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Full text of "Journal de conchyliologie"

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JOURNAL 


CONCHYLIOLOGHIE. 


PARIS, 


IMPRIMERIE DE M"° V° BOUCHARD-HUZARD , 


RUE DE L'ÉPERON, D. 


JOURNAL 


DE 


CONCHYEIOLOGIE 


PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION 


DE MM. CROSSE ET FISCHER. 
\ | 


8e série. — Tome IVe. 


VOLUME XEE. w. 


A PARIS, 
CHEZ H. CROSSE, RUE TRONCHET, 25. 


1864. 


LE 


I PRET 


= d n 


JOURNAL 


DE 


CONCHYLIOLOGIE. 


fer Janvier: 186GA, 


- 


Note sur la rapidité de l'accroissement des Mytilus, 


PAR P, FISCHER. 


Il est très-difficile d’assigner une durée exacte au dé- 
veloppement descoquilles. Si nous connaissons à peu près 
le temps employé par une Hélice pour acquérir les attri- 
buts de l’état adulte, nous sommes réduits à des hypothè- 
ses au sujet de l’évolution des mollusques marins. 

Du reste, l'influence des milieux est coñsidérablesur la 
taille des mollusques. Desindividus de Mytilus logés dansles 
anfractuosités de rochers atteignent.à peine 2 centimètres 
en un an, el ne dépas:ent guère cette taille. Néanmoins ils 
sont parfaitement adultes et aptes à la reproduction. Si 
d’autres individus de la mème espèce s’accroissent plus li- 
brement, leur taille deviendra triple ou quadruple dans je 
mème espace de temps. 


pres 

M. Petit de la Saussaye a présenté à ce sujet des obser- 
vations intéressantes insérées dans le tome IV du Journal 
de Conchyliologre, p. 424 (1855). II rapportait le fait sui- 
vant : 

Un navire caréné et doublé à neuf en zinc partit de 
Marseille pour la côte ouest d'Afrique, employa 48 jours 
à sa traversée, séjourna 68 jours dans la rivière de Gam- 
bie et mit 86 jours à effectuer sou retour. Le voyage avait 
donc duré 200 jours. 

Arrivé à Marseille, lenavire eut sa carène nettoyée, etl’on 
en retira plusieurs mollusques, entreautresun Mytilus afer, 
un Avicula atlantica de 78 millimètres de longueur, et un 
Ostrea denticulata de 95 millimètres de longueur. Ces 
trois espèces appartenant à la faune du S. 0. de l'Afrique 
avaient donc au plus 154 jours d'existence à l’état adhé- 
rent; or on sait que les Mytilus et Ostrea quine s’attachent 
pas dans les premiers jours qui suivent l’éclosion périssent 
inévitablement. 

La taille adulte aurait été atteinte par ces Acéphalés en 
5 mois environ. 

J'ai observé récemment des faits du même genre dans 
le bassin d'Arcachon (Gironde). Tous les ans on retire les 
balises de la passe pour les nettoyer complétement, les 
enduire de goudron et les replacer. 

En 1862 je me rendis dans les passes et je recueillis sur 
une balise une énorme quantité de Moules (Mytilus edulis) 
d’une taille exceptionnelle (longueur 100 millimètres, 
largeur 48). La balise nettoyée, goudronnée et remise en 
place a été retirée de nouveau en 1863, un an après. Elle 
était chargée de milliers de Moules ayant les mêmes di- 
mensions. 


Moins d’un an a donc suffi à cette espèce dont la taille 


me. 1e 


moyenne sur nos bancs ne dépasse guère 5 à 6 centi- 
mètres pour acquérir une longueur double. 

Faut-il attribuer la grande taille de nos individus à leurs 
conditions d'existence? Je le suppose. Attachés, par un 
long byssus, à la balise et à son amarre, ballottés sans cesse 
par le flot, éloignés de toute cause de compression et de 
déformation, leur accroissement devient régulier et 
atteint ses limites extrèmes. Dans les bancs au contraire, 
les Moules adhèrent toutes au fond, sont pressées les unes 
contre les autres, émergent en partie à basse mer, circon- 
stances défavorables à leur développement. 

Quant aux Moules qu'on trouve dans les anfractuosités 
de rochers, leur taille doit s accommoder à la forme du trou 
qui les a reçues après l'éclosion ; il leur est impossible de 
dépasser certaines limites, et leur facies change tellement, 
qu’on a pu prendre pour des espèces distinctes des indi- 
vidus rabougris et déformés. PE: 


Addition au Catalogue des Coquilles marines 
recueillies sur les côtes de l'Algérie, 


PAR H. C. WEINKAUFF. 


L'examen attentif de mes collections de coquilles de la 
Méditerranée, et particulièrement des espèces que j'ai re- 
cueillies ‘sur les côtes d'Algérie, m'a permis de reconnaître 
que quelques-unes avaient été déterminées fautivement ou 
considérées à tort comme des variétés. 


—8$ — 


Après les notes étendues et les rectifications dont mon 
catalogue a été l’objet de la part de plusieurs naturalistes, 
j'ai cru devoir moi-même donner un supplément, et je 
tiendrai plus tard les lecteurs du Journal de Conchyliolo- 
gie au courant des additions nouvelles que je compte pu- 
blier, s'il y a lieu. 


4. Murex gibbosus, Lamarck, His!. VIE, p. 166. 
Le jaltoni — Adanson. 
(Kiener). Cog. viv., pl. vu, fig. 5. 

Hab. Alger. Peu commun. 


Au moment où j'ai rédigé mon catalogue, je n'avais pas 
encore reconnu cette espèce, l'ayant considérée comme 
une variété du Wurex erinaceus. — Voilà encore une co- 
quille sénégalaise. 


2. Murex lamellosus, de Cristofori et Jan. 
(Philippi, Enumér., t. 1, p. 179, pl. x1, fig. 50.) 
Hab. Alger (cap Matifou), sur le corail. 


J'ai commis une confusion au sujet de cette espèce. J’a- 
vais reçu un exemplaire du Pyrula squamulata, Philippi, 
et, peu de temps après, une autre coquille qui m'avait paru 
semblable, quoiqu'elle possédât un opercule de Murex, ei 
que j'ai reconnue plus tard être le lfurex lamellosus. 

M. Petit, dans l'intervalle (Journ. Conch.,1. XI, p. 358), 
m'a reproché d’avoir classé le Pyrula squamulata dans ie 
genre Coralhophila d'Adams, quoique j’eusse déclaré que 
son mollusque portait un opercule de Hurex. Ce reproche 
tombe devant les faits que j'expose aujourd’hui, le Pyrula 
squamulala appartenant bien, en effet, au genre Corallic- 
plula, et lexemplaire pourvu d'un opercule de Murex 
n'étant autre chose que le Âurex lamellosus. 

Le Pyrula squamulata me parail très-voisin des Pur- 


me Di 
pura costata, Blainville, et plicata (Marex), Martini, et ne 
semble pas différer spécifiquement du Purpura brevis, 
Blainville On établira donc sa synonymie comme il suit : 
Coralliophila (Purpura) brevis, Blainville. 
Pyrula squamulata, Philippi. 

Hab. Sicile (Philippi), côte d'Italie (Fiberi), Alger, cap 
Maiifou (Weinkauff). 

5. Murex scaber, Lamarck, Hist., t. VIX, p.175. 

(Kiéner, Coq. viv., p. 101, pl. 1x, fig. 2.) 

Hab. Alger. Rare. 

4. Ovula (Simnia) Nicæensis, Risso (Hist. nat. Eur. 
Méem., IV, p. 255, fig. 150). 

Hab. Alger. Dragué mort à l'entrée du port. 

5. Cerithium Crosseanum, Tiberi. 

(Journ. Conchyl., t. XI, p. 161, pl. vi, fig. 2.) 

Hab. Alger. Dragué 5 exemplaires mieux conservés que 
celui qui a été figuré par M. Tiberi. — Bône (Tiberi). 

6. Lillorina punctata, Gmelin. 

(Dunker, Guin. Moll., pl. 11, fig. 25-25.) 

Hab. Alger. Commun. Se trouve avec le L. cϾrulescens 
dont il n’est peut-être qu’une variété. Vit sur les rochers da 
rivage et s'élève très-haut au-dessus du niveau de l’eau. 
Espèce sénégalaise. 

7. Trochus tumidus, Montagu. 

(Chemuitz, éd. IE, p. 195, pl. xxix, fig. 20 et 25.) 

Hab. Alger. Commun au cap Maiifou. 

8. Bulla { Haminea) folliculus, Menke. 

(Zeitschrift für Mal., 1855, p. 141.) 

Hab. Alger. Commun dans le port, sur les roches du 

petit fort. 


Quelques exemplaires de petite taille de l'espèce men- 


4 


tionnée dans mon Catalogue sous le nom de Bulla hydatis 
se rapportent à cette espèce. Je possède un exemplaire 
authentique de Bulla folliculus provenant de Gibraltar. 
Je ne sais si l'espèce est figurée, et il serait utile d’en don- 
ner une représentation exacte. 


9. Mytilus edulis, Linné, var. pellucidus. 
(Donov., Brut. shells, éd. Chenu, f. 1-5.) 
Hab. Alger, dans le port, adhérent aux chaînes. 


Cette espèce, que j'ai nommée M. minimus, Poli, dans 
mon Catalogue, p. 528, n° 2, parait semblable au AZ. sagit- 
tatus, Poli. Ce dernier nom ne doit pas être considéré 
comme synonyme du À. galloprovincialis. 

Néanmoins le Mytilus minimus doit rester dans le ca- 
talogue : on le trouve également à Alger. 


410. Ostrea hippopus, Linné. 

Hab. Alger, Sidi-Féruch. Commun. Espèce comestible, 
importée sans doute par les concessionnaires des parcs aux 
huîtres. 


A1. Venus (Tapes) aurea, Gmelin. 
(Maton et Rackett, pl. n1, f. 4.) 
Hoab. Bône, dans l’eau saumâtre. Rare. 


49. Psammobia costulata, Turton. 
(Philippi, Enumer. Moll. Sicil., t. I, pl. nr, fig. 8.) 
Hab. Alger. Rare. 


Outre ces espèces, j'ai reçu dernièrement de M. Liron 
d'Alger un Lithodome différent du L. lithophagus. J'attends 
quelques échantillons de la mer Rouge pour les comparer 
avec l’espèce algérienne, et je compte publier ultérieure- 
ment le résultat de mon examen. 


Enfin j'invite les lecteurs du Journal de Conchylhologie 


HU NUE 

à retrancher de mon catalogue les espèces suivantes comme 
mal déterminées : 

. Tellina punicea, Born. 

. Scalaria coronata, Philippi. 

. Trochus Sauleyi, d'Orbigny. 

. Pleurotoma granum, Philippi. 

. Fusus echinatus, Philippi. 

. Dentalium fissura, Lamarck. H. W. 


n 


© à + QI N 


Observations sur quelques espèces de la 
Méditerranée , 


PAR H. C. WEINKAUFF. 


1. 'TRITON SUCCINCTUM, Lamarck. 


Dans mon catalogue des Mollusques d'Algérie, j'avais 
tenté de restituer à cette espèce le nom linnéen de Mu- 
rex olearium, d’après M. Dunker. Mais, en étudiant moi- 
même les auteurs anciens, j'ai trouvé que cette détermi- 
nation était douteuse. 

Linné, décrivant son Murex olearium, cite Lister 
(fig. 51, pl. 956, et fig. 32, pl. 957, qui diffèrent l’une de 
l’autre); Bonanni (Récréat., IN, p. 289), où l’on ne sau- 
rait reconnaître notre espèce, et Gualtieri (pl. 80, fig. A), 
qui a représenté, sans aucun doute, le Ranella gigantea. 

La diagnose de Linné n’est pas plus facile à interpréter, 
car les mots suturis allernis peuvent aussi bien s’appli- 


— 19 — 


quer au Ranella gigantea de Lamarck arrivé à l’état 
adulte. 


Born n’a pas débrouillé la synonymie; tout en mainte- 
nant l'espèce linnéenne, il a fondé pour une simple va- 
riété (Séba, IT, pl. 57, fig. 51, et Martini, IV, pl. 131, 
fig. 1252-55) une nouvelle espèce, le Murex costatus. 
De même, Chemnitz a adopté l'espèce de Linné ë a établi 
son Argus fascialus sur une variété. 


Lamarck, considérant que Linné appliquait deux noms 
distincts à deux figures de Gualtieri représentant la même 
espèce (Ranella gigantea) à des âges différents, a sup- 
primé les deux noms pour y substituer celui de Ranella 
gigantea. En agissant ainsi, Lamarck supposait que Linné 
n'avait pas connu notre espèce (Triton succinctum); 
M. Hanley, qui partage cette opinion, n’a pas trouvé le 
Triton succinctum dans la collection de Linné. Sous le 
nom de Murex olearium on ne voit que le Ranella gigan- 
tea, Lamarck. Quant au Murex reticulatus de Linné, éta- 
bli d’après la figure M, pl. 49, de Gualtieri, il est repré- 
senté dans la collection de Linné par le Ranella tubercu- 
lala, Broderip, coquille qui a beaucoup de rapports avec 
l'état jeune du Ranella gigantea que M. Hanley a peut- 
être méconnu. 


Mais quel nom alors portera notre espèce? On a pro- 
posé de revenir au nom de Born : Mureæ costatus; mais 
on ne saurait adopter cette dénomination, Born ayant 
commis une confusion analogue à celle qu’on peut repro- 
cher à Linné. Il en est de même pour Chemnitz. Dillwyn 
a proposé le nom de Murex parthenopus ; mais cette dé- 
nomination est employée dans un simple catalogue et n'a 
pas, par conséquent, de droits à la priorité. 


Il faut donc en rester au nom de Lamarck, qui a l’a- 


vantage de la priorité et qui en même temps est connu le 


plus généralement. 
Voici la synonymie : 


TRITON SUCCINCTUM, Lamarck. 


Murezx olearium, Born, non L. 
— _ parthenopus, Dillwyn. 
Var. B. Murex costatus, Born. 
Var. C. Murex argus fasciatus, Chemnitz. 
— Adansonti, Dunker. 


2. CANCELLARIA CANCELLATA, Linné. 


Les descriptions des Mollusques du genre Cancellaire 
sont, pour la plupart, non-seulement insuffisantes, 
mais encore contraires aux observations que j'ai faites à 
Alger sur l'animal du Cancellaria cancellata. 

L'espèce vit sur un fond sablonneux, dépourvu presque 
complétement de plantes marines dans les différents points 
où j'ai dragué. M. Deshayes avance, au contraire, que la 
Cancellaire vit sur les plantes marines. Le plus grand 
nombre d'exemplaires se récoltent à peu de distance du 
rivage, par 25 ou 50 pieds de profondeur : quelquefois 
même on les recueille à une moindre profondeur, dans 
la région qu'habite le Donax trunculus (1). 

Le mollusque peut se développer beaucoup hors de sa 
coquille, de telle sorte que la tête et le cou atteignent alors 
la longueur de celle-ci. Le pied est également plus long 
que la coquille, étroit et tronqué en avant, où il se pro- 
longe au devant de la {ète, et terminé postérieurement en 
pointe mousse. Les tentacules courts portent, un peu au- 
dessus de leur base, uñe bandelette obscure dans laquelle 


(1) Jai trouvé une jolie variété à stries plus serrées, sur un 
fond vaseux, par 30 brasses de profondeur. Elle est rare.  H, W, 


— 14 — 

on aperçoit les petits yeux ponctiformes, non saillants, et 
semblables à un petit trou noirs Le manteau recouvre 
complétement le canal sans constituer un tube siphonal. 

Les mouvements de l’animal sont lents; la surface du 
pied retient adhérente une quantité de sable fin qu’il n’a- 
bandonne pas en se retirant dans la coquille, de sorte que 
celle-ci semble fermée avec du sable, et que l’on croirait 
avoir dragué une coquille morte remplie de sable. En 
outre, la coquille en totalité est recouverte de sable fin, 
adhérent, qu’on ne peut détacher qu’avec la brosse. Cette 
circonstance donne à penser que les Cancellaires s’enter- 


rent dans le sable comme certaines espèces du genre 
Bull. 


3. NATICA MILLEPUNCTATA, Lamarck. 


Voici, d'après mes recherches, quelle doit être la syno- 
nymie de cette espèce : 


NATICA MILLEPUNCTATA, Lamarck. 


Nerita punctata, Karsten (Recluz). 
Var. B. Séatus juvenilis. 
Nerita stercus-muscarum, Gmelin (Philippi). 
Var. C. Maculis maoribus rufis intermixta. 
Natica hebræa, Martyn (Recluz). 
—  maculata, Deshayes. 
—  adspersa, Menke. 


4. LATIAXIS TECTUM-SINENSE, Deshayes. 


M. Petit me reproche d’avoir placé cette espèce dans le 
sous-genre Latiaxis. En se reportant à la description de 
M. Deshayes, il trouvera les lignes suivantes consacrées 
aux espèces du même groupe : 

« Elles sont sur la limite des genres Mure, Pyrula, 


PNR pee 

« Fusus, et offrent de grands rapports avec les Pyrula 
_« Mawæ, Gray, Eugeniæ, Bernardi, fusiformis, Chenu. 
« Si le genre que l’on a proposé pour ces formes est 
« adopté, elles y rentreront indubitablement. » (Journ. 
Conch:, t..V, p. K1.) 

Les deux espèces de M. Deshayes sont pourvues d’un 
large ombilic, et si ce caractère n’est pas énoncé dans la 
diagnose du Murex fectum-sinense, comme dans celle du 
Murex laceratus, les figures 1-2 de la planche 11 (Journ. 
Conchyl.,t. V) le montrent nettement; l’ombilic, du reste, 
n’est pas moins appréciable dans mon exemplaire d'Alger. 


5. PLEUROTOMA UNDATIRUGA, Bivona. 


D'après M. Petit (1), cette coquille proviendrait origi- 
nellement de la côte ouest d'Afrique «parce qu’elle paraît y 
« être commune et qu'elle y prend un plus grand déve- 
« loppement. » Or le Pleurotoma en question ne paraît 
pas être plus rare à Alger qu’au Sénégal, j'en ai recueilli 
moi-même sept exemplaires; six autres se trouvent dans 
une collection d'Alger; enfin M. Liron m'a écrit, il y a 
quelque temps, qu’on lui en apportait fréquemment des 
individus durant l'été. 

Quant au développement, je possède des exemplaires 
de 65 millimètres de longueur, et le plus petit atteint 
58 millimètres ; il dépasse encore la taille des spécimens 
de Reeve et de Kiéner. En revanche, le Pleurofoma bal- 
teata, de Kiéner, provenant de Sicile, est représenté par 
cet auteur avec des dimensions inférieures à celles de la 
même espèce recueillie au Sénégal; c’est peut-être cette 
considération qui a porté M. Petit à considérer le Pleuro- 
toma undatiruga comme originaire du Sénégal. 


(1} Journal de Conchyliologie, t. XI, p. 338. 


eg | pute 


Dans tous les cas, la présence de cette espèce dans les 
couches subapennines du pourtour de la Méditerranée, 
pourrait donner un appui réel à la meilleure hypothèse 
sur l’origine de notre espèce. H. W. 


Note sur les Psammobhies des côtes d'Algérie 
et description d’une espèce nouvelle, 


PAR H. CROSSE. 


M. Deshayes dans son grand ouvrage sur l’Algérie, et 
M. Weinkauff dans son catalogue (1), ne citent que deux 
espèces appartenant au genre Psammobia. L'une d'elles, 
le P. vespertina, Gmelin, dans la synonymie de laquelle 
doivent entrer les Tellina depressa de Donovan et #. al- 
bida de Dillwyn, est répandue avec une égale abondance 
sur les côtes de l'Océan et sur une partie de celles de Ja 
Méditerranée. Ii en est de même de l’autre espèce. P. Fer- 
roensis, Chemnitz, ou P. incarnala, Pennant, son syno- 


nyme. 
M. Mac-Andrew, dont les utiles recherches ont aug- : 


menté, dans une proportion notable, la somme de nos 
connaissances sur la distribution géographique des Mol- 
lusques européens, en a recueilli à Alger une troisième, le 
Psammobia costulata, Turton, qui parait assez répandue 
dans la Méditerranée. En effet, elle a été trouvée en Grèce 
par MM. Graves et Spratt, et en Sicile par M. Philippi, 


(4) Journai de Conciujt., 1862, p. 318. 


LEA 


qui, la considérant à tort comme nouvelle, lui a donné le 
nom de Psammobia discors. 

Enfin M. Weinkauff a soumis récemment à notre exa- 
men deux autres Psammobies provenant également du 
littoral algérien et n’appartenant à aucune des espèces 
précédemment citées. 

L'une, qu'il a recueillie avec l'animal, sur la plage, 
après une forte tempête, nous a paru devoir être rappor- 
tée au Psammobia intermedia de Deshayes (1), que 
M. Mac-Andrew a recueilli à Faro, sur la côte de Portu- 
gal. Voilà donc encore une espèce qui passe d’une mer à 
l'autre et que l’on trouve à la fois dans l'océan Atlantique 
et dans la Méditerranée. 

L'autre coquille, qui porte à cinq le nombre de Psam- 
mobres actuellement connues sur les côtes de l'Algérie, 
nous à paru suffisamment distincte de ses congénères par 
ses caractères spécifiques pour nous permettre de la dé- 
crire comme nouvelle. 


PsammoBiA WEINKAUFFI. ( PI. IE, fig. 4.) 


T. anguste transversa, subcompressa, subæquilaterals 
(latere postico paulo majore), strüs obliquis, ad latus 
posticum subito evanescentibus impressa, mtidula, albida, 
roseo pallide radiata, versus margines epidermide tenui 
induta ; latere antico anguste rotundalo, postico oblique 
truncalo, lœvi, ad umbones compresso, subangulato; car- 
dine in valva dextra bidentato, in sinistra unidentato, 
dentibus apice subbifidis ; sinw pallii profundo, parum 
conspicuo; valvis inlus albidis. — Lat. 46, long. 22, alt. 
ulriusque valvæ 10 millim. (coll. Weinkauff). 

Habitatin Algeria. 


(1) Proceed. of xool. Soe., 1854, p. 319.— Reeve, Conch. Ico- 
nica, n° 25, 2 


LOVE ES 


 Coquille étroitement transverse, subcomprimée, et pa- 
raissant à peu près équilatérale, bien qu’en réalité le côté 
postérieur soit le plus grand. À l'extérieur, elle est lui- 
sante, blanchâtre avec de nombreuses radiations longi- 
tudinales d’un rose pâle, et sillonnée de nombreuses stries 
obliques qui disparaissent brusquement vers le côté posté- 
rieur : près des bords, on trouve encore quelques traces ‘ 
d’un épiderme mince, peu développé et d’un jaune ver- 
dâtre. Le côté antérieur est étroit, arrondi; le côté posté- 
rieur lisse, obliquement tronqué, comprimé et subangu- 
leux dans la partie qui avoisine les crochets. La charnière 
est composée de deux dents sur la valve droite et d’une 
sur la valve gauche : toutes trois sont très-légèrement bi- 
fides à leur sommet. Le sinus palléal est profond et peu 
apparent, et l’intérieur des valves blanchâtre. La largeur 
de la coquille est de 46 millimètres, sa longueur de 22, 
son épaisseur de 10. 

Si nous comparons cette espèce à ses congénères des 
mers d'Europe et du Sénégal, nous ne voyons guère que 
le Psammobia Ferroensis; Chemnitz, dont il soit possible 
de la rapprocher. Elle en a les radiations longitudinales 
et à peu près la forme, mais elle s’en éloigne par son as- 
pect luisant, et surtout par ses stries obliques brusquement 
interrompues vers le côté postérieur : dans l’autre espèce, 
au contraire, les stries ne sont pas obliques, et, arrivées 
vers le côté postérieur, elles deviennent plus prononcées 
et forment comme des plis. Nous ne retrouvons ce singu- 
lier caractère de stries obliques disparaissant subitement 
que dans quelques PsamNobies provenant des mers de 
i'fnde, le P. cœrulescens, Lamarck, de Ceylan, d’ailleurs 
bien différent de notre espèce, et surtout le P. Malaccana, 
Reeve, qui a de grands rapports avec elle, mais qui s’en 
distingue par une forme plus ovale, moins élancée et par 
l'absence de radiations. * 


EC Ne 


Nous donnons à cette espèce le nom de notre honorable 
correspondant, M. Weïnkauff, qui l’a recueillie en Algé- 
rie et qui nous la communiquée : elle fait partie de sa 
collection. D’après lui, un autre exemplaire existerait au 
musée d’Alger, sous la dénomination de Psammobia in- 
carnata, nom créé par Pennant et synonyme de P. Fer- 
roensis, ainsi que nous l'avons dit plus haut. H. C. 


Description de trois espèces nouvelles, 


PAR M. LE D' PRor. 


MELANIA PLUMBEA. (PI. II, fig. 1.) 


T. ovato-turrita, crassa, ponderosa, sub stralo nigro 
crasso sordide olivacea, haud nitens. Anfract. 7-8 (apex 
ipse deest) conveæiusculi, sutura distincta irregulari di- 
visi; supremi medio angulati, infra angulum longitudi- 
naliter costati, coslis obhiquis, distantibus ; sequentes læ- 
vigali, superne subangulali, sulcis nonnullis spiralibus, 
lalis, indistinctis, præcipue in anfractu ultimo et ad basin 
conspicuis, ornali ; anfractus ultimus convexus, nonnun- 
quam superne geniculatus et obscure nodulosus. Apertura 
magna, ovala, basi effusa, livida ; columella incrassata, 
labium callo crasso livido indutum, labrum tenue, leviter 
sinualum, antice subproductum. 

Long. 39°*, diam. 18. — Apert. long. 16°”, lat. 8°" 

Habitat in Nova-Guinea ? 

Espèce grossière, pesante, revêlue d’un épiderme oli- 


-Opree 


vâtre. Les deux ou trois premiers tours de spire sont sub- 
anguleux au milieu et présentent au-dessous de cet angle 
des côtes longitudinales obliques, bien marquées, et éloi- 
gnées les unes des autres, croisées par des stries spirales 
fines et serrées. Les tours suivants n’offrent rien de sem- 
blable; ils portent à leur partie supérieure quelques traces 
vagues de sillons décurrents larges, un peu plus visibles 
sur le dernier tour et à la base. Le bord gauche de l’ou- 
verture est revêtu d’une callosité très-épaisse dans toute 
sa longueur, et la columelle est fortement épaissie et ver- 
sante à la base. Cette espèce se place par la forme de son 
ouverture à côté de M. lateritia, Lea. 


MeLaniA (Hemisinus) WesseLr. (PI. IL, fig. 2.) 


T. anguste turrita, valde elevata, solida, fusca, trun- 
cata. Anfractus convexi, spiraliter et regulariter hrati, 
strüs incrementi conspicuis decussati. Apertura elliphca, 
basi late truncata et sinuata ; columella torta, abrupte 
truncala. 

Long. (anfrac. 7) 42"%, diam. maj. 9°®; diam. trun- 
cat. 2 192"; long. apert. 10°". 

(Le bord droit de mon échantillon n'étant pas parfai 
tement intact, je ne peux pas indiquer le diamètre de l’ou- 
verture.) 

Cette intéressante espèce appartient au groupe ou genre 
Hemisinus et vient se placer à côté de H. (Basistoma) 
Edwarsii, Lea : elle s'en distingue, dureste, facilement par 
l'élévation de sa spire et la convexité régulière de ses 
tours. Elle est ornée, d’un bout à l’autre, de cordelettes 
élevées subégales qui se détachent en noir sur le fond de 
la coquille, et sont croisées par des stries d’accroissement 
également foncées. La direction des tours est remarqua- 
blement oblique par rapport à l’axe, ce qui donne à la 


— 921 — 


coquille un facies très spécial, comme si elle avait été for- 
tement étirée dans le sens longitudinal. M. Wessel, de 
Hambourg, qui a bien voulu me céder l'échantillon que 
je fais figurer, en possède un autre dont les dimensions 
sont d’un tiers plus considérables : ce sont les deux seuls 
que je connaisse, Quant à la provenance de cette espèce, 
elle est douteuse. L’étiquette qui l’accompagnait dans la 
collection de M. Wessel portait « Melania hastata, West- 
Indies » sans nom d'auteur. Je ne connaïs qu’une M. has- 
tata d'Anthony qui provient des États-Unis et n’a aucun 
rapport avec celle-ci. Il est plus que probable que la pa- 
trie de notre Mélanie est le Brésil. 


Hezix HumuserrTi. (PI. II, fig. 5 et 6.) 


T. laleet profunde umbilicata, discoidea, subirregularis, 
solidula, superne costulato-striata, subtus vix striatula, 
mhda, unicolor olivaceo-fusca ; spira plana. Anfract. 5 vix 
conveæiusculh, ultimus antice descendens. Apertura obli- 
qua, obtuse cordata, lamella una parielali, centrali, va- 
lida, sinuata et palatali una profunda, brevi (extus haud 
conspicua) coarctala. Peristoma dilute violacéo-fuscum, 
callosum, brevissime reflexum; marginibus callo elevato 
Junclis, supero subdentato, infero dente quadrato mu- 
nilo. 

Alt. 9 millim., diam. maj. 25, min. 20. 

Habitat in insula Ceylan (Humbert). 


Cette espèce a les plus grands rapports avec l'H. er- 
ronea, Alb.; cependant elle s'en distingue assez facilement 
déjà par son apparence extérieure, et je l’avais séparée 
dans ma collection à titre de variété avant d’avoir décou- 
vert ses caractères distinctifs internes. Elle est relative- 
ment plus élevée que l’erronea, et l’ombilic est plus pro- 


—— 09 


fond : sa forme, sans être parfaitement régulière, ne pré- 
sente cependant pas cet angle saillant que j'ai observé sur 
tous les nombreux échantillons d'A. erronea que j'ai entre 
les mains. Sa couleur est différente, rappelant plutôt celle 
de l'H, Charpentieri; enfin les stries de sa surface sont 
moins marquées. À l’intérieur, elle ne présente que deux 
lamelles, une forte pariétale médiane comme l'A. erronea, 
et une autre peu développée, palatale, placée au bas du der- 
nier (our, près de la suture inférieure. Tandis que tous les 
échantillons d'Æ. erronea que j'ai ouverts m'ont constam- 
ment présenté sept lamelles internes, Pfeiffer n'indique, 
dans sa Monographia Heliceorum (Suppl. Il, p.298), que 
trois lamelles palatales. On n’en voit, en effet, que trois si 
on regarde du côté de l'ouverture ; mais si on ouvre la co- 
quille vers le milieu du dernier tour, de manière à voir 
les lameiles par derrière, on en compte quatre presque 
égales. Ces lamelles sont tout à fait semblables dans 
V'H. Rivoli, et placées de la même manière; seulement 
elles sont moins fortes et moins profondément siluées. 
L’unique lamelle palatale de Y H. Humberti correspond à 
la lamelle palatale inférieure des H. Rivoli et erronea. 
Cette espèce a été recueillie à Ceylan par M. A. Hum- 
bert : elle vit dans ies mêmes localités que l'A. erronea, 
mais elle paraît être beaucoup moins commune (4). 
A. B. 


4) Nous avons cru devoir donner sur la planche II la figure et 
la coupe au trait des 4. Humberti et erronea, indispensables, selon 
nous, par suite de la grande ressemblance extérieure des deux 
espèces. Nous représentons aussi, sur la même planche, et 
comme point de comparaison, deux autres espèces du même 
groupe, que l’on trouve également à Ceylan, et dont il est ques- 
tion dans l’article de M. Brot, l'Helixæ Rivoli, Deshayes, et l’Helix 
Charpentieri, l'fciffer, rares encore dans les collections : la der- 


cu 08 Fe 
e 


Catalogue des espèces appartenant au genre 
Pomatias, et description d'une espèce nou- 
velle, 


PAR H. CROSSE. 


X, Généralités. 


Le genre Pomatias a été créé en 1789, par Studer (1), 
pour un petit groupe de Cyclostomacés, remarquables par 
leur forme particulièrement allongée et leur opercule 
cartilagineux, paucispiré et composé de deux lamelles. 
L'armature de leur masse buccale, bien étudiée par le 
docteur Troschel (2), diffère de celle des autres Cyclosto- 
macés, notamment en ce que les plaques latérales externes 
du Radula ou râpe linguale sont excessivement petites et 
beaucoup moins développées que les autres. Mais, si l’en- 
semble de ces caractères différentiels permet d'adopter 
comme genre ce petit groupe assez bien délimité et 
presque localisé en Europe, nous pensons qu'on ne peut, 
sans exagération, l’élever au rang de famille, ainsi que 


nière de ces espèces est entièrement dépourvue de lamelles in- 
ternes. La figure 5 représente l’H. Humberti; la fig. 6, la coupe 
horizontale de la même espèce : la figure 7. l'A. erronea; les 
figures 8 et 9, les coupes horizontale et verticale de la même 
espèce, pratiquées de manière à montrer la situation et la dispo- 
sition des lamelles internes. La figure 10 représente l'A. Rivoli, 
ct la figure 11 l’H. Charpentieri. H. CROSSE. 

(1) Studer, in Coxe’s Trav. in Switzerland, 1789. — Studer, 
Verzeich, p. 21, 1820. 

(2) Das Gebiss der Schnecken, etc., 1, pages 65 et 241. 


70 


l'ont fait MM. Gray (4). et A. Adams (2) et Troschel (3), 
en proposant les noms plus ou moins heureux de Poma- 
tiaina, Pomatiasinæ et Pomatiacea. M. Pfeiffer, dans sa 
monographie des Pneumonopoma, énumère 10 espèces 
vivantes appartenant au genre Pomalias ; il en porte le 
nombre à 46, dans son premier supplément. Nous en 
connaissons actuellement 20, ainsi qu’on le verra plus 
loin dans notre Catalogue. 


EE. Bescription d’une espèce nouvelle. 
PomarraAs HinazGor. (PI. IT, fig. 5.) 


T. perforata, conico-turrita, parum pellucida, cras- 
siuscula, sat remote et suboblique costulala, cinereo-brun- 
nea ; spira apice obtusiuscula; anfr. 9 parum convexi, 
embryonales 2 lœvigati, albido-lutei, sequentes costulati, 
sutura conspicua separati, ultimus basi obsolete subangu- 
latus; apertura verticahs, subovato-rotundata, fauce 
pallide castanea; peristoma duplicatum, crassum, album : 
internum vix continuum, exlernum ad occursum anfrac- 

.tus penullimi subinterruplum, utrinque expansum, re- 
flexum, extus album, margine sinistro subauriculato.— 
Long. 42 millim., diam. maj. 5 172 mallim.; apert. cum 
perist. 5 millim. longa, 4 475 lata (coll. Crosse). 

Habitat « Pena de Gorbea et Pena de Orduna » His- 
paniæ. 

Coquille munie d’une perforation ombilicale, de forme 
conico-turriculée, faiblement transparente, relativement 
épaisse, ornée de costulations longitudinales légèrement 
obliques et assez éloignées les unes des autres : colora- 


(1) Cat. Phan., p. 211. 
(2) Gen. Rec. Moll., IT, p. 298 ex parte. 
(3) Troschel, L. c. 


"Jus 


tion générale d’un brun plus ou moins cendré. Spire ter- 
minée par un sommet obtus. Les tours, au nombre de 
neuf, sont faiblement convexes ; les deux premiers (em- 
bryonnaires) sont lisses et jaunâtres, les suivants costulés 
et séparés par une suture bien apparente; le dernier 
presque imperceptiblement anguleux à la base. L’ouver- 
ture verticale et de forme ovale-arrondie est d’un marron 
pâle à l’intérieur. Le péristome est double, épais et d’un 
blanc mat, le bord interne sensiblement continu ; le bord 
externe, légèrement interrompu à l'endroit où il ren- 
contre l’avant-dernier tour, est largement étalé des deux 
côtés, réfléchi, subauriculé, extérieurement blanc. — La 
“longueur de la coquille est de 12 millimètres ; son plus 
grand diamètre, de 5 1/2 : l'ouverture, y compris le pé- 
ristome, mesure 5 millimètres de long sur 4 1/5 de 
large. 

Ce Pomatias provient d'Espagne et nous a été commu- 
niqué par M. J. Gonzalez Hidalgo, qui s’occupe avec suc= 
cès (le la recherche des mollusques de son pays et auquel 
nous nous faisons un plaisir de le dédier. Il a été recueilli 
dans la Pena de Gorbea, à 1,400 mètres au-dessus du 
niveau de la mer, sur les points dits Zgurinao et Pico de 
Altamira, et dans la Pena de Orduna (Vizcaya). 

Si nous comparons cette espèce à ses congénères, nous 
trouvons qu’elle est plus solide, plus épaisse, plus foncée 
de coloration, plus large et plus franchement double de 
péristome qu'aucune d’elles. Son ombilic et sa taille sont 
à peu près ceux des P. obscurus, Draparnaud, et P. cras- 
silabrum, Dupuy; mais elle est beaucoup plus épaisse, pro- 
portionnellement plus large, de coloration différente et 
pourvue de costulations plus fortes et moins serrées. Ces 
costulations sont comparables à celles du P. Nouleti, bien 
qu'un peu plus obliques. Notre espèce est, d’ailleurs, fort 


= 
distincte du P. Nouleti par son épaisseur, sa coloration, 


son absence de fascies, et surtout par son péristome large, 
épais, double et auriculé. 


HEX. Catalogue des espèces du genre. 


À l'exemple de M. Pfeiffer, nous divisons les Pomatias 
en deux sections, dont la première comprend les espèces 
dont le péristome présente des expansions auriculiformes 
plus ou moins développées, et la seconde celles qui ne 
présentent pas ce caractère. 


A. Peristomate auriculato. 
À, POMATIAS AURITUS. 


Cyclostoma auritum, Liegler, Mus. 
— excissilabrum, Mühlfeldt, Mus. 
Pomatias auritus, Rossmässler, Icon., VI, p. 50, t. 28, 
fig. 598. 
Hab. Dalmatie, Montenegro et Albanie. 


2. POMATIAS DALMATINUS. 


Pomatias Dalmatinus, Parreyss, mss. 

— Pfeiffer, Malak. BI, 1863, 
p. 156. 

Hab. Castelnuovo (Dalmatie). 

Cette espèce, très-voisine de la précédente, s’en dis- 
tingue par sa forme plus élancée, ses côtes distantes entre 
lesquelles existent des stries plus fines, son ouverture plus 
ovale et la disposition de son bord externe. 


3. POMATIAS EXCISUS. 


Pomatas excisus, Mousson, Coq. terr. et fluv. Schlæfli, 
p. 51. 
Hab. Janina (Albanie). 


AR; D'ECR 


Cette espèce est imperforée : d’après l’auteur, elle ne 
peut être comparée qu'aux P. auritus et fessellatus; elle 
en diffère en ce qu’elle est plus élancée, subdiaphane et 
remarquable « par la grandeur de l'intervalle qui sépare 
« l'oreillette gauche du bord largement réfléchi de la sur- 
« face de l'avant-dernier tour. » 


4. POMATIAS OBSCURUS. 


Cyclostoma obscurum, Draparnaud, Hist., p. 39, pl. 1, 
fig. 13. 

Pomatias obscurus, Pfeiffer, Monog. pneum., I, p. 298. 

Hab. les Pyrénées ; Salles (Landes) et Foix (Ariége), d’a- 
près M. Boutigny. 

M. Pfeiffer réunit à cette espèce le P. Sfuderi «, Hart- 
mann (1), et considère comme variété minor les Cyclo- 
sloma fimbrialum, Reeve, mss., et apricum, Charpen- 
tier, mss. 

5. POMATIAS HipaLGor. 
_ Pomatias Hidalgoi, Crosse, Journ. Conch.,1864;pl. 11, 
fig. 5 (2), p. 24. 
Hab. Pena de Gorbea (Espagne). 


6. POMATIAS CRASSILABRUM. 


Pomatias crassilabrum, Dupuy, Moll. France, p. 511, 
pl. xxvi, fig. 11. 
Hab. les Pyrénées. 


7. PoMATIAS PARTIOTI. 


Pomatias Partioti, Moquin-Tandon, Moll. France, I, 
p. 501, pl. xxvi1, fig. 52-54. 


(1) Neue Alpina, I, p. 214. 
(2) Voir, pour plus de détails, la diagnose qui fait partie du 
présent arlicle, 


AORRS 


Hab. les Pyrénées, Lourdes et le cirque de Gavarnie 


(M. Boutigny). 


P: 


8. POMATIAS CARTHUSIANUS. 


Pomatias Carthusianus, Dupuy, Moll. France, p. 516, 
pl. xxvi, fig. 44. 
— apricus, Mousson (test. Dupuy, Drouet et 
Mousson ipso in Coq.terr. el fluv. Schlæfli, 
p. 52. 
Hab. les Alpes françaises, la Grande Chartreuse, etc. 


9. POMATIAS TESSELLATUS. 


Cyclostoma tessellatum, Wiegmann , mss. Mus. Berlin. 
Pomatias tessellatus, Pfeiffer, Zeits. für Malak., 1847, 
110. 

Cyclostoma conspersum, Liegler, Mus. 

Hab. l'ile de Corfou. 


10. POMATIAS SEPTEMSPIRALIS. 


Helix septemspiralis, Razoumowski, Hist. nat., 1789, 
I, p. 278. 
Pomatias variegatus, Studer, in Coxe, Trav. Switz., 
1789, IIT, p. 452 (sans description). 
Turbo striatus, Vallot, Ex. Haist. nat. Côte-d'Or, 1801, 
P. 6. 
Cyclostoma maculatum, Draparnaud, Hist., 1805, p.59, 
pl. 1, fig. 12. 
— turriculatum a etc, Menke, Syn., ed. IT, 
p. 40. 
Pomatias Studeri 8, Hartmann, Neue Alpina, I, p. 214 
(ex parte). 
— maculatus, Pfeiffer, Monogr. Pneum., T, 
p. 501. 


— 99 — 


Hab. la France, la Suisse, l'Allemagne méridionale, 
l'Illyrie et l'Espagne. 

On voit, par les quelques synonymies qui précèdent, 
que cette espèce a été désignée par les auteurs sous bien 
des noms différents. Nous ajouterons que, d'après M. Pfeif- 
fer, on doit y réunir, à titre de variété, le Pomatias Villæ 
Spinelli, qui ne s’en distingue que par sa forme plus allon- 
gée et par les costulations plus marquées de ses tours su- 
périeurs. 

41. POMATIAS PATULUS. 


Cyclostoma patulum, Draparnaud, Hist., p. 38, pl. 1, 
Hp. 9,10. 
Pomatias patulus, Pfeiffer, Monog. Pneum., 1, p. 501. 
—  StuderiB, Hartmann, Neue Alpina, 1, p. 214 
(ex parte). 
Cyclostoma turriculatum b, Menke, Syn., ed. IT, p. 40. 
Hab. le midi de la France, la Hongrie, l’Illyrie, l'Italie 
et l'Espagne. 
Le Pomatas Henricæ, Strobel (Malac. Trentina, p.18), 
n’est, d’après M. Pfeiffer, qu’une variété de cette espèce, 
d’une couleur cendrée plus ou moins jaunâtre. 


12. Pomarras Porrotr. 


Pomatias Porroti, Strobel (emend.), Note malac. Val- 
bremb., p. 22. 
Hab. la Lombardie. 


B. Peristomate non auriculato. 


45. PomaTrASs HimALAvæ. 
Pomatias Himalayæ, Benson, in Ann. a. Mag. of nat. 
History, mars 1859 (tirage à part, p. 41). 
Hab. la vallée de Rungun (à une altitude de 4,000 pieds 


anglais); le Darjiling (à une altitude de 7,000 pieds anglais). 

Il est assurément intéressant de retrouver dans l’'Hima- 
laya un représentant du genre Pomatias, qui paraissait si 
exclusivement européen : c’est un rapport'de plus à signa- 
ler entre la faune malacologique de certaines parties mon- 
tagneuses de l'Inde et celle de nos pays. Quoi qu’il en soit, 
M. H. Benson, qui, par ses utiles travaux , a tant contribué 
à faire connaître les nombreuses espèces terrestres et flu- 
viatiles de l'Inde et des pays voisins, a révélé au monde 
savant, en décrivant cette espèce, un fait scientifique des 
plus curieux. Le recueil qui renferme la diagnose étant 
peu répandu en dehors de l'Angleterre, nous croyons être 
utile à nos lecteurs en la reproduisant. Pomatias Hima- 
layæ, n.s. Testa perforala, altenuato-lurrita, solidiuscula, 
oblique confertim crassicostata, albida, epidermide tenui 
pallide cornea induta ; spira elongato-lurrita, sensim de- 
crescente, apice obluso, sutura impressa ; anfr. 7-8 con- 
vexiusculis, ullimo rotundalo, costis remotioribus non- 
nullis intervenientibus, mox desinentibus, pone aperturam 
munilo ; apertura vertical, ovato-rotundata ; peristomale 
duplici, incrassalo,exlerno expanso, reflexiusculo,interno 
continuo, superne ad angulum parietalem fissura minime 
profunda diviso. — Operculo tenuissimo, membranaceo, 
translucente, paucispirato. — Long. 5 172 — 10, diam. 
2 192 — 4 mull.; apert. 5 mull. longa, 2 112 lata. 


14. PoMaATIAS BARTHELEMYANUS. 


Pomatias Barthelemianus, Shuttleworth, in Bern. Mit- 
theil., décembre 1852, p. 294. 

Hab. les îles Canaries. 

Cette espèce, établie sur un échantillon unique qui ap- 
partient au musée de Marseille, a beaucoup de rapports 


avec le P. tessellatus, Wiegmann, mais s’en distingue par 
le bord supérieur de son péristome, qui n’est pas auriculé. 


15. PomaTras RAYIANUS. 


Pomatias Rayianum, Bourguignat, Amén. Malac., 
1857, vol. IT, p. 28, pl. 1v, fig. 5-9. 
Hab. le département de l’Aube. 


16. POMATIAS STRIOLATUS. 


Pomatias striolatum, Porro, in Rev. zool., 1840, p.106. 
—  striolatus, Pfeiffer, in Zeits. für Malak., 1847, 
p. 110. 
Cyclostoma turriculatum, Philippi, En. Moll. Sic., 1, 
p. 144; nec Menke. 


Hab. l'Italie et la Sicile. 


17. Pomarras NouLert. 


Pomatias Nouleti, Dupuy, Moll. France, p. 515, 
pl. xxv1, fig. 12. 
Hab. Axat; Foix (Ariége). 


18. POMATIAS CINERASCENS. 


Cyclostoma cinerascens, Rossmässler, Icon., VI, p. 53, 
pl. xxvin, fig. 406 (C. canescens in tabula). 
_— rude, Liegler in Menke, Syn., ed. II, p. 40. 
_ brevilabre, Parreyss in Anton, Verzeich., 
p. 54, n° 1962. 
Pomatias cinerascens, Villa, Disp. syst., p. 28. 
Var. 8 peristomate paulo latiore. 
Cyclostoma turgidulum, Parreyss. 
— latilabre, Schmidt. 
Hab. la Dalmatie et la Croatie? 


— 32 — 


49. POMATIAS SCALARINUS. 


Pomatias scalarinum, Villa, Disp. syst., p. 58. 
_— scalarinus, Pfeiffer, Zeits. für Malak., 1847, 
p: 110: 
Hab. l'Istrie et la Dalmatie. 


20. POMATIAS GRACILIS. 


Cyclostoma gracile, Küster in Chemn., ed. II, n° 215, 
p. 291, t. XXVI, fig. 28-30. 
Pomatias gracilis, Pfeiffer, in Zets. für Malak., 1847, 
p. 110. 
Hab. Almissa (Dalmatie). 


Nous ne connaissons jusqu’à présent que deux espèces 
fossiles appartenant bien authentiquement au genre Po- 


malias : 


4. PomarTirAs RUBESCHII. 


Cyclostoma Rubeschii, Reuss, in Palæontograph., IX, 
p. 40, pl. 1v, fig. 12. 
Terrain miocène de Bohème. 


2. POMATIAS LABELLUM. 


Cyclostoma labellum, Thomæ, Nass. Jahr., II, p.147, 
pl. 1v, fig. 5. 
— crassiusculum , À. Braun, in Deutsch. Nat. 
Versamm., 1842, p. 149. 
Pomatias labellum, Sandberger, Conch. Mainz. Ter- 
harb., p..9, pl. 1, fig. 5. 
Terrain tertiaire de Mayence : Hochheim, Nierstein, 


Kindenheim, Iibesheim près Landau. 


Nous ajouterons, en ce qui concerne les espèces vivantes, 


— 33 — 


que, sur vingt Pomatias actuellement connus, neuf, c'est- 
à-dire prèsde moitié, habitent le littoral oriental del’Adria- 
tique, depuis l’Illyrie jusqu’à l'Albanie, en y comprenant 
les iles [oniennes : la France en compte presque autant 
(8 espèces), l'Italie 5 ou 4, l'Espagne 3, les îles Canaries 4, 
l'Allemagne 2 et la Suisse 4. Nous n'avons pas besoin 
de dire qu'un certain nombre de ces espèces habitent 
plusieurs des pays cités. Enfin nous rappellerons le fait cu- 
rieux de la présence d’un représentant, unique jusqu'ici, 
du genre, dans Ja chaine de l'Himalaya. H. C. 


Descriplion de cinq espèces nouvetles du genre 
Conus, 


PAR AM. BOoIvin. 


4. Conus consuL. (PI. I, fig. 5, 6.) 


Testa elongato-turbinata, alba; maculis flavis, latis, 
albo nigroque transversim el regulariter punclatis ; spira 
convexa, striala, maculata, mucronata; apice fusco; 
apertura in exilu latescente; fauce alba. — Long. 43, 
diam. maj. 19 millim. 

Cette coquille est d’une forme allongée. Sur un fond 
blanc on voit de grandes taches d’un jaune foncé, 
larges, transversalement et régulièrement couvertes de 
points carrés oblongs, rapprochés, les uns blancs, les au- 
tres d’un noir marron, qui représentent des lignes serrées ; 
ces taches recouvrent presqueentièrement le test; un espace 
presque blanc est réservé au-dessous des deux tiers supé- 
rieurs de la coquille, et sur toutes les parties blanches de 

3 


— 934 — 


la coquille on aperçoit des points marron moins grands 
que ceux qui décorent les taches. La spire est convexe, 
finement et concentriquement striée ; on y compte huit à 
neuf tours nettement séparés par un sillon ; elle est très- 
maculée ; son sommet, très-pointu, est d’un violet qui 
tire sur le noir ; le dernier tour de spire fait carène dans 
le haut. L'ouverture, blanche intérieurement, est beau- 
coup plus large à la base qu’au sommet. Le bord droit, 
mince et tranchant, laisse voir à l’intérieur les taches et 
les points de l'extérieur. Il faut dire que l'individu que je 
décris ne paraît pas avoir atteint son développement com- 
plet. Le dernier tour de spire est couvert de stries trans- 
versales et longitudinales d’une délicatesse excessive, sai - 
sissables cependant par la vue sans le secours de la loupe, 
et qui font de toute la superficie du test un parquet ou un 
damier à menus carreaux, brillant, extrêmement riche et 
joli. Au bas du bord columellaire, on aperçoit des sillons 
obliques, subgranuleux, et au-dessous une légère dépres- 
sion, puis enfin un renflement. Je ne dis rien de l'angle 
spiral, que l’on ne peut juger que sur une coquille com- 
plétement adulte. 

Ressemblance et dissemblance. C'est avec le C. magus, 
Linné, que notre C. consul a le plus de rapport. Comme 
lui il est allongé et cylindracé, mais il en diffère essen- 
tiellement par lestaches qui dans le magus sont nombreuses, 
longitudinales, grêles et courantes, tandis que dans le 
consul elles sont rares, larges, et font plaque; de plus, 
dans le magus les lignes articulées n’existent pas toujours, 
et, lorsqu'elles existent, elles sont plus fines et plus serrées. 
Chez le magus, le sommet du dernier tour de spire est 
presque abattu ; chez le consul, il est presque tranchant. 
Le magus est plus effilé, et le consul plus renflé vers la 
partie médiane. Enfin les plis obliques appliqués au bas 


— 35 — 
du bord columellaire sont plus saillants et plus granuleux 
sur le magus que sur le consul, à moins que cette dernière 
différence que nous signalons ne soit, chez le consul, l'effet 
du jeune âge. 

Patrie . . . inconnue. Ce que nous savons de cette co- 
quille, c’est qu'elle se trouvait dans un musée du Havre, 
qui, après la mort du propriétaire, fut dispersé, il y a 
vingt ans environ, d’abord par des ventes partielles vo- 
lontaires, et enfin à la chaleur des enchères. 


Longueur 45 millim., plus grand diamètre 19. Mon ca- 
binet. 


2. Conus DaPgne. (PI. I, fig. 7, 8.) 


Testa ventricosa, intus et superne flava, sublœvis, bi- 
fasciata, lineis sublilissimis, maculis aut flammulis or- 
nala ; spira convexa, striala, mucronaia ; apertura ar- 
cuata. — Long. 35, diam. maj. 18 nullim. 

Coquille pour ainsi dire renflée, de couleur jaune uni- 
forme en dessus et à l’intérieur de l'ouverture : elle est 
lisse jusqu'aux deux tiers supérieurs du dernier tour de 
spire ; au troisième tiers inférieur, on aperçoit des silions 
obliques, fins, assez profonds et peu distants les uns des 
autres; nulle dépression ni renflement au bas du bord 
columellaire ; bord droit arqué ; angle spiral sans échan- 
crure. On voit sur le dernier tour de spire comme deux 
fascies, des lignes extrèmement fines et des taches ou 
flammules. La spire compte huit à neuf tours bien séparés 
par une gouttière ; chacun des tours de spire est strié ; 
sommet acumwiné: partie haute du dernier tour de spire 
déprimée; coquille adulte, assez épaisse et assez lourde 
pour sa taille. Longueur 35 millimètres, plus grand dia- 
mètre 18. 

Ressemb lance et dissemblance. Notre coquille ne laisse 


— 36 — 


pas que d’avoir du rapport avec le C. conspersus, Reeve. 
La taille et la coloration des deux s'accordent assez, mais 
la spire du conspersus est toute différente; elle est aplatie, 
maculée, très-acuminée, l’angle spiral se redresse; au con- 
traire, celle de notre coquille est étagée, sans maculations, 
peu mucronée, et l’angle spiral du dernier tour est dé- 
primé, comme (out le reste du sommet de ce tour. Au bas 
du bord columellaire du conspersus, les sillons obliques 
sont très-prononcés; on y voit une dépression et ensuite 
un renflement également très-marqué ; enfin, au bas de 
l'ouverture du conspersus, on aperçoit une tache violette ; 
tandis que, sur la coquille qui nous occupe, le bas du 
bord columellaire est, comme nous l’avons déjà dit, mar- 
qué de sillons obliques très-légers; on ne remarque ni 
dépression ni renflement, et point de tache violette au 
bas de l'ouverture. La coquille du conspersus est effilée, 
celle du Daphne est, pour ainsi dire, ventrue et renflée. 
Patrie, océan Indien. Mon cabinet. 


3. Conus zicror. (PI. I, fig. À, 2.) 


Testa elongato-turbinata, alba, granulata, flammis 
rufis et longitudinalibus bifasciata; spira convexa, striata, 
maculata, mucronala ; apice albo ; apertura subrecta. — 
Long. 40, diam. may, 20 nullim. 

La forme de cette coquille est allongée; la partie supé- 
rieure est beaucoup plus large que l’inférieure. Sur un 
fond blanc, on voit de nombreuses granulations de même 
couleur, disposées en lignes, qui couvrent la presque tota- 
lité du test. Des fascies de flammes rousses, longitudinales, 
plus ou moins interrompues, viennent rompre la mono- 
tonie du fond. Quelques rides à peine apparentes et obli- 
ques se font sentir au toucher sur la base du bord colu- 
mellaire, qui n’a ni dépression ni renflement. L'ouverture 


— 37 


est presque droite, un peu plus large en bas qu’en haut, 
et blanche à l’intérieur; la spire est légèrement convexe ; 
on y compte dix à onze tours nettement séparés par une 
fosse très-visible ; elle est striée concentriquement, macu- 
lée, mucronée ; le sommet est de la même couleur que la 
coquille, c’est-à-dire blanc; le dernier tour de spire est 
canaliculé, avec une légère échancrure à l’angle spiral du 
bord droit. 

Ressemblance et dissemblance. La coquille dont nous 
nous occupons à un peu d’analogie avec le C. spectrum, 
Linné. Comme lui, elle est blanche et ornée de flam- 
mules ou taches flexueuses rousses et longitudinales dis- 
posées en deux à trois fascies. Mais elle s’en sépare d’a- 
bord par la forme générale qui est plus effilée que dans le 
spectrum. On remarque, en outre, que l'ouverture est 
plus dilatée inférieurement dans le spectrum que dans le 
lictor ; que la gorge est jaune dans le spectrum et blanche 
dans le ctor : chez le premier, le bord columellaire est 
pourvu de sillons distants sur presque toute sa surface, 
d'une dépression et d’un renflement à la base; ce qui ne 
se voit nullement chez le second. Le dernier tour de spire 
du lictor est caréné et canaliculé, tandis que celui du spec- 
trum est déprimé et simplement strié concentriquement. 
Je signale encore comme cause de dissemblance les lignes 
granuleuses du lictor, sans toutefois y attacher beaucoup 
d'importance, parce qu'il se pourrait queles granulations 
ne fussent qu’une variété, commune d’ailleurs, ainsi que 
chacun sait, à beaucoup d’espèces de Cônes. I] faudrait pos- 
séder plusieurs individus du lictor pour savoir si le type 
est granuleux. — Longueur 40 millim., plus grand dia- 
mètre 20. 

Patrie? Mon cabinet. 


7 


4. Conus poriuM. (PI. I, fig. 5, 4.) 


Testa turbinata, inflata, alba, bifasciata, maculis au- 
rantiis lats jucundissime ornala; spira concava, sulcata, 
maculata ; apice paululum elevalo ; apertura inferne dila- 
tata. — Long. 56, diam. may. 24 192 millim. 

Dans l’Album conchyliologique de Duclos, dont je suis 
devenu acquéreur, je rencontre trois dessins sur vélin de 
cette coquille, sans aucun texte, si ce n’est le nom de 
Madionella que Duclos se proposait probablement de lui 
donner, Ce nom ne présentant aucun sens à l'esprit, et 
étant d’ailleurs manuscrit, je crois devoir le remplacer 
par un autre plus significatif. 

La forme générale de la coquille est l'obésité. De belles 
taches orangées, disposées en deux fascies, ressortent agréa- 
blement sur un fond blanc. Le bord droit est tranchant. 
Le bord columellaire laisse voir à sa base des sillons obliques 
assez écartés, qui s'étendent à l'opposé et recouvrent le 
tiers inférieur du test. On remarque aussi à la base du bord 
columellaire un renflement très-saillant et puis une dépres- 
sion; l'ouverture est très-dilatée inférieurement; la spire, 
qui compte neuf à dix tours, est striée concentriquement 
et verticalement, et maculée; chaque tour de spire est 
indiqué par un sillon profond ; le sommet se montre brus- 
quement et n’a que très-peu d’élévation ; l’angle spiral est 
sans échancrure. 

Ressemblance et dissemblance. J'ai vainement cherché 
une coquille qui pût servir de comparaison avec celle dont 
je parle. Tout ce que je puis dire, c'est que la concavité 
extraordinaire de sa spire n’a d’analogue que la concavité 
de la spire du C. Boivini, Kiéner; du reste, les deux espèces 
sont complétement dissemblables. — Longueur 56 millim.., 
plus grand diam. 21 172 millim. 


Patrie? Mon cabinet. 

Nora. Je profite de l’occasion qui m’est donnée d'écrire 
ces quelques lignes, dans le Journal de Conchyliologie, 
pour détruire une erreur commise à mon préjudice, par 
M. Reeve, au sujet du Cône qui porte mon nom. M.Kiéner, 
sur la communication que je lui avais faite de ce Cône, le 
publia le premier dans son Species (pl. LXIv, fig.2, p.282). 
M. Reeve, doutant que ce füt une espèce nouvelle, et se 
trouvant à Paris, vint me prier de le mettre également à 
sa disposition; je le fis avec empressement : il reconnut 
que l’espèce était bien nouvelle, et la comprit dans le sup- 
plément de sa Monographie des Cônes (pl. vu, fig. 276). 
Mais quel ne fut pas mon étonnement lorsque je lus, dans 
le texte descriptif, que ce Cône faisait partie du cabinet 
de M. Cuming! Je réclamai auprès de M. Reeve contre 
ce qui n’est, de sa part, qu'une inadvertance, puisque, 
quelques lignes plus bas, il me nomme comme possesseur 
du seul exemplaire connu. Par une lettre que j'ai conser- 
vée, portant la date du 4 septembre 1855, M. Reeve pro- 
mit de réparer son erreur. Dix années se sont écoulées 
sans que M. Reeve m'’ait donné satisfaction; je me vois 
donc obligé de la prendre moi-même. En conséquence, je 
déclare que le C. Boivim décrit par M. Reeve est le même 
que celui décrit précédemment par M. Kiéner ; que l’exem- 
plaire n'appartient point au musée Cuming, mais au mien, 
et qu'il n’est point à ma connaissance qu’un cabinet pu- 
blic ou privé, dans aucune contrée, possède un autre 
exemplaire de ce Cône. 


9. Conus MISER. (PI. I, fig. 9.) 


Testa turbinata, unicolor, lœvis ; spira subplana, striata, 
canahculata, immaculata ; apertura subrecta. — Long. 27, 
diam. maj. 47 millim. 


= 0e 

Cette coquille n’a rien de flatteur pour les yeux. Sa 
forme générale est celle dune toupie. Sur un fond uni, 
jaune, on voit quelques lignes longitudinales, d’une cou- 
leur moins claire, qui sont les témoins de l'accroissement 
du test. L'ouverture est dilatée intérieurement ; sa colora- 
tion est d’un blanc uniforme. Le bord droit, tranchant, 
présente une légère échancrure à l'angle spiral. A la base 
du bord columellaire se dessinent quelques lignes obliques 
et distantes, plus une légère dépression, mais sans renfle- 
ment. La spire est pour ainsi dire plate, striée concentri- 
quement, sans tache, et canaliculée. 

Ressemblance et dissemblance. Si l’on pouvait réussir 
à établir une comparaison juste entre une coquille toujours 
grande et une autre toujours petite, je mettrais le C. vexil- 
lum, Martini, en parallèle avec la coquille dont nous par- 
lons. Certains exemplaires du vexillum ont le dernier tour 
de spire d’une couleur uniforme marron. Ceux-là, à l’ex- 
ception de la spire, qui est beaucoup plus proéminente que 
dans notre C. miser, lui ressemblent assez; mais, je le ré- 
pète, la taille des deux espèces ne permet guère la com- 
paraison; en outre, la spire du vexillum est non-seulement 
proéminente, mais vivement maculée; celle du miser est 
plate, pour ainsi dire, et d’une couleur uniforme comme 
le reste du test. Je ne vois pas cependant une autre espèce 
de Cône que l’on puisse indiquer pour donner une idée de 
l’ensemble de la coquille. — Longueur 27 millim., plus 
grand diam. 17. 

Patrie, cap Vert. Mon cabinet. À. B. 


m4 À 


Descriptions d'espèces nouvelles de l’Archipel 
calédonien , 


PAR M. SOUVERBIE 
(11° article) 
ET LE R. P. MoNTROUZIER, 
miss. apost. en Calédonie 


(9° article). 


1. COLUMBELLA REGULUS, Souverbie. 


Col. pumila, Nob., Journ. de Conch., t. XT, p. 281, 
pl. x1r, fig. 2, nec Dunker. 
Habit. in sinu «Baie Boisce» dicto, Novæ-Caledoniæ. 


Le nom de pumila, donné par nous dans ce même re- 
eueil (loc. cit.) à une petite Colombelle de provenance calé- 
donienne, ayant été antérieurement appliqué par M. Dunker 
(in Malak. Blätter, 1859, p. 224) à une espèce du même 
genre (d’origine japonaise), nous nous voyons dans l’obli- 
gation de changer le nom de notre espèce. 


9. Penrpes Foresriert, Montrouzier. 


Testa imperforata, elongato-ovata, solidula, strus spi- 
ralibus confertis,. tenuissimis (prima, secunda terhaque 
infra suluram magis vmpressis el magis distantibus) 
sculpta, pallide fulva, parum nitida ; anfract. 5 convexis, 
2 primis lœævigais, cœleris infra suturam depresso-margi- 


— 12 — 


natis, ultimo 172 longitudinis superante, basi attenuato ; 
apert. obliqua, semiovali-piriformis, triplicata, concolor, 
nitida ; plicis inæqualiter distantibus, parallelis, spirali- 
ter intrantibus, albis; 1 parielali magna, lamelhform, 
procumbente, 2 columellaribus parallelis, supera medio- 
cri, infera parva; peristomium simpleæ, acutum ; labium 
columellare crassum, longitrorsum subcanaliculatum cum 
margine externo inter plicas parielalem et superam colu- 
mellarem arcualim incurvo, usque ad parietalem conti- 
nuanle. — Long. 3172, lat. max. 2 mallim.; apert. À 374 
longa, À lata (Mus. Burdigalense). 

Laimodonta Forestieri, Montr. in Sched. 

Habit. ins. Art. (Archip. Caledon.). Specimen unicum 
(juvenile?) vidi. LAS SEM. 


Diagnoses d'espèces nouvelles, 


paR H. CROSSE. 


A. CycLopHorRus DEBEAUXI. 


T. umbilicata, depresso-turbinata, solidiuscula, lævi- 
gata, unicolor, albida ; spira elevatiuscula, apice subacuta; 
anfr. 5 172 modice convexi, ullimus magnus, rotundatus ; 
umbilicus mediocris, pervius; apertura parum obliqua, 
ampla, subrotundata, intus albida; peristoma expansum, 
paululum incrassatum, albidum, marginibus reflexis, 
callo tenui junctis. — Operculum? — Diam. maj. 38, 
min. 51, alt. 26 millim. Ap. intus verticaliter 14 millim. 
alta, 16 lata. 

Hab. Singapour (Coll. Debeaux). 


— 43 — 


Species C. Malayano, Benson, forma affinis, colore et 
peristomate non duplice diversa. 


2. EMARGINULA THOMASI. 


T. ovata, conveæiuscula, compressa, antice subatle- 
nuata, postice rotundata, costulis longitudinahibus nume- 
rosis, subæqualibus et lineis transversis subflexzuosis ele- 
ganlissime decussata, pallide viridula; apice central, 
obluso; fissura latissima; linea dorsali canaliculata , 
utrinque carinata, lamellis transversis ornata ; intus viri- 
dula, in medio pallide brunnea, marginibus crenulats. 
— Long. 22 172, lat. 16, alt. 6 mullim. Long. fissuræ 5, 
lat. 2 millim. 

Hab. in litiore Adenensi, maris Rubri (Coll. Thomas). 

H. C. 


Description d'espèces nouvelles appartenant à 
plusieurs genres de Mollusques Nudibranches 
des environs de Port-Sackson (Nouvelle- 
Galles du Sud), accompagnée de dessins faits 
d'après nature, 


PAR GEORGES FRENCH ANGAS, 


Membre correspondant de la Société zoologique de Londres et de 
plusieurs autres Sociétés savantes (1). 


Les Mollusques Nudibranches dont on trouvera plus 
loin la description et la figure ont été recueillis, de 1858 
à 1860, aux environs de Port-Jackson (Nouvelle-Galles du 


(1) Traduit de l'anglais sur le maouscrit original et annoté par 
H. Crosse. 


a Ne 


Sud) et dessinés par moi d’après nature et à l’état vivant. 
Ils pourront servir, je l’espère, à donner une idée ap- 
proximative des principales formes qu’affecte ce groupe 
de Mollusques dans les mers qui baignent le continent 
australien (1), 


FAM. DORIDÆ. 


1. Doris varragiLis. (PI. IV, fig. 1.) 


D. elliptica, depressa, vivide aurantia, brunneo varie- 
gala, aul pallide lutea ; branchiis magnis, effusis, ramosis, 
griseo-ardisiacers ; lentaculis dorsalibus subclavatis, apice 
griseo- ardisiaceis ; lentaculis labialibus munita. — 
Long. 44, lat. 12 172 millim. 

Hab. Port-Jackson, Australiæ meridionalis. 


Cette espèce, de forme elliptique et déprimée, varie 
beaucoup sous le rapport de la coloration : elle est tantôt 
d'une belle nuance orangée, pommelée de brun par en- 
droits, et tantôt d’un gris jaunâtre pâle : les branchies, 


f1) Les Nudibranches de l'Australie sont restés à peu près tota- 
lement inconnus des naturalistes jusqu'ici. Nous en connaissons 
trois espèces, décrites dans le Foyage de l’Astrolabe, savoir : 

1° Doris violacea, Quoy et Gaimard, Zoo. Astr., vol. II, p. 264, 
pl. xix, fig. 1-3. 

2 Doris aurea, Quoy et Gaimard, Zool. Astr., vol. IT, p. 265, 
pl. xx, fig. 4-7. 

3 Aciæon (Elysia) australis, Quoy et Gaimard, Zoo. Astr., 
vol. IL, p. 317, pl. xxIv, fig. 18-20. 

Les deux premières ont été recueillies à la baie Jervis; la troi- 
sième provient de la rade de Sidney (Port-Jackson). 

Nous espérons que nos lecteurs apprécieront l'intérêt scienti- 
fique d’un travail qui fait disparaitre, au moins en partie, une la- 
cune malacologique considérable, et nous remercions M. Angas, 
notre honorable correspondant, d’avoir bien voulu recourir à notre 
recueil pour cette importante publication. H. CROSSE. 


— 45 — 


grandes, étalées et formant des ramifications, sont sépa- 
rées entre elles et d’un gris d’ardoise : les tentacules dor- 
saux, en forme de massue,sont de la même couleur au 
sommet ; les tentacules labiaux sont assez développés. — 
Longueur de l'animal 44 millim., largeur 12 1/2. 

Ce mollusque est abondamment répandu dans la rade 
de Port-Jackson : l'individu figuré a été recueilli le 29 oc- 
tobre à l’île Garden, sous les pierres. 


2. Doris DENISONI. (PI. IV, fig. 2.) 


D. ovato-ellipnca, violacea, colore luteo variegata, 
dorso maculs latis castaneis et punchs splendide cæruleis 
peculiariler ornato ; branchiisS mediocribus, separatis, 
pinnatis, luteis, nigro-limbatis ; tentaculis dorsalibus sub- 
clavatis, brunneis, apice luteo-albidis. — Long. 19, lat. 
9 mullim. 

Hab. Port-Jackson. 


Mollusque de forme ovale-elliptique, remarquable par 
sa magnifique coloration : sur un fond violet, il présente 
un grand nombre de taches jaunes irrégulières, confluen- 
tes, se mêlant plus ou moins à la nuance fondameutale et 
formant une sorte d’ellipse autour de la partie dorsale : de 
plus, au centre de cette même partie dorsale, on voit ré- 
gner, à partir des tentacules dorsaux jusqu'aux branchies 
inclusivement, de larges zones de couleur marron, mar- 
quées de points d’un beau bleu et interrompues par les ta- 
ches jaunes. Les branchies, au nombre de 5, sont médio- 
crement développées, séparées entre elles, en forme de 
plumes, et jaunes avec une bordure noire. Les tentacules 
dorsaux, en forme de massue, sont bruns et d’un jaune 
blanchâtre au sommet. — Longueur de l'animal 19 mili., 
largeur 9. 


Cette belle espèce a été recueillie, le 16 mai, au moyen 
de la drague et par 7 brasses d’eau, à Port-Jackson, pen- 
dant une excursion scientifique que j’ai faite avec Son Exc. 
sir William Denison, gouverneur général de l'Australie, 
d’après lequel j'ai le plaisir de la nommer D. Denison. 


3. Doris CHRYSODERMA. (P]. IV, fig. 5.) 


D. elliptica, convexa, crassiuscula, vivide aurantia, tu- 
berculis albis numerosis, in dorso majoribus et rarioribus 
ornato; branchiis minutis, non effusis, anum forma calicis 
cingentibus, elevatis, subretrachilibus, aurantiis ; tentaculis 
dorsalibus aurantiis. — Long. 52, lat. 13 millim. 

Hab. Port-Jackson. 

Mollasque elliptique, convexe, assez épais, et d'un 
jaune orangé vif, orné de nombreux tubercules blancs, 
plus rares, mais plus développés au centre de la partie dor- 
sale : branchies petites, non étalées ni séparées, subré- 
tractiles, assez élevées et formant autour de l'anus une 
sorte de coupe; elles sont de couleur orangée comme les 
tentacules dorsaux. — Longueur de l'animal 32 millim., 
largeur 15. 

Cette espèce, qui, dans l’eau, ressemble à une petite 
masse d’or fondu, a été dragute à Port-Jackson, par 
45 brasses de fond : deux individus ont été amenés par 
le même coup de drague, et je n’en ai plus retrouvé de- 
puis (1). 


(4) Il ne faut point confondre cette espèce avec le Doris aurea, 
qui provient également de l'Australie, et qui a été décrit par 
MM. Quoy et Gaimard, dans Le ’oyage de l’Astrolabe. Ce dernier 
Nudibranche est plus grand, plus foncé de coloration, et présente 
seulement un petit nombre de points blancs à sa partie dorsale, 
au lieu des nombreux tubercules saillants de l’autre espèce. De 
plus, ses branchies sont grandes, étalées et séparées. H. CROSSE. 


NATURE 
4. Doris aArBuTus. (PI. IV, fig. 4.) 


D. elliptica, antice subrectangulata, coccinea, nigro pa- 
rum conspicue punclulata; pallio spiculis minutis, nume- 
rosis, brevibus horrido ; branchiis parvis, caliciformibus, 
subretractilibus, concoloribus. — Long. 14 millim., lat. 
& 172. 

Hab. in sinu Coodgee dicto, Australiæ meridionalis. 

Mollusque elliptique, de forme subrectangulaire à sa 
partie antérieure, et d’une coloration écarlate, avec quel- 
ques points noirs peu apparents. Le manteau, hérissé 
d’une multitude despicules de petite dimension, offre une 
grande ressemblance avec le fruit de l’arbousier, quand on 
examine sousun fort grossissement. Les branchies, petites, 
subrétractiles et en forme de coupe, sont de la même cou- 
leur que le reste du corps. — Longueur de l’animal 
14 millim., largeur 4 172. 

Je n’ai pu recueillir qu'un seul individu appartenant à 
cette singulière forme de Doris : il provient de la baie 
Coodgee. 


5. Doris PANTHERINA. (PI. IV, fig. 5.) 


D. elongato-elliptica, griseo-olivacea ; pallio setis mi- 
nutis, brevibus, numerosis hispido et guttulis olivaceis ma- 
culato; branchus permagnis, ramosis, retractilibus. — 
Long. 42, lat. 15 millim. 

Hab. in sinu Coodgee dicto. 


Mollusque d’une forme elliptique assez allongée : sa 
coloration est d’un gris olivâtre entremèêlé de petites ta- 
ches plus foncées : le manteau est couvert d’une multitude 
de petites soies très-courtes : les branchies, de la couleur 
du manteau, sont lrès-grandes, nombreuses, rétractiles et 


— 48 — 


ramifiées. — Longueur de l’animal 42 millimètres, lar- 
geur 45. 

L'unique individu sur lequel est établie cette espèce 
a été trouvé à la baie Coodgee, au mois de septembre. 


6. Doris NopuLosA. (PI. IV, fig. 6.) 


D. ovata, pallide brunneo-aurantia ; pallio nodulis nu- 
merosis prominulis eæasperalo,in parte media iœvr, polita 
subito deficientibus ; branchus 8 magnis, ramosis, conco- 
loribus. — Long. 32, lat. 21 millim. 

Hab. in sinu Coodgee dicto. 


Mollusque de forme ovale et d’un brun orangé pâle : le 
manteau est couvert de nombreuses nodulations ou ver- 
rues assez saillantes qui disparaissent brusquement vers sa 
partie centrale, pour laisser un espace complétement 
lisse. Les branchies, au nombre de 8, sont grandes, rami- 
fiées et de la couleur du manteau. — Long. de l'animal 
382 millim., larg. 21. 

Un individu unique de cette espèce a été recueilli, 
le 142 avril, à la baie Coodgee. 


7. Doris CARNEOLA. (PI. IV, fig. 7.) 


D. ovala, aurantio-brunnea, maculis minutis, albidis, 
parum conspicuis aspersa ; branchiis magnis, ramosis, 
concoloribus. — Long. 28, lat. 17 nullim. 

Hab. Port-Jackson. 

Mollusque de forme ovale : le manteau est d’un brun 
orangé entremèêlé de petites taches blanchâtres peu appa- 
rentes : les branchies sont grandes, ramifiées et de la cou- 
leur du manteau. — Longueur de l’animal 28 millim., 
largeur 17. 

L'individu représenté sur la planche rv a été recueilli 


—— 9 


à Port-Jackson le 16 mai, au moyen de la drague et en 
même temps que le Doris Denisoni. 


8. ACTINODORIS AUSTRALIS. (PI. IV, fig. 8.) 


A. elongato-elhiptica, nitida, semipellucida, umicolor, 
olivaceo-nigra; branchüs laciniatis, ramosis; lentaculis 
dorsalibus apice albis. — Long. 25, lat. 8 mill. 


Hab. in Australia meridionali ubique frequens. 


Mollusque d’une forme elliptique assez allongée, pres- 
que transparent, lisse, luisant et d’un noir olivâtre 
uniforme. Les branchies sont rameuses , laciniées et 
noirâtres, les tentacules dorsaux blancs au sommet. — 
Longueur de l'animal 25 millim., largeur 8. 


Cette espèce paraît abondamment répandue sur toutes 
les côtes de la partie du continent australien qui est con- 
nue sous le nom de Nouvelle-Galles du sud. 


9. ANGASIELLA EpwaRpst. (PI. IV, fig. 9.) 


A. elongata, antice rotundata, poshce atlenuala et in 
caudam longam, subacutam desinens, brunneo-rubescens; 
pallio spinulis nigris, numerosis, acutis ubique horrido ; 
branchis 5 pinnatis ; tentaculis dorsalibus clavatis. — 
Long. 56, lat. 6 mill. 


Hab. Port-Jackson. 


Mollusque de forme allongée, arrondi en avant, attenué 
à sa partie postérieure qui se termine par une sorte de 
queue longue et pointue : la coloration est d’un brun 
rougeûtre ; le manteau est entièrement couvert de petites 
épines noires, nombreuses et aiguës. Les branchies sont au 
nombre de 5 seulement et en forme de plumes; les tenta- 


cules dorsaux sont en massue, et par conséquent, comme 
4 


— 50 — 


ceux'des Doris. — Longueur de l’animal 36 millimètres, 
largeur 6. 

Un seul individu de cette singulière espèce a été re- 
cueilli, à marée basse, à l'île Garden (Port-Jackson) sous 
une pierre, par mon ami Henry Edwards, esq., auquel je 
me fais un plaisir de la dédier (1). 


(1) Cette forme de Nudibranche est très-curieuse, mais en même 
temps assez embarrassante, et nous comprenons très-bien que 
M. Angas, sur son manuscrit, ne l’ait placée qu'avec doute dans 
le genre Doris. En effet, si elle se rapproche des véritables Doris 
par ses lentacules dorsaux en massue et son manteau couvrant en 
totalité la tête et le pied, elle s’en élcigne par la forme allongée 
de sa partie postérieure, qui se termine en pointe, et plus encore 
par le petit nombre de ses branchies (3 seulement), placées d’ail- 
leurs moins en arrière que chez les autres espèces du genre. Le 
petit nombre de ses plumes branchiales permettrait de la rappro- 
cher des Triopa, si elle ne se distinguait d’eux par l’absence des 
appendices placés sur les bords du manteau et à la partie anté- 
rieure de la tête qui les caractérisent. En présence de ces carac- 
tères différentiels importants, nous croyons devoir proposer, pour 
celte forme curieuse, le genre nouveau Ængasia, que nous ran- 
geons dans la famille des Doridæ, et que nous caractérisons 
comme il suit : 


ANGASIELLA, Crosse. 


Corpus elongalum, antice rotundatum, postice atlenuatum et in 
caudam acuminatam desinens; pallium caput et pedem omnino 
tegens. — Tentacula dorsalia 2 subclavala. — Branchiæ plumose, 
parum numerosæ, ante anum et in parle media dorsi paululum re- 
tro posilæ. 

Corps allongé, arrondi en avant, atténué, et se terminant en 
pointe en arrière. Manteau recouvrant entièrement la tête et Le 
pied, et tentacules dorsaux au nombre de 2, et en forme de mas- 
sue, comme dans le genre Doris. Branchies en forme de plumes, 
peu nombreuses, et placées devant l'anus comme dans le genre 
Triopa, occupant, sur la partie médiane du dos, une position 
moins en arrière que chez les autres Dorideæ. 

Nous dédions ce nouveau genre à M. G. F. Angas, auquel ( on 
doit la découverte de la seule espèce actuellement connue, 4. 
Edwardsi. H. CROSSE. 


Site 


FAM. GONIODORIDEÆ. 
10. GONIODORIS ATROMARGINATA. 


Doris atromarginata, Cuvier, Ann. Muséum , t. IV, 
p. 475, pl. 1x, fig. 6. 
_ — Lamarck, éd. Deshayes, v.VII, 
p. 463. 
sus , — Quoy et Gaïmard, Zool. Astro- 
labe, vol. IF, p. 254, pl. xvi, 
fig..6,,:7. 


Var. 8 nunor, palho roseo limbato. 


Cette jolie espèce, d’un jaune pâle uniforme sur lequel 
tranche le noir violacé qui borde les branchies, la partie” 
supérieure des tentacules dorsaux, et surtout le limbe ex- 
trêème du manteau relevé et plus ou moins ondulé, est 
très-abondante dans la rade de Port-Jackson pendant les 
mois d'été. Elle atteint jusqu’à 5 pouces (anglais) de long, 
et s'accommode très-bien du régime de l'aquarium. 

J'en ai recueilliune variété intéressante qui se distingue 
par sa taille un peu plus petite et son manteau bordé de 
rose, la coloration des branchies et des tentacules dor- 
saux restant d’ailleurs la même que dans le type (4). 


11. Gonioporis BENNETTI. (PI. IV, fig. 10.) 


G. crassiuscula, elongata, parte postica acuminala , 


(1) L'existence de cette espèce a été constatée sur divers autres 
points de l'Océanie; elle a été rapportée de Timor par Péron, et 
recueillie à la Nouvelle-Guinée et dans l'archipel de Tonga par 
Quoy et Gaimard. Le genre Goniodoris, créé par Forbes en 1840, 
se distingue des Doris par la petitesse de son manteau, qui laisse 
à découvert la partie postérieure du corps, el par la forme acu- 
minée et anguleuse de cetie même partie. H. CRosse. 


cœrulea, maculis roseo-violaceis trregulariter quittata ; 
pallio lato, antice subrotundato, macularum rosearum 
serie et zona aurantia limbato ; branchiis numerosis, se- 
paralis, pinnatis, roseo-violaceis ; tentaculis dorsalibus 
roseo-violaceis. — Long. 55, lat. 10 mullim. 

Hab. Port-Jackson. 


Mollusque assez épais, à partie postérieure allongée, 
grêle et acuminée. Le corpsest d’un beau bleu azuré, mou- 
cheté de taches irrégulières d’un rose violâtre. Le 
manteau est large, subarrondi en avant, et bordé, à son 
limbe extrême, par une zone orangée : sur le manteau, 
les taches roses sont distribuées particulièrement le long 
de sa partie centrale et de son pourtour. Les tentacules 
dorsaux et les branchies sont d'un rose violacé ; ces der- 
nières sont nombreuses, séparées et en forme de plumes. 
— Longueur de l’animal 55 millimètres, largeur 10. 


Cette jolie espèce se trouve sous les pierres et à marée 
basse, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de la 
rade de Port-Jackson. J'ai le plaisir de la dédier à mon 
ami le docteur George Bennett, de Sydney, dont le nom 
est attaché si intimement à l’histoire naturelle de l’Aus- 
tralie. 


12. Gonioporis LoriNGr. (PI. IV, fig. 11.) 


G. parum crassa, elongata, parte poslica acuminata, 
vivide violaceo-cærulea, maculis rosaceis quttata ; pallio 
regulariter maculato, aurantio hmbato ; branchis nume- 
rosis, separalis, pinnalis, rosaceis ; lenlaculis dorsalibus 
ohvaceis. — Long. 24, lat. 5 millim. 

Hab. Port-Jackson. 

Mollusque médiocrement épais, à partie postérieure 
terminée en pointe, mais peu allongée : coloration d’un 


— 53 — 


bleu violet intense avec des taches rosâtres. Le manteau, 
bordé, à son limbe extrème, par une zone orangée mou- 
chetée de taches roses, présente un certain nombre de ces 
mêmes taches, plus grandes et disposées deux par deux, 
à intervalles réguliers. Les branchies ressemblent à celles 
de l'espèce précédente sous le rapport de la coloration, 
mais les tentacules dorsaux sont invariablement de cou- 
leur olivâtre. — Longueur de l'animal 24 millimètres, 
largeur 5. 

Cette espèce, qui a beaucoup de rapports avec le 
G. Bennetn, s’en distingue par sa taille plus petite, son 
peu d'épaisseur, sa coloration générale plutôt violette que 
bleue, la grandeur et la disposition régulières de ses ta- 
ches, et enfin par la couleur olivâtre de ses tentacules 
dorsaux. Elle paraît aussi plus rare. Je n’en ai vu que 
deux individus, dont l’un a été recueilli à l’île Clarke (le 
4 octobre), et l’autre à la baie de Watson(le 19 décembre), 
aux environs de Port-Jackson. 


15. Gonioporis FESTIVA. (PI. IV, fig. 12.) 


G. plamuscula, elongata, alba; pallio zona aurea 
limbato et maculis roseo-purpureis irreqularibus guttato; 
pede linea pallide rosea longitudinaliter circumornato ; 
branchiis roseo-purpureis, pinnatis ; tentaculis dorsali- 
bus roseo-purpureis. — Long. 59, lat. 6 192 millim. 

ab. in sinu « Vaucluse » dicto. 


Mollusque assez aplati, et de couleur blanche. Le man- 
teau, bordé par une zone étroite d’un jaune d’or, est mou- 
cheté de taches irrégulières d'un rose carmin. Le pied est 
orné d’une ligne longitudinale rose pâle qui reproduit sa 
forme générale. Les branchies, en forme de plumes, et 
les tentacules dorsaux, sont de la même couleur que les 


— 54 — 


taches. — Longueur de l’animal 39 millimètres, lar- 
geur 6 1/2. 


Ce Nudibranche a été recueilli à la baie Vaucluse, sur 
les rochers appelés « la bouteille et le verre (A). » 


14. Gonioporis DAPaNE. (PI. V, fig. 5.) 


G. planiuscula, ovato-elongata, alba; pallio pedem pos- 
lice partim obtegente, zona intus aurea, extus coccinea 
himbato, et punctis coccineis numerosis, minimis qutlato ; 
branchis 10 pinnatis, coccineis; tentaculis dorsahibus 
coccineis. — Long. 51, lat. 8 mallim. 

Hab. in sinu « Wooloomooloo » dicto. 


Mollusque assez aplati, de forme ovale-allongée et de 
couleur blanche. Le manteau semble recouvrir une por- 
tion relativement considérable de la partie postérieure du 
pied ; il est parsemé d’une multitude de petits points d’un 
rouge écarlate et bordé par une zone double, orangée à 
l’intérieur, écarlate à l'extérieur. Cette dernière nuance 
est également celle des tentacules dorsaux et des bran- 
chies, qui sont au nombre de dix et en forme de plumes. 
— Longueur de l’animal 51 millim., largeur 8. 

Cette espèce, assez voisine de la précédente, s’en dis- 
tingue par la double zone qui borde son manteau, par le 
nombre et la petitesse de ses taches, et enfin par son pied 
uniformément blanc. 

Elle vit sous les pierres, et a été recueillie à la baie 
Wooloomooloo, aux environs de Port-Jackson. 


45. Goxioporis Crosser. (PI. V, fig. 4.) 


G. elongata, crassiuscula, griseo-brunnea , maculis 


(4) The botile and glass. 


numerosis, minulis, tum cœruleis, tum luteis conspersa 
el variegala, postice acuminata et peculiariter lobigera ; 
pallio antice rotundato, postice subattenuato ; branchus 
pinnalis, roseo-purpureis; lentacuhs dorsalibus roseo- 
purpureis , ad basin cœruleis, luleo circumdats ; ten- 
taculis labialibus sat promainulis. — Long. 50, lat. 
8 millim. 


Hab. Port-Jackson. 


Mollusque assez épais, de forme allongée, d’un gris 
brunäâtre, parsemé d’une multitude de petites taches dont 
les unes sont bleues et les autres jaunes. La partie posté- 
rieure du pied non recouverte par le manteauest atténuée, 
acuminée et porte, vers sa partie médiane, un petit lobe 
saillant, qui n'existe dans aucune des espèces du genre 
que nous connaissons. Le manteau, arrondi en avant, est 
légèrement atténué en arrière. Lesbranchies, disposées en 
forme de plumes, sont d’un rose pourpré. Les tentacules 
dorsaux sont également d'un rose pourpré, sauf à leur 
base, qui est bleue et entourée de jaune. Les tentacules 
labiaux sont assez saillants. — Longueur de l’animal 
50 millim., largeur 8. 


Cette belle espèce est abondamment répandue, d’octo- 
bre à mai, sur les divers points de la rade de Port-Jack- 
son. Je la dédie à M. Crosse, directeur du Journal de Con- 
chyliologie. 


16. Gontoporis sPLENDIDA. (PI. V, fig. 2.) 


G. oblongo-elongata, citrina, maculis raris, purpureo- 
rubris splendide guttata ; pallio et parte poshea pedis au- 
rantia zona limbatis; branchiis pinnahs, numerosis, 
purpureo-rubris ; tentaculis dorsalibus purpureo-rubris, 


— 66 — 


ad basin citrinis ; tentaculis labialibus sat prominulis. — 
Long. 55, lat. 14 mallim. 
Hab. Port-Jackson. 


Mollusque d’une forme oblongue un peu allongée, d'un 
beau jaune citron sur lequel tranchent quelques grandes 
taches d’un rouge pourpré. Le manteau est large et bordé 
par une zone orangée : cette bordure existe également à 
la partie postérieure du pied. Les branchies, nombreuses 
et en forme de plumes, sont d’un rouge ponrpré : les ten- 
tacules dorsaux sont de la couleur des branchies, sauf à 
leur base, qui est d’un jaune citron. Les tentacules labiaux 
sont assez saillants. — Longueur de l’animal 55 millimè 
tres, largeur 11. 


Cette espèce, remarquable par sa taille et sa riche colo- 
ration, paraît être assez rare : je n’en ai trouvé que deux 
individus, l’un, en octobre, à l’île Shark, l’autre à la baie 
de Watson (Port-Jackson). 


17. Gontonoris VERRUCOSA, Crosse. (PI. V, fig. 4.) 


G. oblonga, crassiuscula, aurantio-fulva, maculis 
brunneis quttala ; pallio lato, brunneo, antice rotundato, 
verrucis elongatis, cylindraceis, numerosis supra exaspe- 
ralo ; branchiis 5 magnis, ramosis, albicantibus ; tenta- 
culis dorsalibus brunneis ; tentaculis labialibus et capite 
facile conspicuis. — Long. 45, lat. A1 muillim. 

Hab. in insula Shark dicta, in vicinio Portus Jackso- 
niant. 

Mollusque assez épais, de forme oblongue et d’un fauve 
orangé moucheté de taches brunes. Le manteau est 
large, presque entièrement brun, arrondi en avant et 
couvert, sur toute sa partie supérieure, de verrues nom- 
breuses, cylindriques el assez allongées. Les branchies, au 


cu PT 


nombre de cinq, sont volumineuses, ramifiées et blan- 
châtres. Les tentacules dorsaux sont bruns comme le man- 
teau. Les tentacules labiaux et la tête s’aperçoivent 
facilement, n’étant nullement cachés par le manteau. — 
Longueur de l'animal 45 millim., largeur 11. 

Un seul individu de cette forme curieuse a été recueilli, 
le 6 octobre, à l'ile Shark, aux environs de Port-Jack- 
son (1). 


18. GoniopoRis ERINACEUS, Crosse. (PI. V, fig. 5.) 


G. oblonga, crassiuscula, violaceo-nigricans; postice 
subacuminala ; pallio antice producto et rotundato, postice 
altenuato, verrucis numerosis, densis, apice subplanis et 
stellatim pustuliferis, hispido ; branchüs magnis, ramo- 
sis, concoloribus, intra cavitatem dorsalem retractilibus ; 
tentaculis dorsahibus subclavatis, concoloribus. — Long. 
49, lat. 10 millim. 

Hab.in insula Garden dicta, in vicinio Portus Jack- 
soniant. 


Mollusque assez épais, de forme oblongue et terminé 
en pointe à sa partie postérieure : coloration d’un violet 
noirâtre. Le manteau, arrondi et notablement prolongé 
en avant, atténué en arrière, est couvert d’une multitude 
de verrues très-serrées, qui se terminent par une surface 
plane entourée de petites pustules pointues et disposées 


(4) Nous avons dû nommer nous-même cette espèce et la sui- 
vante, que M. French Angas nous avait envoyées sans détermina- 
tion. Le G. verrucosa ne nous parait différer de ses congénères 
que par le grand développement et la forme plus ramifiée de ses 
branchies ; car on ne peut guère considérer la présence de ver- 
rues ou d’épines sur le manteau que comme un earactère spéci- 
fique. Nous ne pensons done pas qu’il y ait lieu, au moins quant 
à présent, de créer pour celte espèce une coupe générique. H, C. 


— Do — 


en étoile. Les branchies sont assez volumineuses, ramifiées : 


et rétractiles. Leur coloration est semblable à celle du 
reste du corps : il en est de mème des tentacules dorsaux. 
— Longueur de l'animal 42 millim., largeur 10. 

Je ne connais de cette curieuse espèce qu’un seul indi- 
vidu recueilli, en octobre, à l’île Garden, aux environs de 
Port-Jackson (1). 


FAM. POLYCERIDÆ. 


. 19. Porycera Cookt. (PI. V, fig. 6.) 


P. oblonga, subplana, antice rotundata, crassiuscula, 
poslice atlenuata, aurantio-rubra, punctis minulis rubris 
aspersa; velo frontali mullilobato, in lineam dorsalem 
crenulatam utrinque continualo ; branchiis parvis, nume- 
rosis, concoloribus ; tentaculis dorsalibus minimis. — 
Long. 20, lat. 4 millim. 

Hab. Botany-Bay. 


Mollusque de forme oblongue, aplati en dessus, assez 
épais el arrondi en avant, atténué en arrière, parsemé de 
petits points rouges sur un fond orangé. Le voile frontal, 
qui cache la tête, est multilobé et se continue, de chaque 
côté, en une ligne dorsale crénelée. Les branchies sont 
nombreuses mais petites, les tentacules dorsaux peu déve- 
loppés. — Longueur de l’animal 20 millimètres, lar- 
geur 4. 

Je ne connais qu'un seul individu de cette forme re- 
marquable. Il a été recueilli à Botany-Bay, près du 


(4) Nous croyons devoir maintenir cette espèce dans le genre 
Goniodoris, auquel elle se rattache par son pied terminé en pointe 
et non recouvert par le manteau à sa partie postérieure ; nous re- 
connaissons toutefois que le manteau est plus prolongé en avant 
chez le G. erinaceus que chez ses congénères. H. CROSSE. 


hélice dé tin dites. 


= 100 Lane 


point où a débarqué pour la première fois le capitaine 
Cook. Je donne à l’espèce le nom de ce grand navi- 
gateur. 


90. PLOCAMOPHORUS IMPERIALIS. (PI. V, fig. 7.) 


P. oblongo-elongatus, castaneus , maculis brunneis , 
inæqualibus, numerosis guttalus,in parte dorsal utrinque 
angulato-carinatus, etin margine carinæ appendiculis5ro- 
seo-purpureis, ultima cæteris majore, globosa munitus; 
postice carinis conniventibus acuminatus, antice velo 
frontalirotundato, breviter multifido terminatus; branchris 
5 plumosis, ramosis, albicantibus, anum circumcingenti- 
bus; tentaculis dorsalibus subclavatis, nigricantibus, ad 
basin roseo-purpureis. — Long. 76, lat. 44 millim. 


Hab. in sinu Vaucluse dicto, Australiæ meridio- 
nalis. 


Mollusque de forme oblongue-allongée et d’une belle 
couleur marron, avec de nombreuses taches brunes, iné- 
gales, plus petites sur le voile frontal que sur le reste du 
corps. Sur la partie dorsale et de chaque côté règne une 
carène anguleuse, qui commence à partir des tentacules 
dorsaux et qui porte trois appendices d’un rose pourpré, 
dont les deux premiers sont laciniés et dont le troisième, 
plusgrand que les autres, est complétement globuleux, La 
partie postérieure finit en pointe, et les deux carènes s’y 
réunissent : la partie antérieure est terminée par un voile 
frontal arrondi et orné de nombreux appendices assez 
courts. On remarque sur les parties latérales un certain 
nombre de mouchetures blanches. Les branchies, au nom- 
bre de cinq, sont plumeuses, ramifiées, blanchâtres, et 
entourent l’orifice anal. Les tentacules dorsaux, en forme 
de massue, sont noirâtres, excepté vers la base, qui est 


FD 


d’un rose pourpré. — Longueur de l'animal 76 millim., 
largeur 14. 


