ,  dont 
l'assise  inférieure  du  mésophylle  est  le  plus  souvent  partielle- 
ment sclérifiée,  les  cellules  ainsi  modifiées  ne  subissant  d'ail- 
leurs aucun  changement  de  forme. 

On  voit  combien  peu  j'ai  insisté,  dans  ce  travail,  sur  les 
caractères  anatomiques  des  genres.  En  réalité,  ces  caractères 
n'existent  pas  ;  ils  sont,  les  uns,  en  même  temps  caractères  de 
la  famille  ou  de  la  tribu,  les  autres,  allures  épharmoniques. 

Si  je  voulais  les  reproduire  ici,  je  serais  forcé  de  répéter 
essentiellement  les  mêmes  symboles  pour  tous  les  genres,  du 
moins  en  ce  qui  concerne  les  caractères  phylégétiques  ;  les  seules 
différences  consistant  dans  les  allures  épharmoniques  ;  et  encore 
celles-ci  sont-elles  les  mêmes  que  celles  du  genre  Cbisia^  dans 
la  majeure  partie  des  Clusiées.  On  ne  peut  pas  distinguer  anato- 
miquement  les  Chism,  Cocldanthera,  Rengifa,  Havetia,  Œde- 
matopîtSy  Pilospenna.  Les  caractères  qui,  par  ci  par  là,  pour- 
raient faire  reconnaître  un  de  ces  genres,  sont  en  réalité 
spécifiques;  on  reconnaît  le  genre  parce  qu'on  reconnaît  l'es- 
pèce. Si  on  trouve  par  exemple  l'hypoderme  traversé  par  des 
cellules  assimilatrices  rameuses,  on  sait  qu'on  a  affaire  à  V Œde- 
inaiopîis  obovattis. 

Les  genres  Balboa,  Cliisiella,  Astrotheca  et  (pour  autant 
que  je  le  connais)  Tovoinitospsis  n'ont  pas  d'hypoderme.  Les 
Chrysochlauiys  et  Tovomita  sont  tantôt  pourvus,  tantôt  dépour- 
vus de  ce  tissu  aquifère  ;  les  Chrysochlamys  peuvent  être 
reconnus  pratiquement  aux  stries  cuticulaires  perpendiculaires 
à  l'ostiole  et  ornant  simplement  les  cellules  accessoires  des 
stomates. 

1.  Nous  avons  dans  le  même  groupe  les  T.  obovata,  elliptica  et  ba /tiens is, 
toutes  espèces  à  moi  inconnues.  Le  T.  pyrifolia  n'est  pas  spécifiquement  dis- 
tinct du  T.  macrophylla. 


»  ooo  « 


E.  Malinvaud.  —  A  propos  d'une  circulaire.  197 

A   PROPOS   D'UNE    CIRCULAIRE 

Par  M.  Ernest  MALINVAUD. 

MM.  Rouy  et  Foucaud  (i)  viennent  de  publier  une  circulaire  dans 
laquelle  nous  sommes  vivement  pris  à  partie  au  sujet  d'un  compte 
rendu,  donné  récemment  dans  le  Bullelm  de  la  Société  botanique  (2), 
du  premier  volume  de  leur  Flore  de  France.  «  Ils  ont  le  devoir,  disent- 
ils,  de  signaler  les  omissions  incroyables,  involontaires  (nous  aimons 
à  l'espérer),  de  l'auteur  de  l'article.  » 

De  ces  omissions  invraisemblables,  ils  numérotent  les  plus  graves 
au  nombre  de  six,  presque  autant  que  les  péchés  capitaux.  C'est  pour 
nous  aussi  un  devoir  de  les  signaler  à  notre  tour  avec  une  contrition 
parfaite,  en  nous  frappant  véhémentement  la  poitrine,  pour  nous  attirer 
la  miséricorde  des  justiciers. 

I  et  2.  —  Les  auteurs  avaient  indiqué  l'aire  géographique  des 
plantes  mentionnées  et  l'habitat  des  espèces  rares  ou  localisées.  Pas 
un  mot  sur  cette  innovation  dans  notre  compte  rendu. 

3.  —  Ils  avaient  établi,  pour  certains  groupes  litigieux,  des  tableaux 
dichotomiques,  qui  ne  se  trouvent,  disent-ils,  ni  dans  la  Flore  de 
De  CandoUe,  ni  dans  le  Botanicon  de  Duby,  etc.  (3).  Encore  sur  ce 
point  silence  coupable  de  notre  part. 

4.  —  Omission  non  moins  incroyable  au  sujet  des  vingt-sept  sortes 
de  caractères  typographiques  employés  dans  leur  Flore. 

5.  —  Et  l'intercalation  des  lettres  italiques  pour  appeler  l'attention 
sur  les  principaux  caractères  dans  la  lecture  des  diagnoses.  Conçoit-on 
que  cette  nouveauté  n'ait  pas  été  l'objet  d'une  mention  .? 

6.  —  Enfin  (voilons-nous  la  face  !)  plus  de  cent  dix  renvois  ou 
annotations  ne  sont  même  pas  honorés  d'une  allusion  ! 

Au  lieu  de  ces  données  d'importance  majeure,  que  trouve-t-on  dans 
l'article  ?  Des  futilités,  dont,  sous  le  poids  du  remords  et  d'un  senti- 
mept  de  confusion  malheureusement  tardive,  nous  laissons  à  ceux  qui 
le  liront  le  soin  de  faire  justice. 

Maintenant  parlons  sérieusement. 

Les  indications  relatives  à  l'aire  géographique  des  plantes  et  à 
l'habitat  des  rariores,  les  tableaux  ou  clés  dichotomiques,  les  artifices 
de  typographie,  les  lettres  italiques  au  milieu  des  diagnoses,  les  renvois 
(quel  qu'en  soit  le  nombre),  ces  divers  renseignements  et  procédés  sont 

1.  La  circulaire  a  été  signée  par  les  deux  auteurs,  mais  nous  savons  que 
M.  Rouy  en  a  été  l'inspirateur  et  le  rédacteur. 

2.  Bulletin  Soc.  bot.  de  France,  t.  XLI,  p.  155. 

3.  Pas  plus  que  les  clés  si  avantageuses  des  Flores  de  De  CandoUe  et  Duby  ne 
se  retrouvent  dans  l'ouvrage  de  MM.  R.  et  F. 


198  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

de  nos  jours  d'un  emploi  banal  dans  les  Flores  et  ne  méritaient  pas 
d'être  utilisés  pour  un  compte  rendu  plus  complet  ;  l'article  qui  sert  de 
tête  de  turc  à  ces  Messieurs  devait  être  proportionné  à  l'étendue  qu'on 
pouvait  lui  donner.  Ne  fallait-il  pas  exposer  en  premier  lieu  le  plan 
adopté  par  les  auteurs  et  leur  nouvelle  classification,  puis  les  découvertes 
récentes  en  géographie  botanique  qu'ils  faisaient  connaître  ou  confir- 
maient, et  ces  détails  essentiels  ont  rempli,  à  quelques  lignes  près,  le  peu 
de  pages  disponibles  (i).  Nous  désirions  y  joindre  des  aperçus  intéres- 
sants sur  les  genres  Thalictrum,  Fuinaria,  etc.,  traités  avec  de  grands 
développements  par  ces  Messieurs;  le  défaut  de  place  n'a  point  permis 
cette  extension. 

Ce  que  nous  avons  plus  ou  moins  volontairement  omis  dans  notre 
article  n'en  était  pas  du  reste  pour  ces  Messieurs  le  seul  côté  vulnérable, 
et  en  cherchant  la  petite  bête  dans  ce  qu'il  contenait,  ils  y  ont  facilement 
découvert  plusieurs  microbes.  Le  passage  suivant  de  notre  article 
paraît  leur  avoir  fortement  déplu. 

«  L'orthographe  des  termes  de  nomenclature,  avons-nous  dit,  est  g-énéra- 
lement  châtiée.  Quelques  minuties  peuvent  échapper  à  l'œil  le  plus  exercé  : 
circinjiatus ,  Barbarasa,  Mathiola,  pour  circinaius,  Barbarea,  Matthiola,  ou 
parfois  ie  pour  12?,  etc..  Nous  félicitons  vivement  les  auteurs  d'avoir  écrit 
cirrostis  au  lieu  de  cirrhosus,  rompant  ainsi  avec  une  de  ces  cacographies 
privilég-iées  que  les  botanistes  se  transmettent  religieusement  depuis 
Linné.  » 

La  circulaire,  à  ce  propos,  nous  admoneste  en  ces  termes  :  «  Le 
rédacteur  y  s'il  eût  été  plus  au  courant  de  la  bibliographie  botanique 
européen7iei  eût  su  que  nous  n'étions  nullement  les  premiers  à  écrire 
ainsi  ces  mots  et  que  notam.ment  M.  D.  Jackson  et  M.  Burnat  écrivejit 
avec  raison  Mathiola,  que  M.  Beck  von  Mannagetia  et  M.  Caruel  (2) 
écrivent  Barbaraea,  suivant  en  cela  justement  l'orthographe  même  du 
créateur  du  genre,  Johann  Beckman7i  (1801);  car  Robert  Brown  (1812) 
a  inscrit  par  erreur  Barbarea,  et  o)i  a  eu  le  tort  d'adopter  cette  ortho- 
graphe vicieuse  !  » 

Une  observation  préliminaire  nous  sera  ici  permise.  Si  ces  Messieurs 
modifiaient  intentionnellement  et,  comme  ils  le  disent,  dans  le  seul 
intérêt  de  la  vérité,  l'orthographe  en  usage  pour  deux  termes  aussi 

1.  Si  l'on  nous  reprochait  la  brièveté  relative  de  l'article,  nous  ferions  remar- 
quer que  le  volume  analysé  ne  représente  guère  que  la  dix-huitième  partie  de 
la  Flore  phanérogamique  française  ;  en  admettant  que  les  rédacteurs  qui  se  succé- 
deront pour  rendre  compte  des  futurs  fascicules  en  donnent  des  analyses  propor- 
tionnellement aussi  développées,  l'ensemble  des  articles  consacrés  à  un  seul  ou- 
vrage dépassera  80  pages. 

2.  Nous  voyons  Barbarea  écrit  avec  un  e  par  M.  Caruel  in  Prodrome  délia 
flora  toscana  fasc.  i,  p.  28  (ann.  1860)  et  in  Statistica  botanica  délia  Toscana 
(1871),  p.  195.  Le  même  auteur,  dans  ces  ouvrages,  écrit  Alatthiola  avec  deux  /. 


E.  Malinvaud.  —  A  propos  d'une  circulaire.  199 

connus,  pourquoi  n'ont-ils  pas  indiqué  brièvement  la  raison  de  ces 
changements  dans  un  de  ces  nombreux  renvois  ou  annotations  qu'ils 
nous  reprochent  d'avoir  passés  sous  silence?  Nous  ne  sommes  proba- 
blement pas,  hélas  !  le  seul  botaniste  moins  au  courant  que  ces  Mes- 
sieurs de  la  bibliographie  botanique  européentie,  et  plus  d'un  confrère, 
faute  de  renseignements,  ne  verra  dans  ces  deux  remarquables  restau- 
rations que  de  vulgaires  fautes  typographiques. 

Eh  bien  !  sur  les  deux  mots  ci-dessus,  nous  ne  sommes  pas  de 
l'avis  de  ces  Messieurs.  Ils  voudront  bien  nous  pardonner  d'avoir 
ignoré,  avant  la  réception  de  leur  circulaire,  l'opinion  de  M.  Beck  von 
Mannagetta  concernant  Barbarea  ;  nous-même,  pratiquant  largement 
le  do  ut  des,  nous  les  excusons  d'ignorer  que  ce  terme  a  été  intro- 
duit, ou  plutôt  confirmé  dans  la  science,  non  par  Brown  ou  Beckmann, 
mais  par  Linné  (i)  qui  l'empruntait  au  Pinax  de  Bauhin  (2). 

L'emploi  des  vocables  de  forme  latine  dans  la  nomenclature  est 
soumis  à  deux  règles  élémentaires  :  1°  ceux  qu'on  emprunte  à  l'ancienne 
latinité  resteront  orthographiés  comme  ils  l'étaient  dans  cette  langue  ; 
on  écrira  pour  cette  raison  circinatus,  cirrosus,  Pirus,  silvestris,  etc., 
et  non  circinnatus,  cirrhosus,  Pyrus,  sylvestris  (3).  Sans  prétendre 
faire  revivre  aujourd'hui  dans  toute  sa  pureté  la  langue  harmonieuse  de 
Tite-Live  et  de  Cicéron,  on  peut  avoir  cure  tout  au  moins  de  ne  pas  la 
défigurer  par  des  solécismes.  —  2°  S'il  s'agit  au  contraire  d'un  terme 
introduit  dans  la  science  sous  une  forme  latine,  mais  complètement 
étranger  à  l'ancienne  latinité,  il  convient  de  laisser  à  son  auteur  le  mé- 
rite et  la  responsabilité  de  sa  création  ;  nul  n'a  le  droit,  en  adoptant  ou 
citant  un  tel  mot,  d'en  altérer  l'orthographe.  En  dehors  de  ces  deux 
règles,  qui  seules  peuvent  assurer  un  repère  fixe,  on  tombe  inévitable- 
ment dans  la  confusion  et  l'arbitraire.  On  écrira  donc  Barbarea  avec 
un  ^,  comme  dans  le  Pinax  Aç.  Bauhin.  Quant  à  Matthiola,  ce  nom  a  été 
créé  (avec  deux  /)  en  1703,  par  Plumier  (4),  pour  une  plante  américaine, 
le  Matthiola  scabra  de  Linné  (5/^c/(?5- Append.  1661),  qui  depuis  a 
été  reconnu  appartenir  au  genre  Guettarda  (Rubiacées),  et  R.  Brown 
a  repris  le  nom  de  Matthiola  (en  l'écrivant  aussi  avec  deux  /)  pour  le 
genre  de  Crucifères  qui  l'a  définitivement  conservé. 

Le  très  favorable  accueil  /ait  à  notre  Flore,  disent  les  auteurs  à  la 
fin  de  leur  circulaire,  nous  autorise  du  reste  à  71' attacher  qu'une  im- 
pGrta7ice  relative  à  l'appréciation  d'un  seul  !  Cette  phrase  donne  à 

1.  Erysimunt  Barbarea  L.  Sp.  922.  On  nous  accordera  que  l'orthographe  d'un 
nom  spécifique  n'est  pas  modifiée  parce  qu'il  devient  çénérique. 

2.  Eruca  luiea  latifolia  s.  Barbarea  Bauh.  Pin.  98. 

3.  Nous  écrivons  en  français  sylvestre,  sylviculture,  etc.  On  doit  se  confor- 
mer aux  usages  de  chaque  langue  et  appliquer  les  règles  d'orthographe  qui  lui 
sont  propres. 

4.  Matthiola  folio  aspero  subrotundo  fructu  nigricante  Plum.  Gen.  16. 


200  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

entendre  que,  si  le  compte  rendu  incriminé  est  malveillant,  l'opinion 
de  son  rédacteur  est  quantité  négligeable.  On  n'est  pas  plus  aimable. 
Pour  l'édification  de  ceux  qui  n'auraient  pas  connaissance  de  notre 
compte  rendu,  on  nous  excusera  d'en  reproduire  ici  le  dernier  para- 
graphe, conçu  dans  les  termes  suivants  : 

Pour  éviter  toute  suspicion  de  partialité  dans  la  conclusion  de  ce  compte 
rendu,  nous  emprunterons  à  un  disting-ué  botaniste  de  Genève  les  termes 
dont  il  s'est  servi  :  a  la  Flore  de  MM.  Rouy  et  Foucaud,  dit  M.  John  Briquet, 
«  est  un  ouvrage  remarquable  par  l'abondance  extraordinaire  de  rensei- 
«  gnements  qu'il  renferme  et  constituera  toujours  pour  le  travailleur  un  ré- 
«  pertoire  indispensable  de  la  bibliographie  systématique  française.  Nous 
«  ne  pouvons  que  féliciter  les  deux  auteurs  de  l'œuvre  considérable  qu'ils 
<  ont  entreprise  et  faire  nos  vœux  pour  qu'ils  la  mènent  à  bonne  fin  s.  — 
Ce  jugement  et  ces  vœux  (ajoutions-nous)  sont  aussi  les  nôtres. 

Telle  est  l'appréciation  dont  l'importance  est  relative,  d'après 
MM.  R.  et  F.,  et  qu'ils  estiment  être  en  désaccord  avec  le  sentiment 
général . 

En  vérité  ces  Messieurs  sont  bien  sévères  pour  eux-mêmes  ! 

Nous  avouons  sincèrement  que  la  lecture  de  la  circulaire  de 
ces  Messieurs  nous  causa,  dans  le  premier  moment,  une  véri- 
table appréhension  :  la  forme  de  l'article  si  durement  traité  avait- 
elle  trahi  notre  pensée,  et  l'esprit  bienveillant  qui  en  était  le  fond  se 
serait-il,  à  notre  insu,  insensiblement  transformé,  au  point  de  revêtir 
les  apparences  d'un  parti  pris  de  dénigrement?  Les  nombreux  et  una- 
nimes témoignages  que  nous  avons  reçus  de  nos  confrères  nous  ont  à 
cet  égard  promptement  rassuré,  et  là-dessus  aujourd'hui  nous  sommes 

bien  tranquille. 

8  mai  1804. 

CHRONIQJJE. 

Le  prochain  Congrès  de  l'Association  française  pour  l'avancement  des 
sciences  doit  se  tenir  à  Caen  du  g  au  15  août  1894.  La  9"  section  (Botani- 
que) sera  présidée  par  M.  O.  Lignier,  professeur  à  la  Faculté  des  sciences 
de  Caen,  qui  propose  particulièrement  à  l'attention  des  botanistes  l'étude 
des  deux  questions  suivantes  : 

1°  De  l'influence  que  le  voisinage  de  la  mer  exerce  sur  les  végétaux  de 
l'Ouest  et  du  Nord-Ouest  de  la  France. 

2°  Les  groupes  ancestraux  des  Gymnospermes  et  des  Angiospermes 
actuelles. 

Le  Gérant  :  Louis  Morot. 


Paris.  —  J.  Uerscn,  imp.  ii,  PI.  Donforl-Rochereais. 


8«  ANNEE.  N"  II.  i"  JUIN  1894. 


JODMAL  DE  BOTANIQUE 

Directeur:  M.  Louis  MOROT. 


NOTE  SUR  LE  FRUIT  DU  STROPHANTHUS  GLABER 

ET   SUR 

QUELQUES     STROPHANTHUS    DE    LWFRIQUE    TROPICALE 

Par  M.  A.  FRANCHET. 

Parmi  les  plantes  intéressantes  rapportées  de  son  récent 
voyage  au  Gabon  et  au  Congo,  par  M.  J.  Dybowski,  on  peut 
citer  en  première  ligne  le  Strophanthîis  (Roupellia)  gratus  et 
son  fruit.  Cette  belle  Apocynée,  dont  l'attribution  générique, 
en  l'absence  des  fruits,  pouvait  encore  laisser  quelques  dou- 
tes (i),  est  cultivée  avec  succès  dans  le  Jardin  colonial  de  Libre- 
ville; elle  y  fleurit  chaque  année,  mais  ses  fruits  s'y  montrent 
rarement,  pour  une  cause  encore  ignorée.  Peut-être  cette  stéri- 
lité est-elle  le  résultat  de  la  culture,  et  l'on  serait  tenté  de  le 
croire,  lorsqu'on  voit  le  même  fait  se  produire  dans  d'autres 
jardins  botaniques  des  régions  tropicales,  notamment  au  Jardin 
colonial  de  Saigon,  ainsi  que  me  l'a  récemment  écrit  son  Direc- 
teur, M.  E.  Haffner,  qui  n'a  jamais  vu  aucun  fruit  se  développer, 
malgré  les  conditions  spéciales  où  se  trouve  la  plante. 

Sur  les  instances  de  M.  Dybowski,  M.  Chalot,  Directeur  du 
Jardin  colonial  de  Libreville,  a  cherché  si  la  stérilité  des  Stro- 
phanihiis  confiés  à  ses  soins  était  aussi  absolue  qu'au  jardin 
de  Saigon,  et  il  a  pu  découvrir  ainsi  un  fruit  incomplètement 
mûr,  il  est  vrai,  mais  dans  un  état  suffisant  néanmoins  pour 
bien  juger  de  ses  caractères.  C'est  donc  grâce  aux  recomman- 
dations de  M.  Dybowski  et  aux  soins  obligeants  de  M.  Chalot 
que  le  Muséum  est  redevable  du  premier  fruit  authentique  du 
Roupellia  grata  qui  soit  parvenu  en  Europe.  Jusqu'ici  on  ne 
le  connaissait  que  très  imparfaitement  par  un  dessin  de 
Thompson,  d'après  lequel  MM.  Bentham  et  Hooker  avaient 
rédigé  une  description  approximative  pour  leur  Gênera. 

I.  Cf.  Morot,  Joiim.  de  Bot.,  vol.  VII,  299,  et  Nouv.  Archives  du  Mtiséum, 
4"  série,  vol.  V,  256. 


202  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Le  fruit  du  Strophantîms  (Roupellia)  grahts,  tel  que  nous 
le  possédons,  ressemble  beaucoup  à  celui  du  ^S.  hispidtts ;  il 
est,  comme  ce  dernier,  étroitement  fusiforme,  longuement 
atténué  au  sommet;  la  longueur  de  chacun  des  follicules  est 
de  o'",3o;  leur  diamètre  dans  leur  partie  la  plus  renflée  est  de 
0^,025  environ;  mais  je  rappelle  que  ce  fruit  n'ayant  pas  atteint 
sa  maturité  parfaite,  ces  dimensions  pourront  être  modifiées.  La 
face  d'insertion  des  follicules  sur  le  pédoncule  est  très  oblique; 
il  en  résulte  que  ces  deux  portions  du  fruit  ne  sont  pas 
seulement  divariquées  sous  un  angle  plus  ou  moins  large, 
ni  même  horizontales,  comme  on  les  voit  dans  les  autres 
espèces,  mais  très  sensiblement  rabattues  suivant  un  angle  de 
70°  environ.  Je  ne  crois  cependant  pas  qu'il  faille  attribuer  de 
l'importance  à  cette  disposition,  qui  pourrait  bien  être  acciden- 
telle ;  il  faut  voir  d'autres  fruits  pour  être  à  même  de  juger  de 
son  degré  de  constance.  J'en  dirai  autant  du  crochet  aigu  qui 
termine  chacun  des  follicules,  alors  que,  dans  les  autres  Stro- 
phantîms, la  portion  stigmatifère  est  au  contraire  épaissie  et 
droite;  il  ne  faut  peut-être  voir  dans  cette  courbure  en  crochet 
aigu  qu'une  anomalie  résultant  de  l'état  stérile  qui  s'est  produit 
dans  le  quart  supérieur  du  follicule. 

L'épiderme  est  complètement  dépourvu  de  villosité,  mais  il 
présente  de  nombreuses  lenticelles,  très  petites  et  assez  sail- 
lantes. Les  graines  (non  mûres)  atteignent  o'",oi2  et  sont  blan- 
châtres, absolument  glabres,  lancéolées;  elles  se  terminent  en 
arête  longue  de  0^,014  environ;  les  poils  de  l'aigrette  sont 
longs  et  étalés;  ceux  qui  constituent  l'aigrette  basilaire  sont 
longs  de  0^,004  au  plus  et  persistent  assez  longtemps.  Quant 
aux  petites  aspérités  que  l'on  observe  sur  les  graines,  et  qu'il 
ne  faut  pas  confondre  avec  des  petits  poils,  elles  sont  dues  au 
relèvement  partiel  d'un  certain  nombre  de  cellules  épider- 
miques. 

La  description  des  graines,  telle  qu'elle  est  donnée  ici,  mon- 
tre d'une  façon  évidente  qu'elles  sont  tout  à  fait  semblables  à 
celles  qui  fournissent  VOnaye  des  Pahouins  et  qui,  renfermées 
dans  leur  endocarpe  (i),  sont,  ou  étaient,  au  Gabon  et  au  Congo, 
l'objet  d'un  commerce  important  pour  l'empoisonnement  des 
armes   de  guerre.   Aussi  je  crois  qu'il  est  aujourd'hui    permis 

I.  Cf.  Archives  du  Muséum,  loc.  cit.,  pi.  9. 


A.  Franchet.  —  Sur  le  fruit  du   Strophanthus  glaber.  203 

de  dire  que  les  graines  glabres  de  Slrophanthiis  d'où  les 
Pahouins  tirent  leur  poison  Oiiaye  ou  Iné,  proviennent,  au 
moins  pour  une  part,  des  fruits  du  kS.  glaber,  c'est-à-dire  du 
Roiipellia  grata,  des  auteurs.  Je  dis  mt  vtoms  p07ir  7ine  part, 
car  il  est  extrêmement  probable  que  beaucoup  de  ces  graines 
appartiennent  aux  fruits  du  ^S.  TJiolloiiz,  dont  le  fruit  d'ailleurs 
reste  à  connaître  d'une  façon  précise. 

Cette  double  origine  de  VOiiaye  me  paraît  ressortir  clai- 
rement des  observations  de  M.  ThoUon.  11  a  en  effet  constaté  à 
maintes  reprises  que  les  Pahouins  confondaient  dans  un  même 
usage  et  sous  une  même  dénomination  le  6".  graUts  et  le 
6^.  Thollonî,  différenciés  l'un  de  l'autre  surtout  par  la  forme 
des  lobes  de  la  corolle,  mais  très  analogues  par  leurs  graines 
et  par  leurs  fruits. 

J'ajouterai  qu'en  dehors  de  l'intérêt  qui  s'attache  au  fruit 
rapporté  par  M.  Dybowski,  considéré  comme  l'une  des  sources 
de  V Onaye,  il  en  existe  un  autre  d'un  ordre  plus  scientifique;  ce 
fruit  fournit  en  effet  le  solution  du  problème  de  l'identité  des 
Roiipellia  avec  les  SirophanihtLS ,  confirmant  l'opinion  émise 
depuis  longtemps  par  M.  Bâillon  sur  l'opportunité  de  la  réunion 
des  deux  genres. 

D'autre  part,  la  patrie  du  Strop/iaiiihus  gi'aius  se  trouve 
ainsi  bien  établie  ;  c'est  vraiment  une  plante  originaire  de  l'Afri- 
que tropicale  occidentale,  bien  qu'assez  fréquemment  cultivée 
dans  les  jardins  de  l'Inde  et  de  l'Indo-Chine,  et  se  rattachant, 
par  ses  fruits  glabres  et  ses  anthères  à  connectif  très  allongé,  à 
un  groupe  d'espèces  plus  particulièrement  propre  à  la  flore  de 
l'Asie  orientale  et  de  la  Malaisie. 

L'extension  géographique  du  ^S.  gratus  est  d'ailleurs  assez 
considérable,  puisqu'il  a  été  observé  depuis  le  Congo  jusqu'au 
golfe  de  Guinée,  c'est-à-dire  sur  un  espace  occupant  plus  de 
5'^  lat.  M.  H.  Pobéguin,  administrateur  colonial,  l'a  en  effet 
trouvé  sur  la  côte  d'Ivoire,  près  de  Moyen  Lahou;  l'arbuste  s'y 
montrait  en  bel  état  de  floraison  au  15  novembre  1892.  Les 
fleurs  du  spécimen  qu'il  a  rai:)porté  sont  sensiblement  plus 
petites  que  celles  de  la  plante  cultivée  à  Libreville,  à  Saigon  et 
dans  quelques  serres  d'Europe  ;  les  feuilles  sont  aussi  moins 
grandes  et  plus  rapprochées  sur  le  rameau;  mais  cette  dimi- 
nution des  parties  n'est  probablement  que  le  résultat  de  l'état  de 


204  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

vég-étation  spontanée  dans  lequel  a  été  trouvée  la  plante.  Il  est 
à  remarquer  que  la  distribution  g-éographique  du  5*.  Tholloju'&sX. 
exactement  la  même  que  celle  du  iS.  grains  ;  elle  s'étend  éga- 
lem.ent  de  l'Equateur  à  5*^  lat.  N. 

M.  Pobéofuin  a  rencontré  sur  la  côte  de  l'Ivoire  deux  autres 
StrophantJms  qu'il  est  intéressant  de  citer.  C'est  d'abord  le 
wS.  bracieatus  Franch.,  découvert  en  1885,  par  M.  Thollon, 
dans  la  région  de  l'Ogooué,  et  que  M.  Pobég-uin  a  retrouvé  à 
Grand  Bassam,  par  5°  lat.  N.  C'est  un  petit  arbrisseau  demi 
g-rimpant,  très  florifère,  à  fleurs  d'un  rose  orange,  parais- 
sant en  mars  ;  les  feuilles  sont  un  peu  plus  larges,  les  nervures 
plus  épaisses  que  dans  la  plante  de  l'Ogooué;  les  divisions  du 
calice  sont  très  grandes,  atteignant  la  base  des  lobes  de  la 
corolle,  dont  les  filets,  très  menus,  sont  longs  de  o'",  18  à  o™,20. 
On  ne  peut  s'empêcher  d'observer  qu'avec  ses  grandes  divi- 
sions calicinales,  le  ^S.  bi^acieaiîis  d&  Grand  Bassam  se  comporte, 
envers  le  type  de  l'Ogooué,  absolument  comme  le  tS.  Ko7nbé dn 
Zambèse  à  l'égard  du  kS.  hispidiis  du  Sénégal. 

Le  kS.  sarmentosus  DC,  déjà  signalé  à  Lagos,  se  rencontre 
aussi,  quoique  assez  rarement,  dans  les  lagunes  de  Grand  Bas- 
sam; M.  Pobéguin  a  noté  que  c'était  une  liane  sarmenteuse,  très 
florifère,  qui  se  couvre  au  mois  de  mars,  avant  l'évolution  des 
feuilles,  de  belles  fleurs  jaunes  ou  d'un  rouge  éclatant;  le  filet 
des  lobes  delà  corolle  atteint  jusqu'à  o"",  10;  sous  ce  rapport  la 
plante  de  Grand  Bassam  est  fort  intéressante,  parce  qu'elle  se 
rapproche  singulièrement  de  la  forme  observée  à  Delagoa,  sur 
la  côte  orientale  d'Afrique,  établissant  ainsi  une  transition  vers 
le  type  à  filaments  raccourcis,  le  seul  qu'on  ait  observé,  jusqu'ici, 
au  Sénégal  et  même  dans  l'Afrique  occidentale. 


PLANTES  NOUVELLES  DE  LA  FLORE  D'ESPAGNE 

(2'  NOTE) 
Par  M.   Auguste  DE  COINCY. 

Viola  cochleata  sp.  n. 

Souche  produisant  en  abondance  des  stolons  allongés.  Plante 
plus  ou  moins  pubescente,  souvent  presque  glabre.  Feuilles 
ovales-cordiformes,  subacuminées,  d'un  vert  foncé,  de  grandeur 


DE  CoiNCY.  —  Piaules  nouvelles  de  la  Jlore  d'Espagne.  205 

variable,  faiblement  crénelées  et  finement  pubescentes.  Stipules 
lancéolées,  diaphanes,  glabres,  à  cils  n'atteignant  pas  la  moitié 
de  leur  largeur.  Pédoncules  glabres,  portant  au-dessous  de  leur 
milieu,  souvent  presque  à  leur  base,  des  bractées  d'ordinaire 
exactement  opposées,  largement  ovales,  et  acuminées  en  une 
pointe  aussi  longue  qu'elles  :  leurs  cils  égalent  à  peine  le  cin- 
quième de  leur  largeur  ;  ces  bractées,  à  cause  de  leur  ampleur, 
forment  comme  un  godet  autour  du  pédoncule.  Les  fleurs  sont 
petites,  très  odorantes.  Les  sépales  sont  obtus,  leurs  appendices 
courts  et  tronqués.  Le  sommet  des  pétales  est  violet  clair,  mais 
leur  base  est  blanche,  veinée  dans  leur  partie  supérieure  ;  les  pé- 
tales intermédiaires  sont  poilus  à  la  gorge  ;  l'éperon  est  compri- 
mé-obtus avec  une  dent  très  saillante  au-dessus  de  son  extrémité. 
Des  fleurs  incomplètes  paraissent  en  grand  nombre  après  les  pre- 
mières :  je  les  ai  trouvées  stériles.  La  capsule  est  glabre,  obtu- 
sément  trigone,  couchée  sur  la  terre. 

Cette  plante  me  paraît  bien  distincte  de  Vodoraia  et  de  ses 
variétés  par  des  stolens  fleurissant  quelquefois  la  même  année, 
la  petitesse  de  ses  fleurs,  son  éperon  très  comprimé  et  surtout 
par  ses  bractées  si  typiques;  elle  est  aussi  beaucoup  moins 
velue.  J'ajouterai  que  le  V.  cocJileata  diffère  du  V.  siiavi'sM.  B. 
par  la  forme  de  ses  feuilles  plus  allongées,  ses  stipules  glabres 
et  portant  au  sommet  des  cils  courts  et  non  glanduleux,  par  sa 
capsule  glabre  manifestement  trigone  et  non  déprimée  au  som- 
met, enfin  par  ses  bractées  et  d'autres  caractères  de  moindre  im- 
portance. 

Il  est  à  remarquer  que  tous  les  Viola  de  la  sect.  Hypocarpea 
ont  la  capsule  velue  ;  le  V.  cocJileata  a  sa  capsule  glabre  :  on 
aperçoit  seulement  à  un  fort  grossissement  quelques  petites  aspé- 
rités hyalines  qui  disparaissent  plus  tard. 

Voici  plusieurs  années  que  je  la  cultive  de  graines  récoltées 
à  Alcaraz  (Espagne)  en  1890  ;  elle  ne  varie  pas. 

Cette  description  est  faite  sur  la  plante  cultivée  ;  je  n'ai  pas 
la  plante  sauvage. 

Origanum  compactum 

var.  Rouyana  (vel  sub-sp.  nov.) 

Plante  velue,  hérissée  de  poils  coniques  assez  longs.  Tige 
peu  distinctement  quadrangulaire,  rougeàtre,  très  feuillée,  peu 


2o5  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

OU  pas  rameuse  dans  le  bas.  Feuilles  ovales,  subaig-uës,  glandu- 
leuses, glabres  en  dessus,  poilues  en  dessous  sur  les  bords  et 
sur  les  nervures  qui  sont  très  saillantes  (long*,  de  15  à  25  mm. 
sur  7  à  10  de  large)  ;  pétiole  long  de  2  à  5  mm.  Les  g-landes  sont 
noires,  opaques  et  bien  plus  visibles  en  dessous  qu'en  dessus  ; 
feuilles  supérieures  subconformes.  Rameaux  floraux  courts,  op- 
posés, portant  de  5  à  6  épis  subsessiles,  longs  de  10  à  20  mm. 
sur  6  à  7  de  large.  Bractées  ovales,  aiguës,  atténuées  à  la  base, 
g-landuleuses,  glabres  extérieurement  mais  portant  de  long-s  cils 
sur  la  marge  et  à  la  partie  interne,  légèrement  purpurines  au 
sommet,  en  g-énéral  ployées,  de  8  à  10  mm.  de  long.  Calice  à 
dents  lancéolées  très  aiguës,  fortement  cilié  à  la  g"orge  et  muni 
de  quelques  poils  très  fins  à  la  base,  du  reste  glabre,  mais  cou- 
vert dans  sa  partie  supérieure  de  glandes  dorées  ;  il  a  3  mm.  de 
longueur  ;  les  dents  égales  ont  i  mm.  Corolle  carnée  de  7  à 
8  mm.,  un  peu  velue  et  glanduleuse.  Style  saillant.  Etamines 
incluses. 

Hab.  Près  la  gare  de  Cortès  (ligne  de  Bobadilla  à  Alg^eciras, 
Espagne)  ;  2  juin  1893. 

Cet  Origan  ne  peut  se  rapprocher  que  àxxcofupactimi  Benth, 
auquel  on  peut  le  rapporter  comme  variété.  Il  en  diffère  princi- 
palement par  ses  épis  floraux  plus  longuement  pédicellés,  ses 
bractées  velues,  sa  corolle  plus  courte  proportionnellement  au 
calice  et  surtout  par  ses  etamines  incluses  (caractère  réputé  im- 
portant pour  les  espèces  de  ce  g^enre).  Les  glandes  du  calice 
sont  dorées  translucides  et  non  pas  pourprées. 

L'O.  conipactîiut  récolté  à  Estepona  par  Haenseler  et  conservé 
dans  l'herbier  Boissier  comme  le  type  de  l'espèce  présente  avec 
notre  plante  les  différences  ici  relatées,  comme  j'ai  pu  m'en 
assurer  d'après  un  rameau  que  M.  Barbey  a  bien  voulu  en 
détacher  en  ma  faveur. 

Allium  stramineum  ?  B.  et  R.  Diagn.  PL  hisp.  pag-.  25. 

Bulbe  très  petit,  ovale,  blanc  de  lait,  d'un  centimètre  à  peine, 
entouré  de  bulbilles  feuilles.  Feuilles  3-4,  toutes  radicales, 
graminiformes,  vertes,  sub-carénées,  longues  d'un  décimètre 
sur  5  mm.  de  larg-eur.  Scape  de  2  décimètres,  grêle,  lég-èrement 
anguleux,  tordu  sur  lui-même  avant  la  fructification.  Ombelle 
portant  8  à  10  fleurs  à  l'extrémité  de  pédoncules  grrêles,  fastigiés, 


DE  CoiNCY.  —  Plantes  nouvelles  de  la  flore  d'Espagne.  207 

de  3  centimètres  de  long-,  sortant  d'une  spathe  courte,  mono- 
phylle,  blanchâtre-translucide.  Fleurs  d'un  beau  jaune  avec  une 
bande  verdàtre  sur  le  dos  des  pétales.  Pétales  étalés,  sub-obtus, 
souvent  émarginés,  ovales-oblongs,  sub-égaux,  de  10  mm.  de 
long,  marcescents  ;  odeur  nulle.  Les  étamines  à  fdets  et  à  an- 
thères jaunes  ont  de  5  à  6  mm.  à  peine.  Les  fleurs  sont  inclinées 
sur  leurs  pédoncules  à  l'époque  de  la  fructification.  Graines 
noires,  anguleuses,  irrégulières,  de  2  à  3  mm.  au  plus. 

Hab.  La  Garganta  del  Capitan  dans  la  Sierra  de  Palma  près 
Algeciras.  Récolté  en  graines  mûres,  le  23  mai  1893  ;  fleuri  à 
Courtoiseau,  le  18  mai  1894. 

Cet  Ail,  à  cause  de  ses  feuilles  et  d'autres  caractères  impor- 
tants, ne  peut  se  rapprocher  de  VA.  Moly,  mais  j'hésite  beaucoup 
à  l'identifier  avec  VA.  straimnetim  B.  et  R.  ou  avec  sa  variété 
xerïcïense  Ferez-Lara.  Les  diagnoses  données  ne  s'y  appliquent 
que  très  imparfaitement. 

Phalaris  hispanica  sp.  n. 

Chaume  élevé  (8  décimètres  environ)  lisse,  feuille,  à  feuilles 
glauques,  lancéolées  ou  linéaires-lancéolées,  très  aig-uës,  très 
rudes,  striées,  sans  nervure  dorsale  dans  les  feuilles  supé- 
rieures; ligules  grandes,  appliquées.  Fanicule  contractée,  pres- 
que spiciforme,  très  fournie  excepté  à  la  base,  blanchâtre,  d'un 
décimètre  environ.  Glumes  lancéolées,  très  aiguës  (7  mm.),  à 
deux  nervures  latérales  et  une  dorsale  très  faiblement  carénée 
dans  sa  partie  supérieure;  la  glume  inférieure  est  très  scabre 
sur  toute  sa  surface  ;  la  supérieure  l'est  un  peu  moins. 

Glumelles  ovales-lancéolées,  velues,  moins  grandes  que  les 
glurhes  ;  il  y  a  deux  rudiments  de  fleurs  atteignant  presque  la 
moitié  des  glumelles  :  ils  sont  linéaires,  un  peu  inégaux,  ordi- 
nairement très  velus  surtout  à  la  base,  mais  quelquefois  glabres. 

Hab.  Une  petite  fontaine  sur  les  bords  du  Rio  Quipar  près 
Caravaca,  province  de  Murcie  (Espagne),  11  juin  1890. 

Cette  plante  est  à  classer  entre  les  Phalaris  vrais  et  les 
Baldmgera^  sans  qu'on  puisse  l'attribuer  à  une  section  plutôt 
qu'à  une  autre  ;  cependant  ses  épillets  convexes  d'un  côté  seule- 
ment la  rapprochent  des  Euphalarïs.  Elle  se  distingue  du 
P.  arundz'nacea  par  ses  glumes  très  scabres,  près  d'une  fois  plus 
grandes  et  légèremenr  carénées,  par  ses  glumelles  plus  velues. 


ao8  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

par  sa  panicule  bien  plus  contractée  que  dans  toutes  les  variétés 
à  panicule  étroite  du  P .  aTundinacea,  enfin  par  sa  teinte  glauque 
et  ses  épillets  convexes  sur  une  face  seulement.  On  pourrait  la 
rapprocher  du  P.  amei'icana  de  la  Nouvelle-Grenade,  mais  elle 
s'en  disting-ue  par  la  forme  de  ses  glumes  qui  sont  longuement 
atténuées  et  non  pas  brusquement  cuspidées,  par  sa  carène  qui 
est  peu  sensible,  par  la  forme  un  peu  différente  de  ses  glumelles. 
M.  Willkomm  parle  d'une  variété  ihyi^soidea  du  P.  artm- 
dinacea,  rencontrée  par  Loscos  près  de  Calceite  ;  la  courte  des- 
cription qu'il  en  donne  dans  le  supplément  au  Prodrome  de  la 
Flore  espagnole  ne  me  permet  pas  de  juger  si  cette  variété  peut 
rentrer  dans  notre  espèce. 

Panicum  eruciforme 

var.  brevifoliata  var.  n. 

Ce  Panicum  de  la  section  des  Bracln'arïa  paraît  manquer  de 
caractères  spécifiques  pour  le  séparer  du  P.  eruciforme  Sibth. 
et  Sm.  ;  cependant  son  port  est  bien  différent  et  on  le  distingue 
au  premier  abord.  Les  tiges  sont  courtes  (i  à  2  déc),  appliquées 
sur  la  terre  et  relevées  seulement  au  sommet  ;  ses  feuilles  s'écar- 
tent à  angle  droit  et  n'ont  pas  plus  de  15  mm.  de  long  sur  3  ou  4 
de  large  ;  les  gaines  sont  glabres  excepté  à  l'entrée  ;  les  glumes 
sont  seulement  pubescentes  et  non  pas  fortement  ciliées. 

On  sait  que  le  P.  erîtciforvie  a  été  trouvé  par  M.  Reverchon 
près  la  ville  de  Ségorbe  (Espagne). 

J'ai  récolté  le  nôtre  près  la  gare  de  Bobadilla  (Espagne), 
le  7  juin  1893. 

RÉPONSE  A  L'ARTICLE  DE  M.  MALINVAUD 

Par  M.  G.  ROUY. 

A  M.  L.  MoROT,  directeur  û^/^  Journal  de  Botanique. 

Mon  cher  Confrère, 

Vous  avez  publié  dans  le  Joiir/ial  de  Botajiique  du  16  mai  1894 
une  attaque  de  M.  Malin vaud,  plus  spccialement  dirigée  contre  mon 
humble  personne,  en  réponse  à  une  circulaire  que  mon  collaborateur 
M.  Foucaud  et  moi  nous  étions  vus  dans  l'obligation  d'envoyer,  à  la 
suite  du  compte  rendu  très  incomplet  qu'avait  fait  M.  Malinvaud  de 


G.  RouY.  —  Rcponse  h  l'article  de  M.  Àlalinvand.  209 

notre  Flore  de  Fratice.  Veuillez  me  permettre  d'user  du  droit  de  ré- 
ponse et  de  l'ous  prier  d'insérer  ce  qui  suit  : 

M.  Malinvaud  traite  de  quantités  négligeables  à  indiquer  dans  son 
compte  rendu  :  Vaïre  géographique,  les  tableaux  dichotomiques,  les 
caractères  typographiques  différents,  Ve?nploi  des  lettres  italiques, 
V  habitai  précis,  etc.;  il  n'a  pas  toujours  été  de  cet  avis,  heureusement 
pour  les  auteurs  dont  il  avait  à  parler.  En  ce  qui  me  concerne,  il  n'es- 
timait pas,  en  18S7,  «  d'un  emploi  banal  »  ces  indications,  puisqu'<?/? 
8  lignes  (Bullet.  Soc.  bot.  Fr.,  XXXIV,  Revue,  p.  185)  il  avait  trouvé 
le  moyen  de  dire,  et  je  lui  en  ai  su  réellement  gré,  au  sujet  de  mes 
«  Suites  à  la  Flore  de  Grenier  et  Godron  »  :  «  L'article  consacré  à 
chacu?2e  de  ces  espèces  contient  :  t/ne  bibliographie  et  utie  syno}jymie 
détaillées,  la  mejttiofi  des  exsiccatas  français  où  elle  a  été  publiée, 
une  descripiio7i  généralement  très  développée  dans  laquelle  on  a 
souligné  par  l'emploi  des  lettres  italiques  les  priticipaux  caractères 
différentiels,  l'indication  des  localités  françaises  où  la  plante  a  été 
S7g7ialée,  ainsi  que  de  son  aire  géographique,  ef7jïn  des  observations 
très  étendues  lorsqu'il  s'agit  de  formes  critiques.  » 

Tout  cela  était  bon  à  dire  en  1SS7;  en  1S93,  M.  Malinvaud,  con- 
trairement à  l'opinion  générale,  juge  tout  cela  «  trop  banal  j  pour  en 
parler;  serait-ce  parce  que  j'ai  un  collaborateur  pour  la  Flore  de 
Frafice?... 

Si  j'entre  plus  avant  dans  l'examen  des  assertions  de  M.  Malin- 
vaud, je  trouve  que,  par  un  artifice  de  polémique  qui  lui  est  volontiers 
familier,  mon  honorable  contradicteur  comprend  souvent  ce  que  je 
n'ai  jamais  exprimé  (i)  et  avance  comme  faits  précis  des  choses  peu 
commodes  à  trouver;  il  ne  lui  est,  dans  ces  conditions,  pas  difficile 
de  se  donner  raison!... 


I.  J'en  ai  eu,  entre  autres  cas,  la  preuve  lorsqu'à  propos  du  Myosotis  Rusci- 
fîoftensis  Rouy,  j'ai  lu  dans  le  Bulletin  de  la  Société  botanique  ds  France 
(38,  p.  380)  :  ■<  M.  Malinvaud,  au  sujet  du  Myosotis  sparsiflora  dont  M.  Rouy 
avait  cru  devoir  rapprocher  son  M.  bracteata,  rappelle  qu'il  s'en  éloigne...  par 
le  très  important  caractère  de  la  caroncule  blanchâtre  que  présente  l'aréole  ba- 
silaire  des  nucules.  »  Ce  passage  laisse  bien  supposer,  n'est-ce  pas,  ce  qui  est 
un  peu  risible  étant  donné  mes  études  sur  les  Phanérogames  européennes  depuis 
vingt-six  ans  et  l'importance  de  mon  herbier  en  plantes  européennes,  que  j'avais 
à  un  moment  quelconque  placé  mon  M.  bracteata  (devenu  M.  Kitscinonensis) 
à  côté  du  Af.  sparsiflora.  Or,  voici  ce  que  j'avais  dit  :  «  ...  le  Myosotis  d'Argelès 
[M.  Ruscino7iensis),  bien  autrement  distinct  et  présentant  de  tous  autres  carac- 
tères, est  a  fortiori  encore  une  meilleure  espèce,  qui  a  quelque  ressemblance 
de  port  avec  le  M.  sparsifloia,  d'une  aictre  section  d'ailleurs  par  ses  nticules 
caractéristiques.  »  Ab  uno  disce  oinnesf  ]e.  maintiens  que  ces  procédés  de  polé- 
mique ne  devraient  pas  être  employés.  —  j'ajouterai  que  c'était  un  autre  de  mes 
collègues  qui  ne  voyait  d'abord  dans  ma  plante  que  du  M.  sparsiflora,  ce  qui 
ne  l'a  pas  empêché,  quinze  jours  plus  tard,  d'y  trouver  une  forme  abyssine  du 
M.  hispida. 


2IO  JOURNAL  dp:  botanique 

Dans  le  cas  actuel,  je  me  bornerai  à  relever  deux  de  ces  singulières 
erreurs  : 

1°  Je  lis,  en  renvoi,  p.  197  :  «  Pas  plus  que  les  clés  si  avantageu- 
ses des  Flores  de  De  Candolle  et  Duby  ne  se  retrouvent  dans  l'ouvrage 
de  MM.  Rouy  et  Foucaud  ».  Or,  j'ai  sous  les  yeux  la  Flore  de  De 
Candolle  et  le  Bolantcon  de  Duby  et  je  n'y  vois  nullement  les  clés  si 
avantageuses  qui  manquent  dans  notre  Flore.  —  Le  petit  tableau  com- 
paratif suivant  montre,  au  contraire,  que  notre  Flore  de  Frajice  con- 
tient des  clés,  tableaux  ou  indications  manquant  à  l'ouvrage  de  Duby 
et  encore  plus  à  la  Flore  de  De  Candolle  qui  ne  présente,  à  dire  vrai, 
presqu 'aucune  clé. 

Duby.  —  Botanicon.  R.  et  F.  —  Flore  de  France. 

PLANTA  VASCULARES.  PLANTES  VASCULAIRES. 

PHANÈR  O  CAMES. 
ANGIOSPERMES. 
DICOTYLÉDONES. 
POLYPÉTALES. 
THALAMIFLORES. 
RENONCULACÉES. 

Tableau  dichotomique  des  tribus. 

Tribu  I.  —  Clématidées. 
I.  —  Clematis. 
Sect.     I.  —  Flammula. 
Sect.    II.  —  Cheiropsis. 
Sect.  III.  —  Athragene. 

Tribu  II.  —  Anémonées. 
II.  —  Thalictrum. 

Tableau  dichotomiqtie  des  espèces. 
Sect.     I.  —  P/iysocarpum. 
Sect.    II.  —  Tripteriuin. 
Sect.  III.  —  Hoinoi/ialicirutn. 
Sect.  IV.  —  Euthalictrum. 


DICOTYLEDONES. 


THALAMIFLORS. 
RANUNCULACEiE. 


Tribu  I.  —  Clematidea;. 
I.  —  Clematis. 
Sect.     I.  —  P'Iammula. 
Sect.    II.  —  Cheiropsis. 
Sect.  III.  —  Atragene. 

Tribu  II.  —  Anemoneai. 
II.  —  Thalictrum. 

Sect.     I.  —  Tripterium. 


Sect.    IL  —  Euthalictrum. 

T.  minus  {pas  la  moindre  clé  ni 
la  moindre  observation). 


T.  minus  : 

Tableau  dichotomique  des  dix  sous- 
espèces  ;  10  observations,  etc. 

..  Oîi  sont  donc  les  fameuses  clés 


Et  ainsi  de  suite  tout  le  temps  ! 
«  si  ava7ilageuses  »  qui  existent  dans  le  Boiatiicon  de  Duby  et  qui 
n'existent  pas  dans  notre  Flore?  (i)  — Je  m'en  rapporte  à  rues  con- 

I.  Je  ne  parle  pas  ici  de  la  «  Clavis  analytica  »  que  Duby  a  placée  à  la  fin 
de  son  ouvrage,  puisque  nous-mêmes  mentionnons  les  tableaux  dichotomiques 
des  Genres  dans  le  corps  même  de  notre  Flore.  En  tout  cas,  il  eût  été  sag^e  d'at- 
tendre aussi,  pour  critiquer,  la  fm  de  notre  Flore,  afin  de  savoir  si  nous  n'y  met- 
trons pas  également,  avant  la  Table  générale  des  matières,  des  Tableaux  ana- 
lytiques pour  les  Familles  et  les  Genres. 


G.  RouY.  —  Réponse  à  l'article  de  M.  Malinvaud.  211 

frères  pour  apprécier  eux-mêmes  si,  oui  ou  non,  l'assertion  précise  de 
M.  Malinvaud  a  quelque  fondement. 

2"  M.  Ernest  Malinvaud  est  un  très  excellent  homme  que  j'aime 
beaucoup  à  voir  dans  ses  fonctions  de  secrétaire  général  de  la  Société 
botanique  de  France,  fonctions  qu'il  remplit  avec  un  zèle  et  un  dévoue- 
ment dignes  d'éloge  ;  il  peut  être  également  un  excellent  revuiste  pour 
le  Bulletin.  Mais,  pour  s'élever  à  la  hauteur  de  critique  scientifique^  il 
faut  une  érudition  profonde  qu'avait,  sans  conteste,  son  prédécesseur, 
Eugène  Fournier.  Ainsi,  dans  la  question  actuelle,  M.  Malinvaud,  tout 
en  reconnaissant  qu'il  n'avait  nulle  idée  de  l'opinion  de  M.  Beck,  dans 
le  plus  important  ouvrage  publié  de  nos  jours  sur  la  flore  autrichienne, 
veut  bien,  doctoralement,  nous  «  excuser  d'ignorer  »  que  Linné  avait 
employé  le  terme  Bardarea  ddiXis Erysimuni  Barbarea.  Eh  bien!  nous 
n'avons,  heureusement,  pas  besoin  des  excuses  de  M.  Malinvaud;  en 
effet,  si  son  article  n'avait  pas  été  fait,  comme  son  compte  rendu,  un 
peu  légèrement,  il  aurait  certainement  pris  la  peine  de  voir  que,  page 
197,  nous  citons  parfaitement  Erysimum  Barbarea  L.  dans  la  synony- 
mie de  Barbarea  vulgaris  R.  Br.  ;  première  négligence  !  C'était 
pourtant  bien  charitable  à  lui  de  vouloir  nous  apprendre  la  synonymie 
linnéenne!  Toutefois,  comme  un  bienfait  ne  doit  jamais  être  perdu,  je 
ne  veux  pas  être  en  reste  avec  M.  Malinvaud,  et  puisque  tout  de  suite 
après  il  ajoute  «  qui  l'empruntait  au  Pinax  de  Bauhin  {Eruca  lutea 
latifolia  s.  Barbarea  Bauh.  Pin.  gS)  *,  je  m'empresse  de  lui  dire  que, 
là  encore,  son  érudition  est  en  défaut,  car  il  laisse  à  entendre  que 
Bauhin  est  le  premier  qui  a  employé  le  terme  Barbarea.  Que  M.  Ma- 
linvaud me  permette,  sans  que  je  veuille  comme  lui  faire  trop  étalage  de 
connaissances  bibliographiques,  de  lui  signaler  pourtant  que  la  créa- 
tion du  terme  Barbarea  remonte  non  à  Bauhin,  mais  à  Tragus 
(p.  loi)  et  Leonh.  Fuchs  (p.  746,  éd.  in-fol.,  1542)  qui  parlent  de 
VHerba  Sa7ictcs- Barbara  »;  c'est  Dodoëns  [Pempt.,  V,  lib.  IV, 
cap.  20)  qui,  le  premier,  émit  le  vocable  Barbarea,  adopté  ensuite 
par  Lobel,  Tabernaemontanus  et  enfin  par  les  Bauhin,  puis  par  les 
auteurs  à  la  suite.  —  Toujours  la  paille  et  la  poutre!... 

Je  rappellerai,  en  terminant,  que  c'est  bien,  comme  nous  l'avons  dit, 
Beckmann  qui  a,  en  1801,  été  le  créateur  du  genre  Barbarœa  appliqué 
à  la  nomenclature  actuelle,  et  non  Robert  Brown  (1S12)  comme  le 
disent  la  plupart  des  Flores.  Je  puis  ajouter,  pour  Barbarœa,  que 
M.  Bruhin  (in  Deutsche  botanische  Monatsschrift,  1S92)  écrit  aussi 
Barbarasa,  et,  pour  Mathiola,  que  cette  orthographe  figure  sur  les  éti- 
quettes de  MM.  Porta  et  Rigo  {Iter  Hisp.,  1879,  ^°  V^S)-  —  En  tout 
cas,  pour  ces  deux  mots,  c'était  nous  chercher  «  une  petite  querelle  » 
(je  commence  d'ailleurs  à  m'y  habituer),  que  de  vouloir  considérer 


212  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Barbarœa   et    Malhiola   comme   des  faiites    typographiques,    alors 
qu'ainsi  orthographiés  ils  sont  reproduits  plusieurs  fois  dans  la  Flore  ! 
Croyez,  mon  cher  Confrère,  à  tous  mes  meilleurs  sentiments. 

G.  RouY. 


-»-*-♦- 


QUELQUES    ESPECES    NOUVELLES    DE    CHAMPIGNONS 

DU    NORD    DE   L'AFRIQUE 
Par    M.    N.    PATOUILLARD. 

Pleurotus  Ghevallieri.  —  Chapeau  résupiné,  sessile,  tur- 
biné, cupuliforme,  puis  réfléchi  ou  étalé,  entier,  inséré  par  la 
face  dorsale,  brun-noir,  hérissé  de  poils  raides.  Chair  gélati- 
neuse et  hyaline  dans  la  partie  supérieure,  blanche  et  ferme  au 
voisinage  de  l'hyménium.  Lames  entières,  inégales,  blanches 
ou  cendrées,  très  distantes,  rayonnantes  autour  d'une  large  dé- 
pression centrale,  orbiculaire,  nue  et  glabre.  Spores  hyalines, 
cylindracées,  courbées  (lo- 12X3-4  l^-). 

Sur  de  petits  rameaux  pourris  à  terre.  Tebessa  (Algérie). 

Plante  mesurant  6-15  millimètres  de  diamètre,  voisine  du 
Pleîii'otiis  atrocxvîdens  Fr. 

Pleurotus  Suberis.  —  Stipe  excentrique,  long  de  4-8  cen- 
tim.,  épais  de  i  cent.,  portant  un  chapeau  charnu,  blanchâtre 
ou  roussàtre,  glabre,  large  de  8-10  cent.,  déprimé  en  arrière, 
divisé  au  pourtour  en  lobules  nombreux,  imbriqués,  ressem- 
blant à  de  petits  chapeaux  tronqués  en  avant  et  atténués  peu  à 
peu  en  stipes.  Lames  blanches,  peu  serrées,  larges,  longuement 
décurrentes.  Spores  blanches  (en  tas),  cylindracées,  droites  ou 
à  peine  courbées  (8-12X3-4  P-)-  Chair  blanche,  sapide. 

Cette  espèce  forme  sur  le  Chêne-liège  des  touffes  de  20  à 
30  centimètres  de  largeur,  composées  de  nombreux  individus. 
Elle  est  voisine  du  PL  oslrealiis  ]acq.  dont  elle  diffère  par  son 
chapeau  entièrement  décomposé  en  lobules  piléiformes  et  des 
P/.  cormtcopi'oides,  PI.  sapid7is ,  etc.  qui  ont  les  spores  lilaçines. 

El  Feidja  (Tunisie).  Utilisée  comme  aliment  sous  le  nom 
A^ oreille  dit  liège.  (A  suivre.) 

Le  Gérant  :  Louis  Morot, 


Paris.  —  J.  Mersch,  imp.,  4'''',  Av.  deChàlillon. 


8'  ANNEE.  N"  12.  16  JUIN  1894. 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 


Directeur:  M.  Louis  MOROT. 


SUR  l'existence 
DE  L'OXALATE  DE  CALCIUM  A  L'ÉTAT  DISSOUS 

Par  M.  E.  BELZUNG. 

L'idée  d'oxalate  de  calcium,  en  tant  qu'évocation  d'un  des 
produits  les  plus  ordinaires  de  la  vie  végétale,  est  si  commu- 
nément liée  à  celle  de  corps  cristallisé,  à  cause  de  la  complète 
insolubilité  de  ce  sel  dans  l'eau  et  même  dans  certains  acides, 
qu'on  ne  s'est  pas  autrement  demandé  jusqu'ici,  du  moins  à  ma 
connaissance,  si  ce  composé  pouvait  exister  aussi,  à  l'état  nor- 
mal, i?/^  dissolution  dans  le  suc  cellulaire,  et  même  exclusivement 
sous  cette  forme  de  dissolution. 

Les  faits  qui  suivent,  relatifs  à  la  g-raine  du  Lupimts  albîis, 
n'ont  pas  d'autre  intérêt  que  de  fournir  la  preuve  de  l'existence 
de  l'oxalate  calcique  à  l'état  de  dissolution,  ou,  plus  exac- 
tement peut  être,  de  combinaison  avec  certains  acides  orga- 
niques. 

On  sait  que  les  Légumineuses  papilionacées  offrent  cette 
particularité  que  leurs  graines  ne  renferment  jamais  de  forma- 
tions cristallisées,  qu'il  s'agisse  d'ailleurs  de  cristaux  pro- 
prement ditaou  de  cristalloïdes  protéiques.  La  seule  exception 
qu'il  me  soit  possible  de  citer  est  celle  du  Lupimis  luteus, 
pourvu,  dans  chaque  cellule  de  son  parenchyme  cotylédonaire, 
d'une  ou  deux  tablettes  octogonales  ou  hexagonales  d'oxalate 
de  calcium,  librement  déposées  au  sein  du  protoplasme. 

C'est  au  cours  d'une  recherche  sur  les  corps  essentiels  con- 
tenus en  dissolution  dans  le  suc  des  plantules  du  Lupznus  albtts 
et  de  quelques  autres  Papilionacées  (i),  que  j'ai  été  amené  à 
noter  les  faits  suivants,  relatifs  à  la  question  de  l'oxalate  de 
calcium  dissous. 

I .  E.  Belzung,  Recherches  chimiqties  sur  la  germination  et  cristallisations 
intracellulaires  artificielles  (Ann.  des  se.  nat.,  Bot.,  7'  Série,  tome  XV),  et  Jour- 
nal de  Bot.,  1892). 


214  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

1.  Préparation  du  sel.  —  Pour  isoler  le  sel  de  sa  disso- 
lution ou  de  sa  combinaison  instable  avec  les  acides  libres  du 
suc,  je  fais  macérer  dans  l'eau  froide,  pendant  quelques  heures, 
de  la  poudre  de  graine  de  Liipin  blanc,  j'exprime  le  mélange  et 
je  clarifie  la  liqueur  par  l'ébuUition.  La  liqueur  filtrée  est  for- 
tement acide;  je  la  concentre  jusqu'à  consistance  sirupeuse  et 
j'abandonne  l'extrait  à  lui-même. 

Or,  bien  avant  son  complet  refroidissement,  d'innombrables 
petits  octaèdres  fort  nets  d'oxalate  de  calcium  y  prennent  nais- 
sance, reconnaissables,  comme  oxalate,  d'abord  à  leur  forme, 
puis  à  leur  complète  insolubilité  dans  l'eau  et  dans  l'acide  acé- 
tique. On  ne  saurait,  par  exemple,  confondre  ces  cristaux  avec 
ceux  du  sulfate,  du  citrate  ou  du  tartrate  de  calcium,  qui 
pourraient  se  former  dans  ces  conditions  (le  gypse  prend  effec- 
tivement naissance);  car  ils  ne  sont  pas  absolument  insolubles 
dans  l'eau  et  surtout  ils  ne  cristallisent  jamais  sous  la  forme 
quadratique,  assez  rare  du  reste.  D'ailleurs  le  sulfate  ne  char- 
bonne  pas  à  la  flamme. 

En  reprenant  l'extrait  par  l'eau  et  laissant  reposer  la  liqueur, 
on  peut,  par  décantation,  séparer  l'oxalate  de  calcium  et  l'ob- 
tenir à  l'état  pur,  sous  la  forme  d'une  poudre  blanche,  en  répé- 
tant les  lavages  à  deux  ou  trois  reprises.  300  grammes  de 
graines  ont  fourni  de  la  sorte  le  poids  assez  considérable  de 
trente  centigraninies  d'oxalate. 

Les  octaèdres  du  même  sel  se  précipitent  aussi  lorsqu'on 
traite  la  liqueur  aqueuse  primitive  par  l'alcool  ;  ils  sont  alors 
noyés  dans  l'abondant  précipité  blanc  de  galactane. 

2.  Acides  dissolvants  de  l'oxalate  de  calciîint.  —  Voyons 
maintenant  quels  sont  les  acides  libres  les  plus  abondants  de  la 
graine. 

Pour  cette  détermination,  je  traite  la  liqueur  aqueuse  pre- 
mière, préparée  comme  dans  le  cas  précédent,  par  un  excès  de 
nitrate  de  calcium,  de  façon  à  isoler  les  sels  calciques  des 
acides  en  question. 

Il  se  produit  ainsi  tout  d'abord  un  précipité  abondant  d'oxa- 
late de  calcium,  sous  forme  de  prismes  microscopiques  courts, 
arrondis  auxextrémités,  à  apparence  bacilloïde,  témoignant  d'une 
forte  proportion  d'acide  oxalique  libre.  300  grammes  de  grai- 
nes ont  donné  dans  ce  traitement  vingt  centigrammes  environ 
d'oxalate.  D'autre  part,  en  filtrant  la  liqueur  et  en  la  réduisant 


E.  Belzung.  —  Sur  l'oxalatc  de  calcium  a  l'état  dis  s  oiis.  215 

d'un  tiers  environ  par  évaporation,  un  nouveau  sel  se  précipite, 
beaucoup  plus  abondant  que  l'oxalate,  très  peu  soluble  dans 
l'eau  et  formé  exclusivement  de  petits  sphérocristaux  aiguillés 
caractéristiques,  à  éléments  très  serrés  :  c'est  là  le  citrate  de 
calcium,  dont  j'ai  pu  recueillir,  à  l'état  pur,  trois  grammes  pour 
les  300  grammes  de  graines. 

Ces  deux  acides  libres,  citrique  et  oxalique,  ont  déjà  été 
signalés  dans  le  Lupin  blanc,  notamment  par  Schulze.  Les 
résultats  quantitatifs  que  je  viens  de  donner  étaient  nécessaires 
pour  montrer  combien  ils  sont  abondants  dans  la  graine  en 
question  :  il  n'y  a  donc,  à  priori,  rien  que  de  très  ordinaire  de 
rencontrer  chez  elle,  à  l'état  dissous,  des  corps  que  la  cellule 
végétale  présente  normalement  sous  la  forme  figurée. 

3.  L 'oxalate  de  calciuut  est  à  l'état  de  citroxalate  et  d'oxoxa- 
late.  —  On  objectera  peut-être  que  l'oxalate  quadratique, 
obtenu  par  évaporation  directe  de  la  liqueur  primitive,  n'exis- 
tait pas  comme  tel  dans  le  suc  avant  la  concentration,  et  qu'il 
est  simplement  le  produit  de  la  réaction  de  l'acide  oxalique 
libre  sur  un  sel  de  calcium  soluble,  réaction  opérée  au  sein 
même  de  l'extrait.  Cette  objection  n'aurait  aucune  valeur. 

En  effet,  à  supposer  que  la  chaux  se  trouvât  en  dissolution 
dans  la  liqueur  clarifiée  première  sous  une  forme  autre  que  celle 
d'oxalate,  elle  serait  immédiatement  précipitée  par  le  seul  fait 
de  la  coexistence  d'acide  oxalique  libre.  Et  il  suffit  d'une  trace 
de  la  solution  d'un  sel  calcique,  ajoutée  à  la  liqueur  en  ques- 
tion, pour  entraîner  la  formation  d'un  précipité  d'oxalate. 

L'oxalate  de  calcium  obtenu  à  l'état  cristallisé  pendant  la 
concentration  de  l'extrait  aqueux  des  graines  existe  donc  bien 
dans  le  suc  en  dissolution,  grâce  aux  acides  libres,  notamment 
l'acide  citrique  et  l'acide  oxalique  (i),  plus  probablement  à 
l'état  de  combinaison  instable  de  citroxalate  et  d'oxoxalate  de 
calcitim. 

On  a  une  autre  preuve  de  ce  fait  en  neutralisant  la  liqueur 
primitive  par  la  potasse  :  il  se  forme  alors,  peu  à  peu,  un  pré- 
cipité complexe,  riche  en  oxalate  octaédrique,  isolable  à  la 
manière  précédemment  indiquée.  Toutefois  le  sel  cristallisé  est 
ici  beaucoup  moins  abondant  que  dans  l'extrait  aqueux,  pour 
la  raison,    notamment,   que   la  solution    d'oxalate    de    calcium 

I.  D'après  Scheibler  (Zeitschr.  fiir  Chem.,  (2),  t.  I,  pag^e  62),  l'oxalate  de  cal- 
cium se  dissout  dans  le  suc  de  la  Betterave. 


2i6  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

dans  l'acide  citrique  ne  précipite  pas  après  neutralisation  par 
les  alcalis,  à  l'inverse  de  la  solution  oxalique  du  même  sel,  qui 
laisse  immédiatement  déposer  l'oxalate. 

4.  Reproduction  artificielle  de  l'oxalate  qziadratiqîie  pré- 
cédent. —  Il  est  facile,  artificiellement,  de  reproduire  l'oxalate 
de  calcium  octaédrique,  en  se  plaçant  dans  des  conditions  ana- 
logues à  celles  de  la  liqueur  première,  obtenue  par  macération 
des  graines  dans  l'eau.  Pour  cela,  il  suffit  de  traiter,  à  froid  ou 
à  une  douce  chaleur,  un  excès  d'oxalate  de  calcium  par  une 
solution  faiblement  acidulée  par  l'acide  oxalique  ou  l'acide 
citrique,  puis  d'évaporer  partiellement  quelques  centimètres 
cubes  de  la  liqueur  filtrée  :  les  octaèdres  du  sel  se  déposent 
peu  à  peu,  mais  sont  surtout  bien  développés  avec  la  solution 
citrique  d'oxalate. 

On  remarquera,  à  l'occasion  de  ces  faits,  que  les  formes 
monoclinique  et  quadratique  de  l'oxalate  de  calcium  ne  sont  pas 
déterminées  uniquement,  comme  on  le  pense  quelquefois,  la 
première  par  la  présence,  la  seconde  par  l'absence  de  corps 
gommeux  dans  les  cellules  qui  les  renferment  ;  car  l'extrait 
aqueux  des  graines,  qui  a  tout  à  fait  la  consistance  d'une 
gomme,  à  cause  de  la  forte  proportion  de  galactane  qu'il 
contient,  donne  non  pas  la  forme  monoclinique  à  une  seule 
molécule  d'eau,  mais  bien  la  forme  quadratique,  qui  en  a  trois. 

Les  proportions  d'acides  et  d'oxalate  en  présence  au  mo- 
ment de  la  précipitation,  la  rapidité  plus  ou  moins  grande  avec 
laquelle  s'effectue  la  cristallisation,  etc.,  jouent  certes  aussi  un 
rôle.  Il  est  reconnu,  par  exemple  (i),  que  lorsqu'on  traite  l'oxa- 
late de  calcium  en  excès  par  l'acide  chlorhydrique  ou  nitrique 
de  densité  inférieure  à  1,1,  l'oxalate  qui  se  dépose  après  con- 
centration de  la  solution  est  toujours  à  une  molécule  d'eau  ; 
quand  au  contraire  c'est  l'acide  qui  est  en  excès,  ce  sont  des  cris- 
taux prismatiques  à  trois  molécules  d'eau  qui  prennent  naissance. 

Il  est  probable  que,  dans  la  cellule  vivante,  la  production 
de  l'une  ou  l'autre  forme  admet  en  plus  d'un  cas  une  explication 
tirée  de  considérations  du  genre  de  celles  qui  précèdent. 

5.  Rôle  de  réserve  de  l'oxalate  de  calcium.  —  Pendant  la  ger- 
mination de  la  graine,  l'oxalate  de  calcium  dissous  est  détruit, 
consommé  par  la  plantule,  comme  l'aleurone  et  une  partie  du 
galactane  ;  selon  toute  apparence,  il  joue  donc  le  rôle  de  réserve 

I.  D'après  Lenssen  et  Souchay  (Ann.  der  Chemie  und  Pharm.). 


E.  Belzung.  —  Suf  l'oxalatc  de  calcium  à  l'état  dissous.  217 

nutritive,  au  même  titre  que  ces  derniers  principes.  En  effet, 
dans  aucun  de  mes  extraits  de  Légumineuses,  obtenus  avec 
le  suc  de  jeunes  plantules  après  environ  quinze  jours  de  ger- 
mination, je  n'ai  vu  se  constituer  de  cristaux  d'oxalate  de  cal- 
cium; seul,  un  extrait  de  Gesse  [Lathyrus  sativits)  m'a  pré- 
senté, mêlés  aux  cristaux  d'asparagine,  quelques  octaèdres  nets 
du  sel  en  question,  reste  de  la  provision  d'oxalate  que  contenait 
la  graine  intacte. 

L'oxalate  de  calcium  cristallisé  lui-même  ne  représente  pas 
strictement  un  produit  excrété,  quand  il  prend  naissance  dans 
des  éléments  qui  demeurent  vivants  ;  là  aussi  il  peut  être  consi- 
déré comme  un  aliment,  mais  un  aliment  perdu  pour  la  cellule 
en  raison  de  ce  que  les  acides  qu'elle  renferme  sont  d'ordinaire 
impuissants  à  le  dissoudre. 

A  plus  forte  raison,  l'oxalate  cristallisé  se  trouve-t-il  exclu 
de  toute  participation  aux  phénomènes  nutritifs  dans  les  cas  où 
la  précipitation  du  sel  est  liée  à  la  lignification  des  cellules 
correspondantes,  et  par  suite  à  la  dégénérescence  du  corps  pro- 
toplasmique,  comme  il  arrive  pour  la  couche  parcheminée  inté- 
rieure du  péricarpe  des  Papilionacées. 

Néanmoins,  dans  le  Liipimts  bttetis,  les  tablettes  d'oxalate 
que  renferme  le  parenchyme  des  cotylédons  disparaîtraient  en- 
tièrement, d'après  Kohi  (i),  pendant  la  germination.  Sur  ce 
point,  je  ne  puis  confirmer  entièrement  l'auteur,  n'ayant  jamais 
observé  qu'une  sorte  d'évidement  central  du  cristal,  mais  non 
une  dissolution  complète. 

Schimper  (2)  admet  aussi  la  possibilité  de  la  migration  de 
l'oxalate  de  calcium,  par  exemple  des  parties  vertes  des  feuilles 
panachées  ^Acer  dans  les  parties  blanches.  Cette  opinion  est 
formellement  rejetée  par  Wehmer  (3),  comme  fondée  sur  une 
interprétation  défectueuse  des  faits. 

Il  me  paraît  juste,  d'autre  part,  de  n'accepter  qu'avec  réserve 
l'opinion  de  Lœw  (4),  d'après  laquelle  l'acide  oxalique  libre, 
aussi  bien  du  reste  que  l'oxalate  neutre   de  potassium,  consti- 

1.  F. -G.  Kohi,   Anatontisch-physiologische    Unteysuchujtg  der  Kalksalse... 
in  der  Pflanse ;  Marburg-,  1889,  page  17g. 

2.  A.  F.  W.  Schimper,  Ueber  Katkoxalatbildung  in  den  Laubblàttern  ('Bot. 
Zeit.,  1888,  page  99). 

3.  C.  Wehmer,  Die  Oxalatabscheidung  im    Verlauf  der  Sprossentwick^- 
/««_^  z'i9«  Symphoricarpus  racemosa  L.  (Bot.  Zeit.,  1891.) 

4.  O.  Lœw,  Ueber  die  physiologischen  Fiinctionen  der  Calcium-  und  Ma- 
gnesiumsalse  in  Pflansettorgaitisfnus  (Flora,  1892). 


2i8  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

tuent  des  poisons  violents  pour  le  noyau  et  le  protoplasme, 
mais  que  ces  derniers  éléments  seraient  protégés,  dans  les  plan- 
tes, comme  les  Ritinex,  qui  renferment  ces  prétendus  principes 
toxiques  en  notable  quantité,  par  le  tonoplaste  des  vacuoles. 
En  effet,  dans  le  Liipiims  albtts,  dont  la  graine  est  si  riche  en 
acide  oxalique,  le  protoplasme  consiste  uniquement  en  un 
réseau  de  bandelettes  ou  de  lamelles  protoplasmiques,  avec 
granulations  fondamentales  incluses,  mais  sans  qu'il  soit  possi- 
ble de  discerner  de  membrane  spéciale,  intermédiaire  entre  le 
suc  des  vacuoles  et  la  substance  même  du  protoplasme.  J'admets 
donc  que  l'acide  oxalique  libre  de  cette  plante ,  de  même  que 
les  autres  substances  dissoutes  dans  le  suc  cellulaire,  se  trou- 
vent directement  au  contact  du  protoplasme. 

Qu'on  remarque  bien,  d'autre  part,  que  cet  acide,  considéré 
sous  forme  d'oxalate  de  potassium,  si  toxique  d'après  l'auteur 
précité  pour  les  Phanérogames  et  les  Algues  (Spïrogyra^...), 
est  absolument  inoffensif  pour  les  Champignons  inférieurs  :  la 
nocivité  est  donc  toute  relative. 

RÉSUMÉ  ET  CONCLUSION. 

Trois  faits  ressortent  du  précédent  exposé. 

1.  —  En  premier  lieu,  indépendamment  de  l'oxalate  de  cal- 
cium figuré,  cristallisé  d'une  part,  grenu  d'autre  part,  il  y  a  lieu 
de  distinguer,  dans  la  cellule  vivante,  la  dissolution  du  même 
sel  dans  les  acides  libres  du  suc  cellulaire,  ou  plus  exactement 
sa  combinaison  instable  avec  ces  derniers,  sous  forme  d'oxalates 
acides  facilement  dédoublables,  savoir,  dans  l'exemple  envi- 
sagé ici,  le  citroxalate  et  Xoxoxalate  de  calcium. 

2.  — En  second  lieu,  l'oxalate  de  calcium  est  apte  à  jouer 
le  rôle  de  réserve  nutritive. 

3.  —  Le  sel  cristallisé  peut  revêtir  la  forme  quadratique 
(octaèdre  à  base  carrée),  aussi  bien  dans  un  milieu  de  consis- 
tance gommeuse  que  dans  un  milieu  purement  aqueux. 

L'oxalate  de  calcium  pouvant  exister  exclusivement  à  l'état 
dissous,  et  en  quantité  très  notable,  on  voit  qu'il  ne  suffît  pas 
de  constater  la  présence  de  cristaux  dans  une  espèce  et  leur 
absence  dans  une  autre  pour  affirmer  que  cette  dernière  manque 
totalement  d'oxalate  de  calcium.  Tel  est  précisément  le  cas  pour 
le  Lttpimis  htietis  et  le  Liipinus  albtis,  la  première  de  ces 
espèces  étant  pourvue  d'oxalate  cristallisé  dans  ses  cotylédons. 


N.  Patouillard.  —  Quelques  espèces  ttouvelles  de  Champignons.         219 

la  seconde  renfermant  uniquement,  dans  ces  mêmes  organes,  le 
sel  à  l'état  dissous. 

Cette  différence  tient-elle,  pour  une  part  au  moins,  à  une 
plus  grande  proportion  d'acides  libres  dans  la  plante  sans  cris- 
taux, cela  est  probable  ;  mais  il  est  bien  difficile  de  comparer 
entre  elles  les  quantités  d'acides  libres  de  deux  plantes  d'espèce 
différente,  ces  dernières  constituant  deux  entités  irréductibles. 

Remarquons  encore  que  l'une  comme  l'autre  des  deux 
plantes  précitées  renferme  des  cristaux  dans  la  couche  fibreuse 
interne  du  péricarpe  mûr.  Mais  en  ce  point  la  précipitation  de 
l'oxalate  est  liée  à  la  lignification  des  membranes,  et  sa  forma- 
tion est  dominée,  motivée,  par  la  résorption  lente  du  contenu 
cellulaire  ;  on  a  affaire  là,  en  d'autres  termes,  à  un  produit 
d'inanition  cellulaire,  et  non  à  un  principe  élaboré  par  des 
éléments  qui  ultérieurement  participent  encore  de  la  vie  normale. 


t  *  1 


QUELQUES    ESPECES    NOUVELLES    DE    CHAMPIGNONS 

DU   NORD   DE  L'AFRIQUE 

{Suite.) 

Par    M.    N.    PATOUILLARD. 

Montag-nites  tenuis.  —  Chapeau  grisâtre,  cylindracé, 
sinueux,  tronqué  en  dessus,  peu  ou  pas  étalé,  large  de  12  mil- 
lim.,  haut  de  8-10.  Lames  serrées,  inégales,  noires,  réunies  par 
le  dos  à  l'aide  d'une  membrane  extrêmement  mince.  Spores 
ovoïdes,  noirâtres  ou  violacées,  7-8X4-5  H--  Stipe  blanchâtre, 
écailleux,  strié,  atténué  de  bas  en  haut,  grêle  (4-5  millim.  de 
largeur,  sur  6-7  centim.  de  hauteur),  terminé  inférieurement  par 
un  petit  cordon  radiciforme. 

Dans  le  sable  aux  environs  de  Gabès. 

Espèce  naine,  voisine  du  M.  Haussknechtï,  dont  elle  diffère 
par  des  spores  un  peu  plus  grandes  et  un  aspect  tout  autre. 

Polyporus  rhizophilus.  —  Chapeau  orbiculaire,  entier 
ou  sinueux,  charnu-coriace,  blanchâtre,  mince,  large  de 
2-3  centim.,  lisse,  glabre,  non  cilié  à  la  marge;  trame  blanche, 
épaisse  de  2-3  millim.  Hyméniura  blanc,  à  pores  entiers, 
moyens,  anguleux,  très  irréguliers,  à  cloisons  minces  et  molles; 
tubes  courts  (i  millim.),  veinés  et  blancs;  cystides  nuls;  spores 
ovoïdes-fusiformes,  lisses,  incolores  (10-12X4  p).  vStipe  central 
ou  excentrique,  long  de  i  à  3  cent.,  plein,   épais  de  6  millim. 


220  JOURNAL  DE   BOTANIQUE 

environ,  lisse,  glabre,  blanc  au  sommet,  brun  ou  enfumé  à  la 
base,  émergeant  d'une  longue  racine,  épaisse,  incrustée  de 
sable. 

Commun  sur  les  souches  de  Graminées  vivantes,  sur  les  hauts 
plateaux  entre  Tebessa  et  Bou  Chebka. 

Espèce  voisine  du  Pol.  elegans,  dont  les  pores  ont  l'aspect 
de  ceux  du  Pol.  biennis.  Elle  paraît  également  se  rapprocher  du 
Pol.  naims  Dur.  et  Mtg. 

Poria  crocata.  —  Réceptacle  facilement  séparable  du  sup- 
port, entièrement  résupiné,  largement  étalé,  10-20  centim.  de 
long,  entouré  d'une  membrane  coriace,  parcheminée,  mince, 
nue,  très  glabre,  plane  ou  crispée,  large  de  1/2  à  i  cent.  Pores 
d'abord  blanchâtres,  puis  safranés,  roux,  anguleux,  petits,  à 
cloisons  minces  et  lacérées;  tubes  longs  de  i  cent,  environ  dans 
la  partie  centrale,  beaucoup  plus  courts  vers  la  périphérie. 
Trame  nulle. 

El  Feidja  (Tunisie),  sur  les  troncs  pourris  de  Querczis  Mir- 
becki'ï. 

Typhula  Asphodeli.  —  Epars  ;  clavule  elliptique  ou  cylin- 
dracée,  obtuse  au  sommet,  blanche,  petite;  stipe  grêle,  à  peu 
près  glabre,  blanc  devenant  roussâtre  inférieurement,  naissant 
d'un  sclérote  aplati,  brun,  très  petit,  caché  sous  l'épiderme  du 
support.  Spores  ovoïdes,  incolores  (5-7X3  p). 

Sur  les  feuilles  pourries  des  Asphodèles.  El  Feidja  (Tunisie). 
Espèce  voisine  du  T.  gyraiis. 

Pistillaria  Gytisi.  —  Stipe  glabre,  grêle,  cylindrique, 
droit  ou  flexueux;  clavule  de  forme  très  variable,  globuleuse, 
ovoïde,  spathulée  et  comprimée  latéralement  ou  tronquée  au 
sommet  qui  est  plan  ou  creusé  en  cupule.  Spores  incolores, 
lisses,  ovoïdes  (10X5  H-))  sclérote  nul.  Tissu  blanc  et  fibreux. 

Plante  entièrement  blanche,  mesurant  335  millim.  de  hau- 
teur, croissant  en  troupes  peu  serrées  sur  les  rameaux  morts  de 
Cytïsus  triflovîLS  à  El  Feidja  (Tunisie). 

Asterostroma  Gaillardii.  —  Réceptacle  résupiné,  flo- 
conneux, arachnoïde,  très  ténu,  blanc  puis  ocracé,  marginé  de 
blanc  ou  entouré  de  petits  cordons  rhizomorphoïdes  tomenteux, 
roussâtres.  Spores  globuleuses  (8  i-^),  hyalines,  échinulées.  Cys- 
tides  stromatiques  nombreux,  étoiles,  fauves,  à  rayons  simples 
ou  fourchus,  aigus,  atteignant  jusqu'à  75  p-  de  longueur. 

Bou  Chebka,  sur  le  bois  dénudé  du  Pin  d'Alep. 


E.  Malinvaud.  —  Réponse  att  nouvel  article  de  M.  Rouy.  221 

Espèce  proche  de  \A.  cervz'co/or  qui  en  diffère  par  ses  spores 
et  sa  coloration. 

Tomentella  suberis.  —  Résupiné,  membraneux-flocon- 
neux, largement  étalé,  jaune  ocre  puis  café  au  lait,  d'abord  en- 
touré d'une  marge  blanche,  puis  nu.  Hyménium  couvert  de  petites 
papilles  granuliformes  très  serrées.  Basides  tétraspores  ;  cystides 
nuls;  spores  brunes,  globuleuses-anguleuses,  échinulées(7-io  ij.). 

El  Feidja.  Sur  du  liège  brûlé. 

Espèce  voisine  du  Corticnim  geophilitvi  Dur.  et  Mtg.  qui  est 
également  une  espèce  du  genre  Tomentella  et  qui  a  des  spores 
brunes  et  anguleuses. 

Tomentella  lateritia.  —  Très  ténu,  résupiné,  largement 
étalé,  tomenteux,  non  granuleux,  rouge  brique;  hyphes  hya- 
lines, incrustées  d'une  matière  brillante,  rouge.  Spores  hyalines 
puis  brunâtres  pâles,  globuleuses-anguleuses,  échinulées  (6-8  [j-). 

El  Feidja.  Sur  le  bois  brûlé  du  Qtierais  Stiber,  avec  l'es- 
pèce suivante  sur  laquelle  elle  est  vraisemblablement  parasite. 

Hypochnus  long-isporus.  —  Très  ténu,  mucédinéen, 
étalé,  blanchâtre.  Hyphes  hyalines,  septées,  à  boucles,  2-3  [j^  de 
largeur;  basides  en  touffes,  cylindracées,  à  2-4  stérigmates; 
cystides  en  forme  de  soies  cylindriques,  rugueuses,  incolores, 
mesurant  50-60  p-  de  longueur  sur  3-4  p.  de  largeur.  Spores  allon- 
gées, hyalines,  droites  ou  courbées,  atténuées  aux  deux  extré- 
mités (13X3  H-). 

El  Feidja.  Sur  le  bois  brûlé  du  Qîcerctis  Suber. 

Exidia  Benieri.  —  Réceptacle  étalé,  mince,  orbiculaire  ou 
elliptique,  soudé  au  support  par  toute  sa  face  inférieure.  Hymé- 
nium plissé-cérébriforme,  alvéolé,  ou  lisse,  brun  ;  marge 
appliquée,  ne  se  soulevant  pas.  Basides  ovoïdes  (17-20X13  1-^), 
à  1-2  cloisons  verticales;  stérigmates  très  allongés.  Spores  hya- 
lines, courbées  (14-16X6-5  \i). 

vSur  l'écorce  du  Lauriis  nobilis.  El  Feidja. 

RÉPONSE  AU  NOUVEL  ARTICLE  DE  M.  ROUY  (0 

Par  M.  Ernest  MALINVAUD. 

Impuissant  à  justifier  ses  innovations  de  nomenclature,  M.  Rouy, 
à  propos  de  Barbarea  et  Matthiola,  rappelle  à  la  rescousse  le  trop 
fameux  Myosotis  bracteata  d'Argelès,  naguère,  grâces  à  lui,  si  vive- 

I.  Voy.  Xg  Journal  de  Botanique,  numéro  du  i"' juin  1894,  pp.  208  a  212. 


222  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

ment  discuté  et  agité  (i).  Il  est  vrai  que  cette  exhumation  inattendue  a 
pour  but  de  produire  sur  nous  des  effets  terrifiants,  en  mettant  au  grand 
jour  d'une  publicité  vengeresse  notre  insigne  mauvaise  foi. 

C'est  le  cas  de  citer  l'adage  :  Les  extrêmes  se  touchent^  car  ici  le 
comique  confine  au  tragique  et  finit  heureusement  par  l'effacer. 

Le  passage  établissant  notre  perfidie  et  qui  doit  nous  couvrir  de 
confusion  est  emprunté  très  fidèlement,  nous  le  reconnaissons,  au 
Bulletin  de  la  Société  botanique  de  France,  volume  XXXVIII  (1891), 
page  380,  lignes  27  à  29,  où  l'on  peut  lire  :  «  M.  Malinvaud,  au  sujet 
«  du  Myosotis  sparsijlora  dont  M.  Rouy  avait  cru  devoir  rapprocher 
«  son  Myosotis  bracteata,  rappelle  qu'il  s'en  éloigne,  ainsi  que  de  tous 
«  les  autres  Myosotis  de  la  flore  française,  etc.  » 

M.  Rouy  ajoute  :  «  Ce  passage  laisse  bien  supposer,  n'est-ce  pas, 
«  ce  qui  est  U7i  peu  j^isible  éta?zt  do7iiié  vies  études  sur  les  Phanérogames 
«  européetmes  depuis  vingt-six  ans  et  l'importance  de  mon  herbier  e7t 
«  plantes  européetines,  que  j'avais  A  un  moment  quelconque  placé 
«  mon  Myosotis  bracteata  à  côté  du  M.  sparsiflora...  ab  7cno  disce 
«  omt7es.  ï 

Sans  aucun  doute,  hélas  !  nous  avons  attribué  à  notre  honorable 
confrère  l'idée  du  rapprochement,  assurément  peu  rationnel,  qu'il 
repousse  aujourd'hui  en  termes  indignés.  Mais  nous  avons  eu  un 
complice,  ou  plutôt  un  inspirateur,  que  nous  sommes  obligé  de  dénon- 
cer pour  atténuer  autant  que  possible  notre  responsabilité  dans  cette 
grave  affaire.  Voici,  en  effet,  comment  s'exprimait,  le  12  juin  1S91, 
l'auteur  d'une  remarquable  communication  faite  dans  la  séance  de  ce 
jour  à  la  Société  botanique,  et  publiée  dans  le  Bulletin  correspondant  : 

«  Le  Myosotis  bracteata  (sect.  Gymtiomyosotis  A.  DC),  disait  ce 
«  savant  botaniste,  doit  donc  prefidre  place  dans  la  nomefzclature  des 
t  espèces  européetîties,  entre  les  Myosotis  speluncicola  Schott  et  Ky 
<  (sect.  Eumyosotis  A.  DC),  et  M.  sparsiflora  Mik.  (sect.  Stro- 
€  phiostoma  Endl.)  (2).  » 

Or  quel  est  l'auteur,  sûr  de  son  fait,  qui  burinait  dans  ce  style  lapi- 
daire, en  juin  1891,  un  jugement  aujourd'hui  irrévérencieusement 
qualifié  de  risible  par  notre  peu  indulgent  confrère  ? 

L'article  dont  nous  venons  de  reproduire  mot  pour  mot  le  dernier 
paragraphe  est  de  M.  Georges  Rouy! 

Nous  n'avions  donc   rien  inventé,   et   M.  Rouy  nous   permettra 

1.  Voy.  Bïill.  Soc.  bot.  de  France,  vol.  XXXVIII  (1891),  pp.  265  à  268,  327  à 

332,  374  à  381- 

2.  Voy.  Bull.  Soc.  bot.  de  France,  vol.  XXXVIII  (1891),  p.  265.  —  C'était  sans 
contredit  une  erreur  inexplicable,  comme  l'a  reconnu  tardivement  M.  Rouy,  de 
rapprocher  ledit  Myosotis  bracteata  du  M.  sparsiflora,  mais  il  était  peut-être 
encore  plus  inconcevable  de  le  placer  dans  la  section  Gyriinomyosotis  DC,  ainsi 
que  l'a  fort  bien  montré  M.  Franchet  dans  une  lumineuse  discussion  [toc.  cit., 
pp.  329-330)- 


E.  Malinvaud.  —  Réponse  au  nouvel  article  de  AI.  Rouy.  223 

d'ajouter  incidemment  que  cette  pénible  disgrâce  ne  lui  serait  pas  arri- 
vée si,  au  lieu  de  décrire  avec  des  documents  incomplets  et  de  bapti- 
ser hâtivement,  sans  y  être  autorisé,  une  plante  dont  on  lui  avait  sim- 
plement communiqué  quelques  échantillons,  il  avait  respecté  le 
privilège  de  M.  Godet,  qui  l'avait  découverte,  en  laissant  à  ce  zélé 
confrère  le  temps  de  l'étudier  sur  les  nombreux  exemplaires  de  sa 
récolte  et  la  satisfaction  légitime  de  lui  donner  un  nom. 

Nous  pourrions  dire  à  notre  tour  :  Ab  u?io  disce  omnes,  mais  pour- 
suivons. 

A  propos  d'une  allusion  que  nous  avions  faite  aux  clés  analytiques 
des  Flores  de  De  CandoUe  et  Duby  :  «  J'ai  sous  les  yeux,  dit  M.  Rouy, 
î  la  Flore  de  De  Candolle  et  le  Bolatiicon  de  Duby,  et  je  n'y  vois  nulle- 
<i  ment  les  clés  si  avantageuses  qui  manquent  dans  notre  P'iore...  La 
Œ  Flore  de  De  Candolle  ne  présente,  à  dire  vrai,  presque  aucune  clé.  > 

Nous  avons  donc  avancé  «  comme  faits  précis  des  choses  peu 
«  commodes  à  trouver...  011  sont  donc  ces  fameuses  clés...,  etc.  i 

Après  cela,  ce  nous  semble,  il  n'y  a  plus,  suivant  la  locution  vul- 
gaire, qu'à  tirer  l'échelle.  C'est  à  faire  oublier  jusqu'aux  »  omissions 
«  incroyables,  involontaires  nous  aimons  à  l'espérer...  »  [sic].^  que 
nous  reprochait  la  fameuse  circulaire.  Tout  le  monde  sait,  en  effet, 
que  l'illustre  Lamarck  a  donné  les  premiers  exemples,  dans  sa  Flore 
fra?içaise,  de  l'emploi  des  clés  dichotomiques,  soigneusement  conser- 
vées dans  la  troisième  édition  à  laquelle  A. -P.  de  Candolle  a  attaché 
son  nom  (i).  L'ingénieuse  méthode  analytique  qu'on  doit  à  Lamarck 
est  définie  dans  les  écoles,  et  le  botaniste  français  le  plus  novice,  à 
défaut  d'une  érudition  consommée  concernant  la  littérature  botanique 
autrichienne,  que  M.  Rouy  affirme  connaître  par  le  menu,  en  sait  assez 
long  sur  celle  de  son  pays  pour  soupçonner  l'existence  de  clés  avan- 
tageuses dans  la  Flore  française  de  De  Candolle.  Il  faut  croire  que  le 
volume  qui  les  renferme  manque  dans  la  bibliothèque  de  notre  confrère. 

M.  Rouy,  au  lieu  de  s'ériger,  avec  le  succès  que  nous  venons  de 
constater,  en  censeur  de  nos  procédés  de  discussion,  ferait  plus  sage- 
ment peut-être  de  perfectionner  les  siens,  où  parfois  on  découvre  un 
peu  trop  d'habileté.  Usant  d'une  tactique  fort  ancienne,  qui  est  toujours 
une  malice  cousue  de  fil  blanc,  il  nous  prête  libéralement  une  forte 
bévue  pour  s'offrir  la  douceur  de  la  relever.  Où  trouve-t-il  que  nous 
avons  attribué  à  Bauhin  l'invention  du  terme  Barbarea  ?  C'est  Linné 

I.  Le  développement  des  clés  analytiques,  qui  conduisent  à  la  détermination 
des  g'enres  et  des  espèces,  remplissent  388  pages  du  tome  V  de  cette  édition. 
Quant  au  Botanicon  de  Duby,  il  se  termine  par  un  «  Ordinum  g-enerumque  clavis 
analytica  »  de  58  pages.  On  conçoit  difficilement  aujourd'hui  une  Flore  de 
France  dépourvue  de  semblables  clés,  qui  devraient  toujours  être  placées  au 
commencement  de  l'ouvrage,  surtout  lorsque  celui-ci  est  publié  en  nombreux  fas- 
cicules successifs  dont  le  dernier  doit  se  faire  attendre  pendant  plusieurs  années. 
Enfin,  mieux  vaut  tard  que  jamais  ! 


224  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

qui  l'a  introduit  dans  la  nomenclature  binaire  avec  son  Erysimum 
Barbarea,  citant  comme  synonyme  de  cette  espèce  r«  Eruca  lutea 
latifolia  s.  Barbarea  i  du  Pùiax^  et  empruntant  ainsi  à  l'ouvrage  de 
Bauhin  ce  nom  spécifique  (écrit  avec  un  e)  ;  nous  n'avons  pas  dit  autre 
chose,  et  il  n'y  avait  pas  lieu  de  remonter  plus  haut  dans  le  cours  des 
âges,  en  mentionnant,  à  ce  propos,  de  nombreux  auteurs,  que  Linné, 
avec  intention  sans  doute,  a  passés  sous  silence.  Au  surplus,  dans  les 
plus  antiques  prélinnéens,  le  mot  Barbarea,  quelles  que  soient  ses 
applications  et  son  origine,  est  écrit  avec  un  ^,  et  M.  Rouy, 
absorbé  par  la  querelle  singulière  qu'il  nous  suscite,  ne  s'aperçoit 
pas  qu'en  énumérant  avec  tant  de  complaisance  les  quartiers  de 
noblesse  de  cette  orthographe  traditionnelle,  il  en  établit  à  son 
insu  la  légitimité. 

Les  laborieuses  investigations  de  notre  confrère,  à  la  recherche  des 
points  faibles  de  notre  érudition,  nous  invitaient  à  user  à  son  égard 
d'une  sollicitude  analogue,  et  la  circulaire,  désormais  célèbre,  cause 
première  de  ce  débat,  nous  fournit  plus  d'une  occasion  de  la  lui  témoi- 
gner. Un  exemple  suffira.  Le  rédacteur  de  ce  morceau  scientifique 
attribue  à  Johann  Beckmann  la  création  du  genre  Barbarea  (1801), 
dont  on  ferait  injustement  honneur  à  R.  Brown,  et,  dans  l'article  au- 

r 

quel  nous  répondons,  ce  déni  de  justice  est  encore  signalé.  Emu  par 
une  telle  iniquité,  et  désireux  de  nous  associer  à  une  éclatante  répara- 
tion, nous  avons  cherché,  dans  le  Lexicon  boiafiicicm  de  J.  Beckmann 
(Gottingue  1801),  ouvrage  peu  connu  en  France,  le  passage  établissant 
les  droits  méconnus  de  cet  auteur,  et  nous  y  avons  lu  : 

Barbarea  (Erysimum  et  Sisymbrmm)^  i.  e.  Herba  sanctae  Barbarae, 
nostratibus  Barbarakratii. 

Et  c'est  tout  !  L'auteur,  ne  s'occupant  que  d'étymologies,  a  voulu 
expliquer  à  sa  manière  celle  d'un  nom  spécifique  qu'il  trouvait  dans  la 
nomenclature  des  Erysimum  et  des  Sisymbrium.  Est-ce  là  créer  un 
genre  ?  Où  en  est  la  définition  ?  M.  Rouy,  probablement,  et  c'est  là  son 
excuse,  n'a  jamais  eu  sous  les  yeux  le  texte  original  ci-dessus,  et  cette 
fâcheuse  aventure  l'engagera  sans  doute  à  se  servir  désormais  plus 
discrètement  de  l'érudition  de  seconde  main. 

Conclusion  : 

Que  reste- t-il  maintenant,  quant  ^wk.  faits  précis,  des  aménités  peu 
académiques  auxquelles  nous  venons  de  répondre.  Ne  voulant  pas 
pousser  plus  loin  une  trop  facile  victoire,  nous  ne  renverrons  pas  à  notre 
honorable  contradicteur  le  reproche  de  légèreté  dont  il  nous  a  comblé. 
Ce  serait,  après  les  détails  qui  précèdent,  d'une  trop  cruelle  ironie  : 
nous  préférons  garder  pour  nous  ce  compliment. 

Le  Gérant  :  Louis  Moeot. 


Paris.  —J.  Mersch,  imp.,  4'",  Av.  deChàtillon, 


8"  ANNEE.  N"  13.  1"  JUILLET  1894. 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Directeur:  M.  Louis  MOROT. 


LES    CYPRIPEDIUM 

DE  L'ASIE  CENTRALE  ET  DE  LASIE  ORIENTALE 

Par  A.  FRANCHET. 

Les  espèces  du  genre  CypripedÙLui  (i)  ont  été  assez  heu- 
reusement réparties  en  séries  naturelles  d'après  la  forme,  la 
consistance  et  la  disposition  des  feuilles.  Cette  classification  a 
le  mérite  réel  de  correspondre,  d'autre  part,  à  une  distribution 
géographique  nettement  déterminée  ;  il  est  donc  permis  de 
croire  qu'on  se  saurait  guère  en  indiquer  une  plus  pratique, 
fùt-elle  basée  sur  des  caractères  pris  parmi  ceux  que  l'on  con- 
sidère comme  étant  d'un  ordre  plus  élevé. 

MM.  Bentham  et  Hooker  adoptant,  en  la  modifiant  un  peu, 
la  classification  établie  par  Lindley  dans  le  Gênera  and  Specïes 
of  Ochidaceous  plants ,  disposent  en  trois  séries  tous  les  Cypri- 
Pedïujn  qu'ils  ont  connus  et  qui,  tous,  présentent  une  bractée 
sous  la  fleur. 

I.  On  a  beaucoup  disserté,  et  l'on  dissertera  probablement  encore,  sur  l'op- 
portunité de  modifier  en  Cypripedilon  le  nom  linnéen  Cypripedium.  Pour  que 
ce  changement  s'imposât,  il  faudrait  qu'il  y  eût  nécessité  absolue,  c'est-à-dire  que 
Linné  eût  attribué  un  sens  évidemment  faux  aux  mots  grecs  dont  il  a  formé  sa 
dénomination  Cypripedium ;  que  le  mot  TtéSiov  n'eût  pas  d'autre  acception  que 
celle  de  plaine,  comme  on  l'a  dit  récemment,  sans  doute  pour  n'avoir  pas  tenu 
compte  de  l'accentuation  (ttéSiov,  iréû-^,  entrave  du  pied;  tïeSlov,  plaine).  Mais 
il  suffit  d'ouvrir  un  dictionnaire  pour  se  convaincre  qu'il  n'en  est  point  ainsi  et 
que  les  facteurs  étymologiques  peuvent  être  acceptés  tels  que  les  a  donnés  Linné. 
D'ailleurs  en  substituant  iréSilov  à  Tiéôiov  ou  à  TtoS'.ov,  il  ne  semble  pas  qu'on 
atteigne  le  but  proposé.  Pas  plus  que  ttoSlov  (petit  pied),  aussi  bien  que-TUsSiov 
et  7T:£à-q  (entraves  du  pied),  le  mot  tteSiIov  (semelle  ou  sandale)  ne  peut  signifier 
soulier,  brodequin,  qu'à  la  condition  de  donner  une  extension  particulière  au 
sens;  les  dictionnaires  classiques  sont  formels  sur  ce  point.  Quel  avantage  pré- 
sente alors  cette  modification  de  Cypripedium  en  Cypripedilon?  C'est  substituer 
à  un  facteur  étymologique  discutable,  si  on  le  prend  dans  son  acception  stricte, 
un  autre  facteur  discutable  au  même  titre. 

Haller,  que  ce  nom  de  Cypripedium  choquait  évidemment,  préférait  l'ancienne 
dénomination  Calceolus  et  cela,  dit-il,  parce  qu'il  n'est  pas  convenable  qu'une 
déesse  soit  chaussée  de  sabots  :  «  Nomen  Calceolus  melius  quam  illud  a  Cypride 
sumptum.  Laèellum  ligneum  calceum  refert,  Dea  indignum.  »  (Haller,  Icônes, 
P-  53)- 


226  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

1.  Foltosae.  —  Les  espèces  de  cette  série  ont  des  feuilles 
papyracées  et  qui  dérivent  d'une  forme  ovale  ou  lancéolée  ;  ces 
feuilles  sont  toujours  au  nombre  de  deux  sur  la  tige,  —  Plantes 
appartenant  aux  plaines  des  régions  froides,  ou  aux  montagnes 
des  régions  tempérées  de  l'hémisphère  boréal. 

2.  Diphyllse.  —  Comprenant  un  petit  nombre  d'espèces 
dont  les  feuilles,  papyracées  ou  membraneuses,  rentrent  dans  le 
type  de  celles  de  la  série  Foîiosœ,  mais  qui  n'existent  jamais 
qu'au  nombre  de  deux  sur  la  tige.  La  distribution  géographique 
est  la  même  que  dans  la  série  précédente. 

3.  Coriaceas.  —  Dans  cette  série,  les  feuilles,  assez  nom- 
breuses, sont  toutes  rapprochées  à  la  base  de  la  tige;  leur  con- 
sistance est  coriace,  charnue  ;  elles  sont  étroites,  obtuses, 
presque  loriformes.  —  Aucune  espèce  n'a  été  citée  en  dehors  de 
l'Asie  tropicale  et  de  l'Archipel  malais,  jusqu'à  Bornéo. 

De  nouveaux  types  fournis  par  des  investigations  faites 
surtout  dans  l'Asie  centrale  permettent  d'ajouter  une  quatrième 
série,  établissant,  sous  certains  rapports,  le  passage  entre  les 
Dî'phyllœ  et  les  Coriaces. 

4.  Niidiflorœ.  —  Tige  ne  portant  que  deux  feuilles  de  même 
consistance  et  de  même  forme  que  celles  des  espèces  des  deux 
premières  séries  ;  pas  de  bractée  sous  la  fleur. 

D'autre  part  en  tenant  compte  de  formes  spéciales  nouvel- 
lement découvertes,  et  en  excluant  la  série  des  Coriaceae  qui 
est  exclusivement  tropicale,  comme  je  l'ai  dit  plus  haut,  et  que 
M.  E.  Pfitzer  propose  d'élever  au  rang  de  genre  sous  le  nom  de 
Paphî'opediliim  (i),  on  peut  disposer,  ainsi  qu'il  suit,  tous  les 
Cypripedïiim  connus  de  l'Asie  centrale  et  orientale  et,  j'ajou- 
terai même,  tous  ceux  de  l'Amérique  septentrionale. 

A.  —  Bracteat^. 
Bractea  ad  basin  florum  foliacea. 

Séries  L  Foliosae.  —  Folia  evoluta  3-8  secus  caulem. 

a.  Sepala  lateralia  ad  apicem  usque  coadunata  (2). 

C.  httetim  Franch.  —  Chine  occidentale. 

h.  Sepala  lateralia  sub  labello  in  unum  semibifidum   vel 
bicuspidatum  coadunata.  —  Calceolarïa. 

1.  Botan.  Jahrbûch.  XIX  p.  40,  et  Pflansenfam.  II.  6,  p.  84,  2. 

2.  Species  americana  :  C.  spectabile  Sw. 


A.  Franchet.  —  Les  Cypripedium  d'Asie.  211 

f  Staminodium  lutescens  vel  rarius  albidum  (i). 

C.   Calceohis  L.  —  Europe  ;  Sibérie. 

C.  cordi'geruju  Don.  —  Himalaya. 

C.  chïnense  Franch.  —  Chine  occidentale. 

C .  yiumanense  Franch.  —  Chine  occidentale. 

C.  fasci'olatimi  Franch.  —  Chine  occidentale. 

j-j-  Staminodium  intense  vel  pallide  purpurascens. 

C.  fnacranthum  Sw.  —  Europe  orientale  ;  Sibérie  ;  Chine  sep- 
tentrionale. 

C.  Ininalaîciivi  Rolfe.  —  Himalaya  ;  Thibet   oriental  ;  Chine 

occidentale. 

C.  thibetiaim  King-.  —  Thibet  oriental  ;  Chine  occidentale. 

C.  corrugaiiun  Franch.  —  Chine  occidentale. 

c.  sepala  lateralia  e  basi  soluta.  —  Arietinia  (2). 

C.  arielimnn  Rob.  Brown.  —  Amérique  septentrionale  ;  Chine 

occidentale. 

Séries  II.  Diphyllse.  —  Folia  evoluta  tantum  duo. 

a.  Folia  multinervia,  nervis  parallelis. 

f  f'olia  ovata  vel  ovato-lanceolata  (3). 

C,  gîittatum  Sw.  —  Europe  orientale  ;  Sibérie  ;  Chine  septen- 
trionale et  occidentale  ;  Sachalin  ; 
Kurilles  ;  Canada  occidental. 

fj  Folia  flabelliformia  vel  ovato-suborbiculata,  longitu- 
dinaliter  plicata. 

C.  japonictmi  Thunb.  — Japon  ;  Chine  occidentale. 
C,  elegans  Reichb.  —  Himalaya. 

b.  Folia  trinervia,  inter  nervos  eleganter  reticulata,  cor- 
diformia. 

C.  debi'le^chb.  —  Japon. 

1.  Species  americanse  :  C.  Irapeanum  Llave;  fasserinunt  Richards.;  mon- 
tanum  Dou^l.  ;  occidentale  Wats.  ;  californicum  A.  Gray;  candidum  Muhl.  ; 
fiibescens  Willd.  ;  parviflorum  Salisb. 

2.  Species  etiam  americana. 

3.  Species  americanas  :  C.  acaule  Ait.  ;  C.  fasciculaitim  Kell. 


228  JOURNAL  DFÎ  BOTANIQUE 

B.  —  Ebracteat^. 
Bractea  sub  floribus  nulla. 

Séries  III.  Nudiflorse. 

a.  Labellum  subglobosum  ;  flores  parvi. 
C.  imcrantJmm  Franch,  —  Chine  occidentale. 

b.  Labellum  naviculare,   trigonum,  verrucis  elevatis  facie 
superna  conspersum. 

C.  inargariiaceîini  Franch.  —  Chine  occidentale. 
C.  I^ar£'eszi  Franch.  —  Chine  occidentale. 

I.  Gypripedium  luteum  Franch.,  Arch.  dii  Mus.,  sér.  2, 
vol.  X,  p.  88  ;  BîlU.  de  la  Soc.  phïloui.  de  Paris,  sér.  7, 
vol.  XII,  p.  139. 

Hab.  —  La  Chine  occidentale  :  principauté  de  Moupin,  sur 
les  montagnes  découvertes  (Arni.  David);  prov.  du  Yunnan, 
sur  les  rocailles  calcaires,  au  col  de  Hee-chan-men,  ait. 
3000  m.  ;  fl.  8  juin  1888  (Delavay,  n"  3479);  Lankong  dans 
les  bois  de  Yang-in-chan  ;  fl.  7  juin  1886  (id.,  n°  2082)  ;  Kong- 
chan(id.,  n°  378)  ;  Su-tchuen  occid.,àTa-tsien-lou  (Prince  Henri 
d'Orléans  et  R.  P.  Soulié,  n°  576)  ;  Su-tchuen  orient,,  mon- 
tagnes du  district  de  Tchen-kéou-tin  (Farges,  n°  134  bis). 

La  tige  est  toujours  velue  ;  les  feuilles  également  espacées  sont  au 
nombre  de  4  à  5,  ovales  ou  ovales  lancéolées,  acuminées,  couvertes 
de  petites  papilles  raides,  surtout  en  dessous  sur  les  nervures.  Les 
fleurs  sont  jaunes,  parsemées  de  petites  macules  pourpres,  d'après 
M.  Armand  David;  M.  Delavay  dit  que  le  labelle  est  jaune  et  présente 
quelquefois  des  ponctuations  d'un  pourpre  brun;  il  ajoute  que  le 
sépale  supérieur  et  les  deux  pétales  latéraux  sont  striés  de  jaune  et  de 
pourpre  brun  ;  le  sépale  inférieur  est  d'un  jaune  verdâtre.  L'orifice  du 
labelle  est  transversalement  ovale,  petit  et  bordé  d'une  oreillette  inem- 
braneuse  très  élevée,  arrondie  ;  le  staminode  est  petit,  purpurin,  orbi- 
culaire,  quelquefois  un  peu  plus  large  que  long  ;  le  fruit  mûr  est  obo- 
vale  ou  obovale  oblong. 

Dans  la  plante  de  Moupine,  originairement  décrite,  les  pétales 
latéraux  sont  largement  ovales,  très  obtus  et  semblables  au  sépale 
supérieur;  le  sépale  inférieur  est  tout  à  fait  entier  au  sommet;  ces 
quatre  divisions  du  périanthe  sont  sensiblement  plus  courtes  que  le 
labelle;  dans  les  spécimens  du  Yunnan,  les  pétales  sont  parfois  plus 
étroits,  ovales-lancéolés,  aigus  ou  presque  aigus,  le  sépale  supérieur 


A.  Fkanchet.  —  Les  Cypripedîum  d'Asie.  229 

est  presque  orbiculaire  et  l'inférieur  présente  une  trace  d'échancrure; 
une  forme  analogue  se  rencontre  dans  le  Su-tchuen. 

Le  C.  luteum,  qui  paraît  être  assez  largement  répandu  dans  la 
Chine  occidentale,  représente  exactement,  dans  cette  région,  le 
C.  spectabile  de  l'Amérique  du  Nord,  bien  différent  par  ses  fleurs 
blanches  et  roses,  par  son  staminode  presque  une  fois  plus  grand 
(o  m.  010  milL),  cordiforme  aigu,  ou  même  un  peu  acuminé. 

2,  Gypripedium  Galceolus  L.  Sp.  plant.,  éd.  i  (1753), 
p.  951  ;  Lindl.,  Geii.andSp.  Orchid.,  527;  Ledeb.,  Flor.  ross., 
IV,  86;  yidc^im...,  Prim.  fl.  Aimtr.,  p.  270;  Fr.  Schm.  Reis.  ïn 
Aîtiiirl.  tind  Ins.  Sachal.,  p.  184;  Cypripedilunt  Calceolus 
Aschers.,  Flor.  pi'ov.  Braudeiib .' {i?,6j^) .^  p.  700;  Calceolus  alter- 
nifolïus  Saint-Lager,  Réforme  de  la  nom.  bot,.'^.  62  (1880); 
Cypripedilon  Marïamis  G.  Rouy  in  Morot,  Jonm.  de  Bot. 
(1894),  p.  58. 

Icon.  —  Reichb.,  Flor.  germ.,  vol.  XIII,  pi.  496;  FI.  des 
serres,  XV,  pi.  1563;  Regel,  Garteiifl.,  V,  pi.  147;  Red., 
Lïl.,  I,  pi.  19. 

Hab.  —  Europe,  au  pied  des  basses  montagnes  ou  dans  les  vallons 
profonds  ;  plus  abondant  à  mesure  que  l'on  s'avance  vers  l'est,  où  il  se 
retrouve  dans  les  plaines,  ainsi  que  dans  le  nord  où  il  pénètre  jusque 
dans  la  Laponie;  au  sud,  il  ne  paraît  pas  dépasser  les  montagnes  de 
l'Epire,  le  nord  de  l'Italie  et  le  centre  de  l'Espagne.  Il  occupe  toute  la 
Sibérie,  et  Glehn  l'a  observé  dans  l'île  de  Sachalin,  sur  la  côte  orien- 
tale, à  Dui;  il  pénètre  jusque  dans  la  Dahurie.  Mais  sa  présence  n'a 
pas  encore  été  constatée  dans  toute  l'étendue  du  territoire  chinois  ; 
Ch.  Morren  l'indique  au  Japon,  sous  le  nom  de"  C.  Atsmori  Morr. 
Belg.  lioré.^  I,  p.  171.  Mais  son  existence  n'y  est  pas  prouvée  (i).  Le 
C.  Calceolus  paraît  aussi  manquer  au  massif  himalayen  et  à  ses  dépen- 
dances ;  l'on  y  trouve  pourtant  une  espèce  représentative,  C.  cordige- 
rmn  Don.;  en  Amérique  il  est  remplacé  par  deux  espèces,  C.  parvi- 
florum  Salisb.  et  C  montaiium  Douglt.,  qui  le  touchent  de  très 
près. 

I.  Morren  donne  une  description  et  une  figure  de  son  C.  Atsmori  qui  montre 
bien  qu'il  ne  s'agit  que  d'une  forme  légère  du  C.  Calceolus.  Il  ajoute  que  ce 
C.  Atsmori  a  été  introduit  en  1830,  par  Siebold,  dans  deux  lots  de  plantes  du 
Japon,  et  qu'il  doit  avoir  pour  synonyme  C.  Calceolus  Thunb.,  FI.  Jap.,  p.  30. 
Mais  on  sait  aujourd'hui  que  le  C.  Calceolus  Thunb.  est  le  C.  macranllium  et 
d'autre  part  aucun  des  explorateurs  du  Japon  n'y  a  rencontré  de  Gypripedium 
pouvant  être  même  rapproché  du  C.  Atsmori,  de  même  qu'aucun  des  recueils  de 
figures  de  plantes,  si  nombreux  dans  ce  pays,  ne  mentionne  une  espèce  rappelant 
Iç  C.  Calceolus. 


230  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Le  C.  Calceolus  demeure  assez  nettement  caractérisé,  entre  les 
espèces  du  groupe  auquel  il  appartient,  par  ses  pétales  latéraux  étroits 
qui  sont  bruns,  ainsi  que  les  sépales,  par  son  labelle  jaune  ou  jaunâtre 
avec  des  stries  pourpres,  toujours  dépassé  par  les  autres  divisions  du 
périanthe.  La  grandeur  de  la  fleur  est  d'ailleurs  assez  variable  ;  les 
individus  robustes  ont  jusqu'à  trois  fleurs. 

Bauhin  parle  d'une  variété  à  fleurs  blanches,  dont  je  ne  trouve  la 
mention  dans  aucun  auteur  récent. 

3.  G.  cordigerum  Don,  Prod.,  p.  37;  Lindl.,  Gen.ajid  Sp. 
Orchid.,  p.  527;  Hook,  fil.,  Flor.  of  Bri't.  Iiid.,  VI,  p.  170; 
C.  aJhim ]acqm.  in  sched.  herb.  Mus.  Par. 

Icou.  —  Decaisne  in  Jacqm.,  Foy.  Bot.  tab.  166. 

Haâ.  —  Les  montagnes  du  Népaul  (Wall,  sub  :  C.  assurgens 
Wall.);  les  parties  tempérées  de  l'Himalaya,  ait.  8000-iocoop,  (Hook. 
etThoraps.);  Kumaon,  vallée  de  Pindav^^,  ait.  7000  p.  (Strach.  et 
Winterb.  Orch.  n.  55)  ;  dans  les  lieux  herbeux  près  de  Simla,  ait. 
2400  m.    (Jacquemont,   n.    1015);    entre    Deohra    et    Kotekaï     (Id. 

n.  957)- 

C'est  une  espèce  très  voisine  du  C.  Calceolus  et  qui  ne  s'en  dis- 
tingue, en  réalité,  ainsi  que  le  fait  observer  Lindley,  que  par  la  colo- 
ration de  la  fleur.  Les  sépales  et  les  pétales  sont  verdâtres  ou  blancs, 
le  labelle  est  également  blanc,  le  staminode  est  un  peu  plus  grand,  plus 
nettement  cordiforme,  jaunâtre. 

D'autre  part,  dans  les  notes  manuscrites  consignées  dans  son 
journal  de  voyage,  Jacquemont  dit:  «  n'^  957,  Cypripediiim  album  pe- 
rianthiis  foliis  4  cruciatis  lutescentibus,  calceolo  albo  intus  purpureo 
punctato  et  villoso,  stigma  trisulcum  »  ;  ce  qui  semble  indiquer  que  la 
coloration  n'est  pas  bien  fixe  dans  cette  espèce. 

4.  G.  chinense,  sp.  nov. 

Caulis  elatus,  gracilis,  flexuosus,  pilis  rufis  vestitus  ;  folia 
ovata  et  ovato-lanceolata,  e  basi  attenuata  acuminata,  papy- 
racea,  glabra,  marg-ine  tantum  ciliolata  ;  flores  saepius  3-2, 
bracteata,  bracteis  longe  acuminatis  ;  ovarium  dense  papilloso- 
pubescens  ;  sepala  et  petala  viridi-lutescentia,  omnia  acumina- 
tissima,  sequilonga,  labello  multo  longiora;  sepala  ovato-lan- 
ceolata ;  petala  fere  linearia,  undulata  ;  labellum  pallide  lutescens 
cum  venis  fuscis,  subglobosum,  ore  ovato,  haud  alte  marginato 
etauriculato;  staminodium  ovatum,  lutescens. 

Caulis  30-40  cent.;  folia  superiora  18  cent,  longa,  4-5  cent. 


A.  Fhanchet.  —  Les  Cypripedium  d'Asie.  231 

lata ,  inferioribus  latioribus  et  brevioribus  ;    petala   et   sepala 
3-5  cent,  longa,  sepalis  8-10  mm.,  petalis  vix  2-3  basi  latis. 

Hab.  —  La  Chine  occidentale,  province  du  Su-tchuen  à  Ki- 
mi-se  près  de  Tchen-kéon,  ait,  1200  m.;  fl.  7  mai  1892 
(Farges,  n*"  1036)  et  à  Wushan  (Henry,  n*"  5391  C)  ;  province  de 
Hupeh,  à  Ichang-  (id.  n"  5391  D). 

C'est  encore  une  espèce  très  voisine  du  C.  Calceolus ;  ses  fleurs 
sont  d'un  jaune  verdâtre  avec  le  labelle  de  la  même  couleur,  parcouru 
de  veines  brunes;  les  feuilles  sont  plus  grandes,  plus  étroites  et  plus 
molles  que  dans  les  deux  espèces  précédentes,  dont  le  C.  chhiense  se 
distingue  surtout  par  ses  pétales  très  étroits  et  la  brièveté  de  son 
labelle. 

5.  G.  yunnanense,  sp.  nov. 

Caulis  praeter  apicem  parce  pubescentem  glaber  ;  folia  lan- 
ceolata,  acuminata,  fîrmiter  chartacea,  supra  glabra,  subtus 
ad  nervos  scabrida,  margine  ciliolata,  saepius  infra  médium  cau- 
lem  congesta,  unde  caulis  superne  longe  nudus;  bractea  lanceo- 
lata,  acuta;  ovarium  glabrum  vel  vix  puberulum;  sepala  et 
petala  albida,  purpureo-striata;  sepalum  superius  late  ovatum, 
abrupte  et  breviter  acuminatum,  inferius  ovato-lanceolatum, 
paulo  brevius,  apice  bicuspidatum;  petala  lateralia  lanceolata, 
acuminata,  sepalis  paulo  longiora;  labellum  petalis  brevius  semi- 
globosum,  superne  albidum,  inferne  purpureo-roseum,  laxe 
fusco  striatum,  ore  ovato  parvo,  haud  alte  margine  auriculato  ; 
staminodium  albidum,  secus  médium  sulco  rubro  percursum. 

Caulis  25-30  cent.  ;  folia  10-14  cent,  longa,  2-3  cent,  lata;  se- 
palum superius  25  mm,  longum,  15  mm.  latum  ;  petala  30-35  mm. 
long.,  7-8  mm.  lata;  labellum  2  cent,  longum. 

Hab.  —  La  Chine  occidentale,  province  d'Yunnan,  dans  les 
forêts  au  col  de  Hee-chan-men,  où  il  est  rare  (Delavay,  n°  2480)  ; 
Mo-so-yn,  dans  les  bois  de  Kou-toui,  ait.  2800  m,,  fl.  24  mai 
1889  (id,). 

C'est  une  espèce  dont  la  fleur  est  assez  petite  ;  son  port  la  distingue 
assez  facilement  du  C.  Calceolus,  à  cause  de  la  disposition  des  feuilles 
étroites  qui  sont  ordinairement  rapprochées  vers  le  tiers  inférieur  de  la 
tige,  toute  la  portion  supérieure  restant  nue.  La  coloration  de  la  fleur 
et  la  forme  des  pétales  et  des  sépales  permettent  de  la  séparer  nette- 
ment des  C.  Calceolus,  cordigerwn  et  ckijie?ise. 


232  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

6.  G.  fasciolatum,  sp.  nov. 

Caulis  glaber,  apice  tantum  scaberulus  ;  folia  ovata  et  ovato- 
lanceolata,  breviter  acuminata,  basi  constricta  amplexicaulia, 
g-labra,  marg-ine  tenuiter  scabricla  ;  bractea  magna,  lanceolata, 
longe  acuminata  ;  ovarium  pube  rufescente  dense  vestitum  ; 
flores  nunc  ampli,  nunc  magni  ;  sepala  et  petala  lateralia  purpu- 
rea,  fasciolis  intense  violaceis  percursa,  parce  vel  non  trabeculis 
transversis  anastomosantibus  ;  sepalum  superîus  ovatum  longe 
et  tenuiter  acuminatum,  inferius  paulo  minus,  pro  brevi  parte 
bicuspidatum  ;  petala  anguste  lanceolata,  longe  acuminata, 
sepalo  superiore  longiora  ;  labellum  globosum,  subtus  violaceo- 
maculatum,  antice  purpureo  late  vittatum,  ore  constricto  trun- 
cato,  anguste  marginato;  staminodium  e  basi  cordata  ovatum, 
obtusum  cum  mucrone  brevi,  crasso. 

Caulis  gracilis  25-35  cent.  ;  folia  majora  18-20  cent,  longa, 
10  cent,  lata  (saepius  minora);  sepalum  superius  4-6  cent,  lon- 
gum,  20-35  cent,  latum;  petala  lateralia  5-7  cent,  longa,  8- 
10  mm.  lata;  staminodium  10  mm.  longum. 

Hab.  —  La  Chine  occidentale,  dans  les  bois  à  Héou-pin, 
près  de  Tchen-keou,  ait.  2200  m.  ;  fl.  30  juin  1892  (Farges, 
n°  922). 

C'est  l'une  des  plus  belles  espèces  du  groupe  des  Calceolus,  Elle 
se  présente  sous  deux  formes.  L'une  a  de  très  grandes  fleurs  dont  les 
pétales  étalés  en  croix  ne  mesurent  pas  moins  de  15  cent.;  le  labelle 
long  de  5  cent,  est  à  peu  près  exactemeut  globuleux,  tronqué  à  son 
ouverture  et  redressé  pendant  l'anthèse,  de  telle  façon  que  cette 
ouverture  forme  un  angle  droit  avec  la  base  d'insertion.  Ce  labelle  est 
à  fond  rosé,  parsemé  en  dessous  de  grosses  macules  violacées  et  par- 
couru par  des  bandes  purpurines  ascendantes  qui  convergent  toutes 
vers  les  bords  de  l'orifice,  dont  la  marge  membraneuse  et  les  oreillettes 
sont  peu  élevées.  La,  forme  à  plus  petites  fleurs  offre  la  même  colo- 
ration. 

Le  C.  fasciolatum  est  étroitement  allié  au  C.  macranthum  Sw.  ; 
il  s'en  distingue  très  nettement  par  la  forme  du  labelle,  les  larges 
bandes  colorées  des  pétales  et  des  sépales  et  par  le  staminode  coloré 
en  jaune. 

7.  G.  macranthum  Sw.,  Act.  Holm.  (1800),  p.  251; 
Lindl.,  Gen.  aiid  Spec.  Orchid.,  p.  528;  Ledeb. /^^(î'?^  ross.,  IV, 
p.  87;  Maxim.,  Prini.  Jl.  Anmr,,  p.  270;  Fr.  Schm.,  Reis.  in 


A.  Franchet.  —  Les  Cypripedium  d'Asie.  233 

Amurl.  îuid  Ins.  SacJiaL,  p.  184;  Franch.  et  Sav.,  Enitm.pl. 
Jcip.  II.  40  ;  C.  ventrïcosîuu  Sw.  loc.  cit. 

Icon.  —  Bot.  Regi'st.,  tab,  1534;  Bot.  Mag.,  tab.  2938; 
Flore  des  serres,  XI,  tab.  11 18;  Reich.,  Icon.  fl .  gerin.,  XIII, 
tab.  146  et  145  (C.  venfri'cosiwi) . 

Hab.  —  Europe  :  Russie  centrale,  dans  le  gouvernement  de 
Kasan,  et  australe,  dans  TUcraine  ;  toute  la  Sibérie  depuis 
rOural  jusqu'à  la  mer  d'Ochotsk,  mais  ne  paraissant  pas  dé- 
passer au  nord  le  58"  lat.  ;  au  sud,  il  a  été  observé  sur  la  mon- 
tagne d'Ipéhoachan  (A.  David)  et  dans  la  chaîne  de  Sy-ling- 
chan,  à  l'est  de  Pékin  (R.  P.  Bodinier  et  Provot)  ;  Su-tchuen 
oriental  à  Ky-long-houa,  dans  le  district  de  Tchen-keou-tin, 
ait.  2000  m,  (Farges,  n°  509)  ;  il  se  retrouve  dans  l'ile  Sachalin 
(Glehn)  ;  Japon,  île  de  Nippon,  prov.  de  Nambu  (Tschonoski) 
et  dans  celle  d'Awa  (Savatier). 

La  distribution  géographique  du  C.  macranthiim  se  trouve  être 
presqu'aussi  considérable  que  celle  du  C.  guttatum,  comme  on  le 
verra  plus  loin  ;  sa  présence  n'a  pas  toutefois  encore  été  signalée  dans 
l'Amérique  du  Nord. 

La  fleur  du  C.  7iiacra7îihii)n  offre  peu  de  variations  dans  sa  colo- 
ration ;  sur  un  fond  purpurin  se  détachent  des  stries  plus  foncées  ;  le 
labelle  est  quelquefois  d'un  pourpre  brun  en  dessous  avec  le  bord  de 
l'orifice  blanchâtre  ou  jaunâtre  ;  le  staminode  est  d'un  rouge  pâle. 

Quant  à  la  dimension  de  la  fleur,  à  la  grosseur  du  labelle,  rien  n'est 
plus  variable;  le  C.  vetîtricosiim  S\v.  a  été  établi  pour  une  forme 
dont  le  labelle  est  sensiblement  dépassé  par  les  pétales  latéraux,  alors 
que  celui  du  C.  jnacranthicm  est  plus  long  qu'eux.  Mais  entre  ces 
deux  états  extrêmes,  il  en  existe  tant  d'autres  intermédiaires  qu'il  n'est 
vraiment  pas  possible  de  conserver  le  C.  ventricosum,  même  à  titre 
de  variété. 

Dans  plusieurs  spécimens,  provenant  des  montagnes  de  Sy-lin- 
chan,  le  labelle  est  énorme  (6  cent,  de  longueur,  sur  4  cent,  de  large). 
Ces  proportions  se  retrouvent  sur  des  échantillons  de  l'Altaï  et  des 
monts  Stanowoï  (Martin);  les  exemplaires  à  fleurs  très  réduites 
(labelle  long  de  3  cent.)  proviennent  aussi  des  monts  Stanowoï;  entre 
les  dimensions  extrêmes,  on  observe  tous  les  passages. 

La  plante  récoltée  à    Tchen-kéou-tin   a    la  tige  plus  lanugineuse 

qu'on  ne  le  voit  d'ordinaire. 

{A  suivre.^ 


-»»-oeo*- 


234  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

UNE  ŒUVRE  PEU  CONNUE  D'HIPPOLYTE  RODIN 
Par  MM.  E.-G.  CAMUS  et  JEANPERT. 

L'œuvre  capitale  de  Rodin  est  son  important  travail  intitulé  : 
Esquisse  de  la  végétation  dic  départeme7it  de  l'Oise.  La  première 
partie,  qui  a  été  mise  en  librairie  sous  forme  de  tirage  à  part,  est  dans 
la  bibliothèque  de  presque  tous  les  botanistes  descripteurs  ;  nous  n'en 
dirons  que  quelques  mots.  Elle  comprend  un  aperçu  assez  détaillé  de 
géologie,  d'orographie,  de  météorologie  et  des  généralités  sur  la 
phytostatie  du  département. 

La  seconde  partie,  la  plus  importante,  celle  où  Rodin  a  fait  oeuvre 
personnelle,  est  presque  inconnue.  11  est  de  notoriété  que  notre  confrère 
a  fait  cette  seconde  partie,  mais  presque  tout  le  monde  croit  que  le 
travail  est  resté  inédit.  Cette  erreur  provient  de  ce  qu'il  n'y  a  pas  eu 
de  tirage  à  part  et  que  la  publication  a  été  faite  dans  le  Bulletin  de  la 
Société  académique  d'archéologie,  sciences  et  arts  du  département  de 
l'Oise,  recueil  oîi  l'on  trouve  souvent  des  mémoires  d'archéologie 
importants,  mais  oîi  les  travaux  de  botanique  sont  au  contraire  fort 
rares.  L'œuvre  est  passée  presque  inaperçue,  bien  que  sa  publication 
eût  été  faite  de  1863  à  1876,  c'est-à-dire  pendant  quatorze  ans,  mais 
avec  deux  interruptions  d'une  année.  Ce  fait  devra  servir  d'enseigne- 
ment à  ceux  qui  seraient  tentés  de  publier  des  Mémoires  dans  des 
sociétés  locales  où  des  travaux  de  même  nature  font  ordinairement 
défaut.  Ces  Mémoires  risquent  de  ne  pas  être  remarqués  et,  dans  tous 
les  cas,  ne  rendent  pas  les  services  que  l'on  doit  en  attendre,  puisque 
les  lecteurs  qu'ils  peuvent  intéresser  ne  les  lisent  pas  ou  ne  peuvent  se 
les  procurer  que  difficilement. 

Le  Catalogue  de  Rodin  n'est  pas  une  simple  énumération  des 
plantes  qui  croissent  dans  le  département  de  l'Oise,  soit  à  l'état  spon- 
tané, soit  dans  les  grandes  cultures;  il  contient  en  outre  de  nombreuses 
notes  dont  quelques-unes  sont  pourvues  d'un  intérêt  réel,  et  des  clefs 
analytiques  qui  donnent  les  principaux  caractères  pour  les  familles, 
les  genres  ou  les  espèces.  C'est  donc  plutôt  un  Sy?2opsis  où  les  indi- 
cations de  géographie  botanique  ont  une  étendue  relativement  grande. 
Le  Catalogue  publié  par  Graves  en  1857  a  fourni  un  contingent  consi- 
dérable de  renseignements,  et  nous  estimons  que,  pour  mettre  nos 
confrères. à  même  de  profiter  du  travail  de  Rodin,  il  nous  suffira  de 
citer  les  faits  qui  n'ont  pas  été  signalés  dans  les  ouvrages  de  Graves  et 
de  Cosson  et  Germain  de  Saint-Pierre. 

Cette  seconde  partie  de  VEsqtiisse  de  la  végétation  du  départevient 
de  r Oise  a  pour  sous-titre  :  Statistique  botanique  du  département  de 
l'Oise  ou  Catalogue  des  plantes  observées  dans  l'étendue  du  départe' 


E.-G.  Camus  et  Jeanpert.  —  Une  œuvre  peu  connue  ci' Hippolyle  Rodin.      235 

ment  de  l'Oise  par  Graves,  révisé,  annoté  et  augmenté  par  Hippolyte 
Rodin. 

Les  dates  de  publication  dans  le  Bulletin  de  la  Société  académique 
d'archéologie,  sciences  et  arts  de  l'Oise,  ont  eu  lieu  dans  Tordre 
suivant  : 

Année   1863,   de  la  page  35-I.  à  la  page  507,  soit  154.  pages. 


1864 

— 

662  — 

^l^ 

73 

1865 

— 

2ig    — 

284 

66 

1866 

— 

528    - 

57+ 

47 

1867 

— 

111        — 

867 

95 

1869 

— 

361    — 

456 

96 

1870 

— 

626    — 

715 

90 

I87I 

— 

2l6     — 

255 

40 

^"^n 

— 

714     - 

785 

72 

1874 

— 

212     — 

274 

63 

1S75 

— 

51-     — 

543 

32 

1876 

— 

772     — 

842 

71 

L'ensemble  de  l'ouvrage  renferme  899  pages. 

Lorsqu'une  famille  ou  un  genre  n'aura  donné  lieu  à  aucune  note 
particulière  ou  addition  d'espèce  au  Catalogue  de  Graves,  nous  indi- 
quons seulement  le  nombre  d'espèces  signalées. 

