,*Jflr5^!WFS-
•""^'^ '*. V---
JOURNAL
DES ROSES
A i.A Mémoire de mon Beal:-Frère
PIERRE COCHET
qui fut un savant Rosiériste et qui consacra î; années
de sa vie à la Publication du « Journal des Roses »
Je dédie I_A 36' ANNÉE DE CE JOURNAI..
COCHET-CiJCHET
Coubeii. le \" janvier i()i2
TRENTE-SIXIEME ANNÉE
JOURNAL DES ROSES
( E 0 S A I N T E 11 FLOUES)
ET
REVUE D'ARBORICULTURE ORNEMENTALE
FONDKE PAR
MM. ScipioN COCHET,
Camillp: bernardin et Pierre COCHET,
PX'BLIEE SOLS LA DIRECTION DE
COC-H E T-COCH ET, Horticulteur-Rosiériste
COUBERT (Seine-et-Mainie)
(FISANCE)
LIBJiARY
NEW YORK
80TANICAL
QAKDBn.
ANNÉE 1912
MELUN
MPRIMERIE EMILE LEGRAND
■J.'), ru K liAiNCKL, 'i.'i
(• ■o«-oo-oo-<
36» ANNEE JANVIER 1912 N» 1
JOURNAL DES ROSES
(ROSA INTER FLORES)
ET
REVUE D'ARBORICULTURE ORNEMENTALE
Publication Mensnelle Spéciale
FONDÉE PAR
M. SciPlON COCHET
Horticulteur-Rosiériste, Chevalier de l'Ordre du Christ de Portugal et de l'Ordre de Mélusine
M. Camille BERNARDIN
Conseiller Général, Président et Vice-Président de plusieurs Sociétés d'Horticulture
M. Pierre COCHET
*
^ Horticulteur-Rosiériste Chevalier du Mérite agricole, Président, Vice-Président
^ et Membre de nombreuses Sociétés Horticoles Françaises et Etrangères
6 ET hkdioé
t AVEC LE CONCOURS ET LA COLLABORATION
î d'horticulteurs , ROSIÊRISTES » AMATEURS DE ROSES DE FRANCE ET DK l'ÉTRANGBR
ô
i COCHET COCHET. Horticulteiir Rosiériste.
! A COUBERT (Seine-et-Marne)
4 DiRECTEUR-PRorRiÉTA IRE — Téléphone II
X SOMMAIRE DES ARTICLES
J Iiéilicace. — Le JOURNAL DUS ROSES à ses Collaborateurs, à ses Abonnés, à ses Lecteurs. Connienl il est né ;
ce qu'il est et ce qu'il voudniil être. — Chronique des Roses. — Rosiers nouveaux de 1911 (suilc). — Les
J Roses en Seine-el-.Marne. — Rose Kecuerdo de Antonio Peluff'o (Thé). — Un Buisson de Rosier» mal plaC' ;
j Rosiers ru!;ueu.\ vrais. — Soixante ans après 'poésie^. — Des Espèces de Roses connues des Anc'e:is. —
I Chronique horticole générale.
6 Planche coloriée : Rose P.IXUKRDO oe ANTO.MO PKLI'FrO (Thé!.
<>
i
4 PRIX DE L'ABONNEMENT :
I Fkance : Un An, 12 Francs. — Six Mois, 7 Francs
^ Europe : Un An, 13 fr. 50. — Six Mois, 7 fr. 70
* AMÉRiguE, Afrique, Asie, Océanie : Un An, 14 fr. 50 — Six Mois, 8 fr. 20
« Les Abonnements parlent du l"' Janvier et du l" Juillet
Envoyer le Prix de l'Abonnement en un Mandat-Poste ou Chèque sur Paris
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0 Un Numéro : 1 fr. 30
MELUN I PARIS
IMPRIMERIE E. LEGRAND
NICKLAUS, EDITEUR
23, RUE BA.NCEL, iî ' 34, HUE Sai.st-Jacqijes, 34
■ «^ 9)^ 0-0-0 0-0-v.*-0-0"OK>-0-0-0
ÊTi.BLISSI!MEl!T HOETICOLE
DE
V^ COCHET Pierre
HortlculieuF-Pépiiilérlste-Rosiériste
A SUISNES, par Grisy-Suisnes (Seine-et-Marne)
Maison Fondée en 1706
PlQs de 600 Prix dans les Expositions d'Horticulture
PRINTEMPS 1912
Par Milliers
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BIBLIOTHEQUE DU " JOURNAL DES ROSES "
JNOUYELLK CLASSIFICATION DES ROSES (Crépin) 0 6a
DICTIONNAIRE HISTORIQUE ET ARTISTIQUE DE LA ROSE (A. Belmont) 1 75
L'ART DE GREFFER (Cli. Ballet) ... 4 fr.
LA PEPINIERE (Cli. Baltet) 8 fr.
GREFFE ET TAILLE DU ROSIER (Ch. Ballet) 150-
LE CALENDRIER DU ROSIERISTE, (P. Pli. Peiii-Coq deCoibehard)
seconde édition revue et corrigée 1 fr.
LES ROSIERS, par Cochel-Cochet et S. Mollet, un volume 350 pages
et 70 gravures, o' édition revue et corrigée 3 fr.
A Ifranclmsemenl en plus.
JOURNAL DES ROSES
(Rosa inter Flores)
ET
REVUE D'ARBORICULTURE ORNEMENTALE
JANVIER 1912
^E ^fOURNAL DES ^OSES
A ses Collaborateurs, à ses Abonnés, à ses Lecteurs.
Comment il est néj ce qu'il est et "ce qu'il voudrait être.
^'*-"iARY
^HW
'ORif
En prenant la direction du Journal des
Roses, j'adresse à ses collaborateurs, à ses
abonnés, à ses lecteurs, à ses nombreux
amis, mes hommages respectueux, et mes
souhaits les plus sincères pour VJl'2.
En ce jour, ma pensée se reporte, avec
émotion, 36 années en arrière, en 1876; j'a-
vais alors 10 ans...
Mon oncle, Scipion Cochet, qui fut mon
beau-père; C;unille Bernardin, un vieil ami
de la famille, grand amateur de Roses e'
d'horticulture; mon père, Philémon Cochet;
mon cousin gennain, Pierre Cochet, qui de-
vint mon beau-frère, et qui fut le dernier
directeur de ce juurnal, avaient en cette an-
née 1876 de longues conférences : il s'agis-
sait de créer Le Journal des Bases.
La création d'un journal qui appartien-
drait à mon oncle, prenait dans mon ima-
gination d'enfant, une importance fantas-
tique !
Je me croyais le jouet d'un songe. J'étais
tout oreilles :
<i La culture des Rosiers, disait Bernar-
din, est aujourd'hui répandue presque sur
toute la surface du globe; les progrès et les
résultats ohtouiis journellement dans ce
genre si .Kpé('l:il î^imt ignorés, nu ne sont
connus que dans un rayon très restreint, li-
mité même à quelques localités.
« Les Sociétés d'Horticulture, françaises
et étrangères, s'occupant de tout ce qui con-
cerne les produits horticoles en général, ne
font connaître que dans leurs circonscrip-
tions respectives les nouvelles iilantes, les
nouveaux procédés de culture, enfin toutes
les innovations horticoles qui se produisent
Tome XXXVI.
dans l'étendue d'action de ces utiles asso-
ciations; elles parlent peu de Roses.
i< Il manque à la culture spéciale des Ro-
siers un Journal, un organe particulier,
dans lequel on pouiTait trouver ou puiser,
tous les renseignements, procédés de cul-
ture, innovations. Roses nouvelles qui font
ou qui feront leur api)arition dans le
monde des fleurs...
« Il y a là une lacune que seul, un Juur-
nal des Roses peut combler.
» Il faut dons créer en France "" Journal
des Roses ! Peut-on rêver pour cet orgajie
un berceau plus somptueux que Gfisy-Suis-
nes, qui est le centr« d'immenses pépinières
où les Rosiers se comptent par millions ! !
« Ce journal paraîtrait 12 fois par an.
Chaque numéro comprendrait une Chroni-
<iuc des Roses, dans laquelle seraient rela-
tés tous les faits spéciaux, les nouvelles,
les procédés de culture, la correspondance
relative aux Roses. La culture des Rosiers,
tant en plein air que sous verre, serait lar-
gement traitée dans cet organe, qui pu-
blierait également la liste et la description
des Roses nouvelles.
(< Nt)us donnerions de longs articles sur
la iuulti|)lication, la taille, la greffe, la phm-
tatiou des Rosiens, et les soins à leur donner
dans les Roseraies. Les comptes-rendus des
expositions horticoles y trouveraient i)lace
en ce qui concerne Tes Rosiers et les Roses.
» Enfin, une chromolithographie de Rose,
réellement artistique, paraîtrait dans cha-
que numéro... Si nous ajoutions une Chro-
ni(iur horlicole (jéncrale, pour nous iiermet-
tre de jeter un coup d'œil d'ensemble sur
l'horticulture, et quelques annonces horti-
Janvier lyl3.
6
•lUL'ltNAL. i)KS KOSKS
coles sur la couverture de cliaque numéro,
je crois que ce serait assez bien, et que nous
comblerions réellement une lacune ?
— II est certain, disait mon oncle, qu'un
Journal des Roses répond à un besoin, et
l'idée de sa fondation est favorablement
accueillie partout. Nous sommes assurés du
concours d'un grand nombre de Rosiéristes
français et étrangers, nous sommes en rela-
tion avec la plupart dos Sociétés liorticnles
de tous les pays; enfin, plusieurs grands
écrivains nous ont promis leur collabora-
tion : Alphonse Karr, Germain de Saint-
Pierre, Crépin, etc., sont une garantie du
succès.
« Seulement, il ne faut pas fonder ce
journal dans un liut de spéculation; il ne
faut pas qu'il soit l'organe de la maison
Cochet.
Cl 11 Tir doit avoir pour mission particu-
licrr que de faire convaitre a tgiis, et par
TOUS, ce qui concerne les Rosiers, et de cher-
cher à faire aimer }es Roses.
II Dans ces conditions, Rosiéristes et Ama-
teurs de Roses de tous les paiys auront lo
plus grand intérêt à devenir de' sérieux col-
laborateurs de ce journal, qui deviendra
ainsi un intermédiaire à la fois utile et
agréable.
Il Créons donc Le Journal des Roses ! ! »
— X —
Mon père, qui poussait la modestie jus-
qu'à ne pas vouloir .signer ses écrits de son
véritable nom, déclara qu'il était tout dé-
voué au nouvel organe, mais qu'il signe-
rait : Petit-Coq, au lieu de Cochet. Bernar-
din, Il pour que ça .sonne mieux », y ajouta :
de Corbeliard — ancien nom de Coubert
que mon père habitait. C'est ainsi que mon
père signa P. Ph. Petit-Coq, de Corbehaid,
ses écrits sur les Rose.s, écrits alors très re-
marqués.
Pierre Cochet s'adjugea les fonctions de
secrétaire île la rédaction; Camille Bernar-
din prit le titre de rédacteur en chef; mon
oncle celui do propriétaire-gérant, et le
Journal des Roses vit le jour ie 1" janvier
1877, recevant à son berceau les témoigna-
ges de sympathie et les félicitations de tous
ceux ((ue la culture dos Rosiers intéresse
ou fait vivie... 11 y a de cela 35 ans ! !
— X —
Hélas ! tous les fondateurs du Journal des
Roses sont aujourd'hui descendus dans la
tombe; c'est avec une douloureuse émotion
que j'évoque le passiS, et que j'adresse, en
prenant la direction de cet organie, à la mé-
moire de ceux qui le fondèrent et furent
pour moi les meilleurs des pères, des oncles,
des beaux-frères et le plus dévoué des amis,
un souvenir douloureusement ému, et un té-
moignage public de profonde affection.
Si les hommes ne jjeuvent vaincre la mort,
leurs œuvres au moins en triomphent, et le
Journal des Roses survit à ses fondateurs,
poursuivant la mission qu'il s'est donnée
de faire connaître a toits et par tous ce qui
concerne les Rosiers et les Roses, et de faire
aimer la Reine des fleurs.
Je ferai mon possible, dans la mesure de
mes faibles moyens, pour rendre cet or-
gane de plus en plus intéressant, de plus
en plus utile et agréable à ses lecteurs, et
pour le maintenir dans la voie du progrès;
mais je fais appel à tous ceux qui aiment
les Roses, jiour m'aider dans la lourde tâ-
che qui m'incombe. Je leur demande de
ni'adresser, sous formes d'articles ou de
notes, tout ce qu'ils jugeront être intéres-
sant pour les amateurs de Roses et les Ro-
siéristes, ou utile à la cause qui nous est
chère; je leur demande de me signaler les
modilications qu'ils voudraient voir appor-
ter dans les détails de la pulilication ou
l'ordonnance générale du Journal des Roses.
J'en tiendrai le plus grand compte, dans
la mesure du possible.
Dès maintenant, j'ouvre dans ce journal
une Petite Correspondnjiee, dans laquelle je
donnerai une réponse à toutes les questions
que nos abonnés voudront bien me poser sur
les Roses et les Rosiers, leurs maladies, les
engrais, la botanique et la, chimie horticole.
Je serais particulièrement heureux que le
Journal des Roses fût le trait tl'iniion entre
les savants et les praticiens, et je verrais
avec joie les premiers faire profiter par cet
intermédiaire, les amateurs de Roses et les
professionnels, de leurs patientes rech^r-
clies et de leurs savants travaux.
En terminant, je remercie vivement mes
correspondants, collaborateurs, abonn.Vs,
lecteurs, et confrères de la presse horticole,
qui ont bien voulu nous donner, à Madame
Cochet-Cochet et à moi-même, des témo'-
gnages de sympathie, me félicitant en des
termes dont je suis confus, d'avoir pris la
direction du Journal des Roses, et se ré-
jouissant de voir cet organe " rester dans
la famille Cochet. »
Coubert, l"'' janvier 1912.
COCHET-COCHET.
MMRXAL DES ROSES
<HRONiaUE DES
OSES
SOMMAIHK : Avis. — Kncore des lioses en plfin air. en j^invier. — Un liosier Jaune Aurore de Fortune, de taille
gigantesque. — Coneoius international de Roses nouvelles, ii l!ai;alelle. — Sur la lîose Caroulner. — Cours des
Roses aux Halles. — Klections : Les Amis des Roses.
AVIS
A partir du i" Janvier 1912, toute
la correspondance, les articles, le mon-
tant des abonnements, en un mot tout
ce qui concerne la rédaction et l'admi-
nistration du Journal des J{oses devra
être adressé à :
M. COCHET-COCHET
Tiorticulteur - J{osiériste à Coubert
(Seine-et-Marne)
(France)
qui est devenu Propriétaire-Directeur
de cet organe.
Encore des Roses en plein air en
janvier ! — La température extraordi-
naireinent douce que nous subLssons, depuis
le commencement de l'automne 1911 pen-
dant le cours duquel aucune gelée ne s'est
fait sentir, a permis aux Rosiers de conti-
nuer à fleurir. La végétation de ces gracieux
arbustes est considérablement ralentie, cela
va sans dire, mais elle n'est pas arrêtée. Nos
Rosiers sont encore couverts de feuilles
qu'il faut enlever à la main avant d'expé-
dier ces végétaux.
Quant aux Rosiers restés en pépinières,
ils continuent, tout simplement, à fleurir ! !
Cette floraison s'opère avec une extrême
lenteur; mais les Roses produites sont en-
core fort belles.
J'ai i)U cueillir ce jour, l"" janvier 191i;,
pour l'offrir à ma mère, à l'occasion de sa
fête, une véritable collection de superbes
roses, avec lesquelles une magnifique cor-
beille fut composée.
Parmi ces retardataires, il cunvient de
citer :
Gloire, de Dijon.
Miidamr Pierre Oger.
Miidame Viger.
Miulame Caroline Testout.
Mi.stress Théodore Roosevelt.
Eclair.
Frfiii KaH Druschki.
Mademoiselle Marie Van Hoiitte.
Madame la Duchesse d'Aucrstaedt.
Madame Bérard.
Madame Agathe Houx.
.Apolline.
Madame Eugénie Souffrain.
Général .^chablikine.
G. Nabonuand.
Ferdinand Baiel.
Mademoiselle Hélène Cambier.
Léon XIII.
Madame .Alfred Carrière.
Mrs W. CiUbush.
Mademoiselle Germaine Trochon.
Beauté de l'Europe.
Paul Neyron.
.Aîina Alexieff.
Pri7tcesse de Béarn. >
M/ul'ime Lucien Villeminot.
Safrano.
Général GaUiéni.
Lénnie Lamesch.
Madame Emilie Charrin.
Pose à parfum de L'Hay.
Bouquet d'Or.
Si nous en croyons Cieeron, nous pou-
vons hardiment tirer les meilleurs présages
d'une année qui commence sous des augu-
res aussi favorables !
Un Rosier « Jaune Aurore de
Fortune « de taille gigantesque —
Nous rerevdus d'une de nus ainialjles clien-
tes, habitant Trun, une note d'un grand in-
térêt, concernant un Rosier Jaune Aurore,
de Fortune ou Beauty of Glazenvood, attei-
gnant des dimensions extraordinaires.
Planté à l'exposition du midi, le long du
mur d'une maison de trois étages, ce Ro-
sier, âgé de 10 à 12 ans, atteint la toiture
de la maison, et chaque année il faut tailler
8
JOURNAL DES ROSES
fortement l'extrémité de ses rameaux pour
l'empêcher de liriser les gouttières et d'en-
vahir le toit ! !
Ses dimensions sont les suivantes : hau-
teur 7 mètres; largeur 7 m. 50. Il couvro
donc une superficie de plus de cinqunntc-
dnix mètres carrés.
Le Rosier Jaune Aurore de Fortune, ap-
partient spécifiquement au R. Gigantea
Collett (1888), espèce qui acquiert, dans son
pays d'origine, des dimensions colossales.
Nous reviendrons sur ces deux intéres-
sants Rosiers, en temps opportun.
Concoiirs international de Roses
notivelles, à Bagatelle. — Nous re-
cevons de M. le Conservateur des promena-
des de la ville de Paris, l'avis suivant qui
intéresse les obtenteurs de Roses, désirant
prendre part au concours des Roses nou-
velles de Bagatelle de 1912-1913 :
Il .l'ai l'honneur de vous rappeler qvi'il y
aura, en 1912-1913, une présentation de Ro-
ses nouvelles que les producteurs veulent
bien envoyer avec le nom de la Rose et
de l'obtenteur. Je me permets de vous signa-
ler, à cette occasion, les reconnnandations
que le Jury m'a chargé de taire aux per-
sonnes qui prennent part au concours.
Il 1° Les plantes devront avoir été culti-
vées en pot, autant que possible et être en-
voyées à plusieurs exemplaires — 5 au
moins — à la Roseraie de Bagatelle, avant
le 15 avril, et être accompagnées d'une no-
tice sur leur origine, leur parenté et, s'il y
a lieu, des renseignements nécessaires pour
les soins particuliers à leur donner.
" 2° Les Rosiers nouveaux présentés, se-
ront mis en pleine terre dès leur arrivée à
Bagatelle, et resteront en place jusqu'au
mois d'octobre de la deuxième année, afin
de permettre au Jury d'en étudier pendant
deux saisons la floraison et la qualité de
végétatiim.
Il Veuillez agréer l'expression de ma con-
sidération distinguée.
Il Le ConserxHiteur des Prnmevndes,
Il Signé : Forestier.
Il P. S. ■ — Pour les envois l'adresse est la
suivante :
Il M. k? Conservateur dos Promenades
de Paris, Roseraie de Bagatelle, au Bois de
Boulogne, à Paris, en gare de Ncuilly-
Porte-'Maillot, Paris »
Sur le petit catalogue de la Roseraie de
Bagatelle, nous demanderons, dorénavant,
à l'éditeur de bien vouloir mettre le nom et
l'adresse de chacun des exposants. (Ce ca-
talogue est édité par la Librairie Agricole,
26, rue Jacob, Paris).
A titre de renseignements nous joignons
la liste des Roses qui ont obtenu des ré-
compenses dans les concours de Bagatelle :
Année 1907. — Médaille d'or de Bagatelle :
Marquise de Sinety (Pemet-Ducher, Lyon).
Roses classées : Madame Edmond Sablay-
rolles (Bonnaire, Lyon). — Madame Cons-
tant Soupert (Soupert et Notting, Luxem-
bourg). — Mrs. Peter Blnir (Dickson et Sons
Irlande).
Année 1908. — Médaille d'or de Bagatelle •
Rhead Reid (E. G. Hill, Richmond, U. S.
A.).
Médaille de vermeil du Ministère de l'A-
griculture : Boroty Page Roberts (Dickson
et Sons, Irlande). — Médaille de vermeil de
la Société Nationale d'Horticulture de
France : Madame Ser/ond-Weber (Soupert et
Notting, Luxenibou(rg).^MédailJ|3 de vermeil
de la Section des Roses à la S. N. H. F. :
Mrs Dudley Cross (W. Paul, Angleterre). —
Médaille de vermeil de la Société des Amis
des Roses : Frau Obernnfgartner Singer
(P. Lambert, .Allernagne).
Année 1909. — Médaille d'or de Bagatelle
(Roses Françaises) : Lyon-Rose (Pernet-Du-
cher, Lyon). — Médaille d'or de Bagatelle
(Roses Etrangères) : Madame Segond-Wc-
ber (Soupert et Notting, Luxembourg).
.^NNÉE 1910. — Certificats de Bagatell<» :
Noily Sharman Craivford (Dickson, Irlan-
de). — Mlle Marie Mascuraud (Bernaix,
Lyon). — Lady Alice .Stanley (Max Gredy,
Irlande). — Commandeur J^lles Gravereaux
(Croibier, I^yon).
Année 1911. — Médaille d'or de Bagatelle
(Roses Françaises) : Beauté de Lyon (Per-
nct-Ducher, Lyon). — Médaille d'or de Ba-
gatelle (Roses Etrangères) : Jonkheer .l.-L.
Mock (Leeders, Hollande).
Certificats de Bagatelle : Vhcountess En-
field (Pemot-Ducher, Lyon). — May Miller
(E. G. Hill, Richmond, U. S. A.). — Willinm.
Speed (Dickson, Irtande). — Dé.uré Rcrgera
(IHarbier et C", Orléans).
Nota. — Après 1908, toutes médailles au-
tres que les Médailles d'or de Bagatelle ont
été supprimées.
JOURNAL DES ROSES
Siir la Rose « Caroubier ». — Un
de nos abonnes a Ijien voulu nous deman-
der des renseignements sur la Rose Ca-
roubier, qu'il a vue à Bagatelle et qui l'a
séduit par ses jolies petites fleurs simples,
d'une couleur éclatante.
L'obtenteur de ce 'joli sarmeuteux, notre
aimable confrère M. Nnnin, horticulteur à
Chàtillon-sous-Bagneux, nous transmet la
note suivante : Caroubier (liybride de Wi-
churaïana) est un semis de Hiawaiha x Mul-
tiflore. Arbuste vigoureux, produisant de
larges bouquets de fleurs simples, dressées,
d'un coloris très lirillajit, rouge cramoisi
éclairé d'écarlate. Fleurit dix jours avant
la varrété Hiatcatha, et donne une seiconde
série de bouquets de fleurs; la durée de la
floraison se trouve ainsi très prolongée. Les
pétales ne tombent pas. Ce joli sarmenteux
a obtenu au concours international de Ro-
ses de Bagatelle, en 1911, une Médaille
d'argent, p/ix des Dames Patronnesses.
— X —
M, Nonin a également présenté au con-
cours de Bagatelle de 1911, le sarmenteux
nouvellement obtenu par lui, Améthyste,
semis de Non jjliis Ultra x MuUiflore.
C'est un arbuste vigoureux, fleurissant
abondamment en forls bouquets. Les fleurs
semis doubles ont une teinte curieuse bleu
d'acier, teinté de cramoisi-pourpré.
Ces deux Roses nouvelles seront mises au
commerco, par leur obtenteur, au printemps
1912.
Cours des Roses aux Halles. —
Malgi'é la teiniKM-alnro trrs douce, les Ro-
ses de Paris sont devenues très rares en
cette saison. On vend les Caplain Chrisiy,
de 4 à 5 francs; les Frau Karl Druschki, de
3 à 4 fr.; les Ulrich nrunner fils, de 2 à
3 fr. 50; le tout la douzaine.
Par contre, les Roses du Midi deviennent
plus abondantes; elles ont été payées, tou-
jours par douzaine : Paul Neyron, de 2 à 7
fr.; Kaiserin Aurjusta-Victoria, de 2 fr. 50 à
6 fr.; Frau Karl Dnis.-hki, de 2 à 5 fr.; Paul
Xnbovnand, de 2 à A fr. ; Safraiio, de 0 fr. 75
à 1 fr 50; Uiricit Brvnner fils, de 2 à 7 fr.;
Capl,iin Christu, de 4 à 6 fr.; Madame Jo-
seph Tlonnaire, de i à 5 fr.; Président Car-
not, de 2 fr. 50 à 5 fr.; Mademoiselle Marie
Van Houlte, de 1 fr. .50 à 3 fr. ; La France,
de 2 à 4 fr. 50; Madime Abel Chalenay, de
5 à 8 francs.
Elections : Les Amis rtes Roses-
— La Société Française des Rosiéristcs
vient de procéder à des élections générales,
et de renouveler son bureau.
Ont été nommés :
Président (Mandat de 3 ans).
M. Bouché, 14, avenue de Breteuil, Paris.
Vice-Présidents (Mandat de 3 ans).
'M. Cocliet-Cochet, horticulteur-Rosiériste,
à Coubert.
M. Croibior flls, Rosiériste, Moulin-à-
■Vent, près Lyon.
M. Gravereaux Henri, à Paris.
M. Griffon, Rosiériste, à Lyon.
M. Huguier J. A., à Troyes.
M. Rodrigues Auguste, à Biarritz.
M. Van den Heede, publiscite horticole, à
Lille.
Comité Général (Mandat de 3 ans).
MM. .'^ymard Jean, horticulteur, Mont-
pellier. — Barbier René, horticulteur, à
Orléans. — Bonnefond, horticulteur, 'Vienne
(Isère). — Brevet, pépiniériste. Charbon-
nières (Rliône). — Cluimbard, rosiériste,
Lyon. — Dubreuil, rosiériste, Lyon. — Frey-
Collard, Mulhouse (Alsase). — Jacquier
Claude, pépiniériste, Lyon. — Laborie, 6,
rue La Trémoille, Paris. — Lebrun, Lille.
— Général Marcille, Rennes. ^ Mari An-
toine, Nice. — Oberthur René, Rennes. —
Plassard Louis, Billancourt (Seine). —
Reyher, Bordeaux. — Schwartz André, ro-
siériste, Lyon. — Thomas Narcisse, Paris.
— Tiret, 25, avenue de Breteuil, Paris.
l'iimiié Administratif (Mandat de 1 an).
MM. Bel. — Brevet. — Chambard. — Du-
breuil. — Fugier. — Jacquier. — Laper-
rière. — Pemet Claude fils aine. — Rey-
mond. — Richardier, — Rousset flls. —
Schwartz. — Viviand-Morel.
Commission de Contrôle.
MM. Chambard. — Fugier. — Laperrière
père. — Pernet Claude flls aîné.
Comité Floral.
MM. Bernaix. — Chedane-Guinoisseau. —
Croibier flls. — Dubreuil. — Gamon. —
Griffon. — Guillot. — Mnntel. — Vigneron.
— Viviand-Morel.
Comité de la P,éilaction.
MM. Bernaix. — Ci'oibier fil.s. — Gamon.
— Gravereaux Henri. ^ Griffon. — Guillot.
COCHET-COCHET.
10
JOURNAL DES ROSES
OSIERS Nouveaux de iqu (») (
SUITEJ
La Maison Barbier et C'", d'Orléans, met
au commerce, à partir de l'automne 1911,
deux hybrides de Wichuraïana, le premier
absoluyncnl nain, le second moussu. En voi-
ci les descriptions d'après les obtenteurs :
Bordure (semis de l'hybride de Wichu-
raïana : Univcrsal Favaurite). — Plante ab-
solument naine, ne déj)assant pas 30 centi-
mètres de hauteur, à végétation trapue. Elle
se couvre toute la saison d'une multitude
de fleurs, au point que le feuillage disparaît
sous l'aijondance de la floraison.
Fleurs de 3 à 5 centimètres de largeur,
doubles, bien faites, carmin pur. Bouton
cannin vif. Le coloris ne passe pas au so-
leil, et sur les corymbes composés de 25 à
50 fleurs, on ne voit pas de différence de
teinte entre les fleurs passées et celles frai-
chenient épanouies.
Magnifique plante j)our bordure et la cul-
ture en Tjots. Plus naine que la rose Ma-
dame Norbert Levavasseur, cette variété
pourra être plantée en bordure de massif
de cette rose si répandue maintenant, avec
laquelle elle formera un joli contraste.
Wichmoss (Wichuraïana x Salct). —
Plante très vigoureuse, très curieuse, à bran-
ches recouvertes d'une multitude de petites
(1) Voyez Jourmd dfX Roses, 1911, p;ii;es 156 et 166.
épines comme dans les rosiers moussus; joli
feuillage vert foncé brillant.
Fleur semi-double, odorante, à pétales ro-
sés et teintés de rose carminé au revers. Le
réceptacle et les sépales sont moussus
comme dans la variété Saiel. Fleurit en co-
rymbes de 6 à 15 Heurs.
Genre tout nouveau dans les rosiers grim-
pants; c'est un véritable rosier grimpant
moussu.
X
MM. E. Turbat et C=, horticulteurs, à
Orléans, livrent également aux cultures la
variété suivante :
Maman Turbat (Polyantha nain remon-
tant). — Arbuste très vigoureux, très rusti-
que; végétation érigée; bois très lisse et sajis
épine; feuillage vert luisant persistant.
Fortes panicules de 30 à 40 fleurs, de très
longue tenue et de couleur rose de Chine
tendre, nuancé rose fleur de pêcher clair
et aurore, avec au revers des pétales aurore
et blanc camé très tendre, l'ensemble des
panicules formant un tout d'un ton rose
frais très éclairé.
Variété de grand avenir pour massifs,
culture en pot et fleurs coupées. Madame
Xorbert Levavassnir x Kalharine Zeimet.
P.'^PILLON
.ES
lOses en
)EINE-ET-MARNE
Les roses en Seine-et-Marne occupent une
place importante, leur culture remonte au
XIIl" siècle, ainsi que le relate M. Cochet-
Cochet (.\lmanach « Le Briard » 189G). C'est,
en effet, vers cette époque que Thibault IV,
comte de Brie et de Champagne créa autour
d© Provins d'importantes cultures de roses.
Le légendaire rosier de Provins (Rosa Gal-
lica) n'étnit probablement pas le seul culti-
vé, puisque l'introduction en France du
P,o.ia Damascena remonte à l'an 1254, après
la 7° croisade. C'est ]irobal)!eiiient cette
même rose que Charles VI fit planter dans
ses jardins de l'hôtel Saint-Pol, et fe duc
de Bedford dans ses jardins de la Tournelle.
La culture de rosiers en Seine-et-Marne
devaient s'étendre de Provins à Rozoy-en-
Brie, localité qui est distante de Provins
d'un.3 vingtaine de kilomètres et qui porte
dans ses armoiries la devise Rosa inter flo-
res, avec trois roses de gueule sur fond sa-
blé d'azur.
Aujourd'hui, il n'y a plus de culture de
roses à Provins ni à Rozoy, le centre de
cette exploitation horticole s'est déplacée
pour se fixer vers l'ouest, dans le canton de
Brie-Comtc-Robert, à Grisy-Suisnes.
Le développement de cette nouvelle! cul-
ture de roses pour la fleur coupée ne remon-
te guère qu'à une cinquantaine d'années.
JOURNAL DES ROSES iCoiihert S.-et-M.). Janvier u)i2.
Recuerdo de Antonio Peluffo.
. nat. Gr.
Phot. en couleurs d'ap. nat, Batz, Trêves.
Soupert & Notting, Luxembourg G. D.
JOURNAL DES EOSES
11
Elle s'est établie dans .cet.te terre éminem-
ment fertile de la Brie, dans les communes
d« Coubcrt, Evry - lès - Châteaux, Grégy,
Servon, Soignolles, etc., desservies par ligne
de chemin de fer qui va de Paris à Verneuil-
l'Etang.
C'est à rinitiative do M. Christophe Co-
chet qui, en 1798, était jardinier de l'amiral
comte de Bougainville à Grisy-Suisnes, qu'il
faut rapporter le point de départ de cette
culture actuellement très prospère.
Ce jardinipf conmiença à greffer des ro-
ses mousseuses ainsi que quedques autres
variétés, d'abord pour l'agrément de l'ami-
ral de Bougainville puis, plus tard, pour la
vente des pieds de Rosiers.
A sa mort, en 1818, il cultivait des roses
mousseuses, des roses de Bengale et de Pro-
vins, des églantiers sauvages à fleurs semi-
double; au total, 75 variété environ.
Ce fut Pierre Cochet qui lui succéda et
qui fit croitre et pros/pérer la i)épinière avec
la .collaboration de son fils, Philémon Co-
chet. Vei's 18iO, la culture s'étendait sur 80
arpents et employait plus de 60 ouvriers ; on
comptait alors 675 variétés de roses culti-
vées. Depuis, le nombre des roses .cultivées,
ainsi que les surfaces consacrées à cette cul-
ture se sont accrues considérablement. La
première pépinière passa aux mains de Sci-
pion Cochet, frère de Philémon, qui fonda
le Journal des Roses.
Nous devoiLs à défunt M. Pierre Cochet
des renseignemnts intéressants sur l'état ac-
tuel de cette culture gpi a pris une exten-
sion telle, qu'elle s'ét«nd sur 134 hectares
dans la région. On compte 77 hectares de
culture sur le territoire de Grisy-Suisnes, 15
hectares à Coubert, 6 hectares à Brie-Comte-
Robert, 3 hectares à Villecresnes, Marolles,
Cerçay, Santeny, etc..
Pendant la sai.son des roses, quatre wa-
gons chargés de fleuns, partent chaque jour
pour Paris. I,e revenu de cette exploitation
est relativement élevé, ce qui explique l'ex-
tension de plus on plus prospère de cette
spécialité horticole.
On compte ù l'hectare, une moyenne de
6C.000 sujets qui produisent annuellement
40.618 douzaines de roses. La vente moyenne
atteint le chiffre de 0 fr. 40 la douzaine, ce
qui représente une récolte équivalent à
16.2i7 francs, de laquelle il convient natu-
rellement de prélever les frais de culture.
En résumé, la .culture briarde de la rose
est fait.9 .sur une quinzaine de communes
par environ 150 rosiéristes.
Cette production donne lieu à un trafic
de vente annuelle qui dépasse 2.160.851 fr.
La terre affermée pour cette culture atteint
jusqu'à 800 francs l'hectare aux environs
de la gare de Grisy-Suisnes.
Les variétés cultivées sont greffées sur
La Grifferaie, Manettiî et aussi sur le Rosier
franc, obtenu par semis. Les variétés les
plus cultivées sont : Ulrich Briinner, Caro-
liiie Testant, Reine des Neiges, Madame
Plaiitier, Caplain Chrisly, La France, Her
Majesty, Jules Margollin, Madame Bérard,
Aimé Vibcrt.
Les sujets plantés en mars-avril sont gref-
fés en écusson en juillet, août. La terre pro-
fonde et iertil& est constituée par le delu-
vium des plateaux ; on la prépare par un
défoncement et une forte fumure. On plante
les sujets à l'aide de la moche, sur rangs
espacés de 50 à 70 centimètree.
Quelques horticulteurs avancent ou retar-
dent la floraison de leurs rosieirs à l'aide de
châssis. Les variétés de roses qui se prêtent
le mieux à cette culture forcée sont : Caro-
line Testant, Ulrich Brunner, Madame Ga-
brielle Lwizet, Her Majestg, Reine des Nei-
ges, Cajjtain Christg, Souvenir du ro^siériste
Vilin.
La vente des sujets de rosiers donne lieu
à une commerce non moins important, on
évalue à plus de 6 millions le nombre de ro-
siers cultivés pour la vente des fleurs et des
pieds. Cette dernière vente est faite aux
amateurs, aux horticulteurs - pépiniéristes
français et étrangers qui viennent s'appro-
visionner aux roseraies briardes. Les sujets
sont vendus 18 et 20 mois après leur plan-
tation, c'est-à-dire pendant l'hiver qui suit
le développement des greffes.
A. MAGNIEN,
Professeur spécial d' Horticulture
du départerneyit de S.-et-M.
12
TOUENAL DES KOSES
[ose : §ECUERDO DE (^NTONIO JeLUFFO
(SOUPERT ET NOTTING, 1910)
(thé)
(Issue de Mndame Mélavie S^ouprrt x
Madame Constanl Sniiprrt).
Dès 1907, alors qu'elle n'était encore qu'en
observation, cette nouveauté avait attiré
l'attention des obtenteurs d'une façon t(3ute
particulière. Ils la notèrent : n très belle,
devra être mise en multiplication. »
Elle ne fit, par la suite, que justifier ce
premier jugement, comme il était du reste
facile de le prévoir, car ses parents sont des
variétés admirables, saines, et ayant tout
]iour produire des descendants de réelle va-
leur.
Le coloris de la fleur est jaune clair dia-
phane, lavé rose tendre sur le bord des pé-
tales, carmin et rosé au centre.
Les boutons sont longs et élégants; les
fleurs très grandes, de forme parfaite, odo-
rantes, s'ouvrant bien, et sont produites en
abondance jusque très tard en automne.
Elles se tiennent bien droites, sur un pédon.
cule long et rigide, et sont, même coupées,
de très longue durée. La plante, thé pur de
par son père, est de bonne vigueur, et pos-
sède un feuillage très décoratif.
Cette variété est appelée à un grand ave-
nir, car elle réunit au plus haut degré, tou-
tes les qualités éminentes de ses ascendants.
Elle ne le cède à aucune autre Rose,
pour la formation des corbeilles, la multi-
plication sur haute tige, rexpo.sition et le
forçage.
Elle s'est très bien comportée pendant le
cours du dernier été, si anonnalement sec
ot chaud, produisant à profusion, et sans
interruption, de belles fleurs, bien faites, et
franches de coloris.
Présentée à Londres, elle fut très appré-
ciée et considérée « comme le plUvS beau se-
mis de Madame Mélartic Snujn'rf, exposé
jusqu'à ce jour. »
Nous sommes donc en présence d'une très
jolie nouveauté que tous les rosiéristes tien-
dront à multiplier, et que tous les amateurs
s'emiiresseront de joindre à leur collection.
MARIE, DU Clos Jollet.
In
)UISSON DE
iOSIER MAL PLACE !
Rosiers Rugueux vrais.
— Que fais-tu de cet énorme buisson, qui
barre ces deux sentiers de ton jardin '?
— En voilà une question incongrue ? Ce
que j'en fais? Je le laisse, un point, c'est
tout.
— Et conuTient passes-tu ?
— Je ne [jasse pas, je fais le tour. Quand
il est en fleurs, je l'admire, je le flaire, il
embaume; il est très printanier...
— 'Moi, à ta place, je l'arracherais !
— Tais-toi, vandale ! béotien ! ilote ! que
snis-je encore, philistin, si tu veux: arraclier
mon Rosier, y penses-tu ? Un Rosier superbe
qui a 2 m. 50 de haut, et 6 mètres de tour.
Si tu n'étais pas un grand amateur de Ro-
ses fines, de Roses à lon.gues tiges et à bou-
tons ovoïdes, de Roses à gerbes et à hnu-
(1) Lf Lyon-Horlirolf.
quets élégants, un (( connaisseur » de Roses
émérite, tu ne t'en tirerais pas avec béotien
ou philistin.
— Cependant, il est bien encomliraut, ce
Rosier !
— Nous sonunes d'accord. Mais je l'aime
et j'y tiens; il faut savoir passer leurs dé-
fauts à ses amis. Je l'aime parce qu'il est
le premier fleuri au printemps; je l'aime
encore parce qu'il remonte une fois, deux
fois, trois fois. Et puis, au sun^lus, il a
un feuillage vert sombre, veiné, gaufré, ré-
iculé, maroquiné. Par-dessus le marché,
les froids les plus vifs le laissent indiffé-
rent à leurs morsures. Et regarde un iieu
ses stipules !
— Tant dp qualités que çà '?
— Oui, sans com|)ter les autres ! !
,1 0 U E N A L DES ROSES
13
— Si j'aime cet encombrant Rosier, je
n'aime pas que lui. En voici de tout petits,
très mignons, en bordure, des Polyantha,
des La\Tences, nains de la famille, que je
prise pour leur petite taille. En voici qui
grimpent aux murailles, escaladent cette
tonnelle, ou recouvrent le toit de cette mai-
sonnette, j'en fais grand cas aussi, malgré
leur exbubérance : les uns ont d« très belles
Roses comme GJoirc de Dijori, Madame
Driout (Brino Marie-Henriette panachée),
William Allen lïichardson, un peu versico-
lore, mais si jolie et si fraîche; les autres, à
fleurs plus petites mais si nombreuses, com-
me ce Banks à fleurs jaunes, un géant dans
la famille, capable de tapisser une niaison
entière. C'est un Sicilien qui vient de Pa-
lernie, d'où feu le Signor Michelange Con-
sole m'en a envoyé des graines récoltées
dans une riche villa du pays. Le Bengale
ordinaire vit en Symbiose avec ce lilas; ce
joli Thé a été élevé sur tige sur un de ses
rejets. Puis voici des Souvenir, des Frau,
des Brunner, des Baronne, des Lyon-Bo.ie,
et tutti quanti.
— Et pourrait-on savoir le nom de cette
idole ?
— C'est un déraciné du Nord, un enfant
des iiays froids, dont les ancêtres vivent au
Kamtschatka; c'est un Rosier rugueux {Bosa
rugosa), connu sous le nom de Rosier blanc
double de Coubert, obtenu par M. Cochet-
Cochet, rosiériste à Coubert, qui l'a mis au
commerce en 1893. Il y a donc à peu près
dix-huit ans qu'il a pjénétré dans les jardins.
J'ai planté le mien il y a huit ans. Désirant
consacrer quelques lignes à cette remarqua-
ble variété de Rosier rugueux, j'ai demandé
à son obtentenr, M. Cochet-Cochet, des ren-
seignements sur son origine. Très aimable-
ment, il a bien voulu me donner ceux qui
vont suivre :
« Cette variété est issue de fécondation
naturelle du Rugosa blanc simple. Elle a été
livrée au commerce en novembre 1893.
" Sa vigueur est extrême; vous trouverez
inclus une pliotograpliie d'un pied que mon
père avait donné au maire de Coubert. Ce
pied, isolé sur une pelouse et bien soigné, a
atteint en huit années, 2 m. 50 de hauteur
sur 12 m. 50 de circonférence. Il portait au
moins 2.000 fleurs et boutons prêts à s'épa-
nouir, sans compter ceux devant s'épanouir
plus tardivement...
« Le Rosier blanc double de Coubert a des
fleurs d'une blancheur si éclatante qu'un
nniateur, sa souvenant sans doute -lue les
lavandières passent au bleu les linges blancs
qu'elles viennent de laver, afin d'en aviver
la nuance, a pensé que cette Rose devait la
pureté de sa couleur à des traces infinitési-
males de bleu d'azur. C'est possible, mais
difficile à apprécier; quoiqu'il en soit, il
l'esté acquis que cette variété est une des ro.
ses les plus pures parmi celles que l'on cul-
tive dans les jardins. »
BOSIEBS BU GUEUX VBAtS. — Il en est
des Rosiers rugueux comme des autres ty-
pes sauvages qui ont été introduits dans les
cultures, on en rencontre de deux sortes :
ceux de sang pur, si on ose dise, et ceux qui
(Uit été byliridés d'abord, et métissés en-
suite. La variété Blanc double de Coubert,
ainsi qu'il a été dit, a conservé la pureté
de sa race (1), dont il diffère surtout par sa
couleur et sa duplicature.
Les Rosiers rugueux purs ont été croisés
avec différentes races cultivées dans les jar-
dins. A la première génération, les caractè-
res dominants des hybrides sont surtout
ceux du Bosa rugosa, aux générations sui-
vantes, quand l'hybride est fertile et se
lai.sse croiser à nouveau, les produits pré-
sentent, encore, mais très atténués, les ca-
ractères du Rosier rugueux.
M. .1. Gravereaux (Roseraie de l'Hay), MM.
Cochet-Cochet, Bruant, Morlet, Chédanne,
Frœbel, etc., en ont obtenu ou des variétés
ou des métis en assez bon nombre. La Rose
à parfum de l'Hay (Gravereaux), est un
métis complexe qui a pour origine B. de
Damas, croisé par Jacqueminot, dont le pro-
duit fut hybride par B. rugosa gcrmanica
(Mueller). Ce Rosier l)ien connu, est un ad-
mirable et généreux Rosier à parfum.
Les Rosiers rugueux de race pure sont
surtout des Rosiers de parcs ou de grands
jardins. Les dimensions qu'ils atteignent
réclament de l'espace; isolés ou plantés par
groupe de 3 à 5, dans les grandes pelouses,
à quelques mètres du bord des allées, ils
sont on ne peut mieux placés. On peut aussi
les planter d'ici, de là, en bordure, mais à
distance des futaies. Greffés sur tiges d'é-
glantier un peu hautes, les Rosiers rugueux
forment au bout de quelques années de véri-
tables petits arbres.
(1) Nous disons race, au lieu de varialion. bien que
uuus sarliions que les races se reproiluisent par le semis,
et que re n'est fias le cas pour le Husier ruftueiix ,'i lleurs
lilanclies. Celui lie r.ôutiert (il gr*^nc peu) nous a toujours
donné des variété» routes ou roses.
14
JOURNAL DES ROSES
Dans les jardins de modeste étendue, on
peut très bien cultiver le Rosier Blanc dou-
ble de Coubert, soit greffé sur racine d'é-
glantier, soit greffé sur tige. On évite alors
qu'il prenne de trop grandes proportions en
le taillant un peu. Quand il est planté dans
un endroit où il peut s'étendre, on le taille
peu; un simple petit nettoyage en hiver est
suffisant.
VIVIAND-MORPX.
)OIXANTE
A
NS APRES.
Souvenirs d'enfance.
Je n'étais qu'un enfant, gamin plus ou moins sage,
L'esprit tendu, toujours avide de savoir,
Scrutant tout, furetant, impatient de voir
M'apparaître de tout le vrai sens ; heureux âge !
Quand sur quelque sentier je rencontrais la page
D'un livre dont c'était l'épave en lambeau noir,
Son texte, quel qu'il fût, venait bientôt s'asseoir
Dans mon cerveau docile aux empreintes d'image.
Un enclos faisait suite à la vieille maison
De parents indulgents; dans la belle saison
Les fruits y foisonnaient; par ci, par là, des Roses.
« Cent- feuilles » et « Provins » — je m'en souviens encor
Etalaient au hasard leurs corolles écloses;
Et mon amour des fleurs prit de là son essor !
A. LEBRUN.
)ES ESPECES
DE .fiOSES CONNUES
Par le Professeur JORET.
DES
â
NCIENS
Depuis plus de deux mille ans la rose a
été célébrée à l'envi par les poètes; elle a été
entourée des légendes les plus gracieuses;
elle a pris place dans les traditions comme
dans les usages de tous les p€uples; cepen-
dant, son histoire présente les plus grandes
obscurités, et les origines de cette fleur
chamiante sont encore enveloppées d'un
voile épais.
(1) Extrait, avec autorisations spéciales, rlc : <> La Rose
dans l'Antiquité et au Moyen-Af/e », par le professeur
Charles Jorel; Honoré Champion, éditeur.
La j)lus grande incertitude règne au sujet
des espèces do Roses, dont les écrivains de
l'antiquité ont fait mention, et on est loin
d'être d'accord sur celles qu'ils ont pu con-
naître, ou qui ont été cultivées à cette épo-
que, ainsi qu'au moyen âge.
I.
Des nombreuses espèces du genre Rosa —
Lindley en compte 73 et A. de Candolle 146,
toutes non bien définies, il est vrai -et de ses
variétés encore plus nombreuses, bien peu
furent connues des anciens. Ils ignorèrent,
JOUENAL DES EOSES
15
cela va sans dire, les Roses qui sont propres
à la Chine et à l'Amérique, ainsi que celles
de l'Asie et de l'Europe septentrionales; ils
ne purent obsei"\er et par suite songer à
cultiver que les espèces du sud de l'Europe,,
en particulier de la péninsule hellénique,
ainsi que de l'Asie antérieure. Mais les 46
espèces que Boissier a signalées dans cette
région sont loin d'avoir toutes fixé l'atten-
tion des naturalistes de l'antiquité.
Sprengel a compté 8 Roses connues ou cul-
tivées par les anciens; Fraas n'en mentionne
que 5 dans sa flore classique; Lenz, i seule-
ment, Karl Kooh a élevé ce nombre à 12,
pour la Grèce seule; mais de ces espèces
plusieurs sont douteuses, de l'aveu même de
l'auteur, ou n'ont été découvertes que de
nos jours; en réalité, des 12 Roses indiquées
par le botaniste allemand, il n'y en a que 3
ou quatre qui aient pu être connues ou re-
marquées des anciens.
Sur ce nombre si petit, quelles furent les
espèces qu'ils cultivèrent, celles que leurs
poètes ont, sinon exclusivement, du moins
plus particulièrement chantées ? Dierbach,
— pour ne pas parler de Sprengel, sur le-
quel je reviendrai — a regardé la Rose à
cent-feuilles comme la seule qui figure dans
les légendes gréco-romaines. Pour Fraas,
cette espèce fut aussi et surtout cultivée
dans l'antiquité, mais, suivant lui, la Rose
de Provins (/?. Gallica L.) l'aurait été en
même temps. Telle a été aussi la manière de
voir de Lenz. Hehn, au contraire, considère,
ainsi que Dierbach, la cent-feuilles comme la
seule Rose dont parlent les poètes anciens.
Il n'en est pas de même pour Koch. Si la
Rose à cent feuilles fut, il l'admet, célébrée
par eux, ils auraient en même temps chanté
une autre esi>èce, non toutefois la Rose de
Provins, mais la Rose de Damas [R. Damas-
cena L.).
Cette manière de voir n'est point nouvelle,
c'était celle de Cari Bœtticlier, dans son
étude sur le Cuttr di-s arbirs rhrz li's Hrl-
lines. Pour cet écrivain, la Rose dont on
faisait, nous le verrons, des offrandes sur
les toml>eaux, était, non la cent-feuilles de
couleur claire, mais la Rose simple de cou-
leur foncée: malheiireuseniPiit il no dit. pas
quelle était cette Rose. Quant à la cent-feuil-
les, s'il paraît en admettre l'existence,
Bœtticher n'a rien dit cependant qui per-
mette de savoir où elle était cultivée, ni mê-
me si elle l'était réellement. Koch a été phis
affirmatif. Il y eut en Grèce, remarque-t-il,
deux espèces de Rose cultivées {Edelrosenj,
la Rose de Damas, dans la région sud, et la
Rose à cent-feuilles au nord. La Rose de
Damas, ajoute-t-il plus loin, fut sans doute
connue plus tôt en Grèce que la Rose à cent-
feuilles; elle fut, à ce qu'il semble, importée
directement, avec le culte d'Aphrodite, de la
Syrie dans le Péloponèse d'abord, puis dans
les îles de l'Archipel. Les Phéniciens la por-
tèrent ensuite, mais vraisemblablement peu
de temps après, à Pestuni.
De cette ville elle se répandit dans le nord
de l'Italie, et, de là, pénétra dans la plu-
part des pays soumis à la domination ro-
maine... La cent-feuilles, dit-il encore plus
loin, remplace la Rose de Damas dans la
Grèce septentrionale; son berceau est le
mont Rhodope, en Macédoine; peut-être fut-
elle aussi importée de l'Asie Mineure dans
ce pays. Elle était consacrée à Cérès et à
Bacchus — la Rose de Damas à Aphrodite
— et pénétra avec leur culte, d'.^sie Mineure
en Grèce.
On ne saurait édifier un roman avec
moinis de souci de la vérité historique, ce
qui n'a point empêché M. Joseph Murr d'a/-
dopter tout récemment la manière de voir
de Karl Koch. Les choses, en réalité, sont
moins simples et se présentent sous un au-
tre aspect. Le premier renseignement cer-
tain que nous ayons sur la Rose de Damas
nous a été fourni par Nicolas Monardçs, mé-
decin espagnol du milieu du xvi'' siècle; d'a-
près lui on en faisait un fréquent usage
dans plusieurs pays d'Europe, mais on ne la
connaissait en Espagne que depuis environ
une trentaine d'années. L'était-elle dans le
reste de l'Europe occidentale depuis beau-
coup filus longtemps ? On a, sans tmitefois
en donner de preuves, prétendu qu'elle au-
rait été apportée en Occident pendant les
Croisades, mais cette date, si on l'admet, est
la plus reculée qu'on puisse assigner à l'in-
rroduction de cette espèce de Ro.se en Eu-
rope : conmient donc aurait-elle pu être con-
nue des Grecs et des Romains ? Il n'en fut
pas de même de la cent-feuilles, dont la Da-
nin.icpnn n'est peut-être d'ailleurs qu'une
sim|)le variété; ici, point de désaccord; tout
le monde est imanime à y voir, sinon le type
unique, du moins un type incontestable de
R(«es cultivées par les anciens, res])èce à
laquelle <( a été particulièrement donné le
nom de Reine des Fleurs », la première et
probablement la seule fleur double qu'ils
aient connue.
La Rose à cent-feuilles a été souvent con-
sidérée comme une simple variété de la Rose
16
J U LJ 11 jN' a L J ) 1': s it u s K s
de Provins; mais la forme et les dimensions
des fruits et des fleurs, de même que la con-
texture des feuilles, empêchent entre autres
de la confondre avec cette de^mière. De plus,
tandis que la Rose de Provins est indigène
en Europe, la ceiit-feuilles y est exotique;
Fraas dit ne l'avoir rencontrée en Gr^ce
qu'à l'état cultivé ou échappée des jardins.
De quelle région a-t-elle été importée dans
ce pays et dans les autres contrées de l'Oc-
cident ?
A quelle époque y remonte sa culture et
celle des variétés qui en sont sorties '?
II.
La Rose à cent-feuilles n'étant pas indi-
gène en Grèce, pas iilus que dans le reste
de l'Europe, c'est en Asie ou en Afrique qu'il
faut en chercher le berceau; quels sont les
peuples de ces régions chez qui on l'a ren-
contrée d'abord ? Auquel d'entre eux revient
l'honneur d'avoir le premier cultivé cette
fleur appelée à une si brillante destinée ?
Aucune espèce de Rose ne croit spontané-
ment en Egypte; inconnue des anciens habi-
tants de ce pays, on ne rencontre cette fieur
sur aucun des monuments, ni dans aucun
tombeau de l'époque pharaonique, et elle
n'apparaît dans la vallée du Nil que sous
les Ptolémée; elle y était donc d'origine
étrangère. (1)
Les anciens Hébreux ne la coimurent pas
davantage; c'est par une erreur de traduc-
tion qu'on a cru la trouver dans le Cantique
des Catitiques et dans Osée; la Sagesse et le
Il Livre de Jésus fils, de Sidrach » — l'Ecclé-
siastique, — de beaucoup postérieurs à la
captivité de Babylone, sont les premiers
écrits des Juifs qui en parlent; c'est là qu'elle
est mentionnée tout d'abord, ainsi qu'elle le
sera plus tard dans la littérature tamuldi-
sera plus tard dans la littérature tanmldique
On ne voit pas de Roses sur les monu-
ments assyriens, où sont représentés tant
d'arbres et d'arbustes indigènes, pas plus
que sur les monuments pharaoniques; il est
(1) l.e Journal den /{y.svs revii'iiitiii luiigiiciiiciil sur
cette question.
Grâce k l'amabilité el à la générosité de M. le Professeur
Scliweinfiirtli, nous possédons, à Coubert, une série d'é-
cliiintillons des Hoscs trouvées |iar ce célèbre éi;y|dolo!.'ue
allemand, dans un tombeau du Fayoum — à llawara,
près de la l'yrainide du Lahyrintbe — el renionlant au
iii« ou IV' siècle après Jésus-Cluist.
r.es échanlillous de Roses, vieux rfe 1.300 ii 1.600 ans,
ont (Hé pliotOL'iapliiés jiar nos soins, et seront reproduits
dans le Journal des Itoses accompagnés de documents
absolument inédits.
Cochet-Cochet.
dès lors plus que vraisemblable que cette
fleur n'était itoint cultivée dans l'ancienne
Mésopotamie et que les espèces sauvages
qu'on rencontre dans le haut bassin du Ti-
gre, (m de l'Euphrate, ne furent jamais re-
vêtues d'aucun caractère sacré.
La Rose n'apparaît pas non plus dans les
Védas, qui mentionnent pourtant un si
grand nombre de plantes, et le sanscrit n'a
même pas de nom pour elle.
L'auteur du lîitou-Saiihara, espèce de poè-
me des saisons, qui renfemie l'énumération
de tant d'espèces végétales indigènes dans
l'Inde, ne la cite pas; Kalidàsa n'en parle
pas davantage dans ces drames, où le monde
des fleurs est si largement représenté, et
plusieurs siècles après notre ère, Suçruta
lui-même qui, dans sa thérapeutique, a cité
un nombre si considérable de remèdes végé-
taux, ne dit rien de cet arbuste, dont la fleur
fournit des produits pharmaceutiques esti-
més, en même temps qu'elle est le j)lus bel
ornement de nos jardins.
L'Indoustan n'est donc point la patrie de
la Rose cultivée des anciens. De fait, cette
contrée ne possède, d'après Drury, que
deux espèces de Roses indigènes, apparte-
nant toutes deux à la région montagneuse
ou septentrionale : la Rose toujours verte
(/?. seviprivircns L.) et la Rose à fleurs in-
volucrées {R. involucrata Rcxb.); il n'est
donc pas surprenant qu'elles aient échappé
aux anciens habitants de l'Inde : la Reine
des fleurs leur fut sans doute inconnue,
conune elle l'a été des Egyptiens, des Hé-
breux et des anciens Assyriens.
En fut-il de même des Médo-Perses ? Le
Zend-Avesta ne parle pas plus que les Vé-
das de la Rose; mais conune il ne cite point
de noms de plante en particulier, on ne peut
en conclure que les habitants de l'Iran
n'aient point anciennement connu ou cul-
tivé la Rose; ce n'est nas toutefois chez eux,
mais chez les Grecs, qu'on rencontre la pre-
mière mentiiin de cette fleur cliannante.
Le nom de la Rose se trouve dans les plus
anciens monuments de la pivésie hellénique.
Aphrodite, dans Homère, parfume le corjis
d'Hector avec de l'huile de Rose; mais le
I)opte ne dit rien do la fleur elle-même dont
était tiré ce parfum, et l'on s'est demandé
s'il la connaissait. Il donne, il est vrai, ainsi
que le fera plus tard Hésiode, le nom d'Au-
rore aux doigts de Rose, à la déesse du ma-
tin; mais c'est là une conq)araison poétique,
empruntée iieut-être à des souvenirs loin-
tains, et qui en tout cas, ne prouve pas que
J U Li' li N A L DES E O S E S
17
la Rose était cultivée en Grèce du temps de
ces poètes. Lorsfiue dans l'hymne à Déméter,
ce monument vénérable du culte de cette
déesse, vers le milieu du vii'^ siècle, le poète
nous montre Perséphone cueillant avec les
filles de l'Océan, dans une te belle prairie »
d' (1 ainiailes fleurs » : " ]e doux safran,
des iris, l'inacintlie, des roses et des lis ad-
mirables à voir, avec le narcisse, que la
vaste terre venait de produire » pour séduire
la jeune vierge, il nous présente un tal>leau
de fantaisie bien plus qu'il nous offre la
peinture fidèle d'un jardin de son temps.
