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Full text of "Journal de conchyliologie"

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EX LIBRIS 


William Healey Dall 


Division of Mollusks 
Sectional Library 


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JOURNAL 


CONCHYLIOLOGIE. 


PARIS, 


IMPRIMERIE DE M'"° Ve BOUCHARD-HUZARD, 


RUE DE L’ÉPERON, 5. 


JOURNAL 


CONCHYLIOLOGIR 


PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION 


De RIM. CROSSE, FISCHER ct DER 2 ER ED. 


se série. — Tome IE. 


VOLUME XI 


A PARIS, 
CHEZ H. CROSSE, RUE TRONCHET, 9%. 


186, 


Me PET) CURIMRIEE 
RAR LNNN 2e NE 


JOURNAL 


DE 


CONCHYLIOLOGIE. 


fer Janvier 185638. 


6 


Sur l'anatomie des €Cyrènes, 


pAR M. P. FISCHER. 


& I. Les notions relatives à l'anatomie des Cyrènes 
sont des plus incomplètes, et n'ont été l'objet d'aucune 
note un peu étendue. Tout ce que nous en connaissons se 
réduit à quelques mots de Rang, insérés dans ses observa- 
tions sur l'animal du Galatea radiata (Ann. sc. nalf., 
t. XXV, 1832), et aux courtes caractéristiques du genre 
données par Woodward, Gray, Adams, etc. 

M. O0. Debeaux, pendant son séjour en Chine, a recueilli 
les animaux d’une Cyrène du groupe des Corbicula (Cy- 
rena Largillierti, Phil.), et me les a confiés à son retour. 
Quoiqu'ils aient été altérés par l'alcool un peu trop con- 
centré dans lequel ils étaient plongés, ils sont néanmoins 
suffisants pour donner une idée exacte de l’anatomie des 
Cyrènes et de leurs affinités zoologiques. 

$ II. Manteau. L'animal est trigone, très-renflé vers les 
sommets, comprimé vers le bord ventral. Le manteau, ex- 


Hi GLE 


trèmementminee ettransparent, offre, sur quelques points, 
des plaques blanchâtres, épaissies, encroûtées de calcaire. 
J'ai déjà noté une disposition semblable du manteau des 
Galatées (4). En avant les lobes du manteau sont réunis 
jusqu’à la moitié du bord antérieur de l'impression mus- 
culaire. [ls restent libres jusqu’à la base des siphons, où 
un petit faisceau de fibres musculaires les réunit. Dans 
l'espace compris entre ce point et le bord supérieur et 
postérieur du muscle adduncteur postérieur, les lobes du 
manteau s’allongent, s’élargissent, bâillent et constituent 
l'arrière-cavité des siphons. Enfin, au-dessus du muscle 
adducteur postérieur, les lobes se soudent de nouveau, 
s'épaississent, remontent entre les crochets pour se conti- 
uueravec les bords soudés du côté antéro-supérieur et s’in- 
sinuer entre les dents cardinales de la coquille. Le manteau 
présente donc deux grandesouvertures, une antérieure des- 
linée au passage du picd, une postérieure pour Ja saillie 
des siphons. 

Dans les Cyrènes, à cause de la position des impressions 
inusculaires très-rapprochées du bord ventraldelacoquille, 
l'ouverture pédieuse du monteau est moins longue que 
chez les Galatées par exemple, où les impressions muscu - 
laires sont placées plus près des sommets. 

Le manteau est garni, à l’intérieur, d’une rangécde ten- 
lacules coniques. très-petits, à peine visibles. 

S LL. Système musculaire. Le muscle adducteur anté- 
rieur donne à la coupe une surface semi-lunaire, à con- 
vexité tournée en dehors; le muscle adducteur postérieur 
est ovale, à grand axe à peu près vertical, acuminé aux 
extrémités et surmonté par le muscle rétracteur du pied. 


(1) Monographie des genres Galalea et Fischeria, par Bernardi, 
(4860). Anatomie, par P. Fischer, p. 6. 


SAC CANIN 


[l existe un muscle palléal assez large, d'épaisseur mé- 
diocre, formé de fibres rayonnantes. Du bord inférieur et 
antérieur du muscle adducteur antérieur part un faisceau 
de fibres de renforcement qui remonte vers le bord dorsal 
du manteau. La mème disposition peut être constatée 
dans le point où le muscle palléal s’unit au muscle adduc- 
teur postérieur . 

En examinant la coquille, on ne trouve pas de sinus pal- 
léal bien tranché, mais l'impression palléale remontelé- 
gèrement, avant de se joindre à l'impression musculaire 
postérieure. On était porté à en conclure que chez les Cy- 
rènes le muscle rétracteur des siphons faisait défaut, et 
que, par conséquent, les siphons manquaient. 

Il n’en est rien; le muscle rétracteur des siphons est 

seulement très-rudimentaire et confondu si étroitement 
avecle muscle palléal, qu’il est difficile de le limiter. On le 
reconnaîtra à son rebord antérieur arrondi et à lépaissis- 
sement de ses fibres. Îl correspond à la légère sinuosité 
postérieure de l’impression palléale. 
. $IV. Siphons. Les Cyrènes sont pourvues de véritables 
siphons, mais ces organes sont d’une brièveté exception- 
nelle. Vus du côté de la chambre branchiale, ils se présen- 
tent sous l’aspect de deux ouvertures arrondies, super- 
posées, d’égal diamètre. Examinés dans l’arrière-cavité 
des siphons, ils ressemblent à deux boutonnières vertica- 
les, séparées par un pli horizontal; l'inférieure (bran- 
chiale) est un peu plus longue que la supérieure (anale). 
Toutes deux ont leurs bords rapprochés et garnis de ten- 
tacules coniques. Leur tissu est composé de fibres longitu- 
dinales et circulaires; et, durant la vie, les siphons peu- 
vent probablement s’allonger de quelques millimètres. Ils 
restent partout distincts l’un de Fautre. 

S V. Système respiratoire. Les branchies sont sub- 


DA A 


quadrangulaires, allongées d’avant en arrière. L'externe, 
moins haute que l’interne, est débordée par celle-ci en 
avant et en bas; de la ligne oblique dorsale qui indique la 
réunion des branchies interne et externe part un prolon- 
gement étroit de la branchie externe. Cet appendice bran- 
chial est constant chez un grand nombre d’Acéphalés, 
nous l'avons signalé dans les genres Petricola, Capsa, Ga- 
latea, etc. On le retrouve également chez les Acéphalés 
munis seulement d’une branchie externe (Amphidesma). 

La portion supérieure de Ja branchie externe des Cyrena 
est moins développée que chez les Galatées, où elle dé- 
passe en surface le tiers de la portion inférieure, 

En arrière, les extrémités des branchies restent libres, 
sans se souder avec celles du côté opposé, ainsi qu’on le 
voit dans la plupart des genres de la famille des Conques 
(Capsa, Petricola, Venus, etc.) et mème chez les Galatea, 
quoique la soudure ne s'effectue que par un point très- 
restreint. 

Les plis des branchies sont assez gros et rappellent 
ceux des Petricola, Galatea, etc. 

$ VI. Système digestif. Palpes triangulaires, charnues, 
épaisses, garnies de stries obliques aux faces interne de la 
palpe externe et externe de la palpe interne. Les sillons 
es palpes n'arrivent pas jusqu’à leurs bords et y laissent 
subsister un cordon lisse. La bouche est assez large, les 1è- 
vres ressemblent à celles des Galatées, ainsi que les autres 
parties du système digestif. 

- Masse abdominale large et haute, terminée en bas par 
un pied tranchant, subaigu en avant, attenué en arrière, 
moins haut et moins épais que celui des Galatea. 

Je n'ai pas examiné en entier le système nerveux ; le 
ganglion branchial est très-étroit ; quant au cœur et aux 
vaisseaux, leur disposition n'a rien d’importlant à noter. 


CAC 

$ VIE. De cet examen je conclus que les Cyrènes sont 
des animaux voisins de la grande famille des Conques, et 
qu'ils n’en sauraient être séparés par cette seule considé- 
ration que le muscle palléal est simple et non sinueux. 

Nousavonsvu, eneffet, qu'ilexistait des siphons quoiqu’à 
un état très-rudimentaire, que les ouvertures du man- 
teau ne différaient pas de celles des Conques, que la struc- 
ture des branchies était identique, etc. 

Comme nous l'avons déjà dit au sujet des Galatées, l’a- 
natomie des Psammobides, Donacides, Lithophages, Con- 
ques et Cyclades, telles que ces familles sont délimitées 
par M. Deshayes, ne montre pas de différences importan- 
tes dans la structure des animaux. Tous portent le cachet 

d’une organisation à peu près semblable. Peu importe que 
l'on place les Cyrènes dans tel ou tel de ces groupes. Pour 
notre part, nous les rapprocherons volontiers des Galatées, 
dont elles offrent presque les mêmes mœurs, sans compter 
que plusieurs Galatées se modifient jusqu à passer insensi- 
blement aux Cyrènes. 

Dans tous les cas, on distinguera aisément les Cyrènes 
à leurs branchies non réunies en arrière avec celles du côté 
opposé, et à l'exiguïté de leurs siphons. 

Nous signalerons, en outre, les affinités assez remarqua- 
bles que les Cyrènes présententavec les Iridines, du moins 
d’après les caractères des animaux. P. F. 


EXPLICATION DE LA PLANCHE IV. 


Fig. 1. Animal de Cyrène. Le manteau est conservé. 4, 
manteau ; b, muscle palléal; ce, muscle adducteur anté- 
rieur des valves; d, muscle adducteur postérieur ; e, 
muscle rétracteur du pied; f, muscle rétracteur des si- 
phons. 

Fig. 2. Le même. Le manteau est enlevé. — Mêmes let- 


HD LE 
tres; g, portion inférieure de la branchie externe; h, 
portion supérieure de la même; 4, branchie interne; k, 
palpe labiale externe ; {, palpe labiale interne ; m, masse 
abdominale; n, pied. 

Fig. 3. Arrière-cavité des siphons vue en arrière : 4, 
muscle adducteur postérieur des valves ; b, bords posté- 
rieurs du manteau écartés et rabattus en dehors ; ces 
bords constituant les parois latérales de l'arrière- 
cavité des siphons; ç, siphon anal; d, siphon bran- 
chiel. 

Toutes ces figures sont fortement grossies. 


Nolice sur quelques MfoHlusques nouveaux, Où peu 
connus, de la grande Kabylie, 


PAR M. O. DEeBEAux, pharmacien-aide-major. 


[2 


À mon arrivée de l’expédition de Chine, à la fin de mai 
dernier, j'ai lu avec un grand intérêt, dans la Revue et 
magasin de Zoologie (numéro d’avril 1862), une notice 
de M. le baron H. Aucapitaine sur les Mollusques terres- 
tres et d’eau douce observés dans la grande Kabylie. La 
lecture de ce travail, que nous avions projeté de faire en 
commun avec ce zZélé naturaliste, m'a laissé un regret, 
celui d’être arrivé en France après sa publication, et de 
n'avoir pu fournir à son auteur le résultat de mes recher- 
ches malacologiques faites dans la grande Kabylie pendant 
mon séjour au Fort-Napoléon (années 1858 et 1859). 

Aujourd'hui que je me retrouve au milieu de mes col- 
lections algériennes, j'ai hâte de compléter, par la des- 
cription de deux espèces nouvelles appartenant aux genres 


Zonites et Helix, leslacunes du Mémoire de M. H. Aucapi- 
taine. Je crois devoir donner aussi les diagnoses des Ae- 
lix cedretorum et 11. Kabyliana, espèces déjà décrites, 
mais non encore figurées, et rétablir, de plus, d’après les 
échantillons authentiques de ma collection, la station de 
quelques Ancyles de la Kabylie, dont il est fait mention 
dans une note de M. Gassies (Actes de la Société Linnéenne 
de Bordeaux, vol. XXIT, 2° livr.), station également er- 
ronée dans le travail de M. H. Aucapitaine sur les Mol- 
lusques de la haute Kabylie. 

J'indique enfin, dans cette notice, les espèces de co- 
quilles terrestres et d’eau douce non signalées par M. Au- 
Capitaine, et que des circonstances imprévues m'ont em- 
pêché de communiquer à mon ami et ancien compagnon 
d'excursions conchyliologiques autour du Fort-Napolton. 


1. ZONITES CELLARIUS. 


Mull., Verm. Hist., 2, 1774. . 
Terv., Cat. Moll. alq., p. 22. 
Var. Draparnaldi, Beck., ind. Moll. (1857). 
… Helix nitida, Drap., Hist. Moll. (4805), p. 117. 
Hab. les rochers, sous les pierres des grands ravins, au- 
tour du Fort-Napoléon. Route de Tabla'balt, au-dessus 
du moulin de la prise d’eau; l'Oucd-Aïssi, au-dessous de 
Thaourirth-Amokrän (Aith-Iraten) ; rare. 


2. LONITES DJURJURENSIS, Debeaux (pl. ur, €. 4). 


Helix plarorbidea, Deb. (olim in litleris). 

Animal ignotum : 

Tesla fragils supra et infra depressa, planorbiformis, 
discoidea, nitida, tenuissime siriata, concolor albido-pat- 
ha, subpellucida, aperte umbilicata ; apertura depressa, 
obliqua, ovalo-elliptica ; peristomate recto, simplice, 


— A9) 


acuto; margine columellari non reflexo; anfractibus 5-6 
convexiusculis, planatis, paulatim accrescentibus, ultimo 
majore sed non ad aperturam expanso, sulura parum ap- 
parente separalis. 

Habitat in muscosis et saxosis regionis montanæ inf[e- 
rioris, circiter 950 metr. altitudinis, haud procul ab op- 
pido Fort-Napoléon, loco dicto Moulin de la prise d’eau, 
ubi rarissime occurrit. — Diam. 16 mull., alt. 5 ml. 

Animal inconnu : 

Coquille fragile, déprimée en dessus et en dessous, dis- 
coïde, planorbiforme, brillante, très-légèrement striée; 
de couleur uniforme, blanchâtre où d'un blanc pâle, sub- 
transparente, largement ombiliquée: ouverture déprimée, 
oblique, ovale-elliptique, à bord columellaire non réfléchi; 
cinq à six tours de spire, convexiuscules, aplatis, s’accrois- 
sant peu à peu et séparés par une suture peu apparente; 
le dernier tour plus grand, mais ne s’élargissant pas an- 
près de l'ouverture. 

Cette espèce habite les lieux frais et pierreux sous Îles 
mousses de la région montagneuse de là Kabylie infé- 
rieure (zone des oliviers et des frênes), non loin du Fort- 
Napoléon, au lieu dit Moulin de la prise d’eau : très-rare. 

OgservaTION. Cette remarquable coquille, du groupe 
du Z. cellarius, vient se placer à côté de celui-ci. On dis- 
tinguera facilement le Zonites Djurjurensis du Z. cella- 
rius par l'aplatissement inférieur et supérieur du test, 
qui lui donne l’aspect du Planorbis corneus, par sa cou- 
leur d’un blanc pâle, et non cornée-verdâtre, par son ou- 
verture déprimée, ne se dilatant pas à l'expiration du der- 
nier tour de spire, et par ses stries nombreuses, très- 
serrées et régulières. 


RER C-RRS 
5. HELIX CIRTÆ. 


Terver, in Cat. Moll. alg., p. 1, pl. x, f. 1. 

Helix vermiculata, var. Cirlæ, Rossm., 1con., 9-10 ; 
Heft., n°592; Helix Constantina, Forbes, in Jard, 
Ann., 11, 1858. 

Hab. les lieux frais, montueux et boisés; Djemma-t’es- 
Saharidj chez les Aïth-Fraoussen ; le haut Sébaou, dans 
les bois de chènes-liége : rare (M. H. Aucapitaine). 

Os. Cette espèce, dont je ne possède que deux exem- 
plaires trouvés parmi des Helix lactea des localités citées 
plus haut, se rapproche beaucoup de mon 4. Boghariensis 
(Catalogue des Mollusques observés aux environs de Bo- 
ghar, 1858, broch. in-8°). Elle s’en distingue par sa taille 
constamment plus petite, son test plus solide, son ouver- 
ture plus étroite, moins évasée, sa spire plus élevée et ses 
fascies d'un brun terne : celles-ci sont toujours transpa- 
rentes chez l’'Helix Boghariensis, dans toutes les localités 
de la station Tellienne. 

Néanmoins, comme je me suis assuré qu’il n’y avait pas 
de différence entre les animaux de ces deux espèces, et 
que les différences signalées plus haut ne sont pas très- 
importantes, je pense qu’il y a lieu de les réunir et de 
désigner désormais l Æ. Boghariensis sous la dénomina- 
tion suivante : À. Cirtæ, var. Boghariensis, Debeaux. 


4. Hecix KABYLIANA. 


Debeaux, Act. Soc. Lan. Bord., t. XXIK, 2° livr. (1858). 
Animal fusco-pallidum, testam vix superans, sublus 
albido-lutescens ; pallio sulcalo, suleis interruptis ; pede 
albido, lævigato, posterius angusto, supra rugoso; tentacu- 
lis flavis oculats, gracilibus, superioribus 6 mallim. elon- 
galis, inferioribus 4 millim. 


Animalis longit. . . . 12 millim. 
A A Là) ARRUMMNeNINUNT Net 

Testa subglobuloidea, tenuis, albida, subcarinata ju- 
nior, rugosissima, striata; ultimo anfraciu 3-5 Jascis 
fusco-brunneis ornato, plerümque albo anterrupls ; aper- 
tura suborbiculari, peristomate simplici, albo labiato; 
spira oblusa, vertice lævigato, fusco. 

Diam. . . 12 millim. 
AE us 18 ini 

Hab. in montibus Djurjuræ. 

Animal grêle, d’un brun fauve en dessus, blanc jau- 
nâtre en dessous; manteau fortement sillonné, à côtes in- 
terrompues ; pied blane jaunâtre et rugueux, lisse en des- 
sous, terminé en pointe postérieurement, et ne dépassant 
pas les deux üers de la longueur totale de la coquille; 
tentacules grèles, jaunâtres, oculés. 

Coquillesubglobuleuse, à test peu solide, d’un blancsale, 
subcarénée dans le jeune âge, fortement rugueuse, striée ; 
dernier tour de spire orné de trois à cinq bandes fauves, 
les deux premières plus larges et également apparentes dans 
l’intérieur de la coquille; ces bandes sont interrompues 
sur les autres tours de spire par des taches blanches, ce qui 
leur donne un aspect marqueté; ouverture suborbiculaire 
à péristome simple, blanc sur les bords, très-fragile; pas 
de bourrelet intérieur; bord columellaire recouvrant une 
petite partie de l’ombilic, celui-ci très-ouvert; cinq tours 
de spire à suture peu profonde; sommet de la spire lisse 
et de couleur fauve. 

Hab. les régions élevées du Djurjura, sous les pierres, 
à l'ombre des cèdres, entre 1,500 et 2,000 mètres d’alti- 
tude ; versants nord du Djurjura chez les Aïth-Mellikeuch, 
col de Thirourda chez les Aith-Iliten.'Tamgouth de Lella- 
Kredidja chez les Aith-Boud'rar : rare. 


ST ND 


Oss. L’Helir Kabyliana appartient au groupe des va- 
riables et se rapproche particulièrement de l Æ. Oranensis, 
Morelet, par sa coloration; mais il se distingue de celui-ci 
par son péristome simple, l'absence d’un bourrelet inté- 
rieur, son test très-fragile à surface fortement sillonnée, 
rugueuse, et par la disposition des fascies qui sont chagri- 
nées chez tous les individus recueillis sur les crètes du 
Djurjura. 


5. HELIX CESPITUM. 


Drap., Moll. France, p. 109, pl. vi, f. 1. 

Var. major, ommino alba, Rossm., Icon., 9-10 ; Heft., 
n° 597. 

Je signale cette belle et rare variété de l'Helix cespitum 
qui mesure en diamètre 56 millim. et en hauteur 15. 

On la rencontre dans la zone inférieure de la Kabylie 
montagneuse, mais rarement dans les plaines chaudes (ré- 
gion boisée) du haut Sébaou et des Aith-Irdjen. 

La variété minor, 3-5 fasciis fuscis ornata, est abon- 
dante autour du Bordj Tizi-ou-zou. 


6. Hecix cenreroruM (pl. nn, f. 2). 


Debeaux, Act. Soc. Lin. Bord., t. XXIT, 2° livr. (1858). 
Anunal gracile, griseo-cærulescens vel nigrescens, sub- 
pellucidum, supra rugosum, pallio maculis griseo-nigres- 
centibus punctulalo, pede angusto, aculo; tentaculis supe- 
rioribus apice turgescentibus, ad basin gracillimis, pellu- 
cidis, inferioribus brevissimis concoloribusque. 
Animalis longit. . . 45 millim. 
— latit. . . 2  — 
Tentacul. sup. long. 7-8  — 
— inf. — 11/2 — 
esta tenuis, flavo-brunnea, subopaca, depressa, te- 


ME VAE 


nuissime striata, umbilicata, pilis albis, simplicibus, 
sparsis hirsuta; apertura subdepressa, peristomale antus 
marginalo, margine albo, crassiusculo ; sutura profunda ; 
anfractibus 5, subplanis ; vertice nitido, flavescente. 
Diam. . . . 15 millim. 
An en 18 ei) fe lult ane (Bimile 

Animal grêle, allongé, d’un gris bleuâtre ou noirâtre, 
uniforme, d’un gris cendré dans les parties latérales, ru- 
gueux en dessus et sur les côtés, lisse en dessous, presque 
translucide; dessus du manteau parsemé de points gris 
noirâtre; pied ne dépassant pas la coquille, terminé en 
pointe; tentacules d’un bleu noirâtre, les supérieurs grêles, 
allongés, fortement renflés au sommet, transparents dans 
le jeune âge; les inférieurs très-courts et de la même cou- 
leur. | 

>oquille àtest fragile, d'unecouleur jaune foncé opaque, 
déprimée, très-finement striée, hérissée de poils courts, 
blancs, simples et épars dans le jeune âge, caducs à l’état 
adulte; ouverture subdéprimée à péristome muni intérieu- 
rement d'un bourrelet blanc, saillant, un peu épaissi; ce- 
lui-ci se confondant avec le bord columellaire droit et re- 
couvrant une partie de l’ombilic; suture profonde; cinq à 
six tours de spire peu élevés et arrondis. 

Hab. Ja région des cèdres des zones élevées du Djurjura 
(4,800 à 2,000 mètres d'altitude), sous les pierres et à 
l'ombre des cèdres. Le Tamgouth de Lella-Kredidja, chez 
les Aith-Boud'rar (juillet 1858). 

Ogs. L'Helix cedretorum est voisin de l’Helix villosa, 
Studer, à l'état adulte, ou de l'Helix flava, Terv., à l'état 
jeune. Il se distingue de l’Helix villosa par son ouverture 
subovale et non arrondie, par son péristome muni d’un 
bourrelet saillant à l’intérieur, par son ombilic moins ou- 
vert, par sa taille plus déprimée, par ses poils plus courts, 


LEE das 
blancs, et caducs dans un âge avancé, ct ses stries moins 
régulières. 

Il se distingue de l'Hehix flava, Terv., par son animal 
de couleur noir bleuâtre , et non d'un brun marron plus 
ou moins foncé, par ses tentacules inférieurs très-courts , 
par ses poils blancs épars , et non jaunâtres serrés, par sa 
couleur plus foncée, par son péristome muni d’un bour- 
relet, et enfin par son habitat. 


7. Heuix RozeTI. 


Mich., Cat. Test. afr. in Mém. Soc. st. nat. Strasb., 
I, p. 6. 
Terv., Cat. Moll. alg., p. 28. 
Hab. collines incultes sur les tiges de graminées autour 
du four à chaux près Fort-Napoléon , colline d’Ima-Isren : 
rare ; très-abondant à Alger. 


8. Hezix DEvauxn (pl. 11, f. 3). 


Debeaux (1859), mss. 

Animal gracile, albido-lutescens, collo pallioque valide 

rugosis , Subpellucidis, pede dimidium ultimi anfractus 
. non superante, supra rugosulo, sublus lœvigato, albido-lu- 

tescente ; lentaculis superioribus pellucidis, rugosiusculis, 
crassis ad basin, comicis, oculalis, vertice subglobuloideo, : 
inferioribus minutissimis. 

Animalis longit. 45 millim., lat. 4 mill. 

Tentaculi sup. long. 6 mill. 

Id. inferior. long. À mill. 

Testa crassiuscula , albida, subconica, profunde sul- 
cala ; uliimo anfractu carinalo, 5 fascus fuscis vel fusco- 
brunneisirregulariter interruptis ornalo ; spira fusco-brun- 
neo maculala; apertura subrotunda, perisiomate margi- 
nalo, margine albo crasso , locum umbilicalem parum te- 


2 


de PO e 
gente; umbilico angusto; sulura profunda, anfractibus 
spire 5. 
Diam. 12 millim. 
Altit. 40 millim., alt. ull. anfr. 6 mill. 

Habitat in collibus siccis Kabyliæ inferioris, cirea Souk- 
el-arba , ad viam quæ ducit ad Tablabalth , 1,000 metris 
circiler altitudinis. | 

Animal grèle, allongé, d’un blanc pâle ou jaunâtre ; cou 
et manteau fortement rugueux, les côtés moins rugueux, 
subpellucides ainsi que Île dessous du pied; celui-ci ter- 
miné en pointe très-courte et ne dépassant pas la moitié 
du dernier tour de spire. Ventre de l’animal presque lisse, 
d’un blanc sale ; tentacules supérieurs peu allongés , ru- 
gueux, coniques, épaissis à la base, transparents, à sommet 
presque globuleux, oculés; œil petit, noir, occupant le 
centre du sommet, les tentacules inférieurs très-courts, 
grêles, ayant à peine À millimètre de longueur. 

Coquille subconique d’un blanc sale, profondément sil- 
lonnée à la surface; dernier tour de spire caréné, pourvu 
de 4-5 bandes interrompues, de couleur fauve marron ; 
les autres tours de spire maculés de taches brunes irrégu- 
lières, alternant avec la couleur blanchâtre du test ; ouver- 
ture subarrondie à péristome simple muni d’un bourrelet 
intérieur blanc, épais et saillant, se prolongeant sur le 
bord de l’ombilic qu’il recouvre en partie; 5 tours de spire 
à suture profonde. 

Hab. La Kabylie inférieure montagneuse, les collines 
herbeuses et boisées. Grand ravin au-dessous du moulin 
de la prise d’eau, près Fort-Napoléon, autour du village 
de Tablabalth chez les Aïth-Iraten (septembre el octobre). 

Je dédie cette espèce à M. Devaux, capitaine au 4° zoua- 
ves, auteur de l'ouvrage intitulé les Kébailes du Djer- 
djera, ei mon compagnon d’excursions conchyliologiques, 


419 = 


comme témoignage et souvenir de ma bonne amitié. 

Oss. L’Helix Devauxi vient se placer naturellement à 
côté de l'Helix Rozeli, Mich., dont il diffère par son ani- 
mal d’un blanc pâle, et non d’un gris cendré (échantillon 
d'Helix Rozeti des environs d’Alger); par sa coquille co- 
nique à spire plus élevée, par son ouverture munie d’un” 
bourrelet intérieur blanc et non d’un rouge vineux , par 
la couleur blanchâtre du test, et non d’un brun foncé, par 
ses stries plus saillantes, son ombilic plus étroit et sa ca- 
rène moins aiguë, celle-ci & peine prononcée dans les échan- 
tillons adultes. 

L'Helix Devauxi est bien plus répandu dans la Kabylie 
montagneuse inférieure que l’Helix Rozeli. Ce dernier 
recherche les lieux secs et vit sur les tiges des graminées; 
l’'Helix Devauxi, au contraire, ne se rencontre que dans 
les grands ravins boisés, le plus souvent humides, et caché 
sous les pierres. ; 


9. BuLiMus Ppupa. 


Mich., Cat. Test. alg., p. 8. 
Je possède ce Mollusque de deux localités, autour de 
Fort-Napoléon. Abondant sous les pierres en suivant le che- 
“min de Taourirth-Amôkran ; les rochers autour de l’ancien 
four à chaux. 


10. ANCYLUS COSTATUS, 


Villa, Nov. sp. in Cat. Moll. coll., n° 50, p. 61 ; 4. 
radiolatus, Küster. 
Var. major. 
Animal d’un blanc sale; tentacules et dessous du pied 
gris noirâtre. 
Coquille ovale-oblongue, d’un brun foncé à la surface, 
marquée de côtes saillantes qui du sommet de la spire s’ir- 


00 2 
radient jusqu’à la circonférence; les intervalles sont mar- 
qués par des côtes moins grandes, et celles-ci en nombre 
considérable sur le bord marginal ; crochet à sommet dé- 
primé et recourbé en dedans, érosé le plus souvent par 
l’action des eaux. 


Grand\diamétre. at EU G nll: 
Petitsdiametres 70 lise ce 
HAUTS Le ERA PA RER 


Habite les eaux courantes froides , sur les pierres et les 
rochers constamment baignés par l’eau. Source d’Ali-bou- 
Meddour près Fort-Napoléon. Seretrouve au Djebel-Dirà 
près d’Aumale ( échantillons communiqués par M. H. Au- 
capitaine ). Cest l'espèce suivante qui se rencontre dans 
les fontaines du Djurdjura. 


41. ANCYLUS FLUVIATILIS. 


Müll., Verm., IT, p. 201. 

Var. Djurdjurensis, Debeaux. 

Animal griseo-nigrescens ; testa minulissima, fragilis, 
ovala, flava, lenuissime striata, subtus lævigala; spira 
elevata, subconica, vertice depresso, recurvo, punclulato. 

Habitat in aquis frigidis fontium Kabyliæ montanæ su- 
perioris ; in montibus Durdjuræ loco dicto Agouni-ou- 
Ahmed (Aith-Illiten), ad 1,800 mefr. circiter altitudinis. 

Animal gris noirâtre. 


Coquille très-petite, fragile, ovale, de couleur blond 
pâle à l'extérieur comme àl’intérieur ;très-finement striée, 
à stries concentriques à la surface , lisse en dedans; spire 
élevée, subconique à sommet subdéprimé , se terminant 
en un crochet recourbé , légèrement ponctulé, et le plus 
souvent érosé. 


Grand diamètre: 2.514 /u0n 4 mill. 
PÉHAMAMRCREN EU Er ou. 3 — 
Hauteur Le HULNUT EE DE 


Habite les sources froides des crètes du Djurdjura, sur 
les pierres et les galets schisteux, de 1,600 à 2,000 
mètres d'altitude; la région des cèdres chez les Aith-Boud’- 
rar. (Juillet 1858.) 

Je n’ai jamais observé cette espèce dans les zones infé- 
rieures de la Kabylie; elle y est remplacée par l’Ancylus 
costatus, Villa. 


12. HyDROBIA NANA. 


Paludina nana, Terver, Cat. Moll. alg., pl. 1v, f. 20 
et 21. 

Habite les sources et les fontaines de la Kabylie monta- 
gneuse inférieure, autour de Fort-Napoléon. Sources, sur le 
chemin de Taourirth-Amôkran, avec le Limnea minuta. 
Chemin kabyle de Souk-el-Tletat (Aith-[raten). 

Oss. J'avais pris d’abord cette Hydrobie pour l'H. idria, 
Fér.; mais son exiguité extrème, sa forme ovale-oblongue, 
son péristome un peu épais et sa spire convexe la rappro- 
chent de l’Hydrobia nana, Terv. La comparaison que j'en 

‘ai faite avec des échantillons de cette dernière espèce pro- 
venant des environs de Bougie et reçus de M. Terver m'a 
démontré l'identité de ces deux Mollusques. 0. D. 


Contributions à la Faume malacologique 
des Antilles danoises, 
à 


PAR M. O. A. L. MôrCH. 


Genre APLYSIA, L. 
Rang, dans sa Monographie dès Aplysiens, a établi 


be lg 


deux sections dans la troisième division du genre Aplysia : 
a, espèces pourvues d'un tube à la membrane de loper- 
cule; b, espèces pourvues d’une ouverture à la membrane 
operculaire. 

Il me semble que les autenrs ont méconnu l'opinion de 
Rang. Le petit tube mentionné ct placé au milieu du 
manteau (opercule branchial de Cuvier) est le premier 
indice de la division du manteau en deux lobes; très-deve- 
loppé chez l’Aplysia fasciata de Poiret, il passe, par de- 
grés insensibles, à une perforation non tubuleuse, et 
reconnaissable seulement aux petits rayons qui l’entou- 
rent. 

Dans les espèces de Ja section b de Rang, le trou est 
devenu assez grand pour égaler quelquefois la surface de 
la coquille ; mais on ignore quelles sont, chez l'animal vi- 
vant, les limites de son extension ou de sa contraction. 

Le tube, considéré par MM. Adams comme caractérisli- 
que du genre Siphonota, en est très-différent. Il est consti- 
tué par le bord postérieur du manteau; il sert à l'expulsion 
de l’eau de la cavité branchiale, et à celle des excréments 
du tube anal, qui aboutit à sa base. 

La longueur du petittube palléal ou operculaire est très- 
différente selon les espèces; mais je ne pense pas qu'elle 
ait une valeur générique. Les Siphonota fasciata Poircet, 
Keraudrent Rang, ocellata Rang, lurida d'Orb. appar- 
tiennent au genre Aplysia. Le seul S. geographica, Adams 
et Reeve (Voy. du Samarang), doit rester dans le genre. 

1. APLYSIA PARVULA, Guilding, mss. 

T. solida, subpellucida, alba, convexa, subovalis, an- 
gustala ; spuraincurva, mamallata, utrinque subauriculata; 
latere dextro sinu arcuato brevissimo, superne marginato, 
inferne sulco profundo notato; latere sinistro arcuato, 
qjuæxla apicem acie canahiculalo; striæ incrementh validæ, 


Lu D in 
inæquales, remolæ ; striæ radiantes obsoletissimæ, stria 
solilaria dextralis, submediana . sat impressa. — Long. 
8 1/2 null., lat. 5 m. 

a. Specimen flaccidum. €. molle, gracile, fusiforme; 
epipodüi lobi breves, postice integri, continut ; oculi subla- 
terales, ante basin tentaculorum poshicorum sil; Lentacuée 
gracilia, acuta. — Long. 46 null. 

b. Specimen contractum. C. coriaceum, durum, trans 
verse rugosum el sulcatum ; foramen pal magnum, ovale 
(ui epipodii margo) linea nigra, marginalum. — Long. 
12mill. — Teslam non vid sed lactu ul speciminis præce- 
denis. 

Hab. ad ins. St.-Thomas(A. H. Riise et Dr. Hornbeck). 
St.-Vincent (Guilding). 

Cette espèce se-rapproche beaucoup del”. longicornis, 
Fér. (Rang, Mon., t. XVIL, 6g. 1-4); mais la coquille de 
l'espèce de Guilding est très-différente, de forme étroite et 
bombée avec la spire infléchie. 

J'ai vu, en 1854, la coquille de cette espèce sous le nom 
indiqué, mais non publié à ma connaissance, dans la col- 
Jection du musée britannique. 

9, ApLysiA PROTEA, Rang, Mon., t. X, f.5; Manuel, 
pl. iv, f. 1. 

L'Aplysia dactylomela, Rang, des iles du cap Vert, esi 
très-rapprochée de cette espèce ; je n'ai jamais observé le 
petit tube palléal représenté par Rang, mais bien un pelil 
trou quelquefois si petit, qu’on peut seulement le recon- 
naître aux rayons noirs qui l'entourent. 

Cette espèce est très-commune à St.-Thomas et surtout à 
Ste.-Croix ( OErsted et Riise). 

5. DOLABRIFERA ASCIFERA, Rang. 

Hab. S1.-' Thomas et Ste.-Croix. Très-commuu. (Rise et 

Oërsted.) | 


AN 
Genre NOTARCHUS, Cuvier. 4817.— Rang, p. 598, 
pl. xt, f. 1. 

On a séparé des Notarchus le genre Aclesia à cause de 
la saillie de la branchie externe; mais cette circonstance 
dépend de la volonté de l'animal qui peut étendre sa bran- 
chie au delà de la cavité, ainsi que le représente la plan- 
che 24, fig. 8 du Voyage de l’Astrolabe (A. cirrigera, Q. 
et G.)Les exemplaires conservés dans l'alcool ont toujours 
la branchie retirée dans la cavité, telle est la figure donnée 
par Cuvier. Rang, qui a figuré la même espèce que Cuvier 
et d'après un exemplaire emprunté à celui-ci, représente 
la branchie hors de la cavité, peut-être artificiellement. 

Le genre Bursatella(B. Leachii, Blainv., Man.,t. XLIT, 
f. 6) doit probablement ses différences génériques à une 
très-forte contraction dans l'alcool. 

Le Bursatella laciniata, Rüppel, paraît être la même 
espècequeleB. Savignyana, Eér., de l'expédition d Égypte, 
qui est très-voisin de l’Aclesia Pleii, Rang. La différence 
principale existe dans les tentacules, mais elle peut s’ex- 
pliquer par l’action de l’esprit-de-vin. 

Il ne parait donc pas possible de distinguer les Aclesia 
et Bursatella des Nofarchus. Le Thallepus, Swainson, 
Treatise, p. 251 et 359), ayant seulement deux tentla- 
cules auriculés, est plutôt voisin des Élysiens. 

Le type du genre Notarchus est : 

Notarchus indicus, Schweig., Handb. (1890) ; 

— sp. Cuvier. — Rang, p.598, pl: xu, f.1 
(1847). 
— gelatinosus, Rang, t. XXIIL, f. 4-5. 
— Cuvieri, Blainv., Dict. sc. nat. , t. XXXW, 
p. 161; Manuel, p. 475, t. XUHI, F. 7. 

Les verrucs représentées en croix dans la figure de Cu- 

vier doivent être des filaments rétrécis et mal représentés. 


98" 
4. Norarcaus PLEn, Rang. 
Hab. Saint-Thomas et Sainte-Croix, assez commun. 
5. NorTarcHUS POLYOMMA, Môrch. 

€. elongato-fusiforme , pallide viride , lineis obscuris, 
longitudinalibus , confertis el ocellis numerosis, approxi- 
mais, coccineis, ornalum ; ocelli quatuor geminatim ap- 
proximali, in cervice posili ; appendices digitati vel papil- 
lati. Tentacula quatuor subæqualia , antica fissa. Ocul 
inter tentacula sit: ; solea pedis anlice contracla, margine 
antico semilunari, postice acula; os cordiforme (ex icone). 
— Longit. anim. post moriem 417 mil. 

Hab. Saint-Thomas (OErsted). 

a. Specimina spiritu vini conservala.— C. verrucosum, 
epipodii lobi rotundati; tubus anahs distinctus, protractus, 
penis arcualo-conicus, aculus , tentacula æmulans , inter 
oculum et tentaculum dextrum anticum silus ; tentacula 
oralia brevissima, oblusa, compressa, perpendicularia , 
lentacula postica longiora, truncata, antica breviora, acu- 
liuscula; canalis seminalis funicularis , oblique ad basin 
penis decurrens; plumula branchialis falciformis, inter- 
dum protensa (arbitrio ?). 

Color pallide flavescens, lineis longitudinalibus obscu- 
ris, confertis, sæpe confluentibus. — Longit. anim. contr. 
11 null. 

Hab. Sainte-Croix (Riise). 

Cetteespèce, très-voisine del À. striata, Q.etG.(Astrol., 
tab. xxvir, f. 7-9), en diffère par ses ocelles plus nom- 
breuses et ses appendices ou verrues. 


Genre DORIDIUM, Meckel. — Aglaia Renteri(non Laur. 
nec Neub. gen. plant.), sbg. Posterobranchæa, d'Orbigny. 


6. Dorimivm (Posterobranchæa) GEmmaTuM , Môrch. 
C. subcylindricum, antice angustius, flavescens vel sor- 


ST NA 


dide carneum , lineolis longitudinalibus nigris eonferts. 
Clypeus antice dilatatus, lineolis obscuris , parvis , longi- 
tudinalibus, confertis, sæpe bifidis vel furcatis, divergen- 
tibus, guitulis pulcherrimis nitidis, smaragdinis, conveæis, 
quarum quatuor in cervice (supra orem) geminalim dispo- 
sitis et præcipue conspicuis. Pallium convexum, nubeculis 
magnis, obscuris, e lineis nigris, confertissimis, composi- 
tis. Tubulus respiratorius et analis integer, validus , in- 
ferne bilobatus; lobus sinister falciformis ; lobus dexter 
hinguiformis, subtruncatus. Plumula branchialis, acuta, 
arcuata. Pes utrinque lobatus, lineis nigris, longitudina- 
hdus sæpe geminalim confluentibus, ornatus, unde qutiatus 
el antice reticulatus ; lobi pedis angusti, margine arcuato, 
reflexo, superne nigrescentes , guitis el punclis flavescen : 
tibus, luc elluc confluentibus. — Long. 18 mil. — Diam. 
7 mill. — Alt. 8 mill. 

Testam non vidi, sed tactu duram angustam falcifor- 
mem invent. 

Hab. Saint-Thomas (Riise). 

Cette espèce se rapproche du Posterobranchæa macu- 
lata, d'Orb., par la forme des lobes et du siphon respira- 
toire. M. Cantraine (Walac. méd., p. 15, Acera) a depuis 
longtemps reconnu que le genre Posterobranchæa est éta- 
bli sur un Doridium mal observé. En effet, d’Orbigny a 
pris le dos pour le ventre et vice versd, ce qui est évident 
- pour peu quel'on examine la figure 9 du Voyage dans l'A- 
mérique méridionale. Les autres figures du même indi- 
vidu sont, d’après l’auteur, inexactes. 

J'ai conservé le genre Poslerobranchæa comme une 
coupe sous-générique, caractérisée par la forme des lobes 
du tube respiratoire, et rentrant dans le genre Doridium 
par l'état rudimentaire de la membrane flottanie qui en- 
toure la coquille. , 


LUN |, DIN 


Genre OXYNOE, Rafinesque. — Jearus, Forbes, Wood- 
ward. — Lophocereus, Krohn. 


7. OXYNOE ANTILLARUM, Môrch. 


C. prasinum, ovale; cauda longissima, angusta, fascia 
lala, dorsali, longitudinali, alba ; punctis approæimaus, 
prasinis ; tentacula et latera capitis alba, punctis prasinis 
salremotis, seriatim dispositis. Lobi epipodu verrucis acu- 
lis, conïcis, approæimatis, limbo albo, punclis irrequla- 
ribus prasinis. Solea pedis flavescens, anqusta, margine 
punclis prasinis, regqulariter approximatis in serie dispo- 
suis (ex icone OËrstedii). | 

Testa ovata , hyalina , alba , sulura hiante; spura vix 
prominula ; anfractus uliimus juxta suluram coarclatus ; 
lineis duabus impressis obsoletissimis, aperturam versus 
evanescentibus ; rugæ incrementi obsoletæ , juæla suluram 
arcualim reductæ ; apertura oblique piriformis, antice ob- 
tuse angulala; labro recliusculo; columella funicularis, 
leviter lorta ; pariele aperturali callo tenur obtecto. 

Long. 6 474, — diam. maj. 4 1472 mill. 

Hab. Saint-Thomas (OErsted). 

La coquille ressemble beaucoup à la figure de Souleyet 
du Lophocercus Krohnii, mais l'ouverture est plus étroite 
en avant et faiblement anguieuse. On observe dans l'inté- 
rieur de la coquille une quantité de petites taches rondes, 
laiteuses, quelquefois confluentes, disposées en séries sui- 
vant les interstices des stries d’accroissement faiblement 
creusées en gouttière, mais paraissant étrangères à la con- 
stitution normale de la coquille. 


Genre PLEUROBRANCHUS, Cuvier. — Susania, Gray. 
Animal pallio rigido, planiusculo, plerumque areolato, 
anlice late inciso, ul videlur oculorum causa ; solea pedis 
postice sulco longitudinal, utrinque glanduloso ; plumula 


CAE 


branchals triquetra; pinnulæ nodulo basali ornatæ 
(Môrch). 

Le genre Pleurobranchus a été, dernièrement, subdivisé 
et sans doute avec raison, mais les dénominations généri- 
ques sont mal appliquées; ainsi le genre Susania, Gray, 
est synonyme de Pleurobranchus, Cuvier; tandis que le 
Pleurobranchus de Gray est synonyme du genre Berthella, 
Blainville. 

Ces deux genres diffèrent par les branchies et la forme 
du manteau, ainsi que le démontre la diagnose donnée 
ci-dessus, 

8. PLEUROBRANCHUS AREOLATUS, Môrch. 

C. molle, fere prismalicum, subovale, contractione gib- 
bosum; pallium subovale, antice emarginatione rectangu- 
latum ; dorsum areolatum ; areæ oblongo-hexagonæ, cen- 
trales læviusculæ, laterales minores verruca centrali or- 
nalæ; areolæ marginales anticæ parvæ, obsoletæ, sed 
papillis disthinchssime ; pes ovalis, margine tenu undulato; 
sulco antice pedis hiante, lateraliter valde reducto; sotea 
postice angustata, sulco longitudinal utrinque glanduloso 
lertiam parlem longiludinis vix attingente. Velum orem 
supersedens, transversale, angustum, angulis subaculis, 
laleribus fissis, basi lateris inferni maculis parvis purpu- 
reis confluentibus reticulatum. Tentacula annulatim sul- 
cata, approximata, cylindrica, involuta unde apice obtuso, 
perforato et latere fisso prodita. Oculi nigri magni, inter 
basin tentaculorum et pallii intermedu. Plumula branchia- 
hs longa, triquetra, lateribus subparallelis, utrinque pin- 
nis circiler 16 conferhs, allernantibus, apicem versus sen- 
sim minoribus, basi verruca valida munitis. 

Longit. 21 mill., — lat. 16, — alt. 15 (contractum). 

Dentes linqueæ simplices nec denticulatæ, forma maxillæ 
equinæ; apice acuhusculo, leviter flexo. 


ad 

Testa parva elongata, planiuscula ; impressione lineari, 
radiali, submediana; liræ incrementi validæ, remote ; 
intershitiis concaviusculhis, lirula incrementi solitaria, 
parva; color castaneus, peripheriam versus albescens. — 
Longit. 6 mill. 

Hab. Saint-Thomas (Riise). 

Genre BERTHELLA, Blainville.—Cleanthus, Leach. 


Animal pallio inflato, molli, antice integro ; rachis 
plumulæ branchialis lœvis, planus nec verrucosus; glan- 
dulæ posticæ soleæ pedis indistinctæ vel nullæ (Môrch). 

Le genre Spiricella, Rang (Act. Soc. Linn. Bordeaux, 
t. IL, f. 1-5, 1828; — Chenu, Man., p. 529, f. 2585), 
diffère de la coquille des Berthella par la spire, très-éloi- 
gnée du bord postérieur et sinistrale. Le Pileopsis squa- 
mæformis (1), Lamck. (Desh., Coq. foss. de Paris, pl. x, 
f. 11-12), me paraît plutôt voisin des Onchidiopsis. 

9. BERTHELLA QUADRIDENS, Mürch. 

C. pallio inflato, molh, ovali; velum transversale, 
utrinque anguls products, lateribus fissis; pes angulatus, 
sulco antico destitutus. Tentacula planiuscula, profunde 
fissa, intorta, unde membrana prominente longitudinali. 
Plumula branchialis breviuscula, utrinque pinnis circiter 
20 subremotis. Color animalis vivi aurantiacus, juniorum 
cinnabarinus. (Teste Rise.) 

Dentes linguales longi, graciles, leviter arcuati; apice 
uncinalo, incurvo ; denticuls tribus approximatis, quorum 
duo inferiores, minores æquales. 

Tesia subopaca, pellucida, elongata, lateribus rectis, 
antice leviter rotundatis, margine dorsali antico subite re- 
flexo et postice alato; latere dextro dorso obtuse angulato ; 


(1) Si cette coquille n’est pas une valve solitaire d’huître, elle 
doit constituer un genre nouveau. M. . 


LA 
anfractus 2, spira mamillaia, prominente, sutura apertu- 
ram versus impressa, margine inciso; slriæ incrementi 
submembranaceæ requlares, sulei incrementi remoti, inter- 
stilia iridescentia sæpe punclis splendidis ; striæ radiatiles 
obsoletissimæ ; impressio radiatilis sublateralis. — Longit. 
5 mill., — lat. 5 mill. 

Pleurobranchus, voisin du Pleurobranche orangé, 

Deshayes, Journ. de Conchyl., 1857, p. 142. 


Pleurobranchus, sp…., Rang, Man., pl. x, f. 4. 


Hab. l'île de Saint-Thomas, à 5 ou 4 pieds de profon 
deur, sur les coraux (Riise). 


Par ses caractères extérieurs, cette espèce ne diffère pas 
sensiblement du B. aurantiaca, Risso; le nombre des pin- 
nules branchiales de cette dernière espèce me parait tou- 
jours moins nombreux, n’excédant pas 16, quand il at- 
teint 20 dans l'espèce nouvelle. 

Les deux espècesse distinguent aisément par les dents de 
la membrane linguale, disposées en paire, qui lui donnent 
l'apparence d’un assemblage de couteaux à double lame; 
chezle B.quadridens on trouve, à la pointerecourbée, trois 
denticulations dont les deux inférieures sont plus petites et 
égales; chez le B. aurantiaca on voit, près de la pointe, 
dix petites denticulations presque égales. Les dents repré- 
sentées par M. Lacaze-Duthiers (Ann. sc. nat., sér. EV, 
t. IE, tab. var, f. 6) sont trop trapues, peut-être sont-elles 
dessinées d’après les denticulations marginales ou d’après 
celles d’une espèce voisine de la Méditerranée. 

Notre espèce est probablement celle que M. Deshayes 
a mentionnée, dans le Journal de Conchyliologie, comme 
provenant de la Guadeloupe (Schramm). J'ai vu des exem- 
plaires de la même localité, qui ne diffèrent de ceux de 
Saint-Thomas que par une consistance gélatineuse due 


5h 
probablement au mode de conservation. Les dents linguales 
sont identiques. 
10. BERTHELLA CIRCULARIS, Môrch. 

A. pallio crculari, gelatinoso, candido vel pailide isa- 
bellino, subpellucido ; peripheria crassa, semileres, margine 
prono, inflexo, acuto, acie submembranaceo-circularis; pes 
elongato-ovalis, margine undulato sulcis transversis, bre- 
vissimis, remolis, anlice late rotundatus, medio sinuatus ; 
sulco transversal antico destitutus, postice acutiusculus, 
sinu obliquo infundibuliformi, vix glandulosus. Velum 
lunari-reniforme, lateribus fissis. Tentacula basi approxti- 
mala, divergentia, acuta, incurva, conica, lateraliter fissa. 
Oculi infra basin externam tentaculorum siti, profunde 
immersi, vix perspicui. Plumula Oranchialis per totam 
longitudinem affixa, apicem versus lente accrescens; ra- 
chi lævigato, utrinque pinnulis XVI alternantibus. Anus 
ante apicem plumulæ branchialis ad finem freni situs. 

Tesia parva, mediana, alba, sub pallio transparente 
inspecla. 

Diam. palli 51 null., — long. pedis 25 mull., lat. 12 
1f2, — veh latitudo 10 mill., long. med. 5 mill. 

Hab. Saint-Thomas (Riise). 


Genre DORIS, Linné. 


L'espèce qui a servi de type au genre Doris est encore 
très-douteuse. Dans la dixième édition du Systema naturæ, 
Linné confondait l'anus avec la bouche, « tentacula ad os 
cwrciler octo. » Cette erreur a été corrigée dans la dou- 
zième en ces termes : «os anlice sublus, anus poslice, 
supra cinctus ciliis. » Néanmoins l'espèce typique reste 
douteuse; quant à la figure citée de Séba (vol. IE, tab. Lxr, 
f. 5), elle paraît représenter un Fregeria, Gray. 

De ce qui précède résulte qu'il est impossible d'appli- 


2e #9 Le 
quer avec sécurité le vocable linnéen à aucune des coupes 
génériques actuellement adoptées. Dans cet embarras, je 
propose de rétablir le genre Argus Bohadsch (1761), fondé 
six ans avant que Linné, en profitant des recherches de 
l’auteur bohémien, ait pu modifier la diagnose du genre 
Doris. 
Subg. ArGus, Bohadsch (1761). 

Le genre Asteronotus, Ehr.(Symb.-Gray, Guide, p.209), 
établi d’après la forme de l'ouverture de la cavité bran- 
chiale, se rapporte à l'espèce de Bohadsch (Doris argo, L.). 

L'Asteronotus cruenta, Ald. (Gray, Fig., tab. cexxvi, 
f. 2), ne me paraît même pas différer spécifiquement de 
J Actinodoris cruenta, Q. et G. (Gray, Fig., tab. LxviI, 
f. 5-4). r 

41. Doris (Argus) ANGuSTIPES, Môrch. 

C. coriaceum; clypeus ovalis, planiusculus, antice et 
postice plica obliqua, infundibuliformi munilus, sub lente : 
confertissime granulosus; foramen cavitatis branchialis 
drregulariter sexlobatum, contractione lineare, rimatun ; 
foramina cavitatum rhinophororum sat approximata. 
Solea pedis angusta (contractione), longitudinaliter cana- 
liculata, limbo undulato-plicato; antice phea infundibu- 
liformi apice orificium ovale athingente; palpi parvi, acu- 
tiusculi, plani, extus longitudinaliter fissi, juxta orificium 
cavilatis proboscidahs siti. 

Long. clypei 50 mall., lat. 57; — long. pedis 55 mull., 
lat. 7 (anim. contr.). 

Hab. Saint-Thomas (Riise). 

Cette espèce est très-voisine de l’Argus cruen{a, Q. et G. 
M. OErsted m'a montré, il y a longtemps, un dessin qu’il 
avait exécuté d’après lanimal vivant. On y voyait de 
grandes taches de couleur vermillon semblables à celles 
de l'espèce précitée. 


RL RE 
12. Doris (Dendrodoris) crucis, OErsted in Sched. 
Corpus coriaceum; clypeus ovalis, granulis, verrucis- 
que minutis, inæqualibus, confertis, in vivo saturale vi- 
rescenlibus; maculis majoribus et minoribus nigrescenti- 
bus seriatim dispositis ; limbus deciduus, inferne pallidus, 
maculis parvis rolundis et punctis cinereis irregulariter 
approximals ; pes pallio brevior et angustior, pallide cin- 
nabarinus, maculis majoribus et minoribus approximatis 
colore saturaliore, postice rotundatus, plica infundibuli- 
formi ; sulcus fransversalis anticus pedis latissimus, veli- 
formis, ulrinque valde reductus; lobo antico semilunari, 
plica infundibuliformi mediana apice orificium cavitatis 
proboscidalis altingente; palpi subulati, breviusculi, in 
latere dorsali lobi antici pedis siti. Orificium cavitatis 
proboscidalis clypei cruciatim fissum ; proboscis brevissi- 
mus in cavilale relraclilis. Rhinophori clavati, oblique 
lamellosi, sulco longitudinal divisi; orificium cavitauis 
rhinophorum cireulare, marginemonilifero; corona bran- 
chialis recondenda, foliis 6 (utrinque 5) ; tubus analis pi- 
riformis, orificio crenalo, inter folia postica sitis ;ma r- 
go cavitahs branchialis simplex. Spicule clypei lineari- 
fusiformes, recte. Radula latissima, dentibus hamatis, 
numerosissimis uli D. tuberculati (Ald. et Hanc.) et D. 
cryptostomi (Môrch.). 
Long. 45 null., lat. 25; long. pedis 55 mill., lat. 45. 
Var. « marginalis. 
Clype limbus superne et inferne maculis el punctis des- 
hilutus. 
Hab. Saint-Thomas (Riise), Sainte-Croix (OErsted). 
Cette espèce est très-voisine du D. Cryplostoma, Mürch 
(Savigny, Explor. Egypte, t. I, f. 4), D. tuberculata ,Aud. 
et Fér. non Cuv. (Gray, fig., tab. cexxxui, f. 2). 


La forme des branchies, de l'anus, la position des pal- 
| 3 


M ANSE 

pes assez éloignées de l'ouverture de la cavité orale au 
fond de laquelle on trouve la véritable bouche terminant 
une trompe courte et rétractile, enfin la forme des denis 
linguales fgurées par Savigny, diffèrent très-peu des 
caractères semblables de notre espèce. Le manteau est 
plus finement granuleux, et les taches disposées en lignes 
longitudinales sont plus régulières. Le bord du manteau 
se détache presque toujours de l’animal, à la manière du 
pied des harpes, lorsqu'on le met dans l'alcool. Les palpes 
sont assez petites, subulées et situées au bord dorsal du 
sillon antérieur du pied. 

Un dessin exécuté d’après le Mollusque vivant, par 
M. Ofrsted, montre les branchies dans le mème état de 
contraction qu'elles atteignent d’après la figure donnée 
par Savigny du Doris concentrica, Fér. (Gray, fig., Moll., 
tab. cexxxini, Ê. À). 

Subg. Rnacoponis, Môürch. Hexabranchus, p.p. 
Gray, non Ehr. 

C. molle, prismaticum ; pallio vesiculoso, plamusculo; 
corona branchialis folüs solitariis composila, 1n cavitate 
commun recondenda ; anus inier folia poshica situs ; palpr 
minuh, lineares, laliusculi, sulco longitudinali divisi, 
viz soluti; rhinophort apice conico. 

Le type de ce sous-genre est le Doris laciniata, Cuvier, 
rapporté mal à propos au genre Hexabranchus d'Ehren- 
berg, où l’on trouve une cavité spéciale pour chaque feuille 
branchiale et une cavilé commune pour toute la couronne 
branchiale; chaque feuille est très-éloignée des feuilles 
voisines. 

15. Doris (Rhacodoris) KregBsit, Mürch. 

C. prismaticum, molle, gelatinosum ; clypeus planius- 
culus, vesiculoso-rugosus, anlice angustior; pes pallio 
paulo brevior ef angushor, postice rotundato-acuminalus ; 


Nr ut 


folia branchialia 6 brevia, triangularia, postica duo du- 
plo majora, frondosa; rhinophori apice conico, juæxta 
marginem anthicum clyper suti; palpr minuli, pliaformes, 
obliqui, supra os sili; rostrum breve, conicum, retractile, 
orificio minulo, inter clypeum et pedem occultum ; sulcus 
transversalis anticus pedis laleraliter valde reducius, ob- 
soletus, lobis inæqualibus, antice plica infundibulifornu. 
Color post mortem griseus ; clypeus interdum maculis ni- 
grescenhibus, irregularibus. 

Long. anim. contr. 35 mall., lat. 45. 

Bab. Saint-Thomas (Riise), ad prof. 2-5 ped., in co- 
ralliis; Sainte-Croix (Krebs). 

Cette espèce est très-voisine du Doris lacinlata, Cuvier 
(Ann. du Mus.). 

14. GONIODORIS PICTURATA, Môrch. | 

C. prismaticum., obscure lilacinum; clypeus elongato- 
ovals, antice paululum angustior, granulis parvis sat 
remohis, œquidistantibus ; lineis lacteis latis reticulatus, 
unde maculs irregularibus, orbicularibus vel angulatis 
magnitudine diversa. Branchiæ et tentacula retractilia. 
Orificium branchiale parvum, prominulum, in vertice 
_cont brevissimi situm. Limbus pallà latiusculus, inferne 
sulcis 5-6 concentricis. Pes angustus, plicis marginalibus 
magnis, postice aculus (contractus), vit palliG longior ; 
suleus anticus pedis validus, utrinque productus, cornulus. 
Palpi breves, subulati, juxta os siti, velo intermedio par- 
vo, crenalo 1n Specimine capte prolruso; cavilas cervica- 
lis parva, in specimine capite retracto videtur. 

Bab. Saint-Thomas (Riise), ad prof. pedis, sub lapidibus. 

Dans les exemplaires conservés, le pied paraît dépasser 
le manteau en longueur, mais tous les caractères me font 
placer cette espèce parmi les Goniodoris. Elle se rappro- 
che, par ses couleurs, du &. Villafrancana, Risso; mais le 


ER. a 
réseau des lignes extérieures y forme des taches rondes, 
triangulaires ou hexagonales. 

15. PELAGELLA, Sp. 

Un dessin de M. OËErsted représente un Gymnobranche 
de Sainte-Croix, dont les yeux sont distincts derrière les 
Rhinophores lamelleux, et qui me parait appartenir au 
genre Pelagella. 


Genre BORNELLA, Gray. 


Ce genre diffère du g. Dendronotus par ses papilles si- 
tuées à la base des ramifications branchiales, et par les deux 
groupes en étoiles de petites papilles qu'il présente en 
avant. Il fait le passage entre les Dendronotus et les véri- 
tables Éolidiens. On en connaît jusqu'ici trois espèces, sa- 
voir : 

4. BoRNELLA ADamsir, Gray. 
Tritonia from Bornco, Adams, Gray, fig., 
t. CXCVI, f. 6. 
Bornella Adamsii, Gray, fig., Moll., p. 107. 
_— — Adams, Genera,p.67,t.LXV, 
É9, 
— — «Adams et Reeve { Voy. de 
Samarang) , p. 19 , f. 5. : 
Hab. les côtes de Bornéo, sur les fucus (Adams). 
2. BORNELLA DIGITATA, Ad. et Reeve (Samarang), 
p. 67, pl. xix, f. 1. 
Hab. détroit de Sunda, sur les fucus flottants. 
5. BORNELLA HancockIANA, Kelaart. 
Annals and Magazine of N. H., 1859, octob., 
p. 269. 
Hab. île de Ceylan (Kelaari). 
4. BORNELLA CALCABATA, Môrch. 
C. compressum, vesiculoso-areolatum, rugosum, dorso 


MSN. OCR 


latiore, utrinque fasciculis sex postice sensim minoribus ê 
papillis planis validis 2-6 inæqualibus et plumulis bran- 
chialibus 2-4 brevibus ramoso-pennatis composilis. Pa- 
pilla acuta solitaria in apice poshco dorsi sila. Vaginæ 
rhinophororum validæ, rugosæ, uti squamose, carina dor- 
sali compressa, latissima, superne lobis digitatis 4-5 in- 
æqualibus erectis ; foramina rhinophororum parva, anfice 
papillis planis, acutis, longiusculis trinatis divergentibus 
ornata. Frons utrinque fasciculo stellato e papilhs parvis 
obtusis 9-10 radiatilibus composito. Rima ovalis subova- 
lis ; maxillæ laterales flavæ, convexæ, sed aciem non vidi. 
Clypeus frontalis parvus forma ferri equint. Solea pedis 
contractione canaliculata, limbo undulato, extus linea im- 
pressa notato, postice acutissima, producla. Long. cire. 
65 m. 

Hab. ad ins. S.-Thomas (A. H. Riise). 

Le filament caudal ressemble à celui des Pleurobranchæa. 


Genre HERMÆA, Loven. 


Ce genre est plus voisin des Élysiens que des Éolidiens 
par la forme de ses tentacules fendus longitudinalement, 
par celle de l'estomac (1), et par les ramifications corres- 
pondantexactement aux «trachées » décrites par Souleyet (2) 
dans le g. Acteon. Les dents linguales sont exactement les 
mêmes danslesdeux familles. Les appendices «branchiaux» 
des Hermæa sontaussi très-différents de ceux des Éolidiens 
par leurs nervures et me paraissent très-rapprochés des 
crêtes palléales des Elysia, et surtout des Tridachia. 

47. HerMÆA viripis (Desh.), Mürch. 
C. prismaticum, postice acuminatum, viride, dorso lato 


(4) Milne-Edwards, Annales des sc. nat.,t. XVII, pl. x, fig. 2. 
Calliopæa. 
(2) Souleyet, Journal de Conch., vol. I. 


Lu ae 
punclis asperis regulariter remotis, utrinque foliolis pe- 
tiolatis confertis. Clypeus frontalis parvus, quadrangu- 
laris, anguli inferiores processibus parvis products, an- 
guli superiores tentaculis (vibracula?) angustis, erectis, 
acutis, latere exlterno membrana undulata. Tentacula 
(Rhinophori) basi connata longa, linea impressa lalerali 
notata, inæqualiter bifida, apicibus truncatis cylindricis 
perforaltis, longior apex sulco longitudinal divisus. Oculi 
minimi postice ad basin tentaculorum in emarginatione 
rectangulata pall siti. Nodus dorsalis ovalis convezus 
paululum ante medium corporis situs. Foliola dorsalia 
conferta, peliolata, ovali-rhomboidea vel spathulata, su- 
perne obluse angülata, intus ad petiolum oblique semi- 
infundibuliformia, tri vel quinquenervia ; nervi obsolen 
* marginem versus bi vel trifidi verrucis asperis remotis 
ornali ; fohiola marginalia minora, angushora fere ses- 
silia (apetala). Pes utrinque membranaceus (sulcus trans- 
versalis anticus dishinchissimus, angustus) marginibus 
carnosis, margine inferiore linea transversah diviso. — 
Long. 35 m., lat. pedis antice cire. 12 m., fol. cum pe- 
tiolo 44 m. long., lat. 8 m., long. petioli cire. 5 m. 

Hermæanviridis, Desh., Journ. de Conch., 1857, p.141. 

Hab. Saint-Thomas { A. H. Riise): la Guadeloupe sur 

le Briopsis ramulosa (Schramm). 

La description de M. Deshayes est trop courte pour per- 
mettre d'adopter définitivement le nom qu’il propose; 
mais, comme c'est la seule espèce connue des Antilles, j'ai 
pensé pouvoir conserver ce nom sans inconvénient. Grâce 
à l’obligeance de M. Bergh, j'ai vu dansles nombreux des- 
sins exécutés aux îles Philippines par M. Semper, d’Altona, 
un animal très-semblable à l’espèce des Antilles. 


cu SR AE 
Genre ELYSIA, Risso. 


Subg. Tridacha, Desh., Journ. de Conch., 
1857,p. 141. 

Plerogasteron, Pease, Proc. zool. Soc., 1860, 
p. où. 

Ce sous-genre ne diffère des Ælysia que par son man- 
teau à bord ondulé, mais il est très-différent des Tritonia 
par ses tentacules fendus latéralement, etc. Le g. Placo- 
branchus, v. Hasselt (1) en diffère par les sillons du dos. 
Les deux expansions aliformes des flancs constituent une. 
partie du manteau et non, comme celle des Aplysiens, une 
partie du pied (epipodium, Huxley). Le véritable pied des 
Elysiens est très-petit, carré, quelquefois plus large que 
long ; ilestbien représenté par Souleyet (Journ. de Conch., 
4850, pl. r, f. 2-5), et dans l’Astrolabe (pi. xxiv, f. 15). 
L'organe de progression le plus développé est la partie in- 
férieure du manteau. En effet, une simple comparaison avec 
les Bulléens, les g. Akera et Philine par exemple, donnera 
la confirmation la plus évidente de cette opinion. Lesdeux 
lobes en ailes des Élysia correspondent à la petite membrane 
qui entoure la spire de la coquille dans les g. Philine et 
Doridium. La langue porte une seule rangée de dentslon- 
gues, comprimées, pointues , articulées à leur base par 
une petite saillie de chaque côté. Les dents de l Hermæa 
figurées par Alder et Hancock ne me semblent différer 
nullement de celles du Tridacha crispata. 

Sur la partie dorsale se trouvent deux vaisseaux rami- 
fiés débouchant dans une poche semi-lunaire pourvue d’un 
orifice à l’extérieur. Souleyet regarde cette poche comme 
un sac pulmonaire et les deux canaux comme des ira- 


(1) Rang, Manuel, pl. 1v, fig. 4. 


ADI 


chécs aériennes; mais cette opinion ne me semble pas très- 
naturelle. 


18. ELysra (Tridachia) crispaTA , OErsted (in Sche- 
dula). 


Animal cuneiforme, capite utrinque angulo producto, 
fronte convexo, medio inciso. Tentacula divergentia trun- 
cala, latiuscula, longitudinaliter convoluta, unde fissura 
lalerah hiante.Oculi minutissimi, pone basin tentaculorum 
sit. Lobr pallu erecti, marginibus crispatis antice con- 
Juncti, ulrinque plicis validis 6-7. Color viridis, frons, 
tentacula et latera capilis albescentia; dorso guttis ovali- 
bus, magnis, inœqualibus, albis seriatim dispositis; la- 
lera corporis pallide virescentia guilis albis elongato- 
ovalibus, subæqualibus, approxæimatis, in serie triplice 
digestis, serie suprema breviore; limbus palli angustus, 
albus, margine interno punciis coccineis approximalis 
terminalo (ex icone OErstedii). 


Animal spiritu vini conservatum, albescens quttis can- 
dis obsoletissimis. Nodus dorsalis (saccus pulmonalis, 
Soult.) hemisphæricus sulco arcuato transversali bipar- 
lus, parte antica minore, « tracheæ » validæ latere 
exlerno ramoso. Solea pedis veri latior quam longior, 
antice sulco profundo transversali utrinque angulatim 
producto, postice a solea pallii, sulco transversali obsoleto 
disjuncta. Solea pallii, marginibus oblusis, transversim 
rugosa, postice angustata. Margo anticus fissuræ late- 
ras tentaculorum bilobatus, inferne lobo triangulari. — 
Tentaculum dextrum majus.— Long. 45, lat. anim. ex- 
pansi circ. 55 m. 


Var. à Schiadura. 


Crista palli postice contracta marginibus continuis, 
unde cauda umbellata, « trachea » sinistra postice bifida, 


DR T0 


ramulo interno impressionem parvam infundibuliformem 
intrante. 

Hab. ad ins. Sainte-Croix (A. S. OErsted). 

M. Deshayes, qui a vu le croquis du dessin de M. OErs- 
ted, l'a déclaré spécifiquement différent du Tridachia 
Schrammi, Desh. {Journ. de Conch., 1857, p. 141). 

M. Pease a encore décrit deux espèces des îles Sandwich, 
savoir : Pterogasteron bellum et PE. ornatum ( Proceed. 
z00l. Soc., 1860, p. 55.) 

On a done, jusqu'à présent, décrit quatre espèces de 
cette division des Elysia. Peut-être aussi doit-on rapporter 
à ce genre le Thallepus ornatus, Guild. { Swainson , 
Treatise , 1840, p. 250)? 


Genre PELTA, Quatrefages (Ann. sc., 4844, p. 151). 
Runcina, Forbes. 


Le genre Pella me semble suffisamment caractérisé par 
l'appareil dentaire gastrique. La branchie découverte par 
M. Alder était probablement ou non encore développée, 
ou retirée dans sa cavité, sur les exemplaires examinés par 
M. de Quatrefages , ainsi que sur l’animal observé par 
M. OErsted. Le genre Pella de Beck étant fondé sur une 
espèce inconnue ne peut prétendre à l’antériorité. 

Les cordons ovariens, découverts par M. Quatrefages, 
ont une si grande ressemblance avec le cul-de-sac cochlo- 
gène de l'Endoconcha mirabihs, Müller, qu’il me paraît 
probable que c’est par l'étude du g. Pella qu'on doit par- 
venir à la solution d’une des plus grandes énigmes con- 
chyliologiques. 

Voici les espèces appartenant à ce genre : 

4. PELTA CORONATA, Quatrefages (An. sc., 1844, 
p. 151, pl. ani, f. 7). 
Gray, fig., tab. cxcix, f. 6.; Chenu, Man., 
p- 131, f. 557. 


Lie 4e is 
2. PELTA ORNATA, Quatrefages, 1. c., p. 152. 
C'est peut-être la même chose que l'espèce suivante : 
5. PELTA Hancock, Forbes. 
Pelta sp., Ald et Hanc., An. et Mag., XVNT, 
p. 289, pl. 1v, f. 1-5. 
Runcina Hancock, Forb. et Harl., Brit. moll., 
1855, p. 64, pl. ccc, f. 2. — Gray, Annals, 
XII, 1854, p. 450. 
Dentes (Gray, Guide, p. 205, f. 414). 
Pella nigra, Ald. et Hanc.; Chenu, #an., 
p. 46, f. 5087. 
Runcina Hancockui, Ad., Gen., 2, p.45, t. LXI, 
f 5. 
Subg. Cnazipis, Quatrefages ? 
4. CHALIDIS CÆRULEA, Quatrefages, L. c. 

L'anatomie de ce mollusque le rapproche de l'espèce 

précédente plus que des Limapontia. 
19. PELTA pRasiNA, Môrch. 

C. lineare, elongatum, lateribus subparallelis, fronte 
leviter inflexo ; pallium prasinum, verrueis minutis con- 
ferlis, regulariter remotis, poshce trilobatum, lobo inter- 
medio minore; pars dorsalis pallu elevata, convexa, co- 
lore saluratiore ; oculi nigri, remotssimi, juxta frontem 
sih; pes pallio paululum latior, postice sat prominens, 
late rolundatus, flavo-virens. Serræ ventriculi quatuor 
fere semicirculares, dentibus vahidis, cylindricrs, oblusis, 
arcuals, sat remols. 

Long. cire. 4 mull. (ex icone OErsteduü). 

Hab. ad ins. Sie.-Croix juxta urbem Chrishianstad 
(4. S. OErsted). 

Cette espèce diffère du P. coronata, Quatref., par sa 
forme plus étroite, par ses trois lobes postérieurs, par son 
pied arrondi en arrière, et ses yeux situés plus en avant. 


AU 

Les dents de l'appareil manducateur du gésier sont très- 
fortes, cylindriques, un peu courbées, à pointes obtuses. 
Le manteau ne paraît pas divisé en deux par le système de 
coloration, comme celui du P. coronata. 

20. Oxcais.(Peronella), Armanicza, Môrch. 

C. coriaceum (contractum), subglobosum, pallio granu- 
loso et areolato; areæ irregulariter hexagonæ congerie 
mediana granulorum, verruca centrali prominente ornatæ; 
areæ dorsales majores peripheria læviuscula pallida, unde 
uh ocellatæ ; areæ marginales rudes, sulcis profundis dis- 
crelæ ; margo inferior palli planus, flavus, granulis inœ- 
qualhibus confertissimis (pemipheria acuta). — Solea pedis 
ovalis, ochracea. Color pallii olivaceus. — Long. 12 mill., 
diam. A1 mall., all. 8 mill. (in contractione). 

Hab. ad ins. Saint-Thomas (A. H. Riise). 

Le Peroniaindolens, Couth. Gould.exped. Shells, p.290, 
provenant de Rio-Janciro, diffère beaucoup de notreespèce. 

La place systématique de ce genre est encore très-dou 
teuse, C’est probablement près du g. Testacella qu'il doit 
être rangé. La mâchoire manque comme dans ce dernier ; 
les dents de la membrane linguaie me paraissent plates au 


lieu d’être subulées comme chez les Festacella. 0. M. 


Révision des espèces du genre @xymee, Rafinesque, 
et Lohiger, Krohn, 


rAR O. A. L. Môrcu. 


G. OxyNnor, Räfinesque. 
Oxynoe, Raf., Journ. de Phys., 1819, t. 89, p. 152 (Isis, 
1820, p. 245).—Blv., Man., p.467. —Rang, Man. 
p. 375. — Phil., Handb., p. 253. 


Een, be 


Icarus, Forbes, Rep. Ægean, Moll. (Brit. Associations), 
1845 (1844), p. 157. — Voodward, Manuel, p.186. 
— Gray, Proceed. z0ol. Soc., 1847, p. 163, n° 320. 

Lophocercus, Krohn, An. sc. nat., 5° sér., t. VIE, p. 51, 
1847. 

Rafinesque a donné la description suivante du genre : 
corps rampant, à grande coquille dorsale extérieure, bulli- 
forme, à spire simple; ventre ou pied étroit, à branchies 
marginales striées transversalement; manteau élargi en 
deux ailes latérales, deux tentacules non rétractiles. Diffé- 
rent du genre Sigaretus par la coquille extérieure, etc. 
©. olivacea, olivâtre, elliptique, tentacules saillants, obtus. 
Coquille à sommet obtus, évasée. Blainville a reproduit 
cette description, mais a écrit Coquille antérieure au lieu 
d’extérieure. 

Le genre Cylhindrobulla, Fischer, Journ. de Conch., 
rapporté comme synonymie (1) à ce genre, en est très- 
différent, et me semble très-rapproché du genre Akera; 
l'animal peut se rétrécir au point de rentrer parfaitement 
dans la coquille, comme on le voit sur un exemplaire de 
Saint-Thomas conservé dans l'alcool au musée de l’univer- 
sité. 

1. OXYNOE oLIVACEA, Raf. 

Icarus Graves, Forbes, 1. c., p. 157 (2). 

Lophocercus Sieboldii, Souleyet, Journ. de Conch., 
1850, p. 295, t. 1, f. G. 

Hab. Sicilia (Raf.); Syra, 10-15 brasses de prof. sur des 
plantes marines (Forbes); Malte (Souleyet). 

L'espèce figurée par Souleyet ne présente pas les articu- 


(1) Adams, Genera, vol. II, p. 657. 
(2) An. viride, purpureo alboque variegatum. T. alba, pel- 
lucida. 


RAD A NIET 
lations couleur de rose au bord du manteau et sur la ca- 
rène dorsale du pied représentées par Krohn. 

La coquille figurée par Souleyet, comparée avec celle 
de Krobn, est plus ovoide et à sommet très-étroit. Ces 
différences sont surtout évidentes quand on compare la 
coquille représentée du côté de la spire de Souleyet (fig.6) 
avec la figure 9 de Krohn. Bien que je n’aic pas vu ces 
espèces, les dessins de Souleyet et Krohn me semblent 
trop différents pour appartenir à une seule et même 
espèce. 

2. OxyNoE SIEBoLDH, Krohn. 

C. viride verrucis in seriebus obliquis dispositis ; os et 
tentacula apice carneo ; margo epipodü et carina dorsalis 
pedis carnea maculis cyaneo-atris arliculata ; pes 1sabel- 
nus, lalere externo articulato, interrupte linealo. 

Lophocercus Sieboldi, Krohn, An.se., 5°sér., t. VIE, 
p. 52, 1. V, f. 5-8. 
Ad. et Sow., Thes., CXIX, f. 19 (copie). 
Gray, Figures, p. 98, t, CLXXVE, £. 5. 
Gray, Proceed., 1847, p. 163, n° 524. 
Icarus Graves, Woodw., Man., p. 486. 
Hab. ad Messinam (Krohn). 
3. OXYNOE BRACHYCEPHALUS, Môrch. 

C. verrucis remohs, collo brevissimo. 

T. ovalis, alba, postice contracta, spira parva acuta ; 
anfr. ultümus intrans, pariele convexo brevi. 

Lophocercus Sieboldui, Ad., Gen., IL, p. 50, t. LIX, 
FL: 
Chenu, Han., 594, f. 2980-90 (copie). 

Hab.—? 

Le dessin original de M. Adams me semble représenter 
une espèce différente de celle de Krohn. 

4. OxYNoE KROBNIT, Adams. 


a EG 

T. involuta, ovato-oblonga, postice gibbosa, at apicem 
subangulata et plicata ; spira occulta, «lba, nitida, fra- 
ailis, pellucida : aperlura ovalis postice acuta, antice dila 
tata; labro postice soluto, angulo postico libero, inflexo 
ac rotundalo. 

. Lophocercus Krohnii, À. Ad., Procced.,1854,p.94. 
Lobiger Krohni, Adams, Genera, If, p. 51. 

Hab. ad ins. Sandwich (mus. Cuming). 

Cette espèce est, selon M. Adams, plus gibbeuse en 
arrière que le. L. Sieboldu ; la région de la spire est plis- 
sée, et la coquille est transparente et fragile. Comme l’es- 
pèce est comparée avec le Loph. Sieboldü, c'est probable- 
ment par erreur qu'elle est rapportée aux Lobiger dans le 
« (rencera.» 

5. OXYNOE PELLUCIDA, À. Adams, 1854. 

T. ovali, subinvolula, alba, fragih, pellucida, longitu- 
dinaliter substriata, spira occulta ; apertura oblonga, 
ampla, postice producta et subangulata, anfice dilatata ; 
labio tenu, subreflexo ; labro arcualo, margine acuto. 

Lobiger pellucidus, Adams, Proceed., 1854, p. 94. 
Fischer, Journal de Conch., 1856, p. 274-275. 
Lophocercus pellucidus, Adams, Gen., IX, p. 51. 

Hab.—? (musée Cuming). 

M. Adams compare son espèce avec le Lobiger Phi- 
hppii et le Lophocercus Cumingü, qui est un Oxynoe. 
Elle diffère du premier par sa coloration blanche et sa 
transparence; elle se distingue du second par la forme 
différente de l'ouverture qui n’est pas dilatée en canal 
tubuleux, en arrière. 

6. Oxynoë ANTILLARUM, OErsted et Mürch, L ec. 
7. OXYNOE viripis, Pease. 

Shell thin, fragile, white, ovate, striated obliquely, 

convolute; onter lip separate from the apex, overlaps 


HRROU AN 
the inner posteriorly, and produced in a éubular form. 
Lophocercus viridis, Pease, Proc. zool. Scc., 1861, 
p. 246, avec description de l'animal. 

Hab. Sandwich Islands, Pease. 

Cette espèce diffère, selon les descriptions, de l'O. 
Krohnu, Adams, par la forme tubuleuse de la coquille en 
arrière. Il y aurait ainsi deux espèces du genre propres 
aux iles Sandwich. ; 

8. OxXYN0E CumiNGrr, A. Adams. 

Bulla Cumingii, Adams, Thesaurus, p.399, n°451, 
t. CXXI, f. 58. 

Lobiger Cumingii, 1b., p. 604, n° 58. 

Adams, Genera, II, p. 51. 

Lobiger Cumingii, Fischer, Journal de Conch., 1856, 
p. 274. 

Lophocercus Cumingii, Chenu, Man., p.359%, f.29914. 

Lophocercus Cumingii, Souverbie, Journal de Conch., 
1861, p. 272. 

Hab. Puerto S. Elena, Wes!-Columbia, 6 fath. sandy 
mud. H. Cuming. 

Le tube anal de la coquille est moins grand que dans 
l'espèce suivante : 

9. Oxxnoz Vicourouxn, Montrouzier. 
Lophocercus Vigourouxii, Montr., Souverb., Journal 
de Conch., 1861, p. 271, pl. x, f. 4. 

ffab. la Nouvelle-Calédonie, Montr. (Collect. Petit, 
musée de Bordeaux), 

Cette espèce diffère de l'O. wiridis par la coloration 
fauve de la coquille. 

G. LoBicer, Krohn. 
4. Lomicer Paiiepii, Krohn, An. sc., 1847. 
Adams, Sow., Thes., pl. exIx, f. 48 (copie); 
Genera, pl. uix, fig. 2. 


Re 
Chenu, Manuel, p. 394, f. 2993-94. 
Gray, fig., t. CLXXVI, F. 1, Guide, p. 201. 
Souleyet, Journal de Conch., 1850, t. X, f. 
15-14. 
Hab. Sicilia, Krôühn. 
2. LoBiGEr CORNEUS, Morch. 
T. fusca, spira umbilicata; anfr. ultimus aperturam 
intrans, angustus, callo parielali funiculari. 
Lobiger Philippu, Ad., Sow., Thes., t. CXXIE, f. 57, 
p. 598, n° 130. 
Fischer, Journal de Conch., V, 1856, p. 275. 
Woodward, Manuel, pl. xiv, f. 16. 
Hab.— ? (musée Cuming). 
5. LogiGer Souvergunt, Fischer. 
Journal de Conch., V, p. 275, t. XI, f. 7-10. 
Hab. Guadeloupe. (Schramm.) 
0. M. 


Notes pour servir à la faune malasotogique de 
l’Archipel calédenien (supplément) (1 je 


PAR P. FISCHER. 


ee ee 


Des envois récents du R. P. Montrouzier, et une étude 
prolongée des espèces appartenant au musée de Bor- 
deaux, me permeltent aujourd’hui de combler les lacunes 
du travail que j'ai entrepris sous le titre de Notes. Je re- 
mercie de nouveau le savant conservateur de la collection 


(4) Voir Journal de Conchyl., t. VIX, p. 329; t. VILLE, p. 193 et 
352 ;t. IX, p. 143. 


PAP 

néo-celédonienne, M. Souverbie, des nombreux docu- 
ments dont jedui suis redevable et dont il m'a laissé pro- 
fiter avec un rare désintéressement. 

À l’époque de la publication de mon dernier article 
(avril 1861), les Mitres de la Nouvelle-Calédonie n'étaient 
pas encore déterminées, je n’en ai compris aucune ans 
ma liste, et l’on pourra juger, par l'énumération qui va 
suivre, de la richesse de l’Archipel calédonien en espèces 
de ce genre (1). 

Mrrra Boissacr, Monfrouzier, Journ. Cunchyl.,t VIE, 
p. 575. — [d., t. VIT, p. 148, pl. xx, f. G. 

Hab. ile de Pot. 

Mirra Potensis, Monfrouzier, Journ. Conchyl., t. VI, 
p. 574.— ]d.,t. VILLE, p. 448, pl. ax, f. 2-5. 

Hab. île de Pot. 

Mirra rufo-maculata, Souverbie, Journ. Conchyl., t. VIE, 
Po bit; F9) 

Hab. ile Art. 

Mirra Fischeri, Souverbie, Journ. Conchyl., t. VII, 
p.523, pl. nt, . 8. 

Hab. Art., Balade. 

Mirra tricolor, Montrousier, Journ. Conchyl., t. IX 
bp: 272;.ph xi(,2: 


L 


Hab. Nouméa, sous les pierres du rivage. 
Mirra hystrix, Montrouner, Journ. Conchyl., € X, 
p. 240, pl. 1x, F. 8. 
Hab. Art. 


(1) Nous répélons que ce catalogue ne renferme que les espèces 
recueillies par le R. P. Montrouzier dans l’Archipel calédonien ; 
on ne s’étonnera donc pas si l’on n’y voit pas figurer des espèces 
appartenant à cette faune, mais rapportées par d’autres personnes, 
et qui ont pu échapper aux recherches de notre zélé COTTESpOn- 
dant. PF: 


4 


ET en 


Mira crocata, Lamk., 14. — Kiener, sp., pl. 27, f. 85. 
— Reeve, €. Ic., pl. 26, f. 206. 
Hab. Art. 


Mrrra amphorella, Lamk., 51. — Reeve, €. Je., pl. xnr, 
f. 85. 
Bab. Art. C. C. 
Mirra (voluta) paupercula, L. — Lk., 55. 

Hab. Art. €. C. 

Oes. Les exemplaires que nous possédons sont {ous 
tronqués. 

Mirra (voluta) exasperata, Chemnitz.— Desh., in Lk., 86. 
— M. torulosa (pars), Lk., 57. 

Hab. Art. 

Oss. Coquille très-variable dans sa forme et son orne 
mentation, et d'après laquelle on a établi plusieurs espèces 
litigieuses. 

Matra (voluta) dactylus, L. — Lamk., 44. — Kien., sp., 
p. 1092, pl. xxxi, f. 105. 

Hab. Art. 

Mrrra (voluta) nucea, Gron. — M. olivaria, Lk., 47. — 
Kien., sp., p. 104, pl. xxxx, F. 102. 


Hab. Art. 
Mira (voluta) crenulata, Chemn.—-Kien., sp., pl. xxx, 
f. 105. 


Hab. Balade, Art. 
Mrrra fenestrata, Lamk., 45. — Kien., sp., p. 104, 
pl. xxxi, f. 404. 
Fab. Art. 
Mirra punctata, Swainson. — Desh., in Lk., go 
A1. rosea, Reeve, C. Ie., pl. xxvn, f. 249. 
Hab. Art. 
Mirna cucumerina, Ek., 54. — Reeve, C. Îc., pl. xxw, 
RAI E D ER 


SE M 


Hab. Art. 
Mirra (voluta) digitalis, Chemn. — Reeve, C. 7c., pl. mir, 
f. 21. — M. millepora, Lk., 5.— Kien., sp., pl. var, 
f. 49. 
Hab. Art. 
Mirra semifasciata, Lamarck, 60. — Reeve, C. Ic., 
pl. xvur, f. 451. 
Hab. Art. 
MirrA ferruginea, Lamarck, 10. — Kien., sp., pl. vin, 
f. 25. — Reeve, C. Ic., pl. 1v, f. 28. 
Hab. Art. 
Mira chrysostoma, Swainson. — Reeve, C. Ic., pi «, 
fig. 142. — M. contracta, Kien., sp., pl. 1x, f. 25. 
Hab. Art. 
Mirra ambigua, Swainson. — Desh., in Lk., 88. — 
Kien., sp., p. 40, pl. vx, f. 46. — Reeve, C. Je. 
pl. 11, f. 8. 
Hab. Art. 
Murra conica, Schum. — Desh., in Lk., 100. — Reeve, 
C. Ic., pi. xxvit, f. 216. — M. marmorata, Schub. 
— Kien., sp., p. 100, pl. xxxiv, f. 412. 
Hab. ile de Pot. 
Mirra retusa, Lamk., 61. — Kien., sp., p. 49, pl. xxv, 
f. 49. 
Hab. Art. 
Mirra litterata, Lamk., 70. — Kien., sp., pl. xvr, f. 50. 
Hab. Art. C. C. 
Murra (voluta) coronata, Chemn. — Lamk., 52.— Kien., 
sp. pl. xvinr, f. 60. — Reeve, C. 1c., pl. xIv, 
f. 104. LA 
Hab. Art. 
Mrrra Cumingii, Reeve, C. Ic., pl. x, f. G7, 
Hab. Art. 


PR 2 PM 
Mirra amanda, Reeve, €. Ic., pl. xxx vit, f. 518. 
Hab. Art. 
Mrrra amabilis, Reeve, C. Ie., pl. xxxu, f. 274. 
Hab. Art. 


Mirra decurtata, Reeve, C. Ic., pl. xx, f. 144. 
Fab. Art. 
Mirra (voluta) filaris, L.— M. nexilis, Martyn.—Lamk., 
16. — M. filosa, var., Kien., sp., pl. v, f. 42 a. 
Hab. Art. 
Murra Ticaonica, Reeve, C. Ic., pl. xxxt, f. 481. 
Hab. Art. 
Mirra nodosa, Swainson. — Reeve, €. Lc., pl. xxvr, 
f. 196. — M7. fraga, Kien., sp., pl. xxvIx, f. 87. 
Hab. île Lifu. 
Mitra intermedia, Kiener, sp., pl. xxu, f. 70. 
Hab. Nouvelle-Calédonie. C. C. 
Mirra stigmataria, Lamk., 52. — Kien., sp., pl. xxiv, 
f. 74. — Reeve, C. Zc., pl. 11, f. 45. 
Hab. Balade, Art. 
Mirra pellis-serpentis, Reeve, C. Ee., pl. x, f. 66. 
Hab. Art. 
Mirra virgata, Reeve, C. Ic., pl. xxv, f. 197 D. 
Hab. Art. 
Mirra obeliscus, Reeve, C. Ic., pl. xv, f. 407. 
Bab. Art. 
Mirra (volula) episcopalis, L. — Lk., 4, — Kien., sp., 
DL FA 


Hab. Art. 


Mira pontificalis, Lk., 5. — Kien., sp., pl. 1, f. 2. 
Hab. Art. — Tata, au sud de Kanala. R. 


M1TRA sphærulata, Martyn.—KReeve, C. Ie., pl. v, f. 57. 


® 


= 64 2 


M. scabriuscula, Lk. — Kien., sp., pl. rv, f. 9. 

Hab. Balade, Art. 

Mira rubritincta, Reeve, C. Ic., pl. x1x, f. 147. 
Hab. Art. R. 

Mirea affinis, Reeve, C. Ic., pl. xvi, f. 241. 
Hab. Art. 

Mirra crassa, Swainson. — Reeve, C. Ic., pl. 11, F. 7. 
Hab. Art. 

Mitra Gruneri, Reeve, GC. Ic., pl. xvi, f. 119. 
Hab. Palade, Art. 

Mirra (volula) scabriuscula, L.— M. granatina, Ek., 19. 

—Kien., sp., pl. 1v, f. 10. 
Hab. Art. 
Mirra acupicta. Reeve, C. Ie., pl. xx, f. 76. 
Hab. Art. 

MiTra (volula) variegata, Gmel. — M. serpentina, Lk., 
21. — Kien., sp., pl. vi, f. 17. — Reeve, C. Ic., 
pl. xv, f. 112. atL 

Hab. Art. 
Var. Reeve, C. Ic., pl. xv, f. 111. 
Hab. Art. 

Mitra rigida, Swainson. — Reeve, €. Ic., pl. xxn, 
f. 169. 

Hab. Art. 

Mitra cardinalis, Lamarck, 6. — Kiener, sp., pl. m1, 
f. 6. 

Hab. Art. 

Conus geographus, L. — Kiener, sp., pl. xui, f. 1. 
Hab. Art. 

Conus tulipa, L. — Lk., 25. — Kiener, sp., pl. n, f: 2. 
Hab. Art. et Lifu. 

Coxus bullatus, L. — Lk., 450. — Kiener, sp., pl. Lun, 
f. 3. 


= SR 2 
Hab. île des Pins. 
+ Conus solidus, Sowerby. — Kien., sp., pl. riv, f. 1. — 
Desh. in Lk., 214. 
Haob. Art. 
Conus tesselialus, Bruguière. — Lk., 48. — Kien., sp., 
pl. xvir, f. 1. 
Hab. Art. R. 


Conus monachus, L. — Lk., 76. — Kien., sp., pl. L, 
FL: 
Hab. Uagap. 
Conus coccineus, Gmelin.— Desh. in Lk., 210. — Kien., 
sp, pl. Lxxvir, f. 5. — Conus Solandrei, Sowerby. 
Hab. Art. 


Conus terebra, Born. — Lk., 145. — Conus terebellum, 

Chenu. | 
Hab. Art. 

Convs figulinus, L. — Lk., 89. — Kien., sp., pl. XXVWE, 
f. 1. 

Hab. Uagap et Yenguen, €. — Balade et Art., R. 

Concvs fabula, Sowerby. — Kien., sp., pl. LXXHE, f. 5. 
— Desh. in Lk., 212. 

Hab. Art. 

Conus imperialis, L. — Lk., 4. — Chenu, Man., 
f. 1437. 

Hab. Art., Lifu, Balade. 

Conus ammiralis, L. — Encyclop. méth., pl. cccxxvin, 
f. 2. — Var. B. de Lk. — Kien., sp., pl. xx, 
1.11. 

Hab. Balade, Art. 

Conus achatinus, Chemnitzs. —Lk., 79. —Chenu , Han., 
f. 1553. 

Hab. Nouvelle-Calédonie. 