Renonculacées  (44  espèces  [Grav.  Cat.  42  esp.]).  —  Clematis 
(i  esp.).~  Thalictrum  (4  esp.);  T.aquilegifoliuni  exclu  par  Graves, 
avec  raison,  comme  non  subspontané.  —  Anémone  (5  esp.);  variétés 
biflores  de  Y  A.  Pulsatilla  et  de  VA.  nemorosa.  —  Adonis  (3  esp.). — 
Myosurus  (i  esp.).  —  Ranunculus  (9  esp.).  La  section  Batrachiimt 
paraît  avoir  été  bien  étudiée  avec  ses  diverses  formes.  Une  variété 
du  R.  silvaticus  est  signalée  dans  les  marais  de  Saint-Just  comme 
plante  à  étudier  (c'est  probablement  le  R.  polya?ithemoidesV>oxG3M).  — 
R.  arvensis  s.  var.  leiocarpus.  —  Caltha  (2  esp.  [Grav.  Cat.  i  esp.]); 
distingue  le  C.  Guerangerii.  —  Ficaria  (i  esp.).  —  Eranthis 
(i  esp.).  —  Helleborus  (i  esp.).  —  Nigella  (i  esp.).  —  Delphi- 
nium  (i  esp.).  —  Aconitum  (i  esp.).  —  Actsea  (i  esp.). 

Berbéridées  (i  esp.).  —  Berberis  (i  esp.). 

Ny.mphéacées  (2  esp.  et  i  var.).  —  Nymphéa  (i  esp.  et  i  var.). 
—  Nuphar  (i  esp.). 

Papavéracées  (7  esp.).  —  Papaver  (5  esp.).  —  Hypecoum 
(i  esp.  naturalisée).  —  Giaucium  (i  esp.  naturalisée). 

FuMARiACÉEs  (lo  esp.) .— Corydalis  (4  esp.).—  Fumaria  (6  esp,). 

Crucifères  (64  esp.). —  Barbarea  (2  esp.,  i  var.).  Dans  une  note, 
signale  une  forme  du  B.  vulgaris  munie  Aç:  feuilles  supérieures  profon- 
dément laciniées,  mais  cunéiformes  ou  obovales  dans  leur  circonscrip- 


236  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

tion.  Paraît  être  le  B.  itilerjnedia  signalé  par  nous  clans  deux  stations 
du  département.  —  Turritis  (i  esp.).  —  Arabis  (3  esp.).  —  Denta- 
ria  (2  esp.). —  Cardamine  (4  esp.).  Distingue  le  C.  hirsuta  du  C.sil- 
vaù'ca,  mais  fait  remarquer  que  pour  cette  dernière  espèce  il  n'y  a  pas 
de  localité  authentique. —  Nasturtium  (4  esp.,  i  hybr.).  X  ^-  a/iceps 
D  C.  {N.amphibio-silvestre  Asch.),  bords  de  l'Avelon,  à  Ons-en-Bray. 

—  Hesperis  (i  esp.). —  Erysimum  (i  esp.).—  Sisymbrium  (5 esp., 
dont  I  douteuse).  —  Alliaria  (i  esp.).  —  Diplotaxis  (3  esp.).  — 
Brassica  (5  esp.).  —  Sinapis  (3  esp.  et  i  naturalisée  :  6*.  iticana). — 
Raphanus  (2  esp.).  —  Alyssum  (i  esp.).  —  Erophila  (4  esp.).  — 
Lunaria  (i  esp.  natur.).  —  Cochlearia  (2  esp.  natur.).  —  Camelina 
(2  esp.).  —  Neslia  (i  esp.).  —  Teesdalia  (1  esp.).  —  Thlaspi 
(3  esp.);  T.  mojitanicm  trouvé  à  Noyon  par  Guiscard.  —  Iberis 
(2  esp.)  ;  /.  iniermedia  à  Saint-Lazare  près  du  bois  Bernier,  localité 
probablement  détruite. —  Capsella  (i  esp.). —  Lepidium  (5  esp.). 
Déclare  le  L.  graminifolium  douteux  pour  l'Oise  et  considère,  à  tort, 
comme  plante  du  centre  ou  du  midi  cette  espèce  si  commune  dans  les 
environs  de  Paris  et  en  Seine-et-Oise.  —  Isatis  (i  esp.). —  Senebiera 
(i  esp.). 

CiSTiNÉES  (4  esp.).  —  Helianthemum  (4  esp.);  //.  uinbellatum  à 
Ivors  dans  la  forêt  de  Villers-Cotterets;  le  Désert,  canton  de  Nanteuil. 

VioLARiÉES  (S  esp.).  —  Viola  (S  esp.). 

RÉsÉDACÉES  (3  esp.).  —  Reseda  (3  esp.). 

Droséracéks  (4  esp.).  —  Drosera  (3  esp.,  i  hybr.)  ;  X  Drosera 
obovata  Mert.  et  Koch  (D.  j'oiimdifolio-aytglica);  cite  comme  stations 
nouvelles  Thury-en-Valois,  Ermenonville.  —  Parnassia(i  esp.). 

PoLYGALÉES  (4  csp.).  —  Polygala  (4  esp,).  —  Distingue  à  titre  de 
variétés  du  P.  vidgaris  le  P.  Leiisei  Boreau,  Creil,  et  le  P.  comosa  dont 
il  fait  connaître  les  stations  suivantes  :  Le  Mesnil-sur-Bulles;  bois  du 
Houssaye,  près  de  Troissereux;  bois  de  Vaux;  Gerberoy;  Mouchy- 
le-Châtel;  bois  Brûlet;  pré  des  Planchettes,  près  de  Compiègne. 

SiLÉNÉEs  (24  esp.). —  Gypsophila  (i  esp.). —  Saponaria(i  esp.). 

—  Vaccaria  (i  esp.).  —  Dianthus  (7  esp.).  —  Silène  (8  esp.).  Pour 
les  variétés  cite  des  localités  intéressantes  :  S.gallica  y^x.h.divaricata 
[S.  auglica  L.),  Compiègne,  Méru,  Aumont,  Chaumont,  coteaux 
d'Agnetz  et  de  Béthencourtel  ;  var.  c.  qiiinquevtilnera,  Chiry  près  de 
Noyon;  var.  d.  cerastioides  D  C.,  Auxmarest,  bois  de  Liancourt.  — 
Cucubalus  (i  esp.).  —  Lychnis  (2  esp.);  2  hybrides  :  X  L.  pra- 
tensi-silvatica  et  L.  silvatico-pratensisy  à  ritalienne  et  Marissel.  — 
Agrostemma  (i  esp.).  —  Githago  (i  esp.).  —  Viscaria  (i  esp.). 

Alsinées  (27  esp.). —  Spergularia  (2  esp.). —  Spergula  (2  esp.). 
— Sagina  (2  esp.). — Alsine  (2  esp,);  i  sous-esp.,y:/.^arr^//^r/DC,,. 


E.-G.  Cajius  et  Jeampekt.  —  Une  œuvre  peu  connue  d' Hippolyte  Rodin.     237 

sans  indication  de  localité.  —  Arenaria  (i  esp.);  A.  serpyllifolia 
var.  c.  nivalis  Gren.  et  Godr.,  à  Espeaubourg.  —  Mœhringia 
(2  esp.);  M.  tnuscosa,  très  probablement  naturalisé,  à  Ivry-le-Temple 
et  à  La  Villeneuve-sous-Thury.  —  Holosteum  (i  esp.).  —  Stellaria 
(5  esp.).  —  Mœnchia  (2  esp.).  — Malachium  (i  esp,).  —  Cerastium 
(6  esp.  et  des  var.). 

Elatinées  (2  esp.).  —  Elatine  (2  esp.). 

LiNÉEs  (5  esp.).  —  Linum  (4  esp.).  —  Radiola  (i  esp.). 

TiLiACÉES  (2  esp.).  —  Tilia  (2  esp.  plantées). 

Malvacées  (5  esp.).  —  Malva  (4  esp.).  —  Althsea  (r  esp.). 

Géraniacées  (13  esp.).  —  Géranium  (11  esp.).  Le  G.  praiense  et 
le  G.Phéeum  sont  des  plantes  introduites  et  instables  dans  les  localités 
011  elles  t)at  été  observées.  —  Erodium  (2  esp,).  (A  suivre.) 

RÉPONSE  AU  NOUVEL  ARTICLE  DE  M.  MALINVAUD 

Par  M.  G.  ROUY. 

A  Monsieur'L,.  MoROT,  Directeur  du^OMXVsaX  de  Botanique  (i). 
]\Ion  cher  Confrère, 

Permettez-moi  tout  d'abord  de  protester  contre  le  titre  d'un  article 
de  M.  Malinvaud  qui  vient  de  paraître  dans  le  numéro  du  16  juin  : 
«  Réponse  aie  nouvel  article  de  M.  Rouy.  »  Je  n'attaque  jamais  per- 
sonne, et  c'est  M.  Malinvaud  qui  a  fait,  dans  votre  Journal,  un  article 
dans  lequel  il  me  prenait  vivement  à  partie;  je  n'ai  fait  que  lui 
répondre.  Vous  avez  accepté,  bien  qu'à  mon  sens  le  débat  fût  épuisé, 
un  long /<:r^^'^<;w  nouveau  contre  moi;  je  vais  répondre  puisqu'on  m'y 
oblige  et  replacer  les  choses  sous  leur  véritable  jour. 

M.  Malinvaud  continue,  continue  son  petit  système,  espérant  qu'il 

en  restera  toujours  quelque  chose Eh  bien,  non!  Mais  j'emploierai 

une  autre  manière  que  lui  :  pas  de  phrases,  des  faits!  en  relevant 
les  citations  interprétées  inexactement  et  les  assertions  erronées  ;  sans 
plus. 

I.  En  même  temps  qu'il  nous  adressait  cette  lettre  à  propos  de  l'article  de 
M.  Malinvaud  publié  dans  le  numéro  portant  la  date  du  16  juin,  mais  qui,  par 
suite  de  diverses  circonstances,  n'a  pu  paraître  que  le  24  juillet,  M.  Rouy,  dési- 
reux de  faire  connaître  promptement  sa  réponse,  la  faisait,  de  son  côté,  imprimer 
et  distribuer.  Ceci  explique  comment  dans  ce  tirage  fait  en  dehors  de  nous,  alors 
que  notre  numéro  était  encore  à  l'impression,  figurent  certains  passages  qu'on  ne 
retrouve  pas  dans  le  texte  que  nous  publions.  Nous  nous  proposions  de  demander 
à  notre  excellent  confrère  de  vouloir  bien,  à  la  correction  des  épreuves,  y  appor- 
ter tout  au  moins  quelques  modifications  en  rapport  avec  le  caractère  à\i  Jourtiat 
de  Botanique.  Mais  il  était  trop  tard;  aussi,  pour  rester  fidèle  à  la  règle  que  nous 
nous  sommes  tracée  dès  la  fondation  de  notre  Journal,  d'y  maintenir  les  discus- 
sions qui  peuvent  surgir  entre  botanistes  sur  le  terrain  exclusif  de  la  science, 
nous  avons  cru  préférable  de  supprimer  les  passages  en  question.  L.  M. 


238  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Estimer  quVn  classant  mon  Myosotis  Ruscmonej2sis  dans  la  sec- 
tion Gymnomyosotis^  je  le  rapproche  du  M.  sparstjiora  (que  j'ai  bien 
indiqué  dans  la  section  Strophiostoma)^  c'est  un  comble  !  Peut-on 
décemment  admettre  que  lorsqu'une  espèce  est  classée  à  la  fin  d'une 
section,  on  a  Vintention  de  la  rapprocher  d'une  espèce  d'une  autre 
section  ?  Autant  dire  alors  que  Grenier  et  Godron,  lorsqu'ils  ont 
placé  le  Lepidium  hirtum  à  la  fin  de  la  section  Lepia,  ont  voulu  le 
rapprocher  du  Lepidium  rudcrale  qui  commence  la  section  Nastur- 
Hastrutn!  Et  voilà  pourtant  la  force  des  arguments  de  M.  Malinvaud  ! 
Et  quelle  bonne  foi  de  dire  que  j'ai  «  reconnu  tardivement  une  erreur  », 
alors  que  je  n'ai  pas  changé  d'un  iota  ma  manière  de  voir,  démon- 
trée depuis  comme  absolument  fondée!  Toute  la  tactique  de  M.  Malin- 
vaud, on  le  sait,  consiste  à  vouloir  me  mettre  en  contradiction  avec 
moi-même,  en  épluchant  mes  publications  depuis  vingt  ans  ;  mais  il  ne 
saurait  y  arriver  qu'en  tirant  des  textes,  de  son  autorité  privée,  des 
appréciations  fantaisistes. 

Quant  à  la  «  pénible  disgrâce  »  qui  aicrait  pu  m'arriver  à  propos 
de  la  valeur  du  Myosotis  Rusciiio)iensis,  j'engage  vivement  M.  Malin- 
vaud à  se  réjouir  moins  vite.  Les  documents  très  complets  que  j'avais 
en  mains  m'ont  permis  de  voir  là  une  intéressante  espèce,  tout  à  fait 
distincte  de  nos  autres  espèces  françaises  ;  or,  cette  espèce,  la  culture 
ne  l'a  nullement  modifiée,  et  elle  conserve  son  port  si  remarquable  et 
ses  caractères  si  tranchés.  Encore  ces  jours-ci,  quelqu'un  qui  l'a  cul- 
tivée et  la  cultive,  me  disait  que  c'était  une  pure  hérésie  (j'emploie  un 
terme  atténué)  d'y  voir,  comme  M.  Malinvaud,  une  variété  du  M.  his- 
pida.  M.  Malinvaud  peut  consulter  à  nouveau,  sur  ce  point,  les  bota- 
nistes qu'il  a  poussés  à  intervenir  dans  cette  question  contre  moi,  en 
leur  assurant  un  tas  de  choses  que  j'ai  réduites  à  néant,  ayant  eu  la 
bonne  fortune  de  pouvoir  mettre  sous  les  yeux  de  ces  botanistes  les 
exemplaires  mêmes  sur  lesquels  s'appuyait  M.  Malinvaud!  Comme 
toujours,  toutes  les  dissertations  par  lettre  sont  tombées  devant  les 
faits!  D'ailleurs,  je  n'ai  parlé  du  Myosotis  Ruscinonensis  que  pour 
montrer  les  procédés  bizarres  de  M.  Malinvaud;  j'aurais  tout  aussi 
bien  pu  mentionner  ses  mêmes  procédés  au  sujet  du  Melica  ciliata  ou 
du  Senecio  arvernoisis. 

M.  Malinvaud  est  bien  forcé  de  reconnaître  que  De  Candolle  et 
Duby  ont  publié  leurs  tableaux  dichotomiques  après  leur  Flore  ou 
Botanicon,  et  il  essaye  de  s'en  tirer  en  disant  qu'il  aurait  mieux 
valu  que  ces  auteurs  les  eussent  publiés  avant,  contrairement  à  l'usage, 
rationnel  d'ailleurs,  selon  moi,  puisque  c'est  quand  une  Flore  est 
achevée  qu'on  peut  utilement  en  tirer  un  Synopsis  bien  fait.  L'appré- 
ciation de  M.  Malinvaud  sur  les  travaux  de  nos  éminents  devanciers, 
je  n'ai  à  en  avoir  cure.  Et  cependant  ajouterai-je  que  le  «  Synopsis 


G,  RouY.  —  Réponse  ati  nouvel  arlicle  de  M,  Malinvaud.  239 

plantarwn  tn  Flora  gallica  descriptarutn  s  de  De  Candolle,  forme  un 
ouvrage  à  part  (Cf.  Pritzel  Thesaicrus  litt.  bot.,  éd.  nov.  reform.,  1S72, 
p.  52,  lignes  31-32).  De  même,  notre  Synopsis  (que  M.  Malinvaud  soit 
paisible,  il  l'aura.,,  malgré  ses  obstructions  répétées  depuis  l'annonce 
de  notre  Flore)  paraîtra  en  même  temps  que  la  fin  de  la  Flore  de 
France  ou  très  peu  après  le  dernier  volume,  comme  cela  a  eu  lieu  pour 
les  Synopsis  de  De  Candolle  et  de  Cosson  et  Germain,  et  cela  sans 
préjudice  des  très  nombreux  tableaux  dichotomiques  intercalés  dans 
le  texte  de  notre  Flore  de  France.  Maintenant,  quand  M.  Malinvaud 
veut  me  faire  passer  pour  un  Monsieur  qui  ne  connaît  rien  (et,  par 
extension,  mes  collaborateurs  non  plus,  sans  doute),  l'invention  est 
tellement  drôle  qu'on  me  permettra  de  ne  pas  m'appesantir  longtemps 
sur  ce  point.  Je  doute,  d'ailleurs,  que  son  assertion  trouve  beaucoup 
de  crédit  même  parmi  ses  amis  les  plus  intimes.  A  quoi  pourtant  pousse 
une  animosité  persistante  dont  je  n'ai  jamais  entièrement  pu  m'expli- 
quer  la  cause  ! 

Quoi  qu'en  puisse  penser  M.  Malinvaud,  je  continue  à  préférer 
écrire  Barbarœa  avec  Beckmann,  Pritzel,  ]\IM.  Beck,  Caruel  et 
Bruhin;  mais  je  ne  l'ai  jamais  obligé  à  adopter  ma  manière  de  voir,  et 
je  me  console  bien  volontiers  de  n'être  pas  de  son  avis.  Seulement,  j'ai 
voulu  relever  sa  preuve  d'ignorance  lorsqu'il  a  pris  cette  orthographe 
pour  une  faute  d'impression.  Quand  on  veut  critiquer,  on  doit  savoir . 
Il  aurait  du  savoir  que  le  mot  avait  été  déjà  écrit  ainsi  par  d'autres  que 
nous  ;  même  observation  pour  Mathiola,  même  remarque  pour  Bar- 
barea  employé  avant  Bauhin.  Car,  pour  se  rattraper  de  son  erreur, 
M.  Malinvaud  s'enferre  davantage  ! 

En  ce  qui  concerne  les  insinuations  de  M,  Malinvaud  sur  ma  ma- 
nière de  travailler,  je  les  néglige  absolument,  car  je  m'appuie  et  m'ap- 
puierai sur  des  travaux  qu'on  veut  bien  estimer  valoir  quelque'  chose 
quisqu'on  se  les  procure  et  qu'on  les  cite  (Cf.  Nyman,  Boissier,  Burnat, 
Crépin,  Willkomm,  Celakowsky,  Cosson,  Lange,  de  Degen,  de 
Buen,  etc.).  Quoique  plus  âgé  que  moi  de  quinze  ans  au  moins,  que 
M.  Malinvaud  en  ait  autant  à  son  actif!  Après,  nous  verrons.  —  Car, 
enfin,  il  est  assez  bizarre  de  voir  un  botaniste  qui  n'a  presque  rien  fait 
de  scientifique,  qui,  même,  ne  serait  probablement  pas  capable  de 
nommer  les  plantes  sur  le  terrain  dans  les  Alpes  ou  les  Pyrénées,  avoir 
la  possibilité  de  juger,  dans  un  recueil  sérieux,  et  cela  sans  le  contrôle 
de  savants  autorisés,  des  gens  qui  travaillent  autrement  plus  que  lui  et 
ont  des  documents  ou  matériaux  autrement  nombreux!... 

Croyez,  mon  cher  Confrère,  à  mes  meilleurs  sentiments. 

G.  RouY. 

P.-S.  —  M.  Malinvaud  ayant,  avec  quelque  imprudence,   déclaré 


240  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

que  j'étais  impuissant  à  justifier  l'emploi  du  terme  Barbar^a,  adopté 
par  tant  d'auteurs,  je  ne  puis  résister  au  plaisir  d'insérer,  en  sus  de  ceux 
que  j'ai  donnés,  les  renseignements  suivants  qui  m'ont  été  transmis  par 
un  de  nos  érudits  confrères  : 

« Je  suis  d'avis  que  vous  avez  raison  d'écrire  Barbarsea. 

«  —  Un  point  sur  lequel  tout  le  monde  est  d'accord,  c'est  que  la  Cru- 
«  cifère  qui  porte  ce  nom  est  dédiée  à  sainte  Barbe  qui  vivait  dans  les 
«  premiers  siècles  de  l'ère  chrétienne,  et  c'est  en  Allemagne  que  ce 
«  nom  de  sainte  Barbe  lui  a  été  donné  par  Fuchs  (i).  Or  le  nom  alle- 
«  mand  de  sainte  Barbe  est  5.  Barbara,  et,  par  suite,  la  plante  dédiée 
,  a  par  les  Allemands  à  sainte  Barbe  doit,  conformément  aux  règles  de 
«  la  nomenclature  actuelle,  être  orthographiée  Barbarasa  pour  en  rap- 
«  peler  l'étymologie  (2). 

«  Le  mot  Barbarea,  écrit  avec  un  e,  est  une  orthographe  vicieuse 
«  que  nous  avons  le  devoir  de  corriger,  de  même  qu'on  écrit  aujour- 
ff  d'hui,  pour  ne  citer  qu'un  exemple,  le  mot  Calycotome  avec  un  y, 
«  alors  que  l'auteur  du  genre  l'a  écrit  avec  un  i. 

«  Quant  aux  botanistes  qui  veulent  faire  venir  le  mot  Barbarea  de 
«  sainte  Barbare  par  la  raison  que  sainte  Barbe  est  née  hors  de  l'em- 
«  pire,  ils  auront  à  démontrer,  pour  justifier  cette  interprétation,  que 
«  c'est  dans  un  pays  de  l'empire  que,  pour  la  première  fois,  ce  nom  a 
«  été  appliqué  à  cette  Crucifère.  Ce  qui  est  certain,  c'est  que  les  AUe- 
«  mands  ont  décrit  cette  plante  sous  le  nom  que  le  vulgaire  lui  donnait  ; 
tt  le  vcioX  de  Barbarea ,  passé  et  introduit  dans  la  nomenclature  par 
«  Fuchs,  est  donc  un  mot  allemand  (Barbara)  qui  a  été  latinisé  et  qui, 
a  d'après  les  règles  appliquées  aujourd'hui,  doit  s'écrire  Barbarsea.  » 

D'une  lettre  reçue  ce  soir,  je  tire  aussi  ce  passage: 

« M.  Malinvaud  n'aurait  pas  dû  vous  quereller  à  propos 

«  des  mots  Barbara^a  ou  Mathiola;  il  était  évident  que  ces  mots 
ï  écrits  plusieurs  fois  de  la  même  manière  l'étaient  avec  intention...   » 

Je  n'ajouterai  qu'un  mot  :  la  légèreté,  on  le  voit,  n'est  pas  de  notre 
coté.  G.  R. 

1.  Renseignement  que  J'avais  cité,  du  reste,  dans  ma  réponse  à  M.  Malinvaud, 
en  remontant  à  Tragus.  —  G.  R. 

2.  Bien  d'autres  genres,  d'ailleurs,  sont  dans  le  même  cas.  —  G.  R. 


Le  Gérant  :  Louis  Morot. 


Paris.  «-  J.  TVIersch,  imp. ,  4'",  Av.  de  Ghàtillon. 


8°  ANNEE.  N"  14.  16  JUILLET  1894. 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Directeur:  M.  Louis  IVIOROT. 


SUR  L'ORIGINE  DES  SPHERES  DIRECTRICES 

Par  M.  Léon  GUIGNARD. 

Depuis  que  j'ai  sig-nalé  l'existence  des  sphères  directrices 
chez  les  plantes  (i),  quelques  botanistes  les  ont  aperçues  dans 
des  tissus  d'orig-ine  diverse,  mais  d'autres  ont  confondu  avec 
elles  des  éléments  d'une  nature  toute  différente.  Cette  méprise 
s'explique  surtout  par  la  difficulté  qu'on  éprouve  souvent  à  les 
mettre  en  évidence,  même  pendant  la  division  nucléaire  et,  à 
plus  forte  raison,  quand  le  noyau  est  à  l'état  de  repos.  Dans  ce 
dernier  cas,  en  effet,  les  stries  radiaires  qui  les  entourent,  déjà 
beaucoup  moins  accusées  pendant  la  division  chez  les  plantes 
que  chez  les  animaux,  paraissent  faire  complètement  défaut 
dans  les  cellules  végétales. 

Parmi  les  zoologistes,  les  uns  considèrent  les  sphères,  ou 
plutôt  leurs  centrosomes,  comme  des  organes  permanents  de 
la  cellule,  demeurant  en  dehors  du  noyau  pendant  l'état  de 
repos  ;  d'autres  pensent,  au  contraire,  que  ces  corps  n'appa- 
raissent qu'au  moment  de  la  division  et  qu'ils  font  partie  inté- 
grante du  noyau  lui-même  :  opinion  admise,  notamment,  par 
M.  O.  Hertwig  et  par  M.  Aug.  Brauer. 

Dans  son  Traité  sur  «  la  cellule  et  les  tissus  »  (2),  M.  O.  Hert- 
wig s'exprime  ainsi  :  «J'ai  soutenu  et  maintiens  encore...  que  les 
corpuscules  centraux  sont  des  parties  constitutives  du  noyau  au 
repos  lui-même  ;  après  la  division,  ils  rentrent  à  l'intérieur  du 
noyau  pour  en  sortir  de  nouveau  et  pénétrer  dans  le  proto- 
plasme lorsque  le  noyau  se  prépare  à  la  division.  Ce  n'est  que 
dans  des  cas  spéciaux  que  le  ou  les  corpuscules  polaires  restent 
dans  le  protoplasme  pendant  le  repos  du  noyau  et  constituent 

1.  L.  Guig'nard,  Stir  l'existence  des  «  sphères  attractives  »  dans  les  cellules 
végétales  (Compt.  rend.  Acad.  des  Se,  9  mars  1891). 

2.  Die  Zelle  zmd  die  Geweèe,  p.  48,  1892,  —  et  traduction  française,  p.  55. 


242  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

alors,  jusqu'à  un  certain  point,  un  noyau  accessoire,  à  côté  du 
noyau  principal.  Ainsi  s'expliquerait  que,  même  en  nous  servant 
des  méthodes  récentes  et  des  meilleurs  instruments  d'optique, 
les  corpîiscîiles  centi'-aux  iie  se  montrent  habïtrtellenient  pas  à 
côté  diL  noyait  au  repos,  dans  le  protoplasme  des  cellules.  » 

«  Diverses  circonstances,  dit  encore  ce  savant  (i),  tendent 
à  prouver  que  le  corpîiscnle  polaire  dérive  dti  noyau.  En  pre- 
mier lieu,  abstraction  faite  d'un  petit  nombre  de  cas,  on  ne 
peut  parvenir  à  trouver  dans  le  protoplasme  rien  qui  corres- 
ponde à  cet  élément.  En  second  lieu,  au  début  de  la  division, 
le  corpuscule  polaire  apparaît  tout-à-fait  contre  la  surface  de 
la  membrane  nucléaire,  et  ce  n'est  que  plus  tard  qu'il  s'écarte 
davantage  du  noyau  à  l'intérieur  du  protoplasme.  En  troisième 
lieu,  au  moment  de  l'apparition  du  corpuscule  polaire,  la  mem- 
brane nucléaire  est  fréquemment  affaissée,  déprimée  comme  si 
du  suc  nucléaire  était  sorti  par  un  petit  orifice  de  la  membrane. 
En  quatrième  lieu,  dans  beaucoup  de  cellules,  l'apparition  du 
corpuscule  polaire  coïncide  avec  la  disparition  des  nucléoles.  » 

M.  O.  Hertwig  tend  par  conséquent  à  admettre  un  lien  géné- 
tique entre  les  nucléoles  et  les  centrosomes.  Cependant  il  ajoute 
plus  loin  :  «  La  question  de  l'origine  du  corpuscule  polaire  m'a 
souvent  occupé  et  j'y  ai  consacré  une  bonne  somme  de 
travail  inutile,  tout  récemment  encore  dans  mes  recherches  sur 
l'ovogénèse  et  la  spermatogénèse  chez  les  Nématodes.  Je  n'ai 
pu  me  former  une  opinion  certaine  à  cet  égard.  » 

D'autre  part,  après  avoir  exposé  les  faits  observés  par  lui 
à  ce  sujet  et  cité  l'opinion  qui  précède,  M.  Aug.  Brauer  (2) 
ajoute  :  «  Je  ne  puis  souscrire  sans  réserve  à  cette  manière  de 
voir.  D'après  mes  observations  et  celles  d'autres  auteurs...  il 
n'est  pas  exact  de  dire  que  les  nucléoles  ont  déjà  disparu  au 
moment  de  l'apparition  du  centrosome...  En  un  mot,  sans 
rejeter  absolument  la  possibilité  de  l'existence  du  centrosome 
dans  le  nucléole,  je  ne  la  considère  pas  comme  vraisemblable; 
je  crois  plutôt  que  le  centrosome  conserve  son  autonomie  dans 
le  noyau,  où  il  garde  sensiblement  la  forme  et  la  grosseur  d'un 
corpuscule  central.  » 

1.  Ibid.,  p.  165,  et  trad.  française,  p.  193. 

2.  Aiig-uste  Brauer,  Ziw  Keniitniss  dey  Spermatogénèse  bei  Ascaris  megalo- 
cephala  (Archiv.  fur  mikosk.  Anatomie,  t.  XLII,  p.  19S  et  199). 


L.  GuiGNAED.  —  Sur  l'origine  des  sphères  directrices.  243 

Si  donc  les  deux  auteurs  précités  s'accordent  pour  rattacher 
les  centrosomes  au  noyau,  ils  ne  sont  plus  du  même  avis  quant 
à  leur  origine. 

Récemment,  M.  G.  Karsten  (i)  a  cru  pouvoir  préciser  ce 
dernier  point  et  conclure  de  ses  recherches  sur  les  sporanges 
du  Psiloiuui  triquetrttui  que  les  centrosomes  proviennent  des 
nucléoles. 

Selon  cet  observateur,  quand  les  noyaux  sont  sur  le  point 
d'entrer  en  division,  mais  possèdent  encore  leur  membrane 
d'enveloppe,  les  nucléoles  se  montrent  rapprochés  de  la  péri- 
phérie. Lorsque  la  membrane  nucléaire  a  disparu,  les  nucléoles 
sortent  dans  le  cytoplasme  ambiant,  pendant  l'orientation  des 
chromosomes.  On  les  reconnaît  sans  peine  à  leur  contour  net, 
leur  aspect  réfringent  et  homogène,  leur  aptitude  à  se  colorer 
en  rouge  par  l'éosine  hématoxylique.  Le  plus  souvent,  ils 
seraient  au  nombre  de  deux,  situés  en  opposition  aux  deux 
extrémités  du  fuseau  nucléaire.  Si  l'on  ne  peut  affirmer  qu'il  sort 
toujours  du  noyau  au  moins  deux  nucléoles,  on  n'en  trouve  du 
moins  jamais  plus  de  deux;  ce  qui,  dans  le  cas  où  les  noyaux 
au  repos  en  renfermeraient  un  nombre  plus  élevé,  pourrait 
s'expliquer  soit  par  une  fusion,  soit  par  une  résorption  d'une 
partie  des  nucléoles.  Au  stade  de  la  séparation  longitudinale 
des  chromosomes,  on  aperçoit,  à  chaque  pôle,  deux  corpus- 
cules arrondis  qui  se  forment,  selon  toute  apparence,  aux  dépens 
du  nucléole  primitif  situé  en  ce  point.  «  Il  n'est  donc  pas  dou- 
teux, dit  l'auteur,  que  ces  corpuscules,  dérivés  des  nucléoles 
devenus  libres  dans  le  cytoplasme,  ne  soient  identiques  aux 
centrosomes  de  Guignard.  »  Enfin,  quand  les  éléments  chro- 
matiques de  la  plaque  équatoriale  sont  arrivés  aux  pôles  et  que 
les  jeunes  noyaux  s'organisent,  on  voit  les  corpuscules  en 
question  rentrer  dans  les  noyaux,  o\x  ils  constituent  de  nouveau 
les  nucléoles. 

M.  G.  Karsten  conclut  donc  formellement  comme  on  le  voit, 
non  seulement  à  l'origine  nucléolaire  des  centrosomes  (2),  mais 

1.  G. -G.  Karsten,  Ueber  Besiehungen  der  Nucleolen  zu  den  Centrosoinen  bei 
Psilotum  triqîietrmn  (Berichteder  deutsch.  Bot.  Gesellsch.,  séance  du  2y  déc.  1893.) 

2.  Il  convient  de  remarquer  d'abord  que  l'expression  de  «  centrosome  »  ne  de- 
vait pas  être,  à  mon  sens,  employé,  comme  synonyme  de  «  sphère  »  et  il  serait 
bon  de  ne  s'en  servir  que  pour  désig^ner  le  corpuscule  central  de  la  sphère.  Si 
j'appelle  l'attention  sur  ce  point,  c'est  parce  qu'il  semble  que,  pour  M.  G.  Karsten, 
le  centrosome  soit  l'équivalent  de  la  sphère  ;  car,  s'il  n'en  était  pas  ainsi,  l'élé- 


244  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

encore  à  l'identité  morphologique  de  ces  corps  avec  les  nu- 
cléoles. 

Il  était  donc  intéressant  de  rechercher  s'il  en  est  réellement 
ainsi,  ou  si  les  corps  en  question  n'auraient  point  passé  ina- 
perçus :  présomption  d'autant  plus  rationnelle  que  les  éléments 
nucléolaires  décrits  par  M.  Karsten  ne  présentent  pas  préci- 
sément les  caractères  des  centrosomes. 

Lorsque  parut  le  travail  de  ce  botaniste,  je  m'occupais 
depuis  un  certain  temps  de  l'étude  des  sphères  directrices  dans 
des  exemples  variés,  afin  d'étendre  mes  recherclies  primitives 
et  d'envisager  la  question  d'une  façon  aussi  générale  que  possi- 
ble. L'opinion  de  M.  G.  Karsten  sur  l'origine  de  ces  corps  étant 
contraire  aux  résultats  généraux  que  j 'avais  fait  connaître  en  1 89 1 , 
et  que  mes  nouvelles  observations  me  permettaient  de  maintenir, 
j'ai  pensé  à  examiner  à  mon  tour  le  Psilotiiui.  Cette  étude  était 
achevée  et  prête  à  être  publiée  quand,  tout  récemment,  parut 
une  note  de  M.  J.-E.  Humphrey  (i)  sur  la  même  question.  Par 
ses  recherches  sur  diverses  plantes,  au  nombre  desquelles  figure 
le  PsilotiLut,  cet  auteur  confirme  mes  observations  antérieures 
et  n'admet  pas  que  les  sphères  dérivent  des  nucléoles.  Je 
pourrais  donc  à  la  rigueur  me  dispenser  de  traiter  à  mon  tour 
du  sujet.  Mais,  outre  que  M.  J.-E.  Humphrey  donne  fort  peu  de 
détails  sur  le  Psi'Iotum,  diverses  considérations,  qui  seront  rap- 
pelées à  la  fin  de  l'exposé  qui  va  suivre,  me  semblent  justifier 
complètement  la  publication   de  mes  recherches  personnelles. 

De  même  que  M.  G.  Karsten,  j'ai  étudié  les  cellules  mères 
du  sporange  en  voie  de  multiplication,  et  en  outre,  la  formation 
des  spores  dans  les  cellules  mères  adultes  (2). 

ment  fig;uré  par  lui  comme  centrosome  dépasserait  de  beaucoup  en  g-rodseur  tous 
ceux  qu'on  a  vus  jusqu'ici.  Dans  les  cellules  animales  à  l'état  de  repos,  on  ne 
trouve  ordinairement  que  le  corpuscule  colorable,  qui,  pendant  les  stades  de  la 
division,  occupe  le  centre  de  la  sphère  attractive  ou  astrosphère.  En  réalité,  on 
ne  peut  pas  dire,  dans  ce  cas,  que  la  sphère  est  un  org-ane  permanent  de  la  cel- 
lule, puisqu'on  ne  trouve  que  le  corpuscule  central.  Parmi  les  zoologistes,  les  uns 
font  la  distinction  entre  centrosome  et  sphère;  les  autres  accordent  le  même  sens 
aux  deux  expressions  :  par  exemple,  M.  Auguste  Brauer,  dans  le  travail  cité,  dit 
à  la  page  177  :  «  Le  centre  du  centrosome  est  occupé  par  une  granulation  d'aspect 
arrondi  vivement  colorable,  le  corpuscule  central.  »  Il  y  a  là  une  source  de 
confusion. 

1.  J.-E.  Humphrey,  Nnclcolen  und  Centrosonicit  (Berichte  der  deulsch.  Bot. 
Gesellsch.,  fasc.  5,  1894). 

2.  C'est  grâce  à  l'obligeance  de  M.  Wôchting,  de  Tubingue,  et  de  M.  Bertrand, 
de  Lille,  que  j'ai  pu  examiner  les  sporanges  de  cette  plante  à  tous  les  états  de 
développement;  je  suis  heureux  de  les  en  remercier  ici. 


L.  GuiGNAKD.  —  Sur  l'origine  des  sphères  directrices.  245 

Dans  ce  genre  de  recherches,  la  principale  difficulté  réside 
avant  tout  dans  la  fixation  des  sphères  directrices,  que  la  plu- 
part des  réactifs  actuellement  employés  en  cytologie  altèrent 
ou  rendent  méconnaissables.  Tel  agent  qui  réussit  pour  les 
tissus  animaux  ne  convient  plus  pour  les  cellules  végétales, 
surtout  à  cause  des  membranes  dont  elles  sont  pourvues  et  qui 
se  comportent  d'une  façon  qui  diffère,  non  seulement  suivant  la 
nature  des  réactifs,  mais  encore  avec  un  même  réactif  suivant 
l'origine  et  la  nature  des  tissus.  Les  procédés  de  fixation 
doivent  varier  suivant  les  cas,  et  il  en  est  de  même  pour  les 
réactifs  colorants.  Il  faut  ajouter  que,  jusqu'ici,  je  n'ai  pu  trouver 
une  matière  colorante  possédant  une  élection  spéciale  et  diffé- 
rentielle à  l'égard  des  sphères.  Les  réactifs  qui  les  colorent  se 
fixent  également  sur  le  protoplasme,  mais  généralement  avec 
moins  d'identité.  Cette  différence  jointe  à  leur  forme,  à  la  pré- 
sence du  corpuscule  occupant  leur  centre,  à  leur  grosseur  sen- 
siblement constante  dans  un  même  tissu,  permet  néanmoins  de 
les  distinguer  avec  certitude. 

Dans  le  cas  présent,  le  contenu  des  sporanges  a  été  fixé, 
tantôt  avec  un  mélange  renfermant  pour  100  p.  d'eau,  o  gr.  50 
d'acide  chromique  et  o  gr.  20  d'acide  osmique  ;  tantôt  avec 
une  solution  d'acide  chromique  et  de  bichlorure  de  platine,  tous 
deux  à  la  dose  de  o  gr.  50  pour  100,  ou  encore  avec  l'alcool  ^ 
absolu.  Ce  dernier  peut  fournir  un  terme  de  comparaison  pour 
l'emploi  des  réactifs  colorants,  dont  l'action  est  souvent  mo- 
difiée parles  liquides  acides  employés  comme  agents  de  fixation. 
En  raison  de  la  dissociation  des  cellules  mères  des  spores,  sur- 
tout à  la  période  où  celles-ci  prennent  naissance  à  leur  intérieur, 
les  coupes  doivent  être  faites  après  inclusion  dans  la  paraffine. 
Comme  colorants,  j'ai  surtout  réussi  avec  un  mélange  de  fuch- 
sine acide  de  Weigert  et  de  vert  de  méthyle  O.  O.  de  Grubler; 
après  un  temps  d'action  suffisant,  la  coloration  rouge  ou  rose 
des  sphères  et  du  protoplasme,  ainsi  que  la  coloration  verte  des 
chromosomes  nucléaires  ne  disparaissent  pas  par  les  lavages  à 
l'alcool  absolu.  Une  autre  matière  colorante  rouge,  très  peu 
soluble  dans  l'alcool  absolu  et  se  fixant  énergiquement  sur  le 
protoplasme  et  les  sphères,  est  la  coccinine  ;  son  emploi,  suivi 
de  la  coloration  par  l'hématoxyline,  donne  aussi  de  bons  résul- 
tats. On  peut  encore  avec  avantage  faire  agir  sur  les  coupes  un 


246  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

mélange  en  proportions  convenables  de  fuchsine  acide  et  d'héma- 
toxyline  à  l'eau  alunée,  soit  directement,  soit  après  traitement 
par  une  solution  très  étendue  d'alun  de  fer  et  de  potasse,  mé- 
thode que  j'employais  déjà  quand  M.  Heidenhain  (i)  a  fait  con- 
naître son  procédé  de  coloration,  à  l'aide  du  sulfate  de  fer 
ammoniacal  et  de  l'hématoxyline. 

Etudions  en  premier  lieu  la  formation  des  cellules  mères 
dans  le  jeune  sporange,  où  elles  sont  accompagnées,  comme  on 
sait,  de  cellules  stériles  faciles  à  distinguer  et  qui  sont  destinées 
à  disparaître  plus  tard  par  résorption.  A  cette  période,  on  trouve 
ordinairement,  dans  le  sporange,  des  cellules  en  division  à  tous 
les  stades,  à  côté  de  cellules  complètement  au  repos;  on  peut 
remarquer  pourtant  que  les  divisions  ont  souvent  lieu  par  grou- 
pes correspondant  à  ceux  des  cellules  mères  elles-mêmes. 

Dans  la  cellule  au  repos,  le  noyau  arrondi  ou  ovoïde  occupe 
la  majeure  partie  de  la  cavité  cellulaire  ;  sauf  aux  angles,  le 
protoplasme  ne  forme  ordinairement  qu'une  couche  assez  mince, 
fortement  granuleuse  (Fig,  i).  Dans  les  replis  nombreux  et  grêles 
de  la  charpente  chromatique,  se  trouvent  parfois  un  ou  deux, 
plus  souvent  trois  ou  quatre  nucléoles  de  grosseur  inégale,  que 
le  mélange  de  fuchsine  acide  et  de  vert  de  méthyle  colore  faci- 
lement en  rouge  intense,  tandis  que  la  charpente  nucléaire  prend 
une  teinte  vert  bleuâtre. 

Il  importait  tout  d'abord,  pour  une  raison  facile  à  com- 
prendre, de  chercher  à  savoir  s'il  est  possible  de  distinguer 
dans  le  protoplasme  les  sphères  directrices,  que  j'avais  aperçues 
jadis  dans  d'autres  cas.  L'abondance  des  granulations  proto- 
plasmiques,  plus  grosses  que  dans  la  plupart  des  cellules  spo- 
rogènes  des  Fougères,  par  exemple,  ou  des  sacs  polliniques 
des  Phanérogames,  jointe  à  la  densité  du  protoplasme  fonda- 
mental, rendait  cette  recherche  particulièrement  difficile  chez 
le  PsiloUun.  Cependant,  j'ai  aperçu  plusieurs  fois,  au  contact 
ou  très  près  de  la  membrane  nucléaire,  aux  angles  de  la  cellule, 
là  où  le  protoplasme  est  plus  abondant,  un  ou  deux  corps 
arrondis,  offrant  un  corpuscule  central  très  petit,  entouré  lui- 
même  d'une  zone  homogène  moins  colorable  que  le  corpuscule. 
Ce  sont,  à  mon  avis,  les  sphères  directrices.  Leur  grosseur, 
toujours  à  peu  de  chose  près  la  même,  est  moindre  que  celle  du 
I.  Martin  Heidenhain,  Ueber  Kern  und  Protoplasma,  Leipzig-,  1892. 


L.  GuiGNARD.  —  Sur  l'origine  des  sphères  directrices.  2^y 

nucléole  unique  ou  des  nucléoles  principaux  que  le  noyau  ren- 
ferme, et  dans  lesquels  on  n'aperçoit  rien  d'analogue  à  un  cor- 
puscule central.  En  outre,  en  les  comparant  aux  sphères  qu'on 
observe,  comme  on  le  verra  dans  un  instant,  aux  pôles  du  fuseau 
quand  le  noyau  est  en  division,  on  leur  trouve  même  grosseur 
et  même  apparence.  Toutefois,  la  zone  qui  entoure  leur  corpus- 
cule central  semble  moins  nette  que  pendant  la  division  des 
noyaux. 

Tant  que  le  noyau  est  à  l'état  de  repos,  les  nucléoles  oc- 
cupent une  situation  quelconque  à  son  intérieur.  Avant  la  dis- 
parition de  la  membrane  nucléaire,  les  chromosomes  épaissis  et 
contractés  se  montrent  libres  et  bien  distincts;  pendant  qu'ils 
se  rassemblent  et  s'orientent,  aussitôt  après  la  résorption  de  la 
membrane,  pour  former  la  plaque  nucléaire,  les  nucléoles  se 
trouvent  refoulés  en  dehors  d'eux.  Le  fuseau  prend  naissance 
et,  aux  deux  pôles,  on  aperçoit  les  sphères  avec  leur  corpus- 
cule central  (Fig.  i  et  2).  Alors  les  nucléoles,  situés  en  dehors 
de  la  plaque,  peuvent  se  trouver  soit  au  voisinage  des  pôles, 
soit  à  la  surface  des  deux  moitiés  coniques  du  fuseau,  mélangés 
avec  les  granulations  cytoplasmiques,  dont  les  plus  grosses  ont 
souvent  la  dimension  des  nucléoles  les  plus  petits.  Pendant  la 
formation  de  la  plaque  nucléaire,  les  nucléoles  subissent  ordi- 
nairement une  diminution  de  volume;  toutefois,  un  ou  plusieurs 
d'entre  eux  se  montrent  encore  plus  gros  que  les  sphères,  tout 
au  moins  pendant  quelque  temps  (Fig.  2  et  4).  Il  peut  se  faire 
qu'il  existe,  de  chaque  côté  de  la  plaque  nucléaire,  un  nucléole 
situé  plus  ou  moins  près  du  pôle  (Fig.  4),  et  que  ces  deux  nu- 
cléoles aient  sensiblement  la  même  grosseur,  comme  le  dit 
M.  G.  Karsten  ;  mais  ce  fait  est  loin  d'être  constant,  et,  le  plus 
souvent,  si  l'on  voit  un  seul  nucléole  d'un  côté,  on  en  observe 
en  même  temps  deux  ou  trois  inégaux  du  côté  opposé.  Tandis 
qu'ils  sont  homogènes  et  fixent  énergiquement  la  fuchsine  acide, 
les  deux  sphères  présentent  un  petit  corpuscule  central  entouré 
d'une  zone  plus  transparente  et  moins  colorée,  dont  le  contour 
apparaît  souvent,  à  un  fort  grossissement,  comme  une  ligne  très 
finement  granuleuse.  Parfois,  elles  sont  masquées  par  un  amas 
de  grosses  granulations  cytoplasmiques,  auxquelles  se  sont 
ajoutés  un  ou  deux  nucléoles  de  grosseur  variable. 

Les  sphères  peuvent   donc  être   distinguées  des  nucléoles 


248  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

par  plusieurs  caractères  :  leur  dimension,  qui  ne  varie  que  dans  de 
faibles  limites,  la  présence  d'un  corpuscule  central  plus  colo- 
rable  que  la  zone  qui  l'entoure,  leur  position  fixe  aux  deux 
pôles  du  fuseau  nucléaire.  Cette  dimension  est  en  moyenne  de 
2  p-,  3;  au  contraire,  les  gros  nucléoles  atteignent  4  à  5  p-,  les 
plus  petits  n'ayant  parfois  que  2  [J-  à  peine.  Ces  derniers  chiffres 
sont  d'ailleurs  semblables  à  ceux  qui  sont  donnés  par  M.  G. 
Karsten  pour  les  nucléoles. 

Les  bâtonnets  chromatiques  de  la  plaque  nucléaire  ont  une 
forme  assez  irrégulière  ;  la  plupart  sont  courbés  en  crochet  au 
voisinage  du  plan  équatorial,  comme  il  arrive  fréquemment 
dans  les  noyaux  des  tissus  purement  végétatifs  ou  dans  ceux 
des  tissus  sporogènes  avant  la  formation  définitive  des  cellules 
mères  sexuelles.  Au  contraire,  pendant  les  divisions  qui  don- 
nent naissance  aux  spores  dans  chacune  des  cellules  mères,  les 
éléments  chromatiques  sont  beaucoup  plus  courts  et,  comme  on 
le  verra  plus  loin,  la  plaque  nucléaire  offre  un  autre  aspect. 

Après  la  séparation  des  deux  moitiés  de  la  plaque,  les 
nucléoles  se  retrouvent  au  voisinage  des  pôles  (Fig.  5  à  9)  ; 
ceux  qui  en  étaient  éloignés,  sont  même  refoulés  aux  deux 
extrémités  du  fuseau  ;  parfois  cependant  on  peut  en  apercevoir 
un  ou  deux  en  général  assez  petits,  entre  les  deux  moitiés  delà 
plaque  nucléaire,  mais  dans  le  cytoplasme,  en  dehors  des  fils 
connectifs.  Durant  cette  phase  de  la  division,  il  y  a  diminution 
de  volume  des  plus  gros  nucléoles  et  résorption  fréquente  des 
plus  petits. 

Quand  les  deux  moitiés  chromatiques  de  la  plaque  sont  arri- 
vées aux  pôles,  les  sphères  sont  très  difficiles  à  distinguer  dans 
l'amas  des  granulations  protoplasmiques,  accumulées  avec  un 
ou  plusieurs  nucléoles  sur  la  face  externe  des  jeunes  noyaux  en 
voie  de  formation.  Vus  de  profil,  ces  noyaux  offrent  bientôt 
une  dépression  profonde  (Fig,  8).  Tantôt  on  aperçoit,  dans 
cette  dépression  polaire,  une  ou  deux  sphères  plus  petites  que 
celles  du  fuseau  primitif;  tantôt  on  n'y  voit  qu'un  ou  deux 
nucléoles,  également  plus  réduits  qu'aux  stades  antérieurs. 
Parfois  ces  derniers  semblent  effectivement  rentrer  dans  le 
noyau,  suivant  l'opinion  de  M.  G.  Karsten,  mais  souvent,  après 
l'apparition  de  la  membrane  nucléaire  (Fig.  9),  on  retrouve,  en 
dehors  de  celle-ci,  un   ou  deux  globules  homogènes,   encore 


A.  Fkanchet.  —  Les  Cypripedium  d'Asie.  249 

faciles  à  colorer  par  la  fuchsine  acide,  et  qui  représentent  évi- 
demment des  nucléoles.  De  même,  les  sphères,  avec  leur  corpus- 
cule central,  peuvent  être  mises  en  évidence  en  dehors  des 
noyaux,  mais  dans  une  situation  qui  varie  suivant  la  distance 
qui  existe,  en  tel  ou  tel  point,  entre  la  surface  externe  du  noyau 
et  la  membrane  cellulaire. 

Le  tonnelet  formé  parles  fils  connectifs,  qui  s'étendent  entre 
les  deux  jeunes  noj^aux,  présente  souvent,  au  moment  de  l'ap- 
parition de  la  plaque  cellulaire,  un  certain  nombre  de  granules 
disséminés  entre  les  fils  et  dont  la  grosseur  se  rapproche  plus 
ou  moins  de  celle  des  petits  nucléoles  (Fig-.  8).  Ils  sont  de 
nature  protoplasmique  et  s'accumulent  parfois  assez  régulière- 
ment  de  chaque  côté  de  la  plaque  cellulaire  en  voie  de  forma- 
tion. Il  est  possible,  d'ailleurs,  que  leur  apparition  soit  en  rap- 
port avec  la  résorption  totale  ou  partielle  des  nucléoles.  Il  est  à 
remarquer  aussi  que,  dans  le  tissu  sporogène  du  Psilotiiîu,  les 
granulations  protoplasmiques  ont  une  grosseur  plus  marquée  et 
plus  inégale  que  dans  la  plupart  des  tissus  analogues  chez  les 
autres  plantes. 

Tels  sont  les  faits  observés  pendant  la  formation  des  cellules 
mères  du  sporange.  Voyons  maintenant  ce  qui  se  passe  ultérieu- 
rement, avant  et  pendant  la  double  bipartition  qui  donne  nais- 
sance à  quatre  spores  dans  chacune  d'elles. 

[A  suivre.) 

LES    CYPRIPEDIUM 
DE   L'ASIE   CENTRALE   ET   DE   L'ASIE   ORIENTALE 

{s2iile) 

Par  M.  A.  FRANCHET. 

8.  G.  himalaicum  Rolfe,  in  Liiin.  Soc.  JoîLrn.  Bot.,  vol. 
XXIX,  p.  319;  C.  inacranthitui  Hook.,  Flor.  Prit.  Iiid.,  VI, 
p.  170  (ex  parte)  non  S\v. 

Hab.  —  Sikkim  Himalaya,  ait.  1 1. 500-12. 000  p.  (J.-D, 
Hooker);  collines  au-dessus  de  ihala,  Tihri-Garhwal,  ait.  12- 
13.000  p.;  près  du  village  de  Budhi,  dans  le  Nepaul  à  11.000 
ou  12.000  p.  (id.). 

Su-tchuen  occidental,  aux  environs  de  Ta-tsien-lou  (Pratt. , 
n°  748). 


250  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

M.  Rolfe  a  distingué  la  plante  de  l'Himalaya  de  celle  du  Thibet  en 
considération  de  ses  petites  dimensions  et  de  la  coloration  différente 
de  la  fleur;  presque  tous  ses  caractères  la  relient  d'ailleurs  très  étroite- 
ment au  C.  macrantlucm;  ses  fleurs  ne  mesurent  que  i  1/4  à  2  1/4 
pouces  (anglais);  les  sépales  et  les  pétales  sont  d'un  jaune  clair,  avec 
des  veines  d'un  rouge  brun;  le  labelle  est  d'un  pourpre  marron.  A 
l'état  sec  ces  différences  ne  sont  pas  appréciables  et  il  n'est  guère  pos- 
sible de  distinguer  le  C.  himalaicum  des  petites  formes  du  C.  ma- 
crajjthum. 

9.  G.  thibeticum  King-  in  herb.  Kezo.  ex  Hemsley,  Linn. 
Soc,  Joîirn.  Bot.,  vol.  XXIX,  p.  320;  C.  inacranihon,  var.  veii- 
trïcosa  Hook.,  Flor.  Brit.  Ijid.^Vl^  p.  170  (ex  parte)  non 
Carrière. 

Hab.  —  Le  Thibet,  Chumbi  et  Phari  (Dungboo,  ex  King)  ; 
Su-tchuen  occidental,  entre  Batang  et  Litang  (prince  Henri 
d'Orléans)  ;  Tongolo  ;  Ta-tsien-lou  (R.  P.  Soulié,  n"  312; 
Pratt.,  n°^  14  et  301). 

C'est  encore  une  espèce  qui  a  beaucoup  d'affinités  avec  le  C.  ma- 
cranïhnm;  ses  fleurs  sont  très  grandes,  ses  sépales  largement  ovales, 
ses  pétales  ovales  ou  ovales  lancéolés,  le  labelle  est  elliptique.  Sur  le 
sec,  les  fleurs  paraissent  rougeâtres,  avec  de  grosses  lignes  brunes  lon- 
gitudinales, et  le  labelle  est  d'un  pourpre  brun.  Mais  à  l'état  frais  la 
coloration  est  très  différente. 

D'après  une  note  de  M.  Soulié  les  sépales  et  les  pétales  seraient 
jaunes,  avec  des  lignes  d'un  brun  pourpre.  D'autre  part  M.  Hemsley 
cite  un  dessin  du  D'"  King,  de  Calcutta,  d'après  lequel  les  sépales  et  les 
pétales  seraient  presque  blancs,  passant  au  jaune  clair  vers  le  sommet, 
avec  des  nervures  d'un  pourpre  noir  réunies  par  quelques  réticulations 
transversales  ;  le  labelle  et  le  staminode  sont  d'un  pourpre  brun  ;  l'ori- 
fice du  labelle  est  arrondi,  d'une  teinte  très  foncée  dans  son  pourtour; 
les  fleurs  bien  ouvertes  mesurent  7  à  10  cent,  de  diam.  Les  veines  des 
sépales  et  des  pétales  sont  beaucoup  plus  apparentes  sur  les  spécimens 
desséchés. 

La  coloration  particulière  de  la  fleur  du  C.  tJiibeiiciim  semble  le 
différencier  suffisamment  du  C.  macranthiim,  mais  seulement  à  l'état 
frais.  Sur  le  sec,  le  C.  thibeticinn  peut  se  reconnaître,  quoique  assez  diffi- 
cilement, à  ses  tiges  plus  courtes,  aux  veines  longitudinales  des  pétales, 
qui  sont  plus  larges  que  dans  le  C.  macranthitm,  et  surtout  à  la  dis- 
position de  ses  feuilles  ordinairement  au  nombre  de  trois,  rapprochées 
au-dessous  du  milieu  de  la  tige,  et  non  pas  régulièrement  espacées. 


A.  Fkanchet.  —  Les  C3'pripeclium  d'Asie.  251 

10.   G.  corrug-atum,  sp.  nov. 

Parce  et  breviter  pubescens  ;  caulis  humilis,  sub  anthesi 
foliis  brevior  :  folia  saepius  tria,  ad  partem  caulis  inferiorem 
coacta,  ovata  vel  ovato-lanceolata;  bractea  ampla  late  lanceolata  ; 
ovarium  ovato-oblongum,  glaberrimum  ;  sepala  et  petala  pur- 
purata  vel  viridi-lutescentia,  nunc  fusco  viridia,  lineis  latis  atro- 
fuscis  long-itudinaliter  percursa  ;  sepalum  superius  latissime 
ovatum,  mucronatum,  profunde  concavum,  inferius  paulo  an- 
g-ustius  apice  breviter  bicuspidatum  ;  petala  lateralia  ovato- 
lanceolata,  breviter  acuminata  ;  labellum  petalis  et  sepalis 
longius,  globosum,  post  anthesin  auctum  et  corrug^atum,  atro- 
purpureum,  ore  parvo,  ovato,  basi  auriculato,  margine  mem- 
branaceo  elevato  cinctum;  staminodium  purpureum,  breviter 
stipitatum,  e  basi  cordata  late  ovatum,  acutum  ;  capsula  obovato- 
oblonga. 

Caulis  12-15  cent.;  sepalum  superius  18-25  rn™-  latum, 
30-35  mm.  longum  ;  petala  4  cent,  longa,  16-22  mm.  lata  ; 
labellum  3-4  cent,  longum;  staminodium  10-12  mm.  longum. 

Hab.  —  La  Chine  occidentale,  dans  la  province  d'Yunnan  ; 
broussailles  au  sommet  des  collines  calcaires  qui  dominent  les 
sources  du  Pee-cha-ha,  au  sud  du  col  de  Yent-ze-hay,  ait. 
3500  m.;  fl.  7  juin  1888  (Delavay,  n"  3478);  sur  les  coteaux 
calcaires  rocailleux  du  Ma-eul-chan,  près  du  sommet  (id.). 

Le  C.  corrugatum  peut  être  séparé  du  C.  thibeticum  à  cause  de  la 
coloration  différente  des  fleurs  dont  M.  Delavay  a  noté  les  nuances  sur 
le  vif:  «  Sabot  pourpre  noir,  se  développait  encore  après  l'anthèse,  sa 
surface  devenant  chagrinée;  sépales  et  pétales  fond  jaune  verdàtre 
pâle,  recouvert  d'un  réseau  de  lignes  poupre  noir,  les  lignes  trans- 
versales plus  écartées  et  plus  fines  que  les  longitudinales;  chez  d'autres 
individus  les  sépales  et  les  pétales  sont  verdâtres,  tirant  sur  le  brun; 
d'autres  ont  les  sépales  et  les  pétales  de  la  même  teinte  que  le  sabot, 
c'est-à-dire  d'un  pourpre  noir,  mais  moins  foncée,  avec  de  nombreuses 
taches  verdâtres;   le  staminode  est  toujours  d'un  pourpre  brun.  » 

La  surface  chagrinée  du  labelle  ne  s'observe  d'ailleurs  que  chez 
deux  espèces  d'un  autre  groupe  :  C.  margaritaceum  et  C.  Fargesii. 

10  bis.   G.  corrug-atum,  var.  obesa  (species  propria?). 

Folia  tria,  paulo  supra  basin  caulis  coacta  (unde  caulis 
superne  longe  nudus),  ovato-lanceolata,  acutissima  ;  bractea 
folio  superiore  tantum  paulo  minor  ;   flores  quam  in  C.  corru- 


252  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

gato  majores  ;  sepala  et  petala  virescentia  purpureo  vittata  ; 
sepalum  superius  5-6  cent,  longum;  petala  lateralia  usque  ad 
7  cent.  ;  labellum,  valde  inflatura,  5-6  cent,  longum  ;  stamino- 
dium  15-18  mm. 

Hab.  —  Yunnan,  dans  les  bois  de  Lien-yn,  au-dessus  de  Mo- 
so-yn,  ait.  2800  m.;  fl.  24  mai  1889  (Delavay)  ;  Kou-toui  et 
Fang--yang-tchang  (id.). 

C'est  une  forme  très  remarquable  du  C.  corriigatum,  ou  peut-être 
une  espèce  particulière;  les  fleurs  sont  très  grandes,  le  labelle  très 
renflé;  la  disposition  presque  basilaire  des  feuilles  est  encore  plus 
accentuée  que  chez  le  C.  corrugatum;  M.  Delavày  ne  dit  point  si  le 
labelle  est  chagriné. 

II.  G.  Arietinum  Rob.  Brown  in  Aiton,  Hort.  Kew^  éd.  2, 
vol.  V,  p.  222;  Pursh,  Flor.  Auier.  sept.,  II,  595;  Lindl.  Gen. 
and  Sp.  Orchid.,  p.  529;  Asa  Gray,  Man.,  455  ;  Franch.,  Bull. 
Soc.  bot.  de  France,  XXXIII,  p.  206,  et  Bnll.  Soc.  philont.  de 
Paris,  sér.  7,  vol.  XII,  p.  140;  C.  plectrochilon¥vsinch..^  Bull. 
Soc.  bot.  de  France,  XXXII,  p.  27;  Arietimwt  americantim 
Beck,  Bot.  of  noi'd  and  Mïdd.  st.,  p.  352. 

Icon.  —  Bot.  Mag.,  vol.  XXXVIII,  p.  1569;  Lodd.,  ^0/. 
cab.,  tab.  1240;  Sweet^  Fl. gard.,2\2)- 

Hab.  —  La  Chine  occidentale,  prov.  d'Yunnan,  dans  les 
broussailles  du  mont  Che-tcho-tze,  au-dessus  de  Ta-pin-tze,  et 
dans  les  bois  de  Chêne  à  Houang-li-pin  (Delavay,  n"  1020);  col 
de  Pi-iou-se,  ait.  2000  m.  (id.);  province  de  Hupeh  (D""  Henry, 
1474);  Su-tchuen  oriental,  à  Ky-min-se,  près  de  Tchen-kéou, 
ait.  1200  m.,  sur  les  rochers  calcaires  (R.  P.  Farges,  n"  1035); 
Su-tchuen  occidental,  aux  environs  de  Ta-tsien-lou  (Pratt, 
n'^87). 

M.  Delavay  accompagne  les  spécimens  du  C.  Arieiùiicm  qu'il  a 
découvert  dans  l'Yunnan  de  la  note  suivante  qu'il  est  intéressant  de 
reproduire:  «  Sabot  blanc  avec  l'éperon  (le  prolongement  postérieur 
du  sabot)  verdâtre;  une  fine  bordure  dentelée,  rouge  ou  purpurine, 
autour  de  l'orifice  et  quelques  taches  de  même  teinte  vis-à-vis  des  deux 
pétales.  Le  C.  Ai-ieti?ium  se  trouve,  soit  sur  le  Hee-chan-men,  où  il 
est  rare,  soit  sur  le  massif  du  Che-tcho-tze  et  au  col  de  Pi-iou-se, 
au  milieu  des  taillis  ou  des  bois  de  Chênes  très  peu  touffus  oia  il  y  a 
place  à  une  grande  végétation  herbacée  entre  les  arbres,  dans  les  ter- 
rains très  secs,  calcaires,  rocailleux,  qui  ne  reçoivent  un  peu  d'humi- 


A.  Franchet.  —  Les  Cypripedium  d'Asie.  253 

dite  que  pendant  la  saison  des  pluies,  c'est-à-dire  pendant  3  ou  4  mois 
de  l'année,  de  juin  à  septembre.  » 

Le  C.  Arietinum  est  la  seule  espèce  du  genre  dans  laquelle  les  trois 
sépales  se  montrent  libres  ;  dans  toutes  les  autres  les  deux  sépales  laté- 
raux sont  plus  ou  moins  longuement  adhérents  dans  leur  portion  infé- 
rieure, et  ne  deviennent  libres  qu'au  sommet,  sous  forme  de  deux 
pointes,  quelquefois  réduites  à  deux  muerons  peu  apparents.  Cette  non 
adhérence  des  deux  sépales  ne  saurait  d'ailleurs  avoir  une  grande 
importance,  car  on  observe  tous  les  degrés  dans  la  longueur  des 
pointes  libres. 

Cette  espèce  n'a  longtemps  été  signalée  que  dans  l'Amérique  du 
Nord,  où  elle  se  montrait  cantonnée  dans  la  région  des  Grands  Lacs. 
Son  existence  dans  l'Asie  centrale  et  occidentale,  où  elle  paraît  vivre 
dans  des  conditions  d'humidité  sensiblement  différentes,  est  un  fait  de 
géographie  botanique  intéressant  et  un  bel  exemple  d'une  espèce  à 
centres  disjoints. 

12.  G.  g"uttatum  Sw.  in  Act.  Holin.  (1800),  p.  251.  LindL, 
Ge]i.  and  Spec.  Orchid.,  p.  529;  Ledeb.  Flor.  ross.,  IV,  p.  88; 
M2iyi\m..^  Prz'jn.fl.  A7mtr.,  ^.  270;  Fr.  Schm.,  Reïs.  ïii  Amurl. 
und  Ins.  Sachah'n,  p.  184;  C  varie gatu7}iQç.org{.,  Iter  I,  p.  232. 

Icon.  —  Reichb.,  Flora  gervt.,  pL  495;  Flore  des  serres, 
vol  VI,  pL  573. 

Hab.  —  La  Russie  centrale,  austro-occidentale  et  orientale  ; 
Oural  ;  toute  la  région  altaïque  et  celle  du  Baical  ;  Sibérie  orien- 
tale ;  monts  Stanowoi  (Martin);  région  supérieure  de  l'Amur; 
Ussuri  (Maak)  ;  Kamtschatka  ;  Unalaska  (Chamisso)  ;  île  de 
Sachalin  (Gleh.). 

Chine:  montagne  d'Ipehoachan  (Arm,  David)  ;  montagne Sy- 
ling-chan  à  l'occident  de  Pékin  (R.  P.  Provot,  n°  136;  R.  P.  Bodi- 
nier);  Sut-chuen  occidental,  montagnes  du  Tongolo  (R,  P.  Soulié, 
n"  31 1)  ;  Thibet  oriental,  entre  Batang  et  Litang  (prince  Henri 
d'Orléans). 

Amérique  sept.  :  Unalaska  (Chamisso)  et  dans  le  Canada, 
au  voisinage  de  la  rivière  Mackensie  (Richardson). 

Var.  p.  Redowskn^ç\^.  FI.  gerin..,  p.  166,  tab.  120,  fîg-.  3. 

Hab.  —  Les  Grandes  Kuriles,  dans  File  de  Kunashiri  (M.  Na- 
kamura  Morikatsu;  coll.  Faurie). 

La  dimension  des  fleurs  du  C.  guitatum  varie  beaucoup.  Celles  de 
la  plante  des  montagnes  de  Sy-lin-chan  sont  les  plus  grandes  que 
j'aie  pu  voir  :  le  sépale  supérieur  atteint   25  mm.  de  longueur  sur 


254  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

15  mm.  de  largeur  et  quelques-uns  des  labelles  ont  jusqu'à  20  mm.; 
c'est  du  Su-tchuen  occidental,  au  voisinage  du  Thibet,  que  provien- 
nent les  spécimens  à  plus  petites  fleurs  ;  le  sépale  supérieur  ne  dépasse 
pas  8  mm.  et  le  labelle  atteint  à  peine  i  cm.  ;  la  coloration  est 
aussi  un  peu  différente,  le  sépale  supérieur  étant  pourpré  à  l'intérieur, 
verdâtre  à  l'extérieur,  les  sépales  inférieurs  (cohérents)  verdâtres  des 
deux  côtés,  le  labelle  d'un  pourpre  brun  avec  des  macules  blanches. 
Mais  entre  ces  deux  états  extrêmes  on  trouve  des  formes  intermédiaires 
qui  ne  permettent  pas  de  les  séparer. 

La  variété  Redowskii  est  à  grandes  fleurs  et  remarquable  par  la 
torme  de  son  labelle  qui  se  prolonge  en  avant  en  une  sorte  d'éperon, 
rappelant  ainsi  le  labelle  du  C.  Arietùium,  chez  lequel  ce  caractère  est 
d'ailleurs  bien  plus  accusé. 

De  tous  les  Cypripedïum,  le  C.  guttatum  est  celui  dont  l'extension 
géographique  est  la  plus  considérable,  puisqu'on  rencontre  la  plante, 
à  peu  près  sans  interruption,  depuis  l'Europe  centrale  jusqu'au  Canada. 
Sa  limite  vers  l'ouest  paraît  être  les  environs  de  Moscou  ;  de  là  on 
peut  la  suivre  à  travers  toute  la  Sibérie  jusqu'au  Karatschatka,  d'oîi 
elle  pénètre,  par  l'Alaska,  jusqu'à  la  rivière  Mackensie,  s'avançant 
d'autre  part  dans  la  direction  du  Japon  à  travers  les  Kuriles  et  Sa- 
chalin,  sans  qu'on  ait  toutefois  jusqu'ici  constaté  sa  présence  sur  le 
territoire  japonais.  Au  sud,  grâce  au  climat  spécial  de  la  Chine  occi- 
dentale à  son  point  de  contact  avec  le  Thibet  oriental,  la  plante  arrive 
jusqu'au  30"  lat.,  où  elle  abonde  sur  les  hauts  plateaux  entre  Batang 
et  Litang  et  surtout  dans  les  forêts  de  Bouleaux  et  de  Sapins  qui  avoi- 
sinent  Ta-tsien-lou. 

13.  G.  japonicum  Thunb.,  Flor.  Jap.,  p.  30;  Asa  Gray, 
PI.  Jap.,  p.  320;  Miq.,  Prol.,  p.  142;  Franch.  et  Sav.,  EtiîLui. 
pi.  Jap.  II,  p.  40. 

Icou.  —  Thunb.,  Icon.  pi.  Jap.,  dec.  I,  tab.  i  ;  Blume,  Orch. 
de  r Archipel  Ind.,  I,  tab.  59,  fig.  3. 

Hab.  —  Japon  :  île  de  Nippon,  autour  de  Toklo,  de  Yoko- 
hama, d'Yokoska,  de  Simoda  (Thunberg-,  Maximowicz,  Sa- 
vatier,  Dickins,  etc.);  île  de  Sado  (Faurie,  n"  2636);  Yéso  :  cap 
d'Yésan  (Faurie,  n"  4029);  collines  d'Yesashy  (id..  n°  3910); 
volcan  de  Mori  (id.,  n°  411);  côte  de  Fuku-yama  (id.,  n°  3846). 

Chine  :  Su-tchuen  oriental,  bois  des  environs  de  Tchen-kéou- 
tin,  ait.  1400  m.  (Farges,  n°  649). 

Espèce  très  bien  caractérisée  par  la  forme  de  ses  feuilles,  toujours 
au  nombre  de  deux,  subopposées,  dilatées  en  éventail,  plus  larges 


A.  Fkaxchet.  —  Les  Cypripedium  d'Asie.  255 

que  longues  lorsqu'elles  ont  atteint  leur  complet  développement, 
sinuées-ondulées  dans  toute  leur  partie  antérieure;  la  nervation  est 
très  saillante  et  chaque  nervure  correspond  à  un  pli  longitudinal. 
L'ouverture  du  labelle  est  très  large  et  occupe  presque  toute  la  partie 
antérieure  du  labelle.  L'existence  du  C.  japonicumddi'as  la  Chine  occi- 
dentale est  un  fait  intéressant  d'extension,  la  plante  ayant  été  jusqu'ici 
considérée  comme  propre  au  Japon. 

14.  G.  eleg-ans  Rchb.  fil.,  Flora  (1886),  p.  561;  Hook., 
Flor.  of.  Brit.  Mus.,  VI,  p.  169. 

Hab.  —  Sikkiin  Himalaya,  ait.  300  m.  ;  Thibet  oriental,  au 
nord  de  Phari,  d'après  King. 

Cette  espèce  manque  à  l'herbier  du  Muséum  de  Paris;  Reichenbach 
la  définit  ainsi:  «  Aff.  Cypripedio  debili  Rchb.  f.,  robustius,  prope 
spithameura,  caule  superne  villoso  foliis  suboppositis  cuneato  oblougis 
acutis,  prœsertim  margine  pilosulis,  pediculo  unifloro  pilosulo,  brac- 
tea  ligulata  obtuse  acuta  ovarium  pedicellatum  pilosum  longe  supe- 
rante  ipsa  pilosa,  sepalo  impari  ligulato  acuto,  elongato,  sepalis  con- 
natis  subaequalibus  duplo  minoribus,  tepalis  undulatis,  labello  saccato 
tepalis  breviore.  Thibet.  » 

D'après  la  courte  description  donnée  dans  la  Flore  de  l'Inde,  la  tige 
est  haute  de  i  à  2  pieds  en  dessous  des  feuilles  ;  celles-ci  ont  i  à  2 
pouces  de  large  ;  la  hampe  est  plus  courte  que  les  feuilles  ;  la  bractée 
elliptique  ;  la  fleur  solitaire  n'a  qu'un  pouce  de  diamètre.  C'est  une 
plante  velue,  à  poils  pluricellulés;  les  feuilles,  au  nombre  de  deux, 
orbiculaires  ovales  ou  orbiculaires  oblongues,  sont  plissées.  M.  Hooker 
ajoute  qu'il  n'a  vu  qu'un  seul  exemplaire  du  C.  elegans  et  que  c'est 
une  espèce  qui  ressemble  beaucoup  au  C.japonicum. 

15.  G.  débile  Rchb.  ïi\.^  Xem'a  orchid.,  II,  p.  223  (des- 
criptio  inanis)  ;  C.  cardiophylhim  Franck,  et  Sav.,  Emiin.  pi. 
Jap.,  II,  p.  39  et  521. 

Icon.  —  Phonzo-zoufon ,  vol.  XXXIX,  sub  :  Ato-mori-so; 
So  mokou  dzoïissets.,  vol.  XVIII,  pi.  89,  sub  :  Ko-atsu-mori-so  ; 
Ito-keiske,  Proditctions  naUtrelles  dit  Jap07i,  vol.  III  (?),  pi.  27 
(fig.  optima). 

Hab.  — Japon;  île  de  Nippon,  dans  les  forêts  de  Fudsi- 
yama,  dans  la  région  subalpine  (Savatier;  Faurie). 

C'est  une  petite  plante  grêle,  molle,  tout  à  fait  glabre;  la  tige  ne 
présente  de  gaines  que  dans  sa  partie  la  plus  inférieure  ;  vers  le  haut, 
elle  porte  deux  feuilles,  subopposées,  très  minces,  membraneuses, 
très  brièvement  pétiolées,  légèrement  cordiformes  ou  tronquées  à  la 


256  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

base,  très  largement  ovales,  aiguës,  cartilagineuses,  crodées-denti- 
culées  sur  les  bords,  trinervées,  les  nervures  secondaires  très  fines, 
formant  un  élégant  réseau  (comme  celui  des  Ophioglosses)  entre  les 
3  nervures  primaires  seules  saillantes;  pédoncule  très  fin,  plus  court 
que  les  feuilles  ;  bractée  linéaire,  contiguë  à  l'ovaire,  plus  courte  que 
la  fleur,  celle-ci  solitaire,  petite,  penchée  avant  Tanthèse;  ovaire 
glabre;  fleur  d'un  pourpre  rosé  avec  le  labelleplus  foncé,  strié  (d'après 
la  figure  citée  du  Phonzo-zoufou)  ;  sépale  supérieur  ovale  lancéolé, 
acuminé,  les  latéraux  complètement  réunis  jusqu'au  sommet  en  un  seul 
sépale  lancéolé,  de  la  longueur  du  labelle  ou  un  peu  plus  long  que  lui; 
labelle  plus  court  que  les  pétales  latéraux,  ovale;  ouverture  presque 
de  moitié  plus  courte  que  la  partie  antérieure  du  labelle,  à  marge 
élevée,  membraneuse;  staminode  (rouge  pâle?)  petit,  cordiforme  aigu. 

La  tige,  au-dessous  des  feuilles,  n'a  guère  que  lo  à  15  cent,  de 
long;  les  feuilles  longues  de  35  à  50  mm.  sur  30  à  45  mm.  de  large;  le 
pédoncule  a  3  cent.,  la  bractée  i  mm.  de  large  sur  25  à  30  mm.  de 
long;  les  sépales  et  les  pétales  sont  à  peu  près  égaux  et  ont  de  12  à 
15  mm.  de  longueur;  le  labelle  ne  dépasse  pas  10  à  12  mm.;  le  stami- 
node atteint  à  peine  3  mm. 

Le  C.  débile  est  très  nettement  caractérisé  par  la  nervation  des 
feuilles,  très  différente  de  celle  des  autres  Cypripediuni,  constituée, 
comme  on  le  sait,  par  des  nervures  très  rapprochées,  nombreuses, 
strictement  parallèles,  reliées  entre  elles  par  des  nervilles  transversales. 
La  nervation  anastomosée  du  C.  débile  se  retrouve  d'ailleurs  dans 
certains  Lisiera  et  dans  d'autres  genres  d'Orchidées  à  feuilles  cordi- 
formes. 

Reichenbach  a  décrit  ce  Cypripedium,  qu'il  n'a  pas  va,  d'une 
façon  très  insuffisante,  d'après  la  seule  figure  qu'il  a  connue;  on  en 
jugera  par  son  texte:  «  Cypripediimi  débile ^  affi.  C.  guttafo  Sw., 
multo  minus,  foliis  geminis  ovatis  acutis,  pedunculo  tenui  deflexo 
(semper?),  t>ractea  lineari,  sepalo  utroque  subaequaJi,  staminé  ellip- 
tico,  acuto,  stigmate  piano  emarginato.  In  Japonia.  (Ad  iconem  libri 
Soc-moc-dru-sets,  vol.  8,  in  bibliotheca  archiepiscopi  Haynald.)  » 
Rchb.,  Xenia,  II,  p.  223, 

Une  excellente  figure  de  la  plante  a  été  donnée  par  le  célèbre  bota- 
niste japonais  Ito-Keiske,  dans  son  bel  ouvrage  sur  les  productions 
naturelles  du  Japon.  Je  regrette  de  ne  pouvoir  indiquer  ici  ni  le  titre 
japonais  du  livre,  ni  le  numéro  certain  du  volume. 

{A  suivre.) 
Le  Gérani  :  Louis  Moeoi. 


Paris.  —  J.  iMersch,  imp.,  4*",  Av.  de  Châtillon. 


8'  ANNÉE.  N"  15.  1"  AOUT  1894. 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Directeur:  M.  Louis  MOROT. 


SUR   L'ORIGINE   DES    SPHERES    DIRECTRICES 

{Fin.) 
Par  M.  Léon  GUIGNARD. 

Dans  l'intervalle  de  temps  qui  s'écoule  avant  la  formation 
des  spores,  les  cellules  mères  grossissent  et  prennent  des  carac- 
tères bien  distincts  de  ceux  des  cellules  nourricières  qui  les 
accompagnent  à  l'intérieur  du  sporange.  Leur  noyau  surpasse 
bientôt  en  grosseur  celui  des  cellules  mères  primitives  (Fig.  13). 

Dans  celles-ci,  comme  on  l'a  vu,  il  existait  plusieurs  nu- 
cléoles :  on  les  retrouve  encore  pendant  quelque  temps;  puis  on 
les  voit  se  fusionner  insensiblement  entre  eux,  souvent  deux 
à  deux,  bientôt  tous  ensemble  ;  de  façon  à  former  ensuite  un 
amas  dans  lequel  on  peut  observer  pendant  quelque  temps 
les  éléments  composants,  qui  se  fusionnent  enfin  en  une  masse 
unique,  avant  qu'aucun  indice  de  division  prochaine  ne  soit 
visible  dans  le  noyau  (Fig.  10  à  12).  Il  en  résulte,  par  consé- 
quent, que  le  noyau  de  la  cellule  mère  adulte  n'offre  plus  qu'un 
seul  nucléole  (Fig.  13). 

Pendant  ce  temps,  les  cellules  deviennent  globuleuses  ;  leur 
cytoplasme  est  encore  plus  dense  autour  du  noyau  que  dans  les 
cellules  primitives,  ce  qui  augmente  la  difficulté  qu'on  éprouve 
à  y  reconnaître  la  présence  des  sphères.  Par  l'action  de  la  plu- 
part des  agents  fixateurs,  la  mince  couche  de  cytoplasme  dans 
lequel  elles  se  trouvent  est  d'ailleurs  presque  toujours  plus  ou 
moins  contractée. 

Lorsque  le  noyau  de  la  cellule  mère  adulte  entre  en  division 
et  que  les  chromosomes  se  contractent  et  apparaissent  distincts, 
le  nucléole  persiste  pendant  un  certain  temps  dans  l'intérieur 
de  la  cavité  nucléaire  (Fig.  14).  Les  chromosomes,  formés  de 
deux  moitiés  accolées,  mais  assez  irrégulièrement  contractées 
et  souvent  peu  distinctes,  sont  très  nombreux.  Au  moment  oii 
le  fuseau  commence  à  se  dessiner  à  partir  des  sphères,  la  mem- 
brane nucléaire  se  résorbe.   Rien   n'indique    auparavant    une 


258  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

sortie  ou  une  bipartition  du  nucléole;  et,  à  ce  moment,  tantôt 
il  disparaît  complètement  (Fig.  15),  tantôt  il  passe,  plus  ou 
moins  réduit,  dans  le  cytoplasme,  comme  les  nucléoles  multiples 
des  cellules  mères  primitives  à  la  pliase  correspondante.  Quel- 
quefois, cependant,  il  arrive  qu'on  trouve,  en  dehors  du  fuseau 
nucléaire,  deux  ou  trois  granules  assez  gros  que  la  fuchsine 
acide  colore  en  rouge  vif  et  dont  l'aspect  est  celui  des  nucléoles  ; 
mais  le  fait  est  presque  exceptionnel,  et,  en  tout  cas,  beaucoup 
plus  rare  que  dans  les  cellules  mères  primordiales  du  sporange, 
où  il  peut  être  considéré  comme  normal. 

La  plaque  nucléaire,  vue  de  profil,  est  large  et  régulière  ; 
ses  chromosomes  courts  sont  très  serrés  les  uns  contre  les 
autres  (Fig.  16).  Le  fuseau  se  montre  très  renflé  à  l'équateur, 
et,  souvent,  son  grand  axe  ne  dépasse  pas  le  diamètre  de  la 
plaque  nucléaire.  Autour  de  chaque  sphère  occupant  les  pôles, 
il  y  a  des  granules  cytoplasmiques  nombreux,  parmi  lesquels  se 
trouvent  parfois  un  ou  deux  des  globules  dont  il  vient  d'être 
question.  Avec  sa  zone  moins  colorable,  entourant  le  corpuscule 
central,  et  son  diamètre  toujours  sensiblement  constant,  la 
sphère  peut  être  distinguée  des  grosses  granulations  homogènes 
accumulées  autour  d'elles,  qu'elles  soient  de  nature  nucléolaire 
ou  de  nature  cytoplasmique. 

Les  stades  ultérieurs  de  la  division  s'effectuent  comme  à 
l'ordinaire,  jusqu'à  la  formation  définitive  des  quatre  noyaux 
dans  chaque  cellule  mère  (Fig.  17  à  21).  Pendant  la  seconde 
bipartition,  on  trouve  encore  moins  souvent  que  durant  la  pre- 
mière quelques  corps  nucléolaires  en  dehors  du  fuseau.  Au 
moment  où  les  plaques  cellulaires  apparaissent  dans  le  cyto- 
plasme entre  les  noyaux,  les  sphères  peuvent  être  aperçues, 
quoique  difficilement,  dans  la  dépression  polaire  des  noyaux 
(Fig.  17  et  21).  Mais  quand  cette  dépression  a  disparu  et  que  les 
noyaux  sont  devenus  ovoïdes,  il  est  fort  rare  d'observer  les 
sphères  sur  leur  face  externe,  à  l'endroit  correspondant  à  la 
dépression  polaire  ;  sur  cette  face,  la  membrane  nucléaire  n'est 
recouverte  presque  toujours  que  par  une  très  mince  lame  de 
cytoplasme  (Fig.  18  et  22).  A  moins  de  rentrer  dans  le  noyau 
ou  de  se  loger  dans  une  dépression  de  la  membrane  nucléaire, 
les  sphères  doivent  évidemment  glisser  sur  le  côté  ;  et,  effecti- 
vement, après  la  formation  des  cloisons  qui  viennent  séparer  les 
quatre  spores,  on  les  retrouve  à  l'une  des  extrémités  du  noyau, 


L.  GuiGNARD.  —  Sur  l'origine  des  sphères  directrices.  25g 

OU  même  sur  sa  face  interne  (Fig".  22  et  24).  Pendant  ce  change- 
ment déposition,  nécessité  par  la  situation  même  du  noyau  sur 
le  côté  de  la  jeune  spore,  elles  sont  généralement  accolées  ou 
très  voisines  Tune  de  l'autre.  Plus  tard,  les  spores,  qui  vont 
devenir  ou  sont  devenues  libres  après  la  résorption  de  la 
membrane  primitive  de  la  cellule  mère,  grossissent  et  s'allon- 
gent, en  prenant  l'aspect  de  cellules  fusiformes  un  peu  courbes, 
ayant  leur  noyau  placé  au  centre  ;  les  sphères  accolées  se  trou- 
vent, au  voisinage  de  la  membrane  nucléaire,  dans  l'amas  cyto- 
plasmique  de  l'une  des  deux  extrémités  de  la  spore  (Fig.  24 
à  26). 

Comme  conclusion  de  ces  recherches,  il  me  semble  donc 
permis  de  dire  que  les  sphères  directrices  n'ont  pas  pour  origine 
les  nucléoles.  Elles  s'en  distinguent  par  des  caractères  propres, 
en  particulier  l'existence  d'un  corpuscule  central  entouré  d'une 
zone  moins  colorable  que  les  nucléoles  et  d'un  diamètre  sensi- 
blement constant. 

Formés  au  contraire  par  une  substance  homogène,  les  nu- 
cléoles présentent  rarement,  même  quand  ils  sont  au  nombre  de 
deux  pendant  les  prophases  delà  division,  une  grosseur  iden- 
tique ;  la  plupart  surpassent  de  beaucoup  en  volume  le  corpus- 
cule central  des  sphères.  Enfin,  celles-ci  ne  rentrent  pas  dans  le 
noyau  au  dernier  stade  de  la  division. 

Le  Psilotum  est  un  des  exemples  où  la  résorption  incom- 
plète des  nucléoles,  pendant  la  division,  se  manifeste  de  la  façon 
la  plus  marquée  dans  le  tissu  sporogène  en  voie  de  formation. 
Ils  persistent  en  partie  jusqu'à  la  dernière  phase  de  la  division. 
Leur  réapparition  dans  les  nouveaux  noyaux  peut  être  rap- 
portée à  deux  causes  :  quand  un  ou  plusieurs  nucléoles  non 
résorbés  occupent  la  dépression  polaire  des  noyaux,  ils  peuvent 
être  englobés  dans  ceux-ci  au  moment  de  la  formation  de  la 
membrane  nucléaire  ;  quand  leur  substance  s'est  dissoute  d'une 
façon  plus  ou  moins  complète  ou  disséminée  en  petits  granules 
dans  le  cytoplasme,  elle  se  condense  à  l'intérieur  de  la  cavité 
nucléaire  pour  reconstituer  de  nouveaux  nucléoles. 

Toutefois,  je  suis  d'avis  que  le  premier  cas,  si  tant  est  qu'il 
existe,  est  beaucoup  moins  fréquent  que  le  second.  La  rentrée 
directe  des  nucléoles  à  l'intérieur  des  nouveaux  noyaux  peut 
même  paraître  au  premier  abord,  et  en  présence  des  faits  obser- 


26o  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

vés  par  ailleurs-,  assez  peu  vraisemblable.  Cependant  il  faut 
reconnaître  que  le  tissu  sporogène  du  Psflotitiri  fournit  des  pré- 
parations qui  montrent  qu'il  serait  imprudent  de  rejeter  absolu- 
ment cette  opinion.  Mais  il  n'en  est  plus  ainsi  quand  il  s'agit  des 
cellules  mères  adultes  du  sporang-e,  dans  lesquelles,  ainsi  qu'on 
l'a  vu  précédemment,  il  est  même  rare  de  trouver  des  nucléoles 
non  résorbés  pendant  les  prophases  de  la  division. 

La  présence  de  nucléoles  dans  le  cytoplasme,  après  que  le 
noyau  a  perdu  sa  membrane  d'enveloppe  et  est  entré  en  divi- 
sion, n'est  pas  aussi  rare  qu'on  pouvait  le  penser  jusqu'à  ces 
derniers  temps.  Dans  un  travail  spécial  sur  ce  sujet  (i),  M.  Zim- 
mermann  a  constaté  que  «  souvent,  pendant  la  karyokinèse,  on 
trouve  dans  le  cytoplasme  des  corps  qui  se  comportent,  en  pré- 
sence de  certains  réactifs  colorants,  de  la  même  façon  que  les 
nucléoles  ».  Comme  ils  n'apparaissent  dans  le  cytoplasme 
qu'après  la  résorption  de  la  membrane  nucléaire  et  que,  plus 
tard,  ils  disparaissent  de  ce  même  cytoplasme  quand  les  nucléo- 
les se  montrent  dans  les  nouveaux  noyaux,  il  est  tout  d'abord 
rationnel  de  supposer  qu'il  existe  un  lien  génétique  entre  ces 
corps  et  les  nucléoles.  Mais  il  y  a  plus  :  M.  Zimraermann  a  vu 
plusieurs  fois  dans  le  cytoplasme  des  nucléoles  encore  intacts, 
et  il  figure  précisément  un  cas  de  ce  genre  dans  une  cellule 
appartenant  au  sommet  végétatif  de  la  tige  du  Psilotuut  (2). 
Il  représente  également,  dans  des  cellules  en  division  apparte- 
nant à  cet  organe,  au  lieu  de  corps  arrondis  présentant  tous  les 
caractères  de  nucléoles  véritables,  des  amas  irréguliers  qui  sont 
formés  d'une  substance  colorable  par  les  mêmes  réactifs  que 
les  nucléoles  et  qui,  très  vraisemblablement,  sont  aussi  de  nature 
nucléolaire,  car  on  ne  les  rencontre  pas  dans  le  cytoplasme 
avant  la  karyokinèse.  Il  est  fort  possible  que  leur  aspect  parti- 
culier soit  dû  en  partie  à  l'action  des  agents  fixateurs. 

Sur  ces  divers  points,  mes  observations  confirment  entiè- 
rement celles  de  M.  Zimmermann.  Elles  étaient  achevées 
quand  cet  observateur  a  fait  paraître  la  dernière  partie  de  son 
Compte-rendu  des  travaux  publiés  dans  ces  dix  dernières 
années  sur  la  cellule  (3).  A  propos  des  recherches  de  M.  Far- 

1.  A.  Zimmermann,  Beilrâge  zur  Morphologie  und  Physiologie  der  P/ïansen- 
selle,  t.  II,  première  partie;  Tubing-ue,  1893. 

2.  Ibid.,  fig.  32. 

3.  A.  Zimmermann,  Sainmel-  Rcferate  ans  dem  Gesamuttgebiete  der  Zellen- 
lehre.  (Botan.  Centralblatt,  Beihefte,  p,  87,  1894). 


L.  GuiGNARD.  —  Sur  l'origine  des  sphères  directrices.  261 

mer  (i)  sur  les  cellules  mères  polliniques  du  Lilhtm  Mariagon, 
et  de  celles  de  M.  G.  Karsten  sur  le  Psilotitm,  recherches  dont 
les  conclusions  sont  analogues  au  sujet  de  l'origine  des  centroso- 
mes,  il  émet  des  doutes  (2)  sur  les  relations  que  ces  deux  auteurs 
croient  exister  entre  les  nucléoles  et  les  centrosomes.  Ces  dou- 
tes, on  l'a  vu  par  mes  observations,  n'étaient  pas  sans  fondement. 

Dans  son  récent  travail,  M.  J.-E.  Humphrey  considère  aussi 
comme  anormaux,  pathologiques,  les  faits  observés  par  M.  Far- 
mer  pendant  la  division  des  cellules  mères  polliniques  du  Lïlinui 
Mariagon.  J'ajouterai,  pour  mon  compte,  que  de  très  nom- 
breuses observations  sur  cette  plante  ne  me  permettent  pas 
non  plus  de  partager  les  idées  de  M.  Farmer. 

En  ce  qui  concerne  le  Psilotuni,  M.  J.-E.  Humphrey 
s'exprime  ainsi  (3)  :  «  L'étude  de  centaines  de  noyaux  fixés  et 
colorés  par  divers  procédés,  y  compris  la  méthode  de  M.  Karsten, 
dans  tous  les  stades  de  la  division,  n'a  pas  offert  un  seul  cas  où 
la  substance  nucléolaire  se  présentât  à  l'état  de  globules  pendant 
la  karyokinèse,  La  figure  8  représente  une  division  d'aspect 
irrégulier,  «  A  l'une  des  extrémités  du  fuseau  se  trouve  un  corps 
arrondi,  que  l'on  pourrait  au  premier  abord  considérer  comme 
un  «  nucléo-centrosome  »,  mais  la  façon  dont  il  se  colore  par  le 
mélange  de  fuchsine  et  de  vert  de  méthyle  ne  permet  pas  de 
douter  qu'il  s'agisse  simplement  ici  d'un  globule  de  chroma- 
tine  (4).  Une  étude  plus  étendue  des  préparations  de  PsiloHmt 
a  aussi  montré,  dans  cette  plante,  la  présence  de  corps  qui  sont 
tout-à-fait  semblables  aux  «  sphères  directrices  »  de  Guignard. 
Dans  les  figures  6  et  7,  sont  représentées  deux  cellules  avec  les 
noyaux  en  division  et  les  centrosphères.  En  raison  de  la  diffi- 
culté qu'on  éprouve  à  apercevoir  ces  corps,  il  importait  d'étu- 
dier d'autres  tissus  possédant  de  gros  noyaux,  afin  d'avoir  des 
matériaux  plus  favorables  à  la  recherche  des  centrosphères. 
Toutefois,  bien  que  j'aie  pu  voir  ces  corps  chez  d'autres  plan- 
tes, dans  aucun  cas  elles  ne  m'ont  paru  faciles  à  distinguer.  Des 
recherches  variées  avec  les   réactifs    et  les  matières  colorantes 


1.  J.-B.  Farmer,  On  ihe  miclear  division  in  the  pollen-mother-cells  of  Liliicm 
Mariagon  (Ann.  of  Botany,  vol.  VII,  p.  393,  1893). 

2.  Loc.  cit.,  p.  87. 

3.  Loc.  cit.,  p    114  et  115. 

4.  Il  est  certain  que  parfois  des  globules  de  substance  chromatique  restent  iso- 
lés, soit  au  pôle,  soit  en  dehors  de  la  plaque  nucléaire;  mais  leur  présence  est 
beaucoup  moins  fréquente  que  celle  des  nucléoles. 


262  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

n'ont  pas  davantage  réussi  à  les  mieux  montrer.  On  peut  cepen- 
dant les  trouver  dans  de  bonnes  coupes  de  cellules  mères  poUi- 
niques,  chez  le  Ceraiozamia  longi'foh'a  (Fig.  5),  et  de  cellules- 
mères  de  spores  chez  V Osimmda  regalis  (Fig.  9-12),  plante 
dans  laquelle  je  les  ai  vues  le  plus  souvent.  » 

Dans  le  Sphacelarïa  scoparia,  où  M.  Strasburger  (i)  avait 
signalé  la  présence  d'une  seule  sphère  pendant  l'état  de  repos 
du  noyau,  M.  J.-E.  Humphrey  en  figure  deux,  qui  sont,  dit-il, 
«  remarquablement  visibles  et  belles  »  dans  les  jeunes  cellules 
de  l'axe  principal  de  cette  Algue.  «  La  question,  dit-il  ensuite, 
de  l'origine  des  centrosphères  offre  un  intérêt  et  une  importance 
considérables  ;  sa  solution  dépend  en  grande  partie  de  la  situa- 
tion qu'elles  occupent  dans  la  cellule.  Les  descriptions  de 
Brauer  m'ont  poussé  à  faire  à  ce  point  de  vue  des  recherches 
semblables  aux  siennes  sur  V Ascaris .  Mais,  non  seulement  je  ne 
suis  pas  arrivé  à  constater  la  sortie  des  centrosphères  à  l'exté- 
rieur du  noyau,  je  les  ai  trouvées,  au  contraire,  en  dehors 
du  noyau,  dans  le  cytoplasme,  pendant  l'état  de  repos  com- 
plet, chez  le  Sphacelarïa  (Fig.  13),  et  pendant  les  premiers 
stades  des  prophases  de  la  division,  alors  que  la  membrane 
nucléaire  est  encore  entièrement  intacte  chez  le  Ceraiozamia 
(Fig.  5)  et  VOsrmtnda  (Fig.  9).  Dans  ce  dernier  cas,  on  voyait 
encore  dans  le  noyau  deux  gros  nucléoles  avec  leurs  caractères 
normaux.  » 

Ces  résultats,  on  le  voit,  viennent  confirmer  entièrement 
ceux  que  j'avais  fait  connaître  ;  c'est  là  la  chose  importante. 

Mais  il  y  a,  dans  le  travail  de  M.  J.-E.  Humphrey,  certains 
énoncés  qui  semblent  en  désaccord  avec  les  observations  de 
M.  Zimmermann  et  avec  les  miennes  sur  la  résorption  des  nu- 
cléoles pendant  lakaryokinèse.  Tandis  que  ce  dernier  auteur  est 
d'avis  que  les  nucléoles  passent  et  se  retrouvent  fréquemment 
dans  le  cytoplasme  après  la  disparition  de  la  membrane 
nucléaire,  le  premier  considère  le  fait  comme  exceptionnel  et 
refuse  aux  nucléoles  l'individualité  que  M.  Zimmermann  leur 
attribue,  en  formulant  sa  manière  de  voir  dans  les  termes  sui- 
vants :  «  Oimiis  nucleohis  e  nucleolo.  »  Du  moment,  en  effet, 
que,  dans  nombre  de  cas  dûment  constatés,  les  nucléoles  dispa- 
raissent par  résorption  totale  au  cours  de  la  karyokinèse,  cette 

I.  E.  Strasburger,  Schwârmsporen,  Gameten,  pflamliche  Spermatosoiden, 
etc.  Histologische  Beitrâge,  Heft  IV,  p.  52,  1892. 


L.  GuiGNARD.  —  Sur  l'origine  des  sphères  directrices.  263 

formule  ne  saurait  être  mise  en  parallèle  avec  l'adage  :  «  Ginnis 
imcletts  e  mtcleo.  » 

Toutefois,  l'opinion  de  M.  J.-E.  Humphrey  est,  à  mon  avis, 
trop  exclusive.  On  a  vu,  en  effet,  que  pendant  les  prophases  et 
même  les  anaphases  de  la  division  des  noyaux  dans  le  tissu 
sporog-ène  du  Psilotuni,  on  retrouve  d'une  façon  certaine,  dans 
le  cytoplasme,  des  nucléoles  ordinairement  multiples,  que 
toutes  les  réactions  permettent  d'identifier  avec  les  nucléoles 
renfermés  dans  le  noyau  avant  la  disparition  de  la  membrane. 
Il  n'est  guère  possible  d'admettre  que  ces  corps  figurés  ont  pris 
naissance  par  la  seule  action  des  réactifs,  aux  dépens  de  la 
substance  des  nucléoles  qui  se  seraient  dissous  au  début  de  la 
karyokinèse. 

Ces  noyaux  du  tissu  sporogène  ont  encore,  à  cet  âge,  les 
caractères  des  noyaux  végétatifs,  et,  comme  ceux  de  la  tige 
étudiés  par  M.  Zimmermann,  ils  sont  polynucléolés.  Par  contre, 
dans  les  cellules  mères  définitives  des  spores,  dont  les  noyaux 
adultes  ne  possèdent  ordinairement,  comme  on  l'a  vu,  qu'un  seul 
nucléole,  ce  dernier  disparaît  en  général  complètement.  C'est 
vraisemblablement  dans  cette  différence  que  réside  la  diver- 
gence des  opinions  ;  du  moins  est-on  autorisé  à  le  supposer, 
car  M.  J.-E.  Humphrey  dit  simplement  qu'il  a  examiné  les 
cellules  mères  des  spores  du  Psiloiurn,  sans  préciser  s'il  s'agit 
des  cellules  primordiales  ou  des  cellules  définitives  du  sporange. 
Or,  on  peut  conclure  de  deux  façons  différentes,  suivant  qu'on 
a  étudié  les  unes  ou  les  autres. 

Tels  sont  les  faits  qui  résultent  de  mes  observations  sur 
cette  plante.  J'en  aurais  retardé  la  publication  pour  la  joindre  à 
celle  que  je  me  propose  de  faire  sur  d'autres  cas,  si  divers  tra- 
vaux sur  le  sujet  ne  m'avaient  engagé  à  ne  pas  différer  davan- 
tage. 

EXPLICATION  DES  FIGURES 
Psilottim  triquetrutn.  —  Gross.  ^  600. 

Fig-.  I.  — Cellules  du  tissu  sporog-ène  en  voie  de  multiplication.  Trois 
d'entre  elles  sont  à  l'état  de  repos  et  présentent  des  nucléoles  multiples 
dans  leur  noyau  ;  celle  du  haut,  à  g-auche,  et  celle  du  bas,  à  dreite, 
montrent  leurs  sphères  directrices  dans  le  cytoplasme.  Dans  la  qua- 
trième, où  le  fuseau  nucléaire  est  formé,  un  gros  nucléole  masque  la 
sphère  au  pôle  inférieur  ;  deux  autres  nucléoles  plus  petits  sont  à 
quelque  distance  du  pôle  supérieur,  occupée  par  sa  sphère. 


264  JOURNAL  DR  BOTANIQUE 

Fig-.  2  à  4.  —  Variations  dans  la  situation  des  nucléoles  non  résorbés  au 

stade  de  la  plaque  nucléaire. 
Fig-.  5.  —  Il  existe  encore   un  nucléole  dans  le  cytoplasme,  à  quelque  dis- 
tance de  Tun  des  pôles,  après  la  division  de  la  plaque  nucléaire. 
Fig-,  6.  —  Au  pôle  inférieur  sont  deux  nucléoles  de  même  grosseur,  à  côté 

desquels  on  disting-ue  Tune  des  deux  sphères. 
Fig.  7.  —  Dans  la  dépression  polaire  inférieure,  les  sphères  sont  visibles  ; 

elles  ne  le  sont  pas  dans  la  dépression  polaire  supérieure,  près  de  laquelle 

il  existe  deux  petits  nucléoles. 
Fig.  8.  —  Elle  représente  un  stade  où  les  nucléoles  semblent  rentrer  dans 

les  noyaux.  Une  sphère  est  visible  au  bas  de  la  figure. 
Fig.  9.  —  Les  deux  sphères  accompagnant  le  noyau  inférieur  se  trouvent 

à  peu  de  distance  d'un  nucléole. 
Fig.  10  à  12.  — Fusion  progressive  des  nucléoles  multiples  dans  les  noyaux 

des  cellules  mères  définitives  passant  à  Tétat  adulte. 
Fig.  13.  —  Cellule-mère  définitive  adulte,  sur  le  point  d'entrer  en  division. 
Fig.  14.  —  Apparition  des  segments  chromatiques  libres  dans  le  noyau 

encore  pourvu  de  sa  membrane  ;  entre  celle  des  deux  sphères  qui  est 

visible  et  le  noyau,  se  montrent  des  stries  cytoplasmiques  constituant 

rébauche  de  Tune  des  extrémités  du  fuseau  nucléaire. 
Fig.  15.   —  Orientation  des  segments  chromatiques  vers  l'équateur   du 

fuseau  ;  à  côté  de  Tune  des  sphères,  est  un  globule  qui  se  colore  comme 

la  substance  nucléolaire. 
Fig.  16.  —  Fuseau  avec   chromosomes  offrant  la  position  définitive    qui 

précède  la  bipartition  de  la  plaque. 
F"ig.  17.  —  Les  chromosomes  dédoublés  sont  parvenus  aux  pôles,  où  l'on 

aperçoit    les  sphères  également  dédoublées. 
Fig.  18.  —  Apparition  des  nucléoles  dans  les  nouveaux  noyaux,   dont  l'un 

a  sa  face  polaire  très  rapprochée  de  la  membrane  de  la  cellule. 
Fig.    19.   —  Seconde   bipartition  des  noyaux  au  stade  de  la  plaque  nu- 
cléaire. 
Fig.  20.  —  Même  stade,  avec  l'un   des  fuseaux   dans  une  position  oblique. 
Fig.  21.  —   Cellule  mère   peu   de   temps  avant  la  formation   des  cloisons 

entre  les  quatre   noyaux  à  disposition  tétraédrique.  Les  sphères  sont 

visibles  dans  la  dépression  polaire  offerte  par  deux  de  ces  noyaux. 
Fig.  22.  —  Changement  de  position  des  sphères   dans  les  jeunes  cellules 

filles. 
Fig.  23.  —  Une  cellule  fille  avec  les  sphères  dans  la  partie  la  plus  épaisse 

du  cytoplasme. 
Fig.  24.  —  Deux  des  quatre  cellules  filles  un  peu  plus  âgées. 
Fig.  25.  —  Une  cellule  tille  vue  par  sa  face  interne.    "  ■ 
Fig.  26.  —  Jeune  spore  vue  de  côté,  avec  ses  deux  sphères  à  l'une  des 

extrémités,  dans  le  cytoplasme. 


-*-080-««- 


A.  Franchet.   —  Les  Cypripedium  d' Asie.  265 

LES    CYPRIPEDIUM 
DE  LWSIE  CENTRALE  ET  DE  L'ASIE  ORIENTALE 

(Fin) 
Par  A.  FRANCHET, 

16.  G.  micranthuin,  sp.  nov. 

Rhizoma  gracile,  repens;  caulis  brevis,  totus  sub  foliis  va- 
gînatus;  folia  duo  subopposita,  ovalia,  glabra,  nervis  5  crassio- 
ribus  inter  quos  nervi  circiter  9  tenuiores  trabeculisque  juncti  ; 
pedunculus  rectus  foliis  brevior,  uniflorus,  pilis  pluricellula- 
ribus  dense  vestitus,  sublanatus  ;  bractea  nulla;  flos  parvus, 
lutescens  (siccitate  fuscus)  ;  petala  sepalaque  punctis  elevatis 
conspersa;  sepala  late  ovata,  concava,  intus  subglabra,  extus 
pilis  vestita,  superius  late  ovatum,  inferius  paulo  brevius  apice 
breviter  bifidum  ;  petala  glabra,  lanceolata,  acuta  ;  labellum 
subglobosum,  sepalo  inferiore  duplo  brevius,  ore  late  aperto 
prope  basin  tantum  auriculis  minimis  marginatum;  stamino- 
dium  (in  sicco  fuscum)  latius  quam  longum  ;  ovarium  dense 
hirtellum. 

Caulis  3-4  cent.  ;  folia  5-9  cent.  longa,  3-4  cent,  lata;  sepalum 
superius  petalaque  12-14  cent,  longa;  labellum  5  mm.;  stami- 
nodium  vix  3  mm.  latum. 

Hab.  —  La  Chine  occidentale;  Su-tchuen  oriental,  dans  les 
bois  à  Héou-pin,  près  de  Tchen-kéou,  ait.  2000  m.;  fl.  29  mai 
1893  (Larges,  n°  1286). 

C'est  l'un  des  plus  petits  Cypripedium  connus  jusqu'ici;  le  sépale 
supérieur  est  sensiblement  plus  large  que  les  autres  divisions  du  pé- 
rianthe.  M.  Larges  dit  que  la  fleur  est  jaunâtre;  à  l'état  sec  elle  est 
brune,  avec  des  nervures  plus  foncées  qui  portent  des  séries  de  points 
élevés  formés  de  papilles  groupées  ;  le  labelle  est  largement  ouvert  ;  le 
staminode  paraît  être  olivâtre;  il  est  plus  large  que  long,  fortement 
échancré  à  sa  base,  tronqué  en  avant,  avec  un  très  court  mucron;  c'est 
une  forme  qui  ne  s'observe  pas  chez  les  autres  Cypripedium.  L'absence 
de  bractée  indique  la  place  du  C.  micranthum  à  côté  des  Trigono- 
pedia,  bien  que  le  labelle  ne  soit  pas  ou  du  moins  ne  paraisse  pas  être 
trigone  comme  dans  les  deux  espèces  suivantes. 

17.  G.  mag-aritaceum  Lranch.,  Bîtll.  de  la  Soc.phïlojii.  de 
Paris,  sér.  7,  tom.  XII,  p.  141. 

Rhizoma  elongatum,  repens  ;  caulis  abbreviatus  infra  folia 
totus  vaginatus  ;  folia  duo  subopposita  fîrmiter  chartacea,  gla- 
berrima,  atrovirentia,  maculis  latis  atrofuscis  conspersa,  e  basi 


266  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

abrupte  constricta  late  ovata  vel  elliptica,  obtuse  et  brevissime 
acuminata,  margine  undulata;  nervi  7-9  crassiores,  interjectis 
nervis  5-7  multo  tenuioribus  trabeculisque  junctis;  pedunculus 
erectus  foliis  brevior,  uniflorus,  g-laber;  bractea  sub  ovario 
nulla;  flos  magnus;  sepala  et  petala  margine  pilosa,  intense 
purpurea,  lineis  atrofuscis  percursa,  punctis  elevatis  inter  nervos 
seriatim  conspersa  ;  sepalum  superius  late  vel  latissime  ovatum, 
concavum;  sepala  lateralia  in  unum  ovatum  ad  apicem  usque 
coadunata  ;  petala  lateralia  sepalis  angustiora,  lanceolata, 
acuminata;  labellum  sepalo  inferiore  paulo  brevius,  undique, 
sed  praesertim  facie  antica,  verrucularum  seriebus  eleganter 
anastomosantibus  ornatum,  nigro  purpureum,  lateraliter  angu- 
latum,  subtus  carinatura  (unde  trigonum),  facie  planuni,  ore 
parvo  margine  incrassato,  plicato,  basi  auriculato,  auriculis 
acutis  membranaceis  sese  invicem  obtegentibus  ;  staminodium 
luteum,  cordiformi-orbiculatum. 

Caulis  infra  folia  4-5  cent,  longa  ;  folia  8-12  cent,  longa, 
6-8  cent,  lata;  sepalum  superius  25-30  mm.  longuni,  20-25  lîiiii- 
latum  ;  petala  4  cent,  longa;  labellum  25  mm.  longum. 

Hab.  —  Chine  occidentale;  Yunnan,  sur  le  mont  Tsang- 
chan,  au-dessus  de  Tali;  fl.  4  juin  1883  (Delavay,  n°  282)  ;  dans 
les  bois  des  coteaux  rocailleux  calcaires,  au-dessus  de  Mo-so- 
yn;  fl.  17  juil.  1889  (id.)  et  sur  le  Hee-chan-men  (id,).  Rare 
partout. 

Cette  curieuse  espèce  est  caractérisée  tout  d'abord  par  ses  fleurs 
d'un  pourpre  foncé  et  surtout  par  la  forme  trigone  du  labelle,  particu- 
larité qui  disparaît  par  la  dessiccation,  mais  qui  reparaît  en  toute  évi- 
dence après  quelques  heures  d'immersion  dans  l'eau  tiède  et  ensuite 
dans  l'alcool. 

Le  C.  tnargariiaceuni  a  sans  doute  attiré  l'attention  des  Chinois 
puisqu'on  le  trouve  figuré  dans  la  grande  Encyclopédie  chinoise  publiée  à 
Canton  vers  1842,  sous  le  titre  de  Tchi  won  viingchi  thou  hao  (Examen 
des  plantes  les  plus  renommées  qui  se  cultivent), -en  40  fascicules  in-4°; 
la  plante  est  dessinée  d'une  façon  très  reconnaissable  dans  le  fascicule 
28,  sous  le  nom  de  Lauhoua-Chouang  ie  tsao,  c'est-à-dire  plante  à  deux 
feuilles,  ayant  une  fleur  d'Orchis. 

Je  crois  qu'il  est  intéressant  de  reproduire  ici  la  traduction,  ou 
plutôt  l'imitation,  de  l'article  de  l'encyclopédie  consacré  au  C.  mar- 
garïtaceum,  telle  que  je  la  dois  à  Mgr  Mutel,  évêque  de  Corée  : 

«  La  plante  à  deux  feuilles  avec  une  fleur  d'Orchis  croît  sur  la 
montagne  Tyen,  vers  le  milieu  du  versant  méridional,  ou  dans  la  mon- 


A.  Franchet.  —  Les  Cypripedium  d' Asie.  iS-j 

tagne  appelée  Tien-nan-chan,  province  de  Yun-nan,  où  se  trouve  un 
endroit  célèbre,  le  lac  ou  étang  de  Tien  (Mgr  Mutel),  Au  début,  deux 
feuilles  semblables  se  développent  d'un  bourgeon  aigu;  ces  feuilles 
sont  minces  et  portent  des  macules  rouges;  la  plante  produit  ensuite 
une  tige  courte;  les  fleurs  s'ouvrent  comme  celles  d'un  Orchis;  la 
feuille  (sépale)  supérieure  de  la  fleur  est  grande;  l'inlérieure  est  mince 
et  petite;  les  deux  feuilles  (pétales)  latérales  accompagnent  (embras- 
sent) une  langue  épaisse  (le  staminode),  semblable  à  une  langue  hu- 
maine, parfaitement  ronde  et  de  couleur  jaune  (et  blanche?)  qui  est 
comme  enchâssée  dans  une  concavité,  de  même  que  la  langue  de 
l'homme  dans  son  gosier;  cette  concavité  est  d'une  couleur  rouge-noir 
et  toutes  les  feuilles  de  la  fleur  sont  couvertes  de  points  rouges  très 
rapprochés.  » 

i8.  G.  Farg-esii  sp.  nov. 

Species  C.  niargaritaceo  valde  affinis  ;  folia  orbiculata  vel 
suborbiculata,  usque  i6  cent,  long-a  et  lata;  flores  majores, 
minus  intense  colorati,  maculis  fuscis  irrorati;  petala  extus 
dense  villosa,  pilis  pluricellularibus,  elongatis,  albidis;  sepalum 
superius  suborbiculatum,  basi  truncatum  vel  subcordatum, 
nunc  latissime  ovatum,  extus  parce  villosum  ;  labelluni  purpu- 
reuni,  ad  faciem  anticam  crebre  seriatim  verruculosum. 

Hab.  —  Chine  occidentale,  dans  le  Su-tchuen  oriental, 
assez  répandu  dans  les  bois  autour  de  Tchen  kéou-tin,  où  il 
fleurit  en  juillet,  à  une  altitude  de  2000  m.  (R.  P.  Farges  n°  585). 

Ce  n'est  peut-être  qu'une  forme  très  développée  du  C.  margarita- 
ceum;  la.  forme  des  feuilles  est  plus  arrondie,  la  villosité  de  la  face 
extérieure  des  pétales  longue  et  abondante,  ce  qui  n'a  pas  lieu  chez 
l'espèce  précédente;  enfin  la  coloration  est  plutôt  rouge  pâle  et  le 
labelle  est  seulement  purpurin. 

De  1  enumération  qui  précède,  il  résulte  que  le  nombre  des 
Cypripediîun,  aujourd'hui  connus,  appartenant  à  la  série  des 
Foliosée^  est  de  29. 

L'Europe  n'en  possède  que  3,  dont  aucun  ne  lui  appartient 
en  propre. 

La  flore  de  l'Asie  continentale  en  fournit  17,  très  inégalement 
répartis;  sur  ce  chiffre,  12  ne  se  retrouvent  pas  ailleurs,  3  lui 
sont  communs  avec  l'Europe,  2  avec  l'Amérique,  i  avec  le  Japon. 

L'Asie  insulaire,  Sachalin,  Kuriles  et  Japon,  est  relative- 
ment pauvre  en  Cypiapedhun  ;  sur  les  4  espèces  observées  jus- 
qu'ici, une  seulement  n'a  pas  été  trouvée  en  dehors  du  Japon, 


268  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

deux  lui  sont  communes  avec  l'Europe,  une  autre  avec  la  Chine. 

Enfin  l' Amérique  septentrionale  est  riche  en  espèces  et  en  for- 
mesparticulières,  puisqu'on  lui  en  connaît  dès  maintenant  13  espè- 
ces dont  1 1  sont  exclusivement  américaines,  une  seule  se  retrou- 
vant en  Europe  et  en  Asie  et   une  autre  dans  l'Asie  centrale. 

Le  tableau  suivant  fera  comprendre  cette  répartition,  avec 
les  détails  qu'elle  comporte  : 


CYPRIPEDIUM 

(Séries  foliosas) 
luteum 

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spectabile 

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+ 

irapeanuiii 

Calceolus  

+ 

+ 

+ 

+ 

chinense   ( i ) 

+ 

cordigerum 

+ 

yunnanense  

+ 

pudescens 

+ 

+ 
+ 
+ 
+ 

candidinn 

californicum 

occidentale 

parvifloruni 

+ 

tnonianuin . 

passeri:i7ini 

+ 

fasciolatum 

+ 
+ 

+ 

+ 

macraiit/mm 

+ 

+ 

+ 

-f 

himalaicmn 

+ 
+ 

thibetictmt 

corrtigatum 

Arietinutn 

+ 
+ 

+ 

gnttattiiii 

4- 

+ 

+ 

+ 

+ 

fasciculatum 

acaule 

+ 

Japonicum 

+ 

+ 

elcgans 

+ 

débile 

+ 

micranthum 

+ 
+ 
+ 

margaritaceiiin .... 

Faj'cresii 

b                             1  -  - 

I.  Voir  la  note  ajoutée  à  la  fin  de  ce  travail. 


A.  Feanchet.  —  Les  Cypripedium  d'Asie.  26g 

Ce  tableau  montre  que  c'est  en  Asie,  et  spécialement  dans 
l'Asie  centrale,  qu'il  faut  aujourd'hui  placer  le  centre  de  végé- 
tation de  la  série /^C'/Zc^c??  du  g-enre  Cypripedùiin;  ceci  résulte 
non  seulement  du  chiffre  des  espèces,  qui  atteint  là  son  maxi- 
mum, mais  encore  et  surtout  de  ce  fait  que  l'on  y  trouve  tous 
les  groupes  de  formes  dont  est  composée  la  série  ;  ainsi  le 
groupe  dont  le  C.  Calceolus  est  le  type  (comme  premier  décrit) 
y  est  représenté  par  les  C.  chmense,  yîtnnanense  et  cordïge- 
riiJii;  le  groupe  du  C.  macraniJuun,  en  plus  de  ce  type,  par 
trois  autres  espèces,  qui  lui  sont  très  affines  :  C.  hiutalaicînn, 
thibetiaim  et  corritgatiun  ;  le  C.  spectabile  a  pour  espèce  repré- 
sentative en  Asie  le  C.  hiteiim;  le  C.  Arietùnim  se  trouve  à  la 
fois  dans  les  deux  régions  ;  les  deux  types  principaux  des 
groupes  de  la  série  Dfphyllse,  C.  guttattuu  et  C.  japomcmn, 
appartiennent  l'un  et  l'autre  à  la  flore  d'Asie  occidentale  qui,  de 
plus,  possède  en  propre  la  seule  espèce  connue  à  feuilles  tri- 
nerves,  réticulées,  C.  débile,  et  les  trois  seules  espèces  dont  les 
fleurs  soient  dépourvues  de  bractées. 

A  côté  de  cette  richesse  de  formes,  la  flore  américaine  paraît 
pauvre,  malgré  les  13  espèces  qu'elle  a  en  partage. 

Si  l'on  suit  le  développement  du  genre  dans  sa  production 
spécifique,  on  voit  que  l'une  de  ses  espèces,  C.  Calceohts ,  a  un 
double  point  de  départ  dans  l'Europe  occidentale;  auS.-O., 
c'est  la  Catalogne;  au  N.-O.,  c'est  le  nord  de  l'Angleterre.  De 
là  elle  s'étend  sur  l'Europe  septentrionale  et  sur  toute  l'Europe 
centrale,  tantôt  dans  la  plaine,  où  elle  occupe  des  stations  dis- 
jointes, tantôt  et  plus  souvent  dans  la  région  subalpine,  se  com- 
portant ainsi  dans  sa  distribution  géographique,  à  peu  près 
comme  le  Seiiecio  cacaliœfolius  (LïgîUaria  sibiricd). 

C'est  seulement  dans  la  Russie  centrale  et  austro-orientale 
que  le  C.  Calceohis  cesse  d'être,  en  Europe,  le  seul  représen- 
tant du  genre.  Aux  environs  de  Moscou,  dans  l'Ucraine  et  à 
Kasan,  deux  autres  espèces,  C.  gtiitatunt  et  C.  inacranthmn, 
font  leur  première  apparition.  Il  est  à  remarquer  que  ces  trois 
espèces  sont  les  seules  qu'on  ait  observées  dans  toute  l'étendue 
de  la  Sibérie,  jusqu'à  la  mer  d'Ochotsk  et  au  détroit  de  Bering, 
ainsi  que  dans  toute  la  partie  septentrionale  de  la  Chine.  Ce 
n'est  guère  qu'au-delà  du  32°  lat.,  c'est-à-dire  au  sud  de  la 
chaîne  de  Ta-pa-shan,  limitant  au  N.-E.  la  province  de  Su-tchuen, 
qu'on  voit   surgir   toute   une   série   d'autres  espèces  qui  sont 


270  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

tantôt  représentatives  des  trois  espèces  sibériennes  et  européen- 
nes, tantôt  caractérisées  par  des  particularités  toutes  spéciales; 
d'autres  fois  elles  ne  constituent  que  des  stations  disjointes 
d'espèces  végétant  loin  de  là,  comme  c'est  le  cas  du  C.  japoni- 
CMîn  et  du  C.  Arïet{mL7n. 

Pour  préciser,  on  peut  donc  aujourd'hui  établir  que  c'est 
dans  la  région  limitée  au  nord  par  la  chaîne  de  Ta-pa-shan,  à 
l'ouest  par  le  Thibet,  au  sud  par  le  massif  de  Tali,  à  l'est  et  au 
sud-est  par  le  cours  du  Yang-tze-kiang-,  c'est-à-clire  sur  les  deux 
grandes  provinces  chinoises  de  Su-tchuen  et  de  l'Yunnan  qu'il 
faut  placer  la  zone  du  plus  grand  développement  spécifique  des 
Cypripediiim  du  groupe  Foliosœ.  Dès  qu'on  se  reporte  un  peu 
plus  à  l'ouest,  dans  l'Himalaya  par  exemple,  le  maximum  subit 
une  notable  décroissance,  cette  puissante  chaîne  ne  fournissant 
en  tout  que  5  espèces,  dont  2  seulement  lui  sont  propres. 

Plus  à  l'est,  sous  les  mêmes  latitudes,  les  Foliosœ  paraissent 
faire  complètement  défaut  ;  il  faut  quitter  le  continent  asiatique 
et  atteindre  le  Japon  pous  trouver  un  dernier  type  vraiment 
spécial.  Mais  ici  encore,  la  production  spécifique  demeure  sin- 
gulièrement affaiblie,  puisqu'en  joignant  aux  espèces  japonaises 
celles  de  Sachalin  et  des  Kuriles,  on  ne  trouve  qu'un  total  de 
5  espèces,  dont  une  seule,  comme  je  l'ai  dit  plus  haut,  le  C.  de- 
bile,  reste  endémique,  depuis  que  le  C .  japonicuni  a  été  rencon- 
tré dans  le  Su-tchuen. 

Sur  13  espèces,  l'Amérique  du  Nord  n'en  possède  que  deux 
en  commun  avec  l'Asie,  le  C.  giUtaiiwt  et  le  C.  Arïetiimm ;  les 
1 1  autres  lui  appartiennent  en  propre  ;  9  sont  des  D/phylla^, 
assez  spéciales  d'ailleurs;  8  sont  représentatives  du  groupe 
Calceohts. 

J'ai  dit  précédemment  que,  si  ce  n'est  dans  sa  portion  la  plus 
orientale,  l'Europe  ne  possédait  qu'un  seul  Cypripedium ,  le 
C.  Calceolus,  véritable  enfant  perdu  du  genre,  comme  c'est 
aussi,  dans  une  autre  famille,  le  cas  du  Senecio  cacaliœfoliîis . 
Un  fait  analogue  est  fourni  par  l'espèce  américaine  C.  ïrapea- 
miin,  qui  n'occupe  que  des  stations  très  éloignées  de  celles 
de  toutes  les  autres  espèces  du  genre,  dans  l'Amérique  du 
Nord,  puisqu'on  ne  le  connaît  que  dans  la  région  de  Mexico  et 
de  la  Vera  Cruz,  par  20°  lat.  environ,  d'oîi  il  pénètre  jusque 
dans  le  Guatemala,  tout  près  du  15°  lat.  ;  c'est  jusqu'ici  la  limite 
sud  extrême  des  Cypripediuut  de  la  série  Folwsse  qui,  d'autre 


A.  Franchet.  —  Les  Cypripedium  d'Asie.  271 

part,  trouve  sa  limite  nord   un   peu   au-delà  du  cercle  polaire 
(C  Calceolus).. 

Ainsi  présentée,  la  distribution  géographique  des  Cypn'pe- 
di'uDi  de  la  série  Foliosa}  a  beaucoup  d'analogie  avec  celle  des 
Delphinïum  vivaces  (Delplnnasti-tim)  (  i  ).  Chez  ces  deux  genres, 
la  diversité  spécifique  atteint  son  maximum  dans  le  bassin  du 
Yang-tze-kiang,  point  central  d'où  se  projettent  en  sens  opposé 
deux  rameaux,  l'un  qui  se  dirige  vers  l'occident  et  se  montre 
très  affaibli  à  son  point  terminal  (2)  ;  l'autre  pénétrant  dans 
l'Amérique  du  Nord,  par  une  voie  que  l'on  ne  saurait  encore 
préciser,  et  s'y  manifestant  encore  par  un  nombre  assez  considé- 
rable d'espèces  (3). 

Il  est  à  remarquer  que  ces  deux  genres  viennent  s'éteindre, 
chacun  avec  une  espèce,  dans  les  hautes  régions  du  Mexique  et 
du  Guatemala,  où  ils  occupent  des  stations  absolument  dis- 
jointes sans  relations  actuelles  avec  le  reste  de  leurs  congé- 
nères. 

Il  ne  faudrait  cependant  pas  croire  que  tous  les  genres  dont 
le  centre  spécifique  occupe  aujourd'hui  l'Asie  centrale  et  orien- 
tale, se  comportent  de  la  même  façon  ;  la  plupart  d'entre  eux 
ont  bien  un  rameau  occidental,  dont  l'Europe  est  le  terme,  et 
un  rameau  oriental  qui  s'étend  sur  l'Amérique  septentrionale  ; 
mais  le  plus  souvent  c'est  le  rameau  occidental  qui  demeure  le 
moins  affaibli  au  point  de  vue  du  nombre  des  espèces.  Tel  est  le 
cas  des  Priimda,  des  Gentïana,  des  Saxifraga,  des  Pedicnla- 
ris,  etc.,  dont  je  me  propose  d'étudier  successivement  la  répar- 
tition géographique,  comme  je  le  fais  aujourd'hui  pour  les 
CypripedïîLin  et  comme  je  l'ai  déjà  fait  pour  un  certain  nombre 
d'autres. 

Note  ajoutée  a  l'impression.  —  Ce  travail  était  imprimé 
lorsque  j'ai  eu  l'occasion  de  voir  le  CypripediiLm  HeuryiRolfe, 
décrit  dans  le  Kew  Bulletin,  en  1892.  La  plante  signalée  ici  sous 
le  nom  de  C.  chïiiense  doit  être  considérée  comme  synonyme 
de  l'espèce  de  M.  Rolfe. 

1.  Exposition  synoptique  et  description  A&s  Deiphinium  de  la  Chine.  Bttll.  de 
la  Soc.  pkiloin.  de  Paris,  série  8,  tome  V,  p.  157. 

2.  Deiphiniiun,  6  espèces;  Cypripedium,  i  espèce. 

3.  Delphiniiim,  21  espèces;  Cypripedium,  12  espèces. 


272  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

UNE  ŒUVRE  PEU  CONNUE  D'HIPPOLYTE  RODIN 

(Suite) 
Par  MM.  E.-G.  CAMUS  et  JEANPERT. 

Hyp.éricinées  (9  esp.).  —  Helodes  (i  esp.).  —  Androsaemum 
(i  esp.). —  Hypericum  (7  esp.);  H.  Jmmifusum  jî.  Liottardi  Vill. 
(nous  avons  souvent  trouvé  cette  forme,  surtout  en  Sologne,  mais  nous 
n'avons  jamais  osé  ridentifier  avec  la  plante  de  Villars)  ;  H.  tetrapte- 
rum  var.  intermedium  (H.  Desetangsii  Lamk  ;  H.  intermedium  Bel- 
lynck)  est  indiqué  à  Compiègne  au  carrefour  de  l'Embrassade. 

AcÉRiNÉES  (2  esp.).  —  Acer  (2  esp,). 

AMPÉLinÉES  (2  esp.).  —  Vitis  (i  esp.).  —  Ampélopsis  (i  esp.). 

HiPPOCASTANÉES  (l  eSp.).  —  .^SCUluS  (l  CSp.). 

Balsaminres  (i  esp.).  —  Impatiens  (i  esp.). 

OxALiDÉES  (3  esp.).  —  Oxalis  (3  esp.). 

RuTACÉES  (i  esp.).  —  Ruta  (i  esp.);  plante  adventice, 

CÉLASTRiNÉEs  (i  csp.)  —  Evonymus  (i  esp.). 

Staphyléacées  (i  esp.).  —  Staphylea  (i  esp.  natural.). 

Ilicinées  (i  esp.).  —  Ilex  (i  esp.). 

Rhamnées  (2  esp.).  —  Rhamnus  (2  esp.), 

Papilionacées  (89  esp.).  —  Sarothamnus  (i  esp.).  —  Cytisus 
(3  esp.  natural.).  —  Genista  (4  esp.).  — ■  Ulex  (2  esp  ).  —  Ononis 
(4  esp.)  ;  O.  repens  var.  prostrata  sur  les  sables  coquilliers. —  Anthyl- 
lis  (i  esp.).  —  Lotus  {\  esp.).  —  Tetragonolobus  (i  esp.).  —  Tri- 
gonella  (i  esp.  natural.)  :  T.  Fœnum-gr^cum.  —  Medicago 
(10  esp.  et  I  hybr.).  X  ^^'  iiitermedia  [M.  falcato-sativa  Reichb.), 
environs  de  Beauvais,  Hermès,  Nogent-les- Vierges,  Liancourt,  Bulles, 
Agnetz,  Caillouel,  Compiègne.  Le  M.  scutellata  est  une  plante  adven- 
tice. A  signaler  dans  des  prairies  tourbeuses.  Pré  Martinet,  Bailleul- 
sur-Thérain  et  Coudé,  le  M.  Gerardï,  qui,  dans  les  environs  de  Paris, 
préfère  les  pelouses  sèches.  —  Melilotus  (4  esp.).  —  Trifolium 
(19  esp.);  Tr.  angusHfolùim^  Tr.  alpestre,  plantes  évidemment 
adventices.— Astragalus  (i  esp.). —  Colutea  (i  esp.).  —  Phaseolus 
(i  esp.  cuit.).  —  Ervum  (4  esp.).  —  Vicia  (7  esp.).  —  Faba  (2  esp. 
cuit.).  —  Pisum  (2  esp.).  —  Lathyrus  (9  esp.),  —  Orobus  (2  esp.). 
—  Coronilla  (3  esp.);  C.  Emer us  natural.  —  Ornithopus  (i  esp.  et 
2  var.).  —  Hippocrepis  (i  esp.).  —  Onobrychys  (i  esp.  cuit.). 

{A  suivre.) 
Le  Gérant  :  Louis  Moeoi. 


Paris.  —  J.  Mersch,  imp.,  4'",  Av.  de  Cliàtillon. 


S'  ANNEE.  N"  i6.  i6  AOUT  1894. 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Directeur:  M.  Louis  MOROT. 


PLANTES  NOUVELLES  DE  LA  CHINE   OCCIDENTALE 

Par  M.  A.  FRANCHET 

Glematis  Farg-esii. 

Caulis  scandens,  profunde  et  late  sulcatus,  puberulus;  folia 
longiter  petiolata,  petiolo  puberulo,  bipinnatisecta,  partitio- 
nibus  sublongiter  foliolis  breviter  (praeter  terminale)  petiolu- 
latis;  foliola  parva  (impari  duplo  majore)  e  basi  obtusa  ovata, 
acuminata,  inaequaliter  triloba,  circumcirca  acute  inciso-dentata, 
inferne  tantum  intégra,  firmiter  papyracea,  subtus  nervosa, 
utraque  facie,  sed  praesertim  subtus  ad  nervos,  adpresse  pilo- 
sula;  pedunculi  omnes  axillares,  nunc  minute  ad  médium  brac- 
teolati,  abortu  uniflori,  nunc  bracteis  majoribus  foliaceis  triflori, 
pedunculis  flore  paulo  longioribus,  terminali  nudo,  lateralibus 
minute  bibracteolatis ;  sepala  saepius  6  vel  7,  vix  2  cent,  longa, 
patentia,  e  basi  cuneata  angustata  obovata,  apice  rotundata  vel 
truncata,  extus  sericea  late  marginata,  medio  intense  colorata; 
stamina  pluriseriata  sepalis  dimidio  breviora,  filamentis  glaber- 
rimis  antherae  muticae  latitudine;  carpella  glabra,  cauda  longe 
albo  plumosa. 

Haô.  —  Su-tchuen  oriental,  district  de  Tchen-kéou-tin,  ait. 
1400  m,  ;  fl.  juin  (R.  P.  Farges,  n.  477). 

C'est  une  espèce  qui  se  rapproche  beaucoup  du  C.  florida  Thunb. 
par  ses  fleurs,  mais  dont  la  végétation  est  plutôt  celle  des  espèces  de 
la  section  Flammuia.  Les  rameaux  de  l'année  qui  portent  les  fleurs 
sont  très  allongés  et  présentent  des  écailles  à  la  base.  Les  inflorescen- 
ces sont  toutes  axillaires  et  opposées;  c'est  par  arrêt  de  développe- 
ment qu'elles  sont  réduites  à  une  seule  fleur,  la  présence  de  bractées 
montrant  que  normalement  elles  doivent  être  deux  ou  trois  fois  divi- 
sées, 

Thalictrum  clematidifolium. 

Elatum,  totum  pube  brevissima  scaberulum;  caulis  flexuo- 


274  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

SUS,  apice  late  divaricato-ramosus  ;  folia  tripinnata  extipellata,  fo- 
liolis  chartaceis,  nervosis,  pro  génère  magnis  (terminali  4-6  cent, 
longo)  ovato-lanceolatis,  late  acuniinatis,  prseter  acumen  inte- 
gerrimuir.  grosse  et  inaequaliter  dentatis;  panicula  ampla,  ramis 
secundariis  abbreviatis  pedicellisque  eximie  divaricatis,  bractea 
minuta  stipatis;  pedicelli  densius  pilosuli,  brèves,  flore  vix  lon- 
giores,  nunc  demum  refracti  ;  sepala  violaceo  tincta,  late  ovata, 
staminibus  breviora;  staminum  filamenta  inferne  filiformia, 
superne  breviter  clavata,  antheris  muticis  paulo  angustiora,  car- 
pella  6-8,  sessilia,  (juvenilia)  fusiformia,  costis  proeminentibus, 
circiter  7-8,  distantibus,  minime  anastomosantibus  ;  stylus  unci- 
natus,  tertiam  partem  carpelli  œquans. 

Hab.  —  Su-tchuen    oriental,    district    de   Tchen-kéou-tin. 
(R.  P.  Farges,  n.  496  bis)\  Hupeh  (Henry,  7344,  6084,  333.) 

C'est  une  espèce  qui  doit  prendre  place  dans  la  section  des  Micro- 
gyneslongisiaminés  de  M.  Lecoyer,  à  côté  du  T.  acteéefoliiiJii  Sieb. 
et  Zucc,  dont  le  style  est  plus  long.  La  forme  des  folioles  est  assez 
différente  dans  les  deux  plantes,  plus  allongée  chez  le  Th.  clematidi- 
foliumi^ç,  plus  elles  sont  couvertes,  comme  le  reste  de  la  plante, 
d'une  fine  pubescence,  l'espèce  japonaise  étant  d'ailleurs  complètement 
glabre. 

