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William Healey Dall
Division of Mollusks
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JOURNAL
CONCHYLIOLOGIE.
PARIS,
IMPRIMERIE DE M'"° Ve BOUCHARD-HUZARD,
RUE DE L’ÉPERON, 5.
JOURNAL
CONCHYLIOLOGIR
PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION
De RIM. CROSSE, FISCHER ct DER 2 ER ED.
se série. — Tome IE.
VOLUME XI
A PARIS,
CHEZ H. CROSSE, RUE TRONCHET, 9%.
186,
Me PET) CURIMRIEE
RAR LNNN 2e NE
JOURNAL
DE
CONCHYLIOLOGIE.
fer Janvier 185638.
6
Sur l'anatomie des €Cyrènes,
pAR M. P. FISCHER.
& I. Les notions relatives à l'anatomie des Cyrènes
sont des plus incomplètes, et n'ont été l'objet d'aucune
note un peu étendue. Tout ce que nous en connaissons se
réduit à quelques mots de Rang, insérés dans ses observa-
tions sur l'animal du Galatea radiata (Ann. sc. nalf.,
t. XXV, 1832), et aux courtes caractéristiques du genre
données par Woodward, Gray, Adams, etc.
M. O0. Debeaux, pendant son séjour en Chine, a recueilli
les animaux d’une Cyrène du groupe des Corbicula (Cy-
rena Largillierti, Phil.), et me les a confiés à son retour.
Quoiqu'ils aient été altérés par l'alcool un peu trop con-
centré dans lequel ils étaient plongés, ils sont néanmoins
suffisants pour donner une idée exacte de l’anatomie des
Cyrènes et de leurs affinités zoologiques.
$ II. Manteau. L'animal est trigone, très-renflé vers les
sommets, comprimé vers le bord ventral. Le manteau, ex-
Hi GLE
trèmementminee ettransparent, offre, sur quelques points,
des plaques blanchâtres, épaissies, encroûtées de calcaire.
J'ai déjà noté une disposition semblable du manteau des
Galatées (4). En avant les lobes du manteau sont réunis
jusqu’à la moitié du bord antérieur de l'impression mus-
culaire. [ls restent libres jusqu’à la base des siphons, où
un petit faisceau de fibres musculaires les réunit. Dans
l'espace compris entre ce point et le bord supérieur et
postérieur du muscle adduncteur postérieur, les lobes du
manteau s’allongent, s’élargissent, bâillent et constituent
l'arrière-cavité des siphons. Enfin, au-dessus du muscle
adducteur postérieur, les lobes se soudent de nouveau,
s'épaississent, remontent entre les crochets pour se conti-
uueravec les bords soudés du côté antéro-supérieur et s’in-
sinuer entre les dents cardinales de la coquille. Le manteau
présente donc deux grandesouvertures, une antérieure des-
linée au passage du picd, une postérieure pour Ja saillie
des siphons.
Dans les Cyrènes, à cause de la position des impressions
inusculaires très-rapprochées du bord ventraldelacoquille,
l'ouverture pédieuse du monteau est moins longue que
chez les Galatées par exemple, où les impressions muscu -
laires sont placées plus près des sommets.
Le manteau est garni, à l’intérieur, d’une rangécde ten-
lacules coniques. très-petits, à peine visibles.
S LL. Système musculaire. Le muscle adducteur anté-
rieur donne à la coupe une surface semi-lunaire, à con-
vexité tournée en dehors; le muscle adducteur postérieur
est ovale, à grand axe à peu près vertical, acuminé aux
extrémités et surmonté par le muscle rétracteur du pied.
(1) Monographie des genres Galalea et Fischeria, par Bernardi,
(4860). Anatomie, par P. Fischer, p. 6.
SAC CANIN
[l existe un muscle palléal assez large, d'épaisseur mé-
diocre, formé de fibres rayonnantes. Du bord inférieur et
antérieur du muscle adducteur antérieur part un faisceau
de fibres de renforcement qui remonte vers le bord dorsal
du manteau. La mème disposition peut être constatée
dans le point où le muscle palléal s’unit au muscle adduc-
teur postérieur .
En examinant la coquille, on ne trouve pas de sinus pal-
léal bien tranché, mais l'impression palléale remontelé-
gèrement, avant de se joindre à l'impression musculaire
postérieure. On était porté à en conclure que chez les Cy-
rènes le muscle rétracteur des siphons faisait défaut, et
que, par conséquent, les siphons manquaient.
Il n’en est rien; le muscle rétracteur des siphons est
seulement très-rudimentaire et confondu si étroitement
avecle muscle palléal, qu’il est difficile de le limiter. On le
reconnaîtra à son rebord antérieur arrondi et à lépaissis-
sement de ses fibres. Îl correspond à la légère sinuosité
postérieure de l’impression palléale.
. $IV. Siphons. Les Cyrènes sont pourvues de véritables
siphons, mais ces organes sont d’une brièveté exception-
nelle. Vus du côté de la chambre branchiale, ils se présen-
tent sous l’aspect de deux ouvertures arrondies, super-
posées, d’égal diamètre. Examinés dans l’arrière-cavité
des siphons, ils ressemblent à deux boutonnières vertica-
les, séparées par un pli horizontal; l'inférieure (bran-
chiale) est un peu plus longue que la supérieure (anale).
Toutes deux ont leurs bords rapprochés et garnis de ten-
tacules coniques. Leur tissu est composé de fibres longitu-
dinales et circulaires; et, durant la vie, les siphons peu-
vent probablement s’allonger de quelques millimètres. Ils
restent partout distincts l’un de Fautre.
S V. Système respiratoire. Les branchies sont sub-
DA A
quadrangulaires, allongées d’avant en arrière. L'externe,
moins haute que l’interne, est débordée par celle-ci en
avant et en bas; de la ligne oblique dorsale qui indique la
réunion des branchies interne et externe part un prolon-
gement étroit de la branchie externe. Cet appendice bran-
chial est constant chez un grand nombre d’Acéphalés,
nous l'avons signalé dans les genres Petricola, Capsa, Ga-
latea, etc. On le retrouve également chez les Acéphalés
munis seulement d’une branchie externe (Amphidesma).
La portion supérieure de Ja branchie externe des Cyrena
est moins développée que chez les Galatées, où elle dé-
passe en surface le tiers de la portion inférieure,
En arrière, les extrémités des branchies restent libres,
sans se souder avec celles du côté opposé, ainsi qu’on le
voit dans la plupart des genres de la famille des Conques
(Capsa, Petricola, Venus, etc.) et mème chez les Galatea,
quoique la soudure ne s'effectue que par un point très-
restreint.
Les plis des branchies sont assez gros et rappellent
ceux des Petricola, Galatea, etc.
$ VI. Système digestif. Palpes triangulaires, charnues,
épaisses, garnies de stries obliques aux faces interne de la
palpe externe et externe de la palpe interne. Les sillons
es palpes n'arrivent pas jusqu’à leurs bords et y laissent
subsister un cordon lisse. La bouche est assez large, les 1è-
vres ressemblent à celles des Galatées, ainsi que les autres
parties du système digestif.
- Masse abdominale large et haute, terminée en bas par
un pied tranchant, subaigu en avant, attenué en arrière,
moins haut et moins épais que celui des Galatea.
Je n'ai pas examiné en entier le système nerveux ; le
ganglion branchial est très-étroit ; quant au cœur et aux
vaisseaux, leur disposition n'a rien d’importlant à noter.
CAC
$ VIE. De cet examen je conclus que les Cyrènes sont
des animaux voisins de la grande famille des Conques, et
qu'ils n’en sauraient être séparés par cette seule considé-
ration que le muscle palléal est simple et non sinueux.
Nousavonsvu, eneffet, qu'ilexistait des siphons quoiqu’à
un état très-rudimentaire, que les ouvertures du man-
teau ne différaient pas de celles des Conques, que la struc-
ture des branchies était identique, etc.
Comme nous l'avons déjà dit au sujet des Galatées, l’a-
natomie des Psammobides, Donacides, Lithophages, Con-
ques et Cyclades, telles que ces familles sont délimitées
par M. Deshayes, ne montre pas de différences importan-
tes dans la structure des animaux. Tous portent le cachet
d’une organisation à peu près semblable. Peu importe que
l'on place les Cyrènes dans tel ou tel de ces groupes. Pour
notre part, nous les rapprocherons volontiers des Galatées,
dont elles offrent presque les mêmes mœurs, sans compter
que plusieurs Galatées se modifient jusqu à passer insensi-
blement aux Cyrènes.
Dans tous les cas, on distinguera aisément les Cyrènes
à leurs branchies non réunies en arrière avec celles du côté
opposé, et à l'exiguïté de leurs siphons.
Nous signalerons, en outre, les affinités assez remarqua-
bles que les Cyrènes présententavec les Iridines, du moins
d’après les caractères des animaux. P. F.
EXPLICATION DE LA PLANCHE IV.
Fig. 1. Animal de Cyrène. Le manteau est conservé. 4,
manteau ; b, muscle palléal; ce, muscle adducteur anté-
rieur des valves; d, muscle adducteur postérieur ; e,
muscle rétracteur du pied; f, muscle rétracteur des si-
phons.
Fig. 2. Le même. Le manteau est enlevé. — Mêmes let-
HD LE
tres; g, portion inférieure de la branchie externe; h,
portion supérieure de la même; 4, branchie interne; k,
palpe labiale externe ; {, palpe labiale interne ; m, masse
abdominale; n, pied.
Fig. 3. Arrière-cavité des siphons vue en arrière : 4,
muscle adducteur postérieur des valves ; b, bords posté-
rieurs du manteau écartés et rabattus en dehors ; ces
bords constituant les parois latérales de l'arrière-
cavité des siphons; ç, siphon anal; d, siphon bran-
chiel.
Toutes ces figures sont fortement grossies.
Nolice sur quelques MfoHlusques nouveaux, Où peu
connus, de la grande Kabylie,
PAR M. O. DEeBEAux, pharmacien-aide-major.
[2
À mon arrivée de l’expédition de Chine, à la fin de mai
dernier, j'ai lu avec un grand intérêt, dans la Revue et
magasin de Zoologie (numéro d’avril 1862), une notice
de M. le baron H. Aucapitaine sur les Mollusques terres-
tres et d’eau douce observés dans la grande Kabylie. La
lecture de ce travail, que nous avions projeté de faire en
commun avec ce zZélé naturaliste, m'a laissé un regret,
celui d’être arrivé en France après sa publication, et de
n'avoir pu fournir à son auteur le résultat de mes recher-
ches malacologiques faites dans la grande Kabylie pendant
mon séjour au Fort-Napoléon (années 1858 et 1859).
Aujourd'hui que je me retrouve au milieu de mes col-
lections algériennes, j'ai hâte de compléter, par la des-
cription de deux espèces nouvelles appartenant aux genres
Zonites et Helix, leslacunes du Mémoire de M. H. Aucapi-
taine. Je crois devoir donner aussi les diagnoses des Ae-
lix cedretorum et 11. Kabyliana, espèces déjà décrites,
mais non encore figurées, et rétablir, de plus, d’après les
échantillons authentiques de ma collection, la station de
quelques Ancyles de la Kabylie, dont il est fait mention
dans une note de M. Gassies (Actes de la Société Linnéenne
de Bordeaux, vol. XXIT, 2° livr.), station également er-
ronée dans le travail de M. H. Aucapitaine sur les Mol-
lusques de la haute Kabylie.
J'indique enfin, dans cette notice, les espèces de co-
quilles terrestres et d’eau douce non signalées par M. Au-
Capitaine, et que des circonstances imprévues m'ont em-
pêché de communiquer à mon ami et ancien compagnon
d'excursions conchyliologiques autour du Fort-Napolton.
1. ZONITES CELLARIUS.
Mull., Verm. Hist., 2, 1774. .
Terv., Cat. Moll. alq., p. 22.
Var. Draparnaldi, Beck., ind. Moll. (1857).
… Helix nitida, Drap., Hist. Moll. (4805), p. 117.
Hab. les rochers, sous les pierres des grands ravins, au-
tour du Fort-Napoléon. Route de Tabla'balt, au-dessus
du moulin de la prise d’eau; l'Oucd-Aïssi, au-dessous de
Thaourirth-Amokrän (Aith-Iraten) ; rare.
2. LONITES DJURJURENSIS, Debeaux (pl. ur, €. 4).
Helix plarorbidea, Deb. (olim in litleris).
Animal ignotum :
Tesla fragils supra et infra depressa, planorbiformis,
discoidea, nitida, tenuissime siriata, concolor albido-pat-
ha, subpellucida, aperte umbilicata ; apertura depressa,
obliqua, ovalo-elliptica ; peristomate recto, simplice,
— A9)
acuto; margine columellari non reflexo; anfractibus 5-6
convexiusculis, planatis, paulatim accrescentibus, ultimo
majore sed non ad aperturam expanso, sulura parum ap-
parente separalis.
Habitat in muscosis et saxosis regionis montanæ inf[e-
rioris, circiter 950 metr. altitudinis, haud procul ab op-
pido Fort-Napoléon, loco dicto Moulin de la prise d’eau,
ubi rarissime occurrit. — Diam. 16 mull., alt. 5 ml.
Animal inconnu :
Coquille fragile, déprimée en dessus et en dessous, dis-
coïde, planorbiforme, brillante, très-légèrement striée;
de couleur uniforme, blanchâtre où d'un blanc pâle, sub-
transparente, largement ombiliquée: ouverture déprimée,
oblique, ovale-elliptique, à bord columellaire non réfléchi;
cinq à six tours de spire, convexiuscules, aplatis, s’accrois-
sant peu à peu et séparés par une suture peu apparente;
le dernier tour plus grand, mais ne s’élargissant pas an-
près de l'ouverture.
Cette espèce habite les lieux frais et pierreux sous Îles
mousses de la région montagneuse de là Kabylie infé-
rieure (zone des oliviers et des frênes), non loin du Fort-
Napoléon, au lieu dit Moulin de la prise d’eau : très-rare.
OgservaTION. Cette remarquable coquille, du groupe
du Z. cellarius, vient se placer à côté de celui-ci. On dis-
tinguera facilement le Zonites Djurjurensis du Z. cella-
rius par l'aplatissement inférieur et supérieur du test,
qui lui donne l’aspect du Planorbis corneus, par sa cou-
leur d’un blanc pâle, et non cornée-verdâtre, par son ou-
verture déprimée, ne se dilatant pas à l'expiration du der-
nier tour de spire, et par ses stries nombreuses, très-
serrées et régulières.
RER C-RRS
5. HELIX CIRTÆ.
Terver, in Cat. Moll. alg., p. 1, pl. x, f. 1.
Helix vermiculata, var. Cirlæ, Rossm., 1con., 9-10 ;
Heft., n°592; Helix Constantina, Forbes, in Jard,
Ann., 11, 1858.
Hab. les lieux frais, montueux et boisés; Djemma-t’es-
Saharidj chez les Aïth-Fraoussen ; le haut Sébaou, dans
les bois de chènes-liége : rare (M. H. Aucapitaine).
Os. Cette espèce, dont je ne possède que deux exem-
plaires trouvés parmi des Helix lactea des localités citées
plus haut, se rapproche beaucoup de mon 4. Boghariensis
(Catalogue des Mollusques observés aux environs de Bo-
ghar, 1858, broch. in-8°). Elle s’en distingue par sa taille
constamment plus petite, son test plus solide, son ouver-
ture plus étroite, moins évasée, sa spire plus élevée et ses
fascies d'un brun terne : celles-ci sont toujours transpa-
rentes chez l’'Helix Boghariensis, dans toutes les localités
de la station Tellienne.
Néanmoins, comme je me suis assuré qu’il n’y avait pas
de différence entre les animaux de ces deux espèces, et
que les différences signalées plus haut ne sont pas très-
importantes, je pense qu’il y a lieu de les réunir et de
désigner désormais l Æ. Boghariensis sous la dénomina-
tion suivante : À. Cirtæ, var. Boghariensis, Debeaux.
4. Hecix KABYLIANA.
Debeaux, Act. Soc. Lan. Bord., t. XXIK, 2° livr. (1858).
Animal fusco-pallidum, testam vix superans, sublus
albido-lutescens ; pallio sulcalo, suleis interruptis ; pede
albido, lævigato, posterius angusto, supra rugoso; tentacu-
lis flavis oculats, gracilibus, superioribus 6 mallim. elon-
galis, inferioribus 4 millim.
Animalis longit. . . . 12 millim.
A A Là) ARRUMMNeNINUNT Net
Testa subglobuloidea, tenuis, albida, subcarinata ju-
nior, rugosissima, striata; ultimo anfraciu 3-5 Jascis
fusco-brunneis ornato, plerümque albo anterrupls ; aper-
tura suborbiculari, peristomate simplici, albo labiato;
spira oblusa, vertice lævigato, fusco.
Diam. . . 12 millim.
AE us 18 ini
Hab. in montibus Djurjuræ.
Animal grêle, d’un brun fauve en dessus, blanc jau-
nâtre en dessous; manteau fortement sillonné, à côtes in-
terrompues ; pied blane jaunâtre et rugueux, lisse en des-
sous, terminé en pointe postérieurement, et ne dépassant
pas les deux üers de la longueur totale de la coquille;
tentacules grèles, jaunâtres, oculés.
Coquillesubglobuleuse, à test peu solide, d’un blancsale,
subcarénée dans le jeune âge, fortement rugueuse, striée ;
dernier tour de spire orné de trois à cinq bandes fauves,
les deux premières plus larges et également apparentes dans
l’intérieur de la coquille; ces bandes sont interrompues
sur les autres tours de spire par des taches blanches, ce qui
leur donne un aspect marqueté; ouverture suborbiculaire
à péristome simple, blanc sur les bords, très-fragile; pas
de bourrelet intérieur; bord columellaire recouvrant une
petite partie de l’ombilic, celui-ci très-ouvert; cinq tours
de spire à suture peu profonde; sommet de la spire lisse
et de couleur fauve.
Hab. les régions élevées du Djurjura, sous les pierres,
à l'ombre des cèdres, entre 1,500 et 2,000 mètres d’alti-
tude ; versants nord du Djurjura chez les Aïth-Mellikeuch,
col de Thirourda chez les Aith-Iliten.'Tamgouth de Lella-
Kredidja chez les Aith-Boud'rar : rare.
ST ND
Oss. L’Helir Kabyliana appartient au groupe des va-
riables et se rapproche particulièrement de l Æ. Oranensis,
Morelet, par sa coloration; mais il se distingue de celui-ci
par son péristome simple, l'absence d’un bourrelet inté-
rieur, son test très-fragile à surface fortement sillonnée,
rugueuse, et par la disposition des fascies qui sont chagri-
nées chez tous les individus recueillis sur les crètes du
Djurjura.
5. HELIX CESPITUM.
Drap., Moll. France, p. 109, pl. vi, f. 1.
Var. major, ommino alba, Rossm., Icon., 9-10 ; Heft.,
n° 597.
Je signale cette belle et rare variété de l'Helix cespitum
qui mesure en diamètre 56 millim. et en hauteur 15.
On la rencontre dans la zone inférieure de la Kabylie
montagneuse, mais rarement dans les plaines chaudes (ré-
gion boisée) du haut Sébaou et des Aith-Irdjen.
La variété minor, 3-5 fasciis fuscis ornata, est abon-
dante autour du Bordj Tizi-ou-zou.
6. Hecix cenreroruM (pl. nn, f. 2).
Debeaux, Act. Soc. Lin. Bord., t. XXIT, 2° livr. (1858).
Anunal gracile, griseo-cærulescens vel nigrescens, sub-
pellucidum, supra rugosum, pallio maculis griseo-nigres-
centibus punctulalo, pede angusto, aculo; tentaculis supe-
rioribus apice turgescentibus, ad basin gracillimis, pellu-
cidis, inferioribus brevissimis concoloribusque.
Animalis longit. . . 45 millim.
— latit. . . 2 —
Tentacul. sup. long. 7-8 —
— inf. — 11/2 —
esta tenuis, flavo-brunnea, subopaca, depressa, te-
ME VAE
nuissime striata, umbilicata, pilis albis, simplicibus,
sparsis hirsuta; apertura subdepressa, peristomale antus
marginalo, margine albo, crassiusculo ; sutura profunda ;
anfractibus 5, subplanis ; vertice nitido, flavescente.
Diam. . . . 15 millim.
An en 18 ei) fe lult ane (Bimile
Animal grêle, allongé, d’un gris bleuâtre ou noirâtre,
uniforme, d’un gris cendré dans les parties latérales, ru-
gueux en dessus et sur les côtés, lisse en dessous, presque
translucide; dessus du manteau parsemé de points gris
noirâtre; pied ne dépassant pas la coquille, terminé en
pointe; tentacules d’un bleu noirâtre, les supérieurs grêles,
allongés, fortement renflés au sommet, transparents dans
le jeune âge; les inférieurs très-courts et de la même cou-
leur. |
>oquille àtest fragile, d'unecouleur jaune foncé opaque,
déprimée, très-finement striée, hérissée de poils courts,
blancs, simples et épars dans le jeune âge, caducs à l’état
adulte; ouverture subdéprimée à péristome muni intérieu-
rement d'un bourrelet blanc, saillant, un peu épaissi; ce-
lui-ci se confondant avec le bord columellaire droit et re-
couvrant une partie de l’ombilic; suture profonde; cinq à
six tours de spire peu élevés et arrondis.
Hab. Ja région des cèdres des zones élevées du Djurjura
(4,800 à 2,000 mètres d'altitude), sous les pierres et à
l'ombre des cèdres. Le Tamgouth de Lella-Kredidja, chez
les Aith-Boud'rar (juillet 1858).
Ogs. L'Helix cedretorum est voisin de l’Helix villosa,
Studer, à l'état adulte, ou de l'Helix flava, Terv., à l'état
jeune. Il se distingue de l’Helix villosa par son ouverture
subovale et non arrondie, par son péristome muni d’un
bourrelet saillant à l’intérieur, par son ombilic moins ou-
vert, par sa taille plus déprimée, par ses poils plus courts,
LEE das
blancs, et caducs dans un âge avancé, ct ses stries moins
régulières.
Il se distingue de l'Hehix flava, Terv., par son animal
de couleur noir bleuâtre , et non d'un brun marron plus
ou moins foncé, par ses tentacules inférieurs très-courts ,
par ses poils blancs épars , et non jaunâtres serrés, par sa
couleur plus foncée, par son péristome muni d’un bour-
relet, et enfin par son habitat.
7. Heuix RozeTI.
Mich., Cat. Test. afr. in Mém. Soc. st. nat. Strasb.,
I, p. 6.
Terv., Cat. Moll. alg., p. 28.
Hab. collines incultes sur les tiges de graminées autour
du four à chaux près Fort-Napoléon , colline d’Ima-Isren :
rare ; très-abondant à Alger.
8. Hezix DEvauxn (pl. 11, f. 3).
Debeaux (1859), mss.
Animal gracile, albido-lutescens, collo pallioque valide
rugosis , Subpellucidis, pede dimidium ultimi anfractus
. non superante, supra rugosulo, sublus lœvigato, albido-lu-
tescente ; lentaculis superioribus pellucidis, rugosiusculis,
crassis ad basin, comicis, oculalis, vertice subglobuloideo, :
inferioribus minutissimis.
Animalis longit. 45 millim., lat. 4 mill.
Tentaculi sup. long. 6 mill.
Id. inferior. long. À mill.
Testa crassiuscula , albida, subconica, profunde sul-
cala ; uliimo anfractu carinalo, 5 fascus fuscis vel fusco-
brunneisirregulariter interruptis ornalo ; spira fusco-brun-
neo maculala; apertura subrotunda, perisiomate margi-
nalo, margine albo crasso , locum umbilicalem parum te-
2
de PO e
gente; umbilico angusto; sulura profunda, anfractibus
spire 5.
Diam. 12 millim.
Altit. 40 millim., alt. ull. anfr. 6 mill.
Habitat in collibus siccis Kabyliæ inferioris, cirea Souk-
el-arba , ad viam quæ ducit ad Tablabalth , 1,000 metris
circiler altitudinis. |
Animal grèle, allongé, d’un blanc pâle ou jaunâtre ; cou
et manteau fortement rugueux, les côtés moins rugueux,
subpellucides ainsi que Île dessous du pied; celui-ci ter-
miné en pointe très-courte et ne dépassant pas la moitié
du dernier tour de spire. Ventre de l’animal presque lisse,
d’un blanc sale ; tentacules supérieurs peu allongés , ru-
gueux, coniques, épaissis à la base, transparents, à sommet
presque globuleux, oculés; œil petit, noir, occupant le
centre du sommet, les tentacules inférieurs très-courts,
grêles, ayant à peine À millimètre de longueur.
Coquille subconique d’un blanc sale, profondément sil-
lonnée à la surface; dernier tour de spire caréné, pourvu
de 4-5 bandes interrompues, de couleur fauve marron ;
les autres tours de spire maculés de taches brunes irrégu-
lières, alternant avec la couleur blanchâtre du test ; ouver-
ture subarrondie à péristome simple muni d’un bourrelet
intérieur blanc, épais et saillant, se prolongeant sur le
bord de l’ombilic qu’il recouvre en partie; 5 tours de spire
à suture profonde.
Hab. La Kabylie inférieure montagneuse, les collines
herbeuses et boisées. Grand ravin au-dessous du moulin
de la prise d’eau, près Fort-Napoléon, autour du village
de Tablabalth chez les Aïth-Iraten (septembre el octobre).
Je dédie cette espèce à M. Devaux, capitaine au 4° zoua-
ves, auteur de l'ouvrage intitulé les Kébailes du Djer-
djera, ei mon compagnon d’excursions conchyliologiques,
419 =
comme témoignage et souvenir de ma bonne amitié.
Oss. L’Helix Devauxi vient se placer naturellement à
côté de l'Helix Rozeli, Mich., dont il diffère par son ani-
mal d’un blanc pâle, et non d’un gris cendré (échantillon
d'Helix Rozeti des environs d’Alger); par sa coquille co-
nique à spire plus élevée, par son ouverture munie d’un”
bourrelet intérieur blanc et non d’un rouge vineux , par
la couleur blanchâtre du test, et non d’un brun foncé, par
ses stries plus saillantes, son ombilic plus étroit et sa ca-
rène moins aiguë, celle-ci & peine prononcée dans les échan-
tillons adultes.
L'Helix Devauxi est bien plus répandu dans la Kabylie
montagneuse inférieure que l’Helix Rozeli. Ce dernier
recherche les lieux secs et vit sur les tiges des graminées;
l’'Helix Devauxi, au contraire, ne se rencontre que dans
les grands ravins boisés, le plus souvent humides, et caché
sous les pierres. ;
9. BuLiMus Ppupa.
Mich., Cat. Test. alg., p. 8.
Je possède ce Mollusque de deux localités, autour de
Fort-Napoléon. Abondant sous les pierres en suivant le che-
“min de Taourirth-Amôkran ; les rochers autour de l’ancien
four à chaux.
10. ANCYLUS COSTATUS,
Villa, Nov. sp. in Cat. Moll. coll., n° 50, p. 61 ; 4.
radiolatus, Küster.
Var. major.
Animal d’un blanc sale; tentacules et dessous du pied
gris noirâtre.
Coquille ovale-oblongue, d’un brun foncé à la surface,
marquée de côtes saillantes qui du sommet de la spire s’ir-
00 2
radient jusqu’à la circonférence; les intervalles sont mar-
qués par des côtes moins grandes, et celles-ci en nombre
considérable sur le bord marginal ; crochet à sommet dé-
primé et recourbé en dedans, érosé le plus souvent par
l’action des eaux.
Grand\diamétre. at EU G nll:
Petitsdiametres 70 lise ce
HAUTS Le ERA PA RER
Habite les eaux courantes froides , sur les pierres et les
rochers constamment baignés par l’eau. Source d’Ali-bou-
Meddour près Fort-Napoléon. Seretrouve au Djebel-Dirà
près d’Aumale ( échantillons communiqués par M. H. Au-
capitaine ). Cest l'espèce suivante qui se rencontre dans
les fontaines du Djurdjura.
41. ANCYLUS FLUVIATILIS.
Müll., Verm., IT, p. 201.
Var. Djurdjurensis, Debeaux.
Animal griseo-nigrescens ; testa minulissima, fragilis,
ovala, flava, lenuissime striata, subtus lævigala; spira
elevata, subconica, vertice depresso, recurvo, punclulato.
Habitat in aquis frigidis fontium Kabyliæ montanæ su-
perioris ; in montibus Durdjuræ loco dicto Agouni-ou-
Ahmed (Aith-Illiten), ad 1,800 mefr. circiter altitudinis.
Animal gris noirâtre.
Coquille très-petite, fragile, ovale, de couleur blond
pâle à l'extérieur comme àl’intérieur ;très-finement striée,
à stries concentriques à la surface , lisse en dedans; spire
élevée, subconique à sommet subdéprimé , se terminant
en un crochet recourbé , légèrement ponctulé, et le plus
souvent érosé.
Grand diamètre: 2.514 /u0n 4 mill.
PÉHAMAMRCREN EU Er ou. 3 —
Hauteur Le HULNUT EE DE
Habite les sources froides des crètes du Djurdjura, sur
les pierres et les galets schisteux, de 1,600 à 2,000
mètres d'altitude; la région des cèdres chez les Aith-Boud’-
rar. (Juillet 1858.)
Je n’ai jamais observé cette espèce dans les zones infé-
rieures de la Kabylie; elle y est remplacée par l’Ancylus
costatus, Villa.
12. HyDROBIA NANA.
Paludina nana, Terver, Cat. Moll. alg., pl. 1v, f. 20
et 21.
Habite les sources et les fontaines de la Kabylie monta-
gneuse inférieure, autour de Fort-Napoléon. Sources, sur le
chemin de Taourirth-Amôkran, avec le Limnea minuta.
Chemin kabyle de Souk-el-Tletat (Aith-[raten).
Oss. J'avais pris d’abord cette Hydrobie pour l'H. idria,
Fér.; mais son exiguité extrème, sa forme ovale-oblongue,
son péristome un peu épais et sa spire convexe la rappro-
chent de l’Hydrobia nana, Terv. La comparaison que j'en
‘ai faite avec des échantillons de cette dernière espèce pro-
venant des environs de Bougie et reçus de M. Terver m'a
démontré l'identité de ces deux Mollusques. 0. D.
Contributions à la Faume malacologique
des Antilles danoises,
à
PAR M. O. A. L. MôrCH.
Genre APLYSIA, L.
Rang, dans sa Monographie dès Aplysiens, a établi
be lg
deux sections dans la troisième division du genre Aplysia :
a, espèces pourvues d'un tube à la membrane de loper-
cule; b, espèces pourvues d’une ouverture à la membrane
operculaire.
Il me semble que les autenrs ont méconnu l'opinion de
Rang. Le petit tube mentionné ct placé au milieu du
manteau (opercule branchial de Cuvier) est le premier
indice de la division du manteau en deux lobes; très-deve-
loppé chez l’Aplysia fasciata de Poiret, il passe, par de-
grés insensibles, à une perforation non tubuleuse, et
reconnaissable seulement aux petits rayons qui l’entou-
rent.
Dans les espèces de Ja section b de Rang, le trou est
devenu assez grand pour égaler quelquefois la surface de
la coquille ; mais on ignore quelles sont, chez l'animal vi-
vant, les limites de son extension ou de sa contraction.
Le tube, considéré par MM. Adams comme caractérisli-
que du genre Siphonota, en est très-différent. Il est consti-
tué par le bord postérieur du manteau; il sert à l'expulsion
de l’eau de la cavité branchiale, et à celle des excréments
du tube anal, qui aboutit à sa base.
La longueur du petittube palléal ou operculaire est très-
différente selon les espèces; mais je ne pense pas qu'elle
ait une valeur générique. Les Siphonota fasciata Poircet,
Keraudrent Rang, ocellata Rang, lurida d'Orb. appar-
tiennent au genre Aplysia. Le seul S. geographica, Adams
et Reeve (Voy. du Samarang), doit rester dans le genre.
1. APLYSIA PARVULA, Guilding, mss.
T. solida, subpellucida, alba, convexa, subovalis, an-
gustala ; spuraincurva, mamallata, utrinque subauriculata;
latere dextro sinu arcuato brevissimo, superne marginato,
inferne sulco profundo notato; latere sinistro arcuato,
qjuæxla apicem acie canahiculalo; striæ incrementh validæ,
Lu D in
inæquales, remolæ ; striæ radiantes obsoletissimæ, stria
solilaria dextralis, submediana . sat impressa. — Long.
8 1/2 null., lat. 5 m.
a. Specimen flaccidum. €. molle, gracile, fusiforme;
epipodüi lobi breves, postice integri, continut ; oculi subla-
terales, ante basin tentaculorum poshicorum sil; Lentacuée
gracilia, acuta. — Long. 46 null.
b. Specimen contractum. C. coriaceum, durum, trans
verse rugosum el sulcatum ; foramen pal magnum, ovale
(ui epipodii margo) linea nigra, marginalum. — Long.
12mill. — Teslam non vid sed lactu ul speciminis præce-
denis.
Hab. ad ins. St.-Thomas(A. H. Riise et Dr. Hornbeck).
St.-Vincent (Guilding).
Cette espèce se-rapproche beaucoup del”. longicornis,
Fér. (Rang, Mon., t. XVIL, 6g. 1-4); mais la coquille de
l'espèce de Guilding est très-différente, de forme étroite et
bombée avec la spire infléchie.
J'ai vu, en 1854, la coquille de cette espèce sous le nom
indiqué, mais non publié à ma connaissance, dans la col-
Jection du musée britannique.
9, ApLysiA PROTEA, Rang, Mon., t. X, f.5; Manuel,
pl. iv, f. 1.
L'Aplysia dactylomela, Rang, des iles du cap Vert, esi
très-rapprochée de cette espèce ; je n'ai jamais observé le
petit tube palléal représenté par Rang, mais bien un pelil
trou quelquefois si petit, qu’on peut seulement le recon-
naître aux rayons noirs qui l'entourent.
Cette espèce est très-commune à St.-Thomas et surtout à
Ste.-Croix ( OErsted et Riise).
5. DOLABRIFERA ASCIFERA, Rang.
Hab. S1.-' Thomas et Ste.-Croix. Très-commuu. (Rise et
Oërsted.) |
AN
Genre NOTARCHUS, Cuvier. 4817.— Rang, p. 598,
pl. xt, f. 1.
On a séparé des Notarchus le genre Aclesia à cause de
la saillie de la branchie externe; mais cette circonstance
dépend de la volonté de l'animal qui peut étendre sa bran-
chie au delà de la cavité, ainsi que le représente la plan-
che 24, fig. 8 du Voyage de l’Astrolabe (A. cirrigera, Q.
et G.)Les exemplaires conservés dans l'alcool ont toujours
la branchie retirée dans la cavité, telle est la figure donnée
par Cuvier. Rang, qui a figuré la même espèce que Cuvier
et d'après un exemplaire emprunté à celui-ci, représente
la branchie hors de la cavité, peut-être artificiellement.
Le genre Bursatella(B. Leachii, Blainv., Man.,t. XLIT,
f. 6) doit probablement ses différences génériques à une
très-forte contraction dans l'alcool.
Le Bursatella laciniata, Rüppel, paraît être la même
espècequeleB. Savignyana, Eér., de l'expédition d Égypte,
qui est très-voisin de l’Aclesia Pleii, Rang. La différence
principale existe dans les tentacules, mais elle peut s’ex-
pliquer par l’action de l’esprit-de-vin.
Il ne parait donc pas possible de distinguer les Aclesia
et Bursatella des Nofarchus. Le Thallepus, Swainson,
Treatise, p. 251 et 359), ayant seulement deux tentla-
cules auriculés, est plutôt voisin des Élysiens.
Le type du genre Notarchus est :
Notarchus indicus, Schweig., Handb. (1890) ;
— sp. Cuvier. — Rang, p.598, pl: xu, f.1
(1847).
— gelatinosus, Rang, t. XXIIL, f. 4-5.
— Cuvieri, Blainv., Dict. sc. nat. , t. XXXW,
p. 161; Manuel, p. 475, t. XUHI, F. 7.
Les verrucs représentées en croix dans la figure de Cu-
vier doivent être des filaments rétrécis et mal représentés.
98"
4. Norarcaus PLEn, Rang.
Hab. Saint-Thomas et Sainte-Croix, assez commun.
5. NorTarcHUS POLYOMMA, Môrch.
€. elongato-fusiforme , pallide viride , lineis obscuris,
longitudinalibus , confertis el ocellis numerosis, approxi-
mais, coccineis, ornalum ; ocelli quatuor geminatim ap-
proximali, in cervice posili ; appendices digitati vel papil-
lati. Tentacula quatuor subæqualia , antica fissa. Ocul
inter tentacula sit: ; solea pedis anlice contracla, margine
antico semilunari, postice acula; os cordiforme (ex icone).
— Longit. anim. post moriem 417 mil.
Hab. Saint-Thomas (OErsted).
a. Specimina spiritu vini conservala.— C. verrucosum,
epipodii lobi rotundati; tubus anahs distinctus, protractus,
penis arcualo-conicus, aculus , tentacula æmulans , inter
oculum et tentaculum dextrum anticum silus ; tentacula
oralia brevissima, oblusa, compressa, perpendicularia ,
lentacula postica longiora, truncata, antica breviora, acu-
liuscula; canalis seminalis funicularis , oblique ad basin
penis decurrens; plumula branchialis falciformis, inter-
dum protensa (arbitrio ?).
Color pallide flavescens, lineis longitudinalibus obscu-
ris, confertis, sæpe confluentibus. — Longit. anim. contr.
11 null.
Hab. Sainte-Croix (Riise).
Cetteespèce, très-voisine del À. striata, Q.etG.(Astrol.,
tab. xxvir, f. 7-9), en diffère par ses ocelles plus nom-
breuses et ses appendices ou verrues.
Genre DORIDIUM, Meckel. — Aglaia Renteri(non Laur.
nec Neub. gen. plant.), sbg. Posterobranchæa, d'Orbigny.
6. Dorimivm (Posterobranchæa) GEmmaTuM , Môrch.
C. subcylindricum, antice angustius, flavescens vel sor-
ST NA
dide carneum , lineolis longitudinalibus nigris eonferts.
Clypeus antice dilatatus, lineolis obscuris , parvis , longi-
tudinalibus, confertis, sæpe bifidis vel furcatis, divergen-
tibus, guitulis pulcherrimis nitidis, smaragdinis, conveæis,
quarum quatuor in cervice (supra orem) geminalim dispo-
sitis et præcipue conspicuis. Pallium convexum, nubeculis
magnis, obscuris, e lineis nigris, confertissimis, composi-
tis. Tubulus respiratorius et analis integer, validus , in-
ferne bilobatus; lobus sinister falciformis ; lobus dexter
hinguiformis, subtruncatus. Plumula branchialis, acuta,
arcuata. Pes utrinque lobatus, lineis nigris, longitudina-
hdus sæpe geminalim confluentibus, ornatus, unde qutiatus
el antice reticulatus ; lobi pedis angusti, margine arcuato,
reflexo, superne nigrescentes , guitis el punclis flavescen :
tibus, luc elluc confluentibus. — Long. 18 mil. — Diam.
7 mill. — Alt. 8 mill.
Testam non vidi, sed tactu duram angustam falcifor-
mem invent.
Hab. Saint-Thomas (Riise).
Cette espèce se rapproche du Posterobranchæa macu-
lata, d'Orb., par la forme des lobes et du siphon respira-
toire. M. Cantraine (Walac. méd., p. 15, Acera) a depuis
longtemps reconnu que le genre Posterobranchæa est éta-
bli sur un Doridium mal observé. En effet, d’Orbigny a
pris le dos pour le ventre et vice versd, ce qui est évident
- pour peu quel'on examine la figure 9 du Voyage dans l'A-
mérique méridionale. Les autres figures du même indi-
vidu sont, d’après l’auteur, inexactes.
J'ai conservé le genre Poslerobranchæa comme une
coupe sous-générique, caractérisée par la forme des lobes
du tube respiratoire, et rentrant dans le genre Doridium
par l'état rudimentaire de la membrane flottanie qui en-
toure la coquille. ,
LUN |, DIN
Genre OXYNOE, Rafinesque. — Jearus, Forbes, Wood-
ward. — Lophocereus, Krohn.
7. OXYNOE ANTILLARUM, Môrch.
C. prasinum, ovale; cauda longissima, angusta, fascia
lala, dorsali, longitudinali, alba ; punctis approæimaus,
prasinis ; tentacula et latera capitis alba, punctis prasinis
salremotis, seriatim dispositis. Lobi epipodu verrucis acu-
lis, conïcis, approæimatis, limbo albo, punclis irrequla-
ribus prasinis. Solea pedis flavescens, anqusta, margine
punclis prasinis, regqulariter approximatis in serie dispo-
suis (ex icone OËrstedii). |
Testa ovata , hyalina , alba , sulura hiante; spura vix
prominula ; anfractus uliimus juxta suluram coarclatus ;
lineis duabus impressis obsoletissimis, aperturam versus
evanescentibus ; rugæ incrementi obsoletæ , juæla suluram
arcualim reductæ ; apertura oblique piriformis, antice ob-
tuse angulala; labro recliusculo; columella funicularis,
leviter lorta ; pariele aperturali callo tenur obtecto.
Long. 6 474, — diam. maj. 4 1472 mill.
Hab. Saint-Thomas (OErsted).
La coquille ressemble beaucoup à la figure de Souleyet
du Lophocercus Krohnii, mais l'ouverture est plus étroite
en avant et faiblement anguieuse. On observe dans l'inté-
rieur de la coquille une quantité de petites taches rondes,
laiteuses, quelquefois confluentes, disposées en séries sui-
vant les interstices des stries d’accroissement faiblement
creusées en gouttière, mais paraissant étrangères à la con-
stitution normale de la coquille.
Genre PLEUROBRANCHUS, Cuvier. — Susania, Gray.
Animal pallio rigido, planiusculo, plerumque areolato,
anlice late inciso, ul videlur oculorum causa ; solea pedis
postice sulco longitudinal, utrinque glanduloso ; plumula
CAE
branchals triquetra; pinnulæ nodulo basali ornatæ
(Môrch).
Le genre Pleurobranchus a été, dernièrement, subdivisé
et sans doute avec raison, mais les dénominations généri-
ques sont mal appliquées; ainsi le genre Susania, Gray,
est synonyme de Pleurobranchus, Cuvier; tandis que le
Pleurobranchus de Gray est synonyme du genre Berthella,
Blainville.
Ces deux genres diffèrent par les branchies et la forme
du manteau, ainsi que le démontre la diagnose donnée
ci-dessus,
8. PLEUROBRANCHUS AREOLATUS, Môrch.
C. molle, fere prismalicum, subovale, contractione gib-
bosum; pallium subovale, antice emarginatione rectangu-
latum ; dorsum areolatum ; areæ oblongo-hexagonæ, cen-
trales læviusculæ, laterales minores verruca centrali or-
nalæ; areolæ marginales anticæ parvæ, obsoletæ, sed
papillis disthinchssime ; pes ovalis, margine tenu undulato;
sulco antice pedis hiante, lateraliter valde reducto; sotea
postice angustata, sulco longitudinal utrinque glanduloso
lertiam parlem longiludinis vix attingente. Velum orem
supersedens, transversale, angustum, angulis subaculis,
laleribus fissis, basi lateris inferni maculis parvis purpu-
reis confluentibus reticulatum. Tentacula annulatim sul-
cata, approximata, cylindrica, involuta unde apice obtuso,
perforato et latere fisso prodita. Oculi nigri magni, inter
basin tentaculorum et pallii intermedu. Plumula branchia-
hs longa, triquetra, lateribus subparallelis, utrinque pin-
nis circiler 16 conferhs, allernantibus, apicem versus sen-
sim minoribus, basi verruca valida munitis.
Longit. 21 mill., — lat. 16, — alt. 15 (contractum).
Dentes linqueæ simplices nec denticulatæ, forma maxillæ
equinæ; apice acuhusculo, leviter flexo.
ad
Testa parva elongata, planiuscula ; impressione lineari,
radiali, submediana; liræ incrementi validæ, remote ;
intershitiis concaviusculhis, lirula incrementi solitaria,
parva; color castaneus, peripheriam versus albescens. —
Longit. 6 mill.
Hab. Saint-Thomas (Riise).
Genre BERTHELLA, Blainville.—Cleanthus, Leach.
Animal pallio inflato, molli, antice integro ; rachis
plumulæ branchialis lœvis, planus nec verrucosus; glan-
dulæ posticæ soleæ pedis indistinctæ vel nullæ (Môrch).
Le genre Spiricella, Rang (Act. Soc. Linn. Bordeaux,
t. IL, f. 1-5, 1828; — Chenu, Man., p. 529, f. 2585),
diffère de la coquille des Berthella par la spire, très-éloi-
gnée du bord postérieur et sinistrale. Le Pileopsis squa-
mæformis (1), Lamck. (Desh., Coq. foss. de Paris, pl. x,
f. 11-12), me paraît plutôt voisin des Onchidiopsis.
9. BERTHELLA QUADRIDENS, Mürch.
C. pallio inflato, molh, ovali; velum transversale,
utrinque anguls products, lateribus fissis; pes angulatus,
sulco antico destitutus. Tentacula planiuscula, profunde
fissa, intorta, unde membrana prominente longitudinali.
Plumula branchialis breviuscula, utrinque pinnis circiter
20 subremotis. Color animalis vivi aurantiacus, juniorum
cinnabarinus. (Teste Rise.)
Dentes linguales longi, graciles, leviter arcuati; apice
uncinalo, incurvo ; denticuls tribus approximatis, quorum
duo inferiores, minores æquales.
Tesia subopaca, pellucida, elongata, lateribus rectis,
antice leviter rotundatis, margine dorsali antico subite re-
flexo et postice alato; latere dextro dorso obtuse angulato ;
(1) Si cette coquille n’est pas une valve solitaire d’huître, elle
doit constituer un genre nouveau. M. .
LA
anfractus 2, spira mamillaia, prominente, sutura apertu-
ram versus impressa, margine inciso; slriæ incrementi
submembranaceæ requlares, sulei incrementi remoti, inter-
stilia iridescentia sæpe punclis splendidis ; striæ radiatiles
obsoletissimæ ; impressio radiatilis sublateralis. — Longit.
5 mill., — lat. 5 mill.
Pleurobranchus, voisin du Pleurobranche orangé,
Deshayes, Journ. de Conchyl., 1857, p. 142.
Pleurobranchus, sp…., Rang, Man., pl. x, f. 4.
Hab. l'île de Saint-Thomas, à 5 ou 4 pieds de profon
deur, sur les coraux (Riise).
Par ses caractères extérieurs, cette espèce ne diffère pas
sensiblement du B. aurantiaca, Risso; le nombre des pin-
nules branchiales de cette dernière espèce me parait tou-
jours moins nombreux, n’excédant pas 16, quand il at-
teint 20 dans l'espèce nouvelle.
Les deux espècesse distinguent aisément par les dents de
la membrane linguale, disposées en paire, qui lui donnent
l'apparence d’un assemblage de couteaux à double lame;
chezle B.quadridens on trouve, à la pointerecourbée, trois
denticulations dont les deux inférieures sont plus petites et
égales; chez le B. aurantiaca on voit, près de la pointe,
dix petites denticulations presque égales. Les dents repré-
sentées par M. Lacaze-Duthiers (Ann. sc. nat., sér. EV,
t. IE, tab. var, f. 6) sont trop trapues, peut-être sont-elles
dessinées d’après les denticulations marginales ou d’après
celles d’une espèce voisine de la Méditerranée.
Notre espèce est probablement celle que M. Deshayes
a mentionnée, dans le Journal de Conchyliologie, comme
provenant de la Guadeloupe (Schramm). J'ai vu des exem-
plaires de la même localité, qui ne diffèrent de ceux de
Saint-Thomas que par une consistance gélatineuse due
5h
probablement au mode de conservation. Les dents linguales
sont identiques.
10. BERTHELLA CIRCULARIS, Môrch.
A. pallio crculari, gelatinoso, candido vel pailide isa-
bellino, subpellucido ; peripheria crassa, semileres, margine
prono, inflexo, acuto, acie submembranaceo-circularis; pes
elongato-ovalis, margine undulato sulcis transversis, bre-
vissimis, remolis, anlice late rotundatus, medio sinuatus ;
sulco transversal antico destitutus, postice acutiusculus,
sinu obliquo infundibuliformi, vix glandulosus. Velum
lunari-reniforme, lateribus fissis. Tentacula basi approxti-
mala, divergentia, acuta, incurva, conica, lateraliter fissa.
Oculi infra basin externam tentaculorum siti, profunde
immersi, vix perspicui. Plumula Oranchialis per totam
longitudinem affixa, apicem versus lente accrescens; ra-
chi lævigato, utrinque pinnulis XVI alternantibus. Anus
ante apicem plumulæ branchialis ad finem freni situs.
Tesia parva, mediana, alba, sub pallio transparente
inspecla.
Diam. palli 51 null., — long. pedis 25 mull., lat. 12
1f2, — veh latitudo 10 mill., long. med. 5 mill.
Hab. Saint-Thomas (Riise).
Genre DORIS, Linné.
L'espèce qui a servi de type au genre Doris est encore
très-douteuse. Dans la dixième édition du Systema naturæ,
Linné confondait l'anus avec la bouche, « tentacula ad os
cwrciler octo. » Cette erreur a été corrigée dans la dou-
zième en ces termes : «os anlice sublus, anus poslice,
supra cinctus ciliis. » Néanmoins l'espèce typique reste
douteuse; quant à la figure citée de Séba (vol. IE, tab. Lxr,
f. 5), elle paraît représenter un Fregeria, Gray.
De ce qui précède résulte qu'il est impossible d'appli-
2e #9 Le
quer avec sécurité le vocable linnéen à aucune des coupes
génériques actuellement adoptées. Dans cet embarras, je
propose de rétablir le genre Argus Bohadsch (1761), fondé
six ans avant que Linné, en profitant des recherches de
l’auteur bohémien, ait pu modifier la diagnose du genre
Doris.
Subg. ArGus, Bohadsch (1761).
Le genre Asteronotus, Ehr.(Symb.-Gray, Guide, p.209),
établi d’après la forme de l'ouverture de la cavité bran-
chiale, se rapporte à l'espèce de Bohadsch (Doris argo, L.).
L'Asteronotus cruenta, Ald. (Gray, Fig., tab. cexxvi,
f. 2), ne me paraît même pas différer spécifiquement de
J Actinodoris cruenta, Q. et G. (Gray, Fig., tab. LxviI,
f. 5-4). r
41. Doris (Argus) ANGuSTIPES, Môrch.
C. coriaceum; clypeus ovalis, planiusculus, antice et
postice plica obliqua, infundibuliformi munilus, sub lente :
confertissime granulosus; foramen cavitatis branchialis
drregulariter sexlobatum, contractione lineare, rimatun ;
foramina cavitatum rhinophororum sat approximata.
Solea pedis angusta (contractione), longitudinaliter cana-
liculata, limbo undulato-plicato; antice phea infundibu-
liformi apice orificium ovale athingente; palpi parvi, acu-
tiusculi, plani, extus longitudinaliter fissi, juxta orificium
cavilatis proboscidahs siti.
Long. clypei 50 mall., lat. 57; — long. pedis 55 mull.,
lat. 7 (anim. contr.).
Hab. Saint-Thomas (Riise).
Cette espèce est très-voisine de l’Argus cruen{a, Q. et G.
M. OErsted m'a montré, il y a longtemps, un dessin qu’il
avait exécuté d’après lanimal vivant. On y voyait de
grandes taches de couleur vermillon semblables à celles
de l'espèce précitée.
RL RE
12. Doris (Dendrodoris) crucis, OErsted in Sched.
Corpus coriaceum; clypeus ovalis, granulis, verrucis-
que minutis, inæqualibus, confertis, in vivo saturale vi-
rescenlibus; maculis majoribus et minoribus nigrescenti-
bus seriatim dispositis ; limbus deciduus, inferne pallidus,
maculis parvis rolundis et punctis cinereis irregulariter
approximals ; pes pallio brevior et angustior, pallide cin-
nabarinus, maculis majoribus et minoribus approximatis
colore saturaliore, postice rotundatus, plica infundibuli-
formi ; sulcus fransversalis anticus pedis latissimus, veli-
formis, ulrinque valde reductus; lobo antico semilunari,
plica infundibuliformi mediana apice orificium cavitatis
proboscidalis altingente; palpi subulati, breviusculi, in
latere dorsali lobi antici pedis siti. Orificium cavitatis
proboscidalis clypei cruciatim fissum ; proboscis brevissi-
mus in cavilale relraclilis. Rhinophori clavati, oblique
lamellosi, sulco longitudinal divisi; orificium cavitauis
rhinophorum cireulare, marginemonilifero; corona bran-
chialis recondenda, foliis 6 (utrinque 5) ; tubus analis pi-
riformis, orificio crenalo, inter folia postica sitis ;ma r-
go cavitahs branchialis simplex. Spicule clypei lineari-
fusiformes, recte. Radula latissima, dentibus hamatis,
numerosissimis uli D. tuberculati (Ald. et Hanc.) et D.
cryptostomi (Môrch.).
Long. 45 null., lat. 25; long. pedis 55 mill., lat. 45.
Var. « marginalis.
Clype limbus superne et inferne maculis el punctis des-
hilutus.
Hab. Saint-Thomas (Riise), Sainte-Croix (OErsted).
Cette espèce est très-voisine du D. Cryplostoma, Mürch
(Savigny, Explor. Egypte, t. I, f. 4), D. tuberculata ,Aud.
et Fér. non Cuv. (Gray, fig., tab. cexxxui, f. 2).
La forme des branchies, de l'anus, la position des pal-
| 3
M ANSE
pes assez éloignées de l'ouverture de la cavité orale au
fond de laquelle on trouve la véritable bouche terminant
une trompe courte et rétractile, enfin la forme des denis
linguales fgurées par Savigny, diffèrent très-peu des
caractères semblables de notre espèce. Le manteau est
plus finement granuleux, et les taches disposées en lignes
longitudinales sont plus régulières. Le bord du manteau
se détache presque toujours de l’animal, à la manière du
pied des harpes, lorsqu'on le met dans l'alcool. Les palpes
sont assez petites, subulées et situées au bord dorsal du
sillon antérieur du pied.
Un dessin exécuté d’après le Mollusque vivant, par
M. Ofrsted, montre les branchies dans le mème état de
contraction qu'elles atteignent d’après la figure donnée
par Savigny du Doris concentrica, Fér. (Gray, fig., Moll.,
tab. cexxxini, Ê. À).
Subg. Rnacoponis, Môürch. Hexabranchus, p.p.
Gray, non Ehr.
C. molle, prismaticum ; pallio vesiculoso, plamusculo;
corona branchialis folüs solitariis composila, 1n cavitate
commun recondenda ; anus inier folia poshica situs ; palpr
minuh, lineares, laliusculi, sulco longitudinali divisi,
viz soluti; rhinophort apice conico.
Le type de ce sous-genre est le Doris laciniata, Cuvier,
rapporté mal à propos au genre Hexabranchus d'Ehren-
berg, où l’on trouve une cavité spéciale pour chaque feuille
branchiale et une cavilé commune pour toute la couronne
branchiale; chaque feuille est très-éloignée des feuilles
voisines.
15. Doris (Rhacodoris) KregBsit, Mürch.
C. prismaticum, molle, gelatinosum ; clypeus planius-
culus, vesiculoso-rugosus, anlice angustior; pes pallio
paulo brevior ef angushor, postice rotundato-acuminalus ;
Nr ut
folia branchialia 6 brevia, triangularia, postica duo du-
plo majora, frondosa; rhinophori apice conico, juæxta
marginem anthicum clyper suti; palpr minuli, pliaformes,
obliqui, supra os sili; rostrum breve, conicum, retractile,
orificio minulo, inter clypeum et pedem occultum ; sulcus
transversalis anticus pedis laleraliter valde reducius, ob-
soletus, lobis inæqualibus, antice plica infundibulifornu.
Color post mortem griseus ; clypeus interdum maculis ni-
grescenhibus, irregularibus.
Long. anim. contr. 35 mall., lat. 45.
Bab. Saint-Thomas (Riise), ad prof. 2-5 ped., in co-
ralliis; Sainte-Croix (Krebs).
Cette espèce est très-voisine du Doris lacinlata, Cuvier
(Ann. du Mus.).
14. GONIODORIS PICTURATA, Môrch. |
C. prismaticum., obscure lilacinum; clypeus elongato-
ovals, antice paululum angustior, granulis parvis sat
remohis, œquidistantibus ; lineis lacteis latis reticulatus,
unde maculs irregularibus, orbicularibus vel angulatis
magnitudine diversa. Branchiæ et tentacula retractilia.
Orificium branchiale parvum, prominulum, in vertice
_cont brevissimi situm. Limbus pallà latiusculus, inferne
sulcis 5-6 concentricis. Pes angustus, plicis marginalibus
magnis, postice aculus (contractus), vit palliG longior ;
suleus anticus pedis validus, utrinque productus, cornulus.
Palpi breves, subulati, juxta os siti, velo intermedio par-
vo, crenalo 1n Specimine capte prolruso; cavilas cervica-
lis parva, in specimine capite retracto videtur.
Bab. Saint-Thomas (Riise), ad prof. pedis, sub lapidibus.
Dans les exemplaires conservés, le pied paraît dépasser
le manteau en longueur, mais tous les caractères me font
placer cette espèce parmi les Goniodoris. Elle se rappro-
che, par ses couleurs, du &. Villafrancana, Risso; mais le
ER. a
réseau des lignes extérieures y forme des taches rondes,
triangulaires ou hexagonales.
15. PELAGELLA, Sp.
Un dessin de M. OËErsted représente un Gymnobranche
de Sainte-Croix, dont les yeux sont distincts derrière les
Rhinophores lamelleux, et qui me parait appartenir au
genre Pelagella.
Genre BORNELLA, Gray.
Ce genre diffère du g. Dendronotus par ses papilles si-
tuées à la base des ramifications branchiales, et par les deux
groupes en étoiles de petites papilles qu'il présente en
avant. Il fait le passage entre les Dendronotus et les véri-
tables Éolidiens. On en connaît jusqu'ici trois espèces, sa-
voir :
4. BoRNELLA ADamsir, Gray.
Tritonia from Bornco, Adams, Gray, fig.,
t. CXCVI, f. 6.
Bornella Adamsii, Gray, fig., Moll., p. 107.
_— — Adams, Genera,p.67,t.LXV,
É9,
— — «Adams et Reeve { Voy. de
Samarang) , p. 19 , f. 5. :
Hab. les côtes de Bornéo, sur les fucus (Adams).
2. BORNELLA DIGITATA, Ad. et Reeve (Samarang),
p. 67, pl. xix, f. 1.
Hab. détroit de Sunda, sur les fucus flottants.
5. BORNELLA HancockIANA, Kelaart.
Annals and Magazine of N. H., 1859, octob.,
p. 269.
Hab. île de Ceylan (Kelaari).
4. BORNELLA CALCABATA, Môrch.
C. compressum, vesiculoso-areolatum, rugosum, dorso
MSN. OCR
latiore, utrinque fasciculis sex postice sensim minoribus ê
papillis planis validis 2-6 inæqualibus et plumulis bran-
chialibus 2-4 brevibus ramoso-pennatis composilis. Pa-
pilla acuta solitaria in apice poshco dorsi sila. Vaginæ
rhinophororum validæ, rugosæ, uti squamose, carina dor-
sali compressa, latissima, superne lobis digitatis 4-5 in-
æqualibus erectis ; foramina rhinophororum parva, anfice
papillis planis, acutis, longiusculis trinatis divergentibus
ornata. Frons utrinque fasciculo stellato e papilhs parvis
obtusis 9-10 radiatilibus composito. Rima ovalis subova-
lis ; maxillæ laterales flavæ, convexæ, sed aciem non vidi.
Clypeus frontalis parvus forma ferri equint. Solea pedis
contractione canaliculata, limbo undulato, extus linea im-
pressa notato, postice acutissima, producla. Long. cire.
65 m.
Hab. ad ins. S.-Thomas (A. H. Riise).
Le filament caudal ressemble à celui des Pleurobranchæa.
Genre HERMÆA, Loven.
Ce genre est plus voisin des Élysiens que des Éolidiens
par la forme de ses tentacules fendus longitudinalement,
par celle de l'estomac (1), et par les ramifications corres-
pondantexactement aux «trachées » décrites par Souleyet (2)
dans le g. Acteon. Les dents linguales sont exactement les
mêmes danslesdeux familles. Les appendices «branchiaux»
des Hermæa sontaussi très-différents de ceux des Éolidiens
par leurs nervures et me paraissent très-rapprochés des
crêtes palléales des Elysia, et surtout des Tridachia.
47. HerMÆA viripis (Desh.), Mürch.
C. prismaticum, postice acuminatum, viride, dorso lato
(4) Milne-Edwards, Annales des sc. nat.,t. XVII, pl. x, fig. 2.
Calliopæa.
(2) Souleyet, Journal de Conch., vol. I.
Lu ae
punclis asperis regulariter remotis, utrinque foliolis pe-
tiolatis confertis. Clypeus frontalis parvus, quadrangu-
laris, anguli inferiores processibus parvis products, an-
guli superiores tentaculis (vibracula?) angustis, erectis,
acutis, latere exlterno membrana undulata. Tentacula
(Rhinophori) basi connata longa, linea impressa lalerali
notata, inæqualiter bifida, apicibus truncatis cylindricis
perforaltis, longior apex sulco longitudinal divisus. Oculi
minimi postice ad basin tentaculorum in emarginatione
rectangulata pall siti. Nodus dorsalis ovalis convezus
paululum ante medium corporis situs. Foliola dorsalia
conferta, peliolata, ovali-rhomboidea vel spathulata, su-
perne obluse angülata, intus ad petiolum oblique semi-
infundibuliformia, tri vel quinquenervia ; nervi obsolen
* marginem versus bi vel trifidi verrucis asperis remotis
ornali ; fohiola marginalia minora, angushora fere ses-
silia (apetala). Pes utrinque membranaceus (sulcus trans-
versalis anticus dishinchissimus, angustus) marginibus
carnosis, margine inferiore linea transversah diviso. —
Long. 35 m., lat. pedis antice cire. 12 m., fol. cum pe-
tiolo 44 m. long., lat. 8 m., long. petioli cire. 5 m.
Hermæanviridis, Desh., Journ. de Conch., 1857, p.141.
Hab. Saint-Thomas { A. H. Riise): la Guadeloupe sur
le Briopsis ramulosa (Schramm).
La description de M. Deshayes est trop courte pour per-
mettre d'adopter définitivement le nom qu’il propose;
mais, comme c'est la seule espèce connue des Antilles, j'ai
pensé pouvoir conserver ce nom sans inconvénient. Grâce
à l’obligeance de M. Bergh, j'ai vu dansles nombreux des-
sins exécutés aux îles Philippines par M. Semper, d’Altona,
un animal très-semblable à l’espèce des Antilles.
cu SR AE
Genre ELYSIA, Risso.
Subg. Tridacha, Desh., Journ. de Conch.,
1857,p. 141.
Plerogasteron, Pease, Proc. zool. Soc., 1860,
p. où.
Ce sous-genre ne diffère des Ælysia que par son man-
teau à bord ondulé, mais il est très-différent des Tritonia
par ses tentacules fendus latéralement, etc. Le g. Placo-
branchus, v. Hasselt (1) en diffère par les sillons du dos.
Les deux expansions aliformes des flancs constituent une.
partie du manteau et non, comme celle des Aplysiens, une
partie du pied (epipodium, Huxley). Le véritable pied des
Elysiens est très-petit, carré, quelquefois plus large que
long ; ilestbien représenté par Souleyet (Journ. de Conch.,
4850, pl. r, f. 2-5), et dans l’Astrolabe (pi. xxiv, f. 15).
L'organe de progression le plus développé est la partie in-
férieure du manteau. En effet, une simple comparaison avec
les Bulléens, les g. Akera et Philine par exemple, donnera
la confirmation la plus évidente de cette opinion. Lesdeux
lobes en ailes des Élysia correspondent à la petite membrane
qui entoure la spire de la coquille dans les g. Philine et
Doridium. La langue porte une seule rangée de dentslon-
gues, comprimées, pointues , articulées à leur base par
une petite saillie de chaque côté. Les dents de l Hermæa
figurées par Alder et Hancock ne me semblent différer
nullement de celles du Tridacha crispata.
Sur la partie dorsale se trouvent deux vaisseaux rami-
fiés débouchant dans une poche semi-lunaire pourvue d’un
orifice à l’extérieur. Souleyet regarde cette poche comme
un sac pulmonaire et les deux canaux comme des ira-
(1) Rang, Manuel, pl. 1v, fig. 4.
ADI
chécs aériennes; mais cette opinion ne me semble pas très-
naturelle.
18. ELysra (Tridachia) crispaTA , OErsted (in Sche-
dula).
Animal cuneiforme, capite utrinque angulo producto,
fronte convexo, medio inciso. Tentacula divergentia trun-
cala, latiuscula, longitudinaliter convoluta, unde fissura
lalerah hiante.Oculi minutissimi, pone basin tentaculorum
sit. Lobr pallu erecti, marginibus crispatis antice con-
Juncti, ulrinque plicis validis 6-7. Color viridis, frons,
tentacula et latera capilis albescentia; dorso guttis ovali-
bus, magnis, inœqualibus, albis seriatim dispositis; la-
lera corporis pallide virescentia guilis albis elongato-
ovalibus, subæqualibus, approxæimatis, in serie triplice
digestis, serie suprema breviore; limbus palli angustus,
albus, margine interno punciis coccineis approximalis
terminalo (ex icone OErstedii).
Animal spiritu vini conservatum, albescens quttis can-
dis obsoletissimis. Nodus dorsalis (saccus pulmonalis,
Soult.) hemisphæricus sulco arcuato transversali bipar-
lus, parte antica minore, « tracheæ » validæ latere
exlerno ramoso. Solea pedis veri latior quam longior,
antice sulco profundo transversali utrinque angulatim
producto, postice a solea pallii, sulco transversali obsoleto
disjuncta. Solea pallii, marginibus oblusis, transversim
rugosa, postice angustata. Margo anticus fissuræ late-
ras tentaculorum bilobatus, inferne lobo triangulari. —
Tentaculum dextrum majus.— Long. 45, lat. anim. ex-
pansi circ. 55 m.
Var. à Schiadura.
Crista palli postice contracta marginibus continuis,
unde cauda umbellata, « trachea » sinistra postice bifida,
DR T0
ramulo interno impressionem parvam infundibuliformem
intrante.
Hab. ad ins. Sainte-Croix (A. S. OErsted).
M. Deshayes, qui a vu le croquis du dessin de M. OErs-
ted, l'a déclaré spécifiquement différent du Tridachia
Schrammi, Desh. {Journ. de Conch., 1857, p. 141).
M. Pease a encore décrit deux espèces des îles Sandwich,
savoir : Pterogasteron bellum et PE. ornatum ( Proceed.
z00l. Soc., 1860, p. 55.)
On a done, jusqu'à présent, décrit quatre espèces de
cette division des Elysia. Peut-être aussi doit-on rapporter
à ce genre le Thallepus ornatus, Guild. { Swainson ,
Treatise , 1840, p. 250)?
Genre PELTA, Quatrefages (Ann. sc., 4844, p. 151).
Runcina, Forbes.
Le genre Pella me semble suffisamment caractérisé par
l'appareil dentaire gastrique. La branchie découverte par
M. Alder était probablement ou non encore développée,
ou retirée dans sa cavité, sur les exemplaires examinés par
M. de Quatrefages , ainsi que sur l’animal observé par
M. OErsted. Le genre Pella de Beck étant fondé sur une
espèce inconnue ne peut prétendre à l’antériorité.
Les cordons ovariens, découverts par M. Quatrefages,
ont une si grande ressemblance avec le cul-de-sac cochlo-
gène de l'Endoconcha mirabihs, Müller, qu’il me paraît
probable que c’est par l'étude du g. Pella qu'on doit par-
venir à la solution d’une des plus grandes énigmes con-
chyliologiques.
Voici les espèces appartenant à ce genre :
4. PELTA CORONATA, Quatrefages (An. sc., 1844,
p. 151, pl. ani, f. 7).
Gray, fig., tab. cxcix, f. 6.; Chenu, Man.,
p- 131, f. 557.
Lie 4e is
2. PELTA ORNATA, Quatrefages, 1. c., p. 152.
C'est peut-être la même chose que l'espèce suivante :
5. PELTA Hancock, Forbes.
Pelta sp., Ald et Hanc., An. et Mag., XVNT,
p. 289, pl. 1v, f. 1-5.
Runcina Hancock, Forb. et Harl., Brit. moll.,
1855, p. 64, pl. ccc, f. 2. — Gray, Annals,
XII, 1854, p. 450.
Dentes (Gray, Guide, p. 205, f. 414).
Pella nigra, Ald. et Hanc.; Chenu, #an.,
p. 46, f. 5087.
Runcina Hancockui, Ad., Gen., 2, p.45, t. LXI,
f 5.
Subg. Cnazipis, Quatrefages ?
4. CHALIDIS CÆRULEA, Quatrefages, L. c.
L'anatomie de ce mollusque le rapproche de l'espèce
précédente plus que des Limapontia.
19. PELTA pRasiNA, Môrch.
C. lineare, elongatum, lateribus subparallelis, fronte
leviter inflexo ; pallium prasinum, verrueis minutis con-
ferlis, regulariter remotis, poshce trilobatum, lobo inter-
medio minore; pars dorsalis pallu elevata, convexa, co-
lore saluratiore ; oculi nigri, remotssimi, juxta frontem
sih; pes pallio paululum latior, postice sat prominens,
late rolundatus, flavo-virens. Serræ ventriculi quatuor
fere semicirculares, dentibus vahidis, cylindricrs, oblusis,
arcuals, sat remols.
Long. cire. 4 mull. (ex icone OErsteduü).
Hab. ad ins. Sie.-Croix juxta urbem Chrishianstad
(4. S. OErsted).
Cette espèce diffère du P. coronata, Quatref., par sa
forme plus étroite, par ses trois lobes postérieurs, par son
pied arrondi en arrière, et ses yeux situés plus en avant.
AU
Les dents de l'appareil manducateur du gésier sont très-
fortes, cylindriques, un peu courbées, à pointes obtuses.
Le manteau ne paraît pas divisé en deux par le système de
coloration, comme celui du P. coronata.
20. Oxcais.(Peronella), Armanicza, Môrch.
C. coriaceum (contractum), subglobosum, pallio granu-
loso et areolato; areæ irregulariter hexagonæ congerie
mediana granulorum, verruca centrali prominente ornatæ;
areæ dorsales majores peripheria læviuscula pallida, unde
uh ocellatæ ; areæ marginales rudes, sulcis profundis dis-
crelæ ; margo inferior palli planus, flavus, granulis inœ-
qualhibus confertissimis (pemipheria acuta). — Solea pedis
ovalis, ochracea. Color pallii olivaceus. — Long. 12 mill.,
diam. A1 mall., all. 8 mill. (in contractione).
Hab. ad ins. Saint-Thomas (A. H. Riise).
Le Peroniaindolens, Couth. Gould.exped. Shells, p.290,
provenant de Rio-Janciro, diffère beaucoup de notreespèce.
La place systématique de ce genre est encore très-dou
teuse, C’est probablement près du g. Testacella qu'il doit
être rangé. La mâchoire manque comme dans ce dernier ;
les dents de la membrane linguaie me paraissent plates au
lieu d’être subulées comme chez les Festacella. 0. M.
Révision des espèces du genre @xymee, Rafinesque,
et Lohiger, Krohn,
rAR O. A. L. Môrcu.
G. OxyNnor, Räfinesque.
Oxynoe, Raf., Journ. de Phys., 1819, t. 89, p. 152 (Isis,
1820, p. 245).—Blv., Man., p.467. —Rang, Man.
p. 375. — Phil., Handb., p. 253.
Een, be
Icarus, Forbes, Rep. Ægean, Moll. (Brit. Associations),
1845 (1844), p. 157. — Voodward, Manuel, p.186.
— Gray, Proceed. z0ol. Soc., 1847, p. 163, n° 320.
Lophocercus, Krohn, An. sc. nat., 5° sér., t. VIE, p. 51,
1847.
Rafinesque a donné la description suivante du genre :
corps rampant, à grande coquille dorsale extérieure, bulli-
forme, à spire simple; ventre ou pied étroit, à branchies
marginales striées transversalement; manteau élargi en
deux ailes latérales, deux tentacules non rétractiles. Diffé-
rent du genre Sigaretus par la coquille extérieure, etc.
©. olivacea, olivâtre, elliptique, tentacules saillants, obtus.
Coquille à sommet obtus, évasée. Blainville a reproduit
cette description, mais a écrit Coquille antérieure au lieu
d’extérieure.
Le genre Cylhindrobulla, Fischer, Journ. de Conch.,
rapporté comme synonymie (1) à ce genre, en est très-
différent, et me semble très-rapproché du genre Akera;
l'animal peut se rétrécir au point de rentrer parfaitement
dans la coquille, comme on le voit sur un exemplaire de
Saint-Thomas conservé dans l'alcool au musée de l’univer-
sité.
1. OXYNOE oLIVACEA, Raf.
Icarus Graves, Forbes, 1. c., p. 157 (2).
Lophocercus Sieboldii, Souleyet, Journ. de Conch.,
1850, p. 295, t. 1, f. G.
Hab. Sicilia (Raf.); Syra, 10-15 brasses de prof. sur des
plantes marines (Forbes); Malte (Souleyet).
L'espèce figurée par Souleyet ne présente pas les articu-
(1) Adams, Genera, vol. II, p. 657.
(2) An. viride, purpureo alboque variegatum. T. alba, pel-
lucida.
RAD A NIET
lations couleur de rose au bord du manteau et sur la ca-
rène dorsale du pied représentées par Krohn.
La coquille figurée par Souleyet, comparée avec celle
de Krobn, est plus ovoide et à sommet très-étroit. Ces
différences sont surtout évidentes quand on compare la
coquille représentée du côté de la spire de Souleyet (fig.6)
avec la figure 9 de Krohn. Bien que je n’aic pas vu ces
espèces, les dessins de Souleyet et Krohn me semblent
trop différents pour appartenir à une seule et même
espèce.
2. OxyNoE SIEBoLDH, Krohn.
C. viride verrucis in seriebus obliquis dispositis ; os et
tentacula apice carneo ; margo epipodü et carina dorsalis
pedis carnea maculis cyaneo-atris arliculata ; pes 1sabel-
nus, lalere externo articulato, interrupte linealo.
Lophocercus Sieboldi, Krohn, An.se., 5°sér., t. VIE,
p. 52, 1. V, f. 5-8.
Ad. et Sow., Thes., CXIX, f. 19 (copie).
Gray, Figures, p. 98, t, CLXXVE, £. 5.
Gray, Proceed., 1847, p. 163, n° 524.
Icarus Graves, Woodw., Man., p. 486.
Hab. ad Messinam (Krohn).
3. OXYNOE BRACHYCEPHALUS, Môrch.
C. verrucis remohs, collo brevissimo.
T. ovalis, alba, postice contracta, spira parva acuta ;
anfr. ultümus intrans, pariele convexo brevi.
Lophocercus Sieboldui, Ad., Gen., IL, p. 50, t. LIX,
FL:
Chenu, Han., 594, f. 2980-90 (copie).
Hab.—?
Le dessin original de M. Adams me semble représenter
une espèce différente de celle de Krohn.
4. OxYNoE KROBNIT, Adams.
a EG
T. involuta, ovato-oblonga, postice gibbosa, at apicem
subangulata et plicata ; spira occulta, «lba, nitida, fra-
ailis, pellucida : aperlura ovalis postice acuta, antice dila
tata; labro postice soluto, angulo postico libero, inflexo
ac rotundalo.
. Lophocercus Krohnii, À. Ad., Procced.,1854,p.94.
Lobiger Krohni, Adams, Genera, If, p. 51.
Hab. ad ins. Sandwich (mus. Cuming).
Cette espèce est, selon M. Adams, plus gibbeuse en
arrière que le. L. Sieboldu ; la région de la spire est plis-
sée, et la coquille est transparente et fragile. Comme l’es-
pèce est comparée avec le Loph. Sieboldü, c'est probable-
ment par erreur qu'elle est rapportée aux Lobiger dans le
« (rencera.»
5. OXYNOE PELLUCIDA, À. Adams, 1854.
T. ovali, subinvolula, alba, fragih, pellucida, longitu-
dinaliter substriata, spira occulta ; apertura oblonga,
ampla, postice producta et subangulata, anfice dilatata ;
labio tenu, subreflexo ; labro arcualo, margine acuto.
Lobiger pellucidus, Adams, Proceed., 1854, p. 94.
Fischer, Journal de Conch., 1856, p. 274-275.
Lophocercus pellucidus, Adams, Gen., IX, p. 51.
Hab.—? (musée Cuming).
M. Adams compare son espèce avec le Lobiger Phi-
hppii et le Lophocercus Cumingü, qui est un Oxynoe.
Elle diffère du premier par sa coloration blanche et sa
transparence; elle se distingue du second par la forme
différente de l'ouverture qui n’est pas dilatée en canal
tubuleux, en arrière.
6. Oxynoë ANTILLARUM, OErsted et Mürch, L ec.
7. OXYNOE viripis, Pease.
Shell thin, fragile, white, ovate, striated obliquely,
convolute; onter lip separate from the apex, overlaps
HRROU AN
the inner posteriorly, and produced in a éubular form.
Lophocercus viridis, Pease, Proc. zool. Scc., 1861,
p. 246, avec description de l'animal.
Hab. Sandwich Islands, Pease.
Cette espèce diffère, selon les descriptions, de l'O.
Krohnu, Adams, par la forme tubuleuse de la coquille en
arrière. Il y aurait ainsi deux espèces du genre propres
aux iles Sandwich. ;
8. OxXYN0E CumiNGrr, A. Adams.
Bulla Cumingii, Adams, Thesaurus, p.399, n°451,
t. CXXI, f. 58.
Lobiger Cumingii, 1b., p. 604, n° 58.
Adams, Genera, II, p. 51.
Lobiger Cumingii, Fischer, Journal de Conch., 1856,
p. 274.
Lophocercus Cumingii, Chenu, Man., p.359%, f.29914.
Lophocercus Cumingii, Souverbie, Journal de Conch.,
1861, p. 272.
Hab. Puerto S. Elena, Wes!-Columbia, 6 fath. sandy
mud. H. Cuming.
Le tube anal de la coquille est moins grand que dans
l'espèce suivante :
9. Oxxnoz Vicourouxn, Montrouzier.
Lophocercus Vigourouxii, Montr., Souverb., Journal
de Conch., 1861, p. 271, pl. x, f. 4.
ffab. la Nouvelle-Calédonie, Montr. (Collect. Petit,
musée de Bordeaux),
Cette espèce diffère de l'O. wiridis par la coloration
fauve de la coquille.
G. LoBicer, Krohn.
4. Lomicer Paiiepii, Krohn, An. sc., 1847.
Adams, Sow., Thes., pl. exIx, f. 48 (copie);
Genera, pl. uix, fig. 2.
Re
Chenu, Manuel, p. 394, f. 2993-94.
Gray, fig., t. CLXXVI, F. 1, Guide, p. 201.
Souleyet, Journal de Conch., 1850, t. X, f.
15-14.
Hab. Sicilia, Krôühn.
2. LoBiGEr CORNEUS, Morch.
T. fusca, spira umbilicata; anfr. ultimus aperturam
intrans, angustus, callo parielali funiculari.
Lobiger Philippu, Ad., Sow., Thes., t. CXXIE, f. 57,
p. 598, n° 130.
Fischer, Journal de Conch., V, 1856, p. 275.
Woodward, Manuel, pl. xiv, f. 16.
Hab.— ? (musée Cuming).
5. LogiGer Souvergunt, Fischer.
Journal de Conch., V, p. 275, t. XI, f. 7-10.
Hab. Guadeloupe. (Schramm.)
0. M.
Notes pour servir à la faune malasotogique de
l’Archipel calédenien (supplément) (1 je
PAR P. FISCHER.
ee ee
Des envois récents du R. P. Montrouzier, et une étude
prolongée des espèces appartenant au musée de Bor-
deaux, me permeltent aujourd’hui de combler les lacunes
du travail que j'ai entrepris sous le titre de Notes. Je re-
mercie de nouveau le savant conservateur de la collection
(4) Voir Journal de Conchyl., t. VIX, p. 329; t. VILLE, p. 193 et
352 ;t. IX, p. 143.
PAP
néo-celédonienne, M. Souverbie, des nombreux docu-
ments dont jedui suis redevable et dont il m'a laissé pro-
fiter avec un rare désintéressement.
À l’époque de la publication de mon dernier article
(avril 1861), les Mitres de la Nouvelle-Calédonie n'étaient
pas encore déterminées, je n’en ai compris aucune ans
ma liste, et l’on pourra juger, par l'énumération qui va
suivre, de la richesse de l’Archipel calédonien en espèces
de ce genre (1).
Mrrra Boissacr, Monfrouzier, Journ. Cunchyl.,t VIE,
p. 575. — [d., t. VIT, p. 148, pl. xx, f. G.
Hab. ile de Pot.
Mirra Potensis, Monfrouzier, Journ. Conchyl., t. VI,
p. 574.— ]d.,t. VILLE, p. 448, pl. ax, f. 2-5.
Hab. île de Pot.
Mirra rufo-maculata, Souverbie, Journ. Conchyl., t. VIE,
Po bit; F9)
Hab. ile Art.
Mirra Fischeri, Souverbie, Journ. Conchyl., t. VII,
p.523, pl. nt, . 8.
Hab. Art., Balade.
Mirra tricolor, Montrousier, Journ. Conchyl., t. IX
bp: 272;.ph xi(,2:
L
Hab. Nouméa, sous les pierres du rivage.
Mirra hystrix, Montrouner, Journ. Conchyl., € X,
p. 240, pl. 1x, F. 8.
Hab. Art.
(1) Nous répélons que ce catalogue ne renferme que les espèces
recueillies par le R. P. Montrouzier dans l’Archipel calédonien ;
on ne s’étonnera donc pas si l’on n’y voit pas figurer des espèces
appartenant à cette faune, mais rapportées par d’autres personnes,
et qui ont pu échapper aux recherches de notre zélé COTTESpOn-
dant. PF:
4
ET en
Mira crocata, Lamk., 14. — Kiener, sp., pl. 27, f. 85.
— Reeve, €. Ic., pl. 26, f. 206.
Hab. Art.
Mrrra amphorella, Lamk., 51. — Reeve, €. Je., pl. xnr,
f. 85.
Bab. Art. C. C.
Mirra (voluta) paupercula, L. — Lk., 55.
Hab. Art. €. C.
Oes. Les exemplaires que nous possédons sont {ous
tronqués.
Mirra (voluta) exasperata, Chemnitz.— Desh., in Lk., 86.
— M. torulosa (pars), Lk., 57.
Hab. Art.
Oss. Coquille très-variable dans sa forme et son orne
mentation, et d'après laquelle on a établi plusieurs espèces
litigieuses.
Matra (voluta) dactylus, L. — Lamk., 44. — Kien., sp.,
p. 1092, pl. xxxi, f. 105.
Hab. Art.
Mrrra (voluta) nucea, Gron. — M. olivaria, Lk., 47. —
Kien., sp., p. 104, pl. xxxx, F. 102.
Hab. Art.
Mira (voluta) crenulata, Chemn.—-Kien., sp., pl. xxx,
f. 105.
Hab. Balade, Art.
Mrrra fenestrata, Lamk., 45. — Kien., sp., p. 104,
pl. xxxi, f. 404.
Fab. Art.
Mirra punctata, Swainson. — Desh., in Lk., go
A1. rosea, Reeve, C. Ie., pl. xxvn, f. 249.
Hab. Art.
Mirna cucumerina, Ek., 54. — Reeve, C. Îc., pl. xxw,
RAI E D ER
SE M
Hab. Art.
Mirra (voluta) digitalis, Chemn. — Reeve, C. 7c., pl. mir,
f. 21. — M. millepora, Lk., 5.— Kien., sp., pl. var,
f. 49.
Hab. Art.
Mirra semifasciata, Lamarck, 60. — Reeve, C. Ic.,
pl. xvur, f. 451.
Hab. Art.
MirrA ferruginea, Lamarck, 10. — Kien., sp., pl. vin,
f. 25. — Reeve, C. Ic., pl. 1v, f. 28.
Hab. Art.
Mira chrysostoma, Swainson. — Reeve, C. Ic., pi «,
fig. 142. — M. contracta, Kien., sp., pl. 1x, f. 25.
Hab. Art.
Mirra ambigua, Swainson. — Desh., in Lk., 88. —
Kien., sp., p. 40, pl. vx, f. 46. — Reeve, C. Je.
pl. 11, f. 8.
Hab. Art.
Murra conica, Schum. — Desh., in Lk., 100. — Reeve,
C. Ic., pi. xxvit, f. 216. — M. marmorata, Schub.
— Kien., sp., p. 100, pl. xxxiv, f. 412.
Hab. ile de Pot.
Mirra retusa, Lamk., 61. — Kien., sp., p. 49, pl. xxv,
f. 49.
Hab. Art.
Mirra litterata, Lamk., 70. — Kien., sp., pl. xvr, f. 50.
Hab. Art. C. C.
Murra (voluta) coronata, Chemn. — Lamk., 52.— Kien.,
sp. pl. xvinr, f. 60. — Reeve, C. 1c., pl. xIv,
f. 104. LA
Hab. Art.
Mrrra Cumingii, Reeve, C. Ic., pl. x, f. G7,
Hab. Art.
PR 2 PM
Mirra amanda, Reeve, €. Ic., pl. xxx vit, f. 518.
Hab. Art.
Mrrra amabilis, Reeve, C. Ie., pl. xxxu, f. 274.
Hab. Art.
Mirra decurtata, Reeve, C. Ic., pl. xx, f. 144.
Fab. Art.
Mirra (voluta) filaris, L.— M. nexilis, Martyn.—Lamk.,
16. — M. filosa, var., Kien., sp., pl. v, f. 42 a.
Hab. Art.
Murra Ticaonica, Reeve, C. Ic., pl. xxxt, f. 481.
Hab. Art.
Mirra nodosa, Swainson. — Reeve, €. Lc., pl. xxvr,
f. 196. — M7. fraga, Kien., sp., pl. xxvIx, f. 87.
Hab. île Lifu.
Mitra intermedia, Kiener, sp., pl. xxu, f. 70.
Hab. Nouvelle-Calédonie. C. C.
Mirra stigmataria, Lamk., 52. — Kien., sp., pl. xxiv,
f. 74. — Reeve, C. Zc., pl. 11, f. 45.
Hab. Balade, Art.
Mirra pellis-serpentis, Reeve, C. Ee., pl. x, f. 66.
Hab. Art.
Mirra virgata, Reeve, C. Ic., pl. xxv, f. 197 D.
Hab. Art.
Mirra obeliscus, Reeve, C. Ic., pl. xv, f. 407.
Bab. Art.
Mirra (volula) episcopalis, L. — Lk., 4, — Kien., sp.,
DL FA
Hab. Art.
Mira pontificalis, Lk., 5. — Kien., sp., pl. 1, f. 2.
Hab. Art. — Tata, au sud de Kanala. R.
M1TRA sphærulata, Martyn.—KReeve, C. Ie., pl. v, f. 57.
®
= 64 2
M. scabriuscula, Lk. — Kien., sp., pl. rv, f. 9.
Hab. Balade, Art.
Mira rubritincta, Reeve, C. Ic., pl. x1x, f. 147.
Hab. Art. R.
Mirea affinis, Reeve, C. Ic., pl. xvi, f. 241.
Hab. Art.
Mirra crassa, Swainson. — Reeve, C. Ic., pl. 11, F. 7.
Hab. Art.
Mitra Gruneri, Reeve, GC. Ic., pl. xvi, f. 119.
Hab. Palade, Art.
Mirra (volula) scabriuscula, L.— M. granatina, Ek., 19.
—Kien., sp., pl. 1v, f. 10.
Hab. Art.
Mirra acupicta. Reeve, C. Ie., pl. xx, f. 76.
Hab. Art.
MiTra (volula) variegata, Gmel. — M. serpentina, Lk.,
21. — Kien., sp., pl. vi, f. 17. — Reeve, C. Ic.,
pl. xv, f. 112. atL
Hab. Art.
Var. Reeve, C. Ic., pl. xv, f. 111.
Hab. Art.
Mitra rigida, Swainson. — Reeve, €. Ic., pl. xxn,
f. 169.
Hab. Art.
Mitra cardinalis, Lamarck, 6. — Kiener, sp., pl. m1,
f. 6.
Hab. Art.
Conus geographus, L. — Kiener, sp., pl. xui, f. 1.
Hab. Art.
Conus tulipa, L. — Lk., 25. — Kiener, sp., pl. n, f: 2.
Hab. Art. et Lifu.
Coxus bullatus, L. — Lk., 450. — Kiener, sp., pl. Lun,
f. 3.
= SR 2
Hab. île des Pins.
+ Conus solidus, Sowerby. — Kien., sp., pl. riv, f. 1. —
Desh. in Lk., 214.
Haob. Art.
Conus tesselialus, Bruguière. — Lk., 48. — Kien., sp.,
pl. xvir, f. 1.
Hab. Art. R.
Conus monachus, L. — Lk., 76. — Kien., sp., pl. L,
FL:
Hab. Uagap.
Conus coccineus, Gmelin.— Desh. in Lk., 210. — Kien.,
sp, pl. Lxxvir, f. 5. — Conus Solandrei, Sowerby.
Hab. Art.
Conus terebra, Born. — Lk., 145. — Conus terebellum,
Chenu. |
Hab. Art.
Convs figulinus, L. — Lk., 89. — Kien., sp., pl. XXVWE,
f. 1.
Hab. Uagap et Yenguen, €. — Balade et Art., R.
Concvs fabula, Sowerby. — Kien., sp., pl. LXXHE, f. 5.
— Desh. in Lk., 212.
Hab. Art.
Conus imperialis, L. — Lk., 4. — Chenu, Man.,
f. 1437.
Hab. Art., Lifu, Balade.
Conus ammiralis, L. — Encyclop. méth., pl. cccxxvin,
f. 2. — Var. B. de Lk. — Kien., sp., pl. xx,
1.11.
Hab. Balade, Art.
Conus achatinus, Chemnitzs. —Lk., 79. —Chenu , Han.,
f. 1553.
Hab. Nouvelle-Calédonie.
Las CR
Conus crocatus, Lamarck, 156. — Kien., sp., pl. Lu,
f.-3:
Hab. Art.
Conus nussatella, L. — Lk., 162, var. b.
Hab. Art.
Conus Cabritii, Bernardi, Journ. Conchyl., t. VIE, p.377,
pl. xu, f. 2.
Hab. Art.
Conus pulicarius, Bruguière. — Lk., 19. — Et Conus
fushigatus, Brug.
Hab. Art.
Conus quercinus, Bruguière. — Lk., 90.
Hab. Art.
Coxus episcopus, Bruguière. — Lk., 175. — Kien., sp.,
plixer, f,45:0,.c.
Hab. Art.
OLiva elegans, Lamarck, 11.— Reeve, C. Ic., pl. xu,
f. 20.