Ce magnifique Nudibranche, qui atteint quelquefois 
jusqu’à 5 pouces (anglais) de longueur, varie, sous le 
rapport de la coloration, depuis le brun orangé jusqu’au 
rouge clair. Tous mes exemplaires ont été recueillis, pen- 
dant les mois de novembre et décembre, dans une seule 
localité, la baie Vaucluse, parmi les rochers, à l'endroit 
dit « la bouteille et le verre ; » on les trouvait, à marée 
basse, attachés au-dessous des pierres laissées à sec (1). 


FAM. TRIOPIDÆ. 
21. TriopA YATEsI. (PI. V, fig. 8.) 


T. oblongo-elongata, limaciformis, antice rotundala, 
et appendicibus 6 parvis, ramosis, roseo-purpureis ornala, 
poshice acuminata, aurantia ; pallio parlem posticam non 
tegente, utrinque angulato, appendicibus 10 ramosis, ro- 
seo-purpureis cireumcinclo ; branchiis mediocribus, con- 


(1) Le genre Plocamophorus nous paraît celui auquel se rat- 
tache le plus naturellement cetie belle espèce. Néanmoins elle 
diffère de l’espèce typique, la seule connue jusqu'ici (P. ocellatus, 
Leuckhart, de la mer Rouge), par quelques caractères d’une 
certaine importance. Ses branchies sont plus nombreuses et en- 
tourent l’orifice anal complétement; les appendices de son voile 
frontal sont plus courts et moins ramifiés; les tentacules dorsaux 
paraissent sortir, sinon d’une gaine, au moins d’une partie sail- 
lante bien accusée. Peut-être y aurait-il lieu de modifier légère- 
ment quelques-uns des caractères distineufs du genre ? Dans les 
genres établis sur une seule espèce, on est quelquefois exposé à 
admettre comme caractères génériques des différences purement 
spécifiques. Le genre Plocamoceros, Cuvier (Deshayes, d'Orbi- 
gny), créé en 1830, est postérieur au genre Plocamophorus, pro- 
posé par Leuckbart (in Ruppell) en 1828, et doit passer en syno- 
nymie. H. Cross. 


tatin 


sr SV nd nur 2 


= Gire 
coloribus, ante anum positis ; lentaculis dorsalibus sub- 


clavatis, rubro-purpureis. — Long. 58, lat. 10 müllim. 
Hab. in sinu Watsoniano, Australiæ meridionalis. 


Mollusque à corps oblong, allongé, limaéiforme, arrondi 
en avant et orné de six petits appendices ramifiés d’un 
rose pourpré, atténué et acuminé en arrière : sa Colora- 
tion générale est orangée. Le manteau, qui s'arrête en 
arrière des branchies, est anguleux de chaque côté et en- 
touré de dix appendices ramifiés, d’un rose pourpré et 
d’une dimension plus considérable que ceux de la partie 
antérieure du corps. Les branchies sont orangées, médio- 
crement développées et placées un peu en avant de l'ori- 
fice anal. Les tentacules dorsaux, en forme de massue, 
sont d’un rouge pourpré. — Longueur de l'animal 58 
millimètres, largeur 10 (sans les appendices). 

Je n’ai trouvé qu'unseulindividu de ce Triopa, qui pa- 
raît très-rare : il a été recueilli le 51 octobre, à la baie de 
Watson, sous une grande pierre. J’ai le plaisir de le dé- 
dier à mon ami, M. Yates, zélé collecteur de tout ce quise 
rattache à l’histoire naturelle de l'Australie. 


FAM. DENDRONOTIDÆ. 


29. BorNELLA HERMANNI. (PI. VI, fig. 1.) 


B.elongata, vermiforimis, posticeacuminata, lutea, rubro 
irregulariter suffusa el quasi sanguinolenta ; in fronte 
appendiculis 2 digitatis ornala; appendicibus dorsalibus 
4, fimbriatis utrinque munita; tentacuhs dorsalibus 
e primis appendicibus prominentibus ; branchis normali- 
bus.— Long.25, lat. 2 172 millim. (absque appendicibus). 

Hab. in sinu Watlsoniano. 


Mollasque allongé, vermiforme, terminé en pointe à sa 


partie postérieure : son système de coloration se compose 
d'un fond jaune parsemé de taches irrégulières d’un 
rouge sanguinolent : on remarque de plus, sur la partie 
dorsale, deux z@nes grisâtres parsemées de points blancs. 
La partie antérieure est ornée des deux appendices digités, 
qui caractérisent le genre : chaque côté du corps est 
muni de quatre appendices ramifés, dont les deux pre- 
miers servent de gaines aux tentacules dorsaux. Les bran- 
chies sont petites et placées normalement, c'est-à-dire au 
sommet des appendices latéraux. — Longueur de l'animal 
95 millim., largeur 2 1/2 (sans les appendices). 


Je n’ai pu recueillir que deux individus de cette jolie 
petite espèce de Bornella : ils ont été trouvés, en décem- 
bre, à la baie de Watson. Je donne à cette espèce le nom 
d'un jeune naturaliste de mes amis qui m'a beaucoup 
aidé dans mes recherches sur les Nudibranches de Port- 
Jackson. 


FAM. MELIBÆIDÆ. 


95. MELIBÆA AUSTRALIS. (PI. VI, fig. 2.) 


M. oblongo-elongata, luteo-albida, postice subatte- 
nuala, antice velo caliciformi, profundo, caput obtegente 
munita, utrinque lobis 4 magnis, clavatis, aurantus, 
apice pluries perforatis, albidis ornata, el in linea dorsali 
media, appendiculis longitudinalibus, numerosis, allis, 
ramosis obsila : tentaculis dorsalibus retractilibus, e va- 
gina tubiformi prominulis. — Long. 52, lat. 9 millim. 
(cum lobis). 

Hab. in sinu Watsoniano. 


Mollusque de forme oblongue -allongée et d’un jaune 
blanchâtre, atténué en arrière. En avant, la tête est en- 


dé RDS RS mt 


spores 


tièrement cachée par un voile arrondi, saillant et disposé 
en forme de coupe profonde, à la base postérieure duquel 
sont situés les tentacules dorsaux, rétractiles et sortant 
d'une gaine en forme de trompette ou de tube évasé par 
le haut. Au centre de la partie dorsale règne une ligne 
longitudinale de filaments blancs, ramifiés et d’une appa- 
rence cotonneuse : de chaque côté du corps on remarque 
quatre lobes en forme de massue, assez développés, de 
couleur orangée et munis, à leur sommet qui est blan- 
châtre, d’un certain nombre de perforations. — Lon- 
gueur de l'animal 52 millimètres, largeur 9 {d'un lobe à 
l'autre). 

Un seul individu de cette remarquable espèce a été re- 
cueilli par moi, à marée basse et sous une pierre, dans la 
baie de Watson, à la fin du mois de décembre (1). 


FAM. PROCTONOTIDÆ. 


24. JANUS SANGUINEUS. (PI, VI, fig. 5.) 


J. ovalus, postice attenuatus el acuminatus, colore ru- 
bro, vivide sanguineo tinctus, in parte dorsali punctulis 
albidis minutis conspersus ; branchiis numerosis, elon- 
gato-lobatis, papillosis, rubris, utrinque ad marginem 
lateralem dorsi et antice cireum caput positis ; tentaculis 


(1) L'individu figuré porte 4 lobes du côté gauche, et 3 seu- 
lement du côté droit. Il ne faut point s’en étonner, mais considérer 
le fait comme le résullat d’un accident. Rang, créateur du genre, 
a fait connaitre, dans son manuel (p. 130), que ces lobes en mas- 
sue, qui ne sontautre chose que les branchies, tombaient facilement 
pour peu qu’on les touchàt. Le fait n’est pas sans précédent chez 
les Nudibranches (voir Journal de Conch., 1860, p. 233). Il est 
aussi très-possible que la ligne longitudinale de filaments rami- 
fiés que l’on remarque dans le M. australis serve à la respiration 
branchiale. H. CROSSE. 


MIRE 


dorsalibus elongatis, clavato-falciformibus. — Long. 54, 
lat. 15 millim. (cum branchis). 
Hab. in sinu Watsoniano. 


Mollusque de forme ovale, attenué en arrière et acu- 
miné, d’un rouge de sang très-vif, avec une multitude de 
petits points blanchâtres sur la partie dorsale et une 
grande tache en fer à cheval et de même couleur qui réu- 
nit les tentacules dorsaux. Ces derniers sont allongés, 
subclaviformes et terminés en faucilles. Les branchies, 
d’un rouge de sang, sont nombreuses et en forme de pa- 
pilles ou de lobes allongés ; elles s'étendent de chaque 
côté du dos et tout autour de la tête, en avant, en laissant 
libre l’espace intermédiaire. — Longueur de l’animal 
54 millimètres, largeur 13 (avec les branchies). 

J'ai recueilli dans la baie de Watson trois individus de 
cette belle espèce, à marée basse, sous les pierres. Elle se 
distingue par la vivacité et l'intensité de ses couleurs. 
Quand on la touche, elle donne à l’eau qui l’environne 
une coloration d’un jaune foncé. 


FAM. ÆOLIDEÆ. 


25. Æozis Fouuisi. (PI. VI, fig. 3.) 


ZÆ. ovato-elongata, limaciformis, aurantio-rubra ; 
branchiis numerosis, longiusculis, gracilibus, griseo- 
brunneis, intus linea nigricante longitudinaliter impres- 
sis, utrinque confertim disposihs ; pede posticeacuminato, 
antice angulis 2 valde extensis, acutis munito ; tentaculis 
labialibus linearibus, magnis, pallide roseis ; oculis ad 


basin tentaculorum dorsalium retro positis. — Long. 55, 
lat. 9 mullim. (cum fentaculis labialibus et bran- 
chuis). 


Hab. Port-Jackson. 


RÉ 


smile dit Éter de ammémtbes à. 


0 — 


Mollusque ovale-allongé , limaciforme et d’un rouge 
orangé. Les branchies, grèles, allongées et d’un gris bru- 
nâtre avec une ligne noire qui les traverse longitudinale- 
ment, sont nombreuses et serrées de chaque côté du corps. 
Le pied, acuminé en arrière, présente en avant deux 
saillies anguleuses très-développées. Les tentaculeslabiaux 
sont grands, linéaires et d’un rose pâle, ainsi que les ten- 
tacules dorsaux, derrière la base postérieure desquels les 
yeux sont placés. — Longueur de l'animal {y compris les 


tentacules labiaux) 35 millim.. largeurg9 (y compris les 
branchies). 


Cette jolie espèce se distingue facilement de ses congé- 
nères par sa coloration originale et ses branchies longues 
et grèles. Je lui donne le nom de mon ami le docteur 
Foulis, de Sidney, qui a le premier introduit avec succès 
dans la Nouvelle-Galles du sud l'usage de l’aquarium, 
pour l’étude des animaux marins. 


26. Æozis MacLEAyI. (PI, VI, fig. 4.) 


ZÆ. oblonga, limaciformis, luteo-carnea ; branchis 
numerosis, brevibus, cylindraceo-bulbosis, pallide viola- 
ceis, apice albis; pede postice acuminato, antice angulis 
9 subexlensis, albidis, acutis munilo: tentaculis labiali- 
bus mediocribus ; oculis ad basin tentaculorum dorsalium 
retro positis. — Long. 50, lat.'T mallim. (cum lentaculis 
labrialibus et branchiis). 

Hab. Port-Jackson. 


Mollusque oblong, limaciforme, d’un jaune carnéolé. 
Les branchies sont courtes, nombreuses, de forme cylin- 
drico-bulbeuse, et d’un violet pâle avec une partie blanche 
au sommet. Le pied, acuminé en arrière, présente en 
avant deux saillies anguleuses, blanchâtres, assez dévelop 

5 


se ès 


pées. Les tentacules labiaux sont moins allongés que dans 
l'espèce précédente : les yeux sont placés normalement, 
c’est-à-dire à la base des tentacules dorsaux, en arrière. — 
Longueur de l’animal 50 millimètres, largeur 7 (y com- 
pris les tentacules labiaux et les branchies). 

Cette espèce vit à Port-Jackson : je la nomme d’après 
le zoologiste distingué, près la résidence duquel j'ai trouvé 
le seul exemplaire que je connaisse. 


27. FLABELLINA IANTHINA (1). (PI. VI, fig. 6.) 
+ 


F. elongata, olivacea, cœruleo variegata, fasciculis 18 
branchiarum vivide et opaline cærulearum utrinque or- 
nata; pede postice acuminalo, antice angulis 2 mumito, 
mediocribus, aculis, albidis : tentaculis labialibus sat 
magnis, olivaceis, violaceo ct cœruleo variegatis; tenla- 
culis dorsalibus, basi unitis, subclavatis, ohivaceis, apice 
violaceis. — Long. 99, lat. 20 millim. (cum tentaculis 
labialibus et branchiis). 

Hab. in sinu Watsoniano. 


Mollusque de forme allongée et d’une coloration oli- 
vâtre mêlée de bleu. Les branchies forment dix-huit touffes 
distinctes de chaque côté du corps; elles sont d’un bleu 
magnifique, à reflets changeants comme ceux de l’opale et 
de la topaze, selon la manière dont elles reçoivent la lu- 
mière. Le pied, acuminé en arrière, forme en avant deux 
saillies anguleuses, blanchâtres et médiocrement dévelop- 
pées. Les tentacules labiaux sont assez grands, olivâtres 
avec des parties violettes et d'autres bleues. Les tentacules 


(1) Les Flabellina, confondus par quelques auteurs avec les 
Æolis, en différent en ce que leurs branchies sont disposées par 
touffes distinctes les unes des autres, et leurs tentacules dorsaux 
en massue et plus ou moins ornés, au lieu d’être lisses et cylin- 
driques. H. CROSSE. 


— (67 — 


dorsaux se touchent à la base. Ils sont en forme de massue, 
olivâtres et violets au sommet. — La long: eur de l'animal 
est de 99 millim. et sa largeur de 20 (y compris les tenta- 
cules labiaux et les branchies). 


Cette remarquable espèce est la plus grande en même 
temps que la plus splendidement colorée de toutes celles 
que l’on a découvertes jusqu'ici sur les côtes de la Nou- 
velle-Galles du sud parmi les Æolidæ. Quand elle rampe 
«ur les algues, dans les petites flaques d'eau, à marée 
basse, on croit voir une topaze ou une opale, à cause des 
jeux de lumière sur la surface de son corps. Dans certaines 
positions, les branchies prennent une teinte d’un vert 
olive uniforme, ce qui fait que l'animal se confond avec 
les plantes de mer qui l'entourent; puis, tout à coup, 
lorsque change l'angle sous lequel tombe la lu- 
mière, les mêmes branchies paraissent d’un bleu tellement 
vif et intense, qu’il est impossible d'en donner une idée 
exacte à l’aide du pinceau. Le plus grand individu de l’es- 
pèce que j'aie vu mesurait 4 pouces (anglais) de lon- 
gueur. 

Je l’ai recueilli, comme les autres, à la baie de Watson 
(Port-Jackson), sur les roches, dans les petites flaques 
d'eau laissées par la marée basse : je n’ai trouvé cette es- 
pèce que pendant les mois de printemps et d’été. 


28. FLABELLINA ORNATA. (PI. VI, fig. 7.) 


F. elongala, aurantia, cœruleo quitata cum maculis 
citrinis raris, maoribus ; fasciculis 9-10 magnis bran- 
chiarum utrinque ornata olivacearum cum maculis nigris, 
albis et aureis; parte postica acuminata, nuda ; pede an- 
tice angulis 2 munito, lalis, acutis, citrinis ; tentaculis 
concoloribus, labialibus longis, dorsalibus subclavatis, 


és. 6 2 
annulatis. — Long. 28, lat. 7 maillim. (cum branchüs). 

Hab. Port-Jackson. 

Mollusque de forme allongée et d’une coloration oran- 
gée avec de nombreuses taches bleues et quelques autres 
taches plus grandes d’un jaune citron. Les branchies for- 
ment neuf ou dix touffes distinctes, assez volumineuses, 
de chaque côté du corps : elles sont olivâtres avec de nom- 
breuses taches noires, blanches ou d’un jaune doré, et ne 
s'étendent pas, comme dans l'espèce précédente, jusqu’à 
l'extrémité postérieure du corps. Le pied, terminé en 
pointe, forme en avant deux saillies anguleuses assez lar- 
ges et d’un jaune citron. Les quatre tentacules sont de la 
couleur dn corps, les deux dorsaux sont en forme de mas- 
sue et annelés. — Longueur de l’animal 28 millim., lar- 
geur 7 (y compris les branchies). 

Cette jolie espèce est assez commune à Port-Jackson. 
Elle possède le pouvoir de se débarrasser spontanément 
d’un grand nombre de ses branchies, quand on l'irrite ou 
qu’on latouche dansl’eau. Ses branchies, détachées du corps, 
continuent à s’agiter pendant un temps assez long (1), et 
quelquefois l’animal les mange. 


29. FLABELLINA NEwcomgt. (PI. VE, fig. 8.) 


F. elongala, carnicolor, zonis roseo-violaceis viltata ; 
fas iculis &-5 branchiarum utrinque ornata (branchiis ni- 
gris, olivaceo marginatis; parle postica acuminata, nuda ; 
pede antice angulis 2 munilo, acutis, mediocribus ; tenta- 
culis labialibus roseo zonatis ; tentaculis dorsalibus sub- 
clavaiis. — Long. 20, lat. 5 millim. (cum branchüs). 

Hab. in sinu Coodgee dicto. 


(4) Voir, pour des faits analogues, un de nos précédents ar- 
ticles, Journal de Conchyliologie, 1860, vol. VIII, page 225 et 
suivantes. H. CROSSE. 


SR 'oRee 

Mollusque de forme allongée, jaunâtre ou couleur de 
chair avec des zones d’un rose saumon violacé, dont quel- 
ques-unes sont disposées sur le corps en forme de che- 
vrons. Les branchies forment, de chaque côté, quatre ou 
cinq touffes distinctes : elles sont noires avec une bordure 
d’un vert olive clair et ne s'étendent pas jusqu’à l’extré- 
mité postérieure du corps. Le pied, terminé en pointe, 
forme en avant deux saillies anguleuses médiocrement 
larges. Les tentacules labiaux offent des zones d’un rose 
violâtre ; les tentacules dorsaux sont en massue. — Lon- 
gueur de l'animal 20 millim., largeur 5 (y compris les 
branchies). 


Ce charmant petit Nudibranche a été recueilli le 22 dé- 
cembre, à la baie Coodgee (Port-Jackson). J’ai le plaisir 
de le dédier à mon ami le docteur Newcomb, naturaliste 
américain distingué. 


FAM. ELYSIIDÆ. 


30. Ecysra CoopGEEnsis. (PI. VI, fig. 9.) 


E. oblongo-elongata, poshice altenuala, subacuminata, 
olivaceo-viridula, luteo maculata; lateribus expansis, 
magnis. elevalis, violaceo limbatis, tentaculis longiuscu- 
lis, apice violaceis; oculis pone tentacula sitis. — Long. 14, 
lat. 4 2/5 millim. 

Hab. in sinu Coodgee dicto. 


Mollusque de forme oblongue-allongée, attenué et sub- 
acuminé en arrière, d’un vert olivâtre avec quelques ta- 
ches d’un jaune clair. Les expansions latérales sont gran- 
des, relevées et bordées par une ligne violette. Les 
tentacules, assez développés, sont violâtres à leur partie 
supérieure. Les yeux sont placés normalement, c’est-à- 


M0 
dire en arrière des tentacules. —- Longueur de l’animal 
44 millim., largeur 4 millim. 275. 

Cette espèce se rencontre, par bandesde 40 ou 50indivi- 
dus, sur les ulves vertes, dans les flaques d’eau peu pro- 
fondes que laisse la mer en se retirant. La couleur verte 
de l’animal fait qu’il est difficile de le distinguer des 
plantes sur lesquelles il rampe. Je n'ai trouvé cet Elysia 
qu’à la baie Coodgee (Port-Jackson) et je lui donne le nom 
de cette localité. F.4: 

1er juillet 1863. 


Diagnose d’une nouvelle espèce d'odostomia 
8 
des côtes de France, 


PAR P. FISCHER. 


OpostTomiA MOULINSIANA. 


l'esta elongata, cylindraceo-conica, tenuiuscula, pallide 
cornea aut albida; anfractus 8-8 1/3 subplanulati, em- 
bryonales lœves, cœteri vix oblique, longitudinaliter et 
valide costati ; interstitis prope suturam et in medio an- 
fractus ultimi funiculatis, punctato-impressis ; costis circa 
rimam umbilicalem evanescentibus ; apertura elongata, 
ovalis ; columella uniplicata ; peristoma simplex, arcua- 
tum. — Longit. 5 millim., lat. vix 1 1/2. 

Hab. in sinu « bassin d'Arcachon » dicto ; — ubr 
4 specim. invent. (Mus. Burdigalense.) P.F. 


mans Mt EE 08 fi 


TA — 


Description d'un nouveau genre rmoncmyaire 


du terrain jurassique , 


PAR MUNIER-CHALMAS. 


Genre PERNOSTREA, Munier-Chalmas. 


Testa plus minusve crassa, solida, adhærens, subcir- 
cularis, quadrata vel trapezoïdalis, subæquilateralis, 
inæquivalvis ; valva sinistra adhærens et convexior. Testa 
lamellosa, semi-margarilacea, testæ ostrearum similis; 
pagina corticosa fibrata deficiens. Umbones null. Cardo 
discedens, plus minusve latus, 4-8 fossulis cavatus, tum 
longissimis et valde impressis, tum brevissimis et rudi- 
mentarüs. Impressio muscularis subcircularis aut semi- 
lunaris, in valva sinistra magis excavala. 


Coquille plus ou moins épaisse, solide, adhérente, sub- 
circulaire, carrée ou trapézoïdale, presque équilatérale, 
inéquivalve. Valve gauche adhérente et plus convexe que 
la valve droite. Test feuilleté, semi-nacré, semblable à 
celui des Ostracés ; absence de couche corticale fibreuse. 
Crochets nuls ; charnière divergente, plus ou moins large, 
creusée de quatre à huit fossettes, tantôt longues et pro- 
fondes, tantôt courtes et presque rudimentaires. Liga- 
ment multiple. Impression musculaire subcirculaire ou 
semi-lunaire plus profonde sur la valve fixée que sur 
l’autre. 

Les Pernostrea, à Yexception de leur ligament multiple, 
ont presque tous les caractères des Ostracés. Ainsi que 
chez ces mollusques, leur valve fixée paraît plus bombée : 


mu ÉD, 


leur empreinte musculaire, comme chez l’Osfrea rarila- 
mella, des lignites, par exemple, est plus profonde sur 
celte valve que sur l’autre. La structure de leur test et 
leur facies sont tout à fait semblables à ceux de l’Osfrea 
deltoidea du Kimmeridge. Un fait vient encore à l’appui 
de ces observations ; quand, dans les strates où l’on ren- 
contre le nouveau genre que je propose, on trouve des 
Pernes, des Avicules ou des Malléacés quelconques, la 
couche nacrée interne de leurs valves a entièrement dis- 
paru, la couche corticale fibreuse et très-mince persis- 
tant seule, ou bien ce test interne nacré a été entièrement 
remplacé par du carbonate de chaux cristallin souvent 
saccharoïde. Au centraire, les Pernostrea n’ont subi au- 
cun changement, et si l’on ne regardait pas l’intérieur de 
leurs valves, il serait presque impossible de les distinguer 
des Huîtres qui les accompagnent quelquefois. Mais il ne 
faut pas oublier que leur charnière, creusée de plusieurs 
fossettes destinées à recevoir un ligament multiple, les 
rapproche aussi des Pernes, des Gervilies, etc. C'est donc 
un lien bien inattendu entre les deux groupes des Ostraces 
et des Malléacés. 1 semble que plus la science avance, 
plus nous voyons les grandes divisions s’atténuer, les 
groupes éloignés se rapprocher et les lacunes finir par 
se combler, grâce à des genres ou à des espèces intermé- 
diaires qui nous étaient antérieurement inconnus. Le plus 
souvent ce sont des êtres qui ont depuis longtemps dis- 
paru, qui viennent ainsi relier ensemble, d'une manière 
plus intime, ceux qui vivent aujourd’hui. 

Je donne à la suite la description de quelques espèces, 
et j'attends, pour publier toutes les figures, d’autres ma- 
tériaux qui me permettront, d’ici à quelques semaines, de 
donner une petite monographie des espèces. Ces Mollus- 
ques appartiennent, jusqu’à présent, au terrain jurassique 


et se trouvent répandus dans la grande oolithe et le callo- 
vien des départements de Saône-et-Loire, de la Côte- 
d'Or, etc. 


1. PERNOSTREA BACHELIERI. (PI. ILE, fig. 1, 2, 5, 4.) 


Tesla crassissima, solida, subquadrata, subæquilate- 
ralis, antice posticeque prope similis, rugis satis latis, 1r- 
regqularibus, parum pronunentibus, semi-circularibus, 
ornata. Cardo latissimus, sex fossulis longissimis, parum 
profundis, ad summum attenuahs, cavatus ; duæ fossulæ 
sæpe rudimentariæ. fmpressio muscularis semilunaris vel 
subcircularis, invalva sinistra satis profunda, in valva al- 
tera minor. — Long. 135 millim., lat. 110 millim. 


Coquille très-épaisse, solide, presque carrée, subéquila 
térale ; côté antérieur presque semblable au côté pesté- 
rieur. Surface ornée de plis assez larges, non réguliers, 
peu saillants et semi-circulaires. Valve gauche un peu plus 
bombée que la valve droite. Charnière très-large, creusée 
de six fossettes très-longues, peu profondes et s’atténuant 
vers leur sommet ; deux de ces fossettes sont quelquefois 
à l’état rudimentaire. Üne dépression semi-circulaire dans 
l’intérieur des valves, chez les individus adultes et très- 
âgés. Empreinte musculaire assez profonde sur la valve 
gauche et moins marquée sur la valve libre. 

Hab. ? (Collection de la Sorbonne.) 


2. PERNOSTREA HEBERTI. (PI. IL, fig. 5, G.) 


Testa subcircularis , parum crassa. Cardo quatuor 
fossulis brevibus, subrudimentariis, cavatus. — Long. 
92 millim., lat. 93 millim. 


Coquille presque circulaire, peu épaisse. Charnière 


ses ÉTE 
creusée de quatre fossettes très-courtes et presque rudi- 
mentaires. 
Hab. Tournus (Saône-et-Loire). Grande oolithe, partie 
supérieure. (Ma collection.) 


3. PERNOSTREA FERRYI. 


Testa quadrata, satis crassa. Cardo latus, quatuor 
fossulis profundis cavatus. — Long. 60 maillim., lat. 
70 millim. 

Coquille carrée, assez épaisse. Charnière large, creusée 
de quatre fosseltes profondes. 

Hab. Tournus (Saône-et-Loire). Grande oolithe, partie 
supérieure. (Ma collection.) 


4k. PERNOSTREA FISCHERI. 


Testa trapezoidalis, angusta ad cardinem, trregulariter 
plicata. Cardo quatuor vel sex fossulis rudimentariis ca- 
vatus. — Long. 102 millim., lat. 89 millim. 

Coquille trapézoïdale, plus étroite vers la charnière, 
irrégulièrement plissée. Charnière creusée de quatre à six 
fosseltes presque rudimentaires. 

Hab. Tournus (Saône-et-Loire). Grande oolithe, partie 
supérieure. (Ma collection.) 


5. PERNOSTREA PELLATI. 


Testa quadrata, crassa. Cardo satis latus, octo fossulis 
valde impressis cavatus; duæ fossulæ rudimentariæ. — 
Long. 98 millim., lat. 109 millim. 

Coquille carrée, épaisse. Charnière assez large, creusée 
de six fossettes bien marquées, dont deux sont rudimen- 
taires. 


RE 


— 15 — 


Hab. Talant, près Dijon (Côte-d'Or). Grande oolithe.(Col- 
lection Pellat.) 


G. PERNOSTREA CROSSEI. 


Ostrea Wiltonensis Lycett, var. monstrosa, in Supple- 
ment to great Oolite Mollusca 1865, p. 108, tab. xxxIv, 
fig. À a. 

Forest Marble de Pound Pill (Angleterre). M. C. 


Diagnoses de deux Bélemnites nouvelles, 


PAR C. MAYER. 


1. BELEMNITES MERIANI, Mayer. 


B. testa parva, elongata, tereti, lævi, postice subcentraliter 
acuminala, acutiuscula ; alveolo humilr, infundibulifornu, 
subcentrali, angulo circ. 20 graduum. — Long. 35 ml- 
lim., lat. & millim. 


Rostre de petite taille, allongé, lisse, à coupe arrondie, 
atténué seulement vers l'extrémité postérieure, dont la 
pointe peu acérée est presque centrale. Alvéole peu pro- 
fond, subcentral, en forme d’entonnoir, formant un angle 
de 20 degrés environ. 

Cette petite Bélemnite appartient au groupe du B. 
paæillosus. C'est au B. paxillus, espèce alpine, de 
l’étage sinémurien qu’elle ressemble le plus. Elle est aussi 
voisine de celui-ci sous le rapport géologique, car elle 
provient des couches à Avicula contorta. Elle a été trou- 


vée, en 4855, au sommet de la montagne de Scesa-plana, 
sur la frontière suisse du Tyrol, et elle est empâtée dans 
la roche. Je croisque les géologues autrichiens ont, depuis, 
découvert une ou deux autres espèces du même genre 
dans les couches de Saint-Cassian. 


2. BELEMNITES GALLENSIS, Mayer. 


B. testa mediocri, clavato-abbreviata, antice attenuata, 
quadrata, latere ventrali medio concaviuscula, postice in- 
crassala, rotundalo-quadrata, in extremo mucronalo-spi- 
nosa; sulcis lateralibus, obliquis, subflexuosis ; alveolo 
humih, subcentrali, angulo circiter 12 graduum. — 
Long. 53 millim., lat. 12 millim. 


Rostre de taille médiocre, en forme de massue à man- 
che court, aminci et carré en avant, légèrement convexe 
da côté ventral, renflé et plus arrondi en arrière, terminé 
par une épine assez forte. Sillons latéraux superficiels, 
obliques et légèrement flexueux. Alvéole court, à peu 
près central, formant un angle de 12 degrés tout au 
plus. 

Cette espèce, des plus singulières, relie le B. Coguandi 
au B. clavatus et aux espèces voisines, et prouve peut- 
être que toutes ces espèces appartiennent au même groupe. 
M. Escher de la Linth vient d’en découvrir un échantillon 
unique, mais bien conservé, dans les couches oxfordiennes 
moyennes de Quarten, au bord du lac de Wallenstadt, 

C. M. 


BIBLIOGRAPHEE. 


Malacologie de l'Algérie, Ou histoire naturelle 
de animaux mollusques terrestres et flu- 
viatiles recueillis jusqu'à ce jour dans nos pos- 
sessions du nord de l'Afrique, par &. R. Bour- 
guignat. — 3° fascicule (1). 


Le nouveau fascicule que vient de faire paraître M. Bour- 
guignat contient la suite et la fin des ÆHélices algériennes. 
Le nombre de ces espèces, déjà considérable, est encore 
augmenté par lui d’une façon notable, grâce à l’abondance 
des matériaux qu’il a su réurir depuis longtemps. Les es- 
pèces suivantes sont décrites comme nouvelles : Helix 
psara, H. Letourneuxiana, que l’auteur sépare de VAT. 
conspurcatatypique; H. eustricta, qui est l’Æ, conspurcata 
de Morelet;, H. subcostulata et H. agrioica, formes voi- 
sines de l'A. costulata, Liegler; H. Geryvillensis, espèce 
connue jusqu'ici seulement à l’état fossile et recueillie vi- 
vante par M. Marès; AH. lacertarum, qui a beaucoup de 
rapports avec l’H. Berlieri, Morelet, tout en étant d’une 
forme moins élancée et plus globuleuse ; H.Lallemantia- 
na; H. Reboudiana; H. submeridionalis (H. meridiona- 


(4) Paris, décembre 1863, chez Challamel aîné, rue des Bou- 
langers, 30. — Grand in-4°, sur papier fort ; 104 pages d’impres- 
sion et 16 planches lithographiées. — Prix, 20 fr. 


— 78 — 


lis, Parreyss); H. acompsia ; H. euphorca ; H. arenarum 
(H. globuloidea, Pfeiffer, Helic. IV); H. choreta, forme 
voisine de la variété minor de l’H. subrostrata, Férussac ; 
II. Colomiesiana, qui se rapproche de l'A. Oranensis, 
Morelet; H. Duveyrieriana ; H. calopsis, forme voisine 
de l'A. planata, Chemnitz. 

L'auteur considère l'H. Devauxi, Debeaux, comme un 
double emploi de l’H. mœæsta, Parreyss ; nous lui laissons 
la responsabilité de cette opinion. Il restitue à l°/7. mari- 
tima, Draparnaud, le nom antérieur d'A. lineata, Olivi, 
et au Bulimus ventricosu (Forbes, Rossmassler, etc.), qui 
est un Helhix, le nom linnéen d’Helix barbara. 

Plusieurs des groupes d’Helix quecomprendce fascicule, 
tels que ceux des À. variabilis, Draparnaud, H. lineata, 
Olivi, H. subrostrala, Férussac, etc., sont d’une étude dif- 
ficile, à cause de la grande variabilité des espèces qui les 
composent et de la confusion qui règne dans la plupart 
des ouvrages, en ce qui les concerne. Le travail de 
M. Bourguignat donne, à cet égard, des éclaircissements 
nombreux : il sera donc consulté utilement par tous les 
paturalistes qui s'occupent des Mollusques terrestres de 
l Europe et du bassin méditerranéen. 

Les 16 planches lithographiées de cefascicule renferment 
467 figures : ainsi que les précédentes, elles sont faites 
avec beaucoup de soin. La troisième livraison forme le 
complément du premier volume de la publication, vo- 
lume qui ne contient pas moins de 144 descriptions d’es- 
pèces, soit inédites, soit anciennement connues, représen- 
tées avec leurs variétés, sur 52 planches. Nous n'avons 
pas besoin d'ajouter que les diagnoses sont fort détaillées 
et traitées avec un respect pour les lois de la nomencla- 
ture que nous apprécions beaucoup, et que nous serions 
heureux de pouvoir constater chez tous les auteurs qui 


rs TO se 


s'occupent de malacologie. On sait, de plus, que l'ouvrage 
est exécuté avec un grand luxe typographique. 

La première moitié de l'important travail de M. Bour- 
guignat est donc complétement terminée; le reste ne se 
fera pas attendre. H. CRosSsE. 


Note sur la Praire (Venus verruecosa), par 
M. Oh. Bretagne. — In-8°, 7 pages. 1863 (1). 


La Praire est le nom vulgaire du Venus verrucosa, L., 
sur les côtes de Provence; cette espèce comestible a trouvé 
un chaud partisan dans M. Ch. Bretagne, qui, en qualité 
de membre de la Société d’acclimatation, veut la répandre 
sur nos côtes depuis Toulon jusqu’à Menton. Le duc de 
Monaco a même accordé une concession pour établir des 
bancs d’Huitres et de Praires dans le port de Monaco. 

Grâce à la délicatesse de sa chair, le Venus verrucosa a 
eu le sort des bonnes choses ; il est devenu rare, et les 
amateurs sont obligés, aujourd’hui, de l'envoyer chercher 
à Mahon. C'est là, du reste, qu’on devra prendre les indi- 
vidus destinés à repeupler nos rivages. 

Puisque nous parlons de conchylioculture, mention- 
nons deux tentatives d’acclimatation de mollusques étran- 
gers sur nos côtes, dues à l'initiative de M. Coste. Le 
savant professeur du collége de France a expédié, en Pro- 
vence, des Clams où Venus de l'Amérique du Nord; et 


(1j Extrait du Bulletin de la Société impériale d’acclimatation, 
numéro d'avril 1863. 


— 80 — 


dans la baie d'Arcachon, les grandes Huîtres des côtes de 
Virginie (O0. Virgimica, Lk.). Nous ne pouvonsrenseigner 
nos lecteurs sur le succès de l’entreprise, mais nous ap- 
plaudissons à ces efforts persévérants dont le résullat ne 
peut être que l'accroissement en richesses alimentaires de 
nos localités maritimes. FISCHER. 


Études sur quelques Mollusques terrestres nou- 
veaux ou très-peu COnnus (Parmarion, Fischer, 
Ervibouiophorus N. £., Vaginula, Fér., par 


A. Humbert. — I[n-4°, 20 pages, 1 planche 
noire (1). 


$ 1. Le nouvel ouvrage de M. Humbert renferme des 
notions intéressantes sur un groupe de Limaciens dont 
l'étude est encore bien peu avancée ; je veux parler des 
prétendues Parmacelles que les auteurs ont décrites en de- 
hors de la grande zone méditerranéenne, véritable patrie 
des Parmacella. 

Nous avons créé, en 1855, le genre Parmarion pour 
quelques espèces mal figurées par Férussac et décrites in- 
suffisamment, mais dont les principaux caractères sont : 
un crypte muqueux caudal ; une coquille homogène cor- 
née, non spirale; un manteau percé d’un trou au-dessous 
duquel apparaît la coquille. 

Les quatre espèces du nouveau genre étaient les Limax 


(4) Extrait des Mémoires de la Société de physique et d'histoire 
naturelle de Genève, t. XVII, 1'° partie, 1863. 


mr" tes 
extraneus, problematicus, infumatus, et l'Arion Rangria- 
nus. 

D'après une planche inédite de Férussac dont nous 
avons eu connaissance après 1855, nous pensons qu'il y 
aurait lieu de retirer l’Arion Rangianus de ce groupe, et 
nous en donnerons plus tard la figure. 

Restent donc les Limax problemahcus, extraneus cl 
infumatus. Cette dernière espèce devait être en si mau- 
vais état quand elle a été figurée par Férussac, qu’il serait 
difficile de la classer aujourd’hui avec quelque certitude. 

Quant au Limax extraneus, il constitue une petite sec- 
tion différente de celle du Limax problematicus ; nous 
croyons, en effet, que le Limax extraneus estun Limacien, 
et que le Limax problematicus se rapproche sensiblement 
des Vitrines à pore muqueux caudal, Helicarion de Fé- 
russac, tout en conservant des caractères distinctifs bien 
évidents. 

Les Parmacella punctata, tæniata et reticulata de Van 
Hasselt doivent être étudiés de nouveau; je les crois dé- 
pourvus de pore muqueux caudal, d’après les figures iné- 
dites de Férussac. 

M. Humbert adopte le genre Parmarion pour le Limax 
problematicus considéré comme type; il décrit dans ce 
genre une nouvelle espèce, Parmarion pupillaris de Java, 
qui en est très-voisine. 

$ 2. Les Limaciens bitentaculés sont très-rares, et ne 
vivent guère que dans les îles de l'Australie ; tels sont 
les Janella (Limax) bitentaculata, Q. et G., antipodarum, 
Gray, tous deux de la Nouvelle-Zélande, et Aneïta Macdo- 
naldi, Gray, des Nouvelles-Hébrides. 

Le nouveau genre Tribomophorus, proposé par M. Hum- 
bert, provient de Woollongong (Nouvelle-Galles du sud); 
il se rapproche des Janella et Aneita par l'absence de 

6 


Re” hr 


tentacules (la tête ne portant que les deux pédoncules 
oculaires), un manteau très-petit contenant des concré- 
Lions calcaires ; il en diffère par l’absence du sillon mé- 
dian caractéristique des deux autres genres. 

L'espèce typique est nommée Triboniophorus Græffei. 

$ 3. Enfin M. Humbert décrit deux espèces nouvelles 
de Vaginules (genre dont l'extension géographique paraît 
considérable, puisqu'on en signale des représentants dans 
les régions tropicales des deux continents); ce sont les 
Vaginula maculata, Templeton, de Peradenia, Ballacuada 
Pass, Colombo, etc. (Ceylan), et Templetoni, Humbert, de 
Peradenia. 

C’est avec une grande satisfaction que nous voyons les 
conchyliologistes aborder enfin sérieusement le pro- 
blème des Limaciens, qui, depuis Férussac, n'avait pres- 
que pas avancé. 

P. FISCHER. 


Palæontologische Untersuchungen (Recherches 
paléontologiques), von J. Otto Semper. — Pre- 
mière partie (1). 


Ce volume comprend 13 mémoires, dont 8 sont origi- 
naux, et dont 5 sont des tirages à part, publiés précédem- 
ment dans des recueils périodiques de Kiel et du Meck- 
lenbourg. | 

1. Mémoires pour servir à la connaissance des Gasté- 
ropodes du Glimmerthon Nordalbingien (argile miocène 


(1) Neubrandenburg, 1861. 1 vol. in-8° de 242 pages d’impres- 
sion. 


vosges 


— 83 — 


du Holstein). L'auteur énumère 97 espèces de Gastéro- 
podes appartenant à cette formation, qui paraît plus dé- 
veloppée et proportionnellement plus riche en espèces 
dans le Holstein que dans le reste du nord de l'Allemagne. 
Il décrit comme nouveaux les Buccinum decipiens et B. 
bulbulus qui sont des Nassa. 

2. Sur les coquilles miocènes de Lieth. 

3. Mémoire pour servir à la connaissance des Mollus- 
ques miocènes des environs de Teufelsbrucke et des bords 
de l’Elbe. 

4. Notice paléontologique sur le grès limoneux de Sylt. 

5. Sur les coquilles de Lieth, près Elmshorn. Le Fu- 
sus (Trophon) Meyni est décrit comme espèce nouvelle. 

6. Note sur l'âge et les affinités paléontologiques de la 
faune du Glimmerthon. 

7. Note sur le genre Cancellaria. L'auteur, dans la 
liste qu’il donne des espèces fossiles du genre, ajoute 
22 Cancellaires aux 81 de notre catalogue (1). La plupart 
de ces espèces proviennent des terrains tertiaires du nord 
de l’Europe. Il nomme Cancellaria Rothi le C. noduli- 
fera, Beyrich nec Sowerby, et C. Puschi l'espèce repré- 
sentée sous le nom de C.(Voluta) citharella, Brong., par 
Pusch (Pol. Palæont., pl. x1, fig. 16). Il nous consacre en- 
suite quelques pages d’appréciations critiques qui ne nous 
paraissent point pécher par excès d’indulgence ; mais 
nous connaissons trop les droits de la critique et nous 
tenons trop à pouvoir les exercer nous-même dans toute 
leur intégrité, pour nous formaliser en rienlorsque nous 
sommes critiqué à notre tour. Nous nous contenterons de 
répondre que, sur les 25 pages de l’article, 40 sont la 
reproduction textuelle (en allemand) d’une partie de notre 


(1) Journal de Conchyliologie, 1861, p. 247. 


DE 


travail, et que, si M. Semper le trouvait insuffisant, il au- 
rait mieux fait de le recommencer que de le traduire. 

8. Catalogue d’une collection de fossiles des couches 
de Sternberg. Dans l'énumération des espèces, l’auteur 
nomme Terebra Beyrichi le T. plicatula, Beyrich nec 
Lamarck, et Tiphys sejunctus un Tiphys que Beyrich a 
rapporté à tort au T. fistulosus, Brocchi : il change quel- 
ques autres noms qu'il considère comme appliqués à 
tort. 

9. Sur le Woodia Deshayesiana. M. Semper a publié 
cette description en français dans le Journal de Conchy- 
liologie (1) et donné un catalogue des espèces actuelle- 
ment connues. 

10. Sur quelques Eulimacés et Pyramidellacés des ter- 
rains tertiaires du nord de l'Allemagne. Dans ce mémoire 
on trouve décrites, comme nouvelles, les espèces qui sui- 
vent : Eulima Mathildæ, E. Hebe, E. Kochi, Odonto- 
stoma Aglaja, O. angulatum, O. Bosqueti, O. Bollanum, 
O. fraternum, Eulimella Sandbergeri, E. eustyla, Me- 
nesto cryptostyla, Turbonilla Speyeri, T. Ino, T. Bolh, 
T. variculosa, T. Helena, T. Euterpe. 

A1. Sur le Buccinum Caronis, Brongmart. L'auteur 
pense que l’on a confondu sous ce nom deux espèces dis- 
tinctes, l’une éocène, qui doit s'appeler Eburna Caronis, 
Brongniart; l’autre miocène, à laquelle il applique le nom 
de Pseudoliva spirata, Grateloup. 

12. Sur le Discospira foliacea. M. Semper propose 
pour l Orbis foliaceus, Philippi, qui vit dans les mers de 
Sicile et se retrouve à l’état fossile en Sicile et dans le 
nord du Schleswig, le nouveau genre Discospira. 

43. Description de coquilles tertiaires nouvelles. 


(1) Journal de Conchyl., 1862, p. 141. 


SE 
Nous citerons les suivantes : Murex Neugeboreni et 
Phos Hornesi (terrain miocène de Transylvanie); Fascio- 
laria Pecchioli (subapennin de Toscane); Marginella 
Bellardiana (miocène et pliocène de Toscane); M. Aglaia 
(éocène de Ronca); M. Beyrichii (Holstein); Obeliscus 
obtusatus, Solarium Emiliæ, Torinia Theresæ, Tole Adam- 
siana (subapennin de Toscane); Odontostoma Neugebo- 
reni (miocène de Transylvanie); Turbonilla Gastaldi 
(subapennin d’Asti et de Toscane). 

Dans ces différents mémoires, les discussions d'espèces 
etles questions de synonymie paraissent traitées géné- 
ralement avec soin. Nous reprocherons seulement à l’au- 
teur d’avoir méconnu les règles de la nomenclature en 
s’abstenant, plus souvent qu'il ne le faudrait, de caracté- 
riser ses espèces par une diagnose latine : il a tort, égale- 
ment, selon nous, de mentionner certaines espèces, sur 
la valeur desquelles il ne se trouve pas suffisamment 
éclairé, de la façon suivante : Nahca sp. (p. 125), Car- 
dium sp. (p. 159), etc. Il vaut infiniment mieux les pas- 
ser sous silence jusqu’à plus ample informé. Sauf ces lé- 
gères critiques, nous n’avons que des louanges à donner 
à l'ouvrage de M. Semper, qui, par ses études et les ma- 
tériaux qu’il a réunis, nous paraît plus qu’un autre en 
état de continuer l’œuvre interrompue de Beyrich, et de 
nous faire connaître les richesses paléontologiques des 
terrains tertiaires du nord de l'Allemagne.  H. Crosse. 


= 06 


NÉCROLOGIE. 


L'année 1865 à vu s’éteindre, en France, plusieurs na- 
turalistes dont la perte est regrettable pour la science 
conchyliologique. 

M. le professeur Moquin-Tandon (Horace-Bénédict- 
Alfred), membre de l’Institut, a succombé inopinément, 
après une courte maladie. Né à Montpellier le 7 mai 4804, 
reçu docteur en médecine en 1898, il fut d’abord nommé 
professeur de physiologie comparée à l’Athénée de Mar- 
seille (1829), puis appelé à la Faculté de Toulouse (1853), 
et enfin choisi pour occuper à Paris la chaire d'histoire 
naturelle médicale à la faculté de médecine (1853). Il 
possédait les connaissances les plus variées et s'était occu- 
pé avec succès de la langue ainsi que de la littérature ro- 
manes, en même temps que des diverses branches de 
l’histoire naturelle. Botaniste éminent, il pouvait être 
également rangé parmi les Ornithologistes les plus distin- 
gués de France, surtout sous le rapport de l’Oologie, qui 
était une de ses études de prédilection. En Malacologie, il 
s’est occupé plus particulièrement de l'organisation et de 
la classification des Mollusques terrestres et fluviatiles de 
France. Voici la liste de quelques-uns de ses travaux ma- 
lacologiques : 

Mémoire sur les vésicules multifides des Hélices de la 
France. — Mémoire sur l’organe de l’odorat chez les Gas- 
téropodes terrestres et fluviatiles. — Mémoire sur quel- 
ques Mollusques terrestres et fluviatiles nouveaux pour la 


mr". ques 
faune de Toulouse. — Note sur une nouvelle espèce de 
Parmacelle (Parmacella Gervais), précédée de quelques 
considérations sur ce genre de Mollusques. — Observa- 
tions sur l'appareil génital des Valvées. — Observations 
sur le sang des Planorbes. — Observations sur les mâ- 
choires des Hélices de la France (in Mem. Acad. sc. de 
Toulouse, 1848-1852). 

Il a publié encore de nombreux et intéressants articles 
sur divers points de la Malacologie dans le Journal de 
Conchyliologie (1851-1861), au succès duquel il s'inté- 
ressait vivement, dans les Annales des sciences naturelles 
(4851), dans la Revue zoologique (1855 et 1856), dans 
les Comptes rendus de l'Institut (1854), et dans les Actes 
de la Société Linnéenne de Bordeaux (1849). 

Son plus important ouvrage est l'Histoire naturelle des 
Mollusques terrestres et fluviatiles de France (4), qui a 
obtenu un succès mérité. 

Nous perdonsen luiun collaborateur distingué et un sa- 
vant éminent qui aimait à faire partager aux autres la pas- 
sion qu'il ressentait lui-mème pour les sciences naturelles, 

Nous avons à mentionner encore la mort de M. Abel 
Vautier, membre du corps législatif, qui possédait une col- 
lection considérable, et qui joignait le goût des beaux-arts 
à celui de l’histoire naturelle; celle de M. Lorois, ancien 
conseiller d’État, ancien préfet du Morbihan et comman- 
deur de la Légion d'honneur, que son zèle pour les 
sciences naturelles et ses qualités personnelles nous fai- 
saient apprécier à un double titre; enfin-celle de M. Ber- 
nardi, ancien directeur du Journal de Conchyliologie. 

Né à Vérone et, plus tard, élève de l’Académie de Ve- 


- (4) 3 vol. grand in-8°, dont un atlas. 1855, à Paris, chez J. B, 
Baillière. 


— 858$ — 


nise, M. Bernardi s’adonna exclusivement à la peinture 
pendant tout le temps de son séjour en Italie. C’est vers 
1835, après son arrivée en France, qu’il commença à 
s'occuper d’études conchyliologiques. Il sut réunir une 
collection considérable de Cônes, souvent citée par Kié- 
ner, à la monographie duquel elle fournit un bon nombre 
d’espèces nouvelles : cette collection passa, plus tard, entre 
les mains de M. Gubba, du Havre. En 1856, il fit re- 
vivre, avec le concours de l’un de nous, le Journal 
de Conchyliologie, dont la publication avait été suspendue 
pendant près de trois années, et il en conserva la direc- 
tion jusqu'en 1860. Dans le courant de cette dernière 
année, il publia une Monographie des genres Galatea et 
Fischeria, accompagnée de très-belles planches coloriées, 
et, l’année suivante, un travail sur les espèces appartenant 
au genre Conus et récemment découvertes. Depuis le 
commencement de l’année 1861, il était complétement 
étranger à la direction et à l'administration du Journal de 
Conchyliologie, auxquelles l’affaiblissement de sa santé 
l'avait forcé de renoncer. H. CRossE ET P. FISCHER. 


ee 
PARIS.—IMP. DE M°° V° BOUCHARD-HUZARD, RUE DB L'ÉPERON, D.—1864. 


mate. 


I SE 


JOURNAL 


DE 


CONCHYLIOLOGIE. 


1: Avril 1864. 


Note sur une monstruosité de l’animal du Patella 
vulgata, L. 


PAR P. FiscHer. 


J'aidécrit et figuré, dans le Journal de Conchyliologie 
{t. V, p. 250, pl. 11, fig. 4), une monstruosité assez rare 
de Subemarginula, consistant dans la présence de quatre 
yeux sur un seul individu, sans que le nombre des tenta- 
cules ait été modifié. La duplicité des organes était symé- 
trique. 

M. Bert, dont j'ai fait connaître à nos lecteurs les re- 
cherches sur le système nerveux des Patelles (Journ. Con- 
chyl., t. XI, p. 525), m'a communiqué un fait de mons- 
truosité qui n’est pas sans quelque analogie avec celui 
que j'avais observé. 

C’est sur un animal de la Patelle commune de nos côtes 

7 


#00" EE 


que la monstruosité a été constatée. Le tentacule droit et 
le tubercule oculifère étaient bien constitués, mais à 
gauche on remarquait la disposition suivante (pl. var, 
fig. 8) : 

À la place du tentacule on en. trouvait deux, de taille 
ordinaire, se confoncdant à leur base; Je {ubercule oculi- 
fère, placé à la base externe des tentacules, était peu sail- 
lant; il portait deux yeux placés à peu près sur la même 
ligne horizontale. 

Ces yeux, égaux entre eux, avaient les mêmes dimen- 
sions que l'œil droit ; ils paraissaient également aptes à la 
vision, car on y retrouvait toutes les parties constituantes 
normalement développées. 

Le système nerveux central n’était pas modifié, le gan- 
glion cérébroide gauche étant semblable à celui du côté 
opposé; mais les nerfs destinés aux tentacules et aux yeux 
étaient doublés, d’où l'existence de deux nerfs optiques et 
de deux nerfs tentaculaires. 

Cette monstruosité diffère donc de celle que j'ai dé- 
crite : | 

1° Par son asymétrie; le côté gauche étant seul anor- 
mal; 

20 Par la duplicité des tentacules qui étaient restés nor- 
maux sur la Subémarginule. 

À ce propos, je ferai observer que la division ou la du- 
plicité des tentacules n’est pas fort rare chez les Limnéens; 
M. Ch. des Moulins l’a signalée depuis longtemps à propos 
du Limnea glutinosa, et d’autres auteurs ont avancé que 
les Ancyles, les Physes, les Hélices présentaient quelque- 
fois une pareille anomalie. Mais la réunion, sur un même 
individu et au côté gauche, de deux tentacules et deux 

yeux n’en reste pas moins un fait des plus rares.  P.F. 


LEON ee 


Monographie des genres Stylifer et Entoconcha, 


PAR P. Fischer. 


M. Petitde la Saussaye a déjà donné, dans le Journal de 
Conchyliologie (t. IX, p.25, 1851), une note sur le genre 
Stylifer, suivie de l'énumération des cinq espèces qu'il 
connaissait à celte époque. Depuis cette publication, le 
nombre des espèces s’est beaucoup accru, en même temps 
que les observations sur les mœurs et les habitudes des 
Stylifer révélaient des particularités intéressantes. Nous 
croyons qu'il est opportun de compléter les renseigne- 
ments fournis par notre savant confrère. 

$ 1. Historique. Chemnitz le premier (1795) a connu 
un véritable Styhifer, mais cette espèce ayant été recueil- 
lie dans un polypier abandonné sur le rivage, l’auteur 
du Conchylien Cabinet supposa qu’elle était terrestre, et 
appela Helix corallina (t. XI, p. 286, pl. cex, 
fig. 2084-5). 

On oublia complétement l Helix corallina ; il était, du 
reste, difficile, faute de termes de comparaison, de savoir 
à quelle division appartenait cette forme. 

En 1825, Turton décrivit dans le Zoological journal 
(octobre, p. 367, tab. 145, f. 11) une nouvelle espèce de 
Phasianella qu’il appela stylifera. Turton note dans sa 
description un caractère d’une grande valeur et qui aurait 
dù le mettre sur ses gardes : « operculum nullum. » Or 
les Phasianelles ont toutes un opercule calcaire. 

Le Phasianella styhfera avait été dragué par Turton 


je 
dans la rade de Torbay, sur un Echinus esculentus (?) au- 
quel il adhérait. 

Trois ans après, Fleming (History of brit. anim., Edinb., 
p. 526) mentionnait l'espèce de Turton, mais en chan- 
geant son nom générique ; il la classait parmi les Véluti- 
nes, en ajoutant « que l'absence d’opercule, la largeur de 
« l'ouverture la rapprochaient des Vélutines, et qu’elle de- 
« vait même constiluer probablement un nouveau genre.» 
Il proposait le nom de Stylina, sans donner de diagnose 
régulière (1828). 

Cette lacune ne devait être comblée qu’en 1843, par 
Macgillivray (a hist. of the moll. anim., London, p. 345), 
qui caractérisa ainsi le genre Stylina : « Shell subglobose, 
« spiral, thin, with the spire short, convex, but with a 
« prominent apex; the aperture large, roundish, with 
« the outer lip thin; the inner incomplete. Named from 
« the styliform apex. Fleming. » 

Macgillivray avait trouvé son Stylina adhérent à une 
Actinie. 

Le vocable Stylina ne devait pas être adopté; il existait 
déjà un genre Stylina créé par Lamarck pour un animal 
rayonné ; en outre, le genre, n’ayant été constitué réguliè- 
rement qu’en 1845, était postérieur au nom proposé dès 
1832 par Broderip et Sowerby. 

Ces auteurs avaient publié dans les Proceedings de la 
Société zoologique de Londres (p. 60, 1852), et dans le 
Genera de Sowerby, le’ nouveau genre Sflifer (pour Sty- 
lifer), établi sur des mollusques recueillis par M. Cu- 
ming. 

SriLirer. — Testa hyalina, turbinata, apice spiræ 
mucronalo; aperlura Subovala, superne acununata; la- 
brum acutum, sinuatum. Pallium crassum, carnosum, 
cyathiforme, tes!æ anfractus ullimos obtegens. Proboscis 


— 99 = 
longissima, retractilis. Tentacula rotunda, crassa, sub- 
acuminala, ad basin proboscidis posila, oculi ad basin ten- 
taculorum sessiles, minimi. Branchiæ stirps solitaria. Ani- 
mal marinum, Asteriæ cutem penelrans. » 

L'espèce typique ({S. astericola) fat trouvée par 
M. Cuming, dans différentes portions des rayons du dis- 
que oral de l’Asterias solaris, où elle s’était enfoncée si 
profondément, qu’on pouvait à peine reconnaitre sa pré- 
sence. 

«L’animalqui a pénétré dans l’intérieur destissus del’ As- 
térie s’y creuse une loge confortable, où il se meut proba- 
blement à l’aide de son pied rudimentaire. Les spécimens 
d’Astéries infestées par les Stylifer paraissent être dans le 
meilleur état de santé; il est néanmoins permis de suppo- 
ser que les parasites se nourrissent de leurs sucs. » 

Nous donnerons plus loin les raisons qui nous portent 
à croire que les Stylifer ne se nourrissent pas du suc des 
Astéries comme le pensaient Broderip et Sowerby. 

L'anatomie de l'animal des S/yhfer est connue par les 
figures et observations de Broderip, Owen (in Reeve Conch. 
syst., t. IT, p. 174). A. Adams (Voy. Samarang, p. 46, 
pl. xvu, f. 5, 1850, et Genera of rec. Moll.), Gray 
(Voy. Beechey, p. 158-1859), Alder in Gray quide, p. 62- 
1857), Gould ({Exped. Shells, 1846), etc. 

Les résultats des investigations de ces naturalistes sont 
contradictoires. Ainsi la figure anatomique donnée par 
Owen ne ressemble nullement à celle de M. Adams. 

M. Gray soutient que le prétendu manteau figuré par 
Broderip est une portion du pied contractée dans l'alcool 
et appliquée sur la coquille. 

D’après M. Adams, qui a vu les animaux vivants, les 
Stylifer ont deux tentacules allongés, subulés; les yeux 
sessiles sont placés au côté externe de la base des tenta- 


ss OÙ 
cules; tête petite, arrondie; manteau entourant compléte- 
ment la coquille; pied étroit, grêle, se prolongeant beau- 


coup au delà de la tête en avant, la dépassant à peine en 
arrière. 


Extrait des Astéries et placé dans un verre, le Slylifer 
ovoideus, Adams, ne paraît pas jouir d’une grande activité, 
mais il étend son pied en forme de languette et s’en sert 
pour explorer les corps voisins. 


L'animal du S/ylifer Turloni, Broderip, estblanc, pourvu 
d’un assez large pied, sans vestige d’opercule; sa tête 
ronde porte deux tentacules cylindriques et des yeux de 
petite dimension à leur base extérieure ou postérieure. 
Aucune portion de la coquille n’était recouverte par le 
manteau ; mais rien ne démontre qu’en bon état le mol- 
lusque ne peut étendre une partie du manteau ou du pied 
sur son test. La configuration du Styhfer le rapproche 
beaucoup de l’animal des Æulima. Examinés au micro- 
scope, ses débris n’ont fait rien reconnaitre qui ressemblât 
à une plaque linguale denticulée. 

Otolithes circulaires avec un point central. Une seule 
série de lobules triangulaires considérée comme la branchie 
(Alder). 


$ 2. À partir de cette époque, le nombre des Séylifer 
s’est accru considérablement, mais l'étude de leurs condi- 
tions d'existence n’a presque rien révélé de nouveau. Les 
Stylifer Barroni, exaratus, fulvescens, décrits par 
M. Adams, vivent dans les téguments des Astéries, où ils 
se forment unccavité cystiforme; le Stylifer acicula, Gould, 
est parasite des Holothuries; les Stylifer eburneus, Des- 
hayes, robustus, Pease, habitent sur des Oursins. La dé- 
couverte d'un mode particulier de parasitisme des S/yli- 
fer, annoncée par M. Hupé (Rev. z0ol., mars 1860, 


== 099 
p. 118-125), est venue jeter une vive lumière sur les ha- 
bitudes de ces curieux mollusques. 

Enexaminant les baguettes d'un Cidarisimperialhs, Lk., 
M. Hupé remarqua que deux d’entre elles présentaient 
une forme tout à fait anormale; tandis que les épines en 
bon état étaient allongées, cylindriques, cannelées; les 
deux autres, arrondies, ressemblaient, jusqu’à un certain 
point, à de petites noisettes. À leur base on trouvait deux 
étroites fentes verticales, en forme de boutonnières, op- 
posées l’une à l’autre. Une section des baguettes fit recon- 
naître dans l’intérieur de chacune la présence de deux 
Stylifer. 

La cavité mesure 1 centimètre de diamètre; ses pa- 
rois sont lisses ; l'une d'elles, outre les deux Stylfer adul- 
tes, contenait plusieurs coquilles à l’état embryonnaire. 

M. Hupé conclut de ses observations que les Stylifer 
étaient adultes, en état de se reproduire, que les sexes 
sont séparés, et que la génération est probablement vivi- 
pare ; quant à leur mode d'introduction, il suppose qu’ils 
se sontétablis, étantjeunes, dans une dépression de l'extré- 
mité des baguettes, qui, s’accroissant ensuite, ont enve- 
loppé les parasites dans une épaisse couche calcaire. 

Les petites ouvertures de la base des baguettes ne sem- 
blent pas creusées par l'animal ; l'interposition d’une par- 
tie de celui-ci (pied ou appendice du manteau) a pu seule 
déterminer leur formation d’une manière passive. 

On voit que les découvertes de M. Hupé soulèvent des 
questions très-intéressantes à résoudre. Elles prouvent, en 
outre, que les Stylifer, tout en vivant en parasites sur le 
système tégumentaire ou ses dépendances des Échino- 
dermes, ne se nourrissent pas de leur substance, comme 
on l’avait supposé. Leur nourriture arrive avec l’eau de 
mer à travers les ouvertures des cavités qu’ils constituent ; 


_— Mi 


peut-être même leur mufle et leur langue font-ils saillie 
au dehors dans le but de la rechercher. 


$ 3. Les habitudes parasitaires des Stylifer sont parta- 
gées par quelques genres voisins. Plusieurs Eulima vivent 
dans les Holothuries; l’Entoconcha mirabilis, Müller, dans 
les Synapta digitata. M. Adams (Ann. and. mag. of nat. 
hist., nov. 1860) croit que ses Styliferina sont parasites 
des Astéries et des Ophiures. 


La place des Stylifer dans la méthode est indiquée par 
les caractères de leur coquille; nous les rapprochons des 
Eulimes, quoiqu’ils manquent d’opercule, et nous voyons 
entre les Eulima et les Stylifer la mème analogie qu'en- 
tre les Magilus et Leptoconchus. Nous sommes même 
porté à croire que ces deux groupes devront ètre plus 

tard rapprochés. Les Leptoconques, d’après la savante 

étude qu’en a faite M. Deshayes, conservent toujours libre 
une petite ouverture à travers les polypiers, et par cette 
ouverture s’épanouit l'extrémité du manteau. Avons-nous 
une disposition semblable dans le manteau très-ample des 
Stylifer ? je le crois, et j'explique ainsi le rôle du man- 
teau dans la production, ou plutôt la conservation des 
fentes observées par M. Hupé à la base des baguettes de 
Cidaris. 


$ #. La forme de la coquille permet de reconnaître trois 
sections dans les Stylifer. 


a. Espèces à spire courte à dernier tour très-globu- 
leux, 
— type S. astericola. 


b. Espèce à spire médiocrement allongée, test assez 
épais, 
— type S. eburneus. 


D, eu 

c. Spire très-longue, coquille étroite, ayant l'appa- 
rence d’un Æulima, 
— type S. subulatus. 


ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES. 
SECTION d&. 


1° STYLIFER ASTERICOLA, Broderip et Sowerby, Pro- 
ceed. zool. Soc. London, p. 60 (18352). 


Non S{ylifer astericola, Adams, Voy. Samarang (1850). 


Testa ovata, subventricosa, tenuis, nitida, albido-ful- 
vescens; spira brevis, stylifera, nucleo bre; anfractu 
ultimo peramplo, rotundato; columella arcuata, margine 
dextro simplici, flexuoso; aperlura superne coarclala. 
Anfractus 5-5 1/2; nucleo excluso. 

Long. 10 1/2 mil. — Lat.'7 mill. (Ex icon.) 

Hab. Fes Gallapagos, dans l’Asterias hehanthus, Lk. 
(Cuming.) 


2 SrycireR TurrToni, Broderip et Sowerby , loc. cit. 
(1852). 
Phasianella stylifera,Turton, Zool.journ., 
n° vir, p. 507 (1825). 


Testa ovata, lutescente cornea, pellucida, lœvissima ; 
anfractibus 5; 2 basalibus ventricosis, 3 apicalibus 
abrupte minimis. 

Long. « mall. — Lat. 3 mill. (Ex icon.) 

Hab. Rade de Torbay, adhérent aux épines des Echi- 
nus (Turion). 


2 ‘ON 2 


3° STYLIFER OVOIDEUS, H. and A. Adams, Genera of 
recent moll., t. E, p. 239, pl. xxv, f. 4 
(1858). 
— ASTERICOLA, Adams, Voy. Samarang, p.46, 
pl. xvu, fig. 5 (1850). 


Testa globosa, albida, anfractibus 8 circiter, 3 basali- 
bus ventricosis ; apicalibus acutis, productis ; sutura im- 
pressa; anfractu ultimo peramplo (ex icon.). 

Longit. 11 mill. — Lat. 8 mullim.? (Ex icon) 

Hab. Côtes de Bornéo, dans le corps d’un Asterias 
(Adams). 


4° STYLIFER ORBIGNYANUS, Hupé, Rev. et mag. z00l., 
p. 118-195, pl. x, fig. 1-5 (1860). 


Testa ovato-abbreuiata, inflata, pellucida, nitidissima, 
albido-citrina; anfractus 7, rotundati; priores exiqui, 
prominentes ; ultimus et penulhimus convexi; sutura pro- 
funda ; spira mucronato-exserta ; apertura subrotundata ; 
columella regulariter arcuata, labro dextro tenui. 

Long. 6 mill. — Lat. 5 mill. 

Hab. Côtes de la Nouvelle-Hollande, dans les baguettes 
du Cidaris imperialis, Lk (Hupé). 


SECTION D. 


5° Srycirer MirrRet, Petit, Journ. Conchyl., t. LU, 
p. 27, pl. 11, fig. 8-9 (1851). 


Testa ovalo-conica, lϾvissima, pellucida, albido-lutes- 
cens; anfrachbus 7-8, rotundalo-convexis, sutura pro- 
funda discretis ; superioribus subito descendentibus et api- 
culum efformantibus ; apertura subrotundata ; labio 
concavo ; labro lenui, acuto. 


94 
Long. A4 172. mill. — Lat. 6 172 null. 
Hab. Mers de l'Inde (Mittre). 


6° STyLIFER EBURNEUS, Deshayes, Conchyl., de l'ile de 
La Réunion, p. 57, pl. vu, fig. 25 (1865). 


Testa ovato-conica, apice acula, basi turgida, albo- 
eburnea, nitidissima, polita ; anfractibus 9, primis 2, cy 
lindraceis, cœteris convexis, sensim crescentibus, sutura 
lineari simplici junctis ; ultimo anfractu ventricoso, bas 
imper/foralo; apertura paulo constricta, ovalo-lineari, 
paulo obliqua; columella brevissima, obliqua , labro te- 
nu, obtuso. 

Long. 40 mil. — Lat. 5 mill. 

Hab Ile Bourbon, sur les Oursins et les Astéries (Mail- 
lard). 


7°. STYLIFER APICULATUS, Souverbie, Journ. Conchyl., 
t. X, p. 258, pl. 1x, fig. 6 (1862). 


Testa ovalo-conica, tenuissime suboblique strialula, te- 
nuis, nitidissima, translucida, subhyalino-alba, apice 
lactea; anfractibus 10 rotundato-convexis, sulura pro- 
funda separats ; 5 superioribus lente crescentibus et api- 
culum formantibus ; cæteris rapide crescenhibus, 516 lestæ 
subæquantibus ; apertura suboblique pirifornus, latere 
columellari inferne concavo ; labro tenu, recto, acuto. 

Long. 11 42 mul. — Lat. 5 null. 

Hab. Archipel calédonien? (Montrouzier). 


8° STYLIFER ROBUSTUS , Pease, Proceed. zool. Soc. 
London, p. 457 (1860). 


Testa ovalo-globosa, nitida, polita, minute et longitu- 
dinaliter striala; anfrachibus convexis, marginatis, ultimo 


— 100 — 


inflalo ; suturis impressis ; labio leviter reflexo ad colu- 
mellam, basi arcuato. 

Long... mail. — Lat..…. mal. ? 

Hab. Iles Sandwich, sur les Oursins (Pease). 


9° STYLIFER FULVESCENS, A. Adams, Procced. 2001. 
Soc. London, p. 73 (1855). 


Testa ovato-acuminala, vix rimala, obliqua, pellucida, 
fulvescente, apice altenuata, stylifera ; suturis impressis; 
anfractu ultimo rotundalo ; aperlura ovata, antice subpro- 
ducta; labro arcualo, margine vix incrassalo, antice sub- 
reflexo. 

Long..…...mill. — Lat..….. mill.? 

Hab. Te de Labuan, dans une Astérie (Adams). 


SECTION cC. 


10° STYLIFER CORALLINUS, Chemnitz (Helix), Conchyl. 
cab., pl. cex, fig. 2084-5, t. XI, p. 286 (1795). 


Testa turrita, alba, subulata, glaberrima, tenuis, pel- 
lucida ; anfractus 12 circiter ; inferioribus 5 cylindraceis, 
superioribus acultis, acumanalis ; apertura suborbiculari. 

Long. 16 mull. — Lat. 5 mull. (Ex icon.) 

Hab. Indes occidentales (?). Trouvé mort dans un ma- 
drépore (Chemnitz). 


41° STYLIFER SUBULATUS, Broderip et Sowerby, Pro- 
ceed. zool. Soc. London, p. 60 (1832). 


Testa turrila, subulata, altenuata, diaphana ; anfrac- 
tus 9-10 circiter, nucleo excluso, subrotundati ; sutura 
linearis, leviter impressa; nucleo longo, subtorto, an- 
fractu ullimo subrotundato; aperltura ovata, margine 
dextro leviter arcuato. | 


— 101 — 


Long. 15 112 mill. — Lat. 6 mil. (Ex icon.) 
Hab. Indes occidentales ? (Broderip). 


12 SryciFer ACICULA, Gould, Exped. shells (1846) et 
Otia conchologica, p. 54 (1862). 
Eulima vilrea, A. Adams, Thesaur. Eulima, 
pl. cLxIx, fig. 55 (?). 


Testa minuta, imperforala, elongato-subulala, acutis- 
sima, ad apicem integerrima el lente distorta, nilidissima, 
hvido-lactea, interdum flavescente ; spira anfr. ad 12 
planulatis ; sulura lucida; apertura angqusta, ovalis; la- 
bro simplici, antrorsum arcuato, antice evolulo ; columella 
vix arcuala. ? 

Long... mil. — Lat..……. mill. ? 

Hab. es Fidji, dans les Holothuries (Gould). 


Obs. M. Gould croit son espèce identique avec l’Eulima 
vitrea d'Adams, qui a été trouvé dans la même localité et 
dans l'estomac des Holothuries. Néanmoins la coquille de 
M. Adams nous paraît être un véritable Eulima. 


15° STYLIFER BaRRONII, À. Adams, Proceed. zool. Soc. 
London, p. 157 (1854). 


Testa ovali, turrila, alba, nilida, semipellucida, apice 
mucronata ; anfraclibus 7 plans, postice anqulaus, lon- 
guudinaliter oblique striatis; apertura oblongo -oval, 
labro postice angulalo, margine subincrassalo. 

ENG mall. — Lat..….…. mall.? 

Hab. Dans les téguments d'une Astérie des mers tropi- 
cales où ce mollusque forme une cavité cystique (Barron). 


14° STYLIFER EXARATUS, À. Adams, Proceed. zool. Soc. 
London, p. 122 (1855). 


Testa subulato-turruta, alba, nilida, semipellucida, an- 


Je 


fractibus permullis convexiusculs, transversim sulcatis, 
longitudinaliter creberrime striatis, suluris impressis ; 
apice mucronalo ; apertura ovala, ad basin subeffusa ; la- 
bro sinuoso ; margine incrassalo et subreflexo. 

Long... mill. — Lat..... mill.? 

Hab. Iles Philippines, dans les téguments d’une Astérie 
(A. Adams). 


45° STYLIFER SUBANGULATUS, À. Adams, Proceed. z0ol. 
Soc. London, p. 122 (1855). 


Testa subulalo-turritu, alba, nitida, semipellucida, 
apice mucronato, flexuoso; anfrachibus permultis, con- 
vexiusculis, lineis elevatis, transversis cinctis ; ultimo ad 
peripheriam subanqulato; apertura obpiriformi; labro 
tenui, sinuoso, in medio producto. 

Long... mall. — Lat..….…. mill.? 

Hab. Indes occidentales (A. Adams). 


46° SryciFer PauLucciæ, Fischer (pl. VIL, fig. 5). 


Testa elongato-lurrita, conica, imperforata, albida, 
lœvis, nitida, semipellucida ; anfractus 14-12 ; embryona- 
les lateraliter deflexi, cœteri subrotundati; sutura leviter 
impressa; anfractu ullimo rotundato; apertura ovals; 
columella arcuata; peristoma subincrassatum, sinuosum, 
vix reflexiusculum. 

Coquille allongée, turriculée, conique, imperforée, 
blanche, luisante, lisse, semipellucide; 11 à 12 tours de 
spire ; les tours embryonnaires fléchis latéralement, les 
derniers arrondis ; suture légèrement marquée; dernier 
tour globuleux ; ouverture ovale; columelle arquée; pé- 
ristome épaissi, sinueux, à peine réfléchi. 

Long. 10 mall. — Lat. 5 mill. 

Hab. Mer Rouge. Ce Stylifer a été trouvé au milieu 


— 103 — 
des baguettes d’un individu de l’Echinus trigonarius, La- 
marck, par madame la marquise Paulucci, de Florence, qui 
nous l’a communiqué. Nous nous faisons un plaisir de don- 
ner son nom à cette espèce voisine des Stylifer corallhinus 
et subulatus, mais s’en distinguant par ses tours moins glo- 
buleux et par son nucléus plus court. (Collect. Paulucci.) 
$ 5. Outre les seize espèces dont nous reproduisons les 
descriptions, quelques Stylifer ont été décrits ou nommés, 
et il existe des Eulima qui, mieux étudiés, devront plus 

tard rentrer dans le genre Styhfer. 


4° M. C. B. Adams, dans son Calalogue des coquilles de 
Panama (p. 198, 199), mentionne deux espèces nouvelles 
d'Eulima, les E. 1ota de Panama et solitaria de Taboga 
(vivant dans les Holothuries), qui lui paraissent être des 
Stylhfer. 

2 M. Mac-Andrew (Report on the Xarine testaceous, 
p. 124, 1856) indique à Ténériffe une ou deux espèces de 
Stylina (Stylifer, Brod ). 

3° J'ai compris dans le Catalogue des coquilles re- 
cueillies à la Guadeloupe par M. Beau, p. 44, un Stylifer 
non déterminé et que je n’ai pu examiner depuis. 

4° Dans la liste des espèces du genre Stylifer, p. 239, 
donnée par MM. Adams (Gener. of rec. Moll., t. T), je 
trouve plusieurs noms qui me sont inconnus et dont les 
descriptions me manquent. 

STYLIFER Broderipu, Adams.—Cumingri, id.— fasli- 
giatus, id. — sohidus, id. 

5° M. Recve (Elements of Conchyl., t. I, p. 129, pl. xur, 
fig. 56) donne la figure sans description d’un Stylifer al- 
longé, qu'il nomme pyramidalis. M. Deshayes y rapporte 
un Stylhfer de l’île de la Réunion. 

6° Enfin quelques espèces du genre Eulima (Monogr., 


— 104 — 
in Sowerby, Thesaurus) rentreront probablement dans 
les Stylifer. 

$ 7. En terminant cette étude sur les Sfylifer, je crois 
devoir parler du genre Enfoconcha, Müller, qui vit sur les 
Synaptes, et dont les habitudes, par conséquent, se rappro- 
chent de celles des S/ylifer. 

C'est en étudiant, à Trieste, l’organisation du Synapta 
digitata que J. Müller découvrit les singuliers parasites 
qu'il a nommés Entoconcha. 


Genre EntroconcuaA, J. Müller. Ueber Synapta digi- 
tata und ueber die Erzengung von schnec- 
ken in Holothurien. Berlin (1852). — 
Arch. zool., p. 102 (1855). 


Testa obovata, lœvis; anfractus rapide accrescentes ; 
spira brevis, valde obtusa, apice non producto ; apertura 
transversa, semilunaris, antice angulala, postice rotun- 
data ; marginibus disjunctis margine columellari recto; 
apertura longior quam latior ; operculum non spirale. 

Species : Entoconcha mirabilis, Müller. 

Hab. Trieste, dans les Synaptes (Muller). 


Le genre Entoconcha, considéré d’abord, mais avec 
doute, par MM. Adams comme un Stylifer, en a été 
ensuite séparé génériquement. M. Gray partage cette 
opinion. 

Les Entoconcha diffèrent des Stylifer par leur spire 
très-obtuse, dépourvue de pointe, et par l'existence d’un 
opercule, Mais nous nous demandons, en présence des ca- 
ractères que leur assigne Müller, si ces animaux ne sont 
pas des embryons de mollusques gastéropodes ou hété- 
ropodes; leurs tours s’accroissant rapidement et leur spire 
très-obtuse semblent confirmer cette hypothèse. 


— 105 — 

Nous ne pensons pas que d’autres naturalistes aient re- 
cueilli des Entoconcha depuis leur découverte par Müller. 
Les Synaptes ne sont pas rares sur les côtes de la Manche 
et dela Provence; nous recommandons à nos conchylio- 
logistes du littoral de chercher à élucider la question 
posée par le célèbre physiologiste de Berlin. FPE 


Étude critique sur les Bulimes auriculiformes 


de la Nouvelle-Calédonie et des terres voi- 
sines, 


PAR H. CROSSE. 


Il existe, dans la Nouvelle-Calédonie et dans plusieurs 
des terres voisines, un groupe de Bulimes très-intéressants, 
remarquables par leur columelle plus ou moins tordue, qui 
leur donne un aspect auriculiforme, généralement épi- 
dermés, le plus souvent épais et très-solides, mais quel- 
quefois minces et presque transparents, enfin possédant 
un test généralement pourvu de stries longitudinales ru- 
gueuses et présentant une série plus ou moins développée 
de caractères communs qui leur donne à tous comme un 
air de famille, et permet de les réunir au point de vue 
zoologique, aussi bien qu’à celui de la distribution géo- 
graphique. Le type de ce groupe est le Bulimus fibratus 
de Martyn. Les espèces qui le composent sont répandues 
d'abord dans la Nouvelle-Calédonie, qui paraît être leur 
point central de développement et pour ainsi dire leur 
métropole, puis dans les îles Salomon, les Nouvelles-Hé- 
brides, l'archipel des Fidji et la Nouvelle-Zélande. Cer- 

8 


— 106 — 


taines d’entre elles présentent, à un haut degré, des faits 
de polymorphisme qui ont donné lieu à la création d’un 
bon nombre de mauvaises espèces. Autrefois peu répan- 
dues dans les collections, elles sont devenues plus com- 
munes depuis notre prise de possession de la Nouvelle-Ca- 
lédonie ; mais elles ne le sont point encore assez pour 
qu'il soit possible de lever tous les doutes. Il arrive en- 
core fréquemment de rencontrer des formes ambiguës, 
dont le classement exact est fort embarrassant pour le na- 
turaliste, bien qu’il sente instinctivement qu’il aurait tort 
d'établir pour elles une espèce nouvelle. 

On connait peu les animaux qui habitent ces coquilles; 
néanmoins il résulte des observations consignées par 
M. Gould dans son « United States exploring expedi- 
tion, » que les mollusques de ce groupe se distinguent par 
la forme arrondie et même obtuse de leur extrémité pos- 
térieure, tandis que chez les autres Bulimes cette extrémité 
est atténuée et termirée en pointe. 

M. Albers, dans la première édition de son ouvrage 
sur les //élicéens (1), considère comme faisant partie du 
sous-genre Placostylus de Beck les B. fibratus, Martyn, 
B. Shongi, Lesson, et B. Caledonicus, Petit : il crée les 
sous-genres Aspas{us pour le B. miltocheilus de Reeve, 
et Charis pour les B, malleatus et B. fulguratus de Jay. 
Dans la nouvelle édition de 1861, publiée après sa mort 
avec le concours de M. de Martens (2), nous trouvons 
ajoutés aux Placostylus énumérés plus haut les B. exi- 
mius, Albers, B. Bairdu, Reeve, B. insignis, Petit, 
B. porphyrostomus, Pfeiffer, B. scarabus, Albers, B. bi- 
varicosus, Gaskoin, B. fuligineus, Pfeiffer, et B. Alexan- 


(4) Die Heliceen, p. 147 et suivantes. 
(2) Die Heliceen, édition posthume, p. 185 ct suivantes, 


— 107 — 


der, Crosse. Le sous-genre Aspastus est supprimé et rem- 
placé par un autre, le sous-genre ÆEumecostylus, qui 
renferme, dans sa première section, les B. Cleryi, Petit, 
B. Strangei, Pfeiffer, et B. Macgillivrayi, Pfeiffer, et 
dans sa seconde, le B. miltocheilus. Au sous-genre Cha- 
ris, qui est conservé, viennent s’ajouter les B. morosus, 
Gould, et B. Founaki, Hombron et Jacquinot. 

On sait combien nous sommes peu partisan, en prin- 
cipe, de cette monomanie générique et subgénérique à 
laquelle s’abandonnait si facilement l’auteur allemand. 
Nous n’admettons volontiers que les genres établis nette- 
ment, clairement posés, et fondés sur des caractères diffé- 
rentiels d’une valeur sérieuse : or, d’après nous, les coupes 
proposées par M. Albers sont loin de réunir ces conditions, 
à très-peu d’exceptions près ; elles ne sont donc bonnes, le 
plus souvent, qu’à enrichir la synonymie d’une effroyable 
quantité de noms inutiles. 


On peut diviser ces espèces en trois groupes, purement 
artificiels du reste, et dont le troisième a des rapports 
presque aussi intimes que le second avec le premier : ce 
qui fait que le classement linéaire donne une idée insuffi- 
sante de leurs affinités. 

Le premier (Placostylus partim), dont le type est le 
B. fibralus, comprend tous les Bulimes auriculiformes 
dont le péristome est épais, la columelle fortement 
tordue, et dont les bords sont réunis par un dépôt calleux 
très-considérable, brillant, et portant presque toujours 
un tubercule à sa partie médiane. Les espèces de ce groupe 
sont les B. Alexander, B. Souvillei, B. fibratus, B. por- 
phyrostomus, B. Caledonicus, B. pseudo-Caledonicus, 
B. scarabus et B. Seemanni. 


— 108 — 


Le second (Piacostylus partim), dont le type est le 
B. bovinus de Bruguière (B. Shongi, Lesson), renferme 
les espèces suivantes, dont les bords sont réunis par un 
dépôt calleux généralement épais, mais sans tubercule, et 
-dont la columelle n’est point ou presque point tordue et ne 
porte pas de pli : B. bovinus, B. Novo-Seelandicus, B. bi- 
varicosus, B. fuligineus et B. Salomonis. 

Le troisième (Eumecostylus, Aspastus et Charis), dont 
le type est le B. Cleryi, se compose d’espèces générale- 
ment minces, dont la columelle est plus ou moins forte- 
ment tordue, et qui portent presque toujours un tuber- 
cule pariétal assez faible, mais chez lesquelles le äépôt 
calleux qui réunit les bords dans les autres sections est nul 
ou très-peu prononcé. Nous rangeons dans ce groupe les 
espèces suivantes : B. Cleryi, B.Macgillivrayi, B. Stran- 
gei, B. malleatus, B. fulguratus, B. colubrinus, B. eloba- 
tus, B. Stutchburyi, B. Eddystonensis et B. multocheilus. 

Nous devons reconnaître toutefois que quelques-unes 
de ces espèces, à forme intermédiaire, peuvent rentrer 
presque indifféremment dans deux des groupes ci-dessus. 
Ainsi, par exemple, le B. Seemanni, voisin du B. Cleryi, 
peut être ou le dernier du premier groupe ou le premier 
du troisième. C’est précisément à cause de cela que nous 
considérons comme mauvais les noms génériques ou sub- 
génériques de M. Albers. 


Premier groupe. 
1. BuLiMus ALEXANDER. 


Bulimus Alexander, Crosse, in Rev. et Mag. zool., 
1855, p. 54. 

— — Crosse, in Rev. et Mag. zool., 
1855, p. 85. 


— 109 — 


Bulimus Alexander, Crosse, Notice sur les Bulimes, 

p. 4, 1855. 

— — Pfeiffer, Monog. Helic., IV, p.569, 

1859. 

su — Albers, Heliceen, 2° édit., p. 185, 
1861. 

— — Gassies, Faune conchyl. de la Nou- 
velle-Calédome, p. 42, pl. 1, 
f. 1, 1865. 

T. imperforata aut inconspicue subrimata, oblongo- 
ventricosa, crassa, ponderosa, depressa, lateribus op- 
positis subangulata, sub epidermide rufescente-caslanea 
squalide alba; spira conica, apice obtusulo, albido ; 
anfr. 61/2 parum convexi, longitudinaliter rugoso-striat; 
ulüimus major, mullo lalior cœteris, spiram superans, 
ascendens ; columella tuberculifera; apertura ampla, sub- 
ovalis, intus albicans ; peristoma croceum, incrassatum, 
marginibus callo crasso, tuberculum validum, apice albi- 
dum in medio emiltente, junctis, exlerno incrassalo, re- 
flexo, columellari dilatato, adnato. — Long. 95, diam. 
57 mill. 

Var. 8 procerula, peristomate pallidior, tuberculs fere 
nullis. — Long. 90, diam. 55 mill. (collect. Crosse). 

B. Alexander, Crosse, var. AÀ,in Rev. zool., 1855, 
pl. 1v, f. 1-5. 

Habitat in loco dicto Kanala, Novæ-Caledoniæ. 

Cette belle espèce se distingue des autres Bulimes calé- 
doniens plus facilement que les espèces suivantes. Sous le 
rapport de la dimension, elle ne le cède qu’au B. Sou- 
villei, dont elle diffère par sa. forme générale, par la lar- 
geur de son dernier tour, et par la coloration toujours 
plus claire de son péristome, qui est d’un jaune safrané, 
et de l’intérieur de son ouverture, qui est blanchâtre. Elle 


— 110 — 


est, en outre, déprimée d’une façon toute particulière et 
comme un peu écrasée : il résulte de cette dépression qu'il 
existe de chaque côté de la coquille un angle légèrement 
accusé et voisin de celui que l’on remarque dans les es- 
pèces du genre Scarabe, mais moins prononcé. Ses deux 
tubercules ou callosités pariétale et columellaire, peu vi- 
sibles dans le jeune âge (c’est probablement le cas de 
notre variété 8), deviennent excessivement prononcés 
plus tard, surtout la pariétale, et accusent alors une ten- 
dance à blanchir au sommet. C’est ce dont nous avons pu 
nous convaincre en examinant quelques exemplaires en 
bon état et particulièrement deux magnifiques individus 
provenant de la collection Dutailly et exposés dans les vi- 
trines du Muséum de Paris. Cet examen nous a obligé à 
modifier notre première diagnose faite sur des individus 
en médiocre état de conservation. 

Le B. Alexander est encore très-rare dans les collec- 
tions, et n’a été trouvé jusqu'ici qu’à Kanala (Nouvelle- 
Calédonie) : c’est probablement une espèce de l’intérieur 
de l’île. 


2. BuriMus SOUVILLEI. 


Bulimus Souvillei, Morelet, in 8° Bullet. Soc. Hist. 
nat. Moselle, 1856-1857. 


_ — Morelet, Test. Nov. Australiæ, p. 1, 
1857. 
— — Fischer, Journ. Conch., vol. VI, 


p. 500, pl. 1x, f. 13, 1857. 
— — Gassies, Faune Conchyl., p. AA, 
pl. vu, f. À, 1865. 
Bulimus eximius, Albers, in Malak. Bl., IV, p. 96, 
1857. 


— 111 — 


Bulimus eximius, Pfeiffer, MNouitates, 1, n° 204, 
pl. xxxun, f. 4,2, 1859. 
— — Pfeiffer, Mon. Helic., IV, p. 446, 
1859. 
— — Albers, Heliceen, 2° éd., p. 185, 
1861. 


Var. B nigricans, fasciohs subundulatis carens (coll. 
Crosse). 


Cette remarquable espèce, qui atteint jusqu’à 120 mil- 
limètres de longueur sur une largeur de 60, est le plus 
grand des Bulimes du groupe qui nous occupe. Elle est 
imperforée, solide, ovale-oblongue, légèrement compri- 
mée, marquée de stries longitudinales rugueuses, et or- 
née, sur un fond marron, de fascies noirâtres plus ou 
moins larges, subonduleuses et dirigées dans le sens de 
la spire. Néanmoins ce caractère n’est pas constant, car 
nous possédons un individu (var. £) qui est d’un brun noi- 
râtre uniforme et ne présente pas trace de fascies. Les 
tours sont au nombre de 7; le dernier, plus grand que la 
spire, est légèrement ascendant. L'ouverture et le péri- 
stome sont d’un beau rouge de feu plus ou moins orangé : 
les bords sont généralement plus pâles que l’intérieur de 
la bouche. L'ouverture, légèrement auriforme, n'est pas 
toujours verticale, comme le dit M. Pfeiffer (1); nous 
possédons deux individus chez lesquels elle est sensible- 
ment oblique. Au reste, cette espèce commence à présen- 
ter, bien qu’à un moindre degré, les faits de polymor- 
phisme et de déviations diverses que l’on remarque dans le 
B. fibratus. La columelle présente un pli fortement pro- 
noncé, et le dépôt calleux qui réunit les deux bords porte, 
vers sa partie médiane, un tubercuie très-gros et très- 


(4) Mon. Helic., IV, p. 46. 


— 1192 — 


saillant. Dans cette espèce, comme dans la plupart des 
suivantes, l’épiderme finit par disparaître plus ou moins 
complétement dans les vieux individus. 

Cest à tort que les auteurs allemands considèrent 
comme antérieur le nom donné par M. Albers à cette es- 
pèce. M. Morelet l'a nommée et décrite le premier, dans 
le huitième Bulletin de la Société d'histoire naturelle de 
la Moselle, et la publication porte la date du 2 avril 1837 : 
M. Albers ne l’a publiée, dans les Malakozoologische- 
Blaetter que le 20 mai 1857. Il y a donc, en faveur du 
premier, une antériorité de plus de six semaines, et sa dé- 
nomination doit être préférée. 

Le B. Souvillei n’a été recueilli authentiquement, jus- 
qu'ici, qu’à Kanala et à Sainte-Marie-de-Balade (Nouvelle- 
Calédonie). Ces deux points étant situés presque aux deux 
extrémités de l’île, il est probable que l'espèce est répan- 
duc également sur les points intermédiaires de la côte 
orientale. 


5. BULIMUS FIBRATUS (1). 


Limax fibratus, Martyn, Fig. of shells, t. XXV, 1764, 

— —  Martyn, in Chenu, Bibl. conch., t. IX, 
p. 21, pl. vu, f. 5, 1845. 

T. imperforata, oblongo-conica, rugoso-striata, pon- 


(4) Nous évitons de mentionner une partie de 14 nombreuse 
synonymie de cette espèce, attendu qu’il est souvent difficile et 
quelquefois même impossible de savoir à laquelle des innom- 
brables variétés du B. fibratus on peut l’appliquer convenable- 
ment. Nous renvoyons donc, pour ces anciennes synonymies, à 
l'ouvrage de M. L. Pfeiffer (Mon. Heliceorum, vol. I, p. 139), qui 
est entre les mains de presque tous les naturalistes. Nous rappel- 
lerons seulement, pour mémoire, que le Voluta auris Machi 8 de 
Gmelin, le Voluta australis de Dilwyn, l’Æuricula aurantiaca de 
Schumacher et le Placostylus bootis de Beck sont des Bulimus 
fibratus. HG; 


— 113 — 


derosa, caslanea, saturalius radiata ; syira conica, acula, 
apice albida ; anfr. "7 plantusculi, ultimus spiram sub- 
œquans ; columella valide et oblique uniphcata ; apertura 
oblongo-ovalis, intus aurantiaca; peristoma subrectum, 
incrassalum, eburneum, marginibus callo crasso, nitido, 
eburneo (in adultis medio tuberculum prominens formante) 
junctis, dextro stricliusculo columellari dilatato, adnato. 
— Long. 83, diam. 35 mill. Apert. intus 57 null. longa, 
medio 16 lata (coll. Crosse). 


Var. 8 normahs, plerumque imperforata, interdum 
vix rimala, olivaceo-fulva, peristomate aurantiaco, fauce 
vivide purpureo-aurantiaca, margine dextro in adults 
specüninibus sinuato. — Long. speciminis maximi 110, 
diam. 46 mull. (coll. Crosse). 

Bulimus fibratus , Gassies, Faune conch., p. 39, pl. 1v, 

f: 
— — Bairdi, Gassies, L. c., pl. v, fig. 4 
(nec Reeve). 

Var. pallidula, epidermide flavescente induta, non- 
dum omnino adulla, marginibus mediocriter incrassatis, 
lutes-eburneis, fauce ex fusco flavida. 

Auris-Midæ, Chemnitz, IX, P. 11, p. 42, t. 191, 

f. 1059-1040 , 1786. 


Var. J minor, cœlerum varielah 8 simillima. — Long. 
65 mull. 


Bulimus insignis, Petit, in Journ. Conchyl., I, p. 57, 
pl. a, f. 1, 1850. 


Var. € ovala, subcompressa, epidermide olivaceo-casta- 
nea induta, aperltura ampla, fauce purpureo-aurantiaca. 
— Long. 100, diam. 45 mall. (coll. Crosse). 

Bulimus Auris-Midæ, Reeve, Conch. Ic., 170, 1848 

(nec Chemnitz). 


— 114 — 


Bulimus Auris-Midæ, Crosse, in Rev. zool., 1855, 
p. 81, et tirage à part, p. 5. 

Var. S turriculata, spira elongata, anfr. 8-8 172, pe- 
ristomale et fauce nunc pallidis, nunc vivide aurantiacis 
(coll. Daniel). 

Bulimus Bairdii, Reeve, Conch. Ic., 272, 1848. 

— — Pfeiffer, Mon. Helic., I, p. 377, 
185%. 

— — Crosse, in Rev. zool., 1855, p. 81, 
et tirage à part, p. 5. 

— — Albers, Heliceen, éd. 2, p. 185, 
1861. 

Var. n devia, anfr. 7, ultimo dextrorsum et retro pe- 
culiariter contracto, sutura albicante, aperturæ fauce vi- 
vide purpureo-auranliaca, peristomale eburneo. — Long. 
80, diam. 55 mill, (coll. Crosse). 

Bulimus Danieli, Crosse, in Rev. zool., 1855, p. 8k, 

pl. 1v, f. 4, 5, et tir. à part, p. 5. 
_ — Pfeiffer, Mon. Helic., p. 447 , 1859. 
— —  Gassies, Faune Caled., p. 40, 

Var. 8 uwmbilicata, sutura albida, anfr. 7, apertura 
stricta, auriformi, marginibus crassis, albidis, externo 
sinualo, fauce aurantiaca. — Long. 80, diam. my. 
34 mil. (coll. Gassies et Crosse). 

Bulimus Edwardsianus, Gassies, Faune Caled., p. 40, 

pl. 1v, fig. 2 (nec Morelet). 
—  fibraius, var. umbihcata, Crosse, mss. 

Habitat in Nova-Caledonia, ubique frequens. 