Mais  la  particularité  vraiment  caractéristique  du  T.  clematidi- 
folïum,  c'est  la  direction  divariquée  des  rameaux  de  divers  ordres 
qui  forment  l'inllorescence  ;  les  pédicelles  eux-mêmes  sont  étalés  à 
angle  droit  et  quelquefois  réfractés;  leur  brièveté  est  remarquable 
dans  une  espèce  de  ce  groupe. 

Isopyrum  sutchuenense. 

Rhizoma  verticale,  crassum,  vaginis  vetustis  orbicularibus 
brevibus  obsessum,  undique  fîbrosum;  caulis  plerumque  soli- 
tarius,  palmaris  vel  minor,  superne  ramosus  ;  folia  basilaria  sub 
anthesi  nulla,  caulina  2  vel  3,  supra  médium  orta,  petiolata 
(superiora  breviter),  ternata,  partitionibus  lateralibus  pinnatis, 
impari  simplice  ;  foliola  tenuiter  membranacea,  e  basi  longe 
cuneata  intégra  late  ovata,  haud  profunde  trilobata,  lobis  bilo- 
bulis;  flores  pauci  pedicello  filiformi  breviores,  albi  ;  sepala  5, 
obovata  vel  late  ovata,  obtusissima,  5  mm.  ad  6  mm.  longa; 
staminodia  aurantiaca,  sepalis  subtriplo  breviora,  longe  et 
tenuissime  stipitata,  lamina  orbiculata,  biloba  erecta;  stamina 
sepalis  duplo  breviora,   circiter  25,  antheris  ovatis  ;  ovaria  2, 


A.  Franchet.  —  Plantes  nouvelles  de  la  Chine  occidentale.  275 

lanceolata,  st^do  vix  duplo  longiora;  folliculi  oblongo  lineares, 
parallèle  stricte  erecti,  in  styluin  rectum  desinentes;  semina 
(haud  omnino  matura)  ovata,  fulva. 

Hab.  —  Su-tchuen  oriental,  district  de  Tchen-kéou-tin,  ait. 
2000  m,  ;  fl.  mai  (R.  P.  Farges,  n.  794). 

Les  grands  spécimens,  qui  atteignent  jusqu'à  25  cent.,  rappellent 
assez  bien,  parleur  port,  1'/.  thalictroides^  avec  des  folioles  moins  pro- 
fondément divisées  et  plus  cunéiformes  à  la  base;  les  fleurs  sont  aussi 
un  peu  plus  petites;  le  rhizome  diffère  peu  de  celui  de  certains  individus 
de  r/.  adiantifolium,  que  Maxiniowicz  décnt  à  tort  comme  étant 
toujours  grêle;  les  feuilles  basilaires  n'existent  plus  et  leur  pétiole 
même  a  complètement  disparu  à  l'époque  de  la  floraison;  ce  caractère, 
joint  à  celui  que  fournit  la  direction  verticale  des  follicules,  distingue 
bien  1'/.  sutchuenense  de  1'/.  adiantifolium. 

Le  rhizome  est  divisé  dans  un  seul  des  spécimens  de  1'/.  sutchue- 
nense o^ç.  j'ai  pu  voir;  chaque  division  porte  alors  une  tige  flori- 
fère; dans  un  autre,  l'une  des  gaines,  ordinairement  aphylles,  porte 
une  très  petite  feuille  trifoliolée. 

Delphinium  hirticaule. 

Pédale  vel  bipedale;  caulis  simplex  vel  superne  ramosus, 
ramis  strictis,  totus  setoso  hispidus  ;  folia  basilaria  sub  anthesi 
evanida,  caulina  (praeter  suprema)  longe  petiolata,  pétiole  his- 
pido;  limbus  ambitu  pentagonus,  utraque  facie  sparse  setulosus, 
paulo  ultra  médium  5-partitus,  segmentis  late  cuneatis,  trilo- 
batis,  lobis  inaequaliter  incisis  ;  folia  superiora  quinquefida, 
segmentis  angustis  integris,  une  alterove  lobo  auctis;  pedun- 
culi  hispidi,  stricte  erecti,  racemosi,  bracteati,  bracteis  parvis, 
linearibus,  integris  florem  aequantes  vel  illo  breviores;  flores 
intense  caerulei,  extus  sparse  pilosi  ;  calcar  subulatum,  rectum 
velleviter  incurvum,  sepalis  paulo  longius;  petala  sepalis  vix 
breviora,  inferiorum  limbe  caeruleo,  securiformi,  ciliato,  bre- 
viter  bilobo,  intus  pilis  luteis  hirto  ;  staminum  filamenta  glabra; 
ovaria  3,  parce  pilosula,  mox  glabrata,  in  stylum  elongatum 
attenuata;  folliculi  glaberrimi,  fere  e  basi  extus  arcuato-diver- 
gentes;  semina  fusca,  undique  lamellata. 

Hab.  —  Su-tchuen  oriental,  district  de  Tchen-kéou-tin. 
(R.  P.  Farges,  n''  d'xpbis). 

Voisin. du  D.  Fargesii  Franch,,  il  en  diffère  par  sa  tige  hérissée  de 
soies,  ainsi  que  les  pédoncules  ;  par  ses  pédoncules  dressés  le  long  de 


276  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

la  tige  ;  par  ses  pétales  aussi  longs  que  les  sépales  ;  par  l'absence  de 
poils  sur  les  filets  staminaux  ;  le  D.  Bonvalotï  à  ses  ovaires  soyeux 
blanchâtres  et  l'éperon  est  complètement  recourbé. 

Les  deux  espèces  du  même  groupe,  D.  Delavayi  Franch.  et  D.  ton- 
golense^  s'éloignent  davantage  par  leurs  follicules  dressés  à  la  maturité, 
peu  ou  pas  arqués  au  sommet. 

Delphinium  cœlestinum. 

Perenne,  elatura,  simplex  vel  rarius  uno  alterove  ramulo 
auctum;  caulis  strictus,  inferne  hirtellus,  superne  glaber  aphyl- 
lusque;  folia  longe  petiolata,  pétiole  hispido,  ambitu  penta- 
gona,  fera  ad  basin  usque  5  partita,  utraque  facie  setulosa;  seg- 
menta e  basi  angusta  intégra  abrupte  dilatata,  trifida,  lobis 
profunde  lobulatis;  folia  superiora,  si  adsint,  linearisecta;  brac- 
teae  minutse,  fere  setaceae,  integrse;  flores  saepius  ampli,  laete 
caerulei,  in  racemum  laxum  elongatum  dispositi;  pedunculi 
parum  patentes,  circiter  ad  médium  bibracteolati,  flore  bre- 
viores,  glabri  ;  sepala  15-22  cent,  longa,  parum  inaequalia, 
calcar  subulatum  leviter  incurvum  sequantia;  petala  sepalis 
duplo  breviora,  superioribus  oblique  truncatis,  inferioribus 
caeruleis,  securiformibus,  limbe  ad  tertiam  partem  fisse,  longe 
ciliato,  ad  faciem  interiorem  pilis  luteis  hirte;  staminum  fila- 
menta  glabra;  evaria  3,  glabra;  folliculi  (haud  perfecte  maturi) 
erecti;  semina  oblenga,  subtrigona,  praesertim  ad  angulos 
cristata. 

Hab.  —  Su-tchuen  oriental,  district  de  Tchen-kéou-tin. 
(R.  P.  Farges,  n"  630  ter). 

C'est  une  des  plus  belles  espèces  du  genre  à  cause  de  ses  grandes 
fleurs  d'un  bleu  profond  disposées  en  longue  grappe  simple  et  un  peu 
lâche  ;  la  forme  élargie  des  divisions  des  feuilles,  le  mode  d'inflores- 
cence, différencient  bien  nettement  le  D.  cœlestinum  du  D.  Maximo- 
zvicsii,  à  côté  duquel  il  doit  prendre  place.  Le  Delphinium  grandiflo- 
rum  s'éloigne  davantage  par  ses  graines  ailées,  dépourvues  à  la  sur- 
face de  papilles  en  forme  de  crête. 

Aconitum  racemulosum. 

Gracile,  vix  scandens,  totum  glaberrimum  ;  folia  breviter 
petiolata,  omnia  conformia,  e  basi  late  nec  profonde  cordata 
late  ovata,  ad  médium  trifida,  segmentis  e  basi  late  cuneata 
evatis  vel  ovato  rhombeis,  omnibus  grosse  serratis,  lateralibus 


A.  Franchet.  —  Plantes  nouvelles  de  la  Chine  occidentale.  277 

obscure  bilobis,  intermedio  magis  producto,  acuminato  ;  lacemi 
onines  axillares,  4-5  flori,  arcuato-cernui,  abbreviati  petiolum 
vix  superantes,  limbo  plus  duplo  breviores  ;  pedicelli  flore  bre- 
viores,  arcuati,  subunilaterales  ;  flores  violacei,  circiter  3  cent, 
longi,  extus  glaberrimi  ;  sepala  lateralia  non  vel  vix  unguiculata, 
suborbiculata,  ciliata,  inferiora  4  plo  minora,  oblongo-obovata  ; 
cassis  cjdindrica  superne  paulo  incrassata;  petala  2  superiora 
sub  casside  occultata  longe  unguiculata,  ungue  angustissimo, 
glabro,  apice  in  calcar  hamatura  abeuntia,  antice  in  labium 
planum  orbiculatum,  denticulatuni,  2  mm.  longum  explanata; 
staminum  filamenta  plana,  alba,  glabra;  ovaria  glaberrima,  stylo 
elongato  recurvato  mucronata;  folliculi  3,  erecti;  semina  semio- 
vata,  compressa,  lamellata,  fusca,  margine  albo  cristato. 
Hab.  —  Province  de  Kouy-tchéou  (M.  Perny). 

Espèce  bien  caractérisée  par  son  inflorescence  formée  de  petites 
grappes  courtes,  arquées,  pauciflores,  toutes  placées  à  l'aisselle  des 
feuilles.  La  tige  est  très  grêle,  plutôt  flexueuse  que  grimpante,  haute 
de  40  à  60  cent.  La  plupart  des  feuilles  sont  plus  longues  que  larges, 
à  cause  du  prolongement  du  lobe  moyen,  ce  qui  est  rare  chez  les 
Aconits. 

Aconitum  scaposum. 

Caulis  erectus,  gracilis,  praesertim  superne  pubescens;  folia 
parce  setulosa,  omnia  vel  fere  omnia  basilaria,  longe  petiolata, 
petiolo  glabrescente,  limbo  pentagonali,  ad  médium  5-fido, 
segmentis  e  basi  cuneata  late  obovatis,  inciso-dentatis,  nunc 
breviter  acuminatis  ;  folia  caulina  ssepius  ad  bracteas  trilobatas 
parvas  adducta;  racemus  simplex  vel  inferne  compositus,  elon- 
gatus,  laxiflorus;  pedunculi  hispidihaud  bracteolati,  plus  minus 
patentes,  flore  longiores;  flores  caeruleo-violacei,  extus  setu- 
losi,  25  ad  30  mm.  longi;  sepala  exunguiculata,  lateralia  orbi- 
culata,  inferiora  oblonga  vel  obovata,  duplo  minora;  cassis  alta, 
cylindrica,  superne  paulo  incrassata,  antice  in  laminam  acutam 
producta  ;  petala  2  superiora  longe  unguiculata,  ungue  flliformi 
glabra,  lamina  brevi  angusta  :  staminum  filamenta  glabra,  basi 
late  dilatata  complanata  ;  ovaria  sparse  setulosa,  stylo  aequi- 
longo  mucronata;  folliculi  10-12  mm.  longi,  parallèle  erecti, 
demum  curvati  caulem  spectantes,  reticulato-venosi  ;  semina  mi- 
nima,  i  mm.  longa,  obovata,  vix  compressa,  transverse  cristata, 


278  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

cristis   subtilissimis   in   séries    parallelas    undulatas   dispositis. 

Hab.  —  Su-tchuen  oriental,  district  de  Tchen-kéou-tin,  ait. 
2400  m.  ;  fl.  juillet  (R.  P.  Farges,  n°  1 16). 

var.  pyraim'dalis.  —  Inflorescentia  e  basi  ramosisissima, 
rarais  virgatis,  pyramidato  erectis  ;  planta  elata,  robusta;  petioli 
foliorum  inferiorum  ultra  pédales;  limbo  transverse  20  cent, 
lato. 

Hab.  —  Su-tchuen  oriental,  district  de  Tchen-kéou-tin. 
(Farges). 

Espèce  bien  caractéiisée  par  la  réduction  de  ses  feuilles  cauli- 
naires,  par  sa  longue  inflorescence  simple  ou  paniculée,  dont  les 
pédoncules  sont  plus  longs  que  la  fleur  lorsqu'ils  naissent  directement 
sur  l'axe  principal,  toujours  plus  courts  lorsqu'ils  sont  sur  les  axes 
secondaires.  Les  follicules  sont  tous  dressés  parallèlement,  très  .obtus 
et  leur  base  forme  avec  le  sommet  du  pédoncule  uu  angle  droit  ouvert 
du  côté  de  la  tige.  Les  graines,  très  petites,  à  peine  comprimées,  sont 
parcourues  transversalement  par  des  petites  lignes,  crénelées,  ondulées. 

A-ctinidia  melanandra. 

Frutex  scandens,  omnibus  partibus  glaber;  folia  firmiter 
chartacea,  longiter  petiolata,  e  basi  rotundata  vel  obtusa  ovata 
vel  ovato-lanceolata,  acuminata,  supra  pallide  viridia,  opaca, 
subtus  glauca,  subtiliter  laxe  serrulata,  dentibus  calloso-mucro- 
nulatis  ;  pedunculi  axillares,  petiolo  breviores,  ad  médium 
bibracteolati,  1-3  flori;  flores  albi,  diametro  semipollicares  vel 
paulo  majores;  sepala  late  obovata,  membranacea,  margine  fim- 
briolata;  petala  obovata,  antheris  nigrescentibus  subduplo  lon- 
giora;  ovarium  pyramidatum,  stylis  16-20,  stigmate  capitato; 
fructus  nigrescentes,  subglobosi,  25  mm,  diam. 

Hab.  —  Su-tchuen,  district  de  Tchen-kéou-tin,  ait.  1400  m.  ; 
fl.  juin  (R.  P.  Farges). 

Se  rapproche  surtout  de  VA.  arguta  Planch.;  les  truits  sont  arron- 
dis comme  dans  cette  espèce  et  de  la  même  grosseur,  mais  les  feuilles 
sont  beaucoup  plus  coriaces,  très  glauques  en  dessous,  plus  courtement 
(20  à  25  mm.)  pétiolées;  les  anthères  sont  noires  ;■  enfin  toute  la  plante 
est  absolument  glabre. 

Âctinidîa  trichogyna. 

Folia  firmiter  chartacea,  longiter  petiolata  (petiolo  12- 
25  mm.),  limbo  late  ovato,  vel  obovato,  basi  obtuso,  vel  rotim- 


A.  Fkancheï.  —  Plantes  nouvelles  de  la  Chine  occidentale.  279 

dato,  nunc  levitercordato,  subtus  pallido  vel  albido,  supra  opaco, 
atroviridi,  glaberrimo,  inœqualiter  serrulato;  pedunculi  brèves, 
axillares,  saepius  uniflori;  flores  albi,  20  mm,  diam.  ;  sepala  bre- 
vissima  tomenîella,  ovata,  petalis  giabris  obovatis  duplo  bre- 
viora;  antheraî  ovatae,  luteas,  petala  non  superantes  ;  ovarium 
globosum,  dense  albo-tomentosum,  stylis  circiter  15,  stigma- 
tibus  obovatis. 

Hab.  —  Su-tchuen  oriental,  district  de  Tchen-kéou-tin,  ait. 
1400  m,  (R.  P.  Farges,  n"  370). 

Les  feuilles  rappellent  assez  bieu  celles  de  1'^.  melanandra,  mais 
leurs  dents  sont  moins  fines  et  plus  inégales;  les  anthères  sont  jaunes 
et  non  pas  noires  ;  l'ovaire  est  très  tomenteux  ;  ce  dernier  caractère 
sépare  très  nettement  VA.  trichogyna  de  1'^.  arguta  en  le  rapprochant 
de  1'^.  callosa.  Lindl.,  dont  les  feuilles  sont  luisantes  en  dessus, 
beaucoup  plus  grandes  et  à  peine  plus  pâles  en-dessous. 

Glematoclethra  Faberi. 

Scandens,  cortice  olivaceo,  lenticelloso,  glabro;  ramuli 
juniores  parce  puberuli;  folia  longiter  (25-45  mm.)  et  graciliter 
petiolata,  petiolo  tenuissime  rufo  lanuginoso,  demum  glabro; 
linibus  minute  serrulatus,  ovato-lanceolatus,  basi  rotundatus 
vel  leviter  cordatus,  acuminatus,  supra  glabrescens,  atroviridis, 
subtus  pallidus,  per  totam  paginam  pube  rufa  lanuginosa  bre- 
vissima  laxe  vestitus,  5-8  cent,  longus  ;  pedunculi  axillares  et 
extra  axillares,  graciles,  laxe  rufo  tomentelli  1-3  flori,  saepius 
biflori,  pedicellis  flore  duplo  longioribus;  sepala  mox  glabrata, 
ovata,  obtusa,  petalis  duplo  breviora,  inaequalia,  haud  raro 
rubescentia,  sub  fructu  reflexa;  petala  obovata  staminibus  lon- 
giora;  ovarium  glabrum;  fructus  pentagonus,  nunc,  loculo  uno 
alterove  abortiente,  quam  maxime  irregularis. 

Hab.  —  Su-tchuen,  district  de  Tchen-kéou-tin,  ait.  2000  m. 
(R,  P.  Farges,  n"  803)  ;  Mont  Omei  (Faber;  Herb.  Reg.  Kew!) 

Le  C.  Faberi  se  distingue  du  Cl.  lasïoclada,  seule  espèce  avec 
laquelle  il  puisse  être  confondu,  par  ses  feuilles  dont  le  limbe  est  2 
ou  3  fois  plus  long  que  le  pétiole,  par  son  inflorescence  non  pas  seule- 
ment axillaire,  mais  inordonnée  le  long  du  rameau,  par  sa  pubescence 
rousse  laineuse. 

Glematoclethra  cordifolia. 

Pubes  fulvo-tomentella  speciei  praecedentis,  setulis  nonnullis 


28o  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

interjectis  praesertim  in  ramulis  novellis;  folia  brevia,  3-5  cent, 
longa,  cordiformia  vel  cordiformi-ovata,  petiolo  10-20  mm. 
longa;  pedunculi  axillares  vel  extra  axillares,  triflori. 

Hab.  —  Su-tchuen,  district  de  Tchen-kéou-tin,  ait.  2000  m.  ; 
fl.  juin  (R.  P.  Farg-es,  n°  728.) 

Espèce  assez  nettement  caractérisée,  à  côté  du  C.  Faberi  et  du  C. 
lasioclada,  par  ses  feuilles  courtes,  exactement  cordiformes  et  par  la 
présence  de  soies  raides  mêlées  à  la  pubescence  tomenteuse  ;  cette 
pubescence  est  d'ailleurs  plus  serrée  que  chez  le  C.  Faberi. 

Glematoclethra  tomentella. 

Rami  novelli  plus  minus  dense  et  breviter  tomentelli  ;  folia 
longe  petiolata,  petiolo  tenuiter  tomentello  limbum  aequante  vel 
superante,  25-70  mm.  longo;  limbus  e  basi  rotundata  vel  leviter 
cordata  ovato-lanceolatus,  acuminatus,  subtilissime  serrulatus, 
margine  calloso-ciliatus,  supra  intense  viridis,  pilis  raris  strigil- 
losis  conspersus,  subtus  pallidus,  ad  nervos  tantuni  tenuiter 
pubescens,  pagina  glabrescens  ;  inflorescentia  supra-axillaris 
petiolo  brevior;  pedunculus  rufo-villosulus  circiter  8-florus, 
pedicellis  inaequalibus  ;  flores  specierum  praecedentium. 

Hab.  —  Su-tchuen  oriental  district  de  Tchen-kéou-tin. 
(R.  P.  Farges). 

Diffère  de  tous  les  autres  Cleniatoclethra  par  ses  pédoncules  multi- 
flores;  dans  les  espèces  de  ce  genre,  décrites  jusqu'ici,  les  pédoncules 
sont  uniflores  ou  subtriflores. 

Glematoclethra  strig-illosa. 

Ramuli  novelli,  petioli  nervique  pilis  rufis  strigosis  dense  hir- 
telli,  pube  tomentella  destituti  ;  petioli  15-30  mm.  longi  ;  limbus 
firmiter  chartaceus,  supra  ad  nervos  parce  strigillosus,  infra 
pallidus  et  praeter  nervos  glaber,  ovatus  vel  ovato-lanceolatus 
basi  rotundatus  vel  leviter  subcordatus,  obscure  serrulatus, 
margine  calloso-ciliatus,  4-6  cent,  longus;  pedunculi  brèves, 
tomentelli,  praeter  supremos  2-3  floros  uniflori  ;  flores  glabri. 

Hab.  —  Su-tchuen  oriental,  district  de  Tchen-kéou-tin. 
(R.  P.  Farges). 

Très  voisin  du  C.  scandens  Maxim.  [Cleihra  scandens  Franch.), 
il  en  diffère  surtout  par  ses  pédoncules  grêles,  presque  tous  uni- 
flores  ;  par  ses  feuilles  glabrescentes  en    dessous  et  présentant  sur  les 


A.  Franchet.  —  Plantes  nouvelles  de  la  Chine  occidentale. 


2»I 


bords  une  série  de  petits  muerons  qui,  dans  le  C.  scandens,  sont  réduits 
à  des  callosités  très  courtes. 

Les  8  espèces  de  Clematoclethra  décrites  jusqu'ici  ont  toutes  beau- 
coup d'affinités  entre  elles;  dans  l'état  actuel  de  nos  connaissances, 
elles  peuvent  cependant  être  provisoirement  distinguées. 

Parvatia  chinensis. 

Alte  scandens,  glaber;  folia  longe  petiolata,  trifoliolata 
foliolis  sub  anthesi  membranaceis,  demum  subcoriaceis,  latera- 
libus  breviter,  impari  5-plo  longius,  petîolulatis,  omnibus  acu- 
minatis,  lateralibus  oblique  ovatis,  impari  e  basi  cuneata  obo- 
vata  ;  flores  masculi  in  racemos  elongatos  graciles  pendentes 
laxe  dispositi,  breviter  pedicellati,  parvi,  hexapetali;  stamina  6, 
loculis  antherarum  non  confluentibus  ;  flores  fœminei  racemosi., . 
baccae  subsessiles,  parvae  (10-12  mm.),  ovatae,  polyspermse, 
caeruleae. 

Hab.  —  Su-tchuen  oriental,  district  de  Tchen-kéou-tin,  ait. 
1400  m.  ;  fl.  juin  (R.  P.  Farges,  n"  792). 

Les  fleurs  mâles  n'ont  guère  que  3  mm.,  et  leur  pédicelle  2  mm.  à 
peine;  les  folioles  sont  longues  de  5  à  6  cent,  et  leur  pétiole  atteint  12 
à  20  cent. 

Le  P.  chinensis  est  bien  différencié  du  P.  Brunoniana par  sesûeuvs 
deux  fois  plus  petites  et  surtout  par  ses  feuilles  dont  les  folioles  sont 
plus  larges,  membraneuses  pendant  la  floraison,  tardivement  un  peu 
rigides.  Celles  du  P.  Brunoniana  sont  très  coriaces  dès  l'anthèse, 
lancéolées  ou  ovales,  les  latérales  nullement  inéquilatères  ;  les  fruits 
sont  aussi  beaucoup  plus  gros. 

La  disposition  des  fruits,  sessiles  en  longues  grappes  pendantes, 
est  très  caractéristique. 

Epimedium  Farg-esii. 

Folia  ternatisecta,  basilaria  longe  petiolata  ;  foliola  mox 
coriacea,  subtus  glaucescentia,  trinervia,  inter  nervos  eleganter 
reticulato-venosa,  e  basi  profunde  cordata  lanceolata,  acumi- 
nata,  argute  serrato-spinulosa;  folia  caulina  2,  opposita,  inflo- 
rescentiae  contigua,  basilaribus  conformia  (rarius  aliquo  casu 
abortiva)  ;  inflorescentia  paniculato-racemosa  ;  pedunculi  flore 
longiores,  mox  arcuati,  demum  ad  médium  refracti,  parte  supe- 
riore  glandulis  nigris  tenuissime  stipitàtis  hirtelli  ;  bracteae 
(sepala  exteriora)  ovatae,  obtusissimae,  violaceo  tinctae,  sepalis 
4  multo  majoribus,  15-18  mm.  longis,  anguste  lanceolatis,  acu- 


282  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

minatis,  moxreflexis;  petala  4  violacea,  limbo  bilobato,  calcare 
patente  vel  reflexo,  sepalis  plus  duplo  breviore,  apice  inflato 
capitellato;  stamina  in  fasciculum  erecta,  longe  exserta;  stylus 
ovarîum  juvénile  aequans  ;  fructus  maturos  non  vidi. 

Hab.  —  Su-tchuen  oriental,  district  de  Tchen-kéou-tin. 
(R,  P.  Farges,  n°  506  bis). 

Très  intéressante  espèce  dont  les  feuilles  rappellent  beaucoup  celles 
de  1'^.  acuminatum  Franch.;  ses  grands  sépales  acuminés,  réfléchis, 
moitié  plus  longs  au  moins  que  les  pétales,  les  étaraines  dressées  et 
faisant  saillie  en  forme  de  long  pinceau,  distinguent  l'^'.  Fargesii  de 
toutes  les  autres  espèces  du  genre. 

Epimedium  sutchuenense. 

Rhizoma  repens  gracillimum  ;  folia  basilaria  etiam  juvenilia 
glaberrima,  ternatisecta  vel  bis  ternatisecta,  longe  petiolata; 
foliola  mox  coriacea,  subtus  eximie  glauca,  trinervia,  inter 
nervos  reticulata,  e  basi  auguste  cordata  ovata,  auriculis  con- 
vergentibus  (foliolorum  lateralium  inaequalibus),  argute  et  subti- 
liter  dentato  spinulosa;  folia  caulina  2,  opposita,  serius  evoluta; 
inflorescentia  pauciflora  ;  pedicelli  glandulis  capitellatis  tenuis- 
sime  stipitalis  hispidi,  floribus  subaequilongi  ;  bracteae  2,  viola- 
ceo  tinctae,  ovatœ,  concavae,  obtusae  ;  sepala  4  lanceolata,  acuta, 
I  cent,  circiter  longa  ;  petala  violacea,  cuculli  ore  late  aperto, 
calcare  6  mm.  longo,  sursuni  leviter  curvato,  sepalis  fere  dimidio 
breviore,  apice  inflato  capitellato. 

Hab. —  Su-tchuen  oriental,  dans  les  bois  de  Héou-pin,  près 
de  Tchen-kéou-tin.  ait.  1600  m.;  fl.  28  avril  (R.  P.  Farges, 
n°  1272). 

D'après  une  note  du  collecteur,  les  fleurs  sont  roses.  UE.  sutchue- 
nense, par  ses  feuilles,  est  surtout  voisin  de  V E.  Davidi\  mais  les  folio- 
les sont  beaucoup  plus  coriaces,  blanchâtres  en  dessous,  à  dents  moins 
profondes;  elles  sont  toujours  glabres  et  les  pédicelles  ne  présentent 
point  le  tomentum  roux,  lanugineux,  qui  s'observe  sur  ceux  de  l'^". 
Davidi.  Les  sépales  de  VE.  sutchuetiense  sont  grands,  presque  de  moi- 
tié plus  longs  que  les  éperons.  Les  fines  glandes  stipitées  s'observent 
sur  les  pédicelles  des  deux  espèces, 

\JE.  sutckue97ej2se  et  VE.  Fargesii,  bien  différenciés  l'un  de  l'autre 
par  la  direction  de  leurs  pétales  et  de  leurs  sépales,  forment  un  petit 
groupe  spécial,  caractérisé  par  le  développement  des  sépales  une  fois 
plus  longs  que  les  pétales  ;  ils  établissent  la  transition  entre  VE.  Davidi 


A.  Franchet.  —  Plantes  nouvelles  de  la  Chine  occidentale.  283 

et  VE.  acu9nïnalum^  à  grand  éperon  plus  long  que  les  sépales,  et  1'^.  st- 
tiense  et  VE.  piibescens^  dont  les  éperons,  très  courts  d'ailleurs,  sont 
longuement  dépassés  par  les  sépales. 

Gorydallis  Souliei. 

Pedalis,  ebasi  vel  secus  caulem  ramosus,  caule  inferne  longe 
filiformi  ;  fibrae  radicales...;  folia  subtus  vix  glauca,  omnia 
breviter  petiolata,  ambitu  ovato-triangularia  bipinnatisecta, 
seg^mentis  profunde  incisis,  lobis  linearibus  acutis  ;  racemus 
densus,  floribus  demum  inferne  dissitis  ;  bracteae  pedicellis  multo 
longiores,  subbipinnatifidse ;  flores  violacei,  apice  intense  pur- 
purei  ;  sepala  albida  inciso-fimbriata  ;  calcar  angustum,  subula- 
tum,  vix  acutum,  limbo  fere  triplo  longius  (20-23  mm.  longum), 
rectum  vel  parum  incurvum  ;  lamina  petalorum  exteriorum  sub- 
aequilonga,  superiore  late  ovata,  vix  acuta,  crista  angusta 
postice  haud  longe  producta;  capsula  (juvenilis)  oblonga,  pe- 
dicello  erecto  vel  saepius  deflexo. 

Hab.  —  Su-tchuen  occidental,  principauté  de  Kiala,  près,  de 
la  passe  de  Tche-to-chan  (R.  P.  Soulié,  n°  28). 

La  plante  ressemble  beaucoup  au  C.  trachycarpa  Maxim.,  mais 
elle  est  plus  rameuse  et  moins  glauque  ;  les  fleurs  sont  plus  étroites, 
l'éperon  plus  long  relativement  au  limbe,  la  crête  des  pétales  exté- 
rieurs est  beaucoup  plus  étroite  et  très  brièvement  prolongée  en  arrière. 
Dans  le  C.  trachycarpa  cette  crête  a  plus  de  i  mm.  de  hauteur.  Les 
bractées  sont  aussi  plus  divisées  chez  le  C.  Souliei  et  nullement  flabel- 
liformes  ;  enfin  la  fleur  est  toute  entière  violacée. 

Gorydallis  lopinensis. 

Fibrae  radicales  napiformes,  sessiles;  caulis  longe  aphyllus, 
apice  tantura  2-3  foliatus,  foliis  trisectis,  segmentis  trifidis,  lobis 
lanceolato-linearibus  ;  bracteae  ovatae  vel  ovato  -  lanceolatae, 
integerrimae,  pedicellis  sublongiores;  flores  sulphurei;  sepala 
minutissima,  lacerata,  alba;  calcar  leviter  incurvum,  parum  atte- 
nuatum,  limbum  subaequans  ;  lamina  petalorum  exteriorum  inae- 
quilonga,  obtusissima,  inferiore  longiore,  utraque  alte  cristata, 
crista  postice  longe  producta. 

Hab.  — Prov.  d'Yunnan,  sommet  du  Lopin-chan,  au-dessus 
de  Lankong,  ait.  3500  m.  (Delavay,  n°  24.0^1). 

Diffère  du  C.  Deîavayi  Franch.  par  ses  tiges  nues  presque  jusqu'au 
sommet,  par  ses  fleurs   plus  épaisses  dont   les  pétales  extérieurs  ont 


284  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

leur  limbe  plus  obtus.  Le  C.  lopinensis  et  le  C,  Delavayi  sont  l'un  et 
l'autre  très  voisins  du  C.  linarioides  Maxim.,  que  son  auteur  décrit 
comme  pourvu  d'un  tubercule  globuleux  {Mel.  biol.  X.  p.  44),  puis  de 
tubercules  oblongs  fascicules  {Flor.  tafigutica^  42)  et  que,  enfin,  il 
figure  {loc.  cit.  tab.  X.)  avec  une  sorte  de  rhizome  épais,  tronqué. 

Gorydallis  Prattii. 

Fibrae  radicales  validae,  apice  incrassatse,  napiformes;  folia 
basilaria...  ;  caulina,  versus  caulis  apicem  orta,  pinnatisecta, 
segmentis  utroque  latere  3,  lanceolato-linearibus,  acutis;  brac- 
teae  integrse,  lineari-lanceolatae  pedicellos  subaequantes  ;  flores 
brèves  (10-12  mm.  longi)  lutei,  apice  brunescentes ;  calcar  coni- 
cum,  vix  acutum,  leviter  ascendens,  limbo  brevius  vel  illum 
subaequans  ;  lamina  petalorum  exteriorum  obtusa,  alte  cristata, 
crista  postice  longe  producta. 

Hab.  —  Su-tchuen  occidental,  aux  environs  de  Ta-tsien-lou 
(R.  P.  Soulié;  Pratt,  n^  27.) 

.  Voisin  du  C.  linarioides,  dont  il  a  les  feuilles,  il  s'en  distingue  sur- 
tout par  ses  fleurs  presque  moitié  plus  petites  et  dont  l'éperon  est  arqué 
avec  la  pointe  dirigée  en  haut. 

Gorydallis  trisecta. 

Fibrae  radicales  incrassatae  ad  coUum  fasciculatae  ;  folia 
glauca,  firma,  basilaria  trisecta,  segmentis  petiolulatis,  ad  basin 
fere  trifidis,  lobis  lanceolatis,  acutis;  folia  caulina  ssepius  2, 
alterna  vel  subopposita,  basilaribus  conformia,  nunc  palmati- 
secta  vel  segmentis  tantum  duobus  ;  bractese  integerrimae,  infe- 
riores  amplae,  omnes  lanceolatse;  pedicelli  bracteas  superiores 
sequantes;  flores  lutei  apice  fuscescentes,  2  cent,  longi;  sepala 
minima,  membranacea,  eroso-dentata  ;  calcar  leviter  recurvum, 
subcylindricum,  parum  acutum,  limbum  subaequans  ;  lamina 
petalorum  exteriorum  ovata  subacuta,  anguste  cristata,  crista 
postice  vix  ad  médium  petali  producta;  capsula  linearis  pedi- 
cello  longior,  deflexa  vel  horizontalis;  semina  nigra  lucida 
tenuissime  punctata. 

Hab.  —  Su-tchuen  oriental,  district  de  Tchen-kéou-tin,  ait. 
2500  m.  (Farges,  n°  308.) 

Espèce  bien  caractérisée  parmi  les  Capnites  par  la  consistance  un 
peu  épaisse,  la  teinte  glauque  et  la  forme  de  ses  feuilles  deux  fois  tri- 
séquées,  flabellées. 


A.  Feanchet.  —  Plantes  nouvelles  de  la  Chine  occidentale.  28 


0 


Gorydallis  cheirifolià. 

{Capiiites).  Fibrae  radicales  inflatae,  oblongae  vel  ovatae,  ad 
collum  fasciculatae ;  folia  membranacea,  glauco  viridia,  basi- 
laria  1-2,  parva,  trisecta,  segmentis  suborbiculatis  vel  cuneato 
obovatis,  incisis,  lateralibus  subsessilibus  ;  folia  caulina  plura, 
nunc  e  parte  inferiori  nunc  e  medio  caulis  orta,  stricte  sessilia, 
palmatisecta,  segmentis  trifidis,  lobis  oblongis  obtusissimis  ; 
bractese  omnes  lanceolatae  integrae,  vel  inferiores  trifidœ  pedi- 
cellum  superantes;  flores  violaceo-purpurascentes,  20-22  mm, 
longi;  sepala...;  calcar  subcylindricum  limbo  paulo  longius, 
obtiisum,  leviter  recurvum;  lamina  petalorum  inferiorum  acuta, 
anguste  cristata,  crista  postice  breviter  producta;  capsula  (haud 
matura)  fere  ovata,  stylo  paulo  longior,  in  pedicellum  réfracta. 

Hab.  —  Yunnan,  dans  les  bois  à  Fang-yang-tchang,  au- 
dessus  de  Mo-so-yn,  ait.  3000  m.  (Delavay,  n°  4384.) 

A  cause  de  la  terme  de  sa  fleur  et  de  ses  pétales  extérieurs  à 
limbe  aigu,  le  C.  chein folia  doit  prendre  place  à  côté  du  C.  oxy- 
petala  Franch.  Il  s'en  distingue  bien,  ainsi  que  des  autres  espèces  de 
C«/;/7y<?i',par  ses  tiges  couvertes  de  feuilles,  toutes  strictement  sessiles, 
palmatiséquées. 

Gorydallis  tongolensis. 

Elata,  e  basi  vel  secus  caulem  ramosa;  folia  praeter  supe- 
riora  subsessilia  longe  petiolata,  bipinnatisecta,  segmentis  petio- 
lulatis,  cuneato  obovatis,  incisis,  lobis  et  lobulis  ovatis;  brac- 
tese inferiores  incisae,  superiores  integrse  ;  flores  lutei,  12- 14 mm. 
longi,  pedicello  longiores;  sepala  parva  lacerata;  calcar  cylin- 
dricum ,  obtusum,  sursum  curvatum,  limbo  paulo  brevius  ; 
lamina  petalorum  exteriorum  in  mucronem  latum  producta,  alte 
cristata,  crista  secus  totam  longitudinem  extensa  ;  capsula  bre- 
vis,  I  cent,  longa,  oblonga,  apice  obtusa,  mox  reflexa;  semina 
nigra,  tenuissime  punctulata. 

Hab.  —  Su-tchuen  occidental,  dans  les  haies  à  Tongolo, 
principauté  de  Kiala  (R.  P.  Soulié,  n°  29.) 

Ressemble  beaucoup  au  C.  racemosa;  ses  fleurs  sont  plus  grandes 
et  plus  grosses,  en  grappes  plus  fournies  et  plus  serrées  ;  les  capsules 
sont  beaucoup  plus  courtes,  obtuses  et  non  très  aiguës. 

Gorydallis  acuminata. 

Rhizoma  ad  collum  vaginis  foliorum  delapsorum  vestitum; 


286  JOURNAL  UE  BOTANIQUE 

caulis  12-30  cent,,  ascendens,  debilis,  supra  e  basi  remote 
1-3  foliatus;  folia  parva,  triang-ularia,  mollia,  ternatisecta,  seg- 
mentis  petiolulatis,  impari  longiore,  late  ovatis,  pinnatifidis, 
lobulis  linearibus  vel  lineari-lanceolatis,  vix  acutis;  bracteae 
inferiores  amplae,  varie  incisae,  superiores  integrae  spatulatae  ; 
pedicelli  bracteas  aequantes  vel  superantes  ;  flores  violacei  apice 
purpurei,  2  cent,  longi;  sepala  albida,  eroso-dentata,  parva; 
calcar  cylindricum,  obtusum,  leviter  recurvum,  limbum  aequans 
vel  illo  paulo  brevius  ;  lamina  petalorum  exteriorum  ovata  acu- 
tissima,  nunc  acuminata,  anguste  cristata,  crista  postice  haud 
longe  producta;  capsula  mox  ad  apicem  pedicelli  réfracta 
oblongo-linearis,  matura  circiter  2  cent,  longa,  3  mm.  ad  mé- 
dium lata;  semina  nigra,  nitidissima,  laevia. 

Hab.  —  Su-tchuen  oriental,  district  de  Tchen-kéou-tin 
(R.  P.  Farges,  n"  622.) 

Port  du  C.  incisa  Thunb.,  mais  plus  rigide;  lobules  des  feuilles 
obtus;  lame  des  pétales  extérieurs  à  crête  entière  et  non  erodée  comme 
dans  le  C.  ificisa,  très  aiguë,  acuminée,  comme  dans  le  C.  mucronatcc 
Franch.  {A  suivre.) 

UNE  ŒUVRE  PEU  CONNUE  D'HIPPOLYTE  RODIN 

(Sîiitc) 
Par  MM.  E.-G.  CAMUS  et  JEANPERT. 

Amygdalées  (il  esp.).  —  Prunus  (4  esp.).  —  Cerasus  (4  esp.). 
Amygdalus  (2  esp.).  —  Armeniaca  (i  esp.). 

Rosacées  (44  esp.).  —  Spiraea  (3  esp.)  ;  5'.  hypericifolia  natural.  — 
Rubus  (17  esp.)  :  R.  saxatilis.,  R.  Idâeus,  R.  csssius,  R.  dumeiorum, 
R.  serpens,  R.  Wahlbergii,  R.  vestitus,  R.  glaiidulosiis,  R.  Spren- 
gelii,  R.  hii'-tus,  R.  rudis,  R.  discolor,  R.  tomeniosus,  R.  thyrsoi- 
deus,  R.  vulgaris,  R.  fruticosus,  R.  afjîiiis.  —  Geum  (2  esp.)  : 
G.  urbanicm  et  G.  rivale,  cette  dernière  espèce  avec  4  variétés  sans 
descriptions;  i  hybride,  G.  inter/nedium  Coss.  et  Germ.  [Deux  formes 
hybrides  ont  été  récoltées  près  de  Beauvais  par  MM.  Jeanpert  et  Lui- 
zet  :  ce  sont  le  G.  iniermediitm  Ehrh.,  à  feuilles  munies  de  dents 
aiguës,  et  le  G.  rubifolium  Lejeune,  à  feuilles  très  voisines  de  celles 
du  G.  rivale;  cette  forme  est  moins  rare  que  la  précédente.  Le  G.  ric- 
bifolium  des  environs  de  Beauvais  a  été  distribué  dans  lexsiccata  de 
la  Société  pour  l'étude  de  la  flore  française,  en  1891].  Le  G.  rivale 
var.  luxurians  Graves,  var.  hybridtim  Rodin,  indiqué  au  Jardin  des 
Pauvres  près  de  Beauvais,  paraît  être  le  vrai  G.  i7îtermedium.  Il  est 


E.-G.  Camus  et  Jeanpert.  —  Une  œuvre  peu  connue  d'Hippolytc  Rodin.      287 

regrettable  de  voir  souvent  Rodin  donner  un  nom  nouveau  à  des  va- 
riétés qui  en  ont  déjà;  il  ne  pouvait  ignorer,  par  exemple,  les  variétés 
de  Graves,  dont  la  synonymie  gagnerait  à  être  établie.  —  Fragaria 
(3  esp.).  —  Comarum  (i  esp.).  —  Potentilla  (9  esp.)  ;  P.  7jemoralis 
Nest.,  plante  intéressante  signalée  dans  la  forêt  de  Compiègne  (où 
elle  a  été  retrouvée  par  MM.  Jeanpert  et  Luizet),  au  chemin  de  Pier- 
refonds,  et  à  La  Chapelle-aux-Pots  ;  X  P-  mixta  Nolt.,  plante  hy- 
bride, signalée  aux  Mares-Saint-Louis  dans  la  forêt  de  Compiègne, 
et  à  Auneuil,  sous  le  nom  de  P.  Tormentilla  var.  mixta.  —  Rosa 
(9  esp.  et  de  nombreuses  variétés).  A  propos  de  ce  genre,  nous  croyons 
utile  de  dire  que  nous  avons  trouvé  le  R.  tomentella,  espèce  créée  par 
Lehmann  pour  une  plante  des  environs  de  Paris,  sur  la  rive  gauche  de 
la  Thève,  près  de  l'écluse  de  Boran  (G.  Camus). 

PoMAcÉEs  (il  esp.).  —  Cratsegus  (2  esp.).  —  Amelanchier 
(i  esp.).  —  Mespilus  (i  esp.).  —  Pyrus  (i  esp.).  —  Sorbus  (5  esp.). 
—  Cydonia  (i  esp.). 

Onagrariéks  (8  esp.).  —  Epilobium  (7  esp.  et  des  variétés.).  — 
Œnothera  (i  esp.  natural.). 

JussiEuÉES  (i  esp.).  —  Isnardia  (i  esp.).  Plante  douteuse  pour  le 
département  et  rayée  par  Graves. 

CiRCÉAcÉEs  (2  esp.).  — Circsea  (i  esp.  et  i  var.).  —  Trapa  (i  esp. 
probablement  introduite). 

Halor ÂGÉES  (2  esp.).  —  Myriophyllum  (2  esp.  et  des  var.). 

HippuRiDÉEs  (i  esp.).  —  Hippuris  (i  esp.). 

Callitrichinées  (8  esp.).  —  Callitriche  (8  esp.)  :  C  siagnalïs, 
C.  obiiisangula,  C.  platycarpa,  C.  vernalis,  C.  pediincidata,  C.  ha- 
miilata,  C.  autuimialis,  C.  trtincata. 

Cératophyllées  (2  esp.).  — •Ceratophyllum  (2  esp.). 

Lythrariées  (3  esp.).  —  Peplis  (i  esp.).  —  Lythrum  (2  esp.  et 
2  var.). 

Cucurbitacées  (ii  esp.).  —  Bryonia  (i  esp.).  —  Cucumis  (5  esp, 
cuit.).  —  Cucurbita  (3  esp.  cuit.).  —  Lagenaria  (i  esp.  cuit.).  — 
Momordica  (i  esp.  cuit.). 

PoRTULACÉEs  (3  esp.).  —  Portulaca  (i  esp.).  —  Montia  (2  esp.). 

Paronychiacées  (5  esp.).  —  Corrigiola(i  esp.).  —  Herniaria 
(2  esp.).  —  Scleranthus  (2  esp.). 

Crassulacées  (10  esp.).  —  Sedum  (9  esp.).  —  Sempervivum 
(i  esp.). 

Grossulariées  (3  esp.).  —  Ribes  (3  esp.). 

Saxifragées  (4  esp.).  —  Saxifraga  (2  esp.).  — Chrysosplenium 
(2  esp.). 

Ombellifères  (60  esp.).  —  Sanicula  (i  esp.).  —  Eryngium 
(i  esp.).  —  Hydrocotyle  (i  esp.).  —  Scandix  (i  esp.).  —  Anthri- 


288  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

scus  (3  esp.).  —  Chserophyllum  (i  esp.).  —  Conium  (i  esp.).  — 
Cicuta  (i  esp.)-  —  Apium  (i  esp.).  —  Helosciadium  (3  esp.).  — 
Sium  (2  esp.).  —  ^gopodium  (i  esp.).  —  Ammi  (i  esp.  et  i  var.)  ; 
A.  glaucïfolïum,  au  Mont-Saint-Marc,  près  de  Compiègne.  —  Sison 
(i  esp.)  :  5".  Amomum;  Rodin  dit  que  la  plante  est  '1/,  et  non  ^  dans  les 
quatre  localités  où  il  l'a  trouvée.  —  Carum  (2  esp.).  —  Conopodium 
(i  esp.).  —  Trinia  (i  esp.)  ;  donne  pour  le  T.  vulgaris  deux  localités 
nouvelles  :  coteau  de  Saint- Jean-les-Beauvais  et  Goincourt.  —  Pim- 
pinella  (2  esp.).  —  Turgenia  (i  esp.).  —  Torilis  (3  esp.).  —  Cau- 
calis  (i  esp.).  —  Orlaya  (i  esp.).  —  Daucus  (i  esp.).  —  Tordylium 
(i  esp.).  —  Coriandrum  (i  esp.  cuit.).  —  Seseli  (2  esp.);  signale  en 
outre,  d'après  de  la  Fons  de  Mélicocq,  le  6".  elatiim  L,  à  Porquéri- 
court.  —  -^thusa  (i  esp.).  —  Œnanthe  (4  esp.).  Pour  VŒ.  peuceda- 
nifolia  les  localités  sont  à  vérifier,  car  YŒ.  silaifolia  s'y  trouve  proba- 
blement aussi,  les  deux  espèces  ayant  été  confondues  dans  les  Flores 
de  notre  région.  Rodin  signale  encore,  d'après  de  la  Fons,  dans  les 
environs  de  Noyon,  VŒ.  pimpnielloides  L.  non  Thuill.  Il  a  récolté 
lui-même  cette  espèce  à  Goincourt,  Saint-Léonard,  Méru,  au  Vivier- 
Corax  et  au  marais  de  l'Ortille  dans  la  forêt  de  Compiègne  et  vallée 
d'Aronde.  Daudin  l'a  aussi  recueillie  à  Ivry-le-Temple.  —  Libanotis 
(i  esp.  et  I  var.).  —  Selinum  (i  esp.).  —  Angelica  (i  esp.).  — 
Heracleum  (i  esp.  et  2  var.);  H.  Sphotidylium  var.  ^  elegans  Jacq. 
(ap.  Rodin)  dont  on  peut  ainsi  établir  la  synonymie  :  H.  Sphondyliiim 
var.  stenophyllum  Gren.  ;  var.  lojigifoliitm  Coss.  et  Germ.;  H.  longi- 
folùcm  Jacq.  ;  H.  stenophyllum  Jord.  —  Pastinaca  (i  esp.).  —  Peu- 
cedanum  (5  esp.).  —  Silaus  (i  esp.).  —  Petroselinum  (2  esp.).  — 
Smyrnium  (i  esp.  adventice).  — Fœniculum  (i  esp.).  —  Anethum 
(i  esp.  subspont.).  —  Bupleurum  (3  esp.).  (A  suivre.) 


CHRONIQUE. 

Nous  avons  appris  avec  peine  la  mort  prématurée  d'un  de  nos  anciens 
collaborateurs  les  plus  assidus,  M.  Paul  Maury,  décédé  à  Coyntla  (Mexi- 
que), àTâg-e  de  trente-cinq  ans.  Autrefois  attaché  au  Muséum  d'histoire  na- 
turelle de  Paris,  il  était  parti  en  1890  pour  le  Mexique,  où  il  a  résidé  depuis 
lors,  comme  membre  de  la  Commission  géog'raphico-exploratrice  instituée 
par  le  gouvernement  de  ce  pays. 

La  Société  mycologique  de  France  a  décidé  de  tenir  sa  session  extra- 
ordinaire annuelle,  à  Paris.  La  séance  d'ouverture  aura  lieu  le  samedi 
20  octobre,  à  2  heures,  au  siège  de  la  Société,  84,  rue  de  Grenelle,  où  sera 
organisée  une  exposition  de  Champignons  qui  sera  ouverte  au  public  le 
dimanche  21  et  le  lundi  22  octobre. 

Des  herborisations  seront  faites  le  dimanche  21  à  l'Isle-Adam,  le  mardi 
23  et  le  mercredi  24  à  Saint-Léger  et  Rambouillet,  le  vendredi  26  à  Fon- 
tainebleau. Le  Gérant  :  Louis  Moeot. 


Paris.  —  J.  Mersch,  imp.,  4'",  Av.  deChàtillon. 


8»  ANNEE.  N"  17.  i"  SEPTEMBRE  1894. 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Directeur:  M.  Louis  MOROT. 


NOTE  SUR  UNE   GRAMINEE  NOUVELLE 
[Eragrostis  Barrelieri  Daveau.] 

Par  M.  J.  DAVEAU. 

\J Eragrostis  miiior  Host  (^.  poœoïdes  Beauv.  ;  E.  poasfor- 
fftis  Link;  Poa  Eragrostis  L.)  des  herbiers  et  des  Flores  de  la 
région  méditerranéenne  représente  deux  espèces  très  distinctes, 
jusqu'ici  confondues  sous  l'un  des  synonymes  précités.  L'une 
de  ces  deux  espèces  est  bien  VE.  imnor  Host,  relativement  peu 
répandue  dans  la  région  méditerranéenne,  absente  notamment 
en  Algérie  et  en  Sicile,  mais  qui  remonte  assez  haut,  vers  le 
centre  de  l'Europe  ;  l'autre  est  une  espèce  inédite,  dont  j'ai 
constaté  la  présence  en  Egypte  (Bové,  exsicc.  [1839],  Ascher- 
son,  exsicc.  336!);  en  Algérie  (Desf./^/.  ^//rt'/^/./Biskra,  exsicc. 
Balansa  n°  734!);  à  Ténériffe  (Bourgeau,  exsicc.  1070);  en  Es- 
pagne (Boiss.  Voy.  en  Espagne;  exsicc.  Salzm.  !);  en  Sicile 
(herb.  Todaro  !)  ;  enfin,  dans  le  midi  de  la  France  :  à  Carpentras, 
Vaucluse;  dans  les  Bouches-du-Rhône  (exsicc.  Billot,  n°  2589! 
leg.  Duv.  Jouve  sub  E.  poœformis  Link)  ;  et  dans  de  très  nom- 
breuses localités  de  l'Hérault,  notamment  dans  toutes  celles  où 
VE.  miner  est  indiqué.  \J Eragrostis  que  nous  appellerons 
Barrelieri,  du  nom  du  premier  botaniste  qui  en  a  publié  une 
figure  (i),  existe  donc  depuis  longtemps  dans  les  collections 
françaises  et  étrangères  ;  il  habite  le  littoral  méditerranéen. 

Les  caractères  différentiels  sont  les  suivants  : 

\J E.  ininor  Host  a  \ç.%  feuilles  munies  sîir  les  bords  de  tuber- 
cules glandîiliformes ,  les  épillets  ovales  lancéolés  ^^glumes  ovales 
oblongueSy  les  caryopses  suhsphériques ,  les  rameaux  axillaires 
feuilles. 

UE.  Barrelieri  ne  présente  jamais  de  tubercules  glandu- 

I.  Barrelier,  Plantx  per  Galliani,  Hispaniam  et  Italiam  observatcV ,■  tab.  44, 
fig.  2. 


290  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

lî for  mes  marginaux;  les  épillets  sont  linéaires,  souvent  très 
allong-és  par  accrescence,  les  ghunes  lancéolées ,  les  caryopses 
oblongs ;  elle  porte  tme panicîUe  nue ,  très  souvent  exserte,  parfois 
incluse,  à  l'aisselle  de  chagîte  gaine,  laquelle  est  comme  renflée  ; 
les  chaumes  en  sont  toujours  simples,  c'est-à-dire  qu'ils  ne  por- 
tent jamais  de  rameaux  axillaires  feuilles,  caractères  absolu- 
ment constants  sur  fo7is  les  échantillons  observés. 


PLANTES  NOUVELLES  DE  LA  CHINE  OCCIDENTALE 

(Suite.) 
Par  M.  A.  FRANCHET. 

Gorydallis  triternata. 

Elata,  glauca  ;  folia  basilaria  longissime  (30-40  cent.),  caulina 
longe  (6-10  cent.)  petiolata,  exacte  triternatisecta  ;  petioluli 
primarii  usque  8  cent.,  secundarii'  2  cent.,  tertiarii  4-6  mm. 
in  foliis  basilaribus  longi  ;  foliola  omnia  integerrima,  e  basi 
leviter  cuneata  late  ovata,  nunc  magna  (15-20  mm.  longa)  ; 
racemi  plures,  mox  laxiflori  ;  bracteae  parvae  (2-3  mm.)  late 
ovatae,  integrae,  pedicello  breviores  ;  flores  lutei,  18-22  mm. 
longi;  calcar  cylindricum  obtusum,  ascendens,  limbo  duplo  lon- 
gius  ;  lamina  petalorum  exteriorum  ovata,  mucronifera,  alte 
cristata;  capsula  oblongo-ovata,  nunc  pendens,  nunc  erecta. 

Hab.  —  Yunnan,  Tapintzé,  dans  les  bois  de  Kichang  (De- 
lavay,  n°  4004.) 

Les  feuilles  sont  toutes  très  nettement  triternatiséquées,  caractère 
qui  sépare  bien  le  C.  triternata  des  espèces  voisines,  telles  que  C.  ocho- 
tensis  et  C.  Fargesii,  dont  toutes  les  feuilles,  même  les  basilaires,  sont 
biternatiséquées,  pinnées. 

Gorydallis  Fargesii. 

(Capnoides).  — Elata,  ramosa  ;  folia  glaucescentia,  prseter  su- 
prema  subsessilia  longe  petiolata,  pinnatim  biternatisecta,  seg- 
mentis  petiolulatis,  foliolis  late  obovatis,  saepius  integerrimis  ; 
racemi  elongati  in  paniculam  amplam  dispositi  ;  bracteae  minutae, 
ovatse,  integerrimae,  pedicellum  scabridum,  brevem  (1-2  mm. 
longum)  paulo  superantes;  flores  aurei,  2  cent,  longi;  sepala 
parva  fîmbriata  ;  calcar  cylindricum,  obtusum,  leviter  ascendens, 
lamina  triplo  longius  ;  lamina  petalorum  exteriorum  alte  cris- 


A.  Franchet.  —  Plantes  nouvelles  de  la  Chine  occidentale.  291 

tata,  secus  cristam  utroque  latere  macula  fusca  corrugata  notata; 
capsula  niox  reflexa,  clavata,  obtusa,  i  cent,  vix  longa  ;  semina 
nigra,  nitidissima,  laevia. 

Hab.  —  Su-tchuen  oriental,  district  de  Tchen-kou-tin 
(R.  P.  Farges.) 

Les  feuilles  et  les  fruits  ressemblent  tout  à  fait  à  ceux  du  C.  ocho- 
teiisisy  dont  le  C.  Fargesïz  s.  l'aspect;  il  en  est  bien  nettement  différen- 
cié par  les  bractées  qui  sont  très  petites  et  par  la  forme  des  fleurs  plus 
étroites  et  dont  l'éperon  est  2  ou  3  fois  plus  long  que  le  limbe  des 
pétales. 

Gorydallis  temulifolia. 

(Capnoides).  —  Rhizoma  crassum;  coUum  vaginis  vetustis 
membranaceis  obsessum;  caulis  simplex  vel  e  basi  ramosus, 
foliatus  ;  folia  basilaria  longe,  superiora  brevissime  petiolata; 
limbus  ambitu  triangularis,  bipinnatifidus  segmentis  late  ovatis 
vel  cuneato-lanceolatis,  inciso-crenatis,  terminali  cuneato,  sub- 
trifido;  raceraus  mox  laxiflorus;  bractese  inferiores  amplse,  cu- 
neatae,  flabellatim  incisas,  pedicellis  longiores,  superiores  fla- 
bellato-pectinatae,  rarius  subintegrœ;  flores  violacei,  magni, 
3  cent,  longi;  sepala  fusca,  parva,  incisa,  decidua;  calcar  coni- 
cum,  subacutum,  limbo  brevius,  12  mm.  longum  ;  lamina  peta- 
lorum  exteriorum  brevis,  late  ovata,  obtusa,  anguste  et  breviter 
cristata  ;  ovarium  lineare  angustissimum,  stylo  brevi,  stigmate 
crasso,  ovato-cordato,  margine  circumcirca  lobulato. 

Hab  —  Su-tchuen  oriental,  district  de  Tchen-kéou-tin 
(R.  P.  Farges,  n"  501  ;  Henry,  n°  5284  A.) 

Espèce  bien  caractérisée  par  ses  longues  fleurs  violacées  et  par  la 
forme  de  ses  feuilles  qui  rappellent  celles  du  Chœrophyllum  temu- 
lum,  par  ses  bractées  flabellées  et  par  ses  longs  ovaires  linéaires  ;  le  C. 
aiithriscifolia  a  les  incisions  des  feuilles  très  aiguës,  les  bractées  de 
forme  différente,  les  fleurs  plus  petites,  etc. 

Gorydallis  thalictrifolia. 

Rhizoma  lignescens,  elongatum,  petiolorum  basi  indurata 
farctum,  glaucum  ;  folia  (pro  génère)  magna,  longe  petiolata, 
rigidula,  patentia,  pinnatisecta,  pinnis  petiolulatis,  remotis,  sae- 
pius  2  vel  3,  trisectis,  vel  trifidis,  segmentis  e  basi  cuneata  obo- 
vatis  apice  inciso-trilobis,  lobulis  obtusis;  racemi  patentes, 
multiflori,  oppositifolii;  bracteae  lanceolatae,  acuminatae,  supe- 


202  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

riores  lineares,  omnes  pedicello  longiores;  pedicelli  3-4  mm. 
flores  sulphurei,  20-25  mm.  long-i  ;  sepala  persistentia,  late  ovata, 
parva,  incisa;  calcar  leviter  recurvum,  obtusum,  limbo  brevius; 
lamina  petalorum  exteriorum  inaequilonga,  inferiori  multo  bre- 
viori,  superiori  ovata,  mucronulata,  alte  cristata,  crista  brevi; 
stigma  trans verse  lineare,  demum  bicrure  ;  capsula  anguste  li- 
nearis;  semina  seriatim  minute  punctulata. 

Hab. —  Su-tchuen  oriental,  district  de  Tchen-kéou-tin 
(R.  P.  Farges)  ;  Ichang-  (Henry,  n.  3463);  Ningpo  (Faber,  1669 
in  herb.  Kew.) 

Espèce  bien  caractérisée  par  la  forme  de  ses  folioles,  très  grandes 
et  qui  rappellent  celles  de  certains  Thaliciriim. 

Gorydallis  tomentella. 

Tota  (praeter  flores)  pube  brevi  albida,  crispa,  vestita  ;  caulis 
ramosus,  foliatus,  foliis  nunc  brevior,  nunc  long-ior;  folia  omnia 
conformia,  ambitu  lanceolata  vel  anguste  lanceolata,  bipinnata 
vel  subbipinnata,  pinnis  saepius  alternis,  remotis,  sessilibus  vel 
breviter  petiolutatis,  ovatis,  varie  incisis,  haud  raro  trilobis, 
lobis  ovatis  vel  orbiculatis  obtusissimis  ;  racemi  longe  et  mox 
laxe  floriferi,  oppositifolii;  bracteae  integrae,  ovatae  et  lanceo- 
latae,  pedicello  paulo  breviores;  flores  aurei,  15-18  mm.  longi; 
sepala  albida,  lacera;  calcar  limbo  3-4  plo  brevius,  rectum  ob- 
tusum; lamina  petalorum  exteriorum  antice  rotundata,  angustis- 
sime  et  breviter  cristata;  capsulae  lineares,  3-4  cent,  longae, 
erectae,  saepius  contortœ;  semina  nigra,  nitidissima,  laevia. 

Hab.  —  Su-tchuen  oriental,  Tchen-kéou-tin,  sur  les  rochers. 
(R.  P.  Farges.) 

La  pubescence  courte,  un  peu  laineuse,  blanchâtre,  qui  recouvre 
d'une  sorte  de  feutre  les  feuilles  et  les  tiges  du  C.  tomentella.,  n'a  été 
citée  dans  aucune  autre  espèce  du  genre  ;  la  plante  est  d'ailleurs  voisine 
du  C.  adunca  Maxim. 

Gorydallis  hamata. 

Glaber,  viridis  ;  fibrae  radicales  elongatae,  fibrillosae;  e  cau- 
dice  crasso  multicaulis,  caulibus  basi  nudis,  flexuoso-contortis, 
usque  ad  apicem  foliatis;  folia  longiter  petiolata,  caulina  am- 
bitu anguste  oblonga,  pinnatisecta,  pinnis  subsessilibus  basi 
latis,  inciso-subbipinnatifidis,  lobis  ultimis  linearibus  velang"uste 
oblongis,   obtusis  vel   subacutis;  racemi   simplices  vel  parum 


A.  Franchet.  —  Plantes  nouvelles  de  la  Chine  occidentale.  293 

compositi,  densiflori;  bracteae  foliaceae,  obovatae,  pinnatifidae, 
pedicellum  subaequantes  ;  sepala  crassiuscula,  fusca,  late  ovata, 
obtusa  vel  acuminata,  argute  erosa  vel  subincisa;  flores  luteo- 
fuscescentes,  20-22  mm.  longi  ;  calcar  laminam  subaequans, 
e  medio  hamato-recurvum,  cylindricura,  apice  incrassatum  ; 
lamina  petalorum  exteriorum  obtusa,  inaequilonga,  illa  petalo- 
rum  inferiorum  paulo  longiore,  utraque  alte  cristata,  crista 
intégra,  breviter  postice  producta;  stigma  profunde  quadri- 
lobum  ;  capsula  lanceolata;  semina  (haud  matura)  minute  muri- 
culata. 

Hab.  —  Thibet  Oriental,  dans  la  principauté  de  Kiala,  à 
Tijou,  sur  le  bord  des  ruisseaux. 

Port  et  feuilles  du  C.  striata,  dont  il  est  très  distinct  par  ses  brac- 
tées foliacées,  incisées,  par  son  éperon  aussi  long  que  le  limbe  et 
courbé  en  hameçon,  par  ses  sépales  épais,  érodés  sur  les  bords;  le 
C.  Gortschakowli  Schrenk  a  l'éperon  droit,  le  stigmate  entier,  les 
capsules  ovales;  le  C .  stramineaWz.'s..  a  l'éperon  du  C.  Gorlschakowïi, 
les  bractées  entières,  les  feuilles  ovales  dans  leur  pourtour. 

Ghelidonium  {Siylophorum)  sutchuenense. 

Caulis  pilis  lanuginosis  rufis  hirtus^  plurifoliatus  ;  folia  omnia 
conformia,  basilaria  longiter,  caulina  brevius,  suprema  brevis- 
sime  petiolata,  caulina  4-7  alterna,  vel  ad  vicinitatem  florum 
subopposita,  ad  petiolum  piloso-lanuginosa,  pinnatifîda,  lobis 
inter  se  confluentibus,  sinuarcuatointerjecto,  ovato-lanceolatis, 
varie  inciso-dentatis,  sursum  curvatis,  terminai!  trifido  ;  folia 
suprema  minora  sed  conformia  ;  bracteae  lanceolatae,  acuminatae  ; 
pedunculi  elongati,  scabridi,  fasciculati;  flores  lutei,  magni, 
petalis  10-20  mill.  longi;  capsula  fere  cylindrica,  20-25  mm. 
longa,  5  mm.  lata,  pilis  complanatis  fuscis  dense  obtecta,  stylo 
4-5  mm.  longo;  semina  nigrescentia  ovata  subsphaerica,  seriatim 
tenuissime  tuberculata. 

Hab.  —  Su-tchuen  oriental,  sur  les  montagnes  calcaires  de 
Ky-min-se  près  de  Tchen-keou,  ait.  1200  m,  (R.  P.  Farges). 

Espèce  très  voisine  du  Siylophorum  diphyllutn  Nutt.  et  dont  elle 
ne  diffère  que  par  sa  villosité  rousse,  qui  fait  complètement  défaut 
dans  la  plante  américaine,  par  ses  tiges  plurifoliées  et  la  forme  presque 
cylindrique  de  la  capsule  mûre.  Ce  n'est  peut-être  qu'une  forme  asiati- 
que du  5".  diphyllum. 


294  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Acer  sutchuenense. 

Glabrum,  cortice  griseo  ;  folia  longe  petiolata  (5-8  cent.), 
trifoliolata  ;  foliola  sub  anthesi  membranacea,  subtus  glauca, 
4-7  cent,  longa,  adarticulationem  petiolulorum  pilosa,  caeterum 
glaberrima,  lanceolata,  acuta  vel  acuminata,  circumcirca  inae- 
qualiter  et  breviter  dentata,  terminali  basi  acuta,  longiter 
(7-10  mm.)  petiolulato,  lateralibus  basi  inaequali  rotundatis; 
inflorescentia  racemoso-corymbiformis ,  multiflora,  ad  omnes 
partes  glabra,  pedicellis  basi  bracteatis  quam  flores  longio- 
ribus  ;  flores  lutescentes  ;  sepala  oblonga,  petala  obovata 
aequantia;  stamina  10  (in  floribus  masculis  tantum  visis)  longe 
exserta,  antheris  ovatis. 

Hab.  —  Su-tchuen  oriental,  district  de  Tchen-keou-tin. 
(R.  P.  Farges,  n°  955  bis). 

C'est  une  espèce  très  voisine  de  VA.  inandshuricum  Maxim.  ;  les  fo- 
lioles sont  un  peu  plus  grandes,  plus  inégalement  dentées,  les  inflo- 
rescences sont  multiflores  et  non  pauciflores,  comme  le  dit  Maximo- 
wicz  de  son  A.  inandshuricum.  Les  deux  espèces  ne  pourront  être 
définitivement  séparées  que  lorsqu'on  connaîtra  les  fruits  de  VA.  su- 
tchuenense et  les  fleurs  de  VA.  mandshuricuni. 

—  A.  m'koense  Maxim.,  var.  grisea.  —  A  planta  japonica 
differt  :  villositate  ad  petiolos  et  ad  folia  rariore,  grisea  nec 
fulvescenti,  foliolis  magis  grosse  dentatis,  lateralibus  ad  mar- 
ginem  interiorem  integerrimis ,  uno  alterove  dente  auctis , 
margine  interiore  pluridentatis. 

Hab.  — Su-tchuen  oriental,  à  Héou-pin,  près  de  Tchen-keou, 
ait.  1400  m.  (R.  P.  Farges,  n"  955.) 

Rubus  Fargesii. 

Caulis  arachnoideo-lanatus,  inermis;  ramuli  floriferi  inferne 
arachnoidei,  superne  tomentello-hispidi,  e  perulis  membranaceis 
fulvis,  lanceolatis,  persistentibus  orti  ;  folia  longiter  (3-5  cent.) 
petiolata;  limbus  e  basi  late  subcordata  ambitu  suborbiculatus, 
subtus  lana  fulvescente  brevi  persistente  pannosus,  supra  glaber, 
vix  ad  médium  trilobatus,  lobis  ovato-lanceolatis,  acuminatis, 
denticulatis,  lateralibus  plus  minus  patentibus,  adjectis  lobis 
duobus  multo  minoribus,  ovatis,  paulo  supra  basin  sitis;  racemi 
terminales,  erecti,  multiflori,  parum  compositi,  angusti;  calyx 
dense  villoso-tomentosus,    segmentis    ovatis,    acuminatis,    in- 


A.  Fbanchet.  —  Plantes  nouvelles  de  la  Chine  occidentale.  2)5 

tegris,  intus  velutinis;  petala  alba,  sepalis  subaequilonga  ;  sta- 
mina  numerosissima,  filaraentis  hirsutis. 

Hab.  —  Su-tchuen  oriental,  à  Kan-hy-sé,  près  de  Tchen- 
kéou,  ait.  1400  m. 

Espèce  voisine  du  R.  Henryi  Hemsl.  et  O.  Kuntze;  la  forme  des 
feuilles  est  différente,  leurs  lobes  plus  courts,  acuminés;  le  feutre 
épais,  roussâtre,  qui  recouvre  la  face  inférieure  des  feuilles,  persiste} 
les  nervures  secondaires  sont  moins  nombreuses;  les  fleurs  sont  blan- 
ches. Les  feuilles  du  R.  Henryi  sont  divisées  jusqu'aux  deux  tiers  en 
lobes  lancéolés;  elles  sont  bien  plus  minces,  et  grisâtres  en  dessous; 
ses  fleurs  sont  rouofes. 


fc>^ 


Saxifrag-a  flabellifolia. 

Estonolosa  ;  tota  pilis  rufis  crispatis  hispida;  caulis  basi 
tantum  foliatus,  foliis  longe  petiolatis;  limbus  e  basi  late  cu- 
neata  vel  subtruncata  orbiculatus  vel  suborbiculatus  vel  late 
ovatus,  ad  tertiam  parteni  9-lobatus,  lobis  inciso-dentatis,  supra 
pilis  brevibus  strigosis  asperulus,  subtus  glaucus,  ad  nervos 
pilis  rufis  conspersus;  inflorescentias  rami  paniculati,  graciles, 
parce  hispidi,  bracteis  basi  pectinatis  stipati,  apice  glandulosi  ; 
sepala  viridia,  ovato-lanceolata,  reflexa  ;  petala  albida  (vel 
rosea),  parce  punctata,  lineari-lanceolata,  inaequalia,  uno  triple 
longiore;  capsula  semibifîda,  lobis  ovatis  paulo  divergentibus. 

Hab.  —  Su-tchuen  oriental,  district  de  Tchen-keou-tin 
(R.  P.  Farges);  M'  Wushan  (Henry,  n°  7136;  Kew  distrib.). 

C'est  une  espèce  très  voisine  du  .S*,  cortusoides  Sieb.  et  Zucc,  et 
qui  n'en  diffère  guère  que  par  ses  feuilles  dont  le  limbe  est  plus  ou 
moins  cunéiforme  ou  tronqué  à  la  base,  ordinairement  un  peu  plus 
long  que  large,  et  non  profondément  en  cœur,  réniforme  ou  exactement 
orbiculaire. 

Saxifrag"a  sang-uinea. 

[Aizoom'a).  Annua?;  tota,  praeter  folia  basilaria,  crebre 
glandulosa  ;  caulis  8-15  cent.,  crebre  foliatus,  e  medio  panicu- 
lato-ramosa  ;  folia  basilaria  congesta,  imbricata,  parva  (5  mm.), 
spatulata,  parte  dilatata  argute  dentata,  dentibus  cartilagineis, 
siccitate  corrugata  apice  uniporosa;  folia  caulina  sparsa,  ses- 
silia,  lineari-oblonga,  i  cent,  longa,  crassiuscula,  margine  glan- 
dulis  stipitatis  crebre  ciliata;  rami  floriferi  paucifoliati,  plus 
minus  patentes  ;  pedunculi  floribus  aequilongi  vel  illis  longiores, 


296  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

apice  arcuati  ;  sepala  parva,  viridia,  ovato-lanceolata,  reflexa, 
margine  crebre  glandulosa  ;  petala  breviter  unguiculata,  oblongo- 
Hnearia,  acuta,  superne  intense  sanguinea,  nunc  inferne  rosea 
vel  albida,  punctis  purpureis  conspersa,  haud  raro  tota  conco- 
loria,  fusco-rubra,  5  mm.  longa;  stamina  petalis  paulo  breviora, 
antheris  orbicularibus,  nigris  ;  ovarium  brevissime  inferum, 
ovatum,  lobis  leviter  divergentibus. 

Hab.  —  Su-tchuen  occidental,  à  la  passe  de  Tché-to-chan, 
près  |de  Tongolo  (R.  P.  Soulié,  n"  109);  Ta-tsien-lou  (Pratt, 
n°6o5). 

La  forme  des  feuilles  basilaires,  qui  forment  une  rosette  serrée, 
comme  celles  des  Sempervivum,  la  coloration  des  fleurs  d'un  rouge 
intense,  caractérisent  très  bien  cette  espèce. 

Ainsliasa  sutchuenensis. 

Rhizoma  ad  collum  rufo-lanuginosum,  rosulam  sterilem  simul 
que  caulem  floriferum  edens;  folia  rosulae  2  vel  3,  glabra,  longe 
petiolata;  limbus  exacte  lanceolatus,  inferne  attenuatus,  secus 
petiolum  breviter  decurrens,  superne  acuminatus,  circumcirca 
(basi  excepta)  remote  calloso-denticulata  ;  caulis  floriferus 
glaber,  folia  rosularum  vix  vel  non  sequans,  paucifoliatus,  foliis 
parvis  ;  rami  inflorescentiae  graciles  in  paniculam  elongatam 
dispositi,  plus  minus  patentes;  capitula  pedicellata,  triflora  ; 
involucri  squamae  subquadriseriatae,  purpurascentes,  exteriores 
ovatae,  interiores  lanceolato-lineares  ;  achaenia  hispida,  pilis 
erectis,  pappo  rufescente. 

Hab.  —  Su-tchuen  oriental,  à  Ki-mi-sé,  près  de  Ta-tsien- 
lou  (R.  P.  Farges,  n°  1034). 

Les  feuilles  des  rosettes  atteignent  20  à  25  cent.,  le  limbe  étant 
seulement  un  peu  plus  long  que  le  pétiole;  les  feuilles  des  tiges  sont 
au  moins  moitié  plus  petites.  IJA.  sutchuenetisis  diffère  de  VA.  gla- 
bra Hemsl.  par  son  mode  de  végétation,  les  tiges  florifères  naissant  à 
côté  des  feuilles  en  rosettes  et  demeurant  plus  courtes  qu'elles;  par 
ses  akènes  velus  et  non  glabres.  UA.  lancifolia  a  la  végétation  de 
VA.  sutchuetiensis^  mais  ses  tiges  florifères  dépassent  les  feuilles  des 
rosettes,  qui  sont  très  laineuses  dans  leur  jeunesse;  les  akènes  sont 
glabres. 


t> 


Ainsliœa  rubrifolia. 

Caulis    elatus,   gracilis,  paucifoliatus,  pube  rufa  appressa 


A.  Franchet.  —  Plantes  nouvelles  de  la  Chine  occidentale.  297 

vestitus  ;  folia  basilaria  longe  petiolata  (10-20  cent.),  petiolo 
pilis  longis  rufis  dense  hispido  ;  limbus  cordato-lanceolatus, 
breviter  acutus,  6-8  cent,  longus,  supra glabrescens,  venis  anas- 
tomosantibus  albo-marmoratus,  subtus  sanguineus,  praesertim 
ad  nervos  pilis  rufis  hispidus,  margine  integer  ;  folia  caulina  mi- 
nima  (vix  2  cent,  longa)  ;  inflorescentia  anguste  vel  tantum 
superne  late  paniculata  ;  capitula  subquadriflora,  pedicellata; 
squamai  subquinqueseriatae  virescentes,  omnes  acutissimae,  in- 
terioribus  lanceolatis  ;  achaenia  setulis  erectis  conspersa,  pappo 
sordido. 

Hab.  —  Su-tchuen  oriental,  district  de  Tchen-keou-tin 
(Farges,  n°  1034  bis). 

C'est  une  espèce  très  nettement  caractérisée  par  ses  pétioles  couverts 
d'une  longue  laine  rousse,  par  la  forme  et  la  coloration  de  ses  feuilles, 
qui  sont  d'un  rouge  sang  en  dessous. 

Ainsliaea  gracilis. 

Gracilis,  pilis  rufescentibus  raris  conspersa;  folia  infra  mé- 
dium caulis  coacta,  subverticillata,  longe  et  graciliter  petiolata; 
limbus  parvus  (20-30  mm.),  petiolo  aequilongus,  e  basi  leviter 
cordata  ovatus  vel  ovato-lanceolatus,  subtiliter  margine  cal- 
loso-dentatus,  supra  glaber,  atro-viridis,  subtus  pallidus  vel 
purpuratus,  pilis  conspersus;  capitula  laxe  racemosa  solitaria, 
sessilia,  unilateralia,  squamis  subseptemseriatis,  interioribus 
longe  lineari-lanceolatis,  pappum  subaequantibus  ;  achœnia  gla- 
bra,  pappo  rufo. 

Hab.  —  Su-tchuen  oriental,  autour  de  Tchen-kéou-tin 
(R.  P.  Farges). 

Voisin  de  VA.  apiculata  Schult.  Bip.,  dont  il  a  la  végétation,  mais 
bien  différent  par  la  forme  des  feuilles. 

Ainsliaea  grossedentata. 

Speciei  prœcedenti  valde  affinis  ;  foliis  latioribus,  grosse 
dentatis  vel  sinuatis,  utraque  facie  viridibus,  basi  rotundatis  vel 
truncatis  nuncbrevissime  attenuatis,  squamis  interioribus  ovato- 
lanceolatis,  nec  lineari-lanceolatis  distincta. 

Hab. —  Su-tchuen  oriental,  aux  environs  de  Tchen-keou,  ait. 

2000  m.  (R.  P.  Farges,  n°  333). 

{^A  suivre^ 


298  JOURNAL  DR  BOTANIQUE 

UNE  ŒUVRE  PEU  CONNUE  D'HIPPOLYTE  RODIN 

[Suite.) 
Par  MM.  E.-G.  CAMUS  et  JEANPERT. 

Araliacées  (i  esp.).  —  Hedera  (i  esp.). 

Cornées  (2  esp.).  —  Cornus  (2  esp.). 

LoRANTHACÉES  (i  esp.).  — Viscum  (i  esp.). 

Caprifoliacées  (6  esp.).  —  Lonicera  (i  esp.).  —  Viburnum  (2 
esp.).  —  Sambucus  (3  esp.).  5".  racenwsa  probablement  planté.  — 
Adoxa  (i  esp.). 

RuBiAcÉEs  (16  esp.,  2  hybr.).  —  Asperula  (4  esp.).  —  Rubia 
(i  esp.  natural.).  —  Galium  (11  esp.,  2  hybr.)  :  G.  Criiciata;  G.  ve- 
rum'L.]  ciiQ  une  MSiXièic  g labrum  R.  sans  indiquer  de  localité  ;  rap- 
portée titre  de  variétés  :  X  G-  decolorans  Gren.  et  Godr.,  récolté  à 
Bongenoult,  Bailleul-sur-Thérain,  Y^G.  approximatiim  Questier  (i) 
non  Gren.  et  Godr.  =  X  G^-  ambiguum  Gren.  et  Godr.  in  Herb.  du 
Muséum;  G.  uligïnosuml^.\  Galium  palustre  L.,  comprenant  G.  de- 
bileDesw.^  G.  elot7gatum  Presl.  et  une  variété  léeve ;  G.  erectum  Huds.  ; 
G.  elatum  Thuill.  et  une  variété  [3  conglo/neratum;  G.  sylvestre  Poil, 
et  3  variétés,  Icsve,  Bocco?iï ei  supinum;  G.  saxatile  \-..\G.  atiglicum 
Huds.  et  var.  divaricatum  Coss.  et  Germ.  ;  G.  Aparine  L.  et  var. 
Vaillantii  ç±  spiirium;  G.  tricorne  With. 

Valérianées  (9  esp.).  —  Centranthus  (i  esp.  natural.).  —  Vale- 
riana  (2  esp.)  ;  la  variété  palus  tris  du  V.  officinalis  paraît  être  le 
V.  excelsaPoh.  —  Valerianella  (6  esp.). 

Dipsacées  (6  esp.).  — Dipsacus  (3  esp.).  —  Scabiosa  (3  esp.). 

Synanthérées  (132  esp.,  4  hybrides).  —  Echinops  (i  esp.  natu- 
ral.). —  Onopordon  (i  esp.).  —  Cynara  (i  esp.  cuit).  —  Silybum 
(i  esp.).—  Carduus  (4  esp.  et  i  hybr.).  —  Cirsium  (8  esp.,  2  hybr.). 
X  C.  hybridum  Koch  {C.  palustri-oleraceum)\  Rodin  cite  comme 
localités  nouvelles  :  Sacy-le-Grand,  Chaumont,  Thury-en- Valois,  Neuf- 
moulin,  FavroUes  (i).  X  C.  rigens  Walr.  [C.  acauli-oleraceum).  — 
Serratula  (i  esp.).  —  Centaurea  (11  esp.).  C.  Jacea  L.;  C.  praten- 
sis  ïhuill.;  C.  decipiens  Thuill.;  C.  serotina  Boreau  ;  Rodin  croit  que 
le  C.  iiigresce/isWûà.  est  une  hybride  {C.  Jacea  X  C.  iîigra)\  C. 
microptilon  Godr.  (R.,  La  Houssaye  et  Jouy-sous-Thelle)  ;  C.  Cyanus 
L.;  C.  Scabiosa  L.;  C.  CalcitrapaL,.\  C.  myacantha  DC.  (localités 
nouvelles  :  Notre-Dame  du  Thil,  au  petit  séminaire;  rive  gauche  de 
l'Aisne  près  de  la  rampe  du  pont  de  Choisy-au-Bac)  ;  C.  solsticialis 
L.  naturalisé.  —  Kentrophyllum  (i  esp.).  —  Cnicus  (i  esp.  cuit.). 
—  Carthamus  (i  esp.  cuit.).  —  Carlina  (i  esp.).  —  Lappa  (3  esp.). 

I.  In  Exsiccata  Billot,  n°  2476,  cimetière  de  Cuvergnon,  8  juin  1858. 


E.-G.  Camus  et  Jeanpert.  —  Une  œuvre  peu  connue  d'Hippolyte  Rodin.      299 

D'après  sa  description,  Rodin  a  confondu  le  L.  piibens  Boreau  avec  le 
L.  fomentosa.  Cette  confusion  avait  déjà  été  faite  par  Graves.  C'est  le 
L,.  pubejis  qui  existe  dans  le  département  de  l'Oise.  -  Eupatorium 
(i  esp,).  —  Tussilage  (i  esp.).  —  Petasites  (i  esp.).  ~  Linosyris 
(i  esp,).  — Solidago(i  esp.),  —  Erigeron(2  esp.).  — Arnica  (i  esp.), 
probablement  adventice;  localité  disparue.  —  Doronicum  (i  esp.). 

—  Cineraria  (2  esp.).  —  Senecio  (9  esp.).  —  Pulicaria  (i  esp.).  — 
Inula  (4  esp,).  Localités  nouvelles  d'/.  Helenium  :  Essuiles  (Caron)  ; 
entre  Pontoise  et  Caisnes  (De  la  Fons),  —  Filage  (4  esp.),  —  Logfia 
(i  esp.).  L.  gallica  ^  neglecta  Soy.-Will.,  considéré  par  Rodin  comme 
hybride  (L.  gallico-uliginosa) .  Allonne,  Beauvais,  Méru,  Senlis.  — 
Gnaphalium  (2  esp,).  —  Gamochaeta  (i  esp.)  :  G.  sylvatica  Wild,  et 
var.  [3  laxa  à  fleurs  solitaires  pédonculées  et  axillaires. —  Antennaria 
(i  esp.).  —  Artemisia  (3  esp.  dont  i  cuit,  et  subspont.).  —  Tanace- 
tum  (i  esp.).  —  Leucanthemum  (3  esp.  dont  i  natural.).  —  Chry- 
santhemum  (i  esp.).  —  Matricaria  (2  esp.).  —  Ormenis  (2  esp.); 
O.  mixta  DC,  localités  nouvelles  :  Goincourt,  l'Italienne  près  de 
Beauvais.  —  Anthémis  (2  esp.).  —  Achillea  (2  esp.)  ;  A.  Mille folium 
d.  lanata  à  Lamécourt.  —  Bellis  (i  esp.).  —  Bidens  (2  esp.).  — 
Helianthus  (i  esp.  cuit.).— Calendula  (i  esp.).-  Sonchus  (4  esp.). 

—  Lactuca  (4 esp.). —  Chondrilla  (i  esp.).  —  Barkhausia  (3  esp.). 

—  Crépis  (4  esp.);  localités  nouvelles  de  C.  tectomm  :  Pierrefonds, 
Senlis.  —  Phaenopus  (i  esp.).  —  Taraxacum  (i  esp.  et  5  variétés). 
Considère  le  T.  palustre  comme  variété  du  T.  De?is-Leoms ;  une  loca- 
lité nouvelle  :  Sacy-le-Grand.  —  Helminthia  (i  esp.).  —  Picris 
(i  esp.).  —  Hieracium  (9  esp.,  i  hybr.).  H.  trideiitatum  Pries  (loca- 
lités nouvelles  :  Bois-Brulet  près  de  Beauvais,  Thury-en- Valois,  Jouy- 
la-Grange);  H.  boréale  Pries  (localités  nouvelles  :  Beauvais,  Méru, 
Thury-en-Valois,  Noyon,  forêts  du  Parc  et  de  Hez);  var.  b.  dumosum 
Gren.  et  Godr.  et  var.  Friesii  Schultz  ;  H.  sabaicduui  Coss.  et  Germ. 
non  L.  (Beauvais,  Méru,  Noyon,  Thury-en-Valois,  foret  de  Hez, 
Pouilly);  H.  vulgatum  Pries;  H.  sylvaiicum  Lamk.  non  L.;  H.  Pelle- 
ieriafium  Mérat  (Le  Becquet,  le  Pont-qui-penche)  ;  X  H-  Schultesii 
Sch.  {H.  Pilosello-Auricula)^  a  été  retrouvé  récemment  par  AL  Jean- 
pert à  Saint- Paul  près  de  Beauvais.  —  Hypochœris  (3  esp.).  —  Tra- 
gopogon  (2  esp.  spont.,  i  cuit.).  Ne  signale  pas  le  T.  orientale,  qui 
existe  assez  abondamment  dans  le  département.  —  Scorzonera  (  i  esp.) . 

—  Podospermum  (i  esp,).  —  Leontodon  (3  esp.).  —  Thrincia 
(i  esp.).  —  Cichorium  (i  esp.).  —  Lapsana  (i  esp.).  —  Arnoseris 
(i  esp.). 

Ambrosiacées  (2  esp.).  —  Xanthium  (2  esp.,  probablement  natu- 
ralisées). 


300  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Campanulacées  (13  esp.).  —  Jasione  (i  esp.).  —  Phyteuma 
(2  esp.).  —  Campanula  (6  esp.).  —  Specularia  (2  esp.).  —  Vacci- 
nium  (2  esp.);  V.  Myriillus  p  bacca  alha  (^■ax.  leucocarpum  Fliche) 
R.  au  milieu  du  type. 

Ekicacées  (5  esp.),  —  Pyrola  (2  esp.).  —  Erica  (2  esp.)  ;  E.  Te- 
tralix  var.  a9ia?iclra,  à  Savignies.  —  Calluna  (i  esp.,  6  var.). 

MoNOTROPÉES  (i  esp.).  —  Monotropa  (i  esp.). 

Lentibulariées  (5  esp.).  —  Utricularia  (3  esp.).  U.  iiitermedia. 
On  trouve  dans  Cosson  et  Germain,  éd.  2,  p.  376  «  abondant  dans  les 
marais  de  Ronville!  et  de  Buthiers!  près  de  Malesherbes  ».  Rodin,  de 
son  côté,  met  «  abojidané  dans  les  marais  de  Rouville;  Pontoise  ».  Il 
est  à  remarquer  qu'il  ne  dit  pas  qui  a  trouvé  cette  rare  espèce  dans  ces 
deux  localités;  il  n'a  pas  mis  le  !  indiquant  qu'il  l'a  récoltée  lui-même. 
Il  est  à  remarquer  aussi  qu'une  partie  du  texte  est  exactement  sem- 
blable à  celui  de  Cosson  et  Germain.  Est-ce  un  lapsus?  Est-ce  bien 
une  localité  nouvelle.-'  —  Pinguicula  (2  esp.).  P.  lusitatiica.  Il  y  a 
lieu  de  regretter  pour  cette  espèce  l'indication  trop  générale  «  T  R. 
Prairies  tourbeuses  de  la  vallée  de  Bray,  près  Saint-Germer  » .  Rodin 
ne  dit  pas  qui  a  récolté  la  plante  et  n'indique  pas  qu'il  l'ait  recueillie. 
Ces  indications  demandent  confirmation  et  notre  confrère  aurait  proba- 
blement donné  des  détails  plus  complets  si  la  publication  avait  eu  lieu 
à  une  époque  moins  tourmentée  (1870). 

Primulacées  (ii  esp.,  1  hybr.).  —  Lysimachia  (3  esp.).  —  Ana- 
gallis  (3  esp.).  —  Centunculus  (i  esp.);  localités  nouvelles  du 
C.  minimus  :  Thiers  ;  Bargny  ;  Boullare;  Saint-Ouen  ;  Le  Plessis-sur- 
Autheuil.  —  Primula  (3  esp.,  i  hybr.).  X  -P-  variabilis  Goupil 
(P.  acaulis  X  ofjîcinalis)  :  forêts  de  Halatte  et  de  Chantilly.  —  Sa- 
molus  (i  esp.). 

OlÉ[nées  (4  esp.).  —  Ligustrum  (i  esp.).  —  Jasminum  (i  esp. 
cuit.).  —  Lilac  (i  esp.  cuit,  et  natural.).  —  Fraxinus  (i  esp.). 

Apocynées  (4  esp.).  —  Vinca  (2  esp.  dont  i  cuit.).  — Vincetoxi- 
cum  (i  esp.).  —  Asclepias  (i  esp.  natural.). 

Gentianées  (9  esp.).  —  Menyanthes  (i  esp.).  —  Villarsia 
(i  esp.)  ;  localités  nouvelles  de  V.  nymphoides  :  Montreuil-sur-Thérain, 
étang  de  Saint-Germer.  —  Chlora  (i  esp.).  —  Gentiana  (4  esp.). 
G.  amarella  L.,  espèce  nouvelle  pour  les  environs  de  Paris  :  Trois- 
sereux  ;  Talmontiers  ;  Hautépine  ;  bois  du  Vivray,  de  Bertichères,  de 
Saint-Brice,  près  de  Chaumont  ;  forêt  du  Parc  ;  Bongenoult  ;  Formerie  ; 
Cuigny  ;  Fontaine-Saint-Lucien  ;  Valescourt  ;  Compiègne  ;  Pouilly  ; 
bois  de  Fabry.  —  G.  germa7iica  var.  quadrilobata  ;  cette  variété,  qui 
peut  être  confondue  avec  le  G.  amarella,  en  diffère  par  l'égalité  des 
lobes  du  calice  ;  elle  a  été  trouvée  aux  localités  suivantes  :  Le  Plessis- 


E.-G.  Camus  et  Jeanpert.  —  Une  œuvre  peu  connue  d'Hippoly te  Rodin.     301 

sur-Saint-Just  ;  Fontaine-Saint-Lucien;  Froissy;  Blancfossé  ;  Cuigny  ; 
foret  du  Parc;  Bongenoult;  Fouquerolles;  Trie-le-Château ;  Herchies; 
Mortefontaine.  —  C .  Cruciata  L.  ;  localités  nouvelles  :  Bois  d 'En- 
Haut  ;  Achy  ;  forêt  de  Malmifait  ;  bois  de  Bertichères  et  du  Vieux- 
Quesnel,  canton  de  Chaumont  ;  Balagny-sur-Thérain  ;  Carlepont;  La 
Haute- Ville  près  de  Noailles  ;  Fosseuse  ;  Mont-Chavert  ;  bois  de  Crè- 
vecœur,  de  Choqueuse,  de  Muidorge;   Talmontiers  ;  Mortefontaine. 

—  Erythraea  (2  esp.).  —  Cicendia  (2  esp.)  ;  C.  pusilla  Griseb.,  La- 
Chapelle  aux-Pots  (1S61). 

PoLÉMONiACÉES  (2  geur.  cuit.). 

Convolvulacées  (7  esp.).  —  Convolvulus  (2  esp.).  —  Cuscuta 
(5  esp.).  C.  suaveoleiis  Ser. ,  localité  nouvelle  :  Fulaisne. 

BoRRAGLNÉEs  (21  esp.).  — Borrago  (i  esp.).  — Anchusa  (i  esp.). 
A.  ïtalica,  localités  nouvelles  :  Apremont,  Montagny  [Nous  avons 
trouvé  cette  plante  rare  dans  l'Oise,  à  Boran,  près  du  cimetière  (G.  Ca- 
mus)]. —  Lycopsis  (i  esp.).  —  Symphytum  (i  esp.).  —  Myosotis 
(6  esp.);  M.  versicolor  ^  Balbisiaiia  (M.  Balbisiana  ]ov(\.)^  Sénéfon- 
taine,  Noyon.  —  Lithospermum  (3  esp.).  —  Pulmonaria  (i  esp.). 

—  Echium  (i  esp.)  —  Echinospermum  (i  esp.).  —  Cynoglossum 
(2  esp.).  —  Omphalodes  (i  esp.  adventice).  —  Asperugo  (i  esp.); 
A.  procumbens,  localités  nouvelles  :  Beau  vais,  Ermenonville  [herb. 
Rousseau].  —  Heliotropium  (i  esp.). 

Solanacées  (8  esp.).  —  Physalis  (i  esp.).  ■ —  Solanum  (3  esp.), 
5".  iiigrum  var.  mmiatum^  à  Brétel,  Mathois  ;  var.  ochroleuciim^  forêt 
de  Hez,  Beauvais,  Chaumont,  Crépy,  Compiègne,  Betz  ;  var.  humile^ 
Beauvais,  Compiègne,  Crépy.  —  Atropa  (i  esp.).  —  Lycium  (i  esp. 
natural.).  —  Hyoscyamus  (i  esp.).  —  Datura  (i  esp.). 

Verbascées  (8  esp.,  3  hybr.).  —  Verbascum  (8  esp.,  3  hybr.). 
X  V-  spurimn  Koch  (V.  Thapso-Lychnitis)  :  bois  du  Tillet,  canton 
de  Crépy  [Questier].  —  X  ^-  ramigerum  Lamk.  (V.  thapsiformi- 
Lychnitis)  :  Bourneville  [Questier].  —  X  ï'^-  mixtiim  Lois.  (V.  nigro- 
LychnUis)  :  Noyon.  —  Le  V.  montanum  Sch.  (V.  Thapso-Jîoccosuin 
Gren.  et  Godr.)  est  signalé  par  Rodin,  à  titre  d'espèce,  à  Nampcel, 
Cutz,  au  carrefour  des  Princesses  dans  la  forêt  de  Compiègne. 

ScROPHULARL\cÉES  (50  csp.).  —  Digitalis  (2  esp.).  D.  lutea  var. 
hirsuta  :  Herchies;  Lamécourt.  —  Gratiola  (i  esp.).  —  Scrophularia 
(4  esp.).  Le  .5.  Balbisii  Horn.,  signalé  par  Graves,  est  rattaché  au 
6*.  aqiiatica  à  titre  de  va.aété.  — Limosella  (i  esp.).  Localités  nouvel- 
les de  L.  aqitatica  :  Le  Becquet  ;  ferme  de  Quesneger,  canton  du  Cou- 
dray  ;  sablonnière  de  Condé.  —  Antirrhinum  (2  esp.).  —  Linaria 
(9  esp.).  Localités  nouvelles  de  L.  arvensis  :  Moy villiers  ;  Senlis;  Er- 
menonville; Trie-le-Château,  près  du  bois  du  Parc  ;  L.  Pelisseriana 


302  JOURNAI.  DE  BOTANIQUE 

DC.  :  Saint-Germer-en-Bray.  —  Rhinanthus  (3  esp.).  — Pedicularis 
(2  esp.).  —  Melampyrum  (3  esp.).  —  Odontites  (3  esp.).  — 
Euphrasia  (2  esp.).  —  Veronica  (18  esp.).  V.  prcBcox  ^  ocymifoUa 
Thuill.  :  Méru  ;  Grandvilliers. 

Orobanxhées  (14  esp.).  —  Phelipaea  (2  esp.).  Localités  nouvelles 
Aq.  Ph.  cœrulea  C.  A.  Mey.  :  Beauvais  ;  Clermont;  Passel  ;  Mondes- 
court  ;  Chavi'es  ;  forêt  de  Laigue  ;  bois  de  Vaux,  canton  de  Chaumont. 
Ph.  ramosa  C.  A.  Mey.  :  Trémonvilliers ;  La  Neuville-en-Hez  ;  Sen- 
lis;  Sénéfontaine;Mareuil-sur-Ourcq;  Nointel. —  Orobanche(ii  esp.). 
O.  cruenta  Bert. ,  à  Compiègne.  O.  Hederse  Vauch. ,  à  Balagny-sur-Thé- 
rain.  O.  elatior  Sutt.  :  Fleurines  ;  Liancourt;  Noyon.  L'(9.  rubens 
Wallr.  est  signalé  «  T.  R.  »,  sans  indication  de  localité,  sur  Medicago 
saliva  et  M.  falcata.  —  Lathrsea  (i  esp.). 

Labiées  (55  esp.).  —  Mentha  (8  esp.).  —  Lycopus  (i  esp.).  — 
Ajuga  (3  esp.).  Rodin  rattache  VA.  pyramidalis  L.  à  VA.  genevensis 
comme  var.  lojigibracteata  :  Parnes  ;  Halincourt  ;  forêt  de  Chantilly  ; 
Noyon.  —  Teucrium  (5  esp.).  T.  ScordùwiL,.  :  Auxmarais;  Villem- 
bray  ;  Bresles  ;  Sacy-le-Grand  ;  Valécourt  ;  Parnes.  —  Salvia  (3  esp.). 
Le  ^.  Verbeiiaca  L.  est  probablement  naturalisé  à  Cuts  et  à  Hénon- 
ville.  —  Lamium  (5  esp.).  L.  incisum  Willd.  à  Beauvais  même.  — 
Leonurus  (i  esp.).  —  Galeopsis  (2  esp.  et  des  variétés  dont  il  serait 
difficile  d'établir  la  synonymie).  En  note,  G.  diihia  Leers.,  récolté  en 
1855  à  Saint-Paul.  —  Stachys  (6  esp.,  i  hybr.).  5.  palustris  L.  ^ 
hirsuta  (tige  très  velue,  petite,  2-3  décim.  ;  feuilles  d'un  vert  jaunâtre 
très  pâle  ;  épis  fort  courts,  composés  de  2  à  3  verticilles  tout  au  plus)  : 
lieux  secs  et  montagneux.  X  "S",  ambigua  Sm.  (S.  palustri-sylvatica 
Scheide),  localités  nouvelles:  Chaumont;  Trie-le-Château.  —  Beto- 
nica  (i  esp.).  —  Ballota  (i  esp.).  —  Marrubium  (i  esp.).  —  Melit- 
tis(i  esp.).  —  Scutellaria  (2  esp.).  —  Prunella  (3  esp.).  Graves 
admet  4  espèces  :  P.  grandiflora  Jacq.,  P.  vulgaris  L.,  P.  alba  Pall., 
P.  pimmtijîda  Pers.  Rodin  admet  P.  vulgaris,  P.  alba,  P.  grandi- 
flora.^  chacune  de  ces  espèces  avec  une  variété  pinnatijida ;  le  P.  piii- 
nalifida  Pers.  devient  alors  le  P.  vulgaris  YdiX.  pi?inafijîda.  —  Nepeta 
(i  esp,).  —  Glechoma  (i  esp.).  G.  hederacea\ax.  minor ;  ^2^.  villosa 
Koch  ;  vzx.foliis  variegatis  au  pont  de  Berne,  sur  la  route  de  Com- 
piègne à  Soissons.  —  Hyssopus  (i  esp.  natural.).  —  Origanum 
(i  esp.,  2  var.).  O.  vulgare  ^  pallescejis,  c.  ihymiJloru77i  Reich.  — 
Thymus  (2  esp.).  Th.  Serpyllum  a.  albus ;  b.  lanuginosus  Link;  c. 
nervosus;  d.  }?torbosus  Spenn.  [monstruosité  causée  par  la  piqûre  d'un 
insecte];  e.  citriodorus ;  f.  angustifolius.  —  Calamintha  (5  esp.). 
C.  Acinos  var.  b.  canesceiis ;  var.  c.  album;  var.  d.  Ihymi/lortim.  — 
Melissa  (i  esp.  natural.). 


E.-G.  Camus  et  Jeanpert.  —  Une  œuvre  peu  connue  d'Hippolyte  Rodin.      303 

Verbénacées  (i  esp.).  —  Verbena  (i  esp.). 

Plantaginées  (6  esp.).  —  Plantago  (5  esp,).  —  Littorella  (i  es- 
pèce) . 

Plombaginées  (i  esp.).  —  Armeria  (i  esp.);  A.  plantaginea  var. 
longibracieata  Boiss.  :  Nointel;  Warluis;  Allone;  le  Mélinet,  près  de 
Méru. 

Globulariées  (i  esp.).  —  Globularia  (i  esp.). 

Phytolaccées  (r  esp.).  —  Phytolacca  (i  esp.). 

Amarantacées  (5  esp.).  —  Amarantus  (2  esp.).  —  Euxolus  (2 
esp.,  dont  i  adventice).  —  Polycnemum  (i  esp.).  Réunit  le  P.  majus 
(assez  rare)  au  P.  arvense  L.  à  titre  de  variété. 

Salsolacées  (16  esp.).  —  Chenopodium  (7  esp.).  —  Blitum  (3 
esp.,  dont  i  natural.).  —  Atriplex  (3  esp.,  dont  i  natural.).  —  Beta 
(i  esp.,  2  var.  cultiv.).  —  Spinacia  (2  esp.  cultiv.). 

PoLYGONÉES  (27  esp.).  —  Polygonum  (12  esp.).  P.  Bisiorta  L., 
localités  nouvelles  :  Beauvais,  le  long  du  canal;  Basset;  Angincourt; 
Genvry  ;  Pouilly.  —  Rumex  (15  esp.).i?.  obtusifolius  6  acutus  DC.  : 
Beauvais  ;  Auneuil;  Clerraont;  Senlis;  Marissel.  R.  maximus  Schreb.  : 
La  Nouette,  à  Courteuil.  R.  nemorosus  Schrad.  :  Jardin  des  Pauvres, 
à  Beauvais;  Marissel;  Montagny;  forêt  de  Compiègne.  R.  scittatus 
L.  :  Augy;  Saint-Jacques. 

Daphnoïdées  (3  esp.).  —  Passerina  (i  esp.).  —  Daphne  (2  esp.). 

Santalacées  (2  esp.).  —  Thesium  (2  esp.).  —  Th.  humifusum  a 
humifusum  et  6  divaricatum.  Th.  linophyllum  L.  (à  feuilles  triner- 
viées)  :  Larris  de  Ponchon;  Saint- Waast  ;  Bongenoult;  Agnetz  ;  Bail- 
leval  ;  bois  de  Froidraont  ;  Liancourt;  Noyon;  bois  de  Longvillers; 
lisière  du  bois  d'Aumont  ;  sommet  du  Long-Mont  de  Saint-Waast  à 
Roberval;  Thury-en- Valois  ;  Mareuil;  Macquelines;  Levigen;  Vau- 
moise;  Bulles;  Chaumont;  bois  de  la  Brosse;  friches  du  Vivray. 

Eléagnées  (2  genr.  cultiv.). 

Aristolochiées  (2  esp.).  —  Aristolochia  (i  esp.).  —  Asarum 
(i  esp.). 

Sanguisorbées  (4  esp.).  —  Alchimilla  (2  esp.).  —  Poterium 
(i  esp.).  —  Sanguisorba  (i  esp.).  >S.  officinalis  L.  :  marais  tourbeux 
de  Bresles  vers  Rue-Saint-Pierre. 

Euphorbiacées  (16  esp.).  —  Euphorbia  (13  esp.).  E.  Esula  L.  : 
Verberie;  Nointel;  Saint-Maur.  —  Mercurialis  (2  esp.).  —  Buxus 
(i  esp.). 

Ulmacées  (2  esp.).  —  Ulmus  (2  esp.). 

Urticées  (4  esp).  — Urtica  (2  esp.).  —  Parietaria  (2  esp.). 

Cannabinées  (2  esp.).  —  Cannabis  (i  esp.  cuit.).  —  Humulus 
I  esp.). 


304  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

JuGLANDÉEs  (i  csp.).  —  Juglans  (i  esp.). 

CupuLiFÈREs  (7  esp.),  —  Fagus  (i  esp.).  —  Castanea  (i  esp.).  — 
Quercus  (3  esp,).  Q.  pubescens  Willd.  :  montagne  de  Liancourt. 
Carpinus  (i  esp,).  —  Corylus  (i  esp.), 

Salicacées  Kirschleger  (18  esp.  ou  hybr.),  —  Salix  (13  esp.  ou 
hybr.).  S.fragilis  L.  :  marais  des  Canadas;  vallée  du  Thérain  ;  Ther- 
donne;  Bailleul-sur-Thérain;  Mouy.  X  ^-  Smithiana^ï\\(\.\  Rodin 
en  fait  le  synonyme  de  X  -S",  ^'erùigeana;  il  confond  probablement 
les  produits  du  6",  cinerea  avec  le  5",  viminalis  et  ceux  du  ^S.  caprea 
hybride  par  le  .S.  viminalis  ;  les  localités  sont  donc  à  revoir.  X  -S",  rii- 
bra  :  bords  de  l'Oise  depuis  Le  Meux  jusqu'à  Boran  ;  Pont-Sainte- 
Maxence;  Creil.  Var.  olivacea  :  vallée  du  Thérain.  X  ^-  imciulata 
Ehrh,  (nouveau  pour  le  département)  :  bords  de  l'Oise  près  de  Creil. 
—  Populus  (5  esp.). 

BÉTULAcÉEs  (2  esp,).  —  Betula  (i  esp,),  —  Alnus  (i  esp,), 

Myricées  (i  esp.).  — Myrica  (i  esp.). 

Conifères  (5  esp  ).  —  Pinus  (2  esp.,  dont  i  plantée).  —  Picea 
(i  esp,  plantée).  —  Abies  (i  esp,  plantée).  —  Larix  (i  esp.  plantée). 

Cupressinées  (2  esp.).   —  Juniperus  (i  esp.),  —  Taxus  (i  esp. 

plantée). 

(A  suivre.) 


CHRONIQJJE. 


La  Société  royale  de  Botanique  de  Belgique  a  constitué  parmi  ses 
membres  une  Commission  de  pathologie  végétale,  qui  a  son  sièg"e  au  Jardin 
botanique  de  Bruxelles,  et  dont  le  but  est  de  fournir  aux  cultivateurs,  hor- 
ticulteurs et  sylviculteurs  belges  les  renseignements  que  la  science  possède 
pour  combattre  les  différentes  maladies  qui  attaquent  les  végétaux. 


La  Société  botanique  d'Amérique  a  complété  son  organisation  à 
Brooklyn.  Ont  été  élus  :  président,  M.  William  Trelease;  vice-président, 
M,  Nathaniel  L.  Britton;  secrétaire,  M.  Charles  Reid  Barnes;  trésorier, 
M.John  Donnell  Smith;  membres  du  conseil,  MM.  Charles  Sprague  Sar- 
gent  et  Edward  Lee  Greene, 

Le  Gérant  :  Louis  Morot. 


Paris.  —  J.  Merscli,  imp.,  4'"%  Av.  de  Châlillon, 


8"  ANNEE.  N"  i8.  i6  SEPTEMBRE  1894. 


JOURNAL  DE  BOTANI 


Directeur  :  M.  Louis  MOROT. 


GOLENKINIA, 

GENRE  NOUVEAU  DE  P ROTO C O CCOI DÉE S 

Par  M.  R.  CHODAT. 

Professeur  à  l'Université  de  Genève. 
(PI.   III). 

L'algue  en  question  s'est  développée  rapidement  et  d'une 
manière  subite  dans  un  petit  étang-  à  canards  du  parc  de  l'Ariana 
à  Genève;  l'eau  en  était  toute  verte.  Il  suffisait  d'en  sortir 
quelques  litres  pour  obtenir  au  bout  de  peu  jours,  un  dépôt 
assez  considérable.  C'est  donc  en  somme  une  espèce  à&JIeîir 
d'eati.  On  trouvait  bien  aussi  quelques  autres  algues  mélangées 
(ScenedesniîLS  falcattis  nob.,  Pedïastrzmi  Ehrenbergïi,  Polye- 
driîiin  sp.). 

Cette  fleur  d'eau  {Golenkiiiia  l'adiata  nob.)  était  constituée 
par  des  cellules  arrondies,  isolées,  d'un  diamètre  variant  de 
10  JJ.  à  13  -  15  p-  et  à  membrane  ordinairement  mince.  Un  gros 
pyrénoide  se  remarquait  facilement  lorsque  l'huile  ne  masquait 
pas  le  contenu.  De  cette  membrane  partaient  dans  tous  les  sens 
des  prolongements  filiformes,  égaux  sur  tout  leur  parcours  et 
dépassant  de  beaucoup,  en  longueur,  le  diamètre  de  la  cellule. 
L'algue  présente  alors  une  apparence  frappante  d'Héliozoaire 
(fig.  1-4).  Le  diamètre  des  prolongements  est  celui  d'un  cil 
ordinaire  de  zoospore.  Ils  sont  parfaitement  droits  et  de 
longueur  assez  égale.  La  plupart  des  individus  renfermaient  à 
ce  moment  un  assez  grand  nombre  de  globules  huileux 
(fig.  3  et  4).  Beaucoup,  les  plus  gros,  ont  la  membrane  rela- 
tivement épaisse;  les  prolongements  n'en  persistent  pas  moins. 
On  aurait  pu  prendre  ces  rayons  pour  des  filets  protoplasmiques, 
mais  l'examen  ultérieur  ne  confirmait  pas  cette  manière  de  voir. 
En  effet  ils  ne  se  contractent  pas  par  les  réactifs,  ils  persistent 
sur  la  membrane  lorsque  le  contenu  l'a  déjà  abandonnée.  Ils 


3o6  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

se  colorent,  mais  faiblement,  avec  le  bleu  de  méthylène.  Dans  un 
assez  grand  nombre  la  membrane  était  constituée  (fig-.  28)  : 
1°  par  une  enveloppe  gélosique  assez  mince  et  traversée  par 
les  prolongements  rayonnes;  2"  par  une  zone  externe  de  la 
membrane  propre,  zone  non  cellulosique,  et  d'épaisseur  variable, 
et  3°  enfin  par  une  lamelle  interne  cellulosique  (congo- 
ammoniacal  et  Zn  Cl^  -j- }•)• 

J'ai  étudié  le  développement  de  ce  type  singulier.  La  mem- 
brane peut  se  gélifier,  les  prolongements  disparaître  (fig.  5)  et 
l'algue  s'entoure  alors  d'une  auréole  gélosique  à  la  façon   d'un 
Gléocystis.  A  cet  état,  ou  très  souvent  aussi  quelque  peu  avant, 
l'algue  subit,   après   la   division    du  pyrénoïde   en   deux,    une 
bipartition  qui  ordinairement  ne  continue  pas.  Les  deux  proto- 
plastes   arrondis  sont    alors  entourés   par    des    emboîtements 
gélifiés  propres  et  généraux  (fig.  5  et  7).  Par  une  seconde  bipar- 
tion  naissent  des  états  gélifiés  plus  considérables  (fig.  6  et  8)  ; 
je  ne  les  ai  cependant  jusqu'à  présent  pas  vus  acquérir  un  grand 
développement.  Cet  état  gléocystis  est  important,  car  il  donne 
naissance  à  des  zoospores  de  grandeur  variable  mais  de  struc- 
ture semblable.  En  effet,  chacun  des  protoplastes  est  capable 
d'émigrer  en  quittant  son  enveloppe  gélifiée.  J'ai  pu  suivre  tout 
ce  développement  et  la  mise  en  liberté  des  zoospores  (6  et  9  p.). 
Elles  sont  pyriformes  (fig.  10),  variant  du  simple  au  triple,   un 
peu  plus  longues  que  larges,  à  chromatophore  pariétal  avec 
une  échancrure  peu  profonde  vers  l'avant.  Un  gros  pyrénoïde 
en   occupe  le  milieu.   Le  point  rouge  est  latéral.  Les  cils,  mt 
nombre  de  4,  sont  à  peu  près  deux  fois  plus  longs  que  le  corps. 
Ils  se  meuvent  avec  agilité  et  reproduisent   la  forme   rayonnée 
initiale. 

Outre  ce  mode  de  propagation,  il  en  est  un  second  qui  est 
fort  intéressant. 

Dans  le  type  précédent,  lorsque  la  Golenkinïa  primitive 
passe  à  l'état  gléocystis,  les  granules  huileux  disparaissent  pro- 
gressivement. Ceci  n'arrive  pas  lorsqu'elle  s'apprête  à 
produire  des  spores.  L'algue  encore  munie  de  ses  minces 
rayons  s'allonge  d'un  côté  en  devenant  légèrement  pyriforme 
(fig.  16).  La  membrane  qui  s'était  ramollie  de  ce  côté  se 
dissout  et  l'on  peut  voir  le  contenu  pousser  devant  lui  une 
vésicule  qui  est  encore  visible  dans  la  fig.  17.  A  ce  moment  la 


R.  Chodat.  —  Golenkinia.  307 

subdivision  du  contenu  se  fait  rapidement  par  bipartition  succes- 
sive, mais  comme  les  protoplastes  vont  grandissant,  ils  se 
moulent  exactement  sur  leur  enveloppe  et  paraissent  souvent 
indistincts  [fig.  17  et  18).  Il  y  a  subitement  gonflement  de  la 
substance  qui  produit  la  vésicule,  rupture  de  la  membrane  qui 
terminait  le  bec  court  et  par  là  expulsion  instantanée  des  élé- 
ments protoplasmiques  qui,  tout  d'abord  un  peu  amiboïdes,  vont 
s'arrondir  devant  l'orifice  (fîg.  18  et  25).  Ces  spores  contiennent 
à  ce  moment  les  mêmes  substances  de  réserve  que  l'individu 
initial.  Devant  le  bec  du  sporange,  ils  manifestent  pendant  un 
moment  un  faible  mouvement,  mais  on  ne  peut  leur  distinguer 
de  cils  et  ils  ne  vont  pas  errer  au  loin.  Avant  même  que  l'on 
aperçoive  autour  d'eux  une  membrane  distincte,  se  forment  les 
prolong-ements  nombreux  qui  sont  si  remarquables  (lig.  25). 
J'ai  assisté  plusieurs  fois  à  ce  développement  qui  prend  un 
quart  d'heure  à  une  demi-heure.  Les  figures  16  à  25  en  montrent 
les  diverses  phases.  La  membrane  évidée  reste  couverte  de  ses 
prolongements  et  montre  son  bec  court  largement  ouvert 
(fig-.  29  et  30).  Les  individus  filles  peu  après  leur  sortie  sont 
presqu'aussi  gros  que  la  cellule  mère.  D'après  le  mode  de  mise 
en  liberté  des  spores  et  à  cause  de  leur  motilité  relative,  je 
suppose  qu'il  peut  arriver  que  les  produits  expulsés  se  com- 
portent en  zoospores.  Je  ne  les  ai  cependant  jamais  vus  se  former 
ainsi. 

Un  troisième  mode  de  reproduction  est  celui  représenté  par 
la  figure  26.  On  voit  que  la  membrane  couverte  de  rayons  s'est 
rompue  d'un  côté  et  que  son  contenu  sort,  déjà  muni  d'une 
membrane,  mais  lisse  et  souvent  plus  ou  moins  épaisse.  Ces 
états  nus  persistent  longtemps.  Ces  individus  rajeunis  se  sont 
souvent  aussi  comportés  en  sporanges.  En  effet  dans  leur  inté- 
rieur le  protoplasma,  divisé  en  4,  puis  en  2,  s'est  arrondi  (fig.  12  et 
13),  des  zoospores  4-ciliées  sont  sorties  par  rupture  de  la  mem- 
brane mince  et  semigélifiée  (fîg.  14).  C'est  un  mode  intermé- 
diaire entre  la  production  d'autospores  et  l'état  palmelloïde  cité 
plus  haut.  Comme  précédemment,  les  zoospores  varient  beau- 
coup de  grandeur. 

Enfin,  ils  peuvent  former  des  individus  nouveaux  dans  les 
membranes  des  anciens  par  bipartition  successive  et  formation 
de  membranes  autour   des   nouveaux  individus  (fig.  11  et  27). 


3o8  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

J'ai  dédié  ce  genre  à  M.  le  D''  Goîenkin,  de  Moscou,  qui  m'a 
rendu  attentif  à  cette  fleur  d'eau. 

Ce  nouveau  genre  est  évidemment  une  Protococcacée.  On 
pourrait  au  besoin  le  rapprocher  de  Troshïscïa ;  ce  qu'on  sait 
de  ce  dernier  est  néanmoins  si  incomplet  qu'il  serait  actuelle- 
ment prématuré  de  conclure  à  une  affinité  étroite.  Il  est  à 
remarquer  que  l'état  mobile  se  trouve  reporté  principalement 
vers  la  phase  palmelloïde,  ce  qui  se  retrouve  aussi  dans  les 
Eremosphaera  que  j'ai  étudiés  tout  dernièrement. 

M.  Franzé  a  publié  une  espèce  voisine,  sans  en  donner  le 
mode  de  développement.  Il  la  rapporte  au  genre  Phythelïos 
Frenzel,  dont  une  seule  espèce  a  été  trouvée  à  Cordoba  dans  la 
République  Argentine(i).  Frenzel  en  fait  une  Héliozoaire  il 
indique  très  explicitement  le  contenu  et  l'absence  de  pyrénoide, 
caractères  par  lesquels  Golenkiiii'a  diffère  essentiellement  de 
Phytheh'os. 

Ce  nouveau  genre  comprendrait  donc  deux  espèces  :  Golen- 
kinia  ladiata  Chod.  et  Goleiikinia  Franzei  Chod.  {Phythelios 
Franzé). 

LE  FRUIT  DE  VECBALLIUM  ELATERIUM  RICH. 

{MOAfORDICA  ELA  TERIUM  L.) 
Par  M.  E.  ROZE. 

La  Cucurbitacée  désignée  aujourd'hui  sous  les  noms  vulgaires 
de  Concombre  d'Attrape  ou  de  Giclet,  qui  a  reçu  de  Linné,  dans 
son  Specïes  planiartmz ,  la  dénomination  de  Momordïca  Elate- 
Qnuvt,  et  pour  laquelle  Iv.-Cl.  Richard  a  créé  le  nouveau  genre 
Ecballùtin,  est  une  plante  médicinale  qui,  à  ce  titre,  était  déjà 
connue  des  Anciens.  Une  description  de  cette  plante  faite  par 
les  Pères  de  la  Botanique  ne  nous  paraît  pas  ici  hors  de  propos. 

Charles  de  l'Escluse,  d'après  Dodoens  (2),  s'exprime  ainsi  : 
«  Concombre  sauvage,  Cucumis  sylvestris.  —  Il  a  les  fueilles 
rondatres,  rudes,  plus  petites  et  plus  rudes  que  celles  du  Con- 
combre vulgaire.  Les  tiges  sont  rondes  et  houssues,  couchées 
le  long  de  la  terre,  sans  clavicules,  sur  lesquelles  et  au  creux 

1.  Frenzel,  Archiv.f.  viikroscop.  Anatomie.  Bd.  xxxviii.  Tab.  I.  f.  6.  pag.  14. 
—  Franzé,  Recherches  sur  le  genre  Phythelios.  Budapest  1893  (Notarisia). 

2.  Histoire  des  plantes  {Cniydtboeck)^  par  Rembert  Dodoens,  traduite  de  Bas 
Aleman  en  François,  par  Ch.  de  l'Escluse,  Anvers  (1557). 


E.  RozE.  —  Le  fruit  de  /'Ecballium  Elaterium  Rick.  309 

des  œles  entre  les  fueilles  croissent  courtes  queues,  soustenans 
une  fleur  palle  jaulne,  après  lesquelles  surviennent  de  petis  Con- 
combres houssus,  d'environ  la  grosseur  d'un  poulce  et  demesme 
long^ueur,  pleins  de  jus  et  d'une  ofraine  brune,  laquelle  sort  hors 
incontinent  que  l'on  touche  ces  Concombres  qui  sont  meurs.  Là 
où  ceste  herbe  a  esté  une  fois  semée,  elle  y  recroist  légèrement 
tous  les  ans.  Le  jus  du  fruict  estant  séché  s'appelle  Elaieriitin , 
es  Boutiques  ElacteruLut  ». 

De  son  côté,  Jean  Des  Moulins  nous  donne,  d'après  Dale- 
champs  (i),  la  description  suivante  :  «  COCOMBRE  SAUVAGE 
(Cticuims  sïlvestrïs,  Cticitinïs  asinimis).  —  Il  jette  ses  fléaux 
par  dessus  terre,  de  la  longueur  de  deux  coudées,  gros  comme 
le  petit  doigt,  rondes,  aspres  et  g-arnies  de  petits  aiguillons 
massifs,  et  entortillés  à  mode  d'un  serpent.  Ses  fueilles  sont  atta- 
chées à  des  queues  longues,  grosses  et  piquantes,  a^^ants  la 
pointe  obtuse,  vertes  par  dessus  et  blaffardes  par  dessous,  ridées 
et  aspres  d'un  costé  et  d'autre,  avec  beaucoup  de  veines  entre- 
lassées. Ses  fleurs  sortent  tout  le  long  de  l'Esté  par  les  ailerons 
de  ses  fueilles,  et  sont  composées  de  cinq  petites  fueilles  larges, 
aiguës,  et  jaunes  dont  les  unes  produisent  fruit  et  les  autres 
non.  Celles  qui  sont  stériles  ont  au  dedans  trois  filamens  mypar- 
ties  en  trois,  qui  sont  com.me  entrelassez  ensemble,  et  jaunes 
tout  à  l'entour,  et  ne  sont  point  hérissez,  et  si  n'ont  point  de 
bouton  au  dessous,  qui  est  le  commencement  du  fruict  à  venir. 
Les  fertiles  ont  trois  petites  fourchettes  velues  et  jaunes  au  lieu 
de  filaments,  et  au  dessous  un  gros  bout  velu  et  longuet,  lequel 
ainsi  que  la  fleur  commence  à  flestrir,  croist  petit  à  petit  avec  sa 
queue,  jusqu'à  tant  qu'il  soit  aussi  gros  qu'un  gros  gland,  et  est 
garny  tout  à  l'entour  d'aiguillons  courts  :  comme  il  est  meurlors 
qu'il  commence  à  reluire  et  blanchir,  ou  devenir  pasle,  il  aban- 
donne sa  queue  de  soy-mesme,  ou  pour  peu  que  l'on  le  touche, 
et  darde  avec  une  impétuosité  des  grains  noirs  par  dehors,  et 
blancs  par  dedans,  avec  un  suc  aqueux.  On  tire  le  suc  du  fruict 
lors  qu'il  est  meur  et  pasle,  en  le  pressant  doucement,  et  le  fait 
on  sécher.  Il  se  garde  trois  ans.  11  s'en  faut  servir  après  qu'il  a 
esté  gardé  six  mois.  » 

Théophraste,  Dioscoride,  Galien  et  autres  auteurs  de  l'anti- 

I.  Histoire  générale  des  Plantes  de  Jacques  Dalechamps  (1587),  faite  Françoise 
par  Jean  Des  Moulins,  Lyon  (1615). 


3IO  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

quité  parlent  aussi  de  l'extraction  de  ce  suc,  appelé  Elaterium , 
bien  que  différemment,  en  le  signalant  comme  ayant  des  vertus 
médicinales  de  premier  ordre.  Mais  ils  ne  disent  rien  de  la  cu- 
rieuse déhiscence  du  fruit.  Pline  seul  la  signale  brièvement  dans 
son  Chapitre  I,  Livre  XX,  sur  le  Ctictimis  sïlvestrïs  :  «  On  tire, 
4it-il,  du  fruit,  par  expression,  un  suc  appelé  Elaierïîim,  qui  est 
d'usage  en  médecine.  Pour  l'obtenir,  on  coupe  le  fruit  avant 
qu'il  soit  mûr;  autrement  la  graine  s'échapperait  avec  élasticité 
et  pourrait  blesser  les  yeux.  Le  fruit  cueilli  se  garde  une  nuit, 
et  le  lendemain  on  le  fend  avec  un  roseau,  etc.  »  (i) 

Les  auteurs  du  xvr  siècle  ont  tous  plus  ou  moins  parlé  de  la 
faculté  singulière  qu'a  le  fruit  de  VEcballù/m  de  se  détacher 
brusquement  de  son  pédoncule  en  projetant  vivement  au  dehors 
ses  graines  et  le  suc  des  loges  qui  renferment  ces  graines.  Mais 
la  plupart  se  répètent.  Néanmoins,  Mathias  de  L'Obel  et  Castor 
Durante  nous  donnent  à  ce  sujet  quelques  détails  intéressants. 

«  Ce  n'est  pas  sans  raison,  dit  L'Obel  dans  ses  St/rpiuni 
Adversaria  nova,  qu'on  appelle  ce  CucuMER  agîmes ti's  plutôt 
i^asim'nns  ou  sylvesiri's,  parce  que  de  toutes  les  plantes  de 
ce  genre  il  est  seul  à  croître  de  lui-même  spontanément  et  impor- 
tunément,  et  en  assez  grande  abondance,  autour  des  murs  des 
villes,  des  places,  près  des  fumiers  des  étables,  soit  en  Italie, 
soit  dans  la  Gaule  narbonnaise  et  la  Provence.  Il  y  est  très  connu 
des  enfants  qui  s'amusent,  rien  qu'en  touchant  du  doigt  le  fruit 
turgescent,  à  s'en  faire  projeter  sur  la  figure  les  uns  des  autres 
et  même  dans  les  yeux,  la  semence  et  le  suc  vireux  et  très 
amer  ». 

Castor  Durante,  dans  son  Herbario  novo,  s'exprime  en  ces 
termes,  en  décrivant  le  Cocojnei^o  silvestre  :  «  Ses  fruits  qui  mû- 
rissent dans  le  mois  d'août  sont  alors  quelque  peu  blanchâtres  : 
on  les  peut  à  peine  toucher  qu'aussitôt  ils  se  détachent  du 
pédoncule  avec  une  rapidité  (furia)  telle  que  leurs  semences  et 
leur  suc  sont  projetés  dans  les  mains  de  celui  qui  les  touche 
comme  par  le  jet  d'une  seringue  ». 

On  pourrait  se  demander  si  ce  nom  à'Elàterzîtm  qui  a  été 
donné  depuis  l'Antiquité  au  suc  du  fruit  du  Concombre  sauvage 
ne  devait  pas  rappeler  en  quelque  manière  la  faculté  assez  sur- 
prenante que  possède  ce  fruit  de  projeter  une  partie  de  ce  suc 

I.  Traduction  Fée. 


E.  RozE.  —  Le  fruit  de  /'Ecballium  Elaterium  Rich.  311 

avec  ses  graines.  Et,  dans  ce  cas,  le  nom  générique  proposé  par 
L.-Cl.  Richard,  Ecballùun,  âC ecballeïn  (projeter  au  loin)  ferait 
pléonasme  en  s'accouplant  avec  le  terme  spécifique  Elaterùiut, 
Fée,  dans  les  notes  fort  instructives  dont  il  a  fait  suivre  sa  tra- 
duction de  Pline,  s'exprime  ainsi  :  «  Cette  brusque  déhiscence 
a  valu  à  Y Elaterïon  le  nom  qu'il  porte,  de  IXaxTip,  dont  le  primitif 
est  tkyxù^  je  pousse.  L'étymologie  de  ce  nom  nous  fait  conjectu- 
rer que  le  fruit  du  Concombre  sauvage  portait  autrefois  le  nom 
à'elatei^wn,  qui  sera  seul  demeuré  au  suc  extractif;  autrement 
on  ne  comprendrait  pas  le  rapport  nominal.  »  Cela  serait  vrai  si 
Theophraste,  Dioscoride  ou  Galien  avaient  parlé  de  cette  brusque 
déhiscence  du  fruit  ;  mais  ils  n'en  disent  rien  et  Pline  seul  la  si- 
gnale brièvement  à  propos  de  la  préparation  du  suc  appelé  E/a- 
termm  dans  les  termes  suivants,  traduits  plus  haut  :  «  Cujus 
causa  nisi  maturius  incidatur,  semen  exsilit,  oculorum  etiam 
periculo.  »  Nous  croyons  que  les  Anciens  n'avaient  donné  ce 
nom  <\' Elaterion  au  suc  du  fruit  du  Concombre  sauvage  que 
pour  le  mieux  caractériser,  en  raison  de  ses  violentes  proprié- 
tés drastiques.  Du  reste,  on  trouve  dans  Gaspard  Bauhin  (Pinax, 
p.  406)  cette  phrase  qui  nous  semble  très  catégorique  à  ce  point 
de  vue:  «  Elaterïiim,  IXaTT^piov  Dioscoridi  et  Theophrasto  dicitur 
(Gaza  agitatorium  vertit,  forte  quia  motu  turbatorio  corpus 
exagitat)  Elaterùnri  Plinio.  » 

Quoi  qu'il  en  soit,  les  Botanistes  modernes  se  sont  contentés 
de  citer  la  brusque  déhiscence  du  fruit  de  XEcballùtnt  sans  en 
donner  d'explication.  Seul,  M.  Duchartre,  dans  son  Traité  de 
botanique,  lui  consacre  quelques  lignes  en  ces  termes  :  «  Le  fruit 
d'une  Cucurbitacée,  dit-il,  très  commune  le  long-  des  routes  et 
des  fossés,  dans  nos  départements  méridionaux,  \ Ecballinm 
Elatei'i'îivi  Rich.  (Momordica  Elaterium  L.),  se  détache  de  son 
pédoncule  et,  contractant  subitement  ses  parois,  il  lance  avec 
force  par  l'ouverture  qui  s'y  est  formée  de  cette  manière  un 
liquide  qui  entraîne  les  graines,  » 

J'avais  semé,  il  y  a  trois  ans,  dans  une  partie  chaude  de  mon 
jardin,  près  d'un  mur  exposé  au  midi,  quelques  graines  dEcbal- 
liïLm  Elaieinum  qui  s'y  étaient  fort  bien  développées.  Comme 
l'avait  déjà  signalé  Dodoens,  la  plante  s'y  était  tous  les  ans 
resemée  d'elle-même,  produisant  fleurs  et  fruits  en  abondance. 
J'avais  maintes  fois  pu  m'assurer  par  moi-même,  et  faire  vérifier 


312  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

aussi  par  d'autres  personnes  que  le  fruit  mûr  était  doué  de  cette 
faculté  singulière,  exemple  peut-être  unique  dans  le  Règne  végé- 
tal, de  projeter  un  liquide  avec  ses  graines.  Car  cette  déhiscence  ne 
saurait  être  attribuée  à  aucun  de  ces  effets  de  séparation  plus  ou 
moins  brusque  des  tissus,  par  suite  des  changements  hygromé- 
triques de  l'air  ambiant.  Ce  qui  est  le  cas  de  beaucoup  de  fruits, 
chez  lesquels  ce  phénomène,  plus  ou  moins  rapide,  attire  peu 
ou  point  l'attention  à  leur  maturité.  La  projection  du  liquide 
concourt  à  écarter  cette  idée,  et  l'on  est  conduit  à  se  demander 
par  suite  de  quelle  pression  interne  cette  projection  peut  avoir 
lieu.  J'ai  fait,  dans  ce  but,  cette  année,  quelques  recherches  et 
certaines  expériences  pour  noter,  s'il  était  possible,  les  effets  de 
la  contraction  subite  des  parois,  dont  parlait  M.  Duchartre, 
d'autant  plus  que  cette  explication  me  satisfaisait  complètement 
l'esprit.  Je  vais  exposer  brièvement  les  résultats  de  mes  recher- 
ches qui  pourront  peut-être  contribuer  à  compléter  cette  expli- 
cation. 

On  sait  que  V Ecballiuni  Elatermui  est  une  Cucurbitacée 
monoïque,  présentant  des  grappes  axillaires  de  fleurs  mâles  et 
des  fleurs  femelles  ordinairement  solitaires  à  l'aisselle  des  feuilles. 
Ces  fleurs  femelles,  au  moment  de  l'anthèse,  sont  portées  sur 
des  pédoncules  courts  qui  s'allongent  plus  ou  moins  après  la 
fécondation  et  pendant  tout  le  développement  du  fruit.  Il  en 
résulte  que  ces  pédoncules  floraux,  qui  n'ont  d'abord  qu'un  cen- 
timètre environ  de  longueur,  ont  subi  un  allongement  tel  qu'ils 
peuvent  présenter,  à  la  maturité  du  fruit,  une  longueur  variable 
de  15  à  22  centimètres.  Ces  pédoncules  étant  verticaux,  les 
fruits,  qui  sont  pendants,  forment  avec  eux  un  angle  aigu  en  s'en 
rapprochant,  et  cette  obliquité  des  fruits,  je  puis  le  dire,  doit 
être  mise  à  profit  par  les  personnes  qui  désirent  en  provoquer 
la  déhiscence,  car  en  se  plaçant  en  face  des  fruits  qui  cachent 
la  partie  supérieure  de  leurs  pédoncules,  la  projection  des 
graines  s'effectuera  dans  le  sens  même  de  l'axe  longitudinal  des 
fruits  et  l'expérimentateur  n'en  recevra  aucune  atteinte;  le  con- 
traire a  lieu  précisément  lorsque  l'on  opère  du  côté  opposé,  sur- 
tout si  l'on  se  baisse  pour  saisir  ou  toucher  le  fruit.  Du  reste, 
lorsque  ce  fruit  est  mûr,  et  par  une  température  moyenne  d'en- 
viron 15  a  20°,  le  moindre  attouchement  en  provoque  la  déhis- 
cence. Le  plus  faible  ébranlement  de  la  tige  qui  le  porte  produit 


E.  RozE.  —  Le  frtiit  de  /'Ecballium  Elaterium  Rich.  313 

le  même  effet.  On  peut  aussi  le  toucher  de  loin  avec  une  ba- 
guette pour  que  le  phénomène  s'effectue, 

La  forme  de  ces  fruits  rappelle  assez  bien  une  olive  ou  un 
gros  gland.  Quant  à  leur  dimension,  elle  estvariabie  :  mesurés  à 
la  maturité,  les  plus  petits  avaient  o  m.  04  de  longueur  avec  un 
grand  diamètre  de  o  m.  015  ;  les  moyens  om.  045  de  longueur  et 
un  diamètre  de  o  m.  018  ;  les  plus  gros  une  longueur  de  om.  05 
et  un  diamètre  de  om.  02.  Ces  derniers  provenaient  d'un  pied 
très  vigoureux,  qui  s'était  développé  dès  le  premier  printemps, 
et  dont  la  tige  tortueuse,  longue  de  près  d'un  mètre,  s'était 
aplatie  dans  la  moitié  de  sa  longueur  et  présentait  dans  cette 
partie  une  largeur  maxima  de  om.035.  Il  me  paraît,  en  effet, 
que  la  grosseur  des  fruits  est  en  raison  directe  de  la  force  et  de 
la  longueur  de  la  tige  des  individus  qui  les  portent. 