Hab. Balade.
Vozura Deshayesii, Reeve, Proceed. 001. Soc., p. 75,
pl. xxvi (1854). |
Hab. le nord de la Nouvelle-Calédonie, surtout à
Arama, au nord de Balade. C.
VozuraA deliciosa, Montrouzier, Journ. Conchyl., t. VIF,
p. 375,—t. VILLE, p. 421, pl. n, f. 7-8.
Hab. Art.R.R.
Ovuzum lacteum, Lamarck, 4 (ovula). — Kien., sp.,
pl. vi, f. À.
Hab. Art.
Ovuzum tortile, Martyn (Cyprea). — Ovula angulosa,
Lk., 2. — Kien., sp., pl. ax, f. 1.
Hab. nord de la Nouvelle-Calédonie. KR.
Ogs. Coquille fort recherchée ces sandaliers, qui l'en-
NS 0 Ve
voient du nord de la Nouvelle-Calédonie aux Nouvelles-
Hébrides, à Tana, à Ervomango surtout, et obtiennent,
en échange, jusqu’à un demi-tonneau de bois de sandal,
c'est-à-dire la valeur de 4 à 500 francs. Les naturels Ja
portent comme ornement; on l’appelle Buf dans le nord
de la Nouvelle-Calédonie, Uatsizsi à Kanala. Elle devient
rare (Montrouzier).
Cxprza hirundo, L.— Ek., 59. — Kien., 5p., pl. xxxu1,
f. 4°
Hab. Art.
CyPRÆA urseilus, Gmelin. — Ek., 45. — Kien., sp.,
pl. XXxXIHH, f. 4.
Hab. Art.
CyprÆA punctata, L.—C. alomaria, Gmel. — C. stercus
muscarum, Lk., 48.
Hab. Art. R.
Cyxpræa spurca, L. — Kien., sp., pl. xxx, f. 1. — Cy-
prœa flaveola, Lk., 42.
Hab. Yenguen.
Crpræa nucleus, £L. — Lk., 57. — Encyclop. métu.,
pl. CCCLV, f. 5.
Hab. Balade, Art.
CyprÆA eburnea, Barnes. — Kien., sp., pl. vin, f. 5.
— Desh. in Lk., 74.
Hab. Art.
CyPrÆA limacina, Lamarck, 58. — Kien., sp., pl. XXxv,
F4 41D.
Hab. Balade, Art.
CyrrÆA Walkeri, Gray. — Kien., sp., pl. xrv, f. 5. —
Desh. in Lk., 82.
Hab. Art.
CyPrÆaA argus, L. — Chenu, Man., f. 1673-4.
Hab. Art., Nouméa. C.
EMA UT
Cypræa Childreni, Gray. — Kien., sp., pl. x£, f. 5. —
Desh. in Lk., 96.
Hab. île de Pot.
Harpa conoidalis, Lamarck, 5. — H. major, Mart.
Hab. Yenguen, Balade, Art. C.
SrromBus minimus, L. — Sfrombus troglodytes, Lk., 25.
— Kien., sp., p. 62, pl. xxxt, f. 2.
Hab. Art.
Srromgus terebellatus, Sowerby. — Desh. in Lk., 44. —
Reeve, €. Ie., pl. vi, f. 10. — Strombus dentatus,
Kiener, sp., pl. xvui, f. 2.
Hab. Art.
Srromgus elegans, Sowerby. — Reeve, C. Ic., pl. xvnr,
f. 41. — An Strombus dentatus., L., var. ?
Hab. Art.
Os. C'est à celte espèce qu’il faut rapporter le Strom-
bus dentatus que nous avons déjà mentionné dans notre
catalogue (Journ. Conchyl., t. VIE, p. 560).
MARGINELLA avena, Kiener, sp., p. 17, pl. vi, f. 24. —
Desh. in Lk., 58.
Hab. Baie-Boisée.
MARGINELLA suavis, Souverbie, Journ. Conchyl., t. VI,
p. 576; —t. VIN, p. 126, pl. ux, f. 15.
Hab. Art. PE
(La suile prochainement.)
— 08 —
Étude sur le genre Cameeltaire, et descriplion
d'espèces nouvelles (suite),
PAR M. H. CRossE.
T
1.
Depuis notre dernier travail sur le genre €ancella-
ria (1), il n’a point été publié, du moins à notre connais-
sance, de mémoire anatomique relatif à l’organisation
générale des animaux de ce genre, et nous restons tou-
jours, à ce sujet, en présence de l'insuffisance des docu-
ments que nous avons précédemment signalés, Mais il
n'en est pas de même d’un point spécial de cette organi-
sation, l'appareil buccal, au sujet duquel M. le professeur
Troschel, de Bonn, a fait récemment une découverte in-
téressante qu’il a publiée dans les archives de Wieg-
mann (2). L'universalité des auteurs admettait comme un
fait acquis à la science que les Cancellaires étaient pour-
vues d'un appareil buccal d'une simplicité remarquable,
caractérisé par l'absence de toute denture linguale ; ce
caractère avait même déterminé quelques auteurs, qui
basaient leur classification des Gastéropodes uniquement
sur les différences offertes par l'appareil buccal, à placer
le genre Cancellaria dans le groupe des Gymnoglossa
avec les Pyramidellidæ et les Eulimidge. Il paraît que rien
n'est moins exact, si l’on doit s’en rapporter à l'examen
fait par M. Troschel de la masse buccale d’un individu
(Cancellaria crenifera, Sowerby) que lui a communiqué
M. Sicenstrup, de Copenhague.
(1) Journai de Conchyliologie, 1861, vol. IX, p. 220.
(2) Archiv. fur Naturgeschichte, 1861, p. 361.
ME: IDR
Sur cet individu, il a constaté l'existence, à l'intérieur
d’une trompe proéminente, d’une très-petite masse buc-
cale, vers la partie médiane de laquelle on distinguait
une étroite bande longitudinale. Cette bande n’est autre
chose que le radula, autrement dit la râpe linguale, avec
son armature; elle est constituée par deux rangées de
James longues, très-minces, en forme de ruban, et avec
les extrémités libres dirigées en avant. Les lames, dans
leur partie médiane, sont traversées en sens longitudinal
par un canal étroit et légèrement sinueux. Le savant pro-
fesseur de Bonn constate et reconnait que la configuration
de ces lames s'éloigne notablement de celle des dents en
forme de flèches des g. Conus, Pleurotoma et Terebra,
qui constituent le groupe des Toxoglossa ; mais il croit,
néanmoins, ne pouvoir se dispenser de rattacher le g.
Cancellaria à ce groupe dans lequel il formerait une fa-
mille particulière, à cause de la longueur, de la disposi-
tion ainsi que de Ja direction des lames, el de la présence
- du canal que nous avons signalé plus haut.
En l'absence d’une connaissance complète de l'animal,
la grande dissemblance des coquilles nous empêche de
partager cetle opinion : nous croyons, d’ailleurs, que, pour
obtenir une bonne classification, il est plus prudent de se
baser sur les rapports et différences de l’ensemble des or-
ganes que sur Îles caractères offerts par un seul d’entre
eux. D'ailleurs, même si l’on se borne à examiner les par-
ticularités que présente la masse buccale dans le g. Can-
cellaria, on ne peut s’empècher de reconnaître que rien
ne prouve l'existence, chez les Mollusques, de l’espèce de
glande à venin qui rend notablement douloureuse la mor-
sure faile par les grandes espèces du genre Conus (4), et
(4) « La morsure du Conus aulicus est venimeuse, accompa-
PVR.
qui constitue une particularité d'organisation bien re-
marquable.
On doit, néanmoins, en présence de l'intéressante ob-
servation que nous venons de relater, se demander si,
contrairement à l'opinion émise par M. Deshayes, et que
nous avons reproduite dans notre premier travail, les ani-
maux du g. Cancellaria ne sont point zoophages et des-
tinés, par conséquent, à vivre de chair et non de végétaux.
M. Troschel reconnaît, d’ailleurs, que leur armature lin-
guale n’est point propre à piquer et paraît en même
temps trop faible et trop flexible pour pouvoir opérer
comme Ciseau.
Un autre point reste également douteux, et nous nous
permettrons d'appeler sur Jui l'attention des naturalistes
du Nord, plus à même que les autres d'étudier fa question;
c'est celui de savoir si les Cancellaires septentrionales
(g. Admete) sont réellement dépourvues d'armature lin-
guale, comme on l'a cru jusqu'ici, ou si l’on est tombé,
à leur égard, dans la même erreur d'observation qu'à l’é-
gard du Cancellaria crenifera. Dans le premier cas, le
genre Admete serait bon, il devrait être adopté; car il of-
frirait enfin ce dont il nous paraît manquer jusqu’à pré-
sent, un caractère de valeur générique tiré de l’organisa-
tion intime de l'animal. Dans la seconde hypothèse, au
contraire, il y aurait lieu de le supprimer, ainsi que nous
l'avons fait précédemment.
«gnée de douleurs aiguës, et laisse une pelile marque triangu-
«laire, profonde, qui détermine la formation d’une cloche pleine
« de liquide. A la petite île de Mayo, une des Moluques, près
« Ternate, sir Edward Belcher fut mordu par un de ces Cônes,
« qui sortit soudainement sa trompe au moment où il le tirait de
« l'eau, à la main. Il compara la douleur éprouvée à celle que
« produit le phosphore brûlant sous la peau. » (Adams et Reeve,
Voy. of the Samarang, Mollusques, p. 19.)
= GŸ =
IE.
Nous avons quelques espèces vivantes à ajouter au cata-
logue publié par nous en 1861 ; oa en trouvera la des-
cription plus loin: nous profiterons également de la cir- y
constance pour opérer quelques additions ou reclifications
relatives à des espèces déjà connues.
Premier groupe : Krigonostomes.
4. CANCELLARIA TRIGONOSTOMA, Lamarck.
M. Petit de la Saussaye, dans ses Mélanges (A), croit,
sans toutefois pouvoir l'affirmer positivement, que cette
espèce habite la côte orientale de l'Afrique.
Nous persistons dans notre appréciation première pour
les raisons que nous avons exposées.
21. CANCELLARIA SERRATA, Reeve.
M. Otto Semper, d’Altona, dans un travail paléontolo-
gique sur lequel nous: aurons à revenir (2), fait remar-
quer, avec raison, qu'il existe déjà dans la nomenclature,
depuis 4831, c’est-à-dire bien antérieurement, un Can-
cellaria serrata, Bronn (3), espèce fossile fort différente ;
il propose et l'on devra adopter à l'avenir pour l'espèce
vivante le nom de Cancellaria Crossei, Semper.
Deuxième groupe : Purpuriformes.
SO. CANCELLARIA RUGOSA, Lamarck.
Nous avons, avec les auteurs anglais, indiqué la Chine
comme étant la patrie de cette espèce : c’est très-proba-
(4) Journal de Conchyliologie, 1862, p. 221:
(2) Palæontologische Untersuchungen, D. JA
(3) ltaliens Tertiargebilde, p. 48, n° 241.
et OR
blement une erreur. Un fait certain, c'est que cette Can-
cellaire se trouve à la Guadeloupe (Marie-Galante, Saint-
Martin). Nous nous rangeons donc à l'opinion de M. Petit
de la Saussaye (£. c.) sur ce point.
85. CANCELLARIA CUMINGIANA, Petit.
L'habitat de cette espèce, que nous avions omis d’indi-
quer, est Payta, sur la côte du Pérou. Nous avons eu tort
de ne pas placer dans son voisinage immédiat, sur notre
catalogue, le C. obtusa, Deshayes : ce fait nous a été dé-
montré par la communication d'une forme remarquable
et presque intermédiaire entre les deux espèces, que nous
décrivons ci-dessous, à titre de variété, et dont nous n’hé-
sitons pas à donner la reproduction (pl. 1, fig. 9).
CANCELLARIA CUMINGIANA, Petit.
Var. 8 subobtusa, brevior, magis globosa, adbasin minus
attenuata , validius subumbilicata, anfr. k (embryonalibus
1 1/2 lœvibus , albis) , margine dextro et margine basali co-
lore luteo tinctis, limbo brunneo-violacescente, epidermide oli-
vacea induta. — Inter C. Cumingianam, Petit, et C. obtu-
sam, Deshayes, quasi media, sed C.Cumingianæ magis vicina.
— Long, 38. diam. max. 29 null.
Hab. Payta (collect. B. C. Thomas).
Cette intéressante coquille est le second individu de
cette rare espèce qui ait été apporté en France, du moins
à notre connaissance, elle en offre tous les principaux ca-
ractères; mais, néanmoins, par sa forme plus courte, plus
globuleuse, moins atténuée à la base, par son ombilic un
peu plus large, elle se rapproche, à certains égards, du
C. obtusa, ainsi que nous le fait remarquer M. Thomas,
qui a bien voulu nous la communiquer, et constitue ainsi
une variété très-intéressante. Le bord droit et la base sont
bordés d’un jaune orangé, et le limbe extrême est d’un
08
brun violètre. L’épiderme qui subsiste encore sur une
partie de la coquille est mince et d’un vert olivâtre. Elle a
été recueillie à Payta, par des marins de la frégate la Per-
sévéran£e (1856-1858), qui pèchaient à la seine, et donnée
à son possesseur actuel par M. Bigot, chirurgien principal
de la marine.
5° groupe : FEitriformes.
92. CANCELLARIA SowErBy1, Crosse.
M. Semper, dans l'ouvrage mentionné plus haut, nous
reproche d’avoir donné ce nom comme nôtre à cette es-
pèce, quand Bellardi avait déjà pris le même soin en 1844,
Nous lui rappellerons que l’auteur italien n’a pas latinisé
le nom qu'il proposait, et que, par conséquent, d’après les
règles de la nomenclature, cenom n'a pas pu prendre date:
il n’existe, pour la science, qu’à partir du moment où il
est formé régulièrement.
Nous avons six espèces, dont trois nous paraissent iné-
dites, à ajouter aux quatre-vingt-treize de notre catalogue,
ce qui porte à quatre-vingt-dix-neuf le nombre total des
types actuellement vivants du g. Cancellaria; les deux
premières appartiennent au groupe des Trigonoslomes, et
les quatre autres à celui des Purpuriformes.
94. CaxcerLarrA BocaGeaAxA, Crosse et Debeaux (1).
Hab. golfe du Pe-tchi-li, non loin des forts de Takou
‘ (nord de la Chine), dans la vase.
Jolie espèce, voisine de notre C. Thomasiana (C. sca-
larina, Reeve, non Lamarck); elle a été recueillie par
notre honorable correspondant M. Odon Debeaux, phar-
macien aide-major attaché à l'expédition de Chine.
(4) On trouvera plus loin, dans le présent numéro, la diagnose
latine de l'espèce.
GPTL
93. CANCELLARIA ANGASr, Crosse (pl. 1, €. 8).
T. imperforata, elongato-turrita, subscalariformis, te-
nuis, &lbida ; spira elongata, apice rotundato, obtusiusculo ;
anfr.6 1/2 (embryonalibus, 1 1/2 lœvibus, nigricantibus,; o-
tundatis) acute carinais, parce et obsolete spiralter siriatis,
impressis longitudinaliter costis validis, ad angulum carinæ
acutis, subspinosis ; ultimo anfractu bicarinato (altera carina
müinore, ad insertionem marginis dextri sita), spiram fere
æquante; columella biplicata, callo parvo munita, alba;
apertura trigono-subquadrata, fauce alba, non lirata , nti-
da. — Long. 15, diam. max. 8, long. anfr. ultimi T, long.
spiræ 8 millim.
Hab..….?
Coquille imperforée, turriculée, élancée, subscalari-
forme, mince, blanchâtre; spire allongée, à sommet ar-
rondi et obtus. Les tours de spire sont au nombre de 6 1/2;
les tours embryonnaires (1 1/2) sont lisses et d’un gris
noirâtre ; les suivants sont munis d’une forte carène située
environ vers le tiers du tour en partant de la suture, mar-
qués, dans le sens de la spire, de stries rares el obsolètes,
disparaissant à peu près complétement sur le derniertour;
ils sont aussi pourvus de côtes longitudinales fortement
prononcées, aiguës et subépineuses à leurs points d’inter-
section avec la carène. Le dernier tour présente deux ca-
rènes, dont la seconde, plus faible et moins prononcée que
l’autre, est située à la hauteur de l'insertion du bord droit;
la columelle est pourvue de deux piis, assez fortement cal-
leuse, eu égard au peu d'épaisseur de la coquille, et
blanche, ainsi que l'ouverture, dont la forme subtrigone
tend à devenir légèrement quadrangulaire, sous l’influénce
de la deuxième carène, et qui est entièrement lisse à Fin-
térieur. — Longueur 15 millimètres, plus grand dia-
mètre 8, longueur du dernier tour 7, longueur du réste
de la spire 8.
RER e AUS
Cette élégante petite espèce nous a été communiquée
par M. Thomas; elle fait partie de sa collection, mais il en
ignore la provenance. Nous ne trouvons, dans les mono-
graphies du genre, aucun type auquel nous puissions la
rapporter ni qui reproduise la double carination si singu-
lière de son dernier tour. Elle se rapproche beaucoup plus,
sous le rapport de la forme, de quelques espèces fossiles
des terrains tertiaires d'Italie, et notamment du C. unian-
gulala, Deshayes.
Nous la dédions à notre honorable correspondant, M. G.
French Angas, auquel le journal doit la communication
de plusieurs nouveautés intéressantes.
96. CANCELLARIA SEMPERIANA, Crosse (pl. II, f. FUË
T. imperforata, globoso-turrita, parum crassa, cinnamo-
mea; Spira elongata, apice rotundato, obtusiusculo ; anfr. G
1/2, duobus primis embryonalibus lævibus, pallide castaneis,
cϾteris longitudinaliter et irregulariter plicato-costatis, spi-
raliter frequentissime striato-sulcatis, striisinæqualibus, im-
primis ad basin undulatis, alüs tenuibus, numerosis, aliis
validioribus, ad occursum costarum longitudinalium nodulo-
sis; anfr. penultimo et ultimo obtuse subcarinatis, ultimo an-
fractu ventricoso , inflato , spira multo mujore , colore squa-
lide albo fasciato, supracarinam et ad suturam albovariegato ;
columella crassiuscula, valide callosa, nitide candida, tripli-
cata ; apertura satis ampla, ovato-rotundata', fauce lirata,
cinnamomeo-albida; margine dextro acuto, fleruoso, postice
abeunte.—Long. 37, diam. max. 95, long. anfr. ultimi 24,
long. spiræ 13 millim.
Iabitat in Nova-Caledonia, teste B. C. Thomas
Coquille imperforée, d'une forme généralement globu
leuse, bien que la spire soit turriculée et assez allongée,
peu épaisse et d’une couleur cannelle assez foncée: le som-
met de la spire est arrondi en forme de bouton et assez
5
4 Os
obtus. Les tours sont au nombre de 6 1/2 : les deux pre-
miers, qui constituent les tours embryonnaires, sont en-
tièrement lisses ct d’un brun clair; les autres présentent,
dans le sens longitudinal, des côtes, ou plutôt des plis irré-
guliers et plus ou moins obliques, et, dans le sens con-
traire, desstries fort nombreuses, et de deux natures diffé-
rentes : les unes sont plus faibles, plus fréquentes; les au-
tres plus rares, mais plus marquées, forment de petites
nodosilés aux points où elles rencontrent les côtes lon-
gitudinales : toutes ces stries, d'ailleurs, sont légèrement
ondulées, surtout dans le voisinage de la base. Les deux
derniers tours présentent une carène obtuse, plus sensible
au toucher qu’à la vue; le dernier lour est ventru, renflé,
beaucoup plus grand que la spire, marqué d’une bande
d’un blanc sale; on y remarque, également, des parties
blanchâtres au-dessus de la carène et dans le voisinage de
la suture. La columelle est assez épaisse, fortement calleuse,
d’un blanc pur et brillant; elle porte trois plis : l'ouverture
est assez large, de forme à peu près ovale, rayée à linté-
rieur, et d'un blanc qui tourne au marron clair; on y voit,
par transparence, la place de la bandeclaire du dernier tour;
le bord droit est tranchant, flexueux et fuyant en arrière.
— Longueur 57 millimètres, plus grand diamètre 25, lon-
gueur du dernier tour 24, longueur du reste de la
spire 15.
Cette espèce, qui fait partie de la riche collection de
M. Thomas, provient, selon toute apparence, de la Nouvelle-
Calédonie; elle a été acquise, en 1861, avec d’autres co-
quilles, toutes de la même provenance.
Nous ne trouvons, dans les monographies de Reeve ct
de Sowerby, qu’une seule espèce qui ait quelque rapport
avec la nôtre, le Cancellaria undulata, Sowerby, de Tas-
manie. Malheureusement, l'an et l’autre, selon la déplo-
St
rable habitude de la plupart des auteurs anglais, ne don-
nent ni les dimensions de l'espèce ni le nombre des tours
de spire, ce qui gène pour la comparaison; de plus, la fi-
gure de Reeve paraît représenter un individu non adulte.
Si nous nous en rapportons à celle de Sowerby, nous trou-
vons les différences suivantes entre les deux espèces. La
nôtre a le dernier tour plus ventru et proportionnellement
beaucoup plus grand, l’ouverture plus large, la callosité
columellaire plus forte, lavant-dernier tour moins déve-
loppé et la spire notablement moins haute; de‘plus, la cari
nation obtuse des tours semble placée plus loin de la suture
et les plis longitudinaux en forme de côtes sont beaucoup
moins marqués et beaucoup plus irréguliers. Dans les deux
espèces, les côtes sont légèrement noduleuses à leur point
d’intersection avec les stries les plus fortes, et la columelle
présente des granulations dans la partie qui avoisine les
plis. La description de Reeve n'indique que deux plis à Ja
columelle du C. undulata, celle de Sowerby est muette à
cet égard. Notre espèce porte trois plis parfaitement dis-
tinets. Nous lui donnons le nom de M. Otto Semper , d’AI-
tona, auteur d’un travail paléontologique sur le genre Can-
cellaria.
97. CANCELLARIA PARVA, Philippi.
Philippi, Reise durehdie Wueste Atacama, D: 187 pl VII,
f. 18 (Halle, 4860).
Cette espèce a été recucillie par M. Philippi, sur la côte
d’Atacama (Chili), dans le guano. II ne restait plus de trace
de coloration sur les exemplaires trouvés. L'ouvrage dans
lequel se trouve décrit ce Cancellaria étant peu répandu,
nous reproduisons la diagnose : 7. oblongo-fusiformu,
longitudinaliter costata et cingulis transversis ornala ; cos-
lis, ubi a cingulis secantur granuliferis; cinqulis in anfr.
— 68 — ’
superioribus tribus, in ullimo circa sex ; cauda disuncta,
subimperforala ; apertura spiram æquante; columella bi-
plicata; labro plicis & intus munito. — Al. 5 1/2 ln.,
crass. 5 1/5 lin., alt. aperture 5 lin.
L'auteur ajoute que les tours sont au nombre de 7, et
que les 5 premiers sont lisses.
98. CANCELLARIA AUSTRALIS, Philippi.
Malak. Blätter, 1856, p. 164.
Hab. détroit de Magellan.
Cette espèce appartient, ainsi que la suivante, au groupe
de Cancellaires à test mince, provenant des régions froi-
des, et pour lesquelles à été établi le genre Admete. Elle
porte deux plis assez apparents à la columelle, et est fai-
blement ombiliquée.
99. CANCELLARIA SCHYTHEI, Philippi.
Malak. Blaller, 1856, p. 164.
Hab. détroit de Magellan.
La columelle, dans cette espèce, ne porte qu'un seul
pli, et ii n’est pas très-prononcé.
Il existe encore quelques autres espèces décrites par di-
vers auteurs comme faisant partie du genre Cancellaria,
mais qu'on ne peut admettre, les unes, comme le C. Can-
deana, d'Orbigny (Moll. Cuba, pl. xxx, fig. 23,24), et ses
congénères, parce qu’elles font partie du genre Phos ; les
autres, comme les €. multiplicata, Lesson, et C. mu-
troides, G. Fischer de Waldheim, parce que, grâce à lim
perfection des diagnoses, il est impossible de savoir avec
certitude, non-seulement à quel genre, mais même à
quclle famille il faut rapporter les Mollusques décrits (1):
(1) Voir l’article de M. Petit de la Saussaye, Journal de Conchy-
liologie, |. €.
Ge |
IT.
Au point de vue de la distribution géographique des
espèces actuellement vivantes du genre Cancellaria, nous
n'avons rien à changer à nos conclusions relatives à
l'existence des deux grands centres de développement du
genre , l'Amérique centrale, du côté du Pacifique, et la
égion asialico-océanienne. Mais nous devons modifier
quelques points de détail. On connait avec certitude l'ha-
bitat de 77 espèces, au lieu de 71 seulement. 29 espèces,
au lieu de 28, habitent l Amérique centrale, puisqu'il
faut ajouter le C. Cumingiana, de Payta, dont notre pre:
mier catalogue omettait l'habitat. Il est même probable,
vu la grande analogie des formes, que le €. obtusa habite
aussi quelque point de la côte du Pérou.
Le Chili compte maintenant une espèce, C. parva, et
le détroit de Magellan deux, C. Schythei et C. Australrs.
Le nord de la Chine fournit une espèce nouvelle, C. Boca-
geana, du Pe-tchi-li, et une autre déjà décrite, le C. Spen-
gleriana, connu seulement aux Philippines, qui a été re-
cueilli par M. Odon Debeaux, dans la grande rade de
Tche-Fou, où il atteint des dimensions considérables. La
Nouvelle-Calédonie s'enrichit d’une deuxième espèce, le
C. Semperiana.
- Telles sont les diverses additions que nous avons à faire
à notre précédent travail, pour ce qui concerne les Can-
cellaires de l'époque ‘actuelle. Dans un prochain article
nous donnerons le supplément du catalogue des espèces:
fossiles, supplément assez imporlant; car aux espèces ter-
tiaires omises ou décrites postérieurement, il paraît :y
avoir lieu d'ajouter des formes de la craie supérieure ap-
partenant incontestablement au genre Cancellaria,
H. C.
Eu QE
Note sur le Cassidarin Deshnyesii,
par M. LE D' Duvar.
J'ai donné, il y a plus de vingt ans, dans la Revue z00-
logique (numéro de septembre 1841), la description d’une
espèce nouvelle de Cassidaire, que je dédiai à M. Deshayes.
Depuis cette époque, cette curieuse coquille n’a été ni fi-
gurée, ni mème indiquée dans aucun ouvrage de conchylio-
logie venu à ma connaissance. La publication du C. Pro-
vincialis, faite récemment dans le Journal de Conchylio-
logie, a reporté mes souvenirs sur le C. Deshayesii, et j'ai
pensé qu'il serait agréable aux conchyliologues de con-
naître une jolie espèce parfaitement caractérisée dans
un genre qui en compte si peu, soit vivantes, soit fossiles.
Je me décide donc à la tirer de l'oubli, qu'elle me paraît
ne pas mériter, en la faisant connaître par une bonne fi-
gure. Je reproduis la diagnose originale, en reclifiant
seulement les dimensions.
Cassiparia Desmaxesint, Duval (pl. I, fig. 9).
T. ovato-ventricosa (1), utrinque conica, carinata, longi-
tudinaliter et undatim plicata, transversim sulcata; ad ca-
rinam subtuberculata, albido-violacescente, puncticulis lineo-
lisque arcuatis, fuscis picta. Spira acuta, mucronala, an-
fractibus angulatis, supra planis, ad angulum tuberculato-
carinatis; suturis undulatis; apertura alba, labro crasso,
intus plicato, murgine undulato et puncticulis fuscis notato.
Columella supra inferneque rugosa. Long. 32, lat.20 millun.
1\ Revue zoologique, 1841, p. 278.
ÿ ;
Se pee
Cette espèce habite la côte occidentale d'Afrique. N'ayant
pu avoir de renseignements précis sur son habitat, je suis
réduit à des présomptions; elle m'est parvenue avec des
coquilles du Sénégal et de Gorée. D.
Description d'une wokute nouvelle,
PAR À. VALENCIENNES, professeur au Muséum. :
En rangeant les nombreuses Volutes de la collection
du Muséum d'histoire naturelle, j'ai trouvé une très-
belle espèce provenant des doubles de la collection faite
à Bordeaux par un riche négociant de cette ville, et
acquise par l’État, sur la proposition que les professeurs
du Muséum firent à-M. le comte de Salvandy, alors mi-
nistre de l'instruction publique.
En examinant, sans une minutieuse comparaison, cette
coquille, on lui trouve une coloration qui rappelle celle
du Voluta zebra, décrit par le docteur Leach, et figuré
dans le Recueil zoologique que ce savant publiait alors
sous le nom de Mélanges (Zool. Misc., vol. L., tab. 49).
Lamarck introduisit cette description dans son histoire
naturelle des animaux sans vertèbres, sous le nom de
Marginella radiala. Cependant j'ai cru devoir ramener
cette forme au genre Volute, en en faisant toutefois une
coupe sous-générique distincte que j'ai nommée, dans les
galeries du Muséum, Pilidia, et que je compte caractéri-
jai MER
ser dans une prochaine monographie à publier sur ce
beau genre des Volutes.
Notre nouvelle Volute a des formes et une taille qui la
placent auprès du Voluta Lapponica ; mais elle me pré-
sente moins de plis à la columelle : il n’y en a que six, et
encore les deux supérieurs sont à peine visibles.
L'ayant trouvée avec mon amiM. Lorois, ancien préfet du
Morbihan, qui emploie ses loisirs et sa fortune à l’étude
de la conchyliologie, et dont les conseils m'ont été sou-
vent très-utiles, j'ai voulu lui donner une nouvelle preuve
de mon amitié en appelant de son nom la Volute qui
prend place dans la collection du muséum sous la déno-
mination de
Vozura Loroisi, Valenciennes.
Tesia ovata, fusiformi, lœvigala, nitida; ex rubes-
cente alba, vel rosea, lineis qualuordecim spadiceis lon-
gitudinaliler ornata; labro aculo ; columella sexplicata,
rugis duabus superis, vix conspicuis.
Long. 79, diam. max. 40 millim.
Habitat?
Cette Volute n’a aucun de ses points roussâtres disposé
en bande transversale sur le dos ; elle est donc distincte,
par ses couleurs, de toutes celles que je trouve dans les au-
teurs. AU
Descriplion d’une Mélieine nouvelle,
PAR LE D' L. PFEIFFER.
HeLtcinA Rosaziæ (pl. IE, fig. 5).
T'. lenticularis, solidu, acute carinata, oblique subtilis-
— 0 me
simestriatula, lutescens; spira breviter conoideo-elevala ; su-
tura linearis; anfr. k 1/2 plant, non exserti, ultimus albo-
carinatus, basi convexus, medio caællo mitido, citrino,
parvo, cireumscripto munitus ; columella brevissima, tuber-
culo minuto terminata; apertura perobliqua, subtriangula-
mis; perist. callosum, album, margine supero vix . expan-
siusculo, basali arcuato, reflexiusculo. — Diam. maj. 8,
min. 6, all. 4 mul.
Habitat Halu et Digallorin insularum Philippinarum.
Species peraffinis nonnullis aliis insularum Philippinen-
sium äncohs, præsertim varietatibus minutis H. acutissi-
meæ, sed differt spira multo minus elata, AN FTRCTURS non
exsertis, elc.
Coquille lenticulaire, solide, à carène aiguë, très-fine-
ment striée en sens oblique, et de coloration jaunâtre :
spire formant un cône surbaissé ; suture linéaire; tours de
spire au nombre de 4 1/2 et à surface plane; le dernier
est entouré d’une carène blanche, convexe à la base, à la
partic médiane de laquelle règne une callosité de couleur
citrine, luisante, petite, circonscrite : columelle très-
courte, terminée par un petit tubercule; ouverture très-
oblique, subtriangulaire; péristome calleux, blanc; bord
supérieur présentant à peine une faible expansion, bord
basal arqué, légèrement réfléchi. — Plus grand diamètre
8, plus petit 6, hauteur 4 millim.
Cette espèce a été recueillie par M. C. Semper, à Halu
et à Digallorin (îles Philippines). Elle a de grandes affinités
avec quelques autres Hélicines des mêmes îles, et surtout
avec les variétés de petite taille de l’H. acutissima, dont
elle diffère par sa spire beaucoup moins élevée, par ses
tours à surface plane et par quelques autres caractères.
Elle fait partie de la collection de M. Grosse, qui me l'a
communiquée. LP
RUE AE
Deseripuon Jl'Espéess nouvelles,
PAR M. SOUVERBIE (8° article) Er LE KR. P. MoNTROUzIER
(6° article).
HELIX ISABELLENS:S, Souverbie.
Testa subumbilicata, subgloboso-trochiformis, plus mi-
nusve acute carinata, oblique striatula et striis subimpres-
sis spiraliter decussatula, tenuiuscula, subdiaphano-ala-
bastrina, epidermide flavidulo-viridula, tenui induta ; spira
conoidea, apice obtusula; sutura depressula; anfr. k con-
vextiusculi, ultimus parum descendens, fascia opaco-alba,
angusta, ad carinam ornatus, infra minus convexus ; apert.
obliqua, subrhombeo-rotundata, superne modice arcuata,
inferne roltundata; columella sublata, suboerticaliter as-
cendens, medio longitudinaliter impresso-sulcatula; perist.
reflexum, expansum, marginibus callo sublato, tenuissimo
junctis , in loco columellari extus breviter fornicalim recur-
vum et umbilicum angustissimum formans.
AÏL.92, diam. max. 24, min. 21 mill.; apert. 16 mill.,
alt. ex columell. 11 lala. (Mus. Burdigalense.)
Habit. ins. Isabella (archip. Salomon). Sex specim.
vidi.
HyDRoCENA ( OmPrHALOTROPIS) MAaRITIMA, Montrouzier.
« Testa umbilicata, ovato-conica, tenuissime striatula ,
« tenuiuscula, translucida, flavidulo velrubello-cornea; spira.
« conico-acutiuscula; anfr. 5 192—6 convexi, subscalures,
« sutura profunda separali; ultimus spira brevior, obsole-
« tissime subcarinatus , basi circa perforationem profun-
« dam, infundibuliformem, carina filiformi albidulæ obli-
«
Des, * Vies
quissime munilus; apert. subverticalis, ovato-subpirifor-
“mis, basi subcanaliculata; perist. simplex, rectum, mar-
ginibus callo tenui junctis, columellari subincrassato,
brevissime reflexiusculo.
« AU. 5, lat. 3 1fk maill. (Mus. Burdigalense.)
« Habit. ins. Art. ( Archip. Caledon.) sub vetustis lignis
maris vento expositis. »
Dorium TEsrTarDr, Montrouzier.
« Testa profunde umbilicata, ovato-ventricosa, subsolida,
spira elata; anfr. 6 convexi, supra planulati, transver-
sim sulcati el costati, costis in ultimo anfractu circiter 93,
impresse malleatis, ex basi ad suturam gradatim magis
ac magis complanatrs el dilatalis, prope suturum subeva-
midis, superioribus lira parva interveniente, albidula,
apice migricante, postea rosacea, longitrorsum el sub-
oblique fulvo-rufescente, flezuose flammulata; apert. intus-
costulata, alba, in fundo aurantiaca; columella arcua-
GES Blouse (fracta).
«
«
«
€ AE, 115, l'at. max. 85, min. 65 mull.; apert. 85 mil.
longa, 45 lata. (Mus.Burdigalense.)
« Habit. ins. Pot. (Archip. Caledon.) Specimen unicum
vidi. »
NERITINA SOUVERBIANA, Montrouzier.
« Testa suboblique ovalis, spira sublateralis, parum
exserla ; anfr. 3 convexis, lævibus, nitidis, albo-subflavi-
dulis, transverse (3-k-5 seriatim in ult. anfr.) albo-punc-
tatis et flavo-subaurantiaco colore biballeatis, lineis ru-
bidis vel nigris capillaceis, puncta alba non tangentibus,
longitudinaliter flexuoso-strigatis; area columellaris alba,
postice callosa et subluteola, antice medio late subemargi-
nata et minute G-7 denticulala; apert. inlus concolor,
punclis, balleis et slrigis perlucentibus ; operc. extus sub-
concavo, radialim strialo, intus recurve subearinato
TG
«et inæqualiler bipartito, postice angulatim emarginu-
lato. » (Mus. Burdigalense cum var. B.)
Var. B. strigis numerosioribus, balteis deficientibus.
Var. C. fere nigra, juxta suturam seplumque albo-
punctata; strigis latioribus, subfusis, vix undulatis. (Coll.
- Gassies.)
« Long. 5, lat. 3; alt. 3 172 mil.
« Habit. Hienquen, ins. Art. et Pot. (Archip. caled.). »
Species martima, fucorum incola.
HELICINA FiscHERIANA, Montrouzier.
Testa turbinato-lenticularis, solidula, oblique striata,
spiraliter costulata, alba, radiatim et oblique luteo-strigata;
anfr. 5 subplano-convexi, sutura impressa separati, ultimus
acute carinatus, subtus convezxior, callo centrali nitido, albo,
subgranulato munitus ; columella brevis, verticalis ; apert.
obliqua, subrhombeo-triangularis, intus luteola; perist.
album, ad carinam subrostratum , margine supero subsi-
nuoso, subreflexiusculo, basali breviter reflexo, cum colu-
mella angulatim juncta.
Diam.maÿ. 15, min. 13; alt. 9 mil. (Mus. Burdigalense).
Helicina Fischeriana, Montr. in Sched.
Habit. ins. Woodlark : specim. unicum vid.
HELIx WoopLARKkIANA, Souverbie.
Testa imperforata, semiglobosa, oblique striata , tenuis-
sime granuloso-malleata, hic illic obsoletissime spiraliter
striata,tenuiuscula,nitidula,subtranslucida, subuiolacescens,
apice violacea; fasciis 4 albis, tribus superioribus plus
minusve interruptis et fusis, .quarta latiore, integra ad:
peripheriam ornata; area periomphali pallidiore, fascus:
tribus albis, minimis, subevanidis cireumdata; anfr. 4 con:
vexi, sutura impressa, ultimus carinalus, sublus convexior,
antice parum descendens, pone labrum albo- favidulum
subconstrictus; apert. intus concolor fascus perlucentibus,
St en 2
obliqua, subrhombeo-lunaris ; perist. acutum, album, mar-
gine supero antice arcualo et subreflexo, postea usque ad
columellarem subrosaceo-violaceum reflexe dilatato, colu-
mellari subito reflexe appresso.
Lat. maj. 19 172, min. 15 mul. ; alt. 14 192 mal. (Mus.
Burdigalense.)
Habit. ins. Woodlark. ( Louisiadarum). Spec. unic.
vida. S: et M.
Diagnoses d'Espèces nouvelles du nora de !a
Chine,
L PAR H. CROSSE ET O. DEBEAUX.
1. CANCELLARIA BOCAGEANA.
T. vix subrimata, elongato-pyramidalis, crassiuscula ;
anfr. 6 1/2 (præler anfr. apicales læves, albidos, subro-
tundatos), coslis longitudinalibus 6-9, distantibus, rotun-
dato-obtusis, lævibus muniti, superne angulati, ad suturam
profunde canaliculah, transversim inter costas inconspi-
cue strial ; ullimus anfraclus spira paulo minor, zonulis
pallide cinnamomeis, numerosis, confluentibus transver-
sim cinclus, albo unifasciatus ; apertura oblongo-triangu-
lari, fauce livida, albo unizonata ; columella triplicata,
basin versus obsolete granulata; labro crasso, effuso, intus
denticulato-lirato, ad suturam angulato el obsolele uniden-
{alo, ad limbum colore cinnamomeo maculato. — Long.
22, diam. max. 15 millim.
Habitat ad littus loci dich « Ta-Kou, » Chinæ septen-
trionalis.
LR
9, FRAGILIA YANTAIENSIS.
T. crassissima, Ovalo-trigona, inœquilalerahs, turqi-
dula, postice phcato-carinata, extus rubigineo-albisans,
concentrice rugosa et sublamellosa, intus squalide alba ;
latere anlico paulo breviore, rotundalo, postico obtuse ros-
trato, subflexuoso ; cardine bidentato (alterodentemajore);
umbonibus compressis, conliquis ; nymphis lalis, subpla-
nis ; ligamento crasso, nigrescente; lunula parva, pro-
funde intrante. — Long. 48, lat. 42, crass. 24 millim.
Habitat in sinu « Yan-tlai » dicto, Chinæ septentriona-
lis, in lapidibus excavatis frequens. H:C. et 0. D.
Pour la dernière des deux espèces dont nous donnons la
diagnose ci-dessus, nous avons adopté le nom générique
de Fragilia, mais ce n'est pas, nous devons l'avouer, sans
une grande hésitation. Schumacher a créé, en 1817, le
genre Gastrana pour deux espèces, dont l'une est bien un
Fragilia, mais dont l'autre fait partie d'un genre diffé-
rent. M. Peshayes (1) fait remarquer qu'on ne pent guère
adopter le nom de cet auteur, attendu qu'il n'y a nulle
raison de choisir comme type l’une de ses espèces plutôt
que l’autre ; il pense donc que l'on doit rejeter le genre
comme incertain et insuffisamment caractérisé. M. Des-
hayes lui-même, en 1846, à élabli la coupe générique
sous le nom de Diodon(a, et, comme il existait déjà anté-
rieurement un genre Diodonta créé par Hartmann en
1845, il a remplacé cette appellation par celle de Æragi-
lia. Ce dernier nom, malheureusement, n’est point tout
à fait irréprochable, car il a pour radical un adjectif (2).
(4) Descr. Animaux s. vert. bassin de Paris, vol. I, p. 319:
(2) Nomina generica Adjectiva Substantivis pejora sunt adeoque
non optima, Linné, Philos. botan., $ 235.
= ee
D'un autre côté, nous ne nous sentons pas le courage de
surcharger la nomenclature d’un quatrième nom, trou-
vant que trois c’est déjà beaucoup trop pour un seul genre,
et nous nous contentons, faute de mieux, du vocable Fra-
gilia.
M. Odon Debeaux, ayant bien voulu communiquer à
M. Fischer un exemplaire du F. Fantaiensis avec le mol-
lusque conservé dans l’esprit-de-vin, nous donnons ci-joint
le résultat de l’examen anatomique qui en a été fait par
notre collaborateur. H. Crosse.
Note sur l’animal du Fragilia Yantaiensis,
PAR P. FiscHEr.
L'animal que renferme cette coquille est un véritable
Fragilia et confirme de tous points le remarquable travail
donné par M. Deshayes sur le type du genre, dans son Ex-
ploration scientifique de l'Algérie.
Les bords du manteau sont garnis de tentacules coni-
ques simples et bien différents de ceux des Fellines. Le
siphon branchial est conique, épais, très-musculeux, ter-
miné par des cirres; le siphon anal qui le surmonte est
plus étroit, moins long, presque cylindrique. Ces-organes
n’ont rien de la ténuité des siphons des Tellines, mais ils
m'ont paru dépourvus d'épiderme, caractère que M. Des-
hayes considère comme très-importan£ pour la distinction
des Fragilia.
La masse abdominale est très-haute, volumineuse; le
DA | Nes
pied est subquadrangulaire, moins développé que celui
des Zellines.
Quant aux palpes labiales et aux branchies, elles ont
la même constitution que chez les Te/lines. Les feuillets
branchiaux sont réduits, dechaque côté, à une lame divisée
elle-même, à son insertion sur la masse abdominale, en
deux portions, une antéro-inférieure, une postéro-supé-
rieure. La branchie figure les deux feuillets d’un livre ou-
vert. En arrière, les branchies se réunissent et descendent
assez bas.
En somme, l’analogie de ce mollusque est si parfaite
avec celui du Fragilia fragilis, qu'on ne saurait que les
réunir dans le même genre. Du reste, les caractères de la
coquille devaient faire prévoir ce rapprochement.
Quelle est la valeur du genre Fragilia? Son organisa-
tion est extrêmement voisine de celle des Tellines, d’après
la stracture des principaux organes. Il en diffère par la
forme des tentacules du manteau, par ses siphons plus gros,
plus courts, coniques et garnis de tentacules. Les coquilles
sont privées de dents latérales. Enfin les animaux ont
d'autres mœurs et vivent enfoncés dans la vase durcie ou
dans les trous creusés par les mollusques perforants. L'’e -
pèce de Chine présente un véritable pli postérieur des
valves, tandis que le Fragilia fragilis en est privé.
Il y aurait lieu de s'occuper d’une révision des Tel-
lines, et je crois que plusieurs espèces, même aplaties,
plissées, mais dépourvues de dents latérales, grossiraient
le nombre des espèces du genre Fragiha. Pie
Explication de la planche IV.
Fig. 4. Animal du Fragilia Yantaiensis.
Le manteau est enlevé. — a, manteau ; b, siphon
anal; c, siphon branchial; d, palpes labiales ; e, bran
Lo ae
chie ; f, pied; g, masse abdominale; k, muscle adduc-
teur antérieur ; ?, muscle adducteur postérieur.
Note additionnelle sur le Chondropoma Gundia-
chi et le Nassa Gallandiana,
par H. CROSSE.
——_—
La remarquable espèce dont nous donnons la figure
(pl. I, fig. #) est le Chondropoma Gundlachi, que
M. Arango a décrit dans notre dernier numéro (p. 408) et
dont ila bien voulu nous communiquer récemment un
exemplaire. Le genre Chondropoma a été créé par M. Pfeif-
fer (1) pour des Cyclostomes à coquille de forme oblongue
turriculée, souvent tronqués, à ouverture ovale, à péri-
stome tantôt simple, tantôt plus ou moins doublé, presque
droit, étalé où largement réfléchi, à opercule ovale, sub-
cartilagineux, plan, paucispiré, et dont le nucleus est le
plus souvent excentrique.
Ainsi que le dit M. Arango, cette espèce a les plus
grands rapports avec le Chondropoma Shutileworthi de
Pfeiffer ; elle en a la forme générale, la troncature, le
double bord, si singulièrement tranché à sa partie ex-
terne, près de la columelle. Elle en diffère en ce qu'’élle
est plus épaisse et moins transparente, dépourvue des: ta-
ches ou fascies interrompues, de couleur marron, signa-
lées par M. Pfeiffer, et marquée de raies transversales plus
fortes, plus apparentes, plus blanches, plus nombreuses et
M) Zeits. f. Malak., 1847, p. 109.
UT" Ru
qui se prolongent également jusqu’à la suture, sans s'at-
ténuer à cet endroit, comme dans le C. Shuftleworthi. Nous
devons avouer, toutefois, que les deux espèces nous sem-
blent bien voisines. Peut-êtretrouvera-t-on, à la suite de re-
cherches ultérieures, des individus intermédiaires qui per-
mettront de les réunir?
Le C. Gundlachi a été recueilli près de Paso-Real, dans
la partie occidentale de l’île de Cuba ; le €. Shuttlewortha
provient également de Cuba (San Diego de Banos, et, pour
la variété g, Catalina).
Nous donnons en même temps (pl. I, fig. 6) la figure
du Nassa Gallandiana, espèce décrite par notre collabo-
rateur Fischer, dans le numéro de janvier 1862 du journal
(p. 37); nous devons la communication de cette espèce à
M. Petit de la Saussaye. Elle a été recueillie à Lagos (Por-
tugal) et à Cadix (Espagne). H: @
Description d’une espèce nouvelle de la Gun-
deloupe,
PAR M. H. CROSSE.
ENGINaA Scarammi (pl. [, fig. 7).
T'imperforata, crassa, subglobosa, utrinque attenuata,
rosea; anfr. 5 convexiusculi, longitudinaliter obtuse cos-
talo-plicati, spiraliter hris ornati creberrimis, nodosis et
eleganter gemmulatis ; ultimus anfractus colore brunneo-
nigrescente intense trilinealus ; columella rugosa et quasi
plicifera; margine dextro crasso, dentibus 4 munito albi-
ms QU
canhibus, allero dente cœteris majore ; apertura subrecta,
angusta, dentibus marginalibus coarctata, fauce roseo-
violacea, basi canaliculata.— Long. 9, diam. max. G mil-
him.
Habitat in insula Guadeloupe dicta (collect. Crosse).
Coquille imperforée, épaisse, subglobuleuse, atténuée
aux deux extrémités et de couleur rose. Les tours de
spire, au nombre de cinq, sont légèrement convexes, mu-
nis de côtes longitudinales obtuses, et ornés transversale-
ment de nombreuses et élégantes lignes de nodulations :
une seule de ces lignes, placée près de la suture, est d’un
brun noirâtre très-intense : sur le dernier tour les lignes
transverses, d’un brun noirâtre, sont au nombre de trois,
l’une près de la suture, la seconde vers la partie médiane
du tour, la troisième plus près de la base. La columelle
est ridée et comme plissée, le bord droit épais et armé de
quatre dents, dont l’une (la plus rapprochée du point d’in-
sertion) est plus grosse que les autres. L'ouverture est, à
peu près, droite, resserrée par les dents marginales, et
par suite étroite : son intérieur est d’un rose violacé. La
base de la coquille est canaliculée et sensiblement prolon-
gée. — Longueur 9, plus grand diamètre 6 millimètres.
Cette jolie espèce provient de la Guadeloupe et fait
partie de notre collection. Elle a été recueillie par
M. Schramm, vérificateur des douanes au Moule, et natu-
raliste zélé, auquel nous nous faisons un plaisir de la dé-
dier. Comme la plupart de ses congénères, elle affecte une
forme voisine de celle des Ricinules, et se rapproche, sous
le rapport de la coloration, du Ricinula pulchra, Reeve,
des Philippines, qui est également un Engina : elle s’en
éloigne, d’ailleurs, notablement par sa forme différente,
sa taille beaucoup plus petite et son habitat.
Nous ajouterons que le genre Engina a été créé par
RG PRE
M. Gray, en 1859 (1), pour des coquilles généralement
de petite taille, à ouverture étroite, à bord droit épais et
muni de grosses dents souvent inégales, ayant de grands
rapports avec les genres Columbella et Ricinula. Presque
toutes les espèces connues ont été jusqu'ici rangées par les
auteurs soit dans le premier genre (exemple, Columbella
mendicaria, Lamarck), soit dans le second {exemple, Rici-
nula lineata, Reeve). H: C°
Description d'espèces nouvelles d'Australie,
PAR M. H. CROSSE.
1. CoLUMBELLA INFUMATA (PI. I, fig. 5).
T. imperforata, ovato-elongata, crassiuscula, lœus,
non nitida, fuligineo-castanea; anfr. 6-6 174 vix con-
vexiuscuh, ad suturam albo parum conspicue quittulat ;
ultimus anfractus in medio obsoletissime subcarinatus
(carinainquibusdam speciminibus omnino deficiente) ; aper-
tura ovalo-elongata, spira minore; margine dextro sim-
place, subflexuoso , intus denticulis 7-8 parum prominulis
munilo; columella, margine dextro et aperturæ fauce
nitide violaceo-castaneis. — Long. 12, diam. max. 5 172
millim.
Habitat in sinu Sancti Vincent, Australiæ meridio-
nalis (coll. Crosse).
Coquille imperforée, de forme ovale-allongée, assez
(1) The zoology of captain Beechey's voyage, p. 112.
RAS
épaisse, lisse, mais non luisante, et d'un brun fuligineux.
Les tours de spire, au nombre de 6 à 6 1/4, sont à peine
convexes et marqués, près de la suture, de petites taches
blanches peu visibles : le dernier tour présente, à sa partie
médiane, une sorte de carination très-obsolète, compara-
ble à celle que l’on observe quelquefois sur des coquilles
non adultes ; néanmoins ce caractère disparaît compléte-
ment dans un de nos exemplaires. L'ouverture forme un
ovale allongé et est plus petite que la spire; le bord droit
est simple, presque tranchant, subflexueux, et porte de
sept à huit denticulations peu saillantes, situées assez pro-
fondément à l’intérieur : la columelle, le bord droit et
l'intérieur de l'ouverture sont d’un brun violacé uniforme
et luisant. — Longueur 12 millimètres, plus grand dia-
mètre 5 1/2.
Cette espèce nous semble distincte de toutes celles qui
ont été publiées récemment dans la monographie de
Reeve. La plus voisine nous paraît être le Columbella po-
lita, Reeve (Conch. Icon., 221), sans indication d'habitat.
Notre espèce diffère de celle-ci en ce qu'elle est un peu
moins allongée, plus grande (si l’on s’en rapporte à l'é-
chelle de proportions donnée sur la planche de l’auteur
anglais), et à peu près complétement unicolore, au lieu
d'être fortement tachetée et réticulée ; de plus, les denti-
culations de son bord droit semblent moins nombreuses,
moins saillantes et placées plus à l’intérieur : la coloration
de l'ouverture est aussi différente; enfin notre espèce est
lisse, mais non brillante à l'extérieur.
Cette espèce provient du golfe St.-Vincent (Australie
du Sud). Ainsi que les espèces suivantes, elle nous a été
communiquée par M. Geo. French Angos, naturaliste aus-
tralien distingué.
se SO te
2. Tyrais ANGasi (pl. 1, fig. 2).
Timper/forata, trigona, elongata, tenuiuscula,subtrans-
lucida; anfr. 6-7 albidi, ad suturam violacei, trifariam
varicosi, varicibus obliquis, compressis, foliaceis, tubul-
fers, inter varices tuberculis 2 minutis, parum conspicus,
rotundalis ornati ; ultimus anfractus spiram superans, zona
lata violacea balteatus ; apertura subovata, parva, intus
alba, violaceo colore bifasciata; columella alba, arcuata;
margine dextro lato, foliaceo ; canal subobliquo , recurvo.
— Long. 15, diam. max. 7 192 millim.
Habitat in loco diclo « Port Jackson, Australiæ (coll.
Crosse).
Coquille imperforée, trigone, allongée, assez mince et
subtranslucide : les tours de spire, au nombre de six à
sept, sont blanchâtres, violacés dans le voisinage de la su-
ture, pourvus de trois varices comprimées, foliacées et se
dirigeant en sens oblique : l’espace compris entre les va-
rices présente deux petits tubercules arrondis et peu visi-
bles (ce caractère n’a pas été suffisamment saisi par le des-
sinateur, el est mal rendu dans la figure) : le dernier tour,
plus grand que la spire, est orné d’une large zone violacée
qui se continue sur le bord droit ; l’ouverture est petite, à
peu près ovale, et blanche avec deux fascies violâtres : la
columelle est blanche et arquée, le bord droit large, fo-
liacé, le canal légèrement oblique et recourbé en arrière.
— Longueur 15 millimètres, plus grand diamètre 7 1/2.
Cette jolie espèce, par les épines de ses varicés, ou-
vertes à leur extrémité, tubuleuses et souvent recourbées
en crochets, offre tous les caractères du genre Typhis.
Elle à été recueillie à Port-Jackson (Nouvelle-Galles du
Sud, Australie). Nous nous faisons un plaisir de la dédier
à notre honorable correspondant, M. Geo. French Angas.
ms QÙ de
5. Brrrium LAwLEvYANUM (pl. [, fig. 4).
T'. imperforata, elongato-turrita, tenuiuscula, violaceo-
cinerea, ad suturam albida ; anfr. A1 sensim accrescentes,
transversim suleati, ullimus anfractus spira mullo minor;
sulura impressa; apertura subrotunda, fauce violaceo-
caslanea; margine dextro simplice, acuto. — Long. 11,
diam. max. 5 millim.
Habitat in sinu Spenceriano Australie meridionalis
(coll. Grosse).
Coquille imperforée, élancée, turriculée, assez mince,
d'un violet cendré, blanchâtre près de la suture. Les tours
de spire, au nombre de onze, s’accroissent peu à peu, sont
médiocrement convexes et portent des sillons transverses :
le dernier tour est beaucoup plus petit que le reste de la
spire : la suture est marquée; l'ouverture, de forme pres-
que ronde, est d'un roux violâtre à l’intérieur : le bord
droit est simple et tranchant. — Longueur 11 millimè-
tres, plus grand diamètre 5.
Cette espèce a été recueillie dans le golfe de Spencer
(Australie du Sud) : nous lui donnons le nom de M. Robert
Lawley, de Montecchio. Nous ajouterons que le genre Bit-
lium a été créé par Leach et publié seulement aprèssa mort
par M. Gray, en 1847. C'est un démembrement du vieux
genre Cerithium, comprenant quelques formes douteuses
qui se rapprochent de la famille des Mélaniens.
4. PLeuroTOoMA ANGasi (pl. I, fig. 5).
T. imperforata, non crassa, elongato-turrila, pallide
olivacea; anfr. 8 12 (apicalibus À 172 lœvibus), con-
vextusculis, costis circa A0, albidis, oblusis, spissis,
suturam non langentibus, longitudinaliter cinclis ; inter-
shitus costarum brunneis : ultimo anfractu hra transversa,
L
ir Re
brunnea balteato; apice obtuso, rotundato ; canali bre-
vissimo ; fissura marginali parum profunda; fauce livida.
—"Long. 1, diam. max. 4 millim.
Habitat in loco dicto « Port-Jackson, » Australiæ
(coll. Crosse).
Coquille imperforée, peu épaisse, de forme allongée,
mais à canal très-court et d’une couleur olivâtre pâle. Les
tours de spire sont au nombre de8 1/2; la partie embryon-
naire (A tour 1/2) est lisse et se termine par un sommet
obtus et arrondi; les tours suivants sont légèrement con-
vexes; chacun d’eux porte environ dix côtes longitudi-
pales, blanchâtres, serrées, obtuses, et séparées de la su-
ture par un assez large espace lisse; les interstices de ces
côtes sont de couleur brune, ce qui fait paraître ces côtes
plus blanches qu’elles ne le sont en réalité. Le dernier
tour est orné d’une ligne brune transverse vers la partie
des côtes qui avoisine la base; la fente du bord droit est
peu prononcée, l’intérieur de l'ouverture est livide. —
Longueur 11 millimètres, plus grand diamètre 4.
Cette espèce a été recueillie, ainsi que la suivante, à
Port-Jackson (Nouvelle - Galles du Sud). Nous prions
M. French Angas de vouloir bien en accepter la dédicace.
5. PLEUROTOMA BERAUDIANA (pl. L, fig. 6).
Î’.imper/forata, ovato-turrita, livide olivaceo-virescens;
anfr. 8, coshs circa 7 nodosis, subdistantibus longutudi-
naliler tmpressis, transversim liris albicantibus, parum
conspicuis, cinclis; canali brevissimo ; fissura marginali
parum profunda; fauce livide brunnea. — Long. 15,
diam. max. 5 millim.
Habitat in loco dicto « Port-Jackson, » Austraheæ
(coll. Crosse).
“sc O0
Coquille imperforée, de forme ovale-allongée et d'un
vert olivâtre livide. Les tours de spire, au nombre de 7,
portent chacun, dans le sens de la longueur, environ
7 côtes noduleuses assez espacées, et sont ornés transver-
salement de linéoles blanchâtres peu visibles ; le canal est
très-court, la fente marginale peu profonde ; l'intérieur de
l'ouverture est d’un brun livide. — Longueur 13 milli-
mètres, plus grand diamètre 5.
Cette espèce, voisine de la précédente sous le rapport
de la taille et de la coloration, s’en distingue par ses côtes
moins nombreuses, plus espacées et un peu plus angu-
leuses, ainsi que par ses linéoles blanchâtres transver-
sales ; elle est aussi moins élancée. Nous la dédions à
M. le conseiller Béraud, d'Angers.
6. CRENELLA PauLucciÆ (pl. I, fig. 8).
T. elongalo-ovata, antice atlenuata, postice dilatata,
late obtusa, tenuissima, translucida, luteo-smaragdina,
nitida, in medio lævis, antice et postice longitudinaliter
costellata, costulis anticis minoribus, posticis validioribus,
majoribus; umbonibus minimis, vix prominentibus, lu-
lescentibus ; intus nitide margarilacea , costulis extlernis
umpressa, in parte lateris postici cardinali lineis brunners,
raris maculala et quasi fulqurata ; margine cardinal
obsolete subcrenulato. — Long. 10 172, lat. 6 mullim.
Habitat in sinu Sancti Vincent, Australiæ meridio-
nalis (coll. Crosse).
Coquille de forme ovale-allongée, atténuée antérieure-
ment, dilatée et largement obtuse du côté postérieur,
très-mince, transparente, et d’un beau vert-émeraude
tournant au jaune et brillant; elle est lisse à sa partie
médiane, et ornée, sur le reste de sa surface, de petites
côtes longitudinales ; celles du côté postérieur sont plus
grandes, plus écartées, plus nombreuses et plus fortement
prononcées que celles du côté antérieur ; les crochets sont
petits, à peine saillants, et de couleur jaunâtre. L’inté-
rieur de la coquille est d’un vert nacré brillant; le peu
d'épaisseur du test fait que les côtes externes s y trouvent
accusées ; le bord cardinal est muni de crénulations obso-
lètes ; sur la partie du côté postérieur qui avoisine la char-
nière, on remarque quelques peites lignes brunes distri-
buées irrégulièrement. — Longueur 10 1/2, largeur 6 mil-
limètres.
Cette jolie espèce provient du golfe Saint-Vincent
(Australie du Sud); elle paraît bien distincte de ses congé-
nères. Par les crénelures de son bord cardinal elle appar-
ticnt à la division des HModioles, pour laquelle Brown a
créé, en 1827, le genre Crenella (1). De plus, comme ses
côtes longitudinales sont interrompues vers la partie mé-
diane (caractère qui se retrouve dans plusieurs Crenella),
elle peut être mise dans le genre Modiolaria que Beck a
proposé pour ce groupe d'espèces; mais nous pensons que
ce caractère est loin d’avoir une importance générique.
Nous prenons la liberté de dédier cette espèce à madame la
marquise À. Paulucci, de Traversetolo. H. C.
(4) Zlustr. of the Conchol. of Great Brit., 1. XXXI, f. 12-14.
Le QE
Description de Coquilles fossiles des terrains
tertiaires inférieurs (suite),
PAR M. C. Mayer (1).
26. SPHENIA TRUNCATA, Deshayes.
Desh., Descripl. anim. sans vert. bass. Paris, vol. 1,
pag. 195, pl. x, f. 24-26.
S. testa cuneiformi, compressiuscula, solidula, valde
inæquilaterali, transversim irregulariter et grosse striata,
antice abrupte truncata, postice elongala, paulum atle-
nuata, truncataque , carina rusticula, flexuosa, prϾdita;
latere palhiari plus minusve fleæuoso; umbonibus tumi-
diusculis, obtusis ; fossula in valva dextra minima, pro-
funda ; sinu pallii latissimo, parum profundo.— Long. 7,
lat. 4 mill.
Coquille cunéiforme, légèrement comprimée, assez so-
lide, très-inéquilatérale, couverte de stries d’accroissement
irrégulières et assez fortes. Côté antérieur tronqué presque
à angle droit; côté postérieur prolongé, légèrement atté-
nué et tronqué à son extrémité, parcouru en sens oblique
par une carène flexueuse, grossièrement découpée par les
stries d’accroissement. Côté palléal plus ou moins sinueux.
Crochets assez forts, obtus. Fossette cardinale de la valve
droite petite et profonde. Sinus palléal très-large et peu
profond.
Plusieurs raisons m'ont engagé à décrire cette coquille
de nouveau; et d’abord il m’a paru digne d'intérêt de la
(1) Voir Journ. de Conchyl., 1861, vol. IX, p. 52.
at 09e
faire connaître d’un terrain de trois étages plus récent que
celui d'où M. Deshayes l’a citée en premier lieu; puis, j'ai
cru devoir peser sur les petites différences qu'offre mon
échantillon, quoiqu'il soit spécifiquement identique à
celui de M. Baudon. Enfin j'ai dù signaler sa ressem-
blance trompeuse avec les Saxicaves de la section des
Hiatelles, cette ressemblance indiquant peut-être des ap-
tiludes analogues à celles de ces mollusques et qui se re.
trouvent chez une autre Sphénie, la soi-disant Saxicave
analine, si répandue dans les terrains tertiaires supé-
rieurs.
J'ai trouvé une seule valve droite de cette espèce dans
les marnes bleues tongriennes supérieures de Gaas, près
Dax, où elle est, du reste, accompagnée de plusieurs au-
tres espèces du calcaire grossier, telles que Lucina gibbo-
sula, Cardita calcitrapoides, Delphinula marginata, Pleu-
rotoma semistriala, Matra plicatella, etc., toutes parfai-
tement identiques à leurs aieules du Nord.
27. VENUS PRÆCURSOR, Mayer (pl. HI, f. À).
V. testa subcirculari, subcordata, sohda, concentrice
rugala, lateribus radiatim tenunssime striata ; Fugis regu-
laribus , crassis, interstitus paulo minoribus, striis im-
pressis quinque-sex aralis ; inlerstitiis concentrice et te-
nuissune strialis ; latere antico brevi, rotundato, postico
paulum atltenualo, superne angulato; umbonibus tumi-
diusculis, obtusiusculis ; lunula ovato-rotundala, concava,
sulco profundo circumscripta ; pube lanceolato ; cardine
valvæ siistræ tridentalo, dentibus divaricatis, antico pro-
duclo, sublunulari minimo ; sinu pallii parvulo, apice
aculo ; margine palliari crenulato. — Long. 22, lat.
20 472 mul.
Coquille presque ronde, légèrement cordiforme, assez
DL NOUS
solide, ornée d’une vingtaine de lamelles concentriques
épaisses et obtuses, et, sur les flancs, de stries longitudi-
nales extrèmement fines, légèrement onduleuses. Toute
sa surface extérieure, sauf la lunule et le corselet, est, en
outre, couverte d’une infinité de stries concentriques en-
foncées, dont celles qui découpent les lamelles sont du
double plus fortes que celles qui occupent les sillons. Côté
antérieur court, arrondi, postérieur légèrement atténué
et anguleux. Crochets un peu bombés. Lunule fort distincte,
ovale-arrondie, concave, lisse, bordée par un petit sillon.
Corselet lancéolé. Charnière de la valve gauche composée
de trois dents cardinales, dontl’antérieure est la plus élevée,
et d’une dent sublunulaire rudimentaire. Sinus palléal
fort petit, à sommet pointu. Bord palléal finement
crénelé.
Cette espèce intéressante appartient, évidemment, au
groupe du V. verrucosa et en est le plus ancien représen-
tant actuellement connu. Elle provient des marnes cal-
caires blanches tongriennes inférieures de la marnière
Lesbarritz, à Gaas. — Une valve.
928, CYTHEREA ÆQUISTRIATA, Mayer.
C. testa transversa, ovalo-rotundala, convexa , inæqui-
laterali, tenui, concentrice regulariter multistriata; lalere
antico, brevi, rotundalo, postico depresso, superne obtuse
angulato ; umbonibus magnis, tumidis, obliquis ; lunula
ovato-cordiformi. — Long. 54, lat. 30 null.
Coquille transverse, ovale-arrondie, assez convexe, fort
inéquilatérale, un peu mince, couverte d’un grand nombre
de stries d’accroissement enfoncées, fort régulières, rare-
ment dichotomes. Côté antérieur court et arrondi; côté
postérieur légèrement atténué, tant soit peu déprimé dans
sa partie supérieure, assez large encore et arrondi à son
=, Qu
extrémité. Crochets forts el obliques. Lunule ovale-cordi-
forme.
Cette jolie coquille forme un groupe avec les €. ambi-
qua, Verneuil et Suessomiensis. Elle se distingue de ces
trois espèces par sa forme plus arrondie, et des deux der-
nières, en outre, par ses stries plus fines et plus serrées.
L’unique exemplaire que j'en connaisse provient du ter-
rain nummulitique bartonien des Ralligstæche près de
Thoune et se trouve au musée de Berne.
29. CarpiuM BRONGNIARTI, Mayer (pl. IIL, f. 2).
C. lesta ovato-rotundata , longitudinali, paulum obl-
qua, subcordata, subæquilaterali, antice rotundala, postice
depressa, atlenuala, obluse truncata; umbonibus elatis ,
obtusis ; coslis circiter 45, angustis, altis (lœvibus?), in-
tersitiis latioribus, laleralibus crassioribus, posticis in-
terstitiis æœqualibus, extremis tuberculato - squamosis ;
lunula ovato-acuta, concava. — Long. 37, lat. 54 mull.
Coquille ovale-arrondie, plus longue que large, légère-
ment oblique, un peu cordiforme, presque équilatérale, ar-
rondie en avant, légèrement comprimée et subtronquée du
côté opposé. Crochets élevés, recourbés, à peine obliques.
Côtes nombreuses, au nombre d’environ quarante-cinq,
étroites et hautes, paraissant lisses, plus fortes sur les
flancs que sur le dos de la coquille, plus larges que les in-
terstices, hormis sur le côté postérieur ; sur ce point, ainsi
que du côté de la lunule, elles portent des traces de grosses
granulations squamuleuses. Lunule distincte, concave,
ovale-pointue.
La seule espèce que je rapproche de celle-ci, à ma con-
naissance, est le C. formosum du calcaire grossier. La Bu-
carde nouvelle se distingue facilement à sa taille, sa forme
un peu oblique et ses côtes carrées. Elle semble caracté-
ER TE
riser la zone méridionale de l'étage tongrien, se trouvant,
à la fois, à Castelgomberto, d’où provient l'individu dé-
crit et figuré, et à Gaas, où ses moules et ses empreintes
ne sont pas rares dans la carrière de M. Garans.
30. PECTUNCULUS GLYCIMEROIDES, Mayer.
P. testa magna, paulum transversa et obliqua, sub-
ovala, conveæa, crassa et ponderosa, radis circiter 35,
latissimis, longitudinaliter striatulis , striis rugisque in-
crementi subcancellatis ; latere antico rotundalo, postico
latiore, oblique subtruncato ; umbonibus brevibus, acutis.
— Long. 88, lat. 90 mull.
Coquille assez grande, un peu transverse et oblique,
ovale-arrondie, passablement convexe, épaisse et pesante,
ornée d'environ trente-cinq côtes superficielles, très-larges,
couvertes de stries longitudinales et légèrement découpées
par des stries et des rides d’accroissement. Côté antérieur
arrondi; côté postérieur un peu élargi et subtronqué en
sens oblique. Crochets petits et pointus.
Belle espèce, à peu près de la forme du P. insubricus,
remarquable par ses rayons larges et peu nombreux. L’u-
nique exemplaire qui la représente appartient au musée
‘es mines defffunich et provient des marnes tongriennes
de Hæring dans le Tyrol.
51. Lima Aquensis, Mayer (pl. ILE, f. 5).
L. testa ovato-oblonga, obliqua, valde inæquilateralr,
paulum depressa, tenu, fragili, longitudinaliter tenue
striala ; stris asperulis, sæpe aliernantibus, subundulatis,
antice evanescentibus ; latere antico late et fere regulariier
arcualo, postico valde depresso, fere reclo; cardine sais
obliquo; auriculis sulæqualibus, antica paulo minore
intus hiante. Long. 24, lat. 15 mall.
— 96 —
Coquille ovale-oblongue, oblique, très-inéquilatérale,
légèrement déprimée, mince et fragile, ornée de petites
côtes longitudinales aiguës, peu serrées, souvent inégales
et alternantes, disparaissant bientôt sur le côté postérieur.
Côté antérieur largement et presque régulièrement arqué,
postérieur presque droit et abrupt. Charnière fort oblique;
oreillettes presque égales, l’antérieure un peu plus petite
et concave intérieurement.
Cette Lime est l’analogue éocène du L. hians, et il est
probable qu’elle en est l’aieule. Comme cependant elle
offre quelques particularités qui manquent déjà au L.
hians, fossile des couches aquitaniennes de Saucats, et
qu’elle paraît être constante, je pense qu’on peut la dis-
tinguer comme espèce. Elle est un peu plus petite, moins
déprimée que son analogue, son côté antérieur est plus
régulièrement arqué, le postérieur plus abrupt; enfin
la charniène est plus oblique.
J’ai trouvé une empreinte de cette espèce dans la car-
rière de M. Garans et six ou sept valves dans la marnière du
Tartas, à Gaas près Dax.
92. Lima TyRoLENSIS, Mayer.
L. testa ovata, paulum obhiqua, depressa , tenui, fra-
gi, radiatim dense striala ; striis undulatis, sæpe dicho-
tomis ; latere antico arcualo, postico subtruncalo ; cardine
obliquo auriculis inæqualibus, antica longiore.—Long.55,
lat. 24 mull.
Coquille ovale, légèrement oblique, déprimée, mince
et fragile, couverte d’une infinité de stries rayonnantes su-
perficielles, onduleuses, souvent dichotomes, découpées
par de rares lignes d’accroissement. Bord antérieur régu-
lièrement arqué, postérieur déprimé, subtronqué. Char-
= 097 "=
nière oblique; oreillettes inégales, l'antérieure étant la
plus longue.
Cette singulière espèce réunit, à la forme la plus ordi-
naire des Limes, des ornements semblables à ceux du £.
diastropha : j'en connais cinq exemplaires ; ils proviennent
de Hæring.
M. Guembel et moi, nous avons publié en même temps,
mais sans entente préalable, lui dans sa Description géo-
logique des Alpes bavaroïses, moi dans l'édition française
du complément à la Flora tertiaria Helvetiæ de M. Heer,
le catalogue des fossiles de Hœring que nous avions dressé
en commun; mais tandis que moi, je n'ai ajouté aux
noms des espèces nouvelles que le nom d’auteur de celui
de nous qui proposa la dénomination acceptée, M. Guembel
a fait suivre de nos deux noms chacune de ces dénomina-
tions.
Or, comme cette manière d'agir de M. Guembel n’est
pas le résultat d’un commun accord, qu’elle n’est fondée
sur aucun précédent et qu’elle tend à engager ma respon-
sabilité dans les dénominations qui sont propres à
M. Guembel et dont je ne puis garantir l'exactitude, je dois
protester contre elle.
93. DENTALIUM NOBILE, Mayer.
D. testamagna, parum arcuata, longiludinaliler costata,
coshs circiter 28, subæqualibus, remotis, striis incrementi
reqularibus, remotis, elegantissime decussato-crenulatis.
Long. 50-60, lat. 6-7 mull.
Coquille assez grande, légèrement arquée, ornée d’en-
viron vingt-huit côtes longitudinales, presque égales, éle-
vées, découpées par des stries d’accroissement régulières,
élevées et serrées, qui donnent à la coquille un cachet
tout particulier et fort élégant.
Cette belle et rare espèce, qui n’est malheureusement
7
“108
connue que par le tronçon du gros bout, provient des cou-
ches tongriennes de Hœæring. Musée des mines de Munich.
54. TURRITELLA BRONGNIARTI, Mayer (pl. [TE f. 4).
T. testa elongato-turrita, subscalata; anfrachbus crr-
citer A1, altis, obliquis, dimidiatis, superne convexis,
bicarinatis, inferne concavis , levibus vel stria super ficiali
cinclis; ultimis ad suluram marginalis ; carinis paulum
approæimatis, æqualibus, tenuibus el aculis, subserratis;
ultimo anfractu superne convexo, seæ-seplem-cincto ; aper-
tura parva, rotundata ; labro profunde sinuoso. — Long.
25, lat. 9 mull.
Coquille allongée et turriculée, sensiblement scalari-
forme. Tours au nombre de onze environ, assez hauts,
obliques, formés de deux moiliés distinctes, dont la supé-
rieure est convexe et porte deux carènes assez rapprochées,
égales, minces et aiguës, légèrement dentelées, tandis
que l'inférieure est concave et lisse. On remarque sur Îles
derniers tours, au-dessus de la suture, une strie assez forte,
et, sur la partie supérieure du dernier, cinq à six autres
stries semblables. L'ouverture est petite et arrondie; son
bord libre est fort sinueux.
Cette espèce n’est peut-être qu'une forte variété du T..
fasciata, mais comme elle se distingue facilement de toutes
les variétés de cette dernière, que M. Deshayes a fait con-
naître, et qu’elle tend aussi vers le T. angulata, je pense
qu'il est bon de la distinguer. Elle provient des couches
tongriennes de Monte-Viale, dans le Vicentin. — Un
exemplaire.
À propos de cette espèce, je dirai que le 7. Archime-
dis, auquel elle ressemble grossièrement, apparaît de fait
dès l'étage tongrien, puisque j'en ai un individu sous les
yeux qui provient de Castelgomberto.
= : Or ie
35. TROCHUS PEREGRINUS, Mayer (pl. IE, f. G).
T. testa obluse conica, apice acuthiuscula, tenui, fra-
gili, lœvigata ; anfractibus 6-7, convexo-planis, irregula-
riler et oblique tenuistriahs ; ultimo paulum dilatato,
convexiore, carinalo, Superne convexo, concentrice tenuis-
sime et densissime strialo ; apertura satis magna, trans-
versa, quadrata ; umbilico nullo.— Alt. 16, lat. 18 null.
Coquille en forme de cône déprimé, à sommet assez
pointu, mince et fragile, à peu près lisse. Tours au nombre
de six à sept, plano-convexes, irrégulièrement et finement
striés en travers. Le dernier tour un peu élargi et plus con-
vexe que les autres, limité en sa partie inférieure par une
carène d’abord aiguë, mais qui devient de plus en plus
obtuse en s’avançant vers l'ouverture; sa partie supérieure
est fort convexe, elle est chargée, outre des stries d’accrois-
sement superficielles, de stries concentriques excessivement
fines et nombreuses, invisibles à l'œil nu. L'ouverture est
assez grande, presque transverse et irrégulièrement car-
rée. Il n’y à pas trace d’ombilic.
Ce Troque tout particulier n’a été trouvé qu’une seule
fois dans la marnière de Lesbarritz à Gaas.
36. Fusus SERRESI, Grateloup (pl. IL, f. 5).
Conch. foss. du bass. de l’Adour, atlas, pl. xxiv, f. 42.
F. testa oblongo-fusiform; spira acula; anfractibus
7-8, convexis, ad suturam strangulatis, longitudinaliter
costatis, transverse striatis ; costis alliusculis, subacutis,
interstitiis minoribus, subrechis, ad marginem evanescen-
libus ; striis transversis, æœquahbus, remolis ; ullimo anfr.
spira longiore, basi sublævigato, strits sæpe crassioribus ,
distantioribus ainstruclo; apertura ovala, in canalem
— 100 —
brevem, angustum, obliquum, vix recurvum exeunte ;
labro incrassato, intus sulcato. — Long. 22, lat. 10 null.
Coquille oblongue, fusiforme, à spire pointue. Tours au
nombre de sept à huit, convexes, aplatis près de la suture,
ornés de côtes à peine courbées, assez élevées et aiguës,
moins larges que les interstices et n’atteignant pas la su-
ture, et de stries transverses élevées et égales, peuserrées.
Le dernier tour est plus long que la spire; il est presque
lisse à sa base, les côtes s’effaçant de bonne heure de ce
côté; celle-ci est, en revanche, occupée par des stries
transverses assez fortes et plus ou moins distantes. L'’ou-
verture est ovale; elle se termine par un canal court et
étroit, d’abord oblique, puis légèrement tordu. Le bord
libre est épaissi et crénelé à l’intérieur.
Cette espèce a si mal été décrite et figurée par Grate:
loup, qu'il est assez difficile de la reconnaître. Aussi ai-je
cru, dans l’origine, devoir distinguer mes exemplaires sous
le nom de #. Gaasensis. Cependant ils ressemblent tant à
la figure citée quant à la taille et à la forme, qu'en fin de
comple je crois devoir les identifier, en admettant que l’é-
bauche des côtes et des stries faite par Grateloup est
inexacte par suite de la grossièreté du travail.
Je n’ai pas trouvé l’espèce à Lesbarritz; mes sept exem-
plaires proviennent des couches tongriennes les plus su-
périeures du Tartas à Gaas. En revanche, j'ai trouvé, à
Lesbarritz, le T. corneus qui appartient au même groupe.
Je profite de l’occasion pour rectifier ici deux erreurs
de localité qu'a commises Grateloup. Le Rissoina elegans
ne provient point des marnes miocènes supérieures de
Saint-Jean-de-Marsacq, mais bien des marnes éocènes su-
périeures de Lesbarritz; de même le Voluta subcostata,
d'Orb. (V. cos{ata Grat. non Sow., V. decora Beyr.), n’est
— 101 —
point de Saubrigues, mais des marnes bleues miocènes
inférieures (étage aquitanien, couche n° 1) de la fonderie
de cuivre, à Léognan. C. M.
BIBLIOGKRATHEE,.
M. Arthur Adams, l’un des auteurs du Genera of Shells,
vient de publier, dans les Annals and magazineof natural
history de 1860 à 1862, de nombreux et intéressants ar-
ticles conchyliologiques sur les mollusques nouveaux ou
peu connus qu'il a eu occasion d'observer à bord du bâ-
timent de guerre anglais l’Actéon, dans les mers de Chine
et du Japon. Nous pensons qu'un compte rendu de ces
travaux ne sera pas sans intérêt pour nos lecteurs.
1. On Some new genera a. species of Mollusca from
Japan (sur quelques nouveaux genres et quelques nou-
velles espèces de mollusques du Japon), par A. Adams, F.
E:5Ssvetci:(4).
Nous trouvons dans cet article les nouveaux genres
Constanhia (C. elegans) considéré par l’auteur comme ap-
partenant à la famille des Scalidæ (Scalariens de Lamarck);
Lole (L. scitula), intermédiaire entre les Monoptygma et
les Menestho; Mucronalia (M. bicincta), qui semble parti-
ciper aux caractères des Leiostraca et des Styhfer, sans
pourtant ètre parasite comme ces derniers; Morcha
(M. obvoluta), voisin des Cyclops et surtout des Teinostoma;
Zeidora (L. calceolina), sorte d’Emarginula pourvue d’un
septum interne à sa partie postérieure; Cranopsis (C. pe-
(4) Annals a. mag. of nat. hist., 1860.
— 102 —
lex), forme voisine des Cemoria et des Rimula ; Kleinella
(K. cancellaris), qui se rapproche des Aclæon; Sarepla
(S. speciosa), qui a des rapports avec les Nucula et les
Malletia; Huxleyia (H. sulcata), voisin des Limopsis (4);
Syrnola (S. gracillima), appartenant aux Pyramidellidæ ;
Stylopsis (S. typica), voisin des Eulimella par la forme de
sa columelle; Styloptygma, créé aux dépens des Monop-
tygma (S. stylina); AMyonia (M. Japonica), auquel s’ap-
plique la même observation; Leucotina (L. Niphonensis),
intermédiaire entre le précédent et le genre Ac{æon;
Alcyna (A. ocellata et lepida), appartenant aux Trochidæ
ainsi que le suivant; Enida (E. Japonica et speciosa) ;
Conradia et Couthouyia, voisins des genres Fossarus et
Trichotropis.
Iudépendamment de nos réserves au sujet de la multi-
plicité de ces genres, nous remarquerons que le premier
(Constantia) ne nous semble pas très-heureusement créé
sous le rapport du nom. Il faut éviter de donner aux genres
des noms qui expriment des idées abstraites.
2. Mollusca Japonica (2).
Ce mémoire comprend de nombreuses descriptions d’es-
pèces appartenant aux genres suivants qui font partie de
la famille des Pyramidellidæ : Chrysallida (8 espèces),
Parthenia (5 espèces), Odostomia (14 espèces), Aclis
(4 espèces), Ebala (2 espèces), et Dunkeria (5 espèces) ;
description des Scaliola bella, Isapis lirata et Cranopsis
puleolus.
(1) Dans un article postérieur, M. Adams, craignant que le
nom n'ait déjà été employé antérieurement, propose, à sa place,
celui de Cyrilla.
(2) Annals a. mag. of nat. hist., 1860.
— 103 —
5. Notes sur les animaux de certains genres de Mol-
lusques (1).
M. Adams a eu occasion d'examiner Flanimal du
Bullia ampullacea, Middendorff, qui fait partie du genre
Volutharpa créé par notre collaborateur Fischer (2). Ce
Mollusque ressemble à un Buccin; il est de couleur blan-
che, et moucheté de noir sur la tête, le pied et le siphon.
Les tentacules sont larges, contigus à leur base; les yeux
sur le côté externe, vers la partie médiane. Le siphon est
épais et court, le pied charou et simple en arrière. L’o-
percule est subcirculaire; son nucléus est marginal et
placé à la partie antérieure du bord. La conclusion de
l’auteur est que la position naturelle des Volutharpa se
trouve entre les geures Buccinum et Pseudoliva.
L'animal, dans le genre Naticina, de Gray, ressemble à
celui des Morvillia ou bien des Limneria; le genre doit,
par conséquent, passer de la famille des Naticidæ à celle
des Velutinide.
Dans le genre Stenothyra (Nematura), de Benson, l’ani-
mal est semblable à celui des Hydrobia et Amnicola.
L'auteur reconnaît que les détails donnés par le docteur
Gray sur l'animal du genre Rotella sont généralement
exacts; il pense qu’on doit considérer le voile comme un
développement du tentacule gauche. La membrane laté-
rale présente quatre filaments de chaque côté. Les pédon-
cules des yeux sont aussi longs que les tentacules et apla-
tis; les yeux sont peu développés, surtout du côté droit;
l’animal est dépourvu de rostre.
Dans l’animal des Photinula, les supports des yeux ne
sont pas aussi distincts des tentacules que dans la plupart
(1) Ann. a. mag., août 1860.
(2) Journ. de Conchyl., 1855, p. 85.
— 104 —
des Trochidæ ; les lobes de la tête sont simples, le mufle
large, les filaments de la membrane latérale au nombre
de quatre de chaque côté. Ce mollusque doit faire partie
des Trochidæ, dans le voisinage des Margarita.
Dans le genre Macroschima, la coquille n’est pas placée
à l'extrémité postérieure de l'animal, mais au contraire
sur le côté antérieur ; son sommet est subcentral et in-
cliné en arrière.
L'auteur donne encore quelques détails sur l'animal de
V'Emarginula parmophoroides, Quoy et G. (g. Tugalia
de Gray) et celui des Tomichia, genre qui paraît très-
voisin des Truncatella.
4. Sur l'animal de l'Umbonium vestiarium (Rotella li-
neolata de Lamarck).
S. Sur quelques nouveaux genres el quelques nouvelles
espèces de Mollusques du Japon (1).
Cet article comprend la création du genre Zafra, pour
de petits Pleurotomes habitant les eaux profondes et sem-
blables à ceux qui sont figurés sur la planche XXXIX de la
monographie de Reeve; du genre Styliferina, probable-
ment parasite comme les Stylifer ; du genre Niphonix,
sorte de Sfomatella à peristome double; du genre Finella,
voisin des Rissoa ; et du genre Minolia, voisin de certains
Solarium (Torinia), sous le rapport de la forme et de la
sculpture, mais nacré intérieurement.
6. Sur un nouveau genre el quelques nouvelles espèces
de Mollusques du Japon (2).
Description du nouveau genre Cingulina, voisin des
Monoplygma pour la forme et la sculpture, se rapprochant
(4) Annals a mag., octobre et novembre 1860.
(2) Ann. a. mag. of nat. hist., décembre 1860.
— 105 —
des Turbonilla par le peu d'épaisseur de la columelle et
l'absence de pli pariétal.—Description de nombreuses es-
pèces appartenant aux g. Odostomia, Parthenia, Turbo-
nilla, Leucotina, Dunkeria, Capulus, Agatha et Ce-
moria.
7. Espèces nouvelles de la famille des Pyramidellidæ,
provenant des îles du Japon. — Espèces nouvelles du Ja-
pon appartenant aux genres Eulima, Leiostraca el Ceri-
thiopsis (1). |
Cet article comprend de nombreuses descriptions de pe-
tites espèces.
8. Sur un nouveau genre el quelques espèces nouvelles
de Mollusques pélagiens. — Sur les Scalidæ (Scalariens)
des mers du Japon avec description de quelques espèces
nouvelles (2).
M. Adams crée le genre Alciope pour 2 espèces de pe-
tits Mollusques pélagiens des mers de Chine, à coquille
trochiforme, carénée, à ouverture presque carrée et à co-
lumelle droite se terminant par un rostre ou une épine.
{1 décrit en même temps 2 Sinusigera et 1 Macgillivrayra.
Ce dernier genre nous paraît avoir été établi sur de très-
jeunes Dolium, pour ainsi dire à l’état de larves : il pour-
rait bien en être de même du genre Alciope; la columelle,
chez les individus très-jeunes appartenant au genre Do-
lum, se termine aussi par un rostre ou une épine bien mar-
quée. Nous trouvons ensuite la description d'un Recluzia
nouveau (R. Bensoni), d'un Janthina, d'un Bellerophina
et d’un Litiopa.
M. Adams remarque qu’il a recueilli dans les mers du
Japon de nombreux Scalariens, connus pour se trouver
aux Philippines, et qu’il a constaté le même fait de distri-
(1) Ann. a. mag., janvier et février 1861.
(2) Ann. a. mag., 1861.
— 106 —
bution géographique pour beaucoup d’autres mollusques.
Cela provient, d’après lui, de ce que les îles du Japon for-
ment une partie de la grande chaine sous-marine de mon-
tagnesde plus de 6,600 milles delong, qui s'étend des Phi-
lippines, au sud, jusqu'aux îles Kouriles et Aléouliennes
au nord, et de ce que l'influence du Gulf-Stream s'étend
josqu’à Niphon d'une part, et de l’autre jusqu’à l’intérieur
de la mer du Japon, par le détroit de Corée. Dix espèces
nouvelles, appartenant à la famille des saines sont
décrites dans cet arlicle.
9. Sur quelques nouveaux genres et quelques espèces
nouvelles du nord de la Chine et d:: Japon (1).
Les recherches de M. A. Adams sur les mollusques ma-
rins du nord de Ja Chine se sont étendues sur la totalité de
la mer Jaune. Cette mer est peu profonde, et ses eaux sont
jaunes et bourbeuses, surtout près de la terre. Par suite de
l'énorme quantité de vase qu'accumulent les cours d’eau,
ie fond est très-défavorable au développement de la vie
animale en général et des mollusques en particulier. « Le
« collecteur de coquilles marines, dit M. Adams, ne peut
« trouver, pour ses recherches, un pire champ d'explora-
« tion que les côtes de la mer Jaune et les golfes de Pe-
« tchi-li et de Lian-tung. »
Nous trouvons dans cet article les nouveaux genres sui-
vants : Vanesia, établi pour une coquille marine, ressem-
blantàun Melania mince, et rappelant aussi le g. Mesalia;
Diala, voisin du g. Alaba, de MM. H. et À Adams, et se
rapprochant beaucoup des Hydrobies ; Cecina, dont l’aui-
mal ressemble beaucoup à celui des Truncatelia ef a le
même mode de progression, et dont la coquille est épi-
dermée et lisse. Parmi les nombreuses espèces nouvelles
A.
(4) Ann. a. mag., septembre ei octobre 1861.
— 107 —
qui font partie de genres déjà connus, nous signalerons
un Teinostoma (T. Carpenteri).
410. Sur quelques espèces nouvelles de Cylichnidæ, Bul-
lidæ et Philinidæ, des mers de Chine et du Japon. — Sur
quelques espèces nouvelles de Mollusques acéphalés de la
mer du Japon (1).
Les espèces décrites comme nouvelles et faisant partie
des 5 familles mentionnées ci-dessus sont au nombre de
42. Parmi les Acéphalés nouveaux, nous citerons 9 Myrtea,
7 Cryptodon, 4 Lepton {L. Japonicum), 1 Galeomma (G.
Japonica), 6 Crenella et 1 Modiolaria.