Le Bulimus fibratus, actuellement le plus commun et le 
plus répandu dans les collections des Bulimes néo-calédo- 
niens, est une de ces espèces dont le polymorphisme 
excessif fait le désespoir du naturaliste nomenclateur. Si 
‘on n'en possède que quelques individus isolés, on est 


— 115 — 

tenté, leplussouvent, d’en faire autant d'espèces distinctes, 
etil faut en avoir vu des centaines, pour pouvoir con- 
stater tous les passages et arriver à la conviction que l’on 
a affaire à une seule espèce, très-variable dans sa forme 
aussi bien que dans sa coloration. On s’expliquera dès 
lors facilement comment, à l’époque peu reculée où l’on 
ne connaissait qu’un petit nombre d'individus, on a pu 
créer, avec toute apparence de raison, plusieurs éspèces 
qui, dans l’état actuel des connaissances, doivent passer 
en synonymie, à titre de simples variétés. 

Indépendamment de ce polymorphisme irhérent au 
B. fibratus, une autre cause sur l'existence ou la non- 
existence de laquelle nous ne sommes pas encore suffi- 
samment édifié peut contribuer à augmenter la confu- 
sion. L'examen de quelques formes intermédiaires, dont 
le classement spécifique est fort embarrassant, nous a sug- 
géré l'idée qu'il s'opérait peut-être des croisements entre 
les B. Souvillei, B. fibratus et B. porphyrostomus, et 
que nous avions sous les yeux des produits de ces unions 
anormales. Malheureusement la solution de ce problème 
intéressant ne peut être opérée qu'à l’aide d’observations 
faites sur les lieux mêmes, et, malgré nos recommanda- 
tions réitérées, nos correspondants néo-calédoniens ne 
nous ont rien appris jusqu'ici qui seit de nature à nous 
éclairer. Il faudrait vérifier d’abord si notre hypothèse 
est fondée, et ensuite, en cas d’affirmative, si les pro- 
duits de ces croisements sont ou non féconds. On saurait 
pertinemment, après cette vérification, s’il y a lieu de 
réunir ces diverses espèces ou de les maintenir séparées. 
Nous ne nous occuperons, pour le moment, que de l’exa- 
men des formes qui se rattachent directement au B. 
fibratus. 

La figure de Martyn, qui consiitue la forme typique de 


— 116 — 

l'espèce, représente un Bulime imperforé, épais, de di- 
mension moyenne et de couleur marron, avec des radia- 
tions plus foncées : les tours sont au nombre de sept ; 
l'intérieur de l’ouverture est orangé, le péristome épais et 
d'un blanc d'ivoire. La columelle porte un pli assez déve- 
loppé, et les bords sont réunis par un dépôt calleux, qui 
émet vers sa partie médiane un tubercule saillant. Cette 
forme est peu commune. 


La variété 8 nous paraît la forme normale de l’espèce : 
c’est la plus commune. Elle est, le plus souvent, imperforée; 
pourtant quelques individus possèdent une faible fente om- 
bilicale. L'épiderme qui recouvre la coquille est d’un fauve 
olivâtre plus ou moins foncé ; le péristome est orangé et 
l'intérieur de l'ouverture d’un pourpre orangé très-vif : 
le bord droit, chez les individus adultes, présente, le plus 
souvent, un sinus et même une entaille un peu au-dessus 
de sa partie médiane. Dans les exemplaires très-vieux, 
l’épiderme disparaît à peu près complétement, et la partie 
externe du péristome tend à se teruir. La dimension habi- 
tuelle de cette variété est à peu près celle de la forme ty- 
pique (80-85 millimètres de longueur et 52-55 de diamè- 
tre) ; néanmoins quelques exemplaires atteignent une 
taille plus considérable. Le plus grand individu de notre 
collection a 110 millimètres de longueur sur 46 de dia- 
mètre, et M, Deshayes en possède un autre encore plus 
grand. 


L’Auris-Widæ de Chemnitz, qui constitue notre variété 
y, à été établi sur un individu de taille médiocre, peu co- 
loré et incomplétement adulte, ainsi qu’il est facile de 
s’en apercevoir à la faible épaisseur du bord droit et au 
peu de développement du pli columellaire. 


La variété S (B. insignis, Petit) est de petite taille, et 


— 117 — 


sa coloration est, à peu de chose près, la même que ceile 
de la variété £. 

La varieté « (B. Auris-Mide, Reeve, nec Chemnitz) est 
remarquable par sa forme ovale, trapue et légèrement 
comprimée : elle est un peu plus lisse que les autres va- 
riétés : son ouverture est large pour l'espèce : cette forme 
est assez rare. 

La variété « (B. Bairdu, Reeve) est tout simplement la 
forme turriculée ou subscalaire de l'espèce, c’est-à-dire 
quelque chose d’analogue à la monstruosité que l’on re- 
marque quelquefois chez l’Helix aspersa d'Europe : elle 
est rare naturellement, comme toutes les formes anor- 
males. Elle a ordinairement de 1 tour à { tour 172 de 
spire de plus que les autres variétés. C’est à tort que 
M. Gassies (1) donne la figure 4 de sa planche v comme 
étant le B. Baird : elle représente un individu à peu 
près normal de notre variété 2. 

La variété n (B. Danieli, Crosse), assez voisine de la 
forme typique, sous le rapport de la coloration du péri- 
stome et de l'ouverture, est un peu plus élancée, et remar- 
quable surtout par la singulière déviation à droite et en 
arrière que présente son dernier tour. La suture de ses 
tours de spire est blanchâtre. Si nous sommes danis la né- 
cessité de supprimer cette espèce, attendu que nous avons 
vu de nombreux intermédiaires entre elle et les B. fibra- 
tus droits, nous croyons qu'elle doit être maintenue 
comme variété : nous en possédons trois exemplaires, et 
nous en avons vu d’autres. 

M. Gassies a établi récemment, dans un travail fort in- 
téressant sur les Mollusques de la Nouvelle-Calédonie (2), 


(1) Faune conchyliologique terrestre et fluvio-lacustre de la 
Nouxelle-Calédonie, 1863. 


(2) Même ouvrage, p. 40, pl. 1v, fig. 2. 


— 118 — 


une espèce nouvelle que nous considérons comme une 
simple variété ombiliquée du B. fibratus : c’est notre va- 
riété S. Il la décrit sous le nom de B. Ediwardsianus. 
Bien que la plupart des B. fibratus soient imperforés, cette 
règle n’est pas sans exception, et nous possédons quelques 
individus de cette espèce dont les uns sont munis d’une 
simple fente ombilicale, ies autres d’une perforation : 
enfin l’un d'eux présente un véritable ombilic d’un dia- 
mètre de 4 millimètres. La blancheër constante de la su- 
ture et l'entaille du bord droit fortement prononcé ne 
sont pas non plus des caractères spécifiques d’une grande 
valeur. En effet, nous retrouvons le premier dans plu- 
sieurs variétés, et le second chez presque tous les individus 
très-adultes du B. fibratus. La taille, la forme générale 
et la coloration de la coquille représentée par M. Gassies 
sont celles des individus moyens ou petits du B. fibratus. 
Il ne reste donc plus que les caractères tirés de l’épaisseur 
relativement considérable du péristome et de l’étroitesse 
d'ouverture qui en est la conséquence directe. Est-ce bien 
suffisant pour établir une espèce? Nous en doutons. Il 
nous est donc impossible de voir dans cette forme autre 
chose qu’une variété. Nous ajouterons, de plus, que le nom, 
dans tous les cas, ne peut rester, attendu que M. Morelet 
a créé antérieurement un B. Edwarsi, dédié également 
à M. le professeur Milne-Edwards (1) : la maxime non bis 
in idem doit avoir ici son application. 

M. Gassies (/. c., p. 40) mentionne comme variété 
un B. elongatulus, Montrouzier, in sched. Nous ne con- 
naissons point cette variété qu'il ne décrit point. 

Les jeunes individus du B. fibratus ont le bord droit, 
mince et presque tranchant, jusqu’à ce qu’ils aient envi- 


(1) Séries conchyl., 3° livraison, avril 1863, p. 182. 


— 119 — 


ron 7 tours de spire. Nous aurions pu facilement augmen- 
ter de beaucoup le nombre de variétés de l’espèce : nous 
avons préféré mentionner seulement les principales et les 
plus tranchées. 

Le B. fibratus a été recueilli abondamment dans pres- 
que toutes les parties explorées de la Nouvelle-Calédonie, 
et particulièrement à Port-de-France et à Kanala. 


4. BULIMUS PCRPHYROSTOMUS. 


Bulimus porphyrostomus, Pfeiffer, in Proc. zool. Soc., 
1851, p. 261. 
es — Chemnitz, éd. 2, Bul. NW. 
444, pl. xxxv, f. 1, 2. 
2 = Pfeiffer, Mon. Hel., ILE, 
p. 578, et IV, 446. 
— _ Gassies, Faune Caléd., p.43, 
— — pl. 1v, f. 5. 


Placostylus  — Pfeiffer, Vers., p.148, 1856. 

— — Adams, Genera, I, p. 153, 
1858. 

_— — Albers, Heliceen, éd. 2, 


p. 185, 4861. 

Bulimus Auris bovina, Reev., Conch. Ic., 185 (nec Bru- 
guière) , 1848. 

— Lessoni, Petit, Journ. Conch., IV, p. 405, 
pl::x1,,1: 01, 1609. 

— —  Crosse, Rev. z0ol., 1855, p. 82, et 
tirage à part, p. 5. 

Var. 8 constricta, apertura angusta, perobliqua, mar- 

ginibus callo crasso, edentulo junctis. 

Bulimus singularis, Morelet, Test. nov. Austral., tirage 

a, part,p..2, 14857. 


25 Los 
Bulimus Lessoni, Gassies, Faune €Caléd., p. 44, 
pl. 1v, f. 4. 

Les seules bonnes figures que nous connaissions de cette 
espèce et de sa variété sout celles du récent ouvrage de 
M. Gassies. Aucune des autres ne représente un individu 
complétement adulte, et il en résulte qu’on confond sou- 
vent le B. porphyroslomus avec certaines variétés du 
B. fibratus. I en diffère, même à l’état jeune, par l'étroi- 
tesse relative, et surtout par l'obliquité constante de son 
ouverture, caractères qui, dass les individus adultes, sont 
excessivement prononcés, L’épiderme olivâtre de la co- 
quille tombe plutôt que dans le B. fibratus : elle paraît 
alors d’une nuance carnéolée pâle. Nous avons trouvé, 
chez tous nos individus, sept tours de spire et non six, 
comme le dit M. Pfeiffer. L'ouverture, longue, subverti- 
cale, étroite, oblique, est d’un marron pourpré très- 
foncé à l’intérieur. Le péristome est épais et blanc : ses 
bords sont réunis par une forte callosité qui porte un tu- 
bercule à sa partie médiane : le bord columellaire est muni 
d’an pli oblong. 

La variété sur laquelle M. Morelet a établi son B. sin- 
gularis se distingue du type par son ouverture plus res- 
serrée et plus oblique, par son péristome plus épais, et 
enfin par l'absence de toute dent ou tabercule sur le 
dépôt calleux qui réunit les bords. 

M. Reeve, dans son /conica, confond cette espèce avec 
le B. Auris bovina de Bruguière, qui est antre chose. 
M. Petit l’a nommée, en 1855, B. Lessoni, n'ayant pas 
connaissance de la description antérieure de M. Pfeiffer. 

La dimension de cette espèce est égale à celle des pe- 
tits individus du B. fibratus. Le B. porphyrostomus ha- 
bite la Nouvelle-Calédonie : la variété a été recueillie à 
Port-de-France, sur la côte occidentale de l’île. 


in 


5. BULIMUS CALEDONICUS. 


Bulimus Caledonicus, Petit, in Rev. z00l., 1845, 55. 
— — Pfeiffer, Helic., Il, p. 140, IT, 
p. 578, et IV, p. 447. 
—_ — Reeve, Conch. Ic., 163, 1848. 
— — Philippi in Abbild., III, 23, 
p. 95; Bul., pl. 1x, fig. 2. 
— — Deshayes in Férussac, p. 117, 
pl, cxxxvIn, fig. 5 et 4. 
— —_— Crosse,in Rev.z0ol.,1855, p.81, 
et tir. à part, p. 2. 
— _ Gassies, Faune Caléd., p. 45, 
pl. V 689: 
Placostylus — Albers, Heliceen, éd. I, p. 147, 
et éd. IF, p. 185. 
_— — Pfeiffer, Versuch., p. 148. 
—_ _— Adams, Genera, vol. IE, p. 153. 
Le B. Caledonicus est imperforé, lourd, épais, de forme 
ovale-allongée, et d’un blanc rougeâtre sous un épiderme 
olivacé : il est strié longitudinalement et faiblement mar- 
telé en travers. La spire est conique et pointue. Les tours, 
au nombre de 6, sont assez convexes; le dernier, un peu 
plus grand que la spire, est gibbeux et renflé en arrière. 
L'ouverture est irrégulière, oblongue, rétrécie, et d’un 
brun pourpré foncé à l’intérieur. Le péristome est d’un 
blanc jaunâtre, fortement épaissi, mais non réfléchi : les 
bords sont réunis par un dépôt calleux, épais, brillant et 
unidenté : le bord droit, vers la partie supérieure, est for- 
tement sinueux et comme entaillé; le bord columellaire 
est muni d’une large dent ou plaque verticale saillante. 
— Long. 69, diam. 34 millim. (Coll. Crosse.) 


Cette espèce, bien connue et remarquable par la forme 
9 


— 122 — 
tourmentée de son ouverture, habite la Nouvelle-Calédo- 
nie, où elle est très-commune, non-seulement dans les 
montagnes de l’intérieur, mais encore sur presque tout le 
littoral, et notamment à Balade, Jengen et Kanala. Elle a 
été recueillie à l'île Art par le R. P. Montrouzier, et sur 


un petit ilot situé à l’entrée de la baie du Sud par 
M. Magen. 


6. Buzimus PsEuDO-CALEDONICUS. 


Bulimus pseudo-Caledonicus, Montrouzier, in Journ. 

Conch., vol. VIL, p.379, 
pl. xiv, fig. 5. 

— — Fischer, Journ. Conch., 
vol. VIII, p. 199. 

— — Albers, Heliceen, éd. I, 
p. 186. 

— = Gassies, Faune Caléd., 
p. 45, pl. v, fig. 4. 


Cette espèce est véritablement intermédiaire entre la 
précédente et celle qui suit (B. scarabus). Un peu plus 
petite que le B. Caledonicus, elle s’en distingue par la 
couleur plutôt marron qu’olivâtre de son épiderme, par le 
manque de malléations transverses, par sa columelle re- 
marquablement plate et non dentée, par l'absence de dent 
à la callosité qui réunit ses deux bords, par la forme plus 
élargie, plus régulière et moins tourmentée de son ouver- 
ture, et par le sinus moins fortement prononcé de son 
bord droit. 

Le B. pseudo-Caledonicus est assez commun dans les 
bois de la Nouvelle-Calédonie. Le R. P. Montrouzier l’a 
recueilli à Balade et à l’ile Art. Aucun des quelques indi- 
vidus que nous avons pu voir ne présentait de caractères 


= 
différentiels suffisants pour permettre d'établir des va- 
riétés. 

7. BULIMUS SCARABUS. 


Bulimus scarabus, Albers, in Malak. BI., 1854, p. 219. 
— — Pfeiffer, Novit., I, p. 12, pl. 1v, 
fig. 12 et 13. 
— — Pfeiffer, Mon. Helic., IV, p. 447. 
— — Gassies, Faune Caléd., p. 46, pl. v, 
fig. 2. 
Placostylus — Pfeiffer, Vers., p. 148. 
EE — Albers, Helic., éd. IT, p. 185. 


Cette espèce a beaucoup d’affinité avec la précédente, 
surtout sous le rapport de l'ouverture. Elle est un peu 
plus petite et elle s’en distingue, de plus, par les cin- 
gulations transverses de son épiderme, par son ouverture 
un peu moins allongée, par ses tours de spire plus con- 
vexes, par son bord droit moins sinueux et par le ton plus 
clair de sa coloration intérieure. Le péristome est dé- 
pourvu de dents, ainsi que dans l'espèce précédente. 

Ce Bulime habite la Nouvelle-Calédonie et particulière- 
ment l'île Art. 


8. BuLIMUS SEEMANNI. 


Bulimus Seemanni, Dahrn, in Proceed. zool.Soc., 1864, 
p. 207, :pl-:xxvE, fine 6: 

Cette espèce, munie d’une perforation ombilicale pres- 
que entièrement cachée, est oblongue-fusiforme, assez 
solide, marquée de stries longitudinales rugueuses et 
d’une coloration rougeâtre. La suture est bordée, la spire 
assez élancée. Les tours, au nombre de 5, sont à peine 
convexes ; le dernier, qui forme les 375 de la longueur to- 
tale, est comprimé vers sa partie médiane et assez nola- 


— 124 — 


blement descendant en avant. La columelle est tordue et 
fortement plissée. L'ouverture est faiblement oblique, 
auriforme, élargie à sa partie basale et rougeâtre à l'inté- 
rieur. Le péristome est blanc, large et épais, réfléchi près 
de la columelle : les bords sont réunis par un dépôt cal- 
leux épais. — Longueur 70, largeur 21 mill. (Coll. Cu- 
ming.) 


Ce remarquable Bulime, que nous ne connaissons en 
France dans aucune collection, a beaucoup de rapports 
avec le B. Cleryi, Petit. Il en diffère par son épaisseur, sa 
sculpture, le nombre de ses tours de spire, l’épaisseur et 
le développement de ses bords, ainsi que du dépôt calleux 
qui les réunit. Les individus complétement frais sont très- 
probablement revêtus d’un épiderme caduc. Ce sont ces 
derniers caractères qui nous ont porté à le placer, de pré- 
férence, dans notre premier groupe. Mais, ainsi que nous 
l'avons fait observer plus haut, il serait presque aussi bien 
placé dans le troisième, ce qui prouve combien toutes ces 
espèces ont d’affinités entre elles, et combien sont peu 
solides les divisions génériques ou subgénériques à l’aide 
desquelles on a tenté de les séparer. 

Le B. Seemanni provient des îles Fidji. 


Deuxième groupe. 


9. BuLiMus BovINUS. 


Bulimus bovinus,  Bruguière, Enc. méth.,1, p.345, 
n° 80 (nec auctorum). 
a 2 Petit, Journ. Conch., 1855, 
vol. IV, p. 404. 
—  Auris-bovina, Petit, Journ. Conch., 1855, 
vol. IV, p. 405. 


ai ar de 


LD ne er rat ire ne et Es fit gmntiehinss-m hein ing” 


— 125 — 
Bulimus Auris-bovina, Crosse, in Rev. 2001, 1855, 
p. 82, et tir. à part p. 4. 
— Shongi,  Lesson, Voy. Coquille, p. 321, 
pl. var, fig. 4 et 5. 


_ — Pfeiffer, Mon. Helic., I, 
p. 140, III, p. 578, et IV, 
p- #47. 

— _ Reeve, Conch. Ic., 159. 

— -— Gould, Exp. shells, 1851, 
P+:#9: 

— = Chemnitz, éd. IT, p. 55, pl. xvt, 
fig. 14 et 15. 

Placostylus  — Albers, Heliceen, X, p. 147, et 

éd. IT, p. 485. 

— — Pfeiffer, Vers., p. 148. 

— — Adams, Genera, vol. IT, p. 153. 


Var. 8 candida, columella subverticah, peristomalte 
albo, apertura intus lutescenti-albida, margine basali uni- 
tuberculato, dextro superne intus leviter sinuato.— Long. 
86, diam. 56 muillim. (Coll. Crosse.) 


Cette espèce, vue de dos, ressemble, à s'y méprendre, au 
B. fibratus : c’est la même forme, à peu près la même 
taille, la même couleur d’épiderme, les mèmes stries lon- 
gitudinales rugueuses et le mème nombre de tours de 
spire. La suture est blanchâtre, mais beaucoup d’indi- 
vidus du B. fibratus présentent la même disposition. Les 
deux espèces ne diffèrent entre elles que par les caractères 
que présentent l’ouverture et le péristome. Dans le B. bo- 
vinus, la columelle est arquée et non dentée : l'ouverture, 
oblongue-ovale, est d’un rouge-cerise très-vif (4) et subca- 


{4) C’est la coloration normale : néanmoins elle n’est pas abso- 


— 126 — 


naliculée vers la base. Le péristome, très-épais, est souvent, 
chez les individus adultes, muni d’un ou plusieurs petits 
tubercules calleux, toujours situés sur le bord droit ou le 
bord basal, et jamais sur le columellaire ou le pariétal 
(c'est le contraire dans le B. fibratus). Le plus souvent, il 
n'existe qu'un tubercule sur le bord basal ; quelquefois on 
en trouve aussi un second à la partie supérieure du bord 
droit ; enfin, sur un exemplaire de notre collection, nous 
comptons dix petits tubercules, distribués de la partie ba- 
sale à l’origine du bord droit, et dont plusieurs sont réunis 
ensemble et comme anastomosés. Les bords sont réunis 
par une forte callosité, le columellaire est dilaté et proé- 
minent. — Longueur 85, plus grand diam. 55 millim. 
(Coll. Crosse.) 

* Nous possédons une variété, d’ailleurs parfaitement con- 
forme au type et à peu près de même dimension, qui s’en 
distingue par sa columelle un peu plus verticale, et sur- 
tout par son péristome qui est complétement blanc. L’in- 
térieur de la bouche est d’un blanc jaunâtre très-clair. 
Ainsi que cela se voit souvent dans l’espèce, le bord basal 
porte un petit tubercule peu saillant. 

Ce Bulime n’a été recueilli jasqu’ici qu’à la Nouvelle- 
Zélande. Sa grande ressemblance avec le B. fibratus justi- 
fie ce que nous avons dit déjà plus haut au sujet des rap- 
ports nombreux que présentent entre elles les espèces du 
groupe qui nous occupe et de la difficulté que l’on a à les 
classer méthodiquement. Elle a été cause, de plus, d’une 
confusion dans laquelle sont tombés tous les auteurs an- 
glais et allemands, qui considèrent l’espèce de Bruguière 
comme un double emploi du B. fibratus dans la synony- 
lument constante. Quelquefois elle tourne à l’orangé ; dans l’indi- 


vidu figuré par Lesson, l'ouverture et le péristome sont d’un blanc 
rougeûtre. H. C | 


be tr émettes af éme … à 


— 127 — : 


mie duquel elle devrait dès lors entrer. C’est à tort, selon 
nous, et nous partageons l'opinion émise pour la première 
fois par M. Petit de la Saussaye (1). Bruguière, qui était un 
naturaliste de talent, ne dit pas un mot de la présence de 
dents, soit sur la columelle, soit sur le dépôt calleux qui 
réunit les deux bords, ct l’on sait que ces dents ou plis 
dentiformes sont l’un des principaux caractères différen- 
tiels du B. fibratus : on ne peut admettre qu'il ne les ait 
pas vues ; elles sont trop apparentes pour cela. Il faut donc 
en conclure qu’il avait en vue l’autre espèce, à laquelle sa 
description convient beaucoup mieux. Au reste, Lesson lui- 
même paraît avoir renoncé à son nom spécifique, puisque, 
comme le dit M. Petit ({. c.), il lui a « substitué, dans son 
« texte, celui de B. Auris-bovina, après avoir consulté 
« M. de Férussac et les collections de Paris. » 4 

D’après M. Gould (2), l'animal du B. bovinus est d’un 
noir bleuâtre uniforme, corpulent, largement arrondi à 
la partie postérieure de son pied, qui ne se termine pas en 
pointe, comme celui de la plupart de ses congénères. Il est 
aussi remarquable par la dimension considérable des 
expansions latérales de son pied, qui forment comme de 
grands falbalas et le font paraître presque aussi large que 
long. La tête est large et obtuse; les tentacules sont courts, 
grêles et d'un jaune pâle à l'extrémité. L’orifice génital, 
placé en arrière du tentacule droit, consiste en une large 
fente continuée par un sillon à direction obliqueen avant 
eten bas : M. Gould compare cette disposition à celle qu’on 
observe chez les Aplysies. 


(1) Journal de Conchyliologie, vol. IV, p. 403-405. 
(2) U. S. Eæplor. Exp., p. 79, pl. vi, f. 85 a et b. 


— 128 — 
10. Bucimus NovosEELANpICus. 


Bulimus Novoseelandicus, Pfeifier, Malak. BL., 1861, 
p. 149. 


Coquille imperforée, ovale-oblongue, solide, munie de 
stries longitudinales rugueuses, et d’un brun fauve mêlé 
çà et là de petites bandes marron. La spire, ovale-conique 
et de couleur de chair à sa partie supérieure, est assez 
pointueau sommet. La sutureestlargementbordéede blanc. 
Les tours, au nombre de six, sont faiblement convexes; le 
dernier, aussi grand que laspire, est subatténué à la base; 
la columelle est verticale, de forme rhomboïdo-semiovale, 
et d’un blanc jaunâtre à l’intérieur. Le péristomeest épaiset 
blanc : ses bords sont réunis par un dépôtcalleux blanchâtre : 
le bord droit, assez développé, est légèrement arqué et pré- 
sente un très-faible sinus à sa partie supérieure. Le bord 
basal forme un angle avec le columellaire qui est dilaté.— 
Longueur 77, diam. 31 millim. L'ouverture, sous le péri- 
stome, a 55 millim. de long sur 15 de large. 

Cette espèce a été recueillie, par l'expédition scientifique 
de la frégate autrichienne Novara, à Wangarura, près de 
la Baie-des-iles (Nouvelle-Zélande). Ainsi que le fait remar- 
quer M. Pfeiffer, elle a de grands rapports avec l’espèce 
précédente. Il se peut qu’elle soit établie sur notre variété 
blanche du B. bovinus, qui nous semble s’en rapprocher 
considérablement. N'ayant pas eu entre les mains de type 
authentique du B. Novoseelandicus, nous ne pouvons 
avoir de certitude complète à cet égard. 


11. BuLiMUS BIVARICOSUS. 


Bulimus  bivaricosus, Gaskoin, in Proc. zool. Soc., 
1854, p. 152, pl. xxx, 
fig. 4. 


— 129 — 


Bulimus  bivaricosus, Pfeiffer, Helic., IV, p. 447. 
— —. Gassies, Faune Caléd., p. 47, 
pl. ri, fig. 2. 
Placostylus _— Pfeiffer, Vers., p. 148. 
_ ee Albers, Heliceen, éd. IT, p. 185. 


Coquille imperforée ou munie d’une fente ombilicale 
presque imperceptible, ovale-oblongue, solide, pourvue 
de stries longitudinales rugueuses très-faiblement décus- 
sées, et d’un rose blanchâtre sous un épiderme caduc d’un 
brun foncé. La spire est conique, légèrement renflée et 
obtuse au sommet. Les tours, au nombre de six, sont peu 
convexes ; le dernier est à peu près aussi grand que la spire 
et subatténué à la base. L'ouverture, oblongue-verticale, 
est d’un rouge orangé et subcanaliculée à la base. Le 
péristome est épais, obtus et d’un rouge de sang : les 
bords sont réunis par un dépôt calleux épais, de mème 
couleur et émettant, tout à fait à l’intérieur, un tubercule 
peu visible et blanchâtre : le bord columellaire est un peu 
arqué, dilaté et réfléchi, le bord externe droit et émar- 
giné à sa partie supérieure. — Longueur 59 millim., plus 
grand diam. 27. (Coll. Crosse.) 

Cette espèce semble un diminutif du B. bovinus : sa 
columelle est moins arquée, son ouverture plus verticale, 
proportionnellement plus longue et moins large; enfin son 
bord droit est émarginé. L’individu figuré dans l'ouvrage 
de M. Gassies n’est pas complétement adulte. Ce Bulime a 
été recueilli à l'ile de Lord-Howe (Nouvelles-Hébrides) et à 
Lifu (îles Loyally, dépendances de la Nouvelie-Calédonie). 


42. Burimus FULIGINEUS (pl. VIT, fig. 4). 


Bulimus fuligineus, Pfeiffer, in Proceed. zool. Soc., 
1352, p. 85. 


— 130 — 


Bulimus fuligineus, Pfeiffer, in Chemn., Ed. nov., 
p. 457, pl, 48, f. 5, G. 


— — Pfeiffer, Mon. Hel., I, p. 501, 
| et IV, p. 565. 
Placostylus — Pfeiffer, Vers., p. 148 (Malak. 
BI.) (1855). 
— — H. et A.Adams,Genera, vol. II, 
p. 155. 


— — Albers, Heliceen, éd. post., 
p. 185. 


Cette espèce est imperforée, oblongue, solide, marquée 
de stries longitudinales, et de petits sillons concentriques 
qui les coupent irrégulièrement, assez brillante et d’un 
brun fuligineux. Ce brillant et cette coloration provien- 
neut de la présence d’un épiderme qui est sujet à s’écail- 
ler et à disparaître par endroits, comme chez le B. fibra- 
tus et beaucoup d’autres espèces du groupe qui nous oc- 
cupe. La spire est obtuse au sommet et de forme convexo- 
conique, la suture profonde et généralement blanchâtre. 
Les tours, au nombre de 5, s’accroissent rapidement; les 
premiers sont toujours rosâtres et non épidermés,; le dernier 
est atténué à la base, subcomprimé vers sa partie médiane 
et égal aux 5/5 de la longueur totale. La columelle est lé- 
gérement tordue, non vers le milieu, comme dans les es- 
pèces du premier groupe, mais à la base, ce qui lui donne 
un faux air de troncature, qui a fait placer à tort par 
M. Pfeiffer l'espèce dans le voisinage du B. Downest, 
Gray (Mon. Hehc., IL), opinion sur laquelle, d’ailleurs, 
l'auteur est revenu récemment (Malak., BI., 1861, p. 15). 
Elle est, ainsi que le bord droit, d’une belle couleur oran- 
gée, dans les individus en bon état. L'ouverture, impercep- 
tiblement oblique, est allongée, auriforme et d’un blanc 


— 131 — 
livide à l’intérieur ; le péristome est assez épais, le bord 
droit flexueux et plus développé vers sa partie médiane. 
— Longueur de la coquille 38 millimètres, plus grand 
diamètre 17 (coll. Crosse). 

Cette espèce provient de l'archipel des Nouvelles-Hé- 
brides. 

M. Pfeiffer (Won. Hel., IV, p. 565) signale une va- 
riété £ remarquable par sa coloration fauve et son péri- 
stome peu coloré : elle nous est inconnue. La seule figure 
que nous connaissions de cette jolie espèce étant excessi- 
ment médiocre, nous avons cru devoir en donner une 
nouvelle. Nous ferons remarquer que, dans cette espèce, 
les bords ne sont pas réunis par un dépôt calleux et que, 
par conséquent, elle appartient déjà, sous ce rapport seu- 
lement, au troisième groupe. 


15. Burimus Sacomonis (pl. VIE, fig. 5}. 


Partula Salomonis, Pfeiffer, in Proc. zool. Soc., 1852, 
D: 104 
—— — Pfeiffer, Mon. Helic., IX, p. 137, 
t. IV, p. 510. 
— — Chemnitz, éd. 2, p. 276, pl. Lxvi, 
f. 10, 11 (pessimæ). 
— — Adams, Genera, vol. IE, p. 145. 
_ — Albers, Helic., édit. 2, p. 259. 
Placostylus — Pohrn, in Mal.  bl, 1869, 
p. 214. 
Bulimus pyrostomus, Pfeiffer, in Proceed. zool. Soc., 
1860, p. 157. 
— — Pfeiffer, in Malak. Bl., 1861, 
p. 15. 


Cette espèce, pourvue d’une fente ombilicale très-étroite, 


— 132 — 


mois assez profonde, est de forme ovale-conique, et de 
couleur marron, avec des bandes un peu plus foncées, 
mais peu distinctes. Les stries longitudinales rugueuses 
qu'elle présente, ainsi que la plupart de ses congénères 
du groupe qui nous occupe, sont coupées par d’autres 
Stries spirales plus faibles et irrégulières. La suture est 
médiocre et simple. Les tours, au nombre de 5, sont fai- 
blement convexes; le dernier, un peu plus grand que la 
spire, est renflé vers sa partie médiane. La columelle est 
droite, et paraît située assez profondément à l’intérieur 
de la bouche, par suite de l'expansion du bord columel- 
laire, qui est libre et dilaté : un faible dépôt calleux le 
réunit au bord externe, qui est légèrement arqué. Tout le 
péristome est d’un beau rouge de feu. L'ouverture, fai- 
blement oblique et de forme ovale-allongée, est d’un 
brun rougeâtre à l’intérienr. — Longueur de la coquille 
40 millimètres, plus grand diamètre 20 (collect. Crosse). 

Cette coquille, encore assez peu répandue dans les col- 
lections, a été recueillie à Errumanga (Nouvelles-Hébrides). 
M. Pfeiffer, dans la diagnose originale, l’indique comme 
provenant des îles Salomon; mais la première localité pa- 
raît plus certaine. | 

Elle est voisine du B. fuligineus de Pfeiffer, qui pro- 
vient également des Nouvelles-Hébrides, mais elle s’en 
distingue facilement par sa fente ombilicale, sa taille un 
peu plus considérable, sa forme plus ventrue, son ouver- 
ture plus large, son bord columellaire libre et dilate, son 
bord externe moins arqué, et enfin par l'absence de toute 
torsion à la base de la columelle. 

Il est arrivé à cette espèce, par un singulier hasard, 
d’être décrite deux fois par le même auteur, la première 
comme Partule, la seconde comme Bulime, à huit ans de 
distance. M. Dohrn, en visitant la collection Cuming, qui 


— 133 — 


renfermait les deux types, a constaté le double emploi, et 
opéré la rectification dans les Malak. Blaetter de 1862. Le 
deuxième nom doit donc passer en synonymie. La seule 
figure qui ait été publiée de ce Bulime étant complétement 
méconnaissable, à force de mauvaise exécution, nous avons 
pensé qu’il était utile de le représenter de nouveau. 


Troisième groupe. 
44. Bucimus CLERyI. 


Bulimus Cleryi, Petit, Journ. Conch., 1850, vol. I, 
p. 56, pl. 1v, fig. 4. 
_ — Pfeiffer, Mon. Helic., II, p. 306, 
et IV, p. 569. 
= —  Chemnitz, éd. 2, p. 245,pl. Lxv, f. 5. 
Placostylus Cleryri, Pfeiffer, Vers., p. 148. 
Otostomus (Aspastus) Cleryi, Adams, Genera, vol. IL, 
p. 151. 
Eumecostylus Cleryr, Albers, éd. 2, p. 186. 


Coquille imperforée, oblongue-fusiforme, assez solide, 
munie de stries longitudinales assez rugueuses, et d’un 
rouge de chair plus ou moins intense, sous un épiderme 
très-caduc, dont on ne trouve plus guère de trace chez les 
individus adultes, et qui est vert chez les jeunes individus. 
La spire est de forme conique-allongée, assez pointue au 
sommet, et d’une nuance plus foncée à sa partie supérieure. 
Les tours, au nombre de 6, sont presque plans; le dernier, 
qui forme environ les 375 de la longueur totale, est sub- 
comprimé vers sa partie médiane et alténué à la base. La 
columelle est tordue et munie d’un pli très-fort et blan- 
châtre. L'ouverture, à peine oblique, est oblongue, auri- 


— 134 — 


forme, arrondie et élargie vers sa partie basale. Le péri- 
stome est épais, légèrement développé et réfléchi du côté 
de la columelle : le bord étroit est comprimé vers sa par- 
tie médiane, resserré et aminci près de son point d’inser- 
tion. — Longueur totale 96 millimètres, plus grand dia- 
mètre 54 : longueur de l’ouverture 53 millimètres, plus 
grande largeur 24 (coll. Crosse). 

Cette belle espèce, encore très-rare dans les collections, 
a été recueillie à «Makira-Harbour, » dans l’île San-Cris- 
toval (archipel Salomon). 

Elle a des rapports intimes de forme et de coloration 
avec le B. Seemanni, mais elle est plus grande, plus 
mince de test et surtout de péristome : de plus, ses bords 
ne sont point réunis, comme ceux de l’autre espèce, par 
un fort dépôt calleux. 


45. Buzimus MaAcGrLLivrayt. 


Bulimus Macgillivrayi, Pfeiffer, in Proc. zool. Soc., 
1855, p. 108, pl. xxxn, 


Fe 
== — Pfeiffer, Mon. Helic., IV, 
p. 579. 
Placostylus  — Pfeiffer, Vers., p. 148. 
Eumecostylus — Albers, Heliceen, éd. 2, 
p. 186. 


Coquille ombiliquée, oblongue, fusiforme, assez solide, 
légèrement striée, un peu luisante, rougeâtre, ou d’un 
marron fauve. La spire, conique et allongée, est assez ob- 
tuse. La suture est légère et bordée de blanc ou de rose. 
Les tours, au nombre de 5 172, sont peu convexes; le der- 
nier, formant les 417 de la longueur totale, est un peu 
renflé au-dessous de la suture, et atténué à la base. L’ou- 


— 135 — 


verture, presque verticale est semi-ovale, étroite, et d’une 
nuance plus claire que le péristome : elle est resserrée 
par une callosité pariélale en forme de nœud ou de tuber- 
cule, et par un pli oblique, blanchâtre et très-développé 
que forme la columelle. Le péristome est assez épais, lé- 
gèrement développé, et d’un rose plus ou moins brunâtre; 
le bord columellaire est dilaté, réfléchi, et couvre à demi 
l'ombilic qui est étroit. — Longueur 56, largeur 24 mill. 
(coll. Crosse). 


Cette espèce est, en quelque sorte, un diminutif du 
B. Cleryi; elle est plus petite, moins terne, et son bord 
droit n’est pas comprimé vers sa partie médiane : son pli 
columellaire est proportionnellement plus développé; 
enfin elle possède une callosité pariétale qui manque à 
l’autre espèce. 


Le B. Macgilhvrayr provient de « Wanderer-Bay, » 
localité de l'ile Guadalcanar (archipel Salomon). 


16. BuriMus STRANGEI. 


Bulimus Strangei, Pfeiffer, in Proc. zool. Soc., 1855, 
page 8. ‘ 
— — Pfeiffer, Nouit., I, p. 54, pl. xvi, 
f. 11, 12, 
— = Pfeiffer, Helhc., IV, p. 578. 
Placostylus — Pfeiffer, Vers., p. 148. 
Eumecostylus —  Albers, Heliceen, éd. 2, p. 186. 


Coquille à ombilic à demi caché, oblongue, fusiforme, 
assez mince, munie de stries longitudinales croisées par 
d’autres stries spirales très-faibles. Sa coloration est d’un 
fauve clair, avec une petite bande blanchâtre à la suture, 


— 136 — 


qui est bordée et légèrement crénelée. La spire est assez 
élevée et obtuse au sommet. Les tours, au nombre de 
5 172 à 6, sont à peine convexes; le dernier, plus grand 
que la spire, est légèrement ascendant et atténué vers la 
base. L'ouverture, à peu près droite, forme un ovale al- 
lougé, et dans les individus adultes se trouve resserrée 
par la présence d’un tubereule pariétal blanc : l’intérieur 
est assez brillant, et d’un jaune plus ou moins blanchâtre. 
La columelle est blanche et porte un pli long et assez 
saillant. Le péristome est blanc et assez épais; le bord 
droit est développé, réfléchi et arqué à sa partie supé- 
rieure : le bord columellaire est dilaté, aplati et étalé. — 
Longueur 57 millimètres, plus grand diamètre 26 (coll. 
Crosse). 

Cette espèce provient de la petite île Eddystone (océan 
Austral). Elle est très-mal figurée dans les Novitates. L’in- 
dividu représenté est petit, non adulte, et ne porte trace 
ni du pli columellaire ni du tubercule pariétal, qui don- 
nent à l’ouverture un caractère si particulier; de plus, la 
fantaisie de l'artiste l’a orné de raies longitudinales d’un 
vermillon des plus criards, que l'espèce n’a jamais pos- 
sédées, sa coloration étant toujours d’un fauve clair très- 
doux et uniforme. 


47. BULIMUS MALLEATUS. 


Bulimus mallealus, Jay, in Rev. zool., 1842, p. 80. 


— — Guérin, Mag., 1845, t. LXI. 

_— —  Philippi, Abbild., Il, 9, p. 10, 
Bul., pl. ns, f. 4. 

— — Pfeiffer, Helic., I, p. 55, IX, 


p. 516, et IV, p. 378. 
_ — Reeve, Conch. Ic., 174. 


— 137 — 


Bulimus malleatus, Deshayes, in Fér., p. 47, pl. cxziv, 
fig. 11, 12. 
— — Gould, Exp. shells, 1851, p. 80. 
— — Gould, U. S. Expl. exp. Atlas, 
pl. vi, fig. 78. 
— Chenu, Jan. Conch., fig. 3204. 
Charis — Albers, Heliceen, éd. I, p. 1592, et 
éd. LE, p. 196. 
— ee Pfeiffer, Vers., p. 152. 
=" — Adams, (renera, vol. IL, p. 147. 


Coquille munie d’une perforation ombilicale, ovale- 
conique, mince, ridée et martelée à sa surface, blan- 
châtre avec des taches brunes nombreuses, distribuées en 
séries irrégulières. Spire courte, conique, à sommet légè- 
rement obtus. Tours au nombre de 5, faiblement con- 
vexes : les premiers sont entièrement blancs, le dernier 
est beaucoup plus grand que la spire. La columelle porte 
un pli très-fort à sa partie supérieure. L'ouverture est 
oblongue, subauriforme et blanche à l’intérieur. Le pé- 
ristomé est blanc, largement développé et un peu réflé- 
chi : le bord columellaire est fortement dilaté, détaché et 
réfléchi. — Longueur 55 mill., largeur 24 (coll. Crosse). 

Cette espèce habite les îles Fidji : les autres lieux de 
provenance indiqués par les auteurs sont erronés. 

D'après M. Gould (1. c.), l'animal est corpulent et re- 
marquable par la forme aplatie et largement arrondie de 
Ja partie postérieure de son pied. 


418. BULIMUS FULGURATUS. 


Bulimus fulguratus, Jay, in Rev. zool., 18492, p. 80. 
ns _— Guérin, Mag., 1845, t. LXII. 
on _ Philippi, Abbild., IH, 9, p. 10, 
Bul., pl. ui, fig. 2. 
10 


— 138 — 

Butimus fulquratus, Pfeiffer, Helhc., IE, p. 56; HIT, 
p. 516; et IV, p. 578. 

— — Reeve, Conch. Ic., 175. 

— — Gould, Exp. shells, 1851, p. 80. 


— — Gould, U. S. Expl. exp. Atlas, 
pl. vi, fig. 77. 
Charis — Albers, Heliceen, éd. I, p. 152, 
et éd. IT, p. 196. 
— _ Pfeiffer, Vers., p. 152. 


— — Adams, Genera, vol. II, p. 147. 
Bulimus eximius, Reeve, Conch. Syst., IT, t. CLXXIHIT, 


fig. 2. 
Plekocheilus gracilis, Broderip, in Proc. zool. Soc., 
1840, p. 182. 


Coquille perforée, oblongue, assez mince, longitudina- 
lement et très-finement striée, et ornée transversalement 
de lignes concentriques, saillantes et subonduleuses : son 
système de coloration se compose de petites bandes 
brunes, disposées en zigzag, sur un fond d’un ton olivâtre 
clair. La spire est courte, conique, légèrement obtuse au 
sommet, dénuée d’épiderme et rosée à sa partie supé- 
rieure. Les tours, au nombre de 5, sont convexes ; le der- 
nier est beaucoup plus grand que la spire. La columelle, 
à sa partie supérieure, porte un pli très-fort. L'ouverture 
est oblongue, subauriforme, et d'un blanc plus ou moins 
jaunâtre à l’intérieur ; le péristome est simple, largement 
développé, assez réfléchi, et d’un blanc tirant sur le jaune; 
les bords sont réunis par un dépôt calleux, mince et 
transparent. Le bord columellaire est dilaté, mais un peu 
moins détaché que dans l'espèce précédente. — Longueur 
47 millimètres, largeur 20 (coll. Crosse). 

L'animal, d’après M. Gould (/. c.), est de couleur de 
chair, déprimé, aplati, et obtusément arrondi à sa partie 
postérieure. 


— 1939 — 


Cette espèce, voisine de la précédente, s'en distingue 
par sa solidité plus grande, par sa forme plus élancée, et 
par ses linéoles transverses saillantes et subonduleuses. 
Nous en possédons une variété qui diffère du type par son 
test un peu plus mince, ses linéoles transverses moins 
accentuées, et surtout par la couleur orangée de son péri- 
stome et de son ouverture : le pli columellaire seul reste 
blanchâtre. Elle paraît excessivement voisine du B. colu- 
brinus, de Pfeiffer. 

Le B. fulgquraltus provient des îles Fidji. 


19. BULIMUS COLUBRINUS. 


Bulimus colubrinus, Pfeiffer, in Proceed. zool. Soc., 
1860, p. 158, pl. Li, fig. k. 
— — Pfeiffer, Halak. BI., 1861, p. 15. 
D'après la description de il. Pfeiffer, cette coquille est 
ombiliquée, oblongue-fusiforme, assez solide, légèrement 
striée en long et marquée, dans le sens de la spire, de pe- 
tits sillons obliques et irréguliers: elle est fauve, brillante, 
et ornée de petites bandes disposées en zigzag et d'un brun 
noirâtre. La spire est conique, assez acuminée, dénuce 
d’épiderme et d’un rose pourpré à sa parlie supérieure. 
Les tours, au nombre de 5, sont convexes; le dernier 
est un peu plus grand que la spire. La columelle est blan- 
châtre, épaisse, tordue et légèrement saillante; l’ouver- 
ture, subverticale, oblongue-ovale, est, à l’intérieur, bril- 
lante et d’un rouge de feu. Le péristome, légèrement 
épaissi, est bordé de blanc : ses bords sont réunis par un 
dépôt calleux d’un rouge de feu : le bord droit est légère- 
ment développé, le bord columellaire dilaté et étalé. — 
Longueur 56 millimètres, largeur 23 (coll. Cuming). 
. Cette espèce habite la Nouvelle-Calédonie , d’après 
M. Pfeiffer. 


— 140 — 


Nous conservons quelques doutes sur fl'exactitudé de 
l'habitat qui lui est assigné, d’abord parce qu’elle ne s’est 
jamais trouvée, à notre connaissance, dans aucun des nom- 
breux envois de coquilles calédoniennes qui sont arrivés 
en France, depuis la fondation de la colonie, et ensuite 
parce qu’elle nous paraît avoir les plus grands rapports 
avec le Bulimus fulquratus, Jay, que l'on a rencontré jus- 
qu'ici seulement aux îles Fidji. Il nous semble même pro- 
bable qu'elle n’est qu'une simple variété du type, diffé- 
renciée par sa taille un peu plus grande, son test plus épais, 
et sa coloration plus vive. Nous retrouvons dans les deux 
espèces les mêmes stries spirales et les mêmes fascies ful- 
gurantes dans le sens longitudinal. Seulement, la certitude 
matérielle nous manque, car nous n’avons pas eu le type 
original entre les mains : d’ailleurs, on doit y regarder à 
deux fois avant de supprimer une espèce créée par un sa- 
vant aussi éminent et aussi consciencieux que M. Pfeiffer. 
Nous nous contentons donc, pour le moment, d'appeler 
sur ce point douteux l'attention des naturalistes. 


20. BULIMUS ELOBATUS. 


Bulimus elobatus, Gould, in Proc. Boston Soc. of nat. 
hist., 1846, IT, 190. 
— _— Gould, ÆEzxp. shells, 1846, p. 51 
(teste Pfeiffer ). 
_— — Pfeiffer, Mon. Hekhc., IL, p. 148; 
IL, p. 419; et IV, p. 479. 
— — Gould, U. S. Expl. exp., p. 72, 
pl. vi, fig. 84 et 84 a. 
Var. & minor, decolorata, epidermide destituta, albi- 
do-cinerea (teste Gould). 
Bulimus morosus, Gould, in Proc. Boston Soc. of nat. 
hist., 1846, IL, 190. 


mm LÉ = 


Bulimus morosus, Gould, Exp. shells, 1846, p. 51. 
_ — Pfeiffer, Mon. Helic., I, p. 56; I, 
p. 516; et IV, p. 378. 
Charis  — Pfeiffer, Vers., p. 152. 
— _— Albers, Heliceen, éd. WE, p. 196. 
—  roseus, Gould (teste Adams) (1), Genera, IL, 
p. 147? 

Si nous réunissons ici ces deux Bulimes que nous con- 
naissons uniquement par les descriptions et les figures qui 
en ont été publiées, c’est sur l'autorité et d’après l'avis de 
auteur lui-même : il déclare formellement, dans une 
note (2), qu'ils ne forment qu’une seule et même espèce 
que l’on doit rapporter au Bulimus Founaki, Hombron et 
Jacquinot. Nous verrons plus loin ce qu’il faut pensér de 
ce dernier. Le B. morosus ne parait être qu’une variété de 
petite taille de l’autre espèce, établie sur des individus en 
mauvais état de conservation, blanchâtres, décolorés et 
complétement dépourvus d’épiderme. 

Quant au B. elobatus, d’après la description et la figure 
de M. Gould, c’est une coquille étroitement ombiliquée, 
d’une forme ovale-allongée, assez solide, ornée de stries 
longitudinales coupées par des linéoles transverses inter- 
rompues, et recouverte d’un épiderme zébré de jauneet de 
vert. Lestours de spiresontau nombre de cinq et convexes; 
le dernier est grand. L'ouverture est étroite et subellip- 
tique, le bord droit simple, oblus, orangé. La columelle 
porte un pli très-oblique. — La longueur est de 2 pouces 
1/4, la largeur de 1 2/5 (anglais). 

Nous ferons remarquer que l'individu représenté sur la 
planche ne semble pas en parfait état de conservation, ce 

(1) M. Gould n’a pas décrit, à notre connaissance, de Bulimus 


roseus. Ce nom serait-il un lapsus calami de MM. Adams? HE. C. 
(2) Otia, rectifications, p. 244. 


— 142 — 


qui augmente l'incertitude qui règne sur cette espèce. De 
plus, s’il est de plus grande taille que le B. fulguratus, il 
en a tout à fait la sculpture et la coloration. Nous ne re- 
trouvons pas ses linéoles transverses et saillantes dans 
l'individu typique du B. Founaki que nous avons vu dans 
les vitrines du Muséum de Paris et qui n’est strié que très- 
faiblement et dans le sens longitudinal. Nous pensons donc 
que M. Gould a insuffisamment connu le B. Founaki et 
que son assimilation n’est pas complétement fondée. Dans 
notre opinion, ou son espèce est bonne et peut rester, ou, 
si elle doit être réunie à une espèce connue, elle ne con- 
stitue qu’une variété maxima du B. fulguratus. 

Le B. elobatus et sa variété (B. morosus) proviennent 
des îles Fidji. 


91. BULIMUS STUTCHBURYI. 


Bulimus Stutchburyi, Pfeiffer, in Proc. z00l. Soc., 1860, 
p. 157, pl. Li, fig. 8. 
LS _ Pfeiffer, Malak. BI., 1864, p. 12. 
—  paletuvianus, Gassies, in Journ. Conch., t. VIT, 
4859, p. 570 (1). 
— — Gassies, Faune Caled., 1865, 
p. 48, pl. 11, fig. 2. 


Var. 8 fulvo-virens, lineis albidis fulminantibus, sub- 
triangularibus longitudinaliter picta, apertura sæpe (sed 
non semper) minus dilatata. 

Bulimus Founaki, Hombron et Jacquinot, V. Pôle Sud, 

Atlas, Moll., pl. vin, fig. 15-15(2). 


(1) Species male nominala, nec latine descripta. H. C, 
(2) Vox barbara nec adoplanda, species cum specimine non 
adullo constilula. H.:C, 


— 143 — 


Bulimus Founaki, Pfeiffer, Mon. Helic., NX, p. 407, et 
IV, p. 467. 
— —  Gassies, Faune Caléd., 18653, p. 48. 
Charis — Pfeiffer, Vers., p. 152. 
—_ — Adams, Genera, vol. If, p. 147. 
— —  Albers, Heliceen, éd. IT, p. 196. 


Coquille imperforée ou pourvue d’une fente ombilicale 
très-faible (1), ovale-fusiforme, assez mince, striée longi- 
tudinalement, avec des traces de striation spirale presque 
imperceptibles et dont il faut beaucoup d'attention pour 
constater l’existence : sa coloration est assez brillante et 
d’un brun fauve avec des lignes longitudinales plus fon- 
cées. La spire est assez régulièrement conique et se ter- 
mine par un sommet obtus. La suture est blanche. Les 
tours, au nombre de cinq, sont à peine convexes; les pre- 
miers sont dénués d’épiderme et d’une couleur plus ou 
moins rosâtre; le dernier, égal aux 5/5 de la longueur 
totale, est légèrement ascendant et atténué vers la base. 
L'ouverture, subauriforme et terminée, à sa partie supé- 
rieure, par un angle assez aigu, est diminuée le plus sou- 
vent par la présence d’un tubercule pariétal nodiforme : 
elle est d’un blanc presque nacré à l’intérieur. La colu- 
melle est blanche et porte un pli assez prononcé. Le péri- 
stome, d’un fauve carnéolé dans l'individu figuré par 
M. Pfeiffer, est plus généralement blanc : le bord droit, 
assez régulièrement arqué, est développé et légèrement 
réfléchi; le bord columellaire plat, dilaté et appliqué contre 
la partie ombilicale qu’il couvre presque toujours com- 


(1) Nous pensons que M. Pfeiffer, qui emploie l’expression 
subumbilicata, a dû avoir sous les yeux un individu exceptionnel, 
puisque tous les exemplaires que nous avons vus sont imper- 
forés. H:'€; 


— 144 — 


plétement. — Longueur de notre individa le plus typique 
65 millim., diam. 30 (coll. Crosse). 

Cet exemplaire ainsi que celui qui est figuré dans l’ou- 
vrage de M. Gassies dépassent notablement les dimensions 
indiquées par M. Pfeiffer. Mais nous possédons un individu 
parfaitement adulte qui a la taille indiquée par lui à 
4 millimètre près (54 millim.) : ce qui prouve que la di- 
mension del’espèce est variable. C’est évidemment parsuite 
d’une faute d'impression que M. Pfeiffer indique un dia- 
mètre de 11 millim. Il faut lire 21, ainsi qu'on peut s'en 
convaincre en mesurant la figure qu'il donne dans les 
Proceedings. 

La variété 8 se distingue du type principalement par sa 
coloration qui se compose d’un fond olivâtre ou d’un fauve 
verdâtre, traversé longitudinalement par un nombre plus 
ou moins grand de lignes blanchâtres disposées en zigzags 
et formant comnie des triangles. De plus, son ouverture 
est généralement moins large que dans le type; mais ce 
caractère différentiel n’est pas constant, ce quien diminue 
la valeur. 

Nous nous sommes trouvé fort embarrassé en ce qui 
concerne le nom et la synonymie de celte espèce et nous 
avons dû, à notre grand regret, mais par respect pour les 
lois de la nomenclature, rejeter les noms proposés par 
deux auteurs français, malgré leur antériorité sur celui de 
M. Pfeiffer. 

Le premier en date est celui de B. Founaki, nom ma- 
nuscrit de MM. Hombron et Jacquinot, conservé par le 
naturaliste qui à publié la description des mollusques re- 
cueillis par eux. Ce nom est un mot kanak qui, d’après 


M. Gassies (1), veut dire chef : il ne peut être adopté, par 


(1) Faune Calcd., p. 49. 


— 145 — 


conséquent, en sa qualité de vox barbara, ou mot barbare. 
De plus, ainsi que nous avons pu nous en convaincre, en 
examinant le type exposé dans les galeries du Muséum de 
Paris, le même naturaliste ne s’est pas aperçu qu’il avait 
affaire à un Bulime non adulte, et il l'a décrit comme 
une espèce à bord droit, mince et tranchant. Il en est ré- 
sulté une fausse appréciation de l’espèce dans ses rapports 
naturels, et une description inexacte et insuffisante. Nous 
ajouterons que l'individu typique est en fort mauvais état 
et paraît avoir séjourné dans l'alcool, ce qui a presque 
anéanti son épiderme et ajoute aux difficultés de son iden- 
tification. Notre conclusion est qu’il est impossible d’adop- 
ter le nom de B. Founaki, attendu qu'il a été établi sur 
un individu non adulte, mal décrit et plus mal nommé. 
Quant à la question de savoir si l’on doit ou non réunir 
cette forme au B. Stutchburyi, l’affirmative ne nous 
semble pas douteuse, bien que M. Pfeiffer, qui ne paraît 
pas se faire une idée bien exacte du Founaki, sépare les 
deux espèces (1) par 611 numéros, et que M. Gassies sou- 
tienne qu'elles sont distinctes. Ce dernier auteur pense 
que le B. Founalki se distingue toujours de l’autre espèce 
par ses lignes ou fascies fulgurantes et comme en zigzag, 
ainsi que par son ouverture moins dilatée. Mais il suffit 
d'examiner un certain nombre de ces coquilles pour s’aper- 
cevoir que la forme de l'ouverture est très-variable sous le 
rapport de la largeur, et que les lignes en zigzag tantôt 
n'existent pas, tantôt sont en très-petit nombre et dispo- 
sées sur l’avant-dernier tour seulement, tantôt enfin sont 
très-développées. Nous possédons un individu chez lequel 
les lignes en zigzag sont aussi développées que possible, 
et dont cependant l’ouverture est plus large que celle du 


(4) Malak. Bl., 1851, p. 12, et Mon. Hehc., 1V, p. 467. 


— 146 — 


type figuré par M. Gassies (1). Ces lignes ne sont donc 
qu’un accident de coloration, et ce caractère ne nous pa- 
raît pouvoir constituer qu’une simple variété et non une 
espèce. 

Le deuxième nom donné à l'espèce est celui de M. Gas- 
sies, qui, en 1859, l’a appelée B. paletuvianus, par allu- 
sion à son mode de station, les individus qu’il connaissait 
ayant été recueillis au milieu des palétuviers du rivage de 
l'île Nu. Malheureusement, l’auteur n’a pas emprunté sa 
dénomination au nom botanique de ces végétaux (Rhizo- 
Phora), et il en résulte que son nom spécifique n’est guère 
meilleur que le précédent, et qu'il ne peut, pas plus que 

ui, être adopté (2) dans la nomenclature. Nous nous 

voyons donc forcé d'adopter le nom de B. Stutchburyr, 
proposé par M. Pfeiffer en 1860 et contre lequel il n’y a 
rien à objecter. 

Cette espèce est indiquée comme ayant été recueillie 
dans trois archipels différents, savoir : à l'île Nu (Nouvelle- 
Calédonie, côte sud-ouest) par M. Gassies, à Érumanga 
(Nouvelles-Hébrides) par M. Pfeiffer, et aux îles Salo- 
mon par MM. Hombron et Jacquinot : la forme typique 
n’a été signalée que dans les deux premiers. 


22, Burimus EDDyYSTONENSis. 


Bulimus Eddystonensis, Pfeiffer, in Proc. zool. Soc., 
1855, p. 8. 
— — Pfeiffer, Novit., I, p.54, pl. 16, 
fig. 4, 2. 


(1) Long., 66; long. ap., 36; lat., 18 mill. (collection Crosse). 
—Long., 65; long. ap., 32; lat., 15 mill. (collection Gassies). 

(2) C’est ainsi que, pour donner à un animal quelconque un 
nom emprunté à cette circonstance qu'il vivrait habituellement 
sur le chêne, il faudrait dire quercinus et non cheneanus, ce 2 
serait un nom barbare. kL.,C: 


— 147 — 


Bulimus Eddyslonensis, Pfeiffer, Helic., IV, p. 565. 
— — Gassies, Faune Caléd., p. 49. 
Eurytus — Pfeiffer, Vers., p. 157. 


Coquille imperforée, ovale-conique, assez mince, couverte 
de stries serrées et de malléations légèrement obliques, 
assez brillante et d’un brun marron foncé. La spire est 
conique et assez pointue, la suture faiblement marquée et 
subcrénelée. Les tours, au nombre de 6, sont légèrement 
convexes; le dernier, un peu plus grand que la spire, est 
arrondi à sa partie basale. La columelle est mince, à peine 
tordue, portée en arrière et de couleur orangée. L’ouver- 
ture, très-peu oblique, est ovale, subanguleuse près du 
point d'insertion du bord droit, brillante et d’un blanc 
livide à l’intérieur. Le péristome est simple, faiblement 
épaissi, obtus et orangé : les bords sont réunis par un dé- 
pôt calleux, assez mince, transparent et presque incolore, 
mais excessivement luisant : le bord columellaire est peu 
dilaté. — Longueur 70 mill., plus grand diamètre 51 
(coll. Crosse). 


Les premiers individus de cette espèce rapportés en 
Europe ont été pris pour de jeunes B. fibratus ; mais ces 
derniers ont le bord tout à fait tranchant et présentent 
d’autres différences dans le test, la forme générale et la 
disposition de l’ouverture. Les deux espèces sont parfai- 
tement distinctes. L'individu de notre collection, qui est 
très-adulte, présente un très-petit tubercule pariétal blanc, à 
peinesaillant, et situé profondément à l’intérieur. M. Pfeif- 
fer n'indique pas ce caractère dans sa diagnose; et, n'ayant 
vu que très-peu d'individus de cette espèce qui est assez 
rare, nous ne pouvons point affirmer qu’il existe chez 
tous les individus adultes. 


Le B. Eddystonensis, ainsi que l'indique son nom, pro- 


=.4n 
vient de l’île Eddystone (f). M. Gassies, dans son intéres- 
sant ouvrage sur la faune terrestre et fluvio-lacustre de la 
Nouvelle-Calédonie, le cite comme ayant été recueilli éga- 
lement à Jengen (Nouvelle-Calédonie) par le R. P. Mont- 
rouzier et M. Magen. 


23. BuLIMUS MILTOCHEILUS. 


Bulimus miltocheilus, Reeve, Conch. Ic., 322. 


— — Pfeiffer, in Zeits. f. Malak., 
1848, p. 120. 
—_ _— Philippi, Abbild., IE, 25, p. 98, 
Bul., pl. 1x, fig. 7. 
— — Deshayes, in Fér., I, p. 105, 
pl. cLIv, fig. 5, 4. 
— — Chemnitz, éd. II, n°194, pl. xzv, 
fig. 18, 19. 
—_ — Pfeiffer, Mon. Helic., IX, p.572, 
et IV, p. 440. 
_ — Chenu, Man. Conch.,I, n° 3216. 
Aspastus  — Albers, Heliceen, éd. T, p. 149. 
— _ Pfeiffer, Vers., p. 150. 
Otostomus — Adams, Genera, vol. IT, p. 151. 
Eumecostylus millocheilus, Albers, Heliceen, éd. IE, 
p. 186. 


Coquille munie d’une perforation ombilicale, fusi- 
forme, un peu ventrue, mince, bien que peu fragile, mar- 
quéelongitudinalement de plis rugueux assez forts, avec des 
stries transverses très-fines et presque imperceptibles : as- 
pect brillant et diaphane ; coloration générale d’un beau 
blanc un peu jaunâtre. La spire est turriculée avec un 


(1) Cette petite île, qui n’est indiquée que sur les cartes les plus 
détaillées de l’Océanie, fait partie de l’archipel Salomon et est 
située au sud de l'ile Choiseul. 


en 
sommet oblus et presque mamelonné. Les tours, au 
nombre de 5, sont presque complétement plans; le der- 
nier, qui égale les 579 de la longueur totale, est atténué 
à la base et comme canaliculé en arrière de la columelle. 
Cette dernière porte à sa naissance un pli intérieur. L'ou- 
verture est oblongue, brillante et de même couleur que la 
spire, à l’intérieur. Le péristome est d’un rouge vermil- 
lon du plus bel effet; les bords sont subparallèles et réunis 
par un dépôt calleux très-faible et presque incolore; le 
bord droit, peu développé, est faiblement réfléchi; le bord 
columellaire, également réfléchi, contribue à former une 
espèce d’ombilic autour de la perforation.—La dimension 
de notre plus bel individu est de 68 millimètres pour la 
longueur, et de 24 pour le plus grand diamètre (collect. 
Crosse). 

Cette espèce est à la fois une des plus belles et des plus 
originales du genre, tant sous le rapport de la forme que 
sous celui de la coloration. Il peut paraître extraordinaire, 
au premier abord, de la voir classée dans notre groupe de 
Bulimes auriculiformes; mais un examen plus attentif 
montre que sa place est bien là. En effet, elle possède, 
dans le sens de sa longueur, les fortes stries rugueuses 
qui caractérisent la plupart des autres espèces du groupe; 
sous ce rapport, c'est en quelque sorte un B. fibratus 
mince; de plus,sa columelle porte un pli bien marqué. 

Le B. mullocheilus provient des îles Salomon : il est 
assez rare. 


Si nous examinons maintenant, au point de vue de la 
distribution géographique, le groupe d'espèces qui nous 
occupe, nous trouvons qu'il est répandu dans les divers 
archipels qui forment, autour de la partie est et sud- 
est du grand continent australien, comme un grand arc 


— 150 — 


commençant par environ 5 degrés de latitude sud, et se 
terminant par quarante et quelques degrés de la même la- 
titude. La Nouvelle-Calédonie, sur les 25 espèces que nous 
mentionnons, en compte 11 pour sa part : 8 d’entre elles 
paraissent lui être particulières, le B. Alexander, B. Sou- 
villei, B. fibratus, B. porphyrostomus, B. Caledonicus, 
B. pseudo-Caledonicus, B. scarabus et B. colubrinus; 
l'habitat de ce dernier nous paraît avoir besoin d'être 
confirmé, car c’est une forme des îles Fidji, et nous ne 
connaissons jusqu'ici authentiquement aucune espèce ter- 
restre commune à l'archipel Fidji et à l’archipel Calédo- 
nien. Quant aux 5 autres espèces indiquées comme calé- 
doniennes, le B. bivaricosus a été trouvé également aux 
Nouvelles-Hébrides, le B. Eddystonensis à la petite île Ed- 
dystone, dépendance de l'archipel Salomon (océan Aus- 
tral), et le B. Stutchburyi aux Nouvelles-Hébrides et aux 
îles Salomon. L'archipel des îles Salomon compte 7 es- 
pèces, les B. Cleryi, B. miliocheilus, B. Strangei et 
B. Macgillivrayi, qui sont particuliers à sa faune, le B. 
Salomonis, qu'on cite également comme provenant des 
Nouvelles - Hébrides, le B. Stulchburyi (var. Founaki) 
des Nouvelles-Hébrides et de la Nouvelle-Calédonie, et 
le B. Eddystonensis, qu’on retrouve également à la Nou- 
velle-Calédonie. Les 4 espèces connues de l'archipel Fidji 
ou Viti, B. Seemanni, B. malleatus, B. fulguratus et 
B. elobatus, n’ont point été rencontrées ailleurs. Les 
Nouvelles-Hébrides possèdent 4 espèces, dont une seule, 
B. fuligineus, leur est particulière, les trois autres, B. bi- 
varicosus, B. Salomonis et B. Stutchburyi, ayant été re- 
cueillies également autre part. Enfin la Nouvelle-Zélande 
nous fournit un contingent de 2 espèces qui lui sont pro- 
pres, B. bovinus et B. Novoseelandicus, toutes deux de la 
grande île du Nord, à ce que nous croyons. Il résulte de 


— 151 — 


cet exposé, d’ailleurs forcément bien incomplet, vu le 
petit nombre de documents scientifiques que l’on possède 
sur la faune malacologique de ces divers archipels encore 
bien peu connus, que la Nouvelle-Calédonie paraît être le 
point où les formes de notre groupe atteignent leur maxi- 
mum de développement. C’est en même temps la patrie 
des espèces les plus grandes, les plus épaisses et les plus 
auriculiformes. Quant aux espèces citées comme com- 
munes à plusieurs archipels, nous soupçonnons qu'il y a 
là des erreurs à relever, au moins pour quelques-unes, si - 
non pour la totalité. Une des causes d’erreurs les plus fré- 
quentes provient de ce que beaucoup de ces coquilles sont 
rapportées par des navires sandaliers où baleiniers, qui 
visitent ordinairement plusieurs de ces archipels dans la 
même campagne : ceux qui les ont recueillies les mêlent, 
les confondent et donnent des indications de provenance 
erronées. Les faits d'espèces communes à plusieurs îles, 
qui seront reconnus comme authentiques, auront dû pro- 
bablement s’opérer par voie d’acclimatation accidentelle, 
conséquence des rapports maritimes des diverses peu- 
plades entre elles. On sait que les mol!asques entrent pour 
beaucoup dans leur alimentation ordinaire. H::1C: 


Description d’une nouvelle espèce de Corbicula, 


PAR T. PRIME. 


CoRBICULA ANGAsI. (PI. VIE, fig. G.) 


C. tesla ovalo-transversa, depressiuscula, subæquila- 


ms 155 tas 


terali ; latere antico rotundato, postico lato, obluso ; um- 
bonibus parvis, erosis ; intus pallide aurantia ; transversim 
wregulariter striata ; epidermide fuscescente vestita ; car- 
dine incrassato, inæqualiter tridentato ; dentibus laterali- 
bus angustis, subæqualibus, tenuissime striatis. — Long. 
11, lat. 8, diam. 6 millim. 

Hab. flumen Murray Australiæ meridionalis. 

(Coll. Prime et Crosse.) 

Coquille ovale, transversale, légèrement comprimée, 
subéquilatérale; côté antérieur arrondi, côté postérieur 
large, obtus; crochets petits, corrodés. L'intérieur est 
d’une nuance orangée pâle, et quelquefois blanchâtre. La 
partie extérieure du test est régulièrement striée dans le 
sens transversal, et recouverte d’un épiderme brunâtre. 
La charnière est épaisse et munie de trois dents inégales : 
les dents latérales sont étroites, presque égales et très- 
finement striées. 

Nous dédions cette espèce, qui fait partie de notre col- 
lection, à M. Geo. French Angas, qui en a recueilli un cer- 
tain nombre d’exemplaires dragués à 40 pieds (anglais) 
de profondeur dans la rivière Murray (Australie méridio- 
nale). ie Le 


Description d'espèces nouvelles, 


PAR H. CROSSE. 


À. EmaRGINULA Tromasr. (PI. VIE, fig. 1.) 
Emarginula Thomasi, Crosse, Journ. Conch., 1864, 
p. 45. 


em dt" ar 


— 153 — 


Coquille ovale, assez convexe et comme cambrée dans 
sa forme générale, comprimée à sa partie supérieure, 
subatténuée en avant, arrondie en arrière, ornée d’un sys- 
tème de côtes longitudinales, nombreuses, rayonnantes, 
régulières, que viennent couper, à angle droit, des lignes 
transverses subflexueuses, de manière à constituer un ré- 
seau très-élégant, moins apparent près des bords que vers 
la partie médiane et le sommet du test. Sa coloration est 
d'un vert pâle, son sommet central et obtus. La fissure 
est remarquable par sa grande largeur et se prolonge jus- 
qu’à près de moitié de la distance qui sépare le bord anté- 
rieur du sommet : la ligne dorsale est canaliculée, carénée 
des deux côtés et ornée de linéoles lamelleuses transverses. 
L'intérieur de la coquille est verdâtre, avec des parties 
d’un brun pâle vers la région centrale. Les bords sont 
assez fortement crénelés. — La longueur de la coquille 
est de 22 millim. 1/2, sa largeur de 16, sa hauteur de 6 : 
la longueur de la fissure est de 5 millim. sur une largeur 
de 2. 

Cette remarquable espèce, l’une des plus belles du genre, 
n’est pas mentionnée dans la monographie du Thesaurus 
de Sowerby. Elle a été recueillie vivante, en 1862, dans les 
parages d’'Aden, à l’entrée de la mer Rouge, et fait partie 
de la collection de M. Thomas, qui a bien voulu nous la 
communiquer et auquel nous nous faisons un plaisir de la 
dédier. 


2. PLANoRBIS ScHRAMMI. (PI. VII, fig. 2.) 


T. discoidea, heliciformis, utrinque plano-concava, 
oblique tenuissime striata, parum fragilis, subtranslucida, 
corneo-flava; anfr. 5 1/2-4 rotundati, primus concavus, 
umbilicum mentiens, sequentes complanati, ultimus des- 


cendens ; apertura oblique horizontalis. irregulariter ro- 
11 


— 154 — 


tundata, albida ; peristoma albidum, crassiusculum, mar- 
ginibus callo lenui, nitido, junctis. — Diam. maj. 6 172, 
min. 5, alt. 2 millim. 

Hab. in insula Guadeloupe dicta, Antillarum. 

(Coll. Crosse.) 

Coquille discoïde, héliciforme, aplatie des deux côtés et 
concave vers sa partie centrale, très-finement striée en 
sens oblique, subtranslucide, mais peu fragile, d’une 
nuance d’un jaune corné, souvent recouverte d’une sorte 
d'enduit noirâtre. Les tours de spire au nombre de 3 1/2 
à 4 sont arrondis : le premier, notablement concave, a un 
faux air d’ombilic; les autres sont aplatis; le dernier est 
descendant et remarquablement infléchi. L'ouverture, obli- 
quement horizontale, est irrégulièrement arrondie et 
blanchâtre. Le péristome, également blanchâtre, est assez 
épais, et ses bords sont réunis par un dépôt calleux, mince 
et luisant. — Le plus grand diamètre de l'individu 
figuré est de 6 millim. 172, le plus petit de 5, la hauteur 
de 2. 

Nous devons la connaissance de cette petite espèce, 
remarquable par sa ressemblance de forme avec certaines 
Hélices aplaties, à M. Schramm, dont les recherches ont 
été si utiles à la connaissance de la faune malacologique 
de la Guadeloupe, et auquel nous la dédions. Elle provient 
des marais de la Pointe-à-Pitre (Guadeloupe). 

Le même naturaliste nous a communiqué une autre 
espèce de Planorbe de la Guadeloupe, excessivement apla- 
tie et tranchante, dans laquelle nous avons reconnu le Pla- 
norbis cultratus, d'Orbigny (Moll. Cuba, pl. xiv, fig. 5-8), 
non signalé jusqu'ici parmi les espèces de notre colonie. 
-Voilà donc deux espèces fluviatiles à ajouter au catalogue 
des mollusques de la Guadeloupe. H. C. 


= fe 


Descriptions de Coquilles inédites, 


PAR M. ARTHUR MORELET. 


I. AFRIQUE SEPTENTRIONALE. 
4. Heuix CoTryi. 


T. umbihcata, globoso-depressa, irregulariter costu- 
lata, alba, corneo interruptim fasciata el apicem versus 
variegata; spira obluse conoïdea, apice nitide cornea ; 
anfractus 6 convexi, ultimus parum dilatatus ; umbilicus 
mediocris, pervius ; apertura lunato-rotunda, intus ni- 
tide candida ; perisloma acutum, rectum. — Diam. ma. 
41-45, min. 10 1792-15, altit. 7 172-9 maill. 

Habitat ad ripas fluminis Isli Maroccum el Algeriam 
delièmitantis. 


2. CLAUSILIA PLICATA, Draparnaud. 


Species, pro situ notabilis, cum prœcedente lecta, ab 
europæis speciminibus minime dscrepat. 


3. MELANOPSIS TINGITANA. 


T. subturrita, sohidula, longitudinaliter costata, inter 
costas striatula, corneo-straminea, rubigineo-flammulata; 
spira conica, acuta, fere integra; anfr. 6 superne con- 
trachi, sutura fimbriata juncli, ultimus spira munor ; 
columella arcuala, superne callosa, basi truncata ; aper- 
tura ovata, parva, inlus nifide laclea. -— Long. 19, 
diam. 9 null. 

Habitat in Marocco. 


— 156 — 
4. ANODONTA TUNIZANA. 


T. oblonge ovata, inϾquilaleralis, antice rotundata, 
postice magis dilatata et tumida, tenws, striolata, nitida, 
epidermide fusco-virente induta ; margo superior ascen- 
dens, inferior leviter sinuatus ; umbones parvi, decorticati; 
area compressa, elala; hgamentum prominulum ; marga- 
rila violacea, iridescens. — Altit. 32, laut. 55, diam. 
20 null. 

Habitat in paludibus, haud procul a Tuniza (la Calle). 


IT. ILES CANARIES. 
5. HELIX PAIVANA. 


T. umbilicata, orbiculato-depressa, oblique granulato- 
striala, luteo vel griseo-fulva, maculose 4-fasciata; anfr. 
5 parum convexi, sulura impressa juncli, ultimus superne 
_carinalus, antice deflexus, basi turgidulus ; apertura per- 
obliqua, transverse ovalis, intus fasciala; peristoma 
albidum, margine externo expansiusculo, columellari ap- 
presse dilatalo, umbilicum parvum, pervium, semi-tegente. 
— Diam. maj. 24, min. 19, alt. 11 mul. 

Habitat in insula Gomera. 


6. HELIX QUADRICINCTA. 


T. umbilicala, depressa, lenticularis, acule carinata, 
costulato vel plicalo striata, lutescenti-cornea, fascüs 
4 castaneis cingulata, una peripherialis, altera infra cœte- 
risque supra carinam; anfr. 5 parum convexi, ullimus 
antice deflexus, basi turgidulus; apertura perobliqua, 
transverse ovalis; peristoma incrassatum, albidum, mar- 
gine externo expanso, columellari appresse dilatato, sub- 
dentato, umbilicum parvum, pervium, semi-tegente. — 
Diam. ma. 19, nan. 16, alt. 8 null. 


— 157 — 


Habitat cum præcedente. 
6. HELIX GOMERENSIS. 


T. imperforata, subdepressa, tenuis, subdiaphana, tr- 
regulariter striata, sub lente minutissime granulala, ni- 
tida, pulchre castanea, fasciis 2 ad 4 saturatioribus plus 
manusve dishinctis ornata, tinterdum luteo ad suturas 
flammulata; anfr. 4 parum convexi. Ultimus magnus , 
superne carinatus, anfice descendens; apertura trans- 
verse ovalis, intus nitida, violacescens ; peristoma simplex, 
margine columellari dilatato, appresse reflexo. — Diam. 
map. 22, min. 18, altit. A1 mal. 

Habitat cum præcedentibus. 


IIT. COTES OCCIDENTALES D'AFRIQUE. 
7. HELIX INERMIS. 


T. umbilicala, orbiculalo-depressa, tenuis, nilida, 
subdiaphana, albida, levis ; spira vix prominula ; anfr. 
& planulah; ultinus depressus, sublus convexior ; umbi- 
lhicus aperlus, pervius; apertura vix obliqua, depresse 
lunaris ; peristoma simplex, aculum, rectum, margine co- 
lumellari non dilatato. — Diam. maj. 6, min. 5 1/3, 
altit. 4 null. 

Habitat Sierra Leone. 


8. Buzimus Æriops. 


T. perforata, turrita, solidula, leviter striata, pallide 
fulva, flammulis, in anfrachibus intermediüs distincus, 
rufis, in duobus ullimis confluentibus et saturate castanets, 
ornala ; spira lurrila, apice obtusa; anfr. 9 convexius- 
culi, superne leves, ultimus testæ 410 æquans ; sutura 
marginala, inferne regulariter et confertim plicata ; 
apertura fere verlicalis, semai-ovalis, basi angulata, intus 


— 158 — 
cœrulea ; peristoma simplex, rectum, margine columellari 
dilatato, fornicatim reflexo. — Long. 40, diam. 
16 mull. 


Habitat in Guinea. 
9. BULIMUS OBSOLETUS. 


T. perforata, truncata, ovato-fusiformis, solidula, ob- 
solete striala, sub lente, prœcipue ad suturas, granuloso- 
decussata, vix nitens, cerea, luteo-fulva ; anfr. superst. 
G convexiusculi, sutura subcrenulata, albicante, juncti, 
ulhimus tesiæ 5110 œquans ; apertura semi-ovalis, intus 
albido-carnea, basi angulata; peristoma simplex, rec- 
tum, margine columellari dilatato, ad perforationem exi- 
guam, perviam, fornicatim reflexo. — Long. 30, diam. 
45 mill. 

Habitat Sierra Leone 


10. BULIMUS ELECTRINUS. 


T. vix perforala, ovalo-conica, tenuis, subdiaphana, 
non nitens, confertim et exilissime striata, lineis concen- 
tricis sublente decussatula, straminea, maculis castaneis 
suturas concomitantibus, et fascia unica 1n anfractu ul- 
himo, ornala; spira convexo-conica, apice aculiuscula, 
nigricans; anfr. 6 convexiusculi, ultimus ventrosus, spi- 
ram æquans ; apertura parum obliqua, late ovahs, intus 
fasciata et punctato-maculata ; peristoma simplex, tenue, 
margine columellari breviter dilatato, fornicatim reflexo. 
— Long. 18, diam. 9 mill. 

Habitat in Guinea. 


41. AMPULLARIA PALUSTRIS. 


T. suustrorsa, umbihcata, globoso-depressa, tenuis, 
confertim capillaceo-striala, viridi-fusca; spira obtusa, 


— 159 — 


erosa ; anfr. 4 superne planati, deinde convext, ultimus 
permagnus, leviter depressus, sutura sulco tenui margi- 
nala ; umbilicus parvus, plerumque apertus, peruus ; 
apertura acute ovalis, inlus cœrulescens ; perisloma sim- 
plexæ, rectum, tenue, marginibus callo junctis. — Alt. 
20 , diam. 21 mull. 

Habitat in lacu Ebrie Senegalenst. 


IV. COCHINCHINE. 
12. UN10 MEGAPTERUS. 


T. oblonga, subcompressa, antice in rostrum acutum 
producta, postice attenuata, carinata, epidermide viridi 
transversim slriata induta; umbones compressi; area, in 
alam triangularem acuminatam, plicis verhicalibus fim- 
briatam, ligamentum celantem et poslerius hiantem, dila- 
tata; lamellæ horizontales, acutæ, tenues ; dentes cardi- 
nales lamelliformes ; margarita cœæruleo-opalina. — Alt. 
58, latit. 80, diam. 19 mil. 

Habitat in Cochinchina. 


15. UNIO MANDARINUS. 


T. ovahs, inœquilatera, depressa, sohidula, antice bre- 
viler rotundata, postice magis dilatata, attenuata, rugis 
eminentibus viridibus, zigzagformaibus, peculiariter exa- 
rata, inter rugas pallide fulva ; umbones depressi, extre- 
mitati anteriori approximati ; area compressa ; ligamen- 
tum terminale ; lamellæ mediocres, arcuateæ ; dentes cardi- 
nales compressi, crenulati; margarila argentea. — Alt. 
20 , latit. 537, diam. 15 null. 

Habitat cum præcedente. A. M. 


— 160 — 


Description de Coquilles fossiles des terrains 
tertiaires supérieurs (suile), 


PAR C. MAYER. 


86. DREISSENIA SANENSIS, Mayer. 


D. testa parvula, ovato-acuminata, convexiuscula ; 
dorso subangulata, inferne declivi, margine infero recti- 
linealo, supero et postico arcuatis ; umbonibus acutis, pau- 
lum depressis. — Long. 6 mill., lat. 5 mill. 


Coquille de petite taille, ovale-pointue, légèrement 
convexe et subanguleuse dans le sens de la longueur, 
déprimée en sa partie inférieure, à peu près droite de ce 
côté, arquée des côtés supérieur et postérieur. Crochets 
pointus, légèrement déprimés. ; 

Voisine des Dr. Africana et Basteroti, celte espèce se 
distingue par sa petitesse et par sa forme déprimée, à 
peine anguleuse. Avant de connaître l’espèce africaine, 
j y avais assimilé la mienne avec doute, me basant sur les 
indications de Nyst; depuis, la comparaison directe des 
deux types m'a éclairé à ce sujet. L'espèce italienne, la 
première des terrains pliocènes, est assez abondante, mais 
rarement bien conservée dans les marnes blanches de 
Sienne (couche O0 de la coupe de M. de Mortillet, At d. 
Soc. ilal. d. sc. nat., vol. V, Milan, 1865). 


87. BITHINIA PROCERA, Mayer (pl. VIIL, fig. 1). 


B. testa turrita, procera, tenui, lœvr, polita ; anfrach- 
bus 8, convexis, tarde increscentibus ; ultimo 215 testæ 
longitudinis æquante, basi altenuato; aperlura parva, 


— 161 — 


ovata, obliqua; labro acuto ; labio subrepando ; umbilico 
angustissimo. — Long. 8 412 mill., lat. 5 null. 


. Coquille turriculée, élancée, mince, lisse et polie, com- 
posée de huit tours de spire convexes en leur partie in- 
férieure, s’agrandissant assez lentement. Dernier tour 
formant les deux cinquièmes de la longueur de la co- 
quille, rétréci à sa base. Ouverture petite, ovale, légère- 
ment oblique. Bord libre tranchant. Columelle légèrement 
écrasée, cachant un ombilic presque imperceptible. 

La forme de cette espèce est assez particulière dans le 
genre; cependant, de l'avis de M. Mousson, c'est bien 
une Bithime. Elle provient des marnes blanches de Sienne, 
placées sur ia limite des étages plaisancien et astien. 

Le B. unifasciata, que j'ai cité dans la notice géolo- 
gique de M. Mortillet sur la colline de Sienne, n'étant vrai- 
semblablement qu’un individu du B. acufa, portant, par 
accident de fossilisation, une bande d’un bleu foncé sur le 
dernier tour, je m’abstiens de le décrire quant à présent. 


88. NERITINA ZEBRINA, Bronn (pl. VIIL, fig. 2). 


Index palæontol., p. 808.—N. zebra, Bronn, Naturh. 
Reisen, vol. II, p. 582 (non Lam.). 


N. testa oblique ovata, globulosa, lœut et polita, trans- 
versim lenuissime et undulatim lineolata, diverse deprcta, 
plerumque zonis tribus obscurioribus griseis vel subfuscis 
(mediana angustiore), ornata ; spira plus minusve retusa; 
apertura semi-lunari, non expansa; labro tenw, aculo, 
antus nudo; columella ampla, incrassata, intus leviler 
denticulata. — Long. 9 mill., lat. 7 mill. 

Coquille obliquement ovale, globuleuse, lisse et lui- 


sante, ornée de petites lignes colorées, transverses, on- 
duleuses, ou en zigzag, souvent embrouillées et formant 


— 162 — 
alors d'ordinaire trois bandes spirales plus foncées, grises 
ou brunâtres, dont la médiane est la plus étroite. Spire 
plus ou moins obtuse. Ouverture semi-lunaire, un peu ré- 
trécie. Bord libre, mince et tranchant, lisse à l’intérieur, 
Columelle large et épaissie, légèrement dentelée à sa nais- 
sance. 

La diagnose de cette espèce qu'a donnée Bronn est in- 
suffisante et s'applique tout au plus à la variété sans 
bandes, qui est beaucoup plus rare que les individus co- 
lorés. Aussi j'avais, dans le principe , songé à distinguer 
ces derniers sous le nom de AN. Brocchü. Cependant, 
comme il ne paraît pas y avoir, à Sienne, d'autre Néritine 
à laquelle la diagnose de Bronn convienne mieux, et que 
notre espèce y est fort commune, je crois, en définitive, que 
c'est elle que l’auteur allemand a eue en vue. Le AN. ze- 
brina se trouve dans les marnes bleues marines et dans 
les marnes blanches saumâtres de la colline de Sienne. 


89. CERITHIUM ETRUSCUM, Mayer. 


B. lesta turrita, conoidea, turgidula; anfractibus 10, 
angustis, plano-convexis, sæpe subcontabulatis, sutura 
profunda separatis, tribus cingulis transversalibus (prima 
maæima, mediana, minore), plhicisque longitudinalibus 
subrectis, interstitiis angustioribus, reticulato-nodulosis ; 
ultimo anfractu sϾpe varicoso, basi depresso, tenui sulcato ; 
apertura rotundata ; labro acuto, fragili; canali brevis- 
simo. — Long. 25, lat. 9 millim. 

Coquille turriculée, sensiblement conique, tant soit peu 
ventrue, composée de dix tours de spire étroits, légère- 
ment convexes, souvent sensiblement disposés en gradins, 
séparés par des sutures larges et profondes. Tours ornés 
de trois bandes {ransverses élevées, dont celle qui longe 
la suture est d'ordinaire la plus forte, celle du milieu la 


— 163 — 


plus faible, et de côtes longitudinales plus ou moins droi- 
tes, moins larges que leurs interstices, qui découpent les 
bandes transverses en nodosités obtuses. Dernier tour 
portant presque toujours un bourrelet, déprimé et légè- 
rement sillonné à sa base. Ouverture arrondie, bord droit 
mince et tranchant. Canal très-court. 

Cette espèce est voisine des C. disunctum et Mora- 
vicum. Elle se distingue du premier par sa forme plus rac- 
courcie, ses tours moins nombreux, sensiblement disposés 
en gradins et pär ses bandes transverses inégales ; de l’au- 
tre, par ses tours moins nettement contabulés, ses bandes 
transverses moins inégales et ses côtes plus distantes. Or, 
comme elle est commune et constante, je ne pense pas que 
ce soit une simple variété de l’une ou de l’autre. Elle pro- 
vient des marnes bleues plaisanciennes de Sienne. 

Sous le nom de Murex turbinatus, Brocchi a décrit et 
figuré un Cerithium fossile de Sienne, dont il n'eut malheu- 
reusement qu'un individu sous la main, et qui, par sa 
forme et ses trois rangées de tubercules, a quelque analo- 
gie avec mon espèce; mais ce Cerithium a des tours an- 
guleux et très-nettement contabulés et manque complé- 
tement de côtes. Aucun de mes trente exemplaires du 
C. etruscum ne convient, sous ce rapport, à la description 
de Brocchi ou au dessin qu’il a donné. Or, de deux 
choses l’une : ou l'espèce de Brocchi est distincte de la 
mienne, ou la manière dont il l’a fait connaître est insuf- 
fisante et ne saurait lui assurer le droit de priorité. 


90. PLEuRoTOoMA MorrTiLLerti, Mayer (pl. VIIL, fig. 3). 


PI. testa fusiform ; anfrachibus 10, medio angulatis, 
transversim laxe striatis, ad suturam marginatis nodulo- 
sisque, inferne nodis crassis, oblusis, reclis, interstitüs 
majortbus instructis ; ultimo anfractu basi celeriter atte- 


— 164 — 


nualo, in caudam longiusculam desinente, inferne trans- 
versim aralo, nodis paulo productis; apertura ovata ; 
rima antica, canali subrecto. — Long. 20, lat. 7 millim. 


Coquille fusiforme, composée de dix tours de spire. 
Tours anguleux, striés en travers, concaves en avant, et 
bordés près de la suture par un bourrelet noduleux, ornés 
en outre, en arrière, de côtes obtuses et droites, plus lar- 
ges que leurs interstices. Dernier tour se terminant rapi- 
dement par un canal assez long, à peu près droit, cou- 
vert, sur toute sa base, de forts sillons transverses, légère- 
ment onduleux, qui découpent les faibles prolongements 
des côtes longitudinales. Ouverture ovale. Entaille placée 
en arrière du bourrelet marginal. 

Espèce ambiguë et tenant à la fois des P/. Lamarckai et 
recticosta ; distincte de la première par son bourrelet mar- 
ginal, par ses côtes droites, ses stries transverses anté- 
rieures, et ses sillons plus tardifs; de l’autre, par ses tours 
plus anguleux, plus étroits, son bourrelet sutural plus 
fort, ses côtes plus courtes et ses sillons plus forts. Elle 
est fort rare, et je n’en connais que deux exemplaires, 
dont l’un provient des marnes bleues plaisanciennes de 
Sienne, et l’autre, qui constitue une variété à côtes plus 
courtes et à sillons plus forts, nettement granuleux, a été 
trouvé dans les sables jaunes de l’Astésan. 

Le PI. recticosta de M. Hoœrnes est une espèce très- 
différente de celle qui a servi de type à M. Bellardi ; les 
deux espèces n’appartiennent même pas au même groupe. 
Je propose donc de nommer l’espèce autrichienne P/. Ba- 
densis. 


91. FascroLariA RAYNEVALI, Mayer (pl. VII, fig. 4). 


F. tesla fusiformi, oblongo-ovata, turrita; anfrachbus 
convexis, medio angulatis, longitudinaliter costahs, trans- 


— 165 — 


versim strialis ;  coslis crassiusculhs, interstitiis angustio- 
ribus, primis rectis, cœteris leviter incurvatis; strüs trans- 
versis duabus medianis crassioribus ; ultimo anfractu 
spiram æquante, in caudam mediocrem celeriter exeunte, 
striis transversis crassiusculis, regulariter alternantibus ; 
apertura ovata; labro satis lenui, intus sulcato ; colu- 
mella subquadriphcata. — Long. 30, lat. 13 null. 

Coquille fusiforme, ovale-oblongue, turriculée, à tours 
convexes, anguleux, striés en traversetornés, en outre, de 
fortes côtes longitudinales, moins larges cependant que 
leurs interstices, droites sur les premiers tours, légère- 
ment courbées en arrière sur les deux ou trois derniers. 
Dernier tour à peine plus long que la spire, rapidement 
alténué en un canal assez large, médiocrement allongé, 
couvert de cordons transverses régulièrement alternants. 
Ouverture ovale; bord libre assez mince, sillonné à l’inté- 
rieur. Columelle portant à sa base quatre plis obliques, 
très-visibles chez les individus jeunes, à peine sensibles 
chez les adultes. Il est possible que ce Fasciolaria ne soit 
qu'une forte variété du F. fimbriata, avec lequel il se 
trouve ; mais, comme je n’en ai pas la preuve, malgré les 
quatorze exemplaires de cette dernière espèce que j'ai 
sous les yeux, je crois devoir le décrire comme espèce à 
part. Le F. Raynevali a un tout autre port que le F. fim- 
briata, produit par l’allongement de la spire, l’amincis- 
sement et la courbure des côtes et l’égalité des cordons 
transverses principaux. M. de Mortillet en a trouvé deux 
exemplaires identiques dans les marnes bleues de Sienne 
(couche N de sa coupe.) 


92. Fusus ADoLESCENS, Mayer (pl. VILL, fig. 5.) 


F. testa lanceolato-fusiformi, gracili, nitida; anfrac- 
ttbus 9 convexis, subangulatis, longitudinaliter costatis ; 


— 166 — 


costis angustis, aculis, subfleæuosis, interstitis angustio- 
ribus transversim strialis ; strüs prominulis, inter coslas 
subnullis; ultimo anfractu spira paulo minore, in cau- 
dam brevem, subobliquam exeunte, costis tribus altioribus 
cum minoribus alternantibus; apertura angusta, ovato- 
oblonga; labro tlenuissimo. — Long. 21, lat. 8 millim. 


Coquille fusiforme , lancéolée, légèrement luisante, 
composée de neuf tours de spire convexes, subanguleux, 
couverts d’une cinquantaine de côtes étroites et aiguës, 
légèrement flexueuses, moins larges que leurs interstices, 
dont quelques-unes, sur le dernier tour surtout, sont 
plus fortes et plus élevées que les autres. Toutes ces côtes 
sont légèrement crénelées par des stries transverses, qui 
disparaissent plus ou moins complétement dans les inter- 
stices. Le dernier tour est plus court que la spire; il porte 
un canal court, assez large et légèrement oblique. L’ou- 
verture est étroite, ovale-oblongue. Le bord libre est très- 
mince. 


Cette élégante petite coquille ressemble beaucoup au 
F. Schwartzi, Hœrnes. Elle paraît cependant s’en distin- 
guer spécifiquement, étant plus grande, moins allongée, 
composée de tours plus nombreux, plus étroits, et munie 
de côtes beaucoup plus nombreuses, plus minces et iné- 
gales, qui seules sont distinctement striées en travers. Je 


l'ai trouvée dans les marnes plaisanciennes de Castelnuoyo 
d'Asti. 
93. NarTica BurpiGazensis, Mayer. (PI. VIII, fig. 6.) 
N. esta subglobosa, oblique depressa, tenui, fragili, 
sublævi; spira prominula, contabulata; anfractibus 5 


convexis, ad suturam planulahs; ultimo permagno ; aper- 
tura maxima, dilatata; columella tenui, superne callo 


— 107 — 


angusto adnata ; umbilico maximo, profundo; callo spi- 
rali depresso. — Long.52, lat. 40 mull. 

Coquille subglobuleuse, légèrement penchée en arrière, 
mince et fragile, à peu près lisse. Spire légèrement proé- 
minente, disposée en gradins. Tours convexes, aplatis le 
long de la suture; le dernier très-grand. Ouverture très- 
grande et élargie. Columelle mince, soudée sur le quart 
de sa longueur à l’avant du dernier tour par une callosité 
mince et étroite. Ombilic très-grand et profond, mon- 
trant une faible callosité spirale qui épaissit à peine la co- 
jumelle. 

Espèce des plus communes dans les faluns mayenciens 
de Léognan et de Saucats, près de Bordeaux, et confon- 
due jusqu’à ce jour avec le N. millepunctata, dont elle est 
de fait fort voisine. Elle se distingue de celle-ci par sa 
forme obliquement déprimée, son test mince, sa colu- 
melle également mince, plus oblique, dont la callosité est 
plus étroite, enfin par son manque de taches rousses. J'ai 
recueilli des milliers d'individus de cette espèce et n’ai, 
en revanche, jamais trouvé aux environs de Bordeaux, 
dans les couches inférieures à l'étage helvétien, qu'un seul 
exemplaire du N. nullepunctata, exhumé de la couche 
ferrugineuse du falun jaune de Saucats. Le Natica Bur- 
digalensis apparaît dans l'étage aquitanien à Mérignac, 
Léognan, etc.; il se trouve aussi à Saint-Paul, près de 
Dax, mais sur ce dernier point il est plus rare que le 
N. tigrina (N. crassa, Nyst; multipunctata, Wood). 