On en peut dire, autant de la description
que Moschus à son imitation, a, trois siè-
cles plus tard, faite des " prés fleuris » où
eut lieu l'enlèvement d'Europe. Toutefois,
si, comme son devancier, Moschus a réuni,
dans ses vers, d'une manière arbitraire, les
fleurs dont la vue frappe de joie Europe et
ses compagne*, il les connaissait certaine-
ment; en était-il autrement pour l'auteur de
l'hymne à Déméter ? On n'est pas en droit
de le penser, comme a paru le faire Hehn;
et sans doute lorsque ce poète parle de la
Rose, c'est une fleur réellement connue de
lui, tout comme le* iris et l'hyacinthe, qu'il
a en vue. 11 en est, à plus forte raison, de
même quand .^rchihxjue nous montre son
amie réjouie de la branche de myrte et des
fleurs de rose qu'elle reçoit, ou bien quand
Pindare nous parle de roses entrelacées dans
les cheveux avec des violettes. Il est impos-
sible d'admettre qu'il ne s'agisse pas ici de
fleurs connues alors en Grèce; il n'est guère
moins impossible de supposer que la Rose,
dont ces poètes font, ainsi mention, ne .soit
])as déjà l'esjjèce cultivée, la Heur charmante
qui occui)era désonnais une si grande place
dans les chants des lyriques grecs.
Mais d'où venait-elle ?
Le nom grec de la Rose n'est point indi-
gène; la forme éolienne plus complète
Brodon celle même dont se servait Sap-
pho, se rattache à l'arménien Vard, lequel
."«niipose, d'aprè.s Spiegel, une forme zend
rnréila (fleur), d'où le vocable grec 7>araît
dérivé.
Cette circonstance doit nous faire cliercher
la patrie de la Rose vers le [ihiteau de l'Iran.
Or, c'est précisément dans le Taucase orien-
tal ainsi que dans le Khourdistan, qu'on a
trouvé, à l'état spontané, la Rose à cent-
feuilles. le type des plus belles espèces an-
<'iennement cultivées. C'est dans la région
occidentale de l'Iran, en particulier dans le
'Mazendéran et le Farsistan, que la rose aussi
atteint les proportions les plus grandes et
qu'elle a le parfum le plus exquis; on ne peut
guère douter, dès lors, que ce ne soit là son
berceau.
D© son pays d'origine, elle a d'un coté,
à travers l'Asie Mineure, pénétré en Grèce,
de l'autre, à travers la Mésopotamie, en
Syrie et en Palestine.
La Més:Opotamie l'avait déjà reçue au v*
siècle, avant notre ère. Hérédote rapporte
que les habitants de Babylone faisaient scul-
pter au haut du bâton qu'ils portaient une
pomme, une rose, une fleur de lys, un aigle,
ou quelque autre objet, preuve qu'ils con-
naissaient et qu'ils cultivaient sans doute
aussi de son temps, les Roses et le lis. A la
même époque, la Rose était déjà cultivée
également au nord de la Péninsule helléni-
que. Les descendants de Téménos, raconte
Hen.idote, affligés de quitter Lébéa « se reti-
rèrent dans une autre partie de la Macé-
doine, et s'établirent près des jardins qu'on
dit être ceoix de Midas, fils de Gordius; et où
croissent spontanément des Roses à soixante
pétales, dont le parfum est plus suave que
celui de toutes les autres espèces. » Au-des-
sus, ajoute-t-il, s'élève le mont Bennios. Un
passade des Géorgiques de Nicandre, com-
plète celu" des Histoires d'Hérodote et nous
permet de suivre la marche de la Rose de-
puis la région du Caucase jusque daqs celle
de l'Hémos.
Après avoir quitté la ville d'Asis, en Phry-
gie, royaume de son père, Midas, nous ap-
prend le poète Alexandrin, passa en Thrace
et se fixa d'abmd dans l'Edonide, puis dans
l'Eniathie; c'est dans cette dernière con-
trée, remarque-t-il, que se trouva' ent les jar-
dins où ce prince a le premier élevé des Ro-
ses à soixante pétales. Ce récit symbolise
l'importation de la Rose, de l'Asie Mineure
dans la presqu'île hellénique.
Enfin, le mont Bermios, au pied duquel
Hérodote place les jardins de Midas se trou-
vait dans la région mêine où habitaient les
Bryges, frères des Phrygiens d'Asie, suivant
Strabon. On voit comment de la Phrygie la
Rose fut transjilantée dans le nord de l'IIel-
lade. Elle allait bientcM se répandre dans
toute la Péninsule et de là dans le bassin de
la Méditerranée tout entier.
Sappho parle des Roses de Piérie, provin-
ce située au sud-est de la Macédoine, sur les
frontières de la Thessallc. Théophraste a dé-
crit les Rosos ih- Philippes, en Macédoine,
et vanté celles do Cyrène. Nicandre a célé-
bré à son tour les Roses de Nisée et de Pha-
18
JOURNAL DES ROSES
sélis. Il y avait, d'après Pline, des Roses
renommées à Trachino. Le naturaliste a aus-
si vanté celle de Préneste dans le Latium,
et de la Campanie, ainsi que les Roses de
Carthagène en Espagne. Virgile et Colu-
melle, entre autres, ont chanté celles de
Pestum.
m.
Quelles étaient ces Roses qui apparaissent
ainsi dans les contrées les plus diverses de
l'ancien monde ? Appartenaient-elles à des
espèces différentes ou n'étaient-elles que des
variétés d'une seule et même espèce? On a
répondu à ces questions de la manière la
plus différente; le manque de précision et
le vague des descriptions que nous ont lais-
sées les anciens, rendent trop explicable ce
qu'il y a d'incertain et parfois même de
contradictoire dans ce qu'ont hasardé les
modernes sur cet obscur sujet.
Théophraste, le premier et le plus exact
des écrivains grecs qui aient décrit la Rose,
s'«st borné à distinguer entre elles les Roses
cultivées par le nombre plus ou moins grand
de leurs pétales, leur parfum et quelques
caractères extérieurs.
« Les Roses, dit-il diffèrent beaucoup par
le nombre de leurs pétales, leur plus ou
moins de rudesse, la couleur et le parfum
de leurs fleurs. La plujjart ont cinq pétales,
quelques-unes douze à vingt, d'autres en-
core un bien plus grand nombre, car il y en
a auxquelles on donne le nom de cent-feuil-
les du nombre de leurs pétales. »
Et, il ajoute que la plupart de ces der-
nières croissaient auprès de Pbilippes. Puis,
après avilir dit qu'elles ne se faisaient re-
marquer ni par leur parfum, ni par la
grandeur de leurs fleurs, le disciple d'.Vris-
tote termine ainsi sa description :
'< Les plus suaves d'odeur sunt celles dont
la partie inférieure (du calice) est hérissée.
La couleur et le pai-ftnn des roses, d'ailleurs,
dépend de la nature du sol m'i elles crois-
sent, car un en trouve dans !a même ré-
gion de parfumées et d'autres qui n'ont pas
d'odeur. Les plus parfumées sont celles de
la Circnaïque. »
Il n'y a, dans ce passage, rien qui
puisse nous ajjprendre si Tliéopliraste a eu
en vue différentes espèces de Roses, ou bien
.s'il ne parle que de variétés d'un même
type obtenues par la culture; mais une dif-
ficulté toute particulière se présente, au su-
jet des Roses de Pbilippes. Le naturaliste
grec dit que les liabitants allaient les cher-
cher sur le mont Pangée, où elles crois-
saient en quantité, et qu'ils les plantaient
dans leurs jardins. Si le renseignement est
exact, il est presque impossible que les Ro-
ses de Pbilippes aient été de vraies cent-
feuilles, qui ne sont point indigènes en
Grèce. Sprengel, après les avoir, dans la
première édition de son Histuire de la Bo-
tanique, identifiées avec cette espèce, a vou-
lu y voir, plus tard, une forme anoblie de
la Rose toujo\irs verte (R. Scmpervirens L.);
mais cette espèce fréquente sur le littoral de
la Grèce ne paraît jias croître dans la partie
montagneuse. Fraas regardait les Roses de
Pbilippes comme appartenant à l'espèce
Gallica, qu'il paraît confondre avec la ecn-
tifolia, et que les anciens, dit-il, n'en dis-
tinguaient pas.
ISIais, en même temps, il voudrait voir
dans les Roses dont le calice est hérissé,
suivant Théophraste, une fonne de la Rose
à feuilles de pimprenelle {R. pimpinelli-
foUa L., V. mijriacnntha Lind), hypothèse
que rien ne justifie et qui i)araît reposée
sur une interprétation erronée du texte de
l'écrivain grec.
Lenz ne s'est pas arrêté à la difficulté que
j'ai signalée, et il n'a pas hésité à regarder
les Roses de Pbilippes comme des cent-feuil-
les, il en a été de même de Hehn et aussi
de Koch. Leur manière de voir est-elle con-
forme à la réalité des faits ? Le texte de
Théophraste est peut-être trop peu authen-
tique ou exact, pour qu'on puisse se pro-
noncer. Tout ce que nous apiirend de cer-
tain, l'Histoire des Plantes, c'est qu'au iV
siècle avant notre ère, les Roses de jardin
variaient beaucouii par le nombre de leurs
pétales, et qu'on en cultivait même de sim-
ples, c'est-à-dire à cinq pétales. Ces deniiè-
res étaient-elles de la même espèce que les
Roses à fleurs doubles, ou n'étaient-elles que
des Roses sauvages non encore anoblies ?
Nous l'ignorons et le naturaliste grec n'a
rien dit qui puisse nous l'apprendre.
Dans le livre VI de son Histoire des Plan-
tes, à la fin de l'article sur les Roses, Tliéo-
pliraste s'est borné à remarquer que les Ro-
ses sauvages, — agriai rndàniaï — déno-
mination sous laquelle il les comprend tou-
tes, avaient les feuilles et les tiges plus i^-
des, les fleurs moins colorées et plus petites
que les Roses cultivées, .ailleurs il iiarait
les désigner, toutes également, sous le nom
de cijnos bâton — ronce de chien — arbuste
qui a, dit-il, un fruit rouge et semblable à
une grenade, ce qui convient à peu près au
.1 U L' H N A L DES I{ 0 S ]•: S
19
fruit de l'églantier, et dont ■< les feuilles,
ajoute-t-il, ressemljleiit à celles du Gatti-
lier 11, ce qui s'applique bien à la ronce,
mais non plus à l'églantier, encore que
Théophraste ait sans doute voulu parler de
cet arbrisseau. Mais quelle espèce de Rose
sauvage a-t-il appelé du nom de rijtios bâ-
ton ?
Théophraste n'est pas le seul écrivain qui
se soit servi du mot: Dioscoride l'a égale-
ment employé et la description qu'il donne
du végétal auquel il l'attribue, si elle man-
que de précision — il ne faut pas en deman.
der aux naturalistes anciens, — convient
néanmoins assez bien à un églantier, et en
ce qui concerne le fruit et les graines ne
saurait convenir qu'à lui.
Le Cynosbaton, dit-i1, qu'on apjielle iiar-
fois aussi oxyacantha, est beaucoup plus
grand que la ronce; il devient en effet ar-
borescent et a des feuilles beaucoup plus
larges que celles du mynte. Ses rameaux
sont garnis de robustes aiguillons, sa fleur
est blanche, son fruit oblong ressemble à
une olive et devient rouge à l;i maturité;
au milieu se trouvent des poils d'aiiparence
laineuse.
Comme Théophraste, Dioscoride ne dis-
tingue pas iilusieurs espèces d'églantier, et
comme pour son devancier, on ne sait i)as
laquelle des Roses sauvages il avait 'en vue
dans la description qu'il a donnée. Ce qu'il
dit du fruit, convient presque indifférem-
ment à la Rose de chien et à la Rose tou-
jours verte; il est plus que probable que
l'auteur de la Matière médicale, avait vu,
comme Théophraste, ces deux espèces, qui
se trouvent également en Grèce; mais il
est probable aussi qu'il les a confondues
entre elles, iiinsi, peut-être, qu'avec la Rose
Touillée {R. rubiyinosa L.) qu'on rencontre
comme elles dans la Péninsule hellénique,
ainsi que dans les îles de l'Arcliiiiel et de
l'Asie Mineure.
Dioscoride n'a plus essayé de distinguer
les Roses cultivées que les Roses sauvages;
il les comprend toutes sous le nom de rlioda
et comme il leur attribue à toutes les mê-
mes propriétés médicinales, qu'il n'en a
donné aucune description, on voit qu'on ne
peut pas trouver chez lui le moindre rens^ei-
gnement sur ce qu'elles étaient.
Professeur Charles .IORET.
(A Suivre).
.HRONiaUE
LORTICOLE
[ENERALE
PO.MM.\ir.K : Cours public cl'entoiiiuloL'if liuiticolc et agricole, par M. A. Clément. — E\|iùsilion générale des Proiluits
lie rilorticullure, à Oran. — .Nérrulugle. — Klections à la Sociélé nationale (rilorlicullure île France.
Cours public d entomologie hor
ticole et agricole, par M. A. Clé
ment- — L'n cours d'entomologie horti-
cole et agricole, professé sous les auspices
de la Société Nationale d'Horticulture de
France, par M. .\. Clément, commencera le 9
janvier à 9 h. i du matin, dans le pavillon
de la pépinière au jardin du Luxembourg,
à Paris. Il se continuera à la même heure
le mardi et le samedi de chaque semaine. De
[ilus, des conférences seront faites à 9 h. i
du matin, chaque jeudi.
Le professeur passera en revue : 1° Les
insectes utiles ; 2° les insectes nuisibles et
les moyens de les détruire.
.Avis aux amis et aux ennemis des insectes.
Exposition générale des pro-
duits de 1 Horticulture à Oran ai-
GÉKiE). — L'ne exposition générale des pro-
duits de l'Horticulture, de l'Arboriculture,
de la Viticulture, etc., est organisée à Oran
par la Sociélé d'Horticulture et d'Arbori-
culture d'Oraii, du :?0 au 38 avril 1912. Les
personnes désiraât prendre part à ce tour-
noi horticole, doivent adresser leur demande
à M. Félix Dragon, secrétaire général de la
Société, square Garbé, à Oran, avant le 10
avril prochain.
Nécrologie :
M. André ARRANGER. — Notre confrère,
M. Charles Arranger, le sympathique se-
crétaire du journal Le Jardin, vient d'être
douloureusement frappé par lu mort pré-
maturée de son fils André, élève de l'école
d'Horticulture de Versailles, enlevé à l'af-
fectiim de sa famille à l'âge de 18 ans. D'inio
intelligence remarquable, ce jeune Iichumkî
donnait les jjIus belles espérances. Nous
20
JOURNAL DES ROSES
lirions M. Charles Arrans'er et sa famille,
d'agréer l'expression très énuie de nos sen-
timents de vive condoléance.
M. Adolphe ROTHBERG. — La mort de
notre confrère, M. Rothberg, nous a cruel-
lement surpris. Né à Sainte-Marie-aux-Mi-
nes, M. Rothberg, qui avait opté pour la
France, est décédé à Gennevilliers, où U
avait créé un établissement d'horticulture
justement ronommé, le 8 décembre derni'?r,
dans sa 67^ année. Il venait d'être nommé,
aux api)laudipsements unanimes de tous
ceux qui connaissiient sa valeur profession-
nelle, chevalier de la Lésion d'honneur. Il
était depuis longtemps officier du Mérite
agricole. M. Rothberg était vice-président
de la section des Roses de la Société Na-
tionale d'Horticulture de France.
Nous adressons à la famille de M. Roth-
berg nos plus respectueuses condoléances.
M. HOOCKER. — On nous annonce égale-
ment la mort à l'âge de 94 ans, de Sir Jo-
seph Hoocker, le célèbre naturaliste anglais.
Ce savant qui est mort comblé d')ionni>urs,
était le fils de \^■. J.. Hoocker, l'ancien direc-
teur des fani'Sux jardins de Kevv.
Les travaux de Hoocker sont trop connus
jjour qne nous les énumérions ici; ils ont.
pour la [ilupart, une haute portée scientifl-
<|ne et ne sont pas étrangers à la concep-
tion, par Darwin, de la théorie qu'il formu-
la sui' l'évolution des êtres organisés.
M. VicTOu LErMOIXE. — Nous apprenons
avec peine la mort de M. Victor Lemoine,
l'habile semeur universellement connu; no-
tre confrère est décédé à Nancy, le 12 dé-
cembre dernier, à l'âge de 88 ans.
Né à Uehne (Meurthe), en octobre 1823, il
fit de sérieuses études horticoles et s'établit
horticulteur à Nancy, en 1850, croyons-nous.
Ce fut lin semeur liabile et consciencieux.
I.c nombre de variétés de plantes nouvelles
qu'il créa est énorme. Il ne s'occupa pas de
roses, à notre connaissance, du moins. Mais
les variétés de Dégimias, de Glaïeuls, de
Montbrriia, de Clé/nalites à grandes fleuts,
de PclartjoriUini, de Pivoines, de Philadd-
phus, di' Wiifjelid, de Ccunothvs, de Fiicli-
sias qui naquirent dans ses cultures sont
légion et, pour la grande majoi'ité, très
méritantes. C'est le créateur des lilas à
fleurs doubles, si recherchés actuellement
des amateurs, et qui sont aux lilas simples,
ce que les roses douilles sont aux fleurs d'é-
glantiers.
C'est une grande perle pnur rhcuiiculture
française.
— X —
M. le Docteur BORNET. — Enfin, nous
apprenons également avec peine, la mort de
M. le Docteur Homet, botaniste distingué,
que nous avions souvent le plaisir de ren-
contrer aux séances de la Société Nationale
d'Horticulture de France, dont il présidait
le comité scientifique.
Nous adressons aux familles des défunts
nos plus respectueux ssntiments de condo-
léances.
— X —
Elections à la Société Nationale
d Horticulture de France. — Lans
sa séance du ,".'8 décembre litll, la Société
Xatiojiale d'Horticulture d'c France^ réunie
en Asseml.'lée générale, a procédé, confor-
mément au rèsTlement, au renouv.'|ieriieni,
triennal partiel, de son bureau.
Ont été nommés :
PrésidcJit : M. Viger, ancien ministre de
l'Agriculture.
Vue-Présidents : MM. Opoix et V'acherot.
Secrétaire général : M. Abel Chutenay.
Secrélnire.s : MM. Thiebaut Emile et Rou-
liaud.
Trcs<irier : M. Février.
IlibUolliéctdre : M. Gibault.
Conseillers : MM. .-Vusseur-Sertier, Grif-
fon, Martinet., Nonin, lîillaud. Dallé.
Membres de la Conuniss'nn. de Con'rôle :
MM. Cocteau, Geibel, Monthiers, Violet,
.\dcnis.
COCHET-COCHET.
Le Propriétaire-Gérant : CH. COCHET.
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Hybride de Thé superbe
HELVETIA
Farbenkoenigin (Reine des Couleurs) avec la croissance vigoureuse,
la tenue et la dureté de Madame Caroline Tesfout.
Les fleurs se tiennent droites sur leur tige, les rameaux vigoureux.
Les boutons sont plus longs que ceux de Caroline Testouf, la fleur s'ouvrant,
a plus la forme de Farbenkoenigin. Cette variété se distingue par son odeur
délicieuse et forte qui ressemble à celle de la frambroise.
La couleur est très solide, pas pâlissante, l'intérieur des pétales est
d'un rose chaud, le côté extérieur est d'un rouge luisant.
Le feuillage est très remarquable d'un ton rouge foncé frappant.
HELVETIA fleurit énormément jusqu'en hiver et cet été, malgré
la grande sécheresse, elle a fourni des fleurs en abondance.
KELVÉTIA sera une rose pour tous, comme Madame Caroline Tes-
touf et Reine des Neiees.
0
En veille chez son Oblenteur :
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Rosier iste
à MAENNEDORF j)!-. Zurich (Suisse)
M. PETER-LAMBERT, de Trèves-sur-Moselle, et plusieurs autres
amateurs de Roses, attestent que HELVETIA, qui a (iguré cette année à
Baden-Baden, est une Rose d'élite, et ce qui augmente sa valeur, est sa
dureté. Coupée et mise dans l'eau, elle conserve pendant plusieurs jours
toute sa fraîcheur.
V -O-Aï^ •»* •r^-o-oO-OO-O-O— 0--0--0— '>-0— >
36= ANNEE FÉVRIER 1912 N» 2
JOURNAL DES ROSES
; (ROSA INTER FLORES)
9
■? ET
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FONDEE PAR
* M. Scipioiv COCHET
î Horticulteur-Rosiériste, Chevalier de l'Ordre du Christ de Portugal et de l'Ordre de Mélusine
? M. Camille BERNARDIN
J Conseiller Général, Président et Vice-Président de plusieurs Sociétés d'Horticulture
M. Pierre COCHET
Horticulteur-Rosiériste Chevalier du Mérite agricole, Président, Vice-Président
et Membre de nombreuses Sociétés Horticoles Françaises et Etrangères
t ET RKDIGÉ
i AVEC LE CONCOURS ET LA COLLABORATION
4 D HORTICULTEURS , ROSIÉRISTES , AMATEURS DE ROSES DE FRANCE ET DB L ETRANGER
COCHET COCHET, Horticultexir Rosiériste.
] A COUBERT (Seine-et-Marne)
ï Directeur-Propriétaire — Téléphone 11
SOMMAIRE DES ARTICLES
ï Chronique des Hoses. — Rosiers nouveaux de 1911 (suite). — SplenJeurs mondaines (poésie). — Dans les
f Kosiers, en Février. -^ Conlribution it l'élude du rôle de la Magnésie, dans l'alimentation des Hosiers. —
j Sunbursl (Hybride de Ihé). — Erratum. — Des espèces de roses connues des anciens (suite et fin). — Sur
i les mécanismes de h variation des races et les transformations moléculaires qui accompagnent ces varialiims.
^ — Clironii|ue hurlicole générale.
Planche coloriée : Uosk SI NBlTiST (HviiRiio: ni; ïhk .
6
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EîjDicoas depiiis 0 fr. 40 à 3 fr. Pièce
à charger sur wagon, etc., etc.
BIBLIOTHEQUE DU " JOURNAL DES ROSES "
NOIJYELLK CLÂSSIFIÇ\TIOi\ DES ROSES (Crépin) 0 60
DICTIONNAIRE HISTORIQUE ET ARTISTIQUE DE LA ROSE (il. Belmont) 1 75
L'ART DE GREFFER (CI». Ballet) 4 fr.
LA PÉPINIÈRE (Ch. Ballet). 8 fr.
GREFFE ET TAILLE DU ROSIER (Ch. Baltel) 1 50
LE CALENDRIER DU ROSIËRISTE, P. Ph. Petil-Coq deCoibehard)
seconde édiùon revue et corrigée 1 fr.
LES ROSIERS, par Cochet-Cochet et S. Mollet, un volume 350 pages
et 70 ^^ravures, o' édition revue et corrigée 3 fr.
A (franchissement en plus.
JOURNAL DES ROSES
(Rosa inter Flores)
ET
REVUE D'ARBORICULTURE ORNEMENTALE
FEVRIKH 1912
LI8RARY
NEW YORK
BOTANICAL
OARDen.
Chronique des ^oses
SOMMAIIÎK : Avis. — S. N. 11. 1'. A !a sei;tioii ili's l'ioscs (Klections'. — Expositions géiiénik's et Cniicours-
Expositions. — Exposition iuternalioniile (rHoilii-ulluie ii Amiens. — Encore iJcs Roses en plein ;iir, le 28 de
Janvier ! — Cours des Uoses aux Halles.
AVIS
A partir du i"^ Janvier 1912, toute
la correspondance, les articles, le mon-
tant des abonnements, en un mot tout
ce qui concerne la rédaction et l'admi-
nistration du Journal des J{oses devra
être adressé à :
M. COCHET-COCHET
Horticulteur -T^osiériste à Coubert
(Seine-et-Marne)
(France)
qui est devenu Propriétaire-Directeur
de cet organe.
S N H F
A la Section des
ROS£S : l'.l KiTlONS. — Ul >-ill,'ll (!'■■; /,'fj.VC.S-
a priicédé, le jeudi 11 janvier, .'ju reiioiiveUe-
iiii nt de so!) iiiiseaii, iioiir lamit-e l'Jl;?. Fu-
rent nornniés, au bulletin secret et au pre-
mier tour de scrutin, pour une année :
PrésideTits cl'Ilouncur : MM. L. Levôguc,
Tome xxxvi
rosiériste à Ivry ; Gravereaux, propriétaire
de la Roseraie de l'Hay ; L. Simon, à Nancy.
l'icsident : M. Maurice L. de Vilmorin.
Premier Vuc-Présidcni : M. Henri Grave-
reaux.
Deuxième yice-Présidcnl : M. Cocliet-Cj
chet.
Scerétaire : M. Bern.irdin Albert. •
Vice-Secrétaire : M. Lucien Lhoste.
Délégué au Conseil : M. Piron Médard.
Délégué à la Connnission de rédaction : M.
Lhoste Lucien.
Délégués à la Commission des Engrais et
au Comité des Recherches Biologiques : MM.
Cochet-Cochet et Vilin.
Conservateur des Collections : M. Congy.
Expositions Générales et Con-
cours Expositions- — Ouverts à Paris,
(■n l'Jk', iiar la S. X. H. F.
La grande exposition générale de prin-
teirips qu'on est convenu d'apiieler 1' « Expo-
.sitiou des Roses )i. se tiendra à Paris., au
Cours-la-Reine. du ^^> au :?1 mai pmchaiii.
L'IixiHjsition générale d'automne su tien-
dra également au Co-irs-la-Reine, du 8 au
17 novembre 1912.
Le Congrès Horticole aura lieu les 17 et 18
lévrier 1912.
2->
JOURNAL D E y ROSES
mai, au siège de la Société Nationale d'Hur-
ticultiire, 8-4, rue de Grenelle, à Paris.
Eiifiu, des Conoours-Exiiositions auront
lieu, Hi, rue de Grenelle, de 2 heures à 5
heures, aux dates ci-après :
8 février : Orrltidcus, liantes [Iciirirs.
11 avril : Azalcr.s, Qrchidérs.
13 juin : Pivoiii.'s Iris, Orchidées.
11 juillet : ROSES, Lcijumrs.
8 août : Clilii'iils, lihllltrs firlirirs
12 senf.eniljre : Dalilias, Asters, fruH;
10 octobre : Chnjsunthcines yrêcorei Or-
chidées, fruits.
Nous rappelons qu'en outre des spèjiîiliiés
prévues aux divers concoui's-expositions ci
dessus énumérés, tous les produits de sai-
son, plantes, fleurs, fruits, etc., sont accep-
tés.
Les Roses sont donc admises à tous ces
concours, sans exception ; mais celui du 11
jiiittet teiir est spéciaicinoil réservé.
Exposition internationale d hor-
ticulture à Amiens, en juillet 1912.
— Nous appienons qu'à l'occasion du Con-
cours central agricole, une exposition in-
ternationale d'horticulture d'enseignement
et de matériel horticole, est organisée à
Amiens les -4, 5, 6 et 7 juillet 1912, par la
Société d' HorticuUuri', de Picardie.
Tous les produits .se rapportant à l'hor-
ticulture : plantes, fruits, légumes, outils,
serres, bâches, appareils et objets d'art des-
tinés à i'oniiementation des serres et des
jardins, y seront admis à concourir.
Les livres, journaux, plans, engrais, peu-
vent être exposés, mais sans iirendre part
aux concours.
Les personnes désirant exjioser devront
se faire- inscrine chez M. xArmand Jumel,
président de la Société, rue Saint-Fuscien,
à Amiens, avant le 1""' juin prochain.
Leur demande d':idmi.ssiou devra indi-
quer : 1° Les nom, [iréiioms et domicile de
l'exposant; 2° La n;itnre des produits et l'es-
pace qu'ils doivent occuper; 3° Le et les
concours auxcpiels l'exposant désire prendre
part. '
Les exposants devront faire i)ai-\enir, à
leurs frais, et sous leur responsabilité, leurs
produits dans L? local de l'exposition le
mardi 2 juillet, ou, au plus tard, le mer-
credi ma.tin. Par exception, les fleurs cou-
pées seront admises le mercredi jusqu'à
6 heures, et, au plus tard, dans la matinée
du jour de l'ouverture de l'exijosition avant
huit heures.
Les exposants qui ne [lourraient apporter
eux-mêmes leurs produits, devront les adres-
ser franco, à M. le Président, au local de
l'exposition.
Les 28° et 29= concours sont siiécialemenl
réservés aux Rosiers cl aux Roses :
28" Concours : Pour une collection de i>o.
ses en pots : tiges, demi-tiges, et francs de
pied, on fleurs, d'au moins 75 variétés.
T' prix : Médaille d'or.
2" prix : Médaille de vermeil, grand nio-
dule.
3'^ prix : Médaille d'argent, l'" classe.
29- Concours : Pour une collection de Ro-
ses coupées, d'au moins 100 variétés.
1°'' prix : Médaille de vermeil, grand mo-
dule.
2" prix : Médaille d'argent, 1" classe.
3' [irix : Médaille d'argent, 2° classe.
Encore des Roses en plein air, le
28 de janvier! -- Toutes les variétés
d'ont nous signalions la floraison tardive
dans notre numéro de janvier, continuent
à épanouir leurs corolles avec lenteur et
p.arsévérance.
Une variété même, Général Schablikine,
palissée eu plein midi, se paye la fantaisie
de donner nai.ssance à de nouveaux boutons,
absolument iConmie au printemps !
S'il ne survien.t pas de gelée intempestive,
nous allons donc posséder, sous peu de
jours, des roses dont les boutons S'eront nés
en 1912. C'est plutôt rare ! !
Ce i-osier, Général Schablikine est, chaque
année chez nous, depuis 20 ans, le premier
et le dernier fleuri. C'est une plante dont les
qualités florifères et la précocité ne sont
pas assez connues des amateurs de roses.
JOURNAL I! E S K 0 SES
23
Cours des Roses aux Halles -
Snlrano, de U fr. 6U a 1 fr. ï5 ; .Xalimutaiid,
de Û fr. 75 à l fr. 50; Frau Karl Druschki,
de 1 fr. 75 à 5 francs ; le tout par douzaine.
On nous affirme qu'il a encore été- vendu
des Roses L'Irak Uruintrr iirovenant de
pleine terre et des environs de Paris. Les
prix de vente de ces roses auraient été de
0 fr. 75 à 2 francs la douzaine ?
Pendant quelques jours, les belles Roses
furent rares aux Halles, et on vendit, prove-
nant d'Italie et du Midi, la douzaine de Ro-
ses à longues tiges : l'hiih Urinnirr et Fraii
hiirl liiiischki, de 10 à 12 francs; Pnul .Xry-
roii, même provenance, de 7 à 8 francs.
Par contre, les Roses d'un choix plutôt
inférieur ju'ovenant du Midi, furent assez
abondantes, en raison du temps humide et
doux.
On a vendu : ('iijiliihi Chrhiij (arrivages
limités), 5 fr. 50 la douzaine; .1/' Jum'ph Doii-
nairc, i fr. 50 à 8 fr.; Pmil \cijrnn, de 5 à
6 fr. ; Kaisi-iin Aiujusta, Victorin, de i à
ij fr. 50.
Ln France est vendue de 4 à 6 fr. ; Prési-
dent Curnot, de 2 fr. 75 à 5 fr. ; Madame
Abri Chnicnay, jusqu'à 11 fr.; Marie Ynn
Hiiiilie, 1 fr. 25 à 3 fr., toujouis la dou-
:'i»''i?- COCHET-COCHET.
MOSIERS
fiJoUVEAUX
DE 1911 (') (suite)
M. F. Uelaunay, pépiniériste à .\ngers,
vend la variété :
Angers-Rose (Polyantha nain ramontant).
— Cette nouveauté est issue de Marie Pavie,
par semis inédit.
Elle a conservé de la première son ex-
trême floribondité; mais ses fleurs son beau-
coup plus doubles. Les pétales serrés sont
d'un beau rose frais^ se tenant très bien, et
ouvrant par tous les temps, sans aucune dé-
coloration.
Les rameaux vert clair, sont rigides, très
peu épineux, et portent un feuillage plutôt
foncé. Les fleurs en bouquets sont supportées
par un pédoncule rouge et très ferme. Cette
splendide variété est appelée à se classer au
premier rang, pour la culture en pots, et la
décoration des parterres, à cause de son
abondante floraison qui se prolonge jus-
qu'aux gelées.
AL Henri Fugicr, rosiériste, 6, nie rl*s
Herideaux, à Lyon, met au commerce :
Marie - Louise Mathian (Hybride de Thé).
Arbu.ste très vigoureux, à rameaux diver-
gents.
Fleur très grande, très pleine, se tenant
bien.
Coloris blanc-crème, avec le centre légè-
rement saumoné à l'épanouissement.
Houton allongé et bien fait ; fleur d'une
odsur délicate.
Floraison ininterrompue jusqu'aux gelées.
Cette nouveauté est issue de dd-i\ VTv'étés
inédites. '
les ti'dis variétés suivantes oui clé ohle-
nues par M. X. Perdrinlle, rosiériste, rue
Croix-Morlim, à Lyon :
Colonel Gruau, (Hybride de Tn''' .'■armen-
teux). — Issue de Sénateur Mawice Fa.ure,
croisée par Reine-Marie Henriette.
Bouton d'un bel ovoide allongé, de cou-
leur caimin de cochenille frais et vif.
Fleur grande, nuige vif au centre, et rose
malvacé à la circonférence ; très odorante.
Feuillage très rustique et très robuste ; va-
riété très vigiiureuse, et très florifèrs.
Cette variété sera sûrement une des plus
belles Ros?s rouges pour tapisser les iiiui's
et les tonnelles.
Miidunie Paul llnuelniu (Hybride de Thé).
— Issue de Perle \'<iii Cadesherg, croisé'' na-
Georges Sehwurl-.,.
1 Voir Jftiirnal des Hosex. tOll,
191.', pjL'O 10.
pauis 156, IGli ;
24
JOURNAL DES E O SE S
Bouton très allongé.
Fleur grande, i)leine, s'ouvrant bien, jau-
ne canari, a.vec revers des pétales jaune
clair, très odorante, très fine, sur pédon-
cule rigide. S^era très appréciée pour l'art
du fleuriste.
Mada'iic liodulplie Arnaud (Hybride de
Tbé). — Issue de Lijon-Iiosc .croisée par Ma-
dame Si'yoïid Weber.
Coloris rose foncé, ombré de jaune, CtVec
reflet rouge crevette. Variété très vigoureuse,
fleur toujours solitaire, sur pédoncule rigi-
de, et rameau érigé.
FeuUlage vert glacé.
Variété remarcjualile par labondaiice de
sa floraison; odeur délicieuse rappelant celle
de la variété l.a Fmaie.
Plante d'un grand avenir popr la Heur
coupée.
Les trois variétés ci-dessus ont été e.\po-
sées par leur obtenteur, hors concours, ù la
Société d'Horticulture pratiqu-2 du Rhône
et à l'Association Horticole Lyonnaise ; elles
ont obtenu les félicitations du jury.
Notre confrère, I\L Pernet-Ducher, rosié-
riste à Vénissieu.x, a mis au conauerce à
l'automne 1911 :
Madame Lucien Ballet (Hybride de Thé).
— Arbuste très vigoureux, à grands ra-
meaux divergents ; aiguillons forts ; feuil-
lage vert bronze rougeàtre ; fleurs très gran-
des de forme globuleuse, bien pleines ; ci:lo-
ris rose clair nuancé de jaune ; l'extrémité
des pétales caraiin vif.
Excellente rose de jardin à floraison conti-
nuelle.
Issue de variétés inédites.
Président Vigncl (Hybride de Thé). -- Ar-
buste de grande vigueur à rameaux peu di-
vergents ; aiguillons i)eu saillants ; feuillage
vert gai; fleur grande, globuleuse, pleine
se présentant généralement solitaire sur de
longues tiges ; beau coloris rouge carmin vif
nuancé de ponceau brillant.
Excellente rose de jardin, de constitutioi:
robuste, à floraison abondaaite.
Issue de variétés inédites.
Le même obtenteur livrera au commerce
le 1" mars 1912, sa nouveauté Sunburst,
dont la chromolithographie accompagnée
d'un article, panait dans le présent numéro
du Journal des Roses, ce qui nous dispeiise
de la décrire ici.
M. Vigneron, rosiériste à Clivet (Lo'rei),
vend la nouveauté :
Hanilet (Thé). — Arbuste vigoureux, buis-
sonnant, à beau feuillage vert foncé. Les
rieurs grandes et pleines, portées sur un pé-
doncule rigide sont d'un beau coloris jaune
saumoné s'atténuant en beau rose maculé
de points rouges. Le bouton magnifique est
long et pointu.
Très bonne variété recommanda:ile potir
la culture en nots. Semis inédit.
M. L. Reymond, rosiériste à Lyon, a mis
au commerce à l'automne 1911 :
Mademoiselle Yvonne Lornafje (prol;ab'.e-
ment Hybride de Thé et de Noisette).
Arbuste de stature moyenne, très ramifie,
à rameaux glabres et à feuilles remarqua-
bles par leur forme différente de "-elle des
autres rosiers.
Foliole^s étroitement oblongues, lancéolées.
Fleurs au-dessous de la moyenne comme
grandeur, très bien faites, de couleur nou-
velle, rouge grenadier, tirant au nacarat et
au ponceau.
Odeur de thé très prononcée et très agréa-
ble.
Ce rosier, vraiment nouveau, semble issu
d'une hybridation d« thé et de Noisette.
Récompensé d'un certificat de mérite ei
d'un diplôme de médaille d'argent, par la
Société d'Horticulture pratique du Rhône.
( A suivre),
PAPILLON.
JOUENAL DES ROSES
SPLENDEURS
Mondaines.
Non ego hiiidiiii euro.
(La gloire ? Moi, je n'en ni cure).
TiHULLi:.
Souverains, empereurs ou rois,
Grands de la terre, grands du monde,
Vous que d'en bas la foule inonde
D'hommages menteurs, plats et froids,
De vos majestueux beffrois
L'heure lente s'envole et gronde,
Heurtant, voix plaintive et profonde.
Vos vastes cerveaux trop étroits.
Au fond de vos castels antiques
Trônent, en maîtres despotiques,
Mille ennemis du vrai bonheur.
A tant de splendeurs je préfère
Celle de mes Roses, l'honneur
Du jardinet d'un pauvre hère.
A. LEBRUN.
)ANS LES
[OSIERS, EN
lEVRIER
Les amateurs désireux de iilanter quelques
églantiers liiiuts de tige pour les écussonner,
doivent se hâter de se r)rocurer les sujets
dont ils ont besoin, car c'est l'extrême li-
mite pour s'approvisionner; il eût mieux
valu le faire deux mois plus tôt.
Ces églantiers taillés à la hauteur vou-
lue, et les racines njgnées, sont mis en jau-
ges en attendant le moment de les planter.
On teamine Vébraussayc des sujets gref-
fés en œil donnant jinndant le cours de l'été
précédent. Les rameaux .sont coupés le plus
prés pos.sible de la tige principals sur les
sujets écussonnés rez de terre. La section
des blanches s'opère à 3 ou 4 centimètres
de l'écusson, chez les hauts de tige.
On peut commencer à tailler les rosiers
sous les climats où les fortes gelées ne sont
plus à craindre.
Dans le centre, 1© nord et l'est de la Fran-
ce, il est préférable d'attendre le mois de
mars pour effectuer cette opération.
Toutefois, les Rugosas, les Moussus, le=!
Provins et les Hybrides-Remontants très
rustiques peuvent être taillés à peu près
partout, vers la fin de février.
Il en est de même pour les sarmenteux rus-
tifiucs dont on se contente, la i)lupart du
26
T 0 LT E N A L DES K O S E S
temps, d'enlever les rameaux marcescents,
l'ésf-rviiiit les scions jeunes, droits et vignu-
IVUX.
Ciiutimier à a'nnner les soins nécessaires
aux rosiers soumis au forçage, et à ceux
en multiiilication en serre et sous châssis.
Veiller ;mx premiers coups de soleil trop
ardents !
Se hâter d'empoter les i-osiers destinés
Soit à être forcés à l'aiitonme suivant, soit
â remplacer ceux cjui peuvent mourir en été,
dans les iila.ntations de pleine terre.
Terminer le lahour d'hiver des rosiers en
niasfiifs, corheilles et plates-bandes. Effec-
tuer cie labour au moyen d'une fourclie,
pour ne pas blesser les racines.
Ne pas oublier, si ces rosiers ont été at-
teints l'année précédente d'une maladie
cryi)togamique quelconque (blanc, rouille,
etc.), de les pulvériser soigneusement, eux
et Isur tuteur, avec une solution cuprique
biien neutre, et de brûler les rameaux pro-
venant de la taille.
De plus, dans ce cas, semer sur le sol, au
moins 8 jours avant de le labourer, 4 kil.
par are de sulfate de ter très finement pul-
vérisé, pour détruire les spores qui '.nt pu
hiverner à la surface du sol.
Dans les terrains calcaires cet apport de
sulfate de feir aidera, en outre, à rendre
l'acide i)lvoôiihorique du su! ]i!us assimi-
Lahle.
COCHET-COCHET.
Contribution a l'étude du rôle de la SÎagnèsie
Dans l'alimentation des Rosiers.
c_>^
Poui' commeiu-er mes exijériences sur le
rôle de la magnésie dans l'alimentation des
Rosiers, je crus devoir procéder de la îaçon
suivante, désirant m'assurer tout d'abord,
si les engra.is magiiésiens ont une action
réelle .sur la végétation des Rosieiis.
Première uxpérience.
.Afin d'ojiérer avec toute la précision dési-
rable, je tis 08 i)remier ossai sur des Ro-
siers en pots.
Tous les Rosiers étaient de la même va-
riété : Ulrich Brunner fila; ils étaient de
même force, et provenaient du même carré;
ils étaient greffés sur le même sujet : Mnl-
tiflore de ta driffcrair.
Les [lOts, de même grandeur, reçurent
chacun bi même quantité d'un bon com-
post nornuil liien homogène, auquel j'ajou-
tai un peu de |)otasse, sous forme do sulfnte,
et un léger excès d'acide pbosphorique sous
formes de scories de dé|ihos|)borati(ui et de
superphosphate.
Ce compost ne reçut aucun engrais chi-
mique azote, ni magnésien.
Les Rosiers mis en jints furent divisés en
trois lots :
Le premier lof fut toujours arrosé à l'eau
pure.
Le second reçut en arrosage, pendant
toute la durée de l'expérience, une solutio.i
titrée de nitrate d'ammoniaque. Solution ne
contenant donc que de l'azote.
Enfin, le troisième lot, fut arrosé exclu-
sivement avec une solution de nitrate de
magnésie rigoureusement dosée, de manière
à lui fournir exaclcmcnt la même quantité
d'azoïc qu'au srcoiid Int. H reçut donc ain-
si, en plus du second lot, de la magnésie.
Voici, du reste, la richesse des sels et des
solutions cmiiloyées dans cette expérience :
1" Sels :
Le nitrate do mugnésie dosait :
.\zote nitrique 7.8 %
Magnésie 10.7 %
Le nitrate d'anuoiMiirniuo litr;iif f'i l'Hat
arc) :
.\ziite nitrique 17..')
.\zote anunoniacul 17.5
.\zotc total S5 %
J 0 U E X A L DES K O 8 E 8
27
2° Solutions :
A. — Solution eiii]ili)yéf' sur le spcnnd lot
{azote seul) :
Eau, 1 litre.
Nitrate d'aininonia(|ue, 0 "r. 217, don-
nant :
Azote nitrique Û gr. 038
Azote aniniiiniacal (i gr. 038
Azote total par litre 0 g:r. 076
U. — S()lutii>n employée sui le troisième
lot {azote et ui.iQiiésie] ;
Eau, 1 litre.
Nitrate de m.agnésip, 1 gr. , donnant :
Azote nitrique U gr. 076
Magnésie il gr. 117
Les arrosages des trois lots furent plus
ou moins abondante, et plus ou moins fré-
quents, suivant la sécheresse et la tempéra-
ture; mais, ils furent constamment donnés
de manière à ce que tous les Rosiers en ex-
périence reçoivent exactement la même
quantité de liquide, par put.
Résultats :
A l'automne, bien que l'expérience ait été
commencée un peu tardivement, les résul-
tats furent les suivants :
Lot témoin, de beaucoup le moins beau.
Les 2° et 3' lots, sensiblement de même
force; mais le lot ayant reçu de la magné-
sie tenait cependant nettement la tête. De
jilu.s, au dépotage, le système radical de ce
dernier lot, était plus déveloii])é que dans
les deux autres.
Deuxième Expérience.
Convaincu de l'efficacité des on.çrais ma-
gnésiens sur la végétation des Rosiers, j'en-
trepris en 1910 l'expérience suivante, sur la
demande de la Commission des engrais de
la Société Nationale d'Ibuticulture de
France.
L'expérience porta sur un carré diC 1800
boutures de Multiflore de la Grlffriaie, des-
tinées à être écussfuinées en août lillO.
Lors du défoncement du .sol, une fumure
normale au fumier de fsrme fut appliquée
à toute la surface à planter.
Puis, la moitié du carré reçut 20 kilogram-
meis par are de carbonate de magnésie, fi-
nement pulvérisé. Le tout fut intimement
mélangé au sol, par l'opéi'ation du défon-
■ement.
Le carbonate de magnésie enq)loyé pro-
venait des gi.sements dolomitiques de la
haute Ariège. Il était réduit en jioudi-e im-
palpable. Je n'en connais pas la teneur
exacte en magnésie; mais il renferme certai-
nem<ent uno assez f(U'te proportion de car-
bonate de chaux.
La plantation eut lieu en avril, les rangs
distants de 0 m. 55, les boutures espacées
sur le rang de 0 m. ?2. En résumé planta-
lion iii'dinaire.
.Ius([u'eii juilliet il ne se passa rien de re-
marquable, la partie témoin et celle ayant
reçu de la magnésie, développent d'égale fa-
çon les jjlants qu'elles portaient.
Mais, à partir d'août, les sujets plantés
dans la partie contenant du carbonate de
magnésie subirent une sorti3 de temps d'ar-
rêt dans leur croi.ssance, de sorte qu'au
25 août quand on les écussonna, ils étaient
nettement moins hauts que ceux de la partie
témoin, celle-ci atteignant en moyenne 1
mètre es hauteur, l'autre à peine 0 m. 80.
Pour écusscmner les Rosiers, les greffeurs
passent tous les deux rangs, et arquent les
rameaux à droite et à .gauche du passage
"l'ils pratiquent ainsi.
L'écussonnage terminé, les sujets des deux
parties du champ d'expériences continuè-
rent à croître, ceux de chacune d'elles con-
servant la différence de hauteur signalée
plus haut.
Tout à coup, de nouveaux rameaux se dé-
veloppèrent sur la partie arquée, et sur le
corps même de 60 % des sujets ayant reçu
du carbonate de magnésie.
La végétation de ces rameaux nés en ar-
rière-saison, se prolongea très tardivement
et ils étaient encore couverts de feuilles lors-
qu'on les coupa, vers le 15 janvier 1911, alors
que tous les rameaux nés en saison normale
dans les deux parties du clianqi, avaient
perdu les leurs.
Certains sujets, portant jusqu'à 6 - 8 ra-
meaux feuillus, hauts de 40 à 70 centimètres
il s'en suivait que les sujets de la partie de
terrain ayant reçu du carbonate de magné-
sie paraissaient, vus de loin, complètement
couverts de feuilles, alors que ceux de la
28
.T 0 U R ^' A L D ]-: S II USES
partie fémoiii en étaient entièrement dépour-
vus.
Les Rosiers issus de l'écussonnage des
1.800 sujets, se développèrent normaJement
en 1911 ; mais l'extrême sécheresse ne per-
mit pas de se rendre compte exactement de
ce qu'auraient nu être les deux parties du
champ d'expérience, si la cxuantité d'eau de
pluie reçue par elles avait été normale.
Toutefois, les rosiers, ayant reçu de la ma-
gnésie, étaient dans leur ensemble, nette-
ment supérieurs, à ceux de la partie témoin.
Ils étaient, soit plus hauits, soit surtout plus
trajius.
Il ne nous était malheureusement pas pos-
sible d'6 conclure avec certitude, que cette
supériorité puisse être attribuée uniquement
à Faction de la magnésie et voici pourquoi :
Nos terrains de la Brie sont très pauvres
en cliaux et il est parfaitement admissible
que cette iilus grande végétation des rosiers
de la partie traitée au carbonate de magné-
sie, soit tout simplement dtàe à la mobilisa-
lion (l'uiir partir dr l'azote du sol, par t'clc-
iiir))t ralcairi' tiu.i y fui mélangé ?
Dans le but de vérifier le fait, j'ai entre-
pris l'expérience suivante :
TROISIÈME EXPÉRIENCE
Lors du défoncement, à l'automne r.!10,
d'une grande pièce de terre régulièrement
fumée au fumier de ferme, et devant être
plantée en Multiflorr dr In Grifferair en
1911, je limitai '^ parcelles de chacune 1 are
de superficie.
Dans la première parcelle, j'incorporai in-
timement en défonçant 20 kil. de carbonate
de magnésie de la haute Arièga, dont je do-
sai cette fois le carbonate. L'analyse me
donna 61 % de carbonate total, iiut d
chaux que de magnésie.
.l'apiiortais donc ainsi, dans ma parcelle
d'un are, 1;? Ivil. :?UU (/r carbonates.
Dans la seconde parcelle, je fis mélanger
soigneusement, toujours en défonçani,
13 kil. 860 de carbonate de chaux dosant
88 % de calcaire (blanc de Meudon pulvéri-
sé), de manière à fournir également à cet
are de terrain V2 kil. 200 de carbonate.
Dans ces nouvelles conditions, toute supé-
riorité constatée chez les rosiers de la par-
celle ayant reçu du carbonate de magnésie,
ue peut plus être attribuée qu'à la magné-
sie, puisque la parcell; témoin a reçu une
égale quantité de carbonate. La mobilisation
de l'azote du sol, par une base, ne peut plus,
cette fois, être mise en cause, puisque, si
elle s'est produite, elle a été la même dans
les deux parcelles.
Résultats :
Les Multiflorr de la parcelle traitée à la
magnésie ne sont pas devenus très sensible-
blement plus grands que ceux des parcelles
témoins (avec ou sans carbonate de chaux)
mais, cette fois encore, ils ont conservé tou-
tes leurs feuilles jusqu'au 15 janvier, épo-
que où les branches lurent coupées, alors
que, comme précédemment, les plants des
autres parcelles les avaient complètement
perdues. Il ne faut pas perdre de vue l'ex-
trême sécheresse de l'été 1911.
Ces expériences seront continuées : mais
dès aujourd'hui, je puis dire que j'ai cons-
taté :
1° Que la luagnésie exerce une action cer-
laine sur la végétation des Rosiers.
'2° Qu'employée sous forme de carbonate,
sur le Multiflore de La Griffrrair, elle aug-
mente le développement de ce sujet, et, sur-
tout, prolonge sa végétation à l'automne,
tout en lui donnant la faculté de conserver
son feuillage d'une façon absolument anoi'-
"^"l'^- COCHET-COCHET.
^
jgUNBURST (Hybride de thé, issue de variétés inédites^
Su)il)urst, dont le nom signifie " éclat do
soleil », est un nouveau gain du semeur
émérite qu'est notre confrère, M. Pcrnet-Du-
cher.
Cette supeilje plante fleurit pour la lU'e-
mière fois chez l'oljtenteur en 190i.
lîemarquée vu 19;17 i)ar le rosiériste amé-
ricain, M. E. G. Hill, de Ricbmond (India-
JOURNAL DES ROSES — DoocmbrG 1011
•i SUNBURST
'-"■ (Hybride de thé)
JOURNAL D E S E 0 S E S
29
ua), €elui-ci obtint de M. Peniet-Ducher
l'autorisation d'en essayer la culture en
Amérique. Les résultats dépassèrent les es-
pérances, M. Hill, devint concessionnaire de
cette nouveauté pour l'Amérique, et la baj)-
tisa " Suiiburst ».
La Rose qui nous occupe est très estimés
en Amérique et en Angleterre, où des essais
de culture en ont également été faits, tant
en pleine terre que sous verre.
On peut dire que c'est une des meilleures
variétés créées par notre habile confrère ;
étant donnés ses succès, c'est le plus bel élo-
ge qu'on en puisse faire.
Cette magnifique nouveauté sera rapide-
ment répandue dans tous les jardins.
La vente, pour la France, commencera le
1" mars 1912.
La chromolithographie de cette superbe
rose devait paraître dans le numéro de dé-
cembre dernier, du Jininial des Roses, dont
notre planche poite la date.
Par suite d'une erreui', due à la mort de
M. Pierre Cochet et au transfert du lnuntul
des Roses de Suisnies à Coubert, cette chro-
mo ne parait que dans le numéro de février
1812. Nous prions nos lecteurs d'excuser
cette omission.
Voici la descriiitiiin de « Suiiburst n telle
que les éléments reçus de M. P^net-Du-
cher nous ont permis de l'établir :
.■\rbuste très vigoureux, d'une bonne cons-
titution.
Rameaux érigés, peu divergents, armés
d'aiguillons plutôt rares, légèrement cro-
chus.
Feuilles, 5-foliolées, rarement à 7 folioles.
Folioles lancéolées, d'un beau vert bronze
rougeàtre.
Bouton long, porté par un fort et long
pédoncule.
Fleur grande ou très grande, en coupe al-
longée, assez pleine.
Coloris d'un superbe jaune de cadmiun;
centre de la fleur jaune-orangé.
Floraison unifloro, de très longue durée.
Cette magnifique nouveauté se prête admi-
rablement à la culture intensive sous verre ;
J'iine végétation généreuse et soutenue, c'est
également une rose de jardin, d'un réel mé-
rite.
MARIE, du Clos-.Jollet.
)ES ESPECES DE .^OSES CONNUES DES .SnCIENS
Par le Professeur JORET (suite et fin).
Tout ce que nous connaissons des Roses
cultivées par les Grecs, se réduit donc à ce
que nous aptprend Théoj)hraste, et cela est
trop peu pour que nous puissions en rien
conclure. Le naturaliste grec a, sans doute
connu plusieurs races de Roses cultivées,
il a même si.gnalé entre elles des différences,
mais rien n'indique qu'il ne les ait pas tou-
tes rattachées au même type. Il en a été de
même pour Dioscoride. C'est le point de vue
où la science grerque en est restée. La
science mmaine est-elle allée plus loin ?
Deux de s.2s repré«ientants les plus auto-
risés, Columelle et Palladius, quand ils ont
parlé de la culture de la Rose, ne parais-
sent pas en avoir su plus que leurs devan-
ciers de la Grèce, Théophraste et Diosco-
(1) Voyez Journ'tl des Roses: 1912, page 14.
ride; ils n'ont rien dit, du moins, qui per-
mette de penser qu'ils en distinguaient plu-
sieurs espèces; pour eux il n'y a qu'une Ro.se
cultivée — la rosa — connue il n'y a qu'une
seule Rose sauvage ou églantier — le cyvos-
hatos ou sentis canis. — Reste Pline.
Le naturaliste latin distingue, d'abord,
mais d'une manière singulièrement vague,
l'églantier de la Rose proprement dite ou
cultivée. " Le végétal qui porte la Rose est
plutôt une épine qu'un arlniste », dit-il en
parlant de la seconde, mais cette fleur
" vient aussi sur une ronce », ajoute-t-il en
faisant allusion à la prejnière. Il connais-
sait aussi, comme Columelle, le nom cynns-
baios, mais, tandis que celui-ci désigne évi-
demment l'églantier par ce nom, la descrip-
tion qu'a faite Pline, de l'arbuste auquel il
30
JOURNAL DES ROSES
rattrihiic, ne saurait convenir qu'à une
ronce; il semlile avoir réservé à l'églantier
le nom de riiiioriliddos. Mais il confond
toutes les Roses sauvages sous cette déno-
mination et on ne trouve rien dans son
llishiiif udluicUr, qui permette de croire
qu'il en a connu, encore moins distingué,
plusieurs espèces. Mais il a distingué plu-
sieurs races ou formes, sinon olusieurs es-
pèces de Roses cultivées.
Après avoir décrit, non .sans originalité,
l'inflorescence de la Rose et parlé de quel-
q\ies-un,s des emplois de cette fleur, Pline
ajoute :
(c I,es espèce-s les plus célèbres panni nous
sont la Rose de Préneste et celle de Cam-
panie; d'autres ont a.iouté la ROiSe de Milet,
qui est d'un rouge très vif et qui n'a pas
plus de douze pétales; vient ensuite celle
de Trachinie, qui est moins rouge, puis celle
d'.41abanda, dont les pétales sont blanchâ-
tres : la moins estimée est la Rose épineuse
(spinroJa) qui a lieaucoup de pétales, mais
très petits. "
Après ces renseignements qui paraissent
lui appartenir en propre, Pline continue, en
paraphrasant Théophraste, qu'il n'a pas
toujours bien interprété :
" Les Roses diffèrent par le nombre des
feuilles, par la rudevsse, le poli, la couleur,
l'odeur. Le nombre des feuilles qui n'est ja-
mais moins de cinq, va toujours croissant,
au point qu'il est une espèce à cent feuilles :
elle vient en Italie dans la Campanie, et en
Grèce aux envlrOMs de Philippes; mais,
dans ce lieu elle ne croit pas vaiureUcment;
elle vient du mont Pangée qui est dans le
voisinage, et qui produit des Roses à péta-
h's nombreux et petits; les habitants les
transplantent et par là les améliorent. Cette
espèce n'est pas très odorante, 710/1 plus nue
celles dont ta feuille est très large et très
grande. »
Si Pline n'a pas eu \va texte d.» VHisloire
des Piailles différent de celui que nous pos-
sédons, il s'e.st permis, avec Théophraste,
de singulières licences, et en transposant ou
réunissant des phrases séparées, M a fait
dire au naturaliste grec des choses auxquel-
les celui-ci n'avait guère pu, ni dû penser.
Pline a empnuité au disciple d'Aristote la
mention ([u'il a faite de la Rosie si parfu-
mée de C.yrène; mais, je ne sais où il a pris
ce qu'il dit de la Rose grecque des Latins,
— le l.ijrluiiis des grecs, " qui n'est pas
l)lus grosse qu'une violette a cinq pétales,
mais n'a pas d'odeur », de la gra'cu-la, aux
pétales réunis en peloton, de l'espèce appe-
lée mosceuton, à la tige semblable à celle de
la mauve et aux feuilles d'olivier, ainsi que
de la coroneoln te rose d'automne » qui te-
nait le milieu pour la grosseur entre les trois
précédentes, et seule était odorante, tandis
que les autres étaient sans parfum. 11 est
impossible de reconnaître dans toutes ces
fleurs des espèces ou variétés de roses, et l'é-
numération qu'en a faite ici l'écrivain latin,
montre combien peu il tenait à l'exacti-
tude.
On comprend, d'après cela combien il est
difficile d'identifier les variétés de Roses
mentionnées par Pline; Gaspard Rauhin l'a
tenté, ainsi que l'Ecluse, mais ils ne .sont
arrivés qu'à des hypothèses plus ou moins
ingénieuses, et il était difficile qu'il on fût
autrement, puisque les descriptions de
VHisinire naturelle sont incomplètes.
Les conclusions de Bauhin n'en ont pas
moins été acceptées par .\. Fée, dans sa bo-
tanique de Pline, ainsi qu'elles l'avaient été
en partie dans l'édition allemande de VHis-
toire de la Botanique, de Sprengel. D'après
ces deux derniers auteurs, la Rose épineuse
(spineala) serait la Rosa spinosissima L. ou
iniiriacaiitha D. C, formes de la Rose à
feuille de pimprenelle, et tous voient dans
la Rose de Campanie, la Rose blanche {Rosa
alba C. Bauh.); pour Sprengel, la Rose de
Milet aurait été la Rose de Provins {R. Gal-
lica L.); il en est de même pour Fée qui
identifie aussi avec cette espèce les Roses
de Préneste et de Trachyne.