11. Sur quelques espèces de Mollusques du Japon. —
Remarques sur la Faune malacologique du Japon (2).
D’après M. Adams, la province Mantchourienne, établie,
d’ailleurs, avec doute, par le professeur E. Forbes, doit être
supprimée, du moins au point de vue de la Faune malaco-
logique. La province Japonienne est limitée, au nord, par
la province Okhotskienne, au sud par la province Indo-Pa-
cifique; siun certain nombre des espèces qu’elle renferme
peut, selon toute apparence, être considéré comme lui
étant particulier, il n’en est pas moins vrai que la plupart
lui proviennent d'immigrations venues du Nord, du Sud
et de l’Ouest. Les espèces du Nord, provenant de la mer
d'Okhotsk, ont traversé la manche de Tartarie, et, suivant
le courant froid qui y prédomine, se sont distribuées sur
les côtes de Mantchourie et celles d’Yesso. Les formes du
Sud, ouindo-chinoises, ont pénétré par le détroit de Corée,
et, suivant le courant chaud qui prédomine le long de la
côte de Niphon, se sont répandues dans la mer du Japon,
en se mêlant aux espèces du Nord et de l'Ouest. Quant
(1) Ann. a. mag., février et mars 1862.
(2) Ann. «. mag., avril 1862.
— 108 —
aux formes de l'Ouest, provenant de la partie septentrio-
pale de l'océan Pacifique, elles ont pénétré dans la mer du
Japon par les détroits de Tsuka et de Lapérouse.
12. Sur l'animal et les affinités du q. Alaba, avec le
catalogue des espèces connues et la description de quelques
espèces nouvelles (1).
Le g. Alaba, qui vit dans la zone laminarienne, à une
faible profondeur, représente, dans cette zone, le genre
pélagien Lifiopa; il en diffère en ce que sa coquille n’est
pas tronquée à la base. L'animal produit très-rapidement
un fil transparent de sécrétion visqueuse, qni sort d’une
glande située à l’extrémité postérieure, et auquel il reste
suspendu, le sommet de la coquille en bas, quand il se
trouve fatigué. L'auteur énumère 51 espèces, sur lesquel-
les 16 sont nouvelles.
15. Sur quelques nouvelles espèces de Scissurellidæ des
mers de Chine et du Japon (2).
L'auteur décrit 9 espèces nouvelles de Scissurellidæ. W y
a, par conséquent, lieu de les ajouter aux 18 espèces énu-
mérées par M. Munier-Chalmas (3), si l’on veut avoir le
catalogue complet du genre. Avant de les énumérer, nous
nouspermetirons une légère critique à l'égard de M. Adams.
Il admet, comme nous, la division des Scissurellidæ en
2 genres, l'un composé des espèces pourvues, à l’état jeune,
d’une fissure, puis, à l’état adulte, d’une perforation ar-
rondie ; l’autre comprenant les espèces munies d'une fis-
sure à tout âge (4). Mais il s’obstine à donner le nom gé-
nérique de Scissurella aux espèces à perforation arrondie,
(1) Ann. a. mag., octobre 1862.
(2) Ann. a. mag., novembre 1862.
(3) Journ. de Conchyl., 1862, p. 391.
(4) Journ. de Conchyl., 1861, p. 159 et 257.
bien qu’il soit constant que d’Orbigny, le créateur du
genre, n’a jamais connu le fait de cette perforation, et que
la fissure latérale a toujours été pour lui le caractère con-
du genre. En revanche, M. Adams, pour désigner
les véritables Scssurella de d’Orbigny, se sert du mot gé-
nérique Analomus, et non de celui de Montfort, sur lequel
il passe condamnation, mais d’un autre Anatomus, celui
H. et A. Adams. Cette façon de procéder ne nous
semble pas régulière, et nous pensons qu'il faut nommer
Scissurella les espèces à fissure et Schismope les espèces à
stitutif
de MM.
— 109 —
perforation arrondie. Voici la liste des espèces :
1.
Hab.
G. ScxisMore, Jeffreys.
Schismope carinata.
Scissurella carinata, A. Adams.
. Okosiri, Seto-Uchi, Gotto (16 à 71 brasses).
. Schismope modesta.
Scissurella modesta, À. Adams.
Tabu-Sima (25 brasses).
. Schismope mranda.
Scissurella miranda, À. Adams.
Mino-Sima (65 brasses).
G. SCISSURELLA, d'Orbigny.
. Scissurella Japonica.
Anatomus Japonicus, A. Adams.
Mino-Sima (65 brasses), Gotto, O-Sima.
. $cissurella lamellata.
Anatomus lamellatus, A. Adams,
. Mino-Sima, Gotto, O-Sima (26 à 71 brasses).
. Sossurella turbinata.
Anatomus turbinatus, À. Adams.
. Mino-Sima (63 brasses).
— 410 —
4. Scissurella concinna.
Anatomus concinnus, À. Adams.
Hab. Rifunsiri (55 brasses).
5. Scissurella nurifica.
Anatomus mirificus, A. Adams.
Hab. Lo-shan-kow, Shantung.
G. Scissurella staminea.
Anatomus stamineus, À. Adams.
Hab. Tsu-Sima (25 brasses).
14. Sur l'animal et l'appareil flotteur des Janthines. —
Sur l'animal et les affinités du genre Scaliola, du Ja-
pon (1).
Dans le nord de } Océan atlantique, à environ 400 milles
des Açores, M. Adams a pu recueillir et observer un grand
nombre de Janthines vivantes. L'animal est entièrement
aveugle, et ne porte des traces de points oculaires sur au-
cune partie de ses tentacules. L'appareil flottant paraît
être de même nature que le fluide glutineux sécrété par
les Litiopa et les Alaba : écrasé dans un mortier, il se ré-
duit facilement en mucus. Le mufle est contractile, les
côtés du pied sont munis d’une membrane latérale, qui,
chez les individus vivants, s’étale sur le côté droit de l’a-
vant-dernier tour de la coquille.
Dans l'animal du genre Scaliola, la tête est rostriforme,
comme chez les Rissoide, et non pourvue d’une trompe
rétractile, comme chez les Scalariens. Les espèces con-
nues sont au nombre de quatre et offrent cette particula-
rité curieuse que, comme les Xénophores, elles aggluti-
nent des corps étrangers (grains de sable) sur la surface
de leurs coquilles. Les tentacules sont petits et filiformes,
avec de larges yeux noirs à leur base externe; la tête
(1) Ann. 4. mag. of nat. hist., décembre 1862.
— 111 —
est allongée, le pied court, ovale et semi-transparent.
Nous nous sommes étendu, peut-être un peu longue-
ment, sur les nombreux et intéressants mémoires quisont
le premier résultat des explorations de M. A. Adams. Ils
augmentent, dans une proportion considérable, la quan-
tilé des espèces connues jusqu'ici comme provenant des
mers de Chine, ct surtout de celles du Japon, si peu ex-
plorées avant lui. Nous devons donc savoir gré à M. Adams
de ses utiles recherches et des résultats scientifiques qu'il
a obtenus. S'il faut faire la part de la critique, nous lui
reprocherons la multiplicité, peut-être excessive, de ses
coupes génériques et subgénériques, et la trop grande con-
cision de ses diagnoses, dans lesquelles nous ne trouvons
ni les dimensions de l'espèce décrite, ni même souvent le
nombre des tours de spire. Plus les espèces connues de
chaque genre se multiplient, plus il est nécessaire que le
naturaliste insiste sur les moindres différences qu'elles
présentent entre elles : autrement, on risque de tomber
dans la confusion. Quoi qu’il en soit, la série des articles
de M. Adams présente le plus grand intérêt et sera con-
sultée avec fruit par tous les naturalistes.
H. CROSSE.
Cours de Paléontologie sitratigraphique
professé au Muséum d'histoire naturelle par
À. D'ARCHIAC.
Première année — 1"° partie, Précis de l’histoire de la Paléontologie
stratigraphique, 1 vol. in-8°, 492 p. Paris, Savy. (1862.)
$ 1. La nouvelle publication de M. d’Archiac est l’ex-
posé de la première partie de son cours de paléontologie
— 112 —
professé avec un grand succès au Muséum d'histoire natu-
relle. Mais comme l’auteur l'explique lui-même, ce livre
n’est pas la reproduction littérale du cours; l’on y trouve
des détails que les convenances du professorat avaient fait
supprimer, et des développements nouveaux sur les points
les plus importants.
Le discours d'ouverture pose nettement les principes et
l'esprit de l’enseignement développé dans les leçons sui-
vantes. Un cours de paléontologie ne saurait se transfor-
mer en un Cours de zoologie et de botanique fossiles, sous
peine de n’être qu’une répétition incomplète de ces bran-
ches de l'histoire naturelle. Or, dans ce cas, quel est
l'homme qui posséderait assez de science et de temps pour
remplir convenablement cette lourde tâche? La paléonto-
logie doit donc consister dans la connaissance des êtres
organisés fossiles considérés stratigraphiquement ou dans
leurs rapports avec l'ancienneté des couches qui les ren-
ferment. Tel est le véritable domaine du paléontologiste
stratigraphe, et c'est ainsi que la zoologie et la botanique
fossiles entreront dans la voie des applications sérieuses à
l'étude de la constitution de notre globe durant les diverses
périodes de la vie à sa surface.
Pour l’auteur, un cours est l'exposé généra de lascience
et non le développement d'idées et de théories particulières.
L'individualité du professeur disparait devant l’immensité
des matériaux accumulés par d’autres; dégagé de toute
idée personnelle, il juge librement et porte sur les ques-
tions les plus difficiles le ffambeau d’une critique impar-
tiale et élevée. Par la publication de son Histoire des pro-
grès de la géologie, M. d'Archiac avait déjà prouvé qu'il
possédait à un haut degré l'aptitude critique dans son
expression la plus parfaite, le bon sens scientifique uni
à une vaste instruction.
— 113 —
$ 2. Avant de pénétrer dans l'étude des couches sédi-
mentaires de l’écorce terrestre, il était rationnel d’esquis-
ser l’histoire de la paléontologie. Les leçons que nous ana-
lysons sont consacrées à cette partie de la science complé-
tement délaissée malgré les efforts de Walch et Knorr
en Allemagne et de Cuvier en France. Bien des auteurs ont
dû reculer devant laridité apparente du sujet ou se sont
effrayés du nombre considérable de documents qu'ils
avaient à dépouiller, commenter et classer.
« Et pourtant l’histoire d’une science est comme le pé-
€ ristyle d’un temple, c’est l'introduction la plus naturelle
« au tableau des merveilles que son étude doit nous ré-
« véler; c’est, en outre, un acte de justice distributive
« auquel il n’est pas permis de se soustraire. »
Ces lignes font pressentir que l'histoire de la paléonto-
logie sera impartiale et que l’auteur, sans se laisser aveu-
gler par le sentiment égoiste de la nationalité, rendra à
tous ce qui leur est dû. Le mouvement des idées, en effet,
ne s’est pas manifesté isolément dans un pays : on peut le
suivre à la fois en [talie, en Allemagne, en Angleterre, en
France, se modifiant d’après les tendances particulières de
chaque peuple; se montrant tour à tour théorique, prati-
que, philosophique, religieux, d’après les idées régnantes;
changeant d'aspect par l'application des découvertes de
quelques rares génies, mais s’avançant toujours vers la
constitution d'une science unique dans sa nature, parce
qu’elle résume les connaissances de tous les peuples et de
toutes les époques.
Il fallait analyser ces tendances, prouver l’envahisse-
ment successif des notions utiles, signaler les défaillances
des maîtres, dispenser l'éloge d’après le résultat obtenu,
se dégager de l’asservissement à l'autorité d’on nom, en
un mot être indépendant et ennemi irréconciliable des
8
PRIE
atermoiements avec l'erreur. Nous croyons que ce pro-
blème a été courageusement résolu.
$ 5. L'histoire de la paléontologie nous conduit de son
origine à sa constitution définitive en 1825. À cetteépoque,
les principes généraux ne sont plus discutés ni discutables.
L'auteur aborde l’histoire de la science dans chaque
contrée : l'Italie, les Alpes et la Suisse, l'Allemagne, la
Scandinavie, la Russie, les îles Britanniques, l'Espagne,
les deux Amériques, les Pays-Bas, la France enfin. Un
chapitre est consacré à chacune de ces divisions territo-
riales, et tous les travaux qui s’y rapportent sont analysés;
mais l’auteur s'arrête de préférence à ces grands noms
‘ qui éclairent la route de la science. On lira avec fruit des
études consciencieuses sur Arduino, Fortis, Breislak,
Brocchi (Italie); de Saussure, de Luc (Suisse); Fuchsel,
Werner (Allemagne); Pallas (Russie), Smith (Angleterre),
Maclure (États-Unis), etc.
Les chapitres consacrés à la France sont extrêmement
complets; Bernard de Palissy ouvre la marche, et nous
pouvons apprécier les idées neuves et originales de cet
esprit prime-sautier. Mais après lui un siècle s'écoule, sté-
rile, vide, et c’est le grand siècle par excellence! Singu-
lière contradiction bien digne de remarque. I semble que
la France, si prodigue de gloires en toutes sortes, a oublié
d’enfanter un géologue.
Au siècle suivant, Réaumur étudie les falans de la
Touraine (4720). Dès lors le charme est rompu, le goût
de l'observation se réveille, les travaux se multiplient,
mais la tendance, prématurément théorique et synthé-
tique, de nos savants entachés de cartésianisme s’opposera
longtemps aux progrès de la paléontologie et amoindrira
la valeur des recherches de Jussieu, Sauvages, de Maillet.
Le dernier mérite une étude spéciale. Son livre, célè-
— 115 —
bre pendant longtemps, a dû sa fortune aux élans d’une
imagination capricieuse. N'oublions pas, cependant, que
Telliamed place ses rêveries sous le patronage de Cyrano
de Bergerac, et que, à l’occasion, il nous fait part d’ob-
servations pratiques d’une grande valeur qui contre-ba-
lancent les écarts de la folle du logis.
Telliamed, admiré au siècle dernier, était tombé bien
bas dans l'estime de nos contemporains. M. d’Archiac
réhabilite en lui le stratigraphe. Quelques auteurs mo-
dernes devraient, en bonne justice, le réhabiliter comme
théoricien. N’est-il pas le créateur de la théorie des trans-
formations des êtres sous l'influence des milieux? N’est-il
pas le précurseur de Lamarck, Geoffroy Saint-Hilaire,
Darwyn? Malheureusement pour sa gloire, heureusement
peut-être pour la raison humaine, il n’osa présenter la
transformation des êtres que sous une forme fantaisiste.
Que n’eût-il fait un livre bien sérieux, il aurait aujour-
d'hui ses fanatiques. Sic vos non vobts.
Si de Maillet brille par le style et l'imagination, son
contemporain Guettard ne jouit pas précisément des
mêmes avantages. Sa lourdeur, sa prolixité sont prover-
biales. Il faut une patience soutenue pour lire ses œuvres.
Néanmoins Guettard a eu deux inspirations qui le dési-
gnent à l'attention des géologues : la construction de la
première carte géologique de la France (1751), et la dé-
couverte des volcans anciens au centre de notre pays
(1752). Mais telle était la mauvaise impression qu'il avait
produite sur ses collègues, qu’on lui contesta cette der-
nière découverte : il dut la revendiquer vingt-huit ans
après.
Enfin Buffon apparaît et contribue, plus que tout
autre, à populariser la géologie, grâce à l'appui de son
admirable talent et de ses théories qui ont le mérite d’a-
— 116 —
giter les questions les plus importantes pour son époque.
Pendant que Buffon se livre à ses brillantes spéculations,
des travailleurs moins célèbres poursuivent avec ténacité
l'étude de la succession des couches dans diverses pro-
vinces : Palassou, Ramond (Pyrénées); Giraud-Soulavie,
Darluc (France méridionale) ; Monnet, Lavoisier (Nord).
Ils s’adonnaient à ces œuvres de détail si importantes en
stratigraphie, et pour lesquelles Buffon montrait presque
de l’éloignement.
La succession de ces hommes de talent est couronnée
par Cuvier et Brongniart, dont l'association heureuse de-
vait nous doter de la paléontologie du bassin de Paris. Ces
deux hommes de génie se complètent ; mais, dès que Cu-
vier est privé de l’appui de son collaborateur et qu'il
aborde la géologie, il erre, s'embarrasse, s’agite dans
le vide de théories surannées et inadmissibles. Si nous
le devons nous incliner devant sa merveilleuse sagacité,
si nous devons admirer la puissante méthode qu'il a mise
en œuvre dans l’étude des ossements fossiles, faisons nos
réserves pour le discours sur les révolutions du globe,
dont la vigueur et le style ne peuvent cacher les aberra-
tions géologiques.
On voit, d'après l’exposé du livre de M. d’Archiac, que
toutes les grandes questions y sont agitées dans l’ordre de
leur apparition successive. De cette manière, l'histoire de
la science acquiert le seul intérêt auquel elle puisse pré-
tendre, et n’est plus un simple catalogue chronologique.
H. CROSSE.
— 117 —
Di un muovo fossite delle argile subapennine, —
lettera di Vittorio Peccmorr, all’egregio amico
sig. Dott. Cesare d'Ancona. — In-8°, 7 jean 01e
Florence, 1852.
La lettre de M. V. Pecchioli renferme la description
d'une magnifique espèce de Fuseau : Fusus etruscus, de
l'argile subapennine. Cette coquille, longue de 457 milli-
mètres, ne se rapproche que du F. clavatus, Brocchi. Il en
existe quelques exemplaires dans la collection paléonto-
logique du Muséum d'histoire naturelle de Paris. Nous les
avons montrés à M. R. Lawley, de Montecchio, qui a pu
nous assurer de leur identité avec ceux qui ont été re-
cueillis par M. Pecchioli.
La brochure que nous signalons est accompagnée d’une
très-bonne planche. Si toutes les espèces subapennines
avaient été aussi bien figurées, nous ne serions pas sou-
vent embarrassés pour leur détermination. Espérons que
les paléontologistes italiens reprendront une étude appro-
fondie de leurs terrains, et nous gratifieront d’un ouvrage
complet dont l'apparition est vivement désirée par les amis
de la science ! P. Fiscner.
— 118 —
Description d'un mouveau genre et de plusieurs
espèces nouvelles (de cequilles provenant de
la collection €Cuming. — Description d'un
nouveau genre provenant de la même collec-
üon. — Description de quelques nouveaux
genres el de quelques mouvelles espèces PrO-
venant de la même collection {1}, par ME. Henry
Adasms, F. L.S.
M. Henry Adams propose le nouveau genre Ocana pour
le Turbo helicinus, Born (T. cidaris, Gmelin), à cause de
la forme de lopercule qui, dans cette espèce, est muni
d'une côte spirale granuleuse, fortement perforé et à
bord externe simple; le sous-genre Ameria, pour les
Physes à tours aplatis en arrière, anguleux ou carénés, à
spire courte et déprimée, et le sous- genre Adula pour les
Planorbes profondément ombiliqués en dessus, convexes
en dessous, à tours de spire convexes et nombreux, à ou-
verture campanuliforme.
Dans son deuxième article, l’auteur crée le genre Alora
pour le Trichotropis Gould, À. Adams, coquille de Pa-
nama, qui diffère des autres espèces du même genre par
son ouverture prolongée en avant comme certaines Méla-
nies et par l'absence de tout canal.
Nous signalerons,. dans le dernier article, l’établisse-
ment 1° du genre Canidia (C. fusca, H. Adams, de
l'Indo-Chine, et Melanopsis Helena, de Java, seules es-
(1) Proceedings of the zoological Society, 1861, p. 143, 272 et
383. — Tirages à part, 9 avril, 25 juin, et 26 novembre 1861.
— 119 —
pèces connues), pour des Mélanopsides dont l'opercule est
petit, corné, onguiculé, à nucléus marginal, muni d'une
saillie basale élevée, et dont l'ouverture est très-émargi-
née en avant, la columelle tronquée et presque droite, le
bord droit simple et muni d’un sinus en avant; 2° du
sous-genre Notoplax (N. speciosa, de Tasmanie) pour une
forme de Chutonellus à valves presque égales, disjointes,
«nbcordiformes, et dont les intervalles sont médiocres et
sensiblement égaux. En thèse générale, nous ne sommes
nullement partisan des coupes subgénériques, qui nous
font l'effet d’une cinquième roue ajoutée au char de la no-
menclature : entre le genre et l'espèce, selon nous, il ne
doit point y avoir d’intermédiaire. Si l’on admet les sous-
genres proposés par un premier auteur, on s'expose à ce
qu'un second, plus ingénieux encore, invente des hypo-
sous-genres (qu'on nous passe ce mot hybride). Il n’y a
mème pas de raison pour qu’on s’en tienne là, et voilà la
nomenclature en désarroi! Nous regrettons donc vivement
qu'un naturaliste de la valeur de M. Henri Adams se soit
engagé dans cette voie qui nous paraît pleine de dangers.
Eu outre des créations génériques et subgénériques ci-
dessus mentionnées, les articles de M. Adams renferment
la cescription d'un certain nombre d’espèces nouvelles
pour la science. H. CROSSE.
Étude sur les Zonites de l’Htalie septentrionale,
par Gabriel de Mortillet [l).
M. de Mortillet, déjà connu des naturalistes par quel-
(4) Brochure in-8, 24 pages. Milan, 1862. — Tirage à part,
extrait du vol. IV des Ati della Socieià italiana.
— 120 —
ques travaux malacologiques publiés dans diverses Revues
scientifiques de Suisse, de Savoie et d'Italie, fait connaître
le résultat de ses recherches, en ce qui concerne les Zo-
mifes de l'Italie septentrionale. Voici les espèces dont il
signale la présence, dans son travail : Z. Leopoldianus,
Charpentier; Z. hiulcus, Jan; Z. nitens, Michaud ; Z.
nitidulus, Draparnaud ; Z. nitidus, Müller ; Z. radiatulus,
Alder ; Z. cellarius, Müller, et Z. lucidus, Draparnaud,
deux espèces que l'auteur propose de réunir; Z. glaber,
Studer; Z. hydatinus, Rossmassler ; Z. crystallinus, Mül-
ler; Z. hyalinus, Férussac ; Z. algirus, Linné ; Z. verli-
cillus, Férussac; Z. Gemonensis, Férussac; Z. fulvus,
Müller, et enfin Z. candidissimus, Draparnaud, en ad-
mettant, avec Moquin-Tandon et quelques autres savants,
que ce dernier doive entrer dans le genre, à cause de ses
caractères anatomiques. Nous trouvons, dans ce petit mé-
moire, de nombreuses indications de localités, et des ob-
servations critiques snr les rapports et les différences des”
espèces entre elles. H. CROSSE.
Annexion à la faune malacologique de Franee
par Gabriel de Mortillet (1).
Dans cet opuscule fort original, et spiritueilement écrit,
l’auteur examine les résultats malacologiques qu'a pro-
(1) Deux brochures in-8; parties 1 el ni, tirage à part de la Re-
vue savoisienne, numéro de février 1861, 22 pages d'impression;
— partie ur, tirage à part de la même Revue, numéro de juil-
let 1862, 8 pages.
duits, pour la France, l’annexion de Nice et de la Savoie.
La réunion de la Savoie ajoute à la faune française les es-
pèces suivantes : Vitrina nivalis, Charpentier, et W. an-
nularis, Stud. (cette dernière signalée antérieurement en
France, mais avec doute); Succinea Charpentieri, Dumont
et Mortillet, $. Droueti, Dumont et Mortillet; Helix Pe-
tronella, Charpentier; Æ. glacialis, Thom.; Limnea cor-
rosa, Dam. et Mort.; L. frigida, Charpentier; plus quel-
ques variétés intéressantes appartenant à des espèces con-
nues pour exister en France. Le comté de Nice fournit
un contingent de deux espèces qui n'existent point sur
notre ancien territoire, l Hehix cingulata, Studer, et le
Bulimus cinereus, Mortillet, dont M. Bourguignat a changé
le nom pour celui de B. psarolenus (1). Ces espèces se
rencontrent à Saorgio, c’est-à-dire sur la limite extrême
du territoire annexé.
L'auteur constate que le reste de la population mala-
cologique des Alpes-Maritimes lie intimement ce pays à la
France, et qu’il en est de mème, à un degré plus considé-
rable encore, pour la généralité des espèces de Savoie :
elles se composent notamment de Mollusques caractéris-
tiques des Alpes françaises et du Jura français (Helix al-
pina, H. plebera, H. personata, I. lapicuda, etc.). Deplus,
et ce fait est remarquable, la faune malacologique de Sa-
voie se trouve être presque aussi distincte de celle de la
Suisse que de celle d'Italie, même pour les provinces les
plus voisines de la première, telles que le Chablais et le
Faucigny. Les espèces savoisiennes suivantes, Helix al-
pina, Neritina fluviatilis, Pomatias apricum, P. Carthu-
sianum, Pupa Bigorriensis, Unio Rousu, U. Requient,
Anodonta rostrata, n'existent point en Suisse, ou du
(1) ÆAménilés malacologiques, 1. II, p. 116.
= 1469 =
moins n’y ont pas été signalées jusqu'ici. Au reste, ainsi
que le reconnaît M. de Mortillet, P. Strobel avait déjà, en
1855 (Giornale di Malacologia, p. 48), établi que les faunes
malacologiques de la Savoie et de Nice présentaient tous
les caractères de la faune française.
M. Strobel conclut aussi, de l'examen des Mollusques
terrestres et fluvatiles, que le Tyrol se rattache à l'Italie
el non à l'Allemagne; mais nous doutons fort qu'il par-
vienne à faire partager ses convictions à l'Autriche.
De même, en ce qui concerne la France, nous devons
avouer qu'un certain nombre de Mollusques allemands
ont passé le Rhin, et donnent à notre faune d'Alsace un
caractère légèrement germanique. Heureusement que ce:
animaux sont parfaitement acclimatés et naturalisés, sans
quoi nous tremblerions pour lunité française, et nous
nous verrions dans l'obligation d'inventer des canons en-
core plus rayés que par le passé pour protéger l'intégrité
de notre faune malacologique !
H. CROSSE.
On a species of Limopsis, C{c. (sur une espece de
Häismopasis (rouvée vivante dans les mers bri-
lanniques, avec des observations sur le genre),
par M. #. Gwyn Seffreys (1).
Dans cet article, M. Gwyn Jeffreys, notre honorable
correspondant, annonce qu'il a découvert à l'état vivant,
(1) nn. mag. of natural history, novembre 1862. — Tirag: à
part,
2.488 2
lors de ses dragages aux îles Shetland, le Limopsis au-
rila, décrit comme Arca par Brocchi (1), donne d’intéres-
sants détails sur l'animal qui ressemble beaucoup à celui
des Pectunculus, ainsi qu’on doit s'y attendre. L'animal
est d’un blanc de lait ; le manteau est ouvert partout, sauf
en arrière; il n’a ni tubes ni plis, et ses bords sont épais-
sis et munis de glandes papilliformes. Les branchies sont
normales; le pied est volumineux proportionnellement
au reste du corps. On sait que le g. Limopsis, créé par
Sassi en 14827, a été établi de nouveau par Nyst et Ga-
leotti, en 1855, sous le nom de Trigonocælia, et par d’Or-
bigny, en 1844, sous celui de Pectunculina : ces deux
derniers noms doivent donc disparaître. Les Limopsis sont
des Pétoncles qui ont quelque chose de l'apparence géné-
rale des Limes, dont les dents cardinales sont à peu près
égales entre elles, et qui présentent, au centre de l'aréa
du ligament, sur chaque valve, une fossette ou dépression
triangulaire, servant à loger un petit cartilage. L'auteur
énumère six espèces de Limopsis actuellement vivantes :
L. mulhstriata, Forskal, de la mer Rouge; L. Belcheri,
Adams et Reeve; L. munila, Philippi (espèce recueillie
dans les terrains tertiaires de Sicile et de Calabre, mais
dont M. Jeffreys prétend qu’il existe au British Museum
deux exemplaires vivants, sans indication de localité);
L. aurita, Brocchi (Trigonocælia sublævigata, Nyst), es-
pèce connue antérieurement comme fossile et recueillie
vivante aux îles Shetland; L. cancellata, Reeve; T. pel-
lucida, Jeffreys, de Guernesey. Nous en signalons deux
autres, L. borealis, Woodward, et L. oblonga, À. Adams:
cette dernière espèce est décrite dans les Annals and Mag.
of natural History, 1860, et provient du Japon.
H. CRossE.
(1) Conch. foss. subapen. (1814, vol. IL, p. 485, pl. n, fig. 9).
— 124 —
Recherches comparatives sur les dépôts fluvio-
Incustres tertiaires des environs de Montpel-
lier, de l'Aude et de la Provence, par M. Philippe
Matheron (1).
Nous signalons cet intéressant mémoire à ceux de nos
lecteurs qui s'occupent particulièrement de paléontologie.
L'auteur continue à admettre pour la grande série fluvio-
lacustre de la Provence la division qu’il a établie précé-
demment (1852) en 2 groupes, un inférieur dit terrain à
lignites, un supérieur qu'il nomme terrain marneux à
gypse d'Aix. Au-dessus vient un dépôt marin (molasse co-
quüillière), puis un dernier groupe de couches fluvio-lacus-
tres (terrain d’eau douce supérieur). Il compare à ces di-
visions les dépôts des environs de Montpellier et de l’Aude,
et étudie la corrélation qui existe entre elles et ces dépôts
d’une part, et les étages tertiaires du bassin parisien de
l'autre ; il signale, de plus, ce fait remarquable que la
presque totalité des fossiles lacustres du midi de la France
manque dans le bassin parisien, et réciproquement. M. Ma -
theron cite, dans le cours de son travail, un assez grand
nombre d'espèces inédites, que nous l’engageons vive-
ment à décrire et à publier conformément aux règles ; car
les espèces purement nominales ne servent absolument à
rien et encombrent inutilement la nomenclature. Parmi
les fossiles énumérés, nous citerons le curieux genre Lych-
nus, établi par M. Matheron en 1852, et qu’A. d'Orbigny
a cru devoir réunir au g. Anostoma; d'après l’auteur, les
(1) Marseille, 1862; brochure gr. in-8, 112 pages et 1 tableau
Synoplique.
— 125 —
Lychnus diffèrent des Anostoma en ce qu'ils ont l’ouver-
ture retournée dans un sens opposé, et en ce que leur
spire se trouve à peu près enveloppée par le dernier tour,
à l’état adulte. (Espèces citées : L. elhipticus, L. Urgonen-
sis, L. Panescorsi, L. mammillatus, L. provinciahs, L.
rimatus, créées par M. Matheron, et L. Matheroni, de Re-
quien.
H. CROSsE.
Sur la ligne de propagation de quelques fossiles, et
considérations géologiques sur la ligne de par-
tage du bassin de la Seine et du bassin de la
Loire, par Æh. Ebray, membre de la Société géo-
logique de France, etc. (1).
Dans la première partie de ce mémoire, l’auteur étudie
la ligne de propagation de certains fossiles, et notamment
du Pholadomya carinata, du P. Vezelayi, du Terebra-
tula d'gona, et des espèces qui composent le genre Thels,
genre qui commence à se montrer dans l'étage Aptien, se
propage dans l'étage Albien et disparaît définitivement à
la base de l'étage Cénomanien. Trois espèces de ce genre
ont été établies par A. d’Orbigny, T. lœvigata, T. minor
et T. major. La deuxième partie du mémoire est purement
géologique, et, comme telle, ne rentre pas dans notre ca-
dre. L'ensemble du travail nous paraît mériter l'attention
des géologues.
H. CROSSE,
(1) Nevers, 1862; brochure in-8°. 32 pages d'impression et
Î carte,
— 126 —
Rapport sur les progrès de la géologie et de la pa-
léontologie en France pendant l'année 1861,
par M. &. Cotteau, membre de l'Institut des
provinces (1).
Notre honorable confrère passe en revue, dans ce rap-
port, les divers travaux qui, dans le cours de l’année 1861,
ont contribué aux progrès de la géologie et de la paléon-
tologie en France; il les analyse brièvement, en suivant
l'ordre des terrains, de bas en haut. Nous le remercions
vivement de la bienveillance avec laquelle il accueille les
efforts que nous avons faits pour améliorer et développer
dans notre recueil la partie paléontologique, dont on ne
saurait nier l'importance en matière de conchyliologie. A
propos d'un mémoire de M. Cailliaud (2), cité dans le rap-
port et constatant l’existence. dans le N. E. du département
de la Loire-Inférieure, de la faune troisième silurienne de
M. Barrande, nous nous permettrons une observation.
M. Cailliaud décrit et figure une Térébratule nouvelle, re-
marquable par sa taille, sous le nom de T. Deshayesi. Nous
ferons remarquer qu’il existe déjà un Terebratula Des-
hayesi, Davidson, espèce vivante figurée par Reeve(Conch.
Ic. Monog., g. Terebratula, 55), plus un T. Deshayesi,
d’Archiac, espèce fossile (Bull. Soc. géol. de France, 1846,
p. 336). Nous engageons donc l’auteur à changer sa dé-
nominalion. Nous signalons avec plaisir le travail de
(4) Caen, 1862, chez Hardel, imprimeur-libraire ; brochure in-8
de 35 pages d'impression, extrait de l'Annuaire de l’Institut des
provinces, année 1863.
(2) Bull. Soc. géol. de France, 2 série, 1. XVIIL, p. 330.
Mare
M. Cotteau à tous les naturalistes; ils y trouveront résumé
en quelques pages correctes et intéressantes le bilan géolo-
gique de l’année 1861, pour ce qui concerne la France.
H. CRosse.
NÉCROLOGIE.
Nous avons à enregistrer, tous les ans, des pertes re
greltables parmi les conchyliologistes.
L'année qui vient de s’écouler a vu s’éteindre en Alle-
magne le professeur Bronn, de Heidelberg. Ses nombreux
ouvrages sont connus de no: lecteurs : le Lethæa geognos-
tica, Y Index paleontologicus se trouvent dans toutes les
bibliothèques ; mais on aurait une idée très-incomplète de
Bronn, si on ne le jugeait que d’après ces travaux ; dans
diverses publications et surtout dans le mémoire qui a été
couronné par l’Institut, il a prouvé que les questions les
plus élevées de la science lui étaient familières, et qu'il
savait les aborder avec talent.
Nous avons omis dans notre article nécroiogique de
lan dernier le nom du regrettable Dr. Menke, de Pyrmont.
C’est à lui qu’on doit la fondation du Zeitschrift für Ma-
lakozoologie, continué par le Br. Pfeiffer sous le titre de
Malakozoologische Blâtter.
On nous annonce encore la mort de M. le comte Aguil-
lon, de Toulon, et de M. Van den Heuvel, d'Ysselstein
(Hollande).
M. H. Coudert vient de mourir à Bordeaux; le goût des
sciences naturelles était héréditaire chez lui, et les qualités
— 128 —
de son cœur le font regretter de tous ses amis. Il Jaisse
une belle collection remarquable par quelques séries très-
complètes, entre autres celle des Conus, Mutra, Cyclo-
stoma, etc.
H. Crosse et P. Fischer.
Nous croyons devoir appeler l’attention de nos lecteurs
sur un oubli du dessinateur, qui, dans la planche IE, ‘a
omis de donner l'échelle de proportion de l'Helicina Ro-
saliæ, Pfeiffer. Cette espèce est légèrement grossie (175 en:
viron), ainsi qu'on peut le constater, du reste, par les di-
mensions données à la suite de la diagnose.
H. CROSSE.
en —_—
PARIS.—)MP. DE M°° v® BOUCHARD-HUZARD, RUE DE L'ÉPERON, 5.— 1863,
JOURNAL
DE
CONCHYLIOLOGIE.
1°" Avril 1963.
Note sur la faune malacologique des environs
de Kieff (Russie),
par C. JELSKI.
Les conditions gcologiques des environs de Kieff sont
peu favorables au développement des Mellusques ter-
restres.
La contrée est uniformément couverte de mollasse ar
gileuse (lôss) que les rivières et même les eaux du prin-
temps coupent jusqu’à la profondeur de plus de 40 mètres,
découvrant les couches sous-jacentes d'argile bigarrée, dé
sable et d'argile plastique bleue. Cette dernière appartient à
l'étage éocène, et c’est d'elle que proviennent toutes les
sources du pays. L'absence du calcaire diminue notable-
ment la richesse malacologique de la contrée ; aucune es-
pèce d'Helix des Xérophiles (1) ne s’y trouve.
(4) Division adoptée par M. Albers (die Jeliceen, etc}, pour
9
— 130 —
La surface de la contrée est à peu près plate (steppe),
et se compose de terres labourées ou de pâturages. Des
vallées, des rivières et des ruisseaux constituent les senles
ondulations de la contrée. Dans ces dernières débouchent
des vallées secondaires, ordinairement ramifiées et qui se
terminent par de courts défilés (jary) étroits, à penchants
abrupts et s'augmentant, chaque année, par l'effet des
eaux du printemps (1).
C'est sur les penchants de ces vallées, ordinairement
convertes de bois (2), d'arbres ou d’arbrisseaux (3), que se
trouvent principalement les Mollusques terrestres des envi-
ronsde Kielf. Les stations pour les Mollusques fluviatiles sont
les sources, les étangs et ruisseaux arrosant les vallées se-
condaires, le fleuve le Dnieper et les petits lacs qui l'avoi-
sinent et restent en communication avec lui pendant les
grandes eaux du mois de mai.
Liste des Mollusques terrestres et fluviatiles des envi-
rons de Aie :
1. Arion hortensis, Férussac. Sous l'écorce des vieux
arbres et sous les feuilles mortes, dans les lieux ombragés
et humides. à êr6
9, Limax maximus, Linné. Sous l'écorce des vieux
arbres. À
5. Limaæ agrestis, Linné. Sous les feuilles mortes.
les Helix Pisana, marilima, variabilis, ericetorum, et autres
formes voisines. H. CRossE.
(1) Ce dernier fait est caractéristique pour l'Ukraine, la Vol-
hyuie et la Podolie. Les eaux du printemps détruisent, chaque
année, les couches superficielles, et il viendra probablement une
époque zoologique où les étages tertiaires auront eomplétement
disparu de ces contrées.
(2) Quercus pedunculata, Tilia Europæa.
(3) Quercus pedunculata, Corylus avellana, Æcer campestre,
A. Tataricum, Viburnum, Salix, Rosa.
— 131 —
4. Limax marginalus, Draparnaud. Sous l'écorce des
vieux arbres.
5. Vitrina pellucida, Müller. Sous la mousse et sous
les feuilles mortes,
G. Succinea putris, Linné. Sur différentes plantes, au
bord des sources, ruisseaux et étangs.
7. Succinea Pfeifferi, Rossmässler. Rampe sur la terre
au bord des lacs avoisinant le Dnieper.
8. Succinea oblonga, Draparnaud. Sous les feuilles
mortes, dans les lieux humides.
9. Iyalina nitidula, Draparnaud (1). Sous les feuilles
mortes, au milieu des arbrisseaux.
10. Hyalina lucida, Draparnaud. Sous les feuilles
mortes, dans les lieux humides.
11. Hyalina nitidosa, Férussac. Sous li mousse et les
feuilles mortes.
12. Hyalina fulva, Draparnaud. Sous les feuilles
mortes; rare.
15. Helix pygmæa, Draparnaud. Sous les feuilles
mortes. |
14. Helix ruderata, Studer. Sous l'écorce des vieux
arbres.
45. Helhx aculeata, Müller. Sous les feuilles mortes. ‘
16. Helir pulchella el var. costata, Müller. Se rencontre
fréquemment sous la mousse et les feuilles mortes.
47. Helix fruticum, Müller. Sous les feuilles mortes et
sur différentes plantes dans les lieux humides.
48. Æehx strigella, Draparnaud. Mème station que
l'espèce précédente.
19. Helix austriaca, Mühlfeldt. Sur les arbrisseaux.
(1) Coupe faite aux dépens du genre Helix, et adoptée par
M. Albers {die Heliceen), H. Crosse.
— 132 —
20. Helix pomatia, Linné. Rare aux environs de KiefF;
se trouve en quantité dans le parc de Biata Cerkien.
21. Bulimus obscurus, Müller, Se rencontre rarement
sous les feuilles mortes, dans les lieux ombragés et hn-
mides.
22. Achalina lubrica, Müller (1). Sous la mousse et les
feuilles mortes. Les individus provenant des lieux hu-
mides sont beaucoup plus grands et ont une coquille plus
foncée que ceux des lieux secs.
25. Clausilia laminata, Montagu. Sous les feuilles
mortes.
94. Clausilia orthostoma, Menke. Sous les feuilles
mortes ct dans les fentes de l'écorce des vieux tilleuls.
25. Clausilia cana, Meld. Même station que la précé-
dente espèce.
26. Clausilia phicala, Draparnaud. Cette espèce vit
avec la CL. laminala.
27. Clausilia filigrana, Ziegler. Sous les feuilles
mortes.
28. Pupa muscorum, Linné. Sous la mousse et les
feuilles mortes.
29. Pupa minutissima, Hartmann. Même station que
l'espèce précédente.
50. Pupa edentula, Draparnaud. Sous les feuilles
mortes, dans les lieux humides.
51. Pupa antivertigo, Draparnaud. Sous la mousse et
les feuilles mortes, dans les lieux humides.
52. Pupa pygmæa, Draparnaud. Sous la mousse et les
feuilles mortes.
55. Pupa pusilla, Müller. Mème habitat. .
54. Pupa angustior, Jeffreys (P. Venetzii, Charp.). Sous
(t} Genre Ferussacia. H. CROSSE,
— 133 —
la mousse et les feuilles mortes, dans les lieux humides.
55. Carychium minimum, Müller. Se trouve en com-
pagnie du Pupa angustior. ï
56. Limnæa avricularia, Draparnaud. Dans les lacs
avoisinant le Dnieper et dans les étangs.
37. Limnæa ovala, Draparnaud. Dans un golfe du
Dnieper.
38. Limnæa vulgaris, Pfeiffer. Dans les lacs avoisinant
le Dnieper.
59. Limnæa peregra, Draparnaud. Var. manor. Dans
les sources.
40. Limnæa stagnalis, Müller. Dans les lacs avoisinant
le Dnieper.
A1. Limnæa palustris, Müller. La variété, de petite
taille (L. fusca auct.), vit dans les sources; les grands in-
dividus se trouvent en abondance dans les marécages de
Romanowka, non loin de Kiefr.
42. Limnæa truncatula, Müller. Dans les prairies ma-
récageuses.
43. Physa fontinalis, AS Sur les plantes aqua-
tiques, dans les lacs avoisinant le Dnieper (1).
44. Planorbis corneus, Draparnaud. Dans les LE les
étangs et les marécages. AR
45. Planorbis leucostoma , Michaud. Dans les maré-
cages.
46. Planorbis spirorbis, Linné. Même station que
l'espèce précédente.
47. Planorbis marginatus, Müller. Dans les lacs et les
étangs.
(1) Le Physa hypnorum ne s’est pas trouvé jusqu’à présent aux
environs de Kieff; mais celte espèce est commune dans les ma-
récages du district de Radomyst et aux environs de Try pol, Jo-
calités qui ne sont pas très-éloignées de Kief.
— 13: —
48. Planorbis vortex, Linné. Même habitat.
49. Planorbis nitidus, Müller. Dans le petit lac de Ho-
losiejew, aux environs de Kieff.Se trouve en grande quan-
tité sur les plantes aquatiques.
90. Planorbis fontanus, Montagu. Dans un canal des-
tiné à recueillir l'eau d'une source, à Sowki, pie de
Kief.
51. Planorbis albus, Müller. Se rencontre Ans les
étangs, où il est rare.
52. Planorbis nautileus, Linné. J'ai vu un grand
nombre d'individus de ce joli Planorbe dans l'aquarium
du prof. Rogowicz, où ils avaient été transportés avec des
plantes aquatiques de nos environs.
55. Planorbis contortus, Linné. Vit en compagnie du
Limnæa peregra.
54. Ancylus lacustris, Draparnaud. Se rencontre, mais
rarement, dans les lacs avoisinant le Dnieper, sur les
plantes aquatiques.
59. Acicula fusca, Linné. Sous la mousse, dans les
endroits humides, ordinairement près des sources.
56. Valvata piscinalis, Gmelin. Dans l'étang de Sowki,
près de Kieff.
57. Valvata cristata, Müller. Dans l'étang de Sowki,
où cette espèce vit en compagnie du Planorbis fontanus.
58. Valvata Menkeana, n. sp., en compagnie du
Lithoglyphus naticoides (1). On trouvera plus loin la
diagnose de cette espèce.
59. Paludina vivipara, Linné. Dans les lacs avoisi-
nant le Dnieper.
60. Paludina fasciata, Müller (P.achahna, Bruguière).
(4) Le Valvata depressa se trouve dans les marécages de Try-
pol, non loin de Kiefr.
— 135 —
Vit avec la précédente espèce, et dans l'étang de Kilajelr,
non loin de Kiefï. Les exemplaires de cette dernière loca-
lité sont beaucoup plus grands que ceux des lacs.
61. Bithinia tentaculata, Linné. Dans l'étang de Sowki
et dans les lacs avoisinant le Dnieper.
62. Bathinia similis, Draparnaud. Dans les lacs avoisi-
nant le Dnieper. |
65. Lithoglyphus naticoides, Férussac. Se trouve en
grande quantité dans lé Dnieper, dans les endroits voisins
du rivage, peu profonds et sablonneux (1).
Gt. Neritina fluviatilis, Linné. Dans le Dnieper, sur
les pierres submergées et dans les lacs avoisinant ce fleuve.
65. Anodonta piscinalis, Nillson. Dans le Dnieper (où
cette espèce est assez petite) et dans les lacs avoisinant le
Dnieper (où elle est parfois très-grande).
GG. Anodonta Cygnea, Linné, Dans l'étang du Corps
des Cadets.
67. Anodonta complanata, Liegler. Dans les lacs avoi-
sinant le Dnieper et dans les petits golfes formés par ce
fleuve.
68. Unio piclorum, Lamarck. Dans le Dnieper et dans
les lacs.
69. Unio tumidus, Retzius. Vit avec la précédente es-
pèce. Les exemplaires très-adultes ont la coquille noire ;
le pied de l'animal est d’un ton orangé très vif.
70. Unio Batavus, Lamarck., var. fuscatus, Rossmäss-
ler, Se rencontre dans Île \Dnieper, et surtout. dans ses
golfes (2).
(4) Cette espèce se trouve aussi dans le Dniester, et beaucoup
plus au nord, dans la rivière de Swistez; en Lithuanie, ce qui me
conduit à penser qu’elle habite toutes Le rivières du bassin de la
mer Noire.
(2) L’Unio ater, Nills., a été trouvé par moi dans la rivière d' ba
— 136 —
71. Cyclas rivicola, Lamarck. Commune dans le Dnie-
per et dans les lacs qui l’avoisinent.
72. Cyclas cornea, Linné. Dans les lacs avoisinant le
Dnieper et dans l'étang de Sowki.
75. Cyclas calyculata, Draparnaud. Les coquilles
vides de cette espèce se trouvent en abondance sur Îles
prairies, le long du Dnieper, après leur inondation pério-
dique du printemps.
74. Cyclas solida, Normand. Se trouve dans le petit
golfe du Dnicper.
75. Pisidium amnicum, Müller. Dans les lacs avoisi-
nant le Dnieper.
76. Pisidium fontinale, Pfeiffer. Dans les sources, les
ruisseaux et les étangs,
77. Dreissena polymorpha, Van Beneden. Dans le
Dnieper et les lacs qui l’avoisinent.
Description du VALVATA MENKEANA, (PI. VI, fig. 4.)
Testa dextrorsa, umbilicata, globoso-depressa, subpel-
lucida, nitidula, solidula, longitudinaliter minute et con-
fertim strialta; supra brunneo-flava, subtus lactescens.
Spira subdepressa, apice obtusa. Anfract. 5 1/2 convexi,
rapide accrescentes; ultimus amplus, supra ad aperturam
depressiusculus; sutura parum profunda. Umbilicus par-
vus, margine columellari aperturæ vix tectus. Apertura
ovalis, obliqua, superne angulata. Peristomium conti-
nuum, anfractu penullimo appressum, reclum, acultum.—
Alt. 4,5%; diam. maj. 5,5%", min. 4°*.; longit. aper-
turæ 3,5%, latit. 2,5".
Operculum ovatum, tenerum, pellucidum, anfract. 5 ra-
diatim substriatis. Diam. may. 5", min. 2,5".
pien, à Romanofka, près de Kieff. Cette espèce parait être très-
rare. |
— 137 —
La coquille de notre espèce est plus déprimée que celle
du VW, piscinahs; les sutures sont beaucoup moins pro-
fondes, les tours s’accroissent beaucoup plus rapidement
et sont moins arrondis. L'animal ressemble à celui du Y.
piscinalis, seulement le panache branchial est presque
invisible au dehors et l’appendice du manteau plus court.
L'animal vit dans les endroits peu profonds du Dnieper,
sur les fonds sablonneux. Il se trouve ordinairement près
du rivage, où on le rencontre en compagnie du Lithogly-
phus naticoides. Il est difficile à apercevoir, à cause de la
ressemblance de couleur de sa coquille avec celle du fond
sablonneux du Dnieper. GË
Observations sur le Catalogue des coquilles ma-
rines d'Algérie, de M. Weinkaufr,
PAR S. PETIT DE LA SAUSSAYE.
M. Weinkauff a publié dernièrement, dans le journal
de Conchyliologie, une liste des coquilles marines qu'il
avait recueillies sur les côtes d'Algérie. C’est un service
rendu à la science, et nous devons lui en savoir beaucoup
de gré. Ainsi qu’il le dit lui-même dans un avant-pro-
pos, il importe beaucoup, pour l'étude de la distribution
géographique et géologique des Mollusques, de posséder
des faunes locales aussi complètes et aussi exactes que
possible.
Compléter la faune locale sur une étendue de côtes
— 138 —
aussi considérable que celle de notre pessession d'Afrique
n’est pas l'œuvre d’un jour, nous devons le dire, ct nous
ne saurions partager entièrement l'opinion de M. Wein-
kauff, lorsqu'il dit qu’il y aura, selon toute apparence,
peu de chose à ajouter ultérieurement à la liste qu'il
donne.
Quant à l'exactitude, pour des travaux de ce genre,
c'est effectivement une condition indispensable, et les
erreurs commises ont des conséquences d'autant plus
graves que l’auteur aura inspiré plus de confiance.
M. Weinkauff a séjourné pendant deux hivers à Alger
et sur différents points du littoral qu’il a explorés avec
soin, en faisant usage de la drague, en visitant les
plages et en recourant aux pêcheurs : il s’est évidem-
ment donné beaucoup de peine. A-t-il été aussi complet
et aussi exact qu'il le pense dans la rédaction de son
catulogue? Ce sont deux points que nous lui demande-
rons la permission d'examiner, et nous le ferons sans
éprouver la moindre crainte de blesser sa susceptibilité,
car il a apporté, dans son œuvre, trop de zèle et un trop
vif désir d’être utile, pour ne pas accueillir nos légères
observations et quelques rectifications dont plusieurs
nous ont été signalées, par lui-même, dans sa correspon-
dance.
L'auteur du catalogue, dont nous nous occupons, ne
s’est pas borné à y inscrire uniquement les coquilles qu’il
avait recueillies, il y a compris aussi les noms de plu-
sieurs espèces signalées par d’autres auteurs comme exis-
tant sur les côtes de l'Algérie. Cela ne présente aucun in-
convénient lorsque ces conchyliologues inspirent de la
confiance, et lorsqu'il s'agit de Mollusques vivant dans
des eaux voisines. Nous regrettonsseulement que M. Wein-
kauff n'ait pas eu connaissance de quelques publications
— 139 —
dans lesquelles il aurait trouvé lindication d'un certain
nombre d'autres espèces appartenant aussi à la faune algé-
rienne ; il y a là quelques lacunes que nous allons tâcher
de combler en partie.
Nous avons déjà eu l’occasion de citer, dans le Journal
de Conchyliologie. les intéressants travaux publiés sur la
distribution géographique des Mollusques des mers d'Eu-
rope par M. Mac-Andrew, qui, avec une persévérance au-
dessus de tout éloge, est allé lui-mème explorer ces mers
depuis le cap Nord jusqu’à la rade de Tunis. Dans un
court séjour qu'il a fait à Alger, il a trouvé, sur ce point,
environ cent soixante-dix espèces, dont il a publié la no-
menclature en 1850, et parmi lesquelles nous en voyons
figurer vingt qui ne se trouvent pas dans le catalogue de
M. Wcinkauff. Voici la liste de ces coquilles :
Psammobia costulata, Turt.
Mactra subtruncata, Mont.
Tellina distorta, Poli.
Donax venusta, Poli.
Artemis exolela, L.
Lucina radula, Lam.
Modiola vestita, Phil.
Nucula radiata, Hanley.
Arca tetragona, Poli.
Lima subauriculata, Mont.
Pecten similis, Lask.
— distortus, Dac.
— opercularis, L.
— hyalinus, Poli.
— sulcatus, Born.
Umbrella mediterranea, Lam.
Bulla Cranchüi, Leach.
Bullæa punctata, Ad.
Nerilina viridis, L.
Trilon variegatum, Lam.
Indépendamment des espèces ci-dessus nous citerons
encore les suivantes :
Mytilus afer, Gmel., peu rare sur les côtes d'AI-
gérie.
Arca pulchella, Reeve, espèce figurée dans sa mo-
nographie.
Ostrœa ruscuriana, espèce décrite par Lamarck.
Smaragdinella Algira, espèce découverte en Algé-
rie et décrite par M. Hanley.
Murex Benoili, décrit par M. le docteur Tiberi et
trouvé près de Bône par des corailleurs.
Aux Mollusques dont neus venons de donner l’'énumé
ration nous pouvons ajouter la nouvelle espèce du genre
Xénophore (X. mediterranea) dont M. le docteur Tiberi
doit donner la description dans ce journal, et qui a été
trouvée par des corailleurs aux environs de Bône.
On voit, d’après ce qui précède, que le nombre des es-
pèces à ajouter au catalogue de M. Weinkauff n’est pas,
quant à présent, bien considérable; mais nous ne mettons
pas en doute qu’en poursuivant les recherches sur les côtes
d'Algérie on n'arrive à en découvrir encore d’autres.
Nous allons maintenant mettre sous les yeux du lec-
teur quelques-unes des observalions que nous à suggérécs
la lecture du catalogue de M. Weinkauff.
Avant tout, nous dirons que l’auteur nous a fait con-
naître lui-même qu’il y avait lieu de rayer de sa liste deux
espèces qu'il y avait inscrites, et qui sont : le Trochus
Sauleyi d'Orbig. et le Trochus obliquatus de Gmelin, qui
est probablement le Tr. umbilicaris de Linné.
M. Weinkauff nous a fait aussi connaitre qu'il y avait
lieu de faire les rectifications suivantes :
— 1h11 —
Son Pleurotoma suturalis, Bronn., est le PI. gracihs de
Montagu ;
Le PI. gracilis, Mont., du catalogue est le PI. atte-
nuala du mème auteur, et le PI. altenuata, Mont., du
catalogue est le PI. gracilis, Ph. (non Mont.), qui de-
vrait recevoir un autre nom.
Quant à nos observations personnelles, elles portent
sur les points suivants.
Cypricardia Renieri, Nardo.
Nous ignorons dans quel ouvrage M, Nardo aurait dé-
crit la coquille inscrite sous ce nom. M. Weinkauff ayant
bien voulu nous en adresser un exemplaire, nous avons
pu reconnaître qu'il appartenait à l'espèce décrite par La-
marck et nommée par lui Cardila lithophagella. On le
trouve aussi dans l’Adriatique, et sur les côtes de la Sicile.
Venus multilamellosa, Benoît ?
Cette coquille est probablement la Cytherea multila-
mella de Lamarck, et nous ne croyons pas que M. Benoît
ait décrit l'espèce sous un autre nom.
Arca, n. sp.
M. Weinkauff a inscrit dans son catalogue une Arche
qu'il croit nouvelle, mais qu'il n’a pas décrite, se bornant
à signaler le rapport qu’elle a avec l’Arca diluvir. I est à
regretter que l'auteur n'ait pas donné une diagnose
complète, et n'ait pas fait figurer cette coquille dans la
livraison du journal, comme il l'a fait pour plusieurs
autres d’un moindre intérèt (1).
(1) Nous rappellerons que M. Weinkauff n’a ‘point recueilli
lui-même celle espèce dont il a seulement vu un exemplaire
dans la collection de l'exposition permanente d’Alger, et qu'il
n'a pu ni faire figurer n1 décrire régulièrement. Nous nous asso-
cions aux regrets de notre honorable confrère, M. Petit de la
Saussaye ; mais nous éroyons qu'il aurait peut-être tort, en celle
circonstance, de s’en prendre à M. Weinkauff exclusivement.
H. Croëse,
AO
On nous à donné autrefois, comme venant des côtes de
la Sicile, une Arche qui nous paraît avoir beauconp d'a-
nalogie avec celle de M, Weinkauff, et qui n’est autre que
V Arca auriculata de Lamarck. Cet auteur dit, à la vérité,
qu'elle est propre aux mers de l'Inde; mais les habitat
qu'il indique ne sont pas toujours exacts. M. Reeve, qui
a fait figurer cette espèce dans sa monographie des Arches,
s'est montré moins explicite, et n’en fait pas connaître
la provenance. Quant à nous, nous ne sommes pas com-
plétement certain que notre exemplaire vienne réelle-
ment des mers de la Sicile, et ce n’est qu'avec doute que
nous émettons notre opinion à cet égard : toutefois il
nous a semblé qu’il n’était pas sans intérêt de signaler ce
fait à l'attention des collecteurs.
Siphonaria striato-costala, Deshayes.
M. Philippi, et non M. Deshayes, a décrit sous ce nom
une Siphonaire de la côte du Sénégal qui nous paraît être
le Mouret d'Adanson, dont le S. Algesiræ de M. Quoy
pourrait bien n’être qu’une variété.
Natica filosa, Philippi.
Nous ne connaissons sous ce nom qu’une espèce dé-
crite, figurée par M. Reeve dans sa monographie du genre
Natce, et que nous regardors comme exotique. Il est
probable que la coquille rencontrée assez fréquemment
par M. Weinkauf, en Algérie, est la N. Sagraiana de
d'Orbigny, laquelle se trouve aux Canaries et n’est pas
rare à Cadix. |
Scalaria varicosa, Lamk.
Nous regrettons, relativement à cette espèce, d'être
complétement en désaccord avec M. Weinkauff; il est
bien établi aujourd'hui que ce mollusque vit dans les mers
des Philippines, où il n’est pas très-rare. En admettant que
notre confrère ne se soit pas trompé dans la détermination
— 143 —
de l’exemplaire unique qu'il a trouvé mort, et habité par
un Pagure, on ne saurait raisonnablement en conclure que
cet animal vit aussi dans nos mers. Si nous voulions nous
donner la peine de publier une liste des coquilles exoti-
ques qu'on à cru pouvoir ainsi introduire dans la faune
européenne, on serait étonné de leur nombre et de la &i-
versité des genres auxquels elles appartiennent.
Trochus bilabiatus, Philippi.
Nous ne connaissons point de coquille ainsi nommée
par Philippi. Nous sommes d'autant plus porté à croire
qu'il y a quelque erreur dans cette détermination, que
M. Weinkauff indique la planche 98, fig. 17 de l'ouvrage
de cet auteur sur les Mollusques de Sicile, comme repré-
sentant le Tr. bilabiatus, tandis que la figure citée se rap-
porte à une Balane.
Pusionella Nifat, Adanson.
La drague a rapporté un seul exemplaire de cette co-
quille à M. Weinkauff, qui ne dit pas l'avoir eue avec son
mollusque. Le Nifat vit sur les côtes du Sénégal et se
trouve assez abondamment dans les localités qu’il habite.
On n’avait pas encore signalé sa présence dans la Méditer-
ranée, et nous devons avouer que nous éprouvons quelque
doute sur la convenance d'admettre, dès à présent, cette
espèce dans la faune des côtes d'Algérie.
Cypræa picla, Gray.
Nous appliquerons encore à celte espèce l'observation
qui précède ; il n’est pas absolument impossible que ce mol-
Jusque, commun au Sénégal, ait pénétré dans la mer Médi :
terranée; mais il paraît que M. Weinkauff, qui a rencontré
fréquemment cette coquille aux environs d'Oran, ne l’a
pas trouvée à l'état vivant. Il nous en a envoyé un exem-
plaire roulé, qui nous paraît appartenir plutôt à la Cyp.
= dog
zonala qu'à la Cyp. pictu. Toutes les deux, au surplus,
sont originaires de la côte occidentale d'Afrique (1).
En résumé, nous ne saurions trop applaudir aux tra-
vaux consciencieux des personnes qui, comme M. Wein-
kauff, se livrent à l'étude de la distribution géographique
des Mollusques, et à qui aucun sacrifice ne coûte pour
réunir les espèces propres à une localité plus ou moins cir-
conscrite ; mais c'est à la condition qu'elles se tiendront
en garde contre la tentation de donner de longues listes.
Nous croyons que les conchyliologues sérieux, qui, à la
suite de recherches faites avec soin, dressent ainsi des ca-
talogues spéciaux, ne devraient y inscrire que les espèces
dont l'habitat ne saurait être l’objet d’un doute, sauf à si-
gnaler, dans un appendice, celles dont la découverte dans
la localité explorée présente queique chose d'insolite, et
peut être attribuée à quelque canse accidentelle.
SP:
Note sur les conditions d'existence de l'Hinaites
sinuosus des côtes de Bretagne,
PAR LE D' F. DANIEL.
Cette espèce est assez abondante à Brest; on l'y ren-
contre principalement sur les roches de gneiss qui bor-
(1) M. Weinkauff nous a dit avoir pu se procurer en Algérie
un grand nombre d'exemplaires du €. picta, dont aucun, il est
vrai, n’était avec l'animal vivant. Il pense que celle espèce pro-
vient de quelques points du littoral de la province d'Oran, d’où
elle est rapportée à Alger par les corailleurs, H, CRossE,
— 145 —
dent la rade et qui ne découvrent qu'aux grandes marées,
dans les angles rentrants et surtout dans les parties oppo-
sées à l'action du flux et des vagues. Je l'ai recueillie
également sous les grosses pierres amoncelées qui for-
maient l’ancienne jetée de Postrein. Il m'a été possible
d’en récolter une quarantaine d'individus, en une seule
course, lors d’une grande marée. On en trouve aussi sur
les coquilles mortes de grande dimension, et notamment
à l'intérieur des vieux Peignes (Pecten maximus), quel-
quefois aussi sur le côté interne de la valve adhérente
d’un autre individu de la même espèce. Jamais je n’en
ai rencontré sur des roches schisteuses ni sur des valves
d’huîtres.
Voici ce que je puis dire au sujet du mode d’adhérence.
Dans le jeune âge, le genre Hinnites se présente sous l’as-
pect d’un petit Peigne (P. pusio), à côtes très-serrées et à
test presquetransparent. Il atteint ainsi un diamètre d’en-
viron 1 centimètre à À centimètre et demi. Jusqu'à cette
époque, il n’adhère au rocher que par quelques fibres d’un
byssus blanchâtre. À partir de ce diamètre, la valve infé-
rieure (celle qui doit adhérer) se déforme sur le bord,
s'accommode aux aspérités du corps qui doit la supporter,
accapare au-dessous d'elle des parcelles sablonneuses et
finit par faire corps avec la roche. Le plus souvent, on l’en
détache facilement au moyen d’une mince lame de cou-
teau; mais quelquefois l’adhérence est si forte que la
valve se casse transversalement lorsqu'on veut la dé-
tacher.
Cette adhérence se poursuit ainsi, et la coquille conti-
nue à s’élargir jusqu’à 2 ou 5 centimètres de diamètre,
suivant les localités; puis, dans son développement ulté-
rieur, elle abandonne le corps supportant ; la valve adhé-
rente se courbe en formant un angle obtus de 400 à
10
— 116 —
120 degrés, tandis que la valve libre continue à'‘s'agrandir
sans quitter la forme droite du plan. Ce caractère est pres-
que constant, et je le remarque sur deux immenses Hin-
nites fossiles que je possède.
On trouve des Hinniles dans les endroits les plus pro-
fonds de la rade par trente et trente-cinq brasses de fond.
J'en possède un qui est encore adhérent à un fragment
de fonte oxydée provenant d’un canon du vaisseau le Re-
publicain, naufragé en 1793 sur un écueil de la rade. Ce
canon était à au moins trente brasses dans le chenal. Lors-
que l'Hinnite s'est développé dans la valve d’un Pecten,
elle en affecte tellement la forme qu’il est difficile de dis-
tinguer le genre, cependant il existe presque toujours
queiques irrégularités dans la valve adhérente : celle-ci est
plus lisse que la valve libre qui présente souvent, sur ses
côtes, de petits feuillets.
Pour les détails qui concernent la forme extérieure de
l'animal et son organisalion interne, je ne puis que ren-
voyer le lecteur au travail publié par M. Fischer, l'an der-
nier (1). La chair des Hinniles est comestible et a la plus
grande analogie avec celle des Peignes (P. opercularis et
P. varius principalement.) Les Hinnites vivent en compa-
gnie de l’Arca cardissa et du Modiola barbata : on les
trouve aussi avec des Anomies. Néanmoins, nous ferons
remarquer que ces trois espèces ne les accompagnent pas
dans les eaux profondes. On ne les rencontre ensemble
quesur les rochers qui découvrent aux grandes marées or-
dinaires. FD:
(1) Journ. de Conchyl., 1862, p, 205 et pl. x1.
— 147 —
Sur la ecquille embryonnaire du Dolium
perdix,
par P. Fiscuer,
L'étude de l’embryogénie des Mollusques démontre
tous les jours que chez ces animaux la métamorphose est
une règle aussi absolue que chez les articulés. Les difré-
rences entre l’état de larve et l’état adulte ne se manifes-
tent pas seulement par des états anatomiques de viscères;
elles portent encore sur la constitution et la forme des
coquilles. Je ne citerai pour exemple que les coquilles
embryonnaires de Voluta, Turbonilla, Cypræa, Calyp-
trœa, Hipponyx, etc., parmi les Gastéropodes ; d'Asper-
gillum, Mulleria, Chama arcinella, etc., parmi les Acé-
phalés.
Un hasard heureux avait permis à un de nos regret-
tables confrères, M. Cazenavette, de réunir une suite
fort intéressante de Dolium perdir. Il en avait fait l’objet
d'une courte notice insérée dans les Actes de la Société
Linnéenne de Bordeaux (t. XIX, p. 62, 1855). Après sa
mort, ces objets ont été acquis par M. Cabrit qui me les a
communiqués, et m'a ainsi permis d’en donner la des-
cription. :
La coquille embryonnaire du Dolium perdix rappelle,
par son aspect extérieur, une Hélice ou Vitrine globu
leuse; elle est arrondie, imperforéc, mince, transparente,
de couleur ambrée ; les tours, au nombre de quatre à
quatre et demi, s’accroissent régulièrement ; le dernier
— 148 —
est très-gros. Suture peu prononcée, linéaire; stries
d’accroissement longitudinales, très-fines ; ouverture
semi-lunaire ; columelle épaissie, peu arquée, termi-
née en bas par une pointe aiguë qui dépasse le péristome
à sa jonction avec la columelle ; bord droit simple, non
réfléchi, plus ou moins épais (pl. vi, fig. 7, €, d).
Longit.. . . . . 5 millimètres.
Babes pe dt Ds —
Les coquilles embryonnaires ne dépassent pas ces di-
mepsions sans se transformer radicalement, Plus tard, en
effet, les animaux déposent quelques conches calcaires,
opaques au-dessous du dernier tour de spire, et sécrètent,
à la suite du péristome primordial, une véritable coquille
semblable à celle de l'animal adulte, chargée de sillons
concentriques ; dès lors, la jeune coquille possède des ca-
ractères fondamentaux, mais elle porte un nucléus jau-
nâtre persistant indéfiniment comme un indice de la mé-
tamorphose subie (pl. vi, fig. 7, a, b).
La constitution chimique des coquilles embryonnaires
est remarquable par la petite quantité de matériaux cal-
caires que l'analyse y fait découvrir. L'acide azotique
étendu ne provoque pas de dégagement d'acide carboni-
que; la couleur devient plus foncée ; mais, à mesure que
la coquille s'approche du terme de sa première période
morphologique, on constate des traces de calcaire. Enfin,
quand les couches de nouvelle formation se sont montrées,
l'acide azotique les fait disparaître complétement en res-
pectant le nucléus.
On peut conclure de ces expériences que les coquilles
embryonnaires de Dolium sont composées uniquement de
conchioline, corps isomérique avec l’osséine, mais en dif-
férant, parce qu’il ne produit pas de gélatine par l’action
de l’eau bouillante, que les acides et les alcalis concentrés
ne le dissolvent que très-lentement (Frémy).
Chez d’autres mollusques, les coquilles embryonnaires
renferment une plus grande quantité de sels calcaires que
les recherches les plus élémentaires mettent à au.
Le fait le plus curieux dans la structure des jeunes Do-
lium est la présence de la saillie spiniforme de la base de
la columelle. Cette saillie est l'axe columellaire prolon-
gée ; elle se soude plus tard avec la columelle des Dolium
plus âgés, et ceux-ci gardent pendant quelque temps une
légère troncature.
En jetant les yeux sur les figures que les auteurs rap-
portent au genre Macgillivrayia de Forbes, on est frappé de
leur identité avec celles de nos Dolium. Comme ceux-ci,
les Macgillivrayia ont une coquille globuleuse, imperfo-
rée, mince, cornée, transparente, à ouverture entière, à
axe columellaire terminé par une épine. L'animal offre
des caractères si étranges qu’on ne sait trop où le placer ;
j'en dirai autant des Cheletropis et de certaines espèces de
Spirialis. Je me demande, dans ce cas, si ces genres ne
sont pas établis sur des embryons d’autres Gastéropodes,
Hétéropodes ou Ptéropodes. L'étude des genres Calcarella,
Souleyet, et Cirrhopteron, Sars, a démontré que les co-
quilles des larves de mollusques prenaient des formes très-
extraordinaires. Les Macgiliivrayia, à l'exemple des
larves, sont des mollusques de petite taille, pélagiens,
flottant à la surface des mers. Ils portent un opercule,
mais les larves des Gastéropodes inoperculés eux-mêmes
en sont pourvues.
Tel est le problème que je me permets de poser. Sans
nier absolument la validité du genre Macgilhvrayra, je
réclame des recherches attentives pour éclaircir un point
douteux de l’histoire naturelle des Mollusques. P. F.
— 150 —
Sur les espèces du genre Cassidaria, qui
vivent dans la Méditerranée,
PAR LE D' N. TiBERI.
4° CASSIDARIA ECHINOPHORA, Linné.
Nul doute n’est permis au sujet de cette espèce, décrite
originairement par Linné sous le nom de Buccinum echi-
nophorum. Elle varie considérablement sous le rapport
du nombre et de la gradation de ses séries de tubercules :
tantôt on en observe jusqu’à cinq séries sur le dernier
tour de spire; dans d’autres exemplaires il y en a moins,
parfois même une seule série. C’est même cette variété à
un seul rang de tubercules qui constitue le Buccinum ru-
gosum de Linné (Mantissa, 549). Enfin on rencontre assez
rarement, il est vrai, des individus complétement muti-
ques, ou du moins sur lesquels il est difficile de saisir les
traces à peine visibles d'une faible rangée de tubercules.
Cette dernière variété est devenue une source de confu-
sion pour beaucoup d'auteurs, et notammentMM. Deshayes
(in Lamarck) et Philippi (Enumeratio Moll. Sic.), qui ont
cru, à tort, devoir la rapporter au Buccinum Tyrrhenum
de Chemnitz, et qui ont conglu de là à la réunion des deux
espèces.
% CassiDARIA TyRRHENA, Chemnitz.
Cette espèce est excellente, parfaitement distincte de
la précédente, et doit être conservée dans la nomencla-
ture, mais à la condition que l’on supprime la presque
— 151 —
totalité de la synonymie défectueuse qui lui a été attribuée
par les auteurs. C'est ainsi, notamment, que le Buccinum
ochroleucum de Gmelin (p. 5477, n° 52), créé pour la
coquille représentée par Gualtieri (tab. xzut, fig. 2),
doit être rapporté à l'espèce précédente : car la figure de
l'ouvrage de Gualtieri représente une pelite variété à un
seul rang de tubercules du Cassidaria echinophora. Nous
ferons remarquer, en passant, ainsi que M. Deshayes l'a
fait d’ailleurs avant nous, que Gmelin a fait là un double
emploi déplorable, puisque son espèce n'est autre que le
Buccinum rugosum de Linné, dont nous avons parlé plus
haut.
Afin d'éviter toute confusion à l'avenir, nous croyons
devoir insister ici sur les caractères spécifiques du véri-
table Cassidaria Tyrrhena de Chemnitz et sur ceux qui le
distinguent du C. echinophora. Le C. Tyrrhkena que l'on
trouve, à notre connaissance, sur les côtes de Sicile, près
de Palerme, et qui doit exister, selon toute apparence,
sur d’autres points de la Méditerranée, est très-différent
du C. echinophora et de ses variétés. Il est toujours beau-
coup plus grand, plus mince, plus léger et plus renflé au
dernier tour ; sa coloration est d’un blanc jaunâtre et non
pas d’un roux plus ou moins vif. Il ne présente point de
nodosités ; il est orné de côtes transversales séparées par
des sillons, et régnant sur toute la superficie (sulcis et
strüs exaratis scabra, dit la description originale de
Chemnitz). Ce dernier caractère manque absolument dans
le C. echinophora. Dans plusieurs exemplaires, nous avons
remarqué qu’une des côtes transversales (la quatrième ou
la cinquième, à partir de la suture) était plus fortement
prononcée que les autres. Les tours sont arrondis ; la
spire, toujours élevée, est égale aux deux cinquièmes de
la longueur de la coquille : l'ouverture est légèrement
— 152 —
rétrécie, le labre un peu épais, la callosité columellaire
étendue et très-mince. La columelle est munie d’un double
pli et contournée à labase. Le canal est plus court que dans
l’autre espèce, moins ascendant et peu recourbé. Nous ne
connaissons que trois figures de cette intéressante espèce:
1° celle de l’ancien Chemnitz (Conch. X, pl. cLur,
fig. 1461, 1462); 2° celle de Kiéner (Species Ic., g. Cas-
sidaria, pl. 1, fig. 1); 5° celle de Küster (Nouveau Chem-
nitz, Cassidea, pl. ziv, fig. 8, 9). Cette dernière figure
est excellente et de beaucoup supérieure aux autres. Celle
de Kiéner, exacte sous le rapport des côtes et de la forme
générale, l’est beaucoup moins sous celui de la aille et de
la coloration.
5° CASSIDARIA DEPRESSA, Philippn.
On rencontre parfois, mais rarement, des exemplaires
du B. echinophorum qui, privés de tubercules, présentent
une inflexion presque angulaire à la partie supérieure du
test, d’où résulte un notable raccourcissement de la spire,
comme dans certaines Pyrules. C'est sur un de ces indivi-
dus que Philippi établit une espèce distincte sous le nom
de Cassidaria depressa. Cette division ne peut être admise,
si l’on a bien observé toutes les modifications de forme et
de sculpture auxquelles est sujet le B. echinophorum.
Nous sommes convaincu que ce n'est qu'une simple va-
riété accidentelle, et sur ce point notre opinion est d'ac-
cord avec celle de M. Petit de la Saussaye.
4° CASSIDARIA PROVINCIALIS, Martin.
La coquille trouvée à deux reprises (1851 et 4852) par
M. Martin, dans le voisinage du port de Martigues, et dé-
crite par lui sous le nom de Pyrula provincialhs, présen-
tait des formes si anormales et si insolites, qu'on a pu
— 155 —
croire un instant que c'était réellement une espèce bien
tranchée. Cette coquille ayant éié décrite et figurée dans
le Journal de Conchyliologie (1851) (4), M. Petit fit re-
marquer, dans une note, que c'était un Cassidaria et
non un Pyrula ; il ajoutait aussi que celte coquille ap-
partenait au Cassid. echinophora, et devait être regar-
dée comme une de ces anomalies qu’on rencontre chez
quelques mollusques testacés qui se sont trouvés, à l'état
jeune, dans des conditions anormales. Nous ne pouvons
qu’admettre cette opinion qui est d'accord avec la nature
des choses; on sait trop bien que les anomalies de l'orga-
nisme se répètent constamment, toutes les fois que les
corps organisés, dans la période de leur formation pri-
mitive, sont sujets à des causes morbifiques identiques.
On à trouvé dernièrement, en Sicile, un nouvel exem-
plaire (2) de la coquille en question. Il fut pêché à Aci-
‘Trezza, près Catane, et acheté par M. Acton, de Naples,
qui, frappé de la nouveauté de l’objet, en fit parvenir un
dessin à la direction du Journal de Conchyliologe, com-
munication qui a donné lieu à l'insertion d’une nouvelle
note (vol. IX, p. 544).
Il ne sera pas inutile de répéter que cette coquille est
de forme conico-triangulaire, qu’elle a la spire aplatie,
le sommet un peu élevé, le dernier tour très-déprimé et
présentant, à sa partie supérieure, une inflexion angu-
leuse qui donne au test un aspect plus que piriforme. Pour
le reste, contexture, sculpture, couleur, ouverture, canal,
elle est parfaitement identique avec le Cassidaria echino-
phora manquant de tubercules. On trouve en elle, jusqu’à
un certain point, l'exagération de la forme du C. depressa
(4) Journ. de Conchyl., vol. IT, 1851, p. 248, pl. vu, fig. &.
(2) Cet exemplaire nous a élé cédé par M. Acton, et fait aujour-
d'hui partie de notre collection. NUE
— 154 —
de Philippi, c'est-à-dire la dépression de la spire arrivée
au dernier degré. Aussi, d’après ces caractères, on doit
reconnaître que la coquille dont il s’agit n’est autre chose
qu'une difformité du C. echinophora, et que, tout au
plus, pourrait-on l’admettre comme variété.
Nous ajouterons, à ce sujet, qu’il ne serait pas sans in-
térêt de savoir dans quelles conditions a dû se trouver le
mollusque pour être forcé de donner à son test une forme
aussi anormale, Sans s'arrêter trop complaisamment à une
idée qui pourrait ètre réléguée parmi les hypothèses, il
serait permis de conjecturer que, lorsque l'animal vient à
réparer une solution de continuité dans son manteau, par
suite d'an accident survenu dans les prémiers jours de son
développement, ce travail, s'opérant sous l'influence d'une
contraction morbide, pourrait amener la déformation que
nous avons signalée.
A la suite des éclaircissements qui précèdent, on voit
que nous ne possédons en réalité que deux espèces médi-
terranéennes appartenant au genre Cassidaria.
1° CASSIDARIA ECHINOPHORA.
Buccinum echinophorum, Linné. Species satis polymor-
pha, testa cingulis noduliferis 2-5 munita.
Var. A, mulica, cingulis carens, cælerüm lypo si-
milis.
Var. B, rugosa, cingulo nodulifero unico munita.
Buccinum rugosum, Linné. — B. ochroleucum, Gmelin.
Var. C, depressa, cinqulis muticis, spira abbreviata,
anfr. superne depressis. —Cassidaria depressa, Philippi.
Var. D, provincialis, anomala, conoideo-piriformis,
anfr. superne valde depressis, ullimo planulalo, superne
inflexo-anqulato, spira brevissima, apice acuta.—Pyrula
provincialis, Martin.
— 155 —
9° CaAssiDARIA TYRRHENA.
Buccinum Tyrrhenum, Chem., 10, p. 1992, tab. 155,
fig. 1461, 1402.
Cassidaria Tyrrhena , Kiéner, Species Icon., pl. +,
fig. 1.
Cassidaria Tyrrhena, Küster, Chemn., ed. nova, Cassi-
dea, pl. Liv, fig. 8, 9.
T. ovalo-turgida, albido-lutescens, tenuis, subpellu-
cida, æqualiter cingulata (cingulis crassis, mulicis, sine
nodulorum vestigio) ; anfractus seplem rotundati, haud
angulati, postremus magnus, inflatus ; spira conica, sub-
turrila, admodum exserta, 25 totius longitudinis æquans;
apertura longitudinalis lunato-angustata ; labrum re-
flexiusculum, submarginatum, intus pticatulum, niveum ;
callus parietalis tenuis, nilidus, mediocriter dilatatus ; co-
lumella basi contorta, biplicata ; canalis mediocris, vix
ascendens, parum recurvus. — Spec. max. 5 cent.
long., 5 174 latum; apertura sine canali 5 cent. longa,
1 lata. Ni
Description d'une espèce nouvelle du genre
XKenophorna,
PAR LE D' N. TiBEri.
Nous avons reçu, à plusieurs reprises, quelques exem-
plaires d’une espèce du genre Xenophora, qui ont attiré
vivement notre attention : ces coquilles, que nous avons
eues avec l’animal desséché portant encore son opercule,
— 156 —
avaient toujours été pêchées sur des fonds coralligènes
aux environs de Bône (Algérie), et il ne peut exister le
moindre doute sur l'exactitude de cet habitat.
Nous avons vainement cherché à rapporter ce Xenophora
à quelqu’une des espèces vivantes décrites jusqu’à présent.
Il se rapproche, il est vrai, du X. caperata de Phi-
lippi (1) ; mais cette dernière espèce s’en distingue par la
grosseur de ses granulations.
Comparé à deux Xénophores fossiles, l'un trouvé dans
les terrains subapennins d'Italie, l’autre provenant de l'ile
de Rhodes, il nous a paru er différer aussi par @es carac-
tères assez appréciables.
Le fossile d'Italie est de plus grande dimension et muni
de granulations beaucoup plus fortes, presque tubercu-
leuses.
L'espèce de l’île de Rhodes, où elle se rencontre assez
abondamment dans les terrains de formation très-récente,
nous paraît avoir de grands rapports avec celle que
Philippi a décrite et figurée sous le nom de Phorus cris-
pus, Kœnig, dans son ouvrage sur les Mollusques de Sicile :
ces deux fossiles sont plus grands, moins régulièrement
granulés que l'espèce vivante récemment découverte; ils
paraissent aussi avoir, en général, l'ombilic moins ouvert.
Je conviendrai que les caractères d'après lesquels on
cherche à distinguer certaines espèces du genre Xéno-
phore ne sont pas toujours faciles à saisir et à définir ; il
faudrait, pour cela, avoir sous les yeux des séries nom-
breuses d'individus d’âges divers.
Quoi qu'il en soit, on ne peut méconnaitre l'importance
que présente la découverte, dans nos mers, d’un genre bien
(4) Voir Journal de Conchyliolugie, vol. V, pag. 249, pl. 1x,
figi Ski
—— 157 —
caractérisé, qu'on n'avait trouvé, jusqu’à présent, que
dans les mersintertropicales; et, d’un autre côté, en com-
parant notre coquille avec les analogues fossiles, on se
sent disposé à la considérer comme espèce nouvelle. Telle
est, du moins, notre opinion quant à présent, et c’est ce
qui nous détermine à en donner la diagnose suiyante, en
lui imposant un nom destiné à faire ressortir l'intérêt de
son habitat.
XENOPHORA MEDITERRANEA, nobis. (PI. VI, fig. 1.)
X. tesla oblique conoidea, apice acuta, umbilicata,
(umbilico demum obtecto}, albido-rufescens, rugis sub-
fleæuosis obliquis ornata; anfractus 7-8 depressi, tecti-
formes, corporibus alienis adhærentibus cireumeristati,
ullimus angulalo-compressus; corpora adhærentia, sensim
accrescenhia, spiraha, in anfractu ultimo late radiantia;
sutura parum profunda (corporibus demptis), scrobiculata,
serobiculis diverso modo impressis ; basis concava, rugis
concentricis alisque radiantibus arcuatis decussata (de-
cussationibus eleganter granulosis), interdum rugis ra-
dianhibus nonnullis majoribus, costiformebus munita ; um-
bilicus plicalo-lamellosus, margine columellari in adultis
aperlo , apertura maxime obliqua, oblongo-quadrilatera,
depressa, dilatata, callo aperturali extus expanso dis-
tincta; labrum tenue, acutum , margine columellari re-
flexo.
Operculum corneum, tenue, lineis unilateralibus incur-
vis præditum.
Animal incognitum.
Habitat in Medrterraneo, in fundis coralligenis Alge-
riæ.
Les fragments de coquilles que j'ai trouvés sur le test du
Xenophora mediterranea appartiennent à des espèces vi-
— 158 —
vantes, parmi lesquelles j'ai reconnu les suivantes : Venus
fasciata, Don.; Cytherea Venetiana; Cardium papillosum,
lœvigatum ; Pecten adspersus, opercularis ; Arca navi-
cularis ; Nucula minuta, Broc.; Nassa limata, Ch., etc.
Il est à remarquer que le mollusque dont il s’agit n’a
été rencontré, jusqu’à présent, que sur les côtes de l'Al-
gérie, dans la partie méridionale de la Méditerranée, et
jamais sur les points plus au nord que fréquentent cepen-
dant les corailleurs. D'un autre côté, on retrouve ce genre
à l’état fossile dans les terrains subapennins, à partir du
Piémont jusqu’en Sicile : ne peut-on conclure de ces faits
que les conditions physiques et climatériques actuelles de
l'Italie sont différentes de ce qu’elles étaient lorsque le sol
n'était pas encore complétement sorti du sein des eaux?
Je ferai observer aussi que notre coquille semble être
constamment plus petite que les deux espèces fossiles
d'Italie avec lesquelles j'ai pu la comparer, d'où je serais
porté à admettre encore que le mollusque a perdu de sa
vitalité dans les eaux devenues moins chaudes, et que, re-
légué, en quelque sorte, aujourd’hui sur les côtes d’Algé-
rie, le genre Xenophora pourrait bien être destiné à dispa-
raître un jour complétement du bassin mediterranéen.
La coquille figurée sur la planche appartient à la col-
lection de M. Petit de la Saussaye. Ne .T.
Descriplion d'espèces nouvelies de la mer
Méditerranée,
PAR LE D' N. TiBEri.
Nous oblenons fréquemment des pêcheurs et des corail-
— 159 —
leurs des coquilles fort intéressantes, parmi lesquelles il
s’en trouve parfois un bon nombre qui, au premier aspect,
nous paraissent nouvelles ; un examen plus attentif nous
fait souvent reconnaître une erreur, ou fait naître dans
notre esprit un doute qui ne nous permet plus de les con-
sidérer définitivement comme inédites et de les publier
comme telles, C’est un sage parti que nous prenons dans
la crainte de surcharger légèrement la nomenclature con-
chyliologique, surtout quand il s’agit d'espèces dont nous
n'avons eu qu'un seul exemplaire, ou des individus in
complétement développés. 2
Nous croyons aujourd’hui n'avoir pas cet inconvénient
à redouter pour deux espèces appartenant aux genres Sca-
laria et Cerithium, et dont nous allons donner la diagnose.
1° ScaLarrA sOLuTA, nobis. (PI. VI, fig. 5.)
S. esta turrito-acuta, subperforata, lamelloso-costu-
lata, albida; anfractus seplem rotundati, soluti, sutura
profundissima divisi, ultimus magis dilatatus; lamellæ
num. 44, tenuissimæ, elevatæ, subdenticulalæ, superne
angulatæ, oblique ; apertura rotundala; margo simplex,
disjunctus. — Long. & mil. 1/2, diam. 2 mallim. (1).
Habite le golfe de Naples, où elle a été draguée quel-
quefois par les pêcheurs à la profondeur de 50 à 60 mè-
tres (2).
Cette petite espèce nous parait très-distincte de ses con-
génères; nous croyons que c’est la même que celle que
(1) Cetté espèce est figurée d’après un exemplaire que M. Ti-
beri a envoyé à M. Petit de la Saussaye. H. CRosse.
(2) C’est aussi à la drague de ces mêmes pêcheurs que je dois
la découverte, sur nos côtes (Naples), des espèces suivantes : Sca-
laria Trevelyana Leach, Amphisphyra hyalina Turt. (Bulla), et
Kellia ferruginosa Forbes, espèces qui devront être ajoutées au
catalogue des mollusques de la Méditerranée. Ni T.
— 160 —
M. Delle Chiaje a décrite sous le nom de Turbo lamellosus
(Mem., pl. xzvi, fig. 15, 16, et Invert., 2° édit., pl.Lxx,
fig. 15, 16).
« Turbo lamellosus : testa turrita, imperforata, alba;
costis tenuibus, lamelliformibus, denticulatis ; anfracti-
bus lævibus contiguis (excel. Synon.). Chiaje, Mem.,
vol. IT, p. 295. »
2 CErRITHIUM CROSSEANUM, nobis. (PI. VI, fig. 2.)
C. Tesla turrilo-attenuala, prϾlonga, non varicosa,
fusco-rufescens; anfractus 15 subplanulali ; longiludi-
naliter plicati, quater-cingulat, ullimus plicis evanidis,
cingulis numero quinque, basi lœvi, excavata ; canalis an-
gustus, brevissimus. — Long. 9 mill., diam. 2 mull.
Habit. la côte d’Algérie, où elle a été trouvée parmi
les débris rapportés avec des coraux.
Nous n’avons reçu qu'un seul individu de cette espèce
remarquable, que nous nous serions peut-être abstenu de
décrire, si nous ne Jui avions trouvé des caractères bien
tranchés qui ne permettaient pas de la confondre avec ses
congénères. Elle s'en distingue surtout par sa forme
longue, subulée, et par ses tours non granuleux. Nous
la dédions à M. Crosse, directeur du Journal de Conchy-
liologie. N° VE;
— 1061 —
Descriptions d'espèces nouvelles de l’Arehipel
calédonien, et des îles Salomon et Wood-
lark,
PAR M. SOUVERBIE
(9e article)
ET LE R. P. MoNTROUZIER,
miss. apost. en Calédonie
(7e article).
CANCELLARIA FORESTIERI, Montr. (PI. V, fig. 7.)
« Test. minutissime umbilicata, ovato-turrita, scalaris,
« subcrassa, nitidruscula, pallide cinnamomea, hic illic
« longitudinaliter subrufulo-fasciata vel maculata; anfr.
€ 5 1/2 (embryonalibus 1 1/2 lœvibus, pallidioribus), su-
« perne acule carinals, supra carinam plano-concavis,
« infra, usque ad ultimum anfractum subventricosum et
« spiram superantem, cylindraceis, plano-subconvexis,
« longitudinaliter et suboblique plus minusve dense cos-
« talis, spiraliter subplicatulo-costulatis et minute im-
« presso-strialis ; costis longiludinalibus carinam crenu-
« lantibus et ad suturam obliquissime radiantibus. Colu-
« mella verticalis, candida, obliquissime et inæquidistan-
« ter triplicata; apert. satis ampla, truncato-semilunaris,
« alba, in fundo subcinnamomeo tincta, fauce ad margi-
« nem brevilirata; margine dextro acuto, inferne ad ca-
« nalem subsinuoso, columellari extus brevissime lamel-
& loso, subreflexo, umbilicum minimum suboccultante et
« an rimulam mutante.
11
ne spas
AL. A7 472, lat. maj. 11, min. 410 mull.; apert. 10 172
« mil. alta, 5 1j2 lata. (Mus. Burdigalense.)