Si  l'on  étudie  le  très  jeune  fruit  en  lui-même,  l'on  constate 
qu'il  est  revêtu  d'un  épidémie  assez  résistant,  constitué  par  une 
seule  assise  de  cellules  très  adhérentes  entre  elles,  à  surface 
penta-hexagonale;  il  est  presque  entièrement  couvert  de  poils 
hyalins,  très  acurainés,  composés  de  5-6  cellules  superposées,  et 
reposant  sur  une  base  conique,  multicellulée.  Dans  les  inter- 
valles des  parties  basilaires  de  ces  poils,  on  discerne  quelques 
rares  stomates  et  d'autres  petits  poils  hyahns  formés  par  une 
sorte  de  pédicule  de  3  cellules  couronné  par  un  capitule  élargi 
et  quadricellulé.  Une  coupe  transversale  du  très  jeune  fruit  per- 
met de  reconnaître  que  cet  épiderme  recouvre  une  zone  ver- 
dàtre,  dans  laquelle  se  trouvent  régulièrement  disposés,  vers  la 
périphérie,  les  faisceaux  fibro-vasculaires,  et  à  laquelle  succède 
une  autre  zone  pâle,  blanchâtre,  à  peine  verdàtre,  ces  deux  zones 
constituées  par  un  parenchyme  très  dense  de  petites  cellules 
polyédriques.  Au  centre  se  trouvent  les  trois  loges  poly spermes 
de  ce  très  jeune  fruit,  dont  on  distingue  encore  les  trois  cloisons, 
équidistantes  et  perpendiculaires  à  son  axe  longitudinal,  et  dans 
ces  loges,  comme  dans  une  pulpe  humide  et  très  verte,  les  ovules 
paraissant  insérées  sur  deux  rangs,  d'après  une  placentation 
pariétale.  Chaque  série  longitudinale  d'ovules  en  présente  8  ou  9, 
ce  qui  porte  à  16  ou  18  leur  nombre  dans  chaque  loge  et  à  48  ou 
54  leur  nombre  total  dans  le  fruit.  Mais,  par  suite  d'avortements, 
ces  chiffres  se  modifient  singulièrement,  et  je  n'ai  jamais  compté 
beaucoup  plus  d'une  quarantaine  de  graines  mûres  dans  les  fruits 


314  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

moyens,  parfois  moins  dans  les  petits.  Un  très  gros  fruit,  long- 
de  o  m.  05  avec  un  grand  diamètre  de  cm.  02,  m'a  cependant 
fourni  53  graines.  Il  en  sera  question  plus  loin.  En  somme,  le 
fruit,  même  jeune,  est  déjà  très  résistant  à  la  pression  des  doigts, 
il  devient  de  plus  en  plus  ferme  en  se  développant  et  semble 
alors  comme  formé  d'un  tissu  compact,  assez  élastique  et  très 
susceptible  de  contraction. 

Si  l'on  essaie,  avant  la  maturité,  de  détacher  le  fruit  de  son 
pédoncule,  on  éprouve  les  plus  grandes  difficultés.  On  constate 
alors,  en  effet,  une  adhérence  qui  ne  fait  nullement  prévoir  que 
le  fruit  s'en  détachera  bientôt  si  aisément  et  si  brusquement. 
Cependant,  si,  dans  cette  avant-dernière  période  de  développe- 
ment, on  étudie  avec  les  grossissements  suffisants  une  coupe  du 
tissu  d'insertion  du  pédoncule,  on  distingue  dans  ce  tissu,  à  son 
pourtour,  une  circonférence  très  étroite,  plus  claire,  formant 
une  sorte  de  petite  zone  de  cellules  hyalines  à  membrane  plus 
mince.  Le  même  examen,  fait  sur  des  fruits  plus  avancés,  m'a 
permis  d'y  constater  que  l'atrophie  de  ces  cellules  était  déjà  plus 
complète,  et  j'ai  pu  obtenir  une  coupe  où  le  détachement  com- 
plet, mais  seulement  partiel,  de  cette  étroite  zone  du  tissu  du 
pédoncule  était  déjà  effectué. 

Ainsi  l'on  peut  dire  que  le  pédoncule  est  préparé  à  subir 
une  séparation  quelle  qu'elle  soit  d'avec  le  fruit,  en  temps  et 
lieu.  Ce  sera,  comme  l'ont  remarqué  tous  les  observateurs, 
lorsque  le  fruit,  complètement  mûr,  renfermera  des  graines 
arrivées  également  à  leur  maturité.  Ce  fruit  est  alors  d'un  blanc 
jaunâtre  pâle  et  les  graines  qu'il  contient  sont  d'un  brun  plus  ou 
moins  foncé.  Mais  ceci  établi,  par  quelle  force  interne,  le  fruit 
se  détachant  brusquement  de  son  pédoncule,  les  graines,  en 
même  temps  que  le  suc  qui  les  baigne,  sont-elles  projetées  avec 
rapidité  par  l'orifice  basilaire  du  fruit  qui  tombe  inerte  à  très 
peu  de  distance  sur  le  sol? 

Dans  l'espoir  d'empêcher,  s'il  se  pouvait,  la  contraction 
subite  du  fruit  au  moment  de  sa  maturité,  j'ai  passé  autour  de 
deux  très  jeunes  ovaires  un  petit  anneau  de  cuivre  dont  le  dia- 
mètre était  plus  court  que  celui  du  fruit  mûr.  L'un  des  anneaux 
entourait  l'ovaire  à  quelque  distance  du  pédoncule,  l'autre  vers 
son  milieu.  Les  deux  ovaires  se  développèrent,  la  partie  ceinte 
de  l'anneau  se  creusant  légèrement,  mais  pour  le  reste  ne  déno- 


E.  RozE.  —  Le  fruit  de  /'Ecballium  Elaterium  Rich.  315 

tant  lien  qui  ne  fût  ordinaire.  Au  bout  de  quinze  jours,  l'un  des 
fruits  effectuait  sa  déhiscence  normale,  l'autre  trois  jours  après 
et  dans  les  mêmes  conditions,  et  pas  une  graine  ne  restait  dans 
les  deux  fruits.  La  contraction  des  parois  n'avait  donc  pas  été 
entravée  par  le  cercle  de  cuivre  qui  les  enserrait.  Je  crus  en 
devoir  conclure  que  la  pression  s'exerçait  non  pas  seulement 
par  les  parois  sur  les  loges  internes  du  fruit,  mais  dans  ces 
loges  mêmes  par  une  force  intérieure  inexpliquée.  Ce  qui  me 
le  fit  supposer  avec  quelque  raison,  ce  sont  les  expériences 
suivantes  : 

1°  Un  fruit  presque  mûr,  coupé  transversalement  près  du 
sommet,  projeta  instantanément  ses  graines  déjà  brunâtres  par 
l'ouverture  produite,  sans  se  détacher  de  son  pédoncule.  La 
même  coupe  transversale  fut  pratiquée  sur  un  fruit  moins 
avancé  :  le  phénomène  fut  pour  ainsi  dire  le  même,  un  peu  moins 
prompt  ;  les  graines  projetées  étaient  d'un  jaune  brunâtre  très 
pâle; 

2°  Un  autre  fruit,  presque  mûr,  fut  percé  à  son  sommet,  avec 
un  petit  tube  de  cuivre,  d'une  ouverture  cylindrique  qui,  par  sa 
profondeur  et  son  diamètre  transversal,  reproduisait  sensible- 
ment l'étroit  orifice  qui  se  produit  à  la  base  du  fruit  par  le  déta- 
chement habituel  du  pédoncule  :  instantanément  les  graines 
brunes  avec  le  liquide  des  loges  jaillirent  par  cette  ouverture, 
comme  si  ces  graines  étaient  déjà  sous  pression,  n'attendant 
seulement  qu'un  passage  leur  fût  fait  pour  s'échapper  brusque- 
ment. De  même  aussi  que  dans  le  premier  cas,  le  pédoncule  ne  se 
détacha  pas.  Une  semblable  opération  fut  effectuée  sur  un  fruit 
moins  avancé  :  le  phénomène  fut  à  peu  de  chose  près  identique, 
mais  la  projection  des  graines  fut  moins  rapide.  Ces  graines,  du 
reste,  étaient  à  peine  colorées  en  jaune  brunâtre  très  pâle.  Enfin 
j'opérai  de  même  sur  un  fruit  plus  jeune  encore  :  les  graines 
blanches  ne  sortirent  qu'une  à  une  et  lentement  ;  la  pression 
était  très  faible  ; 

3°  Je  répétai  ces  expériences  en  pratiquant  une  pareille  per- 
foration cylindrique  sur  les  parois  latérales  d'autres  fruits  à 
divers  degrés  de  développement  :  j'obtins  à  très  peu  de  chose 
près  les  mêmes  résultats. 

Il  m'a  semblé  dès  lors  que  la  pression  interne  augmentait  en 
raison  directe  du  développement  du  fruit  et  de  l'approche  de  la 


3i6  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

maturité  des  graines.  D'un  autre  côté,  les  graines  étant  projetées 
avec  le  liquide  contenu  dans  les  loges  du  fruit,  ces  loges  ne  se 
gonflent-elles  pas  de  plus  en  plus  par  une  absorption  conti- 
nuelle de  liquide  jusqu'à  la  maturité?  Voici  les  expériences  que 
je  fis  à  ce  sujet  : 

1°  Deux  fruits,  l'un  presque  mûr,  l'autre  moins  avancé, 
furent  placées  avec  leur  pédoncule  dans  deux  flacons  vides  :  le 
premier  se  trouva  renfermé  dans  l'un  de  ces  flacons  qui  fut  seu- 
lement recouvert  d'un  disque  de  verre,  l'autre  dans  un  flacon 
hermétiquement  bouché.  Or  la  déhiscence  ne  s'en  effectua  pas 
moins;  je  la  constatai  sur  le  premier  trois  jours  après  l'opé- 
ration, et  sur  le  second  trois  jours  plus  tard; 

2"  Huit  fruits  furent  cueillis  avec  leur  pédoncule,  et  choisis 
autant  que  possible  comme  arrivés  au  même  degré  de  dévelop- 
pement :  les  pédoncules  de  quatre  de  ces  fruits  furent  enfoncés 
dans  le  sable  maintenu  fort  humide  d'un  pot  à  fleurs,  les  pédon- 
cules des  quatre  autres  fruits  le  furent  de  même  dans  du  sable 
presque  sec,  contenu  dans  un  pot  semblable.  Les  deux  pots 
furent  placés  dans  une  serre  froide  dont  la  température  varia 
pendant  la  durée  de  l'expérience  de  io°  la  nuit  jusqu'à  30"  le 
jour.  Il  y  eut  dans  les  deux  cas,  déhiscence  normale  des  fruits  ; 
je  la  constatai  sur  les  quatre  premiers  au  bout  de  4,  5  et  6  jours 
et  sur  les  seconds  après  6,  7,  9  et  10  jours.  Le  peu  d'eau  absorbé 
par  les  pédoncules  n'avait  donc  servi  qu'à  conserver  le  fruit 
jusqu'à  sa  maturité. 

Quant  aux  fruits  renfermés  dans  les  flacons,  si  l'espace  clos 
dans  lequel  ils  se  trouvaient  confinés  leur  avait  permis  de  perdre 
peu  de  leur  liquide  interne,  en  revanche,  ils  n'en  avaient  pas 
absorbé. 

Cela  ne  conduit-il  pas  à  supposer  que  le  fruit  possède  en 
lui-même  le  liquide  suffisant  pour  effectuer  sa  déhiscence,  et 
qu'il  ne  s'en  gonfle  pas  extraordinairement  pour  la  produire  à 
sa  maturité? 

Après  ces  diverses  expériences,  j'en  étais  arrivé  à  ce  point 
d'avoir  constaté  les  effets  de  la  pression  qui  s^exerce  dans  l'inté- 
rieur du  fruit  de  \ Ecballium  Elaierûtm  sans  en  pénétrer  les 
causes.  Or,  en  coupant  longitudinalement  des  fruits  tombés  sur 
le  sol  après  leur  déhiscence,  et  cela  pour  m'assurer  que  toutes 
les  graines  en  étaient  bien  sorties,  je  fus  surpris  d'en  voir  les 


E.  RozE.  —  Le  fruit  de  /'Ecballium  Elaterium  Rich.  317 

deux  moitiés  manifester  un  léger  retrait,  peu  accusé,  mais  tou- 
tefois visible,  dans  le  sens  d'une  action  centrifuge.  Il  en  résul- 
tait que  la  partie  centrale,  occupée  par  des  loges  vides  des 
graines  et  encore  gonflées  de  liquide,  paraissait  se  relever  alors 
que  les  parois  latérales  du  fruit  semblaient  s'abaisser.  Ma  sur- 
prise augmenta  lorsque  je  coupais  de  même  des  fruits  non 
encore  mûrs  et  que  je  vis  le  phénomène  contraire  se  produire, 
c'est-à-dire  chacune  des  deux  moitiés  d'un  fruit  coupé  longitu- 
dinalement,  par  l'effet  d'une  action  centripète,  se  refermer  assez 
rapidement  pour  que  la  surface  de  la  coupe  diminuât  de  près 
de  moitié  dans  sa  largeur.  Je  dois  dire  ici  que  toutes  les  graines 
étaient  brusquement  sorties  au  moment  de  l'opération  et  que  le 
retrait  fort  net  des  parois  devait  être  produit  par  cette  brusque 
disparition.  Du  reste,  chacune  de  ces  deux  moitiés  du  fruit 
coupées  de  même  longitudinalement  se  courbèrent  aussitôt  en 
arc  de  cercle,  dénotant  ainsi  que  s'il  y  avait  rétraction  latérale 
dans  le  premier  cas,  dans  le  second  il  y  avait  également  ré- 
traction des  extrémités.  Mais  si  la  résistance  des  parois  est  si 
sensible  à  la  pression  des  graines  non  encore  mûres,  pourquoi 
l'est-elle  si  peu  après  la  maturité  du  fruit?  J'en  inférai  que  l'in- 
térieur de  ce  fruit  devait  jusqu'à  sa  maturité  être  soumis  à  deux 
pressions  en  sens  contraire,  d'un  côté  par  les  parois,  dans  le 
sens  d'une  action  longitudinalement  et  transversalement  centri- 
pète, sorte  de  contraction  continue,  plutôt  que  subite  comme  le 
croyait  M.  Duchartre,  et  d'un  autre  côté  par  les  graines  qui  en 
grossissant  dans  un  espace  restreint  (i),  inextensible,  devaient 
exercer  sur  ces  mêmes  parois  une  action  centrifuge  de  plus  en 
plus  forte.  Or  cette  double  pression  se  fait  surtout  sentir  dans 
la  partie  centrale  où  se  trouvent  les  loges  gonflées  de  liquide. 
Il  arrive  un  moment  où  le  fruit,  cessant  de  concourir  à  la 
nutrition  des  graines,  qui  sont  arrivées  à  maturité,  éprouve  des 
modifications  dans  la  chlorophylle  de  son  épiderme  qui  jaunit 

I.  Les  fruits,  en  effet,  dix  à  quinze  jours  avant  leur  maturité,  m'ont  paru  avoir 
atteint  leur  dimension  défmitive,  sans  dénoter  d'accroissement  sensible  jusqu'à 
leur  déhiscence.  Quant  à  cette  expression  dont  je  me  sers,  d'espace  restreint, 
difficile  à  mesurer  par  rapport  au  fruit,  je  m'en  suis  fait  une  représentation  plus 
facile  à  évaluer  en  essayant  à  jçrand  peine  de  comprimer  dans  un  petit  tube  de 
verre,  long  de  o  m.  045  sur  o  m.  008  de  diamètre  (dimensions  approximatives  de 
la  cavité  interne  du  fruit  privé  de  ses  loges  centrales),  les  53  graines  que  conte- 
nait le  très  gros  fruit,  long  de  o  m.  05  avec  un  diamètre  de  o  m.  o:;,  dont  il  a  été 
question  plus  haut. 


3i8  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

et  pâlit  sensiblement  ;  de  son  côté,  le  pédoncule  se  détache  en 
partie  du  fruit,  dans  l'étroite  zone  interne  que  nous  avons 
observée  :  il  ne  lui  reste  adhérent  qu'au  pourtour  de  la  base, 
obstacle  bien  faible  pour  résister  à  la  forte  pression  qui  de  l'in- 
térieur s'exerce  sur  lui.  On  conçoit  alors  que  le  moindre  ébran- 
lement suffit  pour  que  le  pédoncule  se  détache,  surtout  si  le 
fruit  est  tout  prêt  à  effectuer  de  lui-même  sa  déhiscence.  Puis, 
le  phénomène  est  peut-être  plus  complexe  :  la  chaleur  de  l'air, 
l'action  solaire  ne  restent  pas  sans  effet,  car  les  déhiscences 
naturelles  sont  beaucoup  plus  fréquentes  dans  l'après-midi  que 
le  matin  ou  le  soir. 

Il  reste  à  expliquer  la  sortie  du  liquide  avec  les  graines.  Je 
présume  que  les  graines  doivent  rester  sous  pression  dans  leurs 
loges  qu'elles  ont  déchirées  en  augmentant  de  volume  ;  qu'elles 
baignent  dans  le  liquide  de  ces  loges,  et  qu'à  l'instant  de  leur 
projection  hors  du  fruit,  elles  entraînent  ce  liquide  avec  elles. 
Ces  graines  sont  mucilagineuses  et  assez  volumineuses  pour  ne 
pas  franchir  aisément  le  très  étroit  orifice  basilaire  du  fruit  :  les 
particules  de  liquide,  qui  séparent  les  graines  les  unes  des 
autres,  les  suivent  donc  dans  leur  projection.  Si  l'on  pose  un 
flacon  au-dessus  d'un  fruit  déhiscent,  on  recueille  avec  les 
graines  à  peine  deux  ou  trois  gouttes  de  ce  liquide  qui  s'est 
condensé  au  fond  du  flacon.  Mais  si  l'on  place  à  0^30  ou  même 
o"*50  au-dessus  d'un  fruit  dont  on  provoque  la  déhiscence,  une 
grande  plaque  de  verre,  on  entend  aussitôt  le  vif  cinglement  des 
graines  sur  la  vitre  qui  se  trouve  alors  criblée  d'une  multitude 
de  petites  gouttelettes  du  liquide  qui  les  accompagne.  Du  reste, 
les  loges  conservent  encore  après  la  déhiscence  une  partie  de 
leur  liquide  :  ce  qui  se  voit  très  bien  lorsqu'on  coupe  un  fruit 
déhiscent,  plus  simplement  encore  lorsqu'on  le  pose  sur  une 
table.  Il  sort  d'abord  une  première  goutte  par  l'orifice  basilaire, 
parfois  même  une  seconde  peu  après. 

Tels  sont  les  faits  qui  me  semblent  pouvoir  concourir  à 
donner  une  explication  d'un  phénomène  de  déhiscence  fort 
singulier,  qui  permet  à  V Ecballûini  Elateriuin  de  disséminer 
ses  graines  et  de  les  lancer  à  plus  d'un  mètre  de  distance,  faculté 
que  cette  Cucurbitacée  ne  posséderait  pas  au  même  titre  si  cette 
déhiscence  s'effectuait  au  regard  du  sol  par  le  sommet  du  fruit, 
au  lieu  de  se  faire  par  sa  base  dans  l'air  ambiant. 


E.-G.  Camus  et  Jkanpert.  —  Une  œuvre  peu  connue  d'HippoIyte  Rodin.     319 

UNE  ŒUVRE  PEU  CONNUE  D'HIPPOLYTE  RODIN 

(Suite) 

Par  MM.  E  -G.  CAMUS  et  JEANPERT. 


Alismacées  (5  esp.).  • —  Sagittaria  (i  esp.).  —  Alisma  (3  esp.). 
A.  raminciiloides  L.  :  Goincourt  ;  Pré-Martinet,  près  de  Beauvais  ;  ma- 
rais de  Belloy  ;  Bailleul-sur-Tliérain;  vallée  de  Bray  ;  marais  de  Sacy- 
le-  Grand.  —  Damasonium  (i  esp.).  D.  stellatitm  à  Goincourt. 

BuTOMÉES  (i  esp.).  —  Butomus  (i  esp.). 

CoLCHicAcÉEs  (i  esp.).  —  Colchicum  (i  esp.). 

LiLiACÉEs  (18  esp.).  —  Tulipa  (i  esp.).  —  Phalangium  (2  esp.). 
Ph.  Liliago  Schreb.  :  Senlis.  —  Sciila  (2  esp.).  ^.  autunijtalis  L.  : 
Thiers.  5*.  bifolia  L.  :  Goincourt;  bois  de  Prouleroy  ;  Boulaine.  — 
Endymion  (i  esp.).  —  Muscari  (2  esp.).  Ne  parle  pas  du  M.  neglec- 
tum.  —  Ornithogalum  (2  esp.).  O .  umbellatnm  b.  ajigusHfoHitm  (Bo- 
reau) , caractérisé  par  des  feuilles  étroites  dressées  et  des  bractées  courtes  : 
Fontaine-Saint-Lucien.  O.  pyrenaicum  L.,  local,  nouv.  :  Montmille  ; 
bois  de  Roubilly  près  de  Songeons  ;  Lannois-Cuillère  ;  bois  de  Cau- 
mont  ;  Mareuil-sur-Ourcq  ;  Rouville  ;  bois  de  Villers-sur  Auchy  ;  bois 
de  Ferrières.  —  Gagea  (i  esp.).  —  Allium  (7  esp.).  A.flavum  L.  :  bois 
d'Apremont  près  de  Senlis,  nouveau  pour  le  département.  A.  carina- 
tunt  L.  :  forêts  de  Compiègne  et  de  Chantilly.  A.  sph^rocephalum  : 
Hénou  ville. 

Smilacées  (7  esp.).  —  Asparagus  (i  esp.).  —  Paris  (i  esp.).  — 
Convallaria  (i  esp.).  —  Polygonatum  (2  esp.).  —  Mayanthemum 
(i  esp.).  — Ruscus  (i  esp.). 

D10SCORÉES  (i  esp.).  —  Tamus  (i  esp.). 

Iridées  (3  esp.).  —  Iris  (3  esp.). 

Amaryllidées  (3  esp.).  —  Galanthus  (i  esp.).  —  Narcissus 
(2  esp.). 

Orchidées  (32  esp.).  —  Aceras  (i  esp.).  A.  anthropophora'^.  Br.: 
bois  du  Plissis-de-Roye,  des  Bocages,  de  Gury,  de  Grandru;  Méru. 
—  Loroglossum  (i  esp.).  —  Anacamptis  (i  esp.).  A.  pyramidalis 
Rich.  :  Allonne  ;  Senlis  ;  forêt  de  Laigue  au  Rond-Buisson.  —  Orchis 
(12  esp.).  O.  latifolial^.  avec  les  formes  :  ^.  maculata;  c.  purpitrea  ; 
d,  rosea ;  e.  alba  ;  f.  carnea;  g.  pallida  ;  1.  caille  distachyo.  La  var.  d. 
rosea  est  ainsi  caractérisée  :  fleurs  roses  ;  à  tige  plus  élancée  et  à  feuilles 
plus  étroites.  Fait  la  transition  de  VO.  latifolia  avec  VO,  incarnata. 
Loconville.  Cette  plante  est  probablement  liybride.  —  O.  incarnata 
L.  :  marais  de  Bussy;  vallée  de  Bray;  marais  de  Longueil,  canton 
d'Estrées;  Sénéfontaine  ;  boisa  Béhericourt.  Indique  une  var.  b.  angus- 
Ufolia  Rich.  (O.  Traunsteineri SdiUl.)  et  donne  pour  caractères  :  feuilles 


320  JOURNAL  DE   BOTANIQUE 

très  étroites  ;  épi  pauciflore  ;  bractées  supérieures  plus  courtes  que  les 
fleurs.  C'est  avec  raison  que  Rodin  sépare  VO.  aiigustifolia ;  il  est 
regrettable  qu'il  ait  omis  dans  sa  diagnose  deux  caractères  importants  : 
la  petitesse  des  fleurs  et  la  tige  peu  ou  non  fistuleuse.  —  O.  viaculaia 
L.  —  O.  viascula  L.  —  O.  laxiflora  Lamk.  :  Bois-Brûlet  ;  Auxmarais  ; 
Saint-Martin-le-Nœud  ;  Compiègne  ;  Senlis  ;  Vaux  près  Liancourt; 
Ribécourt  ;  vallée  de  Brèche  ;  cimetière  du  Petit-Cempuis  ;  vallée  de 
Bray,  route  de  Tillaru  ;  environs  de  Pont-de-Berne  et  de  TOrtille  ;  T.on- 
gueil-Sainte-Marie;  Jaux  ;  marais  de  Sacy-le-Grand  ;  marais  de  La- 
bruyère;  La  Haute-Touffe,  près  Ons-en-Bray  ;  Auteuil  ;  Saint-Paul. 
—  O.  palustris]zco^.  :  marais  de  Therdonne,  de  Montreuil-sur-Thérain, 
de  Bailleul,  de  Villers-Saint-Sépulcre  ;  Sacy-le-Grand  ;  Villers-Saint- 
Paul  ;  Choisy-au  Bac.  Rodin  donne  des  diagnoses  excellentes  pour  la 
détermination  des  0.  laxiflora  et  pahistris  ;  il  y  a  lieu  de  croire  que 
ses  indications  sur  la  répartition  de  ces  deux  plantes  sont  exactes.  — 
O.  militaris  L.  —  O.  pur  pur  ea  Huds.  Signale  à  rechercher  VO.  Jac- 
qumiOioàx..,  hybride  des  O.  militaris  çX purpurea.QçXXç.  plante  existe 
clans  la  garenne  de  l'Epinette  près  de  Charably,  au  sud  du  département 
(G.  Camus).  —  O.  usiulata  L.  :  Le  Vivray;  Liancourt-Saint-Pierre 
friche  et  bois  de  la  Montagne  à  Breuil-le-Sec.  —  O.  Simia  Lamk. 
garenne  de  Houssaye  près  de  Beauvais  ;  bois  de  Lamotte  à  Therdonne 
forêt  de  la  Neuville-en-Hez,  vers  Marguerie  ;  parc  d'Halincourt  ;  mont  de 
Hermès,  sur  le  versant  sud  ;  mont  Alta  ;  Mogneville  ;  bois  de  Jan ville  ; 
Champlieu;  Béthisy-Saint-Pierre  ;  Bonneuil  ;  Vaumoise  ;  Vez;  Senlis; 
Saint-Félix  ;  Chantilly  ;  Etang,  petit  bosquet  vers  Lorteil.  —  O.  corio- 
phora  L.  :  marais  de  Belloy  ;  pâtures  de  Sénéfontaine  près  du  bois 
d'Argyle  ;  Rainvillers  ;  Frocourt  ;  Marolle  ;  Antilly  ;  Maignelay  ;  Mor- 
fontaine  ;  Ermenonville  ;  Thiers  ;  la  Neuville-en-Hez  ;  friches  de  Mui- 
raucourt.  —  Ophrys  (4  esp.).  0.  aranifera  Huds.  :  Bongenoult;  parc 
de  Parisifontaine  ;  tourbières  de  Liancourt-Saint-Pierre  ;  bois  des  Bou- 
leaux près  de  Boury  ;  Mouchy-le-Châtel  ;  Senlis  ;  Noyon  ;  Liancourt- 
sous-Clermont  ;  Chantilly.  O.  arachnites  Hoffm.  :  parcs  d'Halincourt 
et  de  Parisifontaine  ;  Senlis  ;  Chantilly  ;  Verderonne  ;  Autrèches  ; 
Amécourt.  —  Herminium  (i  esp.).  H.  AIo7wrchis  R.  Br.  :  Fontaine- 
Saint- Lucien  ;  friches  près  du  bois  de  Noailles  ;  Parues  ;  Halincourt. 

(A  suivre.) 


Le  Gérant  :  Louis  Moeot. 


Paris.  —  J.  Mersch,  inip.,  4'  ",  Av.  de  Cliàtillon. 


8»  ANNÉE.  N"  19.  1"  OCTOBRE  1894. 

JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Directeur:  M.  Louis  MOROT. 


UNE  ŒUVRE  PEU  CONNUE  D'HIPPOLYTE  RODIN 

Par  MM.  E.-G.  CAMUS  et  JEANPERT. 

—  Gymnadenia  (3  esp.).  G.  vir/d?'s  Rich.  :  Rémy,  canton  cl'Estrées  ; 
près  le  bois  d'Argj'Ie  ;  Goincourt  :  Mont  Saint-Marc  ;  collines  de  Jaux  ; 
Pierrefonds  ;  La  Mieauroy.  —  Platanthera  (2  esp.).  —  Limodorum 
(i  esp.).  —  Cephalanthera  (3  esp.).  C.  mbra  Rich.  :  Mont-de-Hermes  ; 
Marissel  ;  foret  de  Malmifait  ;  Candor.  C.  ensifolia  Rich.  :  Bois-Brûlet; 
taillis  de  la  ferme  de  l'Hôtel-Dieu  à  Tillé  ;  Villers-Saint-Lucien  ;  bois 
de  Bertichcres.  —  Epipactis  (2  esp,  et  des  var.).  Rodin  divise  ainsi  ce 
genre  :  E.  palustris  Crantz  ;  E.  latifolia  Ail.  var.  latifolia;  var.  b.  pal- 
lida  ;  var.  microphylla  (fleurs  d'un  pourpre  noir  extérieurement  ;  tige 
grêle,  quelquefois  à  peine  feuillée)  ;  E.  atroriibens  et  s. -var.  Iiitesceus. 

—  Neottia  (i  esp.).  —  Listera  (i  esp.).  —  Spiranthes  (2  esp.).  5". 
œstivalis  Rich.  :  au-dessus  de  Caillouel  ;  Amblainville;  Plailly  ;  Neu- 
ville-Bosc;  Blérancourt,  vS.  autumnalis  Rich.  :  Laris  de  la  Cordouette 
près  de  La  Houssaye  ;  Troissereux  ;  Crécy  ;  Ivry-le-Temple  ;  pâtu- 
rages de  Sénéfontaine  près  le  bois  d'Argyle  ;  bois  de  Belloy  ;  Sénan- 
court  près  d'Auneuil  ;  Allonne  ;  Monceaux  ;  Autheuil-en- Valois  ; 
Liancourt-sousClermont.  —  Malaxis  (Liparis  Lœselii  Sw.).  Cite 
une  station  nouvelle  de  cette  rare  espèce  dans  les  marais  à  Sphagnum 
de  la  Neuville-en-Hez.  Rodin  ne  paraît  pas  avoir  connu  les  riches  ma- 
rais d'Arronville  dont  une  partie  est  située  dans  l'Oise;  le  Liparis  Lœ- 
selii y  est  fort  abondant  et  on  y  trouve  aussi  le  Spiranthes  asstivalis. 
Il  est  possible  cependant  que  cette  localité  soit  citée  sous  le  nom  de 
marais  d'Amblainviile  ;  alors  on  doit  conclure  que  Rodin  n'a  été  que 
sur  les  bords,  puisqu'il  ne  cite  pas  les  plantes  qui  se  trouvent  à  l'inté- 
rieur de  ces  marais  d'ailleurs  dangereux. 

Hydrocharidées  (i  esp.).  —  Hydrocharis  (i  esp.). 

JuNCAGiNÉEEs  (i  esp.).  —  Triglochiii  (i  esp.). 

PoTAMÉEs(i3  esp,).  —  Zanichellia  (  I  csç.).  Z.  palustris  a.  genuina 
(renouvelle  les  indications  de  Graves)  ;  b.  major;  c.  pedicellata ;  d, 
deniata ;  ç..  polycarpa ;  f,  repens ;  fait  suivre  les  noms  de  ces  variétés 


322  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

du  signe  R.,  mais  ne  donne  pour  elles  aucune  localité.  —  Potamo- 
geton  (i2  esp.).  P.  densus  L.  var.  laxifolius  et  var.  serratus.  —  P. 
fiaians  L,  —  P.  polygonifolius  Pourr.  :  tourbière  de  Goincourt  ;  marais 
de  Neuville-Bosc  ;  marais  du  Fay  et  de  Liancourt-Saint-Pierre.  — 
P.  planiagmeus  Ducr.  :  marais  de  Bresles  et  de  Froidmont.  —  P.  gra- 
mitieus  L.  —  P.  lucens  L.  —  P.  crispus  L.  ;  indique  une  var.  pla- 
tnfolius  à  feuilles  allongées,  planes,  finement  dentées  en  scie,  à  Trois- 
sereux  ;  Villers-sur-Thères  ;  Noyon  ;  Pré-Martinet  près  de  Beauvais  ; 
Bailleul-sur-Thérain.  —  P.  perfoliatus  L.  —  P.  sosteréefolius  Schum. 
—  P.  acictifolius  Lmk.  ;  cette  rare  espèce,  indiquée  par  Cosson  et 
Germain  dans  la  Flore  des  environs  de  Paris  à  Ons-en-Bray,  est 
abondante  aux  mares  de  l'Italienne  et  du  Pont-qui-peuche  près  de 
Beauvais.  —  P.  pusillus  L.  —  P.  pecti?7atus  L. 

Lemnacées  (4  esp.).  —  Lemna  (4  esp.).  L.  polyrrhiza  L.:  Beau- 
vais ;  canal  de  la  Grivette  à  Betz. 

Aroidées  (i  esp.).  —  Arum  (i  esp.) 

Typhacées  (5  esp.).  —  Typha  (2  esp.).  T.  latifolia  var.  média 
\T.  média  DC]  à  Goincourt  et  à  Mello.  —  Sparganium  (3  esp.). 

JoNCÉES  (18  esp.),  —  Juncus  (13  esp.).  J.  supinus  Mœnch  :  La 
Chapelle-aux-Pots  ;  Savignies  ;  Champ  des  Taillis  ;  Cuigny.  — J.  syl- 
vaticiis  Reichb.  var.  micranthus  :  Villers-sur-Thère.  —  J.  pygmœiis 
Thuill.:  La  Chapelle-aux-Pots;  Cuigny-en-Bray  ;  Thiers.  —  J.  biifo- 
niush.  repe7is  S(Amxa..'.  Coulmonche;  La  Chapelle-aux-Pots;  bois  de 
Blacourt.  —  Luzula  (5  esp.).  L.  maxima  DC.  :  forêt  de  Halatte  ;  Brun- 
villiers  ;  bois  de  Damérancourt  ;  bois  du  Plessis-de-Roye,  des  bocages 
de  Gury,  de  Lassigny  ;  mont  des  Trembles. 

Cypéracées  (71  esp.). —  Rhynchospora  (2  esp.).  R.fusca  Rœm. 
et  Schultz  :  Pré  Martinet  ;  marais  de  Belloy,  de  Bresles  ;  Cuigny-en- 
Bray  ;  étangs  de  Comelle.  —  R,  alba^2ip\.  :  friches  de  Saint-Germain-la- 
Poterie  ;  Ons  en-Bray  ;  Cuigny-en-Bray;  Chaumont  ;  Liancourt-Saint- 
Pierre  ;  vallée  de  Salency.  —  Heleocharis  (4  esp.).  H.  uniglumis 
Reichb.:  Voisinlieu  ;  Aux-Marais  ;  Bourneville  ;  Varinfroy  ;  marais  de 
Cinqueux.  —  H.  multicaulis  Sm.  :  Voisinlieu  ;  Villers-Saint-Barthéle- 
my  ;  Cuigny-en-Bray  ;  marais  de  Belloy  ;  marais  de  Sommereux  près 
de  Grandvillers  ;  Diancourt.  —  H.  ovata  R.  Br.  :  Voisinlieu  ;  étangs 
de  Comelle  près  de  Chantilly.  —  Scirpus  (  10  esp.).  .S.  Pollichii  Godron 
ap.  Graves.  —  6".  triqueter  L.  ?  :  marais  d'Amblainville  (ou  d'Arronville?) 
[Graves,  Rodin  (1854)].  —  ^S.  setacetcs  L.  :  Pré  Martinet  près  de  Beau- 
vais ;  Allonne  ;  Savignies  ;  Villers-Saint-Barthélemy  ;  Cuigny-en- 
Bray  ;  bruyères  de  La  Chapelle-aux-Pots  ;  Senlis  ;  marais  de  Morte- 
fontaine  ;  forêt  de  Hez.  —  ^.  Jiuitaiis  L.  :  Cuigny-en-Bray  ;  var.  b. 
stoloni/er  :  Senlis.  —  Cladium  (i  esp.).  —  Eriophorum  (4  esp.). 


E.-G.  Camus  et  Jeanpekt.  —  Une  œuvre  feu  connue  d'Hippolyte  Rodin.    323 

E,  vaginatum  L.,  nouveau  pour  le  département  :  Borest  ;  Genvry  ; 
Monchy-Humières.  —   E.  latifoljum  b.    Vaillantii  Poit.   et  Turp.  : 
Bailleul-sur-Thérain  ;   Therdonne.  —  Cyperus  (3  esp.).  —  Carex 
(48  esp.).    C.    dioica  L.  :    vallée  de  l'Oise  à  Rivecourt  ;   Longueil- 
Sainte-AIarie  ;  Russy  ;  vallée  d'Autonne  à  Glaignes,  Vez,  Feigneux, 
Vauciennes.  —  C. pulicaris  L.:  Bornel,  près  deMéru.  —  C.  paradoxa 
Wild.  :  Neufchelles  ;  Lassigny,  aux  Aulnes  d'Ecossy.  —  C.  teretiuscula 
Good.  :  Aux-Marais  ;  Goincourt  ;  Le  Becquet  ;  tourbière  de  Liancourt- 
Saint-Pierre  ;  Saint-Germer  ;  Antilly  ;  Saint- Aubin-en-Bray.  —  C.  elon- 
gâta  L.  :  Beauvais  ;  Noyon.  —  C.  canescens  L.  :  La  Haute-Touffe  ;  Le 
Becquet  ;  Saint-Germer.  —  C.  mofitana  L.  :  La  Chapelle-aux-Pots, 
3  échantillons  (1857).  —  C.  digitata  L.  :  forêt  de  Laigue.  —  C.  depaic- 
perata  Good.:  bois  de  l'Italienne;  forêt  de  Hez  vers  Litz  et  la  Neu- 
ville ;   Thury -en -Valois  ;   forêt  de  Laigue,  près  du  rû  du  moulin  de 
Saint-Léger;  forêt  d'Ourscamps.  —  Graves,  Cat.  p.  142,  signale  seu- 
lement le  C.  Hornschicchiajia  Hopp.  AC.  dans  les  tourbières.  Rodin 
signale  dans  ce  groupe  :  1°  C.  Hornschuchia)ia  Hopp.  en  renouvelant 
les  indications  de  Graves  ;  2  "  C.fulva  Good.  (X  C.  xanthocarpa  Degl.; 
Ç.  flavo-Hornschuchiana  A.  Braun)  puis  une  var.  b.  xanthocarpa.  Les 
stations  du  C.  fidva  sont  :   marais  de  Sacy-le-Grand  ;  Mortefontaine  ; 
Corapiègne  ;  Saint-Germer,  mêlé  avec  l'espèce  précédente  ;  marais  de 
Verderonne  et  de  Saint-Martin  ;  Longueil-Sainte-Marie  ;  Mareuil-sur- 
Ourcq  ;  Bourneville  ;  Rouville.  La  variété  xantJiocarpa  Rodin  est  carac- 
térisée par  des  bractées  dépassant  la  tige  et  des  fruits  jaunâtres.  Notre 
confrère  ajoute  :  R.,  mêmes  stations.  —  N'est-ce  pas  une  forme  stérile 
du  précédent  ?  Cette  remarque  s'applique  probablement  au  C.  fulva  et 
à  la  variété  xanthocarpa.  Rodin  ayant  reconnu  la  synonymie  des  noms 
C.fulva  et  C.  xanthocarpa  a  eu  tort,  à  notre  avis,  de  créer  une  var. 
xajithocarpa  du  C.  fulva.  On  pourrait  supposer  encore  que  notre  con- 
frère n'admet  cette  synonymie  que  pour  la  variété  b  ;  mais  que  devien- 
drait alors  son   C.  fulva  qu'il  sépare  du   C.  Hornschuchiana  ?  Une 
consultation  de  l'herbier  de  l'auteur  donnerait  peut-être  des  éclaircis- 
sements à  ce  sujet. 

Des  transpositions  de  texte  (croyons-nous)  ont  fait  suivre  les  familles 
dans  l'ordre  ci-après:  114^  fam,,  Characées  ;  ii5''fam.,  Marsiléacées ; 
116"  fam.,  Fougères  ;  117^  fam.,  Lycopodiacées  ;  iiS*"  fam.,  Equiséta- 
cées  ;  119°  fam..  Graminées.  L'ordre  inverse  était  indiqué;  c'est  donc 
le  résultat  d'un  lapsus  et  nous  suivrons  la  classification  normale. 

Graminées  (109  esp.).  —  Zea  (i  esp.  cuit,).  —  Leersia  (i  esp.). 
L.  oryzoides  Sw.  :  Bracheux.  —  Anthcxanthum  (i  esp.).  A.  odora- 


324  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

tum  b.  panicîtlatmii  Reich.  :  bois  de  Houssaye  ;  forêt  du  Parc  ;  Saint- 
Lucien  ;  c,  pilosKin,  à  glumes  et  gaines  velues  :  bois  d'En-Haut  près 
de  Troissereux.  —  Phalaris  (i  esp.).  — Echinochloa  (i  esp.).  — 
Digitaria  (2  esp.  et  1  var.).  —  Setaria  (3  esp).  —  Andropogon 
(i  esp.).  —  Crypsis  (i  esp,).  —  Alopecurus  (6  esp.).  —  Phleum 
(4  esp.).  Ph.  asperum  L.  :  Bracheux  ;  Nivillers.  Ph.  arevarium  L.  : 
Senlis,  à  la  montagne  Saint-Christophe  ;  butte  Saint-Jean,  près  de 
Beauvais.  —  Chamagrostis  (i  esp.).  —  Agrostis  (2  esp.).  —  Apera 
(2  esp.).  A.  interrupta  P.  B.  :  Rozoy-en-Multien  ;  Bourneville;  Queue- 
d'Ham  ;  Marquelines  ;  Yvors  ;  Bargny  ;  Marolles-sur-Ourcq;  forêt  de 
Halatte.  —  Calamagrostis  (2  esp.).  C.  lanceolata  Roth  :  forêt  de 
Hez.  —  Milium  (i  esp.).  —  Cynodon  (i  esp.).  —  Sesleria  (i  esp.). 
—  Corynephorus  (i  esp.). —  Aira  (2  esp.).  A.  caryophyllea  b.  vnd- 
ticulinis  Dum.  et  c.  divaricata.  —  Deschampsia  (3  esp.).  D.  discolor 
Roem.  et  Sch.  :  bois  de  Méru.  D.  flexuosa  b.  monia?za  :  forêt  du  Parc  ; 
bois  de  Warluis;  Allonne;  montagne  de  Liancourt.  Var.  c.  pateiis  Bor.: 
pays  de  Bray.  —  Holcus  (2  esp.).  —  Arrhenatherum  (i  esp.).  — 
Danthonia  (i  esp.).  —  Gaudinia  (i  esp.)  —  Avena  (9  esp.  dont  6 
cultivées).  A.  loiigifolia  Thore  :  bruyères  de  Saint-Germaiu-la-Po- 
terie  (1S59).  —  Trisetum  (i  esp.).  —  Kœleria  (i  esp.,  3  var.).  Var. 
b.  gracilis ;  c.  glabra;  d.  major.  —  Phragmites  (i  esp.).  —  Cyno- 
surus  (i  esp.).  —  Melica  (2  esp.).  M.  nutans  L.  :  forêt  de  Halatte, 
près  de  Fleurines.  —  Molinia  (i  esp.).  —  Catabrosa  (i  esp.).  —  Gly- 
ceria  (2  esp.).  —  Briza  (2  esp.).  B.  minora,.  (?),  plante  nouvelle  pour 
la  flore  parisienne.  AC.  (?):  Méru;  bois  de  Houssaye  ;  Ermenonville; 
Mortcfontaine;  LaNeuville-en-Hez.  — Poa(7  esp.).  /'.yi?r//7z'.yHost(?), 
plante  intermédiaire  entre  P.  nemoralis  et  P.  trivialis  Rod.  :  Marissel, 
près  de  Beauvais  ;  Trie-le-Château  ;  Monchy-Humières.  —  Dactylis 
(i  esp.).  —  Bromus  (7  esp.).  —  Festuca  (9  esp.).  F.  loliacea  Huds.: 
Saint-Nicolas,  près  de  Senlis;  Nanteuil  ;  Crépy  ;  Thury-en- Valois. ^ — ■ 
Brachypodium  (2  esp.).  —  Lolium  (4  esp.).  —  Hordeum  (6  esp. 
dont  3  cultivées).  H.  curopcvitm  Ail.  :  Longueil  ;  Mortcfontaine.  — 
Secale  (i  esp.  cuit.).  —  Triticum  (7  esp.).  —  .^gilops  (i  esp.  na- 
tural.). 

Equisétacées  (6  esp.).  —  Equisetum  (6  esp.). 

Lycopodiacées  (4  esp.).  —  Lycopodium  (4  esp.). 

Fougères  (15  esp.).  —  Ceterach  (i  esp.).  C.  ofJicinariimV^iWà.: 
vieux  murs  de  la  Préfecture  à  Beauvais  ;  Trie-le-Château  ;  Pont-Sainte- 
Maxcnce  ;  église  de  Saint-Sulpice,  canton  de  Noailles  ;  le  Coudray- 
Saint-Germer;  les  Beaux-Monts,  dans  la  forêt  de  Compiègne;  Auneuil; 
murs  à  Augy.  ~  Polypodium  (2  esp.).  —  Pteris  (i  esp.).  —  Blech- 
num  (i  esp.).  —  Scolopendrium  (i  esp.).  —  Asplenium  (5  esp.). 


J.  Camus.  —  Noms  des planies  du  livre  d'heures  d'Anne  de  Bretagne.     325 

A.  Filix-fœmina  Bernh.,  3  formes  -.h.  A.  molle  Roth  ;  A.  Leseblii 
Mérat;  A.  irijîdum  Roth.  —  Cystopteris  (  i  esp.).  C.fragilis  Bernh.: 
Le  Becquet  ;  murs  intérieurs  du  château  de  Pouilly  ;  haies  à  Dreslin- 
court.  —  Nephrodium  (4  esp.).  —  Aspidium  (i  esp.).  A.  aculealuin 
b.  angulare  Willd.  :  bois  de  Fontaine,  entre  la  ferme  de  Chenevière  et 
le  moulin  Gaillard  ;  forêt  de  Hcz.  —  Osmunda  (i  esp.).  O.  regalis'L.'. 
Savignies  ;  bois  d'Avelon  ;  Orsimont  ;  Auchy-Ferrières.  —  Botry- 
chium  (  I  esp.).  B.  Lunaria  S\v.  :  coteaux  secs  deBrûlet  et  de  Villers- 
Saint-Lucien,  près  de  Beauvais  ;  Verberie  ;  friches  du  Mont  de  Hermès. 
Ophioglossum  (i  esp.). 

Marsiléacées  (i  esp.).  —  Marsilea  (i  esp.). 

Characées  (S  esp.).  —  Chara  (3  esp.).  —  Nitella  (5  esp.).  N.  mu- 
cronata  Coss.  et  Gerra.  :  tourbières  de  Rue-Saint-Pierre. 


LES  NOMS   DES   PLANTES 

DU  LIVRE  D'HEURES  D'ANNE  DE  BRETAGNE 

Par  M.  Jules  CAMUS 

Nous  possédons  encore  un  assez  grand  nombre  d'anciens 
manuscrits  sur  velin,  ornés  de  peintures  représentant  des  végé- 
taux, mais  la  perle  du  genre  est  sans  contredit  le  célèbre  Livre 
d' Heures  de  la  reine  Anne  de  Bretagne,  exécuté  dans  les  pre- 
mières années  du  XVI'^  siècle,  et  conservé  actuellement  à  la  Biblio- 
thèque nationale  de  Paris  (Ms.  lat.  p^']4). 

Ce  n'est  pas  ici  le  lieu  de  donner  une  description  complète 
de  cet  admirable  livre,  surtout  après  ce  qui  en  a  été  dit  par 
Leroux  de  Lincy  dans  le  second  volume  de  sa  «  Vie  d'Anne  de 
Bretagne  »,  ainsi  que  par  M.  L.  Delisle  dans  le  tome  III  du 
«  Cabinet  des  manuscrits  ».  Aussi  nous  limiterons-nous  à  parler 
des  seules  miniatures  décorant  les  marges,  miniatures  qui,  dans 
leur  ensemble,  forment,  comme  on  l'a  dit,  «  un  véritable  herbier 
peint  par  un  artiste  de  talent  »  (i). 

Ces  miniatures,  au  nombre  de  337,  nous  offrent  des  rameaux 
de  plantes  les  plus  diverses,  avec  des  fleurs  ou  des  fruits, 
auxquels  viennent  s'ajouter  des  insectes  de  toutes  sortes  :  pa- 
pillons, chenilles,  libellules,  coléoptères,  etc.  En  général,  on  ne 
trouve,  sur  une  même  page,  (|u'une  seule  plante,  peinte  à  la 
gouache,  sur  fond  d'or,    dans  un  rectangle  de    165X45  mm., 

I.  A.  Molinier,  Les  manuscrits  et  les  miniatures,  p.  370.  Paris,  1892. 


326  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

occupant  la  marge  extérieure  du  texte.  Cependant  en  maint 
endroit  l'enluminure  s'étend  sur  les  marges  voisines,  et  alors 
l'on  a  parfois  deux  rameaux  de  la  même  espèce,  ou  bien  deux 
d'espèces  différentes.  Chaque  plante  est  accompagnée,  au- 
dessus,  d'un  nom  latin,  et  au-dessous,  d'un  nom  français,  écrits 
en  lettres  gothiques;  il  n'y  a  d'exceptions  que  pour  quelques 
cas  dont  il  sera  parlé  plus  loin. 

Leroux  de  Lincy,  et  d'autres  auteurs  après  lui,  ont  attribué 
les  miniatures  de  ce  manuscrit  à  l'enlumineur  Jean  Poyet;  mais 
grâce  à  la  découverte  fortuite,  faite  il  y  a  quelques  années,  d'un 
mandat  de  paiement  donné  à  Blois,  en  1508,  par  la  reine  Anne, 
nous  savons  aujourd'hui  qu'elles  sont  dues  au  peintre  Jean  Bour- 
dichon  (i),  qui  travailla  longtemps  à  cet  ouvrage,  et  reçut  en 
récompense  de  sa  peine  «  la  somme  de  mil  cinquante  livres 
tournois  en  six  cens  escuz  d'or  »  (2). 

Le  grand  mérite  de  cet  artiste,  c'est  d'avoir  renoncé  à  la 
flore  de  convention  imaginée  par  les  enlumineurs  du  moyen  âge, 
pour  s'inspirer  directement  de  la  nature.  Au  lieu  de  s'en  tenir 
aux  roses,  aux  lis,  aux  pavots  et  à  quelques  autres  fleurs  com- 
munes qui  reviennent  si  souvent  dans  les  manuscrits  de  ses  de- 
vanciers, Bourdichon  a  copié  les  plantes  les  plus  variées  qui 
croissaient  autour  de  lui,  dans  les  champs,  les  bois  et  les  jardins 
de  la  Touraine,  réunissant  une  collection  de  plus  de  trois  cents 
espèces,  la  plupart  dessinées  d'après  des  sujets  vivants.  Et  pour 
quelques-unes  d'entre  elles,  telles  que  l'œillet,  la  renoncule, 
l'ancolie,  etc.,  il  ne  s'est  pas  contenté  de  les  peindre  sous  leur 
aspect  ordinaire  à  l'état  spontané,  mais  il  a  voulu  aussi  en  repro- 
duire quelquefois  les  variétés  cultivées,  à  fleurs  doubles,  à  fleurs 
blanches,  etc. 

Néanmoins  si  Jean  Bourdichon  peint  les  végétaux  d'après 

1.  Jean  Bourdichon,  né  en  1457,  a  été  le  premier  peintre  du  roi  depuis  Louis  XI, 
en  1484,  jusqu'à  François  l",  en  1520.  —  Tout  me  porte  à  penser  que  c'est  de  son 
atelier  que  sont  sortis  les  deux  beaux  manuscrits  sur  velin  de  la  Bibliothèque  na- 
tionale de  Turin  (L,  m,  i,  2),  contenant  la  traduction  française  d'Appien  d'Alexan- 
drie {La  guerre  des  Romains),  par  Claude  de  Seyssel.  Les  nombreuses  plantes 
peintes  dans  les  bordures  de  ces  deux  volumes  ont,  tant  par  la  facture  du  dessin 
que  par  la  vivacité  des  couleurs,  une  ressemblance  frappante  avec  celles  des 
Heures  de  la  reine  Anne.  Néanmoins,  il  faut  le  dire,  ces  dernières  ont  été  exécu- 
tées avec  un  plus  grand  soin. 

2.  M.  André  Steyert,  à  qui  l'on  doit  cette  découverte,  a  publié  le  mandement 
en  entier,  et  y  a  ajouté  un  commentaire  fort  intéressant,  dans  les  Nouvelles  ar- 
chives de  l'Art,  2"  série,  t.  II,  pp.  i-ii.  Paris,  1880. 


J.  Camus.  —  Noms  des  plantes  du  livre  d'hetires  d'Anne  de  Bretagne.     327 

nature,  il  le  fait,  non  en  botaniste,  mais  en  artiste  qui  se  préoc- 
cupe beaucoup  moins  de  l'exactitude  de  sa  peinture  que  de 
l'effet  qu'elle  devra  produire.  En  conséquence  il  n'a  aucun  scru- 
pule à  altérer  la  forme  des  feuilles  ou  la  teinte  des  corolles, 
lorsque  son  goût  artistique  le  lui  suggère.  Ainsi  la  prédilection 
qu'il  semble  avoir  pour  l'azur  le  pousse  à  donner  parfois  cette 
couleur  aux  fleurs  de  l'œillet,  du  cresson,  du  perce-neige,  à  la 
coquille  du  colimaçon,  au  corps  et  aux  ailes  de  la  coccinelle,  de 
la  macroglosse,  etc.  Enfin,  ce  qui  est  plus  grave,  il  s'est  laissé 
aller  à  peindre  quelques  plantes  de  pure  fantaisie.  Ces  faits,  on 
le  comprend,  rendent,  dans  certains  cas,  l'identification  fort  ma- 
laisée, voire  même  impossible,  si  bien  que  de  temps  à  autre  il 
arrive  que  l'on  en  est  réduit  à  faire  des  conjectures  très  vagues 
touchant  la  fleur  ou  l'arbuste  cpi  a  pu  donner  origine  à  telle  ou 
telle  miniature  de  l'artiste.  Mais  ce  sont  là  des  exceptions;  la 
grande  majorité  ne  donnent  lieu  à  aucun  doute  pour  la  détermi- 
nation, sinon  de  l'espèce,  au  moins  du  genre  de  la  plante  repré- 
sentée. 

Passant  maintenant  à  l'examen  des  dénominations  jointes 
aux  enluminures,  nous  voyons  de  suite  que  celui  qui  les  a  four- 
nies ne  connaissait  guère  les  plantes  que  par  leurs  noms  français. 
En  effet  les  appellations  données  ici  comme  latines  sont,  pour 
le  plus  grand  nombre,  ou  des  corruptions  de  termes  déjà  em- 
ployés par  les  anciens  {salidonia,  bassameta,  negella,  bjito- 
m'ca,  etc.),  ou  bien  des  barbarismes  (brutex,  cîavelarie,  batïzora. 
catolleri'a^Jïorigerïa,  milasiea,  etc.),  dont  beaucoup  dérivent 
du  français  {bruiieta,  and/va,  forenceola,  blancheola,  mordla, 
imtgttehmi,  boiiqtieta,  etc.).  Quant  aux  noms  français,  ils  corres- 
pondent en  général  assez  bien  à  l'espèce  figurée,  et  plusieurs 
d'entre  eux  offrent  un  certain  intérêt  au  point  de  vue  philolo- 
gique. Nous  y  trouvons  quelques  métathèses  et  diverses  permu- 
tations de  consonnes  qui  devaient  être  alors  fréquentes  dans  les 
parlers  du  Berry  et  de  la  Touraine  ;  tels  sont  prevanche  (per- 
venche), querson  {cv&sson),  forment  [îmm&nx),  guernades  (gre- 
nades), serïres  (cerises),  notirilles  (nousilles,  noisettes), /r^r^j- 
(fraises),  pi'i'meveize  (primevère),  sarrarine  (sarrasine),  gah'ot 
(gariot,  benoite),  melinot  (melilot),  naniilles  (lentilles,  etc.). 
D'autre  part  l'on  rencontre  parmi  ces  dénominations  populaires 
de  nombreux  termes  caractéristiques,  comme  amuinceait,  bar- 


328  JOURNAL  DP:  BOTANIQUE 

bêles,  blancheie,  bruneie,  boiitecormlle,  banque tee,  bous  tonnée, 
colettes,  confee,  escarlette,  feuillagiee,  flainettes,  fleurencelle, 
/relies,  grivolee,  inenuettes,  panserolle,  peterolle,  percillee,  pi- 
ronnee,  remanbrance,  tigolet,  tavelée,  trïble,  et  autres  ana- 
logues que  nous  verrons  ensuite. 

Le  scribe  chargé  de  copier  ces  noms  latins  et  français  l'a  fait 
apparemment  sans  y  rien  comprendre,  car  les  erreurs  se  mul- 
tiplient à  chaque  instant  sous  sa  plume.  La  plupart,  il  est  vrai, 
s'expliquent  par  la  facihté  avec  laquelle  on  devait  confondre 
certaines  lettres  de  l'écriture  gothique.  Il  écrit  par  exemple  : 
primelorum  pour  prunelorum  ;  iminita  ' :  minuta  ;  pascinaca  : 
pastinaca;  stalogie  :  scalogie;  les  lus  .-lestue]  j'ane  liée .'  jan&ttes] 
arolle  .•  arosse  ]  menlal  :  mentas;  boriago  .-borrago;  etc.,  sans 
parler  de  fautes  de  lecture  telles  que  citinum  pour  citronium, 
lancer lata  pour  lanceolata,  etc. 

Au  siècle  dernier,  les  Heures  d'Anne  de  Bretagne  avaient 
déjà  attiré  l'attention  d'un  naturaliste  bien  connu,  Antoine  de 
Jussieu,  chef  de  toute  une  dynastie  de  botanistes.  Ayant  obtenu 
du  jeune  roi  Louis  XV  la  permission  d'emporter  chez  lui  et 
d'étudier  à  son  aise  le  précieux  manuscrit,  ce  savant  en  fit  l'objet 
d'une  communication  lue  à  l'Académie  des  sciences,  le  14  no- 
vembre 1722.  Ce  court  mémoire  intitulé  :  Réflexions  sicr diverses 
dénoininalions  françaises  des  plantes  qtii  sont  dépeintes  dans  un 
manuscrit  du  Cabinet  du  Roi,  n'a  pas  été  inséré  dans  le  Rec2ieil 
de  l'Académie.  Il  a  été  publié  seulement  de  nos  jours  par 
M.  L.  Lalanne,  qui  a  été  assez  heureux  pour  en  retrouver  la 
copie  (i).  A.  de  Jussieu  y  donne  d'abord  une  description  du 
manuscrit,  et  dit  que  les  miniatures  font  connaître  une  vingtaine 
d'espèces  à  ajouter  à  celles  que  connaissaient  les  anciens  et  les 
Arabes,  mais  que  toutes  les  plantes  figurées  sont  des  plus  com- 
munes. 11  fait  ensuite  observer  que  les  noms  latins  ont  été  fournis 
probablement  par  quelque  apothicaire  ignorant;  puis,  consi- 
dérant que  la  langue  française  est  sujette  à  des  changements 
continuels  et  que  les  noms  des  plantes  varient  suivant  les  pro- 
vinces, il  recommande  l'emploi  du  latin  pour  conserveries  déno- 
minations d'une  manière  stable.  En  outre,  il  note  à  propos  des 
noms  français  contenus  dans  ce  manuscrit  «  l'usage  qu'on  peut 

I.  Voy.  Bulletin  historique  du  Comité  des  travaux  historiques,  pp.   227-236. 
Paris,  1886. 


J.  Camus.  —  A'oiiis  des  plaides  du  livre  d'hetires  d'Anne  de  Bretagne.     329 

en  faire  pour  enrichir  un  glossaire  de  notre  langue  ».  Enfin  il 
termine  en  annonçant  qu'il  remet  à  la  «  Compagnie  »  un  cata- 
logue de  ces  plantes  avec  les  noms  qu'elles  portent  dans  ce 
Livre  d'Haires  et  ceux  qu'elles  ont  reçus  depuis. 

Ce  catalog'ue  n'a  pas  été,  comme  le  mémoire  susdit,  transcrit 
sur  les  registres  des  procès -verbaux  de  l'Académie,  mais  nous 
en  possédons  le  brouillon,  provenant  sans  doute  des  papiers 
laissés  par  A.  de  Jussieu  après  sa  mort.  Il  a  été  acquis  dans  ces 
dernières  années  par  la  Bibliothèque  nationale  de  Paris  (Nou- 
velles acquisitions  françaises,  S0S2,  pp.  iS2-iy6).  C'est  un 
cahier  autographe,  négligemment  écrit,  où  se  montrent  diverses 
ratures  et  quelques  additions  au  crayon  rouge.  L'identification 
des  plantes  y  est  faite  au  moyen  de  la  nomenclature  de  Tour- 
nefort,  des  deux  Bauhin,  de  Lobel,  etc.  Mais  l'auteur  a  laissé  un 
assez  grand  nombre  de  plantes  indéterminées,  se  limitant  à  faire 
suivre  leur  ancien  nom  d'un  quid)  En  outre,  nous  devons  dire 
que  sa  transcription  des  dénominations  latines  et  françaises  du 
manuscrit  laisse  beaucoup  à  désirer  quant  à  l'exactitude. 

En  1859,  M.  L.  Curmer  a  publié  avec  un  luxe  extraordinaire 
la  reproduction  en  chomolithographie  du  Livre  d'Heures  d'Anne 
de  Bretagne,  en  y  ajoutant  un  second  volume  qui  contient  la 
traduction  française  des  prières,  et  un  travail  de  M.  J.  Decaisne 
sur  les  plantes  représentées  dans  les  encadrements. 

Cette  magnifique  édition,  tirée  seulement  à  850  exemplaires, 
a  été  exécutée  avec  le  plus  grand  soin.  Certaines  teintes  des 
miniatures  ne  sont  peut-être  pas  rendues  avec  la  précision  vou- 
lue, mais  le  dessin  est  presque  toujours  irréprochable  comme 
copie.  Il  en  est  de  même  des  noms  joints  aux  plantes;  pourtant, 
en  les  comparant  avec  ceux  du  manuscrit,  j'y  ai  relevé  quelques 
fautes  de  lecture,  telles  ç[\xç. persars.,  p.  2,^\  freree,  109;  pasei- 
naca,  136;  trissolimn,  \Af>\pulegui,  170;  oXguernadee,  241,  au 
lieu  de  peisars,  frères,  pascinaca,  triffoliuiu,  pulegiTt,  giier- 
riades. 

Pour  ce  qui  est  du  second  volume,  on  voit  que  l'éditeur  y 
attachait  fort  peu  d'importance,  puisqu'il  nous  dit,  parlant  de  la 
traduction  des  prières  et  du  catalogue  de  M.  Decaisne  :  «  Ces 
deux  additions  sont  combinées  de  telle  sorte  que  M  M.  les  sous- 
cripteurs pourront  les  conserver  ouïes  supprimer  à  leur  gré  (i).  » 
I.  Il  y  a  dans  ce  volume  de  singulières  erreurs  typographiques.  Ainsi,  l'on  y  a 


330  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Il  semblerait  que  M.  Decaisne  ait  pensé  de  même  en  s'occiipant 
du  travail  dont  l'avait  chargé  M.  Curmer,  car  son  «  Catalogue  » 
fourmille  de  fautes  de  tous  genres;  et  l'on  serait  tenté  de  douter 
qu'il  ait  été  composé  par  lui,  d'autant  plus  que  cette  étude  ne 
porte  aucun  nom  d'auteur. D'abord  je  note  qu'à  plus  de  soixante- 
dix  endroits  les  noms  de  plantes  du  manuscrit  ont  été  inexacte- 
ment transcrits.  Le  savant  botaniste  n'avait  sans  doute  jamais  eu 
auparavant  de  texte  en  lettres  gothiques  sous  les  yeux.  Aussi 
lit-il,  36,  Cyinballes  pour  Syniballes ;  253,  Aimnceaii  pour 
Anmmcemi ;  77,  Ai^gena  pour  Nygena  ;  417,  Stacea  pour 
Flacea,  etc.  Le  signe  d'abréviations  pour  la  terminaison  tis 
lui  étant  inconnu,  il  transforme,  76,  Tassus  bai'batus  en 
Tassartmi  barbafiun;  182,  ma\s\ctilus  en  inacttlatiis.  Cette 
manière  de  lire  l'a  conduit  à  une  fausse  identification  dans 
un  cas  assez  curieux.  Lisant,  à  la  page  288,  le  nom  Pïque- 
loiix,  il  interprète  ce  mot  par  Pïed-de-loup  et  en  conclut 
que  la  plante  figurée  est  un  Lycopus,  tandis  que  le  manuscrit 
porte  Rtgîieloux  et  que  la  miniature  représente  une  menthe 
sauvage  presque  semblable  à  celle  qui,  deux  pages  plus 
loin,  est  appelée  Rigmilt,  et  est  analogue  à  une  autre  menthe 
nommée  ailleurs  (170)  Rïgolet.  M.  Decaisne  a  un  faible  pour 
les  étymologies,  et  il  en  propose  quelques-unes  assez  bizarres: 
ainsi  il  tire  (p.  \2^)  jacea  du  verbQ  j'acere,  être  couché  sur  le 
sol;  selon  lui,  le  mot  américain ^^-Z/z/^  (p.  181)  dérive  du  celtique 
comme  betonica,  et  il  en  est  de  même  du  latin  niortts  (p.  276); 
il  explique  que  le  nom  matelas  a  été  donné  au  Typha  angiisti- 
folïa  (p.  259)  «  par  allusion  à  la  nature  souple  et  élastique  de 
ses  épis  »,  ne  sachant  pas  que  matelas  ou  matras,  en  ancien 
français,  était  le  nom  d'une  sorte  de  flèche.  Malheureusement 
cette  recherche  l'empêche  de  reconnaître  à  la  page  70,  la  plante 
peinte  au-dessus  du  nom  français //Vc/.  Voyant  dans  ce  mot  une 
communauté  d'origine  avec  le  verbe  piquer,  il  se  persuade  que 
le  peintre  a  figuré  le  Gemn  2irbamiin,  qui,  d'après  lui,  aurait  été 
ainsi  nommé  à  cause  des  piquants  (!)  de  ses.  fruits.  Or  la  minia- 
ture en  question  représente,  à  n'en  pas  douter,  une  renoncule 
des  prés,  appelée  encore  aujourd'hui  picot  dans  les  patois  du 

mis,  comme  date  de  l'édition,  mdcccxli,  au  lieu  de  1859.  Puis,  en  imprimant  le 
travail  de  M.  Decaisne,  on  en  a  oublié  les  douze  premiers  articles  qui  ont  dû  être 
renvoyés  à  la  fm  de  l'ouvrag-e. 


J.  Camus.  —  Noms  des  plantes  du  livre  d'heures  d'Anne  de  Bretagne.     331 

Centre;  et  nous  savons  o^ç. picot  équivaut  k pied-de-coq.  Parfois 
ses  erreurs  de  détermination  semblent  résulter  de  simples  dis- 
tractions, comme  lorsqu'il  nous  donne,  115,  Orïganumvnlgare ; 
139,  Aiichiisa  iialica ;  260,  Lythritm  sah'caria,  pour  l'identifi- 
cation de  bonnes  fig-ures  de  X  Orïgaimm  majorana ,  du  Lycopsis 
arvensïs  et  de  \ Hyssopus  ofjîcinalis.  Mais,  on  le  voit  d'après  ce 
qui  précède,  M.  Decaisne  a  fait  cette  étude  avec  la  plus  grande 
insouciance;  il  suffirait  d'ailleurs  pour  le  prouver  de  dire  qu'à  la 
page  1 1 2,  il  a  identifié  les  fleurs  du  Centmirea  cyamis  avec  celles 
du  Cratœgus  oxyacantha,  ayant  apparemment  brouillé  ses 
notes  par  suite  de  la  ressemblance  du  mot  Aubefin,  ancien  nom 
du  bluet,  avec  mibepiii,  aubépine.  Toutefois  quelques-unes  de 
ses  erreurs  d'identification  résultent  peut-être  de  certaines 
teintes  peu  exactes  des  reproductions  chromolithographiques  de 
l'édition  Curmer.  Car  M.  Decaisne  ne  s'est  pas  servi  du  manus- 
crit pour  son  travail;  nous  en  avons  la  preuve  à  la  page  341,  où 
il  prend  pour  des  «  prunes  de  mirabelles  »  des  fruits  qui  sont 
figurés  sans  nom  français  dans  l'édition,  mais  qui,  dans  l'original 
des  «  Heures  »,  portent  le  nom  à'abrïcotz,  encore  lisible,  quoi- 
qu'en  partie  effacée. 

C'est  sans  doute  par  inadvertance  que  M.  Lalanne  (loc. 
cit.,  p.  236)  a  dit,  en  parlant  des  déterminations  données  par  Jus- 
sieu  et  par  Decaisne  :  «  Autant  que  j'ai  pu  m'en  assurer,  les 
identifications  des  noms  sont  les  mêmes  chez  les  deux  auteurs.  » 
En  effet,  sans  parler  des  différences  d'espèces  pour  une  même 
figure,  ni  des  cas  où  l'un  des  deux  botanistes  considère  la  plante 
représentée  comme  imaginaire  ou  indéterminable,  tandis  que 
l'autre  croit  la  reconnaître,  il  y  a  plus  de  quarante  miniatures 
pour  chacune  desquelles  Jussieu  et  Decaisne  ont  indiqué  des 
genres  tout  à  fait  différents  et  souvent  très  éloignés. 

Or  ce  sont  ces  diverses  considérations  qui  m'ont  engagé  à 
reprendre,  à  la  Bibliothèque  nationale,  l'étude  des  plantes  peintes 
dans  le  fameux  Livre  d'Anne  de  Bretagne.  Grâce  à  la  bienveil- 
lante recommandation  de  M.  L.  Delisle,  j'ai  pu  obtenir  d'avoir  à 
la  fois  sous  les  yeux  (  ce  qui  n'est  pas  facile)  le  manuscrit  original 
des  Heures,  le  catalogue  inédit  de  Jussieu,  celui  de  Decaisne,  la 
reproduction  chromolithographique  de  Curmer,  et  la  publication 
de  M.  Lalanne.  Un  travail  de  cette  nature  est  toujours  chose 
délicate,  on  le  conçoit  ;   aussi,    dans  certains  cas  douteux,    ne 


332  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

croyant  pas  devoir  me  fier  seulement  à  mes  propres  vues,  j'ai  eu 
recours  à  l'amitié  de  M.  le  D''  Edm.  Bonnet,  quia  bien  voulu 
revoir  et  rectifier  quelques-unes  de  mes  identifications,  en  me 
fournissant  diverses  indications  dont  j'ai  profité.  Qu'il  me  soit 
permis  de  lui  en  exprimer  ici  ma  sincère  reconnaissance. 

Pour  plus  de  simplicité,  je  présente  le  tableau  des  plantes  en 
suivant  l'ordre  alphabétique  des  anciens  noms  français  écrits 
au-dessous  des  miniatures,  et  je  fais  précéder  chacun  d'eux  d'un 
nombre  qui  est  celui  de  la  pagination  adoptée  dans  l'édition 
Curmer.  Cette  pagination,  qui  était  aussi  celle  de  Jussieu,  com- 
mence au  verso  du  premier  feuillet,  là  où  se  trouve  peint  l'écu 
mi-parti  de  France  et  de  Bretagne. 

TABLEAU 
DES  Plantes  figurées  dans  les  Heures  d'Anne  de  Bretagne 

P.  341.  Ahricotz.  —  Grisolominis.  —  Armeniaca  vulgaris  T. 
Abricots.  —  Les  fruits  ne  sont  pas  de  la  grandeur  naturelle,  et  le  nom 
français  n'a  pas  été  reproduit  dans  l'édition  Curmer;  c'est  ce  qui  fait 
que  Decaisne  a  cru  reconnaître  ici  les  «  Prunes  de  mirabelles  ». 

P.  283  AgTÎpal.  —  Urtica  mortua.  —  Lainiuni  maculatum  L. 
Lamier  tacheté.  —  Les  fleurs  sont  mal  peintes.  Jussieu  a  donné  pour 
l'identification  «  mélisse  sauvage,  MelissaTxz'gx  »,  tandis  que  Decaisne 
a  proposé  les  genres  Stachys  et  Melittis. 

P.  187.  Aigremoyiie.  —  Agrimonia.  —  Les  fleurs  ne  sont 
pas  bien  dessinées;  pourtant  il  est  probable  que  fauteur  a  voulu  repré- 
senter, non  l'aigremoine,  comme  le  pensait  Jussieu,  mais  bien  le  Po- 
tentilla  aj/sen'j/a  L.  Bec  d'oie,  ainsi  que  le  dit  Decaisne. 

P.  229.  Ailletz.  —  Species  sordi.  —  Muscari  comosinn  Mill. 
Ail  à  toupet.  —  Cette  espèce  porte  aujourd'hui  le  nom  à'aillot  en 
Normandie,  d'après  M.  C.  Joret  {FI.  pop.  de  la  Nonn.,  p.  190). 

P.  458.  Alixaiidre.  —  Alixandrie.  —  Peut-être  le  Brassica 
campestns  L.  chou  à  feuilles  rudes.  En  tout  cas  il  ne  s'agit  pas  ici  de 
Y Athamantha  jiiacedo7uca  Spr.,  nommée  aiexatidi'i  dans  le  «  Circa 
instans  >  (i)  et  dans  d'autres  traités  du  moyen  âge. 

P.  204.  Aliiysiie.  —  Absinthium.  —  Arlejnisia  ahsinthimn  L. 
Absinthe  aluine.  —  Ce  dernier  nom  français  vient  de  ahen,  ancienne 
forme  de  aloes  (voy.  «  Circa  instans  »,  n°  18),  l'amertume  de  l'ab- 
sinthe ayant  été  comparée  à  celle  de  VA/oe  vulgaris  Lk. 

I.  Je  renvoie  le  lecteur  au  Mémoire  que  j'ai  publié  dans  le  Recueil  de  l'Acadé- 
mie de  Modène,  en  1886,  sous  le  titre  :  «  L'opéra  salcrnitaiia  Circa  instans  ed  il 
testa  pyimitivo  del  Grant  herbier  en  francoys.  » 


J.  Camus.  —  Noms  des  plantes  du  livre  d'heures  d'Aune  de  Bretagne.     333 

P.  442.  Aiuaroustes.  —  Amarusca.  —  Anthémis  arvetisïs  L. 
Œil-de- vache,  confondue  avec  VA.  cotula  L.,  qui  porte  encore  de  nos 
jours  les  noms  de  maroute  et  amarante. 

P.  124.  Aiicoli[e]s  blanches.— Angelica  alba. —  Aquilegia 
vulgaris  L.  flore  albo.  Ancolie  à  fleurs  blanches. 

P.  85.  Aiicolies  doubles.  — Angelica.  —  Aquilegia  vulgaris 
l^.fl.  ple?io.  Ancolie  à  fleurs  doubles. 

P.  57.  Aiicollies.  —  Angelica.  —  Aquilegia  vulgaris  L. 
Ancolie  commune  (fleurs  violacées). 

P.  24.  Aiidive.  —  Andiva.  —  Lactuca  scariola  L.  Escarole.  — 
Jussieu  donne  «  laitue  sauvage  j>  et  Decaisne  :  Setiecio  jacobœa  L. 

P.  253.  Aiiuiiceau.  —  Species  cardo.  —  ?  —  Jussieu  y  voit  le 
Cirsiuui  a)iglicuni  de  Lobel,  et  Decaisne  une  Ceiitaurea. 

P.  2S9.  Aparitoyre.  —  Papetaria  (1.  Paretaria).  —  Parie- 
taria  offlciiialis  L.  Pariétaire.  —  Ua  initial  de  aparitoyre  résulte  de 
l'agglutination  de  l'article  la  avec  pariioyre. 

P.  169.  Apouslumee.  —  Boraginum  silvestre.  —  Eckium 
vulgare  L.  Vipérine,  herbe  aux  vipères.  —  L'ancien  nom  apoustumee 
vient  de  ce  que  les  tu'oercules  qui  couvrent  la  tige  et  les  feuilles  de  la 
vipérine  ont  été  comparés  à  de  petits  apostèmes. 

P.  459.  Arbueil.  —  Arbustum.  —  Probablement  le  Solidago 
virga  aurea  L.,  la  grande  verge  dorée.  Jussieu  croyait  y  reconnaître 
le  Setiecio  Jacobea. 

P.  247.  Arg'lantier.  —  Bdegar.  —  Rosa  caniîia  L.  Eglantier. 

—  Ici  l'artiste  a  représenté  seulement  les  fruits;  ailleurs  il  a  peint  les 
fleurs  avec  le  nom  de  «  Roses  sauvages  s .  La  forme  arglatitier,  restée 
dans  quelques  patois,  pourrait  bien  être  due  à  une  fausse  lecture  de 
l'ancienne  graphie  aiglantier;  c'est  ainsi  que  par  suite  d'une  erreur  du 
même  genre,  ce  manuscrit  offre  boriago  pour  borrago  (voy.  Bour- 
rocliez). 

P.  280.  L'Arolle.  —  Atriples.  —  Atriplex  hortensis  L.  Ar- 
roche-épinard.  —  Ici  de  nouveau  je  serais  tenté  de  voir  Ads^^  arolle 
une  fausse  leçon  de  arosse,  à  cause  de  la  ressemblance  de  /  et  .y  dans 
certains  types  d'écriture.  Le  patois  normand  a  encore  arousse  pour 
ar roche. 

P.  303.  Artebeuf.  —  Resta  bovis.  —  Ononis  repens  L.  ou 
O.  spinosalu.  Arrête-bœuf, bugrane  (dans  le  Vexin  français,  bougrande). 

—  La  forme  artebeuf  n'est  apparemment  qu'un  lapsus  du  scribe  pour 
arête  beuf. 

P.  47.  Asi)ic.  —  Species  lavandule.  —  Lavandula  spica  L. 
Lavande. 

P.  112.  Aubelîii.  —  Species  batizora.  —  Centaurea  cyanusl^. 


334  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Bleuet.  —  Cfr.  «  Botecornille  >> .  Ce  terme  de  batisora  semblerait 
provenir  de  quelque  dérivé  de  a  baptiser  »,  comme  si  le  capitule  du 
bluet  eût  été  comparé  à  une  sorte  de  goupillon.  Mais  Ruel  (De  iiai. 
siirpium,  p.  594.)  nous  dit  que  cette  plante  a  été  nommée  par  les 
Italiens  Bapiïsecula,  i  quoniam  secantibus  et  metentibus  officiât,  retusa 
in  occursu  eius  falce  :  nam  et  seculam  veteres  falcem  dixerunt  » .  Dale- 
champ  donne  blaptisecula,  junius  dans  son  «  Nomenclator  »  :  bapii- 
socula,  et  le  Dict,  bot.  de  Targioni  Tozzetti  offre  les  formes  italiennes 
battisecola,  battisegola,  battisecula.  D'autres  auteurs  ont  baù'socele, 
batisocere;  enfin  Matthioli  appelle  le  bluet  battisuocere  (un  martinet 
pour  les  belles-mères?). 

P.  179.  Aubeflil  en  croix.  —  Albafeni.  —  Specularia  spé- 
culum Alph.   DC.  Miroir  de  Vénus.  — Jussieu  la  nomme  i  roucette  ». 

P.  80.  Aiibepin.  —  Alba  spina.  —  Cratœgus  oxyacantha  L. 
Aubépine. 

P.  284.  Aulx.  —  Alium  domesticum.  —  AlHum  sativum  L. 
Ail  cultivé. 

P.  192.  Avoyne.  —  Avena.  —  Avenu  sativa  L.  Avoine. 

P.  226.  Ayinart.  —  Amartini.  —  Rhinanthus  major  Ehrh. 
Crête-de-coq. 

P.  297.  Baguenaudes.  —  Species  sene.  —  Colutea  arbo- 
rescens  L.  Baguenaudier,  faux  séné. 

P.  467.  Balsamite.  —  Barsamita.  —  Espèce  de  sauge,  difficile 
à  déterminer.  Probablement  la  Salvia  verbenaca  L. 

P.  254.  Barbane.  —  Matricaria.  —  Labiée  à  fleurs  bleues  mal 
dessinées.  Jussieu  propose  le  genre  Ballota  pour  l'idenfication,  et 
Decaisne  le  Marrubium.  Le  premier  nous  semble  plus  près  de  la 
vérité. 

P.  452.  Barbelée.  —  Bartaarea.  —  Sagittaria  sagHtœfoliaY^. 
Fléchière.  —  ■  L'on  sait  que  l'on  appelait  jadis  barbelée  la  flèche  dont 
la  pointe  était  garnie  de  deux  dents  ;  les  feuilles  auriculées  de  la  sus- 
dite plante  représentent  bien  la  figure  de  cette  arme. 

P.  475.  Barsines.  —  Barsinus.  —  Atropa  belladona  L.  Bel- 
ladone. 

P.  150.  Baselic.  —  Ozimum.  —  Ocimiim  basilicum  L.  Basilic 
commun, 

P.  162.  Basine. — Bassameta.  —  Peut-être  le  il/^;'//^^;  ^c:?/;/i?iV/^j- 
Hast.  —  Jussieu  identifie  la  plante  figurée  avec  le  «  Baume  des  jar- 
dins »  disant  que  c'est  le  Meiitha  hortensis  verticillata,  ocimi  odore 
de  C.  Bauhin.  Je  ne  sais  sur  quoi  s'est  appuyé  Decaisne  pour  trouver 
dans  cette  miniature  le  Balloia  nigra.  —  Le  mot  baume,  forme  mo- 
derne de  basme,  est  resté  dans  quelques  patois  comme  nom  de  diverses 


Variétés.  335 

espèces  de  menthe  (voy.  Joret,  op.  cit..,  pp.  148-150).  L'appellation 
latine  bassameta  est  simplement  une  corruption  de  halsamuni  et  inenta. 

P.  279,  Bassiiietz.  —  Pata  lupina.  —  Caltha  palustris  L. 
Populage,  souci  des  marais.  —  Aujourd'hui  le  terme  de  bassinet  ou 
bacinet  (litt.  petit  bassin)  désigne  diverses  espèces  de  renoncules. 

P.  89.  Bec  (le  sysfog'iie.  —  Herba  Roberti.  —  Géranium 
Robertia7iiim  L.  Herbe  à  Robert.  —  Selon  quelques-uns,  le  nom 
Robert  serait  ici  une  altération  populaire  de  ruher.  Les  tiges  et  les 
feuilles  rougeâtresde  la  plante  rendent  cette  explication  assez  plausible. 

P.  91.  Bec  d'oyseau.  —  Avî  rostrium  (1.  Avium  rostrum). 
Stellaria  holostea  L.  Langue  d'oiseau. 

P.  12.  Becq  de  gTiie.  —  Clavelarie.  —  Erodium  cicutarium 
L'Her.  Cicutaire,  aiguille  de  berger,  et,  d'après  Jussieu  t  Bec  de 
grue  ».  —  Le  nom  latin  du  moyen  âge  clavelarie,  dérivé  de  clavis  ou 
de  clavus,  nous  indique  que  les  carpelles  de  cette  espèce  ont  été  com- 
parés à  des  chevillettes. 

P.  160,  Bertonique.  —  Betonica.  —  Campanula  ^nedium  L. 
Campanule  carillon. 

P.  135.  Blanche  futaille. —  Catoleri.  —  Vibumumla/ita/iaL. 
Mancienne  (la  plante  est  mal  dessinée).  Jussieu  voit  le  «  lilas 
blanc  j)  [Lilac  vulgaris  Lam.).  La  Mancienne  était  appelée  au 
xvf  siècle,  blanche  pute  et  blanche  putain  (Dalechamp).  —  Catoleri 
est  probablement  un  dérivé  de  catus,  comme  Catolleria  (voy.  Pullail). 

P.  203.  Blanche  putain.  —  Fatoleri  (1.  Catoleri  ?).  —  Vibur- 
7ium  opulus  L.  Viorne  obier,  que  Jussieu  appelle  i  Pain  mollet  ». 

P.  262.  Blancliete.  —  Blancheola.  —  Helianthemum  pulvertc- 
lentuin  DC.  Helianthème  à  feuilles  grisâtres. 

P.  26.  Blé  de  Turquie.  —  Bladus  Turquie.  —  Polygomim 
fagopyrum  L.  Sarrasin.  —  Autant  que  je  sache,  nous  avons  ici  la  plus 
ancienne  mention  du  sarrasin  en  France.  Du  reste  cette  plante  avait 
été  introduite  en  Europe  peu  de  temps  avant  la  Renaissance  (voy.  De 
Candolle,  Origine  des  plantes  cultivées,  p.  280).  Dans  la  chronique 
de  J.  Stavelot,  écrite  à  Liège  vers  la  moitié  du  xv''  siècle,  il  est  parlé 
de  i  bleis  persiens  >  qui  probablement  ne  sont  autres  que  nos  blés 
sarrasins.  (A  suivre.) 


VARIETES. 


Parasitisme  (//^  Nectria  cinnabarina  Fr. —  "LeNectria  cinnabarina 
était  autrefois  regardé  comme  un  saprophyte  inoffensif  ne  se  dévelop- 
pant que  sur  le  bois  mort.  Les  observations  et  les  expériences  de 


336  JOURNAL  DR  BOTANIQUE 

M.  Wehmer  (i)  confirment  au  contraire  l'opinion  déjà  émise  par 
M.  Brick,  à  savoir  que  ce  Champignon  est  un  parasite  très  dangereux 
qui  amène  promptement  la  mort  des  branches  dans  Técorce  desquelles 
il  développe  son  mycélium. 

Forme  foliicole  de  /'Ustilago  Tritici.  —  M.  Hennings  (2)  a  observé 
des  pieds  de  Tnticitm  vulgare,  rapportés  de  la  Haute  Egypte  par 
Schweiufurth,  dont  les  feuilles  et  les  gaines  étaient  attaquées  par  le 
charbon  en  même  temps  que  les  épis. 

Puccinia  coronata  Corda  et  P.  coronifera  Klebahn. —  Il  résulte  des 
expériences  de  culture  faites  par  M.  Klebahn  (3)  qu'on  a  confondu  sous 
le  nom  de  Puccinia  coroiiata  deux  espèces  distinctes  :  l'une,  à  laquelle 
il  conserve  l'ancien  nom  de  Corda,  développe  son  écidium  sur  le 
Fraiigula  Aimes  ;  l'autre,  qu'il  nomme  P.  coronifera,  est  en  relation 
avec  le  Rhamnus  cathartica.  La  première  attaque  les  Agrostis  et 
Calamagrostis^  la  seconde  les  Lolium,  Arrhevatherum ,  Festuca  ela- 
tior,  l'une  et  l'autre  les  Holciis.  Les  différences  morphologiques  des 
deux  espèces  sont  d'ailleurs  insignifiantes,  et  elles  ne  sont  guère  carac- 
térisées que  par  l'aspect  macroscopique  des  scres  à  téleutospores. 
Chez  le  P.  coronifera,  en  effet,  ces  sores  sont  plus  larges  que  chez  le 
P.  coronata,  confluenls  en  anneaux  ou  en  losanges;  ils  restent  aussi 
recouverts  par  l'épiderme  plus  longtemps  que  les  sores  ponctiformes 
ou  linéaires  du  P,  coronata. 

\.  C.  Wehmer,  Znni  Parasiiismus  von  Nectria  cinnabarina  Fr.  (Zeitschr.  f. 
Pflanzenkr  ,  i8Q4,p.  74). 

2.  P.  Hennings,  Ustilago  Tritici  {Pers.)  Jens.  forma  foliicola  (Id,,  p.  139). 

3.  H.  Klebahn,  Kiilturversnche  mit  heterôcischen  Uredincen  (Id.,  p.  7). 

CHRONIQJJE. 

Nous  apprenons  la  mort  de  M.  Th.  Morong  à  Boston  et  de  M.  J. 
Jaeggi  à  Zurich. 

M.  H.  MOLISCH  a  été  nommé  professeur  d'anatomie  et  de  physiologie 
végétales  et  directeur  de  Tlustitut  de  physiologie  végétale  à  l'Université 
allemande  de  Prague.  

M.  A.  Fr.  Gode,  de  Melbourne,  se  propose  de  commencer  en  1895  la 
publication  d'exsiccata  sous  le  titre  «  Australian  plants  collections  »,  au 
prix  de  i  L.  st.  la  centurie. 

Le  Gérant  :  Louis  Morot. 


Paris.  —J.  Mersch,  imp.,  4'"',  Av.  de  CliiliUon. 


8"  ANNÉE.  N"  20.  16  OCTOBRE  1894. 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Directeur:  M.  Louis  MOROT. 


PLANTES  NOUVELLES  DE  LA  CHINE  OCCIDENTALE 

(Su  lie.) 
Par  M.  A.  FRANCHET. 

Jurinea  Souliei. 

iyDolouiïœa).  Subacaulis  ;  folia  pilis  brevibus  crispulis  utra- 
que  facie  strig-illosa,  subtus  vix  pallidiora,  petiolata,  petiolo 
1-2  poil,  longo  ;  limbus  3-6  poil,  longus,  e  basi  obtusa  vel  sub- 
truncata  lanceolatus  vel  ovato-lanceolatus,  inciso-lobatus,  lobis 
brevibus,  inaequaliter  denticulatis  ;  capitula  3-6  congesta,  sessilia 
vel  breviter  pedunculata,  ovata,  poUicis  circiter  diametro,  foliis 
illa  multo  superantibus  quasi  involucrata  ;  involucri  phylla  co- 
riacea,  lanceolata,  acuta,  purpureo  marginata,  nunc  ciliolata, 
interiora  rigide  mucronata,  subpungentia  ;  receptaculi  paleas 
acha;nium  subaequantes,  setiformes,  crispatae,  sordidae  ;  pappi 
setae  pluriseriales,  inferne  diutius  alte  coadunatae,  demum  solutae, 
basi  scabrœ,  superne  laxe  et  breviter  barbellatae,  sordide  rufae, 
flosculum  fere  sequantes  ;  corollae  tubi  pars  ampliata  oblongo- 
cylindrica  ;  achaeniuni  glabrum. 

Hab.  —  Su-tchuen  occidental,  sur  les  montagnes  autour  de 
Tongolo  (R.  P.  Soulié). 

Le  y.  macrocephala  Benth.  (Dolomiœa  macrocep/iala  DC.)  diffère 
bien  nettement  par  sa  pubescence  laineuse,  l'absence  de  poils  strigil- 
leux,  par  ses  feuilles  blanches  tomenteuses  en  dessous,  par  les  écailles 
de  l'involucre  plus  minces,  plus  étroites  et  relativement  plus  atténuées, 
toutes  les  intérieures  terminées  en  pointe  très  molle.  Les  feuilles  du 
y.  Soiilieï  ressGxnhXcni  beaucoup  à  celles  de  l'espèce  suivante,  mais  les 
écailles  de  l'involucre  sont  d'une  forme  très  différente. 

Jurinea  edulis. —  Smissîtrea  ediih's  Franch.,  yb/zr//.  de 
Bot.,  II,  337. 

X.  caiilesceiis.  —  Caulis  crassus,  10-25  cent.,  foliosus  ;  folia 


33»  JOURNAL  DR  BOTANIQUE 

profunde  et  grosse  lobata,  membranacea,  omnibus  oblongo-obo- 
vatis,  supremis  pluribus  capitulum  involucrantibus. 

p.  berardî'oidea.  —  Caulis  subnuUus  vel  3-6  cent,  altus  ;  folia 
papyracea,  suborbiculata  vel  latissime  obovata,  obscure  lobata. 
Pappi  setae  rufescentes,  in  utraque  varietate  2-3  seriatae,  basi 
tantum  coadunatae,  parce  barbellatae. 

Le  Saussurea  edîilis  doit  être  rapporté  aux  Jurinea;  la  conforma- 
tion de  raigrette,  formée  de  soies  rousses  brièvement  barbelées  et  dis- 
posées sur  2  ou  3  rangs  l'indique  suffisamment,  surtout  lorsqu'on  a  pu 
faire  l'étude  du  J.  Soidtei,  dont  l'aigrette  formée  de  poils  multisériés 
est  bien  plus  nettement  caractéristique  du  geïixcji/ri'nea. 

Saussurea  thibetica. 

Caulis  subquadripedalis,  pennae  anserinae  crassitie,  teres,  sub- 
glaber,  striatus,  apice  tantum  ramosus,  crebre  foliatus  ;  folia 
15-18  cent,  longa,  anguste  lanceolata,  breviter  sed  distincte 
petiolata,  petiolo  5-7  mill.  longo,  basi  dilatato,  acuminatissima, 
supra  scabriuscula,  subtus  adpresse  incano  tomentosa,  margine 
remote  denticulata,  dentibus  mucronulatis  ;  rami  in  paniculara 
amplam  dispositi  ;  capitula  parva  ad  apicem  ramorum  usque  ad 
10-15  corymbosa,  pedunculo  capitulum  subaequante  ;  involucri 
phylla  subquinque  seriata,  lanuginosa,  exterioribus  ovatis  ni- 
grescentibus,  interioribus  lanceolatis  acutis,  intimis  oblongis, 
obtusis  ;  flosculi  purpurei  ;  antherarum  caudiculae  longe  fim- 
briatœ  ;  achaenium  glabrum  ;  receptaculi  paleae  involucri  dimi- 
dium  sequantes  ;  pappus  biserialîs,  setis  exterioribus  brevibus, 
scabris. 

Hab.  —  Su-tchuen  occidental,  principauté  de  Kiala,  au  bord 
des  ruisseaux  à  O-long-chen  (R.  P.  Soulié). 

Port  du  kS".  amuretisis  Turcz,  mais  les  feuilles  ne  sont  nullement 
décurrentes  et  l'inflorescence  est  beaucoup  plus  florifère  ;  le  ^S*.  salici- 
folia  a  les  feuilles  plus  étroites,  strictement  sessiles,  avec  les  bords 
souvent  décurrents  sur  la  tige  ;  les  pédoncules  sont  grêles  et  allongés 
et  non  pas  plus  courts  que  le  capitule,  ainsi  qu'on  le  voit  dans  le 
kS*.  amureiisis  et  dans  le  ^.  salicifolia. 

Le  5.  conisoides  Hemsley  in  Linn.  Soc.  Journ,,  XXIX,  p.  309,  diffère 
sensiblement  par  ses  pétioles  allongés,  ses  capitules  subsessiles  ;  par 
les  écailles  les  plus  intérieures  de  l'involucre  qui  sont  poilues,  plu- 
meuses  au  sommet. 


A.  Franchet.  —  Plantes  nouvelles  de  la  Chine  occidentale.  339 

Saussurea  eriocephala. 

Caulis  2-3  pedalis,  angulato-sulcatus,  arachnoideus,  e  medio 
ramosissimus,  ramis  fastigiatis  ;  folia  long-e  decurrentia,  alis  levi- 
ter  dentato  sinuatis,  papyracea,  supra  sparse  strigilloso  scabrida, 
subtus  albo-arachnoidea,  lyrata,   lobis    prœsertim   inferioribus 
parvis  ovatis,  utrinsecus  tantum  2  vel  3,  terminali  maximo,  late 
ovato,  grosse  serrato  vel  subsinuato  ;  folia  suprema  ovata  saepius 
intégra  ;  capitula  ovata  15-18  mill.  diam.,  late  et  laxe  racemoso 
paniculata,  i  vel  2  ad  apicem.  ramorum  elongatorum,  bracteis 
stipata  ;  involucri  phylla  dense  piloso-sericea,   subsexseriata, 
coriacea,  striata,  cxterioribus  ovato-lanceolatis,  mucrone  nigro 
rigidulo  terminatîs,  interioribus  oblongis,  obtusis  ;  receptaculi 
paleae  involucri  dimidium  subaequantes  ;   flosculi  purpurei,  an- 
therarum  caudiculis  longe  et  dense  lanatis  ;  achaenium  obconi- 
cum,  glabrum,  transverse  nigro-lineolatura  ;  pappus  biseriatus, 
setis  exterioribus  paucis,  brevibus. 

Hab.  —  Yunnan,  sur  les  pentes  rocailleuses  de  Long"-teou- 
chan,  au-dessus  de  Hee-gni-tang  (R,  P.  Delavay,  n.  4720). 

Voisin  du  6*.  chetckosensis,  mais  plus  robuste  et  plus  rameux  ;  il 
s'en  distingue  surtout  par  ses  feuilles  lyrées,  dont  aucune  n'est  cor- 
diformeà  la  base;  par  ses  capitules  presque  une  fois  plus  gros,  plus 
soyeux  extérieurement;  par  les  écailles  de  l'involucre  qui  sont  ter- 
minées par  un  mucron  spinescent  et  non  par  une  petite  pointe  molle 
herbacée. 

Saussurea  dzeurensis. 

Caulis  subtripedalis,  angulato  striatus,  parce  lanuginosus, 
apice  ramosus  ;  folia  membranacea,  supra  scabrida,  subtus  bre- 
viter  albo  arachnoidea,  exceptis  superioribus,  omnia  runcinata, 
basilaribus  longe  petiolatis,  caulinis  longe  decurrentibus,  ala 
subsinuata  ;  lobi  utrinsecus  3-6,  triangulares,  sinuati,  distantes, 
sensim  decrescentes,  terminali  multo  majore,  5-7  cent,  longo, 
ovato,  grosse  dentato  ;  rami  paniculato-corymbosi  ;  capitula 
7-10  ramulorum  ad  apicem  conferta,  pedunculata,  pedunculo 
capitulum  subaequante,  ovata,  12-14  mill.  longa  ;  involucri  phylla 
subquinque  seriata,  coriacea,  piloso-sericea,  anguste  nig-ro  mar- 
ginata,  striata,  exterioribus  et  intermediis  ovato-lanceolatis, 
acutis,  intimis  oblongis,  obtusis  ;  receptaculi  paleae  involucri 
dimidium  subxquantes  ;  flosculi  subœquantes,  antherarum  eau- 


340  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

diculis  longe  fimbriatis  ;  achaenium  glabrum  ;  pappus  simplex, 
cum  una  seta  exteriori  (i). 

Hab.  —  vSu-tchuen  occidental,  dans  les  éboulis  de  rochers 
de  la  montagne  de  Dzeura  (R.  P.  Soulié). 

C'est  encore  une  espèce  du  groupe  du  6".  chetchosensis,  mais  dont 
les  capitules  sont  une  fois  plus  petites  que  ceux  du  5'.  eriocephala  et 
forment  une  inflorescence  d'un  caractère  un  peu  différent,  beaucoup 
plus  compacte,  avec  les  pédoncules  plus  courts.  Le  6".  chetchoseiisis 
a  les  pédoncules  très  allongés,  l'inflorescence  lâche,  comme  celles  du 
6".  eriocephala ;  ses  feuilles  sont  entières,  les  inférieures  cordiformes 
à  la  base. 

Saussurea  virg-ata. 

Caulis  tripedalis,  gracilis,  angulatus,  scabridus,  simplex  vel 
apice  tantum  breviter  ramulosus,  totus  crebre  foliatus  ;  folia  pa- 
pyracea,  supra  glabra,  subtus  albo-arachnoidea,  omnia  anguste 
lanceolata,  breviter  acuta,  mucronulata,  salteni  apicem  versus 
denticulata  ;  capitula  13-14  mill.  longa,  e  basi  conica  anguste 
obovata,  breviter  pedunculata,  ad  apicem  ramorum  in  corymbum 
densuni  disposita;  inflorescentialatepaniculata  ;  involucri  phylla 
subquinque  seriata,  arachnoidea,  omnia  lanceolata,  prœter  in- 
tima scariosa  erecta,  appendice  herbacée  recurvo  aucta  ;  re- 
ceptaculi  paleae  involucri  dimidium  aequantes  ;  flosculi  purpu- 
rei,  antherarum  caudîculis  longe  fimbriatis;  pappi  setae  bise- 
riatae,  setis  exterioribus  brevibus,  scabris. 

Hab.  —  Yunnam,  dans  les  prairies  humides  au  pied  du  Tsang- 
Chan,  ait.  2800  m.  (Delavay,  n.  3617  et  3201). 

Voisin  du  5'.  vestita  Franch.,  dont  les  feuilles  sont  plus  épaisses, 
les  caulinaires  ovales,  les  inférieures  cordées  à  la  base. 

Saussurea  dimorphaea. 

Caulis  pedalis  vel  paulo  altior,  angulatus,  sulcatus,  simplex, 
inferne  (sub  anthesi)  nudus,  e  medio  dense  foliosus  ;  folia  8-5 
cent,  longa,  supra  scabrida,  subtus  breviter  niveo-tomentosa, 

I.  Dans  plusieurs  espèces  de  Saussurea,  l'aigrette  est  formée  d'arêtes  plu- 
meuses  disposées  sur  un  seul  rang-  et  réunies  en  anneau  à  la  base;  dans  d'autres 
espèces,  on  voit  intercalées  entre  quelques-unes  des  soies  de  l'aigrette  et  en  de- 
hors de  l'anneau  quelques  autres  petites  soies  beaucoup  plus  courtes,  scabres  mais 
non  plumeuses;  enfin,  dans  certaines  espèces  chinoises,  on  constate  qu'en  dehors 
de  l'anneau  il  peut  n'exister  qu'une  seule  petite  soie,  qui  semble  à  elle  seule  re- 
présenter la  rangée  extérieure. 


A.  Franchet.  —  Plantes  nonvelles  de  la  Chine  occidentale,  341 

circum  circa  argule  dentata,  dentibus  brevibus  raucronatis,  e 
basi  nunc  obtusa,  nunc  truncata  late  ovata,  nunc  aperte  cordata 
ovato-triangulata,  omnia  acuminata,  superiora  sensim  minora, 
sessilia,  inferiora  in  petiolum  late  alatum  integrum,  uno  alterove 
lobulo  auctum,  desinentia,  alis  secus  caulem  longe  decurrenti- 
bus  ;  capitula  parva,  8-10  mill.  longa,  ovata,  ad  apicem  ramu- 
lorum  3-5  congesta,  sessilia,  ramulis  in  inflorescentiam  termina- 
lem  depauperatain  dispositis  ;  involucri  phylla  subquinque 
seriata,  laxe  arachnoidea,  exterioribus  late  ovato-triangulatis, 
brevibus,  obtusis,  intimis  oblongis  scariosis,  late  purpureo- 
marginatis  ;  flosculi  purpurei,  antherarum  caudiculis  ciliatis, 
fimbriatis  ;  receptaculi  paleae  involucri  dimidium  aequantes  ; 
achaînia  glabra  ;  pappus  uniseriatus  cum  una  seta  exteriori. 

Hab.  —  Su-tchuen  oriental,  montagnes  de  Tchen-kéou-tin 
(R.  P.  Farges). 

La  tige  porte  des  feuilles  rapprochées  à  partir  du  milieu  ;  au-dessous 
on  n'observe  qu'un  très  petit  nombre  de  cicatrices  foliaires,  les  feuilles 
étant  détachées  au  moment  de  la  floraison.  Celles  qui  persistent  sont 
de  forme  très  variable  :  le  limbe  est  toujours  ovale,  mais  à  base  obtuse, 
tronquée  ou  largement  cordiforme  ;  le  pétiole,  peu  distinct  du  limbe, 
est  bordé  d'une  aile  large  tantôt  entière,  tantôt  pourvue  de  deux  grands 
lobules,  de  sorte  que  les  feuilles  pourraient  aussi  être  décrites  comme 
lyrées. 

Par  l'ensemble  de  ses  caractères,  le  S.  dimorph^a  peut  prendre 
place  à  côté  du  ^.  discolor  DC,  ;  il  en  diffère  d'ailleurs  par  diverses 
particularités  telles  que  ses  pétioles  ailés,  à  ailes  decurrentes  sur  la 
tige,  ses  feuilles  rapprochées  dans  la  moitié  supérieure  de  la  tige,  etc. 

Saussurea  flexuosa. 

Caulis  3-4  pedalis,  gracilis,  glabrescens,  angulatus,  superne 
flexuosus  ramulisque  tenuibus  erectis  auctus  ;  folia  supra  glabra 
vix  scabrida,  subtus  breviter  albo-lanata,  inaequaliter  argute 
dentata,  lanceolata,  acuminata,  omnia  in  petiolum  auguste  ala- 
tum longe  attenuata  ;  infima  non  visa  ;  inflorescentia  paniculam 
elongatam  angustatam  fingens,  ramulis  axillaribus  pauci-capi- 
tulatis  ;  capitula  longe  pedunculata,  parva,  10-12  mill.  longa,  e 
basi  obtusa  ovata  ;  involucri  phylla  arachnoidea,  exterioribus 
ovato-lanceolatis,  mucronatis,  mucrone  nigro  recto  vel  recurvo, 
intimis  oblongis,  obtusis,  scariosis,  apice  glabris  :  flosculi  pur- 
purei ;    antherarum   caudiculae   ciliatae,    fimbriatae  ;    receptaculi 


342  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

paleae  involucri  dimidium  aequantes  ;  achaenium  glabrum  ;  pap- 
pus  uniseriatus,  cum  una  seta  exteriori. 

Var.  pemcillaia.  —  Folia  majora,  inferiora  usque  ad  lo  poil, 
longa,  3  poil,  lata,  limbi  basin  versus  magis  grosse  dentata  ; 
petioli  ala  latissima,  nunc  uno  alterove  lobulo  aucta  ;  involucri 
phylla  intima  apice  pilis  albis  sericeis  penicillata,  exterioribus 
apice  nigro  mucronatis  ;  pappus  biseriatus,  setis  exterioribus 
scabris  brevibus. 

Hab.  —  Su-tchuen  oriental,  montagnes  de  Tchen-Kéou-tin 
(R.  P.  Farges). 

Le  pétiole  des  feuilles  inférieures  atteint  jusqu'à  6  centim.,  et  de- 
meure encore  très  distinct  dans  les  feuilles  supérieures.  Le  5'.  fiexuosa 
ne  peut  être  éloigné  du  .S.  salici folia  et  paraît  être  surtout  voisin  du 
.S.  conïsoides  Hemsl.,  dont  il  a  les  feuilles  longuement  pétiolées  ; 
mais  M.  Hemsley  attribue  au  5".  conizoides  des  capitules  très  briève- 
ment pédoncules,  des  paillettes  réceptaculaires  presqu'aussi  longues 
que  l'aigrette  et  d'autre  part  il  ne  parle  pas  du  mucron  noir  caractéris- 
tique qui  termine  les  bractées  de  l'involucrc.  La  présence  d'un  pinceau 
de  poils  au  sommet  des  bractées  intérieures  n'est  pas  un  caractère 
constant  dans  le  ^.  Jlexuosa. 

Saussurea  stricta. 

Caulis  rigidus,  3-4  pedalis,  superne  stricte  ramosus,  sulcato 
striatus,  inferne  glabrescens,  nudatus  (saltem  sub  anthesi),  su- 
perne foliatus,  praesertim  secus  inflorescentiam  scabridus  ;  folia 
{praeter  suprema  minora  subsessilia)  longiter  petiolata,  petiolo 
latiusculo  8-3  cent,  longo,  in  basin  semi-amplexicaulem  nuUo 
modo  decurrentem  dilatato  ;  limbus  subcoriaceus  8-6  cent,  lon- 
gus  et  basi  latus,  utraque  facie  glabrescens,  inferne  vix  pallidior, 
e  basi  aperte  cordata  late  ovatus,  nunc  obscure  hastatus,  breviter 
acuminatus,  inaequaliter  dentato-serratus,  dentibus  mucronatis  ; 
folia  superiora  ovata,  suprema  lanceolata  ;  rami  secus  caulem 
stricte  erecti,  inflorescentiam  fastigiatam  fingentes  ;  capitula  2 
vel  3  ad  apicem  ramulorum,  conico-cylindrica,  15  mill.  longa, 
5-6  mill.  lata,  pedunculis  5-15  mill.  longi-s  ;  involucri  phylla 
subquinque  seriata,  parce  puberula,  exterioribus  coriaceis  arcte 
adpressis  suborbicularibus  breviter  acuminatis,  acumine  fusco 
nunc  leviter  recurvo,  sensim  in  phylla  intima  oblonga  purpu- 
rascentia  apice  ciliolata  transientibus  ;  receptaculi  paleae  invo- 
lucro  paulo  bireviores;   flosculi   intense  purpurei,   antherarum 


A.  Fkanchet.  —  Plantes  nouvelles  de  la  Chine  occidentale.  343 

caudicLilis  longe  fimbriatis  ;  pappus  biserialis,  setis  exterioribus 
paucis,  scabris,  brevibus  ;  achœnium  g-labrum. 

Hab.  —  Su-tchuen  oriental,  montagnes  de  Han-ky-se,  près 
de  Tchen-kéou,  ait.  2000  m. 

Les  feuilles  ressemblent  beaucoup  à  celles  du  .S.  grandifolia 
Maxim.  ;  mais  dans  ce  dernier,  les  dents  sont  beaucoup  plus  profondes, 
les  capitules  sont  plus  gros,  les  écailles  de  l'involucre  plus  étroites, 
l'intlorescence  formée  de  capitules  moins  nombreux  et  moins  serrés. 

Saussurea  macrota. 

Caulis  30-50  cent.,  simplex  vel  superne  breviter  ramosus, 
striatus,  inferne  glabrescens  nudusque  (saltem  sub  anthesi), 
parte  superiorescabridus,  dense  foliosus  ;  folia  10-15  cent,  longa, 
4-5  cent,  lata,  coriacea,  supra  scabra,  subtus  brevissime  lanugi- 
nosa,  cinerascentia,  oblongo-ovata,  acuminata,  argute  et  inae- 
qualiter  dentato-serrata,  inferne  nunc  subincisa,  stricte  sessilia, 
non  decurrentia  sed  profunde  amplexicaulia  lateque  auriculata  ; 
rami  axillares  folio  multo  breviores,  capituHs  2-3  ad  apicem 
ramulorum,  rarius  solitariis,  e  basi  rotundata  ovatis,  peduncu- 
latis,  10-12  mill.  longis  ;  involucri  phylla  5-6  seriata,  interiori- 
bus  oblongis,  obtusis,  vix  ciliolatis,  exterioribus  brevibus, 
ovatis,  subacutis  ;  receptaculi  paleae  involucro  dimidio  paulo 
breviores  ;  flosculi  purpurei,  antherarum  caudiculis  dense  fim- 
briatis ;  achasnium  glabrum  ;  pappus  uniseriatus,  cum  una  seta 
exteriori. 

Hab.  —  Su-tchuen  oriental,  sur  les  montagnes  de  Tchen- 
keou-tin,  ait.  2500  m.  (R.  P.  Farges). 

Port  du  5.  piptathera  Edgw.,  avec  des  feuilles  plus  coriaces,  plus 
profondément  embrassantes,  grisâtres,  lanugineuses  en  dessous,  à 
dents  plus  profondes  et  plus  aiguës;  la  forme  des  écailles  de  l'invo- 
lucre est  aussi  très  sensiblement  différente;  les  écailles  extérieures 
sont  terminées  par  une  longue  pointe  foliacée  dans  le  6".  piptathera. 

Saussurea  carduiformis. 

Caulis  60  cent.,  angulato-striatus,  praesertim  inferne  papil- 
loso-scaber,  e  basi  foliatus,  superne  ramosus,  ramis  monocepha- 
lis  ;  folia  conferta,  coriacea,  supra  scabra,  subtus  laxe  et  parce 
lanuginosa,  pallide  cinerea,  ambitu  oblongo-ovata,  rigide  acu- 
minata, inferiora  12-15  cent,  longa,  e  basi  amplexicaule  decur- 
rente  (petiolo  haud   distinguendo)   profunde  pectinato-lobata, 


344  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

lobis  approximatis  lanceolatis  sensim  decrescentibus,  unde  lim- 
bus  superne  tantum  profunde  dentatus  ;  folia  superiora  minora 
grosse  et  acute  serrato-dentata  ;  ramuli  (abortu)  monocephali, 
bracteolati,  5-10  cent,  long-i  ;  capitula  late  ovato-campanulata, 
basi  rotundata,  12-15  "^iH-  lata  ;  involucri  phylla  subsexseriata, 
parce  lanuginosa,  coriacea,  e  basi  late  ovata  in  acumen  lanceo- 
latum,  valide  uninervatum  erectum  vel  recurvum  contracta  ;  re- 
ceptaculi  paleaî  involucri  dimidium  superantes  ;  flosculi  purpu- 
rascentes,  antherarum  caudiculis  ciliatis,  fimbriatis  ;  achaenium 
glabrum  ;  pappus  uniseriatus. 

Hab.  —  Su-tchuen  oriental,  dans  les  montagnes  de  Tchen- 
keou-tin,  ait.  2500  m.  (R,  P.  Farges). 

Espèce  d'un  type  tout  particulier;  ses  feuilles  sont  incisées  comme 
celles  du  Lycopus  exaltatusàzx\.s  ses  formes  à  feuilles  élargies,  c'est-à- 
dire  que  le  limbe  est  profondément  roncioé-pectiné  dans  sa  moitié  infé- 
rieure, incisé  vers  le  milieu  et  bordé  de  grosses  dents  triangulaires  vers 
le  sommet. 

Saussurea  Farg-esii. 

Caulis  60  cent,,  parce  strigillosus,  superne  ramosus,  ramis 
monocephalis  ;  folia  coriacea,  ampla  (18-20  cent,  longa,  7-8 
cent,  lata),  subtus  parce  scabrida,  subtus  tenuiter  albo-lanata, 
circumcirca  leviter  crenato-dentata,  late  ovata  breviter  acumi- 
nata,  basi  obscure  subcordata  vel  potius  truncata  aut  obtusa, 
breviter  petiolata,  petiolo  circiter  3  cent.,  late  alato,  ala  undu- 
lata  secus  caulem  decurrente  ;  capitula  ad  apicem  ramulorum 
solitaria,  campanulata,  14-18  mill.  longa  et  fere  lata;  involucri 
phylla  extus  lanuginosa,  coriacea,  fusco  marginata,  exteriora  e 
basi  suborbiculata  vel  late  ovata  in  acumen  foliaceum  erectum 
vel  recurvum  producta,  intimis  oblongis,  obtusis,  sub  apice  pi- 
losis  ;  receptaculi  paleas  involucro  triplo  breviores  ;  flosculi 
purpurascentes,  antherarum  caudiculis  longe  ciliatis,  fimbriatis  ; 
achaenium  glabrum,  pappo  uniseriato. 

Hab.  —  Su-tchuen  oriental,  sur  les  montagnes  de  Tchen- 
keou-tin  (R.  P.  Farges). 

Espèce  bien  caractérisée  par  ses  grandes  feuilles  coriaces,  superfi- 
ciellement crénelées-dentées;  par  les  ailes  du  pétiole  et  de  la  tige  qui 
sont  larges,  épaisses,  ondulées-crispées;  par  son  inflorescence  formée 
d'un  petit  nombre  de  capitules  solitaires  au  sommet  de  rameaux 
allongés,  disposés  en  grappe  lâche. 


J.  Camus.  —  Noms  des  plantes  du  livre  d'heures  d'Anne  de  Bretagne.     345 

Saussurea  saligna. 

Elata,  tota  glabra  ;  caulis  subquadripedalis,  gracilis,  cavus, 
sulcato-striatus,  crebre  foliatus,  e  medio  tantum  fastig-iato-ra- 
mosus  ;  folia  omnia  distincte  petiolata,  petiolo  giMcili  2-3  cent, 
long-o,  anguste  lanceolata,  majora  18-20  cent,  longa,  3-4  cent, 
lata,  basi  leviter  emarginata  vel  rotundata,  longe  acuminata, 
utraque  facie  viridia,  marg-ine  obscure  denticulata,  dentibus  ad 
mucronem  adductis  praetereaque  ciliolata,  caeterum  glaberrima  ; 
folia  superiora  conforniia,  tantum  angustiora  breviterque  petio- 
lata ;  ramuli  foliati,  ramulis  breviores  vel  illa  subaequantes  ;  ca- 
pitula ad  axillas  sparsa,  pedunculata  et  praeterea  ad  apicem  ra- 
mulorum  5-7  congesta,  breviter  pedunculata,  ovato-cylindrica, 
basi  rotundata,  12-15  niill.  longa  ;  squamae  omnes  tenuiter  squar- 
rosae,  pallidae,  exteriores  brevissimaî,  intermediœ  elong-atae, 
lanceolatae,  obtusae,  striolatae,  intimae  apice  pilosulae  ;  receptaculi 
paleas  involucro  paulo  breviores  ;  flosculi  albi,  antherarum 
caudiculis  longe  ciliatis,  fimbriatis  ;  achaenium  glabrum  ;  pappus 
biseriatus,  setis  exterioribus  pluribus,  brevibus,  scabris. 

Hab.  ■ —  Su-tchuen  oriental,  à  Hanké-sé,  près  de  Tchen- 
kéou,  ait.  2000  m.  (R,  P.  Farges,  n.  1139). 

Très  grande  espèce  tout  à  fait  glabre,  à  longues  feuilles  lancéolées, 
arrondies  en  pétiole  grêle.  Les  écailles  de  Tinvolucre  ont  la  consis- 
tance scarieuse  de  celles  du  5,  crassifolia,  a  côté  duquel  le  5".  saligna 
doit  prendre  place.  [A  suivre.) 

LES  NOMS   DES   PLANTES 

DU  LIVRE  D'HEURES  D'ANNE  DE  BRETAGNE 

(Suite) 
Par  M.  Jules  CAMUS 

P.  434.  Blectes.  —  Blecta.  —  Beta  vnlgaris  L.  Bette.  —  Pour 
Jussieu  c'est  la  «  patience  » . 

P.  20.  greiiez  de  Bletes.  —  Gicle.  —  Atriplex  horte/isis  L. 
Arroche. 

P.  256.  Boiillatz.  —  Terebintus.  —  Betula  alba  L.  Bouleau; 
Jussieu  écrit  :  boulot. 

P.  42.  Botecoriiille.  —  Batizora.  —  Ccutaurea  Cyanus  L. 
Bluet.  —  Camille  doit  être  ici  synonyme  de  cornet,  et  le  nom  s'ap- 
plique sans  doute  à  la  forme  des  fleurs  de  la  circonférence  du  capitule. 


346  JOURNAL  UE  BOTANIQUE 

P.  474.  Bouquetée.  —  Bouqueta.  —  Iberis  umbellata  L.  Ibe- 
ride. 

P.  37.  Bourrochez.—  Boriago  (1.  Borrago).  —  Borrago  offi- 
ciiialis  L,  —  Bourrache. 

P.  471.  Boustonee.  —  Species  glilis.  —  Mauvais  dessin  de 
Cyiioglossum  officinale  L.  Langue  de  cliien.  —  La  détermination  Om- 
phalodes  linifolïa  j\lœnch,  donnée  par  Decaisne  est  inadmissible.  — 
Le  nom  de  «  Boustonnée  »  a  été  donné  à  cette  plante  à  cause  de  la 
réunion  des  carpelles  formant  une  sorte  de  bouton. 

P.  200.  Bouteeoriiille.  —  Specie  batizora.  —  Centaurea 
cyajncs  l^.fi.  albo.  Bluet  à  fleurs  blanches. 

P.  444.  Bouys.  —  Boyci.  —  Bi/xus  sempervirens  L.  Buis. 

P.  250.  Bruere  menue  (e).  —  Brutex  munita  (1.  minuta).  — 
Calluna  vulgaris  Salisb.  Petite  bruyère.  —  «  Bruère  »  est  resté  dans 
le  patois  du  Berry. 

P.  441.  menue  Bruere.  —  Brutey.  —  Bruyère  à  balais.  Erica 
scoparia  L. 

P.  246.  perse  Brunete.  —  Species  bruneta.  —  Très  proba- 
blement Veroîiica  spicata  L.  Véronique  à  épis.  Decaisne  y  voyait  le 
V.  serpyllifolia  L.  et  Jussieu  un  Polygalafi.  Coeruleo. 

P.  209.  Brunetee.  —  Bruneta.  —  Circœa  hUetiana  L.  Herbe 
aux  sorcières. 

P.  286.  Bruyère.  —  Alius  bipharium.  —  Erica  cinerea  L. 
Bruyère  cendrée. 

P.  180.  Bugleuse.  —  Buglossa.  —  Anchusa  italica  Retz.  Bu- 
glosse,  langue  de  bœuf. 

P.  275.  Burse  pasteur.  —  Bursa  pastoris.  —  Capsella  bursa 
pastoris  Mœnch.  Bourse  à  pasteur. 

P.  181.  Butoysne.  —  Butonica.  — ■  Betonica  officinalis  L. 
Bétoine. 

P.  164.  Calabistry.  —  Gallicum  minus.  —  Espèce  de  sauge 
difficile  à  déterminer.  D'après  Jussieu,  l'artiste  aurait  ici  représenté  la 
«  toute  bonne  s  (Salvia  sclarea  L.)  ;  Decaisne  y  voit  la  ^.  pratensis  L. 
Cette  dernière  identification  paraît  la  plus  vraisemblable. 

P.  28.  Camamille.  —  Camamilla.  —  Mairicaria  chamontilla  L. 
Camomille. 

P.  217.  Caraini»'es.  —  Alkecangi.  —  Fhy salis  alkekengi  L. 
Coqueret.  —  Le  mot  carainges  est  très  probablement  une  erreur  du 
copiste,  au  lieu  de  cacainges.  (Cfr.  l'italien  kekej/gi,  qui  se  trouve  déjà 
dans  Matthioli). 

P.  177.  ChanA^re  fumelle.  —  Canabs.  —  Canabis  saliva  L. 
Chanvre  (grappes  de  fleurs  mâles). 


J.  Camus.  —  Noms  des  plantes  du  livre  d'hetires  d'Amte  de  Byetagne.        347 

P.  182.  Chanvre  mâle.  —  Canabs  ma[s]culus.  —  Cannabis 
saliva  L.  Chanvre  (grappes  de  fleurs  femelles).  —  L'emploi  à  contre- 
sens des  mots  «  chanvre  mâle  et  chanvre  femelle  »,  habituel  chez  les 
anciens  botanistes,  a  été  constaté  encore  de  nos  jours  dans  tout  le 
bassin  du  Rhône  par  M.  le  D""  Saint-Lager  {^Recherches  historiques  sur 
les  mots  «  plantes  mâles  et  plantes  femelles  »,  p.  19.  Paris,  1884). 

P.  152.  Chardoiiiietz.  —  Virga  pastoris.  —  Dipsacus  sylves- 
tris  Mill.  Cardère  sauvage.  —  C'est  à  tort  que  Jussieu  dit  «  chardon  à 
foulon  ». 

P.  174.  Chardons  ras.  —  Specie  carde.  —  Cirsium  eriopho- 
rum  Scop.  Chardon  des  ânes. 

P.  155.  Chardons.  —  Species  cardo.  —  Deux  carduées  indé- 
terminables. 

P.  172.  Chardons  jausnes.  —  Species  cardo.  —  Kentrophyl- 
lum  lanatum  DC.  Chardon  béni  jaune. 

P.  252.  Chardons  verg'ez.  —  Species  cardô.  —  Figure  défec- 
tueuse du  Silybum  Marianum  Gaert.  Chardon  Marie,  ou  comme  le  dit 
Jussieu,  4  chardon  Nostre-Dame  ».  Pour  Decaisne,  ce  serait  VOnopor- 
don  acanthium. 

P.  249.  Chastaîgnes.  —  Castanearum.  —  Castanea  vulgaris 
Lam.  Châtaignes. 

P.  324.  Chatons.  —  Flos  silicis.  —  Salix  caprœa  L.  Chatons 
femelles  de  saule.  (Cfr.  «  mitons  de  saille  ».) 

P.  207.  Chansses  trapes.  —  Specie  spina.  —  Eryngium 
campestre  L.  Panicaut,  chardon  Roland. 

P.  261.  Chesnarde.  —  Alius  quinque  digiti  m*'.  —  Pulsatilla 
vulgaris  Mill.  Anémone  pulsatille. 

P.  176.  dn  Chesne.  —  Glandus.  —  Ouercus  sessiliflcra  Sm. 
Glands  de  rouvre. 

P.  157.  Chevrefueil.  —  Caprifolium.  —  Lonicera  etrusca 
Santi.  Chèvrefeuille  d'Etrurie. 

P.  46.  Clochettes.  —  Simtaalaria.  —  Agraphis  nula?is  Link. 
Jacinthe  des  bois. 

P.  119.  de  la  Cocqneree.  —  Species  scolatri.  Solanum  ma- 
male.  —  Solanum  dulcamara  L.  Morelle  douce-amère. 

P.  321.  franc  Coings.  —  Citrinum  (1.  citonium).  —  Cydonia 
vulgaris  Pers.  Fruits  du  coignassier. 

P.  293.  Colependre.  —  Scolopandria.  —  Scolopendrium  offi- 
cinale Sm.  Scolopendre,  langue-de-cerf. 

P.  114.  Colettes.  —  Species  behen.  —  Lychnis  sylvestris  DC. 
Lychnide  des  bois. 

P.  405.  Comonst.  —  Species  caprifoli.  —  Plante  difficile  à 


348  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

déterminer;  mais  l'identification  «  troesne  »  [Ligusfrum  vnlgare'L.) 
que  donne  Jussieu  satisfait  plus  que  celle  de  Decaisne,  Lonicera  nigi^a  L. 
Peut-être  faut-il  lire  cor9ioust  (?)  au  lieu  de  comoust. 

P.  409.  Concombres.  —  Cucumer.  —  Cncumis  sativus  L. 
Concombres. 

P.  205.  Coiifee  fiimelle.  —  Consolida  minor.  —  Symphyium 
officinale  \j.  fiore  albo.  Consoude  à  fleurs  blanches. 

P.  213.  CoiiFee  maie.  —  Species  consolida.  —  Symphyium 
officinale  L.  fi .  j-oseo.  Consoude  à  fleurs  roses. 

P.  41.  *»Taiit.  Consode.  —  Consolida  maior.  —  Leucajithe- 
mum  vulgare  Lam.  Grande  marguerite. 

P-  137-  petite  Consode.  —  Consolida  média.  —  Achillea 
plaruiicah.  —  Achillée  sternutatoire. 

P.  98.  Coqueloiirdes. —  Species  negella.—  Lycknis  dioica  DC. 
Floquet.  (Cfr.  «  Janettes  ».) 

P.  83.  Coquîi.  —  Species  prima  veri.  —  Priniula  offici- 
nalis^Q^,  Primevère,  coucou. 

P.  450.  Corîande.  —  Coriandrium.  —  Coriandrum  sali- 
viiin  L.  Coriandre. 

P.  357.  Cormier.  —  Sorbe.  —  Sorbus  domesHca  L.  Sorbier, 
cormier  (fruits). 

P.  449.  Cornilles.  —  Cornus.  —  Cornus  mas  L.  Fleurs  de 
cornouiller. 

P.  132.  Cornuettes. —  Satyrion.  —  Orchis  laxifioral.^m.  (?) 
Orchis  à  fleurs  lâches,  variété  à  fleurs  roses. 

P.  29S.  Coudeloii.  —  Cauda  lupi.  —  La  graminée,  représentée 
ici,  est  certainement  un  Phleum  ou  un  Alopecurus^  marsette  ou  vul- 
pine,  mais  il  est  impossible  de  Tidentifier  d'une  manière  plus  précise. 
—  Coudelou  est  pour  coue  de  loup  ;  la  forme  coue  (queue)  existe  encore 
dans  le  patois  du  Berry. 

P.  268.  Croisée.  —  Cruciata.  —  Galium  cruciatum  Scop. 
Croisette. 

P.  146.  Damoyselles.  —  Simbaleria.  —  Digitalispurpurea  L. 
Gant  de  Notre-Dame. 

P.  195.  Dens  de  lion.  —  Dentés  leonis.  —  Taraxacum  offi- 
ci?2ale  Vill.  Pissenlit. 

P.  1S8.  Ei>ui*i*'e. —  Catapucia.  —  Euphorbia  lalkyrisL,.  Epurge, 
petite  catapuce. 

P.  468.  Esearlete.  --  Centum  grana.  —  Ombellifère  indéter- 
minable. Jussieu  propose  VAjielhui/i  horfense  de  C.  Bauhin  ;  Decaisne, 
le  genre  Caucalis. 


J.  Camus.  —  Noms  des  plantes  du  livre  d'heures  d'Anne  de  Bretagne.      349 
P.  266.  Escariole.  —  Scariola.  —  Cichorium  intybus  L.  Chi- 


corée sauvaoe. 

*3> 


P.  292.  Eschallotes.  —  Stalogie  (1.  scalogie).  —  Allium  asca- 
lonicum  L.  Echalote. 

P.  78.  Esclaire.  —  Salidonia.  —  Chelidonium  majus  L.  Chéli- 
cloine,  grande  éclaire. 

P-  3 15-  grande  Esclere.  —  Menuta.  —  Giaucium  luicnimSco^. 
Glaucienne  jaune.  Jussieu  l'appelle  «  Pavot  cornu  ». 

P.  220.  Espiiie  iioyre.  —  Primelorum  (1.  Prunelarum).  — 
Prunus  spiiiosa  L.  Prunellier  (fleurs).  —  L'ancien  nom  de  s  nerprun  » 
que  donne  Jussieu  s'est  conservé,  il  est  vrai,  dans  quelques  localités 
pour  désigner  le  prunellier  et  aussi  le  troène  (voy.  Joret,  o.  c,  59,  129), 
mais  en  général  on  ne  l'applique  plus  guère  qu'au  Rhaninus  cathar- 
ticus  L. 

P.  389.  Faverolles.  —  Faberole.  —  Phaseolus  vulgaris  L. 
Haricots.  —  La  figure  de  cette  espèce  dans  un  manuscrit  de  1508  est 
intéressante  au  point  de  vue  historique,  car,  selon  Alph.  de  Candolle 
(Orig.  des  pi.  cuil.,  p.  275)  :  <r  on  n'est  pas  complètement  sûr  que  le 
Phaseolus  vulgaris  fût  connu  en  Europe  avant  la  découverte  de  l'Amé- 
rique.  » 

P.  208.  FeuUag'iee.'—  Florigeria.  —  Melampyrum  arvense  L. 
Queue-de-renard,  rougeole. 

P.  81.  Feuves.  —  Faba.  —  Paâa  vulgaris  Mch.  Fleurs  et 
gousses  de  fèves. 

P.  52.  Flambe.  —  Yris.  —  Iris germanica  L.  Iris  violet. 

P.  66.  Flaiiiettes.  —  Jacea  nigra.  —  Lychnis  Jlos-cuculi  L. 
Fleur  de  coucou.  —  Flameitc  est  le  diminutif  de y7^/«/7«(?  conservé  dans 
orijiamine ;  c'est-à-dire  que  les  pétales  de  la  jolie  fleurette  ont  été,  par 
une  heureuse  comparaison,  regardés  comme  de  petits  étendards  roses. 

P.  242.  Fleur  de  Marioii.  —  Camixpitheos.  —  Veronica 
teucrium  L.  Véronique  teucriette. 

P.  255.  Fleiireiicelle.—  Florenceola.  —  Campanulacée  indé- 
terminable. Decaisne  propose  le  Phyleuina  orbiculai-e. 

P.  51.  Fleur  negee.  —  (Le  nom  latin  manque  dans  le  manus- 
crit.) —  Enluminure  fantaisiste  formée  de  fleurs  bleues  d'oeillet  simple 
sur  des  tiges  de  coquelicot. 

P.  448.  Fogere  bastarde.  —  Osmundum.  —  Polystichum 
Jîlix-mas  Roth.  Fougère  mâle. 

P.  191.  Forment.  —  Triticum.  —  Triticum  vulgare  Vill.  Fro- 
ment, blé  ordinaire. 

P.  151.  Foug'ère.  —  Félix.  —  Pteris  aquilina  L.  Grande  fou- 


gère. 


350  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

P.  s^^.  Foysiiez.  —  Fagus.  —  Fagus  sylvatica  L.  Faînes,  fruits 
du  hêtre. 

P.  41.  Fraildjoyses.  —  Fraxibasia.  —  Rubus  idâsus  L.  Fram- 
boises. 

P.  417.  des  Freïles.  —  Flacea.  —  Bidens  tripartita  L.  Chanvre 
d'eau.  —  Flacea  pourrait  bien  être  pour  Jîlacea,  mot  qui  aurait  été 
formé  sur  le  français  Jîlace  (filasse). 

P.  447.  du  Frelloii  (i).  —  Brusci.  —  Ruscus  aculeatus  L. 
Fragon,  houx-frelon  (fruits).  —  La  plante  a  été  nommée j^(?/(?;?,  à  cause 
des  rameaux  à  pointes  qui  piquent  comme  l'insecte  de  même  nom. 
Quant  au  nom  vcioAç.xxs.&  fragon^  c'est  tout  simplement  le  \2i\\ïvfragum, 
fraise,  écrit  selon  l'ancienne  prononciation  qui  a  donné  on'ganon,  ba- 
silicoii^ phelandrion,  etc.,  dans  les  anciens  textes. 

P.  109.  Frères.  —  Fragula.  —  Fragaria  vesca  L.  Fraises. 

P.  309.  Funieterre.  —  Fumus  terre.  —  Fumaria  officinalis  L. 
Fumeterre  officinale. 

P.  215.  Galiot.  —  Galiofilata.  —  Geum  ju-bamim  L.  Benoîte 
commune,  appelée  aussi  jadis  gariojîlée  et  galiofilée.  Cette  plante  est 
du  reste  nommée  galliot  ou  galiot  dans  la  plupart  des  traités  de  bota- 
nique du  XVI®  siècle. 

P.  167.  Gaiic  blanc.  —  Species  urtica  alba.  —  Lamium 
album  L.  Lamier  blanc,  ortie  blanche.  —  La  iorme  ganc,  au  lieu  de 
ga7if,  est  due  certainement  ici,  comme  ailleurs,  à  la  confusion  du  c  et 
du  i  dans  l'écriture  gothique. 

P.  58.  Gant  nostre  Dame.  —  Species  urtica  mortua.  —  La- 
mium purpiireum  L.  Lamier  pourpre. 

P.  212.  Gareneelle.  —  Spergula.  —  Galiumverum  L.  Caille- 
lait  jaune.  —  Le  nom  de  Gareneelle  a  été  donné  à  cette  plante  à  cause 
de  sa  ressemblance  avec  la  garance. 

P.  216.  Garest.  — Burgena.  —  Evonymus  européeusl^.  Fusain, 
bonnet  de  prêtre  (fruits).  —  Cette  espèce  s'appelle  aujourd'hui  galais, 
dans  la  Champagne. 

P.  16.  Garoffle.  —  Specie  cardo.  —  Cynara  scolymus  L.  Arti- 
chaut. ~  Garoffle  est  une  erreur  du  copiste  pour  carciofle,  d'où  est 
venu  car  chou flier  (voy.  Littré,  Dicl.). 

P.  310.  Gaude.  —  Gauda.  —  Reseda  luteola  L.  Gaude,  herbe  à 
jaunir. 

P.  110.  Genestz. —  Genesta.  —  Saràthamnus  scoparius  K. 
Genêt  à  balais. 

I.  Ce  mot,  de  même  que  deux  ou  trois  autres  {Senexon,  Neole).,  est  écrit  en 
bleu,  et  semblerait  avoir  été  ajouté  par  une  autre  main  que  celle  du  scribe  ordi- 
naire. 


J.  Camus.  —  Noms  des  plantes  du  livre  d'heures  d'Anne  de  Bretagne.      351 

P.  211.  Geiieterolle.  —  Species  geneste.  —  Genista  Hnc- 
toria  L,  Genestrolle. 

P.  263.  Geiiiesvre.  —  Juniperus.  —  [imiperus  commimis  L, 
Genévrier, 

P.  51.  Glais  (Feaii.  —  Accrus.  —  Iris pseudacorus  L.  Flambe 
d'eau,  iris  jaune. 

P.  16S.  Gloustroiis.  —  Bardana.  —  Lappa  major  DC.  Bar- 
dane,  glouteron. 

P.  108.  Goudestz.  —  Corrigiola.  —  Convolvulus  sepium  L. 
Grand  liseron. 

P.  462.  Grâce  gelliiie.  —  Gallina. —  Il  est  probable  que  l'artiste 
a  voulu  représenter  ici  le  Xajithium  strumarïum  L.  (Lampourde,  gra- 
pilles),  comme  le  croyait  Jussieu.  Decaisne  pencherait  pour  un  Cke fia- 
podium,  mais  cette  opinion  ne  nous  paraît  guère  fondée. 

P.  472.  Gratereau.  —  Verrolium.  —  Galium  tricorne  Wilh. 
La  couleur  violacée  donnée  aux  fleurs  de  ce  g-aillet  est  fantaisiste, 

p.  329.  Grouselliers.  —  Rhamnus.  —  Ribes  uva-crispa  L. 
Groseilles  à  maquereaux. 