Sprengel voyait, au contraire, avec l'K-
cluse, dans la ])rem!ère une Rose de Pro-
vence (R. provInciaUs), et dans la seconde
la Rose de Damas (R. damasceua); c'est à
cette dernière espèce, que d'après Fée, ap-
partenaient les roses de la Cyréna'ique. C'est
à elle aussi qu'on a rattaché parfois les
Roses célèbres de Pestum. Enfin, Sprengel
regardait la Rose d'Alabanda comme la
Rose velue {R. viMosa L.) espèce non culti-
vée pourtant, et Fée voit dans la grieculn,
qui n'était probablement pas une Rose, l'hy-
J 0 U E N A L DES E O S E S
31
pothétique Rosa sUveslris de Bauhin. On ne
pouvait (loniier ;ihis libre carrière à la fan-
taisie.
De toutes ces suppositions, la seule qui
ait quelque fondement réel, c'est qu'à coté
de la rent-feuilles, regardée par Fée connue
fornie-tyije des espèces mentionnées par
Pline, les Romains cultivaient sans doute
aussi la Rose de Provins {Tt. gallica), de
même peut-être que la Rose à feuilles de
pimprenelle. On doit admettre aussi qu'ils
avaient probablement, quoique exceptionnel-
lement dans leuis jardins des Roses rouges
et des Roses blanches. Quant aux dénomina-
tions diverses de Roses qu'on rencontre chez
les auteurs, elles désignent le plus souvent,
l)ien plus des centres de cultures que des va-
riétés, e-iicore moins des espèces différentes
de cette fleur. Mais qu'importe cos distinc-
tions, inconnues aux poètes de l'antiquité ?
Pour eux, sous ses diverses formes, la Rose
fut la reine des fleurs; c'est comme telle
qu'ils l'ont chantée, sans se demander à
quelle variété appartenaient celles qu'ils
connaissaient, et qu'ils confondaient toutes
quelles qu'elles fussent, dans un même sen-
timent d'admiration.
Professeur Charles JORET.
ERRATUM
Une erreur de traduction a fait dire à
notre collaborateur, M. V. F. Blanco, dans
son article « Les Roses rouges », qu'Etoile
de France, est la fille d'Ormonde et de Nén-
polis ! (Voir Journal des lînses, octobre 1011,
page 158, lignes 19-20-21).
L'auteur nous prie de rectifier : » T'affir-
me, dans cet article, nous écrit-il, que pré-
tendre faire mieux qu'Etoile de France ou
liirhiiioiul, équivaudrait à obtenir mieux
qu'un fils d'Ormonde, ou de A'éapolis, qui
sont les deux plus célèbres chevaux de cour-
ses qu'on connaisse jusqu'à présent. »
Ce n'est évidemment pas la même chose ! !
M. Blanco nous demande de faire la rec-
tification. Nous sommes lieureux d'accéder
à son désir bien légitime, et nous le prions
d'excuser cette erreur, le remerciant de
nous l'avoir signalée.
C.-C.
^
)UR LES MECANISMES DE LA VARIATION DES
;aces
Et les Transformations Moléculaires qui accompagnent ces Variations (•)
Quoique les principes de l'adaption au mi-
lieu et de la sélection naturelle paraissent
à de bons esprits pouvoir expliquer la va-
riation des êtres vivants et, au besoin, la
formation lente et continue d'espèces nou-
velles, les théories de Lamarck et de Dar-
win ne donnent point la raison des brus-
ques modifications, en apparence sponta-
nées, que l'on remarque assez souvent chez
les plantes et les animaux quand on les ob-
serve en nombre suffisant.
Je voudrais montrer d'abord que ces va-
riations qui apparaissent tout à couji sont
l'origine f)rincipale des races et qu'elles
peuvent être rapportées à deux causes pré-
pondérantes :
1" L'action d'un iilasma fécondateur
(1) Nous avons prié M. Armand Gautier, de l'Institul, de
nous autoriser à reproduire un extrait de l'intéressant mé-
moire (pi'il a présenté, en septembre dernier, k la i'
Conférence Inlernalionale de Génétique, ii Paris, sur /;■
principe de l(i cnalescence des plasmas virants, et l'ori-
r/ive des races et des espèces. Faisant mieux, ce savant
nous permet de publier la présente noie extraite des
comptes rendus des séances de l'Académie des Sciences
(séance du H septembre), note dont la haute importance,
quelles que soient les idées personnelles du lecteur sur la
question, n'échappera il pei sonne. Nous prions M. Armand
Gautier d'agréer mis plus vifà reiiicreieinenls.
N. D. I,. li.
32
JOURlSrAL DES ROSES
étranger sur les plasmas de l'ovule végétal
ou animal:
2° La symbinsi' de plasmas végétatifs ap-
partenant à des races, à des espèces, quel-
quefois à des règnes différents, plasmas
aptes à entrer en coalvscvnce, c'est-à-dire
à croître et à fonctionner en union intime
avec les plasmas qu'ils modifient.
A. — C'est de mes études sui- la composi-
tion chimique, la constitution et la varia-
tion des pigments des diverses racines de
vignes que sont nées mes conceptions sur
un sujet qui n'entre pas, en apparence,
dans le cadre habituel de mes reclierclies.
Je reviendrai tout à l'heure sur les résul-
tats de ce long travail. Je dirai ici seule-
ment que dès 1879, je remarquai que, cliez
les plantes au moins, la variation provo-
quée par la fécondation croisée, ou l'appa-
rition, iiurlli' qu'i'ii soit d'ailleurs l<i cause,
d'une race nouvelle, n'entraîne pas seule-
ment des changements anatomiques ou
fonctionnels extérieurs, mais qu'elle modifie
jusqu'aux molécules intégrantes, spécifiques
de l'être nouveau. J'osai en conclure que
la trame vivante du végétal, elle-même, est
ainsi changée, puisqu'ont changé les pro-
duits dei son fonetionnement, et qu'inscrite
dans cette trame vivante, celle-ci devait être
dans les cas favorables, du moins, capable
de transmettre la variation dont elle porte
pour ainsi dire le germe en elle. C'est ce
que je ne tardai pas à vérifier, grâce à l'en-
quête que je fis à cette époque chez les hor-
ticulteurs et les savants les plus aptes à me
renseigner à cet égard.
Les horticulteurs et botanistes ont ob-
servé, depuis longtemps, la transmission
possible des caractères spécifiques du gref-
fon au porte-greffe, et inversement. Tous les
botanistes connaissent aujourd'hui le célè-
bre néflier de Bronvaux, près Metz. C'est
un néflier ])lus que centenaire, autrefois
greffé sur aubépine. Toute la partie de l'ar-
bre sortiei du greffon est bien un néflier,
mais il y a quelques années, un peu au-
dessous de la greffe, sur le vieux tronc d'au-
bépine, a poussé un rameau de néflier diffé-
rant, d'ailleurs, des autres rameaux en ce
que son bois est épineux, et iju'au lieu de
porter des fleurs solitaires comme le né-
flier, ses fleurs au nombre de 12, mais sem-
blables à celles du néflier, sont réunies en
corymbe comme dans l'aubépine. Le fruit
est luie nèfle aplatie. On voit ici les carac-
tères du greffon se transmettre au porte-
greffe, non sans s'être sensiblement modi-
fiés en rai.son de la conjugaison des deux
plasma.s.
Cette transmission des caractères d'une
espèce à une autre, jiar l'intermédiaire des
plasmas végétatifs, est plus facile et plus
sûre si l'on opère sur des plantes herba-
cées. M. le professeur L. Daniel greffe
VHclifinihus latifolius, sorte de petit soleil,
sur V Héliatithiis aninius. Le premier est
une (liante vivace à tige ligneuse, à rhy-
zomes très développés se renflant en tuber-
cules; le second est une plante annuelle
dont la tige est pourvue d'ujie moelle abon-
dante riclie en inuline. De cette coalescence
est provenue une race de soleils, bien plus
persistante que les aiunms, à tige ligneuse
et dure, à épidenne vert sombre, portant
de nombreuses lenticelles comme la iige du
petit Soleil qui avait fourni le greffon, alors
que la tige du grand Soleil non greffé est
vert pâle, à poils persistants et presque
sans lenticelles.
Voilà donc bien le caractère du grefïon
transmis par les plasmas au porter-greffe;
et voici la réciproque :
Parmi bien des observations pouvant ser-
vir à la démontrer, je citerai d'abord celle
qui me fut signalée aussitôt connue par le
célèbre hybrideur lyonnais, Jurie, comme
conflnnant entièrement mes théories, com-
muniquées deux ans avant au congrès viti-
cole de Lyon (1901) : un jiied de vigne La-
brusca (variété Isaiielle), sépage américain
dioïque, avait été, en 1882, greffé de Poul-
sard, espèce française hermaphrodite. En
1899, sur un rameau issu du greffon, appa-
rut non plus le feuillage du Poulsard, mais
celui du Lobiusca Isabelle, de l'espèce
greffée. Les fleurs de ce rameau eurent la
hàtivité de l'Isabelle; ses fruits intermé-
diaires entre ceux des deux espèces parti-
cipaient aussi, comme je m'en assurerai
moi-même, à la couleur des deux conjoints.
Les vrilles de ce rameau étaient continues,
généralement 4 à 5 de suite, comme dans les
I^abnisro: en >in mot, le porte-.greffe avait
conun\iniqué ]iar ses plasmas à une bran-
J O U H X A L DES K 0 S E S
33
clie du greffon, une iiartie des caractères
de son espèce.
C'est ce que vient de retrouver dernière-
ment M. E. Griffon, sur cette brandie d'a-
n^-andier poussée sur lui pèclier, autrefois
greffé sur amandier.
C'est aussi ce qu'avaient déjà établi les
nombreuses greffes de piment sur tomate,
aubergine sur tomate, etc., etc., de M. L.
Daniel.
Remarquons que ces variations, dues au
mariage de plasmas végétatifs, sont assez
stables pour pciuvoir, dans certains (".s (non
certes dans tous), se transmettr; même à
la graine. M. L. Daniel a étaljli que celles
qui proviennent, ]iar exemple, de l'alliaire
greffée sur choux, du pois de Knight sur
fève vulgaire, etc., donnent par semis des
lilantes qui participent des qualités mixtes
de deux espaces.
Chose bien expressive et qui vient ap-
]iuyer fortement ma démonstration, si l'on
peut marier par la greffe et faire varier
ainsi- deux espèces voisines, quelquefois
même associer des genres voisins, on n'y
peut j)aiTenir si dans deux espèces, même
très rapprochées, les plasmas sont symétri-
quement inverses l'un de l'autre. On ne
saurait faire pénétrer une vis dextrogyre
dans un écrou lévogyre de pas égal et de
même diamètre; il en est de même du plas-
ma végétal. Les Chicoracées se greffent bien
entre elles, mais à l'exclusion des espèces
qui forment de l'inuline, substance amy-
lacée lévogyre, sur celles qui donnent de
l'amidon dcrtrogyro. L'inversion des deux
isomère.^ témoigne de l'inversion des plas-
mas qui les ont produites et explique la non
conjugaison de ceux-ci.
Des faits analogues s'observent chez les
animaux.
Nous concluons que, lorsque l'être vivant,
végétal (lU animal, subit la coalescenc© de
certains idasmas, fécondatifs, végétatifs, et
certainement virulents ou zymasiques, eni-
liruntés à d'autres espèces, il peut résulter
de cette symbiose une variation qui se tra-
duit par une modification subite de la
race ou de l'espèce, modification que les
plasmas de l'être nouveau transportent et
peuvent transmettre à leur tour.
B. — En quoi consistent essentiellement,
les modifications ainsi provoquées ? Les ob-
servations suivantes, qui datent de 1878-188:^,
m'ont définitivement renseigné sur ce point
irès délicat.
On connaît, dans le genre Vitis, une ViUg-
taine d'espèces environ, à fleurs dioïques,
dites cépages américains. Dans l'espèce Vi-
tis vlnifcra Europea, qui comprend toutes
nos vignes françaises, on distingue près de
2.000 races ou cépages (Pauliat).
Quelle est leur origine ? Pollinisation, se-
mis, rapprochement voulu mi mrtuit de
leurs plasmas végétatifs, symbioses cryp-
togamiques, piciûres d'insectes, iravunatis-
mes, cultures, climats? On l'ignore de pres-
que toutes. Toujours est-il que les caractè-
res extérieurs de ces nombreux cépages per-
mettent de les distinguer entre eux.
Jusqu'à 1878, on a cru que les races d'une
même espèce végétale, tout en différant en-
tre elles par la taille, la forme de leurs
rameaux ou de leurs feuilles, la disposition
du fruit et sa richesse en principes sucrés,
ou colorants, la fertilité, la hàtivité, etc,
on a cru que toutes ces races, étaient cons-
truites des mèmies matériaux protéiquets,
cellulosiques, colorants, amylacés, etc.
Mais en examinant, à cette époque, très at-
tentivement le i)igment du fruit de la vigne
européenne, je constatai, non sans une
grande surprise, que chaque race de vigne
produisait dans la pellicule ou la pulpe
de son fruit, un pigment spécifique, chimi-
quement différencié, propre à chacune de
ces races. J'inscris ici, pour la comparai-
son, les formules brutes de chacun de ces
princiijaux pigments :
rnrinuk' du pi},'ineiil
Cépage Aramon C^S H36 02C
Cépage Carignan ... C42 H^O 020
Cépage Grenache 0^6 H''* 02»
Cépage teinturier G'*'' HW O20
Cépage Gamay Ci0H^DO20
Cépage Petit-Bouchet. C45 H 38 O20
Etc., etc., etc.
A chaque cei>age, répond donc son pig-
ment spécifique.
Examinant alors la constitution de cha-
cun de ces pigments, je constatai qu'ils ont
tb'us une structure semblable. Tous sont dés
34
J 0 r E X A L L» E S 1{ () S K S
acides muHibasiques faibles, dérivant de
Funiun à uii radical trivalent, de trois
branches constituées chacune par un poly-
phénol, en partie carboxylé (quelquefois
amidé), constitution analogue à celle de
Taurine ou de la fuchsine. Tous ces pig-
ments donnent, par hydrolyse, une phloro-
glucine et un acide aromatique particulier
à chacun d'eux, mais toujours de structure
analogue (acide protocatéchique, hydropro-
tocatéchique, acide caféique, etc.).
C'est ainsi que la cause qui a provoc[ué la
variation ou la race, non .seulement a mo-
difié les parties apparentes du végétal, mais
elle a différencié, modelé, son pigment, en
agissant sur les chaînes latérales de sa mo-
lécule tout en respectant sa structure chi-
mique générale, comme elle a respecté les
formes et les caractères généraux de l'es-
pèce.
Ainsi nous constatons ce fait fondamen-
tal que dans la règne végétal, tout au moins,
le simple passage d'une race à une autre,
à plus forte raison d'une espèce à l'autre,
entraîne une variation si profonde de l'être,
qu'à l'exception de quelques principes ba-
naus, qu'on retrouve dans la plupart des
])lantes (sucre, amidon, cellulo.se peut-être),
tous les principes projjies à l'espèce ou à la
famille : tanin, pigments, essences, alcaloï-
des, chlorophylles, etc. (celles-ci comme je
l'ai établi plus particulièrement), tous ces
principes ont varié, tout en conservant les
traits essentiels de leur espèce chimique
commune.
Ces niodiflcations, décelables ù l'analyse
et à la balance, des principes spécifiques
constitutifs de la trame végétale, aussitôt
que varie la race, sont les signes irrécusa-
ble.s des modifications correspondantes sur-
venues dans les plasmas producteurs de ces
principes nouveaux. Si le produit varie, c'est
que le producteur a varié; on conçoit en
effet, qu'à toute modification de .structure
des proto|il;isi)ias doive répondre une modi-
flcati(m de leur fonctionnement et de leurs
produits. De sorte que les modifications ex-
térieures de l'être, les caractères de la race,
ne sont que les signes extériorisés de» mo-
UHications uiicellaires invisibles, niuis bien
réelles, dont témoigne la variation des pro-
duits.
Sans doute on peut concevoir que les con-
ditions du milieu venant à changer : tem-
pérature, éclairement, radiations spéciales,
alimentation, usage ou inutilisation de cer-
tains organes, etc., quelques-uns des prin-
cipes spécifiques dont est construit l'être vi-
vant puissent disparaître ou se modifier. En-
core ne comprend-on pas comment on pour-
rait passer amsi d'un principe à un autre,
car le saut est toujours bi-usque entre deux
principes chimiques définis et entrée eux les
intermédiaires n'existent pas. Mais l'adap-
tation au milieu extérieur ne saurait pro-
duire, d'ailleurs que des effets très lents et
continus; au contraire la symljiose des plas-
mas vivants, lorsqu'elle est réalisable, doit
avoir jiour conséquence nécessaire la varia-
tion Iniisque du fonctionnement du plasma
résultant et par conséquent de ses produits.
C'est ce que j'exposais en 1886, dans mon
Mémoire sur Ir mécanisinc de la variation
(1rs êtres vivants. J'expliquais ces variations
brusques oteervées chez les plantes et les
animaux eux-mêmes, par la coalesceinc de
plasmas étrangers, fécondatifs, végétatifs
ou virulents, venant modifier les plasmas
normaux de l'être. C'est l'époque même ou
de "Vries allait conmiencer ses études sur les
œvnthera dont les variations ou malatiiiiis,
aptes à être reproduites par semis, firent
l'objet de son célèbre Mémùire, publié cinq
ans après (1901). On a vu que L. Daniel a
relevé de son côté la transmissibilité par
la graine de ]ilusieurs des variations qu'il
introduisait par la greffe. Depuis, les re-
marques de MM. Blariiiighiem et Viguier
(1910), sur les variations de la Capsella bur.
sa. partons, et les observations publiées de
divers côtés (Molliard, Gaertner, Charabot
et Ehray, etc.), ont confirmé ces faits de
variations brusques que je rattache, pour
la ])lupart, à la coalesoence de plasmas
étrangers, fécondants, végétatifs, virulents
ou zymasiques, vnriations dont mes rcciier-
ches sur les catécliiuPs, les tanins, les chlo-
rophylles et surtout les pigments de la vi-
gne, éclairent le mécanisme moléculaire in-
time.
C. — La coalescencc des i)lasm.as végéta-
tifs, sumatiques ou virulents, ebt aulfcmunt
.T 0 r K N A L DES ROSES
35
puissante que la fécondation sexuelle croisée
1)011 r associer les espèces et jirciduire des
races nouvelles. Cette coalescence, en effet,
peut se réaliser, non seulement entre des
espèces souvent éloignées, mais quelquiefois
entre genres différents, ce iiue la pollinisa-
tion ne saurait réaliser. La pollinisation de
la Tomate (genre Lycopersicum), par le Pi-
ment (genre Caiisicum) ne peut réussir,
alors qu'on obtient la coalescence modifica-
trice de leurs deux pU-.smas grâce à la gref-
fe. Celle qu'a réalisé L. Daniel, entre Ver-
nonia (composées) et Xanlhiuni (ambrosia-
cées\ amène aussi des variations qu'on ne
saurait produire par une fécondation im-
possible entre familles ou genres différents.
Bien plus, le plasma excitateur de la modi-
fication de l'être peut être ai)porté par des
insectes, des microbes, quelquefois jiar des
mycéliums de cliami)ignons agissant sur les
parties souterraines de la plante (Marin-Mol-
liard).
Voici quelques exemples de ces faits im-
prévus, réalisables en raison sans doute
d'une mystérieuse analogie qui nous échap-
pe encore, entre les plasmas de l'être modi-
fiable et l'excitateur.
Je rajjiiortais, dans mon premier mé-
moire de 1886, que, sur un rosier à cépales
glabres, un rameau à roses mousseuses ap-
[Kirut un jour au iardin du I.uxemlxiurg à
Paris, il y a une cinquantaine d'années. En
examinant ce rameau anormal, on trouva
(et l'on trouve toujours sur cette variété)
que la branche aberrante portait un certain
nombre de béde^uars à surface mousseuse
produite par la piqûre d'un Cynips qui com-
munique au rosier qui le nourrit et à la
galle où ï\ enferme sa larve, la propriété de
produire les excroissances moussues qui ca-
ractérisent cette variété (1).
(1; Il résulte de renseignements particuliers qui nous
parviennent, que ci- tiosicr, donc il fut df'jà iiueslion
dans le numéro de novembre 190S, du Journal des lioxcs,
n'existe mallicnreusemenl plus à l'heure actuelle.
Nous ne saurions trop engager ceux de nos lecteurs qui
disposent de quelques loisirs, à reprendre celte si
intéressante e.xpériencc.
Il fauilrait la répéter à notre avis, sur le Rosier Cent-
feuilles Commun /(. Cenlifolin L.), qui donna iiaissamo
aux rosiers Moussus et la variété Cristata, cl qui par suite
semble le plus disposé à se laisser influencer par li
piqûre d'un cynips pour la production de mousse.
Sur certains pieds de menthe poivrée
(Mcntha piix^rlta), on voit des rameaux où
l'inflorescence prend la disposition ds .celle
d'un genre voisin, le Baisilic. (Ocijiintm ba-
siliruin). Ces rameaux, dits basiliques, pro-
duisent une essence d'(.)deur particulière et
dcxtrogijrc, contrairement à l'essence livo-
(jilic et d'odeur poivrée que fournit le reste
de la plante. Or, MM. Charabot et Ebray ont
établi, en 1898, que cette variation si pro-
fonde de la Menthe iioivrée est toujours due
à la piqûre d'un insecte.
IJ'apiès M. MariivMolliard, les fleurs de
Miitricaiid inadorti, sous l'influence du Pé-
ronospurn laddii, prennent l'aspect des
Heurs doubles de Radiées.
D'après les observations de Meehan, rap-
portées par A. Giard, les Lialris et les Vcr-
nonia, lorsque leurs racines sont atteintes
par le mycélium d'un champignon, devien-
nent rameux, i)aniculés, à tiges fasciées.
Leurs anthères restent infécondes, le pistil
est respecté ; d'hermaphrodites, ces plantes
se transforment donc en uni.sexuées.
Ne semble-t-il pas qu'on doive invoquer ici
l'influence d'un virus ou d'une zymase étran-
gère allant (comme dans le cas du virus
vaccinal ou typhique) modifier les plasmas
de la plante et son fonctionnement '?
(Quelquefois, au contraire, c'est l'une des
zyraases naturelles nécessaires au dévelop-
II est facile de srefTer, vers mai, sur im rameau de
rosier à cent feuilles, un fragment de rameau d'églantier
portant quelques gallîs provenant des piqûres faites par un
cynips quelques semaines plus tut. Vers mai, ces galles
qui donneront naissance à un bedeguar, alTeclent la
forme de pustules blanchâtres parsemées de petites épines
roses ; ces galles en grossissant se soudent entr'elles.
et atteignent fin mai, au moins la grosseur d'une belle
frambroise.
(;e serait le bon moineiil de grellér le rameau parasité.
Les bedeguars passant l'hiver sur les rameaux qui les
nourrisseni, et ne laissant échapper qu'au prinleuips
suivant, les insectes parfaits qu'ils renferment •Ci/iii/is
Rosae L.), il serait également iacile de capturer ces in-
sectes, et de les forcer, en les plaçant par exemple sous
une cloche, avec un /î. Ceiitifolia, a déposer direcleineut
leurs œufs sur les rameaux de ta plante, l'es piqûres ilon-
neraicnt sûrement naissance à des bedeguars; il ne
resterait plus qu'à voir quelle iniluence aurait ceux-ci
sur le réceptacle et les sépales du calice des roses que
produirait ultérieurement le rosier.
Si i|uelques-uns de nos lecteurs tentent cette expérienre,
nous serons très heureux d'en connaître le résultat.
N.D.L.U.
36
,T o r R N A L D E S 1{ ( ) S i<; S
pement' normal et progressif de l'individu
qui, venant à faire défaut, paraît occasion-
ner la variation, comme il advient chez
l'homme, dans le cas de myxœdème ou lors-
que, non encore adulte, on le prive des glan-
des génitales. Ainsi, sans doute, doit s'expli-
quer l'influence des grandes mutilations, si-
gnalée à plusieurs rejirises par M. L. Bla-
ringhem, dans l'apparition d'espèces nou-
velles. En sectionnant la tige du Maïs au ras
du sol au moment uù Ir ptiiiiculf mdlc vit
se dcvflijjjpcr, le Maïs dit de Pcnsijlvauie
se .change en Zca Maijs pscudu-andioijijria,
espèce nouvelle apte à se transmettre par se-
mis.
Sans doute, oes niodiflcatiuns profondes,
subites, de la race et de l'espèce ne sont
pas toujours transmissibles par graines,
comme celle du chou greffé d'AUiair*, des
Œnothera ou du Maïs, mais elles échappent
toutes aux lois de l'adaptation lente et suc-
cessive, et ne fraippent qu'tm petit nombre
d'individus xur des iniliicrs soumis aux mê-
mes conditions extérieures.
D. — Nous concluons que c'est par la coa-
lescence des plasmas vivants, sexuels ou so-
matiqu.es, agissant iiar fécondation, greffe,
symbiose parasitaires ou action virulente,
quelquiefois, peut-être par sou-straction des
zymases nécessaires au développement
nonnal, que se font les modiflcatinns plas-
matiques et fonctiunnelles d'oii sont origi-
naires la plujiart des races, et, sans doute,
aussi, des espèces actuelles. Les modifica-
tions ainsi survenues s^ont subites et non
successives ; .elles transforment jusqu'aux
principes constitutifs de l'être nouveau. Mais
lois d'être monstrueux, les individus et les
races ainsi produits ne franchissent géné-
ralement pas dans leurs variations, les li-
mites au-delà desquelles disi)araissent les
analogies des formes anatomiciues et les
principes spécifiques dont sont construits
leurs plasmas, tout en se modifiant, conser-
vent leur structure chimique générale.
Armand GAUTIER.
(/(■ rinstitat.
.HRONIÛUE
LORTICOLE
rENERALE
SOMMAIRE : Conférences agricoles et horticoles
Conierences aàrico.ts t,l liOxt-
CuIëS. dans les casernes du gouvernement
militaire de Paris. — L'enseignement de
l'Agriculture et nième de l'Horticulture, tend
à se généraliser dans les casernes.
Nous apprenons que des conférences se-
ront faites dans les casernes ci-après énu-
mérées :
(!;aserne Penthièvre (5'' régiment d'infante-
rie), coniérencier : M. Leproust.
Caserne de Keuilly (46^ régiment d'infan-
teirie), conférencier : M. Rouhaud.
Fort de Charenton (89' régiment d'infan-
terie), conférencier : M. Rouhaud.
Caserne de la Pépinière (28'' régiment d'in-
fanterie), conférencier : M. Martin Claude.
Kxposition Horticole et Florale à Nies.
Fort de Rosny ii" zouaves), conférencier :
M. Pignet.
Ecole militaire {2^ régiment de cuiras-
siers), conférencier : M. Hamelet.
A Saint-Denis, M. Koël fera des confé-
rences aux VM" et 128" régiments d'infante-
rie.
A Courhevoie, les conférences seront faites
au 119" l'éginient d'infanterie par i\I. IBes-
nnrd. _^_
Exposition. Horticole et Florals
à Nice- — l'ne exposition régionale, horti-
cole et floi'ale est organisée à Nice, du 7 au
11 mars 1912, jiar la Socirlé d' llortkuUu'.f
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Horticulteur-Rosiériste, Chevalier de l'Ordre du Christ de Portugal et de l'Ordre de Mélusine
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M. Pierre COCHET
Horticulteur-Rosiériste Chevalier du Mérite agricole, Président, Vice-Président
J et Membre de nombreuses Sociétés Horticoles Françaises et Etrangères
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^ AVEC LE CONCOURS ET LA COLLABORATION
I d'horticulteurs, ROSIÉRISTES, amateurs de roses de FRANCE BT DE l'bTRANGBR
i COCHET-COCHET, Horticvdteur-Rosiériste. A
I A COUBERT (Seine-et-Marne) f
i , <)
* Directeur-Propriétaire — Téléphone II 9
SOMMAIRE DES ARTICLES \
('.lironiqiie des Roses. — Dans les Rosiers :'en Mars. — ■" RosiersJ nouveaux de l'Automne 1911 et du i
Printemps mi2. — Les Vieux (poésie). — Comment il faut étudier 'les Rosiers sauvages. — Rose 9
[liawatha (Hybride de R. Wichuraïana}. — Petite correspondance. — Sur la taille du Rosier : Comment on A
forme la tète d'un Rosier grelTé sur tige. — Chronique] liorlicole générale. ?
Planche coloriée : Rose IIIAW ATHA (lIvimitiE de R. Wichubaiana).
i PRIX DE L'ABONNEMENT : • *
9 Feance : Un An, 12 Francs. — Six Mois, 7 Francs ?
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JOURNAL DES ROSES
(Rosa intei' Flores)
ET
REVUE D'ARBORICULTURE ORNEMENTALE
MARS 1912
.HRONIQUE DES MOSES
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NEW YORK.
BOTanicac
SOMMAII'iK : La Gelée ! — Nécrologie : M. Th. Duband; M. Coulangeh Isidore. — Le XVI' Consrès des Amis
des r.oses (iociélé française des Rosiéristes) et l'Exposition horticole de Bordeaux, de Juin 1912. — L'Herbier
de Crépin. — Cours des Roses aux Halles.
La gelée !
Ma foi ! snr l'avenir Ijien fou qui se liera.
Tel rit vendredi qui dimanche pleurera...
Les jolis boutons de la rose Général
Schablikiiie^ nés en janvier, dont nous es-
comptions dans notre dernier numéro la
prochaine éciosion, furent détruits i^ar une
gelée de 11 degrés centigrades, le 2!) jan-
vier, pendant que notre journal était sous
Ivresse ! I
.Nous ne pensons pas que cette gelée su-
bite, en somme peu intense et qui n'a duré
que 48 heures, ait causé de dommages aux
rosiers ; mais il n'y a plus de roses en plein
air dans les environs de Paris...
Nécrologie
.M. Tu. IH lîA.ND. — Nous apijrenons la
mort de -M. Tli. I)i rand, membre de l'Acadé-
mie Royale de Helgique, Directeur du Jardin
U'itanique de l'Etat, à IJruxelles, secrétaire
de ISelgiipif.
M. DiiiANf) étail le successeur du .\1. l''iau
çois Crépin, dont les travaux sur les roses
sont universellement connus et font autorité.
Il était né eu 1855, et il occupait
le poste de Directeur du Jardin Botanique di
l'Etat, depuis 19<i2. C'était un liotaniste ex-
trêmement, distingué ; mais il ne s'occupa
Tome xxxvi
pas de roses, quoiqu'asso.cié au début de sa
carrière si belle, et si bien iiemplie, aux Ira-
vaux de M. Crépin.
Nous adressons à la famille de M. Th.
Durand, et tout particuJièrenient à Mlle Hé-
lène Di^RAND qui fut la collaboratrice de son
père, nos plus respectueux sentiments de
condoléance.
— X —
M. Isidore. BOULANGER — M. Boulan-
ger Lsidore, ancien Rosiériste à Grégy (Sei-
ne-Marne), est décédé le 20 courant, à l'âge
de 72 ans. Depuis qu'il avait cessé la cul-
ture des Rosiers, il était retiré à Coubert,
où il est mort. Il s'adonnait avec passion à
l'apiculture, prodiguant à ceux de ses con-
citoyens que l'éducation des abeilles inté-
re.'ssie, les conseils les plus éclairés.
Nous adressons à sa veuve, à ses fils et à
toute sa famille, nos jilus sympathiques con-
doléances.
Le XVI Congrès des Amis des
Roses. Société Française des Rosiéristes,
Kï I Exposition Horticole de Bor-
deaux, Dt Jlin l'Jl,;^. — Le Iti'' Confies des
.Amis des Roses aura lieu à Bordeaux, du
y au 11 juin prochain, conformément à la
décision du Congrès de l'Jll.
Mars 1912.
38
JOURXAL DES EOSES
A l'occasion de ce Congrès, la Société
d'Horticulture de la Gironde organise à Bor-
deaux, les 8, 9 et 10 juin 1912, une exposi-
tion de Roses, plantes et fleurs.
Nous recevons de M. Morain, secrétaire
général de la Société organisatrice, avec
prière d'insérer, le programme de cette ex-
position, dont nous publions ci-après les
passages essentiels concernant les Rosiers
et les Roses : ^
Art. 1. — Une exposition des produits de
l'horticulture aura lieu à Bordeaux, Ter-
rasse du Jardin pulilic et salle des Amis des
Arts, du samedi 8 au lundi 10 juin 191:?, in-
clusivement.
Art. 2. — Tous les amateurs, horticulteurs,
ainsi que les Sociétés d'Horticulture sont in-
vités à y i)rendre part.
Art. 3. — Les demandes d'admission de-
vront être adressées avant le 15 mai 1912
(terme de rigueur), à M. R. Morain, secré-
taire général de la Société, 10, i-ue Sainte-
Catherine, à Bordeaux.
Les demajides devront indiquer les nom,
préaonis et domicile de l'exposant ; la dé-
signation des produits qu'il veut exposer,
ainsi que la surface nécessaire, le, ou les
concours auxquels il désire prendre jiart.
Nous ne pouvons, à notre grand regret,
publier in cjctenso le règlement de cette ex-
position, mais nous sommes à la disposition
de nos lecteurs pour leur adresser tous les
renseignements complémentaires qu'ils von
(liont liien ncjus demander;
PROGRAMME
Première Section
Ho.sirr.s ciillirr.i m jiotx
!'■'' Concours : fjillootinn de Rosiers tigos '
100 variétés et au-dp.ssii.s.
2" Concours : Collection de Rosiers tiges 75
variétés et au-dj.'^sus.
3' Concours : Collertinn île I!nsii>r^ tiges .5(1
^arii'tés et au-dessus.
4' Ciuicoui"s : Collectinii dr liosiers tiges 25
variétés et au-dessus.
5' Concours : Collection de Rosiers tiges 12
variétés et au-dessus.
6' Concours : Collection de Rosiers nains
de 100 variétés et au-dessus.
7' Concours : Collection de Rosiers nains,
de 75 variétés et au-dessus.
8*^ Concours : Collection de Rosiers nains,
de 50 variétés et au-dessus.
9'' Concours : Collection de Rosiers nains,
de S variétés et au-dessus.
10' Concours : Collection de nouveautés
mises au commerce de 1908 à ce jour.
12" Concours : Collection de 3 variétés de
Rosiers possédant les jilus belles fleurs.
Deuxième Section
lijsei coupées
13' Concours : Collection de 200 variétés
et au-dessus.
11- Concours : Collection de 100 variétés
et au-dessus.
15' Concouis : Collection de 50 variétés
et aj-de.ssus.
10- Concours : Collection de 25 variétés
et au-dessus
17' Concours : Collection de Nouveautés
inédites.
Troisième Section
Plantes divei-scs
18' Concours : La plus belle collection de
plantes de serre à feuillage ornemental.
19' Concours : Collection de plantes fleu-
ries.
20' Concours : Collection de Bégonia Tubé-
reux.
21' Concours ; Collection de Pelargoniums
à grande tleur
22' Concours ; Collection de Pelargoniums
à feuille de Lierre.
23° Concours ; CoUect'on de Géraniums.
24' Concours : Collection de plantes an-
nuelles, bisannuelles et vivaces.
2.5' Concours : Concours imprévus.
\'oici, d'autre part, les questions qui se-
rmit traitées, ou tout au moins mises à
l'iii-dre du jour du Congrès de Bordeaux.
Les i)ersonnes qui désirent traiter une
ou plusieurs de ces questions, doivent adres-
ser les mémoires préliminaires au secréta-
riat de la Société Française des Rosiéristes
46, cours Eugénie, Mon'chat, Lyon, aimnt
le 15 mai prochain.
JOURNAL DES ROSES
39
1. Les Roses do riiuiiératrice .laséphine à
la .Malinaison.
2. De la synonymie.
3. Des maladies du Rosier et de leurs
traitements.
I. D€s nieilleuies variétés de Roses mises
au conmierce en 1909.
5. De l'emploi de la Rose dans la décora-
t il 111 florale.
(i. Du clioix des iihiotes destinées à la
garniture coniiilémentaire des petites rose-
raies.
7. Quelles sont les meilleures variétés de
Rosiers ponr les diftérpnts sols.
8. Des nieilteures variétés de Rosiers niul-
t'flores.
9. Des meilleures variétés de Rosiers à
cultiver dans le Sud-Ouest.
10. Des meilleurs engrais à employer dans
la culture du Rosier.
II. De la régénération des terrains usés
|iar la culture des Rosiers.
12. Dans quelle nature de terrain le Rosier
ohtient-il le meilleur développement.
13. Quelles sont les meilleures terres à
employer pour la culture en r)ots.
Disons, enfin, que les obtenteurs de Roses
nouvelles non encore au commerce, qui vou-
draient les faire juger, pourront les présen-
ter au Congrès de Bordeaux. Un jury spé-
cial se réunira iiour délivrer aux meilleurs
roses présentées, des certificats de mérite,
an nom de la Société Française des Rosié-
ristes.
L Herbier de Crépin. — Nous ap-
preuiiiis (joe le niayinrique herbier de M.
Crépin, renfermant, si la niémoiiv3 nous
fournit bien, 26 mille échantillons de Ro-
siers sauvages est précieusement con.-5orvé
au Jardin Botanique de Bruxelles, dans une
série d'armoires séparées des autres her-
biers.
Cours des Roses aux Halles- —
Les arrivages de roses du Midi furent d'a-
bord assez abondants. On vendait : Captain
diristij, 5 à 6 fr. ; Madame Abel Cliateiun/
et Prince de Bulgarie, 10 à 1:? tr. ; Madame
■Joseph lloniiaire, Kaiserin Autjusta Vicln-
ria, de i à 8 fr. ; Frau Karl Dnisrhki, i à
8 fr. : Paul !Sabonnand\ La France^ de 3 à
6 fr. ; Ulrich P.ninvrr Fils, de 4 à 9 îr. la
douzaine.
Puis les arrivages devinrent moins nom-
breux et les roses du midi furent vendues
à des prix élevés.
On paya les Ulrich Dnnrner jusqu'à 18
francs la douzaine ; Captain Chrisltj, de .^
à 9 fr. ; Fran Karl Itrusclil^i, 7 à 8 fr. ; La
France, 5 à 7 fr. ; Madame Abel rhàleunij,
9 à 12 francs.
Les Salrnuo et les Marie ]'iui Hnatle se
vendirent, les premières de 1 fr. 50 à 2 fi.,
les secondes 1 fr. 75 à 3 francs la douzaine.
COCHFT-COCHin.
)ANS LES
[OSIERS
Eli Mars ' ' riiiinw d'urgencie et dans
les premiers j<iurs du mois, rébniussage des
sujets greffés.
Faire les dei-uières jilaïuations de rosiers
avec bon pailfis sur le sol et arrosages
frécfucnLs s'il lait sec.
Terminer les labours d'hiver des rosiers
en iirenant les précautions indiquées dnns
notre dernier numéro. En labotirant, enle-
ver les drageons souterrains qu'on distin-
gue facilement des racines grâce à la moelle
qui existe à la partie centrale des drageons,
alors que les racines sont entièrement li-
gneuses.
Les engrais chimiques et organiques à as-
similation lente ont été apportés en hiver et
enfouis. Fin mars, on peut semer sur le sol
des Roseraies les engrais immédiatement as-
similables tels que les nitrates de soude,
de potasse et de magnésie, à l'égard des-
40
J 0 U H X A L DES II O S E S
quels le pouvoir retenteur des terres ne
s'exerce pas, et qui passeraient, en pure
perte dans le sous-sol par l'action des
pluies, si on les employait trop tôt.
Tailler tous les rosiers (voir dans ce nu-
méro, notre art-icte avec figures, sur cette
opération), réservant seulement pour avril
les variétés très délicates et très sensibles
au froid.
Semer les graines de rosiers en stratifica-
tion depuis Tautonniei ; mettre sous châssis
les terrines et caissettes contenant les grai-
nes semées a,vant l'hiver.
Continuer à donaier les soins nécessaires
aux rosiers soumis au forçage et à ceux en
multiplication .sous verre, auxquels il faut
commencer à donner mi peu d'air.
Dans les pépinières de rosiers on plante
en ce mois les su^pets pour la greffe en écus-
son. Les égUmtiei-s hauts de tige sont plan-
tés à 0 m. 25 l'un de l'autre sur des rangs
espacés de 0 m. 70 ; les nains .sont plantés
à 0 m, 23 par rangées distantes de 0 m. 55.
S'il y a des vers- blanc s dans les terrains
à planter, il faut les détruire tous avant la
plantation. En terrain nu cette destructioa
est fort simple et certaine, par l'emploi du
sulfure de carbone à doses massives, 20 jours
au moins ivanl la plantation. Cette opéra-
tion, si simple, n© devrait jamais être négli-
gée.
Ne pas oublier que le sulfure de carîjfine
est un produit dangereux à employer, si on
néglige certaines précautions.
Ne Jamais fumer et éviter de produire des
étinc-'iles par le choc des instruments de fer,
ou d'acier, sur les pierres du .sol ; les va-
peurs de sulfure de carbone mélangées à
l'air explosent, en effet, avec une extrême
vi<i|.?nce, lorsqu'elles .sont mises en contact
avec un corjis en ignition. Pour cette rai-
son, les fûts récemment vides sont plus
dangereux que les fûts pleins.
Eidever les ligatures des écussons en œil-
dnrnuint de l'année précédente, ainsi que
tous les drageons qui se sont développes au
pied des rosiers greffés.
Si on désire placer des tuteurs au summet
des églantiers-tiges, pour maintenir les jeu-
des greffes, il faut les fixer sur les sujets
a'.aut le développement des écussons.
COCHET-COCHET
JtOSIERS
lOUVEAUX
DE l'Automne 1911 et du
(Siiiif)
Printemps 1912 0
L;i Iterae IlorticDie aunonce en ces
termes, trois roses nouvelles :
i< M. Tesrhendorff, de Dresde, a décrit ré-
cemment, dans le llandr.slilatt fiir den
deul.'ielien iiiu h iiliuu , trni>i nuuvelles va-
riétés dsi Uoses qui viennent d'être mises
au commerce au Danenuirk et qui sont les
suiv.-intes :
ICIteii Poulsen. — Issue de MadJiinc \or-
hrrl l.erarasseur x Dornlhy l'ertdns. La
plante est restée basse et ne s'élève qu'à 50
ou 60 centimètres de hauteur ; elle fleurit
pendant tout l'été et donne de gros bou-
quets de fleurs bien iileines, environ trois
fois aussi grandes que celles de Mrs C. \V.
Cutbush et d'un joli coloris rose d'oeillet
lUiancé de jaune clair à la base des pé-
tales. La végétation est vigoureuse, les
feuilles sont vert foncé, luisantes, rappe-
laul ("elles des \\'ichuraiana.
Ixùtlliiittc. — Issue de Madame .\orbert
Lerarasseur x Liberty. Plante d'un port
vigoureux et compact, atteignant une hau-
teur de 60 à 70 centimèti-es et fleurissant
dès le début de l'été jusqu'aux gelées. Les
fleurs, disposées en gros iHUiquets dressés,
idats, sont assez grandes ; le l)iiutoii est
d'une belle forme, raiipclant en plus petit
la variété Liberty. Le coloris de la fleur est
un rouge foncé brillant. Dans l'ensemble.
(il Voir Journal des Roses mil, pages 156, 166; 1912,
pages 10 et 23.
JOURNAL DES EOSES
41
cette variété a le port et le feuillag-e d'un
Hybride de Tlié, mais elle fleurit comme un
Pohjan'.liii.
Frau Mai ijiirithr MôUrr. — Issue de .1/.
Joseph mil xLibcrty. La plante est très
vigoureuse, les fleurs, très nombreuses,
sont supportées par des tiges fortes, dres-
sées, généralement uniflores. Les flevTs sjn(
très grandes, très doubles, d'une excellente
forme, d'un rose foncé, bordé de nuance
plus pâle ; mais il parait que ce coloris est
variable et tire quelquefois sur le rouge
foncé, quelquefois sur le vieux rose; elles
ont un iiartum prononcé et très agréable.
Les boutons sont iHiintus et d'une belle
forme ; ils s'ouvrent bien luir tous les
temps. »
— X —
Notre collègue, M. Peter Lambert, rosié-
riste à Trêves (Allemagne), a vendu :
rif(or Tcsch (Hybride de R. Multiflora)
Ilnbis X Léonie Lamcsch (Obtenteur P.
Lambert; Propagateur, Mûller Langour).
Rosier de parc, coloration très iilaisante,
croissance vigoureuse, surgeons recourbés,
rameaux vigoureux, feuillage luisant; fleurs
de grosseur moyenne, fennes, en forme
d'oeillet, rose cuivré ; extrêmement florifère
sur les plants anciens. UtilisaJjle pour être
isolé pour former des haies, ou comme es-
jialier.
Freifrau Ida von Schubert. — (Hybiide
de Thé). Oscar Cordel x Mmlaiiir P. Lam-
bert. Arbuste droit, vigoureux, ligneux,
muni de gros aiguillons bruns ; feuillage
vert bronee foncé, sain ; bouton long, poin-
tu, rouge sang foii,cé ; fleur grande, trois
quarts pleine, rouge sombre cramoisi en for-
me de calice ; pétales larges, elliptiques,
droits, séparés, à long pédicule ; odeur
forte et très agréable. 'Dédiée à son Excel-
lence, la baronne de Schubert.
Fiirstin voii Pless. — (Hybride de 'Ihé)
M'idaine Caroline. Testnut x Conrad F.
Meijer. Arbuste très vigoureux, droit, à ra-
meaux à forts aiguillons ; feuillage rude ;
boutons gros, durs, solitaires ou jusqu'à 3,
sur des pousses lomgues et vigoureuses,
«'ouvrant bien, — fleur grande ou très gran-
de, — de très belle forme, blanche avec cen-
tre jaune, teinté de rose clair : odorante.
parfum persistant. L'espèce est de haute
valeur tant pour les roses à couper que
pour les roses de décoration et les rosiers
de i)arc. Résiste absolument aux gelées. Le
caractère Rugosa est reconnaissable.
Schneezwerg (Hybride de Rugosa). — Ar-
buste vigoureux, feuillage de grandeur
moyenne, brillant, analogue au Rugosa,
sain. Fleurs de moyenne grosseur (5, gros-
seur d'un mark), pure Ijlancheur de neige,
plate, demi-pleine. Centi'e i)lanté de filets
staminaux serrés; extraordinairement jolie,
3 à 10 sur chaque branche. Floraison durant
jusqu'aux gelées ; fmits petits, rouge bril-
lunt. Particulièrement approprié comme ro-
sier des parcs, de: rochers, de haies; aussi
Lien comme rosier solitaire.
Hauff (Multiflora) Aimé Vibert x Tur-
ver'.s Crimson Rambler. — Rosier grimpant.
Sujet vigoureux, grimpant. Feuillage large,
vert sombre, fleurs de moyenne grosseur,
en bouquets, pleines, rouge pourpre violacé.
Floraison répétée en été à partir de la 2°
année (remontant). Dédié au conteur alle-
mand Hauff.
Gœthe (Polyantha mousseux grimpant)
MuUifl'Ora x Rosier mousseux. — Bois,
pousses et pétioles des feuilles munis d'ai-
guillons et moussus rouge brun comme pas
un autre rosier mousseux. Arbuste vigou-
reux, demi-grimpant, atteignant en un an
jusqu'à un mètre, un mètre et demi. Fleurs
petites, mndes, simples, demi-pleines, cra-
n.oisi ecarlate ; apparaissant comme enve-
loppées de flocons de mousse ; résiste aux
gelées ; fleurit une seule fois en été mais
en flornison multiflore et de longue durée.
Très remarqual)le, ' très iutéressant. Bon
comme plante isolée et comme rosier de
haies et de bordures. Quiconque pénètre au
travers d'une pareille haie doit être de fer !
Le même obtenteur vend les rosiers ci-
après, spécialement créés pour les pays du
Nord, et qu'il annonce de la manière sui-
vante :
<i Ayant acquis, il y a quelques années,
de MM. Geschwind, des Rosiers résistants,
des pays du Nord, je les livre maintenant
au commerce » :
42
JOURNAL DES ROSES
Arvd Lraïuj (Hybride ilAlba) (sans pa-
rents connus). — Arbuste vigoureux, flroit,
demi-grimpant ; fleur grosse, pleine, odo-
rante ; jaune crème avec teinte rose tendre
carminé. Très florifère.
Asru (Hyln-ide de Rugosa). — .arbuste as-
sez grimpant. Fleurs en buisson, grosses,
bien remplies, rose canniiné, avec bord
blanc ; résiste aux gelées.
rérès (Hybride de Rugosa). Fleur pleine.
El-Ariaita (Hybride au 3'' degré de llani-
snnii). — Arbuste de 2 mètres à 2 m. 50 de
liant. Floraison riche, de 1 à -4 fleurs sur
pédoncules droits, fleurs en forme de ca-
lice ; jaune nankin liisipTaiix tons carnés
jaunâtres.
Piinz llirzfiiiinzclifii (Multillora). Florai-
son de limguie durée; fleur petite, demi-
pleine, pouriire carminé, pétales rayés de
Liane : fleurissant en buissons.
A la variété Sunbursl, que nous annon-
çons dans notre dernier munéro, comme
devant être mise au commerce le 1" mars
1912, par M. Pernet-Ducher, rosiériste à
Lyon, il convient d'ajouter les 3 variétés
ci-après livrées à la même dale, par le
même obtenteur :
Louise Catherin)' Tlirslaa (Pernetiana).
Issue de Variété Inédite x Semis Soleil d'Or
Arbuste de grande vigueur et d'une robuste
constitution, à rameaux buissonnants ; ai-
guillons rapprochés et peu saillants ; beau
feuillage vert, bronzé brillant, boutons gros,
ovoïdes, rouge corail, teinté de jaune chro-
me ; fleurs très grande, bien ]ileine, globu-
leuse, à larges pétales à la circonférence,
superbe coloris rouge crevette, nuancé oran-
ge cuivré rongeàtro et Jaune clnôme au re-
vers des iiétale.s.
Aljondanunenl llurifère et d'un coloris tout
particulier, cette magnifique variété aura
certainement le même succès de iio|>ularité
dont jouit sa devancière, Lyon-llosc, qu'elle
surpasse comme rusticité.
■'iame Climlrs Ijilaiiil (Hybride de
Thé). — Issue (11' ]'iuirlé iiirditr x Mnr-
{juisc ilf Siiirlii. .Arbuste très vigoureikx, à
rameaux érigés; aiguillons lieu nombreux;
feuillage vert bronzé rougeàtre ; bouton al-
longé sur long pédoncule, ocre carminé ;
Heur très grande, pleine, en forme de coupe,
superbe coloris jaune de chrome moyen,
légèrement nuancé de rose de Cartham©
sur les pétales extérieurs.
Cette Rose, produit d'une fécondation de
la variété si estimé© Marquise de Siiiéty,
se distingue de cette dernière par son co-
loris plus intense et surtout par une vigueur
plus grande ; ce S/era une excellente Rose
de jardin et d'exposition.
Mddiniir ICdiiKiiid Itnstaiid. (Hybride de
Thé). — Issue de variété inédite x Prince
de P.ulgtirie. Arbuste très vigoureux, à ra-
meaux buissonnants ; aiguillons nombreux
et lieu saillants ; feuillage vert foncé ; bou-
ton long, fleur très grande, bien |ileine,
globuleuse, à larges pétales au pourtour ;
coloris rose clair, nuancé de saumon et de
jaune orangé rougeàtre au centre.
Cette variété n'est pas sans analogie avec
la. populaire rose Prince de ISulgarie, mais
elle s'en distingue par une végétation plus
élancée et par un coloris plus chaud et plus
accentué ; excellente Rose de jardin et d'ex-
position.
Nous ne faisons 'tue mentionner ici, la
mise au conunerce par M. E. Heizmann, ro-
siériste à, Maennedorf, près Zuiich (Suisse),
de la jolie nouveauté : Helvétia (Hybride
de Thé) issue de Madame Caroline Testout
et de Ferbenkœniyin, nouveauté décrite et
figurée dans le numéno de décembre 1911,
du Journal des Roses.
Il convient de rappelei' fiue Helvétia avait
été primitivement nonmiée Atiienijlulin
par s(ui obtenteur qui la déba|)tisa à cause
de la difficulté qu'il y a à traduire le nom
(ÏMliriujIiili II. eu français et en anglais. |
Il n'existe donc plus de Rose nouvelle Al-
penijliihn, et la nouveauté de ce nom se
nomme réellement llclrrlin, de par la volon-
té de son créateur.
Notre confri'i-e, .\1. A. Diirnn, lîosiériste,
373, i-niile (hi Médoc, à Lrt IJoiiscat, vend :
J 0 r R X A L D E S K O S E S
43
.1/. Edg. Blayichard, nouveauté issue de
Frau Kait l>iuschki et d'un semi inédit.
Fleur l>lanc rosé frais; pétalesi du centre
flmbriés; la fleur est très grande, pleine, et
supportée par une tige rigide, uniflore; bou-
ton sphérique.
Arbuste très vigoureux et très florifère.
PAPILLON
ES '^Âl^IEUX
Or-
Volii fitks sequitui-
(Ixur vœu fut exaucé)
Ovide
(PhilniioH cl Btiiicis).
Par les sentiers herbeux, ils allaient vers la plaine ;
Les buissons gazouillaient, la sève embaumait l'air ;
Le soleil printanier égayait leur hiver ;
Ils devisaient du temps dont leur âme était pleine.
Quand plus d'un demi-siècle avait scellé leur chaîne,
Ils revoyaient l'espoir vaste comme la mer ;
Et le présent qu'alors, qui n'avait rien d'amer.
Leur semblait les bercer de sa plus tiède haleine.
Les ans m le labeur ne les avaient lassés ;
Bien qu'amoindris, les vieux s'aimaient toujours assez
Pour se le dire encore et n'être pas moroses.
Elle^ c'est du foyer le bon ange gardien ;
Lui, vit d'un double amour : sa compagne et ses Roses.
Que leur faut-il de plus, puisqu'ils sont heureux ? Rien !
A. LEBRUN.
.OMMENT IL FAUT ETUDIER LES
[OSIERS SAUVAGES
Il est inutile de rappeler l'importante fnn-
tribution afipurtée à l'Iiistoire scientifique
des Roses par le directeur du Jardin bota-
nique de Hruxelles, François Crépin, mort
deiiui.s plusieurs années. L'œuvre de ce rho-
dologue rerucarquable continue par ses élèves
à qui il a laissé une Classification très
claire et les principes de son i)erfectionne-
ment. M. le IJ'' Josepli Scliwertschlager,
[)iofesseur au lycée d'Eich.statt, petite ville
de la Mayenne Franconie, en Bavière, s'est
inspiré de l'œuvre de Crépin; il rend hom-
mage à celui qu'il regarde comme son maî-
tre dans l'iiiti'iiduction de son ouvrage très
intéressant, para en 1910, sur Les Eosiers
du Jura de Franconie sud cl moyen (1).
J'oserai dire qu'il utilise à merveille les 3n-
(t)J Schwertschlager. Die P.osen des Siidlichen iind
Milllereii rr;inkt'njur.i ; ihr System iind iliic phylofiene-
llsctien Bezieliungen erorten mit Ilinsiclit auf die fiwm
(jatliinj? linsii und das allgemeiiie Des/îendeiiziiroldeiri.
Munich, 1910, 248 pages 8".
44
JOURNAL DES KOSES
seignements de Crépin et qu'il les ciimi)létie
avec science et compétence.
Depuis 189:?, M. Schweirtisclilager coUec-
tiiinne les Rosiers sauvages des environs
d'Eichstatt; il recueille des documents sur
leur mode de vie, sur leur extension géogra-
liliique et leur affinité avec l°s espèces les
plus communes. Sans être rebuté par la
nomenclature vraiment pénible à suivre de
la grande majorité des rhodologues moder-
nes, il a su en tirer parti sans perdre de
vue les idées générales. Il a visé à faire sur
les Rosiei-s un travail scientifique lisible et
intéressant, comme le comte de Solms-l.au-
bach l'a fait pour les Fraisiers. Il faut sou-
haiter que les collectionneurs français imi-
teront ces savants, qui prennent la peine de
mettre au point leurs travaux de prédilec-
tion avant de les publier.
Il s'agit d'une Monographie des Rosiers
sauvages localisés dans un domaine bien
défini, dont l'altitude s'échelonne de 300 à
700 mètres, avec une température, moyenne,
de l'année, de 8°. Pour préciser les condi-
tions biologiques, l'auteur si.gnale que le
hêtre y est en pleine feuillnison le 3 mai,
que les groseilliers y fleurissent le '25 avril
et nu'irissent leurs fruits vers le 27 .iuin.
Cette méthode d'appréciation du climat a le
plus grand intérêt si l'on a soin de donner
une liste assez grande de végétaux, avec
les dates de floraison ou de maturité, con-
trôlées pendant ])lusieu.rs années.
Pour la nomenclature, l'auteur a soin
d'indiquer les maîtres dont il adojite la
classification et le langage ; Linné, De
Candolle, Christ et Crépin. 11 explique pour-
quoi il lui paraît difficile d'adopter pour le
genre Rosa les règles de la nomenclature
recommandées au Congrès international des
botanistes de Vienne; il conserve avec rai-
son les groujips généralement adjnis et sur-
tout il adiiiiti' un jilan qui, sans être parfait,
permet de classer son travail à la suite de
ceux des maîtres reconnus.
L'étude morphologiqu.-> des Rosiers sau-
vages est faite sur un jibin qui devrait être
adopté par tous ceux qui ont le lo'sir d'éta-
diier les Rosiers de leur région ou seulenimt
de leur domaine. Elle comprend une des-
cription rapide des particularités offertes
par les tiges, par les trichomes (épines.
poils, glandes), par les feuilles, par les in-
florescences, pa.r les fleurs et par les fruits;
elle [lennet de lire sans difficultés la pailie
technique du travail qui serait < ncombrée,
sans cette mise en lumière préalable de
quelques particularités offertes fréquem-
ment par les groupes examinés.
M. Schwertscblager a pris aussi la peine
d'indiquer comment il étudie les hybrides "ït
il donne une table du pourcentage des
grains de pollen avortés, trouvés dans les
tonnes les plus connues. Cette table peut
.servir de point de re])ère pour la comparai-
•son avec d'autres études analogues :
Uosa jiimpiiii'llifdUii var. tijpicn, de Christ
offre à Eichstat de 90 à 95 % des grains de
pollen en bon état (capables de se gonfler
dans l'eau; diverses formes dvi canina L
et du rubigiiiosn L, seulement 50 %; un hy-
bride cniiiiin X ijiillica, de 10 à 15 %; une
forme lutea Mill, à fleurs doubles, sans
fruits, spontanée sur le Kugelberg, seule-
iuent 5 %.
Ces documents ne sont donnés ici que
pour indiquer le soin avec lequel toutes les
difficultés rencontrées durant l'étude ont
été signalées. Il me suffira maintenant de
résumer rapidement les résultats obtenus.
Beaucoup de caractères des Rosiers sont
des conséquences de l'adaptation aux agents
externes, à l'eau, à la température, à la lu-
mière, au sol et aussi aux relations avec
1 'S organismes vivant dans leur voisinage,
aux végétaux, aux animaux et à l'homme.
Ces caractères contribuent à augmenter le
polymorphisme des Rosiers sauvages; leur
influence ne peut être reconnue qu'après une
étude répétée des mêmes jilantes durant des
séries d'années. On acquiert ainsi une no-
tion exacte de la valeur des caractères spé-
cifiques.
I es sections et les grands groupes dif-
fèrent entre eux par des caractères d'orga-
nisation absolument indépendants du mi-
lieu; mais les caractères d'adaptation sont
souvent utilisés pour la distinction de ty-
pes plus restreints, pour les diverses formes
de la .«ous-section des Eu-camnac, par
exemple. Cette constatation fait croire à la
l)0.ssibilité d'une origine adaptative initiale
de caractères tels que la forme et le coloris
des corolles, le goi'it, la consistance et la
lOURlNAL DES ROSES
Mars 1912
"Af,
r mf^
Ro53 Hia\>J3tha
JOURNAL DES K O S E S
45
couleur des fruits, le déveloiipement exa-
géré des poils et des épines, etc.