Las CR 


Conus crocatus, Lamarck, 156. — Kien., sp., pl. Lu, 
f.-3: 
Hab. Art. 
Conus nussatella, L. — Lk., 162, var. b. 
Hab. Art. 
Conus Cabritii, Bernardi, Journ. Conchyl., t. VIE, p.377, 
pl. xu, f. 2. 
Hab. Art. 
Conus pulicarius, Bruguière. — Lk., 19. — Et Conus 
fushigatus, Brug. 
Hab. Art. 
Conus quercinus, Bruguière. — Lk., 90. 
Hab. Art. 
Coxus episcopus, Bruguière. — Lk., 175. — Kien., sp., 
plixer, f,45:0,.c. 
Hab. Art. 
OLiva elegans, Lamarck, 11.— Reeve, C. Ic., pl. xu, 
f. 20. 
Hab. Balade. 
Vozura Deshayesii, Reeve, Proceed. 001. Soc., p. 75, 
pl. xxvi (1854). | 
Hab. le nord de la Nouvelle-Calédonie, surtout à 
Arama, au nord de Balade. C. 
VozuraA deliciosa, Montrouzier, Journ. Conchyl., t. VIF, 
p. 375,—t. VILLE, p. 421, pl. n, f. 7-8. 
Hab. Art.R.R. 
Ovuzum lacteum, Lamarck, 4 (ovula). — Kien., sp., 
pl. vi, f. À. 
Hab. Art. 
Ovuzum tortile, Martyn (Cyprea). — Ovula angulosa, 
Lk., 2. — Kien., sp., pl. ax, f. 1. 
Hab. nord de la Nouvelle-Calédonie. KR. 
Ogs. Coquille fort recherchée ces sandaliers, qui l'en- 


NS 0 Ve 


voient du nord de la Nouvelle-Calédonie aux Nouvelles- 
Hébrides, à Tana, à Ervomango surtout, et obtiennent, 
en échange, jusqu’à un demi-tonneau de bois de sandal, 
c'est-à-dire la valeur de 4 à 500 francs. Les naturels Ja 
portent comme ornement; on l’appelle Buf dans le nord 
de la Nouvelle-Calédonie, Uatsizsi à Kanala. Elle devient 
rare (Montrouzier). 
Cxprza hirundo, L.— Ek., 59. — Kien., 5p., pl. xxxu1, 
f. 4° 
Hab. Art. 
CyPRÆA urseilus, Gmelin. — Ek., 45. — Kien., sp., 
pl. XXxXIHH, f. 4. 
Hab. Art. 
CyprÆA punctata, L.—C. alomaria, Gmel. — C. stercus 
muscarum, Lk., 48. 
Hab. Art. R. 
Cyxpræa spurca, L. — Kien., sp., pl. xxx, f. 1. — Cy- 
prœa flaveola, Lk., 42. 
Hab. Yenguen. 
Crpræa nucleus, £L. — Lk., 57. — Encyclop. métu., 
pl. CCCLV, f. 5. 
Hab. Balade, Art. 
CyprÆA eburnea, Barnes. — Kien., sp., pl. vin, f. 5. 
— Desh. in Lk., 74. 
Hab. Art. 
CyPrÆA limacina, Lamarck, 58. — Kien., sp., pl. XXxv, 
F4 41D. 
Hab. Balade, Art. 
CyrrÆA Walkeri, Gray. — Kien., sp., pl. xrv, f. 5. — 
Desh. in Lk., 82. 
Hab. Art. 
CyPrÆaA argus, L. — Chenu, Man., f. 1673-4. 
Hab. Art., Nouméa. C. 


EMA UT 

Cypræa Childreni, Gray. — Kien., sp., pl. x£, f. 5. — 
Desh. in Lk., 96. 

Hab. île de Pot. 

Harpa conoidalis, Lamarck, 5. — H. major, Mart. 

Hab. Yenguen, Balade, Art. C. 

SrromBus minimus, L. — Sfrombus troglodytes, Lk., 25. 
— Kien., sp., p. 62, pl. xxxt, f. 2. 

Hab. Art. 

Srromgus terebellatus, Sowerby. — Desh. in Lk., 44. — 
Reeve, €. Ie., pl. vi, f. 10. — Strombus dentatus, 
Kiener, sp., pl. xvui, f. 2. 

Hab. Art. 

Srromgus elegans, Sowerby. — Reeve, C. Ic., pl. xvnr, 
f. 41. — An Strombus dentatus., L., var. ? 

Hab. Art. 

Os. C'est à celte espèce qu’il faut rapporter le Strom- 
bus dentatus que nous avons déjà mentionné dans notre 
catalogue (Journ. Conchyl., t. VIE, p. 560). 
MARGINELLA avena, Kiener, sp., p. 17, pl. vi, f. 24. — 

Desh. in Lk., 58. 

Hab. Baie-Boisée. 

MARGINELLA suavis, Souverbie, Journ. Conchyl., t. VI, 
p. 576; —t. VIN, p. 126, pl. ux, f. 15. 

Hab. Art. PE 


(La suile prochainement.) 


— 08 — 


Étude sur le genre Cameeltaire, et descriplion 


d'espèces nouvelles (suite), 


PAR M. H. CRossE. 


T 
1. 


Depuis notre dernier travail sur le genre €ancella- 
ria (1), il n’a point été publié, du moins à notre connais- 
sance, de mémoire anatomique relatif à l’organisation 
générale des animaux de ce genre, et nous restons tou- 
jours, à ce sujet, en présence de l'insuffisance des docu- 
ments que nous avons précédemment signalés, Mais il 
n'en est pas de même d’un point spécial de cette organi- 
sation, l'appareil buccal, au sujet duquel M. le professeur 
Troschel, de Bonn, a fait récemment une découverte in- 
téressante qu’il a publiée dans les archives de Wieg- 
mann (2). L'universalité des auteurs admettait comme un 
fait acquis à la science que les Cancellaires étaient pour- 
vues d'un appareil buccal d'une simplicité remarquable, 
caractérisé par l'absence de toute denture linguale ; ce 
caractère avait même déterminé quelques auteurs, qui 
basaient leur classification des Gastéropodes uniquement 
sur les différences offertes par l'appareil buccal, à placer 
le genre Cancellaria dans le groupe des Gymnoglossa 
avec les Pyramidellidæ et les Eulimidge. Il paraît que rien 
n'est moins exact, si l’on doit s’en rapporter à l'examen 
fait par M. Troschel de la masse buccale d’un individu 
(Cancellaria crenifera, Sowerby) que lui a communiqué 
M. Sicenstrup, de Copenhague. 


(1) Journai de Conchyliologie, 1861, vol. IX, p. 220. 
(2) Archiv. fur Naturgeschichte, 1861, p. 361. 


ME: IDR 

Sur cet individu, il a constaté l'existence, à l'intérieur 
d’une trompe proéminente, d’une très-petite masse buc- 
cale, vers la partie médiane de laquelle on distinguait 
une étroite bande longitudinale. Cette bande n’est autre 
chose que le radula, autrement dit la râpe linguale, avec 
son armature; elle est constituée par deux rangées de 
James longues, très-minces, en forme de ruban, et avec 
les extrémités libres dirigées en avant. Les lames, dans 
leur partie médiane, sont traversées en sens longitudinal 
par un canal étroit et légèrement sinueux. Le savant pro- 
fesseur de Bonn constate et reconnait que la configuration 
de ces lames s'éloigne notablement de celle des dents en 
forme de flèches des g. Conus, Pleurotoma et Terebra, 
qui constituent le groupe des Toxoglossa ; mais il croit, 
néanmoins, ne pouvoir se dispenser de rattacher le g. 
Cancellaria à ce groupe dans lequel il formerait une fa- 
mille particulière, à cause de la longueur, de la disposi- 
tion ainsi que de Ja direction des lames, el de la présence 
- du canal que nous avons signalé plus haut. 

En l'absence d’une connaissance complète de l'animal, 
la grande dissemblance des coquilles nous empêche de 
partager cetle opinion : nous croyons, d’ailleurs, que, pour 
obtenir une bonne classification, il est plus prudent de se 
baser sur les rapports et différences de l’ensemble des or- 
ganes que sur Îles caractères offerts par un seul d’entre 
eux. D'ailleurs, même si l’on se borne à examiner les par- 
ticularités que présente la masse buccale dans le g. Can- 
cellaria, on ne peut s’empècher de reconnaître que rien 
ne prouve l'existence, chez les Mollusques, de l’espèce de 
glande à venin qui rend notablement douloureuse la mor- 
sure faile par les grandes espèces du genre Conus (4), et 


(4) « La morsure du Conus aulicus est venimeuse, accompa- 


PVR. 
qui constitue une particularité d'organisation bien re- 
marquable. 

On doit, néanmoins, en présence de l'intéressante ob- 
servation que nous venons de relater, se demander si, 
contrairement à l'opinion émise par M. Deshayes, et que 
nous avons reproduite dans notre premier travail, les ani- 
maux du g. Cancellaria ne sont point zoophages et des- 
tinés, par conséquent, à vivre de chair et non de végétaux. 
M. Troschel reconnaît, d’ailleurs, que leur armature lin- 
guale n’est point propre à piquer et paraît en même 
temps trop faible et trop flexible pour pouvoir opérer 
comme Ciseau. 

Un autre point reste également douteux, et nous nous 
permettrons d'appeler sur Jui l'attention des naturalistes 
du Nord, plus à même que les autres d'étudier fa question; 
c'est celui de savoir si les Cancellaires septentrionales 
(g. Admete) sont réellement dépourvues d'armature lin- 
guale, comme on l'a cru jusqu'ici, ou si l’on est tombé, 
à leur égard, dans la même erreur d'observation qu'à l’é- 
gard du Cancellaria crenifera. Dans le premier cas, le 
genre Admete serait bon, il devrait être adopté; car il of- 
frirait enfin ce dont il nous paraît manquer jusqu’à pré- 
sent, un caractère de valeur générique tiré de l’organisa- 
tion intime de l'animal. Dans la seconde hypothèse, au 
contraire, il y aurait lieu de le supprimer, ainsi que nous 
l'avons fait précédemment. 


«gnée de douleurs aiguës, et laisse une pelile marque triangu- 
«laire, profonde, qui détermine la formation d’une cloche pleine 
« de liquide. A la petite île de Mayo, une des Moluques, près 
« Ternate, sir Edward Belcher fut mordu par un de ces Cônes, 
« qui sortit soudainement sa trompe au moment où il le tirait de 
« l'eau, à la main. Il compara la douleur éprouvée à celle que 
« produit le phosphore brûlant sous la peau. » (Adams et Reeve, 
Voy. of the Samarang, Mollusques, p. 19.) 


= GŸ = 


IE. 


Nous avons quelques espèces vivantes à ajouter au cata- 
logue publié par nous en 1861 ; oa en trouvera la des- 
cription plus loin: nous profiterons également de la cir- y 
constance pour opérer quelques additions ou reclifications 
relatives à des espèces déjà connues. 


Premier groupe : Krigonostomes. 
4. CANCELLARIA TRIGONOSTOMA, Lamarck. 


M. Petit de la Saussaye, dans ses Mélanges (A), croit, 
sans toutefois pouvoir l'affirmer positivement, que cette 
espèce habite la côte orientale de l'Afrique. 

Nous persistons dans notre appréciation première pour 
les raisons que nous avons exposées. 


21. CANCELLARIA SERRATA, Reeve. 


M. Otto Semper, d’Altona, dans un travail paléontolo- 
gique sur lequel nous: aurons à revenir (2), fait remar- 
quer, avec raison, qu'il existe déjà dans la nomenclature, 
depuis 4831, c’est-à-dire bien antérieurement, un Can- 
cellaria serrata, Bronn (3), espèce fossile fort différente ; 
il propose et l'on devra adopter à l'avenir pour l'espèce 
vivante le nom de Cancellaria Crossei, Semper. 


Deuxième groupe : Purpuriformes. 
SO. CANCELLARIA RUGOSA, Lamarck. 


Nous avons, avec les auteurs anglais, indiqué la Chine 
comme étant la patrie de cette espèce : c’est très-proba- 


(4) Journal de Conchyliologie, 1862, p. 221: 
(2) Palæontologische Untersuchungen, D. JA 
(3) ltaliens Tertiargebilde, p. 48, n° 241. 


et OR 
blement une erreur. Un fait certain, c'est que cette Can- 
cellaire se trouve à la Guadeloupe (Marie-Galante, Saint- 
Martin). Nous nous rangeons donc à l'opinion de M. Petit 
de la Saussaye (£. c.) sur ce point. 

85. CANCELLARIA CUMINGIANA, Petit. 


L'habitat de cette espèce, que nous avions omis d’indi- 
quer, est Payta, sur la côte du Pérou. Nous avons eu tort 
de ne pas placer dans son voisinage immédiat, sur notre 
catalogue, le C. obtusa, Deshayes : ce fait nous a été dé- 
montré par la communication d'une forme remarquable 
et presque intermédiaire entre les deux espèces, que nous 
décrivons ci-dessous, à titre de variété, et dont nous n’hé- 
sitons pas à donner la reproduction (pl. 1, fig. 9). 


CANCELLARIA CUMINGIANA, Petit. 

Var. 8 subobtusa, brevior, magis globosa, adbasin minus 
attenuata , validius subumbilicata, anfr. k (embryonalibus 
1 1/2 lœvibus , albis) , margine dextro et margine basali co- 
lore luteo tinctis, limbo brunneo-violacescente, epidermide oli- 
vacea induta. — Inter C. Cumingianam, Petit, et C. obtu- 
sam, Deshayes, quasi media, sed C.Cumingianæ magis vicina. 
— Long, 38. diam. max. 29 null. 

Hab. Payta (collect. B. C. Thomas). 


Cette intéressante coquille est le second individu de 
cette rare espèce qui ait été apporté en France, du moins 
à notre connaissance, elle en offre tous les principaux ca- 
ractères; mais, néanmoins, par sa forme plus courte, plus 
globuleuse, moins atténuée à la base, par son ombilic un 
peu plus large, elle se rapproche, à certains égards, du 
C. obtusa, ainsi que nous le fait remarquer M. Thomas, 
qui a bien voulu nous la communiquer, et constitue ainsi 
une variété très-intéressante. Le bord droit et la base sont 
bordés d’un jaune orangé, et le limbe extrême est d’un 


08 
brun violètre. L’épiderme qui subsiste encore sur une 
partie de la coquille est mince et d’un vert olivâtre. Elle a 
été recueillie à Payta, par des marins de la frégate la Per- 
sévéran£e (1856-1858), qui pèchaient à la seine, et donnée 
à son possesseur actuel par M. Bigot, chirurgien principal 
de la marine. 
5° groupe : FEitriformes. 


92. CANCELLARIA SowErBy1, Crosse. 


M. Semper, dans l'ouvrage mentionné plus haut, nous 
reproche d’avoir donné ce nom comme nôtre à cette es- 
pèce, quand Bellardi avait déjà pris le même soin en 1844, 
Nous lui rappellerons que l’auteur italien n’a pas latinisé 
le nom qu'il proposait, et que, par conséquent, d’après les 
règles de la nomenclature, cenom n'a pas pu prendre date: 
il n’existe, pour la science, qu’à partir du moment où il 
est formé régulièrement. 

Nous avons six espèces, dont trois nous paraissent iné- 
dites, à ajouter aux quatre-vingt-treize de notre catalogue, 
ce qui porte à quatre-vingt-dix-neuf le nombre total des 
types actuellement vivants du g. Cancellaria; les deux 
premières appartiennent au groupe des Trigonoslomes, et 
les quatre autres à celui des Purpuriformes. 


94. CaxcerLarrA BocaGeaAxA, Crosse et Debeaux (1). 


Hab. golfe du Pe-tchi-li, non loin des forts de Takou 
‘ (nord de la Chine), dans la vase. 

Jolie espèce, voisine de notre C. Thomasiana (C. sca- 
larina, Reeve, non Lamarck); elle a été recueillie par 
notre honorable correspondant M. Odon Debeaux, phar- 
macien aide-major attaché à l'expédition de Chine. 


(4) On trouvera plus loin, dans le présent numéro, la diagnose 
latine de l'espèce. 


GPTL 
93. CANCELLARIA ANGASr, Crosse (pl. 1, €. 8). 


T. imperforata, elongato-turrita, subscalariformis, te- 
nuis, &lbida ; spira elongata, apice rotundato, obtusiusculo ; 
anfr.6 1/2 (embryonalibus, 1 1/2 lœvibus, nigricantibus,; o- 
tundatis) acute carinais, parce et obsolete spiralter siriatis, 
impressis longitudinaliter costis validis, ad angulum carinæ 
acutis, subspinosis ; ultimo anfractu bicarinato (altera carina 
müinore, ad insertionem marginis dextri sita), spiram fere 
æquante; columella biplicata, callo parvo munita, alba; 
apertura trigono-subquadrata, fauce alba, non lirata , nti- 
da. — Long. 15, diam. max. 8, long. anfr. ultimi T, long. 
spiræ 8 millim. 

Hab..….? 

Coquille imperforée, turriculée, élancée, subscalari- 
forme, mince, blanchâtre; spire allongée, à sommet ar- 
rondi et obtus. Les tours de spire sont au nombre de 6 1/2; 
les tours embryonnaires (1 1/2) sont lisses et d’un gris 
noirâtre ; les suivants sont munis d’une forte carène située 
environ vers le tiers du tour en partant de la suture, mar- 
qués, dans le sens de la spire, de stries rares el obsolètes, 
disparaissant à peu près complétement sur le derniertour; 
ils sont aussi pourvus de côtes longitudinales fortement 
prononcées, aiguës et subépineuses à leurs points d’inter- 
section avec la carène. Le dernier tour présente deux ca- 
rènes, dont la seconde, plus faible et moins prononcée que 
l’autre, est située à la hauteur de l'insertion du bord droit; 
la columelle est pourvue de deux piis, assez fortement cal- 
 leuse, eu égard au peu d'épaisseur de la coquille, et 
blanche, ainsi que l'ouverture, dont la forme subtrigone 
tend à devenir légèrement quadrangulaire, sous l’influénce 
de la deuxième carène, et qui est entièrement lisse à Fin- 
térieur. — Longueur 15 millimètres, plus grand dia- 
mètre 8, longueur du dernier tour 7, longueur du réste 
de la spire 8. 


RER e AUS 
Cette élégante petite espèce nous a été communiquée 
par M. Thomas; elle fait partie de sa collection, mais il en 
ignore la provenance. Nous ne trouvons, dans les mono- 
graphies du genre, aucun type auquel nous puissions la 
rapporter ni qui reproduise la double carination si singu- 
lière de son dernier tour. Elle se rapproche beaucoup plus, 
sous le rapport de la forme, de quelques espèces fossiles 
des terrains tertiaires d'Italie, et notamment du C. unian- 
gulala, Deshayes. 
Nous la dédions à notre honorable correspondant, M. G. 
French Angas, auquel le journal doit la communication 
de plusieurs nouveautés intéressantes. 


96. CANCELLARIA SEMPERIANA, Crosse (pl. II, f. FUË 


T. imperforata, globoso-turrita, parum crassa, cinnamo- 
mea; Spira elongata, apice rotundato, obtusiusculo ; anfr. G 
1/2, duobus primis embryonalibus lævibus, pallide castaneis, 
cϾteris longitudinaliter et irregulariter plicato-costatis, spi- 
raliter frequentissime striato-sulcatis, striisinæqualibus, im- 
primis ad basin undulatis, alüs tenuibus, numerosis, aliis 
validioribus, ad occursum costarum longitudinalium nodulo- 
sis; anfr. penultimo et ultimo obtuse subcarinatis, ultimo an- 
fractu ventricoso , inflato , spira multo mujore , colore squa- 
lide albo fasciato, supracarinam et ad suturam albovariegato ; 
columella crassiuscula, valide callosa, nitide candida, tripli- 
cata ; apertura satis ampla, ovato-rotundata', fauce lirata, 
cinnamomeo-albida; margine dextro acuto, fleruoso, postice 
abeunte.—Long. 37, diam. max. 95, long. anfr. ultimi 24, 
long. spiræ 13 millim. 


Iabitat in Nova-Caledonia, teste B. C. Thomas 


Coquille imperforée, d'une forme généralement globu 
leuse, bien que la spire soit turriculée et assez allongée, 
peu épaisse et d’une couleur cannelle assez foncée: le som- 


met de la spire est arrondi en forme de bouton et assez 
5 


4 Os 

obtus. Les tours sont au nombre de 6 1/2 : les deux pre- 
miers, qui constituent les tours embryonnaires, sont en- 
tièrement lisses ct d’un brun clair; les autres présentent, 
dans le sens longitudinal, des côtes, ou plutôt des plis irré- 
guliers et plus ou moins obliques, et, dans le sens con- 
traire, desstries fort nombreuses, et de deux natures diffé- 
rentes : les unes sont plus faibles, plus fréquentes; les au- 
tres plus rares, mais plus marquées, forment de petites 
nodosilés aux points où elles rencontrent les côtes lon- 
gitudinales : toutes ces stries, d'ailleurs, sont légèrement 
ondulées, surtout dans le voisinage de la base. Les deux 
derniers tours présentent une carène obtuse, plus sensible 
au toucher qu’à la vue; le dernier lour est ventru, renflé, 
beaucoup plus grand que la spire, marqué d’une bande 
d’un blanc sale; on y remarque, également, des parties 
blanchâtres au-dessus de la carène et dans le voisinage de 
la suture. La columelle est assez épaisse, fortement calleuse, 
d’un blanc pur et brillant; elle porte trois plis : l'ouverture 
est assez large, de forme à peu près ovale, rayée à linté- 
rieur, et d'un blanc qui tourne au marron clair; on y voit, 
par transparence, la place de la bandeclaire du dernier tour; 
le bord droit est tranchant, flexueux et fuyant en arrière. 
— Longueur 57 millimètres, plus grand diamètre 25, lon- 
gueur du dernier tour 24, longueur du reste de la 
spire 15. 

Cette espèce, qui fait partie de la riche collection de 
M. Thomas, provient, selon toute apparence, de la Nouvelle- 
Calédonie; elle a été acquise, en 1861, avec d’autres co- 
quilles, toutes de la même provenance. 

Nous ne trouvons, dans les monographies de Reeve ct 
de Sowerby, qu’une seule espèce qui ait quelque rapport 
avec la nôtre, le Cancellaria undulata, Sowerby, de Tas- 
manie. Malheureusement, l'an et l’autre, selon la déplo- 


St 

rable habitude de la plupart des auteurs anglais, ne don- 
nent ni les dimensions de l'espèce ni le nombre des tours 
de spire, ce qui gène pour la comparaison; de plus, la fi- 
gure de Reeve paraît représenter un individu non adulte. 
Si nous nous en rapportons à celle de Sowerby, nous trou- 
vons les différences suivantes entre les deux espèces. La 
nôtre a le dernier tour plus ventru et proportionnellement 
beaucoup plus grand, l’ouverture plus large, la callosité 
columellaire plus forte, lavant-dernier tour moins déve- 
loppé et la spire notablement moins haute; de‘plus, la cari 
nation obtuse des tours semble placée plus loin de la suture 
et les plis longitudinaux en forme de côtes sont beaucoup 
moins marqués et beaucoup plus irréguliers. Dans les deux 
espèces, les côtes sont légèrement noduleuses à leur point 
d’intersection avec les stries les plus fortes, et la columelle 
présente des granulations dans la partie qui avoisine les 
plis. La description de Reeve n'indique que deux plis à Ja 
columelle du C. undulata, celle de Sowerby est muette à 
cet égard. Notre espèce porte trois plis parfaitement dis- 
tinets. Nous lui donnons le nom de M. Otto Semper , d’AI- 
tona, auteur d’un travail paléontologique sur le genre Can- 
cellaria. 


97. CANCELLARIA PARVA, Philippi. 


Philippi, Reise durehdie Wueste Atacama, D: 187 pl VII, 
f. 18 (Halle, 4860). 

Cette espèce a été recucillie par M. Philippi, sur la côte 
d’Atacama (Chili), dans le guano. II ne restait plus de trace 
de coloration sur les exemplaires trouvés. L'ouvrage dans 
lequel se trouve décrit ce Cancellaria étant peu répandu, 
nous reproduisons la diagnose : 7. oblongo-fusiformu, 
longitudinaliter costata et cingulis transversis ornala ; cos- 


lis, ubi a cingulis secantur granuliferis; cinqulis in anfr. 


— 68 — ’ 


superioribus tribus, in ullimo circa sex ; cauda disuncta, 
subimperforala ; apertura spiram æquante; columella bi- 
plicata; labro plicis & intus munito. — Al. 5 1/2 ln., 
crass. 5 1/5 lin., alt. aperture 5 lin. 

L'auteur ajoute que les tours sont au nombre de 7, et 
que les 5 premiers sont lisses. 


98. CANCELLARIA AUSTRALIS, Philippi. 


Malak. Blätter, 1856, p. 164. 

Hab. détroit de Magellan. 

Cette espèce appartient, ainsi que la suivante, au groupe 
de Cancellaires à test mince, provenant des régions froi- 
des, et pour lesquelles à été établi le genre Admete. Elle 
porte deux plis assez apparents à la columelle, et est fai- 
blement ombiliquée. 


99. CANCELLARIA SCHYTHEI, Philippi. 


Malak. Blaller, 1856, p. 164. 

Hab. détroit de Magellan. 

La columelle, dans cette espèce, ne porte qu'un seul 
pli, et ii n’est pas très-prononcé. 

Il existe encore quelques autres espèces décrites par di- 
vers auteurs comme faisant partie du genre Cancellaria, 
mais qu'on ne peut admettre, les unes, comme le C. Can- 
deana, d'Orbigny (Moll. Cuba, pl. xxx, fig. 23,24), et ses 
congénères, parce qu’elles font partie du genre Phos ; les 
autres, comme les €. multiplicata, Lesson, et C. mu- 
troides, G. Fischer de Waldheim, parce que, grâce à lim 
perfection des diagnoses, il est impossible de savoir avec 
certitude, non-seulement à quel genre, mais même à 
quclle famille il faut rapporter les Mollusques décrits (1): 


(1) Voir l’article de M. Petit de la Saussaye, Journal de Conchy- 
liologie, |. €. 


Ge | 


IT. 


Au point de vue de la distribution géographique des 
espèces actuellement vivantes du genre Cancellaria, nous 
n'avons rien à changer à nos conclusions relatives à 
l'existence des deux grands centres de développement du 
genre , l'Amérique centrale, du côté du Pacifique, et la 
égion asialico-océanienne. Mais nous devons modifier 
quelques points de détail. On connait avec certitude l'ha- 
bitat de 77 espèces, au lieu de 71 seulement. 29 espèces, 
au lieu de 28, habitent l Amérique centrale, puisqu'il 
faut ajouter le C. Cumingiana, de Payta, dont notre pre: 
mier catalogue omettait l'habitat. Il est même probable, 
vu la grande analogie des formes, que le €. obtusa habite 
aussi quelque point de la côte du Pérou. 

Le Chili compte maintenant une espèce, C. parva, et 
le détroit de Magellan deux, C. Schythei et C. Australrs. 
Le nord de la Chine fournit une espèce nouvelle, C. Boca- 
geana, du Pe-tchi-li, et une autre déjà décrite, le C. Spen- 
gleriana, connu seulement aux Philippines, qui a été re- 
cueilli par M. Odon Debeaux, dans la grande rade de 
Tche-Fou, où il atteint des dimensions considérables. La 
Nouvelle-Calédonie s'enrichit d’une deuxième espèce, le 
C. Semperiana. 

- Telles sont les diverses additions que nous avons à faire 
à notre précédent travail, pour ce qui concerne les Can- 
cellaires de l'époque ‘actuelle. Dans un prochain article 
nous donnerons le supplément du catalogue des espèces: 
fossiles, supplément assez imporlant; car aux espèces ter- 
tiaires omises ou décrites postérieurement, il paraît :y 
avoir lieu d'ajouter des formes de la craie supérieure ap- 
partenant incontestablement au genre Cancellaria, 

H. C. 


Eu QE 


Note sur le Cassidarin Deshnyesii, 


par M. LE D' Duvar. 


J'ai donné, il y a plus de vingt ans, dans la Revue z00- 
logique (numéro de septembre 1841), la description d’une 
espèce nouvelle de Cassidaire, que je dédiai à M. Deshayes. 
Depuis cette époque, cette curieuse coquille n’a été ni fi- 
gurée, ni mème indiquée dans aucun ouvrage de conchylio- 
logie venu à ma connaissance. La publication du C. Pro- 
vincialis, faite récemment dans le Journal de Conchylio- 
logie, a reporté mes souvenirs sur le C. Deshayesii, et j'ai 
pensé qu'il serait agréable aux conchyliologues de con- 
naître une jolie espèce parfaitement caractérisée dans 
un genre qui en compte si peu, soit vivantes, soit fossiles. 
Je me décide donc à la tirer de l'oubli, qu'elle me paraît 
ne pas mériter, en la faisant connaître par une bonne fi- 
gure. Je reproduis la diagnose originale, en reclifiant 
seulement les dimensions. 


Cassiparia Desmaxesint, Duval (pl. I, fig. 9). 


T. ovato-ventricosa (1), utrinque conica, carinata, longi- 
tudinaliter et undatim plicata, transversim sulcata; ad ca- 
rinam subtuberculata, albido-violacescente, puncticulis lineo- 
lisque arcuatis, fuscis picta. Spira acuta, mucronala, an- 
fractibus angulatis, supra planis, ad angulum tuberculato- 
carinatis; suturis undulatis; apertura alba, labro crasso, 
intus plicato, murgine undulato et puncticulis fuscis notato. 
Columella supra inferneque rugosa. Long. 32, lat.20 millun. 


1\ Revue zoologique, 1841, p. 278. 
ÿ ; 


Se pee 


Cette espèce habite la côte occidentale d'Afrique. N'ayant 
pu avoir de renseignements précis sur son habitat, je suis 
réduit à des présomptions; elle m'est parvenue avec des 
coquilles du Sénégal et de Gorée. D. 


Description d'une wokute nouvelle, 


PAR À. VALENCIENNES, professeur au Muséum. : 


En rangeant les nombreuses Volutes de la collection 
du Muséum d'histoire naturelle, j'ai trouvé une très- 
belle espèce provenant des doubles de la collection faite 
à Bordeaux par un riche négociant de cette ville, et 
acquise par l’État, sur la proposition que les professeurs 
du Muséum firent à-M. le comte de Salvandy, alors mi- 
nistre de l'instruction publique. 

En examinant, sans une minutieuse comparaison, cette 
coquille, on lui trouve une coloration qui rappelle celle 
du Voluta zebra, décrit par le docteur Leach, et figuré 
dans le Recueil zoologique que ce savant publiait alors 
sous le nom de Mélanges (Zool. Misc., vol. L., tab. 49). 
Lamarck introduisit cette description dans son histoire 
naturelle des animaux sans vertèbres, sous le nom de 
Marginella radiala. Cependant j'ai cru devoir ramener 
cette forme au genre Volute, en en faisant toutefois une 
coupe sous-générique distincte que j'ai nommée, dans les 
galeries du Muséum, Pilidia, et que je compte caractéri- 


jai MER 


ser dans une prochaine monographie à publier sur ce 
beau genre des Volutes. 

Notre nouvelle Volute a des formes et une taille qui la 
placent auprès du Voluta Lapponica ; mais elle me pré- 
sente moins de plis à la columelle : il n’y en a que six, et 
encore les deux supérieurs sont à peine visibles. 

L'ayant trouvée avec mon amiM. Lorois, ancien préfet du 
Morbihan, qui emploie ses loisirs et sa fortune à l’étude 
de la conchyliologie, et dont les conseils m'ont été sou- 
vent très-utiles, j'ai voulu lui donner une nouvelle preuve 
de mon amitié en appelant de son nom la Volute qui 
prend place dans la collection du muséum sous la déno- 
mination de 

Vozura Loroisi, Valenciennes. 

Tesia ovata, fusiformi, lœvigala, nitida; ex rubes- 
cente alba, vel rosea, lineis qualuordecim spadiceis lon- 
gitudinaliler ornata; labro aculo ; columella sexplicata, 
rugis duabus superis, vix conspicuis. 

Long. 79, diam. max. 40 millim. 

Habitat? 

Cette Volute n’a aucun de ses points roussâtres disposé 
en bande transversale sur le dos ; elle est donc distincte, 
par ses couleurs, de toutes celles que je trouve dans les au- 
teurs. AU 


Descriplion d’une Mélieine nouvelle, 


PAR LE D' L. PFEIFFER. 


HeLtcinA Rosaziæ (pl. IE, fig. 5). 


T'. lenticularis, solidu, acute carinata, oblique subtilis- 


— 0 me 


simestriatula, lutescens; spira breviter conoideo-elevala ; su- 
tura linearis; anfr. k 1/2 plant, non exserti, ultimus albo- 
carinatus,  basi convexus, medio caællo mitido, citrino, 
parvo, cireumscripto munitus ; columella brevissima, tuber- 
culo minuto terminata; apertura perobliqua, subtriangula- 
mis; perist. callosum, album, margine supero vix . expan- 
siusculo, basali arcuato, reflexiusculo. — Diam. maj. 8, 
min. 6, all. 4 mul. 

Habitat Halu et Digallorin insularum Philippinarum. 

Species peraffinis nonnullis aliis insularum Philippinen- 
sium äncohs, præsertim varietatibus minutis H. acutissi- 
meæ, sed differt spira multo minus elata, AN FTRCTURS non 
exsertis, elc. 


Coquille lenticulaire, solide, à carène aiguë, très-fine- 
ment striée en sens oblique, et de coloration jaunâtre : 
spire formant un cône surbaissé ; suture linéaire; tours de 
spire au nombre de 4 1/2 et à surface plane; le dernier 
est entouré d’une carène blanche, convexe à la base, à la 
partic médiane de laquelle règne une callosité de couleur 
citrine, luisante, petite, circonscrite : columelle très- 
courte, terminée par un petit tubercule; ouverture très- 
oblique, subtriangulaire; péristome calleux, blanc; bord 
supérieur présentant à peine une faible expansion, bord 
basal arqué, légèrement réfléchi. — Plus grand diamètre 
8, plus petit 6, hauteur 4 millim. 

Cette espèce a été recueillie par M. C. Semper, à Halu 
et à Digallorin (îles Philippines). Elle a de grandes affinités 
avec quelques autres Hélicines des mêmes îles, et surtout 
avec les variétés de petite taille de l’H. acutissima, dont 
elle diffère par sa spire beaucoup moins élevée, par ses 
tours à surface plane et par quelques autres caractères. 
Elle fait partie de la collection de M. Grosse, qui me l'a 
communiquée. LP 


RUE AE 


Deseripuon Jl'Espéess nouvelles, 


PAR M. SOUVERBIE (8° article) Er LE KR. P. MoNTROUzIER 
(6° article). 


HELIX ISABELLENS:S, Souverbie. 


Testa subumbilicata, subgloboso-trochiformis, plus mi- 
nusve acute carinata, oblique striatula et striis subimpres- 
sis spiraliter decussatula, tenuiuscula, subdiaphano-ala- 
bastrina, epidermide flavidulo-viridula, tenui induta ; spira 
conoidea, apice obtusula; sutura depressula; anfr. k con- 
vextiusculi, ultimus parum descendens, fascia opaco-alba, 
angusta, ad carinam ornatus, infra minus convexus ; apert. 
obliqua, subrhombeo-rotundata, superne modice arcuata, 
inferne roltundata; columella sublata, suboerticaliter as- 
cendens, medio longitudinaliter impresso-sulcatula; perist. 
reflexum, expansum, marginibus callo sublato, tenuissimo 
junctis , in loco columellari extus breviter fornicalim recur- 
vum et umbilicum angustissimum formans. 

AÏL.92, diam. max. 24, min. 21 mill.; apert. 16 mill., 
alt. ex columell. 11 lala. (Mus. Burdigalense.) 

Habit. ins. Isabella (archip. Salomon). Sex specim. 
vidi. 


HyDRoCENA ( OmPrHALOTROPIS) MAaRITIMA, Montrouzier. 


« Testa umbilicata, ovato-conica, tenuissime striatula , 
« tenuiuscula, translucida, flavidulo velrubello-cornea; spira. 
« conico-acutiuscula; anfr. 5 192—6 convexi, subscalures, 
« sutura profunda separali; ultimus spira brevior, obsole- 
« tissime subcarinatus , basi circa perforationem profun- 
« dam, infundibuliformem, carina filiformi albidulæ obli- 


« 


Des, * Vies 


quissime munilus; apert. subverticalis, ovato-subpirifor- 


“mis, basi subcanaliculata; perist. simplex, rectum, mar- 


ginibus callo tenui junctis, columellari subincrassato, 
brevissime reflexiusculo. 

« AU. 5, lat. 3 1fk maill. (Mus. Burdigalense.) 

« Habit. ins. Art. ( Archip. Caledon.) sub vetustis lignis 
maris vento expositis. » 


Dorium TEsrTarDr, Montrouzier. 


« Testa profunde umbilicata, ovato-ventricosa, subsolida, 
spira elata; anfr. 6 convexi, supra planulati, transver- 
sim sulcati el costati, costis in ultimo anfractu circiter 93, 
impresse malleatis, ex basi ad suturam gradatim magis 
ac magis complanatrs el dilatalis, prope suturum subeva- 
midis, superioribus lira parva interveniente, albidula, 
apice migricante, postea rosacea, longitrorsum el sub- 
oblique fulvo-rufescente, flezuose flammulata; apert. intus- 
costulata, alba, in fundo aurantiaca; columella arcua- 


GES Blouse (fracta). 


« 
« 


« 


€ AE, 115, l'at. max. 85, min. 65 mull.; apert. 85 mil. 
longa, 45 lata. (Mus.Burdigalense.) 

« Habit. ins. Pot. (Archip. Caledon.) Specimen unicum 
vidi. » 


NERITINA SOUVERBIANA, Montrouzier. 


« Testa suboblique ovalis, spira sublateralis, parum 
exserla ; anfr. 3 convexis, lævibus, nitidis, albo-subflavi- 
dulis, transverse (3-k-5 seriatim in ult. anfr.) albo-punc- 
tatis et flavo-subaurantiaco colore biballeatis, lineis ru- 
bidis vel nigris capillaceis, puncta alba non tangentibus, 
longitudinaliter flexuoso-strigatis; area columellaris alba, 
postice callosa et subluteola, antice medio late subemargi- 
nata et minute G-7 denticulala; apert. inlus concolor, 
punclis, balleis et slrigis perlucentibus ; operc. extus sub- 
concavo, radialim strialo, intus recurve subearinato 


TG 
«et inæqualiler bipartito, postice angulatim emarginu- 
lato. » (Mus. Burdigalense cum var. B.) 
Var. B. strigis numerosioribus, balteis deficientibus. 
Var. C. fere nigra, juxta suturam seplumque albo- 
punctata; strigis latioribus, subfusis, vix undulatis. (Coll. 
- Gassies.) 
« Long. 5, lat. 3; alt. 3 172 mil. 
« Habit. Hienquen, ins. Art. et Pot. (Archip. caled.). » 
Species martima, fucorum incola. 


HELICINA FiscHERIANA, Montrouzier. 


Testa turbinato-lenticularis, solidula, oblique striata, 
spiraliter costulata, alba, radiatim et oblique luteo-strigata; 
anfr. 5 subplano-convexi, sutura impressa separati, ultimus 
acute carinatus, subtus convezxior, callo centrali nitido, albo, 
subgranulato munitus ; columella brevis, verticalis ; apert. 
obliqua, subrhombeo-triangularis, intus luteola; perist. 
album, ad carinam subrostratum , margine supero subsi- 
nuoso, subreflexiusculo, basali breviter reflexo, cum colu- 
mella angulatim juncta. 

Diam.maÿ. 15, min. 13; alt. 9 mil. (Mus. Burdigalense). 

Helicina Fischeriana, Montr. in Sched. 

Habit. ins. Woodlark : specim. unicum vid. 


HELIx WoopLARKkIANA, Souverbie. 


 Testa imperforata, semiglobosa, oblique striata , tenuis- 
sime granuloso-malleata, hic illic obsoletissime spiraliter 
striata,tenuiuscula,nitidula,subtranslucida, subuiolacescens, 
apice violacea; fasciis 4 albis, tribus superioribus plus 
minusve interruptis et fusis, .quarta latiore, integra ad: 
peripheriam ornata; area periomphali pallidiore, fascus: 
tribus albis, minimis, subevanidis cireumdata; anfr. 4 con: 
vexi, sutura impressa, ultimus carinalus, sublus convexior, 

antice parum descendens, pone labrum albo- favidulum 
subconstrictus; apert. intus concolor fascus perlucentibus, 


St en 2 


obliqua, subrhombeo-lunaris ; perist. acutum, album, mar- 
gine supero antice arcualo et subreflexo, postea usque ad 
columellarem subrosaceo-violaceum reflexe dilatato, colu- 
mellari subito reflexe appresso. 

Lat. maj. 19 172, min. 15 mul. ; alt. 14 192 mal. (Mus. 
Burdigalense.) 

Habit. ins. Woodlark. ( Louisiadarum). Spec. unic. 
vida. S: et M. 


Diagnoses d'Espèces nouvelles du nora de !a 
Chine, 


L PAR H. CROSSE ET O. DEBEAUX. 


1. CANCELLARIA BOCAGEANA. 


T. vix subrimata, elongato-pyramidalis, crassiuscula ; 
anfr. 6 1/2 (præler anfr. apicales læves, albidos, subro- 
tundatos), coslis longitudinalibus 6-9, distantibus, rotun- 
dato-obtusis, lævibus muniti, superne angulati, ad suturam 
profunde canaliculah, transversim inter costas inconspi- 
cue strial ; ullimus anfraclus spira paulo minor, zonulis 
pallide cinnamomeis, numerosis, confluentibus transver- 
sim cinclus, albo unifasciatus ; apertura oblongo-triangu- 
lari, fauce livida, albo unizonata ; columella triplicata, 
basin versus obsolete granulata; labro crasso, effuso, intus 
denticulato-lirato, ad suturam angulato el obsolele uniden- 
{alo, ad limbum colore cinnamomeo maculato. — Long. 
22, diam. max. 15 millim. 

Habitat ad littus loci dich « Ta-Kou, » Chinæ septen- 
trionalis. 


LR 
9, FRAGILIA YANTAIENSIS. 


T. crassissima, Ovalo-trigona, inœquilalerahs, turqi- 
dula, postice phcato-carinata, extus rubigineo-albisans, 
concentrice rugosa et sublamellosa, intus squalide alba ; 
latere anlico paulo breviore, rotundalo, postico obtuse ros- 
trato, subflexuoso ; cardine bidentato (alterodentemajore); 
umbonibus compressis, conliquis ; nymphis lalis, subpla- 
nis ; ligamento crasso, nigrescente; lunula parva, pro- 
funde intrante. — Long. 48, lat. 42, crass. 24 millim. 

Habitat in sinu « Yan-tlai » dicto, Chinæ septentriona- 
lis, in lapidibus excavatis frequens. H:C. et 0. D. 


Pour la dernière des deux espèces dont nous donnons la 
diagnose ci-dessus, nous avons adopté le nom générique 
de Fragilia, mais ce n'est pas, nous devons l'avouer, sans 
une grande hésitation. Schumacher a créé, en 1817, le 
genre Gastrana pour deux espèces, dont l'une est bien un 
Fragilia, mais dont l'autre fait partie d'un genre diffé- 
rent. M. Peshayes (1) fait remarquer qu'on ne pent guère 
adopter le nom de cet auteur, attendu qu'il n'y a nulle 
raison de choisir comme type l’une de ses espèces plutôt 
que l’autre ; il pense donc que l'on doit rejeter le genre 
comme incertain et insuffisamment caractérisé. M. Des- 
hayes lui-même, en 1846, à élabli la coupe générique 
sous le nom de Diodon(a, et, comme il existait déjà anté- 
rieurement un genre Diodonta créé par Hartmann en 
1845, il a remplacé cette appellation par celle de Æragi- 
lia. Ce dernier nom, malheureusement, n’est point tout 
à fait irréprochable, car il a pour radical un adjectif (2). 

(4) Descr. Animaux s. vert. bassin de Paris, vol. I, p. 319: 


(2) Nomina generica Adjectiva Substantivis pejora sunt adeoque 
non optima, Linné, Philos. botan., $ 235. 


= ee 
D'un autre côté, nous ne nous sentons pas le courage de 
surcharger la nomenclature d’un quatrième nom, trou- 
vant que trois c’est déjà beaucoup trop pour un seul genre, 
et nous nous contentons, faute de mieux, du vocable Fra- 
gilia. 

M. Odon Debeaux, ayant bien voulu communiquer à 
M. Fischer un exemplaire du F. Fantaiensis avec le mol- 
lusque conservé dans l’esprit-de-vin, nous donnons ci-joint 
le résultat de l’examen anatomique qui en a été fait par 
notre collaborateur. H. Crosse. 


Note sur l’animal du Fragilia Yantaiensis, 


PAR P. FiscHEr. 


L'animal que renferme cette coquille est un véritable 
Fragilia et confirme de tous points le remarquable travail 
donné par M. Deshayes sur le type du genre, dans son Ex- 
ploration scientifique de l'Algérie. 

Les bords du manteau sont garnis de tentacules coni- 
ques simples et bien différents de ceux des Fellines. Le 
siphon branchial est conique, épais, très-musculeux, ter- 
miné par des cirres; le siphon anal qui le surmonte est 
plus étroit, moins long, presque cylindrique. Ces-organes 
n’ont rien de la ténuité des siphons des Tellines, mais ils 
m'ont paru dépourvus d'épiderme, caractère que M. Des- 
hayes considère comme très-importan£ pour la distinction 
des Fragilia. 

La masse abdominale est très-haute, volumineuse; le 


DA | Nes 


pied est subquadrangulaire, moins développé que celui 
des Zellines. 

Quant aux palpes labiales et aux branchies, elles ont 
la même constitution que chez les Te/lines. Les feuillets 
branchiaux sont réduits, dechaque côté, à une lame divisée 
elle-même, à son insertion sur la masse abdominale, en 
deux portions, une antéro-inférieure, une postéro-supé- 
rieure. La branchie figure les deux feuillets d’un livre ou- 
vert. En arrière, les branchies se réunissent et descendent 
assez bas. 

En somme, l’analogie de ce mollusque est si parfaite 
avec celui du Fragilia fragilis, qu'on ne saurait que les 
réunir dans le même genre. Du reste, les caractères de la 
coquille devaient faire prévoir ce rapprochement. 

Quelle est la valeur du genre Fragilia? Son organisa- 
tion est extrêmement voisine de celle des Tellines, d’après 
la stracture des principaux organes. Il en diffère par la 
forme des tentacules du manteau, par ses siphons plus gros, 
plus courts, coniques et garnis de tentacules. Les coquilles 
sont privées de dents latérales. Enfin les animaux ont 
d'autres mœurs et vivent enfoncés dans la vase durcie ou 
dans les trous creusés par les mollusques perforants. L'’e - 
pèce de Chine présente un véritable pli postérieur des 
valves, tandis que le Fragilia fragilis en est privé. 

Il y aurait lieu de s'occuper d’une révision des Tel- 
lines, et je crois que plusieurs espèces, même aplaties, 
plissées, mais dépourvues de dents latérales, grossiraient 
le nombre des espèces du genre Fragiha. Pie 


Explication de la planche IV. 


Fig. 4. Animal du Fragilia Yantaiensis. 
Le manteau est enlevé. — a, manteau ; b, siphon 
anal; c, siphon branchial; d, palpes labiales ; e, bran 


Lo ae 
chie ; f, pied; g, masse abdominale; k, muscle adduc- 
teur antérieur ; ?, muscle adducteur postérieur. 


Note additionnelle sur le Chondropoma Gundia- 


chi et le Nassa Gallandiana, 


par H. CROSSE. 


——_— 


La remarquable espèce dont nous donnons la figure 
(pl. I, fig. #) est le Chondropoma Gundlachi, que 
M. Arango a décrit dans notre dernier numéro (p. 408) et 
dont ila bien voulu nous communiquer récemment un 
exemplaire. Le genre Chondropoma a été créé par M. Pfeif- 
fer (1) pour des Cyclostomes à coquille de forme oblongue 
turriculée, souvent tronqués, à ouverture ovale, à péri- 
stome tantôt simple, tantôt plus ou moins doublé, presque 
droit, étalé où largement réfléchi, à opercule ovale, sub- 
cartilagineux, plan, paucispiré, et dont le nucleus est le 
plus souvent excentrique. 

Ainsi que le dit M. Arango, cette espèce a les plus 
grands rapports avec le Chondropoma Shutileworthi de 
Pfeiffer ; elle en a la forme générale, la troncature, le 
double bord, si singulièrement tranché à sa partie ex- 
terne, près de la columelle. Elle en diffère en ce qu'’élle 
est plus épaisse et moins transparente, dépourvue des: ta- 
ches ou fascies interrompues, de couleur marron, signa- 
lées par M. Pfeiffer, et marquée de raies transversales plus 
fortes, plus apparentes, plus blanches, plus nombreuses et 


M) Zeits. f. Malak., 1847, p. 109. 


UT" Ru 
qui se prolongent également jusqu’à la suture, sans s'at- 
ténuer à cet endroit, comme dans le C. Shuftleworthi. Nous 
devons avouer, toutefois, que les deux espèces nous sem- 
blent bien voisines. Peut-êtretrouvera-t-on, à la suite de re- 
cherches ultérieures, des individus intermédiaires qui per- 
mettront de les réunir? 

Le C. Gundlachi a été recueilli près de Paso-Real, dans 
la partie occidentale de l’île de Cuba ; le €. Shuttlewortha 
provient également de Cuba (San Diego de Banos, et, pour 
la variété g, Catalina). 

Nous donnons en même temps (pl. I, fig. 6) la figure 
du Nassa Gallandiana, espèce décrite par notre collabo- 
rateur Fischer, dans le numéro de janvier 1862 du journal 

(p. 37); nous devons la communication de cette espèce à 
M. Petit de la Saussaye. Elle a été recueillie à Lagos (Por- 
tugal) et à Cadix (Espagne). H: @ 


Description d’une espèce nouvelle de la Gun- 
deloupe, 


PAR M. H. CROSSE. 


ENGINaA Scarammi (pl. [, fig. 7). 


T'imperforata, crassa, subglobosa, utrinque attenuata, 
rosea; anfr. 5 convexiusculi, longitudinaliter obtuse cos- 
talo-plicati, spiraliter hris ornati creberrimis, nodosis et 
eleganter gemmulatis ; ultimus anfractus colore brunneo- 
nigrescente intense trilinealus ; columella rugosa et quasi 
plicifera; margine dextro crasso, dentibus 4 munito albi- 


ms QU 
canhibus, allero dente cœteris majore ; apertura subrecta, 
angusta, dentibus marginalibus coarctata, fauce roseo- 
violacea, basi canaliculata.— Long. 9, diam. max. G mil- 
him. 

Habitat in insula Guadeloupe dicta (collect. Crosse). 

Coquille imperforée, épaisse, subglobuleuse, atténuée 
aux deux extrémités et de couleur rose. Les tours de 
spire, au nombre de cinq, sont légèrement convexes, mu- 
nis de côtes longitudinales obtuses, et ornés transversale- 
ment de nombreuses et élégantes lignes de nodulations : 
une seule de ces lignes, placée près de la suture, est d’un 
brun noirâtre très-intense : sur le dernier tour les lignes 
transverses, d’un brun noirâtre, sont au nombre de trois, 
l’une près de la suture, la seconde vers la partie médiane 
du tour, la troisième plus près de la base. La columelle 
est ridée et comme plissée, le bord droit épais et armé de 
quatre dents, dont l’une (la plus rapprochée du point d’in- 
sertion) est plus grosse que les autres. L'ouverture est, à 
peu près, droite, resserrée par les dents marginales, et 
par suite étroite : son intérieur est d’un rose violacé. La 
base de la coquille est canaliculée et sensiblement prolon- 
gée. — Longueur 9, plus grand diamètre 6 millimètres. 

Cette jolie espèce provient de la Guadeloupe et fait 
partie de notre collection. Elle a été recueillie par 
M. Schramm, vérificateur des douanes au Moule, et natu- 
raliste zélé, auquel nous nous faisons un plaisir de la dé- 
dier. Comme la plupart de ses congénères, elle affecte une 
forme voisine de celle des Ricinules, et se rapproche, sous 
le rapport de la coloration, du Ricinula pulchra, Reeve, 
des Philippines, qui est également un Engina : elle s’en 
éloigne, d’ailleurs, notablement par sa forme différente, 
sa taille beaucoup plus petite et son habitat. 

Nous ajouterons que le genre Engina a été créé par 


RG PRE 

M. Gray, en 1859 (1), pour des coquilles généralement 
de petite taille, à ouverture étroite, à bord droit épais et 
muni de grosses dents souvent inégales, ayant de grands 
rapports avec les genres Columbella et Ricinula. Presque 
toutes les espèces connues ont été jusqu'ici rangées par les 
auteurs soit dans le premier genre (exemple, Columbella 
mendicaria, Lamarck), soit dans le second {exemple, Rici- 
nula lineata, Reeve). H: C° 


Description d'espèces nouvelles d'Australie, 


PAR M. H. CROSSE. 


1. CoLUMBELLA INFUMATA (PI. I, fig. 5). 


T. imperforata, ovato-elongata, crassiuscula, lœus, 
non nitida, fuligineo-castanea; anfr. 6-6 174 vix con- 
vexiuscuh, ad suturam albo parum conspicue quittulat ; 
ultimus anfractus in medio obsoletissime subcarinatus 
(carinainquibusdam speciminibus omnino deficiente) ; aper- 
tura ovalo-elongata, spira minore; margine dextro sim- 
place, subflexuoso , intus denticulis 7-8 parum prominulis 
munilo; columella, margine dextro et aperturæ fauce 
nitide violaceo-castaneis. — Long. 12, diam. max. 5 172 
millim. 

Habitat in sinu Sancti Vincent, Australiæ meridio- 
nalis (coll. Crosse). 

Coquille imperforée, de forme ovale-allongée, assez 


(1) The zoology of captain Beechey's voyage, p. 112. 


RAS 


épaisse, lisse, mais non luisante, et d'un brun fuligineux. 
Les tours de spire, au nombre de 6 à 6 1/4, sont à peine 
convexes et marqués, près de la suture, de petites taches 
blanches peu visibles : le dernier tour présente, à sa partie 
médiane, une sorte de carination très-obsolète, compara- 
ble à celle que l’on observe quelquefois sur des coquilles 
non adultes ; néanmoins ce caractère disparaît compléte- 
ment dans un de nos exemplaires. L'ouverture forme un 
ovale allongé et est plus petite que la spire; le bord droit 
est simple, presque tranchant, subflexueux, et porte de 
sept à huit denticulations peu saillantes, situées assez pro- 
fondément à l’intérieur : la columelle, le bord droit et 
l'intérieur de l'ouverture sont d’un brun violacé uniforme 
et luisant. — Longueur 12 millimètres, plus grand dia- 
mètre 5 1/2. 

Cette espèce nous semble distincte de toutes celles qui 
ont été publiées récemment dans la monographie de 
Reeve. La plus voisine nous paraît être le Columbella po- 
lita, Reeve (Conch. Icon., 221), sans indication d'habitat. 
Notre espèce diffère de celle-ci en ce qu'elle est un peu 
moins allongée, plus grande (si l’on s’en rapporte à l'é- 
chelle de proportions donnée sur la planche de l’auteur 
anglais), et à peu près complétement unicolore, au lieu 
d'être fortement tachetée et réticulée ; de plus, les denti- 
culations de son bord droit semblent moins nombreuses, 
moins saillantes et placées plus à l’intérieur : la coloration 
de l'ouverture est aussi différente; enfin notre espèce est 
lisse, mais non brillante à l'extérieur. 

Cette espèce provient du golfe St.-Vincent (Australie 
du Sud). Ainsi que les espèces suivantes, elle nous a été 
communiquée par M. Geo. French Angos, naturaliste aus- 
tralien distingué. 


se SO te 
2. Tyrais ANGasi (pl. 1, fig. 2). 


Timper/forata, trigona, elongata, tenuiuscula,subtrans- 
lucida; anfr. 6-7 albidi, ad suturam violacei, trifariam 
varicosi, varicibus obliquis, compressis, foliaceis, tubul- 
fers, inter varices tuberculis 2 minutis, parum conspicus, 
rotundalis ornati ; ultimus anfractus spiram superans, zona 
lata violacea balteatus ; apertura subovata, parva, intus 
alba, violaceo colore bifasciata; columella alba, arcuata; 
margine dextro lato, foliaceo ; canal subobliquo , recurvo. 
— Long. 15, diam. max. 7 192 millim. 

Habitat in loco diclo « Port Jackson, Australiæ (coll. 
Crosse). 

Coquille imperforée, trigone, allongée, assez mince et 
subtranslucide : les tours de spire, au nombre de six à 
sept, sont blanchâtres, violacés dans le voisinage de la su- 
ture, pourvus de trois varices comprimées, foliacées et se 
dirigeant en sens oblique : l’espace compris entre les va- 
rices présente deux petits tubercules arrondis et peu visi- 
bles (ce caractère n’a pas été suffisamment saisi par le des- 
sinateur, el est mal rendu dans la figure) : le dernier tour, 
plus grand que la spire, est orné d’une large zone violacée 
qui se continue sur le bord droit ; l’ouverture est petite, à 
peu près ovale, et blanche avec deux fascies violâtres : la 
columelle est blanche et arquée, le bord droit large, fo- 
liacé, le canal légèrement oblique et recourbé en arrière. 
— Longueur 15 millimètres, plus grand diamètre 7 1/2. 

Cette jolie espèce, par les épines de ses varicés, ou- 
vertes à leur extrémité, tubuleuses et souvent recourbées 
en crochets, offre tous les caractères du genre Typhis. 
Elle à été recueillie à Port-Jackson (Nouvelle-Galles du 
Sud, Australie). Nous nous faisons un plaisir de la dédier 
à notre honorable correspondant, M. Geo. French Angas. 


ms QÙ de 
5. Brrrium LAwLEvYANUM (pl. [, fig. 4). 


T'. imperforata, elongato-turrita, tenuiuscula, violaceo- 
cinerea, ad suturam albida ; anfr. A1 sensim accrescentes, 
transversim suleati, ullimus anfractus spira mullo minor; 
sulura impressa; apertura subrotunda, fauce violaceo- 
caslanea; margine dextro simplice, acuto. — Long. 11, 
diam. max. 5 millim. 

Habitat in sinu Spenceriano Australie meridionalis 
(coll. Grosse). 

Coquille imperforée, élancée, turriculée, assez mince, 
d'un violet cendré, blanchâtre près de la suture. Les tours 
de spire, au nombre de onze, s’accroissent peu à peu, sont 
médiocrement convexes et portent des sillons transverses : 
le dernier tour est beaucoup plus petit que le reste de la 
spire : la suture est marquée; l'ouverture, de forme pres- 
que ronde, est d'un roux violâtre à l’intérieur : le bord 
droit est simple et tranchant. — Longueur 11 millimè- 
tres, plus grand diamètre 5. 

Cette espèce a été recueillie dans le golfe de Spencer 
(Australie du Sud) : nous lui donnons le nom de M. Robert 
Lawley, de Montecchio. Nous ajouterons que le genre Bit- 
lium a été créé par Leach et publié seulement aprèssa mort 
par M. Gray, en 1847. C'est un démembrement du vieux 
genre Cerithium, comprenant quelques formes douteuses 
qui se rapprochent de la famille des Mélaniens. 


4. PLeuroTOoMA ANGasi (pl. I, fig. 5). 


T. imperforata, non crassa, elongato-turrila, pallide 
olivacea; anfr. 8 12 (apicalibus À 172 lœvibus), con- 
vextusculis, costis circa A0, albidis, oblusis, spissis, 
suturam non langentibus, longitudinaliter cinclis ; inter- 
shitus costarum brunneis : ultimo anfractu hra transversa, 


L 


ir Re 
brunnea balteato; apice obtuso, rotundato ; canali bre- 
vissimo ; fissura marginali parum profunda; fauce livida. 
—"Long. 1, diam. max. 4 millim. 
Habitat in loco dicto « Port-Jackson, » Australiæ 
(coll. Crosse). 


Coquille imperforée, peu épaisse, de forme allongée, 
mais à canal très-court et d’une couleur olivâtre pâle. Les 
tours de spire sont au nombre de8 1/2; la partie embryon- 
naire (A tour 1/2) est lisse et se termine par un sommet 
obtus et arrondi; les tours suivants sont légèrement con- 
vexes; chacun d’eux porte environ dix côtes longitudi- 
pales, blanchâtres, serrées, obtuses, et séparées de la su- 
ture par un assez large espace lisse; les interstices de ces 
côtes sont de couleur brune, ce qui fait paraître ces côtes 
plus blanches qu’elles ne le sont en réalité. Le dernier 
tour est orné d’une ligne brune transverse vers la partie 
des côtes qui avoisine la base; la fente du bord droit est 
peu prononcée, l’intérieur de l'ouverture est livide. — 
Longueur 11 millimètres, plus grand diamètre 4. 

Cette espèce a été recueillie, ainsi que la suivante, à 
Port-Jackson (Nouvelle - Galles du Sud). Nous prions 
M. French Angas de vouloir bien en accepter la dédicace. 


5. PLEUROTOMA BERAUDIANA (pl. L, fig. 6). 


Î’.imper/forata, ovato-turrita, livide olivaceo-virescens; 
anfr. 8, coshs circa 7 nodosis, subdistantibus longutudi- 
naliler tmpressis, transversim liris albicantibus, parum 
conspicuis, cinclis; canali brevissimo ; fissura marginali 
parum profunda; fauce livide brunnea. — Long. 15, 
diam. max. 5 millim. 

Habitat in loco dicto « Port-Jackson, » Austraheæ 
(coll. Crosse). 


“sc O0 

Coquille imperforée, de forme ovale-allongée et d'un 
vert olivâtre livide. Les tours de spire, au nombre de 7, 
portent chacun, dans le sens de la longueur, environ 
7 côtes noduleuses assez espacées, et sont ornés transver- 
salement de linéoles blanchâtres peu visibles ; le canal est 
très-court, la fente marginale peu profonde ; l'intérieur de 
l'ouverture est d’un brun livide. — Longueur 13 milli- 
mètres, plus grand diamètre 5. 

Cette espèce, voisine de la précédente sous le rapport 
de la taille et de la coloration, s’en distingue par ses côtes 
moins nombreuses, plus espacées et un peu plus angu- 
leuses, ainsi que par ses linéoles blanchâtres transver- 
sales ; elle est aussi moins élancée. Nous la dédions à 
M. le conseiller Béraud, d'Angers. 


6. CRENELLA PauLucciÆ (pl. I, fig. 8). 


T. elongalo-ovata, antice atlenuata, postice dilatata, 
late obtusa, tenuissima, translucida, luteo-smaragdina, 
nitida, in medio lævis, antice et postice longitudinaliter 
costellata, costulis anticis minoribus, posticis validioribus, 
majoribus; umbonibus minimis, vix prominentibus, lu- 
lescentibus ; intus nitide margarilacea , costulis extlernis 
umpressa, in parte lateris postici cardinali lineis brunners, 
raris maculala et quasi fulqurata ; margine cardinal 
obsolete subcrenulato. — Long. 10 172, lat. 6 mullim. 

Habitat in sinu Sancti Vincent, Australiæ meridio- 
nalis (coll. Crosse). 

Coquille de forme ovale-allongée, atténuée antérieure- 
ment, dilatée et largement obtuse du côté postérieur, 
très-mince, transparente, et d’un beau vert-émeraude 
tournant au jaune et brillant; elle est lisse à sa partie 
médiane, et ornée, sur le reste de sa surface, de petites 
côtes longitudinales ; celles du côté postérieur sont plus 


grandes, plus écartées, plus nombreuses et plus fortement 
prononcées que celles du côté antérieur ; les crochets sont 
petits, à peine saillants, et de couleur jaunâtre. L’inté- 
rieur de la coquille est d’un vert nacré brillant; le peu 
d'épaisseur du test fait que les côtes externes s y trouvent 
accusées ; le bord cardinal est muni de crénulations obso- 
lètes ; sur la partie du côté postérieur qui avoisine la char- 
nière, on remarque quelques peites lignes brunes distri- 
buées irrégulièrement. — Longueur 10 1/2, largeur 6 mil- 
limètres. 

Cette jolie espèce provient du golfe Saint-Vincent 
(Australie du Sud); elle paraît bien distincte de ses congé- 
nères. Par les crénelures de son bord cardinal elle appar- 
ticnt à la division des HModioles, pour laquelle Brown a 
créé, en 1827, le genre Crenella (1). De plus, comme ses 
côtes longitudinales sont interrompues vers la partie mé- 
diane (caractère qui se retrouve dans plusieurs Crenella), 
elle peut être mise dans le genre Modiolaria que Beck a 
proposé pour ce groupe d'espèces; mais nous pensons que 
ce caractère est loin d’avoir une importance générique. 
Nous prenons la liberté de dédier cette espèce à madame la 
marquise À. Paulucci, de Traversetolo. H. C. 


(4) Zlustr. of the Conchol. of Great Brit., 1. XXXI, f. 12-14. 


Le QE 


Description de Coquilles fossiles des terrains 


tertiaires inférieurs (suite), 


PAR M. C. Mayer (1). 


26. SPHENIA TRUNCATA, Deshayes. 


Desh., Descripl. anim. sans vert. bass. Paris, vol. 1, 
pag. 195, pl. x, f. 24-26. 

S. testa cuneiformi, compressiuscula, solidula, valde 
inæquilaterali, transversim irregulariter et grosse striata, 
antice abrupte truncata, postice elongala, paulum atle- 
nuata, truncataque , carina rusticula, flexuosa, prϾdita; 
latere palhiari plus minusve fleæuoso; umbonibus tumi- 
diusculis, obtusis ; fossula in valva dextra minima, pro- 
funda ; sinu pallii latissimo, parum profundo.— Long. 7, 
lat. 4 mill. 

Coquille cunéiforme, légèrement comprimée, assez so- 
lide, très-inéquilatérale, couverte de stries d’accroissement 
irrégulières et assez fortes. Côté antérieur tronqué presque 
à angle droit; côté postérieur prolongé, légèrement atté- 
nué et tronqué à son extrémité, parcouru en sens oblique 
par une carène flexueuse, grossièrement découpée par les 
stries d’accroissement. Côté palléal plus ou moins sinueux. 
Crochets assez forts, obtus. Fossette cardinale de la valve 
droite petite et profonde. Sinus palléal très-large et peu 
profond. 

Plusieurs raisons m'ont engagé à décrire cette coquille 
de nouveau; et d’abord il m’a paru digne d'intérêt de la 


(1) Voir Journ. de Conchyl., 1861, vol. IX, p. 52. 


at 09e 


faire connaître d’un terrain de trois étages plus récent que 
celui d'où M. Deshayes l’a citée en premier lieu; puis, j'ai 
cru devoir peser sur les petites différences qu'offre mon 
échantillon, quoiqu'il soit spécifiquement identique à 
celui de M. Baudon. Enfin j'ai dù signaler sa ressem- 
blance trompeuse avec les Saxicaves de la section des 
Hiatelles, cette ressemblance indiquant peut-être des ap- 
tiludes analogues à celles de ces mollusques et qui se re. 
trouvent chez une autre Sphénie, la soi-disant Saxicave 
analine, si répandue dans les terrains tertiaires supé- 
rieurs. 

J'ai trouvé une seule valve droite de cette espèce dans 
les marnes bleues tongriennes supérieures de Gaas, près 
Dax, où elle est, du reste, accompagnée de plusieurs au- 
tres espèces du calcaire grossier, telles que Lucina gibbo- 
sula, Cardita calcitrapoides, Delphinula marginata, Pleu- 
rotoma semistriala, Matra plicatella, etc., toutes parfai- 
tement identiques à leurs aieules du Nord. 


27. VENUS PRÆCURSOR, Mayer (pl. HI, f. À). 


V. testa subcirculari, subcordata, sohda, concentrice 
rugala, lateribus radiatim tenunssime striata ; Fugis regu- 
laribus , crassis, interstitus paulo minoribus, striis im- 
pressis quinque-sex aralis ; inlerstitiis concentrice et te- 
nuissune strialis ; latere antico brevi, rotundato, postico 
paulum atltenualo, superne angulato; umbonibus tumi- 
diusculis, obtusiusculis ; lunula ovato-rotundala, concava, 
sulco profundo circumscripta ; pube lanceolato ; cardine 
valvæ siistræ tridentalo, dentibus divaricatis, antico pro- 
duclo, sublunulari minimo ; sinu pallii parvulo, apice 
aculo ; margine palliari crenulato. — Long. 22, lat. 
20 472 mul. 

Coquille presque ronde, légèrement cordiforme, assez 


DL NOUS 

solide, ornée d’une vingtaine de lamelles concentriques 
épaisses et obtuses, et, sur les flancs, de stries longitudi- 
nales extrèmement fines, légèrement onduleuses. Toute 
sa surface extérieure, sauf la lunule et le corselet, est, en 
outre, couverte d’une infinité de stries concentriques en- 
foncées, dont celles qui découpent les lamelles sont du 
double plus fortes que celles qui occupent les sillons. Côté 
antérieur court, arrondi, postérieur légèrement atténué 
et anguleux. Crochets un peu bombés. Lunule fort distincte, 
ovale-arrondie, concave, lisse, bordée par un petit sillon. 
Corselet lancéolé. Charnière de la valve gauche composée 
de trois dents cardinales, dontl’antérieure est la plus élevée, 
et d’une dent sublunulaire rudimentaire. Sinus palléal 
fort petit, à sommet pointu. Bord palléal finement 
crénelé. 

Cette espèce intéressante appartient, évidemment, au 
groupe du V. verrucosa et en est le plus ancien représen- 
tant actuellement connu. Elle provient des marnes cal- 
caires blanches tongriennes inférieures de la marnière 
Lesbarritz, à Gaas. — Une valve. 


928, CYTHEREA ÆQUISTRIATA, Mayer. 


C. testa transversa, ovalo-rotundala, convexa , inæqui- 
laterali, tenui, concentrice regulariter multistriata; lalere 
antico, brevi, rotundalo, postico depresso, superne obtuse 
angulato ; umbonibus magnis, tumidis, obliquis ; lunula 
ovato-cordiformi. — Long. 54, lat. 30 null. 

Coquille transverse, ovale-arrondie, assez convexe, fort 
inéquilatérale, un peu mince, couverte d’un grand nombre 
de stries d’accroissement enfoncées, fort régulières, rare- 
ment dichotomes. Côté antérieur court et arrondi; côté 
postérieur légèrement atténué, tant soit peu déprimé dans 
sa partie supérieure, assez large encore et arrondi à son 


=, Qu 
extrémité. Crochets forts el obliques. Lunule ovale-cordi- 
forme. 

Cette jolie coquille forme un groupe avec les €. ambi- 
qua, Verneuil et Suessomiensis. Elle se distingue de ces 
trois espèces par sa forme plus arrondie, et des deux der- 
nières, en outre, par ses stries plus fines et plus serrées. 
L’unique exemplaire que j'en connaisse provient du ter- 
rain nummulitique bartonien des Ralligstæche près de 
Thoune et se trouve au musée de Berne. 


29. CarpiuM BRONGNIARTI, Mayer (pl. IIL, f. 2). 


C. lesta ovato-rotundata , longitudinali, paulum obl- 
qua, subcordata, subæquilaterali, antice rotundala, postice 
depressa, atlenuala, obluse truncata; umbonibus elatis , 
obtusis ; coslis circiter 45, angustis, altis (lœvibus?), in- 
tersitiis latioribus, laleralibus crassioribus, posticis in- 
terstitiis æœqualibus, extremis tuberculato - squamosis ; 
lunula ovato-acuta, concava. — Long. 37, lat. 54 mull. 


Coquille ovale-arrondie, plus longue que large, légère- 
ment oblique, un peu cordiforme, presque équilatérale, ar- 
rondie en avant, légèrement comprimée et subtronquée du 
côté opposé. Crochets élevés, recourbés, à peine obliques. 
Côtes nombreuses, au nombre d’environ quarante-cinq, 
étroites et hautes, paraissant lisses, plus fortes sur les 
flancs que sur le dos de la coquille, plus larges que les in- 
terstices, hormis sur le côté postérieur ; sur ce point, ainsi 
que du côté de la lunule, elles portent des traces de grosses 
granulations squamuleuses. Lunule distincte, concave, 
ovale-pointue. 

La seule espèce que je rapproche de celle-ci, à ma con- 
naissance, est le C. formosum du calcaire grossier. La Bu- 
carde nouvelle se distingue facilement à sa taille, sa forme 
un peu oblique et ses côtes carrées. Elle semble caracté- 


ER TE 
riser la zone méridionale de l'étage tongrien, se trouvant, 
à la fois, à Castelgomberto, d’où provient l'individu dé- 
crit et figuré, et à Gaas, où ses moules et ses empreintes 
ne sont pas rares dans la carrière de M. Garans. 


30. PECTUNCULUS GLYCIMEROIDES, Mayer. 


P. testa magna, paulum transversa et obliqua, sub- 
ovala, conveæa, crassa et ponderosa, radis circiter 35, 
latissimis, longitudinaliter striatulis , striis rugisque in- 
crementi subcancellatis ; latere antico rotundalo, postico 
latiore, oblique subtruncato ; umbonibus brevibus, acutis. 
— Long. 88, lat. 90 mull. 

Coquille assez grande, un peu transverse et oblique, 
ovale-arrondie, passablement convexe, épaisse et pesante, 
ornée d'environ trente-cinq côtes superficielles, très-larges, 
couvertes de stries longitudinales et légèrement découpées 
par des stries et des rides d’accroissement. Côté antérieur 
arrondi; côté postérieur un peu élargi et subtronqué en 
sens oblique. Crochets petits et pointus. 

Belle espèce, à peu près de la forme du P. insubricus, 
remarquable par ses rayons larges et peu nombreux. L’u- 
nique exemplaire qui la représente appartient au musée 
‘es mines defffunich et provient des marnes tongriennes 
de Hæring dans le Tyrol. 


51. Lima Aquensis, Mayer (pl. ILE, f. 5). 


L. testa ovato-oblonga, obliqua, valde inæquilateralr, 
paulum depressa, tenu, fragili, longitudinaliter tenue 
striala ; stris asperulis, sæpe aliernantibus, subundulatis, 
antice evanescentibus ; latere antico late et fere regulariier 
arcualo, postico valde depresso, fere reclo; cardine sais 
obliquo; auriculis sulæqualibus, antica paulo minore 
intus hiante. Long. 24, lat. 15 mall. 


— 96 — 


Coquille ovale-oblongue, oblique, très-inéquilatérale, 
légèrement déprimée, mince et fragile, ornée de petites 
côtes longitudinales aiguës, peu serrées, souvent inégales 
et alternantes, disparaissant bientôt sur le côté postérieur. 
Côté antérieur largement et presque régulièrement arqué, 
postérieur presque droit et abrupt. Charnière fort oblique; 
oreillettes presque égales, l’antérieure un peu plus petite 
et concave intérieurement. 


Cette Lime est l’analogue éocène du L. hians, et il est 
probable qu’elle en est l’aieule. Comme cependant elle 
offre quelques particularités qui manquent déjà au L. 
hians, fossile des couches aquitaniennes de Saucats, et 
qu’elle paraît être constante, je pense qu’on peut la dis- 
tinguer comme espèce. Elle est un peu plus petite, moins 
déprimée que son analogue, son côté antérieur est plus 
régulièrement arqué, le postérieur plus abrupt; enfin 
la charniène est plus oblique. 

J’ai trouvé une empreinte de cette espèce dans la car- 
rière de M. Garans et six ou sept valves dans la marnière du 
Tartas, à Gaas près Dax. 


92. Lima TyRoLENSIS, Mayer. 


L. testa ovata, paulum obhiqua, depressa , tenui, fra- 
gi, radiatim dense striala ; striis undulatis, sæpe dicho- 
tomis ; latere antico arcualo, postico subtruncalo ; cardine 
obliquo auriculis inæqualibus, antica longiore.—Long.55, 
lat. 24 mull. 


Coquille ovale, légèrement oblique, déprimée, mince 
et fragile, couverte d’une infinité de stries rayonnantes su- 
perficielles, onduleuses, souvent dichotomes, découpées 
par de rares lignes d’accroissement. Bord antérieur régu- 
lièrement arqué, postérieur déprimé, subtronqué. Char- 


= 097 "= 
nière oblique; oreillettes inégales, l'antérieure étant la 
plus longue. 

Cette singulière espèce réunit, à la forme la plus ordi- 
naire des Limes, des ornements semblables à ceux du £. 
diastropha : j'en connais cinq exemplaires ; ils proviennent 
de Hæring. 

M. Guembel et moi, nous avons publié en même temps, 
mais sans entente préalable, lui dans sa Description géo- 
logique des Alpes bavaroïses, moi dans l'édition française 
du complément à la Flora tertiaria Helvetiæ de M. Heer, 
le catalogue des fossiles de Hœring que nous avions dressé 
en commun; mais tandis que moi, je n'ai ajouté aux 
noms des espèces nouvelles que le nom d’auteur de celui 
de nous qui proposa la dénomination acceptée, M. Guembel 
a fait suivre de nos deux noms chacune de ces dénomina- 
tions. 

Or, comme cette manière d'agir de M. Guembel n’est 
pas le résultat d’un commun accord, qu’elle n’est fondée 
sur aucun précédent et qu’elle tend à engager ma respon- 
sabilité dans les dénominations qui sont propres à 
M. Guembel et dont je ne puis garantir l'exactitude, je dois 
protester contre elle. 


93. DENTALIUM NOBILE, Mayer. 


D. testamagna, parum arcuata, longiludinaliler costata, 
coshs circiter 28, subæqualibus, remotis, striis incrementi 
reqularibus, remotis, elegantissime decussato-crenulatis. 
Long. 50-60, lat. 6-7 mull. 

Coquille assez grande, légèrement arquée, ornée d’en- 
viron vingt-huit côtes longitudinales, presque égales, éle- 
vées, découpées par des stries d’accroissement régulières, 
élevées et serrées, qui donnent à la coquille un cachet 
tout particulier et fort élégant. 


Cette belle et rare espèce, qui n’est malheureusement 
7 


“108 


connue que par le tronçon du gros bout, provient des cou- 
ches tongriennes de Hœæring. Musée des mines de Munich. 


54. TURRITELLA BRONGNIARTI, Mayer (pl. [TE f. 4). 


T. testa elongato-turrita, subscalata; anfrachbus crr- 
citer A1, altis, obliquis, dimidiatis, superne convexis, 
bicarinatis, inferne concavis , levibus vel stria super ficiali 
cinclis; ultimis ad suluram marginalis ; carinis paulum 
approæimatis, æqualibus, tenuibus el aculis, subserratis; 
ultimo anfractu superne convexo, seæ-seplem-cincto ; aper- 
tura parva, rotundata ; labro profunde sinuoso. — Long. 
25, lat. 9 mull. 


Coquille allongée et turriculée, sensiblement scalari- 
forme. Tours au nombre de onze environ, assez hauts, 
obliques, formés de deux moiliés distinctes, dont la supé- 
rieure est convexe et porte deux carènes assez rapprochées, 
égales, minces et aiguës, légèrement dentelées, tandis 
que l'inférieure est concave et lisse. On remarque sur Îles 
derniers tours, au-dessus de la suture, une strie assez forte, 
et, sur la partie supérieure du dernier, cinq à six autres 
stries semblables. L'ouverture est petite et arrondie; son 
bord libre est fort sinueux. 

Cette espèce n’est peut-être qu'une forte variété du T.. 
fasciata, mais comme elle se distingue facilement de toutes 
les variétés de cette dernière, que M. Deshayes a fait con- 
naître, et qu’elle tend aussi vers le T. angulata, je pense 
qu'il est bon de la distinguer. Elle provient des couches 
tongriennes de Monte-Viale, dans le Vicentin. — Un 
exemplaire. 

À propos de cette espèce, je dirai que le 7. Archime- 
dis, auquel elle ressemble grossièrement, apparaît de fait 
dès l'étage tongrien, puisque j'en ai un individu sous les 

yeux qui provient de Castelgomberto. 


= : Or ie 


35. TROCHUS PEREGRINUS, Mayer (pl. IE, f. G). 


T. testa obluse conica, apice acuthiuscula, tenui, fra- 
gili, lœvigata ; anfractibus 6-7, convexo-planis, irregula- 
riler et oblique tenuistriahs ; ultimo paulum dilatato, 
convexiore, carinalo, Superne convexo, concentrice tenuis- 
sime et densissime strialo ; apertura satis magna, trans- 
versa, quadrata ; umbilico nullo.— Alt. 16, lat. 18 null. 


Coquille en forme de cône déprimé, à sommet assez 
pointu, mince et fragile, à peu près lisse. Tours au nombre 
de six à sept, plano-convexes, irrégulièrement et finement 
striés en travers. Le dernier tour un peu élargi et plus con- 
vexe que les autres, limité en sa partie inférieure par une 
carène d’abord aiguë, mais qui devient de plus en plus 
obtuse en s’avançant vers l'ouverture; sa partie supérieure 
est fort convexe, elle est chargée, outre des stries d’accrois- 
sement superficielles, de stries concentriques excessivement 
fines et nombreuses, invisibles à l'œil nu. L'ouverture est 
assez grande, presque transverse et irrégulièrement car- 
rée. Il n’y à pas trace d’ombilic. 

Ce Troque tout particulier n’a été trouvé qu’une seule 
fois dans la marnière de Lesbarritz à Gaas. 


36. Fusus SERRESI, Grateloup (pl. IL, f. 5). 
Conch. foss. du bass. de l’Adour, atlas, pl. xxiv, f. 42. 


F. testa oblongo-fusiform; spira acula; anfractibus 
7-8, convexis, ad suturam strangulatis, longitudinaliter 
costatis, transverse striatis ; costis alliusculis, subacutis, 
interstitiis minoribus, subrechis, ad marginem evanescen- 
libus ; striis transversis, æœquahbus, remolis ; ullimo anfr. 
spira longiore, basi sublævigato, strits sæpe crassioribus , 
distantioribus ainstruclo; apertura ovala, in canalem 


— 100 — 


brevem, angustum, obliquum, vix recurvum exeunte ; 
labro incrassato, intus sulcato. — Long. 22, lat. 10 null. 


Coquille oblongue, fusiforme, à spire pointue. Tours au 
nombre de sept à huit, convexes, aplatis près de la suture, 
ornés de côtes à peine courbées, assez élevées et aiguës, 
moins larges que les interstices et n’atteignant pas la su- 
ture, et de stries transverses élevées et égales, peuserrées. 
Le dernier tour est plus long que la spire; il est presque 
lisse à sa base, les côtes s’effaçant de bonne heure de ce 
côté; celle-ci est, en revanche, occupée par des stries 
transverses assez fortes et plus ou moins distantes. L'’ou- 
verture est ovale; elle se termine par un canal court et 
étroit, d’abord oblique, puis légèrement tordu. Le bord 
libre est épaissi et crénelé à l’intérieur. 


Cette espèce a si mal été décrite et figurée par Grate: 
loup, qu'il est assez difficile de la reconnaître. Aussi ai-je 
cru, dans l’origine, devoir distinguer mes exemplaires sous 
le nom de #. Gaasensis. Cependant ils ressemblent tant à 
la figure citée quant à la taille et à la forme, qu'en fin de 
comple je crois devoir les identifier, en admettant que l’é- 
bauche des côtes et des stries faite par Grateloup est 
inexacte par suite de la grossièreté du travail. 


Je n’ai pas trouvé l’espèce à Lesbarritz; mes sept exem- 
plaires proviennent des couches tongriennes les plus su- 
périeures du Tartas à Gaas. En revanche, j'ai trouvé, à 
Lesbarritz, le T. corneus qui appartient au même groupe. 


Je profite de l’occasion pour rectifier ici deux erreurs 
de localité qu'a commises Grateloup. Le Rissoina elegans 
ne provient point des marnes miocènes supérieures de 
Saint-Jean-de-Marsacq, mais bien des marnes éocènes su- 
périeures de Lesbarritz; de même le Voluta subcostata, 
d'Orb. (V. cos{ata Grat. non Sow., V. decora Beyr.), n’est 


— 101 — 
point de Saubrigues, mais des marnes bleues miocènes 
inférieures (étage aquitanien, couche n° 1) de la fonderie 
de cuivre, à Léognan. C. M. 


BIBLIOGKRATHEE,. 


M. Arthur Adams, l’un des auteurs du Genera of Shells, 
vient de publier, dans les Annals and magazineof natural 
history de 1860 à 1862, de nombreux et intéressants ar- 
ticles conchyliologiques sur les mollusques nouveaux ou 
peu connus qu'il a eu occasion d'observer à bord du bâ- 
timent de guerre anglais l’Actéon, dans les mers de Chine 
et du Japon. Nous pensons qu'un compte rendu de ces 
travaux ne sera pas sans intérêt pour nos lecteurs. 

1. On Some new genera a. species of Mollusca from 
Japan (sur quelques nouveaux genres et quelques nou- 
velles espèces de mollusques du Japon), par A. Adams, F. 
E:5Ssvetci:(4). 

Nous trouvons dans cet article les nouveaux genres 
Constanhia (C. elegans) considéré par l’auteur comme ap- 
partenant à la famille des Scalidæ (Scalariens de Lamarck); 
Lole (L. scitula), intermédiaire entre les Monoptygma et 
les Menestho; Mucronalia (M. bicincta), qui semble parti- 
ciper aux caractères des Leiostraca et des Styhfer, sans 
pourtant ètre parasite comme ces derniers; Morcha 
(M. obvoluta), voisin des Cyclops et surtout des Teinostoma; 
Zeidora (L. calceolina), sorte d’Emarginula pourvue d’un 
septum interne à sa partie postérieure; Cranopsis (C. pe- 


(4) Annals a. mag. of nat. hist., 1860. 


— 102 — 


lex), forme voisine des Cemoria et des Rimula ; Kleinella 
(K. cancellaris), qui se rapproche des Aclæon; Sarepla 
(S. speciosa), qui a des rapports avec les Nucula et les 
Malletia; Huxleyia (H. sulcata), voisin des Limopsis (4); 
Syrnola (S. gracillima), appartenant aux Pyramidellidæ ; 
Stylopsis (S. typica), voisin des Eulimella par la forme de 
sa columelle; Styloptygma, créé aux dépens des Monop- 
tygma (S. stylina); AMyonia (M. Japonica), auquel s’ap- 
plique la même observation; Leucotina (L. Niphonensis), 
intermédiaire entre le précédent et le genre Ac{æon; 
Alcyna (A. ocellata et lepida), appartenant aux Trochidæ 
ainsi que le suivant; Enida (E. Japonica et speciosa) ; 
Conradia et Couthouyia, voisins des genres Fossarus et 
Trichotropis. 

Iudépendamment de nos réserves au sujet de la multi- 
plicité de ces genres, nous remarquerons que le premier 
(Constantia) ne nous semble pas très-heureusement créé 
sous le rapport du nom. Il faut éviter de donner aux genres 
des noms qui expriment des idées abstraites. 


2. Mollusca Japonica (2). 


Ce mémoire comprend de nombreuses descriptions d’es- 
pèces appartenant aux genres suivants qui font partie de 
la famille des Pyramidellidæ : Chrysallida (8 espèces), 
Parthenia (5 espèces), Odostomia (14 espèces), Aclis 
(4 espèces), Ebala (2 espèces), et Dunkeria (5 espèces) ; 
description des Scaliola bella, Isapis lirata et Cranopsis 
puleolus. 


(1) Dans un article postérieur, M. Adams, craignant que le 
nom n'ait déjà été employé antérieurement, propose, à sa place, 
celui de Cyrilla. 

(2) Annals a. mag. of nat. hist., 1860. 


— 103 — 


5. Notes sur les animaux de certains genres de Mol- 
lusques (1). 


M. Adams a eu occasion d'examiner Flanimal du 
Bullia ampullacea, Middendorff, qui fait partie du genre 
Volutharpa créé par notre collaborateur Fischer (2). Ce 
Mollusque ressemble à un Buccin; il est de couleur blan- 
che, et moucheté de noir sur la tête, le pied et le siphon. 
Les tentacules sont larges, contigus à leur base; les yeux 
sur le côté externe, vers la partie médiane. Le siphon est 
épais et court, le pied charou et simple en arrière. L’o- 
percule est subcirculaire; son nucléus est marginal et 
placé à la partie antérieure du bord. La conclusion de 
l’auteur est que la position naturelle des Volutharpa se 
trouve entre les geures Buccinum et Pseudoliva. 

L'animal, dans le genre Naticina, de Gray, ressemble à 
celui des Morvillia ou bien des Limneria; le genre doit, 
par conséquent, passer de la famille des Naticidæ à celle 
des Velutinide. 

Dans le genre Stenothyra (Nematura), de Benson, l’ani- 
mal est semblable à celui des Hydrobia et Amnicola. 

L'auteur reconnaît que les détails donnés par le docteur 
Gray sur l'animal du genre Rotella sont généralement 
exacts; il pense qu’on doit considérer le voile comme un 
développement du tentacule gauche. La membrane laté- 
rale présente quatre filaments de chaque côté. Les pédon- 
cules des yeux sont aussi longs que les tentacules et apla- 
tis; les yeux sont peu développés, surtout du côté droit; 
l’animal est dépourvu de rostre. 

Dans l’animal des Photinula, les supports des yeux ne 
sont pas aussi distincts des tentacules que dans la plupart 


(1) Ann. a. mag., août 1860. 
(2) Journ. de Conchyl., 1855, p. 85. 


— 104 — 


des Trochidæ ; les lobes de la tête sont simples, le mufle 
large, les filaments de la membrane latérale au nombre 
de quatre de chaque côté. Ce mollusque doit faire partie 
des Trochidæ, dans le voisinage des Margarita. 

Dans le genre Macroschima, la coquille n’est pas placée 
à l'extrémité postérieure de l'animal, mais au contraire 
sur le côté antérieur ; son sommet est subcentral et in- 
cliné en arrière. 

L'auteur donne encore quelques détails sur l'animal de 
V'Emarginula parmophoroides, Quoy et G. (g. Tugalia 
de Gray) et celui des Tomichia, genre qui paraît très- 
voisin des Truncatella. 


4. Sur l'animal de l'Umbonium vestiarium (Rotella li- 
neolata de Lamarck). 


S. Sur quelques nouveaux genres el quelques nouvelles 
espèces de Mollusques du Japon (1). 


Cet article comprend la création du genre Zafra, pour 
de petits Pleurotomes habitant les eaux profondes et sem- 
blables à ceux qui sont figurés sur la planche XXXIX de la 
monographie de Reeve; du genre Styliferina, probable- 
ment parasite comme les Stylifer ; du genre Niphonix, 
sorte de Sfomatella à peristome double; du genre Finella, 
voisin des Rissoa ; et du genre Minolia, voisin de certains 
Solarium (Torinia), sous le rapport de la forme et de la 
sculpture, mais nacré intérieurement. 


6. Sur un nouveau genre el quelques nouvelles espèces 
de Mollusques du Japon (2). 

Description du nouveau genre Cingulina, voisin des 
Monoplygma pour la forme et la sculpture, se rapprochant 


(4) Annals a mag., octobre et novembre 1860. 
(2) Ann. a. mag. of nat. hist., décembre 1860. 


— 105 — 
des Turbonilla par le peu d'épaisseur de la columelle et 
l'absence de pli pariétal.—Description de nombreuses es- 
pèces appartenant aux g. Odostomia, Parthenia, Turbo- 
nilla, Leucotina, Dunkeria, Capulus, Agatha et Ce- 
moria. 


7. Espèces nouvelles de la famille des Pyramidellidæ, 
provenant des îles du Japon. — Espèces nouvelles du Ja- 
pon appartenant aux genres Eulima, Leiostraca el Ceri- 
thiopsis (1). | 

Cet article comprend de nombreuses descriptions de pe- 
tites espèces. 


8. Sur un nouveau genre el quelques espèces nouvelles 
de Mollusques pélagiens. — Sur les Scalidæ (Scalariens) 
des mers du Japon avec description de quelques espèces 
nouvelles (2). 

M. Adams crée le genre Alciope pour 2 espèces de pe- 
tits Mollusques pélagiens des mers de Chine, à coquille 
trochiforme, carénée, à ouverture presque carrée et à co- 
lumelle droite se terminant par un rostre ou une épine. 
{1 décrit en même temps 2 Sinusigera et 1 Macgillivrayra. 
Ce dernier genre nous paraît avoir été établi sur de très- 
jeunes Dolium, pour ainsi dire à l’état de larves : il pour- 
rait bien en être de même du genre Alciope; la columelle, 
chez les individus très-jeunes appartenant au genre Do- 
lum, se termine aussi par un rostre ou une épine bien mar- 
quée. Nous trouvons ensuite la description d'un Recluzia 
nouveau (R. Bensoni), d'un Janthina, d'un Bellerophina 
et d’un Litiopa. 

M. Adams remarque qu’il a recueilli dans les mers du 
Japon de nombreux Scalariens, connus pour se trouver 
aux Philippines, et qu’il a constaté le même fait de distri- 


(1) Ann. a. mag., janvier et février 1861. 
(2) Ann. a. mag., 1861. 


— 106 — 


bution géographique pour beaucoup d’autres mollusques. 
Cela provient, d’après lui, de ce que les îles du Japon for- 
ment une partie de la grande chaine sous-marine de mon- 
tagnesde plus de 6,600 milles delong, qui s'étend des Phi- 
lippines, au sud, jusqu'aux îles Kouriles et Aléouliennes 
au nord, et de ce que l'influence du Gulf-Stream s'étend 
josqu’à Niphon d'une part, et de l’autre jusqu’à l’intérieur 
de la mer du Japon, par le détroit de Corée. Dix espèces 
nouvelles, appartenant à la famille des saines sont 
décrites dans cet arlicle. 


9. Sur quelques nouveaux genres et quelques espèces 
nouvelles du nord de la Chine et d:: Japon (1). 


Les recherches de M. A. Adams sur les mollusques ma- 
rins du nord de Ja Chine se sont étendues sur la totalité de 
la mer Jaune. Cette mer est peu profonde, et ses eaux sont 
jaunes et bourbeuses, surtout près de la terre. Par suite de 
l'énorme quantité de vase qu'accumulent les cours d’eau, 
ie fond est très-défavorable au développement de la vie 
animale en général et des mollusques en particulier. « Le 
« collecteur de coquilles marines, dit M. Adams, ne peut 
« trouver, pour ses recherches, un pire champ d'explora- 
« tion que les côtes de la mer Jaune et les golfes de Pe- 
« tchi-li et de Lian-tung. » 

Nous trouvons dans cet article les nouveaux genres sui- 
vants : Vanesia, établi pour une coquille marine, ressem- 
blantàun Melania mince, et rappelant aussi le g. Mesalia; 
Diala, voisin du g. Alaba, de MM. H. et À Adams, et se 
rapprochant beaucoup des Hydrobies ; Cecina, dont l’aui- 
mal ressemble beaucoup à celui des Truncatelia ef a le 
même mode de progression, et dont la coquille est épi- 
dermée et lisse. Parmi les nombreuses espèces nouvelles 


A. 


(4) Ann. a. mag., septembre ei octobre 1861. 


— 107 — 


qui font partie de genres déjà connus, nous signalerons 
un Teinostoma (T. Carpenteri). 

410. Sur quelques espèces nouvelles de Cylichnidæ, Bul- 
lidæ et Philinidæ, des mers de Chine et du Japon. — Sur 
quelques espèces nouvelles de Mollusques acéphalés de la 
mer du Japon (1). 

Les espèces décrites comme nouvelles et faisant partie 
des 5 familles mentionnées ci-dessus sont au nombre de 
42. Parmi les Acéphalés nouveaux, nous citerons 9 Myrtea, 
7 Cryptodon, 4 Lepton {L. Japonicum), 1 Galeomma (G. 
Japonica), 6 Crenella et 1 Modiolaria. 


11. Sur quelques espèces de Mollusques du Japon. — 
Remarques sur la Faune malacologique du Japon (2). 

D’après M. Adams, la province Mantchourienne, établie, 
d’ailleurs, avec doute, par le professeur E. Forbes, doit être 
supprimée, du moins au point de vue de la Faune malaco- 
logique. La province Japonienne est limitée, au nord, par 
la province Okhotskienne, au sud par la province Indo-Pa- 
cifique; siun certain nombre des espèces qu’elle renferme 
peut, selon toute apparence, être considéré comme lui 
étant particulier, il n’en est pas moins vrai que la plupart 
lui proviennent d'immigrations venues du Nord, du Sud 
et de l’Ouest. Les espèces du Nord, provenant de la mer 
d'Okhotsk, ont traversé la manche de Tartarie, et, suivant 
le courant froid qui y prédomine, se sont distribuées sur 
les côtes de Mantchourie et celles d’Yesso. Les formes du 
Sud, ouindo-chinoises, ont pénétré par le détroit de Corée, 
et, suivant le courant chaud qui prédomine le long de la 
côte de Niphon, se sont répandues dans la mer du Japon, 
en se mêlant aux espèces du Nord et de l'Ouest. Quant 


(1) Ann. a. mag., février et mars 1862. 
(2) Ann. «. mag., avril 1862. 