« Habit. ins. Art. (Archip. caledon.). Communis. »
Coq. très-étroitement ombiliquée, ovalaire-turriculée,
très-franchement scalaire, peu épaisse, médiocrement lui-
sante, de couleur cannelle pâle, avec quelques bandes
longitudinales, ou seulement des taches, légèrement rous-
sâtres. Spire composée de 5 4/2 tours (dont 1 1/2 embryon-
uaires lisses, luisants, de couleur plus claire et formant
un petit bouton obtus) carénés dans le haut, presque à
angle droit, à une distance assez éloignée de la suture et
presque à son niveau. Ces tours sont plano-subconcaves
en dessus de la carène, cylindriques et plano-subconvexes
en dessous jusqu’au dernier exclusivement, qui est un
peu ventru et égale à lui seul plus de la moitié de la hau-
teur totale de la coquille. Ces tours sont munis, dans le
sens longitudival, de petites côtes subobliques, assez ob-
tuses, plus ou moins serrées et plus ou moins saillantes
suivant les individus, et crénelant la carène à leur passage
sur elle, pour rayonner ensuite très-obliquement vers la
suture; ces côtes sont croisées par de fines cingulations
spirales, subpliciformes, qui sont régulièrement espacées
et dont les intervalles sont remplis par une fine striation
parallèle bien imprimée; columelle verticale, blanche,
avec trois plis très-obliques, dont le médian est plus rap-
proché de l’inférieur que du supérieur; ouverture assez
ample, en demi-lune tronquée, blanche, légèrement tein-
tée de couleur cannelle dans le fond, brièvement rayée
près du bord, avec un petit pli peu saillant situé dans le
haut au milieu de l’espace compris entre l'insertion du
labre et l'angle intracarinaire; bord droit tranchant, sub-
sinueux dans le bas près du canal terminal, bord columel-
laire brièvement lamelleux, subréfléchi ct recouvrant
— 163 —
presque un très-petit embilic qu’il réduit à l’état de fente.
Habit. île Art (Archip. calédonien). Espèce commune.
Va 5 exemplaires.
« Dédiée à mon ami et confrère Le Père Forestier, ha-
« bile naturaliste, qui s'occupe avec succès de géologie et
« de minéralogie. »
CanCELLARIA MonTRouziIERI, Souv. (PI. V, fig. 8.)
Test. anguste umbilicata, ovato-turrila, scalaris, crassa.
niidiuscula, pallide cinnamomea, hic illic longitudinaliter
rufo-fasciata; anfr. 5 1/2 (embryonalibus À 1/2 lœvibus,
pallidioribus) superne biplanis et obtuse bicarinatis, infra
carinam inferiorem, usque ad ultimum.anfractum dorso
convezum el spiram superantem subobconicis, plano-sub-
convexis, longitudinaliter et suboblique dense costatis, spi-
raliter plicatulo-costulatis et minute impresso-strialis ; ca-
rinis ad occursum costarum undulatis ; columella vertica-
lis candida, oblique et æquidistanter triplicata ; apert. me-
diocris, semiovalis, alba, in fundo subcinnamomeo tincta,
fauce longilirata; margine dextro crasso, extus aculo, in-
ferne ad canalem subsinuoso ; columellari extus brevissim e
lamelloso, superne ad umbilicum anguslum, punctifor-
mem forracatim reflexo.
Long. 15 mull., lat. may. 10, min. 9 1/2 mull.; apert.
9 null. longa, 5 lata. (Mus. Burdigalense.)
Habit. ins. Art. (Archip. caled.): Rara. Specim. uni-
cum vida.
Coq. étroitement ombiliquée, ovalaire-turriculée, sca-
laire, épaisse, médiocrement luisante, de couleur cannelle
pâle, avec quelques bandes longitudinales roussâtres ; spire
composée de 5 472 tours (dont 4 172 embryonnaires, lisses,
juisants, de couleur plus claire, formant un bouton obtus)
deux fois obtusément carénés dans le haut, la carène supé
— 164 —
rieure étant plus proche de la suture que de l'inférieure.
Ces tours sont composés, en dessus, de deux plans réunis
à angle obtus à la carène supérieure, compris entre la su-
ture et la carène inférieure; en dessous de cette dernière
ils sont subobconiques et plano-subconvexes jusqu’au der-
nier tour exclusivement qui est convexe sur sa portion
dorsale, beaucoup moins sur sa portion ventrale et égale à
lui seul plus de la moitié de la hauteur totale de la co-
quille. 11s sont munis, dans le sens longitudinal, de pe-
tites côtes subobliques obtuses, serrées, qui rendent les
carènes onduleuses à leur passage sur elles, d’où elles
rayonnent obliquement vers la suture. Ces côtes sont
croisées par de fines cingulations spirales (exactement
comme dans la précédente). Columelle verticale, blanche
avec trois plis obliques également espacés ; ouverture mé-
diocre, semi-ovale, blanche, légèrement teintée de cou-
leur cannelle dans le fond, longuement rayée, ou plutôt
sillonnée dans toute son étendue depuis le bord, avec un
pl plus sallant que les autres, situé dans le haut, près de
l'insertion du tour ; bord droit épais, tranchant en dehors,
subsinueux dans le bas près du canal terminal. Bord colu-
mellaire brièvement lamelleux, réfléchi dans le haut, au-
dessus de l'ombilic qui est étroit et ponctiforme.
Habit. île Art (Archip. calédonien). Rare. — Vu ce seul
exemplaire.
Nota. — Nous avions longtemps hésité à séparer cette
espèce de la précédente, de nombreux caractères com-
muns nous ayant, cn effet, porté de prime abord à la con-
sidérer comme une variété, ou plutôt comme une mons-
truosité : cependant, comme, d’un autre côté, l’ensemble
d’autres caractères d'opposilion bien tranchée nous pla-
çait dans une perplexité exactement contraire, nous nous
sommes décidé à la décrire comme espèce distincte. Tou-
— 165 —
tefois, afin de mettre chacun mieux à même de pouvoir
juger de la valeur de notre décision, nous avons pris le
soin, comme on le voit, de calquer, aussi exactement que
possible, une diagnose sur l’autre, en appelant l'attention
sur les caractères considérés par nous comme essentielle-
ment différentiels.
Nous dédions cette espèce à notre honoré collaborateur
le R. P. Montrouzier.
HypROCENA (OmPpHaALorroPis)MaRITIMA, Montr. (PI. V, f. 4.)
IH. maritima, Montr., Journ. Conchyl., vol. XI,
1865, p. 74.
Coquille ombiliquée, ovale -conique, très - finement
striée, un peu mince, translucide et luisante, d’une cou-
leur de corne jaunâtre ou rougeâtre. Spire conique, un
peu pointue, composée de 5 172 à G tours convexes, arron-
dis, subscalaires et séparés par une suture enfoncée : der-
nier tour plus court que la spire, obsolètement subcaréné
sur sa portion ventrale, entouré, à sa base, d’une carène
filiforme blanchâtre, très-oblique et bien marquée, qui
circonscrit un ombilic profond, infundibuliforme, pour
aller se terminer sous forme de gouttière à la base de
l'ouverture : celle-ci, presque verticale, est ovale-subpi-
riforme; le péristome est simple et droit, le bord colu-
mellaire un peu épaissi, très-brièvement réfléchi en de-
hors et réuni (à l’état adulte) au bord opposé par une
mince callosité appliquée sur le ventre de l’avant-dernier
tour. — Hauteur 5, largeur 5 174 millimètres (musée de
Bordeaux).
Habit. l'ile Art (Archipel calédonien). Sous les vieux
bois exposés à l'air de la mer. Vu de très-nombreux exem-
plaires.
Cette espèce est voisine de l'O. dubia, Pfeiffer, mais elle
— 1066 —
s'en distingue néanmoins faciiement à première vue par
les caractères suivants : {aille moins grande, aspect plus
globuleux et beaucoup plus linsant, spire moins conique es
subscalaire ; dernier tour relativement moins grand, et
enfin carène périomphalique beaucoup plus saillante.
Nota. Nous étions sur le point d'ajouter comme carac-
tère distinctif de notre espèce l'existence de sa callosité
aperturale, mais M. Pfeiffer ayant eu l’obligeance, tout
récemment, de nous donner des exemplaires authentiques
de son O. dubia, nous avons retrouvé, sur l'un d’eux, ce
caractère bien marqué, et nous avons dû, en conséquence,
le supprimer à titre différentiel et le consigner, au con-
traire, ici, Comme commun aux deux espèces à l'état
adulte.
Dozrom TEsrarni, Montr. (PI. V, fig. 6.)
D. Testardi, Montr., Journal de Conchyhiologre, vol. XL,
p- 75.
Coquille ovale-ventrue, assez solide, munie d’un
ombilic profond, circonscrit par un fort bourrelet très-
oblique légèrement cannelé en dehors; spire élevée, com-
posée de six tours arrondis, subaplatis en dessus et séparés
par une suture bien marquée; tous ces tours sont munis
de côtes subcontiguës, séparées par un sillon relativement
étroit, mais qui, à la partie supérieure des tours et prin-
cipalement du dernier, s'élargit pour faire place, dans
quelques intervalles, à une petite côte supplémentaire;
ces côtes sont au nombre de 7-8 sur les tours supérieurs,
à peu près égales sur chacun d'eux, subarrondies et
presque lisses; sur Ile dernier tour, au contraire, elles
sont au nombre de 25 environ, larges et aplaties (mais
subarrondies et plus étroites à sa base), seulement indi-
quées près de la suture, les deux ou trois au-dessous de
Es AS
celle-ci graduellement distancées pour recevoir la côte
snpplémentaire; sur ce tour toutes les côtes sont impri-
mées (les inférieures moins sensiblement) de martelures
allongées, ou plutôt d’impressions analogues à celle que
produirait une gouge étroile agissant légèrement ct irré-
guliérement sur elles à peu près dans le sens de leur
direction; ouverture semilunaire, d’une teinte légèrement
orangée dans le fond, blanche près du bord, avec des
sillons correspondant aux côtes externes; bord droit...?
(fracturé); bord gauche mincement étalé sur une portion
de l’avant-dernier tour, ainsi que sur le bourrelet périom-
phalique ; columelle arquée, terminée. ? (fracturée).
Cette coquille dont les deux premiers tours sont noirâtres,
les deux ou trois suivants, d’un rose graduellement décrois-
sant en intensité, et le dernier blanchâtre, est subobli-
quement parcourue, dans le sens de sa longueur, par des
flammules onduleuses d'un fauve roussâtre, qui s'éclaircit
graduellement du côté de l'accroissement du test; ces
flammules sont larges sur le dernier tour, étroites sur les
autres.
Hauteur 115 millim., plus grande largeur 85 millim.,
plus petite 65 millim.; ouverture 83 millim. de lon-
gueur sur 45 de large. (Musée de Bordeaux.)
Hab. île de Pot (Archipel calédonien). Vu ce seul
exemplaire.
__ « Nous dédions cette espèce à M. Testard, ex-comman-
« dant de la Nouvelle-Calédonie, dont le souvenir est
« toujours resté cher aux missionnaires et aux naturels. »
Montr. in Sched.
TORNATELLA ALVEOLA, Souv. (PI. V, fig. 9.)
Test. ovato-conica, spiraliter et inæquidistanter striato-
punctata, alba, roseo-carneolo colore maculala, maculis
— 168 —
quadratis inter strias sitis, transverse serialim dispo-
silis et in 4 et 8 striarum interstilus partim deficienti-
bus ; spira exserta, conico-acuta; anfr.8, ultimus 2]5 lon-
giludinis vix æquans ; apertura oblonga, superne angusla;
columella biplicata, plica majore subbiloba. — Long. 14,
diam. ma. 5 mil. ; apert. 7 mill. longa. (Mus. Burdiga-
lense.)
Hab. Ins. Art. (Arch. caledon.).
Coquille ovale-conique, solide, spiralement imprimée
de stries ponctuées bien marquées, légèrement distantes,
inégalement espacées, plus rapprochées aux deux extré-
mités; spire saillante, conique, à sommet acuminé,
composée de 8 tours dont le dernier égale à peine les
2/5 de la longueur totale. Ouverture oblongue, étroite
dans le haut, avec deux plis columellaires séparés par une
échanerure demi-circulaire, le supérieur petit, subascen-
dant et profondément entrant, l’intérieur épais, subbilobé,
à lobe supérieur plus prononcé. Le système de coloration
de la coquille est composé d’un fond blanc sur lequel se
détachent fort élégamment, en rose de chair, des taches
quadrangulaires disposées en séries transverses sur les in-
tervalles des stries ponctuées, ces taches alternent avec
d’autres taches de même forme, mais, en général, moins
grandes, blanches et produites par la couleur du fond
laissée à découvert; les unes et les autres sont disposées de
telle sorte qu’elles ne correspondent que partiellement
avec celles de même couleur des séries contiguës, et affec-
tent, dans leur ensemble, la forme de gradins; les taches
roses manquent en plus grande partie sur la moitié infé-
rieure du quatrième intervalle du dernier tour, ainsi que
sur les 5/4 supérieurs du huitième, en sorte que ce tour
paraît encerclé de deux étroites bandes blanches.
Habit. île Art (Archip. calédonien). Vu ce seul exem-
— 169 —
plaire, sur lequel le quatrième intervalle des stries ponc-
tuées se trouve être de beaucoup le plus grand de tous (le
double environ de ceux qui lui sont contigus), par suite,
nous le supposons du moins, de l'absence accidentelle
d’une strie ponctuée sur ce point. Alors, dans le cas pré-
sumé normal, la strie manquante venant à s’intercaler à
sa place, au milieu dudit intervalle, placerait la première
bande blanche sur le cinquième et la seconde sur le neu-
vième intervalle.
STOMATELLA STELLATA, Souverbie. (PI. V, fig. 10.)
Test. parva, ovata, dorso convexa, transversim striata,
struis spirahbus elevatis, minoribus interjacentibus, decus-
sala, nigrescente-plumbea, sparsim albo-tessellata, subni-
hda ; sprra lateralis, prominula ; anfr. 4 rolundali, su-
tura impressa separati, ultimus majorem parlem testæ
formans ; apertura ampla, rotundato-ovala, intus nihide
albido-viridula, maculis albis perlucentibus; margine si-
mstro arcuato, postice reflexo, appresso; umbilico angusto,
rimulari. — Long. T, lat. 5, alt.5 millim. ; apert. 5 null.
longa, 4 lata. (Mus. Burdigalense.)
Habit. ins. Art. (Archip. caledon.).
Coq. petite, ressemblant assez, au premier aspect et lors-
qu'on la regarde par-dessus, à une variété noirâtre de
moyenne taille du Neritina fluviatilis. Elle est ovale-ob-
longue, convexe en dessus, avec de fines stries d’accrois-
sement croisées par des stries spirales un peu élevées, entre
lesquelles s’en interposent d'autres plus fines de même
nature. Toute la coquille est d’un ton noirâtre, un peu
luisant, plombé, avec quelques taches blanches éparses, ne
paraissant pas, sur notre exemplaire, présenter de disposi-
tion sériale quelconque. La spire, un peu saillante, laté-
rale, est composée de #4 tours arrondis, séparés par une
— 179 —
suture un peu enfoncée, et dont le dernier forme, à lui
seul, la très-majeure partie de la coquille. Ouverture am-
ple, ne laissant point apercevoir l'enronlement de la spire,
ovale-arrondie, d’un blanc verdâtre luisant, à travers Ie-
quel on aperçoit les taches blanches externes par transpa-
rence ; bord droit tranchant, un peu sinueux, bord gauche
épaissi, arqué, réfléchi et appliqué dans le haut, laissant
une petite fente ombilicale, étroite, à découvert vers le bas.
Habit. île Art. (Archipel calédonien). Vu ce seul exem-
plaire.
MARGINELLA SuAVIS, Souverbie.
Test. oblonga, nitidissima, opalino-alba, fulvo inæqua-
liler trifasciata ; spira elongato-conica, apice obtusa ; an-
fractibus 4 1/2-5; labro superne angusto, postea incras-
sato et intus denticulato, denticulis nonnunquam deficien-
libus, extus late varicoso; apertura alba, intus in medio
late fulvo-fasciata ; columella inæqualiter quadriplicata.
— Long. 4 1/2, lat. 2 ll. ; apert. 5 mill. longa. (Mus.
Burdigalense.)
Marginella suavis, Souv., Journ. de Conch., 1. VIT,
p.576, ett. VILLE, p. 426, pl. IL, fig. 15.
Hab. ins. Art. (Archip. caledon.).
Var. B subventricosior; spira minus elata, faseus tum
deficientibus, tum 2 angustis, subevanidis vix notala, ad
varicem colore fulvescente bimaculata. — Long. 4 1/2,
lat. 2 1/2maill. ; apert. 5 1/2 longa. (Mus. Burdigalense.)
Habit. Baie Boisée (Nova Caledonia). 4 specim. vid.
Var. B un peu plus ventrue, à spire moins élevée, sans
fascies ou avec deux fascies tres-étroiles sur le dos de la
coquille et tellement peu prononcées, qu'on les distingue
à peine; bourrelet taché de deux points d’un fauve clair.
Depuis ja publication du Marginella suavis (loc. cit.),
— 171 —
nous avons reçu du R. P. Montrouzier quatre exemplaires
d'une variété de cette espèce recueillis par lui à la Baie
Boisée, sur la côte sud-ouest de la Nouvelle-Calédonie.
Cette variété, décrite ci-dessus (var. B), nous ayant pré-
senté un caractère (denticulation du labre) que nous n’a-
vions pas observé sur nos types, nous avons dû les exami-
ner de nouveau pour nous assurer si nous avions fait er-
reur ou non en ne Je signalant pas; mais, comme il ré-
sulte de cet examen que le même caractère existe égale-
ment sur la plupart d’entre eux, bien que, cependant, àun
degré moins marqué que sur notre variété B, nous avons
cru devoir modifier notre diagnose latine, ainsi que des-
sus, priant le lecteur de vouloir bien, relativement à la
diagnose française (t. VIII, p. 126), tenir compte de
cette modification qui, par suite, devra tout naturellement
s’y trouver sous-entendue.
HELICINA FiscHERtANA, Montr. (PSV fan.)
H. Fischeriana, Montr., Journ. de Conch., vol. XI,
p- 76.
Coq. turbinée, lenticulaire, assez solide, obliquement
striée, munie de fines petites côtes spirales, absentes sur
le premier tour, au rombre de 7 environ sur les autres, et
beaucoup plus nombreuses (plus du double), plus larges et
plus mousses à la face inférieure du dernier tour; cinq
tours de spire peu convexes, séparés par une suture bien
imprimée, le dernier muni d'une carène aiguë, lentement
descendant en avant au-dessous de la carène de l’avant-
dernier tour, un peu plus convexe en dessous qu’en dessus,
avec une callosité centrale subgranuleuse, blanche, lui-
sante et un peu jaunêtre à son bord externe; columelle
courte, presque verticale; ouverture oblique par rapport
aux deux axes de la coquille, subrhomboïdalement trian-
— 172 —
gulaire, jaunâtre à l’intérieur ; péristome blanc, subrostré
et un peu plus dilaté au point correspondant à la carène;
bord supérieur légèrement sinueux, peu réfléchi, bord
inférieur brièvement réfléchi et réuni presque à angle
droit avec la columelle qui est mousse. Cette coquille est
blanche, avec le sommet de la spire jaunâtre et des
fascies obliquement rayonnantes d’un jaune plus foncé sur
le reste de son étendue.
Plus grand diam. 45, plus petit 15 mill., haut. 9 mill.
(musée de Bordeaux).
Habit. île Woodlark. — Vu un seul exemplaire.
Hecix WoopLarkIANA, Souv. (PI. V, fig. 2.)
H. Woodlarkiana, Souv., Journ. de Conch., vol. XI,
p. 76.
Coq. imperforée, semi-globuleuse, obliquement striée
dans le sens de sa longueur, très-obsolètement dans le
sens spiral, très-finement chagrinée, un peu mince, sub-
translucide et peu luisante ; elle est d’une couleur légère-
ment violâtre, plus foncée au sommet de la spire et plus
pâle, au contraire, à la région ombilicale; quatre bandes
blanches spirales se remarquent sur le dessus de la co-
quille; trois d’entre elles, dont la supérieure suturale, sont
assez étroites et plus ou moins interrompues et fondues
ensemble, tandis que la quatrième, plus large et bordée
des deux côtés d’une zone un peu rembrunie et plus étroite
en dessus qu’en dessous, se continue sans interruption sur
la carène (mi-partie de chaque côté), jusqu’au labre qui
est d’un blanc jaunâtre en dehors; trois autres bandes
étroites, de mème couleur que les supérieures, mais à peine
indiquées sur notre exemplaire, entourent la région Om-
bilicale; spire composée de 4 tours arrondis, séparés par
une suture bien marquée; le dernier est caréné, un peu
plus convexe en dessous qu’en dessus, légèrement descen-
dant antérieurement et subétranglé derrière le labre; ou-
verture concolore à l’intérieur, laissant bien voir, par
transparence, les bandes blanches externes, oblique aux
deux axes de la coquille, subrhomboïdalement lunaire,
subrostrée au point correspondant à la carène ; péristome
blanc, tranchant; bord supérieur arqué en avant, mé-
diocrement réfléchi, mais ensuite plus sensiblement et plus
largement jusqu’au bord columellaire, où il se replie su-
bitement sur lui-même pour s'appliquer très-exactement
sur la face correspondante du tour en prenant une couleur
rosée un peu violâtre.
Plus grand diam. 19 1/2, plus petit 15 millim. ; alt.
14 1/2 mill. (musée de Bordeaux).
Habit. île Woodlark (voisine de la Louisiade, au sud de
la Nouvelle-Guinée).
Hezix ISsABELLENSIS, Souv. (PI. V, fig. 4.)
H. Isabellensis, Souv., Journ. de Conch., vol. XI,
p. 74.
Coq. subombiliquée, subglobuleusement trochiforme,
pourvue d’une carène plus ou moins aiguë, avec de fines
stries longitudinales obliques que croisent (mais d’une ma-
nière moins sensible sur le dernier tour) d’autres stries
spirales subimprimées; le test est peu épais, subdiaphane,
d’un blanc d’albâtre légèrement corné et recouvert d’un
mince épiderme d’un jaune un peu verdâtre, principale-
ment près de l'ouverture; spire conoïde, légèrement ob-
tuse au sommet, composée de 4 tours un peu convexes,
séparés par une suture subenfoncée; le dernier est un peu
et lentement descendant en avant, moins convexe en des-
sous qu'en dessus, si ce n’est près du labre où le contraire
a lieu, et orné, sur sa carène, d’une étroite bande d’an
— 174 —
blanc opaque ; ouverture oblique aux deux axes de la co-
quille, subrhomboïdalement arrondie, à côté supérieur
médiocrement arqué, l'inférieur presque en àemi cercle;
le columellaire subverticalement ascendant; columelle as-
sez large, imprimée, dans son milieu, d'an petit sillon lon-
gitudinal d'autant plus profond et d'autant moins large
que la coquille est moins adulte; péristome réfléchi, di-
laté, à bords réunis par une mince callosité, le columel-
laire se repliant brièvement en dehors à la base de la colu-
melle de manière à simuler un très-petit ombilic.
Hauteur 22 millim.; plus grand diamètre 24 millim.,
plus petit 21 millim.; ouverture 16 millim. de hauteur,
11 de large (musée de Bordeaux).
Habit. île Isabelle (Archipel Salomon). Vu 6 exem-
plaires malheureusement dans un état qui laissait considé-
. rablement à désirer, mais dont un, cependant, est suffi-
samment conservé pour nous permettre d'en établir une
diagnose certaine,
Espèce très-voisine de l’Helix nodifera, Pfr. (Novit.
conch., t. 2, p. 166, pl. 45, f. 7-8), avec laquelle on
pourrait la confondre à première vue, au moins à titre
d'individu moins adulte et non encore pourvu de sa nodo-
sité aperturale caractéristique. Elle s’en distinguera néan-
moins toujours très-facilement par les caractères con-
stants suivants : quatre tours à peine au lieu de cing, le
dernier descendant, présence de stries spirales (moins visi-
bles, cependant, dans un état plus adulte), columelle plus
verticale avec un sillon longitudinal.
Elle est plus voisine peut-être encore de l'Æ. lactiflua
Pfr. (Nov. conch., t. 2, p. 175, pl. 47, f. 7-8), dont elle
a le nombre de tours, mais dont elle se sépare également
par les mêmes caractères et, en outre, par l'absence com-
2e 418
plète des linéoles filavres d'un blanc de lait qui caracte-
risent l'H. lactiflua.
NERITINA SOUVERBIANA, Montr. (PI. V, f. 5.)
Ner. Souverbiana, Montr., Journal de Conchyliologie,
même vol., p. 75.
Var. B, Souv.; id., p. 76.
Var. C, Souv.; id., p. 76.
Coquille subobliquement ovale, à spire sublatérale, un
peu détachée; ses tours de spire sont au nombre de 3,
convexes, lisses, d'un blanc jaunâtre avec des séries trans-
verses de points blancs {disposées en 5, 4, 5 séries sur le
dernier), 2 bandes spirales d'un jaune suborangé et des
lignes capilliformes, longitudinales, flexueuses, évifant les
points blancs dans leur trajet; aire columellaire blanche,
calleuse et un peu jaunâtre postérieurement, subéchan-
crée au milieu de son bord columellaire qui est pourvu
de 6 à 7 denticulations; ouverture concolore, laissant voir
par transparence les points, les bandes et les strioles ;
opercule à face externe subconcave, transversale, striée
en rayons partant du nucléus, à face interne curvilinéai-
rement et inégalement divisée en deux par une petite ca-
rène partant du même point pour se diriger jusqu’à une
petite échancrure qui existe à son bord postérieur, striée
dans le même sens sur le reste de son étendue.
Var. B, strioles plus nombreuses, bandes suboran-
gées manquantes.
Var. C, les points blancs mexistant que contre la
suture et ce plan sepliforme ; strioles plus larges,
à peine onduleuses, presque fondues ensemble,
et, par suite, faisant paraître la coquille presque
noire.
— 176 —
Longueur 5 mill., largeur 5 mill., hauteur 5 1/2 mill.
(Type et var. B, musée de Bordeaux.— Var. C. collection
Gassies.) Vu de nombreux exempl.; de la var. C, un seul.
Nora. Dans cette espèce, les séries de points sont
situées : la première contre le plan septiforme, la
seconde sur le milieu du tour à peu près, les troisième
et quatrième entre la deuxième et la suture, contre la-
quelle il en existe quelquefois une cinquième ; de ces cinq
séries, la première seule est constante; les autres, énu-
mérées ici dans l’ordre de leur fréquence, manquent quel-
quefois, de même que les bandes suborangées qui, à l’état
normal, se placent, l’une au-dessus de la première série
et l’autre au-dessous de la troisième. Quant aux strioles,
elles sont plus ou moins nombreuses et plus ou moins
groupées en faisceaux, mais offrent toujours une dispo-
sition toule spéciale, et, en quelque sorte, caractéristique
de l'espèce, à se dévier de leur direction première à leur
rencontre avec les points pour les contourner; le plus sou-
vent elles sont continues; mais quelquefois aussi elles
s’interrompent au niveau des bandes suborangées, et, dans
un cas comme dans l'autre, ne sont jamais représentées
entre les points de la première série que par un trait un peu
courbe. Les dents columellaires sont petites, comme nous
l'avons dit, et la dernière, à droite, laisse entre elle et celle
qui la précède un espace un peu plus grand que les autres,
dans lequel vient se loger l’extrémité de la carène signalée
à la face inférieure de l’opercule.
Cette jolie espèce a été recueillie à Hienguen et aux
îles Art et Pot (Archipel calédonien) : elle est marine et vit
sur les fucus. S. et M.
EVA
Diagnose d'un Glauconome FHOUVEAU, du nord
de Ia Chime,
paAR H. CROSSE ET O. DEBEAUX.
GLAUCONOME PRIMEANA.
T. elongato-oblonga, vix inœquilateralis, antice paulo
brevior, rotundata, postice allenuata, subcarinata , lon-
gitudinaliter obsolete rugato-striala, in medio depressius-
cula, alba, epidermide tenu, brunneo-lutescente induta ;
umbonibus appressis, sublævigatis , interdum erosis; car-
dine angusto, dentibus tribus inæqualibus(in valva dextra
mediano et postico, in sinistra anftico et mediano bifidis)
munilo; sinu pallu profundo, angusto; valvis intus albi-
dis; margine exlerno in medio leviter subflexuoso. —
Long. 26, lat. 16, alt. utriusque valvæ 11 172 mallim.
Habitat in flumine dicto « Rivière du cap Chan-Tong, »
Chinæ septentrionalis. |
Species G. cerEæ Reevei ef G. CHINENSI Gray af-
finis ; differt a G. cerea forma subæquilateral, inmedio de-
pressiuscula, margine subfleæuoso et patria : differt a G.
Chinensi forma mainus elongala, subæquilaterali, minus
inflata, in medio depressiuscula, epidermide lulescente,
nec virescente, el margine subflexuoso.
H.. C. et O.:D.
12
— 178 —
Description d'espèces nouvelles de l'Arehipe:
calédonien,
PAR H. CRossE.
4. MonoDponTA BoURCIEREI. (PL, fig. 6.)
T. profunde umbilicata (umbilico infundibuliformu,
subanguslo, usque ad apicem pervio), globoso-conoidea,
alba, maculis raris, castaneis, in vicinio suturæ validio-
ribus punelata ; anfr. 6, e quibus apicales 2 albidi, sub-
lœves, cœteri eingulis granulosis, inæqualibus, ad suturam
evanescentibus, brunneo-arliculalis, spiraliler ornati, in-
terstitus cinqulorum longitudinaliter confertim costellato-
crenulalis ; sutura profunda, canaliculata ; apertura ro-
tundata; columella brevis, recta, unidentala; margo
basalis intus tuberculo obsoleto munitus ; labrum subex-
pansum, tntus duplicatum, marginis limbo tenuissime
denticulato; fauce margaritacea, obsolete sulcata.— Long.
9, diam. max. 6 millim.
Habitat in Nova Caledona.
Coquille munie d’un ombilic en forme d'entonnoir, un
peu étroit, profond et laissant apercevoir les premiers
tours de spire, de forme conique-globuleuse, et présen-
tant, sur un fond d'un blanc uniforme, quelques taches
de couleur marron clair-semées, et plus fortes dans le vai-
sinage de la suture, autour de laquelle elles semblent for-
mer une sorte de couronne. Les tours de spire sont au
nombre de six : les deux premiers, constiluant les tours
embryonnaires, sont blancs et à peu près lisses ; les autres
«
— 179 —
sont ornés, dans le sens du développement de la spire, de
cingulations granuleuses, inégales entre elles, articulées
de brun, tendant à disparaître près de la suture, e{ dont
les interstices sont remplis par un système de côtes ou cré-
nelures longitudinales serrées et très-élégantes. Les sutures
des tours sont profondes et canaliculées. L'ouverture est
arrondie, la columelle droite, courte et terminée par une
dent saillante; le bord basal muni intérieurement d'un
tubercule peu marqué; le bord droit, légèrement étalé,
resle assez mince, bien que doublé intérieurement ; son
limbe extrème est très-finement découpé; l’intérieur de
l'ouverture est nacré et marqué de sillons obsolètes. —
La longueur de la coquille est de 9 millimètres, son plus
grand diamètre de G (coll. B. C. Thomas).
Cette jolie espèce semble avoir de grands rapports avec
deux espèces décrites par M. Arthur Adams (1), Monodonta
foveolata, de l'ile de Lord Hood, et Monodonta punctigera,
de Singapour, autant que nous en pouvons juger d’après
les diagnoses, malheureusement trop succinctes et non
accompagnées de figures, publiées par le savant anglais.
Elle est, comme la première, ornée, dans les interstices
de ses côtes transversales, de crénelures longitudinales,
mais semble s’en éloïgner par son ombilic profond et in-
fundibuliforme, ainsi que par sa coloration. Elle possède
la forme générale de la seconde, son système de colora-
tion, sa suture canaliculée ct son ombilic, mais paraît en
différer par ses crénelures longitudinales, caractère remar-
quable que M. Arthur Adams n'aurait certainement pas
manqué de signaler.
Nous dédions cette espèce, qui fait partie, ainsi que la
suivante, de la collection de notre honorable correspon-
(f} Proceed. of the zoological Soctety, 1851, p. 176, 177.
— 180 —
dant, M. Thomas, à M. Bourcière, aide-commissaire de }a
marine, qui l'a recueillie, et qui, pendant un séjour de
trois ans dans la Nouvelle-Calédonie (1857-1860), s’est
occupé avec succès de la recherche des mollusques de ce
groupe d'îles, et principalement des petites espèces.
2. Trocaus Fournier. (PI. VI, fig. 5.)
TT. imper/orata, elongato-conica (sub oculo armato spi-
raliter striata), olivacea, zonis subobliquis, albido-viridu-
lis longiludinaliter fulqurata, transversim lineis albo et
rubro parum conspicue arliculatis cineta : anfr. 8-9 lente
accrescentes, ullimus carinalus, in parle basali obsolete
striatus ; sulura simplezx ; columella recta, brevis; labrum
simplex, acutum ; apertura rotundato-subquadrata, fauce
margarttaceo-viridescente.—Long. 8, diam. max. & mil-
lim.
Habitat in Nova Caledonia.
Coquille imperforée, de forme conique-allongée, parais-
sant lisse à l'œil nu, mais pourvue de stries transverses qui
ne sont visibles qu’à la loupe, d'une coloration générale
olivâtre, avec des zones longitudinales légèrement obli-
ques et d’un vert blanchâtre, et des lignes transverses peu
apparentes, articulées de rouge et de blanc. Les tours de
spire, au nombre de huit à neuf, s’accroissent lentement;
le dernier est caréné et faiblement strié à la partie basale.
La suture est simple, la columelle droite et courte, le bord
externe simple et tranchant; l'ouverture, de forme sub-
quadrangulaire, arrondie à plusieurs de ses angles, est
ornée, à l’intérieur, d’une nacre à reflets verdâtres. = La
longueur de la coquille est de 8 millimètres, son plus grand
diamètre de 4 (coll. B. C. Thomas).
Nous donnons à cette coquille, qui provient de la Nou-
— 181 —
velle-Calédonie, le nom de notre honorable correspondant,
M. Fournier, capitaine de frégate.
H. CRosse.
Liste, par ordre systématique, des Bélemnites
des terrains jurassiques, et diagnoses des
espèces nouvelles,
par C. Mayer.
Le nombre des espèces de Bélemnites ayant quadruplé
depuis la publication des monographies de Blainville et
de Voltz, et la connaissance ainsi que l’arrangement sys-
témalique des espèces ayant en même temps accompli un
grand progrès, il m'a paru qu’une revue complète des
espèces de ce genre difficile et important serait actuel-
lement une œuvre utile. Aussi, puisant du courage dans
les riches matériaux que possède le musée de Zurich et
dans l’aide bienveillante des savants et musées auxquels
je me suis déjà adressé, ai-je entrepris cette tâche dès le
printemps dernier. Néanmoins, comme mes matériaux
s'accroissent sans cesse et que le temps me manque, je
prévois que je ne pourrai livrer ma monographie au
public que bien avant dans l’année prochaine. Pour
donner en attendant une sorte de prodrome de mon
entreprise et pour conserver à mes diagnoses leur droit
— 182 —
de priorité, je publie dès à présent la liste des espèces
appartenant aux terrains jurassiques et les diagnoses des
espèces nouvelles décrites dans la partie achevée de mon
manuscrit. En mettant ainsi au jour les imperfections de
ma classification, j'espère m'attirer à temps la critique
bienveillante des connaisseurs et, par leur aise, enrichir
encore ma monographie de quelques espèces nouvelles ou
négligées. C. M.
Zurich, le 22 novembre 1862.
ESSAI DE CLASSIFICATION DES BÉLEMNITES JURASSIQUES.
Première section. — LES ACUARII.
(Espèces lancéolées à compression latérale, sans canal ni
rayures latérales.)
À. ESPÈCES ENTIÈREMENT LISSES.
À. À. Alvéole excentrique.
Groupe du B. AcuTus.
(Formes courtes, coniques, à peine comprimées.)
B. acutus, Miller. — Sinémurien, IE (1).
B. alter, Mayer. — Liasien, UT.
B. breviforms, Lieten.—Lias., VE.
B. brevis, Blainville.— Toarcien, 1IT.— Bajocien, I.
B. Giengensis, Oppel. — Bajocien, I-II
(1) Les chiffres romains indiquent les niveaux paléontolo-
giques, tels que M. Oppel les a admis dans son « Jura forma-
tion; » seulement les zones I et II de son Bajocien ont été ratla-
chées au Toarcien, et sa première zone oxfordienne séparée en
rois, dont la première a été ajoutée à l'étage callovien.
— 183 —
Groupe du B. sPiNATUS.
(Formes allongées et assez fortement comprimées.)
PB. striatulus, Rœmer. — Sinémurien.
B. Oosteri, Mayer. —Siném., III.
B. macilentus, Mayer. — Siném., IL.
B. Oppeli, Mayer. — Siném., II-VIL.
B. spinatus, Quenstedt.— Toarc., IV. — Bajoc., I.
Groupe du B. uMBILICATUS.
(Formes subeylindriques, déprimées du côté ventral.)
PB. umbilicatus, Blainville. — Lias., IIT-IV.
À. A. À. Alvéole centrale.
Groupe du B. Morscur.
(Formes allongées, à coupe arrondie.)
B. Mœschi, Mayer.— Bajocien, E.
Groupe du B. POREALIS.
(Formes allongées, fortement comprimées.)
B. borealis, d'Orb.— Callovien, I ou II?
B. ESPÈCES 4 SILLONS APICAUX.
B. B. Alvéole centrale.
Groupe du B. PAXILLOSUS.
(Formes allongées et cylindriques à deux sillons dorso-
latéraux.)
B. paxillus, Mayer. — Siném., II.
B. elongatus, Miller. — Lias., I-IV.
B. virgatus, Mayer. — Lias., III-IV.
B. paæillosus, Schloth.— Lias. ([-IIT), IV-Y.
B. crassus, Voltz. — Lias., VI.
B. Whitbyensis, Oppel. — Toarc., I, a-c.
— 184 —
B. vulgaris, Young et Bird. — Toarc., [, d.
B. papillatus, Pliéninger. — Toarc., F, a-b.
B. B. B. Alvéole excentrique.
Groupe du B. COMPRESSUS.
(Formes courtes, fortement comprimées, sans sillon
ventral.)
B. compressus, Stahl. — Lias., V.
Groupe du B. IRREGULARIS.
(Formes raccourcies, fortement comprimées et à sillon
ventral.)
B. incurvatus, Liet. — Toarc., EL, d.
B. Wright, Oppel. — Toarc., I, d.
D. irregularis, Schloth.— Toarc., IL.
Groupe du B. ACuARIUS.
(Formes très-allongées, à sillons très-prolongés.)
B. longissimus, Miller. — Lias., IIT-IV.
B. lageniformis, Hartm.— Lias., IV-V.
B. acuarius, Schloth.— Toarc., I, d.
B, longisulcatus, Voltz.— Toarc., II.
B. tricanaliculatus, Hartm. — Toarc., IL, 6.
B. Dorsetensis, Op. — Toarc., III.
Groupe du B. TRIPARTITUS.
(Formes coniques, légèrement comprimées, à trois sillons.)
B. oxyconus, Hehl. — Toarc., I, b.
B. tripartitus, Schloth.— Toarc., 1, d— II, b.
B. pyranudalis, Munst.— Toarc., [, d— IL, b.
Groupe du B. RHENANGS.
(Formes cylindro-coniques, légèrement comprimées, à
deux ou trois sillons.}
— 185 — “
B. Quenstedli, Op.— Toarc., HE
B. Rhenanus, Op.— Toarc., ITI-IV.
B. conoideus, Op. — Toarc., IV.
Groupe du B. GIGANTEUS.
(Formes médiocrement comprimées, à quatre sillons
apicaux.)
B. prœæcursor, Mayer.— Bajoc., IN.
B. giganteus, Schloth. — Bajoc., IIT-IV.
Deuxième section. — LES CANALICULATL.
(Espèces lancéolées, à depression ventrale, sans rayures
latérales.)
À. ESPÈCES TOUTES LISSES.
A. A. Alvéole excentrique.
Groupe du B. EXCENTRALIS.
(Formes légèrement déprimées et comprimées.)
B. Escheri, Mayer.— Bathon. ?
B. Wechsleri, Op.— Callov., E.
B. excentralis, Y. et B.—Callov., IV.— Corallien, I.
B. levis, Rœm.— Coral.
Groupe du B. TrauTscHoLni.
(Formes légèrement déprimées et fortement comprimées.)
B. Trautscholdi, Op.— Bajoc., IL.
À. À. À. Alvéole centrale.
Groupe du B. Sovuicui.
(Formes fortement déprimées.)
B. Souichi, d'Orb.— Kimmeridgien, I-II.
B. ESPÈCES UNICANALICULÉES.
B. B. Alveole excentrique.
— 186 —
Groupe du B. INFRACANALICULATUS.
(Le canal est limité à la région apicale.)
. infracanaliculatus, Quenst. — Bajoc., I.
. Kirghisensis, d'Orb. — Callovien.
. Russiensis, d'Orb.— Callovien.
. Panderanus, d'Orb.— Callovien.
. magnificus, d’'Orb.— Callov., L-IF.
. Puzosanus, d'Orb.— Callov., IV.—Kimmer. ?
. Troslayanus,d'Orb.—Kimm., I-IN.
B. B. B. Alvéole centrale.
Groupe du B. BLAINVILLEI.
TRS Sy
(Le canal n’atleint pas tout à fait l’alvéole.)
. Blainvillei, Deshayes.—Bajoc., I-IT.
. Heberti, Mayer. — Bajoc., IL.
. alpinus, Ooster.— Bathonien?
. absolutus, Fischer.— Callov. ([H)-IV.
. Volgensis, d'Orb.—Callovien.
DS ES
Groupe du B. CANALICULATUS.
(Le canal atteint la région alvéolaire.)
B. canaliculatus, Schloth.—Bajoc., IIT.—Bath., IV.
B. Grantanus, d'Orb.— Callov., E.
C. ESPÈCES BICANALICULÉES.
Groupe du B. MEYRATI.
(Formes coniques, à sillon dorsal court.)
B. Meyrati, Oost. — Callovien ?
Troisième section. — LES HASTATI.
(Espèces fusiformes à rayures ou canaux latéraux.)
— 187 —
A. ESPÈCES LISSEs.
Groupe du B. CLAVATUS.
(Formes petites, en fuseau ou en massue.)
B. clavatus, Schloth. — Lias., I-VI.
B. Toarcensis, Op.—Toarc., I.
B. Neumarklensis, Op.—Toarc., II.
B. subclavatus, Voltz.—Toarc., III-IV.
Groupe du B. RoYERANUS.
(Formes petites, très-déprimées.)
B. Royeranus, d'Orb.— Corallien.
B. ESPÈCES UNICANALICULÉES.
Groupe du B. WuRTEMBERGICUS.
(Le canal est étroit et n’attcint pas ou atteint à peine la
massue.)
B. neglectus, Mayer.— Lias., III.
B. Tirolensis, Op.—Toarcien.
B. Wurtembergicus, Op.—Bajocien, IHI-IV.
B. Helveticus, Mayer .— Bathonien?
Groupe du B. FusiFORMIS.
(Le canal est large et atteint presque la pointe.)
B. fusifornus, Parkinson.—Bath., IL-IV.
B. Bernensis, Mayer. — Bathonien?
B. subhastatus, Ziet.— Callov., I.
B. lahisulcatus, d'Orb.—Callov., IT.
B. redivivus, Mayer.—Oxf., II.
Groupe du B. HASTATUS.
(Le canal atteint tout au plus la massue.)
. Beyrichi, Op.—Bath., IV.
. baculoides, Oost. — Bathonien?
S ©
— 188 —.
B. hastatus, Montf. (Hibol.)—Callov., I.—Oxf., II.
B. semisulcatus, Munst.—Oxf., I[.— Kimmer.
Groupe du R. DuvaLaNus.
a
Formes fortement comprimées, à canal étroit.
. Duvalanus, d’Orb.— Callov., IV.
. Didayanus, &'Orb.— Oxf., I-IT.
. pressulus, Quenst.—Oxf., IT-ITE.
. Sauvanaui, d'Orb.— Oxf., IT-IIE.
. Argovianus, Mayer.—Oxf., I-IF.
œ D ES ES =
C. ESPÈCES A CANAUX LATÉRAUX.
Groupe du B. ExILIsS.
(Formes chétives, droites ou en fuseau.)
. parvus, Hartm.—Toarc., If.
. eœilis, d'Orb.—Toarc., I, b.
. Gümbeli, Op.—Toarc., IE.
. serpulatus, Quenst.—Toarc., II.
SEE
Groupe du B. CoQuaNDANUS.
(Formes robustes, en massue, à canaux profonds.)
B. Coquandanus, d'Orb.—Oxf., I.
DIAGNOSES DES ESPÈCES NOUVELLES.
1. BELEMNITES ALTER, Mayer.
B. lesta brevi, conico-pyramidali, antice subquadrala,
postice acuta, subbisulcata, subpapillata ; alveolo magno,
24 graduum. — Long. 35 mill., lat. 8 null.
J'ai recueilli moi-même l'unique échantillon de cette
espèce que je connaisse dans la couche à Bélemnites du
— 189 —
Lias moyen, si bien développée au fond du petit ruisseau
d’Asselfingen, près de Schaffhousé.
2. B. Oosrert, Mayer.
B. testa elongala, robusta, lœvi, utroque latere plus
minusvè oblique compressa, antice ovato-quadrata, postice
excentrice acuminata, ovali ; alveolo humili, 18 graduum.
— Long. 115, lat. 20 mill.
Cette espèce rémarquable est assez commune dans la
couche à Ammonites ariètes (correspondant au calcaire à
gryphées arquées) de Blumenstein, près de Thoune.
5. B. MaciLenTus, Mayer.
B. lesla mediocri, elongata, macra, utroque latere com-
pressa, longitudinaliter virgata, antice ovato-subquadrata,
postice excentrice acuminala; alveolo majusculo, subcen-
trali, 21 graduum. — Long. 75, lat. 12 mull.
Cette espèce est beaucoup plus rare que la précédente,
qu'elle accompagne; je n'en connais qu’une douzaine
d'exemplaires.
4. B. OPrezr, Mayer.
B. breuis, Blainv., Bél., pl. nt, f. À (non f. 2). —
Quenst., Céph., p. 397, pl. xxx, f. 18; Jura, p. 402,
pl. xu1, f. 1. — B. acutus, Oppel, Juraformat., p. 72
(pars). — Ooster, Céph., part. I, p. 6 (pars). — B. sp.
Quenst., Céph., p. 458, pl. xxix, f. 52.
B. testa mediocri, subcylindrica, subhastata, ulroque
latere paulum oblique compressa, sæpe longitudinaliter
virgala, antice ovali, postice acuta, papillata; alveolo
magno, 18-20 graduum. — Long. max. 80, lat. max.
48 mul.
* Plus rare que la Bélemnile aiguë, dans l’assise moyenne
de l'étage sinémurien, sauf dans les Alpes, la Bélemnite
2 FO =
d'Oppel devient à son tour abondante dans les couches su-
périeures de cet étage, où le B. acutus ne se trouve plus.
5. B. Morscui, Mayer.
B. lesta parva, procera, subterehi, paulum acuminata,
lœvi, antice rotundato-subquadrata, postice acuta, papil-
lato-spinata ; alveolo central humih, 22 graduum. —
Long. 40, lat. 6 mull.
Notre géologue argovien a trouvé cette remarquable
petite espèce dans les couches à Ammonites Murchisonæ,
au Schynberg, près de Frick, et l’a cédée au musée de
Zurich.
6. B. paxILLuSs, Mayer.
B. sp. Quenst., Céph., pl. xx1x, f. 51.
B. testa mediocri, elongata, subquadrata, regulari, an-
tice obtuse quadrata, postice acutata, sulcis dorso-latera-
libus subnullis; alveolo subhumili, subcentrali, 20 gra-
duum. — Long. max. T7, lat. max. 12 mul.
Cette espèce est fondée sur les cinq individus que le
musée de Zurich en possède et sur les quelques échantil-
lons qui s’en trouvent au musée de Berne. Tous ces échan-
tillons proviennent encore de la riche localité dite Blu-
menstein-Allmend, dans l’Oberland bernois. L'espèce se
retrouve à Corps (Isère).
7. B. virGaTus, Mayer.
B. paxillosus, Quenst., Handbuch, p. 587 (pars),
t. XXXI, f. 1.
B. testa plerumque mediocri, elongala, utroque latere
dorsum versus compressiuscula, longitudinaliter virgata,
antice ovalo-rotundata, vel subquadrala, postice excen-
trice acuminata, sulcis dorso-laterahbus products ;
alveolo humili, centrali, 40 graduum.— Long. 110, lat.
14 mill.
— 191 —
Cette espèce accompagne le B. parillosus dans les cou-
ches moyennes de l'étage liasien, et elle n’est guère plus
rare que lui. Je la connais de Saint-Fortunat, près de
Lyon; de Gundershofen et de Muhlausen, près d'Uhrwei-
ler (Bas-Rhin); du Jura argovien et schaffousois, de Ba-
lingen, Boll et Wulfingen (Wurtemberg).
8. B. PræÆcursor, Mayer.
B. sp. Quenst., Jura, p. 540, pl. xLvi, f. 18-19 (malæ).
B. tesia brevi, conica, ulroque latere dorsum versus
compressa, antice dilatata, obtuse triquelra, poslice atte-
nuala, acula, sulco ventrali producto, lato, humili, sulcis
dorso-lateralibus humilibus, sulco dorsali angusto; alveolo
magno, valde excentrali, 18 graduum. — Long. 64, lat.
15 null.
Cette Bélemnite n’est pas rare dans le Jura argovien ;
le musée de Zurich la possède du Wessenberg et de Betznau,
près de Brugg, où j'en ai trouvé, en quelques instants,
plusieurs exemplaires dans la couche à Bélemnites de la
zone de l’Ammonites Sowerbyi.
9. B. Escueri, Mayer.
B. {esta paulum elongata, conica, lœvi, utroque latere
dorsum versus compressiuscula, ventre planiuscula, antice
subquadrata, postice satis acuminata, acuta ; alveolo ma-
gno, excentrali, 22 graduum. — Long. 72, lat. 19 mill.
M. Escher de la Linth, directeur des collections miné-
ralogiques, géologiques et paléontologiques du musée fé-
déral de Zurich, a trouvé en quelques instants trois exem-
plaires de cette espèce dans des blocs éboulés de la mon-
tagne du Glærnich, à Glaris même. Ces blocs proviennent
de la mince bande d’une roche ferrugineuse, contenant des
fossiles des couches bajociennes supérieures, de l'étage
bathonien et même des couches calloviennes inférieures,
— 192 —
qui s’observe à mi-hauteur du Glærnich et correspond
vraisemblablement aux couches bathoniennes de la pro-
vince normando-bourguignonne de M. Marcou.
10. B. Hegerri, Mayer.
B. esta brevi, conica, utroque latere compressa, antice
ovato-rolundala, postice acuta, leviter papillata ; canali
lato, parum profundo, ad umbilicum evanescente ? umbi-
lico magno, profundo, 24 graduum. — Long. 55, lat.
19 mill.
L'unique échantillon de cette espèce que je connaisse
provient de l’oolithe inférieure de Tannie, près du Mans.
Il se trouve au musée de Genève, qui l’a acheté de M. Sæ-
mann, naturaliste à Paris.
11. B. neGzecrus, Mayer.
B. sp., Quenstedt, Jura, p. 309, pl. xz1r, f. 20.
B. testa elongata, subfusiformi, sublereli, antice pau
lum attenuata, rotundata, postice repente acutata, rotun-
dataque; canali angushssimo, mediam clavæ regionem at-
tingente; alveolo.…. — Long. 77, lat. k 172 mull.
Au dire de M. Oppel, cette Bélemnite provient de la
couche à Bélemnites du lias moyen de Lyme-Regis
(Dorsetshire).
12. B. Hezvericus, Mayer.
B. pistilliformus, Ooster, Céph., part. I, p. 24 (pars),
UP ROLE R
B. testa elongata, fusiformi vel claviformi, antice at-
tenuata, rotundala, postice repente el paulum excentrice
aculala, subspinata ; canali angusto, mediam clavæ regio-
nem fere allingente; alveolo centrali, humili, 18 graduum.
— Long. 115, lat. 42 mul.
. Cette espèce n’est pas rare au Sulzgraben, à la Blat-
— 193 —
tenheide et au Hohmad, dans la chaîne du Stockhorn
(Oberland bernois). 1l est d'autant moins permis de la con-
fondre avec le B. pistillifornus qu’elle n’est accompagnée,
dans ces localités, que d'espèces appartenant aux terrains
jurassiques moyens. (Voyez, pour preuve, Ooster, Cata-
logue des Céphalopodes fossiles des Alpes suisses. (Mém.
Soc. helv. scient. net., t. XVII et XVTIT.)
45. B. BERNENSIS, Mayer.
B. testa elongata, fusiformi, paulum depressa, antice
paulum dilatata, medio attenuata, rotundata, postice in-
flata, in extremo acutata; canali lato, humili, regulari,
apicem pene alhingente; alveolo centrali, humili, circiter
18 graduum. — Long. 128, lat. 14 mil.
Cette belle espèce est assez commune dans les localités
de l'Oberland bernois citées ci-dessus, en compagnie des
B. Helvelicus, fusiformis et subhastatus. Elle est intime-
ment liée à ces deux dernières espèces.
14. B. REDiviIvuS, Mayer.
B. testa elongata, subcylindrica, paulum depressa, an-
fice perpaulum attenuata, rotundata, postice repente acu-
tata, acuta ; canali paululum angusto, regulari, ad api-
cem evanescente; alveolo centrali, humili, 16 graduum.
— Long. 80, lat. 8 mill.
Les deux échantillons de Bélemnites sur lesquels je
fonde cette espèce ont été trouvés par les frères Meyrat,
naturalistes, dans les couches oxfordiennes moyennes du
Crey, près de Châtel-St.-Denys (canton de Fribourg).
15. B. ArGovianus, Mayer.
B. Sauvanaui, d'Orb., Pal. franc., terr. jur., Céph.,
p. 1928 (pars), pl. xxt, Ê. 4-5.—B. hastatus (impressæ),
Quenst:, Céph., p. 447 (pars), pl. xx1x, f. 56-57.
13
— 195 —
B. testa mediocri, brevi, fusiformi vel subclavata, an-
tice paulum attenuata, rotundata, postice inerassata ro-
tundataque ; in extremo obluse acuta, mucronala ; canali
angusto, profundo, dimidiam teslæ longitudinis partem
paulum superante; alveolo centrali, profundiuseulo, 20 gra-
duum. — Long. 52, lat. 11 null.
Assez commune dans les deux premières assises de l’é-
tage oxfordien du Jura suisse et allemand, cette espèce
est rare ou manque dans Ja province hispano- alpine, où
ne le B. Sauvanaur.
Je crois devoir mentionner, mais à litre de simple ren-
seignement, les espèces suivantes que je ne connais pas
encore :
1° B. fibula, Forbes; 5° B. seclusus, Blanford;
2 PB, Chilensis, Conr.; 4° B. stilus, Blanford.
C. M.
Description d'un mnouveuu genre et de nouvelles
espèces fossiles du bassin de Paris et de
Biarritz,
‘par LE M5 DE Raincourt et E. MunIER-CHALMAS.
GoopaLLiopsis (genus novum),
Testa ovata, complanata, æquivalvi, inæquilaterali ,
clausa, levigata, antice vix dilatata, postice altenuata ,
compressiuscula ; cardine valvæ dextræ sinstræque duobus
— 195 —
dentibus divarieatis, eum foveola trigona interposila .
munilo; dentibus lateralibus elongatis, POREPRESS ;
cœterum testis generis Goodalliæ simillima.
Coquille ovale, aplatie, équivalve, inéquilatérale, lisse,
close, à peine dilatée en avant, légèrement comprimée en
arrière ; charnière.portant sur chaque valve deux dents
cardinales séparées par une fossette triangulaire; dents
latérales très-prononcées et allongéés, une seule sur cha-
que valve : coquille se rapprochant beaucoup de celles du
genre Goodallia sous le rapport des autres caractères.
Le genre Goodallia est celui qui nous paraît se rappro-
cher le plus de celui que nous proposons : aussi doivent-
ils être placés l'un près de l’autre dans la méthode.
1. GoopazLiopsis ORBIGN Yi. (PI. VILLE, fig. 5 a, b, c, d, e.)
Testa ovata, minima, complanala, æquivalur, inœæqui-
laterali, lœvigata, antice parum dilatata, postice atte-
nuala, compressiuscula ; cardine valvæ dextræ sinistræque
duobus dentbus divaricatis, cum foveola trigona interpo-
sila, mumto; dentibus laterahibus elongatis, prominenti-
bus ; nymphis ninimis, brevibus ; ligamento externo ; palhi
linea simplicr, vix impressa ; cicatricula musculari postica
anticaque minimis. — Long. 5, lat. 2 175 millim.
Pour la description de l'espèce, nous renvoyons à celle
du genre qui est la même.
Nous ajouterons seulement que, dans notre espèce, les
nymphes sont petites et courtes, les empreintes muscu-
laires petites, le ligament externe, le sinus palléal simple
et à peine marqué. La longueur de la coquille est de
3 millim., sa largeur de 2 millim. 1/5.
Nous avons recueilli cette espèce à Fercourt, dans le
calcaire grossier inférieur. Nous nous faisons un plaisir de
lui donner le nom de M.Charles d'Orbigny, qui a exploré,
— 196 —
un des premiers, le bassin de Paris avec tant de zèleet de
succès.
PI. vu, fig. 5 a, 5 b, valve droite et valve gauche vues
en dessus:
DICO; id. id. en dedans,
5 e, grandeur naturelle.
2. JouAnNeTIA THELUSsONIÆ. (PI. VITE, Gg. 4 a, b, c,d, e.)
Testa brevi, inflata, hemaspherica, lenui, fragihi, an-
lice convexa, dilatata, postice brevi, angusta, compressa,
sulco submediano, obliquo bipartita ; callo laussimo, læ-
vigalo ; area antica lamellis spinosis, angustis, regulari-
bus, transversis, strüisque longitudinalibus, radiantibus
decussala ; area media lœvigata, vel wix sulcata ; area
postica lamellis parum Spinosis ornata ; appendiculum
nullum : cardine intus acuto:; cicatricula musculari, an-
hica ovata, magna, postica parva; sinu pallii maximo,
vi vmpresso. — Long. 10, lat. 8 maullim.
Coquille courte, renflée, hémisphérique, mince et fra-
gile, convexe et dilatée en avant, courte et plus étroite en
arrière, divisée en deux parties inégales par un sillon
submédian et oblique. Callum lisse et très-large ; aréa an-
térieur orné de lamelles épineuses transverses, régulières
et de côtes rayonnantes longitudinales ; aréa médian pres-
que lisse ou sublamelleux; area postérieur portant de
faibles lamelles quelquefois épineuses. Région cardinale
aiguë. Impression musculaire antérieure ovale et grande,
impression postérieure petite : sinus palléal très-grand, à
peine visible. Valve droite un peu plus grande et un peu
plus ventrue que l’autre. Appendice terminal nul.
Habitat. Verneuil (sables moyens) : fossile éocène.
Observ. Celte charmante espèce devra former un petit
groupe à part; elle s'éloigne des autres Jouannetia parun
— 197 —
aréa médian sur chaque valve et par son manque d'ap-
pendiculum. W est intéressant de voir ce genre descendre
dans l’éocène, alors qu'il n’était encore connu à l’état fos-
sile que du miocène et du pliocène. M. Deshayes a publié
sous le nom de Pholas Dutemplei une jeune coquille du
calcaire grossier qui pourrait bien être un Jouannelia ;
mais, comme elle est très-peu développée, elle pourrait
tout aussi bien appartenir à un autre genre démembré
des Pholades.
Nous dédions cette espèce à madame de Thélusson, dont
les recherches persévérantes dans les sables de Verneuil
ont enrichi la science de plusieurs espèces nouvelles.
PI. vin, 4 a, 4 b, valve droite et valve gauche vues en
dessus ;
4c,4d, id. id. en dedans;
4 e, valves réunies.
5. CyrricaRDIA HE£BERTI (PI. VIIL, fig. 1 a, b, c,
d, .€;)
esta minima, tenui, fragili, inæquilaterali, transversa,
antice compressiuscula, atlenuata; postice parum dilatata,
oblique maxime angulata , transversim trregulariter pli-
calo-striata; umbonibus minimis, obliquis, vix promi-
nentibus ; cardine angustissimo, bidentato; dente postico
anguslo, elongalo; dente antico minimo. Cicatricula mus-
culari valde impressa vel nulla, antica minima, postica
magna; pallii linea simpliei, vix 1mpressa. — Long. 9,
lat. 5 nullim.
Coquille petite, mince, fragile, inéquilatérale, trans-
verse, un peu comprimée en avant, dilatée et fortement
anguleuse en arrière; surface finement striée et présen-
tant de gros plis transverses, irréguliers. Bord cardinal
très-étroit, presque linéaire. Charnière portant deux dents
— 198 —
cardinales inégales, la première située en avant et petite,
l'autre mince et allongée. Cicatrices musculaires forte-
ment marquées ou nulles, l’antérieure plus petite que la
postérieure. Empreinte palléale simple, peu marquée.
Hab. le Guépelle; Verneuil {sables moyens) : fossile
éecène.
Nous sommes heureux de pouvoir donner à M. Hébert,
le savant professeur de la Sorbonne, en lui dédiant cette
espèce, un témoignage de notre reconnaissance.
PI. vi, fig. À a, 1 D, valve droite et valve gauche vues
en dessus;
de, 1: add: id: Ade ren dedans
4e, grandeur naturelle. |
4. MopioLa (CRENELLA) ARENULARIA. (PI. VII, fig. 2 a,
cy'6.)
Tesla ovato-elongata, angusta, tenui, fragili, poshice
valde latiore ; latere antico striis divergentibus, minimis,
nonnullis munilo, medio lϾvigato ; latere postico valde
anguloso, striis longiludinalibus, regularibus, œqualibus
ornato ; margine anlico poslicoque 1nlus tenue crenulatis.
Cardine anguslo, arcualo, intus vix incrassalo, regulari-
ter minule denticulato. — Long. 12, lat. 7 millim.
Coquille ovale, allongée, étroite, mince et fragile ,
beaucoup plus large en arrière qu’en avant : côté anté-
rieur lisse dans le milieu, orné, à son extrémité, de quel-
ques fines stries divergentes. Côté postérieur très-angu-
leux portant des stries longitudinales égales et régulières,
interrompues par quelques stries d'accroissemetit. Bords
antérieurs et postérieurs finement crénelés à l’intérieur.
Charnière étroite, peu épaisse, arquée, régulièrement
denteléeau Fo denticulations rappelant un peu celles
que l’on voit à la charnière des arches.
— 199 —
Habitat. Verneuil (sables moyens) : fossile éocène.
PI. vus, fig. 2 a, valve droite vue en dessus ;
2t id. id. id. en dedans;
2 e, grandeur naturelle.
5. EMARGINULA PaARISIENSIS. (PI. VIE, fig. 5 a, b,c,e.) :
Testa ôvato-oblonga, convexiuscula, eleganter lineis
obliquis, divaricatis, lamellisque transversim decussata ;
apice compresso, àd latus posticum valde inflexo; scis-
sura lata, brevi; linea dorsali canaliculata, transversim
squamulis ornata. Tesla intus lœvigata, postice septo
muünita. — Long. 5 172, lat. 5 millim. |
Coquille ovale-oblongue, peu convexe, ornée de fines
stries courbes, descendant en rayonnant de la ligne dor-
sale à la base, et formant, avec des lamelles transverses,
un élégant réseau. Scissure courte, se continuant jusqu’au
sommet par un canal orné de lamelles transverses régu-
lières. Sommet très-surbaissé, s’arrêlant au niveau du
bord postérieur de Ja coquille. Surface interne lisse, mu-
nie d'une espèce de septum à sa partie postérieure.
Hab. Verneuil {sables moyens) : fossile éocûne.
Observ. Cette curieuse espèce appartient au groupe de
l'Emarginula clypeata, Deshayes. |
6. TORNATELLA DESHAYES1. (PI. VIL fig. 5 a, b, 6.)
. Testa subglobosa, ampullacea; spira brevi, acuta; an-
frachibus 4-5 convextusculis, angustis, sutura canalicu-
lala junctis, transversim strüs numerosis, minimis sub-
punctato-siratis; ultimo ,anfractu maximo, antice pau-
lum attenualo ; apertura elongata, compressa ; columella
brevi, conlorla, umplicala, basi perforata — Long. 9
lat. 5 millim.
— 200 —
Coquille subglobuleuse, ampullacée, à spire courte, as-
sez aiguë, composée de quatre à cinq tours peu convexes,
étroits, ornés de nombreuses stries transverses régulières,
devenant très-légèrement ponctuées vers la base du der
nier tour, qui est très-grand et atténué en avant. Ouver-
ture allongée, comprimée. Columelle courte, tordue, for-
mant un pli par sa torsion, et médiocrement perforée à sa
base. €
Hab. le Guépelle (sables moyens), l'Orme près Gri-
gnor (calcaire grossier moyen) : fossile éocène.
Nous saisissons avec empressement l’occasion de pou-
voir donner à notre savant maître M. Deshayes une
preuve de notre reconnaissance en lui dédiant cette es-
pèce. |
7. Onosromia VERNEUILENSIS. (PI. VIL, fig. 8 a, b, e.)
Testa elongato-turbinata, apice acuta ; anfractibus sep-
tenis, plano-convexiusculis, lente crescentibus, striis mi-
nulissimis, obsoletis ornatis ; sutura canaliculata, sulco
impresso marginala ; ultimo anfractu maximo, subventri-
coso; apertura ovato-elongata; columella arcuata, uniden-
tata ; labro acuto, intus profunde sulcato.— Long. 6 1/4,
lat. 21/[2 millim.
Coquille allongée, turbinée, aiguë au sommet, composée
de sept tours de spire peu convexes, séparés par une su-
ture canaliculée, bordée d’un sillon assez fortement mar-
qué. Surface des tours ornée de fines stries très-obsolètes;
dernier tour grand, légèrement ventru. Ouverture assez
large, allongée; columelle arquée, portant une dent assez
forte ; bord droit mince et tranchant, garni, à l’intérieur,
de sillons assez profonds.
Hab. Verneuil (sables moyens) : fossile éocène.
— 201 —
8. Lacuna nissuncra. (PI. VIT, fig. 2 a, b.)
Testa elongato-turbinata, disjuncta, tenuis, fragihs ;
anfractibus 4-5, striis minulis numerosis ornalis striisque
minuhssimis, valde obsoletis subdecussatis; ultimo an-
fractu maximo, disjuncto; apertura ovata; columella ca-
naliculata ; sutura profunda. — Long. 5, lat. À 172 mul.
Coquille allongée, turbinée, disjointe, mince et fragile;
quatre à cinq tours de spire ornés de petites stries trans-
verses, nombreuses, croisées par d’autres stries Jongitudi-
nales, très-faibles et très-obsolètes. Suture profonde. Der-
nier tour grand, disjoint. Ouverture ovale; columelle assez
large, canaliculée.
Hab. le Guépelle (sables moyens). Fossile éocène.
Observ. Cette espèce, très-extraordinaire de forme, a,
du reste, tous les caractères des Lacuna.
9, Lacuna cLiona. (PI. VIE, fig. À a, b, e.)
T'esta ovala, tenuis, fragilis; spira brevi, conica, acula ;
anfractibus 4-5 convexis, valde scalaribus, sutura pro-
lunda separatis, costulis longitudinalibus, undulatis, la-
mellosis, prominentibus elegantissime ornatis ; ullimo an-
fractu maximo, basi angulato; columella non canaliculata,
basi perforata. — Long. 5, lat. À 1/5 millim.
Coquille ovale, mince, fragile, à spire courte, aiguë,
composée de quatre à cinq tours convexes, scalariformes,
ornés de côtes lamelleuses, longitudinales, saillantes, on-
duleuses. Suture très-profonde. Dernier tour très-grand,
anguleux à sa base. Ouverture ovale, anguleuse en avant,
à bord droit tranchant et suivant exactement le contour
des côtes longitudinales. Columelle simple, sans canal,
perforée à sa base.
— 202 —
Hab. le Guépelle, Verneuil (sables moyens) : fossile
éocène. AN rer
Observ. Par son manque de canal à Ja columelle, par
sa suture très-profonde, et enfin par son aspect scalari-
forme, cette coquille paraît, au premier abord, s'éloigner
des Lacuna ; nous n’aurions pas, sans le conseil prudent
de M. Deshayes, osé la maintenir dans cette coupe géné-
rique.
10. LirroriNa s6LiDA. (PI. VIT, fig. 4 a, b.)
Testa elongalo-turbinata, crassa; anfractibus septems,
convexis, slrüs lransversis in medio valde obsoletis vel
nullis ornats ; sutura canaliculata sulcis duobus maæime
umpressis, prœsertim primo, marginala ; apertura ovalo-
acuminala, obliqua, postice angulosa ; columella lata,
brevi; ullimo anfractu maximo. — Long. 19, lat.
10 millim.
Coquille allongée, turbinée, épaisse ; sept tours de spire
convexes, ornés de sillons transversaux devenant très-vb-
solètes ou disparaissant dans le milieu ; suture canaliculée,
bordée de deux sillons fortement marqués, le premier sur-
tout. Bouche assez grande, ovale, anguleuse à son extré-
mité postérieure; columelle épaisse, courte ; dernier tour
assez grand.
Hab. Verneuil (sables moyens) : fossile éocène.
A1. ScaLariA Desconccmampst. (PI. VII, fig. 7 4, 6.)
Testa elongato-turbinata, turrila, apice acuninata ;
anfrachbus 9 convexis, sutura profunda separatis, lamel-
lis longitudinalibus, æqualibus, ad suturam valde inflexis,
ornals ; interstitis lœvibus ; ultimo anfractu basi disculo
radialo, tecto ; radis prominentibus, rectis, costis longi-
— PE —
tudinalibus respondentibus ; apertura circulari, simplici.
— Long. 19, lat. 5 millim.
Coquille allongée, turbinée, turriculéc, acuminée à
son sommet ; neuf tours de spire convexes, ornés de la:
melles longitudinales, égales, saïllantes, fortement recour-
bées vers la suture, ayant, dans leur ensemble, la forme
générale d'un S : les interslices des lamelles sont lisses.
Suture profonde; dernier tour semblable aux autres, por-
tant à sa base un disque dont les radiations droites, sail-
lantes, correspondent aux côtes transverses. Bouche circu-
laire, simple.
Hab. le Guépelle, près Senlis : fossile éocène.
Souvenir et hommage des auteurs à M. Eugène Des
longchamps, si bien connu par ses savants travaux sur les
Brachiopodes.
12. ScaLariA PEzcari. (PI. VIE, fig. G q, b.)
Testa ‘elongato-turrita, apice acuminata ; änfractibus
numerosis, 10-12, valde convexis, sutura profunda sepa-
rats ; lamellis longitudinalibus, regularibus ornatis, la-
mellisque aliis transversis œqualibus, striisque minutis-
sinus, clathratis ; ultimo anfractu, bas disculo radiato ;
radis paulum prominentibus, rectis, striis minutissimis ,
lransversis vix decussalis ; apertura circulari, simplici.
— Long: 36, lat. 15 millim. |
Coquille allongée, turriculée, acuminée à son sommet ;
dix à douze tours de spire très-convexes, ornés de lamelles
longitudinales régulières, croisées par: d’autres lamelles
égales, transverses, et par de fines stries, partageant la
surface de la coquille en petits carrés égaux; suture très-
profonde; dernier tour portant à sa base un disque dont
les radiations, peu proéminentes, correspondent aux côtes
— 204 —
longitudinales et sont finement décussées par de petites
stries circulaires. Ouverture circulaire, simple.
. Hab. Biarritz (nummulitique, part. sup.) : fossile éo-
cène,
C'est à M. Edmond Pellat, habile géologne, qui est par-
venu, à force de persévérance, et de recherches, à réunir
une des plus belles collections du nummulitique de Biar-
ritz, que nous devons la communication de cette magnifi-
que espèce, à laquelle nous attachons son nom avec plaisir.
| DE R. Er M, C.
VARIÉTÉS.
Sur l'origine de l’'Ambre gris,
PAR H. CROSSE.
Tout le monde connaît l’ambre gris, cette substance à
l'odeur douce et suave, que l’on emploie si fréquemment
comme parfum, soit en la laissant seule, soit en l’associant,
sous divers noms, à d’autres corps odorants. Mais les con-
ditions singulières dans lesquelles il se produit sont beau-
coup moins connues, et nous pensons être agréable à nos
lecteurs en traitant ce sujet qui, d’ailleurs, rentre dans le
cadre de notre recueil plus qu'on ne pourrait le croire au
premier abord.
Bien des hypothèses, plus absurdes les unes que les au-
— 205 —
tres, ont été émises, sur l’origine de l'ambre gris (1), par
les anciens auteurs que devait beaucoup embarrasser, d’ail-
leurs, nous le reconnaissons, cette substance énigmatique,
spécifiquement plus légère que l’eau, et que l’on rencon-
trait, par hasard, flottant sur la mer ou rejetée sur le ri-
vage, sans qu'on püt savoir d’où elle venait. C’est ainsi
que, par exemple, Avicenne et Sérapion le considèrent
comme un baume qui croît sur les rochers et qui tombe
ensuite dans la mer (probablement quand il est mür ? Mais
les auteurs ne s'expliquent pas là-dessus, et pour cause).
Pour Cardan, ce n’est autre chose que la bave desséchée
des veaux marins : un degré de plus dans l'absurde.
Fernandez Lopez pense que ce sont les excréments de cer-
lains oiseaux qui ont mangé des herbes odoriférantes.
Quels oiseaux? quelles herbes? Il ne le dit pas, bien en-
tendu. Pomet suppose que l’ambre gris est un mélange
de cire et de miel parfumé qui se cuit et s'ébauche au
soleil, et qui se perfectionne dans la mer par l'agitation
des flots et par l'esprit salé!!! Après ce dernier galima-
tias, il convient de tirer l'échelle, en passant sous silence
d’autres auteurs non moins ingénieux, qui voient, tour à
tour, dans le corps en question, de l’'écume de mer con-
densée, une graisse de terre endurcie, un bitume, une ré-
sine, une gomme, du sperme de baleine ou de la fiente de’
crocodile.
Nous mentionnons seulement deux autres hypothèses’
qui, sans être plus fondées, nelaissent pas que de se rappro-
cher un peu davantage de la vérité. Virey considère l’ambre:
gris comme une sorte d'adipocire, résultant de la dé-
+
1
(1) Nous empruntons les principales données de cet article à
M excellent et très-utile ouvrage de notre éminent collaborateur,
M. Moquin-Tandon (de l'Institut), intitulé Éléments de spé
médicale, p. 106.
= 906 =
composition spontanée de plusieurs Poulpes odorants de la
haute mer: Pelletier et Caventou n'y voient que des eal-
culs biliaires de quelque gros animal marin. |
Serval Marel est le premier qui ait découvert la véritable
origine de Fl'ambre gris; il a reconnu qu'il était produit
par de grands animaux de l'ordre des Cétacés, et que c'était
tout simplement le résultat de leur digestion, une sorte de
calcul intestinal, un coprolithe. Son assertion a été con-
firmée par Swediaur, Romé de Lisle et par le témoignage
des baleiniers : de plus, on a remarqué que le nom japo-
naïs de la substance signifiait littéralement excrément de
baleine.
Les observations ultérieures n’ont apporté qu’une seule
restriction à ladécouverte de Serval Marel : c’est que l'ambre
gris n'existe pas indistinctement chez tous les grands
Cétacés, mais qu'ilse produit uniquement chez les Cacha-
lots. Il se forme, en boules de différentes grosseurs, dans
le tube digestif de ces animaux, et est rendu par eux en
mème temps que leurs excréments. C’est un produit nor-
mal selon les uns, purement accidentel suivant d'autres
auteurs, et causé par un état maladif de l'animal. Ce qui
nous fait partager cette dernière opinion, c’est que, d'a-
près le témoignage des marins qui font la pèche des Ca-
chalots, on en recueille, dans leurs intestins, des quanti-
tés fort inégales variant de quelques kilogrammes jusqu'à:
cent, et que quelquefois même on n’en trouve point. On
a remarqué aussi que l’ambre gris ne se trouvait que dans
le cœcum, et jamais dans les autres parties du canal ali-:
mentaire de l'animal. On en recueille quelquefois des
masses isolées qui flottent sur la mer ou qui ont été reje-
tées par elle sur la plage : le Japon, les Moluques, l'Inde,
Madagascar et le Brésil sont les pays sur le littoral desquels
on les rencontre le plus communément.
— 207 —
Voici maintenant en quoi notre sujet se rattache à la
Malacologie. Les grands Cétacés se nourrissent habituelle-
ment de poissons et de mollusques, mais surtout de Cé-
phalopodes, dont beaucoup d'espèces sont pélagiennes et
se rencontrent en quantité innombrable dans la haute mer,
où elles forment parfois de véritables bancs (1). Or un grand
nombre de ces mollusques exhalent ure odeur musquée
plus ou moins forte, mais bien connue de tous les natura-
listes qui ont eu occasion de les observer vivants, et qui
n'est pas sans avoir de grands rapports avec celle de
l’ambregris. Nousciteronsnotammentl’ Eledon moschatus,
Leach, dont la forte odeur de musc, signalée par Aris-
tote, persiste même longtemps après la mort de l’animal,
et le Loligo Bouyeri, Fischer et Crosse, ce gigantesque Cé-
phalopode dont un de nos bâtiments de guerre a manqué
si malheureusement la capture, et qui, après avoir été
blessé, exhala une odeur de musc assez forte pour arriver
jusqu’au navire (2). Nous pourrions multiplier les exemples.
Comme dernière preuve à l'appui de notre thèse, nous
ferons remarquer qu’on a découvert plusieurs fois, dans
des morceaux d’ambre gris, des mandibules cornées of-
frant tous les caractères des becs de Céphalopodes : le tra-
vail digestif n'avait pu en modifier assez la nature pour les
rendre méconnaissables. M. Moquin-Tandon, que nous ci-
tons plus haut, nous à affirmé qu'il avait vu un morceau
d’ambre renfermant des débris organiques de cette nature.
(1) Parmi les Céphalopodes, il n’y a guère que les Poulpes qui
aient des habitudes sédentaires, et passent l’année entière dans
leur trou ou dans ses environs; les autres, et principalement ceux
qui sont organisés pour une natation rapide, ont des mœurs es-
sentiellement nomades et sont d'humeur voyageuse; les espèces
côlières elles-mêmes ne se montrent que pendant une partie de
l’année et disparaissent ensuite.
(2) Journ. de Conchyl., 1862, vol. X, p. 136.
Los
11 n'est donc plus permis d’avoir le moindre doute sur
les circonstances dans lesquelles se produit l'ambre gris.
On ne peut se le dissimuler, ce produit recherché paraît
être le résultat de l'intempérance d'un Cachalot qui s’est
donné une indigestion de Céphalopodes, ou qui, à la suite
de longs excès du mème genre, s’est vu atteint d’une ma-
ladie d’intestins, punition de ses péchés gastronomiques.
Notre révélation malencontreuse dégoûtera peut-être de
l'ambre gris quelques-uns de nos lecteurs qui appréciaient
auparavant ce parfum déiical; nous devons reconnaître,
en effet, qu’il se prépare dans un singulier laboratoire,
mais ce n’est point notre faute, et nous ne pouvons rien
changer à la réalité des choses. D'ailleurs, ils sont parfaite-
ment libres d'employer, si bon leur semble, d’autres par-
fums d’une origine moins prosaique.
H. Cross.
BIBLIOGRAPHIE.
The Proceedings of the scientific meetings of the
zoological Society Of London. — 1861 (1).
La Société zoologique de Londres, dans ses publications
de 14861, consacre 5 de ses planches coloriées à la repré-
(1) 1 vol. grand in-8°, publié en trois parties, dont chacune
coûle 15 sch.— 458 pages d'impression et 44 planches, dont 16
sont noires et 28 coloriées. — Londres, 189 1862, au siége de la
Société, 11, Hanover-Square.
— 209 —.
sentalion de mollusques nouveaux. Parmi les divers mé-
moires qui s’y trouvent, voici ceux qui font partie da do-
maine de Ja Conchyliologie.
I. Description, par M. le docteur L. Pfeiffer, de 90 es-
pèces de coquiiles terrestres, appartenant à Ja collection
Cuming (5 articles et 5 planches), et faisant partie des
genres Helix, Streptaxis, Bulimus, Orthalicus, Limico-
laria,. Spiraxis, Achatina, Oleacina (Glandina), Pupa,
Cylindrella, Clausiha, Partula, Simpulopsis, Succinea,
Pytha, Cyclostoma, Cyclotus, Leptopoma, Pupina et Pu-
pinella. Nous jugeons inutile de donner les noms de ces
nombreuses espèces que l'on trouvera dans les prochains
suppléments des monographies de M. Pfeiffer. Nous signa-
lerons néanmoins une magnifique Agathine de Natal, A.
Planti, une très-singulière coquille, dont l’Aabifat est
inconnu, rapportée avec doute au G. Clausilie (Clausilia
(Balea?) Taylori), 2 espèces nouvelles du Nil Blanc, Bu-
hmus Niloticus et Limicolaria turris, et un magnifique
Bulime américain, B. gloriosus, recueilli sur le territoire
de la république de l' Équateur. Les diagnoses sont excel-
lentes, comme toujours, et faites avec une clarté et une
précision qui ne laissent rien à désirer.
IL Divers articles intéressants de M. Henry Adams
(voir, pour le compte rendu, le numéro de janvier 4865
du journal de Conchyliologie).
HT. Revue des Vermetidæ, par M. Otto A. L. Môrch
(2 articles et 1 planche).
Ce travail important est une véritable monographie des
coquilles généralement peu étudiées que l’on comprenait
autrefois dans le genre Vermet. Les longues lamelles que
l'on trouve dans l'intérieur de quelques espèces (Petalo-
conchus) sont généralement regardées comme de valeur
générique; mais l’auteur pense, contrairement à cette
14
— 210 —
opinion, qu'elles se dissolvent avec l'âge, comme les dents
aperturales de certains Pupa (P.: Weinlandi, Kur., par
exemple). Il n'accorde pas non plus une grande valeur à
la faculté qu'ont certaines espèces de creuser le test d'au-
tres coquilles, et qui a été considérée, par Daudin et Marcel
de Serres, comme un caractère générique, en effet, pres-
que tous les jeunes Vermets possèdent cette faculté : toutes
les espèces de celte famille paraissent être vivipares.
L'auteur établit les coupes génériques suivantes :
4° Burtinella, Mürch : c'est le g. Morchia, publié, par
M. Mayer, dans le journal de Conchyliologie (2° série,
août 4860, vol. VII), et dont le nom doit Otre changé à
cause d'un autre genre Morchia, créé par M. Arthur
Adams quelques mois auparavant (1) pour une autre
forme de mollusques. Espèces citées : PB, contraria (Tro-
chus), Schræter; B. Nystii (Solarium), Galeotti; B. tur-
binala (Serpula), Philippi; B. Sowerbyi, Mantell; B. Phil-
hipsu, Môrch; B. nodus (Vermicularia), Phillips : toutes
sont fossiles.
2° Srkpnopoma. Môrch (2). Espèces citées (toutes vi-
vantes) : S. roseum (Vermelus\, Quoy et Gaimard; S. fri-
cuspe, Môrch, d'Australie ; S. senticosum, Mürch; S. pen-
nalum, Môrch.
9° SiPHONIUM, Browne. L'auteur cite : S. megamastum,
Môrch; S. lituella, Mürch; S. leucozonias, Mürch; S.
teredula, Mürch; S. afrum, Gmelin; 5. politum, Daudin;
S. platypus, Môürch; S. Dacostæ, Mürch; S. subcrenatum
(Vermilia), Lamarck; S. teætum, Mürch; S. scaphitella,
Môrch; S. pictum, Môrch; S. nebulosum, Dillwyn; S.
(1) Annals a. Mag. of nat. Hist., avril 4860. — Voir, pour Île
genre de M. Adams, le Journ, de Conchyl., 1863, p. 101,
(2) Journ.de Conchyl., 1860, p. 42.
— 211 —
Gæderopi, Môrch; S. luridum, Môrch; S. margaritarum
(Vermetus), Valenciennes; S. cariniferum, Gray; S. maxi-
mum, Sowerby : ces espèces sont vivantes.
4 Vermicuzus, Lister. Espèces citées : F, fortuosus
(Serpula), Solander; V. solarinus, Môrch; V. lumbricalis
(Serpula), Linné; V, spiralus, Vhilippi; V. anguis (Ver-
metus), Forbes ; VW. cochleiformis (Vermetus), 3. Müller ;
V. circumcarinatus (Serpularia), Stoppani ; V. turritella
(Vermetus), Rousseau ; V. Royanus (Vermetus), d'Orbigny;
V. albensis (Vermetus), d'Orbigay; V.carinatus, Hôrnes ;
V. dimorphus, Môürch; V. pellucidus, Brod. et Sow.; W.
rastrum, Môürch; V. effusus ( Vermetus), Valenciennes.
Ce genre compte des espèces vivantes et des espèces fos+
siles. |
5° SPiROGLYPHUS , Daudin. — S. spiruliformis (Stoa)
de Serres; S, ammoniliformis (Sloa), de Serres; S. planor-
bis (Vermetus), Dunker ; 5. spirorbis (Serpula), Sowerby;
S. Schræteri, Môrch; S. stramonitæ, Môrch; S. annula-
tus, Daudin ; S. alhidus (Bivoma), Carpenter; S, glome-
ralus (Vermetus), Bivona. — Même observation que pour
le genre précédent.
6° Vermerus, Adanson. L'auteur divise cette coupe gé-
nérique en quatre sous-genres (nous n’aimons pas les sous-
genres) : 1° VermerTus, Adanson, caractérisé par des tours
grèles, et des lames partant des parois (VW. Adansonit, Dau-
din; V.varians, d'Orbigny; V.conicus, Dillwyn et Wood ;
V. contortus, Carpenter; V. octosectus(Petaloconchus), Car-
penter; V, cereus (Pelaloconchus), Carpenter ; V. carina-
tus, Quoy et Gaimard; VW, lilacinus, Mürch): 2° PErALo-
coNCHus, Lea, caractérisé par des lames partant de l'axe (V,
sculpturalus, Lea; V. Domingensis, Sowerby ; V. intortus
(Serpula), Lamarck; V. pachylasma, Môrch; V. subcan-
cellatus, Bivona; V. vermicella (Serpula), Lamarck ; V.
— 212 —
scalatus (Serpula), Eichwald; VW. balani-tintinnabul,
Môrch ; V. ancllum, Môrch ) : 5° MacropnrAGMA , Car-
penter, caractérisé par des lames internes disposées vers
Je milieu de la colamelle, et par un opercule, petit, lisse,
corné, très-mince, légèrement aplati et à peine spiral (W.
macrophragma, Carpenter; VW. cochlidium , Carpenter:
V. flavescens, Carpenter) : 4° ALeTEs, Car penter, caracté-
risé par des tours plus amples que dans les groupes précé-
dents, une raie médiane très-obsolète à la columelle, et
une coloration le plus souvent rougeâtre, avec les pre-
miers tours de couleur acajou (VW. centiguadrus, Valen-
ciennes; V. (Sipha Serpula), Lamarck ; V. gramfer (Ser-
pula), Say; V.tortrix (Serpula), Goldfuss). Mème observa-
tion que pour les deux genres précédents.
M. Môrch énumère et décrit avec soin, dans son travail,
de nombreuses variétés, dont les unes sont inédites, et
dont les autres ont été décrites comme espèces par les au-
teurs qui l’ont précédé. Quelques espèces ne sont point
encore complétement élucidées, mais la famille des Ver-
metidæ offre de telles difficultés, qu’il ne faut point s’en
étonner, et l’on doit savoir gré à l’auteur d’avoir éclairci
une bonne parlie des points douteux du sujet qu’il a traité.
IV. Sur une grande espèce de Teredo supposée être
l'animal du genre Furcella de Lamarck, par le docteur J.
E. Gray.
Le genre Furcella a été eréé en 1801, pour le Serpula
polythalamia de Linné, par Lamarck, qui l’a remplacé
dans son grand ouvrage par le nom générique de Septaria.
D’après l'opinion de M. Deshayes, généralement admise
aujourd'hui dans Ja science, ces genres sont parfaitement
inutiles et doivent être réunis aux Tarets, la seule diffé-
rence entre eux et ces derniers consistant en ce qu'ils
forment leur tube dans le sable, au lieu de Îe pratiquer
— 9213 —
dans le bois. M. Gray, qui, dans un article (1) publié
en 1857, paraissait adopter le genre Furcella, et s'avan-
çait jusqu’à soutenir, d’après l'examen d'un jeune indi-
vidu, que ces Acéphalés étaient dépourvus de valves (1),
semble aujourd’hui revenir sur ce point aux idées émises
par M. Deshayes, et nous ne pouvons que l'en féliciter,
car il nous parait dans le vrai.
V. Catalogue d'une collection de Mollusques des îles
Bermudes, par le révérend H. B. Tristram.
Ce travail comprend l'énumération de 145 espèces re-
cucillies aux Bermudes tant par l’auteur que par le colonel
Freeman Murray, ancien gouverneur de ces îles. Treize
d’entre elles ne sont pas déterminées spécifiquement, et
peuvent, par conséquent, être nouvelles. La faune mala-
cologique marine des Bermudes présente tous les caractères
de celle des Antilles : on ne saurait attribuer ce fait à ure
autre cause qu'à l'influence du Gulf-Stream, qui passe
pourtant à une assez grande distance au Sud-Est de
ces îles, mais qui est, même en dehors de son parcours
direct immédiat, un grand agent de diffusion des espèces
marines, végétales ou animales, du golfe du Mexique ct
des Antilles. Une quarantaine d'espèces sont également
communes aux côles de la Virginie et des Carolines.
VI. Description d'une nouvelle espèce appartenant au
genre Pandora, par S. Hanley (P. Cumingü, des Philip-
pines, qui rappelle le P. Ceylanica, Sowerby, dont lescôtés
sont beaucoup plus inégaux). — Description d’une nou-
velle espèce de Leda, par le même auteur (£. Dohrni, de
l'océan Pacifique).
VIL. Descriptions d'espèces nouvelles, de la collectior
(1) Proceed. of the zool. Soc., 1857, p. 243, pl. xxxix. Mol-
lusca.
ROUTES
Cuming, par le docteur H. Dohrn (PI. xxvi, partim).