C'est donc par l'étude approfondie et com-
parée des caractères de cette nature qu'on
IMUirra retrouver les affînilés et reconstituer
la phylogénie des Rosiers européens. La
distribution des feuilles sur les axes^ le nom-
bre et la taille relative des folioles, le nom-
bre des fleurs, des inflorescences, combinés
aux documents fininiis par la distribution
actuelle des groupes, tant en Europe qu'en
Asie, permettent de faire dériver d'une sou-
che commune de premier ordre, quatre Bou-
ches dérivées, dont le groupe des Rosa prr-
xicn enooi-e' assez homogène; l«is autres sont
très fragmentées.
Cet aper(.'u du travail de JNI. Schwert-
schlager suffit iiour indiquer le but élevé et
méthodiquement suivi par l'auteur. Il reste
à en dégager des conséquences pratiques
pour l'amateur des Roses.
l,. RT,.\RINGHEM.
■'-v)7
^OSE glAWATHA
Hybride de R. Wichuraiana; Walsh, 1905
La Rose Himnitlui, très remarquée et
très recherchée lorsqu'elle fut livrée au
commerce, semblait quelque jieu délaissée
deiiuis 2 ou 3 ans ; mais ses qualités excep-
tionnelles l'ont remise en faveur auprès des
amateurs qui observent et qui se rendent
compte de la valeur réelle d'un Rosier. Cette
variété est à nouveau très reclierchée au-
jourd'hui.
La variété Itinwiilliu forn)e lui arbuste
d'une extrême vigueur, à rameaux longue-
ment sarmenteux, souples, d'un l)eau vert,
très légèrement pourprés à l'insolation, ar-
més d'aiguillons droits, épars, gris, sans au-
tre ijroduction de l'écorce.
Feuilles 7-foliolées, plus rarement à 9 fo-
lioles. Rachis armé, à la face inférieure, de
petits aiguillons crochus, parsemés de glan-
des pedicellées, parfois légèrement tomen-
teux vers la foliole impaire.
Folioles petites, vert brillant, surtout sur
la fa«e supérieure, comme chez le R. \\'ichu-
raiana type, ovales arrondies; l'impaire el-
lijitique, ou elliptique lancéolée; serrature
simi)le, peu accentuée.
Stipules adnées, simples, pectinées.
Floraison très multiflore, en cyme pyra-
midale, comiitant jusqu'à 50 fleurs, souvent
moins.
Fleurs petites, simples, rouge cramoisi vif,
avec centre blanc ; étamines nombreuses et
jaunes d'or, d'un gracieux effet.
La floraison, plutôt tardive, se prolonge
fort longtemps, les pétales changeant de
couleur et passant au rouge vineux sans
tomber.
En résumé, la rose Hiawatha est un des
meilleuiis sarmenteux connus à cause de sa
vigueur, de son abondante floraison et de
la couleur vive de ses fleurs. Ces qualités
réunies en font une plante réellement très
décorative.
MARIE, du Clos - .Iollet.
•ETITE H^ORRESPONDANCE
À un Débiilanl. — La place me manque
|iour faire passer dans ce numéro un article
sur la préparation d'une bouillie cuprique.
Je donnerai incessamment la manière de
préparer une bouillie au carbonate de sou-
de. Très souvent, en effet, ces préparations
sont mal faites et ne donnent pas, par
suite, les résultats qu'on est en droit d'en
attendre.
La phtaléine du pliénol dont on nous con.
46
JOUKNAL DES ROSES
seille avec raison l'emploi pour 1m iirépar:i-
tion de votre bouillie ne doit pa« être mélan-
gée à celle-ci ! ! Elle ne sert qu'à s'assurer
qu'il y a un très léger excès de carbonate
de soude.
J© vais vous adresser dire^"teinent et som-
mairement lu manière d'opérer, en atten-
dant l'article demandé.
A M. L. {Diich. — La section la plus natu-
relle, la plus homogène, créée par Crépin
dans le genre Rosa, celle qui renferme les
espèces ayant entre elles le plus d'affinités,
est la section des sijnstyhre.
Cette section est, de plus, tiès importante,
par le nombre des espèces qui la compo-
ssnt; si donc vous désirez vous livrer à l'é-
tude du genre Rosa, au point de vue pure-
ment botanique, en conunençant par une
.seule section, je vous conseille de commeoi-
cer jiar la iiremière de la classification de
Créi)in, celle des sijnstiiUv, dont voois pour-
rez réunir facilement bon nondire des espè-
ces qui la conq)osent, et dont voici les iH'in-
cipaux cairactères :
Styles agglutinés saillants au-dessus du
disque en une colonne grêle égalant envi-
ron les étamines intérieures; sépales réflé-
cliis après l'anthèse, caducs avant la matu-
rité du réceptacle, les extérieurs latérale-
ment appendiculés, rarement entiers: inflo-
rescenoe .souvent multiflore, à bractées peu
ou point dilatées, stipules adnées rarement
libres ou presque libres, les supérieures
étroites comme les infàrie'ures, feuilles
moyennes des ramu.scules florifères 3, 5
ou 7-faliolées, rarement 9-foliolées; tiges
sarmenteuses, grimpantes ou rampantes;
aiguillons crochus ou arqués, alternes, très
rarement régulièrement géminés sous les
îeuilleis.
RepoTtez-vous à l'article' que n<itre savant
collaborateur, M. Rlaringhem publie dans
ce numéro; vous verrez conunent on doit
étudier les rosiers sauvages.
C. C
^UR LA CAILLE DES .^OSIERS
Comment on forme la tète d'un Rosier greffé sur tigeO
Les Rosiers à grande végétation dont la
taille a été négligée, forment, parfois, des
buissons fleuris d'un si gracieux effet, qu'on
peut se demander, en les voyant si beaux,
s'il est réellement nécessaire de tailler les
Rosiers et s'il ne serait pas, au contraire,
préférable de les dispenser de cette opéra-
tion ?
En examinant ces Rosiers de plus près,
on s'aperçoit cependant que si leur florai-
son est abondante, les Roses sont dépour-
vues d'anqileur et de perfection, que la
plante manque de viguevir et d'éqiiilibre et
que le.s rameaux producteurs de Roses sont
gênés, enserrés, atrophiés même, par une
multitude de branches et de brindilles mor-
(1) Cet aiiicle, pt les rllcliés qui l'arfoiiipagneiit, Manl
extraits de La Vie ù la Cdmjiarjnc, lu reproduction en
est interdite.
tes ou mourantes, disgracieux vestiges des
floraisons passées.
P01IKC<'.-0I IL lAlT TAILLER LES ROSIERS.
Il faut donc tailler les Rosiers ;
1° Pour arriver, par une division ration-
rellc des rameaux, à donner à ces arbustes
une forme régulière et gracieuse ;
2° Pour remplacer, chaque année, les ra-
meaux ayant fleuri, par de jeunes branches
susceptibles de fleurir à leur tour, et pour
débiriasser ainsi ces arbustes des rameaux
âgés, secs ovi mal placés, qui iniisent con-
sidérablement à leur vigueur :
3° Pour ne laisser, à chacun d'eux,
qu'une quantité de rameaux et da fleurs en
i-a|)i)ort avec la vigueur particulière de cha-
<iue variété de façon qu© les branches con-
servées soient abondamment alimentées par
i
JOURNAL DES ROSES
47
Figure I. — Rosier greffé a haute tige avant la taille,
(La tête de ce rosier est formée de L]u;itre greffes, dont les r.imeaux sont tels qu'ils
ont poussé l'été précédent;.
la sève, et produisent, iiar suite, une flo-
raison normale.
Tailler les Rosiers av Printemps.
Il serait préjudicialjle aux Rosiers, sous
les climats du Xnnl, du Centre et de l'Est
de la France, de les tailler à l'automne,
avant l'arrêt de la végétation, ])arce que les
jeunes bourgeons jui se déveloipperaiem
sous l'inHuence de cette taille avant l'hiver
pourraient, n'étant pa-s lignifiés, être dé-
truits iiar les gelées.
La taille pratiquée immédiatement avant
les grands froids expose les rameaux qui y
sont soumis à une désorganisation des tis-
sus avoisinant les coupes, sous l'action de
la gelée ; il s'ensuit souvent la perte d'une
liiutiiiu (le l'extrémité des rameaux taillés
dans ces conditions.
C'est donc après l'hiver, et avant le dé-
part de la végétation, qu'il convient de tail-
ler les Rosiers. Dans le Nord, l'E.st et le
Centre de la France, c'est en mars - avril
qu'il est pnéféi'ahle de nratiquer cette opé-
48
( ) I ■ 1{ N A L 1) 1*: S « 0 SES
Figure 2. — Prkmii':hi-. phask dk la taillk.
(Le tailleur commence l'ciilévement radical de tous les rameaux secondaires faisant
confusion, pour n'en conserver que deux par grefle).
ration. Lorsqu'un est forcé de commencer
la taille à une tinte un peu prématurée, il
convient de laixsrr un ongh't, .ce qui con-
siste à coiiiier le rameau |)riuci))al à environ
un centimètre et demi au-dessus du i)oint
de départ du rameau secondairt> iju'on dé-
sire conserven. De cette façon, le dessèclie-
nient de la coupe, fiéquenuneut causé par
les gelées tardives, ou les hâles parfois vio-
ICTits de mars, n'atteindra pas la base du
rameau réservé. Kn été, par pure raison
de coquetterie pour les Rosiers, on peut
ic rafraîchir » les coupes en supprimant les
onglets au sécateur, ce qui coûte peu, en
procédant à la cueillette des Roses.
Toutefois, en ce qui concerne les Rosiers
non remontants (Provins, Pimprenelles,
Centfenilles, Centfeuilles moussus, etc.),
dont la floraison se produit njclusivement
sur les branches de l'dnnce précédente^ il
est nécessaire de les tailler aussitôt qu'ils
sont défleuris, si on veut être assuré d'une
belle floraison l'année suivante,
JOURNAL DES KOSES
49
Se GUlUEll SUR I.A VIGVELR Dl ROSIKK.
Avant d'uborder les détails de la taille
d'un rosier, il est nécessaire d'exposer
succinctement les ijrinciiies essentiels de
cette opération :
fection. Elle favorise également l'énùssion
par le rosier de drageons souterrains :
3° Une taille trop longue affaiblit la végé-
tation et nuiltiplie le nombre des Roses,
souvent au détriment de leur i)erfection ;
Fi
igiiie j.
Le Mfc.Mh RosuiR après la suppression des rameaux en trop.
(Chaque greffe ne porte plus que deux branches latérales établies assez loin du point
d'insertion sur le sujet, pour ne pas gêner la circulation de la sève. C'est la première
application, sur ce Rosier, du principe de la division des rameaux, par deux).
1" Une belle lliiraison est suburdonnée a
une bonne végétatinn. On obtient celle-ci par'
une taille de longueur iiroportionnée à la
vigueur de la variété, et d'autant plus lon-
gue que i'urliuste est plus vigoureux ;
2" Une taille trop courte favorise le dé-
veloppement exagéré des rameaux et dimi-
nue le nombre des fleurs, qui acquièrent
alors, il est vrai, plus d'ampleur et de per-
4" Tous les rameaux ayant également be-
Sdiii diiir l't de luiiiicre, il convient de
clierclier à les distancer, en tailUuit de fa-
çon qu'ils ne s'étiolent pas nnituellemont
lorsqu'ils seront couverts de feuilles. Dans
le même bu*, nn ne doit pas les laisser 1rnp
nombreux ;
,5" On doit toujours cberclier à équiUbicr
les rameaux d'un Rosier, c'est-à-dire, à
50
JOURNAL DES liOSES
faire acquérir et conserver à tous la même
vigueui'. On y arrive, d'alîord, eu les divi-
sant loujours par deux, lors de l'établisse-
ment de la charpente du Rosier, comme
nous rexjiliquerons plus loin, ensuite en se
rappelant qu'on donne de la vigueur à une
branche, en la taillant longue, quand tout'9s
les autres sont taillées courtes ; qu'on affai-
blit une Ijranclie, en la taillant cin.rle,
les ramifications qui sont en plus des deux
que vous désirez réserver (Fig. 2).
I,e? 2 branches latérales conservées doi-
vent être vigoureuses, bien placées dans le
pourtour de la tète du Rosier et rés.3rvées
assez loin du point d'insertion de la greffe
sur le sujet pour permettre une bonne cir-
culation de la sève, circulation qui serait
ultérieurement compromise si la première
Figmr 4. — DKUxiiiME i;t dernière phase de la taille.
(Tous les rameaux réservés sont taillés à la longueur de quatre à six yeux; la tête
(lu rosier se trouve évidée pour laisser circuler l'air entre les branches; chacune des deux
divisions de la greffe va donner naissance à ^, j, ou 6 rameaux portant de très belles
roses).
quand toutes les autres sont taillées Inn-
gues.
CoMMliNT KllIiMlill l,\ li;rK DIN lioSIKH
Pri^nez, par ox('ni|i|c. un l'iosicr yriMTé sur
tige, portant plusieurs écussinis, âgé d'un
an et n'ayaiil, iiar suite, jamais été taillé.
Deux pinccuients heibacés succe.ssifs des
écu.-jsons effectués, le premier aussItiM- ceux-
ci dévclopi)és, le second environ six semai-
nes plms tard, mit constitué provisiiir<'moiit,
la tête de ce Ri>sicr. (Fig, li.
Remarquez que chaque greffe comporti-
naturellement un nombre beaucoup plus
graad de rameaux secondaires qu'elle doit
en porter. Coupez sur chaque greffe toutes
division de la clmrpente du Rosier était éta-
blie tro]) près de i'écusson. (Fig. 3).
Cela fait, taillez les rameaux réservés à
((uelques yeux de longueur, quatre à .six,
pDUi- les variétés de \ign('ur inoypune.
Chique greffe se tiniivi' ainsi divisée en
di'iix partie® éga.les. l'our conserver à cha-
cune 'a même vigueur, taillez la plus vi-
goureuse des deux, \\\\ peu moins longue
que l'autre, par exemple, à 't yeux si la
plus faillie est taillée à .six. (Fig. 4).
Chacune de ces deux divisions de la greffe
va donner naissance, pendant le cours de la
végétation à plusieurs branches. Lors de
la taille iirutiquée l'année suivante, vous
procéderez exactement comme la preniic-re
JOUEXAL DES EOSES
51
fois, ne lé.servant sur cliacune des deux
subdivisiuiis de la presente taille que les
deux rameaux les mieux nlacés et les mieux
équilibrés.
Chaque greffe portera alors quatre ra-
meaux d'égale force. Si le Rosier possède
caiatre greffes, sa charpente sera défiuiti.vo
ment constituée, sans qu'il soit nécessaire
do multiplier nar la suite le nombre des
rameaux.
S'il ne possède que trois, ou même deux
greffes, connne c'est le cas chez la plupart
des Rosiers à tige qu'on trouve dans le com-
merce, vous procéderez de la même façon
une anné<' de plus. Il est même possible, en
trois années et trois tailles successives, d'ob-
tenir les 16 subdivisions dont il est ques-
tion, avec une seule greffe vigoureuse. C'cj.i
le cas des Rosiers greffés rez de terre.
A chaque taille qui suivra, il n'y aura
plus li.eu de conserver qu'un rameau de
taille sur chaque branche, jinisque le nom-
bre de divisions sera atteint pour la tète de
ce Rosier.
La section des rameaux s'opère générale-
ment sur un œil tourné vers la périphérie
de la tète ; cependant, s'il existe un trop
grand vide dans celle-ci, on doit tailler sur
un œil so dirigeant vers le point où ce vide
se voit trop du dehors, de façon à le com-
bler. L'idéal est, en somme, de former une
sorte de vase ou de gobelet.
Telle est la mise ©n pratique de la mé-
thode la plus rationnelle de la taille des
Rosiers tiges, permettant de donner à la tête
de ceux-ci, la forme régulière ©t classique
sous laquelle ils se présentent à nous dans
tous les jardins d'agrément bien tenus, et
dans toutes les roseraies.
COCHET - COCHET.
.HRONIÛUE
LORTICOLE
rENERALE
SOMMMI'tK : l.a chaleur en 1911. — A la Société Nationale irHorliciillui-e de France. — Deux concours Généraux
Agricoles en l'J12. — Variations téralologiques chez ileux Chrysanlhénies.
.'
La chaleur en 1911- — La pression
nioyijun-j a ete supérieure de 0"""8^ à 'a nor-,,
maie.
La moyenne annuelle de la tempéraliirn
a été en lUU de 11 deg. 25, en excès de
1 deg. 19 sur lu normale ; c'est la moyenne
la plus élevée de la période 1851-1911. En ef-
fet, depuis 1851, trois années seulement ont
présenté des températures moyeniies égales
ou supérieures à 11 degrés ; ce sont 18GS
ai deg. 2} , 1872 (11 dcgré.s) ; 1900 (11 deg. 1).
La durée totale de l'insolation, 2119 heures
est en excès de 367 heures sur la moyenne
générale et le rapijort d'insolation qui est
nornialeiuenl de 0,37 atteint ijour l'année
im, la valeur 0,48. (Extrait du hullrlii, dr
l'Observatoire dn Parc Sainl-Maur).
A la Société Nationale dHorti
culture de France- — Cette puissante
.Société a décide de remijlacer son Comité
scientifique et sa Section des Engrais et
des Recherches lîiologiques par une » Sec-
lion ScirltlifiqlH'. Il
MM. iiertliaull, Dumoiit et Rivière, mil
été nommés présidents d'honneur.
M. Griffon, directeur die lu station de pa-
thologie végétale a été élu président et M.
Pinel, secrétaire.
M. Magnien, professeun spécial dTbiiii-
cnllure de .Seine-et-Marne, a été nommé dé-
légué au Conseil, et M. .Arranger, délégué
à la rédaction.
Aussitôt constituée, la Section d'Etude
scientifique s'est divisée en quatre sous-
sections, i>our répartir le travail entre ses
membres, d'après les aptitudes spéciales et
les connaissances jiarticulières de chacun
d'eux.
Première Sous-Sectiom
(Pathologie végétale)
Président . M. Hariot.
52
JOURNAL DES H OSES
Yicc-Prcsidciii : M. Clément.
^ecri'lairc : M. Magnien.
Deuxième Soi's-Section.
(Chimie ai)i)liquée; engrais, insecticides)
Président : M. Petit.
Vice-Président : M. Potrat.
Secrétaire : M. Coudry.
Troisième Soi s-Section.
(Botanique et génétique)
Président : M. Pli. de Vilmorin.
Vice-Président : M. Gérôme.
Secrétaire : M. Meunissier.
Qa.4TRIÈME S0L'S-SECT10\.
(Physique horticole ; Météorologie)
Président : M. Laforèt.
Xic-i-Piesident ■ M. Rameau.
Secrétaire : (Siège vacant).
Ainfd constituée la section .'scientifique a
décidé de se réunir le quatrième jeudi de
chaque mois, à 4 heures du .loir, au siège
de la Société Nationale d'Horticulture, pour
revoir en commun les divei's travaux éla-
borés par les sous-sections.
N.ius ne doutons [las que cette nouv.'lle ;•;•-
ganisatiou ne donne d'excellents résultats,
et ne facilite lieiaucou]) les recherches ncien-
tifiques auxquelles s«' livrent de nombreux
me.'iihres de h; S'^-icte Nationale d'IIorticnl-
ture, pour le plus grand bien de la science
horticole.
X
Deux Concours Généraux Agri
COleS snnt institués en 1912. — I.e pre-
mier a eu lieu à Paris, au Grand-Palais,
du lundi 12 au lundi 19 février. Comme tou-
jouris, une large place y était ré.servée aux
produits de l'Horticidture.
Une expositiiin de machines a'iricoles et
de niiilériri (Irnihnllniir dépendant dudit
concours a été tenue du lundi 12 au mercredi
21 février, sur resi)lanade des Invalides.
l'n ai-rêté fera connaître ultérieurement la
d;itc du sfouul rnnc(nirs général de 1912.
Variations tératologiques chez
deux Chrysanthèmes. — n«jus igno-
nms si les cas de dichioisnie sont fréquents
cliez les chrysanthèmes. Nous avons été ap.
pelé à en constater deux, très intéressants
qui se produisirent dans les belles cultures
de M. le comte de Belmont, château de Bar-
neaux, en novembre dernier.
Les 2 variéiés dont il s'agit étaient culti-
vées à la grande lleiir, en pots, e.t connue
t(jutes celles qui composaient le lot présenté,
étaiejit .=ainos, vigoureuses, et constituaient
de suiierbes plantes d'exposition.
1° Variété : Savhie (dichroïme).
La variété Suphie est nonnalement
à fleurs jaunes, avec l'extrémité des
pétales réfléchie. Le pied de cette variété at-
teint de dichroïsme présentait deux
fleurs normales. Quant aux autres, eles
étaient de couleur grenat, à reflets bronzés,
avec l'extrémité des oétaJ.as recourbée inté-
rieurement, ce qui dmniait à chaque fleur,
une forme sphérique.
2° Variété : Fémina (chloranthie).
Le pied de cette variété portait 6 fleurs, 3
normales, 3 atteintes de verdissement des
pétales.
Fcniina produit normalement des fleurs
^rosôs, avec des pétales nettement infléchis.
Trois fleure présentaient ces caractères ;
mais les trois autres étaient vertes ou ver-
dàtres, avec des pétales récurvés. Il exis-
tait une telle différence entre la forme et le
coloris des unes et des autres, qu'elles sem-
blaient appartenir à deux variétés très diffé-
rentes. Par un cnrieux hasard, les 3 fleurs
nornudes altermiient, une i)ar une, avec les
:î fleurs anormales.
Les deux sports sont précieusement con-
servés par leur propriétaire, en vue d en
étudier la floraison future.
CoCHKT COCIIKT.
Le Propriétaire-Gérant : CH. COCHET.
aiîl.ix. — IMl'lllMlilUi: HUIlTICOLi: DE K. LKGUAND, UCF U.lNCEL, 23.
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JOURNAL DES ROSES
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^ FONDÉE PAR
M. Se I PI ON COCHET
Hortioulteur-Rosiériste, Chevalier de l'Ordre du Christ de Portugal et de l'Ordre de Mélusine
M. Camille BERNARDIN
Conseiller Général, Président et Vice-Président de plusieurs Sociétés d'Horticulture
M. Pierre COCHET
Horticulteui'-Rosiériste Chevalier du Mérite agricole, Président, Vice-Président
et Membre de nombreuses Sociétés Horticoles Françaises et Etrangères
ET RÉDIGÉ
AVEC LE CONCOURS ET LA COLLABORATION
d'horticulteurs , ROSIÉRISTES , AMATEURS DE ROSES DE FRANCE ET DE l'BTRANGBR
COCHET-COCHET, Horticulteur Rosiériste.
A COUBERT (Seine-et-Marne)
Dirbcteur-P,ropriétaire — Téléphone 11
SOMMAIRE DES ARTICLES
Chronique des Roses. — Rosiers nouveaux de l',\ulomne 1911. — Dans les Rosiers : en Avril. —
— Culture de la Rose dans l'Antiquité. — Rose Madame Maurice de Luze (hybride de thé). — l'élite
correspondance. — Jadis et aujourd'hui. — La Rose en Tunisie. — Comment on prépare une bonne Bouillie
bourguignonne. — Le Gui du Rosier. — Chronique Horticole générale.
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JOURNAL DES ROSES
(Rosa inter Flores)
ET
REVUE D'ARBORICULTURE ORNEMENTALE
AVIilL 1012
.HRONIÛUE DES
lOSES
SOMMAIRK : A^is. — Ce qu'on vendait les Roses nouvelles, il y a 86 ans. — Avis aux semeurs. — Le Rosa
Forresli. — Kxpusition lioilicole à Angoulénie. — Exposition il'auton:nc à Biarritz. — Cours des Roses aux
Halles.
AVIS
Divers abonnés continuant à adresser
leur correspondance à Grisy-Suisnes,
nous rappelons qu'à partir du i"" Jan-
vier 1912, toute la correspondance, les
articles, le montant des abonnements,
en un mot tout ce qui concerne la rédac-
tion et l'administration du Journal des
J{oses devra être adressé à :
M. COCHET-COCHET
Horticulteur - J{osiériste à Coubert
(Seine-et-Marne)
(France)
qui est devenu Propriétaire-Directeur
de cet organe.
Ce qu on vendait les Roses nou-
velles, il y a 86 ans — L' offre géné-
reuse d'une cuui>€ (l'or, par le Daily ^tail,
à l'obtenteur de la plus belle Rose inédite,
Tome XXXVI.
LlSR
ARy
NEW •
"" •<
BOT
Qa
démontre l'intérêt que le public attache à
la création des Roses nouvelles.
Or, précisément, je trouve, en marg«
d'un vieux document cnncemant les Rosiers,
une petite not«, écrite par mon père, qui
prouve que les Roses nouvelles possèdent
depuis longtemps une réelle valeur com-
merciale, en plus du d(in d'intéresser le
public.
11 .s'agit du Bengale PUilriiioii, .?( du Noi-
sette BouijuiitviUc,
Vers 1820, les variétés du Rosier du Ben-
gale, et celles du Rosier de Philippe Noi-
.sette, jouissaient d'une grande faveur au-
près des amateurs de Roses, parce que
nouvelles et surtout très remontantes.
Ma grand'mère — Mamuti Cochi't —
abjr.s récemment mariée à mon grand-père,
Pierre Cochet, horticulteur à Suisnes, sema
vers 18?2 des graines de Noisette et de Ben-
gale. Le semis fut fait en caisse, sur le re-
liurd d'une fenêtre du second étage de la
maison familiale, fenêtre voisine de la
[lièce i)ù fut rédigé, pendant 3.5 ans, le
Joiiniiil ili's Ho.scs.
Ile ce .semis naquii'enl (Unix Roses remar-
quables pour l'époque ;
1° Un Noisette : Bougamvllh', dédié au
célèbre amiral de ce nom qui habitait Suis-
nes. Ce Rosier est encore cultivé actuelle-
Avril 1912,
54
JOURNAL DEvS ROSES
meut, et est ainsi décrit dans le document
dont je parle plus haut : Rameaux très ar-
més. Folioles étroites, ondées. Ovaire ob-co-
noîde ou oblong, glabre, doutons rongi's.
Fleur moyenne, pleine, rose; jilus pâle et
un peu lilas aux bords.
2° Un Bengale : PhilciiKin, dédié à mon
père, Pliilémon Cocliet, alors au berceau.
Co Rosier est depuis fort longtemps disparu
des cultures; en voici la descriiition puisée
à la mèm« source que la précéd-ente : Pé-
doncules érigés. Ovaire ovoïde ou digitté-
oblong. Fleur moyenne, demi-glolnileuse,
presque pleine, rose i)uri)urine foncé, ou
rose lilas pâle. En marge de cette descrip-
tion, mon père a écrit : " Obtenu de semis
à Suisnes par Pierre Cochet, et vendu avec
Bougainvillc, 720 fr. à M. Vibert. »
M. Vibert était alms borticulteur à Saint-
Denis.
C'est en 1824 que cette vente eut lieu; or,
720 fr. en 1824 repré.sentent quelque chose
comme 1.500 fr. en 1912.
Beauc(nip de Roses nouvelles obtenues de
nos jours sont loin de rapporter autant à
leur créateur ! !
Avis aux semeurs : t'NE cot pe uor
DE l.;i()U FHANCs. — Le journal anglais DuUy
Mdil. annonce, dans son édition de Paris,
qu'il offre à l'occasion de l'exposition in-
ternationale d'horticulture de Londres (du
22 au 30 mai 1912), une Cotipc ru m- d'une
valeur de 1.300 francs pour la meilleure
Rose nouvelle, non encore au commerce,
présentée dans l'un des deux concours ou-
verts aux Roses nouvelles.
Ces concours portent sur le progrannne
les n" 347 et 348. En voici le libellé :
Concours 317. — Une plante de Rosi<>r
sarmentrux, ii^n ''iicore au conunerce, en
{leurs.
Coiirours 31S. — Une plante de Rosier de
.wmis. non encor.' an riÉinnierce, on Heurs;
les sai'iiienteux exclus.
.Xiila. — Il y a, en plus, un concours 318
tiis, ouvert spéciateinent j)our <i six llcuis
d'une Rose non encore au commerce. »
Le Dailii Mail ajoute : « Les rosiéristes
les plus éniinents du monde entier se sont
fait insciire à l'exposition, et l'on sait déjà
que les deux concours de Roses nouvelles,
surtout celui des Rosiers de semis, réuni-
ront des fleuis d'une beauté oxceptionnelle...
Parmi les concurrents inscrits, figurent des
amateurs aussi bien que des professionnels,
d'Angleterre, d'Irlande, de France, d'Italie
et des Etats-Unis, de sorte que lecs prix se-
ront, sans doute, chaudement disputés. »
Le Rosa Forresti. - Le docteur
Focke a puijiié, récemment, dans les \otes
du lunlln botanique Royal d'Edimbourg,
une énuniération et la description des es-
pèces des genres lîosa et Rubis, découver-
tes et collectées par M. Georges Forrest,
dans le Yunnann et le Tbibet, pendant le
cours des années 1904, 1905 et 19U6.
Une seule espèce de Rose figure dans cette
liste, c'est le Rusa Furicsii, proche alliée du
R. Micnipliijlla: mais on y remarque plu-
sieurs variétés intéressantes de diverses es-
pèces, notamment des R. r>nnl{xi(r, IVniias-
(:riiii_ CiyaiUoa et MacrophijlUi.
Le docteuri Focke cite, ©n ce qui concerne
le R. Banksiœ, des variétés à fleurs sim-
ples, blanches, parfumées; à fleurs doubles,
blanches et parfumées; enfin, à fleurs dou-
bles, d'un beau jaune, non parfumées. En
ce qui concerne le R. Gigantea, il mentionne
une variété nommée crabcsccnx, à fleurs ro-
ses parfumées.
Exposition horticole à Angou-
lême. La ."-^ociele d'Iiorticullure et de
viticulture de la Cliarente, a décidé qu'une
exposition aurait lieu à .Angoiiilème, les 13,
14, 15 et IG juin 1912.
Les demandes d'admission doivent être
adressées à M. Lotte, .secrétaire général de
l.i Société, rue de Bassaii, 08, à .Angoub^-
me, ;ivant le 31 mai prochain.
Le 9° concoui's est résené aux Rosiers
fleuris en pots.
Le 10° concours con)|irendra les Rosiers
nouveaux en pots.
Le 11" concours est spécial aux Roses cou-
pées.
JOURNAL DES ROSES
55
Cours des Roses avix Halles —
Les cours des Heurs ont pluiùt eu une ten-
dance à flécllir, sans doute par suite des
affaires peu actives.
Cependant, les cours des Roses se sont
maintenus, les apports étant très modérés.
On a vendu en Irises de la région pari-
sienne et du Midi :
La France, 5 à 6 fr. ; Madame Abcl Cha-
Icnaij, jusqu'à i) fr. ; Ulrich Urunncr fils, de
i2 à 15 fr. ; Cutitain Christij, 5 fr. ; Madame
Carol'ne Testout, de 3 à 5 ir. ; Madame Ga-
br'.elle Litizet, 3 à 4 fr.; Paul Xcyron, 4 à
6 fr. ; Kaiserin Au(ju^la Victoria et Fraii
Karl Druscliki, 3 à 4 fr.; Paul Xaboiinand
et S'jfra)io (du .Midi), de 0 fr. 75 à 1 fr. 50;
Mademoiselle Marie Van Houtte 2 à 3 fr. ;
Madame Joaeith Uonnaiie, de 4 à 5 fr.; le
tout la douzaine.
Exposition d automne à Biar-
ritz. — Cette e.xpositiou, organisée par la
Société d'acclimatation du Golfe de Gasco-
gne ouvrira ses portes le 24 octobre et les
fermera le 27.
Bien que comprenant des légumes et des
fruits, elle doit être surtout considérée
comme une exposition de chrysanthèmes, si
on en juge par le nombre des concours ré-
servés à cette charmante plante.
Un seul concours, le. 26°, est ouvert pour
les Roses » en fleurs coupées ».
-■adresser les demandes d'admission avant
le 15 octobre 1912, à M. Le Secrétaire géné-
ral de la Société.
COCHET-COCHET.
:)XOS]ERS
rltri
•êfOUVEAUX DE L'MUTOMNE 19il (i
(Suite)
-\AA/\A* —
M. H. Kiese, de Vieselbach-Erfurt, .Alle-
magne, a vendu, à l'automne 1911 :
Frau A. Laul: (Hybride de Thé). — Fleur
pleine, gracieuse, d'une couleur rouge car-
miné ; les boutons sont longs; le rosier porte
ses fleurs droit au bout des rameaux, c'est
une des plus belles ruses de cette couleur ;
elle a remporté un prix d'honneur en 1911.
Magda W'ielniiann (Rosier grimpant). —
Les fleurs sont d'une grosseur moyenne,
blanc de lait bordé de rose, c'est un rosier
très florifère, bien formé, très grimpant : a
remporté im prix d'honii'pur en 1911.
Andréas Hnfir (Muitiflore grimpant). —
Crols.sance vigoureuse, feuille vert sombre,
les fleurs sont petites rouge-sang brillant.
Perle Von Urilz (Multiflore grimpant). —
Les boutons sont délicatement roses, entou-
rés de blanc, les ombelles sont très grosses
e' la croissance très forte.
Lisbelh Von Kameke (Multiflore grim-
pant). — Ce rosier est très beau ; les I'.: i:-s
sont d'une couleur fleur de sureau très nou-
velle ; il a de bonnes ombelles, un joli feuil-
lage et fleurit très bien (Veilclienblau x
Katharin© Zeimet).
Grafin Chotek (Multiflore grimpant). —
t^e rosier est grimpant, doiuie de petits bou-
tons d'un rose très délicat ; ses fleurs épa-
nouies forment dei grosses ombelles. La
pousse est vigoureuse. Ce rosier résiste très
bien aux rigueurs de l'hiver.
MM. Benjamin R. Cant et Sons, Rosiéris-
tes à Colchester (.Angleterre), ont livré aux
"ultures, à l'antonme dernier :
Elizalirili Hybride de Thé). — Etizalirlli
est le résultat d'un croisement de la va-
riété bien connue Frau Karl Draschki. Cou-
leur rose œillet foncé au centre, rose plus
1 : Voir Journal des Uoses lOH, pages \m, 166; 4.012,
pages 10, 23 et 40.
56
JOURNAL DES EOSES
clair au b'jrd des pétales, fleurs larges et
bien fournies, aux j)étcile.s iiointus. C'est
une variété très jolie et fort décorative.
C'est, d'après le » Gardener's Mugazine »,
une nouveauté de tout premier mérite.
Rose du Barri (Hybride de Thé). — C'est
une variété très purtieoiiere et donnant
presque continuellement des fleurs épa-
nouies et des boutons ; elle est aussi attray-
ante en boutons que lorsqu'elle est épa-
nouie. Sa couleur peut être définie i)ar ce
mot, c'est une viaie Rose du Barri, pur
brillant et riche. Elle est très distincte de
tout autre variété et d'un parfum très sua-
ve. Les boutons doivent être supprimés sur
les pieds dans la proportion de 1 sur 3.
Le coloris de cette rose est si riche que
nous croyons qu'on lui doit sacrifier inté-
gralement une plate-bande spéciale, ou
alors ne la mettre qu'à une place bien en
vue.
Ladij Ucaij (Hybride de Thé). — Belle
et robuste variété couleur rose foncé au
centre, blanc nacré sur le bord des pétales,
prodigue de ses Heurs et à floraison conti-
nuelle, d'un parfum suave. Les boutons
doivent être supprimés dans la proportion
d'un tiers pour obtenir des roses plus belles
encore.
Ctaiuliiis (Hybride de Thé). — Variété
d'une croissance vigoureuse, les fleurs sont
portées droites au bout de la tige. Coule\ir
rouge vif, d'un ton égal i)ar toute la tieur.
Très prodigue et continuellement en fleure ;
d'un ])arfum excessivement agréable, c'est
une variété belle et très attrayante.
Ladij de Balhe (Hybride de Thé). — Belle
variété robuste, poussant bien, portant à la
perfection les Heurs droites au bout de la
tige. Roses larges bien pleines et bien for-
mées : ciiulenr blanc laiteux vi'li>ntr et
nuancé iusc pèche au cent ri' de la tlfur.
Cette couleur est jjIus fiaicec à la lliiraisnii
d'autonnie.
.M.Hugli Dickson, rosiériste à Belfast (Ir-
lande), a lancé dans les cultures en 1911 :
Cou)itcss 0/ Shafteshurij (Hybride de
Thé). — Celte rose est appelée à prendre la
première place avant les roses blanches du
type de Frnu Karl Druscliki. C'est le type
le plus parfait d'hylu-ide de thé, à la fois
comme croissance et comme floraison. Les
fleurs sont bien formées et d'une couleur
carmin argenté vif, tacheté rose coquille
sur le bord des jjétales, a\ec des reflets d'un
rouge plus pâle, ce qui fait un contraste
ravissaiLt avec le bas des ]ietales d'un car-
min de cochenille. C'est une variété forte
et branchue, formant de beaux sujets.
LcsUi- Hohand (Hybride de Thé). — Ce
magnifique hybride de thé est de beaucoup
le plus grand progrès obtenu depuis quel-
ques années.
Elle produit des fleurs à profusion de
juin à octobre, elle les porte droit au bout
des branches. La fleur résiste parfaitement
au soleil des jours les plus chauds, sans
.s'épanouir empiétement et sans faner sa
"ouleur. Elle est d'une couleur cramoisi
écarlate foncé et d'une odeur très douce.
Mrx (niarics E. Mlaii (Hybride de Thé).
— C'est im rosier hybride de thé de jar-
din, ]pou.ssant bien. Les roses sont parfaites
de forme, très abondantes et d'un nouveau
coloris très joli. La fleur, a-ssez large, bien
remplie, est très bien formée. Les boutons
sont longs et pointus, d'une couleur orangé
pâle qui se change en ocre clair, lorsque la
lleur conuuence à s'épanouir et en jaune
ch.anKjis avec le temjis. C'est une des meil-
leures roses de jardin que nous ayons ob-
teuues jusqu'à présent et c'est iconftant
dans ses qualités que nous vous la présen-
tons.
Mrs Fiaiil; WurhiiKin (Hybride de Thé).
— C'est une des roses de jardin qui fleurit
avec le plus d'abondance ; assez branchue,
poussant bien. Les fleurs sont larges, d'une
belle forme de camélia, d'une couleur uni-
forme l'o^e brillarit.
Nos excellents conlrères, MM. Paul et
Sons, rosiéristes à Cbeshunt (.-Vngleterre),
ont lancé dans les cultui'cs, en juin 1011, les
nouveautés ci-après :
Frcda (Hybride de Thé). — Arbuste vi-
goureuso, rustiqui-, iieau feuillage, très flo-j
rifere. Fleur grande, bien faite, jolie forme,]
couleur vieux rose clair, doucement vio-
JOURNAL DES EOSES
57
lacé, donnant à cette nmiveauté une nuance
des jiUis distinguées.
Drs.teiiioiia (Hybride de Tlié). — Arbuste
vigdureux et buissonnant ; beau feuillage
ample. Fleur globuleuse, doulile, large, bien
fournie, de couleur rose clair opaque, très
atti'ayante et rare. Toujours en fleur, très
odorante. C'est une bonne rose d'automne
pour les amateurs.
Mrs .1. Kingsvtill (Hybride de R. Lœvi-
gata). — Cet hybride, issu de la variété
Anemonpiirose est naine remontante, et à
grandes fleurs simples : le coloris rappelle
celui de sa mère, mais est renversé. La
variété Aîiemonenrose, portant le rose à la
liuitie supérieure des pétales, tandis que
Mrs .1. Kingsmill le possède à la partie in-
férieure de ceux-ci.
Othello (Hybride de Thé). — Cette nou-
veauté croit vigoureusement. C'est un déi-i-
vé de la rose bien connue Gustave Grune-
wald, dont elle a conservé l'odeur. Coloris
rouge maiTon foncé, rapiielant celui de
Charles Darwin ; la fleur est grande et de
belle forme.
Klondyke (Hybride de Wichuraiana). —
Cette nouvelle rose fait partie de la série
créée par MM. Paul et Sons, et qui com-
mence par Shower of Golil, dont elle est le
digne jjendant. D'une vigueur très grande,
munie d'un superbe feuillage, sa fleur est
jaune, pa.ssant au primevère, moyenne, en
gros bouquets.
PAPILLON.
( A suivre)
)ANS LES
OSIERS
En Avril- — Terminer au plus tôt les
travaux qui n'ont pu l'être en mars. Ce sont
surtout les plantations d'églantiers pour la
greffe des rosiers qu'il faut terminer le plus
rapidement possible. Celle des multiflore
de la Grifferaie et surtout des polyantha
peut être reculée sans inconvénient, la plu-
part du temps, jusque dans la seconde
quinzaine du mois.
Continuer les soins aux Rosiers en multi-
plication sous verre, et les babituer progres-
sivetrent à l'air de manière à les laisser
complètement à l'air libre, vers la fin du
mois, afin de pouvoir les mettre en pleine
terre en mai.
Nous indiquerons, dans notre prochain
numéro, la manière de faire cette mise en
pleine terre, sans que les jeunes rosiers
en souffrent.
Commencer les binages, ou, mieux, les
continuer activement, s'ils ont pu être com-
mencés en mars.
Ebourgeonner avec soin les rosiers gref-
fés l'aimée précédente, et ne laisser se dé-
velopper que les éciissons jiosés.
Dès que ceux-ci ont atteint de 8 à 10
centimètres de longueur, en pincer l'extré-
mité, ne laissant que 3 à 4 feuilles à la
jeune greffe pour qu'elle se ramifie.
En certaines années, il est possible de
commencer en avril la greffe à œil-poussant
lorsqu'on est en possession de sujets plan-
tés l'année précédente et qui n'ont pas été
greffés ou qui n'ont pas repris à la greffe.
Les Rosiers forcés ne demandent plus,
en co mois, à être ombrés en temps de
.vileil, mouillés plus copieusement et à rece-
voir le plus d'air possible, condition essen-
tielle pour constituer de bons et beaux ro-
siers.
Soufrer préventivement les rosiers sous
verie et ceux en plein air, si on redoute
pour eux l'invasion du blanc.
Nous ra|)i)elons que le blanc du Rosier
(spUœrollieca pannosa) revêt deux tonnes
distinctes, suivant l'état de son dévelopi)e-
nient.
Pendant la première phase {forme coni-
dienne)^ le mycélium de ce parasite se pré-
seme à la surface des organes attaqués,
sous les ajiparences d'une sorte de duvet
l)lanc, feutré, laineux, constitué par des hy.
plies hyalins,
58
JOUR A' AL DES EOSES
Lors de )a deuxième plia&e du déveloj)pe-
nient {phase a.Lospiiicc) un voit se former
à la surface des feuilles des petits points
jaunâtres.
Alors le soufre u'a plus aucune action,
les axospores étant parfaitement protégées
contre l'action des vaiieurs sulfureuses, par
la niend.irane de l'organe. C'est pourquoi
nous conseillons de soufrer dès le début
de la végétation !■( (l' prclcreinc prccenli.
inriit.
COCHET-COCHET.
-"Ti
Culture de la «(ose dans l'Mntiûuité
Hérodote est le premier écrivain de l'anti-
quité qui ait, mais en passant r-eulenient,
parlé de la culture de la rose; d'aprè.s lui,
nous l'avonis vu, cette fleur aurait été impor-
tée dans la péninsule hellénique par Midas,
ce qui la fait rienionter aux temps antéhis-
toricjues. Mais, pour savoir en quoi consis-
tait sa culture, à quels procédés elle avait
recours, il faut descendre jusqu'à Théo-
pliraste, c'est-à-dire au iv" siècle avant no-
tre ère. A cette époque, la rose était répan-
due depuis iougtemi)s déjà dans le monde
grec tmit entier, et l'influence hellénique
avec le luxe croissant allait la faire péné-
trer dans tout le monde connu des anciens.
La mention, au vu" siècle, de cette fleur
charmante par Archiloque de Paros, l'élo-
ge qu'en a fait Anacréon de Téois, au siècle
suivant, montrent que dès ces temiis reculés
eJle était connue dans les îles de 'a m°r
Egée; celles de Samos fleurissaient deux
fois l'an; Rhodes paraît lui devoir son iioni.
Le témoignage de Pindare nous apprend
([u'oii la cultivait aussi dans la Grèce cen-
trale. Les roses de Trachine étaient renom-
mées; oelies de Lydie étaient encore plus cé-
lèbres. Nicandre place au second rang,
après les roses d'Emathie, celles de Nisée
de M égare; il vante aussi les roses de Pha-
sélis, ainsi que celles qui « fleurissent sur les
liords du Léthé de Magnésie ». Les roses de
ISIilIet, tardives, mais d'un vif incarnat,
étaient estimées quoiqu'elles n'eussent que
douze ijétales. La pâle couleur de leur (leur,
faisait au contraire, négliger les ro.ses de
la ville voisine d'.Mabanda.
Mais la culture de la rose ne resta pas
longtemps renfermée dans les limites de
l'.Vsie-Mineure ou de ITIeUade; les colons
grecs la transportèrent avec eux dans les
i't.ahlissements qu'ils formèrent loin de la
mère-patrie. C'est ainsi que la rose pénétra
tour à tour en Sicile où le poète Bion en ra-
contera la naissance fabuleuse, et où Ovide
nous montre Perséphone la cueillant, quand
elle fut enlevée par Pluton; dans l'Italie
méridionale, enfin dans la Cyréna'ique, où
elle s'acclimata rapidement et produisit une
variété recherchée pour son exquis parfum.
C'est peut-être de cette dernière confiée que
la rose, si elle n'y fut pas directement im-
portée d'Orient, fut transplantée en Egypte;
inconnuo dans ce pays, nous l'avons vu, à
l'époque des Pharaims, on l'y trouve cultivée
sous les Ptolémées; la région d'Arsinoé —
le Fayoum actuel — devint célèbre par les
roses qu'elle produisait. On la rencontre
aussi maintenant en Syrie, où elle était in-
connue avant l'invasion babylonienne, et
elle va prendre place dans la littérature
juive qui l'avait ignorée jusque-là.
C'est au moment où la rose apparaît ainsi
dans toutes les piTivinces de la Grèce ou de
l'Orient hellénisé que Théopliraste a, le pre-
mipir, fait connaître la culture de cette fleur
."hannante.
La rose, dit-il, vient de graine. Puis après
avoir décrit le fruit de ce précioux arbuste,
il ajoute : Mais comnie ce moyen de propa-
gation e.st trop lent, on la reproduit i)lutôt
par bouture. Taillée et pas.=jée au feu elle
donne des fleurs plus belles. Quand on la
laisse intacte et qu'on l'abandonne à elle-
même, elle .se développe outre mesure -t
retixime à l'état sauvage. H importe aussi
de transplantea* souvent les pieds de rosier;
(I) to Roxe dan.1 l'AnUi/iiilé et an Mni/m Ai/i'.
.1 0 U R IS' A L DES E O S E >S
59
c'est le moyen, dit-on, de leur fairs porter
de i)lus belles fleurs.
C'est peu; ces préeei)tes cependant n'ont
guère été dépassés dans l'antiquité et Pline
ne fera guère que les reproduire en les déve-
loppant, encore que de son ienips la cul-
ture des roses eût une importance bien plus
grande qu'à l'époque de Tfiéophraste.
Portée par les colons grecs dans kurs
établissements de l'Italie méridionale, la cul.
fure de la rose y devint florissante; Lyco-
liliron parle des roses de Locres; celles de
Pestum ont été célèbres dans l'antiquité;
elles fleurissaient, dit-on, deux fois l'an. De
la Grande Grèce, sous le nom de liosa, dé-
rivé do liodi'i ou Undcn. le rosier pénétra
dans la Canipanie et le Latiuni; sa culture
prit surtout une graaide extension dans la
première de ces pro\dnces qui rivalisa pour
ses njses avec 1 Egypts. Dans le Latium,Pré.
neste eut de bonne heui'e des roses renom-
mées et tardives; dans une pièce de vers con-
nue, Martial parle aussi de celles de Tibur
et de Tusculum. Plus tard les roses de Mi-
lan aussi furent célèbres, comme l'étaient
dès longtemps celles de Malte. Poursuivant
sa marclie vers l'Occident, la rose pénétra
à son tour en Espagne où Carthagène fut
renommée pour l'espèce qu'(m y cultivait,
en Guule, où Ausone la cliantei-a dans la
Grande-Bretagne même.
Les écrivains latins ont laissé les témoi-
gnages les plus formels des progrès faits
par la culture de la rose dejjuis la fin de la
République, ainsi que les renseignements
les plus curieux sur les soins dont oUe était
l'objet. VaiTon, déjà, recommandait de s'y
livrer dans la cani[iagne romaine. Virgile n'a
point oublié de faire cuJtiver les roses par
son vieillard de Tarente. Columelle jirescrit
à riionmie des cbarnps de planter dans son
jardin cotte fleur dont « la couleur &st l'i-
mage de la pudeur rougissante »; il veut
qu'au printemps elle u élargisse le jon?
tordu de ses corbeilles », afin qu'il revienne
de la villa, où il l'aura portée, ses poclies
chargées d'argent. Désormais, la rose a sa
place dans fous les jardins de Roms et de
l'Italie. Dans la description connue qu'il a
laissée de sa maison de campagne, Pline K'
jeune rappelle avoc c3m|)laisance les bos
quets de roses qui remplissaient l'intérieur
du manège de sa villa.
l-'importamce qu'on attachait à la rose
fait comprendre le soin apporté à sa cul-
ture et explique les détails avec lesquels les
agn)nomcs latins en ont parlé. Comme on
le voit d'après ce qu'ils en rapportent, on
la pratiquait en grand, mais elle différait
.singulièrement de ce qu'elle est aujour-
d'hui.
Pour faire un plant de rosier, dit Varron,
on clioi,sit des pieds qui aient des racines;
on les coupe à partir de la racine en brins
d'une paJme environ qu'on met en terre, et
qu'on transplante plus tard, lorsqu'ils ont
repris.
Columelle est plus bref : il se borne à
dire que « le rosier se met en graine et par
boutures dans des fosses d'un pied ». Mais
il ajoute qu'il faut le labourer et le tailler
chaque année avant les calendes de Mars;
ainsi cultivé, remarque-t-il, il dure plu-
sieurs années. Mais, c'est grâce- à Pline sur-
tout que nous savons ce qu'était la culture
de la iiose chez les Romains et les préceptes
qu'il a donnés devaient faire loi encore au
moyen-âge.
Pour le rosier, dit-il, on travaille la terre
plus profondément que i>our le blé, plus
supei-ficiellement que pour la vigne. Il vient,
remarque-t-il d'après Théojjhraste, très len-
lenient de graine... aussi préfère-t-on le
planter de bouture. Une .seule espèce se
plante comme le roseau par des yeux de
racines; c'est le rosier à fleurs pâles et à
cinq pétales, à branches épineuses, très lon-
gues... Tous les rosiers, ajoute-t-il encore
d'après Théophraste, gagnent à être taillés
et passés au feu. La tran.splantation les
fait, comme la vigne, pousser très bien et
très vite; on a des boutures de quatre doigts
de long ou plus, — Pline suit ici Varron,
— on les plante après le coucher des Pléia-
des, puis lorsque le Favonius souffle, on les
replante à des intervalles d'un pied et l'on
remue fréquemmeiit la teiTe alentour.
Palladius a i)eu ajouté à ce qu'avaient dit
Varron et Pline. Comme ce dernier, il tait
venir les roses de boutures ou de graines,
qu'il iirescrit de déposer en février dans
de petites fosses ou tranchées. Il recom-
60
JOURNAL DES KO SES
mande également, pendant ce mois, de
fouiller par le pied, avec des sarcloirs ou
des dolabres, les vieux plants de rosier el
d'en couper avec soin tout le bois sec. En-
fin, il donne le conseil de i-enouveler les an-
ciennes plantations devenues trop claires,
en couchant en terre de jeunes branches en
guise de scions. Dams les Géoponiques il
n'est plus question de semer les losiers. On
conseille de transi)laiiter les pieds tels quels
avec leurs racines, ou, après les avoir ar-
rachés, de les couper à la hauteur d'une
palme, — nous retrouvons ici le procédé de
Varron, — et de planter pieds et racines à
un intervalle d'une coudée.
Palladius ne s'est par borné à donner des
préceptes pour la culture de la rose, il a in-
diqué encore le moyen de conserver fia;-
ches les roses en boutons.
On fend, dit-il, un roseau vert sur son
pied et on renferme les boutons dans sa
cavité, de façon que la fente puisse se re-
joindre; on coupe ensuite le roseau, quand
on veut avoir des roses fraîches. Il y a
aussi des personnes, ajoute-t-il, qui renfer-
ment des roses dans un pot non verni et
bien bouiché; elles les conservent ainsi en
les enterrant à l'air libre.
Ces précautions montrent le [irix que les
Romains attachaient à ces fleurs aimées et
quel soin ils prenaient pour en avoir de
fraîches.
Une préoccupation bien naturelle des jar-
dniers de Rome fut d'avoir des roses prJ
coces; Pline, quand il parle de cette fleur,
a bien soin de mentionner quelles variétés
fleurissent de bonne heure et les lieux qui
les produisent. Telles étaient les roses de
Campanie, celles de Carthagène surtout
<( précoces, dit le naturaliste, [lendant tout
l'hiver ». Pour en obtenir en tout pays de
semblables, on eut recours à un moyen in-
génieux, mais qui peut nous paraitrc un
peu primitif; Pline et Pnladius, nous le font
également connaître. On ci-eusait \me fosse
d'un pied autour du rosier et on y versait
deux fois par jour de l'eau chaude, au mo-
ment où les boutons conunençaient à pous-
.ser. Dans les Géoponiquei;, on con.seille, ce
qui est plus simple, de mettre les plants de
rosiers dans des vases en terre ou des cais-
ses, et de les i)lacer à l'abri du fniid dans
des endroits exposés au soleil. C'est ce
qu'on faisait, d'après Columelle, pour avoir
des concombres hâtifs.
Il y a loin de ces procédés à nos serres
chaudes dont on a voulu retrouver l'idée
dans un passage corromini de Sénèque. Le
Iihilosoplie ne fait allusion, évidemment,
qu'à l'emploi des arrosages d'eau chaude,
conseillés par Pline. Il n'est pas davantage
question de serres, quoi qu'en ait pensé
Helin, dans un passage connu de Martial,
où le poète parle simplement de plaques de
verres qui servaient à conserver la fraî-
cheur des fleurs en les préservant du con-
tact de l'air, tout en penuettant de jouir
de leur vue.
Mais on n'en i>evit dire autant du pro-
cédé indiqué dans une autre pièce de vers
du même poète. Columelle recommandait
de couvrir de iliaques transparentes les
plantes de jeunes concombres, afin de pou-
voir les mettre sans danger au soleil par
les jours sereins mais froids.
Ce procédé, importé en Italie par les Ci-
liciens, que Pompée avait transplanté en
Calabre, s'était bientôt répandu dans toute
la Péninsule. Martial, dans une de ses épi-
grammes, parle des plantations d'un de ses
amis II que des plaques transparentes dé-
fendaient contre les vents d'hiver tout en
laissant pénétrer jusqu'à elles un jour pur
et les rayons dv soleil ». S'il ne s'agit point
encore là de serros chaudes, il faut y voir
quelque chose d'analogue à nos châssis, ou
même à nos serres froides.
Ces procédés étaient bien imparfaits; ils
permirent néanmoins aux .\nciens d'avoir
des roses bien avant ou après la saison qui
les produit d'ordinaire, et ils les dispensè-
rent d'en faire venir des climats plus favo-
risés. Ce sont ces roses d'hiver, d'autant
plus estimées qu'elles étaient jilus rares,
dont parle Lucien, contre la recherche des-
quelles Sénèque s'est élevé dans son pen-
chant habituel à la déclamation, et que
Martial a célébrées connue le triomphe de
l'horticulture de son temps.
L'hiver, dit-il en s'adressant à Dimiitien,
dans une de ses épigrammes, vous offre.
César, sos cf>uronne= précocrs; Iî^ rose était
JOURNAL DES ROSES Coubert (Seine-et-mahne) frange (Avril 1912)
MADAME MAURICE DE LUZE
(Hybride de Théi
JOURNAL DES 11 OS ES
61
autrefi)is la Heur du printemps, elle est
maintenant la vùtre.
Dans une autre i)ièce de vers souvent
citée, faisant allusion aux roses que les lia-
bitants de l'Egypte avaient envoyées à l'em-
pereur à l'occasion de sa fête :
« L'haJjitant des bords du Nil, s'écrie le
flatteur de Domitien, jaloux de vous faire
sa cour, vous avait envoyé, César, des roses
d'hiver, présent d'un genre tout nouveau.
Mais on vit le nautonnier de Memphls rire
des jardins de l'Egypte, quand il eut passé
le seuil de votre ville : telle était la douceur
des parfums du printemps et la beauté de
Flore, tant on pouvait s'y croire dans la
splendeur des bosquets de Pestum ! De quel-
que côté qu'il portait ses pas et ses regards,
toutes les rues étaient éclatantes de roses
tressées en couronnes. O Nil ! puisque tes
hivers s^jnt forcés de céder aux hivei-s de
Rome, envoie-nous tes moissons et accepte
nos roses. »
L'exagération est ici manifeste; niais ces
vers de Alartial n'en sont pas moins un té-
moignage curieux et irrécusable des pro-
grès qu'avait faits de son temps la culture
des roses. Elle devait en faire encore de
plus grands. Si l'on en croit les Géoponi-
ques, les anciens horticulteurs seraient par-
venus à avoir des roses toute l'année, en
ayant soin de les transplanter et de les fu-
mer tous les mois. Ce précepte devait pro-
duire de bons résultats et plus cei-tains as-
surément que celui du même compilateur
d'entourer d'aulx l.ss pieds de rosiers, afin
d'en rendre les fleurs ])lus odorantes.
Les Anciens ne cultivèrent pas seulement
la rose proprement dite ou de jardin, ils
cultivèrent aussi l'églantier; on s'en sei-vait
surtout en Italie, en y joignant parfois des
ronces et des paliures, pour clore les jar-
dins. On faisait tout à l'entour de l'endroit
qu'on voulait protéger une double tranchée
d'un pied et demi de profondeur, on y dé-
posait à la fin de l'hiver des semences d'é-
glantier enduites de farine d'ers, et, quand
elles commençaient à pousser, on enfon-
çait entre les deux tranchées des appuis
où on y plantait une haie d'osier destinée
à .supporter les jeunes jilants. On avait ain-
si une clôture que rien, dit Columelle, ne
pouvait détruire, si on ne l'arrachait, et que
le feu même ne pouvait que fortifier. Nos
liaies d'aubépine cependant f^ont incontes-
tablement pr;''f érables.
Professeur JORET.
OSE Madame Maurice
Issue de Madame Abel
DE ^UZE (Hybride
Chàtenay < Eugène Fiipst
DE
Thé)
Cette variété, encore nouvelle, est très
estimée des amateurs de roses et toujours
renuuïiuée dans les expositions où elle est
présentée. Elle a été obtenue par M. Per-
net-Ducher, de Lyon, provient d'un croise-
ment artificiel entre Madame Abel Chate.
nay et Eugène Fùrst, et a été livrée au
commerce par l'obtenteur au printemps
1907, en même temps que Laurent Carie
(Hybride de Thé) dont nous donnerons sous
peu, ici, la chromolithographie.
Madame Maurice de Liize foniie un ar-
buste de bonne vigueur, à rameaux érigés,
armés d'aiguillons droits ou très légère-
ment crochus gris assez forts.
Le feuillage est vert gai, les folioles, ova-
len-arrondies, portent une serrature Hue et
très aigùe, généralement simple. Racliis
armés de petits aiguillons croclius entre-
mêlés de glandes pédicellées. Les stipules
.à œillettes subulées et divergentes, sont
frangées de soies glanduleuses.
Superbe bouton porté par un long et fort
pédoncule.