— 108 — 


aux formes de l'Ouest, provenant de la partie septentrio- 
pale de l'océan Pacifique, elles ont pénétré dans la mer du 
Japon par les détroits de Tsuka et de Lapérouse. 


12. Sur l'animal et les affinités du q. Alaba, avec le 
catalogue des espèces connues et la description de quelques 
espèces nouvelles (1). 


Le g. Alaba, qui vit dans la zone laminarienne, à une 
faible profondeur, représente, dans cette zone, le genre 
pélagien Lifiopa; il en diffère en ce que sa coquille n’est 
pas tronquée à la base. L'animal produit très-rapidement 
un fil transparent de sécrétion visqueuse, qni sort d’une 
glande située à l’extrémité postérieure, et auquel il reste 
suspendu, le sommet de la coquille en bas, quand il se 
trouve fatigué. L'auteur énumère 51 espèces, sur lesquel- 
les 16 sont nouvelles. 


15. Sur quelques nouvelles espèces de Scissurellidæ des 
mers de Chine et du Japon (2). 


L'auteur décrit 9 espèces nouvelles de Scissurellidæ. W y 
a, par conséquent, lieu de les ajouter aux 18 espèces énu- 
mérées par M. Munier-Chalmas (3), si l’on veut avoir le 
catalogue complet du genre. Avant de les énumérer, nous 
nouspermetirons une légère critique à l'égard de M. Adams. 
Il admet, comme nous, la division des Scissurellidæ en 
2 genres, l'un composé des espèces pourvues, à l’état jeune, 
d’une fissure, puis, à l’état adulte, d’une perforation ar- 
rondie ; l’autre comprenant les espèces munies d'une fis- 
sure à tout âge (4). Mais il s’obstine à donner le nom gé- 
nérique de Scissurella aux espèces à perforation arrondie, 


(1) Ann. a. mag., octobre 1862. 

(2) Ann. a. mag., novembre 1862. 

(3) Journ. de Conchyl., 1862, p. 391. 

(4) Journ. de Conchyl., 1861, p. 159 et 257. 


bien qu’il soit constant que d’Orbigny, le créateur du 
genre, n’a jamais connu le fait de cette perforation, et que 
la fissure latérale a toujours été pour lui le caractère con- 
du genre. En revanche, M. Adams, pour désigner 
les véritables Scssurella de d’Orbigny, se sert du mot gé- 
nérique Analomus, et non de celui de Montfort, sur lequel 
il passe condamnation, mais d’un autre Anatomus, celui 
H. et A. Adams. Cette façon de procéder ne nous 
semble pas régulière, et nous pensons qu'il faut nommer 
Scissurella les espèces à fissure et Schismope les espèces à 


stitutif 


de MM. 


— 109 — 


perforation arrondie. Voici la liste des espèces : 


1. 


Hab. 


G. ScxisMore, Jeffreys. 


Schismope carinata. 
Scissurella carinata, A. Adams. 


. Okosiri, Seto-Uchi, Gotto (16 à 71 brasses). 
. Schismope modesta. 


Scissurella modesta, À. Adams. 
Tabu-Sima (25 brasses). 


. Schismope mranda. 


Scissurella miranda, À. Adams. 
Mino-Sima (65 brasses). 


G. SCISSURELLA, d'Orbigny. 


. Scissurella Japonica. 


Anatomus Japonicus, A. Adams. 
Mino-Sima (65 brasses), Gotto, O-Sima. 


. $cissurella lamellata. 


Anatomus lamellatus, A. Adams, 


. Mino-Sima, Gotto, O-Sima (26 à 71 brasses). 
. Sossurella turbinata. 


Anatomus turbinatus, À. Adams. 


. Mino-Sima (63 brasses). 


— 410 — 


4. Scissurella concinna. 
Anatomus concinnus, À. Adams. 
Hab. Rifunsiri (55 brasses). 
5. Scissurella nurifica. 
Anatomus mirificus, A. Adams. 
Hab. Lo-shan-kow, Shantung. 
G. Scissurella staminea. 
Anatomus stamineus, À. Adams. 
Hab. Tsu-Sima (25 brasses). 


14. Sur l'animal et l'appareil flotteur des Janthines. — 
Sur l'animal et les affinités du genre Scaliola, du Ja- 
pon (1). 

Dans le nord de } Océan atlantique, à environ 400 milles 
des Açores, M. Adams a pu recueillir et observer un grand 
nombre de Janthines vivantes. L'animal est entièrement 
aveugle, et ne porte des traces de points oculaires sur au- 
cune partie de ses tentacules. L'appareil flottant paraît 
être de même nature que le fluide glutineux sécrété par 
les Litiopa et les Alaba : écrasé dans un mortier, il se ré- 
duit facilement en mucus. Le mufle est contractile, les 
côtés du pied sont munis d’une membrane latérale, qui, 
chez les individus vivants, s’étale sur le côté droit de l’a- 
vant-dernier tour de la coquille. 

Dans l'animal du genre Scaliola, la tête est rostriforme, 
comme chez les Rissoide, et non pourvue d’une trompe 
rétractile, comme chez les Scalariens. Les espèces con- 
nues sont au nombre de quatre et offrent cette particula- 
rité curieuse que, comme les Xénophores, elles aggluti- 
nent des corps étrangers (grains de sable) sur la surface 
de leurs coquilles. Les tentacules sont petits et filiformes, 
avec de larges yeux noirs à leur base externe; la tête 


(1) Ann. 4. mag. of nat. hist., décembre 1862. 


— 111 — 


est allongée, le pied court, ovale et semi-transparent. 

Nous nous sommes étendu, peut-être un peu longue- 
ment, sur les nombreux et intéressants mémoires quisont 
le premier résultat des explorations de M. A. Adams. Ils 
augmentent, dans une proportion considérable, la quan- 
tilé des espèces connues jusqu'ici comme provenant des 
mers de Chine, ct surtout de celles du Japon, si peu ex- 
plorées avant lui. Nous devons donc savoir gré à M. Adams 
de ses utiles recherches et des résultats scientifiques qu'il 
a obtenus. S'il faut faire la part de la critique, nous lui 
reprocherons la multiplicité, peut-être excessive, de ses 
coupes génériques et subgénériques, et la trop grande con- 
cision de ses diagnoses, dans lesquelles nous ne trouvons 
ni les dimensions de l'espèce décrite, ni même souvent le 
nombre des tours de spire. Plus les espèces connues de 
chaque genre se multiplient, plus il est nécessaire que le 
naturaliste insiste sur les moindres différences qu'elles 
présentent entre elles : autrement, on risque de tomber 
dans la confusion. Quoi qu’il en soit, la série des articles 
de M. Adams présente le plus grand intérêt et sera con- 
sultée avec fruit par tous les naturalistes. 

H. CROSSE. 


Cours de Paléontologie sitratigraphique 
professé au Muséum d'histoire naturelle par 
À. D'ARCHIAC. 


Première année — 1"° partie, Précis de l’histoire de la Paléontologie 
stratigraphique, 1 vol. in-8°, 492 p. Paris, Savy. (1862.) 


$ 1. La nouvelle publication de M. d’Archiac est l’ex- 
posé de la première partie de son cours de paléontologie 


— 112 — 
professé avec un grand succès au Muséum d'histoire natu- 
relle. Mais comme l’auteur l'explique lui-même, ce livre 
n’est pas la reproduction littérale du cours; l’on y trouve 
des détails que les convenances du professorat avaient fait 
supprimer, et des développements nouveaux sur les points 
les plus importants. 

Le discours d'ouverture pose nettement les principes et 

l'esprit de l’enseignement développé dans les leçons sui- 
vantes. Un cours de paléontologie ne saurait se transfor- 
mer en un Cours de zoologie et de botanique fossiles, sous 
peine de n’être qu’une répétition incomplète de ces bran- 
ches de l'histoire naturelle. Or, dans ce cas, quel est 
l'homme qui posséderait assez de science et de temps pour 
remplir convenablement cette lourde tâche? La paléonto- 
logie doit donc consister dans la connaissance des êtres 
organisés fossiles considérés stratigraphiquement ou dans 
leurs rapports avec l'ancienneté des couches qui les ren- 
ferment. Tel est le véritable domaine du paléontologiste 
stratigraphe, et c'est ainsi que la zoologie et la botanique 
fossiles entreront dans la voie des applications sérieuses à 
l'étude de la constitution de notre globe durant les diverses 
périodes de la vie à sa surface. 

Pour l’auteur, un cours est l'exposé généra de lascience 
et non le développement d'idées et de théories particulières. 
L'individualité du professeur disparait devant l’immensité 
des matériaux accumulés par d’autres; dégagé de toute 
idée personnelle, il juge librement et porte sur les ques- 
tions les plus difficiles le ffambeau d’une critique impar- 
tiale et élevée. Par la publication de son Histoire des pro- 
grès de la géologie, M. d'Archiac avait déjà prouvé qu'il 
possédait à un haut degré l'aptitude critique dans son 
expression la plus parfaite, le bon sens scientifique uni 
à une vaste instruction. 


— 113 — 


$ 2. Avant de pénétrer dans l'étude des couches sédi- 
mentaires de l’écorce terrestre, il était rationnel d’esquis- 
ser l’histoire de la paléontologie. Les leçons que nous ana- 
lysons sont consacrées à cette partie de la science complé- 
tement délaissée malgré les efforts de Walch et Knorr 
en Allemagne et de Cuvier en France. Bien des auteurs ont 
dû reculer devant laridité apparente du sujet ou se sont 
effrayés du nombre considérable de documents qu'ils 
avaient à dépouiller, commenter et classer. 

« Et pourtant l’histoire d’une science est comme le pé- 
€ ristyle d’un temple, c’est l'introduction la plus naturelle 
« au tableau des merveilles que son étude doit nous ré- 
« véler; c’est, en outre, un acte de justice distributive 
« auquel il n’est pas permis de se soustraire. » 

Ces lignes font pressentir que l'histoire de la paléonto- 
logie sera impartiale et que l’auteur, sans se laisser aveu- 
gler par le sentiment égoiste de la nationalité, rendra à 
tous ce qui leur est dû. Le mouvement des idées, en effet, 
ne s’est pas manifesté isolément dans un pays : on peut le 
suivre à la fois en [talie, en Allemagne, en Angleterre, en 
France, se modifiant d’après les tendances particulières de 
chaque peuple; se montrant tour à tour théorique, prati- 
que, philosophique, religieux, d’après les idées régnantes; 
changeant d'aspect par l'application des découvertes de 
quelques rares génies, mais s’avançant toujours vers la 
constitution d'une science unique dans sa nature, parce 
qu’elle résume les connaissances de tous les peuples et de 
toutes les époques. 

Il fallait analyser ces tendances, prouver l’envahisse- 
ment successif des notions utiles, signaler les défaillances 
des maîtres, dispenser l'éloge d’après le résultat obtenu, 
se dégager de l’asservissement à l'autorité d’on nom, en 
un mot être indépendant et ennemi irréconciliable des 

8 


PRIE 


atermoiements avec l'erreur. Nous croyons que ce pro- 
blème a été courageusement résolu. 

$ 5. L'histoire de la paléontologie nous conduit de son 
origine à sa constitution définitive en 1825. À cetteépoque, 
les principes généraux ne sont plus discutés ni discutables. 

L'auteur aborde l’histoire de la science dans chaque 
contrée : l'Italie, les Alpes et la Suisse, l'Allemagne, la 
Scandinavie, la Russie, les îles Britanniques, l'Espagne, 
les deux Amériques, les Pays-Bas, la France enfin. Un 
chapitre est consacré à chacune de ces divisions territo- 
riales, et tous les travaux qui s’y rapportent sont analysés; 
mais l’auteur s'arrête de préférence à ces grands noms 
‘ qui éclairent la route de la science. On lira avec fruit des 
études consciencieuses sur Arduino, Fortis, Breislak, 
Brocchi (Italie); de Saussure, de Luc (Suisse); Fuchsel, 
Werner (Allemagne); Pallas (Russie), Smith (Angleterre), 
Maclure (États-Unis), etc. 

Les chapitres consacrés à la France sont extrêmement 
complets; Bernard de Palissy ouvre la marche, et nous 
pouvons apprécier les idées neuves et originales de cet 
esprit prime-sautier. Mais après lui un siècle s'écoule, sté- 
rile, vide, et c’est le grand siècle par excellence! Singu- 
lière contradiction bien digne de remarque. I semble que 
la France, si prodigue de gloires en toutes sortes, a oublié 
d’enfanter un géologue. 

Au siècle suivant, Réaumur étudie les falans de la 
Touraine (4720). Dès lors le charme est rompu, le goût 
de l'observation se réveille, les travaux se multiplient, 
mais la tendance, prématurément théorique et synthé- 
tique, de nos savants entachés de cartésianisme s’opposera 
longtemps aux progrès de la paléontologie et amoindrira 
la valeur des recherches de Jussieu, Sauvages, de Maillet. 

Le dernier mérite une étude spéciale. Son livre, célè- 


— 115 — 


bre pendant longtemps, a dû sa fortune aux élans d’une 
imagination capricieuse. N'oublions pas, cependant, que 
Telliamed place ses rêveries sous le patronage de Cyrano 
de Bergerac, et que, à l’occasion, il nous fait part d’ob- 
servations pratiques d’une grande valeur qui contre-ba- 
lancent les écarts de la folle du logis. 

Telliamed, admiré au siècle dernier, était tombé bien 
bas dans l'estime de nos contemporains. M. d’Archiac 
réhabilite en lui le stratigraphe. Quelques auteurs mo- 
dernes devraient, en bonne justice, le réhabiliter comme 
théoricien. N’est-il pas le créateur de la théorie des trans- 
formations des êtres sous l'influence des milieux? N’est-il 
pas le précurseur de Lamarck, Geoffroy Saint-Hilaire, 
Darwyn? Malheureusement pour sa gloire, heureusement 
peut-être pour la raison humaine, il n’osa présenter la 
transformation des êtres que sous une forme fantaisiste. 
Que n’eût-il fait un livre bien sérieux, il aurait aujour- 
d'hui ses fanatiques. Sic vos non vobts. 

Si de Maillet brille par le style et l'imagination, son 
contemporain Guettard ne jouit pas précisément des 
mêmes avantages. Sa lourdeur, sa prolixité sont prover- 
biales. Il faut une patience soutenue pour lire ses œuvres. 
Néanmoins Guettard a eu deux inspirations qui le dési- 
gnent à l'attention des géologues : la construction de la 
première carte géologique de la France (1751), et la dé- 
couverte des volcans anciens au centre de notre pays 
(1752). Mais telle était la mauvaise impression qu'il avait 
produite sur ses collègues, qu’on lui contesta cette der- 
nière découverte : il dut la revendiquer vingt-huit ans 
après. 

Enfin Buffon apparaît et contribue, plus que tout 
autre, à populariser la géologie, grâce à l'appui de son 
admirable talent et de ses théories qui ont le mérite d’a- 


— 116 — 


giter les questions les plus importantes pour son époque. 
Pendant que Buffon se livre à ses brillantes spéculations, 
des travailleurs moins célèbres poursuivent avec ténacité 
l'étude de la succession des couches dans diverses pro- 
vinces : Palassou, Ramond (Pyrénées); Giraud-Soulavie, 
Darluc (France méridionale) ; Monnet, Lavoisier (Nord). 

Ils s’adonnaient à ces œuvres de détail si importantes en 
stratigraphie, et pour lesquelles Buffon montrait presque 
de l’éloignement. 

La succession de ces hommes de talent est couronnée 
par Cuvier et Brongniart, dont l'association heureuse de- 
vait nous doter de la paléontologie du bassin de Paris. Ces 
deux hommes de génie se complètent ; mais, dès que Cu- 
vier est privé de l’appui de son collaborateur et qu'il 
aborde la géologie, il erre, s'embarrasse, s’agite dans 
le vide de théories surannées et inadmissibles. Si nous 
le devons nous incliner devant sa merveilleuse sagacité, 
si nous devons admirer la puissante méthode qu'il a mise 
en œuvre dans l’étude des ossements fossiles, faisons nos 
réserves pour le discours sur les révolutions du globe, 
dont la vigueur et le style ne peuvent cacher les aberra- 
tions géologiques. 

On voit, d'après l’exposé du livre de M. d’Archiac, que 
toutes les grandes questions y sont agitées dans l’ordre de 
leur apparition successive. De cette manière, l'histoire de 
la science acquiert le seul intérêt auquel elle puisse pré- 
tendre, et n’est plus un simple catalogue chronologique. 

H. CROSSE. 


— 117 — 


Di un muovo fossite delle argile subapennine, — 
lettera di Vittorio Peccmorr, all’egregio amico 
sig. Dott. Cesare d'Ancona. — In-8°, 7 jean 01e 
Florence, 1852. 


La lettre de M. V. Pecchioli renferme la description 
d'une magnifique espèce de Fuseau : Fusus etruscus, de 
l'argile subapennine. Cette coquille, longue de 457 milli- 
mètres, ne se rapproche que du F. clavatus, Brocchi. Il en 
existe quelques exemplaires dans la collection paléonto- 
logique du Muséum d'histoire naturelle de Paris. Nous les 
avons montrés à M. R. Lawley, de Montecchio, qui a pu 
nous assurer de leur identité avec ceux qui ont été re- 
cueillis par M. Pecchioli. 

La brochure que nous signalons est accompagnée d’une 
très-bonne planche. Si toutes les espèces subapennines 
avaient été aussi bien figurées, nous ne serions pas sou- 
vent embarrassés pour leur détermination. Espérons que 
les paléontologistes italiens reprendront une étude appro- 
fondie de leurs terrains, et nous gratifieront d’un ouvrage 
complet dont l'apparition est vivement désirée par les amis 
de la science ! P. Fiscner. 


— 118 — 


Description d'un mouveau genre et de plusieurs 
espèces nouvelles (de cequilles provenant de 
la collection €Cuming. — Description d'un 
nouveau genre provenant de la même collec- 
üon. — Description de quelques nouveaux 
genres el de quelques mouvelles espèces PrO- 
venant de la même collection {1}, par ME. Henry 
Adasms, F. L.S. 


M. Henry Adams propose le nouveau genre Ocana pour 
le Turbo helicinus, Born (T. cidaris, Gmelin), à cause de 
la forme de lopercule qui, dans cette espèce, est muni 
d'une côte spirale granuleuse, fortement perforé et à 
bord externe simple; le sous-genre Ameria, pour les 
Physes à tours aplatis en arrière, anguleux ou carénés, à 
spire courte et déprimée, et le sous- genre Adula pour les 
Planorbes profondément ombiliqués en dessus, convexes 
en dessous, à tours de spire convexes et nombreux, à ou- 
verture campanuliforme. 

Dans son deuxième article, l’auteur crée le genre Alora 
pour le Trichotropis Gould, À. Adams, coquille de Pa- 
nama, qui diffère des autres espèces du même genre par 
son ouverture prolongée en avant comme certaines Méla- 
nies et par l'absence de tout canal. 

Nous signalerons,. dans le dernier article, l’établisse- 
ment 1° du genre Canidia (C. fusca, H. Adams, de 
l'Indo-Chine, et Melanopsis Helena, de Java, seules es- 


(1) Proceedings of the zoological Society, 1861, p. 143, 272 et 
383. — Tirages à part, 9 avril, 25 juin, et 26 novembre 1861. 


— 119 — 


pèces connues), pour des Mélanopsides dont l'opercule est 
petit, corné, onguiculé, à nucléus marginal, muni d'une 
saillie basale élevée, et dont l'ouverture est très-émargi- 
née en avant, la columelle tronquée et presque droite, le 
bord droit simple et muni d’un sinus en avant; 2° du 
sous-genre Notoplax (N. speciosa, de Tasmanie) pour une 
forme de Chutonellus à valves presque égales, disjointes, 
«nbcordiformes, et dont les intervalles sont médiocres et 
sensiblement égaux. En thèse générale, nous ne sommes 
nullement partisan des coupes subgénériques, qui nous 
font l'effet d’une cinquième roue ajoutée au char de la no- 
menclature : entre le genre et l'espèce, selon nous, il ne 
doit point y avoir d’intermédiaire. Si l’on admet les sous- 
genres proposés par un premier auteur, on s'expose à ce 
qu'un second, plus ingénieux encore, invente des hypo- 
sous-genres (qu'on nous passe ce mot hybride). Il n’y a 
mème pas de raison pour qu’on s’en tienne là, et voilà la 
nomenclature en désarroi! Nous regrettons donc vivement 
qu'un naturaliste de la valeur de M. Henri Adams se soit 
engagé dans cette voie qui nous paraît pleine de dangers. 
Eu outre des créations génériques et subgénériques ci- 
dessus mentionnées, les articles de M. Adams renferment 
la cescription d'un certain nombre d’espèces nouvelles 
pour la science. H. CROSSE. 


Étude sur les Zonites de l’Htalie septentrionale, 
par Gabriel de Mortillet [l). 


M. de Mortillet, déjà connu des naturalistes par quel- 


(4) Brochure in-8, 24 pages. Milan, 1862. — Tirage à part, 
extrait du vol. IV des Ati della Socieià italiana. 


— 120 — 


ques travaux malacologiques publiés dans diverses Revues 
scientifiques de Suisse, de Savoie et d'Italie, fait connaître 
le résultat de ses recherches, en ce qui concerne les Zo- 
mifes de l'Italie septentrionale. Voici les espèces dont il 
signale la présence, dans son travail : Z. Leopoldianus, 
Charpentier; Z. hiulcus, Jan; Z. nitens, Michaud ; Z. 
nitidulus, Draparnaud ; Z. nitidus, Müller ; Z. radiatulus, 
Alder ; Z. cellarius, Müller, et Z. lucidus, Draparnaud, 
deux espèces que l'auteur propose de réunir; Z. glaber, 
Studer; Z. hydatinus, Rossmassler ; Z. crystallinus, Mül- 
ler; Z. hyalinus, Férussac ; Z. algirus, Linné ; Z. verli- 
cillus, Férussac; Z. Gemonensis, Férussac; Z. fulvus, 
Müller, et enfin Z. candidissimus, Draparnaud, en ad- 
mettant, avec Moquin-Tandon et quelques autres savants, 
que ce dernier doive entrer dans le genre, à cause de ses 
caractères anatomiques. Nous trouvons, dans ce petit mé- 
moire, de nombreuses indications de localités, et des ob- 
servations critiques snr les rapports et les différences des” 
espèces entre elles. H. CROSSE. 


Annexion à la faune malacologique de Franee 
par Gabriel de Mortillet (1). 


Dans cet opuscule fort original, et spiritueilement écrit, 
l’auteur examine les résultats malacologiques qu'a pro- 


(1) Deux brochures in-8; parties 1 el ni, tirage à part de la Re- 
vue savoisienne, numéro de février 1861, 22 pages d'impression; 
— partie ur, tirage à part de la même Revue, numéro de juil- 
let 1862, 8 pages. 


duits, pour la France, l’annexion de Nice et de la Savoie. 
La réunion de la Savoie ajoute à la faune française les es- 
pèces suivantes : Vitrina nivalis, Charpentier, et W. an- 
nularis, Stud. (cette dernière signalée antérieurement en 
France, mais avec doute); Succinea Charpentieri, Dumont 
et Mortillet, $. Droueti, Dumont et Mortillet; Helix Pe- 
tronella, Charpentier; Æ. glacialis, Thom.; Limnea cor- 
rosa, Dam. et Mort.; L. frigida, Charpentier; plus quel- 
ques variétés intéressantes appartenant à des espèces con- 
nues pour exister en France. Le comté de Nice fournit 
un contingent de deux espèces qui n'existent point sur 
notre ancien territoire, l Hehix cingulata, Studer, et le 
Bulimus cinereus, Mortillet, dont M. Bourguignat a changé 
le nom pour celui de B. psarolenus (1). Ces espèces se 
rencontrent à Saorgio, c’est-à-dire sur la limite extrême 
du territoire annexé. 

L'auteur constate que le reste de la population mala- 
cologique des Alpes-Maritimes lie intimement ce pays à la 
France, et qu’il en est de mème, à un degré plus considé- 
rable encore, pour la généralité des espèces de Savoie : 
elles se composent notamment de Mollusques caractéris- 
tiques des Alpes françaises et du Jura français (Helix al- 
pina, H. plebera, H. personata, I. lapicuda, etc.). Deplus, 
et ce fait est remarquable, la faune malacologique de Sa- 
voie se trouve être presque aussi distincte de celle de la 
Suisse que de celle d'Italie, même pour les provinces les 
plus voisines de la première, telles que le Chablais et le 
Faucigny. Les espèces savoisiennes suivantes, Helix al- 
pina, Neritina fluviatilis, Pomatias apricum, P. Carthu- 
sianum, Pupa Bigorriensis, Unio Rousu, U. Requient, 
Anodonta rostrata, n'existent point en Suisse, ou du 


(1) ÆAménilés malacologiques, 1. II, p. 116. 


= 1469 = 


moins n’y ont pas été signalées jusqu'ici. Au reste, ainsi 
que le reconnaît M. de Mortillet, P. Strobel avait déjà, en 
1855 (Giornale di Malacologia, p. 48), établi que les faunes 
malacologiques de la Savoie et de Nice présentaient tous 
les caractères de la faune française. 

M. Strobel conclut aussi, de l'examen des Mollusques 
terrestres et fluvatiles, que le Tyrol se rattache à l'Italie 
el non à l'Allemagne; mais nous doutons fort qu'il par- 
vienne à faire partager ses convictions à l'Autriche. 

De même, en ce qui concerne la France, nous devons 
avouer qu'un certain nombre de Mollusques allemands 
ont passé le Rhin, et donnent à notre faune d'Alsace un 
caractère légèrement germanique. Heureusement que ce: 
animaux sont parfaitement acclimatés et naturalisés, sans 
quoi nous tremblerions pour lunité française, et nous 
nous verrions dans l'obligation d'inventer des canons en- 
core plus rayés que par le passé pour protéger l'intégrité 
de notre faune malacologique ! 

H. CROSSE. 


On a species of Limopsis, C{c. (sur une espece de 
Häismopasis (rouvée vivante dans les mers bri- 
lanniques, avec des observations sur le genre), 
par M. #. Gwyn Seffreys (1). 


Dans cet article, M. Gwyn Jeffreys, notre honorable 
correspondant, annonce qu'il a découvert à l'état vivant, 


(1) nn. mag. of natural history, novembre 1862. — Tirag: à 
part, 


2.488 2 
lors de ses dragages aux îles Shetland, le Limopsis au- 
rila, décrit comme Arca par Brocchi (1), donne d’intéres- 
sants détails sur l'animal qui ressemble beaucoup à celui 
des Pectunculus, ainsi qu’on doit s'y attendre. L'animal 
est d’un blanc de lait ; le manteau est ouvert partout, sauf 
en arrière; il n’a ni tubes ni plis, et ses bords sont épais- 
sis et munis de glandes papilliformes. Les branchies sont 
normales; le pied est volumineux proportionnellement 
au reste du corps. On sait que le g. Limopsis, créé par 
Sassi en 14827, a été établi de nouveau par Nyst et Ga- 
leotti, en 1855, sous le nom de Trigonocælia, et par d’Or- 
bigny, en 1844, sous celui de Pectunculina : ces deux 
derniers noms doivent donc disparaître. Les Limopsis sont 
des Pétoncles qui ont quelque chose de l'apparence géné- 
rale des Limes, dont les dents cardinales sont à peu près 
égales entre elles, et qui présentent, au centre de l'aréa 
du ligament, sur chaque valve, une fossette ou dépression 
triangulaire, servant à loger un petit cartilage. L'auteur 
énumère six espèces de Limopsis actuellement vivantes : 
L. mulhstriata, Forskal, de la mer Rouge; L. Belcheri, 
Adams et Reeve; L. munila, Philippi (espèce recueillie 
dans les terrains tertiaires de Sicile et de Calabre, mais 
dont M. Jeffreys prétend qu’il existe au British Museum 
deux exemplaires vivants, sans indication de localité); 
L. aurita, Brocchi (Trigonocælia sublævigata, Nyst), es- 
pèce connue antérieurement comme fossile et recueillie 
vivante aux îles Shetland; L. cancellata, Reeve; T. pel- 
lucida, Jeffreys, de Guernesey. Nous en signalons deux 
autres, L. borealis, Woodward, et L. oblonga, À. Adams: 
cette dernière espèce est décrite dans les Annals and Mag. 
of natural History, 1860, et provient du Japon. 
H. CRossE. 
(1) Conch. foss. subapen. (1814, vol. IL, p. 485, pl. n, fig. 9). 


— 124 — 


Recherches comparatives sur les dépôts fluvio- 
Incustres tertiaires des environs de Montpel- 
lier, de l'Aude et de la Provence, par M. Philippe 
Matheron (1). 


Nous signalons cet intéressant mémoire à ceux de nos 
lecteurs qui s'occupent particulièrement de paléontologie. 
L'auteur continue à admettre pour la grande série fluvio- 
lacustre de la Provence la division qu’il a établie précé- 
demment (1852) en 2 groupes, un inférieur dit terrain à 
lignites, un supérieur qu'il nomme terrain marneux à 
gypse d'Aix. Au-dessus vient un dépôt marin (molasse co- 
quüillière), puis un dernier groupe de couches fluvio-lacus- 
tres (terrain d’eau douce supérieur). Il compare à ces di- 
visions les dépôts des environs de Montpellier et de l’Aude, 
et étudie la corrélation qui existe entre elles et ces dépôts 
d’une part, et les étages tertiaires du bassin parisien de 
l'autre ; il signale, de plus, ce fait remarquable que la 
presque totalité des fossiles lacustres du midi de la France 
manque dans le bassin parisien, et réciproquement. M. Ma - 
theron cite, dans le cours de son travail, un assez grand 
nombre d'espèces inédites, que nous l’engageons vive- 
ment à décrire et à publier conformément aux règles ; car 
les espèces purement nominales ne servent absolument à 
rien et encombrent inutilement la nomenclature. Parmi 
les fossiles énumérés, nous citerons le curieux genre Lych- 
nus, établi par M. Matheron en 1852, et qu’A. d'Orbigny 
a cru devoir réunir au g. Anostoma; d'après l’auteur, les 


(1) Marseille, 1862; brochure gr. in-8, 112 pages et 1 tableau 
Synoplique. 


— 125 — 


Lychnus diffèrent des Anostoma en ce qu'ils ont l’ouver- 
ture retournée dans un sens opposé, et en ce que leur 
spire se trouve à peu près enveloppée par le dernier tour, 
à l’état adulte. (Espèces citées : L. elhipticus, L. Urgonen- 
sis, L. Panescorsi, L. mammillatus, L. provinciahs, L. 
rimatus, créées par M. Matheron, et L. Matheroni, de Re- 
quien. 
H. CROSsE. 


Sur la ligne de propagation de quelques fossiles, et 
considérations géologiques sur la ligne de par- 
tage du bassin de la Seine et du bassin de la 
Loire, par Æh. Ebray, membre de la Société géo- 
logique de France, etc. (1). 


Dans la première partie de ce mémoire, l’auteur étudie 
la ligne de propagation de certains fossiles, et notamment 
du Pholadomya carinata, du P. Vezelayi, du Terebra- 
tula d'gona, et des espèces qui composent le genre Thels, 
genre qui commence à se montrer dans l'étage Aptien, se 
propage dans l'étage Albien et disparaît définitivement à 
la base de l'étage Cénomanien. Trois espèces de ce genre 
ont été établies par A. d’Orbigny, T. lœvigata, T. minor 
et T. major. La deuxième partie du mémoire est purement 
géologique, et, comme telle, ne rentre pas dans notre ca- 
dre. L'ensemble du travail nous paraît mériter l'attention 
des géologues. 


H. CROSSE, 


(1) Nevers, 1862; brochure in-8°. 32 pages d'impression et 
Î carte, 


— 126 — 


Rapport sur les progrès de la géologie et de la pa- 
léontologie en France pendant l'année 1861, 
par M. &. Cotteau, membre de l'Institut des 
provinces (1). 


Notre honorable confrère passe en revue, dans ce rap- 
port, les divers travaux qui, dans le cours de l’année 1861, 
ont contribué aux progrès de la géologie et de la paléon- 
tologie en France; il les analyse brièvement, en suivant 
l'ordre des terrains, de bas en haut. Nous le remercions 
vivement de la bienveillance avec laquelle il accueille les 
efforts que nous avons faits pour améliorer et développer 
dans notre recueil la partie paléontologique, dont on ne 
saurait nier l'importance en matière de conchyliologie. A 
propos d'un mémoire de M. Cailliaud (2), cité dans le rap- 
port et constatant l’existence. dans le N. E. du département 
de la Loire-Inférieure, de la faune troisième silurienne de 
M. Barrande, nous nous permettrons une observation. 
M. Cailliaud décrit et figure une Térébratule nouvelle, re- 
marquable par sa taille, sous le nom de T. Deshayesi. Nous 
ferons remarquer qu’il existe déjà un Terebratula Des- 
hayesi, Davidson, espèce vivante figurée par Reeve(Conch. 
Ic. Monog., g. Terebratula, 55), plus un T. Deshayesi, 
d’Archiac, espèce fossile (Bull. Soc. géol. de France, 1846, 
p. 336). Nous engageons donc l’auteur à changer sa dé- 
nominalion. Nous signalons avec plaisir le travail de 


(4) Caen, 1862, chez Hardel, imprimeur-libraire ; brochure in-8 
de 35 pages d'impression, extrait de l'Annuaire de l’Institut des 
provinces, année 1863. 

(2) Bull. Soc. géol. de France, 2 série, 1. XVIIL, p. 330. 


Mare 


M. Cotteau à tous les naturalistes; ils y trouveront résumé 

en quelques pages correctes et intéressantes le bilan géolo- 

gique de l’année 1861, pour ce qui concerne la France. 
H. CRosse. 


NÉCROLOGIE. 


Nous avons à enregistrer, tous les ans, des pertes re 
greltables parmi les conchyliologistes. 

L'année qui vient de s’écouler a vu s’éteindre en Alle- 
magne le professeur Bronn, de Heidelberg. Ses nombreux 
ouvrages sont connus de no: lecteurs : le Lethæa geognos- 
tica, Y Index paleontologicus se trouvent dans toutes les 
bibliothèques ; mais on aurait une idée très-incomplète de 
Bronn, si on ne le jugeait que d’après ces travaux ; dans 
diverses publications et surtout dans le mémoire qui a été 
couronné par l’Institut, il a prouvé que les questions les 
plus élevées de la science lui étaient familières, et qu'il 
savait les aborder avec talent. 

Nous avons omis dans notre article nécroiogique de 
lan dernier le nom du regrettable Dr. Menke, de Pyrmont. 
C’est à lui qu’on doit la fondation du Zeitschrift für Ma- 
lakozoologie, continué par le Br. Pfeiffer sous le titre de 
Malakozoologische Blâtter. 

On nous annonce encore la mort de M. le comte Aguil- 
lon, de Toulon, et de M. Van den Heuvel, d'Ysselstein 
(Hollande). 

M. H. Coudert vient de mourir à Bordeaux; le goût des 
sciences naturelles était héréditaire chez lui, et les qualités 


— 128 — 
de son cœur le font regretter de tous ses amis. Il Jaisse 
une belle collection remarquable par quelques séries très- 
complètes, entre autres celle des Conus, Mutra, Cyclo- 
stoma, etc. 
H. Crosse et P. Fischer. 


Nous croyons devoir appeler l’attention de nos lecteurs 
sur un oubli du dessinateur, qui, dans la planche IE, ‘a 
omis de donner l'échelle de proportion de l'Helicina Ro- 
saliæ, Pfeiffer. Cette espèce est légèrement grossie (175 en: 
viron), ainsi qu'on peut le constater, du reste, par les di- 
mensions données à la suite de la diagnose. 


H. CROSSE. 


en —_— 
PARIS.—)MP. DE M°° v® BOUCHARD-HUZARD, RUE DE L'ÉPERON, 5.— 1863, 


JOURNAL 


DE 


CONCHYLIOLOGIE. 


1°" Avril 1963. 


Note sur la faune malacologique des environs 
de Kieff (Russie), 


par C. JELSKI. 


Les conditions gcologiques des environs de Kieff sont 
peu favorables au développement des Mellusques ter- 
restres. 

La contrée est uniformément couverte de mollasse ar 
gileuse (lôss) que les rivières et même les eaux du prin- 
temps coupent jusqu’à la profondeur de plus de 40 mètres, 
découvrant les couches sous-jacentes d'argile bigarrée, dé 
sable et d'argile plastique bleue. Cette dernière appartient à 
l'étage éocène, et c’est d'elle que proviennent toutes les 
sources du pays. L'absence du calcaire diminue notable- 
ment la richesse malacologique de la contrée ; aucune es- 
pèce d'Helix des Xérophiles (1) ne s’y trouve. 


(4) Division adoptée par M. Albers (die Jeliceen, etc}, pour 
9 


— 130 — 


La surface de la contrée est à peu près plate (steppe), 
et se compose de terres labourées ou de pâturages. Des 
vallées, des rivières et des ruisseaux constituent les senles 
ondulations de la contrée. Dans ces dernières débouchent 
des vallées secondaires, ordinairement ramifiées et qui se 
terminent par de courts défilés (jary) étroits, à penchants 
abrupts et s'augmentant, chaque année, par l'effet des 
eaux du printemps (1). 

C'est sur les penchants de ces vallées, ordinairement 
convertes de bois (2), d'arbres ou d’arbrisseaux (3), que se 
trouvent principalement les Mollusques terrestres des envi- 
ronsde Kielf. Les stations pour les Mollusques fluviatiles sont 
les sources, les étangs et ruisseaux arrosant les vallées se- 
condaires, le fleuve le Dnieper et les petits lacs qui l'avoi- 
sinent et restent en communication avec lui pendant les 
grandes eaux du mois de mai. 

Liste des Mollusques terrestres et fluviatiles des envi- 
rons de Aie : 

1. Arion hortensis, Férussac. Sous l'écorce des vieux 
arbres et sous les feuilles mortes, dans les lieux ombragés 
et humides. à êr6 

9, Limax maximus, Linné. Sous l'écorce des vieux 
arbres. À 

5. Limaæ agrestis, Linné. Sous les feuilles mortes. 


les Helix Pisana, marilima, variabilis, ericetorum, et autres 
formes voisines. H. CRossE. 

(1) Ce dernier fait est caractéristique pour l'Ukraine, la Vol- 
hyuie et la Podolie. Les eaux du printemps détruisent, chaque 
année, les couches superficielles, et il viendra probablement une 
époque zoologique où les étages tertiaires auront eomplétement 
disparu de ces contrées. 

(2) Quercus pedunculata, Tilia Europæa. 

(3) Quercus pedunculata, Corylus avellana, Æcer campestre, 
A. Tataricum, Viburnum, Salix, Rosa. 


— 131 — 


4. Limax marginalus, Draparnaud. Sous l'écorce des 
vieux arbres. 

5. Vitrina pellucida, Müller. Sous la mousse et sous 
les feuilles mortes, 

G. Succinea putris, Linné. Sur différentes plantes, au 
bord des sources, ruisseaux et étangs. 

7. Succinea Pfeifferi, Rossmässler. Rampe sur la terre 
au bord des lacs avoisinant le Dnieper. 

8. Succinea oblonga, Draparnaud. Sous les feuilles 
mortes, dans les lieux humides. 

9. Iyalina nitidula, Draparnaud (1). Sous les feuilles 
mortes, au milieu des arbrisseaux. 

10. Hyalina lucida, Draparnaud. Sous les feuilles 
mortes, dans les lieux humides. 

11. Hyalina nitidosa, Férussac. Sous li mousse et les 
feuilles mortes. 

12. Hyalina fulva, Draparnaud. Sous les feuilles 
mortes; rare. 

15. Helix pygmæa, Draparnaud. Sous les feuilles 
mortes. | 

14. Helix ruderata, Studer. Sous l'écorce des vieux 
arbres. 

45. Helhx aculeata, Müller. Sous les feuilles mortes. ‘ 

16. Helir pulchella el var. costata, Müller. Se rencontre 
fréquemment sous la mousse et les feuilles mortes. 

47. Helix fruticum, Müller. Sous les feuilles mortes et 
sur différentes plantes dans les lieux humides. 

48. Æehx strigella, Draparnaud. Mème station que 
l'espèce précédente. 

19. Helix austriaca, Mühlfeldt. Sur les arbrisseaux. 


(1) Coupe faite aux dépens du genre Helix, et adoptée par 
M. Albers {die Heliceen), H. Crosse. 


— 132 — 


20. Helix pomatia, Linné. Rare aux environs de KiefF; 
se trouve en quantité dans le parc de Biata Cerkien. 

21. Bulimus obscurus, Müller, Se rencontre rarement 
sous les feuilles mortes, dans les lieux ombragés et hn- 
mides. 

22. Achalina lubrica, Müller (1). Sous la mousse et les 
feuilles mortes. Les individus provenant des lieux hu- 
mides sont beaucoup plus grands et ont une coquille plus 
foncée que ceux des lieux secs. 

25. Clausilia laminata, Montagu. Sous les feuilles 
mortes. 

94. Clausilia orthostoma, Menke. Sous les feuilles 
mortes ct dans les fentes de l'écorce des vieux tilleuls. 

25. Clausilia cana, Meld. Même station que la précé- 
dente espèce. 

26. Clausilia phicala, Draparnaud. Cette espèce vit 
avec la CL. laminala. 

27. Clausilia filigrana, Ziegler. Sous les feuilles 
mortes. 

28. Pupa muscorum, Linné. Sous la mousse et les 
feuilles mortes. 

29. Pupa minutissima, Hartmann. Même station que 
l'espèce précédente. 

50. Pupa edentula, Draparnaud. Sous les feuilles 
mortes, dans les lieux humides. 

51. Pupa antivertigo, Draparnaud. Sous la mousse et 
les feuilles mortes, dans les lieux humides. 

52. Pupa pygmæa, Draparnaud. Sous la mousse et les 
feuilles mortes. 

55. Pupa pusilla, Müller. Mème habitat. . 

54. Pupa angustior, Jeffreys (P. Venetzii, Charp.). Sous 


(t} Genre Ferussacia. H. CROSSE, 


— 133 — 


la mousse et les feuilles mortes, dans les lieux humides. 

55. Carychium minimum, Müller. Se trouve en com- 
pagnie du Pupa angustior. ï 

56. Limnæa avricularia, Draparnaud. Dans les lacs 
avoisinant le Dnieper et dans les étangs. 

37. Limnæa ovala, Draparnaud. Dans un golfe du 
Dnieper. 

38. Limnæa vulgaris, Pfeiffer. Dans les lacs avoisinant 
le Dnieper. 

59. Limnæa peregra, Draparnaud. Var. manor. Dans 
les sources. 

40. Limnæa stagnalis, Müller. Dans les lacs avoisinant 
le Dnieper. 

A1. Limnæa palustris, Müller. La variété, de petite 
taille (L. fusca auct.), vit dans les sources; les grands in- 
dividus se trouvent en abondance dans les marécages de 
Romanowka, non loin de Kiefr. 

42. Limnæa truncatula, Müller. Dans les prairies ma- 
récageuses. 

43. Physa fontinalis, AS Sur les plantes aqua- 
tiques, dans les lacs avoisinant le Dnieper (1). 

44. Planorbis corneus, Draparnaud. Dans les LE les 
étangs et les marécages. AR 

45. Planorbis leucostoma , Michaud. Dans les maré- 
cages. 

46. Planorbis spirorbis, Linné. Même station que 
l'espèce précédente. 

47. Planorbis marginatus, Müller. Dans les lacs et les 
étangs. 


(1) Le Physa hypnorum ne s’est pas trouvé jusqu’à présent aux 
environs de Kieff; mais celte espèce est commune dans les ma- 
récages du district de Radomyst et aux environs de Try pol, Jo- 

calités qui ne sont pas très-éloignées de Kief. 


— 13: — 

48. Planorbis vortex, Linné. Même habitat. 

49. Planorbis nitidus, Müller. Dans le petit lac de Ho- 
losiejew, aux environs de Kieff.Se trouve en grande quan- 
tité sur les plantes aquatiques. 

90. Planorbis fontanus, Montagu. Dans un canal des- 
tiné à recueillir l'eau d'une source, à Sowki, pie de 
Kief. 

51. Planorbis albus, Müller. Se rencontre Ans les 
étangs, où il est rare. 

52. Planorbis nautileus, Linné. J'ai vu un grand 
nombre d'individus de ce joli Planorbe dans l'aquarium 
du prof. Rogowicz, où ils avaient été transportés avec des 
plantes aquatiques de nos environs. 

55. Planorbis contortus, Linné. Vit en compagnie du 
Limnæa peregra. 

54. Ancylus lacustris, Draparnaud. Se rencontre, mais 
rarement, dans les lacs avoisinant le Dnieper, sur les 
plantes aquatiques. 

59. Acicula fusca, Linné. Sous la mousse, dans les 
endroits humides, ordinairement près des sources. 

56. Valvata piscinalis, Gmelin. Dans l'étang de Sowki, 
près de Kieff. 

57. Valvata cristata, Müller. Dans l'étang de Sowki, 
où cette espèce vit en compagnie du Planorbis fontanus. 

58. Valvata Menkeana, n. sp., en compagnie du 
Lithoglyphus naticoides (1). On trouvera plus loin la 
diagnose de cette espèce. 

59. Paludina vivipara, Linné. Dans les lacs avoisi- 
nant le Dnieper. 

60. Paludina fasciata, Müller (P.achahna, Bruguière). 


(4) Le Valvata depressa se trouve dans les marécages de Try- 
pol, non loin de Kiefr. 


— 135 — 
Vit avec la précédente espèce, et dans l'étang de Kilajelr, 
non loin de Kiefï. Les exemplaires de cette dernière loca- 
lité sont beaucoup plus grands que ceux des lacs. 

61. Bithinia tentaculata, Linné. Dans l'étang de Sowki 
et dans les lacs avoisinant le Dnieper. 

62. Bathinia similis, Draparnaud. Dans les lacs avoisi- 
nant le Dnieper. | 

65. Lithoglyphus naticoides, Férussac. Se trouve en 
grande quantité dans lé Dnieper, dans les endroits voisins 
du rivage, peu profonds et sablonneux (1). 

Gt. Neritina fluviatilis, Linné. Dans le Dnieper, sur 
les pierres submergées et dans les lacs avoisinant ce fleuve. 

65. Anodonta piscinalis, Nillson. Dans le Dnieper (où 
cette espèce est assez petite) et dans les lacs avoisinant le 
Dnieper (où elle est parfois très-grande). 

GG. Anodonta Cygnea, Linné, Dans l'étang du Corps 
des Cadets. 

67. Anodonta complanata, Liegler. Dans les lacs avoi- 
sinant le Dnieper et dans les petits golfes formés par ce 
fleuve. 

68. Unio piclorum, Lamarck. Dans le Dnieper et dans 
les lacs. 

69. Unio tumidus, Retzius. Vit avec la précédente es- 
pèce. Les exemplaires très-adultes ont la coquille noire ; 
le pied de l'animal est d’un ton orangé très vif. 

70. Unio Batavus, Lamarck., var. fuscatus, Rossmäss- 
ler, Se rencontre dans Île \Dnieper, et surtout. dans ses 
golfes (2). 


(4) Cette espèce se trouve aussi dans le Dniester, et beaucoup 
plus au nord, dans la rivière de Swistez; en Lithuanie, ce qui me 
conduit à penser qu’elle habite toutes Le rivières du bassin de la 
mer Noire. 

(2) L’Unio ater, Nills., a été trouvé par moi dans la rivière d' ba 


— 136 — 

71. Cyclas rivicola, Lamarck. Commune dans le Dnie- 
per et dans les lacs qui l’avoisinent. 

72. Cyclas cornea, Linné. Dans les lacs avoisinant le 
Dnieper et dans l'étang de Sowki. 

75. Cyclas calyculata, Draparnaud. Les coquilles 
vides de cette espèce se trouvent en abondance sur Îles 
prairies, le long du Dnieper, après leur inondation pério- 
dique du printemps. 

74. Cyclas solida, Normand. Se trouve dans le petit 
golfe du Dnicper. 

75. Pisidium amnicum, Müller. Dans les lacs avoisi- 
nant le Dnieper. 

76. Pisidium fontinale, Pfeiffer. Dans les sources, les 
ruisseaux et les étangs, 

77. Dreissena polymorpha, Van Beneden. Dans le 
Dnieper et les lacs qui l’avoisinent. 


Description du VALVATA MENKEANA, (PI. VI, fig. 4.) 


Testa dextrorsa, umbilicata, globoso-depressa, subpel- 
lucida, nitidula, solidula, longitudinaliter minute et con- 
fertim strialta; supra brunneo-flava, subtus lactescens. 
Spira subdepressa, apice obtusa. Anfract. 5 1/2 convexi, 
rapide accrescentes; ultimus amplus, supra ad aperturam 
depressiusculus; sutura parum profunda. Umbilicus par- 
vus, margine columellari aperturæ vix tectus. Apertura 
ovalis, obliqua, superne angulata. Peristomium conti- 
nuum, anfractu penullimo appressum, reclum, acultum.— 
Alt. 4,5%; diam. maj. 5,5%", min. 4°*.; longit. aper- 
turæ 3,5%, latit. 2,5". 

Operculum ovatum, tenerum, pellucidum, anfract. 5 ra- 
diatim substriatis. Diam. may. 5", min. 2,5". 


pien, à Romanofka, près de Kieff. Cette espèce parait être très- 
rare. | 


— 137 — 

La coquille de notre espèce est plus déprimée que celle 
du VW, piscinahs; les sutures sont beaucoup moins pro- 
fondes, les tours s’accroissent beaucoup plus rapidement 
et sont moins arrondis. L'animal ressemble à celui du Y. 
piscinalis, seulement le panache branchial est presque 
invisible au dehors et l’appendice du manteau plus court. 
L'animal vit dans les endroits peu profonds du Dnieper, 
sur les fonds sablonneux. Il se trouve ordinairement près 
du rivage, où on le rencontre en compagnie du Lithogly- 
phus naticoides. Il est difficile à apercevoir, à cause de la 
ressemblance de couleur de sa coquille avec celle du fond 
sablonneux du Dnieper. GË 


Observations sur le Catalogue des coquilles ma- 
rines d'Algérie, de M. Weinkaufr, 


PAR S. PETIT DE LA SAUSSAYE. 


M. Weinkauff a publié dernièrement, dans le journal 
de Conchyliologie, une liste des coquilles marines qu'il 
avait recueillies sur les côtes d'Algérie. C’est un service 
rendu à la science, et nous devons lui en savoir beaucoup 
de gré. Ainsi qu’il le dit lui-même dans un avant-pro- 
pos, il importe beaucoup, pour l'étude de la distribution 
géographique et géologique des Mollusques, de posséder 
des faunes locales aussi complètes et aussi exactes que 
possible. 

Compléter la faune locale sur une étendue de côtes 


— 138 — 
aussi considérable que celle de notre pessession d'Afrique 
n’est pas l'œuvre d’un jour, nous devons le dire, ct nous 
ne saurions partager entièrement l'opinion de M. Wein- 
kauff, lorsqu'il dit qu’il y aura, selon toute apparence, 
peu de chose à ajouter ultérieurement à la liste qu'il 
donne. 

Quant à l'exactitude, pour des travaux de ce genre, 
c'est effectivement une condition indispensable, et les 
erreurs commises ont des conséquences d'autant plus 
graves que l’auteur aura inspiré plus de confiance. 

M. Weinkauff a séjourné pendant deux hivers à Alger 
et sur différents points du littoral qu’il a explorés avec 
soin, en faisant usage de la drague, en visitant les 
plages et en recourant aux pêcheurs : il s’est évidem- 
ment donné beaucoup de peine. A-t-il été aussi complet 
et aussi exact qu'il le pense dans la rédaction de son 
catulogue? Ce sont deux points que nous lui demande- 
rons la permission d'examiner, et nous le ferons sans 
éprouver la moindre crainte de blesser sa susceptibilité, 
car il a apporté, dans son œuvre, trop de zèle et un trop 
vif désir d’être utile, pour ne pas accueillir nos légères 
observations et quelques rectifications dont plusieurs 
nous ont été signalées, par lui-même, dans sa correspon- 
dance. 

L'auteur du catalogue, dont nous nous occupons, ne 
s’est pas borné à y inscrire uniquement les coquilles qu’il 
avait recueillies, il y a compris aussi les noms de plu- 
sieurs espèces signalées par d’autres auteurs comme exis- 
tant sur les côtes de l'Algérie. Cela ne présente aucun in- 
convénient lorsque ces conchyliologues inspirent de la 
confiance, et lorsqu'il s'agit de Mollusques vivant dans 
des eaux voisines. Nous regrettonsseulement que M. Wein- 
kauff n'ait pas eu connaissance de quelques publications 


— 139 — 
dans lesquelles il aurait trouvé lindication d'un certain 
nombre d'autres espèces appartenant aussi à la faune algé- 
rienne ; il y a là quelques lacunes que nous allons tâcher 
de combler en partie. 

Nous avons déjà eu l’occasion de citer, dans le Journal 
de Conchyliologie. les intéressants travaux publiés sur la 
distribution géographique des Mollusques des mers d'Eu- 
rope par M. Mac-Andrew, qui, avec une persévérance au- 
dessus de tout éloge, est allé lui-mème explorer ces mers 
depuis le cap Nord jusqu’à la rade de Tunis. Dans un 
court séjour qu'il a fait à Alger, il a trouvé, sur ce point, 
environ cent soixante-dix espèces, dont il a publié la no- 
menclature en 1850, et parmi lesquelles nous en voyons 
figurer vingt qui ne se trouvent pas dans le catalogue de 
M. Wcinkauff. Voici la liste de ces coquilles : 

Psammobia costulata, Turt. 
Mactra subtruncata, Mont. 
Tellina distorta, Poli. 
Donax venusta, Poli. 
Artemis exolela, L. 

Lucina radula, Lam. 
Modiola vestita, Phil. 
Nucula radiata, Hanley. 
Arca tetragona, Poli. 
Lima subauriculata, Mont. 
Pecten similis, Lask. 

— distortus, Dac. 

— opercularis, L. 

—  hyalinus, Poli. 

— sulcatus, Born. 
Umbrella mediterranea, Lam. 
Bulla Cranchüi, Leach. 
Bullæa punctata, Ad. 


Nerilina viridis, L. 
Trilon variegatum, Lam. 
Indépendamment des espèces ci-dessus nous citerons 
encore les suivantes : 
Mytilus afer, Gmel., peu rare sur les côtes d'AI- 


gérie. 
Arca pulchella, Reeve, espèce figurée dans sa mo- 
nographie. 


Ostrœa ruscuriana, espèce décrite par Lamarck. 

Smaragdinella Algira, espèce découverte en Algé- 
rie et décrite par M. Hanley. 

Murex Benoili, décrit par M. le docteur Tiberi et 
trouvé près de Bône par des corailleurs. 

Aux Mollusques dont neus venons de donner l’'énumé 
ration nous pouvons ajouter la nouvelle espèce du genre 
Xénophore (X. mediterranea) dont M. le docteur Tiberi 
doit donner la description dans ce journal, et qui a été 
trouvée par des corailleurs aux environs de Bône. 

On voit, d’après ce qui précède, que le nombre des es- 
pèces à ajouter au catalogue de M. Weinkauff n’est pas, 
quant à présent, bien considérable; mais nous ne mettons 
pas en doute qu’en poursuivant les recherches sur les côtes 
d'Algérie on n'arrive à en découvrir encore d’autres. 

Nous allons maintenant mettre sous les yeux du lec- 
teur quelques-unes des observalions que nous à suggérécs 
la lecture du catalogue de M. Weinkauff. 

Avant tout, nous dirons que l’auteur nous a fait con- 
naître lui-même qu’il y avait lieu de rayer de sa liste deux 
espèces qu'il y avait inscrites, et qui sont : le Trochus 
Sauleyi d'Orbig. et le Trochus obliquatus de Gmelin, qui 
est probablement le Tr. umbilicaris de Linné. 

M. Weinkauff nous a fait aussi connaitre qu'il y avait 
lieu de faire les rectifications suivantes : 


— 1h11 — 

Son Pleurotoma suturalis, Bronn., est le PI. gracihs de 
Montagu ; 

Le PI. gracilis, Mont., du catalogue est le PI. atte- 
nuala du mème auteur, et le PI. altenuata, Mont., du 
catalogue est le PI. gracilis, Ph. (non Mont.), qui de- 
vrait recevoir un autre nom. 

Quant à nos observations personnelles, elles portent 
sur les points suivants. 

Cypricardia Renieri, Nardo. 

Nous ignorons dans quel ouvrage M, Nardo aurait dé- 
crit la coquille inscrite sous ce nom. M. Weinkauff ayant 
bien voulu nous en adresser un exemplaire, nous avons 
pu reconnaître qu'il appartenait à l'espèce décrite par La- 
marck et nommée par lui Cardila lithophagella. On le 
trouve aussi dans l’Adriatique, et sur les côtes de la Sicile. 


Venus multilamellosa, Benoît ? 

Cette coquille est probablement la Cytherea multila- 
mella de Lamarck, et nous ne croyons pas que M. Benoît 
ait décrit l'espèce sous un autre nom. 

Arca, n. sp. 

M. Weinkauff a inscrit dans son catalogue une Arche 
qu'il croit nouvelle, mais qu'il n’a pas décrite, se bornant 
à signaler le rapport qu’elle a avec l’Arca diluvir. I est à 
regretter que l'auteur n'ait pas donné une diagnose 
complète, et n'ait pas fait figurer cette coquille dans la 
livraison du journal, comme il l'a fait pour plusieurs 
autres d’un moindre intérèt (1). 

(1) Nous rappellerons que M. Weinkauff n’a ‘point recueilli 
lui-même celle espèce dont il a seulement vu un exemplaire 
dans la collection de l'exposition permanente d’Alger, et qu'il 
n'a pu ni faire figurer n1 décrire régulièrement. Nous nous asso- 
cions aux regrets de notre honorable confrère, M. Petit de la 
Saussaye ; mais nous éroyons qu'il aurait peut-être tort, en celle 
circonstance, de s’en prendre à M. Weinkauff exclusivement. 

H. Croëse, 


AO 


On nous à donné autrefois, comme venant des côtes de 
la Sicile, une Arche qui nous paraît avoir beauconp d'a- 
nalogie avec celle de M, Weinkauff, et qui n’est autre que 
V Arca auriculata de Lamarck. Cet auteur dit, à la vérité, 
qu'elle est propre aux mers de l'Inde; mais les habitat 
qu'il indique ne sont pas toujours exacts. M. Reeve, qui 
a fait figurer cette espèce dans sa monographie des Arches, 
s'est montré moins explicite, et n’en fait pas connaître 
la provenance. Quant à nous, nous ne sommes pas com- 
plétement certain que notre exemplaire vienne réelle- 


ment des mers de la Sicile, et ce n’est qu'avec doute que 
nous émettons notre opinion à cet égard : toutefois il 


nous a semblé qu’il n’était pas sans intérêt de signaler ce 
fait à l'attention des collecteurs. 
Siphonaria striato-costala, Deshayes. 

M. Philippi, et non M. Deshayes, a décrit sous ce nom 
une Siphonaire de la côte du Sénégal qui nous paraît être 
le Mouret d'Adanson, dont le S. Algesiræ de M. Quoy 
pourrait bien n’être qu’une variété. 

Natica filosa, Philippi. 

Nous ne connaissons sous ce nom qu’une espèce dé- 
crite, figurée par M. Reeve dans sa monographie du genre 
Natce, et que nous regardors comme exotique. Il est 
probable que la coquille rencontrée assez fréquemment 
par M. Weinkauf, en Algérie, est la N. Sagraiana de 
d'Orbigny, laquelle se trouve aux Canaries et n’est pas 
rare à Cadix. | 

Scalaria varicosa, Lamk. 

Nous regrettons, relativement à cette espèce, d'être 
complétement en désaccord avec M. Weinkauff; il est 
bien établi aujourd'hui que ce mollusque vit dans les mers 
des Philippines, où il n’est pas très-rare. En admettant que 
notre confrère ne se soit pas trompé dans la détermination 


— 143 — 

de l’exemplaire unique qu'il a trouvé mort, et habité par 
un Pagure, on ne saurait raisonnablement en conclure que 
cet animal vit aussi dans nos mers. Si nous voulions nous 
donner la peine de publier une liste des coquilles exoti- 
ques qu'on à cru pouvoir ainsi introduire dans la faune 
européenne, on serait étonné de leur nombre et de la &i- 
versité des genres auxquels elles appartiennent. 


Trochus bilabiatus, Philippi. 

Nous ne connaissons point de coquille ainsi nommée 
par Philippi. Nous sommes d'autant plus porté à croire 
qu'il y a quelque erreur dans cette détermination, que 
M. Weinkauff indique la planche 98, fig. 17 de l'ouvrage 
de cet auteur sur les Mollusques de Sicile, comme repré- 
sentant le Tr. bilabiatus, tandis que la figure citée se rap- 
porte à une Balane. 


Pusionella Nifat, Adanson. 


La drague a rapporté un seul exemplaire de cette co- 
quille à M. Weinkauff, qui ne dit pas l'avoir eue avec son 
mollusque. Le Nifat vit sur les côtes du Sénégal et se 
trouve assez abondamment dans les localités qu’il habite. 
On n’avait pas encore signalé sa présence dans la Méditer- 
ranée, et nous devons avouer que nous éprouvons quelque 
doute sur la convenance d'admettre, dès à présent, cette 
espèce dans la faune des côtes d'Algérie. 

Cypræa picla, Gray. 

Nous appliquerons encore à celte espèce l'observation 
qui précède ; il n’est pas absolument impossible que ce mol- 
Jusque, commun au Sénégal, ait pénétré dans la mer Médi : 
terranée; mais il paraît que M. Weinkauff, qui a rencontré 
fréquemment cette coquille aux environs d'Oran, ne l’a 
pas trouvée à l'état vivant. Il nous en a envoyé un exem- 
plaire roulé, qui nous paraît appartenir plutôt à la Cyp. 


= dog 


zonala qu'à la Cyp. pictu. Toutes les deux, au surplus, 
sont originaires de la côte occidentale d'Afrique (1). 

En résumé, nous ne saurions trop applaudir aux tra- 
vaux consciencieux des personnes qui, comme M. Wein- 
kauff, se livrent à l'étude de la distribution géographique 
des Mollusques, et à qui aucun sacrifice ne coûte pour 
réunir les espèces propres à une localité plus ou moins cir- 
conscrite ; mais c'est à la condition qu'elles se tiendront 
en garde contre la tentation de donner de longues listes. 
Nous croyons que les conchyliologues sérieux, qui, à la 
suite de recherches faites avec soin, dressent ainsi des ca- 
talogues spéciaux, ne devraient y inscrire que les espèces 
dont l'habitat ne saurait être l’objet d’un doute, sauf à si- 
gnaler, dans un appendice, celles dont la découverte dans 
la localité explorée présente queique chose d'insolite, et 
peut être attribuée à quelque canse accidentelle. 

SP: 


Note sur les conditions d'existence de l'Hinaites 
sinuosus des côtes de Bretagne, 


PAR LE D' F. DANIEL. 


Cette espèce est assez abondante à Brest; on l'y ren- 
contre principalement sur les roches de gneiss qui bor- 


(1) M. Weinkauff nous a dit avoir pu se procurer en Algérie 
un grand nombre d'exemplaires du €. picta, dont aucun, il est 
vrai, n’était avec l'animal vivant. Il pense que celle espèce pro- 
vient de quelques points du littoral de la province d'Oran, d’où 
elle est rapportée à Alger par les corailleurs,  H, CRossE, 


— 145 — 


dent la rade et qui ne découvrent qu'aux grandes marées, 
dans les angles rentrants et surtout dans les parties oppo- 
sées à l'action du flux et des vagues. Je l'ai recueillie 
également sous les grosses pierres amoncelées qui for- 
maient l’ancienne jetée de Postrein. Il m'a été possible 
d’en récolter une quarantaine d'individus, en une seule 
course, lors d’une grande marée. On en trouve aussi sur 
les coquilles mortes de grande dimension, et notamment 
à l'intérieur des vieux Peignes (Pecten maximus), quel- 
quefois aussi sur le côté interne de la valve adhérente 
d’un autre individu de la même espèce. Jamais je n’en 
ai rencontré sur des roches schisteuses ni sur des valves 
d’huîtres. 

Voici ce que je puis dire au sujet du mode d’adhérence. 
Dans le jeune âge, le genre Hinnites se présente sous l’as- 
pect d’un petit Peigne (P. pusio), à côtes très-serrées et à 
test presquetransparent. Il atteint ainsi un diamètre d’en- 
viron 1 centimètre à À centimètre et demi. Jusqu'à cette 
époque, il n’adhère au rocher que par quelques fibres d’un 
byssus blanchâtre. À partir de ce diamètre, la valve infé- 
rieure (celle qui doit adhérer) se déforme sur le bord, 
s'accommode aux aspérités du corps qui doit la supporter, 
accapare au-dessous d'elle des parcelles sablonneuses et 
finit par faire corps avec la roche. Le plus souvent, on l’en 
détache facilement au moyen d’une mince lame de cou- 
teau; mais quelquefois l’adhérence est si forte que la 
valve se casse transversalement lorsqu'on veut la dé- 
tacher. 

Cette adhérence se poursuit ainsi, et la coquille conti- 
nue à s’élargir jusqu’à 2 ou 5 centimètres de diamètre, 
suivant les localités; puis, dans son développement ulté- 
rieur, elle abandonne le corps supportant ; la valve adhé- 


rente se courbe en formant un angle obtus de 400 à 
10 


— 116 — 


120 degrés, tandis que la valve libre continue à'‘s'agrandir 
sans quitter la forme droite du plan. Ce caractère est pres- 
que constant, et je le remarque sur deux immenses Hin- 
nites fossiles que je possède. 

On trouve des Hinniles dans les endroits les plus pro- 
fonds de la rade par trente et trente-cinq brasses de fond. 
J'en possède un qui est encore adhérent à un fragment 
de fonte oxydée provenant d’un canon du vaisseau le Re- 
publicain, naufragé en 1793 sur un écueil de la rade. Ce 
canon était à au moins trente brasses dans le chenal. Lors- 
que l'Hinnite s'est développé dans la valve d’un Pecten, 
elle en affecte tellement la forme qu’il est difficile de dis- 
tinguer le genre, cependant il existe presque toujours 
queiques irrégularités dans la valve adhérente : celle-ci est 
plus lisse que la valve libre qui présente souvent, sur ses 
côtes, de petits feuillets. 

Pour les détails qui concernent la forme extérieure de 
l'animal et son organisalion interne, je ne puis que ren- 
voyer le lecteur au travail publié par M. Fischer, l'an der- 
nier (1). La chair des Hinniles est comestible et a la plus 
grande analogie avec celle des Peignes (P. opercularis et 
P. varius principalement.) Les Hinnites vivent en compa- 
gnie de l’Arca cardissa et du Modiola barbata : on les 
trouve aussi avec des Anomies. Néanmoins, nous ferons 
remarquer que ces trois espèces ne les accompagnent pas 
dans les eaux profondes. On ne les rencontre ensemble 
quesur les rochers qui découvrent aux grandes marées or- 


dinaires. FD: 


(1) Journ. de Conchyl., 1862, p, 205 et pl. x1. 


— 147 — 


Sur la ecquille embryonnaire du Dolium 
perdix, 


par P. Fiscuer, 


L'étude de l’embryogénie des Mollusques démontre 
tous les jours que chez ces animaux la métamorphose est 
une règle aussi absolue que chez les articulés. Les difré- 
rences entre l’état de larve et l’état adulte ne se manifes- 
tent pas seulement par des états anatomiques de viscères; 
elles portent encore sur la constitution et la forme des 
coquilles. Je ne citerai pour exemple que les coquilles 
embryonnaires de Voluta, Turbonilla, Cypræa, Calyp- 
trœa, Hipponyx, etc., parmi les Gastéropodes ; d'Asper- 
gillum, Mulleria, Chama arcinella, etc., parmi les Acé- 
phalés. 

Un hasard heureux avait permis à un de nos regret- 
tables confrères, M. Cazenavette, de réunir une suite 
fort intéressante de Dolium perdir. Il en avait fait l’objet 
d'une courte notice insérée dans les Actes de la Société 
Linnéenne de Bordeaux (t. XIX, p. 62, 1855). Après sa 
mort, ces objets ont été acquis par M. Cabrit qui me les a 
communiqués, et m'a ainsi permis d’en donner la des- 
cription. : 

La coquille embryonnaire du Dolium perdix rappelle, 
par son aspect extérieur, une Hélice ou Vitrine globu 
leuse; elle est arrondie, imperforéc, mince, transparente, 
de couleur ambrée ; les tours, au nombre de quatre à 
quatre et demi, s’accroissent régulièrement ; le dernier 


— 148 — 


est très-gros. Suture peu prononcée, linéaire; stries 
d’accroissement longitudinales, très-fines ; ouverture 
semi-lunaire ; columelle épaissie, peu arquée, termi- 
née en bas par une pointe aiguë qui dépasse le péristome 
à sa jonction avec la columelle ; bord droit simple, non 
réfléchi, plus ou moins épais (pl. vi, fig. 7, €, d). 


Longit.. . . . . 5 millimètres. 
Babes pe dt Ds — 


Les coquilles embryonnaires ne dépassent pas ces di- 
mepsions sans se transformer radicalement, Plus tard, en 
effet, les animaux déposent quelques conches calcaires, 
opaques au-dessous du dernier tour de spire, et sécrètent, 
à la suite du péristome primordial, une véritable coquille 
semblable à celle de l'animal adulte, chargée de sillons 
concentriques ; dès lors, la jeune coquille possède des ca- 
ractères fondamentaux, mais elle porte un nucléus jau- 
nâtre persistant indéfiniment comme un indice de la mé- 
tamorphose subie (pl. vi, fig. 7, a, b). 

La constitution chimique des coquilles embryonnaires 
est remarquable par la petite quantité de matériaux cal- 
caires que l'analyse y fait découvrir. L'acide azotique 
étendu ne provoque pas de dégagement d'acide carboni- 
que; la couleur devient plus foncée ; mais, à mesure que 
la coquille s'approche du terme de sa première période 
morphologique, on constate des traces de calcaire. Enfin, 
quand les couches de nouvelle formation se sont montrées, 
l'acide azotique les fait disparaître complétement en res- 
pectant le nucléus. 

On peut conclure de ces expériences que les coquilles 
embryonnaires de Dolium sont composées uniquement de 
conchioline, corps isomérique avec l’osséine, mais en dif- 
férant, parce qu’il ne produit pas de gélatine par l’action 


de l’eau bouillante, que les acides et les alcalis concentrés 
ne le dissolvent que très-lentement (Frémy). 

Chez d’autres mollusques, les coquilles embryonnaires 
renferment une plus grande quantité de sels calcaires que 
les recherches les plus élémentaires mettent à au. 

Le fait le plus curieux dans la structure des jeunes Do- 
lium est la présence de la saillie spiniforme de la base de 
la columelle. Cette saillie est l'axe columellaire prolon- 
gée ; elle se soude plus tard avec la columelle des Dolium 
plus âgés, et ceux-ci gardent pendant quelque temps une 
légère troncature. 

En jetant les yeux sur les figures que les auteurs rap- 
portent au genre Macgillivrayia de Forbes, on est frappé de 
leur identité avec celles de nos Dolium. Comme ceux-ci, 
les Macgillivrayia ont une coquille globuleuse, imperfo- 
rée, mince, cornée, transparente, à ouverture entière, à 
axe columellaire terminé par une épine. L'animal offre 
des caractères si étranges qu’on ne sait trop où le placer ; 
j'en dirai autant des Cheletropis et de certaines espèces de 
Spirialis. Je me demande, dans ce cas, si ces genres ne 
sont pas établis sur des embryons d’autres Gastéropodes, 
Hétéropodes ou Ptéropodes. L'étude des genres Calcarella, 
Souleyet, et Cirrhopteron, Sars, a démontré que les co- 
quilles des larves de mollusques prenaient des formes très- 
extraordinaires. Les Macgiliivrayia, à l'exemple des 
larves, sont des mollusques de petite taille, pélagiens, 
flottant à la surface des mers. Ils portent un opercule, 
mais les larves des Gastéropodes inoperculés eux-mêmes 
en sont pourvues. 

Tel est le problème que je me permets de poser. Sans 
nier absolument la validité du genre Macgilhvrayra, je 
réclame des recherches attentives pour éclaircir un point 
douteux de l’histoire naturelle des Mollusques.  P. F. 


— 150 — 


Sur les espèces du genre Cassidaria, qui 
vivent dans la Méditerranée, 


PAR LE D' N. TiBERI. 


4° CASSIDARIA ECHINOPHORA, Linné. 


Nul doute n’est permis au sujet de cette espèce, décrite 
originairement par Linné sous le nom de Buccinum echi- 
nophorum. Elle varie considérablement sous le rapport 
du nombre et de la gradation de ses séries de tubercules : 
tantôt on en observe jusqu’à cinq séries sur le dernier 
tour de spire; dans d’autres exemplaires il y en a moins, 
parfois même une seule série. C’est même cette variété à 
un seul rang de tubercules qui constitue le Buccinum ru- 
gosum de Linné (Mantissa, 549). Enfin on rencontre assez 
rarement, il est vrai, des individus complétement muti- 
ques, ou du moins sur lesquels il est difficile de saisir les 
traces à peine visibles d'une faible rangée de tubercules. 
Cette dernière variété est devenue une source de confu- 
sion pour beaucoup d'auteurs, et notammentMM. Deshayes 
(in Lamarck) et Philippi (Enumeratio Moll. Sic.), qui ont 
cru, à tort, devoir la rapporter au Buccinum Tyrrhenum 
de Chemnitz, et qui ont conglu de là à la réunion des deux 
espèces. 

% CassiDARIA TyRRHENA, Chemnitz. 


Cette espèce est excellente, parfaitement distincte de 
la précédente, et doit être conservée dans la nomencla- 
ture, mais à la condition que l’on supprime la presque 


— 151 — 

totalité de la synonymie défectueuse qui lui a été attribuée 
par les auteurs. C'est ainsi, notamment, que le Buccinum 
ochroleucum de Gmelin (p. 5477, n° 52), créé pour la 
coquille représentée par Gualtieri (tab. xzut, fig. 2), 
doit être rapporté à l'espèce précédente : car la figure de 
l'ouvrage de Gualtieri représente une pelite variété à un 
seul rang de tubercules du Cassidaria echinophora. Nous 
ferons remarquer, en passant, ainsi que M. Deshayes l'a 
fait d’ailleurs avant nous, que Gmelin a fait là un double 
emploi déplorable, puisque son espèce n'est autre que le 
Buccinum rugosum de Linné, dont nous avons parlé plus 
haut. 

Afin d'éviter toute confusion à l'avenir, nous croyons 
devoir insister ici sur les caractères spécifiques du véri- 
table Cassidaria Tyrrhena de Chemnitz et sur ceux qui le 
distinguent du C. echinophora. Le C. Tyrrhkena que l'on 
trouve, à notre connaissance, sur les côtes de Sicile, près 
de Palerme, et qui doit exister, selon toute apparence, 
sur d’autres points de la Méditerranée, est très-différent 
du C. echinophora et de ses variétés. Il est toujours beau- 
coup plus grand, plus mince, plus léger et plus renflé au 
dernier tour ; sa coloration est d’un blanc jaunâtre et non 
pas d’un roux plus ou moins vif. Il ne présente point de 
nodosités ; il est orné de côtes transversales séparées par 
des sillons, et régnant sur toute la superficie (sulcis et 
strüs exaratis scabra, dit la description originale de 
Chemnitz). Ce dernier caractère manque absolument dans 
le C. echinophora. Dans plusieurs exemplaires, nous avons 
remarqué qu’une des côtes transversales (la quatrième ou 
la cinquième, à partir de la suture) était plus fortement 
prononcée que les autres. Les tours sont arrondis ; la 
spire, toujours élevée, est égale aux deux cinquièmes de 
la longueur de la coquille : l'ouverture est légèrement 


— 152 — 


rétrécie, le labre un peu épais, la callosité columellaire 
étendue et très-mince. La columelle est munie d’un double 
pli et contournée à labase. Le canal est plus court que dans 
l’autre espèce, moins ascendant et peu recourbé. Nous ne 
connaissons que trois figures de cette intéressante espèce: 
1° celle de l’ancien Chemnitz (Conch. X, pl. cLur, 
fig. 1461, 1462); 2° celle de Kiéner (Species Ic., g. Cas- 
sidaria, pl. 1, fig. 1); 5° celle de Küster (Nouveau Chem- 
nitz, Cassidea, pl. ziv, fig. 8, 9). Cette dernière figure 
est excellente et de beaucoup supérieure aux autres. Celle 
de Kiéner, exacte sous le rapport des côtes et de la forme 
générale, l’est beaucoup moins sous celui de la aille et de 
la coloration. 


5° CASSIDARIA DEPRESSA, Philippn. 


On rencontre parfois, mais rarement, des exemplaires 
du B. echinophorum qui, privés de tubercules, présentent 
une inflexion presque angulaire à la partie supérieure du 
test, d’où résulte un notable raccourcissement de la spire, 
comme dans certaines Pyrules. C'est sur un de ces indivi- 
dus que Philippi établit une espèce distincte sous le nom 
de Cassidaria depressa. Cette division ne peut être admise, 
si l’on a bien observé toutes les modifications de forme et 
de sculpture auxquelles est sujet le B. echinophorum. 
Nous sommes convaincu que ce n'est qu'une simple va- 
riété accidentelle, et sur ce point notre opinion est d'ac- 
cord avec celle de M. Petit de la Saussaye. 


4° CASSIDARIA PROVINCIALIS, Martin. 


La coquille trouvée à deux reprises (1851 et 4852) par 
M. Martin, dans le voisinage du port de Martigues, et dé- 
crite par lui sous le nom de Pyrula provincialhs, présen- 
tait des formes si anormales et si insolites, qu'on a pu 


— 155 — 


croire un instant que c'était réellement une espèce bien 
tranchée. Cette coquille ayant éié décrite et figurée dans 
le Journal de Conchyliologie (1851) (4), M. Petit fit re- 
marquer, dans une note, que c'était un Cassidaria et 
non un Pyrula ; il ajoutait aussi que celte coquille ap- 
partenait au Cassid. echinophora, et devait être regar- 
dée comme une de ces anomalies qu’on rencontre chez 
quelques mollusques testacés qui se sont trouvés, à l'état 
jeune, dans des conditions anormales. Nous ne pouvons 
qu’admettre cette opinion qui est d'accord avec la nature 
des choses; on sait trop bien que les anomalies de l'orga- 
nisme se répètent constamment, toutes les fois que les 
corps organisés, dans la période de leur formation pri- 
mitive, sont sujets à des causes morbifiques identiques. 

On à trouvé dernièrement, en Sicile, un nouvel exem- 
plaire (2) de la coquille en question. Il fut pêché à Aci- 
‘Trezza, près Catane, et acheté par M. Acton, de Naples, 
qui, frappé de la nouveauté de l’objet, en fit parvenir un 
dessin à la direction du Journal de Conchyliologe, com- 
munication qui a donné lieu à l'insertion d’une nouvelle 
note (vol. IX, p. 544). 

Il ne sera pas inutile de répéter que cette coquille est 
de forme conico-triangulaire, qu’elle a la spire aplatie, 
le sommet un peu élevé, le dernier tour très-déprimé et 
présentant, à sa partie supérieure, une inflexion angu- 
leuse qui donne au test un aspect plus que piriforme. Pour 
le reste, contexture, sculpture, couleur, ouverture, canal, 
elle est parfaitement identique avec le Cassidaria echino- 
phora manquant de tubercules. On trouve en elle, jusqu’à 
un certain point, l'exagération de la forme du C. depressa 


(4) Journ. de Conchyl., vol. IT, 1851, p. 248, pl. vu, fig. &. 
(2) Cet exemplaire nous a élé cédé par M. Acton, et fait aujour- 
d'hui partie de notre collection. NUE 


— 154 — 
de Philippi, c'est-à-dire la dépression de la spire arrivée 
au dernier degré. Aussi, d’après ces caractères, on doit 
reconnaître que la coquille dont il s’agit n’est autre chose 
qu'une difformité du C. echinophora, et que, tout au 
plus, pourrait-on l’admettre comme variété. 

Nous ajouterons, à ce sujet, qu’il ne serait pas sans in- 
térêt de savoir dans quelles conditions a dû se trouver le 
mollusque pour être forcé de donner à son test une forme 
aussi anormale, Sans s'arrêter trop complaisamment à une 
idée qui pourrait ètre réléguée parmi les hypothèses, il 
serait permis de conjecturer que, lorsque l'animal vient à 
réparer une solution de continuité dans son manteau, par 
suite d'an accident survenu dans les prémiers jours de son 
développement, ce travail, s'opérant sous l'influence d'une 
contraction morbide, pourrait amener la déformation que 
nous avons signalée. 

A la suite des éclaircissements qui précèdent, on voit 
que nous ne possédons en réalité que deux espèces médi- 
terranéennes appartenant au genre Cassidaria. 

1° CASSIDARIA ECHINOPHORA. 

Buccinum echinophorum, Linné. Species satis polymor- 
pha, testa cingulis noduliferis 2-5 munita. 

Var. A, mulica, cingulis carens, cælerüm lypo si- 
milis. 

Var. B, rugosa, cingulo nodulifero unico munita. 
Buccinum rugosum, Linné. — B. ochroleucum, Gmelin. 

Var. C, depressa, cinqulis muticis, spira abbreviata, 
anfr. superne depressis. —Cassidaria depressa, Philippi. 

Var. D, provincialis, anomala, conoideo-piriformis, 
anfr. superne valde depressis, ullimo planulalo, superne 
inflexo-anqulato, spira brevissima, apice acuta.—Pyrula 
provincialis, Martin. 


— 155 — 
9° CaAssiDARIA TYRRHENA. 


Buccinum Tyrrhenum, Chem., 10, p. 1992, tab. 155, 
fig. 1461, 1402. 

Cassidaria Tyrrhena , Kiéner, Species Icon., pl. +, 
fig. 1. 

Cassidaria Tyrrhena, Küster, Chemn., ed. nova, Cassi- 
dea, pl. Liv, fig. 8, 9. 

T. ovalo-turgida, albido-lutescens, tenuis, subpellu- 
cida, æqualiter cingulata (cingulis crassis, mulicis, sine 
nodulorum vestigio) ; anfractus seplem rotundati, haud 
angulati, postremus magnus, inflatus ; spira conica, sub- 
turrila, admodum exserta, 25 totius longitudinis æquans; 
apertura longitudinalis lunato-angustata ; labrum re- 
flexiusculum, submarginatum, intus pticatulum, niveum ; 
callus parietalis tenuis, nilidus, mediocriter dilatatus ; co- 
lumella basi contorta, biplicata ; canalis mediocris, vix 


ascendens, parum recurvus. — Spec. max. 5 cent. 
long., 5 174 latum; apertura sine canali 5 cent. longa, 
1 lata. Ni 


Description d'une espèce nouvelle du genre 
XKenophorna, 


PAR LE D' N. TiBEri. 


Nous avons reçu, à plusieurs reprises, quelques exem- 
plaires d’une espèce du genre Xenophora, qui ont attiré 
vivement notre attention : ces coquilles, que nous avons 
eues avec l’animal desséché portant encore son opercule, 


— 156 — 


avaient toujours été pêchées sur des fonds coralligènes 
aux environs de Bône (Algérie), et il ne peut exister le 
moindre doute sur l'exactitude de cet habitat. 

Nous avons vainement cherché à rapporter ce Xenophora 
à quelqu’une des espèces vivantes décrites jusqu’à présent. 

Il se rapproche, il est vrai, du X. caperata de Phi- 
lippi (1) ; mais cette dernière espèce s’en distingue par la 
grosseur de ses granulations. 

Comparé à deux Xénophores fossiles, l'un trouvé dans 
les terrains subapennins d'Italie, l’autre provenant de l'ile 
de Rhodes, il nous a paru er différer aussi par @es carac- 
tères assez appréciables. 

Le fossile d'Italie est de plus grande dimension et muni 
de granulations beaucoup plus fortes, presque tubercu- 
leuses. 

L'espèce de l’île de Rhodes, où elle se rencontre assez 
abondamment dans les terrains de formation très-récente, 
nous paraît avoir de grands rapports avec celle que 
Philippi a décrite et figurée sous le nom de Phorus cris- 
pus, Kœnig, dans son ouvrage sur les Mollusques de Sicile : 
ces deux fossiles sont plus grands, moins régulièrement 
granulés que l'espèce vivante récemment découverte; ils 
paraissent aussi avoir, en général, l'ombilic moins ouvert. 

Je conviendrai que les caractères d'après lesquels on 
cherche à distinguer certaines espèces du genre Xéno- 
phore ne sont pas toujours faciles à saisir et à définir ; il 
faudrait, pour cela, avoir sous les yeux des séries nom- 
breuses d'individus d’âges divers. 

Quoi qu'il en soit, on ne peut méconnaitre l'importance 
que présente la découverte, dans nos mers, d’un genre bien 


(4) Voir Journal de Conchyliolugie, vol. V, pag. 249, pl. 1x, 
figi Ski 


—— 157 — 


caractérisé, qu'on n'avait trouvé, jusqu’à présent, que 
dans les mersintertropicales; et, d’un autre côté, en com- 
parant notre coquille avec les analogues fossiles, on se 
sent disposé à la considérer comme espèce nouvelle. Telle 
est, du moins, notre opinion quant à présent, et c’est ce 
qui nous détermine à en donner la diagnose suiyante, en 
lui imposant un nom destiné à faire ressortir l'intérêt de 
son habitat. 


XENOPHORA MEDITERRANEA, nobis. (PI. VI, fig. 1.) 


X. tesla oblique conoidea, apice acuta, umbilicata, 
(umbilico demum obtecto}, albido-rufescens, rugis sub- 
fleæuosis obliquis ornata; anfractus 7-8 depressi, tecti- 
formes, corporibus alienis adhærentibus cireumeristati, 
ullimus angulalo-compressus; corpora adhærentia, sensim 
accrescenhia, spiraha, in anfractu ultimo late radiantia; 
sutura parum profunda (corporibus demptis), scrobiculata, 
serobiculis diverso modo impressis ; basis concava, rugis 
concentricis alisque radiantibus arcuatis decussata (de- 
cussationibus eleganter granulosis), interdum rugis ra- 
dianhibus nonnullis majoribus, costiformebus munita ; um- 
bilicus plicalo-lamellosus, margine columellari in adultis 
aperlo , apertura maxime obliqua, oblongo-quadrilatera, 
depressa, dilatata, callo aperturali extus expanso dis- 
tincta; labrum tenue, acutum , margine columellari re- 
flexo. 

Operculum corneum, tenue, lineis unilateralibus incur- 
vis præditum. 

Animal incognitum. 

Habitat in Medrterraneo, in fundis coralligenis Alge- 
riæ. 

Les fragments de coquilles que j'ai trouvés sur le test du 
Xenophora mediterranea appartiennent à des espèces vi- 


— 158 — 


vantes, parmi lesquelles j'ai reconnu les suivantes : Venus 
fasciata, Don.; Cytherea Venetiana; Cardium papillosum, 
lœvigatum ; Pecten adspersus, opercularis ; Arca navi- 
cularis ; Nucula minuta, Broc.; Nassa limata, Ch., etc. 

Il est à remarquer que le mollusque dont il s’agit n’a 
été rencontré, jusqu’à présent, que sur les côtes de l'Al- 
gérie, dans la partie méridionale de la Méditerranée, et 
jamais sur les points plus au nord que fréquentent cepen- 
dant les corailleurs. D'un autre côté, on retrouve ce genre 
à l’état fossile dans les terrains subapennins, à partir du 
Piémont jusqu’en Sicile : ne peut-on conclure de ces faits 
que les conditions physiques et climatériques actuelles de 
l'Italie sont différentes de ce qu’elles étaient lorsque le sol 
n'était pas encore complétement sorti du sein des eaux? 

Je ferai observer aussi que notre coquille semble être 
constamment plus petite que les deux espèces fossiles 
d'Italie avec lesquelles j'ai pu la comparer, d'où je serais 
porté à admettre encore que le mollusque a perdu de sa 
vitalité dans les eaux devenues moins chaudes, et que, re- 
légué, en quelque sorte, aujourd’hui sur les côtes d’Algé- 
rie, le genre Xenophora pourrait bien être destiné à dispa- 
raître un jour complétement du bassin mediterranéen. 

La coquille figurée sur la planche appartient à la col- 
lection de M. Petit de la Saussaye. Ne .T. 


Descriplion d'espèces nouvelies de la mer 
Méditerranée, 


PAR LE D' N. TiBEri. 


Nous oblenons fréquemment des pêcheurs et des corail- 


— 159 — 


leurs des coquilles fort intéressantes, parmi lesquelles il 
s’en trouve parfois un bon nombre qui, au premier aspect, 
nous paraissent nouvelles ; un examen plus attentif nous 
fait souvent reconnaître une erreur, ou fait naître dans 
notre esprit un doute qui ne nous permet plus de les con- 
sidérer définitivement comme inédites et de les publier 
comme telles, C’est un sage parti que nous prenons dans 
la crainte de surcharger légèrement la nomenclature con- 
chyliologique, surtout quand il s’agit d'espèces dont nous 
n'avons eu qu'un seul exemplaire, ou des individus in 
complétement développés. 2 
Nous croyons aujourd’hui n'avoir pas cet inconvénient 
à redouter pour deux espèces appartenant aux genres Sca- 
laria et Cerithium, et dont nous allons donner la diagnose. 


1° ScaLarrA sOLuTA, nobis. (PI. VI, fig. 5.) 


S. esta turrito-acuta, subperforata, lamelloso-costu- 
lata, albida; anfractus seplem rotundati, soluti, sutura 
profundissima divisi, ultimus magis dilatatus; lamellæ 
num. 44, tenuissimæ, elevatæ, subdenticulalæ, superne 
angulatæ, oblique ; apertura rotundala; margo simplex, 
disjunctus. — Long. & mil. 1/2, diam. 2 mallim. (1). 

Habite le golfe de Naples, où elle a été draguée quel- 
quefois par les pêcheurs à la profondeur de 50 à 60 mè- 
tres (2). 

Cette petite espèce nous parait très-distincte de ses con- 
génères; nous croyons que c’est la même que celle que 


(1) Cetté espèce est figurée d’après un exemplaire que M. Ti- 
beri a envoyé à M. Petit de la Saussaye. H. CRosse. 

(2) C’est aussi à la drague de ces mêmes pêcheurs que je dois 
la découverte, sur nos côtes (Naples), des espèces suivantes : Sca- 
laria Trevelyana Leach, Amphisphyra hyalina Turt. (Bulla), et 
Kellia ferruginosa Forbes, espèces qui devront être ajoutées au 
catalogue des mollusques de la Méditerranée. Ni T. 


— 160 — 
M. Delle Chiaje a décrite sous le nom de Turbo lamellosus 
(Mem., pl. xzvi, fig. 15, 16, et Invert., 2° édit., pl.Lxx, 
fig. 15, 16). 

« Turbo lamellosus : testa turrita, imperforata, alba; 
costis tenuibus, lamelliformibus, denticulatis ; anfracti- 
bus lævibus contiguis (excel. Synon.). Chiaje, Mem., 
vol. IT, p. 295. » 


2 CErRITHIUM CROSSEANUM, nobis. (PI. VI, fig. 2.) 


C. Tesla turrilo-attenuala, prϾlonga, non varicosa, 
fusco-rufescens; anfractus 15 subplanulali ; longiludi- 
naliter plicati, quater-cingulat, ullimus plicis evanidis, 
cingulis numero quinque, basi lœvi, excavata ; canalis an- 
gustus, brevissimus. — Long. 9 mill., diam. 2 mull. 

Habit. la côte d’Algérie, où elle a été trouvée parmi 
les débris rapportés avec des coraux. 

Nous n’avons reçu qu'un seul individu de cette espèce 
remarquable, que nous nous serions peut-être abstenu de 
décrire, si nous ne Jui avions trouvé des caractères bien 
tranchés qui ne permettaient pas de la confondre avec ses 
congénères. Elle s'en distingue surtout par sa forme 
longue, subulée, et par ses tours non granuleux. Nous 
la dédions à M. Crosse, directeur du Journal de Conchy- 
liologie. N° VE; 


— 1061 — 


Descriptions d'espèces nouvelles de l’Arehipel 


calédonien, et des îles Salomon et Wood- 
lark, 


PAR M. SOUVERBIE 


(9e article) 


ET LE R. P. MoNTROUZIER, 


miss. apost. en Calédonie 


(7e article). 


CANCELLARIA FORESTIERI, Montr. (PI. V, fig. 7.) 


« Test. minutissime umbilicata, ovato-turrita, scalaris, 
« subcrassa, nitidruscula, pallide cinnamomea, hic illic 
« longitudinaliter subrufulo-fasciata vel maculata; anfr. 
€ 5 1/2 (embryonalibus 1 1/2 lœvibus, pallidioribus), su- 
« perne acule carinals, supra carinam plano-concavis, 
« infra, usque ad ultimum anfractum subventricosum et 
« spiram superantem, cylindraceis, plano-subconvexis, 
« longitudinaliter et suboblique plus minusve dense cos- 
« talis, spiraliter subplicatulo-costulatis et minute im- 
« presso-strialis ; costis longiludinalibus carinam crenu- 
« lantibus et ad suturam obliquissime radiantibus. Colu- 
« mella verticalis, candida, obliquissime et inæquidistan- 
« ter triplicata; apert. satis ampla, truncato-semilunaris, 
« alba, in fundo subcinnamomeo tincta, fauce ad margi- 
« nem brevilirata; margine dextro acuto, inferne ad ca- 
« nalem subsinuoso, columellari extus brevissime lamel- 
& loso, subreflexo, umbilicum minimum suboccultante et 
« an rimulam mutante. 

11 


ne spas 


AL. A7 472, lat. maj. 11, min. 410 mull.; apert. 10 172 
« mil. alta, 5 1j2 lata. (Mus. Burdigalense.) 