94. NaTICA SAUCATSENSIS, Mayer. (PI. VIIE, fig. 7.) 


N. testa subglobosa, ovato-rotundala, solidula, lœvi ; 
spira prominula, contabulata; anfractibus convexis, ad 
suluram complanahs; ultimo magno; apertura magna ; 
columella obliqua, callo tenu adnata; umbilico parvo, 


— 168 — 


callo spirali semu-obducto. — Long. 25, lat. 20 mill. 

Coquille subglobuleuse, ovale-arrondie, assez solide, 
lisse et polie. Spire légèrement proéminente , disposée 
en gradins. Tours convexes, aplatis le long de la suture : 
le dernier est fort grand: Ouverture assez grande. Colu- 
melle oblique à l’axe, soudée sur le tiers de sa longueur, 
à l’avant du dernier tour, par une mince callosité. Ombi- 
lic petit, rempli à moitié par une callosité spirale semi- 
cylindrique. 

Cette espèce se distingue de la précédente par sa taille 
de beaucoup moindre, par sa forme plus raccourcie et 
non oblique, par sa solidité plus grande et par son ombi- 
lic relativement beaucoup plus petit. Elle est très-com- 
mune à la base de l'étage mayencien, au moulin de l’É- 
glise, à Saucats, et un peu moins, au même niveau, à 
Léognan, ainsi que dans les sables jaunes de Saucats. Elle 
manque dans les couches intermédiaires. C. M. 


Description de Coquilles fossiles des terrains 


tertiaires inférieurs (suite), 


PAR M. C. MAYER. 


57. SAxICAVA CoEUvENsISs, Mayer. 


S. testa subovato-transversa, inæquilaterali, solidula ; 
valva sinistra dextra manifeste majore, ventricosiuscula, 
dextra plano-convexa ; latere antico brevi, rotundato; pos- 
tico elongalo, obtuse truncato, paulum hiante; cardinal 


— 169 — 


et palliari parallelis ; umbonibus obtusis, recurvis ; car- 
dine subedentulo. — Long. 5, lat. 8 mill. 

Coquille transverse, ovoide, inéquilatérale, assez solide. 
Valve gauche sensiblement plus grande que la droite, as- 
sez bombée. Valve droite plano-convexe. Côté antérieur 
court et arrondi ; postérieur allongé, tronqué obtusément 
et légèrement bâillant. Côtés cardinal et palléal parallèles. 
Crochets obtus et recourbés. Charnière à peu près sans 
dents. 

Cette petite coquille appartient indubitablement au 
genre Saxicave; elle est même voisine du genre S. Jeu- 
rensis, mais elle s’en distingue facilement par sa taille 
double ainsi que par sa forme moins irrégulière et beau- 
coup moins inéquilatérale. Elle provient des marnes ton- 
griennes de Cœuve, près de Porentruy. (Un exemplaire.) 


58. THRACIA MINIMA, Mayer. 


Th. lesta manula, transversa, ovato-trapeziformi, 
paulum inæquilaterali, lenui, transversim trregulariter 
strialo-rugala; lalere antico breviore, rotundatlo, postico 
lato, obtuse carinato, oblique truncato, cum lateribus car- 
dinali et palliari angulos obtusos efformante; umbonibus 
minulis. — Long. 4, lat. 6 mil. 

Coquille de petite taille, transverse, ovale-trapéziforme, 
légèrement inéquilatérale, à test mince, couverte de stries 
et de plis d’accroissement assez légers. Côté antérieur plus 
court que l’autre et arrondi; côté postérieur élargi, tra- 
versé obliquement par une carène obtuse, tronqué en sens 
oblique à son extrémité, et, par suite, anguleux en haut 
et en bas. Crochets assez petits. 

Quoique représentée seulement par deux empreintes, 
cette espèce offre des caractères assez tranchés pour per- 


mettre d'y reconnaître une Thracie nouvelle. En effet, 
12 


— 170 — 
c’est la miniature assez exacte du Th. plicata des couches 
miocènes, avec cette seule différence que ce dernier pré- 
sente, à dimension égale, des plis plus forts. Cette co- 
quille, probablement la plus petite du genre, provient des 
marnes bleues tongriennes de Neucul, près de Delémont. 
(Jura bernois.) 


59. TELLINA DELEMONTANA, Mayer. 


T. testa fransversa, angusta, subelliptica, compressa, 
tenu, paulum inæquilaterali; latere antico longiusculo, 
extremitale rotundalo; poshico prϾlongo, declivi, obtuse 
biangulato; palliari fere recto; umbonibus munutis, acu- 
his. — Long. 11 172, lat. 21 mul. 


Coquille transverse, étroite, subelliptique, légèrement 
inéquilatérale, comprimée, mince et à peu près lisse. Côté 
antérieur assez long, arrondi à son extrémité ; côté posté- 
rieur prolongé et rostré, obtusément bianguleux; palléal 
presque droit. Crochets petits et pointus. 

Cette espèce provient du même lieu que la précédente 
et n’est représentée que par une empreinte.Je me suis as- 
suré que c’était bien une Telline, en constatant à la char- 
nière l’absence de traces du cuilleron interne des Syndos- 
myes, coquilles dont, du reste, la taille est beaucoup plus 
petite. Par sa forme, ce Tellina Delemontana rappelle 
beaucoup mieux le T. bipartita que les T. Nysti et Rau- 
ini; il diffère de ces trois espèces, surtout par la dépres- 
sion de son côté antérieur et par la longueur insolite de 
son côté postérieur. 


40. Doxax BRoNGNIARTI, Mayer. 


D. testa transversa, elongata-trigona, tenui, fragili, 
valde inæquilaterah, lœvi, poshce longitudinaliter tenui- 
striata; latere antico longiore, attenuato, acuminalo, pos- 


— 171 — 


hico obluso, subangulato; margine palliari subflexuoso, 
intus denticulato. — Long. 7, lat. 12 mill. 


Coquille transverse, trigone et allongée, mince et fra- 
gile, très-inéquilatérale, paraissant à peu près lisse, sauf 
du côté postérieur, où de fines stries longitudinales s’a- 
perçoivent à la loupe. Côté antérieur prolongé, atténué et 
pointu; côté postérieur obtus et subanguleux. Bord pal- 
léal légèrement flexueux, finement crénelé à l’intérieur. 

Voisine des D. fumidulus et lanceolatus, du premier 
surtout, notre espèce est beaucoup plus petite et moins 
renflée; son côté postérieur ne porte pas non plus d’or- 
nements aussi distincts. 


Grès tongrien de Romainville, à Paris. (Un exemplaire.) 
41. Cyraerea Semperr, Mayer. (PI. IX, fig. 2.) 


C, lesta transversa, ovali, compressiuscula, paulum 
æquilaleralh, antice et postice fere æqualiter obtuse angu- 
lata, antice paulo magis rotundata ; sulcis transversis nu- 
merosis, minulis, subæqualibus, subimbricatis, ad latera 
sϾpe dicholomis ; umbonibus valde prominentibus, acu- 
tiusculis ; lunula majuscula, ovato-oblonga; cardine pau- 
lum angusto ; dentibus divergentibus, postico valvæ dex- 
træ subbifido, medio et antice tenuibus ; sinu pallr pro- 
fundo, obluse angulato. — Long. 6 172, lat. 9 472 mill. 


Coquille transverse, ovale, légèrement comprimée, fai- 
blement inéquilatérale, plus longue du côté antérieur que 
du côté postérieur. Côté antérieur arrondi-subanguleux. 
Elle est ornée de sillons transverses, nombreux, étroits, 
presque égaux, subimbriqués, et quelquefois dichotomes 
à leur naissance, Crochets très-proéminents, un peu poin- 
tus. Lunule assez grande, ovale-oblongue. Charnière un 
peu faible, à dents divergentes. La dent postérieure de la 


valve droite est légèrement bifide, la moyenne et l’anté- 
rieure sont minces. Sinus palléal assez grand, obtus au 
sommet. 

Si je ne savais perlinemment avoir trouvé cette espèce 
à Etampes, j'aurais pu me demander, au premier abord, 
si elle ne provenait pas des sables de Beauchamps, car 
elle ressemble, à s y tromper, au C. delicatulo de l'étage 
bartonien, tel que M. Deshayes l’a figuré. Néanmoins 
cette analogie n’est qu’apparente : l'espèce nouvelle est 
un peu moins triangulaire; elle a des sillons plus forts et 
moins nombreux, une lunule plus courte, un sinus palléal 
plus grand et une charnière assez différente. Bref, elle se 
rapproche davantage des espèces du groupe du C. erycina. 

J'ai trouvé l'unique exemplaire qui constitue cette es- 
pèce en compagnie d’une valve du Corbulomya compla- 
nala et d’un exemplaire du Cerithium lœvissimum, dans 
les sables jaunes qui affluent au bord de la route, entre 
Étampes et Ormoy, et qui appartiennent à la partie supé- 
rieure de l'étage tongrien. 


42. LuciNA SoLITARIA, Mayer. (PI. IX, fig. 3.) 


L. testa subtrigona, inæquilaterali, compressiuscula, 
lœvigata, antice depressa, angulata, postice sublruncata, 
obtuse biangulata ; umbonibus prominentibus, recurvis ; 
lunula duplici, interna concava, ovala, externa ovato- 
oblcnga; pube elongato, angusto, depresso ; cardine vix 
edentulo, dentibus lateralibus nullis ; cicaltriculis muscu- 
laribus parvis. — Long. 7, lat. T mill. 

Coquille subtrigone, inéquilatérale, légèrement com- 
primée, lisse, mince et fragile. Côté antérieur déprimé et 
anguleux, côté postérieur légèrement tronqué et obtusé- 
ment bianguleux. Crochets proéminents et recourbés en 
avant. Lunule double, l'intérieure concave et ovale, l’ex- 


— 173 — 


térieure ovale-oblongue. Corselet étroit et déprimé. Char- 
nière ne portant que des indices de dents cardinales. Im- 
pressions musculaires petites. 

Par la dépression des côtés antérieur et postérieur et 
par son manque d’ornements, au moins dans son jeune 
âge, le L. solitaria se rapproche des L. callosa, gibbosula, 
transversa, etc., mais sa forme est assez particulière et ne 
permet pas de la confondre. L’échantillon sur lequel cette 
espèce est fondée provient de la couche à Natica crassa- 
hina de Jeurres, près Etampes, couche qui, sur ce point, 
forme la base des sables de Fontainebleau. 


43. PINNA DESHAYESI, Mayer. 


P. testa elongata, cuneato-trigona, angusla, radiis lon- 
gitudinalibus circiter A1, crassiusculis, satis distantibus, 
undulosis, 34 testæ latitudinis occupantibus, rugisque 
transversis in latere inferiori valde obliquis, ornata. 

Coquille allongée, triangulaire, cunéiforme, assez 
étroite, ornée de 10 à 41 rayons longitudinaux forts et 
distants, légèrement onduleux, occupant les trois quarts 
de la largeur des valves, ainsi que de rides transverses, 
très-obliques sur le côté inférieur. 

Des sept espèces tertiaires du genre Pinna à moi con- 
nues, c'est assurément le P. margaritacea, qui ressemble 
le plus à celle-ci. D’après les trois échantillons de l'espèce 
nouvelle que j'ai sous les yeux, elle paraît différer du 
P. margaritacea au moins par ses sillons longitudinaux 
moins nombreux et plus distants. Quant au P. Brocchu, 
des couches néogènes, à en juger d’après les nombreux 
échantillons que j'ai à ma disposition, il ne porte de sil- 
lons que sur la moitié supérieure des valves. Enfin le 
Panna des couches aquitaniennes d’Oppenheim, figuré par 
M. Sandberger (Die Conchylien des Mainzer Tertiærbec- 


— 17h — 


kens, pl. xxx1, fig. 5), et que je propose de nommer 
P. Sandbergeri, se distingue facilement des autres es- 
pèces par ses sillons nombreux (au nombre de quinze à 
seize) et fort rapprochés. J’ai trois exemplaires de ce der- 
nier type sous la main. 

Le P. Deshayesi ne se trouve que rarement dans la 
couche à Nafica crassatina, à Jeurres, près d'Étampes. 


44. TEREBRATULINA POLYDICHOTOMA, Mayer. 
(PI. IX, fig. 1.) 


P. testa ovalo-acuta, superne perpaulum inflata, tenui, 
longitudinaliter tenwistriata; strüis ad apicem paucis, 
crassioribus, subinde dichotomis, paulum inæqualibus, 
lœvigatis, in valva inferior lateribus granuloso-asperis ; 
valva inferiori læviter sinuosa ; umbone acutiusculo; fo- 
ramine parvulo, obliquo. — Long. 14, lat. 11 mul. 


Coquille ovale-pointue, légèrement renflée en sa partie 
supérieure, mince et assez fragile, ornée de stries longi- 
tudinales élevées, fortes et peu nombreuses à leur origine, 
mais s’amincissant de plus en plus en arrière en se bifur- 
quant plusieurs fois. Stries à peu près lisses, si ce n’est des 
deux côtés du crochet, où elles se couvrent de petites as- 
pérités. Valve inférieure légèrement sinueuse. Crochet un 
peu pointu, à troncature petite, oblique et parfaitement 
ronde. 

Voisine des T. tenuistriata et Parisiensis, cette espèce 
parait s’en distinguer par des stries plus grossières, plus 
souvent dichotomes et par les aspérités qui les ornent 
dans le voisinage du crochet. 

Le T. polydichotoma est fort commun dans les marnes 
tongriennes de Cæuve, près de Porentruy. 


45. LacuNA SANDBERGERI, Mayer. (PI. IX, fig. 4.) 


L. testa minima, solidula, ovato-turgida, lœvissima, 
nihda; spira brevi, conica, apice oblusiuscula ; anfracti- 
bus 5, convexis, angustis; ullimo maximo, globuloso, 
apertura late ovata, postice angulata, basi rolundata, 
subeffusa; columella late perforala, extus margine pro- 
minente, convexo, circumdala ; marginibus crassiusculis. 
— Long. 2, lat. 1 192 mul. 

Coquille très-petite, solide, ovale, renflée, lisse et lui- 
sante, à spire courte, conique, obluse au sommet. Tours 
au nombre de cinq, étroits et convexes; le dernier très- 
grand, globuleux, formant les trois quarts de la longueur 
totale. Ouverture largement ovale, anguleuse en arrière, 
arrondie et légèrement échancrée en avant. Columelle 
largement ouverte, circonscrite par un petit bourrelet 
élevé et convexe. Bords légèrement épaissis. 

Voisine de L. eburniformis, tel que l’a figuré M. Sand- 
berger, mais très-différente de cette espèce, d’après le 
dessin qu’en donne M. Deshayes, ma petite coquille se dis- 
tingue de ce type par son manque absolu de stries trans- 
verses, et principalement par sa forme plus raccourcie, 
ainsi que par son ouverture élargie à la base. Sous ces 
derniers rapports, elle est intermédiaire entre les L. ebur- 
niformis et subeffusa, tels que les donne M. Sandberger. 

Jeurres, près d'Étampes. (Un seul individu.) 


46. TurBoNILLA DesHAyEsr, Mayer. (PI. IX, fig. 5.) 


P. testa subulala, regulariter conico-turrita, apice acu- 
tiuscula; anfractibus 9, latis, convexiusculis, lævigatis, 
sulura latiuscula, subcanaliculata, bene separatis; ultimo 
anfractu latiusculo, [ere tertiam testæ longitudinis par- 
tem æquante, basi convexo; apertura minima, antice dila- 


— 176 — 


tata; columella brevi, obliqua, plicam medianam, con- 
tortam gerente. — Long. 5, lat. 1 mill. 


Coquille subulée, régulièrement conique-turriculée, 
assez pointue au sommet. Tours au nombre de neuf, assez 
larges, légèrement convexes, lisses, nettement séparés 
par une suture assez large et profonde. Dernier tour assez 
grand, formant près du tiers de la longueur de la coquille, 
convexe et légèrement atténué à sa base. Ouverture très- 
petite, élargie en avant. Columelle courte, oblique, mu- 
nie, vers sa partie médiane, d’un petit pli tordu. 

Possédant les T. Sandbergeri et Nysti, j'ai pu m'assu- 
rer que mon espèce différait à la fois de l’un et de l’autre 
par ses tours moins nombreux et croissant plus rapide- 
ment. L'espèce nouvelle, dont j'ai recueilli trois exem- 
paires identiques à Jeurres et à Morigny, avoisine de 
plus près le 7. digitalis, du bassin rhénan ; mais elle en 
diffère par sa forme plus nettement conique et subulée, 
par ses tours plus convexes, un peu plus larges, et par 
son ouverture élargie en ayant, munie d’une columelle 
oblique. 

A propos du 1. Nysti, je me permettrai de faire re- 
maerquer que le T, tmbricataria pourrait bien n'être 
qu’une variété, et je conseille aux collecteurs d'étudier la 
question. 

47. ToRNATELLA MERIANI, Mayer. 


P. lesta ovalo-turgida, perforata; spira brevi, co- 
nica; anfractibus convexis, lransversim striatulis ; ultimo 
maximo, obtuse angulato, ventricoso, basi attenuato, in- 
ferne et superne striato, medio lævi; strüs satis tenuibus, 
undulatis ; apertura ovalo-angusta ; columella biplicata; 
plicis minimis. — Long. cire. 9, lat. cire. 5 mul. 


4 


Coquille ovale-ventrue, ombiliquée, à spire courte, co- 


— 177 — 


nique. Tours convexes, striés en travers; le dernier très- 
grand, obtusément anguleux à quelque distance de la su- 
ture, renflé et lisse vers sa partie médiane, couvert, en 
avant et en arrière, de stries transverses assez fines, serrées 
et légèrement onduleuses. Ouverture ovale, étroite. Co- 
lumelle portant deux plis à peine sensibles. 

Espèce fort remarquable, mais qui n’est malheureuse- 
ment représentée que par un individu incomplet. Inter- 
médiaire entre les T. Chevalieri et Deshayesi quant à la 
forme, elle se rapproche du T. semi-striala par la nature 
de ses ornements. 

Jeurres, près d’'Étampes. (Sables de Fontainebleau.) 


48. Buzza TournouErt, Mayer. (PI. IX, fig. 6.) 


B. testa parva, ovalo-turgidula, medio ventricosa, 
pene subangulala, extremitatibus repente attenuata, acula, 
basi rimata, apice oblique truncata, in medio lævigala, 
anthce el postice inæqualiter paucistriala ; truncatura mar- 
gine obluso circumdata ; apertura elongata, angusta, an- 
nice paululum dilatata, subsenui-lunari vel subsigmoidea. 
— Long. 5, lal. 53 mull. 


Coquiile de petite taille, ovale-renflée, ventrue et obtu- 
sément anguleuse dans le milieu , rapidement atténuée et 
pointue à ses extrémités. Columelle munie d’une petite 
fente ombilicale. Sommet tronqué très-obliquement et 
bordé d’un petit bourrelet obtus. Surface lisse, sauf aux 
extrémités, où s’observent quelques stries inégales. Ou- 
verture allongée, étroite, un peu élargie en avant, en 
forme de croissant ou légèrement sinueuse. 

Voici une Bulle des plus curieuses par sa forme inso- 
lite, semblable à celle des Ovules. Ses caractères la pla- 
cent, je pense, dans le voisinage des B. radius et lanceo- 


— 458, 


lata, c'est-à-dire dans le groupe pour lequel on a créé le 
sous-genre Volvula. 
Morigny, près d'Étampes. (Deux exemplaires.) 


49. CERITHIUM SUBMARGARITACEUM, À. Bronn. (Sandb., 
Conchyl. Mainz. Tertiærb., p. 105, pl. vu, fig. 4.) 


B. lesta conico-turrita, apice acuta; anfractibus 12, 
anguslis, imbricatis, planis, antice obtusangularibus, su- 
turis profundis disjunctis; carinis principalibus tribus, 
granosis (tertia majore); carina quarta, minore, inter 
primam et secundam interposila, quintaque, e sutura ipsa 
exoriente; granulis longiusculis, compressis, in seriebus 
retro arcuatis disposilis ; basi subplana, spiraliter striata; 
apertura dilatata, obliqua, oblique subtrapezoidah ; ca- 
nal brevi, contorto ; columella subbiplicata. — Long. 25, 
lat. 8 mail. 

Coquille conique-turriculée, à sommet pointu. Tours 
au nombre de douze, étroits, imbriqués, légèrement con- 
vexes, obtusément anguleux en avant, séparés par des 
sutures profondes et assez larges, ornés de trois carènes 
principales. Deux carènes accessoires très-faibles, dont 
l'une est intercalée entre la première et la seconde carène 
principale, et l’autre apparaît au fond de la suture. Toutes 
les carènes sont découpées en granulations obtuses, éti- 
rées et étroites, par des lignes d’accroissement arquées, 
Base presque plane, striée en spirale. Ouverture élargie, 
oblique, à peu près en forme de trapèze oblique. Canal 
court et tordu. Columelle nortant deux faibles plis. 

J'avais déjà écrit, sous le nom de C. innexum, les deux 
individus de cette espèce que j'ai trouvés dans la couche à 
grosses Natces de Jeurres, lorsque, en étudiant avec atten- 
tion la description de M. Sandberger, je me suis con- 
vaincu de leur identité spécifique avec le type rhénan. Ces 


— 179 — 


deux individus constituent néanmoins une variété parti- 
culière, distincte par sa forme un peu raccourcie, par ses 
tours plus disjoints et par l'égalité de ses carènes princi- 
pales. Le type se trouve en abondance dans les marnes à 
Cyrènes du bassin de Mayence, marnes qui appartiennent 
déjà à l’étage aquitanien. 


50. ExGina HEBERTI, Mayer. (PI. IX, fig. 7.) 


E. lesta ovato-fusiformi, crassa et solida, multicostata, 
rudi; spira conica, apice acuta; anfrachibus T, convexis, 
angustis, subscalats, ad suluram anguste marginatis, 
coslis crassis, salis elevatis, oblusis, paululum obliquis, 
sulcis multo angustioribus separatis, transverse rude stria- 
lis, striis remotis, undulatis, alternantibus ; ultimo an- 
fractu maximo 2[5 totius teslæ efformante, basin versus 
lente attenuato, costis flexuosis, ad basin evanescentibus, 
stris transversis, basitenuibus; apertura angusta, oblonga, 
in canalem brevem, latum, contortum, exeunte: labro 
exlus incrassalo, intus crenulato ; columella lœviter 
flexœuosa, extus crenulata, basi contorta, subumbilicata. 
— Long. 22, lat. 15 mill. 


Coquille ovale-fusiforme, épaisse et solide, à côtes nom- 
breuses, rude au toucher. Spire conique, pointue au som- 
met. Tours au nombre de sept, convexes, étroits, légère- 
ment scalariformes, faiblement bordés à la suture, ornés 
de grosses côtes assez élevées, mais obtuses, un peu 
obliques, beaucoup plus larges que leurs interstices, et de 
stries spirales grossières, élevées, onduleuses, dans les in- 
tervalles desquelles s’en observe une beaucoup plus faible. 
Dernier tour très-grand, formant les deux tiers de la co- 
quille, assez doucement atténué vers la base, orné de côtes 
flexueuses, persistant assez longtemps et d'un grand 


— 180 — 


nombre de stries transverses, fortes et élevées, régulière- 
ment alternantes, sauf sur le canal, où elles sont toutes 
plus fines. Ouverture étroite, oblongue, se terminant par 
un canal très-court, large et légèrement tordu. Bord droit 
épaissi à l'extérieur, crénelé en dedans. Columelle légè- 
rement flexueuse, crénelée horizontalement à l'extérieur, 
_ légèrement tordue à la base, recouvrant presque complé- 
tement une petite fente ombilicale. 

J'ai adopté, pour cette espèce, le nom générique d’En- 
gina, proposé par M. Gray pour des coquilles sem- 
blables, quoique j'ignore si ces coquilles ne doivent pas 
former plutôt un simple groupe dans le grand genre 
Murex. Par ses caractères, l'espèce nouvelle se rapproche, 
d’une part, des Pourpres, et, de l’autre, des Colombelles, 
et forme un type ambigu et insolite. Couche à grosses 
Natices de Jeurres, près d'Étampes. Assez rare. 


Genre RauLintA, Mayer. (PI. IX, fig. 8.) 


Testa turbinata, ovato-oblonga, subtenus, spiralter 
sulcata. Anfractus repente increscentes, conveai, ultimus 
maximus. Apertura magna, paulum obliqua, ovato- 
oblonga, integra, postice angulata, antice subeffusa. Co- 
lumella lata, arcuata, applanata, unidentata. 


Coquille turbinée, ovale-oblongue, peu épaisse, ornée 
de sillons en spirale. Tours croissant rapidement, con- 
vexes ; le dernier très-grand. Ouverture grande, tant soit 
peu oblique, ovale-oblongue, sans échancrure, anguleuse 
en arrière, élargie en avant. Columelle large, arquée, 
aplatie , portant à l’intérieur une forte dent tuber- 
culeuse. 

La coquille pour Jaquelle j’établis cette coupe géné- 
rique, quoique excessivement rare, est connue depuis 


— 181 — 


longtemps des naturalistes : c’est le Raulinia alligata, 
décrit par M. Deshayes, dans sa Description des coquilles 
fossiles des environs de Paris, sous le nom de Tornatella 
alligata, et placé en dernier lieu, par cet auteur, dans le 
genre Odontostoma (Descript. anim. sans vert. foss. envir. 
Paris, IT, p. 551). Ayant été assez heureux pour rencon- 
trer à Jeurres un bel exemplaire de cette singulière co- 
quille, j'ai pu l’étudier de près et je me suis bientôt vu 
dans l’agréable nécessité de l’ériger en genre distinct. En 
effet, il me semble que cette coquille ne saurait rentrer 
dans les Odontostomes, tant à cause de sa taille trop forte, 
de sa forme insolite, de son test assez mince et de ses 
cercles transverses, que, surtout, à cause de sa columelle, 
non tordue, aplatie, et qui porte, à l’intérieur, une dent 
tuberculeuse indépendante pour ainsi dire, et qui n’a 
absolument rien à faire avec le pli des Odontostoma. 

Par ses caractères, cette espèce avoisine, je pense, les 
Liütorines de plus près que tout autre genre et doit être 
placée dans leur famille. 

Il existe dans le bassin de Paris une seconde coquille de 
l'aspect de celle-ci, je veux parler du Littorina monodonta, 
Desh., du calcaire grossier. Cette espèce ne paraît différer 
de mon type que par sa forme plus allongée, ses sillons 
plus faibles et plus nombreux, ainsi que par l’emplace- 
ment de la dent columellaire. J'ai donc lieu de penser que 
c’est aussi un Raulinia. C. M. 


— 182 — 


BIBLIOGRAPHEE, 


Séries conchyliologiques Comprenant l'énumé- 
ralion des Mollusques terrestres el fluviatiles 
recueillis pendant le cours de différents voyages, 
ainsi que la description de plusieurs espèces 


nouvelles, par Arthur Morelet. — 3° livrai- 
son. Avril 1863 (1). 


Le nouveau travail de M. Morelet est consacré exclusi- 
vement à l’étude des Mollusques terrestres et fluviatiles 
du Pérou. Les principaux matériaux lui ont été fournis 
par M. Angrand, qui a recueilli de nombreuses espèces 
de Mollusques pendant le séjour assez long qu'il a fait 
dans ce pays en qualité de consul général. L'auteur com- 
mence par un exposé très-intéressant de la constitution 
physique du pays, examinée dans ses rapports avec la po- 
pulation malacologique qui l’habite. Il passe ensuite à 
l'énumération des espèces, en y joignant la synonymie de 
chacune de celles qui sont connues. Il décrit comme nou- 
veaux les Mollusques suivants : 

Helix gyrella, petite espèce planorbiforme et cornée; 
H. tortilis et H. polycycla, qui avoisinent toutes deux 
l'H. stenogyra de Pfeiffer; H. Angrandi, remarquable 
par une sorte de dépression du dernier tour, en forme de 


(1) Paris, chez F. Klinckzieck, rue de Lille, 11. — Grand in-8 


de 96 pages d'impression, avec 5 planches coloriées (par un pro- 
cédé chromolithographique). — Avril 1863. 


— 183 — 


cicatrice, touchant au bord columellaire et correspondant, 
à l’intérieur, à une protubérance dentiforme; Bulimus vi- 
riatus; B. Yanamensis; B. Angran; B. ochraceus; 
B. jaspideus ; B. Edwardsi; B. rusticellus; B. papilla- 
tus; B. radiatus (1); B. orophilus; B. Balsanus ; B. ce- 
reicola; B. virgultorum; B. longinquus; B. Andoicus ; 
PB. albicolor; B. Lesueureanus; B. emaciatus:; B. acro- 
melas; B. spiculatus; B. tubulatus; B. scalaricosta ; 
B. dendrinis; B. serotinus ; B. cuspidatus; B. verucu- 
lum; Clausilia Angrandi, dont la forme est celle de la 
plupart des Clausilies américaines, mais la taille plus pe- 
tite; C. Andecola, qui a la couleur et un peu la forme du 
C. cœrulea, de l’Archipel grec, mais qui, comme la pré- 
dente, se distingue par son péristome détaché et par une 
déviation longitudinale particulière à la suture de son der- 
nier tour ; Helicina Peruviana, et H. psorica. L'auteur 
change avec raison le nom du B. Castelnaudi, Hupé, qu’il 
nomme B. Hupeanus; attendu que M. Pfeiffer a publié 
antérieurement un B. Caslelnaudi, dédié au même voya- 
geur. 

Le nombre des espèces énumérées ou décrites par 
M. Morelet est de soixante-trois. Il ajoute à la suite un 
catalogue général de tous les Mollusques terrestres et flu- 
viatiles du Pérou connus jusqu’à ce jour. D’après ce re- 
levé, la faune malacologique du pays se compose ainsi 
qu'il suit : 


Succinea, 2 espèces. Limnæa, 2 espèces. 
Hehx, 25 — Physa, 4 — 
Bulimus, 148 — Planorbis, 7 — 


(4) Nom malheureux : il y a déjà un B. radiatus, Bruguière, 
qui est la même chose que le Z. detritus, Müller, d'Europe. Nous 
engageons l’auteur à le changer, pour éviter toute confusion. 


— 184: — 


Clausilia, 3 espèces. Ancylus, 4 espèce 
Balea, 4 — Helicina, Dre 
Pupa, 1: — Ampullaria, 5 — 
Glandina, 3 — Melania, 21 
Achatina, 3 — Paludestrina, 3 — 
Tornatellina, À — Anñnodonia, 3 — 
Auricula, 2 — Unio, 2 — 


On voit, par cet exposé. combien est grande au Pérou la 
prédominance du genre Bulimus sur les autres formes 
terrestres, et particulièrement sur le genre //elix. La 
somme des espèces de ce dernier genre est à celle des Bu- 
limes dans la proportion de 1 à 6. C’est le caractère prin- 
cipal de la faune malacologique péruvienne, et les Hélices 
ne commencent à devenir proportionnellement plus nom- 
breuses qu’au Chili, tout en conservant un caractère d’in- 
fériorité marqué, tant sous le rapport du nombre que sous 
celui du développement et des couleurs. On sait, au reste, 
toute l’importance que prend le genre Bulimus dans l’A- 
mérique méridionale, où il atteint son maximum de dé- 
veloppement. Ainsi que le dit M. Morelet, le rapport nu- 
mérique des Bulimes à la somme des espèces terrestres de 
cette partie du nouveau continent est, pour la Colombie, 
dans la proportion de 5 à 5; il est de 5 à 2 dans la répu- 
blique de l'équateur, de 5 à 5 en Bolivie, et de 7 à 2 au 
Pérou. Au Chili, les Hélices constituent le tiers de la tota- 
lité des Mollusques terrestres. 

On peut encore signaler plusieurs points qui servent à 
caractériser la faune péruvienne : 1° la présence du genre 
Clausilia, si rare en Amérique, qui est représenté par 
trois espèces, et qui remplace, de ce côté des Cordillères, le 
genre Cylindrella, si abondamment répandu dans les di- 
vers pays que baigne la mer des Antilles ; 2° la taille mé- 


— 185 — 


diocre et la forme quasi-européenne du petit nombre 
d’Hélices que l’on rencontre au Pérou; 3° l'absence 
totale du genre Cyclostoma et des genres voisins, les 
Mollusques terrestres operculés, si nombreux ailleurs, 
n’étant représentés ici que par trois petites espèces d’Ae- 
licina. 

Les espèces pérüviennes peuvent être considérées 
comme distribuées dans quatre zones ou régions diverses, 
caractérisées par des altitudes différentes et ayant cha- 
cune sa population malacologique particulière, avec cette 
réserve seulement que quelques espèces, vivant sur la 
limite d’une des zones, se retrouvent parfois, mais en pe- 
tit nombre, dans la zone immédiatement supérieure. 

La première zone (région de la côte et de la Montaña, 
de O à 1,500 mètres d'altitude) comprend les Succinea, 
Achatina, le seul Pupa connu du Pérou (P. Paredesn, 
d'Orbigny), la majeure partie des Helix et de nombreux 
Bulimus, parmi lesquels nous citerons les B. Al{o-peru- 
vianus, B. Lobbi et B. Yatesi. Les espèces de la région 
maritime, souvent aride et sablonneuse, sont générale- 
ment minces, chétives et peu brillantes. 

La deuxième zone (région des terres tempérées, de 
1,500 à 2,500 mètres) compte encore un bon nombre 
d’'Hélices, dont quelques-unes se rapprochent beaucoup 
de nos espèces alpines. C’est le domaine des genres Balea 
(B. clausilioides, Reeve), Clausilia et Helicina. Les Bu- 
limes y dominent toujours, et particulièrement un groupe 
qui semble appartenir exclusivement au Pérou, et qui 
est composé d'espèces subulées ayant un faux air de 
Cylindrelles (B. columellaris, B. cuspidatus et B. veru- 
culum.) 

La troisième zone (région des terres froides, de 2,500 
à 3,500 mètres) n’est plus habitée que par deux Hélices 


13 


— 186 — 


(A. clausomphalos et H. diluta) et par de nombreux Bu- 
limes, de dimension moyenne, parmi lesquels nous signa- 
lons un groupe singulier de coquilles turriculées, percées 
d’un ombilic large et profond qui règne jusqu’au sommet 
de la spire (B. tubulatus, B. infundibulum et B. scalari- 
costa). 

Enfin la quatrième zone est celle des terres glacées ou 
puna (de 5,500 à 5,000 mètres d'altitude). Nous n’y trou- 
vons plus que des Bulimes (B. culmineus, B. ochraceus, 
B. Yanamensis et B. Weddelli). Le B. culmineus est celui 
qui vit à la plus grande élévation; A. d'Orbigny l’a ren- 
contré jusqu’à près de 5,000 mètres d'altitude. 

On peut juger, par les quelques détails que nous venons 
de donner, combien le nouveau travail de M. Morelet pré- 
sente d'intérêt. Il sera donc lu avec plaisir par tous les na- 
turalistes qui s'occupent de Mollusques terrestres et flu- 
viatiles, et que l’étude des questions de distribution géo- 
graphique des espèces ne laisse pas indifférents. Les faunes 
locales ou régionales bien faites sont, nous l’avons souvent 
répété, des travaux de première utilité et qu’on ne saurait 
trop encourager. Nous ajouterons que l’exécution maté- 
rielle de l'ouvrage est très-soignée, et que les cinq planches 
coloriées qui l'accompagnent sont le premier essai réussi, 
qui ait été fait en France, à notre connaissance, des pro- 
cédés de la chromolithographie appliqués à l'illustration 
des ouvrages de conchyliologie. 


D 


H. CROSSE. 


= AB 


Ueber die familie der Rissoiden. — II. Rissoa, 
von (Sur la famille des Rissoidæ. — II. Genre 
Rissoa, par) Gustav Schwartz von Mohren- 
stern (1). 


Le nouveau mémoire de M. Schwartz de Mohrenstern, 
présenté à la séance de l'Académie des sciences de Vienne 
du 45 mai 1865, fait suite à un excellent travail du même 
auteur, dont nous avons rendu compte précédemment (2). 
Le premier contenait les généralités de la famille des 
Rissoidæ et la monographie du genre Rissoina. Le se- 
cond est consacré exclusivement à celle du genre Rissoa, 
tel que le comprennent MM. Adams dans leur Genera, 
c’est-à-dire réduit aux espèces qui présentent les carac- 
tères suivants : 

Coquille imperforée, oblongue, lisse ou pourvue de 
côtes longitudinales, généralement blanchâtre, mais ornée 
souvent de lignes longitudinales d’un rouge brun ou de 
taches flammulées : ouverture ovale, entière; bords réu- 
nis. — Opercule spiré, corné, à nucléus latéral. — Ani- 
mal muni, à sa partie postérieure, d’un appendice cirrheux 
unique. 

On voit que les espèces à test cancellé ou treillissé sont 
exclues du genre ÆRissoa par l’auteur, qui adopte pour 
elles le genre Alvania de Risso. 

M. Schwartz énumère et décrit quarante-sept espèces . 


(1) Vienne, 1864, chez Karl Gerold fils, libraire de l’Acadé- 
mie impériale des sciences. — 1 volume in-4, cartonné de 58 pages 
d'impression, accompagné de 4 planches, dont 3 sont coloriées. 
Tirage à part. 

(2) Journ. Conchyl., 1861, vol. IX, p. 301. 


— 188 — 


du genre Rissoa, qu’il divise en trois groupes, et dont 
nous donnons le catalogue. 


I. Espèces dont la columelle est légèrement infléchie 
en forme de pli. Bord externe marqué de jaune brun à 
trois endroits. Tours ornés de raies longitudinales co- 
lorées ou de flammules. 


4. RissoA AURISCALPIUM, Linné. —= Méditerranée et 
Adriatique. Subfossile à Rhodes, Naples, Nice et en Si- 
cile : fossile de Castelarquato. C’est le Rissoa acuta de 
Payraudeau et de Philippi. Les Turbo marginatus, Laskey; 
Rissoa acicula, Desmarest; Zippora Drummondi, Leach ; 
Rissoa pulchella, Risso, sont également des synonymes. 

2. RissoA ELATA, Philippi.—Méditerranée et mer Noire. 
— Subfossile de Rhodes et de Sicile. 

5. RissoA oBLoNGA, Desmarest. — Méditerranée. — 
Subfossile de Rhodes et de Sicile. 

4. RissoA GRossA, Michaud. — Méditerranée et Adria- 
tique. 

5. Rissoa VENUSTA, Philippi. — Méditerranée, Adria- 
tique, mer Noire et côtes d'Angleterre, d’après Forbes et 
Hanley. 

6. RissoA MONODONTA, Bivona. — Méditerranée et 
Adriatique. — Subfossile de Rhodes et de Sicile. Le 
R. subcarinata, Cantraine, est un synonyme. 

7. RiSsSOA MEMBRANACEA , Adams. — Méditerranée, 
Adriatique; îles Canaries; Manche; côtes de Norwége. 
L'Helix labiosa, Montagu; le Turbo costatus, Pulteney; 
les Rissoa fragilis, Michaud, et R. Souleyetiana, Récluz, 
et R. pulla, Brown, sont des synonymes. 

8. Rissoa ocrona, Nilsson. — Côtes de Danemark et 
de Norwége. 

9. Rissoa coRNEA, Lovèn. — Cattégat et mer Baltique. 


— 189 — 


10. RissoA ALBELLA, Lovèn. — Côtes de Suède et 
Cattégat. 

11. Rissoa Sarsr, Lovèn. — Bergen (Norwége). 

IT. Espèces dont le bord externe présente deux parties 
colorées demi-circulaires , ou seulement une seule de 
teinte foncée. Les tours sont ornés de lignes transverses 
colorées, soit continues, soit interrompues, et plus rare- 
ment de flammules. 

12. Rissoa pARvA, Dacosta. — Cette espèce est répan- 
due de la mer du Nord à la Méditerranée: d’après Nilsson, 
on la trouve subfossile près de Stockholm. — Il faut y 
rapporter les Turbo subluteus, œreus et albulus, Adams; 
T. lacteus, Donovan; les Rissoa semicostulata, Anton, 
R. alba, Macgillivray, et R. obscura, Philippi. 

15. Rissoa pocium, Nyst. — Méditerranée et Adria- 
tique. Subfossile de Rhodes et de Calabre. Fossile de l’oli- 
gocène de Freden et de Dickholz. Synonymes : R. pu- 
silla et R. nana, Philippi; R. pulchra, Forbes. 

14. Rissoa INTERRUPTA, Adams. — Cette espèce s’é- 
tend de la mer du Nord jusqu'aux côtes occidentales de 
France. Cest le R. Matomiana de Récluz. 

15. RissoA VARIEGATA, Adams. — (ôtes d'Angleterre. 
C’est le R. anconspicua de Clark (partim). 

16. RissoaA MARGINATA, Michaud. — Méditerranée. 

17. Rissoa Lacnesis, Basterot. — Fossile miocène de 
Vienne, Bordeaux, Touraine, etc. C’est le R. bulimoides, 
Grateloup. 

48. Rissoa ExiGuA, Eichwald. — Fossile miocène de 
Pologne et de Hongrie. 

19. Rissoa Nana, Lamarck. — Fossile du bassin de 
Paris (éocène et sables moyens; oligocène de Dax et Gaas). 
L'auteur rapporte à cette espèce les Paludina striata, 
Grateloup, et Rissoa abbrewiata, Baudon. 


— 190 — 


20. Rissoa MISERA, Deshayes. — Fossile des sables in- 
férieurs du bassin de Paris. 

21. RISSOA PULCHELLA, Philippi. — Méditerranée et 
Adriatique. — Subfossile de Rhodes, de Sicile et de Ca- 
labre. 

22. Rissoa INCONSPICUA, Alder. — Adriatique et côtes 
du Northumberland (Angleterre). C’est le R. maculata de 
Brown. 

23. RissoA EHRENBERGI, Philippi.— Dalmatie et Ile de 
Rhodes. 

24. Rissoa siMPLEx, Philippi. — Adriatique et Médi- 
terranée. — Subfossile de Tarente. 

25. RissoA PLICATULA, Risso. — Nice, Marseille, 
Rhodes (subfossile). 

26. Rissoa RADIATA, Philippi. — Sicile. 

27. RIssoA LINEOLATA, Michaud. — Méditerranée 
(côtes de France). 

_IIT. Espèces dont la superficie ou les bandes spirales 
sont profondément ponctuées. 

A. Formes allongées. 

28. Rissoa simizis, Scacchi. — Asie Mineure, Cy- 
clades, Sicile, Martigues; côtes de Bretagne. Subfossile 
de Chypre. — Synonymes : R. arata, Récluz; R. ova- 
tella, Forbes; R. apiculata, Danilo et Sandri. 

29. RissoaA AnTIQUA, Bonelli. — Fossile subapennin 
d'Asti. 

50. Rissoa SULZERIANA , Risso. — Fossile subapennin 
de Modène et de Sienne. 

51. Rissoa Crorno, Hôrnes. — Fossile tertiaire de 
Vienne et de Transylvanie. 

52. RissoA SUBCOSTULATA, Schwartz. — Côtes d'Angle- 
terre, de France, d’Espagne et Méditerranée. C'est le 
R. costulata d Alder et non celui de Risso. 


— 191 — 


35. RISSOA DECORATA, Philippi. — Méditerranée et 
Adriatique. 

54. Rissoa GuErini, Récluz.—Côtes de France(Manche). 

55. RissoA vARIABILIS, Muühlfeldt. — Méditerranée et 
Adriatique. Subfossile de Sicile, de Rhodes et de Nice. — 
Synonymes : À. costata, Desmarest ; R. costulata, Risso ; 
R. Desmaresh, Récluz; Turbo Rissoanus, delle Chiaje. 

B. Formes plus courtes : bord externe plus épais à l’in- 
térieur. 

56. RissoA vENTRICOSA, Desmarest. — Méditerranée. 
Subfossile de Sicile, de Rhodes et de Nice. — Synonyme: 
KR subventricosa, Cantraine. 

37. RissoA sPLENDIDA, Eichwald. — Mer Noire et Adria- 
tique. Synonymes : À. violæstoma, Krynitzki; R. ornafa, 
Philippi. 

58. Rissoa TURRICULA, Eichwald. — Fossile miocène 
de Pologne et de Hongrie. L'auteur indique comme syno- 
nyme le À. costata, Andrzejowski. 

89. RIssoA TURBINATA, Lamarck. — Fossile tertiaire 
du bassin de Paris, de Belgique et de Mayence. — Syno- 
nymes : Rüssoa plicala, Deshayes; R. Michaudi, Nyst. 

40. Rissoa LILAGINA, Récluz. — Côtes occidentales de 
France. C'est le Turbo violaceus, Muühlfeldt, mais non le 
Rissoa violacea, Desmarest. 

41. Rissoa RuFILABRIS, Leach. — Côtes d'Angleterre 
et d'Irlande. 

42. RissoA VIOLACEA, Desmarest. — Méditerranée et 
Adriatique. Subfossile de Rhodes, de Sicile et de Nice. 
C’est le R. punctata, Potiez et Michaud. 

45. Rissoa PORIFERA, Lovèn. — Cattégat et côtes de 
Norwége. 

44. Rissoa INFLATA, Andrzejowski. — Fossile miocène 
du bassin de Vienne, de Transylvanie et de Gallicie. Syno- 


— 192 — 


nymes : Melamia Roppii, Dubois; Rissoa turricula , 
Eichwald; R. semi-costata, Andrzejowski; R. tenuis, 
Partsch. 

45. Rissoa ANGULATA, Eichwald. — Fossile miocène 
du bassin de Vienne et de Podolie. Synonymes : R. turri- 
tella, Andrzejowski et R. limata, Deshayes. 

46. Rrssoa ZirTezr, Schwartz. — Subfossile de Rhodes. 

47. Rissoa prMipraTA, Eichwald. — Espèce trouvée 
dans un conglomérat calcaire tout à fait récent de la côte 
du Daghestan. 


On trouve les Rissoa à toutes les profondeurs, depuis 
la ligne extrème du reflux jusqu'à 80 brasses de fond : 
néanmoins la plupart des espèces appartiennent aux 
zones laminarienne et coralline. Se nourrissant de végé- 
taux, comme les autres Rissoidæ, ils habitent naturelle- 
ment les régions abondamment pourvues de plantes ma- 
rines, et c'est dans la zone sublittorale, qu'ils sont ré- 
pandus avec le plus de profusion. Le genre Rissoa (dans 
le sens restreint que lui donne l’auteur) est un genre 
propre aux pays tempérés. Il s'étend depuis les côtes de 
Norwége jusqu'aux Açores et aux Canaries, et est assez 
abondamment répardu dans la mer Noire et dans l’Adria- 
tique; mais c'est dans la Méditerranée proprement dite 
qu'il atteint son maximum de développement. Sur les 
47 espèces énumérées par M. Schwartz, 34 vivent dans les 
mers actuelles : 27 de ces dernières se trouvent dans la 
Méditerranée, et sur ce nombre 18 n’ont pas été rencon- 
trées ailleurs. Un certain nombre d’espèces est commun 
à la Méditerranée et à l’Atlantique : quelques-unes habi- 
tent exclusivement la mer du Nord et la Baltique. On en 
connaît 15 à l’état fossile ou subfossile : plusieurs espèces 
vivantes sont également connues à l’état subfossile, deux 


— 193 — 


d’entre elles (R. auriscalpium et R. dolium) se retrou- 
vent aussi à l’état de fossiles tertiaires. 

Par l'exposé qui précède, on peut se faire une idée de 
l'intérêt que présente le travail de M. Schwartz, qui pa- 
rait posséder à fond son sujet. Quant au mérite de l’ou- 
vrage, on sait combien est pénible et difficile à traiter 
l'étude des genres qui, comme le genre Jüssoa, se com- 
posent exclusivement d’espèces de petite taille, et combien 
peu de personnes sont en état de s’en tirer convenable- 
ment. Aussi M. Schwartz nous paraît avoir rendu à la 
science malacologique un véritable service, d’abord en 
débrouillant la synonymie de chaque espèce et en en don- 
nant de bonnes diagnoses, puis en accompagnant ses des- 
criptions d'excellentes figures, dessinées par lui-même 
avec un talent remarquable, tirées sur papier de Chine et 
soigneusement coloriées. Tout ce qu’il nous reste à souhai- 
ter, ainsi que nous l'avons dit, précédemment, en rendant 
compte de sa monographie du genre Rissoina, c’est qu’il 
poursuive son œuvre utile avec le même succès, et qu'il 
mène à bonne fin l’étude des autres petits groupes géné- 
riques dont se compose la famille des Rissoidæ. 

H, CROSSE. 


Note sur les Vulselliäæ, Adams, par M. Munier- 
Chalmas (1). 


Notre collaborateur M. Munier a consacré quelques pages 
à l'étude de la famille des Vulsellidæ, Adams. Sans adop- 


(1) Extrait du VITTe volume du Bulletin de la Société Linnéenne 
de Normandie. — Brochure in-8, de 16 pages d'impression, ac- 
compagnée d’une planche lithographiée. Caen, 1863, chez Har- 
del, libraire, rue Froide, 2. 


— 19% — 


ter la place que MM. Adams assignent aux Vulsellidæ, 
M. Munier croit que cette subdivision des Malléacés est 
légitimée par plusieurs caractères d’une certaine valeur, 
dont le principal, s’il est confirmé par l’anatomie des Vul- 
selles, serait suffisant pour détruire toute objection : bâille- 
ment des valves postérieur, et non antérieur, comme chez 
les Malléacés. 

Nous hésitons encore à admettre une famille distincte 
pour les Vulsellhidæ, qui ont le test nacré, la charnière et 
les habitudes de plusieurs Malléacés, des Crénatules entre 
autres qui vivent en compagnie des Vulselles, dans les 
éponges des merstropicales. Nous croyonsenfin, sauf recti- 
fication ultérieure, que les Vulselles ont un pied byssifère, 
atrophié peut-être, mais au moins aussi évident que chez 
les Peignes. 

M. Munier renferme trois genres dans ses Vulselhide : 
Vulsella, Lamarck; Eligmus, Deslongchamps; et Nayadina, 
Munier. Le Vulsella Turonensis, Dujardin, fait le passage 
des Vulsella aux Eligmus; quant aux Nayadines, elles 
forment le lien qui relie les Vulsella aux Ostrea. 

Chacun de ces genres est décrit et accompagné de la 
liste des espèces. 

Les Vulsella comptent dix-huit espèces vivantes et dix 
espèces fossiles ; la plupart de ces dernières appartiennent 
à la formation tertiaire inférieure; deux sont de la craie, 
et devront peut-être constituer un groupe générique dis- 
tinct. 

Le singulier genre Eligmus est représenté par trois es- 
pèces de la grande oolithe. Quoique son test ne soit pas 
fibreux, je persiste à croire qu'il n'appartient pas au 
groupe des Ostracés. M. Munier suppose que la couche in- 
terne nacrée a pu être détruite par la fossilisation. 

Enfin le nouveau genre Nayadina est une Vulselle trans- 


— 195 — 


verse, rostrée en arrière, mais sanscoucheinterne fibreuse. 
L'unique espèce Nayadina Heberti a été trouvée à Aube- 
terre (craie marneuse). 

La publication de M. Munier donne un grand intérèt à 
l'étude de ces bivalves énigmatiques qui comblent dans la 
série des genres vivants plusieurs grandes lacunes. 

P. FiscHER. 


Faune conchyliologique, terrestre et fluvio-la- 
custre de la Nouvelle-Calédonie, publiée sous 
les auspices du ministère de l'instruction pu- 
blique, par &. B. Gassies (1). 


$ 1. Les lecteurs du Journal de Conchyliologie sont 
au courant de la plupart des découvertes faites dans la 
Nouvelle-Calédonie depuis une dizaine d'années. Cette co- 
lonie est fort riche en mollusques terrestres, fluviatiles et 
marins; son étendue, son éloignement du continent aus- 
tralien et de l’Archipel indien impriment à sa faune ter- 
restre et fluviatile une physionomie particulière. 

Notre honorable confrère M. Gassies, après avoir décrit 
plusieurs espèces calédoniennes, a rassemblé les éléments 
de la faune importante qu’il publie aujourd’hui. 

Son introduction rappelle les noms des naturalistes qui 
lui ont communiqué des espèces. Parmi ces zélés collec- 
teurs nous nous plaisons à citer le R. P. Montrouzier, qui 
a failli payer de sa vie son généreux dévouement à la 
science ; et M. Magen, lieutenant de vaisseau, auteur d’une 


(1) Paris, 1863, chez F. Savy, libraire, rue Hautefeuille, 24. 
Un volume grand in-8, de 126 pages d’impression, accompagné 
de 8 planches coloriées et d’une carte. Prix, 15 francs. 


— 196 — 
intéressante notice topographique et historique insérée 
dans le travail de M. Gassies. 

Une simple inspection de la carte de l’Archipel calédo- 
nien rend compte de la richesse de sa faune. L'ile princi- 
pale à une étendue considérable; ses productions nous 
sont encore peu connues, l’intérieur n’ayant pas été visité 
complétement. La topographie ne nous indique que de 
faibles cours d’eau débouchant sur la côte E., et une ri- 
vière assez longue, le Diahot, dirigée vers le N. 0. 

Les localités de Balade, Jenjen, Kanala avoisinent la 
côte E. ; c’est là qu’habitent les grands Bulimes caractéris- 
tiques de la faune. 

Au N. de l'ile principale, et comprises entre des bar- 
rières de polypiers, se remarquent deux petites îles explo- 
rées par le R. P. Montrouzier : Art et Pot. Elles possèdent 
un grand nombre d'espèces propres qui manquent à la 
Nouvelle-Calédonie proprement dite. 


A l'O. de la pointe S. de la Nouvelle-Calédonie, l’île 
de Nu, visitée par M. Lambertôt, et surtout l’île des 
Pins (S. E.), renferment plusieurs formes très-curieuses, 
particulièrement dans le genre Helix. 


Enfin l'archipel des Loyalty, dont la direction est pa- 
rallèle à la côte E. de la Nouvelle-Calédonie, commence à 
être connu depuis les explorations de M. Montrouzier. 


Chaque île a sa population conchyliologique  dis- 
tincte, mêlée à quelques espèces communes à tout le 
groupe et qui attestent que l’Archipel a subi un abaisse- 
ment continu qui fait plonger son extrémité N. dans la 
mer. La théorie de Darwin, sur les îles de coraux, reçoit 
une pleine confirmation par la disposition de l’Archipel 


néo-calédonien et de ses puissantes barrières de polypiers. 


$ 2. Chaque espèce est décrite avec soin par M. Gas- 


— 197 — 


sies ; la diagnose est accompagnée d’une excellente figure. 
Les 155 espèces du catalogue se répartissent ainsi : 


Succinea, À espèce.  Plecotrema, 2 espèces, 
Helix, FE DIRES Auricula, RES 
Bulimus, A7  — Truncatella, 2  — 
Pupa, 1 — Cyclostoma, 3  — 
Scarabus, 4 — Helicina, 3 — 
Melampus, 11 — Nawicella, 4 — 
Planorbis, 2 — Hydrocæna, 4  — 
Physa, 7 — Ampullaria, À  — 
Melanopsis, 9 — Amphibola, 41  — 
Melania, 9 — Cyrena, 1 — 
Neritina, 91 — PBatissa, 35 — 
Pedipes, 1 — 


Cette faune est donc remarquable par le nombre et la 
forme des Helix et Bulimus. L’abondance des Awriculidæ, 
des Nerutina et Melania est un fait qui se reproduit pour 
toutes les îles du Pacifique. Mais, parmi les genres rares 
dans ces parages, et qui abondent à la Nouvelle-Calédonie, 
citons les Melanopsis, Physa et Planorbrs. 

Au nombre des Mollusques qui jusqu’à présent font dé- 
faut, nous rappellerons les Limaciens signalés dans plu- 
sieurs archipels voisins, les Amphipeplea fréquents en 
Australie, enfin les Nayades. 

Le genre Ampullaria, indiqué par M. Morelet à la Nou- 
velle-Calédonie, nous inspire quelques doutes sur l’exacti- 
tude de son habital; nous en dirons autant des Bulimus 
Janus, Pfr., et anversus, Müller, compris dans le catalogue 
de M. Gassies, mais qui sont connus pour habiter }’Indo- 
Chine. 

Nous profitons de cette occasion pour rectifier les indi- 


— 198 — 


cations d'habitat de quelques espèces que nous avons dé- 
crites, en les attribuant à la faune calédonienne. 


Pupina Moulinsiana, Fischer et Bernardi, Journ. Con- 
CRT, L. N, p. 209. 


Cette coquille habite Woodlark (groupe des Louisiades), 
où le P. Montrouzier l’a recueillie ; il a nommée, anté- 
rieurement à nous, Pupina leucostoma. 

Cyclostoma Couderti, Fischer et Bern., loc. cit. 

Ce Cyclostome provient bien réellement de la Nouvelle- 
Calédonie, d’où M. Crosse l’a reçu à plusieurs reprises. 

Helix cespitoides, Fischer, loc. ct., t. VI, p. 278. 

Jusqu'à nouvel ordre, nous pensons, d’accord avec 
M. Gassies, que cet habitat est erroné; la coquille n’a, 
d’ailleurs, aucun des caractères de la faune néo-calédo- 
nienne. 

$ 4. Les espèces nouvelles décrites et figurées par 
M. Gassies sont nombreuses : 


Helix Raynali. Melanopsis aperta. 
—  luteolina. — Deshayesiana. 
Bulimus Edwardsianus. — Retoutiana. 
—  Blanchardianus.  Melania Droueti. 
Scarabus minor. —  Mageni. 
Melampus brevis. —  Matheroni. 

_ variabilis. Neritina Nouletiana. 
Cyclostoma Bocageanum.  Navicella Huperiana. 
Helicina Primeana. Hydrocæna diaphana. 
Planorbis Montrouzieri. — Fischeriana. 


Melanopsis carinata. 


Nous terminerons cette courte esquisse du nou- 
veau travail de M. Gassies en le félicitant du soin qu'il y 
a apporté et de l’intérêt qu’il a su y attacher. C’est par 


— 199 — 
des travaux de ce genre que la géographie conchyliolo- 
gique peut avancer, la description d’une faune locale 
étant plus utile à la science que les diagnoses sans indica- 
tion d'habitat de plusieurs centaines de coquilles. 
P. FiscHERr. 


Études paléontologiques sur le département de 
la Nièvre, par Th. Ébray. — 1" et 2° livrai- 
sons (1). 


La plus grande partie du travail de M. Ébray traite 
de différents points d'organisation et de classification des 
Échinodermes, matières qui sortent du cadre de notre re- 
cueil. Dans le sixième chapitre, l’auteur propose le genre 
Protophites pour un petit groupe d’ Ammonitidæ à coquille 
discoïdale ou globuleuse, enroulée irrégulièrement sur le 
méme plan, à tours contigus, à bouche munie de forts 
bourrelets, à cloisons lobées et à siphon dorsal : il les 
considère comme les précurseurs, dans les terrains juras- 
siques, de certaines formes crétacées, et comme les prolo- 
types, pour ainsi dire, des genres Scaphites et Hamutes. 
Sa forme typique est une espèce nouvelle qu’il décrit sous 
le nom de Protophites Oxfordianus, et qui provient de 
l’oolithe ferrugineuse de l'étage oxfordien supérieur de 
la Loge et de Barbeloup (Nièvre). Il regarde comme de- 
vant faire partie du même genre les Ammoniles dimor- 
phus, microstoma, bullatus, refractus et Christoln (cette 
dernière espèce décrite par M. Baudoin dans le tome VIII 


(4) Paris, 1858-1860, chez J. B. Baillière et fils, rue Haute- 
feuille, 19. — Grand in-8, 64 pages d'impression et 3 planches 
lithographiées. 


— 200 — 


de la 2° série du Bulletin de la Société géologique de 
France). H. CRossE. 


British Conchology , or an account of the Mol- 
lusca which now inhabit the British isles and 
the surrounding seas (Conchyliologie britan- 
nique, où énumération des Mollusques vivants 
qui habitent les îles Britanniques et les mers 
environnantes }, par J. Gwyn Jeffreys. — 
Vol. IT, Coquilles marines {1}. 


Le nouveau volume de M. Jeffreys comprend les Bra- 
chiopodes et la majeure partie des Conchifères (de la fa- 
mille des Anomidæ à celle des Mactridæ inclusivement). 
C’est ici que commence la partie la plus utile et la plus 
attrayante de l’ouvrage. En effet, si les Mollusques ter- 
restres et fluviatiles de l’Angleterre ont un intérêt un peu 
secondaire pour les étrangers, qui n’y voient qu’une ré- 
pétition affaiblie et incomplète des formes du continent, 
il n’en est pas de même des Mollusques marins. Sur ce 
point, les iles Britanniques reprennent l’avantage, grâce 
à l'étendue de leurs côtes, à la situation géographique 
qui leur assure à la fois les espèces des mers tempérées et 
la plupart de celles du Nord; grâce aussi, il faut le dire, 
aux nombreuses recherches et aux remarquables travaux 
des naturalistes anglais. 


(4) Londres, 1863, chez J. Van Voorst, I, Paternoster row : 
4 volume in-8, cartonné, de 466 pages d'impression, accom- 
pagné de 9 planches, dont une est coloriée. — Prix, 125. 
(15 francs). 


— 201 — 


Après une courte introduction, l’auteur passe en revue 
la classe des Brachiopodes, et fait remarquer qu’ils ha- 
bitent des zones bathymétriques très-variables. En effet, 
le Terebratula cranium a été recueilli par MM. Mac-An- 
drew et Barret à 160 brasses et par le docteur Wallich 
à 228 brasses de profondeur, tandis qu’un autre natura- 
liste, M. Berkeley, a trouvé un individu vivant du T. ca- 
put-serpentis adhérent à un rocher au niveau extrème de la 
marée basse, et cela sur un point de la côte d'Écosse où 
le flux et le reflux sont relativement peu considérables. 
On voit par là combien les géologues doivent apporter de 
prudence dans leurs appréciations paléontologiques, et à 
quoi ils s'exposent en concluant trop vite, de la présence 
de quelques Térébratules dans une couche, que cette 
couche a été déposée par une mer profonde. Le genre Ar- 
gtope est représenté, sur les côtes anglaises, par trois es- 
pèces (A. decollala, Chemnitz; À. cistellula, S. Wood; 
À. capsula, Jeffreys). 

Dans les Conchifères, M. Jeffreys n’admet que deux es- 
pèces d’Anoma (A. ephippium et A. palelliformis, L.), 
et une seule espèce d’Osfrea. À l'exemple de notre colla- 
borateur Fischer, il n’adopte pas le genre Hinnites, et le 
réunit au genre Pecten. Il donne le nom nouveau de Lima 
elhphca, Jeffreys, au L. subauriculata, Forbes et Hanley, 
qu'il considère comme différent de celui de Montagu. Il 
réunit au Mytilus edulis, L., les M. ungulatus, L., M. in- 
curvatus et peilucidus, Pennant, M. Galloprovincialis, 
Lamarck, repousse le genre Modiola, et admet les genres 
Modiolaria et Crenella. I signale le Limopsis aurita, 
Brocchi, décrit à l’état fossile et retrouvé à l’état vivant 
sur les côtes de la plus septentrionale des îles Shetland ; 
quatre espèces du genre Lepton (L. squamosum, Mon- 
tagu; L. niidum, Turton; L. sulcatulun, Jeffreys, ct 

14 


— 202 — 


L. Clarkiæ, Clark); il adopte le genre Axinus (Cryptodon 
de Turton), créé par J. Sowerby aux dépens des Lucines 
et en énumère trois espèces : les À. fleæuosus, Montagu ; 
A. Croulinensis, Jeffreys; À. ferruginosus, Forbes. Sa clas- 
sification et sa nomenclature sont généralement fort judi- 
cieusement établies. Néanmoins il est quelques points sur 
lesquels notre opinion diffère de la sienne ; par exemple, il 
adopte le genre Lasæa, Leach, au lieu de Poronia, Ré- 
cluz, pour le Cardium rubrum de Montagu. Si la dia- 
gnose générique de l’auteur français laisse un peu à désirer, 
celle de M. Brown, qui a proposé le genre Lasæa en 1827, 
comme une coupe inédite de Leach, est encore moins ac- 
ceptable, puisque, selon les propres expressions de M. Jef- 
freys, « elle ne dit rien de l’animal et guère davantage de 
la coquille. » D'ailleurs, Leach, dans son ouvrage pos- 
thume, avait remplacé le vocable Lasæa, dépourvu de 
toute espèce de signification, par celui d’Autonoë : or on 
ne peut mettre sur le dos d’un auteur, malgré lui, un 
nom auquel il a renoncé en se corrigeant lui-mème, et 
qui, dès lors, doit être réputé comme non avenu. Nous 
n’aimons pas non plus beaucoup le nom de Gaslrana, 
adopté pour les Diodonta ou Fragilia de Deshayes, et 
nous en avons donné la raison précédemment (1). Les 
Psammobies nous paraissent devoir constituer une famille 
particulière et non être comprises dans celle des Telli- 
nidæ. Enfin le genre Scrobicularia, qui, d’ailleurs, nous 
semble entaché d'un vice originel analogue à celui qui 
nous fait repousser le genre Gastrana, serait, d’après 
nous, mieux placé dans la famille des Amphidesmide que 
dans celle des Hactridæ. 

Cette part faite à la critique, il ne nous reste que des 


(1) Journ. Conchyl., 1863, vol. XI, p. 78. 


— 203 — 

éloges à donner à l’ouvrage de M. Jeffreys. Chaque espèce 
est minutieusement décrite et étudiée avec le plus grand 
soin, tant sous le rapport de ses caractères différentiels 
et de ses variations que sous celui de sa distribution géo- 
graphique. De plus, à mille petits détails relatifs aux con- 
ditions d'existence des espèces, à leurs mœurs, à leurs 
habitudes, il est facile de reconnaître que l’on a sous les 
yeux une œuvre originale, utile résultat des recherches et 
des observations d’un naturaliste exercé, et non point 
une simple compilation. Enfin nos lecteurs savent que, 
des deux côtés du canal, la faune marine est sensiblement 
la même, et que, par conséquent, un bon travail sur les 
espèces anglaises peut parfaitement servir à l'étude et à la 
détermination de nos Mollusques de la Manche et de 
l'Océan : nous croyons donc leur rendre service en signa- 
lant à leur attention le nouvel ouvrage de M. Jeffreys. 

H. Crosse. 


Coquilles terrestres et fluviatiles recueillies 


dans l’@riené par M. le D' Alexandre Schlæfli, 
déterminées par Albert Mousson. —Il° par- 
tie (1). 


La première partie de ce travail a paru en 1859 (2), et 
était consacrée à l'étude de la faune malacologique des 
îles de Corfou et de Céphalonie, de l’Épire et de la Bul- 
garie. La deuxième partie, plus considérable et au moins 


(1) Zurich, 1863. Brochure in-8 de 107 pages d'impression. 
(2) Voir le compte rendu dans le Zourn. Conchyl., 1860, 
vol. VIIL, p. 217. 


— 204 — 


aussi intéressante, comprend trois divisions que nous al- 
lons examiner successivement. 

I. ConsTANTINOPLE. — L'auteur énumère 33 espèces 
recueillies par MM. Schlæfli et de Schwerzenbach. Plu- 
sieurs sont décrites comme nouvelles : Zonites frondosu- 
lus, Mousson, forme voisine de l'Hehx diaphanella, Kry- 
nicki, mais à ombilic plus large et à tours plus serrés; 
Helix aberrans, qui se rapproche de l'A. ericetorum ; 
Clausilia Thessalonica, Friwaldski, var. Bosphorica, 
Mousson. Les genres Helix et Bulimus (en y comprenant 
les Chondrus) dominent dans cette faune. Nous signale- 
rons la présence du Zomtes algirus qui paraît s'arrêter 
là, au point extrème du continent européen vers le S. E., 
car il n’a pas été signalé plus loin. 

IT. TRANSCAUCASIE RUSSE. — C’est la partie la plus 
importante du mémoire, et en même temps celle qui pré- 
sente le plus d'intérêt. En effet, il s'agit là de contrées sur 
lesquelles les documents malacologiques sont peu nom- 
breux, et d’où, par un concours d’heureuses circonstances, 
M. Mousson a pu obtenir de nombreux matériaux. Nous y 
trouvons mentionnées 110 espèces, nombre peu considé- 
rable, il est vrai, comparativement à la richesse probable 
de ces régions scientifiquement peu connues, mais vérita. 
blement énorme, eu égard à l’état actuel de nos connais- 
sances. La plupart de ces Mollusques ont été recueillis dans 
le bassin du Rhéon (Phasus des anciens). Le reste provient 
de l’Imérétie, de la Mingrélie, du Gouriel, du Somketh et 
des autres parties de la Géorgie russe. Parmi ces espèces, 
nous trouvons 10 Zomites, dont 5 sont nouveaux (Z. Min- 
grelicus, Mousson ; Z. Duboisi, Charpentier, ms.; Z. so- 
rella, Mousson), et 57 Helix, dont 4 nouveaux (Æ, delabris, 
Mousson ; H, Circassica, Charpentier, ms.; 1. nymphœa, 
Dubois, ms.; H. Jasonis, Dubois, ms.). Les diagnoses de 


— 205 — 


quelques autres, restées insuffisamment connues jusqu'ici, 
sont refaites à nouveau ou complétées. Parmi les Hélices 
connues, nous signalerons la présence, dans ces contrées, 
de l'A. occidentalis (un seul individu a été recueilli}, de 
l'A. hispida, de VIT. pulchella et de VIT. vermiculata. Les 
Bulimes, en y comprenant les Chondrus, sont au nombre 
de 18, et par conséquent très-nombreux;'ils se compo- 
sent uniquement de formes orientales; nous y retrouvons 
notre B. tridens. Les Chondrus Duboisi et C. Schlæfli 
sont décrits comme nouveaux. Le genre Pupa est repré- 
senté par 5 espèces dont une nouvelle, le P. frifilaris. 
Les Clausilies sont assez nombreuses, et comptent 15 es- 
pèces, dont plusieurs sont nouvelles (C. filosa, C. senu-la- 
mellata, C. funiculus, Mousson ; C. derasa, Parreyss, ms.; 
C. index, Mousson). Dans les autres genres, qui sont 
beaucoup moins développés, nous signalerons les espèces 
nouvelles suivantes : Paludina Duboisiana, Bithinia 
sphærion, Mousson; Melanopsis Miigrelica, Bayer, ms. 
Le Cyrena cor, Lamarck, de Syrie, existe dans les ruis= 
seaux de Talisch. 

La faune malacologique de la Transcaucasie russe est, 
ainsi que l’a fait observer l’auteur, composée d'éléments 
fort divers. On y trouve 1° quelques espèces de l’Europe 
moyenne qui se continuent à travers la Russie méridio- 
nale, et franchissent le Caucase ; 2° un second groupe d’es- 
pèces du bassin méditerranéen ; 5° un grand nombre de 
formes appartenant aux pays le plus immédiatement voi- 
sins, du côté de la Russie (Caucasie, Kouban et Crimée) ; 
4° un certain nombre d’espèces particulières, ou du moins 
n'ayant été rencontrées que dans les contrées le plus im- 
médiatement voisines (il y en a trente-deux); 5° enfin une 
douzaine d'espèces provenant des contrées situées plus au 
midi, telles que l'Arménie, l’Anatolie, le Kurdistan et la 


— 206 — 
Syrie : elles pénètrent plus ou moins avant dans le pays, 
mais ne franchissent pas la haute barrière du Caucase. 

IT. CôrE D’ARMÉNIE. — Trois points ont été explorés 
par M. Schlæfli : Sinope, Trébizonde et Batoum; 24 es- 
pèces ont été recueillies ou sont citées. Aucune d’elles 
n’est nouvelle: toutes, à l'exception d’une seule (Zomites 
translucidus, Mortillet), se composent d’espèces méditer- 
ranéennes ou transcaucasiques, et nous n’y retrouvons 
aucun des Mollusques particuliers à l’intérieur de l’Armé- 
nie. L'auteur cite avec doute l'Helix pomatia, L., d’après 
M. Mortillet. Nous partageons ses doutes à l'égard de la 
présence effective de cette espèce à Trébizonde, lorsqu'elle 
manque à tous les pays environnants. Il y a là vraisembla- 
blement une confusion d’espèce. 

En résumé, le mémoire de M. Mousson présente de l’in- 
térèt, tant à cause du sujet lui-même que de la manière 
dont il est traité : les espèces nouvelles sont convenable- 
ment décrites et les autres discutées avec soin. Seulement 
nous regrettons vivement que ce travail ne soit pas accom- 
pagné de planches donnant les figures des espèces nou- 
velles. Pour les formes européennes ou quasi-européennes, 
de bonnes figures sont peut-être plus utiles encore que 
lorsqu'il s'agit de formes exotiques, souvent excentriques, 
et par cela même plus facilement reconnaissables à la des- 
cription. H. Crosse. 


On some new genera and species of Umboniidæ 
from the seas of Japan {sur quelques nouveaux 
genres et espèces d'Umboniidæ des mers du 
Japon; — On Microstelma and Onoba, etc. 
(sur les genres Mierostelma el Onoba, appar- 
tenant à la famille des Rissoidæ, avec descrip- 


— 207 — 


tion d'espèces nouvelles du Japon. Sur les genres 
et espèces de Lneunidæ du Japon); — On à 
new genus of terrestrial mollusks from Japan 
(sur un nouveau genre de mollusques terrestres 
du Japon), par Arthur Adams (1). 


I. On sait que M. A. Adams a adopté le nom d’Umbo- 
nium, Link, et par suite celui d'Umboniide, au lieu des 
vocables Globulus, de Schumacher, ou Rotella, deLamarck. 
Dans cette famille, il propose, pour des Mollusques recueil- 
lis par lui au Japon, les nouvelles coupes génériques sui- 
vantes : g. Microthyca (pour son Isanda crenelhifera, in 
Ann. a Mag., 1862) ; g. Umbonella (pour le Turbo mur- 
reus de Reeve); g. Calceolina (pour le Neritina? pusilla 
de C. B. Adams, qu’il croit être la même chose que le 
Teinostoma anomalum, H. et À. Adams). Il décrit comme 
nouveaux les Ethalia omphalotropis, E. nitida ; Teino- 
stoma concentricum, T. radiatum et T. lucidum. 

IT. Genres nouveaux : Microstelma (M. dædala, A. 
Adams) : Stenous (S. laxata, A. Adams). Espèces nou- 
velles : Onoba minifica, O. spirata, O. patula, O. egre- 
gia, ©. lucida ; Lacuna latifasciata ; Epheria lepidula. 
Nous trouvons, en outre, dans ce petitmémoire, une obser- 
vation intéressante sur le genre Verticordia. L'auteur dit 
avoir recueilli sur un fond de sable, en draguant aux îles 
Gotto, et examiné plusieurs individus vivants appartenant 
à ce genre : d’après cet examen, il pense que la véritable 
place de ces formes bizarres est dans la famille des Ana- 


(1) Trois brochures in-8 (avril, maï et décembre 1863) : 4, 8 et 
2 pages d'impression (une planche). Tirage à part des 4nnals a. 
Mag. of nat. history, Londres. 


— 208 — 


hinidæ, et non à côté des Zsocardia : il signale le fait 
remarquable de la présence, dans la charnière, d’un petit 
osselet très-voisin de celui des Chamostrea ou Cleido- 
therus. 

IT. M. Adams propose le genre Blan/fordia pour deux 
petits mollusques terrestres du Japon (B. Japonica et B. 
Bensoni) qu’il rapportait précédemment au genre Tomi- 
chia, Benson, de la famille des Truncatellidæ. La coquille 
est ovale-conique, épidermée et tronquée au sommet, l’o- 
percule corné et subspiré. L'animal est remarquable par 
la brièveté de ses tentacules, qui sont triangulaires, dé- 
primés et pointus au sommet : son pied est divisé en deux 
parties par un sillon. H. CRossE. 


À Monograph of the order Pholadacea, and 
other papers (Monographie de l’ordre des Pno- 
ladacea et autres mémoires), par Georges W. 
Æryon, Jr. (1). 


Cet ouvrage se compose des mémoires suivants qui ont 
été tirés à part et réunis en volume, après avoir paru dans 
divers recueils scientifiques américains et particulière- 
ment dans les Proceedings de l’Académie des sciences na- 
turelles de Philadelphie. 

I. Sur les Mollusques de Harper's Ferry (Virginie). 

IT. Essai sur l’histoire de la Conchyliologie aux États- 
Unis. Ce mémoire contient des détails intéressants sur les 
travaux des principaux conchyliologistes américains et 

(1) Philadelphie, 1862 : 1 volume in-8 de 127 pages d’im- 


pression, avec une planche noire : chez l’auteur, 625, Market- 
Street. Prix, 9 francs. 


— 209 — 


sur les collections les plus remarquables des États-Unis. 


IUT. Synopsis des espèces actuelles de la famille des 
Gastrochænidæ. L'auteur donne la description et la syno- 
nymie detoutes les espèces qui se rattachent à cette famille 
dans laquelle il comprend huit genres : Gastrochæna, 
Roccellaria, Cucurbitula, Bryopa, Brechites, Penicillus, 
Fægia et Humphreyia. I décrit et figure comme nou- 
veau le Roccellaria Stimpsonü, de Beaufort Harbor, N. C. 
Nous lui reprocherons l'emploi de certains noms géné- 
riques qui nous paraissent médiocres, le g. Brechites, par 
exemple, au lieu d’Aspergillum : les noms en {es ne s’ap- 
pliquent d'ordinaire qu'aux genres composés exclusive- 
ment d’espèces fossiles. II y aurait aussi à faire disparaître 
certaines négligences ou fautes d'impression d’un mauvais 
effet, telles qu’un Brechites pulchrus, que nous trouvons 
aux pages 57 et 58 et qui est d’un latin par trop fantai- 
siste. 


IV. Sur la classification et la synonymie des espèces 
vivantes de Pholadidæ. L'auteur propose une classifica- 
tion fondée principalement sur le nombre, la forme et la 
position des pièces accessoires, dans cette famille. Ce sont 
les idées de M. Gray : nous avouons préférer celles qui 
ont été émises dans le journal par notre collaborateur 
Fischer et que nous partageons. Il propose le sous-genre 
Gitocentrum pour les espèces du genre Dactylina, chez 
lesquelles les nucleus des valves dorsales sont situés près 
du bord interne, les valves non émarginées antérieure- 
ment, mais régulièrement arrondies, et leur entre-bâille- 
ment long et étroit (type : Pholas Campechensis, Gmelin): 
il crée le genre Monofhyra (type : Photas orientals, 
Gmelin) pour les espèces équivalves, à bâillement antc- 
rieur long et étroit, munies d’une seule pièce accessoire 


— 210 — 


ovalo-triangulaire, à base antérieure et à nucléus sub- 
central. 

V. Notes sur des coquilles d'eau douce des États-Unis 
et description de deux espèces nouvelles (Vivipara Texana, 
du Texas, et Amnicola depressa, du Mississipi, à Daven- 
port, Iowa). M. Tryon propose le sous-genre Pomatiopsis 
pour les Amnicola à coquille allongée, à spire d'environ 
six tours, dépassant de beaucoup la longueur de l’ouver- 
ture (type : Amnicola lapidaria, Say). 

VI. Monographie de la famille des Teredidæ. Ce mé- 
moire comprend la description et la synonymie de tous les 
Tarets connus, ainsi que la bibliographie qui les concerne. 
M. Tryon admet une sous-famille des Kuphinæ, composée 
du g. Kuphus (Septaria de Lamarck). Ce genre, et à plus 
forte raison, cette sous-famille sont inutiles, puisque le 
Septaria arenaria n’est qu’une grande espèce de Taret 
et n'a qu’une valeur spécifique 

VIL. Description d'un genre nouveau de la famille des 
Pholadidæ. L'auteur propose le genre Diplothyra pour 
une forme voisine des Martesia, mais s’en distinguant 
par une valve dorsale accessoire double ou divisée en 
deux parties inégales. Il ne se compose, jusqu’à présent, 
que d’une espèce également nouvelle, D. Smithu, pro- 
venant de Tottenville (Staten Island) : elle perfore les co- 
quilles d’huîtres, qui paraissent atteindre, sur ce point, 
un volume considérable. 

Si nous examinons ces divers mémoires dans leur en- 
semble, nous reprocherons à l’auteur de donner un peu 
trop, à notre point de vue, dans le système de MM. Gray 
et Adams, c’est-à-dire dans la multiplication, peut-être 
excessive, des genres et des sous-genres, méthode qui a 
l'inconvénient de diminuer la valeur des caractères géné- 
riques et d'amener quelquefois de la confusion dans la 


— 211 — 
science. Ces réserves une fois faites, nous rendrons volon- 
tiers justice à la valeur du travail, qui a dû nécessiter à 
l’auteur de nombreuses recherches, et qui sera consulté 
utilement par tous les naturalistes qui s'intéressent à 
l'étude des Tarets, des Pholades et des genres voisins. 
Nous ajouterons que M. Tryon est disposé à échanger cet 
ouvrage contre des publications de naturalistes étrangers 
ayant une égale valeur et manquant à sa bibliothèque. 
H. CRosse. 


Characters of new Land-Shetts of the g. Helix, 
Clausilia, and Spiraxis, from the Andawans, 
Moulmein, Northern India and Ceyion (Des- 
cripion de coquilles terrestres nouvelles des 
genres Helix, Clausilia e{Spiraxis, provenant 
des îles Andaman, de Moulmein, de l'Inde septen- 
trionale et de Ceylan.—Characters of new Lande 
Shells from the Andaman islands, Burmalh, 
and €Ceylen, and of the animal of Sophins 
(Description de coquilles terrestres nouvelles 
des îles Andaman, du Burmah et de Ceylan, 
et de l'animal du genre Sophima) ; — Charac- 
ters of new operculate Land-Shells from the 
Andaman islands, and Of Endiaw and Bur- 
mese Species Of Pugpa (Description de nouvelles 
coquilles terrestres operculées desiles Andaman 
et d'espèces de Pupa de l'Inde et du Burmah), 
par W. H. Benson, esq. (1). 


M. Benson, de Cheltenham, auquel la science doit la 


(4) Trois brochures in-8 (février, mai et décembre 1863) : 6, 8, 


— 212 — 


description de presque tous les mollusques terrestres et 
fluviatiles actuellement connus de la péninsule indienne 
et des régions voisines, vient de publier plusieurs petits 
mémoires qui nous font connaitre encore d’autres nou- 
veautés. 

I. Nous trouvons, dans le premier, la diagnose des 
Helix Haughtoni, des îles Andaman; À. Gordon, de 
Moulmein; H. Cyclotrema, des monts Soomeysur; 
I. hyptiocyclos et Clausilia Ceylanica, de Ceylan; Spi- 
raxis Haughtoni des îles Andaman; S. Walkeri, de la 
mème localité ; S. Layardi et S. Cingalensis, de Ceylan. 
Le genre Clausilia n'avait pas encore été rencontré à 
Ceylan : l'espèce décrite vit à une altitude de 4,500 pieds 
(anglais). 

IT. Le deuxième contient la description des Helix he- 
miopta et H. aulopis, de port Blair (îles Andaman) ; 
H. scenoma et H. brachyplecta, de Moulmein; A. as- 
pides ; H. fritillata, du Pegu; 11. phyllophila, de Cey- 
lan; Bulimus stalix, de Boralande; Clausilia bulbus, de 
Moulmein, qui pourrait bien être une variété ou un 
double emploi du C/. vespa, Gould; Opistophorus Gor- 
doni, de Moulmein. L'auteur donne quelques détails sur 
l'animal du genre Sophina, qu’il a créé en 1859 et dont 
il a complété les caractères l’année suivante (1). La ce- 
quille est héliciforme et remarquable par sa columelle cal- 
leuse, inclinée et formant avec le bord basal un angle qui 
se termine par une sorte de carène ombilicale spirale. 
L'animal ressemble beaucoup à celui des Hélices. 

IT. Espèces décrites comme nouvelles : Helicina scru- 
pulum, Omphalotropis distermina, Cyathopoma (?) tigna- 


et 6 pages d'impression. Tirage à part des Ann. a. Mag. d nat. 


history. Londres. 
(1) Ann. a. Mag. of nat. hist. Juin, 1855 el janvier 1860. 


— 213 — 


rium, des îles Andaman ; Pupa bathyodon, P. plangun- 
cula, P. diopsis, des bords du Nerbudda; P. serrula, de 
l'Inde centrale; P. seriola, de Cuttack; P. Himalayana, 
de la partie occidentale des monts Himalaya; P. Avanica, 
du pays d’Ava. 

Nous ne pouyons qu'encourager l’auteur à poursuivre 
l'étude de la faune malacologique de l'Inde, qui présente 
beaucoup d'intérêt, tant sous le rapport du nombre des 
espèces que sous celui de l’étrangeté des formes. 

H. CROSsE. 


Description of a mew Genus (Xrypanosto- 
ma), etc. (Description du nouveau genre Frypa- 
mostoma, de la famille des Melanidæ et de 
A5 espèces; — Description de 10 espèces d'Unio- 
midæ des États-Unis; — Description de ? espèces 
nouvelles d'Unio exotiques et de À Mionocon- 
dylæa; — Descriplion du nouveau genre &tonio- 
basis de la famille des Melanidæ et de 82 es- 
pèces; — Description de 14 espèces nouvelles 
de Melanidæ des États-Unis), par sance Len 
EL. 1. (4). 


M. Lea propose le genre Trypanostoma pour les Méla- 
mens qui présentent les caractères suivants : Tes{a conica, 
apertura rhomboidea, inferne subcanaliculata. Labro ex- 
panso. Columella lævis, inferne contorta. Operculum cor- 
neum, ad spiram pertinens. [Il en décrit quarante-cinq 


(1) Philadelphie, 1862. Brochure in-8 de 29 pages d'impression. 
Tirage à part des Proceedings de l’Académie des sciences natu- 
relles de Philadelphie (avril à juin 1862). 


— 9214 — 


espèces, toutes de l'Amérique du Nord. Il donne ensuite 
les diagnoses des Unionidæ suivants : Unio grandidens, 
U. speciosus, U. Leibii, U. Gerhardtü, U. Mercerii, 
U. Arkansasensis, U. Bealei, Anodonta Leonensis, 
A. Williamsit, À. Tryonü (de l'Amérique du Nord }; 
Unio Paramattensis, de la Nouvelle-Galles du Sud; 
U. Pazu, de Chine; Monocondylæa Whealleyi, du Tigre 
(Assyrie). Il propose le nouveau genre Goniobasis pour les 
Mélaniens caractérisés par une coquille conique ou fusi- 
forme, une ouverture rhomboiïdale, subanguleuse à sa 
partie inférieure, et une columelle quelquefois épaissie à 
sa partie supérieure. Il décrit quatre-vingt-deux espèces 
nouvelles des États-Unis, appartenant toutes à ce genre, 
puis onze autres Mélaniens, de même provenance, faisant 
partie des genres Trypanostoma, Strephobasis et Lithasia. 
Dans le même travail, l’auteur adopte les coupes géné- 
riques suivantes pour les Mélaniens des États-Unis : 

À. Melania, espèces à ouverture régulière, en forme de 
maille (loop-forme). 

2. Anculosa, espèces à ouverture arrondie et à colu- 
melle calleuse. 

3. Lo, espèces à base terminée en canal plus ou moins 
aHongé. | 

4. Lithasia, espèces ayant un callus en hautet en bas de 
la columelle, et une entaille à la base. 

5. Schizos{toma, espèces ayant une entaille à la partie 
supérieure du bord externe. 

6. Strephobasis, espèces à callus contourné à la base et 
à ouverture ordinairement quadrangulaire. 

7. Trypanostoma, espèces à bord externe développé et 
à ouverture subcanaliculée à sa partie inférieure. 

8. Goniobasis, espèces à ouverture ordinairement sub- 
rhomboïdale, subanguleuse à la base et sans canal. 


— 215 — 


9. Amnicola, espèces à ouverture arrondie el sans 
callus. 

M. Lea regarde ce dernier genre comme devant rentrer 
dans les Melanidæ, dont il a l’opercule spiral, malgré sa 
grande ressemblance avec les Paludina. On voit, par l’ex- 
posé que nous venons de faire, que les auteurs améri- 
cains n’en ont pas encore fini avec les Melanidæ et les 
Unionidæ, et que chaque année voit s’accroitre d’un nou- 
veau contingent la liste, déjà véritablement prodigieuse, 
des espèces de ces deux familles qui sont propres aux 
États-Unis. Ce n’est pas un médiocre travail que l'étude 
de ces formes fluviatiles dont M. Leas’est fait unebrillante 
spécialité depuis un bon nombre d’années. 

H. Crosse. 


Moilusques nouveaux, liligieux Où peu connus, 
par M. s#. R. Bourguignat.—3° fascicule (1). 


L'auteur, dans ce fascicule, décrit comme nouvelles les 
espèces suivantes : Zonites Lawleyanus (voisin de l'Helix 
Petronella, Charpentier, mais plus petit et provenant des 
environs de Florence); Helix lavandulæ, des environs 
de Briançon et d’Aix-les-Bains (rappelant les H. Telonen- 
sis et J1. Mouton, Mittre); Helir Mogadorensis, qui a 
quelques rapports avec les À. Mograbina et H. Turcica, 
et qui provient des alentours de Mogador; Helix philam- 
mia, espèce commune au nord de l'Égypte et dans le sud 


(4) Paris, 1863, chez Savy, libraire, rue Hautefeuille, 24. — 
Grand-in-8° de 32 pages d'impression et 4 planches lithogra- 
phiées. Tiré à 100 exemplaires sur papier fort. Prix, 4 fr. 


— 216 — 


de la Syrie, et qui ne paraît pas non plus sous quelques 
rapports avec l’Æ7. Mograbina; H. ptychodia, autre es- 
pèce égyptienne, voisine de la précédente ; H, Davidiana, 
des environs de Jérusalem; Pupa eudolicha, des Pyré- 
nées-Orientales, forme très-allongée, qui rappelle le 
P. affinis de Rosmassler, mais qui en diffère par son ou- 
verture sans dents, et pourvue seulement d’un petit pli 
près de l'insertion du bord externe; Ampullaria Ray- 
mondi, du lac Ballat (isthme de Suez), plus grand que les 
A. Kordofana et À. ovata. Il décrit à nouveau et figure 
l’'Helix tuberculosa, Conrad (H. Despreauxi, Bourguignat 
olim, nec d’Orbigny), des bords de la mer Morte, et l He- 
hiæ Ledereri, Pfeiffer, de Syrie et d'Égypte. Enfin il donne 
la liste et la synonymie des Ampullaria recueillis jusqu’à 
ce Jour en Égypte et qui sont au nombre de 7, en y com- 
prenant l’espèce décrite comme nouvelle. 
H. CRosse. 


Malacologie d’Aix-les-Baiîns, par M. 5. R. Bour- 
guignat (|). 


Ce livre est précédé de deux notices de quelques pages ; 
l’une sur Aix-les-Bains et ses environs, l’autre sur la bi- 
bliographie malacologique du pays, qui se réduit à deux 
ouvrages, dont un seul paraît avoir quelque valeur. L’au- 
teur passe ensuite à l’énumération et à la description des 
diverses espèces ou variétés de Mollusques qu’il a recueil- 


(1) Paris, 1864, chez Savy, libraire, rue Hautefeuille, 24. Un 
volume grand in-8, sur papier fort, de 86 pages d'impression, 
accompagné de 3 planches lithographiées. Prix, 10 fr. 


— 2117 — 


lies dans ses courses aux environs d'Aix. [Il décrit comme 
nouvelles les espèces suivantes : Helix Juriniana, qui se 
rapproche de l’H. dolopida, Jan; Cæcilianella unipli- 
cata; Pomatias Sabaudinus, qui a l'ouverture du P. ob- 
scurus, mais qui se distingue par son test lisse, brillant et 
dépourvu de costulations longitudinales, ce qui est rare 
dans le genre Pomatias. M. Mousson,.dans un cata- 
logue antérieur, donne une liste de 68 Mollusques terres- 
restres et fluviatiles, vivant dans cette partie de la Savoie; 
le travail que nous analysons en énumère 114. Nous re- 
trouvons, sur cette liste, la plupart des espèces du Dau- 
phiné. Le voisinage du lac du Bourget a pour résultat la 
présence d’un assez grand nombre de Mollusques d’eau 
douce. Ce volume, imprimé avec luxe, est accompagné de 
trois planches lithographiées. L’indication exacte et pré- 
cise des localités dans lesquelles chaque espèce a été re- 
cueillie fait du nouvel ouvrage de M. Bourguignat un vé- 
ritable guide malacologique que consulteront avec fruit 
les naturalistes qui auront occasion de visiter Aix-les-Bains 
et ses environs. H. CRoOSSE. 


Monographie du nouveau genre français Moites= 
sieria, par M. S.R. Bourguignat (1). 


L'auteur propose le nouveau genre Moitessieria pour le 
Paludina Simoniana, Charpentier, que les auteurs ont 


* 


(1) Paris, 1863,chez Savy, libraire. Brochure grand in-8, sur pa- 
pier fort, de 19 pages d’impression, accompagnée de 2 planches 
lithographiées. Prix, 4 francs. 

15 


— 218 — 


rangé tour à tour dans les genres Bithinia, Hydrobia, Aci- 
cula, Pupula et Acme, et qui paraît habiter indifférem- 
ment l’eau douce et l’eau salée. En effet, une de ses es- 
pèces nouvelles (M. Massoh) vit dans la source saline de 
Fouradade (Pyrénées-Orientales). M. Bourguignat a étu- 
dié sous un très-fort grossissement le test de ces coquilles, 
et le résultat de cette étude est qu’il possède une struc- 
ture particulière, entièrement différente de celle des 
Acme. Le test des Moitessieria est toujours plus ou moins 
malléé, c’est-à-dire couvert de renfoncements analogues à 
ceux qu'on remarque sur les dés à coudre. Ces malléa- 
tions, examinées à des grossissements de 4 à 500 diamè- 
tres, paraissent, suivant leurs positions, octogones, tétra- 
gones ou arrondies. De plus, le péristome présente une 
espèce de rebord externe, d’une autre structure que celle 
du test, aigu en avant et devenant de plus en plus épais 
en s'éloignant du bord péristomal, ce qui est l'inverse de 
ce qu’on remarque dans les bords extérieurs des Acme et 
des genres voisins. 

Ces remarquables particularités nous semblent autori- 
ser suffisamment M. Bourguignat à proposer sa nouvelle 
coupe générique ; mais il nous semble aller trop loin, lors- 
qu'il pense que ces Mollusques doivent en même temps 
constituer le type d’une famille nouvelle (fam. des Moutes- 
sieridæ). Il se fonde sur ce qu’il n’a trouvé trace d’o- 
percule sur aucun des individus qu'il a examinés, pour con- 
sidérer ces Mollusques comme non operculés, et il pense 
que, selon toute apparence, l’animal est un pulmobranche 
et non un branchifère. Nous avouons n'être pas suffisam- 
ment édifié sur ce point, Ces Mollusques ont été considé- 
rés comme operculés par tous les auteurs, et de fait ils 
ont complétement la forme générale et l’apparence des 
espèces d’eau douce munies d’un opercule. D'un autre 


— 219 — 


côté, il est possible que cet opercule existe, mais qu'il soit 
d’une telle ténuité, qu’il échappe facilement à l'observation 
sur l'animal vivant, et qu'il disparaisse immédiatement 
sur les individus morts. Cette hypothèse n’a rien d’invrai- 
semblable, surtout si l’on considère qu'il s’agit de co- 
quilles microscopiques (2 millimètres de hauteur moyenne 
sur un 172 mill. de diamètre), diaphanes, cristallines, et 
d’une extrême fragilité. 

L'auteur énumère et décrit 3 espèces nouvelles, Hoi- 
tessieria Rolandiana, et M. Gervaisiana (des alluvions de 
la Mosson, près de Montpellier), qui nous paraissent bien 
voisines l’une de l’autre, et M. Massoti, qui est une forme 
très-distincte. Il indique comme quatrième espèce le Mot- 
tessieria (Paludina) Simoniana, Charpentier, dont le type 
a été recueilli dans les alluvions de la Garonne, aux en- 
virons de Toulouse. Cette dernière espèce, qu’il ne pos- 
sède pas, a été jusqu’à présent très-insuffisamment étu- 
diée et décrite. Comme, sur la figure de Kuüster (1), qui 
paraît avoir reçu des types authentiques, on retrouve, in- 
diquées par le dessinateur, des séries de petits points ou de 
malléations, il nous semble possible et même probable que 
cette espèce et la M. Rolandiana doivent être réunies plus 
tard en une seule 

On voit que ce petit mémoire prête à la controverse : 
tel qu’il est, nous le considérons comme un des plus inté- 
ressants que l’auteur ait publiés depuis longtemps, et nous 
croyons qu’il sera lu avec plaisir par les naturalistes qui 
font de la conchyliologie une étude sérieuse. 

H. CROSSE. 


(1) Chemnitz, nouvelle éd., Paludina, pl. xt, f. 9, 10. 


Bulletin de la Société géologique de France. — 
2e série. Tomes XIX et XX. 