P.  14.  Groiisse  testes.  —  Cephagrossum.  —  Scabiosa  ar- 
vensis  L.  Scabieuse  des  champs.  —  Pour  Jussieu,  la  figure  représente 
V Aster  atticus  cserul.  vulg.  de  G.  Bauhin. 

P.  102.  Gripaiiiiie.  —  Catula.  —  Leonurus  Cardiaca  L.  Agri- 
paume.  —  Le  nom  \2i\xx\.  catula,  petite  chatte,  a  été  donné  à  cette  fleur 
sans  doute  à  cause  de  la  villosité  de  sa  corolle. 

P.  236.  Griv^olee.  —  Species  satyrion.  —  Orchis  fusca  Jacq. 
Variété  de  l'Orchis  pourpre.  —  L'espèce  est  dite  grivolée  (ancienne 
forme  àe  grivelée),  parce  que  son  labelle  est  moucheté  comme  le  plu- 
mage des  grives. 

P.  241.  Giieriiades.  —  Mala  grenata.  —  Punica  granatum  L. 
Fruits  du  grenadier,  grenades. 

P.  III.  Guiroflee.  —  Species  tunici.  —  Dianthus  caryo- 
phyllus  L.  Œillet  giroflée  (fleurs  simples). 

P.  165.  Guiroflee  jausiie.  —  Species  keyri.  —  Cheiranthus 
cheiri  L.  Giroflée  des  murailles. 

P.  244,  Guis  de  cliesne.  —  Vistus  (1.  viscus)  quercinus.  — 

Viscum  album  L,  Gui. 

P.  463,  Guyiuauves.  —  Bismalve.  —  Althœa  officinalis  L. 
Guimauve. 

P.  453.  Gyon.  —  Species  blete.  —  Apparemment  le  Chenopo- 
dium  album  L.,  anserine  blanche  ;  mais  la  figure  est  médiocre  et  dou- 
teuse. Les  dénominations  de   «  blete  *  et  blitum  album^  dont  se  sert 


352  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Jussieu,    se    rapportent   certainement   à  la   même   ansérine.  Quant  à 
Decaisne,  il  voit  ici  un  Amaj'aniiis. 

P.  194.  Hache.  —  Apium.  —  Levisticum  officinale  K.  Livèche. 

{A  suivre.) 


CHRONIQ.UE. 


La  Botanique  vient  de  faire  une  perte  considérable  dans  la  personne 
de  M.  le  Professeur  N.  Pring-sheira,  décédé  à  Berlin,  le  6  octobre,  à  Page 
de  71  ans. 

Nous  empruntons  aux  Comptes  rendus  des  séances  de  l'Académie  des 
sciences,  Phommag-e  rendu  à  la  mémoire  de  ce  savant  par  M.  le  D'"Bornet. 

«  M.  Pring-sheim  est  l'auteur  de  deux  découvertes  qui  font  époque  dans 
rhistoire  de  la  sexualité  chez  les  êtres  vivants.  Lorsqu'il  vit  s'opérer  sous 
ses  yeux  le  mélange  d'un  anthérozoïde  et  d'un  oogone  ^Œdogonium,  il 
assistait  à  un  spectacle  qui  n'avait  jamais  été  contemplé,  et  constatait,  le 
premier,  le  mécanisme  de  la  formation  de  l'œuf.  Les  observations  confir- 
matives  se  sont  multipliées,  les  progrès  de  la  technique  microscopique  ont 
permis  de  pénétrer  plus  avant  dans  les  détails  de  l'union,  mais  la  première 
observation  complète  et  précise  a  été  faite  par  un  botaniste  et  sur  une 
Algue;  qu'il  soit  permis  à  un  botaniste  algologue  de  le  rappeler. 

«  Ce  sont  encore  des  Algues  qui  fournirent  à  M.  Pringsheim  l'occasion 
de  sa  seconde  découverte.  Il  vit,  en  étudiant  certaines  Volvocinées,que  chez 
elles  l'œuf  résulte  de  l'union  de  deux  zoospores  parfaitement  semblables  et 
que,  par  conséquent,  la  différenciation  extérieure  des  gamètes,  si  marquée 
dans  un  grand  nombre  de  cas,  n'est  pas  une  condition  essentielle  de  la 
sexualité,  comme  on  était  porté  à  le  croire. 

«  Les  Saprolégniées,  Champignons  confervoïdes  qui  se  rapprochent 
des  Algues  par  leurs  organes  reproducteurs,  ont  de  bonne  heure  attiré 
l'attention  de  M.  Pringsheim.  Dans  une  série  de  Mémoires,  il  a  fait  con- 
naître  les  relations  curieuses  et  variées  de  l'oogone  et  de  l'anthéridie. 

«  Depuis  1869,  date  à  laquelle  furent  achevées  la  plupart  de  ces  études, 
dont  le  succès  valut  à  l'auteur  le  titre  de  Correspondant  de  l'Institut, 
M.  Pringsheim  a  poursuivi  d'importantes  recherches  sur  la  chlorophylle  et 
la  fonction  chlorophyllienne.  Il  en  a  donné  le  résumé  dans  les  Comptes 
rendus  du  26  janvier  1880. 

«  Enfin  M.  Pringsheim  a  rendu  à  la  Science  un  autre  genre  de  services 
en  fondant  et  dirigeant  pendant  vingt-quatre  années  la  publication  d'un 
Recueil  de  Mémoires  botaniques  qui  compte  parmi  les  plus  estimés,  » 

Le  Gérant  :  Louis  Morot. 


Paris.  —  J.  Mersch,  imp.,  4'''',  Av.  deChàlillon. 


8»  ANNEE.  N"'  21-22.  i-'-iô  NOVEMBRE  1894. 

JOURNAL  DE  BOTAMQUE 


Directeur  :  M.  Louis  MOROT. 


PLANTES  NOUVELLES  DE  LA  CHINE  OCCIDENTALE 

(Suite.) 
Par  M.  A.  FRANCHET. 

Saussurea  sutchuenensis. 

Caulis  subtripedalis,  striatus,  glaber,  apicem  versus  tantum 
breviter  pubescens  et  ramulosus  ;  foliainferiora  non  visa,  caulina 
média  petiolata  (superiora  breviter),  petiolo  poUicari,  g-racili  ; 
limbus  e  basi  abrupte  truncata  deltoideo-ovatus,  acumi- 
natus,  argute  dentatus,  supra  scabridus,  subtus  levis,  pallidus, 
circiter  5-6  cent,  longus  ;  capitula  breviter  vel  brevissime  pedun- 
culata,  5-8  ad  apicem  ramuloruni  congesta,  corymbosa,  e  basi 
obtusa  ovato-cylindrica,  12-14  mill.  longa  ;  involucri  phylla 
subseptemseriata,  extus  tenuiter  lanuginosa,  arachnoidea,  lan- 
ceolata,  acuta,  apice  subfoliaceo  recurva  ;  phylla  intima  elon- 
gata,  obtusa,  superne  ciliolata  ;  receptaculi  paleœ  involucro 
paulo  breviores  ;  flosculi  purpurei,  antherarum  caudiculis  longe 
ciliolatis,  fimbriatis  ;  achaenium  glabrum  ;  pappi  setœ  copiosae, 
biseriatae. 

Hab.  —  Su-tchuen  oriental,  montagnes  de  Tchen-kéou-tin 
(R.  P.  Farges). 

C'est  une  espèce  du  groupe  du  5.  grandifolia^  du  5".  stj'icfa^  etc.  ; 
elle  est  surtout  voisine  du  premier.  Mais  ses  feuilles  sont  plus  faible- 
ment dentées,  ses  capitules  plus  petits,  plus  nombreux  et  plus  serrés  ; 
les  écailles  de  Tinvolucrc  sont  d'une  forme  différente  ;  le  ^.  stricta  a 
les  pétioles  larges,  les  capitules  plus  longuement  pétioles,  les  écailles 
de  l'involucre  ovales,  etc. 

Saussurea  mollis. 

Caulis  superne,  salteni  e  medio,  tenuiter  lanuginosus,  usque 
ad  apicem  foliatus,  breviter  et  parce  ramosus  ;  folia  (inferiora 
non  visa)  caulina  6-9  cent,  longa,  flaccida,  supra  glabra,  subtus 
brevissime  et  dense  niveo-tomentosa,  ovato-lanceolata,  argute 


354  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

denticulata,  acuminata,  basi  obtusa  vel  rotundata,  in  petiolum 
alatum  brevem  (10-5  mill.)  desinentia,  ala  lata  intégra  secus 
caulem  longe  procurrente  ;  capitula  ad  apicem  ramulorum  sessi- 
lia,  6-8  congesta,  parva  (5-7  mill.  longa),  ovata  ;  involucri  phylla 
coriacea,  pallida,  exterioribus  ovatis,  intermediis  lanceolatis, 
omnibus  obtusis,  prsesertim  apice  lanuginosis  ;  paleae  recepta- 
culi  involucro  vix  breviores  ;  flosculi  purpurascentes,  anthera- 
rum  caudiculis  copiose  ciliatis,  fimbriatis  ;  achaenium  glabrum  ; 
pappi  setae  biseriales,  exterioribus  paucis,  scabx-is. 

Hab.  —  Su-tchuen  oriental,  montagnes  de  Tchen-kéou-tin 
(R.  P.  Farges). 

C'est  une  espèce  bien  caractérisée  par  ses  feuilles  ovales  lancéolées, 
très  blanches  en  dessous,  brièvement  pétiolécs,  à  décurrence  large  par- 
courant toute  la  longueur  du  mérithalle;  elles  sont  également  dis- 
posées et  assez  rapprochées  tout  le  long  de  la  tige;  les  capitules  sont 
petits,  laineux,  soyeux,  sessiles,  en  grappe  terminale  corymbiforme, 
très  compacte.  Sa  place  est  dans  le  voisinage  du  ^.  vestita  Franch. 

Saussurea  pachyneura. 

Caules  e  caudice  crasso  plures,  25-30  cent,  alti,  scabridi  et 
parce  araneosi,  paucifoliati,  monocephali  ;  folia  ambitu  auguste 
oblonga,  supra  scabra,  subtus  lanuginosa,  nivea,  runcinata,  pe- 
tiolo  basi  dilatata  semiamplexicaule  ;  lobi  foliorum  triangulares, 
inciso-dentati,  patentes  vel  deflexi  ;  capitulum  foliis  linearibus 
sinuatis  cinctum,  e  basi  obtusa  ovatum,  20-25  mill.  longum, 
diam.  15-18  mill.  ;  involucri  phylla  subsexseriata,  parce  et  bre- 
viter  arachnoidea,  stricte  adpressa,  e  basi  ovata  coriacea  lan- 
ceolata,  acuminata,  nervodorsali  crassissimoinmucronem  nigrum 
excurrenti  ;  paleae  receptaculi  involucro  subquadruplo  breviores  ; 
flosculi  purpurei,  antherarum  caudiculis  longe  lanati  ;  achaenium 
glabrum  ;  pappi  setae  biseriales,  exterioribus  brevibus,  scabridis. 

Hab.  —  Su-tchuen  occidental,  montagnes  de  Tongolo  {R.  P. 
Soulié). 

Port  du  kS".  iaraxacifolia ;  capitules  plusgrqs;  écailles  de  l'invo- 
lucre  plus  nombreuses  et  plus  apprimées,  plus  coriaces,  présentant  sur 
le  dos  une  épaisse  nervure  qui  fait  saillie  et  se  prolonge  au-delà  du 
sommet  en  un  petit  mucron  court  et  un  peu  rigide. 

Saussurea  nobilis. 

Caulis  subpedalis  vel  humilior,  molliter  sericeo-pilosus,  fo- 


A.  Franchet.  —  Plantes  nouvelles  de  la  Chine  occidentale.  355 

liatus,  monocephalus  ;  folia  supra  scabrida,  villosa,  subtus  cine- 
rascentia,  velutina,  intégra  vel  obscure  crenulata,  basilaria  et 
inferiora  ampla,  6-10  poil,  longa,  oblongo-obovata,  obtusa,  in 
petiolum  attenuata,  caulinis  et  superioribus  subsessilibus  mino- 
ribus  ;  capituluin  poliice  majus,  ovatum,  foliis  supremis  parvis 
arcte  cinctum  ;  involucri  phylla  subquinque  seriata,  erecta,  arcte 
imbricata,  e  basi  late  ovata  coriacea  in  lingulam  elongatam  her- 
baceani  lanceolatam  vel  oblongam,  fuscam,  totam  vel  apice  tan- 
tum  longe  pilosam  desinentia,  phyllis  interioribus  multo  lon- 
gioribus,  lanceolatis  ;  receptaculi  paleae  brevissimaî,  vix  3  mill. 
longae  ;  flosculi  intense  purpurei,  antherarum  caudiculis  longe 
villosis  ;  achaenium  glabrum  ;  pappi  setae  biseriatae,  exterioribus 
brevibus,  scabris,  plurimis. 

Hab.  —  Su-tchuen  occidental,  montagnes  de  Ta-tsien-lou 
(R.  P.  Soulié). 

Très  belle  espèce  du  groupe  du  6".  hieracioides  Hook.  et  du  .S*,  vil- 
/i5'>s-rt;  Franch.  ;  elle  est  bien  caractérisée  par  ses  tiges  qui  portent  plu- 
sieurs feuilles,  les  inférieures  très  grandes,  toutes  longuement  velues, 
veloutées  en  dessous  ;  par  ses  gros  capitules  à  écailles  étroitement  ap- 
prîmes, coriaces  à  la  base  et  qui  se  terminent  par  une  longue  pointe 
foliacée,  linéaire;  par  ses  paillettes  réceptaculaires  très  courtes.  Dans  le 
5.  hieracioides,  le  >S.  villosa,  le  5".  loj/gifolia,  les  écailles  de  l'invo- 
lucre  sont  minces,  colorées  en  brun,  les  extérieures  élargies  et  pres- 
qu'aussi  longues  que  les  intérieures,  caractères  très  précis  qui  séparent 
nettement  de  ces  trois  espèces  le  .S.  tatsienensis,  qu'on  pourrait  prendre 
au  premier  coup  d'oeil  pour  une  forme  polycéphale  du  5".  villosa  et  qui 
se  trouve  être  bien  plus  rapproché  du  .S*,  nobilis. 

Senecio  arachnanthus. 

[Cacalia.)  —  Caulis  3-4  pedalis,  fîstulosus,  glaber,  apice 
tantum  tenuiter  pubescens,  breviter  paniculato-ramosus  ;  folia 
tenuiter  mernbranacea,  longe  petiolata,  petiolo  semiamplexi- 
caule,  ampla,  subtus  ad  nervos  tenuiter  pubescentia,  supra 
sparse  scabrida,  e  basi  late  et  aperte  cordata  ambitu  triangu- 
lata,  nunc  latiora  quam  lata,  circumcirca  angulato-dentata,  an- 
gulis  acuminatis,  dentibus  lanceolatis  niucronatis,  fere  alterna- 
tim  majoribus  et  minoribus  ;  inflorescentia  paniculata,  diffusa, 
pedunculis  scabridis  capitule  longioribus,  bracteolatis  ;  capitula 
cylindrica  subocto-flora,  floribus  luteis,  scilicet  5  tubulosis,  2  vel 
3  ligulatis  filiformibus  longissimis  ;  involucri  phylla  10-12,  cir- 


356  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

citer  lomill.  longa,  basi  bracteolis  crassis  brevissimis  calyculata, 
pallida,  coriacea,  lanceolata,  obtusa,  dorso  incrassata,  marg-ine 
membranacea,  apice  olivaceo  fimbriolata  ;  rami  styli  involuti, 
apice  truncati  ;  pappus  niveus,  involucro  longior. 

Hab.  — Yunnan,  dans  les  bois  du  Ma-eul-chan,  ait.  3000  m. 
(Delavay,  n.  3832  et  41 15). 

Espèce  très  remarquable  dans  le  groupe  des  Cacalia  par  l'existence, 
dans  chaque  capitule,  de  2  ou  3  grandes  ligules  filiformes,  souvent 
placées  du  même  côte  et  deux  ou  trois  fois  plus  longues  que  l'invo- 
lucre;  celui-ci  est  formé  de  bractées  coriaces  très  épaissies  sur  le  dos. 
Les  feuilles,  d'une  consistance  très  mince,  ont  à  peu  près  la  forme  de 
celles  du  S.  adeiiostylotdes^  mais  elles  sont  beaucoup  plus  grandes. 

Senecio  koualapensis. 

(Cacalia).  —  Caulis  30-50  cent.,  gracilis,  striatus,  inferne, 
petiolique,  plus  minus  lanuginosus,  pilis  pluricellularibus,  e  me- 
dio  glabrescens  ;  folia  longe  petiolata,  paulo  infra  médium  cau- 
lis 3-4  ag-g-regata,  papyracea,  supra  sparse,  subtus  magis  dense 
praesertim  ad  nervos  villosula,  nunc  purpureo  tincta,  ebasi  trun- 
cata  vel  brevissime  producta  ambitu  late  triangulata,  nunc  prae- 
terea  circumcirca  leviter  angulata,  angulis  non  acuminatis,  et 
saepius  grosse  dentata,  dentibus  mucronatis  ;  folia  superiora 
parva,  vel  minima  bracteiformia,  intégra;  panicula  simplex  vel 
rariusraniosa  ;  capitula  cylindracea,  unilateralia,  breviter  pedun- 
culata,  demum  cernua,  discoidea,  subquinque  flora  ;  involucri 
phylla  5-7,  lineari-oblonga,  obtusa  vel  breviter  acuta,  praeter 
apicem  villosulum  glabra  ;  flores  lutei  ;  styli  rami  apice  vix  in- 
crassati,  truncati;  pappus  niveus  demum  involucro  longior. 

Hab.  —  Yunnan,  dans  les  bois  de  Kou-toui,  au-dessus  de 
Mo-so-yn  (Delavay,  n.  4096,  4117)  ;  coldeKoualapo  (id,n.3i79); 
les  bois  de  Ma-eul-chan  (id.,  n.  3840). 

Les  feuilles  sont  assez  semblables  à  celles  de  la  forme  type  japo- 
naise du  S.  bulbilliferiis  Maxim.,  mais  elles  sont  plus  petites  et  l'on 
n'observe  pas  dans  l'inflorescence  les  nombreuses  bractées  et  brac- 
téoles  portant  à  leur  aisselle  les  bulbilles  plus  ou  moins  développés 
caractéristiques  du  6*.  bulbilliferus. 

Senecio  latipes. 

{Cacalia).  —  Caulis  2-3pedalis,  striatus,  simplex,  villosulus, 
foliatus  ;  folia  firmiter  papyracea,  e  basi  late  truncata  vel  brevi- 


A.  Franchet.  —  Plantes  nouvelles  de  la  Chine  occidentale.  357 

ter  producta  late  deltoidea,  aequilonga  ac  lata,  inaequaliter  den- 
tata,  utraque  facie,  subtus  praesertim  ad  nervos,  pubescentia  ; 
petiolus  cunateo-alatus,  auriculis  nunc  latis  nunc  parvis  caulem 
amplectens  ;  folia  superiora  lanceolata,  multo  minora  ;  inflores- 
centia  simpliciter  racemosa  vel  basi  parum  composita  ;  capitula 
subqtiinque  flora,  discoidea,  breviter  pedunculata,  unilateralia, 
patentia  vel  demum  cernua  ;  involucrum  cylindricum,  phyllis 
5  coriaceis  oblong-o-lanceolatis,  glabris,  obtusis  velacutiusculis, 
apice  ciliolatis  ;  flores  lutei  ;  pappus  niveus  involucro  long-ior. 

Hab.  —  Yunnai;!,  dans  les  lieux  ombragés  du  M'.  Che-tcho- 
tzé,  au-dessus  de  Ta-pin-tzé  (Delavay,  n.  600). 

Le  6'.  latipes  rappelle  le  5.  daviiricus  Sch.  Bip.,  mais  ses  feuilles 
sout  beaucoup  plus  coriaces,  nullement  cordiformes  à  la  base  ni  angu- 
leuses dans  leur  pourtour  ;  leur  pétiole  est  largement  ailé,  long  de  6  à 
10  cent.  ;  les  feuilles  sont  plus  nombreuses  sur  la  tige  et  diminuent 
brusquement  de  grandeur  au-dessus  du  milieu  ;  vers  le  sommet  elles 
sont  étroitement  lancéolées,  presqu'entières  sur  les  bords, 

Senecio  taliensis. 

fCacalia).  —  Caulis  40-60  cent.,  gracilis,  tenuiter  striatus, 
laxe  araneosus,  inferne  nudus,  superne  foliatus  et  nunc  ramu- 
losus;  folia  longe  (petiolus  5-8  cent.)  et  graciliter  petiolata, 
membranacea,  supra  scabrida,  subtus  niveo  tomentosa,  e  basi 
late  truncata  vel  obscure  subcordata  rotundata,  patilo  latiora 
quam  lata,  circumcirca  leviter  angulata,  inaequaliter  et  laxe 
dentata,  dentibus  triangularibus,  mucronatis,  nonnullis  paulo 
productioribus  ;  inflorescentia  simpliciter  racemosa  vel  laxe 
paniculata;  capitula  5-8  flora,  discoidea,  unilateralia,  breviter 
pedunculata,  patentia,  demum  subcernua;  involucrum  cylin- 
dricum, 8  mill.  longum,  phyllis  coriaceis  parce  pilosulis  ovato 
lanceolatis,  obtusis,  apice  breviter  ciliolatis,  flores  lutei;  pappus 
niveus,  involucrum  parum  superans. 

Bab.  —  Yunnan,  dans  les  parties  ombragées  du  Tsang-chan, 
au-dessus  de  Tali,  ait.  3000  m.  (Delavay,  n.  2903). 

Espèce  caractérisée  par  le  tomentum  épais,  blanc,  qui  recouvre  la 
face  inférieure  des  feuilles,  celles-ci  plus  petites  que  dans  les  autres 
espèces  du  groupe,  longues  de  4  à  5  cent.,  sur  5  à  6  cent,  de  large. 

Senecio  tricuspis. 

(Cacalia).  —  Caulis  2-3   pedalis,  pro  maxima   parte  levis, 


358  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

superne  tantum  tenuissime  scaber,  foliatus  ;  folia  longe  et  gra- 
ciliter  petiolata,  membranacea,  glabra,  e  basi  vix  subcordata 
late  hastato-deltoidea,  longe  acurainata,  lobis  lateralibus  paten- 
tibus  elongatis,  circumcirca  inaequaliter  et  grosse  dentata, 
inferne  subincisa;  inflorescentia  epedunculis  monocephalis  elon- 
gatis (8-5  cent.)  stricte  erectis,  inferioribus  axillaribus;  capitula 
discoidea,  multiflora,  cernua,  diametro  semipollicaria  ;  involu- 
crum  campanulatum,  phyllis  circiter  12,  coriaceis,  glaberrimis, 
ovato-lanceolatis,  acutis  vel  etiatn  acuminatis,  anthesi  explanato 
radiantibus  ;  flores  lutei  ;  styli  rami  apice  incrassato  truncati  ; 
pappus  niveus  ;  achaenium  tetragonum. 

Hab.  —  Yunnan,  dans  les  bois  au  sommet  du  Ma-eul-chan, 
ait.  3500  m.  (Delavay,  n.  4243). 

L'espèce  se  rapproche,  surtout  par  la  forme  de  ses  feuilles,  du 
5".  deltophylla'M.diX.ira..^  tout  en  s'en  éloignant  par  ses  longs  pédoncules 
et  la  forme  aiguë  des  écailles  de  l'involucre.  Le  5'.  triciispis  et  le 
5*.  deltophylla  Maxim,  forment  avec  le  5*.  (Cacalia)  purpurascens 
Sch.  Bip.,  du  Mexique  et  le  ^S".  (Cacalia)  atriplicifolia  de  l'Amérique 
du  Nord,  un  petit  groupe  d'espèces  étroitement  alliées  quoique  nette- 
ment distinctes. 

Senecio  begoniaefolius. 

(Cacalia).  —  Planta  tota  pilis  pluricellularibus  pubescens, 
subtripedalis,  unifoliata;  folium  paulo  supra  basin  caulis  ortum, 
longe  petiolatum,  petiolo  rufo  lanuginoso  ;  limbus  papyraceus, 
paulo  inaequilateralis,  15-20  cent,  longus,  rubescens  (an  constan- 
ter?),  e  basi  cordata  late  ovatus,  acute  dentatus  sinuatusque, 
dentibus  latis,  mucronatis;  folia  caulina  (praeter  infimum)  ad 
bracteas  paucas  lanceolatas  adducta  ;  inflorescentia  auguste 
paniculata,  ramulis  3-4  cephalis;  capitula  breviter  (8-10  mill.) 
pedunculata,  multiflora,  discoidea;  involucrum  e  basi  cuneata 
oblongum,  phyllis  9- 10  lanceolatis,  acutis,  pubescentibus  ;  flores 
lutei  ;  styli  rami  apice  truncati  ;  pappus  sordide  albus  ;  achaenium 
glabrum. 

Hab.  —  Su-tchuen  oriental,  montagne  de  Tchen-kéou-tin 
(R.  P.  Farges);  Su-tchuen  (D'"  Henry,  n.  71 16,  Kew.  distrib.). 

Très  singulière  espèce  à  port  de  Bégonia  Rex ;  la  feuille,  toujours 
unique  et  basilaire,  est  pourtant  moins  oblique;  elle  est  teintée  de 
rouge  dans  tous  les  exemplaires  que  j'ai  pu  voir. 


A.  Franchet.  —  Plantes  nouvelles  de  la  Chine  occidenlale.  359 

Senecio  Vespertilio. 

(Cacalia).  —  Caulis  elatus,  ultra  tripedalis,  inferne  glaber,  su- 
perne  breviter  scabridus,  paucifoliatus  ;  folium  inferius  (fortasse 
unicum)  papyraceum,  supra  infraque  ad  nervos  setulis  con- 
spersum,  pagina  inferiore  rubro  tinctum,  longe  petiolatum  ; 
limbus  duplo  latior  quam  longus,  e  basi  latissime  et  aperte 
cordata  obscure  pentagonus,  lateribus  sub  angulo  recto  abrupte 
sectis,  anticelaterotundatus,  circumcirca  laxe  denticulatus,  den- 
tibus  mucronatis;  folia  superiorapetiolata,  reniformi-pentagona, 
angulis  acuminatis,  argute  denticulata;  panicula  ampla,  laxe 
paniculata,  ramis  ramulisque  subpatentibus  ;  capitula  pedun- 
culata,  multiflora,  discoidea  ;  involucri  cylindracei  phylla 
10-15  mill.  longa,  olivacea,  pube  furfuracea  conspersa,  breviter 
acuta;  flores  lutei;  styli  rami  apice  incrassati,  truncati,  penicil- 
lati  ;  pappus  niveus. 

Hab.  —  Su-tchuen  oriental,  sur  les  montagnes  de  Tchen- 
kéou-tin  (R.  P.  Farges). 

Le  R.  P.  Farges  n'a  envoyé  qu'une  seule  feuille  inférieure  de  cette 
plante  ;  sa  forme  est  très  singulière.  Le  limbe,  assez  mince,  est  large  de 
30  cent,  et  long  à  peine  de  iS  cent,  ouvert  à  la  base  en  un  large  sinus 
tronqué  carrément  sur  les  côtés  ;  dans  sa  partie  antérieure  le  limbe  s'ar- 
rondit de  telle  sorte  que  son  bord  supérieur  demeure,  dans  tout  son 
développement,  parallèle  à  son  bord  inférieur,  figurant  ainsi  une  por- 
tion  de  cercle  nettement  tronquée  aux  deux  extrémités. 

Senecio  rufipilis. 

(Cacalia).  —  Caulis  bipedalis  vel  paulo  major,  inferne  pilis 
rufis  pluricellularibus  nunc  densis  vestitus,  sujaerne  albo  ara- 
neosus,  e  basi  sequifoliatus  ;  folia  5-6,  firmiter  papyracea,  plus 
minus  (superne  nunc  dense)  scabrida,  ebasi  profunde  cordata 
ambitu  orbiculata  vel  reniformia  pentagona,  angulis  obtusis 
circumcirca  nunc  laxe  et  subtiliter,  nunc  magis  profunde  den 
tata;  panicula  elongata,angusta,  simplex  vel  parum  composita 
capitula  unilateralia,  breviter  pedunculata,  patentia  vel  cernua 
subquinque  flora,  discoidea;  involucri  cylindrici  phylla  5-6  ovata 
obtusa,  12-15  mill.  longa,  fusca,  latemarginata,  extus  pube  brevi 
conspersa;  pappus  niveus. 

Hab.  —  Su-tchuen  oriental,  dans  les  montagnes  de  Tchen- 
kéou-tin  (R.  P.  Farges). 


36o  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Les  feuilles  ont  à  peu  près  la  forme  de  celles  du  5'.  bulbilliferus 
Maxim.,  mais  les  capitules  sont  une  fois  plus  grands  et  la  plante  ne 
présente  aucune  trace  de  bulbillcs;  de  plus,  la  tige  et  les  pétioles  sont 
couverts  inférieurement  de  longs  poils  roux  et,  dans  la  région  de  l'in- 
florescence, portent  en  outre  les  traces  d'une  pubescence  aranéeuse,  ce 
qui  ne  s'observe  pas  chez  le  .S',  bulbilliferus. 

La  plante  du  D''  Henry  (n°  2541,  Kew  distrib.)  rapportée  au  5'.  bul- 
billiferus^ dans  V Index  florse  sinensis,  n'a  point  les  capitules  de  cette 
espèce,  mais  bien  plutôt  ceux  du  ^<\  rufipilis ;  mais  les  feuilles  sont  un 
peu  différentes  et  la  tige  porte  de  gros  bulbilles. 

Senecio  leucocephalus. 

(Cacah'a). —  Rhizoma  repens  ;  caulis  gracilis,inferneglaber, 
nudus,  superne  laxe  araneosus,  simplex;  folia  omnia  longe 
et  graciliter  petiolata,  tenuiter  membranacea,  supra  sparse 
scabrida,  subtus  tenuiter  niveo-araneosa,  e  basi  aperte  cor- 
data,  obscure  hastato-triangulata,  aequilonga  ac  basi  lata,  cir- 
cumcirca  subtiliter  vel  argute  dentata,  dentibus  mucronatis  ; 
inflorescentia  laxe  racemosa,  nunc  inferne  parum  composita; 
capsula  breviter  (2-4  mill.)  pedunculata,  unilateralia,  cylindrica, 
10-13  floi'a,  patentia;  involucri  phylla  5,  ovato-lanceolata,  ob- 
tusa,  10  mill.  long^a,  extus  lanata,  albescentia,  margine  mem- 
branacea; pappus  niveus  involucrum  longe  superans. 

Hab.  —  Su-tchuen  oriental,  montagnes  de  Tchen-kéou-tin, 
ait.  2000  m.  (R.  P.  Farg-es). 

Plante  très  grêle,  à  rhizome  rampant,  à  feuilles  très  minces,  blanches 
en  dessous  ;  l'espèce  est  bien  caractérisée  par  ses  capitules  blanchâtres, 
laineux,  particularité  qui  n'a  été  signalée  dans  aucun  autre  Cacalia  chi- 
nois ou  japonais, 

Senecio  phyllolepis. 

(Cacalia).  —  Caulis  gracilis,  subtripedalis,  angulato-sul- 
catus,  laxe  araneosus,  inferne  nudus  ;  folia  prope  médium  caulis 
conferta,  longe  petiolata,  tenuiter  membranacea,  supra  levia, 
subtus  glabrescentia,  vix  paliidiora,  nunc  subtiliter  araneosa,  e 
basi  obscure  cordata  late  vel  latissirae  ovata,  acuminata,  acute 
dentata,  circiter  10  cent,  longa,  5-8  cent,  basi  lata,  limbo  secus 
petiolum  producto  ;  folia  superiora  bracteiformia  ;  inflorescentia 
racemosa,  basi  vix  composita,  elongata,  laxa;  capitula  6-"]  flora, 
cylindrica,  breviter  pedunculata,  pedunculo  dense  lanuginoso, 
3-4  mill.  longo;  involucri  phylla  5-6,  herbacea,  viridia,  extus 


A.  Franchet.  —  Plantes  noîivelles  de  la  Chine  occidentale.  361 

laxe  lanuginosa,  lanceolata,  apice  in  appendiculam  lingulatam, 
1-2  mill.  longara  producta;  pappus  niveus,  involucro  brevior  vel 
illud  vix  aequans. 

Hab.  — Su-tchuen  oriental,  dans  les  montagnes  de  Tchen- 
kéou-tin  (R.  P.  Farges). 

Assez  voisin  du  5.  Roborozoski  Maxim.,  dont  il  a  le  port;  il  en  dif- 
fère surtout  par  son  involucre  dont  les  écailles  herbacées  et  vertes  sont 
velues  extérieurement  et  se  prolongent  en  un  appendice  linguiforme 
aigu  très  caractéristique. 

Senecio  ainsliaeflorus. 

(Cacali'a),  —  Caulis  subtripedalis,  striato-sulcatus,  superne 
tantum  puberulus,  inferne  glaber  nudusque,  e  parte  média  poly- 
phyllus;  folia  longe  et  tenuiter  petiolata,  membranacea,  supra 
parce  scabrida,  subtus  ad  nervos  tantum  tenuissime  pilosula, 
8-12  cent,  longa  et  lata,  e  basi  late  cordata  ambitu  orbiculata 
vel  reniformia,  angulata,  angulis  5-7  productis  acutis  et  pi'ae- 
terea  circumcirca  argute  dentata  ;  folia  superiora  conformia  sed 
multo  minora;  inflorescentia  racemosa,  simplex  vel  basi  com- 
posita,  ramulis  brevibus,  patentibus;  capitula  brevissime  pedun- 
culata,  patentia,  subquinqueflora  ;  involucri  phylla  5,  squar- 
rosa,  pallida,  lucida,  lanceolato-linearia,  acuta,  apice  puberula  ; 
styli  rami  apice  incrassati,  truncati  ;  pappus  albidus  vel  sordide 
albidus. 

Hab.  —  Su-tchuen  oriental,  sur  les  montagnes  de  Tchen- 
kéou-tin  (R.  P.  Farges,  n.  663). 

Les  capitules  ressemblent  beaucoup  à  ceux  des  espèces  du  genre 
Ainslis^a,  à  cause  de  la  nature  coriace  et  de  la  forme  étroite  des 
bractées  de  l'involucre,  qui  s'étalent  après  l'anthèse,  comme  chez  les 
Aiiisljœa.  Ces  bractées  sont  du  reste  sur  un  seul  rang,  et  l'organisation 
de  la  fleur  est  celle  d'un  Senecio. 

Senecio  janthophyllus. 

(Cacalia).  —  Caulis  pars  foliifera  brevissima,  glabrescens  ; 
folia  papyracea,  supra  parce  scabrida,  viridia,  subtus  laxe  et 
parce  araneosa,  intense  purpureo-violacea,  late  cordato  orbicu- 
lata, acuminata,  circumcirca  argute  et  paulo  inaequaliter  dentata, 
dentibus  triangularibus,  mucronatis;  inflorescentia  glabra  vel 
parte  suprema  tenuissime  scabrida,  basi  laxepaniculata,  ramulis 
brevibus  patentibus  ascendentibus,   superne   simpliciter  race- 


362  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

mosa;  capitula  breviter  pedunculata,  unilateralia,  laxa,  patentia 
vel  pendentia,  subquinque  flora;  involucri  tubulosi  phylla  5, 
subcoriacea,  pallida,  lanceolato-linearia,  apice  attenuata,  vix 
acuta,  12-14  mill.  longa;  pappus  niveus. 

Hab.  —  Su-tchuen  oriental,  sur  les  montagnes  de  Tchen- 
kéou-tin  (R.  P.  Farges). 

L'herbier  du  Muséum  possède  seulement  deux  spécimens  de  cette 
espèce;  dans  l'un  et  l'autre,  la  portion  basilaire  de  la  tige  qui  porte 
les  feuilles  est  très  raccourcie,  longue  de  4-6  cent,  à  peine  ;  l'inflores- 
cence au  contraire  atteint  jusqu'à  30  à  40  cent,  de  longueur,  La 
forme  exactement  cordée-arrondie  des  feuilles,  leur  coloration  en 
pourpre  violet  à  la  face  inférieure,  la  disposition  de  l'inflorescence 
en  panicule  pyramidale  très  lâche,  sont  autant  de  caractères  qui  per- 
mettent de  distinguer  aisément  l'espèce  de  ses  congénères  affines  ;  les 
plus  grandes  feuilles   atteignent  15  cent,  de  long,  sur  autant  de  large. 

Senecio  cyclaminifolius. 

(Eîisenecio).  —  Caulis  scapiformis  folia  aequans  vel  superans, 
apice  incrassatus,  lanatus  ,  paucibracteatus ,  monocephalus  ; 
folia  omnia  basilaria,  pluria,  longe  petiolata,  subtus  dense  albo 
pannosa,  supra  glabra,  subcoriacea,  ovato-cordiformia,  sînu 
clause  vel  angusto,  crenata  vel  repanda,  vel  sœpius  angulato- 
dentata,  dentibus  Iaxis,  nunc  ad  mucronem  adductis;  bracteae 
scapi  laxae,  parvae,  lanceolatae,  supremae  capitulum  foventes, 
margine  membranaceae  ;  capitulum  radiatum  ;  involucri  turbi- 
nati  phylla  subbiseriata,  herbacea,  ovata,  dense  lanata,  sub  lana 
laete  viridia,  apice  purpurascentia  pilisque  longis  fulvis  peni- 
cillata  ;  flores  sulphurei,  ligulis  oblongo-linearibus,  15-20  mill. 
longis;  pappus  albus  achaenio  duplo  brevior,  setis  paucis  parce 
barbellatis. 

Hab. — Su-tchuen  oriental,  sur  les  montagnes  de  Tchen- 
kéou-tin  (R.  P.  Farges). 

Espèce  d'un  type  très  particulier;  ses  feuilles  ont  la  forme  de 
celles  d'un  Cyclamen  (C.  earop^um  ou  C.  repaudimi) ;  une  tige  très 
laineuse,  monocéphale;  des  capitules  largement  rayonnes,  à  invo- 
lucre  turbiné;  une  aigrette  formée  de  poils  très  courts  peu  nombreux, 
barbelés,  caractérisent  très  bien  le  5.  cyclamùiifolius. 

Senecio  villiferus. 

(Eusenecïo).  —  Planta  praesertim  ad  partem  inferiorem  villis 


A.  Franchet.  —  Plantes  nouvelles  de  la  Chine  occidentale.  363 

longis  rufis  vestita;  caulis  scapiformis  foliis  longior,  omnino 
nudus  vel  paucibracteatus  ;  folia  coriacea,  longe  petiolata, 
supra  sub  anthesi  glabrata,  haud  raro  rubescentia  et  tune  subtus 
parce  pilosa,  e  basi  cordata  orbiculata,  sinuato-dentata,  den- 
tibus  triangulatis ,  mucronatis  ;  inflorescentia  polycephala, 
subumbellato-corymbosa,  pedunculis  bracteis  linearibus  subu- 
latis  stipatis  ;  capitula  longiter  pedunculata,  cuneato-ovata, 
radiata;  involucri  phylla  prsesertim  prope  basin  villosa,  exte- 
rioribus  brevibus,  interioribus  7-8  mill.  longis,  late  marginatis, 
ovato-lanceolatis,  obtusis;  ligulae  ovato-oblongae,  5-6  mill. 
longae;  pappus  niveus  achaenio  glabro  duplo  longior. 

Hab.  —  Su-tchuen,  les  montagnes  de  Tchen-kéou-tin,  ait. 
2000  m.  {R.  P.  Farges,  n.  595). 

La  tige  et  les  pétioles,  surtout  dans  leur  portion  inférieure,  sont 
couverts  d'une  longue  villosité  soyeuse,  rousse,  qui  persiste  longtemps 
sur  les  deux  faces  des  feuilles;  mais,  à  l'état  tout  à  fait  adulte,  celles-ci 
très  accrues  (longues  et  larges  de  8-10  cent.)  deviennent  presque  gla- 
bres et  coriaces  et  sont  souvent  teintées  de  rougeâtre;  elles  rappellent 
alors  tout  à  fait  celles  du  5".  Ka;mpferi  DC.  ;  dans  leur  jeunesse  elles 
ressemblent  plutôt  à  celles  du  S.  phalacrocarpus  Hance. 

Senecio  yunnaneusîs. 

(Euseuecïo).  —  Perennis;  caulis  subpedalis  vel  humilior, 
albo  araneosus,  rectus,  superne  breviter  ramosus  ;  folia  rigide 
coriacea,  basilaria  in  rosulam  disposita  caeteris  multo  majora, 
4-8  cent,  longa,  late  ovato-elliptica,  duplicate  crenato-dentata, 
sub  anthesi  glabrescentia,  subtus  vix  conspicue  et  laxe  araneosa 
in  petiolum  brevissimum  desinentia  ;  folia  caulina  sparsa,oblongo- 
linearia,  sessilia,  profunde  et  argute  dentata,  subpinnatifida, 
albo  lanuginosa;  inflorescentia  brevis  corymbosa,  subconferta  ; 
capitula  parva  (diam.  6-7  mill.);  involucri  campanulati  phylla 
lanceolata,  subacuta,  dorso  parce  lanata,  margine  membra- 
nacea;  ligulae  4-5  mill.  longae;  achaenium  setulosum,  pappo 
albescente. 

Hab.  — Yunnan,  dans  les  bois  de  Ma-long-tan,  près  de  Ta- 
pin-tzé  (Delavay,  n.  4853). 

Voisin  du  5.  obttisatus  Wall.  ;  il  en  diffère  par  ses  feuilles  basilaires 
très  larges,  elliptiques,  ses  tiges  et  ses  feuilles  caulinaires  blanches 
aranéeuses,  presqu'incisées. 


364  JOURNAL  DR  BOTANIQUE 

Senecio  Delavayi. 

(Etisenecio) . —  Caulis  1-2  pedalis,  strîato-ang-ulatus,  inferne 
g-laber,  superne  parce  pilosulus,  subsimplex,  dense  foliosus  ; 
folia  membranacea,  glaberrima;  rosulas  latérales  sub  anthesi 
evolutae,  foliis  longe  petiolatis,  limbo  cordiformi-ovato  grosse 
dentato,  4-5  cent,  longo  ;  folia  caulina  inferiora  et  média  longiter 
petiolata,  petiolo  late  vel  latissime  alato  caulem  auriculis  amplis 
amplectente,  limbo  late  cordiformi,  acute  dentato;  folia  su- 
prema  ovato-lanceolata  vel  lanceolata,  basi  rotundata  vel 
emarginata,  acuminata,  margine  intégra  vel  denticulata;  inflo- 
rescentia  subcorymbosa,  ramis  fasciculatis,  erectis,  confertis, 
brevibus  vel  elongatis  ;  capitula  breviterpedunculata,  discoidea; 
involucri  campanulati  phylla  coriacea,  exterioribus  linearibus, 
interioribus  lanceolatis,  dorso  pallidis,  apice  margineque  mem- 
branaceis  et  fusco  coloratis  ;  flores  lutei,  omnes  anguste  tubulosi  ; 
achaenium  glabrum  pappo  niveo  brevius. 

Hab.  —  Yunnan,  dans  les  lieux  ombragés  du  Tsang-chan, 
au-dessus  de  Ta-li  (Delavay,  n.  685,  3168,4054,  2648). 

Bien  caractérisé  par  ses  feuilles  minces,  cordiformes,  les  caulinaires 
à  pétiole  très  largement  (15-20  mill.)  ailé,  dilaté  à  la  base  en  deux 
grandes  auricules  qui  embrassent  la  tige  ;  la  nature  coriace  des  écailles 
de  l'involucre  et  leur  bordure  noire  fournissent  aussi  de  bons  éléments 
de  distinction. 

Senecio  pteridophyllus. 

(Etisenecio).  —  Perennis;  caulis  1-2  pedalis,  angulato-sul- 
catus,  inferne  et  superne  parce  scabridus,simplex;  folia  tenuiter 
papyracea,  ambitu  anguste  oblonga,  subtus  praesertim  secus 
petiolumpilisstrigillosis  liirta,pinnatilobata,  lobis  omnibus  con- 
formibus,  e  basi  late  adnata  anguste  lanceolatis,  inferne  parce 
incisis,  superne  integris  vel  paucidentatis,  acutis  vel  acumi- 
natis,  deflexis,  folii  basin  versus  decrescentibus;  folia  basilaria 
12-25  cent,  longa,  4-5  cent,  lata,  breviter  petiolata,  caulinis 
paucis  (3-4),  auriculis  latissimis  profonde  incisis  caulem  amplec- 
tentibus;  inflorescentia  brevis,  corymbiformis,  densa;  capitula 
breviter  pedunculata  multiflora,  parva  (diam.  4-5  mill.),  radiata; 
involucri  campanulati  phylla  scabrata,  lanceolata,  vix  acuta, 
exterioribus  linearibus  duplo  brevioribus;  flores  lutei,  ligu- 
lis4-5,  vix  3  mill.  longis;  achaenium  glabrum  pappo  niveo  duplo 
brevius. 


N.  Patouillakd  et  L.  Morot.  —  Quelques  Ckaïupignons  du  Congo.      365 

Hab.  —  Yunnan,  au  col  de  Lo-pin-chan,  ait.  2300  m.;  col 
d'Hialopin  (Delavay,  n.  2135). 

Très  élégante  espèce;  les  feuilles  ont  toutes  leurs  divisions  égales, 
étroites,  souvent  un  peu  réfléchies.  Elle  diffère  du  5.  diversifolius  par 
ses  akènes  qui  sont  toutes  pourvues  d'une  aigrette  ;  du  5".  ckrysa;ilke- 
moides  par  ses  capitules  multiflores,  campanules  et  non  cylindriques, 
formant  un  corymbe  serré. 

Senecio  pleurocaulis.  —  5*.  tatsîenensi's  Franch.,  Bull. 
Soc.  bot.  de  France,  t.  XXXIX,  p.  293  (non  Bureau  et  Franch., 
in  Movot .,  Joîii'jt.  de  Bot..,  t.  V,  p.  75. 

C'est  une  espèce  bien  distincte  du  ^.  plantaginifolius  Franch., 
dont  elle  a  le  port,  par  son  mode  de  végétation  et  par  la  nervation 
des  feuilles.  Dans  le  6*.  plantaginifolius,  il  n'y  a  pas  de  fascicule 
latéral  de  feuilles;  celles  de  la  tige  ont  des  nervures  très  saillantes, 
s 'anastomosant  et  formant  un  réseau  complexe  et  saillant.  Chez  le 
5*.  pleurocaulis,  on  observe  constamment,  à  côté  de  la  tige  florifère, 
qui  ne  porte  qu'une  ou  deux  petites  feuilles,  un  fascicule  de  feuilles 
oblongues,  longuement  pétiolées,  dont  les  nervures  presqu'immer- 
gées  s'étendent  à  peu  près  parallèlement  à  la  nervure  médiane  et 
ne  s'anastomosent  que  très  obscurément  entre  elles. 

i^A  suivre.) 

QUELQUES  CHAMPIGNONS  DU  CONGO 

Par  MM.  N.  PATOUILLARD  et  L.  MOROT. 

Les  Champignons  dont  nous  publions  la  liste  ont  été  recueil- 
lis au  Congo  français,  par  M.  Henri  Lecomte,  au  cours  d'une 
exploration  faite  dans  les  derniers  mois  de  l'année  1893.  Cette 
liste,  bien  que  peu  nombreuse,  comprend  cependant  deux  es- 
pèces nouvelles,  dont  voici  les  diagnoses. 

Ganoderma  albocinctum  sp.  n.  —  Pileus  suberoso-lignosus, 
orbicularis,  convexus,  concentrice  sulcatus,  ambitu  sinuato,  opacus, 
pruinosus,  luride  brunneus,  albo  marginatus,  saepe  rubro  vel  atro-vio- 
laceo  hinc  inde  maculafus,  5-8  cm.  latus,  i  cm.  crassus,  intus  fulvo-ta- 
bacinus,  cute  crustacea,  tenui,  tectus  ;  pori  albidi,  minuti,  subrotundi  ; 
stipes  obliquus,  puncto  dorsali  adfixus,  pruinosus,  fusco-brunneus, 
cylindraceo-torulosus,  2-4  cm.  longus,  vix  6  mm.  crassus. 

Species  G.  testaceo  Lév.  affinis,  sed  zona  marginal!  alba  facile  dis- 
tingucnda. 

Habitat  ad  truncos.  —  Kitabi  (Congo). 


366  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Clavaria  Lecomtei  sp.  n.  —  Corticola  ;  mycélium  albo-fuscescens, 
tenuissimum,  crustaceo-membranaceum,  lîbrilloso-himantioideum,  in 
strata  late  effusa  intricatum.  Clavulas  erectae,  tenaces,  in  mycelio  sparsae 
vel  parce  gregariae,  8-15  mm.  longue,  filiformi-setacese,  apice  acutae, 
vix  1/3  mm.  crassae,  simplices,  e  tuberculo  enatas,  rufae  vel  luteolae 
(in  sicco),  opacae  vel  pellucidse,  glabrae. 

Species  Cl.  j'ioicese  proxima.  Habitus  fere  Ccilocerée.  —  Kitabi 
(Congo). 

Les  autres  espèces  rapportées  par  M.  Lecomte  sont  les  sui- 
vantes : 

Crinipellis  africana  Pat.  Stereum  involutum  Kl. 

Favolus  brasiliensis  Fr.  Xylaria  clichotoma  Mtg.  —  Les 

Trametes  lanatus  Fr.  échantillons     diffèrent 

Polyporus  concinnus  Palisot.  du  type  par  les  grandes 

—             —     var.pleiiropode.  dimensions  de  la  pointe 

—  sanguineus  L.  stérile. 
Ganoderma  amboinense  Fr.  —       obtusissima  Berk. 

—  australe  Fr.  —       raicroceras  Mtg. 

LES  NOMS   DES   PLANTES 
DU  LIVRE  D'HEURES  D'ANNE  DE  BRETAGNE 

(Suite.) 
Par  M.  Jules  CAMUS 

P.  107.  Hanoii.  —  Jacea  nigra.  —  Ceiitaurea  jacea  L.  Cen- 
taurée des  prés.  —  Hanon  est  encore  aujourd'hui,  en  Normandie,  le 
nom  de  cette  centaurée  et  de  plusieurs  autres  espèces  voisines,  telles 
que  C.  m'gra,  C.  Scabiosa,  etc.  M.  Joret  [Paéoi's  du  Bessïfz,  p.  113) 
rapproche  hanon  de  haji  [Cyperus  longus,  souchet)  en  donnant  comme 
racine  l'allemand  hanf,  chanvre.  Je  crois  plutôt  cjue  hanon  est  le  dimi- 
nutif du  vieux  français  hane,  crochet.  Ce  nom  aurait  été  donné  à  la 
plante  à  cause  de  la  forme  de  ses  fleurs  ou  de  ses  feuilles. 

P.  451.  Herbe  au  cliar[peiiti]er.  —  Lancerlata  (1.  lanceo- 
lata).  —  Plant ago  lanceolata  L.  Plantain,  oreille-de-lièvre. 

P.  238.  Herbe  saint  Jehan.  —  Peonia.  —  Pseonia  offici- 
nalis  Retz.  —  Pivoine  officinale.  —  Jussieu  dit  «  Pivoine  maie  j. 

P.  369.  —  Ilobelon.  —  Luppulus.  —  Humulus  lupulus  L. 
Houblon. 

P.  398.  —  Ilonieau.  —  Ulmus.  —  Ulmus  cainpestris  Sm. 
Orme,  que  Jussieu  écrit  «  horme  ». 

P.  133.  Horvalle.  —  Aurum  valet.  —  Scrofularia  nodosa  L. 
Grande  scrofulaire. 


J.  Camus.  —  Noms  des  plantes  du  livre  d'heures  d'Anne  de  Bretagne.      2s^Si 

P.  248.  du  Iloust.  —  Viscus  agrifolium.  —  Ilex  aquifolium  L. 
Fruits  du  houx.  —  On  tirait  déjà  la  glu  de  cette  plante  ;  de  là  le  nom 
de  Viscits. 

P.  35.  Iluillet.  —  Species  tunici.  —  Dianthus  caryopAyllush, 
Jlore  pletw.  Œillet  giroflée  à  fleurs  doubles. 

P.  134.  Iliiilletz  blanc.  —  Species  tunici.  —  Diafitkus  caryo- 
phylliis  L.  JL  albo  pleno.  —  Œillet  blanc  à  fleurs  doubles. 

P.  71.  Jalousie.  —  Zelotipie.  —  Delphinium  Consolida^,. 
Pied  d'alouette.  —  Généralement  c'est  à  VA/narantus  tricolor  que 
l'on  donnait  jadis  le  nom  àç  jalousie  ou  gelesie  (dans  le  latin  du  moyen 
âge  gelesïa,  gelosia,  d'où  le  nom  générique  moderne  celosia.  Cfr. 
«  Circa  instans  et  Gr.  Herbier  »  n'^  213). 

P.  126.  Jaiietee  (1.  Jaiietes).  —  Saponaria.  —  Saponaria 
officinalis  L.  Saponaire. 

P.  79.  Janettes.  —  Species  behen  albi.  —  Lychnis  dioica  DC. 
Floquet. 

P.  159.  Jarveau  (1.  Jarreau?).  —  Species  orobi.  —  Proba- 
blement le  Lathyrus  Cicera  L.,  jarrose,  jarrat,  petite  gesse.  — Pour 
Jussieu,  c'est  la  Vicia  sativa,  et  pour  Decaisne  VOrobus  tuberosus  L. 

P.  173.  Jasmin.  —  Sambacus.  —  Jasminum  officinale  L. 
Jasmin  commun. 

P.  282.  Jaulnete.  —  Lactuca.  —  Peut-être  le  Senecio  palu- 
dosus  L.  Séneçon  des  marais.  —  Jussieu  croît  y  reconnaître  la  Lac- 
tuca sativa,  et  Decaisne  une  espèce  de  Setiecio. 

P.  175.  Jobarde.  —  Barba  Jovis.  —  Sempervivum  tectorum  L. 
Joubarbe  ;  et  non  5".  arachnoideum  L.  comme  le  dit  Decaisne. 

P.  258.  Jomarin.  —  Joncus  marinus.  —  Ulex  europœus  L. 
Ajonc,  jonc  marin.  —  Jussieu  a  fait  erreur  en  donnant  pour  l'identifi- 
cation le  Genista  Spartium  (=1  Spartium  jU7iceum  L.). 

P.  139.  Langue  de  beuf.  —  Species  buglossa.  —  Lycopsis 
arvensis  L.  Grippe  des  champs.  —  La  plante  est  si  bien  figurée  que  je 
m'étonne  de  voir  Decaisne  proposer  V Anchusa  italica  Retz,  d'autant 
plus  que  cette  dernière  espèce  est  très  bien  peinte  sous  le  nom  de 
bugieuse,  p.  180. 

P.  269.  Langue  de  vaelie.  —  Species  buglosse.  —  Anckusa 
officinalis  L.  Buglosse  officinale.  Ni  l'identification  «  orcanette  » 
[Alkanna  tinctoria  DC.),  que  donne  Jussieu,  ni  celle  de  Cynoglossian 
officinale  proposée  par  Decaisne,  n'est  admissible. 

P.  429.  Leaune.  —  Bealna.  —  Plante  mal  dessinée,  difficile  à 
déterminer.  Probablement  le  Stachys  palustris  L.,  ainsi  que  l'a  pensé 
Decaisne. 


368  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

P.  307.  Lestas  (1.  lestue).  —  Lactica.  —  Lactuca  sativa  L. 
Laitue. 

P.  272.  Letrons.  —  Rostrum  porci.  —  Sonchus  oleraceus  L. 
Laiteron,  laceron. 

P.  149.  du  Lin. —  Linum.  —  Linum  iisitatissimum  L.  Lin  cultivé. 

P.  257.  Lis  bastard.  —  Lilium  silvestrum.  — Liliacée  difficile 
à  identifier.  D'après  Jussieu,  ce  serait  V Omithogalum  umbellaiutn,  et 
selon  Decaisne,  le  Phalanginm  Liliago  Schreb. 

P.  127.  inenu  Lys.  —  Centaurea  maior.  —  Lysimachia  vul- 
garis  L.  Grande  h'simaque,  corneille. 

P.  55.  Lys  blanc.  —  Lilium.  —  Lilitim  candïdum  L.  Lys 
commun. 

P.  235.  Lys  oust.  —  Species  lilii.  — Le  dessin  indiquerait  une 
caryophyllée,  mais  les  fleurs  sont  de  couleur  orange.  —  Lys  oust  est 
peut-être  l'abrévation  de  Lys  oustremer. 

P.  353.  Lys  roug'e.  —  Lilium  rubeum.  —  Lilium  croceum 
Chaix.  Lis  jaune  orange. 

P.  25g.  Mactrax.  —  Papirus.  —  Typha  angustifolia  L.  Matelas, 
massette,  et  selon  Jussieu  «  masse  ».  —  Le  mot  mactrax  [zz.  inatras, 
matelas)  signifiait  dans  l'ancienne  langue  un  gros  trait  lancé  par  l'arba- 
lète, et  c'est  à  cette  sorte  de  flèche  que  l'on  a  comparé  les  épis  de  la 
massette.  D'ailleurs  les  termes  de  masse,  massette,  représentent  ici  la 
masse  d'armes  du  moyen  âge.  Ces  genres  de  rapprochements  étaient 
jadis  très  fréquents.  De  là  sont  venus  dans  la  nomenclature  des  plantes 
les  noms  de  rumex,  tribulus,  ckausse-irape,  barbelée,  comme  aussi 
celui  de  macre  appliqué  au  Trapa  natans  à  cause  de  la  forme  de  ses 
fruits,  qui  rappelaient  les  boules  avec  pointes  de  fer  dont  étaient 
garnies  certaines  maques  (masse  d'armes.  Voy.  Godefroy,  Dict.).  Il 
est  curieux  que  personne,  pas  même  Littré,  n'ait  pensé  à  cette  expli- 
cation pour  l'historique  des  mots  macre,  macle,  ni  pour  celui  de 
macque,  masse  servant  à  broyer  le  chanvre  ou  le  lin. 

P.  267.  3Iante.  —  Mentastrum.  —  Mentha  aquatica  L.  Menthe 
à  grenouille. 

P.  317.  Marest.  —  Muguetum  palustre.  —  Cardamine  pra- 
tensis  L.  Cressonnette. 

P.  90.  Margarites.  —  Consolida  minor.  —  BelHs pere7i)ns\^. 
Pâquerette,  petite  marguerite  à  fleurs  blanches  bordées  de  carmin. 

P.  202.  Marjolaine  sauvage.  —  Origanum.  —  Origa^ium 
vulgare  L.  Origan,  marjolaine  bâtarde. 

P.  115.  Marjolene  grenee.  —  Sansucus.  —  Origanum  Maio- 
rana  L.  Marjolaine. 


J.  Camus.  —  Noms  des  plantes  du  livre  d'heures  d'Anne  de  Bretagne.      369 

P.  143.  Mauves.  —  Malva.  —  Malva  sylvestris  L.  Mauve  sau- 
vage. 

P.  304.  3Ielice.  —  Melissa.  —  Melissa  officinalis  L.  Mélisse, 
citronnelle.  —  Le  dessin  est  exact,  mais  le  miniaturiste  a  donné  aux 
fleurs  une  teinte  violacée  qui  n'appartient  pas  à  cette  plante. 

P.  464.  3Ieliilot.  —  Melliloti.  —  Melilotus  officinalis  Lam. 
Melilot. 

P.  228,  3Ieiltal.  —  Mentastrum.  —  Mentlm  rotundifolia  L. 
Baume  sauvage.  —  Me/ilal  est  probablement  une  fausse  lecture  de 
mentas.  (Cfr.  plus  haut  Arolle  pour  Arosse.) 

P.  271.  3Ieiitilloii.  —  Matricarie.  —  Veronica  Beccabunga'L. 
Cressonnière. 

P.  144.  3Ienuettes.  —  Minuta.  —  Polygala  vulgaris  L.  Laitier 
commun. 

P.  166.  3Iere  martyr.  —  Species  camamille.  —  Leucanlhe- 
mum  parthejiium  G.  G.  Matricairc. 

P.  2^2>-  3Iesles.  —  Nespulum.  —  Mespilus  germanica  L. 
Nèfles. 

P.  32.  3Ieiir(lre.  —  Muleta.  —  Myrtus  communis  L.  Myrte. 

P.  276.  Meures.  —  Mora  celsi.  —  Monts  nigra  L.  Fruits  du 
mûrier  noir. 

P.  193.  Mil.  —  Milium.  —  Setaria  italica  PB.  Millet. 

P.  273.  Millart.  —  Panicum.  —  Panicum  miliaceum  L.  Millet 
des  oiseaux.  — Jussieu  dit  «  Panis  >. 

P.  245.  3Iil  roug'e.  —  Milastea.  —  Setaria  italica  PB.  Mille 
(variété  à  grains  rougeâtres). 

P.  295.  3fillez  feuUes.  —  Millefolium.  —  Achillea  Millefo- 
lium  L.  Millefeuille. 

P.  120.  3Iilles  pertuys.  —  Mille  foramina.  —  Hypericum 
perforatum  L.  Millc-pcrtuis,  herbe  tic  la  Saint-Jean. 

P.  270.  3Iire  soleil.  —  Testicolos  sacerdoti.  —  Ficaria  ranioi- 
culoides  Mch.  Petite  chélidoine,  éclairette. 

P.  302.  3Iitous  de  saule.  —  Mellilotum.  —  Salix  caprœa  L. 
Chatons  mâles  de  saule.  (Cfr.  Chatous  324.) 

P.  469.  3Iolaiue.  —  Molanie.  —  Verbascum  Thapsus\j.  Molène,. 
bouillon  blanc. 

P.  465.  3Iorelle.  —  Morella.  —  Solanum  nigrum  L.  Morelle 
(fleurs). 

P.  285.  3Iorou  blauc.  —  Morsus  galine.  —  Stellaria  média 
Vill.  Morgeline,  mouron  des  oiseaux. 

P.  354.  3Ioron  rouge.  —  Morsus  galine.  —  Aftagallis  ar- 
vensis  L.  Mouron  rouge. 


370  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

P.  2i8.  la  Mossue.  —  Moussata.  —  Très  probablement  une 
algue,  une  Coi?ferva,  comme  l'a  fort  bien  vu  Jussieu  qui  la  nomme 
«  mousse  d'eau  ».  L'artiste  lui  a  donné  une  forme  décorative  dont  les 
contours  rappelleraient  vaguement  la  silhouette  de  trois  œillets  doubles 
superposés,  et  c'est  ce  qui  fait  que  Decaisne  a  été  tenté  de  voir  dans 
cette  miniature  t  une  chloranthie  prolifère  de  l'œillet  ».  Il  aurait  pu 
ajouter  «  de  l'œillet  double  »,  ce  qui  aurait  compliqué  l'anomalie. 

P.  138.  Moiistarde.  —  Sinapis.  —  Sùmpis  nigra  L.  Moutarde 
noire.  — Jussieu  indique  la  «  sanve  »,  c'est-à-dire  le  SinaJ>is arvensisl^., 
car  il  ajoute  i  Sinapi  arvense  prœcox,  semine  nigro  ».  Quant  à 
Decaisne,  il  croit  reconnaître  ici  le  Sisymbt'iiim  amphibiwn  de  Linné 
[Rorïpa  amphibïa'BGS'à.)^  qu'il  appelle  «  raifort  d'eau  ». 

P.  72.  3Iugiiet  des  prez.  —  Species  trifolii.  —  Lofus  corni- 
cidatiis  L.  Lotier. 

P.  65.  franc  Muguet.  —  Croseta  lilialis.  —  Asperula  odo- 
rata  L.  Aspérule  odorante. 

P.  322.  3Iyeulx  que  or.  —  Species  melliloti.  —  Crucifère 
difficile  à  déterminer.  Jussieu  a  proposé  le  a  Buiiia  >  ou  le  Napus  syl- 
vaticus  de  C.  Bauhin  ;  Decaisne,  un  Nasturtium. 

P.  385.  JVantilles.  —  Species  pisei.  —  Lathyrus  sylvestris  L. 
ou  L.  latifolius  L.  Gesse  bleue. 

P.  401.  IVaveaulx  sauvag;es.  —  Napus  silvestris.  —  Bryonia 
dioica  Jq.  Vigne  blanche,  navet  du  diable,  et  d'après  Jussieu  «  Cou- 
luvrée  ». 

P.  349.  Nefflier.  —  Florum  mespule.  —  Mespilus gennanica  L. 
Fleurs  de  néflier. 

P.  56.  Ne  me  obliez  mie.  —  Camepiteos.  —  Verotnca  Cha- 
mâsdrys  L.  Véronique  des  bois. 

P.  457.  Neole.  —  Enulla  campana.  —  Inula  Helenium  L. 
Année. 

P.  425.  (Nom  effacé.)  —  Nucariis.  — Juglans  regia  L.  Noix. 

P.  69.  Norilles  franches.  —  Corulus.  —  Corylus  maxima 
Miller.  Noisettes  franches,  cultivées. 

P.  185.  Nonrilles  de  boys.  —  Avalena  silvestris.  —  Corylus 
Avellana  L.  Noisettes  des  bois. 

P.  77.  Nyelle.—  Nygena.  —  Agroste^nma  GHhagol..  Nielle  des 
champs.  —  Cfr.  Negella  (Coquelourdes). 

P.  287.  Oni^nons.  —  Cèpe.  —  AlHum  Cepal^.  Oignon. 

P.  337.  (Le  nom  français  manque.)  —  Citrangulus.  —  Citrus  Au- 
rantiiun  Risso.  Orangfes. 

P.  189.  Org'e.  —  Ordeum.  —  Hordeum  vulgare  L.  Orge,  escour- 
geon. 


J.  Camus.  —  Noms  des  plantes  du  livre  d'heures  d'Anne  de  Bretagne.      371 

P.  443.  Orpiii.—  Faba  subersa. —  Sedu/n  Telephïuml^.  Reprise, 
grassette.  —  Faba  subersa  est  une  erreur  de  lecture  ;  il  faut  certaine- 
ment corriger  par  Faba  ùwersa. 

P.  277.  jeune  Palme.  —  Palma.  —  Chaméerops  humilis  L.  — 
Palmier-éventail,  —  L'artiste  a  tellement  allongé  et  serré  les  feuilles 
pour  les  faire  tenir  dans  la  marge,  que  Jussieu  les  a  prises  pour  celles 
d'un  dattier. 

P.  76.  Pansée  jaulne.  —  Species  tassus  barbatus.  —  Ver- 
bascum  Blattaria  L.  Molène  ;  selon  Jussieu  «  herbe  aux  mites  ». 

P.  125.  Pansées.  —  Menuta  penseta.  —  Viola  tricolor  L.  — 
Pensée. 

P.  230.  PanseroUe.  —  Satyrion.  —  «  Orchis  militaris 
major  C.  B,  maie  picta  »,  dit  Jussieu.  Le  dessin  est,  en  effet,  fort  mé- 
diocre, et  l'espèce  représentée  est  difficile  à  reconnaître.  Cependant 
c'est  bien  un  Orchis,  et  non  la  Stachys  sylvatica  comme  l'a  cru 
Decaisne. 

P.  158.  Paqueretes.  —  Consolida minor.  —  BelHs pere7înis\.. 
Petite  marguerite,  pâquerette  cultivée.  (Fleurs  doubles  entièrement 
blanches.) 

P.  87.  Paqueretes  jaulnes.  —  Consolida.  —  Ranuncidus 
acris  L.  Bassinet.  La  miniature  offre  l'espèce  à  fleurs  doubles,  culti- 
vée dans  les  jardins  sous  le  nom  de  «  Bouton  d'or  ». 

P.  35.  Paqueretez  d'eau.  —  Consolida  média.  — Pulicaria 
dysenterica  Gœrtn.  Pulicaire  dysentérique. 

P.  59.  Passe  rose.  —  Nigella.  —  Lychnis  coronaria  DC. 
Coquelourde. 

P.  68.  Passeveloux.  —  Passivelocm  (1.  Passivelotum).  — 
Celosia  cristaia  L.  Amarante  crête  de  coq. 

P.  136.  Pastonnades.  —  Pascinaca  (1.  Pastinaca)  domes- 
tica.  —  Daucus  Carota  L.  Carotte.  Dans  la  miniature,  les  fleurs  sont 
rosées,  comme  c'est  le  cas  lorsque  l'ombelle  de  cette  plante  n'est  pas 
entièrement  épanouie. 

P.  296.  Pâte  de  lyon.  —  Marsilium.  —  Helleborus  fœtidus  L. 
Ellébore.  —  Pour  Jussieu  c'est  le  H.  niger,  «  pied-de-griffon  », 

P.  105.  Pavot.  —  Papaver  album.  —  Papaver  scmniferum  L. 
Pavot  blanc  cultivé. 

P.  45.  Pavot  rouge.  —  Papaver  rubeum.  —  Papaver  Rhœas'L. 
Coquelicot. 

P.  30.  Peisars.  —  Specie  pisei.  —  Astragalus glycyphyllos\j. 
Reglisse  bastarde.  —  Jussieu  dit  «  Pois  sauvages  », 

P.  316,  grosses  Penscees.  —  Grossa  pensate.  —  Viola 
tricolor  L.  var.  hortensis.  Grandes  pensées  violettes,  cultivées. 


372  )OURNAL  DE  BOTANIQUE 

P.  294.  Peuserol.  —  Panseolum.  —  Ajicga  reptatis  L.  Bugle, 

P.  243.  Perciîlee.  —  Serfolii.  —  Heîosciadum  nodifioriim  K. 
Helosciaclie.  — Diverses  ombellifères  aquatiques  ont  été,  comme  celle- 
ci,  comparées  au  «  persil  »  ;  nous  avons  par  exemple  le  «  persil  des 
marais  »  [Siiim  angustifoliiim  Lam.),  le  «  persil  de  l'eau  »  {Œnanthe 
Pkellandrïum  Lam.),  etc. 

P.  86.  Pesclier.  —  Flores  persici.  —  Persica  vulgaris  DC. 
Fleurs  de  pêcher. 

P.  361.  (Les  noms  français  et  latin  étaient  déjà  effacés  dans  le 
manuscrit,  du  temps  de  Jussieu.)  La  miniature  représente  des  pêches 
[Persica  vulgaris  DC). 

P.  82.  PeteroUe.  —  Speciesbehenalbi.  —  Silène  inflata  DC. 
Silène  gonflée.  —  Comme  Ton  sait,  c'est  un  jeu  ordinaire  pour  les 
enfants  de  faire  éclater  le  calice  de  cette  fleur  sur  le  front  ou  sur  le  dos 
de  la  main,  en  produisant  un  certain  bruit  qui  les  amuse  beaucoup.  De 
là  est  venu,  sans  aucun  doute,  le  nom  vulgaire  de.  peierolle  donné  ici 
à  cette  espèce  ;  dénomination  analogue  à  celles  de  craquette,  clagiiet, 
claguoire,  etc.,  en  usage  dans  quelques  régions  de  la  Normandie 
(voy.  Joret,  FI.  n.,  p.  30). 

P.  70.  Picot.  —  Pes  corvi.  —  Ra?iunculus  bulbosus  L.  ou 
R.  acris  L.  Renoncule  des  prés.  —  Selon  M.  E.  Rolland  [FI.  pop. 
variétés  bibl.,  p.  17)  le  terme  de  picot  (=:  pied  de  coq)  s'applique  encore 
à  ces  espèces,  dans  les  environs  d'Amboise.  D'après  Desvaux  [Flore 
de  l'Anjou).,  ce  serait  aussi  le  nom  du  Ranunculus parvijlorusl^. 

P.  237.  Pié  (le  pigeon.  —  Pes  columbini.  —  Ranunculus 
repens  L.  Renoncule  pied  de  poule. 

P.  460.  Piiipenelle. —  Pimpenella. —  Poterium  Sanguisorba  L. 
Pimprenelle. 

P.  222.  Piqueroile.  —  Yringi.  —  Centaurea  Calcitrapa  L. 
Centaurée  chausse-trape,  chardon  étoile.  —  Decaisne  a  fait  erreur  en 
proposant  ici  V Onopordon  Acanthium  L. 

P.  251.  Pirounée.  —  Species  satirionis.  —  Muscari  racemo- 
sum  L.  Muscari  à  grappe.  —  Jussieu  y  voyait  la  «  fritillairc  ». 

P.  265.  Plantain.  —  Plantage.  —  Plantago  major  L.  Grand 
plantain. 

P.  22.  Polioust.  —  Pulegium.  —  Mentha  Pulegiun  L.  Pouliot. 

P.  473.  Politrice.  —  Politrici.  —  Asplonum  Trichomanesl.. 
Polytric  officinal. 

P.  131.  Pommes  de  paradis.  —  Poma  paradisi.  —  Malus 
communis  Lam.  Pommes  de  paradis  encore  vertes. 

P.  377.  Pommes  de  pin.—  Pomas  pin.  —  Pinus  piiiel.. 
Pin  pignon. 


y.  Camus.  —  Noms  des  plaides  du  livre  d'heures  d'Anne  de  Bretagne.      373 

P.  365.  Poiinics  de  roiioîiis.  —  Pommas.  —  Malus  commu- 
«?>Lain.  Variété  qui  est  peut-être  \d.  pomme  de  r^«^//(?  indiquée  dans  la 
FI.  pop.  jiorm.,  p.  261,  de  C.  Joret,  ou  le  rouvezeaii  mentionné  dans 
le  Dict.  de  Littré.  Je  trouve,  au  xvi°  siècle,  dans  le  «  Nomenclator  » 
de  Junius,  l'appellation /ow;«<?.y  de  rouiieau  appliquée  à  la  mala  rubel- 
b'ana  de  Ruellius,  Jussieu  (XonViÇ.  pommes  de  raveau. 

P.  198.  Poiiceaii.  —  Papaver  rubeum.  —  Papaver  Rhœas  L, 
Coquelicot. 

P.  61.  Poiimier.  —  Florum  pomy.  —  Malus  communis  Lam. 
Fleurs  rosées  de  pommier. 

P.  214.  Popier.  — Portulaca.  —  Portulaca  oleraceal^.  Pour- 
pier. —  On  rencontre  aussi,  au  xvi^  siècle,  la  graphie  pourpted,  qui 
laisse  mieux  voir  l'origine  du  latin  pulli  pes. 

P.  281.  Pouri>ree.  —  Purpurea.  —  Fleurs  violettes  difficiles  à 
déterminer.  Decaisne  serait  porté  à  y  voir  une  variété  de  Helianlhe- 
mu?n  (!). 

P.  466.  —  Pourreaulx.  —  Porrum.  —  Alliitm  Porrum  L. 
Poireaux. 

P.  345.  Poyrier  de  fln  or.  —  Pirus.  —  Pyrus  communisY.. 
Variété  de  poires. 

P.  97.  Poys  en  gousse  et  en  fleur.  —  Cicer  album.  — 
Pisum  arvense  L.  Pois  pigeon. 

P.  300.  Poys  plalz.  —  Lupini.  —  Liipinus  albus  L.  Lupin  cul- 
tivé (gousses,  sans  fleurs). 

P.  439.  de  la  Poyvrade.  —  Ges.  —  Nigella  sativa  L.  Nigelle. 
—  Le  mot  ges  est  dû  apparemment  à  une  faute  du  copiste,  qui  avait  à 
écrire  git,  jadis  le  nom  latin  de  la  nigelle. 

P.  397.  Poyvre.  —  Piperi  rotondi  (i).  —  Ribes  nigrum  L. 
Fruits  du  groseillier  noir,  cassis. 

P.  306.  Poyvrier.  —  Flores  piperi.  —  Ribes  nigrum  L.  Fleurs 
du  groseillier  noir.  —  Ces  deux  dernières  miniatures  constituent,  si  je 
ne  me  trompe,  le  plus  ancien  document  qui  nous  soit  parvenu  sur  la 
culture  du  groseillier  noir,  non  seulement  en  France,  mais  en  Europe. 
En  effet,  cet  arbuste^  inconnu  aux  anciens,  n'est  mentionné,  ni  dans  les 
herbollaires  du  moyen  âge,  ni  dans  les  traités  des  premiers  botanistes 
de  la  Renaissance.  Il  faut  arriver  à  la  seconde  moitié  du  xvi''  siècle 
pour  trouver  quelque  auteur,  tel  que  J.  Bauhin,  qui  en  parle  en  nous 
faisant  savoir  qu'on  la  cultivait  alors  en  Italie  et  en  France. 

Dans  son  Mémoire  présenté  à  l'Académie  des  sciences,  en  1722, 

I.  «  Grossularia  nigra,  est  aliis  Pipirella  a  baccis  magnitudine,  coloreque 
piperi  similibus,  officinis  Ribes  niger,  Gallis  Poivrier  et  groselier  noir  dicitur.  » 
(J.  Dalechamp,  Hisl.  gen.  plantartim,  I,  132.) 


374  '  JOURNAL  DE   BOTANIQUE 

A,  de  Jussieu  nous  apprend  que  les  noms  de  cassis  et  de  poivrier  étaient 
propres  au  Poitou,  tandis  qu'à  Paris,  on  ne  se  servait  que  du  terme 
groseillier  noir.  Toutefois  le  mot  cassis  tendait  alors  à  se  répandre,  car 
il  avait  été  publié,  en  1712,  un  opuscule  intitulé  :  «  Propriété  admirable 
du  cassis,  plante  de  la  Tourraine,  du  Poitou,  etc.  (i)  ».  Ce  nom  de 
cassis  vient,  selon  toute  probabilité,  de  ce  qu'on  employait  dans  les 
officines  le  Ribes  nigriim  à  la  place  de  la  cassia  lignea  ou  de  la  cassia 
Jîstula.  A  l'appui  de  cette  hypothèse,  je  puis  citer  le  passage  suivant 
de  la  «  Pharmacopœa  helvetica  j  publiée  à  Bâle,  en  177 1  :  «  Cassis, 
Groseiller  noir,  Poivrier  ;  Ribes  nigrum  L.  Baccae  diureticae  audiunt, 
sic  etiam  interior  ccrtex  Gallis  cassis  dicitur  » .  Ainsi  ce  vocable  serait 
tout  simplement  une  forme  altérée  de  cassie  {caissie,  ap.  Godefroy), 
traduction  du  latin  cassia  ou  casia.  L'altération  pourrait  être  due  à 
l'influence  delà  première  syllable  àejislula ;  du  moins  c'est  ainsi  que 
je  m'explique  la  graphie  caissis  Jîstula,  que  j'ai  rencontrée  dernièrement 
dans  un  manuscrit  du  xv®  siècle  [Bibl.  nat.  de  Turin,  M,  iv,  1 1 ,  fol.  22or°) . 
P.  22=,.  Prennes  clamars.  —  Prunas. —  Prunus  domesHca  L. 
Prunes  de  Damas,  rondes  et  violettes.  —  Le  «  Circa  instans  »  de 
Modène  a  déjà  la  dénomination  Pruna  damasce?ia,  et  la  traduction  du 
même  ouvrage  (n°  389)  :  Prunes  de  Damas  ou  damascenes .  Or  dans  ces 
deux  exemples,  Damas  nous  semble  bien  être  le  nom  de  la  ville  et  non 
celui  de  l'étoffe,  comme  le  voudrait  Littré. 

P.  62.  Prevanche.  —  Provinca.  —  Vinca  minor  L.  Pervenche. 
P.  45.  PrimeA'eize.  —  Species  primula  verum.  —  Galantlms 
nivalis  L.  Perce-neige.  —  L'artiste  s'est  pris  la  fantaisie  de  peindre 
quelques-unes  de  ces  fleurs  en  bleu. 

P.  94.  Prunier.  —  Florum  prunorum.  —  Prunus  domestica  L. 
Fleurs  de  prunier. 

P.  381.  dn  Pullan.  —  Catolleria  arbor.  —  Le  dessin  de  la 
figure  laisse  à  désirer,  mais  il  est  probable  qu'il  s'agit  ici  des  fleurs  de 
l'alisier,  Sorbus  aria  Crantz,  ou,  comme  le  croyait  Jussieu,  de  celles 
du  «  Buisson  ardent  »  {Cotoneaster  pyracantha  Spach).  Selon  Decaisne, 
ce  serait  le  Cratœgus  Amelanchier.  Si  l'on  s'en  tenait  seulement  au 
nom  français,  on  serait  porté  naturellement  à  identifier  ces  fleurs  avec 
celles  du  Cerasus  Padus  DC. ,  c'est-à-dire  du  «  bois  puant  t>  ou  «  putiet  » , 
car  le  mot  pullan  n'est  autre  qu'une  des  nombreuses  formes  de  l'an- 
cien 2id\ec'à{puleni,  signifiant  infect,  puant,  etc. ,  ,et  provenant  de  *putu- 

I.  Voy.  A.  de  Candolle,  L'origine  des  plantes  cultivées,  p.  222  et  377.  Paris, 
1886.  —  M.  de  Candolle  s'était  d'abord  demandé  si  la  ville  de  Cassis,  en  Pro- 
vence, n'aurait  pas  donné  orig-ine  au  nom  de  cassis  pour  le  groseillier  noir.  Mais 
ensuite,  dans  les  Additions  de  sa  3°  édition,  l'auteur  a  admis  la  dérivation  de 
cassia  que  j'avais  proposée  dans  la  Revue  de  Botanique,  t.  III,  p.  127  (Toulouse, 
1884). 


Variété.  375 

lenium  ou  de  * puruleiUiwi  (vov.  A,  JjOs,  Gloss.  de  la  langue  d'oïl. 
Quant  au  terme  Catolleria,  il  doit  dériver  de  catus,  comme  les  noms 
que  l'on  a  vus  plus  haut,   Catiila  (Gripaume)   et  Catoleri  (Blanche 
futaine). 

P.  92.  Que  Dieu  niarch[ancl]a.  —  Edera  terrestris.  —  Gle- 
choma  hederacea  L.  Lierre  terrestre.  Jussieu  l'appelle  aussi  «  Terrctte  >. 

P.  163.  Queg'OUrdes.  —  Cucurbita.  — Lage?îariavulgarïs  Ser. 
Calebasse. 

P-  ô^ô-  Quegourdes  de  Turquie.  —  Colloquintida.  — 
Jussieu  voyait  dans  cette  miniature  la  coloquinte  [Citncllus  Colocyn- 
this  L.),  et  Decaisne  la  citrouille  {Cucurbita  Pepol^.).  Mais,  ainsi  que 
me  l'a  fait  observer  M.  le  D""  Bonnet,  il  est  plus  probable  que  c'est  le 
Cucurbita  inoschata  Duch.,  appelé  «  Courge  d'Afrique,  Barbarine, 
Courge  des  Bédouins  ».  (A  suivre.) 


VARIETE. 

L'introduction  du  Tabac  en  France  par  Jean  Nicot. 

Par  M.  E.  RozE. 

Dans  sa  Monographie  du  Tabac  (i),  Ch.  Fermond  a  consacré 
quelques  pages  à  l'introduction  du  Tabac  en  France.  Il  déclare  que 
M.  Ferdinand  Denis  (2)  a  prouvé  qu'André  Thevet  est  le  premier  qui 
ait  apporté  les  graines  de  cette  «  herbe  étrange  »  et  qu'il  est  temps  de 
réparer  l'injustice  qui  lui  fut  faite  malgré  ses  réclamations  incessantes. 
Il  ajoute  qu'un  moine  de  l'Ordre  respectable  des  Cordeliers,  fort  ami 
de  Villegagnon,  et  qui  n'était  autre  que  Thevet  (3),  rapporta  soigneu- 
sement dans  le  pan  de  sa  robe,  des  graines  ds  Petun  prises  à  Nicterohy 
ou  Guanabara,  puis  que  les  graines  de  Tabac  brésilien  ont  germé, 
grâce  à  ses  soins,  sur  notre  sol,  quatre  ans  avant  l'époque  indiquée 
par  tous  les  historiens. 

Il  poursuit  plus  loin,  en  ces  termes  :  «  Mais,  si  ce  moine  a  rapporté 
d'Amérique  les  semences  du  Petun,  s'il  les  a  fait  germer,  et  si,  le 
premier,  il  a  cultivé  le  Tabac  en  France,  il  faut  bien  le  dire,  c'est  à 
Jean  Nicot  que  l'on  doit  de  l'avoir,  par  sa  haute  position,  pour  ainsi 
dire  rendu  populaire.  Voici,  au  dire  de  Neander,  comment  a  été  faite 
cette  seconde  introduction  du  Tabac  dans  la  cour  de  France.  Jean 

1.  I  vol.  in-8",  Paris,  1857,  avec  le  portrait  d'André  Thevet. 

2.  Lettre  sur  l'introduction  du  Tabac  en  France. 

3.  Ce  Cordelier,  né  à  Ang-oulème,  a  publié  un  récit  assez  curieux  de  ses 
voyages  sous  le  titre  :  •  Les  singularitez  de  la  France  antarctique,  autrement 
nommée  Amérique,  et  de  plusieurs  terres  et  isles  découvertes  de  nostre  temps, 
1558.  •• 


376  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Nicot,  ambassadeur  de  Charles  IX  près  la  cour  de  Portugal,  se  trou- 
vant à  cette  cour,  s'avisa  d'aller  visiter  rofficine  de  Lisbonne  :  là,  un 
goitilhoiumc  flamand,  qui  n'était  autre  que  le  célèbre  Damian  de 
Goes  (i),  alors  garde  des  papiers  royaux,  lui  fit  prése^îi  de  cette 
plante  étrangère,  apportée  depuis  peu  de  la  Floride.  Le  diplomate 
l'accepta  volontiers  «  comme  plante  transmarine,  non  jamais  veuë  », 
la  fit  soigneusement  entretenir  et  bientôt  il  ne  fut  bruit  que  de  l'herbe 
à  l'ambassadeur  (2)  ». 

Ferraond  termine  comme  il  suit  ce  passage  :  «  L'histoire  rapporte 
que  Nicot  envoya  de  Lisbonne  à  Catherine  de  Médicis,  en  môme 
temps  que  des  graines  de  Tabac,  une  petite  boîte  de  Tabac  en  poudre, 
et  que  cette  Reine  y  prit  tant  de  plaisir  qu'elle  ne  tarda  pas  à  con- 
tracter la  passion  de  priser...  On  comprendra  que  la  Reine  Catherine 
de  Médicis,  ayant  mis  le  Tabac  à  la  mode,  par  le  plaisir  qu'elle  éprou- 
vait à  priser,  et  le  prenant  sous  sa  protection,  des  essais  de  culture, 
qui  réussirent,  furent  tentés  ;  que  les  courtisans,  qui  prisèrent  d'abord 
pour  complaire  à  leur  Reine,  en  contractèrent  bientôt  l'habitude,  et 
que,  peu  à  peu,  l'exemple  gagnant  de  la  Cour  à  la  ville,  le  Tabac 
parvint  peu  à  peu  à  une  très  grande  faveur  ». 

Fermond  ne  cite  pas  les  documents  historiques  dont  il  a  eu  con- 
naissance lorsqu'il  a  écrit  les  dernières  lignes  ci-dessus.  Mais  on  serait 
tenté  de  le  croire  sur  parole,  parce  qu'on  se  persuaderait  facilement 
que  le  Tabac  n'a  pu  être  introduit  en  France,  et  que  son  usage  ne  s'y  est 
répandu  qu'en  raison  des  jouissances  particulières  qu'il  a  tout  d'abord 
procurées  sous  la  forme  de  Tabac  à  priser  ou  sous  celle  de  Tabac  à 
fumer.  Or,  s'il  est,  en  effet,  établi  que  le  Tabac  a  commencé  à  être  très 
en  faveur  dès  la  fin  du  xvi^  siècle,  c'est  pour  des  motifs  bien  différents. 
Nous  en  trouvons  la  preuve  dans  un  ouvrage  de  l'époque  qui  est  fort 
instructif  sur  ce  point  et  qui  explique  très  clairement  de  quelle  façon 
Jean  Nicot  a  été  conduit  à  introduire  en  France  «  ceste  herbe 
estrange  i,  qui,  peu  à  peu,  devait  être  appelée  à  rendre,  aussi  bien  à 
l'État  qu'aux  particuliers,  des  services  inappréciables. 

Ce  qui  suit  est  extrait  textuellement  du  Livre  intitulé  :  «  L'Agricul- 
ture et  Maison  rustique  de  M.  Charles  Estienne  et  Jean  Liebault, 
docteurs  en  médecine;  Édition  dernière^  revue  et  augmentée  de  beau- 
coup, ijSç.  » 

DISCOURS  SUR  LA  NICOTIANE  OU  PETÙM  MASLE 

a  Nicotiane,  encores  que  depuis  peu   de   temps  soit  cognuë  en 

1.  F.  Denis,  1.  c.  (Les  mots  en  italique  le  sont  également  dans  la  Monogra- 
phie de  Fermond). 

2.  F.  Denis,  1.  c. 


Variété.  377 

France,  tient  ncantnaoins  le  premier  lieu  entre  les  herbes  médicinales, 
à  raison  de  ses  vertus  singulières  et  quasi  divines,  telles  que  tu  pour- 
ras entendre  cy  après  :  de  laquelle  par  ce  que  nuls  de  ceux,  tant  anciens 
que  modernes,  qui  ont  escrit  de  la  nature  des  plantes,  n'en  ont  fait 
mention,  j'ay  bien  voulu  savoir  l'histoire  entière,  qu'ay  entendue  tant 
d'un  mien  bon  amy,  premier  auteur,  inventeur  et  apporteur  de  ceste 
herbe  en  France,  que  de  plusieurs,  tant  Espagnols,  Portugais  et 
autres,  qui  ont  voyagé  en  la  Floride,  pays  des  Indes,  d'où  ceste  herbe 
est  venue,  pour  la  rédiger  par  escrit,  à  fin  de  délivrer  de  peine  ceux 
qui  en  ont  ouy  parler,  mais  ne  cognoissent  l'herbe  ny  ses  effects. 

«  Ceste  herbe  est  appelée  Nicotiaue,  du  nom  de  l'Ambassadeur 
qui  en  a  donné  la  première  cognoissance  en  ce  Royaume  :  ainsi  que 
plusieurs  plantes  portent  encore  le  nom  d'aucuns  Grecs  et  Romains, 
lesquels  estans  en  pays  estranges  pour  le  service  de  leurs  républiques, 
^  ont  introduit  en  leurs  pays  plusieurs  plantes,  dont  on  n'avoit  aucune 
cognoissance. 

«  Aucuns  l'appellent  Herbe  de  la  Royne  mère,  par  ce  que  le  dit 
sieur  Nicot  l'envoya  premièrement  à  la  Royne  mère  (comme  tu  enten- 
dras tantost),  et  depuis  fut  par  elle  baillée  à  plusieurs  pour  la  cultiver, 
et  faire  venir  en  ce  pays.  D'autres  la  nomment  l'Herbe  du  Grand  Prieur, 
par  ce  que  le  dit  sieur  peu  de  temps  après  traversant  ces  mers  de 
Ponant,  estant  logé  chez  le  dit  sieur  Ambassadeur  à  Lisbonne,  en  print 
plusieurs  plantes  en  son  jardin,  et  l'a  fait  multiplier  en  ceste  France 
plus  que  nul  autre,  en  si  grande  recommandation  a  voit  il  ses  divins 
effects.  Les  Espagnols  l'appellent  Tabaco,  aucuns  Herbe  sainte,  à 
raison,  comme  je  croy,  de  ses  effects  sains  et  esmerveillables  :  plu- 
sieurs luy  ont  donné  le  nom  de  Petum  masle,  à  la  différence  du 
Petum  femelle  (i),  qui  est  au  vray  le  nom  propre  de  l'herbe,  usité 
par  ceux  du  pays  d'où  elle  est  venue  :  toutes  fois  vaut  mieux  la  nom- 
mer Nicotiaue  du  nom  du  Seigneur  qui  l'a  envoyée  en  France  le 
premier,  à  fin  que  luy  rendions  tel  honneur  qu'il  a  mérité  de  nous, 
d'avoir  enrichy  notre  pays  d'une  herbe  tant  singulière.  Voilà  quant  au 
nom  :  entens  maintenant  l'histoire  entière. 

«  Maistre  Jean  Nicot,  conseillier  du  Roy,  estant  Ambassadeur  de 
sa  Majesté  au  Royaume  de  Portugal  en  l'an  1559-60-61,  alla  un  jour 
voir  les  Chartres  du  Roy  dudit  Portugal  :  un  gentil-homme  garde 
d'icelles  charires   luy  fit  présent  de    ceste  herbe,  plante  estrangere 

I.  On  sait  que  la  sexualité  des  plantes  était  inconnue  à  cette  époque,  mais  que 
l'on  appelait  liâtes  les  individus  de  l'espèce  ou  ceux  du  genre  qui  paraissaient 
les  plus  grands  et  les  plus  forts.  Par  suite,  le  Petum  masle  était  le  Grand  Tabac 
[Nicotiana  Tabacum  Z.),  le  Petum  femelle,  le  Petit  Tabac  ou  Tabac  rustique 
{Nicotiana  rusiica  Z.),  les  deux  seules  espèces  de  Nicotiana  que  l'on  connais- 
sait alors. 


378  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

apportée  de  la  Floride.  Le  sieur  Nicot  l'ayant  faict  eslever  en  son 
jardin  où  elle  avoit  parcreu  et  multiplié  grandement,  fut  adverty 
un  jour  par  un  de  ses  pages,  qu'un  jeune  garçon  parent  d'iceluy  page, 
avoit  mis  par  essay  de  la  dite  herbe  pilée,  marc  et  jus  ensemble,  sur 
un  ulcère  qu'il  avoit  sur  la  joue,  près  du  nez,  faict  d'un  Noli  me 
tangere  qui  s'attachoit  desjaaux  cartilages,  et  qu'il  s'en  trouvoit  mer- 
veilleusement bien.  A  ceste  cause  le  sieur  Nicot  fit  venir  devers 
luy  ce  garçon  malade,  et  ayant  faict  continuer  l'application  de  ceste 
herbe  par  huit  ou  dix  jours,  ce  Noli  me  tangere  demeura  du  tout 
esteint  :  or  l'avoit  il  souvent  envoyé,  pendant  ces  entrefaites,  par 
devers  un  médecin  du  Roy  de  Portugal,  des  plus  renommés,  pour 
voir  les  progrez  de  l'effect  de  la  Nicotiane,  et  l'ayant  mandé  au  bout 
du  temps  des  dix  jours,  iceluy  médecin  voyant  le  visage  du  garçon 
malade,  asseura  que  le  Noli  me  tangere  estoit  mort,  comme  de  faict  le 
garçon  ne  s'en  ressentit  onques  puis. 

o;  Quelque  temps  après  l'un  des  cuisiniers  dudit  sieur  Ambassa- 
deur s'estant  couppé  presque  tout  le  poulce  de  la  main  d'un  grand 
Cousteau  de  cuisine,  le  maistre  d'hôtel  dudit  sieur  courut  à  la  Nico- 
tiane, et  lui  en  fit  continuer  cinq  ou  six  appareils,  au  bout  desquels  il 
fut  guary.  De  là  en  avant  ceste  herbe  commença  à  estre  renommée  par 
Lisbonne,  où  la  Court  du  Roy  de  Portugal  estoit  pour  lors,  et  ses 
vertues  preschees,  et  commença  le  peuple  à  la  nommer  l'herbe  de 
l'Ambassadeur. 

«  Parquoy  vint  quelques  jours  après  un  gentil-homme  des  champs, 
père  de  l'un  des  pages  du  sieur  Ambassadeur,  lequel  estoit  travaillé 
d'un  ulcère  en  la  jambe,  envieilly  depuis  deux  ans,  et  demanda  au 
sieur  Ambassadeur  de  son  herbe,  et  en  usant  par  la  manière  cy  devant 
descrite,  au  bout  des  dix  ou  douze  jours  en  fut  guary.  De  là  l'herbe 
augmenta  encores  en  réputation,  de  sorte  que  plusieurs  accouroyent 
de  toutes  pars  pour  avoir  de  ceste  herbe.  Et  entre  autres  une  femme 
qui  avoit  tout  le  visage  couvert  d'une  grande  dartre  enracinée  comme 
d'un  masque,  à  laquelle  ledit  sieur  Ambassadeur  en  fît  doimer,  et  dire 
la  façon  de  l'appliquer,  et  au  bout  de  huit  ou  dix  jours  ceste  femme 
guarie  entièrement,  se  vint  représenter  audit  sieur  Ambassadeur,  luy 
monstrant  sa  guerison.  Vint  aussi  un  capitaine  présenter  son  fils 
malade  d'escrouelles  audit  sieur  Ambassadeur,  pour  l'envoyer  en 
France,  auquel  fut  faict  un  essay  de  ladite  herbe,  dont  dans  peu  de 
jours  il  commença  à  donner  grands  signes  de  guarison,  et  à  la  par  fm 
fut  totalement  guari  de  ses  escrouelles. 

a  Ledit  sieur  Ambassadeur,  voyant  de  si  grands  effects  de  ceste 
herbe,  et  ayant  ou  y  dire  que  la  feue  dame  de  Montigny  mourut  à 
Saint-Germain  en  Layc,   d'un  ulcère  fait  au  tetin,  qui  avoit  dégénéré 


Variété.  379 

en  uu  Noli  me  tangere,  auquel  on  ne  trouva  oncques  remède,  et  pareil- 
lement que  la  comtesse  de  Ruffé  avoit  cherché  tous  les  fameux  méde- 
cins de  ce  Royaume,  pour  la  guarir  d'une  dartre  qu'elle  avoit  au 
visage,  lesquels  n'y  avoyent  peu  donner  remède,  il  s'advisa  de  la  com- 
muniquer en  France,  et  en  envoya  au  Roy  François  deuxième,  et  à 
la  Royne  mère  et  à  plusieurs  seigneurs  de  la  Cour  avec  la  manière  de 
la  gouverner  et  appliquer  ausdites  maladies,  ainsi  qu'il  avoit  trouvé 
]jar  expérience,  mesrae  au  sieur  de  Jarnac,  gouverneur  de  la  Rochelle, 
avec  lequel  ledit  sieur  Ambassadeur  avoit  correspondance  pour  le 
service  du  Roy  :  lequel  sieur  de  Jaruac  luy  dit  un  jour  à  la  table  de 
la  Royne  mère,  qu'il  avoit  fait  distiller  de  ladite  Nicotiane,  et  fait  boire 
de  l'eau  d'icelle,  meslee  avec  eau  d'euphraise,  à  un  asthmatique  qui 
en  estoit  guary.  » 

Ce  discours  se  poursuit  pendant  plusieurs  pages,  dans  lesquelles 
il  est  donné  une  description  très  détaillée  de  la  plante,  et  traité  d'abord 
de  tous  les  soins  exigés  par  sa  culture,  puis  de  toutes  les  préparations 
médicinales  auxquelles  la  Nicotiane  peut  se  prêter,  avec  l'indication 
des  nombreuses  maladies  dont  elle  fait  espérer  la  guérison. 

Nous  détachons  de  cette  dernière  partie  du  discours  un  passage 
que  nous  croyons  intéressant  à  reproduire,  comme  plus  instructif  au 
point  de  vue  de  l'usage  que  l'on  fait  aujourd'hui  du  Tabac  à  fumer, 
et  qui  rappelle  que  l'on  doit  cet  emploi  des  feuilles  de  la  Nicotiane  (i) 
aux  indigènes  mêmes  de  l'Amérique.  Voici  ce  passage  : 

«  Les  habitans  de  la  Floride  se  nourrissent  certaine  espace  de 
temps  de  la  fumée  de  ceste  herbe  (quoy  qu'en  die  le  contraire  un 
certain  Cosmographe  (2)  nouveau,  qui  par  ses  mensonges,  veut  triom- 
pher de  nous  de  ceste  part),  laquelle  ils  reçoivent  par  la  bouche,  par 
le  moyen  de  certains  cornets.  Ce  que  nous  pouvons  coUiger  estre 
vray  par  ceux  qui  sont  revenus  de  la  Floride,  et  par  les  mariniers 
qui  retournent  tous  les  jours  des  Indes,  lesquels  apportent  pendus  à 
leur  col  petits  entonnoirs  ou  cornets  faits  de  fueilles  de  Palme  ou  de 
Cannes  ou  de  Joncs,  au  bout  desquels  cornets  sont  insérées  et  entas- 
sées plusieurs  fueilles  sèches  entortillées  et  coraminuees  de  ceste 
plante.  Iceux  mettent  le  feu  à  ce  bout  de  cornet,  reçoyventet  inspirent 
par  la  bouche  couverte  le  plus  qu'ils  peuvent  ceste  fumée,  par  laquelle 
ils  afferment  sentir  leur  faim  et  soif  estre  appaisees,  leurs  forces  res- 
taurées, leurs  esprits  rejouys,   et  leur  cerveau  assopy  d'une  joyeuse 

1.  D'après  G.  Bauhin  qui  a  adopté  dans  son  Pinax  le  nom  de  genre  Nicotiana, 
depuis  consacré  par  Linné,  Lonicerus  serait  le  premier  botaniste  qui  aurait 
appelé  Nicotiana  le  N.  Tabaciint. 

2.  Il  s'agit  probablement  d'André  Thevet  qui  prenait  le  titre  de  Cosniographe 
du  Roy. 


38o  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

ebrieté  :  raesmement  jetter  par  la  bouche  une  infinité  d'humeur 
phlegmatique.  La  fumée  de  laNicotiane  n'enyvre point...  Telle  ebrieté 
ne  provient  de  froidure  excessive,  telle  qu'est  au  jusquiame,  mais 
d'une  certaine  vapeur  aromatique  qui  remplit  les  ventricules  du  cer- 
veau. » 

Quoi  qu'il  en  soit,  avec  le  temps,  les  merveilleuses  vertus  du 
Tabac  devaient  être  appréciées  à  leur  juste  valeur,  et  c'était  pour 
servir  à  de  tout  autres  usages  qu'à  la  médecine  qu'il  devait  prendre 
une  nouvelle  vogue.  Ce  ne  fut  cependant  pas  sans  quelque  difficulté, 
s'il  faut  en  croire  F.  A.  Pouchet  (i).  «  La  destinée  de  cette  plante, 
dit-il,  devait  éprouver  toutes  sortes  de  vicissitudes  :  tantôt  ses  qualités 
furent  brillamment  prônées,  et  l'on  ne  balança  pas  à  la  nommer  herbe 
sainte,  herbe  sacrée^  en  ajoutant  foi  aux  miraculeuses  propriétés  que 
lui  attribuaient  les  habitants  de  la  Floride  et  les  Brésiliens.  Un 
iésuite  polonais  écrivit  lui-même  un  poëme  en  son  honneur.  D'autres 
fois  le  ridicule  et  d'horribles  persécutions  tâchèrent  de  restreindre  ou 
d'abolir  son  usage,  et  les  rois  semblèrent  se  liguer  pour  l'anéantir 
tout  à  fait.  Jacques  P""  déclara  à  l'Angleterre  que  le  Tabac  devait  être 
extirpé  comme  une  herbe  suspecte,  et  ce  roi  publia  même  une  satire 
contre  les  fumeurs.  Le  pape  Urbain  VIII  et  Clément  XI  ne  craignirent 
pas  de  lancer  des  bulles  et  de  fulminer  l'excommunication  contre  tous 
ceux  qui  prendraient  du  Tabac  dans  les  églises.  Une  ordonnance  de 
Transylvanie  menaça  de  la  perte  des  biens  ceux  qui  cultivaient  cette 
plante.  La  cruauté  fut  encore  poussée  plus  loin  en  Perse,  en  Turquie 
et  dans  la  Russie,  où  l'on  vit  Amurat  IV  et  le  grand-duc  de  Moscovie 
en  défendre  l'usage  sous  peine  de  la  perte  du  nez,  ou  même  de  la  vie  ; 
cependant,  ni  le  ridicule  ni  les  menaces  n'arrêtèrent  la  propagation  du 
Tabac,  que  la  violence  de  ses  détracteurs  fit  peut-être  désirer  davan- 


tage.  » 


En  BVance,  où  les  prohibitions  furent  plus  douces,  l'État  finit  par 
se  contenter  de  frapper  d'un  impôt  la  consommation  du  Tabac,  en 
s'en  réservant  l'achat,  la  culture,  la  fabrication  et  la  vente.  Les  statis- 
tiques annuelles  sont  loin  de  prouver  que  malgré  cela  cette  consom- 
mation ait  jamais  diminuée. 

I.  Essaî  sur  l'histoire  naturelle  de  la  famille  des  Solanées.  Paris,  1827. 


Le  Gérant  :  Louis  Moroi 


Paris.  —  J.  ûlcrsch,  imp.,  4'",  Av.  de  Chàlillon. 


8-  ANNÉE.  N°'  23-24.  1--16  DÉCEMBRE  1894. 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Directeur  :  M.  Louis  MOROT. 


PIERRE    DUCHARTRE 

Par  M.  Ch.  FLAHAULT. 

Le  5  novembre  1894  s'éteignait  subitement  àMeudon,  à  l'âge 
de  83  ans,  l'un  des  hommes  qui  ont  le  plus  honoré  les  sciences 
naturelles  et  l'enseignement  en  France  depuis  un  demi  siècle. 
Mais  si  une  longue  série  de  travaux  scientifiques  poursuivis  sans 
interruption  pendant  près  de  soixante  ans,  si  une  érudition  pro- 
fonde et  une  remarquable  précision  d'esprit  ont  assuré  à  M.  Du- 
chartre  une  place  à  part  parmi  les  naturalistes  de  ce  siècle,  il  a 
été  aussi  et  surtout  un  de  ces  hommes  rares  dont  les  vertus  ho- 
norent l'humanité. 

Fils  de  ses  œuvres,  M.  Duchartre  avait  trouvé  dans  les  plus 
hautes  situations  scientifiques  la  récompense  d'une  vie  de  labeur 
ininterrompu  et  la  sanction  d'une  œuvre  considérable  ;  il  y  avait 
gardé  le  souvenir  des  efforts  de  sa  jeunesse,  des  difficultés  sans 
nombre  qu'il  avait  surmontées,  de  la  constance  avec  laquelle  il 
avait  lutté,  non  pour  en  tirer  vanité,  car  il  en  parlait  rarement, 
mais  pour  encourager  les  débutants,  pour  les  soutenir,  pour  les 
aider  de  ses  conseils  et  de  son  autorité.  Nous  avons  eu  la  con- 
solation de  le  voir  une  semaine  avant  que  la  mort  ne  l'enlevât  ; 
nous  l'avons  trouvé  alors,  tel  que  nous  l'avions  vu  pour  la  pre- 
mière fois  il  y  a  vingt-deux  ans,  travaillant  toujours,  animé  tou- 
jours de  la  même  bienveillance,  d'une  égalité  d'humeur  que  rien 
n'altérait,  comme  il  convient  à  ceux  dont  la  vie  a  été  tout  en- 
tière vouée  au  bien. 

Pierre-Etienne-Simon  Duchartre  est  né  le  27  octobre  181 1  à 
Portiragnes,  petit  village  de  la  zone  littorale,  non  loin  de  Béziers 
et  tout  près  de  Tépanchement  basaltique  de  Roquehaute,  si 
connu  des  botanistes.  L'un  des  aînés  d'une  nombreuse  famille, 
il  commença  à  Béziers  des  études  qu'il  termina  très  jeune  à  Tou- 
louse, sans  que  sa  vocation  se  fût  dessinée.  Le  Droit  et  les  in- 


382  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

térêts  agricoles  qui  occupaient  sa  famille  ne  paraissent  pas 
l'avoir  jamais  attiré.  Arrivé  au  terme  de  ses  études  classiques 
avant  l'âge  de  seize  ans  requis  pour  subir  les  examens  du  bacca- 
lauréat ès-lettres,  il  suivit  les  cours  de  sciences  et  obtint  en  1828 
l'un  des  prix  décernés  par  la  ville  de  Toulouse  aux  élèves  du 
cours  de  Botanique  ;  l'année  suivante  le  premier  prix  lui  fut  dé- 
cerné avec  éloges.  Sa  voie  lui  parut  tracée  ;  il  la  suivit  avec  une 
opiniâtreté  qui  ne  se  démentit  pas.  C'est  en  vain  que  son  père 
lui  fit  suivre  les  cours  de  la  Faculté  de  Droit  ;  les  études  juri- 
diques ne  surent  pas  le  retenir.  Décidé  à  se  livrer  exclusivement 
à  l'étude  des  plantes,  il  devint  l'élève  de  Moquin-Tandon  ;  mais 
sa  nature  et  les  circonstances  en  firent  surtout  un  observateur 
personnel.  Il  explora  régulièrement  le  Midi,  des  bords  de  la  Mé- 
diterranée aux  environs  de  Toulouse  et  jusqu'à  la  chaîne  des 
Pyrénées.  C'est  là  qu'il  trouva  le  sujet  de  ses  premiers  travaux  ; 
il  publia,  en  effet,  un  exsiccata  des  plantes  des  Pyrénées,  destiné 
à  lever  les  doutes  au  sujet  d'un  certain  nombre  d'espèces  dé- 
crites par  Lapeyrouse,  et  présenta  à  l'Académie  des  Sciences, 
sur  la  Géographie  botanique  des  environs  de  Béziers,  un  mé- 
moire dont  un  long  extrait  fut  publié  aux  Comptes-rendus. 

Forcé  de  trouver  les  ressources  nécessaires  pour  poursuivre 
ses  études  et  pour  venir  en  aide  à  sa  famille,  il  donna  des  leçons 
à  Toulouse,  puis,  à  partir  de  1837,  dans  un  petit  village  voisin 
de  Fumel  dans  la  vallée  du  Lot.  Privé  des  ressources  scientifiques 
qu'il  avait  eues  jusqu'alors  à  sa  disposition,  sans  livres  et  sans 
collections,  presque  sans  instruments,  il  fut  obligé  de  donner  à 
ses  études  botaniques  une  direction  nouvelle.  C'est  alors  qu'il 
commença  à  s'occuper  d'anatomie,  de  morphologie  et  d'orga- 
nogénie  florales,  branches  alors  nouvelles  de  la  science.  Il  pré- 
para et  acheva  ses  thèses  de  doctorat  ès-sciences  à  Monsempron 
et  publia  sur  le  développement  des  organes  floraux  une  série 
de  travaux  qui  firent  de  lui  l'un  des  promoteurs  de  l'organo- 
génie  florale.  C'est  là  aussi  que  M.  Duchartre  recueillit  les  ma- 
tériaux d'un  grand  travail  sur  la  Clandestine  d'Europe  qui  fut 
présenté  à  l'Académie  des  Sciences  en  1843  et  inséré  au  Recueil 
des  savants  étrangers,  sur  un  rapport  favorable  d'Ad.  Brongniart. 

Vers  la  fin  de  cette  même  année,  le  jeune  Duchartre  arrivait 
à  Paris,  plein  de  bonne  volonté,  mais  sans  ressources  et  sans 
autre  appui  que  les  travaux  par  lesquels  il  venait  de  s'y  faire 


Ch.  Flahault.  —  Pierye  Duchayire.  383 

connaître.  Decaisne  l'y  accueillît  comme  il  savait  accueillir  ceux 
qui  luttaient  avecénerg-ie  ;  les  deux  jeunes  savants  furent  bientôt 
des  amis  dévoués  ;  Decaisne,  qui  connaissait  les  difficultés  de 
la  vie,  aida  Duchartre  de  son  influence  naissante,  le  présenta  à 
d'Orbigny  qui  l'admit  à  la  rédaction  du  Dictionnaire  d'histoire 
naturelle.  Duchartre  prit  aussi  une  grande  part  à  la  rédaction 
de  VÉcho  du  monde  savant  et  de  X Encyclopédie  du-XIX''  siècle. 
Pendant  deux  années,  il  rédigea  seul  la  Revue  botanique,  recueil 
mensuel  publié  sous  le  patronage  de  Benjamin  Delessert  ;  la  mort 
imprévue  de  ce  protecteur  des  sciences  vint  interrompre  cette 
précieuse  publication.  Cette  participation  si  active,  souvent  à 
peu  près  exclusive,  s'étendit  à  plusieurs  autres  Revues  et  En- 
cyclopédies ;  elle  ne  suffit  pas  pourtant  à  absorber  l'activité  de 
Duchartre.  Il  poursuivait,  en  effet,  ses  recherches  et  ne  cessait 
de  publier  d'importants  mémoires  originaux. 

Agrégé  des  Facultés  des  Sciences  en  1848,  il  fut  l'année 
suivante,  après  un  brillant  concours,  nommé  professeur  de  bo- 
tanique et  de  physiologie  végétale  à  l'Institut  agronomique. 
Jusqu'à  la  fin  de  1852,  époque  de  la  suppression  de  cet  établisse- 
ment, il  consacra  tout  son  temps  à  l'enseignement,  alors  tout 
nouveau,  de  la  botanique  appliquée  à  l'agriculture,  et  à  la  créa- 
tion d'un  jardin  botanique  agricole.  Ces  années  inaugurèrent 
pour  Duchartre  une  nouvelle  série  de  travaux  qu'il  consacra  aux 
études  de  physiologie  pure,  à  la  tératologie  et  à  la  pathologie 
végétales.  Il  exécuta  dans  le  jardin  de  l'Institut  agronomique 
les  expériences  qui  eurent  pour  résultat  d'établir  l'efficacité  de 
la  fleur  de  soufre  pour  combattre  V Oïdium  de  la  Vigne.  Mais 
l'Institut  agronomique  fut  supprimé  et  Duchartre  se  retrouva 
libre  de  tout  enseignement,  mais  sans  ressources  comme  devant. 
Il  est  vrai  qu'il  suppléa  A.  de  Jussieu  dans  son  enseignement  de 
la  Sorbonne  ;  mais  l'agrégation  et  les  suppléances  n'entraînaient 
avec  elles  aucune  rémunération.  Bien  d'autres  se  seraient  décou- 
ragés et  eussent  abandonné  la  partie.  Cependant  nous  retrou- 
vons, en  1854,  M.  Duchartre  parmi  les  fondateurs  de  la  Société 
botanique  de  France,  dont  il  est  resté  le  dernier  survivant;  il  en 
rédigea  le  bulletin  bibliographique  jusqu'en  1861  avec  un  soin 
minutieux  et  un  talent  peu  ordinaire.  Il  devint  aussi  secrétaire- 
rédacteur  de  la  Société  centrale  d'Horticulture,  et  garda  cette 
charge  délicate  jusqu'à  sa  mort,  se  faisant  un  devoir  de  mettre  au 


384  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

service  de  ses  confrères  une  érudition  qu'on  ne  prenait  jamais 
en  défaut. 

Enfin  en  186 1,  à  l'âge  de  cinquante  ans,  il  vit  sa  situation 
assurée  ;  l'Académie  des  vSciences  lui  offrit  le  fauteuil  laissé  va- 
cant par  la  mort  de  Payer  ;  deux  mois  après  il  était  appelé  à  la 
chaire  de  Botanique  de  la  Sorbonne.  C'était  la  digne  récompense 
de  tant  d'années  de  labeur.  Ce  double  succès  ne  fut  pour  M.  Du- 
chartre  que  le  début  d'une  nouvelle  période  de  travail  ;  il  n'en- 
traîna, suivant  lui,  que  des  devoirs  nouveaux.  Il  se  recueillit, 
condensa  en  faveur  des  élèves  de  la  Sorbonne  les  résultats  de 
trente  années  d'études  et  produisit  un  livre  aussi  remarquable 
par  la  clarté  de  l'exposition  que  par  la  masse  des  renseignements 
qu'on  y  trouve.  Il  s'agissait,  en  effet,  pour  un  professeur  qui 
avait  la  difticile  mission  d'enseigner  chaque  année  toute  la  Bo- 
tanique générale  en  une  série  d'environ  trente  leçons,  de  dé- 
charger son  enseignement  de  l'exposé  historique,  des  discussions 
critiques  et  des  renseignements  bibliographiques.  Le  succès  des 
Eléments  de  Botaniqtie ,  qui  eurent  les  honneurs  de  trois  éditions 
représentant  un  ensemble  de  14.000  exemplaires,  témoigne  des 
services  qu'ils  rendirent.  Nous  y  trouvions  non  seulement  la 
leçon  claire,  précise  et  méthodique  du  Maître,  mais  aussi  les 
éléments  et  l'histoire  de  chaque  question  dont  il  synthétisait 
merveilleusement  les  phases  successives.  Sous  sa  forme  simple, 
ce  livre  montrait  aux  débutants,  comme  à  ceux  qui  s'étaient  en- 
gagés déjà  dans  la  voie  des  recherches,  l'état  présent  de  la 
science,  sans  leur  laisser  ignorer  l'évolution  de  chaque  question, 
les  lacunes  à  combler  et  les  problèmes  à  résoudre.  Il  a  sa  place 
dans  toutes  les  bibliothèques  et  rend  encore  des  services  qu'on 
oublie  trop  souvent  de  lui  demander.  La  publication  des  Elé- 
ments de  Botaniqtie  et  l'enseignement  dont  ils  étaient  le  com- 
plément ne  suffisaient  pas  à  absorber  l'activité  de  M.  Duchartre. 
Plus  de  150  notes  ou  mémoires  publiés  depuis  1861  jusqu'à  la 
veille  de  sa  mort  prouvent  qu'il  ne  se  reposait  pas. 

Ses  fonctions  de  professeur,  d'académicien  et  de  secrétaire 
de  la  Société  d'horticulture  lui  donnaient  chaque  jour  l'occasion 
de  mettre  sa  science  au  service  des  autres.  Nous  aimons  à  nous 
rappeler  avec  quelle  inaltérable  bienveillance  il  accueillait  les 
jeunes  gens  dans  son  cabinet  de  travail  de  la  rue  de  Grenelle, 
avec  quelle  attention  il  nous  écoutait,  comment  il  se  levait  pour 


Ch,  Flahault.  —  Pie/^re  Duchartre.  385 

mettre  la  main  sur  un  carton  d'où  il  tirait  toute  la  bibliographie 
d'un  sujet.  Nous  n'oublions  pas  surtout  avec  quelle  satisfaction 
il  entendait  la  confidence  de  nos  espérances,  de  nos  premières 
observations  heureuses,  et  combien  elle  était  encourageante 
cette  poignée  de  mains  si  franche  qui  nous  révélait,  au  départ, 
rémotion  de  son  grand  cœur.  Le  dévouement  a  rempli  sa  vie. 
Bien  qu'il  fût  devenu  le  doyen  de  la  section  de  Botanique  à 
l'Académie,  il  remplit  jusqu'au  bout  les  obligations  que  lui  im- 
posait son  titre  d'académicien,  sans  jamais  les  trouver  trop 
lourdes.  Il  s'est  fait  jusqu'au  dernier  jour  un  devoir  de  présenter 
les  travaux  qu'on  aimait  à  lui  confier  ;  il  se  plaisait  à  les  faire 
valoir  et  les  exposait  avec  une  clarté  remarquable. 

Quelques  semaines  seulement  avant  sa  mort,  que  rien  d'ail- 
leurs ne  faisait  prévoir,  tant  il  avait  d'énergie  sous  une  appa- 
rence délicate,  M.  Duchartre  offrit  à  l'Institut  de  Botanique  de 
Montpellier  l'herbier  qu'il  avait  formé  pendant  la  première  pé- 
riode de  sa  vie  scientifique.  Désirant  que  cette  précieuse  collec- 
tion, comprenant  surtout  les  éléments  de  la  flore  pyrénéenne  et 
du  Languedoc,  fût  aussi  utile  que  possible,  il  a  voulu  qu'elle 
prît  place  à  côté  des  richesses  que  possède  notre  Université 
montpelliéraine. 

En  rendant  un  pieux  hommage  au  maître  que  nous  regrettons, 
nous  nous  faisons  l'interprète  de  tous  ceux  qui  ont  eu  le  bénéfice 
de  son  enseignement.  Tous  aussi  ils  ont  pu  apprécier  le  cœur 
d'élite,  l'ami  dévoué  qui  se  révélait  pour  peu  qu'on  sollicitât 
réminent  professeur. 

Plusieurs  notices  ont  été  consacrées  à  la  vie  et  aux  tra- 
vaux de  M.  Duchartre  ;  nous  signalons  volontiers  celle  que 
son  ami  M.  Bornet  a  communiquée  à  l'Académie  des  sciences. 
M.  G.  Bonnier,  en  ouvrant  le  cours  de  botanique  de  la  Faculté 
des  sciences  de  Paris,  a  rendu  hommage  à  son  éminent  prédéces- 
seur ;  ces  deux  notices  nous  dispensent  d'entrer  dans  de  longs 
détails  sur  l'œuvre  de  M.  Duchartre  (voyez  :  Bornet,  Notice 
sur  la  vie  et  les  travaux  de  M.  Duchartre,  Comptes-rendus  de 
l'Acad.  des  Se,  CXIX,  1894,  séance  du  12  nov.  —  Bonnier, 
La  vie  et  la  carrière  scientifique  de  M.  Duchartre,  Revue  géné- 
rale de  Botanique,  VI,  1894  ;  l'auteur  y  a  joint  une  liste  des  tra- 
vaux de  M.  Duchartre). 


386  JOURNAL  DR  BOTANIQUE 

OBSERVATIONS 
SUR  LE  CENTAUREA  FRAYLENSIS  SCHULTZ-BIPONT. 

Par  M.  A.  FRANCHET. 

Le  Centattrea fraylensïs  Schultz-Bip,,  signalé  pour  la  pre- 
mière fois  par  Nyman  dans  le  Coiispectus  JÏ07'-as  etirope^,  p.  420, 
n'a  été  longtemps  connu  que  par  l'exemplaire  unique  briè- 
vement décrit  dans  une  note  restée  manuscrite  de  l'herbier 
Schultz  ;  on  sait  que  cet  herbier  fait  aujourd'hui  partie  des  col- 
lections Cosson. 

Cette  espèce  existe  pourtant  dans  l'herbier  du  Muséum  de 
Paris  depuis  plus  de  deux  siècles  :  Tournefort  l'a  en  effet  récol- 
tée en  1689.  Un  siècle  et  demi  plus  tard,  en  1847,  Welwitsch  la 
rencontrait  à  l'extrême  pointe  sud-ouest  du  Portugal,  dans  les 
bruyères  du  cap  Saint-Vincent,  et  peu  d'années  après,  si  l'on 
doit  s'en  rapporter  à  l'étiquette  de  l'herbier  Schultz,  la  plante 
était  observée  au  cap  Frayn,  un  peu  au  sud  d'Algéciras,  à 
l'ouest  de  Gibraltar. 

Les  exemplaires  du  cap  Saint- Vincent  sont  au  nombre  de  1 1  ; 
ils  ont  été  envoyés  par  M.  d'Escayrac  de  Lauture  et  sont  accom- 
pagnés d'une  note  que  M.  Daveau,  si  compétent  pour  tout  ce  qui 
concerne  la  flore  du  Portugal,  m'a  dit  être  certainement  de  la 
main  de  Welwitsch. 

Le  spécimen  de  Tournefort  ne  porte  dans  son  herbier  aucune 
indication  précise  de  localité,  comme  c'est  du  reste  le  cas  de  la 
plupart  de  ses  plantes;  mais  il  est  accompagné  de  la  phrase 
suivante,  écrite  par  Tournefort  lui  même  :  Ceîttait,riuin  inajîLS 
Ltisitanicum  Laciniatmn  laîtttginosîim  hîumlh'mnm. 

A  l'exception  du  dernier  mot,  cette  phrase  est  la  reproduc- 
tion textuelle  de  celle  qu'on  trouve  dans  les  InstUutiones ,  p.  449  : 
Centaurui^n  majus,  Lusitamctcni,  lacùimtimi,  lauzigniostun, 
îminilhis . 

Dans  le  même  ouvrage  il  est  fait  mention  d'une  deuxième 
espèce  de  Ceutaiiriuin  du  même  groupe,  également  qualifiée 
de  Lttsiianïcuin  ;  c'est  le  :  Centauriuiit  majus,  Ltisttanicuiu, 
Coronopïfolio . 

Mais  si,  grâce  à  l'exemplaire  conservé  dans  l'herbier  de  Tour- 
nefort, on  peut  aujourd'hui  établir  avec  certitude  l'identité  de  la 
plante  visée  par  la  première  des  phrases  citées  plus  haut,  il  est 


A.  Franchet.  —  Sur  le  Centaurea  fraylensis  Schultz-Bipont.  387 

probable  qu'en  l'absence  de  tout  échantillon,  il  sera  difficile  de 
savoir  quelle  espèce  l'auteur  des  InstiiuWones  a  qualifié  de  Ceii- 
taurittni  inajtis,  Lusitaniciini ,  Coronopi  folïo,  dont  je  n'ai  su 
trouver  la  mention  dans  aucun  autre  livre. 

Il  est  certain  que  Tournefort  a  jeté  lui-même  une  certaine 
obscurité  sur  son  texte,  en  introduisant  des  modifications 
souvent  assez  accentuées  dans  sfes  phrases  descriptives,  au  point 
que  telle  phrase  de  son  herbier  ou  de  ses  relations  de  voyage 
devient  presque  méconnaissable  dans  les  Instittitiones ,  où  l'on 
doit  retrouver  pourtant  la  pensée  de  l'auteur  sous  sa  forme  la 
plus  exacte  et  la  plus  précise. 

Les  deux  Centaurmni  en  question  en  fournissent  un  exemple. 
Les  phrases  qui  les  concernent  ne  se  rencontrent  point,  au  moins 
sous  la  forme  qui  leur  est  donnée  dans  les  Insiitiitïoiies ,  dans  le 
manuscrit  que  Tournefort  nous  a  laissé  sous  le  titre  de  :  Dénoni- 
brernent  des  plantes  que  ï'ay  trouvées  en  Poriîigal  en  1689  (i), 
qui  n'est  qu'une  liste  très  développée  de  toutes  les  plantes  qu'il  a 
observées  en  Portugal,  énumérées  dans  l'ordre  même  où  il  les  a 
observées.  Deux  Centaurmni  majtis  y  sont  mentionnés;  ce 
sont  :  Cenfanriiim  uiajns  folio  non  dïssecto,  dans  lequel  tous  les 
auteurs  s'accordent  à  voir  le  Ceniaiirea  tagana,  et  le  Centmi- 
rïum  majns  snpi'mim  huimllïinnni  foliïs  Coronopi,  que  Tourne- 
fort signale  ainterOdeseixa  et  Villanora  de  mil  fontes  »,  et  dont 
l'identification  a  dû  exercer  la  sagacité  de  plus  d'un  botaniste, 
aucune  espèce  connue  du  groupe  auquel  les  botanistes  anciens, 
et  Tournefort  dans  les  Institittiones ,  ont  appliqué  la  dénomina- 
tion de  Centanrium  majns  ne  pouvant  raisonnablement  rece- 
voir les  qualificatifs  é&snpimim  et  dH Immillimum.M..  Henriquès, 
1.  c,  p.  257,  a  supposé  que  le  Cent.  niaJiLS  siipinnni .,  etc.,  du 
Dénombrement,  était  la  plante  désignée  plus  tard,  dans  les  /;/- 
stifntiones,  sous  le  nom  de  Cent,  majns  LiLsitanicttm,  Coronopi 
folio;  mais  je  pense  que  cette    assimilation  des  deux   phrases 

I.  Le  manuscrit  original  de  Tournefort  appartient  depuis  quelques  années  à 
l'Université  de  Coïmbre.  M.  J.  Henriquès  en  a  donné  la  reproduction  intégrale, 
pour  ce  qui  concerne  le  Portug-al,  dans  le  Boletim  da  Sociedade  Broteriana, 
vol.  VIII,  pp.  191-262.  Coïmbra,  i8c)o-i89i. 

La  Bibliothèque  du  Muséum  de  Paris  en  possède  une  copie  de  la  main  d'Antoine 
de  Jussieu,  sous  le  titre  de  -.Tournefort.  Dénombrement  des  plantes  trouvées  en 
Espagne  et  en  Portugal.  4°,  145  pages  numérotées  et  14  pages  sans  chiffres. 
Cette  copie  provient  de  la  vente  de  la  Bibliothèque  des  Jussieu  ;  elle  y  porte  le 
n"  4050. 


388  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

demande  confirmation.  Dans  tous  les  cas,  ce  ne  peut  être  que 
par  suite  d'un  lapS7is  calanii,  que  M.  Henriquès,  avec  doute  il 
est  vrai,  a  rapporté  la  phrase  de  Tournefort  à  VEiythréea  Ceii- 
taw'ïuni  Pers.,  forma  mariUina,  qui  est  un  des  Ceiitaurïuin 
minus  (et  non  inajiis)  des  auteurs  anciens,  et  auquel  on  ne  peut 
song-er  à  appliquer  l'épithète  de  Coronopifoh'uni. 

Mais  quand  on  connaît  le  Ceiitaureafraylensis,  la  phrase  du 
Dénombretnent  devient  très  compréhensible.  Ce  Cen/aici^ea  est 
en  effet  une  plante  à  tige  couchée  ascendante,  haute  de  5  à  10 
cent.,  et  dans  tous  les  cas  méritant  absolument  l'appellation 
à^htmiïllùnum  ou  ^ htimilms ,  surtout  si  on  la  compare  aux  autres 
espèces  du  g-roupe  des  Centaitrium  majns^  telles  que  C.  iagana, 
C.  africana,  C.  Centaurumi,  etc.  Il  est  vrai  que  Tournefort  dé- 
signe en  des  termes  un  peu  différents  la  plante  de  son  herbier 
qui  se  rapporte  incontestablement  au  C .  freylensis ,  mais  on  doit 
remarquer  que  c'est  dans  la  phrase  concernant  cette  espèce,  et 
seulement  dans  celle-là,  qu'il  a  fait  entrer  l'épithète  caractéristi- 
que à'/uij/ifh'uson  ^humilliimini. 

Si,  à  cettepremière  induction,  on  en  ajouteune  autre  tirée  de 
ce  fait  que  Tournefort  a  rencontré  son  Cent,  inajus  supinum 
huim'llïimim  foh'is  Coronopi  entre  Odeseixa  et  Villanora,  c'est- 
à-dire  à  une  très  faible  distance  de  la  localité  où  Welwitsch  a 
trouvé  le  C.  fraylensis ,  n'y  verra-t-on  pas  une  forte  présomption 
pour  croire  que  cette  espèce  est  bien  celle  que  Tournefort  a 
voulu  désigner  par  la  phrase  énigmatique  du  Dénombrement} 

Nyman  a  très  exactement,  mais  trop  insuffisamment,  défini  le 
C.  fraylensis.  Il  dit  seulement  :  Secundum  Schultz  Bipont.,  sect. 
Centaurii  adnumeranda.  Cardoincellina ,  parva  ;  caulis  mono- 
cephalus. 

M.  Daveau,  auquel  j'ai  montré  le  C.  fraylensis  dans  l'herbier 
du  Muséum,  m'a  fait  observer  que  cette  plante  avait  été  décrite 
et  figurée  récemment,  sous  le  nom  de  C.  vicentina  Welw.,  par 
M.  Henriquès  àdiVisle:  Boietïm  da  Soc. Brot.,  vol. X  (1892),  p.  223. 
tab.  2.,  d'après  des  spécimens  de  mêine  provenance  que  ceux  du 
Muséum.  Il  est  assurément  regrettable  de  ne  pouvoir  conserver 
la  dénomination  de  Welwitsch,  qui  présentait  au  moins  l'avan- 
tage de  rappeler  le  souvenir  de  la  station  où  la  plante  avait  été 
originairement  découverte  ;  mais  la  règle  de  priorité  est  inexo- 
rable. 


A.  Franchet.  —  Sur  le  Centaurea  ïvs.y^Q'^sis  Scàulis-Bipont.  389 

La  description  et  la  figure  données  par  M.  Henriquès  font 
d'ailleurs  bien  connaître  la  plante  ;  mais  comme  la  Revue  qui  les 
renferme  n'est  malheureusement  pas  assez  répandue  dans  les 
bibliothèques,  je  ne  crois  pas  inutile  de  la  décrire  de  nouveau, 
d'après  les  exemplaires  de  l'herbier  du  Muséum. 

Centaurea  fraylensis  Schultz  Bipont.  Herb.  (nunc  herb. 
Cosson)  ex  Nyraan,  Conspect.  fl.  Eîirop.^  420.  C.  vicenfina 
Welw.  ex  Henriquès,  Bol.  Soc,  Brot.^  X  (1892),  223,  tab.  2. 

Centaurùun  inajus,  Lusitamcttin,  lacimattim,  lanugïnosiun , 
Immiliiis,  Tourn. ,  Iiisf. ,  p.  449.  —  Ceiitauriiim  inajtis  Liisùam- 
cunt,  Laciniatum  lamiginosum  hziniilliinum.  Tourn.  herb.! 

Hab.  Lusitania  (Tournefort,  herb.  !  in  herb.  Mus.  Paris.); 
Algarve  :  in  ericetis  de  Cabo  de  S.  Vincenti,  Jun.  1847  (Welw. 
in  herb.  Mus.  Par.)  ;  val  Santo  (id.  in  herb.  Univ.  Conimb.,  ex  cl. 
Henriquès).  —  Alemtejo  littoral  :  Base  da  serra  de  S.  Domingos 
perto  de  S.  Luiz,  Sines  e  base  da  serra  de  Cercal  (Welw.  in 
herb.  Univ.  Conimb.). 

Humilis,  laxe  et  longe  lanuginosa,  demum  glabrescens;  eau- 
lis  brevis  vel  brevissimus,  decumbens,  apice  ascendens,  mono- 
cephalus  ;  folia  basilaria  longiter  petiolata,  bipinnatifida,  seg- 
mentis  omnibus  anguste  lanceolatis,  linearibus,  integris  vel 
obscure  denticulatis,  vel  nunc  pinnatifida,  nunc  lyrata,  segmento 
terminali  ovato,  inciso  vel  integerrimo  ;  folia  caulina  pauca,  par- 
va,  pinnatifida  vel  incisa,  superioribus  i  vel  2  squamiformibus; 
capitulum  e  basi  nuda  rotundata  ovato-cylindricum  ;  squamae 
pauciseriatae  (seriebus  circiter  4),  coriaceae,  late  ovatae,  obtusae 
vel  apice  rotundatae,  margine  angusto  rubescentes,  interioribus 
lanceolatis,  apice  late  appendiculatis,  erosis,  omnibus  dorso  lineis 
fuscis  percursis  ;  flores  purpurei,  exterioribus  radiantibus  ;  recep- 
taculum  planum,  paleaceum,  paleis  crebris,  albidis,  inaequalibus 
achaenio  maturo  brevioribus,  linearibus,  acutis;  achaenium  gla- 
brum,  angulatum,  sulcatum;  pappus  achaenio  sub  maturitate 
paulo  brevior,  paleis  pallide  fulvis,  inaequalibus,  planis,  exte- 
rioribus subacutis,  interioribus  triplo  longioribus,  apice  dilata- 
tis,  margine  denticulatis. 

La  racine  est  allongée,  simple  perpendiculaire  ;  les  longs 
poils  laineux  existent  surtout  sous  le  capitule  et  sur  les  ner- 
vures des  feuilles;  la  tige  varie  de  4  a  15  cent.  ;  d'abord  étalée 
horizontalement,  elle  se  redresse  à  angle  droit  un  peu  au-dessous 


390  JOURNAL  DR  BOTANIQUE 

du  capitule;  les  feuilles  basilaires  atteignent  jusqu'à  20  cent.,  en 
y  comprenant  le  pétiole  long  de  4  à  7  cent,  ;  le  limbe  est  ovale 
ou  ovale-oblong  dans  son  pourtour,  très  diversement  divisé,  les 
segments  étant  tantôt  tous  linéaires,  quelquefois  très  étroite- 
ment, bipartites  ou  pinnatifides,  tantôt  un  peu  élargis;  plus  rare- 
ment le  lobe  terminal  est  beaucoup  plus  grand  que  les  autres; 
les  feuilles  caulinaires  sont  bien  plus  petites  que  les  basilaires, 
mais  elles  sont  de  même  forme  dans  leur  ensemble  ;  le  capitule  a 
environ  2022  mill.  de  longueur  sur  12-16  mill.  de  large;  les 
achaines  mûrs  ont  4  mill.,  l'aigrette  ne  dépasse  pas  3  mill. 

Welwitsch  a  écrit  sur  l'étiquette  qui  accompagne  ses  exem- 
plaires dans  l'herbier  du  Muséum  :  n°  627.  Centaurea  vicentina 
Welw.  Mspt.  In  ericetis  deCabo  de  S.  Vicenti,  avis  rara. 

Et  plus  loin  :  Observ.  Species  quoad  genus  exactum  exami- 
nanda,  nam  pappus  nec  setosus  ut  in  Centauriis,  sed  paleaceus 
paleis  spatulatis  apice  serrulato-ciliatis. 

Cette  observation  de  Welwitsch  est  très  exacte  ;  les  carac- 
tères de  l'aigrette  du  Centaurea  du  cap  Saint-Vincent  le  rappro- 
chent en  effet  singulièrement  des  Vohitai^ella  (Amberboa'DC^ 
pro  parte)  et  son  port  est  tout  à  fait  celui  de  VA.  imirïcata  DC. 
Aussi  Spach  avait-il  placé  la  plante  de  Welwitsch,  dans  l'herbier, 
parmi  les  Aniberboa^  ce  qui  explique  comment,  jusqu'ici,  elle  a 
pu  échapper  à  l'examen  des  botanistes  qui  ont  étudié  à  Paris  le 
genre  Centaurea. 