« Habit. ins. Art. (Archip. caledon.). Communis. » 

Coq. très-étroitement ombiliquée, ovalaire-turriculée, 
très-franchement scalaire, peu épaisse, médiocrement lui- 
sante, de couleur cannelle pâle, avec quelques bandes 
longitudinales, ou seulement des taches, légèrement rous- 
sâtres. Spire composée de 5 4/2 tours (dont 1 1/2 embryon- 
uaires lisses, luisants, de couleur plus claire et formant 
un petit bouton obtus) carénés dans le haut, presque à 
angle droit, à une distance assez éloignée de la suture et 
presque à son niveau. Ces tours sont plano-subconcaves 
en dessus de la carène, cylindriques et plano-subconvexes 
en dessous jusqu’au dernier exclusivement, qui est un 
peu ventru et égale à lui seul plus de la moitié de la hau- 
teur totale de la coquille. Ces tours sont munis, dans le 
sens longitudival, de petites côtes subobliques, assez ob- 
tuses, plus ou moins serrées et plus ou moins saillantes 
suivant les individus, et crénelant la carène à leur passage 
sur elle, pour rayonner ensuite très-obliquement vers la 
suture; ces côtes sont croisées par de fines cingulations 
spirales, subpliciformes, qui sont régulièrement espacées 
et dont les intervalles sont remplis par une fine striation 
parallèle bien imprimée; columelle verticale, blanche, 
avec trois plis très-obliques, dont le médian est plus rap- 
proché de l’inférieur que du supérieur; ouverture assez 
ample, en demi-lune tronquée, blanche, légèrement tein- 
tée de couleur cannelle dans le fond, brièvement rayée 
près du bord, avec un petit pli peu saillant situé dans le 
haut au milieu de l’espace compris entre l'insertion du 
labre et l'angle intracarinaire; bord droit tranchant, sub- 
sinueux dans le bas près du canal terminal, bord columel- 
laire brièvement lamelleux, subréfléchi ct recouvrant 


— 163 — 
presque un très-petit embilic qu’il réduit à l’état de fente. 
Habit. île Art (Archip. calédonien). Espèce commune. 
Va 5 exemplaires. 
« Dédiée à mon ami et confrère Le Père Forestier, ha- 
« bile naturaliste, qui s'occupe avec succès de géologie et 
« de minéralogie. » 


CanCELLARIA MonTRouziIERI, Souv. (PI. V, fig. 8.) 


Test. anguste umbilicata, ovato-turrila, scalaris, crassa. 
niidiuscula, pallide cinnamomea, hic illic longitudinaliter 
rufo-fasciata; anfr. 5 1/2 (embryonalibus À 1/2 lœvibus, 
pallidioribus) superne biplanis et obtuse bicarinatis, infra 
carinam inferiorem, usque ad ultimum.anfractum dorso 
convezum el spiram superantem subobconicis, plano-sub- 
convexis, longitudinaliter et suboblique dense costatis, spi- 
raliter plicatulo-costulatis et minute impresso-strialis ; ca- 
rinis ad occursum costarum undulatis ; columella vertica- 
lis candida, oblique et æquidistanter triplicata ; apert. me- 
diocris, semiovalis, alba, in fundo subcinnamomeo tincta, 
fauce longilirata; margine dextro crasso, extus aculo, in- 
ferne ad canalem subsinuoso ; columellari extus brevissim e 
lamelloso, superne ad umbilicum anguslum, punctifor- 
mem forracatim reflexo. 

Long. 15 mull., lat. may. 10, min. 9 1/2 mull.; apert. 
9 null. longa, 5 lata. (Mus. Burdigalense.) 

Habit. ins. Art. (Archip. caled.): Rara. Specim. uni- 
cum vida. 

Coq. étroitement ombiliquée, ovalaire-turriculée, sca- 
laire, épaisse, médiocrement luisante, de couleur cannelle 
pâle, avec quelques bandes longitudinales roussâtres ; spire 
composée de 5 472 tours (dont 4 172 embryonnaires, lisses, 
juisants, de couleur plus claire, formant un bouton obtus) 
deux fois obtusément carénés dans le haut, la carène supé 


— 164 — 

rieure étant plus proche de la suture que de l'inférieure. 
Ces tours sont composés, en dessus, de deux plans réunis 
à angle obtus à la carène supérieure, compris entre la su- 
ture et la carène inférieure; en dessous de cette dernière 
ils sont subobconiques et plano-subconvexes jusqu’au der- 
nier tour exclusivement qui est convexe sur sa portion 
dorsale, beaucoup moins sur sa portion ventrale et égale à 
lui seul plus de la moitié de la hauteur totale de la co- 
quille. 11s sont munis, dans le sens longitudinal, de pe- 
tites côtes subobliques obtuses, serrées, qui rendent les 
carènes onduleuses à leur passage sur elles, d’où elles 
rayonnent obliquement vers la suture. Ces côtes sont 
croisées par de fines cingulations spirales (exactement 
comme dans la précédente). Columelle verticale, blanche 
avec trois plis obliques également espacés ; ouverture mé- 
diocre, semi-ovale, blanche, légèrement teintée de cou- 
leur cannelle dans le fond, longuement rayée, ou plutôt 
sillonnée dans toute son étendue depuis le bord, avec un 
pl plus sallant que les autres, situé dans le haut, près de 
l'insertion du tour ; bord droit épais, tranchant en dehors, 
subsinueux dans le bas près du canal terminal. Bord colu- 
mellaire brièvement lamelleux, réfléchi dans le haut, au- 
dessus de l'ombilic qui est étroit et ponctiforme. 

Habit. île Art (Archip. calédonien). Rare. — Vu ce seul 
exemplaire. 

Nota. — Nous avions longtemps hésité à séparer cette 
espèce de la précédente, de nombreux caractères com- 
muns nous ayant, cn effet, porté de prime abord à la con- 
sidérer comme une variété, ou plutôt comme une mons- 
truosité : cependant, comme, d’un autre côté, l’ensemble 
d’autres caractères d'opposilion bien tranchée nous pla- 
çait dans une perplexité exactement contraire, nous nous 
sommes décidé à la décrire comme espèce distincte. Tou- 


— 165 — 

tefois, afin de mettre chacun mieux à même de pouvoir 
juger de la valeur de notre décision, nous avons pris le 
soin, comme on le voit, de calquer, aussi exactement que 
possible, une diagnose sur l’autre, en appelant l'attention 
sur les caractères considérés par nous comme essentielle- 
ment différentiels. 

Nous dédions cette espèce à notre honoré collaborateur 
le R. P. Montrouzier. 


HypROCENA (OmPpHaALorroPis)MaRITIMA, Montr. (PI. V, f. 4.) 


IH. maritima, Montr., Journ. Conchyl., vol. XI, 
1865, p. 74. 

Coquille ombiliquée, ovale -conique, très - finement 
striée, un peu mince, translucide et luisante, d’une cou- 
leur de corne jaunâtre ou rougeâtre. Spire conique, un 
peu pointue, composée de 5 172 à G tours convexes, arron- 
dis, subscalaires et séparés par une suture enfoncée : der- 
nier tour plus court que la spire, obsolètement subcaréné 
sur sa portion ventrale, entouré, à sa base, d’une carène 
filiforme blanchâtre, très-oblique et bien marquée, qui 
circonscrit un ombilic profond, infundibuliforme, pour 
aller se terminer sous forme de gouttière à la base de 
l'ouverture : celle-ci, presque verticale, est ovale-subpi- 
riforme; le péristome est simple et droit, le bord colu- 
mellaire un peu épaissi, très-brièvement réfléchi en de- 
hors et réuni (à l’état adulte) au bord opposé par une 
mince callosité appliquée sur le ventre de l’avant-dernier 
tour. — Hauteur 5, largeur 5 174 millimètres (musée de 
Bordeaux). 

Habit. l'ile Art (Archipel calédonien). Sous les vieux 
bois exposés à l'air de la mer. Vu de très-nombreux exem- 
plaires. 

Cette espèce est voisine de l'O. dubia, Pfeiffer, mais elle 


— 1066 — 

s'en distingue néanmoins faciiement à première vue par 
les caractères suivants : {aille moins grande, aspect plus 
globuleux et beaucoup plus linsant, spire moins conique es 
subscalaire ; dernier tour relativement moins grand, et 
enfin carène périomphalique beaucoup plus saillante. 

Nota. Nous étions sur le point d'ajouter comme carac- 
tère distinctif de notre espèce l'existence de sa callosité 
aperturale, mais M. Pfeiffer ayant eu l’obligeance, tout 
récemment, de nous donner des exemplaires authentiques 
de son O. dubia, nous avons retrouvé, sur l'un d’eux, ce 
caractère bien marqué, et nous avons dû, en conséquence, 
le supprimer à titre différentiel et le consigner, au con- 
traire, ici, Comme commun aux deux espèces à l'état 
adulte. 


Dozrom TEsrarni, Montr. (PI. V, fig. 6.) 


D. Testardi, Montr., Journal de Conchyhiologre, vol. XL, 
p- 75. 

Coquille ovale-ventrue, assez solide, munie d’un 
ombilic profond, circonscrit par un fort bourrelet très- 
oblique légèrement cannelé en dehors; spire élevée, com- 
posée de six tours arrondis, subaplatis en dessus et séparés 
par une suture bien marquée; tous ces tours sont munis 
de côtes subcontiguës, séparées par un sillon relativement 
étroit, mais qui, à la partie supérieure des tours et prin- 
cipalement du dernier, s'élargit pour faire place, dans 
quelques intervalles, à une petite côte supplémentaire; 
ces côtes sont au nombre de 7-8 sur les tours supérieurs, 
à peu près égales sur chacun d'eux, subarrondies et 
presque lisses; sur Ile dernier tour, au contraire, elles 
sont au nombre de 25 environ, larges et aplaties (mais 
subarrondies et plus étroites à sa base), seulement indi- 
quées près de la suture, les deux ou trois au-dessous de 


Es AS 


celle-ci graduellement distancées pour recevoir la côte 
snpplémentaire; sur ce tour toutes les côtes sont impri- 
mées (les inférieures moins sensiblement) de martelures 
allongées, ou plutôt d’impressions analogues à celle que 
produirait une gouge étroile agissant légèrement ct irré- 
guliérement sur elles à peu près dans le sens de leur 
direction; ouverture semilunaire, d’une teinte légèrement 
orangée dans le fond, blanche près du bord, avec des 
sillons correspondant aux côtes externes; bord droit...? 
(fracturé); bord gauche mincement étalé sur une portion 
de l’avant-dernier tour, ainsi que sur le bourrelet périom- 
phalique ; columelle arquée, terminée. ? (fracturée). 
Cette coquille dont les deux premiers tours sont noirâtres, 
les deux ou trois suivants, d’un rose graduellement décrois- 
sant en intensité, et le dernier blanchâtre, est subobli- 
quement parcourue, dans le sens de sa longueur, par des 
flammules onduleuses d'un fauve roussâtre, qui s'éclaircit 
graduellement du côté de l'accroissement du test; ces 
flammules sont larges sur le dernier tour, étroites sur les 
autres. 

Hauteur 115 millim., plus grande largeur 85 millim., 
plus petite 65 millim.; ouverture 83 millim. de lon- 
gueur sur 45 de large. (Musée de Bordeaux.) 

Hab. île de Pot (Archipel calédonien). Vu ce seul 

exemplaire. 
__ « Nous dédions cette espèce à M. Testard, ex-comman- 
« dant de la Nouvelle-Calédonie, dont le souvenir est 


« toujours resté cher aux missionnaires et aux naturels. » 
Montr. in Sched. 


TORNATELLA ALVEOLA, Souv. (PI. V, fig. 9.) 


Test. ovato-conica, spiraliter et inæquidistanter striato- 
punctata, alba, roseo-carneolo colore maculala, maculis 


— 168 — 


quadratis inter strias sitis, transverse serialim dispo- 
silis et in 4 et 8 striarum interstilus partim deficienti- 
bus ; spira exserta, conico-acuta; anfr.8, ultimus 2]5 lon- 
giludinis vix æquans ; apertura oblonga, superne angusla; 
columella biplicata, plica majore subbiloba. — Long. 14, 
diam. ma. 5 mil. ; apert. 7 mill. longa. (Mus. Burdiga- 
lense.) 

Hab. Ins. Art. (Arch. caledon.). 

Coquille ovale-conique, solide, spiralement imprimée 
de stries ponctuées bien marquées, légèrement distantes, 
inégalement espacées, plus rapprochées aux deux extré- 
mités; spire saillante, conique, à sommet acuminé, 
composée de 8 tours dont le dernier égale à peine les 
2/5 de la longueur totale. Ouverture oblongue, étroite 
dans le haut, avec deux plis columellaires séparés par une 
échanerure demi-circulaire, le supérieur petit, subascen- 
dant et profondément entrant, l’intérieur épais, subbilobé, 
à lobe supérieur plus prononcé. Le système de coloration 
de la coquille est composé d’un fond blanc sur lequel se 
détachent fort élégamment, en rose de chair, des taches 
quadrangulaires disposées en séries transverses sur les in- 
tervalles des stries ponctuées, ces taches alternent avec 
d’autres taches de même forme, mais, en général, moins 
grandes, blanches et produites par la couleur du fond 
laissée à découvert; les unes et les autres sont disposées de 
telle sorte qu’elles ne correspondent que partiellement 
avec celles de même couleur des séries contiguës, et affec- 
tent, dans leur ensemble, la forme de gradins; les taches 
roses manquent en plus grande partie sur la moitié infé- 
rieure du quatrième intervalle du dernier tour, ainsi que 
sur les 5/4 supérieurs du huitième, en sorte que ce tour 
paraît encerclé de deux étroites bandes blanches. 

Habit. île Art (Archip. calédonien). Vu ce seul exem- 


— 169 — 


plaire, sur lequel le quatrième intervalle des stries ponc- 
tuées se trouve être de beaucoup le plus grand de tous (le 
double environ de ceux qui lui sont contigus), par suite, 
nous le supposons du moins, de l'absence accidentelle 
d’une strie ponctuée sur ce point. Alors, dans le cas pré- 
sumé normal, la strie manquante venant à s’intercaler à 
sa place, au milieu dudit intervalle, placerait la première 
bande blanche sur le cinquième et la seconde sur le neu- 
vième intervalle. 


STOMATELLA STELLATA, Souverbie. (PI. V, fig. 10.) 


Test. parva, ovata, dorso convexa, transversim striata, 
struis spirahbus elevatis, minoribus interjacentibus, decus- 
sala, nigrescente-plumbea, sparsim albo-tessellata, subni- 
hda ; sprra lateralis, prominula ; anfr. 4 rolundali, su- 
tura impressa separati, ultimus majorem parlem testæ 
formans ; apertura ampla, rotundato-ovala, intus nihide 
albido-viridula, maculis albis perlucentibus; margine si- 
mstro arcuato, postice reflexo, appresso; umbilico angusto, 
rimulari. — Long. T, lat. 5, alt.5 millim. ; apert. 5 null. 
longa, 4 lata. (Mus. Burdigalense.) 

Habit. ins. Art. (Archip. caledon.). 

Coq. petite, ressemblant assez, au premier aspect et lors- 
qu'on la regarde par-dessus, à une variété noirâtre de 
moyenne taille du Neritina fluviatilis. Elle est ovale-ob- 
longue, convexe en dessus, avec de fines stries d’accrois- 
sement croisées par des stries spirales un peu élevées, entre 
lesquelles s’en interposent d'autres plus fines de même 
nature. Toute la coquille est d’un ton noirâtre, un peu 
luisant, plombé, avec quelques taches blanches éparses, ne 
paraissant pas, sur notre exemplaire, présenter de disposi- 
tion sériale quelconque. La spire, un peu saillante, laté- 
rale, est composée de #4 tours arrondis, séparés par une 


— 179 — 

suture un peu enfoncée, et dont le dernier forme, à lui 
seul, la très-majeure partie de la coquille. Ouverture am- 
ple, ne laissant point apercevoir l'enronlement de la spire, 
ovale-arrondie, d’un blanc verdâtre luisant, à travers Ie- 
quel on aperçoit les taches blanches externes par transpa- 
rence ; bord droit tranchant, un peu sinueux, bord gauche 
épaissi, arqué, réfléchi et appliqué dans le haut, laissant 
une petite fente ombilicale, étroite, à découvert vers le bas. 

Habit. île Art. (Archipel calédonien). Vu ce seul exem- 
plaire. 


MARGINELLA SuAVIS, Souverbie. 


Test. oblonga, nitidissima, opalino-alba, fulvo inæqua- 
liler trifasciata ; spira elongato-conica, apice obtusa ; an- 
fractibus 4 1/2-5; labro superne angusto, postea incras- 
sato et intus denticulato, denticulis nonnunquam deficien- 
libus, extus late varicoso; apertura alba, intus in medio 
late fulvo-fasciata ; columella inæqualiter quadriplicata. 
— Long. 4 1/2, lat. 2 ll. ; apert. 5 mill. longa. (Mus. 
Burdigalense.) 

Marginella suavis, Souv., Journ. de Conch., 1. VIT, 
p.576, ett. VILLE, p. 426, pl. IL, fig. 15. 

Hab. ins. Art. (Archip. caledon.). 

Var. B subventricosior; spira minus elata, faseus tum 
deficientibus, tum 2 angustis, subevanidis vix notala, ad 
varicem colore fulvescente bimaculata. — Long. 4 1/2, 
lat. 2 1/2maill. ; apert. 5 1/2 longa. (Mus. Burdigalense.) 

Habit. Baie Boisée (Nova Caledonia). 4 specim. vid. 

Var. B un peu plus ventrue, à spire moins élevée, sans 
fascies ou avec deux fascies tres-étroiles sur le dos de la 
coquille et tellement peu prononcées, qu'on les distingue 
à peine; bourrelet taché de deux points d’un fauve clair. 

Depuis ja publication du Marginella suavis (loc. cit.), 


— 171 — 


nous avons reçu du R. P. Montrouzier quatre exemplaires 
d'une variété de cette espèce recueillis par lui à la Baie 
Boisée, sur la côte sud-ouest de la Nouvelle-Calédonie. 

Cette variété, décrite ci-dessus (var. B), nous ayant pré- 
senté un caractère (denticulation du labre) que nous n’a- 
vions pas observé sur nos types, nous avons dû les exami- 
ner de nouveau pour nous assurer si nous avions fait er- 
reur ou non en ne Je signalant pas; mais, comme il ré- 
sulte de cet examen que le même caractère existe égale- 
ment sur la plupart d’entre eux, bien que, cependant, àun 
degré moins marqué que sur notre variété B, nous avons 
cru devoir modifier notre diagnose latine, ainsi que des- 
sus, priant le lecteur de vouloir bien, relativement à la 
diagnose française (t. VIII, p. 126), tenir compte de 
cette modification qui, par suite, devra tout naturellement 
s’y trouver sous-entendue. 


HELICINA FiscHERtANA, Montr. (PSV fan.) 


H. Fischeriana, Montr., Journ. de Conch., vol. XI, 
p- 76. 

Coq. turbinée, lenticulaire, assez solide, obliquement 
striée, munie de fines petites côtes spirales, absentes sur 
le premier tour, au rombre de 7 environ sur les autres, et 
beaucoup plus nombreuses (plus du double), plus larges et 
plus mousses à la face inférieure du dernier tour; cinq 
tours de spire peu convexes, séparés par une suture bien 
imprimée, le dernier muni d'une carène aiguë, lentement 
descendant en avant au-dessous de la carène de l’avant- 
dernier tour, un peu plus convexe en dessous qu’en dessus, 
avec une callosité centrale subgranuleuse, blanche, lui- 
sante et un peu jaunêtre à son bord externe; columelle 
courte, presque verticale; ouverture oblique par rapport 
aux deux axes de la coquille, subrhomboïdalement trian- 


— 172 — 


gulaire, jaunâtre à l’intérieur ; péristome blanc, subrostré 
et un peu plus dilaté au point correspondant à la carène; 
bord supérieur légèrement sinueux, peu réfléchi, bord 
inférieur brièvement réfléchi et réuni presque à angle 
droit avec la columelle qui est mousse. Cette coquille est 
blanche, avec le sommet de la spire jaunâtre et des 
fascies obliquement rayonnantes d’un jaune plus foncé sur 
le reste de son étendue. 

Plus grand diam. 45, plus petit 15 mill., haut. 9 mill. 
(musée de Bordeaux). 

Habit. île Woodlark. — Vu un seul exemplaire. 


Hecix WoopLarkIANA, Souv. (PI. V, fig. 2.) 


H. Woodlarkiana, Souv., Journ. de Conch., vol. XI, 
p. 76. 

Coq. imperforée, semi-globuleuse, obliquement striée 
dans le sens de sa longueur, très-obsolètement dans le 
sens spiral, très-finement chagrinée, un peu mince, sub- 
translucide et peu luisante ; elle est d’une couleur légère- 
ment violâtre, plus foncée au sommet de la spire et plus 
pâle, au contraire, à la région ombilicale; quatre bandes 
blanches spirales se remarquent sur le dessus de la co- 
quille; trois d’entre elles, dont la supérieure suturale, sont 
assez étroites et plus ou moins interrompues et fondues 
ensemble, tandis que la quatrième, plus large et bordée 
des deux côtés d’une zone un peu rembrunie et plus étroite 
en dessus qu’en dessous, se continue sans interruption sur 
la carène (mi-partie de chaque côté), jusqu’au labre qui 
est d’un blanc jaunâtre en dehors; trois autres bandes 
étroites, de mème couleur que les supérieures, mais à peine 
indiquées sur notre exemplaire, entourent la région Om- 
bilicale; spire composée de 4 tours arrondis, séparés par 
une suture bien marquée; le dernier est caréné, un peu 


plus convexe en dessous qu’en dessus, légèrement descen- 
dant antérieurement et subétranglé derrière le labre; ou- 
verture concolore à l’intérieur, laissant bien voir, par 
transparence, les bandes blanches externes, oblique aux 
deux axes de la coquille, subrhomboïdalement lunaire, 
subrostrée au point correspondant à la carène ; péristome 
blanc, tranchant; bord supérieur arqué en avant, mé- 
diocrement réfléchi, mais ensuite plus sensiblement et plus 
largement jusqu’au bord columellaire, où il se replie su- 
bitement sur lui-même pour s'appliquer très-exactement 
sur la face correspondante du tour en prenant une couleur 
rosée un peu violâtre. 

Plus grand diam. 19 1/2, plus petit 15 millim. ; alt. 
14 1/2 mill. (musée de Bordeaux). 

Habit. île Woodlark (voisine de la Louisiade, au sud de 
la Nouvelle-Guinée). 


Hezix ISsABELLENSIS, Souv. (PI. V, fig. 4.) 


H. Isabellensis, Souv., Journ. de Conch., vol. XI, 
p. 74. 

Coq. subombiliquée, subglobuleusement trochiforme, 
pourvue d’une carène plus ou moins aiguë, avec de fines 
stries longitudinales obliques que croisent (mais d’une ma- 
nière moins sensible sur le dernier tour) d’autres stries 
spirales subimprimées; le test est peu épais, subdiaphane, 
d’un blanc d’albâtre légèrement corné et recouvert d’un 
mince épiderme d’un jaune un peu verdâtre, principale- 
ment près de l'ouverture; spire conoïde, légèrement ob- 
tuse au sommet, composée de 4 tours un peu convexes, 
séparés par une suture subenfoncée; le dernier est un peu 
et lentement descendant en avant, moins convexe en des- 
sous qu'en dessus, si ce n’est près du labre où le contraire 
a lieu, et orné, sur sa carène, d’une étroite bande d’an 


— 174 — 


blanc opaque ; ouverture oblique aux deux axes de la co- 
quille, subrhomboïdalement arrondie, à côté supérieur 
médiocrement arqué, l'inférieur presque en àemi cercle; 
le columellaire subverticalement ascendant; columelle as- 
sez large, imprimée, dans son milieu, d'an petit sillon lon- 
gitudinal d'autant plus profond et d'autant moins large 
que la coquille est moins adulte; péristome réfléchi, di- 
laté, à bords réunis par une mince callosité, le columel- 
laire se repliant brièvement en dehors à la base de la colu- 
melle de manière à simuler un très-petit ombilic. 


Hauteur 22 millim.; plus grand diamètre 24 millim., 
plus petit 21 millim.; ouverture 16 millim. de hauteur, 
11 de large (musée de Bordeaux). 

Habit. île Isabelle (Archipel Salomon). Vu 6 exem- 
plaires malheureusement dans un état qui laissait considé- 
. rablement à désirer, mais dont un, cependant, est suffi- 
samment conservé pour nous permettre d'en établir une 
diagnose certaine, 


Espèce très-voisine de l’Helix nodifera, Pfr. (Novit. 
conch., t. 2, p. 166, pl. 45, f. 7-8), avec laquelle on 
pourrait la confondre à première vue, au moins à titre 
d'individu moins adulte et non encore pourvu de sa nodo- 
sité aperturale caractéristique. Elle s’en distinguera néan- 
moins toujours très-facilement par les caractères con- 
stants suivants : quatre tours à peine au lieu de cing, le 
dernier descendant, présence de stries spirales (moins visi- 
bles, cependant, dans un état plus adulte), columelle plus 
verticale avec un sillon longitudinal. 


Elle est plus voisine peut-être encore de l'Æ. lactiflua 
Pfr. (Nov. conch., t. 2, p. 175, pl. 47, f. 7-8), dont elle 
a le nombre de tours, mais dont elle se sépare également 
par les mêmes caractères et, en outre, par l'absence com- 


2e 418 
plète des linéoles filavres d'un blanc de lait qui caracte- 
risent l'H. lactiflua. 


NERITINA SOUVERBIANA, Montr. (PI. V, f. 5.) 


Ner. Souverbiana, Montr., Journal de Conchyliologie, 
même vol., p. 75. 
Var. B, Souv.; id., p. 76. 
Var. C, Souv.; id., p. 76. 


Coquille subobliquement ovale, à spire sublatérale, un 

peu détachée; ses tours de spire sont au nombre de 3, 
convexes, lisses, d'un blanc jaunâtre avec des séries trans- 
verses de points blancs {disposées en 5, 4, 5 séries sur le 
dernier), 2 bandes spirales d'un jaune suborangé et des 
lignes capilliformes, longitudinales, flexueuses, évifant les 
points blancs dans leur trajet; aire columellaire blanche, 
calleuse et un peu jaunâtre postérieurement, subéchan- 
crée au milieu de son bord columellaire qui est pourvu 
de 6 à 7 denticulations; ouverture concolore, laissant voir 
par transparence les points, les bandes et les strioles ; 
opercule à face externe subconcave, transversale, striée 
en rayons partant du nucléus, à face interne curvilinéai- 
rement et inégalement divisée en deux par une petite ca- 
rène partant du même point pour se diriger jusqu’à une 
petite échancrure qui existe à son bord postérieur, striée 
dans le même sens sur le reste de son étendue. 


Var. B, strioles plus nombreuses, bandes suboran- 
gées manquantes. 


Var. C, les points blancs mexistant que contre la 
suture et ce plan sepliforme ; strioles plus larges, 
à peine onduleuses, presque fondues ensemble, 
et, par suite, faisant paraître la coquille presque 
noire. 


— 176 — 


Longueur 5 mill., largeur 5 mill., hauteur 5 1/2 mill. 
(Type et var. B, musée de Bordeaux.— Var. C. collection 
Gassies.) Vu de nombreux exempl.; de la var. C, un seul. 

Nora. Dans cette espèce, les séries de points sont 
situées : la première contre le plan septiforme, la 
seconde sur le milieu du tour à peu près, les troisième 
et quatrième entre la deuxième et la suture, contre la- 
quelle il en existe quelquefois une cinquième ; de ces cinq 
séries, la première seule est constante; les autres, énu- 
mérées ici dans l’ordre de leur fréquence, manquent quel- 
quefois, de même que les bandes suborangées qui, à l’état 
normal, se placent, l’une au-dessus de la première série 
et l’autre au-dessous de la troisième. Quant aux strioles, 
elles sont plus ou moins nombreuses et plus ou moins 
groupées en faisceaux, mais offrent toujours une dispo- 
sition toule spéciale, et, en quelque sorte, caractéristique 
de l'espèce, à se dévier de leur direction première à leur 
rencontre avec les points pour les contourner; le plus sou- 
vent elles sont continues; mais quelquefois aussi elles 
s’interrompent au niveau des bandes suborangées, et, dans 
un cas comme dans l'autre, ne sont jamais représentées 
entre les points de la première série que par un trait un peu 
courbe. Les dents columellaires sont petites, comme nous 
l'avons dit, et la dernière, à droite, laisse entre elle et celle 
qui la précède un espace un peu plus grand que les autres, 
dans lequel vient se loger l’extrémité de la carène signalée 
à la face inférieure de l’opercule. 

Cette jolie espèce a été recueillie à Hienguen et aux 
îles Art et Pot (Archipel calédonien) : elle est marine et vit 
sur les fucus. S. et M. 


EVA 


Diagnose d'un Glauconome FHOUVEAU, du nord 
de Ia Chime, 


paAR H. CROSSE ET O. DEBEAUX. 


GLAUCONOME PRIMEANA. 


T. elongato-oblonga, vix inœquilateralis, antice paulo 
brevior, rotundata, postice allenuata, subcarinata , lon- 
gitudinaliter obsolete rugato-striala, in medio depressius- 
cula, alba, epidermide tenu, brunneo-lutescente induta ; 
umbonibus appressis, sublævigatis , interdum erosis; car- 
dine angusto, dentibus tribus inæqualibus(in valva dextra 
mediano et postico, in sinistra anftico et mediano bifidis) 
munilo; sinu pallu profundo, angusto; valvis intus albi- 
dis; margine exlerno in medio leviter subflexuoso. — 
Long. 26, lat. 16, alt. utriusque valvæ 11 172 mallim. 

Habitat in flumine dicto « Rivière du cap Chan-Tong, » 
Chinæ septentrionalis. | 

Species G. cerEæ Reevei ef G. CHINENSI Gray af- 
finis ; differt a G. cerea forma subæquilateral, inmedio de- 
pressiuscula, margine subfleæuoso et patria : differt a G. 
Chinensi forma mainus elongala, subæquilaterali, minus 
inflata, in medio depressiuscula, epidermide lulescente, 
nec virescente, el margine subflexuoso. 

H.. C. et O.:D. 


12 


— 178 — 


Description d'espèces nouvelles de l'Arehipe: 
calédonien, 


PAR H. CRossE. 


4. MonoDponTA BoURCIEREI. (PL, fig. 6.) 


T. profunde umbilicata (umbilico infundibuliformu, 
subanguslo, usque ad apicem pervio), globoso-conoidea, 
alba, maculis raris, castaneis, in vicinio suturæ validio- 
ribus punelata ; anfr. 6, e quibus apicales 2 albidi, sub- 
lœves, cœteri eingulis granulosis, inæqualibus, ad suturam 
evanescentibus, brunneo-arliculalis, spiraliler ornati, in- 
terstitus cinqulorum longitudinaliter confertim costellato- 
crenulalis ; sutura profunda, canaliculata ; apertura ro- 
tundata; columella brevis, recta, unidentala; margo 
basalis intus tuberculo obsoleto munitus ; labrum subex- 
pansum, tntus duplicatum, marginis limbo tenuissime 
denticulato; fauce margaritacea, obsolete sulcata.— Long. 
9, diam. max. 6 millim. 

Habitat in Nova Caledona. 

Coquille munie d’un ombilic en forme d'entonnoir, un 
peu étroit, profond et laissant apercevoir les premiers 
tours de spire, de forme conique-globuleuse, et présen- 
tant, sur un fond d'un blanc uniforme, quelques taches 
de couleur marron clair-semées, et plus fortes dans le vai- 
sinage de la suture, autour de laquelle elles semblent for- 
mer une sorte de couronne. Les tours de spire sont au 
nombre de six : les deux premiers, constiluant les tours 
embryonnaires, sont blancs et à peu près lisses ; les autres 


« 


— 179 — 


sont ornés, dans le sens du développement de la spire, de 
cingulations granuleuses, inégales entre elles, articulées 
de brun, tendant à disparaître près de la suture, e{ dont 
les interstices sont remplis par un système de côtes ou cré- 
nelures longitudinales serrées et très-élégantes. Les sutures 
des tours sont profondes et canaliculées. L'ouverture est 
arrondie, la columelle droite, courte et terminée par une 
dent saillante; le bord basal muni intérieurement d'un 
tubercule peu marqué; le bord droit, légèrement étalé, 
resle assez mince, bien que doublé intérieurement ; son 
limbe extrème est très-finement découpé; l’intérieur de 
l'ouverture est nacré et marqué de sillons obsolètes. — 
La longueur de la coquille est de 9 millimètres, son plus 
grand diamètre de G (coll. B. C. Thomas). 

Cette jolie espèce semble avoir de grands rapports avec 
deux espèces décrites par M. Arthur Adams (1), Monodonta 
foveolata, de l'ile de Lord Hood, et Monodonta punctigera, 
de Singapour, autant que nous en pouvons juger d’après 
les diagnoses, malheureusement trop succinctes et non 
accompagnées de figures, publiées par le savant anglais. 
Elle est, comme la première, ornée, dans les interstices 
de ses côtes transversales, de crénelures longitudinales, 
mais semble s’en éloïgner par son ombilic profond et in- 
fundibuliforme, ainsi que par sa coloration. Elle possède 
la forme générale de la seconde, son système de colora- 
tion, sa suture canaliculée ct son ombilic, mais paraît en 
différer par ses crénelures longitudinales, caractère remar- 
quable que M. Arthur Adams n'aurait certainement pas 
manqué de signaler. 

Nous dédions cette espèce, qui fait partie, ainsi que la 
suivante, de la collection de notre honorable correspon- 


(f} Proceed. of the zoological Soctety, 1851, p. 176, 177. 


— 180 — 


dant, M. Thomas, à M. Bourcière, aide-commissaire de }a 
marine, qui l'a recueillie, et qui, pendant un séjour de 
trois ans dans la Nouvelle-Calédonie (1857-1860), s’est 
occupé avec succès de la recherche des mollusques de ce 
groupe d'îles, et principalement des petites espèces. 


2. Trocaus Fournier. (PI. VI, fig. 5.) 


TT. imper/orata, elongato-conica (sub oculo armato spi- 
raliter striata), olivacea, zonis subobliquis, albido-viridu- 
lis longiludinaliter fulqurata, transversim lineis albo et 
rubro parum conspicue arliculatis cineta : anfr. 8-9 lente 
accrescentes, ullimus carinalus, in parle basali obsolete 
striatus ; sulura simplezx ; columella recta, brevis; labrum 
simplex, acutum ; apertura rotundato-subquadrata, fauce 
margarttaceo-viridescente.—Long. 8, diam. max. & mil- 
lim. 


Habitat in Nova Caledonia. 


Coquille imperforée, de forme conique-allongée, parais- 
sant lisse à l'œil nu, mais pourvue de stries transverses qui 
ne sont visibles qu’à la loupe, d'une coloration générale 
olivâtre, avec des zones longitudinales légèrement obli- 
ques et d’un vert blanchâtre, et des lignes transverses peu 
apparentes, articulées de rouge et de blanc. Les tours de 
spire, au nombre de huit à neuf, s’accroissent lentement; 
le dernier est caréné et faiblement strié à la partie basale. 
La suture est simple, la columelle droite et courte, le bord 
externe simple et tranchant; l'ouverture, de forme sub- 
quadrangulaire, arrondie à plusieurs de ses angles, est 
ornée, à l’intérieur, d’une nacre à reflets verdâtres. = La 


longueur de la coquille est de 8 millimètres, son plus grand 
diamètre de 4 (coll. B. C. Thomas). 


Nous donnons à cette coquille, qui provient de la Nou- 


— 181 — 
velle-Calédonie, le nom de notre honorable correspondant, 
M. Fournier, capitaine de frégate. 
H. CRosse. 


Liste, par ordre systématique, des Bélemnites 
des terrains jurassiques, et diagnoses des 


espèces nouvelles, 


par C. Mayer. 


Le nombre des espèces de Bélemnites ayant quadruplé 
depuis la publication des monographies de Blainville et 
de Voltz, et la connaissance ainsi que l’arrangement sys- 
témalique des espèces ayant en même temps accompli un 
grand progrès, il m'a paru qu’une revue complète des 
espèces de ce genre difficile et important serait actuel- 
lement une œuvre utile. Aussi, puisant du courage dans 
les riches matériaux que possède le musée de Zurich et 
dans l’aide bienveillante des savants et musées auxquels 
je me suis déjà adressé, ai-je entrepris cette tâche dès le 
printemps dernier. Néanmoins, comme mes matériaux 
s'accroissent sans cesse et que le temps me manque, je 
prévois que je ne pourrai livrer ma monographie au 
public que bien avant dans l’année prochaine. Pour 
donner en attendant une sorte de prodrome de mon 
entreprise et pour conserver à mes diagnoses leur droit 


— 182 — 


de priorité, je publie dès à présent la liste des espèces 
appartenant aux terrains jurassiques et les diagnoses des 
espèces nouvelles décrites dans la partie achevée de mon 
manuscrit. En mettant ainsi au jour les imperfections de 
ma classification, j'espère m'attirer à temps la critique 
bienveillante des connaisseurs et, par leur aise, enrichir 
encore ma monographie de quelques espèces nouvelles ou 
négligées. C. M. 
Zurich, le 22 novembre 1862. 


ESSAI DE CLASSIFICATION DES BÉLEMNITES JURASSIQUES. 


Première section. — LES ACUARII. 


(Espèces lancéolées à compression latérale, sans canal ni 
rayures latérales.) 


À. ESPÈCES ENTIÈREMENT LISSES. 
À. À. Alvéole excentrique. 
Groupe du B. AcuTus. 
(Formes courtes, coniques, à peine comprimées.) 


B. acutus, Miller. — Sinémurien, IE (1). 

B. alter, Mayer. — Liasien, UT. 

B. breviforms, Lieten.—Lias., VE. 

B. brevis, Blainville.— Toarcien, 1IT.— Bajocien, I. 
B. Giengensis, Oppel. — Bajocien, I-II 


(1) Les chiffres romains indiquent les niveaux paléontolo- 
giques, tels que M. Oppel les a admis dans son « Jura forma- 
tion; » seulement les zones I et II de son Bajocien ont été ratla- 
chées au Toarcien, et sa première zone oxfordienne séparée en 
rois, dont la première a été ajoutée à l'étage callovien. 


— 183 — 
Groupe du B. sPiNATUS. 


(Formes allongées et assez fortement comprimées.) 
PB. striatulus, Rœmer. — Sinémurien. 
B. Oosteri, Mayer. —Siném., III. 
B. macilentus, Mayer. — Siném., IL. 
B. Oppeli, Mayer. — Siném., II-VIL. 
B. spinatus, Quenstedt.— Toarc., IV. — Bajoc., I. 
Groupe du B. uMBILICATUS. 
(Formes subeylindriques, déprimées du côté ventral.) 
PB. umbilicatus, Blainville. — Lias., IIT-IV. 
À. A. À. Alvéole centrale. 
Groupe du B. Morscur. 
(Formes allongées, à coupe arrondie.) 
B. Mœschi, Mayer.— Bajocien, E. 
Groupe du B. POREALIS. 


(Formes allongées, fortement comprimées.) 
B. borealis, d'Orb.— Callovien, I ou II? 


B. ESPÈCES 4 SILLONS APICAUX. 
B. B. Alvéole centrale. 
Groupe du B. PAXILLOSUS. 
(Formes allongées et cylindriques à deux sillons dorso- 
latéraux.) 

B. paxillus, Mayer. — Siném., II. 
B. elongatus, Miller. — Lias., I-IV. 
B. virgatus, Mayer. — Lias., III-IV. 
B. paæillosus, Schloth.— Lias. ([-IIT), IV-Y. 
B. crassus, Voltz. — Lias., VI. 
B. Whitbyensis, Oppel. — Toarc., I, a-c. 


— 184 — 
B. vulgaris, Young et Bird. — Toarc., [, d. 
B. papillatus, Pliéninger. — Toarc., F, a-b. 
B. B. B. Alvéole excentrique. 
Groupe du B. COMPRESSUS. 
(Formes courtes, fortement comprimées, sans sillon 
ventral.) 
B. compressus, Stahl. — Lias., V. 
Groupe du B. IRREGULARIS. 
(Formes raccourcies, fortement comprimées et à sillon 
ventral.) 
B. incurvatus, Liet. — Toarc., EL, d. 
B. Wright, Oppel. — Toarc., I, d. 
D. irregularis, Schloth.— Toarc., IL. 
Groupe du B. ACuARIUS. 
(Formes très-allongées, à sillons très-prolongés.) 
B. longissimus, Miller. — Lias., IIT-IV. 
B. lageniformis, Hartm.— Lias., IV-V. 
B. acuarius, Schloth.— Toarc., I, d. 
B, longisulcatus, Voltz.— Toarc., II. 
B. tricanaliculatus, Hartm. — Toarc., IL, 6. 
B. Dorsetensis, Op. — Toarc., III. 
Groupe du B. TRIPARTITUS. 
(Formes coniques, légèrement comprimées, à trois sillons.) 
B. oxyconus, Hehl. — Toarc., I, b. 
B. tripartitus, Schloth.— Toarc., 1, d— II, b. 
B. pyranudalis, Munst.— Toarc., [, d— IL, b. 
Groupe du B. RHENANGS. 
(Formes cylindro-coniques, légèrement comprimées, à 
deux ou trois sillons.} 


— 185 — “ 


B. Quenstedli, Op.— Toarc., HE 
B. Rhenanus, Op.— Toarc., ITI-IV. 
B. conoideus, Op. — Toarc., IV. 


Groupe du B. GIGANTEUS. 
(Formes médiocrement comprimées, à quatre sillons 
apicaux.) 
B. prœæcursor, Mayer.— Bajoc., IN. 

B. giganteus, Schloth. — Bajoc., IIT-IV. 
Deuxième section. — LES CANALICULATL. 
(Espèces lancéolées, à depression ventrale, sans rayures 
latérales.) 

À. ESPÈCES TOUTES LISSES. 
A. A. Alvéole excentrique. 
Groupe du B. EXCENTRALIS. 
(Formes légèrement déprimées et comprimées.) 


B. Escheri, Mayer.— Bathon. ? 
B. Wechsleri, Op.— Callov., E. 
B. excentralis, Y. et B.—Callov., IV.— Corallien, I. 
B. levis, Rœm.— Coral. 
Groupe du B. TrauTscHoLni. 
(Formes légèrement déprimées et fortement comprimées.) 


B. Trautscholdi, Op.— Bajoc., IL. 
À. À. À. Alvéole centrale. 
Groupe du B. Sovuicui. 


(Formes fortement déprimées.) 
B. Souichi, d'Orb.— Kimmeridgien, I-II. 
B. ESPÈCES UNICANALICULÉES. 


B. B. Alveole excentrique. 


— 186 — 


Groupe du B. INFRACANALICULATUS. 


(Le canal est limité à la région apicale.) 


. infracanaliculatus, Quenst. — Bajoc., I. 

. Kirghisensis, d'Orb. — Callovien. 

. Russiensis, d'Orb.— Callovien. 

. Panderanus, d'Orb.— Callovien. 

. magnificus, d’'Orb.— Callov., L-IF. 

. Puzosanus, d'Orb.— Callov., IV.—Kimmer. ? 
. Troslayanus,d'Orb.—Kimm., I-IN. 


B. B. B. Alvéole centrale. 


Groupe du B. BLAINVILLEI. 


TRS Sy 


(Le canal n’atleint pas tout à fait l’alvéole.) 


. Blainvillei, Deshayes.—Bajoc., I-IT. 
. Heberti, Mayer. — Bajoc., IL. 

. alpinus, Ooster.— Bathonien? 

. absolutus, Fischer.— Callov. ([H)-IV. 
. Volgensis, d'Orb.—Callovien. 


DS ES 


Groupe du B. CANALICULATUS. 


(Le canal atteint la région alvéolaire.) 


B. canaliculatus, Schloth.—Bajoc., IIT.—Bath., IV. 
B. Grantanus, d'Orb.— Callov., E. 


C. ESPÈCES BICANALICULÉES. 


Groupe du B. MEYRATI. 
(Formes coniques, à sillon dorsal court.) 
B. Meyrati, Oost. — Callovien ? 


Troisième section. — LES HASTATI. 


(Espèces fusiformes à rayures ou canaux latéraux.) 


— 187 — 


A. ESPÈCES LISSEs. 
Groupe du B. CLAVATUS. 
(Formes petites, en fuseau ou en massue.) 


B. clavatus, Schloth. — Lias., I-VI. 

B. Toarcensis, Op.—Toarc., I. 

B. Neumarklensis, Op.—Toarc., II. 
B. subclavatus, Voltz.—Toarc., III-IV. 


Groupe du B. RoYERANUS. 
(Formes petites, très-déprimées.) 
B. Royeranus, d'Orb.— Corallien. 
B. ESPÈCES UNICANALICULÉES. 
Groupe du B. WuRTEMBERGICUS. 


(Le canal est étroit et n’attcint pas ou atteint à peine la 
massue.) 
B. neglectus, Mayer.— Lias., III. 
B. Tirolensis, Op.—Toarcien. 
B. Wurtembergicus, Op.—Bajocien, IHI-IV. 
B. Helveticus, Mayer .— Bathonien? 
Groupe du B. FusiFORMIS. 
(Le canal est large et atteint presque la pointe.) 
B. fusifornus, Parkinson.—Bath., IL-IV. 
B. Bernensis, Mayer. — Bathonien? 
B. subhastatus, Ziet.— Callov., I. 
B. lahisulcatus, d'Orb.—Callov., IT. 
B. redivivus, Mayer.—Oxf., II. 
Groupe du B. HASTATUS. 
(Le canal atteint tout au plus la massue.) 
. Beyrichi, Op.—Bath., IV. 
. baculoides, Oost. — Bathonien? 


S © 


— 188 —. 


B. hastatus, Montf. (Hibol.)—Callov., I.—Oxf., II. 
B. semisulcatus, Munst.—Oxf., I[.— Kimmer. 


Groupe du R. DuvaLaNus. 


a 


Formes fortement comprimées, à canal étroit. 


. Duvalanus, d’Orb.— Callov., IV. 
. Didayanus, &'Orb.— Oxf., I-IT. 
. pressulus, Quenst.—Oxf., IT-ITE. 
. Sauvanaui, d'Orb.— Oxf., IT-IIE. 
. Argovianus, Mayer.—Oxf., I-IF. 


œ D ES ES = 


C. ESPÈCES A CANAUX LATÉRAUX. 
Groupe du B. ExILIsS. 
(Formes chétives, droites ou en fuseau.) 


. parvus, Hartm.—Toarc., If. 

. eœilis, d'Orb.—Toarc., I, b. 

. Gümbeli, Op.—Toarc., IE. 

. serpulatus, Quenst.—Toarc., II. 


SEE 


Groupe du B. CoQuaNDANUS. 


(Formes robustes, en massue, à canaux profonds.) 
B. Coquandanus, d'Orb.—Oxf., I. 


DIAGNOSES DES ESPÈCES NOUVELLES. 


1. BELEMNITES ALTER, Mayer. 


B. lesta brevi, conico-pyramidali, antice subquadrala, 
postice acuta, subbisulcata, subpapillata ; alveolo magno, 
24 graduum. — Long. 35 mill., lat. 8 null. 

J'ai recueilli moi-même l'unique échantillon de cette 
espèce que je connaisse dans la couche à Bélemnites du 


— 189 — 


Lias moyen, si bien développée au fond du petit ruisseau 
d’Asselfingen, près de Schaffhousé. 


2. B. Oosrert, Mayer. 


B. testa elongala, robusta, lœvi, utroque latere plus 
minusvè oblique compressa, antice ovato-quadrata, postice 
excentrice acuminata, ovali ; alveolo humili, 18 graduum. 
— Long. 115, lat. 20 mill. 

Cette espèce rémarquable est assez commune dans la 
couche à Ammonites ariètes (correspondant au calcaire à 
gryphées arquées) de Blumenstein, près de Thoune. 


5. B. MaciLenTus, Mayer. 


B. lesla mediocri, elongata, macra, utroque latere com- 
pressa, longitudinaliter virgata, antice ovato-subquadrata, 
postice excentrice acuminala; alveolo majusculo, subcen- 
trali, 21 graduum. — Long. 75, lat. 12 mull. 

Cette espèce est beaucoup plus rare que la précédente, 
qu'elle accompagne; je n'en connais qu’une douzaine 
d'exemplaires. 


4. B. OPrezr, Mayer. 


B. breuis, Blainv., Bél., pl. nt, f. À (non f. 2). — 
Quenst., Céph., p. 397, pl. xxx, f. 18; Jura, p. 402, 
pl. xu1, f. 1. — B. acutus, Oppel, Juraformat., p. 72 
(pars). — Ooster, Céph., part. I, p. 6 (pars). — B. sp. 
Quenst., Céph., p. 458, pl. xxix, f. 52. 

B. testa mediocri, subcylindrica, subhastata, ulroque 
latere paulum oblique compressa, sæpe longitudinaliter 
virgala, antice ovali, postice acuta, papillata; alveolo 
magno, 18-20 graduum. — Long. max. 80, lat. max. 
48 mul. 

* Plus rare que la Bélemnile aiguë, dans l’assise moyenne 
de l'étage sinémurien, sauf dans les Alpes, la Bélemnite 


2 FO = 


d'Oppel devient à son tour abondante dans les couches su- 
périeures de cet étage, où le B. acutus ne se trouve plus. 


5. B. Morscui, Mayer. 


B. lesta parva, procera, subterehi, paulum acuminata, 
lœvi, antice rotundato-subquadrata, postice acuta, papil- 
lato-spinata ; alveolo central humih, 22 graduum. — 
Long. 40, lat. 6 mull. 

Notre géologue argovien a trouvé cette remarquable 
petite espèce dans les couches à Ammonites Murchisonæ, 
au Schynberg, près de Frick, et l’a cédée au musée de 
Zurich. 

6. B. paxILLuSs, Mayer. 


B. sp. Quenst., Céph., pl. xx1x, f. 51. 

B. testa mediocri, elongata, subquadrata, regulari, an- 
tice obtuse quadrata, postice acutata, sulcis dorso-latera- 
libus subnullis; alveolo subhumili, subcentrali, 20 gra- 
duum. — Long. max. T7, lat. max. 12 mul. 

Cette espèce est fondée sur les cinq individus que le 
musée de Zurich en possède et sur les quelques échantil- 
lons qui s’en trouvent au musée de Berne. Tous ces échan- 
tillons proviennent encore de la riche localité dite Blu- 
menstein-Allmend, dans l’Oberland bernois. L'espèce se 
retrouve à Corps (Isère). 

7. B. virGaTus, Mayer. 


B. paxillosus, Quenst., Handbuch, p. 587 (pars), 
t. XXXI, f. 1. 

B. testa plerumque mediocri, elongala, utroque latere 
dorsum versus compressiuscula, longitudinaliter virgata, 
antice ovalo-rotundata, vel subquadrala, postice excen- 
trice acuminata, sulcis dorso-laterahbus products ; 
alveolo humili, centrali, 40 graduum.— Long. 110, lat. 
14 mill. 


— 191 — 


Cette espèce accompagne le B. parillosus dans les cou- 
ches moyennes de l'étage liasien, et elle n’est guère plus 
rare que lui. Je la connais de Saint-Fortunat, près de 
Lyon; de Gundershofen et de Muhlausen, près d'Uhrwei- 
ler (Bas-Rhin); du Jura argovien et schaffousois, de Ba- 
lingen, Boll et Wulfingen (Wurtemberg). 


8. B. PræÆcursor, Mayer. 


B. sp. Quenst., Jura, p. 540, pl. xLvi, f. 18-19 (malæ). 

B. tesia brevi, conica, ulroque latere dorsum versus 
compressa, antice dilatata, obtuse triquelra, poslice atte- 
nuala, acula, sulco ventrali producto, lato, humili, sulcis 
dorso-lateralibus humilibus, sulco dorsali angusto; alveolo 
magno, valde excentrali, 18 graduum. — Long. 64, lat. 
15 null. 

Cette Bélemnite n’est pas rare dans le Jura argovien ; 
le musée de Zurich la possède du Wessenberg et de Betznau, 
près de Brugg, où j'en ai trouvé, en quelques instants, 
plusieurs exemplaires dans la couche à Bélemnites de la 
zone de l’Ammonites Sowerbyi. 


9. B. Escueri, Mayer. 


B. {esta paulum elongata, conica, lœvi, utroque latere 
dorsum versus compressiuscula, ventre planiuscula, antice 
subquadrata, postice satis acuminata, acuta ; alveolo ma- 
gno, excentrali, 22 graduum. — Long. 72, lat. 19 mill. 

M. Escher de la Linth, directeur des collections miné- 
ralogiques, géologiques et paléontologiques du musée fé- 
déral de Zurich, a trouvé en quelques instants trois exem- 
plaires de cette espèce dans des blocs éboulés de la mon- 
tagne du Glærnich, à Glaris même. Ces blocs proviennent 
de la mince bande d’une roche ferrugineuse, contenant des 
fossiles des couches bajociennes supérieures, de l'étage 
bathonien et même des couches calloviennes inférieures, 


— 192 — 
qui s’observe à mi-hauteur du Glærnich et correspond 
vraisemblablement aux couches bathoniennes de la pro- 
vince normando-bourguignonne de M. Marcou. 


10. B. Hegerri, Mayer. 


B. esta brevi, conica, utroque latere compressa, antice 
ovato-rolundala, postice acuta, leviter papillata ; canali 
lato, parum profundo, ad umbilicum evanescente ? umbi- 
lico magno, profundo, 24 graduum. — Long. 55, lat. 
19 mill. 

L'unique échantillon de cette espèce que je connaisse 
provient de l’oolithe inférieure de Tannie, près du Mans. 
Il se trouve au musée de Genève, qui l’a acheté de M. Sæ- 
mann, naturaliste à Paris. 


11. B. neGzecrus, Mayer. 


B. sp., Quenstedt, Jura, p. 309, pl. xz1r, f. 20. 

B. testa elongata, subfusiformi, sublereli, antice pau 
lum attenuata, rotundata, postice repente acutata, rotun- 
dataque; canali angushssimo, mediam clavæ regionem at- 
tingente; alveolo.…. — Long. 77, lat. k 172 mull. 

Au dire de M. Oppel, cette Bélemnite provient de la 
couche à Bélemnites du lias moyen de Lyme-Regis 
(Dorsetshire). 


12. B. Hezvericus, Mayer. 


B. pistilliformus, Ooster, Céph., part. I, p. 24 (pars), 
UP ROLE R 

B. testa elongata, fusiformi vel claviformi, antice at- 
tenuata, rotundala, postice repente el paulum excentrice 
aculala, subspinata ; canali angusto, mediam clavæ regio- 
nem fere allingente; alveolo centrali, humili, 18 graduum. 
— Long. 115, lat. 42 mul. 
. Cette espèce n’est pas rare au Sulzgraben, à la Blat- 


— 193 — 


tenheide et au Hohmad, dans la chaîne du Stockhorn 
(Oberland bernois). 1l est d'autant moins permis de la con- 
fondre avec le B. pistillifornus qu’elle n’est accompagnée, 
dans ces localités, que d'espèces appartenant aux terrains 
jurassiques moyens. (Voyez, pour preuve, Ooster, Cata- 
logue des Céphalopodes fossiles des Alpes suisses. (Mém. 
Soc. helv. scient. net., t. XVII et XVTIT.) 


45. B. BERNENSIS, Mayer. 


B. testa elongata, fusiformi, paulum depressa, antice 
paulum dilatata, medio attenuata, rotundata, postice in- 
flata, in extremo acutata; canali lato, humili, regulari, 
apicem pene alhingente; alveolo centrali, humili, circiter 
18 graduum. — Long. 128, lat. 14 mil. 

Cette belle espèce est assez commune dans les localités 
de l'Oberland bernois citées ci-dessus, en compagnie des 
B. Helvelicus, fusiformis et subhastatus. Elle est intime- 
ment liée à ces deux dernières espèces. 


14. B. REDiviIvuS, Mayer. 


B. testa elongata, subcylindrica, paulum depressa, an- 
fice perpaulum attenuata, rotundata, postice repente acu- 
tata, acuta ; canali paululum angusto, regulari, ad api- 
cem evanescente; alveolo centrali, humili, 16 graduum. 
— Long. 80, lat. 8 mill. 

Les deux échantillons de Bélemnites sur lesquels je 
fonde cette espèce ont été trouvés par les frères Meyrat, 
naturalistes, dans les couches oxfordiennes moyennes du 
Crey, près de Châtel-St.-Denys (canton de Fribourg). 

15. B. ArGovianus, Mayer. 

B. Sauvanaui, d'Orb., Pal. franc., terr. jur., Céph., 

p. 1928 (pars), pl. xxt, Ê. 4-5.—B. hastatus (impressæ), 


Quenst:, Céph., p. 447 (pars), pl. xx1x, f. 56-57. 
13 


— 195 — 


B. testa mediocri, brevi, fusiformi vel subclavata, an- 
tice paulum attenuata, rotundata, postice inerassata ro- 
tundataque ; in extremo obluse acuta, mucronala ; canali 
angusto, profundo, dimidiam teslæ longitudinis partem 
paulum superante; alveolo centrali, profundiuseulo, 20 gra- 
duum. — Long. 52, lat. 11 null. 

Assez commune dans les deux premières assises de l’é- 
tage oxfordien du Jura suisse et allemand, cette espèce 
est rare ou manque dans Ja province hispano- alpine, où 
ne le B. Sauvanaur. 


Je crois devoir mentionner, mais à litre de simple ren- 
seignement, les espèces suivantes que je ne connais pas 


encore : 
1° B. fibula, Forbes; 5° B. seclusus, Blanford; 
2 PB, Chilensis, Conr.; 4° B. stilus, Blanford. 


C. M. 


Description d'un mnouveuu genre et de nouvelles 
espèces fossiles du bassin de Paris et de 
Biarritz, 


‘par LE M5 DE Raincourt et E. MunIER-CHALMAS. 


GoopaLLiopsis (genus novum), 


 Testa ovata, complanata, æquivalvi, inæquilaterali , 
clausa, levigata, antice vix dilatata, postice altenuata , 
compressiuscula ; cardine valvæ dextræ sinstræque duobus 


— 195 — 
dentibus divarieatis, eum foveola trigona interposila . 
munilo; dentibus lateralibus elongatis, POREPRESS ; 
cœterum testis generis Goodalliæ simillima. 

Coquille ovale, aplatie, équivalve, inéquilatérale, lisse, 
close, à peine dilatée en avant, légèrement comprimée en 
arrière ; charnière.portant sur chaque valve deux dents 
cardinales séparées par une fossette triangulaire; dents 
latérales très-prononcées et allongéés, une seule sur cha- 
que valve : coquille se rapprochant beaucoup de celles du 
genre Goodallia sous le rapport des autres caractères. 

Le genre Goodallia est celui qui nous paraît se rappro- 
cher le plus de celui que nous proposons : aussi doivent- 
ils être placés l'un près de l’autre dans la méthode. 


1. GoopazLiopsis ORBIGN Yi. (PI. VILLE, fig. 5 a, b, c, d, e.) 


Testa ovata, minima, complanala, æquivalur, inœæqui- 
laterali, lœvigata, antice parum dilatata, postice atte- 
nuala, compressiuscula ; cardine valvæ dextræ sinistræque 
duobus dentbus divaricatis, cum foveola trigona interpo- 
sila, mumto; dentibus laterahibus elongatis, prominenti- 
bus ; nymphis ninimis, brevibus ; ligamento externo ; palhi 
linea simplicr, vix impressa ; cicatricula musculari postica 
anticaque minimis. — Long. 5, lat. 2 175 millim. 

Pour la description de l'espèce, nous renvoyons à celle 
du genre qui est la même. 

Nous ajouterons seulement que, dans notre espèce, les 
nymphes sont petites et courtes, les empreintes muscu- 
laires petites, le ligament externe, le sinus palléal simple 
et à peine marqué. La longueur de la coquille est de 
3 millim., sa largeur de 2 millim. 1/5. 

Nous avons recueilli cette espèce à Fercourt, dans le 
calcaire grossier inférieur. Nous nous faisons un plaisir de 
lui donner le nom de M.Charles d'Orbigny, qui a exploré, 


— 196 — 


un des premiers, le bassin de Paris avec tant de zèleet de 
succès. 
PI. vu, fig. 5 a, 5 b, valve droite et valve gauche vues 
en dessus: 
DICO; id. id. en dedans, 
5 e, grandeur naturelle. 


2. JouAnNeTIA THELUSsONIÆ. (PI. VITE, Gg. 4 a, b, c,d, e.) 


Testa brevi, inflata, hemaspherica, lenui, fragihi, an- 
lice convexa, dilatata, postice brevi, angusta, compressa, 
sulco submediano, obliquo bipartita ; callo laussimo, læ- 
vigalo ; area antica lamellis spinosis, angustis, regulari- 
bus, transversis, strüisque longitudinalibus, radiantibus 
decussala ; area media lœvigata, vel wix sulcata ; area 
postica lamellis parum Spinosis ornata ; appendiculum 
nullum : cardine intus acuto:; cicatricula musculari, an- 
hica ovata, magna, postica parva; sinu pallii maximo, 
vi vmpresso. — Long. 10, lat. 8 maullim. 

Coquille courte, renflée, hémisphérique, mince et fra- 
gile, convexe et dilatée en avant, courte et plus étroite en 
arrière, divisée en deux parties inégales par un sillon 
submédian et oblique. Callum lisse et très-large ; aréa an- 
térieur orné de lamelles épineuses transverses, régulières 
et de côtes rayonnantes longitudinales ; aréa médian pres- 
que lisse ou sublamelleux; area postérieur portant de 
faibles lamelles quelquefois épineuses. Région cardinale 
aiguë. Impression musculaire antérieure ovale et grande, 
impression postérieure petite : sinus palléal très-grand, à 
peine visible. Valve droite un peu plus grande et un peu 
plus ventrue que l’autre. Appendice terminal nul. 

Habitat. Verneuil (sables moyens) : fossile éocène. 

Observ. Celte charmante espèce devra former un petit 
groupe à part; elle s'éloigne des autres Jouannetia parun 


— 197 — 


aréa médian sur chaque valve et par son manque d'ap- 
pendiculum. W est intéressant de voir ce genre descendre 
dans l’éocène, alors qu'il n’était encore connu à l’état fos- 
sile que du miocène et du pliocène. M. Deshayes a publié 
sous le nom de Pholas Dutemplei une jeune coquille du 
calcaire grossier qui pourrait bien être un Jouannelia ; 
mais, comme elle est très-peu développée, elle pourrait 
tout aussi bien appartenir à un autre genre démembré 
des Pholades. 

Nous dédions cette espèce à madame de Thélusson, dont 
les recherches persévérantes dans les sables de Verneuil 
ont enrichi la science de plusieurs espèces nouvelles. 

PI. vin, 4 a, 4 b, valve droite et valve gauche vues en 

dessus ; 
4c,4d, id. id. en dedans; 
4 e, valves réunies. 


5. CyrricaRDIA HE£BERTI (PI. VIIL, fig. 1 a, b, c, 
d, .€;) 


esta minima, tenui, fragili, inæquilaterali, transversa, 
antice compressiuscula, atlenuata; postice parum dilatata, 
oblique maxime angulata , transversim trregulariter pli- 
calo-striata; umbonibus minimis, obliquis, vix promi- 
nentibus ; cardine angustissimo, bidentato; dente postico 
anguslo, elongalo; dente antico minimo. Cicatricula mus- 
culari valde impressa vel nulla, antica minima, postica 
magna; pallii linea simpliei, vix 1mpressa. — Long. 9, 
lat. 5 nullim. 

Coquille petite, mince, fragile, inéquilatérale, trans- 
verse, un peu comprimée en avant, dilatée et fortement 
anguleuse en arrière; surface finement striée et présen- 
tant de gros plis transverses, irréguliers. Bord cardinal 
très-étroit, presque linéaire. Charnière portant deux dents 


— 198 — 


cardinales inégales, la première située en avant et petite, 
l'autre mince et allongée. Cicatrices musculaires forte- 
ment marquées ou nulles, l’antérieure plus petite que la 
postérieure. Empreinte palléale simple, peu marquée. 

Hab. le Guépelle; Verneuil {sables moyens) : fossile 
éecène. 

Nous sommes heureux de pouvoir donner à M. Hébert, 
le savant professeur de la Sorbonne, en lui dédiant cette 
espèce, un témoignage de notre reconnaissance. 

PI. vi, fig. À a, 1 D, valve droite et valve gauche vues 

en dessus; 
de, 1: add: id: Ade ren dedans 
4e, grandeur naturelle. | 


4. MopioLa (CRENELLA) ARENULARIA. (PI. VII, fig. 2 a, 
cy'6.) 


Tesla ovato-elongata, angusta, tenui, fragili, poshice 
valde latiore ; latere antico striis divergentibus, minimis, 
nonnullis munilo, medio lϾvigato ; latere postico valde 
anguloso, striis longiludinalibus, regularibus, œqualibus 
ornato ; margine anlico poslicoque 1nlus tenue crenulatis. 
Cardine anguslo, arcualo, intus vix incrassalo, regulari- 
ter minule denticulato. — Long. 12, lat. 7 millim. 

Coquille ovale, allongée, étroite, mince et fragile , 
beaucoup plus large en arrière qu’en avant : côté anté- 
rieur lisse dans le milieu, orné, à son extrémité, de quel- 
ques fines stries divergentes. Côté postérieur très-angu- 
leux portant des stries longitudinales égales et régulières, 
interrompues par quelques stries d'accroissemetit. Bords 
antérieurs et postérieurs finement crénelés à l’intérieur. 
Charnière étroite, peu épaisse, arquée, régulièrement 
denteléeau Fo denticulations rappelant un peu celles 
que l’on voit à la charnière des arches. 


— 199 — 
Habitat. Verneuil (sables moyens) : fossile éocène. 
PI. vus, fig. 2 a, valve droite vue en dessus ; 


2t id. id. id. en dedans; 
2 e, grandeur naturelle. 


5. EMARGINULA PaARISIENSIS. (PI. VIE, fig. 5 a, b,c,e.) : 


Testa ôvato-oblonga, convexiuscula, eleganter lineis 
obliquis, divaricatis, lamellisque transversim decussata ; 
apice compresso, àd latus posticum valde inflexo; scis- 
sura lata, brevi; linea dorsali canaliculata, transversim 
squamulis ornata. Tesla intus lœvigata, postice septo 
muünita. — Long. 5 172, lat. 5 millim. | 

Coquille ovale-oblongue, peu convexe, ornée de fines 
stries courbes, descendant en rayonnant de la ligne dor- 
sale à la base, et formant, avec des lamelles transverses, 
un élégant réseau. Scissure courte, se continuant jusqu’au 
sommet par un canal orné de lamelles transverses régu- 
lières. Sommet très-surbaissé, s’arrêlant au niveau du 
bord postérieur de Ja coquille. Surface interne lisse, mu- 
nie d'une espèce de septum à sa partie postérieure. 
 Hab. Verneuil {sables moyens) : fossile éocûne. 

Observ. Cette curieuse espèce appartient au groupe de 
l'Emarginula clypeata, Deshayes. | 


6. TORNATELLA DESHAYES1. (PI. VIL fig. 5 a, b, 6.) 


. Testa subglobosa, ampullacea; spira brevi, acuta; an- 
frachibus 4-5 convextusculis, angustis, sutura canalicu- 
lala junctis, transversim strüs numerosis, minimis sub- 
punctato-siratis; ultimo ,anfractu maximo, antice pau- 
lum attenualo ; apertura elongata, compressa ; columella 
brevi, conlorla, umplicala, basi perforata — Long. 9 
lat. 5 millim. 


— 200 — 


Coquille subglobuleuse, ampullacée, à spire courte, as- 
sez aiguë, composée de quatre à cinq tours peu convexes, 
étroits, ornés de nombreuses stries transverses régulières, 
devenant très-légèrement ponctuées vers la base du der 
nier tour, qui est très-grand et atténué en avant. Ouver- 
ture allongée, comprimée. Columelle courte, tordue, for- 
mant un pli par sa torsion, et médiocrement perforée à sa 
base. € 

Hab. le Guépelle (sables moyens), l'Orme près Gri- 
gnor (calcaire grossier moyen) : fossile éocène. 

Nous saisissons avec empressement l’occasion de pou- 
voir donner à notre savant maître M. Deshayes une 
preuve de notre reconnaissance en lui dédiant cette es- 
pèce. | 


7. Onosromia VERNEUILENSIS. (PI. VIL, fig. 8 a, b, e.) 


Testa elongato-turbinata, apice acuta ; anfractibus sep- 
tenis, plano-convexiusculis, lente crescentibus, striis mi- 
nulissimis, obsoletis ornatis ; sutura canaliculata, sulco 
impresso marginala ; ultimo anfractu maximo, subventri- 
coso; apertura ovato-elongata; columella arcuata, uniden- 
tata ; labro acuto, intus profunde sulcato.— Long. 6 1/4, 
lat. 21/[2 millim. 


Coquille allongée, turbinée, aiguë au sommet, composée 
de sept tours de spire peu convexes, séparés par une su- 
ture canaliculée, bordée d’un sillon assez fortement mar- 
qué. Surface des tours ornée de fines stries très-obsolètes; 
dernier tour grand, légèrement ventru. Ouverture assez 
large, allongée; columelle arquée, portant une dent assez 
forte ; bord droit mince et tranchant, garni, à l’intérieur, 
de sillons assez profonds. 

Hab. Verneuil (sables moyens) : fossile éocène. 


— 201 — 


8. Lacuna nissuncra. (PI. VIT, fig. 2 a, b.) 


Testa elongato-turbinata, disjuncta, tenuis, fragihs ; 
anfractibus 4-5, striis minulis numerosis ornalis striisque 
minuhssimis, valde obsoletis subdecussatis; ultimo an- 
fractu maximo, disjuncto; apertura ovata; columella ca- 
naliculata ; sutura profunda. — Long. 5, lat. À 172 mul. 

Coquille allongée, turbinée, disjointe, mince et fragile; 
quatre à cinq tours de spire ornés de petites stries trans- 
verses, nombreuses, croisées par d’autres stries Jongitudi- 
nales, très-faibles et très-obsolètes. Suture profonde. Der- 
nier tour grand, disjoint. Ouverture ovale; columelle assez 
large, canaliculée. 

Hab. le Guépelle (sables moyens). Fossile éocène. 

Observ. Cette espèce, très-extraordinaire de forme, a, 
du reste, tous les caractères des Lacuna. 


9, Lacuna cLiona. (PI. VIE, fig. À a, b, e.) 


T'esta ovala, tenuis, fragilis; spira brevi, conica, acula ; 
anfractibus 4-5 convexis, valde scalaribus, sutura pro- 
lunda separatis, costulis longitudinalibus, undulatis, la- 
mellosis, prominentibus elegantissime ornatis ; ullimo an- 
fractu maximo, basi angulato; columella non canaliculata, 
basi perforata. — Long. 5, lat. À 1/5 millim. 

Coquille ovale, mince, fragile, à spire courte, aiguë, 
composée de quatre à cinq tours convexes, scalariformes, 
ornés de côtes lamelleuses, longitudinales, saillantes, on- 
duleuses. Suture très-profonde. Dernier tour très-grand, 
anguleux à sa base. Ouverture ovale, anguleuse en avant, 
à bord droit tranchant et suivant exactement le contour 
des côtes longitudinales. Columelle simple, sans canal, 
perforée à sa base. 


— 202 — 
Hab. le Guépelle, Verneuil (sables moyens) : fossile 
éocène. AN rer 
Observ. Par son manque de canal à Ja columelle, par 
sa suture très-profonde, et enfin par son aspect scalari- 
forme, cette coquille paraît, au premier abord, s'éloigner 
des Lacuna ; nous n’aurions pas, sans le conseil prudent 


de M. Deshayes, osé la maintenir dans cette coupe géné- 
rique. 


10. LirroriNa s6LiDA. (PI. VIT, fig. 4 a, b.) 


Testa elongalo-turbinata, crassa; anfractibus septems, 
convexis, slrüs lransversis in medio valde obsoletis vel 
nullis ornats ; sutura canaliculata sulcis duobus maæime 
umpressis, prœsertim primo, marginala ; apertura ovalo- 
acuminala, obliqua, postice angulosa ; columella lata, 
brevi; ullimo anfractu maximo. — Long. 19, lat. 
10 millim. 

Coquille allongée, turbinée, épaisse ; sept tours de spire 
convexes, ornés de sillons transversaux devenant très-vb- 
solètes ou disparaissant dans le milieu ; suture canaliculée, 
bordée de deux sillons fortement marqués, le premier sur- 
tout. Bouche assez grande, ovale, anguleuse à son extré- 
mité postérieure; columelle épaisse, courte ; dernier tour 
assez grand. 

Hab. Verneuil (sables moyens) : fossile éocène. 


A1. ScaLariA Desconccmampst. (PI. VII, fig. 7 4, 6.) 


Testa elongato-turbinata, turrila, apice acuninata ; 
anfrachbus 9 convexis, sutura profunda separatis, lamel- 
lis longitudinalibus, æqualibus, ad suturam valde inflexis, 
ornals ; interstitis lœvibus ; ultimo anfractu basi disculo 
radialo, tecto ; radis prominentibus, rectis, costis longi- 


— PE — 


tudinalibus respondentibus ; apertura circulari, simplici. 
— Long. 19, lat. 5 millim. 

Coquille allongée, turbinée, turriculéc, acuminée à 
son sommet ; neuf tours de spire convexes, ornés de la: 
melles longitudinales, égales, saïllantes, fortement recour- 
bées vers la suture, ayant, dans leur ensemble, la forme 
générale d'un S : les interslices des lamelles sont lisses. 
Suture profonde; dernier tour semblable aux autres, por- 
tant à sa base un disque dont les radiations droites, sail- 
lantes, correspondent aux côtes transverses. Bouche circu- 
laire, simple. 

Hab. le Guépelle, près Senlis : fossile éocène. 


Souvenir et hommage des auteurs à M. Eugène Des 


longchamps, si bien connu par ses savants travaux sur les 
Brachiopodes. 


12. ScaLariA PEzcari. (PI. VIE, fig. G q, b.) 


Testa ‘elongato-turrita, apice acuminata ; änfractibus 
numerosis, 10-12, valde convexis, sutura profunda sepa- 
rats ; lamellis longitudinalibus, regularibus ornatis, la- 
mellisque aliis transversis œqualibus, striisque minutis- 
sinus, clathratis ; ultimo anfractu, bas disculo radiato ; 
radis paulum prominentibus, rectis, striis minutissimis , 
lransversis vix decussalis ; apertura circulari, simplici. 
— Long: 36, lat. 15 millim. | 


Coquille allongée, turriculée, acuminée à son sommet ; 
dix à douze tours de spire très-convexes, ornés de lamelles 
longitudinales régulières, croisées par: d’autres lamelles 
égales, transverses, et par de fines stries, partageant la 
surface de la coquille en petits carrés égaux; suture très- 
profonde; dernier tour portant à sa base un disque dont 
les radiations, peu proéminentes, correspondent aux côtes 


— 204 — 


longitudinales et sont finement décussées par de petites 
stries circulaires. Ouverture circulaire, simple. 

. Hab. Biarritz (nummulitique, part. sup.) : fossile éo- 
cène, 


C'est à M. Edmond Pellat, habile géologne, qui est par- 
venu, à force de persévérance, et de recherches, à réunir 
une des plus belles collections du nummulitique de Biar- 
ritz, que nous devons la communication de cette magnifi- 
que espèce, à laquelle nous attachons son nom avec plaisir. 

| DE R. Er M, C. 


VARIÉTÉS. 


Sur l'origine de l’'Ambre gris, 


PAR H. CROSSE. 


Tout le monde connaît l’ambre gris, cette substance à 
l'odeur douce et suave, que l’on emploie si fréquemment 
comme parfum, soit en la laissant seule, soit en l’associant, 
sous divers noms, à d’autres corps odorants. Mais les con- 
ditions singulières dans lesquelles il se produit sont beau- 
coup moins connues, et nous pensons être agréable à nos 
lecteurs en traitant ce sujet qui, d’ailleurs, rentre dans le 
cadre de notre recueil plus qu'on ne pourrait le croire au 
premier abord. 

Bien des hypothèses, plus absurdes les unes que les au- 


— 205 — 


tres, ont été émises, sur l’origine de l'ambre gris (1), par 
les anciens auteurs que devait beaucoup embarrasser, d’ail- 
leurs, nous le reconnaissons, cette substance énigmatique, 
spécifiquement plus légère que l’eau, et que l’on rencon- 
trait, par hasard, flottant sur la mer ou rejetée sur le ri- 
vage, sans qu'on püt savoir d’où elle venait. C’est ainsi 
que, par exemple, Avicenne et Sérapion le considèrent 
comme un baume qui croît sur les rochers et qui tombe 
ensuite dans la mer (probablement quand il est mür ? Mais 
les auteurs ne s'expliquent pas là-dessus, et pour cause). 
Pour Cardan, ce n’est autre chose que la bave desséchée 
des veaux marins : un degré de plus dans l'absurde. 
Fernandez Lopez pense que ce sont les excréments de cer- 
lains oiseaux qui ont mangé des herbes odoriférantes. 
Quels oiseaux? quelles herbes? Il ne le dit pas, bien en- 
tendu. Pomet suppose que l’ambre gris est un mélange 
de cire et de miel parfumé qui se cuit et s'ébauche au 
soleil, et qui se perfectionne dans la mer par l'agitation 
des flots et par l'esprit salé!!! Après ce dernier galima- 
tias, il convient de tirer l'échelle, en passant sous silence 
d’autres auteurs non moins ingénieux, qui voient, tour à 
tour, dans le corps en question, de l’'écume de mer con- 
densée, une graisse de terre endurcie, un bitume, une ré- 
sine, une gomme, du sperme de baleine ou de la fiente de’ 
crocodile. 

Nous mentionnons seulement deux autres hypothèses’ 
qui, sans être plus fondées, nelaissent pas que de se rappro- 
cher un peu davantage de la vérité. Virey considère l’ambre: 
gris comme une sorte d'adipocire, résultant de la dé- 


+ 
1 


(1) Nous empruntons les principales données de cet article à 
M excellent et très-utile ouvrage de notre éminent collaborateur, 
M. Moquin-Tandon (de l'Institut), intitulé Éléments de spé 
médicale, p. 106. 


= 906 = 


composition spontanée de plusieurs Poulpes odorants de la 
haute mer: Pelletier et Caventou n'y voient que des eal- 
culs biliaires de quelque gros animal marin. | 

Serval Marel est le premier qui ait découvert la véritable 
origine de Fl'ambre gris; il a reconnu qu'il était produit 
par de grands animaux de l'ordre des Cétacés, et que c'était 
tout simplement le résultat de leur digestion, une sorte de 
calcul intestinal, un coprolithe. Son assertion a été con- 
firmée par Swediaur, Romé de Lisle et par le témoignage 
des baleiniers : de plus, on a remarqué que le nom japo- 
naïs de la substance signifiait littéralement excrément de 
baleine. 

Les observations ultérieures n’ont apporté qu’une seule 
restriction à ladécouverte de Serval Marel : c’est que l'ambre 
gris n'existe pas indistinctement chez tous les grands 
Cétacés, mais qu'ilse produit uniquement chez les Cacha- 
lots. Il se forme, en boules de différentes grosseurs, dans 
le tube digestif de ces animaux, et est rendu par eux en 
mème temps que leurs excréments. C’est un produit nor- 
mal selon les uns, purement accidentel suivant d'autres 
auteurs, et causé par un état maladif de l'animal. Ce qui 
nous fait partager cette dernière opinion, c’est que, d'a- 
près le témoignage des marins qui font la pèche des Ca- 
chalots, on en recueille, dans leurs intestins, des quanti- 
tés fort inégales variant de quelques kilogrammes jusqu'à: 
cent, et que quelquefois même on n’en trouve point. On 
a remarqué aussi que l’ambre gris ne se trouvait que dans 
le cœcum, et jamais dans les autres parties du canal ali-: 
mentaire de l'animal. On en recueille quelquefois des 
masses isolées qui flottent sur la mer ou qui ont été reje- 
tées par elle sur la plage : le Japon, les Moluques, l'Inde, 
Madagascar et le Brésil sont les pays sur le littoral desquels 
on les rencontre le plus communément. 


— 207 — 


Voici maintenant en quoi notre sujet se rattache à la 
Malacologie. Les grands Cétacés se nourrissent habituelle- 
ment de poissons et de mollusques, mais surtout de Cé- 
phalopodes, dont beaucoup d'espèces sont pélagiennes et 
se rencontrent en quantité innombrable dans la haute mer, 
où elles forment parfois de véritables bancs (1). Or un grand 
nombre de ces mollusques exhalent ure odeur musquée 
plus ou moins forte, mais bien connue de tous les natura- 
listes qui ont eu occasion de les observer vivants, et qui 
n'est pas sans avoir de grands rapports avec celle de 
l’ambregris. Nousciteronsnotammentl’ Eledon moschatus, 
Leach, dont la forte odeur de musc, signalée par Aris- 
tote, persiste même longtemps après la mort de l’animal, 
et le Loligo Bouyeri, Fischer et Crosse, ce gigantesque Cé- 
phalopode dont un de nos bâtiments de guerre a manqué 
si malheureusement la capture, et qui, après avoir été 
blessé, exhala une odeur de musc assez forte pour arriver 
jusqu’au navire (2). Nous pourrions multiplier les exemples. 
Comme dernière preuve à l'appui de notre thèse, nous 
ferons remarquer qu’on a découvert plusieurs fois, dans 
des morceaux d’ambre gris, des mandibules cornées of- 
frant tous les caractères des becs de Céphalopodes : le tra- 
vail digestif n'avait pu en modifier assez la nature pour les 
rendre méconnaissables. M. Moquin-Tandon, que nous ci- 
tons plus haut, nous à affirmé qu'il avait vu un morceau 
d’ambre renfermant des débris organiques de cette nature. 


(1) Parmi les Céphalopodes, il n’y a guère que les Poulpes qui 
aient des habitudes sédentaires, et passent l’année entière dans 
leur trou ou dans ses environs; les autres, et principalement ceux 
qui sont organisés pour une natation rapide, ont des mœurs es- 
sentiellement nomades et sont d'humeur voyageuse; les espèces 
côlières elles-mêmes ne se montrent que pendant une partie de 
l’année et disparaissent ensuite. 

(2) Journ. de Conchyl., 1862, vol. X, p. 136. 


Los 


11 n'est donc plus permis d’avoir le moindre doute sur 
les circonstances dans lesquelles se produit l'ambre gris. 
On ne peut se le dissimuler, ce produit recherché paraît 
être le résultat de l'intempérance d'un Cachalot qui s’est 
donné une indigestion de Céphalopodes, ou qui, à la suite 
de longs excès du mème genre, s’est vu atteint d’une ma- 
ladie d’intestins, punition de ses péchés gastronomiques. 

Notre révélation malencontreuse dégoûtera peut-être de 
l'ambre gris quelques-uns de nos lecteurs qui appréciaient 
auparavant ce parfum déiical; nous devons reconnaître, 
en effet, qu’il se prépare dans un singulier laboratoire, 
mais ce n’est point notre faute, et nous ne pouvons rien 
changer à la réalité des choses. D'ailleurs, ils sont parfaite- 
ment libres d'employer, si bon leur semble, d’autres par- 
fums d’une origine moins prosaique. 

H. Cross. 


BIBLIOGRAPHIE. 


The Proceedings of the scientific meetings of the 
zoological Society Of London. — 1861 (1). 


La Société zoologique de Londres, dans ses publications 
de 14861, consacre 5 de ses planches coloriées à la repré- 


(1) 1 vol. grand in-8°, publié en trois parties, dont chacune 
coûle 15 sch.— 458 pages d'impression et 44 planches, dont 16 
sont noires et 28 coloriées. — Londres, 189 1862, au siége de la 
Société, 11, Hanover-Square. 


— 209 —. 


sentalion de mollusques nouveaux. Parmi les divers mé- 
moires qui s’y trouvent, voici ceux qui font partie da do- 
maine de Ja Conchyliologie. 

I. Description, par M. le docteur L. Pfeiffer, de 90 es- 
pèces de coquiiles terrestres, appartenant à Ja collection 
Cuming (5 articles et 5 planches), et faisant partie des 
genres Helix, Streptaxis, Bulimus, Orthalicus, Limico- 
laria,. Spiraxis, Achatina, Oleacina (Glandina), Pupa, 
Cylindrella, Clausiha, Partula, Simpulopsis, Succinea, 
Pytha, Cyclostoma, Cyclotus, Leptopoma, Pupina et Pu- 
pinella. Nous jugeons inutile de donner les noms de ces 
nombreuses espèces que l'on trouvera dans les prochains 
suppléments des monographies de M. Pfeiffer. Nous signa- 
lerons néanmoins une magnifique Agathine de Natal, A. 
Planti, une très-singulière coquille, dont l’Aabifat est 
inconnu, rapportée avec doute au G. Clausilie (Clausilia 
(Balea?) Taylori), 2 espèces nouvelles du Nil Blanc, Bu- 
hmus Niloticus et Limicolaria turris, et un magnifique 
Bulime américain, B. gloriosus, recueilli sur le territoire 
de la république de l' Équateur. Les diagnoses sont excel- 
lentes, comme toujours, et faites avec une clarté et une 
précision qui ne laissent rien à désirer. 

IL Divers articles intéressants de M. Henry Adams 
(voir, pour le compte rendu, le numéro de janvier 4865 
du journal de Conchyliologie). 

HT. Revue des Vermetidæ, par M. Otto A. L. Môrch 
(2 articles et 1 planche). 

Ce travail important est une véritable monographie des 
coquilles généralement peu étudiées que l’on comprenait 
autrefois dans le genre Vermet. Les longues lamelles que 
l'on trouve dans l'intérieur de quelques espèces (Petalo- 
conchus) sont généralement regardées comme de valeur 
générique; mais l’auteur pense, contrairement à cette 

14 


— 210 — 


opinion, qu'elles se dissolvent avec l'âge, comme les dents 
aperturales de certains Pupa (P.: Weinlandi, Kur., par 
exemple). Il n'accorde pas non plus une grande valeur à 
la faculté qu'ont certaines espèces de creuser le test d'au- 
tres coquilles, et qui a été considérée, par Daudin et Marcel 
de Serres, comme un caractère générique, en effet, pres- 
que tous les jeunes Vermets possèdent cette faculté : toutes 
les espèces de celte famille paraissent être vivipares. 

L'auteur établit les coupes génériques suivantes : 

4° Burtinella, Mürch : c'est le g. Morchia, publié, par 
M. Mayer, dans le journal de Conchyliologie (2° série, 
août 4860, vol. VII), et dont le nom doit Otre changé à 
cause d'un autre genre Morchia, créé par M. Arthur 
Adams quelques mois auparavant (1) pour une autre 
forme de mollusques. Espèces citées : PB, contraria (Tro- 
chus), Schræter; B. Nystii (Solarium), Galeotti; B. tur- 
binala (Serpula), Philippi; B. Sowerbyi, Mantell; B. Phil- 
hipsu, Môrch; B. nodus (Vermicularia), Phillips : toutes 
sont fossiles. 

2° Srkpnopoma. Môrch (2). Espèces citées (toutes vi- 
vantes) : S. roseum (Vermelus\, Quoy et Gaimard; S. fri- 
cuspe, Môrch, d'Australie ; S. senticosum, Mürch; S. pen- 
nalum, Môrch. 


9° SiPHONIUM, Browne. L'auteur cite : S. megamastum, 
Môrch; S. lituella, Mürch; S. leucozonias, Mürch; S. 
teredula, Mürch; S. afrum, Gmelin; 5. politum, Daudin; 
S. platypus, Môürch; S. Dacostæ, Mürch; S. subcrenatum 
(Vermilia), Lamarck; S. teætum, Mürch; S. scaphitella, 
Môrch; S. pictum, Môrch; S. nebulosum, Dillwyn; S. 


(1) Annals a. Mag. of nat. Hist., avril 4860. — Voir, pour Île 
genre de M. Adams, le Journ, de Conchyl., 1863, p. 101, 
(2) Journ.de Conchyl., 1860, p. 42. 


— 211 — 


Gæderopi, Môrch; S. luridum, Môrch; S. margaritarum 
(Vermetus), Valenciennes; S. cariniferum, Gray; S. maxi- 
mum, Sowerby : ces espèces sont vivantes. 

4 Vermicuzus, Lister. Espèces citées : F, fortuosus 
(Serpula), Solander; V. solarinus, Môrch; V. lumbricalis 
(Serpula), Linné; V, spiralus, Vhilippi; V. anguis (Ver- 
metus), Forbes ; VW. cochleiformis (Vermetus), 3. Müller ; 
V. circumcarinatus (Serpularia), Stoppani ; V. turritella 
(Vermetus), Rousseau ; V. Royanus (Vermetus), d'Orbigny; 
V. albensis (Vermetus), d'Orbigay; V.carinatus, Hôrnes ; 
V. dimorphus, Môürch; V. pellucidus, Brod. et Sow.; W. 
rastrum, Môürch; V. effusus ( Vermetus), Valenciennes. 
Ce genre compte des espèces vivantes et des espèces fos+ 
siles. | 

5° SPiROGLYPHUS , Daudin. — S. spiruliformis (Stoa) 
de Serres; S, ammoniliformis (Sloa), de Serres; S. planor- 
bis (Vermetus), Dunker ; 5. spirorbis (Serpula), Sowerby; 
S. Schræteri, Môrch; S. stramonitæ, Môrch; S. annula- 
tus, Daudin ; S. alhidus (Bivoma), Carpenter; S, glome- 
ralus (Vermetus), Bivona. — Même observation que pour 
le genre précédent. 

6° Vermerus, Adanson. L'auteur divise cette coupe gé- 
nérique en quatre sous-genres (nous n’aimons pas les sous- 
genres) : 1° VermerTus, Adanson, caractérisé par des tours 
grèles, et des lames partant des parois (VW. Adansonit, Dau- 
din; V.varians, d'Orbigny; V.conicus, Dillwyn et Wood ; 
V. contortus, Carpenter; V. octosectus(Petaloconchus), Car- 
penter; V, cereus (Pelaloconchus), Carpenter ; V. carina- 
tus, Quoy et Gaimard; VW, lilacinus, Mürch): 2° PErALo- 
coNCHus, Lea, caractérisé par des lames partant de l'axe (V, 
sculpturalus, Lea; V. Domingensis, Sowerby ; V. intortus 
(Serpula), Lamarck; V. pachylasma, Môrch; V. subcan- 
cellatus, Bivona; V. vermicella (Serpula), Lamarck ; V. 


— 212 — 


scalatus (Serpula), Eichwald; VW. balani-tintinnabul, 
Môrch ; V. ancllum, Môrch ) : 5° MacropnrAGMA , Car- 
penter, caractérisé par des lames internes disposées vers 
Je milieu de la colamelle, et par un opercule, petit, lisse, 
corné, très-mince, légèrement aplati et à peine spiral (W. 
macrophragma, Carpenter; VW. cochlidium , Carpenter: 
V. flavescens, Carpenter) : 4° ALeTEs, Car penter, caracté- 
risé par des tours plus amples que dans les groupes précé- 
dents, une raie médiane très-obsolète à la columelle, et 
une coloration le plus souvent rougeâtre, avec les pre- 
miers tours de couleur acajou (VW. centiguadrus, Valen- 
ciennes; V. (Sipha Serpula), Lamarck ; V. gramfer (Ser- 
pula), Say; V.tortrix (Serpula), Goldfuss). Mème observa- 
tion que pour les deux genres précédents. 

M. Môrch énumère et décrit avec soin, dans son travail, 
de nombreuses variétés, dont les unes sont inédites, et 
dont les autres ont été décrites comme espèces par les au- 
teurs qui l’ont précédé. Quelques espèces ne sont point 
encore complétement élucidées, mais la famille des Ver- 
metidæ offre de telles difficultés, qu’il ne faut point s’en 
étonner, et l’on doit savoir gré à l’auteur d’avoir éclairci 
une bonne parlie des points douteux du sujet qu’il a traité. 

IV. Sur une grande espèce de Teredo supposée être 
l'animal du genre Furcella de Lamarck, par le docteur J. 
E. Gray. 

Le genre Furcella a été eréé en 1801, pour le Serpula 
polythalamia de Linné, par Lamarck, qui l’a remplacé 
dans son grand ouvrage par le nom générique de Septaria. 
D’après l'opinion de M. Deshayes, généralement admise 
aujourd'hui dans Ja science, ces genres sont parfaitement 
inutiles et doivent être réunis aux Tarets, la seule diffé- 
rence entre eux et ces derniers consistant en ce qu'ils 
forment leur tube dans le sable, au lieu de Îe pratiquer 


— 9213 — 


dans le bois. M. Gray, qui, dans un article (1) publié 
en 1857, paraissait adopter le genre Furcella, et s'avan- 
çait jusqu’à soutenir, d’après l'examen d'un jeune indi- 
vidu, que ces Acéphalés étaient dépourvus de valves (1), 
semble aujourd’hui revenir sur ce point aux idées émises 
par M. Deshayes, et nous ne pouvons que l'en féliciter, 
car il nous parait dans le vrai. 

V. Catalogue d'une collection de Mollusques des îles 
Bermudes, par le révérend H. B. Tristram. 

Ce travail comprend l'énumération de 145 espèces re- 
cucillies aux Bermudes tant par l’auteur que par le colonel 
Freeman Murray, ancien gouverneur de ces îles. Treize 
d’entre elles ne sont pas déterminées spécifiquement, et 
peuvent, par conséquent, être nouvelles. La faune mala- 
cologique marine des Bermudes présente tous les caractères 
de celle des Antilles : on ne saurait attribuer ce fait à ure 
autre cause qu'à l'influence du Gulf-Stream, qui passe 
pourtant à une assez grande distance au Sud-Est de 
ces îles, mais qui est, même en dehors de son parcours 
direct immédiat, un grand agent de diffusion des espèces 
marines, végétales ou animales, du golfe du Mexique ct 
des Antilles. Une quarantaine d'espèces sont également 
communes aux côles de la Virginie et des Carolines. 

VI. Description d'une nouvelle espèce appartenant au 
genre Pandora, par S. Hanley (P. Cumingü, des Philip- 
pines, qui rappelle le P. Ceylanica, Sowerby, dont lescôtés 
sont beaucoup plus inégaux). — Description d’une nou- 
velle espèce de Leda, par le même auteur (£. Dohrni, de 
l'océan Pacifique). 


VIL. Descriptions d'espèces nouvelles, de la collectior 


(1) Proceed. of the zool. Soc., 1857, p. 243, pl. xxxix. Mol- 
lusca. 


ROUTES 


Cuming, par le docteur H. Dohrn (PI. xxvi, partim). 

Nous y trouvons 4 espèces de Mitres dont 2 sont figu- 
rées (M. Aurora, M. Adamsi, M. Arabica, M. Gambiana, 
les 2 premières des îles Sandwich, la troisième de la mer 
Rouge, et la dernière des côtes de Sénégambie), 2 Neri- 
lines (N. Pritchardi, des îles Fidji, N. Wallace, des îles 
Aru), 2 Bulimes ( B. glaucolarynx, de Siam, et B. See- 
manni, des iles Fidji, belle et remarquable espèce, qui a 
quelques rapports avecle B. Clery, Petit, mais qui en dif- 
fère notablement par l'épaisseur considérable de son pé- 
ristome, et l'expansion du bord droit : elle fait partie de 
ce groupe de Bulimes auriculiformes (g. Placostylus), 
si développé dans la Nouvelle-Calédonie et les terres voi- 
sines). Les diagnoses sont faites avec soin, et accompa- 
gnées des rapports et différences des espèces avec celles 
qui les avoisinent. 

VIT. Descriptions de mollusques nouveaux des îles du 
Pacifique, par W. Harper Pease. 

Ces espèces proviennent des îles Sandwich et de Taiti ; 
elles appartiennent aux genres Helix, Cyclostoma, Pinna 
(P. trigonalis), Melampus, Fissurella (F. granifera), Pla- 
naxis (P. plumbea), Columbella (C. Sandwichensis), Do- 
riopsis (D. viridis), Pleurobranchus (P. delicatus), Cryp- 
tophthalmus (C. cylindricus), Dolabrifera (D. Tahiten- 
sis), Lobiger, Lophocercus (L. viridis), et Doris (D. 
pulchra). 

IX. Catalogue de la collection de mollusques terrestres 
et fluviatiles de Guatemala de M. 0. Salvin, par le révérend 
H. B. Tristram. (PI. xxvi, partim.) 