Nous y trouvons 4 espèces de Mitres dont 2 sont figu-
rées (M. Aurora, M. Adamsi, M. Arabica, M. Gambiana,
les 2 premières des îles Sandwich, la troisième de la mer
Rouge, et la dernière des côtes de Sénégambie), 2 Neri-
lines (N. Pritchardi, des îles Fidji, N. Wallace, des îles
Aru), 2 Bulimes ( B. glaucolarynx, de Siam, et B. See-
manni, des iles Fidji, belle et remarquable espèce, qui a
quelques rapports avecle B. Clery, Petit, mais qui en dif-
fère notablement par l'épaisseur considérable de son pé-
ristome, et l'expansion du bord droit : elle fait partie de
ce groupe de Bulimes auriculiformes (g. Placostylus),
si développé dans la Nouvelle-Calédonie et les terres voi-
sines). Les diagnoses sont faites avec soin, et accompa-
gnées des rapports et différences des espèces avec celles
qui les avoisinent.
VIT. Descriptions de mollusques nouveaux des îles du
Pacifique, par W. Harper Pease.
Ces espèces proviennent des îles Sandwich et de Taiti ;
elles appartiennent aux genres Helix, Cyclostoma, Pinna
(P. trigonalis), Melampus, Fissurella (F. granifera), Pla-
naxis (P. plumbea), Columbella (C. Sandwichensis), Do-
riopsis (D. viridis), Pleurobranchus (P. delicatus), Cryp-
tophthalmus (C. cylindricus), Dolabrifera (D. Tahiten-
sis), Lobiger, Lophocercus (L. viridis), et Doris (D.
pulchra).
IX. Catalogue de la collection de mollusques terrestres
et fluviatiles de Guatemala de M. 0. Salvin, par le révérend
H. B. Tristram. (PI. xxvi, partim.)
Ce catalogue énumère 49 espèces en tout : 15 sont dé-
criles comme nouvelles, 5 autres, faisant partie du genre
Paludinella, sont simplement signalées, sans descriptions
ni noms. Les autres sont connues. Voici les espèces. nou-
— 215 —
velles : Bulimus semipellucidus, voisin du B. discrepans,
Sowerby; Spirazis Cobanensis ; Leplinaria Emmelinæ, L.
Elisæ; Cylindrella salpinx ; Physa purpurostoma , belle
espèce à columelle rose dans le jeune âge, et pourprée à
l'état adulte; Planorbis Wyldi, P. Duenasianus; Seg-
mentina Donbilli; Adamsiella Osberti (1); Macroceramus
polystreptus ; Helicina Chryseis et H. Salvini. Cette der-
nière espèce est fort jolie et présente une particularité re-
marquable qui en fait comme la contre-partie du genre
Bourciera, caractérisé par la présence d'un appendice
dentiforme à la partie basale externe de la columelle.
Dans l'A. Salvini on retrouve un prolongement du même
genre, mais il est située à la partie médiane externe du
bord droit, où il constitue une saillie très-singulière en
forme de dent ou de petite corne allongée. L'auteur ne
donne de renseignement ni sur l’opercule ni sur l’ani-
mal, et nous le regrettons vivement. En effet, si cette
forme étrange du bord droit, excessivement peu fré-
quente dans le genre Helicina, était accompagnée
d’autres caractères tirés de l’opercule ou de l’organisation
interne de l'animal, it y aurait probablement lieu de
créer pour cette espèce une coupe générique nouvelle, et
l’on pourrait adopter le vocable Tristrama, tiré du nom
de l’auteur qui l’a fait connaître le premier.
H' CRosse.
(1) Le genre Adamsiella a été créé, par M. Pfeiffer (1851,
Leitschrift), pour quelques Cyclostomes de la Jamaïque, caracté-
risés par un opercule à nucléus subcentral, circulaire, mince,
subcartilagineux, formé d’un petit nombre de tours s’accroissant
peu à peu, et par une coquille pupiforme ou oblongo-turriculée,
à ouverture petite, subcirculaire, à péristome le plus souvent
doublé, plus ou moins étalé ou réfléchi {ex., Cycl. mirabile, Wood;
C. pulchrius, C. B. Adams.
ce Ga | 1
Mélanges paléontologiques , par le baron
P. de Kyekholt, licutenant-colonel d'artillerie,
chevalier de l’ordre de Léopold. — Deuxième et
troisième parties (1).
M. le baron de Ryckholt, notre honorable collaborateur,
s'est voué depuis longtemps à la tâche ardue de faire con-
naître et de décrire les richesses paléontologiques de la
Belgique, particulièrement en ce qui concerne la faune ma-
lacologique. Déjà, en 1852, il publiait, dans le tome XXIV
des Mémoires des savants étrangers de l'Académie de
Bruxelles, la première partie de ses Mélanges paléontolo-
giques, composée de 10 planches lithographiées et colo-
riées, et de 176 pages d'impression. Dans cet intéressant
travail, il a décrit et figuré une grande quantité d'espèces
appartenant aux terrains paléozoïques, jurassiques et cré-
tacés, et parmi lesquelles nous signalerons de nombreux
représentants des genres Capulus, Emarginula, Fissu-
rella, Helcion, Dentalium, Chiton, Narica, Naticodon (2),
Nerita, Bellerophon, etc., parmi les Céphalés : les Bra-
chiopodes (G. Orbicula) et les Acéphalés ne sont pas
. moins richement représentés.
La deuxième partie débute par un aperçu géognoslique
(4) Deuxième partie, 1 vol. in-4°, 205 pages d'impression ef
10 planches lithographiées. Bruxelles, 1353. — Troisième par-
tie, pl. xx1 à xxx (janvier 1860-avril 1861). Texte non encore
paru.
(2) Synonyme du g. Naticopsis, M'Coy, qui, étant antérieur,
ainsi que le reconnait l'auteur, dans sa deuxième partie, doit
remplacer le nom générique Naticodon.
— 217 —
des environs de Visé, qui porte la date de décembre 1855.
Les descriptions d'espèces ne comprennent, à peu d'excep-
tions près, que des Acéphalés. Parmi les rares Gastéro-
podes décrits, nous signalerons une Ovule cénomanienne
(O. prima), cinq Scalaires également crétacées, ct un
Deshayesia dévonien (D. Rauliniana). Nous mentionne-
rons, parmi les autres fossiles, le genre Anomianella, créé
par M. de Ryckholt en 1847 pour une coquille bivalve
(A. proteus) agant les habitudes parasiliques des Anomia
et des Myochama, et s’appropriant, à leur exemple, la
forme et les ornements des corps testacés auxquels elle
adhère. La coquille est inéquivalve, irrégulière, adhérente
par la surface entière de sa valve inférieure qui est con-
vexe, mais les caractères intérieurs sont très-incompléte-
ment connus. On ne peut donc encore établir avec préci-
sion la place qué ce genre cuürieux doit occuper dans la
nomenñclature. Citons encore un Capsa cénomanien (C.
Tornacensis), de nombreux Solemya et Solenopsis paléo-
zoïques, plusieurs espèces de Scaldia, genre établi en 1847
par l’auteur pour des Acéphalés carbonifères de la famille
des Myacidæ, à charnière composée, sur chaque valve,
d’une dent conique, très-solide, toujours émoussée au
sommet, reçue par une fossette peu profonde; le genre
Omälia, créé pour le Pterinea elegans, Goldfuss (1), et les
formes voisinés, et le genre Zsoleda, proposé pour les Nu-
cula obesa et solenoides de Goldfuss (2).
Les planches seules de la troisième partie des Mélanges
paléontologiques ont été publiées ; chacune d’elles porte la
date de sa publication. Nous attendons l'impression du
texte avec une vive impatience; car ces planches, consa-
(1) Petr. Germaniæ, p.136, pl. cuix, fig. 9 a, 9 b.
(2) Petr. Germ., pl. cxxiv, fig. 4 et 9.
— 218 —
crées exclusivement aux Gastéropodes crétacés, repré-
sentent des formes excessivement curieuses, dont quel-
ques-unes appartiennent à des genres nouveaux, peu con-
nus, ou non signalés encore d’une façon certaine dans les
terrains crétacés. Nous citcrons 4° le curieux genre Bem-
bix, dont son créateur, M. de Koninck, n'a connu que
bien imparfaitement les caractères, puisqu'il le place
parmi les Trochidæ, tandis que c'est une coquille pupi-
forme, qui, arrivée à une certaine période de son dévelop-
pement, n'enroule plus ses tours, et se termine en un long
tube plus ou moins droit, et qui, par conséquent, a dù
vivre, selon toute apparence, dans des conditions voisines
de celles du genre Magilus; 2 le genre Lithariodomus,
qui est voisin du précédent, et le genre Astreidomus ;
5° de nombreux Turbinidæ ou Trochidæ, et particulière-
ment des Craspedotus (1); 4° un Cancellaria crétacé, de
l'étage cénomanien (C. apater), appartenant véritable-
ment à ce genre, ainsi qu’on peut le voir par l'individu en
parfait état de conservation qui est figuré. Ce dernier fait
est fort intéressant au point de vue paléontologique, parce
qu'il lève tous les doutes que nous avions conservés au
sujet de la présence du genre Cancellaria dans les terrains
crétacés.
Les descriptions des espèces nouvelles sont traitées
avec soin dans la partie du texte qui a été publiée jusqu'ici
et les figures, dessinées d’après nature par M°°J. de Ryck-
holt, ne laissent rien à désirer sous le rapport de l’exécu-
tion matérielle.
Nous ne pouvons qn’encourager M. de Ryckholt à pour-
suivre, le plus activement possible, le cours de ses utiles
travaux paléontologiques, qui sont de nature à intéresser
(1) Journ. de Conchyliologie, 1862, vol. X, p. 410.
— 219 —
vivement tous les amis des sciences naturelles, et à contri-
buer ainsi, pour sa part, à nous faire connaître les richesses
ignorées ou mal connues des faunes anciennes de la Bel-
gique. 1. CROSSE.
Malacologie du 1ae des Quatre-Cantons et de ses
environs » PAT ME. SJ. K. Bourguignat (1).
L'auteur a profité d’un séjour de quelque temps qu'il a
fait en Suisse pour explorer, au point de vue malacolo-
gique, le lac des Quatre-Cantons et ses environs. Il constate
que la recherche des mollusques fluviatiles y est difficile,
à cause de sa profondeur et l’escarpement habituel de ses
rives, et que les espèces n’y sont pas très-nombreuses. II
indique les diverses localités dans lesquelles ses recherches
ont été fructueuses. Plusieurs espèces sont décrites par lui
comme nouvelles. En voici la liste : Limax Helveticus,
d’une teinte générale brunâtre, très-pâle vers les bords du
pied, qui est d’un jaune pâle en dessous et chagriné, sur
ses bords, d’une infinité de petites taches cendrées, espèce
voisine de forme et de couleur du L. Raymondianus,
Bourguignat, d'Algérie; Zoniles Pilaticus, voisin du Z.
cellarius, mais toujours quatre fois plus petit, à dernier
tour plus arrondi en dessous et à ouverture plus arrondie;
(1) Paris, 1862, chez Baillière et fils, rue Hautefeuille, 19,
‘4 vol. grand in-8° de 72 pages d'impression, et 4 pl. lithogra-
phiées sur papier de Chine, tiré, sur papier fort, à 100 exem-
plaires.
<= 088
Zonites Rigiacus, du groupe du Z. crystallinus, mais
beaucoup plus grand (alt. 5 mill., diam. 9); Clausilia
Helvetica; Vertigo eumicra, du groupe des V. edentula,
Studer et alpicola, Charpentier; Planorbis Crosseanus,
espèce voisine du P. albus de Müller, mais distincte par
« son test plus robuste, par son ouverture moins oblique,
« presque ronde, et non oblongue, par ses tours de spire
« à croissance régulière et proportionnelle, et non à crois-
« sance rapide; enfin par son dernier tour arrondi, non
€ comprimé, non dilalé vers l'ouverture. » Cette dernière
espèce a élé aussi recueillie par l’auteur dans les départe-
ments du Var et de l'Aube. Parmi les Acéphalés, il décrit
comme nouveaux l’Unio proechus, voisin de VU. platy-
rhynchus, Rossmässler, mais à rostre postérieur droit etnon
recourbé inférieurement en forme de bec; l’U. actephilus,
l'Anodonta psammila et Y A. Helvetica, qui appartient au
groupe de l’A. rostrata, Kokeil, mais qui en diffère par
sa taillé moindre, et surtout par son rostre postérieur al-
longé et offrant une direction ascendante. La direction est
contraire dans l’autre espèce.
Dans le nombre des espèces citées, mais déjà connues,
nous retrouvons le Balia (Balœæa auct.) Deshayesiana, dé-
crit autrefois par M. Bourguignat.
Nous ne ferons à l’auteur qu’une seule observation cri-
tique. Il change le nom de l’Helix holosericea, Studer, et
propose, à sa place, celui d'A. diodonstoma, parce que
Gmelin a désigné sous le même nom une autre espèce qui
est l'A. obvoluta de Müller : tout en regrettant cette con-
fusion, nous avouons ne pas aimer beaucoup la dési-
goation nouvelle , qui a le tort d’être composée de trois
mots. Nous préférons aussi le nom d'A. personata, La-
marck, au nom antérieur d'A. isognomostomos, Gmelin,
parce que le radical de ce dernier est aussi composé de
— 991 —
trois mots, que la désignation n’est pas euphonique, ct
surtout parce que Gmelin a compris sous ce nom, en outre
de l'A. personata, toutes les Hélices américaines à bouche
grimaçante qu'il connaissait, ce qui permet d'appliquer sa
dénomination à plusieurs espèces et la rend conséquem-
ment des plus médiocres.
Les espèces nouvelles sont minutieusement décrites, et
les localités, où elles ont été recueillies, relevées avec soin.
La partie synonymique du travail est bien traitée, et l’ou-
vrage édité avec le luxe auquel l'auteur nous a habitués
dans ses dernières publications. C’est une bonne faune lo-
cale de plus à ajouter à celles qui existent déjà pour d’au-
tres points de l'Europe, et elle sera consultée avec fruit par
les naturalistes qui s'occupent de malacologie terrestre et
fluviatile. H. CROSSE.
ROUVELLES.
Falsification des huîtres.— Un fait assez inattendu vient
de se produire à Rochefort, il y a quelque temps. Des
huitres vertes, dites de Marennes, vendues sur le marché,
ont occasionné presque subitement, au sein de plusieurs
familles, de graves symptômes d’empoisonnement, qui,
hâtons-nous de le dire, n’ont pas eu de suites funestes.
Le reste des huîtres, saisi immédiatement, et soumis à
une analyse chimique par M. Cuzent, pharmacien en chef
de la marine, a donné une moyenne de 25 centigrammes
de sel de cuivre pour une douzaine de ces mollusques, dose
plus que suffisante pour justifier les accidents qui s'étaient
manifestés. On fit une enquête dont le résultat fut que ces
— 999 —
huîtres provenaient de la baie de Falmouth (Angleterre),
dans le voisinage de laquelle se trouve une mine de cuivre
en exploitation. Les eaux, chargées de sels de cuivre, vien-
nent se rendre sur le banc où ces huitres se récoltent, et
ces substances vénéneuses, par suite d’une tolérance d’or-
ganisation dont on a de nombreux exemples dans le règne
animal, ne paraissent pas nuire sensiblement aux mollus-
ques nés dans ce milieu malsain et, pour ainsi dire, ac-
climatés. C'est ainsi que les fumeurs d'opium arrivent à
absorber sans inconvénients des doses de ce narcotique
qui tueraient infailliblement, non pas une, mais deux ou
trois personnes se trouvant dans des conditions normales.
Ïl paraît que l’on importe en France des quantités con-
sidérables de ces huîtres : on les vend à très-bas prix aux
propriétaires de parcs du littoral, et ceux-ci, après un
séjour plus on moins long de ces coquillages empoisonnés
dans le pare, les revendent comme huîtres vertes naturelles
et réalisent ainsi de grands bénéfices aux dépens de la
santé publique.
D'après M. Cuzent, qui paraît avoir étudié très-conscien-
cieusement la question, il faut toujours considérer comme
au moins suspectes, sinon dangereuses, les huîtres dont
le foie ou les lobes du manteau sont parsemés de teintes
vert clair (vert malachite). On peut, au contraire, manger
avec sécurité celles dont la nuance est foncée et d'un vert
bleuâtre. Pour constater la présence du cuivre, M. Cuzent
se sert avec un égal succès des deux procédés suivants :
14° verser une quantité suffisante d’ammoniaque pure sur
la chair du Mollusque : si l'huiître verte contient du cuivre,
elle prend alors la couleur bleu foncé qui distingue le sel
de cuivre ammoniacal ; 2° implanter une aiguille à coudre
dans les parties vertes du Mollusque, verser une quantité
de vinaigre suffisante pour l'immerger, et laisser le tout
— 2923 —
en contact pendant quelque temps. Il snffit quelquefois de
50 secondes pour que la partie de l'aiguille enfoncée se
recouvre d'un enduit de cuivre rouge, isolé à l’état mé-
tallique.
M. le maire de Marennes, craignant une dépréciation
générale des huîtres vertes, qui constituent une industrie
importante, a fait écrire au Moniteur, par son secrétaire
M. Bourricaud, une lettre des termes de laquelle il résulte
que l'énorme extension du commerce des huîtres vertes
de Marennes, si justement renommées pour leur délica-
tesse, a rendu les bancs d'huîtres du littoral insuffisants
pour approvisionner les parcs; que‘ dans ces circonstances,
il a fallu recourir aux bancs des côtes d’Espagne, de Bre-
tagne , d'Angleterre et d'Irlande, qui fournissent une
moyenne annuelle de 15 millions de ces mollusques; que
les huîtres de Falmouth contiennent, à leur arrivée, une
certaine quantité de sel de cuivre et ont un goût âcre très-
prononcé, mais que leurs propriétés toxiques et leur sa-
veur désagréable disparaissent après un séjour d’environ
six mois dans les parcs de Marennes; qu’enfin, dans le cas
incriminé, il s’agit d’un industriel qui, poussé par l’a-
Mmour illicite d’un gain prématuré, a commis la faute de
vendre, sur le marché de Rochefort, des huîtres provenant
de Falmouth, et n'ayant séjourné que quinze jours ou
trois semaines dans son parc.
Ces explications nous paraissent insuffisantes, nous de-
vons l’avouer.
M. le secrétaire Bourricaud a beau nous affirmer qu'il
a mangé lui-même des huîtres récemment arrivées de Fal-
mouth, et qu'un empoisonnement complet n’est pas pos-
sible avec elles, attendu qu'il faudrait, pour cela, en absor-
ber plusieurs douzaines, tandis que leur goût âcre et
détestable ne permettra jamais d'en manger plus de cinq
— 224 —
à six. Nous le voulons bien; mais un empoisonnement
incomplet est déjà une chose peu agréable par elle-même
et dont on est fort excusable de ne pas se soucier beau-
coup. D'ailleurs, M. le secrétaire Bourricaud,en se livrant,
par degrés, à la dégustation de ces Ostracés suspects, a
peut-être fini par acquérir quelque chose de l’immunité
célèbre de Mithridate. Peut-être est-il arrivé ainsi à con-
sommer sans douleur ce qui ferait se tordre, en proie aux
plus affreuses coliques, un gastronome ordinaire?
Pour quitter le ton de la plaisanterie, il nous semble
que la seule éventualité possible d'accidents toxiques,
qu'ils soient dus à la cupidité d’un marchand qui veut réa-
liser ses bénéfices trop tôt, ou à l’entètement d’un Mol-
Jusque Acéphalé qui s’obstine à conserver une partie de
son cuivre, doit imposer aux marchands de Marennes
J'obligation de se priver à l’avenir, d’une façon absolue,
des huîtres vert-de-grisées de Falmouth ,s’ils ne veulent
compromettre leur industrie.
Les cuivres anglais , à l'état métallique, peuvent être
un produit très-estimable, mais, à l’état de comestibles,
ils ont beaucoup moins de valeur, selon nous. Les huîtres
«de Falmouth nous paraissent donc, sauf meilleur avis,
une importation à supprimer totalement, à moins qu’on
ne ‘veuille les employer comme succédanés de la pâte
phosphorée ou de la mort-aux-rats.
H. Crosse.
PARIS.—IMP. DE M'% V® BOUCHARD-HUZARD, RUE DE L'ÉPERON, D. —1863.
JOURNAL
DE
CONCHYLIOLOGIE.
2er Juillet 1863.
Note sur les métamorphoses di Jounannetia
Cumingii,
PAR P, FISCHER.
$ 1. Nous avons déjà entretenu nos lecteurs des chan-
gements que l'âge apporte dans la conformation de Ja
coquille du Jouannetia Cumingü. Les figures 3, 4, 5 de
la planche xv du volume VITE montrent la coquille avant
l'apparition du callum et de l’appendice postérieur de
la valve droite.
En outre, nous avons fait représenter l'animal du
Jouannetia Cumingu adalte (pl. xv, fig. 1-2, vol. X). Il
nous restait donc à connaître le même mollusque à l’état
jeune. Un envoi très-intéressant de mollusques dans l’al-
cool recueillis par M. Marie, commissaire de la marine à Ja
Nouvelle-Calédonie, nous permet de combler cette lacune.
$2. L’animalest clos de toutes parts ; le manteauenavant
comble l'énorme ouverture comprise entre les bords an-
15
— 9926 —
térieurs des valves; une rangée de papilles correspond à
ceux-ci.
En haut le manteau se prolonge au-dessus des crochets
et recouvre les muscles adducteurs antérieurs, muscles
dont le mécanisme ne diffère nullement de celui que nous
avons attribué aux Pholades closes : la contraction mus-
culaire ayant pour effet non pas de rapprocher les valves
à leur bord ventral puisqu’eiles ne peuvent s’écarter,
mais de les faire basculer en avant, d’écarter leurs bords
postérieurs, et par suite d'ouvrir un passage aux siphons.
Un épiderme mince tapisse extérieurement le manteau;
nous retrouverons un épiderme analogue dans l’arrière-
cavité des siphons.
Au-dessous de l’épiderme apparait le tissu du manteau.
muni de quelques plis et fibres transverses. Un raphé ver-
tical sépare en deux portions symétriques la face anté-
rieure du manteau. À l’union de ses deux tiers inférieurs
et de son tiers supérieur on distingue une petite fente ou
boutonnière dont les bords sont papilleux et qui repré:
sente l'ouverture par laquelle passait le pied dans le très-
jeune âge de l'animal.
Si l’on vient à détacher la portion antérieure du man-
teau, on étudie mieux la structure de la boutonnière pé-
dieuse, en l’examinant par sa face postérieure. Elle est
constituée de dedans en dehors : 4° par des papilles situées
sur les bords; 2° par un muscle ou anneau fibreux ovale,
épais et qui doit être considéré comme le sphincter ou
constricteur de l'ouverture; 5° par un muscle extérieur
irrégulier, à grosses fibres rayonnantes, qui joue manifes-
tement le rôle d'un muscle dilatateur.
Chez l'adulte, ce système musculaire est atrophié, à
peine reconnaissable, et l'ouverture close ne se distingue
que par les papilles de la face antérieure. Tout s'est soudé,
2 ‘ddr =
si
et le tissu musculaire n'ayant plus de rôle à remplir à
disparu. En outre, l'ouverture n’est plus médiane à cause
de l’asymétrie qui caractérise le développement complet
des organes de Jouannetia.
$ 5. L'examen des viscères ne montre pas des diffé-
rences bien grandes avec ceux des animaux aduites. Ils
semblent au premier abord moins volumineux chez
l'adulte, mais cette impression est subordonnée à leurs
dimensions relatives en présence d’un manteau énormé-
ment agrandi.
Les branchies, les palpes labiales des jeunes n’offrent
rien d'intéressant à noter ; la poche abdominale est large,
terminée en pointe en arrière, carénée en bas. En avant
elle porte un pied musculaire large, ovale, acuminé
en avant et en arrière, aplati comme celui des vraics
Pholades non closes. Sa hauteur est très-minime, sa sur-
face un peu granuleuse.
Or chez l'adulte il n’y a pas vestige de cet organe;
nous retrouvons donc ici un fait du mème ordre que celui
que nous avons signalé à propos du Pholas melanura
jeune et adulte. Nos exemplaires jeunes de Jouannelia
Cumingir sont en voie de métamorphose, et le tissu mus-
culaire du pied a commencé à Satrophier. À un âge
moins avancé, nous ne doutons pas que nous eussions
trouvé un pied plus haut, plus large, et une ouverture
pédieuse du manteau très-dilatée.
L'orifice interne ces siphons n’est pas placé sur la ligne
médiane; il est dévié vers le côté gauche, et la pointe du
sac viscéral se porte vers le côté droit. Est-ce le début de
l’asymétrie de l'animal? est-ce un résultat de la con-
traction ? Nous ne sommes pas en état de résoudre la
question.
$ 4. En détachant les valves, on met à découvert la
Le 99e
face postérieure de l'animal et du manteau. On aperçoit
en haut le rebord du manteau qui recouvre l’adducteur
antérieur des valves; au-dessous, les sections du muscle
adducteur postérieur de volume inégal; la droite est plus
large. Elles sont séparées en dedans par la fusion des
bords postérieurs du manteau recouverts d'épiderme; en
dehors, un sillon profond correspondant aux apophyses
myophores de la coquille les isole des masses viscérales.
Au-dessous des adducteurs postérieurs se montre l’ar-
rière-cavité des siphons tapissée d’épiderme qui se réflé-
chit sur les siphons eux-mêmes. Ceux-ci sont soudés et
doivent avoir une longueur notable; mais la contraction
dans l'alcool ne permet pas d’apprécier leurs dimensions
avec exactitude.
Les muscles rétracteurs des siphons sont semblables à
ceux des adultes ; leur forme est triangulaire.
Les bords du manteau se soudent de nouveau au-des-
sous de l’arrière-cavité des siphons et se confondent avec
la pointe inférieure de la face antérieure du manteau. Un
petit muscle palléal, très-étroit, correspond au bord anté-
rieur de la coquille.
$ 5. Les Jouannelia, à l’âge où nous les décrivons,
sont arrivés à une période de transition. L'ouverture an-
térieure des valves est comblée par le manteau, qui ne
laisse plus qu’un petit orifice libre. Le pied s’atrophie.
Comment survient cette dernière opération? Ici nous
sommes réduit à des hypothèses. Ou bien l’atrophie est
simple et du même ordre que la régression du tissu mus-
culaire condamné à l’inaction , ou bien le manteau a pu
étrangler le pied à son passage dans l'ouverture muscu-
laire du manteau, et déterminer sa section par un méca-
nisme semblable à celui de la section naturelle du cordon
ombilical par l'anneau chez les mammifères.
2199008
Dans tous les cas, l'appareil musculaire décrit autour
de l’orifice pédieux joue un rôle important et que des re-
cherches ultérieures pourront nous faire connaître.
Les Jouannetia jeunes sont presque anssi symétriques
que leur coquille; les tendances à l’asymétrie, encore
peu prononcées, consistent dans l'inégalité de diamètre
des sections du muscle adducteur postérieur , le refoule-
ment du sac viscéral à droite, et de l’orifice interne des
siphons à gauche.
EXPLICATION DE LA PLANCHE XI.
Fig. 1. Jeune Jouannelia Cumingi dans sa coquille
vu par sa face antérieure : a, coquille ; b, manteau; c, ouver-
ture pédieuse du manteau; d, prolongement du manteau
destiné à recouvrir le muscle adducteur antérieur des
valves; e, bords papilleux du manteau.
Fig. 2. Le mème vu par sa face antérieure, le man-
teau étant enlevé. — Mèmes lettres : f, palpes labiales;
g, branchies ; h, masse abdominale; 2, pied; k, orifice in-
terne des siphons.
Fig. 5. Le mème vu en arrière; les valves sont enle-
vées, le manteau est conservé : b, manteau; d, prolongement
du manteau qui recouvre le muscle adducteur antérieur
des valves; e, bords papilleux du manteau ; /, muscle adduc-
teur postérieur à son insertion gauche; m, muscle adduc-
teur postérieur à son insertion droite ; n, muscles rétrac-
teurs des siphons; o, arrière-cavité des siphons.
Fig. 4. Ouverture pédieuse du manteau vue par sa
face interne ou postérieure : p, ouverture; g, muscle ou
bourrelet circulaire; r, muscle externe radié; s, manteau.
Toutes ces figures sont très-grossies.
— 930 —
Réponse aux « Observations » sur mon Catalogue
des coquilles marines d'Algérie,
par H. WEINKAUFF.
Ledernier numéro du Journalde Conchyñologierenferme
une appréciation critique du travail que j'ai publié, l’année
dernière, sous le titre de Catalogue des coquilles marines
d'Algérie. L'auteur de cetravail, M. PetitdelaSaussaye, peut
avoir raison sur quelques points de détail, et notamment
quand il cite plusieurs espèces recueillies par d’autres natu-
ralistes sur les côtes de l'Algérie et que je n'ai point men-
tionnées, ne les ayant ni vues ni recueillies moi-même, et
désirant faire un catalogue sérieux. Mais il est un grand
nombre d’autres points sur lesquels ses critiques me parais-
sent mal fondées, et au sujet desquels je dois défendre mes
appréciations scientifiques et rétablir l’exactitude des faits,
quelque désir que j'aie, d’ailleurs, d'éviter toute polé-
mique oiseuse.
Mon savant contradicteur me reproche d’abord d’avoir
oublié de mentionner sur ma liste vingt espèces citées par
M. Mac-Andrew, comme ayant été recueillies par lui pen-
dant son séjour à Alger. Je ne contesterai pas les grands
services rendus à la science par les recherches persévé-
rantes de l'honorable M. Mac-Andrew, qui ont jeté beau-
coup de lumière sur la question de la distribution géogra-
phique des Mollusques dans les mers d'Europe. Mais je
demanderai la permission de faire observer que, parmi ces
vingt espèces,
— 231 —
4° Le Donax venusta, Poli, n’est autre chose, ainsi
que je le dis dans mon catalogue (1), qu'une variété du
D. frunculus, L., et non point une espèce.
2 L'Arca letragona, Poli, n’est pour moi qu'une
simple variété de l'A. Noæ, L., ainsi que j'ai pu m'en
convaincre par l’examen d'un grand nombre d'individus
présentant tous les passages d’une espèce à l’autre.
5° Le Mactra subtruncata, Mont., est considéré par
M. Petit lui-même comme une espèce douteuse (Journ. de
Conchylhologie, vol. VIX, p. 255). Je la regarde comme
faisant double emploi avec le M. triengula que j'ai cité.
4 Le Pecten distortus, Dacosta, n’est autre chose que
le P. pusio, L., comme on peut le voir dans Montagu.
5° L’espèce méditerranéenne, considérée comme étant
le Pecten opercularis, L., par les auteurs anglais etPhilippi,
est le P. Audouini, Payraudeau, que j'ai mentionné, et
que, malgré leur autorité, je considère comme une très-
bonne espèce qui doit être maintenue dans les catalogues.
6° Le Pecten sulcatus, Born, est une variété du L.
glaber, L., comme l’a démontré jusqu’à l'évidence M. de
Martens (2), et comme M. Petit lui-même semble l'ad-
mettre dans une note (5);
7° Le Neritina viridis, L., figure parfaitement dans
mon catalogue (4); la critique, à cet égard, repose donc
sur une erreur matérielle.
8° Le Triton variegatum, Lamarck, est une espèce
exotique et bien connue pour telle : elle n’existe point
dans nos mers, et je ne puis, en ce qui la concerne, que
renvoyer à M. Petit l'observation qu'il fait, dans son ar-
(1) Journal de Conchyl., 1862, p. 316.
(2) Malak. Blatter, vol. V, p. 65.
(3) Journal de Conchyl., vol. IT, p. 387.
(4) Journal de Conchyl., vol. X, p. 348.
0
La ee a
A
ticle, à propos du Scalaria varicosa. I s'agit probable-
ment ici d’une coquille méditerranéenne rapportée à tort
par Bivona au Triton variegatum, et qui n’est autre chose
qu'une variété lisse assez commune du 2. nodiferum, La-
marck (peut-être le mâle de l'espèce ?).
Quant aux douze autres espèces énumérées par M. Mac-
Andrew, je ne les ai point recueillies, mais je n’entends
point d’ailleurs, le moins du monde, en contester l’exis-
tence sur les côtes d'Algérie.
M. Petit cite ensuite cinq autres espèces décrites par
divers auteurs comme algériennes, ct omises par moi.
Pour ce qui concerne deux d’entre elles, Mytilus afer,
Gmelin, et Murex Benoit, Tiberi, il est facile de me jus-
tifier. La première est mentionnée dans un catalogue sous
le nom de A1. africanus, Chemn., et, en synonymie, sous
celui de #£. afer, Gmelin. La critique tombe donc d’elle-
même, puisqu'elle repose sur une erreur matérielle. La
seconde est comprise par moi dans le genre Latiaæis et
désignée sous le nom de L. tectum-sinense, Deshayes, le
nom de M. Tiberi devant passer en synonymie.
Passons maintenant au chapitre des rectifications. IF est
possible (et je consens à l'admettre avec M. Petit de Ha
Saussaye) que le Cypricardia Renieri, de Nardo, ne soit
autre chose que le Cardita lthophagella de Lamarck.
Je n'ai mentionné le Venus multilamellosa, Benoit,
qu'avec un point de doute, ne connaissant point l’ouvrage
dans lequel cette espèce a pu être décrite, et ayant seule-
ment reçu de M. Bernardi, sous ce nom, une coquille de
Sicile, identique à celles que j'avais recueillies en Algérie.
Ce n'est peut-être, d’ailleurs, qu'un nom manuscrit. La
coquille dont il s’agit est très-voisine de l'espèce fossile
désignée par Lamarck sous le nom de Cytherea multi la-
mella, sans qu'il y ait pourtant similitude parfaite entre
— 9233 —
les deux formes. Elle se rapproche aussi beaucoup du
Venus rugosa, Gmelin. Comme ces deux espèces, elle
possède une quatrième dent rudimentaire.
Cest par erreur que j'ai mis sous le nom de M. Des-
hayes le Siphonaria striato-punctata ; mais le créateur de
cette espèce n’est pas non plus Philippi, comme l'écrit
M. Petit : elle a été établie par M. Dunker (Index Mollus-
corum, etc., pl. 1, fig. 1-6.)
Le Natica filosa, Philippi (nec Sowerby), manque, il est
vrai, dans la monographie de Reeve, mais est décrit et
figuré dans celle que Philippi a publiée, et qui fait partie
du nouveau Chemnitz (pl. 14, fig. 9), édité par le docteur
Küster (1). Le N. filosa de Sowerby est en effet une
coquille exotique; mais il n’en est pas de mème du À.
filosa de Philippi, qui ne s'éloigne pas des formes méditer-
ranéennes.
En ce qui concerne le Scalaria varicosa, Lamarck, je
dois dire que l'examen de mon exemplaire m'a amené à
conclure qu'il ne différait en rien du S. pumicea, espèce
fossile de Brocchi. Mais, comme Deshayes et Wood ont
avancé que le S. varicosa vivait dans la Méditerranée (et
j'ignore si M. Petit s’est élevé autrefois contre l’assertion
de ces deux auteurs), j'ai cru devoir donner à mon exem-
piaire le nom de Lamarck, en m’appuyant encore, à cet
égard, sur l'autorité de Hornes, qui paraît considérer la
question d'identité comme non douteuse et assure avoir
reçu de Girgenti (Sicile) un exemplaire vivant de cette es-
(1) M. Petit de la Saussaye nous parait, d’ailleurs, dans le vrai,
en supposant que celte espèce n’est autre que le Natca Sa-
graiana de d'Orbigny, figuré par Reeve (n°111); nous ne voyons
entre elles que des différences de coloration presque insigni-
fiantes, autant que nous pouvons en juger par les figures et les
descriptions. H. CRoSsE.
— 23% —
pèce (4). Cette appréciation est peut-être mauvaise, mais
je ne crois pas que l’on puisse me reprocher d’avoir ac-
cepté l'opinion d’un homme de la réputation scientifique
de M. Deshayes. Je suis, d’ailleurs, tout prèt à donner à
mon exemplaire le nom de Scalaria pumicea, Brocchi.
Le Trochus bilabiatus, Philippi, n’est autre que le T.
limbatus du même auteur, qui, dans le nouveau Chem-
nifz, a changé ce dernier nom, parce qu'il faisait double
emploi avec un T. limbatus de Quoy. Cette espèce est le
type du genre Craspedotus, dont M. de Ryckholt a fait
la monographie dans le Journal de Conchyliologie (2).
J'ai, d’ailleurs, cité inexactement la planche de Philippi :
il faut lire pl. xxv, fig. 49, au lieu de pl. xxvuni, fig. 17.
Il ne peut y avoir aucun doute au sujet de l’existence
du Pusionella Nifat sur les côtes de l'Algérie : j'ai re-
cueilli mon exemplaire avec l'animal. C’est la variété dé-
signée par Lamarck sous le nom de Fusus scalarinus.
L'espèce est bien facile à reconnaître, et d'ailleurs bon
nombre de Mollusques du Sénégal vivent dans la Méditer-
ranée. Ce n’est qu'un de plus, voilà tout.
Relativement au CyprϾa picla, Gray, je ne puis que
renvoyer à la note de M. Crosse (5), et je persiste à consi-
dérer ma détermination spécifique comme exacte.
Je termine ici cette réponse : elle est peut-être un peu
longuement traitée, mais elle m’a paru nécessaire pour
me défendre contre celles des critiques de M. Petit qui se
trouvaient mal fondées. Quant aux autres, je les accepte
volontiers. H. W.
(4) Fossilen Moll. von Wien, vol. I, p. 478.
(2) Vol. x, 1862, p. 413.
(3) Journal de Conchyl., vol. x1, p. 144.
Le genre Planorbis est-il dextre?
raAR 0. A. L. Môrcu.
Depuis la publication du mémoire de M. Ch. des Mou-
lins (4), tous les auteurs s’occordent sur la dextrorsité de
la coquille des Planorbes, quoique Cuvier (2) ait déclaré
l'animal sénestre, en démontrant que le cœur était situé à
droite, tandis que les orifices respiratoire et génital se
voyaient à gauche.
M. des Moulins et les auteurs subséquents ont cherché
à expliquer cette contradiction physiologique, en admet-
tant que le déplacement des ouvertures des organes sus-
mentionnés dépend de la forme comprimée de la coquille.
M. Moquin-Tandon (5) donne comme preuve de la dex-
trorsité de la coquille des Plancrbes cette circonstance
que ses monstruosités scalaires sont toujours dextres.
J'ai eu, l'an passé, la bonne fortune de trouver sur un
fourreau de Phrygane une monstruosité scalaire du Pla-
norbis umbilicatus, Müller, dont l'ouverture était placée à
gauche. Mon exemplaire a beaucoup de ressemblance avec
une monstruosité de l'Hippeutis lenticularis figurée par
(1) Mémoire sur cette question : le genre Planorbe est-il dextre
ou sénestre. (Actes Soc. Linnéenne de Bordeaux, t.[V, 6*livraison.
Mars 1831.)
(2) Analomie des mollusques. (Planorbis corneus.)
(3) Les monstruosités sinistrales de l’Helix pomatia ont toujours
les orifices génital et respiratoire au côté gauche. (Michaud, Com-
plément, p. 79.)
To
Hartmann (Land und Susswasser Gasteropoden, tab. 59,
f.42}
À la suite de cette découverte, j'ai été conduit à faire
de nouvelles études sur la question, et le résultat m'a
permis de considérer les Planorbes comme sénestres et
très-voisins des Physes (1), ainsi qu'Adanson l’a avancé
depuis longtemps (2). |
Le côté droit de la coquille (l'animal étant en marche)
est considéré comme la spire et le côté gauche comme
l'ombilic, à raison de l’obliquité de l'ouverture dont le
bord le plus avancé indiquerait la partie supérieure de la
coquille reposant sur le côté.
En effet, chez toutes les coquilles terrestres (Helix), la
portion de la lèvre qui avoisine la suture ou spire est celle
qui s’avance le plus; et c’est une assimilation semblable
chez les coquilles inoperculées fluviatiles (Lymnea, Physa)
et quelques operculées (Ceralodes), qui a donné lieu à
l'erreur. Dans celles-ci, au contraire, la partie de la lèvre
qui touche la suture est celle qui s'avance le moins. Comme
conséquence, la partie la plus avancée de la lèvre indi-
querait la base de la coquille placée sur le côté.
Pour moi, le côté droit de la coquille d’un mollusque
en marche est l’ombilic, et le côté gauche la spire.
Les coquilles à spire ombiliquée sont assez communes
(1) Le Physa scalaris, Jay (Catel., tab. 1, fig. 8-9,1839, et Hal-
deman, tab. 4, fig. 9), constitue la transition entre les Planorbes
el les Physes.
(2) « L’obliquité de l'ouverture, qui est coupée de droite à
gauche en descendant, ayant déterminé la face la plus large de
la coquille pour son dessus, on s'aperçoit que les spires tournent
de droite à gauche en regardant le plan de la coquille comme
horizontal, et conséquemment l'ouverture est à sa gauche, ce qui
la range avec les Uniques comme le Bulin. » Le genre Bulinus,
Adanson, est un /sidora, Ehrenberg, et non un Physa, Drapar-
naud, ou un Aplexa, Leach. (M.)
— 2317 —
(Bulla) ; il n'en est pas de même des coquilies à ombilic
turriculé, et je ne connais guère dans ce groupe que le
Bifrontia Deshayesiana qui montre au fond de l’ombilic
une spire saillante. Cette particularité est, au contraire,
assez fréquente sur les monstruosités du genre Planorbe.
Voici la liste des monstruosités scalaires à droite, c’est-
a-dire munies d’un ombilic turriculé :
4. Hippeutis lenticularis, Hartm. Land und Sussw.
Gaster., tab. xxu1, fig. 1-9.
2. Gyraulus deformis, Hartm., loc. cit., tab. xxxv,
fig. 5-6.
d — — Hartm., loc. cit., tab. xxxvi,
fig. 1-7.
4... — hispidus, Martm., loc. cit., tab. rx,
fig. 1-5.
LE deformis, Hartm., loc. cit., tab. zx,
fig. 4-5.
G. Planorbis dubius, Hart., loc. cit., tab. Lxxr.
7. Planorbis marginatus, Michaud, Compl., tab. xvr,
fig. 11-12.
8. Nerita contorta. Müller, Verm., p. 487. — Helix
contortuphcata, Gmel., p. 5661, n° 144.
M. Moquin-Tandon a reconnu judicieusement que l’es-
pèce de Müller n’est autre chose qu'une monstruosité du
Planorbis umbilicatus.
9. Planorbe en vis, Geoffroy, p. 99, n° 9, pl. iii.
Turbo aler, Martini, éd. allem., p. 88. —- Schroter
Flusc., p. 557.
Planorbe en vis, d’Argenville, Zoom., pl. vin,
fig. 4 (1).
(1) Si la figure de cette coquille n'est pas renversée par la
faute de l'artiste, la monstruosité appartient plutôt à la deuxième
section. (M.)
— 938 —
Planorbis testa migricans. Mart., Berl. Magaz., IV
p. 344, tab. x, f. 5.
10. Turbo spiralis, Poiret, Prodr., p. 51 (1801).
11. Helix cochlea, Brown, Werner. Mus., If, p. 528,
tab. xx1v, f. 10.
Helix terebra, Turton, Dict., p. 62, pl. x1v, F. 55
(copiée) (1).
Planorbis carinatus, Brown, Hl., t. XL, f. 58
(copiée).
42. Planorbis crista, L., Ratchin. Bull. Mosc., 1845 (2).
Les monstruosités avec le côté gauche (spire) turriculé
sont beaucoup plus rares; outre l’exemplaire que j'ai
trouvé, je n’en connais que deux individus cités.
?
4. Hippeutis lenticularis, Hartm., loc. cit., tab. Lix,
fig. 12.
2. Planorbis leucostoma, Cailliaud, Journ.Conch., t. VIF,
p. 509, tab. xv, f. 7 (1858).
La figure 4 de la planche vux de la zoomorphose de
d’Argenville donne une bonne idée de cette espèce de
monstruosité ; mais ni Geoffroy ni d'Argenville n’annon-
çant si l’exemplaire est sénestre, il est à croire qu'il y a
faute du dessinateur.
Il y a encore une question à résoudre. Le genre Choa-
nomphalus, Gertsfeld, rapproché des Planorbes par
M. Bourguignat, est-il voisin de la première des divisions
des monstruosités scalaires (ombilic turriculé)? Je réponds
par l’affirmative si l’affinité des Choanomphalus avec les
Planorbis est prouvée.
(4) Turton, dans son Manual of Land and fresh-water shells,
est le seul auteur qui ait fait dessiner les coquilles dans leur po-
sition naturelle. (M.)
(2) Barbié (Catalogue des mollusques terrestres et fluviatiles de
la Côte-d'Or, 1854) à aussi mentionné une monstruosité de Pla-
norbe ; mais je ne possède pas cet ouvrage. (M.)
+ ang
Je crois que les Choanomphalus sont à peine différents
da genre Pæcilospira, Môrch (Cat. Yoldi, p. 51), établi
pour le Nerifa trochus, Müller (Valvata multiformis,
Lieten-Desh.), coquille extrèmement variable (4) et com-
mune dans la formation tertiaire de l’Allemagne. Cette
espèce ne se distinguerait des Choanomphalus que par
l'épaisseur du test. Il y aurait donc entre ces deux genres
les mêmes rapports qu'entre les genres Globulus, J. So-
werby (2), et Lithoglyphus, Mühif., Congeria, Partsch, et
Dreissena, Bened., c’est-à-dire que les espèces de notre
époque seraient plus minces et plus petites que celles de
l’époque tertiaire. 0. M.
Notice sur la Malacotogie de quelques points du
littoral de l'empire chinois,
PAR Opox DEBEAUx, pharmacien-aide-major.
Les points du littoral chinois où le corps expédition-
eaire en Chine a relâché pendant les années 1860 et 1861
(4) Elle varie entre la forme planorbique et la forme trochoïde,
ce qui me fait penser que les Choanomphalus aorus et Amouren-
sis, Bourguignat (Rev. zool.,p. 527, 1860), ne diffèrent pas spéci-
fiquement du Choanomphalus Maackii, Gerstfeld. (M.)
(2) Globulus, J. Sowerby, Min. conch., Index VI, p. 246, 1834
(Euspira, Agassiz). — Dans le Cat. Yoldi, p. 51, le genre Litho-
glyphus estrapproché comme sous-scenre. Le Lithoglyphus zona-
tus, Woodward (Proceed. zool. Soc., tab. xLvni, f. 3, 1859), de l’A-
frique centrale, fait le passage aux espèces fossiles.
Les Lithoglyphus portent les capsules d’œufs sur leur coquille
comme les Neritina; chaque capsule contient une seule coquille
embryonnaire solide, d’un tour et demi de spire. (M.)
— 240 —
sont pen nombreux, et il n’a guère été possible aux ama-
teurs d'histoire naturelle d’y faire de fructueuses explo-
rations à cause du peu de durée de chaque séjour. L'armée
de terre a successivement occupé les localités suivantes :
Shang-hai, Tché-fou et Tien-tsin, après avoir relâché
quelque temps à Hong-kong, Woosung sur le Hiang-tsé-
kiang et Takou sur le Pei-ho. Attaché au corps expédi-
tionnaire en qualité de pharmacien-aide-major, j'ai pu
explorer rapidement ces dernières localités pendant mon
voyage, et j'ai profité d’un séjour consécutif de plu-
sieurs mois sur les points occupés par l’armée française
pour en étudier la végétation et y rechercher les mollus-
ques vivants. J’examinerai, dans cette notice, chaque
localité au point de vue malacologique seulement.
HONG-KONG (KOUAN-TONG).
Parti de France en décembre 1859, sur le transport
mixte l'Isère, j'arrivais à Hong-kong (rade Victoria) au
commencement de mai 1860.
L'ile de Hong-kong, située à l’entrée de la rivière de
Canton, offre une rade spacieuse et parfaitement abritée.
Les côtes sont toutes rocailleuses et présentent une foule
de petites baies favorables au développement des mollus-
ques. L'ile de Hong-kong, qui n’est séparée du continent
chinois que par un étroit chenal, est excessivement mon-
tueuse et ravinée : on y compte huit à dix pics, dont les
plus élevés ont environ 600 mètres au-dessus du niveau
de la mer. La végétation est des plus variées, selon l’alti-
tude des lieux. Dans les plaines croissent la plupart des
plantes tropicales; les collines basses sont couvertes de
bois de pinus sinensis et de bambous (bambusa arundi-
nacea), landis que, au sommet des montagnes, la végé-
tation se rapproche de la flore alpine des Indes.
er 2
On serait naturellement porté à penser que, dans un
pays dont les produclions végétales sont si variées, la
faune zoologique devrait fournir un riche contingent. Il
n'en est ricn cependant au point de vue malacologique.
J'ai fait de nombreuses excursions dans les plaines et sur
les montagnes de Hong-kong pendant douze jours consé-
cutifs, par des temps secs ou pluvieux. Partout je n’ai
rencontré que lHelix similaris de Férussuc, espèce abon-
dante dans une foule de localités de la Malaisie (Java, Su-
matra, Singapore, etc.). Les eaux douces de l’île ne m'ont
offert qu'une Méruine de petite taille, dont la forme glo-
buleuse rappelle celle du N. Meleagris de Lamarck, plus
une Corbicule {C. orientalis). Le littoral du continent chi-
nois (Cow-long) et celui de Hong-kong sont peu riches en
mollusques. On y reacontre bien quelques Liftorina,
Trochus, Patella et Purpura (P. fiscella) de petite
taille, mais c’est au moyen de la drague qu'il faut espérer
avoir d’autres espèces. Par ce moyen on obtient, dans les
lieux à fond rocaiileux, les espèces suivantes : Fusus co-
losseus, Strombus Luhuanus, Strombus urceus, Dolium
fascialum, Crrce pectinata, Circe undatina, Tapes rimu -
laris, Mesodesma glabrata (?), Tellina Bruguierer. Dans
les petites mares d’eau jaunâtre au bord de la mer, j'ai
recueilli les Cerithium fluviatile et C. tuberculatum, le
Lampania zonalis et le Cœcella lata.
Chez un marchand de curiosités chinoises, à Hong-
kong, j'ai pu me procurer plusieurs Cyrena fluviatilis et
Unio Grayanus provenant de la rivière de Canton. Ce
même marchand avait, dans des boîtes soigneusement
emballées, plusieurs coquilles marines recueillies autour
des iles voisines. J'ai reconnu, entre autres espèces, le
Chama Lazarus. Sur le marché de Hong-kong, les Chi-
nois apportent en abondance un Osfrea voisin de l'O.
16
LE RON
Hippopus sous le rapport de la forme, le Cyfherea pete-
chialis, dont il se fait une consommation incroyable, et
le Fusus colosseus, dont l'animal est également destiné à
l'usage alimeniaire ; ce dernier se vend au prix de 4 schel-
ling (4 fr. 25 c. de notre monnaie).
AMOY (FO-KIEN).
Amoy ou Emoy, ville chinoise ouverte au commerce
européen et située au fond d’une baie, offre un port sûr
et parfaitement à l'abri des coups de vent; mais la rade
est partout rocailleuse et très-dangercuse pour les navires
d’un fort tonnage. La plage est également difficile à
aborder : les roches du littoral sont composées de granit
et de micaschistes. On y rencontre à peu près les mêmes
mollusques marins qu’à Hong-kong. J'ai recueilli sur ce
point trois espèces de Littorines, dont l’une est le L. tro-
choides, de Gray. La drague ne m'a fait découvrir aucune
espèce importante à signaler.
Les environs d'Amoy sont très-accidentés. A l’époque
de l’année où je m’y trouvais (18 mai), les montagnes pa-
raissaient dénuées de végétation. Les mollusques terrestres
sont peu abondants, et, malgré mes recherches, je n’ai pu
recueillir, au pied des rochers abrités et à l'exposition du
sud, que quelques Helix similaris et l Helix ravida que
j'ai retrouvée dans d’autres localités plus septentrionales.
Dans les fontaines et les sources qui abondent autour
d'Amoy, j'ai rencontré une petite Paludine de la section
des Vivipares, que les Chinois recherchent pour l'usage
alimentaire (Paludina quadrata, Benson). J'ai aussi re-
cueilli dans la baie d'Amoy un Glauconome, que je crois
être le G. Cumingi, T. Prime.
2h DES
SHANG-HAI (TSÉ-KIANG).
Shang-hai est situé sur le Wam-po, affluent du fleuve
Hiang-isé-kiang, à environ 4 lieues de l'embouchure
de ce dernier dans la mer. Les abords du Wam-po et du
Hiang-tsé-kiang sont partout sablonneux, le fond en est
excessivement vaseux. À Woo-song, point de jonction du
Wam-po avec le fleuve Bleu, et où j'ai stationné pendant
tout le mois de juin 4860, je me suis livré à la recherche
des coquilles terrestres et d’eau douce. J'ai exploré parti-
culièrement les nombreux canaux, petits cours d’eau et
rivières, ainsi que les points du sol qui offrent un abri
aux mollusques, haies, bords des chemins, tumulus, ete.
: J'ai à signaler les espèces suivantes à Woo-song :
Les Helix Shanghaiensis et pyrrhozona, qui sont rares,
l'Helix ravida plus abondant ; un Planorbis et un Lymnea
restés indéterminés, et communs tous deux; deux espèces
de Paludines, abondamment répandues et dont l'une me
paraît être le P. Remossu de Benson; le Cyrena Largil-
herti, commun; l’Unio Osbeckii, belle espèce, rare dans
celle localité; le Dipsas plicatus, qui se trouve dans le
Wam-po.
Ces mêmes espèces se retrouvent autour de Shang-hai,
et j'ai hâte d'ajouter à cette liste, malheureusement très-
restreinte, le Clausihia Shanghaïensis, recueilli sur les
vieux murs de la ville chinoise, le Melania Fortunei et le
Biühania striatula, qui vit, dans les rivières et les petits
canaux, en société avec une grande Paludine (P. lecy-
thoides de Benson). Le Cyrena Largillierh et l'Unio
Osbecku sont abondamment répandus densles eaux douces
qui avoisinent Shang-hai. Le sol des environs de cette
ville est partout sablonneux et marécageux. Les nombreux
tumulus qui s'élèvent dans la plaine servent de retraite à
pee
V Helix ravidu que j'ai trouvé de grande taille dans une
seule localité. Les montagnes paraissent fort éloignées ;
ct l'absence du carbonate de chaux dans ce terrain peut
suffire pour expliquer la pauvreté malacologique de cette
contrée, au moins pour ce qui concerne les Mollusques
terrestres.
TCHÉ-FOU (CHAN-TONG).
Je me suis installé, dès le commencement de juillet 1860,
au camp de Fché-fou, point situé non loin du cap Tché-
fou, après avoir dépassé le cap Chan-tong, à l'entrée du
golfe de Pe-tchi-ly. Ce pays est, au premier aspect, très-
montagneux et peu boisé; les rochers sont composés de
micaschiste et de granit, et tantôt se délitent sous l'in-
fluence des agents atmosphériques, tantôt au contraire
sur le littoral, deviennent d’une dureté excessive. Mes re-
cherches, continuées pendant près de six mois dans celte
intéressante contrée, m'ont amené à constater une faune
conchyliologique très-pauvre à l'intérieur, mais très-variée
sur le littoral. Le fond du havre de Tché-fou est tantôt
sablonneux, tantôt, sur d’autres points, de même nature
que les roches environnantes. Les roches submergées sont,
en quelques localités, recouvertes de nombreux fucus
(Ulwa lactuca, etc.), qui recèlent plusieurs espèces de
Mollusques que l’on ne trouve point ailleurs. Avec de pa-
reils éléments, on doit supposer une faune malacologique
très-riche : cependant je n’ai pu découvrir plus de quatre-
vingt-dix espèces dans cette région du golfe de Pe-tchi-ly.
Voici le catalogue de celles de ces espèces qui m'ont
paru le plus remarquables :
Parmi Jes Braciopopes : Lingula hians, Swainson.
Dans les MocLusquEs CONCHIFÈRES :
— 245 —
Anatina lanterna, Lamarck.
Mya arenaria, Linné.
Soletellina Japomica, Deshayes.
Fragilia Yantaiensis, Crosse et Debcaux (1).
Mactra sulcataria, Deshayes.
— venerijormis, Deshayes.
Artemis Japonica, Reeve.
Cytherea petechialis, Lamarck.
Lucina Philippiana, Reeve.
Cardium papyraceum, Chemnitz.
Leda (Yoldia) lanceolata, 3. Sowerby.
Arca granosa, Linné.
Modiola Senhausui, Reeve.
Mytilus smaragdinus, Chemnitz.
Anomia Chinensis, Philippi.
Ostrea Talienwhanensis, Crosse (2).
Parmi les GASTÉROPODES :
Bullæa Coreanica, À. Adams.
Patella amussitata, Reeve.
Litiorina Souverbiana, Crosse (5).
Scalaria acuminata, Sowerby.
— lineolata, Kiener.
— _trifasciata, de Haen.
Lampania Cumingi, Crosse (4).
Sigaretus papilla, Gmelin.
Natica Fortunei, Reeve.
— problematica, Reeve.
— Sebæ, Souleyet.
— vesicalis, Philippi.
(1) Journal de Conchyliologie, 1863, p. 78.
(2} Journal de Conchyliologie, 1862, p. 149.
(3) Journal de Conchyliologie, 1862, p. 53.
(4) Journal de Conchyliologie, 1862, p. 54.
— 2h86 —
Purpura luteostoma, Deshayes.
Rapana bezoar, Lamarck.
Cassis undatus, Martini.
Nassa margaritifera, Dunker.
— Sinarum, Philippi.
— varicifera, À. Adams.
Cancellaria Spengleriana, Deshayes.
Murex (Vitularia) monachus, Crosse (4).
— (Vitularia) Talienwhanensis, Crosse (2).
Ce qui frappe d’abord l'observateur sur ce point du lit-
toral chinois, c’est l’excessive abondance du Liftorina
Souverbiana, dont les nombreux individus, généralement
de petite taille comparativement au type, recouvrent d’é-
normes roches micaschisteuses , situées au-dessus des
points habituellement submergés à haute mer. Cette espèce
vit là en compagnie d’une petite Paludinelle noirâtre,
peut-être nouvelle, et que nous avons désignée provisoi-
rement sous le nom de Paludinella Roccellarum. Les
Murex, Purpura et Rapana, signalés plus haut, se trou-
vent sur les blocs toujours baignés par la mer. Les Soletel-
lina, Mactra, Scalaria, Sigaretus, Natica, Cancellara,
Nassa, eic., etc., vivent dans les fonds sablonneux de
cette partie du littoral.
Dans la rivière du cap Chan-tong , non loin de la mer,
j'ai recucilli un Glauconome nouveau, G. Primeana,
Crosse et Debeaux, et le Cyrena fluviahlis, Müller. On
rencontre dans les ruisseaux de l’intérieur, le Paludina
lecythoides, Benson, et l’Unio Osbeckai, Philippi. Autour
de la ville de Yan-tai, et non loin de la ville fortifiée de
Ki-tsen-soo, on trouve, sous les pierres, l’Helix ravida,
(4) Journal de Conchyl., 1862, p. 55.
(2) Journal de Conchyl., 1862, p. 56.
— 947 —
et, dans les collines voisines, deux autres Helix et un petit
Pupa.
Comme on le voit, dans cette localité qui est cependant
montagneuse et très-accidentée, les espèces terrestres sont
peu nombreuses; je ne puis attribuer ce fait qu’à l'ab-
sence, sur ce point, des roches calcaires nécessaires aux
Mollusques pour former leurs coquilles.
FORTS DE TAKOU ET GOLFE DE PE-TCHI-LY.
Deux jours de marche par les bateaux à vapeur séparent
le camp de Tché-fou des forts de Takou. Plus on avance
par mer de Tché-fou vers les forts du Pei-ho, plus la pro-
fondeur de la mer diminue. Sur une grande partie du
golfe, le fond se trouve de 10 à 15 mètres de profondeur.
La drague jetée à environ six milles du fort de Takou à
rapporté, entre autres coquilles, le Cancellaria Boca-
geana, Crosse et Debeaux (1), et l’Arca inæquivaluis,
Bruguières. Les forts de Ta-kou sont, comme on sait, situés
à l'embouchure du Pei-ho, dans le golfe de Pe-tchi-Ily. Sur
le marché chinois de Ta-kou, j'ai remarqué plusieurs pa-
niers remplis d'Anodontes provenant du Pei-ho et des-
tinés à l'usage alimentaire. Mes recherches dans les eaux
saumâtres des environs des forts n’ont amené aucun ré-
sultat, ces marécages étant en partie recouverts par les
eaux de la mer, à haute marée.
De Ta-kou à Tien-tsin le sol est généralement plat, sa-
blonneux, et fortement imprégné de sel marin. Les rizières
et les marécages, qui sont si fréquents dans la plaine de
Shang-hai, sont remplacés, dans la vallée du Pei-ho, par
des champs bien cultivés et de vastes jardins parfaitement
entretenus. Autour de la ville de Tien-tsin, je n'ai pu ren-
(1) Journal de Conchyl., 1863, p. 77.
— 28 —
contrer qu'une seule espèce d'Helix (H. pyrrhozona),
qui représente, à elle seule, toute la faune conchyliolo-
gique terrestre de cette contrée. Cet Helix vit en abon-
dance sous les pierres du Famoun et des forts de Tien-ko,
aujourd'hui détruits. J'ai licu de supposer que l'espèce
dont il s’agit a dû y être apportée avec les pierres qui ont
servi à la construction du Yamoun (pagode avec jardin).
Ce qui corrobore mon opinion, c'est qu'elle ne se trouve
pas ailleurs, dans un grand rayon autour de Tien-tsin.
Le canal impérial et le Pei-ho renferment plusieurs es-
pèces de Mollusques qui m'ont paru intéressantes. Je citerai
particulièrement les suivantes : UÜnio Tientsinensis,
Crosse et Debeaux (species nova); U. Osbeckti, Philippi,
U. Grayanus, Lea; Symphynota magnifica, Lea, var.
minor; Cyrena Earqillierh, Philippi; et Paludina lecy-
thoides, Benson.
USAGES DES MOLLUSQUES CHEZ LES CHINOIS.
Les Chinois aitachent une grande importance à la re-
cherche des coquilles marines où d'eau douce pour les
usages alimentaires. A Hong-kong, on apporte sur le
marché le Fusus colosseus et un Ostrea de grande dimen-
sion. À Tché-fou, où !e peuple parait plus misérable, tous
les Mollusques marins sont recueillis pour la cuisine à bon
marché. Il n’est pas rare de voir, chez les restaurateurs, des
paniers remplis de Rotella, de Nassa, de Murex et autres
petites espèces que les enfants recherchent sur les côtes
pendant des jeurnées entières. Les Chinois donnent tou-
tefois la préférence aux animaux des Purpura luteostoma,
Rapana bezoar, Lucina Philippiana, Cytherea petechalis,
Mactra veneriformis, Muyu arenaria, Lingula hians, et
aux espèces du genre Solen.
Le Hfyx arenaria, qui vit entre les galets micaschis-
90 ee
teux de la rade de Yan-tai est surtout recherché à cause
de la finesse de sa chair.
Les Mollusques sont apportés sur le marché après avoir
subi une ébullition prolongée dans l'eau; les Chinois les
mangent avec un assaisonnement dont l'oignon est la base.
Dans les contrées comme Tché-fou, qui manquent
presque complétement de carborate de chaux, les débris
des coquilles rendent encore bien des services. Aussi les
Chinois recueillent-ils les valves d’'Osfrea rejetées par le
flot sur le rivage, pour les calciner et en faire de la chaux.
Quelques espèces servent de médicaments dans la thé-
rapeutique chinoise. La poudre de perles entre dans la
composition du célèbre remède pao-hing-che, qui, au dire
des médecins chinois, réussit dans le traitement de la pe-
tite vérole, dans les fièvres malignes, et quelquefois aussi
pour les femmes en couches ; mais les Chinois y substi-
tuent le plus souvent la nacre intérieure provenant des
Hatiotis et des Unio. On emploie aussi la poudre de plu-
sieurs Térébratules foxsiles de l'île d'Hai-nam, connues
des Chinois sous le nom de Hai-fou-che, qui signifie litté-
ralement pierre de mer.
On sait encore avec quel art les Chinois introduisent
sous le manteau du Dipsas plicatus qui vit dans le Wam-po
à Shang-bai, et cela sans blesser l'animal, des petits ma-
gots de composition diverse qui finissent par se recouvrir
d'une couche de nacre, et font relief à la surface de la valve
à laquelle ils adhèrent.
L'économie domestique tire parti des valves du Pecten
Japonicus pour en former de petites pelles à feu, et de
celles du Dipsas plicaitus pour peser dans les magasins les
graines oléagineuses ou alimentaires.
J'ai appris d'un officier de l’armée qu'il existait, dans
les riches musées impériaux de Fen-min-huen (résidence
— 1250 —
d'été de l'empereur de Chine), une collection de coquilles
marines provenant de la mer des Indes. J'ai vu une de ces
coquilles, un Cassis vibex, dont la bouche était bordée
d'une lamelle d’or. J'ai vu de plus, entre les mains d’un
zélé conchyliologue, M. Michaud, officier de marine, une
série de dessins coloriés, dans le format in-4°, représen-
tant les plus belles coquilles de l'océan Indien. Ces des-
sins d'origine anglaise provenaient également du palais
de Fen-min-huen. Ce dernier fait prouve que, si les classes
lettrées de l'empire chinois négligent en général complé-
tement les collections scientifiques, il a été fait en haut
lieu une exception particulière en faveur d’une collection
conchyliologique, destinée autant à contribuer à l’instruc-
tion qu'à charmer les yeux des visiteurs du plus riche pa-
lais qui existât dans le Céleste Empire.
DÉSIGNATION ET SYNONYMIE DES MOLLUSQUES EN CHINE.
Les Mollusques terrestres et d’eau douce sont désignés,
en langue chinoise, par un nom qui rappelle tantôt l'ha-
bitat, tantôt la forme ou les usages. Ces noms varient selon
les localités. À Tien-tsin, la seule espèce de coquille ter-
restre qui se rencontre dans cette partie du Pe-tchi-ly,
l'Aelix pyrrhozona, Philippi, porte le nom de Sra-hai-
louss (1), et la grande espèce de Paludine, P. lecythoides,
Benson, celui de Lou-ssa. Les Cyrènes, Unios et Anodontes,
qui vivent dans le canal impérial et le Pei-ho, n'ont
d'autre nom que celui de Ka-la.
Nous retrouvons en partie ces mêmes désignations à
Shang-hai. Ainsi l’Helix ravida et les autres petites es-
(4) Je dois faire remarquer l’analogie frappante de ce nom
Hai-louss avec le nom générique Helix. Le mot sia, qui précède
Hai-louss, signifie petit ; le mot ta signifie, au contraire, grand.
— 951 —
pèces d'Helix sont appelés également Hai-louss; le
Clausilia Shanghaïensis, Haï-ssé, le Dipsas plicatus
Bam-po (du nom de la rivière Wam-po). Les autres bi-
valves d'eau douce sont désignés par le nom général de
Ka-la.
Dans la province de Nanking, les coquilles terrestres et
d’eau douce ont des appellations à peu près semblables.
Les Chinois désignent sous le nom de Hai-ssé le Melania
Fortunei, et sous celui de Lou-sse toutes les Paludines de
grande et moyenne taille, réservant le terme Sia-lou-sse
aux petites espèces d’eau douce (Bithinia et Lymnea) qui
abondent dans les fossés marécageux. Toutes les coquilles
bivalves d'eau douce portent à Nanking le nom de
Chi-xe.
C'est surlout dans les villes marilimes qu'il est besoin
d’une nomenclature plus étendue pour désigner les nom-
breuses espèces de Mollusques marins qui sont journelle-
ment apportés sur les marchés, ou qui sont l'objet d’un
trafic particulier. J’ai recueilli ainsi, pendant mon séjour
au camp de Tché-fou, les noms chinois des principales es-
pèces de la localité.
UNIVALVES.
Helix ravida, Benson. — Louo-ssa.
Monodonta (espèces du genre). — Ta-po-lo.
Trochus (espèces du genre). — Hu-bam-bo-lo.
Natica problematica, Reeve. = Lo-lo-bi-tcho.
Sigaretus papilla, Gmelin. — Lo-lo - bi-tcho-dou-
in-na.
Rotella (espèces du genre). — Cha-bo-lo.
Purpura lutecstoma, Deshayes. —Kou-an-gui-a-ni-ou.
Rapana bezoar, Lämarck. — Ou-a-lo-la.
Cassis undatus, Martini. — An-tse-bo-lo-la.
— 252 —
Murex Talienwhanensis, Crosse. — Ta-bo-lo.
— monachus, Crosse. — Ta-bo-lo.
Patella (espèces du genre). — Ha-e-bo-ki.
Haliotis (espèces du genre). — Kin-ga.
BIVALVES.
Ostrea (espèces du genre). — Liza.
Pecten (espèces du genre). — Ta-a-e-bo-ki.
Anomia chinensis, Philippi. — Même nom que ci-
dessus.
Mytilussmaragdinus, Chemnitz.— Ha-e-koun-ga.
Arca (espèces du genre). — Ou-a-li-koun-ga.
Mya arenaria, Linné. — Tsé-ga.
Tellina (espèces du genre). — Tso-ka.
Solen (petit). — Tchin-ga.
Anatina lanterna, Lamarck. — Même nom.
Solen (grand). — Chu-en-na.
Cytherea petechialis, Lamarck. — Ta-ka-la. -
Venus (espèces du genre). — Ka-la.
Cardium papyraceum, Chemnitz.— Kio-ka-la.
Lingula hians, Swainson. — Pi-han-g.
Je ne terminerai pas cette notice sans exprimer à mon
ami et collègue de l’armée, M. Frilley, médecin-aide-
major de 1° classe, mes vifs et sincères remerciments
pour le concours actif qu'il n’a prèté en Chine dans les
.recherches malacologiques. 0. D.
Bordeaux, 1°" décembre 1862.
et dm
— 253 —
Note sur quelques espèces nouvelles OÙ peu
connues du littoral de l'empire chinois,
PAR H. CROSSE ET O. DEBEAUX.
4. MyYA ARENARIA.
Mya arenaria, Linné, Syst. nal., p. 1112, Gmel.,
n° 2.
Si nous parlons ici de cette espèce bien connuc des na-
turalistes, c’est uniquement pour signaler un fait de dis-
tribution géographique qui nous a paru curieux. En effet,
il est intéressant de retrouver à Tché-fou, dans le nord
de la Chine, un Mollusque marin aussi abondamment ré-
pandu dans une partie de nos mers d'Europe. L'examen
comparatif des individus rapportés de Chine, et de ceux
que nous avons recueillis nons-mème dans la Manche, ne
nous a révélé aucune différence sensible entre eux, et ne
nous a point permis, par conséquent, de les séparer spé-
cifiquement.
L’area géographique de cette espèce est donc excessive-
ment considérable, puisqu'on la retrouve en Europe, en
Asie et en Amérique, phénomène de distribution zoolo-
gique dont nous ne connaissons pas beaucoup d'exemples.
On peut considérer le Mya arenaria comme une espèce
circumpolaire, car on a constaté son existence à peu près
sur tous les points situés du 50° au 70° degré de latitude
nord. Middendorff Ja signale même à la Nouvelle-Zemble,
et Fabricius au Groenland, c'est-à-dire sous une latitude
Log
nord de près de 80 degrés. De l'océan Glacial arctique, qui
paraît être sa véritable patrie, elle est descendue dans les
mers du nord de l’Europe, jusques et y compris la Manche
et une partie de nos côtes de l'Océan. On ne l’a point en-
core signalée en Espagne, du moins à notre connaissance.
Par le détroit de Behring, elle s’est répandue, d’un côté,
sur le littoral de l'Amérique russe, où on l'a recueillie à
Sitka, et, de l’autre, dans le Kamtschatka, la mer d'O-
chotsk, le Japon, et finalement le nord de la Chine, où
nous la sigoalons, et où elle paraît s'arrêter entre le 30°et
le 40° degré de latitude. Enfin, par la mer de Baffin et le
détroit de Davis elle a envoyé des colonies sur celles des
côtes de l'Amérique du Nord qui sont baignées par l'A-
tlantique. Le docteur Gould la compte au nombre des Mol-
lusques marins de l’État de Massachussets. On peut donc
dire que le Mya arenaria est répandu dans les mers
d'environ un quart du globe terrestre.
Les individus recueillis à Tché-fou proviennent de la
petite rade de Yan-tai, où ils vivent dans la vase. L’es-
pèce est très-recherchée par les Chinois au point de vue
alimentaire.
II. SOLETELLINA JAPONICA.
Soletellina Japonica, Deshayes, in Reeve, Conch. le.,
n° 16.
Cette jolie espèce habite la partie sablonneuse de la
grande rade de Tché-fou. Elle est figurée par Reeve
(Conch. Ic., n° 16), mais très-médiocrement. D'après la
figure, le côté postérieur est le plus court, tandis que,
mesuré au compas, il est évidemment le plus long des
deux. La description n'indique pas non plus un caractère
que nous avons retrouvé dans tous nos exemplaires, et qui
consiste en ce que la valve gauche est notablement plus
— 255 —
convexe et plus bombée que la valve droite, qui s'aplatit
immédiatement après les crochets.
Le S. Japonica est de forme orbiculaire-transverse, très-
faiblement inéquilatéral, plano-convexe, mais dans des
proportions différentes entre les deux valves, ainsi que
nous venons de l’exposer. Cette coquille est lisse et polie,
d’un violet pourpré pâle tournant au blanchâtre, et re-
couverte, sur presque toute la superficie, d'un épiderme
brillant et d’un brun olivâtre. Des crochets partent deux
radiations claires qui disparaissent bientôt après. Le côté
antérieur, un peu plus court que l'autre, est arrondi; le
côté postérieur, atténué cet légèrement tronqué. Le liga-
ment est extérieur et très-saillant, comme dans la plupart
des espèces du genre. La longueur des individus de notre
collection est de 40 à 42 millimètres; leur largeur, de
32 à 34; leur épaisseur, de 11 à 42.
3. FRAGILIA YANTAIENSIS. (PL. IX, fig. 2.)
Fragilia Yantaiensis, Crosse et Debeaux, Journal de
Conchyliologie, 1865, vol. XI, p. 78.
Coquille très-épaisse, légèrement renflée, ovale-trigone,
inéquilatérale, d’un blanc roussâtre à sa partie externe :
elle présente des rides concentriques sublamelleuses, qui
se terminent en formant une carène plissée sur le côté
postérieur ; ce côté est obtusément rostré et subflexueux ;
le côté antérieur est arrondi et un peu plus court que
autre. La charnière est munie, sur chaque valve, de deux
dents inégales, dont la plus forte est la première de la
valve gauche et la seconde de la valve droite. L'intérieur
des valves est d’un blanc sale. Les crochets sont compri-
més et se touchent, les nymphes sont larges et aplaties ;
le ligament est épais et noirâtre, la lunule petite et re-
marquablement profonde. La longueur de l'individu figuré
sp
est de #8 millimètres, la largeur de 42 et l'épaisseur de
24 (collection Crosse). Ce mollasque, qui, par la charnière
et par l’organisation de l'animal, se rattache évidemment
au genre Fragiha, s'éleigne, d'un autre côté, des espèces
connues par l'épaisseur ancrmale de son test, qui semble
donner un démenti à l'étymologie de son nom générique:
c'est, en effet, une Fragilie d'ûne soiidité remarquable.
Elle est très-abondamment répandue dans la petite rade
de Yan-tai, au-dessus du Promontoire du Tombeau (an-
cien camp de l’armée française, à Tché-fou) : elle vit entre
les galets micaschisteux, d’où elle est parfois très-difficile
à extraire.
4. GLAUCONOME PRIMEANA. (PI. IX, fig. 1.)
Glauconome Primeana, Crosse et Debeaux, Journal de
Conchyhologie, 1865, vol. XI, p. 177.
Coquille de forme oblongue-allongée, à peine inéquila-
térale, munie de stries ou rides longitudinales obsolètes,
qui ne l’empêchent pas de paraître presquelisse el assez lui-
sante. Elle présente, vers sa partie médiane, une assezlégère
dépression qui se prolonge jusqu’au bord externe. Elle est
blanche, sous un épiderme mince et d’an brun jaunâtre
qui la recouvre en partie. Le côté antérieur est arrondi et
un peu plus court que le côté postérieur, qui est atténué
et subcaréné. Les crochets se touchent et sont ordinaire-
ment lisses et polis ; néanmoins nous avons trouvé, sur un
de nos exemplaires, un commencement d’érosion. La
charnière est étroite et composée de trois dents inégales ;
les dents médiane et postérieure de la valve droite et les
dents antérieure et médiane de la valve gauche sont bi-
fides. Le sinus palléal est profond et étroit, le bord externe
légèrement flexueux à sa partie médiane; les valves sont
à une coloration blanchâtre à l’intérieur. La longueur de
— 251 —
l'individu figuré est de 26 millimètres, sur une largeur de
16 et une épaisseur de 11 1/2 (collection Crosse).
Cette espèce, dont il a été recueilli un petit nombre
d'exemplaires dans la rivière du cap Chan-tong, est voi-
sine du G. cerea de Reeve et du G. Chinensis, de Gray.
Elle diffère du premier par sa forme presque équilatérale,
sa dépression médiane et son bord subflexueux : son ha-
bitat est également différent. Elle se distingue du second
par sa forme moins allongée, moins renflée et subéquila-
térale, sa dépression médiane, son bord subflexueux et
son épiderme jaunâtre et non tirant sur le vert.
Nous lui donnons le nom de M. Temple Prime, de New-
York, dont nos lecteurs connaissent et apprécient les in-
téressants travaux sur les Cyrènes et les genres qui les avoi-
sinent.
5. Uxio TienTsiNeNsis. (PI. X, fig. 1.
Unio Tientsinensis, Crosse et Debeaux, ms.
Testa ovato-elliphica, convera, crassa, oblique subcom-
pressa, valde inæquilateralis, concentrice rugalo-striata,
ad umbones tuberculis ornata validis, confluentibus, mox
evamdis, sub epidermide tenui, rubiginosa, quasi setosa,
vivide viridis ; parte antica brevissima, fere nulla, obtuse
rotundata, parte postica lata, prælonga; umbonibus tumi-
dis, prominulis, approximatis, appressis ; dentibus cardi-
nalhibus validis, crenulatis, valva dextra dente antico
maximo munita et lamella longa, subarcuaïa, valva si-
nistra dentem posticum exhibente maximum, et fossulam
longam alterius valvæ lamellam recipientem ; margarita
in fundo el in medio lutescente, in cardine et versus mar-
gines alba. —Sub cardine spatium vacuum usque ad um-
bones intus decurrit. — Longit. 65 millim., lat. 55, alt.
utriusque valve 45 5f10.
17
(Ha
Habitat ad Tien-tsin, Chinæ septentrionalis, in flumine
Pei-ho.
Coquille de forme ovale-elliptique, épaisse, convexe,
légèrement comprimée en sens oblique, très-inéquilaté-
räle, sillonnée d’un certain nombre de Sstries ou plutôt
de rugosités concentriques, et présentant sur les crochets,
ainsi que sur les parties qui les avoisinent, des tubercules
assez forts, confluents, et qui ne tardent pas à disparaître.
Le système de coloration externe consiste en un beau
vert assez vif, sous un épiderme fin, soyeux, peu appa-
rent et d’une nuance roussâtre. Le côté antérieur est exces-
sivement court, presque nul, obtusément arrondi, le côté
postérieur large et prolongé; les crochets sont renflés,
saillants, et assez rapprochés l’un de Fautre pour être en
contact immédiat et s’user un peu réciproquement. Les
dents cardinales sont très-fortes, et présentent, sur toute
leur surface, des stries ou crénelures ; la charnière se com-
pose, sur la valve droite, d'une dent antérieure très-forte,
d’une fossette, et d’une lamelle longue et légèrement ar-
quée; sur la valve gauche, d’une première fossette, puis
d’une dent postérieure volumineuse, et enfin d'une se-
conde fossette très-allongée, destinée à recevoir et à loger
ja lamelle saillante de l’autre valve. La nacre est jaunâtre
à la partie médiane interne des valves, au fond et dans
l’espace vide qui s'étend sous la charnière jusqu’à la nais-
sance des crochets : elle est blanche vers les bords et sur
les dents. — Longueur de la coquille 63 millimètres, lar-
geur 55, hauteur des deux valves réunies 43 5/10 (collec-
tion Debeaux).
Cette remarquable espèce rappelle, par sa forme ellip-
tique et par l’atténuation de son côté antérieur, certaines
espèces américaines décrites par M. Lea, l'Unio sulcatus,
…— 959
et surtout l’Unio ellipsis, de l'Ohio, par exemple (4), dont
elle s'éloigne, d’ailleurs, par ses tubercules ct par d’autres
caractères différentiels. Parmi les espèces du genre qui, à
notre connaissance, ont été décrites comme provenant de
Chine, nons ne pouvons la comparer qu’à une seule,
VU. Leai, Gray (2), qui nous parait s’en rapprocher beau-
coup sous certains rapports.
Notre espèce en diffère, 1° par sa forme beaucoup plus
convexe, plus bombée, plus inéquilatérale et plus ellip-
tique; 2° par son côté antérieur encore plus court et
presque nul; 5° par ses tubercules moins forts, confluents
et développés seulement dans le voisinage des crochets,
tandis que ceux de l’autre espèce sont plus prononcés et
règnent sur une grande partie de la surface externe des
valves ; 4° par sa coloration d’un beau vert sous un épi-
derme mince, soyeux et roussâtre (celle de l’autre espèce
est noire); 5° par sa nacre d’une nuance jaunâtre vers la
partie médiane interne des valves, et non pas uniformé-
ment blanche.
Elle a été recueillie dans le Pei-ho, à Tien-tsin, où elle
paraît exister communément. On en a trouvé des valves
séparées, près de Takou, sur les bords du même fleuve.
La nacre de cette coquille est employée, dans la matière
médicale chinoise, sous le nom de ÆXo-fan. On lui sub-
stitue quelquefois celle de l'Unio Osbeckii, Philippi.
6. LITTORINA SOUVERBIANA.
Littorina Souverbiana, Crosse, Journal de Conchylio-
dogie, vol. X, p. 55, pl. 1, fig. 6, 7.
(1) Observ. on the genus Unio, vol. T, p. 10, pl. 1v, tig. 4, et
p. #4, pl. vin, fig. 12.
(2) Küster, Chemnitz, ed. nova, Monog., g. Unio, p. 239,
pl. Lxxvin, fig. 3.
— 260 —
Cette espèce a été établie, au commencement de 1862,
sur quelques individus de grande taille et en excellent état
de conservation, qui avaient été communiqués par M. Cu-
ming, notre honorable correspondant. L'examen des
nombreux individus de toute dimension qui ont été rap-
portés de Chine par l’un de nous nous à donné la convic-
tion que cette espèce devait être réunie, à titre de simple
variété, au L. brevicula de Philippi, et qu’il y avait lieu
d'en agir de même à l'égard du L. balteata de Reeve, qui
constitue une autre variété.
Deux choses peuvent, à notre avis, excuser, jusqu’à un
certain point, cette confusion. D'abord, M. Largilliert,
auquel Philippi doit la communication des individus qu'il
a décrits, avait la déplorable habitude de n’envoyer, géné-
ralement, au naturaliste allemand que des coquilles en
médiocre état de conservation, même quand il pouvait
faire autrement. De là, beaucoup de doute et de confusion
au sujet d’un certain nombre d’espèces chinoises figurées
dans les Abbildungen, et notamment de celle qui nous
occupe. Ensuite, il faut reconnaître que l'espèce varie
beaucoup, non-seulement sous le rapport de la taille,
mais encore par la forme générale de la coquille, le nom-
bre et le plus ou moins de saillie des côtes, etc. Les seuls
caractères constants consistent dans la forme presque
circulaire de louverture et dans la disposition de la colu-
melle, largement dilatée, surtout à ia partie basale. La
synonymie de l'espèce nous paraît devoir être établie
comme il suit :
LITTORINA BREVICULA.
Turbo (Littorina) breviculus, Philippi, Zeits. fur Ma-
lak., p.166, 1844.
— 261 —
Littorina brevicula, Philippi, Abbildungen, vol. 1,
p. 461, pl. nn, fig. 10, 1847.
Liltorina brevicula, Reeve, Conch. 1conica, n° 51,
de ae 1837.
. 8, major, subglobosa, fuligineo-brunnea, carinis
ge uer prominulis.
Liliorina Souverhiana, Crosse, Journal de PR
logie, vol. X, p. 55, pl. [, fig. 6, 7, 1862.
Var. y, globoso-turbinala, minus crassa, carinis sub-
distantibus, tenuibus.
Liltorina balleata, Reeve, Conch. iconica, n° 71,
fig. a, b, 1857.
Var. d, submutica, sulcis obsoletis, nec carinis im-
pressa (coll. Crosse).
Le L. brevicula est abondamment répandu sur presque
tous les points du littoral du nord de la Chine,
7. CERITHIUM FLUVIATILE, VAR. MICROPTERA.
Cerithium microptera, Kiëner, Icon., p. 95, pl. xxx,
fig. 5
Nous avons reçu d'Amoy (Chine), grâce à une bienveil-
lante communication de M. Borchard, chirurgien de la
marine, cette curieuse variété du C. fluviale, Potiez et
Michaud, qui a été érigée par Kiéner au rang d’espèce,
assez à tort, selon nous, et dont la provenance exacte
n’était qu'imparfaitement connue. On sait que cette forme
intéressante, complétement semblable au type de l'espèce
sous le rapport du nombre, de la forme et de l’ornemen-
tation des tours de spire, s’en éloigne seulement par
son ouverture blanche et surtout par le prolongement
anormal de son bord droit qui forme une sorte de petite
aile, et qui devient ainsi comparable à celui de quelques-
unes des espèces fossiles du bassin de Paris.
eur
8. Narica FoRTUNEI. (PI. IX, fig. 5.)
Nalica Fortunei, Reeve, Conch. iconica, n° 195, 1855
(ex specimine juvenili).
M. Reeve, d’après la description et la figure qu'il
donne de cette espèce, nous parait n'avoir eu à sa dispo-
sition qu’un individu jeune et en médiocre état de con-
servation : nous croyons donc devoir, dans l'intérêt d'une
bonne nomenclature et pour éviter toute confusion, dé-
crire et figurer à nouveau l’espèce, mais celte fois telle
qu’elle est, quand on la possède adulte et en bon état.
Le N. Fortunei est une coquille pourvue d'un ombilic
étroit, d’une forme assez élancée pour le genre. Le
test est assez mince, le sommet noirâtre, les tours de
spire, au nombre de 6, sont convexes et portent des stries
décussées très-fines ; la columelle, quoique mince, est lé-
gèrement réfléchie à sa partie basale, et surtout à celle
qui correspond au funicule; elle est réunie au bord droit
par une callosité peu épaisse, mais assez étendue. L’ou-
verture est presque ovale, le bord droit mince et tran-
chant. L'intérieur de la bouche et tout le péristome sont
d’une belle couleur marron, uniforme, à l'exception des
parties basale et columellaire, qui présentent, par en-
droits, des teintes blanchâtres. À l’extérieur, la colora-
tion est bien, ainsi que l'indique Reeve, d'un bleu livide,
mais pour les premiers tours seulement; les derniers sont
beaucoup plus clairs et d’un blane violâtre et carnéolé. La
longueur d’un de nos exemplaires est de 42 millimètres,
sur un diamètre de 55. L’opercule est mince, corné, de
forme ovale-allongée, à nuciéus saillant en forme de bou-
ton et presque latéral ; il forme un peu plus d'un tour par
son enroulement.
Cette espèce est assez commune dans la petite rade de
— 9263 —
Yantai ; elle s'enfonce dans la vase, entre les galets et les
fragments de roche roulés.
9. RAPANA BEZOAR, VAR. C.
Buccinum bezoar, L., Syst. nat.,ed. 12, p. 2204; Gme-
lin, p. 5491, n° 91.
Pyrula bezoar, var. C, Reeve, Conch. iconica, n° 15,
fig. c.
Cette belle variété, remarquable par sa grande taille,
ses quatre rangées de tubercules et la coloration orangée de
son ouverture, fréquente les roches sous-marines du havre
de Tché-fou; elle est abondante autour des îlots qui font
face au promontoire de Tché-fou. On l’apporte sur le mar-
ché, et les Chinois en font une grande consommation.
10. CANCELLARIA SPENGLERIANA.
Cancellaria Spengleriana, Deshayes, ÆEncycl. méth.,
t. II, p. 185, n° 14.
Cette espèce habite les parties à fond sablonneux de la
grande rade de Tché-fou ; elle y est rare. On en rencontre
quelquefois des individus vivants, jetés sur la plage, après
les coups de mer, principalement pendant les mois de dé-
cembre et de janvier. Nous devons signaler la remar-
quable dimension qu’atteignent, sur ce point, les indivi-
dus de cette rare espèce. Un de nos exemplaires a 60 mil-
limètres de longueur, et son plus grand diamètre est de
58. Le nombre des tours de spire, que nous ne trouvons
indiqué par aucun auteur, est de 6 1/2. Les deux premiers
et le commencement du troisième sont lisses et sans trace
de carène.
11. CANCELLARIA BocAGEANA. (PI. IX, fig. 5.)
Cancellariu Bocageana, Crosse et Debeaux, Journ.
de Conchyliologie, 1865, vol. XI, p. 77.
— 96% —
Cequille non ombiliquée, mais présentant seulement
un commencement de perforation qui ne pénètre pas, et
qui devient même linéaire chez quelques individus. Elle
est de forme élancée, assez épaisse et présente 6 tours 1/2
de spire; les tours embryonnaires sont lisses, arrondis,
transparents et blanchâtres; les suivants sont pourvus de
côles longitudinales, distantes, arrondies, lisses et au
nombre de 6 à 9 pour chaque; ils sont, de plus, anguleux
à leur partie supérieure, et profondément canaliculés vers
la suture; l'intervalle des côtes présente des stries trans-
verses peu sensibles. Le dernier tour, un peu plus petit
que le reste de la spire, offre, comme système de colora-
tion, une bande blanche, située vers sa partie médiane, et
de nombreuses petites zones transverses, souvent con-
fluentes et de couleur cannelle. L'ouverture est de forme
oblongo-triangulaire; le fond de la bouche, de’ couleur
livide, laisse paraître la bande blanche du dernier tour.
Les plis de la columelle sont au nombre de trois, et elle
est marquée, près de la base, d’un certain nombre de gra-
nulations obsolètes. Le bord droit est épais, étalé, garni de
denticulations qui se terminent par des raies à l’intérieur.
Un peu avant d'arriver à son point d'insertion, il forme
un angle, puis présente une dent obsolète. Le limbe ex-
trème offre des maculations de couleur cannelle qui cor-
respondent aux pelites zones extérieures, dont elles ne
sont que la continuation. La longueur de l'individu figuré
est de 22 millimètres, sur un diamètre de 15.
Cette espèce nous paraît très-distincte du véritable Can-
cellaria scalarina de Lamarck et du C. Thomasiana,
Crosse (C. scalarina de Reeve et des auteurs anglais).