Plusieurs  autres  espèces  du  groupe  Centaurhun  ont  aussi 
les  poils  de  l'aigrette  plus  ou  moins  paléacés;  celles  du  groupe 
Chryseis  (Amberboa  sp.  DC.)  sont  dans  le  même  cas,  ce  qui 
montre  bien  que  ce  caractère  doit  être  négligé  dans  le  genre 
Centaurea. 

RECHERCHES 

SUR 

LA  PECTASE  ET  SUR  LA  FERMENTATION  PECTIQUE.  I. 

Par  MM.  G.  BERTRAND  et  A.  MALLÈVRE. 

La  pectase  est  un  ferment  non  figuré  qui  détermine  la  coagu- 
lation des  sucs  végétaux  riches  en  pectine. 

Elle  a  été  découverte  par  Frémy  (i),  en  1840,  à  une  époque 

I.  Journal  de  Pharmacie,  t.  XVI,  p.  392. 


G.  Bertrand  et  A.  Mallèvke.  —  Recherches  sur  la  pectase,  etc.  391 

OÙ  l'étude  des  diastases  était  à  peine  ébauchée.  Aussi  le  savant 
chimiste  n'a-t-il  laissé  sur  elle  que  fort  peu  de  renseignements. 
D'après  lui  (i),  la  pectase  existerait,  sous  la  forme  soluble,  dans 
les  racines  de  carottes  et  de  betteraves,  et,  sous  la  forme  inso- 
luble, dans  les  pommes  et  autres  fruits  acides.  Quand  on  précipite 
du  jus  de  carottes  nouvelles  par  l'alcool,  la  pectase,  qui  d'abord 
était  soluble,  deviendrait  insoluble  dans  l'eau,  sans  perdre  ce- 
pendant la  propriété  caractéristique  de  transformer  la  pectine 
en  acide  pectique  (2). 

A  ces  premières  observations,  Frémy  ajoute  que  la  fermen- 
tation pectique  n'est  accompagnée  d'aucun  dégagement  de  gaz 
et  peut  s'opérer  à  l'abri  de  l'air;  enfin,  qu'elle  se  détermine  sur- 
tout vers  30°. 

Nous  avons  pensé,  en  raison  de  la  diffusion  de  la  pectase  et 
du  rôle  probablement  considérable  qu'elle  joue  dans  le  règne  vé- 
gétal, que  l'étude  de  cette  substance  devait  être  reprise.  C'est 
ainsi  que  nous  avons  été  conduits  aux  premiers  résultats  que 
nous  allons  exposer. 

I.  Intervention  de  la  chaux  dans  la  fermentation  pectique. 

Ce  qui  nous  a  frappés  tout  d'abord,  c'est  la  composition  du 
coagulum  gélatineux  obtenu  en  faisant  réagir  du  suc  filtré  de 
carottes  sur  une  dissolution  de  pectine.  Contrairement  à  ce  qui 
était  admis,  il  est  formé  par  &\xpecîate  de  calcium  et  non  par  de 
l'acide  pectique.  C'est  ainsi  qu'il  est  insoluble  dans  les  liqueurs 
alcalines  faibles  ;  il  s'y  dissout,  au  contraire,  presque  instantané- 
ment, après  avoir  macéré  dans  l'acide  chlorhydrique  étendu.  En 
outre,  la  solution  chlorhydrique  renferme  de  la  chaux  non  pré- 
cipitable  par  saturation  à  l'aide  de  l'ammoniaque. 

Il  était  vraisemblable,  d'après  cette  observation,  que  la  chaux 
intervenait  dans  la  fermentation  pectique.  C'est  en  effet  ce  qui  a 
lieti.  Pour  le  démontrer,  on  prépare  d'abord  des  solutions  de 
pectase  et  de  pectine  bien  exemptes  de  chaux. 

Préparation  de  la  solution  de  pectase.  —  Cette  solution  n'est 

1.  Encyclopédie  chimique.  Chimie  des  végétaux,  p.  34. 

2.  Nous  rappellerons  que  la  pectine  et  l'acide  pectique  sont  des  corps  bien  ca- 
ractérisés; ils  ont  la  même  composition  centésimale,  mais  la  pectine  est  soluble 
dans  Teau  en  toutes  proportions,  tandis  que  Vacide  pectique  y  est  complètement 
insoluble  (  Voir  Frémy,  Encyclopédie  chimique,  Chimie  des  végétaux). 


392  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

autre  chose  que  du  suc  de  carottes  décalcifié.  Pour  l'obtenir 
aussi  active  que  possible,  on  doit  se  servir  de  carottes  récoltées 
en  pleine  période  de  végétation,  car  les  carottes  vieilles  sont 
pauvres  en  ferment.  De  plus,  il  convient  de  rejeter  la  zone  cor- 
ticale de  ces  racines  pour  n'employer  que  leur  cylindre  central  : 
celui-ci  est  effectivement  deux  fois  et  demie  plus  riche  en  pec- 
tase. 

Ce  choix  étant  fait,  on  réduit  la  substance  en  pulpe  et  on  la 
soumet  à  la  presse.  Il  en  sort  à  peu  près  70  à  80  °/o  d'un  liquide 
trouble  qu'on  sature  aussitôt  de  chloroforme  :  on  évitera  de  cette 
manière  l'intervention  ultérieure  des  microorganismes.  Le  suc 
est  ensuite  filtré  au  papier  Berzélius,  puis  on  y  ajoute  la  propor- 
tion d'oxalate  alcalin  exactement  nécessaire  pour  précipiter 
toute  la  chaux. 

Cette  précipitation  n'est  réalisable  que  par  tâtonnements, 
parce  que  la  magnésie  et  les  matières  org-aniques  oblig-ent  à 
mettre  un  peu  plus  de  réactif  qu'une  analyse  des  cendres  ne  le 
ferait  prévoir.  Heureusement,  la  composition  minérale  du  suc 
de  carottes  varie  peu  d'un  échantillon  à  l'autre.  Avec  des  ca- 
rottes roug-es  rondes  et  demi-rondes,  nous  avons  trouvé,  pour 
100  centimètres  cubes  de  suc  : 

I  II  III 


chaux:  ogr.016  o  gr.  018  o  gr.  016 

magnésie  :  »  o  gr.  029  o  gr.  024 

Ces  quantités  sont  très  faibles,  mais  en  raison  du  poids  molé- 
culaire élevé  et  du  volume  énorme  que  les  composés  pectiques 
occupent  à  l'état  gélatineux,  elles  sont  suffisantes  pour  expliquer 
l'action  du  suc  de  carottes  sur  la  pectine. 

Dans  la  pratique,  il  faut  employer  environ  un  tiers  de  réactif 
en  plus  que  la  proportion  calculée  :  ainsi  l'échantillon  III  exige 
o  gr.  070  d'oxalate  neutre  de  potassium  au  lieu  de  o  gr.  053. 

Le  suc  de  carottes  additionné  d'oxalate  s'éclaircit  vite  par  le 
repos,  et  filtre  facilement  limpide.  Bien  chloroformé,  il  peut 
servir  plusieurs  jours,  pourvu  qu'on  le  conserve  au  frais,  en 
flacons  pleins  et  à  l'abri  de  la  lumière. 

Pi'éparation  de  la  solution  de  pectine.  —  On  utilise  pour  la 
faire  le  marc  de  carottes  d'où  la  pectase  a  été  extraite.  Aussitôt 


G.  Bertrand  et  A.  Mali.èvke.  —  Recherches  sur  la  pectase,  etc.  •393 

pressé,  pour  éviter  la  transformation  de  la  pectine  sous  l'influence 
de  la  pectase  qui  reste  dans  le  marc,  celui-ci  est  délayé  dans 
l'alcool  ;  on  fait  bouillir  un  quart  d'heure  et  l'on  fdtre  à  chaud. 
Le  résidu,  décoloré,  est  alors  mis  en  macération  dans  l'eau  addi- 
tionnée de  2  centièmes  d'acide  chlorhydrique.  Après  vingt- 
quatre  heures,  on  exprime  le  tout  dans  un  linge,  et  la  liqueur 
acide,  éclaircie  par  fîltration,  est  précipitée  par  son  volume 
d'alcool.  La  pectine  se  rassemble  en  flocons  que  l'on  recueille 
sur  une  toile  ;  on  la  purifie  complètement  de  chaux  en  l'épuisant, 
à  froid,  avec  de  l'alcool  à  50°  renfermant  2  °/o  d'acide  chlorhy- 
drique. Quand  la  pectine  ainsi  traitée  ne  contient  plus  qu'une 
trace  de  cendres  exemptes  de  chaux,  on  la  débarrasse  de  l'acide 
employé  par  une  série  de  dissolutions  dans  l'eau  et  de  précipi- 
tations par  l'alcool. 

Cette  dernière  partie  de  l'opération  présente  une  difficulté 
qu'il  n'est  pas  facile  de  vaincre  :  au  fur  et  à  mesure  que  l'acide 
chlorhydrique  disparaît,  la  pectine  devient  de  plus  en  plus  géla- 
tineuse ;  à  la  fin,  elle  passe  à  l'état  colloïdal  et  cesse  de  se  con- 
tracter même  dans  l'alcool  fort  ;  on  a,  par  suite,  beaucoup  de 
peine  à  la  recueillir,  et  cela  ne  va  pas  sans  pertes.  Il  est  plus 
commode,  étant  donné  l'usage  auquel  on  la  destine,  de  s'arrêter 
après  deux  ou  trois  précipitations  :  il  n'y  a  plus  à  ce  moment 
qu'une  trace  d'acide  chlorhydrique  ;  on  la  sature  à  très  peu  près 
avec  quelques  gouttes  de  potasse  étendue. 

Une  solution  de  2  grammes  de  pectine  dans  100  grammes 
d'eau  distillée  est  la  plus  favorable  pour  les  expériences  que 
nous  allons  décrire.  Il  est  facile  d'atteindre  cette  concentration 
si  l'on  a  soin,  avant  de  redissoudre  une  dernière  fois  la  pectine 
imprégnée  d'alcool,  de  doser  sa  teneur  en  matière  sur  une  por- 
tion aliquote  du  précipité.  Il  est  bon  de  saturer  de  chloroforme 
la  solution  ainsi  obtenue. 

Expériences .  —  On  peut  maintenant  constater  ce  fait  fonda- 
mental qu'une  solution  aqueuse  de  pectine  reste  indéfiniment 
liquide  quand  on  y  ajoute  du  suc  décalcifié  de  carottes,  tandis 
que  la  moindre  addition  au  mélange  d'un  sel  soluble  de  calcium 
détermine  sa  prise  en  gelée  après  quelque  temps  :  il  s'est  fait  du 
pectate  de  calcium. 

Pour  s'assurer  qu'une  telle  transformation  de  la  pectine  dé- 


394  )OURNAL  DE  BOTANIQUE 

pend  à  la  fois  de  la  pectase  et  du  sel  calcique,  on  ajoute  à  du  suc 
de  carottes,  préparé  comme  il  a  été  dit  plus  haut,  une  propor- 
tion de  chlorure  de  calcium  correspondant,  suivant  les  essais,  à 
une  ou  plusieurs  fois  le  poids  de  chaux  qu'il  contenait  primiti- 
vement. Chacun  des  mélanges  est  ensuite  divisé  en  deux  par- 
ties, dont  l'une  est  chauffée  cinq  minutes  à  ioo°  pour  détruire 
l'activité  de  la  pectase.  Finalement  on  ajoute  un  volume  de 
solution  de  pectine  à  2  °/o. 

Tous  les  mélanges  de  pectine,  de  chaux  et  de  suc  chauffé 
restent  liquides,  comme  celui  qui  ne  renferme  que  la  pectine  et 
la  pectase,  sans  sel  de  calcium.  La  chazLX  on  la  pectase  agissant 
isolément  sont  donc  incapables  de  produire  la  fermentation 
pectiqîie. 

Les  autres  mélanges,  au  contraire,  où  la  pectase  est  active, 
se  prennent  en  gelée  dans  un  temps  d'autant  plus  court  que  la 
proportion  de  chlorure  de  calcium  est  plus  forte. 

xA.insi,  à  la  fin  d'octobre,  nous  avons  préparé  des  mélanges 
à  volumes  égaux  de  suc  de  carottes  décalcifié  (cylindre  central) 
et  de  pectine  à  2  °/o,  auxquels  nous  avons  ajouté  une  quantité 
de  chlorure  de  calcium  correspondant,  pour  100  centimètres 
cubes,  àogr.  0400,  — ogr.  0200,  —  o  gr.  0116  (i)  et  o  gr.  0050. 
Tandis  qu'un  mélange  témoin,  non  additionné  de  chlorure  de 
calcium,  est  resté  Hquide,  les  autres  se  sont  pris  successivement 
en  gelée  compacte  et  on  pouvait  retourner  les  tubes  qui  les  con- 
tenaient, sans  rien  renverser,  après  35,  43,  57  et  60  minutes.^ 

L'action  simnltanée  de  la  chatcx  et  de  la  pectase  est  donc 
nécessaire  pour  déterminer  la  fermentation  pectiqite. 

II.  Intervention  comparée  de  la  baryte,  de  la  strontiane 

ET  DE  LA  magnésie. 

Il  était  intéressant  de  rechercher  si,  dans  les  expériences 
précédentes,  la  chaux  pouvait  être  remplacée  par  une  autre 
base  alcalino-terreuse.  Nous  avons  reconnu  qu'il  en  était  ainsi. 
Pour  cela  nous  avons  versé  goutte  à  goutte  une  solution  de 
chlorure  de  baryum  ou  de  strontium  dans  du  suc  décalcifié  de 
carottes.  Les  premières  gouttes  ont  été  précipitées  par  les  sul- 
fates contenus  dans  le  suc  et,  lorsqu'un  peu  des  sels  employés 

I.  _  0,0116  Ca  X  1)4  ==  0,016  CaO  contenu  dans  le  suc  naturel. 


G.  Bertrand  et  A.  Mallèvre.  —  Recherches  sur  la  pectase,  etc.  395 

restait  dissous,  le  liquide  résultant  déterminait  la  transformation 
de  la  pectine  en  pectate  gélatineux,  aussi  bien  que  si  on  avait 
pris  du  suc  naturel  de  carottes. 

Nous  avons  encore  essayé  l'influence  de  la  magnésie.  Les 
résultats  ont  été  moins  nets  et  tendent  presque  à  faire  supposer 
que  ce  corps  ne  peut  intervenir  dans  la  fermentation  pectique. 
En  tout  cas,  si  la  magnésie  possède  une  action  quelconque,  on 
peut  affirmer  que  cette  action  est  beaucoup  plus  faible  que  celle 
des  bases  alcalino-terreuses.  Comparativement  avec  les  expé- 
riences dont  le  détail  est  rapporté  plus  haut,  nous  avions  ajouté 
à  un  sixième  mélange  de  pectine  et  de  pectase  une  quantité  de 
sulfate  de  magnésium  correspondant,  quant  au  poids  molécu- 
laire, à  o  gr.  040  de  calcium.  Il  a  fallu  quatre  heures  pour  que 
le  tout  se  prît  en  gelée  ;  encore  cette  dernière  était-elle  beaucoup 
moins  consistante  que  la  gelée  obtenue  en  présence  de  ogr.  005 
seulement  de  calcium.  Dans  une  autre  expérience  (commence- 
ment de  décembre),  où  la  pectase  était  moins  active  et  la  pro- 
portion de  sulfate  magnésien  moitié  moindre,  il  n'y  a  pas  eu  de 
coagulation. 

Si  l'on  observe,  après  ces  résultats,  que  le  suc  de  carottes 
employé  contenait  de  la  magnésie,  que  le  poids  moléculaire  de 
cette  base  est  moindre  que  celui  de  la  chaux,  enfin  que  le  sulfate 
magnésien  retient  facilement  de  petites  quantités  de  sulfate  de 
calcium  très  difficile  à  mettre  en  évidence,  on  comprendra  notre 
réserve  concernant  l'influence  de  la  magnésie.  La  question  ne 
pourra  être  résolue  définitivement  que  par  de  nouvelles  recher- 
ches. 

Pour  qu'on  puisse  réaliser  nettement  les  expériences  que  nous 
avons  décrites,  il  est  utile  de  faire  remarquer  qu'il  ne  faut  pas 
employer  trop  de  sel  alcalino-terreux  :  sinon  on  produit  des  pec- 
tinates  gélatineux  peu  solubles  et  la  réaction  est  masquée  (i).  Il 
est  cependant  possible,  même  dans  ces  cas,  de  rendre  manifeste 
l'action  de  la  pectase. 

Il  suffit  de  traiter  la  gelée,  dont  on  veut  connaître  la  nature, 
par  de  l'acide  chlorhydrique  assez  fort,  à  i  ou  2  7o>  par  exem- 
ple. A  cet  état  de  concentration,  il  déplace  l'acide  pectique  et  la 
pectine,  et  l'action  précipitante  de  celle-ci  est  contrebalancée. 

I.  Nous  reviendrons  plus  tard  sur  ces  combinaisons,  car  elles  n'ont  pas  encore 
été  décrites. 


390  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Si  on  a  affaire  à  des  pectinates,  tout  se  dissout,  tandis  que,  après 
l'action  de  la  pectase,  il  y  a  mise  en  liberté  d'un  corps  gélatineux 
et  insoluble  :  l'acide  pectique. 

C'est  principalement  avec  les  sels  de  baryum  qu'on  est  con- 
duit à  utiliser  ce  moyen  de  contrôle,  surtout  si  la  pectine  est 
récemment  dissoute.  Dans  ce  cas,  elle  précipite  avec  une  trace 
de  sel  de  baryum  incapable  d'amener  le  même  résultat  quand  la 
solution  est  préparée  depuis  quelques  jours.  Cette  singulière 
différence  pourrait  peut-être  s'expliquer  en  admettant  que  la 
pectine,  mise  en  dissolution  aqueuse,  produit  une  série  d'hydrates 
comme  les  glucoses;  dans  cette  hypothèse,  à  l'hydrate  le  plus 
récent  correspondrait  la  combinaison  barytique  la  moins  soluble. 

En  résumé,  les  premiers  résultats  des  recherches  que  nous 
poursuivons  sur  la  pectase  établissent  : 

1°  que  cette  diastase  ne  peut,  à  elle  seule,  coaguler  la  pec- 
tine ; 

2"  qu'elle  ne  provoque  cette  transformation  qu'en  présence 
d'un  sel  soluble  de  calcium,  de  baryum  ou  de  strontium  ; 

3°  que  le  coagulum  formé  dans  ces  conditions  n'est  pas, 
comme  on  l'avait  cru  jusqu'à  présent,  de  l'acide  pectique,  mais 
un  pectate  alcalino-terreux. 


LES  NOMS  DES   PLANTES 
DU  LIVRE  D'HEURES  D'ANNE  DE  BRETAGNE 

{Fin.) 
Par  M.  Jules  CAMUS 

P.  421.  du  Qiierson.  —  Nasturci  aquatici.  —  Très  probable- 
ment le  cresson  de  fontaine  [Nasturiiicm  officinale  R.  Br.),  d'après  le 
dessin  ;  mais  les  fleurs  ont  été  peintes  en  bleu  pâle.  C'était  aussi  l'opi- 
nion de  Jussieu.  Pour  Decaisne,  il  n'a  vu  ici  qu'une  plante  imaginaire. 

P.  197.  Quersoii  alenoys.  —  Eruca.  —  Lepidium  sativum  L. 
Cresson  alénois.  —  On  a  relevé  dans  des  textes  du  xni"  et  du  xiv*^ 
siècle,  les  formes  orleneis,  orlenois,  aulenoys^  qui,  selon  Littré,  pro- 
viendraient de  l'adjectif  «  orlenois  s  [Aurelïanensis,  Orléanais,  d'Or- 
léans). Ainsi  que  je  l'ai  déjà  fait  remarquer  ailleurs,  cette  étymologie 
n'est  guère  satisfaisante.  En  effet,  le  Lepidium  sativum^  originaire  de 
l'Orient,  était  jadis  cultivé  partout,  à  cause  des  nombreuses  propriétés 


].  Camus.  —  Noms  des  plantes  dti  livre  d'heures  d'Anne  de  Bretagne.      397 

médicales  qu'on  lui  reconnaissait.  On  le  nommait  ordinairement  cresson 
de  jardin  pour  le  distinguer  du  cresso)i  de  fontaine.  Ainsi  il  est  dit 
dans  le  curieux  glossaire  du  xiii''  siècle,  connu  sous  le  nom  de  «  Alphita  »  : 
«  Nastitrtiuiii  aquaticimi  est,  et  ortolanum ;  sed  quando  simpliciter 
po)iitur,  ortolanuiii  intelligitur  t>.  En  conséquence  je  croirais  plutôt 
que  l'ancienne  forme  orlenois  est  dérivée  de  quelque  barbarisme  du 
moyen  âge,  tel  que  *  kortulanense,  intermédiaire  entre  hortulaniim  et 
hortense. 

P.  201.  Uaniberi>"e.  —  Mercurialis.  —  Mercurialis  annuaY^. 
Foirasse,  vignette.  — Le  nom  de  ramberges'esX.  conservé  en  Normandie 
pour  la  même  espèce. 

P.  313.  Raisins  noirs.  —  Uva  nigra.  —  Vitis  vinifera  L. 
Grappes  de  raisin  noir.  Jussieu  dit  «  Morillon  noir  ». 

P.  274.  Reg'uelisse  sanvage.  —  Aristologia  longa.  — 
Aristolochia  Clematitis  L.  Aristoloche,  sarrasine. 

P.  221.  ïlenianbrance.  —  Lunaria  minor.  —  Heliotropium 
europœiiiii  L.  Herbe  aux  verrues. 

P.  64.  Responces.  —  Mella.  —  Campamila  Rapmiculus  L. 
Raiponce. 

P.  147.  Reveille  matin.  —  Linaria.  —  Linariavulgaris  Mch. 
Linaire  commune,  —  Le  nom  français  indique  qu'il  y  a  eu  confusion 
entre  cette  linaire  et  X Euphorbia  Lathyris  L.;  en  effet  les  deux  espèces 
ont  entre  elles  une  certaine  ressemblance  par  les  feuilles, 

P,  234.  Riffors.  —  Raffanus  doinesticus,—  Raphamis sativusV,. 
Radis,  ou  raifort,  comme  le  dit  Jussieu. 

P,  290.  Ri«-anlt.  —  Species  me[n]tastrura.  —  Mentha  sp. 
Menthe  presque  semblable  à  celle  qui  est  appelée  ci-après  «  Rigueloux  »  ; 
peut-être  la  ]\T.  aquatica  L, 

P.  170.  Rig'olet.  —  Pulegium  regale.  —  Mentha  Puleginm  L, 
Pouliot.  —  Le  mot  rigolet  semble  être  venu  de  l'ancien  nom.  latin 
regale,  prononcé  avec  l'accentuation  française  ;  mais  il  est  probable 
que  cette  dérivation  s'est  faite  sous  l'influence  du  mot  rigole,  à  cause 
de  l'habitat  ordinaire  de  la  plante.  —  Les  termes  de  rigault,  rigue- 
loux, donnés  dans  ce  manuscrit  à  d'autres  espèces  de  menthe  ont  cer- 
tainement la  même  origine. 

P.  288,  Rigueloux.  —  Species  balsamite.  —  Probablement  la 
Mentha  citrata  Ehrb.  Menthe  citronnée,  cultivée. 

P.  299.  Romarin.  —  Ros marinus.  —  Rosmarinus ofJîcinalisY.. 
Romarin. 

P.  413.  Ronsees.  —  Arbustum  rubri.  —  Rubus  fruticosus  L, 
Ronce.  —  Le  célèbre  philologue  Diez,  avait,  avec  sa  clairvoyance  habi- 
tuelle, tiré  «  ronce  »  de  rumicem,  comme  «  ponce  »  depumicem.  Cepen- 


398  JOURNAL  DB  BOTANIQUE 

dant,  comme  on  ne  connaissait  pour  le  latin  rumex  que  les  sens  de  dard  et 
d'oseille,  Littré  s'était  montré  peu  satisfait  de  cette  étymologie  et  en 
avait  proposé  une  autre  basée  sur  la  signification  du  verbe  runcare  cité 
par  Du  Cange.  Or  je  vais  signaler  deux  exemples  décisifs  qui  prouvent 
qu'au  moyen-âge  le  mot  rumex  s'est  employé  avec  le  sens  de  ronce. 
Le  plus  ancien  est  emprunté  à  Marccllus  Empiricus  (cap.  xvi),  le 
voici  :  «  Radiées  rumicis  ini?iutœ  ejusque  par  campiim  se  sternit  et 
mora  fert  parvula  j.  L'autre,  du  xm*^  siècle,  est  tiré  du  glossaire  «  Al- 
phita  ï  :  a  Rumex,  hujus  duo  suni  gênera,  scUicet  ferens  mora,  et  ste- 
rilis  ;  quando  simpliciier  ponitur,  fere^is  mora  vel  bat  us  inielligiiur  » . 

P.  435.  Roquete.  —  Eruca.  —  Eruca  sativa  Lam.  Roquette. 

P.  75.  Roses  de  la  marque  (rAncoussie.  —  Species  rosa- 
rum.  —  Rosa  sp.  —  Jussieu  le  nomme  «  Rosier  de  tous  les  mois  ». — 
La  miniature,  qui  occupe  tout  l'encadrement  du  texte,  offre  deux 
rameaux  de  rosier,  l'un  à  fleurs  blanches,  l'autre  à  fleurs  roses. 

P.  105.  Roses  d'oiistre  mer.  —  Species  malve.  —  Althsea 
rosea  L.  Rose  trémière.  —  Ainsi  qu'on  l'a  déjà  fait  observer,  le  mot 
tremière  n'est  probablement  qu'une  altération  à^ outremer,  et  par  con- 
séquent le  nom  de  «  Rose  de  Tremier  » ,  rapporté  par  Jussieu,  est  erroné. 
Dans  le  «  Nomenclator  »  de  Junius  Hadrianus,  et  dans  le  traité  de 
Dalechamp  cette  althée  est  encore  appelée  «  Rose  d'outremer  » . 

P.  55.  Roses  roges.  —  Rosa  rubea.  —  Rosa  gallica  L. 
Roses  de  Provins. 

P.  227.  Roses  sauA'ag'es. —  Bedgaris  arbor.  —  Rosa  canina 
L.  Fleurs  d'églantier. 

P.  84.  Riibitz.  —  Species  amarice.  —  Adonis  œstivalis  L. 
Goutte  de  sang. 

P.  186.  Rue. —  Rutarum.  — Ruta  graveolens\^.  Rue  des  jardins. 

P.  210.  Saffran.  —  Crocus.  ■ —  Crocus  sativus  L.  Safran  cultivé. 

P.  278.  Safiran  bastard.  —  Cartamus.  —  Carthamus  tincto- 
rius  L.  Carthame  des  teinturiers. 

P.  190.  Saisie.  —  Siligo.  —  Secale  céréale  L.  Seigle. 

P.  113.  Sarrarine. —  Species  amarusta.  —  Chrysanthemum 
segeium  L.  Chrysanthème  des  blés. 

P.  427.  Sarriete.  —  Saturagia.  —  Satureia  hortejisis  L.  Sar- 
riette des  jardins. 

P.  199.  Sau«'e  uieuue.  —  Salva  menuta.  —  Salvia  offïci- 
nalis  L.  vSauge  officinale.  Jussieu  dit  :  «  petite  sauge  ». 

P.  145.  —  Scabieuse.  —  Scabiosa.  —  Scabiosa  columbaria  L. 
Scabieuse  colombaire. 

P.  206.  Senelies.  — ■  Spina  alba  —  Cratasgus  oxyacantha  L. 
Cenelles,  fruits  de  l'aubépine. 


J.  Camus.  —  Noms  des  plan  tes  du  li-oye  d'//éut'es  d'Anne  de  Bretagne.      399 

P.  433.  du  Seiiexoii.  —  Cardumoen.  —  Senecio sylvaticnsY,. 
Séneçon  des  bois.  —  Le  mot  cardumoen  me  semble  être  une  erreur  de 
copiste  ;  il  faut  lire  apparemment  cardtiiiiceri. 

P.  171.  Serires.  —  Cerasium.  —  Cerasus  vtilgaris  G,  G. 
Cerises,  griottes. 

P.  161.  Seri)eii(iiie.  —  Gersa  serpentaria.  —  Arum  Dracun- 
culus  L.  Grande  serpentaire.  —  Gersa  doit  être  de  nouveau  une  faute 
du  scribe  ;  peut-être  avait-il  à  copier  grossa. 

P.  308.  Sieaiiioiir.  —  Siccamor.  —  Acer  Pseudo-Platanusl^. 
Sycomore,  faux  platane. 

P.  63.  Sîccoree.  —  Cicorea.  —  Cichorium  Intybus  L.  Chicorée 


sauvage. 


P.  219.  Sireaulx.  —  Papirus.  —  Carex  riparia  Curt.  Laiche 
des  rives.  Jussieu  écrit  «  lèche  ». 

P.  18.  Sousperaiitvin.  —  Species  tripholium.  —  Trifolium 
rubetis  L.  Trèfle  rouge.  —  Qu'est-ce  que  sousperantvin  ?  Je  serais 
porté  à  l'interpréter  par  souspire  en  vain. 

P.  67.  Soussicle.  —  Calandula.  —  Calendtcla  arvensîs  L. 
Souci. 

P.  305.  franche  Souscicle.  —  Species  calandula.  —  Caien- 
dulaoffîcùialisY^.  Souci  cultivé. 

P.  60.  Souvienne  vous  de  moy.  —  Amicalis  subventio.— 
Myosotis palustris  With.  Ne  m'oubliez  pas. 

P.  36.  Syiulîalles. —  Species  prima  veri.—  Narcissus  Pseudo- 
Narcissus  L.  Narcisse  jaune. 

P.  232.  Tar tarie.  —  Tartaria.  —  Pedicularis  sylvatical..  Pédi- 
culaire. 

P.  325.  Taveliee.  —  Species  satyrion.  —  Orchis  mascula  L. 
Orchis  mâle.  —  Cette  espèce  est  dite  tavellée  à  cause  des  taches  que 
présente  son  labelle.  Le  verbe  taveler  de  l'ancien  français  provenait 
de  *tavellare,  paver,  est-il  dit  dans  les  dictionnaires  étymologiques; 
mais  alors  il  faut  entendre  dans  ce  cas  un  pavement  à  la  vénitienne,  le 
terrasse,  que  Théophile  Gautier  comparait  aux  tranches  de  mortadelle. 

P.  470.  Taveliee.  — Pelmoneria.  —  Pulmonaria  offîcinalis  L, 
Pulmonaire  officinale.  —  Le  nom  de  tavelée  est  resté  dans  le  patois 
normand  pour  une  autre  borraginée,  V Echium  vulgare  L. 

P.  122.  de  la  Tenaisie.  —  Athanasia.  —  Tanacetum  vulgare  L. 
Tanaisie,  barbotine. 

P.  301.  Testesorix.  —  Crassula  miner.  —  Sedum  acre  L, 
Orpin,  vermiculaire.  —  Teste  sorix  au  lieu  de  tette  de  souris  est  une 
erreur  fort  ancienne,  car  nous  avons  déjà  teste  de  souris  au  xv^  siècle, 
dans  la  traduction  du  «  Circa  instans  »,  de  Modène  (n°  492).  M.  Joret 


4O0  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

{op.  cit. ,  79)  signale  le  nom  de  tétin-de-soii{o)ris  pour  le  Sedum  albuîit  L. , 
comme  usuel  de  nos  jours  dans  différentes  régions  de  la  Normandie. 

P.  148.  Tierce  feuUe.  —  Tercifolium.  —  Plante  fantaisiste, 
indéterminable. 

P.  264.  Titiinali  grand.  —  Titimali  maior.  —  Euphorbia 
helioscopia\^.  Réveille-matin. 

P.  loi.  Treifles.  —  Trifolium  maculatum.  —  TrifoHum 
pratense  L.  Trèfle,  triolet. 

P.  461.  Tremblant .  —  Fenum  vulgatum.  —  Brisa  inedia  L. 
Tremblctte,  amourette. 

P.  140.  Trenffle  menn.  —  Species  triffolium.  —  Trifolium 
arvefise  L.  Trèfle,  pied-de-lièvre. 

P.  436.  la  Trible.  —  Triphlorale.  —  Alisma  Pla7itago  L.  Plan- 
tain d'eau.  —  Cette  plante  est  appelée  trible,  c'est-à-dire  triple,  à  cause 
des  trois  folioles  petaloïdes  de  son  périgone. 

P.  428.  Veixre.  —  Primula  veris.  —  Primula  elatior^<\.  Pri- 
mevère. 

P.  373.  de  la  Vesse.  —  Species  lupinus.  —  Vicia  sepium  L. 
Vesce  sauvage. 

P.  93.  Vessereau.  —  Species  ciceris  L.  —  Vicia  Cracca  L. 
Vesce  sauvage. 

P.  10.  Vingnetier.  —  Alius  agrifolium.  —  Berberis  vul- 
garis  L.  Epine-vinette. 

P.  426.  Vinnete.  —  Acetoza.  —  Rumex  acetosa  L.  ou  R.  ace- 
tosella  L.  Oseille,  vinette,  surelle. 

P.  178.  Violeetes  nien[nes].  —  Centaurea  minor.  —  Ery- 
tkrcBa pulckella  Horn.  Centaurée  élégante. 

P.  88.  Violete  a  troclietz.  —  Species  tunici.  —  Diavthics 
barbatus  L.  Œillet  de  poète.  —  Les  fleurs  en  capitules  denses  {trochets) 
de  cette  espèce  portent  le  nom  caractéristique  de  compagnons,  dans  le 
Vexin,  à  Magnv  et  dans  les  environs. 

P.  196.  Violete  cramoisie.  —  Species  keyri.  —  Matthiola 
incana  R.  Br.  Giroflée  des  jardins  (fleurs  simples  d'un  carmin  vit). 
Jussieu  la  nomme  «  Quarantain  » . 

P.  231.  Violete  de  marz.  —  Violla  alba.  —  Viola  odorata  L. 
Violettes  à  fleurs  blanches, 

P.  156.  Violette  g'uiroflee.  —  Species  keyri.  —  Matthiola 
incana  R.  Br.  Giroflée  des  jardins  à  fleurs  violettes. 

P.  128.  Viollecte  blanche.  —  Tunici albi.  —  Dianthus  caryo- 
phyllus  L.  Œillet  simple,  blanc. 

P.  121.  VioUete  de  mars.  —  Viola.  —  Viola  odorata  L. 
Violettes. 


J.  Daveau.  —  Sur  l'aire  d'extension  du  Pin  sylvestre.  401 

P.  106.  Violletee  (1.  V'iolletes  ?).  —  Hasta  regia.  —  Lythrum 
Salicaria  L.  Salicairc  commune. 

P-  393-  Viorne.  —  Citisus.  —  Clematis  Vitalba  L.  Clématite  des 
haies. 

P.  260.  Ysopart.  —  Ysopiagrescie.  —  Hyssopus ofJîcinalis\^.  (?) 
Hysope  (feuilles  plus  larges  et  fleurs  moins  nombreuses  que  chez  le 
suivant). 

P.  123.  Yso^je.  —  Ysopus.  —  Hyssopus  officinalis  L.  Hysope. 

P.  291.  Yvroye.  —  Lolium.  —  Lolium  teumlentum  L.  Ivraie. 

P.  440.  (Le  nom  français  manque.)  —  De  aspula.  —  Plante  indé- 
terminable. Decaisne  y  voyait  un  rameau  de  Tamarix  ou  de  Myricaria. 


SUR  L'AIRE  D'EXTENSION  DU  PIN  SYLVESTRE 

DANS   LA  PÉNINSULE  IBÉRIQUE 
Par  M.  J.  DAVEAU. 

Il  est  toujours  intéressant  de  fixer  d'une  manière  précise 
l'aire  de  dispersion  des  espèces,  surtout  lorsque  par  leur  prédo- 
minance dans  certaines  régions,  par  leurs  dimensions  et  leur 
manière  de  vivre,  elles  peuvent  être  considérées  comme  ayant 
une  réelle  importance  au  point  de  vue  géographique. 

Le  Pin  sylvestre,  l'une  des  deux  essences  qui  composent  à 
I)eu  près  exclusivement  les  forets  du  Nord  Scandinave,  est  essen- 
tiellement une  espèce  sociale.  Extrêmement  répandue  dans  les 
grandes  plaines  ou  sur  les  basses  montagnes  de  l'Europe  cen- 
trale, elle  constitue  l'une  des  essences  les  plus  caractéristiques  de 
notre  plateau  central  et  couvre  une  partie  des  Cévennes.  Elle 
forme  enfin  de  vastes  forêts  dans  les  Pyrénées  à  une  altitude 
ordinairement  supérieure  à  1200  mètres. 

Ce  Pin  est  aussi  très  répandu  du  Nord  au  Sud  de  l'Espagne. 
Il  y  forme  d'importantes  forêts,  principalement  sur  les  montagnes 
de  la  partie  septentrionale  et  orientale  entre  1200  et  2000  mètres 
d'altitude  (Sierra  du  Guadarrama)  ;  il  atteint  au  Sud  cette  même 
altitude  de  2000  mètres  (Sierra  Nevada)  et  croît  aussi  au  Nord- 
Ouest,  en  Galice,  par  exemple. 

En  Portugal,  la  présence  du  Pin  sylvestre  n'avait  pas  encore 
été  signalée  jusqu'à  présent.  M.  Mendes  de  Almeida,  sylvicul- 
teur portugais,  vient  d'en  découvrir  une  station  dans  la  Sierra 
du  Gérez  «  Valle  do  Passaro  »  à  environ   1540  mètres  d'alti- 


402  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

tude  (i).  Le  Pi'mis  silvestri's  y  est  représenté  par  un  petit  nom- 
bre d'exemplaires,  dont  un  grand  sujet  et  plusieurs  autres  plus 
petits,  isolés  au  milieu  des  pâturages.  Ces  survivants  constituent 
aujourd'hui  les  seuls  témoins  d'une  essence  forestière  qui  a  été 
certainement  plus  largement  représentée  jadis  dans  cette  région. 
Les  incendies  périodiques,  intentionnellement  allumés  par  les 
pâtres,  en  réduisent  chaque  année  le  nombre,  en  même  temps 
qu'ils  en  empêchent  la  reproduction  ;  ces  arbres  semblent  donc 
voués  à  une  destruction  certaine. 

C'est  l'occasion  de  rappeler  que  des  recherches  paléontolo- 
giques  entreprises  en  Portugal  y  ont  révélé  l'existence  du  Pin 
sylvestre  à  l'état  fossile. 

Oswald  Heer  (1880)  décrivit  comme  Pinus  sylvesiris  des 
cônes  provenant  des  lignites  de  Marrazes  et  de  Boa-Vista  près 
de  Leiria  à  100-150  mètres  d'altitude  ;  ils  lui  avaient  été  envoyés 
par  le  géologue  portugais  Carlos  Ribeiro. 

Cependant  M.  Choffat,  qui  étudia  plus  tard  ces  mêmes  loca- 
lités, les  considère  comme  pliocènes.  Ce  géologue  envoya  à 
M.  de  Saporta  des  feuilles  de  Pin  et  des  cônes  en  meilleur  état 
que  ceux  qu'avait  étudiés  O.  Heer.  Après  comparaison  des  cônes 
fossiles  portugais  avec  différentes  formes  du  Pin  sylvestre  espa- 
gnol, provenant  de  la  province  de  Navarra  et  de  la  Sierra  du 
Guadarrama,  M.  de  Saporta,  dans  une  lettre  qu'il  m'écrivait  en 
décembre  1888,  concluait  à  l'identité  des  cônes  fossiles  avec 
ceux  de  l'époque  actuelle.  D'après  ce  savant,  les  cônes  fossiles 
de  Boa-^^ista  se  rapprocheraient  très  sensiblement  de  ceux  du 
Guadarrama  et  un  peu  moins  de  ceux  de  Navarra.  La  ressem- 
blance avec  les  premiers  serait  d'autant  plus  frappante  qu'ils 
offriraient  une  différence  plus  sensible  avec  le  Pin  sylvestre  dit 
«  Pin  de  Riga  »  ;  aussi  M.  de  Saporta  était-il  d'avis  que  le  Pin 
sylvestre  du  Guadarrama  devait  constituer  une  forme  locale  qui 
aurait,  à  un  moment  donné,  projeté  des  colonies  jusqu'en  Por- 
tugal, sous  l'influence  de  l'abaissement  relatif  et  de  l'humidité 
égale  de  température. 

Ajoutons  que  l'écart  constaté  par  M.  de  Saporta  entre  les 
cônes  fossiles  portugais  et  ceux  du  Pin  de  Riga  portait  princi- 
palement sur  la  forme  des  écussons  et  celle  de  la  saillie  de  la 

I.  Revista  florestal;  Aveiro,  1894. 


E.-G.  Camus  et  Jeanpkrt.  —  Une  œuvre  peu  connue  d' Hippolyte  Rodin.     403 

protubérance  centrale  de  l'apophyse.  Or  il  est  à  remarquer 
qu'une  variété  du  Pin  sylvestre  habitant  le  Sud  et  le  centre  de 
l'Espagne  (Sierra  Nevada,  S.  de  El  Toro,  S.  de  Camarena,  etc.) 
a  été  distinguée  par  M.  Christ  (i)  et  que  les  principales  diffé- 
rences qu'offre  cette  variété  avec  le  type  portent  aussi  sur  la 
forme  des  cônes  et  celle  de  la  protubérance  de  l'apophyse  des 
écussons.  Il  serait  donc  intéressant  de  comparer  les  cônes  fossiles 
de  Boa-Vista  avec  ceux  de  cette  variété  et  d'examiner  également 
si  la  forme  de  la  Sierra  du  Guadarrama  reconnue  par  M.  de  Sa- 
porta  n'offrirait  pas  un  passage  entre  la  variété  «  nevadensis  » 
et  le  type  du  Nord  de  l'Espagne.  C'est  là  un  point  que  nous 
espérons  examiner  ultérieurement. 


UNE  ŒUVRE  PEU  CONNUE  D'HIPPOLYTE  RODIN 

{Fin.) 
Par  MM.  E.-G.  CAMUS  et  JEANPERT. 

En  résume,  l'œuvre  d'HippoIyte  Rodin  est  relativement  importante 
pour  ceux  qui  s'intéressent  à  la  flore  du  département  de  l'Oise.  Les 
documents  qui  ont  été  publiés  peuvent  être  rangés  en  trois  séries  de 
faits  nouveaux  :  1°  stations  nouvelles  de  plantes  rares  dans  la  région  ; 
2°  plantes  hybrides  ;  3"  espèces  et  variétés  nouvelles  pour  le  départe- 
ment et  quelquefois  même  pour  la  flore  des  environs  de  Paris. 

Nous  avons  fait  connaître,  dans  le  cours  de  cette  étude,  les  nom- 
breuses stations  de  plantes  déjà  connues  et  citées  comme  rares  dans  la 
région  ;  nous  donnons  ici  la  liste  des  espèces  ou  variétés  remarquables 
nouvelles  pour  le  département,  ainsi  que  celle  des  hybrides  qui  on'; 
été  l'objet  des  recherches  de  Rodin. 

Espèces  nouvelles  pour  le  département  de  l'Oise. 

Caltha  Guerangerii  Boreau.  Senecio  Jacobsea  /3  nemorosa  (Jord.), 

Thlaspi  montannni  L.  Hieracium  sabaiidiim  L.  ? 

Heliantlievtiun  nmbellafum  Mill.  Hieracium  Peleteria7tu)n  Mérat. 
Mœhringia   inuscosa  L.    (naturaUsé    Xanthium  Strumarium  L. 

probablement).  Utrictilaria  intermedia  Hayne. 

Stellaria  glaiica  With.  *Pinguiciila  lusitanica  L. 

Medicago  Gerardi  Willd.  ^Gentiana  amarella  L. 

X  ?  Patent illa  nemoyalis  Nestl.  *Tkesiuin  linophylluin  L. 

I.  Pintis  silvesti'is  var.  nevadensis  Christ  in  Verhandl.  naturf.  Ges.  Basel 
4.  fasc.  1863. 


404  JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

Ornithogalum  umbellatumh .  angiis-  Carex  Hgerîna].  Gay. 

tifolium  (Bor.).  Avena    longifolia    Thore    (probable- 

Allhiin  flavum  L.  ment  naturalisé). 

Epipactis  laiifolia  c.  microphylla.       Poa  fertilis  Host. 
*Sctrpus  triqiieter  L.  *Brisa  minor  L. 

Eriophorunt  vaginatum  L. 

Les  espèces  marquées  d'une  astérisque  sont  nouvelles  pour  la 
flore  parisienne. 

Plantes  hybrides  :  stations  nouvelles. 

Nasturtium  anceps.  —  Ons-en-Bray,  bords  de  TAvelon. 

Galium  vero-Mollugo.  —  Bongenoult,  Bailleul-sur-Thérain. 

Medicago  falcato-sativa.  —  Goincourt,  Marissel,  Hermès. 

Lychnis  prate^isi-sylvaHca.  —  Bosquets  de  l'Italienne. 

Lychnis  sylvatico-prateiisis .  —  Aunaies  de  Marissel. 

Getim  intermedium  Ehrh.,  sub  nom.  G.  j^ivale  c.  hybridum,  — 
Beau  vais. 

Geum  rubifolium  Lej.  —  Beauvais. 

Dipsacus  sylvestri-laciiiiatus.  —  Prairies  de  Saint-Jean. 

Carduus  nutanti-crispns.  —  Beau\ais  à  Saint-Jean. 

Cirsiu7n  palustri-oleraceum.  — Canton  de  Betz,  Chaumont,  Sacy- 
le-Grand. 

Cirsium  acauli-oleraceum.  —  Mortefontaine,  Fresnes-Lesouillon. 

Centaurea  Jaceo-nigra.  —  Arrondissement  de  Senlis. 

Logfîa  gallico-uliginosa.- —  Beauvais,  Alloue,  Méru,  Senlis, 

Hieracium  auriculo-Pilosella.  —  Le  Béquet. 

Verbascum  Thapso-Lychnitis.  —  Goincourt. 

Verbascum  thapsiformi-hychnitis .  —  Achy. 

VerbasciDii  nigro-Lychiiitis.  —  Au-dessus  d'Auneuil. 

Primida  ofjîcinali-grandiflora. —  Forêts  de  Halatte  et  de  Chantilly. 

Salix  viininali-triandra.  —  Pré  Martinet  à  Beauvais,  bords  de 
l'Oise. 

Salix  cinereO'Viminalis.  —  Rochy-Condé,  Oudé,  Breteuil,  Sacy- 
le-Grand. 

Salix  purpjireo-viminalis.  —  Vallées  du  Thérain  et  de  l'Oise. 


CHRONIQUE.-. 

Nous  avons  le  reo-ret  d'annoncer  à  nos  lecteurs  la  mort  de  M.  le  Dr 
].  Schroeter,   le   mycologue  bien  connu,  récemment  décédé  à  Breslau. 

Le  Gérant  :  Louis  Morot. 


Paris.  —  J.  Mersch,  imp.,  4''',  Av.  deChàlillon. 


fournal  de  Botanique 


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nuée.  PI.  1 


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-soherelle  et  E,  Bonard  del. 


Ds  G.  Piiarski,  15,  n.v 


1-4.  Pottia  Patouillardi.  —  5-8.  Entosthodon  Krausei 
9-11.  Sphaerangmm  tnquetrum,  var.  desertorum.  -  1 2- 1 3.  Syrropodon congolensis 


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Journal  de  Botanique 


8^  Année,  PI.  H 


4: 


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13 


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V. 


21 


L.  Guignard  del. 


Procédé  D«  G.  Pilarski 


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8'Annœ.Pl.lll. 


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R.ChoJat.ad.nat.dol. 


Litii.  L  Combps.I^Iontpellipr. 


Oo/en/ccnta    /^ac^ixiéa   (7iO(/. 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

8^  année.  —  Supplément  n°  i.  —  i6  Janvier  1894. 

BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE 


G.  Lagerheim.  —  Ueber  Sarcorhopalum  tubceforme  Rabenhorst\^Sur 
le  Sarcorhopalum  tubaeforme  Rabenhorsi]  (Botaniska  Notiser,  1893, 
p.  242.) 

Le  genre  Sarcoj'hopalum  a  été  créé  par  Rabenhorst,  en  1851,  pour 
un  Champignon,  parasite  de  VAspidiiim  carvifolium  Kze,  qu'il  rap- 
prochait des  Rœstelia.  Regardé  par  Montagne  comme  une  simple  pro- 
duction tératologique,  ce  Champignon  a  été  placé  par  M.  de  Toni, 
dans  le  Sylloge  de  M.  Saccardo,  parmi  les  Cronariium.  D'autre  part, 
M.  Giesenhagen,  en  1892,  a  décrit  la  formation  de  balais  de  sorcières 
sur  V Aspidmm  aristatum^  sous  l'influence  d'une  nouvelle  espèce  de 
Taphrina^  qu'il  nomme  T.  Corme  cervi.  Or,  des  comparaisons  faites 
par  M.  de  Lagerheim  de  ce  Champignon  avec  celui  de  Rabenhorst,  il 
résulte  qu'il  y  aurait  lieu  de  les  identifier,  de  sorte  que  le  Sarcorho- 
palum tubœforme  Rabenh.  devrait  s'appeler  Taphrina  tubaeformis 
(Rabenh.)  Lagerh.  L.  Morot. 

S.  Na"waschin.  —  Zur  Embryobildung  der  Birke  (Vorlâitfige  Mit- 
theiluiig)  \Sur  la  formation  de  l'embryo7i  du  Bouleau  (Communica- 
tion préliininairej\  (Bulletin  de  l'Académie  impériale  des  sciences 
de  Saint-Pétersbourg,  t.  XXXV,  1893,  p.  479). 

J'ai  donnéjjdans  le  Bulletin  bibliographique  à\x  Journal  de  Botanique 
du  16  décembre  1891,  l'analyse  d'un  mémoire  très  intéressant  de 
M.  Treub  intitulé  «  Sur  les  Casuarinées  et  leur  place  dans  le  système 
naturel  i.  Dans  ce  travail,  M.  Treub  expose  des  détails  aussi  nouveaux 
qu'inattendus  sur  la  formation  du  sac  embryonnaire  et  sur  la  féconda- 
tion qui  a  lieu,  non  par  le  micropyle  de  l'ovule,  mais  par  la  chalaze. 
Ces  faits  sont  en  opposition  telle  avec  ce  que  nous  savons  des  autres 
Phanérogames,  que  le  savant  directeur  du  Jardin  botanique  de  Bui- 
tenzorg  propose  d'en  faire  l'objet  d'une  modification  notable  à  la 
classification;  il  divise  les  Angiospermes  en  deux  groupes  d'égale  im- 
portance systématique  :  les  Chalazogames,  comprenant  l'unique  genre 
Casuarina,  et  les  Porogames,  comprenant  l'ensemble  des  Dicotylé- 
dones et  des  Monocotylédones. 

M.  Nawaschin  a  retrouvé  chez  le  Bouleau  des  phénomènes  compa- 
rables à  ceux  qui  se  passent  chez  le  Casuarina  et  qui ,  par  conséquent, 


—  II  — 


modifient  les  conséquences  théoriques  de  la  découverte  de  M.  Treub. 
Les  observations  de  M.  Nawaschin  sont  encore  incomplètes  et  son 
travail  a  le  caractère  d'une  note  préliminaire. 

Etudié  au  mois  de  juin,  le  nucelle  du  Bouleau  comprend  une 
couche  périphérique  de  deux  ou  trois  assises  de  cellules  et  une  par- 
tie centrale,  bien  distincte  de  la  précédente,  composée  de  cellules 
ayant  la  forme  de  trapèzes  allongés  ;  à  la  base  du  nucelle,  cette  partie 
centrale  se  rétrécit  en  une  sorte  de  pied  étroit  aboutissant  à  la  chalaze; 
ce  tissu  central  correspondrait  au  œ  tissu  sporogène  b  des  Casuarina. 

Comme  chez  les  Casuarinées,  le  tube  pollinique  du  Bouleau  ne 
pénètre  jamais  dans  la  cavité  de  l'ovaire,  jamais  non  plus,  par  consé- 
quent, dans  le  micropyle.  Il  circule  dans  le  funicule,  arrive  à  la  cha- 
laze, s'élève  dans  le  tissu  du  nucelle,  pour  se  recourber  ensuite  en  haut 
et  s'appliquer  sur  le  sommet  du  sac  embryonnaire.  Certains  faits  bizarres 
et  actuellement  inexplicables  sont  communs  au  Casuarina  et  au  Bou- 
leau. Ainsi,  M.  Treub  dit  au  sujet  du  premier  :  «  Le  tube  pollinique 
produit,  dans  la  région  chalazienne,  quelques  courtes  branches  avant 
de  pénétrer  dans  le  nucelle.  »  Or,  chaque  fois  que,  suivant  son  par- 
cours, le  tube  pollinique  du  Bouleau  change  de  direction  et  lait  un  an- 
gle, il  envoie  de  même  un  petit  prolongement  en  cul  de  sac.  M.  Treub 
dit  aussi  qu'un  «  rétrécissement  du  tube  pollinique  au  milieu  du  nucelle 
se  présente  tôt  ou  tard  dans  tous  les  ovules  »  qu'il  a  examinés;  or, 
M.  Nawaschin  a  retrouvé  cette  même  particularité.  Par  contre,  tandis 
que  chez  le  Casuarina  le  sommet  du  tube  pollinique  ne  vient  jamais 
s'appliquer  contre  la  surface  du  sac  embryonnaire  au-dessus  de  l'en- 
droit où  est  inséré  l'appareil  sexuel,  chez  le  Bouleau,  il  s'applique 
constamment  au  sommet  du  sac,  au-dessus  de  l'appareil  sexuel. 

L'auteur  résume  ainsi  les  principaux  résultats  énoncés  dans  son 
intéressant  mémoire. 

1°  Les  phénomènes  de  la  formation  de  l'embryon  chez  le  Bouleau 
(ou  mieux  qui  la  précèdent)  présentent  deux  faits  communs  avec  ce 
qui  se  passe  chez  le  Casuarina  :  la  présence  d'un  tissu  sporogène  rudi- 
mentaire  à  l'intérieur  du  nucelle  et  la  pénétration  du  tube  pollinique 
dans  le  nucelle  par  la  chalaze. 

2°  D'autres  phénomènes  sont  au  contraire  absolument  opposés, 
comme  :  la  présence  dans  le  tissu  sporogène  d'une  seule  macrospore 
devenant  le  sac  embryonnaire,  et  la  position  finale  du  tube  pollinique 
au  sommet  du  sac. 

3°  Il  n'existe  donc  pas,  par  conséquent,  de  séparation  tranchée  entre 
les  Casuarinées  et  les  autres  Angiospermes.  Au  contraire,  par  l'inter- 
médiaire du  Bouleau,  les  Casuarinées  se  relient  nettement  aux  An- 
giospermes apétales.  C.  Sauvageau. 


Henry  T.  Soppitt.  —  /Ecidium  leucosperraum  DC.  (Journal  of  Bo- 
tany,  Vol.  XXXI,  1893,  p.  273.) 

L'auteur  expose,  dans  cette  note,  que  les  observations  qu'il  a  faites 
dans  la  nature  et  les  expériences  de  cultures  qu'il  a  poursuivies  pen- 
dant plusieurs  années  l'ont  amené  à  cette  conclusion  que,  contraire- 
ment à  l'opinion  le  plus  généralement  admise,  V ALcidium  leucosper- 
mum  DC,  parasite  de  V Anémone  nemorosa,  n'est  point  la  forme 
écidienne  du  Pucciniafusca  Relh.  Ce  serait  une  espèce  bien  distincte, 
se  reproduisant  elle-même  par  ses  spores  et  son  mycélium  vivace,  et 
dont  le  développement  rappellerait  à  certains  égards  celui  des  Endo- 
phyllwn^  sans  toutefois  produire  de  spores  promycéliales. 

L.  Mo  ROT. 

Zeiller  (René).  —  Etude  sur  la  constitution  de  Vappareil  fructifica- 
teur  des  Sphenophyllum.  —  Br.  in-4°  de  39  p.  av.  3  pi.  phototyp. 
{Mémoires  de  la  Soc.  géolog.  de  France^  IV).  Baudry  et  Cie,  Paris, 
1893. 

Le  genre  Sphejiophyllum  est  assurément  l'un  de  ceux  qui,  parmi 
les  formes  éteintes,  ont  le  plus  exercé  la  sagacité  des  paléontologistes; 
rapproché  d'abord  des  Marsiliacées,  puis  des  Equisétinées  et  des  Ly- 
copodinées,  il  a  pu  même  être  considéré  avec  doute  comme  apparte- 
nant aux  Gymnospermes.  La  position  des  sporanges,  qui  paraissent  se 
développer  du  côté  supérieur  de  la  feuille,  tendait  à  fixer  la  position 
des  Sphenophyllum  parmi  les  Lycopodinées.  Il  restait  pourtant  bien 
des  incertitudes,  M.  Zeiller  vient  d'établir  un  certain  nombre  de  faits 
essentiels  de  l'histoire  de  ces  plantes. 

Il  démontre  que  les  sporanges  ne  sont  pas  toujours  isolés  sur  la 
face  supérieure  de  chacune  des  nombreuses  bractées  linéaires  qui  for- 
ment les  verticilles  de  l'épi;  ils  sont  parfois  plurisériés  (6.  cuneifo- 
Hum).  Il  se  produirait  là  un  fait  analogue  à  celui  que  présentent  les 
sporocarpes  des  Marsilia.  Les  sporocarpes  y  sont  le  plus  souvent  isolés  ; 
mais  plusieurs  d'entre  eux  naissent  parfois  sur  le  même  pétiole  et  les 
pédicelles  peuvent  être  concrescents.  Les  sporanges  des  Sphenophyl- 
/2^;«  paraissent  être  toujours  pédicelles;  le  pédicelle,  plus  ou  moins 
long  suivant  les  espèces  ou  le  degré  de  maturité,  est  parcouru  par  un 
faisceau  vasculaire  bien  caractérisé  et  partant  de  la  face  supérieure  de 
la  bractée,  soit  à  son  aisselle,  soit  plus  ou  moins  haut.  Il  faudrait  se 
garder  toutefois  d'admettre  l'équivalence  morphologique  du  pédicelle 
des  sporanges  des  Sphenophyllum  et  du  pédicelle  du  sporocarpe  des 
Marsilia;  le  sporocarpe  est  un  lobe  de  feuille,  comme  l'épi  des  Ophio- 
glossum  et  des  Botrychiutn,  portant  à  droite  et  à  gauche  une  série  de 
seras  comprenant  à  la  fois  des  microsporanges  et  des  macrosporanges. 


—    IV    — 


Le  pédicelle  des  Sphenophyllum  ne  porte  qu'un  sporange,  comme  la 
bractée  sporangifère  des  Lycopodinées  actuelles.  M.  Zeiller  expose 
aussi  quelques  raisons  tendant  à  rapprocher  les  Sphenophyllum  des 
Ophioglossées,  sans  pouvoir  être  affirmatif  pourtant. 

On  a  cru  pendant  longtemps  que  les  Sphenophyllu77i  étaient  hété- 
rosporés  ;  en  réalité,  on  n'a  jamais  vu  qu'une  seule  sorte  de  sporan- 
ges, et  il  y  a  lieu  de  penser  que  ces  plantes  étaient  isosporées. 

En  somme,  c'est  des  Filicinées  que  les  ^/^(?;2^//5j;///^;;2  semblent  se 
rapprocher  le  plus;  toutefois  ils  s'en  distinguent  par  trop  de  caractères 
pour  pouvoir  leur  être  réunis;  leur  appareil  végétatif  les  éloigne  à  la 
fois  des  Hydroptéridées  et  des  Fougères.  Ils  constituent  une  classe 
spéciale  de  Cryptogames  vasculaires,  qui  paraît  devoir  être  placée  à 
côté  des  Filicinées,  surtout  en  raison  de  la  constitution  de  leur  appareil 
sporangifère,  qui  les  rapproche  des  Marsiliacées  et  des  Ophioglossées. 

C.  Flahault. 


PUBLICATIONS  PÉRIODIQUES. 


Annals  of  Scottish  natural  History. 

(n°  g,  janvier  1894). 

Arthur  Bennett.  Contributions  towards  a  Flora  of  East  Sutherland  (con- 
timied).  —  T.  D.  Sadler.  A  contribution  towards  the  Moss-flora  of 
Perthshire.  —  John  Roy.  On  Scottish  Desmidieai  [conUmicd)  {Arihrodes- 
mus  longicornis ^  Cosinarizi)n  alpestre^  C.  Archerii,  C.  corriense,  C.  Da- 
vidsonii^  nn.  spp.),  —  James  Bennic.  Arctic  plants  in  the  old  lake  deposits 
ofScotland.  — James  W.  H.  Trail.  Some  unexpected  «  Aliens  s  in  the 
flora  of  Aberdeen. 

Berichte  der  deutschen  botanischen  Gesellschaft  (Bd.  XI). 

Heft.  9. 

Friedrich  Reinitzer.  Ueber  Ermûdungsstoffe  der  Pflanzen.  — P.  Magnus. 
Ueber  Synchytrium  papillatum  Farl. 

Generalversammlung-s-Heft, 

Joseph  B.  Jack.  Cari  Moritz  Gottsche.  —[G.  Lindau.  Félix  von  Thûmen. 

—  F.  Fax.  Cari  Felsmann.  —  P.  Ascherson.  P>anz  Peck.  —  A.  Engler.  Karl 
Prantl.  —  M.  Moebius.  Wilhelm  Junnicke.  —  M."  Buesgen.  C.  Fr.  Ferdi- 
nand Senft.  —  A.  Engler.  Alphonse  de  Candolle.  —  Georg  Kayser,  Ueber 
das  Verhalten  des  Nucellus  in   den  Samenanlagen  von  Croton  Jlavens  L. 

—  Ferdinand  Cohn.  Ueber  thermogene  Bactérien.  —  Emil  Chr.  Hansen. 
Botanische  Untersuchungen  ûber  Essig-sâurebacterien.  —  J.  B.  de  Toni. 
Ueber  intrafrustular-Bildung-en  von  Amphora  ovalis  Kiitz.  —  F.  Heydrich. 
Vier  neuc  Florideen  von  Neu-Seeland  :  Ptilothamnion  Schmitsii,  Cera- 


—    V   — 

■mîum  discoriicatnm^  Chaniransîa  interpositn,  Melobesia  Carpophylli,  nn. 
spp.  —  M.  Fiinfstuck.  Ueber  die  Permeabilitiit  der  Niederschlagsmem- 
branen. 

Botanical  Gazette. 
(Vol.  XVIII,  n°  12,  déc.  1893.) 

H.  L.  Russell.  The  bacterial  flora  of  the  Atlantic  Océan  in  the  vicinity 
of  Woods  HoU,  Mass.  A  contribution  to  the  morphology  and  physiology 
of  marine  Bacteria  {concluded).  —  M.  A.  Carleton.  Studies  in  the  biolog-y 
of  the  Uredineaï.  I.  —  August  F.  Foerste.  Botanical  notes  from  Bainbridg-e, 
Georgia.  I. 

Botanische  Zeitung. 
(51=  ann.,  i''^  part.,  fasc.  XII,  déc.  1893.) 

H.  Graf  zu  Solms-Laubach.  Ueber  die  in  den  Kalksteinen  des  Kulm  von 
Glâtzisch-Falkenberg-  in  Schlesien  enthaltenen  Struktur  bietenden  Pflan- 
zenreste.  II. —  Leopold  Dippel.Einige  Bemerkungen  zu  Dr.  Fax  :  «  Weitere 
Nachtrage  zur  Monographie  der  Gattung-  Acer.  » 

Botanisches  Centralblatt  (Bd.  LVI.) 
no  II. 

Anton  Hansgirg.  Mein  letztes  Wort  ûber  Chceiosphceriditim  Pringshei- 
mil  Kleb.  und  Aphanochœte  glolosa  (Nordst.)  Wolle.  —  H.  Klebahn.  Zur 
Abwehr  der  Vorwûrfe  und  Behauptungen  des  Herrn  Professor  Hansgirg 
in  Prag. 

n°  12. 

J.  Borodin.  Die  in  St.  Petersburg  befindlichen  Herbarien  und  bota- 
nischen  Museen. 

Bulletin  de  la  Société  botanique  de  France. 

(T.  XL,  Session  extraordinaire  de  1893,  i'"'^  partie.) 

G.  de  Saporta.  Sur  les  rapports  de  l'ancienne  flore  avec  celle  de  la  ré- 
gion provençale  actuelle.  —  Ch.  Flahault.  Les  zones  botaniques  dans  le 
Bas-Languedoc  et  les  pays  voisins.  —  Simon  Pons.  Catalogue  des  Roses 
observées  dans  les  Pyrénées-Orientales  en  1890,  1891,  1892.  —  Simon 
Pons.  Une  lettre  de  Tabbé  Pourret  à  Pierre  de  Barrera.  —  Ernest  Malin- 
vaud.  Deux  lettres  inédites,  l'une  d'Adrien  de  Jussieu  et  l'autre  de  Delile, 
adressées  à  Prost,  de  Mende.  —  Henry  L.  de  Vilmorin.  Sur  les  formes  oc- 
cidentales du  Pinus  Laricio  Poir.  —  De  Seyne.  Un  Ptychogaster  du  Congo. 
—  Gomont.  Sur  quelques  Phormidium  à  thalle  rameux.  —  Abbé  H.  Costa. 
Florule  du  Larzac,  du  causse  Noir  et  du  causse  de  Saint- Aifrique. 

Bulletin  mensuel  de  la  Société  Linnéenne  de  Paris. 

n»  141. 

H.  Bâillon.  Les  plantes  alliées  aux  Tupistra  (suite).  —  H.  Bâillon.  Sur 
les  fleurs  de  Bulbine  aiinua.  —  H.  Bâillon.  Sur  des  fleurs  doubles  de  Perce- 
neige  (suite).  —  H.  Bâillon.  Sur  le  genre  Agrostocrimim. 


—   VI    — 


Bulletin  trimestriel  de   la  Société  botanique  de  Lyon. 

(XP  ann.,  n"  i,  janvier-mai  1893.) 

Viviand-Morel.  Note  sur  une  des  causes  du  viviparisme  chez  les  Gra- 
minées. —  Viviand-Morel.  Sous-frutescences  accidentelles.  —  Viviand-Mo- 
rel. Note  sur  la  classification  des  Anémones.  —  Ant.  Magnin.  Polymor- 
phisme du  Naphar  luteum.  —  Boullu.  Les  Centaurées  du  ^row^^Ç-Jacea.  — 
Nisius  Roux.  Formes  naines  de  Centaurées.  —  Beauvisage.  Diécie  du 
Mûrier  blanc.  —  Débat.  Dicranum  spurùcm  et  Bryutn  canariensc.  — 
Gillot.  Naturalisation  de  V Artemisia  annua  L.  dans  le  bassin  du  Rhône. 

Bulletin©  délia  Società  botanica  italiana. 

(1893,  n»^  8,  9,  10.) 

A.  Goiran.  Erborizzazioni  estive  ed  autumnali  attraverso  i  monti  Les- 
sini  veronesi  {Continuas .) .  —  G.  Arcangeli.  Relazione  suUe  communicazioni 
inviate  alla  Presidenza  délia  Commissione  per  Tesplorazione  délia  flora 
italiana.  —  F.  Pasquale.  Di  alcune  nuove  stazioni  délia  Woodwardia  radi- 
cans.  —  A.  Goiran.  Una  decuria,  e  più,  di  piante  raccolte  od  osservate 
entro  alla  città  di  Verona.  —  A.  Goiran.  Una  varietà  di  Celtis  australis  L. 
—  A.  Goiran.  Di  due  forme  Amphicarpse  osservate  in  due  Pkaseolacese  nei 
dintorni  di  Verona.  —  A.  Jatta.  Materiali  per  un  censimento  g-enerale  dei 
Licheni  italiani  {Coniin.).  —  P.  Voglino.  Appunti  alla  flora  micolog-ica 
délia  Sardeg-na.  —  G.  Cicioni.  Forme  notevoli  di  alcune  specie  botaniche 
nel  Perugino.  —  G.  Arcangeli.  Sopra  alcuni  Narcissns.  —  G.  Massalongo. 
Acarocecidii  da  ag-giung-ersi  a  quelli  finora  noti  délia  flora  italica.  —  Rode- 
gher  e  Venanzi.  Lettera  iutorno  a  ricerche  délia  flora  bergamasca.  — 
G.  Arcangeli.  Sopra  Tinfiorescenza  di  una  planta  di  Nepenthes.  —  T.  Caruel. 
La  reg-ione  del  Faggio.  —  E.  Baroni.  Nuova  species  di  Arisaema  {A.  Gi- 
raldii).  — E.  Rodegher  e  C.  Venanzi.  Piante  nuove  pel  catalogo  del  Dott. 
Lorenzo  Rota.  —  S.  Sommier  ed  E.  Levier.  Piante  nuove  del  Caucaso.  — 
L.  Micheletti.  Una  gita  a  Lipari.  —  D.  Matteucci.  11  monte  Nerone  e  la 
sua  flora. 

Contributions  from  the  botanical  Laboratory  of  the  University 
of  Pennsylvania  (Vol.  I,  n»  2,  1893.) 

John  W.  Harshberger.  Maize  :  a  botanical  and  économie  study. 

Hedwigia. 
(Vol.  XXIll,  fasc.  6.) 

Fr.  Kiitzing.  Friedrich  Traug-ott  Kûtzing-.  Ein  Nachrut.  —  Julius  Roell. 
Nordamerikanische  Laubmoose,  Torfmoose  und  Lebermoose  {Schhiss). 

Journal  of  Botany. 

(Vol.  XXXIl,  janv.   1894.) 

William  H.  Beeby.  Svante  Murbeck  on  Gentians.  —  J.  H.  Burkill  and 
J.  C.  Willis.  Botanical  notes  from  North  Cardig-anshire.  —  F.  N.  Williams. 


—  vu 


Primar)'^  subdivisions  in  the  g-enus  Silène.  —  William  A.  Clarke.  First  Re- 
cords of  british  flowering-  plants  (contin.).  —  Asa  Gray's  last  words  on 
nomenclature.  —  Short  Notes  :  James  Britten,  Orchis  strateumatica  L.; 
J.  Henry  Burkill,  Entcasinim  Pollickii  in  Cambridg-eshire;  Edward  S. 
Marshall,  Fumaria  pallidiflora  in  Surrey;  Nathaniel  Colgan,  Artcmisia 
StelleriariaXiçss.  naturalised  in  Co.  Dublin;  H.  Fisher,  New  Lincoln  re- 
cords; S.  F.  Dunn,  Wilts  plants;  S.  F.  Dunn,  Yellow-flowered  Verbascum 
Lycîmiiis  L.  ;  S.  F.  Dunn,  Potamogeton  trichoides  Cham.  in  Devon;  Edward 
S.  Marshall,  Betula  intermcdia  Thomas  in  W.  Sutherland;  Edward  F. 
Linton,  Rubus  podophylltis  P.  J.  Muell.  ;    Cotula  corotwpifolia  naturalized. 

Oesterreichische  botanische  Zeitschrift. 

(XLIV«  ann.,  no  i,  janv.  1894). 

F.  Stephani.  Eine  neue  Lebermoos-Gattung  [Schiffneria.  hyalina,  n. 
g-en.,  n.  sp.).  —  R.  v.  Wettstein.  Die  arten  der  Gattung-^//:^/^^^^-/^  (Forts.). 
^  J.  Ltitkemûller.  Die  Poren  derDesmidiaceengattung-  Closteriiun  Nitzsch, 

—  J.  Bornmiiller.  Alkanna  Haussknecktri  Bornm.  sp.  n.  —  Karl  Fritsch. 
Ueber  einig-e  Licania-Avtç.n.  —  A.  v.  Degen.  Beraerkungen  ûber  einige 
orientalische  Pflanzenarten  XI.  {Senecio  Wagneri  sp.  n.).  —  H.  Braun. 
Ueber  einige  kritische  Pflauzen  der  Flora  von  Niederôsterreich.  IV.  Rosa 
diimetoruin  Thuill.  var.  Brachtii  H.  Braun.  —  Franz  v.  Hoehnel.  Beitrag 
zur  Kenntniss  der  Laubmoosflora  des  Kûstenstriches  vom  Gôrzer  Becken 
bis  Scutari  in  Albanien  {Forts.).  —  J.  Freyn.  Plantae  novae  Orientales.  III. 

Revue  bryologique. 

(XX«  ann.,   n°   6,    1893.) 

Venturi.  Notice  sur  V Ortkotrickum  Baldaccii  Boit,  et  Vent.  —  Elisabeth 
G.  Britton.  Notés  on  two  of  Palisot  de  Beauvois  species  of  Orthotrichum 

—  Emile  Levier.  Sur  la  nomenclature.  —  G.  Jensen.  vSupplement  to  the 
list  of  Mosses  from  the  Shaw.  —  Em.  Bescherelle.  Hépatiques  récoltées 
par  M.  Tabbé  Delavay  au  Yunnan  (Chine)  et  déterminées  par  M.  Stephani. 

Revue  générale  de  Botanique. 

(T.  V,  no  60,  15  déc.  1893.). 

Costantin  et  Dufour.  Action  des  antiseptiques  sur  la  7nôle,  maladie  du 
Champignon  de  couche.  —  Ant.  Magnin.  La  végétation  des  lacs  du  Jura 
(Note  additionnelle).  —  A.  Lothelier.  Recherches  sur  les  plantes  à  piquants 
{fin).  —  Ch.  Flahault.  Revue  des  travaux  sur  les  Algues  publiés  de  1889 
au  commencement  de  1892  {suiie). 


PUBLICATIONS  DIVERSES. 


Stanislaw  Ghelchowski.  —  Przyczynek  do  znajomosci  krajowych  grzybow 
gnojowych  {Fungi  fimicoli polonici).  —  Extr.  des  Mémoires  physiogra- 
phiques  de  Varsovie,  1\  XII,  1893,  ^  P^- 


—  viir  — 


A.  Engler.  Die  natùrlichen  Pflanzenfamilien  (98  und  99  Lieferung-,  III  Teil, 
6  Abteilung-  a,  1893)  : 

0.  Warburg  :  Flacourtiacese. 

E.  Gilg  :  Tumeracess. 

H.  Harms  :  Malesherbîaccx,  Passifloracese. 

G.  Graf  zu  Solms  :  Carîcaceas. 

Ludovic  Legré.  — Trois  herborisations  aux  environs  d'AUos  (Basses- Alpes) 
en  juillet  et  août  1893  {Revue  horticole  des  Bouches-du-Rhône,  39^  ann., 
n°  473,  déc.  1893,  pp.  211-221). 

Marc  Micheli.  Alphonse  de  CandoUe  et  son  œuvre  scientifique  (Extrait 
des  Archives  des  sciences  physiques  et  naturelles,  3''  période,  t.  XXX, 
décembre  1893,  59  pages  et  un  portrait). 

Eduard  Strasburger.  —  Histologische  Beitrage  (Heft  V)  :  Ueber  das 
Saftsteigen.  —  Ueber  die  Wirkungssphare  der  Kerne  und  die  Zellgrôsse. 
(léna,  libr.  G.  Fischer,  1893.) 

F.  A.  F.  C.  Went.  De  serehziekte  {Kxtra\t\des  Archie/ voor  de  Java-Suiker- 
industrie,  1893,  Afl.  14-15,  48  pages,  i  planche). 


AVIS. 

Nous  avons  reçu  la  communication  suivante,  relative  au 

PRIX 

fondé  par  Augusiin-Pyramus  de  Candolle  pour  la  ^neilleitre 
monographie  d'un  ge7ire  ou  d'zcne  famille  de  plantes. 

Un  concours  est  ouvert  par  la  Société  de  physique  et  d'histoire 
naturelle  de  Genève  pour  la  meilleure  monographie  inédite  d'un  genre 
ou  d'une  famille  de  plantes. 

Les  manuscrits  peuvent  être  rédigés  en  latin,  français,  allemand 
(écrit  en  lettres  latines),  anglais  ou  italien.  Ils  doivent  être  adressés, 
franco,  avant  le  15  janvier  1895,  à  M.  le  président  de  la  Société  de  phy- 
sique et  d'histoire  naturelle  de  Genève,  à  l'Athénée,  Genève  (Suisse). 

Les  membres  de  la  Société  ne  sont  pas  admis  à  concourir. 

Le  prix  est  de  500  francs. 

Il  peut  être  réduit  ou  n'être  pas  adjugé  dans  le  cas  de  travaux  in- 
suffisants ou  qui  ne  répondraient  pas  aux  conditions  du  présent  avis. 

La  Société  espère  pouvoir  accorder  une  place  au  travail  couronné, 
dans  la  collection  de  ses  Mémoires  in-4'^,  si  ce  mode  de  publication 
est  agréable  à  l'auteur. 


Paris.  -J.  Mersch,  imp  -ii.  PI.  Denferl  Rochereau. 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

8"^  année.  —  Supplément  n°  2.  —  16  Février  1894. 


BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE 


p.  Lesage.  —  Ski-  les  rapports  des  palissades  dans  les  fetdlles  avec 
la  transpiratioji.  (Comptes  rendus  des  séanc.  de  l'Acad.  des  se, 
T.  CXVIII,  n°  5,  29  janv.  1894.) 

En  comparant  les  résultats  des  travaux  de  MM.  Stahl,  Haberlandt, 
Vesque,  et  ceux  des  nombreuses  observations  et  expériences  de  divers 
auteurs  (MM.  Mer,  Costantin,  Dufour,  Bonnier,  Schimper,  Lothelier), 
ainsi  que  des  siennes  propres,  M.  Lesage  conclut  que,  dans  tous  les 
cas,  on  est  en  présence  de  feuilles  menacées  de  trop  transpirer;  ces 
feuilles  se  modifient  alors  et,  toujours,  dans  les  modifications  qu'elles 
subissent,  on  constate  l'augmentation  des  palissades. 

«  On  se  trouve  ainsi,  dit-il,  tout  naturellement  tenté  de  voir,  dans 
le  tissu  palissadique,  l'un  des  appareils  qu'emploie  la  plante  pour  se 
protéger  contre  une  trop  grande  transpiration.  »        ■        L.  Morot. 

P.  Magnus.  —  Ueber  Taphrina  Cornu  Cervi  Giesenhagen  \Sur  le 
Taphrina  Cornu  Cervi  Giese7ihagen'\  (Botaniska  Notiser,  1894, 
fasc.  I,  p.  29.) 

L'auteur  combat  dans  cette  note  les  conclusions  de  M.  de  Lager- 
heim,  que  nous  avons  rapportées  dans  notre  dernier  Bulletin  biblio- 
graphique, tendant  à  attribuer,  pour  raison  de  priorité,  la  désignation 
spécifique  de  tubéej'orjjzis  au  Taphrina  Corme  Cervi  Giesenh.  Pour 
M.  Magnus,  c'est  à  l'excroissance  même  de  la  feuille  dCAspidium  dé- 
formée par  le  parasite  que  Rabenhorst  aurait  appliqué  le  nom  de  Sar- 
corhopalum  titbœ forme,  et  non  au  Champignon,  méconnu  par  lui, 
qui  cause  cette  déformation.  L.  M. 


PUBLICATIONS  PÉRIODIQUES. 

Berichte  der  deutschen  botanischen  Gesellschaft. 

(T.  XI,  fasc.  10.) 

W.  Schmidle.  Alg-en  aus  dem  Gebiete  des  Oberrheins.  —  G.  Karsten. 
Ueber  Beziehung-en  der  Nucleolen  zu  den  Centrosomen  bei  Psilotum  tri- 
qiieirujn.  —  F.  Schûtt.  Wechselbeziehung-en  zwischen  Morpholog-ie,  Bio- 
log-ie,  Entwickelungsg'eschichte  und  Systematik  der  Diatomeen.  —  Otto 
Mùller.  Die  Ortsbewegung  der  Bacillariaceen  betreffend. 


Botanical  Gazette. 

(Vol.  XIX,  n»  I,  jauv.   1894.) 

John  Donnell  Smith.  Undescribed  plants  from  Guatemala.  XII.  —  J.  H. 
Pillsbury.  On  the  color  description  of  flowers.  —  Conway  Mac-Millan. 
Archenema,  protonema  and  metanema.  —  Albert  Schneider.  Mutualistic 
symbiosis  of  Algae  and  Bacteria  with  Cycas  revolnta.  —  August  F.  Foerste. 
Botanical  notes  from  Bainbridg-e,  Georofia.  —  Briefer  Articles  :  C.  de 
Gandolle,  Three  new  species  of  Mexican  plants  [Guarea  Palmeri,  Trichilia 
Falmeri,  Trickilià  colimaiia)\  Geo.  F.  Atkinson,  Frost  freaks  of  herba- 
ceous  plants;  A.  S.  Hitchcock,  A  hybrid  Baptisia. 

Botaniska  Notiser. 

(1894.,  fasc.  I.) 

Bengt  Joensson.  Studier  ôfver  algparasitism  hos  Gunnera  L.  —  P.  Ma- 
gnus.  IJeber  Taphrina  Cornu  Cervi  Giesenhag-en.  —  Otto  Ekstam.  Om 
monstrôst  utbildade  hâlkfjâll  hos  Lappa  minor  L.  —  C.  0.  v.  Porat. 
Kungsôrstraktens  Hieracier. 

Botanische  Zeitung. 

(52^  ann.,  P  part.,  fasc.  i,  16  janv.  1894.) 

Manabu  Miyoshi.  Ueber  Chemotropismus  der  Pilze. 

Botanisches  Centralblatt  (Bd.  LVII.) 

no  I. 

F.  Hoeck.  Zur  Anwendung  der  statistischen  Méthode  in  der  Pflanzen- 

g'eographie. 

no  2. 

Alfred  W.  Bennett.  Ueber  Pringsheimîa.  Erwiderung'. 

n°3. 

Potonié.  Ueber  den  Werth  der  Eintheilung-  und  die  Wechselzonen-Bil- 

dung  der  Sigillarien. 

L.e  Botaniste. 

(3e  série,  6«  fasc,  15  janvier  1894.) 

P.  A.  Dangeard.  Recherches  sur  la  reproduction  sexuelle  des  Champi- 
gnons. —  P.  A.  Dangeard.  La  structure  des  Levures  et  leur  dévelop- 
pement. 

Bulletin  de  la  Société  mycologique  de  France. 

(T.  X,  fasc.  I,  15  janv.  1894.) 

A.  de  Jaczewski.  Essai  sur  la  classification  naturelle  des  Pyrénomy- 
cètes.  —  Em.  Bourquelot.  Présence  d'un  ferment  analogue  à  l'émulsine 
dans  les  Champignons  et  en  particulier  dans  ceux  qui  sont  parasites  des 
arbres  ou  vivent  sur  le  bois.  —  N.  Patouillard.  Le  genre  Phlebophora 
Lév.  —  V.  Dupain.  Sur  un  cas  d'empoisonnement  par  VAmanita  pani/ie' 
rina  DC,  survenu  à  Bois-Guérin.  —  Em.  Boudier.  Nouvelles  espèces  de 
Champignons  de  France  {Lepioia  medioflava,   Clitocybe  Arnoldi,  Russula 


XI    — 


xanthophasa,  Marasmîus  Menîeri,  Boletus  Leguei,  Merulius  Guîllemotî, 
Aleuria  reperta,  Cilairia  paliidosa,  spp.  nn.).  —  Em.  Boudier.  Rapport 
sur  les  excursions  faites  par  la  Société  mycolog-ique  de  France  pendant  la 
session  de  1893. 

Bulletin  de  l'Herbier  Boissier. 

(T.  1,  no  12,  1893.) 

Alfred  Cogniaux.  Le  g^enre  Siolmafra  H.  Baill.  et  la  tribu  des  Zano- 
niées.  ■ —  Adolf  Sertorius.  Beitrage  zur  Kenntnis  der  Anatomie  der  Corna- 
ceae  {Ende).  —  R.  Chodat  et  0.  Malinesco.  Sur  le  polymorphisme  du 
Rapkidiiim  Braujiii  Nâg.  et  du  Scenedesmus  caudains  Corda.  —  G. 
Schweinfurth  und  P.  Ascherson  mit  Beitragen  von  P.  Taubert.  Primitiae 
Flora;  Marmaricas  [Ende). 

(T.  II,  no  I,  1894.) 
François  Crépin.  Mes  excursions  rhodologiques  dans  les  Alpes  en  1891 
et  1892.  —  A.  Baldacci  ed  F.  Filipucci.  Contribuzione  allô  studio  délie 
gemme  et  specialmente  di  alcune  ricerche  suUa  supergemmazione.  — 
F.  Renauld  et  J.  Cardot.  Mousses  nouvelles  de  THerbier  Boissier  {Hypizzan 
[Harpidium]  Barbeyi  Ren.  et  Card.  sp.  n.).,  Polytrichu7n  Autrani  Ren. 
et  Card.  sp.  n.,  Grimmia  anodon  BS.  var.  sinaitica  Ren.  et  Card.  var.  n.). 
—  R.  Buser.  Sur  les  Alchimilles  subnivales,  leur  ressemblance  avec  VA. 
glabra  Poir.  {fissa  Guenth.  et  Schum.)  et  leurs  parallélismes  avec  les 
espèces  des  régions  inférieures.  —  J.  Mûller.  Conspectus  systematicus 
Lichenum  Nova;  Zelandias. 

Comptes  rendus  des  séances  de  l'Académie  des  sciences 

(T.  CXVIII,  1894.) 

no  2  (8  janvier). 

Berthelot  et  G.  André.  Études  sur  la  formation  de  l'acide  carbonique  et 
l'absorption  de  Toxygène  par  les  feuilles  détachées  des  plantes  :  réactions 
purement  chimiques.  —  Frère  J.  Héribaud.  De  Finfluence  de  la  lumière  et 
de  l'altitude  sur  la  striation  des  valves  des  Diatomées.  —  P.  Vuillemin. 
L'insertion  des  spores  et  la  direction  des  cloisons  dans  les  protobasides. 

no  3  (15  janvier). 

Berthelot  et  André.  Études  sur  la  formation  de  l'acide  carbonique  et 
l'absorption  de  l'oxygène  par  les  feuilles  détachées  des  plantes.  Expé- 
riences faites  à  la  temp-érature  ordinaire  avec  le  concours  des  actions  bio- 
logiques. —  Berthelot.  Sur  une  méthode  destinée  à  étudier  les  échanges 
gazeux  entre  les  êtres  vivants  et  l'atmosphère  qui  les  entoure.  —  D'Ar- 
sonyal  et  Charrin.  Influence  des  agents  atmosphériques,  en  particulier  de 
la  lumière,  du  froid,  sur  le  Bacille  pyocyanogène.  —  0.  Lignier.  Sur  l'épi- 
derme  des  pédoncules  séminifères  et  des  graines  chez  le  Bennettites  Mo- 
rierei. 

no  4  (22  janvier), 

G.  Chauveaud.  Moyen  d'assurer  et  de  rendre  très  hâtive  la  germination 
des  Vignes. 


n"  5  (29  janvier). 

Pierre  Lesage.  Sur  les  rapports  des  palissades  dans  les  feuilles  avec  la 
transpiration. 

Journal  of  Botany. 

(Vol.  XXXII,  n"  374,  février  1894.) 

Jesse  Reeves.  —  On  the  development  of  the  stem  and  leaves  of  Phy- 
siotium  giganteum  Weber.  —  Edmund  G.  Baker.  Supplément  to  Synopsis 
of  Malvea.  —  James  Britten.  Linociera  coiinifoUa  =  Chionanthus  vii'gi- 
niciis.  —  Rev.  W.  Moyle  Rogers.  Rubi  notes  {Rubus  mollissimus,  n.  sp., 
R.  Powellii,  n.  sp.  or  n.  var.,  R.  britannicus,  n.  sp.),  —  A.  Gepp.  In 
memory  of  Richard  Spruce.  —  Short  Notes  :  Edward  S.  Marshall.  Elé- 
vation attained  in  Scotland  by  Utricularia  minoy  and  Urtica  dioica  ; 
H.  Fisher,  New  County  Records;  J.  H.  Burkill  and  J.  G.  Willis,  North 
Cardig-anshire  plants;  Arthur  Bennett,  Eleockaris  acicularis. 

Nuovo  Giornale  botanico  italiano  (Nuova  série). 
(Vol.  I.  no  I,  15  janvier  1894.) 

S.  Sommier  et  E.  Levier.  Ranunculi  caucasici  dichotome  dispositi.  — 
S.  Sommier.  Una  cima  vergine  nelle  Alpi  Apuane  {Rhamnus  glaucophylla 
n.  sp.).  —  D.  Matteucci  ed  U.  Martelli.  Da  Perug-ia  al  Gran  Sasso  dltalia 
(dal  versante  di  Aquila).  —  Ruggero  Cobelli.  Altre  contribuzioni  alla  flora 
di  Serrada. 

Oesterreichische  botanische  Zeitschrift. 

(XLIV'^  ann.,  n^  2,  févr.  1894.) 

E.  Heinricher.  Neue  Beitrâge  zur  Pflanzenteratologie  und  Blûthenmor- 
phologie.  3.  Studien  an  den  Blûthen  einiger  Scrophulariaceen.  —  P.  Dietel. 
Ueber  Uredo  Polypodii  (Pers.).  —  J.  LiitkemûUer.  Die  Poren  der  Desmi- 
diaceeno-attung-  Closteritcm  Nitzsch.  —  R.  v.  Wettstein.  Die  Arten  der 
Gattung-  Etiphrasia  (Forts.).  —  A.  v.  Degen.  Bemerkungen  ûber  einige 
orientalische  Pflanzenarten.  XII.  —  J.  Freyn.  Plantae  novae  Orientales.  III 
{Forts.). 

Revue  bryologique. 
(21^  ann.,  n"  i.) 

Philibert.  Philouotis  nouvelles  ou  critiques. 

Revue  générale  de  Botanique. 

(T.  VI,  n°  61,  15  janv.  1894.) 

L.  Daniel.  Recherches  morphologiques  et  physiologiques  sur  la  greffe. 

A.  Prunet.  Sur  un  nouveau  mode  de  propagation  du  pourridié  de  la 

Vigne.  —  Léon  Flot.  Quelques  procédés  pratiques  de  micrographie.  — 
Léon  Boutroux.  Revue  des  travaux  sur  les  Bactéries  et  les  fermentations 
publiés  pendant  Tannée  1891  {suite).  —  Ch.  Flahault.  Revue  des  travaux 
sur  les  Algues  publiés  de  1889  au  commencement  de  1892  {suite). 


Paris.  -J.  Mersch,  inip  tt.  PI.  DenferlRochereau. 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

S<^  anufte.  —  Supplément  n°  3.  —  16  Mars  1894. 

BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE 

A.  Magnin.  —  La  végétation  des  Monts  Jura,  précédée  de  la  clùna- 
tologie  du  départe}7ient  du  Doubs  (59  pag.,  i  carte.  Besançon,  1893) 

Le  périmètre  adopté  par  l'auteur  pour  limites  de  la  région  jurassienne 
est  une  ligne  passant,  sur  le  front  oriental  et  en  allant  du  N.  au  S.,  par 
Diclsdorf,  l'Aar,  les  lacs  de  Bienne  et  de  Neufchâtel,  Yverdon,  Genève, 
les  rivières  de  l'Airy  et  du  Fornant  (entre  le  Vuache  et  le  Salève),  la 
Balme  de  Sillingy,  les  rivières  de  la  Deisse  et  du  Tillet,  Chambéry, 
l'Hère,  Couz,  S^  Christophe,  l'Héretang,  la  Roise  et  Voreppe;  en  re- 
montant au  N.,  sur  le  front  occidental,  par  la  Buisse,  S"-  Étienne-de- 
Crossey,  S''-Albin  de  Vaulserre,  le  Guiers,  le  Rhône,  l'Ain,  Pont 
d'Aiiî,  Saint-Amour,  Lons-le-Saulnier,  Arbois,  Marnay,  l'Ognon, 
Rigney,  Montbéliard,  Ferrette,  le  Rhin,  Liesthall,et  Regensberg.  Aux 
deux  extrémités  de  son  bord  occidental,  le  massif  est  précédé  par 
deux  régions  d'attente  :  le  palier  séquanien  formé  des  bourrelets  cal- 
caires situés  entre  l'Ognon  et  Vesoul,  et  le  seuil  dauphinois^  ou  pla- 
teau de  l'Ile  de  Crémieu,  entre  la  Bourbre  et  le  Rhône.  Ainsi  compris, 
le  Jura  forme  un  vaste  croissant  arc-bouté  des  Alpes  au  Schwarzwald, 
à  concavité  ouverte  sur  le  bassin  suisse,  à  convexité  regardant  la  plaine 
bressane. 

La  différence  dans  la  nature  des  terrains  détermine  un  contraste 
frappant  dans  la  végétation  lorsqu'on  passe  des  montagnes  granitiques 
des  Vosges  ou  des  plaines  tertiaires  de  la  Bresse  aux  premiers  gradins 
calcaires  du  Jura.  C'est  ainsi  que  les  Sarotliamuus,  Hyper icuiii  pul- 
chruin^  Filago,  Orobus  tuberosus,  Lu:^ula,  Aira  flexuosa  de  la 
Bresse,  les  Scleranthus  perennis^  Ornithopus,  Montia,  Arnoseris^ 
Jasione,  DigHalis  purpurea,  Juncus  squarrosus  des  Vosges,  font 
place  aux  Buxus^  Cerasus  Mahaleb,  Coronilla  Emerus,  Sesleria  cœ- 
rulea,  Orobus  vernus,  Mcehringiainuscosa,  Cytisus  Laburnum.  Outre 
ces  dernières  plantes,  on  peut  citer  parmi  les  espèces  absolument  ca- 
ractéristiques par  leur  fréquence  sur  les  chaînes  calcaires  jurassiques 
et  par  leur  absence  ou  leur  rareté  dans  les  régions  voisines  :  Thalictruvi 
aquilegifoliitin,  Th.  calcareutJt,  Helleborus/cetidus,  Dianthus saxicola , 
D.  cœsiuSy  Arabis  alpina,  Draba  aizoides,  Kernera  saxatilis^  Heliati- 
themuin  canum,  Rhamnus  alpina^  Anihyllis  montana,  Aiuelanchier, 
Atainantha  creiensis,  LaserpHium  Siler^  Valeriana  montana,  Car- 
duus  dejloraius,  Carlina  acaulis,  Hieracium  Jacquini,  H.  amplexi- 
caule,  Campanula  pusilla^   Sideritis  hyssopifolia,  Erinus  Alpinus, 


—  XIV 


Thesium  alpinum,  Veronica  urticifolia,  Daphne  Laureola^  Cyclamen 
europâsnin^  Rnscus  aciileaius,  Polypodiuin  calcareum^  Asplein'um 
viride,  A.  Halleri,  etc. 

Toutefois,  on  rencontre  dans  un  assez  grand  nombre  de  points  de 
la  lisière  du  Jura  et  du  premier  plateau,  plus  rarement  dans  la  haute 
montagne,  des  plantes  silicicoles  isolées,  ou  même  de  véritables  flo- 
rules  locales  de  plantes  calcifuges,  formant,  au  milieu  de  la  flore  calci- 
cole  environnante,  ce  que  Thurmann  appelle  des  contrastes  en  petit; 
ici  encore  la  présence  de  ces  plantes  coïncide  toujours  avec  un 
changement  dans  la  nature  du  sol. 

Si  l'on  s'élève  de  la  plaine  jusqu'aux  sommets,  on  rencontre  plu- 
sieurs zones  distinctes  à  la  fois  par  leurs  caractères  climatologiques  et 
par  leurs  cultures  ou  leur  végétation  spontanée.  M.  Magnin  distingue 
ainsi  trois  régions  d'altitudes  : 

I.  La  région  inférîeicre  ou  de  la  Vigne,  des  arbres  fruitiers,  des 
céréales,  du  Chêne,  s'étendant  jusqu'à  l'altitude  de  700  mètres  et  com- 
prenant des  climats  et  des  végétations  un  peu  différents  suivant  les 
parties  envisagées  de  la  chaîne  jurassique. 

IL  La  région  subalpine  (région  montagneuse  de  Thurmann),  ou 
des  Sapins,  s'étendant  de  700  à  1300  mètres,  avec  un  climat  froid 
(température  moyenne  inférieure  à  8'^),  et  une  riche  flore  caractéris- 
tique :  pâturages  à  Getitiana  lutea,  Trollius  europœus^  Crocus  ver- 
nus,  magnifiques  futaies  de  Hêtres  et  de  Sapins  auxquels  se  mêlent 
les  Planes  et  les  Sorbiers,  et,  sous  leur  ombre  ou  dans  les  clairières, 
Ratiunculus  aconitifolius,  Spirœa  Aruncus,  Lonicera  alpigena,  Rosa 
alpin  a,  Carduus  defloratus,  Géranium  silvaticum^  Chaerophyllum 
hirsuiuin,  Bellidiastrum  Alicàeli,  Cetitaiirea  montaim,  Saxifraga 
rotundifolia^  Campatiula  pusilla,  etc. 

IIL  La  régiofi  alpine  inférieure  (région  alpestre  de  Thurmann),  ou 
des  pâturages  alpestres,  comprise  entre  1300  et  1700  mètres,  caracté- 
risée par  l'absence  du  Chêne,  du  Hêtre,  du  Sapin,  la  disparition  de 
l'Epicéa  vers  1400- 1500  m.,  et  surtout  la  présence  des  Dryas  octope- 
tala,  Potentilla  aurea,  Gentiana  acaulis,  Anémone  narcissijlora,  A. 
alpina,  Ranunculus  alpestris,  Orchisalbidus,  Nigritella  angustifolia, 
Foa  alpijia,  Alchemilla  alpina,  Erigeron  alpinus,  Globularia  cordi- 
folia.  L'existence  du  Rhododendru37i  ferruginetim  sur  (i\xc\<:]u&s^oinis 
de  la  chaîne  atteste  que  la  région  alpine  du  Jura  correspond  à  la  région 
des  Rhododendrons,  si  caractérisée  dans  les  Alpes  du  Dauphiné,  de 
la  Suisse  et  du  Tyrol. 

A  côté  des  plantes  particulières  à  chaque  région  d'altitude,  beau- 
coup d'autres  s'observent  indifféremment  à  toutes  les  hauteurs,  présen- 
tant cependant  parfois  des  modifications  dans  leur  taille  (nanisme), 
leurs  feuilles  (plus  ou  moins  ramassées  en  rosettes  radicales),  leurs 


XV    — 


fleurs,  relativement  plus  grandes  et  d'un  coloris  plus  intense,  modifi- 
cations qui  ont  fait  élever  au  rang  d'espèces  certaines  de  ces  formes 
montagnardes  :  Aquilegia  atrata  (A.  viilgaris),  Viola  alpestris  (V. 
tricolor),  Scabiosa  lucida  (S.  ColumbarïaJ,  Serratttla  monticola 
(S.  Virga-aiireajy  Scrofiilaria  juratensis  (S.  catiina)^  Arabis  alpestris 
(A.  hirsnéajy  Leucanthemnin  airatum  (L.  vulgare),  CaMp^mula  Uni- 
folia  (C.  rotundifolia)^  Myosotis  alpesiris  (M.  silvatica). 

Si  maintenant  l'on  compare  entre  elles  les  parties  septentrionales, 
occidentales  et  méridionales  du  massif  jurassien,  on  constate  dans  leur 
végétation  des  différences  assez  importantes,  dues  à  l'influence  de  la 
latitude,  des  rapports  actuels  du  Jura  avec  les  massifs  montagneux 
voisins  et  surtout  aux  phénomènes  qui  ont  accompagné  et  suivi  la  pé- 
riode glaciaire,  notamment  l'émigration  de  la  flore  devant  l'extension 
des  glaciers  et  la  réinvasiou,  après  leur  retrait,  par  les  plantes  orientales 
et  austro-occidentales.  D'après  ces  données,  M.  Magnin  distingue  : 

I''  le  Jura  oriental,  subdivisé  en  Jura  septejitrional^  central  et 
aiistro  oriental; 

2'^  le  Jura  occidental,  comprenant  les  Juras  bâlois,  alsatique, 
bisontin,  salinois,  lédonien,  et  le  Revermont  ; 

3'-  le  Jura  méridional  :  Hant-Bugey^  Bas-Bugey  et  Juras  de  \.Kd,xi- 
^\\xon  savoisien  et  dauphinois. 

Dans  un  chapitre  relatif  aux  particularités  de  la  Jlore  jurassienne, 
l'auteur  indique  les  modifications  produites  dans  la  végétation  par  les 
changements  dans  l'orientation  des  versants,  et  passe  en  revue  un  cer- 
tain nombre  de  stations  particulières  telles  que  les  créts  ou  abruptes 
(bajociens,  bathoniens,  coralliens  ou  portlandiens),  les  prés  secs  des 
voûtes,  les  bois  de  Sapins  des  versants  des  crêts  et  des  dorsales,  les 
ruz,  dus  et  cirques,  les  combes  (oxfordiennes,  astartiennes,  néoco- 
miennes)  et  enfin  les  tourbières  et  les  lacs.  A  ce  chapitre  est  jointe  l'é- 
numération  des  plantes  les  plus  remarquables  par  leur  rareté,  leur 
localisation  dans  quelques  points  seulement  de  la  région,  et  des  plantes 
endémiques  ou  paraissant  avoir  leur  domaine  principal  dans  le  Jura 
(Nuphar  juranum^  Heracleum  juranum ,  Anthriscus  torquata,  Ophrys 
Botteroni,  Sempervivum  j'uratense,  S.  Fauconeti,  Pinguicula  jura- 
tensis, Pedicularis  jurana,  Knautia  Godeti,  Chara  jurensis,  Hiera- 
cium  juranitm,  Poa  jurana,  Sedum  juranum,  Ranunculus  gracilis, 
Scrojularia  juratensis) . 

Enfin,  après  quelques  considérations  sur  les  rapports  actuels  et  les 
rapports  historiques  du  fura  avec  les  régions  voisines,  M.  Magnin  ter- 
mine cette  très  intéressante  étude  de  géographie  botanique  par  un 
aperçu  sur  la  flore  de  la  Franche-Comté  et  du  département  du  Doubs, 
avec  rénumération  des  plantes  les  plus  intéressantes  à  récolter  dans 
les  environs  de  Besançon  et  dans  le  Jura  dubisien.      L.  Morot. 


—    XVI    — 


PUBLICATIONS   PÉRIODIQUES. 


Berichte  der  deutschen  botanischen  Gesellschaft. 

(T.  XII,  fasc.  I,  22  fév.  1894.) 

J.  Christian  Bay.  Eine  neue  Infectionsnadel  fur  mj^kolog-ische  Studien. 

—  F.  Kamienski.  Neue  und  unbeschriebene  Arten  der  Gattung-  UtriciUaria. 

—  B.  Frank  und  F.  Kriiger.  Ueber  deu  Reiz,  welchen  die  Behandlung-  mit 
Kupfer  auf  die  Kartoffelpflanze  hervorbring-t.  —  Albert  Schneider.  Beitrag- 
zur  Kenutniss  der  l^liizobien.  —  Julius  Klein.  Der  Bau  der  Cruciferen- 
bliithe  auf  anatomischer  Grundlag-e. 

Botanical  Gazette. 

(Vol.  XIX,  no  2,  février  1894.) 

Roland  Thaxter.  Observations  on  the  genus  Nacgelia  of  Reinsch.  — 
L.  N.  Johnson.  On  some  species  oi  Micrasterias.  —  Frederick  H.  Blod- 
gett.  On  the  development  of  the  bulb  of  the  adderVtongue. 

Botanische  Zeitung. 

(52^  ann.,  i'*^  part.,  fasc.  II,  16  févr.  1894.) 
K.  Schumann.  Spross-und  Blûtheuentwickelung  in  der  Gattung  Crocus, 
nebst  einigen  Bemerkung-en  ûber  die  Gipfelblûthen. 

Botanisches  Centralblatt  (Bd  LVII). 

no  6. 
W.  J.  Goverts.  Ueber  Qucrctts-kxXJtxi  mit  offener  Spaltung-. 

uo  7. 
Paul  Klemm.  Aggreg-ationsstudien. 

no  8. 

Paul  Klemm.  Id.  (Schluss). —  Th.  Bokorny.  Bemerkungen  zuP.  Klemm's 
Ayyregationstudien. 

ViP^  9  et  10. 

Adolf  Herbst.  Beitrâge  zur  Kenntniss  der  Markstrahlen  dicotyler 
Krauter  und  Stauden. 

Bulletin  de  la  Société  botanique  de  France. 

(T.  XL,  n°s  4-6.) 

Michel  Gandoger.  Voyag-e  botanique  dans  le  massif  du  Mont-Rose 
(Suisse).  —  J.  Costantiu.  Euroiiopsis,  nouveau  g-enre  d'Ascomycètes.  — 
D.  Clos.  Chaubard  et  la  Flore  agenaise.  —  Alfred  Chabert.  Le  Corydalis 
fabacca  Pers.  dans  le  Jura.  —  Paul  Vuillemin.  Sur  des  Roses  à  carpelles 
biovulés.  —  P.  Duchartre.  Monstruosité  foliaire  et  florale  d'une  Clématite. 

A.    Battandier.    Excursion  botanique  dans  la   région  de  TOuarsenis 

{Asiragalns  nemerosns  n.  sp.).  —  A.  Chatin.  De  la  multiplicité  des  parties 
homologues  dans  ses  rapports  avec  la  gradation  des  espèces  végétales.  — 


xvn 


Louis  Mangin.  Nouvelles  observations  sur  la  membrane.  —  Abbé  H.  Costè. 
Note  sur  le  Ccntmtrca  Calcitrapo  X  pectinaia,  hybride  nouveau,  décou- 
vert dans  l'Aveyron.  —  Jules  Bel.  Lettre  sur  le  Xanthiitm  spinosuui  var. 
incnne  Nob.  —  D.  Clos.  Lettre  sur  le  Ckelidoniuni  laciniattim  Mill.  p  fti- 
marizefolium  DC.  —  Emile  Burnat.  tNote  sur  une  nouvelle  localité  ligu- 
rienne du  Carex  Griolctii  Rœm.  et  sur  quelques  Carex  nouveaux  pour  les 
Alpes-Maritimes.  —  B.  Martin.  Revision  des  Rubtis,  des  Rosa,  des  Galium 
et  des  Hieracmm  de  la  flore  du  Gard.  —  A.  Deflers.  Note  sur  un  Kalan- 
choe  remarquable  de  l'Arabie  tropicale  [K.  terctifolia^).  n.).  —  A.  Chatin. 
Sur  une  Truffe  du  Caucase,  la  Touboulane  (  Terfesia  Boudicri  var. 
Atisepii).  —  Abbé  Miégeville.  Campanula  prxcox  Miéo'ev.  et  Alyosotis 
pyrenaica  Pourr.  —  Gagnepain.  Lettre  sur  diverses  observations  tératolo- 
g-iques.  —  Louis  Mangin.  Sur  les  cellules  mucifères  et  résinifères  du  Taxas 
bxccaia.  —  Ph.  Van  Tieghem.  Sur  la  structure  et  les  affinités  du  Nnylsia 
et  des  Gaiadendyon,  deux  genres  de  Loranthacées  non  parasites.  —  A. 
Chatin.  Signification  de  la  variété  des  organes  dans  la  mesure  de  la  gra- 
dation relative  des  espèces  végétales.  —  Molliard.  Note  sur  les  particu- 
larités que  présentent  les  fleurs  doubles  du  Pétunia  hybrida.  —  A.  Le 
Grand.  Sur  le  Doroiiictim  scorpioides  du  centre  de  la  France  et  ses  affi- 
nités. —  Ph.  Van  Tieghem.  Sur  la  structure  de  la  fleur  des  Nnytsia  et 
Gaiadendron,  comparée  à  celle  des  Loranthacées  parasites.  —  Fernand 
Camus.  Nouvelles  glanures  bryologiques  dans  la  flore  parisienne.  — 
D.  Clos.  Les  Lusiil:i  maxima,  Matricaria  inodora,  Berbcris  asiatlca  et 
Osiniinda  rcgalis  en  glossologie.  —  Raphaël  Ménager.  Herborisations 
aux  environs  de  Laigle  (Orne)  et  note  sur  le  Cistus  hirsuiiis  en  Bretagne. 
—  X.  Gillot.  Influences  climatériques  de  l'année  1893  sur  la  végétation.  — 
Fliche.  Lettre  sur  une  seconde  floraison  du  Cornus  sanguinea  suivie  de 
fructification.  —  Michel  Gandoger.  Deuxième  voyage  botanique  au  Grand 
Saint'Bernard  (Valais,  Suisse).  —  E.  Roze.  Notice  sur  M.  Ch.  Richon. 

Bulletin  de  l'Herbier  Boissier. 

(T.  II,  n'^  2,  février  1894.) 

John  Briquet.  Questions  de  nomenclature.  —  J.  Millier.  Lichenes  Eck- 
feldiiani  a  cl.  Dr.  J.  W.  Eckfeldt,  Philadelphiensi,  praesertim  in  Mexico 
lecti  (  Tylophorum  Eckfeldtii,  Phyllospora  microsperma,  Lecanora  snb- 
ochracea,  Patellaria  grisco-nigella,  P.  xruginosa,  P.  Eckfeldiii,  Dictyo- 
grapha  contortiiplicata,  Melospilea  leitcinoides,  M.  polymorpha,  Mediisit- 
lina  texana,  Microthelia  modesta,  nn.  spp.).  - —  R.  Buser.  Sur  les  Alchi- 
milles  subnivales,  leur  ressemblance  avec  VA.  glabra  Poir.  (fissa  Guenth. 
et  Schum.)  et  leurs  parallélismes  avec  les  espèces  des  régions  inférieures 
(fin)  [Alchimilla  seinisecta,  A.  demissa,  A  fissimima,  A.  longiuscnla,  A. 
sinuata,  A.  aciitidens,  A.  comiivens,  A.  versipila,  un.  spp  ).  —  N.  Alboff. 
Nouvelles  contributions  à  la  flore  de  laTranscaucasie  [Campamcla  Bsaaku, 
C.  Autraniana,  C.  pontica,  C.  Fondervisii ,  nn.  spp.).  —  John  Briquet. 
Fragmenta  monographias  Labiatarum.  IP  fascicule  {Ocimum  siphonanthîim, 
Geniosporum  membranacetim,  Plectrantkus  Bnrnati,  P.  Malinvaldi,  Coleus 
Goudotii,    C.  gracilifolius,    C.   Bernieri,    C.    Autrani,    C.    irichophoriis, 


—    XVIII    ^ 


Tetradenia  Hildebrandtil,  T.  Goudotii,  Salvia  Hildebrandtii,  S.  sieno- 
douta,  S.  iananariveiisis,  S.  Goudotii,  Slàchys  Hildebrandtii,  S.  madac^as- 
cariensis,  AJuga  Hildebrandtii,  nn.  spp.).  —  A.  de  Jaczewski.  Note  sur 
le  Puccinia  Peckiana  Hovve. 

Bulletin  mensuel  de  la  Société  Linnéenne  de  Paris. 

11°  138. 

F.  Heim.  Quelques  faits  relatifs  à  la  capture  d'Insectes  par  des  fleurs 
d'Asclépiadacces  et  d'Apocynacées.  —  F.  Heim.  L'ovule  du  Disporuni.  — 
p.  Bâillon.  L'inflorescence  des  Dianella.  —  H.  Bâillon.  Sur  quelques 
caractères  des  Conanthera. 

n°  142. 

F.  Heim.  L'ovule  de  V Erythroxylon  Coca.  —  H.  Bâillon.  Les  ovules  des 
Corylopsis.  —  H.  Bâillon,  L'évolution  de  Tinflorescence  dans  les  Gra- 
minées. 

Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances  de  l'Académie 

des  sciences  (F.  CXVIII.) 

no  7  (12  février), 

S.  Winogradsky.  Sur  l'assimilation  de  l'azote  gazeux  de  l'atmosphère 
par  les  microbes. 

n°  8  (19  février). 

P.  A.  Dangeard  et  Maurice  Léger.  Recherches  sur  la  structure  des 
Mucorinées.  —  E.  Guinier.  Sur  le  rôle  du  Plantago  alpina  dans  les  pâtu- 
rages de  montagne. 

no  9  (26  février), 

G.  Chauveaud.  Sur  les  caractères  internes  de  la  graine  des  Vignes  et 
leur  emploi  dans  la  détermination  des  espèces  et  la  distinction  des  hy- 
brides, 

n"  10  (5  mars). 

Léon  Guignard.  Sur  certains  principes  actifs  chez  les  Papayacées.  — 
P.  A.  Dangeard  et  Maurice  Léger.  La  reproduction  sexuelle  des  Mucori- 
nées. —  Paul  Vuillemin  et  Emile  Legrain.  vSymbiose  de  VHeterodora  radi- 
cicola  avec  les  plantes  cultivées  au  vSahara. 

Flora. 

(T.  78,  fasc.  I,  24  janv.  1894.) 

E.  Askenasy.  Ueber  einige  australische  Meeresalgen  {Merismopœdia 
rcvoluiiva,  Cladophora  fertilis,  Sphacelaria  '  biradiata,  Callithaninion 
oviiligcrum,  nn.  spp.).  —  Paul  Klemm.  Ueber  die  Regerationsvorgânge 
bei  den  Siphonaceen.  Ein  Beitrag  zur  Erkenntniss  der  Mechanik  der  Pro- 
toplasmabewegungen.  —  W.  Schmidle.  Aus  der  ChlorophyceenFlora  der 
Torfstiche  zu  Virnheim  {Œdogonimii  ?  spirograniilatam,  Radiofilnm  con- 
junctivum,  Cosmocladinm  sîibramosum,  Cosmarium  regalare,  Euastrum 
Richteri,    nn.    spp.).  —  E.    Bruns.    Beitrag   zur    Kenntniss    der    Gattung 


XIX 


Polysaccum.  —  Manabu   Miyoshi.    Ueber    Reizbe\veguni>-en  dcr  PoUens- 

chlauche. 

Journal  of  Botany. 

(Vol.  XXXII,  11°  375,  mars  1894..) 

Edmund  G.  Baker.  African  species  of  Lobelia  §  Rhytichopetalum  [Lobelia 
Gregoriana,  L.  Tayloriana,  nn.  spp.).  —  F.  W.  C.  Areschoug.  Artemisia 
Sielleriana  Bess.  in  Europe.  —  R.  Lloyd  Praeger.  Some  irish  Rubi.  — 
Henri  Boswell.  Some  New  Zealand  Mosses  aad  Hepatica;.  —  James  Brit- 
ten.  Notes  on  Convolvulaceas,  chiefly  African.  —  Short  Notes  :  S.  T. 
Dunn,  Iiitroduccd  plants  in  S.  W.  Surrey;  Additions  to  S.  W.  Surrey; 
Gloucestershire  Aliens;  W.  H.  Beeby,  Eleocharis  acicularis ;  A.  H.  Wolley 
Dod,  \\^est  Kent  records;  H.  N.  Dixon,  Rang-e  of  Utricularia  viinor ; 
W.  H.  Beeby,  Potamogeion  trichoides  in  Surrey;  Edward  S.  Marshall, 
Carmarthenshire  plants. 

Nuova  Notarisia. 

(Série  V,  janvier  1894.) 

P.  Pero.  I  lag-hi  alpini  Valtellinesi  {contin.).  —  0.  Borge.  Uebersicht  der 
neu  crscheinenden  Desmidiaceen-Litteratur.  —  G.  B.  de  Toni.  I  nuovi 
Istituti  per  g-li  studii  délie  Alghe  marine. 

Oesterreichische  botanische  Zeitschrift. 

(XLIV'^  ann.,  n*^  3,  mars  1894.) 

F.  Arnold.  Lichenologische  Fragmente  [Forts.). —  E.  Heinricher.  Neue 
Beitrag-e  zur  Pilanzenteratolog-ie  und  BUithenmorphtjlog-ie.  3.  Studien  an 
den  Bluthen  einig-er  Scrophulariaceen  (i^cr/^.).  —  R.  v.  Wettstein.  Unter- 
suchung-en  ùber  Pflanzen  der  osterreichisch-ung-arischen  Monarchie.  II. 
Die  Arten  der  Gattung-  Euphrasia  (Forts.).  — ■  J.  Freyn.  Planix  novx 
Orientales  (Forts.).  —  A.  v.  Degen.  Bemerkung-en  ûber  einig-e  orienta- 
lische  Pflanzenarten  [Forts.).  —  Baron  Ferd.  v.  Muller.  Notiz  ûber  die 
Giftifrkeit  der  Ilomeria-Xrttn. 

Revue  générale  de  Botanique. 

(T.  VI,  n'^  6:;,  15  fév.  1894.) 

G.  Houlbert.  Recherches  sur  les  propriétés  optiques  du  bois.  —  L.  Da- 
niel. Recherches  morpholog-iques  et  physiolog-iques  sur  la  greffe  [fin).  — 
Léon  Boutroux.  Revue  des  travaux  sur  les  Bactéries  et  les  fermentations 
publiées  pendant  Tannée  1891  [fin). —  Ch.  Flahault.  Revue  des  travaux  sur 
les  Algues  publiés  de  1889  au  commencement  de  1892  [suite). 


PUBLICATIONS  DIVERSES. 


J.  Arechavaleta.  Las  gramineas  uruguayas.  [Anales  del  Museo  nacional 
de  Montevideo,  I,  1894.] 

Beck  V.  Mannagetta.  Die  KiJnigsblume  [Daphne  Blagayana  Freycrj. 
\\Viener  illnstrirten  Garten-Zeitung,  oct.  1893.] 


—    XX    — 


Beck    V.     Mannagetta.    Die    Schaeeylôckchen,    eine    monographische 
Skizze  der  Gattungr  Galanthus.  [Wiener  ilhisirirte  Garien-Zcitung^  Febr 
1894.) 

Rev.  James  M.  Crombie.  A  monograph  of  Lichens  found  in  Britain  : 
beingr  a  descriptive  catalogue  of  the  species  in  the  herbariuui  of  the  British 
Muséum.  Part.  I.  (London,  1894.) 

A.  Engler.  Die  naturlichen  Pflanzenfamilien  (100.  Lief.,  III.  Theil,  6. 
Abthcil.  a,  1894)  '■ 

H.  Graf  zu  Solms,  Caricaceas  (Schluss). 
E.  Gilg,  Loasacese  ,• 
0.  Warburg,  Begoniacea?. 
F.  Jadin.  Contribution  à  l'étude  des  Térébinthacées   (in-S",    100  pag-., 
44  fig.  —  Montpellier,  1894). 

AVIS. 

MM.  Th.  Durand,  aide-naturaliste  au  Jardin  botanique  de  Bruxelles, 
et  Em.  Durand,  professeur  de  sciences  naturelles,  ont  entrepris,  avec  la 
collaboration  de  MM.  Alfr.  Cogniaux  et  L.  Lubbers,  la  publication 
d'un  Census  Orchidearum  donnant  l'cnumération  des  8000  Orcliidces  con- 
nues avec  leurs  synonymes,  les  variétés  spontanées  ou  horticoles  et  les 
hybrides  naturels  ou  artificiels. 

On  y  trouvera  toute  une  série  de  renseignements  souvent  fort  difficiles 
à  réunir  :  indication,  pour  chaque  nom  (espèce  ou  synon3'me),  de  l'ouvrage 
ou  du  journal  où  il  a  paru  la  première  fois,  avec  la  date  de  publication; 
indication,  pour  chaque  espèce  ou  variété,  des  bonnes  figures  qui  en  ont 
été  publiés  et  des  livres  et  journaux  renfermant  soit  des  descriptions,  soit 
des  notes  intéressantes;  indication  de  la  patrie  de  chaque  espèce  et,  autant 
que  possible,  pour  les  espèces  qui  ont  une  valeur  marchande,  du  nom  de 
celui  qui  les  a  découvertes  et  de  l'époque  de  leur  apparition  dans  les  serres 
d'Europe;  indication  par  des  signes  conventionnels  des  conditions  de  cul- 
ture, en  pleine  terre,  en  serre  froide  ou  en  serre  chaude. 

Cet  important  ouvrage,  qui  comprendra  en  outre  une  série  de  chapitres 
consacrés  à  la  statistique,  à  la  bibliographie  et  à  la  géo-botanique,  aura 
plus  de  1000  pages  in-8  et  sera  terminé  par  une  table  alphabétique  de 
tous  les  noms  et  synonymes  de  genres,  d'espèces  et  de  variétés. 

Le  Census  paraîtra  en  cinq  fascicules  de  plus  de  200  pages  chacun. 

Le  prix  pour  les  500  premiers  souscripteurs  est  fixé  à  6  ''rancs  par  fas- 
cicule, payables  à  la  réception  de  chacun  d'eux.  Les  bulletins  de  sous- 
cription doivent  être  adressés  à  M.  Th.  Durand,  le  plus  tôt  possible,  l'im- 
pression du  fascicule  comprenant  les  deux  cents  premiers  genres  de  la 
famille  devant  commencer  dès  que  les  auteurs  seront  fixés  par  le  nombre 
des  souscriptions  sur  le  chiffre  du  tirage. 

La  librairie  J.-B.  Baillière  et  fils,  19,  rue  Hautefeuille,  à  Paris,  vient  de 
publier  un  nouveau  catalogue  de  Botanique,  spécialement  consacré  à  la 
Botanique  ancienne  (ouvrages  antérieurs  au  XIX^-'  siècle)  et  à  \ Histoire  de 
la  Botanique,  Q^\  comprend  plus  de  1000  volumes  et  brochures.  Ce  cata- 
logue sera  adressé  gratis  et  franco  à  tous  ceux  de  nos  lecteurs  cjui  en 
feront  la  demande  à  MM.  J.-B.  Baillière  et  fils. 

Paris.  —  J.  Uersch,  imp.  iiî,  PI.  Denfert-Rochereau. 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

S°  année.  —  Supplément  n'^  4.  —  16  Avril  1894. 


BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE 


Paul  Vuillemin  et  Emile  Legrain.  —  Symbiose  de  /'Heterodera 
radicicola  avec  les  plantes  cultivées  au  Sahara.  (Compt.  rend. 
Acad.  des  se,  t.  CXVIII,  n*^  10,  5  mars  1894.) 

La  plupart  des  plantes  maraîchères  observées  par  les  auteurs  de 
cette  Note  à  El  Oued  ont  leurs  racines  envahies  par  V Heterodera  radi- 
cicola, et  ils  ont  constaté  que  les  Betteraves,  les  Aubergines,  les 
Tomates,  les  Céleris,  se  développent  d'autant  mieux  que  leurs  racines 
présentent  un  plus  grand  nombre  de  tumeurs  provoquées  par  l'irrita- 
tion parasitaire.  Cette  action  bienfaisante  de  l'AnguilluUe,  qui  peut 
sembler  étrange  au  premier  abord,  car  d'ordinaire  elle  ne  manifeste  sa 
présence  que  par  une  action  épuisante  et  destructive,  s'explique  par  la 
transformation  en  véritables  réservoirs  d'eau  des  tissus  au  milieu  des- 
quels se  développe  le  parasite.  Cette  eau  de  réserve  empêche  dès  lors 
la  plante  de  dépérir  dans  l'intervalle  des  arrosages.  L.  M. 


-*"«e<>*- 


PUBLICATIONS   PÉRIODIQUES. 


Annales  des  sciences  naturelles.  Botanique. 

(7<>  sér.,  T.  XVIII,  n-^^  3  et  4,  5  et  6.) 

Georges  Poirault.  Recherches  anatomiques  sur  les  Cryptog^ames  vascu- 
laires.  —  Eugène  Mesnard.  Recherches  sur  la  formation  des  huiles  grasses 
et  des  huiles  essentielles  dans  les  végétaux. 

Botanical  Gazette. 
(Vol.  XIX,  no  3,  mars  1894.) 

Elias  J.  Durand.  Some  rare  Myxomycètes  of  central  New  York,  with 
notes  on  the  germination  of  Enteridium  Roseanum.  —  Bradley  Moore 
Davis.  Notes  on  the  life  history  of  a  blue-green  motile  cell  (Cryptoglena 
americana  sp.  n.).  —  Charles  Robertson.  Flowers  and  Insects.  XII.  — 
Katherine  E.  Golden.  An  auxanometer  for  the  registration  of  growth  of 
stems  in  thickness.  —  Briefer  Articles  :  A.  Isabel  Mulford,  Notes  upon 
the  northwestern  and  Rocky  mountain  flora  {Œnotkera  idahoensis,  Scti- 
tellaria  Footeana,  Frasera  casrtclea,  F.  montana,  nn.  spp.)  ;  D.  T.  Mac- 
Dougal,  Frost  plants;  Frederick  V.  Coville,  Proposed  seed  collection  of 
the  U.  S.  national  herbarium. 


—    XXII    

Botanische  Zeitung. 

(52^  ann.,  i'«  part.,  fasc.  III,   16  mars  1894.) 

Richard  Meissner.  Studien  ûber  das  mehrjâhrig-e  Wachsen  der  Kiefer- 
nadeln.  Zur  Kritik  der  Kraus'schen  Mittheilung  ûber  den  gleichen 
Gegenstand. 

Botanisches  Centralblatt  (Bd.  LVII.) 
no  II. 

Adolf  Herbst.  Beitrag-e  zur  Kenntniss  der  Markstrahlen  dicotyler 
Krâuter  und  vStauden. 

n°  12. 

Adolf  Herbst.  Id.  (Forts.).  —  Otto  V.  Darbishire.  Beitrag-  sur  Anatomie 
und  Entwicklungsg-eschichte  von  Phyllophora.  —  F.  Stephani.  Richard 
Spruce. 

Bulletin  de  la  Société  botanique  de  France. 

(T.  XLI,  n°  I,  mars  1894.) 

X.  Gillot.  Variations  parallèles  à  fleurs  rouges  des  espèces  du  genre 
Galium.  —  Louis  Mangin.  Sur  la  constitution  du  mucilage  de  la  graine  de 
Lin.  —  A.  Le  Grand.  Sur  VAllmm  sîibhirszitum  de  Belle-Ile.  —  Ch.  Fla- 
hault  et  P.  Combres.  Sur  la  flore  de  la  Camargue  et  des  alluvions  du  Rhône. 
—  Gaston  Bonnier.  Remarques  sur  les  différences  que  présente  yOnonis 
Natrix  cultivé  sur  un  sol  calcaire  ou  sur  un  sol  sans  calcaire.  —  Ph.  Van 
Tieghem.  Sur  la  structure  et  les  affinités  des  prétendus  genres  Nallogia  et 
Triarthron.  —  L.  Géneau  de  Lamarlière.  Excursions  bryologiques  dans  le 
Bas-Boulonnais.  —  Du  Colombier.  Catalogue  des  Mousses  rencontrées  aux 
environs  d'Orléans,  dans  un  rayon  de  huit  à  dix  kilomètres.  —  Emile  Bes- 
cherelle.  Contribution  à  la  flore  bryologique  du  Tonkin  (3^  note).  —  W. 
Russell.  Observations  sur  quelques  cas  de  fasciation.  —  Ad.  Lemaire.  Sur 
deux  nouveaux  colorants  applicables  à  l'étude  des  méristèmes.  —  Em.  Mer. 
Procédé  pour  préserver  le  bois  de  la  vermoulure.  —  Henri  Coupin.  Sur 
Peau  libre  dans  les  sfiaines  g-onflées.  —  G.  Gautier.  Localités  françaises  de 
Saussuj'ea  alpina  et  6".  vtacrophylla. 

Bulletin  mensuel  de  la  Société  Linnéenne  de  Paris. 

(n°  143.) 

H.  Bâillon.  Etude  d'un  nouvel  Aspidistra.  —  H.  Bâillon.  Un  Imhofia 
ornemental  du  Kalahari.  —  F.  Heim.  Véritable  nature  de  l'inflorescence 
des  Globba.  —  H.  Bâillon.  Sur  les  limites  du  genre  Calliphruria. 

Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances 
de  l'Académie  des  sciences  (T.  CXVIII.) 

n°  II  (12  mars  1894.) 

P.  Hautefeuille  et  A.  Perrey.  Contribution  à  l'étude  des  levures.  —  A. 
Laboulbène.  Sur  des  épis  de  Maïs  attaqués  par  l'Alucite  des  céréales  dans 
le  midi  de  la  France.  —  J.  Dumont  et  J.  Crochetelle.  Influence  des  sels  de 
potassium  sur  la  nitriflcation.  —  Ch.  Baltet.  Sur  la  fécondité  de  la  Persi- 
caire  géante  {Polygonum  sachalineiis'e).  —  Pierre  Lesage.  Recherches  phy- 


siologiques  sur  les  Champignons.  —  B.  Renault  et  A.  Roche.  Sur  le  Ce- 

droxylon  varolense. 

n"  12  (ig  mars.) 

A.  Prunet.  De  rinfluence  du  mode  de  répartition  des  engrais  sur  leur 
utilisation  par  les  plantes.  —  Prillieux  et  Delacroix.  Maladies  bacillaires  de 
divers  végétaux.  —  B.  Renault.  Sur  les  Pterophyllum. 

no  14  (2  avril). 

Prillieux  et  Delacroix.  Maladie  de  la  Toile,  produite  par  le  Botrytis 
cinerea. 

Hedwigia. 
(Vol.  XXIII,  fasc.  I.) 

F.  Stephani.  Hepaticarum  species  nova;.  V  {Bassania  Mooreana,  Chilos- 
cyp/ms?  aspcrrimus,  Ch.  Moorei,  nn.  spp.,  Delavayella  serrata,  n.  gen., 
n.  sp.,  Fimbriaria  Bachnianni,  F.  persica,  F.  stibplana,  Fossombronia 
haniato-hirta ,  F.  lamellata,  F.  reiiculata,  nn.  spp,  —  J.  B.  Jack.  Stepha- 
niella payapkyllina  ]a.ck  nov.  gen.  Hepaticarum.  —  P.  A.  Karsten.  Frag- 
menta mycologica.  XLII  {Polyporellus  albulus,  n.  sp.,  Sarcoporia polyspora 
n.  gen.,  n.  sp.).  —  C.  A.  J.  A.  Oudemans.  Fungorum  species  aliquot  nova; 
in  Nederlandia  détecta;  :  Apiospora  Rhododendri,  Pleomassaria  Ammo- 
philas,  Pleospora  occnltata,  Cucurbitaria  Destreas,  Plioina  taxicola,  Haplo- 
sporella  Avellanas ,  Diplodia  Sarotha7nnî,Ascochyta  Evonymi,A.  Salsolse,  nn. 
spp.,  Cytodiplospora  Castanese,  n.  gen.,  n.  sp.,  Hendersonia  Rhododendri, 
Cainarospoi^ium  Gleditschice,  C.  Syriizgse,  C.  Arise,  Septoria  Acetosie,  Dis- 
cella  Arise,  Coryneum  Rziboriim,  Sporotrickum  Gunnevée,  Oviilaria  Oxa- 
lidis,  Coniosporiitm  Dasylirii,  Torula  Sacchari  lactis ,  nn.  spp.  —  P.  Dietel. 
Die  Gattung  Ravenalia. 

Journal  of  Botany. 
(avril  1894.) 

Alfred  Fryer.  Potamogeton  poIygonifoUîis  var.  pseudo-fluHaiis .  —  A.  B. 
Rendle.  Grasses  from  Johore  {Isck^mum  Feildingianum,  I.  magnum,  spp. 
nn.),  —  Nathaniel  Colgan,  Artetnisia  Stelleriana  Bess.  in  Ireland.  —  John 
Benbow.  Middlesex  Mosses.  —  Edward  F.  Linton.  Rubns  Geleriii  and  some 
of  its  english  forms.  —  Nathaniel  Colgan.  Henry  Mundy  and  the  Shamrock. 
—  William  A.  Clarke.  First  records  of  british  flowering  plants  {coiitin.).  — 
Short  Notes  :  Arthur  Bennett.  Arabis  petrasa  Lam.  var.  grandifolia 
Druce;  Edward  S.  Marshall,  Cochlearia  groenlandica  L.  inCaithness;  C.  A. 
Newdigate,  Hermaphrodite  Hazels;  R.  Lloyd  Praeger,  Eleocharis  acicn- 
laris ;  Edward  F.  Linton,  Trifolium  Molinerii  Ralb.  in  W.  Suffolk. 

Malpighia, 

(Vol,  VII,  fasc.  10-12.) 

C.  Massalongo.Hymenomycetes  in  agro  Veronesi  nuperrime  detecti.  — 
A.  Marcacci.  La  formazione  e  la  trasformazione  deg-li  idrati  di  carbonio 
nelle  plante  (Rivendicazione).  —  F.  A.  Artaria.  Note  critiche  sulla  Andro- 
saces  Charpentieri  Heer.  —  Giulio  Tolomei.  Azione  del  magnétisme  sulla 
germinazione.  —  P.  A.  Saccardo.  Il  primato  degli  Italiani  nella  Botanica. 


Oesterreichische  botanische  Zeitschrift. 

(XLVP  ann.,  n°  4,  avril  1894.) 

Franz  Matonschek.  Die  Adventivknospen  an  den  Wedein  von  Cystopte- 
ris  bulbifera  (L.)  Bernhardi.  —  J.  BornmùUer.  Nachtrag  zu  «  Florula  in- 
sulaî  Thasos  ».  —  F.  Sauter.  Hepatics;  aus  Tirol.  —  R.  v.  Wettstein. 
Untersuchung-en  ûber  Pflanzen  der  ôsterreichisch-ung-arischen  Monar- 
chie. II.  Die  Arten  derGattung-  Eiipkrasia  (Forts.).  —  A.  v.  Degen.  Bemer- 
kungen  ûber  einig-e  orientalische  Pflanzenarten,  XIV.  Centaurea  Kanitsiana 
janka.  —  F.  Arnold.  Lichcnologische  Fragmente  {Foj'is.).  —  J.  Freyn. 
Plantce  novse  Orientales  {Forts.). 

Revue  générale  de  Botanique. 

(T.  VI,  no  63,  15  mars  1894.) 

Eugène  Mesnard.  Etude  critique  et  expérimentale  sur  la  mesure  de 
l'intensité  des  parfums  des  plantes.  —  Henri  Jumelle.  Revue  des  travaux 
de  physiologie  et  chimie  végétales  parus  de  juin  1891  à  août  1893.  —  Ch. 
Flahault.  Revue  des  travaux  sur  les  Algues  publiés  de  1889  au  commence- 
ment de  1892  {fin). 

PUBLICATIONS  DIVERSES. 

E.  Bureau.  Les  collections  de  Botanique  fossile  du  Muséum  d'Histoire 
naturelle.  (  Vohtme  commémoratïf  du  Centenaire  de  la  fondation  du  Mu- 
séum d'Histoire  naturelle.  —  Paris,  Imprimerie  nationale.) 

0.  Drude.  Manuel  de  Géographie  botanique,  traduit  par  Georges 
Poirault.  (Paris,  librairie  P.  Klincksieck,  livrais.  2  et  3.) 

Mlle  A.  Mayoux.  Recherches  sur  la  production  et  la  localisation  du 
tannin  chez  les  fruits  comestibles  fournis  par  la  famille  des  Pomacées. 
{Annales  de  l'Université  de  Lyon,  t.  vi,  fasc.  4,  Paris,  librairie  G.  Masson, 
1894.) 

H.  Potonié.  Elemente  der  Botanik.  (in-8,  343  p.,  Berlin,  1894.) 

Georges  Ville.  L'analyse  de  la  terre  par  les  plantes.  (  Volume  commé- 
moratif  du  Centenaire  de  la  fondation  du  Muséum  d'Histoire  naturelle.  — 
Paris,  Imprimerie  nationale.) 


AVIS. 

M.  Arthur  DE  Jaczewski,  à  Montreux  (Vaud),  Suisse,  a  l'intention  de 
commencer  cet  été  la  publication  d'une  collection  de  Champignons  de 
Russie  sous  le  titre  :  Fungi  Rossia?  exsiccati. 

La  collection  paraîtra  en  fascicules  de  50  numéros  appartenant  aux  dif- 
férents groupes,  principalement  aux  Ascomycètes,  aux  Hyménomycètes  et 
aux  Urédinées.  Les  personnes  désireuses  de  souscrire  à  cette  publication 
sont  priées  d'envoyer  promptement  leur  adhésion,  afin  que  le  chiffre  des 
souscriptions  puisse  être  fixé  au  moins  approximativement. 

Le  prix  de  chaque  fascicule  sera  de  10  francs. 


Paris.  —  J.  Uersch,  imp.  ii,  PI.  Denlerl-Rochereau. 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

8^  année.  —  Supplément  n°  5.  —  16  Mai  1894. 

BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE 

M.  Fiinfstuck.  —  Ueber  die  Permeabilitàt  der  Niederschlaersmem- 
braneti  \^Sur  la  pertnéabilité  des  membya7ies  de  précipitation^ 
(Berichte  der  deutschen  botanischen  Gesellschaft,  Band  XI,  1893). 