Nous avons à signaler, dans les deux tomes ci-dessus, 
les travaux paléontologiques suivants : 

Tome XIX. — Note de MM. Sœmann et Triger sur les 
Anoma (Terebratula) biplicata et Vesperuiho de Brocch 
(accompagnée d’une planche lithographiée). 

Note de M. Eugène Deslongchamps sur le développe- 
ment du deltidium chez les Brachiopodes articulés (accom- 
pagnée d'une planche lithographiée). L'auteur pense que 
l'étude du deltidium et des modifications qu'il présente 
peut suffire pour caractériser les familles, au moins en ce 
qui concerne les espèces jurassiques. 

Note sur le Pachyrisma Beaumonti, n. sp., par 
M. L. Zejszner (avec une planche lithographiée). Cette es- 
pèce nouvelle, qui a été trouvée dans le calcaire coral- 
lien d’Inwatd (Pologne autrichienne), vient augmenter le 
genre curieux créé par MM. Morris et Lycett, en 1850 
(in-4, Journ. geol. Soc., NI, 599), pour le P. grande 
d'Angleterre. On sait que ce genre de Mollusque lamelli- 
branche est remarquable par l'énorme développement de 
sa charnière. 

Sur une nouvelle Trigonie de l'étage Kimmeridgien du 
Havre (Trigonia Baylei), par M. A. Dollfus (avec une 
planche lithographiée). Dans cette note, ainsi que dans la 
précédente, nous signalons avec regret l’absence de toute 
diagnose latine. Il est réellement fâcheux que MM. les 
membres de la commission du Bulletin de la Société ne 
se préoccupent pas davantage d'exiger, des auteurs dont 


— 2921 — 


ils reçoivent les mémoires, l’obéissance aux règles de la 
nomenclature, telles que les a établies Linné. 

Par cette fâcheuse condescendance, ils enlèvent au 
Bulletin de notre Société une partie de l’autorité scienti- 
fique qu’il peut et doit avoir en matière de paléontologie. 

Observations sur le Belemnites quauratus, par M. Sæ- 
mann (avec une planche lithographiée). 

Sur le Sphærulites Tenoreana, par M. Guiscardi. C’est 
la description d’un rudiste nouveau du terrain crétacé des 
Abruzzes (encore sans diagnose latine). Nous ferons ob- 
server à l’auteur que les noms génériques en iles sont ha- 
bituellement masculins. 

Tome XX. Coquilles terrestres et d'eau douce des sables 
blancs à Elephas primigenius et à silex taillés d'Abbe- 
ville, par M. Gabriel de Mortillet. L'auteur mentionne les 
coquilles recueillies dans les couches ci-dessus : elles ap- 
partiennent toutes, ainsi que l’on devait s’y attendre 
d’ailleurs, à des espèces actuellement vivantes. Il établit 
(sans diagnoses latines) 3 variétés: Helix hispida, L., 
var. Boucheriana; Planorbis corneus, Draparnaud, var. 
Prestwichianus (ombilic plus étroit et bouche moins large 
que dans le type); Valvata piscinalis, Müller, var. Gau- 
dryana (forme plus aplatie et ombilic plus large que dans 
le type). Nous nous permettrons ici une légère critique 
non du texte de l’article, mais des dessins sur bois tout à 
fait primitifs qui l’accompagnent, et qui ne donnent 
qu'une bien faible idée des espèces qu’on a eu l'intention 
de représenter. Comme il s'agissait des fameux terrains 
d'Abbeville, nous avons cru, au premier abord, que nous 
avions devant les yeux l'œuvre de quelque contemporain 
de l’homme plus ou moins fossile, dont la mâchoire 
délabrée a fait tant de bruit dans ces derniers temps. En 
effet, ces bois malencontreux ont l’air d’avoir été travail- 


—— 299 — 


lés à l’aide d’une hache en silex ou de quelque autre outil 
analogue, mais non meilleur. 

Sur deux espèces nouvelles de la craie de la Charente, 
par M. H. de Rochebrune (avec une planche lithogra- 
phiée). — Pileolus giganteus (établi sur un moule inté- 
rieur) et Vulsella Deshayesi. Pour la première espèce, l'au- 
teur emploie à tort, selon nous, le mot {esta dans sa dia- 
gnose latine, puisqu'il s’agit d’un moule intérieur, et que, 
par conséquent, le test est absent. 

Note sur le calcaire à Lychnus des environs de Segura 
(Aragon), par MM. Ed. de Verneuil et Louis Lartet (avec 
une planche lithographiée).—Nous avons déjà appelé l’at- 
tention de nos lecteurs sur les formes curieuses pour les- 
quelles M, Matheron a créé le genre Lychnus (1). Ce genre 
a été retrouvé par M. de Verneuil dans les calcaires éocènes 
de Segura (Espagne). Deux Lychnus nouveaux sont décrits 
par les auteurs, L. Pradoanus, espèce à péristome épais, 
plus petite et moins carénée que le L. Matheronti, Re- 
quien; L. Collombi, plus grand et voisin du L. elhipticus 
de Provence. Nous ferons remarquer qu'une Hélice de 
l'époque actuelle, l'H. Alexandri, Gray (2), de Damarha 
(Afrique méridionale), se rapproche beaucoup des Lych- 
nus, notamment sous le rapport de la déviation du der- 
nier tour et de la forme du péristome. Elle ne paraît 
en différer que par l’empiétement moins considérable de 
son dernier tour sur les précédents, et par l’absence de 
dépôt calleux obstruant l’ombilic. Les auteurs décrivent 
encore, sous le nom de Cyclostoma Vilanovanum, une 
troisième espèce établie sur des moules intérieurs en assez 
médiocre état de conservation, si nous en jugeons d’après 
les figures. Aussi croyons-nous qu'ils s’avancent beaucoup 


(1) Journal de Conchyl., 1863, p. 124. 
(2) Reeve, Conch. Ic., Helix, n° 1470. 


— 9298 — 


en affirmant qu’elle ressemble au Cyclostoma pictum, es- 
pèce actuelle des Antilles. Est-ce seulement un Cyclostoma? 
Nous n'oserions prendre sur nous de l’affirmer. Pour 
faire de pareils rapprochements d’une façon sérieuse 
et avec quelque utilité, il faut, selon nous, avoir à sa dis- 
position autre chose que des moules mal conservés et à 
peine suffisants pour donner lieu à une diagnose spéci- 
fique ; autrement, on fait du roman palcontologique, et 
pas autre chose. 

Nous voyons avec plaisir le Bulleñin de notre Société 
consacrer un peu plus de place à la paléontologie. On nous 
pardonnera, nous l’espérons, les quelques critiques qui 
nous sont inspirées par le désir de voir s'élever de plus en 
plus le niveau scientifique de cette utile publication. 

H. CROSSE. 


L’abondance des matières nous force à renvoyer au nu-- 
méro prochain l'examen critique du quatrième fascicule 
de la Malacologie de l'Algérie, qui commence au genre 
Bulimus et se termine par la description des espèces des 
genres Carychium et Alexia. H. C. 


NOUVELLES, 


Le Moniteur du 29 février dernier nous annonce « qu’il 
«est institué près le ministère de l'instruction publique 
«une commission à l'effet de préparer l’organisation 
« d’une expédition scientifique au Mexique et d'en suivre 


— 922% — 


« les résultats. » Nous sommes heureux d’avoir à men- 
tionner ce décret, dont l'exécution peut rendre de grands 
services aux sciences en général et à l’histoire naturelle 
en particulier. Le Mexique, sous ce dernier rapport, est 
encore bien peu exploré, et les productions naturelles de 
plusieurs de ses provinces sont à peu près complétement 
inconnues. Il y a donc à faire dans ce pays une riche 
moisson de faits scientifiques nouveaux et intéressants. 


a — 


Nous recevons les statuts organiques d’une rouvelle So- 
ciété savante qui vient de se former à Alger, sous le titre 
de Société de climatologie algérienne, et qui a principa- 
lement pour objet l'étude de la géographie, de la topogra- 
plie, de la météorologie, de la statistique, des sciences 
morales, physiques et naturelles dans leurs rapports avec 
l'hygiène et l'acclimatation en Algérie. Nous nous empres- 
sons de porter celte nouvelle à la connaissance de ceux de 
nos lecteurs qui s'intéressent au progrès des sciences dans 
cette partie du nord de l'Afrique. H. CROSSE. 


© 
PARIS.—IMP. DE M" V® BOUCHARD-HUZARD, RUE DE L'ÉPERON, à.—1864, 


MONT 91 102 
PS OR UT ET (RQ? EL 1e (ES 


JOURNAL 


DE 


CONCHYLIOLOGIE. 


fer Juillet 1864. 


Monographie du genre Risella, 


PAR H. CROSSE. 


L. 


Il existe en Australie, et dans quelques-unes des îles qui 
avoisinent celte grande terre, un petit groupe d'espèces 
que l’on confondait antrefois avec les Troques, et qui s’en 
distinguent, à première vue, par l’absence de nacre à l’in- 
térieur de l'ouverture. Deux de ces espèces étaient connues 
depuis longtemps, le Trochus melanostomus de Gmelin 
et le T. nanus de Lamarck; mais l'animal a été observé ct 
décrit pour la première fois seulement en 1834 (1) par 
M. Quoy. Le savant naturaliste-voyageur, auquel la science 
est redevable d’un si grand nombre d'observations utiles 
et bien faites, constata que, dans ces mollusques, les sexes 


(1) Voyage de l’Astrolabe, Zoologie, vol. II, p. 271-278. 
16 


— 2926 — 

étaient séparés et qu’ils ne pouvaient, par conséquent, 
rester avec les autres Troques. De plus, il ajouta quelques 
espèces à celles qui étaient connues avant lui. En 1839, 
M. Gray (1) décrivit comme nouvelles deux espèces appar- 
tenant au même groupe, en les rangeant parmi les Litto- 
rina, L. imbricata et L. australis ; la première des deux 
était seule réellement inédite, car l’autre ne constituait 
qu’un double emploi du Trochus nanus de Lamarck. Il 
émit en même temps l'opinion que le T. melanostomus 
de Gmelin devait probablement former une nouvelle sec- 
tion du genre Lit{orina. 

Ce ne fut que l’année suivante, en 1840, que M. Gray, 
dans ur petit catalogue général des plus succincts, inti- 
tulé Synopsis of the British Museum, proposa, pour ces 
Mollusques, le nouveau genre Risella. 

Dans le numéro de septembre 1846 du Zeitschrift für 
Malakozoologie, Vhilippi créa le gerre Bembicium pour 
le mème groupe d'animaux, et l’accompagna d’une dia- 
gnose générique régulière, chose dont M. Gray s'était 
abstenu, laissant à d’autres le soin de faire savoir ce que 
c'était que son genre et de décider quels pouvaient bien 
en être, au juste, les caractères. ‘ 

Il résulte de cet état de choses que le nom générique 
proposé par M. Gray devrait, aux termesdesloisdelanomen- 
clature, être considéré comme non avenu, si, pour des 
causes que nous ignorons et que nous n'avons pas à appré- 
cier, Philippi n'avait jugé à propos, quelques années 
plus tard (2), de renoncer lui-même à son droit en adop- 
tant le vocable générique Risella et en rejetant son propre 
genre Bembicium en synonymie. Dès lors, le vice originel 
du nom proposé par M. Gray se trouve détruit, puisque 


(4) Zoology, of capt. Beechey's Voyage, p.141. 
(2) Handbuch der Conchyliologie und Malak., 1853, p. 176. 


— 227 — 


l'auteur allemand lui cède le bénéfice de sa diagnose 
k LEA , , À . 

générique et que, d'autre part, on n’a pas le droit de con- 
tinuer à attribuer à quelqu'un, dans la nomenclature, la 
propriété d’un genre auquel il a formeliement renoncé. 
Philippi, dans le même article, donne la description et la 
synonymie des espèces du genre, en l’augmentant de trois. 
Voici, d’ailleurs, comment il le caractérise : 


G. RISELLA. 


Testa univalvis, spiralis, conica, imperforata, haud 
margaritacea ; anfr. 6-7 planis, ultimo angulato, sæpe 
acule carinalo. Aperlura depressa, obliqua, rhombea; 
columella simplex, oblique, scindens ; operculum corneum 
paucispiralum. 

On doit ajouter un autre caractère générique négligé 
par l’auteur allemand et par MM. Adams; il consiste en 
ce que l'ouverture des Risella présente, à sa partie basale, 
un épaississement particulier très-prononcé chez les indi- 
vidus adultes de la plupart des espèces. Cet épaississement 
(surtout dans le À. plana, Quoy et Gaimord) offre l’appa- 
rence d’une sorte de funicule ou cordon interne, et per- 
met de distinguer nettement les Risella des autres coquilles 
à forme trochoïde qui appartiennent à la même famille. 
L'opercule, mince, corné, paucispiré et de forme ovale, 
est três-voisin de celui des véritables Littorines. 

L'animal observé par M. Quoy a le pied ovalaire, dé- 
pourvu de filaments, les tentacules longs (1), renflés à 
leur partie basale, et les yeux situés à l'extrémité de ce 
renflement et en dehors, comme sur une sorte de pédi- 
cule. La tête s’allonge en forme de trompe entre les tenta- 
cules et ne possède pas de lobes frontaux. Les sexes son: 


(1} Les tentacules du R. nana, Lek., sont assez courts et font 
exceplion sous ce rapport. 


— 228 — 


séparés. M. Woodward, dans son manuel, M. Gray et 
M. Troschel (1) ont figuré les détails de l'armature lin- 
guale des Risella. Elle se rapproche de celle des Littorines. 
Les dentelures des plaques latérales sont seulement moins 
nombreuses, ct la plaque centrale est fortement rétrécie 
vers sa partie médiane. 

Les Risella sont des coquilles trochiformes, non nacrées, 
et remarquables par leur ouverture déprimée, oblique et 
rhomboïdale. Toutes’'les espèces connues du genre habi- 
tent le littoral de l'Australie ou des îles voisines; une 
d'elles, le R. lulea, paraît se plaire dans les eaux saumâtres, 
d’après les observations de M. Quoy. Elles sont presque 
toujours plus ou moins ternes, même à l’état vivant, et pa- 
raissent quelquefois comme corrodées ou usées sur leur 
surface externe. La fréquence de ces accidents et la grande 
variabilité des ornements du test de quelques espèces 
(etnotamment du À. aurata, Quoy) qui, de noduleuses ou 
tuberculeuses, deviennent parfois presque lisses ou à peine 
plissées, rendent souvent difficile la détermination des 
types douteux et expliquent en partie les erreurs dans les- 
quelies plusieurs naturalistes sont tombés à l’endroit de 
ces coquilles. De plus, le manque de descriptions suffi- 
santes et de figures pour certaines d'entre elles viente 
encore augmenter les difficultés du sujet. Si on les com- 
pare aux autres genres de la famille des Lutorinidæ, de 
laquelle elles font partie, on trouve qu'elles se distinguent 
des véritables Littorina, du genre Tectarius de M. Valen- 
ciennes (type Trochus pagodus, L.) et du genre Echinella 
de Swainsou (type Lattorina Cumingi, Philippi), parleur 
ouverture anguleuse et rhomboïdale, au lieu d’être ovale 
ou subcirculaire, et présentant, de plus, au moins chez 


(4) Gebiss der Schnecken, p. 137, pl. xi1, fig. 8. 


— 229 — 


les individus adultes, un épaississement basal très-parti- 
culier. Elles n’ont pas non plus l’axe perforé ni l’opercule 
arrondi et multispiré du dernier de ces genres, qui sont, 
d’ailleurs, les seuls de la famille avec lesquels la confusion 
soit possible. 

M. Deshayes, dans son savant ouvrage sur les animaux 
sans vertèbres du bassin de Paris, réunit au grand genre 
Littorina les Tectarius (ou Pagodus), les Echinella et 
même les Risella. S'il nous est permis de hasarder notre 
opinion personnelle, après celle de cette grande autorité 
malacologique, nous dirons qu’il nous paraît avoir à peu 
près complétement raison en ce qui touche les Tectarius, 
qui sont de véritables Littorines muriquées au lieu d'être 
lisses, mais ne présentant pas d’autres caractères différen- 
tiels sérieux. Quant aux deux autres coupes, peut-être 
est-il possible de les conserver : les Echinella, à cause 
de leur opercule multispiré comme celui des Modulus et 
de la perforation de leur axe; les Risella, à cause de la 
forme de leur ouverture qui s'éloigne de celle des Litto- 
rines et de l’épaississement particulier de sa partie basale. 
Nous ferons remarquer aussi que, par leur habitat exclu- 
sivement australien, les Risella forment un petit groupe 
très-naturel, au point de vue de la distribution géogra- 
phique des espèces. 


IT. 


1. RISELLA MELANOSTOMA. (PI. XI, fig. 1.) 
Trochus in fauce nigerrimus, Chemnitz, 1781, Conch., 
t. V,tab.cexi, fig. 1526, 
a, b. 
—  melanostoma, Gmelin, 1789, p. 5581, n° 90 
(nec Deshayes, nec Philippi). 


— 230 — 


Trochus melanostomus, Gmelin emend. 

T. imperforata, obtuse pyramidata, conica, squalide 
virilulo-albida, maculis fuscis irrequlariter quitata; su- 
tura sat distincta; anfractibus 67 planiusculis, trans- 
versim obsolele striatis, fascia fusca lata, plus minusve 
descendente, ornalis ; ultimo acute carinato ; basi planius- 
cula, cingulhis 5-6 fusco maculatis exarata; columella 
aurantia ; fauce nigerrima, in parle basali subincrassata, 
albida. — Alt. 42, diam. maj. 13 mill. 

Var. 8 pusilla, minor, anfr. paulo minus planis. — 
Alt. 8, diam. max. 8 172 mill. 

Habitat in loco Port-Phallip dicto, Australiæ meridio- 
nalis. (Coll. Crosse et Angas.) 

Coquille imperforée, de forme conique ou obtusément 
pyramidale, parsemée de taches brunes irrégulièrement 
distribuées et souvent peu apparentes, sur un fond d'un 
vert blanchâtre. La suture est assez distincte. Les tours, 
au nombre de six à sept, sont presque plans et mar- 
qués de stries transverses obsolètes qui disparaissent 
dans les individus vieux ou mal conservés; les tours supé- 
rieurs sont occupés par une large bande brune qui, chez 
beaucoup d'individus, envahit également les autres et 
donne à la coquille un aspect général noirâtre. Le dernier 
tour est fortement caréné; sa base est assez plane, sil- 
lonnée de cinq à six cingulations et mouchetée de brun. 
La columelle est d’un brun orangé. L'ouverture est d’un 
noir brunâtre très-foncé, sauf sur une faible partie de la 
base, qui est blanchâtre et légèrement épaissie à l’inté- 
rieur. Un seul de nos exemplaires (sur neuf) présente, 
près de la suture, quelques faibles traces de nodulations. 
— Hauteur, 12 millimètres ; plus grand diamètre, 13. 

Notre honorable correspondant, M. French Angas, nous 
a fait connaître une petite variété conforme au type sous 


— 931 — 


le rapport de la coloration, mais s’en distinguant par sa 
taille et par la forme un peu moins plane de ses tours de 
spire. 

Cette espèce habite l'Australie méridionale; la plu- 
part de nos exemplaires proviennent de Port-Phillip. 
(M. Angas.) 

Nous avons beaucoup hésité dans la fixation du type 
que l’on doit considérer comme constituant le Trochus 
melanostoma de Gmelin, et la conclusion à laquelle nous 
sommes arrivé n’est pas la même que celle de plusieurs 
autres naturalistes. Si, pour nous renseigner, nous re- 
montons aux sources, nous trouvons d’abord la diagnose 
originale de Gmelin, qui se réduit à la courte phrase des- 
criptive que voici : 

« Tr. testa obtuse pyramidali virente maculata ; aper- 
@ lLura intus nigerrima. » 

« Troque à coquille obtusément pyramidale, verdâtre 
« et tachetée (ou maculée de tons verdâtres, la phrase 
« étant amphibologique); ouverture très-noire à l’inté- 
« rieur. » 

L'auteur ajoute ensuite que la coquille atteint à peine 
la grosseur d’une noisette, et cite en synonymie les figures 
1525 a et b de la planche czxr du V° volume de 
Chemnitz. Or, si la diagnose est insuffisante, les deux 
figures citées sont, de leur côté, fort mauvaises. Elles pa- 
raissent représenter une coquille trochiforme, qui, sur un 
fond verdâtre ou bleuâtre (1) très-clair, présente de nom- 
breuses petites taches foncées, dont les premiers tours 


(4) Sur l’exemplaire de la bibliothèque de M. Deshayes, la co- 
quille représentée est verdâtre, et le peu que l’on voit de la colu- 
melle orangé ; sur l’exemplaire de notre bibliothèque, la colora- 
tion est plutôt bleuâtre. Les éditeurs du nouveau Chemnilz se 
sont lirés de la difficulté en supprimant purement et simplement 
la figure liigieuse. H. C: 


— 232 — 


sont ornés d’une bande brunâtre qui en occupe presque 
toute Ja superficie, et dont l'ouverture est d’un brun foncé 
uniforme. Chemnitz désigne l'espèce sous le nom de Tro- 
chus in fauce nigerrimus, et dit que l'ouverture, quand on 
en examine l’intérieur, paraît enfièrement notre. 

En présence d’une telle insuffisance de documents des- 
criptifs, il ne faut point s'étonner d’une divergence 
d'opinions à propos de l'identité de cette espèce, qui ap- 
partient, d’ailleurs, à un genre dans lequel, nous ne sau- 
rions trop le répéter, les coquilles sont variables de forme 
et, le plus souvent, en médiocre état de conservalion, 
même à l’état frais. Les types que MM. Deshayes (1) et 
Philippi (2) considèrent comme le 7. melanostoma de 
Gmelin nous paraissent se rapprocher plutôt de certaines 
variétés du T°. auratus de Quoy, dont l’ouverture est plus 
ou moins maculée de brun, mais jamais complétement 
noire. Nous ferons remarquer, à l’appui de notre opinion, 
que ni Gmelin ni Chemnitz ne font mention de côtes, de 
nodulations ou de surface irrégulièrement raboteuse; que 
l'on n’en voit pas trace sur les figures, et que ces auteurs 
ont dû, par conséquent, avoir en vue une espèce lisse. 
Enfin, dans les coquilles auxquelles nous appliquons le 
nom de Gmelin, la faible partie de l'ouverture, dont la 
coloration est constamment blanchâtre, ne peut pas s’aper- 
cevoir quand on place les individus dans la position de la 
figure b de Chemnitz. De toutes les fiselles que nous 
connaissons, cette espèce est la seule dont l’ouverture, 
placée dans cette position, paraisse complétement noire. 
En conséquence, nous nous croyons fondé à conclure, ou 
que c’est bien réellement le Trochus melanostomus , 
Gmelin (emend.), ou que les caractères donnés par cet 


(4) Lamarck, éd. 2, vol. IX, p. 157. 
(2) Zeits. f. Malak., 1846, p. 130. 


— 9233 — 
auteur et par Chemnitz sont inexacts, et qu’il y a lieu, 
par suite, de considérer l'espèce comme purement nomi- 
nale, et de la rayer des catalogues. Seulement nous pen- 
sens qu'il est plus convenable de maintenir le nom spéci- 
fique de Gmelin, du moment où il peut s'appliquer d’une 
façon satisfaisante à une espèce du genre. 


9. RISELLA AURATA. 


Trochus auratus, Quoy et G., 1834, Zool. Astrolabe, 
vol. IIF, p. 276, pl. ExI1, Gig. 19. 
— — Kiéner, Spectes, pl. XxXxIv, fig. 2. 
—  melanostomus, Deshayes, 1845, in Lamarck, 
éd. IT, vol. IX, p. 157 (nec 
Gmelin). 
Bembicium melanostomum, Philippi, 1846, in Zeits. f. 
Malak., p. 150. 
Risella lutea, H. et À. Adams, 1858, Genera, vol. I, 
p. 518, pl. xxxH1, fig. 5 (nec Quoy 
(2 A 5 
— melanostoma, H. et À. Adams, 1858, L. c., 
pl. XXxXHI, fig. 5 c. 

l'esta \mperforata, conica, rugosa, subplicala, lutea, 
flammulis longitudinalibus fuscis ornata; basi plana, 
striata. (Quoy et Gaimard.) 

La courte diagnose originale que nous venons de repro- 
duire laisserait subsister beaucoup de doutes sur cette 
espèce, si l’auteur, et, après lui, M. Kiéner, n'avaient 
donné de très-bonnes figures de cette espèce. Nous ferons 
remarquer, néanmoins, que les figures 15 et 16 de 
M. Quoy, que nous n’avons pas citées, s'appliquent évi- 
demment à des individus non adultes, et que nous n'avons 
jamais constaté l'existence des flammules longitudinales 
dont parle la description que sur des individus jeunes. 


— 234 — 


Le R. aurata est une coquille imperforée, conique, 
plus ou moins rugueuse, paraissant quelquefois usée et 
comme rongée sur sa surface externe : sa coloration varie 
du jaune au brun foncé, ainsi que celle de son ouverture 
d'un blanc jaunâtre plus ou moins maculé de brun foncé 
ou de noir, mais sans que jamais ces maculations en oc- 
cupent la totalité. Sur les exemplaires en bon état, on 
constate l'existence de stries spirales obsolètes et de côtes 
longitudinales, formant comme de gros plis; mais quelque- 
fois ces côtes s’effacent plus ou moins complétement et 
laissent dominer les stries. Il en résulle une grande varia- 
bilité dans le système de sculpture des ornements et dans 
la forme de la carène plus ou moins anguleuse qui ter- 
mine le dernier tour. Les dimensions de l'espèce, d’après 
M. Quoy, sont de 14 millimètres de hauteur sur un dia- 
anètre de 15. L'un des individus figurés par M. Kiéner est 
plus grand. La coquille que M. Philippi considère comme 
le Bembicium melanostomum nous paraît être le jeune âge 
de certaines variétés de cette espèce. MM. Adams nous pa- 
raissent s'être également trompés en désignant sous le 
nom de füsella lutea la figure 19 du Voyage de l'Astro- 
labe, qu'ils ont reproduite dans leur Genera. Le R. lutea 
est une espèce plus petite et parfaitement distincte. L’é- 
paississement interne de la base de l'ouverture est peu 
prononcé dans le À. aurata, et ne peut être distingué 
nettement que chez les individus bien adultes. 

MM. Quoy et Gaimard ont recueilli le R. aurata sur 
les rochers du canal d'Entrecasteaux, à l’île de Van-Diè- 
men. Les exemplaires de notre collection proviennent du 
golfe de Saint-Vincent (Australie méridionale). 


3. RISELLA NANA. 


Trochus nanus, Lamarck, 1822, Anim. 5. vwert., g. 
Trochus, n° 67. 


— 235 — 


Trochus nanus, Quoy et G., 1854, L. c., p. 275, pl. Lx, 
fig. 5-7. 
— —  Delessert, 1841, Recueil, pl. xxxv1, fig. 3. 
Litiorina australis, Gray, 1859, in Beechey's Voyage, 
Lool., p. 141. 
Bembicium nanum, Philippi, 1846, L. c., p. 151. 


— pictum, Philippi, 1846, L. c., p. 132. 
Risella nana, H. et A. Adams, 1858, Genera, vol. 1, 
p. 318. 


—  —  Chenu, 1860, Manuel, vol. 1, p. 302. 


Testa orbiculari, subconica, ad periphæriam acute an- 
gulata, cinereo-virente ; lineis longitudinalibus fuscis ra- 
diantibus ; anfractibus plantusculis; infima facie plana, 
concentrice sulcata, violacescente; umbilico nullo (La- 
marck).—A{t. 12, diam. max. 16 mill. 


Cette espèce bien connue et sur laquelle ne subsiste 
aucun doute est d’une forme conique légèrement dépri- 
mée, et remarquable par les fascies brunes longitudinales, 
irrégulières et un peu obliques, qui ornent la surface 
externe, particulièrement sur le dernier tour, et qui se 
reproduisent avec une coloration plus vive à l’intérieur de 
l'ouverture. Sur un de nos exemplaires, ces lignes, qui 
partent du bord droit, s'arrêtent presque subitement, et le 
reste de l'ouverture est jaunâtre. L’épaississement interne 
de la base, qui caractérise le genre, est très-prononcé dans 
cette espèce : il forme une sorte de gros cordon saillant 
qui se prolonge jnsqu’au bord externe. Le Liltorina aus- 
tralis, Gray, et le Bembicium pictum, Philippi, sont des 
synonymes de celte espèce. Le B. pictum, fondé soi-disant 
sur le Trochus nanus, Quoy et Gaimard, qui différerait 
de celui de Lamarck, en ce qu’il serait obtusément angu - 
leux, au lieu d'être tranchant à la base, ne repose sur 
rien de sérieux. Nous avons pu, grâce à l’obligeance de 


— 936 — 


M. Chenu, conservateur de la collection Delessert, et de 
M. Hupé, aide-naturaliste au Muséum, examiner les types 
de Lamarck, ainsi que ceux de MM Quoy et Gaimard, et 
nous convaincre de visu qu'ils ne différaient en rien les uns 
des autres. Philippi se trompe donc complétement. Sur 
les cartons offerts au Muséum par M. Quoy et contenant 
une vingtaine d'individus, les adultes sont obluse angulati, 
les jeunes le sont acute : c’est une question d'âge et pas 
autre chose. Nous pensons donc qu'il y a lieu de rayer des 
catalogues le Bembicium pictum de l'auteur allemand. 

Le Risella nana a été recueilli, lors du voyage de 
l’Astrolabe , dans la rade d'Hobart-Town, à l’île de Van- 
Dièmen, et sur quelques points du grand continent aus- 
tralien. 


4. RISELLA PLANA. (PI. XI, fig. 2.) 


Trochus planus, Quoy et Gaimard, 1854, [. c., p. 274, 
pl. Lx, fig. 15, 14. 
Bembicium planum, Philippi, 1846, [. c., p. 151. 
Risella plana, M. et Adams, 4858, [. c., p. 518. 
Testa imperforata, discoidea, subconica aut plana, 
albicante vel lutescente ; lineis longitudinalibus rufo-fuscrs 
ornala; anfractibus in suturis carinatis ; infima facie plana, 
striata ; labro intus fusco striato (Quoy et Gaimard). — 
Alf, A1, diam. max. 22 mill. (Coll. Crosse et Angas.) 
Var. & peracula, anfractibus magis plans, longitudi- 
naliter non plicatis ; carina anfract. ullimi non undulata. 
— Alt. 11, diam. max. 20 mill. (Coll. Crosse.) 


Nous avons cru devoir donner la figure de cette belle 
espèce que MM. Quoy et Gaimard ne paraissent avoir con- 
nue, et, en tout cas, n’ont représentée qu'à l’état jeune. 
C’est la forme la plus aplatie du genre. Cette espèce est 
d’un blanc jaunâtre. Les tours sont rugueux, marqués de 


es Fa 


fortes stries transverses, et remarquables par une carène 
saillante, légèrement plissée et ondulée, qui fait que cha- 
cun d'eux est distinct et déborde le suivant. Les lignes 
brunes longitudinales, dont parle la diagnose originale, ne 
sont visibles qu’à l’état jeune et disparaissent même com- 
plétement chez les individus adultes. Les premiers tours 
semblent plissés longitudinalement : la carène du dernier 
est ondulée et très-aiguë. La base est aplatie et marquée 
de quatre cingulations fortement accusées, que d’autres 
moins prononcées accompagnent souvent. La columelle et 
les parties qui l’avoisinent sont d’un ton orangé pâle : le 
reste del’ouvertureest blanc, avec quelques petites mouche- 
tures brunes près du bord externe, qui est tranchant, 
Cette espèce est celle chez laquelle l’épaississement basal 
de l’intérieur de l'ouverture est le plus fortement accusé : 
il existe déjà chez les individus jeunes, et chez les adultes 
il présente l'apparence d’une sorte de cordon ou de la- 
melle très-saillante, accompagnée d’une gouttière qui de- 
vient assez profonde dans le voisinage du bord externe. 

Notre variété 2, d’ailleurs parfaitement conforme an 
type, se distingue par la disposition de ses tours, dont 
chacun dépasse le précédent, au lieu d'être débordé par 
lui, et par l'absence d’ondulations, ainsi que par l’acuite 
de sa carène. 

Le R. plana habite ie Port-Western, dans le détroit de 
Bass, sur les rochers, d’après M. Quoy. Nos individus pro- 
viennent du golfe de Saint-Vincent (Australie méridio- 
nale). 


5. RISELLA LUTEA. 


Trochus luteus, Quoy et Gaimard, 1854, L. c., p. 271, 
pl. Lxu, fig. 8-11. 
— —  Kiéner, Species, pl. xxxvin, fig. 2, 


— 238 — 


Trochus cicatricosus, Jonas, 183, in Philippi Abbild., 
Trochus, pl. n, fig. 2. 
Bembicium luteum, Philippi, 1846, L. c., p. 132. 


Tesia conica, imperforata, squalide lutea, rugosa ; an- 
fractibus subplicatis ; infima facie plana, transversim 
striala; apertura triangulari (Quoy et Gaimard). — 
Alt. A1 14/2, diam. max. 11 mull. 


Cette espèce est de forme conique, assez élancée, d’un 
jaune sale mêlé de rougeûtre, souvent encroûtée ct corro- 
dée sur sa surface externe : elle est marquée de stries 
transverses et plissée longitudinalement ; mais ces orne- 
ments ne sont bien distincts que chez les jeunes individus 
et s’effacent toujours plus ou moins complétement chez 
les adultes. Les tours sont plans et le dernier nettement 
anguleux. La base est aplatie et marquée de 5 à 6 sillons 
concentriques. L'ouverture rhomboïdale el non triangu- 
laire, comme le disent par erreur les créateurs de l’espèce, 
est d’un ton jaunâtre uniforme. L’épaississement basal de 
l'intérieur de l’ouverture est nettement accusé et visible 
mème chez les jeunes individus ; il est toutefois beaucoup 
moins fortement prononcé que dans l’espèce précédente. 

Les seules bonnes figures que nous connaissons de cette 
espèce sont celles que donne Kiéner dans sa Monographie 
du genre Trochus (1); et encore, dans l’une d'elles, la 
coloration de l'ouverture est faussée et exagérée. Les di- 
mensions relatives de l'espèce sont assez variables; car 
quelques-uns de nos individus sont un peu plus larges 
que hants. D’après Philippi, le Trochus cicatricosus, Jo- 
nas, qu’il a publié dans ses Abbildungen, doit passer en 
synonymie. 

Le R. lutea a été recueilli par MM. Quoy et Gaimard, 


(4) Non terminée et sans texte. 


— 239 — 


« dans toute l'étendue du Port-du-Roi-Georges, mais prin- 
« cipalement dans les petites rivières salées. » Cette indi- 
calion, jointe à l’état d’érosion du test que l’on constate 
chez beaucoup d'individus, porte à croire que quelques- 
unes des espèces du genre vivent dans les eaux saumâtres, 
aussi bien que dans celles qui sont complétement salées. 


G. RisezLA Bruni. (PI. XI, fig. 5.) 


Risella Bruni, Crosse, ms. 


T, imyerforata, depresso-conica, viridulo-lutea, albo 
plus minusve variegala ; spira parum elata, apice pallide 
fusca ; sutura impressa ; anfr. 5-5 1/2 distincte separati, 
convexiusculi (embryonales lævigah), sulcis 4 spiraliter 
exarali, ultimus acute angulatus, subtus planus, circa lo- 
cum umbilici concaviusculus, striis validis, concentrice 1m- 
pressus; apertura rhomboidea, fusco-aurantia, intus ad 
basin incrassala ; columella aurantia. — Alt. 5 1/2, 
diam. max. 8 1/2 mill. 

Habitat in sinu Spenceriano, Australiæ meridionalis. 
(Coll. Crosse et Angas.) 


Coquille imperforée, de forme conique, mais assez dé- 
primée, et d’un jaune verdâtre plus ou moins mélangé de 
blanc. La spire est peu élevée et d’un brun clair au som- 
met : la suture est bien marquée. Les tours, au nombre de 
5 à 5 1/2, sont plus distinctement séparés les uns des 
autres que dans la plupart des espèces du genre et légère- 
ment convexes : les tours embryonnaires sont lisses les 
autres sont ornés de 4 fortes stries ou sillons transverses ; 
le dernier est fortement caréné à sa partie basale, qui 
est marquée de stries concentriques, plane et mème 
légèrement concave au centre. L'ouverture, de forme 
rhomboïdale, est d’un brun orangé, et présente, à sa par- 
tie basale, l’épaississement caractéristique du genre, un 


— 240 — 


peu moins accusé toutefois que dans l’espèce précédente. 
La columelle est également de couleur orangée, — biste 
teur 5 millim. 1/2, plus grand diam. 8 172. 

Cette espèce, la plus petite du genre, ne peut être con- 
fondue qu'avec les jeunes individus du À. lulea. Elle s’en 
distingue facilement par sa forme plus basse, moins co- 
nique, par ses tours plus convexes, plus distincts les uns 
des autres et sans apparence de plis longitudinaux, et en- 
fin par son système de coloration, qui, bien que voisin 
sous le rapport du ton général, est parfaitement distinct 
par les détails. Cette espèce provient du golfe de Spencer 
(Australie méridionale) où on la trouve, à marée basse, 
sur les petites pierres et les roches plates auxquelles elle 
adhère (M. French Angas). Nous:mous faisons un plaisir 
de la dédier à M. Victor Brun, directeur du Musée d’his- 
toire naturelle de Montauban. 


7. RISELLA LIVIDA. 
Bembicium lividum, Philippi, in Zeits. f. Malak., 1846, 
p. 151. 
Risella livida, H. et À. Adams, 1858, Genera, vol. I, 
p. 318. 


Testa depresso-conica, fusco-cærulescente; anfractibus 
planis, strûs transversis circa 6 exaralis, vix plicalis, 
ullimo acute angulalo; basi planiuscula, sulcis septem 
sculpta ; faucibus fuscis. — Alt. 8, diam. 15 null, (1).— 
Patria : Nova Hollandia (Philippi). 


Coquille de forme conique-déprimée et d’une coloration 
bleuâtre tournant au brun foncé : tours de spire aplatis, 
ornés de 6 stries transverses, et à peine plissés ; le dernier 


(1) Nous indiquons en millimètres les anciennes mesures avec 
lesquelles les auteurs ont déterminé les dimensions de cette espèce 
et des deux suivantes. H. C. 


— 241 — 
se termine par une carène aiguë. Base plane, marquée de 
7 sillons : ouverture d’un brun foncé. — Hauteur 8 mill., 
plus grand diam. 15. — Hab. Australie. 

Nous ne connais:ons cette espèce et les deux suivantes 
que par les descriptions qu’en ont données les auteurs : de 
plus, elles n'ont jamais été figurées, du moins à notre 
connaissance. [l nous est donc impossible de nous pro- 
noncer avec certitude à leur endroit. Autant que nous 
pouvons en juger par la description, le R. hivida de Phi- 
lippi nous semble se rapprocher, à certains égards, d’une 
des variétés de l'espèce que nous considérons comme con- 
stituant le véritable Risella melanostoma de Gmelin. 


8. RISELLA VITTATA. 


Bembicium viltatum, Philippi, 4846, L. c., p. 151. 
Risella vittata, H. et À. Adams, 1858, L. c., vol. I, p. 518. 

Testa conica, alba, fascia fusca per medios anfractus 
decurrente ornata; anfractibus planis, basi in carinam 
aculam, plicatam, prominentem terminatis ; striis trans- 
versis obsoletis; basi plana, cingulis, præter extimum, 
obsoletis, subperforata; faucibus fuscis. — Alt. 9 172, 
diam. 15 172 millim. — Patria : Adelaide, in Nova Hol- 
landia (Philipp). 

Coquille conique, blanche, ornée d’une fascie brune 
vers la partie médiane des tours, qui sont plans et se ter- 
minent, à la base, par une carène aigüe, plissée et sail- 
lante ; ils sont ornés de stries transverses obsolètes; la 
base est aplatie, subperforée, marquée de cingulations 
toutes obsolètes, à l'exception de la plus éloignée du centre. 
L'ouverture est d'un brun foncé. — Hauteur 9 mill. 472, 
plus grand diam. 13 172. — Cette espèce a été recueillie 
à Adélaïde (Australie méridionale). 

La base légèrement perforée de cette espèce semblerait 

17 


nn 


indiquer qu’elle a été établie sur des individus jeunes et, 
par conséquent, incomplétement caractérisés. En effet, an- 
cun des Risella que nous avons eu occasion d'examiner 
n'offre de perforation ombilicale à l’état adulte, tandis 
que nous en avons vu quelques traces sur de jeunes indi- 
vidus de notre Risella Bruni. Le caractère tiré de la ca- 
rène saillante des tours, qui se rapproche de ce que l’on 
observe chez les individus typiques du R. plana, nous 
permet de supposer, sans pouvoir l’affirmer d’ailleurs com- 
plétement, que l'espèce a pu être établie sur une variété 
non adulte et à coloration foncée du type de MM. Quoy et 
Gaimard. 


9. RISELLA IMBRICATA. 


Litlorina imbricata, Gray, 1839, Zool. of Beechey's Voy., 
p. 141. 
Bembicium imbricatum, Philippi, 1846, [. c., p. 152. 
Risella imbricata, H. et À. Adams, 1858, /. c., vol. I, 
p. 518. 


T.elevato-conica,basirotundato-angulata, fusco-nigra, 
inter tubercula albo variegata; basi plana, sulcata, alba, 
fusco-maculata; anfr. planis, inferne ad suturam protu- 
berantiis irregularibus, magnis, nodulosis; labro nigro- 
variegato; labio et columella albidis. — Alt. 16, diam. 
47 172 muüllim. — Patria : Nova-Hollandia (Philippi). 

Coquille d’une forme conique assez élancée, solide, ob- 
tusément anguleuse à la base, et d’un brun noirâtre mé- 
jangé de blanc dans l'intervalle des tubercules : la base est 
aplatie, sillonnée, blanche avec des taches brunes; les 
tours sont aplatis et présentent, près de la suture, des pro- 
tubérances irrégulières, fortement développées et nodu- 
leuses; le bord externe est plus ou moins noirâtre, le bord 
columellaire est blanchâtre. — Hauteur 16 millimètres, 


ee 


plus grand diamètre 17 172. — Cette espèce habite l'Aus- 
tralie. 

Cette coquillese rapproche beaucoup decertaines variétés 
du À. aurala; elle paraït être plus élancée, plus fortement 
noduleuse près de sa suture et, par suite, plus obtusé- 
ment carénée. 

IL. 


Nous venons d'exposer, dans les pages qui précèdent, 
tous les documents qu'il nous a été possible de réunir sur 
le genre Risella. Nous regrettons de ne pouvoir donner 
des renseignements positifs au sujet de la valeur de plu- 
sieurs des espèces qu’il renferme, mais nous pensons qu’il 
ne faut pas s’étonner de ces incertitudes, si l'on considère, 
d’une part, l’insuffisance des documents descriptifs four- 
nis par les rares auteurs qui se sont occupés de ces Mol- 
lusques (insuffisance dont nous avons donné un exemple 
en montrant que les créateurs du genre avaient négligé 
d’en faire connaître un des caractères les plus importants, 
celui de l’épaississement basal de l’intérieur de l’ouver- 
ture); de l’autre, la variabilité de forme et de coloration 
d’une partie des espèces et leur mauvais état de conser- 
vation habituel, même à l’état vivant. Nous ne connaissons 
point, jusqu'ici, de coquilles fossiles que l'on puisse clas- 
ser dans le genre Risella. H. C. 


Procédé pour la préparation des Iimaciens, 


PAR E. DUBRUEIL. 


. L'alcool et les liquides conservateurs usités aujourd’hui 
détruisent plus ou moins la couleur des Mollusques de la 


— 2hk4 — 


famille des Limaciens, ou font souvent prendre à leur 
corps une rigidité en désaccord avec leur forme naturelle. 
Le procédé que nous décrivons nous semble parer à ces 
deux défauts; il a, en outre, l’avantage d’être très-facile 
à pratiquer. 

On fait d’abord tremper dans l’eau pure l’Arion ou la 
Limace qu’on veut préparer ; au bout de six à sept heures 
seulement, on ajoute à ce liquide du sel marin en très- 
faible quantité. Nous avons remarqué qu’une dose trop 
forte occasionne, dans les tissus des Mollusques, des con : 
tractions qui leur font perdre entièrement leur forme 
normale. Une fois l’animal mort, il s’agit de le vider pour 
ne lui laisser que la peau. Nous conseillons de faire trois 
préparations pour une même espèce de Mollusques : une 
présentant le dos, l’autre le pied, enfin une troisième le 
côté droit, pour montrer l'ouverture de la cavité respira- 
toire. 

Pour la première préparation, on fendra le pied tout au 
long, on retournera la peau et on l’appropriera avec le 
manche d’un scalpel; puis, lorsque la peau sera bien 
étendue, on passera, sur sa surface interne, une forte 
couche de gomme liquide et on la comprimera aussitôt 
avec un morceau de carton blanc assez épais. On aura soin 
de ne pas toucher à la limacelle des limaces. L'animal 
ainsi collé au carton sera nettoyé avec un tampon de coton 
que l’on passera légèrement sur lui; puis il sera soumis à 
une pression d'enviror À kilogramme. Nous nous servons, 
pour couvrir le Mollusque, d’une lame de verre très-propre 
et qu'il faut essuyer toutes les heures, lorsqu'on com- 
mence à le soumettre à la presse. Au bout de sept à huit 
heures, l’animal est bien collé sur le carton, et on peut le 
faire sécher et le découper sans danger. Il est évident que, 
pour celte dernière opération, l'on enlèvera toute la partie 


— 245 — 


du corps qui ne frappe pas les regards de l'observateur 
lorsque le Mollusque est en vie. 

Pour la préparation du pied, on pourra le disséquer, le 
séparer primitivement de toutes les parties adjacentes, 
et ensuite procéder ainsi que nous l'avons dit plus 
haut. 

Il en sera de même pour la préparation du côté droit. 

La tête offre une grande difficulté de conservation ; 
pourtant on arrivera à un bon résultat en disséquant avec 
grand soin cet organe, afin d’en isoler la peau. On devra 
aussi faire ressortir les tentacules. 

On passera, sur le Mollusque ainsi préparé, une très- 
légère couche de vernis. 

Pour éviter à l'animal toute détérioration de la part 
des insectes, on mettra, dans la gomme dont on se ser- 
vira pour coller la peau, une solution aqueuse de sublimé 
corrosif. E. D. 


Addition à la note sur l’origine de l’'Ambre gris, 


PAR le professeur J. BIANCONI. 


J'ai lu, dans le cahier d'avril 1863 du Journal de 
Conchyhologie, l'article sur l’origine de l’ambre gris. 
Serval Marel y est signalé comme le premier qui ait re- 
connu la véritable origine de cette substance. C’est en 1395 
que Serval Marel a exposé à Bellon sa théorie, qui est fort 
juste et conforme à la réalité des faits. T1 semble pourtant 
que, plus anciennement et presque trois siècles avant cette 
époque, l’on trouve établie et clairement exposée l’ori- 


— 21,6 — 
gine de Pambre gris, comme produit par les cachalots et 
les baleines. 

‘ On lil dans Marco Polo, qui dictait sa narration dans 
l’année 1298, lorsqu'il parle de Zanzibar : « Et encore 
« voz di qu'il ont anbre asez, por ce qe des balennes hi 
« se prennent asez. » 

C'est surtout dans le chapitre de Madagascar qu’il s’ex- 
prime plus précisément. Voici ses propres paroles : 

«Il ont anbre asez, por ce qe en cel mer a balene en 
« grant abondance; et encore hi a capdoille asez, et por 
« ce qe il prenent de ceste balene et de cesti capdol asez, 
« ont de l'anbre en grant quantité, e voz savés que la 
« balenne fait l’ambre. » (P.252, édit. de la Société géo- 
graphique de France.) 

On voit que, par la dernière phrase, le voyageur véni- 
tien se rapporte à une connaissance qui était déjà vul- 
gaire, et qui n'avait pas besoin d’être expliquée; il suffisait 
seulement de la rappeler. 

Je crois donc être en droit de revendiquer pour l'Italie, 
jusqu’à preuve contraire, la priorité d’énoncialion écrite sur 
la véritable origine de l'ambre gris, et je l’invoque d’au- 
tant plus volontiers, qu’on peut tirer de là une nouvelle 
preuve propre à établir quel savant observateur et quel 
narrateur véridique était ce voyageur vénitien, qui a hau- 
tement honoré sa nation par ses remarquables connais- 
sances, et cela dès le xir1° siècle. 

D'autre part, Aldrovandus(Musœum metallicum, p.450) 
parle d'un écrivain antérieur à Servalius Marel, c’est-à-dire 
de Scaliger. Le même auteur parle aussi de becs d'oiseaux 
ou, comme il dit d’après Clusius, non avium, sed sepiarum 
rostellis) dont l’ambre est quelquefois plein. On est en 
droit de trouver singulier qu'après des indications aussi 
claires on lise, dans le Dictionnaire universel d'histoire 


— JT — 


naturelle (art. Ambre), que l'observation des becs de Ce- 
phalopodes dans l’ambre gris est une découverte assez ré- 
cente. Dans le musée de Bologne, on trouve, sûr un vieux 
catalogue qui remonte presque aux premières années du 
xvin® siècle, la mention suivante : Ambra odorifera po- 
lyporum rostellis permixta (Clus. in Sar., 149), mention 
qui se rapporte à une très-vieille préparation qui existe 
encore aujourd'hui dans le musée zoologique, avec cette 
inscriplion : Physeter. Sepiæ cujusdam mandibulæ in 
ambra grisea repertæ. J. B. 


Observations sur le genre Fossar |Fossarus), 


PAR M. C. RÉCLUZ. 


L'animal du Fossar, le seul qu’Adanson ait connu parmi 
ceux de son genre Natice , a servi longtemps de type à ce 
dernier genre, quoique Rumphius, dans son traité des cu- 
riosités d'Amboine (d' Amboinsche Rarileitkamer, Amster- 
dam, 1705, in-folio), eùt donné des indications propres à 
mettre sur la voie des différences qui existaient entre 
l'animal des vraies Natices et celui du Fossar. Ce n'est 
cependant qu'après les nouvelles observations de MM. Quoy 
et Gaimard qu’on est enfin revenu de l'erreur empruntée 
à Adanson. Cette erreur était d'autant plus pardonnable 
que ce dernier assure, à la description de sa Nañce le Go- 
chet, qu'il n'avait vu aucune différence entre l'animal de 
celte véritable Natice et celui du Fossar. 

Toutefois la nécessité de séparer le Fossar des Natices 


me 


ne se fit sentir qu'après les observations de M. Eudes-Des- 
longchamps (Actes de la Société Linnéenne du Calvados 
de 1825) et de Férussac, jointes aux descriptions de 
MM. Quoy et Gaimard. Mais il fallait, pour arriver à ce 
but, pouvoir contrôler la description tracée par Adanson ; 
ce qu'a pu faire M. Philippi. Ce savant conchyliologue, 
ayant eu l’occasion d'observer l'animal du Fossar d'Adan- 
son dans ses excursions sur les côtes de la Sicile, et celui 
de la Natca olla, s'aperçut de leurs différences et publia 
ses observations à cet égard dans les Archives d'histoire 
naturelle de Wiegmann (1841, p. 42), où il institua le 
genre Fossar. Ce savant a caractérisé ce genre de la ma- 
nière suivante : 

« ANIMAL ayant la téte proboscidiforme, munie de ten- 
« tacules filiformes, acuminés, entre lesquels flotte un 
« lobe frontal. Yeux petits, sessiles, situés à la base ex- 
« terne des tentacules. Pied petit , arrondi des deux 
« côtés. 

« Opercule corné, demi-ovale, simple, non spiré. 

« Coquille ombiliquée, ovale ou demi-globuleuse ; ou- 
« verture entière, demi-ronde, à bord interne uni; om- 
« bilic ouvert; bord externe simple, uni en dedans. » 

L'auteur de ce genre y réunit quatre espèces : le Fossa- 
rus Adansoni, le F. clathratus, le F. costalus et le F. mi- 
nutus. 

Ayant eu l’occasion de voir les animaux de la première, 
de la troisième et de la quatrième de ces espèces, je leur ai 
trouvé quelques caractères différents, et un, surtout, qui 
ne cadre point avec la caractéristique. 

4° L'animal du F. Adanson est totalement blanc; sa 
tête fait saillie en avant et présente un mufle cylindrique, 
divisé supérieurement par un sillon qui, en se prolongeant 
antérieurement, l'échancre en deux parties égales et bru- 


— 249 — 


nâtres:; son manteau a le bord entier tout autour de sa 
circonférence ; ses tentacules sont subulés et portent de 
petits yeux noirs à leur base externe et un peu en arrière. 
Un voile frontal, en forme de ruban, flotte entre les tenta- 
cules ; il ne les dépasse point, comme dans certaines Natices. 
Pied médiocre, arrondi des deux côtés, convexe en dessus 
et plat en dessous.— Opercule entier, demi-ovale, mince, 
cartilagineux, fauve-clair, plus petit que l'ouverture et 
imprimé de quelques sillons qui partent d’un centre com- 
mun et vont aboutir vers son angle supérieur. 

J'ai reçu ce mollusque de Cette (Hérault), conservé dans 
l'alcool, avec cette indication : « Pris dans le canal de 
jonction (de l'étang de Thau à la mer), sous les pierres 
et les fissures des rochers, où il n’est pas rare. » Ce 
mollusque, originaire du Sénégal, a dù descendre dans 
la Méditerranée, s'il n’y a été transporté par les bâtiments, 
-sur les côtes de la Sicile et du Languedoc. 


Sa coquille, à l’état récent, est roussâtre, rarement 
blanche, si ce n’est par son exposition sur la grève et alors 
qu’elle a perdu son épiderme. Elle est petite, subglobu- 
leuse, rarement ovalaire, cerclée de lignes élevées, trans- 
verses, aiguës, le plus souvent inégales, au nombre de G 
à 7 sur le dernier tour et de 5 sur l’avant-dernier. Sur 
quelques exemplaires, ces cercles se transforment en 
simples lignes peu saillantes. Ouverture demi-ovale. Colu- 
melle droite, le plus souvent perforee, à trou ponctiforme, 
parfois masqué par la lèvre réfléchie jusque sur son ouver- 
ture et la cachant entièrement. Le bord externe est mince, 
tranchant, quelquefois ondulé par la saillie des lignes 
transversales qui se prolongent au delà de la marge. Une 
de ces dernières, dont j'ai examiné aussi l’animal, avaut, 
néanmoins, le contour de son manteau entier ! 


2° L'animal du Fossarus costatus (Nerita costata, Broc- 


— 250 — 


chi) est blanchâtre, a les bords du manteau régulièrement 
crénelés depuis la nuque jusqu'à sa partie inférieure 
gauche, avec les intervalles arrondis! Mufle très-court, 
échancré dans le milieu. Point de voile frontal entre les 
tentacules! Le reste comme dans le Foss. Adansont. 

Coquille ovale, conique, perforée, à tours planulés en 
dessus, ceints de lignes lamelleuses, élevées, un peu 
réfléchies, régulières, espacées, à espaces assez larges, 
sculptés delignes longitudinales élevées ; columelle droite; 
perforation plus ou moins petite; ouverture demi-ovale; 
bord externe régulièrement crénelé à la marge.— Coquille 
également épidermée et jaunâtre.— Opercule corné, bru- 
nâtre, à éléments formés de stries fines et arquées, dis- 
posées comme sur le F. Adansonti. 

Il habite la Méditerranée, principalement sur les côtes 
de Collioure et de l'Espagne (M. Philbert). 

3° L'animal du Fossarus minutus (Turbo minutus, Mi- 
chaud, Bulletin Soc. Lin. Bordeaux, t. I (1828), p. 122. 
n° 4,f.7,8,9. — Ibid., Philbert, Caf.moll. médil. inédit) 
ne diffère de celui du F. costatus que par sa couleur blanc 
de lait; comme lui, son manteau est crénelé; point de voile 
entre ses lentacules et mufle très-court ! 


Coquille petite, oblongue, un peu oblique comme la 
précédente, à spire conique, perforée, cerclée de côtes 
assez larges, séparées par des sillons étroits, écailleux; 
ouverture demi-ovale, ayant presque la moitié de la lon- 
gueur de la coquille. Ombilic étroit; bord externe mince, 
crénelé par la saillie des côtes; bord interne réfléchi et 
masquant parfois une partie du trou ombilical qui, sans 
cette circonstance, est assez ouvert pour recevoir la tête 
d'une épingle ordinaire. 

Cette espèce vit sur la côte de Cette (M. Michaud) où 
elle est tres-rare (Philbert). 


— 251 — 


Lorsque je reçus, il y a vingt ans, un exemplaire de 
cette espèce, j'en avais tracé la description suivante (dans 
mon catalogue), qui diffère un peu de celle ci-dessus : 

F. testa parva, alba, transversim costata, imper{orala ; 
costis et interstitiis squamiferis; anfractibus quaternis, 
convexis, postremo maximo; apertura elliptica; peritre- 
mate simplici. 4 ad 5 1/2 lineas longa; 2 lineas lata. 

Les Fossar, comme les Narica, sont des animaux 
timides, ne sortant guère de leur lieu de repos qu’au cré- 
puscule pour chercher leur nourriture, qui consiste en 
ulva linza principalement, refusant l'ulva lactuca comme 
trop coriace (de Louvel). 

Ce qui résulte des observations qui précèdent, c'est que 
le genre Fossar peut former deux sections, l’une ayant 
pour caractères : 

* Animal à manteau uni et entier à sa circonférence, 
ayant un voile frontal rubané entre ses tentacules. — 
Fossarus. 

Ex. : Fossarus Adansoni (Philippi). 

* Animal portant un manteau crénelé à sa marge; voile 
nul entre ses tentacules. — Clathrella. 

Ex. : Fossarus costatus (Nerita), Brocchi, F. minutus 
(Turbo), Michaud. 

Foss. clathratus (Philippi, En. Sicil. 2, p. 148, n° 2, 
pl. xxv, fig. à). 

Hab. Frontignan (M. Philbert). Il m'est inconnu. 

Selon M. Philippe, « sa coquille est ovale-oblongue, à 
4 tours de spire arrondis, ceints de cercles arrondis au 
nombre ‘de 7 sur le dernier et de 5, 2, 1 graduelle- 
ment sur les supérieurs; interstices étroits, garnis de 
lignes longitudinales sublamelleuses. Spire aiguë; ombilic 
grand. » C. R. 


— 252 — 


Note sur le genre Fossarus, suivie du catalogue 


des espèces, 


PAR P. FISCHER. 


Le genre Fossarus est aujourd’hui fort riche en espèces 
propres à presque toutes les mers chaudes et tempérées. 
La variété des formes de ses espèces a même engagé les 
auteurs à y pratiquer plusieurs coupes génériques, d’où il 
résulte que le genre a dû devenir le type d’une petite 
famille distincte. 

La première description de l’animal du Fossar est due 
à Adanson; mais, par une erreur d'autant plus remar- 
quable que sa sagacité et son talent d'observation étaient 
exceptionnels, le célèbre naturaliste classa son Fossar 
parmi les Natices. 

Voici la description de l’animal qu’il a étudié (Sénégal, 
p. 175-174) : 

« La tête de l’animal est petite, cylindrique, de moitié 
plus longue que large, et légèrement échancrée à son 
extrémité, d’où part un petit sillon qui en parcourt la 
longueur en dessus. 

« À son origine et sur ses côtés sont placées deux cornes 
épaisses, deux fais plus longues qu’elle, et terminées en 
pointe. Elles portent chacune à leur racine, sur leur côté 
interne, un lobe ou appendice charnu et carré, aussi long 
que la moitié de la tête sur laquelle il flotte librement. 
Elles sont encore coupées vers le dos, et suivant leur lon- 
gueur, par un sillon que traverse un nombre infini 
d'auneaux. Ceux-ci sont, sans doute, les muscles annu- 


— 253 — 


laires attachés à la fibre longitudinale qui forme le sillon. 
Les yeux sont deux petits points noirs placés à l’origine 
des cornes, sur leur côté extérieur, presque derrière elles. 

« À l'extrémité de la tête, en dessous, on voit un petit 
sillon longitudinal qui est l’ouverture de la bouche. 

« Le manteau consiste en une simple membrane fort 
mince, qui tapisse les parois intérieures de la coquille. Le 
pied est fort petit, presque rond, aplati en dessous, con- 
vexe en dessus et une fois plus court que la coquille. 

« Tout le corps de cet animal est blanc comme sa co- 
quille; il n’a de noir que les yeux. » 

D'après la mauvaise figure que donne Adanson (tab. xin, 
fig. 1), le voile frontal paraît large, carré et très-déve- 
loppé. 

M. Philippi, qui a examiné une espèce qu'il rapporte 
à celle d’Adanson (Arch. Wiegmann, p. 42, 1841), pro- 
duit un dessin qui ne me semble pas tout à fait concor- 
dant; on y voit deux lobes frontaux, étroits, beaucoup 
moins marqués que dans le dessin d’Adanson. A-t-il étudié 
une autre espèce, je le croirais volontiers. 

Pour clore la liste des travaux sur l'anatomie des Fos- 
sarus, je n’ai plus qu’à mentionner Troschel, qui s’est oc- 
cupé de leur armature linguale {Das Gebiss der Schnecken, 
pl. xu, fig. 14). 

L’armature se compose de 78 articulations; les plaques 
centrales ont leurs bords denticulés et sont subquadran- 
gulaires: les intermédiaires sont dentées à leur bord interne 
et inférieur ; les externes forment un petit crochet dirigé 
en arrière et à denticulations tellement fines, qu’on peut 
les considérer comme lisses. 

D’après ces caractères, M. Troschel pense que les Fos- 
sarus ne peuvent rentrer dans aucun des groupes qu’il 
connait, et qu'ils constituent une section particulière. Les 


— 254 — 


plaques centrales et intermédiaires ont quelques rapports 
avec celles des Turritelles. 

La place des Fossarus dans la méthode a varié sin- 
gulièrement. Nous avons vu qu'Adanson les rangeait dans 
le genre Natica; les paléontologistes en ont fait successi- 
vement des Turbo (Michaud, Grateloup, d'Orbigny), Nerita 
(Brocchi), Purpura (Bastérot), Stomatia, Naticella, Siga- 
retus, Narica, etc. Les genres Phasianema, S. Wood, 
Maravignia, Aradas et Maggiore, ont été créés pour de 
véritables Fossarus. 

Néanmoins la plupart des zoologistes s'accordent pour 
rattacher le genre Fossarus à la famille des Lif{orinidæ 
(Deshayes, Adams, Woodward, Gray, Chenu, etc.), dans 
le voisinage des Lacuna. Telle est, cependant, la varia- 
bilité des formes des Fossarus, qu'un grand nombre d’es- 
pèces sont disséminées dans les ouvrages des nomenclateurs 
sous les vocables de Lattorina, Trichotropis, Adeorbis, 
Narica, Delphinula, etc. 

Malgré ces difficultés, nous croyons que les Fossarus 
sont légitimement placés dans la famille des Littorinidæ. 
Quelques espèces de Trichotropis, le T. borealis, par 
exemple, dont le test est assez résistant, sont très-voisines 
du Fossarus et devront être séparées des vrais Trichotropis 
(T. bicarinatus). 

Disons, enfin, que M. Adams a proposé une famille des 
Fossaridæ, et que sa manière de voir est partagée par 
M. Troschel. 

Le nombre des espèces de Fossarus a été longtemps 
restreint; on ne connaissait guère que celles de la Mé- 
diterranée. Mais, en 1855, M. A. Adams a montré que 
ce genre se retrouvait dans presque toutes les mers, prin- 
cipalement sur les côtes du Pacifique et dans les mers de 
Chine et du Japon. À la suite de draguages exécutés avec 


— 255 — 


soin sur les côtes du Japon, M. À. Adams a pu découvrir 
et décrire plusieurs espèces fort intéressantes par la variété 
de leurs formes. Malheureusement, nous manquons de 
figures qui les représentent et qui nous permettent d’ap- 
précier la valeur des coupes génériques introduites dans la 
famille des Fossaride, dont voici, toutefois, les divisions : 


Fam. FossarinÆ, À. Adams. 


Genre. Fossarus, Philippi. 
— 2. Jsapis, H. et A. Adams. 
. Conradia, À. Adams. 


D) 


5 
— 4. Couthouyia, À. Adams. 
— 5. Cithna, À. Adams. 
—  G. Gottoina, À. Adams. 


Nous y joindrons un nouveau genre que nous proposons 
pour le Trichotropis borealis, et que nous appellerons 
ArrADNA. Les Ariadna ont le test semblable à celui des 
Fossarus, sont dépourvus d'épiderme poilu; des sillons et 
des côtes transverses ornent leur coquille; la bouche est 
anguleuse en avant, comme chez les Trichotropis. L’ani- 
mal, d’après Lovèn, aurait les tentacules unis par une 
membrane (voile frontal?); il est muni d'une trompe 
rétractile; son armature linguale ne me paraît pas différer 
sensiblement de celle des Fossarus, si ce n’est par l’ex- 
trémité acuminée des plaques externes. M. Gray prétend 
qu’elle n’a aucun rapport avec celle des vrais Trichotropis. 


LISTE DES ESPÈCES. 
a. Méditerranée et côte ouest d’Afrique. 


4. Fossarus (Nerita) costalus, Brocchi, Conch. foss. sub., 
tab. 1, fig. 11, p. 500. 


— 256 — 


Hab. Sicile (Philippi), Algérie (Weinkauff), Provence 
(Récluz). 
2. Fossarus Adansonii, Récluz supra (le Fossar Adanson), 
non Philippi (?). 
Hab. Sénégal (Adanson), Provence (Récluz). 
3. Fossarus clathratus, Philippi, Sicile, t. Il, p. 148, 
tab. xxv, fig. 5. 
Hab. Sicile (Philippi). 
4. Fossarus (Turbo) minutus, Michaud, Act. Soc. Linn. 
Bordeaux, t. IT, tab. 11, fig. 7-9. 
Hab. Cette (Michaud). 
5. Fossarus Lanoei, Baudon, Journ. Conchyl., t 
p. 347. 
Hab. côte de Jaffa (Baudon). 


Obs. Il est probable que des études ultérieures permet- 
tront de supprimer quelques-unes de ces espèces. Les Fos- 
sarus à l’état jeune diffèrent beaucoup de ce qu’ils devien- 
nent à l’état adulte. Les vieux individus se déforment, les 
côtes s’effacent, le dernier tour tend à se disjoindre et le 
bord columellaire s’épaissit et se renverse. 

6. Fossarus (Trichotropis) pusillus, Gould, Otia Conch., 
p. 209. 

Hab. Fishtown (Liberia), cap Vert (Gould). 
b. Antilles. 

7. Fossarus Orbignyi, Fischer; Naricasulcata, d'Orbigny. 
Hist. nat. Cuba, pl. xvnr, fig. 28.— Fossarus 
sulcatus, Fischer, Cat. Guadeloupe, p. 15.—Non 
Fossarus sulcatus, S. Wood. 

Hab. Cuba (d'Orbigny), Guadeloupe (Beau), Sainte- 
Lucie, Jamaique, etc. 

8. Fossarus (Narica?) anomalus, C. B. Adérés: CONTE, lo 
Conch., p. 109. — Isapis anomala, H. and A. 
Adams, Gener. of rec. moll. 


— 257 — 


Hab, Jamaïque (C. B. Adams). 
c. Côtes américaines du Pacifique. 
9. Fossarus (Adeorbis) abjectus, G. B. Adams, Cat. Panama, 
Ann. lye. New-York, p. 407.— Fide À. Adams. 
Hab. Panama (C. B. Adams). 
10. Fossarus (Littorina?) excavatus, C. B. Adams, loc. cit., 
p. 596. — Fide À. Adams. 
Hab. Panama (C. B. Adams). 
11. Fossarus (Littorina?) foveatus, C. B. Adams, loc. cit., 
p. 597. — Fide À. Adams. 
Hab. Panama (C. B. Adams). 
12. Fossarus (Littorina?) megasoma, C. B. Adams, loc. 
cit., p. 598. — Fide À. Adams. 
Hab. Panama (C. B. Adams). 
43. Fossarus (Littorina?) angiostoma, C. B. Adams, loc, 
cit., p. 594. — Fide A. Adams. 
Hab. Panama (C. B. Adams). 
14. Fossarus {uberosus, Carpenter, Cat. Mazatlan, p. 554. 
Hab. Mazatlan (Carpenter). 
15. Fossarus angulatus, Carpenter, Cat. Mazatlan, p. 354. 
Hab. Mazatlan (Carpenter). 
16, Fossarus (Isapis) maculosus, Carpenter, loc. cit., 
p. 559. 
Hab. Mazatlan (Carpenter). 
17. Fossarus (Isapis) ovoideus, Gould, Ohia Conch., p.185. 
Hab. Mazatlan (Jewett), 
d. Océan Pacifique. 
48. Fossarus (Fossar) trochlearis, À. Adams, Proceed. z0ol. 
Soc., p. 187, 1853. 
Hab. Calapan (Philippines) (A. Adams). 
19. Fossarus (Fossar) mulficostatus, Pease, Proceed. z0ol. 
Soc., p. 598, 1860. 
Hab. île Sandwich (Pease). 


18 


— 258 — 


20. Fossarus? (Littorina) lamellosus, Montrouzier, Journ 
Conch., t. IX, p. 275, pl. 11, fig. 5. 
Hab. île Art, Archipel néo-calédonien (Montrou- 
zier). 
e. Mers des Indes, de Chine et du Japon. 
21. Fossarus (Fossar) reliculatus, A. Adams, Proceed. 
zool. Soc., p. 186, 1853. 
Hab. Singapore (A. Adams), Seto-uchi, Uraga (id.). 

Obs. M. Adams a classé ultérieurement cette coquille 

däns le genre Couthouyia. 
29. Fossarus tornatilis, Gould, Oua Conch., p. 110. — 
Fossar japonicus, A. Adams, Ann. of. nat. 
hist., 1861. 
Hab. Hong-kong (Gould), Seto-uchi, Kuro-sima, 
Tsu-sima (A. Adams). 

Obs. Dans son Catalogue des Fossaridæ du Japon, 
M. Adams considère cette espèce comme identique avec le 
Fossarus cos{atus, Brocchi, de nos mers d'Europe. 

23. Fossarus (Fossar) fenestratus, À. Adams, Ann. and 
Mag. of nat. hist., 1863. 
Hab. O-sima (A. Adams). 
24. Fossarus (Couthouyia) decussatus, À. Adams, loc. cit., 
1860. 
Hab. Mino-sima (A. Adams). 
25. Fossarus (Couthouyia) striatulus, À. Adams, loc. cit, 
1865. 
Hab. Yobuko (A. Adams). 
26. Fossarus (Couthouyia) phciferus, A. Adams, loc. cit., 
1865. 
Hab. Yobuko (A. Adams). 
27. Fossarus (Isapis) leratus, A. Adams, Loc. cit., 4860. 
Hab. Mino-sima (A. Adams). 


— 259 — 


28. Fossarus (Tsapis) conoideus, À. Adams, loc. cit., 1865. 
Hab. Tukano-sima (A. Adams). 

29. Fossarus (Conradia) cinguliferus, À. Adams, loc. cit., 
1860. 

Hab. Mino-sima, Uraga (A. Adams). 

50. Fossarus (Conradia) cariniferus, À. Adams, loc. ct., 
1860. 

Hab. Mino-sima, Gotto (A. Adams). 

51. Fossarns Adamsianus, Fischer. — Conradia clathrata, 
A. Adams, loc. cit., 1860.— Non Fossarus c/a- 
thratus, Philippi. 

Hab. Mino-sima (A. Adams). 
52. Fossarus (Conradia) pulchellus, A. Adams, loc. cit., 
1861. 

Hab. Tsu-sima, Gotto (A. Adams). 

35. Fossarus (Conradia) doliaris, A. Adams, loc. cit., 1865. 
Hab. Seto-uchi (A. Adams). 

54. Fossarus(Conradia) fornatus, À. Adams, loc. cit., 1863. 
Hab. Gotto (A. Adams). 

55. Fossarus(Gottoina) sulciferus, À. Adams, loc. cit., 1865. 
IHab. Gotto (A. Adams). 

36. Fossarus (Gottoina) pyrgula, À. Adams, loc. cil., 1865. 
Hab. Gotto (A. Adams). 

37. Fossarus (Cithna) globosus, À. Adams, loc. cit., 1863. 
Hab. Seto-uchi, Harima-nada (A. Adams). 

38. Fossarus (Cithna) spiratus, À. Adams, loc. cit., 1863. 
Hab. Seto-uchi, Idsuma-nada (A. Adams). 

39. Fossarus (Fossar) bicarinatus, À. Adams, Proceed. 
zool. Soc., p. 187, 1855. 

Hab. mer Rouge. 

40. Fossarus (Fossar) variegatus, À. Adams, Proceed. 2001. 
Soc., p. 187, 1855. 

Hab. mer des Indes? (A. Adams.) 


— 260 — 


kA. Fossarus (Fossar) Cumingüi, A. Adams, Proceed. zool. 
Soc., p. 187, 1855. 
Hübsheht , (coll. Cuming). 


ESPÈCES FOSSILES. 


4. Fossarus (Nerita) costatus, Brocchi, Conch. foss. sub., 
tab. 1, fig. 11. 

Fossile des couches subapennines du nord de l'Italie, 
des terrains quaternaires de Rhodes, Sicile, etc. 

2. Fossarus clathratus, Philippi, ÆEnum. Sicile, t. I, 
p. 148, pl. xxv, fig. 5. 

Fossile des terrains quaternaires de Sicile. 

3. Fossarus (Phasianema) sulcatus, S. Wood, Cat. crag, 

Ann. and Mag. of nat. hist., 1842. 
Var. F. lineolatus, S. Wood, id. 
Fossile du crag d'Angleterre. 

Obs. M. Wood, dans ses Mollusques du crag, rapporte 
son espèce au Fossarus clathratus, Philippi. 

4. Fossarus (Turbo) Burdigalus, À. d'Orbigny, Prodr. pal. 
str. un ,t. WE, p. 47. — Turbo minutus, Grate- 
loup, Adour, tab. xiv, fig. 24-25. — Purpura 
costata, Bastérot, Bord., p. 50. 

Fossile des couches miocènes de Bordeaux, Dax, 
Touraine, Transylvanie, Vienne, midi de la 
France, mollasse suisse, etc. 

Le genre Fossarus manque jusqu’à présent dans la for- 
mation tertiaire inférieure. Nous croyons qu'il en existe 
quelques espèces dans les divers étages de la craie, à en 
juger par les figures et les descriptions des auteurs, mais 
elles sont trop mal caractérisées pour que nous les inscri- 
vions ici avec quelque certitude. P..E. 


— 261 — 


Descriptions d'espèces nouvelles de l’Archipel 
calédonien, 


PAR M. SOUVERBIE 
(12e article) 
ET LE R. P. MonNTRouzIER, 


miss. apost. en Calédonie 


(10: article). 


PR 


4. MaRINULA (AN PEDIPES?) FoREsTiIERI, Montr. 
CE fie. 4) 


Pedipes Forestieri, Montr., Journ. de Conch., vol. XI, 
p. 41. 


Long. 5 12, lat. max. 2 mall.; apert. 13 mill., 
long. 1 lata. Mus. Burdigalense. 
Hab. ins. Art. (Archip. caledon.). 


Coquille fusiforme-ovale, un peu solide, imprimée de 
stries spirales serrées, très-fines et visibles seulement à la 
loupe (les trois premières, en dessous de la suture, plus 
imprimées et plus distantes), d’un fauve pâle, peu lui- 
sante; tours au nombre de cinq, arrondis, les deux pre- 
miers lisses, les autres marginés en dessous de la suture 
par une dépression presque plane du tour, le dernier dé- 
passant la moitié à peine de la hauteur totale, atténué à 
sa base. Ouverture oblique aux deux axes de la coquille, 
semi-ovale, piriforme, munie de trois plis internes, con- 


= 062. 


colore, luisante. Plis inégalement distants, insérés paral- 
lèlement sur le test, spiralement entrants, blancs, surtout 
les deux derniers; le premier pariétal, grand, lamelli- 
forme, tombant; les deux suivants columellaires, plus 
rapprochés entre eux que du pariétal, le supérieur mé- 
diocre, l'inférieur petit, simulant une dent. Péristome 
simple, tranchant. Lèvre columellaire épaisse, longitudi- 
nalement subcanaliculée avec son bord externe se conti- 
nuant en arc de cercle dans la coquille, derrière le pli 
columellaire supérieur, jusqu'à la rencontre du pli pa- 
riétal. 

Vu ce seul exemplaire, que nous présumons non 
adulte. 


Nota. Cette espèce, reçue du R. P. Montrouzier, avec 
l'étiquette suivante : « Laimodonta Forestieri, mihi. Art., 
dédiée à mon bon confrère le Père Forestier, » a été, 
avant publication, adressée en communication au docteur 
Pfeiffer, et sa réponse ayant été, à ce sujet, « Spec. nov., 
sed Marinula, » nous avons cru devoir tenir compte d’une 
décision appuyée d’un nom aussi autorisé que l’est celui 
du savant conchyliologiste de Cassel. 

Nous devons dire néanmoins, en justification de notre 
supposition (Pedipes?), qu'en l'absence du complet déve- 
loppement du bord droit de notre exemplaire {supposé 
non adulte et ne pouvant, par conséquent, nous fournir 
matière à trancher la question), nous nous sommes basé 
sur les considérations suivantes : 1° coquille positivement 
striée en travers ; 2 deux plis positivement columellarres ; 
5° bord externe de la lèvre columellaire se contournant 
derrière le pli columellaire supérieur, pour aller aboutir, 
dans l’intérieur de la coquille, à la lame pariétale, comme 
nous l’observons sur deux exemplaires du Pedipes mira- 
bilis, Huhlf., que nous possédons. 


— 263 — 


2. TurBo NANINUS, Souv. (PI. X, fig. 6.) 


Test. minuta, umbilicata, suborbicularis, apice oblusa, 
spiraliter impresso-striala, intershihis striarum costulas 
efformanhbus, ad apicem infra suturam et in inferam 
faciem ultimi anfractus stris incrementi radiatim im- 
pressa, nitidiuscula, alba, punctis subrosaceis, vix con- 
spicuis, infra suturam ullimi anfraclus notata; anfr. 4, 
supra medium costula submajore subcarinatis, infra ro- 
tundatis, sutura 1mpressa separalis ; apert. obliqua, ro- 
tunda, intus alba ; margine dextro acuto, costulis serrato, 
columellarr incrassato, callo subcrasso deæxtrali juncto ; 
umbilicus angustus, profundus, rotundus; operculum 
calcareum, album, profunde immersum. 

AU. 3, lat. maj. 3 mull.; apert. 1 192 mill. (Mus. 
Burdigalense). 

Hab. ins. Art. (Archip. caledon.). Specim. unicum 
vid. 

Coquille très-petite, ombiliquée, suborbiculaire, obtuse 
au sommet, imprimée de stries spirales bien marquées, 
dont les intervalles se relèvent en forme de petites côtes, 
radialement imprimée au sommet de la spire, en dessous 
des sutures et à la face intérieure du dernier tour, par les 
stries d’accroissement qui y sont plus prononcées. Spire 
composée de quatre tours, subcarénés au-dessus du milieu 
par une côte un peu plus forte que les autres, un peu apla- 
tis au-dessus de cette carène, arrondis en dessous et séparés 
par une suture bien marquée. Ouverture oblique, ronde, 
blanche en dedans. Bord droit tranchant, légèrement 
dentelé par la terminaison des côtes; le columellaire 
épaisst, réuni au bord droit par une callosité médiocre- 
ment épaissie. Ombilic étroit, rond, profond, un peu cré- 
nelé sur sa marge. Opercule calcaire, blanc, profondé- 


— 264 — 


ment enfoncé dans l'ouverture, d’où nous n'avons pu 
l'extraire. 

Cette coquille, qui est peu luisante et blanche, pré- 
‘sente à la partie supérieure du dernier tour, près de la 
suture, quelques petites taches légèrement rosées et peu 
visibles, mais qui, probablement, sur d’autres exem- 
plaires, doivent être plus nombreuses et plus vivement 
colorées. 

Hab. île Art (Archip. calédonien). Vu ce seul exem- 
plaire. 

3. PLEUROTOMA APICULATA, Montr. (PI. X, fig. 2). 

« Test. abbreviato-fusiformis, scalariter turriculata, 
« apice mucronata, longitudinaliler crassicostata, trans- 
« versiüm costulata, costis ad intersectionem costularum 
« transverse nodulosis, sublranslucide alba, inferne 
« opaco-albo fasciata. Anfr. 8 112-9, 2 superis (embryo- 
« nalibus) lente crescentibus et apiculum formantibus, 
« sequentibus sutura impressa separalis, brevibus, sub- 
« cylhindraceis, superne obtuse carinatis, inferne subcon- 
«_trachs, ulhimo 3]7 longitudinis fere æquante, turgidulo, 
« basi altenuato. Apert. angusta, flexuosa, albicans; 
« labro crasso, costulis transversis crenulato, intus 5-6 
« dentalo; sinu suturali subprofundo, rotundato; ca- 
« na brevi, subobliquo et subrotundato. 

« Long. 7, lat. maj. 5 mall.; apert. 2 172 mull., long. 
« 594 mull. lala (Mus. Burdigalense). 

« Pleurotoma mucronata, nobis (antea in Sched.), nec 
« Reeve. 

« Hab.ins. Art. (Archip. caledon.) » 

Coquille en fuseau raccourci, scalairement turriculée, 
mucronée au sommet, munie de côtes longitudinales 
épaisses et de petites côtes transverses qui, par leur pas- 
sage sur les premières, les rendent transversalement no- 


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das cotags lé Sie de spiré (1è piment » lisse, coute #6 APR . 
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Germi mn agé cu 156 née un cui lus allonsé «t plus en 4 ie Le 
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ds, Hs 45, plie À aù gertis inférienre qu NS. : 
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s: % dernier tour, fume bands (ammpegss# 
de us era Bd À, VE mu des de a opus de à + as À 
Shen &os 2 ee. - m5 ae prise se ponté ns) À ia te se | ere : 


p. 265 - 34C 
C'evre > yuadt ac. ).4s uk v.12, 1465, pp-59 -76) 


4. Pisania Billeheusti, Petit. 


| Phos Billeheusti, Petit, Journ. de Conch., t. IV, p. 244, pl. VIII, fig. 5. 
| Pisania Billeheusti, Petit, Journ. de Conch., t. V, p. 42. 


Var. B. testa alba, apice rosacea, ibregulariter late rufo-maculata, 
intus alba. 


Long, 18-26 mill., lat. HAX e 710 mill. Lg Mus. Burdig. ne cn Coll. Cabrit 
et Desmartis. Burdig. 


Var. B. Coq. blanche, avec le sommet de la spire rosé, irrégulièrement 
marquée de larges taches rousses; intérieur de l'ouverture blanc. 


NOTA. Nous ne connaissons, en fait de P. Billeheusti, que la descrip- 
tion et la figure qu'en donne son auteur, dans ce meme recueil (loc.cit. ) 
et un exemplaire qu'a bien voulu nus communiquer M. Crosse. 

Sans émèttre le moindre doute, en raison meme de la source d'où nous 
le tenons, sur l'authenticité spécifique de cet exemplaire, nous ne pouvons 
cependant nous empècher de remarquer que, s'il correspond au texte de la 
diagnose (les mots se pretant plus fachlement à l'interprétation en plus 
ou en noins qu'une figure qui doit etre une reproduction exacte de l'objet 
décrit), i1 nous semble ne pes correspondre absolument ls figure citée: 
celle-ci, en effet, représente uns coquille dont les cotes abnsi que les 
granulations sont plus saillantes et lus séparées que sur l'exemplaire 
communiqué, lequel devrait, a notre avis, constituer une variété de formes 
bien distincte. 

81 donc notre observation se trouvait confirmée, c'est-à<ire si le type 
du Billeheusti se rapportait exactement à la figure citée, par la saillie 
ainsi que par la déEihitätien de ces cotes et granules, notre variété B 
vpn sig la var. C (celle-ci modifiée comme nous le dirons blus loin) 
et alors 

La var. B serait: testa violakescénte, ruf ulata, apice rosacesc , 
costis densioribus minus tuberculosis. Long. 25, lat. max. 6 3. (Coll. 


Crosse). 

Var. Ce nm RL, sed testa alba, apice etc. 

Relativement à ces varlétés, fâisors remarquer » de plus, que les sillons 
transverses qui concourent à la formation des granules sont plus ou moins 


& striés,,et que, suivant toute 
an» ; probabilité, ce caractère doit se retrouver 
à À AAA dans le type, bien que son auteur n'en fasse pas mention. 


#\bis. Fusus (Pisania) Crosseanus, Souv. 


rudis, longitrorsum costata, costis sulcis spiralibus 
striatis, interbtitiis continuis, granulose sectis , nitidula, akba, pallide 
ques tincta, medio anfract, ulYtimi sona fulva untrinque fil1iforni 
> th eg cum margine supero lineis verticalibus, subaequidistantibus, 
moe ornata; anfr. 8-10 (enbryonalibus 1} laevigatis, pallide 
cornes, convexis, subcarinatis: apert. intus albo-subcaerulescente , iebro 


â 
guatiouleto, nargine ainistro superne subtuberqilato, inferne 4-5 plicatulo, 


ques “4 
qé FYLIQUe — 0eLps entgce LS LESLIMIPTE bsx J,erefeuce @$s 7e ma 
geus Jevpegs" sasc ç-9 byre sg es bare FuLeLTene Gay cer eu ongre* psopgs 
CONTeNL LOUCRS SXFÉLTENLE) PORQ ALOTS JOUET sa7" Je Esnope anmpenperLonre | 
jeyonevs brre on moyre sberceaorz qous 8e Loug® boL pleucberence 7e 
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TouB* JR-51 NYJT" Jep° Wex° 20 MIT" (Nme* pmLQTEsTeuse )* 


— 265 — 


duleuses. Tours de spire au nombre de 8 1/2 à 9; les 
deux premiers (embryonnaires) croissant plus lentement 
que les autres et formant une pointe aiguë, souvent frac- 
turée; les suivants séparés par une suture enfoncée, 
courts, subcylindracés, obtusément carénés dans le haut, 
subcontractés dans le bas, paraissant comme implantés 
les uns dans les autres; le dernier égalant presque les 
3/7 de la hauteur totale, un peu renflé, atténué à sa base. 
Ouverture étroite, flexueuse. d'un blanc moins translu- 
cide sur ses bords. Labre épais, en forme de bourrelet sur 
lequel se continuent les petites côtes circulaires, avec 9 
ou 6 dents à l’intérieur. Sinus placé à toucher la suture, 
médiocrement profond, arrondi. Canal court, suboblique 
et subarrondi. 

Cette coquille, d’un blanc subtranslucide, porte, sur le 
milieu du dernier tour, une bande étroite d’un blanc de 
lait opaque, qui ne règne que sur sa partie dorsale, — 
Vu onze exemplaires. 

Une particularité propre à cette espèce est de paraître 
carénée sur le dos du dernier tour, bien qu’elle ne le soit 
pas. Ce fait est le résultat d’une fausse sensation pro- 
duite par le blanc mat de la fascie signalée se détachant 
vivement sur le fond de la coquille, de façon à paraître en 
saillie. 


4. PisantA BiLLEeHEuSTi, Petit. 


Phos Billeheusti, Petit, Journ. de Conch. t. IV, p. 244, 
pl. vin, fig. 5. 
Pisania Billeheusti, Petit, Journ.de Conch.,t. VE, p. 42. 
Var. B testa alba, apice rosacea, irregulariter late 
rufo-maculata, intus alba. 
Long. 18-26 mall., lat. max. 7-10 mill. — Mus. Bur 
dig. — Coll. Cabrit et Desmartis. Burdig. 


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— 966 — 
Var. C? Pisania Arlensis, nob. 


Test. fusiformis, rudis, longitrorsum costata, costis 
suleis spiralibus, striatis, interslitüs continuis, granulose 
sectis, nitidula, alba, pallide castaneo tincta, medio an 
fract. ultimi zona fulva utrinque fiiformi allo-margi- 
nala cum margine supero lineis verticalibus, subæquidis- 
tanfibus, concoloribus ornato ; anfr.8-10 (embryonalibus 
4 172 lœvigatis, pallide corneis) convexis, subcarinatis ; 
apert. intus albo-subcærulescente, labro denticulato, mar- 
gine sinistro superne subluberculato, inferne 4-5 plica- 
tulo, castaneo-maculato. 


Long. 15-20 mill., lat. max 5-7 null. (Mus. Burdi- 
galense). 


Hab. (cum var. B.)ins. Art., Archip. caledon. 


Var. B. Coq. blanche, avec le sommet de la spire rosé, 
irrégulièrement marquée de larges taches rousses ; inté- 
rieur de l’ouverture blanc. 

Var. C? Coq. fusiforme, rude au toucher, munie de 
côtes longitudinales saillantes, découpées en granules 
transversalement oblongs par des sillons transverses, 
subirrégulièrement espacés, striés et qui se continuent 
dans les intervalles des côtes; 8-10 tours de spire (1 172 
embryonnaires lisses, couleur de corne pâle) convexes, 
subcarénés, séparés par une suture bien marquée; le der- 
nier terminé inférieurement par un canal plus allongé et 
plus étroitque dansle type présumé; ouverture d'un blanc 
légèrement bleuâtre à l’intérieur, laissant plus ou moins 
apercevoir dans son fond, par transparence, la couleur 
foncée extérieure; bord droit denticulé, le gauche sub- 
tuberculé dans le haut, avec 4-5 plis à sa partie inférieure 
qui est, en outre, tachée de marron.— Cette var.? ou es- 
pèce? très-remarquable par l'élégance et la symétrie de sa 


— 267 — 


coloration , est peu luisante, blanche, teinte de couleur 
châtain, ornée, sur le milieu du dernier tour, d’une bande 
(comprenant 3-4 séries de tubercules) fauve comprise entre 
deux lignes filiformes blanches (comprenant chacune une 
seule série) dont la supérieure se continue sur les autres 
tours; celle-ci est surmontée, le plus ordinairement sur 
chaque côte alterne, d'un petit trait vertical de même cou- 
leur (s'étendant à 1-2-5 tubercules), tandis que ceux 
placés dans l'intervalle prennent une couleur rembrunie 
et par cette disposition constituent, pris ensemble, une 
zone articulée de ces deux couleurs. 

Hab. (de même que la var. B) l'île Art. — Vu sept 
exemplaires. 

Nora.— Nous ne connaissons, en fait de P. Billeheusti, 
que la description et la figure qu'en donne son auteur, 
dans ce même recueil (loc. cit.) et un exemplaire qu'a 
bien voulu nous communiquer M. Crosse. 

Sans émettre le moindre doute, en raison même de la 
source d’où nous le tenons, sur l'authenticité spécifique de 
cet exemplaire, nous ne pouvons cependant nous empè- 
cher de remarquer que, s'il correspond au texte de la dia- 
gnose (les mots se prêtant plus facilement à l'interpré- 
tation en plus ou en moins qu'une figure qui doit être 
une reproduction exacte de l’objet décrit), il nous semble 
ne pas correspondre absolument à la figure citée; celle-ci, 
en effet, représente une coquille dont les côtes ainsi que 
les granulations sont plus saillantes et plus séparées que 
sur l'exemplaire communiqué, lequel devrait, à notre 
avis, constituer une variété de formes bien distincte. 

Si donc notre observation se trouvait confirmée, c’est - 
à-dire st le type du Billeheusti se rapporlat exactement 
à la figure citée, par la saillie ainsi que par la délimita- 
tion de ses côtes et granules,nes variétés" B et-E?/devien- 


— 268 — 


draiént les var. C (celle-ci modifiée comme nous le dirons 
plus loin) et B?Pis- artensis? et alors 

La var. B serait : (esta violacescente, rufo-maculata , 
apice rosacescente, costis densioribus minus tuberculosis. 
Long. 25, lat. max. 8 172. (Coll. Crosse.) 

Var. C præcedenti persimihs, sed testa alba apice, etc. 

Var. D? Pis. artensis, test. fusiformis, rudis, etc. 

Relativement aux-var, Bet-C, faisons remarquer, de 
plus, que les sillons transverses qui concourent à la for- 
mation des granules sont plus ou moins striés dans le 
même sens, comme dans notre-var.-D? et que, suivant 
toute probabilité, ce caractère doit se retrouver dans letype, 
bien que son auteur n'en fasse pas mention. 


5. Fusus (PisanrA) Desmourinsr, Montr. (PI. X, fig. 3.) 


Test. fusiformi, subturriculata, longitrorsum oblusa, 
costata, costulis transversis, minima inlerposita , granula 
oblonga efformantibus ornata, nitida, alba rufomaculata, 
maculis basi penultimi anfractus et medio ultimi deficien- 
tibus et fasciam albam simulantibus ; anfr.7 172 (embryo- 
nalibus 1 172 lœvibus, corneo-subtranslucidis) convexis, 
sutura profunda dscretis ; ullimo 172 testæ non æquante, 
inferne attenualo; apert. ovalis-oblonga, intus subcon- 
color, inferne in canalem brevem, subobliquum, postice 
subrecurvum desinens; margine dextro acuto, intus pli- 
cato, denticulato, dentibusextremis subvalidioribus ; mar- 
gine sinistro superne plicatulo dente dextrali opposito, 
intrante munito ; columella verticalis, extus brevissime 
lamellosa, intus pluriphcata. 

Long. 15; lat. maj. 5 192, min. 5 mill.; apert. 6 null., 
all. 2172 lata. (Mus. Burdigalense.) 

Habit. ins. Art. (Archip. caledon.). Specim. unicum 
vidi. 


— 269 — 


Coq. fusiforme, subturriculée, munie de côtes longitu- 
dinales obtuses, croisées par de petites côtes plus étroites, 
assez saillantes, dans l'intervalle desquelles s’en interpose 
une autre très-petite; ces côtes spirales sont continues, 
mais les plus fortes, à leur passage sur les longitudinales, 
y deviennent plus saillantes et plus larges, de manière à 
former des granulations transversalement oblongues ; 
tours, au nombre de 7 172 (dont 1 172 embryonnaires, 
lisses, couleur de corne subtranslucide), convexes, sépa- 
rés par une suture enfoncée; le dernier, moins long que 
la 472 de la hauteur totale dela coquille et atténué dans le 
bas ; ouverture ovale-oblongue, subconcolore à l’intérieur, 
terminée inférieurement en un court canal suboblique et 
légèrement recourbé en arrière; bord droit tranchant, 
plissé-denticulé à l’intérieur, avec la dent située à chaque 
extrémité un peu plus saillante que les autres; bord 
gauche muni, à sa partie supérieure, d'un plientrant, op- 
posé à la dent supérieure droite; columelle verticale, 
très-briévement lamelleuse à l'extérieur, avec plusieurs 
plis à l'intérieur. 

Cette coquille, qui est luisante, paraît, au premier 
aspect, bandée de blanc sur fond roussâtre; mais, si on 
l’examine de plus près, on remarque que le blanc est la 
couleur du fond et que ce sont presque exclusivement les 
côles transversales qui sont teintes de roussâtre, à l’ex- 
ception, toutefois, de celles situées sur une zone médiane 
du dernier tour, qui restent blanches et se continuent de 
même à la base de l’avant-dernier. L’opercule, profondé- 
ment engagé dans le fond de l'ouverture, d’où nous 
n'avons pu l’extraire, représente exactement la forme de 
celui du Pisania striata, figuré dans H. et À. Adams, Ge- 
nera, pl. 1x, fig. 5 a. 

Habit. île Art (Archip. calédonien). Vu ce seul exem- 


— 270 — 


plaire, « dédié à M. Charles Des Moulins, président de la 
« Société Linnéenne de Bordeaux, et auteur de nombreux 
« et intéressants travaux sur l'histoire naturelle. » 

Nora. — Au premier aspect, cette espèce pourrait être 
confondue avec le Pasania Billeheusti, Petit, dont elle 
offre à peu près la coloration; néanmoins elle s’en dis- 
tingue facilement par sa forme moins élancée, ses tours 
plus arrondis, moins nombreux (7 172 au lieu de 9), sa 
suture plus enfoncée, ses côtes plus saillantes et moins 
nombreuses, son ouverture plus arrondie, ses plis colu- 
mellaires moins nombreux (3 au lieu de 5), enfin par la 
coloration de ses tours embryonnaires, qui sont blancs au 
lieu d’être rosés. 


6. CocuMBELLA (PisANIA ?) suBLÆvis, Montr. (PI.X, fig 4.) 


« Test. fusiformis, translucida, albo-cerea, longitror- 
« sum pallide auranhaco flexuose flammulala ; anfr. 8 
« mediocriler convexis sutura impressa, non marginala 
« separalis, 2 superis (embryonalibus) albis, lœvigatis, 
« 2-3 sequentibus longitudinaliter costulatis, cæteris lon- 
& gitrorsum tenuissime strialis, ultimo basi spiraliter sul- 
« calo ; apertura sinuosa, mediocris, inferne in canalem 
« brevem dorso subemarginatum desinens ; labro acuto, 
« ad insertionem emarginato, postea intus plicatulo-den- 
« talo, plica basali majore ; margine columellari appresso, 
« superne tuberculo transverso munilo, inferne juxta co- 
« lumellam sublamellose erecto. 

« Long. 15, lat. 5 mill.; apert. 5 192 mill. longa, 
« 1 lata. (Mus. Burdigalense.) 