Nous avons pu voir et étudier le type de Lamarck, grâce
à l’obligeance de M. le docteur Chenu, conservateur du
musée Delessert. C’est une coquille de couleur blanchâtre,
— 265 —
avec des parties très-Iégèrement teintées de roux, et dont
Kiéner a donné une excellente figure (1). Elle est assez
ventrue, fortement”"ombiliquée, et sillonnée transversale-
ment de stries fines, mais parfaitement visibles, mème sur
les côtes. Notre espèce est élancée, non ombiliquée, ou du
moins peu s’en faut, et absolument dépourvue de stries
sur ses côtes. Le système de linéoles roussâtres et souvent
confluentes, et la bande transversale blanche, apparente à
l'intérieur de l’ouverture, manquent également dans l’es-
pèce de Lamarck.
Le C. Thomasiana est beaucoup plus voisin de notre
espèce; mais, si nous comparons cette dernière à la des-
cription et surtout à la figure de Reeve (2), nous trouvons
que le C. Bocageana se distingue par sa taille plus petite,
par sex côtes moins nombreuses, plus droites, moins forte-
ment anguleuses et moins élevées, à l'angle qu’eiles for-
ment, et enfin par ses zones ou linéoles roussâtres, rem-
placées dans l’autre espèce par une coloration uniforme.
La bande blanche existe, d’ailleurs, dans les deux espèces.
Enfin le C. scalarina provient des mers de File de France
d’après Lamarck, et le C. Thomasiana des Antilles d’après
Reeve, tandis que le C. Bocageana à été recueilli dans le
voisinage des forts de Ta-kou (nord de la Chine).
Nous donnons à cette espèce le nom de l'honorable di-
recteur du musée de Lisbonne, M. Barboza du Bocage.
H:'C''eb OLFIE
(1) Species icon., g. Cancellaria, pl. v, fig. 3.
(2) Conch, iconica, Cancellaria, n° 925, fig. a, b.
ut je
Description d'une Hélieine nouvelle,
PAR H. CROSSE ET O. DEBEAUX.
HELICINA OXYRHYNCHA. (PI. IX, fig. 4.)
T. depresso-conica, tenuiuscula, subdiaphana, pallide
cütrino-lutea ; spira conica, apice obtusulo; anfr. 5 1[4
plamusculi, ultimus carina acuta, albicante cinctus, an-
lice non descendens, basi convexiusculus : apertura pero-
bliqua, subtriangularis ; columella brevis, superne in cal-
lum basalem, tenuem dilatala, basi continuo in peristoma
tenue abiens ; peristoma albidum, reflexum, ad basin te-
nue, medio in rostrum expansum, leviter aduncum, pro-
ductum, deinde subflexuosum. — Diam. maj. cum rostro
141/2, min. 12, alt. 9 A[2 nullim. — Operculum ? —
Habitat ?
Coquille de forme conique, un peu déprimée, assez
mince, subdiaphane, et d’un jaune citron pâle, autant
qu'on en peut juger d’après l’échantillon unique que nous
avons sous les yeux et qui a dû être recueilli après la mort
de l'animal. La spire est conique, mais son sommet est
légèrement obtus. Les tours de spire, au nombre de 5 1/4,
sont presque plans; le dernier, légèrement convexe à la
base, est muni d’une carène aiguë et blanchâtre ; il ne des-
cend pas en avant; l'ouverture est fortement oblique et à
peu près triangulaire ; la columelle est courte et dilatée,
à sa partie supérieure, en forme de mince callosité basale;
à sa partie inférieure, elle continue simplement le péri-
stome; ce dernier est réfléchi, blanchätre, mince à la base,
— 267 —
un peu plus épais et subflexueux à la partie supérieure ;
vers sa partie médiane, il se prolonge en bec légèrement
crochu et s'étale largement : ce bec, quand la coquille
est vue par derrière, semble être un simple prolongement
de la carène. Le plus grand diamètre de la coquille est,
y compris le bec, de 14 millimètres 1/2, le plus petit de
12, la haûteur de 9 1/2 (collection Debeaux).
Nous n'avons point vu l'opercule, et nous ne connais-
sons point la provenance de cette curieuse espèce, qui
nous parait bien distincte, et qui vient augmenter le petit
groupe des Hélicines, dont le bord droit se prolonge en
bec ou rostre vers sa partie médiane. Ces espèces sont, à
notre connaissance, l’Helicina denticulata, Pfeiffer, de
Honduras, petite espèce globuleuse et à suture élégam-
ment denticulée; l’H. rostrata, Morelet, de la Vera-Paz,
et l'A. Salvini, Tristram, de Guatemala. Les deux der-
nières sont excessivement voisines, et devront, selon toute
apparence, être réunies. M. Pfeiffer le fait pressentir (1),
et c’est tout à fait l'opinion de M. Morelet, qui pense que
l'A. Salvini est un double emploi de l’espèce qu’il a créée
en 1851 (2). Aucune de ces 3 espèces ne peut, d’ailleurs,
être confondue avec la nôtre. H.(Cet0: "D:
Descripuon d'une Espèce nouvelle,
PAR À. MORELET.
AMPULLARIA (LANISTES) GRASSETI. (PI. X, fig. 2.)
Tesla sinistrorsa, umbilicata, ovato-conoidea, tenuius-
{{) Novitales, vol. II, p. 203.
(2) Testacea noviss., n° 123.
— 268 —
cula, nitida, passim malleata et distanter plicatula, rufo
vel luteo-virescens, fascüis destituta; anfr. 5 1/2 convex:i;
spira obtuse conoidea, sursum decorticala et violaceo-mi-
gricans, testæ longitudinis 1/5 non æquans; apertura
ovala, superne angulala, 1ntus purpurascens, margini-
bus tenuibus, acutis, rectis. — Longit. 51, diam. 25 mil-
lim.
Cette coquille, assez mince relativement aux autres es
pèces du genre, est revêtue d’un épiderme luisant, d'un
brun roux ou d’une nuance jaunâtre, lavé çà et là de ver-
dâtre. Le test, sous cette enveloppe, paraît être d’un vio-
let noirâtre, comme on peut en juger d’après les premiers
tours de la spire où l’épiderme a disparu. Le surface est
légèrement striée et martelée par places; en outre, elle
est ornée, particulièrement sur le dernier tour, de plis
longitudinaux, assez régulièrement espacés, qui le dis-
tinguent, au premier aspect, de ses congénères. L’ombilic
est ouvert et profond; le péristome, mince et tranchant;
enfin, l’intérieur de l'ouverture est coloré d'une teinte
vineuse tirant sur le roussätre , avec des stries plus claires
qui correspondent aux plis du dehors.
Nous dédions cette coquille, provenant de Madagascar,
à M. Arthur Grasset, qui s’est fait connaître par plusieurs
voyages entrepris dans l'intérêt des sciences naturelles,
notamment aux îles Canaries, dans le sud de nos posses-
sions algériennes et à Portorico.
A. M.
— 269 —
Descriplion d'espèces nouvelles © Poulo-
Cendor (Cochinchine),
PAR MM. H. Crosse ET P. FiscHer.
1. Hezrx Bouyer. (PI. IX, fig. 7.)
T. imperforata, orbiculato-convexiuscula, tenuis, pel-
lucida, nitida, pallide cornea ; anfr. 5 sensim accrescentes,
planiuscuh ; ultimus obsoletissime carinatus, basi plano-
convexiusculus, medio impressus ; apertura subverkhicahs,
paululum ringens. lunaris ; margine dextro intus levuter
incrassalo, non reflexo, albo, ad basin inϾqualiter biden-
{alo, altero dente parvo, rotundato, allero valido, subqua-
drato. — Diam. maj. 7 1/2, min. 6 1/2, alut. 3 millim.
Habitat in insula « Poulu-Condor » dicta, Cochinchinæ
(coll. Crosse). :
Coquille imperforée, orbiculaire, faiblement convexe,
mince, brillante, translucide et de couleur cornée. Les
tours de spire, au nombre de 5 1/2, s'accroissent lente-
ment et sont à peu près plans; le dernier présente un
semblant de carène, il est plano-convexe à sa partie ba-
sale, dont le milieu est erfoncé. L'ouverture en est subver-
ticale, semi-lunaire, et légèrement grimaçante, par suite
de la présence de dents sur le péristome. Le bord droit est
blanc, non réfléchi, mais légèrement épaissi en dedans et
armé, vers la partie basale, de deux dents inégales, dont
l’une est petite et arrondie, l’autre (la plus rapprochée de
la suture) plus forte et presque carrée. — Le plus grand
diamètre de la coquille est de7 millimètres 1/2, le plus petit
de 6 1/2, et la hauteur de 5.
— 2170 —
Nous dédions cette curieuse espèce à M. le docteur
Bouyé, médecin à Amélie-les-Bains, qui a bien voulu nous
Ja communiquer.
2. Ennea Micaaur. (PI. X, fig. 4 )
T. impervie umbihicata, peroblique ovalis, oblusa, tur-
gidula, sohda, striis longitudinalibus, numerosis, tenui-
bus, subobliquis impressa, griseo-albicans, non nitida ;
spira subdepressa, apice oblusissimo, excentrico, suturaim-
pressa; anfr. 6 converiuscuh; penultimus lateraliter sub-
inflatus, ulimus antrorsum devians ; apertura fruncalo-
oblonga, lamella partetali, linguæformi, parum intrante,
coarctata ; peristoma crassum, reflezum, squalide album,
marginibus callo nitido junctis, margine dextro antrorsum
subflexuoso, ad inserhionem paululum diminuto. —
Long. 11, diam. maj. 7 millim.
Habitat in insula « Poulo-Condor » dicta (coll. Crosse).
Coquille à ombilic étroit et non pénétrant, de forme
ovale excessivement oblique, obtuse, renflée, solide, sillon-
née de stries longitudinales, fines, nombreuses et légère-
rement obliques ; elle est assez terne et d’un blanc gri-
sâtre : la spire est quelque peu déprimée, le sommet ex-
centrique et très-obtus, la suture marquée. Les tours, au
nombre de 6, sont assez convexes, l’avant-dernier est ren-
flé dans le sens opposé à la forte déviation que le dernier
présente par devant. L'ouverture, de forme tronquée-
oblongue, est resserrée par une lamelle pariétale en forme
de languette et peu pénétrante. Le péristome, d’un blanc
sale, est épais, réfléchi; ses bords sont réunis par un dé-
pôt calleux brillant; le bord droit, subflexueux en avant,
diminue d'épaisseur dans le voisinage du point d'inser-
tion. — Longueur 11 millimètres, plus grand diamètre 7.
Nous avouons nous être trouvés quelque peu embarras-
— 9271 —
sés pour le classement générique de cette forme ambiguë
qui semble, à première vue, pouvoir être rangée, avec au-
tant de raison, parmi les Streptaxis que classée dans le
genre Ennea. Elle justifie pleinement le rapprochement
que notre éminent collaborateur, M. le docteur L. Pfeif-
fer (1), a cru devoir faire, en plaçant ces deux genres à Ja
suite l’un de l’autre, sans intermédiaire. Elle le justifie
même trop bien, en ce sens qu’elle inspire quelque doute
sur la valeur du plus récent des deux genres, quoiqu'il y ait,
d'ailleurs, une grande différence de forme entre les Strep-
taxis et quelques coquilles classées dans le genre Ænnea
(£, ovoidea, Bruguière, par exemple).
La déviation du dernier tour, et l'excentricité du som-
met, dans notre espèce, sont tout à fait analogues à ce que
l’on remarque chez quelques Streptaxis, le S. Siamensis,
Pfr., par exemple (2). D'un autre côté, la grande épais-
seur de notre coquille, son apparence pupiforme, son ou-
verture de Pupa et non d'Helix, son test solide, non lui-
sant et mème complétement terne, si ce n’est vers le
péristome, constituent un ensemble de caractères impor-
lants qui la rejettent dans les Ennea. D'ailleurs M. Pfeif-
fer, dont l'autorité est grande en matière de mollusques
terrestres, dit formellement (1. c.) : « Les espèces typiques
« (du genre Ennea) sont, en quelque sorte, aux Pupa ce
« que les S/reptaxis sont aux Helix, et même l’affinité
« des deux genres entre eux est si fortement prononcée,
« qu'on se trouve obligé de chercher le principal carac
« tère différentiel dans la conformation de l’ouverture,
« semblable à celle des Helix chez les Streptaxis, et se
« rapprochant davantage de celle des Pupa chez les
« Ennea. »
a
(1) Monog. Heliceorum, vol. IV, p. 334.
(2) Journal de Conchyl., 1862, vol. X, p. 42.
— 972 —
Nous ajouterons que l'examen d'une autre espèce de
Poulo-Condor, voisine de la nôtre sons le rapport de
l'épaisseur et de la forme de l'ouverture, et qui, bien
que déjà un peu streptaxiforme, est évidemment un
Ennea (E. bulbulus, Morelet), nous à décidés à trancher
la question en faveur de ce dernier genre.
Nous donnons à celte remarquable coquille le nom de
M. A. Michau, enseigne de vaisseau et naturaliste zélé,
qui a recueilli, pendant son séjour en Cochinchine, les
espèces dont il est parlé dans cet article.
5. ENNEA BULBULUS. (PI. X, fig. 5.)
Ennea bulbulus, Morelet, Revue z0ol., 1862, p. 477.
Nous avons reçu de Poulo-Condor, et nous figurons ici
une autre espèce fort curieuse appartenant également au
genre Ennea, et dont M: Morelet, notre honorable colla-
borateur, a publié seulement la diagnose latine (1).
Cette coquille, visiblement ombiliquée, épaisse et plus
solide qu'aucune de ses congénères, obtuse et renflée, est
d’une forme obliquement ovale, avec une légère déviation
de l'axe qui rappelle celle des Streptaxis, mais qui est
beaucoup moins prononcée que dans l’espèce précédente.
Elle est blanchâtre, moins terne que l’espèce précédente,
et même un peu luisante; sa spire forme un cône écrasé et
(1) « Testa aperte perforata, oblique ovalis, oblusa, turgida, so-
« lida, arcuatim costulata, nitidula, alba ; spira conum brevem el ob-
« Lusissimum formans; sutura leviter impressa; anfr.6 1/2 converi ;
« ultimus inflatus, spira paulo minor, basi attenualus, circa per-
« foralionem. compressus et carinalus; apertura subverticalis,
« truncato-ovalis, dentibus 4 coarctala; 1 lamellaris, validus, ad
« marginem parietis; cœleris parvulis et subæquidistantibus, in
« palato ; perisl.incrassatum, expansum, reflexum, margine dextro
« sinuato, callum triangularem, laminæ parietali connexum, ad
« insertionem emiltente. — Zong.15, diam. 10 mill.
« Hab. in insula Poulo Condor. » (Morelet.)
— 273 —
très-oblus. Ses tours à suture assez marquée, et au nombre
de 7 dans notre exemplaire, sont faiblement convexes et
sillonnés de costulations arquées ; le dernier est renflé, un
peu plus petit que le reste de la spire, atténué à la base,
et pourvu, autour de l'ombilic, d'une carène obtuse, mais
néanmoins assez fortement , prononcée : la déviation de
l'axe y est nettement accusée. L'ouverture, de forme ovale
tronquée, n'est pas complétement verticale, par suite de
la déviation de l'axe, et se trouve resserrée par la présence
de 4 dents. Le péristome, d’un blanc de lait, est très-
épais et fortement réfléchi ; les bords sont réunis par une
callosité volumineuse comparable à celle de certains Pupa
(P. palanga, Lesson ; P. striatella, Fér., etc.), et même
plus largement étendue. La plus forte des dents est en
forme de lamelle et part de la callosité pariétale, qui émet,
à côté, une petite lamelle peu marquée, formant triangle
per sa rencontre avec la dent. Les trois autres, petites et
presque équidistantes, sont placées, la première sur le
bord columellaire, la deuxième sur le bord basal, la troi-
sième au commencement du bord droit, qui est légère-
ment sinueux, et s’amincit un peu près de son point d’in-
sertion. — La longueur de notre exemplaire est de 15 mil-
limètres, son plus grand diamètre de 10 (collection Grosse).
H. C. et P. F.
Description d'un Helix d'Australie,
PAR H. CROSSE.
Hecrx LortoLrana. (PI. IX, fig. 6.)
T. imperforata, subglobosa, tenuis, vix diaphana, stris
18
— 914 —
minuls, trregularibus, subobhquis, longiludinaliter 1m-
pressa, lutescens, castaneo-bifasciala; spira: mediocris,
superne paululum depressa; sutura parum regulariter
impressa ; anfr. 5 convexo-planiuseuli, ultimus magnus,
spiram superans, anlice descendens, basipone columellam
cistanea; columella declivis, superne in callum basalem,
tenuem dilatata, rosea; apertura lunato-elhiptica, albida,
intus bifasciata ; peristoma simplex, tenue, subexpansum,
non reflexzum. — Diam. ma. 26, min. 21, alt. A7 172
nullon.
Habitat in Australia meridionali (coll. Crosse).
Coquille imperforée, subglobulease, mince, presque
transparente, sillonnée longitudinalement de stries petites,
irrégulières et légèrement obliques : son système de colo-
ration consiste en un fond jaunâtre sur lequel tranchent
deux bandes marron dirigées dans le sens de la spire:
l’une d'elles est placée un peu au-dessus de la parlie mé-
diane de chaque tour, et l'autre près de la suture, qui est
assez irrégulièrement accusée. La spire est peu élevée et
légèrement déprimée à sa partie supérieure. Les tours, au
nombre de 5, sont faiblement convexes; le dernier, plus
grand que le reste de la spire et développé, s'infléchit en
avant; à sa partie basale, derrière la columelle, il est. fai-
biement coloré de marron. La columelle n'est pas droité:
elle est de couleur rosée, et se termine, à sa partie supé-
rieure, par une sorte d'épanouissement calleux. L’ouver-
ture est d’une forme semilunaire un peu elliptique : elle
reproduit à l’intérieur, sur un fond blanchâtre, les bandes
que nous avons mentionnées plus haut, et que l'on re-
trouve sur chaque tour. Le péristome est simple, mince,
légèrement étalé, mais non réfléchi. — Le plus grand dia-
mètre de l'individu figuré est de 26 millimètres, le plus
petit de 24, la hauteur de 17 1/2.
— 915 —
Cette espèce, dont nous devons la communication à
M. Geo. French Angas, notre honorable correspondent,
habite les ravins des montagnes qui s'élèvent derrière le
golfe de Spencer (Australie méridionale).
Si nous Ja comparons aux espèces australiennes actuel-
lement connues, nous voyons qu’elle a quelque chose des
bandes el de l'aspect un peu européen des Hielix lepto-
. gramma, Pfeiffer, et Forsteriana, Pfeiffer : mais elle s'en
éloigne par sa forme générale, par l'absence d’ombilic,
et par son bord droit non réfléchi. Elle se rapproche peut-
être un peu plus encore de l’Helix Grayi, Pfr., mais elle
n'en a ni le test finement granuleux, ni l'ombilic, ni la
coloration d'ouverture.
Nous lui donnons le nom de M. P. de Loriol, auteur de
travaux paléontologiques estimés.
Nous ne quitterons pas le terrain des Hélices d'Austra-
lie, sans faire connaître à ros lecteurs une communica-
tion de M. Angas, relative à l’Zelix Angasiana, Pfr., que
-roës avons publiée (1). Deux individus de cette espèce ont
été reeugillis vivants, et la diagnose doit être modifiée,
l'individu figuré ayant perdu ses couleurs. La coquille est
d’un brun verdâtre pâle avec deux bandes d'une belle
-couleur marron sur chaque tour, l’une vers la partie mé-
diane, l’autre près de la suture. Le péristome est aussi
d'une couleur foncée au lieu d’être blanchâtre, si nous
nous en rapportons à la figure coloriée que nous a envoyée
M. Angas. H. C.
> (1) Journ, de Conchyl., vol. X, p. 228, pl. x, fig. 2.
— 276 —
Descriptions d'espèces nouvelles de l’Arehipet
calédonien,
PAR -M. SOUVERBIE
(10: article)
ET LE R. P. MonTRouzIER,
miss. apost. en Calédonie
ço° article).
Hezix BaLanensis, Souv. (PI. XIT, fig. 4.)
Test. umbilicata, depressa, subdiscoidea, tenuissima,
strialula, nitida, translucida, pallide straminea, fulvo
lineolata, lineolis infra suturam dilatatis et radiatim dis-
posilis, postea subila atlenuatis, antice curvatis et perobli-
quissime descendentibus, prope umbilicum evanidis ; spira
brevissima, vix emersa ; anfr. 5 #[4 convexrusculi, sub-
rapide accrescentes, sulura impressa separali; ultimus non
descendens. subcompressus, obluse subcarinatus, circa
umbilicum mediocrem subinfundibuliter concavus ; apert.
obliqua, subampla, subovali-rotundata ; perist. simplex,
rectum, marginibus distantibus, callo tenuissimo Junctis,
supero antrorsum subarcuato, columellari ad insertionem
vix incrassalo, circa perforationem breviter reflexo. —
Diam. maj. 5, min. 4 A5 muall.; alt. 2 1/5 mall. (Mus.
Burdigalense.)
Telix tœniata Montr. in sched., nec Webb et Berth.
— Muhlfeldt, ete.
AONT
Habit. Balade, Nov. Caledonia. 4 specim. vidr.
Coq. ombiliquée, déprimée, subdiscoïde, avec de fines
stries d'accroissement plus marquées en dessous de la su-
ture; spire très-courte, à peine saillante, composée de
5 1/4 tours peu convexes, croissant assez rapidement, et
séparés par une suture bien marquée; le dernier non des-
cendant, subcomprimé, obtusément subcaréné, subinfun -
dibuliforme autour de son ombilic, qui est médiocrement
ouvert; ouverture oblique, assez ample, subovalairement
arrondie; péristome simple, droit, à bords éloignés et
réunis par une très-mince callosité; bord supérieur sub-
arqué en avant, le columellaire à peine épaissi à son in-
sertion, où il se réfléchit brièvement autour de lombilic.
Cette coquille, luisante et translucide, est de couleur
paille pâle linéolée de fauve; les linéoles sont sensible-
ment dilatées en dessous de la suture, d’où elles naissent,
-en rayonnant directement sur elle pour se rétrécir presque
subitement, souvent en fulgurant, et se diriger en avant
en lignes courbes, régulières et excessivement obliques,
qui disparaissent en approchant de l’ombilic.
Habit. Balade (Nouvelle-Calédonie). Vu 4 exemplaires.
Turso LÆrus, Montr. (PI. XIE, fig. 2).
« Test. minima, umbilicata, subconoideo-globosa, so-
« hda, spiraliter et inœæqualiter costulata, costulis ad
« apicem basinque strüs inœæqualiter impressis, radiatim
.« decussatis ; sordide alba, maculis rubidis vel brunnets,
« diverse disposilis, frequenter flammulosis, longitrorsum
_« ornala; spira brevis, apice obtusa; anfr. & convexius-
€ culis, sutura impressa subcanaliculata separatis ; ultimo
« rotundalo, antice subito et breviter deflexo, circa perfo-
« ralionem punctiformem, profundam, corrugalo ; apert.
_« obliqua, rotundata, intus margaritacea ; perist. rec-
— 978 —
€ lum, aculum; margine columellari incrassato, cum
« dextrah callo subincrassato, ad umbilicum emarginato,
« junclo; area umbilicali pallidula. — Operc. calca-
« reum, album, spirale, nucleo excentrali, externa facie :
«ad marginèm labialem concentiice costulato-striata, ad
€ marginem columellarem incrassata «et lævigata. —
« Diam. maj. 5, min: 4 Hé alt. 4 1/2 mill.(Mus. Bur-
« digalense.)
« Habit. Balade et. ins. Art: (Arehip. caledon.) Com-
«€ munis sub lapidibus maris fluctu derelictis. 25 specim.
« vid. »
Coq. très-petite, ombiliquée, subconoïdalement globu-
leuse, solide, costulée en travers par de petites côtes iné-.
gales entre elles sur le dessus des tours, plus régulières,
plus obtuses sur la base, striée dans le sens longitu-
dinal, mais sur ses deux extrémités seulement, par des
stries inégalement imprimées, celles de la base, en
effet, étant à peine indiquées, tandis que, sur le som-
met de la spire, leur impression est si profonde, que s
les côtes spirales des deux premiers tours sont rendues :
presque noduleuses; test d’un blanc un pec sale, orné de
taches rougeâtres ou brunâtres diversement disposées, sui-
vant les individus, mais le plus souvent disposées en flam-
mules longitudinales ; quelquefois encore elles sont telle
ment dilatées ou fondues ensemble, qu’elles envahissent
presque tout le test, de façon à intervertir le rapport des
couleurs entre elles, en sorte qu’il paraît alors taché de
blanc sale sur un fond rougeâtre ou brunâtre; spire courte,
obtuse au sommet ; tours au nombre de 4, peu convèxes,
séparés par une suture enfoncée, subcanaliculée; le der-
nier arrondi, subitement et briévement descendant en
avant, assez fortément ridé sur la marge de Fombilic, qui
est ponciiforme et profond; ouverture oblique, arrondie,
— 979 —
nacrée à l’intérieur ; péristome tranchant, droit; bord co-
lumellaire épaissi, réuni au bord opposé par une callosité
un peu épaisse qui est échancrée par l'ombilic; celui-ci
entouré, en dehors, d’une zone un peu pâle prodaite par
l'absence des taches de la coquille sur ce point. — Oper-
cule calcaire, blanc, spiral, à nucléus excentré, sa face
externe concentriquement costulée-striée sur la portion de
sa révolulion correspondant au bord Jabial de l’ouverture,
épaissie et lisse, au contraire, sur celle qui correspond à
la columelle.
Habit. Balade etile Art. (Archip. calédonien), commun,
à mer basse, sur les pierres abandonnées par le flot. Vu
25 exemplaires.
Nota. Ayant reçu, autrefois, de notre honoré æollabo-
rateur, sous le nom de Margarita rosea Montr. (inédit),
divers exemplaires de l'espèce récemment décrite dans ce
mème Recueil, vol. X, p. 407, pl, xiu, f..5, sous le nom
de Clanculus Danieli, Crosse, nous saisissons avec em-
pressement l'occasion de confirmer et compléter l’indica-
tion de provenance qu’en donne son auteur, en disant.
que l'étiquette d'envoi qui accompagnait les Margarita
rosea,. Montr. (Clanculus Danicli, Crosse), portait les.
indications d'habitat, de fréquence et de station spéciale,
textuellement identiques à celles du Trochus lœtus.
TROCHUS CONSTELLATUS, SOuv. (PI. XIE, fig. 5.)
Test. orbiculata-conica., parumelata, obliqua, basi al-
tissima, longitudinaliter oblhiquissime :striata, lineis con-
centricis Subimpressis :nonnullis- notala , :subcinereo-
plumbea, maculis numerosis, subviridulo-margaritaceis
- punclaia el fasciis 2 nigrais, maculis majoribus articu-
latis, prope suturas sitis, cinqulata, niidiuscula ; anfr. 5
— 280 —
subconvexis, sulura tmpressa separatis ; ultimo maporest
partem teslæ formante, compresso, obtuse angulato, infra
suturam subdepresso ; inferna facie area columellari late
formata, imperforata ; columella subhorizontalis, latis-
sima, Subplano-concava, albo-nitida, margine interno ar-
cualo , aculo, externo rufescente; apert. obliquissima ,
margarilacea, in fundo iridicescente ; labro acuto, ro-
tunde arcuato, cum margine columellari externe continuo.
Operc. tenuissimum, corneum, fulvescens , spirale, in-
verse radiatim strialum.
Latl. maj. S, min. 7 1/2 mull.; alt. 5 4/2 mil. (Mus.
Burdigalense.)
Habit. Balade et ins. Art. (Archip. caled.) M specim.
vdi.
Coq. orbiculairement conique, en cône obtus, peu élevé
et oblique par rapport à son plan de station qui est très-
large, striée très-obliquement en long, avec quelques
stries spirales snbimprimées, mais plus sensibles sur la
marge de sa face inférieure; de couleur de plomb un peu
cendré, tachetée de nombreux petits points d’un blanc
nacré un peu verdâtre et ceinte, en outre, de deux bandes
noires, situées près des sutures et arliculées de taches de
même couleur que les autres, mais plus fortes, un peu
luisantes ; bande supérieure souvent peu distincte, par suite
de son envahissement par les petits points qui couvrent le
fond de la coquille : tours au nombre de 5, séparés par
une suture bien marquée; le dernier formant la plus
grande partie de la coquille, comprimé dans le sens ver-
tical, obtusément anguleux à sa circonférence, subdé-
primé en dessous de la suture; face inférieure largement
envahie dans son milieu par l'aire columellaire, qui ne
laisse de libre, autour d'elle, qu'une assez étroite bande
de la surface du tour; columelle horizontale lorsque la
— 281 — «
-coquille repose sur le plan de son ouverture, très-large,
subplano-concave, blanche, luisante, à bord interne arqué
et tranchant, à bord externe courbe et un peu roussâtre ;
ouverture très-oblique à l'axe, nacrée, irisée dans le fond ;
bord tranchant, arqué en rond et se continuant avec la
marge externe de la columelle. — Opercule cornt, très-
mince, de couleur un peu fauve, spiral (3-4 tours) avec
des stries rayonnantes et courbées en sens inverse de sa
révolution.
Habit. Balade et île Art. (Archip. calédonien.) Vu 11
exemplaires.
Nora. Dans le jeune âge, cette coquille est très-dépri-
mée et sublenticulaire ; voici les dimensions relatives d’un
exemplaire (nous en avons plusieurs semblables) dont
la hauteur à été prise perpendiculairement au plan de
l'ouverture, c’est-à-dire suivant la lougueur de la ligne
perpendiculaire qui joindrait deux plans parallèles,
dont l’un passerait par celui de lonverture et l'autre à
toucher le sommet de la spire. — Lat, maj. 6, min. 5
mill.; alt. vix 5 mill.
COLUMBELLA PUMILA, Souv. (PI. XIE, fig. #4.)
Test. fusiformi-subovala, apice acula, castanea , lon-
gitrorsum. coslala, coslis infra suturam subdilatalis et
transverse subsectis,marginem formantibus; anfr.8, primi
subplano-convexi, ullimo superne subturgidulo, basi atte-
nualoettransverse sulcalo, prope labrum plus minusve ecos-
-lalo; apert. angusla, Sinuoso-trapezina, concolor, antice
in canalem brevem, subemarginatum el subrecurvum desi-
nens ; margine dextro subaculo, superne emarginalo, intus
-subedentulo, sinistro. superne. subcalloso, cum dextro
juncto, inferne brevissime lamellato ; columella multipli-
calula.
— 282 —
Long. 5, lat. 2 mull.; apert. 2 mull., long. 2/5 lata.
(Mus. Burdigalense.)
Habit. in sinu « Baie Boisée » dicto (Nov. Caledon..
Coq. fusiforme-subovalaire, pointue au sommet, de cou-
leur marron, munie de côtes longitudinales assez fortes
qui sont subincisées en dessous de la suture et subdilatées
en dessus du point incisé, de manière à la faire paraître
marginée ; cette disposition se remarque plus particulière-
ment sur les deux derniers tours, sur lesquels, cependant,
élle n’est quelquefois qu'indiquée ; spire composée de huit
tours, les premiers subplano-convexes, le dernier un peu
renflé dans le haut, atténué à sa base sur laquelle dispa-
raissent les côtes pour faire place à de petits sillons qui
l’'embrassent obliquement en écharpe; sur le dos de ce
tour, les côtes disparaissent progressivement en approchant
du labre, tantôt dans toute leur longueur, tantôt en lais-
sant seulement quelques nodosités plus ou moins indiquées
près de la suture; ouverture étroite, concolore, sinueu-
sement trapéziforme, terminée inférieurement en un court
canal subéchancré à son extrémité et faiblement recourbé
en dessus; bord droit tranchant-mousse, échancré dans le
haut, subdenticulé en dedans ; bord gauche, de couleur un
peu fauve, subcalleux dans le haut, où il se réunit au
droit, brièvement saillant et lamelleux dans le bas, le long
de la columelle, celle-ci présentant en dedans une série:
de petits plis très-courts correspondant aux sillons obliques.
Habit. la Baie Boisée (sud de la Nouv.-Calédonie). Vu
7 exemplaires.
MonrrouziErA (Genus novum), Souv.
Test. transversa, tumida, œquivaluis, inæyuilatera,
utroque latere paulisper hians, epidermata ; natibus par-
vis, contiguis, prominulis ; cardo dentibus cardinalhibus
— 9283 —
ereclis, dente lateralielongato cum foveola interposila, om-
nibus adnates convergentibus, et ligamento dupheïmunitus.
Foveola cochleariformis, interne prominens in utraque
valva, profunda, angusla, tiangularis, pone dentes car-
dinales sita, oblique poslice decurrens et infra dentem
lateralem ad latus dorsale juncta.
Dentibus cardinalibus duobus in valva dextra ; postreo
lateraliter compresso, antico crasso, triangulari ; in valva
sinastra uniCe, CTaSss0, ER ad basin foveolæ suleo
separato.
Bente laterali unico, postico, ‘elongato, ad marginem
antérnum silo.
Ligamentum externum breve, nymphis angustis inser-
Lum ; internum in foveolis cardinalibus situm.
Impressionibus musculorum submarginalibus, magnis,
impressis ; posti ca rotundata, antica prope marginem ja-
rallele elongata.
Sinu palli profundo, magno, ovato, margine ventrali
parallelo, pone impressionen muscularem posticam dilu-
talo et ab ealem impressione constricto.
Animalignotum.
Coq.transverse, enflée, équivalve, inéquilatérale, un peu
bâäillante à chaque extrémité, épidermée; crochets petits,
contigus, faibiement proéminents; charnière composée de
dents cardinales redressées, d’une dent latérale et d’une
fossette interposée, toutes convérgentes vers les crochets,
et de déux ligaments.
Fosseite en forme de cuiileron, saillante dans l'intérieur
de chaque valve, profonde, étroite, triangulaire, placée
derrière les dents cardinales, obliquement dirigée en ar-
rière et soudée latéralement au côté dorsal de la valve, en
dessous de la dent latérale.
Dents cardinales, au nombre de deux, sur la valve”
— 984 —
droite, la postérieure latéralement comprimte, l'anté-
rieure épaisse et triangulaire; sur la valve gauche, une
seule, épaisse, triangulaire, réunie à sa base à Ja fossette
dont la sépare un petit sillon, impression de la dent com-
primée de l’autre valve.
Dent latérale unique sur chaque valve, postérieure et
allongée sur sa marge interne, au-dessus de Ja fossette
qu'elle ne dépasse pas en longueur.
Ligament externe court (à peine de la longueur de la
dent latérale), inséré sur des nymphes étroites ; l'interne
fixé dans les fossettes cardinales. |
Impressions musculaires, sabmarginales, grandes, bien
marquées; la postérieure ronde, l’antérieure allongée pa-
rallèlement au bord.
Sinus palléal profond, grand, ovalaire, parallèle au
bord ventral, dilaté en avant de l'impression musculaire
postérieure et rétréci à son ouverture par cette mème
impression.
Animal inconnu.
Par les caractères tirés des impressions palléale et mus-
culaires, ce genre paraît se rapprocher des genres Trigo-
nella, Cumingia, auprès desquels nous pensons qu'il
pourrait être rangé dans la méthode.
MONTROUZIERIA CLATHRATA, Souv. (PI. XIE, fig. 5.)
Test. transversa, inæquilatera, ovato-elongata, antice
rotundata, postice rostrata, turgida, marginibus procum-
bentibus, utroque latere subhians, striis radiantibus con-
centricisque elevalis, intersectione subnodulosis, postice
exasperatis clathrata, interslitiis concentrice striatuhs ;
sordide alba, epidermide tenui induta ; margine veatrali
subconcavo-recto, latere antico marginibus opposihs sub-
parallelis, latere postico cum margine dorsal ad ventra
Be PA
tem oblique subeurvilineareque descendente ‘et rostrum
formante.
Long. 7 4/2, lat. 44 mill.; alt. 7 mill. (Mus. Burdiga-
lense.)
Habit. Noumea (Nov. Caledoma), in corallüs. Spec.
unic. vidi.
Coq. transverse, inéquilatérale, ovale-allongée, arrondie
en avant, rostrée postérieurement, à bords tombants, sur-
tout aux côtés dorsal et ventral, légèrement bâillante à
ses deux extrémités et treillissée par des stries rayonnantes
et concentriques, élevées, sabnoduleuses à leurs points d’in-
tersection et plus saillantes à la partie postérieure de la
coquille, avec les intervalles concentriquement substriés :
bord ventral droit subcoucave; côté antérieur à bords op-
posés subparallèles, côté postérieur à bord dorsal oblique-
ment et subcurvilinéairement descendant vers le bord ven-
tral et formant le rostre. Cette coquille, d’un blanc sale,
est recouverte d’un mince épiderme,
Pour complément de la description, nous renvoyons
teut naturellement à celle du genre.
Long. 7 1/2, larg. 14 mill.; épaiss. 7 mil. (Mus. de
Bordeaux.)
Habit. Nouméa (Nouv.-Calédonie), dans les coraux. Vu
ce seul exemplaire.
LEPTON TRANSLUCIDUM, Souv. (PI. XIT, fig. 6.)
Test. subægulatera, suborbiculato-cvalis , compressa
præcipue ad marginem valvarum, concentrice substria-
tula, tenwssima, translucide pallido-cornea ; Pagina 1n-
terna, impressionibus musculorum, margineque ventrali
pallii perlucidis erclusis, sericeo-alba extus perlucens :
apicibus parvis, reclis, contiguis, pronunentibus.
— 9286 —
Long. 8, lat. 40 mall.; all. 4 mill. (Mus. Burdigal.)
Var. B, {esta transverse latiore.
Long. 6, lat. 8; alt. 5 null. (Mus. Burdigal.)
Habit. ins. Art.
Coq. subéquilatérale, transversalement sub-orbiculaire-
ovale, comprimée, surtout au bord des valves, très-fine-
ment striée en travers, très-mince, couleur de corne pâle
translucide ; face interne, à l'exception des impressions
musculaires et de celle du bord ventral du manteau qui
sont complétement transparentes, d'un blanc soyeux qui
paraît en dehors à travers le test et le colore légèrement
en blanc ; crochets petits, droits, contigus et saïllants. —
Long. 8, larg. 140 millim.; épaiss. 4 mill.
Var. B, relativement plus allongée dans le sens trans-
versal. — Long. 6, larg. 8, épaiss. 3 mill.
Habit. île Art. (Archip. calédonien.)
KELLIA SUBRUGOSA, Souv. (PI. XIE, fig. 7.)
Test. transversa, subovato-trigona, tenuis, subcom-
pressa, æquilatera, antice lalior, postice subrostrata, con-
centrice et irregulariter rugulosa, striata; eætus alba, niti-
diuscula, epidermide tenui indula, intus nitidissime alba et
radatim striatula. — Long. 7, lat. 10 mill.; alt. 4 mill.
(Mus. Burdigalense.)
Habit. ins. Art. (Archap. caledon.) Specim. 2 vidi.
Coq. transverse, subovale-trigone, mirce, subcompri-
mée, équilatérale, plus large en avant, subrostrée posté-
rieurement, avec des stries concentriques irrégulièrement
imprimées et qui la rendent un peu rugueuse ; cette co-
quille, qui est blanche, faiblement luisante à l'extérieur,
et revêtue d'un mince épiderme plus persistant sur ses
— 287 —
bords, est d'un blanc brillant à l'intérieur, avec de fines
stries rayonnantes. — Long. 7, larg. 10 millim. ; épaiss.
4 mill.
Habit. île Art. (Archip. calédonien.) Vu 2 exemplaires.
PorontA AUSTRALIS, Souv. (PI. XI, fig. 8.)
Test. turgida, inæquilatera, oblique subcordiformis,
antice brevior, latior et rotundior, postice rotundato-ros-
trata, concentrice striala, lenuis, pallido-cornea, translu-
cida, roseo-volacescente Hincta, apicibus palhidis, margine
.valvarum ad latus dorsale intus vividiore colorato, extus
adumbrato.— Long. 5 132 , lat. 5 mall.; alt. 2 574 mul.
(Mus. Burdigalense )
Habit. in sinu « Baie Boisée » dicto (Nov. Caledoma).
Rara. 2 specim. vidi.
Coq. enflée, inéquilatérale, obliquement subcordiforme,
plus courte, plus large et plus arrondie à son côté anté-
rieur qu'au côté postérieur qui est rostré-arrondi, concen-
triquement striée; cette coquille, qui est mince, couleur
de corne pâle et translucide, est teintée de rose violâtre,
avec les crochets plus pâles; bord interne des valves plus
vivement coloré au côté dorsal, qui parait rembruni et
presque violet sombre extérieurement, lorsqu'on l’examine
la coquille étant fermée. — Long. 5 172, larg. 5 millim.;
épaiss. 2 574 millim.
Habite la baie dite « Baie Boisée » (Nouv.-Calédonie).
Vu 2 exemplaires. S: et M.
— 288 —
Description d’un nouveau genre du Kimmeridge=
Clay,
PAR MUNIER-CHALMAS.
ANISOCARDIA (Genus novum).
Testa inflata, profunda, ovata, tenui, æquivalur, parum
inœquilaterali, clausa, sulcis longitudinalibus ornata ;
umbonibus prominentibus, parum discedentibus, recurvis;
cardine triangulari (in valva sinistra) duobus dentibus di-
varicalis, inæqualibus, cum foveola trigona, arcuata, 1n-
terposita munito; dente antico valde proninente, triangu-
lari, ad apicem acuto; dente postico, obliquo, lenui,
anguslo, elongalo, parum arcualo et excelso; dente
laterali parvo ; cardine (in valva dextra) dentibus cardr-
nalibus 5, antico breui, divergente, 2 posticis obliquis,
validis, subparallelis, ab antiquo foveola separatis ; den-
tibus lateralibus 2, À antico, 1 postico, tenuibus munilo ;
ligamento externo; nymphis modicis ; palli. linea sim-
plici; cicatricula musculari antica prominente, semilu-
nant.
Coquille renflée, profonde, ovale, mince, équivalve, peu
inéquilatérale, clause; à surface ornée de sillons longitu-
dinaux. Crochets proéminents. peu divergents, recourbés.
Charnière triangulaire portant sur la valve gauche 4° deux
dents cardinales, divergentes, inégales, séparées par une
fossette triangulaire légèrement arquée; l'antérieure très-
proéminente, triangulaire et pointue à son sommet, la
postérieure mince, étroite, allongée, un peu arquée, très-
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oblique; 2 une dent latéralé petite, presque rudimen-
aire, assez courte ; sur la valve droite 5 dents cardi-
nales; une antérieure petite, divergente, triangulaire ;
2 postérieures obliques, fortes, subparallèles et sublamel -
leuses, séparées de l'antérieure par la fossette cardinale ;
2 dents latérales peu développées, une en avant et
l'autre en arrière des crochets. Ligament extérieur.
Nymphes peu saillantes. Empreinte palléale simple. Im-
pressions musculaires semilunaires, proéminentes.
Ogserv. Ce genre, dont je ne connais encore avec cer-
titude qu'une seule espèce, celle que je publie ci-après,
diffère des Isocardia par plusieurs caractères assez impor-
tants; je donne ici à la suite les rapports et différences.
ANISOCARDIA. | ISOCARDIA.
1° Dents cardinales divergentes.
* 2° Séparées par une fossette trian-
gulaire assez large et courte.
3° Dent cardiualeantérieure trian-
1° Dents cardinales parallèles,
2°Séparées par une fossette étroite,
petite et très -longue.
3° Dent cardivale antérieure tou-
gulaire et très-haute. jours comprimée, souvent
mince ct très-allongée.
4° Dent cardinale postérieure] 4° Dent cardinale postérieure
mince et courte. mince et très-allongée.
: 5e Dent latérale petite et presque
rudimentaire.
6° Nymphes petites.
7° Empreinte palléale simple.
8° Empreinte musculaire en re-
lief.
9° Crochets peu recourbés.
5° Dent latérale sallante ct assez
forte.
6° Nymphes ordivaires.
7° Idem.
8° Empreinte muscülaire en creux.
9 Crochets fortement recourbés
et très-excentriques.
10° Test orné de sillonus longitu-|13 Test lisse ou orné de côtes
dinaux.
transverses.
Par l’ensemble de ces caractères les Anisocardia se rap-
prochent aussi des Cyprina; c'était, du reste, là l'opinion
de M. Deshayçes, qui trouvait ce nouveau genre intermé-
diaire entre ces dernières et les Isocardes.
#
19
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ANISOCARDIA ELEGANS, Munier-Chalmas. (PI. XI,
fig. 5-8.)
Testa valde inflata, profunda, tenui, parum inæquila-
terali, antice posticeque subrotunda, sulcis parvis, æqua-
libus, numerosis, longitudinalibus, ad margines testæ
evanescentibus ornata. Umbonibus prominentibus, parum
recurvis. Cardine satis lato. Cicatricula musculari antica
prominente el impressa.
Coquille renflée, très-profonde, mince, peu inéquilaté-
rale; côté antérieur presque semblable au côté postérieur.
Surface ornée de petits sillons nombreux, égaux, longitu-
dinaux, descendant en rayonnant des crochets et dispa-
raissant avant d’avoir atteint le bord de la coquille, en
laissant à leur baseune petite bande lisse. Crochets proémi-
nents peu recourbés. Charnière assez large, triangulaire,
Cicatrice musculaire antérieure assez proéminente et très-
marquée.
Diamètre antéro-postérieur, 52 millim.; hauteur,
55 millim.
OBsERv. Quand on examine avec un fort grossisse-
ment les sillons longitudinaux, on voit qu’ils sont croisés
à angle droit par d’autres sillons plus petits, mais très-ré-"
guliers.
Cette coquille provient du Kimmeridge-Clay du Havre.
Les exemplaires figurés appartiennent à la collection
paléontologique de la Sorbonne. Nous en devons la com-
munication à la bienveillance de M. Hébert. M. C.
M LA
BIEBLEOGRAPHEE.
Malacelogie de l'Algérie, ou Histoire naturelle
des Animaux mollusques terrestres et flu-
viatiles recueillis jusqu’à ce jour dans nos pos-
sessions du nord de l'Afrique, par M. Sules-
René Bourguigmat (1).— Premier et deuxième
fascicules.
Le grand ouvrage entrepris par M. Bourguignai et qu’il
compte mener à fin d'ici au mois de juin 1864 doit com-
prendre 5 parties : 1° bibliographie algérienne (limitée
aux espèces terrestres et fluviatiles de l’époque actuelle) ;
2% classification méthodique des Mollusques terrestres et
fluviatiles de l'Algérie; 5° description des espèces ; 4° stra-
tigraphie malacologique des Mollusques du nord de l'A-
frique; 5° des espèces algériennes par rapport aux espèces
d'Europe, du Maroc et de la régence de Tunis.
Les nombreux matériaux dont l’auteur a pu disposer
donnent un grand intérêt à ce travail, qui est édité dans
le format de l’Exploration scientifique de l'Algérie, et qui
(1) Paris, mai et juin 1863, chez Challamel aïiné, libraire-édi-
teur, rue des Boulangers, 30. — Grand in-4° sur papier fort :
192 pages d'impression et 46 planches iithographiées, dont 5 sont
coloriées en totalité ou en partie. L'ouvrage entier se composera
de 6 fascicules, au prix de 20 fr. l’un, soit 120 francs en tout.
Eee ne
fait suite, par conséquent, au bel ouvrage de M. Deshayes,
si malheureusement interrompu en 1848.
Dans le premier fascicule, nous trouvons d’abord la
liste alphabétique des auteurs qui ont écrit sur les Mollus-
ques terrestres et fluviatiles de l'Algérie (époque actuelle),
avec un résumé et une appréciation critique de leurs tra-
vaux scientifiques. Celte appréciation nous paraît un peu
sévère pour quelques-uns d’entre eux : il faut, selon nous,
être indulgent pour ses devanciers, car on profite de leurs
travaux el même de leurs erreurs qui penvent quelquefois
vous éviter d'en commettre d'autres de nature analogue.
Cette réserve faite, notre approbation est acquise à cette
étude bibliographique qui nous semble bien traitée.
L'auteur, par un sentiment de justice que l’on doit ap-
précier, donne aussi la liste des voyageurs et des natura-
listes dont les recherches muitipliées ont contribué à faire
connaître et à répandre les Mollnsques algériens. Il pro-
pose ensuite son système général de classification, sur le-
quel nous n'insisterons pas, el passe enfin à la partie des-
criptive de son ouvrage.
Dans la famille des Arionidæ, il ne signale que l’Arion
rufus, sur l'autorité de M. H. Ancapitaine, qui l'a recueilli
en Kabylie et sur la route de Médéah. Celle des Limacideæ
est beaucoup plus développée et comprend, dans le genre
Limax, les L. Deshayesi, Raymondianus et nyctelus,
Bourguignat ; dans le genre Ærynickillus (4), les K. Bron-
(1) Malgré les raisons exposées par l'auteur, nous croyons,
comme notre collaborateur Fischer, qu'il faut préférer, pour la
désignation de ce genre, le vocable Ærynickia, beaucoup plus
conforme aux règles de la nomenclature. Ærynichillus ne nous pa-
rait pas meilleur que Ferussina qui ne vaut rien. Nous nous ap-
puyons, à cet égard, sur l'autorité de M, Bourguignat lui-même,
qui dit avec raison {Methodus conch., p. 20), à propos des genres
formés d'après un nom propre: QIl faut que la terminaison du
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delianus et subsazanus ; dans le genre Milax, les M. ça-
gates(Limax), Draparnaud, W. eremiophilus et M. scaplo-
bius, Bourguignat. La famille des Parmacellidæ va qu'un
seulreprésentant, Parmacella Deshayesi, Moquin-Tandon.
L’auteursignale, dans les Tes{acellidæ, 5 espèces, Testacella
bisulcata, Risso, T. Fischeriana, et T. Brondeli, Bo:r-
guignat. Il passe cnsuite à la nombreuse famille des Æeli-
cidæ. Dans le genre Succinea, il énumère les S. Raymond
et S. Maresi, Bourguignat, S. Pfafferi, Rossmæssler, et
S. debilis, Morelet. Le genre Zonttes, en Algérie, est, d'a-
près M. PBourguignat, représenté par {5 espèces, 1 de la
section des Conulus, Z. Mandralisci, A. Bivona; 7 de
celle des Hyalinia, Z. achlyophilus (4) et Z. chelius (2),
Bourguignat, Z. Djurjurensis, Debeëux, Z. psaturus (spe-
cies nova), Bourguignat, Z. hemupsoricus (Helix\, Morelet,
Z-eustilbus (5) et Z. apalistus (sp. nova), Bourguignal ;
7 de la section des Calcarina, Z. chionodiscus (Helix),
Pfeiffer, Z: Olthianus (Helix), Forbes, Z. pieshius et Z.
argius, Bourguignat, Z. candidissimus (Helix), Drapar-
naud, Z. Beticus (Helix), Rossm., et Z. cariosulus (He-
lix), Michaud.
Le second fascicule est consacré à la description de 5 des
Zonites qui précèdent, et de 56 espèces appartenant au
genre Helix. Les suivantes sont signalées comme
entièrement nouvelles : 1. Bonduelliana, H. calendyma,
« nom soit toujours en À, après avoir placé le nom au génitif. »
Le nom propre est Ærynicki, le nom générique doit être Arynickia,
(par euphonie, pour Ærynickiia) : il n’y a pas à sortir de la.
H. Crosse.
(1) C’est l’Helix lucida de Forbes.
(2) C'est l’Helix cellaria de Terver.
(3) C'est, d’après l’auteur, l'Æelix crystallina de Terver et de
Morelet.
M ER
H. pycnocheilia, H. abrolena, H. odopachya (1), H. em-
ha, H. Burini, H. Dastuguei (2), 11. Mongrandiana, H.
Baccueli (5), H. Fradiniana, qui rappelte l'A. Moquiniana,
Raymond, H acleochroa, comparable à l’{1. Telonensis,
de Mittre, /7. alsia, H. abietina, H. Poupillieri, H. Au-
capiainiana, H. Debeauxiana (cette dernière forme voi-
sine de l'A. pygmæa, mais un peu plus grande), Æ. lasia,
H. chnoodia et H. Locheana. L'auteur n’admet pas comme
espèce vivante l’/7. semilis, Morelet nec Lowe : nous ne
sommes pas bien convaincu qu'il ait raison, car quelques-
un des individus typiques de M. Morelet nous ont paru.
mal conservés, mais non pas fossiles. Il signale aussi la
présence, en Algérie, des Helix nucula, Parreyss, et H.
pachya, Bourguignat.
Les deux fascicules parus contiennent les descriptions dé-
taillées de 88 espèces, tant inédites que déjà connues, avec
une indication exacte des diverses localités dans lesquelles
ces espèces ont été recueillies, etde leurs conditions d’exis-
tence : les 16 planches renferment 597 figures. Le troi-
sième fascicule, qui doit paraître au mois de novembre.
prochain, contiendra la fin du g. Felix (69 espèces en-
viron). |
Les diagnoses sont faites avec beaucoup de précision, et
les figures nous paraissent très-exactes, surtout en ce qui
concerne la représentation toujours difficile des petites es-
pèces. Aussi ceux-là mêmes qui ne sont point toujours d’ac-
(1) Cette espèce et la précédente sont voisines de l’Helix xan-°
thodon, Anton.
(2) Ces trois espèces sont bidentées et se rapprochent beaucoup
de notre H. Maresi, que l’auteur désigne sous le nom d’A. Ti-
griana (voir le Journal de Conch., 1862, p. 154 et 421).
(3) Formes voisines des H. roseo-iincta, Forbes, et lanuginosa,
Boissy.
— 295 —
cord avec l’auteur au sujet de la manière dont il com-
prend l'espèce, et qui sont le plus disposés à contester
quelques-unes dé ses créations spécifiques, ne pourront
s'empêcher de reconnaitre que, mème à leur point de vue,
le livre de M. Bourguignat est un grand service rendu à la
science malacologique. En effet, il rend le contrôle à son
égard très-facile par le nombre et l'exactitude des docu-
ments qu'il produit à l'appui de ses appréciations scienti-
fiques. D'ailleurs, avant lui, il faut le reconnaitre, l’icono-
graphie des Mollusques terrestres et fluviatiles de l'Algérie
se réduisait à bien peu de chose, comparativement à la
richesse des matériaux qui ont éte recueillis dans ces der-
nières années.
Toutes les espèces sont décrites en latin et en français,
accompagnées d'une synonymie bien traitée, et figurées
soit de grandeur naturelle, soit avec les grossissements
nécessaires. Quelques planches, représentant les animaux
de certains genres, sont coloriées avec soin, et nous cite-
rons avec éloge, sous ce rapport, celles où figurent les Li-
macideæ et le genre Parmacella.
Au résumé, cet ouvrage, exécuté avec un grand luxe,
fait honneur à son auteur, et doit être considéré comme
ce qu'il a publié de mieux et de plus important jusqu'ici :
on peut mème dire avec raison que c'est le travail le plus
considérable qui ait été publié, depuis un an ou deux, sur
les Mollusques terrestres et fluviatiles. ,
À cetitre, nous devons donc le signaler à l'attention des
naturalistes avec les éloges qu'il mérite et commeun com-
plément nécessaire à toutes les bibliothèques publiques ou
particulières qui possèdent l' Exploration scientifique de
l'Algérie, ou seulement la partie zoologique de ce grand
ouvrage. H. Crossr.
— 296 —
Nouveau catalogue des Mettusques du départe-
ment de l'&ise, par M. suguste Baudon, doc-
teur en médecine {1).
M. Baudon s'occupe depuis longtemps de la faune con-
chyliologique du département de l'Oise, dontil a publié un
premier catalogue en 1855. Son nouvel ouvrage est beau-
coup plus complet que le premier, puisque ses recherches
postérieures lui ont fait connaître environ 50 variétés tout
à fait inédites, 14 monstruosités et 15 espèces non encore
signalées dans le département. Ces espèces sont : Arion
fuscus, Müller, A. tenellus, Müller, À. albus, Müller ; Zo-
niles nitidulus, Draparnaud, Z. purus, Alder ; lielix ar-
bustorum, Linné, H. plebeia, Draparnaud; Pupa cylin-
dracea, Cost., P. edentula, Draparnaud ; Pomatias obscu-
rus, Draparnaud , P. seplemspiralis, Razoum.; Unio si-
nuatus, Lamarck, et Pisidium {enellum, Jen.
Nous signalerons, dans ce travail, le soin avec lequel
les variétés sont étudices, et les intéressants détails que
donne l’auteur sur les habitudes des Mollusques énumérés,
détails qui montrent une fois de plus son excellent esprit
d'observation : le passage dans lequel, étudiant les mœurs
des Vitrines, il raconte les malheurs d’un Helix spiri-
plana d'Orient, persécuté par des Vitrina pellucida placés
dans le même récipient, est fort amusant : il confirme,
d’ailleurs, le fait déjà bien connu de la voracité des Vi-
trines, qui, bien qu'ordinairement herbivores, s’accom-
(4) Beauvais, 4862, in-8°, 44 pages d'impression.
— 9297 —
modent {rès-volontiers de la chair des autres Mollusques et
mème de viande crue.
La faune malacologique du département de l'Oise com-
prend 1141 espèces dont 66 sont terrestres et 45 fluviatiles :
les genres qui paraissent le plus développés sont les sui-
vants : Arion 5 espèces, Limax 5, Succinea 4, Zonites 9,
Helix20, Vertigo T, Planorbis 10, Limnæa 6, Valvata 5,
Anodonta 4, Unio 5, Cyclas 5, Pisidium G. Le geure
Dreissena existe dans l’Oise, le genre Testacella manque:
le g. Clausilia est faiblement développé et le g. Vitrina
représenté par une seule espèce, V. pellucida, Müller.
H. CRosse.
Description d’un nouveau genre de Mollusque
pulmoné terrestre de Ceylan (Tennenta), par
M. A. Slumbhert (1).
L'auteur commence son travail par une étude critique
de quelques genres de la famille des Arionidæ qui ont
plus ou moins de rapports avec celui qu'il propose pour
un Mollusque recueilli par lui dans la région monta-
gneuse de Ceylan et qu’il nomme T'ennentia Thwaitesu.
L'animal est pourvu d’un rudiment testacé compléte-
ment interne, logé dans la partie postérieure du manteau,
brillant et légèrement convexe en dessus, mat et aplati en
dessous et à sommet postérieur recourbé en bas, sur Île
(4) Tirage à part, extrait du numéro de novembre 1862 de la
Revue et mag. de zool., in-8°, {4 pages d'impression et { pi. Hitho-
graphiée.
— 298 —
côte droit. Les grands tentacules sont assez longs, les pe-
tits atteignent à peine le tiers de leur longueur. Le man-
teau est entier, non frangé, couvrant la partie antérieure
moyenne du corps, libre en avant, fixé en arrière et en-
foncé dans un repli du pied. L'ouverture respiratoire se
trouve dans une échancrure située vers la partie médiane
du bord droit du manteau. Le pore muqueux est en forme
de fente perpendiculaire. La coloration générale de l’ani-
mal est d’un brun-jaunâtre, avec de très-fines mouche-
tures noirâtres sur le manteau : les tentacules oculifères
sont d’un gris bleuâtre. Sa manière de vivre cst celle des
Limaces et des Arions.
Je reviens maintenant à l'étude que M. Humbert a faite
de quelques genres de Limaciens. Et d’abord je reconnais
qu’il a pleinement raison en rapportant mon Viquesnelia
Dussumieri au genre Mariælla de Gray. À l’époque où
j'ai publié cette espèce, je ne possédais pas lecatalogue des
collections du British Museum, et je croyais que M. Gray
n'avait parlé des Mariælla que dans un seul article sur la
langue des Gastéropodes inséré dans les Ann. and magaz.
of nat. hist. de Londres, où il décrit leur armature lin-
guale sans donner de diagnose de l'espèce.
Je suis également de l'avis de M. Humbert au sujet de
l'opportunité qu'il y a de conserver le vocable Viquesne-
lia pour l'espèce fossile nummulitique.
Quant aux genres Drusia et Cryptella, leur valeur est
nulle. Ils s'appliquent à de véritables Parmacelles aussi
typiques que possible.
Le genre Girasia n'est pas moins mauvais; il renferme
des Peltella et des Parmarion. I est vrai que, pour ces
derniers Mollusques, M. Gray, d'après MM. Adams, aurait
proposé un genre Rigasia. Or, en 1855 (Act. Soc. Lin-
néenne de Bordeaux), j'ai créé le genre Parmarion pour
— 299 —
les Limaciens pourvus d’un pore muqueux caudal, d'un
rudiment testacé concave, et d’une ouverture du manteau
correspondant à la coquille.
M. Chenu (Manuel de Conchyliologie, p. 427) a repro-
duit la description générique.
Les Parmarion sont propres aux iles et aux continents
baignés par l’océan Indien (Bourbon, Madagascar, etc.).
Le type du genre est le Parmarion extraneus , Férussac.
Les autres Limaciens des îles et continents de l'océan
Indien sont mal connus. Une espèce de Maurice me
semble appartenir au genre Peltella (P. Mauritius, Rang),
une autre au genre Hyalimax (H. perlucidus, Quoy);
trois espèces ont été signalées, par Van Hasselt, à Java ;
elles sont étiquetées, au muséum, sous le nom de Parma-
cella; enfin de prétendues Parmacelles sont décrites dans
l'Inde et l’Inao-Chine.
Une révision de toutes ces espèces est indispensable.
Quant au genre Tennentia, il est incontestable qu'il doit
être considéré comme un double emploi du genre Parma-
rion, dont on établira ainsi la synonymie :
ParMARION, Fischer (1845).
Rangia, Férussac, in Coll. — Rang, Cat. coll., Férus-
sac, p. 1 (1857).
Arion (pars), Férussac (olim).
Limazx (pars), Deshayes, in Férussac.
Parmacellus (pars), Rang.
Parmacella (pars), H. et A. Adams.
Girasia (pars), Gray. |
Rigasia, Gray, sec. H. et A. Adams.
Tennenthia, Humbert.
Le travail de M. Humbert comble une lacune impor-
tante, en nous faisant connaître un de ces singuliers Moi-
— 300 —
lusques observé et dessiné d'après des exemplaires vivants.
Je crois, néanmoins, qu’une anatomie du Tennentia
Thivaïtesii serait utile et fixerait la place qu'il doit occu-
per dans la méthode. D'après la mâchoire, le Tennentia
n'appartient pas aux Arionide : la structure des organes
génitaux lèverait les incertitudes; nous saurions alors si
l'on doit rapprocher les Tennentia des Helicarion plutôt
-que des Limax où Peltella. P. FiscuER.
Contributions Lo Pateontotogy, by sante Hal.
Albany (1862), in-8°, 198 pages (1).
La brochure de l’'éminent paléontologiste américain est
consacrée à la description de fossiles du groupe dévonien
(Gastéropodes, Céphalopodes, Trilobites, Crinoïdes); le
texte relatif aux Brachiopodes n’a pas paru, mais, à la fin
de l’ouvrage, M. Hall donne la diagnose de deux nouveaux
genres de Brachiopodes qui avoisinent les Atrypa : ce sont
les G. Zigospira et Meristella.
De nombreuses planches représentent les espèces nou-
velles et donnent une idée de la richesse inépuisable des
terrains de transition de l'Amérique du Nord.
P. FIScHER.
(1) Quinzième rapport aux régents de l'université de New-
York sur l’état du cabinet d'histoire naturelle.
— 301 —
Des notions relatives aux Céphaïepodes, qui sont
consignées dans Aristote, par M. Paul Ger-
vais (1).
Dans ce mémoire, l'auteur fait l'examen critique de ce
qu'a écrit Aristote sur les Céphalopodes, et démontre qu'il
a connu leur organisation à un degré vraiment étonnant,
certainement beaucoup mieux qu'on ne la connaissait du
temps de Linné, et peut-être mème plus complétement,
sous certains rapports, qu’à l'époque de Cuvier et de Blain-
ville. En effet, le premier, par une erreur de son génie,
a eu le tort de considérer le bras copulateur du Poulpe
mâle comme un entozoaire, auquel il donna le nom géné-
rique d’Aectocotyle. Quant au second, on sait qu’il s’est
obstiné toute sa vie à soutenir que la coquille de l’Argo-
naule n'était point sécrétée par lui, mais qu’il l’occupait
en simple parasite et par droit de conquête, comme un
autre Bernard-l'ermite : cette bourde scientifique pouvait,
d’ailleurs, servir de pendant à l’opinion non moins excen-
trique qu'il a professée quelque temps au sujet du genre
Umbrella, dans lequel il pensait que la coquille était non
pas dorsale, mais ventrale, ou, autrement dit, placée sous
le pied, oubliant qu'une telle position enlevait aux animaux
de ce genre la possibilité de toute espèce de locomotion,
et que le cas était trop invraisemblable pour être vrai. [1
4) Mémoire lu, le 8 avril 1863, à la réunion des sociétés sa-
vantes, tenue à Paris, sous les auspices de M. le Ministre de
l'instruction publique. — Brochure in-4° de 16 pages d'impres-
sion,
om | us
est, au reste, revenu sur cette opinion erronée dans son
Manuel de malacologie.
M. Gervais démontre que le père de la zoologie a connu
et signalé le bras modifié des Poulpes (le troisième de
gauche), ce singulier organe de génération qui, après les
diverses phases de son développement, se détache com-
plétement du corps des mâles pour se fixer sur celui des
femelles, en restant engagé dans l’entonnoir. M. Steen-
strup de Copenhague a vérifié, sur le Poulpe commun,
l'exactitude de cette autre observation d'Aristote, de la-
quelle il résultait que les mâles de cette espèce portaient,
sur l’un de leurs bras, des ventouses plus grandes que les
autres. Dans une autre espèce (Octopus macropus), l'au-
teur du mémoire a observé, sur plusieurs des bras, la pré-
sence d’une ventouse beaucoup plus grande que ses voi-
sines. 11 semble résulter d’un autre passage de l'auteur.
grec, resté obscur jusqu'ici, qu'ilaconnulesspermatophores
des Céphalopodes. I a décrit également avec une grande
exactitude leurs organes digestifs, ainsi que la position de
l’entonnoir et ce qui a trait à son usage, la disposition des
œufs des Poulpes, etc. Le malheur pour Aristote est qu'il
n'a guère été traduit que par deslittérateurs fort estimables
sans doute, mais totalement étrangers à l'histoire naturelle,
et qui lui ont prèté à lort, en ne le comprenant pas, une
foule de non-sens et d’absurdités scientifiques. Un natura-
liste seul est apte à en traduire un autre d'une façon con-
venable et sans dénaturer sa pensée.
M. Gervais résume les principaux faits acquis récem-
ment à la science au sujet de l’organisation des Céphalo-
podes : il rappelle que, depuis les travaux de MM. Steen-
strup, Troschel et Claus, on sait que l'hectocotylisation
constitue une disposition générale, commune non-seule-
ment aux Argonaules et à quelques Poulpes, mais à tous
— 303 —
les Céphalopodes de l'ordre des Dibranches. Il ajoute en-
suite quelques détails sur le grand Calmar de la Méditer-
ranée (Ommastrephes pleropus, Steenstrup).
Ce petit mémoire est bien fait et intéressant : nous
croyons donc devoir le signaler à l'attention des natura-
listes. H. CRossE.
Mollusques de San-Sulia de Loria, par M. 3.
Bourguignat (1).
San-Julia de Loria est le premier village de la république
d’Andorre que l’on rencontre en venant de la Seu d'Urgel.
Cette partie des Pyrénées n’avait pas encore, du moins à
notre connaissance, été explorée au point de vue conchy-
liologique. Il est regrettable que l’auteur, qui avait poussé
ses explorations plus loin dans le pays d’Andorre, ait perdu
la majeure partie de ses récoltes en revenant de ces vallées,
qui paraissent se recommander aux voyageurs assez mé-
diocrement sous le rapport du confortable, et plus médio-
crement encore sous celui de l'hospitalité. On ne saurait
trop se défier des opéras-comiques! Les Mollusques re-
cueillis sont en petit nombre, mais ils présentent de l’in-
térêt. En voici la liste : Vitrina Pyrenaica, Férussac, Suc-
cinea putrs, L.; Helix Pyrenaica, Draparnaud, Æ. Des-
(1) Paris, février 1863, chez J. B. Baillière et fils, libraires, rue
Hautefeuille, 19. — Grand in-8° imprimé à 100 exemplaires sur
papier fort : 34 pages d'impression et 2 planches lithographiées.
Prix, 4 francs.
PT
moulinsi, Farines, 1. rupestris, Studer; Pupa Farines,
Desmoulins, P. Jumillensis, Guirao et var. B. biplicata
de la même espèce, P. Massoliana, espèce nouvelle, voi-
sine de la précédente, mais qui s'en distingue par son ou-
verture munie de 4 denticulations, P. Penchinatiana, es-
pèce décrite également comme nouvelle, P. cereana,
Mubhilfeldt, P. secale, Draparnaud, P. Boileausiana, Char-
pentier, P. gomosloma, Küster, et var. B. Juliensis dela
même espèce, P. Moquiniana, Küster, P. Andorrensis,
espèce nouvelle qui à beanconp de rapports avec la sui-
vante, P. polyodon, Draparnaud, P. Vergniesiana, Char-
pentier ; Limnæa truncatula, Müller ; Ancylus J'ani, Bour-
guignat (A. capuloides, Jan.). A la partie purement des-
criptive vient s’adjoindre un petit travail anatomique sur
l'animal de l’Helix Desmoulinsi, qui n’avait pas encore été
étudié. Au résumé, ce mémoire nous semble bien traité :
il comble une petite lacune dans la connaissance de la faune
malacologique des Pyrénées, et sera consulté avec fruit par
ceux qui occupent de l'étude des Mollusques terrestres et
fluviatiles d'Europe. IH. Crosse.
Description des Animaux invertébrés fossiles
dans l'étage néocornien moyen du mont Salève,
par P. de Loriol (1). — Deuxième et dernière
livraison.
Nous avons déjà parlé à nos lecteurs (Journ. de Conchy-
1) 1863. H. Georg, libraire-éditeur, à Genève, 10, rue de la
Corraterie. — In-4°, pages 113-214, planches 15 à 22.
— 305 —
liologie, 1862, vol. X, p. 196) de l'intéressant ouvrage
entrepris par M. de Loriol et aujourd'hui terminé. Cette
dernière livraison comprend la fin des Mollusques {classes
des Brachiopodes et des Bryozoaires), les Annelides, les
Échinodermes, qui sont assez nombreux, et les Spongiaires.
Nous voyons figurer, dans les Brachiopodes, 1 Rhyncho-
nella (R. multiformis, Roemer) ; 5 Terebratula (T. acula,
Quenstedt, T. Salevensis, de Loriol, espèce nouvelle, T..
sella, Sowerby, T. pseudojurensis, Leymerie, et T. semi-
striata, Defrance); et Terebratella (T. oblonga, Sowerby).
Les Bryozoaires sont abondants au mont Salève, mais on
les trouve rarement en bon état de conservation. L'auteur
en décrit 25 espèces dont 16 sont nouvelles : toutes appar-
tiennent à l’ordre des Centrifuginés. Nous signalons l'im-
portant travail de M. de Loriol à l'attention de toutes les
personnes qui s'occupent de paléontologie.
| H. CROSsE.
Paleontologia malaeologica, elc. (Paléontologie
malacologique des terrains tertiaires du dis-
trict de Messine), par s. Seguenza, profes-
seur régent d'histoire naturelle au collége royal
de Messine, etc. (1). — Famille des Fissu-
rellidsæ.
M. Seguenza, notre honorable collaborateur, a formé le
projet de faire connaître successivement les richesses ma-
lacologiques des terrains tertiaires des environs de Mes-
(1) Naples, 1862, brochure in-8, 21 pages d'impression, { ta-
bleau synoptique et 2 planches lithographiées.
20
— 306 —
sine par une série de monographies, dont chacune sera
consacrée à l'étude d’une classe entière, d’une famille ou
même d’un genre, s’il est suffisamment développé. Nous
ne pouvons qu’applaudir à cette utile entreprise : en effet,
dans l’état actuel des connaissances, il est impossible de
considérer l’ouvrage de Philippi comme suffisamment com-
plet. Le mémoire actuel est consacré à la famille des Fs-
surellidæ, qui est représentée dans ces terrains par de
nombreuses et intéressantes espèces. L'auteur signale, dans
le genre Fissurella, les F. subcostaria, d'Orbigny, F. Ita-
lica, Defrance, F. Græca, Lamarck, F. gibba, Philippi, et
F. tenuiclathrata, Seguenza (espèce nouvelle). II crée en-
suite le genre Fissurisepla pour deux formes très-curieuses,
intermédiaires entre les Fissurella et les Rimula, et pré-
sentant l'ouverture apicale du premier avec la lamelle in-
terne du second, beaucoup plus développée d’ailleurs : deux
espèces nouvelles sont décrites , F. papillosa et F. rostrata.
Le genre Puncturella, qui n’est pas non plus sans de
grands rapports avec le précédent, compte une espèce que
l’auteur rapporte au P. noachina, L., espèce de l’époque
actuelle. Le curieux genre Rimula est représenté par les
R. radiata, Libassi, R. granulata et R. costellata, Se-
guenza (ces 2 dernières espèces sont nouvelles), etle genre
Emarginula par les E. cancellata, Philippi, Æ. tubercu-
losa, Libassi, Æ. elongata, Costa, E. reticulata, Sowerby,
E. decussata, Philippi, Æ. gigantea, Seguenza, magni-
fique espèce nouvelle, aussi remarquable par sa taille que
par l’élégance de sa sculpture, E. solidula, Costa, et E.
compressa, Cantraine, l’une des formes les plus remar-
quables du genre, qui n'avait point encore été figurée et
‘était connue jusqu'ici que par une description d’une
ligne, plus Linnéenne sous le rapport de la concision que
sous celui de l’élégance. Nous ne pouyons qu’encourager
qui n
— 307 —
M. Seguenza à suivre la voie qu'il s’est ouverte et dans la-
quelle il peut rendre de grands services à la science. Nous
avons déjà dit plus d’une fois et nous ne saurions trop ré-
péter que l'étude approfondie des faunes locales est de
première importance : en effet, leur connaissance com-
plète peut seule nous mettre à même de déduire sûrement
les lois générales de la distribution des êtres organisés sur
la surface du globe, cette partie de la science si négligée
autrefois, si importante aujourd'hui.
H. CRosse.
Matériaux pour la Faune malacologique de Bel-
gique, par J. A. J. Colbeau, membre de la So-
ciété royale de zoologie de Bruxelles, etc. (1). —
L. Liste des Mollusques terrestres et fluviatiles.
L’auteur énumère 152 espèces appartenant à 27 genres
différents; il signale, en outre, de nombreuses variétés,
dont il indique avec soin les caractères distinctifs et la pro-
venance. Ce petit travail peut être consulté utilement par
les naturalistes qui s'occupent des Mollusques terrestres
et fluviatiles d'Europe. IH. CROSSE.
(1) Bruxelles, 1859, chez l’auteur, chaussée d’Etterbeek, 51.—
Brochure in-8° de 12 pages d'impression avec 2 planches litho-
graphiées dont une coloriée.
— 308 —
Gite malacologiche, elc. (Gisements malacolo-
giques et géologiques de la Brianza et des environs
de Lecco, etc.), par Antonio Villa, vice-prési-
dent de la Société italienne des sciences natu-
relles, etc. (4).
Cette brochure donne des renseignements sur les prin-
cipaux gisements de fossiles de la Brianza et des environs
de Lecco, ainsi que sur les localités où l’on peut recueillir
des Mollusques terrestres et fluviatiles : elle signale en
même temps les principales espèces et sera utile aux con-
chyliologues voyageant dans le nord de FlItalie en facili-
tant leurs recherches. H. CROSSsE.
Mollusques nouveaux, litigieux ou peu connus,
par M. SR. Bourguignat (2). — Premier et
deuxième fascicules.
Sous ce titre, l’auteur publie une nouvelle série de mé-
moires conchyliologiques : elle paraît par fascicules dont
chacun comprend la description de dix espèces nouvelles
ou une étude critique sur autant d'espèces incomplétement
connues jusqu'ici. Dix fascicules formeront une centurie
ou un volume. Dans le premier, nous trouvons la descrip-
(4) Milano, 1863. Tipografia degli Ingegneri, via di S. Alles-
sandro, n° 3 rosso. — Brochure petit in-4° de 12 pages d’impres-
sion.
(2) Paris, 1863, chez F. Savy, libraire-éditeur, rue Hautefeuille,
24. — Grand in-8° imprimé sur papier fort et tiré à 100 exem-
— 309 —
Lion de 5 Hélices nouvelles d'Algérie (4) : de l’Helix asteia,
espèce des environs de Madrid, très-voisine de l’H. Bon-
duelliana, Bourguignat : del Helix Nilotica, quisemble le
représentant égyptien de notre Æ. pomatia: de l'Helix
Genezarethana, Mousson, espèce fort curieuse, provenant
de la vallée de Tibériade, et qui n’avait pas encore été fi-
gurée; de deux Clausilia inédites, recueillies en Sy-
rie lors de notre expédition, et fort intéressantes, C. Cedre-
torum et C. Raymondi. Le dernier fascicule contient une
étude critique sur les Helir pygmæa, micropleuros, Bery-
tensis et rachiodia (nom changé), plus la description du
Limax Companyoi, des Helix Massoti, H. elachia (ces
trois espèces sont de France), A. Fourousi, H. Arrouxi,
H. Colliniana et Pupa Raymondi. Les 4 dernières espèces
sont de Syrie; le Pupa est très-remarquable. H. CRosse.
Revue et oi de zoologie, 1862. — 4 vol.
de 512 pages d'impression, avec 21 planches.
Le Journal mensuel de M. Guérin-Méneville a donné,
cetle année, un assez grand nombre de mémoires conchy-
liologiques. Nous avons rendu compte précédemment de
ceux de MM. Bourguignat, A. Humbert et H. Aucapitaine,
parce qu'ils ont été tirés à part ou publiés en volumes avec
d’autres travaux (2) : nous n'avons donc point à y revenir.
plaires. — Le 1‘ fascicule contient 22 pages d'impression et
À planches lithographiées; le 2° 28 pages d'impression et 3 pl.,
dont une est coloriée. Prix, 4 fr. l’un.
(1) Voir à la page 293 pour ces espèces, dont nous parlons dans
un aulre compte rendu.
(2) Voir le Journal de Conchyliologie, 1862, vol. X, p. 286 et
417 ; 1863, vol. XI, p. 310.
— 910 —
Il ne nous reste plus à signaler qu’un article de M. Arthur
Morelet contenant les diagnoses latines d’un certain nom-
bre de Mollusques de l’Indo-Chine, dont voici les noms :
Helix superhta, Ennea bulbulus, Planorbis circumspis-
sus, Limnæa spadicea, Cyclostoma lychnus, Hydrocena
fasciolata, lirata, Pupina Vescoi, Paludina lurida, P.
turbinata, Unioimperialis, U. abnormis, Cyrena (Batissa)
Primei, Cyrena (Corbicula) lutea. Toutes ces espèces pro-
viennent de Cochinchine ou de Siam, à l'exception de
l'Hélice et des deux Cyrènes qui ont été recueillies en
Chine. Nous pensons que le Cyclostoma lychnus n’est
autre chose qu’un double emploi du Pterocyclos brevis,
Martyn. H. CROSSE.
Kemarks on the number, cic. ( Remarques sur
le nombre des Uniomidæ. — Description de
15 espèces nouvelles d'Umonidæ de l’Uruguay.
— Description de 4 Umionidæ nouveaux du Bré-
sil et de Buenos-Ayres. — Remarques sur la co-
loration des Unionidæ.—Description de # espèces
nouvelles de Melania des États-Unis. — Descrip-
tion de 5 espèces d'Unio de l'Amérique du Nord.
— Remarques sur la forme des palpes chez les
Anodontes de l'Uruguay. — Remarques sur des
Physes trouvées dans une citerne. — Description
de 14 espèces nouvelles de Schizostoma, Ancu-
losa et Lithasia. — Description d'Unionidæ nou-
veaux du Mexique et des États-Unis. — Descrip-
tion de 3 espèces d'Unionideæ exotiques (Unio oc-
catus, du Bengale ; Anodonta Cailliaudi, du Bré-
sil; Mycetopus emarginatus, de Siam). — Descrip-
— 9311 —
tion d'une Néritine nouvelle de Cosa River (Ala-
bama). — Description de 2? Anodonta nouveaux
de l'Amérique arctique. — Description d'espèces
nouvelles de Schizostoma, d’Anculosa et de Litha-
sia. — Description d’un genre nouveau (Strepho-
basis). — Description de 49 espèces nouvelles de
Melana. — Description de Mollusques fossiles
nouveaux de New-Jersey. — Description de 7 es-
pèces nouvelles appartenant au genre Lo, par
Isaac Lea, LL. D., etc., etc. (1).
Dans cette série de petits mémoires, M. Lea enrichit
d’un grand nombre d’espèces nouvelles deux familles déjà
bien nombreuses et à l’accroissement desquelles il a lar-
gement contribué, les Melanidæ et les Unionidæ. Nous
signalons, parmi ses découvertes, deux faits très-inté-
ressants sous le rapport de la distribution géographique,
des espèces. Le genre Neritina est, pour la première fois,
indiqué dans les eaux douces de l’Amérique du Nord : il y
est représenté par une espèce, N. Showalteri, provenant
de la rivière Coosa, dans l’Alabama : le genre Mycetopus
possède un représentant, M. emarginatus, dans les eaux
de Siam.
M. Lea crée le genre Strephobasis pour trois Mélaniens
du Tennessee. Ce nouveau genre, à coquille cylindracée et
à ouverture presque carrée, est principalement caractérisé
par un épaississement très-remarquable de la columelle à
(1) Philadelphie, 1862. Brochure in-8° de 48 pages d’impres-
pression. Tirage à part des Proceedings de l’Académie des
sciences naturelles de Philadelphie. Mars 1860 à décembre 1861.
= 519
sa partie basale, qui forme en arrière une sorte de sinus
latéral ou de petit canal. Les espèces décrites sont :
S. Spillmannii, S. cornea et S. Clarku. H. Cross.
NOUVELLES.
Nous apprenons qu'il a été fondé récemment à Bruxelles,
sous le titre de Société Malacologique de Belgique, une
nouvelle Société savante, ayant pour but l'étude des
animaux inférieurs comprise dans son acception la plus
étendue (Animaux Mollusques et Rayonnés vivants et
fossiles). Elle se propose de publier des annales et de for-
mer des collections, ainsi qu'une bibliothèque à l’usage de
ses membres : comme la plupart des autres sociétés sa-
vantes, elle admet dans son sein, outre ses membres effec-
tifs, un certain nombre de membres honoraires ou corres-
pondants. Nous ne pouvons qu’applaudir à cette utile fon-
dation, qui compte déjà un bon nombre d’adhérents,
et dont la première assemblée générale s’est tenue à
Bruxelles le 6 avril dernier. Elle propagera, nousl’espérons,
le goût de l'Histoire naturelle chez nos voisins du nord, et
pourra rendre ainsi d’utiles services à la science. Nous en-
gageons vivement ceux de nos lecteurs qui habitent la Bel-
gique à se mettre en rapport avec la nouvelle Société et à
participer à ses travaux.
Les planches IX et X du présent numéro ont été des-
sinées par M. Humbert et non par M. Levasseur, ainsi que
l'imprimeur-lithographe l'annonce par erreur.H. CROSSE.
PARIS. — IMPR. DE M°"° Y® BOUCHARD-HUZARD, RUE DE L'ÉPERON, 9.
JOURNAL
DE
CONCHYLIOLOGIE.
1:7 Octobre 1863.
Documents sur les globules polaires de l’ovuie
des mollusques,
PAR P. FISCHER.
$ 4. En étudiant la rotation de l'embryon dans l'œuf
des mollusques gastéropodes, Carus [1)signala dès 1824un
fait auquel il attacha, du reste, assez peu d'importance :
c'était la formation d’un globule clair qu’il considérait
comme marquant une des extrémités de l’axe de rotation
de l'embryon. Carus ne s’occupa pas du mode de forma-
tion du globule pas plus que de l’époque de son appa-
rition.
En 1835, M. Jacquemin présenta à l’Académie des
(1) Von den ausseren Lebensbedingungen, elc., p. 53, tab, I,
fig. 4 (1824).
21
— 915 —
sciences de Paris un mémoire sur le développement des
Planorbes (4). Il aperçut une disposition particulière dans
la forme du vitellus de quelques-uns des œufs qu'il avait
examinés. Ainsi il a fait représenter (pl. I, fig. 7, 8)
deux vitellus « où la matière vitelline, très-gonflée, s'est
« avancée à la manière d’un sac hernier. » Pour M. Jac-
quemip, ces œufs étaient malades. Cette conclusion n’est
pas surprenante, puisque l’auteur n’a aperçu que la for-
mation de la saillie qui précède l'émission des globules
polaires.
À la même époque (1855), M. Dumortier (2) lisait à
l’Académie des sciences de Bruxelles son travail sur l’em-
bryogénie des Limnées. Plus heureux que ses devanciers,
il put assister à la production des globules polaires; les
figures 2B, 2C et 5A, 5B de la planche F, nous montrent
« le globule embryonnaire présentant en a et b deux glo-
bules muqueux. » M. Dumortier dans son texte ne con-
sacre pas une ligne à l'étude ou mème à la mention_.des
globules muqueux qui sont signalés seulement à l’expli-
cation des planches,
M.Pouchet (5), en 4858, avait observé le globule polaire
chez les Limnées ; mais, faute d’un examen assez minu-
tieux, il n’avait pu constater le moment de l'émission de
ce qu’il appelle la vésicule translucide. l croyait que cette
vésicule était déjà formée au moment de la ponte et restait
adhérente à l’embryon jusqu’au deuxième jour. Or toutes
les observations subséquentes démontrent que le globuie
polaire n'apparaît que très-exceptionnellement au mo-
ment de la ponte.
(1) Act. Acad. Cæs. Leop. Nat. cur., vol. 18 (1837).
(2) Mém. Acad. sc. Bruxelles, 1. X (1837).
(3) Sur l'embryon des Limnées. Ann. des sc. nat., t. X, p. 64
(1838). |
— 915 —
Sur les œufs d’Aplysies, M. Van Bénéden (4) trouva une
vésicule blanche qui sortait du vitellus au moment de sa
division et dont la constance ni paraissait importante à
noter.
Dés lors la plupart des auteurs qui s’occupèrent de
l'embryogénie des mollusques furent unanimes dans la
constatation du fait, tout en admettant des interprétations
diverses au phénomène et des époques différentes pour sa
production.
Ainsi M. Nordmann (2) et M. Vogt (5) avancent que
l'issue du globule clair n’a lieu que lorsque la segmenta-
tion du vitellus est terminée et que le blastoderme com-
mence à se constituer.
Le travail le plus considérable sur le sujet qui nous
occupe est dù à S. Lovén (4), qui l’a publié en 1848
sous le titre de Bidrag till Kaennedomen om ulveckhingen
0f Mollusca acephala lamellibranchiata. On sait que ce
remarquable mémoire renferme des documents d'un prix
inappréciable sur le développement des mollusques lamel-
libranches marins,
En suivant le développement des œufs de Modiolaria
marmorala et de Cardium pygmœum, Lovén fut frappé
de la présence conSlante, dans les premiers jours qui
suivent la ponte, d’une modification du vitellus qui consti-
luait à un de ses pôles une légère élévation suivie de
La
(4) Sur le développement des Aplysies. Ann. des sc. naf,, 1. XV,
p. 126 (1841).
(2) Sur le Tergipes Edwardsü. Ann. se. nal., 1. V, p. 145
(1816).
(3) Sur l’embryogénie des Moll. gastérop. Ann. sc. nat, t, VI
p. 33 (1846).
(4) Æongl. Velenskaps-Akademiens. Handlingar for ar 1818.
Stockholm (1850).
— 316 —
émission d’un globule le plus souvent unique, quelque-
fois double (fig. 4-47).
D'après l'interprétation qu’il donne, le globule polaire
n’est autre chose que la tache germinative devenue libre
sous l'influence des mouvements intérieurs du vitellus.
Le globule polaire soulèverait d'abord la membrane vitel-
line qui fournirait un prolongement sphérique à pédicule
d'autant plus étroit que le moment de l'émission du
globule polaire s’éloignerait. Enfin le prolongement de
la membrane vitelline se séparerait avec le globule en lais-
sant peut-être une petite ouverture.
Citons enfin les travaux de MM. F. Mueller (1), de Qua-
trefages (2), Lacaze-Duthiers (5), Lereboullet (4), etc.,
qui ajoutèrent quelques faits à ceux de Lovén et prou-
vèrent que la production des globules polaires était géné-
rale chez les Mollusques. L’explication du phénomène
resta à peu près stationnaire; ou bien, à l’exemple de
Lovén, on l’attribua à l'expulsion de la tache germinative;
ou bien à l’issue d’une certaine quantité de la substance
qui réunit entre elles les granulations du vitellus.
Les travaux d’embryogénie comparée devaient bientôt
donner une plus grande importance aux globules polaires.
Bischoff les avait vus sur les œufs de lâpine et de chienne;
Warthon Jones, surles œufs de triton; Vogt, sur les œufs
des salmones; de Quatrefages, sur ceux des annélides, etc.
La production des globules devenait une loi générale d’em-
bryogénie comme la pénétration des spermatozoïdes dans
(1).4rchiv. f.naturgeschichte, 1.1, p.1, Berlin, 1848 (Lipamontia).
(2) Embryogéme des Tarets. Ann. sc. nat., t. XI, p. 208
(1849).
(3) Histoire du Dentate, p. 209 (1858).
(4) Recherches sur le développement du Limnée. Ann. sc. nal.,
t. XVIII, p. 112 (1862).
— 9317 —
l'ovule, et ces deux points essentiels du développement
des animaux étaient dus à l'étude des mollusques.
$ 2.M. Charles Robin a repris récemment la question de
la formation des globules polaires. Une première note som-
maire a été Jue par lui à la Société de biologie (4); elle
précédait un mémoire plus complet destiné au Journal de
la physiologie (2).
L’extrait qui va suivre fera comprendre l'intérèt des
recherches de M. Robin :
On a désigné pendant longtemps sous le nom de glo-
bule muqueux ou transparent, corpuscule hyalin, l’appa-
rition d'un globule translucide sur les côtés de l'embryon.
Une fois produit, il reste sous la membrane vitelline
étranger aux phénomènes qui se passent dans son voisi-
nage et est abandonné avec celle-ci lors de l’éclosion. Il
devient donc inutile dès qu’il est formé. Sa production a
préparé le début de la segmentation du vitellus et, par
suite, des actes essentiels de la génération des cellules du
blastoderme.
Le point de la surface du vitellus où il naît marque
quelques heures d'avance le pôle du vitellus qui va se
déprimer, puis se creuser du premier sillon de segmen-
tation du vitellus. De là le nom de globule polaire; là
aussi apparaîtra l'extrémité céphalique de l'embryon.
Chez les animaux dont le vitellus se segmente après la
ponte, c'est de quatre à six heures après celle-ci que
naissent les globules polaires, douze à quatorze heures
après la disparition de la vésicule germinative. La durée
de la production des globules polaires est de deux heures
et demie à trois heures et demie, et deux heures après
leur achèvement arrive la segmentation du vitellus.
(1) Comples rendus de la Société de biologie. Juillet 1861.
(2) Journal de Brown-Séquard, 1. V. Avril 1862.