Les  membranes  obtenues  par  précipitation  offrent  cette  particularité 
d'être,  d'une  part  perméables  à  l'eau,  d'autre  part  imperméables  aux 
solutions  aqueuses  de  diverses  substances,  notamment  du  sucre. 
Comme  ces  membranes  présentent  des  pores  de  grandeur  variable  avec 
leur  nature  chimique,  l'idée  vient  qu'elles  se  laissent  ou  ne  se  laissent 
pas  traverser  par  un  corps  donné,  selon  que  ses  molécules  sont  plus  ou 
moins  ténues;  on  aurait  là  de  véritables  cribles  atomiques,  permettant 
de  déterminer  les  grandeurs  relatives  des  atomes  des  substances  consi- 
dérées. D'après  cette  conception  de  Traube,  la  perméabilité  des  mem- 
branes serait  déterminée  par  les  dimensions  de  leurs  interstices. 

Or,  certains  faits  sont  contraires  à  cette  manière  de  voir,  qui, 
théoriquement,  paraît  satisfaisante.  D'après  Tammann,  sur  17  colo- 
rants employés  dans  une  série  d'expériences,  11  ont  traversé  une 
membrane  composée  de  tannin  et  de  gélatine,  7  une  membrane  de 
ferrocyanure  de  zinc,  et  5  seulement  une  membrane  de  ferrocyanure 
de  cuivre.  Dans  l'idée  de  Traube,  c'est  la  première  de  ces  trois  mem- 
branes artificielles  qui  doit  renfermer  les  pores  les  plus  larges,  et  la 
troisième  les  plus  étroits;  opinion  inacceptable,  puisque  Tammann  a 
pu  trouver  sept  autres  colorants  qui  ont  parfaitement  traversé  le  crible 
supposé  le  plus  fin,  tandis  qu'ils  n'ont  aucunement  pénétré  dans  le 
plus  lâche. 

L'auteur  apporte  à  son  tour  un  argument  contre  la  notion  de  per- 
méabilité des  membranes,  fondée  uniquement  sur  la  grandeur  de  leurs 
espaces  intermoléculaires.  On  sait  que  l'alizarine  précipitée  n'est  pas 
absorbée  par  le  coton  non  mordancé,  mais  se  fixe  au  contraire  énergi- 
quement  quand  le  coton  est  imbibé  de  certains  oxydes  métalliques. 
C'est  évidemment  ici  le  mordant  qui  provoque  l'absorption  du  colo- 
rant, grâce  aux  pores  qu'il  renferme;  or,  ceux-ci  sont  nécessairement 
plus  étroits  que  ceux  du  coton.  L'alizarine  passe  donc  facilement  au 
travers  des  espaces  intermoléculaires  du  mordant,  tandis  qu'elle  est 
incapable  de  s'engager  dans  ceux  plus  larges  du  coton  lui-môme. 
Ainsi  se  trouve  infirmée  l'opinion  de  Traube;  la  question,  on  le  voit, 
reste  entièrement  à  résoudre. 


XXVI    


Il  n'est  pas  impossible  que  l'hétérogénéité  de  la  membrane  soit  une 
condition  nécessaire  à  la  manifestation  tant  soit  peu  marquée  de  son 
pouvoir  absorbant.  Ne  serait-ce  pas  pour  cette  raison  que  Tosmomètre 
fonctionne  toujours  incomparablement  mieux  avec  des  membranes 
animales  qu'avec  du  papier  parchemin?  E.  Belzung. 


PUBLICATIONS   PÉRIODIQUES. 


Berichte  der  deutschen  botanischen  Gesellschaft. 

(Vol.  XII,  fasc.  2,  mars  1894.) 
Hugo    de    Vries.    Eine    Méthode,    Zwang-sdrehungen   aufzusuchen.   — 
W.  Tonkoff.  Ueber  die  Blattstielanschwellung-en  bei  Airagene  alpina  L. 
—  H.  Zukal.  Zur  Frag-e  ûber  den  Zellinhalt  der  Cyanophyceen.  —  A.  Wa- 
gner. Zur  Anatomie  und  Biolog-ie  der  Blûthe  von  Strelitsia  Régime. 

Botanical  Gazette. 

(Vol.  XIX,  n°  4,  avril  1894.) 

Geo.  F.  Âtklnson.  Artificial  cultures  of  an  entomog-enous  Fungus.  — 
W.  F.  Ganong.  On  the  absorption  of  water  by  the  green  parts  of  plants.  — 
Walter  Deane.  The  Ware  collection  of  Blaschka  glass  models  of  flowers  at 
Harvard.  —  Frederick  C.  Newcombe.  The  influence  of  mechanical  résis- 
tance on  the  development  and  life-period  of  cells.  —  Briefer  articles  : 
Thomas  Meehan,  Compass  plants;  John  W.  Harshberger,  An  additional 
poisonous  plant. 

Botanische  Zeitung. 

(52®  ann.,  i«  part.,  fasc.  IV,  16  avril.) 

Franz  Buchenau.    Die  Verbreitung-  von  Orysa  clandestina  Al.  Braun. 

Botanisches  Centralblatt  (Bd  LVIII). 

n»  I. 

B.  Schmid.  Ueber  die  Lag'e  des  Phanerogamen-Embryo. 

no  2. 

B.  Schmid.  Id.  (Forts.).  —  M.  Britzelmayr.  Die  Hymenomyceten  in 
Steerbeck's  Theatruin  Fungorum. 

nos  2  et  4. 

B.  Schmid.  Id.  (Forts,  und  Schluss). 

no  5. 

R.  von  Wettstein.  Bemerkungen  zu  dem  Vortrag-e  von  A.  Rothpletz  : 
Ueber  eine  ausgestorbene  Flora  des  Innthales. 

no  6. 
F.  von  Herder.  Alexander  Theodor  von  Middendorff. 


—  XXVII 


Bulletin  de  l'Herbier  Boissier. 

(ï.  II,  n°  3,  mars  1894.) 

François  Crépin.  Mes  excursions  rhodolog-iques  dans  les  Alpes  en  1891 
et  1892  (Jin).  —  J.  Huber.  Sur  un  état  particulier  du  Chœtonema  irregu- 
lare  Nowakowski.   —  R.  Chodat.   Polygalaceaî  novae  vel  parum  cog-nitae 
{Momiina  Spruceana,  M.  Lorensiana,    M.    Philippiana,   M.   platypkylla, 
AI.  stiptclata,  M.  comata,   Bredemeyera  Autrani,  B.  Hiiberiana,  B.  con- 
fusa,  B.  Barbeyana,  nn.  spp.).  —  Michel  Tswett.  Sur  quelques  cas  térato- 
lo;jiques  dans  l'anatomie  du  Lycium.  —  H.  Schinz.  Beitrag-e  zur  Kenntnis 
der  afrikanischen  Flora  (neue   Folge),  mit  Beitrâgen  von  Dr.  0.  Kuntze, 
Dr.  Th.  Lœsener,  Dr.  0.  Hoffmann,   Rolfe,  Prof.  Koernicke,  Prof.  Hans 
Schinz    {Tamarix    austro-af ricana    Schinz,    Zygophylliim    siiffriUicosum 
Schinz,    Z.    cinereum  Schinz,    Z.   itjcaiium   Schinz,    Neolûieritzia  Schinz 
gen.  nov.,  N.  sericeocarpa  Schinz,   Gymnosporia  Schleckieri  Lœs.  sp.  n., 
Cassine  Burckelln  Lœs.  sp.  n.,  Maurocenia  Schinsiana  Lœs.  sp.  n.,  Sala- 
cia   Rehmannii  Schinz,    Cissns   ciissonioides   Schinz,    Rkynchosia    Woodii 
Schinz,  Rafnia   Schlechteriana  Schinz,  Combretum  iransvaalense  Schinz, 
Crassula  heterotricka  Schinz,  C.  acinaciformis  Schinz,  Tetragonia  Schen- 
C/è/VSchinz,  Lefeburia  Upingtonise'Si<:^\n.z^Heteromorpkastenopkylla  Welw. 
msc,    Carum   imbricatum   Schinz,    Cussonia   chartacea  Schinz,   Berkheya 
Schimii  O.   Hffm.,  B.  ferox  O.    Hfîra.,   B.  SchenckiiO.  Hffm.,  Gasania 
SchimiiO.  Hffm.,  G.  SchenckiiO.  Hffm.,  Prismatocarpiis  acerosns  Schmz, 
Eusiegia  plicaia  Schmz,  Sebiea  repens  Schinz,    6".   longicaulis  Schinz^  Bel- 
montia  natalensis  Schinz,  Anagallis  acuminata  Welw.  msc,  A.  pulckella 
\\''elw.  msc,  Selago  densiflora  Rolfe,  Acidanthera  rosea  Schinz,  Omitho- 
galum  Schlechierianum  Schinz,  O.  miniatum  Schinz,  Pennisetum  spicatum 
Kckc).   —    G.    Schweinfurth.   Sammlung-   arabisch-sethiopischer  Pflanzen. 
Erg-ebnisse  von  Reisen  in  den  Jahren  1881,  88,  89,  91  und  92  {Andropogon 
floccosus,    Panicum   ariindinifolium,     Pennisetum    depauperatum,     Vil/a 
hamiensts,    Gymnopogon  mensense,  Eragrostis  Braunii,    E.  yetnenica,  E. 
inabra7ia,  Poa  menachensis,  nn.  spp.). 

Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances  de  l'Académie  des 

sciences  (T.  CXVIII.) 

no  15  (9  avril). 
Ad.   Chatin.   Signification  de  l'hermaphrodisme  dans  la  mesure  de  la 
gradation  des  végétaux.  —  J.  Godfrin.  Trajet  des  canaux  résineux  dans  les 
parties  caulinaires  du  Sapin  argenté. 

no  16  (16  avril), 
Louis  Mangin.  Sur  le  parasitisme  d'une  espèce  de  Botrytis.  —  W.  Rus- 
sell.  Modifications  anatomiques  des  plantes  de  la  même  espèce  dans  la 
région  méditerranéenne  et  dans  la  région  des  environs  de  Paris.  — 
P.  Fliche.  Sur  des  fruits  de  Palmiers  trouvés  dans  le  cénomanien  aux  envi- 
rons de  Sainte-Menehould. 

n°  17  (23  avril). 
P.  A.  Dangeard.  Recherches  sur  la  structure  des  Lichens.  —  Paul  Vuil- 


—    XXVIII    — 

lemin.   Sur  des  tumeurs  ligneuses  produites  par  une  Ustilaginée  chez  les 

Eucalyptus. 

n°  i8  (30  avril). 

Lucien  Daniel.  Création  de  variétés  nouvelles  au  moyen  de  la  greffe. 

Flora. 

(T.  78,  no  2,  10  mars  1894.) 

M.  Golenkin.  Beitrag  zur  Entwickelungsgeschichte  der  Inflorescenzen 
der  Urticacecn  uud  Moraceen.  —  E.  P.  Meinecke.  Beitrâge  zur  Anatomie 
der  Luftwurzeln  der  Orchideen.  —  Erich  Amelung.  Ueber  Etiolement.  — 
Hansen.  Berichtigung. 

Hedwigia. 
(T.  XXXIII,  fasc.  2,  15  avril  1894.) 

P.  Dietel.  Die  Gattung  Ravenalia  (Schluss)  {R.  HohuayiDï&t.  n.  sp., 
R.  Volkensïi^.  Heun.  n.  sp.,  R.  Entadœ  Lagerh.  et  Diet.  n.  sp.,  R.  iny- 
crocystis  Pazschke  n.  sp.,  R.  appendiculata  Lagerh.  et  Diet.  n.  sp.,  R.  La- 
gerhciniiana  n.  sp.,  R.  Lonchocarpi  Lagerh.  et  Diet.  n.  sp.,  R.  pygmsea 
Lagerh.  et  Diet.  n.  sp.,  R.  Woodii  Pazschke  n.  sp.,  R.  Albissiie  Diet.  n. 
sp.).  —  Andr.  Allescher.  liinige  fur  das  sûdliche  Bayern  neue  Spharopsi- 
deen,  Melanconieen  uad  Hyphomyceten  [^Phy  Hostie  ta  Betonicx,  Pk.  Mela:u- 
pyri,  Pk.  Aposeridis ,  Aciinonenia  fagicola,  Camarosporium  Rhamni, 
Myxosporium  Corni,  M.  Viburni,  Ramularia  chalcedonica,  Macrosporium. 
Seguierii,  nu.  spp.).  —  H.  Wegener.  Marasmius  prasiosmus  Fr.  var.  lasio- 
pus.  —  P.  Magnus.  Eiuige  Bemerkungen  ûber  die  auf  Phalaris  arundi- 
nacea  auftretenden  Puccinien.  —  0.  Pazschke.  Ueber  das  ^Ecidmm  von 
Puccinia  ausiralis  Korn.  —  W.  Schmidle.  Einzellige  Algen  aus  den  Berner 
Alpen  [Cosmariutn  orjtatissimurn,  C.  subbotrytis,  Disphincilum  curtuni, 
spp.  nn.).  —  Cari  Mûller.  Historiches  zur  Frage  nach  dem  Eisen  in  seiner 
Beziehung  zur  Pflanze.  —  J.  J.  Kieffer.  Die  Flechten  Lothringens  nach 
ihrer  Unterlage  geordnet. 

Journal  of  Botany, 

(Vol.  XXXII,  n'^  377,  mai  1894.) 

Spencer  Le  M.  Moore.  New  Acanthaceas  from  tropical  Africa  {Homilacan- 
thus  Gregorii,  gen.  nov.,  sp.  n.,  Thunbergia  Gregorii,  Th.  Gibsoni,  Mel- 
lera  nyassana,  Ruellia  megachlamys,  Crabbea  velutina,  Asystasia  linearis, 
Ecboliujii  ainplexicaule ,  Justicia  leikipiensis,  J.  Gregorii,  spp.  nn.).  — Rev. 
W.  H.  Purchas.  Rubus  rubieundus  sp.  n.  —  Edmund  G.  Baker.  A  new  tree 
Scnecio  from  tropical  Africa  {S.  keiiiensis).  —  Rev.  Augustin  Ley.  Three  new 
Bramble  forms  {Rubus  netnoralis  MûU,,  var.  Silurum  n.  var.,  Rubus  cur- 
videns  n.  sp.,  R.  Borrei  Bell-Salt.,  var.  virguliorum  n.  var.).  —  Rev. 
E.  S.  Marshall.  Notes  on  Kentish  plants  observèd  during  1893.  —  William 
A.  Clarke.  First  record  of  british  llowering  plants  [contiu.).  —  Short 
Notes  :  Arthur  Bennett,  Poiaijwgetou  prxlongus  y^  per/olialus? ;  Arthur 
Bennett,  Potamogeton  zmdulatus  Wolfg.  ;  Edward  J.  Tatum,  Wilts  re- 
cords; Ranunculus  acris  as  an  irritant. 

Palis.  —  J.  Mersch,  imp.  22,  Pi.  Deaferl-Rochereau. 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

8*^  année.  —  Supplément  n°  6.  —  i6  Juin  1894. 

BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE 


G.  Clautriau.  —  L'aaoie  dans  les  capsules  de  Pavot  (Bulletin  de  la 
Société  belge  de  microscopie,  t.  XVIII,  1894). 

Cet  article  tend  à  donner  quelques  renseignements  sur  la  destinée, 
encore  fort  obscure,  des  alcaloïdes  si  abondants  du  Pavot. 

Dans  le  Papaver  som?iïferum,  les  graines  mûres  ne  renferment  pas 
d'alcaloïdes  en  quantité  appréciable.  Ce  n'est  qu'après  la  période  de 
germination  que  ces  principes  commencent  à  apparaître  dans  la 
plantule,  pour  continuer  ensuite  à  s'accumuler  jusqu'à  ce  que  les 
capsules  entrent  dans  la  phase  de  maturation.  Après  quoi,  leur  pro- 
portion diminue  graduellement,  et  à  la  maturité  ils  ont  presque  entiè- 
rement disparu  du  péricarpe.  On  voit  par  là  que  les  alcaloïdes  du 
Pavot  naissent  au  cours  de  la  période  de  plus  grande  activité  de  la 
plante. 

L'azote  alcaloïdique  qui  disparaît  de  la  sorte,  est-il  converti  au  fur 
et  à  mesure  en  principes  albuminoïdes,  destinés  par  exemple  à  para- 
chever la  structure  des  graines  mûres  ?  On  serait  tenté  de  le  penser. 
Mais  les  analyses  faites  par  l'auteur  montrent  que  la  quantité  totale 
d'azote  combiné  (azote  nitrique,  albuminoïde  et  alcaloïdique),  renfer- 
mée dans  une  capsule,  décroît  vers  la  fin  de  la  période  de  végétation; 
on  ne  peut  donc  pas  admettre  la  migration  des  produits  de  la  mé- 
tamorphose des  alcaloïdes  dans  les  graines 

La  conclusion  qui  s'impose  est  que  l'azote  en  question  se  dégage 
dans  l'atmosphère  sous  la  forme  gazeuse,  soit  à  l'état  de  nature, 
soit  à  l'état  de  combinaison  volatile,  bref,  sous  une  forme  que  l'on 
ignore  encore  totalement. 

J'ajouterai  qu'il  y  a  là  analogie  avec  les  phénomènes  concernant 
les  principes  sulfurés,  signalés  par  MM.  Berthelot  et  André  (Comptes 
rendus,  i8pi):  d'après  ces  auteurs,  en  effet,  une  partie  du  soufre 
organique  qui  disparaît  au  cours  de  la  fructification  semble  être 
éliminée  sous  forme  de  composés  volatiles,  l'autre  partie  succombant 
dans  les  phénomènes  de  réoxydation  qui  s'exercent  alors  dans  la 
plante.  E.  Belzung. 

G.  Clautriau.  —  Localisation  et  signijîcatioti  des  alcaloïdes  dans 
quelques  graines  (Annales  de  la  Société  belge  de  microscopie, 
1894). 

On  vient  de  voir  que  les  graines  du  Pavot  sont  dépourvues  des 


XXX    


alcaloïdes  qu'élabore  la  plante  adulte;  il  en  est  de  même  de  celles 
du  Tabac.  Par  contre,  diverses  autres  espèces  accumulent  ces 
principes  actifs  d'une  façon  marquée  dans  leurs  graines,  au  point  que 
ces  dernières  constituent  souvent  la  partie  la  plus  active  de  la  plante. 

L'auteur  s'est  préoccupé  de  déterminer,  dans  ce  travail,  la  locali- 
sation des  alcaloïdes  dans  les  divers  tissus  des  graines.  Il  emploie 
à  cet  effet  les  réactifs  propres  à  précipiter  ces  produits  toxiques,  tels 
que  l'iodure  de  potassium  iodé,  l'iodure  double  de  mercure  et  de 
potassium,  l'acide  phosphomolybdique,  etc. 

Ces  réactifs  demandent  à  être  employés  avec  circonspection.  C'est 
ainsi  que  les  albuminoïdes  gênent  la  recherche,  comme  donnant  lieu  à 
des  apparences  semblables  à  celles  des  précipités  alcaloïdiques  ;  il  est 
donc  nécessaire,  pour  peu  que  les  albuminoïdes  soient  abondants,  de 
procéder  non  seulement  à  la  diagnose  directe,  mais  à  un  second  essai 
comparatif,  après  traitement  des  matériaux  par  l'alcool  tartrique,  lequel 
dissout,  comme  l'on  sait,  les  alcaloïdes.  Malgré  cette  précaution,  dans 
certaines  plantes  comrrie  le  Lupin  blanc,  les  principes  protéiques  sont 
si  abondants  qu'il  n'est  pas  possible,  par  cette  méthode,  de  rien  dé- 
duire de  précis  concernant  la  localisation  des  alcaloïdes. 

11  va  de  soi  qu'on  ne  soumet  à  l'action  des  réactifs  que  des  coupes 
intactes,  sans  addition  préalable  d'aucun  liquide,  qui  provoquerait  la 
diffusion  de  la  combinaison  saline  organique  de  l'alcaloïde  recherché. 

L'auteur  est  arrivé  de  la  sorte  aux  résultats  essentiels  suivants. 

Dans  la  Belladone,  le  Stramoine  et  la  Jusquiame,  l'alcaloïde  est 
exclusivement  localisé  dans  l'assise  cellulaire  placée  immédiatement 
sous  l'épiderme  du  tégument  séminal  ;  ni  l'embryon,  ni  l'albumen  n'en 
présentent.  Cette  assise  est  dans  le  jeune  âge  remplie  de  principes 
albuminoïdes  et  de  granules  amylacés,  qui  disparaissent  ensuite  peu  à 
peu, ce  qui  lui  donne  le  caractère  d'une  assise  nourricière  de  l'amande; 
l'alcaloïde  au  contraire  y  subsiste,  sans  éprouver  de  régression  sen- 
sible jusqu'à  la  maturité. 

Dans  la  Cigiie  (Conium  maciilatum),  c'est  l'assise  des  cellules 
cubiques,  extérieures  à  l'albumen  —  sans  doute  une  assise  du  tégu- 
ment de  la  graine?  —  qui  est  le  siège  de  la  coniine,  tout  au  moins  le 
siège  essentiel,  car  on  peut  manifester  aussi  la  présence  de  l'alcaloïde 
dans  l'assise  des  cellules  tabulaires  sous-jacentes  aux  précédentes  et 
immédiatement  au  contact  de  l'albumen. 

Le  péricarpe,  qui  fait  suite  aux  deux  assises  précitées,  renferme 
également  une  petite  quantité  d'alcaloïde;  mais  là,  le  principe  toxique 
est  soumis,  comme  dans  le  Pavot,  à  une  destruction  lente  et  partielle 
pendant  la  maturation  du  fruit,  d'où  résulte  que  le  fruit  mûr  est  sensi- 
blement moins  actif  que  le  fruit  encore  vert. 


XXXI 


L'Aconit  Napel  et  la  Staphisaigre,  à  l'inverse  des  espèces  précé- 
dentes, localisent  leurs  principes  alcaloïdiques  dans  l'albumen;  il  en 
est  de  même  de  la  noix  vomique  (Strychnos  Niix  voriiica),  qui  toute- 
fois présente  aussi  l'alcaloïde,  très  accessoirement  il  est  vrai,  dans 
l'embryon. 

D'après  les  essais  de  l'auteur,  les  alcaloïdes  dont  il  vient  d'être 
question  ne  sont  nullement  nécessaires  à  la  germination.  C'est  ainsi 
que  des  graines  de  Datiira^  préalablement  pelées,  puis  lavées  à  l'eau 
distillée,  ce  qui  en  éloigne  le  principe  actif,  se  développent  en  plan- 
tules  qui  ne  diffèrent  en  rien  de  celles  données  par  les  graines  entières. 

Il  est  à  remarquer,  d'autre  part,  que  la  germination  est  accompagnée 
de  la  formation  d'alcaloïdes,  même  dans  les  plantes,  comme  le  Tabac, 
dont  les  graines  mûres  en  sont  entièrement  dépourvues. 

On  le  voit,  l'élaboration  de  ces  principes  est  étroitement  liée  à  la 
manifestation  d'une  activité  nutritive  intense,  c'est-à-dire  à  la  période 
proprement  dite  d'organisation  de  la  plante. 

D'après  l'auteur,  les  alcaloïdes  exerceraient  dans  les  graines  un 
rôle  de  protection.  E.  Belzung. 


PUBLICATIONS   PÉRIODIQUES. 


Annales  des  sciences  naturelles.  Botanique. 

(7''  sér.,  T.  XIX,  n"  i,  mai  1894.) 
Fernand  Jadin.  Recherches  sur  la  structure  et  les  affinités  des  Téré- 
binthacées.  —  M.  L.  Kolderup  Rosenvinge.  Les  Algues  marines  du  Groen- 
land. 

Berichte  der  deutschen  botanischen  Gesellschaft  (XII,  1894.) 

Fasc.  3,  25  avril. 

Robert  Lauterborn.  Zur  Frag-e  nach  der  Ortsbewegung  des  Diatomeen. 
Bemerkung-en  zu  der  Abhandlung  des  Herrn  O.  Mûller  <  Die  Ortsbewe- 
g-ung-  der  Bacillariaceen  betreffend  ».  — P.  Taubert.  Ueber  das  Vorkom- 
men  der  Gattung-  Pkysostigma  in  Ostafrika  und  einig-e  morpholog-ische 
Eig-enthûmlichkeiten  derselben  {Ph.  mesoponiicum  sp.  n.).  —  P.  Magnus. 
Beitrag-  zur  Kenntniss  einiger  parasitischer  Pilze  des  Mittelmeergebiets. 

Botanical  Gazette. 

(Vol.  XIX,  n»  5,  mai  1894.) 

E.  J.  Hill.  A  Study  of  Quercus  Leana.  —  Edgar  W.  Olive.  Contribu- 
tions to  the  histology  of  the  Pontederiacea;.  —  William  Albert  Setchell. 
Notes  on  Ustilaginea;  [Doassansia  iiitcrmedia  sp.  n.).  —  Frederick  C. 
Newcombe.  The  influence  of  mechanical  résistance  on  the  development 


XXXII    — 


and  life  period  of  cells   {coniin.).  —  Briefer   ARTICLES  :  A.   J.    Grout, 
Notes  from  Vermont;  D.  Halsted,  Other  poisonous  plants. 

Botanische  Zeitung. 

(52»  ann.,  i^'^  part.,  fasc.  V,  16  mai  i8g4.) 

P.  Kossowitsch.  Untersuchungen  ûber  die  Frage,  ob  die  Algen  freien 
Stickstoff  fixiren. 

Botanisches  Centralblatt  (Bd.  LVIIl.) 

no  7. 

P.  Knuth.  Die  Bestaubungseinrichtung-en  der  deutschen  Helleborns- 
Arten. 

n°  9. 

A.  Rothpletz.  Zur  Richtig-ste.Uung-  der  Bemerkung-en  R.  von  Wettstein's 
zu  meinem  Vortrag-  :  Ueber  eine  ansg-estorbene  Flora  des  Innthales. 

n°  10. 
H.  Klebahn.  Bemerkung-en  ûber  Rhylisma  acerîmint  und  ûber  die  Ar- 
beit  des  Herrn  Dr.  Julius  Mûller  ûber  die  Runzelschorfe. 

Botaniska  Notiser  (1894). 
Fasc.  2. 

H.  Wilh.  Arnell.  Moss-studier.  —  François  Crépin.  Quelques  considé- 
rations sur  la  distribution  géographique  des  Rosa  en  Scandinavie.  —  Her- 
man  G.  Simmons.  Nâgra  botaniska  iakttag-elser  frâu  ôstra  Schleswig-- 
Holstein.  — A.  Y.  Grevillius.  Nâgraeg-endomligaloftrâdsformer  frân  Norr- 
land.  —  Rutger  Sernander.  Om  vâra  roda  nackroser.  —  Th.  Fredrikson. 
Nâgra  biolog^iskafôreteelser  vid  blomningen  hos  Géranium  viscididiim  Fr. 

Bulletin  de  la  Société  botanique  de  France  (T,  XLI,  1894.) 

n°  2. 

Abbé  H.  Coste  et  Frère  Sennen.  Plantes  adventices  observées  dans  la 
vallée  de  TOrb  à  Bédarieux  et  à  Hérépian.  —  Eugène  Mesnard.  Recher- 
ches sur  la  localisation  des  huiles  g-rasses  pendant  la  formation  des  graines 
et  des  fruits.  —  Ph.  Van  Tieghem.  Structure  de  la  racine  dans  les  Loran- 
thacées  parasites.  —  Julien  Godfrin.  Une  forme  non  décrite  de  bourgeon 
dans  le  Sapin  argenté.  —  Abbé  Hue.  Lichens  des  environs  de  Paris, 
IP  partie.  —  L.  Génean  de  Lamarlière.  Note  sur  la  flore  maritime  des 
environs  de  Quinéville  (Manche).  —  Ph.  Van  Tieghem.  Sur  la  classification 
des  Loranthacées. 

n°  3. 

Abbé  Hue.  Lichens  des  environs  de  Paris  (suùe).  Forêts  de  Saint-Ger- 
main-en-Laye  et  de  Marly.  —  B.  Martin.  Le  Sclera»i/ms  imciiiatus  Sch. 
des  Cévennes  doit-il  conserver  s(mi  nom  actuel  ou  prendre  à  l'avenir  la 
dénomination  de  .S.  polycarpos  L.?  —  H.  de  Vilmorin.  Sur  un  Salpiglossis 
simiaia  sans  corolle.  —  Ad.  Chatin.  Importance  de  la  localisation  des 
organes  dans  Pappréciation  de  l'élévation  des  espèces  végétales. 


xxxni 


Bulletin  de  la  Société  mycolog'ique  de  France. 

(T.  X,  fasc.  2,  30  avril  1894.) 

J.  Guillemot.  Note  sur  les  Trametes  hispida  Bag-1.  et  Trogii  Bk.  — 
N.  Patouillard.  Espèces  critiques  d'Hyménomycètes.  —  Prillieux  et  Dela- 
croix. Glœosporhim  Thumenii ;  Gl.  Nanoti  n.  sp.,  parasite  sur  le  Caryoia 
nrens ;  Pestalossia  brevipes  n.  sp.,  parasite  sur  les  feuilles  de  Palmiers;  Dis' 
cocolla  pirina  n.  S'en.  n.  sp.,  Champig'non  parasite  sur  les  poires  mûres.  — 
Em.  Bourquelot.  Présence  du  chlorure  de  potassium  dans  quelques  espèces 
de  Champignons.  —  Em.  Bourquelot.  Remarques  à  propos  de  l'empoison- 
nement par  les  Champig-nons  de  Plancher-lez-Mines.  —  E.  Roze.  La  péren- 
nité du  mycélium.  —  E.  Roze.  Pesisa  Jungermajtnise  Nées. 

Bulletin  de  l'Herbier  Boissier  (T.  IL) 

n»  4. 

Emile  Levier.  Riccia,  MicheUi.  —  C.  J.  Forsyth-Major  et  William  Bar- 
bey. Saria.  Etude  botanique  {Asperula  Majori  Barbey  sp.  n'.),  —  N.  Al" 
boff.  Nouvelles  contributions  à  la  flore  de  la  Transcaucasie.  II.  Quelques 
plantes  nouvelles  du  Caucase  {Amphoricarpus  elegans,  Lîgiisticutn  Arafie, 
Selinum  {Cnidiuin)  agasylloides,  Aster  Tuganianus,  Alsiiie  Rhodocalyx, 
Jurinea  Levieri).  —  Charles  Roulet.  Recherches  sur  l'anatomie  comparée 
du  genre  Thtmbergia  Lin.  fil.  —  Paul  Conrath.  Sur  une  nouvelle  espèce 
du  genre  Cytisopsis  (C.  spinosa). 

no  5. 

C.  J.  Forsyth  Major  et  William  Barbey.  Kasos.  Etude  botanique.  — 
Charles  Roulet.  Recherches  sur  Tanatomie  comparée  du  genre  Tknn- 
bergia  Lin.  fil.  (fi7i).  —  H.  Solereder.  Ueber  die  Zugehôrigkeit  des  von 
Masters  als  Bragantia  Wallickii  beschriebenen  anomalen  Stammstûckes  zur 
Gattung  Gnetinn.  —  E.  de  Wildeman.  A  propos  du  Pleurococcus  nint- 
batus  De  W. 

Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances  de  l'Académie  des 

sciences  (T.  CXVIII.) 

n''  19  (7  mai). 

P.  A.  Dangeard.  La  reproduction  sexuelle  chez  les  Ascomycètes. 

n"  20  (15  mai). 
Aimé  Girard.  Recherches  sur  Taugmentation  des  récoltes  par  l'injection 
dans  le  sol  de  doses  massives  de  sulfure  de  carbone.  —  Costantinet  L.  Ma- 
truchot.  Sur  la  fixité  des  races  dans  le  Champignon  de  couche. 

n»  22  (28  mai). 
G.  Bertrand.  Sur  le  latex  de  l'arbre  à  laque. 

n»  23  (4  juin). 

L.  Trabut.  Sur  une  Ustilaginée  parasite  de  la  Betterave  {Entyloma 
leproideum).  —  L.  Ravaz.  Sur  une  maladie  de  la  Vigne  causée  par  le 
Botrytis  cinerea. 


XXXIV  — 


Journal  of  Botany. 

(Vol.  XXXII,  n"  378,  juin  1804.) 

A.  B.  Rendle.  Two  new  tropical  african  Asclepiadeai  {Odontostelma 
Welwitschii,  t^en.  nov.,  sp.  unica,  Xysmalobiiim  friiillarioides  sp.  n.  — 
Frédéric  N.  Williams.  A  new  Silène  from  Teneriffe  (vS".  brevisiipes).  — 
Rev.  E.  S.  Marshall  and  W.  A.  Shoolbred.  On  some  Hig-hland  plants  obser- 
ved  in  1893.  —  James  Britten.  Notes  on  Convolvulacea;,   chiefly  African. 

—  A.  B.  Rendle.  New  tropical  African  Convolvulacea;  [Ipomœa  aiidougense 
Rendle  et  Britten,  /.  porrecta  Rendle  et  Britten,  /.  adnmbrata  Rendle  et 
Britten,  /.  Protea  Rendle  et  Britten,  /.  arenicola  Rendle  et  Britten,  /.  hit- 
mifera  Rendle  et  Britten,  /.  Saltiana  Rendle,  /.  Siinoiisiana  Rendle,  Mer- 
remia.  spongiosci  Rendle,  spp.  nn.).  • —  James  Britten.  Bibliographical 
Notes.  V.  —  G.  Claridge  Druce.  Sagina  Reîiteri  Boiss.  in  Britain.  — 
T.  Kirk.  New  Zealand  vSow-thistles  {SoncJnis  grandifolius  sp.  n.).  —  vShort 
Notes  :  G.  H.  Sp.  Perceval,  Raniinciilus  acris  as  an  irritant;  W.  Whitman 
Bailey,  Artemisia  SteUeriana  Bess.  ;  Edward  S.  Marshall,  Salix  auriia  X 
herbacea  in  E.  Perth;  J.  Burtt  Davy,  Dr.  Kuntze's  variety  of  Achyrodes 
aureuni;  E.  6.  Baker,  Malvastrum  v.  Maheopsis ;  Edward  F.  Linton, 
Potamogeto7t  crispus  L.,  var.  cornîdits  mihi  ;  J.  E.  Bagnall,  Riibus  mer- 
cicus  b.  bracteaUcs ,  n.  var.  ;  W.  H.  Purchas,  Rubus  riibicundus  :  a  cor- 
rection. 

Nuova  Notarisia. 
(vSér.  V,  avril  1894.) 

P.  Pero.  I  lag-hi  alpini  Valtellinesi  (contin.).  —  Fr.  Schmitz.  Kleinere 
Beitrâge  zur  Kenntniss  der  Florideen.  IV.  —  T.  Johnson.  The  systematic 
position  of  the  Bang-iaceae.  —  G.  B.  de  Toni.  A  proposito  del  discorso 
inaug-urale  tenuto  nella  R.  Università  di  Roma  da  Romualdo  Pirotta.  — 
G.  Lagerheim.  EinBeitrag-  zur  Schneeflora  Spitzbergens.  —  G.  Lagerheim. 
Holopediiim  Lag'erh.  und  Microcrocis  Richt.  Einige  Worte  Herrn  P. 
Richter  zur  Entg-egnung-. 

Nuovo  Giornale  botanico  italiano. 

(Nouv.    sér.,    Vol.    I,    n"^   2,    i"^''    avr.    1894.) 

S.  Sommier.  Ceutaurea  Cineraria,  C.  cinerea,  C.  Busa^nbarensis  e  Jacea 
cinerea  laciiiiata  flore  piirpnreo.  —  A.  Baldacci.  Contributo  alla  conos- 
cenza  délia  flora  dalmata,  montenegrina,  albanese,  epirota  e  g-reca.  — 
A.  Baldacci.  Monog-rafia  délia  sezione  «  Aiaopsis  DC.  »  del  génère  Di-aba  L. 

—  Agilulfo  Preda.  Sopra  alcuni  frutti  di  Pirus  Malus  var.  appina. 

Oesterreichische  botanische  Zeitschrift  (XLIV). 
n'J  5,  mai  1894. 
F.  Kraenzlin.  Orchidaceie  Papuanée.  —  E.  Heinricher.  Neue  Beitrage 
zur  Pflanzenteratologie  und  Bliithenmorphologie.  4.  Plalanthei-a  bifolia 
'RÀch..  forma  ecalcaraia.  —  R.  Beyer.  Asplenitini  lepidmn  Presl  in  Nord- 
Istrien.  —  R.  v.  Wettstein.  Untersuchungen  ùber  Pflanzen  der  ôsterrei- 
chisch-ungarischen    Monarchie.    II.    Die    Arten    der    Gattung    Euphrasia 


—  XXXV  — 


(Forts.).  —  J.  Bornmuller.  Nachtrag-  zu  t  Florula  insulae  Thasos  »  {Forts.). 
Franz  Matouschek.  Die  Adv^entivknospen  au  den  Wedeln  von  Cystopteris 
bulbifera  (L.)  Bernhardi  {Sc/iluss).  —  F.  Sauter.  Hepatica;  aus  l'irol 
{Schluss).  —  F.  Arnold.  Lichenolog-ische  Fragmente  {Forts.). 

nP  6,  juin  1894. 

P.  Magnus.  Wie  ist  die  Pilzgattung  Laestadia  jetzt  zu  bezeichnen?  — 
H.  Braun.  Ueber  einige  kritische  Pflanzen  der  Flora  von  Niederôsterreich. 
V.  Mcntha  Reissckii  H.  Braun.  —  F.  Kraenzlin.  Orchidacese  Papuanas 
{Forts.).  —  J.  Bormûller.  Nachtrag  zu  «  Florula  insulae  'riiasos  ». 
{Sckluss).  —  A.  V.  Degen.  Bemerkungen  ûber  einige  orientalischePflanzen- 
arten.  XV.  —  J.  Freyn.  Plants  novae  Orientales  {Forts.)  :  Echinops  bipin- 
natus  Freyn  et  Sint.,  Centanrcii  ramosissi)na  Freyn  et  Sint.  —  F.  Arnold. 
Lichenologische  Fragmente  {Ports.). 

Revue  bryologique  (21e  ann.,  1894). 
n"  2. 

Venturi.  Tliyidium  ou  Thiiidium}  —  Culmann.  Note  sur  les  Hypmim 
lycopodioides  et  Wilsoni.  —  Robert  du  Buysson.  C-ontribution  à  la  monogra- 
phie des  Amblystegium  d'Europe.  —  Fr.  Gasilien.  Mousses  nouvelles  pour 
la  flore  de  l'Auvergne.  —  Em.  Bescherelle.  Enumération  des  Hépatiques 
récoltées  par  M.  l'abbé  Faurie  au  Japon  et  déterminées  par  M.  Stephaui. 

Revue  de  Botanique. 

T.  XI,  n'js  130-132. 

0.  Debeaux.  Florule  de  la  Kabylie  du  Djurdjura  {suite). 

T.  XII,  n°  133. 

H.  Sudre.  Notes  sur  quelques  plantes  critiques  de  la  Flore  du  Tarn.  — 
0.  Debeaux.  Plantes  rares  ou  nouvelles  de  la  province  d'Aragon  (Espagne) 
provenant  des  récoltes  de  M.  Reverchon  en  1892-1893  (Lepidium  Rever- 
choni  O.  Debx.  sp.  n.,  Statice  aragonensis  O.  Debx.  sp.  n.). 

Revue  générale  de  Botanique  (T.  VI,  1894). 
n"  64,  15  avril. 

Henri  Devaux.  Notice  sur  A.  Mergct.  —  Emile  Mer.  Le  Chaudron  du 
Sapin.  —  Abbé  Hue.  Revue  des  travaux  sur  la  description  et  la  géographie 
des  Lichens  publiés  en  1892  et  1893.  —  Henri  Jumelle.  Revue  des  travaux 
de  physiologie  et  chimie  végétales  parus  de  juin  1891  à  août  1893  {suite). 

n-^  65,  15  mai. 
Ch.  Naudin.  Observations  sur  le  climat  et  les  productions  du  littoral  de 
la  Provence.  —  W.  Palladine.  Sur  le  rôle  des  hydrates  de  carbone  dans  la 
résistance  à  l'asphyxie  chez  les  plantes  supérieures.  —  L.  Trabut.  Note  sur 
les  Marsilia  d'.\lgérie. —  H.  Jumelle.  Revue  des  travaux  de  physiologie  et 
chimie  végétales  parus  de  juin  i8qi  à  août  1893  [suite).  —  A.  Hue.  Revue 
des  travaux  sur  la  description  et  la  géographie  des  Lichens  publiés  en  1892 
et  1893  {si"te)- 


XXXVI   — 


PUBLICATIONS  DIVERSES. 


A.  Âcloque.  —  Flore  de  France,  contenant  la  description  de  toîites  les 
espèces  indigènes  disposées  en  tableaux  analytiqties  et  illustrée  de 
216^  figures,  représentant  les  types  caractéristiques  des  genres  et  des 
sous-genres.  (Paris,  librairie  J.-B.  Baillière  et  fils,  ig,  rue  Hautefeuille, 
1894.  —  Prix:  12  fr.  50). 

M.  Ed.  Bureau,  professeur  au  Muséum,  a  bien  voulu  adresser  aux 
éditeurs  une  lettre-préface  d'où  nous  extrayons  ce  qui  suit  : 

«  Je  ne  crois  pas,  à  vrai  dire,  que  cette  Flore  de  France  puisse  rem- 
placer celles  qui  sont  dans  ce  moment  en  voie  de  rédaction  et  de  publica- 
tion, et  qui  sont  dues  à  des  botanistes  dont  le  nom  est  universellement 
connu;  mais  ces  œuvres  de  longue  haleine  sont  loin  de  leur  achèvement, 
et,  en  attendant,  les  personnes  qui  commencent  à  herboriser  sur  différents 
points  de  la  France,  sur  les  points  principalement  où  il  n'existe  pas  de  Flore 
régionale,  sont  très  embarrassées  pour  déterminer  les  plantes  qu'elles 
recueillent  :  une  clef  conduisant  au  nom  des  plantes  françaises  était  donc 
véritablement  utile.  Une  Flore  française  complète  manque  sans  doute  ; 
mais  un  Synopsis  ne  faisait  pas  moins  défaut.  Celui-ci  permettra  d'attendre 
l'achèvement  d'ouvrages  plus  détaillés,  et  même,  ceux-ci  achevés,  comme 
il  en  contiendra  en  quelque  sorte  la  substance  condensée,  il  pourra  tou- 
jours être  commode,  étant  plus  maniable,  en  raison  de  son  format  réduit. 

€  On  ne  peut  qu'être  sympathique  à  une  entreprise  qui  témoigne  tout 
au  moins  d'un  vif  amour  de  la  botanique,  d'un  travail  acharné  et  d'une 
rare  persévérance.  » 

Cl.  Duval.  —  Guide  pratique  pour  les  herborisations  et  la  confection  géné- 
rale des  herbiers.  (Paris,  librairie  Garnier  frères,  6,  rue  des  Saints- 
Pères,  1894.  —  Prix  :  I  fr.  50.) 

Aider  le  botaniste  novice  à  surmonter  les  difficultés  inévitables  du 
début,  en  le  faisant  profiter  des  leçons  de  sa  propre  expérience,  voilà  ce 
que  s'est  proposé  l'auteur.  Son  guide  comprend  deux  parties  ;  la  première 
traite  des  Phanérogames,  la  seconde  des  Cryptogames.  Pour  celle-ci  il 
a  eu  recours  à  la  ccjllaboration  de  spécialistes  bien  connus  :  M.  le  docteur 
F.  Camus  pour  les  Muscinées,  M.  l'abbé  Hy  pour  les  Characées,  M.  Ch. 
Flahault  pour  les  Algues,  M.  l'abbé  Hue  pour  les  Lichens,  M.  P.  Hariot 
pour  les  Champignons.  Tel  qu'il  est  conçu  et  rédigé,  ce  petit  livre  remplira 
certainement  son  but  auprès  du  commençant,  auquel  il  fournira  les  rensei- 
gnements simples  et  précis  dont  il  a  besoin.  Pour  être  modeste,  cette 
œuvre  n'en  a  pas  moins  une  sérieuse  valeur.  La  présentation  qu'a  bien 
voulu  en  faire  au  public  M.  le  docteur  Bornet  par  son  introduction  en  est 
d'ailleurs  la  meilleure  garantie. 

Ajoutons  que  son  prix  peu  élevé  ne  pourra  manquer  de  contribuer  à 
son  utile  diffusion. 


Paris.  —  J.  Mersch,  imp.,4''",  Av.  deChàtiUon. 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

S'- année.  —  Supplément  n"  7.  —  16  Juillet  1894. 


BULLETIN   BIBLIOGRAPHIQUE 

Gaston  Bonnier  et  Georges  de  Layens.  —  Tableaux  synopliques 
des  piaules  vasculaires  de  la  Flore  de  France.  (Paul  Dupont, 
éditeur,  4,  rue  du  Bouloi,  Paris.  —  In-8,  xxvn,  —  412  pages, 
5289  figures  et  une  carte  des  régions  de  la  France.  —  Prix  : 
broché,  9  francs;  avec  reliure  anglaise,  10  francs.) 

Ce  volume  est  le  premier  d'une  série  dont  M.  le  protesseur 
G.  Bonnier  a  entrepris  la  publication,  avec  l'appui  du  Ministère  de 
l'Instruction  publique,  sous  le  titre  général  de  Végétation  de  la  France. 

Il  consiste  en  tableaux  synoptiques  conduisant  à  la  détermination 
des  familles,  des  genres  et  des  espèces  de  France,  moins  la  Corse, 
i  On  y  trou\'e,  disent  les  auteurs,  toutes  les  espèces  de  premier  ordre, 
ou  espèces  collectives,  et  les  principales  espèces  de  second  ordre.  Les 
caractères  des  plantes  y  sont  décrits  de  façon  à  éviter  le  plus  possible 
les  mots  techniques,  et,  grâce  aux  nombreuses  figures  qui  sont  inter- 
calées dans  le  texte,  on  peut  apprécier  d'un  seul  coup  d'œil  les 
ressemblances  et  les  différences  des  espèces.  » 

Conçu  sur  le  même  plan  et  dans  le  même  esprit  que  la  «  Nouvelle 
Flore  B  des  mêmes  auteurs,  cet  ouvrage  rendra  les  mêmes  services 
aux  débutants  et  est  appelé  au  même  succès.  L.  M. 


PUBLICATIONS   PÉRIODIQUES. 


Annals  of  Scottish  natural  History.  Botany. 

(n°  10,  avril  1894.) 

John  Roy  and  J.  P.  Bisset.  On  scottish  Desmidieae  {Cosmarium  elegans, 

C.  Etchachanense^  C.  flavmn,  C.  Garrolense,  C.  Graniii,  C.  granulusciL- 
lum,  nn.  spp.).  —  Thomas  Scott.  On  the  food  of  Utricularia  vulgaris,  an 
insectivorous  plant.  —  Botanical  Notes  :  James  W.  H.  Trail,  Gentians; 
The  common  Nettle  {Urtica  dioica)  in  Scotland;  J.  Claridge  "Qxmzq,  Jtmcus 
alpinusVxW..^  in  Easterness;  Edward  S.  Marshall,  Poa  taxa  on  Lochnag-ar; 

D.  P.  Penhallow,  Notes  on  Parka  decipiens. 

Berichte  der  deutschen  botanischen  Gesellschaft  (XII,  1894). 

Fasc.  4,  25  mai. 
Christian  Bay.  Sachsia,  ein  neues  Genus  der  hefenâhnlichen,  nicht  spo- 


XXXVIII    


rentragenden  Pilze.  —  Johann  Bachmann.  Einfluss  der  aiisseren  Bedingun- 
gen  auf  die  Sporangienbildung  von  Thamnidium  elegans  Link.  —  H.  Po- 
tonié.  Ueber  die  Stellung  der  Sphenophyllaceen  in  System. 

Fasc.  5,  27  juin. 
E.  Zacharias.  Ueber  Beziehung-  des  Zellenwachsthums  zur  Beschaffenheit 
(les  Zellkerns.  —  J.  E.  Humphrey.  Nucleolen  und  Centrosomen.  —  S. 
Nawaschin.  Ueber  eine  neue  Sclerotinia,  verglichen  mit  Sclerotinia  Rho- 
dodendriVvs,ç}a.Ç:r.  —  C.  Steinbrinck.  Ueber  die  Steighohe  einer  capillaren 
Luft-Wasserkette  in  Folge  verminderten  Luftdrucks.  —  Dimitrie  G.  Jo- 
nescu.  Weitere  Untersuchungen  ûber  die  Blitzschlâge  in  Baume.  —  Otto 
Mûller.  Die  Ortsbewegung  der  Bacillariaceen.  II. 

Berichte  der  schweizerischen  botanischen  Gesellschaft. 

(Fasc.  IV,  i8q4). 
Ed.  Fischer.  Die  Sklerotienkrankheit  der  Alpenrosen  {Sclerotinia  Rho- 
dodendri).  —  J.  Amann.  Woher  stammen  die  Laubmoose  der  erratischen 
Blôcke  der  schweizerischen  Hochebene  und  des  Jura?  —  C.  Schroeter. 
Neue  Pflanzenreste  aus  der  Pfahlbaute  Robenhausen.  —  R.  Buser.  Zur 
Kenntnis  der  schweizerischen  Alchimillen. 

Botanical  Gazette. 

.     (Vol.  XIX,  n°  6,  juin  1894.) 
S.  G.  Wright.  Leaf  movement  in  Cercis  canadensis.  —  Walter  Deane. 

Thomas  Morong.  —  Frederick  C.  Newcombe.  The  influence  of  mechanical 
résistance  on  the  development  and  life-period  of  cells  {concliided).  — 
F.  Renauld  and  J.  Cai^dot.  New  Mosses  of  North  America.  V.  [Dicranella, 
leptotrichoides,    Fissidens  falcatulus,   Brachythecium    sùberythrorrhison 

Thamnium  Holsiiigeri,  Amblystegium  Holsingeri,  spp.  nn.)  —  Emest 
Walker.  Notes  on  Richardia  af ricana.  —  Briefer  ARTICLES  :  George 
F.  Atkinson,  Olpitrichum,  a  new  genus  of  mucedinous  Fungi  (O.  carpophi- 
Itim  sp.  n.  j  ;  Alfred  James  Me  Clatchie,  Notes  on  germinating  Myxomycetous 
spores;  Conway  Mac-Millan,  Sphseroplea  annulina  (Roth.)  Ag.  in  Minne- 
sota. 

Botanisches  Centralblatt. 

(T.  LIX,  n'^  3-4.) 

J.  R.  Jungner.  Studien  ûber  die  Einwirkung  des  Klimas,  hauptsâchlich 
der  Niederschlâge,  auf  die  Gestalt  der  Frûchte. 

Bulletin  de  la  Société  botanique  de  France. 

(3'^sér.,  T.  I,  n'^  4,  juin  1894.) 

P.  Duchartre.  Note  sur  des  fleurs  soudées  d'un  Bégonia  tubéreux.  — 
Edmond  Gain.  vSur  une  galle  du  Ckondrilla  juncea  L.  —  Em.  Bourquelot. 
Sur  la  nature  des  hydrates  de  carbone  insolubles  entrant  dans  la  compo- 
sition du  Lactaire  poivré.  —  Ph.  Van  Tieghem.  Sur  les  Loxanthera,  Amy- 
lotheca  et  Tretibella,  trois  genres  nouveaux  pour  la  tribu  des  Elytranthées 
dans  la  famille  des  Loranthacées.  —  Gagnepain.  Nouveaux  cas  tératologi- 


—  xxxix  — 


ques.  —  L.  Trabut.  U Ayistida  ciliaris  Desf.  et  les  fourmis.  —  J.  Daveau. 
Note  sur  deux  Cyperus  de  la  région  méditerranéenne  (C.  pallescens  Desf. 
et  C.  turfosiis  Salzm.).  —  Paul  Vuillemin.  Sur  la  structure  du  pédicelle  des 
téleutospores  chez  les  Puccininées.  —  D.  Clos.  Du  démembrement  du  genre 
Hyperiaim  et  d'une  singulière  méprise  afférente  à  V Helodes  d'Adanson.  — 

F.  Camus.  Découverte  par  M.  Morin  de  \ Hymenophylîum  Wilsoni  Hook. 
dans  les  Côtes-du-Nord.  —  Alfred  Chabert.  Les  variations  à  fleurs  rouges 
de  certains  Galiuin. 

Bulletin  de  1  Herbier  Boissier. 

(T.  II,  n'J  6,  juin  1894.) 

E.  Bescherelle,  C.  Warnstorf,  F.  Stephani.  Cr^ptogams  centrali-ame- 
ricana;  in  Guatemala,  Costa-Rica,  Columbia  et  Ecuador  a  cl.  F.  Lehmann 
lectas  (Holomitrium  Lehmanni  Besch.,  Fissidens  costarîcensis  Besch.,  Pe- 
t'omnion  dagiiense  Besch.,  Brachymeniiini  morasictnn  Besch.,  Prionodon 
patentissimus  Besch.,  Porotrichuni  Lekmamtu  ^e.?,ch.,  Lepidopilutn  livens 
Besch.,  Microthamniimi  Lchmannii  Besch.,  M.  airo-viride  Besch.,  Hypople- 
yygiîiin  Lek)nan7iii  ^tsch..^  Sphagnnni  costa-ricense  Warnst.,  spp.  nn.).  — 

G.  J.  Forsith-Mayor  et  William  Barbey.  Kos.  Étude  botanique.  —  Arthur 
de  Jaczewski.  Note  sur  quelques  espèces  critiques  de  Pyrénomycètes  suisses 
\Melanops  ferruginea  sp.  n.).  —  E.  Perrier  de  la  Bathie  et  A.  Songeon. 
Notes  sur  quelques  plantes  nouvelles  ou  intéressantes  de  la  Savoie  et  des 
i)ays  voisins.  —  A.  Jaczewski.  L'herbier  Fuckel.  —  John  Briquet.  Rectifi- 
cations de  nomenclature.  —  H.  Christ.  Aperçu  botanique  des  parties  du 
Valais  à  visiter  par  la  Société  botanique  de  France  en  août  1894. 

Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances  de  l'Académie  des 

sciences  (T.  CXVIII.) 
no  24  (11  juin). 
Georges  Poirault.  Les  communications  intercellulaires  chez  les  Lichens. 

n'^  25  (18  juin). 
Gaston  Bonnier.  Sur  la  structure  des  plantes  du  Spitzberg  et  de  l'île 
Jan-Mayen.  —  Prillieux  et  Delacroix.  La  gommose  bacillaire  des  Vignes. 

T.  CXIX,  n°  I  (2  juillet.) 

E.  Drake  del  Castillo.  Sur  la  distribution  géographique  des  Cyrtandrées. 

—  L.  Maquenne.  Sur  la  respiration  des  feuilles.  —  Gustave  Chauveaud. 
Mécanisme  des  mouvements  provoqués  du  Berberis.  —  Prillieux  et  Dela- 
croix. La  brûlure  des  feuilles  de  la  Vigne  produite  par  \Exobasiiinm  VHis. 

—  A.  Prunet.  Sur  une  nouvelle  maladie  du  Blé  causée  par  une  Chytridinée. 

—  F.  Debray.  La  brunissure  en  Algérie. 

Jahrbûcher  fur  wissenschaftliche  Botanik  (XXVI,  1894). 

Fasc.   I. 

Lad.  J.  Celakovsky.  Ueber  Doppelblâtter  bei  Lonicera  Perîclymenuvi 

L.  und  deren  Bedeutung.  —  P.  Dietel.  Ueber  Quellungserscheinungen  an 

den  Teleutosporenstielen  von  Uredineen.   —  M.  Kiistenmacher.  Beitrâge 

zur  Kenntniss  der  Gallenbildungen  mit  Berucksichtigung  des  Gerbstoffes. 


XL    — 


Journal  of  Botany. 

(n°  379,  juillet  1894.) 

John  Whitehead  North  Derb3'shire  Mosses.  —  Edward  F.  Linton.  Two 
new  Willow-hybrids.  —  Arthur  Bennett.  Notes  on  Potamog-etons  {Confin.). 
—  James  Britten.  Anne  Pratt,  —  Rev.  Augustin  Ley.  Additions  tothe  flora 
of  Heretordshire.  —  Rev.  E.  S.  Marshall.  What  is  tlie  true  rank  oi  Salix 
Sadleri  Syme?  —  Edward  F.  Linton.  A  new  british  Rubus  [R.  Rogcrsii 
n.  sp.).  —  Short  Notes  :  A.  B.  Rendle,  Note  on  Ipomasa ;  William  Phil- 
lips, Sori  on  barren  frond  oi  Botryckium  ;  William  Phillips,  Claytonia  per- 
foliata  in  Shropshire;  E.  S.  Marshall,  New  variety  oi  Hieraciiim  Dovrense 
Fries;  W.  Wise,  Erysimum  repanduni'\\\  Cornwall;  Richard  F.  Towndrow, 
Sallx  viridis  Fr.  in  S.  Somerset;  Aponogetoii  dlstachyon  at  Hampstead. 

Revue  bryolog'ique. 

(21"  ann,,  1894,  n"  3). 

N.  C.  Kindberg.  The  European  and  North  American  Polytrichacea; 
{Bartramiopsis  n.  gen.,  B.  Sitkana  n.  subsp.,  Catharinella  n.  gen.,  Poly- 
irickam  Wahlenbergii,  P.  behringianum,  nn.  spp.,  Oligotrichîim  integri- 
folium  n.  sp.).  —  Jeanpert.  Mousses  des  environs  de  Paris. 

Revue  générale  de  Botanique. 

(\ .  VI,  n"  66,  15  juin  1894.) 

Marquis  de  Saporta.  Étude  monographique  sur  les  Rhiaocaiilon.  — 
A.  Prunet.  Influence  du  mode  de  répartition  des  engrais  sur  leur  utilisation 
par  les  plantes.  —  Abbé  Hue.  Revue  des  travaux  sur  la  description  et  la 
géographie  des  Lichens  publiés  en  1892  et  1893  (7?«),  —  Henri  Jumelle. 
Revue  des  travaux  de  ph3'siologie  et  chimie  végétales  parus  de  juin  1891 
à  août  1893  {suite). 

ERRATUM. 

Dans  mon  précédent  article  inséré  au  numéro  du  16  juin  dernier, 
s'est  glissée  une  faute  d'impression  qu'il  importe  de  relever.  A  propos 
des  tableaux  dichotomiques  que  renferme  la  Flore  frajiçaise  de 
Lamarck  et  De  Candolle,  nous  disions,  au  commencement  de  la  note 
placée  au  bas  de  la  page  22 ;i,  : 

«  Le  développement  des  clés  analytiques  qui  conduisent  à  la 
«  détermination  des  genres  et  des  espèces  remplissent  388  pages  du 
«  tome  I  de  cette  édition.  » 

Or  on  a  imprimé  tome  V  au  lieu  de  tome  I.  C'est  bien  dans  le 
premier  volume  que  se  trouvent  les  clés  dont  il  s'agit,  et  il  est  inexact 
de  prétendre  que  j'ai  été  «  forcé  de  reconnaître  que  De  Candolle  avait 
publié  ses  tableaux  dichotomiques  après  sa  Flore  ».  Le  Synopsis 
plantarum  publié  par  le  même  auteur  en  1806  est  un  ouvrage  indé- 
pendant de  la  Flore  française.  Ernest  AL\linvaud. 


Paris.  — .T  I\lprstii,!inp.,4'",  Av.  dei_;lKUillon, 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

8^  année.  —  Supplément  n°  8.  —  i6  Août  1894. 


BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE 

O.  Lignier.  —  Végétaux  fossiles  de  Normandie.  Stritcture  et  affi7ii- 
tés  du  Bennettites  Morieri  Sap.  et  Mar.  (in-4°,  78  p.,  6  pi.;  Caen, 
1894.  —  Extrait  des  Mémoires  de  la  Société  Linnéenne  de  Norman- 
die, xviii"  vol.,  i''''  fasc). 

L'auteur,  ayant,  après  un  long  travail,  pu  mener  à  bonne  fin  l'étude 
anatomique  complète  du  fruit  connu  sous  le  nom  de  Williamsonia 
Morieri  Sap.  et  Mar.  qui  fait  partie  de  la  collection  paléontologique 
de  l'Université  de  Caen,  est  arrivé  à  cette  conclusion  que  le  fossile  en 
question  doit  prendre  place  dans  le  genre  Ben?iettites  de  M,  Carru- 
thers,  à  côté  du  B.  Gibsoma^jus,  genre  auquel  il  y  aura  peut-être  lieu 
de  rapporter  également  le  Podocarya  Bucklandi  Ung.  Quant  à  l'opi- 
nion de  MM.  de  Saporta  et  Marion,  d'après  laquelle  le  B.  Morieri 
représenterait  l'appareil  femelle  d'une  plante  dont  un  Williamsonia 
serait  l'appareil  mâle,  il  ne  la  regarde  pas  comme  suffisamment  justifiée 
et  il  croit  préférable  de  conserver  jusqu'à  nouvel  ordre  les  deux  noms 
créés  par  M.  Carruthers  :  Williamsonia  et  Bentiettites. 

Relativement  aux  affinités  de  ces  plantes,  l'auteur  pense  que  les 
Bennettitées  forment  une  famille  qui  descend  d'ancêtres  communs  avec 
les  Cycadées,  mais  non  des  Cycadées  elles-mêmes,  a  De  ces  ancêtres 
communs,  dit-il,  les  deux  familles  ont  conservé  la  forme  du  tronc,  la 
structure  de  certains  tissus  (large  moelle,  canaux  gommeux,  faisceaux 
foliaires  diploxylés,  sclérenchyme  du  mésophylle),  l'origine  foliaire 
des  ovules,  etc.  Mais  tandis  que  les  Cycadées  conservaient  en  outre 
l'agglomération  des  carpophylles  sur  un  même  axe  et  acquéraient  des 
caractères  spéciaux  tels  que  la  complication  de  la  trace  foliaire,  la 
transformation  filamenteuse  des  ovules,  les  Bennettitées  conservaient 
les  poils  lamelleux,  la  trace  foliaire  simple,  et  acquéraient  la  localisa- 
tion terminale  des  ovules,  la  réduction  à  un  seul  carpophylle  des  axes 
fertiles,  le  groupement  de  ces  axes  fertiles  et  la  transformation  des 
feuilles  voisines  par  précurreuce  sexuelle  (i).  Peut-être  l'avenir 
démontrera-t-il  en  outre  entre  les  Bennettitées  et  certains  fossiles  rap- 
portés aux  Cordaïtées  une  affinité  plus  grande  qu'on  ne  le  suppose 
aujourd'hui.  »  L.  Morot. 

I.  L'auteur  désigne  sous  le  nom  de  précurrence  sextielle  «  le  phénomène 
par  lequel  certains  organes,  soit  porteurs  de  la  glande  sexuée,  soit  voisins  de 
celle-ci  et  formés  antérieurement  à  elle,  sont  peu  à  peu  englobés  dans  l'appareil 
sexuel  à  mesure  que  celui-ci  se  complique  dans  la  généalogie  des  plantes  ». 


—   XLII 


PUBLICATIONS   PÉRIODIQUES. 


Annals  of  Scottish  natural  History. 

(n»  II,  juillet  1894.) 

Arthur  Bennett.  Records  of  scottish  plants  for  1893,  additional  to 
Watson's  «  Topog-raphical  Botany  ».  —  Symers  M.  Macvicar.  Altitudes 
reached  by  certain  plants  in  Mid-Perth.  —  John  Roy  and  J.  P.  Bisset.  On 

scottish  Desmidieae  {Contin.). 

Boletim  da  Sociedade  Broteriana  (XI). 

Fasc.  I. 

J.  A.  Henriques.  Affonso  de  Candolle.  —  P.  A.  Saccardo.  Florula  myco> 
log-ica  lusitanica  sistens  contributionem  decimam  ad  eamdera  floram  nec 
non  conspectum  Fung-orum  omnium  in  Lusitania  hucusque  observatorum 
(Uredo  pallens,  Sphéerella  Henriquesiana,  Phyllosticta  Umbilici,  Phoma 
cycadella,  Ph.  fuchsina,  Ph.  ter  sa,  Ph.  teretiuscîila,  Ph.  longîcruris, 
Ph.  duplex,  Vermicularia  neglecta,  Cryptostictis  Molleriana,  Septoria 
iridîna,  Leptothyrium  fixum^  Melanconium  hysterinum,  Coniothecium 
transversale ,  spp.  nn.)-  Appendix  sistens  aliquot  fung-illos  lusitanicos  et 
g^uineenses  {Physalospora  latitans,  Phoma  Allionîse,  Ustilago  Welwitschise, 
yEcidium  Ponchetise,  Sphserella  Bome-noctis,  Myocopronfecundum,  Ascher- 
sonia  chastospora,  A,  paraphysata,  spp.  nn.). 

Fasc.  2-3. 

K.  Schumann,  Baker,  R.  Rolfe  et  A.  Cogniaux.  Planta;  africanae  novae. 
—  Antonio  Xavier  Pereira  Coutinho.  As  Malvaceas  de  Portug^al.  —  Joa- 
quim  de  Mariz.  Subsidios  para  o  estudo  da  flora  portugueza  {Contin.). 

Botanical  Gazette. 
(Vol.  XIX,  no  7,  juillet  1894.) 

John  Donnell  Smith.  Undescribed  plants  from  Guatemala  and  other 
Central  American  Republics.  XII.  —  Edwin  B.  Uline  and  William  L.  Bray. 
A  preliminary  synopsis  of  the  North  American  species  of  Amaranthus  {A. 
Bigelovii  n.  sp.).  —  Lucien  M.  Underwood.  Notes  on  our  Hepaticae.  II. 
The  genus  Rîccia  {R.  aggregata,  R.  Catalina?,  R,  Brandegeî,  nn.  spp.).  — 
Walter  R.  Shaw.  Pleodorina,  a  new  g-enus  of  the  Volvocineae.  —  F,  D. 
Heald.  Noteworthy  anatomical  and  physiolog-ical  researches.  —  Briefer 
Articles  :  Ida  Clendenin,  Synchytrium  an  Stellaria  média  ;  Minnie  Reed, 
A  peculiar  malformation  of  an  ovary  and  placenta  of  Bégonia  rubra-gran- 
diflora. 

Botanisches  Centralblatt. 
(T.  LIX,  no  5). 

C.  Kraus.  Zweifruchtig^e  Aehrchen  bei  der  zvveizeiligen  Gerste. 


—   XLIII    — 


Le  Botaniste. 

(4^  sér.,  fasc.  i  et  2,  25  juillet  1894.) 

P.  A.  Dangeard.  Observations  sur  le  groupe  des  Bactéries  vertes.  — 
P.  A.  Dangeard  et  Maurice  Léger.  Recherches  sur  la  structure  des  Mucori- 
nées.  La  reproduction  sexuelle  des  Mucorinées.  —  P.  A.  Dangeard.  La  re- 
production sexuelle  de  VEntyloma  Glaticii.  —  P.  A.  Dangeard.  Recherches 
sur  la  structure  des  Lichens.  —  P.  A.  Dangeard.  La  reproduction  sexuelle 
des  Ascomycètes.  —  P.  A.  Dangeard  et  Bougrier.  Note  sur  une  anomalie 
florale  de  Tulipa  sylvestris  L. 

Botaniska  Notiser  (1894). 

Fasc.  3.  , 

L.  M.  Neuman.  Botaniska  anteckningar  frân  Norra  Tyskland  âr  1890 
och  91.  —  A.  Berg.  En  ny  form  af  Torilis  Atithriscus  (L.)  C.  Gmel.  — 
Gunnar  Andersson.  Den  subfossila  fôrekomsten  af  Almis  vid  Skattmanso. 
—  Otto  Ekstam.  Om  phyllodie  hos  Cornus  sicecica  L.  —  J.  R.  Jungner. 
Om  regnblad,  daggblad  och  snôblad,  H.  —  Nikolaus  Svenson.  Nâgra 
sâllsyntare  fanerogamer  frân  norska  Finmarken.  —  E.  Nyman.  Sphagimnt 
Wulfii  Girg.  âterfunnen  vid  Upsala.  —  K.  Johansson.  Polystichinn  monta- 
num  Roth  funnen  i  Jâmtland. 

Bulletin  de  la  Société  botanique  de  France. 

(T.  XLI,  3e  sér.  T.  I,  no  5.) 

G.  Rouy.  Plantes  nouvelles  pour  la  flore  européenne  [Statice  Tremolsii 
Rouy,  Campanula  Oliveri  Rouy  et  Gautier,  Narcisszis  aiiceps  Rouy,  Me- 
landrium  glutinosum  Rouy).  —  Arvet-Touvet  et  G.  Gautier.  Hieracium 
nouveaux  pour  la  France  ou  pour  l'Espagne.  —  E.  Boudier.  vSur  une  nou- 
velle observation  de  présence  de  vrilles  ou  fdaments  cirroïdes  préhenseurs 
chez  les  Champignons.  —  Louis  Mangin.  Sur  la  constitution  de  la  mem- 
brane chez  quelques  Champignons,  en  particulier  chez  les  Polyporées.  — 
Prillieux  et  Delacroix.  Maladie  bacillaire  des  Vignes  du  Var.  —  Ad.  Chatin. 
De  Thermaphrodisme  dans  ses  rapports  avec  la  mesure  de  la  gradation  des 
végétaux.  —  D.  Clos.  De  la  marche  à  suivre  dans  la  description  des  genres  : 
autonomie  et  circonscription  de  quelques-uns  d'entre  eux.  —  G.  Rouy.  Sur 
quatre  plantes  rarissimes  de  la  flore  européenne. 

Bulletin  de  la  Société  mycologique  de  France. 

(T.  X,  3e  fasc.) 

J.  Costantin.  Le  Tyroglyphus  mycophagus,  Acarien  nuisible  au  Cham- 
pignon de  couche.  —  J.  Costantin.  Sur  la  culture  du  Polyportis  sqita- 
mosus  et  sur  son  Hypemyçes.  —  Paul  Vuillemin.  Les  Puccinies  des  The- 
sium.  —  N.  Patouillard.  Astèrodon,  nouveau  genre  de  la  famille  des 
Hydnacées.  —  Georges  Poirault.  Les  communications  intercellulaires  chez 
les  Lichens.  —  Em.  Bourquelot.  Les  hydrates  de  carbone  chez  les  Champi- 
gnons. —  Léon  Marchand.  Synopsis  des  familles  qui  composent  la  classe 
des  Mycophytes  (Champignons  et  Lichens). 


XLIV   — 


Bulletin  mensuel  de  la  Société  Linnéenne  de  Paris. 

n°  145. 

H.  Bâillon.  L'organisation  florale  des  Portea.  —  H.  Bâillon.  La  place 
des  Connaracées  dans  la  classification.  —  H.  Bâillon.  Sur  deux  Cyrtandrées 
ornementales.  —  H.  Bâillon.  La  collerette  d'un  Calliphuria.  —  H.  Bâillon. 
Une  Iridacée  sans  matière  verte  {Geosiris  aphylla).  —  F.  Heim.  Sur  un 
Strophanthus  entrant  dans  la  composition  du  poison  des  Moys. 

Bulletin  de  la  Société  royale  de  Botanique  de  Belgique. 

(T.  XXXII.) 

F.  Renauld  et  J.  Cardot.  Musci  exotici  novi  vel  minus  cog-niti.  —  F.  Ste- 
phani.  Enumeratio  Hepaticarum  insularum  austro-africarum.  —  Th.  Durand 
et  H.  Pittier.  Primitiae  florae  costaricensis  (3^  fascictile)  :  J.  Millier,  Li- 
chenes  (seconde  énumération);  F.  Renauld  et  J.  Cardot,  Musci  (deuxième 
article).  —  C.  H.  Delogne.  Note  sur  le  Lejeiinca  microscopica  Tayl.,  espèce 
nouvelle  pour  le  continent  européen.  —  E.  de  Wildeman.  Contribution  à 
l'étude  des  Algues  de  Belgique.  —  François  Crépin.  Les  I^oses  de  l'her- 
bier de  Koch,  l'auteur  du  Synopsis  Jior as  germanicse  et  helveticas.  —  Fran- 
çois Crépin.  Quelques  mots  sur  les  Roses  de  l'herbier  du  Tarn  de  Martrin- 
Donos. 

Bulletin  de  l'Herbier  Boissîer. 

(T.  II,  n°  7,  juillet  1894.) 

M.  Micheli.  Légumineuses  nouvelles  de  l'Amérique  centrale  {Dalea 
virgata,  Gliciridia  guaiemalensis,  Cracca  bicolor,  Periandra  parviflora, 
Erythrina  costa-ricensis,  Inga  Pittieri,  nn.  spp.).  —  N.  Alboff.  Nouvelles 
contributions  à  la  flore  de  la  Transcaucasie.  II.  Quelques  plantes  nouvelles 
du  Caucase  [suite)  :  Clypeola  Raddeana,  Cardamine  Seidlitziana,  Alsine 
circassica,  Cerastimn  pontictini,  Valeriana  calcarea,  V.  Chodatiana,  Sca- 
biosa  Olgx,  Inula  Pseudoconysa,  Pyrethriim  ponticum,  P.  Starckianum, 
nn.  spp.  —  Otto  Kuntze.  Nomenclatur-Studien.  —  A.  Kasimir.  Sur  les  cris- 
taux chez  Optmtia  et  Pereskia.  —  Appendix  no  IV  :  Troisième  Bulletin  de 
la  Société  pour  l'étude  de  la  flore  franco-helvétique. 

Bulletino  délia  Società  botanica  italiana  (1894). 

no  5. 

A.  Goiran.  Nuova  stazione  veronese  di  Echinops  sphoerocephalus  L.  — 
Pietro  Voglino.  Osservazioni  micologiche  (Notizie  intorno  adalcuni  Funghi 
raccolti  ne!  dintorni  di  Busalla  e  Rouco  —  Appennino  ligure).  —  A.  Goiran. 
Addenda  ad  floram  veronensem.  Comunicazione  - 1-''. —  S.  Sommier.  Una 
erborazione  ail'  isola  del  Giglio,  in  marzo.  —  Eugenio  Baroni.  Sopra  alcune 
Felci  délia  China  raccol te  dal  missionario'Padre  Giuseppe  Giraldi  nella 
provincia  dello  Shen-Si  settentrionale.  —  G.  Arcangeli.  Sulla  Tulipa  saxa- 
tilis  Sieb.  —  L.  Macchiati.  Quattro  specie  di  Phormidium  nuove  per 
ritalia.  —  P.  Bolzon.  La  flora  del  territorio  di  Carrara.  —  A.  Jatta.  Mate- 
riali  per  un  censimento  générale  dei  Licheni  italiani  {contin.). 


XLV    — 


n°  6. 

Achille  Terracciano.  La  florula  briologica  dell'  isola  d'Ischia.  —  Achille 
Terracciano.  Intorno  ad  Erythrwa  teimiflora  Hoffm.  et  Link  ed  E.  ramo- 
sissima  Pers.  in  Italia.  —  A.  Terracciano  De  Erythrasa  Carneliana ;  idest 
de  italicis  E.  ienuiflora  Hoff.  et  Link,  et  E.  ramosissima  Pers.  —  Ugo 
Brizi.  Sul  Cycloconîum  oleaginum  Cast.  —  P.  Fantozzi.  Sopra  alcune  Nar- 
cisseae.  — G.  Arcangeli.  Sul  Narcissus  PuccinellH  Pari,  e  sul  N.  biflorus 
Curt.  —  P.  Bolzon.  La  flora  del  territorio  di  Carrara.  Nota  terza.  —  A. 
Jatta.  Materiali  per  un  censimento  générale  dei  Licheni  italiani  {fine). 

n°  7. 

B.  Longo.  Seconda  contribuzione  alla  flora  délia  valle  del  Lao  (Cala- 
bria  citeriore).  —  Margherita  Pallavicini  marchesa  Misciattelli.  Zoocecidii 
délia  flora  italica,  conservât!  nelle  coUezioni  délia  R.  stazione  di  patologia 
veg-etale  in  Roma.  —  Pasquale  Baccarini.  Sulla  petecchia  o  vaiolo  deg-li 
Agrumi.  —  P.  Baccarini.  Sul  mal  nero  délie  Viti.  —  P.  Bolzon.  La  flora 
del  territorio  di  Carrara.  Nota  quarta.  —  S.  Sommier.  Seconda  erborazione 
air  isola  del  Giglio,  in  mag-gio.  —  G.  Arcangeli.  Di  nuovo  sul  Narcissus 
PuccinellH  ?ar\.  —  G.  del  Guercio  ed  E.  Baroni,  Rimedi  contro  la  infezione 
prodotta  sulle  Rose  délia  Sphasrotheca  pannosa  (Wallr.)  Lév. 

Jahrbûcher  fur  wissenschaftliche  Botanik. 
(T.  XXVI,  fasc.  2.) 

Alfred  Fischer.  Ueber  die  Geisseln  einiger  Flagellaten.  —  Arthur 
Weisse.  Neue  Beitrâge  zur  mechanischen  Blattstellungslehre.  —  Raoul 
France.  Die  Polytomeen,  eine  morphologisch-entwickelungsgeschichtliche 
Studie. 

Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances  de  l'Académie 
des  sciences.  (T.  CXIX.) 

no  2  (9  juillet). 

Henri  Lecomte.  Sur  la  mesure  de  l'absorption  de  l'eau  par  les  racines. 

no  3  (16  juillet). 

Albert  Renault.  Conditions  de  développement  du  Rougeot  sur  les 
feuilles  de  Vigne.  —  P.  Viala  et  G.  Boyer.  Sur  V Aureobasidium  Viiis,  pa- 
rasite de  la  Vigne. 

n"  4  (23  juillet). 

Léon  Guignard.  Sur  Torigine  des  sphères  directrices.  —  Henri  Lecomte. 
Les  tubercules  radicaux  de  T Arachide  {Arac/ns  hypogea  L.).  —  F.  Hou- 
daille  et  M.  Mazade.  Influence  de  la  distribution  de  l'humidité  dans  le  sol 
sur  le  développement  de  la  chlorose  de  la  Vigne  en  sol  calcaire. 

Hedwigia. 

(T.  XXXIII,  fasc.  3.) 

J.  J.  Kieffer.  Die  Flechten  Lothringens,  nach  ihrer  Unterlage  geordnet 
{Schluss).  —  A.  Allescher.  Beitrag  zur  Flora  von  Halle  a.  S.  —  V.  F.  Bro- 


XLVI 


therus.  Musci  Scheackiani.  Ein  Beitrag  zur  Keuntniss  der  Moosflora  Bra- 
silieus.  —  F.  Stephani.  Hepaticarum  specics  iiovai.  VI.  —  Victor  Schiffner. 
Revision  der  Gattung-en  Bryopterîs,  Thysananthiis,  Ptychanthtis  uad 
Phragmicoma  im  Herbarium  des  Berliner  Muséums. 

Journal  of  Botany. 

(Vol.  XXXII,  11°  380,  août  1894.) 

Frederick  J.  Hanbury.  Notes  on  british  Hîeracia  [Hieracium  cumbriense, 
H.  Leyi,  H.  Carcnoyum,  H.  rtibigmosîtm,  H.  cambricum,  H.  surrejanum, 
H.  cantiamim,  nn.  spp.).  —  Harry  Bolus.  Contributions  to  the  flora  of 
south  Africa  {Erica  Guthriei,  E.  Jtinonia,  E.  Schlechteri,  E.  frigîda.  E. 
Fairii,  E.  nubigena,  E.  Woodii,  E.  Marlothii,  E.  Flanagani,  E.  algida,  E. 
oresigena,  E.  miesta,  Blseria  flava,  Ereniia  rhodopis,  Simochilus  viscosus, 
nn.  spp.).  —  G.  Claridge  Druce.  Varieties  of  Sherardia  arvensis  L.  — 
William  A.  Clarke.  First  records  ot  british  flowering-  plants  (contin.).  — 
Short  Notes  :  William  Whitwell,  Sonckus  arvensis  var.  aiigustifoUns  in 
Lancashire;  R.  P.  Murray,  Silène  conica  L.  in  Somerset;  B.  Daydon 
Jackson,  Dr.  Léonard  Plukeuet;  Maxwell  T.  Masters,  Avena  elatior  var. 
bulbosa. 

Malpighia  (Vol.  VIII,  1S94.; 

Fasc.  I-II. 

Luigi  Buscalioni.  Contribuzione  allô  studio  délia  membrana  cellulare. 
IV.  —  A.  Jatta.  Qualche  osservazione  suUe  «  Lèpre  »  italiane.  —  F.  Ca- 
vara.  Il  corpo  centrale  dei  fiori  maschili  del  Buxus.  —  Lucio  Gabelli. 
Notizie  sulla  vegetazione  ruderale  délia  Cita  di  Bologna.  —  A.  Baldacci. 
Rivista  critica  délia  collezione  botanica  fatta  nel  1892  in  Albania.  —  L.  Ni- 
cotra.  Note  sopra  alcune  plante  di  Sicilia.  —  F.  Cavara.  Nuova  stazione 
délia  Solidago  serotina  Ait. 

Fasc.  III-IV. 

C.  Massalongo.  Nuova  contribuzione  alla  Micologia  Veronese.  — 
Adriano  Fiori.  I  generi  Tulipa  e  Colchicum  e  specie  che  li  rappresen- 
tano  nella  Flora  italiana.  —  A.  Baldacci.  Rivista  critica  délia  collezione 
botanica  fatta  nel  1892  in  Albania  {Contin.). 

Minnesota  botanical  studies. 

(Bulletin  n''  g,  IIP  partie,  juin  1894.) 

Roscoe  Pound.  A  revision  of  the  Mucoraceae  with  especial  référence  to 
species  reported  from  North  America.  —  Francis  Ramaley.  Revision  of 
the  Minnesota  species  of  Grasses  of  the  tribe  Hordes.  —  Edmund 
P.  Scheldon.  A  preliminary  list  of  the  North  American  species  of  Astra- 
gains  (A.  lingulatiis,  A.  Bodini,  A.  acerbus,  A.  Hasseamis,  A.  limatus, 
A.  albatus,  A.  Wootoni,  A.  cerussatus,  A.  allanaris,  A.  candelarius, 
A.  consectus,  A.  lanocarpus ,  A.  cnspidocarpus,  A.  crescenticarpus,  A.  ci- 
barius,  A.  vcspcrtinus,  A.  Engelmanni,  A.  vasus,  A.  cremitictis,  A.  vir- 
gultuluSfA.  bajaensîs,A,  Macdougali,  A ,  araneosus ,  A.  Rotàrockii,  nn.  spp.). 


—    XLVIt    — 

Nuovo  Giornale  botanico  italiano  (nuova  séria). 
Vol.  I,  n"  3,  juillet  1894. 

A.  Terracciano.  —  Quarta  coutribuzione  alla  flora  romana.  —  L.  Nico- 
tra.  Elementi  statistici  délia  flora  siciliana  (continuaz.).  —  E.  Baroni  c.  G.  del 
Guercio.  SuUa  infezione  prodotta  nelle  F'rag-ole  dalla  Sphasi'ella  Fragariés 
Sacc. 

Oesterreichische  botanische  Zeitschrift  (XLIV.  Jahrg.). 

no  7. 
A.  Rehmann.  Ein  Bastard  zwischen  Hieracium  Aurictila  L.  und  Hiera- 
ciiim  alpinum  L.  {//.  amphibolutn  n.  h5br.)  —  R.  v.  Wettstein.  Unter- 
suchung-en  ûber  Pflanzeti  der  ôsterreichisch-ung-arischen  Monarchie.  II. 
Die  arten  der  Gattung-  Euphrasia  (Forts.).  —  F.  Arnold.  Lichonologische 
Frag-mente  {Schlnss).  —  F.  Kraenzlin.  Orchidaceai  Papuana;  {Forts.).  — 
J.  Freyn.  Plantai  novai  Orientales.  III.  {Foris.).  —  H.  Zukal.  Beitrâge  zur 
Kenntniss  der  Cyanophycecn. 

11^  8. 

H.  Zukal.  Beitrlige  zur  Kenntniss  der  Cyanophyceen  {Foris.).  —  Karl 
Fritsch.  Nomenclatorische  Bemerkungen.  VII.  Welcher  Pflanzengattung 
g-ebûhrt  der  Name  Urceolaria?  —  R.  v.  Wettstein.  Die  Arten  der  Gattung- 
Euphrasia  (Forts.).  —  J.  Freyn.  Plantae  novai  Orientales.  III.  {Forts.).  — 
F.  Kraenzlin.  Orchidaceas  Papuanae  {Forts.)  —  A.  von  Degen.  Bemerkungen 
ûber  einig-e  orientalische  Pflanzenarten.  XVI. 

Revue  de  Botanique, 

(T.  XII,  no^  134-136). 

Abbé  H.  Olivier.  Étude  sur  les  principaux  Parmelia,  Panneliopsis, 
Physcia  et  Xanikoria  de  la  flore  française.  —  0.  Debeaux.  Additions  et 
corrections  à  la  flore  de  la  Kabylie  du  Djurdjura. 

Revue  générale  de  Botanique. 

(T.  VI,  n"  67,  15  juillet  1894.) 

J.  Costantin  et  L.  Matruchot.  Recherches  sur  le  Vert  de  gris,  le  Plâtre 
et  le  Chanci,  maladies  du  blanc  de  Champig-non.  —  Marquis  de  Saporta. 
Étude  monographique  sur  les  Rhisocatdon  (suite).  —  Henri  Jumelle.  Revue 
des  travaux  de  physiologie  et  chimie  végétales  parus  de  juin  1891  à  août 
1893. 


PUBLICATIONS  DIVERSEvS. 


Ernest  de  Bergevin.  —  Liste  de  quelques  plantes  récoltées  en  Algérie 
{Province  d'Oran),  comparées  avec  les  espèces  similaires  qui  croissent  en 
France.  (Librairie  P.  Klincksieck,  Paris,  1894.  —  Extrait  du  Bulletin  de  la 
Société  des  Amis  des  Sciences  naturelles  de  Rouen,  ann.  1893,  2^  semestre). 


XLVIII  — 


Paul  Jaccard.  —  Recherches  embryologiques  sur  TEphedra  helvetica. 
(Lausanne,  1894.  —  Extr.  du  Bull.  Soc.  Vaud.  Se.  nat.,  XXX,  114). 

Fernand  Jadin.  —  Du  siège  des  principes  médicamenteux  dans  les  végé- 
taux.  Étude  histochimique  (Paris,  1894,  librairie  P.  Klincksieck). 

A.  Le  Breton  et  E.  Niel.  —  Champignons  nouveaux  ou  peu  connus,  ré- 
coltés en  Normandie.  5*^  liste,  avec  i  planche  (Rouen,  1894.  —  Extr.  du 
Bull,  de  la  Soc.  des  Amis  des  Se.  nat.  de  Rouen;  ann.  1893,  2«  sem.). 

Louis  Planchon.  —  Produits  fournis  à  la  matière  médicale  par  la  famille 
des  Apocynées  (Montpellier,  1894,  imprimerie  centrale  du  Midi). 

Prillieux  et  Delacroix.  —  Maladies  des  Mûriers  (Berger-Levrault  et 
Cie,  libraires-éditeurs,  Paris  et  Nancy,  1894,  —  Extr.  des  Annales  de  Tlns- 
titut  national  agronomique,  T.  XIII,  1893), 

Jared  G.  Smith.  — A  Revision  of  the  North  American  species  (?/ Sagit- 
taria  and  Lophotocarpus  (Extrait  du  Sixth  annual  Report  of  the  Missouri 
botanieal  Garden,  1894). 

De  Toni.  —  Sulla  comparsa  diun  Flos-aquae  a  Galliera  Veneta  (Venise, 
typ.  Ferrari,  1894.  —  P2xtr.  des  Atti  del  R.  Istituto  Veneto  di  scienze, 
lettere  ed  arti  ,  T.  V,  sér.  VII,  1893-94). 

William  Treleasse,  —  Leitneria  floridana  (Extr.  du  6^'^  ann.  Report  of 
the  Missouri  botan.  Gard.,  1894). 

William  Treleasse.  —  Revision  of  the  North  American  species  of 
Gayophytum  and  Boisduvalia  (Id.). 


AVIS. 


M.  Treub,  directeur  du  Jardin  botanique  de  Buitenzorg  (Java),  nous  in- 
forme qu'une  deuxième  édition  du  Catalogue  de  la  Bibliothèque  de  cet 
établissement  vient  de  paraître  et  nous  prie  d'informer  nos  lecteurs  qu'il 
en  adressera  gratuitement  un  exemplaire  aux  naturalistes  qui  lui  en  feront 
la  demande. 


M.  D.  Pierrat,  naturaliste,  aux  Plateaux  de  Gerbamont,  décédé  l'année 
dernière,  a  laissé  différentes  collections  très  soignées  et  en  parfait  état  de 
conservation  qui  sont  mises  en  vente  par  sa  famille.  Ces  collections  com- 
prennent notamment  :  Herbier  de  France  (Phanérogames  et  Cryptogames 
vaseulaires),  4530  espèces;  Hépatiques,  80  espèces  ;  Z/r/5^«j,  220  espèces. 
Pour  tous  renseignements,  s'adresser  à  M.  P.  Pierrat,  ornithologiste,  aux 
Plateaux  de  Gerbamont,  parVagney  (Vosges). 


Paris.  — J.  Morsdi,  iinp./i'",  Av.  deCliàlillon 


X 


JOURNAL  DE  BOTANIQUE 

8^  année.  —  Supplément  n°  q.  —  i6  Septembre  1894. 


MMAMAM^M«AMMMAM>W 


BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE 

s.  Nawaschin.  —  [/eâer  eine  neue  Sclerotinia,  verglichen  mit  Scle- 
rotinia  Rhododendri  Fischer  \Sur  un  nouveau  Sclerotinia,  comparé 
au  Sclerotinia  Rhododendri  Fischer^  (Ber.  d.  deutsch.  botan.  Ge- 
sellsch.,  Bd.  XII,  1S94,  Heft  5). 

M.  Woronin.  —  Sclerotinia  heteroica  VVor.  et  Naw.  Nachtràgliche 
Notis  su  S.  Nawasckin's  Mitiheilung  [Sclerotinia  heteroica  Wor. 
et  Naw.  Note  contplémetitaire  sur  la  communication  de  Nawaschiiî\ 
(Id.,  Heft  7). 

M.  Nawaschin  décrit,  sous  le  nom  de  Sclerotinia  Ledi,  un  Sclero- 
tinia observé  sur  le  Ledu77i  palustre  et  présentant,  malgré  d'évidentes 
analogies,  de  notables  différences  avec  le  ^.  Rhododendri  Fischer.  Il  a 
pu  faire  germer  les  sclérotes  des  fruits  du  Ledum  et  obtenir  des  apo- 
thécies  dont  les  ascospores  lui  ont  donné  dans  des  milieux  de  culture 
un  mycélium  conidifère.  Dans  la  nature,  les  apothécies  du  5'.  Ledi  sç^ 
montrent  dans  la  première  moitié  de  mai,  à  une  époque  où  les  Ledum 
n'ont  ni  jeunes  feuilles  ni  fleurs,  et  cette  circonstance  a  amené  l'auteur 
à  se  demander  si  les  conidies  de  son  Sclerotinia  ne  se  développaient 
pas  sur  une  plante  différente  du  Ledum  et  s'il  n'y  avait  pas  là,  par 
conséquent,  une  véritable  hétérécie. 

Cette  hypothèse  se  trouve  confirmée  par  les  observations  de  M.  Wo- 
ronin qui  a  rencontré  sur  le  Vaccinium  uliginosum  des  conidies 
n'appartenant  pas  au  .S.  megalospora,  semblables  d'ailleurs  à  celles  des 
cultures  du  5".  Ledi  et  avec  lesquelles  il  a  pu  infester  directement  de 
ieunes  fruits  de  Ledum.  Le  Vaccinium  uliginosum  est  donc  à  la  fois 
la  plante  hospitalière  du  5".  megalospora,  qui  y  accomplit  tout  son  déve- 
loppement, et  de  la  forme  conidienne  du  5.  Ledi.  Pour  faire  ressortir 
l'intérêt  de  ces  observations,  l'auteur  a  cru  devoir  changer  le  nom  de 
^,  Ledi  ^2L\\ .  en  celui  de  6'.  heteroica  Wor.  et  Naw. 

De  l'avis  de  M.  Woronin,  la  découverte  de  l'hétérécie  chez  les 
Ascomycètes  a  une  grande  importance  au  point  de  vue  des  affinités  de 
ce  groupe  de  Champignons  avec  les  Urédinées,  et  pourra  aider  utile- 
ment à  la  connaissance  de  beaucoup  de  formes  rangées  dans  les  «  Fungi 
imper fe cti  D.  L.  MoROT. 


L    — 


PUBLICATIONS   PÉRIODIQUES. 

Botanical  Gazette. 

(Vol.  XIX,  nc  8,  août  1894.) 

P.  Dietel.  Descriptions  of  new  species  of  Uredineae  and  Ustilagineae,  with 
remarks  on  some  other  species.  II  {Ckrysomyxa  Arctostapkyli,  Ck.  Chio- 
^genis,  Puccinia  vulpinoidis ,  P.  areolata,  P.  hyalomitra,  Phragmidium  bi- 
locularCy  Tilletia  Elymi,  Tolyposporium  Davidsonii,  Peronospora  phlo- 
gina,  nn.  spp.).  —  John  W.  Harshberger.  James  Logan,  an  early  contributor 
to  the  doctrine  of  sex  in  plants.  —  Edwin  B.  Uline  and  William  L.  Bray. 
A  preliminary  synopsis  of  the  North  American  species  of  Amaranthus 
{coniin.)  {Am.  bracteosa,  A.  scleropoides^  A.  albo-marginatus  nn.  spp.).  — 
J.  Christian  Bay.  Crystals  of  ice  on  plants.  —  Noteworthy  anatomical  and 
physiological  researches  :  G.  H.  Hicks,  Nourishment  of  the  embryo  and 
importance  of  the  endosperm  in  viviparous  mangrove  plants;  D.  T.  Mac 
Dougal,  A  contribution  to  the  physiolog-y  of  the  genus  CuscîUa.  —  Brie- 
fer  Articles  :  G.  E.  Stone,  Germinating  seeds  in  sawdust  ;  Joséphine  E. 
Tilden,  Note  on  the  development  of  a  filamentous  form  of  Protococcus  in 
entomostracan  appendagcs;  Merritt  Lyndon  Fernald,  Northwestern  notes 
(Laikyrus  paticiflorus,  Calochortus  pavonaceus,  nn.  spp.);  Minnie  Reed, 
Cross  fertilization  of  Pétunias;  Maria  L.  Owen,  Trillhim  cernuum  L.; 
Walter  Deane,  An  abnormal  Hepatica. 

Botanische  Zeitung. 

(52«  ann.,  I'''^  partie,  fasc.  VIIl-IX,  i'""  sept.  1894.) 

A.  Y.  Grevillius.  Biologisch-physiog-noraische  Untersuchungen  einiger 
schwedischer  Hainthalchen.  —  George  J.  Peirce.  Das  Eindringeii  von 
Wurzeln  in  lebendig-e  Gewebe. 

Botanisches  Centralblatt  (Bd.  LIX). 
n°  6-7. 
Vinc.  V.  Borbas.  Zur  Specifitât  von  Chlora  uud  Erytkrsea. 

n°^  9  à  12. 
Eduard  Jahn.  Holz  uud  Mark  an  den  Grenzen  der  Jahrestriebe. 

Bulletin  de  la  Société  botanique  de  France. 

(T.   XL*^,  Session  extraordinaire  de   1893,   2*^  partie.) 

Abbé  Coste.  Florule  du  Larzac,  du  causse  Noir  et  du  causse  de  Saint- 
Affrique  {fin.).  —  Abbé  H.  Coste  et  F.  Mouret.  Note  sur  VHelichrysum 
biterrense  sp.  nov.  —  Abbé  H.  Coste.  Un  bouquet  de  quarante  plantes 
nouvelles  pour  la  flore  de  l'Hérault.  —  F.  Jadin.  Algues  des  îles  Masca- 
reignes  récoltées  en  1890  (Nostocacées).  —  Fr.  Gay.  Sur  quelques  Algues 
de  la  flore  de  Montpellier. 

Bulletin  de  la  Société  philomathique  de  Paris. 

(8osér.,  t.  VI,  no  2.) 

A.  Franchet.  Les  Adonis  vivaces  et  leur  répartition  géographique 
{A.  sutchuenensis,  A.  Barthei,  A,  ratnosus,  A.  Delavayi,  spp.  nn.). 


—    LI   — 


Bulletin  de  l'Herbier  Boissier. 

(2«  ann.,  n°  8,  août  1894.) 

R.  Buser.  Contributions  à  la  connaissance  des  Campanulacées  {Feeria 

gen.  nov.,  Diosphasra  gen.  nov.,  D.  chalcidica  sp.  n.,    Tracheliopsis  gen. 

nov.,  T.  alèïcans  sp.  n.).  —  Th.  Lœsener.  Plantse  Selerians  (Die  von  Dr. 

Eduard  Seler  und  Frau  Caicilie  Seler  in  Mexico  gesammelten  Pflanzen, 

unter  Mitwirkung-  von  Fachmânner  verôffentlicht)   {Sirutkanihus   Selero- 

rutn,  Phoradcndroii  tlacolulense,  Mascagnia  Seleriana,   Malpighia   oaxa- 

cana,  Gaiilthcria  hidalgensis ,  Arctostaphylos  Cseciîiana,  Tabernxmontana 

paisavelensis ,  Mandevilla  Schiimanniana,  Maysdenîa  Selerorum,  Siphono- 

glossa  glabrescens,    Tetramermm  glutinosutn,    spp.    nn.)   —    Casimir   de 

Candolle.  Meliaceas  novae  [Giiarea  frutescens,  G.  Balansx,   G.  leucantha, 

G.  nemorensis ,  G.  dumetorutn,   G.  Bilibil,   G.  Joeggiana,   G.  Lherminieri , 

Trichilia  Lehmanni,    T.  polyclada,    T.  levis,  Cedrela  barbatd).  —  R.  Cho- 

dat.  Sur  une  race  curieuse  de  Ranunculus  aconitifolius.   —  Appendix 

n°  II  {sîiite).  G.  Schweinfurth.  Sammlung  Arabish-^Ethiopischer  Pflanzen. 

Ergebnisse  von  Reisen  in  den  Jahren  188 1,   1888,    i88g,   1891   und   1892 

{Scirpus  Bœckeleriamis,   Comtnelina  mensensis ,  C.  ussilensis,   Aloe  Cam- 

perii,  A.  rubroviolacea,  A.  Steudneri,  A.  sabsea,  Tritonia  ?neftsensis,  Poly- 

stachya  Rivas,  nn.  spp.). 

Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances  de  l'Académie 
des  sciences.  (  1\  CXIX.) 

n-"^  6  (6  août). 

B.  Renault  et  C.  Eg.  Bertrand.  Sur  une  Bactérie  coprophile  de  l'époque 
permienne. 

n°  7  (13  août). 

Pierre  Viala.  Sur  les  périthèces  de  l'Oïdium  de  la   Vigne  {Uncimila 

spiralis) . 

n°  8  (20  août). 

B.  Joensson.  Recherches  sur  la  respiration  et  l'assimilation  des  Mus- 
cinées.  —  F.  Viala  et  L.  Ravaz.  Sur  les  périchèces  du.  Rot  blanc  de  la  Vigne 
(Chayrinia  Diplodiella). 

Hedwigia. 

(T.  XXXIII,  fasc.  4,  août  1894.) 

Victor  Schiffner.  Revision  der  Gattungen  Bryopîeris,  Thysananthus, 
Ptychanthiis  und  Phraginicoma  im  Herbarium  des  Berliner  Muséums 
{Schluss).  —  Fr.  Schmitz.  Neue  japanische  Florideen  von  K.  Okamura. 
—  Richard  Spruce.  —  P.  Sydow.  Puccinia  Winteriana  P.  Magn. —  J.  Bre- 
sadola.  Fungi  aliquot  saxonici  novi  vel  critici  a  cl.  W.  Krieger  lecti.  Con- 
tributio  III  ad  floram  mycologicam  Saxonias  {Phyllosticta  argillacea, 
Phoma  Podagrarias,  Placosphseria  Lysimachias,  Ascochyta  Podagyarise, 
A.  Chasrophylli,  A.  Pteridis,  Colletotrichiim  Sanguis orbas ,  Cylindrosporiuvi 
acicolum,  Pestaloszia  Kriegeriana,  Ovularia  Stachydis,  Chalara  Kriege- 
riana,  Stigmella  rubicola,  nn.  spp.).  —  C.  Wehmer.  Fine  neue  Sklerotien- 


—  m  — 


bildeade  PenicillàimS^&cïç^^  {P.  italicum  m.).  —  Richard  Maul.  Ueber 
Sclerotinienbildung  in  ^/««>y-Frûchten  {Sclerotinia  Alm  m'ihï).  —  P.  Hen- 
nings.  Neue  und  intéressante  Pilze  aus  dem  Konigl.  botanischen  Muséum 
in  Berlin.  II  [Ustilago  Liebrnanni,  Uromyces  Hieronytnianus,  U.  Kurtsii, 
Rœstelia  Photinias,  Dimerosporium  Urbanianum,  D.  Gilgianum,  D.  sa- 
moense,  Pseudomeliola  Seleriana,  Phyllachora  Acacias,  Bertia  fructicola, 
Septoria  Eiiryas,  nn.  spp.).  —  G.  Lindau.  Ueber  Bau  und  systematische 
Stellung  von  Ditiola  radicata  (Alb.  et  Schw.)  Fr. 

Journal  of  Botany. 

(Vol.  XXXII,  no  381,  sept.  1894.) 

R.  Schlechter.  Contributions  to  South  African  Asclepiadolog)^  {Penio- 
petia  natalensis,  Gomphocarpus  stenoglosstis,  G.  Voodii,  Schisoglossum 
éemzilum,  S.  excisum,  S.  glattdulifertun,  S.  oblonginn,  S.  iotneniosutn, 
Dichxlia pygmasa,  nn.  spp.).  —  W.  A.  Shoolbred.  Récent  additions  to  the 
flora  of  West  Gloucester  and  Monmouth.  —  James  Britten.  Bibliog-raphical 
Notes.  VI.  —  Arthur  Bennett.  Ledum  palustre  L.  in  Scotland.  —  Otto 
Kuntze  and  Daydon  Jackson.  Linnsea  or  Oèolaria? 

Oesterreichische  botanische  Zeitschrift. 

(XLIV''  ann.,  no  9,  sept.  1894.) 

A.  Nestler.  G.  A.  Weiss.  —  J.  Freyn.  Plantse  novae  Orientales.  III 
(Forts.)  (  Veronica  schizocalyx,  V.  Fushii,  Iris  Bornmûlleri,  I.  gramini- 
folia,  Fritillaria  alpina).  —  R.  v.  Wettstein.  Untersuchung-en  ûber  Pflanzen 
der  osterreichisch-ungarischen  Monarchie.  II.  Die  Arten  der  Gattung-  Eu- 
phrasia  (Forts.).  —  F.  Kraenzlin.  Orchidaceae  Papuanai  (Forts.)  {Dendro- 
bium  lyperanthiflortim,  D.  isocliiloides,  D.  lacteum,  D.  appendiculi forme , 
BolbophyUiim  trachyanihiiin,  Latotirea  oncidiochila  —  H.  Zukal.  Beitrâge 
zur  Kenntniss  der  Cyanophyceen  (Forts.).  —  A.  Nestler.  Untersuchungen 
ûber  Fasciationen. 

Revue  bryolog-ique. 

(21*^  ann.,  no  4.) 

Stephani.  La  nomenclature  des  Hépatiques.  —  F.  Gravât.  Note  sur  les 
Harpidies  de  Belgique.  —  Douin.  Liste  des  Hépatiques  du  département 
d'Eure-et-Loir.  —  M.  du  Colombier.  Catalogue  des  Mousses  rencontrées 
aux  environs  d'Orléans  dans  un  rayon  de  huit  à  dix  kilomètres. 

Revue  générale  de  Botanique. 

(T.  VI,  no  68,  15  août  1894.) 

L.  Géneau  de  Lamarlière.  Sur  trois  espèces  nouvelles  de  Sphériacées 
[Massariimla  quercina,  gen.  nov.,  sp.  n.,  Pleospora  Lucise,  Septoria  bu- 
pleurina,  spp.  nn.).  —  Marquis  de  Saporta.  Etude  monographique  sur  les 
Rhisocaulon  (fin).  —  Henri  Jumelle.  Revue  des  travaux  de  physiologie  et 
chimie  végétales  parus  de  juin  1891  à  août  1893  {suite). 


Paris.  —  J.  Meisch,  imp.,  4'^",  Av,  deChàtillon 


lOURNAL  DE  BOTANIQUE 

y^  année.  —  Supplément  n°  lo.  —  i6  Octobre  1804.. 


BULLETIN   BIBLIOGRAPHIQUE 


J.-E.  Humphrey.  —  Nucleolen  U9id  Ceiitrosomen  [^Nucléoles  et 
centrosomes]  (Ber.  der  deutschen  botan.  Gesellchaft,  XII,  1894, 
p.  108-117  avec  I  pi.). 

Diverses  opinions  ont  été  émises  au  sujet  de  la  nature  et  du  rôle 
des  nucléoles  ;  qu'on  les  dise  formés  de  pyrénine  ou  de  paranucléine, 
c'est  se  payer  de  mots  sans  arriver  à  un  résultat.  On  sait,  grâce  aux 
doubles  colorations,  qu'ils  ont  une  composition  différente  de  la  chro- 
matine  ;  voilà  à  peu  près  tout  ce  qu'on  en  peut  dire  maintenant.  Leur 
connaissance  morphologique  est  plus  avancée  ;  on  sait  qu'ils  se  frag- 
mentent inégalement  et  sans  présenter  aucun  phénomène  qui  ressemble 
à  une  karyokinèse.  M.  Humphrey  a  constaté  qu'ils  ne  sortent  pas 
nécessairement  du  noyau  pendant  sa  division  ;  ils  se  fragmentent, 
quittent  habituellement  le  noyau  en  traversant  sa  membrane,  mais 
souvent  aussi  des  fragments  de  forme  et  de  nombre  variables  demeurent 
dans  le  noyau,  alors  que  d'autres  en  sortent.  Quant  au  rôle  du  nu- 
cléole, tout  en  admettant  qu'il  n'est  pas  un  organe  particulier  du  noyau, 
comme  le  pense  MM.  Zimmermann  et  Zacharias,  M.  Humprey  ne 
semble  pas  y  voir  une  réserve  du  noyau  ;  en  résumé,  il  paraît  admettre 
que  le  nucléole  n'a  pas  l'importance  physiologique  qu'on  lui  a  attribuée. 
—  l^e  paramicléole  sxgndlé  par  M.  Strasburger,  puis  par  M.  Zimmer- 
mann n'a  ni  les  réactions  des  nucléoles,  ni  celles  de  la  substance  chro- 
matique ;  il  faut  y  voir  sans  doute  un  produit  artificiel  formé  par  les 
réactifs. 

Les  sphères  directrices  se  distinguent  facilement  des  nucléoles, 
grâce  à  leur  centrosome  foncé,  peu  colorable,  entouré  d'une  aréole 
claire.  M.  Humphrey  dit  les  avoir  observés  dans  quelques  cas  nette- 
ment, en  dehors  du  noyau.  G.  Flahault. 


PUBLICATIONS   PÉRIODIQUES. 


Beitraege  zur  Physiologie  und  Morphologie  niederer 
Organismen  (Heft  IV). 

Karl  Bruhne.  Hormodendron  Hordei.  Ein  Beitrag"  zur  Kenntniss  der 
Gerstenkrankeiten.  —  W.  Zopf.  Ueber  einige  niedere  thierische  und 
pflanzliche  Organismen,  welche  als  Krankheitserreger  in  Algen,  Pilzen, 


LIV    — 


niederen  Thieren  und  hôheren  Pflanzen  auftreten.  —  Wilhelm  Krùger. 
Beitrâge  zur  Kenntniss  der  Org-anismen  des  Saftflusses  (sog.  Schleim- 
flusses)  des  Laubbaûme. 

Beitraege  zur  Biologie  der  Pflanzen. 

(T.  VII,  fasc.  I.) 

W.  Rothert.  Ueber  Heliotropismus. 

Berichte  der  deutschen  botanischen  Gesellschaft. 
(T.  XII,  fasc.  7,  31  août  1894.) 

S.  Nawaschin.  KurzerjBericht  meiner  fortg-esetzten  Studien  ûber  die 
Embryologie  der  Betulineen.  —  A.  Burgerstein.  Anatomie  des  Holzes  von 
Albissia  mohiccana.  —  K.  Schumann.  Die  Untersuchungen  des  Herrn 
Raciborski  ûber  die  Nymphseaceas  und  meine  Beobachtungen  ûber  dièse 
Familie.  —  E.  Bruns.  Beitrag  zur  Anatomie  einiger  Florideen.  — 
M.  Woronin.  Sclerotinia  heteroica  Wor.  et  Naw.  Nachtrâgliche  Notiz 
zu  S.  Nawaschin's  Mittheilung  «  Ueber  eine  neue  Sclerotinia,  verglichen 
mit  Sclerotinia  Rhododendri  Fischer  ».  —  L.  Jost.  Ueber  den  Einfluss 
des  Lichtes  auf  das  Knospentreiben  der  Rothbuche.  —  Hugo  de  Vries. 
Ueber  halbe  Galton-Curven  als  Zeichen  discontinuirlicher  Variation.  — 
K.  G.  Lutz.  Ueber  die  sogenannte  Netzbildung  bei  Ramalina  reticulata 
Krplhbr.  —  P.  Magnus.  Ueber  die  Gattung  Najas. 

Botanical  Gazette. 

(Vol.  XIX,  no  9,  sept.  1894.) 

Lucien  M.  Underwood.  The  évolution  of  the  Hepatica;.  —  Proceedings 
of  section  G,  A.  A.  A.  S.,  Brooklyn  meeting,  1894.  —  Pepers  read  before 
section  G,  A.  A,  A.  S.,  Brooklyn  meeting,  1894  :  B.  T.  Galloway,  Ihe 
growth  of  radishes  as  affected  by  the  size  and  weight  of  the  seed;  Katherine 
E.  Golden,  Movement  of  gases  in  rhizomes;  Wm.  J.  Beal,  The  sugar 
maples  of  Central  Michigan;  John  M.  Coulter,  Some  affmities  among 
Cactaceae;  Charles  E.  Bessey,  Simplification  and  degeneration  of  structure 
in  the  Angiosperms;  F.  C.  Newcombe,  Regulatory  growth  of  mechanical 
tissue;  C.  E.  Bessey,  Further  studies  in  the  relationship  and  arrangement 
of  the  familles  of  flowering  plants;  Erwin  F.  Smith,  The  watermelon  disease 
of  the  South;  Geo.  F.  Atkinson,  Preliminary  note  on  the  relation  between 
the  stérile  and  fertile  leaves  of  Onoclea;  H.  H.  Rusby,  Lophopappus,  a  new 
genus  of  mutisiaceous  Compositae,  and  Fluckigeria,  a  new  genus  of  Ges- 
neriaceae  ;  Geo.  F,  Atkinson,  Preliminary  note  on  the  swarm  spores  of 
Pythium  and  Ceratiomyxa;  Elizabeth  G.  Britton,  A  revision  of  the  genus 
Scouleria  ;  Burt  G.  Wilder,  Evidence  as  to  the  former  existence  of  large 
trees  on  Nantucket  Island;  N.  L.  Britton,  Notes  on  the  primary  foliage  and 
leaf-scars  in  Pimis  rigida;  Byron  D.  Halsted,  Notes  on  Chalara  paradoxa ; 
Elizabeth  G.  Britton,  A  hybrid  among  the  Mosses;  Byron  D.  Halsted,  Notes 
upon  a  root-rot  of  beet;  N.  L.  Britton,  On  Torreya  as  a  generic  name; 
Elizabeth  G.  Britton,  Somes  notes  on  the  genus  Encalypta;  Jed.Hotchkiss, 
The  growth  of  forest  trees  illustrated  from  marked  corners  107  years  old; 


Mrs.  F.  W.  Patterson,  Species  of  Taphrina  parasitic  on  Populus ;  A.  W. 
Butler,  Work  of  the  Indiana  biological  Survey;  A.  D.  Hopkins,  Some  inte- 
resting-  conditions  in  wood  resulting  from  the  attacks  of  insects  and  wood- 
peckers;  L.  H.  Bailey,  Relation  of  ag-e  of  type  to  variability;  L.  H;  Bailey, 
The  strug-gle  for  existence  under  cultivation  ;  Manly  Miles,  Limits  of  bio- 
log-ical  experiments.  —  Titles  of  informai  papers  and  notes  presented 
before  the  botanical  Club,  A.  A.  A.  S.,  Brooklyn  meeting-,  1894. —  Briefer 
Articles  :  David  M.  Mottier,  Pleodorina  in  Indiana;  G.  P.  Clinton, 
Pleodorina  in  Illinois;  L.  S.  Cheney,  Fruiting-  Eustickia  norvégien  Brid. 

Botanisches  Centralblatt  (LX). 

no  I. 

Richard  Meissner.  Beitrag  zur  Frage  nach  den  Orientirung'sbeweg'un- 
g-en  zygomorpher  Blûten. 

n°  2-3. 

Arthur  Meyer  und  A.  Dewèvre.  ;Ueber  Drosophyllnm  lusitanicum.  — 
Paul  Knuth.  Nachuntersuchung-  der  Blùteneinrichtung  von  Lonicera  Peri- 
clymenum  L. 

Bulletin  de  la  Société  botanique  de  France. 

(3«  sér.,  T.  I,  6-7,  sept.  1894.) 

Léon  Guignard.  Sur  quelques  propriétés  chimiques  de  la  myrosine.  — 
Edmond  Gain.  Sur  une  plantule  anormale  de  Quercus pedunculata  Ehrh. — 
MoUiard.  Sur  les  modifications  produites  dans  les  épillets  du  Promus  seca- 
linus  L.,  infestés  par  le  Phytoptus  dubius  Nal.  —  Ph.  Van  Tieghem. 
Aciella,  g^enre  nouveau  de  la  tribu  des  Elytranthées  dans  la  famille  des 
Loranthacées.  —  E.  Gadeceau.  'WAllium  subkirsutum  cultivé  à  Belle-Ile- 
en-mer.  —  Paul  Vuillemin.  Association  parasitaire  de  V^cidium  puncta- 
tum.  et  du  Plasmopara  pygmsea  chez  V Anémone  rammculoides .  —  X.  Gillot. 
Notes  tératologiques.  —  Michel  Gandoger.  Herborisations  dans  le  massif 
du  pic  Carlitte  (Pyrénées-Orientales).  —  Mandon.  Plantes  nouvelles  pour 
la  flore  de  l'Hérault.  —  E.  Roze.  Recherches  sur  les  Ruppia.  —  Ph.  Van 
Tieghem.  Quelques  g-enres  nouveaux  pour  la  tribu  des  Loranthées  dans  la 
famille  des  Loranthacées.  —  Edmond  Gain.  Sur  la  variation  du  pouvoir 
absorbant  des  graines.  — Ph.  Van  Tieghem.  Sur  le  groupement  des  espèces 
en  genres  dans  les  Loranthacées  à  calice  dialysépale  et  anthères  basifixes. 
—  Maurice  du  Colombier.  Contribution  à  la  flore  bryologique  du  dépar- 
tement du  Loiret.  —  J.  A.  Battandier.  Notes  d'herborisation. 

Bulletin  de  l'Herbier  Boissier. 

(2'-  ann.,  n'^  9,  sept.  1894.)- 

Casimir  de  Candolle.  Meliaceae  novae.  2.  {Amoora  megalophylla,  Chiso- 
cheton  Balansae,  Aglia  Zollingeri,  A.  Beccarii,  Hearnia  Balansas,  Trichilia 
Bachanani,  T.  pterophyllci,  spp.  nn.,  Entandrophragma  angolense,  gen. 
nov.,  sp.  n.).  —  R.  Chodat.  Matériaux  pour  servir  à  l'histoire  des  Proto- 
coccoïdées. 


LVr 


Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances  de  l'Académie 

des  sciences  (T.  CXIX). 

no  II  (lo  septembre). 
Ad.  Chatin.  Truffes  (Terfàs)  de  Tunisie  et  de  Tripoli. 

n°  12  (17  septembre). 

Louis  Mangin.  Sur  la  présence  de  thylles  gommeuses  dans  la  Vigne.  — 
P.  Eloste.  Sur  une  maladie  de  la  Vigne,  déterminée  par  V Aureobasidium 

vais. 

n^  13  (24  septembre). 
A.  Chatin.  Trufïe  {Domalan)  de  Smyrne. 

x\P  14  (i"-''"  octobre). 
A.  Prunet.  Sur  une  Chrytidinée  parasite  de  la  Vigne. 

Journal  of  Botany. 

(Vol.  XXXII,  n»  382,  oct.  1894.) 

Rev.  E.  S.  Marshall.  On  an  apparently  undescribed  Cochlearia  from 
Scotland  (C  micacea,  n.  sp.).  — E.  Bretschneider.  Ongsome  old  collec- 
tions of  chinese  plants.  —  J.  G.  Baker  and  E.  G.  Baker.  The  botany  of 
High-cup  Nick,  Westmoreland.  —  William  A.  Clarke.  First  records  of 
british  flowering  plants  (contin.).  —  Short  Notes  :  R.  Lloyd  Praeger, 
Vaccinium  Vitis-idsea  at  low  levels;  A.  Somerville,  Cystopteris  tnoniana 
Bernh.  in  Stirlingshire;  Arthur  Bennett,  Pyrola  rotundifolia  L.,  var. 
arenarta  Koch;  W.  A.  Shoolbred,  West  Gloucester  and  Monmouth  plants; 
C.  S.  Nicholson,  Trifolium  ochroleucum  in  Sussex;  Jas.  N.  ^xz\\zxa.,Jît,Hcus 
tenuis  in  Cornwall. 

Malpighia. 
(Vol.  VIII,  fasc.  V,  VI,  VIL) 

C.  Massalongo.  Nuova  contribuzione  alla  micologia  Veronese  (fine 
{Septoria  stagonosporioides ,  Coryneunt  mucronatum,  Ratnularia  recognita, 
R.  Anchusse,  spp.  nn.).  —  Antonio  Vaccari."  Flora  dell'  Arcipelago  di  Mad- 
dalena  (Sardegnaj.  —  A.  Baldacci.  Rivista  critica  délia  collezione  botanica 
fatta  nel  1892  in  Albania  (fine),  —  Notizie  :  C.  Avetta,  Aggiunte  alla 
Flora  Parmense;  A.  Albani,  Di  un  fungo  nuovo  per  Tltalia  (Qyrophragmium 
Delilei  Mont.). 

Revue  générale  de  Botanique. 

(T.  VI,  n"  69,  15  sept.  1894). 

Jules-Ferdinand  Lund.  Note  sur  Tinfluence  de  la  dessiccation  sur  la  res- 
piration des  tubercules.  —  Lucien  Daniel.  Sur  quelques  applications  pra- 
tiques de  la  greffe  herbacée.  —  J.  Costantin.  Revue  des  travaux  publiés 
sur  les  Champignons  pendant  les  années  1891  à  1893.  —  H.  Jumelle.  Revue 
des  travaux  de  physiologie  et  chimie  végétales  parus  de  juin  1891  à 
août  1893  {s^^ii^)' 

Paris,  —  J.  Merscli,  iinp.,  4*'',  Av.  de ChàtiUon 


lOURNAL  DE  BOTANIQUE 

(S'-  anuée.  —  Supplément  n°  ii.  —  i6  Novembre  1894. 

BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE 


Ed.  Palla.  —  Ueber  ein  neues  Organ  der  Conjugateii^elle  \Sur  un 
nouvel  organe  de  la  cellule  des  Coiijuguées\  (Ber.  d.  deustch.  bot. 
Gesels.,  XII,  p.  153-162  et  pi.  VIII,  1894). 

M.  Palla  a  observé  dans  la  cellule  de  diverses  Conjuguées  (Mou- 
geotia^  Spirogyra,  Zyg/iema  et  diverses  Desmidiacées)  des  inclusions 
nouvelles  auxquelles  il  donne  le  nom  de  karyoïdes,  pour  rappeler  les 
caractères  qui  les  rapprochent  des  noyaux.  Ce  sont  des  corpuscules 
arrondis,  de  structure  homogène,  à  ce  qu'il  semble,  que  leurs  dimen- 
sions (1,5  à  2,5  ix)  permettent  d'observer  à  un  grossissement  modéré; 
on  les  observe  facilement  en  traitant  les  cellules  par  une  solution 
aqueuse  d'éosine  après  les  avoir  préalablement  fixées  par  l'eau  iodée, 
ou  en  les  traitant  directement  par  une  solution  aqueuse  d'éosine  et 
d'iode;  assez  nombreux,  parfois  très  nombreux,  ils  se  colorent  en 
rouge  avec  les  noyaux  et  les  pyrénoïdes.  Ils  sont  appliqués  à  la  surface 
du  chromatophore  et  sur  les  deux  faces  (Mougeoiia)  ou  sur  la  face 
interne  seulement  (Spirogyra).  M.  Palla  n'a  pas  observé  de  karyoïdes 
dans  les  Cladophora  et  les  Œdogonium.  Lorsque  la  cellule  des  Mou- 
geoiia ne  renferme  pas  d'amidon  ou  d'autres  substances  de  réserve,  on 
peut  constater  leur  présence  dans  la  cellule  vivante,  sans  intervention 
des  réactifs  (Mougeoh'a);  ils  ont  la  forme  de  lentilles  biconvexes  et 
semblent  se  multiplier  par  division. 

Il  est  facile  de  distinguer  les  karyoïdes  des  gouttelettes  d'huile,  que 
leur  réfringence  révèle  avant  même  l'action  de  tout  réactif.  Ce  ne  sont 
pas  les  physodes  décrits  par  M .  Crato  ;  car  les  karyoïdes  n'ont  pas  de 
mouvements  amiboïdes,  leurs  dimensions  sont  variables,  leurs  réac- 
tions différentes  ;  on  peut  révéler  ensemble  les  uns  et  les  autres  par  de 
doubles  colorations.  Ce  ne  sont  pas  non  plus  les  granules  signalés 
par  M.  Zimmermann  dans  les  cellules  assimilatrices  :  leurs  dimensions, 
leur  position  les  distinguent.  Mais  peut-être  faut-il  voir  un  karyoïde 
dans  ce  que  M.  Klebahn  a  cru  être  un  petit  noyau  à  côté  du  noyau  ordi- 
naire normal  dans  l'œuf  enoermination  des  Closterium  et  Cosmarium. 
M.  Palla  ne  préjuge  rien  encore  au  sujet  du  rôle  des  karyoïdes. 

C.  Flahault. 


—  Lvm  — 


PUBLICATIONS   PÉRIODIQUES. 


Annals  of  Scottish  natural  History. 

(n°  12,  octobre  1894.) 

P.  Ewing.  On  some  forms  oi  Ranunculus  Flamimila  Linn. —  Edward  F. 
Linton.    Origin  of  Salîx   Grahami.  —  John  Roy  and  J.   P.    Bisset.   On 

scottish  Desmidieae  (contin.)  {Closterinm  pseudoclosterium,  Cosmocladmm 
péris sum,  nn.  spp.). 

Botanical  Gazette. 
(Vol.  XIX,  n»  10,  oct.  1894.) 

George  E.  Davenport.  Filices  Mexicanae.  V.  An  enumeration  of  the 
Ferns  coUected  in  Mexico  by  C.  G.  Pringle  of  Charlotte,  Vermont,  during- 
the  seasons  1891-1892  and  1893  {Asplenmm  rubinum,  Polypodiinn  peiio- 
latum,  nn.  spp.).  —  George  A.  Rex.  Notes  on  Cribraria  minuiissiina  and 
Licea  minima.  —  James  Ellis  Humphrey.  Eduard  Strasburger.  —  Note- 
worth)'  anatomical  and  physiological  researches  :  J.  Christian  Bay,  Physio- 
logical  action  at  a  distance;  G.  H.  Hicks,  Color  bodies  in  seeds  and  seed- 
lings;  L.  S.  Cheney,  Investigations  on  Fine  and  Oak  wood  ;  Théo.  Holm, 
Adaptation  of  African  plants  to  climate.  —  Briefer  Articles  : 
G.  P.  Clinton,  New  localities;  J.  J.  Davis,  Two  Visconsin  Fungi  {Uromyces 
minirnus,  Doassansia  ranunculina,  nn.  spp.);  W.  J.  Beal,  Ruled  slides. 

Botanische  Zeitung. 

(5«  ann.,  i''^^  part.,  fasc.  X,  16  oct.  1894.) 

Hans  Molisch.  Das  Phycoerythrin,  seine  Krystallisirbarkeit  und  che- 
mische  Natur. 

Botanisches  Centralblatt  (LX). 

no  4. 

J.  B.  Jack  und  F.  Stephani.  Hepaticai  in  insulis  Vitiensibus  et  Samoanis 
a  Dre  Ed.  Graeffe  anno  1864  lectas  [Schistocheila  Graeffeana,  S.  lineari- 
folia,  Plagiochila  saccalata,  P.  upolensis ,  Anastrophyllum  Graeffei, 
A.  vitiense,  Lophocolea  Graeffei,  Chiloscyphus  Jackii,  Mastigobrynm  com- 
binahim,  Archi-Lejetinea  brachyantha,  A.-L.  Graeffei,  Lopho-Lejeunea  mul- 
tiflora,  Micro-Lejeunea  crassitexta,  Pycno-Lejetmea  integristipiila,  Sym- 
phyogyna  vitiensis,  nn.  spp.) 

no  6. 

F.  G.  Kohi.  Bericht  ûber  die  Stitzungen  der  Section  8.  a  Pflanzenphysio- 
logie  und  Ptlanzenanatomie  »  der  66.  Versammlung  deutscher  Naturforscher 
und  Aerzte  in  Wien,  24-30.  September  1894. 

no  7. 
J.  G.  0.  Tepper.  Ein  neuer  merkwûrdiger  australischer   Pilz,  Laccoce- 
phalum  basilopiloides.  Me  Alpine  et  Tepper. 

nos. 
Baron  Ferdinand  v.  Miieller.  Notes  on  botanical  Collections. 


LIX 


Botaniska  Notiser. 

(1894,  fasc.  4.) 

Joban  Erikson.  On  icke  g-eotropiska  och  negativt  geotropiska  rôtter  hos 
sandvaxter.  —  B.  G.  0.  Floderus.  Fragaria  collina  Ehr.  X  "oesca  Ehr.  — 
Bengt  Joensson.  Undersôkningar  ôfver  respiration  och  assimilation  lios 
Mossorna.  —  R.  Jungner.  Ranuncuhis  acris  L.  X  ctiiricomus  L. 

fasc.  5. 

Rutger  Sernander  Om  s.  k.  glaciala  relikter.  —  A.  Osw.  Kihlman. 
Finsk  botanisk  literatur  1891-1893.  —  Th.  0.  B.  N.  Krok.  Svensk  botanisk 
literatur  1893  (Forts.).  —  Johan  Erikson.  Nâgra  ord  om  utveckling-en  hos 
Halianthiis  pcploides.  —  Hermaii  Nilsson.  En  for  Skandinavien  ny  Salix- 
\iyhx'\à.{^Salix  a/ôaL,.  yC, pentandra  L.). 

Bulletin  de  la  Société  royale  de  Belgique. 

(T.  XXXIII,  i«-  fasc.j 

François  Crépin.  Rosce  hybridae.  Études  sur  les  Roses  hybrides.  —  Jean 
Massart.  La  récapitulation  et  l'innovation  en  embryologie  végétale.  — 
François  Crépin.  Rosa  Fischeriana  Bess.  et  R.  gorenkensis  Bess.  —  Fran- 
çois Crépin.  Sur  la  nécessité  d'une  nouvelle  monographie  des  Roses  de 
l'Angleterre.  — E.  de  Wildeman.  Sur  le  Trentepohlia  polymorpha  Decken- 
bach.  —  Emile  Laurent.  Le  Bas-Congo.  Sa  flore  et  son  agriculture.  — 
£.  de  Wildeman  et  A.  Tocheff.  Contributions  à  l'étude  de  la  flore  de  Bul- 
garie. 

Bulletin  de  l'Herbier  Boissier. 

(T.  Il,  no  10,  oct.  1894.) 

John  Briquet.  Indications  d'Epervières  rares  ou  nouvelles  pour  les 
Alpes  Lémaniennes,  la  Suisse  et  le  Jura  d'après  les  déterminations  de 
M.  Arvet-Touve  [Hieraciam  asterînum,  H.  axifloriitn,  H.  leo7itodontoides, 
H.  auriciilifolium,  H.  Briquetianum^  H.  Murriamim,  H.  vernaniianum, 
H.  effusTim,  spp.  nn.). —  C.  Sauvsgeau.  Variabilité  de  l'action  du  sulfate  de 
cuivre  sur  Visaria  farinosa.  —  N.  Alboff.  Nouvelles  contributions  à  la 
Flore  de  la  Transcaucasie.  Quelques  plantes  nouvelles  du  Caucase  {suite). 
—  R.  Buser  Cypripedium  ou  Cypripediluin?  —  John  Briquet.  A  propos  des 
méthodes  statistiques  en  floristique. 

Bulletin  mensuel  de  la  Société  Linnéenne  de  Paris. 

n"  146. 
H.  Bâillon.  Les  Iridacées  à  ovules  définis.  —  H.  Bâillon.  Sur  la  valeur 
du  genre  Lomenia.  —  H.  Bâillon.  Observations  sur  les  Lirlope  (suite).  — 
F.  Heim.  Sur  un  Strophanthus  entrant  dans  la  composition  du  poison  des 
Moys  {suite).  —  6.  Meurisse.  Les  cloisons  médullaires  nodales  des  Asclé- 
piadées.  —  H.  Bâillon.  Le  nouveau  genre  Grevellina. 


—    LX    — 


Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances  de  l'Académie 

des  sciences  (T.  CXIX). 

n°  i6  (15  octobre). 
Louis  Mangin.  Sur  une  maladie  des  Allantes  dans  les  parcs  et  prome- 
nades de  Paris. 

n"  17  (22  octobre). 

L.  Maquenne.  Sur  le  mécanisme  de  la  respiration  végétale. 

n°  18  (29  octobre). 
Berthelot  et  G.  André.  Sur  l'existence,  dans  les  vég-étaux,  de  principes 
dédoublables  avec  production  d'acide  carbonique.  —  L.  Daille.  Observa- 
tions relatives  à  une  Note  de  MM.  Prillieux  et  Delacroix,  sur  la  gommose 
bacillaire  des  Vignes.  —  Costantin  et  Matruchot.  Culture  d'un  Champignon 
lignicole,  —  Louis  Mangin.  Sur  la  maladie  du  Rouge  dans  les  pépinières  et 
les  plantations  de  Paris. 

no  19  (5  novembre). 

A.  Prunet.  Caractères  extérieurs  de  la  chytridiose  de  la  Vigne.  —  Paul 
Vuillemin.  Sur  une  maladie  myco-bactérienne  du  Tricholoma  terrenm. 

Jahrbûcher  fur  wissenschaftliche  Botanik. 

(Vol.  XXVI,  fasc.  3.) 

J.  Grûss.  Ueber  das  Verhalten  des  diastatischen  Enzyms  in  der  Keim- 
pflanze.  —  Hermann  Voechting.  Ueber  die  Bedeutung  des  Liclites  fur  die 
Gestaltung  blattformiger  Cacteen.  —  J.  Reinke.  Abhandlungen  '  ûber 
Flechten. 

Journal  of  Botany. 
(no  383,  Vol.  XXXII,  nov.  1894.) 

A.  B.  Rendle.  Tropical  African  Screw  Pines  {Pandantis  Barteriamis , 
P  .Welwitschii,  P.  Kirkii,  P.  Liviiigstoniattus ,  spp.nn.).  —  J.  Bretland  Far- 
mer.  The  stipules  of  Blepharostoma  irichophyUurn.  —  W.  H.  Pearson. 
Frullania  microphylla.  —  R.  Schlechter  and  H.  Bolus.  On  the  genus  Acro- 
lophia.  —  James  Britten.  Biographical  Notes.  VII.  William  Young  and  his 
work.  —  Alfred  Fryer.  Potamogeton  rivularis  Gillot. —  William  A.  Clarke. 
First  records  of  british  flowering  plants  (contin.).  —  Short  Notes  : 
George  Murray,  Plydnum  erinaceum;  B.  Daydon  Jackson,  A  bibliogra- 
phical  Note;  B.  Daydon  Jackson,  «  Societas  phytographica  »  ;  W.  H.  Pur- 
chas,  Derbyshire  Records;  Reginald  T.  Farrer,  Arenaria  gothica;  James 
Britten,  Kissenia  \spathiilata ;  Alfred  Fryer,  Potamogeton  nitcns  in  Cam- 
bridgeshire;  Arthur  Bennett,  Saxifi-aga  nivalis  L.  ;  J.  G.  Baker,  Ici. 

Minnesota  botanical  Studies. 

(Bull.  n''J  0,  IV*'  part.,  sept  1894.) 

Alex.  P.  Anderson.  On  a  new  registering  balance.  —  W.  D.  Frost.  On 
a  new  electric  auxanometer  and  continuous  recorder.  —  D.  T.  Mao  Dougal. 
Titles  of  literature  concerning  the  fixation  of  free  nitrogen  by  plants. 


LXI   — 


Nuova  Notarisia. 

(Série  V,  septembre-octobre  1894.) 

P.  Pero.  I  laghi  alpini  Valtellinesi  {contin.).  —  Fr.  Schmitz.  Kleinere 
Beitrâge  zur  Kenntniss  der  Floriden.  V. 

Nuovo  Giornale  botanico  italiano  (Nuova  série). 
(Vol.  I,  11°  4,  octobre  1894.) 

G.  del  Guercio  ed  E.  Baroni.  La  g-ommosi  bacillare  dcUe.  Viti  Malvasia 
in  Italia.  Ricerche  preliminare.  —  G.  Massalongo.  Miscellanea  teratolog-ica. 

—  A.  Jatta.  Materiali  per  un  censimento  générale  dei  Licheni  italiani 
(Aggiunte  e  Correzioni).  —  A.  Bottini.  Note  di  Briologia  italiana,  — 
F.  Pasquale.  Bibliog-rafia  botanica  riguardante  la  flora  délie  piante  vasco- 
lari  délie  proviacie  meridionali  dltalia.  —  Enrico  Gelmi.  Le  Primule  ita- 
liane. 

Oesterreichische  botanische  Zeitschrift. 
(KLIV*^  ann.,  n^  10,  oct.  1894.) 

A.  Nestler.  Untersuchungen  ûber  Fasciationen.  —  R.  v.  Wettstein. 
Untersuchungen  ûber  Pflanzen  der  ijsterreichisch-ungarischen  Monarchie. 
IL  Die  Arten  der  G2iX.X.nng  Etip/rrasia  (Forts.). —  J.  Panek.  Weiden  und  Wei- 
denbastarde  aus  der  Umgebung  von  Hohenstadt  in  Mâhren.  —  J.  Haring. 
Abnorme  Kâtzchenbildungen  bei  Salix  Caprea  L.  und  bei  Salix  cinerea  L. 

—  H.  Zukal.  Beitrâge  zur  Kenntniss  der  Cyanophyceen  {Schluss).  — 
J.  Freyn.  Plantae  novae  Orientales.  III  {Schluss)  :  Ornithogalum  reflexiitn, 
Allium  filifolium ,  A.  tristissimum,  Kœleria  repens. 

(XLIV<^  ann.,  n°  11,  novembre  1894,) 

R.  V.  Wettstein.  Untersuchungen  ûber  Pflanzen  der  osterreichisch-unga- 
rischen  Monarchie.  IL  Die  Arten  der  Gattung  Euphrasia  (Forts.).  — 
A. Nestler.  Untersuchungen  ûber  Fasciationem(i^3Wj.). — J.  Haring.  Abnorme 
Kâtzchenbildungen  bei  Salix  Caprea  L.  und  bei  Salix  cinerea  L.  {Schluss). 

—  F.  Kraenzlin.  Orchidacea?  Papuanas  (Forts.).  —  Gustav.  v.  Pernhoffer. 
Die  Hieracien  der  Umgebung  von  Seckau  in  Ober-Steiermark  {Forts.). 

Revue  bryologique. 

(21^  ann.,  n°5) 

Aug.  Le  Jolis.  La  nomenclature  des  Hépatiques.  —  Guinet.  Récoltes 
bryologiques  aux  environs  de  Genève.  —  Frère  Gasilien.  Promenades 
bryologiques  aux  environs  de  Saint-Omer  (Pas-de-Calais).  —  Venturi.  Des- 
rnatodon  Gasilieni  n.  sp. —  L.  S.  Cheney.  Eustichia  norvegica  in  fruit. 

Revue  générale  de  botanique. 

(T.  VI,  no  70,  15  oct.  1894.) 

F.  Hy.  Les  inflorescences  en  botanique  descriptive,  —  L.  Trabut.  Sur 


—  LXII    — 

une  Ustilag-inée  parasite  de  la  Betterave  {Œdomyces  leproides).  —  J.  Cos- 
tantin.  Revue  des  travaux  publiés  sur  les  Champig-nons  pendant  les  années 
1891  à  i8g3  {suite).  —  H.  Jumelle.  Revue  des  travaux  de  physiologie  et 
chimie  végétales  parus  de  juin  iSgi  à  août  1893  [suite). 