Fleur tiès grande, en form: de coupe, à
larges i)étales, pleine. Coloris rose Nilsm
avec centre carmin et le revers des i)étalcs
plus clair.
C'est n..n seulement une excellente plante
de Collection, mais encore une vaiiéfé de
tout premier mérite dont on ne saurait
trop conseiller In cnlini-e à toute tic'-soio.e
qui p )s.rède un j.'irdin.
MARIE, pu Clos-Jollet,
—r
62
JOURNAL DES KOSES
^ADis ET (Aujourd'hui
Atteindre dans son vol la grande libellule,
Ou la prendre au repos sur la feuille ou la fleur,
Pour mon àine d'enfant c'était un vrai bonheur ;
J'admirais ses gros yeux et ses ailes de tulle.
Quand les temps ont changé, quand cet âge recule
A l'horizon brumeux comme à travers un pleur,
Un autre amour me berce et m'enivre le cœur,
Tel le calme des soirs que dore un crépuscule.
Cet amour est celui des suprêmes beautés
Que, même sous nos cieux incléments, les étés
Laissent naître et grandir, enfants chéris de Flore.
Et parmi ces beautés que contemple notre œil.
Ne vous semble-t-il pas, quand elle vient d'éclore,
Que la Rose est leur reine ? O trône sans écueil !
A. LEBRUN.
Wetite
CORRESPONDANCE
Sur remploi du su.lfu.re de car
bone- — J\ci)uiisi's à iilusifitrs li'ctcuis.
Par doses massives, j'entends de 150 à
200 grammes de sulfure jiar mètre cairé,
répartis en une dizaine do trous. Il s'agil
de sulfurage m terrain nu. Si le sol à
planter et contenant des vers.hlancs est
nouvellement défoncé, il faut attendre au
moins un mois avant de sulfurer, afin que
la terre se tasse et que los vers-blancs
s'établissent à une pnifnnilmi- iinifnniH'.
On règle le pal-inje.cteur do manière à in-
jecter un pou au-dessus du niveau cu'i se
tro\ivont les larves à détruire. H.iucher soi-
(l)ii'Hsriiient el innnrdialcnieiit les trous
])roduits jiar le jial.
On peut iilaiiiUu' ;i soniainos ot niènie 15
jours ajirrs l'upéi-ation ilu sulfurage.
A l'OU granunes par mètre carré, aucune
larve, quelle qu'elle soit, ne résiste.
.1 M. 7>. Mant. — Cui, il est possible,
ot même facile, de se rendre compte com-
ment le sulfure se répartit dans un sol et
.s'il en reste des traees, au moment de plan
ter, ce qui. du reste, n'aurait aucun in-
convénient .
Le procédé 1© plus sinqile consiste il "bire
passer ! ai' du sol ."luitenant plus ou nioirs
lit' vapeur sulfucarluiniiiues, dans une solu-
tion alcoolique de potasse caustique. Ces
vaiieurs sont itlisorbées ei transformées en
.Kiiillidle lie pdidssilim.
l.a solution neutralisée par l'acide acéti-
que donn© naissance, en présence d'un sel
cuivrique, à mi précipité de xanthate de
cuivre, iirocipité d'\iiio belle couleur jaune.
JOUENAL DES ROSES
f'.3
dt)ut l'iiiiiiantioii est lu pi-euve qu'il res-^te
au moins des traces de sulliire diiiis le sol,
Je donnerai, plus tard, un lnug article
sur le sulfurage des sols, opération qui in-
téresse tant les praticiens ainsi que sur la
méthode la meilleure de doser les vapeurs
de sulfure de carbone réjjandues dans le
sol, méthode très simple, à la jjortée de
tous.
Je suis du reste, avec plaisir, à votre dis-
position pour vous montrer à faire vous-
même, à peu de frais, les appareils et à
préparer les réactifs nécessaires à cette
opération, ainsi que pour vous faire voir,
sur le terrain, comment elle se pratique.
A M. heii. à V... — Le Rosier Herinosa
est un Ilc-noiirbon et non un Uengale. Par
suite, liijou de lîoyat-Ies-Baiiis, qui n'est
qu'un dichro'isme de cette variété, est éga-
lement i1n Ile-Bourbon et c'est par erreur
que ce Rosier a été classé, sur le catalogue
en question, i)armi les Rosiers du Bengale.
COCHET-COCHET.
1.A mOSE EN W;UNISIE
L'Orient ensoleillé, la Chine où de nos
jours on dé'^ouvre encore des végétaux in-
connus des Européens, la Perse, toute la
Turquie d'Asie, le.s Lieux-Saints, et tous
les pays que baigne la Méditerranée, sont
incontestablement la patrie des Roses.
Les livras Saints, la Bible, " Le Traité
d'agi iculture Nabathéene », ouvrage écrit en
Chaldéen, puis traduit plus ou moins cor-
r<;ctement en .\rahe, vers l'an DOO de notre
ère, et qui est lo i)lus ancien livre connu
traitant d'agriculture, nous jjarlent du Ro-
sier et de sa culture, à ces époques lointai-
nes. Nous avons ainsi la preuve que les .-as-
syriens, les Juifs cultiveront les Rosiers dès
la plu-s haute antiquité; les Egyptiens ne
les connurent guère qu'à l'époque de la do-
minatir)n Romaine. La Rose était sans
doute, pour les anciens peuples, une des
fleurs du légendaire paradis terrestre.
Quand la tyrienne Didon, quittant sa pa-
trie pour se soustraire au,\ cruautés de son
frère, vint chercher asile sur les côtes tuni-
siennes et fonda Carthage, elle dût, de mê-
me que .ses sujets, les riches marchands
Carthaginois, embellir ses superbes jar-
dins et ses somptueux palais, par des Ro-
siers et des Roses.
Il en fut certainement de même de leurs
rivaux et vainqueurs les Romains, qui fi-
rent de si belles choses sur le vieux sol afri-
cain, et les merveilleuses mosaïques exhu-
mées récemment des ruines de Carthage et
de Thyslnis, après tant de siècles de som-
meil, sont une preuve irréfutable que la
Rose était en grand honneur chez les an-
ciens habitants de la Tunisie actuelle et
qu'ils manifestaient un goût très vif pour
la reine des fleurs.
Les Roses, sur ces vieilles mosaïques,
sont souvent accompagnées de Colombes,
de paons, de raisins et de fruits. Telle la
superh^ mosaïque récemment trouvée à Car-
thage et dont le cliché accompagne cet ar-
;icie (1).
D'autres fois, elles sont simplement se-
mées en jonchées, éparses, et semblent l'ac-
compagnement voulu de figures quelcon-
ques — (Voir la figure de la !?" mosaïque
trouvée dans les ruines de Thysdrus, l'El
Djein d'aujourd'hui).
Pendant la brillante période Romaine,
païens et chrétiens honorèrent la Rose;
comme de nos jours, elle fut de toutes les
fêtes, de toutes les joies, de toutes les dou-
leurs, dans les jardins, dans les palais, sur
les tombeaux.
Puis l'Islam, les Barbares, les Arabes dé-
(1) Noire rorrespoiidanl en Tunisie, M. 0. liomain, vient
lie nous adresser de^ pliolo!;ia|iliies (le merveilleuses Mo-
saïques leprésenlanl îles Roses, et réeeniHient extiumées
(les Ruines de Carlliase et de Thysdrus. I.e cllcliage de ces
pliolos n'a malhenrenscmenf pu être terminé, par suite de
difncullés inattendues, assez t(jt pour paraître dans le n"
d'.Avril du Journal des Roses. Nos lecteurs trouveront
dans le n» de mai, accompagnés, nous l'espérons, de quel-
ques notes historiques, les clicliés de ces jolies mosaïques.
rj.D.L.R.
64
JOURNAL 1>ES E0SE8
solèrent l'empire Romain, acoimvilant '(S
ruines sur les ruines en Tunisie — IWn-
ciriinc Africa — et il faut remonter jusque
vers les xi« et xii" siècles de notre ère, pour
trouver une période de calnii» et les traces
de véritables splendeurs arabes, ou plutôt
Musulmanes.
La Tunisie, à cette date, possède comme
la plupart des pays conquis par les Aral>es,
et surtout comme l'Andalousie et l'Espagne
Musulmanes, une [jléiade de savants.
L'Université de Kairouan était aussi re-
nommée que celles de Cordoue, de Fez, du
Caire et de> Bagdad; quand on connaît l'a-
mour de l'Arabe pour les Roses, il n'est
pas téméraire d'avancer qu'ils durent la
cultiver en grand nombre partout où ils
imposèrent leur civilisation.
Ils publièrent, même, quelques ouvrages
traduits en Français, qui prouvent — tout
en tenant compte de quelques exagérations
des auteurs — que les procédés de culture
des Rosiers au xii"' siècle, étaient sous le
haau soleil Andalous, ce qu'ils sont au-
jourd'hui et que nous n'avons rien inventé
sous ce rapport, abstraction faite naturelle-
ment de nos belles obtenti(Mis licu-ticoles, et
de nos procédés d'Hybridation.
Parmi ces auteurs, nous citerons Moha-
med Ibn-El-Awam, dont le livre Kitab-EI-
Fclaha (livre de l'agriculture), donne de
curieuses notions culturales du Rosier, dont
la plupart sont encore en pratique aujour-
d'hui, chez les Européens.
Un autre auteur Arabe Ibn-El-Facel, qui
vivait au xr siècle, cite une Rose blanche à
odeur camphrée, probablement une forme
de la Rose de Damas, inconnue actuelle-
ment.
Vei-s 1073, un maure .Xndalous, nous iiarle
assez longuement des Rosiers, dans un trai-
té d'agriculture avant pour titre <c FJ-Mo-
gnah ». II nous dit (pi'ils aimant les ter-
rains de plaine, terres fortes et fertiles;
mais, que; dans les sables, les Roses acq\iiè-
rent plus de parfum — judicieuse constata-
tion d'un fait encore \Tai, ici, à notre éjio-
iiue.
Un auteur plus cmiiu, Hada: .\lune:l, de
Grenade, parle de la culture du Rosier, de
la greffe, de la floraison, et des divers mo-
^cs (le inultiplication qui diffèrent pou de
ceux on usage dans nns cultures actuelles.
Déjà à cette époque, on faisait des semis,
et nos vieux de Damas, ainsi que les Pro-
vins de nos i)ères, eurent sans doute, pour
ascendants directs et j)roches parents, les
Rosiers créés à ces époques reculées ?
Il semble prouvé que le Rosa Damascena
fut rapporté de Terre-Sainte à Provins, par
Tliibaut IV, comte de Brie et de Champa-
gne, au retour de l'avant-dernière croisade;
mais, à ce fait unique ne doivent pas se
borner les introductions en Occident de vé-
gétaux nouveaux imur nos pères, au mo-
ment des Croisades.
Celles-ci, qui remuèrent tant de guerriers,
eurent le grond avantage de mettre en rap-
port et de maintenir en contact les chré-
tiens du Nord avec les Musulmans plus ins-
truits du Sud. Certainement, il ne s'échan-
gea pas qu© des coups d'épée et nombre de
plantes durent être importées en Europe et
en France par les Croisés qui trouvèrent
dans plusieurs des pays qu'ils parcouru-
rent, une civilisation alors plus avancée
que la nôtre.
La médecine, l'astronomie, la mécanique,
les arts, étaient à ces époques, très floris-
sanst, chez les Arabes et l'agriculture fort
en honneur ; il est donc certain qu'à l'utile,
ils joignirent l'agréable, et étant donnée
leur passion i)our la rose, qu'ils cultivèrent
cette fleur.
Mais quelles étaient alors les variétés
connues ?
Il faut mettre là \ui point d'interrogation.
Il est probable, toutefois, qu'ils réunirent
vlans le.irs parcs et leurs jardins les e?-
pèces spontanées dans les pays avec les-
quels ils étaient en rapport, tels les R- Sfin-
prrrirrns et Moschnin, puis les vieux rosiers
de Damas et à centfeuilles, cultivés de
toute antiquité, enfui les Roses à parfum
retrouvées de nos jours en Turquie et di-
vers autres lieux, car, pour l'.Arabe, le.s
roses les iihis parfumées, celles à odeurs les
I)lus fortes i)rinu'nt sur toutes les autres.
Beaucoup de personnes croient que les
anciens ne cultivaient que des Roses sim-
ples, quelque chose comme une légère amé-
lioration des espèces sciuyaçes ; c'est une
grosse erreur.
JOUENAL DES EOSES
65
Les Mosaïques, qu'elles soient païennes ou
chrétiennes, nous prouvent qu'il y eut dos
roses très doubles à ces dates lointaines ;
nos roses pompons, celles de Damas, étaient
assurément connues et cultivées.
Après la brillante période musulmane,
notre Tunisie retomba pour plusieurs sièc! !.s
dans le désordre et l'anarchie. Des guerres
incessantes accumulèrent les ruines, l'agri-
culture disparut, ia piraterie -fut long-
temps seule en honneur, et il fallut l'inter-
vention de la France en 1881, pour redon-
ner à ce beau iiays sa prospérité d'antan.
Il y eut cei)'?ndant sous le i-ègne de
l'intelligent Ahmed-Bey, — vers 1840 — une
ère de renaissance ; de cette époque, da-
tent beaucoup de beaux jardins, de par.cs
arabes, tracés par des européens, où nos
vieilles Roses connue les Aimée Vibrrt, les
Paul Xi-iiron, les Révc d'Or, les Madame
Plantier, les Géant des llatdilles, les Sou-
venir de lu lieiiif d' Anyleierre, les Jules
Muryatlin et autres bonnes vieilles roses
furent bien accueillies et tinrent compagnie
à d'autres plus anciennes, cultivées ici de-
puis un temi)s immémoriable, débris i)eut-
ètre de l'époque Romaine et derniers vesti-
ges des splendeurs passées.
Dejjuis l'occupation française, la culture
de nos belles variétés horticoles s'est très
répandue en Tunisie ; on en trouve dans
tous les jardins ; jilusieurs amateui's en
Iiosscdent des centaines de variétés paniii
lesquelles figurent les plus récentes obten-
tions.
Dans de prochains articles, nous passe-
rons en revue les premiers cultivateurs de
roses sous notre beau, parfois trop ardent
soleil, et montrerons les résultats de leurs
efforts.
Peu de pays au monde peuvent rivaliser
avec le nord de l'Afrique pour la culture du
Rosier. La floraison printanière qui se pro-
duit en avril - mai, celle d'automne qui,
chez les variétés remontantes, a lieu en no-
vembre - décembre produisent de véritables
merveilles. Le coloris, la forme, la grosseur
extraordinaire des Roses néss ici, sont ab-
solumcntinconuus dan.s le nord du la France.
Nous donnerons des détails sur les cultu-
res et les variétés que nous possédons et
entretenons dejiuis '20 ans en Tunisie; nous
tàcberons d'étudier les vieilles variétés re-
trouvées ici, ainsi que quelques rosiers sau-
vages des montagnes du nord tunisien (l'é-
glantien ou Jyesri des Arabes), dont il
existe deux formes distinctes, l'une à fleurs
rosées, l'autre, à fleurs blanc pur.
(A suivre). O. ROMAIN.
Correspondant du Joiinud lia Roit's, en 'tunisic.
■Comment on prépare
une bonne souillle bourguignonne
Il est indispensable à tout^ po'S'tine pnc-
sédant un jiirdiii de savoir prépare)' une
bouillie ciipricpie, I emploi des .solutions
neutres à iiase de sulfate de cuivre, s'impfj-
sant de plus lui plus, à mesure que la fré-
quence des maladies crytogamiques aug-
mente. Je me hâte donc de répondre ljx de-
mandes de divers lecteurs concernant cette
préparation, en donnant cet article.
Pour les divers iraitenients des Rosiers,
je conseille l'emploi de la bouillie nourr/ui-
gnoiine à base de sulfate de cuivre, dimt
l'action corrosive est neutralisée par du
carbonate de soude, de préférence à la
Itniiillie llonlelaise, riiez laquelle le carbo-
nate de smulie est remplacé par de la chaux
<iui tache beaucoup les feuilles.
Voici conunent il faut oi)érer :
Prendre :
Eau : 100 litres.
Sulfate de cuivre : 2.000 grammes.
Carbonate de soude : 1.500 grammes.
Ceci fait, verser 50 litres de l'eau mesu-
rée dans un fût en bois, 1res profire^ et pou-
vant contenir au moins 110 litres.
Placer le s\ilfatc de cuivre dans une toile
6rt
JOURNAL DES EOSEvS
très claire (toile à coller le papier des c,,j-
partenients, par exemple), ou dans un vieux
panier, et le susiiendre daus l'eau du fût de
IIU litres, de manière qu'il plonge juste as-
sez pour être simplement couvert d'eau. En
quelques minutes le sulfate de cuivre sera
fondu, alors qu'il lui faudrait des heures
pour se dissoudre s'il était déposé au fond
de l'eau.
Faire fondre le carbonate de soude dans
les 50 autres litres d'eau, et verser douce-
ment la solution de carbonate de soude
dans la solution de sulfate de cuivre, en
agitant cunsiaminent.
Si le sulfate de cuivre est de composition
normale, e^t si le carbonate de soude est du
sel " Solvay » à 90 % de pureté, le mélange
des doux solutions composant la Bouillie
Bourguignonne, sera neutre, c'e.st-à-dire ni
acide ni alcalin.
Mais, souvent, les produits employés ne
sont pas purs et il s'en suit qu'il faut s'as-
surer que la Bouillie est certainement ne\i-
tre, ou plut'it très légèrement alcaline.
C'est alors que commence le rôle de la
phtaléine du iihémd dont je parlais, pour
répondre à un lecteur dans le dernier nu-
méro de cet organe, ce qui m'a valu plu-
sieurs lettres.
Les plitaléines sont considérées comme dé-
rivant du triphénylmethane. La phtaléine
du pliénol, ou plitaléine ordinaire, incolore
en présence des acides, devient d'un rouge
très intense dè.s que l'acide contenu dans
une solution étant neutralisé, il y a une sim-
ple trace de base en excès.
Comme toutes les phtaléines, elle est in-
soluble dans l'eau, mais parfaitement solu-
ble dans l'alcool ot dans l'éther.
Il convient donc d'en préparer une solu-
tion alcoolique, qu'on obtient en vei-sant
tout simplement, dans un petit flacon, de
l'alcool à 90" environ, sur des cristaux de
phtaléine.
Pour l'usage, on prend dans un petit
tube à essai, ou dans un verre à liqueur, un
peu de la Bouillie Bourguignonne à essayer,
et on y laisse tomber quelques gouttes de la
solution de phtaléine. S'il ne se produit pas
instantanément, une brillante couleur rou-
ge, c'est que la bouillie est acide. Il con-
vient alors d'ajouter, à diverses reprises
s'il le faut, un peu de carbonate de soude,
jusqu'à ce que l'échantillon prélevé donne
une belle couleur rouge, lorsqu'il entre en
contact avec la solution alcoolique de plita-
léine du phénol.
La Bouillie Bourguignonne ainsi prépa-
rée peut servir à tous les usages auxquels
on emploie les solutions cupriques neutres.
COCHET-COCHET.
;e fiUI DU ROSIER
Le Gui iviscum album), se rencontre eur
de nombreux arbres et arbustes forestiery
et d'ornement, parfois très abondant sur
certaines espèces : Ciatœgus, Fraiinus, Ma-
lus communis, Populns, Robhda, Salis, Ti-
lia, etc.; nn le rencontre très rarement put
d'aulres : Miiiis, lleliilii, l'nshinea, Diospy-
los, .UkjIiiiis, Il mus, nuiTcus, IU>sa, etc.,
sur ces deux dernières on le trouve plus ra-
rement encoi-e.
A rautoinnc 1911, M. Paul Gandin, jar-
dinier rosiériste, à .A.lençon, procédant à
l'arrachage d'églantiers trouva dans une
haie sur le territoire de Oisseau-le-Petit
(Sarthe), localité à S kilomètres d'Alençon,
un églantier inutant une touffe de Gui; ce
fait peu connnun, ([n'il rencontrait pour la
première fois, le frappa, aussi apporta-t-il
le rameau parasité. M. P. Gauclin est un
chercheur et ini observateur, déjà en 1909,
il nous avait ap|iorli' une branche de chêne
(luereus jiedunruhilus, portant une forte
touffe de Gui, l'arbre, ini chêne champêtre,
.se tiouvait dans une baie non loin de Bois-
d'EITre. cimunune do Oisseau-le-Petit. C'est
la première fois qu'on mentionne le Gvii du
Chêne, dans le département de la Sarthe.
Le Gui sur Eglantier, dont il est question
ici, a été décrit par M. l'abbé A.-L. Letacq,
savant botani.'te .-Mençonnais, dans le Bul-
JOURNAL DE. S KOSES
67
letin de la Société d'horticulture de lOnie,
2° semestre 1911 :
La tige du Rosier mesure 17 "',™. de
diamètre; mais au point de l'insertion du
Gui, il s'est produit une liyi)ertrophie qui
atteint 3 centimètres. Certains auteurs con-
sidèrent cette hypertrophie comme, une Pliij-
tocècidie.
<< La touffe de Gui, située à 1 m. 50 du
sol, est assez forte, elle se compose d'une
quinzaine de rameaux dont les plus gros ne
dépassent pas 6 ", '" de diajnètre; au nom-
bre des nœuds on voit que cette touffe est
âgée de six ans. C'est un sujet mâle. »
La tige paraît âgée de dix à douze ans,
par suite du parasitisme elle s'est dessé-
chée au-dessus de l'insertion du Gui qui
s'est faite à la partie inférieure d'une bran-
che secondaire laquelle est elle-même atro-
phiée au-dessus de la loupe.
On sait que les feuilles du Gui ont des di-
mensions fort différentes suivant qu'elles
sont sur des sujets parasitant des végétaux
à tissus durs et serrés ou mous; longues et
larges, vert foncé sur ceux-ci, elle sont glau-
qu -s et de dimensions réduites sur les pre-
jnicrs.
Bien que peu commun le Gui du Rosier, a
été mentionné :
1° Dans le département de la Sarthe
(1911);
2° Dans le département de l'Orne, par M.
l'abbé A.-L. Letacq, à Feings, près Morta-
gnc\ et au Bo'uillon, sur la lisière de la
Forêt d'Ecouves;
3° M. Chasisigrnol, instituteur à la Bou-
laye (Saône-et-Loire), dans son étude sur le
Gui et les essences sur lesquelles il a été si-
gnalé, le mentionne sur le Rosier, dans la
Haute-Marne, la Creuse et le Doubs;
4° M. E. Noury, instituteur à Bois-Guil-
bert ( Seine-Inférieure), en a l'ecueilli un
échantillon dans sa commune ot a eu l'a-
mabilité de nous l'offrir pour notre collec-
tion qui renferme actuellement 52 arbres et
arbustes Porte-Gui.
E. LEMEE,
Hoi tiriiltcur-Paysagisle, à
Alcnroii [Orne).
.HRONIQUE
lORTICOLE
rENERALE
SOMMAIRE : Lilas en fleurs. — Concours centraux ,\gricoles, en 1912. — Rhododendron l'ordii Henisley.
Un généreux encouragement à l'étude de la Génétique.
Lilas en fleurs, e^ pieln air, en seixe-
ET-MAit.NE, LE 25 .Mahs 1912 ! — J'ai trouvé
dans nies pépinières de Coubert, le 25 mars
dernier, le .iijrinya Oblata (Forst.), complè-
tement fleuri ! !
Le lilas de Fortune introduit de Cbine en
1859, est assez voisin, conmic faciès géné-
ral, du lilas coiinnuii (Syrinya Vulyaris L.)
dont il se distingue cependant par divers
caractères, notamment par des feuilles
plus rondes et plus lai'ges, ainsi que fiar
une Ibiraison de 15 jours plus liàtive.
Mais, si hâtive que soit la floraison du
lilas de Fortune, je ne l'ai jamais vu fleu-
rir chez moi, avant le 15 avril au plus tôt.
Il est donc de 3 semaines en avance, et
c'est la première fois que je constate la flo-
raison d'un lilas a une date aussi préma-
turée. Ce n'est que la premièl^e des surprises
que nous réseiTve, au point de vue préco-
cité, l'année 1912.
Concours centraux Agricoles,
en 1912- — Les concours agricoles étant
soUMiit lôccasion de manifestations horti-
coles, nous en donnons la liste et les dates
pour 1912 :
Bourges, du 20 au 27 mai.
Charleville, du 20 au 27 mai.
IMarseille, du 27 mai au 2 juin.
Limoges, du 27 mai au 2 juin.
Libourne, du 2 juin au 9 jun.
Poitiers, du 2i au 30 juin.
Amiens, du 30 juin au 7 juillet.
Chambéry du 9 au 15 septembre.
08
J 0 U 1{ N A L D E S 1{ (J S E S
Les programmes sont temis, à p>irtir du
1" avril, à lu disijositioii du iiulilio, au mi-
nistère de l'Agriculture et dans les préfec-
tures.
Rhododendron Fordii iiniisirn,
Chine. — Ericacees. — Hlindoi-ees. ■ — Bot.
Mag., t. 8111 (1).
Ce Rliododendron chinois est voisin des
niivdodcvdruii Forlunei Lindl. (t. 5596) et
biachijcarpum U. Don (t. 7881), mais il dif-
fère de tous deux par les feuilles plus pe-
tites, cunéifonnes, et par la couleur des
Heurs. C'est un arbrisseau haut de 2 m. et
demi, à rameaux florifères tortueux, gla-
brescents, ne portant de feuilles qu'au som-
met. Les feuilles sont nettement ])étiolé?s,
épaisses, coriaces, tomenteuses et flocon-
neuses, fauves, puis glabrescentes, obova-
les-lancéolées, longues de 5 à 7 centimètres,
arrondies au sommet, atténuées à la base.
L'inflorescence est corymbiforme, 4-6 flore, à
bractées coriaces, glutineuses, fauves, gla-
brescemites, lancéolées, a.iguës, les externes
graduellement et de plus on plus petites.
Les pédicelles sont C(niverts dune pubes-
cence ferrugineuse et plus courts que les
feuilles. Les fleurs, d'une largeur do 7 à 8
centimètres, blanches en dedans, à lobe su-
périeur de la corolle maculé da rose, sont
d'abord rose i)nur]tre on dehors. Le calice
est petit; à Inbes triangulaires-aigus. La co-
rolle est 5-lol)ée, à lobes arrondis, éma.rgi-
nés. Les étamines, souvent au iiomljre de
dix, sont inégales (les ])lus l(uigues égahuit
presque la corolle), à filets pubéiiileuLs dans
la moiitié inférieure. Les anthères simt
orangées. L'ovaire est couvert de poils étoi-
les. Le style déjjasse un peu les étamines;
il est pourvu, dans sa partie inférieure, de
quelques poils glanduleux, l.a capsule est
inconnue.
Le genre HlKKldih'iiiIron est lépandu dans
tout l'hémisphère nord, de la Fluride à la
Califoniie, en -Amérique, dans la Nouvelle-
(1) Bulletin de la Société nalioiialo (l'I.orticiillure de
France (de M. P. Hnriot;.
Guinée et le nord de l'.Australie. Mais c'est
en Chine que se trouve le centre de disper-
sion, avec 150 esijèccs décrites et 25 au
moins qui ne l'ont pas encore été. Il est
probable que la Chine ne compte pas moins
de 250 espèces.
Le R. Fiirdii a été recueilli en 1889 dans
l'île de Lantao, pour le .Jardin botanique de
Hong-Kong. _
Un généreux encoiiragement à
l'étude de la G-énenque- — Ln do-
nateui- aïKinyinc vient d'adresser au minis-
tre anglais de l'Agriculture une somme de
500.000 francs pour doter, à l'université de
Cambridge, une chaire d'études expérimen-
tales sur l'hérédité. La dite chaire devra
porter le nom de » Chaire Balfour de Géné-
tique )i, et son premier titulaire devra être
désigné conjointement par le Président du
Conseil des ministres Anglais et M. Balfour.
Il i)arait que cette libéralité a été pro-
voquée par une réunion tenue à la fin de
l'année dernière, cliez M. Balfour (alors
chef de l'opposition tory), et à laquelle as-
sistaient plusieurs membres de l'Université.
Au cours de cette réunion, la conversa-
ti(ui avait roulé sur un mémoire rédigé
par M. Balfour, en juillet 1910 et traitant
de l'utilité de doter l'étude de la génétique
à l'Université de Cambridge.
Il convient de rappeler qu'une chaire de
biologie a.vait été créée, il y a quelque 5
ans, mais elle n'avait pas été dotée de res-
sources permanentes et aucun crédit n'avait
été prévu jiour l'établissement d'une sta-
tiiin expérimentale, annexe indispensable
d'une chaire de génétique.
Grâce à l'extrême générosité d'iui ano-
nyme, ces lacunes vont ètn^ rnaintenaTit
ciindilées.
Rai)jielons que c'est à rUiii\prsitr de
Cambridge que |iroïesse M. Bateson, l'un
des |)lus éminents représentants de la scien-
ce de la génétique.
Puisse ce généreux exemple, être suivi
en France ! ! COCHET-COCHET.
Le Propriétaire-Gérant: CH. COCHE"
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36' ANNEE
1" MAI 1912
N" 5
JOURNAL DES ROSES
(ROSA INTER FLORES)
ET
REVUE D'ARBORICULTURE ORNEMENTALE
Publication JHenauetle Spéciale
FONDÉE PAR
M. Scipioiv COCHET
Horticulteur-Rosiériste, Chevalier de l'Ordre du Christ de Portugal et de l'Ordre de Mélusine
M. Camille BERNARDIN
Conseiller Général, Président et Vice-Président de plusieurs Sociétés d'Horticulture
M. Pierre COCHET
Horticulteur-Rosiériste Chevalier du Mérite agricole, Président, Vice-Président
et Membre de nombreuses Sociétés Horticoles Françaises et Etrangères
ET RÉDIGÉ
AVEC LE CONCOURS ET LA COLLABORATION
d'horticulteurs, ROSIÉRISTES, amateurs de roses de FRANCE ET DE l'ÉTRANGBR
COCHET-COCHET, Horticulteur Bosiériste.
A COUBERT (Seine-et-Marne)
Directe uR-P,ROPRiÉTAiRB — Téléphone II
SOMMAIRE DES ARTICLES
Chronique des Roses. — Roses nuuvêlles pour 1911 (suite). — A une Abeille. — Dans les Rosiers en Ma
— Rose Prince de Bulgarie (hybride de thé). — Les Ennemis du genre Rosa. — Petite correspondance. —
— .Mosaïques romaines, représentant des Roses récemment découvertes dans les Ruines de Thysdrus et de
Carthage. — Oironique Horticole Générale.
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et 70 gravures, 3' édition revue et corrigée 3 fr.
Affranchissement en plus.
JOURNAL DES ROSES
(Rosa inter Flores)
ET
REVUE D'ARBORICULTURE ORNEMENTALE
1" MAI 1012
.HRONIÛUE DES
OSES
'''-^ YORK
SOMMAIKE : \vis. — Distinction lionorifiqiie. — Déjà îles Hoses en plein air, le 9 avril 1 — lio'ia Moyesi
(Helmsley). — Causerie sur o la l'iose ». — Exposition Internationale d'horticullure, à Pau. — Exposition
générale d"horliculture, à Rouen. — 4= Exposition générale d'horticulture, à Montpellier. — Exposition
horticole, ^ Nancy. — Société d'horticulture d'Orléans et du Loiret. — E.xposition de Printemps, à Paris. —
Cours des Roses aux Halles.
JIYIS. — Pour éviter des frais de
correspondance et de recouvrement, nous
prions nos abonnés de bien vouloir nous
adresser le montant de leur abonnement,
en un mandat de poste à l'ordre de
COCHET - COCHET à Coubert
(Seine-et-Marne).
Distinction Honorifique. — Nous
aiiiireuuns avec gruud iilai.^ir la uuniination
de notre correspondant en Tunisie, M. 0.
Romain, au grade de clievalier du Mérite
agiicole, au titre colonial : 25 ans de pra-
tique horticole, dont 20 ans aux colonies. M.
0. Romain est un praticien éniérite, un
amoureux de la Ros'e, et un ciierciieur pas-
Bionné.
Nous apiilaudlssons à cette distinction si
bien nii-ritéo, ot nous adressons à M. Ro-
main nos sympatlii.fiues et très vives féli-
citations.
Déjà des Roses en plein air le
9 a'Vril ! ! — Nous n'aurons été sans ro-
Tome XXXVI
ses de plein air que pendazit un peu plus
de 2 mois, durant l'hiver 1911-1912.
En effet, le 28 de janvier dernier, nous en
possédions encore plus de 25 variétés en
fleurs, et dès le 9 avril, plusieurs autres ro-
sier.s commençaient à épanouir leurs bou-
lons.
Cette fois, c'est le Rosier de Miss Law-
rence, var. Pompon de Paris ciui, sur un
spécimen non taillé, à demi - tige, nous
donne les premières roses de l'année. L©
Général Schablikine, taillé court, il est vrai,
n'ouvrait ses premières fleurs que le 21
avril.
La Pivoine arborescente UeUc Japonaise,
est couverte de Heurs; les premières s'épa-
nouirent le 8 du même mois.
Kosa Moyesi Hei.msley (Bolnvval Ma-
(inzinr, 1910, pi. S:5;î8). — .-Vrbuiste de 2 à 5
mètres de hauteur, avec des rameaux gla-
bres, garnis d'aiguilkms épars, courts, rai-
des, à hase élargie. Les feuilles composées
de 7-1.3 folioles otit le pétiole commun pu-
bérulent, garni de petits aiguillons et du
petites glandes; les folioles à l'exception de
la foliole terminale sont presque eessile.*,
I'' Miit 1912.
70
JOUENAL DES ROSES
minoes, ovales, oblongues-elUptiques et par-
fois orbiculaires, se rapetissant graduelle-
ment à mesure qu'elles se rapprochejit de la
base du pétiole comniun: elles sont dentées,
vert brillant en dessus, plus pâles on des-
sous, glabres sur les deux faces, exceptée la
nervure principale qui est légèrement poi-
lue en dessous; les stipules sont larges, lon-
gues de 15-^0 millimètres, ruugeàtres, fine-
mient ciliées, deltoïdes et subaigûes à leur
extrémité. Les fleurs, pouvant dépasser G
centimètres de diamètre, à pédoncules re-
vêtus de longs poils glanduleux, sont dres-
sées, solitaires ou réunies par deux; le ca-
lice faiblement teinté de pourpre sombre,
plus ou moins revêtu de longs poils glan-
duleux, est à cinq lobes étalés, presque aus-
si longs que les pétales et tomenteux inté-
rieurement; la corolle se compose de cinq
pétales rouge sang, plus pâles extérieure-
ment, larges, presque orbiculaires, échan-
crés, s© recouvrant légèrement; les étami-
nes nombreuses sont à filets courts et an-
thères jaune bronzé. Le fruit orange foncé
a la forme d'ime ampoule couronnée' par les
lobes calicinaux redressé et est aussi par-
fois revêtu de poils glanduleux sur sa moi-
tié inférieure; les graines sont des achènes
un peu poilues, jaunes.
Cette belle espèce est native des monta-
gnes du Setchuen (Chine occidentale), entre
le Mont-Omi et Tatienlu, à une élévation
supra-marine de '2,VM à 1^,730 mètres. Elle
fut d'abord découverte par M. A. E. Pratt,
ensuite par M. E. H. Wilson, qui en lit par-
venir des graines à M.M. .lames Veitcli at fils,
lesquels en olitinrent, dans leur pépinière de
Cootnbe \\(Kid, des jneds qui fleurirent et
finictiflèrent pour la jiremière fois en 19U'J.
Le 1{. Mmji'si fleuiit en juin et fructifie
en septemlire; Il prospère en plein soleil
dans une terre i}lat("it furte: connue taille,
il ne demande i^pi'à être èciairci sur le
vieux bois et non à avoir les branches rac-
courcies; on le multiplie de boutures fa'tes
en août à une chaleur étouffée.
F. Tesnier.
Une Causerie sur » la Rose "■
- La Ro.-e \ienl de rencontrer '.'n M. Ger-
vais-Courtellemont, un des hommes les
iuieux faits pour célébrer son charme. Au
cours de plusieurs wmférences dans la salle
de la rue Montmartre (salle des Visions
d'Art, 167, rue Montmartre), il montrait, ces
jours derniers, des vues en photographies
des couleurs des roses et des roseraies célè-
bres qui ont transporté d'enthousiasme le
public qui assiste si fidèlement à ses confé-
rences. L'éminent conférencier traite le plus
souvent des pays d'Orient qu'il est un des
seuls parmi nous à connaître : l'Egypte,
l'Afrique du Nord, la Perse, la Syrie, et les
Iiays d'Europe où s'établit la civilisation
musulmane, comme l'Espagne, c'est là qu'il
conduit ses auditeurs; il leur jiarle de ces
.•\rabes dont, [tendant si longtemps nous
avons méconnu le caractère, et qu'il con-
naît si bien pour avoir vécu au cours de
vingt-cinq ans de voyage et d'exploration
dans l'intimité la plus profonde, avec eux.
Il apprend au public parisien à les mieux
juger et à les aimer. M. Gervais-Courtelle-
mont appuie ses idées de projections des
photographies en couleurs qu'il a prises de
tous ces pays des " Mille et une Nuits )i'et
ses auditeurs voient, en même temps qu'il
leur en parle, leurs monuments et leurs pay-
sages. Puis, ce grand artiste termine ses
cau.series en faisant passer sous les yeux du
public les couchei-s de soleil qu'il a su en-
registrer sur sa plaque magique; un peu de
musique ajoute au charme qui nous vient
de la vue du ciel et des images, et le spec-
tacle finit dans un enchantement.
Les Causeries sur la Ruse, de M. Gervais-
Courtedleinont, furent pour nous un nouvel
enchantement. Il a pris de la reine des
fleurs {rasa iiitrr flores), des images admi-
rables, des buissons ou de grands arceaux
de rii.ses en iileiti ciel, des fleurs .seules sur
la verdure, des allées et massifs, autant de
photograpliies qu<'^ le public applaudissait
avec enthousiasme.
Pendant que ces vues des roses passaient
sous les yeux, M. Gervais-Courtellemont
parlait à ses auditeurs de la vie de la
ni^se dans la poésie de Saadi, et dans notre
poésie française où nous oublions trop sou-
vent qu'elle a donné naissance à l'immense
Roman de la Ruse; il la montrait à l'état
JOURNAL DES K O S E 8
71
de symbole daiis toute la littérature de l'O-
rient et de l'Occident, dans les religions et
dans toute la vie d'autrefois et d'aujour-
d'hui; cette Histoire uwivcrselle d'une fleur
était faite par un poèt«, qui faisait partager
à ses auditeurs son sentiment, que le plai-
sir et la douleur n'appartiennent pas seu-
lement à l'humanité ou aux êtres qui sont
doués de mouvements qui ressemblent aux
nôtres, mais que la sensibilité appartient
encore à toute la nature qui semble innno-
bile, à l'astre et à la plante.
Exposition Internationale u hok-
Tici LTURE A Pac. — Organisée i)ar la Société
d'Horticulture et de Viticulture des Basses-
Pyrénées, cette exposition ouvrira ses por-
te* du y au 12 mai. Adresser les demandes
d'admission à M. Tonnet, secrétaire géné-
ral, 5, place de la République, à Pau. Le
8' concours est réservé aux Rosiers en pots,
et le 13' aux Roses coui>ées.
Cette exposition s'annonce comme devant
être très intéressante.
Exposition Générale dHorticul-
Ti RE A RoiEN. — La Société centrale d'Hor-
ticulture de la Seine-Inférieure, organise
une exposition générale d'horticulture du U
au 13 mai, à Rouen. Les demandes d'admis-
sion doivent pai-venir au président de la
Société, tO bis. rue Saint-Lô, à Rouen,
avant le 5 inui.
La 2' section de cette exposition compren-
dra les Rosiers et les Roses coupées.
l.ii Présidence du comité d'organisation
e.st confiée à .M. Delivet. La Société ne pou-
vait faire un meilleur choix, et c'est une ga-
rantie du succès.
4' Exposition Générale dHorticul-
TL'RE A Montpellier. — Organisée du 31 oc-
tobre au 4 novembre 1912, par l'Association
Languedocienne d horticulture pratique. Les
demandes pour concourir devront être en-
tre les mains de M. Leduc Thiriat, Grande-
Rue, 22, à Montpellier, au plus tard le 20
octobre. Les Rosiers seront jugés dans le 31"
concours, et les roses coupées concourront
dans le 35^
Exposition Horticole a n.\ncy. —
^a Société Lorraine d horticulture de Nan-
cy, organise dans cette ville une exposition
horticole qui ouvrira ses portes le 22 juin
1012. Il n'est pas établi de concours spéciaux.
Des concours seront ouverts pour tous gen-
res de pilantes : Heurs, arbres, arbustes,
fruits et légumes, sans désignation de quan-
tité ni de sortes, la Société laissant au jury
le soin de récompenser selon les mérites.
S'adresser pour prendre part à cette expo-
sition, avant le 10 juin prochain, à M. de
Faultrier, 51, rue Hemiite, à Nancy.
Société d Horticulture d'Orlé.\ns et
DU Loiret. — Coinpositi(ui du bureau p'Tur
l'année 1912 :
Président : M. Maxime de la Rocheterie.
Premier vice-président ; M. le Marquis de
Saint-Paul.
Deuxième vice-président : M. .4. Breton.
Secrétaire général : M. Eug. Delaire.
Secrétaire général adjoint : M.,Alcide Vi-
gneron. *^
Secrétaire : M. Emile Martin.
Archiviste : M. Germain Courtois.
Tix'sorier : M. Desbordes.
Bibliothécaire : M. DÙpuis.
Bibliothécaire adjoint ; M. Beauchamp.
Exposition de Printemps a paris.
— Nous rappelons «jue l'Expositinn de Prin-
temps de la Société Nationale d'Horticulture
de France se tiendra, cette année, à Paris,
au Cours-la-Reine.
Elle ouvrira le mercieiH 15 mai. pour do-
turer le mardi 21 mai.
Tous les produits de rilmliculture :
Fleurs, Plantes, Fruits. Légumes, Indus-
72
JOURNAL DES ROSES
tries et Beaux-Arts horticoles sont admis
à concourir.
La IX" section du i)rograinnie, compre-
nant les concours 223 à 243, est entièrement
réservée aux Rosiers et aux Roses.
Concert tous les jours, de 2 lieures à 5
lieures.
Cours des Roses aux Halles. -
Cours très soutenus des Roses pari.siennes,
malgré l'alwndance relativement grande de
ces Heurs.
On cote : LUifrlij, Il fr. : <\lutl(niic Ahvl CJia-
l''iiuii, de H à lu fr; Mniluiiir (labrifUc Lui-
zrl, de 4 à G fr. 50; l'irich liruniifr [ils et
Madame Caroline Trstout, de 5 fr. 50 à 8 fr.;
même prix pour la variété Kaisrrin Augiista
Victoria, la doluzaine.
Les cours des Roses du Midi sont tout
aussi soutenus. On a vendu de 2 fr. 50 à 3
francs la douzaine La France, Frau Karl
Druschki, Captain Cliristij, Président Car-
nut, Paul Scijrini.
COCHET-COCHET.
OSIERS
NOUVEAUX DE L'MUTOMNE 1911 ("
(S II il,-)
-sA/\A/V
MM. .\lex. Dickson, et Sons, rosiéristes, à
Newtownards (Anglieterre), ont vendu en
1911 :
Alexander Hill Graij (Thé).
Arbuste vigoureux, érigé; tous les ra-
meaux se terminent par un bouton qui
donne naissance à une fleur très grande,
pleine, de forme parfaite, à centre élevé, ti-ès
odorante — forte odeur de thé — jaune ci-
tron intense à l'épanouissemient. C'est la
meilleure et la plus belle Rose thé connue
jusqu'à ce jour; plante superbe et recom-
mandable sous tous les rapportai. Excellente
pour culture en pot et précieuse pour ex-
position; particulièrement belle à l'automne.
Carine (Hybride de Thé).
C'est une Rose charmante et unique, qui
attire et retient i)ai1icnJièrement l'atten-
tion. Arbuste vigoureux, à rameaux droits
se ramifiant bien, très florifère, excellent
pour la décoration des jardins et produisant
des roses idéales pour la confection des boti-
qnets. Les boutons longs et élégants sont
portés ])ar des tiges droites et rigides; il est
rare de voir cette variété dnuncr une fleur
imparfaite.
La couleur de cette rose est particulière-
(1 Voir Journal des Bases, 1911, pagps 156, 166;
1912, pages 10, 23, iO et Bii.
ment difficile à décrire, les tons variant
d'intensité avec les différentes phases de dé-
veloppement de la fleur. D'abord orange
caiininé, puis chamois rougeàtre, et fauve
clair, elle revêt la teinte saumon cuivré; ces
différents tons peuvent se rencontrer simul-
tanément sur la même plante.
Duchess of Westminster. (Hybride de Thé).
Rose sans égale, aux pétales étoffés et
veloutés. Les fleurs sont très larges, pleines,
bien formées, à centre proénnnent. Parfum
très doux. La couleur qui est nouvelle, est
d'un rose garance clair. La croissance est
vigoureuse, et les rameaux droits. Rosier
très florifère; variété splendide pour expo-
sition, et notamment à recommander pour
kl culture en pot et le forçage.
Fernieliurst (Hybride de Thé).
Riise superbe, sans défaut, d'une forme
globuleuse, ù pétales imbriqués; fleur large,
Iileine, invariablement d'une grande perfec'
lion, à odeur très délicate. Arbuste- vigott
reux, à feuillage vert intense, folioles à ser
lature profonde.
La couleur de la rose est presque impos-
sible à décrire: c'est une rHa-e çonibiiiaistin
de rofse fauve, de rose cuivré, et de rose
brillant. Cette nouveauté a été très admira
pendajit le cours de la dernière floraison.
JOURXAL DES ROSES
73
Ladu lliirkuin (Hybride de Thé).
Variété splendide, q\ii retient l'attention
iiDn seulement d«6 amateurs débutants,
mais encure des plus fins connaisseurs, à
cause de ses fleurs énormes qui sunt por-
tées par des tiges droites et rigides, et de la
couleur unique et de la forme globuleuse de
ses fleurs. Cellesrci sont orange délicat pur,
avec reflets rose-chair; les pétilles affectent
la forme de coquilles. Arbuste vigoureux, au
feuillage large et vert de houx. L'odeur de
thé est très prononcée chez les ro.ses de cette
variété. La fonne des fleurs est parfaite et
cliaque rameau de la ])lante est terminé par
un l)outoii florifère. Indispensable pour ex-
po.sition et parfaite pour la culture en pot.
Lady Grecnall (Hybride de Thé).
Variété remarquable; fleur de' forme par-
faite, large, à -centre proéniinent, à pétales
à forme prononcée de coquille. La couleur
unique est très remarquable.
Les rosas, en effet, sont orange sairan in-
tense, .sur fond blanc crème, avec revers des
pétîiles légèrement nuancé rose cuivré; ces
diverses nuances varient stdvant la position
de la rose par rapport à l'observateur.
Cette variété a excité l'admiration, et elle
est considérée par les spécialistes qui l'ont
vue comme notre meilleure olitention. Elle
donne des fleurs à profusion, fleurs possé-
dant une forte odeur de thé. Arbuste assez
rigoureux, à feuillage vert brillant bronzé.
Bonne variété pour les expositions et le for-
çage.
Ldilij Miiiyarct Hnsniii'i-ii (Hybride de
rhé).
Une bien belle et bonne variété, dont les
rameaux sont érigés, fermes, et lii floribon-
dité très grande.
Feuillage ample, éi)ai.s, d'un vert de cy-
jjrès; les fleurs produites en grande abon-
dance sont larges, |)leines, couleur rose dé-
licat sur fond fauve, à forte odeur de thé.
Miibri Drrw (Hybride de Thé).
l'iose réellement magniflq\ie H méritante
à tous les points de vue, d'une fonne ex-
quise, aux pétales veloutés, arrondis et dis
posés avec beaucoup de symétrie.
I^s fleurs siint larges, pleines, et jKirtées
par de forts pédoncules; de coub-nr blanc
crèmi' ipiaud la fleur n'est pas épanouie,
elle .pas,ie mu jaune canari intense quand
répanouisseinent est comiilet.
C'est uji liyl)ride de tlié au parfum exqui^s,
et au feuillage d'un vert de cèdre riclie.
C'est une variété remarquable, ne nécessi-
tant ]ias de soins spéciaux pour la culture,
et c(Uivenant ]iarticulièrpmeiit jvour exposi-
;ion.
Mclodij (Hybride de Thé).
Très l>elle variété, qui a particulièrement
retenu l'attentinji de tous les amateurs qui
l'ont vue durant les deux dernières saisons,
à cause de sa magnifique et abondante flo-
raison, de sa couleoir plaisante, et de son
feuillage vert foncé brillant.
Les fleurs très parfumées, portées jiar de
forts pédoncules, sont de couleur jaune sa-
fran intense bordé de jaune primevère. C'est
un mélange très hannonleux de couleurs.
Variété die grand mérite pour la décoration
et le forçage.
Introduite dès l'hiver 1910-1911 aux Etats-
Unis d'Amérique pour le forçage, on a coupé
à Slianin Hill, 26 fleurs en décemlire, sur un
jiied de deux ans, et 27 en février suivant,
sur le même i)ied.
Mrs Cornwallis West (Hybride de Thé).
Cette variété, superbe, possède des carac-
tères distintifs très accentués. Les Roses
sont d'une grosseur énorme, très pleines, de
forme globuleuse- aux pétaJes imbriqués et
toujours très belles. Les pétales sont très
veloutés, de co^uleur entre le rose corail et
le rose œillet, sur fond blanc pur, ce qui
leur donne un charme de plus. C'est un de
nos plus beaux semis.
Arbuste vigoureux, présentant le type Hy-
bride de thé très caractérisé; feuillage vert
cyprès, produisant un contraste remarqua-
ble avec la couleur des fleurs.
Cette variété a fait l'ol)jet de commen-
taires les plus élogieux de la part des spé-
cialistes qui l'ont vue dans nos cultures.
Les mêmes rosiéristeis ont également ven-
du :
llouhlc Pink KiUarncy (Hybride de Thé).
Cette variété provenant des cultures de
M.M. Itobort Scott ot Son, constitue une amé-
74
JOURNAL DES KOSES
liiiratinii dp la variété KUlarneij, dont elle
a gardé tous les caractères, mais possède
en plus une douzaine de pétales. Elle est
très populaire en Amérique, son pays d'ori-
gine.
Nos aimables confrères, MM. Leenders et
O' à Steil-Tegelen (Hollande), ont vendu :
Général-Suprriiir Anmld Janssfn (Hybri-
de de thé).
Cette jolie nouveauté, d'une couleur car-
min foncé particulièrement intense, pos-
sède des fleurs grandes, pleines et très par-
fumées. Les boutons de forme parfaite sont
de plus très distingués. La plante est vigou-
reuse, compacte, et à floraison continuelle.
De premier ordre pour massifs, forçage et
fleur coupée. Cette jilante qui a obtenu di-
verses distinctions honorifiques est de va-
leur au moins égale à la création des mêmes
obtenteurs Jonkhicr J. L. Mock.
Maria Kanneii (Polyantha). — .'Vrbuste
très petit, compact, régulier. Reau feuillage
vert foncé luisant. Floraison extrêmement
abondante, en omlwlle. Fleur petite, double,
blanc pur. Excellente variété pour bordures
MM. Ketten fi'ères, Rosiéristes à Luxem
bourg ont livré au commerce! :
Générale Marie Baicvsky. (Hybride re-
montant). — Fleur rose carné i)assanf. au
rose vif, centre nuancé saumon jaunâtre;
bois, vigueur, port, forme et grandeur de
Frau Karl Druschki, mais fleurs plus plei-
nes : Frau Karl Druschki x Fishcr et Hol-
rn.ès.
— X —
Nos confrè^es, MM. Rol)ichon et fils, Ro-
siéristes à Olivet, ont vendu :
Pompon Chamois (Multiflore uain). — Ar-
buste ramifié, buissonnant H vigoureux pour
ce genre d« rosier, très florifère. Fleur
grande, pleine, jaune citrmi, passant au
jaune paille, floraisiui en paniculc.
• Frau Kath Holh (Thé). (W'olter-Jacobs). —
Provient de Kciiic-Marir-Hi'iirii'iic x Chris-
tine de Noue. Arbuste très sarmenteux. Le
bouton long et pointu, donne naissance à
une fleur très grande, bien double, rouge
feu qui raiipelle jiar sa forme la variété si
connue Maréchal Xiel.
Cette nouveauté, très odorante et très flo-
rifère, se recommande) tout particulièrement
pour la fleur coupée et le forçage.
Mrs M. T. Masscij (Thé). (S. Ride). —Ar-
buste vigoureux, très florifère, provenant
d'un croisement entre Gloire de Lyon et
Georges Schwariz. La fleur est jaune oran-
gé, simple ; le bouton de fort belle forme
es! li)ng et pointu.
Provenant des cultures ;.'e M. !s. M :c
Gneedy, de Portadown (.Angleterre), ont été
vendues les nouveautés :
Aniy Hatimiond (Hybride de thé). -— .\r-
hiiste de bonne vigueur, très florifère, issu
de Madame Abel Chatenay, Fleur blanc am-
bré, nuancé abricot ; ce ton est plus accen-
tué vers la base des pétales. Le bouton est
long ; la fleur, de forme parfaite, s'ouvre fa-
cilement.
Dorotliii liatclilfe (Hybride de ;hé). — .\r-
bust,? se ramifiant bien, vigoureux, florifè-
re, produisant des fleurs grandes, pleines,
de belle forme, à centre proéminent, rouge
corail, nuancé de jaune et de fauve.
Edward Mawley (Hybride de thé). —
Nous renvoyons nos lecteurs, pour la des-
cription de cette superbe nouveauté au n°
d'août ion, du Journal des Iloses, dans le-
quel a iiaru la chrc^mojthographie de cette
rose.
Ecclijn Dauntcsny (Hybride de thé). --
C'est, une excellente rose de jardin. Arbuste
très florifère, érigé, vigoureux; fleurs très
grandes, odorantes, de belle forme, sîuiin.Mi
délicat, teintées de rose carminé plus foncé
au centre.
Mrs .].,si':ih II. Wetch (Hybride de thé).
Fleur très glande, à odeur délicate, de for-
me irréprochable, rose brillant, très di'-
tincte.
{.■\ sainre).
PAPILLON.
JOURNAL DES ROSES
75
^ UNE ^BEILLE.
Tciiiliii iinior /loi mil el '^ciieraihii gJoiiii iiiellii !
(Tant elles aiment les rteurs, tant elles mettent de gloire à produire le miel)
Virgile.
Va butiner au sein des plus fraîches corolles
Qui recèlent pour toi le nectar le plus pur.
Ton instinct te l'a dit, le temps deviendra dur;
Amasse pour l'hiver aux champs où tu t'envoles.
Vois, mes Roses sont là; tu les sens, tu les frôles;
Imprègne un corps de bronze et des ailes d'azur
De leur léger pollen qui, dans ton antre obscur,
Ira souder les pans de tes blonds alvéoles.
Et l'Abeille et la Rose ont un même destin;
L'homme ingrat les admire et n'y voit qu'un butin :
Elle est riche, on la pille ; elle est belle, on la cueille.
Et c'est ainsi souvent que notre humanité
Prétend user du droit du plus fort, et recueille
Sa dîme, sans labeur, des trésors de l'été.
A. LEBRUN.
)ANS LES
I OSIERS
En. Ms,!. - f jiiitiiiiier réhourgeoiiiiage
(les Hn.<iers greffés l'année précédente, et
les pincements des jeunes greffes en voie
de développement.
Il faut également supprimer tous les bour-
geons qui se développent dans la partie in-
férieure et moyenne des églantiers hauts
de tige récemment plantés, de manière à ne
laisser .se développer que -i ou 5 branches
dans la région voisine du sommet.
Commencer l'écussonnage à oeil-pou.ssant,
en prenant les précautions qui ont été, à
diverses reprises, indiquées dans cet orga-
ne : la réussite sera ainsi ti.ssurée.
Nous rappeloii-s qu'il ne faut supprimer
ni ramenux, ni fragments de rameaux sur
le sujet, au moment de la pose des écus-
sons et que ce n'est que 15 jours après cette
opération, au minimum, qu'il est possible
de commencer à rogner l'extrémité des
branches pour faire développer les écus-
sons posés.
Attacher les jeunes greffes provenant de
l'écussonnage à œil donnant de l'année pré-
cédente, si elles sont assez longues pour
être décollées par le vent.
Les jeunes .semis de Rosiers doivent re-
cevoir les soins les plus assidus : bassina-
ges fréquents, s'il fait sec, en évitant l'em-
ploi d'eau très froide; soufrages préventifs
contre le blanc; les préserver partiellement
des rayons solaires trop ardents, sans les
76
J 0 U E X A L D ]-: S E 0 SES
priver complètement de soleil. La méthode
lu ]ilus simpl'e consiste à les ombrer au
moyen de claies interceptant la moitié des
rayons.
Il est avajitageux de lais.ser ces claies en
place jusîqu'en septembre.
Surveiller les rosiers adultes et détruire
les insectes à l'état parfait ou larvaire qui
pullulent à cette époque de l'année et les
détruire par les divers moyens préconisés
contre cliacun d'eux. Enlever avec soin au
pied de tous les rosiers, les drageons sou-
terrains provenant du sujet, qui auraient
été oublié.^ lors du labour d'hiver.
Lorsqu'on a des raisons i)our retarder la
floraison des rosiers qu'on possède, il faut
s'apprimer tous les boutons à mesure qu'ils
se montrent; la florais(m est de ce fait recu-
lée d'un grand mois, souvent plus. Ce pro-
cédé est fréquenunent employé par les jar-
diniers de maison bourgeoise, dont les pa-
trons viennent tardivement habiter la cam-
pagne. Il n'est applicable qu'aux variétés
franchement remontantes.
L'éboutonnage partiel est de pratique
courante pour augmenter la grosseur des
roses. On ne laisse sur chaque rameau qu'un
seul bouton, en ayant soin de réserver le
plus gros et le mieux placé; le bouton ter-
minal réunit généralement ces conditions.
Tous les autres sont enlevés le plusi tôt pos-
sible, c'est-à-dire dès qu'on peut les distin-
guer à la sommité des rameaux.
C'est le moment de mettre en pleine terre
les rosiers multipliés sous verre jiendant le
cours de l'automne et de l'hiver précédents.
Ces Rosiers ont été habitués jjrogressive-
ment à l'air, comme nous l'avons précédem-
ment imli(iué.
On a préparé, en hiver, pour les recevoir,
un terrain ])rofondément bêché, fumé avec
de bon terreau, léger si possible, ne conte-
nant aucun ver blanc.
Pour les jeunes multiplications en godet,
aucune difficulté; il suffit de les dépoter,
sans les démotter, de les mettre en place et
de las arroser.
Il n'en est pas de même des jeunes rosiers
à racines nues. On les soulève avec un dé-
plantoir; comme ils sont en terre très lé-
gère, dans du sable le plus souvent, les ra-
cines sont mises à nu. On les plonge immé-
diatement dans l'eau, et on les y maintient
jusqu'à la plantation, qui est opérée de
suite.
Lorsque le ten-ain préparé pour effectuer
celle-ci n'est pas très léger, il faut opérer
de la façon suivante : Faire pour chaque
rosier, avec un plantoir, un petit trou de 8
à 10 centimètres de diamètre et de 15 à 20
centimètres de profondeur. L'emplir de sa-
ble pur, faire un nouveau trou au centré de
ce petit cylindre de sable, et planter le ro-
sier au milieu. Les racines du jeune Ro-
sier seront ainsi entourées de sable qu'elles
traver.^eront un jieu plus tard, pour aller
puiser leur iKnirriture dans le terrain en-
vironnant. Par ce procédé rapide et simple,
il ne meurt aucun rosier transplanté.
Bon paillis sur le sol, aussitôt la planta-
tion ierniinée, pincement de l'extrémité her-
bacée des rameaux, et arrosages fréquents
dès le début de la transplantation. Ombrer
en cas de soleil trop ardent jusqu'à reprise
iissurée.