« /?ab. insula Art. (Archip. caledon.) » 

Coq. fusiforme, translucide, d’un blanc de cire, ornée, 
dans le sens de sa longueur, de flammules flexueuses de 
couleur orangée pâle, faiblement indiquées; tours au 


— 971 — 


nombre de 8, médiocrement convexes, avec une suture 
bien marquée, non marginée, mais paraissant telle, cepen- 
dant, par suite de la transparence du test qui laisse aper- 
cevoir en dessous la partie inférieure du tour sur laquelle 
elle s'appuie; les deux tours supérieurs (tours embryon- 
naires) sont blancs et lisses, les 2-5 suivants faiblement 
costulés en long et tous les autres finement striés dans le 
même sens, jusque près de la base du dernier, qui est im- 
primée de 7-8 petits sillons subobliquement transverses. 
Ouverture sinueuse, médiocre, se terminant inférieure- 
ment en un court canal subéchancré en arrière; labre 
tranchant, échancré à son insertion, ensuite plissé-denti- 
culé à l'intérieur, la dent basale étant la plus forte et cor- 
respondant à la naissance du canal; bord columellaire, 
appliqué, muni, dans le haut, d’un pli transverse qui, par 
sa saillie en opposition avec celle de la première dent du 
bord opposé, transforme en sinus la partie supérieure de 
l’ouverture; relevé inférieurement, tout le long de la co- 
lumelle, en une petite lamelle courte et mousse. 

Habit. île Art (Archip. calédonien). Vu 2 exemplaires. 


7. COLUMBELLA ARTICULATA, Souv. (PI. X, fig. 5.) 


Test. fusiformi-ovata, spira acuminata, solida, lœvi- 
gala, albo-subfulvescente, fascia albo fulvoque articulata 
supra suluram cingulata, maculis fulvis 2-5 lineolas 
flexuosas superne emillenhibus; anfr. 8 plano-subconvexi, 
uluimus 215 longitudinis vix æquans, convexæus, ad basin 
attenuatus; apert. mediocris, sinuoso-subtrapeziformis, 
inferne in canalem brevem, subobliquum, postice subre- 
curvum, desinens ; margine dextro acuto, superne emargi- 
nato,exælus varicoso, intus fulvidulo marginato et albidulo 
plicato; sinistro appresso, 1nferne 5-6 plicatulo. 


— 272 — 


Long. 10 172, lat. 4 mill.;—apert. 4 mill. longa, 1 172 
lata (Mus. Burdigalense). 

Hab. insula Art. (Archip. caledon.) 

Coquille fusiforme, ovale, à spire acuminée, solide, 
lisse, d’un blanc légèrement fauve, entourée, en dessus de 
la suture, d’une fascie articulée de blanc et de fauve, et 
dont chacune des taches fauves projette dans le haut, jus- 
qu’à la suture, deux ou trois petites linéoles flexueuses 
de même couleur ; tours au nombre de 8, plano-subcon- 
vexes, le dernier égalant à peine les 275 de ja longueur 
totale, convexe, atténué à sa base; ouverture médiocre, 
sinueusement subtrapéziforme, à bords subparallèles, se 
terminant inférieurement en un court canal subobiique 
et légèrement recourbé en arrière; bord droit tran- 
chant, échancré dans le haut, variqueux en dehors, bordé, 
à l’intérieur, d’une bandede couleur fauve-clair sur laquelle 
s'élèvent une dizaine de petits plis blanchâtres, bien 
marqués; bord gauche appliqué, formant dans sa moitié 
inférieure, le long de la columelle, un petit bourrelet en 
dedans duquel on remarque 5 ou G petits plis trans- 
verses. 

Habit. île Art (Archip. calédonien). Vu ce seul exem- 
plaire. 


8. NassA TRINGA, Souv. (PI. X, fig. 7.) 


Test. ovato-acuminata, longitrorsum obtuse costala, 
striis elevatis, transversis cancellata, subfulvidulo-alba 
castaneo 2-3 fasciata vel efasciata, vel fere tota nigro- 
castanea; anfr. T subconveæi, inferne prope suluram 
impressam carinali, ultimus rotundatus 378 longitudinis 
æquans; aperl. rotundala ; margine dextro acuto, exlus 
varicoso, intus plicato-dentato, dente ullimo (in adul- 
tis) basi ad canalem in cristulam continuante, simstro 


— 273 — 


concavo, calloso, corrugato-plicato, plica supera majore. 

Long. 8 172 mill., lat. max. 4 492 mil. (Mus. Burdi- 
galense.) 

Coquille ovale-acuminée, munie de côtes longitudinales 
obtuses, cancellée par de petites stries élevées ; tours au 
nombre de 7 (dont 1 172 embryonnaires, lisses et blancs), 
subconvexes, subcarénés dans le bas, près de la suture, 
qui est bien marquée et enfoncée; le dernier arrondi, éga- 
lant les 578 de la hauteur totale; ouverturearrondie; bord 
droit tranchant, variqueux en dehors, plissé-denté à l’in- 
térieur, avec sa dent la plus inférieure (à l’état compléte- 
ment adulte) se prolongeant en,dehors, par sa base, sur le 
bord du canal terminal, sous forme d’une petite crête 
saillante ; bord gauche concave, revêtu d’une callosité mé 
diocrement épaisse, peu dilatée et transversalement ridée 
sur toute sa hauteur par de petits plis, dont le supérieur, 
plus fort, se prolonge un peu dans l'ouverture. Cette co- 
quille paraît être assez variable dans sa coloration, car, 
sur 7 exemplaires seulement que nous avons reçus, et 
dont 5 malheureusement sont aujourd’hui perdus, nous 
avons pu constater qu'elle est d’un blanc légèrement fauve, 
fasciée de 2-3 bandes de couleur marron, plus ou moins 
larges, ou sans bandes, ou avec celles-ci à peine indiquées 
par un peu de coloration sur les stries élevées seule- 
ment, et par des taches sur le bord labial, au point corres- 
pondant à leur terminaison, ou enfin presque entièrement 
d’un marron foncé, presque noir, n’ayant de blanc que le 
sommet de la spire et le bord de l'ouverture sur lequel 
apparaissent les bandes. — Vu 7 exemplaires. 


9. Nassa acuricosra, Montr. (PI. X, fig. 8.) 


Test. ovalo-acuminata, spira conica, longitudinaliter 


coslala, coslis angulosis superne prope suturam nodulose 
19 


— 974 — 


interruptis, sub epidermide tenui, subviridulo-lutescente, 
in anfr. supremis spiraliter striata, nitida, amygdalino- 
alba, medio anfr. ultimi cinereo-zonata; anfr. 9-10 pla- 
no-subconvexi, ultimus 172 longitudinis superans, con- 
vexus, basi subcompressus ; aperlurarotundato-ovals, intus 
alba, nigro-trizonata, zona mediana extus pellucente ; 
margine dextro subaculo, exlus varicoso, intus longe 
lirato, sinistro excavato, callo crasso medio vix expanso, 
inferne crassiore et dilatato, superne transverse tubercu- 
lalo munito; columella antice bidentata, cristula corru- 
gata, extrorsum obliqua munila, intus ad extremitatem 
sulculo intrante marginata. 

Long. 25, lat. max. 10 172 null. (Mus. Burdigalense.) 

Nassa pulchella, nob., antea in sched., nec A. Adams. 

Hab. ins. Art. (Archip. caledon.) 


Coquille ovale-acuminée, à spire très-conique, munie 
de côtes longitudinales anguleuses, principalement sur le 
dernier tour, interrompues dans le haut, près de la suture, 
en dessous de laquelle elles forment une couronne tuber- 
culeuse; tours 9-10, plano-subconvexes, le dernier plus 
haut que la 172 hauteur totale, convexe, subcomprimé infé- 
rieurement; ouverture ovale-arrondie; bord droit tran- 
chant-mousse, variqueux en dehors, longuement plissé à 
l'intérieur, bord gauche excavé, marginé d’une callosité 
épaisse, à peine dilatée à son milieu, beaucoup plus épaisse 
à ses deux extrémités, dilatée en dehors au devant de la 
columelle, munie supérieurement d’un tubercule trans- 
verse qui transforme en sinus étroit le haut de l'ouverture; 
columelle bidentée en avant, avec une petite crète ru- 
gueuse qui, de la dent interne, se dirige obliquement en 
dehors, offrant à l’intérieur un petitsillon entrant parallèle 
à son extrémité. Cette coquille, sous un épiderme mince, 
d'un jaune subverdâtre, souvent rougeâtre, et spiralement 


M (es 

striée sur les tours supérieurs, est luisante, couleur blanc 
d'amande, avec trois zones noirâtres à l’intérieur, dont 
la médiane se traduit à l'extérieur, comme par transpa- 
rence, en une zone correspondante de couleur cendrée. 


Hab. île Art. (Archipel calédonien.) — Vu 4 exem- 
plaires. S. 


Description d'espèces nouvelles de l'Australie 
méridionale, 


PAR H. CROSSE. 


4. Buccinum AnGasi (PI. XI, fig. 5.) 


T. imperforata, pyram idato-ovata, parum crassa, brun- 
neo-spadicea, maculis albis numerosis, minutis, irregula- 
riler guitalo-arhculata; sutura marginata; anfr. 6 172, 
convexi, 1n vicinio suluræ concavo-subangulati, embryo- 
nales (1 172) lœves, albi, sequentes (2 112) longitudinaliter 
costulali, cœteri sulcis obsoletis, distantibus, spiraliter 
impressi, ultimus spiram vix subæquans; apertura sub- 
ovala, squalide albida, intus lirata; columella excavata, 
ad basin intorta, albida; margine externo simplice acuto. 
— Long. 55, diam. max. 14 172 mul. 

Habitat in Australia meridionali. (Coll. F. Angas.) 


Coquille imperforée, de forme ovalo-pyramidale, médio- 
crement épaisse (pour le genre). Sa coloration se compose 
d'un grand nombre de petites taches blanches, demi-cir- 
culaires ou carrées, assez régulièrement distribuées sur 
un fond d’un ton d'acajou et formant quelquefois, en se 
combinant avec les sillons transverses, com me des lignes 


— 9276 — 


articulées. La suture est bordée. Les tours, au nombre de 
G 172, sont convexes, mais deviennent subanguleux et 
légèrement concaves dans le voisinage de la suture; les 
embryonnaires sont lisses et blancs, et les suivants munis 
de petites côtes longitudinales; sur les autres tours, ces 
côtes disparaissent complétement et sont remplacées par 
des sillons transverses, distants les uns des autres, obso- 
lètes, un peu plus marqués vers la base; le dernier tour 
est à peine plus grand que la spire. L'ouverture, de forme 
ovale, est d’un blanc sale ou plutôt légèrement brunâtre, 
et marqué, à l’intérieur, de raies qui s'arrêtent à quelque 
distance du bord externe, qui est simple et tranchant. La 
columelle, excavée à sa partie médiane et blanchâtre, est 
tordue à la base. — Longueur totale 33 millim., plus 
grand diamètre 14 172. 

Cette espèce habite l'Australie méridionale; M. Cuming 
en possède quelques exemplaires qui proviennent de l’île 
Kangaroo (océan Austral). 

Cette espèce se rapproche plus du Buccinum costatum, 
tel qu’il est figuré par Reeve (Conch. Icon., 20), que des 
figures de l’espèce qui sont données par MM. Quoy et Gai- 
mard qui l’ont créée (Astrolabe, Zool., vol. IL, p. 417). 
Néanmoins elle s’en distingue facilement par l’absence 
de côtes sur ses derniers tours, par ses sillons transverses 
espacés au lieu d’être rapprochés, et par la prédominance 
du brun acajou dans son système de coloration. Nous lui 
donnons le nom denotre honorable correspondant, M. Geo. 
French Angas, qui a bien voulu nous la communiquer, et 
de la collection duquel elle fait partie, ainsi que les espèces 
suivantes. 


2. Buccrnum ADELAIDENSE. (PI. XI, fig. G.) 


T. imperforata, pyramidalo-ovata, crassiuscula, lutes- 


— 277 — 


cens ; sutura valide marginata ; anfr. 7-8 convexi, in vici- 
nio suturæ concavo-angulah, longitudinaliter costulat, 
transversim obsolete sulcati, ultimus subventricosus, ad an- 
qulum nodosus, costis subevanescentibus, spira paulo nu- 
nor; aperlura subovata, unicolor, lutescens, non hrata; 
columella parum excavata, ad insertionem callosa, nitida ; 
margine externo simplice, subacuto. — Long. 33 172, 
diam. max. 17 mill. 

Var. 8 brunnea, nigrescens, minus ventricosa, validius 
sulcata ; sutura minus conspicue marginata; fauce hvida, 
intus hrala; columella brunnea, minus excavata. — 
Long. 51, diam. max. 14 mill. (PL. xx, fig. 6 a.) 

Var. y elongata, unicolor, pallide luteo-flava, sutura 
minus distincta ; fauce albida ; intus hrata.—Long.52172, 
diam. max. 14 mill. 

Hab. in loco « Port-Adelaïde » dicto, Australiæ me- 
ridionalis. (Coll. F. Angas.) 


Coquille imperforée, de forme ovalo-pyramidale, assez 
épaisse et d’un jaune légèrement verdâtre; sa surface ex- 
terne est souvent encroûtée; la suture est fortement bor- 
dée. Les tours, au nombre de 7 à 8, sont convexes, mais, 
comme dans l’espèce précédente, deviennent subanguleux 
el légèrement concaves dans le voisinage de la suture. 
Les tours embryonnaires sont lisses, les suivants munis de 
côtes longitudinales obtuses, que viennent couper, à angle 
droit, des sillons transverses. Au dernier tour, ces côtes 
disparaissent en partie, pour ne laisser que des nodosités 
plus ou moins marquées sur la partie anguleuse; ce tour 
est un peu plus petit que la spire. L'ouverture est de forme 
ovale, non rayée à l’intérieur et d’une coloration jaunâtre 
uniforme. La columelle est faiblement excavée et en- 
tourée d'un dépôt calleux brillant et de même couleur 
qu’elle. Le bord externe est simple et presque tranchant. 


— 2178 — 


— Longueur totale 55 millimètres 172, plus grand dia- 
mètre 17. 

Nous avons pris pour type de cette espèce, qui paraît 
être excessivement variable, la forme la plus ventrue. La 
variété 8 se distingue par sa coloration d’un brun foncé, 
presque noirâtre, par la présence de raies à l’intérieur de 
son ouverture et par l’excavation presque imperceptible 
de sa columelle : sa suture est aussi moins distinctement 
bordée, sa forme plus élancée et ses sillons transverses 
sont plus marqués et plus nombreux. La variété + est en- 
core plus svelte; sa coloration est d’un jaune presque cha- 
mois, son ouverture blanche et rayée à l’intérieur; ses 
côtes longitudinales sont aussi plus marquées sur le der- 
pier tour que dans le type. 

Cette espèce a été recueillie à Port-Adélaïde (Australie 
méridionale) ; nous devons faire remarquer que les formes 
qui nous ont été soumises sont des types extrêmes, et que, 
d’après M. French Angas, on les voit s’enchainer les uns 
aux autres, quand on à sous les yenx un nombre d’indi- 
vidus suffisant. : 


3. TROPHON PaivÆ. (PI. XI, fig. 7.) 


T. obtecte subrimata, fusiformi-ovata, solida, sub limo 
viridulo violacea ; anfract. 6 convexi, cosus circa 11 lon- 
gitudinaliter et strüs transversis, numerosis, spiraliter 
ornali, ultimus spira paulo major ; apertura ovato-rotun- 
dala, in canalem desinens ; peristoma pulchre violaceum, 
margine columellari subrecto, paululum excavalo, cauda 
longiuscula, recurva ; margine exlerno intus incrassalo, 
seriatim noduloso, fauce violacea. — Long. 26 172, diam. 
max. 15 mill. 

+ Hab. in peninsula Yorkiana, Australiæ meridionalis. 
(Coll. F. Angas.) 


— 279 — 


Coquille munie d’une fente ombilicale très-faible et re- 
couverte, ovale, fusiforme, solide et paraissant d’une colo- 
ration violette uniforme, sous la couche de limon verdâtre 
qui recouvre sa surface externe. Les tours, au nombre 
de 6, sont convexes et ornés de côtes longitudinales (11 en- 
viron par chaque), que viennent couper, à angle droit, de 
nombreuses stries transverses ; le dernier est un peu plus 
grand que la spire. Le péristome et l’intérieur de l’ouver- 
ture sont d’une belle couleur violette. L'ouverture forme 
un ovale arrondi et se termine par un canal assez long et 
légèrement recourbé en arrière. Le bord columellaire est 
faiblement excavé, presque droit ; le bord externe, épaissi 
intérieurement, porte 6 petites nodulations disposées en 
séries. — Longueur totale 26 millimètres 172, plus grand 
diamètre 13. 

Cette espèce a été recueillie à marée basse, sous les 
pierres, dans la partie de l'Australie méridionale qui porte 
le nom de presqu'île d’'York; elle y est très-rare. Nous la 
dédions à M. le baron do Castello de Paiva, dont les recher- 
ches ont contribué à enrichir la faune malacologique de 
Madère et des îles voisines. H. C. 


Description d’une espèce nouvelle, 


PAR H. CAILLET. 


COLUMBELLA SainT-PAtRIANA. [(PI. XI, fig. 4.) 


T. imperforata, fusiformis, acuminata, solidula, 


— 280 — 


sub epidermide tenuissima, squalide albido-lutescente, 
rosea, carnicolor; spira ‘elongata; sulura impressa; 
anfr. 9 planiusculi, embryonales (1 4/2) lœvigau, nihdh, 
sequentes (3 1/2) longitudinaliter costulati, cœteri, costulis 
deficientibus, spiraliter vix striali, ultimus dimidiam testæ 
longitudinem vix adæquans, antice varicosus, attenuatus ; 
aperlura ovato-elongata, rosea, intus denthculata; colu- 
mella arcuata, adbasin subgranosa, postice leviter recurva ; 
margine dexlro attenuato. — Operculum tenue, pelluci- 
dum, corneum, oblique striatum. — Long. 25, diam. 
max. 9 mill.; long. aperturæ, 11 millim. 


Patria : insula Marie Galante dicta Antillarum (coll. 
Crosse et Caillet). 


Cette coquille est allongée, acuminée, solide, assez 
brillante, terminée par une spire longue, pointue et légè- 
rement convexe daus son pourtour. Elle est recouverte 
d’un épiderme mince, très-adhérent et d’un blanc sale 
tirant sur le jaune. Toute la surface est d’un rose carnéolé 
uniforme, sans ornement. 


Les tours de spire, au nombre de neuf, sont presque 
plans; la partie embryonnaire est lisse et brillante, les 
trois ou quatre tours suivants sont ornés de petites côtes 
longitudinales; ces côtes deviennent graduellement moins 
visibles et cessent complétement d’exister dans les autres 
tours, sur lesquels on distingue de très-fines stries trans- 
verses, rondes, égales, d'une parfaite régularité et peu 
apparentes, si ce n’est à la loupe; le dernier tour, ovale, 
oblong, occupe à peu près la moitié de la longueur totale 
de la coquille; il est atténué en avant et porte une sorte 
de varice longitudinale; les stries transverses persistent et 
deviennent plus apparentes sur cette dernière partie de la 
coquille. 


— 9281 — 


Ces tours sont réunis par une suture simple et assez 
marquée. 


L'ouverture est entièrement rose ; sa forme est ovale; le 
bord droit est garni, intérieurement, de 40 à 41 denticu- 
lations, simple et atténué vers son limbe, après le renfle- 
ment variqueux; il est plus élevé au milieu et s’abaisse 
vers la partie ascendante de la coquille. Il en résulte une 
dépression formant une espèce d’échancrure, par suite du 
petit angle que l'extrémité du bord droit fait en joignant 
la suture. 


La columelle est arquée et recouverte d’un dépôt calleux 
mince et brillant; elle porte à sa partie basale quelques 
granulations obsolètes et pliciformes; elle est, de plus, 
légèrement recourbée en arrière. 


L’opercule est ovale, mince, transparent, corné, pas 
assez grand pour fermer entièrement l'ouverture de la co- 
quille, et marqué de stries obliques. La forme de cet oper- 
cule permet de penser que le mollusque est tellement 
contractile, qu'il doit avoir la faculté de se retirer assez 
profondément dans sa coquille; je dois le supposer, d’au- 
tant plus que je n’ai pu trouver les opercules que profon- 
dément dans l’intérieur de la spire. 


La longueur de cette coquille est de 25 mill. sur 9 de 
diamètre, et son ouverture a 11 mill. de long. Les carac- 
tères de l’espèce permettraient de la classer dans le sous- 
genre Amycla, proposé par MM. H. et A. Adams pour 
une division des Columbellinæ. 


Cette coquille a été trouvée, avec la Columbella La- 
fresnayr, Fischer et Bernardi (Journal de Conchyliologie, 
année 1856, page 557, pl. x11, fig. 4), dans le canal qui 
sépare l’île de Marie-Galante (Guadeloupe) de celle de la 
Dominique, par 50 à 50 brasses de profondeur. Ces deux 


— 282 — 


espèces sont si rares, qu'en douze années je n'ai pu 

recueillir que quatre spécimens de chacune d'elles (1). 
Nous donnons à cette intéressante espèce le nom de 

notre savant ami, le docteur Saint-Pair, premier médecin 

en chef de la marine, et nous espérons qu'il voudra bien 

agréer la dédicace de notre premier essai conchyliologique 

comme un souvenir de notre vieille et sincère amitié. 

H,1G, 


Diagnoses de Mollusques terrestres NOUVEAUX, 


PAR H. CROSSE. 


A. HeLzix LIiENARDIANA. 


T. anguste umbilicata, trochiformis, tenuiuscula, striis 
numerosis, obsoletis, minutis, lineas incrementi inlerse- 
cantibus, superne perobliquis, subtus concentricis, decus- 
satula et quasi malleata, pallide flava, castaneo-unifas- 
ciata; spira turbinata, apice obtusa; anfr. 4 172 con- 


(1) Nous n'avons trouvé, ni dans les 240 espèces de la Mono- 
graphie de Reeve, ni dans celles qu’il a oublié de mentionner ou 
qui ont été décrites depuis 1859, aucune forme à laquelle on 
puisse rapporter l'espèce découverte par M. Caillet. Le Colum- 
bella saccharata, Reeve (n° 187), de la terre de Van-Diémen, 
s'en rapproche par sa coloration et sa forme générale, mais 
l'espèce des Antilles est plus grande, plus mince, plus fusiforme 
et d’un rose moins violâtre ; elle se distingue encore par la forme 
plus allongée et plus recourbée en arrière de sa columelle et par 
les denticulations plus nombreuses et moins fortement accusées 
de son ouverture. H. CROSSE, 


— 283 — ” 


vexiusculi, primi rosei, ultimus antice vix aul minime 
descendens, peripheria acute carinatus, sublus prope ca- 
rinam late castaneo-unifasciatus, paulo magis convexus ; 
apertura diagonalis, rhombea, intus albida, bifascrata ; 
peristoma album, margine columellari parvo, subrecto, 
late dilatato, umbilicum partim occultante, basali leviter 
intorlo, arcuato, supero attenuato. — Diam. maj. 22, 
min. 20, alt. 15 mill. 

Var. 8 bifasciata, major, intus trifasciata, columella 
el margims exlerm parte roseo-purpureis. — Diam. 
may. 26, min. 22 12, alt. 17 mal. 

Var. > palhdor, inæqualiter bifasciata, fauce inæqua- 
liter trifasciata, anfractibus primis albido -roseis. — 
Diam. maj. 24 172, min. 19 172, alt. 15 mul. 

Var. d viwridulo-flava, fasciis carens, paulo minor, 
peristomate el fauce miveis. — Diam. maj. 20, min. 18, 
alt. 44 mal. 


Hab. in insulis Salomonis, Oceaniæ (coll. Crosse)? 
Species Helici Leucothoe Pfeifferi valde affinis, sed colore 
[lavo, apertura magis rhombeo-quadrata, margine colu- 
mellari brevi, subrecto, magis dilatato, basali subintorto, 
anfractibus primis roseis, ullimo subtus magis convexo 
dishincla. 


2. HeLix HiIDALGOIANA. 


T. late umbilicata, lenticularis, tenuiuscula, subtrans- 
lucida, strüs obliquis, irregularibus, rude capillaceis, 
confertis, longitudinaliter impressa, pallide castaneo- 
cinnamomea ; spira parum elevala, vertice obtuso ; sutura 
marginala; anfr. 6 vix convexiusculi, lente accrescentes, 
embryonales (1 172) lœves, albidi, ultimus acute carinatus, 
basi convexior, nitens, obsolete capillaceo-striatus ; aper- 
tura parum obliqua, subrhombea, intus livide submarga. 


— 284 — 


rilacea; peristoma simplex, luteo-albidum, marginibus 
callo tenuissimo junctis, columellari ad insertionem vix 
dilatato, basali leviter incrassalo. — Diam, maj. 25, 
min. 23, alt. 9 172 mal. 

Hab. in Oceania (coll. Crosse). 

Species Helieri benignæ Pfeifferi vicina, sed minor, striis 
spiralhibus carens, margine basali incrassato et patria dis- 
hincta. 


5. HELIX PRIMEANA. 


T. umbihcata, depressa, parum crassa, solidiuscula, 
longitudinaliter rugato-striata, unicolor, pallide fusca; 
spira parum elevata, oblusa; sutura levis, impressa ; 
anfr. 5 vit convexiusculi, lente accrescentes, ultimus an- 
hce non descendens, peripheria acute carinatus, infra 
carinam mullo conveæior, obsolete rugato-striatus ; umbi- 
licus mediocris, subcylindricus ; apertura obliqua, rotun- 
dato-lunaris, ad occursum carinæ subangulata, intus 
squalide alba; peristoma albidum, margine supero breviter 
expanso, basali et columellari incrassato-reflexis. — 
Diam. maj. 26, min. 25 172, alt. 12 mul. 

Hab.? Cum als cochleis e China præcipue oriundis 
empta (coll. Grosse). 

Species Helici Pallasianæ Pfeifferi peraffinis, statura 
minore, anfrachbus rugalo-nec subgranulato-striatis, 
ullimo antice non descendente nec rufo-umicingulato, aper- 
Lura superne subangulala et testa minus crassa, subpellu- 
aida discrepat. 


4. HELIX BOCAGEANA. 


l'. anguste umbilicata, depresso-globosa, parum crassa, 
longitudinaliter rugoso-striata, spiraliter striis obsoletis- 
simis decussalula, pellucida, sordide flavescens, caslaneo- 


— 285 — 


unifasciata ; spira apice obtusula; anfr. 6 convexrusculr, 
uliimus antice vix descendens, cirea umbilicum mediocrem 
subdepressus ; apertura transversim dilatata, lunaris ; pe= 
ristoma pallide fusco-violaceum, margine columellari su- 
perne fornicatim dilatato, umbilici partem obtegente, 
externo subattenuato; fauce alba, castaneo-unifasciata. 
— Diam maj. 25 172, min. 22, alt. 19 null. 

Hab.? Cum alis cochleis e China præcipue oriundis 
empta (coll. Crosse). 


5. HELIx CAILLETI. 


T. vix Rimata, turbinato-globosa, crassiuscula, longi- 
tudinaliter ruguloso-striala, tenuissime subgranosa, satu- 
rale castaneo-brunnea; spira breviter conoïdea, apice 
oblusula; anfr. 6 convexi, ultimus inflatus, obscure sub- 
angulatus, antice descendens, circa rimam umbilicalem 
subcompressus; apertura diagonalis, lunato-rotundala, 
intus livide violacea, submargaritacea ; peristoma palli- 
dius, violaceo-carneum, undique breviter expansum, re- 
flexum, marginibus subconvergentibus, columellari su- 
perne dilatato, fornicatim reflexo. — Diam. maj. 52, 
min. 28, alt. 22 mul. 

Var. £ pallidior, viridulo-lutea, minus crassa, peristo- 
male albido. — Diam. may. 28, min. 25, alt. 18 null. 

Hab. in Oceama (coll. Crosse). 

Species formæ typicæ el varietati & Helicis murinæ 
Pfeifferi affinis, sed multo maor et crassior, vix rimata 
nec umbilicala, numero anfract. et obscura carina dis- 
tincla. 


G. HELIX MABILLEI. 


T. anguste umbilicata, turbinato-globosa, tenuiuscula, 
pellucida, longitudinaliter rugoso-striata, pallide fusca ; 


— 286 — 


spira breviter conoidea, apice obtusula ; anfr. 5 convear, 
ullimus inflatus, subangulatus, antice descendens, subtus 
nilens, viridulo-flavus, circa umbilicum mediocrem, per- 
vium subcompressus ; apertura diagonalis, ampliter lu- 
nalo-rotundata, intus hvide margaritacea; peristoma 
albidum, marginibus callo tenu, nitido junctis, supero 
leviter dilatato, non reflexo, columellari parum obliquo, 
superne dilatalo, fornicatim reflexo, umbilici partem oc- 
cultante. — Diam. maj. 24, min. 21, alt. 16 müll. 

Var. 8 minor, peristomate violacescente, umbilico vix 
partim obtecto, brunneo circumdato. — Diam. ma. 20, 
min. 17, alt. 13 mull. 

Hab. in Oceama (coll. Crosse). 

Species præcedenti peraffinis, sed minor, testa tenu, 
validius rugoso-striata, nec subgranosa, sublus nitente, 
columella obliqua, apertura subampla et umbilico facile 
dishinguilur. H. C. 


Description de coquilles inédites, 


PAR À. MORELET. 


I. AFRIQUE. 


4. BuLIMUS INGENUUS. 


T. vix perforata, ovalo-conica, tenuis, subdiaphana, 
subtiliter striatula et sub-lente minutissime decussata, ni- 
tida, albido-straminea, fasciis badio-rufis in anfr. prio- 
ribus interruplis, in ultimo continuis, ornata; spira co- 


— 287 — 


nica, apice acuta, nilide rufa; anfr. 6 convexiusculi, 
ultimus ventriculosus, spira paulo minor ; columella recta ; 
apertura semi-ovalis, intus vivide fasciala, marginibus 
tenuibus, rectis, columellari superne in lamellam triangu- 
larem parvulam dilatato, revoluto. — Longit. 17, diam. 
10 mill. 

Hab. in insula Mayotte. 


9. BULIMUS SPINULA. 


T. subperforata, turrita, tenus, arcualim striolala, 
diaphana, virenti-cornea; spira elongata, apice obtusa ; 
anfr. 6-7 subcylindracei, mediocriter convexi, sutura 
profunda minute denticulata conjunch, ultimus spiræ 
dimidium æquans; apertura truncato-ovalis, marginibus 
tenuibus, rectis, columellari leviter dilatato, reflexiusculo. 
— Longit. 7-8, diam. 2-2 275 mill. 

Hab. ad ripas fluv. Gabon. 


3. MELANIA PSORICA. 


T. cylindraceo-turrila, truncata, solida, striata, pal- 
lide olivacea ; anfr. superst. 4 plano-convexi, sutura pro- 
funda constricti, coshis longitudinalibus, in medio an- 
fractus ultima evanescentibus, et iris paucis decurrentibus, 
tuberculoso-rugata, basi spriraliter costulata; apertura 
ovalo-acuminata, parva. — Longit. 18, diam. 6 mill. 

Hab. Madagascar. 


4. MELANIA SORICULATA. 


T. pyramidali-turrita, crassiuscula, lutea vel flava, 
infra suturas et basi nigro vel rubido late fasciata; spira 
sensim altenuala, apice truncata ; anfr. 9-10 planati, spi- 
raliter costulati, priores plhcis longitudinalibus costisque 
decurrentibus eximie clathrat ; apertura parva, ovato- 


— 288 — 


acuta, basi subeffusa, intus fasciata, margine columellar: 
declivi, calloso. — Longit. 18, diam. 6 mul. 
Hab. ad Grand Bassam Africæ æquinoxiahs. 


5. NERITINA CRISTATA. 


T. semi-globosa, patula, apice breviter conica, sæprus 
erosa, capillaceo-striata, sub indumento nigro castanea 
maculisque luleis, squammæformibus, aliquando seria- 
dis, in specim. adullis parum conspicuis, ornala; anfr. 
3 convexiusculi, celeriter crescentes, ullimus permagnus, 
involvens, plicam prominentem, cristalam, superne cana- 
liculatam, suturam ab anfractus dimidio usque ad basim 
concomilantem, exlabens ; aperlura late semi-ovalis, auri- 
culata, canaliculata, intus cϾrulescens ; callum columel- 
lare convexum, declive, carneo-violaceum, margine medio 
minute denticulato. — Operculum crassum, radiatum, 
carneum, ad nucleum violaceo diffuse maculatum. — 
Longit. 21, diam. 20 mull. 

Hab. in flumine Como Gabonensi. 


IT. INDO-CHINE. 
6. PALUDOMUS CYANOSTOMUS. 


T. parva, oblonga, crassa, apice attenuata, sub indu- 
mento nigro lenacissimo albido-cornea, nitida, exilissime 
decussatula ; anfr. 5 convexiusculi, ulhimus ovalus, ma- 
gnus, spiram fere æquans; apertura integra, ovalis, 
superne acula, plumbeo-cyanea, marginibus callosis, colu- 
mellari strictim dilatato, expresso. — Longit. 8, diam. 
4 mil. 

Hab. Siam. 


7. Unio Massinr. 


T. subrhomboidea, inœquilateralis, tumida, leviter 


ab dé ane né ©. 


— 289 — 


striala, antice attenuala, subrostrata, postice ovata ; area 
in alam compressam, parvam, dilatata ; margo superior 
rectilinearis, ascendens ; basalis arcuatus; epidermis 
brunneo-virens, postice obscure radiata ; umbones inflati, 
decorticati; margarita albo-cœærulea, iridescens ; laminæ 
cardinales compressæ, acutæ, arcuatæ; dentes lamelli- 
formes, marginales, minutim serrulatæ. — Alut. 42, 
latit. 58, diam. 51 mill. 

Hab. in Cochinchina. 

Differt ab U. abnormi statura præcipue et cardine 
arcuato, nec recto; etenim U. abnormis adullus usque ad 
75 mull. alhitudinis, 110 longitudinis et 6T diametri 
crescil. 


IT. AUSTRALIE. 


8. HELIX SEMINIGRA. 


T. subobtecte umbilicata, turbinata, soida, inæqualiter 
striata, nitida ; spira conoideo-rotundata, apice obtusa ; 
anfr. 6 172 vix conveæi, priores fulvacei, obscure fascio- 
lati, ultimus atro-purpureus, celeriter descendens, basi 
subplanatus, cirea umbilicum paululum excavatus ; sutura 
irregulariter crenulata, pallide marginata; apertura 
perobliqua, ovato-lunaris, intus saturate plumbea; peri- 
stoma subincrassatum, album, marginibus callo tenu 
junetis, breviter expansis, columellari superne dilatato, 
patente, umbilicum parvum semitegente.—Diam. maj. 55, 
min. 28, altit. 21 mill. 

Hab. Queen's Land Australie. 


9. Purina Coxt. 


T.. late rimata, pupæformis, cornea, subdiaphana, 


miida, sublente conferlim striatula; spira oblongo- 
20 


— 290 — 


conica, apice obtusiuscula ; anfr. 6 convexiusculi, ultimus 
vix striatus, antice subplanalus, angulis spiralibus obso- 
leissime notatus, circa rimam umbilicalem funiculatus, 
breviter descendens; apertura circularis, bicanaliculala ; 
perisioma subincrassalum, expansum, pallidum, cana- 
libus recte dissectum, margine externo sulco superficiali 
cireulatim bipartito, columellari strictiore. — Operculum 
tenue, corneum, arclispirum, nucleo concavo.—Longit. 14, 
diam. 5 172 null. 
Hab. Port-Curtis Australiæ. 


10. MELAMPUS TETRICUS. 


T. obtecte subrimata, ovata, solida, sublente tener- 
rime striata, epidermide atro-viridi, sϾpe deficiente, ves- 
tita ; spira brevis, conica, apice erosa; anfr. 5 subplani, 
sutura irregulari conjunchi, ultimus basi altenualus, 
3/5 longitudims œquans; apertura angusle semi-ovalis, 
biplicata, intus atro-purpurea; plica parietalis 4 alba, 
compressa, subhorizontalis ; columellaris torta, marginem 
allingens ; perist. aculum, margine dextro medio callo 
leviter prominulo munito, columellari incrassato, reflexo, 
adnato. — Longit. 10, lalit. 5 175 mull. 

Hab. « Nouvelle-Galles du Sud. » 


BIBLIOGRAPHIE, 


Cours de Paléontologie stratigramhique, pro- 
fessé au muséum d'histoire naturelle par A. 


— 291 — 


d’Arechine, membre de l'Institut. — Première 
année, 2° partie (1). 


Le deuxième volume du Cours de Paléontologie stran- 
graphique complète l’examen des connaissances générales 
qui doivent précéder l'étude de la paléontologie. L'ouvrage 
ainsi terminé est une introduction détaillée et complète à 
l'histoire naturelle des corps organisés fossiles. 

Nous avons déjà parlé des matières traitées dans le pre- 
mier volume. Elles se rapportaient exclusivement à l’histo- 
rique de la paléontologie dans l'antiquité et chez les diffé- 
rents peuples, jusqu’à la constitution définitive de lascience. 
Un appendice considérable du deuxième volume ajoute une 
série de documents intitulés : « connaissances des Grecs 
et des Romains, relativement à l’histoire de la terre, » dus 
aux patientes recherches de M. Schvarez. On y retrouve, 
à chaque page, la preuve que les anciens s'étaient préoc- 
cupés des grandes questions géologiques qui passionnent 
encore nossavants. Leur imagination s’est surtout exercée 
sur la formation des premières couches du globe, la créa- 
tion des êtres, l'hypothèse du feu central, etc. Eux aussi 
ont eu leurs Neptuniens et leurs Plutoniens. Mais leurs 
idées, reliées à une cosmogonie et à une mythologie plus 
poétiques que réelles, n'étaient que rarement appuyées 
sur des observations directes. Les voyageurs, tels qu'Héro- 
dote et Strabon, ont plutôt entrevu une partie de la vérité 
qui devait rester cachée pendant bien des siècles encore. 


(4) Paris, 1864, chez F. Savy, libraire, rue Hautefeuille, 24. 
4 vol. grand in-8° de 616 pages d'impression, avec figures dans 
le texte et 3 cartes. Prix, 8 fr. 59. 


— 292 — 


Passons maintenant aux sujets traités spécialement dans 
le deuxième volume. Après un premier chapitre consacré 
à l’origine des êtres et à leur développement, aux change- 
ments physiques survenus dans les conditions de la vie, 
à l'apparition des animaux et des végétaux, M. d'Archiac 
entreprend l'étude de l'espèce, question qui domine toute 
la biologie et dont la solution a tenté tous les grands 
naturalistes. Tour à tour les zoologistes, les botanistes, les 
géologues, les philosophes ont voulu deviner l'énigme de 
la création et de la vie, et telle est la difficulté du pro- 
blème, que les plus résolus ont parfois modifié leurs con- 
clusions et que les plus prudents se sont abstenus d'en 
donner. 

L'idée la plus claire de l’espèce paraît avoir été d’abord 
formulée par Buffon, partisan de la fixité au début de sa 
carrière; plus tard, Cuvier a fait sienne la définition de 
Buffon, en y changeant peu de chose, et a soutenu sa doc- 
trine avec une grande autorité. 


Lamarck et E. Geoffroy-Saint-Hilaire ont, au contraire, 
présenté avec détails l'hypothèsede la variabilité de l’espèce. 
Selon Lamarck, il s'est créé et il se crée tous les jours, 
par voie de génération spontanée, des organismes infé- 
rieurs qui se développent, accroissent leurs fonctions et se 
perfectionnent. Par conséquent, l'espèce d'aujourd'hui n’a 
qu’une existence transitoire et tend sans cesse à se modi- 
fier pour devenir l’espèce de demain. Les idées de E. Geof- 
froy-Saint-Hilaire me paraissent à peu près identiques, 
quant au fond, à celles de Lamarck. 

Les deux termes de la discussion ont donc été posés très - 
nettement par Buffon et Cuvier d’une part, par Lamarck 
et Geoffroy-Saint-Hilaire de l’autre. Notons, en passant, 
que, par une contradiction incroyable, Lamarck, ennemi 
de l'espèce en théorie, est, au point de vue pratique, l’un 


— 293 


des naturalistes qui ont élevé en son honneur les plus 
beaux monuments scientifiques. 

Aujourd'hui deux livres importants poussent à l’ex- 
trème les hypothèses opposées : le premier, dû à la plume 
de Darwin, complète les travaux de l’école de Lamarck; 
le second, écrit par M. Godron, se rattache aux idées de 
Cuvier. Ces deux ouvrages, empreints d'une grande bonne 
foi, sont les œuvres de savants de premier ordre, et, si 
celui de Darwin manque de la méthode qu'on trouve dans 
celui de Godron, il a, en plus, une saisissante originalité 
unie à des aperçus fins et ingénieux. 

M. d’Archiac a réfuté l’ouvrage de Darwin dans les con- 
clusions, qu’il croit contraires à sa propre opinion scienti- 
fique; mais loin de se tenir à une réfutation générale, à 
une discussion d'ensemble, il a approfondi chaque sujet 
et suivi, ligne à ligne, les passages qu’il contredisait. Nous 
ne pouvons reproduire ici la discussion de l'ouvrage de 
Darwin ; nous renvoyons nos lecteurs aux principaux argu- 
ments de M. d'Archiac sur le cas que l’on doit faire, en 
zoologie et en paléontologie, des variations obtenues par 
l’homme chez les animaux domestiques, sur l’élection na- 
turelle, sur les transitions dans les habitudes, enfin sur 
les documents géologiques. 

En concluant, M. d’Archiac reproche à M. Darwin de 
n'avoir accumulé dans son livre que des hypothèses à dé- 
faut de faits précis, ou que des faits ne se rapportant pas 
clairement au problème à résoudre. 

Il se déclare partisan, pour le moment, de la fixité de 
l’espèce, car adopter sa variabilité serait s'engager dans 
un labyrinthe sans issue. 

Le chapitre IV s'occupe de l’époque moderne. Nous en- 
trons de plain pied dans ce qu’on a appelé les causes ac- 
tuelles, dont la connaissance a jeté un jour si nouveau sur 


— 294 — 


l'interprétation des phénomènes géologiques et les condi- 
tions de la vie à des époques antérieures. Ce chapitre doit, 
par son sujet, intéresser vivement les conchyliologistes, 
car le rôle des mollusques, dans nos mers actuelles 
comme dans les mers géologiques, a été considérable. 

La distribution des animaux aquatiques dans les mers 
du globe a été l’objet de toute l'attention de M. d'Archiac. 
Nous sommes, en France, à peine au courant des travaux 
entrepris sur ces questions à l'étranger. C’est donc avec 
satisfaction que nous avons lu l’exposé des recherches 
bathymétriques de Forbes, promoteur d’une nouvelle 
science, par le zèle et la sagacité qu'il a apportés à son 
exploration de la mer Égée. Puis, viennent les travaux 
de Lovèn sur les mollusques des côtes de Norwége, en 
grande partie confirmatifs de ceux du naturaliste anglais. 
Il résulte de leurs dragages que «plus une espèce parcourt 
« de régions verticales ou, en d’autres termes, plus elle 
& vit à des profondeurs différentes sur le même littoral, 
« plus aussi elle se propage sur de plus grandes étendues 
« en surface. » La stratigraphie seule avait conduit 
MM. d'Archiac et de Verneuil en France et Rogers en 
Amérique, à un énoncé presque identique. 

Enfin MM. Austen, Mac-Andrew, Jeffreys, Woodward 
se sont donné la tâche de compléter l’œuvre de Forbes et 
d'en appliquer les données à l'érection de provinces zoolo- 
giques marines. Tout le monde convient aujourd’hui de 
la réalité de ce grand progrès accompli dans l'étude des 
mollusques marins, et, grâce à la tendance manifestée 
par les conchyliologistes dans l'examen et la description 
des faunes marines circonscrites, nous posséderons bien- 
tôt une géographie conchyliologique aussi précise et beau- 
coup moins variable que la géographie politique du globe. 


D té Ts ha. 


— 295 — 


Chaque région maritime de Woodward est examinée en 
détail par l’auteur, qui se résume en ces termes : 

« Aucun assemblage, aucune association de mollusques 
« ne semble donc se reproduire, de part et d’autre de 
« l'équateur, sous des latitudes correspondantes. L’orga- 
« nisme se modifie complétement lorsqu'on se dirige du 
« nord au sud, et réciproquement dans le sens d’un mé- 
« ridien quelconque. Aucune faune ne se répète ni n’est 
« continue non plus dans le sens des parallèles, quoique, 
« en général, plus étendue que du nord au sud. Variété et 
« succession graduelle dans un sens et dans l’autre, telle 
« parait être, à cet égard, la loi générale de la nature. » 

Le paragraphe suivant traite de la distribution des mol- 
lusques terrestres et fluviatiles en hauteur ou en sur- 
face, des différentes faunes ou provinces terrestres; puis 
arrive un chapitre fort curieux sur les coquilles d’eau 
douce de l'Amérique du Nord et leur prodigieuse multi- 
plication qui constitue un fait sans exemple dans l’histoire 
conchyliologique des autres régions. É 

Les chapitres suivants ne se rapportent qu'indirecte- 
ment à nos sujets d'étude, mais ils pourront, plus tard, 
acquérir de l'importance au point de vue de la constitu- 
tion des faunes locales; tels sont ceux qui traitent des 
lignes isocrymes, de la distribution bathymétrique en gé- 
néral, de la distribution des végétaux, des îles et récifs de 
polypiers, etc. 

Nous laissons de côté tout ce qui se rattache à la ques- 
tion de l'existence de l’homme avant les temps historiques, 
question qui nous paraît, d'ailleurs, jusqu'à preuve du 
contraire, plus archéologique que paléontologique. Nous 
omettons également ce qui est relatif aux tourbières 
et aux habitations lacustres, pour signaler, en dernier 
lieu, le chapitre de la fossilisation, qui sera consulté avec 


— 296 — 


fruit par les paléontologistes; il contient des développe- 
ments importants sur la fossilisation des mollusques. 

Tel est le résumé très-sommaire des parties du livre de 
M. d’Archiac, qui intéressent nos lecteurs. Une analyse 
complète eût été impossible à donner dans ce recueil, à 
cause de la masse de faits, d'opinions, de théories qui y 
sont exposés. Par son ensemble, cet ouvrage est sur- 
tout une œuvre de progrès. L’auteur sait que la science 
marche à grands pas, et il cherche à la suivre en accor- 
dant à tous les faits scientifiques les plus récents leur 
valeur réelle et en n’en négligeant aucun. 

Nous avions déjà apprécié, dans l’analyse du premier 
volume, l’érudition, la clarté et le talent d'exposition dont 
l’auteur avait fait preuve; nous retrouvons avec satisfac- 
tion, dans la seconde partie de l'ouvrage, toutes ces pré- 
cieuses qualités, qui nous permettent de le louer sans 
restriction et d'en recommander la lecture à tous les natu- 
ralistes, H. C. 


Malacologie (le l'Algérie, ou hisioire naturelle des 
animaux mollusques terrestres et fluviatiles re- 
cueillis jusqu’à ce jour dans nos possessions du 
nord de l'Afrique, par M. Jules - René Bour- 
guignat. — 4° fascicule {1}. 


Avec cette livraison commence le deuxième volume de 
l'ouvrage. L'auteur décrit comme nouveaux les Bulimus 


(1) Paris, janvier 1864, chez Challamel aîné, libraire, rue des 
Boulangers, 30. — Grand in-4°, sur papier fort, de 144 pages 
d'impression, accompagné de 6 planches, dont une est coloriée. 


' 
À 


—— 997 — 


Lelourneuxi voisin du B. monlanus d'Europe; B. Numi- 
dicus ; B. Brondelianus 3 Ferussacia proechia; F. abro- 
ma; F. agræcia; EF. charopia; F. celosia; F. abia: 
F. eucharista: F, thamnophila ; Clausilia Letourneuxi : 
Pupa Lelourneuxi; P. Lallemantiana ; P. Brondeki; 
P. Poupillieri; P. Aucapitainiana: Vertigo Numidica 
(pour le Pupa anglica, Morelet, nec Férussac); V. Aprica; 
V. codia; V. microlena; V. discheilia, forme décrite pré- 
cédemment comme fossile (1), et recueillie à l’état vivant 
par M. Marès; V. Maresi, qui se trouve dans le même 
Cas; Cœcilianella Lefourneuxi (pour F’Achatina acicula de 
Forbes); et Alexia Algerica. Le genre Bulimus n’est pas 
très-abondamment représenté en Algérie : M. Bourguignat 
en cite 9 espèces, sans compter le B. fasciolatus, Olivier, 
qui, après s'être propagé aux environs d'Alger par voie 
d’acclimatation, a fini par disparaître. Le g. Azeca existe 
en Algérie, mais il n'y compte qu’un représentant, décrit 
en 1859 par l’auteur sous le nom d'A. psathyrolena. Le 
8. Ferussacia est beaucoup plus riche en espèces; l’auteur 
en énumère 24 : plusieurs d’entre elles et notamment les 
F. Vescoi et F. Bourguiynatiana existent en Sicile, où 
elles ont été sans doute importées et où elles se seront accli- 
matées, mais à une époque bien incertaine. On sait com- 
bien ces petites espèces se mélent facilement aux grains 
que l’on transporte d'un pays à l’autre. Or, comme les 
rapports maritimes de la Sicile avec l'Afrique septen- 
trionale sont fort anciens, il faut peut-être faire remonter 
l'importation, dans cette île, des espèces en question au 
temps de la domination carthaginoise. L'existence du 
8. Clausilia en Algérie a été signalée presque simultané- 
ment par M. Morelet (2) et par M. Bourguignat, qui en 


(1) Bourguignat, Paléont. Algérie, p. 78, pl. 1v, fig. 3-8. 
(2) In Journ. Conchyl., 1864, p. 155. 


— 298 — 


énumère 5 espèces, dont 2 sont déjà connues, les C. Tris- 
tram, Pfeiffer, et C. bidens. Peut-être sa troisième espèce, 
C. Lelourneuxi, est-elle ce que M. Morelet rapporte au 
C. plicata de Draparnaud. Quoi qu’il en soit, la découverte 
des Clausilies algériennes est un fait intéressant acquis à 
la science. Les représentants des genres Pupa et Vertigo 
sont nombreux (12 pour le premier, 8 pour le second). 
Un certain nombre de Pupa d'Espagne et des Pyrénées se 
retrouvent en Algérie, et les autres espèces ne s’éloignent 
pas sensiblement de ces types. Le g. Cœcilianella compte 
4 espèces, et le g. Glandina proprement dit 2 : l’auteur 
reproduit, à propos du G. algira, les intéressants détails 
anatomiques publiés par le docteur Raymond dans le 
Journal de Conchyliologie (1), et donne la figure de l’ani- 
mal. La famille des Auriculidæ est représentée en Algérie 
par 2 Carychium et 4 Alexia. 

Ce qui ajoute beaucoup à l'intérêt de ce fascicule, c’est 
que l’auteur, pour la plupart des petits genres dont nous 
venons de parler, fait précéder ses diagnoses d’un cata- 
logue svnoptique comprenant Loutes les espèces connues 
du système européen, avec leur synonymie. C’est ainsi 
qu'il énumère : 16 Azeca, 51 Ferussacia, 5 Glandina, 
21 Cœcilianella, 25 Carychium et 21 Alexia. 

Nous ne nous permettrons qu'une légère critique de dé- 
tail. On sait que l’auteur, à l'exemple d’Alcide d'Orbigny 
et d'un petit nombre de savants, croit devoir, lorsqu'il 
change l'appellation générique d’une espèce, substituer son 
nom à celui de l’auteur primitif, tandis que, dans le sys- 
tème contraire, que nous préférons avec l’inmense majo- 
rité des naturalistes, on se considère comme obligé de 
faire suivre, dans tous les cas, le nom de l'espèce de celui 


(1) 1853, vol. IV, p. 14. 


migrer 


LT + RES à 


— 299 — 


de l’auteur qui en a donné le premier une description 
conforme aux règles. Or, parmi les espèces rangées dans 
le genre Ferussacia, nous trouvons l'Achatina Bourgui- 
gnatiana, L. Benoit, qui devient Ferussacia Bourguigna- 
tiana, Bourguignai, et l’on sait qu’il est de principe, en 
nomenclature, qu’on ne peut donner son prepre nom à 
une espèce. La seule possibilité d’une telle coincidence est, 
à nos yeux, un défaut capital du système préconisé par 
d'Orbigny, système auquel nous connaissons, d’ailleurs, 
d’autres inconvénients encore. 

Les planches de ce quatrième fascicule sont remarquable- 
ment exécutées, et ce n’est pas un petit mérite, tous les 
naturalistes en savent quelque chose, lorsqu'il s'agit d’es- 
pèces qui exigent presque toutes des grossissements con- 
sidérables. Le texte continue à être traité avec le soin et 
l'érudition auxquels l’auteur nous a habitués dans ses tra- 
vaux précédents. Deux fascicules restent à publier pour 
que l'ouvrage soit entièrement terminé; ils sont actuelle- 
ment sous presse et ne tarderont pas à paraître. 

H. CRossE. 


Die rertiär-Fauna der Azoren und Madeiren 
von (Faune tertiaire des Açores et de l’arehi- 
pel de Madère par) Charles Mayer, CONSETVA- 
teur des collections paléontologiques de Zu- 
rich (1). 


Le nouvel ouvrage de M. Mayer comprend le catalogue 


(4) Zurich, 1864, chez l’auteur : { volume grand in-8 de 
108 pages d'impression, aecompagné de 7 planches lithographiées 
sur papier de Chine. Prix, 5 fr. 


— 300 — 

systématique des fossiles (Polypiers, Échinides, Bryo- 
zoaires, Mollusques, Annélides et Cirrhipèdes) de Ma- 
dère, de Porto-Sancto et de Santa-Maria (Açores). L'au- 
teur décrit comme nouvelles et figure les espèces sui- 
vantes : Gastrochæna Cumieri; Ervilia elongata (Lutraria 
elhptica, Bronn in Reiss nec Lamarck); Tapes Hærnesi; 
Venus Bronni, V. confusa; Cytherea Heeri, C. Madei- 
rensis ; Cypricardia nucleus ; Lucina Bellardiana, L. Pa- 
genstecheri; Cardita Mariæ; Pectunculus conjungens, 
P. multifornus; Lithodomus Lyellanus, L. Moreleh ; 
Avicula Crossei; Lima atlantica; Pecten Blumi, P. Dun- 
keri, P. Hartungi; Plicatula Bronnina ; Ostrea plicatu- 
loides ; Calyptræa Portosanctana (Mayer emend.); Ris- 
soina Bronn; Bulla micromphalus; Cerithiopsis nana ; 
Turbinella paucinoda ; Fasciolaria crassicauda, F. tul- 
piformus ; Tritonium costellatum ; Psewdoliva Orbignyana ; 
Conus Borsoni, C. calcinatus, C. Reissi ; Mitra Hœrnesi, 
M. peregrinula ; Cypræa stenostoma. 

Le nombre total des espèces énumérées s'élève à 208, 
ce qui commence à constituer une Faune d’une certaine 
importance. Le travail de MM. Reiss et Bronn, qui trai- 
tait des couches tertiaires de Santa-Maria, et que nous 
avons analysé précédemment (1), n’en citait que 85. 
Parmi les genres qu'il est curieux de retrouver dans 
ces terrains, nous citerons les g. Verticordia, Cras- 
pedotus, Neritopsis et Pseudoliva, représentés chacun 
par une espèce. La coquille désignée par Bronn dans Île 
mémoire cité plus haut, sous le nom de Dyspolœa cana- 
lis, est un atrularia, d'après M. Mayer, qui considère 
également le genre Hartungia, du même auteur (A. ty- 
pica), comme devant être réuni aux Janthines. Sur ce 
dernier point, nous hésitons quelque peu à adopter son 


(4) Journ. Conchyl., 1862, vol. X, p. 279. 


— 301 — 


opinion : en effet, si la forme pour laquelle a été proposé 
le genre Hartungia présente beaucoup d’analogie avec 
celle des Janthines, elle nous paraît en différer par ses 
fortes cingulations spirales, qui font l'effet de côtes et 
dont nous ne connaissons pas d’exemples parmi les espèces 
vivantes, pourtant assez nombreuses. Nous avons aussi 
quelque peine à ajouter foi à certaines identifications de 
fossiles avec des espèces vivantes, telles que le Spondylus 
Delesserti, le Trochus Niloticus et le Conus textile ; nous 
pensons qu’on ne saurait être trop prudent en pareille 
matière. 

En dehors de ces légères critiques de détail, nous 
n’avons que des éloges à donner au nouveau travail de 
notre honorable collaborateur : il est de nature à inté- 
resser à la fois et les zoologistes et les géologues, et c’est 
le mémoire le mieux traité et le plus complet qui ait été 
publié jusqu'ici sur la Paléontologie de l’archipel de Ma- 
dère et des Açores, encore si imparfaitement connue. Il 
est accompagné de planches lithographiées avec soin, et 
donne d’utiles renseignements sur la distribution compa- 
rative des espèces dans les diverses localités. Les descrip- 
tions sont convenablement faites; enfin nous trouvons 
relevées et rectifiées, dans cet ouvrage, un certain nombre 
d'erreurs de déterminations commises par MM. Bronn, 
Reiss et Hartung (1). Quelques-unes sont réellement 
d’une belle force. Qui croirait, par exemple, qu’une partie 
des échantillons sur lesquels Bronn avait établi son Spon- 
dylus inermis se composaient de Plicatules? Voilà 
pourtant à quoi s’exposent certains géologues, en traitant 
trop légèrement les questions de déterminations, ou en 
établissant des espèces sur des débris insuffisamment ca- 


(1) Die Azoren et Santa Maria. 


— 302 — 


ractérisés! Ils se trompent sous le rapport des espèces, des 
genres, voire même des familles, et tirent ensuite des 
conclusions géologiques ou paléontologiques qui pèchent 
par la base. 

Nous recommandons aux naturalistes, et particulière- 
ment à ceux qui s'occupent des terrains tertiaires, l’ou- 
vrage de M. Mayer, et nous pensons qu'ils nous sauront 
gré de l'avoir signalé à leur attention. H. CROSSE. 


Expérience sur l'expansion possible de quelques 
mollusques terrestres au delà des eaux salées, 
par M. le baron Henri Aucapitaine (1). 


Plusieurs naturalistes, depuis quelques années, se sont 
occupés d'étudier les divers modes d’après lesquels cer- 
taines espèces non marines avaient pu se développer sur 
les îles ou les continents isolés. Ces études, qui se rat- 
tachent de près à la grande question de l’origine des es- 
pèces et à celle non moins grave des centres de création, 
acquièrent ainsi une importancerelativement considérable, 
par suite des conséquences que l’on peut tirer des résultats 
obtenus. Des expériences ont été faites, tant sur des ani- 
maux que sur des plantes, par MM. Darwin, Berkeley, . 
C. Martins et quelques autres savants, sans avoir amené, 
jusqu'ici, de résultats bien concluants au point de vue de 
la solution de ces grandes questions. M. Darwin, ayant 


(4) Brochure in-8° de 12 pages d'impression. (Extrait de la 
Gazzetta ufficiale du royaume d'Italie, du 9 mars 1864, n° 59, 
Turin.) 


— 303 — 


pris l’'Hehx pomalia pour sujet de ses expériences, a 
trouvé que cette espèce, non-seulement quand elle est 
pourvue de son épiphragme épais, mais encore quand elle 
n’est protégée que par une mince pellicule, pouvait sur- 
vivre à quatorze jours d'immersion dans l’eau de mer. 
M. Aucapitaine a renouvelé ces intéressantes expériences 
sur 1400 mollusques terrestres appartenant aux genres e- 
lix, Bulimus, Clausilia, Pupa, Ferussacia et Cyclostome. 
Après une immersion prolongée pendant quatorze jours 
(du 20 janvier 4855 au 5 février), il les a retirés et placés 
dans des conditions normales ; 27 ont donné signe de vie, 
après des intervalles variant de deux à cinq jours; le reste 
avait péri. Sur 54 Helix soumis à l’expérience, aucun n’a 
survécu, ce qui est en contradiction manifeste avec les ré- 
sultats annoncés par M. Darwin, et pourtant ce genre 
était représenté, entre autres espèces, par 6 A. naticoides 
possédant leur solide épiphragme. Ce résultat concorde, 
au contraire, parfaitement avec ce qu'a dit, il y a quelques 
années, notre collaborateur P. Fischer (1). Les survivants 
se distribuaient comme il suit : 4 Clausilia rugosa (sur 6), 
2 Bulimus decollatus (sur 6) et 5 B. ventricosus (sur 14); 
5 Pupa cinerea (sur 6), 5 Ferussacia folliculus (sur 12), 
et enfin 11 Cyclostoma elegans (sur 12). La proportion, 
relativement considérable, des Cyclostoma survivants s'ex- 
plique très-bien par la protection efficace de l’opercule; 
mais il n’en est pas ainsi de celle des Pupa, qui n’ont 
pas la même ressource. 

Nous ne considérons pas comme matériellement impos- 
sible, surtout à petite distance, le fait de l'introduction de 
Mollusques terrestres tombés accidentellement dans la mer 
et déposés plus loin par les courants, avant d’avoir suc- 


CS 


(4) Mélanges conchyliologiques, 1854-1856. 


— 304 — 


combé; mais, néanmoins, nous ne pensons pas qu'il faille 
tenir grand compte, dans la science, d’une éventualité aussi 
improbable. Selon nous, les acclimatations de Mollusques 
ont dû s’opérer presque toujours par suite des rapports 
commerciaux des peuples les uns avec les autres. Nous 
admettons aussi, mais exceptionnellement et dans des cas 
très-rares, les acclimatations provenant du fait de certains 
animaux voyageurs, et notamment des oiseaux aquatiques, 
qui peuvent porter à d’assez grandes distances, d’un cours 
d’eau à l’autre, des œufs ou des embryons de Mollusques 
fluviatiles, adhérents à la vase qui recouvre leurs pattes. 
Les ouragans peuvent encore parfois produire des résultats 
analogues. 

Quoi qu'il en soit, on ne peut se dissimuler l'intérêt 
puissant des grosses questions que soulève la brochure de 
M. Aucapitaine. S'il ne les résout pas, il a, du moins, le 
mérite d'appeler sur elles l'attention du monde savant. 
Nous l’engageons vivement à poursuivre le cours de ses 
expériences, et nous aurons beaucoup de plaisir à faire 
connaitre à nos lecteurs les résultats qu’il aura obtenus. 

He 


Études paléontologiques sur les dépôts juras- 
siques du bassin du Rhône, par Eug. Dumor- 
tier. — Première partie, Enfra-lias (1). 


M. Dumortier, qui depuis longtemps s’est livré à de 


(4) Paris, 1864, chez F. Savy, libraire, rue Hautefeuille, 24. 
4 vol. grand in-8° de 190 pages d'impression, accompagné de 
30 planches lithographiées. Prix, 20 fr. 


— 305 — 


laborieuses recherches dans le bassin du Rhône, et y a 
recueilli des matériaux considérables, se trouvait plus à 
même que tout autre de mener à bien un travail paléon- 
tologique sur cette partie de notre territoire. Le livre qu’il 
vient de publier est moins une description régulière de la 
vaste contrée comprise sous le nom de bassin du Rhône 
qu’un recueil d'observations soigneusement relevées dans 
un bon nombre de localités, et rigoureusement coordon- 
nées selon l’ordre de dépôt des couches. Il réunit, sous le 
nom (déjà admis par un certain nombre de géologues) 
d'infra-lias, tout ce qui se trouve compris entre le bone- 
bed et les couches du lias inférieur à Gryphœa arcuala. 
Ces dépôts correspondent à la partie inférieure de l'étage 
sinémurien de d'Orbigny, et se subdivisent en trois zones 
qui paraissent comprendre trois faunes successives assez 
tranchées : la zone inférieure, caractérisée par l’Avicula 
contorta, la zone moyenne, caractérisée par l'Ammontes 
planorbis, et la zone supérieure, caractérisée par l Ammo- 
niles angulatus. L'auteur passe en revue successivement 
chacune d’elles, en étudiant avec soin les fossiles qu’elle 
renferme. Il donne des indications détaillées sur les divers 
gisements et décrit les espèces nouvelles. Ces espèces sont 
assez nombreuses; nous citerons les suivantes : Turbo 
Albinatii, dont le genre nous paraît un peu douteux; 
Cerithium viticola ; Cypricardia porrecta; Pinna crume- 
nilla; Mytilus Stoppant, M. Dalmasi; Pholadomya 
avellana ; Goniomya Gammalensis ; Lyonsia (?) socialrs ; 
Pecten Euthymei, P. securis; Plicatula crucis; Placu- 
nopsis Munieri; Ostrea Rhodan; Litlorina silvestris ; 
Turritella aurea, T. chorda, T. nucleus, T. Martini, 
T. glandulæ; Chemnitzia Poleymiaca ; Orthostoma cylin- 
drata, O. scalaris; Neritopsis Archiaci; Trochus gra- 
num, T. Bellijocensis, T. bardus, T. Berthaudi, T. ala- 
21 


— 306 — 


tus; Turbo Ferry; Cerithium Berthaudi, C. Falsami, 
C. lugdunense; Astarte limbata; Lima campanula, 
L. cometes; Pecten Veyrasensis. Les descriptions sont 
faites avec soin et accompagnées de diagnoses latines ré- 
gulières. Nous félicitons M. Dumortier de n'être pas 
tombé, sur ce point, dans la négligence et l’oubli des 
règles, dont un grand nombre de géologues donnent si 
malheureusement l'exemple. Les planches sont nom- 
breuses et d’une bonne exécution; elles représentent 
non-seulement les espèces inédites, mais encore celles 
qui, décrites par d’autres auteurs, n'avaient point ou 
avaient été insuffisamment figurées. Tel qu’il est, le livre 
de M. Dumortier nous paraît devoir être considéré comme 
un très-bon guide pour les naturalistes qui voudraient 
explorer le bassin du Rhône; ils y trouveront des rensei- 
gnements exacts et précis sur les principales localités à 
fossiles. C’est en même temps un ouvrage appelé à prendre 
place dans la bibliothèque de toutes les personnes qui 
s'intéressent à l'étude des terrains jurassiques. 
H. CROSSE. 


Bulletin de la Société de Climatologie algérienne. 
— Première année, 1864 (1). — N° [*. 


Nous recevons le premier Bulletin de la Société scienti- 
fique qui vient de se former récemment en Algérie; nous 
y trouvons un article malacologique de M. Ch. Lallemant 
sur le développement et l’acclimatation de quelques co- 


(4) Alger, rue Bruce, 7. Une livraison de 24 pages d’impres- 
sion. Prix de l’abonnement, 6 fr. par an. 


— 307 — 


quilles marines des environs d'Alger, et particulièrement 
du Mytilus edulis, de ’Arca barbata et du Venus verrucosa. 
A propos de cette dernière espèce, très-estimée au point de 
vue comestible et vendue sous le nom de Praire sur tout 
notre littoral méditerranéen, l’auteur fait remarquer qu’il 
n’est pas rare de rencontrer l'hiver, en décembre, sur la 
plage de Mustapha, après les grands coups de mer, de petits 
individus dont le diamètre ne dépassejamais un centimètre. 
En février, apparaissent des échantillons deplusgrandetaille 
(2 cent. à 2 cent. 1/2); enfin, en avril et mai, on en ren- 
contre de 4 à 5 centimètres, ce qui est le diamètre des 
adultes. L'auteur se base sur ces observations, qu'il a été 
à même de poursuivre pendant huit ans, pour penser que 
huit mois doivent suffire à l’accroissement complet des in- 
dividus de cette espèce. Nous voyons avec plaisir le goût 
des sciences naturelles commencer à se répandre en Algé- 
rie. Nous engageons donc vivement M. Lallemant à conti- 
nuer ses recherches malacologiques sur le littoral et à en 
faire connaître les résultats. H. C. 


Fauna adriatica. — Pars Ï. — Index AFfellusco- 
rum quæ usque adhuc reperit P. R. A. Stos- 
sich. Series |, Gasteropoda (1). 


Cette brochure n’est qu’un catalogue succinct des Mol- 
lusques terrestres, fluviatiles et marins que M. le profes- 
seur À. Stossich, de Trieste, a recueillis dans l’Adriatique 
ou sur le littoral, et dont il offre de céder des doubles, soit 


(1) Trieste, 1862. Brochure petit in-& de 44 pages d’im- 
pression. 


— 308 — 


par voie d'acquisition, soit par voie d'échange, aux natu 
ralistes à qui cela pourrait convenir. Cette première partie, 
la seule qui ait paru jusqu'ici, ne comprend que la liste 
des Gastéropodes. H. C. 


Rapport sur les progrès de la géologie en France 
pendant l’année 1862, par M. &. Cotteau (1). 


M. Cotteau continue à publier, chaque année, un tra- 
vail analytique dans lequel il passe en revue et apprécie 
les principaux ouvrages parus en France et faisant partie 
du domaine de la géologie ou de la paléontologie. Nous 
nous contenterons de signaler l’excellent compte rendu 
de notre honorable confrère à l'attention des naturalistes 
qui aiment à se tenir au courant du mouvement scienti- 
fique. Ils trouveront condensée, en quelques pages con- 
cises et intelligemment rédigées, la substance des princi- 
pales découvertes géologiques et des travaux Îles plus 
remarquables de l’année 1862. HG 


(1) Extrait de l'Annuaire de l’Institut des provinces, année 1864. 
Caen, 1863, typographie de A. Hardel , imprimeur-libraire, rue 
Froide, 2. Brochure in-8° de 38 pages d'impression. 


PS 


PARIS.—IMPRIMERIE DE M"* Y® BOUCHARD-HUZARD, RUE DE L'ÉPERON, 5. 
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JAN 91 LOU I fe 


228 


JOURNAL 


DE 


CONCHYLIOLOGIE. 


4er Ectohre 18GA4. 


Note sur la présence du genre Breïissena dans 
les eaux de la Loire, 


PAR P,. FISCHER. 


$ 1. L'extension du Dreissena polymorpha dans les eaux 
de l’Europe centrale et occidentale est l’un des faits les plus 
curieux de la distribution géographique des mollusques. 
Nous assistons tous les jours à de nouveaux envahissements 
de ce mollusque dont les étapes successives peuvent être 
soigneusement notées. Quand on le rencontre, en effet, 
dans une localité, il y pullule de telle façon, que sa pré- 
sence à une époque antérieure n’aurail pu être passée sous 
silence. 

Pallas, comme on le sait, décrivit le premier le Mytilus 
polymorphus qu'il avait découvert dans la Caspienne et 
ses affluents (1771). Quelque temps après, Chemnitz l'in- 


22 


— 9310 — 
diquait, mais sous un autre nom spécifique, dans le Volga, 
affluent de la Caspienne (1). 

Plus tard les Dreissènes sont signalées dans la mer Noire 
el ses affluents, tels que le Danube (Rossmässler, Porro, 
Frivaldsky, Stenz, Parreyss, etc.), le Dniéper (Jelski), etc., 
et dañs plusieurs lacs de l’Europe orientale et méridionale, 
lacs qui ne communiquent pas avec les affluents de la mer 
Noire ou de l’Adriatique, comme les lacs de Janina dans 
l’Albanie, de Prespé dans la Bulgarie (Mousson), d’Au- 
males près Varna dans la Bulgarie (Bourguignat), les ma- 
rais de Syrmie dans la Slavonie (Van Bénéden), etc. 

Les Dreissènes semblent avoir leur patrie dans les af- 
fluents de la Caspienne et de la mer Noire, ainsi que dans 
plusieurs lacs de l'Asie Mineure ; les couches fossilifères de 
la région aralo-caspienne, du bassin tertiaire de Vienne, 
montrent que ce genre était très-développé dans les mêmes 
contrées avant l’époque actuelle. 

Mais grâce aux communications des fleuves et rivières 
de l’Europe par les canaux, grâce surtout à la facilité que 
possèdent les Dreissènes de s'attacher aux corps flottants à 
l’aide d’un byssus, ces moilusques dans une deuxième 
phase de leur extension géographique envahirent tous les 
affluents de la mer d'Allemagne. 

On les recueille dans l’Elbe près de Hambourg (Ross- 
mässler), dans l'Havel affluent de l’Elbe, près Postdam 
(Stenz), dans divers cours d'eaux de la Prusse (de Baer, 
Kleeberg), dans le Rhin (Kilian). 

En Hollande ils pullulent dans le lac de Harlem (Waar- 
denburg); en Belgique leur présence est indiquée dès 1835 
dans un canal alimenté par la Meuse (Dreissens); depuis 


(4) Voir, pour l'historique du genre, Journal de Conchyhologie, 
tNIL, p.423; , 


— Ji — 
celle époque, il n’est pas de rivière qui n’en soit infestée, 
En Danemark on en a trouvé dans les lacs du voisinage de 
Copenhague (Môrch). 

En Angleterre M. Bryant en apporte un certain nombre 
à J. de CG. Sowerby qui les montre à la Société Linnéenne 
de Londres (1824); ils provenaient des docks du com- 
merce; de là ils se répandent dans la Tamise et ses af- 
fluents, dans les canaux, enfin dans les tuyaux de fonte 
qui distribuent l’eau à Londres. M. Cunnington a détaché 
des exemplaires vivants et dont la coquille était incrustée 
d’un dépôt ferrugineux; M. Norman en a recueilli une 
immense quantité dans les conduits d’une des principales 
rues de Londres : Oxford-Street. 

Les Dreissènes n’ont apparu en Écosse que vers 1854, 
dans l'Union-Canal près Edimbourg (Stark). 

M. Jeffreys indique encore quelques localités de la 
Grande-Bretagne, un canal près Worcester (Reece), un 
cours d’eau près Bath {Hutton), la rivière Nen (Berke- 
ley), etc.; M. Deshayes mentionne la rivière Lea, les docks 
et environs d'Édimbourg. 

Les eaux de ces diverses localités se jettent dans la mer 
d'Allemagne (Tamise) et dans la mer d'Irlande (Avon, af- 
fluent de la Severn). Nous voyons ainsi les Dreissènes être 
en rapport pour la première fois avec l’Atlantique. 

En France, enfin, les Dreissènes n’ont pas été signalées 
avant 1847. En 1855, M. Van Bénéden était très-autorisé 
à déclarer que notre pays en était dépourvu; mais les 
mollusques se sont rapidement frayé un chemin dans 
toutes nos eaux du Nord et de l'Est. On les trouve aujour- 
d’hui dans le Rhin et son affluent la Moselle (Dupuy), la 
Meuse et son affluent la Sambre (Joba), l’Escaut à Valen- 
ciennes (Normand). 

Ces trois fleuves se jettent dans la mer d’Allémagne dont 


site 
iqus les affluents sont maintenant peuplés de Dreissènes, 
à l'exemple de la mer Noire et de la Caspienne. 

Continuant leur route à l’ouest, nous voyons les Dreis- 
sènes dans la Somme à Abbeville (Baillon), dans la Seine 
à Rouen (Basin et Chevalier), à Paris (Gervais), dans les 
conduits d’eaux du bois de Boulogne (Fischer), de la 
place de lHôtel-de-Ville (Ozenne), à Troyes (Drouet); 
dans l'Oise affluent de la Seine (Baudon, Lecoq), dans la 
Marne, dans le canal de la Marne au Rhin (Godron), etc. 
Au nord-ouest, la Seine semble opposer une barrière 
à leur extension, car elles manquent dans la basse Nor- 
mandie et le massif breton. 

Dernièrement, enfin, j'ai reçu des exemplaires en bon 
élat découverts dans les eaux de la Loire par un zélé con- 
chyliologiste, le capitaine Morlet. 

Parmi ces coquilles les unes ont été trouvées à la fin 
d'octobre 1863 sur des pièces de bois provenant de la 
Suisse, à travers la Franche-Comté, par des canaux qui 
aboutissent au canal de Briare. Celui-ci se jette dans la 
Loire à 6 kilomètres environ au-dessus d'Orléans. 

D'autres Dreissènes ont été détachées des pierres qui 
soutiennent la digue de la Loire (rive gauche) à 2 kilo- 
mètres au-dessus du pont du chemin de fer (dit de Vierzon); 
elles étaient adultes et d’une coloration jaune uniforme. 

Cette découverte est importante, elle fixe l'époque de 
l'introduction des Dreissènes dans le bassin de la Loire 
qui se déverse dans l’Atianlique; or jusqu’à présent les 
Dreissènes ne vivaient en France que dans les cours d'eaux 
tributaires de la mer d'Allemagne et de la Manche. 

ILest probable que dans quelques années les naturalistes : 
citeront le genre Dreissène au nombre des mollusques du 
sud-ouest et du midi de la France qui en sont privés, : 
ainsi que l'Italie et la péninsule Ibérique. 


— 313 — 


$ 2. Quelques auteurs mettent encore en doute l'intro- 
duction artificielle des Dreissènes dans } Europe centrale et 
occidentale, ou la croient plus ancienne qu’on ne le pense. 
M. Môrch, par exemple, s'appuie sur deux documents à 
mon avis très-contestables pour supposer que dès le siècle 
dernier les Dreissènes existaient en Allemagne (1). Lors 
même que Sander (1780) et Schultze (1769) auraient re- 
cueilli des Dreissènes, la présence de celles-ci était encore 
bien peu établie puisque les auteurs des faunes conchyliolo- 
giques d'Allemagne, du commencement de ce siècle et de 
la fin du siècle dernier, gardent un silence significatif sur 
les Dreissènes. Je le répète, il n’y a rien d’impossible dans 
l'introduction de quelques individus isolés, mais la grande 
invasion n’avait pas encore commencé en 1780. 

Un document d’une plus grande valeur contre l’émi- 
gration des Dreissènes est une note de M. Ch. d’Orbigny, 
sur le diluvium à coquilles lacustres de Joinville (Seine), 
insérée dans le Bulletin de la Société géologique de France 
(séance du 21 novembre 1859). 

Parmi Îes mollusques énumérés par ce géologue se 
trouve le Dreissena polymorpha dont l'existence serait 
ainsi constatée dans la faune de la période quaternaire de 
la France. Mais il résulte d’explications données verbale- 
ment par M. Ch. d'Orbigny qu’il n’a été trouvé qu’un 
seul esemplaire de Dreissène et que cet exemplaire n’a pas 
été recueilli en place par lui-même, mais apporté par une 
personne étrangère à la science. Il est donc à présumer 
que la citation de la Dreissène est fondée sur une erreur 
d'observation et doit ètre rejetée formellement. 

$ 5. La taille des exemplaires pris sur les pièces de bois 
à Orléans peut fournir quelques données sur la durée de 


(4) Journ. Conchyl., t. IX, p. 264. 


— 31h — 


l'accroissement des coquilles. Les pièces de bois avaient 
été placées dans l’eau depuis cinq à six mois, et les Dreis- 
sènes mesuraient 25 millimètres de longueur; or la taille 
ordinaire des Dreissènes est de 55 millimètres; en moins 
de six mois, elles ont donc acquis les deux tiers de leur 
développement dans des conditions de navigation qui ne 
devaient pas le favoriser. 

C'est un fait à ajouter aux diverses observations publiées 
sur le même sujet dans le Journal de Conchyliologie (t. IV, 
p. 424; t. XIL, p. 5). PUR: 


Note sur le développement des mollusques dans 
le port de ‘Foulon, 


PAR M. LE BARON HENRI AUCAPITAINE. 


Le Journal de Conchyliologie ayant publié, à diverses 
reprises, des notes intéressantes sur la rapidité du déve- 
Joppement de certaines coquilles (1), j'ai pensé qu’il y au- 
rait peut-être quelque intérêt à communiquer à ses lec- 
teurs le fait suivant qui appartient au mème ordre d'idées 
et que je viens d'observer récemment à Toulon. 

Ayant remarqué que le bassin n° 2 du port et arsenal 
militaire, dit de Castignau, complétement mis à sec pour 
recevoir les débris du vaisseau le Santi-Petri, avait ses re- 
vêtements semés de milliers de taches blanches, je des- 


(4) Notamment M. Petit de la Saussaye, Journal de Conchyl., 
1853, p. 424, el M. Paul Fischer, même recueil, 1864, p. 5. 


— 9315 — 

ceudis dans le bassin où je pus constater que ces taches 
n'étaient autre chose que des traces de balanes, ou des 
valves adhérentes de l'huître commune; celles-ci en 
nombre considérable, et offrant toutes un diamètre de 
8 à 12 millimètres. Les adhérences de balanes ne présen- 
taient pas moins de 8 à 10 millimètres de superficie. 
Le bassin de Castignau étant vidé et nettoyé à chaque en- 
trée de navire sur forme, il était facile d'obtenir l’époque à 
laquelle il avait été inondé, puis vidé, ce qui devait donner 
la durée exacte du temps pendant lequel ces mollusques 
avaient pu se développer. Il résulte des renseignements 
pris au bureau des travaux hydrauliques que le bassin 
n° 2 avait été immergé pendant trente-deux jours, au bout 
desquels on avait procédé à un grand nettoyage du fond et 
des parois de la cuvette. Les milieux devant, comme l’a 
fait justement remarquer M. le D° Fischer, exercer une 
très-grande influence sur la taille et surtout l’espace de 
temps que les mollusques à coquilles peuvent mettre pour 
atteindre leur degré définitif de croissance, rendent quel- 
. ques détails encore nécessaires. Les eaux du port de Tou- 
lon reçoivent les immondices de la ville et, par consé- 
quent, offrent, soit par elles-mêmes, soit par les myriades 
de petits crustacés qui s y développent, de nombreux ali- 
ments aux mollusques carnivores. De plus, la paroi du 
bassin Castignau est en partie construite en pierre taillée 
d’un calcaire très-dur qui a pu fournir aux mollusques 
des éléments pour accroître rapidement leurs tests. 

Le temps m’a manqué pour observer avec plus de détails 
le fond de la forme Castignau. Mais, si incomplète que soit 
cette observation, j'ai cru intéressant de la faire connaître, 
ne füt-ce que dans l'espoir d’en déterminer d’analogues et 
de plus suivies. H. À. 


— 316 — 


Description d'espèces nouvelles de Shanghai et 


du nord de la Chine, 


PAR H. Crossg ET O. DEBEAUX. 


4. Hezix ARCASIANA. (PI. XIE, fig. 4.) 


H, Arcasiana, Crosse et Debeaux, Journ. Conchyl., 
vol. XI, 1865, p. 586. 


Coquille pourvue d’un ombilic médiocre, entamé et en 
partie caché par le bord columellaire, de forme conico- 
globuleuse, médiocrement épaisse et peu brillante, sub- 
translucide, marquée de stries longitudinales obliques, 
fines et irrégulières, et à coloration d’un blanc de lait uni- 
forme. Les tours, au nombre de six, sont convexes et s’ac- 
croissent peu à peu; le dernier est non descendant et 
renflé vers la base, sauf dans la partie qui entoure l’ombi- 
lic. La suture est bien marquée, l'ouverture presque ver- 
ticale, blanche, échancrée et de forme arrondie. Le pé- 
ristome est réfléchi; les bords sont éloignés l’un de l’autre 
et faiblement convergents; le bord columellaire est dilaté 
surtout à sa naissance, et le bord externe légèrement at- 
ténué. — Plus grand diamètre de la coquille 16 milli- 
mètres, plus petit 14, hauteur 10 172. 

Cette espèce vit dans les haies, aux environs de Shang- 
hai et de Woosung. C’est une Hélice presque européenne 
d’aspect, et qui rappelle certaines variétés de l Helx fru- 
ticum de Müller per son test et sa coloration : elle s’en 
distingue par sa forme plus élevée et plus conique, son test 


— 917 — 


un peu plus épais, sa taille plus petite, son ombilic plus 
couvert et son péristome plus dilaté. Si on la compare aux 
autres espèces de Chine, on peut la rapprocher de l’H. 
cestus, Benson, que l’on trouve également aux alentours 
de Shanghai, mais qui est plus mince, de plus petite taille 
et qui se distingue d’ailleurs par la faible convexité de ses 
tours dont le dernier est assez fortement caréné (1). 

Nous dédions cette espèce à M. le professeur Laureano 
Perez Arcas, zoologiste distingué de Madrid : elle fait, ainsi 
que les espèces suivantes, partie de la collection Debeaux. 


2. HELIxX YANTAIENSIS. (PI. XIL, fig. 2.) 


H, Yantaiensis, Crosse et Debeaux, L. c., 14865, p. 587. 


Cette coquille présente une perforation ombilicale, 
presque entièrement cachée par le développement du bord 
columellaire; elle est d’une forme globuleuse, légèrement 
déprimée, très-finement striée dans le sens longitudinal, 
peu épaisse, subtranslucide; sa coloration parait être d’un 
blanc jaunâtre un peu corné, autant qu’il est possible d’en 
juger d’après le seul individu en médiocre état de conser- 
vation qu’il nous ait été donné d’examiner. La spire est 
peu élevée et arrondie au sommet; elle se compose de cinq 
tours légèrement convexes et dont le dernier est légère- 
ment comprimé dans le voisinage du bord externe et non 
descendant. L'ouverture est semi-lunaire et en forme de 
trèfle, le péristome blanc et légèrement réfléchi. La colu- 
melle est très-courte et forme un angle obtus avec le 


(1) L'Helix cestus, indiqué par MM. Benson, Reeve et Pfeiffer, 
comme habitant le Bengale, à été recueilli authentiquement, sur 
plusieurs points de la Chine, lors de l’expédition française. Il est 
probable que celte espèce est répandue sur un grand nombre de 
points de la Chine et de l’Indo-Chine, comme l’H. similaris, avea 
lequel on la confondait dans le principe, H. CROSSE, 


— 3183 — 


bord basal qui est lui-même légèrement subanguleux à son 
point de jonction avec le bord externe; de plus, le bord 
basal et le bord externe sont munis, chacun, d’une dent 
saillante, située assez profondément dans l'ouverture 
qu’elle rétrécit (1). Le bord columellaire est dilaté et 
couvre presque complétement l’ombilic. Sur la partie pa- 
riétale, on distingue deux petites dents ou lamelles très- 
peu développées et placées en opposition avec celles des 
bords. — Plus grand diamètre 8 millimètres, plus petit 
6 172, hauteur 5. 

Cette espèce a été recueillie sur les collines micaschis- 
teuses et granitiques qui avoisinent Yantai, près du camp 
de Tche-fou (province de Chan-tong). 

C’est encore une forme quasi-européenne par la dispo- 
sition de son ouverture et par les dents qui la resserrent; 
elle se rapproche, d’une façon très-remarquable, de 
l'H. holoserica, Studer, espèce des Alpes; elle est d’ail- 
leurs plus petite, plus globuleuse et s’en distingue encore 
par son ombilic presque nul et sa coloration blanchôtre. 


5. HezIx TCHEFOUENSIS, Crosse et Debeaux. 
(PI. XIL, fig. 5.) 
H. Munieriana, Crosse et Debeaux, /. c., 1863, p. 587, 
nec H. Munieri, Deshayes. 


Coquille à large ombilic permettant d’apercevoir les 
premiers tours, de forme suborbiculaire, un peu déprimée, 
assez mince, transparente, hérissée de petits poils très- 
courts, distants les uns des autres et qui ne sont bien dis- 
tinctement visibles qu’à la loupe; sa coloration est d’un 
brun corné uniforme. Les tours, au nombre de 4 172, 


(1) Nous rappelons ici que, par suite d’une faute d'impression, 
relevée d’ailleurs dans l’errata, la diagnose latine dit, à propos 
des bords : « indentatis, » au lieu de «unidentalis.»  H. C. 


— 9319 — 


sont faiblement convexes et s’accroissent peu à peu; le 
dernier est légèrement descendant. L'ouverture est échan- 
crée et de forme arrondie, le péristome subréfléchi est 
d'un jaune corné; ses bords sont séparés, mais conver- 
gents; le bord columellaire est plus développé que le bord 
externe qui est atténué. — Plus grand diamètre 8 milli- 
mètres, plus petit 6 172, hauteur 3 172. 

Cette espèce provient des environs de Tche-fou, sous 
les galets micaschisteux des collines incultes dont le pied 
est baigné par la mer. Son facies, tout européen, permet 
de la rapprocher de certaines Hélices de France, telles 
que l’H. hispida et les espèces voisines, dont il est d’ail- 
leurs facile de la distinguer spécifiquement. 

Nous lui avions donné, en octobre 1865, le nom de 
M. Munier-Chalmas, jeune naturaliste, à la collaboration 
duquel le Journal de Conchyliologie doit plusieurs articles 
intéressants. M. Deshayes ayant décrit, quinze jours avant 
nous, dans les livraisons 55-56 de ses Animaux sans verlè- 
bres du bassin de Paris, un Helix Munieri fossile, nous 
nous trouvons dans la nécessité de changer notre dénomi- 
nation, pour obéir aux lois de la nomenclature. 


4. Heuix Frizevyi. (PI. XII, fig. 3.) 
H. Frilleyri, Crosse et Debeaux, L. c., 1863, p. 587. 


Coquille pourvue d’un ombilic recouvert, en grande 
partie, par le développement du bord columellaire (1), de 
forme conico-globuleuse, faiblement striée dans le sens 
longitudinal, mince, transparente et cornée. Les tours, au 
nombre de 5 172, sont convexes; le dernier est renflé du 
côté de la base et non descendant. L'ouverture est échan- 
crée et de forme arrondie, le péristome tranchant. Les 


(1) I faut lire, dans la diagnose latine, « obtecte umbilicata » 
au lieu de «umbilicata. »  H.C. 


— 9320 — 


bords sont peu convergents, presque parallèles et réunis 
_par un dépôt calleux très-mince; le bord columellaire est 
légèrement réfléchi et assez développé, à son origine, pour 
cacher la majeure partie de l’ombilic ; le bord droit est 
simple et tranchant. — Plus grand diamètre 13 milli- 
mètres 172, plus petit 12, hauteur 10. 

Cette espèce vit dans les petits murs en pierres sèches 
et les ravins rocailleux qui avoisinent la ville de Ki-tsen- 
soo, située à peu de distance du camp de Tche-fou; elle 
se trouve également à la base du grand tumulus de l'an- 
cien camp de l’armée française. 

Cest, en quelque sorte, un diminutif de l'A. ravida, 
Benson; elle est beaucoup plus petite, plus mince, plus 
brillante et moins distinctement striée ; elle s'en distingue 
encore par sa forme un peu plus conique, par son ombilic 
plus recouvert et par le dépôt calleux qui réunit ses deux 
bords. Sa taiile et sa coloration sont à peu près celles de 
VA. Tourannensis, Eydoux et Souleyet, dont elle s'é- 
loigne, d’ailleurs, par sa forme moins globuleuse, son test 
plus mince et son bord droit, simple et tranchant. Elle 
paraît constante dans ses caractères, si l’on en juge d’après 
les nombreux individus qui ont été recueillis. 

Nous dédions cette espèce à M. le D' Frilley, qui s’est 
occupé avec succès de la recherche des mollusques ter- 
restres et fluviatiles de Cochinchine pendant son séjour 
dans ce pays. H: Cet O. D: 


— $9f 
Description d'une espèce nouvelle, 


PAR H. CROSSE. 


CyrcLopnorus DEBEAUXI. (PI. XIE, fig. 1.) 


Cyclophorus Debeauxi, Crosse, Journ. Conchyl., 1864, 
p. 42. 


Coquille ombiliquée, de forme turbinée, bien que légè- 
rement déprimée, assez solide, lisse et d’une coloration 
blanchâtre uniforme. La spire est assez élevée et son som- 
met est quelque peu aigu. Les tours, au nombre de 5 172, 
sont faiblement convexes; le dernier est grand et arrondi, 
sauf dans le voisinage du bord droit, où il devient obtusé- 
ment subanguleux ; la suture est assez marquée. L’ombilic, 
bien que médiocre, laisse voir les premiers tours. L’ou- 
verture est légèrement oblique, large, subarrondie et blan- 
châtre à l'intérieur, comme le reste de la coquille. Le pé- 
ristome présente la même coloration; il est développé, 
assez épais, et ses bords sont réfléchis et réunis par un 
mince dépôt calleux. -— L’opercule nous est inconnu. — 
Le plus grand diamètre de la coquille est de 58 milli- 
mètres, le plus petit de 51, la hauteur de 26. L'intérieur 
de l'ouverture à 44 millimètres de hauteur et 16 de lar- 
geur. 

Cette espèce se rapproche du C. Malayanus de Benson, 
dont elle a la forme générale; elle en diffère par sa colo- 
ration d'un blanc de lait uniforme et par son péristome 
qui est simple, au lieu d’être distinctement double comme 
celui de l'autre espèce. Sous tous les autres rapports, les 


aa DEN 
deux espèces sont excessivement voisines l’une de l’autre. 
On peut encore comparer le C. Debeauxi au C. alabastri- 
nus, Pfeiffer, de Ceylan, qui présente à peu près la même 
coloration, mais qui se distingue par son ombilic beaucoup 
moins profond, par les premiers tours de spire légèrement 
teintés, et enfin par le plus grand développement et la co- 
loration d’un fauve carnéolé de son péristome. 

Le C. Debeauxi habite l'île de Singapour, dans les lieux 
secs et rocailleux ; on le trouve également dans les petites 
îles malaises du détroit de Rio. Les pêcheurs malais l’ap- 
portent souvent avec les coquilles marines qu'ils vendent 
aux étrangers. Nous le dédions à notre honorable corres- 
pondant et collaborateur M. O. Debeaux, pharmacien aide- 
major, qui l’a recueilli, lors de l'expédition de Chine, ct 
de la collection duquel il fait partie. HG: 


Faune malacologique de Cochinchine. — Pre- 
mier supplément, 


PAR H. CROSSE ET P. FiIscHERr. 


Dans un précédent article (1), nous avons fait connaître 
plusieurs espèces nouvelles de notre colonie de l’extrème 
Orient, et donné le catalogue du petit nombre de Mol- 
lusques (71) qui y avaient été recueillis authentiquement. 
Grâce à de récentes communications, dues particulière- 
ment à M. Michau, nous nous trouvons en mesure de pu- 
blier un premier supplément à la faune malacologique de 
Cochinchine. 


(1) Journal de Conchyliologie, 1363, vol. XI, p. 343-379. 


— 323 — 


1. Doxax SarGonensis. (PI. XIIL, fig. 7.) 


Donax Saigonensis, Crosse et Fischer, ms. 


T'. rotundato-cuneata , tenuiuscula, nitens, polita, sub- 
lœvis, radiatim vix conspicue striatula, pallide luteo- 
fulva, ad margines rosea; umbonibus appressis, roses, 
obscure violaceo-radialis ; latere antico longiusculo, alte- 
nualo, rotundalo; postico brevissimo, abruple truncato, 
rugis irregulariter concentricis et strüs radiantibus, mi- 
nutis decussato ; intus albo et violaceo picta, roseo-margt- 
nata. — Long. 12, lat. A7, alt. 7 millim. 

Var. 8 palhidior, paulo major, intus vivide violacea, 
albo-marginata, umbonibus albidis. — Long. 15, lat. 18, 
alt. T millim. 

Habitat in flumine urbem alluente Saigon dictam, Co- 
chinchinæ (coll. Crosse et Debeaux). 

Coquille en forme de coin arrondi, assez mince, polie, 
brillante et paraissant lisse, bien qu’un examen attentif 
révèle la présence de stries rayonnantes presque impercep- 
libles. Sa coloration générale est d’un fauve pâle tirant sur 
le jaune et devenant rosätre dans le voisinage des bords. 
Les crochets sont rapprochés l’un de l’autre et d’un ton 
rosé avec quelques radiations violâtres peu marquées. Le 
côté antérieur est assez allongé, atténué et arrondi; le 
côté postérieur, très-court et brusquement tronqué, est 
marqué de petites stries rayonnantes qui viennent croiser 
des rides plus fortes, irrégulièrement concentriques. L’in- 
térieur de la coquille est plus ou moins violet et blanchâtre 
par endroits; la partie la plus rapprochée des bords est 
d’un beau rose pourpré. — La longueur de l'individu fi- 
guré est de 12 millimètres sur une largeur de 17 et une 
hauteur de 7. 


La variété 8 est un peu plus grande et se distingue par 


— 324 — 
sa coloration plus pâle et ses crochets blanchâtres; l'inté- 
rieur des valves:est d’un violet intense, à l'exception des 
bords qui sont blancs. 

Cette espèce n’est pas sans quelques rapports avec le 
D. lævigata, Deshayes; elle en a la taille et la forme gé- 
nérale, mais elle est plus mince, moins visiblement striée, 
et se distingue par la sculpture particulière de son côté 
postérieur, dont nous ne trouvons pas l'équivalent dans 
d’autres espèces, et que nous représentons (fig. 7 a) avec un 
assez fort grossissement. 

Elle a été recueillie dans la rivière de Saigon (Cochin- 
chine), à 10 lieues du cap Saint-Jacques; elle doit vivre, 
par conséquent, tantôt dans l’eau douce, ou à peu près 
douce, et tantôt dans l’eau salée qu'amènent les marées. 
On peut donc la-considérer comme une espèce incomplé- 
tement marine. 


2, VENUS ÆQUILATERA. 


Venus æquilatera, Sowerby, Thes. Conchyl., pl. crix, 
fig. 168, 169. 