Rivista  di  Patologia  végétale. 

(Vol.  III,  u*^^  j-4.) 

Vittorio  Peglion.  Diagnosi  di  Funghi  parassiti  nuovi  [Melanothseniu'm 
plumbeumi.  ArisariPegl..,  Glœosporiîun  pirinum  Pegl.  n.  sp.,  Illosporium 
ilicinum  Pegl.  n.  sp.,  Cycloconitim  oleaginum  f.  Quercus-Ilicis  Pegl.,  Fu- 
sicladimn  pirinum  f.  Eriobotryas  Pegl.  —  Vitt.  Peglion.  Osservazioni  cri- 
tiche  ed  esperienze  sopra  refficacia  dei  composti  cuprici  contro  la  ticchiola- 
tura  del  Pero.  —  Vitt.  Peglion.  I  Zoocecidii  délia  flora  Avellinese. 

Science  Progress  (Vol.  II). 
n°  7,  septembre  1894. 

A.  C.  Seward.  Alga;  as  rock-building  Organisms.  —  George  A.  Buck- 
master.  The  biological  characters  of  Bacillus  typhostis  (Eberth)  and  Bac- 
teriam  coli  commune  (Escherich).  —  George  Murray.  Fossil  Algae. 

n°  8,  octobre  1894. 

J.  Reynolds  Green.  The  reserve  materials  of  plants.  —  J.  E.  S.  Moore. 
On  the  morphological  value  of  the  attraction-sphere.  I. 


PUBLICATIONS  DIVERSEwS. 


Paul  Constantin.  —  Le  Monde  des  Plantes  (Paris,  Librairie  J.-B.  Bail- 
lière  et  fils.  —  L'ouvrage  complet  comprendra  48  séries  formant  2  vo- 
lumes grand  in-8  colombier  à  deux  colonnes,  de  750  pages  chacun,  avec 
2000  figures  intercalées  dans  le  texte.  Le  prix  de  chaque  volume,  auquel 
on  peut  souscrire  d'avance,  est  de  12  francs.) 

Le  Monde  des  Plantes,  qui  fait  partie  de  la  collection  des  Merveilles  de 
la  nature  de  Brehm,  est  une  description  méthodique,  famille  par  famille,  du 
règne  végétal.  L'auteur  y  étudie  surtout  les  plantes  qui  croissent  dans 
notre  pays,  et,  parmi  les  plantes  exotiques,  celles  qui  sont  susceptibles 
d'applications  diverses.  Pour  chaque  famille,  genre- et  espèce,  il  joint  à 
l'exposé  des  caractères  purement  botaniques  celui  de  la  distribution  géogra- 
phique des  plantes  étudiées,  de  leur  mode  de  vie  et  de  leur  emploi  dans 
l'alimentation,  la  médecine,  l'industrie,  l'agriculture,  l'horticulture,  etc.  Tel 
qu'il  est  conçu,  le  Monde  des  Plantes,  comme  les  volumes  déjà  publiés  de 
cette  collection,  constitue  une  œuvre  de  bonne  vulgarisation,  pleine  de 


renseignements  intéressants. 


—   tXIII    — 

p.  Fliche.  —  Étude  sur  les  flores  de  l'Aube  et  de  l'Yonne.  Distribution  et 
origine  de  certains  de  leurs  éléments.  (Extr.  des  Mémoires  de  la  Société 
académique  de  l'Aube,  Tome  LVII,  51  pag'es.) 

A.  Froment.  —  Les  merveilles  de  la  flore  primitive.  Étude  raisonnée  de 
la  formation  des  plantes  et  des  phénomènes  qui  ont  provoqué  et  accom- 
pagné le  développement  des  forets  de  la  période  houillère,  suivie  d'une 
Note  sur  la  chiite  de  P Australie  comme  masse  météorique.  (145  pag"., 
36  fig-.  dans  le  texte.  —  Genève,  Georg-  et  C",  éditeurs.) 

B.-T.  Galloway.  —  Some  destructive  Potato  dis  cas  es  :  zvhat  they  are  and 
how  to  prevent  them.  (U.-S.  Department  of  Agriculture.  Farmers'  Bulle- 
tin n*^  15.) 

M.  Golenkin.  —  Algologische  Notisen.  i,  Das  Vorkommen  von  freiem 
Jod  bei  Bonne maisonia  asparagoides.  2,  Die  Elaioplasten  bei  den  Flori- 
deen.  3,  Die  Inhaltskôrper  in  den  Zellen  von  Sebdenia  Monardiana, 
4,  Die  fluorescirende  Kôrper  von  Derbesia  Lamourouxii.  (Extr.  du 
Bulletin  de  la  Société  Impériale  des  Naturalistes  de  Moscou,  1894,  no  2, 
16  pages.) 

Maurice  G.  de  Laplanche.  —  Dictionnaire  iconographique  des  Champi- 
gnons supérieurs  {Hytnénomycètes)  qui  croissent  en  Europe,  Algérie  et 
Tunisie,  suivi  des  tableaux  de  concordance  {pour  les  Hyménomycètes) 
de  Barrelier,  Batsch,  Battarra,  Bauhin,  Bolton,  Bulliard,  Krombholtz, 
Letellier,  Paulet,  Persoon,  Schaeffer  et  Sowerby.  (Paul  Klincksieck, 
éditeur,  Paris,  1894,  vol.  in-12  de  xii-541  pag.  Prix,  10  fr.) 

Cet  ouvrage  comprend  d'abord  une  énumérâtion,  par  ordre  alphabéti- 
que, des  diverses  espèces  d'Hyménomycètes  figurées  dans  différents  recueils, 
avec  l'indication  des  planches  et  dessins  qui  les  concernent.  La  seconde 
partie  permet  de  rapporter  à  la  nomenclature  de  Pries  les  espèces  qui 
figurent  dans  les  principaux  ouvrages  iconographiques. 

L'auteur  a  fait  là  un  travail  qui  sera  certainement  apprécié  des  mycolo- 
gues auxquels  il  épargnera  des  recherches  parfois  longues  et  difficiles. 

Albert  Mann.  — Was  bedeutet  «  Métamorphose  »  in  der  Botanik?  (Munich, 
1894.) 

Général  Paris.  —  Index  bryologicus  sive  enumeratïo  Muscorum  hucusque 
cognitorum,  adjunctis  synonymia  distribtitioneqne  geographica  locuple- 
tissimis.  (Pars  I,  gr.  in-8,  324  pag.  Paris,  librairie  Paul  Klincksieck. 
L'ouvrage  complet  comprendra  5  fascicules  de  320  pages  chacun.  Le 
prix  de  souscription  est  fixé  à  12  fr.  50  le  fascicule,  payables  à  réception. 
L'achat  du  fascicule  I  oblige  pour  la  suite.) 

L'auteur  s'est  proposé  de  remplacer  par  un  ouvrage  plus  complet  et 
mis  au  courant  de  la  science  actuelle  le  Gênera  et  Species  Muscorum,  plus 


—    LXIV  — 

connu  sous  le  nom  de  Adumbratioiies,  de  Jaeg^er  et  Sauerbeck,  qu'on  ne 
peut  plus,  d'ailleurs,  se  procurer  que  difficilement. 

IJlndex  bryologicus  est  un  dictionnaire  où  les  genres,  et  dans  chaque 
genre,  les  espèces,  dans  chaque  espèce,  les  variétés  sont  énumérés  dans 
Tordre  alphabétique. 

Chaque  nom  d'espèce  ou  de  variété  est  suivi,  autant  que  possible,  de 
l'indication  de  tous  les  synonymes  qui  lui  ont  été  affectés,  des  divergences 
qui  peuvent  exister  entre  les  bryologues  au  sujet  de  cette  affectation,  du 
mode  d'inflorescence,  du  substratum,  de  la  distribution  géographique  et 
des  grands  Exsiccata  renfermant  des  échantillons  authentiques.  Des  notes 
renvoient,  eu  outre,  aux  ouvrages  où  sont  discutées  les  espèces  litigieuses. 

Il  est  vivement  à  désirer  que  la  Société  Linnéenne  de  Bordeaux,  qui  a 
bien  voulu  se  charger  d'éditer  cet  important  ouvrage,  en  accélère  dans  la 
mesure  du  possible  la  publication  ;  car  il  aura  d'autant  plus  de  valeur  et 
d'utilité  qu'il  représentera  plus  exactement  l'état  de  la  science  au  moment 
où  il  sera  terminé,  sans  que  l'auteur  soit  obligé  d'y  adjoindre  de  trop  gros 
suppléments. 

Marian  Raciborski.  —  Die  Morphologie  der  Cabombeen  und  Nymphéa 
ceen.  (Extr.  du  Flora,  1894,  38  pag.) 

C.  Sauvageau  et  J.  Perraud.  — La  maladie  pectiqne  de  la  Vigne.  (Extr. 
de  la  Revue  de  Viticulture,  t.  IL  n»  29,  1894,  6  pages.) 

Erwin  F.  Smith.  —  Experiments  loith  fertilisers  for  the prévention  and 
cure  of  peach  yellows.  (U.  S.  Department  of  Agriculture.  Division  of 
vegetable  Pathology.  Bulletin  n°  4.) 

Merton  B.  Waite.  —  The  polUnation  of  Pear  flowers.  (U.  S.  Dep.  of 
Agric.  Divis.  of  veg.  Pathol.  Bull,  n^  5.) 


AVIS 


M.  F.  Karo  a  récolté  eu  Dahurie  d'importantes  collections  de  plantes 
renfermant  une  série  de  nouveautés  actuellement  à  l'étude  chez  M.  le 
D""  J.  Freyn,  à  Prague 

Ces  collections  comprennent  de  350  à  400  espèces;  elles  seront  mises 
en  vente  au  prix  de  30  francs  la  centurie. 

S'adresser  à  M.  Ferdinand  Karo,  pharmacien  à  Magnuszewie  (Pologne 
russe.) 


paris.— J.  Mersch,  iinp.,  4'"',  Av.  deCliâtillon. 


lOURNAL  DE  BOTANIQUE 

8*=  aauée.  —  Supplément  n°  12.  —  16  Décembre  1804. 


BULLETIN   BIBLIOGRAPHIQUE 


O.  Borge.  —  Ueber  die  Rhisoidenbildung  bei  einigen  fadetifôrmigen 

Chlorophyceen  [Sur  la  formation  de  rhisoïdes  chez  quelques  Chloro- 

phycées  Jîlamenteuses\   (br.  8°  de  61  p.  avec  2  pL,  Upsala,   1894). 

On  a  observé  incidemment  la  formation  de  rhizoïdes  sur  les  fila- 
ments d'Algues  qu'on  est  habitué  à  en  croire  normalement  dépourvues, 
comme  les  Mougeoù'a,  Zygnema,  Spirogyra.  On  ne  paraît  pas  avoir 
jamais  demandé  à  la  méthode  expérimentale  l'explication  de  ces 
productions  accidentelles.  M.  Borge  en  a  provoqué  la  formation  par  la 
culture,  soit  dans  l'eau,  soit  dans  des  milieux  nutritifs  tels  que  les 
dissolutions  d'Agar-Agar,  dégomme,  d'albumine,  de  sucre  de  canne, 
de  glucose,  dedulcite,  de  glycérine,  etc. 

L'expérience  démontre  que  le  contact  d'un  filament  de  diverses  espè- 
ces de  Spirogyra  avec  un  corps  solide  tend  à  faire  naître  des  rhizoïdes 
sur  ce  filament,  mais  il  est  évident  que  d'autres  influences  produisent 
le  même  résultat.  Le  Spirogyra  /luvialilis,  par  exemple,  forme 
des  rhizoïdes  si  on  le  cultive  dans  des  dissolutions  atteignant  certain 
degré  de  concentration.  Les  rhizoïdes  se  forment  toujours  au  voisinage 
des  extrémités;  le  plus  souvent,  c'est  la  cellule  terminale  elle-même 
qui  les  produit  ;  s'ils  se  forment  à  une  certaine  distance  d'une  extré- 
mité, c'est  toujours  au  contact  d'une  cellule  morte,  c'est-à-dire  sur  des 
cellules  qui  peuvent  être  considérées  comme  terminales.  Chez  les 
Mougeotia,  la  formation  des  rhizoïdes  dépend  aussi  des  conditions 
extérieures;  les  rhizoïdes  s'y  forment  parfois  assez  loin  des  extrémités; 
mais  jamais  il  ne  s'en  est  formé,  dans  ce  genre,  autrement  qu'au  con- 
tact d'un  corps  solide. 

Plusieurs  espèces  de  Spirogyra  et  les  Zygnema  n'ont  développé  de 
rhizoïdes  dans  aucune  des  conditions  où  M.  Borge  les  a  placées.  Au 
contraire,  les  Cladophora,  Ulothrix,  Draparnaldia  semblent  capables 
de  former  des  organes  de  cette  sorte  à  tout  âge  et  dans  les  conditions 
ordinaires  de  la  nature. 

Les  filaments  âgés  de  Vaucheria  et  ceux  à^  Œdogonium  ne  peuvent 
former  de  rhizoïdes;  les  jeunes  filaments  de  Vaucheria  clavata  peuvent 
en  former  jusqu'au  3''  ou  au  4®  jour  qui  suit  la  germination.  Le  V.  sessilis 
ne  paraît  pouvoir  en  former  iamais,  même  au  moment  de  la  germination 
de  la  spore.  L'auteur  fait  remarquer  que  la  faculté  de  développer  des 


—   LXVI  — 


rhizoïdes  est  développée  chez  les  espèces  qui  habitent  ordinairement  les 
eaux  courantes  (Cladophora,  Drapanialdia^  Ulothrixj;  le  Spirogyra 
Jîuviatilis  en  produit,  tandis  que  les  espèces  du  même  genre  qui  vivent 
surtout  dans  les  eaux  stagnantes  n'en  produisent  jamais. 

C.  Flahault. 

J.  Lutkemiiller.  —  Uber  die  Poren  der  Desmidiaceen  {^Siir  les  pores 
des  Desmidiacées^  (Verhandl.  der  K.  K.  Zool.  bot.  Ges.  in  Wien, 
XLII,  1893,  p.  39). 

—  Eùiige  Beobachtungen  ûber  die  Poren  der  Desmidiaceen 
[Quelques  observations  sur  les  pores  des  Desmidiacées'\  (Botan. 
Centralbl.,  LVI,   1893,  p.  15). 

—  Die  Poren  der  Desmidiaceengattung  Closterium  \Les  pores 
du  genre  Closterium]  (Oest.  botan.  Zeitschrift,  1894). 

La  formation  de  l'oeui  ne  fournit  pas  de  caractères  de  valeur  pour 
la  distinction  des  genres  de  Desmidiacées,  et  encore  moins  pour  celle 
des  espèces.  Les  caractères  anatomiques  sont  les  seuls  fixes  chez  ces 
plantes.  M.  LûtkemûUer,  appliquant  et  étendant  les  résultats  du  travail 
publié  par  M.  Hauptfleisch  en  1888,  pense  que  les  genres  et  les  espèces 
pourront  être  mieux  définis  qu'ils  ne  l'ont  été  jusqu'à  présent  grâce  à  la 
connaissance  exacte  de  la  membrane  de  ces  plantes,  des  pores  qui  la 
traversent  et  de  l'enveloppe  mucilagineuse  qui  l'entoure  parfois. 

Remarquons  d'abord  que  les  pores  de  la  membrane  existent  chez 
certains  Closterium  et  Penium  où  l'on  ne  voit  aucune  enveloppe  muci- 
lagineuse. Dans  les  Penium  les  pores  se  terminent  par  une  tête  qui 
manque  chez  les  Closterium;  l'auteur  est  disposé  à  croire  qu'en  outre 
des  larges  pores  qu'il  a  observés  chez  divers  Xanthidium  et  Pleuro- 
t^niopsis,  il  existe  chez  les  mêmes  espèces  des  pores  d'une  extrême 
finesse.  —  Dans  ce  genre  de  Closterium  sur  lequel  porte  principa- 
lement l'attention  de  l'auteur,  la  position,  le  nombre  et  la  grandeur  des 
pores  varient  singulièrement  d'une  espèce  à  l'autre  et  sont  constants 
pour  une  même  espèce.  La  plus  grande  forme  connue  du  genre,  le 
C.  turgidum  subsp.  giganteum,  a  sa  surface  percée  de  plus  de  20.000 
pores  ;  on  n'en  distingue  aucun  sur  quelques-unes  des  espèces  les  plus 
petites  ;  entre  ces  deux  extrêmes  se  déroule  une  nombreuse  série  d'in- 
termédiaires ;  mais  les  pores  sont  en  général  plus  nombreux  chez  les 
Closterium  que  dans  tous  les  autres  genres. 

Le  genre  Closterium  semble  dès  lors  devoir  se  placer  entre  les 
Desmidiacées  à  structure  simple  et  sans  pores  [Mesotéenium,  Cylin- 
drocystis,  Spirotéeftia)  et  celles  qui  ont  le  système  de  pores  le  plus 
complexe  [Pejiium  etc.).  C.  Flahault. 


LXVII    — 


J.  Lûtkemûller.  —  Becbachtungen  ûber  die  Chlorophyllkôrper 
einiger  Desmidiaceen  [Observaù'ons  sur  les  corps  chlorophylliens 
de  quelques  Desmidiacées\  (Oesterr.  botan.  Zeitschrift,  1893,  10  p. 
pet.  8°  av.  2  pi.). 

On  a  imaginé  récemment  aussi  de  demander  des  caractères  dis- 
tinctifs  de  genres  et  des  espèces  de  Desmidiacées  au  nombre,  à  la 
forme  et  à  la  position  des  chromatophores.  Leur  position  surtout  a 
paru  fournir  des  caractères  de  valeur.  On  a  distingué  de  genres  anciens 
un  certain  nombre  d'espèces  qui  en  diffèrent  parce  qu'ils  ont  des 
chromatophores  pariétaux  ;  c'est  ainsi  que  le  genre  Pleurolée/iium  a 
été  distingué  des  Docidium  et  les  Pleurotasniopsis  des  Cosmarium. 
Les  genres  Docidium  et  Cosmarium  dans  le  sens  actuel  ne  comprennent 
donc  que  des  espèces  à  chromatophore  central.  Le  nombre  des  pyré- 
noïdes  a  fourni  aussi  des  caractères  que  l'on  a  cru  très  positifs  pour  la 
distinction  des  espèces  de  Cosmarium. 

Or,  M.  Lûtkemûller  a  observé  des  variations  assez  considérables 
quant  au  nombre  des  pyrénoïdes  dans  une  même  espèce;  l'enveloppe 
amylacée  englobe  du  reste  parfois  plusieurs  pyrénoïdes  à  la  fois  ;  leur 
ensemble  peut  prendre  alors  la  forme  d'un  fer  à  cheval,  rarement  ilarrive 
que  les  pyrénoïdes  soient  tout  à  fait  dépourvus  d'enveloppe  d'amidon. 
Leur  nombre  varie  dans  bon  nombre  d'espèces  ou  de  formes  de 
Cosmarium,  dans  les  Arthrodesmifs,  Staurastrum  et  Euasirwh  ;  il  est 
souvent  supérieur,  parfois  inférieur  au  nombre  admis  comme  caracté- 
ristique. Il  en  résulte  nécessairement  qu'il  faut  condenser  sous  un 
même  nom  spécifique  les  formes  que  l'on  a  imprudemment  disiinguées 
d'après  ces  caractères  variables. 

Au  sujet  de  la  position  des  chromatophores,  l'auteur  fait  remarquer 
que  les  Docidium  ayant  été  séparés  des  Pleurotéenium  en  raison  de 
leurs  chromatophores  centraux,  il  a  vu  pourtant  des  chromatophores 
pariétaux  dans  plusieurs  exemplaires  de  Docidium  Baculum,  alors 
qu'ils  étaient  centraux  dans  la  plupart  d'entre  eux  ;  ils  sont  même 
parfois  en  partie  centraux,  en  partie  latéraux. 

Une  conclusion  se  dégage  naturellement  des  observations  de 
M,  Lûtkemûller;  s'il  est  bon,  comme  nous  n'en  doutons  pas,  que  la 
systématique  ne  s'arrête  pas  à  l'étude  du  squelette  des  êtres  qu'elle  se 
propose  de  grouper  suivant  un  ordre  naturel,  il  est  essentiel  qu'on 
n'admette  pas  à  priori  la  fixité  des  caractères  qui  peuvent  être  essentiel- 
lement variables,  qui  peuvent  dépendre,  par  exemple,  d'un  dévelop- 
pement plus  ou  moins  actif.  Nous  répéterions  volontiers  le  vieux  pré- 
cepte «  pour  bien  connaître  les  choses,  il  faut  les  voir  venir  i.  Quand 
on  aura  déterminé  par  des  cultures  suivies  avec  soin  l'étendue  des 
variations  possibles  pour  une  ou  pour  quelques  espèces  de  Desmi- 


LXVIII    — 


diacées  ou  de  Diatomacées,  on  abordera  avec  plus  de  sûreté  l'examen 
de  leurs  rapports  naturels  ;  on  saura  alors  s'il  faut  pousser  la  distinction 
des  formes  aussi  loin  qu'on  l'a  fait,  ou  s'il  est  plus  logique  de  syn- 
thétiser dans  une  certaine  mesure,  comme  sembleraient  le  faire  penser 
les  observations  que  nous  venons  de  résumer.  C.  Flahault. 

Ed.  Palla.  —   Ueber    eine  neue  pyrenoidlose  Art  und  GaUimg  der 
Conjugaten  [  Nouvelle  espèce  et  nouveau  genre  de  Conjuguées  sans 
pyrénoïdes^  (Ber.  d.  deutschen  botanischenGesellschaft,  XII,  1894, 
p.  228-235  6t  tab.  xvm). 

M.  Palla  crée  le  genre  Mougeotiopsis  pour  une  petite  Algue  re- 
cueillie par  lui  dans  les  tourbières  des  environs  de  Gratz;  le  M.  calo- 
spora  ne  diffère  pas  à  première  vue  d'un  Mougeoim]  il  s'en  distingue 
pourtant  par  le  mode  de  formation  des  zygotes  et  par  l'absence  com- 
plète de  pyrénoïde  ;  des  gouttelettes  d'huile  tapissent  les  deux  faces 
du  chromalophore  ;  de  petits  grains  d'amidon  se  voient,  nombreux, 
dans  le  chromatophore,  à  la  condition  qu'on  le  décolore  par  l'eau  de 
javelle  et  qu'on  fasse  agir  l'eau  iodée;  on  y  observe  aussi  4  ou  8 
karyoïdes,  d'une  manière  constante. 

La  conjugaison  se  fait  comme  chez  les  Mesocarpus  et  Zygogoniuvt. 
L'enveloppe  moyenne  de  l'œuf  mûr  est  marquée  de  grosses  ponctua- 
tions ;  le  noyau  est  situé,  dans  l'œuf  mûr,  entre  les  deux  chromato- 
phores  qui  demeurent  distincts.  C.  Flahault, 


PUBLICATIONS   PÉRIODIQUES. 


Annales  de  la  Société  botanique  de  Lyon. 

(T.  XIX,  !«■■,  2^^  et  3*=  trimestres  1894.) 

Beauvisage.  Révision  de  quelques  g-enres  de  plantes  néo-calédoniennes 
du  R.  P.  Montrouzier.  —  Beauvisage.  Toxicité  des  graines  de  Ricin.  — 
Octave  Meyran.  Observations  sur  la  flore  du  Plateau  Central.  —  Ant.  Ma- 
gnin.  Nouvelles  observations  sur  les  Nuphar  luteum  çX  pumilum  du  Jura, 
notamment  sur  les  formes  Spennerianum,  sericeum  et  juranum.  —  Ant. 
Magnin.  Note  sur  le  Chara  Braunii,  nouvelle  espèce  pour  la  flore  lyonnaise. 
—  Viviand-Morel.  Note  sur  l'origine  supposée  des  variétés  de  Noyers  et 
sur  les  vertus  attribuées  aux  noix.  —  Beauvisage.  Compte  rendu  des  obser- 
vations de  M.  Harshberg-er  sur  l'origine  du  Maïs.  —  Boullu.  Les  trois  Roses 
de  Jéricho. —  Ant.  Magnin.  Note  sur  le  Polygala  depressa  Wend.  et  sa  pré- 
sence dans  la  Bresse  du  département  de  l'Ain.  —  Ant.  Magnin.  Nouvelle 
note  sur  le  Cardamine  trifolia.  —  Ant.  Magnin.  Note  sur  les  floraisons 
anormales  observées  en  automne  1893.  —  Ant.  Magnin.  Note  complémen- 


—   LXIX    — 


taire  sur  quelques  Potamog-itons  de  la  région  lyonnaise.  —  Saint-Lager. 
Les  nouvelles  Flores  de  France. 

Berichte  der  deutschen  botanischen  Gesellschaft. 

(Vol.  XII,  fasc.  8,  26  nov.  1894.) 

E.  Palla.  Ueber  eine  neue,  pyrenoidlose  Art  und  Gattung-  der  Conjuga- 
ten.  —  Ernst  H.  L.  Krause.  Ueber  das  ang-ebliche  Indigenat  der  Pinus 
Mugkus  in  den  Vogesen.  —  S.  Schwendener.  Ueber  die  «  Verschiebungen  » 
der  Bastfasern  im  Sinne  v.  Hohners.  —  A.  Borzi.  Ueber  Dictyosphasrimn 
Naeg-.  —  Hugo  Zukal.  Neue  Beobachtungen  ûber  einige  Cyanophyceen. 

Botanîcal  Gazette. 

(Vol.  XIX,  no  II,  16  nov.  i.Sçi.) 

Fannie  D.  Bergen.  Popular  american  plant-naines.  III.  —  John  H. 
Schaffner.  The  nature  and  distribution  of  attraction-sphères  and  centro- 
somes  in  vegetable  cells.  —  Aug.  F.  Foerste.  Notes  on  dédoublement.  — 
Briefer  Articles  :  John  M.  Coulter  and  J.  N.  Rose,  New  genus  of  Um- 
belliferae  {Myrrhidendron  Doimellsviithii  gen.  nov.,  sp.  n.)  ;  Geo.  F.  Atkin- 
son,  Completoria  couplens  Lohde  ;  Geo.  G.  Kennedy,  Lenma  Valdiviajtam 
Massachusetts;  W.  J.  Beal,  Puccinia  Malvacearuin. 

Botanische  Zeitung. 

(52"  ann.,  i""'-  part.,  fasc.  XI,  16  nov.  1894.) 

Friedrich  Hildebrand.  Ueber  die  Heterostylie  und  Bastardirungen  bei 
Forsythia.  —  Franz  Buchenau.  Die  Verbreitung  von  Orisa  clandestina 
Al.  Braun.  II. 

Botanisches  Centralblatt  (Bd.  LX). 
n°  10. 

A.  Tschirch.  Ueber  Secrète  und  Secretbildung.  —  Ernst  H.  L.  Krause. 

Pflanzengeographische  Bemerkung  ûber  Ilex  Aquifolium. 

n»  II. 

E.  Knoblauch.  Beitrâge  zur  Kenntniss  der  Gentianacea;. —  E.  Heinricher. 

Zur  Frage  ûberj  die  Entwickelungsgeschichte  der  Adventivknospen  bei 

Farnen. 

n°  12. 

E.  Knoblauch.  Id.  (Forts.). 

Bulletino  délia  Società  botanica  Italiana  (1894). 

n°8. 

A.  Preda.  Mostruosità  ed  anomalia  osservate  in  un  esemplare  di  Nar- 
cissus  serotinus  L.  —  P.  Bolzon.  La  flora  del  territorio  di  Carrara.  V.  — 
Leopoldo  Nicotra.  Proteroginia  deir  Helleborus  siculus  (Schffn.).  —  F.  Pas- 
quale.  La  Mai-silia  quadrifoliata  nelle  provincie  meridionali  d'Italia  e  la 
Elodea  canadensis  Rich.,  in  Italia.  —  A.  Goiran.  Una  erborizzazione  nel 
Trentino.  —  G.  Massalongo.   vSpigolature  teratologiche.  —  G.  B.  de  Toni. 


LXX    — 


Hildenbrandtia  rivularis  (Liebm.)  J.  Ag.  {proc.  verb.).  — U.  Martelli.  Rièes 
sardoîun  n,  sp.  {proc.  verb.).  —  C.  Massalongo.  Rhizopogon  rubescens  e 
Lactarius  sanguijîuus  {proc.  verb.).  —  S.  Sommier.  Triglochin  laxiflorum, 
nuovo  per  la  Toscana  {proc.  verb.). 

no  g, 

U.  Martelli.  I  tubercoli  di  EquiseUim  Telmateja  Ehrh.  {proc.  verb.).  — 
G.  Arcangeli.  Sopra  alcuna  piante  raccolte  recentemente.  —  Margherita 
Pallavicini  Marchesa  Misciattelli.  Zoocecidii  délia  flora  italica,  conservât! 
nelle  collezioni  délia  R.  Stazione  di  Patalog-ia  végétale  in  Roma.  II.  — 
G.  Cuboni.  Sulla  causa  délia  fasciazione  nello  Spartium  juncetim  L.  e  nel 
Sarotkamnus  scoparius  Wim.  —  E.  Chiovenda.  Tre  piante  nuove  per  la 
provincia  romana.  —  A.  Goiran.  Sulla  probabile  introduzione,  sino  dalT 
alta  antichità,  di  Laurus  nobilis  L.  ed  Olea  europasa  L.  nel  Veronese.  — 
U.  Martelli.  Lactarius  deliciosîis  L.  e  L.  sanguiflims  Paul.  {proc.  verb.).  — 
Flaminio  Tassi.  Nuova  stazione  toscana  délia  Phelipxa  Miitcli  Reut.  e  delP 
Erica  multifiora  Linn.  —  L.  Macchiati.  La  Lyngbia  Borsiana  Macchiati  è 
una  forma  di  sviluppo  del  Phormidiam  Retsii  Gomont  {Oscillaria  Retsii 
Agardh).  —  T.  Caruel.  Sulla  Pirus  cratsegifolia  {proc.  verb.).  —  P.  Bolzon. 
La  flora  del  territorio  di  Carrara.  VI.  —  E.  Levier.  Bulbi  di  Ttdipes- 
voleuses  {proc.  verb.).  —  G.  Arcangeli.  Sopra  alcuni  casi  teratolog-ici  osser- 
vati  di  récente. 

Bulletin  de  la  Société  mycologique  de  France. 

(T.  X,  fasc.  4,  15  nov.  1804.) 

L.  Marchand.  Tableau  synoptique  des  familles  de  Mycophytes.  —  N.  Pa- 
touillard.  Les  conidies  de  VHydnum  Erinacens  Bull.  —  Prillieux  et  Dela- 
croix. Sur  quelques  Champignons  nouveaux  ou  peu  connus  parasites  sur 
les  plantes  cultivées  :  Sepioria  Petroselinivàv.  Apii,  parasite  sur  les  feuilles 
de  Céleri;  ColJetotrichum  oligochietum  Cav.,  parasite  sur  les  Melons;  Ma- 
crophoma  vestita  nov.  sp.,  parasite  sur  les  racines  du  Cacaoyer  ;  Fusarium 
sarcochroum  Desm.,  parasite  sur  les  rameaux  de  l'Ailante.  —  Verissimo 
d'Almeida  et  Joao  da  Motta  Prego.  Les  maladies  de  la  Vigne  en  Portugal 
pendant  Tannée  1894. 

Bulletin  de  l'Herbier  Boissier. 

(T.  II,  n»  II,  nov.  1894.) 

E.  Levier.  Riccia  HenriquesH  n.  sp.  —  J.  Daveau.  Note  sur  une  Grami- 
née  nouvelle  {Eragrostis  Barrelieri  s'ç.  n.).  —  A.  de  Jaczewski.  Monogra- 
phie des  Massariées  de  la  Suisse. 

Bulletin  mensuel  de  la  Société  Linnéenne  de  Paris, 

no  147. 
H.  Bâillon.  Les  Palmiers  malgaches  à  petites' fleurs. 


—   LXXI    — 

Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances  de  l'Académie 

des  sciences  (T.  CXIX). 

n°  20  (i2  novembre). 

Bornet.  Notice  sur  la  vie  et  les  travaux  de  M.  Duchartre.  —  G.  de  Sa- 
porta.  Nouveaux  détails  concernant  les  Nymphéinées.  Nymphéinées  infra- 
crétacées.  —  Demoussy.  Sur  l'assimilation  des  nitrates  par  les  végétaux, 

n°  22  (26  novembre), 

G.  de  Saporta.  Nouveaux  détails  concernant  les  Nymphéinées.  Nym- 
phéinées tertiaires.  —  Raoul  Bouilhac.  Influence  de  l'acide  arsénique  sur 
la  végétation  des  Algues, 

n°  23  (3  décembre.) 
H.  Roger.  Action  des  hautes  pressions  sur  quelques  Bactéries. 

Jahrbûcher  fur  wissenschaftliche  Botanik. 

(T.  XXVI,  fasc.  4.) 

E.  Giltay  und  J.  H,  Aberson.  Ueber  den  Einfluss  des  Sauerstf)fïzutritts 
auf  Alkohol-und  Kolileusaurebildung  bei  der  alkoholischen  Gahrung.  — 
G.  Correns.  Ueber  die  vegetabilische  Zellmembran.  Eine  Kritik  des  Aus- 
chauungen  Wiesner's.  —  Ferdinand  Pfeiffer  R.  v.  Wellheim.  Zur  Prâpara- 
tion  der  Sûsswasseralgen  (mit  Ausschluss  der  Cyanophyceen  und  unter 
besonderer  Berûcksichtigung  der  Chlorophyceen). 

Journal  of  Botany. 

(Vol,  XXXII,  n°  384,  déc.  1894.) 

R,  Schlechter.  Contributions  to  South  African  Asclepiadology.  Decas  II 
(Gomphocarpus  macropiis ,  Schisoglossum  atrorubens,  S.  pachyglosstim, 
S.  parvulum,  S.  pygmasum,  S.  striatum,  S.  zimbellatum ,  Peniarrhiimm 
eoriaceum,  Sisyranthus  schizoglossoides,    Ceropegia  Caffrorum,  nu.  spp.). 

—  R.  Lloyd  Praeger,  Additioual  stations  for  irish  Rubi.  — Edmund  G.  Baker. 
Notes  on  Guttifera;  {Symphonia  oligantha,  S.  Hildehrandtii,  nu.  spp.),  — 
Arthur  Bennett.  Notes  on  british  plants.  —  John  Benbow.  Middlesex  Mosses. 

—  Villiam  Carruthers.  Report  of  department  of  Botany,  british  Muséum, 
1893.  —  Short  Notes  :  John  Perciyal,  Trichomanes  radicans  in  Wales  ; 
Jas.  Britten,  Jacksonia  Raf.  ;  P.  A.  Saccardo,  «  Flora  Corcirese  »  ;  Edward 
F.  Linton,  British  Bladderworts  ;  L.  Rodway,  Avena  elatior  var.  bnlbosa  ; 
James  Britten,  Carex glattca  :=  C.  flacca  Schreb.  ;  William  H.  Hutchings, 
Lathyrus  hirsutus  in  Herts  ;  W.  Moyle  Rogers,  British  Rubi  again, 

Malpig-hia, 

(Vol.  VIII,  fasc.  VIII-IX.) 

A.  Lenticchia.  Le  Crittogame  vascolari  délia  Svizzera  Insubrica.  — 
Luigi  Buscalioni  ed  Alippio  Rondelli.  Sopra  un  nuovo  metodo  di  colora- 
zione  dei  Bacilli  délia  tuberculosi.  —  Lucio  Gabelli.  Alcune  notizie  sulla 
Roblnia  pseudacacia  L.  dei  dintorni  di  Bologna.  —  0.  Penzig,  La  formalina 
come    liquido   conservatore  dei  preparati  vegetali.  —  Oreste  Mattirolo. 


LXXII 


Osservazioni  critiche  intorno  la  sinonimia  e  la  presenza  del  Carex  lasio- 
carpa  di  Ehrhart  nella  flora  italiana.  —  Gino  Pollacci.  Sulla  distribuzione 
del  Fosforo  nei  tessuti  vegetali,  Ricerche  microscopiche.  —  U.  Martelli. 
Ribes  sardoum  n.  sp.  —  Oresto  Mattirolo.  XJ Eryngium.  alpimim  Lin,  e 
VEryngium  Spina-alba  Vill.  nelle  Alpi  del  Piemonte.  —  Clarence  Bicknell. 
Un  nuovo  ibrido  nel  génère  Cirsium,  C.  Erisithales  X  bulbostim  (  =  C. 
Norrisii  mihi). 

Oesterreichische  botanische  Zeitschrift. 

(XLIV^ann..  n°  12,  déc.  1894.) 

A.  von  Degen.  Ueber  die  systematische  Stellung  der  Moehringia  Tho- 
masiana  Gay.  —  Otto  v.  Seemen.  Platanihera  bifolia  Rchb.  var.  robusta. 
—  R.  V.  Wettstein.  Untersuchungen  ûber  Pfanzen  der  ôsterreichisch-unga- 
rischen  Monarchie.  II.  Die  Arten  der  Gattung-  Euphrasia  (Forts.).  — 
A.  Nestler.  Untersuchungen  ûber  Fasciationem  [Schluss).  —  F.  Kraenzlin. 
Orchidaceae  Papuanae  {Forts.). 

Revue  générale  de  Botanique. 

(T.  VI,  no  71,  15  no\-.  1894.) 

Léon  Dufour  et  Robert  Hickel.  Les  ennemis  du  Pin  dans  la  Champagne 
crayeuse.  —  L.  Bazot.  Considérations  générales  sur  la  Géographie  bota- 
nique du  département  de  la  Côte-d'Or.  —  J.  Costantin.  Revue  des  travaux 
publiés  sur  les  Champignons  pendant  les  années  1891  à  1893  {suite).  — 
Henri  Jumelle.  Revue  des  travaux  de  physiologie  et  chimie  végétales 
parus  de  juin  1891  à  août  1893  {suite). 


AVIS 


La  planche  III  sera  distribuée  prochainement,  en  même  temps  que  la 
table  des  matières. 


Paris.  ~J.  Mersch,  irnp.»  4'",  Av.  deCliàtiUon. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  NOMS  D'AUTEURS 


I.  —  Articles  originaux. 

Belzung  (E.). — Rectification  à  propos  de  l'article  de  M.  Famintzine 

«  Sur  les  grains  de  chlorophylle  des  graines  et  des  plantules  ».      156 

Belzung  (E.).  —  Sur  l'existence  de  Toxalate  de  calcium  à  l'état 
dissous 21  î 

Bertrand  (G.)  et  A.  Mallèvre.  —  Recherches  sur  la  pectase  et 

sur  la  fermentation  pectique ^go 

Bescherelle  (Em.).  —  Seleciio  novoruin  Miiscorum    .    .    .      43,  c;^^      177 

Bonnet  (Ed.).  —  Notes  sur  quelques  plantes  rares,  nouvelles  ou  cri- 
tiques de  Tunisie 9,  109,     135 

BouDiER  (E.)  —  Notice  nécrologique  sur  M.  Richon '18 

Camus  (E.  G.)  et  Jeanpert.  —  Une  œuvre  peu  connue   d'Hippolyte 

Rodin 234,272,286,298,319,321,     403 

Camus  (Jules).  —  Les  noms  des  plantes  du  livre  d'Heures  d'Anne  de 

I^i'etagne 325,  345,  366,     396 

Chodat  (R.).  —  Golenkinia,  genre  nouveau  de  Protococcoïdées    .    .     305 

Christ  (H.).  —  Une  liste  de  Fougères  du  Tonkin  français 14g 

Coincy  (Auguste  de).  —  Plantes  nouvelles  de  la  flore  d'Espagne.  65,     204 

Daveau  (J.).  —  Note  sur  une  Graminée  nouvelle   {Eragrostis  Barre- 

lieri  Daveau) 289 

Daveau  (J.).  —  Sur  l'aire  d'extension  du  Pin  sylvestre  dans  la  pénin- 
sule ibérique 401 

Flahault  (Ch.).  —  Pierre  Duchartre 381 

Fr.anchet  (A.).  —  Les  Cypripedium  de  l'Asie  centrale  et  de  l'Asie 

orientale 225,  249,     265 

Franchet  (A.).  —  Note  sur  le  fruit  du  Strophanthus  glaber  et  sur 

quelques  Strophanthus  de  l'Afrique  tropicale 201 

Franchet  (A.).  —  Observations  sur  le  Centaicrea  fraylensis  Schultz- 

Bipont 386 

Franchet  (A.).  —  Plantes  nouvelles  de  la  Chine  occidentale.      273, 

290,  337,     353 

Gasilien  (Frère).  —  Lichens  des  environs  de  Saint-Omer   .    .      124,     160 

Gomont  (Maurice).  —  Note  sur  un  Mémoire  récent  de  M.  Fr.  Schmitz, 

intitulé  «  Die  Gattung  Actinococcus  Kûtzing  » 129 

Guignard  (Léon).  —  Recherches  sur  certains  principes  actifs  encore 

inconnus  chez  les  Papayacées 67,       85 

Guignard  (Léon).  —  vSur  l'origine  des  sphères  directrices  .    .      241,     257 

Hy  (Abbé  F".).  —  Note  sur  les  Isoetes  amphibies  de  la  France  centrale.       92 

Jeanpert.  —  Voy.  Camus  (E.  G.) 

Lemaire  (Ad.).  —  Sur  deux  nouvelles  formes  de  Cœlastrum  Nâg.    .       79 


'Xl^.{\i\ 


Lxxiv  Table  alphabétique  des  noms  d'auteurs. 

MalinVAUD  (Ernest).  —  A  propos  d'une  circulaire 197 

Malin VAUD  (Ernest).  —  Réponse  au  nouvel  article  de  M.  Rouy.    .    .     221 
Mallèvre  (A) .  —  Fcj^^  Bertrand. 

MoROT  (L.)  —  Voyes  Patouillard 

PatOUILLARD  (N.).  —  Les  Terfèz  de  la  Tunisie 153,     181 

Patouillard  (N.).  —  Quelques  espèces  nouvelles  de  Champig-nons 

du  Nord  de  l'Afrique 212,     219 

Patouillard  (N.)  et  L.  Morot.  —  Quelques  Champig-nons  du  Cong-o.     365 
PoiRAULT  (Georg-es).  —  Les  Urédinées  et  leurs  plantes  nourricières 

(Supplément) 16,  106,  148,  163,     173 

Rouy  (G.).  —  Cypripedilon   Marianus  Rouy   et  Carex  caryophyllea 

Latourette 58 

Rouy  (G.).  —  Lettre  à  propos  de  la  note  de  M.  Saint-Lager  sur  le 

Cypripedilon  Marianus 127 

Rouy  (G.).  — Réponse  à  l'article  de  M.  Malinvaud 208 

Rouy  (G.).  —  Réponse  au  nouvel  article  de  M.  Malinvaud 237 

RozE  (E.).  —  L'introduction  du  Tabac  en  France,  par  Jean  Nicot   .    .     375 

RozE  (E.).  —  Le  fruit  de  V Ecballium  Elaterium  Rich 308 

Saint-Lager.  —  Remarques  sur  quelques  noms  de  plantes  vicieux 

par  pléonasme 83 

Sauvageau  (G.).  —  Notes  biolog^iques  sur  les  Potamogeton.       i,  21, 

45,  98,  112,  140,     165 
Vesque  (J.).  —  La  tribu  des  Clusiées 183 


IL  —  Comptes  rendus. 

BoRGE  (O.).  —  Sur  la  formation  de   rhizoïdes    chez  quelques 

Chlorophycées  filamenteuses LXV 

Clautriau  (G.).  —  L'azote  dans  les  capsules  du  Pavot  ....  xix 

Clautriau  (G.)-  —  Localisation  et  signification  des  alcaloïdes 

dans  quelques  graines xix 

FûnfstuCK  (M.).  —  Sur  la  perméabilité  des  membranes  de  pré- 
cipitation      XXV 

HUMPHREY  (J.  E.j.  —  Nucléoles  et  centrosomes lui 

Lagerheim  (G.).  —  Sur  le  Sarcorhopalum  tubseforme  Raben- 

horst l 

LeGRAIN  (E.).  —   Voyez  VuiLLEMIN 

Lesage  (P.).  —  Sur  les  rapports  des  palissades  dans  les  leuilles 

avec  la  transpiration IX 

Lignier  (O.)  —  Végétaux  fossiles  de  Normandie.,  Structure  et 

affinités  du  Benneitites  Morieri XLI 

LûTKEMuLLER  (J.). — Les  pores  de  genre  C/^^j/isr/^;» Lxvi 

LuTKEMûller  (J.)  —  Observations  sur  les  corps  chlorophyl- 
liens de  quelques  Desmidiacées Lxvii 

LijTKEMuLLER  (J.).  —  Quelques  observations  sur  les  pores  des 

Desmidiacées Lxvi 


Table  alphabétique  des  noms  d'auteurs.  i.xxv 

LuTKEMûLLER  (J.). — Sur  les  pores  des  Desmidiacées LXVI 

Magnin  (A.).  — La  végétation  des  Monts  Jura xiii 

Magnus  (P.).  —  Sur  le  Taphrhia  Cornu  C^rz;/ Giesenhag-ea .    .  ix 

Navaschine  (S.).  — Sur  la  formation  de  Tembryon  du  Bouleau.  i 
Navaschine  (S.).  —  Sur  un  nouveau   Sclerotinia,  comparé  au 

iS".  Rhododendri  Fischer XLIX 

Palla  (Ed.).  —  Sur  un  nouvel  organe  de  la  cellule  des  Con- 
juguées   LVII 

SOPPITT  (Henry  T.).  —  Mcidium  leucospermum  DC m 

VORONINE  (M.).  —  Sclerotinia  heteroica  Vor,  et  Nav XLix 

VuiLLEMiN  (P.)  et  Emile  Legrain.  —  Symbiose   de    XHetero- 

dera  radicicola  avec  les  plantes  cultivées  au  Sahara  ....  xxi 
Zeiller  (René).  —  Etude  sur  la  constitution  de  l'appareil  fruc- 

tificateur  des  Sphenophyllum .  m 


aAA«V«MAMMMMA«MNM^W«AM 


TABLE   DES  PLANCHES 


PI.  I.     —  Pottia  Paiouillardi ;  Enthostodon  Krausei;  Sphréerangium  tri- 
quetrum  var.  desertorum ;  Syrrhopodon  congolensis  .      p.   17g 

PI.  II.    — Origine  des  sphères  directrices p.  263 

PI.  III.  —  Golenkinia  radiata  Chodat p.  305 

Fig.  I.  —  jeune  cellule. 

Fig.  2,  3,  4.  —  Individu  plus  âgé  avec  membrane  épaissie  et  globules 
huileux. 

Fig.  5,  6,  7,  8,  g.  —  Divers  états  gélifiés. 

Fig.  10.  —  Zoospore  provenant  de  ces  états  gélifiés. 

Fig.  II.  —  Division  d'un  individu  préalablement  allongé. 

Fig.  12,  13,  14.  —  Individu  provenant  du  rajeunissement  de  la  cellule  et 
en  voie  de  production  de  zoospores. 

Fig.  15.  —  Voir  Fig.  25. 

Fig.  16-25.  —  Production  des  aplanospores  aux  dépens  des  cellules 
armées:  Fig.  16  avant  l'expulsion,  17,  18,  immédiatement  avant,  ig-23  pen- 
dant le  phénomène;  22,  24,  25,  les  aplanospores  sont  maintenant  expulsées, 
l'une  d'entre-elles  (Fig.  15),  s'est  organisée  en  cellule  normale. 

Fig.  26.  —  Rajeunissement. 

Fig.  27.  —  Division  tétraédrique. 

Fig.  28.  —  Cellule  vidée  montrant  la  couche  externe  de  la  membrane 
et  l'interne  cellulosique. 

Fig.  2g,  30.  —  Cellules  vidées;  on  voit  l'orifice  par  lequel  sont  sorties 
les  aplanospores,  de  face  dans  la  Fig.  2g,  de  profil  dans  la  Fig.  30. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  MATIÈRES 


Aire  d'extension  du  Pin  sylvestre  dans  la  péninsule  ibérique 

(Sur  1'),  par  M.  J.  Daveau 401 

A  propos  d'une  circulaire,  par  M.  E.  Malinvaud 197 

Actinococcîis    Kûtzing-    »     (Note    sur    un   Mémoire    récent   de 

M.  Fr.  Schmitz,  intitulé  a  Die  Gattung),  par  M.  M.  Gomont.  129 

^cidium  leucospermum  DC.,par  M.  H. -T.  Soppitt m 

Afrique  (Quelques  espèces  nouvelles  de  Champig-nons  du  Nord 

de  1'),  par  M.  N.  Patouillard 212,  219 

Afrique  tropicale   (Note  sur  le   fruit  du  Stropkantkus  glaber  ç.t 

sur  quelques  Strophanthus  de  T),  par  M.  A.  Franchet  .    ,  201 

Alcaloïdes  dans  quelques  graines  (Localisation  et  signification 

des),  par  M.  G,  Clautriau xix 

Appareil  fructificateur  des  Sphenophylhiin  (Etude  sur  la  consti- 
tution de  1'),  par  M.  R.  Zeiller m 

Asie  centrale  et  de  l'Asie  occidentale  (Les  Cypripedium  de  T) 

par  M.  A.  Franchet 225,  249,  265 

Azote  dans  les  capsules  du  Pavot  (L'),  par  M.  G.  Clautriau   .  xix 

Bennettites   Marier i    (Structure    et    affinités    du),    par    M.    O. 

LiGNIER XLI 

Bouleau  (Sur  la  formation  de  Pembryon  du),  par  M.  S.  Navas- 

CHINE I 

Carex  caryophyllea  Latourette,  par  M.  G.  ROUY 58 

Cellule  des  Conjuguées  (Sur  un  nouvel  organe  de  la),  par  M.  Ed. 

PaLLA LVII 

Centaurea  fraylensis  Schultz-Bipont.  (Observations  sur  le),  par 

M.  A.  Franchet 386 

Ccntrosomes  (Nucléoles  et),  par  M.  J.-E.  Humphrey Lin 

Champignons  du  Congo  (Quelques),  par  MM.  N.  Patouillard 

et  L.  MoROT 365 

Champignons  du  Nord  de  l'Afrique  (Quelques  espèces  nou- 
velles de),  par  M.  N.  Patouillard 212,  219 

Chine  occidentale  (Plantes  nouvelles  de  la),  par  M.  A.  Franchet  . 

273,  290,  ZZ1,  353 

Chlorophycées    filamenteuses  (Sur    la    formation   de    rhizoïdes 

chez  quelques),  par  M.  O.  BoRGE Lxv 

Chlorophylle  des  graines  et  des  plantules  »  (Rectification  à 
propos  de  l'article  de  M.  Famintzine    «  Sur  les  grains  de), 

par  M.  E.  Belzung 156 

Closterium  (Les  pores  du  genre),  par  M.  J.  Lutkemûller     .    .  LXVi 

Clusiées  (La  tribu  des),  par  M.  J.  Vesque 183 


Table  alphabétique  des  matières.  lxxvii 


Cœlasirum  Nag-.  (Sur  deux  nouvelles  formes  de),  par  M.  Ad. 
Lemaire 


79 


Conjuguées  (Sur  un  nouvel  organe  de  la  cellule  des),  par  M.  Ed. 

Palla LVII 

Corps  chlorophylliens  de  quelques  Desmidiacées  (Observations 

sur  les),  par  M.  J.  Lutkemuller Lxvii 

Cypripedilon  Marianus  Rouy  et  Carex  caryophyllea  Latourette, 

par  M.  G.  RouY e8 

Cypripedilon  Mariamis  (Lettre  à  propos  de  la  Note  de  M.  Saint- 

Lager,  sur  le),  par  M.  G.  RouY 127 

Cypripedium  de  l'Asie  centrale  et  de  TAsie  occidentale  (Les), 

par  M.  A.  Franchet 225,  249,  265 

Desmidiacées  (Observations  sur  les    corps  chlorophylliens  de 

quelques),  par  M.  J.  Lutkemuller Lxvii 

Desmidiacées  (Quelques  observations  sur  les  pores   des),   par 

M.  J.  Lutkemuller. lxvi 

Desmidiacées  (Sur  les  pores  des),  par  M.  J.  Lutkemuller    .    .  Lxvi 

«  Die  Gattung-  Actinococcus  Kûtzing-  »  (Note  sur  un  Mémoire  ré- 
cent de  M,  Fr.  Schmitz,  intitulé),  par  M,  M.  Gomont.    ...  129 

Duchartre  (Pierre),  par  M.  Ch.  Flahault 381 

Ecballiîim  Elaterium  (Le  fruit  de  F),  par  M.  E.  RozE 308 

Embryon  du  Bouleau  (Sur  la  formation  de  T),  par  M.  S.  Navas- 

CHINE I 

Eragrostis  Barrelieri  (Note  sur  une  Graminée  nouvelle,),    par 

M.  J.  Daveau 289 

Espagne  (Fiantes  nouvelles  de  la  flore  d'),  par  M.  A.  de  Coincy. 

65,  204 

Espèces    nouvelles    de    Champignons    du   Nord    de   l'Afrique 

(Quelques),  par  M.  N.  Patouillard 212,  219 

Fermentation  pectique  (Recherches  sur  la  pectase  et  sur  la),  par 

MM.  G.  Bertrand  et  A.  Mallèvre 390 

Forme  foliicole  de  T  Ustilago   Tritici 336 

Fougères  du  Toukin  français  (Une  liste  de),  par  M.  H.  Christ.  149 

Fruit  de  VEcballiiim  Elaterium  (Le),  par  M.  E.  RozE 308 

Fruit  du    Sirophanthus  glaber  et  sur  quelques  Strophanthus  de 

l'Afrique  tropicale  (Note  sur  le),  par  M.  A.  Franchet  ,    .    .  201 

Golenkinia.^   genre   nouveau   de    Protococcoïdées,    par   M.    R. 

Chodat 305 

Graines  (Localisation  et  signification  des  alcaloïdes  dans  quel- 
ques), par  M.  J.  Clautrlvu xix 

Graminée  nouvelle,  Eragrostis  Barrelieri  (Note  sur  une),  par 

M.  J.  Daveau 289 

Introduction  du  Tabac  en  France  par  Jean  Nicot  (L'j,  par  M.  E. 

ROZE 375 

Isoetes  amphibies  de   la   France   centrale  (Notes  sur  les),  par 

M.  l'abbé  Hy 92 

Lichens  des  environs  de  Saint-Omer,  par  le  Frère  Gasilien.  i  24,  160 


Lxxviii  Table  alphabétique  des  matihres. 

Livre  d'Heures  d'Anne  de  Bretagne  (Les  noms  des  plantes  du), 

par  M.  Jules  Camus ■  .■  ,    .    .     325,. 345,  366,  396 

Localisation  et  significaticm  des  alcaloïdes  dans  quelques  graines, 

par  M.  G.  Clautriau xix 

Membranes  de  précipitation  (Sur  la  perméabilité  des),  par  M.  M. 

FiJNFSTuCK ; XXV 

Monts  Jura  (La  végétation  des),  par  M.  A.  Magnin xiii 

Muscorum  {Selectionovorum),  par  M.  Em.  Bbscherelle.     43, 

59,  177 
Noms  de  plantes  vicieux  par  pléonasme  (Remarques  sur  quel- 
ques), par  M.  Saint-Lager , 83 

Noms  des  plantes  du  livre  d'Heures  d'Anne  de  Bretagne  (Les), 

par  M.  Jules  Camus 325,  345,  366,  396 

Notice  nécrologique  sur  M.  Richon,  par  M.  E.  Boudier  ....  18 

Nouvel  organe  de  la  cellule  des  Conjuguées  (Sur  un),  par  M.  Ed. 

PALLA LVII 

Nouvelles  formes  de  Cœlastrum  Nâg.   (Sur    deux),  par  M.  Ad. 

Lemaire 79 

Nucléoles  et  centrosomes,  par  M.  J.-E.  Humphrey lui 

Oxalate  de  calcium  à  l'état  dissous  (Sur  l'existence  de  1'),  par 

M.  E.  Belzung 213 

Palissades  dans  les  feuilles  avec  la  transpiration  (Sur  les  rap- 
ports des),  par  M.  P.  Lesage.   .....       ........  ix 

Papayacées   (Recherches   sur   certains   principes  actifs  encore 

inconnus  chez  les)^  par  M.  L.  Guignard  .......     67,  85 

Parasitisme  du  Nectria  cinnabarina 335 

Pavot  (L'azote  dans  les  capsules  du),  par  M.  G.  Clautriau.    .  xix 

Pectase  et  sur   la    fermentation  pectique  (Recherches  sur  la), 

par  MM.  G.  Bertrand  et- A.  Mallèvre 390 

Perméabilité    des   membranes    de    précipitation    (Sur    la),    par 

M.  M.  FuNFSTÛCK.  ■ .  ■  . XXV 

Pin  sylvestre  dans  -la  péninsule  ibérique  (Sur  l'aire  d'extension 

du),  par  M.  J.  Daveau 401 

Plantes  nouvelles  de  la  Chine  occidentale,  par  M.  A.  Franchet. 

273,  290,  337,  353 

Plantes  nouvelles  de  la  flore  d'Espagne,  par  M.  Aug,  de  Coincy. 

65,  204 

Plantes  rares,   nouvelles  ou   critiques   de   Tunisie   (Notes  sur 

quelques),  par  M.  Ed.  Bonnet 9,  109,  135 

Pores  du  genre  Closterhim  (Les),  par  M.  J.  Lutkemûller   .    .  Lxvi 

Pores  des  Desmidiacées  (Quelques  observations   sur  les),   par 

M.  J.  LÙTKEMiiLLER. LXVI 

Pores  des  Desmidiacées  (Sur  les),  par  M.  J.  Lutkemûller  .    .  Lxvi 

Potamogeton  (Notes  biologiques  sur  les),  par  M.  C.  Sauvageau. 

I,  21,  45,  98,  112,  140,  165 

Principes  actifs  encore  inconnus  chez  les  Papayacées  (Recherches 

sur  certains),  par  M,  L.  GuiGNARD 67,  85 


Table  alphabétiqjie  des  matières.  lxxix 

Protococcoïdées   {Golenkinia,   g^enre  nouveau   de),  par  M.   R. 

Chodat 305 

Puccinia  coronata  Coi'da  et  P.  coronifera  Klebahn 336 

Rectification  à  propos  de   l'article   de  M.  Famintzine  «  Sur  les 

grains  de  chloroph)'lle  des  g-raines  et  des  plantules  »,  par 

M.  E.  Belzung 156 

Réponse  à  l'article  de  M.  Malinvaud,  par  M.  G.  RouY 208 

Réponse  au  nouvel  article  de  M.  Malinvaud,  par  M.  G.  RoUY  .  237 

Réponse  au  nouvel  article  de  M.  Rouy,  par  M.  E.  Malinvaud.  221 

Rhizoïdes  chez  quelques  Chlorophycées    filamenteuses  (Sur  la 

formation  de),  par  M.  O.  BORGE LXV 

Richon  (Notice  nécrolog-ique  sur  M.),  par  M.  E.  Boudier   ...  18 

Rodin  (Une  œuvre   peu  connue  d'Hippolyte),  par  MM.  E.  G. 

Camus  et  Jeanpert 234,272,286,298,319,321,  403 

Sat'corhopalum   tubœforme  Rabenhorst  (Sur  le),  par  M.  G.  La- 

GERHEIM I 

Sclerotiitia,  comparé  au  6".  Rhododendri  Fischer  (Sur   un  nou- 
veau), par  M.  S.  Navaschine XLix 

Scier otinia  heteroica  Vor.  et  Nav.,  par  M.  M.  VORONINE    .    .    .  XLIX 

SelecHo  novoruin  Muscorttm,  par  M.  Em.  Bescherelle,     43,  59,  177 

Spheiiophyllum  (Etude  sur  la  constitution  de  l'appareil   fructifi- 

cateur  des),  par  M.  R.  Zeiller m 

Sphères  directrices  (Sur  l'orig-jne  des),  par  M.  Léon  Guignard, 

241,  257 

Sirophanihus  de  l'Afrique  tropicale  (Note  sur  le  fruit  du  Stro- 

phantus  glaber  et  sur  quelques),  par  M.  A.  Franchet   .    .    .  201 

Symbiose  de  VHeterodera  radicicola  avec  les  plantes  cultivées 

au  Sahara,  par  MM.  P,  Vuillemin  et  E.  Legrain xxi 

Tabac  en  France  par  Jean  Nicot  (L'introduction  du),  par  M.  E. 

RozE 375 

Tàphrina  Cormi  C^rr^/ Giesenhag-en  (Sur  le),  par  M.  P.  Magnus.  ix 

Terfèz  de  la  Tunisie  (Les),  par  M.  N.  Patouillard,   .    .      153,  181 

Tonkin  français  (Une  liste  de  Fougères  du),  par  M.  H.  Christ.  149 

Transpiration  (Sur  les  rapports  des  palissades   dans  les  feuilles 

avec  la),  par  M.  P.  Lesage ix 

Tunisie  (Les  Terfèz  de  la),  par  M.  N.  PatOUILLARD     .    .      153,  181 

Tunisie  (Notes  sur  quelques  plantes  rares,  nouvelles  ou  critiques 

de),  par  M.  Ed.  Bonnet 9>  io9)  ^35 

Une    œuvre  peu  connue  d'Hippolyte  Rodin,   par  MM.  E.  G. 

Camus  et  Jeanpert 234,272,286,298,319,321,  403 

Urédinées  et  leurs  plantes  nourricières  (Les),    par  M.    G.   Por- 

rault 16,  106,  148,  163,  173 

Végétaux    fossiles    de    Normandie,    Structure    et    affinités    du 

BennettUes  Morieri,  par  M.  O.  LiGNIER XLI 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  NOMS  DE  PLANTES 


{Les    noms    des    espèces    nouvelles    sont    imprimés    en    carctéres    gras.) 


Abies  pectinata,  174. 
Acer,    217.    —   A.     mandshuricum, 
294.  —  A.  Pseudo-Platanus,  399. 

—  A.  sutchuenense  Franchet,  294. 
Aceras  anthropophora,  319. 
Acbillea  Millefolium,  299,  369.  —  A. 

Ptannica,  108,  348. 
Aconit,  XXXI. 
Aconitum   racemulosum   Franchet, 

276.  —  A.  scaposum  Franchet,  277. 
Acrostichum    aureum,    152.   —    A. 

Harlandii,    152.   —    A.    palustre, 

152.  —  A.   quercifolium,   152.  — 

A.  variabile,  152. 
Actinidia  melanandra  Franchet,  278. 

—  A.  trichogyna  Franchet,  278. 
Actinococcus,  129. 
Adenostyles  albifrons,  107. 
Adiantum  Bonii  Christ,  150.  —  A. 

Capillus-Veneris,   151.  —  A.  cau- 

datum,    150.  —  A.  flabellulatum, 

150. 
Adonis  aestivalis,  398. 
iEcidium    Ang-elicae,     106.    —    M 

Arunci,  17.  — M,.  Asphodeli,  175 

—  iE.  Astrag-ali,  16.  —  R.  As 
tragali  alpini,  16.  —  M,,  carneum 
16.  —  M.  Centaureae  Scabiosae 
108.  —  R.   Chcnopodii  fruticosi 

173.  —  I^.  columnare,  163.  — M, 
Compositarum,  148.  —  M,.  Con 
vallariae,  175.  —  M,.  Cyani,   108 

—  M,.  Cytisi,  16.  —  R.  elatinum 

174,  —  M,.  Euphorbia;,  173.  — 
M,.  Ferulae,  106.  —  I^.  Fœnicu- 
li,  106.  —  M.  fulgens,  16.  —  M,. 
Glechomatis,  164.  —  J&.  Grossu- 
lariae,  18.  —  -E.  Hippocrepidis, 
16.  —  iE.  Hippuridis,  18.  —  M. 
leucospermum,  m.  —  ^E.  Mespili, 


17.  —  iE.  Periclymeni,  107.  — 
^.  Plantaginis,  173.  —  tE.  pseu- 
do-columnare,  174.  —  yE.  Sani- 
culae,  107.  —  M,.  Saussureae,  176. 

—  -E.  Senecionis,  107.  —  vE. 
Symphyti,  164.  —  -E.  Valeria- 
nellae,  107. 

Ag-raphis  nutans,  347. 

Ag-rimonia  Eupatoria,  17. 

Ag-ropyrum  campestre,  138.  —  A. 
g"laucum,  138,  176. 

Agrostemma  Githago,  370. 

Ag-rostis  alba,  176.  —  A.  castella- 
na,  67.  —  A.  Gaditana  A.  de 
C'oiucy,  66.  —  A.  hispanica,  67. 

Ahnfeltia  plicata,  131. 

Ainslisea  gracilis  Franchet,  297.  — 
A.  g-labra,  296.  —  A.  grosseden- 
tata  Franchet,  297.  —  A.  lanci- 
folia,  296.  —  A.  rubrifolia  Fran- 
chet, 296.  —  A.  sutchuenensis 
Franchet,  296. 

Aira  caespitosa,  176. 

Ajug-a  pyramidalis,  302.  —  A.  rep- 
tans,  372. 

Alchemilla  alpina,  17.  —  A.  Apha- 
nes,  139.  —  A.  hybrida,  17.  —  A. 
pubescens,  17.  — A.  vulgaris,  17. 

Alisma  Plantago,  400.  —  A.  rauun- 
culoides,  319. 

Alkanna  tinctoria,  367. 

Allium  ampeloprasum,  175.  —  A. 
approximatum,  175.  —  A.  ascalo- 
nicum,  349;  ^-  A.  carinatum,  319. 

—  A.  Cepa,  370.  —  A.  deserto- 
rum,  III.  —  A.  flavum,  319.  — 
A.  odoratissimum,  m.  —  A.  pal- 
lens,  175.  —  A.  Porrum,  373.  — 
A.  roseum,  m.  —  A.  sativum, 
334.   —  A.   scorodoprasum,    175. 


Table  alphabétique 

—  A.  sphaerocephalum,  175,  319. 

—  A.  stramineum,  206.  —  A.  ur- 
sinum,  176.  — A.  vineale,  175. 

Alopecurus,  348. 

Alsine  Barrclieri,  236. 

Alsophila  contaminans,    150.  —  A. 

podoph3"lla,  150. 
Althaea  officinalis,  351.  —  A.  rosea, 

39S. 
Amarantus  tricolor,  367. 
Amelanchier,  17. 
Ammi  g-laucifolium,  288. 
Ampelodesmos  bicolor,  135. 
Amygdalées,  17. 
Amygdalus  incana,  17.  —  \.   nana, 

17- 
Anacamptis  pyramidalis,  319. 
Anag-allis  arvensis,  139,  36g. 
Anagyris,  16- 
Anchusa  italica,   301,   346,   367.  — 

A.  officinalis,  367. 
Andropogon  Ischa;mum,  176. 
Androsace  glacialis,  164.  —  A.  Lag- 

geri,  164. 
Anémone  nemorosa,  235,   m.  —  A. 

Pulsatilla,  235. 
Anethum  hortense,  348. 
Angelica,  106. 
Angiopteris  evecta,  153, 
Anthémis  arvensis,  333. 
Anthyllis  tetraphylla,  16. 
Apera  interrupta,  324. 
Aposeris  fœtida,  148. 
Aquilegia  vulgaris,  176,  333. 
Arctostaphylis  officinalis,  84.  —  A. 

Uva-ursi,  83. 
Arenaria  serpj'llifolia,  237. 
Arietinum  americanura,  252. 
Aristolochia  Clematitis,   397.   —  A. 

paucinervis,    14.   —   A.   rotunda, 

14- 
Armeniaca  vulgaris,  332. 

Arrhenatherum  elatius,  176. 

Artemisia  Absinthium,   332.   —  A. 

Dracunculus,  107.  —  A.  vulgaris, 

107. 
Arthonia  astroidea,  162.  —  A.  cin- 


LXXXI 


des  noms  de  plantes. 

nabarina,  162.  —  A.  lurida,   163. 

—  A.  patellulata,  163. 
Arthrodesmus,  Lxvii. 
Arum  Dracunculus,  399.  —  A.  ma- 

culatum,  139,  176. 

Arundo  bicolor,  135. 

Asparagus  aphyllus,  139. 

Asphodelus  fistulosus,  175.  —  A. 
sphaerocarpus,  175. 

Aspidium  aculeatum,  325.  —  A. 
cicutàrium,  152.  — A.  cucullatum, 
152.  —  A.  decurrens,  152.  —  A. 
dissectum,  152.  —  A.  falcatum, 
151.  —  A.  Leuzeanum,  151.  —  A. 
melanocaulon,  152.  —  A.  molle, 
151.  —  A.  ochthodes,  152.  —  A. 
odoratum,  152.  —  A.  pennige- 
rura,  151. —  A.semicordatum,  151. 

—  A.  sericeum,  152.  —  A.  Tylo- 
des,  152.  —  A.  vastum,  152. 

Asperula  odorata,  370. 

Asplenium  Belangeri,  151.  —  A. 
esculentum,  151.  —  A.  Filix-fœ- 
mina,  325.  —  A.  Grevillei,  151. 

—  A.  lunulatum,  151.  —  A.  maxi- 
mum, 151.  —  A.  septentrionale, 
176.  —  A.  Trichomanes,  372. 

Aster  acris,  107.  —  A.  trinervis, 
107. 

Asterolinum  minimum,  84.  —  A. 
stellatum,  84. 

Asterostroma  Gaillardii  Patouillard, 
220. 

Astragalus  glycyphyllos,  371.  —  A. 
tragacantha,  139. 

Astrotheca,  190. 

Atractylis  macrocephala,  139. 

Atriplex  glauca,  139.  —  A.  horten- 
sia, 333,  345- 

Atropa  Belladona,  334. 

Atropis  convoluta,  136.  —  A.  dis- 
tans, 136.  —  A.  festucaeformis, 
136. 

Avena  longifolia,  324.  —  Avena  sa- 
tiva,  334. 


I.XXXII 


Table  alphabétique  des  noms  de  plantes. 
Baeomycés  roseus,  125.  —  B.  rufus, 


125. 
Baldingera  arundinacea,  176. 
Ballota  buUata,    12.  —  B.   hirsuta, 

12. 
Barbarea  intermedia,  236.  —  B.  vul- 

g-aris,  235. 
Barbula    macrogonia    Bescherelle , 

61. 
Belladone,  xxx. 
Bellis  perennis,  368,  371. 
Bennettites  Gibsonianus,  XLI.  —  B. 

Morieri,  XLi. 
Berberis  vulg-aris,  400. 
Beta  vulg-aris,  345. 
Betonica  officinalis,  346. 
Betula  alba,  345. 
Bidens  tripartita,  350. 
Blechnum  orientale,  151. 
BORRAGINÉES,   164. 

Borrago  officinalis,  346. 

Botrychium  Lunaria,  325. 

Bouleau,  I. 

Brassica  campestris,  332. 

Briza  Eragrostis,  136.  —  B.  média, 

400.  —  B.  minor,  324. 
Bromus  dilatatus,  137.  —  B.  incras- 

satus,  137.  —  B.  matritensis,  137. 
Bryonia  dioica,  370. 
Bryum  pertenue  Bescherelle,  62. 
Bubon  macedonicum,  139. 
Bunias  Erucag-o,  139. 
Bunium,  106. 

Buphthalmum  salicifoliuin,  175. 
Buxus  sempervirens,  346. 

Cacalia  Alliaria;folia,  139. —  C.  Atri- 
plicifolia,  107.  —  C.  suaveolens, 
107. 

Caioma  Abietis  pectinatse,  174.  — 
C.  nitens,  17.  —  C.  Phyllirea^, 
164.  —  C.  pinitorquum,  174. 

Calamagrostis  lanceolata,  324.  — 
C.  silvatica,  176. 

Calceolus  Marianus,  58. 

Calendula  arvensis,  399.  —  C.  offi- 
cinalis, 399. 


Calligonum  comosum,  13. 

Callitriche  autumnalis,  287.  —  C. 
hamulata,  287.  —  C.  obtusangula, 
287.  —  C.  pedunculata,  287.  —  C. 
platycarpa,  287.  —  C.  stagnalis, 
287.  —  C.  truncata,  287.  —  C. 
vernalis,  287. 

Calluna  vulgaris,  346. 

Caltha  Guerangerii,  235.  —  C.  pa- 
lustris,  335. 

Campanula,  163.  —  C.  Médium,  335. 

—  C.  perfoliata,  139. —  C.  Rapun- 
culus,  397.  —  C.   Spéculum,  139. 

Campanulacées,  163. 

Camphorosraa  monspeliaca,  173. 

Cannabis  sativa,  346. 

Capsella  Bursa-pastoris,  346. 

Caidamine  hirsuta,  236.  —  C.  pra- 
tensis,  368.  —  C.  silvatica,  236. 

Carduus  macrocephalus,  139.  —  C. 
tenuiflorus,  108. 

Carex  acuta,  176.  —  C.  arenaria, 
107.  —  C.  canescens,  323.  —  C. 
caryophyllea,  59.  —  C.  depaupe- 
rata,  323.  —  C.  digitata,  323.  — 
C.  dioica,  108,  323.  —  C.  elong-a- 
ta,  323.  —  C,  fulva,  323.  —  C. 
glauca,  176.  —  C.  Hornschuchia- 
na,  323.  —  C.  montana,  323.  —  C. 
muricata,  108.  —  C.  nitida,  59.  — 
C.  paradoxa,  323.  —  C.  pendula, 
176.  —  C.  praicox,  59.  —  C. 
Pseudo-Cyperus,  176.  —  C,  puli- 
caris,  323.  —  C.  riparia,  399.  — 
C.  rupestris,  176.  —  C.  Schrebe- 
ri,  59.  —  C.  teretiuscula,  323.  — 
C.  vaginata,  176.  —  C.  verna,  59. 

—  X  C.  xanthocarpa,  323. 
Carica  citriformis,    76.  —  C.  condi- 

namarcensis,   69,   76,    85.    —    C. 

Papaya,  68',  85.  —  C.  quercifolia, 

69. 
Carlina  acanthifolia,  148. 
Carthamus  tinctorius,  398. 
Castanea  vulgaris,  347. 
Caucalis,  348, 
Celosia  cristata,  371. 


Table  alphabétique 

Centaurea  aspera,   io8,    139.   —  C. 

,  Calcitrapa,  loS,  298,  372.  —  C. 
Cyanus,  108,  298,  333,  345,  346.  — 
C.  decipieas,  298.  —  C.  fraylne- 
sis,  389.  —  C.  Jacea,  108,  298, 
366.  —  C.  microptilon,  298.  —  C. 
montana,  108.  —  C.  myacantha, 
298.  —  C.  napifolia,  108.  —  C. 
nicaeensis,  108.  —  C.  nigra,    108. 

—  C.  nigrescens,  298.  — ■  C.  pra- 
tensis,  298.  —  C.  romana,  139.  — 
C.  Scabiosa,  108,  298.  —  C.  se- 
rotina,  298.  —  C.  solsticialis,  298. 

—  C.  vicentina,  389. 
Centunculus  minimus,  300. 
Cephalanthera  ensifolia,  321.  —  C. 

rubra,  321. 
Cerastium  perfoliatum,  139. 
Cerasus  Padus,  374.  —  C.  vulgaris, 

399- 
Ceratopteris  thalictroides,  151. 

Ceratozamia  longifolia,  262. 

Cerinthe  minor,  13g. 

Ceterach  officinarum,  324. 

Cetraria  aculeata,  126. 

Chamaîrops  humilis,  371. 

Cheilanth-s  Mysorensis,   151.—  Ch. 

teuuifolia,  151. 
Cheiranthus  Cheiri,  351. 
Chelidonium  majus,   349.  —  Ch.  su- 

tchuenense  F'ranchet,  293. 
Chenopodium  album,  351. 
Chondiilla  juncea,  148. 
Chrysanthemum  segetum,  398. 
Chrysochlamys  dependens,   192.  — 

Ch.    membranacea,     192.    —   Ch. 

multitlora,  192.  — -Ch.  myrcioides, 

192.  —  Ch.  Pavonii,  192. 
Chrysomyxa   Abietis,    174.   —  Ch. 

Empetri,  173.  — Ch.  Pyrolae,  164. 

—  Ch.  Rhododendri,  163,  174. 
Cibotium  Barometz,  150. 
Cicendia  pusilla,  301. 
Cichorium  Endivia,   148.   —  C.  In- 

tybus,  349,  399. 
Ciguë,  XXX. 
Circaia  lutetiana,  346. 


des  noms  de  plantes. 


LXXXIII 


Ciisiiim  anglicum,  333.  —  C.  erio- 
phorutn,  347.  —  C.  Erisithales, 
108.  —  C.  heterophyllum,  108.  — 
X  C.  hybridum,  298.  —  C.  lanceo- 
latum,  108.  —  C.  oleraceum,  108. 

—  C.  palustre,  108.  —  X  C.  ri- 
gens,  298. 

Citrus  Aurantium,  370. 

Cladina  rangiferina,  126.  —  C.  sil- 
vatica,  126.  —  C.  uncialis,  126. 

Cladonia  adspersa,  125.  — C.  bacil- 
laris,  126.  — C.  ca;spiticia,  125. — 
C.  cariosa,  125.  —  C.  cornuco- 
pioides,  126.  —  C.   costata,   125. 

—  C.  digitata,  126.  —  C.  fimbria- 
ta,  125.  —  C.  furcata,  125.  —  C. 
macilenta,  126.  —  C.  pityrea,  125. 

—  C.  pleurota,  126.  —  C.  poly- 
carpoides,  125.  —  C.  pyxidata, 
125.  —  C.  sobolifera,  125.  —  C. 
squamosa,  125. 

Cladophora,  LVir,  Lxv. 
Clandestina  rectiflora,  84. 
Clavaria  Lecomtei  Patouillard  et  Mo- 

rot,  366. 
Clematis  Fargesii  Franchet,  273.  — 

C.  Vitalba,  176,  401. 
Glematoclethra  cordifolia  Franchet, 

279.  —  C.  Faberi  Franchet,  279, 

—  C  strigillosa  Franchet,  280.  — 
C.  tomentella  Franchet,  280. 

Closterium,  LVli,  LXVI. 

Clusiella,  190. 

Cochlanthera  lanceolata,  183. 

Cœlastrum  astroideura,  82.  —  C. 
cambricum  var.  quinqueradiatum 
Lemaire,  80.  —  G.  cornutum  Le- 
maire,  81.  —  C.  cubicum,  82.  — 
C.  microporum,  82.  —  C.  sca- 
brum,  82.   —   C.   sphcericum,   82. 

—  C.  verrucosum,  82. 
Colchicum    Bertolonii,    109.    —   C. 

bulbocodioides,  109.  —  C.  monta- 
num,  109. 
Coleosporium  Cacahae,   107.  —  C. 
Campauulaî,  163.   —  C.   Senecio- 
nis,  107, 174. —  C.Sonchi,  107, 148. 


LXXXIV 


Table  alphabétique 

CoUema  cheileum,  124.  —  C.  glau- 
cescens,  125.  —  C,  granuliferum, 
124.  —  C.  limosum,  125.  —  C. 
nigrescens,  124.  —  C.  pulposum, 
124. 

CoUemodium  microphyllum,  125.  — 
C.  plicatile,  125. 

Colutea  arborescens,  16,  334. 

Composées,  107. 

Conium  maculatum,  xxx. 

Conopodium  denudatum,  173. 

Convallaria,  176. 

Convolvulacées,  164. 

Convolvulus  sepium,  351. 

Coriandrum  sativum,  348. 

Cornus  mas,  348. 

Corrigiola  littoralis,  18. 

Corydallis  acuminata  Franchet,  285. 

—  C.  adunca,  292.  —  C.  cheirifolia 
Franchet,  285.  —  C.  Fargesii 
Franchet,  290.  —  C.  Gortscha- 
kowii,  293.  —  C.  hamata  Fran- 
chet, 292.  —  C.  lopinensis  Fran- 
chet, 283.  —  C.  ochotensis,  290, 
291.  —  C.  Prattii  Franchet,    284. 

—  C.  Souliei  Franchet,  283.  —  C. 
straminea,  293.  —  C.  striata,  293. 

—  C.   temulifolia  Franchet,  291. 

—  C.  thalictrifolia  Franchet,  291. 

—  C.  tomentella  Franchet,  292.  — 
C.  tongoleasis  Franchet,  285.  — 
C.  trisecta  Franchet,  284.  —  C. 
triternata  Franchet,  290. 

Corylus  maxima,  370. 
Cosmarium,  LVii,  Lxvn. 
Crata;g-us  Azarolus,    17.   —  C.   di- 
g-yna,  17.  —  C.    oxyacantha,  174, 

334;  39^- 
Crépis  tectorum,  148,  299. 

Cressa  cretica,  83.  —  C.  humifusa, 

84.  —  C.  villosa,  164. 
Crinipellis  africana,  366. 
Crocus  sativus,  398. 
Crouartium  asclepiadeum,    174.    — 

C.  Ribicolum,  174. 
Crucianella  angustifolia,  107. 
Cucubalus  Behen,  139, 


des  noms  de  plantes. 

Cucumis  Dudaim,  139.  —  C.  pro- 
phetarum,  139.  —  C.  sativus,  348. 

Cucurbita  moschata,  375. 

Cumiuum  Cyminum,  84.  —  C.  offici- 
nale, 84. 

Cupressus  sempervirens,  13g. 

Cupularia  viscosa,  148. 

Cuscuta  suaveolens,  301. 

Cyathea  Bonii,  150. 

Cylamen  europaeum,  139. 

Cydonia  vulgjaris,  174,  347. 

Cynanchum  acutum,  11.  — C.  excel- 
sum,  II. 

Cynara  Scolymus,  350. 

Cynoglossum  officinale,  346,  367. 

Cyperus  longus,  366. 

Cypripedilon,  225.  —  C.  Calceolus, 
'è},.  —  C.  Marianus,  58,  84,  127. 

Cypripedium  acaule,  227,  268.  —  C. 
Arietinum,  227,  252,  268.  —  C. 
Calceolus,  58,  227,  229,  268.  — 
C.  californicum,  227,  268.  —  C. 
candidum,  227,  268.  —  C.  cardio- 
phyllum,  255.  —  C.  chinense  Fran- 
chet, 227,  230,  268,  271.  —  C. 
cordig-erum,  227,  230,  268.  —  C. 
corrugatum  Franchet,  227,  251, 
268.  —  C.   débile,  227,  255,   268. 

—  C.  elegans,  227,  255,  268.  —  C. 
Fargesii  Franchet,  228,   267,  268. 

—  C.  fasciculatum,  227,  268.  — 
C.  fasciolatum  Franchet,  227,  232, 
268.  —  C.  g-iittatum,  227,  253, 
268.  —  C.  Henryi,  271.  —  C.  hi- 
malaicum,  227,  249,  268.  —  C. 
irapeanum,  227,  268,  270.  —  C. 
japonicum,  227,  254,  268.  —  C. 
luteum,  226,  228,  268.  —  C.  ma- 
cranthum,  227,  232,  249,  268.  — 
C.  margaritaceum,  228,  265,  268. 

—  C.  micranthum  F'ranchet,  228, 
265,  268.  —  C.  montanum,  227, 
268.  —  C.   occidentale,  227,   268. 

—  C.  parviflorum,  227,  268.  —  C. 
passerinum,  227,  268.  —  C.  plec- 
trochilon,  252.  —  C.  pubescens, 
227,   268.  —  C.  spectabile,    226, 


Table  alphabétique 

268.  —  C.   thibeticum,   227,   250, 

268.  —  C.  varieyatum,  253.  —  C. 

yunnanense  Franchct,    227,   231, 

268. 
Cystopteris  fragilis,  325. 
Cytisus  hirsutus,  16.  —  C.  sessilifo- 

lius,  16. 

Damasonium  stellatum,  319. 

Datura,  xxxi. 

Daucus  Carota,  106,  371. 

Davallia  elegans,  150.  —  D.  strig-o- 

sa  var.  subciliata  Christ,    150.  — 

D.  tenuifolia,  150. 
Delphinium   ambig^uum,  139.   —   D. 

cœlestinum  Franchet,  276.  —  D. 

Consolida,  367.  —  D.   hirticaule 

Franchet,  275. 
Dianthus  barbatus,  400.  —  D.   ca- 

ryophyllus,  351,  367,  400. 
Digitalis  lutea,  301.  —  D.  purpurea, 

348. 
Dimorphococcus  cordatus,  80. 
Dipsacus  sylvestris,  347. 
Distomaïa  Nidus-avis,  128. 
Docidium,  LXVll. 
Dolomiœa  macrocephala,  337. 
Doronicum  scorpioides,  107. 
Draparnaldia,  LXV. 
X  Drosera  obovata,  236.   —  D.  ro- 

tundifolio-ang^lica,  236. 
Drymoglossum  carnosum,  152. 

Ecballium  Elaterium,  308. 
Echiuops,  108.  —  E.  sphaerocepha- 

lus,  139. 
Echioides  violacea,  139. 
Echium  fruticescens  A.  de  Coincy, 

65.  —  E.  vulgare,    139,  333,  399. 
Ectropothecium  mayumbense   Bes- 

cherelle,  61.  —  E.  ThoUoni  Bes- 

cherelle,  60. 
Elymus  arenarius,  176. 
Empetrum  nigrum,  173. 
Endophyllum  Euphorbia;,  174. 
EntosthodonKrauseiBescherelle,44. 
Ephedra  distachya,  139. 


des  noms  de  plantes.  lxxxv 

Epilobium  spicatum,  i8. 
Epimedium  Fargesii  Franchet,  281. 

—  E.  sutchuenense  Franchet,  282. 
Epipactis  atrorubens,  321.  —  E.  la- 

tifolia,  321.  —  E.  Nidus-avis,  84, 
128.  —  E.  palustris,  321. 

Epipog-on  aphyllus,  59.  —  E.  Gme- 
lini,  59. 

Eragrostis  Barrelieri  Daveau,  289. 

—  E.  minor,  289.  —  E.  papposa, 

136.  —  E.  poa;formis,  289.  —  E. 
poœoides,  136,  289,  —  E.  vulga- 
ris,  136. 

Erica  cinerea,  346.  —  E.  scoparia, 
346.  —  E.  Tetralix,  300. 

Ekicacées,  163. 

Eriophorum  latifolium,  323.  —  E. 
vag-inatum,  323. 

Erodium  cicutarium,  335. 

Eruca  sativa,  398.' 

Eryngium  campestre,  347.  —  E. 
plauum,  139. 

Erythraea  pulchella,  400. 

Euastrum,  LXVli. 

Euphorbia  aleppica,  14.  —  E.  co- 
ralloides,  139.  —  E.  Chamatsyce, 
173.  —  E,  Characias,  174.  —  E. 
Cyparissias,  173.  —  E.  dulcis,  173. 

—  E.  Esula,  303.  —  E.  heliosco- 
pia,  400.  —  E.  Lathyris,  348.  — 
E.  mauritanica,  139.  —  E.  nicaien- 
sis,  173.  —  E.  Peplus,  174.  —  E.. 
segetalis,  139.  —  E.  serrata,  173. 

Evernia  prunastri,  126. 
Evonymus  europasus,  350. 
Exidia  Benieri  Patouillard,  221. 

Faba  vulgaris,  349. 
Fagonia  arabica,  139. 
Fagiis  sylvatica,  350. 
Favolus  brasiliensis,  366. 
Ferula  Ferulag'o,  106,  139. 
Festuca    arundinacea,    137.    —    F. 
duriuscula,  176.  —  F.  interrupta, 

137,  —  F.  loliacea,  324.  —  F. 
ovina,  176.  —  F.  Rohlfsiana,  137. 

Ficaria  ranunculoides,  369. 


LxxxYi  Table  alphabétique 

Fœniculum  officinale,  io6. 
Frag-aria  vesca,  17,  139,  350. 
Frangula  Alnus,  336. 
Fumaria  officiaalis,  350. 

Gag-ea  fibrosa,  110.  —  G.  lutea,  175. 
Galanthus  nivalis,  374. 
Galeopsis  dubia,  302. 
X  Galium  ambiguum,  298,  — G.  an- 
glicum,  298.  —  G.  Apariue,  298. 

—  X  G.  approximatum,  298. —  G. 
Cruciata,  298,  348.  —  G.  débile, 
298.  —  X  G,  decolorans,  298.  — 
G.  elatnm,  298.  —  G.  elong-atum, 
298.  —  G.  erectum,  298.  —  G. 
palustre,  107,  298,  —  G.  saxatile, 

•  298.  —  G.  sylvaticum,  107.  —  G. 
sylvestre,  298.  —  G.  tricorne,  298, 
351.  —  G.  uliginosum,  298.  —  G. 
verum,  298,  350. 

Gamochaita  sylvatica,  299. 

Ganoderma  albocinctum  Patouillard 
et  Morot,  365. 

Geuista  hispanica,  139.  —  G.  Spar- 
tium,  367.  —  G.  tinctoria,  351. 

Gentiana  amarella,  300.  —  G.  Cru- 
ciata, 301.  —  G.   g-ermanica,  300. 

Géranium  Robertianum,  335.  —  G. 
romanum,  139. 

Geum  intermedium,  286.  —  G.  ri- 
vale, 286.  —  G.    rubifolium,  286. 

—  G.  urbanum,  286,  350. 
Gieseckia  pharnaceoides,  12. 
Githago  seg'etum,  139. 
Gladiolus    communis,    175.    —    G. 

illyricus,  175.  — G.  segetum,  175. 
Glaucium  luteuin,  349. 
Glaux  maritima,  175. 
Glechoma  hederacea,  164,  375. 
Gleichenia  dichotoma,  150. 
Glyceria  convoluta,  136. 
Glycyrrhiza  g-labra,  16. 
Goodyera  repens,  175. 
GOLENKINIA  Chodat,    305.    —   G. 
-Franzei,  308.  —  G.   radiata  Clio 
dat,  305. 
Graphis  soripta,  162. 


des  noms  de  plantes . 

Grossulariées,  18. 

Gymnadenia  viridis,  321. 

Gymnog-ongrus  Griffithsia;,  131.  — 
G.  linearis,  131.  —  G.  norvégi- 
ens, 131, 

Gymnogramme  elliptica,  152.  —  G. 
finlaysoniana,  152. 

Gymnosporangium  clavariceforme , 
17.  —  G.  confusum,  174.  —  G. 
fuscum,  17,  174.  —  G.  juniperi- 
num,  17.  —  G.  tremelloides,  17. 

Havetia  flexilis,   187.  —  H.   hippo- 

crateoides,  187.  —  H.  laurifolia, 

187.  —  H.  Martii,  187. 
Heleocharis  multicaulis,  322.  —  H. 

ovata,  322.  —  H.  uniglumis,  322. 
Helianthemum  pulverulentum,   335. 

—  H.  umbellatum,  236. 
Helianthus  annuus,  156.] 
Heliotropium  europaeum,  397 /j 
Helleboriue  Nidus-avis,  128. 
Helleborus  fœtidus,  371.   —  H.  ni- 

g-er,  371- 
Helodes    glandulosum,   84,    128.   — 

H.  palustre,  84,  128. 
Helosciadium  nodiflorum,  372. 


Heracleum  lougifolium,  288. 


H. 


Sphondylium,  288.   —  H.   steno- 
phyllum,  288. 

Herminium  Monorchis,  320. 

Herniaria  erecta,  139.  —  H.  hirsuta, 
18.  —  H.  latifolia,  18. 

Hieracium  alpinum,  148.  —  H.  bo- 
réale, 299,  —  H.  Pelleterianum, 
299.  —  H.  sabaudum,  299.  —  X 
H.  Schultesii,  299.  —  H.  statice- 
folium,  148.  —  H.  sylvaticum,  299. 
—  H.  tridentatum,  299.  —  H.  um- 
bellatum, 148.  —  H.  vulgatum,  299. 

Hippocrepis  iinisiliquosa,  17. 

HiPPURlDFES,   18. 

Hippuris  vulgaris,  18,  175. 

Homogyne  alpina,  107. 

Hookeria  prasiophylla  Bescherelle, 
177.  —  H.  ulophylla  Bescherelle, 
177. 


Table  alphabétique 

Hordeum   europasum,    324.   —    H. 

vulo-are,  370. 
Humulus  Lupulus,  366. 
Hydrocharis  morsus-ranae,  32. 
Hydrocotyle  vulgaris,  139. 
Hypericum  helodeum,  84.  — H.  per- 

foratum,  360. 
Hypochnus  longisporus  Patouillard, 

221. 
Hyssopus  officinalis,  401. 

Iberis  intermedia,  236.  —  I.  umbel- 

lata,  346. 
Ilex  Aquifolium,  367. 
Inula  dysenterica,  175.  —  I.   Hele- 

niuin,  29g,  370.  —  I.  Oculus-Chris- 

ti,  139, 
Iris  Fontanesii,  109.  —  I.   g-ermani- 

ca,  34q.  —  I.  Pseudacorus,  351. 

—  I.  Xiphium,  109. 

Isoetes  adspersa,  93,  97.   —  I.  Bo- 
ryana,  96,  97.  —  I.  Brochoni,  97. 

—  I.  Chaboissaii,  93,  97.  —  T. 
Duriasi,  98.  —  I.  echinospora,  q"] . 

—  I.  h3'strix,  98.  —  I.  lacustris, 
97.  —  I.  setacea,  97.  —  I.  tenuis- 
sima,  93,  97.  —  I.   velata,  93,  97. 

—  I.  Viollaii,  93,  97. 
Isopterygiuni    prasiellum    Besche- 

l'elle,  60. 
Isopyrum   sutchuenense    Franchet, 
274. 

Jasminum  officinale,  367. 

Juglans  reg^ia,  370. 

Juncus   acutus,    175.  —   J.    pilosus, 

139-   —  ]•    pyg-ma;us,    322.  —   J. 

supinus,  322.  — J.  sylvaticus,  175. 
Juniperiis  communis,  351.   — J.  ma- 

crocarpa,  14.  —  J.  Oxycedrus,  14. 

—  J.  Sabina,  174. 

Jurinea  edulis  Franchet,   337.  —  J. 

macrocephala,  2)lil •  —  J-   Souliei 

Franchet,  337. 
Jusqtiiame,  XXX. 


des  noms  de  plantes. 


LXXXVII 


Kentrophyllum  lanatum,  347. 
Kundmannia  sicula  var.  longiseta  A. 

de  Coiucy,  65. 

Labiées,  164. 

Lactuca  sativa,  367,  368.  — L.  Sca- 

riola,  333. 
Lagenaria  vulgaris,  374. 
Lamium  album,  350.  —  L.  incisum, 

302.  —  L.  maculatum,  332.  —  L. 

purpureum,  350. 
Lappa   major,   351.  —  L.   pubens, 

299.  —  L.  tomentosa,  299. 
Lathraea  clandestina,  83. 
Lathyrus  articulatus,   130.  —  L.  Ci- 

cera,  367.  —  L.  latifolius,  370.  — 

L.  sativus,    217.  —  L.  sylvestris, 

370. 

Lavandula  Spica,  333. 

Lecanora  albella,  161.  —  L.  angu- 
losa,  161.  —  L.  arenaria,  160.  — 
L,  atra,  161.  —  L.  calcarea,   161. 

—  L.  cerina,  160.  —  L.  chlarona, 
161.  —  L.  citrina,  160.  —  L.  coi- 
locarpa,  161.   —  L.  erysibe,  161. 

—  L.  exig-ua,  160.  —  L.  ferrugi- 
nea,  160.  —  L.  g-alactina,  161.  — 

—  L.  haimatites,  160.  —  L.  hori- 
za,  161.  —  L.  laciniosa,  160.  —  L. 
metabolica,  161,   —  L.  murorum, 

160.  —  L.  parella,  161.  — L.  pari- 
siensis,    161.  —  L.   proteiformis, 

161.  —  L.  pyracea,  160.  —  L, 
subfusca,  161.  —  L.  symmictera. 

161.  —  L.  sympagaea,  160.  —  L. 
teicholyta,  160.  —  L.   varia,   i6i. 

—  L.  vitellina,  160. 

Lecidea  alboatra,  162.  —  L.  aroma- 
tica,  162.  —  L.  canescens,  162.  — 
L.  chlorotica,  162.  —  L.  confer- 
voides,  162.  —  L.  contigua,  162. 
L.  euphorea,    162.  —  L.  flavens, 

162.  —  L.  fuliginea,  161  —  L. 
glomerulosa,  162.  —  L.  luteola, 
162.  —  L.  milliaria,  162.  —  L. 
myriocarpa,  162.  —  L.  parasema, 
162.  —  L.   prasiniza,    162.   —  L. 


Lxxxvm 


Table  alphabétique  des  noms  de  plantes. 


quernea,  162.  —  L.  trach)^lina,  161. 
Ledum  palustre,  XLix. 
Leersia  or3'zoides,  323. 
Lemna  polyrrhiza,  322. 
Leoatodon  hispidus,  148. 
Leonurus  Cardiaca,  351. 
Lepidium  graminifolium,  236.  —  L. 

sativum,  396. 
Lepidopilum  cladorrhizans  Besche- 

relle,  63. 
Lepraria  farinosa,  163.   —  L.  late- 

brosa,  163. 
Leptogium  lacerum,  125.  —  L.  mi- 

croscopicum,  125. 
Leucanthemum  Parthenium,  369.  — 

L.  vul^are,  348. 
Leucomiumacrophyllum,  178.  —  L. 

compressum,   178.  —  L.  cuspida- 

tifolium,  178.  —  L.  serratum  Bes- 

cherelle,    179,  —  L.    Mariei  Bes- 

cherellc,  178. 
Levisticum  officinale,  352. 
Ligularia,  107. 
Ligustrum  vulg-are,  138,  348. 
Lilium    candidum,    368.   —  L.  cro- 

ceum,  368.  —  L.   Martagon,  261. 
Limnanthemum  n3"mphoides,  176. 
Limoniastrum   Guyonianum,    12.  — 

L.  monopetalum,  12. 
Linaria  arvensis,  301.  —  L.  Elatine, 

139.   —  L.    Pelisseriana,   301.  — 

L.  vulg-aris,  397. 
Lindsaya   flabellulata,    150.    —    L. 

heterophylla,    150.  —    L.    lobata, 

150. 
Linum  austriacum,  9.   —  L.  mauri- 

tanicum,  10.  —  L.  punctatum,  10. 

—  L.  usitatissimum,  368. 
Liparis  Lœselii,  321. 
Listera  Nidus-avis,  128. 
Lolium,  176. 
Loliuin  temulentum,  401. 
Lonicera  alpigena,  107.  —  L.   cae- 

rulea,  107.  — L.  Caprifoliura,  107. 

L.  etrusca,  347.  —  L.  nigra,  348. 

L.  Periclymenum,  176. 
Lotus  corniculatus,  370. 


Lapin,  XXX. 

Lupinus,  16.  —  L.  albus,  158,  213, 
373.  — L.  luteus,  213,  217.  —  L. 
mutabilis,  157. 

Luzula  maxima,  322. 

Lychnis  coronaria,  371.  —  L.  dioica, 
13Q)  348,  367-  —  L.  Flos-cuculi, 
349.  —  XL.  pratensi-silvatica, 
-36-  —  XL.  silvatico-pratensis, 
236.  —  L.  sylvestris,  347. 

Lycopsis  arvensis,  367. 

Lygodium  dichotomum,  152.  —  L. 
japonicum,  152.  —  L.  pinnatifi- 
dum,  152. 

Lysimachia  vulgaris,  368. 

Lythrum    Salicaria,  401. 

Malus  communis,  372,  373. 

Mal  va  sylvestris,  369. 

Marrubium  crispum,  12. —  M.  Pseu- 

do-Dictamnus,  12,  139. 
Marsilea  quadrifoliata,  139. 
Matricaria  Chamomilla,  346. 
Matthiola  incana,  400. 
Medicago  tornata,  13g. 
Melampsora  Euphorbiae,  173.  —  M. 

Gœppertiana,   174.  —   M.  Helio- 

scopiœ,  173,  174. —  M.  Passiflorai, 

18.  —  M.    pinitorqua,    174.    — M. 

Quercus,  174.  — M.  Tremulae,  174. 
Melampyrum  arvense,  349. 
Melica  nutans,  324. 
Melilotus  officinalis,  139,  369. 
Melissa  officinalis,  369. 
Melissophyllum  silvaticum,  84. 
Melittis  Melissophyllum,  83. 
Meniscium  triphyllum,  152. 
Mentha  aquatica,   368,   397.   —    M. 

citrata,  397.  — M.  ocimoides,  334. 

—  M.  Pulegium,    372,  397.   —  M. 

rotundifolia",  369. 
Mercurialis  annua,  397. 
Merendera  Bulbocodium,  109. 
Mesembrianthemum  copticum,    139. 
Mespilus  germanica,  17,  369,  370, 
Mœhringia  inuscosa,  237. 
Momordica  Elaterium,  308. 


Table  alphabêiique 
Montagnites    tenuis     Patouillard , 

2iq. 
Morus  nigra,  369. 
Moiigeotia,  lmi,  lxv. 
Moiigeotiopsis,  LXVlil. 
Muscari  comosum,  332.  —  M.  race- 

mosum,  175,372. 
Myosotis    Balbisiana,   301.    —    M. 
■    palustris,  39g, 
Myrtus  commuais,  369. 

Narcissus  Pseudo-Narcissus,  399, 
Nasturtium  amphibio-silvestre,  236. 

—  X  N.  anceps,  236.  —  N.  offici- 
nale, 396. 
Nectria  cinnabarina,  335. 
Neottia  macrostelis,   128.  —  N.  Ni- 

dus-avis,    'è^^  128.  —  N.  oroban- 

choidea,  84,  128. 
Neottidium  Nidus-avis,  128. 
Nepeta  nepetella,   'è^,.  —  N.  parvi- 

flora,  Sj. 
Nephrolepis  acuta,  152.  —  N.  exal- 

tata,  152. 
Nicotiana  rustica,  377.  —  N.  Taba- 

cum,  377. 
Nigella  sativa,  373. 
Nitella  mucronata,  325. 
Nuphar  luteum,  176. 
Nymphaia  alba,  176. 

Ocimum  basilicum,  334. 
CEdematopus  dodecandrus,  189.  — 

CE.  obovatus,   189.    —  Œ.  octan- 

drus,  188. 
Œdogonium,  LVll. 
Œnanthe  peucedanifojia,  288.  —  CE. 

pimpinelloides,  288.  — CE.  silaifo- 

lia,  288. 
Oléacées,  164. 
Ombellifères,  106. 
Omphalodes  linifob'a,  346, 
Onagrariées,  18. 
Onobrychis  sativa,  16. 
Ononis  repens,  333. 
Onopordon  Acanthium,   347.  —  O. 

arabicum,  10.  —  O.  illyricum,  11. 


des  noms  de  plantes.  lxxxix 

—  O.  nervosum,  10.  —  O.  tauri- 
cum,  II. 

Opegiapha  atra,  162.  — O.  cinerea, 

162.  —  O.  diaphora,   162.  —  O. 

pulicaris,  162. 
Ophioglossum  penduliim,   152, 
Ophrys  arachnites,  320.  —   O.  ara- 

nifera,  320.  —  O.  Nidus-avis,  128. 
Orchis  angustifolia,  320.  —  O.  co- 

riophora,   320.  —  O.   fusca,   351. 

—  O.  incarnata,  319.  —  O.  latifo- 
lia,  319.  —  O.  laxiflora,  320,  348. 

—  O.  maculata,  320.  —  O.  mas- 
cula,  320,  399,  —  O.  militaris, 
320,  371.  —  O.  palustris,  320.  — 
O.  purpurea,  320.  —  O.  Simia, 
320.  —  O.  l'raunsteineri,  319.  — 
O.  ustulata,  320. 

Origanum  compactum  var.  Rouyana 

de  Coincy,  205.  —  O.  Maioiana, 

368.  —  O.  vulgare,  368. 
Ormenis  mixta,  299. 
Ornithogalum  fibrosum,   iio.  —  O. 

pyrenaicum,   175,   319.  —  O.  um- 

bellatum,  319,  368. 
Orobanche  cruenta,  302.  —  O.  ela- 

tior,  302.  —  O.   Hederae,  302.  — 

O.  rubens,  302. 
Orobus  tuberosus,  367. 
Osmunda  regalis,  262,  325. 
Oxystemon  nervosum,  184. 
Oxytropis,  16. 

Paeonia  officinalis,  366. 

Panicum    cruciforme    var.  brevifo- 

liata  de  Coincy,  208.  —  P.  milia- 

ceum,  369. 
Papaver   Rhœas,   371,    373.  —   P, 

somniferum,  371,  xxix. 
Papayacées,  67,  85. 
Papilionacées,  16. 
Parietaria  officinalis,  333. 
Parmelia    Acetabulum,    127.    —   P. 

Borreri,  127.  —  P.  caperata,  126. 

—  P.  perlata,  126.  —  P.  subau- 
rifera,  127.  —  P.  subglauca  Ny- 
lander,  126.  — P.  sulcata,  127. 


xc  Table  alphabétique 

Paronychia  Rouyana  A.  de  Coincy, 

65- 
Paronychtées,  i8. 

Parvatia  chinensis  Franchet,  281. 

Passiflora  lutea,  18. 

Passiflorées,  18. 

Pavot,  XXIX. 

Pediastrum  tricornutum,  80. 

Pedicularis  sylvatica,  399. 

Peltigera  canina,    127.  —  P.   poly- 

dactyla,  127,  —  P.  spuria,  127. 
Penium,  Lxvi. 
Pentstemoo,  164. 
Peridermium    Cornui,     174.    —    P. 

coruscans,  174.  —  P.  oblongispo- 

rium,    174.  —  P.  Pini,    174.  —  P. 

Strobi,  174. 
Persica,  17.  — P.  vulg-aris,  372. 
Pertusaria  amara,    161.  —  P.  com- 

munis,  161.  —  P.  globulitera,  161. 

P.  leioplaca,  161.  —  P.  lutescens, 

161.  —  P.  Wulfenii,  161. 
Petasites  albus,  107,  139.  —  P.  ni- 

veus,  107.  —  P.  vulgaris,  139. 
Peucedanum   Cervaria,    106,   —  P. 

Oreoseliaum,  106.  —  P.  palustre, 

106.  —  P.  parisiense,  106. 
Phaca  alpina,  16.  —  P.  astrag"aliiia, 

16.  —  P.  australis,    16.  —  P.  fri- 

g-ida,  16. 
PH^ANGIUM   Patouillard,    155.  — 

Ph,  Lefebvrei  Patouillard,  155. 
Phalang-ium  Liliago,  319,  368. 
Phalaris    aruiidinacea,    175.  —    Ph. 

hispanica  de  Coincy,  207. 
Phaseolus  vulgaris,  349. 
Phelipa;a  cœrulea,  302.   —  Ph.  ra- 

mosa,  302. 
Phleum,  348.  —  Ph.  arenarium,  324. 

—  Ph.  asperum,  324. 
Phragmidium  Fragariae,   17.  —  Ph. 

Potentillae,     17.    —    Ph.    subcor- 

ticium,  17.  — Ph.  Tormentillai,  17. 
Phragmites  gigantea,  176. 
Phyllirea  média,  164. 
Phyllophora    Brodia;i,    130.   —  Ph. 

Heredia,  131.  —  Ph.  rubens,  129. 


des  noms  de  plantes. 

Phyllotylus  membranifolius,  129.  — 
Ph.  nicajensis,  129.  —  Ph.  siculus, 

131- 
Physalis  Alkekengi,  346. 
Physcia  aipolia,  160.  —  Ph.  ciliaris, 

127.  —  Ph.  leptalea,   160.  —  Ph. 

lithotea,  160.  —  Ph.  obscura,  160. 

—  Ph.  parietina,   127.  —  Ph.  pi- 
tyrea,  127.  —  Ph.  polycarpa,  127. 

—  Ph.    pulverulenta,   127.  —  Ph. 
stellaris,  160.  —  Ph.  tenella,  160. 

—  Ph.  venusta,  160. 
Phyteumà  orbiculare,  349. 
Picea  excelsa,  163,  174. 
Pimpinella  saxifraga,  107. 
Pinguicula  lusitanica,  300. 
Pin  sylvestre^  401. 

Pinus  austriaca,  173.  —  P.  hale- 
pensis,  174.  —  P.  Pinea,  139,  174, 
372.  —  P.  silvestris,  174,  402. 

Pirus  communis,  17,  174. 

Pistillaria  Cytisi  Patouillard,  220. 

Pisum  arvense,  373. 

Plantage  lanceolata,  173,  366.  — 
P.  major,  173,372. 

Pleurota^niopsis,  Lxvr. 

PleurotSKnium,  LXVII. 

Poa  Eragrostis,  136,  289.  —  P.  fer- 
tilis,  324. 

Podocarya  Bucklandi,  XLI, 

Podospermum,  148. 

Polycnemum  majus,  303. 

Polygala  comosa,  236.  —  P.  Lensei, 
236.  -—  P.  vulgaris,  236,  369. 

Polygonum  amphibium,  173,  —  P. 
aviculare,  173. — P.  Bistorta,  173, 
303.  —  P.  dumetorum,  173.  — 
P.  Fagopyrum,  335. 

Polypodium  adnascens,  152.  —  P. 
fissum,  152.  —  P.  irioides,  152.  — 
P.  Lingua,  167.  —  P.  nummula- 
risfolium,  152.  —  P.  Phymatodes, 
152.  —  P.  proliferum,  152.  —  P. 
quercifolium,  152. 

Polyporus  concinnus,  366.  —  P,  rhi- 
zophilus  Patouillard,  21g.  —  P. 
sanguineus,  366. 


Table  alphabétique  des  noms  de  fiantes. 


xci 


Polystichum  Filix  mas,  34g. 
Poria  crocata  Patouillard,  220. 
Porotrichum   mayumbense   Besche 

relie,  44. 

Portulaca  oleracea,  373. 

Potamog-eton,  i,  21,  45,  98,  112, 
140,  165.  —  P.  acutifolius,  5,  102, 
169,  312.  —  P.  contortus,  15.  — 
P.  crispus,  2,  21,  169,  322.  — 
P.  densus,  2,  15,  36.  —  P.  foliosus, 
TOI.  —  P.  Friesii,  99.  —  P.  gem- 
miparus,  100,  170.  —  P.  grami- 
neiis,  3.  —  P.  lucens,  2,  36,  116, 
i6g.  —  P.  major,  99.  —  P.  ma- 
rinus,  15.  —  P.  natans,  2,  165, 
i6g.  —  P.  nitens,  2,  —  P.  obtusi- 
folius,  105.  —  P.  pauciflorus,  loi. 
—  P.  pectinatus,  2,  15,  105,  140, 
169.  —  P.  perfoliatus,  2,  15,  36, 
112,  i6g.  —  P.  polyg-onifolius,  116, 
322.  —  P.  praelong'us,  2.  —  P.  pu- 
sillus,  5,  45,  g8,  170.  —  P.  Rob- 
binsii,  6.  —  P.  rufescens,  4.  — 
P.  rutilus,  10 1.  —  P,  trichoides, 
5,  45,  98,  i6g.  — P.  Vaseyi,  loi, 


170. 


Potamog-iton,  voy.  Potamogeton. 
Potentilla  alchemilloides,  17.  —  P. 

anserina,    332.    —  P.    micrantba, 

17. — XP-nii^ts,  287. — P.uemo- 

ralis,  287.  —  P.  recta,  17. 
Poterium  hybridum,  13g.  —  P.  San- 

guisorba,  372. 
Pottia  Patouillardi  Bescherelle,  43. 
Primula  acaulis,  164.  —  P.  Auricula, 

164.  —  P.  elatior,  400.  —  P.  offi- 

cinalis,   348.  —  X   P'   variabilis, 

300. 
Primulacées,  164. 
Prunella  alba,  302.  —    P,    g-randi- 

flora,  302.  —  P.  pinnatifida,  302. 

—  P.  vulgaris,  302. 
Prunus  domestica,   374.    —  P,    spi- 

nosa,  34g. 
Psamma  arenaria,   'è^f   —  P*   litto- 

ralis,  84. 
Psilotum  triquetrum,  243. 


Pteris  aquilina,  34g.  —  P.  cretica, 
151.  —  P.  ensiformis,  151.  —  P. 
longifolia,  151.  —  P.  quadriau- 
rita,  151.  —  P.  semipinnata,    151. 

—  P.  serrulata,  151. 
Pterobryum   integrifolium    Hampe, 

62. 
Pucclnia  Agropyri,  176.  —  P.  Agros- 
tidis,  176.  —  P,  Allii,  175.  —  P. 
Andersoni,  108.  —  P.  Angelica;, 
106.  —  P.  annularis,  164.  —  P. 
Arenariae,    18.   —   P.    Asphodeli, 

175.  —  P.  Asteris,  107,  108.  — 
P.  Barbei,  175.  —  P.  Bistortae,  173. 

—  P.  bullata,  106.  —  P.  Bunii,  106. 

—  P.  cancellata,  175.  —  P.  Ca- 
riais,   176.  —  P.  Centaureas,  108. 

—  P.  Cesatii,  176.  —  P.  Cirsii  Eri- 
sithalis,  108.  —  P.  Cirsii  hetero- 
phylli,  108.  —  P.  Cirsii  lanceolati, 
108.  —  P.  Cnici  oleracei,  107, 
108.  —  P.  conglomerata,  107.  — 
P.  coronata,  176,  336.  —  P,  coro- 
nifera,  336.  —  P.  Corrigiola;,  18. 

—  P.  Cressas,  164.  —  P.  Digra- 
phidis,  175,  176.  —  P.  dioicae,  108. 

—  P.  Dubyi,  164.  —  P.  Echi- 
nopis,    108.    —  P.  Endivias,   148. 

—  P.  Epilobii,  18.  —  P.  Festucae, 

176.  —  P.  FragaricE,  17.  —  P. 
fusca,  III.  —  P.  Galii,  107.  —  P. 
Gladioli,  175.  —  P.  graminis,  176. 

—  P.  heterophylla,  148.  —  P.  14ie- 
racii,  107,  108,  14S.  —  P.  inter- 
stitialis,  17.  —  P.  Lampsanae,  148. 

—  P.Liliacearum,  175.  —  P.  Lojka- 
jana,  175.  —  P.  Mentha;,  164.  — 
P.  Millefolii,  108.  —  P.  Montagnei, 
18.  —  P.  montana,  108.  —  P.  Oreo- 
selini,  106.  —  P.  Pentstemonis, 
164.  —  P.  Phalaridis,  176.  —  P. 
Phragmitis,  173. —  P.  Pimpinellae, 
106,    107,  —  P.   Plantaginis,   173. 

—  P.  Polygoni,  173.  —  P.  Poly- 
goni  amphibii,  173.  —  P.  Porri, 
175.  —  P.  Prenanthis,  148.  —  P. 
Primula;,  164.  —  P.  Pruni,  17.  — 


XCII 


Table  alphabétique  des  noms  de  plantes. 


P,  Rhododendri,  163.  —  P.  Ribis, 
18.  —  P.  Rubigo-vcra,  176.  —  P. 
Rumicis  scutati,  173.  —  P.  rupes- 
tris,  176.  —  P.  Saniculas,  107,  — 
P.  Schœleriana,  107.  —  P.  Scirpi, 
176.  —  P.  sessilis,  176.  —  P.  Sor- 
ghi,  176.  —  P.  Stachydis,  164.  — 
P.  suaveolens,  108,  148. —  P.  sub- 
tecta,  108.  —  P.  sylvatica,  107, 
148.  —  P.  Tauaceti,  107,  108.  — 
P.  Taraxaci,  148.  —  P.  teuui- 
stipes,  108.  — P.  Teucrii,  164  — 
P.  Thesii,  173.  —  P.  Trabutii, 
176.  —  P.  Tragopogonis,  148.  — 
P.  vag-inatai,  176.  --  P.  variabilis, 
148.  —  P.  Veratri,  175.  —  P.  Ve- 
ronicarum,  164.  —  P.  verrucosa, 
164.  —  P.  Virgaureae,  107.  —  P. 
Vossii,   164.   —  P.  Vulpiua;,    108. 

Pucciuiastrum  Epilobii,  18. 

Pulicaria  dysenterica,  371. 

Pulmonaria  officinalis,  399. 

Pulsatilla  vulgaris,  347. 

Punica  Granatum,  351. 

Pyciiomon  Acarna,  108. 

Pycnothelia  papillaria,  125. 

Pyrola  chlorantha,  164.  —  P.  minor, 
164.  —  P.  rotundifolia,  164.  —  P. 
secunda,  164.  —  P.  unifiera,  164. 

Pyrolacées,  164. 

Pyrus  commuais,  373. 

Quercus  Ilex,  174.  —  Q.  pubescens, 
304.  —  Q.  Robur,  139.  —  Q.  ses- 
siliflora,  347. 

Ramalina  calicaris,  126.  —  R.  fari- 
nacea,  126.   —  R.  fastigiata,  126. 

—  R,  fraxinea,  126. 
Ranunculus   acris,    372.    —   R.   ar- 

vensis,  235.  —  R.  bulbosus,  372. 

—  R.  Ficaria,  139.  —  R,  Flam- 
mula,  139.  —  R.  monspeliacus, 
139.  —  R.  parviflorus,  372.  —  R. 
peucedanoides,  139.  —  R.  polyan- 
themoides,  235.  —  R.  repens,  372. 

—  R.  silvaticus,  235. 


Raphanus  Raphanistrum,  84.  —  R. 

sativus,   397.  —  R.  silvestris,  84. 
Raphidostegium  argyrophyllum  Bes- 

cherelle,  59. 
Reng-g-eria  littoralis,  185. 
Reng-ifa  acuminata,  186.  —  R.  peru- 

viana,  186.  —  R.  scandens,  186. 
Reseda  luteola,  350. 
Rhagadiolus  lapsanoides,  139. 
Rhamnus  catharticus,  336,  349. 
Rlieum  officinale,  173. 
Rhinanthus  major,  334. 
Rhododendron    ferrugineum,     163, 

174.  — R.  hirsutum,  163,  174. 
Rhynchospora  alba,  322.  —  R.  fusca, 

322. 
Ribes  alpinum,    18.   —  R.  nigrum, 

l'^i   373-  —  ^-  niveum,  18.  —  R. 

petraeum,    18.   —   R.    Uva-crispa, 

351- 
Roripa  amphibia,  370. 

Rosa  alba,  17.  —  R.  canina,  333, 
398.  —  R.  centifolia,  17.  —  R. 
gallica,  398.  —  R.  pimpinellifolia, 
17.  —  R.  tomentella,  287. 

Rosacées,  17. 

Rosmarinus  officinalis,  397. 

Rostrupia  Elymi,  176. 

Roupellia  grata,  201. 

RuBiACÉES,  107. 

Rubus  affinis,  286.  —  R.  caesius,  17, 
286.  —  R.  discolor,286.  —  R.  du- 
metorum,  286.  —  R.  Fargesii 
Franchet,  294.  —  R.  ftuticosus, 
286,  397.  —  R.  glandulosus,  286. 
—  R.  Henryi,  295.  —  R.  hirtus, 
286.  —  R.  idaus,  286,  350.  —  R. 
rudis,  286.  —  R.  saxatilis,  17, 
286.  —  R.  serpens,  286.  —  R. 
Sprengelii,  286.  —  R.  thyrsoi- 
deus,  286^ —  R.  tomentosus,  286. — 
R.  vestitus,  286.  —  R.  vulgaris, 
286.  —  R.  Wahlbergii,  286. 

Rumex  acetosa,  400.  —  R.  Aristidis, 
14.  —  R.  conglomeratus,  173.  — 
R.  crispus,  173.  —  R.  Hydrola- 
pathum,  173.  —  R.  maximus,  303. 


Table  alphabétique  des  noms  de  plantes. 


xcin 


—  R.  nemorosus,  303.  —  R.  obtu 
sifolius,  173.  —  R.  Patientia,  173. 

—  R.   roseus,   13.  —  R.  sangui 
neus,    173.   —   R.    scutatus,    173, 
303.  —  R.  vesicarius,  13. 

Ruscus  aculeatus,  350. 
Ruta  graveolens,  398. 

Sag-itta  aquatica,  84. 

Sagittaria  sagittifolia,  83,  334. 

Salicornia  arabica,  138.  — S.  herba- 
cea,  138. 

Salix  œgyptiaca,  139.  —  S.  capraea, 
347.  369-  —  S.  fragilis,  304.  -  X 
S.  rubra,  304.  —  X  S.  Sering-ea- 
na,  304.  —  X  S.  Smithiana,  304, 

—  X  S.  undulata,  304. 

Salvia  officinalis,  138,  398.  —  S. 
pratensis,  346.  —  S.  Sclarea,  346. 

—  S.  Verbenaca,  302,  334. 
Salvinia  cucuUata,    153.   —  S.   na- 

tans,  153. 

Sambucinées,  107. 

Sambucus  nigra,  139. —  S.  racemo- 
sa,  298. 

Sanguisorba  officinalis,  303. 

Sanicula  europaea,  107. 

Saponaria  ocymoides,  139.  —  S. 
officinalis,  367. 

Sarcorhopalum  tubaeforme,  i,  ix. 

Sarothamnus  scoparius,  84,  350.  — 
S.  vulgaris,  84. 

Satureia  hortensis,  164,  398. 

Saussurea  amurensis,  338.  —  S. 
carduiformis  Franchet,  343.  —  S. 
chetzozensis,  339.  —  S.  conyzoi- 
des,  338,  342.  —  S.  crassifolia, 
345.  —  S.  dimorphaea  Franchet, 
340.  —  S.  discolor,  341.  —  S. 
dzeurensis  Franchet,  339.  —  vS. 
edulis,  337.  —  S.  eriocephala 
Franchet,  339.  —  S.  Fargesii 
Franchet,  344.  —  S.  flexuosa 
Franchet,  341.  —  S.  grandifolia, 
343i  353-  —  S.  hieracioides,  355. 

—  S.  longifolia,   355.  —   S.   ma- 
crota  Franchet,  343. —  S.   mollis 


l'^ranchet,  353.  —  S.  nobilis  Fran- 
chet, 354.  —  S.  pachyneura  Fran- 
chet, 354.  —  S.   piptathera,  343. 

—  S.  salicifolia,  338,  342.  —  S. 
salignaFranchet,345.  —  S.  stricta 
Franchet,  342,  353.  —  S.  sutchue- 
nensis  Franchet,  353.  —  S.  ta- 
raxacifolia,  354.  —  S.  tatsienensis, 
355.  —  S.  thibetica  Franchet,  338. 

—  S.  vestita,  340,  354.  —  S.  vil- 
losa,  355.  —  S.  virgata  Franchet, 

340. 
Saxifraga  cortusoides,    295.   —   S. 

flabellifolia  PVanchet,  295.   —  S. 

sanguinea  Franchet,  295, 
Scabiosa  arvensis,  351.  — S.  colum- 

baria,  398. 
Schismus  arabicus,  135.  —  S.  caly- 

cinus,  135. 
Scilla  autumnalis,  319.  —  S.  bifolia, 

319,  —  S.  nutans,  175.  —  S.  ver- 

na,  175.  —  S.  villosa,  iio. 
Scirpus   fluitans,   322.  —  S.    holo- 

schaenus,  176.  —  S.  lacustris,  176. 

—  S.  maritimus,  107,  175.  —  S. 
setaceus,  322.  —  S.  triqueter,  322. 

Scleropoa  philistaea,  137. 
Sclerotinia  heteroica,   XLix.    —   S. 

Ledi,  XLIX.   —  S.  megalospora, 

XLIX.  —  S.  Rhododendri,  XLix. 
Scolopendrium  officinale,  347. 
Scorzonera    austriaca,     148.   —  S. 

humilis,  148. — S.  plantaginea,  148. 
Scrophularia  aquatica,   301.    —  S. 

Balbisii,  301 .  — S.  frutescens,  139. 

—  S.  lucida,  139.  —  S.  nodosa, 
366.  —  S.  Scorodonia,    139,  164. 

SCROPHULARINÉES,  164. 

Secale  céréale,  398. 

Sedum  acre,  399.  —  S.  album,  400. 

S.  Telephium,  371. 
vSempervivum    arachnoideum,    367. 

—  S.  tectorum,  367. 

Senecio  adenostyloides,  356.  —  S. 
ainsliaeflorus  Franchet,  361.  —  S. 
aquaticus,  107.  —  S.  arachnan- 
thus  Franchet,  355.  —  S.  atripli- 


xciv 


TUè/è  alphabétique  des  noms  de  plantes. 


cifoliùs,  358.  —  S,  begoniaefolius 
Franchet,  358.  —  S.  bulbilliferus, 
356,  360.  —  S.  cacaliaefolius,  269, 
270.  —  S.  chrysanthemoides,  365. 
—  S.    cyclaminifolius  Franchet, 

362.  —  S.  davuricus,  357.  —  S. 
Delavayi  Franchet,  364.  —  S.  del- 

•  tophyllus,  358.  —  S.  diversifoHus, 
365.  —  S.  Jctcobaea,  107.  —  S. 
jantophyllus  Franchet,  361.  -  S. 
Kaempferi,  363.  — S.  koualapensis 
Franchet,  356.  —  S.  latipes  Fran- 
chet, 356.  —  S.  leucocephalus 
t>anchet,  360.  —  S.  nemorensis, 
107. —  S.  obturatus,  363. —  S.  pa- 
ludosus,  367.  —  S.  phalacrocarpus, 

363.  —  S.  phyllolepis  Franchet, 
360.  —  S.  plantaginifolius,  365.  — 
S.  pleurocaulis,  365.  —  S.  pteri- 
dophyllus  Franchet,  364.  —  S. 
purpurascens,  358.  —  S.  Robo- 
rowski,  361.  —  S.  rufipilis  Fran- 
chet, 35Q.  —  S.  sylvaticus,  39g.  — 
S.  taliensis  Franchet,  357.  —  S. 
tatsienensis,  365.  —  S.  tricuspis 
Franchet,  357.  —  S.  Vespertilio 
Franchet,  359.  —  S.  villiferus 
Franchet,  362.  —  S.  yunnanensis 

■  Franchet,  363. 
Serratula  tinctoria,  148. 
Seseli  elatum,  288.  —  S,  g-laucum, 

-  106. 
Setaria  italica,  369. 
Silène   ang-Hca,  236.  —   S,   conica, 

139.  —  S.   g-allica,  236.    —  S.  in- 

flata,  372.  —  S.  nutans,  139. 
Silybum  Marianum,  347. 
Sinapis  arvensis,  370.  —  S.  incana, 

236.  —  S.  nigra,  370. 
Sison  Amomum,  288. 
Sisymbrium  amphibium,  370. 
Sium  latifolium,  107,  175. 
Solanum  Dulcamara,  347.  • —  S.  ni- 

g-rum,  301,  369. 
SoHdago,  107.  —  S.Virgaaurea,  333. 
Sonchus  decofus,  148.   —  S.  olera- 

ceus,  368.    — ^  S.    palustris,    148. 


Sorbus  Aria,  17,  374.  —  S.  Chamae- 
mespilus,  17. — S.  domestica,  139, 
348.  —  S.  torminalis,  17. 

Sorghum,  176. 

Sparganium  natans,  139. 

Spartium  album,  139.  —  S.  jun- 
ceum,  16,367. — S.  Scorpius,  139. 

Specularia  arvensis,  84.  —  S.  Spé- 
culum, 83,  334. 

Sphacelaria  scoparia,  262. 

Sphairangium  triquetrum  var.  deser- 
torum  Bescherelle,  43. 

Sphenophyllum,  m. 

Spirsea  Aruncus,  17.  —  S.  hyperi- 
cifolia,  286.  —  S.  Ulmaria,  17. 

Spiranthes  astivalis,  321.  —  S.  au- 
tumnalis,  321. 

Spirogyra,  218,  LVii.  —  S.  fluviati- 
lis,  LXV. 

X  Stachys  ambigua,  302.  —  S.  pa- 
lustris, 302,  367.  —  S.  recta,  164. 
—  S.  sylvatica,  371. 

Stapelia  hirsuta,  139. 

Statice  monopetala,  12. 

Staurastrum,  Lxvii. 

Stellaria  Holostea,  335.  — S.  média, 

369- 
Stenogramme  interrupta,  131. 

Stramoine,  xxx. 

Strychnos  Nux  vomica,  XXXI. 

Strophanthus  bracteatus,  204.  —  S. 
glaber,  201.  —  S.  gratus,  203.  — 
S.  hispidus,  202.  —  S.  Kombe, 
204.  —  S.  sarmentosus,  204.  — 
S.  Tholloni,  203. 

Stylophorum  diphyllum,  293. 

Suseda  fruticosa,  173. 

Symphytum,   164.    —  S.   officinale, 

'348. 
Syrrhopodon    congolensis    Besche- 
relle, 43.      •  • 

Tabac,  375,  XXX. 
Tamarix  gallica,  13. 
Tanacetum  vulgare,  399. 
Taphriua  Cornu  Cervi,  l,  ix.  —  '1'. 
tubseformis,  i. 


.  Tablç  alphabétique 

Taraxacum  Dens-Leonis,  148.  —  T. 

officinale,  348.  — T.  palustre,  299. 
Telephium  oppositifolium,  139. 
Terfezia  Boudieri,   153,   182.   —  T. 

Claveryi,  181.  —  T.  Deflersii,  154. 

—  T.  Hafizi,  154.  —  T.  Leonis, 
153.  —  T.  Metaxasi,  153. 

Tetradiclis  Evcrsmanni,  13. 
Teucrium  Botrys,   13g.   —  T.  Cha- 

maedrys,  164.  —  T.  floccosum  A. 

de    Coinc)'',  66.    —   T.   fruticans, 

164.  —   T.    pumilum,   66.   —    V . 

pyrenaicum,  164.  —  T.  Scordium, 

302.  —  T.  Scorodonia,  164. 
Thalictrum  aquilegifolium,  235.  — 

Th.  clematidifûlium  Franchet,  273. 
Thecopsora  Agrimoniae,  17.  —  Th. 

Pyrolae,  164. 
Thesium  divaricatum,   173.  —  Th. 

linifolium,  303. 
Thlaspi  montanum,  236. 
Thymus  numidicus,  139. 
Tirmania  africana,  155.  —  T.  Cam- 

bonii,  155.  — T.  ovalispora,  155. 
Tomentella  lateritia  Patouillard,  221. 

T.  suberis  Patouillard,  221. 
Tormentilla  erecta,  17.  —  T.  rep- 

tans,  17. 
Tovomita   acuminata,    195.    —   T. 

atnazonica,  194.   —  T.  brasilien- 

sis,  194. —  T.  brevistaminea,  194. 

—  T.  cephalostig-ma,  194.  —  T. 
Eggersii,    194.  —  T.    g-racilipes, 

195.  —  T.  g-uyanensis,  194.  —  T. 
laurina,   195.  —  T.  macrophylla, 

196.  —  T.  martinicensis,  195.  — 
T.  Melinoni,  196.  —  T.  nigres- 
cens,  194.  —  T.  rubella,  194.  — 
T,  Schombiirgkii,  195.  —  T. 
Spruceana,  194.  —  T.  stigmato- 
sa,  195.  —  T.  tenuiflora,  194.  — 
T.  turbinata,  194.  —  T.  umbella- 
ta,  194.  —  T.  Weddelliana,  194. 

Tovomitopsis  cuneata,    194.   —  T. 

paniculata,  191. 
Tragopogon,  148.  —  T.   orientale, 

299. 


dçs  noms  de  p.l(i^t(?s. 


xcv 


Trametes  lanatus,  366. 

Trapa  natans,  368. 

Irichomanes  Motleyi,    150,    —    T. 

nanum,  150, 
Trifolium  arvense.  400.  —  T.  mon- 
tanum, 16.  —  T.  pratense,  400.  — 

T.  rubens,  399. 
Triglochin   laxiflorura,    15.    —    T. 

palustre,  15. 
Trigonella  Fœnum  gra;cum,  16. 
Trinia  vulgaris,  288. 
Triticum  glaucum,  138.  —  T.  inter- 

medium,  138. — T.  latronum,  138. 

T.  repens,    138.  —  T.   vulgare, 

49. 
Typha  angustifolia,  330,  368. 
Typhula  Asphodeli  Patouillard,  220. 

Ulex  europaeus,  367. 

Ulmus  campestris,  366. 

Ulothrix,  Lxv. 

Urédinées,  16,  106,  148,  163. 

Uredo  Alchemillse,  17.  —  U.  Andro- 
pogonis,  176.  —  U.  Avenae,  176. 
U.  Camphorosmae,  173.  —  U.  Eri- 
gerontis,  148.  —  U.  Goodyerse, 
175.  —  U.  Holoschœni,  176.  — 
U.  Lolii,  176.  —  U.  Mûlleri,  17.  — 
U.  Phyllirea;,  164.  —  U.  Planta- 
ginis,  173.  —  U.    Satureia;,    164. 

—  U.  Scolopendrii,  176. 
Uromyces  acutatus,  175.  —  U.  am- 

biguus,  175.  —  U.  .-Inagyridis,  16 

—  U.   Anthyllidis,   16,    17.   —  U 
Astragali,   16.  —  U.  Briardi,  17 

—  U.  Cacalia;,  107.  —  U.  carneus 
t6.  —  U.   Erythronii,    175.  —  U 
Genistae  tinctoriae,  16.  —  U.  Gly 
cyrrhizae,  16.  —  U.  Junci,  175.  — 
U.  lapponicus,  16.   —  U.  lineatus, 
18.  —  U.  lineolatus,   107,    175.  — 
U.  Lupini,  16.  —  U.  minor,  16.  — 
U.  Ononidis,  16.  —  U.  Ornithoga. 
li,  175.  —  U.    Oxytropidis,  16.  — 
U.  Phacae,  16.  —  U.  Phacae  frigi- 
da;,  16.  —  U.  Pisi,  173.  —  U.  Poi- 
raulti,  17.  —  U.  praminens,  173, 


XCVI 


Table  alphabétique  des  noms  de  plantes. 


174.  —  U.  Primulae  integrifoliae, 
164.  —  U.  Rumicis,  173. —  U.  Sa- 
licorniae,  173.  —  U.  Scillarum,  175. 

—  U.  Scrophularias,  164.  —  U. 
scutellatus,  173,  174.  —  U.  stria- 
tus,  173.  —  U.  Trifolii,  16.  —  U. 
Trigonellae,  16.  —  U.  Valerianae, 
107. 

Ustilag-o  Tritici,  336. 
Utricularia  intermedia,  300. 

Vaccinium  Myrtillus,  130,  300.  —  V. 

ulijj;iaosum,  XLIX. 
Valeriana  excelsa,   298.  —  V.  mon- 

tana,  107.  —  V.  tuberosa,  107. 
Valerianées,  107. 
Valerianella  discoidea,  107. 
Vasconcella,  85.  —   V.  quercifolia, 

69,  77- 
Vasconcellia  hastifolia,  69. 

Vaucheria  clavata,  LXV.  —  V.  sessi- 

lis,  LXV. 
Veratrum  album,  175. 
Verbascum  Blattaria,  371.  —  X  V. 

mixtum,  301.  — V.montanum,30i. 

—  XV.  spurium,  301.  — V.  Thap- 
sus,  36g. 

Veronica  Beccabung-a,  369.  —  V. 
Chamaedrys,  370.  —  V.  Ponai, 
164.  —  V.  scutellata,  138.  —  V. 
serpyllifolia,  346.  —  V.  spicata, 
346.  —  V.  Teucrium,  349. 

Verrucaria  biformis,  163.  —  V.  epi- 
dermidis,    163.  —  V.   fallax,  163. 

—  V.  intégra,  163.  —  V.integrella, 


163.  —  V.   macrostoma,    163.  — 

V.  mortarii,    163.   —  V.   muralis, 

163.  —  V.  nigrescens,    163.  —  V. 

nitida,  163.  —  V.  oxyspora,    163. 
Viburnum  Lantana,  335.  —  V.  Opu- 

lus,  335. 
Vicia  Cracca,  400.  —  V.  sativa,  17, 

367.  —  V.  sepium,  400. 
Villarsia  nymphoides,  300. 
Vinca  major,  139.  —  V.  minor,  374. 
Viola  cochleata  de  Coincy,   204.  — 

V.  odorata,  13g,  400.  —  V.  trico- 

lor,  371. 
Viscum  album,  351. 
Vitex  ag-nus,  84.  — V.  ag-nus  castus, 

83.  —  V.  verticillata,  84. 
Vitis  vinifera,  397. 
Vittaria  elongata,  152. — V.lineata, 

152. 

Williamsonia  Morieri,  XLI. 

Xanthidium,  LXVI. 
Xanthium  strumarium,  351. 
Xiphium  Fontanesii,  109.  —  X.  vul- 
gare,  109. 

Zacintlia  verrucaria,  139. 

Zanichellia  contorta,  15.  —  Z.  ma- 
crostemmon,  15.  —  Z.  major,  16. 
—  Z.  palustris,  15,  321.  —  Z.  re- 
pens,  16.  —  Z.  rostrata,  16. 

Zea,  176. 

Ziziphora  tenuior,  138. 

Zyg-nema,  LVii,  Lxv. 


Pans.  —  J .  Mersch,  imp.,  4'",  Av.  de  ChàtiUon. 


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