Ce catalogue énumère 49 espèces en tout : 15 sont dé- 
criles comme nouvelles, 5 autres, faisant partie du genre 
Paludinella, sont simplement signalées, sans descriptions 
ni noms. Les autres sont connues. Voici les espèces. nou- 


— 215 — 


velles : Bulimus semipellucidus, voisin du B. discrepans, 
Sowerby; Spirazis Cobanensis ; Leplinaria Emmelinæ, L. 
Elisæ; Cylindrella salpinx ; Physa purpurostoma , belle 
espèce à columelle rose dans le jeune âge, et pourprée à 
l'état adulte; Planorbis Wyldi, P. Duenasianus; Seg- 
mentina Donbilli; Adamsiella Osberti (1); Macroceramus 
polystreptus ; Helicina Chryseis et H. Salvini. Cette der- 
nière espèce est fort jolie et présente une particularité re- 
marquable qui en fait comme la contre-partie du genre 
Bourciera, caractérisé par la présence d'un appendice 
dentiforme à la partie basale externe de la columelle. 
Dans l'A. Salvini on retrouve un prolongement du même 
genre, mais il est située à la partie médiane externe du 
bord droit, où il constitue une saillie très-singulière en 
forme de dent ou de petite corne allongée. L'auteur ne 
donne de renseignement ni sur l’opercule ni sur l’ani- 
mal, et nous le regrettons vivement. En effet, si cette 
forme étrange du bord droit, excessivement peu fré- 
quente dans le genre Helicina, était accompagnée 
d’autres caractères tirés de l’opercule ou de l’organisation 
interne de l'animal, it y aurait probablement lieu de 
créer pour cette espèce une coupe générique nouvelle, et 
l’on pourrait adopter le vocable Tristrama, tiré du nom 
de l’auteur qui l’a fait connaître le premier. 


H' CRosse. 


(1) Le genre Adamsiella a été créé, par M. Pfeiffer (1851, 
Leitschrift), pour quelques Cyclostomes de la Jamaïque, caracté- 
risés par un opercule à nucléus subcentral, circulaire, mince, 
subcartilagineux, formé d’un petit nombre de tours s’accroissant 
peu à peu, et par une coquille pupiforme ou oblongo-turriculée, 
à ouverture petite, subcirculaire, à péristome le plus souvent 
doublé, plus ou moins étalé ou réfléchi {ex., Cycl. mirabile, Wood; 
C. pulchrius, C. B. Adams. 


ce Ga | 1 


Mélanges paléontologiques , par le baron 
P. de Kyekholt, licutenant-colonel d'artillerie, 
chevalier de l’ordre de Léopold. — Deuxième et 
troisième parties (1). 


M. le baron de Ryckholt, notre honorable collaborateur, 
s'est voué depuis longtemps à la tâche ardue de faire con- 
naître et de décrire les richesses paléontologiques de la 
Belgique, particulièrement en ce qui concerne la faune ma- 
lacologique. Déjà, en 1852, il publiait, dans le tome XXIV 
des Mémoires des savants étrangers de l'Académie de 
Bruxelles, la première partie de ses Mélanges paléontolo- 
giques, composée de 10 planches lithographiées et colo- 
riées, et de 176 pages d'impression. Dans cet intéressant 
travail, il a décrit et figuré une grande quantité d'espèces 
appartenant aux terrains paléozoïques, jurassiques et cré- 
tacés, et parmi lesquelles nous signalerons de nombreux 
représentants des genres Capulus, Emarginula, Fissu- 
rella, Helcion, Dentalium, Chiton, Narica, Naticodon (2), 
Nerita, Bellerophon, etc., parmi les Céphalés : les Bra- 
chiopodes (G. Orbicula) et les Acéphalés ne sont pas 
. moins richement représentés. 

La deuxième partie débute par un aperçu géognoslique 


(4) Deuxième partie, 1 vol. in-4°, 205 pages d'impression ef 
10 planches lithographiées. Bruxelles, 1353. — Troisième par- 
tie, pl. xx1 à xxx (janvier 1860-avril 1861). Texte non encore 
paru. 

(2) Synonyme du g. Naticopsis, M'Coy, qui, étant antérieur, 
ainsi que le reconnait l'auteur, dans sa deuxième partie, doit 
remplacer le nom générique Naticodon. 


— 217 — 


des environs de Visé, qui porte la date de décembre 1855. 
Les descriptions d'espèces ne comprennent, à peu d'excep- 
tions près, que des Acéphalés. Parmi les rares Gastéro- 
podes décrits, nous signalerons une Ovule cénomanienne 
(O. prima), cinq Scalaires également crétacées, ct un 
Deshayesia dévonien (D. Rauliniana). Nous mentionne- 
rons, parmi les autres fossiles, le genre Anomianella, créé 
par M. de Ryckholt en 1847 pour une coquille bivalve 
(A. proteus) agant les habitudes parasiliques des Anomia 
et des Myochama, et s’appropriant, à leur exemple, la 
forme et les ornements des corps testacés auxquels elle 
adhère. La coquille est inéquivalve, irrégulière, adhérente 
par la surface entière de sa valve inférieure qui est con- 
vexe, mais les caractères intérieurs sont très-incompléte- 
ment connus. On ne peut donc encore établir avec préci- 
sion la place qué ce genre cuürieux doit occuper dans la 
nomenñclature. Citons encore un Capsa cénomanien (C. 
Tornacensis), de nombreux Solemya et Solenopsis paléo- 
zoïques, plusieurs espèces de Scaldia, genre établi en 1847 
par l’auteur pour des Acéphalés carbonifères de la famille 
des Myacidæ, à charnière composée, sur chaque valve, 
d’une dent conique, très-solide, toujours émoussée au 
sommet, reçue par une fossette peu profonde; le genre 
Omälia, créé pour le Pterinea elegans, Goldfuss (1), et les 
formes voisinés, et le genre Zsoleda, proposé pour les Nu- 
cula obesa et solenoides de Goldfuss (2). 

Les planches seules de la troisième partie des Mélanges 
paléontologiques ont été publiées ; chacune d’elles porte la 
date de sa publication. Nous attendons l'impression du 
texte avec une vive impatience; car ces planches, consa- 


(1) Petr. Germaniæ, p.136, pl. cuix, fig. 9 a, 9 b. 
(2) Petr. Germ., pl. cxxiv, fig. 4 et 9. 


— 218 — 


crées exclusivement aux Gastéropodes crétacés, repré- 
sentent des formes excessivement curieuses, dont quel- 
ques-unes appartiennent à des genres nouveaux, peu con- 
nus, ou non signalés encore d’une façon certaine dans les 
terrains crétacés. Nous citcrons 4° le curieux genre Bem- 
bix, dont son créateur, M. de Koninck, n'a connu que 
bien imparfaitement les caractères, puisqu'il le place 
parmi les Trochidæ, tandis que c'est une coquille pupi- 
forme, qui, arrivée à une certaine période de son dévelop- 
pement, n'enroule plus ses tours, et se termine en un long 
tube plus ou moins droit, et qui, par conséquent, a dù 
vivre, selon toute apparence, dans des conditions voisines 
de celles du genre Magilus; 2 le genre Lithariodomus, 
qui est voisin du précédent, et le genre Astreidomus ; 
5° de nombreux Turbinidæ ou Trochidæ, et particulière- 
ment des Craspedotus (1); 4° un Cancellaria crétacé, de 
l'étage cénomanien (C. apater), appartenant véritable- 
ment à ce genre, ainsi qu’on peut le voir par l'individu en 
parfait état de conservation qui est figuré. Ce dernier fait 
est fort intéressant au point de vue paléontologique, parce 
qu'il lève tous les doutes que nous avions conservés au 
sujet de la présence du genre Cancellaria dans les terrains 
crétacés. 

Les descriptions des espèces nouvelles sont traitées 
avec soin dans la partie du texte qui a été publiée jusqu'ici 
et les figures, dessinées d’après nature par M°°J. de Ryck- 
holt, ne laissent rien à désirer sous le rapport de l’exécu- 
tion matérielle. 

Nous ne pouvons qn’encourager M. de Ryckholt à pour- 
suivre, le plus activement possible, le cours de ses utiles 
travaux paléontologiques, qui sont de nature à intéresser 


(1) Journ. de Conchyliologie, 1862, vol. X, p. 410. 


— 219 — 


vivement tous les amis des sciences naturelles, et à contri- 
buer ainsi, pour sa part, à nous faire connaître les richesses 
ignorées ou mal connues des faunes anciennes de la Bel- 
gique. 1. CROSSE. 


Malacologie du 1ae des Quatre-Cantons et de ses 
environs » PAT ME. SJ. K. Bourguignat (1). 


L'auteur a profité d’un séjour de quelque temps qu'il a 
fait en Suisse pour explorer, au point de vue malacolo- 
gique, le lac des Quatre-Cantons et ses environs. Il constate 
que la recherche des mollusques fluviatiles y est difficile, 
à cause de sa profondeur et l’escarpement habituel de ses 
rives, et que les espèces n’y sont pas très-nombreuses. II 
indique les diverses localités dans lesquelles ses recherches 
ont été fructueuses. Plusieurs espèces sont décrites par lui 
comme nouvelles. En voici la liste : Limax Helveticus, 
d’une teinte générale brunâtre, très-pâle vers les bords du 
pied, qui est d’un jaune pâle en dessous et chagriné, sur 
ses bords, d’une infinité de petites taches cendrées, espèce 
voisine de forme et de couleur du L. Raymondianus, 
Bourguignat, d'Algérie; Zoniles Pilaticus, voisin du Z. 
cellarius, mais toujours quatre fois plus petit, à dernier 
tour plus arrondi en dessous et à ouverture plus arrondie; 


(1) Paris, 1862, chez Baillière et fils, rue Hautefeuille, 19, 
‘4 vol. grand in-8° de 72 pages d'impression, et 4 pl. lithogra- 
phiées sur papier de Chine, tiré, sur papier fort, à 100 exem- 
plaires. 


<= 088 


Zonites Rigiacus, du groupe du Z. crystallinus, mais 
beaucoup plus grand (alt. 5 mill., diam. 9); Clausilia 
Helvetica; Vertigo eumicra, du groupe des V. edentula, 
Studer et alpicola, Charpentier; Planorbis Crosseanus, 
espèce voisine du P. albus de Müller, mais distincte par 
« son test plus robuste, par son ouverture moins oblique, 
« presque ronde, et non oblongue, par ses tours de spire 
« à croissance régulière et proportionnelle, et non à crois- 
« sance rapide; enfin par son dernier tour arrondi, non 
€ comprimé, non dilalé vers l'ouverture. » Cette dernière 
espèce a élé aussi recueillie par l’auteur dans les départe- 
ments du Var et de l'Aube. Parmi les Acéphalés, il décrit 
comme nouveaux l’Unio proechus, voisin de VU. platy- 
rhynchus, Rossmässler, mais à rostre postérieur droit etnon 
recourbé inférieurement en forme de bec; l’U. actephilus, 
l'Anodonta psammila et Y A. Helvetica, qui appartient au 
groupe de l’A. rostrata, Kokeil, mais qui en diffère par 
sa taillé moindre, et surtout par son rostre postérieur al- 
longé et offrant une direction ascendante. La direction est 
contraire dans l’autre espèce. 

Dans le nombre des espèces citées, mais déjà connues, 
nous retrouvons le Balia (Balœæa auct.) Deshayesiana, dé- 
crit autrefois par M. Bourguignat. 

Nous ne ferons à l’auteur qu’une seule observation cri- 
tique. Il change le nom de l’Helix holosericea, Studer, et 
propose, à sa place, celui d'A. diodonstoma, parce que 
Gmelin a désigné sous le même nom une autre espèce qui 
est l'A. obvoluta de Müller : tout en regrettant cette con- 
fusion, nous avouons ne pas aimer beaucoup la dési- 
goation nouvelle , qui a le tort d’être composée de trois 
mots. Nous préférons aussi le nom d'A. personata, La- 
marck, au nom antérieur d'A. isognomostomos, Gmelin, 
parce que le radical de ce dernier est aussi composé de 


— 991 — 


trois mots, que la désignation n’est pas euphonique, ct 
surtout parce que Gmelin a compris sous ce nom, en outre 
de l'A. personata, toutes les Hélices américaines à bouche 
grimaçante qu'il connaissait, ce qui permet d'appliquer sa 
dénomination à plusieurs espèces et la rend conséquem- 
ment des plus médiocres. 

Les espèces nouvelles sont minutieusement décrites, et 
les localités, où elles ont été recueillies, relevées avec soin. 
La partie synonymique du travail est bien traitée, et l’ou- 
vrage édité avec le luxe auquel l'auteur nous a habitués 
dans ses dernières publications. C’est une bonne faune lo- 
cale de plus à ajouter à celles qui existent déjà pour d’au- 
tres points de l'Europe, et elle sera consultée avec fruit par 
les naturalistes qui s'occupent de malacologie terrestre et 
fluviatile. H. CROSSE. 


ROUVELLES. 


Falsification des huîtres.— Un fait assez inattendu vient 
de se produire à Rochefort, il y a quelque temps. Des 
huitres vertes, dites de Marennes, vendues sur le marché, 
ont occasionné presque subitement, au sein de plusieurs 
familles, de graves symptômes d’empoisonnement, qui, 
hâtons-nous de le dire, n’ont pas eu de suites funestes. 

Le reste des huîtres, saisi immédiatement, et soumis à 
une analyse chimique par M. Cuzent, pharmacien en chef 
de la marine, a donné une moyenne de 25 centigrammes 
de sel de cuivre pour une douzaine de ces mollusques, dose 
plus que suffisante pour justifier les accidents qui s'étaient 
manifestés. On fit une enquête dont le résultat fut que ces 


— 999 — 


huîtres provenaient de la baie de Falmouth (Angleterre), 
dans le voisinage de laquelle se trouve une mine de cuivre 
en exploitation. Les eaux, chargées de sels de cuivre, vien- 
nent se rendre sur le banc où ces huitres se récoltent, et 
ces substances vénéneuses, par suite d’une tolérance d’or- 
ganisation dont on a de nombreux exemples dans le règne 
animal, ne paraissent pas nuire sensiblement aux mollus- 
ques nés dans ce milieu malsain et, pour ainsi dire, ac- 
climatés. C'est ainsi que les fumeurs d'opium arrivent à 
absorber sans inconvénients des doses de ce narcotique 
qui tueraient infailliblement, non pas une, mais deux ou 
trois personnes se trouvant dans des conditions normales. 

Ïl paraît que l’on importe en France des quantités con- 
sidérables de ces huîtres : on les vend à très-bas prix aux 
propriétaires de parcs du littoral, et ceux-ci, après un 
séjour plus on moins long de ces coquillages empoisonnés 
dans le pare, les revendent comme huîtres vertes naturelles 
et réalisent ainsi de grands bénéfices aux dépens de la 
santé publique. 

D'après M. Cuzent, qui paraît avoir étudié très-conscien- 
cieusement la question, il faut toujours considérer comme 
au moins suspectes, sinon dangereuses, les huîtres dont 
le foie ou les lobes du manteau sont parsemés de teintes 
vert clair (vert malachite). On peut, au contraire, manger 
avec sécurité celles dont la nuance est foncée et d'un vert 
bleuâtre. Pour constater la présence du cuivre, M. Cuzent 
se sert avec un égal succès des deux procédés suivants : 
14° verser une quantité suffisante d’ammoniaque pure sur 
la chair du Mollusque : si l'huiître verte contient du cuivre, 
elle prend alors la couleur bleu foncé qui distingue le sel 
de cuivre ammoniacal ; 2° implanter une aiguille à coudre 
dans les parties vertes du Mollusque, verser une quantité 
de vinaigre suffisante pour l'immerger, et laisser le tout 


— 2923 — 


en contact pendant quelque temps. Il snffit quelquefois de 
50 secondes pour que la partie de l'aiguille enfoncée se 
recouvre d'un enduit de cuivre rouge, isolé à l’état mé- 
tallique. 

M. le maire de Marennes, craignant une dépréciation 
générale des huîtres vertes, qui constituent une industrie 
importante, a fait écrire au Moniteur, par son secrétaire 
M. Bourricaud, une lettre des termes de laquelle il résulte 
que l'énorme extension du commerce des huîtres vertes 
de Marennes, si justement renommées pour leur délica- 
tesse, a rendu les bancs d'huîtres du littoral insuffisants 
pour approvisionner les parcs; que‘ dans ces circonstances, 
il a fallu recourir aux bancs des côtes d’Espagne, de Bre- 
tagne , d'Angleterre et d'Irlande, qui fournissent une 
moyenne annuelle de 15 millions de ces mollusques; que 
les huîtres de Falmouth contiennent, à leur arrivée, une 
certaine quantité de sel de cuivre et ont un goût âcre très- 
prononcé, mais que leurs propriétés toxiques et leur sa- 
veur désagréable disparaissent après un séjour d’environ 
six mois dans les parcs de Marennes; qu’enfin, dans le cas 
incriminé, il s’agit d’un industriel qui, poussé par l’a- 
Mmour illicite d’un gain prématuré, a commis la faute de 
vendre, sur le marché de Rochefort, des huîtres provenant 
de Falmouth, et n'ayant séjourné que quinze jours ou 
trois semaines dans son parc. 

Ces explications nous paraissent insuffisantes, nous de- 
vons l’avouer. 

M. le secrétaire Bourricaud a beau nous affirmer qu'il 
a mangé lui-même des huîtres récemment arrivées de Fal- 
mouth, et qu'un empoisonnement complet n’est pas pos- 
sible avec elles, attendu qu'il faudrait, pour cela, en absor- 
ber plusieurs douzaines, tandis que leur goût âcre et 
détestable ne permettra jamais d'en manger plus de cinq 


— 224 — 


à six. Nous le voulons bien; mais un empoisonnement 
incomplet est déjà une chose peu agréable par elle-même 
et dont on est fort excusable de ne pas se soucier beau- 
coup. D'ailleurs, M. le secrétaire Bourricaud,en se livrant, 
par degrés, à la dégustation de ces Ostracés suspects, a 
peut-être fini par acquérir quelque chose de l’immunité 
célèbre de Mithridate. Peut-être est-il arrivé ainsi à con- 
sommer sans douleur ce qui ferait se tordre, en proie aux 
plus affreuses coliques, un gastronome ordinaire? 

Pour quitter le ton de la plaisanterie, il nous semble 
que la seule éventualité possible d'accidents toxiques, 
qu'ils soient dus à la cupidité d’un marchand qui veut réa- 
liser ses bénéfices trop tôt, ou à l’entètement d’un Mol- 
Jusque Acéphalé qui s’obstine à conserver une partie de 
son cuivre, doit imposer aux marchands de Marennes 
J'obligation de se priver à l’avenir, d’une façon absolue, 
des huîtres vert-de-grisées de Falmouth ,s’ils ne veulent 
compromettre leur industrie. 

Les cuivres anglais , à l'état métallique, peuvent être 
un produit très-estimable, mais, à l’état de comestibles, 
ils ont beaucoup moins de valeur, selon nous. Les huîtres 
«de Falmouth nous paraissent donc, sauf meilleur avis, 
une importation à supprimer totalement, à moins qu’on 
ne ‘veuille les employer comme succédanés de la pâte 
phosphorée ou de la mort-aux-rats. 

H. Crosse. 


PARIS.—IMP. DE M'% V® BOUCHARD-HUZARD, RUE DE L'ÉPERON, D. —1863. 


JOURNAL 


DE 


CONCHYLIOLOGIE. 


2er Juillet 1863. 


Note sur les métamorphoses di Jounannetia 
Cumingii, 


PAR P, FISCHER. 


$ 1. Nous avons déjà entretenu nos lecteurs des chan- 
gements que l'âge apporte dans la conformation de Ja 
coquille du Jouannetia Cumingü. Les figures 3, 4, 5 de 
la planche xv du volume VITE montrent la coquille avant 
l'apparition du callum et de l’appendice postérieur de 
la valve droite. 

En outre, nous avons fait représenter l'animal du 
Jouannetia Cumingu adalte (pl. xv, fig. 1-2, vol. X). Il 
nous restait donc à connaître le même mollusque à l’état 
jeune. Un envoi très-intéressant de mollusques dans l’al- 
cool recueillis par M. Marie, commissaire de la marine à Ja 
Nouvelle-Calédonie, nous permet de combler cette lacune. 

$2. L’animalest clos de toutes parts ; le manteauenavant 
comble l'énorme ouverture comprise entre les bords an- 


15 


— 9926 — 
térieurs des valves; une rangée de papilles correspond à 
ceux-ci. 

En haut le manteau se prolonge au-dessus des crochets 
et recouvre les muscles adducteurs antérieurs, muscles 
dont le mécanisme ne diffère nullement de celui que nous 
avons attribué aux Pholades closes : la contraction mus- 
culaire ayant pour effet non pas de rapprocher les valves 
à leur bord ventral puisqu’eiles ne peuvent s’écarter, 
mais de les faire basculer en avant, d’écarter leurs bords 
postérieurs, et par suite d'ouvrir un passage aux siphons. 

Un épiderme mince tapisse extérieurement le manteau; 
nous retrouverons un épiderme analogue dans l’arrière- 
cavité des siphons. 

Au-dessous de l’épiderme apparait le tissu du manteau. 
muni de quelques plis et fibres transverses. Un raphé ver- 
tical sépare en deux portions symétriques la face anté- 
rieure du manteau. À l’union de ses deux tiers inférieurs 
et de son tiers supérieur on distingue une petite fente ou 
boutonnière dont les bords sont papilleux et qui repré: 
sente l'ouverture par laquelle passait le pied dans le très- 
jeune âge de l'animal. 

Si l’on vient à détacher la portion antérieure du man- 
teau, on étudie mieux la structure de la boutonnière pé- 
dieuse, en l’examinant par sa face postérieure. Elle est 
constituée de dedans en dehors : 4° par des papilles situées 
sur les bords; 2° par un muscle ou anneau fibreux ovale, 
épais et qui doit être considéré comme le sphincter ou 
constricteur de l'ouverture; 5° par un muscle extérieur 
irrégulier, à grosses fibres rayonnantes, qui joue manifes- 
tement le rôle d'un muscle dilatateur. 

Chez l'adulte, ce système musculaire est atrophié, à 
peine reconnaissable, et l'ouverture close ne se distingue 
que par les papilles de la face antérieure. Tout s'est soudé, 


2 ‘ddr = 


si 


et le tissu musculaire n'ayant plus de rôle à remplir à 
disparu. En outre, l'ouverture n’est plus médiane à cause 
de l’asymétrie qui caractérise le développement complet 
des organes de Jouannetia. 

$ 5. L'examen des viscères ne montre pas des diffé- 

rences bien grandes avec ceux des animaux aduites. Ils 
semblent au premier abord moins volumineux chez 
l'adulte, mais cette impression est subordonnée à leurs 
dimensions relatives en présence d’un manteau énormé- 
ment agrandi. 
Les branchies, les palpes labiales des jeunes n’offrent 
rien d'intéressant à noter ; la poche abdominale est large, 
terminée en pointe en arrière, carénée en bas. En avant 
elle porte un pied musculaire large, ovale, acuminé 
en avant et en arrière, aplati comme celui des vraics 
Pholades non closes. Sa hauteur est très-minime, sa sur- 
face un peu granuleuse. 

Or chez l'adulte il n’y a pas vestige de cet organe; 
nous retrouvons donc ici un fait du mème ordre que celui 
que nous avons signalé à propos du Pholas melanura 
jeune et adulte. Nos exemplaires jeunes de Jouannelia 
Cumingir sont en voie de métamorphose, et le tissu mus- 
culaire du pied a commencé à Satrophier. À un âge 
moins avancé, nous ne doutons pas que nous eussions 
trouvé un pied plus haut, plus large, et une ouverture 
pédieuse du manteau très-dilatée. 

L'orifice interne ces siphons n’est pas placé sur la ligne 
médiane; il est dévié vers le côté gauche, et la pointe du 
sac viscéral se porte vers le côté droit. Est-ce le début de 
l’asymétrie de l'animal? est-ce un résultat de la con- 
traction ? Nous ne sommes pas en état de résoudre la 
question. 

$ 4. En détachant les valves, on met à découvert la 


Le 99e 
face postérieure de l'animal et du manteau. On aperçoit 
en haut le rebord du manteau qui recouvre l’adducteur 
antérieur des valves; au-dessous, les sections du muscle 
adducteur postérieur de volume inégal; la droite est plus 
large. Elles sont séparées en dedans par la fusion des 
bords postérieurs du manteau recouverts d'épiderme; en 
dehors, un sillon profond correspondant aux apophyses 
myophores de la coquille les isole des masses viscérales. 

Au-dessous des adducteurs postérieurs se montre l’ar- 
rière-cavité des siphons tapissée d’épiderme qui se réflé- 
chit sur les siphons eux-mêmes. Ceux-ci sont soudés et 
doivent avoir une longueur notable; mais la contraction 
dans l'alcool ne permet pas d’apprécier leurs dimensions 
avec exactitude. 

Les muscles rétracteurs des siphons sont semblables à 
ceux des adultes ; leur forme est triangulaire. 

Les bords du manteau se soudent de nouveau au-des- 
sous de l’arrière-cavité des siphons et se confondent avec 
la pointe inférieure de la face antérieure du manteau. Un 
petit muscle palléal, très-étroit, correspond au bord anté- 
rieur de la coquille. 

$ 5. Les Jouannelia, à l’âge où nous les décrivons, 
sont arrivés à une période de transition. L'ouverture an- 
térieure des valves est comblée par le manteau, qui ne 
laisse plus qu’un petit orifice libre. Le pied s’atrophie. 
Comment survient cette dernière opération? Ici nous 
sommes réduit à des hypothèses. Ou bien l’atrophie est 
simple et du même ordre que la régression du tissu mus- 
culaire condamné à l’inaction , ou bien le manteau a pu 
étrangler le pied à son passage dans l'ouverture muscu- 
laire du manteau, et déterminer sa section par un méca- 
nisme semblable à celui de la section naturelle du cordon 
ombilical par l'anneau chez les mammifères. 


2199008 

Dans tous les cas, l'appareil musculaire décrit autour 
de l’orifice pédieux joue un rôle important et que des re- 
cherches ultérieures pourront nous faire connaître. 

Les Jouannetia jeunes sont presque anssi symétriques 
que leur coquille; les tendances à l’asymétrie, encore 
peu prononcées, consistent dans l'inégalité de diamètre 
des sections du muscle adducteur postérieur , le refoule- 
ment du sac viscéral à droite, et de l’orifice interne des 
siphons à gauche. 


EXPLICATION DE LA PLANCHE XI. 


Fig. 1. Jeune Jouannelia Cumingi dans sa coquille 
vu par sa face antérieure : a, coquille ; b, manteau; c, ouver- 
ture pédieuse du manteau; d, prolongement du manteau 
destiné à recouvrir le muscle adducteur antérieur des 
valves; e, bords papilleux du manteau. 

Fig. 2. Le mème vu par sa face antérieure, le man- 
teau étant enlevé. — Mèmes lettres : f, palpes labiales; 
g, branchies ; h, masse abdominale; 2, pied; k, orifice in- 
terne des siphons. 

Fig. 5. Le mème vu en arrière; les valves sont enle- 
vées, le manteau est conservé : b, manteau; d, prolongement 
du manteau qui recouvre le muscle adducteur antérieur 
des valves; e, bords papilleux du manteau ; /, muscle adduc- 
teur postérieur à son insertion gauche; m, muscle adduc- 
teur postérieur à son insertion droite ; n, muscles rétrac- 
teurs des siphons; o, arrière-cavité des siphons. 

Fig. 4. Ouverture pédieuse du manteau vue par sa 
face interne ou postérieure : p, ouverture; g, muscle ou 
bourrelet circulaire; r, muscle externe radié; s, manteau. 

Toutes ces figures sont très-grossies. 


— 930 — 


Réponse aux « Observations » sur mon Catalogue 


des coquilles marines d'Algérie, 


par H. WEINKAUFF. 


Ledernier numéro du Journalde Conchyñologierenferme 
une appréciation critique du travail que j'ai publié, l’année 
dernière, sous le titre de Catalogue des coquilles marines 
d'Algérie. L'auteur de cetravail, M. PetitdelaSaussaye, peut 
avoir raison sur quelques points de détail, et notamment 
quand il cite plusieurs espèces recueillies par d’autres natu- 
ralistes sur les côtes de l'Algérie et que je n'ai point men- 
tionnées, ne les ayant ni vues ni recueillies moi-même, et 
désirant faire un catalogue sérieux. Mais il est un grand 
nombre d’autres points sur lesquels ses critiques me parais- 
sent mal fondées, et au sujet desquels je dois défendre mes 
appréciations scientifiques et rétablir l’exactitude des faits, 
quelque désir que j'aie, d’ailleurs, d'éviter toute polé- 
mique oiseuse. 

Mon savant contradicteur me reproche d’abord d’avoir 
oublié de mentionner sur ma liste vingt espèces citées par 
M. Mac-Andrew, comme ayant été recueillies par lui pen- 
dant son séjour à Alger. Je ne contesterai pas les grands 
services rendus à la science par les recherches persévé- 
rantes de l'honorable M. Mac-Andrew, qui ont jeté beau- 
coup de lumière sur la question de la distribution géogra- 
phique des Mollusques dans les mers d'Europe. Mais je 
demanderai la permission de faire observer que, parmi ces 
vingt espèces, 


— 231 — 


4° Le Donax venusta, Poli, n’est autre chose, ainsi 
que je le dis dans mon catalogue (1), qu'une variété du 
D. frunculus, L., et non point une espèce. 

2 L'Arca letragona, Poli, n’est pour moi qu'une 
simple variété de l'A. Noæ, L., ainsi que j'ai pu m'en 
convaincre par l’examen d'un grand nombre d'individus 
présentant tous les passages d’une espèce à l’autre. 

5° Le Mactra subtruncata, Mont., est considéré par 
M. Petit lui-même comme une espèce douteuse (Journ. de 
Conchylhologie, vol. VIX, p. 255). Je la regarde comme 
faisant double emploi avec le M. triengula que j'ai cité. 

4 Le Pecten distortus, Dacosta, n’est autre chose que 
le P. pusio, L., comme on peut le voir dans Montagu. 

5° L’espèce méditerranéenne, considérée comme étant 
le Pecten opercularis, L., par les auteurs anglais etPhilippi, 
est le P. Audouini, Payraudeau, que j'ai mentionné, et 
que, malgré leur autorité, je considère comme une très- 
bonne espèce qui doit être maintenue dans les catalogues. 

6° Le Pecten sulcatus, Born, est une variété du L. 
glaber, L., comme l’a démontré jusqu’à l'évidence M. de 
Martens (2), et comme M. Petit lui-même semble l'ad- 
mettre dans une note (5); 

7° Le Neritina viridis, L., figure parfaitement dans 
mon catalogue (4); la critique, à cet égard, repose donc 
sur une erreur matérielle. 

8° Le Triton variegatum, Lamarck, est une espèce 
exotique et bien connue pour telle : elle n’existe point 
dans nos mers, et je ne puis, en ce qui la concerne, que 
renvoyer à M. Petit l'observation qu'il fait, dans son ar- 


(1) Journal de Conchyl., 1862, p. 316. 
(2) Malak. Blatter, vol. V, p. 65. 

(3) Journal de Conchyl., vol. IT, p. 387. 
(4) Journal de Conchyl., vol. X, p. 348. 


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La ee a 


A 


ticle, à propos du Scalaria varicosa. I s'agit probable- 
ment ici d’une coquille méditerranéenne rapportée à tort 
par Bivona au Triton variegatum, et qui n’est autre chose 
qu'une variété lisse assez commune du 2. nodiferum, La- 
marck (peut-être le mâle de l'espèce ?). 

Quant aux douze autres espèces énumérées par M. Mac- 
Andrew, je ne les ai point recueillies, mais je n’entends 
point d’ailleurs, le moins du monde, en contester l’exis- 
tence sur les côtes d'Algérie. 

M. Petit cite ensuite cinq autres espèces décrites par 
divers auteurs comme algériennes, ct omises par moi. 
Pour ce qui concerne deux d’entre elles, Mytilus afer, 
Gmelin, et Murex Benoit, Tiberi, il est facile de me jus- 
tifier. La première est mentionnée dans un catalogue sous 
le nom de A1. africanus, Chemn., et, en synonymie, sous 
celui de #£. afer, Gmelin. La critique tombe donc d’elle- 
même, puisqu'elle repose sur une erreur matérielle. La 
seconde est comprise par moi dans le genre Latiaæis et 
désignée sous le nom de L. tectum-sinense, Deshayes, le 
nom de M. Tiberi devant passer en synonymie. 

Passons maintenant au chapitre des rectifications. IF est 
possible (et je consens à l'admettre avec M. Petit de Ha 
Saussaye) que le Cypricardia Renieri, de Nardo, ne soit 
autre chose que le Cardita lthophagella de Lamarck. 

Je n'ai mentionné le Venus multilamellosa, Benoit, 
qu'avec un point de doute, ne connaissant point l’ouvrage 
dans lequel cette espèce a pu être décrite, et ayant seule- 
ment reçu de M. Bernardi, sous ce nom, une coquille de 
Sicile, identique à celles que j'avais recueillies en Algérie. 
Ce n'est peut-être, d’ailleurs, qu'un nom manuscrit. La 
coquille dont il s’agit est très-voisine de l'espèce fossile 
désignée par Lamarck sous le nom de Cytherea multi la- 
mella, sans qu'il y ait pourtant similitude parfaite entre 


— 9233 — 


les deux formes. Elle se rapproche aussi beaucoup du 
Venus rugosa, Gmelin. Comme ces deux espèces, elle 
possède une quatrième dent rudimentaire. 

Cest par erreur que j'ai mis sous le nom de M. Des- 
hayes le Siphonaria striato-punctata ; mais le créateur de 
cette espèce n’est pas non plus Philippi, comme l'écrit 
M. Petit : elle a été établie par M. Dunker (Index Mollus- 
corum, etc., pl. 1, fig. 1-6.) 

Le Natica filosa, Philippi (nec Sowerby), manque, il est 
vrai, dans la monographie de Reeve, mais est décrit et 
figuré dans celle que Philippi a publiée, et qui fait partie 
du nouveau Chemnitz (pl. 14, fig. 9), édité par le docteur 
Küster (1). Le N. filosa de Sowerby est en effet une 
coquille exotique; mais il n’en est pas de mème du À. 
filosa de Philippi, qui ne s'éloigne pas des formes méditer- 
ranéennes. 

En ce qui concerne le Scalaria varicosa, Lamarck, je 
dois dire que l'examen de mon exemplaire m'a amené à 
conclure qu'il ne différait en rien du S. pumicea, espèce 
fossile de Brocchi. Mais, comme Deshayes et Wood ont 
avancé que le S. varicosa vivait dans la Méditerranée (et 
j'ignore si M. Petit s’est élevé autrefois contre l’assertion 
de ces deux auteurs), j'ai cru devoir donner à mon exem- 
piaire le nom de Lamarck, en m’appuyant encore, à cet 
égard, sur l'autorité de Hornes, qui paraît considérer la 
question d'identité comme non douteuse et assure avoir 
reçu de Girgenti (Sicile) un exemplaire vivant de cette es- 


(1) M. Petit de la Saussaye nous parait, d’ailleurs, dans le vrai, 
en supposant que celte espèce n’est autre que le Natca Sa- 
graiana de d'Orbigny, figuré par Reeve (n°111); nous ne voyons 
entre elles que des différences de coloration presque insigni- 
fiantes, autant que nous pouvons en juger par les figures et les 
descriptions.  H. CRoSsE. 


— 23% — 
pèce (4). Cette appréciation est peut-être mauvaise, mais 
je ne crois pas que l’on puisse me reprocher d’avoir ac- 
cepté l'opinion d’un homme de la réputation scientifique 
de M. Deshayes. Je suis, d’ailleurs, tout prèt à donner à 
mon exemplaire le nom de Scalaria pumicea, Brocchi. 

Le Trochus bilabiatus, Philippi, n’est autre que le T. 
limbatus du même auteur, qui, dans le nouveau Chem- 
nifz, a changé ce dernier nom, parce qu'il faisait double 
emploi avec un T. limbatus de Quoy. Cette espèce est le 
type du genre Craspedotus, dont M. de Ryckholt a fait 
la monographie dans le Journal de Conchyliologie (2). 
J'ai, d’ailleurs, cité inexactement la planche de Philippi : 
il faut lire pl. xxv, fig. 49, au lieu de pl. xxvuni, fig. 17. 

Il ne peut y avoir aucun doute au sujet de l’existence 
du Pusionella Nifat sur les côtes de l'Algérie : j'ai re- 
cueilli mon exemplaire avec l'animal. C’est la variété dé- 
signée par Lamarck sous le nom de Fusus scalarinus. 
L'espèce est bien facile à reconnaître, et d'ailleurs bon 
nombre de Mollusques du Sénégal vivent dans la Méditer- 
ranée. Ce n’est qu'un de plus, voilà tout. 

Relativement au CyprϾa picla, Gray, je ne puis que 
renvoyer à la note de M. Crosse (5), et je persiste à consi- 
dérer ma détermination spécifique comme exacte. 

Je termine ici cette réponse : elle est peut-être un peu 
longuement traitée, mais elle m’a paru nécessaire pour 
me défendre contre celles des critiques de M. Petit qui se 
trouvaient mal fondées. Quant aux autres, je les accepte 
volontiers. H. W. 


(4) Fossilen Moll. von Wien, vol. I, p. 478. 
(2) Vol. x, 1862, p. 413. 
(3) Journal de Conchyl., vol. x1, p. 144. 


Le genre Planorbis est-il dextre? 


raAR 0. A. L. Môrcu. 


Depuis la publication du mémoire de M. Ch. des Mou- 
lins (4), tous les auteurs s’occordent sur la dextrorsité de 
la coquille des Planorbes, quoique Cuvier (2) ait déclaré 
l'animal sénestre, en démontrant que le cœur était situé à 
droite, tandis que les orifices respiratoire et génital se 
voyaient à gauche. 

M. des Moulins et les auteurs subséquents ont cherché 
à expliquer cette contradiction physiologique, en admet- 
tant que le déplacement des ouvertures des organes sus- 
mentionnés dépend de la forme comprimée de la coquille. 

M. Moquin-Tandon (5) donne comme preuve de la dex- 
trorsité de la coquille des Plancrbes cette circonstance 
que ses monstruosités scalaires sont toujours dextres. 

J'ai eu, l'an passé, la bonne fortune de trouver sur un 
fourreau de Phrygane une monstruosité scalaire du Pla- 
norbis umbilicatus, Müller, dont l'ouverture était placée à 
gauche. Mon exemplaire a beaucoup de ressemblance avec 
une monstruosité de l'Hippeutis lenticularis figurée par 


(1) Mémoire sur cette question : le genre Planorbe est-il dextre 
ou sénestre. (Actes Soc. Linnéenne de Bordeaux, t.[V, 6*livraison. 
Mars 1831.) 

(2) Analomie des mollusques. (Planorbis corneus.) 

(3) Les monstruosités sinistrales de l’Helix pomatia ont toujours 
les orifices génital et respiratoire au côté gauche. (Michaud, Com- 
plément, p. 79.) 


To 


Hartmann (Land und Susswasser Gasteropoden, tab. 59, 
f.42} 

À la suite de cette découverte, j'ai été conduit à faire 
de nouvelles études sur la question, et le résultat m'a 
permis de considérer les Planorbes comme sénestres et 
très-voisins des Physes (1), ainsi qu'Adanson l’a avancé 
depuis longtemps (2). | 

Le côté droit de la coquille (l'animal étant en marche) 
est considéré comme la spire et le côté gauche comme 
l'ombilic, à raison de l’obliquité de l'ouverture dont le 
bord le plus avancé indiquerait la partie supérieure de la 
coquille reposant sur le côté. 

En effet, chez toutes les coquilles terrestres (Helix), la 
portion de la lèvre qui avoisine la suture ou spire est celle 
qui s’avance le plus; et c’est une assimilation semblable 
chez les coquilles inoperculées fluviatiles (Lymnea, Physa) 
et quelques operculées (Ceralodes), qui a donné lieu à 
l'erreur. Dans celles-ci, au contraire, la partie de la lèvre 
qui touche la suture est celle qui s'avance le moins. Comme 
conséquence, la partie la plus avancée de la lèvre indi- 
querait la base de la coquille placée sur le côté. 

Pour moi, le côté droit de la coquille d’un mollusque 
en marche est l’ombilic, et le côté gauche la spire. 

Les coquilles à spire ombiliquée sont assez communes 


(1) Le Physa scalaris, Jay (Catel., tab. 1, fig. 8-9,1839, et Hal- 
deman, tab. 4, fig. 9), constitue la transition entre les Planorbes 
el les Physes. 

(2) « L’obliquité de l'ouverture, qui est coupée de droite à 
gauche en descendant, ayant déterminé la face la plus large de 
la coquille pour son dessus, on s'aperçoit que les spires tournent 
de droite à gauche en regardant le plan de la coquille comme 
horizontal, et conséquemment l'ouverture est à sa gauche, ce qui 
la range avec les Uniques comme le Bulin. » Le genre Bulinus, 
Adanson, est un /sidora, Ehrenberg, et non un Physa, Drapar- 
naud, ou un Aplexa, Leach. (M.) 


— 2317 — 


(Bulla) ; il n'en est pas de même des coquilies à ombilic 

turriculé, et je ne connais guère dans ce groupe que le 

Bifrontia Deshayesiana qui montre au fond de l’ombilic 

une spire saillante. Cette particularité est, au contraire, 

assez fréquente sur les monstruosités du genre Planorbe. 
Voici la liste des monstruosités scalaires à droite, c’est- 

a-dire munies d’un ombilic turriculé : 

4. Hippeutis lenticularis, Hartm. Land und Sussw. 

Gaster., tab. xxu1, fig. 1-9. 
2. Gyraulus deformis, Hartm., loc. cit., tab. xxxv, 


fig. 5-6. 

d — — Hartm., loc. cit., tab. xxxvi, 
fig. 1-7. 

4... — hispidus, Martm., loc. cit., tab. rx, 
fig. 1-5. 

LE deformis, Hartm., loc. cit., tab. zx, 
fig. 4-5. 

G. Planorbis dubius, Hart., loc. cit., tab. Lxxr. 


7. Planorbis marginatus, Michaud, Compl., tab. xvr, 
fig. 11-12. 

8. Nerita contorta. Müller, Verm., p. 487. — Helix 
contortuphcata, Gmel., p. 5661, n° 144. 

M. Moquin-Tandon a reconnu judicieusement que l’es- 
pèce de Müller n’est autre chose qu'une monstruosité du 
Planorbis umbilicatus. 

9.  Planorbe en vis, Geoffroy, p. 99, n° 9, pl. iii. 
Turbo aler, Martini, éd. allem., p. 88. —- Schroter 
Flusc., p. 557. 
Planorbe en vis, d’Argenville, Zoom., pl. vin, 
fig. 4 (1). 


(1) Si la figure de cette coquille n'est pas renversée par la 
faute de l'artiste, la monstruosité appartient plutôt à la deuxième 
section.  (M.) 


— 938 — 


Planorbis testa migricans. Mart., Berl. Magaz., IV 
p. 344, tab. x, f. 5. 
10. Turbo spiralis, Poiret, Prodr., p. 51 (1801). 
11. Helix cochlea, Brown, Werner. Mus., If, p. 528, 
tab. xx1v, f. 10. 
Helix terebra, Turton, Dict., p. 62, pl. x1v, F. 55 
(copiée) (1). 
Planorbis carinatus, Brown, Hl., t. XL, f. 58 
(copiée). 
42. Planorbis crista, L., Ratchin. Bull. Mosc., 1845 (2). 
Les monstruosités avec le côté gauche (spire) turriculé 
sont beaucoup plus rares; outre l’exemplaire que j'ai 
trouvé, je n’en connais que deux individus cités. 


? 


4. Hippeutis lenticularis, Hartm., loc. cit., tab. Lix, 
fig. 12. 

2. Planorbis leucostoma, Cailliaud, Journ.Conch., t. VIF, 
p. 509, tab. xv, f. 7 (1858). 

La figure 4 de la planche vux de la zoomorphose de 
d’Argenville donne une bonne idée de cette espèce de 
monstruosité ; mais ni Geoffroy ni d'Argenville n’annon- 
çant si l’exemplaire est sénestre, il est à croire qu'il y a 
faute du dessinateur. 

Il y a encore une question à résoudre. Le genre Choa- 
nomphalus, Gertsfeld, rapproché des Planorbes par 
M. Bourguignat, est-il voisin de la première des divisions 
des monstruosités scalaires (ombilic turriculé)? Je réponds 
par l’affirmative si l’affinité des Choanomphalus avec les 
Planorbis est prouvée. 


(4) Turton, dans son Manual of Land and fresh-water shells, 
est le seul auteur qui ait fait dessiner les coquilles dans leur po- 
sition naturelle. (M.) 

(2) Barbié (Catalogue des mollusques terrestres et fluviatiles de 
la Côte-d'Or, 1854) à aussi mentionné une monstruosité de Pla- 
norbe ; mais je ne possède pas cet ouvrage. (M.) 


+ ang 

Je crois que les Choanomphalus sont à peine différents 
da genre Pæcilospira, Môrch (Cat. Yoldi, p. 51), établi 
pour le Nerifa trochus, Müller (Valvata multiformis, 
Lieten-Desh.), coquille extrèmement variable (4) et com- 
mune dans la formation tertiaire de l’Allemagne. Cette 
espèce ne se distinguerait des Choanomphalus que par 
l'épaisseur du test. Il y aurait donc entre ces deux genres 
les mêmes rapports qu'entre les genres Globulus, J. So- 
werby (2), et Lithoglyphus, Mühif., Congeria, Partsch, et 
Dreissena, Bened., c’est-à-dire que les espèces de notre 
époque seraient plus minces et plus petites que celles de 
l’époque tertiaire. 0. M. 


Notice sur la Malacotogie de quelques points du 
littoral de l'empire chinois, 


PAR Opox DEBEAUx, pharmacien-aide-major. 


Les points du littoral chinois où le corps expédition- 
eaire en Chine a relâché pendant les années 1860 et 1861 


(4) Elle varie entre la forme planorbique et la forme trochoïde, 
ce qui me fait penser que les Choanomphalus aorus et Amouren- 
sis, Bourguignat (Rev. zool.,p. 527, 1860), ne diffèrent pas spéci- 
fiquement du Choanomphalus Maackii, Gerstfeld. (M.) 

(2) Globulus, J. Sowerby, Min. conch., Index VI, p. 246, 1834 
(Euspira, Agassiz). — Dans le Cat. Yoldi, p. 51, le genre Litho- 
glyphus estrapproché comme sous-scenre. Le Lithoglyphus zona- 
tus, Woodward (Proceed. zool. Soc., tab. xLvni, f. 3, 1859), de l’A- 
frique centrale, fait le passage aux espèces fossiles. 

Les Lithoglyphus portent les capsules d’œufs sur leur coquille 
comme les Neritina; chaque capsule contient une seule coquille 
embryonnaire solide, d’un tour et demi de spire. (M.) 


— 240 — 

sont pen nombreux, et il n’a guère été possible aux ama- 
teurs d'histoire naturelle d’y faire de fructueuses explo- 
rations à cause du peu de durée de chaque séjour. L'armée 
de terre a successivement occupé les localités suivantes : 
Shang-hai, Tché-fou et Tien-tsin, après avoir relâché 
quelque temps à Hong-kong, Woosung sur le Hiang-tsé- 
kiang et Takou sur le Pei-ho. Attaché au corps expédi- 
tionnaire en qualité de pharmacien-aide-major, j'ai pu 
explorer rapidement ces dernières localités pendant mon 
voyage, et j'ai profité d’un séjour consécutif de plu- 
sieurs mois sur les points occupés par l’armée française 
pour en étudier la végétation et y rechercher les mollus- 
ques vivants. J’examinerai, dans cette notice, chaque 
localité au point de vue malacologique seulement. 


HONG-KONG (KOUAN-TONG). 


Parti de France en décembre 1859, sur le transport 
mixte l'Isère, j'arrivais à Hong-kong (rade Victoria) au 
commencement de mai 1860. 

L'ile de Hong-kong, située à l’entrée de la rivière de 
Canton, offre une rade spacieuse et parfaitement abritée. 
Les côtes sont toutes rocailleuses et présentent une foule 
de petites baies favorables au développement des mollus- 
ques. L'ile de Hong-kong, qui n’est séparée du continent 
chinois que par un étroit chenal, est excessivement mon- 
tueuse et ravinée : on y compte huit à dix pics, dont les 
plus élevés ont environ 600 mètres au-dessus du niveau 
de la mer. La végétation est des plus variées, selon l’alti- 
tude des lieux. Dans les plaines croissent la plupart des 
plantes tropicales; les collines basses sont couvertes de 
bois de pinus sinensis et de bambous (bambusa arundi- 
nacea), landis que, au sommet des montagnes, la végé- 
tation se rapproche de la flore alpine des Indes. 


er 2 


On serait naturellement porté à penser que, dans un 
pays dont les produclions végétales sont si variées, la 
faune zoologique devrait fournir un riche contingent. Il 
n'en est ricn cependant au point de vue malacologique. 
J'ai fait de nombreuses excursions dans les plaines et sur 
les montagnes de Hong-kong pendant douze jours consé- 
cutifs, par des temps secs ou pluvieux. Partout je n’ai 
rencontré que lHelix similaris de Férussuc, espèce abon- 
dante dans une foule de localités de la Malaisie (Java, Su- 
matra, Singapore, etc.). Les eaux douces de l’île ne m'ont 
offert qu'une Méruine de petite taille, dont la forme glo- 
buleuse rappelle celle du N. Meleagris de Lamarck, plus 
une Corbicule {C. orientalis). Le littoral du continent chi- 
nois (Cow-long) et celui de Hong-kong sont peu riches en 
mollusques. On y reacontre bien quelques Liftorina, 
Trochus, Patella et Purpura (P. fiscella) de petite 
taille, mais c’est au moyen de la drague qu'il faut espérer 
avoir d’autres espèces. Par ce moyen on obtient, dans les 
lieux à fond rocaiileux, les espèces suivantes : Fusus co- 
losseus, Strombus Luhuanus, Strombus urceus, Dolium 
fascialum, Crrce pectinata, Circe undatina, Tapes rimu - 
laris, Mesodesma glabrata (?), Tellina Bruguierer. Dans 
les petites mares d’eau jaunâtre au bord de la mer, j'ai 
recueilli les Cerithium fluviatile et C. tuberculatum, le 
Lampania zonalis et le Cœcella lata. 

Chez un marchand de curiosités chinoises, à Hong- 
kong, j'ai pu me procurer plusieurs Cyrena fluviatilis et 
Unio Grayanus provenant de la rivière de Canton. Ce 
même marchand avait, dans des boîtes soigneusement 
emballées, plusieurs coquilles marines recueillies autour 
des iles voisines. J'ai reconnu, entre autres espèces, le 
Chama Lazarus. Sur le marché de Hong-kong, les Chi- 
nois apportent en abondance un Osfrea voisin de l'O. 

16 


LE RON 


Hippopus sous le rapport de la forme, le Cyfherea pete- 
chialis, dont il se fait une consommation incroyable, et 
le Fusus colosseus, dont l'animal est également destiné à 
l'usage alimeniaire ; ce dernier se vend au prix de 4 schel- 


ling (4 fr. 25 c. de notre monnaie). 
AMOY (FO-KIEN). 


Amoy ou Emoy, ville chinoise ouverte au commerce 
européen et située au fond d’une baie, offre un port sûr 
et parfaitement à l'abri des coups de vent; mais la rade 
est partout rocailleuse et très-dangercuse pour les navires 
d’un fort tonnage. La plage est également difficile à 
aborder : les roches du littoral sont composées de granit 
et de micaschistes. On y rencontre à peu près les mêmes 
mollusques marins qu’à Hong-kong. J'ai recueilli sur ce 
point trois espèces de Littorines, dont l’une est le L. tro- 
choides, de Gray. La drague ne m'a fait découvrir aucune 
espèce importante à signaler. 

Les environs d'Amoy sont très-accidentés. A l’époque 
de l’année où je m’y trouvais (18 mai), les montagnes pa- 
raissaient dénuées de végétation. Les mollusques terrestres 
sont peu abondants, et, malgré mes recherches, je n’ai pu 
recueillir, au pied des rochers abrités et à l'exposition du 
sud, que quelques Helix similaris et l Helix ravida que 
j'ai retrouvée dans d’autres localités plus septentrionales. 
Dans les fontaines et les sources qui abondent autour 
d'Amoy, j'ai rencontré une petite Paludine de la section 
des Vivipares, que les Chinois recherchent pour l'usage 
alimentaire (Paludina quadrata, Benson). J'ai aussi re- 
cueilli dans la baie d'Amoy un Glauconome, que je crois 
être le G. Cumingi, T. Prime. 


2h DES 


SHANG-HAI (TSÉ-KIANG). 


Shang-hai est situé sur le Wam-po, affluent du fleuve 
Hiang-isé-kiang, à environ 4 lieues de l'embouchure 
de ce dernier dans la mer. Les abords du Wam-po et du 
Hiang-tsé-kiang sont partout sablonneux, le fond en est 
excessivement vaseux. À Woo-song, point de jonction du 
Wam-po avec le fleuve Bleu, et où j'ai stationné pendant 
tout le mois de juin 4860, je me suis livré à la recherche 
des coquilles terrestres et d’eau douce. J'ai exploré parti- 
culièrement les nombreux canaux, petits cours d’eau et 
rivières, ainsi que les points du sol qui offrent un abri 
aux mollusques, haies, bords des chemins, tumulus, ete. 
: J'ai à signaler les espèces suivantes à Woo-song : 

Les Helix Shanghaiensis et pyrrhozona, qui sont rares, 
l'Helix ravida plus abondant ; un Planorbis et un Lymnea 
restés indéterminés, et communs tous deux; deux espèces 
de Paludines, abondamment répandues et dont l'une me 
paraît être le P. Remossu de Benson; le Cyrena Largil- 
herti, commun; l’Unio Osbeckii, belle espèce, rare dans 
celle localité; le Dipsas plicatus, qui se trouve dans le 
Wam-po. 

Ces mêmes espèces se retrouvent autour de Shang-hai, 
et j'ai hâte d'ajouter à cette liste, malheureusement très- 
restreinte, le Clausihia Shanghaïensis, recueilli sur les 
vieux murs de la ville chinoise, le Melania Fortunei et le 
Biühania striatula, qui vit, dans les rivières et les petits 
canaux, en société avec une grande Paludine (P. lecy- 
thoides de Benson). Le Cyrena Largillierh et l'Unio 
Osbecku sont abondamment répandus densles eaux douces 
qui avoisinent Shang-hai. Le sol des environs de cette 
ville est partout sablonneux et marécageux. Les nombreux 
tumulus qui s'élèvent dans la plaine servent de retraite à 


pee 


V Helix ravidu que j'ai trouvé de grande taille dans une 
seule localité. Les montagnes paraissent fort éloignées ; 
ct l'absence du carbonate de chaux dans ce terrain peut 
suffire pour expliquer la pauvreté malacologique de cette 
contrée, au moins pour ce qui concerne les Mollusques 
terrestres. 


TCHÉ-FOU (CHAN-TONG). 


Je me suis installé, dès le commencement de juillet 1860, 
au camp de Fché-fou, point situé non loin du cap Tché- 
fou, après avoir dépassé le cap Chan-tong, à l'entrée du 
golfe de Pe-tchi-ly. Ce pays est, au premier aspect, très- 
montagneux et peu boisé; les rochers sont composés de 
micaschiste et de granit, et tantôt se délitent sous l'in- 
fluence des agents atmosphériques, tantôt au contraire 
sur le littoral, deviennent d’une dureté excessive. Mes re- 
cherches, continuées pendant près de six mois dans celte 
intéressante contrée, m'ont amené à constater une faune 
conchyliologique très-pauvre à l'intérieur, mais très-variée 
sur le littoral. Le fond du havre de Tché-fou est tantôt 
sablonneux, tantôt, sur d’autres points, de même nature 
que les roches environnantes. Les roches submergées sont, 
en quelques localités, recouvertes de nombreux fucus 
(Ulwa lactuca, etc.), qui recèlent plusieurs espèces de 
Mollusques que l’on ne trouve point ailleurs. Avec de pa- 
reils éléments, on doit supposer une faune malacologique 
très-riche : cependant je n’ai pu découvrir plus de quatre- 
vingt-dix espèces dans cette région du golfe de Pe-tchi-ly. 

Voici le catalogue de celles de ces espèces qui m'ont 
paru le plus remarquables : 


Parmi Jes Braciopopes : Lingula hians, Swainson. 
Dans les MocLusquEs CONCHIFÈRES : 


— 245 — 


Anatina lanterna, Lamarck. 

Mya arenaria, Linné. 

Soletellina Japomica, Deshayes. 

Fragilia Yantaiensis, Crosse et Debcaux (1). 
Mactra sulcataria, Deshayes. 

—  venerijormis, Deshayes. 
Artemis Japonica, Reeve. 

Cytherea petechialis, Lamarck. 
Lucina Philippiana, Reeve. 
Cardium papyraceum, Chemnitz. 
Leda (Yoldia) lanceolata, 3. Sowerby. 
Arca granosa, Linné. 

Modiola Senhausui, Reeve. 

Mytilus smaragdinus, Chemnitz. 
Anomia Chinensis, Philippi. 
Ostrea Talienwhanensis, Crosse (2). 
Parmi les GASTÉROPODES : 

Bullæa Coreanica, À. Adams. 
Patella amussitata, Reeve. 
Litiorina Souverbiana, Crosse (5). 
Scalaria acuminata, Sowerby. 

—  lineolata, Kiener. 

— _trifasciata, de Haen. 
Lampania Cumingi, Crosse (4). 
Sigaretus papilla, Gmelin. 

Natica Fortunei, Reeve. 

—  problematica, Reeve. 

—  Sebæ, Souleyet. 

—  vesicalis, Philippi. 


(1) Journal de Conchyliologie, 1863, p. 78. 
(2} Journal de Conchyliologie, 1862, p. 149. 
(3) Journal de Conchyliologie, 1862, p. 53. 
(4) Journal de Conchyliologie, 1862, p. 54. 


— 2h86 — 


Purpura luteostoma, Deshayes. 
Rapana bezoar, Lamarck. 
Cassis undatus, Martini. 
Nassa margaritifera, Dunker. 
—  Sinarum, Philippi. 
—  varicifera, À. Adams. 
Cancellaria Spengleriana, Deshayes. 
Murex (Vitularia) monachus, Crosse (4). 
—  (Vitularia) Talienwhanensis, Crosse (2). 


Ce qui frappe d’abord l'observateur sur ce point du lit- 
toral chinois, c’est l’excessive abondance du Liftorina 
Souverbiana, dont les nombreux individus, généralement 
de petite taille comparativement au type, recouvrent d’é- 
normes roches micaschisteuses , situées au-dessus des 
points habituellement submergés à haute mer. Cette espèce 
vit là en compagnie d’une petite Paludinelle noirâtre, 
peut-être nouvelle, et que nous avons désignée provisoi- 
rement sous le nom de Paludinella Roccellarum. Les 
Murex, Purpura et Rapana, signalés plus haut, se trou- 
vent sur les blocs toujours baignés par la mer. Les Soletel- 
lina, Mactra, Scalaria, Sigaretus, Natica, Cancellara, 
Nassa, eic., etc., vivent dans les fonds sablonneux de 
cette partie du littoral. 

Dans la rivière du cap Chan-tong , non loin de la mer, 
j'ai recucilli un Glauconome nouveau, G. Primeana, 
Crosse et Debeaux, et le Cyrena fluviahlis, Müller. On 
rencontre dans les ruisseaux de l’intérieur, le Paludina 
lecythoides, Benson, et l’Unio Osbeckai, Philippi. Autour 
de la ville de Yan-tai, et non loin de la ville fortifiée de 
Ki-tsen-soo, on trouve, sous les pierres, l’Helix ravida, 


(4) Journal de Conchyl., 1862, p. 55. 
(2) Journal de Conchyl., 1862, p. 56. 


— 947 — 


et, dans les collines voisines, deux autres Helix et un petit 
Pupa. 
Comme on le voit, dans cette localité qui est cependant 
montagneuse et très-accidentée, les espèces terrestres sont 
peu nombreuses; je ne puis attribuer ce fait qu’à l'ab- 
sence, sur ce point, des roches calcaires nécessaires aux 
Mollusques pour former leurs coquilles. 


FORTS DE TAKOU ET GOLFE DE PE-TCHI-LY. 


Deux jours de marche par les bateaux à vapeur séparent 
le camp de Tché-fou des forts de Takou. Plus on avance 
par mer de Tché-fou vers les forts du Pei-ho, plus la pro- 
fondeur de la mer diminue. Sur une grande partie du 
golfe, le fond se trouve de 10 à 15 mètres de profondeur. 
La drague jetée à environ six milles du fort de Takou à 
rapporté, entre autres coquilles, le Cancellaria Boca- 
geana, Crosse et Debeaux (1), et l’Arca inæquivaluis, 
Bruguières. Les forts de Ta-kou sont, comme on sait, situés 
à l'embouchure du Pei-ho, dans le golfe de Pe-tchi-Ily. Sur 
le marché chinois de Ta-kou, j'ai remarqué plusieurs pa- 
niers remplis d'Anodontes provenant du Pei-ho et des- 
tinés à l'usage alimentaire. Mes recherches dans les eaux 
saumâtres des environs des forts n’ont amené aucun ré- 
sultat, ces marécages étant en partie recouverts par les 
eaux de la mer, à haute marée. 

De Ta-kou à Tien-tsin le sol est généralement plat, sa- 
blonneux, et fortement imprégné de sel marin. Les rizières 
et les marécages, qui sont si fréquents dans la plaine de 
Shang-hai, sont remplacés, dans la vallée du Pei-ho, par 
des champs bien cultivés et de vastes jardins parfaitement 
entretenus. Autour de la ville de Tien-tsin, je n'ai pu ren- 


(1) Journal de Conchyl., 1863, p. 77. 


— 28 — 

contrer qu'une seule espèce d'Helix (H. pyrrhozona), 
qui représente, à elle seule, toute la faune conchyliolo- 
gique terrestre de cette contrée. Cet Helix vit en abon- 
dance sous les pierres du Famoun et des forts de Tien-ko, 
aujourd'hui détruits. J'ai licu de supposer que l'espèce 
dont il s’agit a dû y être apportée avec les pierres qui ont 
servi à la construction du Yamoun (pagode avec jardin). 
Ce qui corrobore mon opinion, c'est qu'elle ne se trouve 
pas ailleurs, dans un grand rayon autour de Tien-tsin. 

Le canal impérial et le Pei-ho renferment plusieurs es- 
pèces de Mollusques qui m'ont paru intéressantes. Je citerai 
particulièrement les suivantes : UÜnio Tientsinensis, 
Crosse et Debeaux (species nova); U. Osbeckti, Philippi, 
U. Grayanus, Lea; Symphynota magnifica, Lea, var. 
minor; Cyrena Earqillierh, Philippi; et Paludina lecy- 
thoides, Benson. 


USAGES DES MOLLUSQUES CHEZ LES CHINOIS. 


Les Chinois aitachent une grande importance à la re- 
cherche des coquilles marines où d'eau douce pour les 
usages alimentaires. A Hong-kong, on apporte sur le 
marché le Fusus colosseus et un Ostrea de grande dimen- 
sion. À Tché-fou, où !e peuple parait plus misérable, tous 
les Mollusques marins sont recueillis pour la cuisine à bon 
marché. Il n’est pas rare de voir, chez les restaurateurs, des 
paniers remplis de Rotella, de Nassa, de Murex et autres 
petites espèces que les enfants recherchent sur les côtes 
pendant des jeurnées entières. Les Chinois donnent tou- 
tefois la préférence aux animaux des Purpura luteostoma, 
Rapana bezoar, Lucina Philippiana, Cytherea petechalis, 
Mactra veneriformis, Muyu arenaria, Lingula hians, et 
aux espèces du genre Solen. 

Le Hfyx arenaria, qui vit entre les galets micaschis- 


90 ee 
teux de la rade de Yan-tai est surtout recherché à cause 
de la finesse de sa chair. 

Les Mollusques sont apportés sur le marché après avoir 
subi une ébullition prolongée dans l'eau; les Chinois les 
mangent avec un assaisonnement dont l'oignon est la base. 

Dans les contrées comme Tché-fou, qui manquent 
presque complétement de carborate de chaux, les débris 
des coquilles rendent encore bien des services. Aussi les 
Chinois recueillent-ils les valves d’'Osfrea rejetées par le 
flot sur le rivage, pour les calciner et en faire de la chaux. 

Quelques espèces servent de médicaments dans la thé- 
rapeutique chinoise. La poudre de perles entre dans la 
composition du célèbre remède pao-hing-che, qui, au dire 
des médecins chinois, réussit dans le traitement de la pe- 
tite vérole, dans les fièvres malignes, et quelquefois aussi 
pour les femmes en couches ; mais les Chinois y substi- 
tuent le plus souvent la nacre intérieure provenant des 
Hatiotis et des Unio. On emploie aussi la poudre de plu- 
sieurs Térébratules foxsiles de l'île d'Hai-nam, connues 
des Chinois sous le nom de Hai-fou-che, qui signifie litté- 
ralement pierre de mer. 

On sait encore avec quel art les Chinois introduisent 
sous le manteau du Dipsas plicatus qui vit dans le Wam-po 
à Shang-bai, et cela sans blesser l'animal, des petits ma- 
gots de composition diverse qui finissent par se recouvrir 
d'une couche de nacre, et font relief à la surface de la valve 
à laquelle ils adhèrent. 

L'économie domestique tire parti des valves du Pecten 
Japonicus pour en former de petites pelles à feu, et de 
celles du Dipsas plicaitus pour peser dans les magasins les 
graines oléagineuses ou alimentaires. 

J'ai appris d'un officier de l’armée qu'il existait, dans 
les riches musées impériaux de Fen-min-huen (résidence 


— 1250 — 


d'été de l'empereur de Chine), une collection de coquilles 
marines provenant de la mer des Indes. J'ai vu une de ces 
coquilles, un Cassis vibex, dont la bouche était bordée 
d'une lamelle d’or. J'ai vu de plus, entre les mains d’un 
zélé conchyliologue, M. Michaud, officier de marine, une 
série de dessins coloriés, dans le format in-4°, représen- 
tant les plus belles coquilles de l'océan Indien. Ces des- 
sins d'origine anglaise provenaient également du palais 
de Fen-min-huen. Ce dernier fait prouve que, si les classes 
lettrées de l'empire chinois négligent en général complé- 
tement les collections scientifiques, il a été fait en haut 
lieu une exception particulière en faveur d’une collection 
conchyliologique, destinée autant à contribuer à l’instruc- 
tion qu'à charmer les yeux des visiteurs du plus riche pa- 
lais qui existât dans le Céleste Empire. 


DÉSIGNATION ET SYNONYMIE DES MOLLUSQUES EN CHINE. 


Les Mollusques terrestres et d’eau douce sont désignés, 
en langue chinoise, par un nom qui rappelle tantôt l'ha- 
bitat, tantôt la forme ou les usages. Ces noms varient selon 
les localités. À Tien-tsin, la seule espèce de coquille ter- 
restre qui se rencontre dans cette partie du Pe-tchi-ly, 
l'Aelix pyrrhozona, Philippi, porte le nom de Sra-hai- 
louss (1), et la grande espèce de Paludine, P. lecythoides, 
Benson, celui de Lou-ssa. Les Cyrènes, Unios et Anodontes, 
qui vivent dans le canal impérial et le Pei-ho, n'ont 
d'autre nom que celui de Ka-la. 

Nous retrouvons en partie ces mêmes désignations à 
Shang-hai. Ainsi l’Helix ravida et les autres petites es- 


(4) Je dois faire remarquer l’analogie frappante de ce nom 
Hai-louss avec le nom générique Helix. Le mot sia, qui précède 
Hai-louss, signifie petit ; le mot ta signifie, au contraire, grand. 


— 951 — 
pèces d'Helix sont appelés également Hai-louss; le 
Clausilia Shanghaïensis, Haï-ssé, le Dipsas plicatus 
Bam-po (du nom de la rivière Wam-po). Les autres bi- 
valves d'eau douce sont désignés par le nom général de 
Ka-la. 

Dans la province de Nanking, les coquilles terrestres et 
d’eau douce ont des appellations à peu près semblables. 
Les Chinois désignent sous le nom de Hai-ssé le Melania 
Fortunei, et sous celui de Lou-sse toutes les Paludines de 
grande et moyenne taille, réservant le terme Sia-lou-sse 
aux petites espèces d’eau douce (Bithinia et Lymnea) qui 
abondent dans les fossés marécageux. Toutes les coquilles 
bivalves d'eau douce portent à Nanking le nom de 
Chi-xe. 

C'est surlout dans les villes marilimes qu'il est besoin 
d’une nomenclature plus étendue pour désigner les nom- 
breuses espèces de Mollusques marins qui sont journelle- 
ment apportés sur les marchés, ou qui sont l'objet d’un 
trafic particulier. J’ai recueilli ainsi, pendant mon séjour 
au camp de Tché-fou, les noms chinois des principales es- 
pèces de la localité. 


UNIVALVES. 
Helix ravida, Benson. — Louo-ssa. 
Monodonta (espèces du genre). — Ta-po-lo. 
Trochus (espèces du genre).  — Hu-bam-bo-lo. 
Natica problematica, Reeve. = Lo-lo-bi-tcho. 
Sigaretus papilla, Gmelin. — Lo-lo - bi-tcho-dou- 
in-na. 
Rotella (espèces du genre). — Cha-bo-lo. 
Purpura lutecstoma, Deshayes. —Kou-an-gui-a-ni-ou. 
Rapana bezoar, Lämarck. — Ou-a-lo-la. 


Cassis undatus, Martini. — An-tse-bo-lo-la. 


— 252 — 


Murex Talienwhanensis, Crosse. — Ta-bo-lo. 

—  monachus, Crosse. — Ta-bo-lo. 
Patella (espèces du genre). — Ha-e-bo-ki. 
Haliotis (espèces du genre).  — Kin-ga. 

BIVALVES. 

Ostrea (espèces du genre). — Liza. 

Pecten (espèces du genre). — Ta-a-e-bo-ki. 

Anomia chinensis, Philippi. — Même nom que ci- 
dessus. 

Mytilussmaragdinus, Chemnitz.— Ha-e-koun-ga. 

Arca (espèces du genre). — Ou-a-li-koun-ga. 

Mya arenaria, Linné. — Tsé-ga. 

Tellina (espèces du genre). — Tso-ka. 

Solen (petit). — Tchin-ga. 

Anatina lanterna, Lamarck. — Même nom. 

Solen (grand). — Chu-en-na. 

Cytherea petechialis, Lamarck. — Ta-ka-la. - 

Venus (espèces du genre). — Ka-la. 

Cardium papyraceum, Chemnitz.— Kio-ka-la. 

Lingula hians, Swainson. — Pi-han-g. 


Je ne terminerai pas cette notice sans exprimer à mon 
ami et collègue de l’armée, M. Frilley, médecin-aide- 
major de 1° classe, mes vifs et sincères remerciments 
pour le concours actif qu'il n’a prèté en Chine dans les 

.recherches malacologiques. 0. D. 


Bordeaux, 1°" décembre 1862. 


et dm 


— 253 — 


Note sur quelques espèces nouvelles OÙ peu 


connues du littoral de l'empire chinois, 


PAR H. CROSSE ET O. DEBEAUX. 


4. MyYA ARENARIA. 


Mya arenaria, Linné, Syst. nal., p. 1112, Gmel., 
n° 2. 

Si nous parlons ici de cette espèce bien connuc des na- 
turalistes, c’est uniquement pour signaler un fait de dis- 
tribution géographique qui nous a paru curieux. En effet, 
il est intéressant de retrouver à Tché-fou, dans le nord 
de la Chine, un Mollusque marin aussi abondamment ré- 
pandu dans une partie de nos mers d'Europe. L'examen 
comparatif des individus rapportés de Chine, et de ceux 
que nous avons recueillis nons-mème dans la Manche, ne 
nous a révélé aucune différence sensible entre eux, et ne 
nous a point permis, par conséquent, de les séparer spé- 
cifiquement. 

L’area géographique de cette espèce est donc excessive- 
ment considérable, puisqu'on la retrouve en Europe, en 
Asie et en Amérique, phénomène de distribution zoolo- 
gique dont nous ne connaissons pas beaucoup d'exemples. 
On peut considérer le Mya arenaria comme une espèce 
circumpolaire, car on a constaté son existence à peu près 
sur tous les points situés du 50° au 70° degré de latitude 
nord. Middendorff Ja signale même à la Nouvelle-Zemble, 
et Fabricius au Groenland, c'est-à-dire sous une latitude 


Log 


nord de près de 80 degrés. De l'océan Glacial arctique, qui 
paraît être sa véritable patrie, elle est descendue dans les 
mers du nord de l’Europe, jusques et y compris la Manche 
et une partie de nos côtes de l'Océan. On ne l’a point en- 
core signalée en Espagne, du moins à notre connaissance. 
Par le détroit de Behring, elle s’est répandue, d’un côté, 
sur le littoral de l'Amérique russe, où on l'a recueillie à 
Sitka, et, de l’autre, dans le Kamtschatka, la mer d'O- 
chotsk, le Japon, et finalement le nord de la Chine, où 
nous la sigoalons, et où elle paraît s'arrêter entre le 30°et 
le 40° degré de latitude. Enfin, par la mer de Baffin et le 
détroit de Davis elle a envoyé des colonies sur celles des 
côtes de l'Amérique du Nord qui sont baignées par l'A- 
tlantique. Le docteur Gould la compte au nombre des Mol- 
lusques marins de l’État de Massachussets. On peut donc 
dire que le Mya arenaria est répandu dans les mers 
d'environ un quart du globe terrestre. 

Les individus recueillis à Tché-fou proviennent de la 
petite rade de Yan-tai, où ils vivent dans la vase. L’es- 
pèce est très-recherchée par les Chinois au point de vue 
alimentaire. 


II. SOLETELLINA JAPONICA. 


Soletellina Japonica, Deshayes, in Reeve, Conch. le., 
n° 16. 

Cette jolie espèce habite la partie sablonneuse de la 
grande rade de Tché-fou. Elle est figurée par Reeve 
(Conch. Ic., n° 16), mais très-médiocrement. D'après la 
figure, le côté postérieur est le plus court, tandis que, 
mesuré au compas, il est évidemment le plus long des 
deux. La description n'indique pas non plus un caractère 
que nous avons retrouvé dans tous nos exemplaires, et qui 
consiste en ce que la valve gauche est notablement plus 


— 255 — 
convexe et plus bombée que la valve droite, qui s'aplatit 
immédiatement après les crochets. 

Le S. Japonica est de forme orbiculaire-transverse, très- 
faiblement inéquilatéral, plano-convexe, mais dans des 
proportions différentes entre les deux valves, ainsi que 
nous venons de l’exposer. Cette coquille est lisse et polie, 
d’un violet pourpré pâle tournant au blanchâtre, et re- 
couverte, sur presque toute la superficie, d'un épiderme 
brillant et d’un brun olivâtre. Des crochets partent deux 
radiations claires qui disparaissent bientôt après. Le côté 
antérieur, un peu plus court que l'autre, est arrondi; le 
côté postérieur, atténué cet légèrement tronqué. Le liga- 
ment est extérieur et très-saillant, comme dans la plupart 
des espèces du genre. La longueur des individus de notre 
collection est de 40 à 42 millimètres; leur largeur, de 
32 à 34; leur épaisseur, de 11 à 42. 


3. FRAGILIA YANTAIENSIS. (PL. IX, fig. 2.) 


Fragilia Yantaiensis, Crosse et Debeaux, Journal de 
Conchyliologie, 1865, vol. XI, p. 78. 

Coquille très-épaisse, légèrement renflée, ovale-trigone, 
inéquilatérale, d’un blanc roussâtre à sa partie externe : 
elle présente des rides concentriques sublamelleuses, qui 
se terminent en formant une carène plissée sur le côté 
postérieur ; ce côté est obtusément rostré et subflexueux ; 
le côté antérieur est arrondi et un peu plus court que 
autre. La charnière est munie, sur chaque valve, de deux 
dents inégales, dont la plus forte est la première de la 
valve gauche et la seconde de la valve droite. L'intérieur 
des valves est d’un blanc sale. Les crochets sont compri- 
més et se touchent, les nymphes sont larges et aplaties ; 
le ligament est épais et noirâtre, la lunule petite et re- 
marquablement profonde. La longueur de l'individu figuré 


sp 

est de #8 millimètres, la largeur de 42 et l'épaisseur de 
24 (collection Crosse). Ce mollasque, qui, par la charnière 
et par l’organisation de l'animal, se rattache évidemment 
au genre Fragiha, s'éleigne, d'un autre côté, des espèces 
connues par l'épaisseur ancrmale de son test, qui semble 
donner un démenti à l'étymologie de son nom générique: 
c'est, en effet, une Fragilie d'ûne soiidité remarquable. 
Elle est très-abondamment répandue dans la petite rade 
de Yan-tai, au-dessus du Promontoire du Tombeau (an- 
cien camp de l’armée française, à Tché-fou) : elle vit entre 
les galets micaschisteux, d’où elle est parfois très-difficile 
à extraire. 


4. GLAUCONOME PRIMEANA. (PI. IX, fig. 1.) 


Glauconome Primeana, Crosse et Debeaux, Journal de 
Conchyhologie, 1865, vol. XI, p. 177. 

Coquille de forme oblongue-allongée, à peine inéquila- 
térale, munie de stries ou rides longitudinales obsolètes, 
qui ne l’empêchent pas de paraître presquelisse el assez lui- 
sante. Elle présente, vers sa partie médiane, une assezlégère 
dépression qui se prolonge jusqu’au bord externe. Elle est 
blanche, sous un épiderme mince et d’an brun jaunâtre 
qui la recouvre en partie. Le côté antérieur est arrondi et 
un peu plus court que le côté postérieur, qui est atténué 
et subcaréné. Les crochets se touchent et sont ordinaire- 
ment lisses et polis ; néanmoins nous avons trouvé, sur un 
de nos exemplaires, un commencement d’érosion. La 
charnière est étroite et composée de trois dents inégales ; 
les dents médiane et postérieure de la valve droite et les 
dents antérieure et médiane de la valve gauche sont bi- 
fides. Le sinus palléal est profond et étroit, le bord externe 
légèrement flexueux à sa partie médiane; les valves sont 
à une coloration blanchâtre à l’intérieur. La longueur de 


— 251 — 
l'individu figuré est de 26 millimètres, sur une largeur de 
16 et une épaisseur de 11 1/2 (collection Crosse). 

Cette espèce, dont il a été recueilli un petit nombre 
d'exemplaires dans la rivière du cap Chan-tong, est voi- 
sine du G. cerea de Reeve et du G. Chinensis, de Gray. 
Elle diffère du premier par sa forme presque équilatérale, 
sa dépression médiane et son bord subflexueux : son ha- 
bitat est également différent. Elle se distingue du second 
par sa forme moins allongée, moins renflée et subéquila- 
térale, sa dépression médiane, son bord subflexueux et 
son épiderme jaunâtre et non tirant sur le vert. 

Nous lui donnons le nom de M. Temple Prime, de New- 
York, dont nos lecteurs connaissent et apprécient les in- 


téressants travaux sur les Cyrènes et les genres qui les avoi- 
sinent. 


5. Uxio TienTsiNeNsis. (PI. X, fig. 1. 


Unio Tientsinensis, Crosse et Debeaux, ms. 

Testa ovato-elliphica, convera, crassa, oblique subcom- 
pressa, valde inæquilateralis, concentrice rugalo-striata, 
ad umbones tuberculis ornata validis, confluentibus, mox 
evamdis, sub epidermide tenui, rubiginosa, quasi setosa, 
vivide viridis ; parte antica brevissima, fere nulla, obtuse 
rotundata, parte postica lata, prælonga; umbonibus tumi- 
dis, prominulis, approximatis, appressis ; dentibus cardi- 
nalhibus validis, crenulatis, valva dextra dente antico 
maximo munita et lamella longa, subarcuaïa, valva si- 
nistra dentem posticum exhibente maximum, et fossulam 
longam alterius valvæ lamellam recipientem ; margarita 
in fundo el in medio lutescente, in cardine et versus mar- 
gines alba. —Sub cardine spatium vacuum usque ad um- 
bones intus decurrit. — Longit. 65 millim., lat. 55, alt. 
utriusque valve 45 5f10. 


17 


(Ha 


Habitat ad Tien-tsin, Chinæ septentrionalis, in flumine 
Pei-ho. 


Coquille de forme ovale-elliptique, épaisse, convexe, 
légèrement comprimée en sens oblique, très-inéquilaté- 
räle, sillonnée d’un certain nombre de Sstries ou plutôt 
de rugosités concentriques, et présentant sur les crochets, 
ainsi que sur les parties qui les avoisinent, des tubercules 
assez forts, confluents, et qui ne tardent pas à disparaître. 
Le système de coloration externe consiste en un beau 
vert assez vif, sous un épiderme fin, soyeux, peu appa- 
rent et d’une nuance roussâtre. Le côté antérieur est exces- 
sivement court, presque nul, obtusément arrondi, le côté 
postérieur large et prolongé; les crochets sont renflés, 
saillants, et assez rapprochés l’un de Fautre pour être en 
contact immédiat et s’user un peu réciproquement. Les 
dents cardinales sont très-fortes, et présentent, sur toute 
leur surface, des stries ou crénelures ; la charnière se com- 
pose, sur la valve droite, d'une dent antérieure très-forte, 
d’une fossette, et d’une lamelle longue et légèrement ar- 
quée; sur la valve gauche, d’une première fossette, puis 
d’une dent postérieure volumineuse, et enfin d'une se- 
conde fossette très-allongée, destinée à recevoir et à loger 
ja lamelle saillante de l’autre valve. La nacre est jaunâtre 
à la partie médiane interne des valves, au fond et dans 
l’espace vide qui s'étend sous la charnière jusqu’à la nais- 
sance des crochets : elle est blanche vers les bords et sur 
les dents. — Longueur de la coquille 63 millimètres, lar- 
geur 55, hauteur des deux valves réunies 43 5/10 (collec- 
tion Debeaux). 


Cette remarquable espèce rappelle, par sa forme ellip- 
tique et par l’atténuation de son côté antérieur, certaines 
espèces américaines décrites par M. Lea, l'Unio sulcatus, 


…— 959 


et surtout l’Unio ellipsis, de l'Ohio, par exemple (4), dont 
elle s'éloigne, d’ailleurs, par ses tubercules ct par d’autres 
caractères différentiels. Parmi les espèces du genre qui, à 
notre connaissance, ont été décrites comme provenant de 
Chine, nons ne pouvons la comparer qu’à une seule, 
VU. Leai, Gray (2), qui nous parait s’en rapprocher beau- 
coup sous certains rapports. 

Notre espèce en diffère, 1° par sa forme beaucoup plus 
convexe, plus bombée, plus inéquilatérale et plus ellip- 
tique; 2° par son côté antérieur encore plus court et 
presque nul; 5° par ses tubercules moins forts, confluents 
et développés seulement dans le voisinage des crochets, 
tandis que ceux de l’autre espèce sont plus prononcés et 
règnent sur une grande partie de la surface externe des 
valves ; 4° par sa coloration d’un beau vert sous un épi- 
derme mince, soyeux et roussâtre (celle de l’autre espèce 
est noire); 5° par sa nacre d’une nuance jaunâtre vers la 
partie médiane interne des valves, et non pas uniformé- 
ment blanche. 

Elle a été recueillie dans le Pei-ho, à Tien-tsin, où elle 
paraît exister communément. On en a trouvé des valves 
séparées, près de Takou, sur les bords du même fleuve. 
La nacre de cette coquille est employée, dans la matière 
médicale chinoise, sous le nom de ÆXo-fan. On lui sub- 
stitue quelquefois celle de l'Unio Osbeckii, Philippi. 


6. LITTORINA SOUVERBIANA. 


Littorina Souverbiana, Crosse, Journal de Conchylio- 
dogie, vol. X, p. 55, pl. 1, fig. 6, 7. 


(1) Observ. on the genus Unio, vol. T, p. 10, pl. 1v, tig. 4, et 
p. #4, pl. vin, fig. 12. 

(2) Küster, Chemnitz, ed. nova, Monog., g. Unio, p. 239, 
pl. Lxxvin, fig. 3. 


— 260 — 


Cette espèce a été établie, au commencement de 1862, 
sur quelques individus de grande taille et en excellent état 
de conservation, qui avaient été communiqués par M. Cu- 
ming, notre honorable correspondant. L'examen des 
nombreux individus de toute dimension qui ont été rap- 
portés de Chine par l’un de nous nous à donné la convic- 
tion que cette espèce devait être réunie, à titre de simple 
variété, au L. brevicula de Philippi, et qu’il y avait lieu 
d'en agir de même à l'égard du L. balteata de Reeve, qui 
constitue une autre variété. 

Deux choses peuvent, à notre avis, excuser, jusqu’à un 
certain point, cette confusion. D'abord, M. Largilliert, 
auquel Philippi doit la communication des individus qu'il 
a décrits, avait la déplorable habitude de n’envoyer, géné- 
ralement, au naturaliste allemand que des coquilles en 
médiocre état de conservation, même quand il pouvait 
faire autrement. De là, beaucoup de doute et de confusion 
au sujet d’un certain nombre d’espèces chinoises figurées 
dans les Abbildungen, et notamment de celle qui nous 
occupe. Ensuite, il faut reconnaître que l'espèce varie 
beaucoup, non-seulement sous le rapport de la taille, 
mais encore par la forme générale de la coquille, le nom- 
bre et le plus ou moins de saillie des côtes, etc. Les seuls 
caractères constants consistent dans la forme presque 
circulaire de louverture et dans la disposition de la colu- 
melle, largement dilatée, surtout à ia partie basale. La 
synonymie de l'espèce nous paraît devoir être établie 
comme il suit : 


LITTORINA BREVICULA. 


Turbo (Littorina) breviculus, Philippi, Zeits. fur Ma- 
lak., p.166, 1844. 


— 261 — 


Littorina brevicula, Philippi, Abbildungen, vol. 1, 
p. 461, pl. nn, fig. 10, 1847. 

Liltorina brevicula, Reeve, Conch. 1conica, n° 51, 
de ae 1837. 

. 8, major, subglobosa, fuligineo-brunnea, carinis 

ge uer prominulis. 

Liliorina Souverhiana, Crosse, Journal de PR 
logie, vol. X, p. 55, pl. [, fig. 6, 7, 1862. 

Var. y, globoso-turbinala, minus crassa, carinis sub- 
distantibus, tenuibus. 

Liltorina balleata, Reeve, Conch. iconica, n° 71, 
fig. a, b, 1857. 

Var. d, submutica, sulcis obsoletis, nec carinis im- 
pressa (coll. Crosse). 

Le L. brevicula est abondamment répandu sur presque 
tous les points du littoral du nord de la Chine, 


7. CERITHIUM FLUVIATILE, VAR. MICROPTERA. 


Cerithium microptera, Kiëner, Icon., p. 95, pl. xxx, 
fig. 5 

Nous avons reçu d'Amoy (Chine), grâce à une bienveil- 
lante communication de M. Borchard, chirurgien de la 
marine, cette curieuse variété du C. fluviale, Potiez et 
Michaud, qui a été érigée par Kiéner au rang d’espèce, 
assez à tort, selon nous, et dont la provenance exacte 
n’était qu'imparfaitement connue. On sait que cette forme 
intéressante, complétement semblable au type de l'espèce 
sous le rapport du nombre, de la forme et de l’ornemen- 
tation des tours de spire, s’en éloigne seulement par 
son ouverture blanche et surtout par le prolongement 
anormal de son bord droit qui forme une sorte de petite 
aile, et qui devient ainsi comparable à celui de quelques- 
unes des espèces fossiles du bassin de Paris. 


eur 


8. Narica FoRTUNEI. (PI. IX, fig. 5.) 


Nalica Fortunei, Reeve, Conch. iconica, n° 195, 1855 
(ex specimine juvenili). 

M. Reeve, d’après la description et la figure qu'il 
donne de cette espèce, nous parait n'avoir eu à sa dispo- 
sition qu’un individu jeune et en médiocre état de con- 
servation : nous croyons donc devoir, dans l'intérêt d'une 
bonne nomenclature et pour éviter toute confusion, dé- 
crire et figurer à nouveau l’espèce, mais celte fois telle 
qu’elle est, quand on la possède adulte et en bon état. 

Le N. Fortunei est une coquille pourvue d'un ombilic 
étroit, d’une forme assez élancée pour le genre. Le 
test est assez mince, le sommet noirâtre, les tours de 
spire, au nombre de 6, sont convexes et portent des stries 
décussées très-fines ; la columelle, quoique mince, est lé- 
gèrement réfléchie à sa partie basale, et surtout à celle 
qui correspond au funicule; elle est réunie au bord droit 
par une callosité peu épaisse, mais assez étendue. L’ou- 
verture est presque ovale, le bord droit mince et tran- 
chant. L'intérieur de la bouche et tout le péristome sont 
d’une belle couleur marron, uniforme, à l'exception des 
parties basale et columellaire, qui présentent, par en- 
droits, des teintes blanchâtres. À l’extérieur, la colora- 
tion est bien, ainsi que l'indique Reeve, d'un bleu livide, 
mais pour les premiers tours seulement; les derniers sont 
beaucoup plus clairs et d’un blane violâtre et carnéolé. La 
longueur d’un de nos exemplaires est de 42 millimètres, 
sur un diamètre de 55. L’opercule est mince, corné, de 
forme ovale-allongée, à nuciéus saillant en forme de bou- 
ton et presque latéral ; il forme un peu plus d'un tour par 
son enroulement. 

Cette espèce est assez commune dans la petite rade de 


— 9263 — 
Yantai ; elle s'enfonce dans la vase, entre les galets et les 
fragments de roche roulés. 


9. RAPANA BEZOAR, VAR. C. 


Buccinum bezoar, L., Syst. nat.,ed. 12, p. 2204; Gme- 
lin, p. 5491, n° 91. 

Pyrula bezoar, var. C, Reeve, Conch. iconica, n° 15, 
fig. c. 

Cette belle variété, remarquable par sa grande taille, 
ses quatre rangées de tubercules et la coloration orangée de 
son ouverture, fréquente les roches sous-marines du havre 
de Tché-fou; elle est abondante autour des îlots qui font 
face au promontoire de Tché-fou. On l’apporte sur le mar- 
ché, et les Chinois en font une grande consommation. 


10. CANCELLARIA SPENGLERIANA. 


Cancellaria Spengleriana, Deshayes, ÆEncycl. méth., 
t. II, p. 185, n° 14. 

Cette espèce habite les parties à fond sablonneux de la 
grande rade de Tché-fou ; elle y est rare. On en rencontre 
quelquefois des individus vivants, jetés sur la plage, après 
les coups de mer, principalement pendant les mois de dé- 
cembre et de janvier. Nous devons signaler la remar- 
quable dimension qu’atteignent, sur ce point, les indivi- 
dus de cette rare espèce. Un de nos exemplaires a 60 mil- 
limètres de longueur, et son plus grand diamètre est de 
58. Le nombre des tours de spire, que nous ne trouvons 
indiqué par aucun auteur, est de 6 1/2. Les deux premiers 
et le commencement du troisième sont lisses et sans trace 
de carène. 


11. CANCELLARIA BocAGEANA. (PI. IX, fig. 5.) 


Cancellariu Bocageana, Crosse et Debeaux, Journ. 
de Conchyliologie, 1865, vol. XI, p. 77. 


— 96% — 


Cequille non ombiliquée, mais présentant seulement 
un commencement de perforation qui ne pénètre pas, et 
qui devient même linéaire chez quelques individus. Elle 
est de forme élancée, assez épaisse et présente 6 tours 1/2 
de spire; les tours embryonnaires sont lisses, arrondis, 
transparents et blanchâtres; les suivants sont pourvus de 
côles longitudinales, distantes, arrondies, lisses et au 
nombre de 6 à 9 pour chaque; ils sont, de plus, anguleux 
à leur partie supérieure, et profondément canaliculés vers 
la suture; l'intervalle des côtes présente des stries trans- 
verses peu sensibles. Le dernier tour, un peu plus petit 
que le reste de la spire, offre, comme système de colora- 
tion, une bande blanche, située vers sa partie médiane, et 
de nombreuses petites zones transverses, souvent con- 
fluentes et de couleur cannelle. L'ouverture est de forme 
oblongo-triangulaire; le fond de la bouche, de’ couleur 
livide, laisse paraître la bande blanche du dernier tour. 
Les plis de la columelle sont au nombre de trois, et elle 
est marquée, près de la base, d’un certain nombre de gra- 
nulations obsolètes. Le bord droit est épais, étalé, garni de 
denticulations qui se terminent par des raies à l’intérieur. 
Un peu avant d'arriver à son point d'insertion, il forme 
un angle, puis présente une dent obsolète. Le limbe ex- 
trème offre des maculations de couleur cannelle qui cor- 
respondent aux pelites zones extérieures, dont elles ne 
sont que la continuation. La longueur de l'individu figuré 
est de 22 millimètres, sur un diamètre de 15. 

Cette espèce nous paraît très-distincte du véritable Can- 
cellaria scalarina de Lamarck et du C. Thomasiana, 
Crosse (C. scalarina de Reeve et des auteurs anglais). 

Nous avons pu voir et étudier le type de Lamarck, grâce 
à l’obligeance de M. le docteur Chenu, conservateur du 
musée Delessert. C’est une coquille de couleur blanchâtre, 


— 265 — 


avec des parties très-Iégèrement teintées de roux, et dont 
Kiéner a donné une excellente figure (1). Elle est assez 
ventrue, fortement”"ombiliquée, et sillonnée transversale- 
ment de stries fines, mais parfaitement visibles, mème sur 
les côtes. Notre espèce est élancée, non ombiliquée, ou du 
moins peu s’en faut, et absolument dépourvue de stries 
sur ses côtes. Le système de linéoles roussâtres et souvent 
confluentes, et la bande transversale blanche, apparente à 
l'intérieur de l’ouverture, manquent également dans l’es- 
pèce de Lamarck. 

Le C. Thomasiana est beaucoup plus voisin de notre 
espèce; mais, si nous comparons cette dernière à la des- 
cription et surtout à la figure de Reeve (2), nous trouvons 
que le C. Bocageana se distingue par sa taille plus petite, 
par sex côtes moins nombreuses, plus droites, moins forte- 
ment anguleuses et moins élevées, à l'angle qu’eiles for- 
ment, et enfin par ses zones ou linéoles roussâtres, rem- 
placées dans l’autre espèce par une coloration uniforme. 
La bande blanche existe, d’ailleurs, dans les deux espèces. 
Enfin le C. scalarina provient des mers de File de France 
d’après Lamarck, et le C. Thomasiana des Antilles d’après 
Reeve, tandis que le C. Bocageana à été recueilli dans le 
voisinage des forts de Ta-kou (nord de la Chine). 

Nous donnons à cette espèce le nom de l'honorable di- 
recteur du musée de Lisbonne, M. Barboza du Bocage. 


H:'C''eb OLFIE 


(1) Species icon., g. Cancellaria, pl. v, fig. 3. 
(2) Conch, iconica, Cancellaria, n° 925, fig. a, b. 


ut je 


Description d'une Hélieine nouvelle, 


PAR H. CROSSE ET O. DEBEAUX. 


HELICINA OXYRHYNCHA. (PI. IX, fig. 4.) 