Hab. Cochinchine (coll. Crosse). Cette espèce, que l’on 
retrouve au Japon, ressemble, au premier abord, à une 
Donace; elle s’en distingue par sa charnière qui est bien 
celle d’une Venus, et par l’absence de toute denticulation 
marginale. 


5. CYTHEREA (MERETRIX) LYRATA. 


Cytherea lyrata, Sowerby. Thes. Conchyl. , pl. CxxIx, 
fig. 61. 


Var. 8 violacea, cæterum typo similis. 

Hab. cap Saint-Jacques (coll. Crosse). Cette grande et 
belle espèce, encore peu répandue dans les collections, est 
remarquable par sa coloration d’un jaune clair, qui tourne 


— 9325 — 


brusquement au brun grisâtre, vers le côté postérieur, et 
par l’élégance des côtes qui sillonnent sa superficie. 

Notre variété 8 se distingue de la forme typique seu- 
lement par sa coloration générale d’un ton violacé plus ou 
moins intense. 


4. UNIO MEGAPTERUS. 


Unio megapterus, Morelet, in Journ. Conchyl., 1864, 
p. 159. 


Hab. Cochinchine (M. Morelet). Grande espèce, voisine 
de l'U. delphinus. 


9. UNIO MANDARINUS. 
Unio mandarinus, Morelet, in Journ. Conch., 1864, 
p. 159. 


Hab. Cochinchine (M. Morelet). Petite espèce verte, re- 
marquable par les rides profondes et disposées en zigzags 
qui couvrent sa surface. 


G. Unro Massinr. 


Unio Massini, Morelet, in Journ. Conchyl., 1864, p. 288. 

Hab. Cochinchine (M. Morelet). Espèce qui a quelques 
rapports avec l'U. abnormis, mais qui s’en distingue par 
sa taille plus petite et sa charnière arquée. 


7. PECTUNCULUS PECTINIFORMIS. 
Pectunculuspectiniformis, Lamarck, Reeve, Conch. Ic., 11. 
Hab. Poulo-Condor (M. Michau). 
8. ARCA GRANOSA. 


Arca granosa, Linné, Syst. naluræ, p. 1142. — Reeve, 
Conch. Ic., 15. 


Hab. cap Saint-Jacques (M. O0. Debeaux). 
23 


— 926 — 
9. PARMOPHORUS CORRUGATUS. 


Parmophorus corrugalus, Reeve, Sowerby, Thesaurus, 
pl. cCxLvuL, fig. 4, 7. 
Hab. Poulo-Condor, sur les coraux (M. Michau). 


10. SUCCINEA COCHINCHINENSIS. 


Succinea Cochinchinensis, Pfeiffer, ms. 
— — CrosseetFischer,Journ.Conch., 
1865, p. 545. 
— — Pfeiffer, in Proc. zool. Soc. 
London, 18653, p. 525. 
Hab. environs de Saigon. M. Pfeiffer, dans la dernière 
partie des Proceedings de 1865, parue récemment, donne 
la diagnose latine de cette espèce. 


11. Hezix WEINKAUFFIANA. (PI. XIL, fig. 7.) 


Uelix Weinkauffiana, Crosse et Fischer, Journ. Conch., 
1865, p. 350. 


Nous avons cru devoir donner comparalivement, sur la 
même planche, les figures de l'H. Weinkauffiana et de 
VIT. Crossei (fig. 6), afin que l’on puisse apprécier de visu 
les caractères différentiels de ces deux espèces, que nous 
ne reproduisons pas ici, les ayant déjà mentionnés précé- 
demment. 


12. Hezix BouyERt. 


Ielix Bouyeri, Crosse et Fischer, emend. 
Helix Bouyei, Crosse et Fischer, Journ. Conch., 1865, 
p. 269, pl. 1x, fig. 7. 
Il y a nécessité de modifier ainsi le nom de cette espèce 
qui est dédiée à M. le D' Bouyer et non Bouyé. 


— 327 — 
45. HELIX TOURANNENSIS. 


Helix Tourannensis, Souleyet, Zool. Bonite, vol. If. 


Cette espèce, recueillie pour la première fois par 
M. Souleyet, aux environs de Touranne, vient d’être re- 
trouvée à Winh-Luong; elle y est très-abondante. 


414. HELIX PERNOBILIS. 


Limax lampas, Martyn, Univ. Conch., WE, 417, nec 
Helix lampas, Müller. 
Helix pernobilis, Férussac, Prodr., p. 59, n° 182. 
— Férussac et Deshayes, Hist. Moll.,p. 61, 
pl. LXxXIV, fig. 4. 

Hab. Poulo-Condor (Mariyn). 

L’Helix pernobilis est une grande espèce qui a quelques 
rapports avec l'Æ. distincta, Pfeiffer. Elle ne paraît avoir 
été recueillie, jusqu'ici, par aucun des naturalistes fran- 
çais qui ont exploré Poulo-Condor dans ces derniers 
temps; elle n’a été trouvée bien authentiquement, à notre 
connaissance, qu'à Siam et au Cambodge. On sait, d’ail- 
leurs, que ce dernier pays, récemment soumis au protec- 
torat de la France, est limitrophe de ses possessions de 
Cochinchine. 


15. Herix Bizceneusri (PI. XII, fig. 8). 


Helix Billeheusti, Crosse et Fischer, ms. 

T. imperforala, conica, tenuissima, lœvis, pellucida, 
unicolor, pallide cornea ; spura subelevala, apice obtusula; 
sutura marginala; anfr. G sensim accrescentes, planius- 
culi, ultimus filo-carinalus, non descendens, sublus vix 
convexus ; aperlura subverticalis, lunato-rotundatfa ; colu- 
mella recta, expansiuscula ; marginibus (basali et externo) 
simplcibus, acutis. — Diam. maj. 5 174, min. 5, all. 
2 172 millim. 


6 


Habitat in loco Fuyen-moth dicto, Cochinchineæ (coll. 
Crosse et Michau). 

Coquille imperforée, conique, très-mince, lisse, trans- 
parente et d'un brun corné, pâle et uniforme. La spire est 
assez élevée et se termine par un sommet légèrement ob- 
tus; la suture est bordée. Les tours, au nombre de 6, 
s'accroissent peu à peu et sont presque plans; le dernier, 
non descendant, est muni d’une carène filiforme, et fai- 
blement convexe en dessous. L'ouverture est subverticale 
et d'une forme semi-circulaire légèrement arrondie : la 
columelle est droite et un peu étalée : le bord basal et le 
bord droit sont simples et tranchants. — Plus grand dia- 
mètre de la coquille 5 millim. 174, plus petit 5, hau- 
teur 2 172. 

Cette espèce a été recueillie par M. A. Michau à Fuyen- 
moth, dans la Cochinchine française; elle paraît y être 
rare. « On la trouve sur les troncs d'arbres, à la fin de la 
«saison des pluies. L'animal est de couleur grisâtre (A. 
« Michau). » Nous lui donnons le nom de M. Billeheust de 
Saint-Georges, capitaine de frégale en retraite, qui, dans 
le cours de ses campagnes, s’est occupé avec succès de re- 


cherches malacologiques, et auquel le Journal de Conchy-. 


biologie a dù, il y a quelques années, la communication 
de plusieurs espèces alors nouvelles pour la science. 
16. STREPTAXIS SINUOSA. 
Streptaxis sinuosa, Pleiffer, in Malak. Blatter, 1860, 
p. 259. 
Hab. Cochinchine (M. Pfeiffer). Ce Streptaxis est muni, 
à l'ouverture, d’une petile lamelle pariétale linguiforme. 
17. STREPTAXIS EBURNEA. 
Streptaxis eburnea, Pfeiffer, in Malak. Blutter, 1860, 
p. 240. 


Laits... 


+ 304 = 

Hab. Cochinchine (M. Pfeiffer). L'ouverture de cette 

espèce est très-oblique et pourvue de 2 dents, l’une lin- 
guiforme et pariétale, l'autre placée au bord supérieur, 


18. ENNEA BICOLOR. 


Pupa bicolor, Hutton, in Journ. As. Soc., IT, p. 86. 

Hab. Cochinchine (M. Michau). On trouve cette petite 
espèce à peu près dans tous les pays tropicaux, où le riz 
est cultivé (Philippines, Maurice, Réunion, Saint-Tho- 
mas, etc.) (4). 


19. Buzimus Annamiricus. (PI. XI, fig. 8.) 


Bulimus Annamiticus, Crosse et Fischer, Journ. Conch., 
1865, p. 557. 


Nous donnons ici la figure de celte espèce, dont on 
trouvera la description dans le numéro d'octobre 1865 du 
Journal de Conchyliologie. M. le D’ L. Pfeiffer, auquel 
nous l’avons communiquée, semble disposé à la considérer 
comme une variélé de son B. melanomma ; M. Cuming, 
qui l’a vue également, la rapporte, de préférence, au 
B. Jayanus. Cette divergence d'opinions entre des auto- 
rités conchyliologiques aussi considérables prouve com- 
bien offre de difficultés l'étude du groupe de Bulimes de 
l’Indo-Chine, dont le type est le B. perversus de Linné, et 
qui sont tantôt dextres, tantôt sénestres. Ayant eu entre 
les mains un assez grand nombre d'individus, tous parfai- 
tement semblables entre eux, nous croyons devoir con- 
server l’espèce jusqu’à plus ample informé. 


20. Bucimus Donrnr. 
Bulimus Dohrm, Pfeiffer, in Proc. z0ol. Soc , 1865,p. 525. 


Hab. Cochinchine (coll. Cuming). 


(4) Voir Journal de Conchyl., t. V, p.71. 


— 330 — 

Cette espèce, que nous n'avons point vue et qui a été 
récemment décrite dans les Proceedings, appartient au 
même groupe que la précédente. Elle est d’un-jaune sou- 
fré; sa spire porte À ou 2 varices d’un brun noirâtre, 
et son dernier tour est marqué, au-dessous de sa partie 
médiane, d’une large fascie livide ou verdâtre; son péri- 
stome est blanc. La longueur de la coquille qui a servi à la 
description est de 45 millimètres, le diamètre de 25. 


91. PLECOTREMA PUNCTIGERA. 


Plecotrema punctigera, H. et A. Adams, in Proc. z0ol. 
Soc., 1855, p. 120. 

Hab. Cochinchine (M. Michau). Cette espèce, remar- 
quable par les lignes de poncticulations qui couvrent sa 
surface, et par ses zones spirales rougeâtres sur un fond 
d’un jaune tirant sur le fauve, porte 5 dents à l’ouverture, 
2 pariétales, 1 columellaire et 2 marginales. Elle a été re- 
cueillie dans un marais situé près de l'embouchure du 
Vaico, et qui assèche à chaque marée. 


22. NERITA POLITA. 


Nerita polita, Linné, éd. Gmelin, p. 3680. — Reeve, 
Conch. Ic., 2 
Hab. Poulo-Condor (M. Michau). Cette espèce y est 
assez commune. 
23. NERITA COSTATA. 
Nerita costata, Chemnitz, Conch. Cab., p. 299, pl. CXCI, 
fig. 1966, 1967. 
Hab. Poulo-Condor (M. Michau). 


2%. NERITA LINEATA. 


Nerita lineata, Chemnitz, Conch. Cab., vol. V, pe CXCI, 
fig. 1958, 1959. 


— 331 — 

Hab. cap Saint-Jacques et rivière de Saigon (M. 0. De- 
beaux). 

Cette espèce est facilement reconnaissable par sa colora- 
tion grisâtre sur laquelle tranchent des raies spirales noires 
ou d’un violet pourpré, et par son ouverture d'un ton 
jaune qui, par endroits, tourne à l’orangé. Elle remonte, 
dans la rivière de Saigon, jusqu'à 20 ou 25 milles de 
l'embouchure, c’est-à-dire encore plus haut que le Donax 
Saigonensis, dont nous parlons au commencement du 
présent article. Son habitat est donc très-incompiétement 
marin. On la trouve dans la vase ou sur le sable, au pied 
des palétuviers. D’après M. Michau, elle vit également à 
Singapour, dans des conditions analogues. 


95. STENOTHYRA MONILIFERA. 


Nematura monilifera, Benson, in Ann. and Mag. of nat. 
Hist., vol. 17, p. 542. 
Stenothyra monilifera, Benson, L. c., p. 496. 


= Hab. Cochinchine, dans Je marécage situé sur la rive 
gauche du Vaïco, à son embouchure (M. Michau). Rare. 


Cette espèce vit au pied des herbes, sur un terrain de 
sable vaseux : son ouverture est toujours tournée vers la 
terre, ce qui lui donne l'apparence d'un petit caillou brun. 
Elle se distingue de ses congénères par son test épais, très- 
solide, d'un brun corné, et par ses tours de spire fortement 
déprimés, dont le dernier porte de 17 à 18 rangées spi- 
rales de poncticulations grossières qui, en s'éloignant de 
la suture, deviennent de plus en plus serrées et finissent 
par se transformer en lignes profondément incisées. Ces 
petits points ne sont d’ailleurs bien visibles qu’à la loupe. 
La longueur de notre exemplaire est de 4 millim. 9, sa 
largeur. de 2 millim. 9. 


se 008 

Le genre Nemalura a été créé par M. Benson en 1836, 
dans le cinquième volume du Journal de la Sociélé asia- 
tique de Calcutta, pour un groupe de petites coquilles d’as- 
pect un peu difforme, que l’on confondait avec les Palu- 
dines, et qui, pour la plupart, vivent dans les eaux douces 
de l’Inde, de l’Indo-Chine et de quelques îles de l’extrème 
Orient. Plus tard, l’auteur ayant reconnu qu’il existait 
déjà un genre Nematura, créé en 1815 par Fischer de 
Waldheim, et faisant partie du domaine de l’Ornithologie, 
a remplacé sa dénomination générique par le nom de Ste- 
nothyra, qui doit être adopté définitivement. 

Les Stenothyra se distinguent des autres Paludinidæ 
par leur coquille ovale, comprimée, leurs tours de spire 
peu nombreux, leur ouverture presque orbiculaire petite, 
oblique, contractée, et leur opercule épais, à nucleus sub- 
central. 

26. CERITHIDEA OBTUSA. 
Cerithium obtusum, Lamarck, éd. Deshayes, vol. IX, 
p. 294. 
Cerithidea obtusa, H.et À. Adams, Genera, vol. I, p. 295. 

Var. 8 notanda, sutura monihfera insignis. 

Cerithidea Rhizophorarum, À. Adams, in Thes., p. 886, 
pl. CLXxXxvI, fig. 275. 

Hab. embouchure des rivières de Cochinchine (coll. Pe- 

tit de la Saussaye). 


27. PISANIA UNDOSA. 


Buccinum undosum, Linné. Reeve, Conch. Ic., 55. 
Pisania undosa, Gray, Guide to Mollusca, p. 15. 
Hab. Poulo-Condor (M. Michau). 


98. NASSA CORONATA. 


Buccinum coronatum, Lamarck, 2° édit., vol. X, p. 180. 
Nassa coronata, Deshayes, Reeve, Conch. Ic., 20. 


— 399 — 
Hab. Poulo-Condor (M. Michau). 
29. NASSA ARCULARIA. 


Nassa arcularia, Linné. Reeve, Conch. Ic., 25. 
Hab. Poulo-Condor (M. Michau). 


50. NASSA MURICATA. 


Nassa muricata, Quoy et Gaimard, Zool. Astrolabe, 
vol. IT, p. 450, pl. xxxHT, xxx. 
Hab. Poulo-Condor (M. Michau). 
51. TURBINELLA (LATIRUS) POLYGONA. 


Turbinella polygona, Gmelin. Reeve, Conch. Ie., I. 
Hab. Poulo-Condor (M. Michau). 


92. PURPURA (IOPAS) SERTUM. 


Purpura sertum, Bruguière. Reeve, Conch. Ie. Bucci- 
num, 42. 
lopas — H.et À. Adams, Genera, vol. I, p.198. 
Hab. Poulo-Condor (M. Michau). MM. Adams ont pro- 
posé le genre lopas pour cette coquille qui a l’opercule des 
Purpura avec une forme voisine de celle des Pisania. 


93. PURPURA HIPPOCASTANUM. 


Purpura hippocastanum, Linné. Reeve, Conch. Ic., n° 34. 
Hab. Poulo-Condor (M. Michau). 


54. RICINULA TUBERCULATA. 


Ricinula tuberculata, de Blainville. Reeve, Conch. Ic., 
ne 
Hab. Poulo-Condor (M. Michau). 


55. PTEROCERA LAMBIS. 


Pterocera lambis, Linné.Sow., Thesaurus, pl.xr, fig. 5,6,7, 
Hab. Poulo-Condor (M. Michau). 


56. Conus HEBRÆUS. 


Conus Hebrœus, Linné, Syst. nat., édit. 10, p. 1169. 
Hab. Poulo-Condor (M. Michau). 


57. CONUS VERMICULATUS. 


Conus vermiculalus, Lamarck, éd. 2, vol. XI, p. 22. 
Hab. Poulo-Condor (M. Michau). 


38. CONUS PULICARIUS. 


Conus puhcarius, Bruguière, Dict., n° 17, Encycl. mélh., 
pl. ccexx, fig. 2. 
Var. 8. guillis majoribus, interdum confluentibus con- 
spersa. 
Conus fusligatus, Bruguière, Dict., n° 18, Encycl. méth., 
pl. ccexx, fig. 4. 
Hab. Poulo-Condor (M. Michau). 


29. CONUS MINIMUS. 


Conus minimus, Linné, Syst. nat., éd. Gmelin, p. 5582. 


Hab. Poulo-Condor, dans les trous formés par les poly- 
piers (M. Michau). 


Var. 8 Condoriana, minor, lineis spiralibus brunneo 
magis distincte articulatis, ad basin granuliferis.— Lon- 
gueur 21, diamètre 12 millimètres. 

La coquille que nous rapportons à cette espèce bien 
connue et assez variable se distingue du type par ses 
lignes articulées, dans lesquelles le brun domine, et dont 
les plus rapprochées de la base portent des granulations 
très-distinctes : elle est, d’ailleurs, plus petite, et sa colo- 
ration générale est plus pâle. 


— 335 — 
40. CONUS CAPITANEUS. 
Conus capilaneus, Linné, Syst. nat., éd. Gmelin, p.5576, 
n° 6. 
Hab. Poulo-Condor (M. Michau). 
41. CONUS MUSTELINUS. 


Conus mustelinus, Bruguière, Dict., n°55, Encycl. méth., 
pl. cecxxvir, fig. 6. 

Hab. Poulo-Condor (M. Michau). 

L'opercule de cette espèce, mesuré sur un individu 
adulte, est d’une longueur de 17 millimètres et d’une 
largeur de 5; il est d’un brun foncé et ne diffère en rien, 
par sa forme, des opercules des grands Cônes que nous 
avons eu occasion d'examiner. 


42. Conus JANus. 
Conus Janus, Bruguière, Dict., n° 79, Encycl. méth., 
pl. cccxxx VI, fig. 5. 
Hab. Touranne. 


M. Thomas, de Brest, nous a communiqué deux variétés 
de cette espèce, qui ont été recueillies dans la baie de Tou- 
ranne par un officier du Cafhinat : elles font partie de sa 
collection. 


45. COoNUS STRIATUS. 
Conus striatus, Linné, éd. Gmelin, p. 5595, n° 58, Reeve, 
Conch. Ic., 179. 
Hab. Poulo-Condor (M. Michau). 


44. CONUS TEXTILE. 


Conus textile, Linné, éd. Gmelin, p. 5395, n° 59, Reeve, 
Conch. Ic., 209. 


Hab. Poulo-Condor (M. Michau), 


LA 
— 936 — 
45. COLUMBELLA SEMIPUNCTATA. 


Columbella semipunctata, Lamarck. Reeve, Conch. Ic., 
208. 
Hab. Poulo-Condor (M. Michau). 


46. COLUMBELLA PARDALINA. 


Columbella pardalina, Lamarck. Reeve, Conch. Le., 75. 
Hab. Poulo-Condor (M. Michau). 


47. CYPRÆA QUADRIMACULATÀ. 
Cypræa quadrimaculata, Gray, Zool. journ., X, p. 577. 


— Reeve. Conch. Ic., 107. 
Hab. Poulo-Condor (M. Michau). 


48. CYPRÆA NEGLECTA. 
Cyprœa neglecta, Sowerby, Conch. Ill. — Reeve, Conch. 
Ic., 100. 
Hab. Poulo-Condor (M. Michau). 


49. CYPRÆA ONYx. 


Cypræa onyx, Linné, Syst. nat. (12° éd.), p. 1177. 

Hab. Poulo-Condor (M. Michau). 

C’est! la variété figurée par Reeve, sous le numéro 59 c, 
dans son Conchologia Iconica : elle est remarquable par 
la coloration claire de sa partie dorsale, qui tranche sur 
le brun noirâtre du reste de la coquille. 


50. MITRA. STIGMATARIA. 


Mitra stigmataria, Lamarck, éd. Deshayes, vol. X, p. 520. 
— Reeve, Conch. Ic., n° 45. 

Hab. Poulo-Condor (M. Michau). Variété d'un gris 
d’ardoise. 


— 331 — 
51. MITRA PLICARIA. 


Mitra plicaria, Linné, éd. Gmelin, p. 5452. — Reeve, 
Conch. Ic., n° 56. 
Hab. Poulo-Condor (M. Michau). 


52. MITRA VULPECULA. 


bitra vulpecula, Lamarck, éd. Deshayes, vol. X, p. 518. 
— Reeve, Conch. Ic., n° 55. 
Hab. Poulo-Condor (M. Michau). 
53. Mirra Micaur. 


Mitra rigida Reeve, nec Swainson, Conch. Ic., n° 169. 
Hab. Poulo-Condor (M. Michau). 


M. Reeve s'est complétement mépris au sujet de cette 
espèce qu'il confond, nous ne savons pourquoi, avec le 
M. rigida de Swainson, coquille fort différente tant sous 
le rapport de la forme que sous celui de la coloration. Il 
suffit, pour reconnaître son erreur, de jeter un coup d'œil 
sur la planche du vol. 2 de la première partie des Hlus- 
trations de Swainson et sur la description qui l'accom- 
pagne. Le véritable AL. rigida n’est pas figuré dans Reeve. 
L'espèce qu’il a désignée sous ce nom restant dès lors 
sans dénomination, nous la dédions à M. Michau, qui a 
fait connaître sa véritable localité. Elle est allongée, d’un 
gris bleuâtre, et pourvue de côtes longitudinales espacées, 
dont chacune porte quatre mouchetures d’un brun orangé 
sur le dernier tour, et deux seulement sur les précédents : 
cette coquille est encore rare dans les collections. 


En réunissant à cette liste les espèces comprises dans 
la précédente et ne faisant point double emploi, on voit 
que le nombre des mollusques, dont l'existence en Cochin- 


— 338 — 

chine a été authentiquement constatée, s'élève jusqu'ici 
à 119. Il est inutile d’ajouter que, selon toute apparence, 
ce nombre s’élèvera considérablement, surtout en ce qui 
concerne les espèces terrestres et fluviatiles, lorsque ces 
vastes régions, à peine effleurées actuellement, auront été 
plus complétement explorées par les naturalistes. Si lon 
examine plus particulièrement les espèces marines du 
littoral de la Cochinchine et de Poulo-Condor, on y trouve, 
indépendamment de quelques formes spéciales, des mol- 
lusques de la mer Rouge, de la mer des Indes, et des 
grands archipels de l’extrème Orient (Philippines, Bor- 
néo, etc.); ce qui s'explique, d’ailleurs, parfaitement par 
la situation intermédiaire de la contrée qui nous occupe. 
On n’y a point rencontré encore de coquilles appartenant 
aux genres Voluta, Oliva et Marginella : quoique le genre 
Cancellaria soit représenté par de nombreuses espèces 
dans les mers de l'Inde et de la Chine, et qu'il doive, par 
conséquent, être bien développé en Cochinchine, il n’a été 
recueilli jusqu'ici, à notre connaissance, qu’un fragment 
appartenant à ce genre et trouvé au cap Saint-Jacques 
par M. Michau. H.C.et P.F. 


Diagnose d'une nouvelle espèce de Welute de 
l'Australie, 


PAR G. B. Sowergy, F. L. S. 


VoLuTA ELLIOTI. 


T. subfusiformis, oblonga, solida, pallide carneola, 
lineis rubro-fuscis, in medio undulatis, longitudinaliter 


— 9399 — 

strigala; spira breviuscula, apice obtuso ; anfrachibus 6 
subrotundatis, ultimo supra medium vix obtuse subangu- 
lalo ; suturis tumidis, albis, encaustis ; aperlura paulu- 
lum dilalata, intus aurantio-fusca, margine incrassato, 
albo ; columella plicis quatuor obliquis munita, crassius- 
culis, subæqualibus, antice paululum complanatis. — 
Long. 94, lat, 42 mill. (1). G. B.S. 


Description d'espèces nouvelles provenant de 


l'Australie méridionale, 


PAR H. CROSSE. 


1. TrocHus BLanpranus. (PI. XIII, fig. 1.) 


T. imperforata, subeiato-conica, solida, crassiuscula , 
strüs numerosis, obliquis, longitudinaliter impressa, et 
cingulis violaceo et albo quttato-articulatis spiraliter or- 
nala, violaceo-rosea ; sutura parum impressa : anfr. 7 
plan, embryonales À 1/2 lœves, purpurei, albo limbati, 
sequentes striali, cingulis G instructi, ultimus angulatus, 
vix descendens, subtus planiusculus, striis obliquis et cin- 
gulis, ul supra, decussatus ; apertura parum obliqua, sub- 
quadrata, intus margaritacea, lirata, iris, versus mar- 
gines, in rugas prominulas, opacas desinentibus ; locus 
umbiher in vicinio columellæ concaviusculus : marqine co- 
lumellari subarcuato, rugoso, valide umiplicalo, basali 


(1) Cette belle espèce sera figurée et plus amplement décrite 
dans le prochain numéro du journal, H. CRosse, 


— 340 — 


corrugalo, exlerno tncrassalo, inlus granulalo. — 
Alt. 48 1/2, diam. may. 14 mul. 

Habitat in Australia meridionali (coll. Angas). 

Coquille imperforée, de forme conique un peu élancée, 
solide, assez épaisse, marquée, dans le sens de la lon- 
gueur, de stries obliaues, nombreuses et assez pronon- 
cées, et, dans le sens de la spire, de cingulalions sail- 
lantes mouchetées et comme articulées de blanc et d’un 
violet pourpré, plus foncé que le reste de la coquille, dont 
le fond de coloration est d’un rose violâtre. La suture est 
peu marquée; les tours, au nombre de 7, sont plans, les 
embryonnaires (1 1/2) sont entièrement lisses, brillants 
et d’un violet pourpré avec une bordure blanchâtre; les 
autres portent 6 cingulations chacun, plus les stries obli- 
ques dont nous avons parlé plus haut; le dernier, très 
faiblement descendant, est anguleux, et sa partie basale, 
assez aplatie, présente les mêmes ornements et le même 
système de coloration que le reste de la coquille. L’ouver- 
ture est légèrement oblique, de forme quadrangulaire : la 
partie interne est nacrée et marquée de raies, qui, dans 
le voisinage des bords, se métamorphosent en rugosités 
opaques et saillantes. À la place de l’'ombilic, en arrière de 
la columelle, il existe une légère concavité. Le bord colu- 
mellaire est passablement arqué, et porte quelques rugo- 
sités, ainsi qu'un pli fortement marqué et pénétrant, qui 
donne à la coquille l'apparence d’un Monodonta ou d’un 
Clanculus : le bord basal présente également un certain 
nombre de rides; le bord droit est épaissi et offre quelques 
granulations à la partie interne de son limbe. — La hau- 
teur totale est de 18 millimètres 1/2, le plus grand dia- 
mètre de 14. 

Cette coquille fait partie, ainsi que les espèces sui- 
vantes, de la collection de M. Geo. French Angas, qui a 


— 941 — 


bien voulu les soumettre à notre examen. Elle provient du 
golfe de Saint-Vincent (Australie méridionale). Nous la dé- 
dions à notre honorable correspondant, M. Thomas Bland, 
de New-York, auquel la science est redevable d’un bon 
nombre de travaux conchyliologiques remplis d’intérèt. 


2. Trocaus ABxoRMIS. (PI. XIIL, fig. 2.) 


T. imper/forata, subelato-conica, crassa, solidiuscula, 
spiraliler cingulis albo et fusco articulatis margaritula- 
rum, cum strûs obsoletis alternantibus ornata, luteo-ful- 
vida; sulura parum impressa ; anfr. 6 convexo-planius- 
cul, embryonales 2 lœves, albidi, sequentes articulato- 
cingulati, ultimus vix descendens, subcompressus, obso- 
lete angulatus, subtus convexiusculus, ut supra articu- 
lato-cingulatus; aperlura parum obliqua, subquadrata , 
intus hrala; margine columellari subarcuato, uniplicato, 
basali et externo incrassatis, intus rugosis. — AU. 15, 
diam. maj. 10 mil. 


Habitat in Australia meridionali (coll. Angas). 


Coquille imperforée, de forme conique élancée, épaisse, 
assez solide, ornce, dans le sens de la spire, de cingula- 
tions articulées de blanc et de brun, formant comme des 
séries de petites perles peu saillantes et alternant avec des 
stries obsolètes : le fond de la coloration est d’un fauve 
clair tirant sur le jaune. La suture est peu marquée. Les 
tours de spire, au nombre de G, sont moins plans que 
dans l'espèce qui précède : les tours embryonnaires (2) 
sont lisses et blanchâtres ; le dernier tour est à peine des- 
cendant, légèrement comprimé, ce qui fait paraître la co- 
quille renflée vers sa partie médiane, et faiblement angu- 
leux : la partie basale est assez convexe et offre les mêmes 


ornements et le même système de coloration que le reste 
24 


— 93h42 — 

du tour. L'ouverture est légèrement oblique, de forme 
quadrangulaire, et rayée à l'intérieur. Le bord columel- 
laire est assez arqué ct porte un pli bien accusé; le bord 
basal et le bord externe sont épaissis, et présentent quel- 
ques rugosités à l’intérieur. — La hauteur totale de la 
coquille est de 15 millimètres, son plus grand diamètre 
de 10. 

Cette espèce a été recueillie sur le liftoral du golfe de 
Saint-Vincent, comme la précédente. Si l’on adopte les 
nombreuses divisions génériques et subgénériques des 
auteurs anglais, on doit ranger ces espèces, ainsi que la 
suivante, dans le genre T'halotia ; mais la valeur de cette 
coupe nous paraît douteuse. 


5. Trocaus RamBuri. (PI. XII, fig. 5.) 


T. imperforata, subelato-conica, solidiuscula sed parum 
crassa, spiraliter confertim sulcato-striata, corallina, albo 
plus minusve longitudinaliter flammulata; anfr. 6 con- 
vextiusculi, embryonales À 1/2 lœves, rosei, sequentes ad 
suturam attenuatli et subcompressi, ultimus parum descen- 
dens, basi convexiusculus, concentrice sulcato-strialus ; 
apertura rotundato-subquadrata, vivide magaritacea, 1n- 
tus lirata; margine columellari profunde intrante, basali 
et externo paru incrassalis, corallino quttato-limbatis. 
— Alt. 15, diam. maj. 8 mill. 

Habitat in Australia meridiorali (coli. Crosse et Angas). 

Coquille imperforée, de forme conique légèrement élan- 
cée, assez solide bien que médiocrement épaisse, ornée, 
dans le sens de la spire, de stries nombreuses et assez 
fortes : sa coloration consiste en un fond d’un rouge de 
corail, sur lequel se détachent quelques flammules longi- 
tudinales blanchâtres, partant de la suture et plus ou 
moins développées. Les tours, au nombre de 6, sont légè- 


— 343 — 


rement convexes, surtout vers leur partie médiane; les 
tours embryonnaires (4 4/2) sont lisses et de couleur ro- 
sée, les suivants sont atténués et comme comprimés, dans 
le voisinage de la suture ; le dernier est peu descendant 
et assez convexe à sa partie basale qui cest marquée de 
stries concentriques analogues à celles du reste de la co- 
quille. L'ouverture, de forme presque quadrangulaire, est 
vivement nacrée et rayée à l’intérieur : le bord columel- 
laire est situé assez profondément dans l'ouverture; le 
bord basal et le bord externe sont faiblement épaissis, et 
ornés, sur leur limbe extrême, de nombreux points d'un 
rouge de corail. — La hauteur totale de la coquille est de 
15 millimètres, son plus grand diamètre de 8. 

Cette espèce habite les côtes de l'Australie méridionale. 
Nous lui donnons ie nom de M. Rambur, auquel on doit 
la description d’intéressants fossiles de Touraine, publiés 
dans notre recueil. 


4. Lioria AxGasr. (PI. XII, fig. 4.) 


T. late umbüicata, turbinata, delphinulæformis , 
crassa, sohida, cingulis margaritularum prominularum 
transversis elegantissime ornata, griseo-nigrescens ; anfr. 4 
conveætusculo-depressi, embryonales 4 1/2 lœves, pellu- 
cidi, sequentes margaritulati, ultimus non descendens, 
supra cingulis 5, ad basin 2 instructus ; umbilicus intus 
funiculatus ; apertura rotundata, integra, non margari- 
tacea; perisitoma valde incrassatum, nitens, margine ex- 
terno obsolele crenulato. — Alt. À 4/2, diam. maj. 
3 mill. 

Habitat in Australia meridionali (coll. Angas). 

Coquille largement ombiliquée, épaisse, solide, turbinée 
et rappelant assez la forme générale des Dauphinules : sa 
coloration est d'un gris noirâtre uniforme : son système 


— Bit — 

de sculpture est très-élégant ; il consiste en nn grand 
nombre de petites perles saillantes disposées transversale- 
ment en cingulations régulières. Les tours sont au nombre 
de 4; les embryonnaires (1 4/2) sont lisses, transparents 
et luisants, le dernier n'est pas descendant et compte 
5 rangées de cingulations à la partie supérieure et 2 à la 
partie basale. L’ombilic est pourvu intérieurement d'un 
petit funicule analogue à celui de certaines Natices. L'ou- 
verture est arrondie, entière et non nacrée : le péristome 
est luisant et très-épais, surtout du côté du bord externe, 
qui présente quelques crénelures obsolètes. — La hauteur 
de la coquille est de 1 millimètre 4/2, son plus grand dia- 
mètre de 5. 

Cette forme curieuse, que nous croyons devoir rapporter 
au genre Liofia, provient du golfe de Saint-Vincent (Aus- 
tralie méridionale). 


5. PHASIANELLA ANGASI. (PI. XIIL, fig. 5.) 


T. imperforala, elalo-conica, solidiuscula, læwvigata, 
spiraliter cingulis minulis, regqularibus, subdistantibus, 
albo et rubro-purpurco articulatis ornata, vivide pur- 
pureo-rosea, ad suluram fuluida, albido variegata et flam- 
mulala; spira subacuminata, apice oblusa; anfr. G con- 
vextusculi, embryonales 1 1/2 rosei, ultimus ad basin 
convexus ; aperlura normalis, ovata, alba, margine colu- 
mellari, imprimis ad suluram, calloso. — Alt. 24, diam. 
maj. 12 mull. 

Habitat in loco « Port-Elliot » dicto, Australiæ meri- 
dionalis (coll. Angas). 

Coquille imperforée, de forme conique élancée, assez 
solide, lisse et brillante, ornée de petites lignes trans- 
verses, articulées de blanc et de rouge pourpré, régu- 
lières, et assez éloignées les unes des autres : le fond de sa 


# 


— 849 — 

coloration est d’un rose pourpré assez vif, mais la partie 
qui avoisine la suture est d’une nuance fauve, avec des 
flammules blanchâtres. La spire subacuminée se {ermine 
par un sommet obtus. Les tours, au nombre de 6, sont 
assez convexes, les embryonnaires (1 1/2) sont de couleur 
rosée; le dernier porte de nombreuses lignes articulées et 
est convexe à sa partie basale. L'ouverture est de forme 
ovale et blanche; le bord columellaire calleux, surtout 
dans le voisinage de la suture. — La hauteur de la co- 
quille est de 24 millimètres , son plus grand diamètre 
de-12. 

Cette espèce, qui nous parait-se distinguer nettement 
de ses congénères par son système de coloration, a été re- 
cueillie à Port-Elliot (Australie méridionale). 


6. Nassa MunierrANaA. (PI. XIIL, fig. G.) 


T. imperforata, subelongala, tenuiuscula, subtranslu- 
cida, costis obsolete granulosis longitudinaliter ornata, 
alba, pallide fulvo obscure balteala ; sutura impressa ; 
anfr. 7 1/2-8 convexi, embryonales 1 1/2 lœves, penulti- 
mus el sæpe antepenultimus varice crasso instructi, ulli- 
mus ascendens, [ere lœvis, costis subevanescentibus, irregu- 
lariler distortus, basi conveæus, obsolete cingulato-liratus; 
apertura ovala, alba; perist. album, nitidum, marginibus 
callo lato, ascendente, adnato, junctis, columellari ar- 
cuato, exlerno allenuato. — Alt. 16, diam. maj. 9 mull. 

Hab. in Australia meridionali (coll. Angas). 

Coquille imperforée, allongée, assez mince, subtranslu- 
cide, munie de côtes longitudinales à granulations obso- 
lètes, blanche avec une bande transverse d’un fauve pâle, 
peu apparente et disparaissant même quelquefois. La suture 
est bien marquée : les tours, au nombre de 7 1/2 à 8, sont 
convexes, les embryonnaires (4 4/2) lisses; l’avant-dernier 


— 346 — 


et souvent aussi l’antépénultième portent une variee 
épaisse; le dernier ascendant et presque lisse, par suite 
de la grande atténuation des côtes, est tourmenté et 
comme un peu gibbeux; sa base est convexe et porte 
quelques cingulations obsolètes. L'ouverture est de forme 
ovale et d’un beau blanc de lait : le péristome, de même 
couleur, est brillant ; ses bords sont réunis par un dépôt 
calleux lôrge, ascendant, appliqué sur l’avant-dernier 
tour : le bord columellaire est arqué, le bord externe at- 
ténué. — La hauteur de la coquille est de 146 millimètres, 
son plus grand diamètre de 9. 

Cette Nasse est remarquable par ses varices et par la lé- 
gère distorsion de son dernier tour, qui ne permettent de 
la confondre avec aucune autre espèce d'Australie : elle 
provient du golfe de Saint-Vincent. H. C. 


Diagnoses Folluscorum Australie meridio= 
rAaliS, 


AUCT. H. CROSSE ET P. FISCHER. 


À. BUCCINUM FILICEUM. 


Testa conica, lutescens, exlus transversim rufo-lineata 
et maculata, maculis subquadratis; longitudinaliter et 
minulissime striata, valide coslala, costis tuberculosis 
præcipue ad apicem ; anfraclus 8, medio obtuse carinalis, 
ad suturam appressis; apertura semi-lunaris; perisloma 
vix expansum et incrassalum ; operculum lypicum. 

Longit. 16, lat. 7 mill. 

… Habit. in peninsula « York's » dicta (coll. Angas). 


+ SR 


2, SCALARIA DELICATULA. 


Testa imperforata, conico-turrita, elongata ; alba, an- 
fractus A1, embryonales lœves, cœteri sensim crescentes, 
rotundati, radiatim et crebre costati; costis lamellosis, 
tenuibus, interstinis lævibus ; anfractus ultimus rolunda- 
tus non carinalus; apertura semi-lunaris ; columella et 
peristomate vix reflexis. 

Longit. 16, lat. 5 mill. 

Habit. in sinu « Saint-Vincent » dicto (coll. Angas). 


9. SCAEARIA CONSORS. 


Testa imperforata, conico-turrita, albida; anfractus 
41 rotundati (ultimo et penultimo subdilatatis), longitu- 
dinaliter lamelloso-costati; costis subremotis, in ullimis 
anfrachibus crassioribus; anfractus ultimus rotundatus, 
ad basin costula transversa cireumdatus ; apertura ro- 
tunda ; columella et peristomate crassiusculis, refleæis. 

Longit. 15, lat. G mil. 

Habit. in sinu « Saint-Vincent » diclo (coll. Angas). 


4. CERITHIUM MONACHUS. 


Testa conico-turrita, elongata, rufescens, brunneo ma- 
culata et lessellata; anfractus 10 rotundati, antice et pos- 
tice obtuse carinali, transversim minutissime yranuloso- 
striati, varicibus validis, remotis ornati; anfractus ului- 
mus obtuse bicarinatus ; apertura ovali, canali brevr. 

Longit. 18, lat. 8 null. 

Habit. in loco « Port-Adélaïde » dicto (coll. Angas). 


5. TURRITELLA SPINA. 


Testa minuta, alba, regulariter conico-turrila; anfrac- 
lus numerosi, planulali, sensim accrescentes, transversim 


— 318 — 
5-coslali (costis validis, rotundalis) ; anfractus ultimus ad 
basin lævigatus ; aperlura trapezoidea, margine simplici, 
sinuoso. 
Longit. 9, lat. 2 mill. 


Habit. in sinu « Saint-Vincent » diclo (coll. Angas). 


+ 


G. FISSURELLA OMICRON. 


Testa ovata, complanata, extus radiatim costata et con- 
centrice granuloso-decussata prϾcipue ad apicem (costa- 
rum inlerstihis radiatim sulcatis) ; intus nitida, albo-cæ- 
rulea; margine simplici, aculo; foramine central, ovalr, 
intus marginalo. 

Longit. 15, lat. 10 mil. 


Habit. in sinu Spenceriano, Australiæ meridionalis 
(coll. Angas). 


7. FISSURELLA CONCATENATA. 


Testa ovata, subcomplanata, ecostata, laleraliter vix 
compressa, extus elegantissime catenalo-decussata, intus 
alba; margine simplici, acuto; foramine subcentrali, 
ovalo, antice vix atlenuato, intus valide marginato. 

Longit. 18, lat. 15 null. 


Habit. in loco « Port-Lincoln » dicto, Australiæ meri- 
dionalis (coil. Angas). 


8. PATELLA CALAMUS. 


Testa conica, apice subaculo, extus albo-virescens, ra- 
diatim et crebre sulcala; coslis minulis, approximalis, 
anterslitiis inlerdum unicostalis; margine vix crenalo; pa- 
gina interna ad apicem virescente, ad limbum albescente. 


Longit. 12 192, lat. 10 mul. 
Habit. in sinu « Saint-Vincent » dicto (coll. Angas). 


— 349 — 


9. MACTRA AMYGDALA. 


Testa ovalo-transversa, inflata, nucleiformis, vix inæ- 
quilateralis, tenuis, alba, epidermide lutea ad margines 
indula, tenuissime et concentrice striala ; antice rotundala, 
poshice subangulata ef subproducta ; natibus rotundatis, 
apicibus approximalis ; ano vulvaque parum impressis. 

Diam. antero-post. 15, altit. 19 mill. 

Habit. in sinu Spenceriano, Australiæ meridionalis 
(coll. Angas). 


10. MACTRA (MULINIA) PINGUIS. 


Testa albo-lutea, ovato-trigona, postice valde carinata, 
inflata, pinguis, crassa, paulum inæquilateralis, epider- 
mide brunneo-nigrescente induta, concentrice regulariter 
et minule striala; natibus globosis, oblusis ; margine an- 
tico rolundato, postico obluse angulato ; area postica latis- 
sima, planiuscula; cardine crasso ; pagina interna valva- 
rum griseo-lutescente. 

Diam. antero-post. 27, alt. 25 mil. 

Habit. in Australia meridionali (coll. Angas). 


A1. PERIPLOMA ANGASI. 


Tesla ovalo-transversa, subæquilateralis, alba, tenuis- 
sima, fragihis, subtranslucida, concentrice leviler striata; 
strüs incrementi (valvæ dextræ) eminentioribus, antice ro- 
tundala, postice rostrata, truncata; margine dorsali utrin- 
que rectilineo, ventrali arcualo et subsinuoso ; valva dextra 
sulco antico, vix 1mpresso, radiante et carina obsolela , 
postica, munilo. 

Diam. antero-post. 40, altit. 27 mull. 

Habit. in sinu Spenceriano etin Tasmania (coll. Angas). 


— 9300 — 


42. MESODESMA OBTUSA. 


Testa alba, nitida, complanata, donaciformis, inæqui- 
lateralis, epidermide pallide lutescente induta, concentrice 
el minulissime slriala; apicibus minulis ; margine antico 
truncalo-sinuoso, posticorotundalo ; ano prominente, vulva 
lineari; pagina interna valvarum alba, nitida, sinu pallii 
et cicatriculis impressis. 

Diam. antero-post. 24, altit. A7 mul. 

Habit. in loco « Port-Lincoln » dicto, Australiæ meri- 
dionalis (coll. Angas). H:C. et m0: 


Description de ecquilles fossiles des terrains 


tertiaires supérieurs (suite), 


PAR C. MAYER. 


93. CorBuLa TourNouErt, Mayer. (PI. XIV, fig. 1.) 


C. lesta transversa, ovalo-triangulari, ventricosiuscula, 
subæquilaterali, solidula, sublævigata; umbonibus tumi- 
diusculis, prominentibus, oblusis ; lateribus depressis, ob- 
tuse angulalis, postico obtuse carinalo ; margine palliari 
plus minusve contorto el arcuato ; dente cardinaliinvalvula 
dextra magro, reclo, distincte separato, fossula angusta 
profundaque; in valva sinistra denle antico minuio, pos- 
tico crassiusculo, paulum repando; cicatriculis musculo- 
rum minulis, antica rolundata, poslica angushore. — 
Long. 4 172, lat. 7 mill. 


Coquille transverse, ovale-triangulaire, presque équi- 


— 9391 — 


latérale, assez solide, à peu près lisse. Crochets légèrement 
renflés, proéminents et obtus. Côtés antérieur et postérieur 
également déprimés, obtusément anguleux , le côté pos- 
térieur portant une carène obtuse. Bord palléal plus ou 
moins flexueux et arqué. Dent cardinale de la valve droite 
forte, droite, nettement séparée du bord, accompagnée 
d’une fossette profonde et étroite. Dent antérieure de 
l'autre valve petite; postérieure assez forte, légèrement 
élargie en avant. Impressions musculaires petites, l’une 
arrondie, l’autre un peu rétrécie. 

Petite espèce, voisine du €. aquilanica, mais beaucoup 
moins grande, moins transversale et moins équilatérale. 
Ces deux espèces font passage aux Corbulomyes et prouvent 
peut-être que celles-ci ne devraient former qu'un sous- 
genre des Corbules. L'espèce actuelle ressemble aussi ex- 
trèmement au Corbulomya triangula, et ne s’en distingue 
que par ses crochets plus forts, sa charnière plus forte et 
ses impressions musculaires plus développées. 

Le C. Tournoueri est répandu dans presque toutes les 
assises dont se compose l'étage aquitanien dans le sud- 
ouest de la France, et, en général, il n’est pas rare. Je 
l'ai sous les yeux de Saucats, la Brède, Martillac et Ca- 
bannac près de Bordeaux, et de Saint-Avit près de Mont- 
de-Marsan ; je ne connais, en revanche, le C. aquitanica 
que de Saint-Avit. 


96. MacTRA BURDIGALENSIS, Mayer. (PI. XIV, fig. 2.) 


M. tesla maxima, cordato-triangulari, alta, ventricosa, 
inœquilaterali, clausa, tenui, transversim subtiliter et ir- 
regulariter striala; latere antico breviore, depresso, aream 
planam efformante, obluse angulalo ; postico depresso, 
linea marginato, leviter arcuato; palliari salis arcuato ; 
umbonibus maximis, tumidissimis, oblusis, obliquis ; car- 


— 352 — 


dine crasso, dentibus prominentibus, crassis ; cicalriculis 
musculorum vix impressis, antica parva, postica multo 
majore ; sinu palli profundiusculo, satis angusto, apice 
obtuso. — Long. 90, lat. 100 mill. 

Coquille des plus grandes pour le genre, cordiforme- 
triangulaire, presque aussi haute que large, ventrue, iné- 
quilatérale, entièrement close, assez mince, couverte de 
stries d’accroissement irrégulières, plus fortes sur les côtés 
postérieur et inférieur que sur le dos des valves. Côté 
antérieur le plus court, déprimé et aplati, obtusément 
anguleux ; postérieur déprimé, limité par une grosse strie 
en relief, légèrement arqué et arrondi à son extrémité; 
palléal assez fortement arqué. Crochets très-forts et renflés, 
obtus et obliques. Charnière puissante, à dents latérales 
épaisses et proéminentes. Impressions musculaires super- 
ficielles, l’antérieure beaucoup plus petite que l’autre. 
Sinus palléal assez profond, étroit, obtus au sommet. 

Parmi les espèces du groupe du A1. strialella, celle-ci 
se distingue par sa forme haute et renflée, forme qu’elle 
doit à ses énormes crochets. Elle provient de l’assise n° 5, 
dite mollasse ossifère, du falun aquitanien de Léognan et 
des couches inférieures du falun mayencien de Saint-Paul, 
près de Dax. Elle n’est pas rare dans ces deux localités. 


97. SynposmyAa RoLAnDÆ, Mayer. 


S. testa parvula, transversa, ovalo-elliplica, planala, 
inœquilaterali, tenui, fragili, transversim levrler el irre- 
gulariter striala ; latere antico latiusculo, rotundato ; pos- 
Lico breviore, parum depresso, subflexuoso, obtuso, plica- 
tura instructo ; palliari late arcuato ; umbonibus minutis, 
acutiusculis. — Long. 4, lat. 7 mil. 

Coquille de petite taille, transverse, ovale-elliptique, 
aplatie, inéquilatérale, mince et fragile, légèrement et 


— 9309 — 


irrégulièrement striée en travers. Côté antérieur assez 
long et élargi, arrondi à son extrémité; postérieur un peu 
plus court, légèrement déprimé et flexueux, ni tronqué, 
ni rostré, muni d’un pli nettement prononcé. Bord pal- 
léal largement arqué. Crochets petits et pointus. 

Par sa forme presque régulièrement elliptique, cette 
espèce se distingue nettement de ses congénères. Sa petite 
taille, sa fragilité, enfin tout son habilus, à défaut de sa 
charnière, qui n’est pas visible, la font rentrer dans le 
genre Syndosmye. 

J'ai trouvé deux valves de cette espèce, en compagnie 
de plusieurs exemplaires du S. apelina, dans les marnes 
bleues aquitaniennes inférieures de Léognan, près de 
Bordeaux. 


98. TELLINA AQUITANICA, Mayer. (PI. XIV, fig. 5.) 


T. testa ovato-transversa, compressa, inæquilaterah, 
sublenut, transversim subrequlariter striata, radiatim 
subhliter virgala; striis in valva dextra crassioribus, la- 
mellosis, in valva sinistra tenuibus, densis; latere antico 
parum declivi, rotundalo; postico altenuato-rostrato, pa- 
rum flexuoso, plicatura bipartita, transversim lamellosa, 
instructo; palliari arcualo, postice sinuoso; umbonibus 
medianis, aculiusculis ; cardine bidentato, dentibus latera- 
libus ; cicatriculis musculorum inϾqualibus, antica elon- 
gaia, postica subrotunda; sinu pallii maximo, subellip- 
lico, superne angulalo. — Long. 24, lat. 59 mill. 

Coquille ovale-transverse, comprimée, inéquilatérale, 
peu épaisse, ornée de stries transverses assez régulières 
et de radiations très-faibles et superficielles. Stries fines 
et serrées sur la valve gauche, plus fortes, lamelleuses 
sur l'autre valve. Côté antérieur légèrement déclive, ar- 


— 9354 — 


rondi; postérieur atlénué, se terminant par un rostre 
assez pointu, légèrement flexueux, muni d’un pli très- 
prononcé, couvert de lamelles transverses ‘élevées. Bord 
palléal médiocrement arqué, sinueux en arrière. Cro- 
chets médians, assez pointus. Charnière composée de deux 
dents cardinales et de deux dents latérales. Impressions 
musculaires inégales, l’antérieure allongée, l’autre arron- 
die. Sinus palléal trés-grand, à peu près elliptique, an- 
guleux sous la charnière. 

Cette Tellinese rapproche beaucoup du T. depressa. Elle 
n’en diffère que par sa taille un peu plus forte, son côté 
antérieur plus court, le postérieur plus pointu, plus nette- 
ment sinueux; le pli qui borde celui-ci plus fort, lamel- 
leux et non lisse, les lamelles régulières de sa valve gauche 
et enfin son sinus palléal beaucoup plus grand. Elle est 
assez commune à Léognan, dans la couche fossilifère de 
la mollasse ossifère, aux carrières de Menon, et à Saint- 
Paul, dans la partie supérieure de l'étage mayencien. Je 
ne la connais d'aucune autre localité. En revanche, j'ai 
trouvé deux valves du véritable T°, depressa dans le falun 
de Larriey, à Saucals. 

Ayant confondu récemment encore, dans mon « Terhiær- 
Fauna der Azoren und Madeiren, » le T. preliosa, Eichw., 
avec le T. depressa, je profite de l'occasion actuelle pour 
rectifier cette erreur de mémoire. Le T. pretiosa est plus 
grand et plus étroit, et porte un rostre beaucoup plus long 
que le T. depressa. Le musée de Zurich possède deux 
exemplaires de l’espèce éteinte de Léognan (étage aquita- 
uien, assise n° 3), huit échantillons de Saucats, six de 
Saint-Paul (étage mayencien, partie supérieure) et vingt 
exemplaires que Dubois a recueillis dans les sables hetvé- 
tiens de Szuskowce en Volhynie. Quant au T. depressa, 
d'après les exemplaires que j'en ai sous les yeux, il se 


— 355 — 
trouve fossile dans l'étage aquitanien, à Saucats, puis dans 
l'étage helvétien, à Sainte-Marie-des-Acçores, à Saint-Gall 


et près de Zurich, enfin dans les deux étages pliocènes 
d'Italie. 


99. CarpiumM PALLASANTM, Basterot. 


C. testa subrotunda, ventricosa, pene æquilaterali, te- 
nui, mullicostata; costis 44-54, angustis, paulum eleva- 
this, convexo-planis, œlate juvenili plus minusve lœvibus, 
postea imbricalo-subluberculatis, interstitiis paulo angus- 
tioribus, transversim strialis, separalis ; latere antico ro- 
tundato ; postico subcarinato, depressiusculo, sublruncato; 
umbonibus magnis, elevahis, oblusis; cardine unidentato, 
dentibus lateralibus validis; margine palliari profunde 
serrulato. — Long. 25, lat. 26 mil. 


Coquille arrondie, ventrue, presque équilatérale, assez 
mince et fragile. Côtes au nombre de 44 à 54, étroites, 
peu élevées, légèrement aplaties, plus ou moins lisses 
chez les jeunes individus, plus tard couvertes d’écailles 
légèrement tuberculeuses, séparées par des interstices un 
peu plus étroits qu’elles, plus ou moins nettement striés 
en travers. Côté antérieur arrondi; postérieur obtusément 
caréné vers le haut, légèrement déprimé et subtronqué. 
Crochets forts, élevés et obtus. Charnière munie d’une 
dent cardinale et de deux fortes dents latérales. Bord 
pailéal découpé en petites dentelures, assez longues à 
l'intérieur. 

Cette espèce, des plus rares jusqu’à présent, varie jusqu’à 
un certain point, suivant son âge; et c’est ce qui m'a en- 
gagé à la faire mieux connaître que cela ne fut possible à 
Basterot. Très-constante sous le rapport de la forme et de 
tous les caractères vraiment spécifiques, elle offre, suivant 


— 9356 — 


les individus, un peu plus ou un peu moins de 50 côtes, 
qui elles-mêmes sont plus ou moins pourvues de légères 
imbrications produites par les stries d’accroissement. 
Basterot cite son espèce des environs de Dax, d'où je ne 
la connais pas. Mes deux exemplaires proviennent de la 
première assise de l'étage aquitanien, et ont été trouvés 
l'un à Martillac, l'autre à Léognan, près de Bordeaux. 


100. CARDIUM FRATERNUM, Mayer. 


C. testa ovato-rotundala, paulo longiore quam latiore, 
conveza, pene æquilaterali, solida, multicostata; cos- 
tis 40-42, angustis, paulum elevatis, convexo-planis, pos- 
ticis lœvibus, anticis transversim tenue crenalis ; inteslitis 
angustis, transversim strialis ; latere antico lale arcuato, 
postico paulo depressiore, subtruncato; umbonibus tumi- 
diusculis, prominentibus, obtusis; cardine normali ; cica- 
triculis musculorum majusculis, subrotundis; margine 
serrulato. — Long. 27, lat. 25 mull. 


Coquille ovale-arrondie, un peu plus longue que large, 
convexe, presque équilatérale, assez solide. Côtes au nombre 
d'environ 40, étroites, peu élevées, légèrement aplaties, 
lisses, sauf celles du côté antérieur, qui portent de légères 
crénelures transverses. Interstices étroits, striés transver- 
salement. Côté antérieur largement arqué; postérieur un 
peu plus déprimé et subtronqué. Crochets légèrement ren- 
flés, proéminents et obtus. Charnière normale. Impres- 
sions musculaires assez grandes, arrondies. Bord palléal 
légèrement dentelé. 

Très-voisine du C. præcedens (Journ.de Conchyl., 1858, 
p. 187), que j'ai cité à tort de Mérignac, cette espèce en 
diffère par sa forme non oblique, plus déprimée, par ses 
côtes plus nombreuses, plus étroites, dont les antérieures 


— 3957 — 


seules sont ornées de crénelures droites, non arquées 
comme celles du C. præcedens. 

J'ai trouvé les deux exemplaires de l’espèce nouvelle 
que j'ai sous la main dans les jardins de l’archevèché, à 
Mérignac, près de Bordeaux, et je présume qu'ils pro- 
viennent non du falun aquitanien , mais de la couche in- 
férieure de l’étage mayencien, qui, au dire de M. Tour- 
nouer, affleure entre Mérignac et Bordeaux. 


101. DENTALIUM BuRDIGALINUM, Mayer. (PI. XIV, fig. 4.) 


D. festa elongato-angusta, tereti, arcuata, tenui, lœvi 
et polila, postice repente attenuata, acutissima, integra; 
apertura circulari, marginibus acutis. — Long. 46, lat. 
5 mill. 

Coquille allongée et étroite, arquée, mince, lisse et 
légèrement luisante, rapidement attenuée et très-pointue 
en arrière, entière à cette extrémité. Ouverture circulaire, 
à bords aigus. 

Longtemps confondue avec le D. incertum, cette espèce 
paraît en avoir été récemment séparée par M. Deshayes, 
puisque le célèbre auteur des Animaux sans vertèbres fos- 
siles du bassin de Paris ne cite plus ce D. incertum du 
sud-ouest de la France. En effet, l'espèce de l’Aquitaine 
se distingue suffisamment du type parisien par deux carac- 
tères constants, sa courbure et l’amincissement rapide de 
son extrémité postérieure. 

Le D. Burdigalinum est répandu dans toutes les couches 
marines aquitaniennes et mayenciennes des environs de 
Bordeaux et de Dax, et abonde surtout dans les faluns bleu 
et jaune de Saucats. 


102. DENTaALIUM Lamarcxi, Mayer. (PI. XIV, fig. 5.) 


D. festa elongato-angusta, tereti, arcuata, tenu, po- 
25 


— 358 — . 


lila, antice lævigata, postice repente altenuala, acutissima, 
costellata; costellis 10-16, inæqualibus, irregulariter dis- 
posiis; fissura terminali subnulla. — Long. 45, lat. 
4 mil. 


Coquille allongée et étroite, arquée, mince et luisante, 
lisse du côté antérieur, rapidement atténuée, très-pointue 
et ornée de côtes longitudinales en arrière. Côtes au 
nombre de 10 à 16, faibles, inégales et irrégulières. 
Fissure terminale à peu près nulle. 

Jusqu'en ces derniers temps, les auteurs ont cité cette 
espèce sous le nom de D. pseudo-entalis. M. Deshayes 
venant de restreindre cette dénomination au type parisien 
décrit par Lamarck, l’espèce néogène devait en recevoir 
une nouvelle, et je ne pouvais en trouver une meilleure 
que celle que j’emprunte au nom du Einné français. Le 
Dentalium Lamarcki, très-voisin du D, pseudo-entalis, 
s’en distingue par sa faille un peu moindre, par ses côtes 
beaucoup moins nombreuses, plus fortes et inégales, enfin 
par son manque presque absolu de fissure. Il accompagne 
presque partout le D. Burdigalinum aux environs de Bor- 
deaux et de Dax, et il est à peu près aussi commun que 
lui. On le cite, er outre, des faluns de la Touraine, du 
« Tegel » de Steinabrunn près de Vienne, des marnes 
bleues de Baden, Lapugy, Tortone, Saubrigues et Saint- 
Jean-de-Marsacq , et des marnes bleues pliocènes de Cas- 
telnuovo-d’Asti. 


103. DENTALIUM PARVUM, Mayer. (PI. XIV, fig. 6.) 


D. tesia parva, elongato-angusta, tereti, paulum ar- 
cuala, tenu et polita, poslice atlenuala, acuta, costellata; 
costellis circiler 26, tenuissimis, allernantibus, anticam 
versus exlremilalem evanescentibus; apertwra circulari , 


— 359 — 
marginibus acutis; fissura nulla. — Long. 10, lat. 
4 174 mal. 

Coquille de petite taille, allongée et étroite, légèrement 
arquée, mince et luisante, atténuée, pointue et ornée de 
côtes longitudinales en arrière. Côtes au nombre de 26 
environ, très-fines, alternantes, disparaissant lentement 
vers l'extrémité antérieure. Ouverture circulaire, à bords 
aigus. Point de fissure. 

Ayant examiné plusieurs centaines d'exemplaires du 
D. Lamarcki et n’ayant observé aucun passage entre eux 
et l’espèce nouvelle, ni en ce qui concerne leur taille, ni 
à l’égard de leurs côtes, je me suis décidé à distinguer 
celle-ci sous un nom particulier, quoique je n’en con- 
naisse encore que deux individus. J'ai trouvé ceux-ci dans 
la mollasse ossifère de la carrière de Menou, à Léognan. 


104. ScALARIA BiLLAUDELI, Mayer. (PI. XIV, fig. 7.) 


S. testa elongato-angusta, turrita, solida, apice acuta ; 
anfractibus 9 depressiusculis subdisjunctis, lamellis lon- 
gitudinalibus brevibus, crassiusculis, satis distantibus, 
parum obliquis, respondentibus, costulisque transversa- 
libus G, depressis, crassiusculis, decussatis; ultimo an- 
fractu globuloso, ad peripheriam cingulo crasso mar- 
ginato; apertura ovalo-cireulari. — Long. 1k, lat. 
4 172 mull. 

Coquille allongée et étroite, turriculée, solide, pointue 
au sommet. Tours au nombre de 9, assez déprimés, légè- 
rement disjoints, ornés de lamelles longitudinales courtes 
et épaisses, assez distantes, à peine obliques, se corres- 
pondant d'un tour à l’autre, et de 6 petites côtes trans- 
verses, déprimées, assez épaisses et rapprochées. Dernier 
tour globuleux, bordé, vers la base, d’une petite côte cir- 
culaire. Ouverture ovale-arrondie. 


— 300 — 


Espèce voisine du S. angusta, du calcaire grossier, mais 
plus petite, moins allongée, à tours moins nombreux et à 
lamelles moins nombreuses, moins obliques et relative- 
ment plus épaisses. Trouvée dans le falun dit de Larriey, 
près de la ferme de Ponquet, à Cabanac, dans la lande 
bordelaise (un exemplaire). 


105. SIGARETUS SUTURALIS, Mayer. (PI. XIV, fig. 8.) 


S. testa parva, oblique ovata, dorso convexa, transver- 
sim striala; strûs lenuissimis, impressis, subregularibus, 
paulum undulatis; spira obtusiuscula; anfractibus 4 re- 
pente crescenhibus, ad suturam canaliculatis ; ultimo per- 
magno, late et profunde umbilicalo; aperltura majuscula ; 
labio subrecto, umbilicum versus repando.—Long. 12 172, 
lat. 11 172 mul. 


Coquille de petite taille, obliquement ovale, convexe 
en dessus, striée en travers. Slries très-fines, imprimées, 
presque régulières, légèrement onduleuses. Spire tant soit 
peu obtuse. Tours au nombre de 4, croissant rapidement, 
canaliculés à la suture. Dernier tour très-grand, largement 
et profondément ombiliqué. Ouverture assez grande. Colu- 
melle presque droite, légèrement renversée vers l’ombilic. 

Ce petit Sigaret inédit ressemble, quant à la forme, aux 
S.canaliculatus , S. Michaudi et S. globosus, mais il se 
distingue nettement de tous les trois par sa tailie plus 
petite, son grand ombilic et son canal sutural. C’est une 
coquille fort rare, car je n’en connais que deux individus. 
Ces individus proviennent l’un de l’assise n° 3, l’autre de 
l’assise n° 6 des faluns aquitaniens de Léognan et dd 
Saucats. 


— 361 — 
106. FasciocartA JouannETI, Mayer. (PI. XIV, fig. 9.) 


F. testa fusiformi, crassa et solida, apice acuta, an- 
fractibus 8, parum convexis, altiusculis, subangulatis, 
ad suturam linea marginatis, nodoso-costatis ; costis 
crassis, distantibus, paulum obliquis, subspinosis, trans- 
versim bistrialis ; ullimo anfractu spira majore, convexo, 
transversim laxe striato, in caudam crassam, mediocriter 
elongatam, reclam, repente exeunle ; apertura ovata; ca- 
nali paulum obliquo, angusto; columella subquadripli- 
cata. — Long. 20, lat. 9 mll. 


Coquille fusiforme, épaisse et solide, pointue au sommet. 
Tours au nombre de 8, légèrement convexes, assez hauts, 
obtusément anguleux, bordés près de la suture par une 
petite strie en relief, ornés de grosses côtes, courtes, ob- 
tuses, assez distantes, un peu obliques, que traversent 
deux fortes stries saillantes, dont l’inférieure forme un 
semblant d'épine. Dernier tour un peu plus long que la 
spire, convexe, strié en travers, se terminant rapidement 
par une queue large, médiocrement allongée. à peu près 
droite. Ouverture ovale. Canal étroit, légèrement oblique. 
Columelle à quatre plis. 

Fasciolaire fort distincte, remarquable par ses côtes 
épaisses et distantes, ct par les deux fortes stries qui les 
découpent , à l'instar du Fusus bilinealus. 

Trois exemplaires provenant du falun de Larriey, à 
Saucats. C. M. 


— 362 — 


Note sur le genre Pernostrea, 


PAR P. FiSCHER. 


$ 1. Le genre Pernostrea est de date récente (1); néan- 
moins il prendra, vraisemblablement, une grande exten- 
sion quand on se donnera la peine d'étudier, avec plus de 
soin, les monomryaires jurassiques. 

M. Munier compte déjà six espèces de son nouveau 
genre, dont quelques-unes, il est vrai, me paraissent en- 
core imparfaitement connues. 

Un examen attentif de la collection paléontologique du 
Muséum, qui consiste principalement , comme on le sait, 
dans les belles séries rassemblées par A. d’Orbigny, m'a 
permis d'étudier deux types d’une certaine importance, 
puisqu'ils se rapportent aux Pernostrea. 


$ 2. Le premier est le Perna Bachelieri, dont voici 
la description d’après le Prodrome. 


PErNA Bachelieri, À. d'Orbigny, Prodr. paléont. stratigr. 
umv., 12° étage callovien, t. 1, p. 341, n° 212 
(1850). 
« Très-grande espèce carrée, transverse, arquée, dont 
« Ja facette cardinale occupe le tiers, et montre de larges 
« impressions ligamenteuses. France, Sainte-Scolasse-sur- 
« Sarthe. » | 
Il est probable que M. Munier a reconnu des Pernos- 


(1) Voyez Journal de Conchytiologie, t. XII, p. 71-75, pl. tx, 
fig. 1-6, 1864. 


— 363 — 
trea dans le Perna Bachelieri, puisqu'il a conservé le 
même vocable spécifique. Le nom définitif de l'espèce 
doit être : Pernostrea (Perna) Bachelieri, d’Orbigny. — 
Munier. J. C., t. XII, p. 75. 

Cette espèce n’est représentée, dans la collection A. 
d'Orbigny, que par une seule valve (valve droite), d’après 
laquelle je donne la description suivante : 

Coquille allongée, subquadrangulaire , plus haute que 
large, épaisse, lamelleuse, arrondie en avant, dilatée et 
prolongée en bas et en arrière, rectiligne en haut. 

Surface interne de la valve censervant l’aspect de celle 
d’une Perne ou d’une Avicule, mais déformée par l’addi- 
tion de couches lamelleuses externes qui la débordent sur 
les côtés. En haut et en avant, on y remarque une pointe 
ou prolongement situé sous la charnière, correspondant 
à la pointe antérieure des Pernes et des Avicules ; au-des- 
sous, échancrure légère, mais sans dépression comparable 
à celle qui, chez les Malléacés, laisse passer le pied ou le 
byssus. 

La surface interne est creusée par une rigole demi- 
circulaire, rapprochée du bord antérieur, à concavité 
tournée en arrière, et qui devait correspondre aux bran- 
chies ; cette concavité contourne l'impression musculaire. 

Aréa cardinale, large et haute, subquadrangulaire, por- 
tant sept fossettes ligamenteuses très-larges , séparées 
par six colonnes intermédiaires étroites et élevées. 


Impression musculaire placée relativement assez bas et 
en arrière, semi-ovalaire, anguleuse en bas, profonde. 


Surface externe lisse, sans trace d’adhérence. 
Hauteur 02 Po 6e 460millnetres: 


Large it Sade ns a 40 — 
Hauteur de l’aréa cardinale. . 55 _— 


— 364 — 


Un deuxième exemplaire, très-bien conservé, de la valve 
gauche de la même espèce existe dans la collection de 
géologie du muséum ; il provient de la même localité, 
et a été donné par M. Bachelier. 

Cette valve est moins allongée que la valve droite dé- 
crite ci-dessus. La surface interne est à peu près sem- 
blable; même bec aviculiforme en avant et au-dessous de 
la charnière ; même rigole semi-circulaire concentrique à 
l'impression musculaire. 


L’aréa cardinale porte dix fossettes ligamenteuses ver- 
ticales, séparées par neuf colonnes étroites et élevées. En 
haut, ces fossettes s'inclinent, les antérieures en arrière, 
les postérieures en avant, comme si elles convergeaient 
vers un crochet aigu, qui aurait disparu avec l’âge et qui 
devait être fixé. 


En dehors, grosses côtes irrégulières, contournées, ob- 
solètes, concentriques. 


La valve est assez plate; on y reconnait des traces 
d’adhérence en haut, vers le sommet de l’aréa cardinale, 
et en bas et en avant près du bord antérieur. 


Hauteur. 2 CT OP 00 millimètres. 
APRES MAN CE PRE _— 
Hauteur de l’aréa cardinale. . 40 à 43 — 


En rapprochant ces descriptions de celle de M. Munier, 
il est facile de se faire une idée des Pernostrea d’après le 
type du genre. 

Les Pernostrées présentaient, à l’état adulte, l’apparence 
du test des Huitres. Elles étaient fixées aux corps sous- 
marins par la valve gauche. 

L'énorme développement de leur aréa cardinale fait 
supposer que celle-ci était usée, et disparaissait en partie 


— 365 — 
par les progrès de l’âge, comme on le constate chez les 
Huîtres à long talon et chez les Éthéries. 

Elles diffèrent des Pernes, 

Par leur test non fibreux, par l’absence d'oreilles bien 
caractérisées (à l’état adulte seulement), par l'épaisseur 
considérable des valves, les Pernes restant relativement 
minces, par l'absence de la dépression du bord antérieur 
de la coquille qui, chez les Pernes, donne passage au 
pied ou au byssus ; par la forme de leur impression mus- 
culaire profonde, excavée, semi-lunaire, pointue en bas, 
tandis que cette impression est superficielle et en crois- 
sant dont les pointes se relèvent en haut ; enfin par l’aréa 
cardinale à fossettes très-larges et à colonnes intermé- 
diaires étroites, disposition inverse de celle de l’aréa car- 
dinale des Pernes. 

Elles diffèrent des Huitres 

Par leur ligament à fossettes multiples, par la position 
de l’impression musculaire placée plus près du bord pos- 
térieur que du bord antérieur, à l'inverse des Huitres. 

Il serait fort intéressant de suivre une série de Pernos- 
trea à tous les âges. Il me paraît probable, d’après le con- 
tour aviculiforme de la surface interne des valves, queles 
Pernostrées jeunes doivent ressembler extrêmement à des 
Avicules, et doivent même vivre attachées seulement par 
un byssus. 

Plus tard elles épaississentleur test, se fixent par la valve 
gauche, comblent l’échancrure antérieure et voient pro- 
bablement leur pied s’atrophier et disparaître. 

Les Pernostrées subissaient donc une sorte de méta- 
morphose semblable à celle qui transforme les Pecfen en 
Hinnites. 

Il sera difficile de distinguer les espèces, car la trans- 
formation arrive dans des circonstances et à un âge varia- 


— 366 — 


bles. En outre, les caractères spécifiques empruntés au 
nombre des fossettes ligamenteuses sont incertains. Un de 
nos exemplaires a sept fossettes, un autre dix; ceux de 
M. Munier en présentent cinq à six. J’ajouterai que, chez 
les Pernés, ce caractère n’a pas de fixité. 

$ 3. La deuxième espèce que j'ai examinée est l’Ostrea 
Luciensis, d'Orb., ainsi caractérisée dans le Prodrome. 


OsTREA Luciensis, À. d'Orbigny, Prodr. paléont. stra- 
tigr. univ., 11° étage bathonien, t. I, p. 345, 
n° 541 (1850). 


« Grande espèce ronde, frès-déprimée et presque lisse. 
—France, Luc, Ranville. » 

En dégageant les deux exemplaires de la roche, j'ai pu 
me convaincre qu’ils avaient une charnière à ligament 
multiple et que, par conséquent, ils n’appartenaient pas 
au genre Ostrea. 

Voici leurs caractères d’après les deux valves (probable- 
ment gauches) : 

Coquille transverse, aplatie, à bords circulaires; surface 
interne des valves plane, sans rigole apparente; aréa 
ligamenteuse peu élevée, creusée de quatre fossettessur un 
individu et d’une cinquième rudimentaire sur l’autre. La 
fossette médiane, très-large, du premier individu rappelle 
celle des Huîtres; les colonnes intermédiaires sont peu 
élevées et larges. — Surface externe des valves lisse. Im- 
pression musculaire typique. 


Hauteur. . . . . . .  9353—115 millimètres. 
Éargédr. HN PIROINE MENENMOUEESS — 
Hauteur de l’aréa cardinale.. 10 ss 


Cette espèce, dans l’état où nous la possédons, est in- 


— 367 — 
complète; elle manque d’une portion de son aréa cardinale 
et des couches extérieures dutest. Elle est plus ostréiforme 
que la précédente, et rien ne rappelle, dans son aspect, 
les contours d'une Perne. 

Le Pernostrea Heberti, Munier, est synonyme de cette 
coquille et appartient au même horizon stratigraphique. 
On devra conserver le nom imposé par M. Munier; celui 
de d'Orbigny, outre l’erreur qu'il cachait, n’était appuyé 
que par une diagnose insuffisante. 

$ 4. M. Munier a donné le nom de Pernostrea Crossei 
à une coquille figurée par Lycett (Supplementary mono- 
graph on the Mollusca from great oolite, etc., by J. Ly- 
cett. Paleontograplucal Society. London, 1863. 

M. Lycett représente, tab. xxx1v, fig. Aa, ce qu’il ap- 
pelle Ostrea Wilionensis, monstrum, de Poundfill (Forest 
Marble). Le texte ne contient que cette note : « Several 
« large specimens of this ponderous but flattened ayster 
« have been obtained by M. Walton, including the 
« monstruosity, tab. XxxIv, fig. 14. » 

D'après la figure, on peut se convaincre que M. Lycett 
a entre les mains une valve droite, très-large, incom- 
plète. Surface interne, creusée d’une rigole semblable à 
celle du Pernostrea Bachelieri : indice en avant d’une 
pointe aviculiforme. Impression musculaire typique. — 
Aréa ligamenteuse, à bords rectilignes, large, peu haute, 
portant huit à neuf fossettes ligamenteuses, assez larges. 


Hauteur. . 100 millimètres. 
Largeur. . 4120 — 


Cette coquille est très-voisine, par ses earactères, du 
Pernostrea Bacheheri; malheureusement son mauvais 
état de conservation ne permet pas de juger si elle lui est 
identique, ce que je serais porté à croire. 


— 368 — 


Je ne puis comprendre comment un naturaliste aussi 
exercé que M. Lycett ait eu l’idée de rapporter un pareil 
échantillon au genre Ostrea, dont il n’a aucun caractère; 
la vue de sa charnière devait prémunir le savant paléon- 
tologiste, et l’engager plutôt à en faire une Perne. 

6 5. En résumé, le genre Pernostreau me semble établi 
sur des bases solides, et constitue une coupe générique 
des plus intéressantes. C’est la transition insensible des 
Malléacés aux Ostracés et, sans nul doute, l'avenir nous 
réserve beaucoup de découvertes de cette nature parmi les 
Mollusques secondaires. PE, 


EXPLICATION DE LA PLANCHE XV. 


Fig. 1", Pernostrea (Perna) Bachelieri, d'Orbigny, 
valve droite. 

Fig. 2 et 3, Pernostrea (Ostrea) Luciensis, d'Orbi- 
gny, charnières. 

Les figures sont représentées aux trois quarts de la di- 
mension naturelle. 


Description de Coquilles fossiles des terrains 
jurassiques, 


paAR M. C. Mayer. 


À. BELEMNITES PEREGRINUS, Mayer (1). 


B. testa brevi vel mediocri, cylindrico-conica, lœui, 


(1) M. le professeur Phillips m’ayant annoncé son intention de 


— 369 — 


antice et in medio subquadrata, postice repente et centra- 
hiter acuminata, acuta ; alveolo paululum excentrah, pro- 
fundiusculo, angulo circiter 22 graduum. — Longit. 50, 
lat. A1 mill. 


Rostre de petite ou moyenne taille, cylindro-conique, 
lisse, à coupe obtusément carrée en avant et au milieu, 
rapidement atténué vers l'extrémité postérieure, qui forme 
une pointe assez aiguë et centrale. Alvéole tant soit peu 
excentrique, assez profonde, formant un angle d'environ 
22 degrés. 

Il se pourrait que cette Bélemnite, unique jusqu'à ce 
jour, ne fût qu’une variété individuelle du B. paxillus ; 
mais, comme elle offre quelques caractères différentiels et 
qu’elle forme le passage de ladite espèce aux B. brevi/for- 
mis et brevis, je crois qu'il est bon de la distinguer jusqu’à 
nouvel ordre. Elle est plus courte, moins acuminée à la 
pointe que le B. paxillus, et elle n'offre aucune trace de 
sillons apicaux. Elle provient des couches sémuriennes su- 
périeures ou à Ammoniles raricostatus de Blumenstein 
(Oberland bernois). 


2. BELEMNITES SÆMANNI, Mayer. 


B. testa mediocri, lanceolata, ventre depresso-planu- 
lata, antice ovato-rotundata, postice tarde acuminata , 
extremilale acuta ; canali ventrali, postico, breuiusculo, 
humili; alveolo centrali, humili, latere ventrali approæi- 
mato, angulo 24 graduum. — Long. 57, lat. A1 mull. 


publier une monographie des Bélemnites de la Grande-Bretagne, 
et M. E. Dumas devant, de son côté, faire la monographie des 
Bélemnites crétacées, je crois qu’il est de mon devoir d’altendre 
ces publications avant de terminer le travail sur le même genre 
que j'ai annoncé dans ce recueil. 


— 370 — 


Rostre de taille médiocre, lancéolé, déprimé et aplati 
du côté ventral, surtout vers la pointe, ovale-arrondi en 
avant, doucement acuminé et pointu en arrière, muni, de 
ce côté, d’un canal ventral court et superficiel. Alvéole 
centrale, quoique rapprochée du côté ventral, peu pro- 
fonde, formant un angle d’au moins 24 degrés. 

Voici, pour le moment, l'espèce la plus ancienne de la 
section des Canaliculati. Par son canal, elle vient se placer 
dans le grand groupe du B. magnificus, quoique sa forte 
dépression ventrale rappelle le B. canaliculatus mieux que 
toute autre espèce. 

Cette intéressante Bélemnite provient de l’assise à 
Ammonites Murchisonæ et des environs de Nancy. Je la 
dois à M. S&mann. 

Connaissant aujourd’hui de visu le B. infracanalicula- 
tus, je pense qu'il faut le retirer du groupe du B. magni- 
ficus pour le placer dans celui du B. Blainvillei. En re- 
vanche, il faudra faire rentrer les B. Wechsleri et lœuis 
dans ce premier groupe, puisqu'ils portent un léger canal 
apical. 


5. BELEMNITES pispaAR, Mayer. 


B. testa brevi, subcylindrica, antice ovato-rotundata, 
postice salis repente et paulum excentrice acutala, submu- 
cronato-spinosa; canali ventrali, angusto, satis humil, 
regionem apicalem pene athingente, sulcis laleralibus 
humilibus; alveolo centrali, profundo, angulo cvrciter 
45 graduum. — Long. 57, lat. 8 mill. | 


Rostre court, subcylindrique, à coupe ovale-arrondie en 
avant, assez subitement atténué en arrière, à sommet un 
peu excentrique et fort pointu. Canal ventral, étroit, assez 
superficiel, atteignant presque la région apicale. Sillons 


— 311 — 


latéraux superficiels. Alvéole centrale, profonde, formant 
un angle d'environ 15 degrés. 

Quoique appartenant indubitablement à la section des 
Hastati, cette petite Bélemnite s'éloigne des autres espèces 
et constitue un groupe à part, à placer, je pense, entre le 
groupe du B. Duvalianus et celui du B. eæilis. Le B. dis- 
par provient du coral-rag (4) (terrain à chailles; niveau 
de | Ammonites bimammatus) des Préaux, près de Châtel- 
Saint-Denys (canton de Fribourg). — Deux exemplaires. 


4. AMMONITES Dionysir, Mœsch. 


Am. tesla parva, compressa, lœvigata; anfractibus 4, 
tarde increscentibus ; primis dimidio involutis ; ultimo 
subevoluto, dorso a dimidio ad quatuor quintas longitu- 
dinis dentato; dentibus elongatis, angushis, leviter re- 
troarcualis ; apertura compressa, lingula liguliform, satis 
elongata, utroque latere sepla. — Diam. 26, alrit. ullim. 
anfr. 8 172 mull. 


Coquillecomprimée, lisse, composée de tours s’accrois- 
sant assez lentement, dont les premiers sont semi-invol- 
vés. Dernier tour presque dégagé, orné sur le dos, depuis 
le milieu jusqu'aux quatre cinquièmes de son pourtour, 
de dents épineuses, longues et étroites, légèrement re- 
courbées en arrière. Ouverture comprimée, bordée, de 
chaque côté, par une languette en forme de cuiller assez 
longue. 


(1) J'ai, depuis longtemps, remplacé, dans mes cours de paléon- 
tologie, les termes impropres d'étage liasien, étage corallien, par 
ceux d'étage charmouthien, étage hanovrien, empruntés aux 
célèbres localités de Charmouth et de Hanovre (collines du Lind- 
nerberg), et je propose ici ces appellations aux amateurs de Ja 
terminologie de d’Orbigny. 


— 312 — 


Le mode de fossilisation de l'exemplaire unique qui re- 
présente cette espèce, — c’est une empreinte, très-nette, 
du reste, — ayant facilité la conservation de ses épines 
dorsales, ce type a, au premier abord, quelque chose d’ex- 
traordinaire. Mieux étudié, il offre tous les caractères des 
espèces du groupe de l’Am. crenatus. I] est très-voisin de 
l’'Am. Renggeri, et nes’en distingue que par sa taille plus 
forte et par l'emplacement de ses épines. 

Couches argoviennes moyennes du Crey, près de Châtel- 
Saint-Denys. 


5. AMMONITES EscHERI, Mayer. 


Am. testa discoidea, compressa ; anfracthibus quinis, 
satis velociter increscentibus, per tres quadrantes evoluts, 
rotundatis, leviter compressis, transversim (et longitudina- 
liter ?) striatis ; septis lateribus quadrilobaus ; lobis prin- 
cipali et secundario magnis, biparhtis, similibus, cœteris 
parvis, simplicibus, tridentahs; sella principah  pro- 
funda, tripartita. — Diam. 200, alt. ultim. anfr. 75, 
diam. umbil. 72 mull. 


Coquille discoïde, comprimée, composée de 5 tours 
s’accroissant assez rapidement, aux trois quarts dégagés, 
arrondis, légèrement comprimés, couverts de stries d’ac- 
croissement et vraisemblablement aussi de fines stries lon : 
gitudinales. Cloisons composées, de chaque côté, de quatre 
lobes, dont les deux supérieurs sont presque identiques, 
grands et bipartis, tandis que les deux derniers sont beau- 
coup plus petits et simplement découpés en trois feuilles. 
Selle principale profonde, divisée en trois rameaux. 

Cette belle espèce appartient au groupe de l’Am. fim- 
briatus et avoisine de plus près l'Am. Jurensis. Elle est 
un peu plus évolutée que cette dernière; ses tours sont 


— 313 — 


encore un peu plus aplatis; enfin ses cloisons sont moins 
rapprochées. Elle provient des marnes jaune d’or, à Am. 
Lamberti, cordatus, etc. (correspondant aux marnes ox- 
fordiennes proprement dites), de Mandach (Argovie). 


G. AmmoniTEs LANGr, Mayer. 


Am. tesla compressa, discoidea, carinata; anfractibus 
quinis, per tres quadrantes involutis, velociter increscen- 
tibus, complanatis, dorso rotundatis, costatis; costis cras- 
siusculis, valde approximatis, interstitiis latioribus, levr - 
ter flexuosis, hamuhformibus, in medio latere bifurcatis ; 
seplis lateribus quinquelobats ; sella principali profunda, 
angusla. — Diam. 45, all. ultim. anfr. 21, diam. umbil. 
10 null. 

Coquille comprimée, discoïde, carénée, composée de 
5 tours aux trois quarts involvés, s’accroissant rapidement, 
aplatis sur les flancs, arrondis sur le dos, ornés de côtes 
assez fortes, légèrement flexueuses, bifurquées d'ordinaire 
presque au milieu des flancs, plus larges que leurs inter- 
stices, terminées par un petit crochet qui atteint presque 
la carène. Cloisons composées de 5 lobes. Selle principale 
profonde et étroite. 

Belle espèce du groupe des Am. Edouardianus, Ro- 
mani, pinguis, etc., distinguée par ses tours involvés et 
larges et par ses côtes bifurquées. Je l'ai trouvée deux fois 
dans l’assise à Am. Murchisonæ au Balmweg, près de 
Gunzberg (canton de Soleure). 


7. AMMONITES PRÆCURSOR, Mayer. 


Am. Parkinsoni longidens, Quenst., Céph., p. 14%, pl. x, 
fig. 10; Jura, p. 469, pl. £xun, 

fig. 7. 
A. lesta compressa ; anfractibus 5-6, subrotundis, 


semi-involulis, satis velociter increscentibus, dorso canali 
26 


— 374 — 


latiusculo, humili, instructis, costalis ; costis leviter pro- 
tractis, in medio latere tuberculosis, bi-vel tripartins, 
dorso spinulosis, ad canalem evanescentibus ; sephs late- 
ribus quadrilobatis ; lobo principali elongato, ultimo nu- 
nulo; sella principal profunda. — Diam. 48, alt. ultim. 
anfr. 25, diam. umbil. 19 mill. 


Coquille comprimée, composée de 5 à 6 tours arrondis, 
semi-involvés, s’accroissant assez rapidement, portant un 
canal dorsal assez large et superficiel; côtes transverses 
légèrement penchées en avant, épineuses au milieu des 
flancs, bi ou trifurquées à partir de cette épine et en por- 
tant une seconde peu avant d'atteindre le canal dorsal. 
Cloisons composées de quatre lobes latéraux, dont le prin- 
cipal est très-allongé et le dernier très-petit. Selle princi- 
pale profonde. 

Bonne espèce, caractéristique de l’assise à Am, 
Blagdeni, couche qu'il faudra dorénavant prendre comme 
limite supérieure de l'étage bajocien ; Bopfingen, Gamels- 
hausen, etc. (Wurtemberg). — Assez commune. 


8. AMMONITES OPALINCIDES, Mayer. 


Am. Murchisonæ (Sow.), Zièt., Wurt., pl. vi, fig. 1-5. 
— Am. Murchisone acutus, Quenst., Céph., p.116; Jura, 
p. 556, pl. xLvi, fig. 4 (non Sow.) — Non Am. lœvius- 
culus, Sow. 

Am. tesla complanata, discoidea, acute carinala; an- 
fractibus sex, per duas tertias involutis, tarde increscen- 
tibus, compressis, dorso aculalis, intus angulatis, conta- 
bulatis, transversim costulatis ; costulis falciformibus , 
ætale juvenili, usque ad diametrum 60 mill., notatis, 
approæimalis, depressis, subæqualibus, simplicibus vel 
bifurcatis, postea in strias irregulares evanescentibus ; 
septis lateribus sexlobalis ; lobo principali lulo, humiliter 


— 375 — 

bipartito; lobis secundariis rotundatis, similibus. — 
Diam. 180, alt. ultim. anfr. 60, diam. umbil. 45 mill. 

Coquille aplatie, discoïde, à carène aiguë, composée de 
six tours aux deux tiers invoivés, s'accroissant lentement, 
comprimés, assez doucement amincis vers le dos, angu- 
leux et contabulés en dedans. Ornements divers suivant 
l’âge de la coquille, consistant, chez les jeunes individus, 
en des côtes falciformes, distinctes, rapprochées, dépri- 
mées, simples ou bifurquées au milieu des flanes, plus tard 
et dès que la coquille atteint le diamètre de 60 millim., 
remplacées par des stries d’accroissement flexueuses et 
irrégulières, à demi effacées. Cloisons latérales composées 
de six lobes; lobe principal large, légèrement biparti; 
lobes secondaires arrondis, semblables les uns aux autres. 

L’abondance du type dont je m'occupe, la facilité avec 
laquelle on le distingue des exemplaires typiques de Am. 
Murchisonæ et ses liaisons aussi intimes avec l Am. opali- 
nus qu'avec la première espèce, militent en faveur de sa 
séparation définitive d'avec le type du groupe. Le groupe, 
relié d’un côté au groupe de l’Am. radians et de l’autre à 
celui de l’Am. hecticus, est composé actuellement des 
Am. opalinus, lœviusculus, opalinoides, Murchisonæ et 
corrugalus, auxquels viennent se joindre deux espèces 
nouvelles. A mes yeux, les espèces de ce groupe ont 
exactement la mème valeur que celles du groupe de 
l'Am. Humphriesanus, soit les Am. Bayleanus, Braiken- 
ridgi, hinguiferus, Kudernatschi, subcoronatus, Blagdeni 
Deslongchampsi ; seulement, comme la plupart des pre- 
mières sont beaucoup plus abondantes que les secondes, 
les passages qu’elles offrent entre elles ont été plus sou- 
vent observés que ceux qui existent entre les Am. Hum- 
phriesanus et les Am. Bayleanus, Braikenriudgi, linguife- 
rus, subcoronatus, etc., et c'est la raison pour laquelle les 


— 3716 — 


savants qui croient encore à la procréation surnaturelle de 
l'espèce n’ont eu garde de séparer celles qu’ils savent passer 
à d’autres individus ambigus plus ou moins nombreux. 

Là où l'étage bajocien est très-développé, comme dans 
le Jura argovien, l'Am. opalinoides remplit une couche 
formant la base des assises de l Am. Murchisonæ et s’y 
trouve accompagné de quelques exemplaires typiques de 
cette espèce et de l’Am. opalinus ; exemples à Frick et à 
Ehrendingen, en Argovie. Là, au contraire, où cette pre- 
mière assise manque, l’espèce se trouve mélangée en 
nombre à peu près égal avec l'Am. Murchisonæ type, 
comme à Aalen, en Wurtemberg, et à Asselfingen près de 
Schaffhouse. 


9. AmmoniTEes Rauracus, Mayer. 


Am. testa compressa, carinala; anfractibus 6, per duas 
tertias involutis, salis velociter increscentibus, compressis, 
costis crassis, flexuosis, raro bifurcatis, in medio lalere 
interruptis, intus valde protractis, exlus relro-arcuatis, 
dorsum versus dilatañs, prope dorsum truncalis; seplis 
laleribus qaadrilobatis; sellis profundiusculis. — Diam. 
29, alt. ult. anfr. 44, diam. umbil. 24 mill. 


Coquille comprimée, carénée, composée de six tours 
aux deux tiers involvés, s’accroissant assez rapidement, 
comprimés. Côtes épaisses, flexueuses, rarement bifur- 
quées, interrompues presque au milieu des flancs par un 
semblant de canal, fort penchées en avant entre ce sillon 
et la suture, recourbées en arrière et allant en s’élargis- 
sant du côté du dos, où elles prennent subitement fin. 
Cloisons latérales à quatre lobes assez élancés. 

Belle espèce du groupe de l’Am. hecticus, intermédiaire 
entre les Am. punclalus et Delmontanus, et ne différant 


— 377 — 
de ce dernier que par ses tours moins involvés et moins 
larges et par leur dos moins aigu. 
Couches de l’Am. Lamberti [marnes oxfordiennes (1)] 
de Bœzen (Argovie). — Quatre exemplaires. 


10. Ammonires Roemert, Mayer. 


Am. testa compressa, discoidea ; anfractibus 8, per tres 
quadrantes evolutis, tarde increscentibus. dorso rotunda- 
his, coslalis ; costis crassis, distantibus, 30 per anfractus, 
subflexuosis, paululum pronis, Prope dorsum pro parte 
majore bifurcalis, 'sæpe tamen simplicibus bifurcatis cum 
regulariter alternantibus, dorso valde promis, medio angu- 
lum oblusum, informem, efformantibus ; stranqulationibus 
latis, irregularibus, 5-4 per anfractum. — Dium. 160, 
alt. ultim. anfr. 48, diam. umbil. 72 mil. 


Coquille comprimée et discoïde, composée d’au moins 
huittours aux trois quartsdégagés, s’accroissant lentement, 
à dos arrondi, ‘ornés de fortes côtes distantes (30 par 
tour), légèrement flexueuses et penchées en avant, pour 
la plupart bifurquées près du dos: les côtes simples alter- 
nant souvent assez régulièrement avec les autres; toutes 
fortement inclinées en avant sur le dos et formant ainsi 
une série dechevrons. Trois à quatre larges strangulations 
par tour. 

Voisine de l’Am. Balderus, Op., cette belle espèce s’en 


(1) La seule limite admissible entre les étages oxfordiens infé- 
rieur et supérieur se trouvent entre les couches de l'4m. Lam- 
berti et celles de l’Am. transversarius, et le gros des marnes 
d'Oxford venant ainsi se placer dans l'étage inférieur, je pense, 
derechef, qu’il faut garder le nom d’oxfordien pour cet étage, 
et réunir, sous le nom d'étage argovien, les couches de l’4m. 
transversarius, du Terebratula impressa et de l’Ostrea caprina 
(O. dilatata, var. complanata). 


— 3178 — 


distingue par ses tours plus dégagés, ses côtes plus dis- 
tantes, bifurquées tout près du dos et non interrompues, 
plus nettement sinueuses en cet endroit Elle est fort rare, 
et je n'en connais que trois exemplaires, dont l’un pro- 
vient des couches kimmeridgiennes inférieures («Weisser- 
Jura, B. » de Quenstedt, partie supérieure; « Setze- 
Schichten » de Mæsch), de Geisslingen (Wurtemberg), et 
les autres du kimmeridgien moyen (niveau de l’Am. Le- 
nuilobatus), de Donzdorf (Wurtemberg) et de Baden (Ar- 
govie). C. M. 


BIBLIOGRAPHIE. 


On the geographical distribution of the Genera 
and species Of Land shells of the vwvest 
India Æslands, With a Catalogue of the species 
of each Island, by (sur la distribution géogra- 
phique des genres et des espèces de coquilles 
terrestres des Antilles, avec un catalogue des 
espèces de chaque île, par) Fhomas Bland (1). 


La faune malacologique des Antilles a, depuis long- 
temps, attiré l'attention des naturalistes, et donné lieu à 
la publication d'ouvrages remarquables à plus d'un titre. 


(1) New-York, 1861. Brochure grand in-8° de 35 pages d'im- 
pression, accompagnée de deux tableaux comparatifs (tirage à 
part du volume VII des Annals of the Lyceum of natural history). 
Se trouve, à Paris, chez J. B. Baillière et fils, rue Haute- 
feuille, 19. 