— 318 —
La manière dont naissent les globules polaires est une
véritable germination de la substance limpide du vitellus,
suivie par un resserrement de celui-ci. [l y a retrait des
granules sur une portion circulaire de la surface du vi-
tellus, de sorte que la substance hyaline reste compléte-
ment seule et translucide. Au bout de quelques minutes,
cette portion transparente forme une saillie hémisphé-
rique, puis conoïde, sa base se resserre et on a une sorte
de cylindre; plus tard, ce resserrement détermine un
étranglement, enfin la saillie se sépare du vitellus. Pen-
dant les quinze à vingt minutes que dure ce phénomène,
le vitellus subit des déformations lentes, puis reprend sa
forme sphérique.
Après quelques minutes de repos, formation d’un
deuxième globule chez les mollusques, d’un troisième et
d'un quatrième chez les vers.
Les globules sont pleins, sans parois distinctes. Après
l'achèvement du deuxième globule polaire commence la
réunion successive des deux globules en un seul, qui per-
siste jusqu’à l’éclosion et dans lequel on aperçoit une ca-
vité distincte, des noyaux et des granules.
Chez les mollusques, au début de la segmentation etaprès
la réunion des globules polaires en un seul, on en voit un
autre un peu plus gros qui s’accole à lui sur les côtés de
l'embryon. Ce deuxième globule s'élève tout formé de la
profondeur de la substance vitelline superficielle, il sou
lève une mince pellicule translucide à la surface du vi-
tellus, que l'embryon repousse avec les globules, quand
les cils vibratiles déterminent ses mouvements de gyration.
Sur les ovules non fécondés des mollusques, il n’y à pas
de deuxième globule polaire ; le premier et le deuxième
par germination apparaissent seuls et ne se fusionnent pas.
M. Robin a comparé les résultats de ses observations
— 319 —
sur l'embryogénie des Limnées et des Néphélis (vers) ; les
différences sont : chez les Limnées, production d’un glo-
bule polaire spécial ; chez les vers, production par germi-
nation d’un plus grand nombre de globules polaires.
$ 5. En résumé, 1°les globules polaires par germination
sont dus à l'issue de la substance limpide du vitellus sons
l'influence du resserrement de celui-ci. M. de Quatrefages
avait déjà indiqué assez nettement cette explication à
propos de l’embryogénie des Tarets et des Annélides.
2 Ces globules polaires ne sauraient ètre considérés
comme formés par l'issue de la vésicule ou de la tache
germinalive, puisque celle-ci a disparu depuis longtemps
lorsque naissent les globules. L'opinion de Bischoff, renou-
velée et défendue surtout par Lovén, n’est donc pas exacte.
5° L'émission des globules polaires annonce certaine-
ment le début de la segmentation du vitellus, circonstance
qui avait frappé F. Mueller et Lovén, et qui contredit for-
mellement les remarques de Vogt et Nordmann.
4° Il existe un globule polaire spécial jasqu’à présent
aux mollusques (Limnées, Ancyles), il se forme en dernier
lieu; c’est peut-être celui que Lovén a pris pour la tache
germinative devenue libre et qu'il à vu sortir tout formé
du vitellus.
Telles sont les conclusions que l'on peut tirer des di-
verses recherches que nous avons signalées ici. La forma -
lion et la disparition rapide des globules polaires ont
empêché la plupart des embryologistes de les voir et
d'étudier leur ordre de succession. Quelques obscurités
devront être dissipées par des travaux ultérieurs ; entre
autres, nous mentionnerons la production du globule spé-
cial aux mollusques, dont la provenance, le rôle et la
nature ne nous paraissent pas suffisamment indiqués.
PUF.
— 320 —
Note sur quelques points de l'hisloire naturelle
des Patelles,
PAR P. FiscHEr.
$ 1. La sexualité des Patelles a été longtemps discutée.
La conformation des organes génitaux, l'absence de parties
externes de la génération avaient fait croire à la plupart
des naturalistes que les Patelles étaient hermaphrodites
suffisantes comme un certain nombre d’Acéphalés. Les
recherches de MM. Lebert et Robin (1) ont démontré que
les sexes étaient séparés, et que la glande génitale était
un testicule ou un ovaire suivant les individus.
Il reste à découvrir le mécanisme de la fécondation, de :
la ponte, et à suivre le développement des embryons.
Quelques observations que j'ai faites au mois d'avril
1865, à Étretat (Seine-Inférieure), m'ont appris sur ce
sujet des particularités intéressantes.
La ponte du Patella vulgaris s'effectue dans le courant
des derniers jours de mars et des premiers jours d'avril.
À cette époque, tous les rochers émergés à marée basse
sont couverts d’une innombrable quantité de jeunes Pa-
telles de coloration cornée, brunâtre, de forme ovalaire,
aplatie, et mesurant à peine un millimètre de longueur.
Les jeunes Patelles sont placées, non-seulement à la
(1) Ænn. des sc. nat,, L. V, p. 191 (1846).
— 9321 —
surface des rochers, mais elles recouvrent en totalité les
coquilles des Patelles adultes. Leur disposition n’a rien de
symétrique; nulle part elles ne sont réunies par petits
groupes pressés comme les Littorines, les Troques, les
Pourpres; leur distribution est uniforme, et chaque indi-
vidu est séparé de son voisin par un intervalle variable,
mais rarement inférieur à 5-5 millimètres.
Si l’on réfléchit à ces circonstances qu’un espace im-
mense de rochers est recouvert uniformément de jeunes
Patelles et que les coquilles des adultes en portent tou-
jours un certain nombre, on repousse l’idée de l'expulsion
des œufs par masses cohérentes entourées d’un chorion
résistant qui doit adhérer aux corps voisins, à l'exemple
de la ponte des Purpura, Buccinum, etc.
En outre, les adultes n’ont pu placer les œufs sur leur
propre coquille, puisque nous savons que les Patelles
gardent une immobilité constante. Elles n'auraient pu
davantage couvrir de leurs œufs des surfaces aussi éten-
dues que ceiles que nous avons examinées, s’il avait fallu
pondre chaque œuf dans un endroit déterminé.
La ponte des Patelles doit ressembler beaucoup à celle
des poissons ; les œufs expulsés en grand nombre et sans
chorion de forme déterminée se fixent immédiatement sur
les corps marins. Au moment de leur émission, le déve-
loppement de l’embryon doit être assez avancé et l’éclo-
sion est probablement presque instantanée.
En observant des Patelles dans le courant du mois de
mars, on trouverait l'ovaire des femelles rempli d'œufs ou
peut-être même d’embryons déjà pourvus de coquille,
ainsi que je l'ai constaté chez les Hipponyx dont la ma-
nière de vivre n’est pas très-différente de celle des Patelles.
Les Oscabrions, les Fissurelles, les Émarginules, les
Calyptrées, etc., doivent présenter les mêmes phénomènes.
OR 5 Le
A
M. Deshayes a vu des œufs d’Oscabrion sortant de l'ovi-
ducte sous la forme de corps arrondis, extrêmement
mobiles.
$ 2. Ainsi que je l'ai dit plus haut, les mouvements des
Patelles adultes sont, pour ainsi dire, nuls. Jamais je n’ai
vu une Patelle s’avancer; toute sa locomotion se borne à
l'élévation de la coquille au-dessus de la roche (par suite
du relâchement du muscle adducteur ou colamellaire qui
s'insère au disque charnu du pied et à la coquille) ou à
son abaissement par la contraction brusque et énergique
du même muscle.
La présence du pied sur la roche amène, dans la struc-
ture de celle-ci, des différences notables. La surface de la
roche est toujours lisse, dépourvue d’aspérités, de toute
incrustation ou végétation marine; sa consistance change,
et des roches à grain très-dur se ramollissent à la longue.
Une Patelle qui abonde à Biarritz (Basses-Pyrénées), le
Patella cœrulea, Lk., possède plus que toute autre la pro-
priété d’altérer la roche par le contact du pied; chaque
fois qu’on enlève un de ces mollusques, son pied emporte
une bonne partie de la surface de la pierre sur laquelle il
repose et laisse une excavation sensible.
En présence de ce fait, j'ai recherché si les Patelles ne
pouvaient pas creuser la roche, et il m’a été facile, dans
plusieurs localités maritimes, de constater l'existence d'em-
preintes profondes laissées par les Patelles et reconnais-
sables au premier coup d'œil.
L’empreinte des bords de la coquille est toujours nette;
elle dessine un ovale et paraît ètre purement mécanique,
le frottement des bords du test étant suffisant pour pro-
duire une rigole profonde.
Au centre de la rigole circulaire, on voit une dépres-
sion arrondie, représentant le disque du pied. On doit
— 323 —
admettre ici une autre explication du phénomène, puisque
le tissu musculaire ne saurait mécaniquement user la
roche. Il y a là certainement une aclion chimique incon-
testable.
La formation des empreintes de Patelles est une preuve
sans réplique de l'absence de déambulation. Les rochers
d'Étretat et de Royan (Charente-Inférieure) m'ont offert
quelques empreintes de grands individus, où la profon-
deur de la rigole circulaire et de lexcavation pédieuse
atteignait quelques millimètres.
Les jeunes individus creusent beaucoup moins le rocher;
des adultes parfois l’excorient à peine; enfin quelques
espèces ne marquent leur présence que par la couleur de
la surface de la pierre moins foncée qu'à l'ordinaire, mais
sans dépression notable; de ce nombre est le Patella punc-
tala ; il est vrai que l’adhérence de cette espèce est moins
solide que celle du Patella vulgata, qui, à son tour, est
inférieure à celle du Patella cœrulea.
Le pied des Patelles possède donc, mais à degré peu
marqué, la propriété du pied des Hipponyx ; on sait, en
effet, que les individus de ce dernier genre, lorsqu'ils ne
sécrétent pas un support pédieux, creusent profondément
le test des autres mollusques ou des corps sous-marins
qu'ils choisissent pour substratum.
$ 5. Le système nerveux de la Patelle a été décrit assez
incomplétement par Cuvier ; plus tard, Garner y a ajouté
quelques détails et a proposé une interprétalion de ses
différentes parties.
Dans une communication récente à la Société philoma-
thique (séance du 25 octobre 1862), M. Bert a cherché à
fixer nos connaissances sur ce sujet.
Il décrit deux ganglions cérébroïdes très-éloignés l'un
de l’autre, réunis par une longue commissure. Chaque
— 93924 —
ganglion cérébroide fournit des nerfs : 1° proboscidien
supérieur, 2° tégumentaire céphalique, 5° tentaculaire,
4° optique.
Des connectifs, au nombre de deux de chaque côté, se
rendent à quatre centres nerveux sous-æsophagiens.
Les deux connectifs inférieurs aboutissent aux gan-
glions pédieux ; les deux autres, aux ganglions moyens
superposés aux précédents. Ceux-ci portent l’appareil au-
ditif à otolithes multiples.
Des ganglions moyens partent des nerfs asymétriques
sur le prolongement desquels on trouve des renflements
ganglionnaires destinés aux viscères.
Enfin les ganglions cérébroides fournissent, comme à
l'ordinaire, les connectifs qui aboutissent aux ganglions
stomato-gastriques.
Cette description prouve l'identité du système nerveux
de la Patelle, des Pectinibranches (Halotis, Littorina) et
même de certains mollusques pulmonés (Cyclostoma,
Helicina).
Cuvier n'avait pas reconnu les divers ganglions sous-
œsophagiens et les ganglions stomato-gastriques, mais il
avait vu un des grands nerfs viscéraux asymétriques (celui
du côté droit). Garner a mal représenté les quatre gan-
glions sous-æsophagiens, mais il les a vus et désignés sous
les noms de ganglions pédieux et branchiaux. Il a figuré
les stomato-gastriques et n’a pas reconnu la chaîne des
nerfs viscéraux asymétriques qu'il avait pourtant très-bien
disséquée chez les Bulla.
En résumé, les Patelles qui s’éloignent des autres mol-
lusques par quelques points de leur organisation ont un
système nerveux normal constitué par des ganglions de
la vie de relation (cérébroïdes et pédieux) et des ganglions
de la vie végétalive, les uns symétriques (stomalo-gus-
— 325 —
triques), les autres asymétriques (branchial, génital, abdo-
minal). Comme à l'ordinaire, les capsules auditives sont en
connexion avec des ganglions mixtes sous-æsophagiens,
d'où partent les nerfs viscéragx asymétriques. P. F.
Note ‘sur l’Helix Hauffeni, des grottes
de Carniole,
PAR H. CROSSE.
Nous avons déjà précédemment (1), dans un compte
rendu bibliographique, parlé de cette curieuse espèce, le
seul représentant du genre qui ait été recueilli jusqu'ici
dans les grottes de la Carniole. Une bienveillante com-
munication de notre honorable correspondant, M. le doc-
teur H. Dohrn de Stettin, nous permet de donner, pour
la première fois, la figure de cette petite Hélice, peu
connue des naturalistes. .
On doit sa découverte à M. H. Hauffen, de Laybach :
elle a été nommée par M. F. Schmidt en 1855 (2), mais
est restée ignorée quelque temps, mème en Allemagne,
probablement à cause de sa rareté, qui rendait son exis-
tence incertaine et sujette à contestation (5). En effet,
(1) Journal de Conchyl., 1862, vol. X, p. 186.
(2) Schriflen des Zool. Bot. Vereins in Wien, 1855.
(3) La même chose est arrivée pour notre Helix constricta, de
France.
— 326 —
nous ne la trouvons point mentionnée dans le 4° volume
de la Monographie des Hélices de Pfeiffer, qui porte pour-
taut la date de 1859. En 1861 seulement (1), le savant
naturaliste de Cassel en donne la diagnose latine que nous
reproduisons. (
HELIX HAUFFENT. (PI. XII, fig. 4.)
Hezix Haurreni, F. Schmidt, Schriften des Zool. Bot.
L Vereins in Wien, 1855.
— L. Pfeiffer, Malak. Blätter, 1861,
p. 10.
1. sublate umbihicata, depressa, eleganter chordato-
costata, subdiaphana, lutescenti-albida ; spira parum
elevala, obtusa ; anfr. 4 1[2-5 convexi, regulariter accres-
centes, ultimus leres, non descendens ; umbilicus perspec-
tivus 1[4 diametri paulo superans ; apertura diagonalis,
subsinualo-roltundata; perist. acutum, margimibus approxi-
mais, supero recto, basali leviter labrato, anguste reflexo.
— Diam. ma. 5 1f4, min. 5, alt. À 1/2 null. (coll.
Crosse).
Coquille assez largement ombiliquée, déprimée, sub-
diaphane, munie de côtes longitudinales élégantes, un
peu plus marquées du côté de la spire que du côté de l’om-
bilic; coloration d’un blanc jaunâtre uniforme. La spire
est peu élevée, obtuse; les tours, au nombre de 4 172 à 5,
s’accroissent régulièrement ; les tours embryonnaires
(4 472) sont lisses, le dernier est arrondi et non descen-
dant. L’ombilic est percé jusqu’au sommet de lascoquille,
et s'étend sur un peu plus du quart du diamètre total.
L'ouverture est diagonale et d’une forme arrondie, lége-
rement sinueuse. Le péristome est simple, à bords rappro-
(1) Malak. Blaetter, 1861, p. 10.
— 327 —
chés, mais non contigus. D’après les deux exemplaires que
nous avons sous les yeux, il ne nous paraît pas positive-
ment tranchant, comme le dit M. Pfeiffer, mais plutôt
épaissi en dedans et non réfléchi, si ce n’est vers la partie
basale, où il l’est quelque peu et présente en même temps
plus d'épaisseur. Il est possible que l’auteur allemand n'ait
eu à sa disposition que des individus incomplétement
adultes. Nos individus atteignent à peine 3 millimètres
dans leur plus grand diamètre et un peu moins dans leur
plus petit; la hauteur est bien de À millim. 472.
Cette espèce habite les grottes de Carniole; elle a été
signalée sur les points suivants : Duplice (par Skubic) ;
Jelince, près St.-Katharina (par Hauffen); Mal Bukuje,
près Dobrova (par Hauffen et Erjavetz); Podpac, Obergurk
(par Erjavetz); Krimberg (par F. Schmidt).
D’après les observations de M. Schmidt (l. c.), l'animal
est blanc, presque transparent et muni de quatre tenta-
cules, comme les autres Hélicéens ; seulement, il n’a été
possible de découvrir aucune trace de points oculaires sur
ces tentacules. Il paraît donc certain que ce mollusque est
aveugle, phénomène dont on constate également l’exis-
tence chez la généralité des habitants vertébrés ou inver-
tébrés de ces immenses souterrains. Cette organisation
est, pour nous, la conséquence naturelle et pour ainsi dire
forcée de l'influence d’un milieu continuellement obscur,
qui à dû amener; par degrés, d’abord l’atrophie, puis la
suppression de l'appareil visuel chez ces animaux. Nous
croyons donc qu'on aurait tort d'établir une coupe géné-
rique basée sur cette particularité quasi-artificielle d’orga-
nisation. Il n’y a là, selon nous, qu’un fait de variabilité
limitée, parfaitement défini, très-facilement explicable par
l'influence du milieu ambiant, et qui n’a rien de commun
avec les théories de variabilité illimitée, exposées par
— 9328 —
M. Darwin, dans ces derniers temps (1), théories qui abou-
tissent à la suppression de l'espèce, puis du genre, puis
de la famille, et finalement au chaos, en histoire natu-
relle. EH. C.
Mélanges conchyliologiques,
PAR M. PETIT DE LA SAUSSAYE.
Nous avons, dans le courant de l’année dernière (2),
soumis aux lecteurs du Journal de Conchyholo qie quelques
observations dont la communication nous semblait devoir
les intéresser. Nous allons consigner ici de nouvelles re-
marques dont l'insertion prendra trop peu de place pour
qu’on puisse en faire l’objet d’un reproche sérieux à
MM. Crosse et Fischer ; nous croyons mème que des com-
munications de ce genre seraient réellement utiles aux
conchyliologues, si elles émanaient de personnes plus ver-
sées que nous dans la science, et plus au courant de ce
qui se publie chez les étrangers.
Murex Benoit, Tiberi.
Cette coquille, que M. le docteur Tiberi a fait figurer
dans un de ses intéressants mémoires, est certainement
(4) Ch. Darwin, de l’origine des espèces (traduction). Paris,
1862, chez V. Masson.
(2) Voir Journal de Conchyl., vol. X, p. 217.
— 329 —
une des plus jolies qu’on ait encore trouvées dans la
Méditerranée; elle se rapproche de deux espèces que
M. Deshayes à fait connaître dans le Journal de Conchy-
liologie, vol. V, pl. ur, fig. 1-2 et 3-4, sous les noms
de Murex tectum sinense et M. laceratus. M. Weinkanff
les a rangées dans le sous-genre Lafiaxis de Swainson,
dont le caractère principal, cependant, serait d’avoir un
ombilic largement ouvert (Pyrula Mawaæ), ce qui n'existe
pas dans les trois espèces dont il vient d’être question, et
qui ont été trouvées sur les côtes d'Algérie.
Quoi qu’il en soit, notre but, en mentionnant ici le
Murex Benoiti, est de faire remarquer que cette espèce
pourrait bien être celle que M. Requien a décrite antérieu -
rement, dans son catalogue des coquilles de la Corse, sous
le nom de Fusus Babelis, et dont, par exception, il a
donné une description assez étendue dans laquelle nous
retrouvons les principaux caractères du M. Benoiti.
La question, au surplus, ne tardera pas à être résolue,
car M. l’administrateur du musée d’Avignou, auquel
appartient la collection de M. Requien, a bien voulu nous
informer, il y a quelques mois, que M. de Saint-Simon
s’occupait activement de compléter le travail de M. Re-
quien. M. de Saint-Simon a fourni au journal, à diverses
reprises, des articles intéressants sur l'anatomie des mol-
lusques, et nous sommes heureux d'apprendre qu’il a bien
voulu se charger de revoir le catalogue des coquilles de la
Corse.
Purpura brevis, de Blainville.
M. de Blainville, dans un mémoire sur les espèces du
genre Pourpre, inséré aux Annales des sciences naturelles
(vol. I), a donné, en 1832, la description et la figure d’une
22
— 330 —
coquille rapportée de Sicile par feu M. Caron, et qu'il a
comprise dans sa monographie, et désignée sous le nom
de Purpura brevis. |
Cette coquille a été ensuite décrite et figurée par
M. Philippi, dans son ouvrage sur les mollusques de
Sicile, comme nouvelle, et il la plaça dans le genre Pyrula
en lui donnant le nom de Pyrula squamulata, vol. I,
p. 206, pl..xt, f. 21.
Nous avons aussi reçu de M. le docteur Tiberi sous le
nom manuscrit de Fusus pyruliformis, une coquille qui
ne nous paraît pas différer du Purpura brevis de de
Blainville.
M. Weinkauff, dans son catalogue des coquilles d’'AI-
gérie, a fait figurer cette espèce qu'il place dans.le sous-
genre Coralhophila d’Adams, en faisant remarquer que
le mollusque est pourvu d’un opercule semblable à celui
du Murex erinaceus, qu’Adams place dans un autre sous-
genre, g. Ocinebra, Leach, avec le Fusus squamulosus
de Philippi.
C'est donc dans cette division que M. Weinkauff aurait
du ranger la coquille dont il s’agit, et non parmi les Coral:
Lioplila, groupe formé d’ailleurs un peu au hasard, comme
quelques-unes des divisions établies par M. Adams.
En résumé, cette coquille, qui a été rangée parmi les
Pourpreset les Pyrules, semblerait appartenir au g. Murex,
et nous sommes très-disposé à partager cette opinion;
néanmoins la question demanderait à être examinée de
nouveau, et nous appellerons à ce sujet l’attention des
personnes qui font des recherches sur les côtes d'Algérie,
et qui se trouveront en mesure d'étudier l’animal.
Mytilus crispus, Cantraine.
M. Caniraine a donné, en 4855, dans le Bulletin de
— 331 —
l'Académie des sciences de Bruxelles, la diagnose d’une
Moule qu’il a désignée sous le nom de Mytilus crispus.
« Cette espèce, dit l’auteur, se distingue des autres
« moules par les réliculations ou granulations qu’on voit
« à la surface des valves, particulièrement dans le voisi-
« noge du bord postérieur ; elle est souvent carénée, mu-
« nie d’un byssus épais et court : sa forme varie beau-
« coup. Les valves sont ou brunes ou grises à l'extérieur,
« presque toujours d’un blanc argenté avec une teinte
« violette à l’intérieur. On compte sept ou huit dents sous
« les crochets. Longueur, environ 22 millim. »
M. Cantraine l’a trouvée à Ancône (Adriatique).
Nous signalons ici cette espèce parce qu’elle paraît appar-
tenir aussiaux côtes de la Provence. En effet, M. Martin,
de Martigues, nous a adressé, mêlées avec des individus
jeunes du Mytilus galloprovincialis, provenant de l'étang
de Berre, quelques petites moules de formes et de colo-
ration différentes. M. Cantraine ayant bien voulu nous .
donner un exemplaire type de son Mylilus crispus, nous
avons reconnu ensemble que la coquille de l'étang de
Berre se rapportait à son espèce, et qu’elle présentait les
mêmes réticulations, la même forme, et à peu près la
mème coloration. Elle paraît seulement un peu plus petite
que le Mythilus crispus, à en juger du moins par les di-
mensions des individus que nous avons reçus de M. Martin.
Pleurotoma undatigera, Bivona.
Dans le petit nombre de coquilles qui paraissent propres
à la côte occidentale d'Afrique, mais qui se sont propagées
plus au nord, et qui ont pénétré dans le bassin médi-
terranéen, nous remarquons un Pleurotome d’assez grande
dimension, qui a élé décrit sous plusieurs noms; nous
— 532 —
avons reçu cette coquille du Sénégal, où elle n’est pas
rare, de Lagos (Portugal) et de Sicile. M. Weinkauff la cite
dans son catalogue des coquilles d'Algérie. Ces divers ha-
bitats ne sauraient être contestés.
Nous regardons ce mollusque comme provenant origi-
nairement de la côte d'Afrique, parce qu’il paraît y être
plus commun, et qu’il y prend un plus grand développe-
ment ; la coquille, en outre, se rapproche, dans ses formes
etpar sa taille, de certaines espèces africaines, et s'éloigne,
sous ces rapports, des espèces de la mer Méditerranée.
Voici ce que nous avons trouvé dans les auteurs relative-
ment à cette coquille.
M. Philippi, dans son ouvrage sur les Mollusques de
Sicile, décrit et figure sous le nom de Pleurotoma unde-
tigera, Bivona, une coquille fossile de Tarente, qui est ab-
solument la même que celle que nous avons reçue fraîche
du Sénégal. Nous ne connaissons pas le mémoire dans le-
. quel Bivona a décrit cette espèce, mais le nom donné par
cet auteur doit être le’plus ancien.
M. Gray a décrit la même coquille sous le nom de Pr.
tenus (Sierra-Leone) dans les Ann. and Mag. of nat.
history, 1858.
Puis est venu M. Kiener, qui l’a fait figurer dans sa
monographie du g. Pleurotoma sous deux noms dif-
férents :
4° Sous le nom de PL. balleata, Beck, mss. : exemplaire
provenant des côtes de Sicile;
2° Sous le nom de PL. corrugata, K. : la même espèce
provenant du Sénégal.
L'auteur trouvait de très-grands rapports entre les deux
coquilles; mais, trompé par l'éloignement des habitats et
par quelques caractères différentiels de peu de valeur, il a
cru pouvoir établir ses deux espèces.
— 9333 —
Enfin M. Weinkauff, dans son catalogue cité plus haut,
rapporte cette même coquille au PL. Reevei (fossile) de
Hoernes, ce qui nous paraît douteux.
Aussi, d'après ce qui précède, la synonymie de l’espèce
en question devrait donc être établie comme il suit :
PLEUROTOMA undaligera, Bivona.
— lenus, Gray.
_— balteata, Kiener.
— corrugata, Kiener.
— Keevei? Hoernes.
Oliva nana, Lam.
M. Dunker, dans son ouvrage sur les Mollusques de la
côte de Guinée, a signalé, comme appartenant à la côte
de Loanda, une petite coquille qu'il a désignée sous le
nom d'O. nana, Lamarck, et qu’il à fait figurer. Nous
avons reçu de la mème localité des exemplaires de cette
coquille présentant la coloration indiquée par l’auteur,
pour les uns, lineis fuscis ornala; pour les autres, punc-
tuhis numerosis concinne aspersa.
La première variété est figurée, dans la monographie de
_Duclos, sous le nom d'O. nana, pl. xxv, t. V et VI; la
seconde, sous celui d’O. millepunctata, pl. xxv, t. I et II.
Nous croyons que c’est à tort que M. Gray a réuni à
cette espèce l'Oliva rufi-fasciata de Reeve.
M. Dunker a fait figurer comme une variété de la nana
une Olive plus petite, ayant le dernier tour de couleur
brune.
Dillwin ainscrit dans son catalogue descriptif l'O. nana
de Lamarck en lui attribuant le nom d’O. micans, dé So-
lander ; mais elle n’a pas été décrite par celui-ci, et le nom
de micans ne peut tout au plus être cité que dans la syno-
nymie qui devrait ètre celle-ci :
— 334 —
Oliva nana, Lamarck.
— var. millepunctata, Duclos.
— micans, Dillwin.
Nous terminerons en faisant remarquer que cette espèce
est propre à la côte occidentale d'Afrique, et n'appartient
point aux mers des Antilles comme l'ont indiqué quelques
auteurs.
Ovula purpurea, Risso
M. le D" Tiberi a bien voulu nous adresser une coquille
intéressante sur laquelle il nous paraît d'autant plus con-
venable d'appeler l'attention de nos lecteurs que, bien
que décrite en 1826 par Risso, elle a échappé à divers
auteurs qui se sont occupés du genre Ovule.
Ainsi que nous venons de le dire, elle a été signalée
pour la première fois, en 1826, par Risso, qui, adoptant
un genre manuscrit de Leach (le g. Simma), décrivit,
dans son ouvrage sur la faune méditerranéenne, deux
espèces qu’il désigna sous les noms de S. purpurea ct
S. nicæensis.
Ces deux espèces, qui n’en font réellement qu’une, ne
peuvent être séparées du g. Ovula dont elles ne se dis-
tinguent que par leur bord droit tranchant, et une ouver-
ture un peu plus évasée que dans les espèces voisines. Au
premier aspect, on les prendrait pour des individus jeunes
de l'Ovula spella.
La coquille dont il est question a été décrite depuis et
figurée par M. Sowerby jun. (1848), dans sa monographie
(Thesaurus conchyliorum), sous le nom d'Ovula aperta,
probablement parce qu’il ne connaissait pas l'ouvrage de
Risso, dont les travaux, au moins dans certains cas, ne
sauraient être complétement mis de côté.
— 339 —
C'est dans la même année 1848 que M. Requien
inscrivit, dans son catalogue de la Corse, l'espèce de Risso
sous le nom d'Ovula purpurea, et c’est avec quelque
surprise que nous avons vu depuis M. Chenu mentionner,
dans son manuel, le g. Simnia de Risso, et adopter, pour
l'espèce décrite par cet auteur, le nom d’aperla, de
Sowerby.
La synonymie de cette espèce serait celle-ci :
Ovula purpurea, Risso (Simnia).
Var. nicæensts, Id.
— aperla, Sowerby jun.
Turbonilla Weinkauffi, Dunker.
M. le D' Tiberi, ayant remarqué, dans le Journal de
Conchylologie, la description et la figure de cette espèce,
nous à fait observer qu'elle avait de tels rapports avec la
Chemnitzia fenestrata de M. Jeffreys, figurée dans l'ou-
vrage de Forbes et Hanley, sur les Mollusques d’Angle-
terre, qu’on est porté à croire que ces deux coquilles
appartiennent à la même espèce.
M. Dunker, qui a décrit la coquille rapportée par
M. Weinkauff et inscrite par celui-ci dans son catalogue
des espèces d'Algérie, n’a point indiqué le nombre de ses
tours de spire; mais sa diagnose s'accorde assez bien avec
la description plus complète des auteurs anglais. D'un
autre côté, les deux figures semblent aussi identiques, et
nous regardons l'observation de notre ami, M. Tiberi,
comme complétement fondée. Ce qui viendrait encore à
l'appui de cette opinion, c’est que la Ch. fenestrata, qui
vit sur les côtes d'Angleterre, à été retrouvée par M. Mac-
Andrew sur les côtes d'Asturie, et par M. Jeffreys aux
environs de la Spezia.
—— 330 —
Neritina Showalterii, Lea.
M. Lea, en donnant, en 1861, la description de cette
Néritine, a fait remarquer que c'était la première fois
qu’on rencontrait dans les eaux de l'Amérique du Nord
une espèce appartenant à ce genre, qu’on trouve au con-
traire si communément en Europe, en Asie, en Afrique et
dans les parties sud de l'Amérique.
M. Lea a décrit comme il suit l'espèce dont il s’agit :
NERITINA SHOWALTERI (esta lœui, rotundata, dia-
phana, luteo-cornea ; spira valde depressa, suturis leviter
impressis; anfraclibus trinis inflatis; apertura semiro-
tunda; labio dilatato, albo, incrassato, edentulo et in-
curvato ; labro dilatalo, tenui, margine acuto.
Hab. Cosa River (Alabama).
Cette Néritine, dit l’auteur, diffère de celles qu'il
connaît; elle est plus ronde que ne le sont en général
les autres Néritines. Elle est revètue d’un épiderme corné,
transparent, et la substance même du test est si translucide
(thin), qu’on peut voir la colonne columellaire.
Os. On serait presque fondé à se demander après cela
si c’est bien une Néritine; question que nous ne pouvons
résoudre, mais qui n’enlève rien à l'intérêt de la décou-
verte faite par M. Showalter.
MIGRATION DE MOLLUSQUES FLUVIATILES.
Il nous est tombé dernièrement sous la main quelques
observations faites à l’occasion de la présence inopinée et
peu explicable de mollusques fluviatiles dans certaines
eaux douces de l'Amérique du Nord.
M. Lea faisait connaître, en 1860, à l’Académie des
sciences naturelles de Philadelphie, qu'on avait trouvé
des individus de la Physa gyrina, Say, dans une citerne
— 331 —
abandonnée, et dans une auge remplie d’une eau prove-
nant d'un puits près duquel il n’y avait ni étang ni
marais. Il rappelait aussi qu’on avait trouvé la Limnea
acuta, accompagnée de la Physa heterostropha, dans une
mare de’ 1 à 2 pieds de profondeur, alimentée par la
pluie et destinée seulement à abreuver les bestiaux. Il y
avait même assez peu de temps que cette mare s'était
trouvée momentanément à sec ({).
Suivant quelques zoologistes, il était difficile de se
rendre compte de la présence de ces animaux sur des
points isolés et aussi circonscrits ; mais M. Lea explique le
fait en disant que, selon toute apparence, des individus
très-jeunes de ces mollusques ont été transportés dans
ces eaux parce qu’ils s'étaient attachés soit aux pattes de
quelques oiseaux, soit aux pieds des bestiaux allant se
désaltérer d’un lieu à un autre; il n’admet pas un seul
instant que les faits signalés puissent être expliqués par la
génération spontanée.
L'opinion de M. Lea, en semblable matière, a trop de
valeur, et elle est en même temps trop conforme à notre
manière de voir, pour que nous hésitions à mentionner ce
qui précède; nous ajouterons même que bon nombre d'in-
sectes aquatiques pourraient tout aussi bien favoriser le
transport d'animaux aussi petits et aussi légers que le
sont des Physes et des Lymnées à l’état embryonnaire.
S::?.
(1) Nous avons constaté des faits identiques dans plusieurs lo-
calités de la Gironde. Le Physa acuta se développe avec une ra-
pidité étonnante dans des fossés remplis uniquement par l’eau
pluviale, près des grandes routes, et sans communication avec
des étangs, des canaux ou des sources. P. FISCHER.
— 338 —
Annolations au Catalogue des coquilles mnrines
de l'Algérie,
PAR M. LE BARON H,. AUCAPITAINE.
Après avoir lu avec le plus grand plaisir le catalogue
des coquilles marines recueillies sur les côtes de l'Algérie,
publié par M.Weinkauff (14), j'ai suivi avec un non moins vif
intérêt les érudites observations suggérées à M. Petit de
la Saussaye par ce consciencieux travail (2). Je crois, avec
ce sayant, qu'il se découvrira encore bon nombre d'espèces
que les circonstances et le temps n'ont pas permis à
M. Weinkauff de se procurer.
El est à remarquer que les côtes d'Algérie sont loin d’a-
voir, sur tous les points, des productions identiques. La
végétation marine varie beaucoup du littoral Est à celui
de l'Ouest. On peut affirmer — car le fait se reproduit
dans la faune terrestre — que le Tell africain est zoologi-
quement divisé en.deux parties, ayant Arzew pour déli-
mitation fictive : il y a des différences réelles entre les
faunes (5) du Maroc, de la division d'Oran, et celles des
divisions d’Alger, de Constantine et du Beylik de Tunis.
Ces différences se retrouvent dans la malacologie marine ;
elles sont particulièrement sensibles pour l'observateur
qui étudie la faune tunisienne (surtout dans le golfe de
Gabès), presque identique à celle de la Sicile et des côtes
(1) Journal de Conchyliologie, 1862, p. 301.
(2) Journal de Conchyliologie, 1863, p. 137.
(3) IL est, bien entendu, question surlout des animaux inver-
tébrés.
— 9339 —
nord de la Syrie, et qui, négligeant les plages intermé-
diaires de l'Algérie, se rendrait à Nemours, Lella Marn’nia
ou le rivage marocain. [ci la conchyliologie devient —
qu'on me passe l'expression — plus atlantique, et on y
trouve fréquemment des espèces sénégalaises.
Ceci admis, il est facile de comprendre qu'il faudra
beaucoup de temps et d’explorations suivies pour arriver
à posséder une malacologie exacte et complète des côtes
de l'Afrique française. Mais ce qu'il faut avant tout pro-
clamer, c’est que M. Weinkauff a rendu un service réel
en publiant le résultat de ses deux années de recherches,
car il ne reste plus qu'à compléter les lacunes inévitables
de son travail.
Je suppose donc qu'il doit être utile en même temps
qu'agréable à MM. Weinkauff et Petit de la Saussaye de
publier les espèces authentiquement trouvées sur le litto-
ral de la colonie ou les observations auxquelles peuvent
donner lieu celles déjà indiquées par eux.
C'est à ce titre que je prends la liberté de signaler les
espèces suivantes :
Terebratula vitrea, Lk. (Plalippi, 1. I, pl. vi, f. 6).
Du Ras-Bou-Fah’l, près de la Calle, sur les roches coral-
lifères, à 40 et 12 mètres de profondeur.
Rare.
Crania ringens, Hæninghauss.
De la Calle — du Ras-Bou-Fa’hl — de Collo (5 mètres
de fond) — de Djidjelly, sur les rochers de l’ilot, au nord
du fort Duquesne (7 et 9 mètres), —île de Djeribia ou des
Pisans, près de Bougie (8 à 10 mètres).
Commune.
Ces deux espèces ne figurent pas sur l'extrait de la liste
— 340 —
de M. Mac-Andrew, publiée en addenda par M. de la
Saussaye.
J'ajouterai, avec M. Crosse, que l'étude attentive des
nombreux débris ramenés par les corailleurs donnera
sans doute lieu de constater la présence de divers autres
brachiopodes signalés déjà sur divers points de la Médi-
terranée (1).
Ared:. 1200
L'échantillon mentionné par M. Weinkauff (ne 6), et
que j'ai tout particulièrement remarqué dans la collection
de l'exposition d'Alger, est-il bien vraiment algérien ?..
Je n’ai pu être renseigné d’une façon précise sur la pro-
venance de cette Arche, mais je doute beaucoup qu'elle
appartienne à une espèce réellement locale. Elle a pu —
comme tant d’autres — être trouvée dans le port où elle
aura été accidentellement amenée aux flancs de quelque
navire venu d’autres mers.
Neritina viridis, L.
Weinkauff : Catal. coq. algériennes, p. 548, genre 50,
espèce 4.
Habite Alger. Rare.
Nous avons observé cette espèce dans deux localités
intéressantes :
4° Sur la plage du blokhaus Salomon (baie de Bougie),
près de l'embouchure du Bou-Sellam ;
2° Dans les sables qui barrent l'embouchure de l’Oued-
en-N’ça, proche Dellys (2).
(4) Nous ajouterons à cette liste le Thecidea Mediterranea, De-
france, recueilli en Algérie par M. Lacaze-Duthiers, aux envi-
rons de Bône, à une profondeur de 40 à 80 brasses. H. Crosse.
(2) Oued-en-N’ca, nom que prend l’Oued-Sebaou avant de se
jeter dans la mer.
— 341 —
Umbrella Mediterranea, Lk.
J'ai recueilli, le 1° janvier 1865, un individu de cette
espèce dans la rade de Palma (Baléares) : l'Ombrelle est
presque pélagienne; on peut en toute certitude l’attribuer
à l'Algérie (1), où elle a déjà été indiquée par M. Mac-
Andrew.
Cleodora lanceolata, Lk.
Commune dans les eaux d'Alger et parfois dans le
centre de la baie, où on peut se la procurer pendant les
belles nuits d'été. J’ai eu occasion d’en observer bon
nombre dans les traversées sur les côtes d'Algérie, notam-
ment en octobre (de Dellys à Alger).
C’est dans ces mêmes eaux d'Alger qu’un consciencieux
naturaliste Sander Rang (2) se procura quelques-unes des
espèces qui lui servirent pour son beau travail sur les
Ptéropodes. Je reviendrai sur les genres et espèces de
Ptéropodes méditerranéens dans le mémoire spécial que
je me propose de publier sur cette classe de Mollusques.
Sepia elegans, d'Orbigny et Férusssac.
Rang : Magasin de zoologie, t. V, pl. xcrx.
(1) Ce n’est qu’accidentellement qu’elle est rejetée sur les côtes
par les fortes mers. J’en ai observé des individus dans les eaux
de Beyrouth, Jaffa, Alexandrie. Un échantillon de belle taille,
trouvé sur la plage de Calvi (tempête de février), a dégagé, dans
l’eau douce, une liqueur bleuâtre avec forte odeur de laque, fait
que je n'avais encore observé sur aucun des animaux de ce
genre.
(2) Cet officier distingué était alors capitaine de frégate com-
mandant le port d'Alger : c’est là qu’il composa son remarquable
mémoire sur le non-parasitisme du Poulpe de l’Argonauta Argo,
— 342 —
Rade d’Alger, cap Matifoux.— Rare.
Sepiola Rondeletü, Leach.
Rang : Magasin de zoologie, t. V, pl. xcv.
Cette jolie petite espèce est très-commune dans les
rades d’Alger et de Bougie, les eaux de Cherchell, Del-
lys, etc.
Octopus macropus, Risso.
Rang : Magasin de zoologie, t. V, pl. xc.
Je suis étonné que M. Weinkauff n’ait pas mentionné
cette belle espèce spéciale a la côte d'Algérie (Rang) et
que les pêcheurs apportent souvent sur le port.
Alger, Dellys.
O. velatus, Rang.
Rang : Magasin de zoologie, t. V, pl. LXxxIx.
Cherchell, Alger, Dellys, Bougie, etc.
Peu commun.
O. moschatus, Lk.
Rang : Magasin de zoologe, t. V, pl. xcr.
Mèmes localités; peu commun.
Enfin plusieurs genres de gastéropodes sans coquilles
(Doris. Aplysia.. Eolis.. etc.) me semblent avoir
échappé aux investigations de M. Weinkauff (1). H. A.
(4) Nous rappellerons à nos lecteurs que M. Tiberi a décrit ré-
cemment une espèce nouvelle Cerithium, Crosseanum {Journal
Conchyl., t. XE, p. 160, pl. vi, fig. 2), qui doit prendre place
dans le catalogue de l'Algérie. Elle à été trouvée parmi les dé-
bris rapportés avec des coraux. P. FiscxEr.
— 343 —
Note sur la faume malacologique de Cochin-
chine, comprenant la description des espèces
“
nouvelles ou peu connues,
PAR H. CROSSE ET P. FISCHER.
L'état de nos connaissances sur la faune malacologique
de cette partie de la péninsule indo-chinoiïse, dans laquelle
la France vient de s'établir, se borne encore à trop peu de
chose pour permettre de dresser un catalogue approxima-
tivement complet des Mollusques de l'empire d'Annam.
Néanmoins, si l’intérieur du pays est encore pour les na-
turalistes une terre à peu près inconnue, quelques points
du littoral ont été assez bien explorés jusqu'ici pour qu’il
soit intéressant d’exposer les résultats obtenus par ces con-
sciencieuses recherches. Avant le voyage de circumnavi-
gation de la Bonite, nos connaissances sur cette faune se
réduisaient à 3 ou #4 espèces, de la provenance exacte
desquelles on n’était rien moins que certain. M. Souleyet
explora avec succès la baïe de Touranne et les bois envi-
ronnants, et nous ne connaissons guère encore de ce
point du littoral que les Mollusques décrits ou mentionnés
par lui. Depuis cette époque, quelques espèces nouvelles
ont élé ajoutées aux anciennes par M. Pfeiffer. Dans ces
derniers temps, c’est-à-dire postérieurement à notre occu-
pation, M. Morelet a fait connaître par des diagneses la-
tines plusieurs espèces nouvelles provenant de Saigon et
de Bien-Hoa. MM. Bouyé et Debeaux nous ont aussi com-
— 344 —
muniqué quelques formes intéressantes; mais nous devons
la connaissance de la plus grande partie des Mollusques
nouveaux ou peu connus, dont nous parlons plus bas, aux
bienveillantes communications de M. A. Michau, enseigne
de vaisseau, qui a utilisé au profit de la science les loisirs
de son séjour en Cochinchine, et qui a exploré avec soin
les environs de Saigon, Bien-floa, Fuyen-Moth et spécia-
lement Poulo-Condor. C’est aussi grâce à ses observations
relevées sur les lieux, qu’il nous a été possible de donner
quelques détails sur la station, les habitudes et l’organi-
sation d’un certain nombre des espèces mentionnées.
Qu'il nous permette de lui en témoigner ici toute notre
gratitude !
On voit, par ce qui précède, que nous n’entendons point
publier ici autre chose qu’un catalogue provisoire, destiné
à donner une idée de l’état actuel des connaissances, en
ce qui concerne la faune malacologique de Cochinchine.
Nous espérons pouvoir être mis à même de la compléter
par la suite.
ACÉPHALÉS.
À. CYRENA TRIANGULA.
Cyrena triangula, Von den Busch, in Philippi, Abbild.
9, p. 78, pl. En, fig. 5.
Habite la rivière de Saigon (M. O. Debeaux).
2. CYRENA SUMATRENSIS.
Cyrena Sumatrensis, Sowerby, Genera of Shells.
Habite les rivières et les arroyos des environs de Saigon
(M. O. Debeaux).
ns
3. CORBICULA LARGILLIERTI.
Cyrena Largillierti, Philippi, Abbild. 2, 75, pl. 1,
fig. 1. :
Cette espèce, qui pénètre, dans le nord de la Chine,
jusqu’à Tien-tsin, habite également les eaux douces de
Cochinchine, d’après M. O. Debeaux.
GASTÉROPODES.
4. LOTTIA TESTUDINARIA.
Patella testudinaria, Linné, Syst. nat., p. 1260.
Lottia testudinaria, Sowerby, Genera 6f Shells,
fig. 2.
Cette espèce bien connue, qui est citée par les auteurs
comme provenant des mers de l'Inde et des Philippines, a
été recueillie par M. Michau à Poulo-Condor.
5. VAGINULUS TOURANNENSIS.
Vaginulus Tourannensis, Souleyet, 1. c.;, p. 496,
pl. xxvIn, fig. 4-7.
Habite les bois des environs de Touranne.
G. VITRINA TECTA.
Vitrina tecta, Souleyet, 1. c., p. 499, pl. xxvin,
fig. 15-17.
Habite les environs de Touranne.
7. SUCCINEA COCHINCHINENSIS.
Succinea Cochinchinensis, Pfeiffer, ms. in Museo Cu-
mingiano.
Nous devons la communication de cette espèce à
M. Odon Debeaux, notre honorable collaborateur. Elle a
été recueillie aux environs de Saigon, sur les bords des
23
— 346 —
canaux et des petits cours d’eau. C’est une coquille mince,
fragile et d’un jaune verdâtre : sa spire peu développée
(4 tour 172) est à peine saillante. Son ouverture, très-
grande et d’un ovale allongé, occupe presque toute la
hauteur de la coquille. — Longueur 9 millimètres 172,
plus grand diamètre 6.
8. ZoniTEs BENoiri. (PI. XIV, fig. 4.)
T. vix perforata, subdepressa, tenuis, hyalina, nitida,
cornea ; spira parum elevala, apice obtusulo ; anfr. 6 con-
vexiusculi, regulariter accrescentes, ultimus non descen-
dens, sublus parum convexæus, concolor, in medio cavatus ;
apertura subobliqua, lunaris; peristomium simplex, acu-
tum. — Diam. maj. 16, man. 14, alt. 9 millim. (coll,
Michau).
Habitat in loco Fuyen-Moth dicto, Cochinchine.
Coquille faiblement perforée, subdéprimée, mince, lui-
sante, très-transparente, et d’une nuance cornée uniforme.
La spire est peu élevée et à sommet obtus : les tours,
légèrement convexes et au nombre de 6, s’accroissent ré-
gulièrement ; le dernier, non descendant, est, en dessous,
médiocrement convexe et enfoncé vers sa partie médiane.
L'ouverture est demi-circulaire et légèrement oblique, le
péristome simple et tranchant. — Plus grand diamètre
16 millimètres, plus petit 14, hauteur 9.
Ce Z'onile, qui, sous le rapport de l'aspect général, ne
s'éloigne pas beaucoup de quelques-uns de ses congénères
d'Europe, a été recueilli par M. Michau dans les environs
de Fuyen-Motb, au pied des murs de la pagode de Baloa.
Nous dédions cette espèce à notre honorable correspon-
dant de Messine, M. Luigi Benoît, auteur de plusieurs
ouvrages sur les Mollusques de Sicile,
— 347 —
9. Hezrx ANNaMITICA. (PI. XIV, fig. 5.)
T. obtecte rimata, depresso-turbinata, tenuiuscula, non
nilens, costulis arcuatis, numerosis longitudinaliter im-
pressa, pallide rubiginosa; spira conoïdea, obtusula ;
anfr. 6 convexiusculi, requlariter accrescentes, embryo-
nales 2 lœves, ultimus obtuse carinatus, non descendens,
sublus parum convexus, in medio lœvigatus (costulis
sensim evanescentibus), nitidus, virescens ; apertura parum
obliqua, subangulato-lunaris, intus albida; peristomium
rectum, marginibus subparallelis, supero acuto, basah
leviter incrassato, columellari subdilatato, rimam fere
omnino claudente. — Diam. may.12,min.10, alt. Tmallim.
(coll. Michau).
Habitat in insula Poulo-Condor dicta, Cochinchinæ.
Coquille pourvue d’une petite fente ombilicale, presque
entièrement fermée par l'expansion du bord columellaire,
de forme turbinée, assez mince, non brillante du côté des
tours, marquée longitudinalement de petites côtes arquées,
nombreuses et assez saillantes, et d’un brun rubigineux
pâle. La spire est conoïde et assez obtuse : les tours, au
nombre de 6 et légèrement convexes, s’accroissent régu-
lièrement ; les deux premiers (tours embryonnaires) sont
lisses ; le dernier, obtusément caréné un peu au-dessus de
sa partie médiane ct non descendant, est, en dessous, fai-
blement convexe, verdâtre, et devient lisse et brillant sur
les 275 de sa surface, par suite de la disparition graduelle
des côtes. L'ouverture, médiocrement oblique, est suban-
guleuse dans sa forme demi-circulaire, et blanchâtre à
l'intérieur : le péristome est droit, à bords subparallèles ;
le bord supérieur est presque tranchant, le bord basal lé-
gèrement épaissi et le bord columellaire assez dilaté. —
Le M de
Plus grond diamètre 12 millimètres, plus petit 10,
hauteur 7.
Cette espèce provient de Poulo-Condor, où elle est assez
rare : on la trouve au pied et sur le tronc des arbres.
10. Hegzix COCHINCHINENSIS.
Helix Cochinchinensis, Pfeiffer, in Journ. Conchyl.,
1862, p. 250, pl. X, fig. 5.
Nous citons cette espèce, d’après le témoignage de
M. Gassies, notre honorable correspondant, qui l’a reçue
de Cochinchine; mais nous ne l'avons point rencontrée
parmi les espèces qui nous ont été communiquées par
M. Michau : nous n’avons donc rien à ajouter à ce que
M. le D' Pfeiffer en a dit dans le Journal de Conchylio-
logie.
11. HELIX DISTINCTA.
Helix distincta, Pfeiffer, Zeits. {. Malak., 1850, p. 69.
Cette grande et belle espèce est assez commune en Co-
chinchine, d'après M. Michau : on la trouve dans les en-
droits humides, et particulièrement sous les feuilles, au
pied des arbres. Elle existe également à Siam, d’après
M. Haines.
12. HeLzix CROSSEI.
Ielix Crossei, Pfeiffer, in Journ. Conchyl.; 1862, vol. X,
p. 59, pl. V, fig. 2, 5.
Var. &, castaneo-fulvida, strüs tenuwioribus longitudi-
naliter arcuato-costulala ; ultimus anfractus (in adultis
speciminibus) descendens ; peristomium incrassatum, mar-
qine columellari per forationem partim obtegente. — Diam.
maj. 31, minor 28 172, alt. 22 mill. (coll. Crosse).
Var. y, luteo-albida, paulo minus turbinala, cælerum
præcedenti simllhima (coll. Crosse).
— 349 —
Nous croyons devoir rapporter à l'Helix Crossei ces
deux variétés intéressantes que M. Michau a recueillies à
Poulo-Condor, où elles vivent sur les troncs d'arbres. Si
nous les comparons à l'individu typique de notre collec-
tion qui provient de Siam, nous trouvons qu’elles ont la
même forme générale et le même nombre de tours (à 178
de tour près, que notre variété 8 possède en plus). Les
seules différences que nous apercevions sont les suivantes :
les stries ou costulations longitudinales sont plus fines et
moins fortement accusées ; le dernier tour est un peu des-
cendant, principalement chez l'individu sur lequel nous
établissons notre variété 8 et qui est complétement adulte ;
le péristome est épaissi presque également sur toute son
étendue au lieu de l'être seulement sur le bord columel-
laire; enfin la perforation ombilicale est un peu plus en-
tamée que dans l'individu typique par l'expansion du bord
columellaire. Le premier caractère ne nous paraît pas
avoir une grande importance au point de vue spécifique :
il en est de même des différences de coloration. Quant
aux autres caractères différentiels qui auraient plus d’im-
portance, ils nous paraissent provenir tout simplement de
ce que l'individu sur lequel M. Pfeiffer a fait sa diagnose,
bien que touchant à l’état adulte, ne l'avait encore atteint
qu’incomplétement. Nous croyons en trouver la preuve
dans l'individu sur lequel est fondée notre variété +, qui
n’a que 6 tours 174 et qui est un peu moins adulte que
l’autre : son bord, un peu plus descendant que dans
l'Helhixæ Crossei type, s'infléchit moins que celui de la
variété 8. Il nous semble donc qu'il y aura lieu de mettre
à la 5° ligne de la diagnose primitive « descendens ou
leviter descendens, » au lieu de « non descendens, » qui
est trop exclusif. La première variété est plus foncée que
le type et d’un fauve tirant sur le marron; la seconde,
Li
— 350 —
au contraire, est plus claire et d’un blanc jaunâtre.
On ne doit pas s'étonner, d’ailleurs, de retrouver en Co-
chinchine une espèce terrestre de Siam : ce n’est pas la
seule, ils’en faut, qui offre ce caractère. Au reste, il existe
entre les faunes malacologiques de Siam et de l'empire
d’Annam des rapports très-intimes, justifiés amplement
par le voisinage des deux pays.
15. HEeLzix WEINKAUFFIANA.
Heliz Weinkauffana, Crosse et Fischer, ms.
T. anguste perforala, depresso-turbinata, solidula,
coslulis longitudinalibus, arcualis, tenuibus confertim
impressa el lineis spiralibus obsolete decussatula, parum
nitens, fulvida ; spira subdepressa, obtusula ; anfractus 6
vix conveæiusculi, regulariter accrescentes, embryonales
2 lœves, ultimus acute carinatus, vix descendens, subtus
parum convexus, medio lævigatus, nitidus, albidus ; aper-
tura obliqua fere horizontahs, oblique lunaris, intus mar-
garilacea ; peristomium æœqualiter incrassatum , margine
columellari perforationem paululum obtegente, externo
refleiusculo. — Diam. maj. 29 172, min. 26, all. 45 172
mill. (coll. Crosse).
Habitat in Cochinchina.
Coquille étroitement perforée, faiblement turbinée,
assez solide, munie de petites côtes longitudinales, faibles,
mais serrées, que viennent croiser quelques lignes spirales
obsolètes, peu brillante et d’un fauve plus ou moins clair.
Spire subdéprimée, légèrement obtuse. Les tours, au
nombre de 6, sont à peine convexes et s’accroissent régu-
lièrement : les deux premiers (embryonnaires) sont lisses ;
le dernier, pourvu d’une carène tranchante, à peine des-
cendant, est très-médiocrement convexe en dessous, lisse,
brillant et d’un blanc plus ou moins sale vers la partie
— 991 —
médiane qui entoure l’ombilic. L'ouverture est oblique,
presque horizontale, en forme de croissant, et d’un blanc
nacré à l’intérieur. Le péristome est également épaissi sur
presque toute son étendue et le bord droit légèrement
réfléchi. Le bord columellaire couvre une petite partie
de Pombilic. — Plus grand diamètre 29 mill. 472, plus
petit 26, hauteur 15 172.
Cette espèce, assez abondamment répandue en Cochin-
chine, a été recueillie par M. Michau le long des troncs
d'arbres, dans les trous formés par les racines. Nous la
dédions à notre honorable collaborateur et correspondant,
M. Weinkauff, de Creuznach.
On la confond généralement avec l’Helix Crossei, Pfr.,
qui lui ressemble beaucoup, mais dont elle se distingue
néanmoins par des caractères que nous avons retrouvés
constamment dans les 20 ou 50 exemplaires qui nous ont
passé sous les yeux. Elle est beaucoup plus aplatie, pour-
vue d'une carène tranchante et compte un demi-tour de
moins : son ombilic est plus couvert, sa coloration géné-
ralement un peu plus foncée; son ouverture est plus hori-
zontale, plus large, moins haute; son péristome épaissi à
peu près également dans toute son étendue; son bord droit
à peine descendant : les stries longitudinales de ses tours
sont aussi plus fines que dans le type de l’autre espèce :
il est vrai que ce dernier caractère différentiel perd une
grande partie de son importance, puisqu'il se retrouve
dans les variétés recueillies à Poulo-Condor de l’'Hehix
Crossei.
14. Hezix Conporrana. (PI. XIV, fig. 4.)
T. umbilicata, subdepressa, tenuiuscula, setis brevis-
simis, conferhis exasperala, subdiaphana, fulvida ; spira
parum elevata ; anfr. 5 convexiusculi, ullimus antice des-
— 302 —
cendens, circa umbilicum mediocrem, infundibuliformem
subangulatus ; apertura parum obliqua, elongato -lunaris ;
peristomium album, nitidum, marginibus valde conver-
gentibus, reflexis, margine columellari brevi, sursum
dilatato, patente, umbilici partem obtegente. — Diam.
ma. 20, min. 18, alt. 12 172 mul.
Habitat in insula Poulo-Condor dicta (coll. Michau).
Coquille ombiliquée, subdéprimée, assez mince, hé-
rissée de soies très-courtes et serrées, subdiaphane et d’un
fauve assez pâle. La spire est peu élevée ; les tours, au
nombre de 5, sont légèrement convexes; le dernier, assez
fortement descendant en avant, forme un angle peu mar-
qué autour de lombilic, qui est infundibuliforme et d’une
étendue médiocre. L'ouverture est légèrement oblique et
d'une forme demi-circulaire très-allongée ; le péristome
est blanc, brillant, à bords très-convergents et réfléchis ;
le bord columellaire est court, étalé et dilaté à sa partie
supérieure qui cache une petite partie de l'ombilic. —
Plus grand diamètre 20 millimètres, plus petit 18, hau-
teur 12 172.
Cette espèce, dont M. Michau n'a recueilli que deux
individus, habite Poulo-Condor, dans les lieux boisés. Elle
a les plus grands rapports avec une espèce de Siam dé-
crite par M. Pfeiffer, l'Hehx breviseta (1), dont elle a le
nombre de tours, l'aspect général et les soies courtes et
serrées, visibles seulement à la loupe, mais très-facilement
perceptibles par le toucher. Nous insisterons donc sur les
différences.
Notre espèce est un peu plus petite et de coloration
plus foncée : sa spire est plus saillante; son dernier tour,
beaucoup plus descendant, ne présente pas l'angle peu
(1) Journ. de Conchyl., 1862, p. 41, pl. V, fig. 4, 5.
— 353 —
marqué au-dessous de la partie médiane qui existe dans
l’autre espèce : son ombilic, bien que de même forme, est
beaucoup plus petit et légèrement entamé par l’expansion
du bord columellaire : les bords du péristome sont plus
convergents et plus rapprochés l’un de l’autre; le bord su-
périeur et le bord basal ne sont arqués ni l’un ni l’autre :
de là une différence notable dans l'aspect de l'ouverture,
qui, de plus, est allongée et non point arrondie.
45. Herix TanquEerEvI. (PI. XIV, fig. 2.)
T. umbilicata, depressa, obsolete striata, tenuis, pellu-
cida, pallide cornea ; spura subplana ; anfr. k 174 con-
vexiuscuh, ullimus valde descendens, supra medium
carinatus, sublus convexus, circa umbilicum latum 1n-
fundibuliformem angulatus ; apertura obliqua, lunato-
oblonga ; perislomium expansum, marginibus convergen-
tibus et fere conniventibus, dextro et basali dilatatis,
reflexis, columellari patente, umbilici partem tegente. —
Diam. maj. 15 172, min. 12, alt. G 172 mullim. (coll.
Crosse.)
Var…8, intermedia, paulo minor, cæterum typo similis.
— Diam. maj. 14, min. 11, alt. 6 millim. (coll. Crosse).
Var. y, minima, anfractibus 4, nec 4 174 insignis. —
Diam. maj. 12 172, min. 10, alt. 5 millim. (coll. Crosse).
Habitat in loco Fuyen-Moth dicto, Cochinchinæ.
Coquille ombiliquée, déprimée, marquée de stries lon-
gitudinales, obsolètes et légèrement obliques, mince,
transparente et de couleur cornée pâle. La spire est
presque plane : les tours, au nombre de 4 174, sont légè-
rement convexes; le dernier, notablement infléchi en
avant, est fortement caréné un peu au-dessus de sa partie
médiane (la carène paraît mème sur une petite portion de
l’avant-dernier tour), déprimé en dessus et convexe en
— 354 —
dessous. L’ombilic, large, infundibuliforme, est circonscrit
par un angle et légèrement entamé par l'expansion du
bord columellaire. L'ouverture est oblique et de forme
allongée. Le péristome est développé : les bords, très-
convergents, se touchent presque; le bord droit et le bord
basal sont réfléchis et largement étalés, eu égard à la di-
mension et au peu d'épaisseur de la coquille; le bord
columellaire présente aussi beaucoup d'expansion. — Plus
grand diamètre 15 millimètres 172, plus petit 12, hau-
teur 6 172.
Les variétés signalées ne s’éloignent guère du type que
sous le rapport des dimensions à l’état adulte; la variété y
compte 474 de tour de moins.
Cette espèce, comme la précédente, est une preuve des
rapports intimes qui existent entre la faune malacologique
de Siam et celle de Cochinchine, rapports qui se tradui-
sent soit par la présence d'espèces communes aux deux
pays, soit par l'existence de formes très-voisines, bien que
distinctes. Elle se rapproche, à certains égards, de l’Helix
tenella de Pfeiffer (1), dont elle reproduit l’ombilic, la
coloration et le nombre de tours : elle s’en distingüe par
sa taille plus petite, sa spire un peu moins plane; son der-
nier tour beaucoup moins renffé, très-descendant et forte-
ment caréné; son péristome largement étalé et réfléchi, à
bords très-convergents et presque contigus, et son ouver-
ture oblongue au lieu d’être arrondie.
Elle provient de Fuyen-Moth, où elle n’est pas com-
mune : elle a été trouvée par M. Michau sous l’écorce des
vieux arbres, et quelquefois, après de fortes pluies, sur
les troncs eux-mêmes. D’après le désir que nous a témoi-
gné M. Michau, nous donnons à cette Hélice le nom de
(1) Journ. de Conchyl., 1862, p. 42, pl. V, fig. 6, 7.
—— 305
M. Tanquerey, commissaire du transport la Nievre, qui
l'a beaucoup aidé dans ses recherches conchyliologiques,
tant en Chine qu’en Cochinchine.
16. Hezix Bouvet.
Helix Bouyei, Crosse et Fischer, Journ. Conchyl., 1865,
Nos XI, /p. 209: DL IX, Hg: 7.
Cette jolie espèce a été recueillie par M. Michau dans
l'intérieur de l’île de Poulo Condor : on la trouve sous les
feuilles mortes, et dans la terre, au pied des rochers. Elle
est assez rare. Les individus que nous avons eus entre les
mains ne présentaient aucune différence de nature à per-
mettre d'établir des variétés.
47. HELIX TOURANNENSIS.
Helix Towannensis, Souleyet, Zool., Bonite, vol. UE,
p. 507, pl. xxix , fig. 1-2.
Habite les environs de Touranne.
18. STREPTAXIS ABERRATA.
Helix aberrata, Souleyet, Bonite, Zool., vol. IE, p.505,
pl. xxvunx, fig. 52-54.
Habite les environs de Touranne.
19. STREPTAXIS DEFLEXA.
Helix deflexa, Souleyet, 1. c., p. 506, pl. xxvur,
fig. 50, 51.
Habite les environs de Touranne.
20. ENNEA BULBULUS.
Ennea bulbulus, Morelet, Rev. zool., 1862, p. 477.
— (Crosse et Fischer, Journ. Conch., 1865,
p. 272, pl. X, fig. 3).
« Cette espèce provient de Poulo-Condor, où elle est
— 396 —
« assez commune : elle se trouve dans la terre, sous les
« pierres et sous les feuilles mortes, au pied des gros
« rochers. L'animal est rouge, tirant légèrement sur le
« rose : quand il rentre dans sa coquille, il produit une
« sécrétion d’un jaune foncé. Ce Mollusque est vivipare,
« mais ne fait jamais qu’un petit à la fois. J’en ai vidé
« plus de 50 : presque tous avaient un petit dans le
« Corps, mais je n'en ai jamais trouvé plus d’un
€ (M. Michau). »
Le fait curieux de viviparisme signalé par M. Michau,
et l'apparence embarrassante de la coquille au point de
vue de son classement générique, nous causent un vif
regret de n'avoir pu étudier l'animal, qui offre peut-être
d'autres particularités d'organisation intéressantes et de
nature à permettre de le classer définitivement. Nous
sommes heureux de pouvoir, grâce aux communications
qui nous ont été faites par notre honorable correspondant,
donner la figure, d’abord de l’état embryonnaire de la
coquille (pl. XIV, fig. 5 a), puis de l’état jeune, lorsqu'elle
a pris déjà une partie de son développement (pl. XIV, fig.5).
Dans le premier état, la coquille n’a que 3 tours de spire,
et présente l’apparence d’une petite Æélice mince, blan-
châtre, transparente, subdéprimée du côté de la spire,
convexe du côté de l'ombilic. Dans le second, elle compte
5 tours 172 : la déviation de l'axe est encore peu sensible,
le bord est déjà assez épais, les dents aperturales man-
quent complétement : la coquille a plutôt laspect de
certain Pupa globuleux, à l’état jeune, que celui d’un
Helix.
Quoi qu’il en soit, nous ne pouvons que nous en référer,
au sujet de cette forme douteuse et de la suivante, à ce
que nous avons dit précédemment (1). Si nous pensons
(4) Journ. de Conchyliologie, 1863, p. 270 et suivantes.
— 9397 —
qu’il y a lieu de les classer parmi les Ennea, nous recon-
naissons que certains de leurs caractères permettent de les
ranger avec presque autant de raison dans le genre Strep-
taxis. Les deux genres paraissent se toucher ici et, pour
ainsi dire, se confondre.
91. ENNEA Micuaui.
Ennea Michaui, Crosse et Fischer, Journ. Conch., 1863,
p. 2714, pl. X, fig. 4.
« Cette espèce vit à Poulo-Condor, dans les mêmes con-
« ditions que l'E. bulbulus : elle est seulement beaucoup
« moins commune. Elle est également vivipare (M. Mi-
« chau). »
929, BuLIMUS ANNAMITICUS.
Bulimus Annamiticus, Crosse et Fischer, ms.
T. dextrorsa, imperforata, ovato-conica, longitudina-
liter lenuissime striata, nitida, pallide fulvida, strigis
longiludinalibus raris, subobliquis, brunneis obscure fas-
ciala; spira conica, apice obtusulo, violaceo-nigricante ;
sulura submar ginata ; anfr. 7 convexiusculi, primi rose,
vitta saturate violacea spiraliter cincti, ullimus spira vix
brevior, basi fulvo-castaneus , brunneo longitudinaliter
strigalus ; columella subverhcalis ; apertura vix obliqua,
rhombeo -ovahs, 1ntus alba; perist. late expansum et
reflezum, crassum, album, colore violaceo-nigricante
etus ubique limbatum, marginibus callo crassiusculo,
parum intrante, albo junctis, columellari sursum f[or-
micalim dilatato. — Long. 50, diam. may. 27 millim.
(coll. Crosse).
Habitat in vicinio urbis Saigon et pagi Fuyen-Moth
dich.
Coquille dextre, imperforée, ovale-coniqne, très-fine-
— 358 —
ment striée, luisante et d’un fauve pâle, avec quelques
raies longitudinales brunes, assez obliques et généralement
peu marquées. La spire est conique, avec un sommet lé-
gèrement obtus et d’un violet noirâtre : la suture est fai-
blement bordée. Les tours, au nombre de 7, sont légè-
rement convexes ; les premiers sont roses et ornés d’une
bande d’un violet foncé qui se continue plus ou moins
longtemps, dans le sens de la spire; le dernier, un peu
plus court que la spire, présente, sur toute sa partie ba-
sale, une coloration d'un fauve marron, avec raies longi-
tudinales brunes, qui tranche sur le ton plus clair du
reste du tour. La columelle est à peu près droite, l’ouver-
ture à peine oblique, ovale-rhomboïde et blanche intérieu-
rement : le péristome épais, largement étalé et réfléchi, est
également blanc, mais avec un filet d’un violet presque
noir sur la partie externe de ses bords, qui sont réunis par
un dépôt calleux blanc, assez épais et pénétrant peu pro-
fondément dans l'ouverture : le bord columellaire est
dilaté à sa partie supérieure. — Longueur de la coquille
50 millimètres, plus grand diamètre 27.
Ce Bulime, très-rare dans les environs de Saigon, est
assez commun à Fuyen-Moth : on le trouve sur les arbres.
M. Michau nous signale l’existence d’une variété sénestre
qu’il dit être excessivement rare; nous ne la connaissons
point. Le fait n’aurait d’ailleurs rien d’anormal, puisque
la presque totalité des Bulimes du type indo-chinois sont
tantôt dextres, tantôt sénestres. Notre espèce a de grands
rapports de forme avec le B. Crossa, Pfeiffer (1) et quel-
ques autres espèces de l’Indo-Chine et des Philippines,
parmi lesquelles nous citerons le B. Schomburgki,
Pfeiffer (2). Elle se distingue facilement du premier par sa
(1) Journ. de Conchyl., 1862, p. 43, pl. V, fig. 1.
(2) Proceed. zool. Soc., 18Q0, p. 137, pl. zx, fig. 9,
— 359 —
taille beaucoup plus grande, ses stries moins fortes et son
système de coloration complétement différent : elle
s'éloigne encore davantage du second.
93. BULIMUS PERVERSUS.
Helix perversa, Linné, Syst. ed., X, p. 772, n° GOI.
Bulimus perversus, Pfeiffer, Monog. Hehc., I, p. 59.
Bulimus citrinus, Bruguière, Encycl. méth., n° 27.
— Reeve, Conch. Ic., 187.
Cette espèce, bien connue depuis longtemps comme
provenant des Moluques, de Java et de l’empire Birman,
est très-abondamment répandue en Cochinchine, où elle
vit sur les arbres. Elle est aussi souvent dextre que sé-
nestre. La variété la plus commune, à Saigon, est d’un
vert mélangé de jaune avec des flammulations de couleur
marron, peu apparentes sur le dernier tour. Nous devons
à M. Michau la connaissance de deux variétés intéressantes
de Poulo-Condor. La première, aussi souvent dextre que
sénestre, a les premiers tours entièrement blancs; les
2 derniers, d’un beau jaune de soufre, conservent près de
la suture une large bande blanche : le dernier tour est
traversé obliquement par une bande brune bordée de
blanc. La seconde, sur un fond d'un jaune pâle, est en-
tièrement couverte de petites flammulations longitudinales,
serrées, et souvent en zigzag, qui finissent par devenir
confluentes vers la fin du dernier tour.
24. BULIMUS EQUES.
Bulimus eques, Pfeiffer, in Malak. BI., 4857, p. 158.
Habite la Cochinchine, d’après M. Pfeiffer.
— 360 —
25. Bucimus COCHINCHINENSIS. :
Bulimus Cochinchinensis, Pfeiffer, in Proc. zool. Soc.,
1856, p. 551.
Habite la Cochinchine, d'après M. Pfeiffer. Nous ne
connaissons ni l'une ni l’autre de ces deux espèces, qui
paraissent très-voisines de certaines variétés du Bulimus
perversus, Linné.
926. BuLIMUS SIAMENSIS.
Bulimus Siamensis, Redfeld, Ann. Lyc. N. Y., 1855,
VI, p. 18.
— Pfeiffer, Novit. Conch., t. XLVI,
fig. 3-4.
— Dohrn, Malak. Blaetter, 1865,
p. 162.
Cette jolie espèce, mince, assez brillante et cornée, est
étroitement et peu profondément perforée, et toujours
sénestre. Elle varie beaucoup, ainsi que le fait observer
M. Dohrn (1. c.), mais plutôt dans sa forme que dans sa
coloration, qui, dans les différents individus que nous
avons vus, passe du jaune corné au brun rougeûtre : le
péristome est blanc dans le premier cas, rose dans le
second. Tantôt la coquille est allongée, et renflée vers la
partie médiane comme certains Pupa, tantôt elle est plus
courte, moins cylindrique et plus large d'ouverture. La
dimension de nos exemplaires varie entre 17 et 25 milli-
mètres pour la longueur, et entre 8 et 10 millimètres
pour le diamètre. Originairement décrit comme provenant
de Siam, ce Bulime se trouve également à Poulo-Condor
et dans toute la province de Saigon : il est très-rare
pendant la saison sèche, mais on peut le recueillir en assez
— 361 —
grande quantité, pendant la saison des pluies, sur les
plantes et sur les troncs des arbres.
27. Buzimus suBuLa. (PI. XIV, fig. 6.)
Achatina subula, Pfr., in Wiegm. Arch., 1839, T,
p. 552.
Bulimus subula, Pfr., Symb., I, p. 85.
— octonoides, d'Orb., Moll. Cuba, 1, p. 177,
pl. xi, fig. 25-24.
— procerus, C. A. Adams, in Boston Proc., 1845,
p. 13:
— subula, Pfr., Monog. Helic., vol. IE, p. 158.
Cette espèce provient de Saigon et de Fuyen-Moth, où
elle a été recueillie, par M. Michau, dans les fossés, dans
la terre et sous les herbes. Il peut sembler très-extraor-
dinaire de retrouver en Cochinchine une espèce des An-
tilles, qui n’a guère été signalée jusqu'ici qu’à Cuba, à la
Jamaïque et à Saint-Thomas. Pour ne conserver aucun
doute à son égard, nous avons cru devoir soumettre un
individu authentique à l'examen de M. Pfeiffer, qui a créé
l'espèce. Il faut donc accepter le fait, qui peut être, au
reste, seulement un accident d’acclimatation : la petitesse
et la légèreté de la coquille en question rendent cette
supposition vraisemblable.
98. CLAUSILIA COCHINCHINENSIS.
Clausihia Cochinchinensis, Pfeiffer, Symb., I, p. 48.
_ Souleyet, Bonite, Zool.,
vol. IT, p. 514, pl. xxix,
fig. 16-18.
Cette espèce habite les environs de Touranne : d’après
les observations de M. Souleyet, elle est vivipare.
24
eo —
929, LIMNÆA SPADICEA.
Limnæa spadicea, Morelet, Rev. z001., 1862, p.478.
Coquille pourvue d’une fente ombilicale très-faible,
ovale-allongée, mince, subdiaphane, peu brillante et d’un
marron clair ; spire aiguë et courte composée de 4 tours
assez convexes; columelle tordue ; ouverture ovale, angu-
leuse dans le voisinage du point d'insertion; bord droit
mince et tranchant; bord columellaire dilaté en forme de
lamelle, cachant presque complétement la fente ombili-
cale. — Longueur 19 millimètres, plus grand diamètre
8 millimètres, d’après M. Morelet. Nous possédons une va-
riété plus grande et un peu plus ventrue qui a 22 mil-
limètres de Jongueur sur une largeur de 45.
Cette espèce a été recueillie par M. Michau dans le ma-
récage qui se trouve derrière le parc à charbon, à Saigon.
00. PLANORBIS CIRCUMSPISSUS.
Planorbis circumspissus, Morelet, {. c., p. 477.
Nous ne connaissons cette espèce, qui est mince, opa-
que, cornée et d'une nuance marron clair à la périphérie,
que par la diagnose latine de l’auteur ; elle compte 4 tours
de spire; son plus grand diamètre est de 45 millimètres,
son plus petit de 12, sa hauteur de 6. Elle habite Saigon.
51. PLANORBIS SAIGONENSIS. (PI. XII, fig. 7.)
Planorbis Saigonensis, Crosse et Fischer, ms.
T': late, sed non profunde umbilicala, discoidea, tenuis,
pellucida, cornea; vertice immerso; sutura profundà ;
anfr. 5 utrinque convei; apertura fere horizontalis,
ovalo-rotundala; perist. acutum, marginibus callo tenui
junctis. —: Diam. maj. 4 1/2, min. 4, alt. 4 48 millim .
(coll. Crosse).
— 363 —
Habitat in vicinio urbis Saigon.
Coquille largement, mais peu profondément ombiliquée,
discoide, mince, transparente, cornée, sans stries appa-
rentes ; le sommet de la spire n’est plus qu'imparfaite-
ment visible. Les tours, au nombre de 5, sont convexes
des deux côtés et à suture profonde; l'ouverture est pres-
que horizontale et ovale-arrondie ; les bords sont tran-
chants et réunis par un mince dépôt calleux ; le bord droit
dépasse notablement les autres. — Le plus grand diamètre
de la coquille est de 4 millimètres 1/2, ': plus petit de 4,
la hauteur de 1 1/2.
Ce petit Planorbe vit à Saigon dans je même marécage
que le Limnæa spadicea. Il a quelques rapports de forme
avec l'espèce précédente, mais il nous paraît s’en distin-
guer par sa taille beaucoup plus petite, sa transparence,
sa convexité égale des deux côtés, et enfin par l'absence
de stries bien visibles et de toute coloration brune à la
périphérie.
32. ALYCÆUS GIBBUS.
Cyclostoma gibbum, Férussac.
Alycœus gibbus, Pfeiffer, Monog. pneum., sn p.419.
Habite les environs de Touranne, d’après MM. Eydoux
el Souleyet.
59. CYCLOTUS TOURANNENSIS.
Cyclostoma Tourannensis, Souleyet, L. c., p. 537,
pl. xxx, fig. 28-52.
Cyclotus Tourannensis, Benson, Ann. a. Mag., 2° série,
XIV, p. 416.
Habite les environs de Touranne.
54. OPISTHOPORUS COCHINCHINENSIS.
Cyclostoma Cochinchinense, Pfeiffer, in Proc. z0ol.
Soc., 1836, p. 337.
— 364 —
Opisthoporus Cochinchinensis, Mon. pneum.,
IT, p. 28.
Habite la Cochinchine, d’après M. Pfeiffer.
55. RHIOSTOMA TENERUM.
Plerocyclos tener, Menke, Malak. Bl., 1856, p. 59.
Rhiostoma tenerum, Benson, in Reeve, Conch. ic. gq.
Pterocyclos, n° 28.
Habite la Cochinchine, d'après M. Reeve; Touranne,
d’après M. Pfeiffer.
506. PTEROCYCLOS ANGULIFERUS.
Cyclostomaangulifera, Souleyet, Bonite, Zool., vol. IT,
p. 550, pl. xxx, fig. 6-11.
Pterocyclos anguliferus, Pfeiffer, Zeits. f. Malak., 1847,
pr:
Habite les bois des environs de Touranne.
57. PTEROCYCLOS PLANORBULUS.
Cyclostoma planorbula, Lamarck, in Encycl. méth.,
pl. cecczxt,f: 5.
Pterocyclos planorbulus, Pfeiffer, Monog. pneum., I,
p. 45.
Cyclotus planorbulus, Pfeiffer, Monog. pneum., I,
p- 29.
Habite Poulo-Condor, après Me Reeve (Conch. ic. g.
Pterocyclos).
38. PTEROCYCLOS BREVIS.
Lituus brevis, Martyn, Fig. of non described shells,
t. XXVIIL, c.
Turbo Petiverianus, Wood, Suppl., t. VI, F2.
Myxostoma Petiverianum, Troschel, Zeits. f. Malak.,
1847, p. 44.
— 305 —
Cyclosioma breve, Pfr,, in Chemnitz, éd. u, p. 166,
t. XXI, fig. 1-2. |
Pterocyclos brevis, Pfr., Monog. pneumonopomorum,
I, p. 42.
Cyclophorus brevis, Benson, Annals a. Mag., 2° série,
XY, p. 16.
ee Pfr., Monog. pneumonopomorum,
IT, p. 40.
Cyclostoma lychnus, Morelet, Rev. z00l., 1862, p. 478.
En citant les synonymies ci-dessus, qui ne sont
qu'une faible partie de la totalité afférente à cette espèce,
nous n'avons d'autre but que de montrer dans combien de
genres elle a été successivement placée par les auteurs.
C'est qu'en effet elle est une des meilleurs preuves de la
difficulté qu'on éprouve à subdiviser génériquement
les Cyclostomes (dans le sens de Lamarck), surtout si, à
l'exemple des auteurs allemands et anglais, on prend
pour principal caractère différentiel les modifications de
l’opercule,
Voilà une espèce dont la coquille présente extérieure-
ment tous les printipaux caractères du genre P{erocyclos
de M. Benson, l’ombilic large et le péristome double
(linterne court, coupé à son bord supérieur, l’externe
large et terminé en aile vers son point d'insertion), mais,
si nous examinons l'opercule, au lieu de rapports, nous
ne trouvons guère que des différences : celui de la plupart
des Pterocyclos est lamelleux et saillant à l'extérieur, très-
concave et corné à l’intérieur. Dans notre espèce, l’oper-
cule est plat, assez épais, et légèrement convexe intérieure-
ment vers le centre, qui offre l'apparence d’un mamelon ;
il est, de plus, opaque, sauf à la partie centrale, qui est
translucide : ce dernier point est le seul rapprochement
que l’on puisse faire entre les deux opercules en question.
— 366 —
Cette disposition de l’opercule a décidé M. Benson et,
après lui, M. Pfeiffer à classer cette espèce dans le genre
Cyclophorus ; néanmoins cette classification laisse à dési-
rer, lorsmème quel’on en admet le principe. En effet, l’o-
percule épais et plan de notre espèce, s’il diffère considéra-
blement de celui des Péerocyclos, s'éloigne déjà sensible-
ment de l’opercule mince, corné et fortement concave
en dessus des Cyclophores. Il faudrait donc, au point de
vue de l’opercule, mettre dans un groupe spécial le
P. breuis, Martyn, et le P. planorbulus, Lamarck, dont
les opercules ont beaucoup de rapports ensemble.
Cette belle espèce est assez commune à Poulo-Condor.
On la rencontre à terre, sous les feuilles. Il résulte des
observations de M. Michau, confirmées par l'examen des
exemplaires de différents âges communiqués par lui, que,
tant que l’animal n’est point complétement adulte, les
deux bords du péristome se confondent, la languette en
forme d’aile n’est pas fermée, et l'ouverture offre une cer-
taine fraicheur et un éclat relatif dans sa coloration. A
l’état adulte, au contraire, les deux bords du péristome
sont distincts : le bord interne, complétement arrondi et
sans solution de continuité, ne communique plus avec la
languette; le bord extérieur devient complétement terne.
Il y a donc une petite addition à faire, sous ce rap-
port, à la diagnose de M. Pfeiffer.
Nous pensons que le Cyclostoma lychnus de M. Morelet a
élé établi sur un individu adulte, et, par conséquent, à bord
double, de notreespèce, et que la description de M. Pfeif-
fer a été faite d’après un individu incomplétement adulte.
59. CYCLOPHORUS VOLVULUS.
Helix volvulus, Müller, Hist. verm., II, p. 82, n° 280.
Turbo lituus, Gmelin, Syst., p. 5589, n° 111.
— 367 —
Cyclostoma lœvigatum, Voigt, in Cuvier Thier., WE,
p- 178.
— variata, Boys, mss. in Mus. Brit.
Cyclophorus volvulus, Pfeiffer, Monog. pneumon., I,
p. 8.
« Cette espèce, recueillie à Poulo-Condor, se trouve
«: sous les feuilles, au pied des arbres et des gros rochers.
« L'ouverture, blanche au moment où la coquille devient
« adulte, prend, en vieillissant, une coloration de plus en
« plus rougeätre (M. Michau). »
Chez un individu très-adulte et recueilli vivant, que
nous a communiqué M. Debeaux, nous avons constaté la
disparition à peu près complète de la coloration exté-
rieure, qui est remplacée par une teinte uniforme, rou-
geâtre sur les premiers tours de spire et d’un blanc laiteux
sur les derniers.
40. LEPTOPOMA DUPLICATUM.
Leplopoma duplicatum, Pfeiffer, Proceed. zool. Soc.,
1856, p. 358.
— Reeve, Conch. 1c., n° 48.
Habite la Cochinchine (d’après M. Pfeiffer).
41. LepropomA Micaaut. (PI. XIV, fig. 7.)
Leptopoma Michaui, Grosse et Fischer, ms.
.T. umbihcala, globoso-conica, tenuruscula, spiraliter
conferte striata, parum nilens, pallide lutea, strigis latis,
castaneo-brunneis longitudinaliter picla ; spira turbinala,
parum acula, apice subrotundalo; anfr. 5 convexi, em-
bryonales 2 lævigati,violaceo-brunnei, ultimussatinflatus,
longitudinaliter oblique strigatus, strigis in loco suturæ
vicino spiraliter interruplis, subtus confluentibus, pilis
Lenuibus, rufis, raris, ereclis, sine oculo armato vix con-
— 368 —
spicuis, imprimis ad suluram munilus ; apertura suborrcu-
laris, intus albida, brunneo marmorata ; peristoma du-
plex, internum album, vix prominens, externum magis
patens, brunneum, vix reflerum, ad anfractum contiguum
subinterruptum. — Diam. maj. 6,min. 4 1[2, alt. 51/2
millim. (coll. Crosse).
Habitat in insula Poulo-Condor dicta, Cochinchine.
Coquille ombiliquée, assez mince, de forme conico-
globuleuse, couverte, dans le sens de la spire, de stries
fines et serrées, peu brillante, marquée, sur un fond d’un
jaune pâle, de larges et nombreuses bandes longitudinales
d’un brun marron. La spire est turbinée, peu aiguë et
terminée par un sommet subarrondi. Les tours, au nombre
de 5, sont convexes; les deux premiers (tours embryon-
naires) sont lisses et polis, et d'un brun violâtre uni-
forme; le dernier est assez renflé: ses bandes longitudi-
nales sont assez obliques, interrompues, dans le sens de la
spire, à un endroit peu éloigné de la suture, pour repa-
raître ensuite et se confondre ensemble à la partie basale
à laquelle elles donnent une teinte uniforme. En exami-
nant la coquille à la loupe, on aperçoit, par endroits et
surtout près de la suture du dernier tour, quelques poils
roux, peu nombreux, droits, et difficilement perceptibles
à l'œil nu. L'ouverture est à peu près circulaire, blan-
châtre et marbrée de brun à l’intérieur, par suite de la
répercussion des bandes extérieures. Le péristome est
double, à bord interne blanc et à peine saillant, et à bord
externe plus étalé, brun, faiblement réfléchi, et presque
interrompu à l'endroit où il touche le tour précédent. —
Plus grand diamètre 6 millimètres, plus petit 4 4/2,
hauteur, 5 1/2.
Cette jolie espèce a été trouvée à Poulo-Condor, où
— 369 —
elle paraît très-rare, par M. Michau, à qui nous nous
faisons un plaisir de la dédier.
Elle nous parait avoir quelques rapports avec l’espèce
précédente, L. duplicatum , Pfeiffer, dont nous ne con-
naissons que la figure donnée récemment par Reeve. Les
deux espèces se rapprochent par leur système de colora-
tion, leurs stries spirales et leur péristome double, Mais
notre espèce se distingue de l’autre par son ouverture
proportionnellement moins grande, par son péristome
beaucoup moins étalé, à peine double et peu réfléchi, par
ses stries plus fortes et plus rapprochées, par l'absence,
dans leurs intervalles, d’autres stries obliques, et par la
présence, aux endroits qui ont à souffrir le moins de frot-
tements, et surtout près de la suture du dernier tour, des
quelques poils longs, droits et roussâtres, que nous avons
signalés dans la diagnose. De plus, les bandes longitudi-
nales de notre espèce ne sont pas fulgurantes, mais seule-
ment un peu obliques.
42. Lepropoma ConporrAnum. (PI. XIV, fig. 8.)
Leptopoma Condorianum, Crosse et Fischer, ms.
T. perforata, subtrochiformus, tenuis, pellucida, stris
obsoletis ,» inæqualibus spiraliter cincta, nitidiuscula,
albide Lutescens, quitulis luteo-brunneis, vix conspicuis
obscure maculala ; spira conica, apice obtusiusculo ; anfr.
5 parum convexi, embryonales 2 lævigati, cornei, ultimus
infra medium subacule carinatus, sublüs parum con-
vexus, vi slriatus; ad carinam albam, filiformem, pal-
hide brunneo-fasciatus; aperlura obliqua, irregulariter
rotundata ; peristomium subexpansum, reflezum, album,
marginibus callo tenui junctis, columellari superne dila-
talo, perforationem partim tegente.—Operculum normale,
— 370 —
corneum.— Diam. maj. 9 1/2, main. 8 1/2, alt. 8 172
millim. (coll. Crosse).
Habitat in insula Poulo-Condor dicta, Cochinchine.
Coquille munie d’une perforation ombilicale, subtrochi-
forme, mince, transparente, marquée, dans le sens de Ja
spire, de stries obsolètes, inégales entre elles, assez bril-
lante, et présentant, sur un fond d’un blanc jaunâtre, de
nombreuses petites taches brunâtres, presque impercep-
tibles. La spire est conique et terminée par un sommet
légèrement obtus. Les tours, au nombre de 5, sont mé-
diocrement convexes; les deux premiers (embryonnaires)
sont lisses, polis et d’un jaune corné; le dernier, qui pré-
sente au dehors de sa partie médiane une carène assez
aiguë, blanche et filiforme, vu du côté de la base, est mé-
diocrement convexe, à peine strié et orné d’une bande
circulaire d’un brun plus ou moins pâle, interrompue par
endroits. L'ouverture est assez oblique et irrégulièrement
arrondie; le péristome, d’un beau blanc, est assez déve-
loppé et réfléchi; ses bords sont réunis par un mince dé-
pôt caïleux ; le bord columellaire, dilaté à sa partie supé-
ricure, couvre une portion de la fente ombilicale. —
L’opercule est normal, fragile, mince, et d’un jaune corné.
—Plus grand diamètre 9 millimètres 1/2, plus petit 8 1/2,
hauteur 8 1/2.
Cette espèce, qui nous paraît distincte de ses congé-
nères, provient de Poulo-Condor, où elle est très-rare;
elle a été trouvée par M. Michau dans la terre et sous les
feuilles mortes. Parmi les espèces du genre que nous con-
naissons, nous ne voyons guère que le Leptopoma Mouhotr,
Pfeiffer, du Camboge, et le L. Lowi, Pfeiffer, de Bornéo,
dont on puisse la rapprocher ; elle est moins fortement
striée que l’un et plus fortement que l’autre.
— 311 —
43. HYDROCENA FASCIOLATA.
Hydrocena fasciolata, Morelet, in Rev. z0ol., 1862,
p. 478.