T. depresso-conica, tenuiuscula, subdiaphana, pallide 
cütrino-lutea ; spira conica, apice obtusulo; anfr. 5 1[4 
plamusculi, ultimus carina acuta, albicante cinctus, an- 
lice non descendens, basi convexiusculus : apertura pero- 
bliqua, subtriangularis ; columella brevis, superne in cal- 
lum basalem, tenuem dilatala, basi continuo in peristoma 
tenue abiens ; peristoma albidum, reflexum, ad basin te- 
nue, medio in rostrum expansum, leviter aduncum, pro- 
ductum, deinde subflexuosum. — Diam. maj. cum rostro 
141/2, min. 12, alt. 9 A[2 nullim. — Operculum ? — 
Habitat ? 

Coquille de forme conique, un peu déprimée, assez 
mince, subdiaphane, et d’un jaune citron pâle, autant 
qu'on en peut juger d’après l’échantillon unique que nous 
avons sous les yeux et qui a dû être recueilli après la mort 
de l'animal. La spire est conique, mais son sommet est 
légèrement obtus. Les tours de spire, au nombre de 5 1/4, 
sont presque plans; le dernier, légèrement convexe à la 
base, est muni d’une carène aiguë et blanchâtre ; il ne des- 
cend pas en avant; l'ouverture est fortement oblique et à 
peu près triangulaire ; la columelle est courte et dilatée, 
à sa partie supérieure, en forme de mince callosité basale; 
à sa partie inférieure, elle continue simplement le péri- 
stome; ce dernier est réfléchi, blanchätre, mince à la base, 


— 267 — 

un peu plus épais et subflexueux à la partie supérieure ; 
vers sa partie médiane, il se prolonge en bec légèrement 
crochu et s'étale largement : ce bec, quand la coquille 
est vue par derrière, semble être un simple prolongement 
de la carène. Le plus grand diamètre de la coquille est, 
y compris le bec, de 14 millimètres 1/2, le plus petit de 
12, la haûteur de 9 1/2 (collection Debeaux). 

Nous n'avons point vu l'opercule, et nous ne connais- 
sons point la provenance de cette curieuse espèce, qui 
nous parait bien distincte, et qui vient augmenter le petit 
groupe des Hélicines, dont le bord droit se prolonge en 
bec ou rostre vers sa partie médiane. Ces espèces sont, à 
notre connaissance, l’Helicina denticulata, Pfeiffer, de 
Honduras, petite espèce globuleuse et à suture élégam- 
ment denticulée; l’H. rostrata, Morelet, de la Vera-Paz, 
et l'A. Salvini, Tristram, de Guatemala. Les deux der- 
nières sont excessivement voisines, et devront, selon toute 
apparence, être réunies. M. Pfeiffer le fait pressentir (1), 
et c’est tout à fait l'opinion de M. Morelet, qui pense que 
l'A. Salvini est un double emploi de l’espèce qu’il a créée 
en 1851 (2). Aucune de ces 3 espèces ne peut, d’ailleurs, 
être confondue avec la nôtre. H.(Cet0: "D: 


Descripuon d'une Espèce nouvelle, 


PAR À. MORELET. 


AMPULLARIA (LANISTES) GRASSETI. (PI. X, fig. 2.) 
Tesla sinistrorsa, umbilicata, ovato-conoidea, tenuius- 


{{) Novitales, vol. II, p. 203. 
(2) Testacea noviss., n° 123. 


— 268 — 


cula, nitida, passim malleata et distanter plicatula, rufo 
vel luteo-virescens, fascüis destituta; anfr. 5 1/2 convex:i; 
spira obtuse conoidea, sursum decorticala et violaceo-mi- 
gricans, testæ longitudinis 1/5 non æquans; apertura 
ovala, superne angulala, 1ntus purpurascens, margini- 
bus tenuibus, acutis, rectis. — Longit. 51, diam. 25 mil- 
lim. 

Cette coquille, assez mince relativement aux autres es 
pèces du genre, est revêtue d’un épiderme luisant, d'un 
brun roux ou d’une nuance jaunâtre, lavé çà et là de ver- 
dâtre. Le test, sous cette enveloppe, paraît être d’un vio- 
let noirâtre, comme on peut en juger d’après les premiers 
tours de la spire où l’épiderme a disparu. Le surface est 
légèrement striée et martelée par places; en outre, elle 
est ornée, particulièrement sur le dernier tour, de plis 
longitudinaux, assez régulièrement espacés, qui le dis- 
tinguent, au premier aspect, de ses congénères. L’ombilic 
est ouvert et profond; le péristome, mince et tranchant; 
enfin, l’intérieur de l'ouverture est coloré d'une teinte 
vineuse tirant sur le roussätre , avec des stries plus claires 
qui correspondent aux plis du dehors. 

Nous dédions cette coquille, provenant de Madagascar, 
à M. Arthur Grasset, qui s’est fait connaître par plusieurs 
voyages entrepris dans l'intérêt des sciences naturelles, 
notamment aux îles Canaries, dans le sud de nos posses- 
sions algériennes et à Portorico. 

A. M. 


— 269 — 


Descriplion d'espèces nouvelles © Poulo- 
Cendor (Cochinchine), 


PAR MM. H. Crosse ET P. FiscHer. 


1. Hezrx Bouyer. (PI. IX, fig. 7.) 


T. imperforata, orbiculato-convexiuscula, tenuis, pel- 
lucida, nitida, pallide cornea ; anfr. 5 sensim accrescentes, 
planiuscuh ; ultimus obsoletissime carinatus, basi plano- 
convexiusculus, medio impressus ; apertura subverkhicahs, 
paululum ringens. lunaris ; margine dextro intus levuter 
incrassalo, non reflexo, albo, ad basin inϾqualiter biden- 
{alo, altero dente parvo, rotundato, allero valido, subqua- 
drato. — Diam. maj. 7 1/2, min. 6 1/2, alut. 3 millim. 

Habitat in insula « Poulu-Condor » dicta, Cochinchinæ 
(coll. Crosse). : 

Coquille imperforée, orbiculaire, faiblement convexe, 
mince, brillante, translucide et de couleur cornée. Les 
tours de spire, au nombre de 5 1/2, s'accroissent lente- 
ment et sont à peu près plans; le dernier présente un 
semblant de carène, il est plano-convexe à sa partie ba- 
sale, dont le milieu est erfoncé. L'ouverture en est subver- 
ticale, semi-lunaire, et légèrement grimaçante, par suite 
de la présence de dents sur le péristome. Le bord droit est 
blanc, non réfléchi, mais légèrement épaissi en dedans et 
armé, vers la partie basale, de deux dents inégales, dont 
l’une est petite et arrondie, l’autre (la plus rapprochée de 
la suture) plus forte et presque carrée. — Le plus grand 
diamètre de la coquille est de7 millimètres 1/2, le plus petit 
de 6 1/2, et la hauteur de 5. 


— 2170 — 


Nous dédions cette curieuse espèce à M. le docteur 
Bouyé, médecin à Amélie-les-Bains, qui a bien voulu nous 
Ja communiquer. 


2. Ennea Micaaur. (PI. X, fig. 4 ) 


T. impervie umbihicata, peroblique ovalis, oblusa, tur- 
gidula, sohda, striis longitudinalibus, numerosis, tenui- 
bus, subobliquis impressa, griseo-albicans, non nitida ; 
spira subdepressa, apice oblusissimo, excentrico, suturaim- 
pressa; anfr. 6 converiuscuh; penultimus lateraliter sub- 
inflatus, ulimus antrorsum devians ; apertura fruncalo- 
oblonga, lamella partetali, linguæformi, parum intrante, 
coarctata ; peristoma crassum, reflezum, squalide album, 
marginibus callo nitido junctis, margine dextro antrorsum 
subflexuoso, ad inserhionem paululum diminuto. — 
Long. 11, diam. maj. 7 millim. 

Habitat in insula « Poulo-Condor » dicta (coll. Crosse). 

Coquille à ombilic étroit et non pénétrant, de forme 
ovale excessivement oblique, obtuse, renflée, solide, sillon- 
née de stries longitudinales, fines, nombreuses et légère- 
rement obliques ; elle est assez terne et d’un blanc gri- 
sâtre : la spire est quelque peu déprimée, le sommet ex- 
centrique et très-obtus, la suture marquée. Les tours, au 
nombre de 6, sont assez convexes, l’avant-dernier est ren- 
flé dans le sens opposé à la forte déviation que le dernier 
présente par devant. L'ouverture, de forme tronquée- 
oblongue, est resserrée par une lamelle pariétale en forme 
de languette et peu pénétrante. Le péristome, d’un blanc 
sale, est épais, réfléchi; ses bords sont réunis par un dé- 
pôt calleux brillant; le bord droit, subflexueux en avant, 
diminue d'épaisseur dans le voisinage du point d'inser- 
tion. — Longueur 11 millimètres, plus grand diamètre 7. 

Nous avouons nous être trouvés quelque peu embarras- 


— 9271 — 

sés pour le classement générique de cette forme ambiguë 
qui semble, à première vue, pouvoir être rangée, avec au- 
tant de raison, parmi les Streptaxis que classée dans le 
genre Ennea. Elle justifie pleinement le rapprochement 
que notre éminent collaborateur, M. le docteur L. Pfeif- 
fer (1), a cru devoir faire, en plaçant ces deux genres à Ja 
suite l’un de l’autre, sans intermédiaire. Elle le justifie 
même trop bien, en ce sens qu’elle inspire quelque doute 
sur la valeur du plus récent des deux genres, quoiqu'il y ait, 
d'ailleurs, une grande différence de forme entre les Strep- 
taxis et quelques coquilles classées dans le genre Ænnea 
(£, ovoidea, Bruguière, par exemple). 

La déviation du dernier tour, et l'excentricité du som- 
met, dans notre espèce, sont tout à fait analogues à ce que 
l’on remarque chez quelques Streptaxis, le S. Siamensis, 
Pfr., par exemple (2). D'un autre côté, la grande épais- 
seur de notre coquille, son apparence pupiforme, son ou- 
verture de Pupa et non d'Helix, son test solide, non lui- 
sant et mème complétement terne, si ce n’est vers le 
péristome, constituent un ensemble de caractères impor- 
lants qui la rejettent dans les Ennea. D'ailleurs M. Pfeif- 
fer, dont l'autorité est grande en matière de mollusques 
terrestres, dit formellement (1. c.) : « Les espèces typiques 
« (du genre Ennea) sont, en quelque sorte, aux Pupa ce 
« que les S/reptaxis sont aux Helix, et même l’affinité 
« des deux genres entre eux est si fortement prononcée, 
« qu'on se trouve obligé de chercher le principal carac 
« tère différentiel dans la conformation de l’ouverture, 
« semblable à celle des Helix chez les Streptaxis, et se 
« rapprochant davantage de celle des Pupa chez les 
« Ennea. » 


a 


(1) Monog. Heliceorum, vol. IV, p. 334. 
(2) Journal de Conchyl., 1862, vol. X, p. 42. 


— 972 — 


Nous ajouterons que l'examen d'une autre espèce de 
Poulo-Condor, voisine de la nôtre sons le rapport de 
l'épaisseur et de la forme de l'ouverture, et qui, bien 
que déjà un peu streptaxiforme, est évidemment un 
Ennea (E. bulbulus, Morelet), nous à décidés à trancher 
la question en faveur de ce dernier genre. 

Nous donnons à celte remarquable coquille le nom de 
M. A. Michau, enseigne de vaisseau et naturaliste zélé, 
qui a recueilli, pendant son séjour en Cochinchine, les 
espèces dont il est parlé dans cet article. 


5. ENNEA BULBULUS. (PI. X, fig. 5.) 


Ennea bulbulus, Morelet, Revue z0ol., 1862, p. 477. 

Nous avons reçu de Poulo-Condor, et nous figurons ici 
une autre espèce fort curieuse appartenant également au 
genre Ennea, et dont M: Morelet, notre honorable colla- 
borateur, a publié seulement la diagnose latine (1). 

Cette coquille, visiblement ombiliquée, épaisse et plus 
solide qu'aucune de ses congénères, obtuse et renflée, est 
d’une forme obliquement ovale, avec une légère déviation 
de l'axe qui rappelle celle des Streptaxis, mais qui est 
beaucoup moins prononcée que dans l’espèce précédente. 
Elle est blanchâtre, moins terne que l’espèce précédente, 
et même un peu luisante; sa spire forme un cône écrasé et 


(1) « Testa aperte perforata, oblique ovalis, oblusa, turgida, so- 
« lida, arcuatim costulata, nitidula, alba ; spira conum brevem el ob- 
« Lusissimum formans; sutura leviter impressa; anfr.6 1/2 converi ; 
« ultimus inflatus, spira paulo minor, basi attenualus, circa per- 
« foralionem. compressus et carinalus; apertura subverticalis, 
« truncato-ovalis, dentibus 4 coarctala; 1 lamellaris, validus, ad 
« marginem parietis; cœleris parvulis et subæquidistantibus, in 
« palato ; perisl.incrassatum, expansum, reflexum, margine dextro 
« sinuato, callum triangularem, laminæ parietali connexum, ad 
« insertionem emiltente. — Zong.15, diam. 10 mill. 

« Hab. in insula Poulo Condor. » (Morelet.) 


— 273 — 


très-oblus. Ses tours à suture assez marquée, et au nombre 
de 7 dans notre exemplaire, sont faiblement convexes et 
sillonnés de costulations arquées ; le dernier est renflé, un 
peu plus petit que le reste de la spire, atténué à la base, 
et pourvu, autour de l'ombilic, d'une carène obtuse, mais 
néanmoins assez fortement , prononcée : la déviation de 
l'axe y est nettement accusée. L'ouverture, de forme ovale 
tronquée, n'est pas complétement verticale, par suite de 
la déviation de l'axe, et se trouve resserrée par la présence 
de 4 dents. Le péristome, d’un blanc de lait, est très- 
épais et fortement réfléchi ; les bords sont réunis par une 
callosité volumineuse comparable à celle de certains Pupa 
(P. palanga, Lesson ; P. striatella, Fér., etc.), et même 
plus largement étendue. La plus forte des dents est en 
forme de lamelle et part de la callosité pariétale, qui émet, 
à côté, une petite lamelle peu marquée, formant triangle 
per sa rencontre avec la dent. Les trois autres, petites et 
presque équidistantes, sont placées, la première sur le 
bord columellaire, la deuxième sur le bord basal, la troi- 
sième au commencement du bord droit, qui est légère- 
ment sinueux, et s’amincit un peu près de son point d’in- 
sertion. — La longueur de notre exemplaire est de 15 mil- 
limètres, son plus grand diamètre de 10 (collection Grosse). 
H. C. et P. F. 


Description d'un Helix d'Australie, 


PAR H. CROSSE. 


Hecrx LortoLrana. (PI. IX, fig. 6.) 


T. imperforata, subglobosa, tenuis, vix diaphana, stris 
18 


— 914 — 


minuls, trregularibus, subobhquis, longiludinaliter 1m- 
pressa, lutescens, castaneo-bifasciala; spira: mediocris, 
superne paululum depressa; sutura parum regulariter 
impressa ; anfr. 5 convexo-planiuseuli, ultimus magnus, 
spiram superans, anlice descendens, basipone columellam 
cistanea; columella declivis, superne in callum basalem, 
tenuem dilatata, rosea; apertura lunato-elhiptica, albida, 
intus bifasciata ; peristoma simplex, tenue, subexpansum, 
non reflexzum. — Diam. ma. 26, min. 21, alt. A7 172 
nullon. 

Habitat in Australia meridionali (coll. Crosse). 

Coquille imperforée, subglobulease, mince, presque 
transparente, sillonnée longitudinalement de stries petites, 
irrégulières et légèrement obliques : son système de colo- 
ration consiste en un fond jaunâtre sur lequel tranchent 
deux bandes marron dirigées dans le sens de la spire: 
l’une d'elles est placée un peu au-dessus de la parlie mé- 
diane de chaque tour, et l'autre près de la suture, qui est 
assez irrégulièrement accusée. La spire est peu élevée et 
légèrement déprimée à sa partie supérieure. Les tours, au 
nombre de 5, sont faiblement convexes; le dernier, plus 
grand que le reste de la spire et développé, s'infléchit en 
avant; à sa partie basale, derrière la columelle, il est. fai- 
biement coloré de marron. La columelle n'est pas droité: 
elle est de couleur rosée, et se termine, à sa partie supé- 
rieure, par une sorte d'épanouissement calleux. L’ouver- 
ture est d’une forme semilunaire un peu elliptique : elle 
reproduit à l’intérieur, sur un fond blanchâtre, les bandes 
que nous avons mentionnées plus haut, et que l'on re- 
trouve sur chaque tour. Le péristome est simple, mince, 
légèrement étalé, mais non réfléchi. — Le plus grand dia- 
mètre de l'individu figuré est de 26 millimètres, le plus 
petit de 24, la hauteur de 17 1/2. 


— 915 — 


Cette espèce, dont nous devons la communication à 
M. Geo. French Angas, notre honorable correspondent, 
habite les ravins des montagnes qui s'élèvent derrière le 
golfe de Spencer (Australie méridionale). 

Si nous Ja comparons aux espèces australiennes actuel- 
lement connues, nous voyons qu’elle a quelque chose des 
bandes el de l'aspect un peu européen des Hielix lepto- 
. gramma, Pfeiffer, et Forsteriana, Pfeiffer : mais elle s'en 
éloigne par sa forme générale, par l'absence d’ombilic, 
et par son bord droit non réfléchi. Elle se rapproche peut- 
être un peu plus encore de l’Helix Grayi, Pfr., mais elle 
n'en a ni le test finement granuleux, ni l'ombilic, ni la 
coloration d'ouverture. 

Nous lui donnons le nom de M. P. de Loriol, auteur de 
travaux paléontologiques estimés. 

Nous ne quitterons pas le terrain des Hélices d'Austra- 
lie, sans faire connaître à ros lecteurs une communica- 
tion de M. Angas, relative à l’Zelix Angasiana, Pfr., que 
-roës avons publiée (1). Deux individus de cette espèce ont 
été reeugillis vivants, et la diagnose doit être modifiée, 
l'individu figuré ayant perdu ses couleurs. La coquille est 
d’un brun verdâtre pâle avec deux bandes d'une belle 
-couleur marron sur chaque tour, l’une vers la partie mé- 
diane, l’autre près de la suture. Le péristome est aussi 
d'une couleur foncée au lieu d’être blanchâtre, si nous 
nous en rapportons à la figure coloriée que nous a envoyée 
M. Angas. H. C. 


> (1) Journ, de Conchyl., vol. X, p. 228, pl. x, fig. 2. 


— 276 — 


Descriptions d'espèces nouvelles de l’Arehipet 
calédonien, 


PAR -M. SOUVERBIE 
(10: article) 
ET LE R. P. MonTRouzIER, 


miss. apost. en Calédonie 


ço° article). 


Hezix BaLanensis, Souv. (PI. XIT, fig. 4.) 


Test. umbilicata, depressa, subdiscoidea, tenuissima, 
strialula, nitida, translucida, pallide straminea, fulvo 
lineolata, lineolis infra suturam dilatatis et radiatim dis- 
posilis, postea subila atlenuatis, antice curvatis et perobli- 
quissime descendentibus, prope umbilicum evanidis ; spira 
brevissima, vix emersa ; anfr. 5 #[4 convexrusculi, sub- 
rapide accrescentes, sulura impressa separali; ultimus non 
descendens. subcompressus, obluse subcarinatus, circa 
umbilicum mediocrem subinfundibuliter concavus ; apert. 
obliqua, subampla, subovali-rotundata ; perist. simplex, 
rectum, marginibus distantibus, callo tenuissimo Junctis, 
supero antrorsum subarcuato, columellari ad insertionem 
vix incrassalo, circa perforationem breviter reflexo. — 
Diam. maj. 5, min. 4 A5 muall.; alt. 2 1/5 mall. (Mus. 
Burdigalense.) 

Telix tœniata Montr. in sched., nec Webb et Berth. 
— Muhlfeldt, ete. 


AONT 

Habit. Balade, Nov. Caledonia. 4 specim. vidr. 

Coq. ombiliquée, déprimée, subdiscoïde, avec de fines 
stries d'accroissement plus marquées en dessous de la su- 
ture; spire très-courte, à peine saillante, composée de 
5 1/4 tours peu convexes, croissant assez rapidement, et 
séparés par une suture bien marquée; le dernier non des- 
cendant, subcomprimé, obtusément subcaréné, subinfun - 
dibuliforme autour de son ombilic, qui est médiocrement 
ouvert; ouverture oblique, assez ample, subovalairement 
arrondie; péristome simple, droit, à bords éloignés et 
réunis par une très-mince callosité; bord supérieur sub- 
arqué en avant, le columellaire à peine épaissi à son in- 
sertion, où il se réfléchit brièvement autour de lombilic. 

Cette coquille, luisante et translucide, est de couleur 
paille pâle linéolée de fauve; les linéoles sont sensible- 
ment dilatées en dessous de la suture, d’où elles naissent, 

-en rayonnant directement sur elle pour se rétrécir presque 

subitement, souvent en fulgurant, et se diriger en avant 
en lignes courbes, régulières et excessivement obliques, 
qui disparaissent en approchant de l’ombilic. 

Habit. Balade (Nouvelle-Calédonie). Vu 4 exemplaires. 


Turso LÆrus, Montr. (PI. XIE, fig. 2). 


« Test. minima, umbilicata, subconoideo-globosa, so- 
« hda, spiraliter et inœæqualiter costulata, costulis ad 
« apicem basinque strüs inœæqualiter impressis, radiatim 
.« decussatis ; sordide alba, maculis rubidis vel brunnets, 
« diverse disposilis, frequenter flammulosis, longitrorsum 
_« ornala; spira brevis, apice obtusa; anfr. & convexius- 
€ culis, sutura impressa subcanaliculata separatis ; ultimo 
« rotundalo, antice subito et breviter deflexo, circa perfo- 
« ralionem punctiformem, profundam, corrugalo ; apert. 
_« obliqua, rotundata, intus margaritacea ; perist. rec- 


— 978 — 

€ lum, aculum; margine columellari incrassato, cum 
« dextrah callo subincrassato, ad umbilicum emarginato, 
« junclo; area umbilicali pallidula. — Operc. calca- 
« reum, album, spirale, nucleo excentrali, externa facie : 
«ad marginèm labialem concentiice costulato-striata, ad 
€ marginem columellarem incrassata «et lævigata. — 
« Diam. maj. 5, min: 4 Hé alt. 4 1/2 mill.(Mus. Bur- 
« digalense.) 

« Habit. Balade et. ins. Art: (Arehip. caledon.) Com- 
«€ munis sub lapidibus maris fluctu derelictis. 25 specim. 
« vid. » 

Coq. très-petite, ombiliquée, subconoïdalement globu- 
leuse, solide, costulée en travers par de petites côtes iné-. 
gales entre elles sur le dessus des tours, plus régulières, 
plus obtuses sur la base, striée dans le sens longitu- 
dinal, mais sur ses deux extrémités seulement, par des 
stries inégalement imprimées, celles de la base, en 
effet, étant à peine indiquées, tandis que, sur le som- 
met de la spire, leur impression est si profonde, que s 
les côtes spirales des deux premiers tours sont rendues : 
presque noduleuses; test d’un blanc un pec sale, orné de 
taches rougeâtres ou brunâtres diversement disposées, sui- 
vant les individus, mais le plus souvent disposées en flam- 
mules longitudinales ; quelquefois encore elles sont telle 
ment dilatées ou fondues ensemble, qu’elles envahissent 
presque tout le test, de façon à intervertir le rapport des 
couleurs entre elles, en sorte qu’il paraît alors taché de 
blanc sale sur un fond rougeâtre ou brunâtre; spire courte, 
obtuse au sommet ; tours au nombre de 4, peu convèxes, 
séparés par une suture enfoncée, subcanaliculée; le der- 
nier arrondi, subitement et briévement descendant en 
avant, assez fortément ridé sur la marge de Fombilic, qui 
est ponciiforme et profond; ouverture oblique, arrondie, 


— 979 — 


nacrée à l’intérieur ; péristome tranchant, droit; bord co- 
lumellaire épaissi, réuni au bord opposé par une callosité 
un peu épaisse qui est échancrée par l'ombilic; celui-ci 
entouré, en dehors, d’une zone un peu pâle prodaite par 
l'absence des taches de la coquille sur ce point. — Oper- 
cule calcaire, blanc, spiral, à nucléus excentré, sa face 
externe concentriquement costulée-striée sur la portion de 
sa révolulion correspondant au bord Jabial de l’ouverture, 
épaissie et lisse, au contraire, sur celle qui correspond à 
la columelle. 


Habit. Balade etile Art. (Archip. calédonien), commun, 
à mer basse, sur les pierres abandonnées par le flot. Vu 
25 exemplaires. 


Nota. Ayant reçu, autrefois, de notre honoré æollabo- 
rateur, sous le nom de Margarita rosea Montr. (inédit), 
divers exemplaires de l'espèce récemment décrite dans ce 
mème Recueil, vol. X, p. 407, pl, xiu, f..5, sous le nom 
de Clanculus Danieli, Crosse, nous saisissons avec em- 
pressement l'occasion de confirmer et compléter l’indica- 
tion de provenance qu’en donne son auteur, en disant. 
que l'étiquette d'envoi qui accompagnait les Margarita 
rosea,. Montr. (Clanculus Danicli, Crosse), portait les. 
indications d'habitat, de fréquence et de station spéciale, 
textuellement identiques à celles du Trochus lœtus. 


TROCHUS CONSTELLATUS, SOuv. (PI. XIE, fig. 5.) 


Test. orbiculata-conica., parumelata, obliqua, basi al- 
tissima, longitudinaliter oblhiquissime :striata, lineis con- 
centricis Subimpressis :nonnullis- notala , :subcinereo- 
plumbea, maculis numerosis, subviridulo-margaritaceis 
- punclaia el fasciis 2 nigrais, maculis majoribus articu- 
latis, prope suturas sitis, cinqulata, niidiuscula ; anfr. 5 


— 280 — 


subconvexis, sulura tmpressa separatis ; ultimo maporest 
partem teslæ formante, compresso, obtuse angulato, infra 
suturam subdepresso ; inferna facie area columellari late 
formata, imperforata ; columella subhorizontalis, latis- 
sima, Subplano-concava, albo-nitida, margine interno ar- 
cualo , aculo, externo rufescente; apert. obliquissima , 
margarilacea, in fundo iridicescente ; labro acuto, ro- 
tunde arcuato, cum margine columellari externe continuo. 
Operc. tenuissimum, corneum, fulvescens , spirale, in- 
verse radiatim strialum. 

Latl. maj. S, min. 7 1/2 mull.; alt. 5 4/2 mil. (Mus. 
Burdigalense.) 

Habit. Balade et ins. Art. (Archip. caled.) M specim. 
vdi. 

Coq. orbiculairement conique, en cône obtus, peu élevé 
et oblique par rapport à son plan de station qui est très- 
large, striée très-obliquement en long, avec quelques 
stries spirales snbimprimées, mais plus sensibles sur la 
marge de sa face inférieure; de couleur de plomb un peu 
cendré, tachetée de nombreux petits points d’un blanc 
nacré un peu verdâtre et ceinte, en outre, de deux bandes 
noires, situées près des sutures et arliculées de taches de 
même couleur que les autres, mais plus fortes, un peu 
luisantes ; bande supérieure souvent peu distincte, par suite 
de son envahissement par les petits points qui couvrent le 
fond de la coquille : tours au nombre de 5, séparés par 
une suture bien marquée; le dernier formant la plus 
grande partie de la coquille, comprimé dans le sens ver- 
tical, obtusément anguleux à sa circonférence, subdé- 
primé en dessous de la suture; face inférieure largement 
envahie dans son milieu par l'aire columellaire, qui ne 
laisse de libre, autour d'elle, qu'une assez étroite bande 
de la surface du tour; columelle horizontale lorsque la 


— 281 — « 


-coquille repose sur le plan de son ouverture, très-large, 
subplano-concave, blanche, luisante, à bord interne arqué 
et tranchant, à bord externe courbe et un peu roussâtre ; 
ouverture très-oblique à l'axe, nacrée, irisée dans le fond ; 
bord tranchant, arqué en rond et se continuant avec la 
marge externe de la columelle. — Opercule cornt, très- 
mince, de couleur un peu fauve, spiral (3-4 tours) avec 
des stries rayonnantes et courbées en sens inverse de sa 
révolution. 

Habit. Balade et île Art. (Archip. calédonien.) Vu 11 
exemplaires. 

Nora. Dans le jeune âge, cette coquille est très-dépri- 
mée et sublenticulaire ; voici les dimensions relatives d’un 
exemplaire (nous en avons plusieurs semblables) dont 
la hauteur à été prise perpendiculairement au plan de 
l'ouverture, c’est-à-dire suivant la lougueur de la ligne 
perpendiculaire qui joindrait deux plans parallèles, 
dont l’un passerait par celui de lonverture et l'autre à 
toucher le sommet de la spire. — Lat, maj. 6, min. 5 
mill.; alt. vix 5 mill. 


COLUMBELLA PUMILA, Souv. (PI. XIE, fig. #4.) 


Test. fusiformi-subovala, apice acula, castanea , lon- 
gitrorsum. coslala, coslis infra suturam subdilatalis et 
transverse subsectis,marginem formantibus; anfr.8, primi 
subplano-convexi, ullimo superne subturgidulo, basi atte- 
nualoettransverse sulcalo, prope labrum plus minusve ecos- 

-lalo; apert. angusla, Sinuoso-trapezina, concolor, antice 
in canalem brevem, subemarginatum el subrecurvum desi- 
nens ; margine dextro subaculo, superne emarginalo, intus 

-subedentulo, sinistro. superne. subcalloso, cum dextro 
juncto, inferne brevissime lamellato ; columella multipli- 
calula. 


— 282 — 


Long. 5, lat. 2 mull.; apert. 2 mull., long. 2/5 lata. 
(Mus. Burdigalense.) 

Habit. in sinu « Baie Boisée » dicto (Nov. Caledon.. 

Coq. fusiforme-subovalaire, pointue au sommet, de cou- 
leur marron, munie de côtes longitudinales assez fortes 
qui sont subincisées en dessous de la suture et subdilatées 
en dessus du point incisé, de manière à la faire paraître 
marginée ; cette disposition se remarque plus particulière- 
ment sur les deux derniers tours, sur lesquels, cependant, 
élle n’est quelquefois qu'indiquée ; spire composée de huit 
tours, les premiers subplano-convexes, le dernier un peu 
renflé dans le haut, atténué à sa base sur laquelle dispa- 
raissent les côtes pour faire place à de petits sillons qui 
l’'embrassent obliquement en écharpe; sur le dos de ce 
tour, les côtes disparaissent progressivement en approchant 
du labre, tantôt dans toute leur longueur, tantôt en lais- 
sant seulement quelques nodosités plus ou moins indiquées 
près de la suture; ouverture étroite, concolore, sinueu- 
sement trapéziforme, terminée inférieurement en un court 
canal subéchancré à son extrémité et faiblement recourbé 
en dessus; bord droit tranchant-mousse, échancré dans le 
haut, subdenticulé en dedans ; bord gauche, de couleur un 
peu fauve, subcalleux dans le haut, où il se réunit au 
droit, brièvement saillant et lamelleux dans le bas, le long 
de la columelle, celle-ci présentant en dedans une série: 
de petits plis très-courts correspondant aux sillons obliques. 

Habit. la Baie Boisée (sud de la Nouv.-Calédonie). Vu 
7 exemplaires. 


MonrrouziErA (Genus novum), Souv. 


Test. transversa, tumida, œquivaluis, inæyuilatera, 
utroque latere paulisper hians, epidermata ; natibus par- 
vis, contiguis, prominulis ; cardo dentibus cardinalhibus 


— 9283 — 


ereclis, dente lateralielongato cum foveola interposila, om- 
nibus adnates convergentibus, et ligamento dupheïmunitus. 

Foveola cochleariformis, interne prominens in utraque 
valva, profunda, angusla, tiangularis, pone dentes car- 
dinales sita, oblique poslice decurrens et infra dentem 
lateralem ad latus dorsale juncta. 

Dentibus cardinalibus duobus in valva dextra ; postreo 
lateraliter compresso, antico crasso, triangulari ; in valva 
sinastra uniCe, CTaSss0, ER ad basin foveolæ suleo 
separato. 

Bente laterali unico, postico, ‘elongato, ad marginem 
antérnum silo. 

Ligamentum externum breve, nymphis angustis inser- 
Lum ; internum in foveolis cardinalibus situm. 

Impressionibus musculorum submarginalibus, magnis, 
impressis ; posti ca rotundata, antica prope marginem ja- 
rallele elongata. 

Sinu palli profundo, magno, ovato, margine ventrali 
parallelo, pone impressionen muscularem posticam dilu- 
talo et ab ealem impressione constricto. 

Animalignotum. 

Coq.transverse, enflée, équivalve, inéquilatérale, un peu 
bâäillante à chaque extrémité, épidermée; crochets petits, 
contigus, faibiement proéminents; charnière composée de 
dents cardinales redressées, d’une dent latérale et d’une 
fossette interposée, toutes convérgentes vers les crochets, 
et de déux ligaments. 

Fosseite en forme de cuiileron, saillante dans l'intérieur 
de chaque valve, profonde, étroite, triangulaire, placée 
derrière les dents cardinales, obliquement dirigée en ar- 
rière et soudée latéralement au côté dorsal de la valve, en 
dessous de la dent latérale. 

Dents cardinales, au nombre de deux, sur la valve” 


— 984 — 


droite, la postérieure latéralement comprimte, l'anté- 
rieure épaisse et triangulaire; sur la valve gauche, une 
seule, épaisse, triangulaire, réunie à sa base à Ja fossette 
dont la sépare un petit sillon, impression de la dent com- 
primée de l’autre valve. 

Dent latérale unique sur chaque valve, postérieure et 
allongée sur sa marge interne, au-dessus de Ja fossette 
qu'elle ne dépasse pas en longueur. 

Ligament externe court (à peine de la longueur de la 
dent latérale), inséré sur des nymphes étroites ; l'interne 
fixé dans les fossettes cardinales. | 

Impressions musculaires, sabmarginales, grandes, bien 
marquées; la postérieure ronde, l’antérieure allongée pa- 
rallèlement au bord. 

Sinus palléal profond, grand, ovalaire, parallèle au 
bord ventral, dilaté en avant de l'impression musculaire 
postérieure et rétréci à son ouverture par cette mème 
impression. 

Animal inconnu. 

Par les caractères tirés des impressions palléale et mus- 
culaires, ce genre paraît se rapprocher des genres Trigo- 
nella, Cumingia, auprès desquels nous pensons qu'il 
pourrait être rangé dans la méthode. 


MONTROUZIERIA CLATHRATA, Souv. (PI. XIE, fig. 5.) 


Test. transversa, inæquilatera, ovato-elongata, antice 
rotundata, postice rostrata, turgida, marginibus procum- 
bentibus, utroque latere subhians, striis radiantibus con- 
centricisque elevalis, intersectione subnodulosis, postice 
exasperatis clathrata, interslitiis concentrice striatuhs ; 
sordide alba, epidermide tenui induta ; margine veatrali 
subconcavo-recto, latere antico marginibus opposihs sub- 
parallelis, latere postico cum margine dorsal ad ventra 


Be PA 
tem oblique subeurvilineareque descendente ‘et rostrum 
formante. 


Long. 7 4/2, lat. 44 mill.; alt. 7 mill. (Mus. Burdiga- 
lense.) 


Habit. Noumea (Nov. Caledoma), in corallüs. Spec. 
unic. vidi. 

Coq. transverse, inéquilatérale, ovale-allongée, arrondie 
en avant, rostrée postérieurement, à bords tombants, sur- 
tout aux côtés dorsal et ventral, légèrement bâillante à 
ses deux extrémités et treillissée par des stries rayonnantes 
et concentriques, élevées, sabnoduleuses à leurs points d’in- 
tersection et plus saillantes à la partie postérieure de la 
coquille, avec les intervalles concentriquement substriés : 
bord ventral droit subcoucave; côté antérieur à bords op- 
posés subparallèles, côté postérieur à bord dorsal oblique- 
ment et subcurvilinéairement descendant vers le bord ven- 
tral et formant le rostre. Cette coquille, d’un blanc sale, 
est recouverte d’un mince épiderme, 

Pour complément de la description, nous renvoyons 
teut naturellement à celle du genre. 


Long. 7 1/2, larg. 14 mill.; épaiss. 7 mil. (Mus. de 
Bordeaux.) 


Habit. Nouméa (Nouv.-Calédonie), dans les coraux. Vu 
ce seul exemplaire. 


LEPTON TRANSLUCIDUM, Souv. (PI. XIT, fig. 6.) 


Test. subægulatera, suborbiculato-cvalis , compressa 
præcipue ad marginem valvarum, concentrice substria- 
tula, tenwssima, translucide pallido-cornea ; Pagina 1n- 
terna, impressionibus musculorum, margineque ventrali 
pallii perlucidis erclusis, sericeo-alba extus perlucens : 
apicibus parvis, reclis, contiguis, pronunentibus. 


— 9286 — 


Long. 8, lat. 40 mall.; all. 4 mill. (Mus. Burdigal.) 
Var. B, {esta transverse latiore. 

Long. 6, lat. 8; alt. 5 null. (Mus. Burdigal.) 

Habit. ins. Art. 


Coq. subéquilatérale, transversalement sub-orbiculaire- 
ovale, comprimée, surtout au bord des valves, très-fine- 
ment striée en travers, très-mince, couleur de corne pâle 
translucide ; face interne, à l'exception des impressions 
musculaires et de celle du bord ventral du manteau qui 
sont complétement transparentes, d'un blanc soyeux qui 
paraît en dehors à travers le test et le colore légèrement 
en blanc ; crochets petits, droits, contigus et saïllants. — 
Long. 8, larg. 140 millim.; épaiss. 4 mill. 


Var. B, relativement plus allongée dans le sens trans- 
versal. — Long. 6, larg. 8, épaiss. 3 mill. 
Habit. île Art. (Archip. calédonien.) 


KELLIA SUBRUGOSA, Souv. (PI. XIE, fig. 7.) 


Test. transversa, subovato-trigona, tenuis, subcom- 
pressa, æquilatera, antice lalior, postice subrostrata, con- 
centrice et irregulariter rugulosa, striata; eætus alba, niti- 
diuscula, epidermide tenui indula, intus nitidissime alba et 
radatim striatula. — Long. 7, lat. 10 mill.; alt. 4 mill. 
(Mus. Burdigalense.) 


Habit. ins. Art. (Archap. caledon.) Specim. 2 vidi. 


Coq. transverse, subovale-trigone, mirce, subcompri- 
mée, équilatérale, plus large en avant, subrostrée posté- 
rieurement, avec des stries concentriques irrégulièrement 
imprimées et qui la rendent un peu rugueuse ; cette co- 
quille, qui est blanche, faiblement luisante à l'extérieur, 
et revêtue d'un mince épiderme plus persistant sur ses 


— 287 — 


bords, est d'un blanc brillant à l'intérieur, avec de fines 
stries rayonnantes. — Long. 7, larg. 10 millim. ; épaiss. 
4 mill. 

Habit. île Art. (Archip. calédonien.) Vu 2 exemplaires. 


PorontA AUSTRALIS, Souv. (PI. XI, fig. 8.) 


Test. turgida, inæquilatera, oblique subcordiformis, 
antice brevior, latior et rotundior, postice rotundato-ros- 
trata, concentrice striala, lenuis, pallido-cornea, translu- 
cida, roseo-volacescente Hincta, apicibus palhidis, margine 
.valvarum ad latus dorsale intus vividiore colorato, extus 
adumbrato.— Long. 5 132 , lat. 5 mall.; alt. 2 574 mul. 
(Mus. Burdigalense ) 


Habit. in sinu « Baie Boisée » dicto (Nov. Caledoma). 
Rara. 2 specim. vidi. 


Coq. enflée, inéquilatérale, obliquement subcordiforme, 
plus courte, plus large et plus arrondie à son côté anté- 
rieur qu'au côté postérieur qui est rostré-arrondi, concen- 
triquement striée; cette coquille, qui est mince, couleur 
de corne pâle et translucide, est teintée de rose violâtre, 
avec les crochets plus pâles; bord interne des valves plus 
vivement coloré au côté dorsal, qui parait rembruni et 
presque violet sombre extérieurement, lorsqu'on l’examine 
la coquille étant fermée. — Long. 5 172, larg. 5 millim.; 
épaiss. 2 574 millim. 

Habite la baie dite « Baie Boisée » (Nouv.-Calédonie). 
Vu 2 exemplaires. S: et M. 


— 288 — 


Description d’un nouveau genre du Kimmeridge= 
Clay, 


PAR MUNIER-CHALMAS. 


ANISOCARDIA (Genus novum). 


Testa inflata, profunda, ovata, tenui, æquivalur, parum 
inœquilaterali, clausa, sulcis longitudinalibus ornata ; 
umbonibus prominentibus, parum discedentibus, recurvis; 
cardine triangulari (in valva sinistra) duobus dentibus di- 
varicalis, inæqualibus, cum foveola trigona, arcuata, 1n- 
terposita munito; dente antico valde proninente, triangu- 
lari, ad apicem acuto; dente postico, obliquo, lenui, 
anguslo, elongalo, parum arcualo et excelso; dente 
laterali parvo ; cardine (in valva dextra) dentibus cardr- 
nalibus 5, antico breui, divergente, 2 posticis obliquis, 
validis, subparallelis, ab antiquo foveola separatis ; den- 
tibus lateralibus 2, À antico, 1 postico, tenuibus munilo ; 
ligamento externo; nymphis modicis ; palli. linea sim- 
plici; cicatricula musculari antica prominente, semilu- 
nant. 

Coquille renflée, profonde, ovale, mince, équivalve, peu 
inéquilatérale, clause; à surface ornée de sillons longitu- 
dinaux. Crochets proéminents. peu divergents, recourbés. 
Charnière triangulaire portant sur la valve gauche 4° deux 
dents cardinales, divergentes, inégales, séparées par une 
fossette triangulaire légèrement arquée; l'antérieure très- 
proéminente, triangulaire et pointue à son sommet, la 
postérieure mince, étroite, allongée, un peu arquée, très- 


— 989 — 


oblique; 2 une dent latéralé petite, presque rudimen- 
aire, assez courte ; sur la valve droite 5 dents cardi- 
nales; une antérieure petite, divergente, triangulaire ; 
2 postérieures obliques, fortes, subparallèles et sublamel - 
leuses, séparées de l'antérieure par la fossette cardinale ; 
2 dents latérales peu développées, une en avant et 
l'autre en arrière des crochets. Ligament extérieur. 
Nymphes peu saillantes. Empreinte palléale simple. Im- 
pressions musculaires semilunaires, proéminentes. 
Ogserv. Ce genre, dont je ne connais encore avec cer- 
titude qu'une seule espèce, celle que je publie ci-après, 
diffère des Isocardia par plusieurs caractères assez impor- 
tants; je donne ici à la suite les rapports et différences. 


ANISOCARDIA. | ISOCARDIA. 


1° Dents cardinales divergentes. 
* 2° Séparées par une fossette trian- 
gulaire assez large et courte. 
3° Dent cardiualeantérieure trian- 


1° Dents cardinales parallèles, 

2°Séparées par une fossette étroite, 
petite et très -longue. 

3° Dent cardivale antérieure tou- 


gulaire et très-haute. jours comprimée, souvent 
mince ct très-allongée. 
4° Dent  cardinale postérieure] 4° Dent  cardinale postérieure 


mince et courte. mince et très-allongée. 


: 5e Dent latérale petite et presque 
rudimentaire. 
6° Nymphes petites. 
7° Empreinte palléale simple. 
8° Empreinte musculaire en re- 
lief. 
9° Crochets peu recourbés. 


5° Dent latérale sallante ct assez 
forte. 

6° Nymphes ordivaires. 

7° Idem. 

8° Empreinte muscülaire en creux. 


9 Crochets fortement recourbés 
et très-excentriques. 


10° Test orné de sillonus longitu-|13 Test lisse ou orné de côtes 


dinaux. 


transverses. 


Par l’ensemble de ces caractères les Anisocardia se rap- 
prochent aussi des Cyprina; c'était, du reste, là l'opinion 
de M. Deshayçes, qui trouvait ce nouveau genre intermé- 


diaire entre ces dernières et les Isocardes. 


# 


19 


— 290 — 


ANISOCARDIA ELEGANS, Munier-Chalmas. (PI. XI, 
fig. 5-8.) 


Testa valde inflata, profunda, tenui, parum inæquila- 
terali, antice posticeque subrotunda, sulcis parvis, æqua- 
libus, numerosis, longitudinalibus, ad margines testæ 
evanescentibus ornata. Umbonibus prominentibus, parum 
recurvis. Cardine satis lato. Cicatricula musculari antica 
prominente el impressa. 

Coquille renflée, très-profonde, mince, peu inéquilaté- 
rale; côté antérieur presque semblable au côté postérieur. 
Surface ornée de petits sillons nombreux, égaux, longitu- 
dinaux, descendant en rayonnant des crochets et dispa- 
raissant avant d’avoir atteint le bord de la coquille, en 
laissant à leur baseune petite bande lisse. Crochets proémi- 
nents peu recourbés. Charnière assez large, triangulaire, 
Cicatrice musculaire antérieure assez proéminente et très- 
marquée. 

Diamètre antéro-postérieur, 52 millim.; hauteur, 
55 millim. 

OBsERv. Quand on examine avec un fort grossisse- 
ment les sillons longitudinaux, on voit qu’ils sont croisés 
à angle droit par d’autres sillons plus petits, mais très-ré-" 
guliers. 

Cette coquille provient du Kimmeridge-Clay du Havre. 
Les exemplaires figurés appartiennent à la collection 
paléontologique de la Sorbonne. Nous en devons la com- 
munication à la bienveillance de M. Hébert. M. C. 


M LA 


BIEBLEOGRAPHEE. 


Malacelogie de l'Algérie, ou Histoire naturelle 
des Animaux mollusques terrestres et flu- 
viatiles recueillis jusqu’à ce jour dans nos pos- 
sessions du nord de l'Afrique, par M. Sules- 
René Bourguigmat (1).— Premier et deuxième 
fascicules. 


Le grand ouvrage entrepris par M. Bourguignai et qu’il 
compte mener à fin d'ici au mois de juin 1864 doit com- 
prendre 5 parties : 1° bibliographie algérienne (limitée 
aux espèces terrestres et fluviatiles de l’époque actuelle) ; 
2% classification méthodique des Mollusques terrestres et 
fluviatiles de l'Algérie; 5° description des espèces ; 4° stra- 
tigraphie malacologique des Mollusques du nord de l'A- 
frique; 5° des espèces algériennes par rapport aux espèces 
d'Europe, du Maroc et de la régence de Tunis. 

Les nombreux matériaux dont l’auteur a pu disposer 
donnent un grand intérêt à ce travail, qui est édité dans 
le format de l’Exploration scientifique de l'Algérie, et qui 


(1) Paris, mai et juin 1863, chez Challamel aïiné, libraire-édi- 
teur, rue des Boulangers, 30. — Grand in-4° sur papier fort : 
192 pages d'impression et 46 planches iithographiées, dont 5 sont 
coloriées en totalité ou en partie. L'ouvrage entier se composera 
de 6 fascicules, au prix de 20 fr. l’un, soit 120 francs en tout. 


Eee ne 


fait suite, par conséquent, au bel ouvrage de M. Deshayes, 
si malheureusement interrompu en 1848. 

Dans le premier fascicule, nous trouvons d’abord la 
liste alphabétique des auteurs qui ont écrit sur les Mollus- 
ques terrestres et fluviatiles de l'Algérie (époque actuelle), 
avec un résumé et une appréciation critique de leurs tra- 
vaux scientifiques. Celte appréciation nous paraît un peu 
sévère pour quelques-uns d’entre eux : il faut, selon nous, 
être indulgent pour ses devanciers, car on profite de leurs 
travaux el même de leurs erreurs qui penvent quelquefois 
vous éviter d'en commettre d'autres de nature analogue. 
Cette réserve faite, notre approbation est acquise à cette 
étude bibliographique qui nous semble bien traitée. 

L'auteur, par un sentiment de justice que l’on doit ap- 
précier, donne aussi la liste des voyageurs et des natura- 
listes dont les recherches muitipliées ont contribué à faire 
connaître et à répandre les Mollnsques algériens. Il pro- 
pose ensuite son système général de classification, sur le- 
quel nous n'insisterons pas, el passe enfin à la partie des- 
criptive de son ouvrage. 

Dans la famille des Arionidæ, il ne signale que l’Arion 
rufus, sur l'autorité de M. H. Ancapitaine, qui l'a recueilli 
en Kabylie et sur la route de Médéah. Celle des Limacideæ 
est beaucoup plus développée et comprend, dans le genre 
Limax, les L. Deshayesi, Raymondianus et nyctelus, 
Bourguignat ; dans le genre Ærynickillus (4), les K. Bron- 


(1) Malgré les raisons exposées par l'auteur, nous croyons, 
comme notre collaborateur Fischer, qu'il faut préférer, pour la 
désignation de ce genre, le vocable Ærynickia, beaucoup plus 
conforme aux règles de la nomenclature. Ærynichillus ne nous pa- 
rait pas meilleur que Ferussina qui ne vaut rien. Nous nous ap- 
puyons, à cet égard, sur l'autorité de M, Bourguignat lui-même, 
qui dit avec raison {Methodus conch., p. 20), à propos des genres 
formés d'après un nom propre: QIl faut que la terminaison du 


— 293 — 

delianus et subsazanus ; dans le genre Milax, les M. ça- 
gates(Limax), Draparnaud, W. eremiophilus et M. scaplo- 
bius, Bourguignat. La famille des Parmacellidæ va qu'un 
seulreprésentant, Parmacella Deshayesi, Moquin-Tandon. 
L’auteursignale, dans les Tes{acellidæ, 5 espèces, Testacella 
bisulcata, Risso, T. Fischeriana, et T. Brondeli, Bo:r- 
guignat. Il passe cnsuite à la nombreuse famille des Æeli- 
cidæ. Dans le genre Succinea, il énumère les S. Raymond 
et S. Maresi, Bourguignat, S. Pfafferi, Rossmæssler, et 
S. debilis, Morelet. Le genre Zonttes, en Algérie, est, d'a- 
près M. PBourguignat, représenté par {5 espèces, 1 de la 
section des Conulus, Z. Mandralisci, A. Bivona; 7 de 
celle des Hyalinia, Z. achlyophilus (4) et Z. chelius (2), 
Bourguignat, Z. Djurjurensis, Debeëux, Z. psaturus (spe- 
cies nova), Bourguignat, Z. hemupsoricus (Helix\, Morelet, 
Z-eustilbus (5) et Z. apalistus (sp. nova), Bourguignal ; 
7 de la section des Calcarina, Z. chionodiscus (Helix), 
Pfeiffer, Z: Olthianus (Helix), Forbes, Z. pieshius et Z. 
argius, Bourguignat, Z. candidissimus (Helix), Drapar- 
naud, Z. Beticus (Helix), Rossm., et Z. cariosulus (He- 
lix), Michaud. 


Le second fascicule est consacré à la description de 5 des 
Zonites qui précèdent, et de 56 espèces appartenant au 
genre Helix. Les suivantes sont signalées comme 
entièrement nouvelles : 1. Bonduelliana, H. calendyma, 


« nom soit toujours en À, après avoir placé le nom au génitif. » 
Le nom propre est Ærynicki, le nom générique doit être Arynickia, 
(par euphonie, pour Ærynickiia) : il n’y a pas à sortir de la. 
H. Crosse. 
(1) C’est l’Helix lucida de Forbes. 
(2) C'est l’Helix cellaria de Terver. 
(3) C'est, d’après l’auteur, l'Æelix crystallina de Terver et de 
Morelet. 


M ER 


H. pycnocheilia, H. abrolena, H. odopachya (1), H. em- 
ha, H. Burini, H. Dastuguei (2), 11. Mongrandiana, H. 
Baccueli (5), H. Fradiniana, qui rappelte l'A. Moquiniana, 
Raymond, H acleochroa, comparable à l’{1. Telonensis, 
de Mittre, /7. alsia, H. abietina, H. Poupillieri, H. Au- 
capiainiana, H. Debeauxiana (cette dernière forme voi- 
sine de l'A. pygmæa, mais un peu plus grande), Æ. lasia, 
H. chnoodia et H. Locheana. L'auteur n’admet pas comme 
espèce vivante l’/7. semilis, Morelet nec Lowe : nous ne 
sommes pas bien convaincu qu'il ait raison, car quelques- 
un des individus typiques de M. Morelet nous ont paru. 
mal conservés, mais non pas fossiles. Il signale aussi la 
présence, en Algérie, des Helix nucula, Parreyss, et H. 
pachya, Bourguignat. 

Les deux fascicules parus contiennent les descriptions dé- 
taillées de 88 espèces, tant inédites que déjà connues, avec 
une indication exacte des diverses localités dans lesquelles 
ces espèces ont été recueillies, etde leurs conditions d’exis- 
tence : les 16 planches renferment 597 figures. Le troi- 
sième fascicule, qui doit paraître au mois de novembre. 
prochain, contiendra la fin du g. Felix (69 espèces en- 
viron). | 

Les diagnoses sont faites avec beaucoup de précision, et 
les figures nous paraissent très-exactes, surtout en ce qui 
concerne la représentation toujours difficile des petites es- 
pèces. Aussi ceux-là mêmes qui ne sont point toujours d’ac- 


(1) Cette espèce et la précédente sont voisines de l’Helix xan-° 
thodon, Anton. 

(2) Ces trois espèces sont bidentées et se rapprochent beaucoup 
de notre H. Maresi, que l’auteur désigne sous le nom d’A. Ti- 
griana (voir le Journal de Conch., 1862, p. 154 et 421). 

(3) Formes voisines des H. roseo-iincta, Forbes, et lanuginosa, 
Boissy. 


— 295 — 

cord avec l’auteur au sujet de la manière dont il com- 
prend l'espèce, et qui sont le plus disposés à contester 
quelques-unes dé ses créations spécifiques, ne pourront 
s'empêcher de reconnaitre que, mème à leur point de vue, 
le livre de M. Bourguignat est un grand service rendu à la 
science malacologique. En effet, il rend le contrôle à son 
égard très-facile par le nombre et l'exactitude des docu- 
ments qu'il produit à l'appui de ses appréciations scienti- 
fiques. D'ailleurs, avant lui, il faut le reconnaitre, l’icono- 
graphie des Mollusques terrestres et fluviatiles de l'Algérie 
se réduisait à bien peu de chose, comparativement à la 
richesse des matériaux qui ont éte recueillis dans ces der- 
nières années. 

Toutes les espèces sont décrites en latin et en français, 
accompagnées d'une synonymie bien traitée, et figurées 
soit de grandeur naturelle, soit avec les grossissements 
nécessaires. Quelques planches, représentant les animaux 
de certains genres, sont coloriées avec soin, et nous cite- 
rons avec éloge, sous ce rapport, celles où figurent les Li- 
macideæ et le genre Parmacella. 

Au résumé, cet ouvrage, exécuté avec un grand luxe, 
fait honneur à son auteur, et doit être considéré comme 
ce qu'il a publié de mieux et de plus important jusqu'ici : 
on peut mème dire avec raison que c'est le travail le plus 
considérable qui ait été publié, depuis un an ou deux, sur 
les Mollusques terrestres et fluviatiles. , 

À cetitre, nous devons donc le signaler à l'attention des 
naturalistes avec les éloges qu'il mérite et commeun com- 
plément nécessaire à toutes les bibliothèques publiques ou 
particulières qui possèdent l' Exploration scientifique de 
l'Algérie, ou seulement la partie zoologique de ce grand 
ouvrage. H. Crossr. 


— 296 — 


Nouveau catalogue des Mettusques du départe- 


ment de l'&ise, par M. suguste Baudon, doc- 
teur en médecine {1). 


M. Baudon s'occupe depuis longtemps de la faune con- 
chyliologique du département de l'Oise, dontil a publié un 
premier catalogue en 1855. Son nouvel ouvrage est beau- 
coup plus complet que le premier, puisque ses recherches 
postérieures lui ont fait connaître environ 50 variétés tout 
à fait inédites, 14 monstruosités et 15 espèces non encore 
signalées dans le département. Ces espèces sont : Arion 
fuscus, Müller, A. tenellus, Müller, À. albus, Müller ; Zo- 
niles nitidulus, Draparnaud, Z. purus, Alder ; lielix ar- 
bustorum, Linné, H. plebeia, Draparnaud; Pupa cylin- 
dracea, Cost., P. edentula, Draparnaud ; Pomatias obscu- 
rus, Draparnaud , P. seplemspiralis, Razoum.; Unio si- 
nuatus, Lamarck, et Pisidium {enellum, Jen. 

Nous signalerons, dans ce travail, le soin avec lequel 
les variétés sont étudices, et les intéressants détails que 
donne l’auteur sur les habitudes des Mollusques énumérés, 
détails qui montrent une fois de plus son excellent esprit 
d'observation : le passage dans lequel, étudiant les mœurs 
des Vitrines, il raconte les malheurs d’un Helix spiri- 
plana d'Orient, persécuté par des Vitrina pellucida placés 
dans le même récipient, est fort amusant : il confirme, 
d’ailleurs, le fait déjà bien connu de la voracité des Vi- 
trines, qui, bien qu'ordinairement herbivores, s’accom- 


(4) Beauvais, 4862, in-8°, 44 pages d'impression. 


— 9297 — 
modent {rès-volontiers de la chair des autres Mollusques et 
mème de viande crue. 

La faune malacologique du département de l'Oise com- 
prend 1141 espèces dont 66 sont terrestres et 45 fluviatiles : 
les genres qui paraissent le plus développés sont les sui- 
vants : Arion 5 espèces, Limax 5, Succinea 4, Zonites 9, 
Helix20, Vertigo T, Planorbis 10, Limnæa 6, Valvata 5, 
Anodonta 4, Unio 5, Cyclas 5, Pisidium G. Le geure 
Dreissena existe dans l’Oise, le genre Testacella manque: 
le g. Clausilia est faiblement développé et le g. Vitrina 
représenté par une seule espèce, V. pellucida, Müller. 

H. CRosse. 


Description d’un nouveau genre de Mollusque 
pulmoné terrestre de Ceylan (Tennenta), par 
M. A. Slumbhert (1). 


L'auteur commence son travail par une étude critique 
de quelques genres de la famille des Arionidæ qui ont 
plus ou moins de rapports avec celui qu'il propose pour 
un Mollusque recueilli par lui dans la région monta- 
gneuse de Ceylan et qu’il nomme T'ennentia Thwaitesu. 

L'animal est pourvu d’un rudiment testacé compléte- 
ment interne, logé dans la partie postérieure du manteau, 
brillant et légèrement convexe en dessus, mat et aplati en 
dessous et à sommet postérieur recourbé en bas, sur Île 

(4) Tirage à part, extrait du numéro de novembre 1862 de la 


Revue et mag. de zool., in-8°, {4 pages d'impression et { pi. Hitho- 
graphiée. 


— 298 — 


côte droit. Les grands tentacules sont assez longs, les pe- 
tits atteignent à peine le tiers de leur longueur. Le man- 
teau est entier, non frangé, couvrant la partie antérieure 
moyenne du corps, libre en avant, fixé en arrière et en- 
foncé dans un repli du pied. L'ouverture respiratoire se 
trouve dans une échancrure située vers la partie médiane 
du bord droit du manteau. Le pore muqueux est en forme 
de fente perpendiculaire. La coloration générale de l’ani- 
mal est d’un brun-jaunâtre, avec de très-fines mouche- 
tures noirâtres sur le manteau : les tentacules oculifères 
sont d’un gris bleuâtre. Sa manière de vivre cst celle des 
Limaces et des Arions. 

Je reviens maintenant à l'étude que M. Humbert a faite 
de quelques genres de Limaciens. Et d’abord je reconnais 
qu’il a pleinement raison en rapportant mon Viquesnelia 
Dussumieri au genre Mariælla de Gray. À l’époque où 
j'ai publié cette espèce, je ne possédais pas lecatalogue des 
collections du British Museum, et je croyais que M. Gray 
n'avait parlé des Mariælla que dans un seul article sur la 
langue des Gastéropodes inséré dans les Ann. and magaz. 
of nat. hist. de Londres, où il décrit leur armature lin- 
guale sans donner de diagnose de l'espèce. 

Je suis également de l'avis de M. Humbert au sujet de 
l'opportunité qu'il y a de conserver le vocable Viquesne- 
lia pour l'espèce fossile nummulitique. 

Quant aux genres Drusia et Cryptella, leur valeur est 
nulle. Ils s'appliquent à de véritables Parmacelles aussi 
typiques que possible. 

Le genre Girasia n'est pas moins mauvais; il renferme 
des Peltella et des Parmarion. I est vrai que, pour ces 
derniers Mollusques, M. Gray, d'après MM. Adams, aurait 
proposé un genre Rigasia. Or, en 1855 (Act. Soc. Lin- 
néenne de Bordeaux), j'ai créé le genre Parmarion pour 


— 299 — 


les Limaciens pourvus d’un pore muqueux caudal, d'un 
rudiment testacé concave, et d’une ouverture du manteau 
correspondant à la coquille. 

M. Chenu (Manuel de Conchyliologie, p. 427) a repro- 
duit la description générique. 

Les Parmarion sont propres aux iles et aux continents 
baignés par l’océan Indien (Bourbon, Madagascar, etc.). 
Le type du genre est le Parmarion extraneus , Férussac. 

Les autres Limaciens des îles et continents de l'océan 
Indien sont mal connus. Une espèce de Maurice me 
semble appartenir au genre Peltella (P. Mauritius, Rang), 
une autre au genre Hyalimax (H. perlucidus, Quoy); 
trois espèces ont été signalées, par Van Hasselt, à Java ; 
elles sont étiquetées, au muséum, sous le nom de Parma- 
cella; enfin de prétendues Parmacelles sont décrites dans 
l'Inde et l’Inao-Chine. 

Une révision de toutes ces espèces est indispensable. 
Quant au genre Tennentia, il est incontestable qu'il doit 
être considéré comme un double emploi du genre Parma- 
rion, dont on établira ainsi la synonymie : 


ParMARION, Fischer (1845). 


Rangia, Férussac, in Coll. — Rang, Cat. coll., Férus- 
sac, p. 1 (1857). 

Arion (pars), Férussac (olim). 

Limazx (pars), Deshayes, in Férussac. 

Parmacellus (pars), Rang. 

Parmacella (pars), H. et A. Adams. 

Girasia (pars), Gray. | 

Rigasia, Gray, sec. H. et A. Adams. 

Tennenthia, Humbert. 

Le travail de M. Humbert comble une lacune impor- 
tante, en nous faisant connaître un de ces singuliers Moi- 


— 300 — 

lusques observé et dessiné d'après des exemplaires vivants. 
Je crois, néanmoins, qu’une anatomie du Tennentia 
Thivaïtesii serait utile et fixerait la place qu'il doit occu- 
per dans la méthode. D'après la mâchoire, le Tennentia 
n'appartient pas aux Arionide : la structure des organes 
génitaux lèverait les incertitudes; nous saurions alors si 
l'on doit rapprocher les Tennentia des Helicarion plutôt 
-que des Limax où Peltella. P. FiscuER. 


Contributions Lo Pateontotogy, by sante Hal. 
Albany (1862), in-8°, 198 pages (1). 


La brochure de l’'éminent paléontologiste américain est 
consacrée à la description de fossiles du groupe dévonien 
(Gastéropodes, Céphalopodes, Trilobites, Crinoïdes); le 
texte relatif aux Brachiopodes n’a pas paru, mais, à la fin 
de l’ouvrage, M. Hall donne la diagnose de deux nouveaux 
genres de Brachiopodes qui avoisinent les Atrypa : ce sont 
les G. Zigospira et Meristella. 

De nombreuses planches représentent les espèces nou- 
velles et donnent une idée de la richesse inépuisable des 
terrains de transition de l'Amérique du Nord. 

P. FIScHER. 


(1) Quinzième rapport aux régents de l'université de New- 
York sur l’état du cabinet d'histoire naturelle. 


— 301 — 


Des notions relatives aux Céphaïepodes, qui sont 
consignées dans Aristote, par M. Paul Ger- 


vais (1). 


Dans ce mémoire, l'auteur fait l'examen critique de ce 
qu'a écrit Aristote sur les Céphalopodes, et démontre qu'il 
a connu leur organisation à un degré vraiment étonnant, 
certainement beaucoup mieux qu'on ne la connaissait du 
temps de Linné, et peut-être mème plus complétement, 
sous certains rapports, qu’à l'époque de Cuvier et de Blain- 
ville. En effet, le premier, par une erreur de son génie, 
a eu le tort de considérer le bras copulateur du Poulpe 
mâle comme un entozoaire, auquel il donna le nom géné- 
rique d’Aectocotyle. Quant au second, on sait qu’il s’est 
obstiné toute sa vie à soutenir que la coquille de l’Argo- 
naule n'était point sécrétée par lui, mais qu’il l’occupait 
en simple parasite et par droit de conquête, comme un 
autre Bernard-l'ermite : cette bourde scientifique pouvait, 
d’ailleurs, servir de pendant à l’opinion non moins excen- 
trique qu'il a professée quelque temps au sujet du genre 
Umbrella, dans lequel il pensait que la coquille était non 
pas dorsale, mais ventrale, ou, autrement dit, placée sous 
le pied, oubliant qu'une telle position enlevait aux animaux 
de ce genre la possibilité de toute espèce de locomotion, 
et que le cas était trop invraisemblable pour être vrai. [1 


4) Mémoire lu, le 8 avril 1863, à la réunion des sociétés sa- 
vantes, tenue à Paris, sous les auspices de M. le Ministre de 
l'instruction publique. — Brochure in-4° de 16 pages d'impres- 
sion, 


om | us 


est, au reste, revenu sur cette opinion erronée dans son 
Manuel de malacologie. 

M. Gervais démontre que le père de la zoologie a connu 
et signalé le bras modifié des Poulpes (le troisième de 
gauche), ce singulier organe de génération qui, après les 
diverses phases de son développement, se détache com- 
plétement du corps des mâles pour se fixer sur celui des 
femelles, en restant engagé dans l’entonnoir. M. Steen- 
strup de Copenhague a vérifié, sur le Poulpe commun, 
l'exactitude de cette autre observation d'Aristote, de la- 
quelle il résultait que les mâles de cette espèce portaient, 
sur l’un de leurs bras, des ventouses plus grandes que les 
autres. Dans une autre espèce (Octopus macropus), l'au- 
teur du mémoire a observé, sur plusieurs des bras, la pré- 
sence d’une ventouse beaucoup plus grande que ses voi- 
sines. 11 semble résulter d’un autre passage de l'auteur. 
grec, resté obscur jusqu'ici, qu'ilaconnulesspermatophores 
des Céphalopodes. I a décrit également avec une grande 
exactitude leurs organes digestifs, ainsi que la position de 
l’entonnoir et ce qui a trait à son usage, la disposition des 
œufs des Poulpes, etc. Le malheur pour Aristote est qu'il 
n'a guère été traduit que par deslittérateurs fort estimables 
sans doute, mais totalement étrangers à l'histoire naturelle, 
et qui lui ont prèté à lort, en ne le comprenant pas, une 
foule de non-sens et d’absurdités scientifiques. Un natura- 
liste seul est apte à en traduire un autre d'une façon con- 
venable et sans dénaturer sa pensée. 

M. Gervais résume les principaux faits acquis récem- 
ment à la science au sujet de l’organisation des Céphalo- 
podes : il rappelle que, depuis les travaux de MM. Steen- 
strup, Troschel et Claus, on sait que l'hectocotylisation 
constitue une disposition générale, commune non-seule- 
ment aux Argonaules et à quelques Poulpes, mais à tous 


— 303 — 


les Céphalopodes de l'ordre des Dibranches. Il ajoute en- 
suite quelques détails sur le grand Calmar de la Méditer- 
ranée (Ommastrephes pleropus, Steenstrup). 

Ce petit mémoire est bien fait et intéressant : nous 
croyons donc devoir le signaler à l'attention des natura- 
listes. H. CRossE. 


Mollusques de San-Sulia de Loria, par M. 3. 
Bourguignat (1). 


San-Julia de Loria est le premier village de la république 
d’Andorre que l’on rencontre en venant de la Seu d'Urgel. 
Cette partie des Pyrénées n’avait pas encore, du moins à 
notre connaissance, été explorée au point de vue conchy- 
liologique. Il est regrettable que l’auteur, qui avait poussé 
ses explorations plus loin dans le pays d’Andorre, ait perdu 
la majeure partie de ses récoltes en revenant de ces vallées, 
qui paraissent se recommander aux voyageurs assez mé- 
diocrement sous le rapport du confortable, et plus médio- 
crement encore sous celui de l'hospitalité. On ne saurait 
trop se défier des opéras-comiques! Les Mollusques re- 
cueillis sont en petit nombre, mais ils présentent de l’in- 
térêt. En voici la liste : Vitrina Pyrenaica, Férussac, Suc- 
cinea putrs, L.; Helix Pyrenaica, Draparnaud, Æ. Des- 


(1) Paris, février 1863, chez J. B. Baillière et fils, libraires, rue 
Hautefeuille, 19. — Grand in-8° imprimé à 100 exemplaires sur 
papier fort : 34 pages d'impression et 2 planches lithographiées. 
Prix, 4 francs. 


PT 


moulinsi, Farines, 1. rupestris, Studer; Pupa Farines, 
Desmoulins, P. Jumillensis, Guirao et var. B. biplicata 
de la même espèce, P. Massoliana, espèce nouvelle, voi- 
sine de la précédente, mais qui s'en distingue par son ou- 
verture munie de 4 denticulations, P. Penchinatiana, es- 
pèce décrite également comme nouvelle, P. cereana, 
Mubhilfeldt, P. secale, Draparnaud, P. Boileausiana, Char- 
pentier, P. gomosloma, Küster, et var. B. Juliensis dela 
même espèce, P. Moquiniana, Küster, P. Andorrensis, 
espèce nouvelle qui à beanconp de rapports avec la sui- 
vante, P. polyodon, Draparnaud, P. Vergniesiana, Char- 
pentier ; Limnæa truncatula, Müller ; Ancylus J'ani, Bour- 
guignat (A. capuloides, Jan.). A la partie purement des- 
criptive vient s’adjoindre un petit travail anatomique sur 
l'animal de l’Helix Desmoulinsi, qui n’avait pas encore été 
étudié. Au résumé, ce mémoire nous semble bien traité : 
il comble une petite lacune dans la connaissance de la faune 
malacologique des Pyrénées, et sera consulté avec fruit par 
ceux qui occupent de l'étude des Mollusques terrestres et 
fluviatiles d'Europe. IH. Crosse. 


Description des Animaux invertébrés fossiles 
dans l'étage néocornien moyen du mont Salève, 
par P. de Loriol (1). — Deuxième et dernière 
livraison. 


Nous avons déjà parlé à nos lecteurs (Journ. de Conchy- 


1) 1863. H. Georg, libraire-éditeur, à Genève, 10, rue de la 
Corraterie. — In-4°, pages 113-214, planches 15 à 22. 


— 305 — 


liologie, 1862, vol. X, p. 196) de l'intéressant ouvrage 
entrepris par M. de Loriol et aujourd'hui terminé. Cette 
dernière livraison comprend la fin des Mollusques {classes 
des Brachiopodes et des Bryozoaires), les Annelides, les 
Échinodermes, qui sont assez nombreux, et les Spongiaires. 
Nous voyons figurer, dans les Brachiopodes, 1 Rhyncho- 
nella (R. multiformis, Roemer) ; 5 Terebratula (T. acula, 
Quenstedt, T. Salevensis, de Loriol, espèce nouvelle, T.. 
sella, Sowerby, T. pseudojurensis, Leymerie, et T. semi- 
striata, Defrance); et Terebratella (T. oblonga, Sowerby). 
Les Bryozoaires sont abondants au mont Salève, mais on 
les trouve rarement en bon état de conservation. L'auteur 
en décrit 25 espèces dont 16 sont nouvelles : toutes appar- 
tiennent à l’ordre des Centrifuginés. Nous signalons l'im- 
portant travail de M. de Loriol à l'attention de toutes les 
personnes qui s'occupent de paléontologie. 
| H. CROSsE. 


Paleontologia malaeologica, elc. (Paléontologie 
malacologique des terrains tertiaires du dis- 
trict de Messine), par s. Seguenza, profes- 
seur régent d'histoire naturelle au collége royal 


de Messine, etc. (1). — Famille des Fissu- 
rellidsæ. 


M. Seguenza, notre honorable collaborateur, a formé le 
projet de faire connaître successivement les richesses ma- 
lacologiques des terrains tertiaires des environs de Mes- 


(1) Naples, 1862, brochure in-8, 21 pages d'impression, { ta- 
bleau synoptique et 2 planches lithographiées. 
20 


— 306 — 


sine par une série de monographies, dont chacune sera 
consacrée à l'étude d’une classe entière, d’une famille ou 
même d’un genre, s’il est suffisamment développé. Nous 
ne pouvons qu’applaudir à cette utile entreprise : en effet, 
dans l’état actuel des connaissances, il est impossible de 
considérer l’ouvrage de Philippi comme suffisamment com- 
plet. Le mémoire actuel est consacré à la famille des Fs- 
surellidæ, qui est représentée dans ces terrains par de 
nombreuses et intéressantes espèces. L'auteur signale, dans 
le genre Fissurella, les F. subcostaria, d'Orbigny, F. Ita- 
lica, Defrance, F. Græca, Lamarck, F. gibba, Philippi, et 
F. tenuiclathrata, Seguenza (espèce nouvelle). II crée en- 
suite le genre Fissurisepla pour deux formes très-curieuses, 
intermédiaires entre les Fissurella et les Rimula, et pré- 
sentant l'ouverture apicale du premier avec la lamelle in- 
terne du second, beaucoup plus développée d’ailleurs : deux 
espèces nouvelles sont décrites , F. papillosa et F. rostrata. 
Le genre Puncturella, qui n’est pas non plus sans de 
grands rapports avec le précédent, compte une espèce que 
l’auteur rapporte au P. noachina, L., espèce de l’époque 
actuelle. Le curieux genre Rimula est représenté par les 
R. radiata, Libassi, R. granulata et R. costellata, Se- 
guenza (ces 2 dernières espèces sont nouvelles), etle genre 
Emarginula par les E. cancellata, Philippi, Æ. tubercu- 
losa, Libassi, Æ. elongata, Costa, E. reticulata, Sowerby, 
E. decussata, Philippi, Æ. gigantea, Seguenza, magni- 
fique espèce nouvelle, aussi remarquable par sa taille que 
par l’élégance de sa sculpture, E. solidula, Costa, et E. 
compressa, Cantraine, l’une des formes les plus remar- 
quables du genre, qui n'avait point encore été figurée et 
‘était connue jusqu'ici que par une description d’une 
ligne, plus Linnéenne sous le rapport de la concision que 
sous celui de l’élégance. Nous ne pouyons qu’encourager 


qui n 


— 307 — 


M. Seguenza à suivre la voie qu'il s’est ouverte et dans la- 
quelle il peut rendre de grands services à la science. Nous 
avons déjà dit plus d’une fois et nous ne saurions trop ré- 
péter que l'étude approfondie des faunes locales est de 
première importance : en effet, leur connaissance com- 
plète peut seule nous mettre à même de déduire sûrement 
les lois générales de la distribution des êtres organisés sur 
la surface du globe, cette partie de la science si négligée 
autrefois, si importante aujourd'hui. 
H. CRosse. 


Matériaux pour la Faune malacologique de Bel- 
gique, par J. A. J. Colbeau, membre de la So- 
ciété royale de zoologie de Bruxelles, etc. (1). — 
L. Liste des Mollusques terrestres et fluviatiles. 


L’auteur énumère 152 espèces appartenant à 27 genres 
différents; il signale, en outre, de nombreuses variétés, 
dont il indique avec soin les caractères distinctifs et la pro- 
venance. Ce petit travail peut être consulté utilement par 
les naturalistes qui s'occupent des Mollusques terrestres 
et fluviatiles d'Europe. IH. CROSSE. 


(1) Bruxelles, 1859, chez l’auteur, chaussée d’Etterbeek, 51.— 
Brochure in-8° de 12 pages d'impression avec 2 planches litho- 
graphiées dont une coloriée. 


— 308 — 


Gite malacologiche, elc. (Gisements malacolo- 
giques et géologiques de la Brianza et des environs 
de Lecco, etc.), par Antonio Villa, vice-prési- 
dent de la Société italienne des sciences natu- 
relles, etc. (4). 


Cette brochure donne des renseignements sur les prin- 
cipaux gisements de fossiles de la Brianza et des environs 
de Lecco, ainsi que sur les localités où l’on peut recueillir 
des Mollusques terrestres et fluviatiles : elle signale en 
même temps les principales espèces et sera utile aux con- 
chyliologues voyageant dans le nord de FlItalie en facili- 
tant leurs recherches. H. CROSSsE. 


Mollusques nouveaux, litigieux ou peu connus, 
par M. SR. Bourguignat (2). — Premier et 
deuxième fascicules. 


Sous ce titre, l’auteur publie une nouvelle série de mé- 
moires conchyliologiques : elle paraît par fascicules dont 
chacun comprend la description de dix espèces nouvelles 
ou une étude critique sur autant d'espèces incomplétement 
connues jusqu'ici. Dix fascicules formeront une centurie 
ou un volume. Dans le premier, nous trouvons la descrip- 


(4) Milano, 1863. Tipografia degli Ingegneri, via di S. Alles- 
sandro, n° 3 rosso. — Brochure petit in-4° de 12 pages d’impres- 
sion. 

(2) Paris, 1863, chez F. Savy, libraire-éditeur, rue Hautefeuille, 
24. — Grand in-8° imprimé sur papier fort et tiré à 100 exem- 


— 309 — 


Lion de 5 Hélices nouvelles d'Algérie (4) : de l’Helix asteia, 
espèce des environs de Madrid, très-voisine de l’H. Bon- 
duelliana, Bourguignat : del Helix Nilotica, quisemble le 
représentant égyptien de notre Æ. pomatia: de l'Helix 
Genezarethana, Mousson, espèce fort curieuse, provenant 
de la vallée de Tibériade, et qui n’avait pas encore été fi- 
gurée; de deux Clausilia inédites, recueillies en Sy- 
rie lors de notre expédition, et fort intéressantes, C. Cedre- 
torum et C. Raymondi. Le dernier fascicule contient une 
étude critique sur les Helir pygmæa, micropleuros, Bery- 
tensis et rachiodia (nom changé), plus la description du 
Limax Companyoi, des Helix Massoti, H. elachia (ces 
trois espèces sont de France), A. Fourousi, H. Arrouxi, 
H. Colliniana et Pupa Raymondi. Les 4 dernières espèces 
sont de Syrie; le Pupa est très-remarquable. H. CRosse. 


Revue et oi de zoologie, 1862. — 4 vol. 
de 512 pages d'impression, avec 21 planches. 


Le Journal mensuel de M. Guérin-Méneville a donné, 
cetle année, un assez grand nombre de mémoires conchy- 
liologiques. Nous avons rendu compte précédemment de 
ceux de MM. Bourguignat, A. Humbert et H. Aucapitaine, 
parce qu'ils ont été tirés à part ou publiés en volumes avec 
d’autres travaux (2) : nous n'avons donc point à y revenir. 


plaires. — Le 1‘ fascicule contient 22 pages d'impression et 
À planches lithographiées; le 2° 28 pages d'impression et 3 pl., 
dont une est coloriée. Prix, 4 fr. l’un. 

(1) Voir à la page 293 pour ces espèces, dont nous parlons dans 
un aulre compte rendu. 

(2) Voir le Journal de Conchyliologie, 1862, vol. X, p. 286 et 
417 ; 1863, vol. XI, p. 310. 


— 910 — 

Il ne nous reste plus à signaler qu’un article de M. Arthur 
Morelet contenant les diagnoses latines d’un certain nom- 
bre de Mollusques de l’Indo-Chine, dont voici les noms : 
Helix superhta, Ennea bulbulus, Planorbis circumspis- 
sus, Limnæa spadicea, Cyclostoma lychnus, Hydrocena 
fasciolata, lirata, Pupina Vescoi, Paludina lurida, P. 
turbinata, Unioimperialis, U. abnormis, Cyrena (Batissa) 
Primei, Cyrena (Corbicula) lutea. Toutes ces espèces pro- 
viennent de Cochinchine ou de Siam, à l'exception de 
l'Hélice et des deux Cyrènes qui ont été recueillies en 
Chine. Nous pensons que le Cyclostoma lychnus n’est 
autre chose qu’un double emploi du Pterocyclos brevis, 
Martyn. H. CROSSE. 


Kemarks on the number, cic. ( Remarques sur 
le nombre des Uniomidæ. — Description de 
15 espèces nouvelles d'Umonidæ de l’Uruguay. 
— Description de 4 Umionidæ nouveaux du Bré- 
sil et de Buenos-Ayres. — Remarques sur la co- 
loration des Unionidæ.—Description de # espèces 
nouvelles de Melania des États-Unis. — Descrip- 
tion de 5 espèces d'Unio de l'Amérique du Nord. 
— Remarques sur la forme des palpes chez les 
Anodontes de l'Uruguay. — Remarques sur des 
Physes trouvées dans une citerne. — Description 
de 14 espèces nouvelles de Schizostoma, Ancu- 
losa et Lithasia. — Description d'Unionidæ nou- 
veaux du Mexique et des États-Unis. — Descrip- 
tion de 3 espèces d'Unionideæ exotiques (Unio oc- 
catus, du Bengale ; Anodonta Cailliaudi, du Bré- 
sil; Mycetopus emarginatus, de Siam). — Descrip- 


— 9311 — 


tion d'une Néritine nouvelle de Cosa River (Ala- 
bama). — Description de 2? Anodonta nouveaux 
de l'Amérique arctique. — Description d'espèces 
nouvelles de Schizostoma, d’Anculosa et de Litha- 
sia. — Description d’un genre nouveau (Strepho- 
basis). — Description de 49 espèces nouvelles de 
Melana. — Description de Mollusques fossiles 
nouveaux de New-Jersey. — Description de 7 es- 
pèces nouvelles appartenant au genre Lo, par 
Isaac Lea, LL. D., etc., etc. (1). 


Dans cette série de petits mémoires, M. Lea enrichit 
d’un grand nombre d’espèces nouvelles deux familles déjà 
bien nombreuses et à l’accroissement desquelles il a lar- 
gement contribué, les Melanidæ et les Unionidæ. Nous 
signalons, parmi ses découvertes, deux faits très-inté- 
ressants sous le rapport de la distribution géographique, 
des espèces. Le genre Neritina est, pour la première fois, 
indiqué dans les eaux douces de l’Amérique du Nord : il y 
est représenté par une espèce, N. Showalteri, provenant 
de la rivière Coosa, dans l’Alabama : le genre Mycetopus 
possède un représentant, M. emarginatus, dans les eaux 
de Siam. 

M. Lea crée le genre Strephobasis pour trois Mélaniens 
du Tennessee. Ce nouveau genre, à coquille cylindracée et 
à ouverture presque carrée, est principalement caractérisé 
par un épaississement très-remarquable de la columelle à 


(1) Philadelphie, 1862. Brochure in-8° de 48 pages d’impres- 
pression. Tirage à part des Proceedings de l’Académie des 
sciences naturelles de Philadelphie. Mars 1860 à décembre 1861. 


= 519 


sa partie basale, qui forme en arrière une sorte de sinus 
latéral ou de petit canal. Les espèces décrites sont : 
S. Spillmannii, S. cornea et S. Clarku.  H. Cross. 


NOUVELLES. 


Nous apprenons qu'il a été fondé récemment à Bruxelles, 
sous le titre de Société Malacologique de Belgique, une 
nouvelle Société savante, ayant pour but l'étude des 
animaux inférieurs comprise dans son acception la plus 
étendue (Animaux Mollusques et Rayonnés vivants et 
fossiles). Elle se propose de publier des annales et de for- 
mer des collections, ainsi qu'une bibliothèque à l’usage de 
ses membres : comme la plupart des autres sociétés sa- 
vantes, elle admet dans son sein, outre ses membres effec- 
tifs, un certain nombre de membres honoraires ou corres- 
pondants. Nous ne pouvons qu’applaudir à cette utile fon- 
dation, qui compte déjà un bon nombre d’adhérents, 
et dont la première assemblée générale s’est tenue à 
Bruxelles le 6 avril dernier. Elle propagera, nousl’espérons, 
le goût de l'Histoire naturelle chez nos voisins du nord, et 
pourra rendre ainsi d’utiles services à la science. Nous en- 
gageons vivement ceux de nos lecteurs qui habitent la Bel- 
gique à se mettre en rapport avec la nouvelle Société et à 
participer à ses travaux. 


Les planches IX et X du présent numéro ont été des- 
sinées par M. Humbert et non par M. Levasseur, ainsi que 
l'imprimeur-lithographe l'annonce par erreur.H. CROSSE. 


PARIS. — IMPR. DE M°"° Y® BOUCHARD-HUZARD, RUE DE L'ÉPERON, 9. 


JOURNAL 


DE 


CONCHYLIOLOGIE. 


1:7 Octobre 1863. 


Documents sur les globules polaires de l’ovuie 
des mollusques, 


PAR P. FISCHER. 


$ 4. En étudiant la rotation de l'embryon dans l'œuf 
des mollusques gastéropodes, Carus [1)signala dès 1824un 
fait auquel il attacha, du reste, assez peu d'importance : 
c'était la formation d’un globule clair qu’il considérait 
comme marquant une des extrémités de l’axe de rotation 
de l'embryon. Carus ne s’occupa pas du mode de forma- 
tion du globule pas plus que de l’époque de son appa- 
rition. 

En 1835, M. Jacquemin présenta à l’Académie des 


(1) Von den ausseren Lebensbedingungen, elc., p. 53, tab, I, 
fig. 4 (1824). 
21 


— 915 — 


sciences de Paris un mémoire sur le développement des 
Planorbes (4). Il aperçut une disposition particulière dans 
la forme du vitellus de quelques-uns des œufs qu'il avait 
examinés. Ainsi il a fait représenter (pl. I, fig. 7, 8) 
deux vitellus « où la matière vitelline, très-gonflée, s'est 
« avancée à la manière d’un sac hernier. » Pour M. Jac- 
quemip, ces œufs étaient malades. Cette conclusion n’est 
pas surprenante, puisque l’auteur n’a aperçu que la for- 
mation de la saillie qui précède l'émission des globules 
polaires. 

À la même époque (1855), M. Dumortier (2) lisait à 
l’Académie des sciences de Bruxelles son travail sur l’em- 
bryogénie des Limnées. Plus heureux que ses devanciers, 
il put assister à la production des globules polaires; les 
figures 2B, 2C et 5A, 5B de la planche F, nous montrent 
« le globule embryonnaire présentant en a et b deux glo- 
bules muqueux. » M. Dumortier dans son texte ne con- 
sacre pas une ligne à l'étude ou mème à la mention_.des 
globules muqueux qui sont signalés seulement à l’expli- 
cation des planches, 

M.Pouchet (5), en 4858, avait observé le globule polaire 
chez les Limnées ; mais, faute d’un examen assez minu- 
tieux, il n’avait pu constater le moment de l'émission de 
ce qu’il appelle la vésicule translucide. l croyait que cette 
vésicule était déjà formée au moment de la ponte et restait 
adhérente à l’embryon jusqu’au deuxième jour. Or toutes 
les observations subséquentes démontrent que le globuie 


polaire n'apparaît que très-exceptionnellement au mo- 
ment de la ponte. 


(1) Act. Acad. Cæs. Leop. Nat. cur., vol. 18 (1837). 
(2) Mém. Acad. sc. Bruxelles, 1. X (1837). 

(3) Sur l'embryon des Limnées. Ann. des sc. nat., t. X, p. 64 
(1838). | 


— 915 — 


Sur les œufs d’Aplysies, M. Van Bénéden (4) trouva une 
vésicule blanche qui sortait du vitellus au moment de sa 
division et dont la constance ni paraissait importante à 
noter. 

Dés lors la plupart des auteurs qui s’occupèrent de 
l'embryogénie des mollusques furent unanimes dans la 
constatation du fait, tout en admettant des interprétations 
diverses au phénomène et des époques différentes pour sa 
production. 

Ainsi M. Nordmann (2) et M. Vogt (5) avancent que 
l'issue du globule clair n’a lieu que lorsque la segmenta- 
tion du vitellus est terminée et que le blastoderme com- 
mence à se constituer. 

Le travail le plus considérable sur le sujet qui nous 
occupe est dù à S. Lovén (4), qui l’a publié en 1848 
sous le titre de Bidrag till Kaennedomen om ulveckhingen 
0f Mollusca acephala lamellibranchiata. On sait que ce 
remarquable mémoire renferme des documents d'un prix 
inappréciable sur le développement des mollusques lamel- 
libranches marins, 

En suivant le développement des œufs de Modiolaria 
marmorala et de Cardium pygmœum, Lovén fut frappé 
de la présence conSlante, dans les premiers jours qui 
suivent la ponte, d’une modification du vitellus qui consti- 
luait à un de ses pôles une légère élévation suivie de 


La 


(4) Sur le développement des Aplysies. Ann. des sc. naf,, 1. XV, 
p. 126 (1841). 


(2) Sur le Tergipes Edwardsü. Ann. se. nal., 1. V, p. 145 
(1816). 


(3) Sur l’embryogénie des Moll. gastérop. Ann. sc. nat, t, VI 
p. 33 (1846). 


(4) Æongl. Velenskaps-Akademiens. Handlingar for ar 1818. 
Stockholm (1850). 


— 316 — 
émission d’un globule le plus souvent unique, quelque- 
fois double (fig. 4-47). 

D'après l'interprétation qu’il donne, le globule polaire 
n’est autre chose que la tache germinative devenue libre 
sous l'influence des mouvements intérieurs du vitellus. 
Le globule polaire soulèverait d'abord la membrane vitel- 
line qui fournirait un prolongement sphérique à pédicule 
d'autant plus étroit que le moment de l'émission du 
globule polaire s’éloignerait. Enfin le prolongement de 
la membrane vitelline se séparerait avec le globule en lais- 
sant peut-être une petite ouverture. 

Citons enfin les travaux de MM. F. Mueller (1), de Qua- 
trefages (2), Lacaze-Duthiers (5), Lereboullet (4), etc., 
qui ajoutèrent quelques faits à ceux de Lovén et prou- 
vèrent que la production des globules polaires était géné- 
rale chez les Mollusques. L’explication du phénomène 
resta à peu près stationnaire; ou bien, à l’exemple de 
Lovén, on l’attribua à l'expulsion de la tache germinative; 
ou bien à l’issue d’une certaine quantité de la substance 
qui réunit entre elles les granulations du vitellus. 

Les travaux d’embryogénie comparée devaient bientôt 
donner une plus grande importance aux globules polaires. 
Bischoff les avait vus sur les œufs de lâpine et de chienne; 
Warthon Jones, surles œufs de triton; Vogt, sur les œufs 
des salmones; de Quatrefages, sur ceux des annélides, etc. 
La production des globules devenait une loi générale d’em- 
bryogénie comme la pénétration des spermatozoïdes dans 


(1).4rchiv. f.naturgeschichte, 1.1, p.1, Berlin, 1848 (Lipamontia). 

(2) Embryogéme des Tarets. Ann. sc. nat., t. XI, p. 208 
(1849). 

(3) Histoire du Dentate, p. 209 (1858). 

(4) Recherches sur le développement du Limnée. Ann. sc. nal., 
t. XVIII, p. 112 (1862). 


— 9317 — 


l'ovule, et ces deux points essentiels du développement 
des animaux étaient dus à l'étude des mollusques. 

$ 2.M. Charles Robin a repris récemment la question de 
la formation des globules polaires. Une première note som- 
maire a été Jue par lui à la Société de biologie (4); elle 
précédait un mémoire plus complet destiné au Journal de 
la physiologie (2). 

L’extrait qui va suivre fera comprendre l'intérèt des 
recherches de M. Robin : 

On a désigné pendant longtemps sous le nom de glo- 
bule muqueux ou transparent, corpuscule hyalin, l’appa- 
rition d'un globule translucide sur les côtés de l'embryon. 
Une fois produit, il reste sous la membrane vitelline 
étranger aux phénomènes qui se passent dans son voisi- 
nage et est abandonné avec celle-ci lors de l’éclosion. Il 
devient donc inutile dès qu’il est formé. Sa production a 
préparé le début de la segmentation du vitellus et, par 
suite, des actes essentiels de la génération des cellules du 
blastoderme. 

Le point de la surface du vitellus où il naît marque 
quelques heures d'avance le pôle du vitellus qui va se 
déprimer, puis se creuser du premier sillon de segmen- 
tation du vitellus. De là le nom de globule polaire; là 
aussi apparaîtra l'extrémité céphalique de l'embryon. 

Chez les animaux dont le vitellus se segmente après la 
ponte, c'est de quatre à six heures après celle-ci que 
naissent les globules polaires, douze à quatorze heures 
après la disparition de la vésicule germinative. La durée 
de la production des globules polaires est de deux heures 
et demie à trois heures et demie, et deux heures après 
leur achèvement arrive la segmentation du vitellus. 


(1) Comples rendus de la Société de biologie. Juillet 1861. 
(2) Journal de Brown-Séquard, 1. V. Avril 1862. 


— 318 — 


La manière dont naissent les globules polaires est une 
véritable germination de la substance limpide du vitellus, 
suivie par un resserrement de celui-ci. [l y a retrait des 
granules sur une portion circulaire de la surface du vi- 
tellus, de sorte que la substance hyaline reste compléte- 
ment seule et translucide. Au bout de quelques minutes, 
cette portion transparente forme une saillie hémisphé- 
rique, puis conoïde, sa base se resserre et on a une sorte 
de cylindre; plus tard, ce resserrement détermine un 
étranglement, enfin la saillie se sépare du vitellus. Pen- 
dant les quinze à vingt minutes que dure ce phénomène, 
le vitellus subit des déformations lentes, puis reprend sa 
forme sphérique. 

Après quelques minutes de repos, formation d’un 
deuxième globule chez les mollusques, d’un troisième et 
d'un quatrième chez les vers. 

Les globules sont pleins, sans parois distinctes. Après 
l'achèvement du deuxième globule polaire commence la 
réunion successive des deux globules en un seul, qui per- 
siste jusqu’à l’éclosion et dans lequel on aperçoit une ca- 
vité distincte, des noyaux et des granules. 

Chez les mollusques, au début de la segmentation etaprès 
la réunion des globules polaires en un seul, on en voit un 
autre un peu plus gros qui s’accole à lui sur les côtés de 
l'embryon. Ce deuxième globule s'élève tout formé de la 
profondeur de la substance vitelline superficielle, il sou 
lève une mince pellicule translucide à la surface du vi- 
tellus, que l'embryon repousse avec les globules, quand 
les cils vibratiles déterminent ses mouvements de gyration. 

Sur les ovules non fécondés des mollusques, il n’y à pas 
de deuxième globule polaire ; le premier et le deuxième 
par germination apparaissent seuls et ne se fusionnent pas. 

M. Robin a comparé les résultats de ses observations 


— 319 — 
sur l'embryogénie des Limnées et des Néphélis (vers) ; les 
différences sont : chez les Limnées, production d’un glo- 
bule polaire spécial ; chez les vers, production par germi- 
nation d’un plus grand nombre de globules polaires. 