— 379 — 


Mais l'étude de la distribution géographique des espèces, 
cette partie de la science, si négligée autrefois et pourtant 
si utile, laissait encore, dans ces derniers temps, beaucoup 
à désirer. CG. B. Adams, le savant professeur d’Amherst, 
dont la perte a été bien regrettable pour la science, se pro- 
posait de traiter à fond ce sujet intéressant, et avait déjà, 
dans cette intention, réuni de nombreux matériaux; mais 
sa mort prématurée mit ce projet à néant. M. Thomas 
Bland, de New-York, vient de reprendre cette étude, en 
la bornant aux espèces terrestres. On connaît le prodigieux 
développement de ces mollusques dans les Antilles : on 
pourra s’en faire une idée, si l’on considère, d’une part, 
que, sur une superficie à peu près égale à celle des îles 
Britanniques, moins l'Irlande, elles renferment environ 
1/6 des espèces terrestres connues dans l’ensemble des di- 
verses régions du globe (1); de l’autre, que le nombre spé- 
cifique de ces mêmes mollusques, aux Antilles, est, à peu 
de chose près, aussi considérable que celui de tout le con- 
tinent américain, du Groenland au cap Horn. L'auteur, 
par ses voyages, son intimité avec C. B. Adams et ses rela- 
tions suivies avec les principaux naturalistes et collecteurs 
des Antilles, tels que MM. Poey, Gundlach, Robert Swift, 
Chitty, Newcomb, Shuttleworth, etc., était, mieux que 
tout autre, à même de traiter la question d’une façon in- 
téressante. Aussi son travail est-il des plus satisfaisants, et 
donne-t-il, en un petit nombre de pages nourries de faits, 
une idée exacte, comme ensemble, et complète au point 


{1} Nous devons ajouter que cette proportion, sensiblement 
exacte au moment où écrivait l’auteur (1861), s’est légèrement 
amoindrie depuis, et s’affaiblira encore, selon toute apparence, 
tout en restant très-considérable, les Antilles étant mieux explo- 
rées et moins imparfaitement connues que la plupart des autres 
points du globe. H. CROSSE. 


— 380 — 


de vue des détails de la faune malacologique terrestre de 
ces iles. 

Les Antilles forment une chaîne d’iles curviligne, s’é- 
tendant de la côte de la Floride, dans l'Amérique du Nord, 
jusqu'au golfe de Paria, situé sur la côte orientale du Ve- 
nezuela, dans l’Amérique du Sud. Elles se composent de 
trois groupes, les îles Lucayes ou Bahamas, les Grandes- 
Antilles (Cuba, Jamaïque, Haïti, Porto-Rico et leurs dé- 
pendances) et les Petites-Antilles. Les points culminants 
de Cuba, de la Jamaïque et d'Haïti s'élèvent à une hauteur 
de 7 à 8,000 pieds (anglais) : cette altitude relativement 
considérable paraît exercer une grande influence sur le 
nombre des espèces de mollusques terrestres. Pour en 
donner un exemple, nous dirons que Porto-Rico, dont les 
plus hautes sommités sont inférieures à 4,000 pieds (an- 
glais), et dont la superficie est égale à plus des 2/3 de 
celle de la Jamaïque, ne possède, en espèces terrestres, 
que les 21/100, soit un peu plus de 175 de la population 
malacologique de cette dernière île. 

L'auteur pense que les derniers phénomènes géologiques 
qui se sont manifestés aux Antilles ont dû avoir plutôt un 
caractère élévatoire que le caractère contraire. Il croit, par 
conséquent, que, malgré leur voisinage de la côte améri- 
caine, la grande profondeur de la mer qui sépare ces 
îles du continent et les particularités de leur faune ma- 
lacologique terrestre prouvent qu’elles ont dû être sé- 
parées de ce même continent, antérieurement à l'époque 
de la création actuelle. Il ajoute même que, si l’on con- 
state une certaine affinité générique entre les mollusques 
terrestres des Antilles et ceux des parties adjacentes du 
continent américain, c’est plutôt le caractère insulaire qui 
a été imprimé à ces points du littoral que le caractère con- 
tinental qui s’est fait sentir dans les îles. 


— 381 — 

Les caractères génériques à signaler, dans la faune ma- 
lacologique des Antilles, sont les suivants : pour les Héli- 
céens, la grande prédominance du g. Helix sur le g. Bu- 
limus, si puissamment développé dans l'Amérique du Sud, 
l'absence des genres Anostoma, Tomigerus et Megaspira, 
et, par contre, la présence du genre nord-américain Wi. 
trina, caractères qui tendent à rapprocher, jusqu’à un 
certain point, cette faune'de celle de l'Amérique du Nord, 
surtout pour ce qui concerne les îles situées à l'O. de 
Porto-Rico. Si les genres sud-américains S/reptaæis, Clau- 
siha et Tornatellina existent aux Antilles, ils ne sont re- 
présentés que par des espèces uniques ou peu s’en faut, 
que l’on rencontre, d’ailleurs, seulement dans les îles si- 
tuées à l'E. et au S. de Porto-Rico, c’est-à-dire plus ou 
moins voisines de l'Amérique méridionale. Le remarquable 
développement du g. Cylindrella aux Antilles, coincidant 
avec sa présence sur le littoral correspondant, ne nous 
paraît prouver qu’une chose, c’est que ce genre est essen- 
tiellement centre-américain, puisqu'il disparait, du côté 
du nord, au Texas, et, du côté du sud, dans le Venezuela. 
La présence, à Saint-Thomas et à la Trinité, d’une espèce 
du g. Ennea (E. bicolor) est. à notre avis, tout acciden- 
telle, et causée par l'importation et la culture du riz, cette 
petite espèce étant originaire de l’Inde, selon toute appa- 
rence. 

Le g. Ceres manque aux Antilles : il y est remplacé par 
le g. Proserpina, dont, au reste, une espèce nouvelle vient 
d’être signalée récemment par M. Bland, lui-mème, sur 
le continent américain (1), ce qui constitue un fait mala- 
cologique très-intéressant. 

Si nous passons à l'examen des genres terrestres oper- 


(1) Ann. of the Lyceuwm of nat. hist., 1863, vol. VIII. 


— 382 — 


culés, nous constatons d’abord l'absence, aux Antilles, des 
genres Bourcieria et Hydrocena, qui existent dans l’Amé- 
rique du Sud, et ensuite la présence d’un certain nombre 
de formes génériques particulières, largement développées. 
Le continent américain est comparativement beaucoup 
moins riche, tant en genres qu’en espèces. Nous voyons 
aussi que, pour ces mollusques, Porto-Rico forme encore 
une station intermédiaire, à l'O. de laquelle les affinités 
génériques se rapprochent de l'Amérique du Nord, tandis 
que, à l'E. et au S., les rapports sont plus grands avec la 
partie méridionale du continent. 

Les mollusques terrestres communs à l’Europe et aux 
Antilles (en y comprenant les Bermudes) sont les Bulimus 
acicula, Müller (Bermudes), B. decollatus, L. (Cuba), qui 
existent aussi dans l’ Amérique du Nord, et le B. ventrosus, 
Férussac (Bermudes) : nous considérons leur présence 
comme due à des faits d’acclimatation, ainsi que celle de 
l’Helix similaris, Férussac, que l’on trouve aux Barbades 
en même temps qu’au Brésil, en Chine et dans beaucoup 
d'autres contrées. 

Le Succinea unguis, Férussac, de la Guadeloupe, vit 
également en Bolivie, Le Bulimus undatus et V'Achatina 
octona, que l’on trouve dans les deux Amériques, se ren- 
contrent aux Antilles. Vingt-trois espèces de l'Amérique 
du Nord et vingt et une de l'Amérique du Sud (partie au 
N. de l’équateur) vivent aussi dans une ou plusieurs de ces 
îles. Sur les espèces qui existent à Porto-Rico et à Vièque 
qui en dépend, dix leur sont communes avec les îles situées 
à l'O. et vingt et une avec celles qui se trouvent à l'E. et 
au S. Cette distribution vient à l'appui des faits que nous 
avons déjà signalés plus haut, et permet de considérer 
Porto-Rico comme un point intermédiaire, et pour ainsi 
dire un centre zoologique, à l'O. duquel les îles subissent 


— 383 — 


l'influence de l'Amérique du Nord, tandis que, à l'E. et 
au S., c’est celle de l'Amérique du Sud qui prédomine. Le 
résultat tout naturel de cette situation est que la faune 
malacologique de Porto-Rico porte l'empreinte de ces deux 
tendances contraires. 


En négligeant le g. Truncatella, un seul représentant 
des mollusques terrestres operculés, l’Helicina globulosa, 
de Poey, se trouve également sur le continent américain 
et aux Antilles. Le nombre spécifique de ces mollusques, 
excessivement considérable dans les îles à l'O. de Porto- 
Rico, diminue sensiblement dans cette île, et encore plus 
dans celles qui se trouvent à l'E. et au S. (1). 


Les îles Bahamas, Cuba et l’ile des Pins sont intimement 
liées ensemble par les caractères de leur faune malacolo- 
gique. Cuba renferme 17 espèces qui lui sont communes 
avec la Jamaïque, 8 avec Haïti, 15 avec Porto-Rico et 
45 avec les îles à l'E. et au S. de cette dernière île. Les 
caractères positifs de sa faune sont le développement con- 
sidérable du g. Macroceramus , des grands Pupa du type 
P. mumia, des g. Megalomastoma, Ctenopoma, Chondro- 
poma, Trochatella, Helicina, la présence du genre Balea, 
du g. Diplopoma et de plusieurs Cyclostomacés à large pé- 
ristome externe, brusquement coupé près de la columelle : 


(1) Il en est de même des espèces du genre Cylindrella dont le 
maximum est à Cuba et à la Jamaïque, aux Antilles et au 
Mexique, sur le continent américain ; elles sont encore nom- 
breuses à Haïti, mais à Porto-Rico le genre subit un brusque 
temps d'arrêt et n’est plus représenté que par trois espèces. 
Dans les îles à l'E. et au S. de Porto-Rico le genre devient de 
plus en plus pauvre et disparaît même souvent. En même temps, 
et par une coïncidence remarquable, il subit une décroissance 
analogue et, pour ainsi dire, parallèle, sur la partie correspon- 
dante du continent. On ne connait, en effet, dans le Venezuela, 
qu’une ou deux Cylindrelles de petite taille.  H. CRoSsE. 


— 38k — 
les caractères négatifs sont l’absence des g. Geomelania, 
Jamaicia, Licina, Stoastoma et Eucidella. 

La faune de la Jamaïque est caractérisée par la présence 
exclusive de 4 de ces derniers genres et le développement 
du cinquième, le g. Stoasloma, dont on ne connait ail- 
leurs que 3 espèces, 4 à Porto-Rico, 4 à Haïti, 4 à Opara 
(Polynésie); par les nombreux représentants des genres 
Proserpina, Adamsiella, Cyclostomus, Tudora, Alcadia 
et de la remarquable forme d’Helix, dont le type est 
V'H. Cookiana, Gmelin; enfin par l'absence des grands Pupa 
de Cuba, ainsi que des genres Megalomastoma et Chon- 
dropoma. Elle possède 17 espèces qui lui sont communes 
avec Cuba, 4 avec Haïti, 10 avec Porto-Rico et 40 avec les 
îles à l'E. et au S. de cette dernière île. 

La faune haïtienne se distingue par la richesse des g. Ha- 
croceramus et Chondropoma, la présence de la seule es- 
pèce de Vafrina connue aux Antilles, et l'absence du 
g. Proserpina, ainsi que des formes particulièrement dé- 
veloppées à la Jamaïque. Les grands Pupa de Cuba et le 
g. Megalomastoma sont représentés, mais faiblement : le 
g. Simpulopsis compte une espèce. Haïti possède 8 espèces 
qui lui sont communes avec Cuba, 4 seulement avec la Ja- 
maiïque, 8 avec Porto-Rico et 8 avec les îles à l'E. et aus. 
de cette dernière île. 

D’aprèscescaractères distinctifs, on peut, selon M. Bland, 
considérer Cuba (avec l’ile des Pins et les Bahamas),la Ja- 
maïque et Haïti comme formant trois petites provinces 
zoologiques distinctes; tout en constatant que l’île d'Haïti 
présente plus de rapports zoologiques avec Cuba d’un côté, 
et Porto-Rico de l’autre, qu’elle ou Cuba n’en ont avec la 
Jamaïque. 

La faune de Porto-Rico (en y comprenant celle de Viè- 
que) est caractérisée par la présence des genres Clausilia 


— 385 — 


et Tornatellina, qui manquent dans les îles plus à l'O. et 
qui existent dans l’Amérique du Sud; par celle d’une es- 
pèce de chacun des g. Stoastoma et Simpulopsis ; par la 
diminution des représentants des g. Pupa et Macrocera- 
mus ; par l'accroissement du nombre des Bulimus compa- 
rativement à celui des Helix, et par l'absence de la plupart 
des formes si variées de Cyclostomacés des autres Grandes- 
Antilles. Cette faune, malgré ses rapports avec celle des 
îles de l’O., se relie bien plus intimement avec les formes 
des petites îles de l’E., telles que Sainte-Croix, Saint-Tho- 
mas, Saint-John, Tortola, etc. Le g. Megalomastoma $'ar- 
rête à Saint-John et le g. Macroceramus à Anguilla, du 
côté de l'E. Les grands Pupa disparaissent aussi à l'E. de 
Porto-Rico, à une seule exception près, le P. uva, qui vit 
à Curaçao. Dans les petites îles mentionnées plus haut, on 
commence à trouver plusieurs espèces de Bulimus de l’A- 
mérique du Sud. Le seul Streptaxis connu aux Antilles 
(S. deformis) a été recueilli à la Trinité. Le g. Stenopus 
est particulier à Saint-Vincent, qui possède aussi le remar- 
quable Bulimus Auris-Sileni. Dans les Antilles françaises, 
les mollusques terrestres operculés sont en petit nombre : 
l’auteur signale, comme un fait remarquable, le nombre 
des espèces qui leur sont communes avec la Guyane fran- 
çaise et qui manquent dans les îles intermédiaires. Il cite, 
comme fait analogue, cette particularité que les îles espa- 
gnoles de Cuba et de Porto-Rico possèdent plus d’espèces 
communes entre elles qu’elles n’en ont de communes 
avec Haïti, qui, cependant, est plus rapprochée de l’une 
et de l’autre par sa position intermédiaire. Ces faits, bi- 
zarres au premier abord, s'expliquent facilement par la 
fréquence des rapports commerciaux et par les accidents 
d’acclimatation qui en résultent presque inévitablement 
Au résumé, Porto-Rico, Vièque et les îles à l'E., dans 1 


— 386 — 


direction d’Anguilla, peuvent être considérées comme for- 
mant une petite province zoologique distincte, et les autres 
îles plus au Sud comme en formant une autre, ce qui porte 
le nombre total à cinq, en y ajoutant les trois mentionnées 
précédemment. 

La fin du mémoire est consacrée au Catalogue, soigneu- 
sement dressé île par île, des mollusques terrestres des 
Antilles : quelques petites îles sont omises, la Dominique, 
par exemple, mais c'est parce qu’elles n’ont point élé ex- 
plorées jusqu'ici par les naturalistes, et qu’il n'existe, par 
conséquent, aucune donnée sur leur faune malacologique. 

Si nous nous sommes étendu un peu longuement sur le 
travail de M. Bland, c'est qu'il nous a paru en valoir la 
peine. Les bons ouvrages sur la distribution géographique 
des mollusques ne sont pas très-nombreux jusqu’à présent, 
et celui-là, à notre avis, est certainement un des meilleurs 
qui aient été publiés en Amérique. Nous le signalons donc, 
comme très-intéressant et très-utile à ceux de nos lecteurs 
auxquels la langue anglaise est suffisamment familière. 

H. CRoSSE. 


Remarks on classifications of North Amerienn 
Helices, by European authors, and especially, 
by H. and A. Adams and Albers, by (Remarques 
sur la classification des Hélices de l'Amérique du 
Nord, proposées par les auteurs européens, 
et particulièrement par H. et A. Adams et 
Albers, par) Thomas Blana (1). 


Dans ce mémoire, l’auteur fait un examen critique des 


| (1) New-York, 1863, brochure grand in-8° de 24 pages d’im- 


— 387 — 


classifications proposées par MM. Adams dans leur Genera 
et MM. Albers et Martens dans la deuxième édition des 
« Heliceen,» en les discutant, au point de vue des Hélices 
de l’Amérique du Nord seulement. Il reproche à MM. Adams 
de « mettre ensemble, dans leurs listes, des formes dis- 
« tinctes tant sous le rapport de la coquille que sous celui 
« de l’animal, de séparer des formes voisines, et de placer, 
« quelquefois, les mêmes espèces dans plusieurs genres 
« ou sous-genres, et même dans plusieurs familles diffé- 
« rentes. » Il cite, à l'appui de son dire, une dizaine 
d'exemples de pareilles erreurs : Anchistoma hirsutum, 
Say; fberus electrinus, Gould; I. sportella, Gould, et 
Hygromia planorboides, Rafinesque, que les auteurs an- 
glais placent dans la famille des Æelicidæ, ne sont qu’un 
double emploi des Zonites stenotrema, Férussac, Helicella 
pura, Alder, Discus Vancouverensis, Lea, et D. planor- 
boides, Rafinesque, que les mêmes auteurs placent, un 
peu plus loin, dans la famille des Stenopidæ! Ainsi encore, 
ils appellent Anchistoma cereolus et A. volvoxis la même 
coquille qu'ils nomment, quelques lignes après, Polygyra 
seplemvolva; À. major, la même forme qu'ils désignent 
plus bas sous le nom de Mesodon albolabris ; Zonites fu- 
liginosa le même mollusque qu’ils appellent ensuite Heli- 
cella fuliginosa. On conviendra que voilà des genres et des 
sous-genres bien délimités! 

L'édition posthume des Heliceen @'Albers n’est guère 
plus à l'abri de ces mésaventures génériques et subgéné- 
riques. Par exemple, l'Aelix sportella, qui n’est qu'un 
double emploi ou, tout au plus, une variété de l’H. Van- 
couverensis, est placé dansle sous-genre Patula dépendant 


pression (tirage à part du volume VIII, octobre 1863, des Annals 
of the Lyceum of natural history). 


— 388 — 


du genre Helix, et le type de l'espèce dans le genre HMa- 
crocyclis : l'A. clausa, Say, et Y'H. divesta, Gould, qui 
n’ont point de dents aperturales, sont rangés dans le 
sous-genre Triodopsis, caractérisé par une ouverture 
dentée. Comment est-il possible de ne pas s’embrouiller 
dans un pareil déluge de genres et de sous-genres, alors 
qu’il est constant que l’auteur lui-mème ne s’y reconnait 
que très-imparfaitement! Pour ce qui nous concerne per- 
sonnellement, nos principes sont connus : nous n'admet- 
tons pas de sous-genres, et, en matière de coupes géné- 
riques, nous préférons de beaucoup la qualité à la quantité. 
Le travail consciencieux de M. Bland, auquel est jointe la 
liste complète des représentants du g. Helix dans l’'Amé- 
rique du Nord, sera consulté avec fruit par tous les natu- 
ralistes qui s'intéressent à l’étude des mollusques terres- 
tres. H. Crosse. 


Mollusques terrestres Vivanis du Piémont, 
par l’abbé Soseph Stabile (4). 


M. Stabile s’est déjà fait connaître des conchyliologistes 
par un catalogue des mollusques du territoire de Lugano, 
publié en 1859. Depuis cette époque, il a recueilli des ma- 
tériaux pour la publication de sa malacologie terrestre du 
Piémont. Un seul ouvrage avait été publié sur le mème 
sujet, c’est le catalogue de Strobel; mais l’auteur n'avait 
exploré que le Piémont oriental. M. Stabile s’est attaché 


(1) 4 vol. grand in-8°, 141 pages, 2 planches. 1864, Milan, chez 
j'auteur, rue Saint-Maurilio, n° 3422, et à Paris, chez F. Savy, 
libraire, rue Hautefeuille, n° 24. 


— 389 — 


surtout à rechercher les mollusques de la région occiden- 
tale, afin de compléter les investigations de son prédéces- 
seur. 

Malgré tout le soin apporté par les conchyliologistes 
piémontais à la recherche des mollusques, leur contrée 
reste assez pauvre, et je signalerai surtout l’absence de 
quelques genres propres aux régions voisines, Tesfacella, 
Daudebardia, Pomatias, et d’un grand nombre d’espèces 
des régions alpines de France et de Suisse. Néanmoins re- 
marquons que plusieurs espèces alpines ont leurs der- 
nières stations en Piémont et ne pénètrent pas en Lom- 
bardie; telles sont les Vitrina major, Helix glacialis: 
Clausilia diodon, alpina, Verbanensis et nigricans, 
Pupa avenacea et Morulleti. Par contre, M. Stabile cite 
À Zonites, 5 Helix, S Clausilia, 3 Pomatias, etc., de 
Lombardie, qui manquent au Piémont. 

Les espèces propres à la faune piémontaise sont au 
nombre de 5 : Clausilia diodon, alpina, Thomasiana, 
Mellæ et Pupa Mortlleti. 

Parmi les espèces les plus intéressantes de la Faune, on 
peut citer les Limax cinereo-niger, Helix fœtens, umbi- 
hcaris, Cœcilianella aciculoides, Clausilia Thomasiana, 
alpina, Mellæ, Pupa Mortilleti, etc. Toutes ces espèces 
sont accompagnées de longues descriptions et de remar- 
ques critiques intéressantes. 

Ce catalogue est fait avec un soin scrupuleux; les dé- 
terminations portent le cachet d’une savante exactitude. 
Je regrette néanmoins que l’auteur se soit borné à l’énu- 
méralion des mollusques terrestres ; quoique l’importance 
des coquilles fluviatiles soit moindre dans l'étude des 
faunes et des régions géographiques et orographiques 
naturelles, leur absence constitue une lacune qu’il sera 
facile à M. Stabile de combler, 

27 


— 390 — 


À la suite de son catalogue, M. Stabile a donné, sous 
forme de notes, une série de mémoires dont je recom- 
mande la lecture à mes confrères. | 

Suivant l’exemple de M. Moquin-Tandon, l'auteur 
tente une classification des mollusques pulmonés d'après 
la structure de la mâchoire. Il établit ainsi trois grandes 
divisions : 4, mâchoire unique ; b, trois mâchoires (Lim- 
néens); €, pas de mâchoire ou agnatha (Tes{acellidæ). 

Les mollusques à mâchoire unique, et ce sont les plus 
pombreux, se divisent en : 

1° Oxygnatha. Mâchoire fortement arquée, quelque- 
fois verticalement carénée au milieu, avec une forte saillie 
rostriforme plus ou moins large ou en forme de bec à la 
partie moyenne du bord libre (Limax, Vaitrina, Zo- 
niles, etc.). 

2 Aulacognatha. Mächoire peu arquée, souvent assez 
étroite, à stries fines plus ou moins prononcées et à denti- 
cules ou crénelures marginales petites, peu distinctes ou 
nulles ; saillie médiane du bord libre plus ou moins pro- 
noncée, non rostriforme (Pupa, Balea, Sagda, Clau- 
silia, etc.). 

5° Odontognatha. Mâchoire à côtes, largement crénelée 
ou fortement denticulée sur le bord libre (Arion, Vagi- 
nulus, Drepanostoma, Fruticicola, etc.). 

4° Goniognatha. Màchoire arquée, convexe en dessus, 
plus ou moins concave inférieurement, composée de seg- 
ments imbriqués (Bulimulus, Orthalicus). 

M. Stabile a étendu ses recherches aux plaques linguales 
des mollusques pulmonés. Il les a classés d’après la forme 
de la dent centrale de chaque rangée, des dents latérales 
et des dents marginales. Il y a longtemps (1) que j'avais 


(1) Journal de Conchyliolugie, 1. VI, p. 120-128. 


— 391 — 


fait remarquer les caractères singuliers de chaque ordre 
de denticulation et surtout de la denticulation centrale ou 
embryonnaire; néanmoins je crois encore qu'il est illusoire 
de chercher dans ces éléments les bases d’une bonne clas- 
sification des mollusques. Il ne faut rien négliger à la vé- 
rité, et ces recherches ont leur utilité, mais elles abou- 
tissent, comme tous les systèmes, à désunir des organi- 
sations voisines et à rassembler des êtres très-différents. 

M. Stabile propose un système de notation très-ingé- 
nieux qu'il applique aux plaques linguales. Prenons pour 
exemple le Vitrina pellucida ; ce mollusque présente 
100 rangées de denticulations; chaque rangée est com- 
posée d’une dent centrale et de 57 dents latérales de 
91.1.37 

100 
dition de la ligne supérieure 537 Æ 1 57 —75, et en 
multipliant ce nombre par la ligne inférieure 75 X 100, 
on obtient le chiffre total des denticulations de la plaque 
7,500! 

Je signalerai, enfin, quelques observations sur les Vi- 
trines; une note sur les genres Tennentia, Parmarion, 
Helicarion et Camptonyx, où l’auteur crée le genre Plu- 
tonia pour le Viquesnelia atlantica, Morelet; des re- 
cherches sur l’organe de l’ouie chez les mollusques ; une 
étude sur le genre Zonites et ses subdivisions; une ana- 
lyse très-complète de la dissertation inaugurale de M. Cla- 
parède sur l’anatomie du Cyclostoma elegans, etc. 

Tel est, en résumé, le nouvel ouvrage de M. Stabile; 
l’auteur, tout en nous donnant un excellent catalogue, 
a voulu aborder les questions les plus intéressantes de la 
conchyliologie : nous l’engageons à continuer et à étendre 
ses investigations. P. Fiscuer. 


chaque côté, d’où la notation . En faisant l’ad- 


— 992 — 


Photographic Conchology, à second, or photo- 
graphic series, of the Conchological Miscellany of 
(Conchyliologie photographique, ou deuxième 
série des Mélanges conchyliologiques de) Sylva- 
nus Hanley. — Livraisons 1 à 3 (1). 


« 


Nous signalons à nos lecteurs ce nouvel ouvrage de 
M. Sylvanus Hanley; il fait suite à ses Conchological Mis- 
cellany, et c’est, à notre connaissance, la première publi- 
cation malacologique qui ait eu recours aux procédés 
photographiques, en y ajoutant le coloriage. Les espèces 
représentées appartiennent aux genres Unio, Mycelopus, 
Anodonla et Cyrena; plusieurs d’entre elles n'avaient pas 
encore été figurées. H € 


Addition à la faune conchyliologique de la 
Nouvelle-Calédonie, publiée par M. J. B. Gas- 
sies (2). 

… 


Cette addition comprend la description latine et fran- 
çaise du Melania Montrouzieri, Gassies, espèce nouvelle 
qui avait été figurée (pl. v, fig. 10) dans le récent ouvrage 
de notre honorable confrère de Bordeaux, mais dont la 
diagnose avait été égarée pendant l'impression. H. C. 


(1) Londres, 1863, Willis and Sotheran, 136, Strand. Grand 
in-4°, 7 planches de photographies coloriées, avec le texte cor- 
respondant. Prix, 1 sh. par planche. 

(2) Bordeaux, 1864, 2 pages grand in-4, faisant partie de Ja 
1. livraison du tome XXV des Actes de la Société Linnéenne. 


— 393 — 


Recherches sur l'organisation du manteau chez les 
Brachiopodes articulés, et principalement sur 
les spicules calcaires contenus dans son inté- 
rieur, par E. Eudes-Deslongchamps (1). 


Le mémoire de M. Eudes-Deslongchamps se divise en 
trois parties. La première traite de la constitution géné- 
rale du manteau, dans les Brachiopodes articulés. Assez 
différent, sous beaucoup de rapports, de celui des Lamel- 
libranches, il est toujours formé d’une membrane mince 
tapissant exactement l’intérieur des coquilles, et divisé en 
deux lobes (un pour chaque valve), qui ne tiennent l’un 
à l’autre qu’au niveau du pédoncule, où ils s'unissent, en 
formant avec les parois de la coquille une sorte de seconde 
poche logeant les principaux viscères. Le manteau, étudié 
dans sa contexture intime, paraît formé de deux lames 
superposées : la couche interne s'applique exactement sur 
la coquille même qu’elle est chargée de sécréter et revèt 
même l'appareil apophysaire : la lame externe tapisse 
exactement la couche interne, jusqu’au niveau de la cavité 
viscérale, et finit par se mouler sur les bras qu’elle enduit 
dans toute leur longueur. Les fonctions du manteau sont 
multiples; car, en dehors de la formation de la coquille et 
de son accroissement, il est chargé d’une partie du travail 
physiologique de la respiration, de la circulation et de la 
génération. 

Dans la seconde partie, l’auteur s'occupe, d’une façon 


(1) Caen, 1864, chez F. Leblanc-Hardel, imprimeur-libraire, 
rue Froide, 2. Brochure in-4e de 36 pages d'impression, accom- 
pagnée de trois planches lithographiées et teintées. 


— 394 — 


générale, des spicules calcaires, petits corps singuliers qui 
se trouvent en plus ou moins grand nombre dans la lame 
interne du manteau de la plupart des Brachiopodes articu- 
lés, et dont l'existence a été signalée pour la première 
fois par M. O0. Smith en 1854. Ils sont logés sur le trajet 
des grands sinus veineux et des artères, où leurs branches 
se multiplient, se superposent et forment un lacis très- 
compliqué. Leur nombre augmente encore au point où 
les sinus débouchent dans la cavité viscérale, dont ils ta- 
pissent les parois : on les retrouve aussi presque toujours 
dans toute la longueur des bras. Leur forme varie beau- 
coup de genre à genre; ils se présentent tantôt sous 
forme de petites baguettes aplaties, pointues et munies 
de branches latérales. tantôt en branches plus ou moins 
nombreuses, irradiant d’un point central plein ou perforé, 
tantôt en plaques minces, festonnées à leur pourtour, tan- 
tôt sous un aspect spongieux, confus, ou en formant par 
voie de soudure un tout continu d’une grande consistance, 
Les spicules paraissent dès que la coquille a pris sa forme, 
mais ils n'existent alors que dans les grands canaux des 
bras, et se ressemblent dans toutes les espèces, reprodui- 
sant à peu près la forme de ceux du genre Kraussina à 
l'état adulte. Ils s’agrandissent rapidement, prennent leur 
forme définitive et finissent par gagner les lobes du man- 
teau. Leur fonction paraît être de donner protection aux 
organes circulatoires. C’est dans le genre Thécidée que les 
spicules sont le plus développés; ils manquent compléte- 
ment dans la famille des Lingulidæ et des Rhynchonellidæ. 
Dans quelques genres de la famille des Terebralulide, les 
Terebratella et les Waldheimia, par exemple, les spicules 
n'existent pas, il est vrai, mais ils sont remplacés par une 
substance calcaire amorphe qui imbibe le manteau, et 
dont la présence est facile à constater à l’aide d’un acide 
affaibli. 


— 3995 — 


La troisième partie est consacrée à l'étude et à l'examen 
comparalif du manteau et de ses spicules dans les divers 
genres qui composent la famille des Terebralulidæ. Dans 
le genre Terebratulina (T. caput-serpentis), les spicules, 
très-nombreux et de forme élégante, donnent à l'appareil 
palléal une grande consistance. Ils sont plus grands, mais 
beaucoup moins nombreux chez les Epithyris (E. vitrea). 
Leur nombre est considérable dans les Kraussina (Kraus- 
sina rubra), mais ils sont si petits et si déliés, qu'on ne 
peut les voir sans un grossissement de 40 à 50 diamètres; 
ils sont formés de petites baguettes grêles, pointues à leurs 
deux extrémités, à peine branchues, et ressemblent beau- 
coup à ceux qu'on observe dans la peau des Holothuries. 
Les Megerlea (M. truncata) possèdent des spicules plus 
abondants encore que ceux des Terebratulina, très-larges, 
à peu près de forme quadrilatère avec les angles émoussés 
et les bords festonnés. Les Morrisia (M. anomioides) ont 
des spicules excessivement nombreux, assez petits, mêlés 
entre eux, et dont l’ensemble apparait comme une masse 
blanchâtre spongieuse. Dans les Argiope, il n’y a plus, à 
proprement parler, d'appareil palléal ; tout se réduit à 
une ligne concentrique de spicules déliés et très-allongés 
au point où la partie redressée du manteau, sur la grande 
valve, forme les parois de la cavité viscérale. Dans les 
Thecidea, les spicules, considérablement développés, de- 
viennent de véritables plaques calcaires, oblitérant presque 
tout l’intérieur, et formant, pour ainsi dire, une seconde 
coquille dans la première. De plus, dans le jeune âge, le 
manteau en est rempli avant que les bras et leurs cirrhes 
en offrent la moindre trace. 

Tel est le résumé de l’intéressant travail anatomique de 
M. E. Eudes-Deslongchamps, qui nous fait faire un pas de 
plus vers la connaissance intime de l'organisation si cu- 


— 396 — 


rieuse des Brachiopodes. On remarquera que les spicules de 
l'épaisseur du manteau de ces animaux offrent beaucoup 
d’analogie avec ceux que l’on a observés dans la peau de 
certains Nudibranches et des Holothuries. Le mémoire que 
nous venons d'analyser est accompagné de trois planches 
dessinées sur pierre avec beaucoup de soin par l’auteur 
lui-même et nécessairement fort exactes. H. CRosse. 


Études sur les étages jurassiques inférieurs 
de la Normandie, par E. Eudes Deslong- 
champs |l). 


Bien que cet ouvrage soit, en grande partie, purement 
géologique, et sorte, par conséquent quelque peu du cadre 
habituel de notre recueil, nous croyons devoir le signaler 
à ceux de nos abonnés qui s'occupent de paléontologie. 
L'auteur a, depuis quinze ans, longuement exploré la 
Normandie, et de plus il a profité de l’expérience et des 
recherches de son père, le savant doyen de la faculté des 
sciences de Caen. Il en résulte que son livre est un guide 
excellent pour ceux qui voudraient explorer et étudier les 
divers étages du lias et du système oolithique inférieur 
dans cette partie de la France. Les stations paléontolo- 
giques remarquables, et particulièrement le récif si cu- 
rieux de May et de Fontaine-Etoupefour, les diverses 
faunes malacologiques, l'extension des étages et des limites 


(4) Caen, 1864, chez F. Leblanc-Hardel, imprimeur-libraire, 
rue Froide, 2. Un volume in-4° de 296 pages d'impression, ac- 
compagné de 3 planches et de 49 figures dans le texte. 


— 397 — 
des mers, aux diverses périodes géologiques, sont étudiés 


avec soin et traités avec toute l’importance que comporte 
le sujet. H. Cross. 


The complete Writings of Constantine Smaltz 
Rafinesque On recent and fossil conchology. — 
Edited by (OEuvres complètes de Constantine 
Smaltz Rafinesque, concernant la conchyliologie 
vivante et fossile, éditées par) w. &. Binney 
el George W. Tryonjr. (1). 


L'une des plus grandes difficultés qui arrêtent les natu- 
ralistes dans leurs travaux, c’est l'impossibilité dans la 
quelle ils se trouvent souvent de consulter les anciens au- 
teurs qui ont écrit avant eux sur le sujet qu’ils se proposent 
de traiter, soit parce que leurs mémoires sont devenus 
rares ou même introuvables, soit parce qu’ils sont épars 
dans des recueils périodiques considérables, coûteux, et 
par cela même peu répandus dans les bibliothèques. Il en 
résulte que l’on rend un utile service à la science et aux 
savants lorsque l’on réunit, dans un format commode et 
à un prix accessible à tous, des articles spéciaux, épars 
dans vingt recueils différents. Les auteurs américains ont 


(1). New-York, 186%. Un volume in-8& de 104 pages d’impres- 
sion, accompagné de trois planches en fac=simile. En vente, à 
Paris, chez J. B. Baïllière et fils, rue Hautefeuille, 19, et à New- 
York, chez Baillière frères, Broadway, 520. Prix, 2 d. 50 c. 

13 fr.). 


— 398 — 


commencé, il y a quelques années, ces utiles réimpres- 
sions par la publication des œuvres complètes de Thomas 
Say. Voici maintenant que MM. Binney et Tryon nous 
donnent une édition complète des œuvres conchyliolo- 
giques de Rafinesque, dans laquelle ils ont poussé le soin 
jusqu’à donner la pagination originale des divers articles, 
et jusqu’à reproduire toutes les figures en fac simule. 
Quelques-uns de ces articles sont extraits de recueils pé- 
riodiques tellement peu connus, que leurs noms ne figurent 
même pas dans le récent ouvrage bibliographique, pour- 
tant si complet, de Carus et Engellmann. On peut juger, 
par là, de l'intérêt scientifique de cetle réimpression. Rafi- 
nesque est loin d’être un naturaliste sans valeur. Ses noms 
génériques et spécifiques sont bien faits, conformes aux 
règles et généralement euphoniques, et, s'il existe encore 
quelque obscurité en ce qui concerne un certain nombre 
de ses genres et de ses espèces, cela tient à ce qu'il a sou- 
vent, dans ses descriptions, pratiqué la concision lin- 
néenne avec exagération. Nous devons donc féliciter les 
éditeurs d’avoir publié cet utile ouvrage, qui est le résultat 
de leurs recherches de plusieurs années, et les encourager 
à donner suite à leur projet de réimpression des autres 
anciens auteurs américains. Nous regrettons toutefois 
qu'ils n'aient point cru devoir comprendre dans leur 
réimpression une brochure de Rafinesque, publiée à 
Palerme en 1814 (in-8, 52 pages d'impression) et inti- 
tulée Principes fondamentaux de somiologre. C'est un 
excellent traité de nomenclature, fort remarquable pour 
l’époque, et que nous possédons dans notre bibliothèque; 
nous le croyons assez rare. H. CRossE. 


— 399 — 


Catalogue des Mrollusques observés dans le dépar- 
tement du Morbihan, par M. Taslé, conser- 
vateur des musées de la Société polymathique 
du Morbihan (1). 


Le département du Morbihan n'avait pas encore été 
l'objet, du moins à notre connaissance, d’un catalogue 
malacologique spécial; c’est donc une véritable lacune 
que vient combler le travail de M. Taslé, et, à ce titre, 
nous ne pouvons l’accueillir qu'avec bienveillance, nous 
qui voudrions que chacun de nos départements eût le 
catalogue exact de ses productions naturelles. L'auteur 
énumère 527 espèces de mollusques comme ayant été 
recueillies dans le département, savoir : 227 marines 
(411 céphalés et 416 acéphalés), 59 fluviatiles (22 céphalés 
et 47 acéphalés), et GA terrestres. Nous signalerons, dans 
le nombre, la présence de 8 Mangelia, 4 Scalaria, 5 La- 
cuna, 11 Rissoa, 5 Testacella, 2 Vitrina, 1 Lyonsia, 
5 Thracia. Quelquesespèces, très-peu nombreuses dureste, 
nous paraissent avoir été introduites à tort dans ce cata- 
logue, et nous engageons l’auteur à les éliminer, s’il fait 
une deuxième édition de son travail, à moins qu'il n’ac- 
quière des preuves palpables de leur existence sur nos 
côtes, ce qui nous paraît tout à fait improbable. Nous 
citerons notamment, parmi elles, le Monoceros crassila- 
brum, Lamarck, qui provient des côtes du Chili et de 
Patagonie, le Columbella mercatoria et le Tellina radiata, 


(1) Vannes, 1864. Brochure in-8& de 24 pages d'impression 
(tirage à part du Bulletin de la Société polymathique du Morbihan, 
année 1864). 


— hk00 — 


Linné, qui vivent aux Antilles, et le Trophon muricatus, 
Hinds, de Panama. Ces coquilles, signalées à l'auteur 
comme ayant été trouvées à Belle-Ile, ont sans doute été 
jetées à terre avec le lest de quelque navire, à moins 
qu’elles n'aient été l’objet d’une confusion de localités 
ou d'étiquettes. Nous lui reprocherons aussi d’adopter 
deux ou trois noms génériques de Bolten et de Leach, à 
l'exemple de quelques naturalistes étrangers, alors qu'il 
est constant que ces noms sont dénués de toute valeur 
scientifique; les uns parce qu’ils ont été proposés sans 
diagnose, et que, d’ailleurs, on ne sait trop à quelles 
formes les appliquer; les autres parce qu'ils ont été éta- 
blis dans un ouvrage resté à l’état de manuscrit jusque 
dans ces dernières années, et qu'ils laissent, par consé- 
quent, à désirer au point de vue de l’antériorité. D’après 
M. Taslé, il faut rayer du catalogue des espèces morbihan- 
naises le Planorbis vortex et le P.carinatus, que M. Bour- 
guignat, sur une fausse indication de Ini, avait indiqués, 
dans sa Malacologie de la Bretagne, comme ayant été re- 
cueillis dans le département. Sous le bénéfice des quelques 
observations qui précèdent, nous n'avons que des éloges 
à donner au catalogue de M. Taslé, dont les types spéci- 
fiques ont été déposés par lui, avec une générosité qui 
l’honore, dans le musée de la Société polymathique, comme 
pièces à l'appui de son travail : nous l’engageons donc vive- 
ment à poursuivre ses recherches locales, qui ont déjà été 
si fructueuses. H. CROSSE. 


— 401 — 


NOUVELLES. 


Nous apprenons l’heureux retour et la prochaine arrivée 
à Paris de M. G. Lejean, vice-consul de France à Massaouah, 
sur le sort duquel on avait eu longtemps des inquiétudes; 
nous espérons que son séjour en Abyssinie n’aura été in- 
fructueux ni pour les progrès de la géographie, ni pour 
ceux des sciences naturelles. 


M. Constantin Jelski, ancien conservateur des collec- 
tions du muséum de l’Université de Kieff, vient de partir 
pour Cayenne, dans l'intention d’explorer cette colonie 
au point de vue des diverses branches de l’histoire natu- 
relle et particulièrement de la conchyliologie et de l’en- 
tomologie. Cette partie de l'Amérique est loin d’être com- 
plétement connue, surtout à l’intérieur; elle doit offrir, 
par conséquent, une riche moisson de faits scientifiques 
nouveaux à un explorateur actif et zélé. 


M. Bocourt, aide-naturaliste au Muséum de Paris, et 
chargé déjà précédemment d’une mission scientifique à 
Siam, doit partir prochainement pour le Mexique; il est 
attaché, pour la partie zoologique, à la commission scien- 
tifique, qui doit faire connaître au monde savant les ri- 
chesses de cette contrée. H. CROSSE. 


— 402 — 


ERRATA. 
Pages. Lignes. 
40, 5, au lieu de intérieurement, lisez inférieurement. 
90, RL Angasia, —  Angasiella. 
268, 15-16, —— obtusa, costata, —  obtuse costata. 
268, 20: — plicato, denticulato, —  plicato-denticulato. 
PI. IV, fig. 9, — Angasia Edwardsi, — Angasiella Edwardsi. 
PI. VI, fig. 1, — Bornella Herrmanni, — Bornella Hermanni. 
PI. XII, fig. 5, — Helix Munieriana, — Helix Tchefouensis. 
LISTE 


des personnes qui ont concouru à la rédaction du volume XII 
du JourNAL DE CONCHYLIOLOGIE. 


Angas (Geo. French), Montrouzier (le R. P.). 
Aucapitaine (baron H.).  Morelet (A.). 


Bianconi (J.). Munier-Chalmas. 
Boivin (Am.). Prime (Temple). 
Brot (D' A.). Récluz (C.) 
Caillet (H.). Souverbie (D°). 
Debeaux (0.). Sowerby (G. B.). 
Dubrueil (E.). Weinkauff (H.). 
Mayer (C.). 


LISTE DES NOUVEAUX ABONNÉS. 


Artaud-Haussmann (M°). . . . Paris. 
Attanasio (N.).1 5... 4 7. TtNagles 
Bianconi (professeur J.). . . . Bologne. 


— 403 — 


Biondi (D' S.). 
Bland (T.). 

Bolles (E. C.). 
Buvelot (A.). . 

Da Costa Gomez (A.). 
Dubrueil (E.). 

Frick (D.). 

Issel (D' A.). . 

Jelski (C.). 


Meneghini (professeur J.). . 


Montrouzier (R. P.). 
Musée Gioeni. 


Musée d'histoire CIE 


Newcomb (D°). 


Paiva (baron do Castello de). 


Raynal. 

Roeters van Lennep. 
Tiberi (D' N.). 
Tournouer (R.). . 
Vaillant (D' L.). . 


Catane. 
New-York. 
Portland (U, S.). 
Naples. 
Saint-Thomas, 
Montpellier. 
San-Francisco. 
Gênes. 

Cayenne. 

Pise. 
Nouvelle-Calédonie. 
Catane. 
Syracuse. 
Oakland. 
Lisbonne. 
Poitiers. 

Twello. 

Portici. 

Paris. 

Paris. 


TABLE DES MATIÈRES. 


TOME XII. 


Pagese 


Note sur la rapidité de l’accroissement des Mytilus, 


par P. FiscHer. 


Addition au catalogue des US marines re- 


cueillies sur les côtes de l’Algérie, par H. C. 


WEINKAUFF,. 


— 404 — 


Observations sur quelques espèces de la Méditerra- 
née, par H. C. WEINKAUFF. 

Note sur les Psammobies des côtes de l’ Meee a et 
description d’une espèce nouvelle, par H. CROSSE. 

Description de trois espèces nouvelles, par leD'Bror. 

Catalogue des espèces appartenant au genre Poma- 
tias et description d’une li nouvelle, par H. 
CROSSE. : : : 

Description de cinq espèces He " genre Ce 
nus, par À. Boivin. <a 

Descriptions d'espèces nouvelles ie l enr calé- 
donien, par SOUVERBIE et MONTROUZIER. . 

Diagnoses d'espèces nouvelles, par H. Cross. . 

Description d'espèces nouvelles appartenant à plu- 
sieurs genres de mollusques nudibranches des en- 
virons de Port-Jackson (Nouvelle-Galles du sud), 
par G. FRENCH ANGas et H. CROSSE. 

Diagnose d’une espèce nouvelle d’Odostomia Fes 
côtes de France, par P. FISCHER. 


Note sur une monstruosité du Patella vulgata, par 
[al 


P. FISCHER, + + «+ + AY KuCTe 
Monographie des genres Stylifer et Anton ea par 
P. FISCHER. . . . Be 


Étude critique sur les Bulimes Or es de la 
Nouvelle-Calédonie et des terres voisines, par 
H. CROSSE. : 

Description d'une ele espèce de oeue, 
par T. PRIME. 

Description d'espèces vale par H. (ie 

Description de coquilles inédites, par À. MORELET. 

Monographie du genre Risella, par H. Crosse. 

Procédé pour la préparation des Limaciens, par E. 


DoBRUEnL NTSC ES PR ONee PENRRS 


Pages. 


105 


151 
152 
155 
225 


245 


— 405 — 


Addition à la note sur l’origine de l’ambre gris, 
par J. BIANCONI. . . . ! ANS 
Observations sur le genre Res par c. Es - 
Note sur le genre Fossarus, suivie du catalogue des 

. espèces, par P. FISCHER. Ë 
Dscipton d’espèces nouvelles de l'Archipel ea 
donien, par SOUVERBIE et MONTROUZIER. . 
Description d'espèces nouvelles de l'Australie méri- 

dionale, par H. CROSSE. . : ; 
Description d’une espèce nouvelle, par H. CAILLET. 
Diagnoses de mollusques terrestres nouveaux, par 
H. CROSSE. A : à 
Description de coquilles TEA par fe Hs 
Note sur la présence du genre Dreissena dans les 
eaux de la Loire, par P. FiscHer. : 
Note sur le développement des mollusques Fr le 
port de Toulon, par le baron H. AUCAPITAINE. 
Description d’espèces nouvelles de Shanghai et du 
nord de la Chine, par H. Crosse et O. DEBEAUX. 
Description d’une espèce nouvelle, par H. CROSSE. 
Faune malacologique de Cochinchine. — Premier 
supplément, par H. CRossE et P. FISCHER. 
Description d’une nouvelle espèce de Volute de 
l'Australie, par G. B. SOWERBY. : 
Description d'espèces nouvelles provenant de ne 
tralie méridionale, par H. CROSSE. à 
Diagnoses d’espèces nouvelles de l'Australie méri- 
dionale, par H. CRossE et P. Fiscer. 


Paléontologie. 


Description d’un nouveau genre monomyaire du 
terrain jurassique, par MuniER-CHALMAS. 
28 


74 : 


— 406 — 


Diagnoses de deux Bélemnites nouvelles, par C. 
Mayer. ! : 
Description de dti a 4 ie to 
tiaires supérieurs (suite), par C. MAYER. . 
Description. de coquilles fossiles des terrains ter- 
tiaires inférieurs (suite), par C. MAyER. 
Description. de coquilles fossiles des terrains ter- 
tiaires supérieurs (suite), par C. Mayer. . 


Bibliographie. 


a. MOLLUSQUES VIVANTS. 


Malacologie de l'Algérie, ou histoire naturelle des 
animaux mollusques terrestres et fluviatiles re- 
cueillis jusqu’à ce jour dans nos possessions du 
uord de l'Afrique, par J. R. BouRGuIGNAT 5° fas- 


cicule (1865), 4° fascicule (1864). . . . 77, 
Note sur la PRAIRE (Venus verrucosa), par Ch. BRE- 
TAGNE (1865)... 


Études sur quelques ae RE nouveaux 
ou très-peu connus (Parmarion, Fischer; Tribo- 
niophorus, n.g.; Vaginula, Férussac), par A. Huxw- 
BERT (1865). : 

Séries conchyliologiques, AS APRENS déte 
tion des mollusques terrestres et fluviatiles, re- 
cueillis pendant le cours de différents voyages, 
ainsi que la description de plusieurs espèces nou- 
velles, par À. MorgLer: 5° livraison (1863). 

Ueber die Familie der Rissoiden. — IL. Rissoa; von 


Pages. 


80 


182: 


Ur — 


G. ScHWARTZ von MOHRENSTERN (1864). 

Faune conchyliologique terrestre et fluvio-lacustre 
de la Nouvelle-Calédonie, publiée sous les aus- 
pices du ministère de l'instruction publique, par 
J. B. Gasstes (1865). 

British conchology, or an account of de Mille 
which now inhabit the British Isles and the sur- 
rounding seas, by J. Gwyn JEFFREYS. = T. IT 
(1865 ). ie 

Coquilles terrestres et fluviatiles aies A 
l'Orient, par le D' Alexandre Schlæfli, détermi- 
nées par À. Moussox. IL° partie (1865). 

On some new genera and species of Umbontidæ of 
the seas of Japan, etc. (et plusieurs notes sur des 
mollusques du Japon), by À. Apams (1865). . 

A monograph of the order Pholadacea and other 
papers, by G&. W. Tryxon (1862). 

Characters of new Land shells of the g. Helix, en 
siha and Spiraxis, from the Andamans, Moul- 
mein, Northern India and Ceylon (et diverses 
notes sur les mollusques de l’Inde ct des îles 
voisines), by W. H. Benson (1865). 

Description of a new genus Trypanostoma (et di- 
verses descriptions de Naïades et de Mélaniens), 
by Isaac LEA (1862). RE 

Mollusques nouveaux, litigieux ou peu connus, par 
J. R. BouRGUIGNAT. — 5° fascicule (1865). 

Malacologie d’Aix-les-Bains, par J. R. BOURGUIGNAT 
(1864). 

Monographie du nouveau genre fais Morte, 
ria, par J. R. BourGuIGNaT (1865). 

Expérience sur l'expansion possible de quelques 


Pages. 


187 


195 


200 


205 


211 


— 408 — 


mollusques terrestres au delà des eaux salées, par 
H. AUCAPITAINE (1864). . 

Bulletin de la Société de climatologie AURAS 
1"° année (1864). . . 

Fauna adriatica. — Pars I. — de Un 
quæ usque adhuc reperit À. Srossicx (1862). 

On the geographical distribution of the genera and 
species of Land shells of the West India islands, 
with a catalogue of the species of each island, by 
Tuomas BLanp (1861). 

Remarks on classification of North EU Helices 
by European anthors, and especially by H. and 
A. Adams and Albers, by THomAs BLAND (1865). 

Mollusques terrestres vivants du Piémont, par l'abbé 
JOSEPH STABILE (1864). Hal eis ee 

Photographic Conchology, a second, or photogra- 
phic series of the Conchological Miscellany, of 
CUT Hanley (1865). 

Addition à la faune conchyliologique île F Ne 
velle-Calédonie, par M. J. B. Gassres (1864). 
Recherches sur l’organisation du manteau chez les 
Brachiopodesærticulés, et principalement sur les 
spicules calcaires contenus dans son intérieur, 

par E. Eupes-DEsLonccHampes (1864). 

The complete Writings of Constantine Smaltz Rafi- 
nesque on recent and fossil Conchology, edited 
by W. G. BINNEY and GEORGE W. Tryon J°. 
(1864). : 

Catalogue des noiheques oHertel de le ane 
ment du Morbihan, par M. TASLÉ père (1864). 


593 


— 409 — 


b. MOLLUSQUES FOSSILES. 


Palæontologische Untersuchungen von J. Orrto 
Semper. 1'° partie (1861). k 

Note sur les VuzsezLIDÆ, Adams, par Munier- Chal- 
mas (1865). A 

Études paléontologiques sur le donnent de je 
Nièvre, par Ta. Égray. 4° et 2 livraisons 
(1858-60). ARTS 

Bulletin de la Société aotbiete de Éte — 
Tomes XIX et XX 

Cours de paléontologie ateiphiatie er au 
Muséum d'histoire naturelle, par A. D ’ARCHIAC. 
— 2° partie (1864). ë 

Die Tertiär-Fauna de Azoren und ut von 
CHARLES-MAYER (1864). ; 

Études paléontologiques sur les dépôts jurassiques 
du bassin du Rhône, par E. DumorrTiEr. — 
4" partie. Infra-lias (1864). ê ; 

Rapport sur les progrès de la géologie en He 
pendant l'année 1862, par G. CorrEau (1865). . 

Études sur les étages jurassiques” inférieurs de la 
Normandie, par E. Evunes - DEscon@caamps 
(1864). 


Nouvelles. 


Exploration scientifique du Mexique. 2 
Fondation de la Société climatologique algérienne. 
Départs de voyageurs. 


290 


299 


— 110 — 


Nécrologie. 
Pages. 
Mort de MM. Moquin-TaAnpow, BERNARDI, A. VAu- 
TIER 66 LOROIS: 0 2 Literie aie 94 
Liste des personnes qui ont concouru à la rédac- 
tion du volume XII du Journal de Conchyliolo- 
JF RMI ae AE RP os 402 
Liste des nouveaux abonnés. . . . . .. : 402 


TABLE PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE. 


a. MOLLUSQUES VIVANTS. 


ACTINODORIS GuMralis, Anis.) 2. 020 
HOTIS D OULSI; ANPAS Fee pee dus tel ipod e UE 
=. JHOCIeQUr, AApAs re et Le 2 D) 
AmpuLLanriA palustris, Morelet. . . . . . . . 158 
ANGASIELEA (Are): 0. 0 eee) 7 où 
— PODOTENS Annas "0. MR ENS NES 
ANODONTA Tunizana, Morelet. : . . .:. . . 156 
ARTABNA Ge); 7 Te RNA UE DATES RS 
BÉANEORDEL (Ge) NET ne NERO ne 
BoRNELLA Hermanni, Angas. . . . . . . . . 61 
Büuccnum Adelaidense, Crosse. . . . . ,. . . 9716 
= Anqussr Grasse) (PM APRES RC 
— filiceum, Crosse et Fischer. . . . . . 346 


Buumus Æthiops, Morelet. . . . . . . . . 157 
— Alexander, Crosse. . ne Le AUS UNSS 


— hA11 — 


Burimus Annamiticus, Crosse et Fischer. . 


—  bivaricosus, Gaskoin. . . . 
—  bovinus, Bruguière. . 
—  Caledonicus, Petit. 

—  Cleryi, Petit. 

—  colubrinus, Pfeiffer. 

—  Dobkrni, Pfeiffer. À 
—  Eddystonensis, Pfeiffer. . 
— _ electrinus, Morelet. 

— _ elobatus, Gould. 

—  fibratus, Martyn. . 

—  fulquratus, Jay. 

—  fuligineus, Pfeiffer. 

—  ingenuus, Morelet. 

—  Macgillivrayi, Pfeiffer. . 
—  malleatus, Jay. 

—  miltocheilus, Reeve. . 

—  Novoseelandicus, Pfeiffer. 
—  obsoletus, Morelet. 

— _ porphyrostomus, Pfeiffer. 


—  pseudo-Caledonicus, Montrouzier. . 


—  Salomonis, Pfeiffer. 

—  scarabus, Albers. . 

— _ Seemanni, Dohrn. 

—  Souvillei, Morelet. 

—  spinula, Morelet. . 

—  Strangei, Pfeiffer. 

—  Stutchburyi, Pfeiffer. 
CALCEOLINA (G.). . : 
CancEeLLariAa cancellata, Linné. 
CKPHALOPODES (0). : .  : . . . 
CEriTHIUM monachus, Crosse et Fischer. 
CLATHRELLA (G.). . . 
CLausiLiA plicata, Draparnaud. 
CoLumBELLaA articulata, Souverbie. . 


Pages. 
329 
128 
124 
121 
133 
139 
329 
146 
158 
140 
112 
137 
129 
286 
134 
136 
148 
128 
158 
119 
122 
131 
193 
193 
110 
287 
139 
142 
207 
13 
245 
347 
251 
155 
271 


— 12 — 


CoLumBELLaA requlus, Souverbie. . 
— Saintpairiana, Caïllet. 
— sublævis, Montrouzier. 

Conus Boivini, Reeve. 

— consul, Boivin. 

—  Daphne, Boivin. . 

—  dolium, Boivin. 

— dlictor, Boivin.. 

—  minimus, Linné, var. 

— miser, Boivin. 
CorBicuLa Angasi, Prime. 
Cyccoraorus Debeauxi, Crosse. 
DiPLOTHYRA (G.). 
Doxax Saigonensis, Crosse et Fischer. 
Doris arbutus, Angas. 

—  carneola, Angas. . 

—  chrysoderma, Angas. 

—  Denisoni, Angas. . 

—  nodulosa, Angas. . 

— pantherina, Angas. . . . +. 

—  variabilis, Angas. 
DrEISSENA (G.). 
Ecysra Coodgeensis, Angas. 
EuarçGinuza Thomasi, Crosse. . 
Enroconcua (G.). . 


FissuRELLA concatenata, Crosse a Fischer, 


— omicron, Crosse et Fischer. 
FLABELLINA 24nthina, Angas. . 
— Newcombi, Angas. 
—_ ornata, Angas. 
Fossarus (G.).. DE 
—  Adansomi, Philippi. 
_ costatus, Brocchi.: 
—  _minutus, Michaud, 
—  Orbignyi, Fischer. 


. 247-252 


Pages. 


1 

279 
270 

39 

33 

39 

38 

36 

334 

39 

151 
42-391 
210 
323 

K7 

LS 

46 

45 

48 

ir 

l 

309 

69 

43 

104 

. 348 
+ 348 
66 

68 

67 


248 


— 413 — 


Pages. 

CASTROGHENIDAE (P. )- 20 una ie Et ae te 10209 
Gox10Basis (G.). NN PT A ee Cr Nion ou CARE 
GONI0DORIS LE ire re Le dt AA PNEUS 
— Bennelli Anpag nat PA net ete MPNEER 

— CrossenaAnSas. ic 7 SE UE 

_ Daphné, Nngas an. ape a EE 

— erinAceus Eros. 0e ue AIS ET 

— lestitn, Anoas es, te 0959 

— Lorna nan el Ur RD 

— snentide Ana. Ve 0 200 

—_ DerTCUSD RS ESS A Et he 4 NUE Es 
Heuix Arcasiana, Crosse et Debeaux. . . . . . 316 
—  Billeheusti, Crosse et Fischer. . . . . . 327 
—.(Docageana Grosse. 1172, nn 1. CO8E 
—  Bouyeri, Grosse et Fischer. .” . . . . . 326 
HN OiIPESOrOSSe. CRTC MR TT CRUE 8 
x Charpentier, Pfeiffer... :." «07. 428 
nr Cor Moreléle huis Le a US TRS 
= ve CTOSSCNP ICT RE Ta ET et es SD 
—  erronea, Albers. . . . TE A CL 
—  Frilleyi, Crosse et Debeaus Sd ETS AO) 
—  (Gomerensis, Morelet. . . . . . . . . 157 
— Hidalgoiana, Crosse. . . . . . . . . 283 
ne Humbert Bros Pel EUNUDe  R 
— y noms, Morelet. #2 574 Et AE 
— Lienardiana, Grosse. :. °° . ,: .:. . .. 98a 
—  Mabillei, Crosse. . . a SA NS 
—  Munieriana, Crosse et Die ane LÉ IDE 
sw Pdivane,;-Morelet: serait Re LT AG 
ae PP TIREUR CROSS RE Re À TEE OR 
—  quadricincta, Morelet. . . . . . . . … 156 
=: Mivolit, -Deshayens.. "LE de Ne RS 
—  seminigra, Morelet, . . , NT ed Ar Pro 2 ST 


—  Tchefouensis, Crosse et Do MENT 1 Le) 
—  Weinkauffiana, Crosse et Fischer. . . . . 3926 


he 


Hezrx Yantaiensis, Crosse et Debeaux. . 


JANUS sanquineus, Angas. . *. 
LacuninÆ (F.). ; 
LarTiaxis fectum-sinense, Déshvè. 
Limacrens (F.). 
Lioria Angasi, Crosse. ; 
Macrra amygdala, Crosse et Fischer. 
— _ pinguis, Crosse et Fischer. . 

MarinuLa Forestieri, Montrouzier. 
MELAMPus fetricus, Morelet. 
MELANIA plumbea, Brot. 

—  psorica, Morelet. . 

—  soriculata, Morelet. 

— Wesseli, Brot. . 
MELanopsis T'ingitana, Morelet. . 
MELiBoEA australis, Angas. 


MEsopEsmA obtusa, Crosse et Fischer. . 


MicRoOSTELMA (G.). 
Microrayca (G.). - 
Mirra Michaui, Crosse et . 
MoiTEssiERIA (G.). 
Myrizus (G.). She 
Nassa acuticostata, Montrouzier. . 
—  Munieriana, Crosse. 
— tringa, Souverbie. 
Narica millepunctata, Lamarck. . 
NEMATURA (G.). . 
NeEriTiNA cristata, Morelet. 
Oposromia Moulinsiana, Fischer. 
Pazupomus cyanostomus, Morelet. 
PARMARION (G.). : 
PATELLA calamus, Crosse et Fischer. 
—  vulgata, Linné. - 
Pepires Forestieri, Montrouzier. . 
PeripLoMA Angasi, Crosse et Fischer. 


— 115 — 


PHASIANELLA Angasi, Crosse. . 
PHOLADACEA (F.). . , 
PLanorgis Schrammi, Crosse. 


PLECOTREMA punctigera, H. et A. han. 


PLEUROTOMA apiculata, Montrouzier. 
— undatiruga, Bivona. 
PisaniA ÀArtensis, Souverbie. 

—  Billeheusti, Petit. . 

—  Desmoulinsi, Montrouzier. 
PLOcAMOPHORUS mperialis, Angas. 
PLuTonra (G.). . 

PorycerA Cooki, Angas. 
PomATIAS (G.). . : 

—  Hidalgoi, Crosse. 
Psammogia Weinkaufii, Crosse. 
Pupina Coxi, Morelet. 

—  leucostoma, Montrouzier. 
RiSELLA (G.). 

—  aur ne Quoy et Gaine 

— Bruni, Crosse. . 

—  imbricata, Gray. 

—  livida, Philippi. 

—  lutea, Quoy et Gaimard. 

—  melanostoma, Gmelin. 

— nana, Lamarck. 

— _ plana, Quoy et Gaimard. 

—  vittata, Philippi. . 
RissoinÆ (F.). Ë 
SCALARIA Consors, Crosse et Denon ; 


—  delicatula, Crosse et Fischer. . 


SOPHINA (G.). 

STENOTHYRA (G.). . ; 
— monilifera, Benson. . 

STENOTIS (G.). . 

STYLIFER (G.). . 


Pages. 


344 
288 
153 
330 
264 
15 
266 
265 
268 
99 
391 
58 
23 
24 
17 
289 
198 
295 
233 
239 
242 
240 
237 
229 
234 
236 
241 
187 
347 
347 
212 
332 
331 
207 
91 


— 116 — 


STYLIFER @cicula, Gould. . 
—  apiculatus, Souverbie. 
—  astericola, Broderip. 
—  Barronii, À. Adams... 
—  corallinus, Chemnitz. 
— _ eburneus, Deshayes. 
—  exaratus, À. Adams. . 
—  fulvescens, À. Adams. 
—  Mittrei, Petit. . 
—  Orbignyanus, Hupé. . 
—  ovoideus, À. Adams. . 
—  Pauluccie, Fischer. 
— _ robustus, Pease. à 
—  subangulatus, À. Adams. 
—  subulatus, Broderip. . 
—  Turtoni, Broderip. 

TerenIDÆ (F.). 

TRIBONIOPHORUS (G.). 

Triopa Vatesi, Angas. 3 

TRITON subcinctum, Lamarck. . 

Trocaus abnormis, Crosse. . 
—  Blandianus, Crosse. . 
—  Ramburi, Crosse. . 

TroPHON Paivæ, Crosse. 

TRYPANOSTOMA (G.). . 

TurBo naninus, Souverbie. 


TurrirELLA spina, Crosse et Fischer. 


UMBONELLA (G.). 
UmsoxupÆ (F.). 
Uxio mandarinus, Morelet. . 

— Massini, Morelet. . 

— megapterus, Morelet. . 
VENUS verrucosa, Linné. . . 
VERTICORDIA ({r.). . 

VozuTa Ellioti, Sowerby. 


Pages. 


101 
99 

97 
101 
100 
99 
101 
100 
98 

98 

98 
102 
99 
102 
100 
sr ( 
210 
81 

60 

11 
341 
339 
342 
278 
213 
263 
347 
207 
206 
159 
288 

. 459 
79-307 
9207 
. 338 


— A7 — 
b. PALÉONTOLOGIE. 


AMMONITES Dionysii, Mœsch. . 
—  Escheri, Mayer. 
— Langi, Mayer. . 
— opalinoides, Mayer. 
—  præcursor, Mayer. . 
— Rauracus, Mayer. . 
— Rœmeri, Mayer. 
BELEMNITES dispar, Mayer. . 
— (rallensis, Mayer. . 
— Meriani, Mayer. 
— peregrinus, Mayer. 
— Sæmanni, Mayer. . 
Brrainia procera, Mayer. 
BuzLa Tournoueri, Mayer. . 
CANCELLARIA (G.). . 
CarpiuM fraternum, Mayer. 
—  Pallasanum, Basterot. 
CErITHIUM etruscum, Mayer. 


—  submarginatum, Bronn. 


CorBuca Tournoueri, Mayer. 
CyTHEREA Semperi, Mayer. . 


DenraLIum Burdigalinum, Mayer. 


—  Lamarcki, Mayer. . 
—  parvum, Mayer. 
Doxax Brongniarti, Mayer. 
DREISSENIA Sanensis, Mayer. 
ENGina Heberti, Mayer. . 
FascioLariA Jouanneti, Mayer. 
—  Raynevali, Mayer. 
Fossarus (G.).. 
Fusus adolescens, Mayer. 
HARTUNGIA (G.). 
Lacuxa Sandbergeri, Mayer 
Lucina solitaria, Mayer. 


— 418 — 


Pages. 
Lecants (GARE NM ENTRER PER RE RES 
Narica Burdigalensis, Mayer... + . + . . + . 166 
—  Saucatsensis, Mayer. . . . + … . . . 167 
NAADINA Gr) RS NES EU NE TORTUE 
NeririNaA zebrina, Bronn. : . + . . . . . . 161 
Macrra Burdigalensis, Mayer. . . . . . . . . 351 
OsTrea Luciensis, d'Orbigny. . . . . . . . . 366 
FacnymiSma (Gr). 0e vu UC QURUS à 0290 
PERNOSTREA (G.). . . . . 4 OM y COOMIESUER 
—- Bachelieri, d’ Orbignÿ: ASE . 13-361 

— Crosserss Mumers 4102 Res LORS 

— Ferryie Munier. !ETOURE AINLTIOTEE LSONE 

— Fischeri, Munier. : +: + à: x: + . . ‘T4 

— Heberti, Muniers + + À «+ 5: + , "1173 

— Pellati, Munier. + : 2 9 3 0 2078 
Pinna Deshayesi, Mayer. . + + + + : .… . + 173 
PLeuroToma Mortilleti, Mayer. . . . . . . . 163 
PomArAS (sr es ci ARTS GUN ANR. 
PRorOemEs (Gr). 4 +0 UNE EU AN REUSS 
RAGEINTA (Gr): + +02 2) MINUTE 5 SR 
—  alligata, Deshayes. . . . . . . . . 181 
Rissomz:(F.). + + + + + + 0, nu 151487 
SAXICAVA Cœuvensis, Mayer. . . . . . . . . 168 
SCALARIA Billaudeli, Mayer. . . . . . . . . 359 
SIGARETUS suturalis, Mayer. . . . . . .… . . 360 
SYnposmyA Rolandæ, Mayer. . . . . . . . . 352 
TELLINA Aquitanica, Mayer. . . . . . . . . 353 
—  Delemontana, Mayer. . . CORTE | 
TEREBRATULINA polydichotoma, Mäyess SOUS ETTNEUEAD ENS 
TuRacia minima, Mayer. + 4 à à à » . . . 169 
ToRNATELLA Meriani, Mayer. . . . . . . … . 176 
TursonizLza Deshayesi, Mayer. . .… . . .… . * 175 
Votsezzipz.(F). à:  . ,. : 5 + Qi ANMOURS 


PARIS.—IMPRIMERIE DE M"*° Y*- BOUCHARD-HUZARD, RUE DE L'ÉPERON, 9. 


Journal de Conchyliologie. 1864. 
ni (®, 


Tnp.Bccquet, Paris. Alurnbert Lit. 


1,2. Conus lictor, Boivin. 8, 6.Conus consul, Boivin. 


s, 40: doliun, = 7,6 = Piphme, 
où Conus miser, Boivin. 


Journal de Conchyliologie.1864. PE Apr 


Humbert lit Jp Bequet Furë. 
1. Melania plumbea . Brot. 5_6. Helix Humberti, Brot. 
o. M.(Hemisinus) Wesseli,__ 7_9. H.___ erronea, Albers. 
3. Pomatias Hidaléoi , Crosse. 10. H. Rivoli, Deshayes. 
4. Psammobia Weinkauff, LME CE Charpentier! , Pfeiffer. 


a Dur : / 
@ ‘a 1 il 4 à 


A SUU 


Journal de Conchyliologie .1864 


Fumbert Lit. {mp. Becquet, Parts. 


1_4. Pernostrea Bachelieri, Munier-Chalmas. 


SAC Heberti, 


Journal de Conchyliologie. 1864. 


5 


G.L Angus del. Humbert Lit. 


Doris variabilis, Angas. Z Doris carneola ,  Angas 
D Tenison, 8. Actinodoris australis 


___ chrysoderma, 9. Angasia Edwardsi, = 
arbutus, 40. Gomodoris Bennetti, 
Rome, = hi CM l'évinsi, 


ner 
on do Unie Di on !  Festiva ; 


1 

D. 
nl). 
Mnsnl). 
BD 
6. D. 


Journal de Conchyliologie. 1864. PL. V. 


GLZ Angas del. Aumbert lit. 
1. Gomodoris Crossei, Angas 5. Goniodons ermaceus , Crosse. 
DC. splendida, 6. Polycera Cooki, Angas. 


Cie Lu te Daphne rl Plocamophorus imperialis, Anges. 
CNT ETENEUSA, Grosse, 1. [riopa Yatesi, Angas. 


Æ CI 


= NN = 


9 
LJ 


Journal de Conchyliolo 


8 2 
DER à À ei À 
ÊE 
So . 


RU RON 


ie. 1864. BV 


Angas. 


CE Angas del. Æurnbert lite. 
_Bornella Herrmanni, Angas. 8.Janus sanguineus , 
, © OS 
.Melibæa australis, ____ 6.Klabellina 1anthina, 
. Æolis Fouhisi, Angas. DEEE hauts 


A "hMacleayi, 8.F.___ Newcombi, 


9. Elysia Coodgeensis, Angas 


Journal de Conchyliologie . 186. 


Zmp Be cqiut Paris 


Æambert lur 


Emarginula Thomasi , Crosse. 4. Bulimus fulisineus , Pfeiffer. 


.Planorbis Schrammi, = DS OMOniSM 
Stylifer Paulucciæ , Fischer. 6. Corbicula Angasi , T. Prime. 


rw: 


+ 


PE EN EU 


Journal de Conchyliologie .186#. 


Âlumbert Lit. 


Bithima procera , Mayer. 
Neritina zebrina , Bron. 
Pleurotoma Mortilleti, Mayer. 
Fasciolaria Räynevali, 


œ NN © © 


Trrp.Briqueé, Feris 


Fusus adolescens , Mayer. 
Natica Burdigalensis, ___ 
N. Saucatsensis , 
Patella vulgata , L. ( monstrosa.) 


ES 


Æ € ND 


Journal de Conchyliologie .1864. 


(814 


© 


Ælirnéerté Lith. 


Terebratulina polydichotoma, Mayer. 
Cyth erea emnp ET, Mayer. 

Lucina sohtaria , 
Lacuna Sandber See 


Lmp.B ecquet, 7 Paris. 


Turbonilla Deshayesi, Mayer. 
Bulla Tournoueri , Mayer. 

Engina Heberti , 
Raulinia alligata , Deshayes. 


c 


1 


N 


HÆ © 


Journal de Conchyhologie. 1864. 


LS 


Æumbert del et lit. 


.Marinula Forestier1, Montrouzier. 
. Pleurotoma apiculata, 
Pisania Desmoulinsi, 
_Colambella sublævis, 


OT 
NQ 


Ps 


z mp. Brequet; Paris. 
} 


Columbella articulata, Souverbie. 
Turbo naninus, Souverbie. 
Nassa tringa Na SRE 


N.____. acuticosta, Montrouzier. 


Journal de Conchyhologie. 1864. 


| 
Le) 


Æumbert del et lit 


Linp PBecgu et, Paris 


s Risella melanostoma, Gmelim. 4. Columbella Saint-Pairiana, Caillet. 


2. R_____ plana, Quoyet G. 3. Buccinum Angast, Crosse 
8. R2 =" Bruni Grosse. 6. B..___ Adelaidense, ___ 


Pie Trophon Paivæ, Crosse. 


PEAU 


Journal de C onchyliologie .1864. 


9 
A 


CA 


CA 


— “ 7 
Jmp. Becquet, Paris. 


Ziunberl Litk. 


Cyclophorus Debeauxi, Crosse. 3. Helix Munieriana, Crosse et Debeaux. 


J r . MN à | . . 
Helix Yantaiensis, Crosse etDebeaux. 6. H.___ Crossei, Pfeiffer. 
H._ Frilleyi HAS Lee. H.__Wemkauffi ana, Crosse et Fischer. 


AMIE ASOnA ne 8. Bülimus Annamiticus, nn 


H C1 h 


LS 
2h 
8. 
4. 


Journal de Conc 


2 


yliologie. 1 1864. 


Furnbert del et ht 


Trochus Blandianus, 


= = Asbnormis, 


= = Ramburz 


Lot Angasi, 


ul 


Crosse : 


7mp. Becquet a Farss. 


5. Phasianella Angasi, Crosse. 


6. Nassa Munieriana, 
Z. Donax Saigonensis, Crosse et Fischer. 


8. Helhx Billeheusti, 


æ € ND 


Journal de Conchyliologie. 1864. 


1 2 
(2% grandeur.) 


Humbert dl et lith. Îrp. Becquet, a Paris. 


Dentalium Lamarcki 
ps paru 


S a Billaudeli, 


Sisaretus suturalis, 


Corbula Tournoueri , Mayer. 
Mactra Burdigalensis, 
Tellina Aquitanica |, 


Dentalium Burdi galinum, 
9. Fasciolaria Jouanneti, Mayer. 


œ NN Oo x 


Mayer. 


PE XV 


Journal de Conchyliologie. 1864. 


eue , æ arts 
_Valve dro 


L 7. 5 


Æumbert del et lith. 


ite. 
leres. 


Orb 1ény 


,d 


1erl 


1. Pernostrea ( Perna) Bachel 


ON 


_Charn 


) 


NSIS, 


( Ostrea) Lucie 


Dhbse D 


( Figures aux 3% de la dimension naturelle 


3° Série. — Tome LV. — N° 2. 


JOURNAL 


DE 


CONCHYLIOLOGIE 


COMPRENANT 


L'ÉTUDE DES MOLLUSQUES | 


VIVANTS ET 


A PARIS, 


CHEZ M. CROSSE, RUE TRONCHET, 


Dépôt à Londres, chez MM. WiLurams et NORGATE, 44, Heurietta-Street, Covent-Garden; 
—. à Édimbourg, chez MM. WizuraAms et NorcatE, 20, South-Frederick-Street ; 
— à New-York, chez MM. BAILLIÈRE frères, libraires. 


\ 
Publié sous la direction de 
NENE. CROSSE et FISCHER. 


Le | 


On trouve au bureau du Journal, rue Tronchet, 25, 


les ouvrages suivants dés directeurs : 


Observations sur le genre CONE et description de trois espèces 
nouvelles, avec un catalogue alphabétique des Cônes actuelle- 
ment connus, par M. H. Crosse (in-8, 32 p. et { pl. coloriée, 
LD Pris 1 0 CPS TR ETC IEEE ARLES DE are 2 fr 


Note sur le genre DIBAPHUS et description dune nouvelle 
espèce de CAPULUS, par M. H. CRosse (in-8, 8 p. et 1 pl. 
coloriée, A858) PNR EEE UE EE ENS ETC ETES 1 fr. 


Notice sur les BULIMES de la Nouvelle-Calédonie et description 
de deux espèces nouvelles, par M. H. Crosse (1855, in-8, 8 p. 
et ;L:pl: colorée) PriR SEE TETE 1 fr. 


MÉLANGES CONCHYLIOLOGIQUES, par M. P. Fischer, com- 
prenant : Études sur les Targrs, = sur l'immersion, le som- 
meil , l'érosion du test des Mollusques, — sur l’anatomie des 
genres PARMACELLA, HELICARION, ARIOPHANTA, PELLICULA , 
OmaLonyx, etc., etc. (1854-56, in-8, 90 p. et 7 pl. noires). 
1 à DS RAR PT qUD ee dm DER, LT LE AUARE en art 4 fr. 


Études sur les SPERMATOPHORES des GASTÉROPODES PUL- 
MONÉS, par M. P. Fisomer (1857, 16 De Prix 2e Aifr: 


Monographie du genre TESTACELLE par MM. J. B. Gassres et 
P. FiscHer, membres de plusieurs sociétés savantes (1 brochure 
gr. in-8°, 56 p. d'impression et 2 pl. lithographiées). Prix. 4fr. 


Table des Matières 


CONTENUES DANS CETTE LIVRAISON. 


Pages 
Note sur une monstruosité de l'animal du Patella vul- 

Gta: ÉTAT Rs RAR a LA C0 EAU à RP? FISCHER #2 ARS ESS 
Monographie des genres Stylifer et Entoconcha. . . . . PE PISCHER: 2 REP qe 
Étude critique sur les Bulimes auriculiformes de la Non- 

velle-Calédonie et des terres voisines. . . . , . . . . HSCROSSE SR ADS 
Description d’une espèce nouvelle de Corbicula. . . : . T. PRIME. . . . . . . .. 451 
Description d'espèces nouvelles. . . .: , .... .... Ha CROSSE IN EL 152 
Description de coquilles nouvelles. . . . . . . . . .. A+ MORELET.. : : . . . 455 
Description de coquilles fossiles des terrains tertiaires 

SUDÉTIEOLSS Aa ones DAS a TE ANA PAL UT A A PARA AtE CEMAYERE 2 RS RICA 460 
Description de coquilles fossiles des terrains tertiaires 

MÉROUTS SE Se Ne ARR FE RATE RER CÉMEANERS EE AIR OT A GR 
BIDIOG TAN SR PNEU US RE LE Po H, CROSSE et P. Fischer. 182 
NOUNEH EEE AP AN ESS AS DES RENE nn H5 GROSSE: 719098 


Le journal paraît par trimestre et forme 1 volume par an. | 


PRIX DE L’ABONNEMENT {PAYABLE D'AVANCE ) : 


Pour Paris {par la poste) (reçu franco}. . . .. 14 fr. 
Pour les départements D A SN EN 15 
Pour l'étranger ORNE RU Eee 18 
Pour les pays hors d'Europe id.  ..  .. 20 


S’adresser pour l'abonnement, payable d'avance, et pour les com- 
munications scientifiques, à M. CROSSE, directeur du journal, rue 
Tronchet, 25, à Paris, chez qui on trouvera aussi les huit premiers 
volumes du journal, publiés sous la direction de MM. PETIT DE LA 
SAUSSAYE, FISCHER et BERNARDI. (Écrire franco.) 

IF est rendu compte des ouvrages de Conchyliologie et de Paléonto- 
logie dont deux exemplaires sont adressés au bureau du Journal. 


PARIS. — IMP. DE M°° V° BOUCHARD-HUZARD , RUE DE L'ÉPERON , 5.—1864. 


OUVRAGES NOUVEAUX 


EN VENTE 


Chez F. Savy, libraire, 24, rue Hautefeuille. 


TT RQ n———— 


COURS DE PALÉONTOLOGIE professé au Muséum. — 
INTRODUCTION A L'ÉTUDE DE LA PALÉONTO- 
LOGIE STRATIGRAPHIQUE, Dar À. D'ARCHIAC, membre 
de l’Institut. Paris, 1863-1864. 2 vol. in-8s, avec figures dans 
Je texte el CAMES SENTE di l'a PEN ee RTE 51 3 


Le tome deuxième et dernier, qui vient de paraître, traite de lori- 
gine des êtres, de l’éspèce, des classifications géologiques, de la 
distribution des êtres organisés, terrestres et aquatiques, du mode 
de formation des couches fossilifères, du rôle des orgunisries infé- 
rieurs dans la nature, de l’antiquité de l’homme, de la fossilisation, 
et, comme appendice à là pfemière partie, des connaissances géolo- 
giques des Grecs et des Romains. 

FAUNE CONCHYLIOLOGIQUE TERRESTRE ET FLU- 
VIO-LACUSTRE DE LA NOUVELLE- CALÉDONIE, 
publiée sous les auspices du Ministère de linstruction pu- 
blique, par Gassres. 4 vol. grand in-8° avec 8 planches colo- 
riées.ptuhe caries rt it LAURE APN Ent 45 fr. 


MONOGRAPHIE DU NOUVEAU GENRE MOITESSIE- 
RIA, par J. R. BourGuiGnaT. In-8° avec 2 planches... A4fr. 
MALACOLOGIE D'AÏX-LES-BAINS, par J.R. BOURGUIGNAT. 
In-8° avec 3 planches. . . . . . . . . . .. PRO D RU LU CR 
BRITISH CONCHOLOGY, by J. Gwÿn JérrRéYs, Vol. 1I. — 
MARINE SHELLS. [n-8° cartonné, avec 9 planches. 15 fr. 
LES HERBORISATIONS DES ENVIRONS DE BARÉGÉS 


(Hautès-Pyrénées), par M. O. Deseaux. Brochure in=8 de 
26 pages d'impression. 


Toute demande adressée directement à la librairie d’histoire 
naturelle de F. Savy jouit d’une remise de 10 p. 100 sur les 
prix annoncés. 


3: Série, — Tome EV. — N° 3. 


QE 


NOHYLIOLOGIE 


L'ÉTUDE DES MOLLUSQUES 


VIVANTS ET FOSSILES, 


Publié sous la direction de 


MM. CROSSE et FISCHER. 


A PARIS, 


CHEZ M. CROSSE, RUE TRONCHET, 95. 


Dépôt à Londres, chez MM. Wizzrams et NorGATE, 44, Heurietta-Street, Covent-Garden; 
— à Édimbourg, chez MM. Wierams et NorGATE, 20, South-Frederick-Street; 
— à New-Vork, chez MM. BAILLIÈRE frères, libraires. 


‘1864. 


0 


On trouve au bureau du Journal, rue Tronchel, 25, 


les ouvrages suivants des directeurs : 


Observations sur le genre CONE et description de trois espèces 
nouvelles, avec un catalogue alphabétique des Cônes actuelle- 
ment connus, par M. H./Crosse (in:8, 32 p. et 1 pl. coloriée, 
1858). Prit. EE 4 LE RER ON RS ÊP CE MER CRE . ofr. 


Note sur le genre DIBAPHUS et descriplion d’une nouvelle 
espèce de CAPULUS, par M. H. Cross (in-8, 8 p. et 1 pl. 
coloriée,. 1898): "Prix. L'URL RUE LÉÉREÉS 1 fr. 


Notice sur les BULIMES de la Nouvelle-Calédonie et description 
de deux espèces nouvelles, par M. H. Crosse (1855, in-8, 8p. 
et 'L:pl.Col0riGe) PEL CNRS VENT NE EE ER 1 


MÉLANGES CONCHYLIOLOGIQUES, par M. P. Fiscmer, com- 
prenant : Études sur les TaRETS, — sur l’immersion, le som- 
meil , l'érosion du test des Mollusques, — sur l'anatomie des 
genres PARMACELLA, HELICARION, ARIOPHANTA, PELLICULA, 
OmaLonyx, elc., elc. (1854-56, in-8, 90 p. et 7 pl. noires). 
Prices OUT Ne LUS LATE ME RUN RARE J'RTR CR & fr. 


Études sur les SPERMATOPHORES des GASTÉROPODES PUL- 
MONÉS , par M. P. Fiscer (1857, 16 p.). Prix 1 fr. 


+ 


Monographie du genre TESTACELLE par MM. J. B. Gassres et 
P. Fiscer, membres de plusieurs sociétés savantes ({ brochure 
gr. in-8°, 56 p. d'impression et 2 pl. lithographiées). Prix. Æ4fr. 


Table des Matières 


CONTENUES DANS CETTE LIVRAISON. 


Pages 

Monographie du genre Risella. .. . : . . . SE LUNA ROSE be Nat dent 995 7 
Procédé pour la préparation des Limaciens.. . . . . ÆE. DUBRUEIL.. . . . . . . . 943 
Addition à la note sur l’origine de l’ambre gris. . . . J. BIANCONI. , . . . . . .. 245 
Observations sur le genre Fossar (Fossarus). . . . . C. RÉCLUZ. . . . . . . .., DAT res 
Note sur le genre Fossarus, suivie du catalogue des 

CÉDÉCES ENT Area ta à A NN EP EN SE Me P'ARISCHER: GS Rte 252 
Description d'espèces nouvelles de l’Archipel calédo- 

DANS NO RU ere RAR LU te EUR SOUVERBIE et MoNTROUZIER. 261 
Description d'espèces nouvelles de l'Australie méri- 

HIONAEN Ter SAN e RAIN UT Me NE SAND HS CROSSE UE PETER TS 
Description d’une espèce nouvelle. . . . . . , . .. HE CAIDDETE pe PT ee GT 0) 

— de mollusques terrestres nouveaux. . . . H. CROSSE.. . . . . . . . . 289 

— de coquilles inédites. . . . . . . . . . . A MOREL. NUE 286 
Bibliographie. . . .. . . .. PRÉPA STE ROME RD HS CROSR SR RS SNA. 290 


Le journal paraît par trimestre ct forme 4 volume par an. 


PRIX DE L’ABONNEMENT (PAYABLE D'AVANCE) : 


Pour Paris (par la poste) {recu franco). . . . . 14 fr. 
Pour les départements id. RE AA 5 
Pour l'étranger id. SRE NY ES 
Pour les pays hors d'Europe id. PA PA TO pe EL 


S’adresser pour l’abonnement, payable d’avance, et pour les com- 
munications scientifiques, à M. CRosse, directeur du journal, ruc 
Tronchet, 25, à Paris, chez qui on trouvera aussi les huit premiers 
volumes du journal, publiés sous la direction de MM. PETIT DE LA 
SAUSSAYE, FISCHER et BERNARDI. (Écrire franco.) 

Il est rendu compte des ouvrages de Conchyliologie et de Paléonto- 
logie dont deux exemplaires sont adressés au bureau du Journal. 


PARIS. — IMP. DE M°° Y° BOUCHARD-HUZARD, RUE DE L'ÉPERON, 3.—1864. 


OUVRAGES NOUVEAUX. 


Études paléontologiques sur les dépôts jurassiques 
du bassin du Rhône, par EuG. Dumortier. — Première 
partie avec 30 planches : infra-lias, 1 vol. gr. in:8. — Paris, 
1864, chez F. Savy, libraire, rue Hautefewille, 24. Prix, 20 fr. 

Faune conchyliologique terrestre et fluvio-lacustre 
de la Nouvelle-Calédonie, publiée sous les auspices du 
ministère de l'instruction pnblique, par Gassies. 1 vol. gr. in-8, 
avec 8 planches coloriées et { carte. — Paris, chez F. Savy, 
HbrAire PIRE US EE US CN SAM EEE SALE Sy 15 fr. 


Remarks on classification of North American He- 
lices by european authors and especially by H. et 
H. Apaws and ALBERS, by Tomas BLAND. — New-York, 1863. 


On the geographical distribution of the genera 
and species of Land Shells of the West India is- 
lands, with a Catalogue of the species of each island, by 
THomas BLAND. — New-York, 1861; Baillière brothers, 440. 
Broadway. — 2 brochures gr. in-8, de 24 et de 36 pages. 


‘Ueber ein neues Hohlen-Carychium (Zospeum, Bre.), 
und zvei neue fossile Paludinen, von J. rilt. von 
FrauenreLr. Vienne, 14862; brochure in-8 de 4 pages. 

Die Arten der Gattungen Lithoglyphus, Paludinella, As- 
siminea in der Kaiserlichen und Cumings Sammlungen. — 
Vorlaüfige Aufzahlung der Arten der Gattungen Hydrobia 
und Amnicola in der Kaiserlichen und Cuming’s Samm- 
lungen. — Versuch einer Aufzahlung der Arten der Gatlun- 
gen Bithynia und Nematura, nach der Kaiserlichen und 
Cuming’s Sammlungen, von J. rittt von FRAUENFELD. — 
Vienne, 1863. 3 brochures in-8 de 20, 16 et 26 pages. 


3°: Série. — Tome EV. — N° 4. 


JOURNAL 


DE 


NOHYLIOLOGIE 


COMPRENANT 
L'ÉTUDE DES MOLLUSQUES 
VIVANTS ET FOSSILES, 

Publié sous la direction de 


MM. CROSSE et FISCHER. 


A PARIS, 
CHEZ M. CROSSE, RUE TRONCHET, 95. 


Dépôt à Londres, chez MM. WiLzrams et NORGATE, 14, Heurietta-Street, Covent-Garden; 
— à Edimbourg, chez MM. WizLrams et NorGATE, 20, South-Frederick-Street ; 
— à New-York, chez MM. BAILLIÈRE frères, libraires. 


4864, 


On trouve au bureau du Journal, rue Tronchet, 25, 


les ouvrages suivants des directeurs : 


Observations sur le genre CONE ét description de trois espèces 
nouvelles , avec un catalogue alphabétique des Cônes actuelle- 
mienticônnus, par M. H. Crosse (in:8, 32 p.'et 1 pl. coldriée, 
1898). Prix. 000 PR RAC RTS NES Ru 2 fr. 


Note sur le genre DIBAPHUS et description d’une nouvelle 
espèce de CAPULUS, par M. H. Crosse (in-8, 8 p.et 1 pl. 
coloriée, 1858): Prix... 0 LR ER en 1 fr. 


Notice sur les BULIMES de la Nouvelle-Calédonie el description 


de deux espèces nouvelles, par M. H. Grosse (1855, in-8, 8 p. | ) 


et: 1 pl: 6oloriéb).SPHIX. 7.2 02" 0 oene Le LPS ST NENSIES 1 fr. 


MÉLANGES CONCHYLIOLOGIQUES, par M. P. FIScHER, com- 
prenant : Études sur les TArers, — sur l’immersion, le som- 
meil , l'érosion du test des Mollusques, — sur l’anatomie des 
genres PARMACELLA, HELICARION, ARIOPHANTA, PELLICULA, 
OmALoNyx, etc., elc. Rte in-8, 90 p-et 7 pl. noires). 
Prix 0 A Ce POP Re AR RE APR 4 fr. 


Études sur les SPERMATOPHORES des GASTÉROPODES PUL- 
MONÉS, par M. P. Fiscuer (1857, 16 p.). Prix. . . . . 1 fr. 


Monographie du genre TESTACELLE par MM. J. B. Gassies et. 
P. Fiscuer, membres de plusieurs sociétés savantes ({ brochure 
gr. in-8°,56 p. d'impression et 2 pl. lithographiées). Prix. Æfr. : Fe 


DES ES PTT EI EME Le 


Table des Matières 


CONTENUES DANS CETTE LIVRAISON. 


Pages. 
Note sur la présence du genre Dreissena dans les 
cauxide lt Dire AE CS RER TM RES PISORER.E SES ts te LD 
Note sur le développement des Mollusques dans le 
POEL AC D EQUIONS ENT ae TM NS lee at ete H. AUGAPITAINE. . - . . . . 914 
Description d'espèces nouvelles de Shanghai et du 
nord de la Chine. . . .. ee ee 2e . ee He: CROSSE et 0: DEBEAUX. 316 
Description d’une espèce nouvelle. . . . . . . AN TE CROSSE RS PELLE UT QUE 
Faune malacologique de Cochinchine. — Premier 
SUPPIÉMENLE ASE nds 0 .. .. .. . . H. CRossE et P. FISCHER. . 322 
Diagnose d’une nouvelle espèce de Volute de j 
T'AS ÉTAGE ML ee UE ANSE Re Re 0 G. B. SOWERBY. . . . . . . 338 
Description d'espèces nouvelles provenant de l’Aus- 
tralie méridionale. . :.,. . . - . . Pas ER MTS CROSS AIT ATEN An 339 
Diagnoses Molluscorum Australi® meridionalis. . . . H. CROSsE et P. FIscHER. . 346 
Description de coquilles fossiles des terrains ter- 
tiaires supérieurs (suite). . . . . . . . , M CO MAN ER EST CE Ur 00 
Note sur le geure Pernostrea. . . . . . MN Ne PHISCHER NN ALIEN 20902 
” Description de coquilles fossiles des terraius juras- 
siques. . + . . . RAY NE RAA PR Er Le US ane Ce MAVEI LS ee SOS 
Bibliographie. een eee EN, . H. CRossE et P, FISCHER. . 3178 
NOUV GES EE EN Mare DA ONCE CAN HS CROSSES in Lee 404 
Liste des personnes qui ont concouru à la rédaction du volume XII. . . . . . . . . 402 
Liste des nouveaux abonnés. . . . . . . . . SRE AR A pe MR ARE +. 1-402 
Table des matières. . . . . . . . . Me D le ie ete ae AU Re Et Ans Ns CAD 
Table par ordre alphabétique. . . . . . . Mn ÉGe Te clous tare sale tete bre ln a 15e 03 41) 


Le journal paraît par trimestre et forme 4 volume par an, 
PRIX DE L'ABONNEMENT (PAYABLE D'AVANCE) : 


Pour Paris (par la poste) {reçu franco). . . .. 14 fr. 


Pour les départements RE ER ENtT 2E 
Pour l'étranger id. SARA ONE (. 
Pour les pays hors d'Europe id. MAL A AU 


S’adresser pour l'abonnement, payable d'avance, et pour les com- 
munications scientifiques, à M. CROSsE, directeur du journal, rue 
Tronchet, 25, à Paris, chez qui on trouvera aussi les huit premiers 
volumes du journal, publiés sous là direction de MM. PETIT DE LA 
SAUSSAYE, FISCHER et BERNARDI. (Écrire franco.) 

Il est rendu compte des ouvrages de Conchyliologie et de Paléonto- 
logie dont deux exemplaires sont adressés au bureau du Journal. 


PARIS. — IMP. DE M°° V° BOUCHARD-HUZARD , RUE DE L'ÉPERON, 9.—1864. 


OUVRAGES NOUVEAUX. 


Études sur les terrains jurassiques inférieurs de la Nor- 
mandie, par M. E. Eunes-DesLonGcHAMPs, préparateur de géo- 
logie à la faculté des sciences de Paris. — 1 vol. grand in-#, 
avec planches et figures dans le texte (1864). 

Mollusques terrestres et fluviatiles recueillis par 
M. Henri Duveyrier dans le Sahara et décrits par M. J. R. 
BourGtienar. — Brochure grand in-8 de 40 pages d'impres- 
sion, avec 6 planches lithographiées (1864). 

Catalogus Conchyliorum quæ reliquit cl. N. Chr. N. Lassen 
quondam adjunetus Scholæ Roeskildensis. Seripsit O. A. L. 
Mürcou. — Copenhague, 1863. Brochure in-18 de 32 pages d’im- 
pression. 

Contributions towards a Monography of the order of Pholada- 
cea, with description of new species. — N° 2. — Synonymy of 
the species of Strepomatidæ, a family of fluviatile Mollusca 
inhabiting North America, by GEORGE W. TRyon Jr. — Phila- 
‘delphie, 4863. Brochure de 50 pages d'impression, avec 
2 planches lithographiées (tirage à part des Proceedings de 
l’Académie des sciences naturelles de Philadelphie, mai 1863). 

Notice of the discovery by the Barao do Castello de Paiva, 
of the fossil Helix Coronula recent, and of other new Land- 
Mollusea, in Madeira. By R. T. Lowe, M. A. — Londres, 1862. 
Brochure de 4 pages d'impression, extraite du numéro d’août 
1862 des Annals and Magazine of natural History. 

 Mollusques nouveaux, litigieux ou peu connus, par M. J. R. Bour- 

GuiGNAT. — Paris, 1864, chez F. Savy, libraire-éditeur, rue 

Haülefenille , 24. — 4° fascicule, avec 8 planches lithogra- 

phiées. 


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