^OSE ^RINCE DE ^ULGARIE (Hybride
Pernet-Ducher, 1900.
DE Thé)
Arbuste de bonne vigueur. Rameaux
forts, verts (pourprés à l'insolation), armés
d'aiguillons droits. Feuillage ample, vert
brillant. Les feuilles sont u 5 folioles ovales,
arrondies, à sen-ature très profonde, géné-
ralement double. Rachis armé de petits ai-
guillons et de nombreuses soies fïlanduleu-
ses. Stipules udnées, frangées do glandes
JOURNAL DES ROSES
COUBERT ISeine-et-Marne' FRANCE
(1 Mai 19121
Û
Rose PRINCE DE BULGARIE (Hybride de Thé)
PERNET-DUCHER, 1900.
J 0 U E X A L DES K t) S ]<] S
77
jiétliceUées, à nreillettos sulmlées, diver-
ixeiites.
Le bouton, long, est très gracieux; la fleur
très grande, très pleine, en coupe, est de
fiirnve parfaite, avec les pétales du pourtour
très larges. Le coloris est rose chair argenté,
très délicatement nuancé et ombré' de sau-
mon et d'aurore.
Cette superbe variété est très estimée des
professionnels et des amateurs de roses,
pour sa bonne vigueur, sa rusticité, la
beauté et l'abondance de ses fleurs. Elle est
très employée pour la plantation des cor-
beiJles, la fleur à couper, et la culture for-
cée. C'est une des plus belles actuellement
cultivées.
MARIE DU Cr.os-JoLi.ET.
:es
ENNEMIS DU GENRE
:osA
Les Ennrmis du Bosirr sont nombreux et
variés; les uns s'attaquent aux parties sou-
terraines racines, radicelles, base de la tige,
d'autres se rencontrent sur la tige, les bran-
ches, les rameaux; numbreux sont ceux qui
s'attaquent aux feuilles et aux fleurs. Dans
la note ci-dessous, nous nous efforcerons de
dnmier la liste des divers parasites : Insec-
tes, cryptogames, iilianérogames, cas de té-
ratologie qu'on rencontre sur les diverses
espèces du genre Rosa.
Sur les Racines.
1. La larve du Hanneton {MeloUiiitlin vul-
tinris), est eertes celle qui produit le plus de
dégâts dans les cultures de Rosiers; très
vorace, elle coupe, ronge non seulement les
radicelles et les racines, mais au.ssi la base
de la ti.ge, qu'elle décortice parfois entière-
meint jusqu'au niveau du sol, amenant ainsi
promptement la mort de la plante attaquée;
au.ssi, dr)it-on par tous les moyens possibles,
poursuivTe et détruire ce redoutable ennemi.
2. La larve du Taupin nébuleux {Ehiter
Murinus (Germ), bien que beaucoup moins
à craindre, est cependant nuisible par les
galeries courtes et nombreuses, que d'avril
à miyembre, elle cieu.se dan.s les jeunes ra-
lincs.
3. Là Tuiipe-Grillon (GnjUus Crylloldliin
(Lin), surtout dans les terres fortes et glai-
seu.ses où elle se rencontre abondante, peut
produire de grands dégâts dans les jeunes
boutures, dont elle coupe les racines en
creusant ses nombreuses galeries.
4. L'Orobanche du Lierre (Orobuiirln- llc-
' derœ (Duby), se rencontre par hasard et
fort rarement sur les racines du Rosier, sur
leisquielles elle vit en parasite et affaiblit
considérablement. C'est un cas exception-
nel, que nous n'avons rencontré qu'une fois.
St'R LA Tige, les Rranches, les Rameaux.
.5. Visciuii album (L). — On rencontre,
pai- hasard, ce parasite sur le Rosa canina;
il foniie tantôt sur la face supérieure, tan-
tôt sur la face inférieure de la branche pa-
rasitée, des loupes, piiuvant atteindre en
grosseur deux ou trois fois le diamètre de
celle-ci ,sur lesquelles il développe ses bran-
ches dichotomes, à feuilles de dimensions
réduites; l'action du Gui paralyse la végéta-
tion et amène le desséchememt de la, partie
située au-dessus de la touffe; si oe cas était
fréquent, on devrait retrancher la jiartie
portant la loupe. ,,,;
6. Fasciatioiis. — On rencontre parfois des
branches fortement aplaties fnsciées; ces cas
dont on ne connaît pas bien la cause, affec-
tent différentes foirmeis : tantôt la branche
fasciée se termine en crête, les épines et les
yeux .sont multiples et rapprochés (Rosa hy-
briiln), ou de l'extrémité d'une branche nor-
male jiartent deux branches fortement fas-
ciées, se prolongeant parfois sur une grande
longueur {Rosa Noisettuina); on en trouve
aussi affectant une forme révolutive ou en
crosse; cette fcmiie qui affecte celle d'une
lame de serpette à la i)artie extérieure ou
dorsale, demi-cylindriquie, la partie interne
beaucoup moins développée, les vaisseaux
moins vigmireux que ceuk de la partie op-
piisée, font que celle-ci se développe en arc
de cercle, les yeux deviennent multiples et
78
JOUÏINAL DES EOSES
sans ordre, oepeudaiit il arrive que quelques
bourgeons se développeat noi-malement ot
redeviennent cylindriques, la partie interne
de la fasciation se dessèche parfois la deu-
xième année (Rosa polyantha).
7. Tenthrcdo cincta (Liai). — La femelle
de cette Tenthrède, lorsqu'elle est fécondée,
fait au commencement de mai ou même à
la fin d'avril, une petite entaille aux i)i>usses
encore herbacées du msicr dans laquelle elle
introduit un ou plusieurs œufs. .Au.ssitôt que
les petites larves siHit éclose.s, elles pénè-
trent dans le tissu médullairer où elles creu-
sent une galerie descendante, de sorte qu'on
voit d'abord l'extrémité de la pousse se fa-
ner et succ-essiveinent les feuilles ])lacées au-
dessous jusqu'à ce que les larves soient ar-
rivé.es dans une partie tout à fait ligneuse
où rien ne décèle plus leur présence, si ce
n'est l'état un peu languissant de la bran-
che qui se brise parfois au premier coup de
vent (/?. hybrida).
Avant la fin de mai on devra enlever avec
soin toutes les branches dont le sommet
commence à se flétrir et les couper au-des-
sous des feuilles malades et les briiler im-
médiatement.
8. Phytnplidr. — Renflement subsphériqcio
dei 10 à 20 "■,■" de diamètre à surface tuber-
culeuse et crevassée, à l'aisselle des ra-
meaux (R. arvensis).
9. Chcrmès rosfr (Bouché). — Souvent très
commun sur quelques variétés de Rosiers,
dé.signé souvent .sous le nom de Punaise
blanche du rosier. Il .^e pré.sente sous la
forme d'une substance blanche écailleuse,
qui couvre les branches d'une espèce de
croûte pulvérulente assez dense, produite en
partie par les vieilles enveloppes des Ker-
m'ès de l'année précédente et en partie par
les jeunes qui se sont fixés dans leurs inter-
vales. La coque ou couverture de cet insecte
est lenticulaire, un peu bombée, de couleur
crétacée.
La croûte dont il est parlé plus haut, les
nombreuses piqûres des insectes, fatiguent
énonnément les [liantes attaquées et les ren-
dent rachitiques. Pour se débarra.s.ser de ce
Chermès qui est peu adhérent, on doit pra-
tiquer la taille de bonne heure et nettoyer
les branches restantes avec une brosse, ce
qui f-ait tomber carapaces et insectes, ceux-
ci une fois par terre ne peuvent plus re-
monter.
30. Sphœiothfca pannosa (Pril). Oïdium
leucoconium (Uesm). Blanc du Rosier. ^-
Extrémité des rameaux recouverte d'un feu-
trage blanc.
Sur les Feuilles.
10. Blennocampa pusilla (Klug). — Enrou-
lement par en liaut des deux parties de la
foliole jusqu'à la nervure médiane, larve
verdàtre à tète noire, ou brune. Métamor-
phose en terre. Très commune sur les divers
Rosiers.
11. Rhodites losœ (L). Rédéguar. — Galle
couverte de longs appendices pininatifldes
rouges, rarement verdàtres jcompMXsée d'un
amas de petites cécidies, arrondies, unilocu-
laires, très dures, étroitement soudées les
unes aux antres, portant à leur surface ex-
terne le chevelu dont il vient d'être ques-
tion. Se rencontre sur les feuilles, fruits,
tiges. Très commun sur la plupart des es-
pèces de Rosa.
12. RJiodites rghiutrricr (Hartig). — Céci-
die glabre, sphérique, uniloculaire rouge ou
verdàtre à paroi mince, de 3 à 5 "'/"° de dia-
mètre, fixée par un point plus souvent sur
le dessus d'une foliole, plus rarement sur
le dessous; sur le pétiole, une épine, un sé-
pale ou un des filaments du Rhodites Rosœ:
très commun .sur les diverses espèces de
Rosa.
13. Rhodites spinosissimœ (Giraud). —
Sur feuilles, pétioles, tiges, sépales ou
fruits c.icidies arrondies, ovoïdes ou réni-
formes, couvertes de petites épines, teintées
de vert, de rose et de rouge; pouvant attein-
dre et même dépasser la grosseur d'une
olive; elles sont insérées sur le support par
une large base et perforent la feuille sur
R. spinosissimn et nombreu.ses espèces de
Rosn.
li. Rhodites Mnijri (Schl). — Cécidie sem-
blable au n" 11, mais beaucoup moins dure
et de Couleur roussâtre; les filaments du
chevelu sont reni])lacés par des épines plus
ou moins développées. Sur les feuilles, 1^
fleurs et les fruits; Rosa canina et divers.
15. Tenthndo rosœ (Lin). — La Fausse
cheniiHe ronge le parenchyme d'un seul
J O r R N A L DES K C) S E S
79
côté en laissant toutes les nervures et l'épi-
deime de l'autre côté de la feuille complè-
tement intacts, de telle sorte que les feuil-
les ressemblent à une gaze légère; rtosa. h>i-
brl'da.
16. Tcnthrcdii rusnrum (Fabr.). — La
fausse chenille dévore ks feuilles des Ro-
siers, dont ell« ne laisse souvent que les
nervures iirincipales. On doit la recherclier
et la tuer car elle fait un tort considérable
en arrêtant la végétation. Rosa divers.
17. Tenlhredo .lithiops (Fabr). — Dans les
premieirs jours de juin, au moment de la
floraison des roses, oii voit les feuilles pren-
dre tout à coup une couleur d'un brun pâle,
comme si elles avaient été brûlées par quel-
que rayim de soleil; en les examinant avec
attention on reconnaît que leur surface su-
périeure a été rongée en tout ou en partie,
comme si elle avait été écorcliée, tandis que
la face inférieure reste tiiujours entière. Ce
dommage ne se borne pas à faire perdre à
la feuille sa fraîcheur, la végétation de l'ar-
buste en souffre et il no produit que des
fleurs mal venues. Il faut beaucoup d'atten-
tion pour découvrir l'auteur du dommage,
car sa couleur se confond aevc celle de la
feuille. Rosa hybrida et divers.
18. Tenthredo zoiicr (Klug). — La fausse
chenille dévore les feuilles qu'elle perce par
place. 7?osrt h\ibrid(i.
19. Tcnlhredn difformis (Panzer). — Les
fausses chenilles se tiennent constamment
appliquées à la face inférieure des feuilles
qu'elles rongent et percent par le milieu,
comme le feraient de petits limaçons. Rosa
hybrida,
20. Phyloiiiiiza yriuriilain (Meigen). — La
lar\-e trace dans le parenchyme des feuilles
des galeries sinueuses en laissant les deux
épidermes intacts. Roxa divers.
21. Pcrrisha rosariim (Hardy'l. — Foliole
rtpliée par en haut 'in forme de gousse,
liypertrophiée, teinte de rouge, un peu ren-
flé'' au milieu. Larvrs grégaires d'un rouge
i'uin.-'itre. Métamorphovp en terre. Rosa di-
■ 'S.
•??. Aiiliis rosarum (Kalt). — Puceron def
feuilles du Rosier. Insecte petit, ovale, lan-
céolé, uni, d'un jaune verdàtre marqué de
petits points olxscurs, qui le font naraître
comme chagriné. Vit en petites colonies sous
les feuilles, ne se tleait jamais à l'extrémité
dci;; jeunes pousses, ni le long du pédoncule.
Se trouve sui-tout sni- les rosiers que l'on
force en liiver.
Dans le.-; serres il ne résiste pas aux fu-
migations de nicoti'ie.
23. Apliis ros(e (Lin). Puceron du Roisier.
— Insecte vert à cornicules noires, parais-
sant depuis mai jusqu'en septembre et qui
en quelques jours envahit toutes las jeunes
Iiou.sses et les feuilles tendres des rosiers.
Il crispe les feuilles, épuise la sève des jeu-
nes branches, les atrophie et nuit énormé-
ment à la floraison.
Les émulsions de pétrole et de savoir noir,
la nicotine, les infusioris de feuilles de noyer
ont donné de bons résultats. On préconise
l'emploi de l'alcool dénaturé, de \^ benzine,
appliqués avec u,n petit ijinceau ou une
éponge que l'on trempe dan? l'une de ces
deux .substances; ces liquides, très volatils,
s'r\ aporisent^ ]ironuitenient et ne îont aucun
mal aux ))lantes.
2i. Typhloci/bi' rosarum. — Feuilles mar-
brées par suite des nombreuses piqûres que
l'insecte fait à la face inférieure des feuilles
pour en sucer la sève. Rosa divers.
2.5 Torlri.r Brrymannian'i (Lin). — La
chenille se tient à l'e'xtrémité des jeunes
pousses, entre les feuilles qu'elle roule et lie
avec quelques flis de soie; placée dans ce pa-
quet dont elle augmente le volume à me-
sure que la végétation se développe, elle
ronge tranquillement les feuilles tendres et
les boutons qui commencent à se former.
11 arrive souvent qu'elle ne mange qu'une
liartie du bouton et qu'elle laisse le pédon-
cule intact, dans ce cas on n'a que la. moitié
ou le fiers d'une rose. Rosa hybrida et di-
'^ers.
.Avec un peu de sui-veillance on peut dé-
truire une grande partie des chemilles de
cette espèce, soit en entr'ouvrant les feuil-
les réunies, soit même en les pressant avec
les doigts pour les écrnser dars leur domi-
pile.
20. Tiirtri.r Fiir.^l.alcana (Lin). — A les
mêmes mo'urs et oinunet les mêmes dégâts
que la précédent».
27. Phrayiiiirliiuii snbcorli-ium (Schranck)
Rouille du Rosiri-. — /Ecidies sur les feuil-
les, les pétioles, les rameaux et les fruits,
80
J 0 V E îs^ A L D !•: S « 0 8 E S
sniivent. confluentes, jaune orange accoin-
liagnées de parajiliyses; parfois les lei.illes
sont entièrement recouvertes à la face infé-
rieure par les fructifi-cations du iiarasite.
Rosa hijbrida et divers.
28. Phragiiiidiuiii titbrrndaUtm (.J. MûUer)
Rouille du Rosiiei-. — Spermogonies en pe-
tits groupes à la face supérieure de la feuil-
le; œcidiei.s en groupes allongés sur les l'a-
meaux et les pétioles, arrondies sur les feuil-
les, produisant des taches rouge intense à
la face supérieure.
Le traitement contre la rouille CiSt la fli'iii-
de soufre, la l)i>uillio bordelaise, employés
préventivement.
29. Pcronospora sparsa (Berk). Mildiou du
Rosiier. — Forme sur les feuilles et les sé-
pales des Rosiers cultivés, de petites taches
entourées d'une auréole brune, portant à la
face inférieure un velouté blanc peu abon-
dant et peu visible.
30. Sphœrotheca pdimosa (\\'allr) Lev. —
Feuilles, jeunes rameaux, et les boutons à
fleurs recouverts d'un épais revêtement
blanc. On conseille contre le blanc, les iio-
lysulfures alcalins (2 à 4 %), le permanga-
nate de potasse, 150 gr. pour 100 litres d'eau,
cfui ont donné les meille^irs résultats et les
bouillieis soufrées.
31. Marsonia rosœ (Bon). — Forme sou-
vent en été ou en automne de larges taches
d'un hnvn rougeâtre sur les feuilles des ro-
siers cultivés. Les fructifications apparais-
sent comme de petits points noirs à la face
supériéuire des feuilles. Le mycélium qui
rayonne autour du centre de la tache est
jvresque exclusivement sous-cuticulaire. Les
feuilles attaquées ne tardent pas à tomber
et la végétation de l'arbuste bien que ra-
lentie, continue cependant en émettant de
nouvelles feuilles, qui très tendres sont fré-
quemment attaquées par le Sphœrotheca
(30).
Sun LES Fleurs.
Voir n" li, 2.5, 26, 30.
32. Torir'i.r oscfllmia (Huhner). — .N'atta-
que que les houtiins de rose dans l'intérieur
desquels la chenille se tient cachée pour les
dévorer. Le plus ordinairement la méta-
morphose a lieu dans le bouton même, qui
cesise de s'accroître, jaunit et se fane ainsi
que le pédoncule; mais lorsqu'il vient à se
détacher et à tomber pour ime autre cause,
la petite chenille se métamorphose on terre.
Vers la fin de mai et même en juin, on
voit les boutons des rosiers jaunir. On doit
les enlever et les brtler pour empêcher la
multiplication de cette pyrale.
33. Ci'tdvia aurita et C. stictica. — Insec-
tes parfaits, vivent dans les fleurs épanouies
dont ils dévorent les pétales.
E. LEMÉE,
Horticulteur-Paysagiste,
Alcnçon (Orne).
.^ETITE IgORRESPONDANCE
A PLT:siErHS Leiteirs ;
Congrès de Bordeavix en 1912.
— 11 faut être menibi-e de la. Société Fran-
çaise des Rosiéristes jjour faire paitie des
congrès qu'elle organi.se, ou alors être dé-
légué par une Société affiliée.
Le.s membres de la Société française des
Rosiéristes sont membres de droit des con-
grès <■? ti'iiiil tiitridii- inli.satidii siiiiiil/'iiu'ii-
tairc à puijrr.
Contrairement à ce qui s'est passé au Con-
grès de Génétique de Paris en 1011. il n'est
p.Ts distribué de mémoires piéliminaires
aux Congressistes, au grand regret de la
Commission d'organisation qui doit, pour
diverses raisons, renoncer à faire imprimer
i' l'avance ceux qui senmt discutés aux
séances.
Le R. Watsoniana Crépin. — Riponse
ù uti rirrr bi)linilxli:.
Pers(uniellement et contrairement à l'opi-
nion admise et jusqu'à ce jour indiscutée,
)!' iir crois pas que le /?. Watsnninna sort
une espèce.
.Tai reçu, 11 y a longtemps, une lettre de
M. Crépin, me demandant si, à mon avis, ce
JOURNAL DES ROSES
81
rosier méritait réellement la distinction spé-
cificjue ? (Ceci se passait au moment où je
créai mon Rosa HétéruplnjUa).
Je lui réi)ondis que je considérais le 'f.
WatsoniaTia comme une très curieuse tornie
lioilicole du R. Aiiciiionœfloni de Fortune,
et que la stérilité habituelle de la plante et
la conformation du pollen m'ôtaient toute
idée de l'admettre coiiiine csiiécr.
Il me manda, aussitôt » qu'U partaijeuit
complèteinetit ma muiiirre de voir ».
Remarquez que M. Crépin est le créateur
de cette espèce et concluez ! !
COCHET-COCHET.
KosAÏQUEs .Romaines représentant des .§oses
Récemment découvertes dans les ruines de Thysdrus et de Cartilage.
Nous sommes lieureux de pouvoir mettre
aujourd'hui, sous les yeux des lecteurs du
Jottrnal des Rosex, la reproduction des mer-
veilleuses mosaïques romaines exhumées
en Tunisie. A l'un et à l'autre, nous adres-
sons nos vifs re-merciements.
Beaucoup de documents inédits, très rares
et fort anciens, concernant l'histoire de la
Figure i. — Mos.ViQUE d'El Djkm (.ancienne Thysdrus).
des ruines de Thysdrus et de Cartilage, dont
nous parlons dans notre dernier numéro et
dont nous devons les photographies à iiotre
correspondant, M. 0. Romain, et à iSI. Mer-
lin, directeur des « Antiquités et des Arts »,
Ro.se dans le uoi'J africain et en particu-
lier la Tunisie, seront publiés jiar notre or-
gane. Ce sera même pour certains docu-
ments une véritable exhumation, si les re-
cherches auxquelles il est actuellement pro*
82
J 0 U R N A L D ]•: S ROSES
cédé, pour le Journal des Roses sont, comme
nous aimons à l'espérer, couronnées de lîuc-
cès.
Les deux mosaïques reproduites partiel-
sentaient des difficultés que notre cliclieur
s'est efforcé de surmonter.
Voici les renseignements que nous rece-
vons de M. Merlin, directeur des antiquités
Figure 2. — Mosaïque de Carthaci .
lement ici. reniniiteut au deuxième siècle de
notre ère, et sont, d'après les connaisseurs,
d'une merveilleuse exécution.
Elles sont détériorées par «>ndroits, et par
suite la photographie de ces mosaïques et
le clichage des photographies prises, pré-
et des arts de Tunisie, concernant ces mo-
saïques :
1° Mos.uyuE u'El-D.iem (figure 1).
Kl-Djem, l'ancienne Thysdrus, est une pe-
tite ville à mi-distance entre Sousse et Sfax;
JOURNAL DES ROSES
83
elle est célèbre par son amphithéâtre encore
très bien conservé, qui atteint, par ses pro-
portions et sa grandeur, les dimensions du
Colisée de Rume. La mosaïque que repré-
sente la figure 1, a été trouvée dans les
ruines d'une luxueuse maison romaine, en
1903-1904.
Elle représente, au milieu, dans un mé-
daillon circulaire très abimé. Venus ontou-
rée d'amours bachiques.
Dans le champ, tout autour du tableau
central. Semis de Roses, de flûtes de Pan
et de Masques bachiques. La photographie
ne représente qu'une partie du parement,
<iui est aujourd'hui à Tunis, au musée
.Alaoui.
2° M0S.4IQUE DE Cauthaoe (figure 2).
Cette seconde mosaïque provient égale-
ment d'une riche habitation privée qui s'é-
levait dans le quartier principal, non loin
du Théâtre et de l'Odéon.
Le péristyle était en forme de cour car-
rée; au centre, se trouvait un jardin octo-
gonal; dans l'espace laissé libre autour de
l'octogone se développait un parement en
mosaïque : Dans un parterre jonché de ra-
meaux fleuris et de branches d'arbres char-
gé3s de fruits — acec des branches de
Roses, en particulier, de plaje i;n place —
s'tbatenL des oiseaux et des quadrupèdes
d'espèces très variées. Cette mosaïque, dont
la figure 2 ne représente qu une partie, est
également à Tunis, au musée .Alaoui, de-
puis 1903.
Ces deux mosaïques doivent dater, à peu
près du deuxième siècle de notre ère.
Les Roses figurent as.sez souvent sur les
mosaïques de l'Afrique Ancienne.
On les rencontre notamment sur des tom-
bes chrétiennes en mosaïques du v' .siècle,
qui représentent le défunt avec un rameau
fleuri à côté de lui et généralement des
colombes. A. MERLIN.
.HRONIÛUE
lORTlCOLE
rENERALE
SUM.M.\IRE : Arbres et arbustes nouveaux ou peu cuiinus. — Congrès national d'Horticulture en 1912. —
Imposition inlern.'itiuiiale de Dunkerque.
Arbres et arbustes nouveaux
ou peu connus. — Depuis un quart
de siècle, nombreux sont les végétaux
ligneux qui ont été introduits en Eu-
rope, surtout depuis que les mission-
naires fran(;ais et les collecteurs anglais
ont i>u parcourir les i)rovinces centrales et
occidentales de la Chine; le .lapon, l'Amé-
rique du Nord ont aussi fourni un contin-
gent beaucoup plus faible, il est vrai, mais
néanmoins intéressant. Malheureusement,
beaucouji de ces plantes .se sont peu réjian-
dues, elles sunt restées dans des établisse-
ments scientifiques ou dans des collections
particiilières. Les notes dont nous commen-
çons aujourd'hui la publication dans cet
organe, ont simplement pour but de réunir
les descriptions et les renseignements tjui
se trouvent dans diverses publications et
d'appeler l'attention sur des végétaux non
seulement nouveaux, mais surtout peu con-
nus et qui i)eu\ent contribuer à l'ornement
des jaVdins.
1. Rlbus CoRCHORiFOLius Linné flls (Kew.
Bullelm, 1910, p. 46).
Arbuste dressé, vigoureux, dont les tiges
arrondies, recouvertes d'un léger duvet,
sont années d'épines rigides pouvant dé-
passer un centimètre de longueur. Les l'euil-
les sont vert foncé, simples, ovales-cordif or-
mes dans leur contour général, mais ordi-
nairement tribolées sur les tiges stériles,
acuminées, grossièrement dentées, légère-
ment puhcscentes à la face inférieure; le pé-
tiole et la nervure médiane sont armées
d'éiiines crochues. Les fleurs sont blanches,
solitaires sur. de courts rameaux latéraux.
Les fruits sont gros, rouges et brillants.
Cette Ronce, déjà coanue de Linné flls,
en 1781, fut introduite dans les jardins par
M. E. H. Wilson qui la trouva dans la Chi-
ne centrale et occidentale croissant dans les
buissons à 2280 mètres d'altitude et qui en-
voya des graines à l'Université de Harvard,
à Boston ; elle fut introduite en Europe par
le jardin de Kew, qui re<ut des graines de
84
JOURNAL D E S 1{ 0 S E S
l'Université ci-dessus, nommée en 1307.
2. Rhododendron Keiskei Muximovvicz.
(Dutaiiical Magazine 1910. pi. 8300).
Arbuste de 1 à 2 mètres, très ramifié dont
les jeunes branches sont légèrement éc^iil-
leuscs. Les feuilles à courts pétioles rouges,
bisannuelles, coriaces, lancéolées ou obloii-
gues lancéolées, arrondies ou quelquefuis
subordées à la base, sont vert pâle à la
lace inférieure qui est écailleuse. Les fleurs
de 4 et 5 centimètres de diamètre, jaunes,
disposées par 3 - 5 sont eampanulées, à lo-
bes ovales-oblongs, égaux; les étainines, au
nombre de 10 ont les anthères rouges. Les
fruits sont des capsules cylindriques, étroi-
tes, d'environ un centiniètne de long.
Découvert au .lapon, sur le mont Wunzen,
en 1863, par le voyageur russe Maximowicz,
ce rhododendron ne fut introduit vivant en
Europe qu'en 1908, lorsque le jardin de
Kew Le reçut d'un établissement horlicole
de Yokohama.
3. DiPELTA VENTRICOSA Helmsley. (Butaidcal
Magazine, 1910, pi. 8294).
Arbuste atteignant 2-5 mètres dei hauteur.
Les feuilles à petiotes grêles, glanduleux et
velus sont opposées, lancéolées ou ovales-
lancéolées, longuement acuminées, arnon-
dies et parfois cunéiformes à la base; leur
consistance d'abord membraneuse devient
coriace. Les fleurs solitaiiies ou réunies i)lu-
sieurs à l'aisselle des feuilles sont tubuleu-
»es; le tube fortement renflé à la base, rouge
extérieurement, orangé intérieurement, est
terminé par cinq lobes arrondis, légèrement
recourbés, blancs ; les pédoncules portent,
vers leur milieu, deux très iietites bractées
opposées et quatre autres un jieu plus dé-
veloppées qui enveloppent la base de la
fleur. Le fruit est surmonté par le calice
persistant, à cinq divisions étroites, algues
et finement ciliées; en outre, il est caché
par les bractées supérieures qui continuent
de s'accroître.
Cet arbuste, découvert dans la Chine oc-
cidentale à une élévation de 2520 mètres,
par M. E. H. ^^'ilson, qui l'envoya à MM. .1.
Veitch, de Chelseu qui le répandirent vers
1908. C'est une plant* de culture facile et
qui se propage bien de boutures.
F. Tesniër.
— X —
Congrès national d Horticultu-
re en 1912. — Voici les questions qui se-
nuit soumises au Congrès organisé par la
Société Nationale d'Horticulture de Fi'ance,
qui se tiendra à Paris, les 17 et 18 courant,
dans la grande salle de la Société, 84, rue
de Grenelle, à 9 heures du matin :
N° 1. — Améliorations à apjiorter dans
l'enseignement populaire et pratique de
l'Horticulturci en France.
N° 2. — Monographie d'un genre de plan-
tes, à l'exclusion de ceux qui ont été déjà
publiés.
N° 3. — L'CEuvre des Jardins Ouvriers.
Sous quelles formes les Sociétés d'Horticul-
tue pourraient-elles aider ou encourager ces
utiles associations ?
N° 4. — Ue l'utilité des jardins, squares
et diverses ornementations florales, au
point de vue de l'hygiène, de l'art et du dé-
veloppement du goût de l'horticulture.
N° 5. — Les excrétions des racines. Re-
cherches moderines sur la nécessité de la ro-
tation des cultures sur un même sol.
N° 6. — Monographie et histoire d'une
région horticole française.
N" 7. — Comment agit chimiquement le
sulfate de fer employé en. injection dans le
troue des arbres fruitiers ou d'ornement,
l)our la guérison de la chlorose ?
X° 8. — Création d'une Fédération des So-
ciétés d'Horticulture de France.
N° 9. — Des avantages et des inconvé-
nients que présentent les serres construites
en fer, en bois et en fer et' en bois.
— X — -
Exposition internationale de
L»unkerque, ouverte de fin mai à fin
sciitenibrc 1912. — Le groupe IX, classe 19,
est réservé à l'horticulture et à l'arboricul-
ture, Arbres, jilautes, fleurs, gnaines, etc.
Adresser les demandes d'admission à M.
le commissaire général à& l'Exposition de
DunkerqU'e, à Dunkerque (Nord), avant le
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JOURNAL DES ROSES
(ROSA INTER FLORES)
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REVUE D'ARBORICULTURE ORNEMENTALE
Publication Jîlensuelle j^peciale |
FONDÉE PAR
M. Se I PI O IV COCHET
Horticulteur-Rosiériste, Chevalier de l'Ordre du Christ de Portugal et de l'Ordre de Mélusine
M. Camille BERNARDIN
Conseiller Général, Président et Vice-Président de plusieurs Sociétés d'Horticulture
X M. Pierre COCHET
l Horticulteur-Rosiériste Chevalier du Mérite agricole, Président, Vice-Président
^ et Membre de nombreuses Sociétés Horticoles Françaises et Etrangères
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SOMMAIRE DES ARTICLES
Chronique des PtOses. — Kosiers nouveaux de l'année [1!)11 (siiile). — Rosiers nouveaux mis au commerce en
1912 (suite). — Après la Chute. — Dans les Rosiers : Kn Juin. — Rose Nataiie ttôtliier (hybride de Ihé^.
Les Koses aO Cours-la-Reine, en 1912. — Les supports pour Rosiers. — La Rose en Tunisie (suite). —
Chronique Horticole (.'énérale.
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JOURNAL DES ROSES
(Rosa inter Flores)
ET
REVUE D'ARBORICULTURE ORNEMENTALE
JUIN 10I2
.HRONiaUE DES
[OSES
SOMMAim: : l.;i Coupe ilOr ilii Ddîli/ Mail. — Distinrtion lionoriliiine. — Nécrologie: M. Gi'orj,'es liiuajil,
Al. l'ianoois .Nardy, M. Anilré Gamon, Jl. Ghouelte-Tliéodet. — Roses et l!o;eraies. — Exposition de Roses k
Avesncs-siir llelpe (Nord . — Kxposition Générale d'Horticulture, de Viticulture et de Sylviculture, à Troyes.
— Kxposition de l'.oses à tiennes. — Cours des l'oses aux Halles.
La. Coupe d Or du Daily Mail —
Ndus apprenons que le jury cliargé de dé
cerner la Coupe d'or de 1.300 francs, offerte
par le Daily Mail, à la plus belle Rose nou-
velle présentée à l'exposition de Londres,
l'a attribuée à la Rose Madame Edouard
Ihrriol, obtenue par M. Pernet-Ducher.
Mais, une des conditions pour recevoir
cette Coupe, est que la Rose qui l'obtiendra
portera le nom de Daihj Mail. M. Pernet-Du-
cher ne put consentir à clianger le nom de
sa Rose, et le jury aura, par suite, à faire
clioix d'une autre nouveauté.
Au moment de mettre sous presse, nous
.sommes avisés que le jury a décidé, après
examen, que parmi les autres roses nou-
velles présentées sans nom, il n'y en a pas
une qui approche, ini?me d© loin. Madame
Ednuanl llt'rriot. En conséquence, il a été
convenu qu'on laisserait la coupe à M. Per-
net-Ducliet et que sa Rose porterait les deux
noms, de'Daili/ .Mail et df .Muilmiir Eihniard
lli'riiid. Nous igiionuis encore coniin<'iit se
fera la réunion des deux noms donnés si-
multanément à cette rose '?
I.£s trois pnincipales coupes de cette ex-
position ont été décernées : 1° a\i major
Hoifnrd, pour ses orchidées ; 2° à MM.
Veitch, piiur leurs plantes de serres : 3° à
Tome XXXVI.
MM. Géo Mount et fils, de Canterbury, pour
leurs Rosiers.
Distinction honorifique — Nous
sommes heureux d'apprendre la nomina-
tion de notre excellent confrère M. Domi-
nique Hengen, rosiérisbe à Fléchembault,
au grade de chevalier du Mérite agricole.
C'est la récompense méritée de longues an-
nées de travail; nous applaudissons à cette
distinction et adressons à notre confrère
Jios sincères félicitations.
Nécrologie
M. GEOitfiES mtU.XNT. — La mort de M.
G. Bru.\nt a douloureusement ému le monde
horticole. Cet horticulteur distingué, dont
le nom est universellement connu, dirigeait
depuis près d'un demi - siècle, à Poitiers,
l'établi.ssement d'où sont sorties tant de
plantes nouvelles, et dont la création re-
monte à près de 100 ans
Par ses créations florales, M. Buuant a
porté le nom de son pays dans toutes les
régions du globe. Les géraniums, race
llruarit, sont actuellement les plus cultivées
en Amérique; les pétunias, les chrysan-
l" juin J912.
8U
J U U R N A L Lt E S R O vS E S
GEORGES BRUAXT
ilièiiies, les laiitaiia.s, les liélii)ti'iiiii.'s liriiniil
remplissent toutes les collections de profes-
sionnels et d'amateurs. Le Dracœna Tiruanti
est cultivé par millions en Belgique et en
Fi'ancp. 11 iiMus faillirait des pages entières
de cet iirgane, pour riiiiiiH^rer truites les
nMiivcaiités créées par G. Hiii wr.
Au piiiiit (le vue spiH-ia! (pii nous occupe
ici. muis devons signaler les Roses :
Mme Georges liruaul, hybride de rugosa
et de tlié, très vigoureuse, produisant en
abondance des fleurs d'une blanclicur écla-
tante. Cette plante résiste aux idus grands
Il nids.
I l:cllr l'<y'lc{'îne, \aiiation légitime du
type de Tliuidierg, au superbe feuillage ]
vernissé, aux fleurs roses, très lariges, aux
fruits si décoratifs.
/'().<;(( ('(iliiriirjui, hybride de rugosa très]
(li'Coralif au iiriuteinps, par se.s ll?nrs nom-
l)reuses et simjiles, et jiar ses fruits rouges
à l'automne.
Le successeur de M. Bruant est son gen-
dre, M. Viaud-Bruaiil. dont les écrits hor-
ticoles (Bibliothèque Sempervirens), offl-
ciellement récompensés, sont bien connus.
iM. Viaud-Bruant a mis au cniuinerce les
Bii.si\s : Etdilr Poiti'viiii'. ]{iisabelh\ fouine
J 0 U E X A L DES H O S E S
87
Vi)i>t<t-I!ni<iiit. C'est le digne successeur du
c'Diifrère que luuis; pleurons, et entre ses
mains liahilcs, la vieilli' maison IJruaiit ne
jieut (jue ikM'nir iilo^ inospére encore.
M. François XAI!1)^ . — Nous apprenons
également, avec peine, la mort de notre ai-
mable confrère, M. François Nardy, décédé
à l'âge de 53 ans, à Hyères, où il dirigeait
avec compétence, la plus ancienne maison
horticole de la région.
IS'os lecteurs connais.sent les niagnificiues
variétés de Roses nées dans ses cultures,
et savent avec qu'elle joie il mettait au ser-
vice de la cause horticole, une activité in-
lassable, et un dévouement sans bornes.
C'est une perte cruelle pour l'horticulture
Française.
M. -Vndré GAMON. — Nous apprenons, au
moment de mettre sous presse, la dou.'ou-
reu.'ïe nouvelle de la mort de notre excel-
lent confrère, M. André Gamon', chevalier du
mérite agricole, trésorier honoraire de la
Société Française des Rosiéristes, enlevé
prématurément à l'affection des siens et de
ses nombreux amis.
M. Gamon avait dû donner, pour cause de
nialadie, sa démission de trésorier de cette
Société, en décembre dernier; mais nous
étions loin alors de nous attendre à une An
aussi prochaine.
3
— X —
M. CHOUETTE-THKODET. — Enfin,
nous parvient la douloureuse nouvelle de
la mort de notre excellent collègue, M.
Chouette-Théodet, pépiniériste à Orléans.
Né le 22 avril 18ti, il dirigeait, depuis 1807,
l'établissement horticole bien connu, dont
son gendre, M. Monsneieau-Chouette a pris
I.i direction.
Xo;'s adressons aux familles de nos con-
frères di'îfunts, nos plus sincères sentiments
de vives condoléances.
Roses et Roseraies — Les Roses et
les Roseraies jouissent actuellement d'une
vogue considëiable. Partout un crée des
Roseraies petites ou grandes, et ceux qui
ne peuvent se iiermettre ce luxe désirent
au moins connaitie et i)os,séder les meil-
leures variétés de roses, savoir écussonn.;r
et soigner les, rosiers, en garnir un arceau,
une tonnelle, en fleurir leur maison, oi',
tous ces renseignements sont réunis ave-:
des ex^aniples et des modèles pour tous les
ca.s, dans le ninnéro' spécial de la Vir à la
C'est une pure merveille que ce numéro
que M. Mauniené vient de faire paraître
avec la collaboration des [jersonnalités les
l)lus autorisées : MM. Jules et Henri Gra-
vereaux, .1. Janlet, Cochet-Cochet, J. Houry,
L. Lévêque, B. Gélos, etc. Jamais, en au-
cun pays, on a j)ulilié d'ouvrage sur les
Ro.ses aussi magnifique, auss' intéressant et
lussi ]jiatique que celui-ci, ouvrage ((ue
complète encore la description des 12 plus
jolies roseraies actuelles.
Il serait trop long de donner le sommaire
de ce véritable traité; mais en voici, ré-
sumé, le contenu : 5 splendidrs reprodiic-
lums en couleurs, d'après Redouté; 200 plio-
lographies et dessins : Modèles de Rose-
raies, arrangements décoratifs, cinémato
gra[ihie do tous les travaux, de l'écusson-
nage, etc.; 60 ailivies et liâtes de conseils
pratiques et de goûts, soit plus as 12.000
lignes de texte.
Le SLiin ai)porté à sa publication, la beauté
et la clarté des illustrations, l'intérêt i)rati-
que du texte, font, de ce remaripiable re-
cueil : Roses et Hoseraies, le plus précieux
Miuiiiel. pour l'amateur de Roses.
C'est un véritable vcrde inccuin, que tout
amateur de Roses voudra posséder, et que
le i)rix actuel de 2 francs, met à la portée
de toutes les bourses.
Exposition de Roses. \ avesnes-
si n-llEi.PK (Nokd). — La Société d'IIoi'ticul-
ture de l'arrondissement d'.\vesnes, ijrga-
nise pour les 23 et 24 juin iirochain, une
exposition spéciale de Ri>ses, fleurs coupées
et arts féminins.
L(' Concours floral sera divi>é en deux sec-
tions :
1° Roses en fleurs coupées.
88
JOURNAL DES K O S E S
2° Fleurs coupées d'verses.
Les exposants seront classés en quatre ca-
tégories : horticulteurs, jardiniers, ama-
teurs, ouvriers.
Il n'est pas établi de numéros de con-
cours.
Adress-er les demandes d'admission, sans
linnte de date, à M. Paul Cousin, président
de la Société, 7, avenue d.i Poiit-ltouge, à
Avesnes-sur-Heli)e.
Exposition Généi-ale u hortici i-
TURE, DE Viticulture et de Sylviculture, a
Troyes. — La Société Horticole, Vigneron-
ne et Forestière de l'Aube ouvre à Troyes,
du 20 au '2-4 juin 1912, sa 32'' exposition hor-
ticoli.
Il n'est pas institué de concours spé-
ciaux pour les Rosiers ni les Roses, les-
quel, néanmoins, sont admis à cette expo-
sition.
Adresser les demandes d'admission, avant
le 10 juin, délai de rigueur, au sièg.e de la
Société, 32, boulevard Ganilietta, à Troyes.
Exposition de Roses, à Rennes. —
La Société centrale d'Horticulture d'Ille-et-
Vilaine devait ouvrir, à Rennes, en juin, une
exposition de Roses, fleurs et fruits de sai-
son. Par suite d'un cas imprévu, cette expo-
sition a dû être avancée; elle a ouvert ses
portes le 30 mai, pour les fermer demain,
2 juin. Sur 11 concoui-s, 5 sont réservés aux
Roses.
Le succès de cette exposition est assuré;
mais il devient inutile d'énumérer ici les
concours auxquels peuvent prendre part les
Rosiéristes et amateurs de Roses, puisque
l'exposition aura vécu quand ce numéro
pai-viendra à nos lecteurs.
Cours des Roses aux Halles. —
Les cours des Roses de Paris s(.)nt un peu
moins élevés, par suite d'apports plus im-
portants. On a coté William Allen lUchaid-
siiii de 3 à 5 fr. ; Vlricli linuincr fils, de 6 à
.3 fr.: M>ni> Gabiii'llr Luizrt, de 2 f. 50 àSfr.;
Mme Caroline Ti'stoiit, de 4 à 9 fr; Paul
Xvijr.m, 4 à 5 fr. ; Kaiscrin Augusta Victo-
ria, de 3 à 5 fr.; LihcrUj, 6 à 7 fr.; Caplain
Chrishj, de 3 à 5 fr. 50. Les Roses du Midi
sont d'assez bonne vente, par suite d'arri-
vages modérés. Mme Abel Chdtrnaij, de 8
à 12 fr.; la France, 2 fr. 50; Caplain ChrisUj,
2 fr. 50; Frau Karl Druschki, 3 fr.; le tout
la douzaine.
COCHET-COCHET.
[OSIERS Nouveaux de l'Mnnee iqii o
(Suite et Fin)
Nous terminons aujourd'hui la publica-
tion des descriptions des roses nouvelles,
mises au conimerce pondant Le cours de
l'année 1911 ;
Aiinc-Maric Jacubs (Jacobs, rosiériste à
WeitendoTff. Allemagne). Hybride de thé. -
Provient de Kaiserin x Undinc. Fleur
grande, jaune d'or foncé, floraison surtout
automnale.
liïirgcrmcislnr Chrislen (liergmann). lly-
\\) Voir Journal drs Ilotes, 1011, pages 6, 101, 156,
166; 1912, pages 10, 23, 40, b'j et ',2.
biidc de thé. — Mndanie Caroline Testout x
Fisher-lloliiiès. Fleur grande, pleine, rose
lii-ilhiiil foncé, odorante, linuton pointu.
.\rliuste vigouienx et florifère.
Ctiarles Dinyéc (Dingés. et Couard). Thé.
— Ilermoxa x White Maman Cochet. Ar-
Iniste vigoureux, très florifère. Fleur grande
pleine, de forme parfaite, portée par un
fort iiédoncule érigé, centre rosé, s'atténuant
en ros.e de nymphe et crème. Très estimée
en .Amérique.
Dad StrrliiKj (J. C. Schmidt). Hybride
JOURNAL D E S ROSES
89
de thé . — Madame Caroline Tes tout x Ma
réclial Xifl, Arbuste très vigoureux et très
florifère. Fleur grande, Ijien pleine, de for
me parfaite, jaune if-abelle à centre rou
geàtre.
Frnu Oberburgpiiiii'isfer Piecq (Jiicobs)
Hybride de thé. — Issu de Maréchal Xiei
Arbuste vigoureux, à rameaux érigés ; fleui
grande, pleine, coloris jaune d"or au cen
tre. passant au jaune crème chez les péta
les extérieurs.
Frau frida Croissant (N. Walter). Thé. —
Issue de Souvenir de Williarn Robinsnn y,Lu
viole. Arbuste vigoureux, à fleurs érigées
grandes, pleines, délicieusement parfumées,
rose de Chine, lavé carmin et jaune safran.
Mouton très allongé.
Freifrau Anna van Munclihausen (N.
Walter). Hybride de thé. — Issue de Ma-
lame Caroline Testouf x Rosel Klemm.
Bouton allongé , fleur très grande, pleine,
érigée, rose chair tendre, centre orangé
saumoné. Arbuste vigoureux.
Grossherzogin Marie (0. .Jacolxs). Hybri
de de thé. — Plante trapue, fleur grande.
I)leine, rose argenté brillant, jiétales exté-
rieurs retouchés de rose clair.
Heinrich Miinch. (Hinner W. obtenteur :
Editeur Miinch et Haute). Hyliride-reinon
tant. — Issu de Frau Knrl Druscliki x Ma-
dame Caroline Testout x llelle Siebrerht.
Plante vigoureu-^ïe : fleur très grande, trèî
jileine, solitaire, au coloris rose délicat. Les
pétale.s enroulés connue chez la variété La
France^ donnent une fonne gracieuse à
cette rose. (Voir Journal des Roses, 1911
p. 105).
I.adij Catherine Rose (S. Bide et Sons).
Hybride de thé. — Issu d'Antoine Rivoire
X La Fraîcheur. Arbuste vigoureux, flori
fère ; fleurs du rose délicat de La Frai
rheur, mais ayant con.servé le port d'.l"
tdine Rivoire.
Madame Huguettc Despineij (Girin). Sar
menteux. — .Arbuste très vigoureux, fran
chenient sarmenteux. fleurissant en corym
be pauciflores de 3 à 5 fleurs, parfois à
floraison uniflore, jaune orangé saumon,
s'atlénuant en rose tendre
Mailhe Keller (Walter Felberg). Pojyan-
tha nain. — Fleur moyenne, bien pleine.
formant des bouquets dégagés ; blanc por-
celaine, centre blanc jaunâtre, pa.ssant au
rose lilacé vers les bords.
Madame Léopo'ld Dupuy (A. Roliichon).
Hybride de thé. — Issu de La France de 89
X Madame Ernest Calvat. .Vrluiste vigou-
reux, produisant des fleurs très grandes,
lileines, très odonantes, coloris ro.se de
Chine carminé, nuancé de pourpre.
Rose Queen (E. G. Hill et C). Hybride
de thé. — Plante vigoureuse à rameaux
érigés, florifère. Bouton long et pointu, por-
té par un long pédoncule. Fleur ouvrant
l>ien, nose intense, onglet des pétales jau-
nâtre.
Sodenia (\\'eigand). \\ichuraiana. —
Plante très sarinenteuse, réfracfaire aux ma-
ladies, feuillage vert foncé brillant. Fleurs
carmin brillant pur, rouge, presque écar-
late, bien pleines et de longue durée. Flo-
raison en corynibes multiflores. Remontée
quelquefois en automne connue la variété
Dnrolhi/ Perkins.
Les Roses mises au commerce en 1911,
comprennent d'après les renseignements
qui nous sont parvenus et les descriptions
publiées ici :
Hybrides de thé 71
Thé 10
Polyantha nains 10
Hybrides de multiflores grimpants.. 11
Hybrides de \\'ichuraiana 5
Hybrides-remontants 3
Hybrides de Rugosa 3
Hybride de Thé et de Noisette 1
Hyltride de Harrissonnii 1
Hybride d'Ile-Bourbon 1
Hybride de Laevigata 1
Wichuraiana nain 1
Hybride d'Alba 1
H.N'Iiride de polyantha et de Moussu 1
Soit au total 120
noses n.(juvelles, auxquelles doivent s'ajou-
ter, certainement, un nombre plus ou moins
grand de nouveautés dont la création et
la mise au connnerce ne nous ont pas été
signalées,
90
J 0 U E N A L DES K () S J'] S
Nous prions instaniiiient les semeurs de
rosiers de Ijien vouloir faire i)arvenir
au bureau du Journal des Roxcs, avant la
mise au commerce des nouveautés issues de
leurs .cultures, les descriptions de celles-ci
afin que nous puissions Les publier en temps
.il>jinrtnu.
PAPILLON.
^j^OSIERS
^îfoUVEAUX
MIS AU
(SiiiU')
)S<
|;:.pMMERCE
EN 1912
(1)
Nos confrères, MM. Alexandre Dickson et
Sons, rosiéristes, à Newtownards (Angle-
terre), vont mettre au commerce, en juin
courant, les nouveautés ci-après :
Gconji' Dickson (Ilyljinde de Tlié).
C'est la meilleure rose qui fut semée par
nous; nous faisons cette déclaration en tou-
te connaissance de cause, et nous en pre-
nons la responsabilité. Cette rose porte le
nom du plus vieux mem'bre de notre fa-
mille, qui approcbe maintenant 8(J ans ;
nous espérons qu'il les aura atteints lorsque
nous aurons commencé à lancer cette rose
à travers le monde. Depuis des années nous
avions e.ssayé de trouver une rose qui, dans
notre opinion, soit digne du nom de son
jiarrain. Nous croyons avoir satisfait notre
ambition; nous sommes presque certains
que dans quelques années, Gi-orgc Dickson
sera la rose d'exposition la i)lus populaire,
c'est déjà une grande j)rétention; mais, il
faut qu'elle acquiert du renom et nous som-
mes certains qu'elle y parviendra. Sa po-
pularité ne reposera pas seulement sur un
mérite; mais, sur tous ceux qui concourent
à constituer une rose parfaite. Quant au
I)artum, à la couleur, à la forme, à la flo-
raison, il n'y a aucune rose dans le monde
qui ])uis.se l'égaler. Elle a un [larfum de
Thé exquis; quant à sa couleur elle est
absolument uniiiue. L'idée la plus exacte
de celle-ci est donnée pur une description
faite par un critique indépendant dans le
journal l'Iir l'.nrdi'ii, lors(|ue cette rose fut
exposée à la Provicnriul Schow : a Le clou
(I) Voir Journal des Hoxes 1912, panps 28 el 42.
Nous rappelons que les descriplions de roses nouvelles
que nous pulilions, sont eeili'* Liiles p:ir les obtenleiiis.
.N. U. !.. P..
de cette sensationnelle exposition fut cer-
tainement la splendide rose George Dickson,
qui a remporté l'unique médaille d'or. Elle
sera bientôt dans tous les jardins. Elles
(les fleurs) donnent rimjiression d'un Hugh
Dickson, d'un Cliailcs Lrfcbvrr, d'un Comle
de Raimbaud et d'un Horace Vernet, tous
réunis en une seule rose n. Les amateurs
de roses n'ont qu'à réfléchir un instant,
jiour se figurer quelle rose peut résulter
d'une telle combinaison. Cette description
n'est pas de nous : mais d'un connais-
seur de roses. Si, maintenant, nous es-
sayons de décrire sa couleur, elle est d'un
rouge foncé-velouté; le dessous des pétales
est veiné de rouge noirâtre, d'une façon dé-
licieuse et unique; les pétales sont d'une
forme splendide délicieusement douce, d'une
substance parfaite. Nous avons pour la der-
nière exposition, obtenu des fleurs ayant
presque plus de cinq pouces ! ! Elle réunit
certainement les e'iîilnières qualités, non
seulement par sa couleur retentissante,
mais aussi par sa forme et sa fraîcheur.
Un des plus grands rosiéristes du monde
s'écria, lorsqu'il la vit pour la iiremière
fois dans nos jardins : n Lancez-là, à 50 li-
vres sur le mai'ché ! ! "
Nous avons diumé de cette rose de suffi-
santes descriptions, nous sommes certains
(|n'elle mérite les éloges 'que nous avons
f:iit d'elle, ainsi que la médaille d'or qtie
lui a conféré la N. R. S.
Mis Gorddii Slniinr (Hybride de Thé).
C'ait une des ]ilus charmantes, des plus
méritantes additions faites au type déco-
ratif dos roses d'exposition et de jardin.
C'est uiK' rose qui i)ossède une gamme de
liins unicpie, très délicats dans les boutons,
1
JOURNAL DES EOSES
91
néanmoins très brilhints. l.o revers des pé-
tales est d'abord saumon jiur, puis les pé-
talei! sont d'un blanc délicieux à l'intérieur;
quand la fleur se développe, le centre de-
vient couleur crevette délicat, avec l'exté-
rieur des pétales blanc crème. Ces couleurs
sauront infailL'blement toucher le cœur
d'un ami de la rose, la forme de la fleur
est très élégante, les pétales sont beaux et
b'!en di.spt^és; les fleurs sont produites en
mei veilleuse profusion et portées droites au
bnut des tiges.
La végétation est très vigoureuse, le ro-
sier bien branchu, ce qui est l'idéal pour le
massif. Délicieusement parfumée. Rose belle
et charmante.
r. ir. Cuwati illyliridc de Thé).
C'est une nouveauté très bien accueillie;
r t ciuileur est rouge cerise chaud; les fleurs
sont larges, bien pleines et imbriquées, pro-
duites continuellement en grande profusioi:;
les pétales sont d'une substance épaisse,
douce et ronde, la végétation est vigoureuse,
le rosier brancliu. Elle est considérée, par
le.-* connaisseurs, comme étant très supé-
rieure à Marquisr Lilt'.i, sous beaucoup de
rapports. La végétation est plus vigoureuse,
les pétales sont au.ssi longs et les fleurs plus
grandes. Egalement bonne pour l'exposition
et le jardin; sentant délicieusement le Tlié.
Mrs llribnt llairksirniil, (Hybride de
ThC.
Itosê tre.s jolie, d'une fjruie globuleuse,
aux pétales massifs et veloutés, nombreux
et gracieu.senient disi)os:'s. C'est une fleur
également bonne puur la décoiation et pour
le jardin; la végétation est très vigoureuse;
excessivement flnrifère et i)rotluisant des
roses qui répondrnnt à tous les désirs d'un
amateur. La couleur est d'a'bord blanc ter-
ne, et, lorsque la rose s'épanouit, devient
d'un blanc d'argent. C'est une stijierbe rose,
possédant un (Irlicieux parfum de Thé.
n;ich"ssi- of SiifhrihunI (llyl ridf d(> Thél.
.blie rose très particulière, [lossédant de
grands mérites, convient à la fois jiour l'ex-
position et [lour la décoration d'un jardin.
Les fleurs sont [iroduites en grande abon-
dance et portées droitps au bout des tiges.
Elles sont larges, pleines et d'une forme
allongés ; les pétales sont liubituellemont
larges, massifs et veloutés, formant une
fleur qui est un vrai nid de délices; possè-
dent un parfum suave ; la couleiur est cer-
tainement nouvelle, rouge chaud délicat,
nuancé de jaune citron à la base des péta-
les, les rameaux sont droits et vigoureux,
.'.e feuillage est d'un vert d'olive. C'est une
très Julie rose.
Jdsriih Ui'iislow (Hybride de Thé).
Cette variété, par sa couleur, présente un
avantage considérable sur les roses de sa
catégorie, elle est d'une couleur orange
cramoisi, très brillante. Les fleurs sont très
abondantes, larges, fournies, d'une forme
parfaite, globuleuse, très imbriquées; les pé-
tales sont d'une forme arrondie et épais.
I a végétation est vigoureuse, dimite: le feuil-
lage est d'un .cliarmant veirt. de tilleul; c'est
une très 'lionne rose pour l'exposition car sa
couleur est très distincte, très attrayante;
délicieusement parfumée.
Vrrvn Mackaij (Hybride de Thé).
lîose décorative, excessivement jolie, for-
mant le splendide pendant de La -perle Ca-
riitr, u qui fut lancée par nous la saison
dernière )>, à part sa couleur d'un blanc
d'ivoire délicat se changeant en jaune ci-
troi^ brillant quand lu fleur s'épanouit; la
forme de cette fleur est une sorte de spi-
rale qui constitue le channe si universel-
lement admiré de la rose Carine. Les fleurs
sont portées droites au bout des tiges et
sont produites en merveilleuse profusion
pendant toute la durée de la saison. La vé-
gétation est vigoureuse, l'arbuste très 'bran-
chu, chaque rameau se terminant par une
fleur. Rose parfaite pour la décoration; elle
sent le pot pourri distingué (Pot potirri :
jujifuni varié).
Mrs Farde (Thé).
.Iiilio rose ayant beaucoui) de qualités. Les
llrurs (larges, fournies, s'épanouissant tou-
jours bien), sont portées droites au bout des
tige.i, i)ossédant une grand© rigidité; elles
sont d'une forme spéciale, le centre est proé-
minent et les pétales retombent gracieuse-
ment (ont autour. La fleur, d'une forme par-
02
J 0 U K N A L DES 1{ () S E S
faite, possède un coloris splendide qui est
cerlainemeint unique dans la section des ro-
ses thé.' Couleur rouge carmin délicat nuan-
cé de rose; il y a une zone de jaune de chro-
me à la base de chaque pétale. Les rameaux
sont particulièrement torts et robustes, la
plante très ramifiée, le feuillage est vert
de tilleul, et cliaque rameau se trouve cou-
ronné d'un liouton: cette rose a un violent
parfum de thé délicieux. Avec cette variété
nous donnons au monde de la lose une fleur
présentant les plus hautes qualités et con-
venant particulièrement pour la culture en
pot ef le forçage.
Mrs Fraiil; Dnnj (Hybride de Thé).
Cette rose présente une grande supériorité
sur la variété si justement prisée Mme lia-
vary: toutefois, en donnant cette comparai-
son, nous ne voulons pas nuire au bon re-
nom de cette rose qui, jusqu'à présent, tient
par son coloris, la tète des roses de jardins;
mais depuis quelques années que nous cul-
tivons la rose Frank Tiraxj nous pouvons
assurer, sans aucune hésitation, qu'elle est
éminemment supérieure à Mme Ravary,
tant par sa végétation, qui est de beaucoup
[dus vigoureuse et ramifiée (.ce qui est déjà
un avantage énorme), que par sa couleur
qui est d'un riclie fauve cuivré, quand lu
rose est épanouie, avec des reflets ivorins.
Cliiiiljiiuj UirhiiiDiid (Hybride ae Thél.
La végétation est très vigoureuse et offre
tout le caractère des grimpants, par sa
pousse et sa couleur unique; c'est la meil-
leure addition faite depuis des années à i :
classe des rosiers grimpants. Nous la re-
commandons pour tous les cas où l'on a be-
soin d'un rosier sarmenteux et spécaleme; i,
pour la garniture des fenêtres.
(A siiirrr)^ PAPILLON.
â
PRES LA
LEGENDE
.HUTE
Et quand Eve eut bravé la divine défense,
La femme pécheresse eut comme un long frisson;
Et, pudeur ou remords, près d'un épais buisson
S'en vint, nue et tremblante, abriter son offense.
Tout était jeune et beau, tout souriait, l'enfance
De la Terre épandait sa magique chanson;
Tout dans l'immense Eden vibrait à l'unisson ;
Des Roses par milliers exhalaient leur essence.
Eve les contemplait. Une céleste voix
Descendit lentement et lui dit ; « Je te vois
>( Rêveuse et je t'apporte un baume qui console.
« Pour ton cœur, pour tes yeux, po'jr tes sens égarés,
« J'ai fait naître ces lljurs dont le parfum s'envole
(( Calme et pur dans l'éther; et. . vous vous aimerez «.
A. LEBRUN,
JOURNAL DES ROSES.