$ 5. En résumé, 1°les globules polaires par germination 
sont dus à l'issue de la substance limpide du vitellus sons 
l'influence du resserrement de celui-ci. M. de Quatrefages 
avait déjà indiqué assez nettement cette explication à 
propos de l’embryogénie des Tarets et des Annélides. 

2 Ces globules polaires ne sauraient ètre considérés 
comme formés par l'issue de la vésicule ou de la tache 
germinalive, puisque celle-ci a disparu depuis longtemps 
lorsque naissent les globules. L'opinion de Bischoff, renou- 
velée et défendue surtout par Lovén, n’est donc pas exacte. 

5° L'émission des globules polaires annonce certaine- 
ment le début de la segmentation du vitellus, circonstance 
qui avait frappé F. Mueller et Lovén, et qui contredit for- 
mellement les remarques de Vogt et Nordmann. 

4° Il existe un globule polaire spécial jasqu’à présent 
aux mollusques (Limnées, Ancyles), il se forme en dernier 
lieu; c’est peut-être celui que Lovén a pris pour la tache 
germinative devenue libre et qu'il à vu sortir tout formé 
du vitellus. 

Telles sont les conclusions que l'on peut tirer des di- 
verses recherches que nous avons signalées ici. La forma - 
lion et la disparition rapide des globules polaires ont 
empêché la plupart des embryologistes de les voir et 
d'étudier leur ordre de succession. Quelques obscurités 
devront être dissipées par des travaux ultérieurs ; entre 
autres, nous mentionnerons la production du globule spé- 
cial aux mollusques, dont la provenance, le rôle et la 


nature ne nous paraissent pas suffisamment indiqués. 
PUF. 


— 320 — 


Note sur quelques points de l'hisloire naturelle 
des Patelles, 


PAR P. FiscHEr. 


$ 1. La sexualité des Patelles a été longtemps discutée. 
La conformation des organes génitaux, l'absence de parties 
externes de la génération avaient fait croire à la plupart 
des naturalistes que les Patelles étaient hermaphrodites 
suffisantes comme un certain nombre d’Acéphalés. Les 
recherches de MM. Lebert et Robin (1) ont démontré que 
les sexes étaient séparés, et que la glande génitale était 
un testicule ou un ovaire suivant les individus. 

Il reste à découvrir le mécanisme de la fécondation, de : 
la ponte, et à suivre le développement des embryons. 

Quelques observations que j'ai faites au mois d'avril 
1865, à Étretat (Seine-Inférieure), m'ont appris sur ce 
sujet des particularités intéressantes. 

La ponte du Patella vulgaris s'effectue dans le courant 
des derniers jours de mars et des premiers jours d'avril. 
À cette époque, tous les rochers émergés à marée basse 
sont couverts d’une innombrable quantité de jeunes Pa- 
telles de coloration cornée, brunâtre, de forme ovalaire, 
aplatie, et mesurant à peine un millimètre de longueur. 

Les jeunes Patelles sont placées, non-seulement à la 


(1) Ænn. des sc. nat,, L. V, p. 191 (1846). 


— 9321 — 


surface des rochers, mais elles recouvrent en totalité les 
coquilles des Patelles adultes. Leur disposition n’a rien de 
symétrique; nulle part elles ne sont réunies par petits 
groupes pressés comme les Littorines, les Troques, les 
Pourpres; leur distribution est uniforme, et chaque indi- 
vidu est séparé de son voisin par un intervalle variable, 
mais rarement inférieur à 5-5 millimètres. 

Si l’on réfléchit à ces circonstances qu’un espace im- 
mense de rochers est recouvert uniformément de jeunes 
Patelles et que les coquilles des adultes en portent tou- 
jours un certain nombre, on repousse l’idée de l'expulsion 
des œufs par masses cohérentes entourées d’un chorion 
résistant qui doit adhérer aux corps voisins, à l'exemple 
de la ponte des Purpura, Buccinum, etc. 

En outre, les adultes n’ont pu placer les œufs sur leur 
propre coquille, puisque nous savons que les Patelles 
gardent une immobilité constante. Elles n'auraient pu 
davantage couvrir de leurs œufs des surfaces aussi éten- 
dues que ceiles que nous avons examinées, s’il avait fallu 
pondre chaque œuf dans un endroit déterminé. 

La ponte des Patelles doit ressembler beaucoup à celle 
des poissons ; les œufs expulsés en grand nombre et sans 
chorion de forme déterminée se fixent immédiatement sur 
les corps marins. Au moment de leur émission, le déve- 
loppement de l’embryon doit être assez avancé et l’éclo- 
sion est probablement presque instantanée. 

En observant des Patelles dans le courant du mois de 
mars, on trouverait l'ovaire des femelles rempli d'œufs ou 
peut-être même d’embryons déjà pourvus de coquille, 
ainsi que je l'ai constaté chez les Hipponyx dont la ma- 
nière de vivre n’est pas très-différente de celle des Patelles. 

Les Oscabrions, les Fissurelles, les Émarginules, les 
Calyptrées, etc., doivent présenter les mêmes phénomènes. 


OR 5 Le 


A 


M. Deshayes a vu des œufs d’Oscabrion sortant de l'ovi- 
ducte sous la forme de corps arrondis, extrêmement 
mobiles. 

$ 2. Ainsi que je l'ai dit plus haut, les mouvements des 
Patelles adultes sont, pour ainsi dire, nuls. Jamais je n’ai 
vu une Patelle s’avancer; toute sa locomotion se borne à 
l'élévation de la coquille au-dessus de la roche (par suite 
du relâchement du muscle adducteur ou colamellaire qui 
s'insère au disque charnu du pied et à la coquille) ou à 
son abaissement par la contraction brusque et énergique 
du même muscle. 

La présence du pied sur la roche amène, dans la struc- 
ture de celle-ci, des différences notables. La surface de la 
roche est toujours lisse, dépourvue d’aspérités, de toute 
incrustation ou végétation marine; sa consistance change, 
et des roches à grain très-dur se ramollissent à la longue. 
Une Patelle qui abonde à Biarritz (Basses-Pyrénées), le 
Patella cœrulea, Lk., possède plus que toute autre la pro- 
priété d’altérer la roche par le contact du pied; chaque 
fois qu’on enlève un de ces mollusques, son pied emporte 
une bonne partie de la surface de la pierre sur laquelle il 
repose et laisse une excavation sensible. 

En présence de ce fait, j'ai recherché si les Patelles ne 
pouvaient pas creuser la roche, et il m’a été facile, dans 
plusieurs localités maritimes, de constater l'existence d'em- 
preintes profondes laissées par les Patelles et reconnais- 
sables au premier coup d'œil. 

L’empreinte des bords de la coquille est toujours nette; 
elle dessine un ovale et paraît ètre purement mécanique, 
le frottement des bords du test étant suffisant pour pro- 
duire une rigole profonde. 

Au centre de la rigole circulaire, on voit une dépres- 
sion arrondie, représentant le disque du pied. On doit 


— 323 — 


admettre ici une autre explication du phénomène, puisque 
le tissu musculaire ne saurait mécaniquement user la 
roche. Il y a là certainement une aclion chimique incon- 
testable. 

La formation des empreintes de Patelles est une preuve 
sans réplique de l'absence de déambulation. Les rochers 
d'Étretat et de Royan (Charente-Inférieure) m'ont offert 
quelques empreintes de grands individus, où la profon- 
deur de la rigole circulaire et de lexcavation pédieuse 
atteignait quelques millimètres. 

Les jeunes individus creusent beaucoup moins le rocher; 
des adultes parfois l’excorient à peine; enfin quelques 
espèces ne marquent leur présence que par la couleur de 
la surface de la pierre moins foncée qu'à l'ordinaire, mais 
sans dépression notable; de ce nombre est le Patella punc- 
tala ; il est vrai que l’adhérence de cette espèce est moins 
solide que celle du Patella vulgata, qui, à son tour, est 
inférieure à celle du Patella cœrulea. 

Le pied des Patelles possède donc, mais à degré peu 
marqué, la propriété du pied des Hipponyx ; on sait, en 
effet, que les individus de ce dernier genre, lorsqu'ils ne 
sécrétent pas un support pédieux, creusent profondément 
le test des autres mollusques ou des corps sous-marins 
qu'ils choisissent pour substratum. 

$ 5. Le système nerveux de la Patelle a été décrit assez 
incomplétement par Cuvier ; plus tard, Garner y a ajouté 
quelques détails et a proposé une interprétalion de ses 
différentes parties. 

Dans une communication récente à la Société philoma- 
thique (séance du 25 octobre 1862), M. Bert a cherché à 
fixer nos connaissances sur ce sujet. 

Il décrit deux ganglions cérébroïdes très-éloignés l'un 
de l’autre, réunis par une longue commissure. Chaque 


— 93924 — 


ganglion cérébroide fournit des nerfs : 1° proboscidien 
supérieur, 2° tégumentaire céphalique, 5° tentaculaire, 
4° optique. 

Des connectifs, au nombre de deux de chaque côté, se 
rendent à quatre centres nerveux sous-æsophagiens. 

Les deux connectifs inférieurs aboutissent aux gan- 
glions pédieux ; les deux autres, aux ganglions moyens 
superposés aux précédents. Ceux-ci portent l’appareil au- 
ditif à otolithes multiples. 

Des ganglions moyens partent des nerfs asymétriques 
sur le prolongement desquels on trouve des renflements 
ganglionnaires destinés aux viscères. 

Enfin les ganglions cérébroides fournissent, comme à 
l'ordinaire, les connectifs qui aboutissent aux ganglions 
stomato-gastriques. 

Cette description prouve l'identité du système nerveux 
de la Patelle, des Pectinibranches (Halotis, Littorina) et 
même de certains mollusques pulmonés (Cyclostoma, 
Helicina). 

Cuvier n'avait pas reconnu les divers ganglions sous- 
œsophagiens et les ganglions stomato-gastriques, mais il 
avait vu un des grands nerfs viscéraux asymétriques (celui 
du côté droit). Garner a mal représenté les quatre gan- 
glions sous-æsophagiens, mais il les a vus et désignés sous 
les noms de ganglions pédieux et branchiaux. Il a figuré 
les stomato-gastriques et n’a pas reconnu la chaîne des 
nerfs viscéraux asymétriques qu'il avait pourtant très-bien 
disséquée chez les Bulla. 

En résumé, les Patelles qui s’éloignent des autres mol- 
lusques par quelques points de leur organisation ont un 
système nerveux normal constitué par des ganglions de 
la vie de relation (cérébroïdes et pédieux) et des ganglions 
de la vie végétalive, les uns symétriques (stomalo-gus- 


— 325 — 
triques), les autres asymétriques (branchial, génital, abdo- 
minal). Comme à l'ordinaire, les capsules auditives sont en 
connexion avec des ganglions mixtes sous-æsophagiens, 
d'où partent les nerfs viscéragx asymétriques.  P. F. 


Note ‘sur l’Helix Hauffeni, des grottes 
de Carniole, 


PAR H. CROSSE. 


Nous avons déjà précédemment (1), dans un compte 
rendu bibliographique, parlé de cette curieuse espèce, le 
seul représentant du genre qui ait été recueilli jusqu'ici 
dans les grottes de la Carniole. Une bienveillante com- 
munication de notre honorable correspondant, M. le doc- 
teur H. Dohrn de Stettin, nous permet de donner, pour 
la première fois, la figure de cette petite Hélice, peu 
connue des naturalistes. . 

On doit sa découverte à M. H. Hauffen, de Laybach : 
elle a été nommée par M. F. Schmidt en 1855 (2), mais 
est restée ignorée quelque temps, mème en Allemagne, 
probablement à cause de sa rareté, qui rendait son exis- 
tence incertaine et sujette à contestation (5). En effet, 


(1) Journal de Conchyl., 1862, vol. X, p. 186. 

(2) Schriflen des Zool. Bot. Vereins in Wien, 1855. 

(3) La même chose est arrivée pour notre Helix constricta, de 
France. 


— 326 — 


nous ne la trouvons point mentionnée dans le 4° volume 
de la Monographie des Hélices de Pfeiffer, qui porte pour- 
taut la date de 1859. En 1861 seulement (1), le savant 
naturaliste de Cassel en donne la diagnose latine que nous 
reproduisons. ( 


HELIX HAUFFENT. (PI. XII, fig. 4.) 


Hezix Haurreni, F. Schmidt, Schriften des Zool. Bot. 
L Vereins in Wien, 1855. 
— L. Pfeiffer, Malak. Blätter, 1861, 
p. 10. 


1. sublate umbihicata, depressa, eleganter chordato- 
costata, subdiaphana, lutescenti-albida ; spira parum 
elevala, obtusa ; anfr. 4 1[2-5 convexi, regulariter accres- 
centes, ultimus leres, non descendens ; umbilicus perspec- 
tivus 1[4 diametri paulo superans ; apertura diagonalis, 
subsinualo-roltundata; perist. acutum, margimibus approxi- 
mais, supero recto, basali leviter labrato, anguste reflexo. 
— Diam. ma. 5 1f4, min. 5, alt. À 1/2 null. (coll. 
Crosse). 

Coquille assez largement ombiliquée, déprimée, sub- 
diaphane, munie de côtes longitudinales élégantes, un 
peu plus marquées du côté de la spire que du côté de l’om- 
bilic; coloration d’un blanc jaunâtre uniforme. La spire 
est peu élevée, obtuse; les tours, au nombre de 4 172 à 5, 
s’accroissent régulièrement ; les tours embryonnaires 
(4 472) sont lisses, le dernier est arrondi et non descen- 
dant. L’ombilic est percé jusqu’au sommet de lascoquille, 
et s'étend sur un peu plus du quart du diamètre total. 
L'ouverture est diagonale et d’une forme arrondie, lége- 
rement sinueuse. Le péristome est simple, à bords rappro- 


(1) Malak. Blaetter, 1861, p. 10. 


— 327 — 


chés, mais non contigus. D’après les deux exemplaires que 
nous avons sous les yeux, il ne nous paraît pas positive- 
ment tranchant, comme le dit M. Pfeiffer, mais plutôt 
épaissi en dedans et non réfléchi, si ce n’est vers la partie 
basale, où il l’est quelque peu et présente en même temps 
plus d'épaisseur. Il est possible que l’auteur allemand n'ait 
eu à sa disposition que des individus incomplétement 
adultes. Nos individus atteignent à peine 3 millimètres 
dans leur plus grand diamètre et un peu moins dans leur 
plus petit; la hauteur est bien de À millim. 472. 

Cette espèce habite les grottes de Carniole; elle a été 
signalée sur les points suivants : Duplice (par Skubic) ; 
Jelince, près St.-Katharina (par Hauffen); Mal Bukuje, 
près Dobrova (par Hauffen et Erjavetz); Podpac, Obergurk 
(par Erjavetz); Krimberg (par F. Schmidt). 

D’après les observations de M. Schmidt (l. c.), l'animal 
est blanc, presque transparent et muni de quatre tenta- 
cules, comme les autres Hélicéens ; seulement, il n’a été 
possible de découvrir aucune trace de points oculaires sur 
ces tentacules. Il paraît donc certain que ce mollusque est 
aveugle, phénomène dont on constate également l’exis- 
tence chez la généralité des habitants vertébrés ou inver- 
tébrés de ces immenses souterrains. Cette organisation 
est, pour nous, la conséquence naturelle et pour ainsi dire 
forcée de l'influence d’un milieu continuellement obscur, 
qui à dû amener; par degrés, d’abord l’atrophie, puis la 
suppression de l'appareil visuel chez ces animaux. Nous 
croyons donc qu'on aurait tort d'établir une coupe géné- 
rique basée sur cette particularité quasi-artificielle d’orga- 
nisation. Il n’y a là, selon nous, qu’un fait de variabilité 
limitée, parfaitement défini, très-facilement explicable par 
l'influence du milieu ambiant, et qui n’a rien de commun 
avec les théories de variabilité illimitée, exposées par 


— 9328 — 


M. Darwin, dans ces derniers temps (1), théories qui abou- 
tissent à la suppression de l'espèce, puis du genre, puis 
de la famille, et finalement au chaos, en histoire natu- 
relle. EH. C. 


Mélanges conchyliologiques, 


PAR M. PETIT DE LA SAUSSAYE. 


Nous avons, dans le courant de l’année dernière (2), 
soumis aux lecteurs du Journal de Conchyholo qie quelques 
observations dont la communication nous semblait devoir 
les intéresser. Nous allons consigner ici de nouvelles re- 
marques dont l'insertion prendra trop peu de place pour 
qu’on puisse en faire l’objet d’un reproche sérieux à 
MM. Crosse et Fischer ; nous croyons mème que des com- 
munications de ce genre seraient réellement utiles aux 


conchyliologues, si elles émanaient de personnes plus ver- 
sées que nous dans la science, et plus au courant de ce 
qui se publie chez les étrangers. 


Murex Benoit, Tiberi. 


Cette coquille, que M. le docteur Tiberi a fait figurer 
dans un de ses intéressants mémoires, est certainement 


(4) Ch. Darwin, de l’origine des espèces (traduction). Paris, 
1862, chez V. Masson. 
(2) Voir Journal de Conchyl., vol. X, p. 217. 


— 329 — 


une des plus jolies qu’on ait encore trouvées dans la 
Méditerranée; elle se rapproche de deux espèces que 
M. Deshayes à fait connaître dans le Journal de Conchy- 
liologie, vol. V, pl. ur, fig. 1-2 et 3-4, sous les noms 
de Murex tectum sinense et M. laceratus. M. Weinkanff 
les a rangées dans le sous-genre Lafiaxis de Swainson, 
dont le caractère principal, cependant, serait d’avoir un 
ombilic largement ouvert (Pyrula Mawaæ), ce qui n'existe 
pas dans les trois espèces dont il vient d’être question, et 
qui ont été trouvées sur les côtes d'Algérie. 

Quoi qu’il en soit, notre but, en mentionnant ici le 
Murex Benoiti, est de faire remarquer que cette espèce 
pourrait bien être celle que M. Requien a décrite antérieu - 
rement, dans son catalogue des coquilles de la Corse, sous 
le nom de Fusus Babelis, et dont, par exception, il a 
donné une description assez étendue dans laquelle nous 
retrouvons les principaux caractères du M. Benoiti. 

La question, au surplus, ne tardera pas à être résolue, 
car M. l’administrateur du musée d’Avignou, auquel 
appartient la collection de M. Requien, a bien voulu nous 
informer, il y a quelques mois, que M. de Saint-Simon 
s’occupait activement de compléter le travail de M. Re- 
quien. M. de Saint-Simon a fourni au journal, à diverses 
reprises, des articles intéressants sur l'anatomie des mol- 
lusques, et nous sommes heureux d'apprendre qu’il a bien 
voulu se charger de revoir le catalogue des coquilles de la 
Corse. 


Purpura brevis, de Blainville. 


M. de Blainville, dans un mémoire sur les espèces du 
genre Pourpre, inséré aux Annales des sciences naturelles 


(vol. I), a donné, en 1832, la description et la figure d’une 
22 


— 330 — 
coquille rapportée de Sicile par feu M. Caron, et qu'il a 
comprise dans sa monographie, et désignée sous le nom 
de Purpura brevis. | 

Cette coquille a été ensuite décrite et figurée par 
M. Philippi, dans son ouvrage sur les mollusques de 
Sicile, comme nouvelle, et il la plaça dans le genre Pyrula 
en lui donnant le nom de Pyrula squamulata, vol. I, 
p. 206, pl..xt, f. 21. 

Nous avons aussi reçu de M. le docteur Tiberi sous le 
nom manuscrit de Fusus pyruliformis, une coquille qui 
ne nous paraît pas différer du Purpura brevis de de 
Blainville. 

M. Weinkauff, dans son catalogue des coquilles d’'AI- 
gérie, a fait figurer cette espèce qu'il place dans.le sous- 
genre Coralhophila d’Adams, en faisant remarquer que 
le mollusque est pourvu d’un opercule semblable à celui 
du Murex erinaceus, qu’Adams place dans un autre sous- 
genre, g. Ocinebra, Leach, avec le Fusus squamulosus 
de Philippi. 

C'est donc dans cette division que M. Weinkauff aurait 
du ranger la coquille dont il s’agit, et non parmi les Coral: 
Lioplila, groupe formé d’ailleurs un peu au hasard, comme 
quelques-unes des divisions établies par M. Adams. 

En résumé, cette coquille, qui a été rangée parmi les 
Pourpreset les Pyrules, semblerait appartenir au g. Murex, 
et nous sommes très-disposé à partager cette opinion; 
néanmoins la question demanderait à être examinée de 
nouveau, et nous appellerons à ce sujet l’attention des 
personnes qui font des recherches sur les côtes d'Algérie, 
et qui se trouveront en mesure d'étudier l’animal. 


Mytilus crispus, Cantraine. 


M. Caniraine a donné, en 4855, dans le Bulletin de 


— 331 — 


l'Académie des sciences de Bruxelles, la diagnose d’une 
Moule qu’il a désignée sous le nom de Mytilus crispus. 

« Cette espèce, dit l’auteur, se distingue des autres 
« moules par les réliculations ou granulations qu’on voit 
« à la surface des valves, particulièrement dans le voisi- 
« noge du bord postérieur ; elle est souvent carénée, mu- 
« nie d’un byssus épais et court : sa forme varie beau- 
« coup. Les valves sont ou brunes ou grises à l'extérieur, 
« presque toujours d’un blanc argenté avec une teinte 
« violette à l’intérieur. On compte sept ou huit dents sous 
« les crochets. Longueur, environ 22 millim. » 

M. Cantraine l’a trouvée à Ancône (Adriatique). 

Nous signalons ici cette espèce parce qu’elle paraît appar- 
tenir aussiaux côtes de la Provence. En effet, M. Martin, 
de Martigues, nous a adressé, mêlées avec des individus 
jeunes du Mytilus galloprovincialis, provenant de l'étang 
de Berre, quelques petites moules de formes et de colo- 
ration différentes. M. Cantraine ayant bien voulu nous . 
donner un exemplaire type de son Mylilus crispus, nous 
avons reconnu ensemble que la coquille de l'étang de 
Berre se rapportait à son espèce, et qu’elle présentait les 
mêmes réticulations, la même forme, et à peu près la 
mème coloration. Elle paraît seulement un peu plus petite 
que le Mythilus crispus, à en juger du moins par les di- 
mensions des individus que nous avons reçus de M. Martin. 


Pleurotoma undatigera, Bivona. 


Dans le petit nombre de coquilles qui paraissent propres 
à la côte occidentale d'Afrique, mais qui se sont propagées 
plus au nord, et qui ont pénétré dans le bassin médi- 
terranéen, nous remarquons un Pleurotome d’assez grande 
dimension, qui a élé décrit sous plusieurs noms; nous 


— 532 — 


avons reçu cette coquille du Sénégal, où elle n’est pas 
rare, de Lagos (Portugal) et de Sicile. M. Weinkauff la cite 
dans son catalogue des coquilles d'Algérie. Ces divers ha- 
bitats ne sauraient être contestés. 

Nous regardons ce mollusque comme provenant origi- 
nairement de la côte d'Afrique, parce qu’il paraît y être 
plus commun, et qu’il y prend un plus grand développe- 
ment ; la coquille, en outre, se rapproche, dans ses formes 
etpar sa taille, de certaines espèces africaines, et s'éloigne, 
sous ces rapports, des espèces de la mer Méditerranée. 
Voici ce que nous avons trouvé dans les auteurs relative- 
ment à cette coquille. 

M. Philippi, dans son ouvrage sur les Mollusques de 
Sicile, décrit et figure sous le nom de Pleurotoma unde- 
tigera, Bivona, une coquille fossile de Tarente, qui est ab- 
solument la même que celle que nous avons reçue fraîche 
du Sénégal. Nous ne connaissons pas le mémoire dans le- 
. quel Bivona a décrit cette espèce, mais le nom donné par 
cet auteur doit être le’plus ancien. 

M. Gray a décrit la même coquille sous le nom de Pr. 
tenus (Sierra-Leone) dans les Ann. and Mag. of nat. 
history, 1858. 

Puis est venu M. Kiener, qui l’a fait figurer dans sa 
monographie du g. Pleurotoma sous deux noms dif- 
férents : 

4° Sous le nom de PL. balleata, Beck, mss. : exemplaire 
provenant des côtes de Sicile; 

2° Sous le nom de PL. corrugata, K. : la même espèce 
provenant du Sénégal. 

L'auteur trouvait de très-grands rapports entre les deux 
coquilles; mais, trompé par l'éloignement des habitats et 
par quelques caractères différentiels de peu de valeur, il a 
cru pouvoir établir ses deux espèces. 


— 9333 — 

Enfin M. Weinkauff, dans son catalogue cité plus haut, 
rapporte cette même coquille au PL. Reevei (fossile) de 
Hoernes, ce qui nous paraît douteux. 

Aussi, d'après ce qui précède, la synonymie de l’espèce 
en question devrait donc être établie comme il suit : 

PLEUROTOMA undaligera, Bivona. 

— lenus, Gray. 

_— balteata, Kiener. 
— corrugata, Kiener. 
— Keevei? Hoernes. 


Oliva nana, Lam. 


M. Dunker, dans son ouvrage sur les Mollusques de la 
côte de Guinée, a signalé, comme appartenant à la côte 
de Loanda, une petite coquille qu'il a désignée sous le 
nom d'O. nana, Lamarck, et qu’il à fait figurer. Nous 
avons reçu de la mème localité des exemplaires de cette 
coquille présentant la coloration indiquée par l’auteur, 
pour les uns, lineis fuscis ornala; pour les autres, punc- 
tuhis numerosis concinne aspersa. 

La première variété est figurée, dans la monographie de 

_Duclos, sous le nom d'O. nana, pl. xxv, t. V et VI; la 
seconde, sous celui d’O. millepunctata, pl. xxv, t. I et II. 

Nous croyons que c’est à tort que M. Gray a réuni à 
cette espèce l'Oliva rufi-fasciata de Reeve. 

M. Dunker a fait figurer comme une variété de la nana 
une Olive plus petite, ayant le dernier tour de couleur 
brune. 

Dillwin ainscrit dans son catalogue descriptif l'O. nana 
de Lamarck en lui attribuant le nom d’O. micans, dé So- 
lander ; mais elle n’a pas été décrite par celui-ci, et le nom 
de micans ne peut tout au plus être cité que dans la syno- 
nymie qui devrait ètre celle-ci : 


— 334 — 


Oliva nana, Lamarck. 
— var. millepunctata, Duclos. 
— micans, Dillwin. 


Nous terminerons en faisant remarquer que cette espèce 
est propre à la côte occidentale d'Afrique, et n'appartient 
point aux mers des Antilles comme l'ont indiqué quelques 
auteurs. 


Ovula purpurea, Risso 


M. le D" Tiberi a bien voulu nous adresser une coquille 
intéressante sur laquelle il nous paraît d'autant plus con- 
venable d'appeler l'attention de nos lecteurs que, bien 
que décrite en 1826 par Risso, elle a échappé à divers 
auteurs qui se sont occupés du genre Ovule. 

Ainsi que nous venons de le dire, elle a été signalée 
pour la première fois, en 1826, par Risso, qui, adoptant 
un genre manuscrit de Leach (le g. Simma), décrivit, 
dans son ouvrage sur la faune méditerranéenne, deux 
espèces qu’il désigna sous les noms de S. purpurea ct 
S. nicæensis. 

Ces deux espèces, qui n’en font réellement qu’une, ne 
peuvent être séparées du g. Ovula dont elles ne se dis- 
tinguent que par leur bord droit tranchant, et une ouver- 
ture un peu plus évasée que dans les espèces voisines. Au 
premier aspect, on les prendrait pour des individus jeunes 
de l'Ovula spella. 

La coquille dont il est question a été décrite depuis et 
figurée par M. Sowerby jun. (1848), dans sa monographie 
(Thesaurus conchyliorum), sous le nom d'Ovula aperta, 
probablement parce qu’il ne connaissait pas l'ouvrage de 
Risso, dont les travaux, au moins dans certains cas, ne 
sauraient être complétement mis de côté. 


— 339 — 


C'est dans la même année 1848 que M. Requien 
inscrivit, dans son catalogue de la Corse, l'espèce de Risso 
sous le nom d'Ovula purpurea, et c’est avec quelque 
surprise que nous avons vu depuis M. Chenu mentionner, 
dans son manuel, le g. Simnia de Risso, et adopter, pour 
l'espèce décrite par cet auteur, le nom d’aperla, de 
Sowerby. 

La synonymie de cette espèce serait celle-ci : 


Ovula purpurea, Risso (Simnia). 
Var. nicæensts, Id. 
— aperla, Sowerby jun. 


Turbonilla Weinkauffi, Dunker. 


M. le D' Tiberi, ayant remarqué, dans le Journal de 
Conchylologie, la description et la figure de cette espèce, 
nous à fait observer qu'elle avait de tels rapports avec la 
Chemnitzia fenestrata de M. Jeffreys, figurée dans l'ou- 
vrage de Forbes et Hanley, sur les Mollusques d’Angle- 
terre, qu’on est porté à croire que ces deux coquilles 
appartiennent à la même espèce. 

M. Dunker, qui a décrit la coquille rapportée par 
M. Weinkauff et inscrite par celui-ci dans son catalogue 
des espèces d'Algérie, n’a point indiqué le nombre de ses 
tours de spire; mais sa diagnose s'accorde assez bien avec 
la description plus complète des auteurs anglais. D'un 
autre côté, les deux figures semblent aussi identiques, et 
nous regardons l'observation de notre ami, M. Tiberi, 
comme complétement fondée. Ce qui viendrait encore à 
l'appui de cette opinion, c’est que la Ch. fenestrata, qui 
vit sur les côtes d'Angleterre, à été retrouvée par M. Mac- 
Andrew sur les côtes d'Asturie, et par M. Jeffreys aux 
environs de la Spezia. 


—— 330 — 
Neritina Showalterii, Lea. 


M. Lea, en donnant, en 1861, la description de cette 
Néritine, a fait remarquer que c'était la première fois 
qu’on rencontrait dans les eaux de l'Amérique du Nord 
une espèce appartenant à ce genre, qu’on trouve au con- 
traire si communément en Europe, en Asie, en Afrique et 
dans les parties sud de l'Amérique. 

M. Lea a décrit comme il suit l'espèce dont il s’agit : 

NERITINA SHOWALTERI (esta lœui, rotundata, dia- 
phana, luteo-cornea ; spira valde depressa, suturis leviter 
impressis; anfraclibus trinis inflatis; apertura semiro- 
tunda; labio dilatato, albo, incrassato, edentulo et in- 
curvato ; labro dilatalo, tenui, margine acuto. 

Hab. Cosa River (Alabama). 

Cette Néritine, dit l’auteur, diffère de celles qu'il 
connaît; elle est plus ronde que ne le sont en général 
les autres Néritines. Elle est revètue d’un épiderme corné, 
transparent, et la substance même du test est si translucide 
(thin), qu’on peut voir la colonne columellaire. 

Os. On serait presque fondé à se demander après cela 
si c’est bien une Néritine; question que nous ne pouvons 
résoudre, mais qui n’enlève rien à l'intérêt de la décou- 
verte faite par M. Showalter. 


MIGRATION DE MOLLUSQUES FLUVIATILES. 


Il nous est tombé dernièrement sous la main quelques 
observations faites à l’occasion de la présence inopinée et 
peu explicable de mollusques fluviatiles dans certaines 
eaux douces de l'Amérique du Nord. 

M. Lea faisait connaître, en 1860, à l’Académie des 
sciences naturelles de Philadelphie, qu'on avait trouvé 
des individus de la Physa gyrina, Say, dans une citerne 


— 331 — 


abandonnée, et dans une auge remplie d’une eau prove- 
nant d'un puits près duquel il n’y avait ni étang ni 
marais. Il rappelait aussi qu’on avait trouvé la Limnea 
acuta, accompagnée de la Physa heterostropha, dans une 
mare de’ 1 à 2 pieds de profondeur, alimentée par la 
pluie et destinée seulement à abreuver les bestiaux. Il y 
avait même assez peu de temps que cette mare s'était 
trouvée momentanément à sec ({). 

Suivant quelques zoologistes, il était difficile de se 
rendre compte de la présence de ces animaux sur des 
points isolés et aussi circonscrits ; mais M. Lea explique le 
fait en disant que, selon toute apparence, des individus 
très-jeunes de ces mollusques ont été transportés dans 
ces eaux parce qu’ils s'étaient attachés soit aux pattes de 
quelques oiseaux, soit aux pieds des bestiaux allant se 
désaltérer d’un lieu à un autre; il n’admet pas un seul 
instant que les faits signalés puissent être expliqués par la 
génération spontanée. 

L'opinion de M. Lea, en semblable matière, a trop de 
valeur, et elle est en même temps trop conforme à notre 
manière de voir, pour que nous hésitions à mentionner ce 
qui précède; nous ajouterons même que bon nombre d'in- 
sectes aquatiques pourraient tout aussi bien favoriser le 
transport d'animaux aussi petits et aussi légers que le 
sont des Physes et des Lymnées à l’état embryonnaire. 

S::?. 


(1) Nous avons constaté des faits identiques dans plusieurs lo- 
calités de la Gironde. Le Physa acuta se développe avec une ra- 
pidité étonnante dans des fossés remplis uniquement par l’eau 
pluviale, près des grandes routes, et sans communication avec 
des étangs, des canaux ou des sources. P. FISCHER. 


— 338 — 


Annolations au Catalogue des coquilles mnrines 
de l'Algérie, 


PAR M. LE BARON H,. AUCAPITAINE. 


Après avoir lu avec le plus grand plaisir le catalogue 
des coquilles marines recueillies sur les côtes de l'Algérie, 
publié par M.Weinkauff (14), j'ai suivi avec un non moins vif 
intérêt les érudites observations suggérées à M. Petit de 
la Saussaye par ce consciencieux travail (2). Je crois, avec 
ce sayant, qu'il se découvrira encore bon nombre d'espèces 
que les circonstances et le temps n'ont pas permis à 
M. Weinkauff de se procurer. 

El est à remarquer que les côtes d'Algérie sont loin d’a- 
voir, sur tous les points, des productions identiques. La 
végétation marine varie beaucoup du littoral Est à celui 
de l'Ouest. On peut affirmer — car le fait se reproduit 
dans la faune terrestre — que le Tell africain est zoologi- 
quement divisé en.deux parties, ayant Arzew pour déli- 
mitation fictive : il y a des différences réelles entre les 
faunes (5) du Maroc, de la division d'Oran, et celles des 
divisions d’Alger, de Constantine et du Beylik de Tunis. 
Ces différences se retrouvent dans la malacologie marine ; 
elles sont particulièrement sensibles pour l'observateur 
qui étudie la faune tunisienne (surtout dans le golfe de 
Gabès), presque identique à celle de la Sicile et des côtes 


(1) Journal de Conchyliologie, 1862, p. 301. 

(2) Journal de Conchyliologie, 1863, p. 137. 

(3) IL est, bien entendu, question surlout des animaux inver- 
tébrés. 


— 9339 — 


nord de la Syrie, et qui, négligeant les plages intermé- 
diaires de l'Algérie, se rendrait à Nemours, Lella Marn’nia 
ou le rivage marocain. [ci la conchyliologie devient — 
qu'on me passe l'expression — plus atlantique, et on y 
trouve fréquemment des espèces sénégalaises. 

Ceci admis, il est facile de comprendre qu'il faudra 
beaucoup de temps et d’explorations suivies pour arriver 
à posséder une malacologie exacte et complète des côtes 
de l'Afrique française. Mais ce qu'il faut avant tout pro- 
clamer, c’est que M. Weinkauff a rendu un service réel 
en publiant le résultat de ses deux années de recherches, 
car il ne reste plus qu'à compléter les lacunes inévitables 
de son travail. 

Je suppose donc qu'il doit être utile en même temps 
qu'agréable à MM. Weinkauff et Petit de la Saussaye de 
publier les espèces authentiquement trouvées sur le litto- 
ral de la colonie ou les observations auxquelles peuvent 
donner lieu celles déjà indiquées par eux. 

C'est à ce titre que je prends la liberté de signaler les 
espèces suivantes : 


Terebratula vitrea, Lk. (Plalippi, 1. I, pl. vi, f. 6). 


Du Ras-Bou-Fah’l, près de la Calle, sur les roches coral- 
lifères, à 40 et 12 mètres de profondeur. 
Rare. 


Crania ringens, Hæninghauss. 


De la Calle — du Ras-Bou-Fa’hl — de Collo (5 mètres 
de fond) — de Djidjelly, sur les rochers de l’ilot, au nord 
du fort Duquesne (7 et 9 mètres), —île de Djeribia ou des 
Pisans, près de Bougie (8 à 10 mètres). 

Commune. 

Ces deux espèces ne figurent pas sur l'extrait de la liste 


— 340 — 


de M. Mac-Andrew, publiée en addenda par M. de la 
Saussaye. 

J'ajouterai, avec M. Crosse, que l'étude attentive des 
nombreux débris ramenés par les corailleurs donnera 
sans doute lieu de constater la présence de divers autres 
brachiopodes signalés déjà sur divers points de la Médi- 
terranée (1). 


Ared:. 1200 


L'échantillon mentionné par M. Weinkauff (ne 6), et 
que j'ai tout particulièrement remarqué dans la collection 
de l'exposition d'Alger, est-il bien vraiment algérien ?.. 
Je n’ai pu être renseigné d’une façon précise sur la pro- 
venance de cette Arche, mais je doute beaucoup qu'elle 
appartienne à une espèce réellement locale. Elle a pu — 
comme tant d’autres — être trouvée dans le port où elle 
aura été accidentellement amenée aux flancs de quelque 
navire venu d’autres mers. 


Neritina viridis, L. 


Weinkauff : Catal. coq. algériennes, p. 548, genre 50, 
espèce 4. 

Habite Alger. Rare. 

Nous avons observé cette espèce dans deux localités 
intéressantes : 

4° Sur la plage du blokhaus Salomon (baie de Bougie), 
près de l'embouchure du Bou-Sellam ; 

2° Dans les sables qui barrent l'embouchure de l’Oued- 
en-N’ça, proche Dellys (2). 

(4) Nous ajouterons à cette liste le Thecidea Mediterranea, De- 
france, recueilli en Algérie par M. Lacaze-Duthiers, aux envi- 
rons de Bône, à une profondeur de 40 à 80 brasses.  H. Crosse. 


(2) Oued-en-N’ca, nom que prend l’Oued-Sebaou avant de se 
jeter dans la mer. 


— 341 — 


Umbrella Mediterranea, Lk. 


J'ai recueilli, le 1° janvier 1865, un individu de cette 
espèce dans la rade de Palma (Baléares) : l'Ombrelle est 
presque pélagienne; on peut en toute certitude l’attribuer 
à l'Algérie (1), où elle a déjà été indiquée par M. Mac- 
Andrew. 


Cleodora lanceolata, Lk. 


Commune dans les eaux d'Alger et parfois dans le 
centre de la baie, où on peut se la procurer pendant les 
belles nuits d'été. J’ai eu occasion d’en observer bon 
nombre dans les traversées sur les côtes d'Algérie, notam- 
ment en octobre (de Dellys à Alger). 

C’est dans ces mêmes eaux d'Alger qu’un consciencieux 
naturaliste Sander Rang (2) se procura quelques-unes des 
espèces qui lui servirent pour son beau travail sur les 
Ptéropodes. Je reviendrai sur les genres et espèces de 
Ptéropodes méditerranéens dans le mémoire spécial que 
je me propose de publier sur cette classe de Mollusques. 


Sepia elegans, d'Orbigny et Férusssac. 


Rang : Magasin de zoologie, t. V, pl. xcrx. 


(1) Ce n’est qu’accidentellement qu’elle est rejetée sur les côtes 
par les fortes mers. J’en ai observé des individus dans les eaux 
de Beyrouth, Jaffa, Alexandrie. Un échantillon de belle taille, 
trouvé sur la plage de Calvi (tempête de février), a dégagé, dans 
l’eau douce, une liqueur bleuâtre avec forte odeur de laque, fait 
que je n'avais encore observé sur aucun des animaux de ce 
genre. 

(2) Cet officier distingué était alors capitaine de frégate com- 
mandant le port d'Alger : c’est là qu’il composa son remarquable 
mémoire sur le non-parasitisme du Poulpe de l’Argonauta Argo, 


— 342 — 
Rade d’Alger, cap Matifoux.— Rare. 


Sepiola Rondeletü, Leach. 


Rang : Magasin de zoologie, t. V, pl. xcv. 


Cette jolie petite espèce est très-commune dans les 
rades d’Alger et de Bougie, les eaux de Cherchell, Del- 
lys, etc. 

Octopus macropus, Risso. 


Rang : Magasin de zoologie, t. V, pl. xc. 


Je suis étonné que M. Weinkauff n’ait pas mentionné 
cette belle espèce spéciale a la côte d'Algérie (Rang) et 
que les pêcheurs apportent souvent sur le port. 

Alger, Dellys. 


O. velatus, Rang. 


Rang : Magasin de zoologie, t. V, pl. LXxxIx. 


Cherchell, Alger, Dellys, Bougie, etc. 
Peu commun. 


O. moschatus, Lk. 


Rang : Magasin de zoologe, t. V, pl. xcr. 


Mèmes localités; peu commun. 

Enfin plusieurs genres de gastéropodes sans coquilles 
(Doris. Aplysia.. Eolis.. etc.) me semblent avoir 
échappé aux investigations de M. Weinkauff (1).  H. A. 


(4) Nous rappellerons à nos lecteurs que M. Tiberi a décrit ré- 
cemment une espèce nouvelle Cerithium, Crosseanum {Journal 
Conchyl., t. XE, p. 160, pl. vi, fig. 2), qui doit prendre place 
dans le catalogue de l'Algérie. Elle à été trouvée parmi les dé- 
bris rapportés avec des coraux. P. FiscxEr. 


— 343 — 


Note sur la faume malacologique de Cochin- 
chine, comprenant la description des espèces 
“ 
nouvelles ou peu connues, 


PAR H. CROSSE ET P. FISCHER. 


L'état de nos connaissances sur la faune malacologique 
de cette partie de la péninsule indo-chinoiïse, dans laquelle 
la France vient de s'établir, se borne encore à trop peu de 
chose pour permettre de dresser un catalogue approxima- 
tivement complet des Mollusques de l'empire d'Annam. 
Néanmoins, si l’intérieur du pays est encore pour les na- 
turalistes une terre à peu près inconnue, quelques points 
du littoral ont été assez bien explorés jusqu'ici pour qu’il 
soit intéressant d’exposer les résultats obtenus par ces con- 
sciencieuses recherches. Avant le voyage de circumnavi- 
gation de la Bonite, nos connaissances sur cette faune se 
réduisaient à 3 ou #4 espèces, de la provenance exacte 
desquelles on n’était rien moins que certain. M. Souleyet 
explora avec succès la baïe de Touranne et les bois envi- 
ronnants, et nous ne connaissons guère encore de ce 
point du littoral que les Mollusques décrits ou mentionnés 
par lui. Depuis cette époque, quelques espèces nouvelles 
ont élé ajoutées aux anciennes par M. Pfeiffer. Dans ces 
derniers temps, c’est-à-dire postérieurement à notre occu- 
pation, M. Morelet a fait connaître par des diagneses la- 
tines plusieurs espèces nouvelles provenant de Saigon et 
de Bien-Hoa. MM. Bouyé et Debeaux nous ont aussi com- 


— 344 — 


muniqué quelques formes intéressantes; mais nous devons 
la connaissance de la plus grande partie des Mollusques 
nouveaux ou peu connus, dont nous parlons plus bas, aux 
bienveillantes communications de M. A. Michau, enseigne 
de vaisseau, qui a utilisé au profit de la science les loisirs 
de son séjour en Cochinchine, et qui a exploré avec soin 
les environs de Saigon, Bien-floa, Fuyen-Moth et spécia- 
lement Poulo-Condor. C’est aussi grâce à ses observations 
relevées sur les lieux, qu’il nous a été possible de donner 
quelques détails sur la station, les habitudes et l’organi- 
sation d’un certain nombre des espèces mentionnées. 
Qu'il nous permette de lui en témoigner ici toute notre 
gratitude ! 

On voit, par ce qui précède, que nous n’entendons point 
publier ici autre chose qu’un catalogue provisoire, destiné 
à donner une idée de l’état actuel des connaissances, en 
ce qui concerne la faune malacologique de Cochinchine. 
Nous espérons pouvoir être mis à même de la compléter 
par la suite. 


ACÉPHALÉS. 
À. CYRENA TRIANGULA. 


Cyrena triangula, Von den Busch, in Philippi, Abbild. 
9, p. 78, pl. En, fig. 5. 
Habite la rivière de Saigon (M. O. Debeaux). 


2. CYRENA SUMATRENSIS. 


Cyrena Sumatrensis, Sowerby, Genera of Shells. 
Habite les rivières et les arroyos des environs de Saigon 
(M. O. Debeaux). 


ns 
3. CORBICULA LARGILLIERTI. 


Cyrena Largillierti, Philippi, Abbild. 2, 75, pl. 1, 
fig. 1. : 

Cette espèce, qui pénètre, dans le nord de la Chine, 
jusqu’à Tien-tsin, habite également les eaux douces de 
Cochinchine, d’après M. O. Debeaux. 


GASTÉROPODES. 
4. LOTTIA TESTUDINARIA. 


Patella testudinaria, Linné, Syst. nat., p. 1260. 

Lottia testudinaria, Sowerby, Genera 6f Shells, 
fig. 2. 

Cette espèce bien connue, qui est citée par les auteurs 
comme provenant des mers de l'Inde et des Philippines, a 
été recueillie par M. Michau à Poulo-Condor. 


5. VAGINULUS TOURANNENSIS. 


Vaginulus Tourannensis, Souleyet, 1. c.;, p. 496, 
pl. xxvIn, fig. 4-7. 
Habite les bois des environs de Touranne. 


G. VITRINA TECTA. 


Vitrina tecta, Souleyet, 1. c., p. 499, pl. xxvin, 
fig. 15-17. 
Habite les environs de Touranne. 


7. SUCCINEA COCHINCHINENSIS. 


Succinea Cochinchinensis, Pfeiffer, ms. in Museo Cu- 
mingiano. 

Nous devons la communication de cette espèce à 
M. Odon Debeaux, notre honorable collaborateur. Elle a 


été recueillie aux environs de Saigon, sur les bords des 
23 


— 346 — 


canaux et des petits cours d’eau. C’est une coquille mince, 
fragile et d’un jaune verdâtre : sa spire peu développée 
(4 tour 172) est à peine saillante. Son ouverture, très- 
grande et d’un ovale allongé, occupe presque toute la 
hauteur de la coquille. — Longueur 9 millimètres 172, 
plus grand diamètre 6. 


8. ZoniTEs BENoiri. (PI. XIV, fig. 4.) 


T. vix perforata, subdepressa, tenuis, hyalina, nitida, 
cornea ; spira parum elevala, apice obtusulo ; anfr. 6 con- 
vexiusculi, regulariter accrescentes, ultimus non descen- 
dens, sublus parum convexæus, concolor, in medio cavatus ; 
apertura subobliqua, lunaris; peristomium simplex, acu- 
tum. — Diam. maj. 16, man. 14, alt. 9 millim. (coll, 
Michau). 

Habitat in loco Fuyen-Moth dicto, Cochinchine. 


Coquille faiblement perforée, subdéprimée, mince, lui- 
sante, très-transparente, et d’une nuance cornée uniforme. 
La spire est peu élevée et à sommet obtus : les tours, 
légèrement convexes et au nombre de 6, s’accroissent ré- 
gulièrement ; le dernier, non descendant, est, en dessous, 
médiocrement convexe et enfoncé vers sa partie médiane. 
L'ouverture est demi-circulaire et légèrement oblique, le 
péristome simple et tranchant. — Plus grand diamètre 
16 millimètres, plus petit 14, hauteur 9. 

Ce Z'onile, qui, sous le rapport de l'aspect général, ne 
s'éloigne pas beaucoup de quelques-uns de ses congénères 
d'Europe, a été recueilli par M. Michau dans les environs 
de Fuyen-Motb, au pied des murs de la pagode de Baloa. 

Nous dédions cette espèce à notre honorable correspon- 
dant de Messine, M. Luigi Benoît, auteur de plusieurs 
ouvrages sur les Mollusques de Sicile, 


— 347 — 


9. Hezrx ANNaMITICA. (PI. XIV, fig. 5.) 


T. obtecte rimata, depresso-turbinata, tenuiuscula, non 
nilens, costulis arcuatis, numerosis longitudinaliter im- 
pressa, pallide rubiginosa; spira conoïdea, obtusula ; 
anfr. 6 convexiusculi, requlariter accrescentes, embryo- 
nales 2 lœves, ultimus obtuse carinatus, non descendens, 
sublus parum convexus, in medio lœvigatus (costulis 
sensim evanescentibus), nitidus, virescens ; apertura parum 
obliqua, subangulato-lunaris, intus albida; peristomium 
rectum, marginibus subparallelis, supero acuto, basah 
leviter incrassato, columellari subdilatato, rimam fere 
omnino claudente. — Diam. may.12,min.10, alt. Tmallim. 
(coll. Michau). 

Habitat in insula Poulo-Condor dicta, Cochinchinæ. 


Coquille pourvue d’une petite fente ombilicale, presque 
entièrement fermée par l'expansion du bord columellaire, 
de forme turbinée, assez mince, non brillante du côté des 
tours, marquée longitudinalement de petites côtes arquées, 
nombreuses et assez saillantes, et d’un brun rubigineux 
pâle. La spire est conoïde et assez obtuse : les tours, au 
nombre de 6 et légèrement convexes, s’accroissent régu- 
lièrement ; les deux premiers (tours embryonnaires) sont 
lisses ; le dernier, obtusément caréné un peu au-dessus de 
sa partie médiane ct non descendant, est, en dessous, fai- 
blement convexe, verdâtre, et devient lisse et brillant sur 
les 275 de sa surface, par suite de la disparition graduelle 
des côtes. L'ouverture, médiocrement oblique, est suban- 
guleuse dans sa forme demi-circulaire, et blanchâtre à 
l'intérieur : le péristome est droit, à bords subparallèles ; 
le bord supérieur est presque tranchant, le bord basal lé- 
gèrement épaissi et le bord columellaire assez dilaté. — 


Le M de 


Plus grond diamètre 12 millimètres, plus petit 10, 
hauteur 7. 

Cette espèce provient de Poulo-Condor, où elle est assez 
rare : on la trouve au pied et sur le tronc des arbres. 


10. Hegzix COCHINCHINENSIS. 


Helix Cochinchinensis, Pfeiffer, in Journ. Conchyl., 
1862, p. 250, pl. X, fig. 5. 

Nous citons cette espèce, d’après le témoignage de 
M. Gassies, notre honorable correspondant, qui l’a reçue 
de Cochinchine; mais nous ne l'avons point rencontrée 
parmi les espèces qui nous ont été communiquées par 
M. Michau : nous n’avons donc rien à ajouter à ce que 
M. le D' Pfeiffer en a dit dans le Journal de Conchylio- 
logie. 

11. HELIX DISTINCTA. 


Helix distincta, Pfeiffer, Zeits. {. Malak., 1850, p. 69. 

Cette grande et belle espèce est assez commune en Co- 
chinchine, d'après M. Michau : on la trouve dans les en- 
droits humides, et particulièrement sous les feuilles, au 
pied des arbres. Elle existe également à Siam, d’après 
M. Haines. 


12. HeLzix CROSSEI. 


Ielix Crossei, Pfeiffer, in Journ. Conchyl.; 1862, vol. X, 
p. 59, pl. V, fig. 2, 5. 

Var. &, castaneo-fulvida, strüs tenuwioribus longitudi- 
naliter arcuato-costulala ; ultimus anfractus (in adultis 
speciminibus) descendens ; peristomium incrassatum, mar- 
qine columellari per forationem partim obtegente. — Diam. 
maj. 31, minor 28 172, alt. 22 mill. (coll. Crosse). 

Var. y, luteo-albida, paulo minus turbinala, cælerum 
præcedenti simllhima (coll. Crosse). 


— 349 — 


Nous croyons devoir rapporter à l'Helix Crossei ces 
deux variétés intéressantes que M. Michau a recueillies à 
Poulo-Condor, où elles vivent sur les troncs d'arbres. Si 
nous les comparons à l'individu typique de notre collec- 
tion qui provient de Siam, nous trouvons qu’elles ont la 
même forme générale et le même nombre de tours (à 178 
de tour près, que notre variété 8 possède en plus). Les 
seules différences que nous apercevions sont les suivantes : 
les stries ou costulations longitudinales sont plus fines et 
moins fortement accusées ; le dernier tour est un peu des- 
cendant, principalement chez l'individu sur lequel nous 
établissons notre variété 8 et qui est complétement adulte ; 
le péristome est épaissi presque également sur toute son 
étendue au lieu de l'être seulement sur le bord columel- 
laire; enfin la perforation ombilicale est un peu plus en- 
tamée que dans l'individu typique par l'expansion du bord 
columellaire. Le premier caractère ne nous paraît pas 
avoir une grande importance au point de vue spécifique : 
il en est de même des différences de coloration. Quant 
aux autres caractères différentiels qui auraient plus d’im- 
portance, ils nous paraissent provenir tout simplement de 
ce que l'individu sur lequel M. Pfeiffer a fait sa diagnose, 
bien que touchant à l’état adulte, ne l'avait encore atteint 
qu’incomplétement. Nous croyons en trouver la preuve 
dans l'individu sur lequel est fondée notre variété +, qui 
n’a que 6 tours 174 et qui est un peu moins adulte que 
l’autre : son bord, un peu plus descendant que dans 
l'Helhixæ Crossei type, s'infléchit moins que celui de la 
variété 8. Il nous semble donc qu'il y aura lieu de mettre 
à la 5° ligne de la diagnose primitive « descendens ou 
leviter descendens, » au lieu de « non descendens, » qui 
est trop exclusif. La première variété est plus foncée que 
le type et d’un fauve tirant sur le marron; la seconde, 


Li 


— 350 — 


au contraire, est plus claire et d’un blanc jaunâtre. 

On ne doit pas s'étonner, d’ailleurs, de retrouver en Co- 
chinchine une espèce terrestre de Siam : ce n’est pas la 
seule, ils’en faut, qui offre ce caractère. Au reste, il existe 
entre les faunes malacologiques de Siam et de l'empire 
d’Annam des rapports très-intimes, justifiés amplement 
par le voisinage des deux pays. 


15. HEeLzix WEINKAUFFIANA. 


Heliz Weinkauffana, Crosse et Fischer, ms. 

T. anguste perforala, depresso-turbinata, solidula, 
coslulis longitudinalibus, arcualis, tenuibus confertim 
impressa el lineis spiralibus obsolete decussatula, parum 
nitens, fulvida ; spira subdepressa, obtusula ; anfractus 6 
vix conveæiusculi, regulariter accrescentes, embryonales 
2 lœves, ultimus acute carinatus, vix descendens, subtus 
parum convexus, medio lævigatus, nitidus, albidus ; aper- 
tura obliqua fere horizontahs, oblique lunaris, intus mar- 
garilacea ; peristomium æœqualiter incrassatum , margine 
columellari perforationem paululum obtegente, externo 
refleiusculo. — Diam. maj. 29 172, min. 26, all. 45 172 
mill. (coll. Crosse). 

Habitat in Cochinchina. 

Coquille étroitement perforée, faiblement turbinée, 
assez solide, munie de petites côtes longitudinales, faibles, 
mais serrées, que viennent croiser quelques lignes spirales 
obsolètes, peu brillante et d’un fauve plus ou moins clair. 
Spire subdéprimée, légèrement obtuse. Les tours, au 
nombre de 6, sont à peine convexes et s’accroissent régu- 
lièrement : les deux premiers (embryonnaires) sont lisses ; 
le dernier, pourvu d’une carène tranchante, à peine des- 
cendant, est très-médiocrement convexe en dessous, lisse, 
brillant et d’un blanc plus ou moins sale vers la partie 


— 991 — 


médiane qui entoure l’ombilic. L'ouverture est oblique, 
presque horizontale, en forme de croissant, et d’un blanc 
nacré à l’intérieur. Le péristome est également épaissi sur 
presque toute son étendue et le bord droit légèrement 
réfléchi. Le bord columellaire couvre une petite partie 
de Pombilic. — Plus grand diamètre 29 mill. 472, plus 
petit 26, hauteur 15 172. 

Cette espèce, assez abondamment répandue en Cochin- 
chine, a été recueillie par M. Michau le long des troncs 
d'arbres, dans les trous formés par les racines. Nous la 
dédions à notre honorable collaborateur et correspondant, 


M. Weinkauff, de Creuznach. 
On la confond généralement avec l’Helix Crossei, Pfr., 


qui lui ressemble beaucoup, mais dont elle se distingue 
néanmoins par des caractères que nous avons retrouvés 
constamment dans les 20 ou 50 exemplaires qui nous ont 
passé sous les yeux. Elle est beaucoup plus aplatie, pour- 
vue d'une carène tranchante et compte un demi-tour de 
moins : son ombilic est plus couvert, sa coloration géné- 
ralement un peu plus foncée; son ouverture est plus hori- 
zontale, plus large, moins haute; son péristome épaissi à 
peu près également dans toute son étendue; son bord droit 
à peine descendant : les stries longitudinales de ses tours 
sont aussi plus fines que dans le type de l’autre espèce : 
il est vrai que ce dernier caractère différentiel perd une 
grande partie de son importance, puisqu'il se retrouve 
dans les variétés recueillies à Poulo-Condor de l’'Hehix 
Crossei. 


14. Hezix Conporrana. (PI. XIV, fig. 4.) 


T. umbilicata, subdepressa, tenuiuscula, setis brevis- 
simis, conferhis exasperala, subdiaphana, fulvida ; spira 
parum elevata ; anfr. 5 convexiusculi, ullimus antice des- 


— 302 — 


cendens, circa umbilicum mediocrem, infundibuliformem 
subangulatus ; apertura parum obliqua, elongato -lunaris ; 
peristomium album, nitidum, marginibus valde conver- 
gentibus, reflexis, margine columellari brevi, sursum 
dilatato, patente, umbilici partem obtegente. — Diam. 
ma. 20, min. 18, alt. 12 172 mul. 

Habitat in insula Poulo-Condor dicta (coll. Michau). 

Coquille ombiliquée, subdéprimée, assez mince, hé- 
rissée de soies très-courtes et serrées, subdiaphane et d’un 
fauve assez pâle. La spire est peu élevée ; les tours, au 
nombre de 5, sont légèrement convexes; le dernier, assez 
fortement descendant en avant, forme un angle peu mar- 
qué autour de lombilic, qui est infundibuliforme et d’une 
étendue médiocre. L'ouverture est légèrement oblique et 
d'une forme demi-circulaire très-allongée ; le péristome 
est blanc, brillant, à bords très-convergents et réfléchis ; 
le bord columellaire est court, étalé et dilaté à sa partie 
supérieure qui cache une petite partie de l'ombilic. — 
Plus grand diamètre 20 millimètres, plus petit 18, hau- 
teur 12 172. 

Cette espèce, dont M. Michau n'a recueilli que deux 
individus, habite Poulo-Condor, dans les lieux boisés. Elle 
a les plus grands rapports avec une espèce de Siam dé- 
crite par M. Pfeiffer, l'Hehx breviseta (1), dont elle a le 
nombre de tours, l'aspect général et les soies courtes et 
serrées, visibles seulement à la loupe, mais très-facilement 
perceptibles par le toucher. Nous insisterons donc sur les 
différences. 

Notre espèce est un peu plus petite et de coloration 
plus foncée : sa spire est plus saillante; son dernier tour, 
beaucoup plus descendant, ne présente pas l'angle peu 


(1) Journ. de Conchyl., 1862, p. 41, pl. V, fig. 4, 5. 


— 353 — 


marqué au-dessous de la partie médiane qui existe dans 
l’autre espèce : son ombilic, bien que de même forme, est 
beaucoup plus petit et légèrement entamé par l’expansion 
du bord columellaire : les bords du péristome sont plus 
convergents et plus rapprochés l’un de l’autre; le bord su- 
périeur et le bord basal ne sont arqués ni l’un ni l’autre : 
de là une différence notable dans l'aspect de l'ouverture, 
qui, de plus, est allongée et non point arrondie. 


45. Herix TanquEerEvI. (PI. XIV, fig. 2.) 


T. umbilicata, depressa, obsolete striata, tenuis, pellu- 
cida, pallide cornea ; spura subplana ; anfr. k 174 con- 
vexiuscuh, ullimus valde descendens, supra medium 
carinatus, sublus convexus, circa umbilicum latum 1n- 
fundibuliformem angulatus ; apertura obliqua, lunato- 
oblonga ; perislomium expansum, marginibus convergen- 
tibus et fere conniventibus, dextro et basali dilatatis, 
reflexis, columellari patente, umbilici partem tegente. — 
Diam. maj. 15 172, min. 12, alt. G 172 mullim. (coll. 
Crosse.) 

Var…8, intermedia, paulo minor, cæterum typo similis. 
— Diam. maj. 14, min. 11, alt. 6 millim. (coll. Crosse). 

Var. y, minima, anfractibus 4, nec 4 174 insignis. — 
Diam. maj. 12 172, min. 10, alt. 5 millim. (coll. Crosse). 

Habitat in loco Fuyen-Moth dicto, Cochinchinæ. 

Coquille ombiliquée, déprimée, marquée de stries lon- 
gitudinales, obsolètes et légèrement obliques, mince, 
transparente et de couleur cornée pâle. La spire est 
presque plane : les tours, au nombre de 4 174, sont légè- 
rement convexes; le dernier, notablement infléchi en 
avant, est fortement caréné un peu au-dessus de sa partie 
médiane (la carène paraît mème sur une petite portion de 
l’avant-dernier tour), déprimé en dessus et convexe en 


— 354 — 


dessous. L’ombilic, large, infundibuliforme, est circonscrit 
par un angle et légèrement entamé par l'expansion du 
bord columellaire. L'ouverture est oblique et de forme 
allongée. Le péristome est développé : les bords, très- 
convergents, se touchent presque; le bord droit et le bord 
basal sont réfléchis et largement étalés, eu égard à la di- 
mension et au peu d'épaisseur de la coquille; le bord 
columellaire présente aussi beaucoup d'expansion. — Plus 
grand diamètre 15 millimètres 172, plus petit 12, hau- 
teur 6 172. 

Les variétés signalées ne s’éloignent guère du type que 
sous le rapport des dimensions à l’état adulte; la variété y 
compte 474 de tour de moins. 


Cette espèce, comme la précédente, est une preuve des 
rapports intimes qui existent entre la faune malacologique 
de Siam et celle de Cochinchine, rapports qui se tradui- 
sent soit par la présence d'espèces communes aux deux 
pays, soit par l'existence de formes très-voisines, bien que 
distinctes. Elle se rapproche, à certains égards, de l’Helix 
tenella de Pfeiffer (1), dont elle reproduit l’ombilic, la 
coloration et le nombre de tours : elle s’en distingüe par 
sa taille plus petite, sa spire un peu moins plane; son der- 
nier tour beaucoup moins renffé, très-descendant et forte- 
ment caréné; son péristome largement étalé et réfléchi, à 
bords très-convergents et presque contigus, et son ouver- 
ture oblongue au lieu d’être arrondie. 

Elle provient de Fuyen-Moth, où elle n’est pas com- 
mune : elle a été trouvée par M. Michau sous l’écorce des 
vieux arbres, et quelquefois, après de fortes pluies, sur 
les troncs eux-mêmes. D’après le désir que nous a témoi- 
gné M. Michau, nous donnons à cette Hélice le nom de 


(1) Journ. de Conchyl., 1862, p. 42, pl. V, fig. 6, 7. 


—— 305 
M. Tanquerey, commissaire du transport la Nievre, qui 


l'a beaucoup aidé dans ses recherches conchyliologiques, 
tant en Chine qu’en Cochinchine. 
16. Hezix Bouvet. 

Helix Bouyei, Crosse et Fischer, Journ. Conchyl., 1865, 
Nos XI, /p. 209: DL IX, Hg: 7. 

Cette jolie espèce a été recueillie par M. Michau dans 
l'intérieur de l’île de Poulo Condor : on la trouve sous les 
feuilles mortes, et dans la terre, au pied des rochers. Elle 
est assez rare. Les individus que nous avons eus entre les 
mains ne présentaient aucune différence de nature à per- 
mettre d'établir des variétés. 


47. HELIX TOURANNENSIS. 


Helix Towannensis, Souleyet, Zool., Bonite, vol. UE, 
p. 507, pl. xxix , fig. 1-2. 
Habite les environs de Touranne. 
18. STREPTAXIS ABERRATA. 


Helix aberrata, Souleyet, Bonite, Zool., vol. IE, p.505, 
pl. xxvunx, fig. 52-54. 
Habite les environs de Touranne. 


19. STREPTAXIS DEFLEXA. 


Helix deflexa, Souleyet, 1. c., p. 506, pl. xxvur, 
fig. 50, 51. 


Habite les environs de Touranne. 
20. ENNEA BULBULUS. 


Ennea bulbulus, Morelet, Rev. zool., 1862, p. 477. 
— (Crosse et Fischer, Journ. Conch., 1865, 
p. 272, pl. X, fig. 3). 


« Cette espèce provient de Poulo-Condor, où elle est 


— 396 — 

« assez commune : elle se trouve dans la terre, sous les 
« pierres et sous les feuilles mortes, au pied des gros 
« rochers. L'animal est rouge, tirant légèrement sur le 
« rose : quand il rentre dans sa coquille, il produit une 
« sécrétion d’un jaune foncé. Ce Mollusque est vivipare, 
« mais ne fait jamais qu’un petit à la fois. J’en ai vidé 
« plus de 50 : presque tous avaient un petit dans le 
« Corps, mais je n'en ai jamais trouvé plus d’un 
€ (M. Michau). » 

Le fait curieux de viviparisme signalé par M. Michau, 
et l'apparence embarrassante de la coquille au point de 
vue de son classement générique, nous causent un vif 
regret de n'avoir pu étudier l'animal, qui offre peut-être 
d'autres particularités d'organisation intéressantes et de 
nature à permettre de le classer définitivement. Nous 
sommes heureux de pouvoir, grâce aux communications 
qui nous ont été faites par notre honorable correspondant, 
donner la figure, d’abord de l’état embryonnaire de la 
coquille (pl. XIV, fig. 5 a), puis de l’état jeune, lorsqu'elle 
a pris déjà une partie de son développement (pl. XIV, fig.5). 
Dans le premier état, la coquille n’a que 3 tours de spire, 
et présente l’apparence d’une petite Æélice mince, blan- 
châtre, transparente, subdéprimée du côté de la spire, 
convexe du côté de l'ombilic. Dans le second, elle compte 
5 tours 172 : la déviation de l'axe est encore peu sensible, 
le bord est déjà assez épais, les dents aperturales man- 
quent complétement : la coquille a plutôt laspect de 
certain Pupa globuleux, à l’état jeune, que celui d’un 
Helix. 

Quoi qu’il en soit, nous ne pouvons que nous en référer, 
au sujet de cette forme douteuse et de la suivante, à ce 
que nous avons dit précédemment (1). Si nous pensons 


(4) Journ. de Conchyliologie, 1863, p. 270 et suivantes. 


— 9397 — 


qu’il y a lieu de les classer parmi les Ennea, nous recon- 
naissons que certains de leurs caractères permettent de les 
ranger avec presque autant de raison dans le genre Strep- 
taxis. Les deux genres paraissent se toucher ici et, pour 
ainsi dire, se confondre. 


91. ENNEA Micuaui. 


Ennea Michaui, Crosse et Fischer, Journ. Conch., 1863, 
p. 2714, pl. X, fig. 4. 

« Cette espèce vit à Poulo-Condor, dans les mêmes con- 
« ditions que l'E. bulbulus : elle est seulement beaucoup 
« moins commune. Elle est également vivipare (M. Mi- 
« chau). » 


929, BuLIMUS ANNAMITICUS. 


Bulimus Annamiticus, Crosse et Fischer, ms. 

T. dextrorsa, imperforata, ovato-conica, longitudina- 
liter lenuissime striata, nitida, pallide fulvida, strigis 
longiludinalibus raris, subobliquis, brunneis obscure fas- 
ciala; spira conica, apice obtusulo, violaceo-nigricante ; 
sulura submar ginata ; anfr. 7 convexiusculi, primi rose, 
vitta saturate violacea spiraliter cincti, ullimus spira vix 
brevior, basi fulvo-castaneus , brunneo longitudinaliter 
strigalus ; columella subverhcalis ; apertura vix obliqua, 
rhombeo -ovahs, 1ntus alba; perist. late expansum et 
reflezum, crassum, album, colore violaceo-nigricante 
etus ubique limbatum, marginibus callo crassiusculo, 
parum intrante, albo junctis, columellari sursum f[or- 
micalim dilatato. — Long. 50, diam. may. 27 millim. 
(coll. Crosse). 

Habitat in vicinio urbis Saigon et pagi Fuyen-Moth 
dich. 

Coquille dextre, imperforée, ovale-coniqne, très-fine- 


— 358 — 


ment striée, luisante et d’un fauve pâle, avec quelques 
raies longitudinales brunes, assez obliques et généralement 
peu marquées. La spire est conique, avec un sommet lé- 
gèrement obtus et d’un violet noirâtre : la suture est fai- 
blement bordée. Les tours, au nombre de 7, sont légè- 
rement convexes ; les premiers sont roses et ornés d’une 
bande d’un violet foncé qui se continue plus ou moins 
longtemps, dans le sens de la spire; le dernier, un peu 
plus court que la spire, présente, sur toute sa partie ba- 
sale, une coloration d'un fauve marron, avec raies longi- 
tudinales brunes, qui tranche sur le ton plus clair du 
reste du tour. La columelle est à peu près droite, l’ouver- 
ture à peine oblique, ovale-rhomboïde et blanche intérieu- 
rement : le péristome épais, largement étalé et réfléchi, est 
également blanc, mais avec un filet d’un violet presque 
noir sur la partie externe de ses bords, qui sont réunis par 
un dépôt calleux blanc, assez épais et pénétrant peu pro- 
fondément dans l'ouverture : le bord columellaire est 
dilaté à sa partie supérieure. — Longueur de la coquille 
50 millimètres, plus grand diamètre 27. 

Ce Bulime, très-rare dans les environs de Saigon, est 
assez commun à Fuyen-Moth : on le trouve sur les arbres. 
M. Michau nous signale l’existence d’une variété sénestre 
qu’il dit être excessivement rare; nous ne la connaissons 
point. Le fait n’aurait d’ailleurs rien d’anormal, puisque 
la presque totalité des Bulimes du type indo-chinois sont 
tantôt dextres, tantôt sénestres. Notre espèce a de grands 
rapports de forme avec le B. Crossa, Pfeiffer (1) et quel- 
ques autres espèces de l’Indo-Chine et des Philippines, 
parmi lesquelles nous citerons le B. Schomburgki, 
Pfeiffer (2). Elle se distingue facilement du premier par sa 


(1) Journ. de Conchyl., 1862, p. 43, pl. V, fig. 1. 
(2) Proceed. zool. Soc., 18Q0, p. 137, pl. zx, fig. 9, 


— 359 — 


taille beaucoup plus grande, ses stries moins fortes et son 
système de coloration complétement différent : elle 
s'éloigne encore davantage du second. 


93. BULIMUS PERVERSUS. 


Helix perversa, Linné, Syst. ed., X, p. 772, n° GOI. 

Bulimus perversus, Pfeiffer, Monog. Hehc., I, p. 59. 

Bulimus citrinus, Bruguière, Encycl. méth., n° 27. 
— Reeve, Conch. Ic., 187. 


Cette espèce, bien connue depuis longtemps comme 
provenant des Moluques, de Java et de l’empire Birman, 
est très-abondamment répandue en Cochinchine, où elle 
vit sur les arbres. Elle est aussi souvent dextre que sé- 
nestre. La variété la plus commune, à Saigon, est d’un 
vert mélangé de jaune avec des flammulations de couleur 
marron, peu apparentes sur le dernier tour. Nous devons 
à M. Michau la connaissance de deux variétés intéressantes 
de Poulo-Condor. La première, aussi souvent dextre que 
sénestre, a les premiers tours entièrement blancs; les 
2 derniers, d’un beau jaune de soufre, conservent près de 
la suture une large bande blanche : le dernier tour est 
traversé obliquement par une bande brune bordée de 
blanc. La seconde, sur un fond d'un jaune pâle, est en- 
tièrement couverte de petites flammulations longitudinales, 
serrées, et souvent en zigzag, qui finissent par devenir 
confluentes vers la fin du dernier tour. 


24. BULIMUS EQUES. 


Bulimus eques, Pfeiffer, in Malak. BI., 4857, p. 158. 
Habite la Cochinchine, d’après M. Pfeiffer. 


— 360 — 


25. Bucimus COCHINCHINENSIS. : 


Bulimus Cochinchinensis, Pfeiffer, in Proc. zool. Soc., 
1856, p. 551. 

Habite la Cochinchine, d'après M. Pfeiffer. Nous ne 
connaissons ni l'une ni l’autre de ces deux espèces, qui 
paraissent très-voisines de certaines variétés du Bulimus 
perversus, Linné. 


926. BuLIMUS SIAMENSIS. 


Bulimus Siamensis, Redfeld, Ann. Lyc. N. Y., 1855, 


VI, p. 18. 

— Pfeiffer, Novit. Conch., t. XLVI, 
fig. 3-4. 

— Dohrn, Malak. Blaetter, 1865, 
p. 162. 


Cette jolie espèce, mince, assez brillante et cornée, est 
étroitement et peu profondément perforée, et toujours 
sénestre. Elle varie beaucoup, ainsi que le fait observer 
M. Dohrn (1. c.), mais plutôt dans sa forme que dans sa 
coloration, qui, dans les différents individus que nous 
avons vus, passe du jaune corné au brun rougeûtre : le 
péristome est blanc dans le premier cas, rose dans le 
second. Tantôt la coquille est allongée, et renflée vers la 
partie médiane comme certains Pupa, tantôt elle est plus 
courte, moins cylindrique et plus large d'ouverture. La 
dimension de nos exemplaires varie entre 17 et 25 milli- 
mètres pour la longueur, et entre 8 et 10 millimètres 
pour le diamètre. Originairement décrit comme provenant 
de Siam, ce Bulime se trouve également à Poulo-Condor 
et dans toute la province de Saigon : il est très-rare 
pendant la saison sèche, mais on peut le recueillir en assez 


— 361 — 


grande quantité, pendant la saison des pluies, sur les 
plantes et sur les troncs des arbres. 


27. Buzimus suBuLa. (PI. XIV, fig. 6.) 


Achatina subula, Pfr., in Wiegm. Arch., 1839, T, 
p. 552. 
Bulimus subula, Pfr., Symb., I, p. 85. 
—  octonoides, d'Orb., Moll. Cuba, 1, p. 177, 
pl. xi, fig. 25-24. 
—  procerus, C. A. Adams, in Boston Proc., 1845, 
p. 13: 
—  subula, Pfr., Monog. Helic., vol. IE, p. 158. 


Cette espèce provient de Saigon et de Fuyen-Moth, où 
elle a été recueillie, par M. Michau, dans les fossés, dans 
la terre et sous les herbes. Il peut sembler très-extraor- 
dinaire de retrouver en Cochinchine une espèce des An- 
tilles, qui n’a guère été signalée jusqu'ici qu’à Cuba, à la 
Jamaïque et à Saint-Thomas. Pour ne conserver aucun 
doute à son égard, nous avons cru devoir soumettre un 
individu authentique à l'examen de M. Pfeiffer, qui a créé 
l'espèce. Il faut donc accepter le fait, qui peut être, au 
reste, seulement un accident d’acclimatation : la petitesse 
et la légèreté de la coquille en question rendent cette 
supposition vraisemblable. 


98. CLAUSILIA COCHINCHINENSIS. 


Clausihia Cochinchinensis, Pfeiffer, Symb., I, p. 48. 


_ Souleyet, Bonite, Zool., 
vol. IT, p. 514, pl. xxix, 
fig. 16-18. 


Cette espèce habite les environs de Touranne : d’après 


les observations de M. Souleyet, elle est vivipare. 
24 


eo — 
929, LIMNÆA SPADICEA. 


Limnæa spadicea, Morelet, Rev. z001., 1862, p.478. 

Coquille pourvue d’une fente ombilicale très-faible, 
ovale-allongée, mince, subdiaphane, peu brillante et d’un 
marron clair ; spire aiguë et courte composée de 4 tours 
assez convexes; columelle tordue ; ouverture ovale, angu- 
leuse dans le voisinage du point d'insertion; bord droit 
mince et tranchant; bord columellaire dilaté en forme de 
lamelle, cachant presque complétement la fente ombili- 
cale. — Longueur 19 millimètres, plus grand diamètre 
8 millimètres, d’après M. Morelet. Nous possédons une va- 
riété plus grande et un peu plus ventrue qui a 22 mil- 
limètres de Jongueur sur une largeur de 45. 

Cette espèce a été recueillie par M. Michau dans le ma- 
récage qui se trouve derrière le parc à charbon, à Saigon. 


00. PLANORBIS CIRCUMSPISSUS. 


Planorbis circumspissus, Morelet, {. c., p. 477. 

Nous ne connaissons cette espèce, qui est mince, opa- 
que, cornée et d'une nuance marron clair à la périphérie, 
que par la diagnose latine de l’auteur ; elle compte 4 tours 
de spire; son plus grand diamètre est de 45 millimètres, 
son plus petit de 12, sa hauteur de 6. Elle habite Saigon. 


51. PLANORBIS SAIGONENSIS. (PI. XII, fig. 7.) 


Planorbis Saigonensis, Crosse et Fischer, ms. 


T': late, sed non profunde umbilicala, discoidea, tenuis, 
pellucida, cornea; vertice immerso; sutura profundà ; 
anfr. 5 utrinque convei; apertura fere horizontalis, 
ovalo-rotundala; perist. acutum, marginibus callo tenui 
junctis. —: Diam. maj. 4 1/2, min. 4, alt. 4 48 millim . 
(coll. Crosse). 


— 363 — 

Habitat in vicinio urbis Saigon. 

Coquille largement, mais peu profondément ombiliquée, 
discoide, mince, transparente, cornée, sans stries appa- 
rentes ; le sommet de la spire n’est plus qu'imparfaite- 
ment visible. Les tours, au nombre de 5, sont convexes 
des deux côtés et à suture profonde; l'ouverture est pres- 
que horizontale et ovale-arrondie ; les bords sont tran- 
chants et réunis par un mince dépôt calleux ; le bord droit 
dépasse notablement les autres. — Le plus grand diamètre 
de la coquille est de 4 millimètres 1/2, ': plus petit de 4, 
la hauteur de 1 1/2. 

Ce petit Planorbe vit à Saigon dans je même marécage 
que le Limnæa spadicea. Il a quelques rapports de forme 
avec l'espèce précédente, mais il nous paraît s’en distin- 
guer par sa taille beaucoup plus petite, sa transparence, 
sa convexité égale des deux côtés, et enfin par l'absence 
de stries bien visibles et de toute coloration brune à la 
périphérie. 

32. ALYCÆUS GIBBUS. 

Cyclostoma gibbum, Férussac. 

Alycœus gibbus, Pfeiffer, Monog. pneum., sn p.419. 

Habite les environs de Touranne, d’après MM. Eydoux 
el Souleyet. 


59. CYCLOTUS TOURANNENSIS. 


Cyclostoma Tourannensis, Souleyet, L. c., p. 537, 
pl. xxx, fig. 28-52. 

Cyclotus Tourannensis, Benson, Ann. a. Mag., 2° série, 
XIV, p. 416. 

Habite les environs de Touranne. 


54. OPISTHOPORUS COCHINCHINENSIS. 


Cyclostoma Cochinchinense, Pfeiffer, in Proc. z0ol. 
Soc., 1836, p. 337. 


— 364 — 


Opisthoporus Cochinchinensis, Mon. pneum., 
IT, p. 28. 
Habite la Cochinchine, d’après M. Pfeiffer. 


55. RHIOSTOMA TENERUM. 


Plerocyclos tener, Menke, Malak. Bl., 1856, p. 59. 

Rhiostoma tenerum, Benson, in Reeve, Conch. ic. gq. 
Pterocyclos, n° 28. 

Habite la Cochinchine, d'après M. Reeve; Touranne, 
d’après M. Pfeiffer. 


506. PTEROCYCLOS ANGULIFERUS. 


Cyclostomaangulifera, Souleyet, Bonite, Zool., vol. IT, 
p. 550, pl. xxx, fig. 6-11. 

Pterocyclos anguliferus, Pfeiffer, Zeits. f. Malak., 1847, 
pr: 

Habite les bois des environs de Touranne. 


57. PTEROCYCLOS PLANORBULUS. 


Cyclostoma planorbula, Lamarck, in Encycl. méth., 
pl. cecczxt,f: 5. 

Pterocyclos planorbulus, Pfeiffer, Monog. pneum., I, 
p. 45. 

Cyclotus planorbulus, Pfeiffer, Monog. pneum., I, 
p- 29. 

Habite Poulo-Condor, après Me Reeve (Conch. ic. g. 
Pterocyclos). 


38. PTEROCYCLOS BREVIS. 


Lituus brevis, Martyn, Fig. of non described shells, 
t. XXVIIL, c. 

Turbo Petiverianus, Wood, Suppl., t. VI, F2. 

Myxostoma Petiverianum, Troschel, Zeits. f. Malak., 
1847, p. 44. 


— 305 — 


Cyclosioma breve, Pfr,, in Chemnitz, éd. u, p. 166, 
t. XXI, fig. 1-2. | 
Pterocyclos brevis, Pfr., Monog. pneumonopomorum, 
I, p. 42. 
Cyclophorus brevis, Benson, Annals a. Mag., 2° série, 
XY, p. 16. 


ee Pfr., Monog. pneumonopomorum, 
IT, p. 40. 


Cyclostoma lychnus, Morelet, Rev. z00l., 1862, p. 478. 

En citant les synonymies ci-dessus, qui ne sont 
qu'une faible partie de la totalité afférente à cette espèce, 
nous n'avons d'autre but que de montrer dans combien de 
genres elle a été successivement placée par les auteurs. 
C'est qu'en effet elle est une des meilleurs preuves de la 
difficulté qu'on éprouve à subdiviser génériquement 
les Cyclostomes (dans le sens de Lamarck), surtout si, à 
l'exemple des auteurs allemands et anglais, on prend 
pour principal caractère différentiel les modifications de 
l’opercule, 

Voilà une espèce dont la coquille présente extérieure- 
ment tous les printipaux caractères du genre P{erocyclos 
de M. Benson, l’ombilic large et le péristome double 
(linterne court, coupé à son bord supérieur, l’externe 
large et terminé en aile vers son point d'insertion), mais, 
si nous examinons l'opercule, au lieu de rapports, nous 
ne trouvons guère que des différences : celui de la plupart 
des Pterocyclos est lamelleux et saillant à l'extérieur, très- 
concave et corné à l’intérieur. Dans notre espèce, l’oper- 
cule est plat, assez épais, et légèrement convexe intérieure- 
ment vers le centre, qui offre l'apparence d’un mamelon ; 
il est, de plus, opaque, sauf à la partie centrale, qui est 
translucide : ce dernier point est le seul rapprochement 
que l’on puisse faire entre les deux opercules en question. 


— 366 — 


Cette disposition de l’opercule a décidé M. Benson et, 
après lui, M. Pfeiffer à classer cette espèce dans le genre 
Cyclophorus ; néanmoins cette classification laisse à dési- 
rer, lorsmème quel’on en admet le principe. En effet, l’o- 
percule épais et plan de notre espèce, s’il diffère considéra- 
blement de celui des Péerocyclos, s'éloigne déjà sensible- 
ment de l’opercule mince, corné et fortement concave 
en dessus des Cyclophores. Il faudrait donc, au point de 
vue de l’opercule, mettre dans un groupe spécial le 
P. breuis, Martyn, et le P. planorbulus, Lamarck, dont 
les opercules ont beaucoup de rapports ensemble. 

Cette belle espèce est assez commune à Poulo-Condor. 
On la rencontre à terre, sous les feuilles. Il résulte des 
observations de M. Michau, confirmées par l'examen des 
exemplaires de différents âges communiqués par lui, que, 
tant que l’animal n’est point complétement adulte, les 
deux bords du péristome se confondent, la languette en 
forme d’aile n’est pas fermée, et l'ouverture offre une cer- 
taine fraicheur et un éclat relatif dans sa coloration. A 
l’état adulte, au contraire, les deux bords du péristome 
sont distincts : le bord interne, complétement arrondi et 
sans solution de continuité, ne communique plus avec la 
languette; le bord extérieur devient complétement terne. 
Il y a donc une petite addition à faire, sous ce rap- 
port, à la diagnose de M. Pfeiffer. 

Nous pensons que le Cyclostoma lychnus de M. Morelet a 
élé établi sur un individu adulte, et, par conséquent, à bord 
double, de notreespèce, et que la description de M. Pfeif- 
fer a été faite d’après un individu incomplétement adulte. 


59. CYCLOPHORUS VOLVULUS. 


Helix volvulus, Müller, Hist. verm., II, p. 82, n° 280. 
Turbo lituus, Gmelin, Syst., p. 5589, n° 111. 


— 367 — 
Cyclostoma lœvigatum, Voigt, in Cuvier Thier., WE, 
p- 178. 
— variata, Boys, mss. in Mus. Brit. 

Cyclophorus volvulus, Pfeiffer, Monog. pneumon., I, 
p. 8. 

« Cette espèce, recueillie à Poulo-Condor, se trouve 
«: sous les feuilles, au pied des arbres et des gros rochers. 
« L'ouverture, blanche au moment où la coquille devient 
« adulte, prend, en vieillissant, une coloration de plus en 
« plus rougeätre (M. Michau). » 

Chez un individu très-adulte et recueilli vivant, que 
nous a communiqué M. Debeaux, nous avons constaté la 
disparition à peu près complète de la coloration exté- 
rieure, qui est remplacée par une teinte uniforme, rou- 
geâtre sur les premiers tours de spire et d’un blanc laiteux 
sur les derniers. 


40. LEPTOPOMA DUPLICATUM. 


Leplopoma duplicatum, Pfeiffer, Proceed. zool. Soc., 
1856, p. 358. 
— Reeve, Conch. 1c., n° 48. 
Habite la Cochinchine (d’après M. Pfeiffer). 


41. LepropomA Micaaut. (PI. XIV, fig. 7.) 


Leptopoma Michaui, Grosse et Fischer, ms. 

.T. umbihcala, globoso-conica, tenuruscula, spiraliter 
conferte striata, parum nilens, pallide lutea, strigis latis, 
castaneo-brunneis longitudinaliter picla ; spira turbinala, 
parum acula, apice subrotundalo; anfr. 5 convexi, em- 
bryonales 2 lævigati,violaceo-brunnei, ultimussatinflatus, 
longitudinaliter oblique strigatus, strigis in loco suturæ 
vicino spiraliter interruplis, subtus confluentibus, pilis 
Lenuibus, rufis, raris, ereclis, sine oculo armato vix con- 


— 368 — 


spicuis, imprimis ad suluram munilus ; apertura suborrcu- 
laris, intus albida, brunneo marmorata ; peristoma du- 
plex, internum album, vix prominens, externum magis 
patens, brunneum, vix reflerum, ad anfractum contiguum 
subinterruptum. — Diam. maj. 6,min. 4 1[2, alt. 51/2 
millim. (coll. Crosse). 


Habitat in insula Poulo-Condor dicta, Cochinchine. 


Coquille ombiliquée, assez mince, de forme conico- 
globuleuse, couverte, dans le sens de la spire, de stries 
fines et serrées, peu brillante, marquée, sur un fond d’un 
jaune pâle, de larges et nombreuses bandes longitudinales 
d’un brun marron. La spire est turbinée, peu aiguë et 
terminée par un sommet subarrondi. Les tours, au nombre 
de 5, sont convexes; les deux premiers (tours embryon- 
naires) sont lisses et polis, et d'un brun violâtre uni- 
forme; le dernier est assez renflé: ses bandes longitudi- 
nales sont assez obliques, interrompues, dans le sens de la 
spire, à un endroit peu éloigné de la suture, pour repa- 
raître ensuite et se confondre ensemble à la partie basale 
à laquelle elles donnent une teinte uniforme. En exami- 
nant la coquille à la loupe, on aperçoit, par endroits et 
surtout près de la suture du dernier tour, quelques poils 
roux, peu nombreux, droits, et difficilement perceptibles 
à l'œil nu. L'ouverture est à peu près circulaire, blan- 
châtre et marbrée de brun à l’intérieur, par suite de la 
répercussion des bandes extérieures. Le péristome est 
double, à bord interne blanc et à peine saillant, et à bord 
externe plus étalé, brun, faiblement réfléchi, et presque 
interrompu à l'endroit où il touche le tour précédent. — 
Plus grand diamètre 6 millimètres, plus petit 4 4/2, 
hauteur, 5 1/2. 


Cette jolie espèce a été trouvée à Poulo-Condor, où 


— 369 — 


elle paraît très-rare, par M. Michau, à qui nous nous 
faisons un plaisir de la dédier. 


Elle nous parait avoir quelques rapports avec l’espèce 
précédente, L. duplicatum , Pfeiffer, dont nous ne con- 
naissons que la figure donnée récemment par Reeve. Les 
deux espèces se rapprochent par leur système de colora- 
tion, leurs stries spirales et leur péristome double, Mais 
notre espèce se distingue de l’autre par son ouverture 
proportionnellement moins grande, par son péristome 
beaucoup moins étalé, à peine double et peu réfléchi, par 
ses stries plus fortes et plus rapprochées, par l'absence, 
dans leurs intervalles, d’autres stries obliques, et par la 
présence, aux endroits qui ont à souffrir le moins de frot- 
tements, et surtout près de la suture du dernier tour, des 
quelques poils longs, droits et roussâtres, que nous avons 
signalés dans la diagnose. De plus, les bandes longitudi- 
nales de notre espèce ne sont pas fulgurantes, mais seule- 
ment un peu obliques. 


42. Lepropoma ConporrAnum. (PI. XIV, fig. 8.) 


Leptopoma Condorianum, Crosse et Fischer, ms. 


T. perforata, subtrochiformus, tenuis, pellucida, stris 
obsoletis ,» inæqualibus spiraliter cincta, nitidiuscula, 
albide Lutescens, quitulis luteo-brunneis, vix conspicuis 
obscure maculala ; spira conica, apice obtusiusculo ; anfr. 
5 parum convexi, embryonales 2 lævigati, cornei, ultimus 
infra medium subacule carinatus, sublüs parum con- 
vexus, vi slriatus; ad carinam albam, filiformem, pal- 
hide brunneo-fasciatus; aperlura obliqua, irregulariter 
rotundata ; peristomium subexpansum, reflezum, album, 
marginibus callo tenui junctis, columellari superne dila- 
talo, perforationem partim tegente.—Operculum normale, 


— 370 — 


corneum.— Diam. maj. 9 1/2, main. 8 1/2, alt. 8 172 
millim. (coll. Crosse). 


Habitat in insula Poulo-Condor dicta, Cochinchine. 


Coquille munie d’une perforation ombilicale, subtrochi- 
forme, mince, transparente, marquée, dans le sens de Ja 
spire, de stries obsolètes, inégales entre elles, assez bril- 
lante, et présentant, sur un fond d’un blanc jaunâtre, de 
nombreuses petites taches brunâtres, presque impercep- 
tibles. La spire est conique et terminée par un sommet 
légèrement obtus. Les tours, au nombre de 5, sont mé- 
diocrement convexes; les deux premiers (embryonnaires) 
sont lisses, polis et d’un jaune corné; le dernier, qui pré- 
sente au dehors de sa partie médiane une carène assez 
aiguë, blanche et filiforme, vu du côté de la base, est mé- 
diocrement convexe, à peine strié et orné d’une bande 
circulaire d’un brun plus ou moins pâle, interrompue par 
endroits. L'ouverture est assez oblique et irrégulièrement 
arrondie; le péristome, d’un beau blanc, est assez déve- 
loppé et réfléchi; ses bords sont réunis par un mince dé- 
pôt caïleux ; le bord columellaire, dilaté à sa partie supé- 
ricure, couvre une portion de la fente ombilicale. — 
L’opercule est normal, fragile, mince, et d’un jaune corné. 
—Plus grand diamètre 9 millimètres 1/2, plus petit 8 1/2, 
hauteur 8 1/2. 


Cette espèce, qui nous paraît distincte de ses congé- 
nères, provient de Poulo-Condor, où elle est très-rare; 
elle a été trouvée par M. Michau dans la terre et sous les 
feuilles mortes. Parmi les espèces du genre que nous con- 
naissons, nous ne voyons guère que le Leptopoma Mouhotr, 
Pfeiffer, du Camboge, et le L. Lowi, Pfeiffer, de Bornéo, 
dont on puisse la rapprocher ; elle est moins fortement 
striée que l’un et plus fortement que l’autre. 


— 311 — 
43. HYDROCENA FASCIOLATA. 


Hydrocena fasciolata, Morelet, in Rev. z0ol., 1862, 
p. 478. 


Cette espèce, étroitement perforée et de forme ovalo- 
conique, est à peu près lisse, assez terne et d’une nuance 
cornée uniforme, avec quelques rares fascies longitudi- 
nales brunâtres et peu apparentes. Le sommet de la spire 
est acuminé ; les tours, au nombre de 8 et à suture bor- 
dée, sont aplatis; le dernier est ventru, caréné et quelque- 
fois marqué d'une bande roussâtre autour de la fente om- 
bilicale. L'ouverture est oblique, d’une forme ovale, 
légèrement anguleuse et faiblement canaliculée à sa partie 
basale ; le péristome est simple ; le bord columellaire seul 
est un peu dilaté. La longueur moyenne des individus de 
cette espèce est de 10 millimètres sur un diamètre de 5. 

L'A. fasciolata, décrit par son auteur comme prove- 
nant de Bang-kok (Siam), a été recueilli par M. Michau 
sur les bords de la rivière de Bien-Hoa (Cochinchine), dans 
les endroits garnis de petites plantes, tantôt sur les herbes, 
tantôt sur la vase. 


44. HYDROCENA LIRATA. 


Hydrocena hirata, Morelet, [. c., p. 479. 

Cette coquille, subperforée et ovalo-conoïde, est d’un 
brun noirâtre, toujours tronquée et excoriée au sommet, 
assez solide, et marquée, dans le sens de la spire, de strics 
obsolètes et serrées. Les tours restants sont au nombre 
de trois; le dernier est caréné dans le voisinage de la per- 
foration ombilicale. L'ouverture est d'une forme ovale, 
anguleuse, l’opercule corné. — Longueur 6 millim. 1/2, 
diamètre 4. 

Elle a été trouvée par M. Michau sur les bords de la ri- 


Ve — 


vière de Bien-Hoa, dans les mêmes conditions d'habitat 
que la précédente. 


45. Purina (REGISTomA) VEscor. 
Pupina Vescoi, Morelet, L. c., p. 479. 


Ce Pupina est imperforé, de forme ovalo-globuleuse, 
avec une spire courte, conique et à sommet assez aigu ; il 
esttrès-lisse, très-brillant, transparent, et sa coloration est 
d'un fauve intense. Les tours, à suture bordée, sont au 
nombre de 5; le dernier est ventru et légèrement déprimé 
en avant; l'ouverture subcirculaire devient anguleuse près 
de l'insertion du bord droit, et est munie, près du même 
point, mais du côté opposé, d’un dépôt calleux pliciforme, 
oblique et pénétrant; le bord droit est épaissi, étalé et sub- 
flexueux près du point d'insertion ; le bord columellaire 
est incisé et canaliculé à sa base; la partie qui entoure ce 
canal est d’un jaune verdâtre un peu laiteux. — L’oper- 
cule, qui compte plusieurs tours, est circulaire, mince, 
corné et à nucléus central. — La longueur de la coquille 
est de 11 millimètres et son diamètre de 6. 