Cette espèce, étroitement perforée et de forme ovalo-
conique, est à peu près lisse, assez terne et d’une nuance
cornée uniforme, avec quelques rares fascies longitudi-
nales brunâtres et peu apparentes. Le sommet de la spire
est acuminé ; les tours, au nombre de 8 et à suture bor-
dée, sont aplatis; le dernier est ventru, caréné et quelque-
fois marqué d'une bande roussâtre autour de la fente om-
bilicale. L'ouverture est oblique, d’une forme ovale,
légèrement anguleuse et faiblement canaliculée à sa partie
basale ; le péristome est simple ; le bord columellaire seul
est un peu dilaté. La longueur moyenne des individus de
cette espèce est de 10 millimètres sur un diamètre de 5.
L'A. fasciolata, décrit par son auteur comme prove-
nant de Bang-kok (Siam), a été recueilli par M. Michau
sur les bords de la rivière de Bien-Hoa (Cochinchine), dans
les endroits garnis de petites plantes, tantôt sur les herbes,
tantôt sur la vase.
44. HYDROCENA LIRATA.
Hydrocena hirata, Morelet, [. c., p. 479.
Cette coquille, subperforée et ovalo-conoïde, est d’un
brun noirâtre, toujours tronquée et excoriée au sommet,
assez solide, et marquée, dans le sens de la spire, de strics
obsolètes et serrées. Les tours restants sont au nombre
de trois; le dernier est caréné dans le voisinage de la per-
foration ombilicale. L'ouverture est d'une forme ovale,
anguleuse, l’opercule corné. — Longueur 6 millim. 1/2,
diamètre 4.
Elle a été trouvée par M. Michau sur les bords de la ri-
Ve —
vière de Bien-Hoa, dans les mêmes conditions d'habitat
que la précédente.
45. Purina (REGISTomA) VEscor.
Pupina Vescoi, Morelet, L. c., p. 479.
Ce Pupina est imperforé, de forme ovalo-globuleuse,
avec une spire courte, conique et à sommet assez aigu ; il
esttrès-lisse, très-brillant, transparent, et sa coloration est
d'un fauve intense. Les tours, à suture bordée, sont au
nombre de 5; le dernier est ventru et légèrement déprimé
en avant; l'ouverture subcirculaire devient anguleuse près
de l'insertion du bord droit, et est munie, près du même
point, mais du côté opposé, d’un dépôt calleux pliciforme,
oblique et pénétrant; le bord droit est épaissi, étalé et sub-
flexueux près du point d'insertion ; le bord columellaire
est incisé et canaliculé à sa base; la partie qui entoure ce
canal est d’un jaune verdâtre un peu laiteux. — L’oper-
cule, qui compte plusieurs tours, est circulaire, mince,
corné et à nucléus central. — La longueur de la coquille
est de 11 millimètres et son diamètre de 6.
M. Morelet indique Bien-Hoa comme lieu de provenance
de cette espèce. M. Michau l’a recueillie à Fuyen-Moth,
village situé à 25 milles au delà de Saigon, au pied des
bananiers. Après les pluies, ce mollusque monte le long
de leurs tiges et sur leurs feuilles, et, comme il est d’un
noir intense et que sa coquille est transparente, il offre
l'aspect d'une petite boule d’ébène polie et vernie (note de
M. Michau). |
46. NERirA YoLpui.
Nerita Foldu, Recluz, Rev. z0ol., 1841, p. 151.
Cette espèce a été recueillie à Touranne par M. Souleyet.
— 373 —
47. NERITINA COCHINCHINÆ.
Neritina Cochinchinæ, Recluz, in Journ. Conch.,1850,
p. 159.
Habite Touranne, d’après M. Recluz.
48. NERITINA GAIMARDI.
Nerita Gaimardii, Souleyet, /. c., p. 569, pl. xxxiv,
fig. 16-19.
Mème habitat que pour l'espèce précédente.
49. NERITINA TOURANNENSIS.
Nerita Tourannensis, Souleyet, [. c., p. 570,pl.xxxiv,
fig. 28-51.
Mème habitat que pour l’espèce précédente.
50. LITTORINA MONILIFERA.
Littorina monilifera, Souleyet, Bonite, Zool., vol. I,
p. 559, pl. xxxi, fig. 57-59.
Cette espèce a été recueillie par M. Souleyet dans les
environs de Touranne.
51. LITTORINA RADIATA.
Littorina radiata, Souleyet, L. c., p. 562, pl. xxx1,
fig. 46-47.
Même habitat que celui de l’espèce précédente.
52. MELANIA TOURANNENSIS.
Melania Tourannensis, Souleyet, Zool., Bonite, vol. IE,
p. 545, pl. xxx, fig. 4-7.
Habite la rivière de Touranne.
53. PALUDINA AMPULLIFORMIS.
Paludina ampulliformis, Souleyet, /. c., p. 549,
pl. xxx1, fig. 25-27.
Habite la rivière de Touranne.
— 9374 —
54. PALUDINA BENGALENSIS.
Paludina Bengalensis, Lamarck, An. s. vert., Ed.
Deshayes, vol. VIIL, p. 515.
Habite les canaux et les grands fossés des environs de
Saigon (M. O. Debeaux).
55. PALUDINA LURIDA.
Paludina lurida, Morelet, Rev. z00l., 1862, p. 479.
Nous ne connaissons cette espèce que par la diagnose
latine qu’en a donnée l’auteur. D’après lui, elle est munie
d’une petite fente ombilicale, de forme conico-globuleuse,
assez solide et brillante, finement striée et d’un vert pâle
tirant sur le jaune ; sa spire, oblusément conoiïde, est
à peu près de la dimension de l’ouverture. Les tours, au
nombre de 4 1/2, sont convexes et réunis par une suture
profonde; le dernier est renflé et arrondi à sa base. L’ou-
verture est ovale, anguleuse à sa partie supérieure et
blanche intérieurement ; le péristome, droit et tranchant,
a ses bords réunis par un dépôt calleux, blanchâtre et
assez épais; le bord columellaire, légèrement étalé, couvre
à demi la fente ombilicale. L’opercule est mince, corné, .
transparent, irrégulièrement strié en sens concentrique
et d'un fauve rougeâtre. — Longueur de la coquille
29 millimètres, diamètre 54.
Cette espèce provient de Saigon.
56. CERITHIDEA CHARBONNIERI.
Cerithium Charbonnieri, Petit, Journal. Conch., vol. H,
4851, pl. var, fig. 7.
Cette espèce, trouvée jusqu'ici à Bornéo et à Palam-
bang, a été recueillie en Cochinchine par M. Michau.
— 315 —
57. CERITHIUM TOURANNENSE.
Cerithium Tourannense, Souleyet, Bonite, Zool., vol. TI,
P. 601, pl. xxxix, fig. 5-5.
Cette espèce provient de Touranne.
98. CERITHIUM TUBERCULATUM.
Cerithium tuberculatum, Linné, Sow. Thes., p. 870,
pl. cexxxn, fig. 162-164.
Recueilli à Poulo-Condor par M. Michau.
99. CERITHIUM MONILIFERUM.
Cerithium moniliferum , Kiener, Species, pl. XVI,
fig. 5.
Même habitat que pour l’espèce précédente.
60. CERITHIUM PATULUM.
Cerithium patulum , Sowerby, Thesaurus, p. 871,
pl. CLXXIX, fig, 74.
Même habitat que l'espèce précédente.
61. Quoyra Micmaur. (PI. XIE, fig. G.)
Quoyia Michaui, Crosse et Fischer, ms.
T. imperforata, elongato-conica, solida, crassiuscula,
spiraliter obsolete striata, brunneo-nigricans ; spwra lrun-
Cala ; anfr. superstites & 1/2 subplant, ultimus spira su-
perslite paulo minor, vix descendens, infra medium obluse
carinatus, subtus zona obscure fulva cinctus et versus
basin stris validioribus impressus ; apertura angulato-
ovahs, fauce livide brunnea, non sulcala ; perist. subin-
crassalum, margine columellari recto, uniplicato, ad
basin vix canaliculato, externo subacuto. — Operculum
normale. — Longil. 10, diam. maj. 5 millim. (coll.
Crosse).
— 316 —
Habitat in insula Poulo-Condor dicta,Cochinchine.
Coquille imperforée, conique, allongée, solide, assez
épaisse, marquée de stries obsolètes dans le sens de la
spire et d’un brun presque noir. La spire est toujours
tronquée. Les tours qui subsistent, au nombre de 4 à
4 4/2, sont presque plans; le dernier, un peu plus petit
que le reste de la coquille, à peine descendant près du
point d'insertion, est obtusément caréné un peu au-des-
sous de sa partie médiane ; vers la partie basale, il est sil-
lonné par quelques stries plus fortes, à côté desquelles .
vient se placer une petite bande fauve peu visible. L’ou-
verture, d’une forme ovale qui devient anguleuse près du
point d'insertion, est d’un brun livide et dépourvue de
sillons à l’intérieur. Le péristome est assez épais, le bord
columellaire droit, pourvu d’un pli assez fort, et faible-
ment canaliculé à sa base; le bord droit devient presque
tranchant à son limbe extrème, l’épaississement intérieur
diminuant sur ce point. — L’opercule est normal et ne
s'éloigne en rien de ceux des Planaxis et des Quoyia. —
La longueur de la coquille est de 10 millimètres, son plus
grand diamètre de 5.
Il est impossible de confondre cette petite espèce avec
la coquille beaucoup plus grande, différemment colorée,
fortement striée à l'extérieur et sillonnée à l’intérieur de
l'ouverture, sur laquelle a été établi le genre Quoyia.
Elles ne se ressemblent que sous le rapport des caractères
génériques. Le Q. Michaui, qui vient augmenter d’une
espèce un genre bien pauvre jusqu'ici, a été recueilli à
Poulo-Condor, sous les cailloux de la plage, presque au
niveau des petites marées; il est rare. Nous lui donnons
le nom de M. Michau, qui nous l’a fait connaitre.
— 311 —
62. NASSA GEMMULATA.
Nassa gemmulata, Lamarck, Ed. Deshayes, vol. X,
p. 169.
Cette espèce provient de Touranne, d’aprês M. Sou-
leyet (1).
65. NASSA OLIVACEA.
Nassa ohvacea, Bruguière, Dact. n° 58.
Même habitat que pour l'espèce précédente.
G4. MELONGENA PUGILINA.
Murex pugilinus, Born, Mus., p. 314.
Pyrula vespertilio, Lamarck, Ed. Deshayes, vol. IX,
p. 508.
Habite la baie de Touranne, d’après M. Souleyet.
65. PLEUROTOMA OXYTROPIS.
Pleurotoma oxytropis, Sowerby, Reeve Conch. ic.,
n° 17.
Recueilli à Touranne par M. Souleyet.
66. CONUS EMACIATUS.
Conus emaciatus, Reeve, Conch. ic., n° 248.
Recueilli à Poulo-Condor par M. Michau.
67. CozumBezLa Micaaui. (PI. XIIL, fig. 5.)
Columbella Michaui, Crosse et Fischer, ms.
T. imperforata, minima, elongato-ovata, solidiuscula,
longitudinaliter costellata, pallide olivaceo-lutea ; anfr.
5-5 1/2, parum convexi, embryonales À 1/2, lævigau,
lactei, apice rotundato, ullimus spira paulo major, subtus
_costellis sensim destitutus, lineis longitudinaliter flexuo-
(1) Bonite, Zool., vol. IT, p. 608.
25
— 318 —
sis, brunneis ornatus ; aperlura elongala, angustla; perist.
incrassatum, margine dextro subdenticulato, flexuoso,
in vicinio suturæ sinuato. — Long. 5 112, diam. maj. 1,
mill. (coll. Crosse).
Habitat in insula Poulo-Condor dicta, Cochinchinæ.
Coquille imperforée, très-petite, de forme ovale-allon-
gée, assez solide, pourvue de petites côtes longitudinales
et d’un jaune olivâtre pâle. Les tours, au nombre de 5 à
5 1/2, sont faiblement convexes; les tours embryonnaires
(4 172) sont lisses, d'un blanc de lait, et se terminent par
un sommet arrondi; le dernier, un peu plus grand que le
reste de la spire, finit par perdre ses côtes, qui disparaissent
peu à peu; il est orné de petites lignes brunes, longitudi-
nales et flexueuses. L'ouverture est allongée et fort étroite,
le péristome épais, proportionnellement à la dimension de
la coquille; le bord droit flexueux, subdenticulé et pourvu
d’une apparence de sinus dans le voisinage de la suture.
— Longueur, 3 millimètres 1/2, plus grand diamètre 4.
Cette Colombelle, assurément l’une des plus petites, si-
non la plus petité du genre, a été recueillie par M. Mi-
chau à Poulo-Condor. |
68. CYPRÆA HIRUNDO.
Cypræa hirundo, Linné, Syst. éd., 12, p. 1178.
Recueilli à Poulo-Condor par M. Michau.
69. MITRA RIGIDA.
Mitra rigida, Swainson, Zool. illust., vol. II.
Cette jolie espèce, qu'il ne faut pas confondre avec le
- Mitra rigida de Reeve, qui est une autré espèce, a été
recueillie par M. Michau à Poulo-Condor; elle y est rare.
— 919 —
70. SEPIA TOURANNENSIS.
Sepia Tourannensis, Souleyet, Zool., Bonite, vol. IF,
p. 55, pl. ti, fig. 6-12.
Cette espèce habite la baie de Touranne, où elle est assez
commune.
71. SEPIA AFFINIS.
Sepia affinis, Souleyet, [. c., p. 55, pl. ni, fig. 15-14.
Mème habitat.
On voit, par la liste qui précède, que quelques-unes des
espèces terrestres de Siam se retrouvent en Cochinchine.
Nous pensons que le nombre des mollusques terrestres
communs aux deux pays ne pourra qu’augmenter par la
suite, lorsque leur faune sera plus connue. H doit en être
de même, selon toute apparence, des mollusques fluvia-
tiles et marins. Bien que nous n’ayons à mentionner au-
cune espèce de Bornéo dans notre catalogue, nous ne
pouvons nous empêcher de signaler une grande analogie
entre les formes génériques et spécifiques de celte grande
île et celles que l’on observe en Cochinchine.
H. Cet P. FE.
Description d'espèces nouvelles,
PAR H. CROSSE.
1. CLancuLus YaTEsI. (PI. XIIE, fig. 1.)
T. parum profunde umbalicala, comica, solida, cras-
siuscula, cingulis margaritularum spiraliter ornata, in-
— 380 —
terstitiis oblique el tenuissime striatis, alba, maculis nume-
rosis, interdum confluentibus, violaceo-rubris variegata ;
spira subgradata ; sutura impressa ; anfr.5 plant, embryo-
nales 2 prim albi, lævigati, penultimus et ultimus quinque-
cingulahi, cingulo suturæ vicino cœteris majore, turgido,
ultimus angulatus, sublus planiusculus et circa umbilicum
cingulis 6 margaritularum munitus; apertura obliqua,
subquadrata, fauce margaritacea, intus lirata ; area um-
bilicahs alba, granulosa; columella subexpansa, bis pli-
cifera; margine basali obsolele granuloso, externo intus
incrassato, ad limbum subacuto. — Diam. maj. M, min.
9 172, all. 8 millim.
Var. & subdepressa, paulo major, sutura validius im-
pressa et quasi canaliculata, maculis magis confluentibus,
circa umbilicum roseis. — Diam. maj. 15, main. A1,
alt. 8 millim.
Habitat in Australia meridionali (coll. Crosse).
Coquille peu profondément ombiliquée, conique, so-
lide, assez épaisse, ornée, dans le sens de la spire, de
cercles granuleux, formant comme autant de séries de
petites perles, obliquement et très-finement striée dans
les parties qui séparent ces cercles, blanche avec de nom-
breuses taches d’un rouge carmin, qui parfois deviennent
confluentes. La suture est assez marquée. Les tours, au
nombre de 5, sont plans; les 2 premiers (embryonnaires)
blancs et lisses; l’avant-dernier et le dernier portent
chacun 5 cercles granuleux, le plus voisin de la suture
étant plus grand et plus saillant que les autres, ce qui
rend la spire légèrement étagée ; le dernier tour est an-
guleux, assez aplati du côté de la base, et présente autour
de l’ombilic six rangées de granulations. L'ouverture est
oblique et de forme presque carrée, nacrée et marquée
intérieurement de raies qui s'arrêtent avant d'arriver au
— 381 —
bord externe, et forment, à leur point d'arrêt, de petites
denticulations. L’ombilic est blanc et entouré de granu-
lations. La columelle est assez large et pourvue de deux
plis : l’un placé près de l’ombilic et peu visible, l’autre
beaucoup plus fort et la rendant échancrée : le bord basal
présente quelques granulations obsolètes ; le bord externe
est épaissi, mais seulement à l’intérieur, et son limbe est
presque tranchant. — Le plus grand diamètre est de
41 millimètres, le plus petit de 9 172, la hauteur de la co-
quille de 8.
Var. & un peu plus grande, plus déprimée, à suture
plus fortement marquée et comme canaliculée, à taches
plus:confluentes, et de couleur rosée autour de l’ombilic.
— Le plus grand diamètre est de 15 millimètres, le plus
petit de 41, la hauteur de la coquille de 8.
Nous devons la connaissance de cette espèce et de la
suivante, qui proviennent toutes deux de l'Australie mé-
ridionale , à notre honorable correspondant , M. Geo.
French Angas. D’après son désir, nous donnons à cette
coquille le nom de M. Yates, naturaliste australien et col-
lecteur zélé qui l’a aidé dans ses recherches malacolo-
giques.
2. Trocaus TiBERIANUS. (PI. XIII, fig. 2.)
T. imperforata, conica, tenuiuscula, olivaceo-marqari-
tacea, strigis griseis, flexuosis longitudinaliter ornata;
spira mediocris; sutura vmpressa; anfr. 5 172-6 sub-
plani, ultimus obtuse angulatus, subtus obsolete striatus
et gquttulis albido-griseis aspersus ; apertura oblique qua-
drata, fauce albo-margaritacea ; columella expansruscula;
margine exlerno simplice, acuto. — Diam. ma. 4 172,
man. 4, alt. 4 172 millim.
Habitat in Australia meridionali (coll. Crosse).
— 382 —
Coquille imperforée, conique, assez mince, olivâtre,
azcc des reflets nacrés ou plutôt mordorés, ornée de
bandes longitudinales grises et flexueuses. La spire est
médiocrement élevée, la suture marquée. Les tours, au
nombre de 5 172 à 6, sont presque plans; le dernier est
obtusément anguleux, et faiblement strié à sa partie ba-
sale, qui est couverte de petites taches d'un blanc grisâtre.
L'ouverture est oblique, de forme quadrangulaire et d’un
blanc nacré à l’intérieur. La columelle est proportionnel-
lement assez large, le bord externe simple et tranchant. —
Le plus grand diamètre est de 4 millimètres 472, le plus
petit de 4, la hauteur de la coquille de 4 472.
Nous avons soumis cette espèce, ainsi que la précédente,
à l'examen de notre honorable ami, M. Cuming, qui pos-
sède presque tous les types des Trochidæ australiens dé-
crits jusqu'ici, et, conformément à son avis, nous croyons
pouvoir en toute assurance les décrire comme nouvelles ;
nous ferons remarquer aussi que le bord externe de notre
espèce, qui, sur Ja planche, parait avoir une certaine
épaisseur, est mince et tranchant comme nous le disons
dans la diagnose.
Nous dédions cette espèce à M. le D' Tiberi, auteur de
divers travaux sur les Mollusques marins de la Méditer-
ranée, dont quelques-uns ont paru dans le Journal de
Conchyliologie.
3. VALVATA JELSKi1. (PI. XII, fig. 5.)
T. late umbilicala, depressa, planorbiformis, subpellu-
aida, nitidula, solidula, longitudinaliter minule et con-
fertius striata, pallhide flava; spira plano-concava ;
anfr.3, ullimus cæleros involvens, convexæus, subtus lac-
tescens ; aperlura horisontalis, magna, reliquam testam
superans, ovalo-rolundata, ad insertionem. marginis
— 383 —
eælerni subangulata; perist. continuum, appressum, mar-
ginibus simplicibus, subacutis. — Diam. maj. 5, min. k,
alt. 2 472; longit. aperturæ 5 172, lat. 2 172 millim.
Habitat in arenosis fluminis Dnieper dicti, circa Kieff
(coll. Crosse).
Coquille largement ombiliquée, déprimée, planorbi-
forme, subtranslucide, assez luisante, assez solide pro-
portionnellement à son peu d'épaisseur, couverte de
petites stries longitudinales très-fines, et d’un jaune pâle.
La spire est plane et même légèrement concave à sa partie
médiane. Les tours, au nombre de 5, s’accroissent très-
rapidement; le dernier, qui enveloppe et dépasse les
autres, est convexe et d’un blanc de lait à sa partie basale.
L'ouverture grande, horizontale et dépassant le reste de Ja
coquille de chaque côté, forme un ovale arrondi un peu
diminué à sa rencontre avec l’avant-dernier tour, et de-
vient légèrement anguleux près du point d'insertion du
bord externe. Le péristome est continu, adhérent à l'avant-
dernier tour, à bords simples et presque tranchants. — Le
plus grand diamètre est de 5 millimètres, le plus petit de
4, la hauteur de la coquille de 2 172; la longueur de l'ou-
verture de 5 172, et sa largeur de 2 172.
Cette espèce vit dans les endroits peu profonds du
Dniéper, aux environs de Kieff. On la trouve près du ri-
vage, sur les fonds sablonneux, accompagnée du Valvata
Menkeana, Jelski (1), et du Zathoglyphus naticoides,
Férussac.
C'est à M. Jelski, conservateur du musée d'histoire na-
turelle de Kieff, que nous devons la connaissance de cette
forme remarquable; nous nous faisons un plaisir de la lui
dédier. Elle peut être confondue, au premier abord, avec
(1) Journal de Conch., 1863, p. 436, pl. VE, fig. 4.
— 384 —
le Valvata Menkeana dont elle reproduit assez exactement
la coloration : elle est seulement un peu plus pâle du côté
de la spire. Mais notre espèce est complétement distincte
sous le rapport de la forme : elle offre l'apparence d’un
Planorbe, l'autre celle d'une petite Natice. Elle est aussi
plus largement ombiliquée et compte un 172 tour de moins:
enfin son ouverture est Proportionnellement beaucoup
plus grande, et horizontale au lieu d’être oblique. L'oper-
cule, en assez mauvais état, ne nous paraît pas s'éloigner
sensiblement de celui du V. Menkeana : il est plus grand
et peut-être un peu plus mince.
4. GLoguzus Taomasr. (PI. XIE, fig. 8.)
T. imper forata, depresso-conica, lœvis, nitida, luteo-
albida, lineis fulguratis, confertis, olivaceo - viridulis
longitudinaliter ornata ; spira subelevata, apice roseo;
anfr. 6 concavo-planiusculi, ultimus obtuse angulatus,
sublus planus, tenuissime striatus, albus, zona lata griseo-
nigricante cinctus; sulura Submarginata, nigra, roseo-
himbata; apertura obliqua, angulato-subquadrata, intus
Margaritacea; columella brevis, alba, callo externo ,
crasso, prominulo, concolore aucta ; perist. non continuum,
margine exlerno simplice, acuto. — Diam. maj. 18,
min. 16, alt. 9 millim. — Operculum tenue, corneum,
rolundatum, mullispirum, oblique slriatum, medio conca-
viusculum, nucleo centrali (Hgs8, ci) :
Habitat in sinu Hakodadi dcto, Japoniæ (coll.
Thomas).
Var. 8 roseo-alba, sutura rosea, flammulis flexuosis,
obliquis, pallide migricantibus, longitudinaliter Picla. —
Diam. maj. 18, min. 16, all. 8 172 millim. (fig. 8, b).
Habitat in vicinio insularum Chah-wi-tien, Chinæ sep-
lentrionals (coll. Thomas).
— 385 —
Coquille imperforée, d’une forme conique légèrement
_déprimée, lisse, brillante et d’une coloration d’un blanc
jaunâtre qui disparaît presque entièrement sous de nom-
breuses linéoles longitudinales disposées en zigzag et d’un
vert olivâtre. La spire, assez élevée pour le genre, est
terminée par un sommet rosé. Les tours, au nombre de6,
sont d’une forme plane qui tend à devenir concave dans
le voisinage de la suture; le dernier, obtusément angu-
leux, est, à sa partie basale, aplati, très-finement strié et
blanc avec une large zone circulaire d’un gris noirâtre. La
suture, faiblement bordée, est noire avec un léger filet
rose. L'ouverture est oblique, anguleuse, presque carrée
et faiblement nacrée à l’intérieur. La columelle est courte,
blanche et doublée extérieurement par un dépôt calleux
épais, saillant et blanc également : le bord externe est
simple et tranchant. — Le plus grand diamètre de la co-
quille est de 18 millimètres, le plus petit de 16, la hau-
teur de 9. — L’opercule est arrondi, mince, corné, mul-
tispiré, obliquement strié, légèrement concave vers la
partie médiane et à nucléus central.
La var. 8, sur un fond d’un blanc rosé, présente des
flammules longitudinales obliques, flexueuses et noi-
râtres : la suture est entièrement rose. Ses dimensions
sont les mêmes que celles du type, à l'exception de la
hauteur qui est un peu moins considérable (8 milli-
mètres 172).
Le type a été recueilli par M. Thomas, notre hono-
rable correspondant, de Brest, dans la baie de Hakodadi
(Japon), par 4 brasse 172 de profondeur, sur un fond de
sable. Un seul coup de drague en amena environ un kilo-
gramme (1855, à bord de la frégate la Virginie). La va-
riété provient des îles Chah-wi-tien (golfe du Pe-tchi-li, à
11 lieues de l'embouchure du Pei-ho).
— 386 —
Nous donnons à cette jolie espèce le nom de celui qui
l’a découverte, et dont les intéressantes communications
nous ont déjà permis de décrire dans ce Journal un bon
nombre d'espèces nouvelles. Nous adoptons, pour désigner
celte coquille, le nom générique créé régulièrement par
Schumacher en 1817, le genre Rotella de Lamarck étant
postérieur (1822). MM. Adams, dans leur Genera, préfè-
rent le vocable Umbonium, de Link, qui remonte, en effet,
encore plus haut, mais qui n’est, croyons-nous, qu'un
nom créé sans avoir été accompagné d'une diagnose géné-
rique et, partant, sans nulle valeur. H, C.
Diagnoses d'espèces nouvelles ,
PAR H. CROSSE ET O. DEBEAUX.
4. HELIX ARCASIANA.
T. subobtecte umbilicata, globoso-comica , non crassa,
parum nilens, strüs tenuibus, trregularibus, obliquis,
longitudinaliter impressa, lacteo-albida; anfr. G sensim
accrescentes, convexi, ultimus non descendens, basi infla-
Lus, cirea umbilicum mediocrem excavatus; sulura 1m-
pressa; apertura lunato-rotundala, alba ; perist. reflerum,
marginibus distantibus, columellari dilatato, umbilicum
partim tegente, dextro paululum attenuato. — Diam.
ma). 16, min. 14, alt. 10 172 millim.
Habitat circa Shang-hai (coll. Debeaux).
= 9397 —
2. HELIX YANTAIENSIS.
T. obtecte perforata, globoso-depressa, subtilissime
striala, albido-flava (?); spira parum elevala, apice ro-
tundato ; anfr. 5 —5 172 convexiuscuh, ulimus ad mar-
ginem subcompressus, non descendens; apertura tri-
sinuato-lunaris; perist. subreflexum, album, margine
basali et margine dextro intus indentatis, columellari di-
latato, perforationem fere omnino tegente. — Diam. may.8,
min. 6 172, alt. 5 millim.
Habitat in vicinio loci Yantai dicti, Chinæ septentrio-
nals, ad castra Tche-fouana (coli. Debeaux).
5. HELIX MuNIERIANA.
T. lale et perspective umbilicata, suborbiculato-depressa,
pilis brevissimis hispida, tenuiuscula, pellucida, corneo-
fusca; anfr. 4 192 convexiusculi, sensim accrescentes,
ultimus descendens; apertura lunato-rotundata; perist.
patulum, subreflexum, corneo-luteum, marginibus con-
vergentibus, columellari subdilatato, dextro attenuato. —
Diam. maj. 8, min. 6 112, alt. 5 172 millim.
Habitat circa locum Tche-fou dictum, Chinæ seplen-
trionalis (coll. Debeaux).
4. HELIx FRILLEYI.
T. umbilicata, conico-globosa, obsolele striata, tenus,
pellucida, cornea; anfr. 5 172 convexi, ullimus basi in-
flatus, non descendens ; apertura lunalo-rotundata ; perisl.
acutum, marginibus subparallelis, callo tenu juncus,
columellari dilatato, reflexiusculo, umbilicum semitegente,
dextro simplice, acuto. — Diam. maj. 15 172, min. 19,
alt. A0 nullim. |
Habitat in vicinio urbis Ki-tsen-s00 dictæ, Chine
seplentrionalis (coll. Crosse). H. C:'et 0: D.
— 9388 —
Diagnoses d'espèces nouvelles,
PAR H. CROSSE.
À. STREPTAXIS DESHAYESTANUS.
T. anguste umbilicata, turbinata, stris regularibus
longitudinaliter impressa, parum nilens, corneo-albida ;
anfr. 6 1j2 vix convexi, ultimus devians, basi planu-
latus, Subtus nitidulus, inconspicue striatus; apertura
obliqua, edentula, ovalo-lunaris; perist. album, margi-
mibus reflexis, columellari et basali dilatatis, supero
subflexuoso, altenuato. — Diam. maj. 5, mun. 4, alt.
& millim.
Habitat? (coll. Crosse).
9, PUPA CANALICULATA.
T. vix rimala, cylindrica, valide striata, tenuiuscula,
Luteo-albida (?) ; spira claviformas, apice rotundato, 0b-
tusulo ; anfr.8, primi vix convexiusculi, sequentes plani,
ullimus attenuatus ; sulura profunda, late canahculata ;
apertura verticalis, elongalo-ovata, albida; perist. re-
flexiusculum, marginibus parallelis, callo dentifero (dente
valido, lamelliformi, intrante) junctis, columellari intus
torto. — Diam. maj. 5, alt. 8 192 mallim.; longit. aper-
turæ 5, lat. 2 millim.
Habitat ?.. (coll. Crosse).
3. CYLINDRELLA SWIFTIANA.
T. vix rimata, fusiformi-turrita, tenuis, subpellucida,
— 389 —
costulis minutis, albidis, hic et illic evanidis longitudina-
liter impressa, caslaneo-cornea ; spira gracilis, integra,
apice rotundalo, mamillato ; anfr.21, embryonales 1 172
lœves, nitidi, brunnei, cœteri convexi, angusli, variegali,
ultimus breviter solutus, deorsum parum protractus, latere
et basi obsolete subangulatus ; apertura subrotunda ,
intus pallide castanea; perist. continuum, undique bre-
viter expansum, reflexiusculum, albidum. — Long. 18,
diam. 2 172 mullim.
Habitat ?.. (coll. Crosse). H. C.
VARIÉTES.
Formation huîtrière dans l'étang de Diane
(Corse),
PAR LE BARON H. AUCAPITAINE.
1°
J'ai fait connaître sommairement à l’Académie des
sciences (1), puis, avec plus de détails, à la Société géolo-
gique de France (2), une formation huitrière qui me paraît
des plus curieuses, tant au point de vue zoologique que
(4) Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1862, t. LIV,
p. 1114. Commissaires, MM. de Quatrefages et Daubrée.
(2) Bulletin de la Société géologique de France, 2 série, t. XX,
p. 57, 1862.
— 390 —
paléontologique, et sur laquelle je ne crois pas inutile d’ap-
peler l'attention des lecteurs du Journal de Conchylio-
logie. | |
Il s’agit d’un ilot situé dans le vaste étang de Diana (1)
(côte orientale de Ja Corse), au nord de l'embouchure du
Tavignano. Dans la partie nord-est de cet étang, ou plutôt
de-ce lac, se trouve l'ile dont la constitution géologique
est d'autant plus digne de l'attention des naturalistes que
la science s’est récemment préoccupée de faits analogues,
sinon identiques. En France MM. de Quatrefages, Marcel
de Serres et Rivière ont renouvelé la discussion (2) sur les
buttes huitrières dej Saint-Michel-en-l'Herm (Vendée) (5).
Dans le nord de l’Europe on sait tout le parti que les na-
turalistes et les archéologues ont tiré de l'étude des amas
coquilliers contemporains (Kjoekkenmædings) observés en
Danemark, et des débris palæozoïques exhumés des an-
tiques monuments du monde scandinave (4). Toutes les
sciences sont sœurs, et la philosophie ne s’éclaire que par
leurs mutuels résultats. À ce titre encore, et quelles que
puissent être les conclusions à déduire de mes observa-
tions, on me pardonnera, j'espère, soit des longueurs, soit
quelques répétitions de ce que j'ai précédemment écrit
ailleurs sur le même sæjet.
L'île de l’étang de Diane est formée par des bancs de
coquilles d'huiîtres appartenant aux espèces contempo-
(1) Le Portus Dianæ de l’époque romaine, ancien port d’Aleria
colonia.
(2) Comptes rendus de l’Académie des sciences, 1862, 1. LIV,
p. 816, 1037 et 1065.
(3) Successivement décrites par le père Arcère, Fleuriau de
Bellevue, Cavoleau de la Fontenelle de Vaudoré, Rivière, de
Quatrefages, ete.
(4) Oversigt over det Ægl. Danske Videnskabernes selskabs ferh-
andlinger (1858-62).
— 391 —
raines que l’on pèche encore dans le lac et sur tout le litlo-
ral de la Corse et de la Sardaigne. Elle mesure environ
350 mètres de tour, et son point culminant a 25 mètres
d'altitude. La hauteur moyenne du sol sur le rivage est de
2 mètres. Quelques petits chènes, de beaux figuiers, des
tamarins, de vigoureux herbages poussent sur ce terrain.
Une maison de refuge a été construite dans la partie nord
de l’île par laquelle on aborde (4).
Le sol est exclusivement composé de coquilles d’huîtres,;
nulle part on n’aperçoit trace du roc sur lequel reposent
les débris de ces mollusques. Les matériaux avec lesquels
on a construit la maison ont été apportés des environs d’A-
leria. Récemment on a creusé, derrière la maison, une ci-
terne pour les eaux pluviales. J'ai pu observer, par les
échantillons retirés du fond de cette citerne (6 mètres),
que le terrain inférieur était également composé de co-
quilles d’huîtres passant presque entièrement au tuf cal-
caire. Autour de l'île, partout où la vue peut s'étendre
sous les eaux tranquilles, on n’aperçoit qu’un fond de
coquilles.
Sur lé’ sommet de la colline, sous le gazon, dans les
tranchées, partout en un mot, on trouve, mêlés aux Os-
trea edulis Lk., Os. lamellosa Lk. (var. Cyrnusü, Pay-
(1) Une plaque de marbre blanc placée dans la façade de la
maison rappelle qu’à la date de 1611 une concession perpétuelle
de l'étang de Diana a été faite par l’évêque d’Aleria à un per-
sonnage du pays. Je suppose que ce marbre a été apporté de
l’ancienne église Sainte-Marie qui domine l'étang.
M. Alexandre Grassi, qui m’accompagnait dans mes recher-
ches, a publié, dans le journal l'Avenir de la Corse, une série
d'articles, aussi exacts que bien écrits; sur Aleria, l’étang de
Diana et l’üe aux Huitres ; il s’est étendu avec une grande éru-
_.dition locale sur la date de cette concession et la famille conces-
sionnaire.
— 392 —
reaudeau), de nombreux échantillons des Modiola bar-
bata Lk., Mytilus minimus Poli; ces derniers encore
adhérents par paquets aux blocs d’huitres: des Cardium
eduleLk., des milliers de Cerithium vulgatum Brug.,
Buccinum maculosum Lk.; quelques littorines, des
troques, tous mollusques très-communs dans l'étang de
Diane et sur le littoral de la Corse.
La régularité avec laquelle sont disposées les plus an-
ciennes couches huîtrières, çà et là leur agglomération par
blocs, la présence, en innombrable quantité, de mollusques
non comestibles, l'étendue de l’île, son éloignement des
côles voisines, la profondeur des eaux, l'accumulation
prodigieuse de coquilles entassées, leur état remarquable
de conservation tendent à exclure toute idée de dépôt
artificiel.
La tradition répandue parmi les pêcheurs du pays af-
firme que, du temps des Romains, on déposait en cet en-
droit les coquilles des huîtres dont le mollusque, salé et
préparé, était envoyé sur le continent... Si considérable
que püt être alors la consommation des gourmets de Rome
et Surtout la production des huîtres d’Aleria, je doute fort
que, même en tenant compte du temps, on ait pu ar-
river à produire un pareil amas.
Dans quel but, d’ailleurs, les pêcheurs se seraient-ils
dérangés de fort loin souvent, pour entasser ces coquilles
précisément à cet endroit où, et j'insiste sur ce fait,
les courants de la rivière d’Arena (1) n’auraient pas tardé à
les entraîner vers la mer, surtout à l’époque des mauvais
temps ?
Beaucoup de coquilles ont, il est vrai, leurs valves
(1) L’ilot est à 700 mètres de l'embouchure de cette rivière,
qui, au printemps, est grossie par Les fontes des neiges,
— 393 —
séparées; j'ai trouvé, dans des couches assez profondes,
quelques échantillons de l'espèce terrestre, H. vermicu-
lata, mais je ne crois pas que l’on en puisse conclure que
l'île de Diane soit un dépôt artificiel, quelque chose comme
ces résidus de cuisine dont parle M. de Quatrefages.
Le jour où les alluvions, où des travaux d’art comble-
ront l'étang de Diane, notre îlot sera dans une position
identique aux formations de Saint-Michel-en-l'herm et of-
frira un problème semblable aux géologues de l’avenir (1).
En attendant de nouvelles études, il me parait difficile
de voir autre chose dans cette formation qu’un amas d’a-
nimaux ayant vécu sur place, un banc formé comme ceux
que l’on exploite aujourd’hui, et qu’un soulèvement seul
a pu lentement exhausser au-dessus du niveau actuel des
eaux.
Je saisis cette occasion pour signaler aux naturalistes un
dépôt assez considérable de Murex brandaris, L., que j'ai
observé dans la partie méridionale du port de Saïda (l'an-
tique Sidon), Syrie; mais là c’est une formation tout ar-
tificielle où l’on recorinait la main de l’homme. Les co-
quilles, toutes brisées près du canal, sont celles dont on ti-
rait cette pourpre si renommée qui était une des branches
de l’industrie de Tyr et de Sidon.
Appelé dans le nord de la Syrie, j'ai vivement regretté
que des circonstances impérieuses ne m’aient pas permis
d'étudier, comme il le méritait, ce curieux dépôt que je
prends la liberté de recommander aux naturalistes.
H:rÀ:s
(1) Voici la liste des mollusques que nous avons reconnus dans
les dépôts de Saint-Michel-en-l’Herm :
Ostrea edulis L., Mytilus edulis L., Modiola albicosta Lk., Pecten
varius L., Murex erinaceus L., Nassa reticulata, L., Lavignon
compressus L.— Les huîtres sont très-souvent chargées de Bala-
nus. P. Fiscxer.
26
— 394 —
BIBLIOGER AEHEE.
Catalogue des moliusques de l’îte de 1a Réunion
{Bourbon), par M. &. P. Deshayes (1). — Ex-
trait des Notes sur l’île de la Réunion, par L.
MaiLLarD, ingénieur colonial en retraile.
Le nouvel ouvrage de M. Deshayes commence par une
véritable curiosité littéraire, une préface de George Sand.
Nous nous attendions, nous devons l'avouer, à y trouver,
à côté du style admirable que l’on connaît, quelques-unes
des hérésies scientifiques, ou au moins des étonnements
naifs, familiers aux littérateurs fourvoyés dans la science,
à l'exemple de ce bon M. Michelet. On sait que cet auteur,
depuis que, sur le tard, ii s'occupe d'histoire naturelle, a
bien et dûment constaté que le hanneton avait des pattes.
et que l'oiseau se servait de ses ailes pour voler, grandes
découvertes qui le font pàmer d’aise, et qui, accompa-
gnées de quelques autres de même farine, sont appelées,
sans nul doute, à exercer une immense influence sur les
destinées de l'humanité. Nous ne voyons rien de tel dans la
préface en question. Le fond des idées développées est
scientifiquement exact et s'élève à la hauteur de la forme
qui sert à les exprimer.
Les mollusques de l'ile Bourbon ont été, jusqu'ici, peu
(1) Paris, Dentu, éditeur, Palais-Royal, galerie d'Orléans, 43.
— Un volume grand in-8° de 144 pages d'impression, avec
14 planches, dont 13 sont coloriées. Prix : 40 francs,
— 395 —
répandus dans les collections, sauf un petit nombre d’es-
pèces très-communes. Cependant les mers qui entourent
cette île sont fort riches en habitants ; mais ses côtes, le
plus souvent abruptes et inhospitalières, semblent, au pre-
mier abord, peu favorables à la propagation et au dévelop-
pement des mollusques marins. Les recherches faites par
M. Maillard, pendant un long séjour dans la colonie, ont
prouvé que cette pauvreté était plus apparente que réelle.
En effet, les matériaux recueillis par lui ont permis à
M. Deshayes de constater, dans son Calaloque, Y'existence
de 560 espèces de mollusques, dont 129 sont décrites
comme nouvelles. Ce remarquable résultat peut donner
une idée et de la richesse de la faune malacologique de
l'ile, et de l'importance du travail de l'auteur.
Si nous entrons dans le détail des espèces, nous avons
d’abord à signaler une grande pauvreté, en ce qui con-
cerne les Brachiopodes : une seule espèce (Morrisia gi-
gantea, Deshayes) a élé recueillie sur un crustacé pêché à
200 brasses de profondeur.
Les Mollusques acéphalés proprement dits comptent
106 espèces. Nous citerons, parmi eux, 6 Teredo, dont 2
sont décrits comme nouveaux, T. brews et T. a/finis ;
5 Gastrochæna, dont 4 nouveau, G. Retz; 1 Saxicava
nouveau, S. similis; 2 Amphidesma inédits, À. obscura
et À. Borbonica ; 2 Cypricardia également inédits, €. do-
losa et C. modesta ; 2 Anisodonta nouveaux, À. Maillardi
et À. Borbonica; 2 Scintilla, dont un nouveau, S. incerla;
4 Galeomma nouveau, G. denticulala; 5 Modiola, dont
deux sont inédits, M. difficilis et M. parasitica : cette
dernière espèce affecte la forme des Wodioles lithophages,
et vit dans les tubes abandonnés par les Tarets, mais ne
paraît pas dotée du pouvoir de perforer la pierre. Les
«tres espèces nouvelles appartiennent aux genres Psam-
— 396 —
mobia, Dosima, Cardium, Erycina, Lucina, Cardita,
Arca, Perna, Lima, Pecten, Plicatula, Spondylus et Os-
trea. Nous signalons particulièrement un genre nouveau
établi par l’auteur pour une petite coquille très-intéres-
sante, qui forme un trait d’union de plus entre les Di-
myaires et les Monomyaires. Chez elle, en effet, les im-
pressions musculaires, toujours au nombre de deux, sont
situées au centre des valves, sans pour cela être réunies.
Voici les caractères du genre.
G. PRASINA.
Testa oblonga, crassa, cordiformis, omnino clausa,
marginibus integerrimis inæquilaleralibus. Lunulaprofun-
da sub forma circuilus circularisininteriorevalvulædextræ
projecla; valvula sinistra eodem loco tuberculo dentifor-
mi munila. Cardo simplex, arcuatus. Ligamentum exter-
num, angustum. Cicatricule musculares duæ, inæquales,
subcentrales.
Les valves gauches dépareillées de la seule espèce con-
nue, P. Borbonica, ressemblent beaucoup, au premier
abord, au Bulla (Smaragdinella)viridis de Rang, dontelles
ont la belle coloration verte. L'auteur considère cette forme
curieuse comme devant constituer une sous-famille dans
les Mytilacés. L'animal est inconnu jusqu'ici.
Parmi les Mollusques Gastéropodes, plus de 450 espèces
sont énumérées. Deux genres nouveaux sont établis : le
genre Scalenostoma (S. carinatum), pour une forme voi-
sine des Pyramidella et des Niso, à coquille turriculée,
blanche, non ombiliquée, à columelle non plissée, à ou-
verture subtriangulaire, légèrement recourbée dans sa
Jongueur, et à bord simple, échancré près de la suture :
le genre Cryptobia (C. heteropsammiarum et C. Miche-
lini), pour une coquille voisine des Vermels, qui vit asso-
— 397 —
ciée à l'existence de deux sortes de Polypiers, ies Hefero-
psammia et les Heterocyathus, et présente ces deux faits
remarquables : 4° qu’on ne rencontre jamais un seul de
ces Polypiers sans qu'il porte à sa base un individu ap-
partenant au mollusque en question; 2° que le Polypier
et le mollusque sont toujours en parfait accord d’accrois-
sement, un jeune Polypier ne se rencontrant jamais sur
une coquille déjà vieille, et réciproquement.
Dans les autres nouveautés, nous citerons 5 Chiton
(C. Borbonicus, C. Maillardi, C. rusticus, C. sanguineus,
C. penicillatus); 6 Emarginula (E. scutella, E. breviri-
mala, E. costulala, E. decorata, E. spinosa, E. fenes-
trella); À Pedicularia (P. elegantissima), jolie coquille
violette qui n’est pas sans quelques rapports de forme avec
les Coralliophila et les Concholepas ; À Umbrella (U. Cu-
mingi); À Dolabrifera (D. Maillardi) ; 4 Broderipia (B.
nividissima); 4 Haliotis (H. revelata); À Hydrocena (H.
Moreleti); 6 Helix (H. Borbonica, H. Maillardi, H. Frap-
pieri, H. Eudeli, H. Vinsoni, H. imperfecta); 5 Pupa
(P. Bourguignati, P. intersecta, P. pupula, P. uvula,
P. turgidula); 3 Cerithium (C. Crossiü (4), C. Menker,
C. aspersum); 10 Triphoris (T. Hindsi, T. crenulatus,
T. Adamsi, T. Reevar, T. triiratus, T. formosus, T. dis-
tinctus, T. mirificus, T. angustissimus, T. pupæformus);
2 Conus (C. planaxis, C. spiroglossus) ; À Ovula (O0. Bor-
bonica), et 4 Cyprœa (C. Menkeana). Le reste des espèces
nouvelles appartient aux genres suivants : Patella, Pileop-
sis, Bulla, Stylifer, Rissoa, Rissoina, Solarium, Stoma-
(4) M. Tiberi a publié, dans le numéro d'avril 1863 du Jour-
nal de Conchyliologie (p. 160), un Cerithium Crosseanum, anté-
rieur de quelques mois à l’espèce de M. Deshayes, dont l’ouvrage
était alors sous presse : nous proposons pour celte dernière le
- nom de Cerithium Maillardi. H. C.
— 398 —
tella, Trochus, Turbo, Margarita, Phesianella, Nerica,
i
o
Marsenia, Neritina, Siphonaria, Janthina, Pleurotoma,
Purpura, Nassa, Columella et Leptoconehus.
Ce dernier genre, dont on ne connaissait qu'un
représentant bien authentique, le L. striatus, Rüppel,
quoiqu'il existe trois noms douteux dans la nomen-
clature (1), est enrichi de 5 autres espèces, L. Mail-
lardi, L. Cumingi, Las Rüppelii, L. Cuvieri et L. Lamarc-
ki. L'auteur nous apprend que le dernier de ces mol-
Jusques perforateurs vit dans un Polypier du genre Ma-
drepora, tandis que les autres n'habitent que des Mean-
drina. I nous donne en même temps de précieux détails
anatomiques sur l'organisation de l'animal, resté presque
inconnu jusqu'ici, et considéré par beaucoup de natura-
listes, et notamment par M. Gray, comme un jeune
Magilus.
L'animal, à l’état embryonnaire, possède un opercule
qu'il perd plus tard, tandis que le Magile le conserve à
tous les âges. Les deux genres sont donc parfaitement dis-
lincts. Le foie et l'ovaire des Leptoconques sont très-vo-
lumineux. La partie antérieure de l'animal, composée d'un
pied assez gros, tronqué en avant, formant un tissu double
à cet endroit, et d'une tête très-petite, aplatie, absolument
semblable à celle des Pourpres, et prolongée antérieure-
ment en deux tentacules coniques, vers le milieu desquels
apparait, sur le côté externe, un pelit point oculaire noir,
est cachée, en grande partie, par un manteau d’une éten-
due inaccoutumée, qui forme un véritable anneau, au
travers duquel passe le corps de l'animal. Ainsi que chez
(1) Magilus Peroniü, Lamarck : Magilus ellipticus, Sowerby
(Genera); Leptoconchus oblongus, Sowerby (testibus À. et H.
Adams). E. C.
— 399 —
les Magiles, on distingue, dans le manteau, deux portions
nettement séparées.
Les Leploconques, ne formant pas de tube comme les
Magiles, vivent moins profondément enfoncés dans les
Polypiers : on distinguera toujours facilement les coquilles
appartenant à ce genre des Magiles jeunes en ce qu’elles
n’ont jamais le sommet de la spire rempli de matière
calcaire, et en ce que, par conséquent, à volume égal,
elles sont toujours moins pesantes. Les deux genres ont,
d'ailleurs, de grands rapports entre eux et doivent ètre
classés dans le voisinagedes Pourpres.
Sj maintenant nous voulons résumer les principaux Ca-
ractères de la faune malacolôgique de l’île, nous rappelle-
rons d’abord l'absence presque complète de Brachiopodes,
que nous avons signalée plus haut. Nous ferons remarquer
ensuite que le genre Mactra est à peine représenté ; il ne
compte qu’une seule espèce : il en est de même des genres
Cumingia, Capsa, Psammobia, Mesodesma et Septifer.
Les véritables Mytilus paraissent manquer complétement.
Les familles des Vénéridés et des Cardiacés sont faible-
ment développées. Les genres dominants sont les suivants:
Teredo, Gastrochæna, Chama, Lucina, Arca, Modiola,
Lima, Peclen, Spondylus et Ostrea (Mollusques acé-
phalés).
Parmi les Gastéropodes marins, le genre dominant est
le g. Cypræa, représenté par 59 espèces. Viennent ensuite
les genres Conus (28 espèces); Mitra (22 esp.); Purpura
(25 esp., en y comprenant les Ricinula et les Corallio-
phila) ; Nassa (12 esp.); Cerithium (18 esp.): Triphoris
(12 esp.); Ohva, Columbella, Terebra, Strombus, Triton,
Pleurotoma, Turbinella, Nerita, Narica, Natica, Turbo,
Solarium, Patella, Emarginula, Chiton et Bulla. Ce der-
nier genre, qui, entendu dans le sens de Lamarck, est
— 400 —
représenté par 45 espèces, compte dans le nombre le Bulla
vifrea, Pease, des îles Sandwich, et le Smaragdinella vi-
ridis, Rang, que l’on trouve habituellement dans l'océan
Pacifique. On remarquera l’importance que prend, sur le
littoral de Bourbon, le genre Leptoconchus, représenté par
6 espèces. Les représentants du genre Trochus sont moins
nombreux que ceux du genre Turbo, tandis que, habi-
tuellement, c’est tout le contraire. La famille des Halio-
tidæ, les genres Fusus, Cancellaria et Murex sont faible-
ment développés. Le genre Voluta manque complétement:
le genre Separatista compte une espèce, ainsi que le genre
Holcostoma. Les mollusques terrestres sont peu nombreux
(15 Helix, 1 Succinea, À Bulimus, 4 Achatina, 7 Pupa,
4 Melampus, 1 Plecotrema, 4 Pedipes, 2 Cyclostoma,
1 Hydrocena), comparativement aux îles voisines : ce qui
doit être attribué à la nature généralement volcanique du
sol. Le nombre des mollusques fluviatiles est encore plus
petit, par suite de l’absence de grands cours d’eau (5 Me-
lania, 1 Navicella, 6 Neriina, 1 Physa).
Parmi les genres pélagiens, 4 ÆRecluzia (R. Jehennei,
Petit) et 4 Janthina, dont une espèce nouvelle (J. Vin-
soni), ont été recueillis. Il n’a point été trouvé de Ptéro-
podes, et la liste des Céphalopodes se réduit au Spirula
Peront et à l'Octopus Indicus.
La faune malacologique de l'île de la Réunion, consi-
dérée sous le rapport des espèces marines, a, comme l’on
doit s’y attendre, de grandes affinités avec celle des îles
voisines, Maurice, Madagascar, etc. On y retrouve beau-
coup d'espèces de la mer Rouge, particulièrement dans
les genres Conus et Cyprea, et un nombre au moins aussi
considérable de mollusques de Focéan Indien. Quelques
espèces, citées dans le catalogue, présentent le phéno-
mène d’une extension géographique considérable et tout
— 401 —
à fait hors de proportion avec ce qui se passe habituelle-
ment. Nous signalerons particulièrement les Mutra episco-
palis, filosa, cucumerina, et le Ricinula albolabris, des
îles de l'océan Pacifique; le Matra paupercula, que l’on
trouve dans l’Indo-Chine et la Nouvelle-Calédonie; le Co-
nus textile, le Strombus luhuanus, et quelques autres es-
pèces communes’ aux Philippines; le Cyprœæa caput-ser-
pentis, de l'Australie du sud ; et enfin, un certain nombre
de mollusques de l'Atlantique, le Purpura neriloidea,
des îles du cap Vert, le Capsa deflorata et le Lucina tige-
rina, si abondamment répandus aux Antilles. Ce dernier
fait de distribution géographique nous semble des plus
curieux.
On voit, par les longs détails que nous venons de don-
ner, quel intérêt scientifique présente le nouvel ouvrage
de M. Deshayes, et quelle importance nous y attachons.
C’est une excellente faune locale de plus acquise pour
l'histoire future de la distribution géographique des mol-
lusques, et par conséquent un grand service rendu à la
science malacologique qui ne possédait, sur l'ile de la Réu-
nion, que des données peu nombreuses. Le nom seul de
l’auteur est une garantie de la valeur de ce livre, qui n’a
pas besoin de notre recommandation. Nous nous conten-
terons d'ajouter que l’exécution matérielle ne laisse rien
à désirer, que les espèces nouvelles sont représentées sur
44 planches très-bien dessinées, et que le prix de l’ouvrage
nous semble fort modique, comparativement à celui de la
plupart des autres livres d'histoire naturelle.
H. CROSSE.
— 402 —
Description of five mew genera Of Moïlasen (1 1
by Hemry and Axrtieur Adams { description
de 5 nouveaux genres de Mollusques). — On the
Genera and species of recent Brachiopods (2) found
in the seas of Japan, by A. Adams {sur les genres
et espèces de Brachiopodes vivants trouvés dans
les mers du Japon). —On the Japanese species of
Siphonalia, à proposed new genus of Gasteropo-
dous mollusca (3), by A. Adams (sur les espèces
japonaises appartenant au nouveau genre Sipho-
naila).—On the species of Pyramidellinæ found in
Japan (4), by À. Adams (sur les espèces de Py-
ramidellinæ trouvées au Japon).—On the species
Of Obeliscinæ (5) found in Japan, by A. Adams
(sur les espèces d'Obeliscinæ trouvées au Japon).
—. Descriptions of some new species of Li-
mopsis (6), from the Cumaingian collection, by
A. Adams (description de quelques espèces
nouvelles de Limopsis provenant de la collection
Cuming).
f. Dans la première de ces brochures, MM. Adams éta-
(4) Brochure de 4 pages, extraite du numéro de janvier 1863
des « Annals and Mag. of natural History. »
(2) Brochure de 4 pages, extraile du même recueil (février
1863).
(3) Brochure de 5 pages, extraite du même recueil (mars
1863 ).
(4) Brochure de 6 pages, extraite du volume VIT des « Procee-
dings of the Linnean Society. »
(5) Brochure de 8 pages, extraite des « Proceedings of the zoolo-
gical Society of London. » (11 novembre 1862.)
(6) Brochure de 4 pages, extraite de la même publication,
même date.
— 403 —
blissent : 4° le genre Leuconyx (L. Tyleriana) pour une
coquille probablement interne, blanche, mince, spathuli-
forme, convexe à l'extérieur, concave à l’intérieur, ne
présentant pas trace d'impression musculaire, à bords in-
fléchis, à sommet recourbé, porté en avant et creux à l’in-
térieur, et qu'ils pensent devoir être rangée près des
Aplyside, et notamment du genre Dolabella : habitat
inconnu; 2° le genre Bacula (B. striolata) pour une pe-
tile coquille blanche, voisine des Eulimes par sa forme
subulée, et la tendance de ses tours à former une ligne
courbe, mais s'en éloignant par les stries transverses qui
la couvrent, et par la columelie circonserite et calleuse ;
5° le genre, Leiopyrga (L. picturala), pour une espèce
que l’on pourrait regarder comme une Phasianelle mince
et ombiliquée, et qui n’est pas non plus sans de grands
rapports avec les Bankivia, dont elle ne présente pas
pourtant la troncature qui rappelle celle des Agathines ;
4° le genre Taheitia, pour le Truncatella porrecta, de
Gould (Ona Conchologica, p. 40), coquille remarquable
par son dernier tour séparé et porté en avant, comme
celui d’un grand nombre de Cylindrelles; 5° le genre
Chromotis, pour le Phasianella neritina, Dunker (Zeitsch.
[.Malak., 1846, p. 110), dont le Gena lincata, À. Adams,
est synonyme. Cette espèce provient du cap de Bonne-Es-
ptrance; son opercule, d’après le D'Krauss, est semblable
à celui du Phasianella capensis, Dunker.
I. Voici la liste des Brachiopodes recueillis dans les
mers du Japon par M. A. Adams, lors de son dernier
voyage :
FEREBRATULIDÆ. Terebratulina japonica, Sowerby,
T. caput-serpenus, Linné, T. Cumingü, Davidson; Wal-
— 04 —
dheimia cranium, Gmelin, W. septigera, Lovèn, W. picta,
Chemnitz, W. Grayi, Davidson; Terebratella Coreanica,
Adams et Reeve, T. Mariæ, À. Adams; Ismenia sanqui-
nea, Chemnitz, Ismenia Reevei, À. Adams (espèce nouvelle).
Sous le rapport de la distribution géogräphique de cette
famille, il y a lieu de réunir les 3 provinces désignées
sous le nom de Nord-Européenne, Nord-Asiatique et
Indo-Pacifique, qui, toutes, fournissent leur contingent
aux Terebratulidæ du Japon.
RayNCHONELLIDÆ. Rhynchonella lucida, Gould,
ER. Woodwardu, À. Adams, espèce nouvelle qui diffère
du À. psitlacea, en ce qu’elle est pourvue de petites stries
concentriques et non rayonnantes.
CranuDÆ. Crania Japonica, A. Adams, espèce nou-
velle.
DiscininÆ. Discina stella, Gould.
Lnçuziæ. Lingula tumidula, Reeve, L. smaragdina,
A. Adams, L. jaspidea, À. Adams, L. lepidula, À. Adams:
ces trois dernières espèces sont nouvelles.
IIT. M. A. Adams propose le nouveau genre Sipho-
nalia pour une forme assez remarquable qui est repré-
sentée dans les mers de Chine et du Japon par de
nombreuses espèces, et dont les espèces connues ont été
rangées dans le genre Buccinum par la plupart des
auteurs. Ce sont des coquilles minces, ventrues, généra-
lement dépourvues d’épiderme, et dont l'ouverture se
termine par un Canal court et recourbé : leur forme géné-
rale, abstraction faite du canal, les rapproche plutôt des
Neptunea que des Buccinum.
— 405 —
Voici la liste des espèces connues jusqu'ici :
4. Siphonalia (Buccinum) cassidariæformis, Reeve
(Conch. Ic., n° 41).
2, $S. (Buccinum) signum, Reeve (C. Ic., n° 6).
5. S. (Buccinum) trochulus, Reeve (C. Ic., n° 7).
4. S. (Buccinum) fusoides, Reeve (C. Ic., n° 9).
5. S. (Neptunea) fusco-lineata, Pease (Proc. zool. Soc.,
1860).
6. S. (Buccinum) modificata, Reeve (C. Ic., n° 67).
7. S. (Buccinum) spadicea, Reeve (C. Ic., n° G4).
8. S.(Buccinum) hnnulus, Adams et Reeve (Voy.
Sam., pl. var, f. 10, a, b).
9. Siphonalia commoda, A. Adams.
10. — corrugata, À. Adams.
41. = conspersa, À. Adams.
42. — - concinna, À. Adams.
45. — ornata, À. Adams.
14. — filosa, À. Adams : provient des mers
de Chine.
15. — hgaia, A. Adams.
16. — grisea, À. Adams.
417. — colus, À. Adams.
48. — acunninata, À. Adams.
19. — pyrams, À. Adams.
20.
21.
munda, À. Adams.
nodulosa, À. Adams.
Le Buccinum lhineatum, Kiener, doit être également
rattaché à ce genre.
IV. La plupart des Pyramidelline du Japon appar-
tiennent, d’après l’auteur, aux genres Parthema, de
Lowe (9 espèces, dont 4 nouvelle, P. cælala), et Chrysal-
hida, de Carpenter (15 espèces, dont 4 nouvelles, C. filo-
— 406 —
cincta, C. rufo-lineata, C. galbula, C. erucella), H rat-
tache le reste aux nouveaux genres Mormula (M. Rissoina
et M. egregia, espèces nouvelles); Miralda (M. dia-
dema, etc., formes comprises autrelois, par l’auteur, dans
les Parthenia); Pyrgulina (P. tantilla et P. decussata,
espèces nouvelles, accompagnées de 11 autres rangées
précédemment, par M. Adams, avec les Chrysallida ou
les Parthenia); Mumiola (M. reticosa et M. tessellata, es-
pèces nouvelles). Il n’a point rencontré au Japon de véri-
tables Pyramidella, dans le sens restreint qu’il attache à
ce nom générique. Nous craignons que M. Adams, en créant
quelques-uns de ces nouveaux genres, ne se soit laissé
emporter un peu trop loin, en poussant à l'extrême ses ha-
bitudes de divisions génériques et subgénériques, autant,
du moins, qu’il nous est permis d’en juger d’après ses
phrases caractéristiques. Nous lui reprochons aussi de ne
pas donner, dans ses diagnoses spécifiques, la dimension
de l'individu qu’il décrit. Nous savons très-bien que cette
dimension peut varier et varie, en effet, souvent dans la
même espèce, mais il n’en est pas moins vrai que cette in-
dication est éminemment propre, dans beaucoup de cas, à
aider les naturalistes à reconnaître l'espèce décrite et,
partant, fort utile.
Vet VE. Nous rendrons compte de ces deux petits mé-
moires qui ont paru dans les Proceedings de la Société
zoologique de Londres (1862), en même temps que des
autres {ravaux qui composent le volume.
Sous le bénéfice des réserves que nous venons d’ex-
primer plus haut, nous n'avons que des éloges pour les
nouveaux mémoires de MM. Adams, qui profiteront à Ja
science dans une juste mesure. Nous continuons à voir
avec plaisir M. Arthur Adams nous initier de plus en plus
à la connaissance de la faune malacologique du Japon, si
SERRE EEE" = then
— h07 =
complétement ignorée il y a peu de temps encore, et nous
espérons qu'il pourra donner, dans une publication moins
restreinte, les figures des intéressantes nouveautés qu'il a
découvertes et dont il a signalé l'existence aux natura-
listes par ses descriptions. H. CRossE.
Catalogue des mollusques terrestres et dite
tiles de l'Hérault, Par E. Dubwrueil. — In-8°.
Montpellier, 1863, 15 pages.
Le livre célèbre de Draparnaud a fait connaître, au com-
mencement du siècle actuel, les richesses conchyliolo-
giques du département de l'Hérault. Mais, depuis cette
époque, aucun travail sérieux n’a été consacré aux Mol-
lusques. En 4824, M. Marcel de Serres a publié, dans la
Statistique de l'Hérault, une liste très-incomplète des es-
pèces appartenant au règne animal qui habitent le dépar-
tement.
M Dubrueil a comblé la lacune que nous signalons en
donnant un catalogue soigné, riche en indications de lo-
calités, et paraissant être le résultat de recherches con-
sciencieuses et bien dirigées.
Ce catalogue énumère 126 espèces de mollusques ter-
restres et fluviatiles, chiffre déjà fort respectable. Les
Mollusques de l'Hérault, en effet, outre un grand nombre
d'espèces propres à toute la France, possèdent quelques
formes spéciaies à la région méditerranéenne, et que l’on
chercherait vainement ailleurs. Parmi ces espècessintéres-
— 08 —
santes, nous citerons les Zonites candidissimus et algirus,
les Helix micropleuros, splendida, vermiculata, gallopro-
vincialis, explanata, conspurcata, pyramidata, wochoides,
conoïdea, l'Achatina folhiculus, le Cyclosioma patulum,
les Bythima gibba et brevis, etc.
Au nombre des espèces rares, nous signalerons le Pa-
ludina Simoniana que M. Dubrueil range, à l'exemple de
Pfeiffer, parmi les Acme. EU
Enfin nous pensons qu'il y aurait lieu d'étudier de
nouveau les caractères ou les conditions d’existence de
quelques espèces dont la présence dans l'Hérault nous
parait très-douteuse, quoique l’auteur les signale comme
indigènes, tels sont l’Helix pomaha, les Unio nana,
pictorum el rostrala. |
L'exemple donné par M. Dubrueil doit être encouragé,
afin que nous possédions bientôt la série complète de nos
catalogues départementaux; en outre, nous rappellerons
à M. Dubrueil que l'Hérault est un département mari-
time, el qu'un catalogue de ses Mollusques marins serait
au moins aussi bien accueilli que la liste des Mollusques
terrestres et fluviatiles. P. FiscHer.
NOUVELLES.
Les conférences conchyliologiques de M. Deshayes doi-
vent recommencer dans le courant du mois de novembre
prochain. Nous nous empressons de porter celle nouvelle.
scientifique à la connaissance de nos lecteurs, et nous en-
gageons vivement ceux d’entre eux qui habitent Paris à
profiter de ces savantes leçons. — On $inscrit place Royale,
no 48.
— 409 —
M. le préfet de la Charente-[nférieure vient de prendre
un arrêté qui interdit aux vendeurs d’huîtres provenant
de Falmouth de livrer ces mollusques au commerce avant
d’avoir été dépouillés du cuivre qu’ils renferment par un
séjour d'au moins six mois dans les parcs (1).
M. Debeaux nous prie de vouloir bien porter à la con-
naissance de nos lecteurs la rectification suivante sur l’ha-
bitat del'Helix Cirlæ mentionné dans sa Notice sur quel-
ques Mollusques nouveaux ou peu connus de la grande
Kabylie (2). « L'Helix Cirtæ, dont il est question dans
« cette notice et qui doit être, quant à présent, rayé du
« nombre des mollusques vivants de la grandeKa bylie,
« provient du Gouraia et du Djebel-ez-zàn, près de Bougie
« (M. Ancapitaine), et non du Haut Sébaou, indication er-
« ronée. Il est d’ailleurs très-probable que cette espèce, .
« qui habite les ravins boisés des environs de Bougie,
« Constantine, Aumale et Boghar, c’est-à-dire dans une
« zone très-étendue de la région tellienne, sera trouvée,
« par suite de nouvelles recherches, sur le territoire de la
« grande Kabylie. »
Nous avons à regretter la mort d’un de nos plus zélés
correspondants, M. Lorois, ancien préfet du Morbihan. Il
laisse une collection de coquilles vivantes considérable, ren-
fermant 5,500 espèces représentées par plus de 23,000 in-
dividus, et remarquable par le développement qu’il avait
donné à certains genres et particulièrement au genre
Conus (307 espèces, 1,511 individus); sa famille n’est point
(1) Voir, pour cette question, le Journ. de Conchyl., 1863,
p. 221.
(2) Journal de Conchyliologie, 1863, p. 13.
27
— 410 —
dans l'intention de la conserver. — Pour toute demande
de renseignements, ainsi que pour visiter là collection, on
doit s'adresser, soit à Madame veuve Lorois, à sa pro-
priélé de Brocl, commune d’Arzal, par Mazillac ;ÿ Soit à
M. Taslé père, à Vannes (Morbihan).
H. Crosse.
ERRATA.
1 TE
Pages. Lignes.
179, 19, au lieu de transversale, lisez transversalement.
177 15, — im, — in,
279, 26, — altissima,. ©: — . Jatissima:
262, 20.4 — Montromi2ra, —. Montrouzieriä£":
286. 20, — rugulosa, striata, TT... lüuguloso-striata. ©
382, 29, — confertius, j — confertim,
387, FH — indentatis, — unidentatis.-
LISTE
des per sonnes qui ont concour u & la rédaction du volume XI
du ARTE DE CONCHYLIOLOGIE,
Aucapitaine Era H.).. Munier-Chalmas
Daniel (D?) Petit de la Saussaye. ae
Debeaux (0.). Pfeiffer (D° T,:).
Duval (D°). Raincourt (marquis de).
Jelski. Souverbie (D).
Mayer (C.) = Tiberi (D').
Montrouzier. Valenciennes (de l'Institut).
Môrch. WeinkaufF.
Morelet.
— Ai —
LISTE DES NOUVEAUX ABONNÉS.
Alexis. . CE
Bourgault Ducoudray.
Colbeau (J.). .
Collin (J.).
Delbos (D').
Dupré. . . :
Elizalde (J. de). .
Gemellaro (professeur G.). .
Hidalgo (J. G.).
Lallemant (Ch.). .
Mac-Andrew (R.).
Massot (D° P.).
Mathon.
Michau (enseigne de vaisseau). .
ARMOR EE Te SU te | ce
Thiesenhausen (baron A. de).
Troschel (professeur). ..
Société géologique de France.
Aix.
Nantes.
Bruxelles.
Copenhague.
Mulhouse.
Paris.
Cadix.
Palerme.
Madrid.
Alger.
Londres.
Perpignan.
Béziers.
Lorient.
Dijon.
Rome.
Bonn.
Paris.
— 112 —
TABLE DES MATIÈRES.
TOME XI.
Sur l’anatomie des Cyrènes, par P. Fiscner.
Notice sur quelques mollusques nouveaux ou peu
connus de la grande Kabylie, par O. DEBEAUX. .
Contribution à la faune molacologique des Antilles
danoises, par 0. À. L. Mürcu.
Révision des espèces du genre Orynoe, He
et Lobiger, Krohn, par O. À. L. Môrcu.
Notes pour servir à la faune malacologique de l'Ar-
chipel calédonien (supplément), par P. FiSCHER .
Étude sur le genre Cancellaire, et description d’es-
pèces nouvelles, par H. CRossE (suite).
Note sur le Cassidaria EU ed par le D' Du- |
VAL.
Description FEU Volute San par A. Fos |
CIENNES.
Description d’une Hélicine se par le ne |
L. PFEIFFER. È
Description d'espèces is par M. RUE
et le.R. P. MonTRouzIER. . . __. . . 74,161,
Diagnoses d'espèces nouvelles du nord de la Chine,
par H. CRosse et O. DEBEAUX.
Note sur l’animal du Fragilia antaiensis, par
P. FIscHeR.
Note additionnelle sur le 5 DA 6 Pre
et le Nassa Gallandiana, par H. Crosse.
Pages,
1
Lo
276
— 413 —
Description d'une espèce nouvelle de la Guadeloupe,
par H. Crosse. : nat
Description d'espèces belles d' og par H.
CROSSE. CS PEL
Note sur la faune PANIER des environs de
Kieff (Russie), par C. JELSKI. FEER
Observations sur le catalogue des cahtiles ma-
rines d'Algérie de M. Weinkauff, par S. PETIT DE
LA SAUSSAYE. : . $
Notesur les conditions d'existence de ïr Hinnites si-
nuosus des côtes de Bretagne, par le D' DANIEL. .
Sur la coquille embryonnaire du Dolium perdix ,
par F. FiscHer. su La
Sur les espèces du genre Mn qui vivent
dans la Méditerrannée, par le D' Tiger. .
Description d’une espèce nouvelle du genre Xeno-
phora, par le D' Tiberi. : à
Description d'espèces nouvelles de fi. mer Méditer-
ranée, par le D° Tiger. . x
Diagnose d’un Glauconome nouveau du Hé L :
_ Chine, par H. Crosse et O. DEBEAUX . è
Description d'espèces nouvelles de l’Archipel calé-
.… donien, par H. CROSSE. À
Note s sur les métamorphoses du UE CR
gü, par P. FISCHER. : me
Réponse aux observations sur mon A des
coquilles marines d'Algérie, par H. WEINKAUFF. .
Le genre Planorbe est-il dextre? par 0. A. L.
MORCH. : ; : ;
Notice sur la militolaute de AU Lee “a lit-
. toral de l'empire chinois, par O. DEBEAUX.
Notes sur quelques espèces nouvelles ou peu con-
Pages
— ik —
nues du littoral de l'empire chinois, ja H.
Cross et O: DEBEAUX. , . un,
Description d'une Hélicine nouvelle, par H. CROSSE
et O. DEBEAUX. . . . SUGORARIE ;
Description d'une espèce rot , par A. MORELET.
Description d'espèces nouvelles de Poulo-Condor
(Cochinchine), par H. Crosse et P. Fiscner.
Description d'un Helix d'Australie, par H. Crosse.
Documents sur les globules polaires de l'ovule des
mollusques, par P. FISCHER. . . ut 5
Note sur quelques points de l'histoire naine des
Patelles, par P. FISCHER. . . À
Note sur l'Helix Hauffeni des dote de la Gr
niole, par H,. CROSSE.
Mélanges conchyliologiques, par PETIT DE LA Saus-
SAYE.EBUPAUNEN 691 Ju rHMIOT ESERIQ 89) +
Annotalions au catalogue des coquilles marines de
l'Algérie, par Hi AUCAPITAINE. 1. .
Note sur la faune malacologique ce Cochinchine,
comprenant la description des espèces nouvelles
ou peu connues, par H. Crosse et P. Fiscuer.
Description d'espèces nouvelles, par H. Crosse. !.
Diagnoses d'espèces nouvelles, par H: CROSSE eboi:
CE DESEAUX. . . ... He) Dit,
Diagnoses d'espèces orrelles) par EH. Cissé. :
Paléontologie.
Description de coquilles: fossiles des ‘{errains ter-
liaires inférieurs, par C. MAyER (suite). :.1:4
Liste par ordre systématique des Bélemnites des ter-.
rains jurassiques et diagnoses desespèces nou-
94
— 415 —
velles, par C. Mayer. .
Description d'un nouvean genre el is attuyelles Cs-
pèces fossiles du.bassin de Paris et de Biarritz,
par le M° pe Raincourr et E. MuniER-CHALMAS.
Description d'un nouveau ‘genre du Kimmeridge-
Clay, par Munier-CHALMAS.
Bibliographie.
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On some genera: and species of Mollusca from Ja-
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181
194
288:
404
118
4490
420
122
208
219
291
— 116 —
Nouveau catalogue des Mollusques du département
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Description d'un nouveau genre de Mollusque se
moné, terrestre, de Ceylan, par À. Huowgerr
(1869). Mar nr Sin
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consignées dans Aristote, par P. GERvAIS (1865)
Mollusques de Saint-Jean-de-Loria, par R. Bour-
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Matériaux pour la faune nat nié FA Pique:
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Remarks on the number, etc. (et diverses publica-
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Di un movo fossile delle argile nine de luttes
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402
407
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Sur la ligne de rdtésétion dé ul géné tes elc.,
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Rapport sur les progrès de la géologie et de la pa-
léontologie, en France, pendant l’année 1861,
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Mélanges paléontologiques, par DE RycKuozr,
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l'étage néocomien moyen du mont Salève, par
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Paleontologia pnren etc., par J. SÉGÉENrA
(1862).
Gite malacologiche, etc., par af Viei (865).
Variétés.
Sur l'origine de l'ambre gris, par H. Cross.
Formation huîtrière dans l'étang de Diane, par
H, AUCAPITAINE.
Nouvelles.
Falsification des huîtres. … . "1: 55 994,
Création d’une société malacologique en Bélgiques
Conférences conchyliologiques de M. DESHAYES.
Rectification sur l'habitat de l Hehix Cirtæ.
— hi8 —
Néerologie.
Pages.
Mort de MM. Bronn, Menke, Aguillon, Van den
Heuvel, H. Coudert. . 127
Mort de M. Lorois. 409
Liste des personnes qui ont concouru à la rédaction
du volume XI du Journal de Conchyliologie. . 410
Liste des nouveaux abonnés. 411
TABLE PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE.
a. MOLLUSQUES VIvANTS.
ALABA ((.).
ALCIOPE {G.).
AMPULLARIA Grasseli, Mori,
Apcysia parvula, Guilding.
BAcuLA :G.). :
BERTHELLA circeularis, Morch,
— quadridens, Morch.
Birrium Lawleyanum, Crosse.
BoRNELLA calcarata, Morch.
BRACHIOPODES (O.). z
Buzimus Annamiticus, Crosse et Fa a
— perversus, Linné.
— Siamensis, Redfield. . .
Buzia (G.). .
CANCELLARIA (G.).
— Angasi, Crosse.
— Bocageana, Crosse et Deh ;
108
105
967
22
403
31
99
87
36
403
357
359
360
103
58
de 2 SGA
63, 77, 263
— 119 —
CancELLarIA Cumingiana, Petit.
— Forestieri, Montrouzier. .
— Montrouzieri, Souverbie. .
— Semperiana, Grosse.
CassiIDaRIA (G.).
— Deshayest, nr
CEPHALOPODES (O.). .
CeriraiuM Crosseanum, Tiberi.
CHonproroMa Gundlachi, Arango.
Caromoris (G.). .
CLancuLus Yatesi, Crosse.
CoLumsELLa infumata, Crosse.
— Michaui, Crosse et Fiscier,
— pumila, Souverbie.
CRENELLA Paulucciæ, Crosse. .
CryPpTogia (G.). .
CyLINDRELLA Swiftiana,Crosse. .
CYRENA (G.).
Dozium (G.). . ;
— Testardi, Montrouzier.
Dokipium gemmatum, Morch.
Doris angustipes, Morch. .
— Crucis, Ærsted. .
— Krebsu, Morch.
ELysra crispata, Ærsted. .
EnGina Schrammi, Urosse.
ENNEA bulbulus, Morelct. .
— Michaui, Crosse et Fischer. :
FRAGILIA (G.).
_— areas et Debut
GLAuconoME Primeana, Crosse et Debeaux.
GLoguLus Thomasi, Crosse.
Goxtoporis picturata, Morch.
Hericixa Fischeriana, Montrouzier.…
— oxyrhyncha, Crosse et Debeaux.
. 206, 301
payes:
62
161
163
65
150
70
160
81
k03
919
84
311
281
79
78, 255
. 177, 256
384
2 moe
Hecicina Rosaliæ, Pfeiffer.
Heuix Angasiana, Pfeiffer. :
— Annamitica, Crosse et Fischer. .
— Arcasiana, Crosse et Debeaux.
— Baladensis, Souverbie.
— Bouyei, Crosse et Fischer.
— cedretorum, Debeaux. .
— Condoriana, Crosse et Fischer.
— Crossei, Pfeiffer.
— Devauxi, Debeaux. j
— Frilleyi, Crosse et Debeaux.
— Hauffeni, Schmidt..
— Isabellensis, Souverbie,
— Kabyliana, Debeaux.
— Lorioliana, Crosse.
— Munieriana, Crosse bonus
— Tanquereyi, Crosse et Fischer. .
— Weinkauffiana, Crosse et Fischer. .
— Woodlarkiana, Souverbie,.
— Yantaiensis, Crosse et Debeaux. .
HerMÆA vridis, Deshayes. .
HinniTes (G.). ST
HyprocENA fasciolata, Ma olst RUE
_ lirata, Morelet.
— maritima, Montrouzier.
JANTHINA (G.).
JOUANNETIA (G.). à
KELLIA subrugosa, Sburérbie:
LEIOPYRGA (G.). .
Léproconcaus (G.).* .* ,5 + PUR Hs
LeProx franslucidum, Souverbie. +. .
Lepropoma Condorianum, Crosse et Fischer.
— Michaui, Crosse et Fischer.
ÉEUCONYX (G.). à 4! 4 en
Limxea spadicea, Morelet. .. .
Pages,
Emopsts (Gi) 08 0100 etaient te, can 7 402
Lontens. (Ge nec ds ne ER Eu ee 43
=. corneuss Morel alt le: en sente STE
MARGINELLA suavis, Souverbie, «+ . + + + : .: 170
MoxoponrTa Bourcierei, Crosse. + « . . . . 178
Monraouzigmia:(G:). + © + ets + na Ga tas
ee clathrata, Souverbie. . . . . . 984
Munex Penoitt, Tiberk.» 521. unie ss che ns
MvriLus crispus, Cantraine. . . . . . . .. . 330
Narica Fortune, Reeve..….shars tuenie#x Varie 11962
Nassa Gallandiana, Fischer. . ,. . . . . . 81
Nenrimna Showalterit, Leas nsc es 2110, 7 1896
— Souverbiana, Montrouzier. . + . + 75, 175
Norarcaus polyomma, Morch. .... . . . . . 95
Cor (Ge op At sindt.s du doit 43
— Antillarum, Morch...:.+... ... ... 27
— brachcephalus, Morch. . . . . . . . 45
Gravamane. Lamarck., 454,8 uen 14 Aide us ESS
Onenis armadilla, Morch.se ame 24 à L3
PnaealG) eee à ose ipe A ei DAS AR
OxüLa purpurea, Risso. +. . .:. +... 33k
Pazupina lurida, Morelet.. . + : . . .. . ‘37k
PRtesEaNGe der O NeR, ne LL: 7000
Péerajiprasina, : Morch. 2 4408. anti paut 1 42
PavonnisS EE LEA nt 9 TRE at SES
— circumspissus, Morelet. . . . . . . 362
— Saigonensis, Crosse et Fischer. . . . 362
PLEUROBRANCHUS areolatus, Morch. . . . . . . 28
PLEeuroroma Angasi, Crosse. . . . . :.. .. 87
_ Beraudiana, Grasse: 4 ,..1., 1. 88
. undatigera, Bivona. …,...... .. . 851
Poronia australis, Souverbie. . . . . . . . 9287
Pass (One nee CG RE ER
PrerocycLos brevis, Martyn. . . . . . . . . 364
Pupa canaliculata, Crosse. . . . . . . . . 388
— 92 —
PupiNA Vescoi, Morelet. . .
Purpura brevis, Blainville.
PYRAMIDELLINE (F.).
Quoyia Michaur, Crosse et Fischer.
ScaLaRIA soluta, Tiberi.
SCALENOSTOMA (G.). .
SCALIOLA (G.).
SCISSURELLIDA (K.).. . ,
SIPHONALIA (G.). . :
STOMATELLA Stellata, Souverbie.….
STREPHOBASIS (G.). .
STREPTAXIS Deshayesianus, Crosse. .
SuccinEA Cochinchinensis, Pfeiffer. .
TAHErIA (G.).
TENNENTIA (G.). 3
TORNATELLA alveola, AL
Trocaus constellatus, Souverbie.
— Fournieri, Crosse. .
— Tiberianus, Crosse..
Turso /œtus, Montrouzier.
TurBoniLza Weinkaufi, Dunker.
TypHis Angasi, Crosse.
Uxio T'ientsinensis, Crosse et one
Union (F.).
VALvATA Jelski, Crosse. .
— Menkeana, Jelskii. .
VERMETIDEÆ (F.). :
VozuTA Loroisi, Valenciennes.
XExoPHoRA Mediterranea, Tiberi. .
Zonires Benoiti, Crosse et Fischer.
— Djurjurensis, Debeaux. .
— 93 —
b. PALÉONTOLOGIE.
ANISOCARDIA ((.).
— elegans, Munier.
BELEMNITES aller, Mayer.
— Argovianus, Mayer.
— Bernensis, Mayer.
— Escheri, Mayer...
— Heberti, Mayer.
— Helveticus, Mayer.
— macilentus, Mayer. .
— Meæschi, Mayer. .
= neglectus, Mayer.
— Oosleri, Mayer. .
— Oppeli, Mayer.
— paxillus, Mayer.
— prœæcursor, Mayer.
— redivivus, Mayer.
— virgatus, Mayer.
Carpium Brongniarti, Mayer. k
CYPRICARDIA Ueberti, Raincourt et ue
CYTHEREA œquistriata, Mayer.
Denrazium nobile, Mayer...
EmarGiNuLA Parisiensis, Raincourt et Munies L
Fissurisepra (G.).
Fusus Serresi, Grateloup. .
GOoopaLiopsis (G.).
— Orbignyi, Re et Mae
JouannerTiA T'helussoniæ, Raincourt et Munier.
Lacuxa cliona, Raincourt et Munier. .
— disjuncta, Raincourt et Munier.
Lima Aquensis, Mayer.
— Tyrolensis, Mayer. sue
Lrrrorina solida, Raincourt et Miier.
_ 494 —
MopioLa arenularia, Raincourt et Munier. .
Oposromia Verneuilensis, Raincourt et Munier. .
PecruncuLus glycimeroides, Mayer. . . . . .
ScALARIA Deslongchampsi, Raincourt et Munier.
— Pellati, Raincourt et Munier. . . .
SPHENIA fruncata, Deshayes. .. .. . . . ...
TorNatEzLa Deshayesi, Raincourt et Munier. .
Trocaus peregrinus, Mayer. . . .. . .
TurriTELLa Brongniarti, Mayer. .:. . .
Venus præcursor, Mayer. . .: . .:.:. .
.
om
PARIS. —IMPR. DE M°° V* BOUCHARD-HUZARD, RUE LE L'ÉPERON, 9.
Le
Journal de Conchyliologie. EE e
2 o 5 4 3 2
Zmp. Becquet à Parts
FE Le VASS EL”, el cé th
. Voluta Loroisi, Valenciennes 5. Pleurotoma An$asi » Grosse.
2.Typhis Angasi, Crosse. 6 Ps. - Beraidiane
3. Columbella infumata, Grosse. 7. Engina Schrammi
4. Bit se Lawleyanum#. 8: Crenella Paulucciæ , = —
a. Cassidaria Deshayesii , Duval.
N
(ex
Jurnal de Conchyliologie. PLEIN Le
a
- Ton T7 D 2
PF Levassesur:, del et lit 710 Decquet Pris.
Helix Djurjurensis, 0 Debeaux. 5. Helicina Rosaliæ , Pfeiffer.
H.___ Devauxii 7 6. Nassa Gallandiana, Fischer.
]
H.___Cedretorum ,_________ 7. Cancellaris Semperiana, Crosse.
Chondropoma Gundlachi,Arango. 8. C _ Angasi,
a. Cancellaria Cuminéiana, Petit, Var. subobtusa..
Journal de Conchyli olo ge
Æ Levasseur. del et dith. Zmp. Becquet, a Paris.
re
. Venus præcursor , Mayer. &.Turritella Brongmarti, Mayer.
. Cardium Brongniarti, Mayer 8. Fusus Serresi, Grateloup.
. Lima ÂAquensis, = lrocuue peregrinus » Mayer.
[de]
CA
Journal de Conchyliologie. PL.IV.
À. Levasseur, del el Us. Zrp. Becquet, Parts.
(QE Anatomie des CYRENA.
( Voyez p-9.)
fé” 4. Anatomie du FRAGILIA YANTAIENSIS.
( Voyez p.80.)
—
CG Æ OO NN
Journal de Conchyliologie .
Æ Levasseur del cé lt mp Puout, Parts.
_Helix Isabellensis, Souverbie. 6 Dolium Testardi, Montrouzier.
H.__ Woodlarkiana,_______ 7. Cancellaria Forestier,
Helicina Fischeriana, Montrouzier. 8. C.____ Montrouzieri, Souverbie.
.Omphalotropis maritima, 9. Tornatella alveola,
Neritina Souverbiana, 0. Stomatella Stellata,
Journal de Conchyliologie |
r TT
F. Levasseur del et Liéh
». Fr Becquet La PL.
1. Xenophora Mediterranea, Tiberi. 4. Valvata Menkeana, Jelski.
2.Cerithium (Crosseanum 5. Trochus Fournieri, Crosse.
3.Scalaria Soluta, 6.Monodonta Bourcierei,
7. Dol
Lum perdix ( Individus embryonnaires et Jeunes.)
Journal de Conchyliologie.
Fumberé lite. {mp : Pecqu et Parts.
1. Lacuna Cliona, à RetM.C. 5. Emarginula Parisiensis, de RetM.C.
2e L.
3. Tornatella Deshayesi, 7. 5. Deslongchampsi,
4. Littorina solida, ____ 8. OÜdostomia Verneuilensis,
DS UDC 6. Scalaria : Pellati,
Journal de Conchyliologie. | RE
4°
Humbert lfh.
Jmp. Buguet, Paris .
1. Cypricardia Heberti, deRetM.c. 3.Goodalliopsis Orbignyi, dRetM.c.
4 Jouannetia Thelussoniæ,
o Modiola arenularia,
e. PEUT,
Journal de Conchyli olo
à
sl
ZE Levasserrr., del et Uitz. Zryp. Becquet, Paris.
1. Glauconome Primeana, Crosse etDebeaux. 4. Helicina oxyrhyncha, Crosse etDébeaux
2. Fragilia Yantaiensis, ______5.Natica Fortunei, Reeve.
5. Cancellaria Bocageana, _____6.Helix Lorioliana, Crosse.
7. Helix Bouyei, Crosse et Fischer.
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Journal de Conchyliol ogie |
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{ryp. Hecquet,larts .
TT 77 Ze
P.LTeDASS ELU, Het eË UE.
1. Unio Tientsinensis, Crosse et Debeaux.
2. Ampullaria ( Lanistes) Grasseti, Morelet.
Ennea bulbulus, Morelet.
a, E.
CA
Michaui, Crosse et Fischer.
Journal de Conchyliologie. PL
1
Æ.Levasseur del ce dit. | Tmp. Becquet, Paris.
ANT Metamorphoses du JOUANNETIA CUMIN GI.
( voyez p: 229F 1e)
5_8. Anisocardia elegans , Munier - Chalmas.
Journal de Conchyliologie. PIE QHIr
mp Decquet ,Larts.
4 7 7 7,7
ÆE' Levasseur del « th
1. Helix Baladensis, Souverbie. 3. Montrouzieria clathrata, Souverbie.
2. Turbo lætus, Montrouzier. 6. L'epton translucidum, Souverhie.
s. Trochus constellatus, Souverbie.7. Kellia subrusosa, Souverbie.
4. Columbella pumila, Souverbie. 8.Poromia australis, Souverbie.
Journal de Conchyliologie . Prec
je
PTambert del et lith. Ip. Becquet, Paris.
1. Clanculus Yatesi, Crosse. 5. Columbella Michaui, Crosse et Fischer.
2. Trochus Dberianus,: = 6. Ouoyia Michaur,
sValvata else NT Pl Emonbis Saigonensis,
4. Helix Hauffeni, F Schmidt. 8. Globulus Thomasi, Crosse.
Journal de Conchyliologie. PEAEONe
1 o
Fumbert del ee lit. Lmp. Becquet, Faris.
1. Helix Condoriana, Crosse et Fischer. 5. Ennea bulbulus, Morelet.
2.H.__. Tanquereyi, 6. Bulimus subula, Pfeiffer.
Are lama, = ns sn Leptopoma Michaui, Crosse et Fischer,
CA
4. Zonites Benoit, 2 8. LL _ _ Condorianum,
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