COLBERT (Seine-s-Marne FRANCE.
1 JUIN 1912.
NATALIE BOTTNER
(Hybride de Thé»
JOURNAL DES ROSES
93
[OSE
•■^X'
ATALIE
50TT1NER «Hybride de Thé)
(Obtf.ntf.ur : JOHANNHS BÔTTNER)
La mode est actuellem€'nt aux liybrides
de thé.
Ainsi que nos lecteurs le vernmt dans ce
numéro, à l'article Roses nouvelles de 1911,
la proportion des hyljrides de thé atteint
60 % de la totalité des Roses créées jjeiv
dant le cours de la dernière année.
Il faut suivre la mode. C'est donc encore
un hybride de thé nouveau, et du reste fort
joli, dont nous donnons aujourd'hui la
planche coloriée.
Xathalie Bàltner est issue de la variété
FraiL Karl Lruschki x Goldelse.
C'est une plante très vigoureuse et extrê-
mement florifèze. EII3 réunit à elle seule
foutes les qualités de ses deux ascendants,
les surpassant même de beaucoup sous
certains rapports. Le feuillage est d'un beau
vert, les boutons sont de forme parfaite.
Les fleurs grandes, très bien faites, soli-
taires, portées par un pédoncule long, sont
jaune crème tendre, et rappellent la forme
de Kaiserin.
Pré-sentée comme Ro.se nouvelle au con-
cours de Bagatelle en 1910 - 1911 elle fut
mise en place au printemps 1910, et jugée
définitivement le 14 juin 1911. Elle fut clas-
sée 16" sur 77 variétés présientées.
C'est une excellente Rose de collection,
très anpréciée des amateurs de Roses, sur-
tout en Allemagne.
.MARIE DU Clos-Jollet.
)ANS LES
OSIERS
En. Juin. — Continuer l'ébourgeonnage
des Rosiers greffés l'année précédente, et
des sujets destinés à être écussonnés pen-
dant le cours de l'été, pincer à nouveau les
jeunes greffes en voie de développement.
Les sujets devant être écussonnés en juil-
let-août suivants, demandent des soins spé-
ciaux. On supprime sur les nains les ra-
meaux qui se sont développés trop près du
sol (et dans le sol) et qui, par suite, gêne-
raient le greffeur pour la pose de l'écusson.
On continue la suppression des branches
qui prennent naissance sur la partie infé-
rieure et moyenne des églantiers hauts de
tige. Les 4 ou 5 branches réservées au som-
met de ceux-ci, ont pris un certain dévelop-
pement; on pince l'extrémité de celles qui
s'allongeul démesurément au détriment des
autres, afin d'être en possession, au mo-
ment de i'éctissonnage, de branches ajipro-
ximativement de môme force.
Couper, avec un instrument bien tran-
chant, les gemmes et les aiguillons qui ont
pris naissance sur la partie des branches
ré.servées, à l'endroit où doit être posé l'é-
cusson. Il suffit d'enlever ces aiguillons et
genmies sur une longueur da 8 centimètres
à paj-tir du point d'insertion des branches
sur la tige. Cette opération doit être faite,
au minimum, un mois avant l'écussonnage.
Soufrages répétés des jeunes semis de
Rosiers. Emphjyer de préférence le soufre
précipité à la nicotine lequel, tout en com-
battant le blanc, détruit admirablement
bien tas pucerons qui pullulent souvent en
ce mois. Mêmes soins aux Rosiers provenant
de multiplicati(in sous verre, mis en place
en mai; les éboutonner complètement pour
leur dnnner de la, vigueur.
Binages frécjuents de toutes les planta-
tions; paillis sur touies celles qui redoutent
[larticulièrement la sécheresse.
Continuer la greffe à, œil -poussant. "Celle
à œil-dormant peut être connmencée à la
94
JOURNAL DES EOSES
fin de ce mois; mais mieux vaut attendre
au moins le 15 juillet, pour la mettre en-
train.
C'est le bon moment pour pratiquer la fé-
condation artificielle, parce que les graines
qui en jiroviennent ont tout le temps uéces-
saine pour arriver à complète maturité
avant l'autonuie.
Avoir grand soin d'enlever les anthères
des roses-mères, avant tfur déliiscfucc. Ne
pas oublier que chez certaines variétés et
certaines races — les Rugosa, par exemple
— la déhiscence des anthères se -produit
avant Vantlièsc, c'est-à-dire avant l'épa-
nouissemeait complet de la fleur. Il faut
donc, dans ces cas spéciaux, ouvrir mécani-
quement les roses - mères, et supprimer les
anthères 24 heures au moins avant l'épa-
nouissement normal des Roses. On apporte
Je pollen de la rcjse-père lorsque les stig-
mates sont couverts de ' l'enduit visqueux
qui assure l'acte de la fécondation. La meil-
leure méthode consiste à placer, 24 heures à
l'avance, des anthères de la rose-père, dans
une minuscule bojte de carttin. La déhis-
cence se produit, le pollen se répand dans
la boiie sous forme de poussière jaune
qu'il suffît de recueillir sur un très petit
[linceau, bien doux, jinur la déposer sur les
stigmates au moment opportun. C'est infi-
niment plus expéditif que de touclier direc-
tement les stigmates avec les anthères des
Roses choisies comme père.
Ne laisser sur les Rosiers porte-graines
qu'un nombre restreint de fruits. Leur don-
ner binages, arrosages, et tous soins néces-
saires et pour leur conserver de la vigueur,
après la fécondation et pendant la matura-
tion des graines.
COCHET-COCHET.
.ES
OSES AU
^OURS LA
m
EINE, EN 1912
On est convenu d'appeler l'exposition
de iJi'intemps de la Société nationale d'Hor-
ticulture de France, Vr.rtwsition des l{osrs;
on devrait la nommer dorénavant l'r.rposi-
lion di's Rosiers S'arnienteur.
Celle qui vient de fermer ses portes a vu
le triomphe des Rosiers multiflores nains
et sarmenteux des Rosiers Wichuraiana
et l'apothéose de la variété Dorottiij Per-
kins.
Nonin a fait l'école ; c'était inévitable,
après ses succès des années précédentes.
C'en est fait, la classique symétrie des
lots n'existe plus ; de ])ai'tout s'élancent, ou
retimihent vers le so!, les colonnes et les
lileiirenrs que constituent les variétés sar-
menteiises aux nuances multicolores.
Nous entendons dir? : c'est un ti'onqic-
l'œil... ce n'est pas sérieux (sU:) ; ça ne re-
monte pas : ces petites fleurs n'ont ni per-
fection ni odeur ; les amateur.^ sérieux en
reviendront... C'est i)ossible ; en tout cas
c'est rudement joli et ces sanmenteux, dis-
posés avec art constituent le cadi-e le plus
merveilleux qu'on puisse inuigincr pour le
tableau plus sérieux formé par les magnifi-
ques et nombreuses roses de iCi>llection qui
sont légion à cette exposition.
Mais, procédons par ordre, et disons tout
d'abord que les triomphateurs sont tim-
jours les mêmes.
Dès l'entrée, c'est Defresne qui captive
les regards avec ses pleureurs et ses para-
sols : Fanal, nitish, Bambler, Dorothij Per-
kins, Uinwatlta, Vniversal favurite, Albéric
Barbier, Couiie d'Hébé, Perle des Neirjes,
Félieité-Perpétue, sous lesquels s'abritent
les Madame Gnbrielle Luizef, les OrléaJis-
lîos^s, les Frtiti Karl Drusehki.
Puis, c'est le superbe lot de Levèque, in-
novant un heureux mélange de Rosiers de
Collection tiges et nains, avec des Rosiers
sa.rmeinteux s'élançant et retombant de
toutes parts, en cascades multicolores.
Parmi ces sarmenteux, citons au hasard :
Ditrothy Peikins^ IJiawiitha, W'hite Doro-
tluj Perkiiis, Ladij Caij, Fari]uhar, Ihibin,
d'un rouge caractéristique, Ladij Cnd'va, à
peine rosée à l'épanouissement, lienuty
Fai)\i. î'i grandes fleurs blaniches simples,
JOURNAL LES ROSES
95
Il met encore à contribution le K. Mu.l-
tiflora daii-s sa forme jxilyantha nain,
pour constituer deux massifs rectangulaires
avec les variétés P/u/(//a-, Miss Cutbiisli, Jes-
sii-, Mndamr Xorbi'rt -Lerarnsseur, Orléans-
liose, Yvonne KubUr, d'un blanc jiresque
pur.
Connue Roses de coll&?tion, il convient de
cûér Déaii H<'lc, Le Progrès, Madann' Abri
Clidiriiaij, Mailiinii' Constant SoiipcrI, Mar-
iinisf df' Sinftif,~VisToTùltcss EnfiHil, hm-
l;hri-r, J.-L. .1/ocfr, qui surjiasse réellement
Madaini' Canjl'.nc Trstout, Scnntrur Mas-
cttraud. Madame Segond Weber, Madame
Jules Gervais, Lyon-Rose, M. P. Euler, aux
pétales si curieusement contournés, Mada-
me Léon Pain, Madame E. Cocteau, le
Vieux Général Jaeqaeminot et la toujours
gracieuse Madame Pierre Oger, Frau Karl
Druschki, Jean Duc'lier, La Tosea, AVer
Lindselle, Ladij Ursula, MiUlrcd Grant,
Witliani Shéan, Siniburst, White Killarneg,
Mis.i Alice Rothschil(f, Madame Va'.ère
ISe/iumetz, Ju'iiet, Ftower of Fairfaild, com-
me étant d'un mérite exceptionnel.
L'ensemble de ce lot a valu à son présen-
tateur de nombreuses félicitations auxquel-
les nous sommes beureux d'ajouter bien
amicalement les nôtres.
Formant un fonds au lot de Levèq\ie, ce-
lui de notre confrère Nonin .se présente sous
forme de fer à cliev;il, avec, au centre, un
somptueux iiortique que tapisse la gra-
cieuse Dorollnj Perkins. Cette année encore,
— j'allais din' cette année surtout — M.
Nonin a fait merveille. C'est une véritable
forêt vierge oii s'entremêlent les rameaux
lliHii-is d'une légion de sarnienteux aux
tons aussi variés qu'artistemeut mélangés,
avec, comme nii sous-bois, Jnnkheer J.-L.
Mork, Pliiillis, .Miss Aarov Word, .\lildred
Crant, Que en of Spain.
Nous admirorts : .V//-.v \V. F. Fliglil,
lilush. Ilambler, .\uieririiii Pilhir, ."courre
d'Or, [Wiehuraiaria jaune, senii.s de la mai-
son Turbat), .\<in plus ultra, Crirnsov Ram-
bler, Hiawalha, Ladg Gag, Wedding Drll.s,
an feuillage de nmltiflore, Fanal, Mineha-
hn, Wirinnos, ce curieux liybride de Wi-
c'huraiana et de Moussu, à floraison mulfi-
flore et dont le réceptacle et les sépales
du calice sont littéralement couverts de
mousse.
X
Notre confrère, M. Bouclier, présentait
un beau lot de Rosiers tiges et nains, parmi
lesquels nous remarquons : Gloire de Dijon,
Etoile de' Lgort, Kaiserin AJtgusta-Vicloria,
Jean Liabaud, Madame Jules Gridez, Gln-
(Igs lliirkness, Paul Ne\irpn, Madame Vic-
tnr Vcrdier, Lu France, Fvau^Karl Drusch-
ki, Eclair, Gloire Lyonnaise,' Sojeil d'Or,
Daronue A. de Rothschild, Madame Abel
Chdteung, Madrmiiisetie Augustirie Gwî^
noisseau, Lgou-Rose, Orléans-Tiose, Kalha-l
rine Zeimet.
Très beau lot également de tiges et dé
nains, exposé par notre confi'ère M. Ni-
klaus ; no us "avons remarqué : Duk of Con-
naught, Marquise dg Sinety, Monsieur T'il-
lier. Baronne Henriette Snog, Lgon-Ro.<!e,
Madame Norbert Levavasseur,, Adriennc
Christophe, Prince de Ptulgarie, Madame
Segond Weber, Dona sol Stuart, Souvenir
de Peirre Notting, Quren of Spain.
Disons deux mots des Rosiers en colonnes,
Conrad Ferdinand Mcger, William Allen
Richardson, Frau Karl Druschki, Nova
Zembla et même Lyon-Rose, présentés par
notre collègue M. Robichon, puis des jolies
Roses obtenues par M. Truffant Georges,
avec sa Biogine, et, enfin, des 5 ou 6 Ro-
siers sarmenfeux présentés avec d'autres
lots de plantes, par la maison Moser, et il
lie nous restera plus qu'à parler des Rosiers
nouveaux de notre confrère, M. Henieray-
.Aubert.
Xous tnouvons dans ce dernier lot, la
variété Pouceau, d'un ronge nouveau ;
puis un polyantlia nain à grandes fleurs,
rouge très vif, provenant du croisement de
Madame Norbert Levavasseur avec Bar-
dnu-Job et qui n'est pas sans mérite-
En tout, 5 nouveautés appartenant tou-
tes au groupe das polyantha nains et dont
plusieurs i)ourront très bien faire leur cbe-
iriin.
COCIIliT-COCIIET,
96
JOURNAL DES EOSES
-ES i^UPPORTS POUR ^OSIERS
Il peut être intéressant d'entretenir les | WicliuraUiiia ont aussi ce défaut, mais bien
lecteurs de ce journal des supports pour Ro- i moindrement.
siers, maintenant surtout qu'on possède,
dans les hybrides de Wichiiniiaiui, une sé-
rie nombreuse de variétés à très grande vé-
Les Thé et Noisette, qui ne redoutent
pas la chaleur, s'y comportent beaucoup
mieux : c'est l? cas, en particulier, de Me.-
Berceau (Pave de M. \'iliiior'n, à Verriérfsj,
gétation, qui ne se contentent plus des su|i
ports usue!s et qui permettent au décora
teur de se livrer à plus de fantaisie dan:
la conduite de ces arbustes et d'en ohtenii'
de très beaux effets.
Auparavant, on nous permettra de fornui
leir quelques critiques sur les berceaux dt
Rosiers, dont l'usage a si longtemps jiréva
lu dans les jardins et même sur leur plan
tation le long des murs exposés au midi.
Elle fst jilutot légère iiour ces derniers,
car, certaines variétés seulement, mais en
particulier Crim.soii rtniiibler, ont le grave
défaut de s'y laLsser envahir par le » IJlanc
ou Meunier » {Erimphc pannusn) au point
d'avorter leurs fleurs, Certaines variétés de
réciial y ici, mais les Heurs y passent très
vite lorsque surviennent les chaleurs. En ré-
sumé, les murs n'offrent guère d'autre avan-
tage que la précocité de la floraison au prin-
temps et la protection des dernières fleurs
à l'automne.
Beaucoup plus grave est le reproche que
nous avons à faire aux berceaux. Quelles
que soient leur forme et leuns dimensions,
inévitablement, les Rosiers, lorsque vigou-
reux, atteignent la partie supérieure et la
cou.vrent bientôt d'un réseau de branches
enchevêtrées que le sécateur n'éciaircit qu'à
grand peine.
Attirées par la lumière, les pousses et -es
fleurs se dressent toutes au-dessus de la
JOURNAL DES ROSES
97
charpente et sont, par suite, invisibles au
niallieureux promeneur qui, placé sous le
berceuu n'apeiiçoit que le treillage de celui-
ci et la chaipente des Rosiers, l'ombrage
restant sa seule jouissance. Plus heuieux
sont les oiseaux qui profitent seuls de la
beauté de ia verdure et des tleurs. Pour ceuK
qui ne se contentent pas des opinions toutes
faites, la culture des Rosiers sur les ber
ceaux est donc parfaitement une culture ■> à
l'envers ".
"C'est pour obvier à cet inconvénient que
le berceau construit dans le parc de M. de
Vilmorin, à Verrières, a été conçu et exé-
cuté dans le style que représente la figure
ci-contre, il y a deux ans seulement, ce
qui exj)lique iinur(iuoi il n'est pas tiicore
complètsment garni.
i< lîerceau » n'est pas une définition exacte,
puisqu'on a jus'eiui'nt voulu éviter ses in-
convénients, en remplaçant le treillage ho-
rizontal et continu par une série de pan-
neaux verticaux, ■•elles entre eux jiai' deux
mains courantes latérales. L'espacement
de ces panneaux, en forme d'anse de pa-
nier, est de 3 m. 80, leur hauteur du sol de
2 m. 50 et leur largeur de 3 mètres ; leur
liauteur de 0 m. 75 ; quant à la main cou-
rante du bas, elle est à 1 mètre du sol. Ces
dimensions n'ont évidemment rien d'absolu-,
elles peuvent être modifiées selon les exi-
gences des emplacements.
On se rend facilement compte qu'en cir-
culant dans l'allée, les panneaux se présen-
tent successivement aux yeux du speetateuv
sans que le moindre détail puisse lui écliaii-
per I.e grand espacement des panneaux
rend l'ombrage insignifiant et iierniet aux
lilantes qui cont dans les plates-bandes et
dau.s le voisinage d'y prospérer aussi bi»'ii
qu tn |)leine lumière.
La Construction a été faite aussi légère
que possible pour être, par la suite, com-
plètement cachée par la végétation. On a
employé, à cet effet, des vieux tubes de fer
creux, de 4 centimèLi'eis de diamètre qui,
ajustés et reliés entre eux par des boulons,
ont formé un tout d'une solidité à toute
épreuve et d'une durée sans doute fort lon-
gue.
D'autres dispositifs peuvent être imagi-
uts qui produiront un effet aussi bon, si-
non meilleur, notanunent des panneaux ou
de simples lignes latérales, d3s arceaux es-
pacés de plusieurs mètres, des guiiiandts
formées par des chaînes reliées à des po-
teaux, etc. Nous posons simplement comme
principe que, quels que soient ks genres rie
supports adoptés, ils doivent, avant tout,
permettre d'admirer les plantes qu'ils sup-
portent dans leur totaJité, être assez es-
pacés les uns des autres pour ne pas fur-
mer confusion et laisser l'air et la lu-
mière circuler largement entre-eux. lis doi-
vei I, enfin, être de dimensions suffisantes
pour permettre aux lîosiers qu'ils suppor-
tent de se développer assez librement sans
qu'il soi', nécessaire de les rabattre pres-
que tous les ans, surtout s'il s'agit de Ro-
siers à grand-2 envergure, comme le sont la
plupart des hybrides de \\ichuraian i
S. MOTTRT.
-m
OSE EN 1|UNISIE '*'
(S ni If)
.-^vant de pMilcr des cultures de roses mo-
dernes de la Tunisie, nous cau.serons en-
core de ses anciens habitants et surtout des
arabes (2)
(!) Voir Joiirn:il des lioses 1912, pa^es 63 et suivantes.
(2) Il panllra plus lard, dans le Journal dPs Roses, d'in-
léressantcs noies sur la Ucise chez les Arabes, des
légendes, des liisloires fanlaisisles à la fois instructives,
inédites et fort curieuses.
Ouand les chrétiens d'Espagne réussirent
à chasser de ce pays les Musulmans (les
Maures), après d'effroyables massacres et
la déportation en masse, beaucoup de ces
derniers vinrent en Tunisie où ils reçurent
de leurs correligionnaires un accueil em-
pressé ; ils obtinrent même en apanage,
toute la presqu'île du cap Bon, pour la -iul-
tiver.
&8
JOURNAL DES E 0 S E S
Cej Muures, très instruits, boris -cultiva-
teurs se souvinieut clos b&aux jardins des ri-
vages du Guadalquivir, trouvant sous notre
beati ciel le même soleil, le même sol fé-
cond qu'en Andalousie, ils ressuscitèrent les
splendeurs romaines, en créant de^ nou\enn,
de Kelibia à Hammanet, à Soliman, à
Meiyel - hou - Zelfa, à Zaghouan, à 'Irs-
tour, de merveilleux jardins où la rose te-
nait pour la production des parfums la pre-
mière place, à côté de l'oranger, du Hen-
né (Lawsonia . inerniis) du Cassie (Acacia
Faraiesiana), de l'œillet, de la tubéreuse, du
jasmin, du géranium rosat, du romarin et
de la violette, toutes plantes à jiarfum tort
estimées des Arabes.
A cette époque de si)lendeur nuisulnu.iuc
pour notre pays, le conmierce des jiarfums
y était très actif et fort étendu ; la Tunisie
en foumissait l'Euroiie méridionale, l'Egy))-
te et même la Turquie.
De Gabès à Bizerte, on cultivait de nom-
breuses plantes à )>arfum, distillées dans
de rudimentaires alambics semblables à
ceux employés de nos jours, encoive. par les
paysans de la Bulgarie et de la Turquie
d'Asie ; de toutes ces plantes, la Rose et le
jasmin étaient les plus répandues.
Malheureusement, ces cultures et l'indus-
trie à laquelle elles donnaient lieu, disparu-
rent par suite de l'incurie des descendants
des iSIaures d'Espagne, bien dégénérés et
qui abandonnèrent la plupart des planta-
tions faites par leurs ancêtres.
Actuellement, l'industrie des parfums ne
se rencontne plus que dans quelques cen-
tres, comme Nabeul, Hanunamet ou Tunis.
Il convient d'ajouter que des tracasse-
ries injustifiées, les iniipôts exorbitants des
anciens Beys, ont contribué largement à
raband(Mi de ces intéressantes et belles 'Cul-
tures.
l,es Arabes aimiMil les parfums :i l;i folie;
surtout l'esseiiive de rose et celle de ja>;min,
ain.9i que le musc.
Un .\rabe, montagnard crasseux, des-
cend-il à la ville, s'il [lossède quatre sous,
il achète un sou de pain, un sou d'huile,
un sou de Neffa (tabac à priser), puis, un
sou — une gouttelette ! — d'eau d'essence
de l'ose, dont il se parfume la ligure et les
mains, presque toiijouns couvertes d'une
crasse parfois demi-centenaire ! 1
Dans toutes les fèteis arabes, riches et
pauvres se parfument avec de l'essence de
rose vendue dans les souks (boutiques tuni-
siemies) dans de |ietits lla.'jons hermétique-
ment bouchés.
Les arabes en fête, dans leurs habits sor-
dides ou chamarés, portent souvent sur
l'iu-eille une rose ou un œillet ; ils se la-
vent à l'eau de rose ; ils prisent du tabac
parfumé à l'odeur de rose; ils en j.u'fu-
nicnt également le vinaigre et leurs coif-
feurs en font une grand* consommatinu.
Dan.5 les mariages, dans les banquets
arabes, im rencontre la rose jusque dans les
pMé|)ara.tions culinaires ; dans leurs éi)ices.
Us boutons de roises voisinent avec les mus-
cades et la cannelle.
Beaucoup q.e femmes arabes portent des
noms dérivés du rosier et de la Rose, Oiiar-
ihi, Ourida, par exemple, tout comme chez
nous, clirétiens, nous avons des femmes
nommées Rose, Rosalie ou Rosa.
Les variétés de Roses à odeur forte sont
les ]ilus i)ris'2es des Arabes ; ce sont les pré-
férées du sexe fort, connue du faible. Mal-
gré ce goiit ]irononcé pour le.s roses les jilus
odorantes, l'Arabe n'a, rien, fait ]iiiur ;inié-
liorer à ce j)oint de vue spécial les variéicr.5
qu'il cultive.
Le. peujile fst aujouiirhui indolent, 'il tra-
vaille avec si peu do goût que, (k'i)uis des
siècles, Il cullive les mômes variétés, sari.s
chercher mieux. Leur multiplication est
faite surtout par drageons, pour les vîjrié-
lés qui en émettent; nuis par boutures, ri-
riement par greffe, pour les autres. Nous
n'avons pas d'exemple qu'il ait été fait un
seul semis !
Dans les anciens jai-dins et parcs des
si'igneurs tunisiens, cimque allée était iior-
dcç de haies de Rosiers — et de lîonunin —
mais les Rosifis du lirïujnlc, yiiidiiit-Mii-
,/or, Vllerniusii, laiilrx eu carres^ formaient
de superbes liaie.s, telles (|ue celles qu'on
rencontre encore, du neste de nos jours,
dans certains grands jardins apparfeiant
même à dos Européens.
Dans ces jardins, les vasques, les tonnel-
les, les colonnes, toujours en assez grand
J (J U If X AL DE S E U S E S
yj
nombre, sont orn&es de Rosiers grimpants,
d'un effet cliarmant. I,es bonnes vieilles va-
riétés Rtvc d'Or, Lumarqiic du Thé Mart-
clial, lîeint'-Marir-llciirirtti', régnent en
reines partout. P;ir une belle matinée de
mai, on ne peut rien rêver de plus gra-
cieux !
Il existe des sujets fuurnissaut cIi'kuii i>ki
sieurs milliers de Roses, ouvertes simulttiné-
uieiit ; souvent ces Rosiers grimpants sont
ijièlés aux chèvrefeuilles, aux Bougaiiivillea,
aux Utiddleya. Ils forment alors une fron-
daison sui)erbe ; les vieux murs, les ruines,
se trouvent garnis d'un manteau de (leurs
merveilleuses, cachant leur vétusté.
Depuis l'arrivée des Français, la vigne,
les céréales, les cultures fruitières et r.ia-
raichéres ont repris leur essor. Les campa-
gnes, autrefois dé.solées, abandonnées, sont
aujourd'hui couvertes de fermes aux toits
rouges. Les vaillants colons qui les habi-
tent ont rendu la fertilité à ce vieux sol
si fécond et cjui u \u tant d'invasions, de
utassacres et de ruines.
Peu de pays au monde ont vu couler au-
tant de sang, car Ciirtliagiuois, Romain.s,
Rerbères, Vandales, Byzantins, Grecs, Ara-
bes, Normands, Siciliens, Espagnols, Véni-
tiens, ont i)0rté pailnut le fer et le feu,
pour régner tout à Inur sur cette terre au-
jourd'hui française.
la France, en 1881, avec son argeu;, ses
soldats, se.s colons, .ces commerçants, son
industrie, a apporté, enfin, à ce beau pays...
la Renaissance.
Puisse la culture des fleurs, ei surtout
des Ro.seis, rendre ici l'avenir plus niant
encore, l'honune meilleur et nos rêves plus
beaux.
(A suivrr)_ O. ROMAIN,
ClK-v.ilicr du Mérite agricole,
Correspondant du Jouiiial (A-j Rou-i, en Tunisie
.HRONIÛUE ^JLORTICOLE ||jENERALE
SOM.MAII'.K : Météuroln^ie. — Arhre.^ ot .Arbustes Douveaux dii peu connus isuile].
Météorologie- — f" <iue fut avril 101:?.
— .^vril a ete clair et sec. La pression ba-
rnmètri(|ue muyenne, est en excès de plus
lie l ■","'. La température ninyeuue est uor-
iiiale; niai.s la clarté du ciel (durée totale
dinscilatiim, 233 heures 5, en excès de 76
heures), a augmenté de 1° 4 l'amplitude
moyenne de la variatinn diurne de la tem-
pérature.
Deux jours de gelée en ce mois, le 12 et le
13. Minimum absrjlu du nmis — 1"; maximum
absolu, 22" 3, relové le 20. La hauteur men-
sMclle de la pluie, 10 "■ '" !), ne repré.sente
fine 40 % de bi uonmile. Il y a eu 7 jours
de pluie en avili.
Insolation : Durée possible 410 heures;
durée effective. 2:i3 betires 5, en 30 jours;
rapport 0.57 'Bulletin de l'observatoire du
^■■i\( S,iint-3tl;iurl.
Arbres et Arbustes nouveaux
ou peu connus i^'"'' i :
i. CouM s Ni rr.u.i.ii .Audubou. (IJotanical
MilHiiziiir l'JIO,. |il 8311).
C^ette espèce, l'une des plus belles du gen-
re, forme un arbuste et même un arbre at-
teignant une hauteur da 15 à 24 mètres ;
l'écorce est grise et lisse, les rameaux d'a-
bord fauves deviennent glabres. Les feuilles
ordinairement otjovales ou obovales-ellip-
tiques, faiblement acuminées, longues de 5
à 12 centimètres, larges de 4 à 9 centimè-
tres, sont d'aliord vchres, puis glabres en
dessus, blanchâtres et mollement pubescen-
tes en dessous. Les fleurs fertiles et stériles
sont réunies en une tête de un centimètre
et demi à deux centimètres de diamètre, en-
tourée par un involucre formé ordinaire-
ment de six bractées obovales, courtcmont
apiculées, blanches teintées do jaune, pnr-
fois de carné; les pétales sont blanc ver-
100
JOURNAL DES ROSES
dàtre. Les fruits, dont très peu pai-vienneni:
à l'état parfait, sont des drupes rouges,
obloiigues, surmontées du calice pereistant.
Le C. I\'uttallii croit sur las rivages de
l'Océan Pacifique de l'Amérique du Nord,
de])uis la Colombie anglaise et l'ile de Vaii-
couver, jusqu'à la CaJifornie méridionale ;
il est commun aux environs de Monterey,
sur les montagnes qui bordent la côte ; il
atteint ses plus grandes dimensions — envi-
ron 30 mètres — dans la Californie septen-
trionale où, à l'automne, il produit un bril-
lant effet par ses fruits rouges et son feuil-
lage coloré.
Il fut découvert, vers 1826, par le voya-
geur anglais David U<iuglas, et on le prit
alors pour une variété du C. Florida ; mais
il ne fut introduit que plus tard, quand
Tliomas Nuttall le retrouva et envoya des
graines à lord Ravensworth. en Angleterre.
Malgré cette introduction anciemie, ce Cor-
nouiller est resté rare dans les jardins. Il
demande une exposition abritée, un sol lé-
gor et craint l'iiuniidité, surtout dans sa
jeunesse.
5. Rhododendron mucronilatim Turczani-
now. Syn. : /?. daurictnn mucronulatum
Maximowicz. {Botnnical Magazine, 1910, pi.
830 i).
Arbuste nain et brancbu, à rameaux grê-
les légèrement écailleux. Les feuilles épar-
ses, caduques, devenant jaunes avant leur
chute, courtement pétiolées, minces, lan-
céolées, longues de 3 à 8 centimètres, rétré-
cies aux deux extrémités, un peu ondulées
sur les bords, sont légèrement écailleuses sur
les deux faces, mais plus distinctement sur la
face inférieure. Les boutons sessiles, uniflo-
res, réunis 2 à 5 vers l'exlréniité des ra-
meaux sont entouiés d'écailies plus ou
moins papilleu»e>s. Les fleurs, à calice très
court et écailleux, courtement pédonculées,
sont de coloris rouge T.'âle, canipanulées,
larges de 4 à 5 centimètres avec les lobes
imbriqués, arrondis et ondulés; les étami-
nes, au nombre de 10, alternativement plus
grandes et plus petites ont les anthères lau-
nps.
Ce Rhodiideiulri'n qui lialjita I Asie cen-
trale et orientale fiil introduit vivant en An-
gleterre, en 1'jU7, par le jaidin de Kew, qui
en fit l'acquisiUoii d'un liorticu'leuf de ^ o-
koliuiiia. 11 végète facilement en lerro de
Ijruyère et se proiiage de boutures.
6. RiJBUS Chroosepalus Focke. {Kew Didle-
tin, 1910, I). .45).
Buisson divariqué à tiges arnmdies, gla-
bres, armées d'épines recourbées. Les feuil-
les à pétioles glabres, avec 1-2 é))ines recour-
bées, sont simples, cordiformes, longues
d'un peu plus de 2 centimètres, larges de 12
millimètres, à dents aigiies, glabrp,^ au-des-
sus, recouvertes en dessous d'un épais to-
iiientum blanc. Les fleurs, sans pétaies, sont
disposées en pp.nicules terminales, longues
de 15-23 centimètres. Les fruits sont noirs
ut petits.
Cette Ronce fut d'abord découverte par
M. A. Henry, dans le Hupech (Chine
oocidentale) ; plus tard, M. E. H. W'il-
son, en récolta des graines à Ichang,
à 1.200 mètres d'altitude, qu'il envoya
à l'Université de Harvard, à Boston
(Etats-Unis); quelques-unes de ces graines,
données au Jardin de Kew en 1908, ont pro-
duit des plantes qui se sont montrées rus-
tiques. — F. Tesnier.
COCHET-COCHET.
Le Propriétaire-Gérant: CH. COCHET.
Hur.u.N. — mPHiMEniE horticole ue e. leghanu, rue bancel, 23.
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36» ANNEE
1" JUILLET 1912
N" 7
JOURNAL DES ROSES
(ROSA INTER FLORES)
ET
REVUE D'ARBORICULTURE ORNEMENTALE
Publication Jllensucllc Spéciale
FONDÉE PAR
M. SciPioiv COCHET
Horticulteur-Rosiériste, Chevalier de l'Ordre du Christ de Portugal et de l'Ordre de Mélusine
M. Camille BERNARDIN
Conseiller Général, Président et Vice-Président de plusieurs Sociétés d'Horticulture
M. Pierre COCHET
Horticulteur-Rosiériste Chevalier du Mérite agricole, Président, Vice-Président
et Membre de nombreuses Sociétés Horticoles Françaises et Etrangères
ET nicoicÉ
AVEC LE CONCOURS ET LA COLLABORATION
d'horticulteurs , ROSIÉRISTES , AMATEURS DE ROSES DE FRANCE ET DE l'ÉTRANGBR
COCHET-COCHET, Horticvilteur-Rosiériste.
A COUBERT (Seine-et-Marne^
Dihecteur-Propriétaiue — Téléphone II
SOMMAIRE DES ARTICLES
Chronique des Roses. — Rosiers nouveaux mis au commerce en 1012 (suite). — A la Section des Roses.
Sur la Rose « Ladi/ W'a'erlow. » — Dans les Rosiers : En Juillet. — Petite Correspondance. — Tableau
(poésie). — Rose ■< Laurent Carie. » — Concours ir.ternniional de Roses nouvelles de Bagatelles, de 1911-
1912. — L'cDseignf'uienl iiopulairc liorlioole. — Chroniiiue Horticole générale.
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JOURNAL DES ROSES
(Rosa inter Flores)
ET
REVUE D'ARBORICULTURE ORNEMENTALE
!'■ JUILLET 1912
.HRONiaUE DES JtOSES
librarV
«EW Y- '>tÇ"
-iiMMAIliK : \.Qi ]jlu5 belles l'.oses au déimt du XX* siècle. — Le \\l' Confîiès des Amis des Roses. — La Hose
« Madame Kdrjuard Hni-iot ». — Les Roses à l'Expositioii de Londres. — E.vposition générale d'Horticul-
ture, il Pieppe. — Une Exposition générale d'Horticulture, à Coutances. — Exposition inlernationale d'Iloiti-
cullure, à Varèse Italie'. — Cours des Roses aux Halles.
Les plus belles Roses au début
du XX" siècle. — L'uuviuge auquel a
travaillé i>endaiit dix ans au moins la Sec-
tion des luises de la Société JS'alionale d'Hor-
licullure de France et dont vingt fois il a
été question ici, est enfin terminé.
Considérant le nombre toujours croissant
des roses nouvelles, et l'embarras dans le-
quel se trouvent les amateurs pour faire
un clioi.x jiidicieu.v, la Section des Roses
avait primitivement décidé de faire une sim-
ple liste des meilleures espèces et variétés,
connues ; mais, l'aiipétit vient en mangeant
et, à ce choix qui, primitivement, devait
ccinipo.ser presque exclusivement » Les plus
belles Roses au début du XX" siècle » furent
successivement ajoutés, jiar les spécialisbes
les pins autorisés de la section des roses,
toute une série de cliaiiitres qui font de
l'ouvrage qui nous ocrupe, un volume indis-
pensable à Ions oeux qui s'intéressent inix
riislers et :iux roses.
Le choix des roses comioend nnze cents
variétés décrites et classées par espèces, ra-
ces et groupes, d'après leurs affinités ; les
trois cents plus belles sont marquées d'un
signe -spécial qui jiermet d'embra.sser, d'un
coup d'oeil, le lire plus ultra du genre. Quant
aux chapitres additionnels, ils conqirennent
Tome XXXVI,
131 pages sur les 235 qui composent l'ou-
vrage. Il -suffit de les énimiérer pour en
faire connaître l'importance :
Abrégé de l'histoire de la rose. — Descrip-
tion du Rosier. — Roses botaniques. — Cul-
ture, multiplication, taille. — Insectes nui-
sibles. — Maladies des Rosiers. — De la fé-
condation artificielle. — Emplois des Roses,
en groupes, festons, corbeilles et palissages.
— Emploi du rosier et de la rose dans la
maison.
Ajoutons qu'en hors texte se trouvent de
nombr.euses figures en photogravure et en
chromolithographie.
Disons, enfin, que l'ouvrage » Les plus
belles Roses au début du XX" siècle » a été
honoré du prix .Touhert de l'Hyberderie et
que la commission chargée d'attribuer ce,
prix, le lui a accordé à, l'unanimité, en
adne.ssant à la Seclioii des Roses ses plus
\'ives félicitations.
L'édition de cet. nuvrage a été confiée à
M. Charles .\ma(, qui en a fait un Iuxu<h]x
volume auquel tous ceux qui aiment la rose
font l'accueil le plus chaleureux.
Nos lecteurs peuvent se le procurer chez
l'éditeur, M. Amat, 11, rue de Mézières à
Paris, au prix de 20 fr. 75 franco. « Les
plus belles Roses au début du XX= siècle »
l«' Juillet 1912.
102
JOUllNAL DES ROSES
fait, dès aujourd'hui, partie de la biblio-
tlièqu© du loiirnal dfs Roses et nnus sommes
à la disposition de nos abonnés pour leur
envoyer cet ivuvnage aux mêmes conditions.
Le XVr Congrès des Amis des
Roses a de tenu, comme nous l'avons an-
noncé, les 10 et 11 juin dernier à Bordeaux.
Nous aviiiiis pris nos dispositions pou,-
faire ])arailre ici, te compte-rendu sténo-
graiihique des faits essentiels et des nié-
moires les plus intéressants de ce Congrès ;
mais, le comité d'organisation, nous ayanl
demandé do lui laisser la priorité de cette
liublication, nous déférons à ce désir.
Le j(nirnal de la Société Fran(;aise des
Rosiéristes ne paraissant que tous les deux
mois, il s'en suivra un retard assez long ;
nous rei>orto^i,s donc à un© date ultérieure
lu publication, dans nos colonnes, des mé-
moires ou parties des mémoires pouvant in-
téresser nos lecteurs.
La Rose « Madame Edouard
Herriot "• — Nous avons eu le plaisir de
voir au Jury de Bagatelle, notre aimable
confrère, M. Pernet-Uucher, et nous lui
avons demandé de bien vouloir nous faire
connaître le nom exact que portera sa su-
perbe rose nouvelle qui a reçu, à Londres,
la coui)e d'or du Ikiilij Mo il y M. Pernet-lîu-
clier nous prie de dire que sa rose, à la
ipielle il a donné le nom de Madmiii'
lùloviird Hi'rriut, conserve et conservera ce
nom.
11 autorise seulement à ajouter, entre
Itarenthèscs, à la suite de MinUtnir Edouard
llerriiit (Dnilii Mnils liose).
dette autorisation n'est val.ihir que [lour
r.\ngli'terre.
i'.eUc superlic nouveauté n<.' sera livrée au
icommei'ce qu'en 1U13. Nos lecteurs ver-
ront paraître la clironiolithographie de la
rose Miidaiiir l-'.ihiinti il llririol, dans le
Journal ilrs Itosrs. axant sa, llviaison aux
'jultures.
Les Roses à 1 Exposition de Lon-
dres- — L'abondance desjnatières ne nous
permet pas de parler aujourd'hui des Roses
à l'exposition de Londres. Nous en cause-
rons prochainement.
Exposition générale d Horticul
ture A Dieppe. — Cette exposition orga-
nisée [lar la Société d'Horticulture de l'ar-
rondissement de Di«p|ie, sera ouverte au
|iul)lic du samedi 6 au lundi 8 courant in-
clusivement. Tous les liorticulteurs, jardi-
niers, amateurs français et étrangers sont
invités à y prendre part.
Adresser les demandes d'admission à M.
Canchon, route d'Eu, à Dieiiiic.
Une Exposition générale d Hor-
ticulture est (jrganisée à Coutances, pa""
la Société d'Horticulture de .cet arrondisse-
ment. Elle ouvrira ses portes le samedi 13
juillet et les fermera le lundi 15.
Le 3" concours est réservé aux Rosiei-
fleuris et aux Roses coupées.
S'adresser, pour exposer, à M. Félix, pré-
sident de la Société, à Coutances.
Exposition internationale d Hor-
ticulture A VAi(j:sE (Italie). — Cette exi'o-
sinu oiganisée par la Société d'Horticult.iie
de Varèse, se tiendra dans cette ville du
25 août au 25 septembre prochains.
La iiremière section est réservée à l'h n--
ticulture proprement dite. et à la tlnricul-
tui-e. Elle comiirendia. donc les Rosiers et
les Roses.
P'iur rrnsi'igiicnii'iits et instructions,
l'crine au iirésident de la Société ImiticdleJ
de \'arèse (Italie),
Cours des Roses aux Halles.
La \irde dt's Koses a été facile et même
J 0 U R IS^ A L DES K 0 S E 8
103
tK's facile. les Roses des environs de Paris
siint. apjiiirtées en ubmidaiice.
On il vendu ; l'irich liiunncr fils, de 0 fr.
20 à 1 fr. 90 : Paul Xeijron, de 1 fr. 50 à -4
francs ; Mistn'ss Jahii L(iiii(i, de (I fr. 40 à
1 fr. 60 ; Maréchal .V/cf, 2 fr. 50 à 3 fr. 50 ;
l-yan Karl Drufichki, de 0 fr. 75 à 2"tr. 73 ;
Tuniir's Crimsaii rtaiiiblir (longues tiges),
de 3 à 5 francs ; Madame Calirii'llr Liiizi'l,
de 0 fr iO. à 1 fr. 50 ; Caplaln Chrhlij, de
0 fr. 50 à 4 francs ; Madame Caroline Tes-
tant, de 0 fi-. 25 à 2 francs ; Cloirr île Dijon,
de 0 fr. 00 à 1 fr. 50 ; le tout la douzaine.
COCHET-COCHET.
OSIERS
.NOUVEAUX
MIS AU
(S ni le)
.OMMERCE EN 1912
-NcvS excellents confrères, iMiM. William
Paul et Son, Rosiéristes à Waitluini Cross,
.Angleterre, mettent en vente, à partir de
juin liJ12, les varié'és ci-après :
Coronet (polyantlia nain». — Fleurs jau-
nes, teintées r<)se et très Ijelles. Rosier très
florifère, absolument distinct de toutes les
autres variétés de polyantlia qui sont ac-
tuellement dans les cultures.
Mrs Charles Hunier (Hybride de thé). —
Fleur cramoisi rosé, se changeant en rose,
au complet épanouissement. Fleur très
grosse, aux larges pétales, délicieuse pour
la culture forcée et de ]ileine terre. Crois-
sance vigoureuse.
.\erissa (Hybride de tliéi. — .\ remporté le
certificat de mérite de la Royale Horticultu-
re Society. Fleur crème, teintée de lilaii,": le
1) \"ir Journal des Host's 1912, p;i!.'es 28 et 12.
ceii'i-i' de la Heur est d'une teinte |ilus fon-
cée. Fleur très large, bien pleine, de forme
très gracieuse. Variété splendide pour expo-
sition et magnifique pour jardin. Croissan-
ce vigoureuse.
Optieiia (Hybride de thé). — Rose cou-
leur saumon, avec reflets roses, d'une for-
me parfaite et de tenue excellente, c'est-à-
dire se tenant droit à l'extrémité de longues
tiges. Excellente à la fois iMvur le forigage et
le jardin.
liiiwera (Hybride d« Wicburaiana). —
Les boutons sont couleur carmin, se tein-
tant de mauve quand la fleur s'épanouit. La
fleur est large, avec de longues et élégantes
tbyrses. Très distinctes des autres variétés
par sa couleur, et tenant la première place
I)armi les grimpants biiiguement sarmen-
teux.
(l suivre). PAPILLON.
r»
^ LA §ECTION DES ^OSES
De la Société nationale d'Horticulture de France.
Pendant que le jury international de Ba-
gatelle se prononçait sur les 85 nouvelles va-
riétés de Pioses (irenant part an concours
de l'Jll-1912 et donnait des notes pi-elimi-
naires aux CO nouveautés (pii constitueront
le concours de Bagatelle de 1912-1013, le jury
de la Section des Roses examinait et ré-
compensait, au siège de la Société Natio-
nale d'Horticulture de France, l'imiMirtant
lot de semis inédits présentés par .\I. Rémi
Tanne
I', rosiérisle amateiur. 70, rue Malpalu,
à Riluen.
Co lot compi'cnait 2G semis, fous intéres-
sants et dont plusieurs, tels ipii- Dueleur
Henri .Xeuprez, Paul Noël
■I et les n"» 12, 19,
et 37, constituent des plantes nouvelles
d'un réel mérite.
30
Ta
un réel mente.
Le jury de la Section des Roses, pria M.
jnne de lui représenter à nouveau les
lins ci-dessu.s énumérés, en vue de leur dé-
104
JOUllNAL DES 11 OSES
livrer de^ certificats individuels, et lui ac-
corda une médaille de vermeil pour ses se-
mis panachés, parmi lesquels le n° 30 a été
très remarqué, plus une grande médaille
d'argent pour ses semis de Wicliuraiana.
Juste récompense d'an effort soutenu, à
laqueJle nous joignoiLS nos félicitations j'Cr-
sonnelles.
Le 13 juin 11)12 aura été pnur Paris la
journée des roses nouvelles ; les deux jurys
de Bagatelle et de la Section des Roses eu-
rent en effet à examiner, ce jour-là, 171
nouveautés, dont 86 furent notées provisoi-
rement et 85 défînitiveniient jugées.
SEMIS PRÉSENTÉS PAR M. REMI TANNE
I. — Semis ue H. W k;hur.uaxa.
N" 1. — Docteur Henri Ncupm
Plante extrêmement vigoureuse, florifère;
feuillage large, vert luisant foncé ; fleur
grande, pleine i)our le genre (huit à neuf
centimè|res de diamètre), cette fleur est
de longue durée, d'un coloris jaune canari,
le houton est long et bien fait ; la fleur épa-
nouie est d'une couleur blanc souffre. {Wi-
cliuraiana X Madame Ba,ithélemij Lcvet).
N" 2. — Paul Noël.
Plante très vigoureuse, florifère, feuillage
joli, d'un vert luisant ; tendance à remon-
ter; donnant des roses pleines, par iiaquet
de deux à cinq; 1res précoce et d'une lon-
gue durée; coloris rose crevette mélangé de
jaune soufre ; variété d'un joli effet. {Wi-
cliuraiana X Monsieur ïillet).
N° 12 . — Variété vigoureuse, feuillage
foncé d'un vert luisant ; fleur blanc carné
très double, grande pour le genre; joli hou-
ton pointu et feuillu, ce qui lui donne un
certain cachet {Wiclmraiana x tindrun).
N° 6. — Variété vigoureuse, feuillage vert
foncé luisant; fleur bien doul)le, jaune clair;
blanche presque pure et grande Inrsquollo
•est épanouie {Wirhujaiaiia x Madame lia-
vary).
N" 7. — Variété vigoureuse, rose de
Chine, fond plus vif.
N° 8. — Plante vigmireuM', llni-ifèro ;
feuillage vert foncé luisant; Heur likuic rose,
presque Ijlanc pur, pleine ; fleurit en faux
corynihes multiflores dans le gniire de la
variété mère; reste longtemps en Heurs.
X" 11. — Variété vigoureuse, Heur moyen-
ne, rouge foncé, striée blanc. yW iehurhiaiia
X General Jacquemiiuit).
11. — Semis uivers.
N" 2. — Semis de MaUame Norbert Le-
eavasscur; variété très florifère, comme la
variété mère; fleur bien faite, pleine, rose
clair ; forme des plantes bien raniiflées.
N° 32. — Semis de Madame Isaac Pereire;
variété vigoureuse; fleurs très grande ; jo-
lie couleur rose foncé à l'extérieuir des pé-
tales, rose clair à l'intérieur.
N° 37. — Plante vigoureuse, fleur grande,
bouton long et bien fait, rouge vif; fond des
pétales jaune.
N" 30. — Plante vigoureuse ; Heur grande,
rouge toncé, intérieur moucheté de blanc ,
cette variété esi bien remontairte.
N° 27. — Plante vigoureuse, ruse très ter!-
dre; bouton à sépales foliacés.
N° 31. — Plante vigoureuse ; fleur bien
faite, rouge vif.
N" 38. — Plante bien vigoureuse, fleur
assez grande, bien faite, rouge foncé.
3° — Variétés inédites panachées.
ÎS'° 11. — Plante vigoureuse, ieuilla<';2
large, faisant sur églantier tige, de jo-
lis rosiers. La fleur est double, assez
grande ; panachure bien constante ; coloris
des ceillets flamands, d'un joli effet.
N° lu. — Plante vigoureuse, fleur rouge t;
rose.
N° 12. — Plante de vigueur mi.iyeiiiie, tic
rifère, panachée clair ; fleur pleine, bien dé-
gagée ; très grand feuillage.
N° 13. — Plante vigour-euse, beau feuilla-
ge large, grande fleur pleine, globuleuse,
panachée blanc et irose.
N° 15. — Plante vigoureuse, fleur plate ;
elle fleurit par bouquets de cinq à sept
fleui's panachées, pleines, violet.
N° IG. — Plante très vigoui-euse, très flo-
rifère, formant des bouquets de plusieurs
Heurs se tenant bien sur la plante; fleur
bien pleine, panachée avec large bande de
violet à l'intérieur.
N" S. — Fleur panachée, claire assez
pleine.
N° 17. — Plante vigoureuse. Heur pana-
chée fiuioée, grande et pleine, foiune globu-
leuse.
JOTJEXAL DES EOSES
105
X' 19. — Plante de vigueur moyenne, fleur
panachée rose clair et Ijlanc, très pleine.
N° 30. — Plante de vigueur moyenne, fleur
très double rose et striée.
\° 22. — Plante vigoureuse, fleur Ijisn
double panachée acajou, rayée brun;
N" 18. — Variété de vigueur plutôt moyen-
ne; fleurs panachées de rose vif et de blanc;
beaux boutons pointus.
P.'^PILLON
)UR LA .§OSE 5,ADY -^ATERLOW
.l'ai déjà demandé, en ce journal, la col-
laboration de se* lecteurs ; ses rédacteurs
habituels sont des savants, ils parlent la-
tin, ils ont des expressions botaniques
comprises des seuls initiés. Je voudrais
moins de science de temps en temps et plus
d'observations pratiques à l'usage du petit
amateur. Chaque rosomane a une préférence
raisonuée pour une rose ; qu'il la dise, qu'il
fasse profiter ses collègues de son expérien-
ce spécialisée ! Aujourd'hui encore, je prê-
che d'exemple et je veux faire l'éloge d'un
grimpant idéal et trop méconnu ili.
Si nous avons la chance d'avoir les Wi-
C'Iiuraiana et les multiflores, nous n'avons
plus, il faut le reconnaître, les grands î^ar-
menfeux de jadis : Gloire de Dijon, Maré-
chal Xirl, Hoirie Marie-Henrietle, Madame
Jiérard, et tant d'autres qui, en certains en-
droits, menacent de disparaître, épuisés par
le greffage à jet continu ; ils végètent, s'é-
tiolent et meurent vite. William Mlrn Ei-
nhardson résiste mieux ; c'est le seul ava?
Ui'-vi' d'Or et Bouquet d'Or, rosiers bien ca-
pricieux d'ailleurs et la robuste Madame Al-
fred Carrière.
Il nous fau'. donc chercher le.s nouveautés
et faire ressiutir celles hors pair.
Il y a quelques années, la maison Naboii-
nand a mis au coimnercç la rose Lady Wa-
lerhiw. Est-ce ce nom qui en rappelle un
autre, de cruelle mémoii-e, qui a nui au suc-
cès de la Rose ? Toujours e«t-il que je ne la
voie nulle part ; elle a deux lignes dans les
catalogues, sans qualificatif.
1) l,a Rédaction s'associe pleinement au désir exprimé
par M. Thomas el demandi' à nouveau aux Alinrinés et
Lecteurs du Journal d,-i l<„ses. de lui adresser des notes
el des articles sur les lîosiers et les Roses,
.Je la vois menacée de l'oubli, c'est une
criante inju.stice.
Seul, le catalogue de Hernaix, le grand
rosiériste de Lyon, en parle assez longue-
ment, il dit : Arbuste sarmenteux, fleur très
grande, demi-pleine, très élégante, coloris
rose saumoné clair, grands pétales laqués,
carminé sur les bords. Mais il ne dit nas
florifère et combien l'e.st-elle ! Il ne parle pas
de la men'eUle du bouton, de la qualité de
grand sarmenteux de l'arbuste, ni de bien
d'autres qUciJités encore ; nous y revien-
drons.
J'ai acheté un pied de ce rosier, lors de
son apparition ; la première année, j'ai eu
beaucoup de fleurs très séduisantes, un bou-
ton merveilleux de fraîcheur je l'ai dit ;
mais, la rose épanouie était un peu floue,
pour un arbuste que je croyais voir re-ster
petit. La deuxième année, il avait poussé
magnifiquement et m'avait donné quantité
de fleurs.
J'ai donc .cherché à multiplier ce beau ro-
sier. J'ai donné des écussons à M. Kieffer,
l'habile greffeur de Bourg-la-Reine ; il m'a
fourni une trentaine de pieds, je les ai fait
mettre à de grands berceaux qu'ils ont cou-
verts en 2 ou 3 ans !
La rusticité de l'arbuste est extrême, le
feuillage extraordinaire. J'ai des feuilles de
13 centimètres de long, sur 10 de large. Je
n'en ai pas perdu un seul des trente et pour-
tant mon jardin est fort mal exposé, en
j)lein nord, très ombragé, mauvaise terre,
et les rosiers y fondent connue du beurre.
Si le soleil lui convient, l'ombre ne lui
fait pas ijeur ; les fleurs sont un peu iilus
pâles, ce qui le.s rend presque plus belles.
Oui, la Heur en bouton ou demi-ouverte,
106
JOURNAL DES EOSES
est fort Julie. J'ai une iiierre de tmiche in-
faillible lioiir savoir si uae fleur a du suc-
cès. Est-elle offrable ? Tiendra-elle? 11 y
a de belles roses qui ne répondent pas à ma
question, telle Maman Coclict à pédoncule
trop fa.il>le ; au l)out d'une minute il vous
reste dans la main une branclie décapitée.
Oui, je cueille mes roses et je les offre.
» Je vai.s faire frémir les intransigeants qui
disent : u Ah ! ne cueillez jamais, même
une rose qui tombe ». Et quand je vois
qu'un ))ouquet de cette rose se tient et fait
plaisir, je la classe.
Je ne puis mieux comparer ce rosier,
comme grand sarnienteux, qu'à Madavic Al-
frr/l Carrièir et, encore, Madame Alfred
■ Carrière (1eui-it moins, ne remonte pas, chez
moi du moins. Lady Waierhrw fleurit prin-
temps, été, automne. Printemjjs, c'est au
milieu de cette saison qu'elle commence à
fleurir, dix joiirs avant les autres. C'est
d'un agnJnient inapiu-eciahle ; les lilas fi-
nissent à peine et Ladij Wai<'rl(iw conmien-
ce à se couvrir de Heurs. L'effet sur les
berceaux .est splendide.
Elle est exempte de maladies, ni blanic, ni
rouille, le feuillage est un des premiers à
sortir, un des derniers à tomber ; tout en
grimpant aussi liant que Madame Alfred
Carrière, elle ne se dégarnit jjas du pied.
Non seulempiit elles est exempte de mala-
dies, mais encore les insectes n'ont aucune
prise sur elle : pas de puoerons et mes au-
tres rosiers en sont couverts ; pas de che-
nilles, aucune feuille, aucune fleur n'est
coupée ni décliiqueté*.
Je oonclus par mon conunenceinent : grim-
pant idéal et méconnu, ai-je dit. Puissent
ces lignes, arriver à faire dire ; Ladii Wa-
lerloir « Le grimpant idéal si connu ».
Henry TH0M.\S,
VilIe-d'.Avray (S.-et-O.).
)ANS LES
[OSIERS
En Jviillet. — Terminer la préparation
des sujets destinés à être écu.îsonués pen
d'ant le cours de ce mois, eomnvî noijs l'a-
vons indiqué en juin. Continuer le soufrage
des jeunes semis et des rosiers dont on re-
doute l'ienvahissement par le blanc.
Pulvériser, avec une solution cuprique
neutre, les rosiers malades de la r-unUe:
couper et incinérer les feuilles qui en sont
trop atteintes. Enlever les réceptacles des
roses défieuries iiu'nn ne consorve pas poui-
])roduire des graines ; supprimer également
les boutons mal conformés et ceux des ro-
siers marcesconts, afin de leur (humer de la
vigueur.
Pincer l'exirémilé de tous les rameaux qui
s'allongent démesurément, au détriment de
la symétrie de l'arbuste qui les poi-te.
On commence la greffe à œil-dorinanl,
vers le milieu du mois.
Nous l'avons dit, maintes fois, cette opéra-
tion est d'une extrême simplicité et à la
portée de tout le mond«. Nous mettons les
déljutants en garde .contre les prétendues
difficultés qu'elle i)résente, difficultés q^'i
n'existent que dans l'imagination de cer-
tains écrivains n'ayant jai-iais éciissonné,
ou n'ayant posé d'an.s le cours de leur exis-
tons;' que quelques milliers d'écussons.
Pour réussir, il suffit : 1° D'opérer sur
des sujets bien en sève ; 2° De n'employer
que des écussons provenant de rameaux suf-
fisammenti lignifiés — Ceux portant une
rose défleurie sont dans ce cas — et mainte-
nus très frais : 3° D'ojiérer rapidement avec
un greffoir bien tranchant.
Nous rappelons, une fois de plus, qu'il
est indifférent de laisser tout le bois qui se
trouve à l'intérieur de l'écusson, ou de l'on-
le\rr suit particUcnient, soit complètement.
(,Huint au prétendu él)orgnage de l'œil iiar
suit? de l'enlèvement complet du bois, ébiir-
gna'je qui, d'ajirès la croyan,ce générale, a
pour résultat de priver l'écusson de la fa-
ojlté de se développer, c'est une erreur pro-
fonde ([u'on ne saurait trop combattre, nollj
JOURNAL DES ROSES.
COUBERT ISeine-s-Marnei FRANCE.
1 JUILLET 1912
LAURENT CARLE
'Hybride de Thé)
JOURNAL DES EOSES
J07
lavoirs déjà (Ht. Cette croyance, très ré-
pandue, est absolument contraire à la réa-
lité : il suffit de poser quelques centaines
d'écussons roiiiplct.-mciit vidés, c'^est-à-dire
sans la moindre parcelle de bois, écussons
ipii se dévelniiperont tous, pour s'en con-
vaincre.
l'n« coutume dejiloi'uMe, qui cause la ninrt
de nondii-cux écussons, est celle qui ron-
siste à couper l'extrémité des rameaux du
sujet aussitôt les écussons posés, sous le
jirétexte de rcfunlrr la sève dans crus-ci ! !
Qu'on le sache bien, c'est la meilleure ma-
nière d'empêcher les greffes de reprendre,
c'Pst-n-dirc it'i'-tn- soinlccs aur ic sujet. En
effet, cette soudure s'opère par le cainhiuin
qui n'est autre que la sève descendante
chargée de carbone par son contact avec
l'air, dans les folioles et les parties vertes
du sujet. Or, en sui)priniant des feuilles à
celui-ci, on arrête net l'élaboration et la
circulaticm de la sève qui, par son passage
dans la zone génératrice — zone située entre
l'é.corce et le bois — doit souder l'écusson.
Il faut attendre 15 jours au moins après
l'écussonnage, pour supprimer la moiiîd'.'e
])artie foliacée des sujets, sur lesquels cette
opération a été pratiquée.
COCHET-COCHET.