M. Morelet indique Bien-Hoa comme lieu de provenance 
de cette espèce. M. Michau l’a recueillie à Fuyen-Moth, 
village situé à 25 milles au delà de Saigon, au pied des 
bananiers. Après les pluies, ce mollusque monte le long 
de leurs tiges et sur leurs feuilles, et, comme il est d’un 
noir intense et que sa coquille est transparente, il offre 
l'aspect d'une petite boule d’ébène polie et vernie (note de 
M. Michau). | 


46. NERirA YoLpui. 


Nerita Foldu, Recluz, Rev. z0ol., 1841, p. 151. 


Cette espèce a été recueillie à Touranne par M. Souleyet. 


— 373 — 
47. NERITINA COCHINCHINÆ. 


Neritina Cochinchinæ, Recluz, in Journ. Conch.,1850, 
p. 159. 


Habite Touranne, d’après M. Recluz. 


48. NERITINA GAIMARDI. 


Nerita Gaimardii, Souleyet, /. c., p. 569, pl. xxxiv, 
fig. 16-19. 


Mème habitat que pour l'espèce précédente. 
49. NERITINA TOURANNENSIS. 


Nerita Tourannensis, Souleyet, [. c., p. 570,pl.xxxiv, 
fig. 28-51. 

Mème habitat que pour l’espèce précédente. 

50. LITTORINA MONILIFERA. 

Littorina monilifera, Souleyet, Bonite, Zool., vol. I, 
p. 559, pl. xxxi, fig. 57-59. 

Cette espèce a été recueillie par M. Souleyet dans les 
environs de Touranne. 


51. LITTORINA RADIATA. 
Littorina radiata, Souleyet, L. c., p. 562, pl. xxx1, 
fig. 46-47. 
Même habitat que celui de l’espèce précédente. 
52. MELANIA TOURANNENSIS. 


Melania Tourannensis, Souleyet, Zool., Bonite, vol. IE, 
p. 545, pl. xxx, fig. 4-7. 
Habite la rivière de Touranne. 


53. PALUDINA AMPULLIFORMIS. 


Paludina ampulliformis, Souleyet, /. c., p. 549, 
pl. xxx1, fig. 25-27. 
Habite la rivière de Touranne. 


— 9374 — 


54. PALUDINA BENGALENSIS. 


Paludina Bengalensis, Lamarck, An. s. vert., Ed. 
Deshayes, vol. VIIL, p. 515. 

Habite les canaux et les grands fossés des environs de 
Saigon (M. O. Debeaux). 


55. PALUDINA LURIDA. 


Paludina lurida, Morelet, Rev. z00l., 1862, p. 479. 

Nous ne connaissons cette espèce que par la diagnose 
latine qu’en a donnée l’auteur. D’après lui, elle est munie 
d’une petite fente ombilicale, de forme conico-globuleuse, 
assez solide et brillante, finement striée et d’un vert pâle 
tirant sur le jaune ; sa spire, oblusément conoiïde, est 
à peu près de la dimension de l’ouverture. Les tours, au 
nombre de 4 1/2, sont convexes et réunis par une suture 
profonde; le dernier est renflé et arrondi à sa base. L’ou- 
verture est ovale, anguleuse à sa partie supérieure et 
blanche intérieurement ; le péristome, droit et tranchant, 
a ses bords réunis par un dépôt calleux, blanchâtre et 
assez épais; le bord columellaire, légèrement étalé, couvre 
à demi la fente ombilicale. L’opercule est mince, corné, . 
transparent, irrégulièrement strié en sens concentrique 
et d'un fauve rougeâtre. — Longueur de la coquille 
29 millimètres, diamètre 54. 

Cette espèce provient de Saigon. 


56. CERITHIDEA CHARBONNIERI. 


Cerithium Charbonnieri, Petit, Journal. Conch., vol. H, 
4851, pl. var, fig. 7. 

Cette espèce, trouvée jusqu'ici à Bornéo et à Palam- 
bang, a été recueillie en Cochinchine par M. Michau. 


— 315 — 
57. CERITHIUM TOURANNENSE. 


Cerithium Tourannense, Souleyet, Bonite, Zool., vol. TI, 
P. 601, pl. xxxix, fig. 5-5. 
Cette espèce provient de Touranne. 


98. CERITHIUM TUBERCULATUM. 


Cerithium tuberculatum, Linné, Sow. Thes., p. 870, 
pl. cexxxn, fig. 162-164. 
Recueilli à Poulo-Condor par M. Michau. 


99. CERITHIUM MONILIFERUM. 


Cerithium moniliferum , Kiener, Species, pl. XVI, 
fig. 5. 


Même habitat que pour l’espèce précédente. 
60. CERITHIUM PATULUM. 


Cerithium patulum , Sowerby, Thesaurus, p. 871, 
pl. CLXXIX, fig, 74. 
Même habitat que l'espèce précédente. 


61. Quoyra Micmaur. (PI. XIE, fig. G.) 


Quoyia Michaui, Crosse et Fischer, ms. 

T. imperforata, elongato-conica, solida, crassiuscula, 
spiraliter obsolete striata, brunneo-nigricans ; spwra lrun- 
Cala ; anfr. superstites & 1/2 subplant, ultimus spira su- 
perslite paulo minor, vix descendens, infra medium obluse 
carinatus, subtus zona obscure fulva cinctus et versus 
basin stris validioribus impressus ; apertura angulato- 
ovahs, fauce livide brunnea, non sulcala ; perist. subin- 
crassalum, margine columellari recto, uniplicato, ad 
basin vix canaliculato, externo subacuto. — Operculum 
normale. — Longil. 10, diam. maj. 5 millim. (coll. 
Crosse). 


— 316 — 
Habitat in insula Poulo-Condor dicta,Cochinchine. 


Coquille imperforée, conique, allongée, solide, assez 
épaisse, marquée de stries obsolètes dans le sens de la 
spire et d’un brun presque noir. La spire est toujours 
tronquée. Les tours qui subsistent, au nombre de 4 à 
4 4/2, sont presque plans; le dernier, un peu plus petit 
que le reste de la coquille, à peine descendant près du 
point d'insertion, est obtusément caréné un peu au-des- 
sous de sa partie médiane ; vers la partie basale, il est sil- 
lonné par quelques stries plus fortes, à côté desquelles . 
vient se placer une petite bande fauve peu visible. L’ou- 
verture, d’une forme ovale qui devient anguleuse près du 
point d'insertion, est d’un brun livide et dépourvue de 
sillons à l’intérieur. Le péristome est assez épais, le bord 
columellaire droit, pourvu d’un pli assez fort, et faible- 
ment canaliculé à sa base; le bord droit devient presque 
tranchant à son limbe extrème, l’épaississement intérieur 
diminuant sur ce point. — L’opercule est normal et ne 
s'éloigne en rien de ceux des Planaxis et des Quoyia. — 
La longueur de la coquille est de 10 millimètres, son plus 
grand diamètre de 5. 


Il est impossible de confondre cette petite espèce avec 
la coquille beaucoup plus grande, différemment colorée, 
fortement striée à l'extérieur et sillonnée à l’intérieur de 
l'ouverture, sur laquelle a été établi le genre Quoyia. 
Elles ne se ressemblent que sous le rapport des caractères 
génériques. Le Q. Michaui, qui vient augmenter d’une 
espèce un genre bien pauvre jusqu'ici, a été recueilli à 
Poulo-Condor, sous les cailloux de la plage, presque au 
niveau des petites marées; il est rare. Nous lui donnons 
le nom de M. Michau, qui nous l’a fait connaitre. 


— 311 — 
62. NASSA GEMMULATA. 
Nassa gemmulata, Lamarck, Ed. Deshayes, vol. X, 
p. 169. 


Cette espèce provient de Touranne, d’aprês M. Sou- 
leyet (1). 


65. NASSA OLIVACEA. 


Nassa ohvacea, Bruguière, Dact. n° 58. 
Même habitat que pour l'espèce précédente. 


G4. MELONGENA PUGILINA. 


Murex pugilinus, Born, Mus., p. 314. 


Pyrula vespertilio, Lamarck, Ed. Deshayes, vol. IX, 
p. 508. 


Habite la baie de Touranne, d’après M. Souleyet. 
65. PLEUROTOMA OXYTROPIS. 
Pleurotoma oxytropis, Sowerby, Reeve Conch. ic., 
n° 17. 
Recueilli à Touranne par M. Souleyet. 


66. CONUS EMACIATUS. 


Conus emaciatus, Reeve, Conch. ic., n° 248. 
Recueilli à Poulo-Condor par M. Michau. 


67. CozumBezLa Micaaui. (PI. XIIL, fig. 5.) 


Columbella Michaui, Crosse et Fischer, ms. 

T. imperforata, minima, elongato-ovata, solidiuscula, 
longitudinaliter costellata, pallide olivaceo-lutea ; anfr. 
5-5 1/2, parum convexi, embryonales À 1/2, lævigau, 
lactei, apice rotundato, ullimus spira paulo major, subtus 
_costellis sensim destitutus, lineis longitudinaliter flexuo- 


(1) Bonite, Zool., vol. IT, p. 608. 
25 


— 318 — 


sis, brunneis ornatus ; aperlura elongala, angustla; perist. 
incrassatum, margine dextro subdenticulato, flexuoso, 
in vicinio suturæ sinuato. — Long. 5 112, diam. maj. 1, 
mill. (coll. Crosse). 
Habitat in insula Poulo-Condor dicta, Cochinchinæ. 


Coquille imperforée, très-petite, de forme ovale-allon- 
gée, assez solide, pourvue de petites côtes longitudinales 
et d’un jaune olivâtre pâle. Les tours, au nombre de 5 à 
5 1/2, sont faiblement convexes; les tours embryonnaires 
(4 172) sont lisses, d'un blanc de lait, et se terminent par 
un sommet arrondi; le dernier, un peu plus grand que le 
reste de la spire, finit par perdre ses côtes, qui disparaissent 
peu à peu; il est orné de petites lignes brunes, longitudi- 
nales et flexueuses. L'ouverture est allongée et fort étroite, 
le péristome épais, proportionnellement à la dimension de 
la coquille; le bord droit flexueux, subdenticulé et pourvu 
d’une apparence de sinus dans le voisinage de la suture. 
— Longueur, 3 millimètres 1/2, plus grand diamètre 4. 

Cette Colombelle, assurément l’une des plus petites, si- 
non la plus petité du genre, a été recueillie par M. Mi- 
chau à Poulo-Condor. | 


68. CYPRÆA HIRUNDO. 


Cypræa hirundo, Linné, Syst. éd., 12, p. 1178. 


Recueilli à Poulo-Condor par M. Michau. 
69. MITRA RIGIDA. 
Mitra rigida, Swainson, Zool. illust., vol. II. 


Cette jolie espèce, qu'il ne faut pas confondre avec le 
- Mitra rigida de Reeve, qui est une autré espèce, a été 
recueillie par M. Michau à Poulo-Condor; elle y est rare. 


— 919 — 


70. SEPIA TOURANNENSIS. 


Sepia Tourannensis, Souleyet, Zool., Bonite, vol. IF, 
p. 55, pl. ti, fig. 6-12. 

Cette espèce habite la baie de Touranne, où elle est assez 
commune. 


71. SEPIA AFFINIS. 


Sepia affinis, Souleyet, [. c., p. 55, pl. ni, fig. 15-14. 
Mème habitat. 


On voit, par la liste qui précède, que quelques-unes des 
espèces terrestres de Siam se retrouvent en Cochinchine. 
Nous pensons que le nombre des mollusques terrestres 
communs aux deux pays ne pourra qu’augmenter par la 
suite, lorsque leur faune sera plus connue. H doit en être 
de même, selon toute apparence, des mollusques fluvia- 
tiles et marins. Bien que nous n’ayons à mentionner au- 
cune espèce de Bornéo dans notre catalogue, nous ne 
pouvons nous empêcher de signaler une grande analogie 
entre les formes génériques et spécifiques de celte grande 
île et celles que l’on observe en Cochinchine. 

H. Cet P. FE. 


Description d'espèces nouvelles, 


PAR H. CROSSE. 


1. CLancuLus YaTEsI. (PI. XIIE, fig. 1.) 


T. parum profunde umbalicala, comica, solida, cras- 
siuscula, cingulis margaritularum spiraliter ornata, in- 


— 380 — 


terstitiis oblique el tenuissime striatis, alba, maculis nume- 
rosis, interdum confluentibus, violaceo-rubris variegata ; 
spira subgradata ; sutura impressa ; anfr.5 plant, embryo- 
nales 2 prim albi, lævigati, penultimus et ultimus quinque- 
cingulahi, cingulo suturæ vicino cœteris majore, turgido, 
ultimus angulatus, sublus planiusculus et circa umbilicum 
cingulis 6 margaritularum munitus; apertura obliqua, 
subquadrata, fauce margaritacea, intus lirata ; area um- 
bilicahs alba, granulosa; columella subexpansa, bis pli- 
cifera; margine basali obsolele granuloso, externo intus 
incrassato, ad limbum subacuto. — Diam. maj. M, min. 
9 172, all. 8 millim. 

Var. & subdepressa, paulo major, sutura validius im- 
pressa et quasi canaliculata, maculis magis confluentibus, 
circa umbilicum roseis. — Diam. maj. 15, main. A1, 
alt. 8 millim. 

Habitat in Australia meridionali (coll. Crosse). 

Coquille peu profondément ombiliquée, conique, so- 
lide, assez épaisse, ornée, dans le sens de la spire, de 
cercles granuleux, formant comme autant de séries de 
petites perles, obliquement et très-finement striée dans 
les parties qui séparent ces cercles, blanche avec de nom- 
breuses taches d’un rouge carmin, qui parfois deviennent 
confluentes. La suture est assez marquée. Les tours, au 
nombre de 5, sont plans; les 2 premiers (embryonnaires) 
blancs et lisses; l’avant-dernier et le dernier portent 
chacun 5 cercles granuleux, le plus voisin de la suture 
étant plus grand et plus saillant que les autres, ce qui 
rend la spire légèrement étagée ; le dernier tour est an- 
guleux, assez aplati du côté de la base, et présente autour 
de l’ombilic six rangées de granulations. L'ouverture est 
oblique et de forme presque carrée, nacrée et marquée 
intérieurement de raies qui s'arrêtent avant d'arriver au 


— 381 — 


bord externe, et forment, à leur point d'arrêt, de petites 
denticulations. L’ombilic est blanc et entouré de granu- 
lations. La columelle est assez large et pourvue de deux 
plis : l’un placé près de l’ombilic et peu visible, l’autre 
beaucoup plus fort et la rendant échancrée : le bord basal 
présente quelques granulations obsolètes ; le bord externe 
est épaissi, mais seulement à l’intérieur, et son limbe est 
presque tranchant. — Le plus grand diamètre est de 
41 millimètres, le plus petit de 9 172, la hauteur de la co- 
quille de 8. 

Var. & un peu plus grande, plus déprimée, à suture 
plus fortement marquée et comme canaliculée, à taches 
plus:confluentes, et de couleur rosée autour de l’ombilic. 
— Le plus grand diamètre est de 15 millimètres, le plus 
petit de 41, la hauteur de la coquille de 8. 

Nous devons la connaissance de cette espèce et de la 
suivante, qui proviennent toutes deux de l'Australie mé- 
ridionale , à notre honorable correspondant , M. Geo. 
French Angas. D’après son désir, nous donnons à cette 
coquille le nom de M. Yates, naturaliste australien et col- 
lecteur zélé qui l’a aidé dans ses recherches malacolo- 
giques. 

2. Trocaus TiBERIANUS. (PI. XIII, fig. 2.) 


T. imperforata, conica, tenuiuscula, olivaceo-marqari- 
tacea, strigis griseis, flexuosis longitudinaliter ornata; 
spira mediocris; sutura vmpressa; anfr. 5 172-6 sub- 
plani, ultimus obtuse angulatus, subtus obsolete striatus 
et gquttulis albido-griseis aspersus ; apertura oblique qua- 
drata, fauce albo-margaritacea ; columella expansruscula; 
margine exlerno simplice, acuto. — Diam. ma. 4 172, 
man. 4, alt. 4 172 millim. 

Habitat in Australia meridionali (coll. Crosse). 


— 382 — 


Coquille imperforée, conique, assez mince, olivâtre, 
azcc des reflets nacrés ou plutôt mordorés, ornée de 
bandes longitudinales grises et flexueuses. La spire est 
médiocrement élevée, la suture marquée. Les tours, au 
nombre de 5 172 à 6, sont presque plans; le dernier est 
obtusément anguleux, et faiblement strié à sa partie ba- 
sale, qui est couverte de petites taches d'un blanc grisâtre. 
L'ouverture est oblique, de forme quadrangulaire et d’un 
blanc nacré à l’intérieur. La columelle est proportionnel- 
lement assez large, le bord externe simple et tranchant. — 
Le plus grand diamètre est de 4 millimètres 472, le plus 
petit de 4, la hauteur de la coquille de 4 472. 

Nous avons soumis cette espèce, ainsi que la précédente, 
à l'examen de notre honorable ami, M. Cuming, qui pos- 
sède presque tous les types des Trochidæ australiens dé- 
crits jusqu'ici, et, conformément à son avis, nous croyons 
pouvoir en toute assurance les décrire comme nouvelles ; 
nous ferons remarquer aussi que le bord externe de notre 
espèce, qui, sur Ja planche, parait avoir une certaine 
épaisseur, est mince et tranchant comme nous le disons 
dans la diagnose. 

Nous dédions cette espèce à M. le D' Tiberi, auteur de 
divers travaux sur les Mollusques marins de la Méditer- 
ranée, dont quelques-uns ont paru dans le Journal de 
Conchyliologie. 


3. VALVATA JELSKi1. (PI. XII, fig. 5.) 


T. late umbilicala, depressa, planorbiformis, subpellu- 
aida, nitidula, solidula, longitudinaliter minule et con- 
fertius striata, pallhide flava; spira plano-concava ; 
anfr.3, ullimus cæleros involvens, convexæus, subtus lac- 
tescens ; aperlura horisontalis, magna, reliquam testam 
superans, ovalo-rolundata, ad insertionem. marginis 


— 383 — 


eælerni subangulata; perist. continuum, appressum, mar- 
ginibus simplicibus, subacutis. — Diam. maj. 5, min. k, 
alt. 2 472; longit. aperturæ 5 172, lat. 2 172 millim. 

Habitat in arenosis fluminis Dnieper dicti, circa Kieff 
(coll. Crosse). 

Coquille largement ombiliquée, déprimée, planorbi- 
forme, subtranslucide, assez luisante, assez solide pro- 
portionnellement à son peu d'épaisseur, couverte de 
petites stries longitudinales très-fines, et d’un jaune pâle. 
La spire est plane et même légèrement concave à sa partie 
médiane. Les tours, au nombre de 5, s’accroissent très- 
rapidement; le dernier, qui enveloppe et dépasse les 
autres, est convexe et d’un blanc de lait à sa partie basale. 
L'ouverture grande, horizontale et dépassant le reste de Ja 
coquille de chaque côté, forme un ovale arrondi un peu 
diminué à sa rencontre avec l’avant-dernier tour, et de- 
vient légèrement anguleux près du point d'insertion du 
bord externe. Le péristome est continu, adhérent à l'avant- 
dernier tour, à bords simples et presque tranchants. — Le 
plus grand diamètre est de 5 millimètres, le plus petit de 
4, la hauteur de la coquille de 2 172; la longueur de l'ou- 
verture de 5 172, et sa largeur de 2 172. 

Cette espèce vit dans les endroits peu profonds du 
Dniéper, aux environs de Kieff. On la trouve près du ri- 
vage, sur les fonds sablonneux, accompagnée du Valvata 
Menkeana, Jelski (1), et du Zathoglyphus naticoides, 
Férussac. 

C'est à M. Jelski, conservateur du musée d'histoire na- 
turelle de Kieff, que nous devons la connaissance de cette 
forme remarquable; nous nous faisons un plaisir de la lui 
dédier. Elle peut être confondue, au premier abord, avec 


(1) Journal de Conch., 1863, p. 436, pl. VE, fig. 4. 


— 384 — 


le Valvata Menkeana dont elle reproduit assez exactement 
la coloration : elle est seulement un peu plus pâle du côté 
de la spire. Mais notre espèce est complétement distincte 
sous le rapport de la forme : elle offre l'apparence d’un 
Planorbe, l'autre celle d'une petite Natice. Elle est aussi 
plus largement ombiliquée et compte un 172 tour de moins: 
enfin son ouverture est Proportionnellement beaucoup 
plus grande, et horizontale au lieu d’être oblique. L'oper- 
cule, en assez mauvais état, ne nous paraît pas s'éloigner 
sensiblement de celui du V. Menkeana : il est plus grand 
et peut-être un peu plus mince. 


4. GLoguzus Taomasr. (PI. XIE, fig. 8.) 


T. imper forata, depresso-conica, lœvis, nitida, luteo- 
albida, lineis fulguratis, confertis, olivaceo - viridulis 
longitudinaliter ornata ; spira subelevata, apice roseo; 
anfr. 6 concavo-planiusculi, ultimus obtuse angulatus, 
sublus planus, tenuissime striatus, albus, zona lata griseo- 
nigricante cinctus; sulura Submarginata, nigra, roseo- 
himbata; apertura obliqua, angulato-subquadrata, intus 
Margaritacea; columella brevis, alba, callo externo , 
crasso, prominulo, concolore aucta ; perist. non continuum, 
margine exlerno simplice, acuto. — Diam. maj. 18, 
min. 16, alt. 9 millim. — Operculum tenue, corneum, 
rolundatum, mullispirum, oblique slriatum, medio conca- 
viusculum, nucleo centrali (Hgs8, ci) : 

Habitat in sinu  Hakodadi dcto, Japoniæ (coll. 
Thomas). 

Var. 8 roseo-alba, sutura rosea, flammulis flexuosis, 
obliquis, pallide migricantibus, longitudinaliter Picla. — 
Diam. maj. 18, min. 16, all. 8 172 millim. (fig. 8, b). 

Habitat in vicinio insularum Chah-wi-tien, Chinæ sep- 
lentrionals (coll. Thomas). 


— 385 — 


Coquille imperforée, d’une forme conique légèrement 
_déprimée, lisse, brillante et d’une coloration d’un blanc 
jaunâtre qui disparaît presque entièrement sous de nom- 
breuses linéoles longitudinales disposées en zigzag et d’un 
vert olivâtre. La spire, assez élevée pour le genre, est 
terminée par un sommet rosé. Les tours, au nombre de6, 
sont d’une forme plane qui tend à devenir concave dans 
le voisinage de la suture; le dernier, obtusément angu- 
leux, est, à sa partie basale, aplati, très-finement strié et 
blanc avec une large zone circulaire d’un gris noirâtre. La 
suture, faiblement bordée, est noire avec un léger filet 
rose. L'ouverture est oblique, anguleuse, presque carrée 
et faiblement nacrée à l’intérieur. La columelle est courte, 
blanche et doublée extérieurement par un dépôt calleux 
épais, saillant et blanc également : le bord externe est 
simple et tranchant. — Le plus grand diamètre de la co- 
quille est de 18 millimètres, le plus petit de 16, la hau- 
teur de 9. — L’opercule est arrondi, mince, corné, mul- 
tispiré, obliquement strié, légèrement concave vers la 
partie médiane et à nucléus central. 

La var. 8, sur un fond d’un blanc rosé, présente des 
flammules longitudinales obliques, flexueuses et noi- 
râtres : la suture est entièrement rose. Ses dimensions 
sont les mêmes que celles du type, à l'exception de la 
hauteur qui est un peu moins considérable (8 milli- 
mètres 172). 

Le type a été recueilli par M. Thomas, notre hono- 
rable correspondant, de Brest, dans la baie de Hakodadi 
(Japon), par 4 brasse 172 de profondeur, sur un fond de 
sable. Un seul coup de drague en amena environ un kilo- 
gramme (1855, à bord de la frégate la Virginie). La va- 
riété provient des îles Chah-wi-tien (golfe du Pe-tchi-li, à 
11 lieues de l'embouchure du Pei-ho). 


— 386 — 


Nous donnons à cette jolie espèce le nom de celui qui 
l’a découverte, et dont les intéressantes communications 
nous ont déjà permis de décrire dans ce Journal un bon 
nombre d'espèces nouvelles. Nous adoptons, pour désigner 
celte coquille, le nom générique créé régulièrement par 
Schumacher en 1817, le genre Rotella de Lamarck étant 
postérieur (1822). MM. Adams, dans leur Genera, préfè- 
rent le vocable Umbonium, de Link, qui remonte, en effet, 
encore plus haut, mais qui n’est, croyons-nous, qu'un 
nom créé sans avoir été accompagné d'une diagnose géné- 
rique et, partant, sans nulle valeur. H, C. 


Diagnoses d'espèces nouvelles , 


PAR H. CROSSE ET O. DEBEAUX. 


4. HELIX ARCASIANA. 


T. subobtecte umbilicata, globoso-comica , non crassa, 
parum nilens, strüs tenuibus, trregularibus, obliquis, 
longitudinaliter impressa, lacteo-albida; anfr. G sensim 
accrescentes, convexi, ultimus non descendens, basi infla- 
Lus, cirea umbilicum mediocrem excavatus; sulura 1m- 
pressa; apertura lunato-rotundala, alba ; perist. reflerum, 
marginibus distantibus, columellari dilatato, umbilicum 
partim tegente, dextro paululum attenuato. — Diam. 
ma). 16, min. 14, alt. 10 172 millim. 

Habitat circa Shang-hai (coll. Debeaux). 


= 9397 — 
2. HELIX YANTAIENSIS. 


T. obtecte perforata, globoso-depressa, subtilissime 
striala, albido-flava (?); spira parum elevala, apice ro- 
tundato ; anfr. 5 —5 172 convexiuscuh, ulimus ad mar- 
ginem subcompressus, non descendens; apertura  tri- 
sinuato-lunaris; perist. subreflexum, album, margine 
basali et margine dextro intus indentatis, columellari di- 
latato, perforationem fere omnino tegente. — Diam. may.8, 
min. 6 172, alt. 5 millim. 

Habitat in vicinio loci Yantai dicti, Chinæ septentrio- 
nals, ad castra Tche-fouana (coli. Debeaux). 

5. HELIX MuNIERIANA. 


T. lale et perspective umbilicata, suborbiculato-depressa, 
pilis brevissimis hispida, tenuiuscula, pellucida, corneo- 
fusca; anfr. 4 192 convexiusculi, sensim accrescentes, 
ultimus descendens; apertura lunato-rotundata; perist. 
patulum, subreflexum, corneo-luteum, marginibus con- 
vergentibus, columellari subdilatato, dextro attenuato. — 
Diam. maj. 8, min. 6 112, alt. 5 172 millim. 

Habitat circa locum Tche-fou dictum, Chinæ seplen- 
trionalis (coll. Debeaux). 


4. HELIx FRILLEYI. 


T. umbilicata, conico-globosa, obsolele striata, tenus, 
pellucida, cornea; anfr. 5 172 convexi, ullimus basi in- 
flatus, non descendens ; apertura lunalo-rotundata ; perisl. 
acutum, marginibus subparallelis, callo tenu juncus, 
columellari dilatato, reflexiusculo, umbilicum semitegente, 
dextro simplice, acuto. — Diam. maj. 15 172, min. 19, 
alt. A0 nullim. | 

Habitat in vicinio urbis Ki-tsen-s00 dictæ, Chine 
seplentrionalis (coll. Crosse). H. C:'et 0: D. 


— 9388 — 


Diagnoses d'espèces nouvelles, 


PAR H. CROSSE. 


À. STREPTAXIS DESHAYESTANUS. 


T. anguste umbilicata, turbinata, stris regularibus 
longitudinaliter impressa, parum nilens, corneo-albida ; 
anfr. 6 1j2 vix convexi, ultimus devians, basi planu- 
latus, Subtus nitidulus, inconspicue striatus; apertura 
obliqua, edentula, ovalo-lunaris; perist. album, margi- 
mibus reflexis, columellari et basali dilatatis, supero 
subflexuoso, altenuato. — Diam. maj. 5, mun. 4, alt. 
& millim. 


Habitat? (coll. Crosse). 
9, PUPA CANALICULATA. 


T. vix rimala, cylindrica, valide striata, tenuiuscula, 
Luteo-albida (?) ; spira claviformas, apice rotundato, 0b- 
tusulo ; anfr.8, primi vix convexiusculi, sequentes plani, 
ullimus attenuatus ; sulura profunda, late canahculata ; 
apertura verticalis, elongalo-ovata, albida; perist. re- 
flexiusculum, marginibus parallelis, callo dentifero (dente 
valido, lamelliformi, intrante) junctis, columellari intus 
torto. — Diam. maj. 5, alt. 8 192 mallim.; longit. aper- 
turæ 5, lat. 2 millim. 


Habitat ?.. (coll. Crosse). 
3. CYLINDRELLA SWIFTIANA. 


T. vix rimata, fusiformi-turrita, tenuis, subpellucida, 


— 389 — 


costulis minutis, albidis, hic et illic evanidis longitudina- 
liter impressa, caslaneo-cornea ; spira gracilis, integra, 
apice rotundalo, mamillato ; anfr.21, embryonales 1 172 
lœves, nitidi, brunnei, cœteri convexi, angusli, variegali, 
ultimus breviter solutus, deorsum parum protractus, latere 
et basi obsolete subangulatus ; apertura subrotunda , 
intus pallide castanea; perist. continuum, undique bre- 
viter expansum, reflexiusculum, albidum. — Long. 18, 
diam. 2 172 mullim. 


Habitat ?.. (coll. Crosse). H. C. 


VARIÉTES. 


Formation huîtrière dans l'étang de Diane 
(Corse), 


PAR LE BARON H. AUCAPITAINE. 
1° 


J'ai fait connaître sommairement à l’Académie des 
sciences (1), puis, avec plus de détails, à la Société géolo- 
gique de France (2), une formation huitrière qui me paraît 
des plus curieuses, tant au point de vue zoologique que 


(4) Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1862, t. LIV, 
p. 1114. Commissaires, MM. de Quatrefages et Daubrée. 

(2) Bulletin de la Société géologique de France, 2 série, t. XX, 
p. 57, 1862. 


— 390 — 


paléontologique, et sur laquelle je ne crois pas inutile d’ap- 
peler l'attention des lecteurs du Journal de Conchylio- 
logie. | | 

Il s’agit d’un ilot situé dans le vaste étang de Diana (1) 
(côte orientale de Ja Corse), au nord de l'embouchure du 
Tavignano. Dans la partie nord-est de cet étang, ou plutôt 
de-ce lac, se trouve l'ile dont la constitution géologique 
est d'autant plus digne de l'attention des naturalistes que 
la science s’est récemment préoccupée de faits analogues, 
sinon identiques. En France MM. de Quatrefages, Marcel 
de Serres et Rivière ont renouvelé la discussion (2) sur les 
buttes huitrières dej Saint-Michel-en-l'Herm (Vendée) (5). 
Dans le nord de l’Europe on sait tout le parti que les na- 
turalistes et les archéologues ont tiré de l'étude des amas 
coquilliers contemporains (Kjoekkenmædings) observés en 
Danemark, et des débris palæozoïques exhumés des an- 
tiques monuments du monde scandinave (4). Toutes les 
sciences sont sœurs, et la philosophie ne s’éclaire que par 
leurs mutuels résultats. À ce titre encore, et quelles que 
puissent être les conclusions à déduire de mes observa- 
tions, on me pardonnera, j'espère, soit des longueurs, soit 
quelques répétitions de ce que j'ai précédemment écrit 
ailleurs sur le même sæjet. 

L'île de l’étang de Diane est formée par des bancs de 
coquilles d'huiîtres appartenant aux espèces contempo- 


(1) Le Portus Dianæ de l’époque romaine, ancien port d’Aleria 
colonia. 

(2) Comptes rendus de l’Académie des sciences, 1862, 1. LIV, 
p. 816, 1037 et 1065. 

(3) Successivement décrites par le père Arcère, Fleuriau de 
Bellevue, Cavoleau de la Fontenelle de Vaudoré, Rivière, de 
Quatrefages, ete. 

(4) Oversigt over det Ægl. Danske Videnskabernes selskabs ferh- 
andlinger (1858-62). 


— 391 — 


raines que l’on pèche encore dans le lac et sur tout le litlo- 
ral de la Corse et de la Sardaigne. Elle mesure environ 
350 mètres de tour, et son point culminant a 25 mètres 
d'altitude. La hauteur moyenne du sol sur le rivage est de 
2 mètres. Quelques petits chènes, de beaux figuiers, des 
tamarins, de vigoureux herbages poussent sur ce terrain. 
Une maison de refuge a été construite dans la partie nord 
de l’île par laquelle on aborde (4). 

Le sol est exclusivement composé de coquilles d’huîtres,; 
nulle part on n’aperçoit trace du roc sur lequel reposent 
les débris de ces mollusques. Les matériaux avec lesquels 
on a construit la maison ont été apportés des environs d’A- 
leria. Récemment on a creusé, derrière la maison, une ci- 
terne pour les eaux pluviales. J'ai pu observer, par les 
échantillons retirés du fond de cette citerne (6 mètres), 
que le terrain inférieur était également composé de co- 
quilles d’huîtres passant presque entièrement au tuf cal- 
caire. Autour de l'île, partout où la vue peut s'étendre 
sous les eaux tranquilles, on n’aperçoit qu’un fond de 
coquilles. 

Sur lé’ sommet de la colline, sous le gazon, dans les 
tranchées, partout en un mot, on trouve, mêlés aux Os- 
trea edulis Lk., Os. lamellosa Lk. (var. Cyrnusü, Pay- 


(1) Une plaque de marbre blanc placée dans la façade de la 
maison rappelle qu’à la date de 1611 une concession perpétuelle 
de l'étang de Diana a été faite par l’évêque d’Aleria à un per- 
sonnage du pays. Je suppose que ce marbre a été apporté de 
l’ancienne église Sainte-Marie qui domine l'étang. 

M. Alexandre Grassi, qui m’accompagnait dans mes recher- 
ches, a publié, dans le journal l'Avenir de la Corse, une série 
d'articles, aussi exacts que bien écrits; sur Aleria, l’étang de 
Diana et l’üe aux Huitres ; il s’est étendu avec une grande éru- 
_.dition locale sur la date de cette concession et la famille conces- 
sionnaire. 


— 392 — 
reaudeau), de nombreux échantillons des Modiola bar- 
bata Lk., Mytilus minimus Poli; ces derniers encore 
adhérents par paquets aux blocs d’huitres: des Cardium 
eduleLk., des milliers de Cerithium vulgatum Brug., 
Buccinum maculosum Lk.; quelques littorines, des 
troques, tous mollusques très-communs dans l'étang de 
Diane et sur le littoral de la Corse. 

La régularité avec laquelle sont disposées les plus an- 
ciennes couches huîtrières, çà et là leur agglomération par 
blocs, la présence, en innombrable quantité, de mollusques 
non comestibles, l'étendue de l’île, son éloignement des 
côles voisines, la profondeur des eaux, l'accumulation 
prodigieuse de coquilles entassées, leur état remarquable 
de conservation tendent à exclure toute idée de dépôt 
artificiel. 

La tradition répandue parmi les pêcheurs du pays af- 
firme que, du temps des Romains, on déposait en cet en- 
droit les coquilles des huîtres dont le mollusque, salé et 
préparé, était envoyé sur le continent... Si considérable 
que püt être alors la consommation des gourmets de Rome 
et Surtout la production des huîtres d’Aleria, je doute fort 
que, même en tenant compte du temps, on ait pu ar- 
river à produire un pareil amas. 

Dans quel but, d’ailleurs, les pêcheurs se seraient-ils 
dérangés de fort loin souvent, pour entasser ces coquilles 
précisément à cet endroit où, et j'insiste sur ce fait, 
les courants de la rivière d’Arena (1) n’auraient pas tardé à 
les entraîner vers la mer, surtout à l’époque des mauvais 
temps ? 

Beaucoup de coquilles ont, il est vrai, leurs valves 


(1) L’ilot est à 700 mètres de l'embouchure de cette rivière, 
qui, au printemps, est grossie par Les fontes des neiges, 


— 393 — 


séparées; j'ai trouvé, dans des couches assez profondes, 
quelques échantillons de l'espèce terrestre, H. vermicu- 
lata, mais je ne crois pas que l’on en puisse conclure que 
l'île de Diane soit un dépôt artificiel, quelque chose comme 
ces résidus de cuisine dont parle M. de Quatrefages. 

Le jour où les alluvions, où des travaux d’art comble- 
ront l'étang de Diane, notre îlot sera dans une position 
identique aux formations de Saint-Michel-en-l'herm et of- 
frira un problème semblable aux géologues de l’avenir (1). 

En attendant de nouvelles études, il me parait difficile 
de voir autre chose dans cette formation qu’un amas d’a- 
nimaux ayant vécu sur place, un banc formé comme ceux 
que l’on exploite aujourd’hui, et qu’un soulèvement seul 
a pu lentement exhausser au-dessus du niveau actuel des 
eaux. 

Je saisis cette occasion pour signaler aux naturalistes un 
dépôt assez considérable de Murex brandaris, L., que j'ai 
observé dans la partie méridionale du port de Saïda (l'an- 
tique Sidon), Syrie; mais là c’est une formation tout ar- 
tificielle où l’on recorinait la main de l’homme. Les co- 
quilles, toutes brisées près du canal, sont celles dont on ti- 
rait cette pourpre si renommée qui était une des branches 
de l’industrie de Tyr et de Sidon. 

Appelé dans le nord de la Syrie, j'ai vivement regretté 
que des circonstances impérieuses ne m’aient pas permis 
d'étudier, comme il le méritait, ce curieux dépôt que je 
prends la liberté de recommander aux naturalistes. 

H:rÀ:s 

(1) Voici la liste des mollusques que nous avons reconnus dans 
les dépôts de Saint-Michel-en-l’Herm : 

Ostrea edulis L., Mytilus edulis L., Modiola albicosta Lk., Pecten 
varius L., Murex erinaceus L., Nassa reticulata, L., Lavignon 
compressus L.— Les huîtres sont très-souvent chargées de Bala- 


nus. P. Fiscxer. 
26 


— 394 — 


BIBLIOGER AEHEE. 


Catalogue des moliusques de l’îte de 1a Réunion 
{Bourbon), par M. &. P. Deshayes (1). — Ex- 


trait des Notes sur l’île de la Réunion, par L. 
MaiLLarD, ingénieur colonial en retraile. 


Le nouvel ouvrage de M. Deshayes commence par une 
véritable curiosité littéraire, une préface de George Sand. 
Nous nous attendions, nous devons l'avouer, à y trouver, 
à côté du style admirable que l’on connaît, quelques-unes 
des hérésies scientifiques, ou au moins des étonnements 
naifs, familiers aux littérateurs fourvoyés dans la science, 
à l'exemple de ce bon M. Michelet. On sait que cet auteur, 
depuis que, sur le tard, ii s'occupe d'histoire naturelle, a 
bien et dûment constaté que le hanneton avait des pattes. 
et que l'oiseau se servait de ses ailes pour voler, grandes 
découvertes qui le font pàmer d’aise, et qui, accompa- 
gnées de quelques autres de même farine, sont appelées, 
sans nul doute, à exercer une immense influence sur les 
destinées de l'humanité. Nous ne voyons rien de tel dans la 
préface en question. Le fond des idées développées est 
scientifiquement exact et s'élève à la hauteur de la forme 
qui sert à les exprimer. 

Les mollusques de l'ile Bourbon ont été, jusqu'ici, peu 


(1) Paris, Dentu, éditeur, Palais-Royal, galerie d'Orléans, 43. 
— Un volume grand in-8° de 144 pages d'impression, avec 
14 planches, dont 13 sont coloriées. Prix : 40 francs, 


— 395 — 

répandus dans les collections, sauf un petit nombre d’es- 
pèces très-communes. Cependant les mers qui entourent 
cette île sont fort riches en habitants ; mais ses côtes, le 
plus souvent abruptes et inhospitalières, semblent, au pre- 
mier abord, peu favorables à la propagation et au dévelop- 
pement des mollusques marins. Les recherches faites par 
M. Maillard, pendant un long séjour dans la colonie, ont 
prouvé que cette pauvreté était plus apparente que réelle. 
En effet, les matériaux recueillis par lui ont permis à 
M. Deshayes de constater, dans son Calaloque, Y'existence 
de 560 espèces de mollusques, dont 129 sont décrites 
comme nouvelles. Ce remarquable résultat peut donner 
une idée et de la richesse de la faune malacologique de 
l'ile, et de l'importance du travail de l'auteur. 

Si nous entrons dans le détail des espèces, nous avons 
d’abord à signaler une grande pauvreté, en ce qui con- 
cerne les Brachiopodes : une seule espèce (Morrisia gi- 
gantea, Deshayes) a élé recueillie sur un crustacé pêché à 
200 brasses de profondeur. 

Les Mollusques acéphalés proprement dits comptent 
106 espèces. Nous citerons, parmi eux, 6 Teredo, dont 2 
sont décrits comme nouveaux, T. brews et T. a/finis ; 
5 Gastrochæna, dont 4 nouveau, G. Retz; 1 Saxicava 
nouveau, S. similis; 2 Amphidesma inédits, À. obscura 
et À. Borbonica ; 2 Cypricardia également inédits, €. do- 
losa et C. modesta ; 2 Anisodonta nouveaux, À. Maillardi 
et À. Borbonica; 2 Scintilla, dont un nouveau, S. incerla; 
4 Galeomma nouveau, G. denticulala; 5 Modiola, dont 
deux sont inédits, M. difficilis et M. parasitica : cette 
dernière espèce affecte la forme des Wodioles lithophages, 
et vit dans les tubes abandonnés par les Tarets, mais ne 
paraît pas dotée du pouvoir de perforer la pierre. Les 
«tres espèces nouvelles appartiennent aux genres Psam- 


— 396 — 


mobia, Dosima, Cardium, Erycina, Lucina, Cardita, 
Arca, Perna, Lima, Pecten, Plicatula, Spondylus et Os- 
trea. Nous signalons particulièrement un genre nouveau 
établi par l’auteur pour une petite coquille très-intéres- 
sante, qui forme un trait d’union de plus entre les Di- 
myaires et les Monomyaires. Chez elle, en effet, les im- 
pressions musculaires, toujours au nombre de deux, sont 
situées au centre des valves, sans pour cela être réunies. 
Voici les caractères du genre. 


G. PRASINA. 


Testa oblonga, crassa, cordiformis, omnino clausa, 
marginibus integerrimis inæquilaleralibus. Lunulaprofun- 
da sub forma circuilus circularisininteriorevalvulædextræ 
projecla; valvula sinistra eodem loco tuberculo dentifor- 
mi munila. Cardo simplex, arcuatus. Ligamentum exter- 
num, angustum. Cicatricule musculares duæ, inæquales, 
subcentrales. 

Les valves gauches dépareillées de la seule espèce con- 
nue, P. Borbonica, ressemblent beaucoup, au premier 
abord, au Bulla (Smaragdinella)viridis de Rang, dontelles 
ont la belle coloration verte. L'auteur considère cette forme 
curieuse comme devant constituer une sous-famille dans 
les Mytilacés. L'animal est inconnu jusqu'ici. 

Parmi les Mollusques Gastéropodes, plus de 450 espèces 
sont énumérées. Deux genres nouveaux sont établis : le 
genre Scalenostoma (S. carinatum), pour une forme voi- 
sine des Pyramidella et des Niso, à coquille turriculée, 
blanche, non ombiliquée, à columelle non plissée, à ou- 
verture subtriangulaire, légèrement recourbée dans sa 
Jongueur, et à bord simple, échancré près de la suture : 
le genre Cryptobia (C. heteropsammiarum et C. Miche- 
lini), pour une coquille voisine des Vermels, qui vit asso- 


— 397 — 


ciée à l'existence de deux sortes de Polypiers, ies Hefero- 
psammia et les Heterocyathus, et présente ces deux faits 
remarquables : 4° qu’on ne rencontre jamais un seul de 
ces Polypiers sans qu'il porte à sa base un individu ap- 
partenant au mollusque en question; 2° que le Polypier 
et le mollusque sont toujours en parfait accord d’accrois- 
sement, un jeune Polypier ne se rencontrant jamais sur 
une coquille déjà vieille, et réciproquement. 

Dans les autres nouveautés, nous citerons 5 Chiton 
(C. Borbonicus, C. Maillardi, C. rusticus, C. sanguineus, 
C. penicillatus); 6 Emarginula (E. scutella, E. breviri- 
mala, E. costulala, E. decorata, E. spinosa, E. fenes- 
trella); À Pedicularia (P. elegantissima), jolie coquille 
violette qui n’est pas sans quelques rapports de forme avec 
les Coralliophila et les Concholepas ; À Umbrella (U. Cu- 
mingi); À Dolabrifera (D. Maillardi) ; 4 Broderipia (B. 
nividissima); 4 Haliotis (H. revelata); À Hydrocena (H. 
Moreleti); 6 Helix (H. Borbonica, H. Maillardi, H. Frap- 
pieri, H. Eudeli, H. Vinsoni, H. imperfecta); 5 Pupa 
(P. Bourguignati, P. intersecta, P. pupula, P. uvula, 
P. turgidula); 3 Cerithium (C. Crossiü (4), C. Menker, 
C. aspersum); 10 Triphoris (T. Hindsi, T. crenulatus, 
T. Adamsi, T. Reevar, T. triiratus, T. formosus, T. dis- 
tinctus, T. mirificus, T. angustissimus, T. pupæformus); 
2 Conus (C. planaxis, C. spiroglossus) ; À Ovula (O0. Bor- 
bonica), et 4 Cyprœa (C. Menkeana). Le reste des espèces 
nouvelles appartient aux genres suivants : Patella, Pileop- 
sis, Bulla, Stylifer, Rissoa, Rissoina, Solarium, Stoma- 


(4) M. Tiberi a publié, dans le numéro d'avril 1863 du Jour- 
nal de Conchyliologie (p. 160), un Cerithium Crosseanum, anté- 
rieur de quelques mois à l’espèce de M. Deshayes, dont l’ouvrage 
était alors sous presse : nous proposons pour celte dernière le 
- nom de Cerithium Maillardi. H. C. 


— 398 — 


tella, Trochus, Turbo, Margarita, Phesianella, Nerica, 


i 


o 


Marsenia, Neritina, Siphonaria, Janthina, Pleurotoma, 
Purpura, Nassa, Columella et Leptoconehus. 

Ce dernier genre, dont on ne connaissait qu'un 
représentant bien authentique, le L. striatus, Rüppel, 
quoiqu'il existe trois noms douteux dans la nomen- 
clature (1), est enrichi de 5 autres espèces, L. Mail- 
lardi, L. Cumingi, Las Rüppelii, L. Cuvieri et L. Lamarc- 
ki. L'auteur nous apprend que le dernier de ces mol- 
Jusques perforateurs vit dans un Polypier du genre Ma- 
drepora, tandis que les autres n'habitent que des Mean- 
drina. I nous donne en même temps de précieux détails 
anatomiques sur l'organisation de l'animal, resté presque 
inconnu jusqu'ici, et considéré par beaucoup de natura- 
listes, et notamment par M. Gray, comme un jeune 
Magilus. 

L'animal, à l’état embryonnaire, possède un opercule 
qu'il perd plus tard, tandis que le Magile le conserve à 
tous les âges. Les deux genres sont donc parfaitement dis- 
lincts. Le foie et l'ovaire des Leptoconques sont très-vo- 
lumineux. La partie antérieure de l'animal, composée d'un 
pied assez gros, tronqué en avant, formant un tissu double 
à cet endroit, et d'une tête très-petite, aplatie, absolument 
semblable à celle des Pourpres, et prolongée antérieure- 
ment en deux tentacules coniques, vers le milieu desquels 
apparait, sur le côté externe, un pelit point oculaire noir, 
est cachée, en grande partie, par un manteau d’une éten- 
due inaccoutumée, qui forme un véritable anneau, au 
travers duquel passe le corps de l'animal. Ainsi que chez 


(1) Magilus Peroniü, Lamarck : Magilus ellipticus, Sowerby 
(Genera); Leptoconchus oblongus, Sowerby (testibus À. et H. 
Adams). E. C. 


— 399 — 


les Magiles, on distingue, dans le manteau, deux portions 
nettement séparées. 

Les Leploconques, ne formant pas de tube comme les 
Magiles, vivent moins profondément enfoncés dans les 
Polypiers : on distinguera toujours facilement les coquilles 
appartenant à ce genre des Magiles jeunes en ce qu’elles 
n’ont jamais le sommet de la spire rempli de matière 
calcaire, et en ce que, par conséquent, à volume égal, 
elles sont toujours moins pesantes. Les deux genres ont, 
d'ailleurs, de grands rapports entre eux et doivent ètre 
classés dans le voisinagedes Pourpres. 

Sj maintenant nous voulons résumer les principaux Ca- 
ractères de la faune malacolôgique de l’île, nous rappelle- 
rons d’abord l'absence presque complète de Brachiopodes, 
que nous avons signalée plus haut. Nous ferons remarquer 
ensuite que le genre Mactra est à peine représenté ; il ne 
compte qu’une seule espèce : il en est de même des genres 
Cumingia, Capsa, Psammobia, Mesodesma et Septifer. 
Les véritables Mytilus paraissent manquer complétement. 
Les familles des Vénéridés et des Cardiacés sont faible- 
ment développées. Les genres dominants sont les suivants: 
Teredo, Gastrochæna, Chama, Lucina, Arca, Modiola, 
Lima, Peclen, Spondylus et Ostrea (Mollusques acé- 
phalés). 

Parmi les Gastéropodes marins, le genre dominant est 
le g. Cypræa, représenté par 59 espèces. Viennent ensuite 
les genres Conus (28 espèces); Mitra (22 esp.); Purpura 
(25 esp., en y comprenant les Ricinula et les Corallio- 
phila) ; Nassa (12 esp.); Cerithium (18 esp.): Triphoris 
(12 esp.); Ohva, Columbella, Terebra, Strombus, Triton, 
Pleurotoma, Turbinella, Nerita, Narica, Natica, Turbo, 
Solarium, Patella, Emarginula, Chiton et Bulla. Ce der- 
nier genre, qui, entendu dans le sens de Lamarck, est 


— 400 — 


représenté par 45 espèces, compte dans le nombre le Bulla 
vifrea, Pease, des îles Sandwich, et le Smaragdinella vi- 
ridis, Rang, que l’on trouve habituellement dans l'océan 
Pacifique. On remarquera l’importance que prend, sur le 
littoral de Bourbon, le genre Leptoconchus, représenté par 
6 espèces. Les représentants du genre Trochus sont moins 
nombreux que ceux du genre Turbo, tandis que, habi- 
tuellement, c’est tout le contraire. La famille des Halio- 
tidæ, les genres Fusus, Cancellaria et Murex sont faible- 
ment développés. Le genre Voluta manque complétement: 
le genre Separatista compte une espèce, ainsi que le genre 
Holcostoma. Les mollusques terrestres sont peu nombreux 
(15 Helix, 1 Succinea, À Bulimus, 4 Achatina, 7 Pupa, 
4 Melampus, 1 Plecotrema, 4 Pedipes, 2 Cyclostoma, 
1 Hydrocena), comparativement aux îles voisines : ce qui 
doit être attribué à la nature généralement volcanique du 
sol. Le nombre des mollusques fluviatiles est encore plus 
petit, par suite de l’absence de grands cours d’eau (5 Me- 
lania, 1 Navicella, 6 Neriina, 1 Physa). 

Parmi les genres pélagiens, 4 ÆRecluzia (R. Jehennei, 
Petit) et 4 Janthina, dont une espèce nouvelle (J. Vin- 
soni), ont été recueillis. Il n’a point été trouvé de Ptéro- 
podes, et la liste des Céphalopodes se réduit au Spirula 
Peront et à l'Octopus Indicus. 

La faune malacologique de l'île de la Réunion, consi- 
dérée sous le rapport des espèces marines, a, comme l’on 
doit s’y attendre, de grandes affinités avec celle des îles 
voisines, Maurice, Madagascar, etc. On y retrouve beau- 
coup d'espèces de la mer Rouge, particulièrement dans 
les genres Conus et Cyprea, et un nombre au moins aussi 
considérable de mollusques de Focéan Indien. Quelques 
espèces, citées dans le catalogue, présentent le phéno- 
mène d’une extension géographique considérable et tout 


— 401 — 


à fait hors de proportion avec ce qui se passe habituelle- 
ment. Nous signalerons particulièrement les Mutra episco- 
palis, filosa, cucumerina, et le Ricinula albolabris, des 
îles de l'océan Pacifique; le Matra paupercula, que l’on 
trouve dans l’Indo-Chine et la Nouvelle-Calédonie; le Co- 
nus textile, le Strombus luhuanus, et quelques autres es- 
pèces communes’ aux Philippines; le Cyprœæa caput-ser- 
pentis, de l'Australie du sud ; et enfin, un certain nombre 
de mollusques de l'Atlantique, le Purpura neriloidea, 
des îles du cap Vert, le Capsa deflorata et le Lucina tige- 
rina, si abondamment répandus aux Antilles. Ce dernier 
fait de distribution géographique nous semble des plus 
curieux. 

On voit, par les longs détails que nous venons de don- 
ner, quel intérêt scientifique présente le nouvel ouvrage 
de M. Deshayes, et quelle importance nous y attachons. 
C’est une excellente faune locale de plus acquise pour 
l'histoire future de la distribution géographique des mol- 
lusques, et par conséquent un grand service rendu à la 
science malacologique qui ne possédait, sur l'ile de la Réu- 
nion, que des données peu nombreuses. Le nom seul de 
l’auteur est une garantie de la valeur de ce livre, qui n’a 
pas besoin de notre recommandation. Nous nous conten- 
terons d'ajouter que l’exécution matérielle ne laisse rien 
à désirer, que les espèces nouvelles sont représentées sur 
44 planches très-bien dessinées, et que le prix de l’ouvrage 
nous semble fort modique, comparativement à celui de la 
plupart des autres livres d'histoire naturelle. 

H. CROSSE. 


— 402 — 


Description of five mew genera Of Moïlasen (1 1 
by Hemry and Axrtieur Adams { description 
de 5 nouveaux genres de Mollusques). — On the 
Genera and species of recent Brachiopods (2) found 
in the seas of Japan, by A. Adams {sur les genres 
et espèces de Brachiopodes vivants trouvés dans 
les mers du Japon). —On the Japanese species of 
Siphonalia, à proposed new genus of Gasteropo- 
dous mollusca (3), by A. Adams (sur les espèces 
japonaises appartenant au nouveau genre Sipho- 
naila).—On the species of Pyramidellinæ found in 
Japan (4), by À. Adams (sur les espèces de Py- 
ramidellinæ trouvées au Japon).—On the species 
Of Obeliscinæ (5) found in Japan, by A. Adams 
(sur les espèces d'Obeliscinæ trouvées au Japon). 
—. Descriptions of some new species of Li- 
mopsis (6), from the Cumaingian collection, by 
A. Adams (description de quelques espèces 
nouvelles de Limopsis provenant de la collection 
Cuming). 


f. Dans la première de ces brochures, MM. Adams éta- 


(4) Brochure de 4 pages, extraite du numéro de janvier 1863 
des « Annals and Mag. of natural History. » 

(2) Brochure de 4 pages, extraile du même recueil (février 
1863). 

(3) Brochure de 5 pages, extraite du même recueil (mars 
1863 ). 

(4) Brochure de 6 pages, extraite du volume VIT des « Procee- 
dings of the Linnean Society. » 

(5) Brochure de 8 pages, extraite des « Proceedings of the zoolo- 
gical Society of London. » (11 novembre 1862.) 

(6) Brochure de 4 pages, extraite de la même publication, 
même date. 


— 403 — 


blissent : 4° le genre Leuconyx (L. Tyleriana) pour une 
coquille probablement interne, blanche, mince, spathuli- 
forme, convexe à l'extérieur, concave à l’intérieur, ne 
présentant pas trace d'impression musculaire, à bords in- 
fléchis, à sommet recourbé, porté en avant et creux à l’in- 
térieur, et qu'ils pensent devoir être rangée près des 
Aplyside, et notamment du genre Dolabella : habitat 
inconnu; 2° le genre Bacula (B. striolata) pour une pe- 
tile coquille blanche, voisine des Eulimes par sa forme 
subulée, et la tendance de ses tours à former une ligne 
courbe, mais s'en éloignant par les stries transverses qui 
la couvrent, et par la columelie circonserite et calleuse ; 
5° le genre, Leiopyrga (L. picturala), pour une espèce 
que l’on pourrait regarder comme une Phasianelle mince 
et ombiliquée, et qui n’est pas non plus sans de grands 
rapports avec les Bankivia, dont elle ne présente pas 
pourtant la troncature qui rappelle celle des Agathines ; 
4° le genre Taheitia, pour le Truncatella porrecta, de 
Gould (Ona Conchologica, p. 40), coquille remarquable 
par son dernier tour séparé et porté en avant, comme 
celui d’un grand nombre de Cylindrelles; 5° le genre 
Chromotis, pour le Phasianella neritina, Dunker (Zeitsch. 
[.Malak., 1846, p. 110), dont le Gena lincata, À. Adams, 
est synonyme. Cette espèce provient du cap de Bonne-Es- 
ptrance; son opercule, d’après le D'Krauss, est semblable 
à celui du Phasianella capensis, Dunker. 


I. Voici la liste des Brachiopodes recueillis dans les 
mers du Japon par M. A. Adams, lors de son dernier 
voyage : 


FEREBRATULIDÆ. Terebratulina japonica, Sowerby, 
T. caput-serpenus, Linné, T. Cumingü, Davidson; Wal- 


— 04 — 


dheimia cranium, Gmelin, W. septigera, Lovèn, W. picta, 
Chemnitz, W. Grayi, Davidson; Terebratella Coreanica, 
Adams et Reeve, T. Mariæ, À. Adams; Ismenia sanqui- 
nea, Chemnitz, Ismenia Reevei, À. Adams (espèce nouvelle). 
Sous le rapport de la distribution géogräphique de cette 
famille, il y a lieu de réunir les 3 provinces désignées 
sous le nom de Nord-Européenne, Nord-Asiatique et 
Indo-Pacifique, qui, toutes, fournissent leur contingent 
aux Terebratulidæ du Japon. 


RayNCHONELLIDÆ. Rhynchonella lucida, Gould, 
ER. Woodwardu, À. Adams, espèce nouvelle qui diffère 
du À. psitlacea, en ce qu’elle est pourvue de petites stries 
concentriques et non rayonnantes. 


CranuDÆ. Crania Japonica, A. Adams, espèce nou- 
velle. 


DiscininÆ. Discina stella, Gould. 


Lnçuziæ. Lingula tumidula, Reeve, L. smaragdina, 
A. Adams, L. jaspidea, À. Adams, L. lepidula, À. Adams: 
ces trois dernières espèces sont nouvelles. 


IIT. M. A. Adams propose le nouveau genre Sipho- 
nalia pour une forme assez remarquable qui est repré- 
sentée dans les mers de Chine et du Japon par de 
nombreuses espèces, et dont les espèces connues ont été 
rangées dans le genre Buccinum par la plupart des 
auteurs. Ce sont des coquilles minces, ventrues, généra- 
lement dépourvues d’épiderme, et dont l'ouverture se 
termine par un Canal court et recourbé : leur forme géné- 
rale, abstraction faite du canal, les rapproche plutôt des 
Neptunea que des Buccinum. 


— 405 — 
Voici la liste des espèces connues jusqu'ici : 


4. Siphonalia (Buccinum) cassidariæformis, Reeve 
(Conch. Ic., n° 41). 

2, $S. (Buccinum) signum, Reeve (C. Ic., n° 6). 

5. S. (Buccinum) trochulus, Reeve (C. Ic., n° 7). 

4. S. (Buccinum) fusoides, Reeve (C. Ic., n° 9). 

5. S. (Neptunea) fusco-lineata, Pease (Proc. zool. Soc., 
1860). 

6. S. (Buccinum) modificata, Reeve (C. Ic., n° 67). 

7. S. (Buccinum) spadicea, Reeve (C. Ic., n° G4). 

8. S.(Buccinum) hnnulus, Adams et Reeve (Voy. 
Sam., pl. var, f. 10, a, b). 

9. Siphonalia commoda, A. Adams. 


10. — corrugata, À. Adams. 

41. = conspersa, À. Adams. 

42. —  - concinna, À. Adams. 

45. — ornata, À. Adams. 

14. — filosa, À. Adams : provient des mers 
de Chine. 

15. — hgaia, A. Adams. 

16. — grisea, À. Adams. 

417. — colus, À. Adams. 

48. — acunninata, À. Adams. 


19. —  pyrams, À. Adams. 


20. 
21. 


munda, À. Adams. 
nodulosa, À. Adams. 


Le Buccinum lhineatum, Kiener, doit être également 
rattaché à ce genre. 


IV. La plupart des Pyramidelline du Japon appar- 
tiennent, d’après l’auteur, aux genres Parthema, de 
Lowe (9 espèces, dont 4 nouvelle, P. cælala), et Chrysal- 
hida, de Carpenter (15 espèces, dont 4 nouvelles, C. filo- 


— 406 — 


cincta, C. rufo-lineata, C. galbula, C. erucella), H rat- 
tache le reste aux nouveaux genres Mormula (M. Rissoina 


et M. egregia, espèces nouvelles); Miralda (M. dia- 


dema, etc., formes comprises autrelois, par l’auteur, dans 
les Parthenia); Pyrgulina (P. tantilla et P. decussata, 
espèces nouvelles, accompagnées de 11 autres rangées 
précédemment, par M. Adams, avec les Chrysallida ou 
les Parthenia); Mumiola (M. reticosa et M. tessellata, es- 
pèces nouvelles). Il n’a point rencontré au Japon de véri- 
tables Pyramidella, dans le sens restreint qu’il attache à 
ce nom générique. Nous craignons que M. Adams, en créant 
quelques-uns de ces nouveaux genres, ne se soit laissé 
emporter un peu trop loin, en poussant à l'extrême ses ha- 
bitudes de divisions génériques et subgénériques, autant, 
du moins, qu’il nous est permis d’en juger d’après ses 
phrases caractéristiques. Nous lui reprochons aussi de ne 
pas donner, dans ses diagnoses spécifiques, la dimension 
de l'individu qu’il décrit. Nous savons très-bien que cette 
dimension peut varier et varie, en effet, souvent dans la 
même espèce, mais il n’en est pas moins vrai que cette in- 
dication est éminemment propre, dans beaucoup de cas, à 
aider les naturalistes à reconnaître l'espèce décrite et, 
partant, fort utile. 

Vet VE. Nous rendrons compte de ces deux petits mé- 
moires qui ont paru dans les Proceedings de la Société 
zoologique de Londres (1862), en même temps que des 
autres {ravaux qui composent le volume. 

Sous le bénéfice des réserves que nous venons d’ex- 
primer plus haut, nous n'avons que des éloges pour les 
nouveaux mémoires de MM. Adams, qui profiteront à Ja 
science dans une juste mesure. Nous continuons à voir 
avec plaisir M. Arthur Adams nous initier de plus en plus 
à la connaissance de la faune malacologique du Japon, si 


SERRE EEE" = then 


— h07 = 


complétement ignorée il y a peu de temps encore, et nous 
espérons qu'il pourra donner, dans une publication moins 
restreinte, les figures des intéressantes nouveautés qu'il a 
découvertes et dont il a signalé l'existence aux natura- 
listes par ses descriptions. H. CRossE. 


Catalogue des mollusques terrestres et dite 
tiles de l'Hérault, Par E. Dubwrueil. — In-8°. 
Montpellier, 1863, 15 pages. 


Le livre célèbre de Draparnaud a fait connaître, au com- 
mencement du siècle actuel, les richesses conchyliolo- 
giques du département de l'Hérault. Mais, depuis cette 
époque, aucun travail sérieux n’a été consacré aux Mol- 
lusques. En 4824, M. Marcel de Serres a publié, dans la 
Statistique de l'Hérault, une liste très-incomplète des es- 
pèces appartenant au règne animal qui habitent le dépar- 
tement. 

M Dubrueil a comblé la lacune que nous signalons en 
donnant un catalogue soigné, riche en indications de lo- 
calités, et paraissant être le résultat de recherches con- 
sciencieuses et bien dirigées. 

Ce catalogue énumère 126 espèces de mollusques ter- 
restres et fluviatiles, chiffre déjà fort respectable. Les 
Mollusques de l'Hérault, en effet, outre un grand nombre 
d'espèces propres à toute la France, possèdent quelques 
formes spéciaies à la région méditerranéenne, et que l’on 
chercherait vainement ailleurs. Parmi ces espècessintéres- 


— 08 — 


santes, nous citerons les Zonites candidissimus et algirus, 
les Helix micropleuros, splendida, vermiculata, gallopro- 
vincialis, explanata, conspurcata, pyramidata, wochoides, 
conoïdea, l'Achatina folhiculus, le Cyclosioma patulum, 
les Bythima gibba et brevis, etc. 

Au nombre des espèces rares, nous signalerons le Pa- 
ludina Simoniana que M. Dubrueil range, à l'exemple de 
Pfeiffer, parmi les Acme. EU 

Enfin nous pensons qu'il y aurait lieu d'étudier de 
nouveau les caractères ou les conditions d’existence de 
quelques espèces dont la présence dans l'Hérault nous 
parait très-douteuse, quoique l’auteur les signale comme 
indigènes, tels sont l’Helix pomaha, les Unio nana, 
pictorum el rostrala. | 

L'exemple donné par M. Dubrueil doit être encouragé, 
afin que nous possédions bientôt la série complète de nos 
catalogues départementaux; en outre, nous rappellerons 
à M. Dubrueil que l'Hérault est un département mari- 
time, el qu'un catalogue de ses Mollusques marins serait 
au moins aussi bien accueilli que la liste des Mollusques 
terrestres et fluviatiles. P. FiscHer. 


NOUVELLES. 


Les conférences conchyliologiques de M. Deshayes doi- 
vent recommencer dans le courant du mois de novembre 
prochain. Nous nous empressons de porter celle nouvelle. 
scientifique à la connaissance de nos lecteurs, et nous en- 
gageons vivement ceux d’entre eux qui habitent Paris à 
profiter de ces savantes leçons. — On $inscrit place Royale, 
no 48. 


— 409 — 


M. le préfet de la Charente-[nférieure vient de prendre 
un arrêté qui interdit aux vendeurs d’huîtres provenant 
de Falmouth de livrer ces mollusques au commerce avant 
d’avoir été dépouillés du cuivre qu’ils renferment par un 
séjour d'au moins six mois dans les parcs (1). 


M. Debeaux nous prie de vouloir bien porter à la con- 
naissance de nos lecteurs la rectification suivante sur l’ha- 
bitat del'Helix Cirlæ mentionné dans sa Notice sur quel- 
ques Mollusques nouveaux ou peu connus de la grande 
Kabylie (2). « L'Helix Cirtæ, dont il est question dans 
« cette notice et qui doit être, quant à présent, rayé du 
« nombre des mollusques vivants de la grandeKa bylie, 
« provient du Gouraia et du Djebel-ez-zàn, près de Bougie 
« (M. Ancapitaine), et non du Haut Sébaou, indication er- 
« ronée. Il est d’ailleurs très-probable que cette espèce, . 
« qui habite les ravins boisés des environs de Bougie, 
« Constantine, Aumale et Boghar, c’est-à-dire dans une 
« zone très-étendue de la région tellienne, sera trouvée, 
« par suite de nouvelles recherches, sur le territoire de la 
« grande Kabylie. » 


Nous avons à regretter la mort d’un de nos plus zélés 
correspondants, M. Lorois, ancien préfet du Morbihan. Il 
laisse une collection de coquilles vivantes considérable, ren- 
fermant 5,500 espèces représentées par plus de 23,000 in- 
dividus, et remarquable par le développement qu’il avait 
donné à certains genres et particulièrement au genre 
Conus (307 espèces, 1,511 individus); sa famille n’est point 


(1) Voir, pour cette question, le Journ. de Conchyl., 1863, 
p. 221. 


(2) Journal de Conchyliologie, 1863, p. 13. 
27 


— 410 — 


dans l'intention de la conserver. — Pour toute demande 
de renseignements, ainsi que pour visiter là collection, on 
doit s'adresser, soit à Madame veuve Lorois, à sa pro- 
priélé de Brocl, commune d’Arzal, par Mazillac ;ÿ Soit à 
M. Taslé père, à Vannes (Morbihan). 

H. Crosse. 


ERRATA. 


1 TE 
Pages. Lignes. 


179, 19, au lieu de transversale, lisez transversalement. 


177 15, — im, — in, 

279, 26, — altissima,. ©: — . Jatissima: 

262, 20.4 — Montromi2ra, —. Montrouzieriä£": 

286. 20, — rugulosa, striata, TT... lüuguloso-striata. © 

382, 29, — confertius, j — confertim, 

387, FH — indentatis, — unidentatis.- 
LISTE 


des per sonnes qui ont concour u & la rédaction du volume XI 
du ARTE DE CONCHYLIOLOGIE, 


Aucapitaine Era H.).. Munier-Chalmas 


Daniel (D?) Petit de la Saussaye. ae 
Debeaux (0.). Pfeiffer (D° T,:). 

Duval (D°). Raincourt (marquis de). 
Jelski. Souverbie (D). 

Mayer (C.) = Tiberi (D'). 

Montrouzier. Valenciennes (de l'Institut). 
Môrch. WeinkaufF. 


Morelet. 


— Ai — 


LISTE DES NOUVEAUX ABONNÉS. 


Alexis. . CE 
Bourgault Ducoudray. 
Colbeau (J.). . 

Collin (J.). 

Delbos (D'). 

Dupré. . . : 
Elizalde (J. de). . 
Gemellaro (professeur G.). . 
Hidalgo (J. G.). 
Lallemant (Ch.). . 
Mac-Andrew (R.). 
Massot (D° P.). 
Mathon. 


Michau (enseigne de vaisseau). . 


ARMOR EE Te SU te | ce 
Thiesenhausen (baron A. de). 
Troschel (professeur). .. 


Société géologique de France. 


Aix. 
Nantes. 
Bruxelles. 
Copenhague. 
Mulhouse. 
Paris. 
Cadix. 
Palerme. 
Madrid. 
Alger. 
Londres. 
Perpignan. 
Béziers. 
Lorient. 
Dijon. 
Rome. 
Bonn. 
Paris. 


— 112 — 


TABLE DES MATIÈRES. 


TOME XI. 


Sur l’anatomie des Cyrènes, par P. Fiscner. 

Notice sur quelques mollusques nouveaux ou peu 
connus de la grande Kabylie, par O. DEBEAUX. . 

Contribution à la faune molacologique des Antilles 
danoises, par 0. À. L. Mürcu. 


Révision des espèces du genre Orynoe, He 


et Lobiger, Krohn, par O. À. L. Môrcu. 
Notes pour servir à la faune malacologique de l'Ar- 
chipel calédonien (supplément), par P. FiSCHER . 
Étude sur le genre Cancellaire, et description d’es- 
pèces nouvelles, par H. CRossE (suite). 


Note sur le Cassidaria EU ed par le D' Du- | 


VAL. 


Description FEU Volute San par A. Fos | 


CIENNES. 


Description d’une Hélicine se par le ne | 


L. PFEIFFER. È 
Description d'espèces is par M. RUE 
et le.R. P. MonTRouzIER. . . __. . . 74,161, 
Diagnoses d'espèces nouvelles du nord de la Chine, 
par H. CRosse et O. DEBEAUX. 


Note sur l’animal du Fragilia antaiensis, par 


P. FIscHeR. 
Note additionnelle sur le 5 DA 6 Pre 
et le Nassa Gallandiana, par H. Crosse. 


Pages, 


1 
Lo 


276 


— 413 — 


Description d'une espèce nouvelle de la Guadeloupe, 
par H. Crosse. : nat 
Description d'espèces belles d' og par H. 

CROSSE. CS PEL 
Note sur la faune PANIER des environs de 
Kieff (Russie), par C. JELSKI. FEER 
Observations sur le catalogue des cahtiles ma- 
rines d'Algérie de M. Weinkauff, par S. PETIT DE 
LA SAUSSAYE. : . $ 
Notesur les conditions d'existence de ïr Hinnites si- 
nuosus des côtes de Bretagne, par le D' DANIEL. . 
Sur la coquille embryonnaire du Dolium perdix , 
par F. FiscHer. su La 
Sur les espèces du genre Mn qui vivent 
dans la Méditerrannée, par le D' Tiger. . 
Description d’une espèce nouvelle du genre Xeno- 
phora, par le D' Tiberi. : à 
Description d'espèces nouvelles de fi. mer Méditer- 
ranée, par le D° Tiger. . x 
Diagnose d’un Glauconome nouveau du Hé L : 
_ Chine, par H. Crosse et O. DEBEAUX . è 
Description d'espèces nouvelles de l’Archipel calé- 
.… donien, par H. CROSSE. À 
Note s sur les métamorphoses du UE CR 
gü, par P. FISCHER. : me 
Réponse aux observations sur mon A des 
coquilles marines d'Algérie, par H. WEINKAUFF. . 
Le genre Planorbe est-il dextre? par 0. A. L. 
MORCH. : ; : ; 
Notice sur la militolaute de AU Lee “a lit- 
. toral de l'empire chinois, par O. DEBEAUX. 
Notes sur quelques espèces nouvelles ou peu con- 


Pages 


— ik — 


nues du littoral de l'empire chinois, ja H. 


Cross et O: DEBEAUX. , . un, 
Description d'une Hélicine nouvelle, par H. CROSSE 
et O. DEBEAUX. . . . SUGORARIE ; 


Description d'une espèce rot , par A. MORELET. 
Description d'espèces nouvelles de Poulo-Condor 
(Cochinchine), par H. Crosse et P. Fiscner. 
Description d'un Helix d'Australie, par H. Crosse. 
Documents sur les globules polaires de l'ovule des 


mollusques, par P. FISCHER. . . ut 5 
Note sur quelques points de l'histoire naine des 
Patelles, par P. FISCHER. . . À 


Note sur l'Helix Hauffeni des dote de la Gr 
niole, par H,. CROSSE. 


Mélanges conchyliologiques, par PETIT DE LA Saus- 


SAYE.EBUPAUNEN 691 Ju rHMIOT ESERIQ 89) + 
Annotalions au catalogue des coquilles marines de 
l'Algérie, par Hi AUCAPITAINE. 1. . 


Note sur la faune malacologique ce Cochinchine, 
comprenant la description des espèces nouvelles 


ou peu connues, par H. Crosse et P. Fiscuer. 


Description d'espèces nouvelles, par H. Crosse. !. 


Diagnoses d'espèces nouvelles, par H: CROSSE eboi: 


CE DESEAUX. . . ... He) Dit, 
Diagnoses d'espèces orrelles) par EH. Cissé. : 


Paléontologie. 


Description de coquilles: fossiles des ‘{errains ter- 


liaires inférieurs, par C. MAyER (suite). :.1:4 


Liste par ordre systématique des Bélemnites des ter-. 


rains jurassiques et diagnoses desespèces nou- 


94 


— 415 — 


velles, par C. Mayer. . 
Description d'un nouvean genre el is attuyelles Cs- 
pèces fossiles du.bassin de Paris et de Biarritz, 
par le M° pe Raincourr et E. MuniER-CHALMAS. 
Description d'un nouveau ‘genre du Kimmeridge- 
Clay, par Munier-CHALMAS. 


Bibliographie. 


ä. MOLLUSQUES VIVANTS. 


On some genera: and species of Mollusca from Ja- 
pan — (et plusieurs notices sur les Mollusques 
du Japonet. de:Chiné), by A. Avaus (1860-62). 

Descriptions de nouveaux genres et d’éspèces nou- 
velles ‘provenant de la collection Cuming, :by 
A. Apams (1862). : Lines 

Étüdé sur les:Zonites de l'Halie septentr re par 
G: ne Morriser (1862). x à 

Annexion:à la faune malacologique de la Perniles 
par G.. be MorriLLeT (1862). 


On a:species of Limopsis, ete., by :G.-JEFFREYS: 


(1862). ; 
Tbe proceedings of the scientific. res dE the 
zoological Society of London (1861). 
Malacologie du: lac des Quatre:Cantonsoet de ses 
environs, par.R. BourGuiGNAT (1862). 


Malacologie del Algérie, elec, par: R2 BouRGUIGNAr :: 


(1863), 4%%et.2 fascieules:: 2 6.15 04704 


Pages. 


181 


194 


288: 


404 


118 


4490 


420 


122 
208 
219 


291 


— 116 — 


Nouveau catalogue des Mollusques du département 
de l'Oise, par À. Baupon (1862). 

Description d'un nouveau genre de Mollusque se 
moné, terrestre, de Ceylan, par À. Huowgerr 
(1869). Mar nr Sin 

Des notions relalives aux Céphalopodes, qui sont 
consignées dans Aristote, par P. GERvAIS (1865) 

Mollusques de Saint-Jean-de-Loria, par R. Bour- 
GUIGNAT (1863). 

Matériaux pour la faune nat nié FA Pique: 
par J. CozBEau (1859). 430"0 

Mollusques nouveaux, ltigieux ou peu connus, par 
R. BourGuiGnar (1865). 

Revue et magasin de zoologie (1862). À 

Remarks on the number, etc. (et diverses publica- 
tions), by [. LEA (1862). pe 

Catalogue des Mollusques de l'île de la Réunion 
(Bourbon), par G. P. DESHAYES (1865). . 

Description of five new genera of Mollusca, etc. 
(et diverses publications), by H. anD A. Apams 
(1863). LOIRE £ 

Catalogue des Mollusques terréstést et fliviatiles 
de l'Hérault, par E. Dusrueic (1865). 


b. PALÉONTOLOGIE. 


Cours de paléontologie stratigraphique, par A. p'Ar- 
ctaAg (4862) .supigolcaniser. aix ’ 

Di un movo fossile delle argile nine de luttes 
di V. Peccmiort (18592). 

Recherches comparatives sur les dépôts fluvio- -1ACUS- 
tres tertiaires des environs de Montpellier, de 
. l'Aude et de la Provence, par P. MATHERON 


Pages. 


402 


407 


— 17 — 


(1862). ÉD FOUR CEUAR 
Sur la ligne de rdtésétion dé ul géné tes elc., 
par Tu. EBray (1862). ; give 
Rapport sur les progrès de la géologie et de la pa- 
léontologie, en France, pendant l’année 1861, 
par G. Correau (1862). 1 ou 
Mélanges paléontologiques, par DE RycKuozr, 
1852-61 (2° et 5° parties). 
Contributions to paleontology, by J. ii (1862). 
Description des animaux invertébrés fossiles, dans 
l'étage néocomien moyen du mont Salève, par 
P. pe LortoL (1865), 2° livraison. Buil 
Paleontologia pnren etc., par J. SÉGÉENrA 
(1862). 
Gite malacologiche, etc., par af Viei (865). 


Variétés. 


Sur l'origine de l'ambre gris, par H. Cross. 
Formation huîtrière dans l'étang de Diane, par 
H, AUCAPITAINE. 


Nouvelles. 


Falsification des huîtres. … . "1: 55 994, 


Création d’une société malacologique en Bélgiques 
Conférences conchyliologiques de M. DESHAYES. 
Rectification sur l'habitat de l Hehix Cirtæ. 


— hi8 — 


Néerologie. 

Pages. 

Mort de MM. Bronn, Menke, Aguillon, Van den 
Heuvel, H. Coudert. . 127 
Mort de M. Lorois. 409 

Liste des personnes qui ont concouru à la rédaction 
du volume XI du Journal de Conchyliologie.  . 410 
Liste des nouveaux abonnés. 411 


TABLE PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE. 


a. MOLLUSQUES VIvANTS. 


ALABA ((.). 

ALCIOPE {G.). 

AMPULLARIA Grasseli, Mori, 
Apcysia parvula, Guilding. 
BAcuLA :G.). : 
BERTHELLA circeularis, Morch, 

— quadridens, Morch. 
Birrium Lawleyanum, Crosse. 
BoRNELLA calcarata, Morch. 
BRACHIOPODES (O.). z 
Buzimus Annamiticus, Crosse et Fa a 

—  perversus, Linné. 

—  Siamensis, Redfield. . . 
Buzia (G.). . 

CANCELLARIA (G.). 
— Angasi, Crosse. 


— Bocageana, Crosse et Deh ; 


108 

105 

967 

22 

403 

31 

99 

87 

36 

403 

357 

359 

360 

103 

58 

de 2 SGA 
63, 77, 263 


— 119 — 


CancELLarIA Cumingiana, Petit. 
— Forestieri, Montrouzier. . 
—  Montrouzieri, Souverbie. . 
— Semperiana, Grosse. 
CassiIDaRIA (G.). 
— Deshayest, nr 
CEPHALOPODES (O.). . 
CeriraiuM Crosseanum, Tiberi. 
CHonproroMa Gundlachi, Arango. 
Caromoris (G.). . 
CLancuLus Yatesi, Crosse. 
CoLumsELLa infumata, Crosse. 
— Michaui, Crosse et Fiscier, 
— pumila, Souverbie. 
CRENELLA Paulucciæ, Crosse. . 
CryPpTogia (G.). . 
CyLINDRELLA Swiftiana,Crosse. . 
CYRENA (G.). 
Dozium (G.). . ; 
— Testardi, Montrouzier. 
Dokipium gemmatum, Morch. 
Doris angustipes, Morch. . 
— Crucis, Ærsted. . 
— Krebsu, Morch. 
ELysra crispata, Ærsted. . 
EnGina Schrammi, Urosse. 
ENNEA bulbulus, Morelct. . 
— Michaui, Crosse et Fischer. : 
FRAGILIA (G.). 


_— areas et Debut 
GLAuconoME Primeana, Crosse et Debeaux. 


GLoguLus Thomasi, Crosse. 
Goxtoporis picturata, Morch. 
Hericixa Fischeriana, Montrouzier.… 


—  oxyrhyncha, Crosse et Debeaux. 


. 206, 301 


payes: 
62 
161 
163 
65 
150 
70 


160 

81 
k03 
919 

84 
311 
281 


79 
78, 255 


. 177, 256 


384 


2 moe 


Hecicina Rosaliæ, Pfeiffer. 
Heuix Angasiana, Pfeiffer. : 

— Annamitica, Crosse et Fischer. . 

— Arcasiana, Crosse et Debeaux. 

— Baladensis, Souverbie. 

— Bouyei, Crosse et Fischer. 

— cedretorum, Debeaux. . 

— Condoriana, Crosse et Fischer. 

— Crossei, Pfeiffer. 

— Devauxi, Debeaux. j 

— Frilleyi, Crosse et Debeaux. 

— Hauffeni, Schmidt.. 

— Isabellensis, Souverbie, 

— Kabyliana, Debeaux. 

— Lorioliana, Crosse. 

— Munieriana, Crosse bonus 

— Tanquereyi, Crosse et Fischer. . 

— Weinkauffiana, Crosse et Fischer. . 

— Woodlarkiana, Souverbie,. 

— Yantaiensis, Crosse et Debeaux. . 
HerMÆA vridis, Deshayes. . 
HinniTes (G.). ST 
HyprocENA fasciolata, Ma olst RUE 

_ lirata, Morelet. 

— maritima,  Montrouzier. 

JANTHINA (G.). 

JOUANNETIA (G.). à 

KELLIA subrugosa, Sburérbie: 

LEIOPYRGA (G.). . 

Léproconcaus (G.).* .* ,5 + PUR Hs 
LeProx franslucidum, Souverbie. +. . 


Lepropoma Condorianum, Crosse et Fischer. 


— Michaui, Crosse et Fischer. 
ÉEUCONYX (G.). à 4! 4 en 
Limxea spadicea, Morelet. .. . 


Pages, 


Emopsts (Gi) 08 0100 etaient te, can 7 402 
Lontens. (Ge nec ds ne ER Eu ee 43 
=. corneuss Morel alt le: en sente STE 


MARGINELLA suavis, Souverbie, «+ . + + + : .: 170 
MoxoponrTa Bourcierei, Crosse. + « . . . . 178 
Monraouzigmia:(G:). + © + ets + na Ga tas 

ee clathrata, Souverbie. . . . . . 984 
Munex Penoitt, Tiberk.» 521. unie ss che ns 
MvriLus crispus, Cantraine. . . . . .  . .. . 330 
Narica Fortune, Reeve..….shars tuenie#x Varie 11962 


Nassa Gallandiana, Fischer. . ,. . . . . . 81 
Nenrimna Showalterit, Leas nsc es 2110, 7 1896 
—  Souverbiana, Montrouzier. . + . + 75, 175 


Norarcaus polyomma, Morch. .... . . . . . 95 
Cor (Ge op At sindt.s du doit 43 

— Antillarum, Morch...:.+... ... ... 27 

—  brachcephalus, Morch. . . . . . . . 45 
Gravamane. Lamarck., 454,8 uen 14 Aide us ESS 
Onenis armadilla, Morch.se ame 24 à L3 
PnaealG) eee à ose ipe A ei DAS AR 
OxüLa purpurea, Risso. +. . .:. +... 33k 
Pazupina lurida, Morelet.. . + : . . .. . ‘37k 


PRtesEaNGe der O NeR, ne LL: 7000 
Péerajiprasina, : Morch. 2 4408. anti paut 1 42 


PavonnisS EE LEA nt 9 TRE at SES 
—  circumspissus, Morelet. . . . . . . 362 
—  Saigonensis, Crosse et Fischer. . . . 362 

PLEUROBRANCHUS areolatus, Morch. . . . . . . 28 

PLEeuroroma Angasi, Crosse. . . . . :.. .. 87 
_ Beraudiana, Grasse: 4 ,..1., 1. 88 
. undatigera, Bivona. …,...... .. . 851 

Poronia australis, Souverbie. . . . . . . . 9287 

Pass (One nee CG RE ER 


PrerocycLos brevis, Martyn. . . . . . . . . 364 
Pupa canaliculata, Crosse. . . . . . . . . 388 


— 92 — 
PupiNA Vescoi, Morelet. . . 
Purpura brevis, Blainville. 
PYRAMIDELLINE (F.). 


Quoyia Michaur, Crosse et Fischer. 


ScaLaRIA soluta, Tiberi. 
SCALENOSTOMA (G.). . 

SCALIOLA (G.). 

SCISSURELLIDA (K.).. . , 
SIPHONALIA (G.). . : 
STOMATELLA Stellata, Souverbie.…. 
STREPHOBASIS (G.). . 


STREPTAXIS Deshayesianus, Crosse. . 
SuccinEA Cochinchinensis, Pfeiffer. . 


TAHErIA (G.). 
TENNENTIA (G.). 3 
TORNATELLA alveola, AL 
Trocaus constellatus, Souverbie. 
—  Fournieri, Crosse. . 
—  Tiberianus, Crosse.. 
Turso /œtus, Montrouzier. 
TurBoniLza Weinkaufi, Dunker. 
TypHis Angasi, Crosse. 


Uxio T'ientsinensis, Crosse et one 


Union (F.). 

VALvATA Jelski, Crosse. . 
—  Menkeana, Jelskii. . 

VERMETIDEÆ (F.). : 

VozuTA Loroisi, Valenciennes. 


XExoPHoRA Mediterranea, Tiberi. . 
Zonires Benoiti, Crosse et Fischer. 


—  Djurjurensis, Debeaux. . 


— 93 — 
b. PALÉONTOLOGIE. 


ANISOCARDIA ((.). 
— elegans, Munier. 
BELEMNITES aller, Mayer. 
— Argovianus, Mayer. 
— Bernensis, Mayer. 


— Escheri, Mayer... 
— Heberti, Mayer. 
— Helveticus, Mayer. 


— macilentus, Mayer. . 
— Meæschi, Mayer. . 
= neglectus, Mayer. 
— Oosleri, Mayer. . 
— Oppeli, Mayer. 
— paxillus, Mayer. 
— prœæcursor, Mayer. 
— redivivus, Mayer. 
— virgatus, Mayer. 
Carpium Brongniarti, Mayer. k 
CYPRICARDIA Ueberti, Raincourt et ue 
CYTHEREA œquistriata, Mayer. 
Denrazium nobile, Mayer... 


EmarGiNuLA Parisiensis, Raincourt et Munies L 


Fissurisepra (G.). 
Fusus Serresi, Grateloup. . 
GOoopaLiopsis (G.). 


— Orbignyi, Re et Mae 
JouannerTiA T'helussoniæ, Raincourt et Munier. 


Lacuxa cliona, Raincourt et Munier. . 
—  disjuncta, Raincourt et Munier. 
Lima Aquensis, Mayer. 
—  Tyrolensis, Mayer. sue 
Lrrrorina solida, Raincourt et Miier. 


_ 494 — 


MopioLa arenularia, Raincourt et Munier. . 
Oposromia Verneuilensis, Raincourt et Munier. . 
PecruncuLus glycimeroides, Mayer. . . . . . 
ScALARIA Deslongchampsi, Raincourt et Munier. 
—  Pellati, Raincourt et Munier. . . . 
SPHENIA fruncata, Deshayes. .. .. . . .  ... 
TorNatEzLa Deshayesi, Raincourt et Munier. . 
Trocaus peregrinus, Mayer. . . .. . . 
TurriTELLa Brongniarti, Mayer. .:. . . 
Venus præcursor, Mayer. . .: . .:.:. . 


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PARIS. —IMPR. DE M°° V* BOUCHARD-HUZARD, RUE LE L'ÉPERON, 9. 


Le 


Journal de Conchyliologie. EE e 


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Zmp. Becquet à Parts 


FE Le VASS EL”, el cé th 
. Voluta Loroisi, Valenciennes 5. Pleurotoma An$asi » Grosse. 
2.Typhis Angasi, Crosse. 6 Ps. - Beraidiane 
3. Columbella infumata, Grosse. 7. Engina Schrammi 
4. Bit se Lawleyanum#. 8: Crenella Paulucciæ , = — 


a. Cassidaria Deshayesii , Duval. 


N 


(ex 


Jurnal de Conchyliologie. PLEIN Le 


a 


- Ton T7 D 2 
PF Levassesur:, del et lit 710 Decquet Pris. 


Helix Djurjurensis, 0 Debeaux. 5. Helicina Rosaliæ , Pfeiffer. 
H.___ Devauxii 7 6. Nassa Gallandiana, Fischer. 


] 
H.___Cedretorum ,_________ 7. Cancellaris Semperiana, Crosse. 
Chondropoma Gundlachi,Arango. 8. C _ Angasi, 


a. Cancellaria Cuminéiana, Petit, Var. subobtusa.. 


Journal de Conchyli olo ge 


Æ Levasseur. del et dith. Zmp. Becquet, a Paris. 


re 


. Venus præcursor , Mayer. &.Turritella Brongmarti, Mayer. 
. Cardium Brongniarti, Mayer 8. Fusus Serresi, Grateloup. 
. Lima ÂAquensis, = lrocuue peregrinus » Mayer. 


[de] 


CA 


Journal de Conchyliologie. PL.IV. 


À. Levasseur, del el Us. Zrp. Becquet, Parts. 


(QE Anatomie des CYRENA. 
( Voyez p-9.) 


fé” 4. Anatomie du FRAGILIA YANTAIENSIS. 
( Voyez p.80.) 


— 


CG Æ OO NN 


Journal de Conchyliologie . 


Æ Levasseur del cé lt mp Puout, Parts. 
_Helix Isabellensis, Souverbie. 6 Dolium Testardi, Montrouzier. 

H.__ Woodlarkiana,_______ 7. Cancellaria Forestier, 
Helicina Fischeriana, Montrouzier. 8. C.____ Montrouzieri, Souverbie. 
.Omphalotropis maritima, 9. Tornatella alveola, 


Neritina Souverbiana, 0. Stomatella Stellata, 


Journal de Conchyliologie | 


r TT 
F. Levasseur del et Liéh 


». Fr Becquet La PL. 


1. Xenophora Mediterranea, Tiberi. 4. Valvata Menkeana, Jelski. 


2.Cerithium (Crosseanum 5. Trochus Fournieri, Crosse. 
3.Scalaria Soluta, 6.Monodonta Bourcierei, 
7. Dol 


Lum perdix ( Individus embryonnaires et Jeunes.) 


Journal de Conchyliologie. 


Fumberé lite. {mp : Pecqu et Parts. 


1. Lacuna Cliona, à RetM.C. 5. Emarginula Parisiensis, de RetM.C. 
2e L. 
3. Tornatella Deshayesi, 7. 5. Deslongchampsi, 
4. Littorina solida, ____ 8. OÜdostomia Verneuilensis, 


DS UDC 6. Scalaria : Pellati, 


Journal de Conchyliologie. | RE 


4° 


Humbert lfh. 


Jmp. Buguet, Paris . 


1. Cypricardia Heberti, deRetM.c. 3.Goodalliopsis Orbignyi, dRetM.c. 
4 Jouannetia Thelussoniæ, 


o Modiola arenularia, 


e. PEUT, 


Journal de Conchyli olo 


à 


sl 


ZE Levasserrr., del et Uitz. Zryp. Becquet, Paris. 


1. Glauconome Primeana, Crosse etDebeaux. 4. Helicina oxyrhyncha, Crosse etDébeaux 
2. Fragilia Yantaiensis, ______5.Natica Fortunei, Reeve. 
5. Cancellaria Bocageana, _____6.Helix Lorioliana, Crosse. 

7. Helix Bouyei, Crosse et Fischer. 


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Journal de Conchyliol ogie | 


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{ryp. Hecquet,larts . 


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P.LTeDASS ELU, Het eË UE. 


1. Unio Tientsinensis, Crosse et Debeaux. 
2. Ampullaria ( Lanistes) Grasseti, Morelet. 
Ennea bulbulus, Morelet. 

a, E. 


CA 


Michaui, Crosse et Fischer. 


Journal de Conchyliologie. PL 


1 


Æ.Levasseur del ce dit. | Tmp. Becquet, Paris. 


ANT Metamorphoses du JOUANNETIA CUMIN GI. 


( voyez p: 229F 1e) 
5_8. Anisocardia elegans , Munier - Chalmas. 


Journal de Conchyliologie. PIE QHIr 


mp Decquet ,Larts. 


4 7 7 7,7 
ÆE' Levasseur del « th 


1. Helix Baladensis, Souverbie. 3. Montrouzieria clathrata, Souverbie. 
2. Turbo lætus, Montrouzier. 6. L'epton translucidum, Souverhie. 
s. Trochus constellatus, Souverbie.7. Kellia subrusosa, Souverbie. 

4. Columbella pumila, Souverbie. 8.Poromia australis, Souverbie. 


Journal de Conchyliologie . Prec 


je 


PTambert del et lith. Ip. Becquet, Paris. 


1. Clanculus Yatesi, Crosse. 5. Columbella Michaui, Crosse et Fischer. 
2. Trochus Dberianus,: = 6. Ouoyia Michaur, 


sValvata else NT Pl Emonbis Saigonensis, 
4. Helix Hauffeni, F Schmidt. 8. Globulus Thomasi, Crosse. 


Journal de Conchyliologie. PEAEONe 
1 o 


Fumbert del ee lit. Lmp. Becquet, Faris. 


1. Helix Condoriana, Crosse et Fischer. 5. Ennea bulbulus, Morelet. 
2.H.__. Tanquereyi, 6. Bulimus subula, Pfeiffer. 
Are lama, = ns sn Leptopoma Michaui, Crosse et Fischer, 


CA 


4. Zonites Benoit, 2 8. LL _  _ Condorianum, 


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