'OSE ^AURENT |g.ARLE (Hybride de Thé»
(Pernet-Ducher. — Printemps 1907)
C'est la seconde rose du nom de Laurctil
Carie dont la chromolithographie ])araît
(iaii^ le Juniiiiit des Roses.
I,a première, un Hybride-remontant, ven-
du par Eugène Verdier, en 1889, a paru
dans cet organe, en juin 1894.
La variété qui nous occupe et dont la
chromo est ci-contre, est un arbuste de
bonne, nous pouvons même dire de grande
vigueur, à naïueaux érigés. Le feuillage, très
décoratif, est veirt sombre. Les tiges longues,
droites, sont à floraison généralement uni-
flore. La fleur qui est grande, bien double,
sans être pleine, épanouit toujours très fa-
cilement. Le bouton est de forme allongée.
Le coloris de cette rose est rouge cramoisi
hès Ijrillant, ombré de carmin.
Laurent Carie est issue de variétés iné-
dites. C'est une excellente nouveauté.
MARIE DU Clos-.1oi.let.
.^ETITE
CORRESPONDANCE
.1 un fjrelli'iir iiniatenr. — La nature de
la ligature employée na pas l'importance
quo vous suiqmsez au iioint de vue de la
réussite des écussons posés.
Vous pouvez utiliser indifféremment la
laine, la laiche isiiariiniiiuiii crecliiui Lin.),
qui se récf)lte dans les eaux stagnantes peu
profondes, ou le ra/iliia tpie vous trouverez
facilement et à b.'us prix, chez tous les mar-
chands grainiers. Si vous utilisez le ra-
(ihia (/?e qui est le plus simple jiour vous),
avoir soin de l'employer très mince et de vé-
rifler 3 ou \ semaines après l'écussonnage,
s'il n'étrangle [tas l'écusson.
.\ iilusieiir.<: Lecteurs. — La taille Lorette
n'est pas applicable aux ro.siers; mais bien
aux seuls arbres fruitiers et surtout, ii
crois, aux poiriers de plein vent. Il est oo-;-
sible, à cause des nombreuses demandes de
renseignements que nous adressent nos l^ec
leurs au sujet de cette taille, que nous nous
décidions à la décrire sommairement dans
ce journal, à la Chronique Horticole Ghié-
iiile. N'iius ferions paraître l'article dès le
l"^" août.
Elle constitue une véritable révolution
dans l'art de tailler les arbres fruitiers.
C. C.
108
JOURNAL DES EOSES
TABLEAU
Sous le vieux saule creux dont la tète verdoie
Quand la plaine blondit, un couple s'asseyait
Sur le gazon soyeux, et l'écho renvoyait
Une cantate aux fleurs, à la brise, à la joie.
Près de là, devant eux, sous le zéphyr qui ploie
Le rameau frêle encore, un massif souriait,
Roses de tons moirés, au soleil de juillet,
Embaumant l'atmosphère où leur regard se noie.
Zigzaguant à leurs pieds, dans l'herbe, doucement.
Un tout petit ruisseau mêlait son gloussement
Aux parfums capiteux des Œillets et des Roses.
Des oiseaux chuchotaient dans l'onduleux bouleau.
Et l'aimante nature, animant toutes choses.
Disait : aimez en moi le Bien, le Bon, le Beau.
A. LEBRUN.
Concours International de §oses a Bagatelle
DE 1911-1912
Décisions du Jury international.
Le 13 juin (ieniier, le jury internutiuiial
chargé de réconii>enser les nouveautés pié-
sentées au concours de Bagatelle, a terminé
l'examen et le classement des Rosiers plan-
tés au printemps 1911 et déjà notés par lui
les 14 et 7 juillet 1911.
Le jury était constitué de la manière sui-
vante :
Présiitrnt ; M. Relieillavd, Ctuiseiller mu-
nicipal de Paris.
Vicf-Président : M William Paul, rosié-
riste à WaJtham-Cross (.\ngleter!-(').
Secrétaires : MM. Leenders, Mathieu, ro-
siériste à Steil-Tegelen {Hollaiide'i ; Fores-
tier, conservateur du se/'teur Ouest des Pro-
menades de la Ville de Paris.
Membres : MM. Escudier, député de Pa-
ris ; Cherioux, Gay, .lousseliu, Conseillers
municipaux de Paris ; IJonnier, directeur
des services d'architecture et des promena-
des de la ville de Paris ; Luquet. jardinier
en chef des péninière.s et serres de la ville
de Paris ; Barbier, pépiniériste à Orléans ;
Bernaix Pierre, rosiériste à Villeurl)anne,
près Lyon ; Bois 1)., assistant au muséum
d'histoire naturelle de Paris ; Chatenay, se-
crétaire général de la Société nationale
d' Horticulture de France ; Cochet-Cochet,
rosiériste à Coubert (S.-et-M.) ; Defresne Ca-
mille, horticulteur à Vitry ; Gravereaux Ju-
les, rosomane, à L'Hay (Seine) ; Gravereaux
René, rosiériste ameitevir à L'Hay (Seine) ;
JOUENAL UES KOSES
109
Guillnt Pienre, rosiériste à Lyon ; Levèuiie
I.duis, rosiériste à Ivry-sur-Seine ; M. L. de
N'iliiiorin, président de la Section des Roses
(le la Société Nationale d'Horticulture de
France ; M. M. Mac Grédy, rosiériste à Por-
tadown (Angletierre) ; Ketten, rosiériste à
Luxembourg (GraJid-Duclié) ; Strassheini,
Pyle, de la Conard et Jones.
Etaient également présents : MM. llill,
remplaçant M. Pyle ; M. Dickson .\lexandre,
remplaçant M. JNlac Gredy et M. Peter Lam-
bert, rosiériste à Trèves-sur-Moselle.
Nous donnons ci-après la liste des nou-
veautés soumises au jury, ave.c les autres
qu'elles ont obtenues les 14 juin, 7 juillet
1911 et le 13 juin 191:.^ (11.
Roses nouvelles S
lliiniinir Cli. J) Huart, issui^ ili; .i.'
Pharsaër x inédit (H. Thé) : Ket- —
ten 5 5
\miitrur Ch. Antoine, issu de
Ludwig Winter x Madame .Abel
Chatenay (H. Tlié) ; Ketten, obt.
lirinr Mèrf liltiilir (H. Thé); Rer-
naix, obtenteur ~
Mrs Edward Powrl (H. Thé) ;
Rernaix, obtenteui- G 8
Ca.shnir Maullc, issu de Wicliu-
raiana x Madame Norbert Leva-
vasseur (H. de Wich.) : Harbier,
obtenteur 4 5
Ejf l'Itr HZ M. S<-ltnii<lt Metzlci;
is.su de Frau Karl Druschki x Frie-
drich Harms (H. Thé) ; Peter Lam-
bert obtenteur 5
Jean Girin, semis de Wichuraia-
na type (Wich.) ; Girin, obtenteur 7 G
Grnf ZepiK'lin, accident fixé de
" Son plus Ultra » (H. U'icb.) ;
Rifhiii, obtenteur 4 i
(I) N. D. !.. R. — U's cliilTrcs de l;i 1'" colùime vo'li-
rslf rfpréîenlent les notes dotitiées aux nouveair^à le 14
Jii n 1911 : reiix .ji; la seconile rol.inna, les notes obleniies
le '1 juillet 1911 ; enlin, les chilTres iJe la dernière coLnno
vcrlicalc à droite, Sont les notes définitwef: accordées
auï Roses nouvelles, après 3 examens successifs, par le
Jury iiilernalional, le 13 Juin dernier. La noie maximum
esl 10. I,es variétés non notées n'étaient pas fleuries lors
deî visites successives du Jnrv.
llu(jo Maweroff, issu de Crimson
Ram.ibler x Mris VV.-H. Cutbush
(Mult.) ; Soupert et Notting obt
Manui'l p. .Azrvado, issu de Etoile
de France x Ulrich Hrunner fils
(H. Thé) ; Soupert et Notting, obt. 4
lii'iiiwrdo dr Antonio Peliiffo, is-
su de Mélanie Soupert x Madame
Constant Soupert (Thé) ; Soupert et
Nott ing-, obtenteurs
llclvrtin^ issu de Caroliiie Testout
X Farbenkœnigin (H. Thé) ; Heiz-
mann, obtenteur
Ernn Tcschcndorff, sport de Ma-
dame Norbert Levavas-seur (Poly) :
\'. Tescliendorff, obtenteur 4
Mrs E. Townshcnd, issu de Ma-
demoiselle Laurette Messimy x
Madame Léon Pain iH. Thé) ; Guil-
lot, obt
Madame A. Utdrt, issue de .An-
toine Rivoire x ? (H. Thé) ; Guil-
lot, obtenteur
Germaine Chesnaidt, issue de Kil-
larney x Rosomane Gravereaux
(H. Thé); Guillot, obtenteur
Mademoiselle Frnncine Aubert, is-
sue de Madame Berthe de Eary de
Zahû-iyx Chamois (Thé); Schwartz
obtenteur
Mrs Alice Broornhall, iasue de
Docteur Grill x G. Nabonnand
(Thé); Schwartz, obtenteur
Ablié Luis G. Orozco, issu de Li-
berty x Xavier Olibo (H. Thé) ;
Schwartz, obtenteur 2
Madavie Gaston Worlh, issue de
Madame .Xbel Chatenay x Liberty
(H. Thé); Schwartz, obtenteur 5
Madame Jules Bouché, issue de
Pharisaér x ? (H. Thé) ; Croibier
obtenteur 7
\rerr"tt (H. Thé) ; Verschuren
et Zonen obtenteurs
La Hollande (H. Thé); N'erschureii
et Zoneu, obtentours ■■•• fi
May Flower (IL Thé) ; E. G. HiU,
obt;?!iteur
Yosernile, issue de Ch. rn'uschki
X ? H. Thé) ; E, G. HiH, obtenteur
4 4
5 5
8 7
8 10
G G
6 3
110
JOUENAL DES EOSES
Ethrl Mdlnilm (H. Thé); Mac Gre-
dy, ul-loiUeiir ? 4 9
Mis Maiiiiard Sinlon (H. Tliù) ;
Mac Gredy, obtenteur
Mrs Aitlivr E. E. Codlicad ^IL
Tlié) ; Mue Gredy, obtenteur 7
Mrs Ucrbcrt Slcvc7is (Thé) ; Mac
GroJy, iibleuteur 8
Maiiuin Turbat, issue de Madame
Nurbert Levavassevir x Katliarine
Zeiniet (Poly) ; Ttirbat, dbtenteiir. 0
Petite Jeanne, issue de N\'iciiu-
raiana iW'ich.) ; Nonin, Dljtenteur i
Petit Louis, issu de Wichuraia-
iia, (Wicli.) ; Nonin, obtenteur.... 0
Eillefn Liiw, •'issue de Madame
Norbert Levayasseur x OrJéans
Rose (Poly) ; Levavasseur, obtent.
Pulyantha Atrnpiirpurea, issu d©
Madame NorJ)ert Levavaseur x
Perle des Rouges (Poly) ; Levavas-
seur, obtenteurs C 6
Orléans PiOse^ issu de Madame
Norbert Levavasseur (Poly) ; Leva-
vasseur. obtenteurs 0 8 '
Madame Taft, issue de Crimson
Ranil)ler x Madame Norbert Leva-
vasseur (Poly) ; Levavasseur, obt. A 4
Jeanne d'Are, issue de Madame
Norbert Levavasseur (Poly) : Leva-
vasseur obtenteurs 3
L" Canipinoise, issue de Zéphirine
nmuhin (H. lîcMirb.) ; Thennis, obt. 7
Sénateur Maariee Favre, issu de
Soleil d'Or x Inédit (H. Thé) ; Per-
driolie, obtenteur . i 4 i
Odette Perdriolle. issvie de Relie
Sieltrecht, x Inédit (H. Tlié) ; Per-
driolle , obtenteur 6 "5
Madame A. Tupi nier, issue de
Anlniiie Rivoire x .losejih Mill (FI.
Tlii'i ; Perdriolle, obtenteur 5 7 0
(ia.rtendirecltir Hariratli, issu de
Relie Siebreclit x Hortensia (II.
Tliél : Leenders, «l)tenteur 5 5 'i
llaninesse Van Ittemuin, issue de
Crimson Hambler x Mademoiselle
Laurette Messimy (Mult.); Leenders
obtenteur G
Auslrnlie, variété inédite ill.
Thé); Gemen et iJourg, obt
Raphaël Dufios, issue de Maman
Cochet (Thé) ; Gomen et Bourg ol)t.
/)'. 1 ; Gem.îin et Bourg, obt
A'° 1051; Gemen et Bourg, obt.
Ruijdii d'Or, issus de Madajiie
Mélanie Soupert x Pernetiana iné-
dit (Pern.); Pernet-Ducher, obt. 10 10
Madame Ballet, issue de variétés
inédites (H. Thé) ; Pernet-Dueher,
obtenteur 7 b
Présin''nt Vii/nel, issue de Variétés
ini'ilites (H. Tlié) ; Pernet-Duclier,
obtenteur 8 10
Sunhurts, issue de Mad'ame Mé-
lanie Soupert X Le Progrès, (H.
Thé) ; Pemet-Ducher, obt 7 10
Awérienn Pillât (Mult.'i; Couard
and .bines, oi)t 8 8
Madame Jlélène Dnehé, issue de
Caroline Testout x Reine Emma
des Pays-Bas (H. Thé): Buatoiis,
obt 3 3
Vieamtessr lie Cliahanne, issue de
variétés inédites (VVicb.!; Buatois,
olit 4
llieiinto Ciosue Canlueci, issue
de Anna Olivier x La France de 8!)
(H. Thé); Bonflglioli, obt .i A
Stella di Bologne., issue de L'In-
nocence (H. Thé); Bonflglioli, olit. 4 5 4
Rieordi) di Geo Cliaeez: Bonfl-
glioli, ol)t (i 6 G
I^ui(ji Galvuni: Bonfiglioli, olit.
(ieoffreij Hevslow, issue de Ily-
tu-id Peri>etiial x Madame Victor
\'er(lier (H. Rem.); Turner, olit... 5 .")
Etln'l, i.ssue de Dorotby Perkins
(H. \\icb.1: Turner, ol)t G G
Veliiwezooin, issue de Caroline
Testmit X Soleil d'Or (Lutea); Von
Pallaiiilt, obt 4 5
Lainr lie Ilr^ijUe, issue de Baron-
ne Piston de St-Cyr x G. Nabnn-
nand, lisng.) ; I!ul)reui|, nbt 4 4
Auiiuste Rndr'ones, issue de Etoi-
toile de France x Richmond (H.
Thé) : Dubrenil, obt 5
Petite Mareetle (Poly.i; Bubrcuil,
obt 4
Boera I\'e(jra, issue de Crimson
Rambler (Mult.); Bubreuil, obt... G 5 5
JOURNAL DES EOSES
111
Madame J. Vdiidcvchlr (H. Thé);
Vandevelde, wbt 4 i i
Dad SterUiKj. issue de Curuline
Testout X Maréclial Niel (H. Thé);
Schiiiidt, ol)t
EUrn Pouhrii. issue de Madame
Norbert Levavasseur x Dorothy
P^rkins (Pnly): Pnulsen, obt G (i G
h'iii Marcjn'llii' Môllfr, issue de
Mr Joseph Hill x Liberty (H. Thé^;
Poulsen, nbt 8 'J
Bodhacitc, issue de Madame
Norbert Levavasseur x Lilierty
(Poly.); Poulsen, obt 8 7 9
Ji'.isic, issue de Phyllis (Poly.);
Merryweather, obt fi 7
Li'sUc Hollnnd, issue de variétés
inédites (H. Thé); Hug. Dickson,
oht i
Mrs Charl's E. Alluii, issue de va-
riétés inédites (H. Thé); Hugti Dick-
son, obtenteur
Madami' Léonic Xizrt, issue de
Souvenir de Madame Eugène Ver-
dier x Kaiserin Augusta Victoria
(IL Thé); Nizet, oht
Johaiinisfcuer, issue de Princesse
de néam x Bicolore (H. Lutea);
Hoynr et Klenim, obt
Emil Livimer, issue de Princesse
de Béarn x Francis Duljreuil (H.
Thé); Hoyer et Klemm, obt 5 5
Konig Laurhi, issue de Caroline
Testout X White Maman Cochet
(H. Thé); Hoyer et Klemm, obt...
Xijiiilihf, i.ssue de Mignonnette x
Maréchal Niel (Thé S.); Hoyer et
Klemm. oht
Wrlxsf Lcrrirnus/'iiT, issue de
Madame Norl);'rt Levavasseur x
Pâquerette (Poly.); Hoyer et
Klenmi., oht ^
Grus.s a» Drrsdi-v, issue de Prin-
cesse de liéani x N» 26 (H. Thé);
Hoyer et Klenuu, obt ?i .'i .t
Mndi'Dwixrlh' Thérèxr Miii'dotliii,
issue de variétés inédites (Poly) ;
Vigneron, r>htonteur 1
Sport d<- Mrs W. H. {■utbusli, is-
sue de Mrs \V,-H. Cutlnisli (Poly.);
W. Paling, obt
liluc Eije, Semis Polyantha iiiul-
tillore nain (Poly.); \\'. Paling, ol)t.
Cdri Paling, issue de Madame
Norbert Levavasseur x Tausends-
chon (Poly.): W. Paling, obt
Spoil lit' Madami' Xorlifrt Lfva-
vassriir (Poly.); W. Paling, obt...
Aprrs un examen minutieux des nouveau-
tés lui paraissant les plus méritantes, le
jury inteinational prend les décisions sui-
vantes :
1" M. Pernet-Ducher est mis hors con-
cours, sur sa demande, cette année, pour
ses présentations de Suiiliuisf, Rayu» d'Or,
Madame Baltct et Présidait Viyin't, afin de
permettre, par ce moyen, aux jeunes initia-
tives do se produire, et de leur laisser la
possibilité d'obtenir la médaille 6'nv de Ba-
gatelle.
2° Médaille d'or de Bagaleile. — Le jury
ne trouvant, dans les présenitations restant
à juger, aucune rcse vraiment très remar-
quable, décide qu'il n,e sera pas attribué,
en 1912, de médaille d'or, ni aux roses fran-
çaises, ni aux roses étrangères.
3° Certificats de Bagatelle. — Il attribue
le certificat n° 1 à la rose Madami' .laies
lliiurhé, (il)tenue par M. Croibier, rosiériste
à Lyon.
Il accorde deux autres certificats sans nu-
méiro d'ordre, à la rose Fru Margretlie
Mollet, ohtenue par M. Poiulsem, de Copen-
hague, et à la nouveauté Orléans-Rose,
créé par MINI. Levavasseur, d'Oriléans.
Le même jour, après les opérations du
jury international, les Dames i)atronnesses
de la Société Française des Rosiéristes se
sont réunies à Bagatelle', pour l'attribution
des iiiédailles qu'elles accordent annuelle-
ment aux nouveautés qu'elle» jugent les
plus méritantes.
Elles ont accordé leur première réci>m-
pense (médaille d'or), aux deux nouveautés
Siiiihaist et Président Vignet, de M. Penict-
Duiber; leur médaille de vermeil à la vajriété
litliet Malioim, de M. Mac Gredy et leur
médaille d'argent à Maman Turlinl, obte-
nue par .M. Turbat d'Orléans.
Bien que les descriptions des roses pri-
mées à Bagatelle aient paru déjà dans le
Journal des Bases, nous cioyons ûtre agréa-
112
JOUENAL DES EOSES
ble à nos lecteurs en les publiant à nou-
veiau, afin de leur éviten toute r&cherche :
Madame Julos Douché. (Hybride de thé, is-
sue de Phaiisair x A'...). — Bouton très al-
longé. Fleur grande, pleine, bien faite; pé-
tales très étoffés, se contionmiuit au com-
plet é|)anouissement; coloris blanc saumo-
né, centre nuancé de rose vinginal; pédon-
cule très ferme. Arbuste très vigoureu.N, à
rameaux fins et rigides. Très bonne plante.
Fru Margrethf Mollcr. (Hybride de tlié,
issue de Joseph mil x Liberty). — Plants
très vigoureuse et très florifère, excellente
pour 1© forçage en pots, ainsi ciue j)Our la
pleine terre. Les fleurs très nombreuses
sont supportées par des tiges fortes, dres-
sées, généralement uiiiflores; .elles sont très
grandes, très doubles, d'une excedlente for-
me, d'un rose foncé bordé de nuances plus
pâles; ce coloris est iiarfois varial)le et tire
quelquefois sur le rouge foncé, quelquefois
sur le vieux rose. Parfurn très agréable ei
très prononcé. Boutons pointus, d'excellent
forme et s'ouvrant bien par tous les temps.
Orléans-Rose. (Polyantha nain, issue de
Madame Norbert Levnvasseur x Inédit). —
Fleur d'un coloris rouge géranium teinté
de rose Neyron à centre légèrement blanc,
avec pétales carminés, d'un effet très déco-
ratif; coloris franc jusqu'à complet épa-
nouissement. Arbuste très vigoureux; feuil-
lage d'un beau vert clair luisant, d'une rus-
ticité à toute éjireuve, exempt de maladies
cryptogamiques ; très florifère, port de Mis-
tress Cutbush ; tige bien droite, portant
des fleurs dont les pédoncules sont garnis de
petits poils biuns, rigides.
Siiiibiir.fi, (Hybride de thé, issu de variétés
inédites, d'après l'obtentenr, et de Madame
Mêlante Sonpcrt x Le Progrès, d'api'ès la
feuille d-2 présentation, à Bagatelle). — .ar-
buste très vigoureux, d'une bonne constitu-
tion. Piameaux érigés, peu divergents, armés
d'aiguillons plutôt rares, légèrement cro-
chus. Feuilles 5-foliolées, rarement à 7 fo-
lioles. Folioles lancéolées, d'un beau vert
bronzé rougeàtre. Bouton long, porté par un
fort et long pédoncule. Fleur grande ou très
grande, en coupe allongée, assez pleine, ("o-
loris d'un superbe jainie de cadniiiun, cen-
tre de la fleur jaune orangé. Floraison uni-
flore de très longue durée. Cette magnifique
nouveauté se prête admirablement à la cul-
ture intensive sous verre. Végétation inten-
sive soutenue. (Voir la chromolithographie
de cette nouveauté. Journal des Roses, fé-
vrier 1912).
Président Viijnet. (Hybride de thé, issu de
variétés inédites). — Arbuste de grande vi-
gueur, à rameaux peu divergents; aiguil-
lons peu saillants; feuillage vert gai; fleur
grande, globuleuse, pleines, se présentant
généralement solitiiire, sur une longue tige;
beau coJoris rougi© carmin vif nuancé de
ponceau brillant. Excellente rose de jardin,
de constitution robuste, à floraison abon-
dante.
Ethel Malcolm. (Hybride de thé). — Fleur
blanc d'ivoire, passant du blanc pur à l'épa-
nouissement, teinté de pèche au centre, très
grande, pleine, de forme parfaite, odorante.
Arbuste vigoureux, florifère, superbe.
Maviirn Turbat. (Polyantha ■ nain, issu
de Madame Norbert Levavnsseur x Katha-
rine Zeinnet. — Arl>u.si(ie très tvigoureux,
très rustique ; végétation érigée, bois très lis-
se et sans aiguillons ; feuillage vert luisant,
persistant. Fontes panicules de 30 à 40 fleurs
de très longue durée et de couleur rose de
Chine tendne, nuancé rose fleur de pêcher
clair et aurore avec le revers des pétales
aurore et blanc camé très tendre, l'ensem-
ble des panicules formant un tont d'un
ton rose frais très éclairé.
Les opérations du jury terminées, en ce
(lui concerne le concours de 1911-1912, et les
décisions qui précèdent étant prises, le jury
international a examiné et noté les 60 nou-
veautés plantées à Bagatelle au printemps
1012 et qui seront définitivement jugées en
1913.
l'ne sous-commission nonunée par le jury
examinera et notera, à nouveau, ces rosiers
en juillet courant.
On viiit quels soins sont apportés par le
jury international pour s'éclairer sur la va-
leur réelle des nouveautés et quelles ga-
ranties [irésentent, par suite, pour le public
et les si-meurs, les décisions qu'il prend.
COCHET-COCHET.
JOURNAL DES KOSES
113
•-(Ty-'
L'ENSEIGNEMENT ^OPULAIRE gfORTICOLE
La nécessité de réorganiser, l'enseigne-
ment iiuimlaire agricole s'impose de plus en
plus dans notre pays et il semble Tjien que
tout le monde soit d'accord sur le principe
de cette réforme qui intéresse au plus liaut
point notre richesse nationale.
La terre de nos canqiagnes est aliandi in-
née, il en résulte l'exode des populations
rurales vers les villes. Les «niants de nos
villages désertent le toit familial pour de-
venir des salariés de l'industrie ou au com-
merce et le chef de famille se voit dans
l'obligation, un jour ou l'autre, d'abandon-
ner son exploitation agricole.
Des études sont poursuivies par la com-
mission de l'enseignement populaire agri-
cole et jiar d'autres groujjements, en vue
d'organiser la diffusion des connaissances
qui se rapiwrtent à la culture de la terre.
Nous croyons que les premières notions
de jardinage devraient faire partie du pro-
gramme nouveau d'enseiignement de nos
écoles primaires, parce qu'elles pourraient
donner aux enfants, dès le princijje, l'idée
de la culture dans le jardin, laquelle se
modifierait ensuite pour s'adapter aux con-
ditions de milieu.
Dans nos villages, où l'Agriculture est la
première ressource, tout enseignement de-
vrait avoir pour pivot la culture et la pro-
duction de la terre. C'est pourquoi, un jar-
din devrait être annexé à chaque école où
les écoliers viendraient consacrer quelques
heures par semaine et faire leurs premiers
'ssais de culture des plantes.
Nous sommes convainciis que c'est par le
jardinage que l'on peut I? mieux inculquer
l'idée du travail de la terre aux enfants. lin
appelant leur attention sur les fleurs, les
fruits, les légumes, en leur faisant connaî-
tre les produits utiles à divers titres <V'>'
l'homme tire des végétaux, nul doute que
leur jeune cerveau se fa<;omie et s'habitue
il aimer ces plantes si utiles et dont nous
tirons les premiers éléments indispensah'ss
à notre existence.
On pourrait créer plusieurs certificais
d'études et en consacrier via à lagricultuio
pour l'écolier rural. Le prugranune d'ensei-
gnement porterait alors sur la pratique du
jardinage, la botanique élémentaire locale,
l'histoire agricole de la contrée se ratta-
chant à l'histoire générale. Par la calturt
de quelques Heuns, de quelques légumes,
l'élève trouverait une diveiwion agréable ;
l'histoire agricota du village fixerait mieux
l'esprit de l'enfant vers son pays, il aime-
rait mieux sa petite patrie et cet amour
contribuerait aussi à développer en lui la
passion de la grande.
Avec la Société d© « lArt à l'Ecole », nous
pensons qu'à l'aide des jjlantes et des fleurs,
on peut aussi déveJopper chez l'enfant le
goût pour les belles et bombes chos^es.
A Goulounieix, dans la Dordogne, par
exemple, c'est Mme Masset qui a créé 1 éco-
le fleurie. Cette institutrice de la campagne
a pensé qu'elle pouvait avoir recours aux
plantes, aux Heurs, pour faire apprécier à
ses élèves, le beau sous toutes s.ss formes.
« Mes petites filles^ dit-elle, ne sont ni
assez âgées, ni assez insti-uites pour com-
prendre les chefs-d'œuvre de notre langue ;
d'autre part, les tableaux, les belles gra-
vures, nous font défaut. Mais nous vivons,
mes élèves et moi, au milieu de la belle
nature dont les artist.eis les plus célèbres
ne sont que les interprètes. »
Mme Mas.9et conseilla donc à ses petites
filles, d'apporter des plantes, des feuillages,
des graines, qu'elles pourraient cueillir on
récolter sur le cliemin qui conduit de leur
habitation à l'Ecole. Et, dans leur joie
d'endiellir l'école, les jeunes artistes riva-
lisèrent de zèle ijour apporter les fleurs les
plus belles et les plus décoratives.
.\u ]jrintemps, ce sont les primevères, les
giroflées, le.s pàquenettes, les boutons d'or,
etc. Chaque fleur, chaque feuille est uia su-
jet de conversation, une leçon de botanique,
une dictée, une narration sur l'histoire na-
turelle illustrée de dessins.
114
JOURNAL DES EOSES
I']ii lii\ci-, ce sont des branches de luuix,
des cliai-dniis desséchés et autres, du gui,
etc.
Sous riiii|iulsinu de leur niuitrespo, les
élèves puisent à pleines mains dans le grand
livre de la nature et celles d'entre elles qui
se sont montrées assidues et appliquées à
cette méthode nouvelle de travail, dit Mme
Mnsset, restent ensuite à la maison, de pe-
tites filles attentionnées, actives, propres et
rangées ; elles deviendront sûrement des
ménagères accomplies.
Un jardin devrait être annexé à chaque
école ruraJ© où les écoliers pourraient ve-
nir s'e.xercer à la culture, après la classe
du soir. La dépense jiour chaque commune
ne serait pas grande et il en résulterait
bient,ôt un foyer d'idées nouvelles capable
de convertir les générations nouvelles à la
nécessité de la culture de la terre.
A. MAGNIEN,
Priifi'ssi'ur siircial d'ilortinillnrc
de SriurJi:i-Mornr.
.HRONIQUE
lORTICOLE
rENERALE
SOMMAll'.E ; M(Héonilo;,'ir. : l> i\m fui M;ii 1912. — Hisloirt' des légiiiiies, |kii- M. ililiaiill. — Arbres et iirbiisles
nonve;iiix on peu rnnnu» (suite. — Pci|iulus Lasiocarpa (Oliver).
Météorologie- Ce que m;t mm 1912. —
La pression moyenne 757,7 est supérieure
de 0,8 à la normale. La tciiiprraturp moyen-
ne 14"5 est en excès de 1°5 sur la moyenne
généruJe de 50 ans (1851-1900). On observe
le 12 mai une température de 32''5 ; or, on
n'avait jamai.? rencontré de température
supérieure à 30° avant le 25 mai, et le ma-
ximum le plus élevé, observé en mai était
de 3202 (le 26 mai 1880).
Pluie : ,5,'^""'";i, PU, 22 h. 30 réparties sur 14
jours.
Insolatidi' : Durée possible, 472 lieures.
Durée effective, 210 heures, en 29 jours; rap-
port 0,45 (observatoire du parc Saiiit-Maur).
Histoire des légumes, par M. Geor-
ges GiBAUi.T, liiblintln'caire de la Société Na-
tionale d'Hoi'tii'-ulture. — Pour qui connaît
l'érudition i)ii(ifonde do l'auteur, pour qui a
lu SOS nionojïrapliies de divers légumes pa-
rues dans plusieurs journaux Jiorticoles,
tout éloge (le l'ouvrage qui lions nccu|i(> de-
vient superllu.
Mais, nous tenons à attirer tout particu-
lièrement l'attention des amateurs de jar-
dins désireux de s'instruire qui connai.s-
dent moins l'auteur et ses savants travaux,
sur le livre à la fois amusant et fort ins-
tructif, qu'il vient de puljlier et dont nous
leur recommandons vivemeiH lu lecture.
M. de Vilmorin écrit dans son rapport sur
ce beau volume :
'I L'auteur a trouvé le moyen d'éviter l'é-
numération sèche, les .citations fatigantes et
le didactisme absolu, sans tomber dans la
phraséologie superflue. Chacun de ses cha-
pitr&s est un petit roman étudié, précis, par
moment presque palpitant, comme si celui
qui les a écrits avait vécu dans l'intimité
des plantes dont il jiarle et que celles-ci
lui aient spontanémeut, aiii>orté leurs impres"
siO'US et iiidi((ué les sources historiques à
consulter...
" l'iiut ce ipii ]n'ut intéresser cette histoi-
re est engloljé dans son livre : fossiles, vé-
gétaux des cités lacustes et des toiidies an-
tiques; prouves ou probabilités tirées de l'é-
tymologie sanscrite, grecque, arabe ou go-
thiquo, iKM'IjInrs ai!("ieijs, allu-sions citatioiif;,
descriiiticms des anciens auteurs, natura-
listes, historieuis, géogi'aphes, littérateurs et
poètes l'i même «les cconomisies eu ce qui
coni'erne la valeur vénale ou le prix de re-
vient des denrées alimentaires, — dans tous
les temps et tous les pays ; ioonograiphie,
renseignements tirés des journaux hortico-
les depuis qu'ils existent et des catalogues
des horticulteurs cfepuis qu'il en paraît,
tout est léuni, atialyse, classé, interprété etj
JOURNAL DES KOSES
115
préseiiti' au piihlic smis une forme a'issi
substantielle qu'agréable >'.
Ce viiluiiie de iUO jiages, grand in-S, orné
(1? nonibreuse-s gravunes, est. édité iia.r la
librairie Horticole, 8i bis, rue de Grenelle,
à Paris. Il a été couronné d'une médaille
d'or par la Société Nationale d'Horticulture
de France et d'une médaille de premièrie
classe jiar la Société Nationale d'Acclinia-
tiou.
*
* *
Aibies et Arbustes soivEAix oi pei
coNxi S (suitei.
7. FAGLS ANTARCTICA Forster. L'LItWNUSA. A.
De Cajidolle. Fagus iliginosa PhilipjH; No-
THnFxGis IMGINOSA. Œrstcd uliginnsa. {Tïotn-
iiicnl MiHjuzinr, l'JlO, pi. 8,3U).
Arbre qui atteint souvent de grandes di-
mensions, mais ne formant qu'un petit ar-
bre ou un arbuste dans les stations élevées;
les brandies ont (pielques lenticelles; les ra-
meaux sont couverts de nondireux poils dres-
sés. Les bourgeons sont ovoïdes, un peu com-
primés, d'environ 3 millimètres de longueur,
un peu écailleux, gla'nres. Les feuilles sont
jietites, ordinairement longues de 1 à 2 cen-
timètres et demi et larges de 6 à 1.5 milli-
mètres; elles sont oblongues-ovales, ellipti-
(pjes-ovales ou ovales, avec le sommet ar-
rondi et la base inégale, tronquée ou légè-
lement cordiforme; les bords sont crénslés-
denticulés, parfois lobés; la face supérieure
est vert foncé, plus iiàle .sur la face inférieu-
re, avec de très petits poils dressés, sur le.s
deux; dans leur jeune âge, elbs.s sont i)liées.
Les Heurs màles, courtenient pédonculées,
axillaires, solitaires ou quelquefois géminées
"ht un pei'iantbe ramiianulé, le i)lus souvent
à cinq lobes dont un ordinairement plus pe-
tit que le.s autres; les fleurs femelles sont
axillaires, sessiles. Le fruit renferme trois
nucules, la centrale à deux ailes, les laté-
rales à trois ailes; il est entouré d'un invu-
liirre à quatre valves ol;longues, un peu ci
liées et portant chacune de 3-5 courtes
écailles scarieuses, tran.sversales et rougeà-
; res.
Cette variété fut découverte on l'.JO;^ par
^L H. .1. Elwes, dans la région frontière
du Chili et de l'.-Vrgentine, près de Cliil-
lian, à une .altitude de 2.'t^f) mètres "t même
plus haut; elle couvi-e aussi les sommets des
montagne.s environnant le lac de Nahuel-
Huapi, à 1.82.5 mètres d'élévation; d'autres
voyageurs l'ont trouvée dans les marais de
la Patagonle et dans les bois des enviions
de Ch\iliut, dans les Andes de l'Argentine.
Depuis plusieurs années cet arbre pros-
père en plein air au jardin de Kew; il croît
dans des terrains de qualités différentes et
se multiplie de couchagts, mais les plantes
de semis donnent de bien plus beaux exem-
plaires.
8. Kai.mia ci^neata Michaux. [Bnluiiintl Ma-
gazine, 1910, pi. 8.319).
-Arbuste à ]ioit dressé, de un mètre de
haut; les jeunes branches glanduleuses-ve-
lues et rouges, deviennent glabres et brun
noirâtre en vieillissant. Les feuilles, cadu-
ques, alternes, lancéolées ou obliuigues-lan-
céolées aiguës ou obtu.ses, étroitement .cu-
neifoinieis à la base, sessiles ou très courte-
ment pétiolées sont glabres et vert foncé en
dessus, plus pâles avec quelques très petits
poils, glanduleux en dessous. Les fleurs fas-
ciculées par groupes de 2-G, paraissent sous
les feuilles à l'extrémité des pousses de l'an-
née précédente; le calice est glabre, vert
marqué de rouge; .ses cinq lobes sont obtus,
apiculés à bords réfléchis; la corolle blanche
est en forme de coupe, avec ,5 lobes courts,
ovales-deltoïde, un peu pijintu et 10 renfle-
nmt à la base ; elle est glabre à l'exception
de cinq lignes de poils glanduleux exténieu-
rement.
Cet arbuste est jiropre à la Caroline (Etals-
Unis!; en 1803, Michaux le découvrit dans
la Caroline du Sud, iiuis il fut trouvé dans
la même région entre '.'Jamden et Stertes-
ville, vers 1818, par Thomas Nuttall et ce
dernier le retrouva encore dans la Caroline
du Niu'd. près de Newbern. C'e.st une très
rare espèce, qui no fut oiiservée de nouveilu
qu'en 1893 [lar .\l. W. W. Ashe, dans les pi-
neraies stériles entre Cape-Fear et Hack ri-
vero, au nord-ouest de Wliitehall, dans la
Caroline du Nord; c'est de cette dernière lo-
calité qu'il tut introduit, en 1894, dans la.
collection d'un amateur de Hallimore, M.
C. W. 'Vanderbilt, où il fleurit pour la pre-
mière fois en 1895. Son introduction dans
les jardins d'IOurope date de 190-1, quand le
llfi
JOURNAL DES KOSES
professeur Sargent, de l'Arnold Arboretum,
envoya des graines au jardin de Kew. Il est
surtout intéressant par sa floraison tardive,
en juillet, qui jjroduit un bon effet lorsqu'il
est planté en quantité; il est rustique et pros-
père dans la terre de bruyère.
9. DiPELTA FLORIBlîNDA MAXIMOWICZ. {liolCl-
nical Magazine, 1910, pi. 8310).
Arbuste atteignant souvent la liauteur de
3 - 5 mètres et dont le port est similaire à
celui des Dicrviila. Les brandies longues,
grêles, sont d'abord puliérulcntes. Les feuil-
les opposées, entières, minces, caduques,
longues de 5-10 centimètres, lancéolées,
ovales-lancéoléeis, ou ovales, acuminées, un
p«u ar/rondies ou cunéiformes à la base
sont d'aljord pubérudentes, puis devien-
nent glabrescentep, avec la face infé-
rieure plus pâle et les nervures prin-
cipales d'abord velues. Les fleurs sont
solitaires à l'aisselle des feuilles ou réunies
4 - 5 à l'extrémité des rameaux ; la corolle
tubuleuse à lobes aplatis, égaux, est blanc
rosé, ligné orange sur les lobes inférieures;
le pédoncule a, vers le milieu, deux iietites
brictées très caduques et quatre autres di'
taille différeuite à la base de la Heur, et qui
persistent autour du fruit, en outre, ce der-
nier est Couronné par les lobes persistants
du ^calice.
Originaire de la Cbine centrale et occiden-
tale, où elle croît à une altitude variant de
1975 à 4230 mètres, cette espèce fut décou-
verte par M. E. G. \\'ilson qui envoya en
1902 des pieds et en 1904 des graines à l'éta-
Lllssenient de MM. J. Veitch et fils , dajis
leur pépinière de Coombe-Woode, en 1910,
cet arbuste formait un buisson arrondi de
1 m. 20 de hauteur qui pousse vigoureuse-
ment, fleurit en mai et se montre tout à fait
rustique, il demande un bon sol et se niulti-
1)1 le de boutures.
(. '. suivra). F. Te.sniei!
Populus Lasiocarpa oiiver. — Quoi-
ciue très peu répandu, ce mugnifique arbre
est assez anciennement connu des botanis-
tes, iiuisqu'il a été décrit par le professeur
Oliver, dès 1890, sur des échantillons ré-
coltés, vers 1889, par le docteur Henry, en
Chine, dams la province du Hupech où il est
assez commun dans les montagnes, entre
1.300 .et 2.300 mètres d'altitude.
Franchet l'a décrit en 1896, sous le nom
de P. Fargesii.
Il ne fut toutefois introduit vivant en Eu-
rope qu'en 1902, par M. E.-H. Wilson.
Mon ami Mottet auquel j'emprunte ces
détails tirés de l'excellent article publié par
lui, dans Lu Revue Horticole, du 16 décem-
bre 1911, dit qu'à l'état spontané, ce Ijel
arbre atteint jusqu'à 25 mètres de hauteur.
" Ses branches sont lâchement disposées
comme celles d'un grand arbre ; les bour-
geons et cicatilces des feuilles sont grands
et saillants. Les feuille? sont très cousis-
tantes, cordiformes, presque acuminées,
longues de 25 à 35 centimètres, à nervures
primaires saillantes et rougeàtres, ainsi
que les forts pétioles ; ceux-ci sont pubes-
cents, connue la face inférieure du lind^e.
u L'arbre est parfaitement rustique et
pousse vigoureusement dans toute bonne
terre. Il possède, et de beaurouji. les plus
grandes feuilles de tiais les peupliers et
chez les arbres adultes elles ne sont pas
sensiblement ]ilus petites que chez les jeunes
sujets. 11
Ce bel arbre dont on peut déjà assez fa-
cilement se procurer des plants dans le
oonnuerce, sera certainement très apprécié
des amateurs de beaux végétaux quand il
sera connu et contribuera largement à or-
ner les grandes et moyennes propriétés,
étant plantés en sujets isolés dans les par-
ties fiaiches des jardins d'agrément.
COCHET-COCIIET.
Le Propriétaire-Gérant: CH. COCHET.
UE'.UN.
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N° 2. — PLANTES POTAGÈRES, l)rocliure de 50 psges .... 1 50
N" 3. — PLANTES d'ornen.ent, de serres et de pleine terre.
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SOMMAIRE DES ARTICLES '>
5
Chronique des Roses. — Sur une rose MUdied Grant, île dimensions pliénoménales. — Dans les Hosiers : )
En Aoi'il. — Nouvelle note sur Ladi/WalerloïK. — lioçes fiançaises (|)oésie). — Gruss an Aachen (hybride \
de PolViinlhaj. — La Taille nouvelle du poirier. — l.a l'ose en Tunisie. — Comment on préparait l'eau de )
\ rose, le .-irop de rose et les Pastilles du Sérail, il y a cent ans. — Chronique Horticole sénérale
ï ,/v\/w V
?
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JOURNAL DES ROSES
(Rosa inter Flores)
ET
REVUE D'ARBORICULTURE ORNEMENTALE
1" AOUT 10I12
LIBRARY
NEW YORK
BOTANICAL.
GAW -; I
.HRONIQUE DES MOSES
SOMMAIUK : D.slincliori honorifique. — A Iriives de las liosas. — A la seclion des liojes. — « Fmuicin Ortaria
Hesxe. » — Le mois des Rose; à la Roseraie Boutigny. — Une Exposition régionale d'Ilorlinulliire, à Vaire.-
sur-Marne. - Kx|iMsilion de; pniduils de rilorliciilliire ii Meliin. — Une Exposition de ClirysanHiènies à
Angers. — Exposition inle nalionale de Chrysanihénies à Nantes. — Cours des Roses aux Halles.
Distinction honorifique. — Nous
appreriiiis avec un vif plaisir la promo-
tion au grade d'officier de la Légion d'hon-
neur, de M. Lucien Chauré, directeur du
Monitiur d'Itoilicultinr.
Nous adre.s.sons à notre confrère, nos plus
vives et nos plus amicales félicitations.
A traves de las Rosas. — En une
charmante brochure de soixante ])ages, édi-
tée à La Plata, vers la fin de 1911, M. V. F.
Blanco, dont nos lecteurs ont ])u, ici même,
apprécier les écrits, nnus pniniène " A tra-
vers les R<jse-s ».
Il Wjus promène à travers les nouveau-
lés de 1909, de 1910, de 1911, à tiavers les
Pemetiuna, ù travers les Roses rouges —
chapitre (|iii a paru dans cet organe, en oc-
tolire 1911 — il nous promène, enfin, à tra-
vers les plus l>elle.s Roses dos 20 dernières
.Tnnt'M's, s'arrètant aux plus méritantes avec
une sûreté de jugement et une compétence
qui font grand honneur ù l'auteur de cette
charmante petite hrochiire, auquel nous
adressons nos sincères félicitationis.
Tome xxxn
A la Section des Roses. — m.
Tanne Rémi, rosiériste amateur à Rouen,
présentait à la séance du 11 juillet, cinq
.semis de Ro.siers inédits.
Plusieurs de ces semis étaient présentés
l)Oui- la seconde fois, afin de montrer au
Jury qu'ils remontent. (Voir Journal des
Roses 1912, pages 103 et suivaaites). Tels
sont : le n" 30, Ducinir Henri Neuprez, et
Paul Noël.
Ce dernier remonte un ijcu; mais Doc.
leur Henri Mejiprez remonte franchement,
ce qui est une rare et précieuse qualité,
pour un hybride de ^^'ichuraiana.
La Société Nationale d'Horticulture de
France, lui accorde un Certificat de Mérite,
récompense qui démontre surabondamment
la valeui' de cette nouveauté.
Sur la Rose Fraulein Octavia
HeSSe. - La Itcrue d'HorlieuUure prati-
que signale à rattcntion do se<s lecteurs,
d'après la Revue d' llnrlicuUuie Belge, les
mérites de la Rose Fnnd 'in Ortaein Hesse
(Hybride de Wichurruana x Kniserin Au-
(lustn Virtorin), vendue par M. A. Hesse, en
1010. Ne possédant pas de renseignements
I" Août 1912.
118
JOURNAL DES KUSES
certains sur cette variété encore nouvelle,
nous reproduisons simplement, en atten-
dant de pouvoir nons prononcer avec cer-
titude, l'entrefilet en question :
II La Revue d' llurtiiultuic bdijr annonce
que les cultures viennent de s'enrichir d'u-
ne jolie variété nouvelle de Rosier, dont
l'apparitiiin fera une véritable sensation et
sera saluée avec plaisir par tous les ama-
teurs de Roses.
i< C'est uii hybride de Rosier Wichuraia-
na, d'ime végétation vigoureuse, dont les
bourgeons de l'année peuvent atteindre jus-
qu'à trois mètres de hauteur. Son feuiJlage
coriace, d'un vert luisant, ne souffre nulle-
ment du mildew ou autres maladies aux-
quelles le Rosier est sujet. Mais, le grand
mérite de cet hybride est la floraison inin-
terromi)ue de juin à septembre, comme il
n'en existe cliez aucun Rosier sarmenteux
de ce genre.
Il La plante se couvre Osî centaines de
fleurs odorantes, portées par des pédoncu-
les longs et rigides, au coloris d'un blanc
nacré, ayant une grande analogie avec la
Ka'^serin Auguslu Yictoria.
II D'api-ès l'obtenteur et les grands se-
meurs de Rosiers qui l'ont observé i)en-
dans j)lusieurs années, cet hybride très
rustique et ne souffrant nullemea^it des ge-
lées inùntanières ni automnales, sera
d'une grande ressource pour la fleur cou-
pée, et particulièrement le i)lus intéressant
dans cette section, pour la décoration or-
nementale des jardins, qui ait été obtenu
jusqu'à présent. »
Le Mois des Roses à la Roseraie
Boutigny
prs Idscs ft (li'.s roses eneiire !
Je les adore à la siuiffraiiee,
J'riime leur sotiihre altirnnee....
Car malgré la saison iiluvieuse, l'éininent
rosiériste Boutigny a su, cette année en-
core, nous émerveiller par le luxe de sa
floraison, et l'ingéniosité de son art.
Le PnpHUin jaiionais, tout garni de roses
\\'ichuraiana, semble prendre son essor: il
plane entre ciel et terre, et nous apparaît
comme un aéroplane fleuri, en route vers la
Tour Eiffel où grimpent d'autres roses
hypnotisées vers un idéal de grâce et de
beauté.
Le Kiosque japonais évoque la galerie an-
tique des Roseraies les plus célèbres, telles
que le Théâtre de l'Hay où M. Jules Gra-
vereaux a créé, pour la Reine des Fleurs,
le parc féerique, que les Poètes et les Can-
tatrices les jilus célèbres chantent en des
strophes si musicales.
Les charmilles, où serpentent les seize va-
riétés de Crimson; les tonnelles enguirlan-
dées d'une abondante floraison: les puits,
on Euterpe s'élance gracieusement vers les
jNIuses, ses Sœurs; les haies italiennes, en-
cadrées d'une somptueuse variété de Roses
éclatantes; tout cet ensemble grandioise et
magnifique ne peut être décrit par des
mots. Il faudrait la brillante palette d'un
|)eintre jiour reproduire la fraîcheur de co-
loris de notre célèbre Roseraie rouennaise.
Nous savons qu'un grand Artiste Ralien
a visité dernièrement les magnifiques allées
des .lardins de la rue des Ursulines. Lui
seul pourrait évoquer la somptueuse beauté
de cette féerie des couleurs et des délicieu-
ses senteurs !
Dars le petit bâtiment où M. Philbert
Boutigny expose les prodigieux résultats de
ses semis : deux roses, aux tons très vifs,
semblent converser dans l'intîmité de leurs
corolles.
L'une, c'est la Rose Georges Dubosc dont
le nom est cher à tous les Savants de Nor-
mandie.
L'autre, c'est la nouvelle Rose Jean Re-
rrl, née, cette année, sur le beau sol Nor-
mand, si bien chanté par ce fin lettré, dont
le iu>m sera cité dans nos .Anthologies, à
côté de notre grand Flaubert.
Kt, c'est poui' nous une vive satisfaction,
un légitime orgueil, de pouvoir assister à ce
poétique et symbolique dialogue des vi-
\'auts !
Emile GOUJARD,
Avocat à la Cour.
Une Exposition régionale d hor-
ticulture, et des produits s'y rattachant,
JOURNAL DES li 0 S E S
119
<?st organisée les 7, 8 et 9 .septembre 1912,
à Vaires-slr-Marnk (Seine-et-Marne), par
Le Cercle horticole et viticnle de la Brie.
Les demandes d'admission doivent être
adressées avant le 10 août à M. Delaitre,
à CheKes (S.-et-]M.), vice-[)résident du Cer-
cla horticole.
Les espèces et variétés de roses récem-
ii'.ent introduites, seront jugées dars la pre-
mière section; les nouveautés olitenues de
semis, dans la seconde. Les roses coupées
appartiendront à la dixième section et les
garnitures de roses à la onzième.
Exposition des produits de
l'horticultcire a Melun. — La vieille
Société d'Iiorticulture des arrondissemen.ts
de Melun et Fomainebleau, ouvrira sa 50°
expi sition générale horticole à Melun, le
samedi 28 septeml)re, et la laissera ouverte
au public les dimanclie 29 et lundi 30 du
même mois.
Tous les horticulteurs, jardiniers et ama-
teurs d'horticulture sont invités à y pren-
ilre part.
Les Rosiers en pots et les roses coupées
constituent le quatrième concours. Malgré
la date tardive de cette exiiosition, il est
fort probable, étant donnée la situation de
ce tournoi Iiorticole en plein pays des ro- \
ses, que le concours réservé aux Rosiers
aura une certaine importance.
.\dresser les demandes pour concourir,
15 joui-s au moins avant l'ouverture, à M.
llnyer, rue Gatellier, à Mi'lun.
Une Exposition de Chrysantliè
mes et de tous les produits de lliorticul-
tiir-, aura lieu à Angehs, du 9 au 17 no-
vembre prochain; elle est organisée par la
Société d'Iiorticulture d'.Angers.
Se faire inscrire, avart le 15 octobre, chez
M. Bonu'et, 32, rue Lenepveu, à Angers, et
envoyer un mandat de 10 francs si on n'^est
pas membre de la Société organisatrice.
Exposition internationale de
clirysautliémes et de to'u.s les ijroduits de
l'Iiorticulture, à Nantes.
Cette exposition est organisée à l'occasion
du XVIP congrès de la Société française
des chrysanthèmistes, sous les auspices de
la Municipalité et des Sociétés horticoles
Nantaises. Elle sera ouverte du 12 au 17
novembre inclus.
Le 53° cojicours est spécialement réservé
à In plus belle collect,'un de Roses. (Les
fleurs devront être renouvelées pendant la
durée de l'exposition, et l'étiquetage cor-
rectement entretenu). Les Rosiers seront
jugés dans le 73° concours.
S'adresser, avant le 1"'' novembre, pour
tous les renseignements et pour exposer, à
M. Maillard, Hôtel de Ville de Nantes.
Cours des Roses aux Halles —
Prix assez élevés, par suite des apports
restreints de roses des environs de Paris,
qui ne sont pas très abondantes.
On a vendu, la douzaine :
l\!ndame Caroline TesUnit, de 0 fr. 75 à
3 fr. 50; Fraii Karl Dru^rUl;., de 0 fr. 75 à
3 francs; lltoire de Dijon, de 1 à 2 fr. ; Ma-
dame Gahrielle Luizet, de 0 f". 50 à, 2 fr.;
l'Irirh llruinier fils, tnujours la, plus almn-
(lanlc. de II fr. 15 a 2 franfs; Marrrlial Xiel,
2 M 3 fr.; Paul .\ei/riiii, ('aplain Chrislii,
l-'.clair, dé 2 à 5 fr. : Liberttj, Madame .\hcl
('li.'iliiiaij, de 5 à 8 fr. Madame Xarliert Le-
varassi'ar, 't'ariier's ('riuismi llamhhT et l>i-
r.dhii l>erl;iiis, de 1 fr. 50 à 4 fr., la botte.
COCHRT-COCIIET.
•Ç<
)UR
1^-
iflLDRED
UNE .goSE e^.
De dimensions phénoménales
rRANT
L'n de mes plus aimables abonnés et
clients, M. Sena, maitre tailleur à Toulouse,
me signalait en mai dernier, qu'un Rosier
rez de terre Mildred Granl, venant de mes
liépinières, et cultivé par lui, portait une
rose de 0 m. 22 centiméire.'; de diamètre à
120
JOUENAL DES IIOSI'IS
laquelle succéda, bientôt, une seconde fleur
n'ayant que 19 cvntintétrcs ! !
J'écrivis aussitôt ù M. Sena, le priant de
me donner quelques renseignements sur sa
rose extraordinaire et sur les procédés de
culture employés jiar lui, jiour obtenir un
semblable résultat.
La réponse ne se fit pas attendre; je ne
puis mieux faire que de la reproduire, ici,
telle que je l'ai reçue :
" Pour ol)tenir jiareille fleur, je n'ai rien
fait de surprenant ! Je crois que la situa-
tion topograpliiqu© du pays est en partie
cause du grand développement de toutes
mes flevirs, provenant toutes de sujets de
vos pépinières. La disposition du lieu où
sont plarlés mes rosiers est une enceinte
circulaire, sorte de cirque, qui les met à
l'abri du dérèglement des saisons et permet
même à presque tous mes rosiers de con-
sei-ver leurs feuilles pendant tout l'hiver.
" Ceci dit, j'ajoute quelques détails qui,
sans doute, ont aidé la nature dans son œu-
vre.
Il Le losier MiUhrd Ciiiul, en (piestion, a
été planté l'année dernière; il a, par con-
séquent, fleuri deux fois chez moi. Il est au
soleil jusqu'à trois heures de l'après-midi.
(( Le sol, dans lequel il se trouve est, je
crois, une terre argilo-calcaire, couleur jau-
nâtre clair: le calcaire paraît y dominer lé-
gèrement, et je dois supposer, d'aiJrès sa
couleur qu'elle est un peu ferrugineuse.
<i Cette terre provient de reffritement d'un
talus qui borde une route. L'exposition en
est très abritée et chaude.
Il II me parait aussi prolialile ipie la fu-
niure est jimir quelque cliose dans l'extraor-
dinaire dévelo]ii)ement de ces fleui's.
Il En octoln'e dernier, j'ai ré|iandii, au-
tour de mes rosiers, environ '2U0 gramnu's
d'engrais humain mélangé à de la i^ciurc
de l)ois, dans la proiiortinn de moitié en
poid.s. La sciure provient de bois do ni.iyers
et de châtaigniers; elle serait préférable,
|iarait-il, de iieuplier, le titre d'azote, de
cette dernière, étant jdus élevé.
Il Le mélange s'opère naturellement dans
un tonneau servant de foisse d'aisance; le
contenu de ce tonneau est ensuite vidé dar.s
une fosse, le tout bien couvert. L'odeul- de
la sciure ne tarde pas à supplanter l'autre,
à ce jHiint qu'après huit jours, il est im-
possible de deviner l'origine de ce fumier
qui, à mon humble avis, fait merveille.
Il Comme la sciure de bois retient très
fortement les matières fertilisantes et qu'elle
est d'une décomposition très lente, je pense
que dans un sol moins riche en calcaire,
l'effet produit serait peu marqué; ce fumier
comme les autres, mais peut être plus que
les autres, pourrait même être nuisible en
terrain acide, tourbeux et humifère. Je sup-
pose que dans les terrains siliceux, argi-
leux et granitiques, il suffirait, sans doute,
d'y ajouter un jieu de marne calcaire ou de
chaux ?
Il Quant aux autres soins de culture que
je donne au jardin, ils se résument en bi-
nages fréquents, de façon à détruire tou-
tes les mauvaises herbes.
Il Toutefois, il convient peut-être d'ajou-
ter que l'eau qui sert aux arrosages du ter-
rain provient d'une source vive, et me pa-
raît chargée de bicarbonate de chaux; peut-
être contient-elle aussi un peu de magnésie.
L'eau de pluie traversant des couches cal-
caire, il me paraît naturel qu'elle en ressorte
chargée de sels de chaux, et ce doit être du
bicarbonate, car il vient à la surtace de
l'eau bouillante en pellicules blanches, et
cette eau cuit admirablement les légumes.
Il Tout cela n'est peut-être pas rigoureu-
sement exact, ear je sais mieux faire un
luihit de cérémonie que hi culture des
fleurs... 1)
Peut-on être à la fois jilus aimahle, plus
ciimpétert, et plus modeste ? Je ne le crois
pas.
Désireux de me rendre compte exacte-
ment de la richesse de cette terre merveil-
leuse, en éléments fertilisants, j'en deman-
dai mi échantillon à nnui aimahle corres-
|icunlant.
Je tenais surtout à doser le calcaire et la
magnésie. Il y a toujours, en effet, as.çez
de potasse assimilable dans les terrairs ar-
gileux, et la teneur naturelle de cette terre,
en azote et en acide phospliorique n'a qu'un
intérêt secondaire à cause de la dose mas-
sive de ces deux éléments apportée aux ro-
siers, par l'engrais humain qu'ils ont reçu.
JOURNAL DES ROSES
121
L'analyse a. donné :
Magnésie, 1 gr. 87 par kil. de terre fine
sèeliée à i aii-.
Calcaire, 51 grammes au l\il.
Ce qui représente 28 gr. 56 de cliaux, sous
forme de carbonate, par kilogramme de
terre sèclie.
Cette teneur assez élevée en calcaire, as-
sure, connne M. Sena le fait judicieusement
remarquer, la rapide décomposition des ma-
tières organiques contenues dans le sol, et
la prompte nitrification des substances azo-
tées, ce qui explique très bien l'excellent ef-
fet produit par l'engrais humain, sur les ro-
siers de mon aimable corresjjondant.
La richesse des excréments humains est,
d'après les tables de ^^■olff, la suivante :
Azote, 10 %.
Acide phosphorique, 10.9 %.
Potasse, 2.5 %.
Magnésie, 3.6 %.
•le néglige les éléments fertilisants appor-
tés par la sciure, dont le taux est très peu
élevé, cnmpianitivement à l'autre compo-
sant.
Mais cette sciure .joue un rôle mécanique
important, en retenant les jirincipes utiles
arrivés à l'état assimilable, en divisant le
sol et l'engrais, qui sont ainsi facilement
pénétrés par l'air, pour le plus grand iiien
de la r.itrificatidn dont les agents, ou mi-
crobes qui l'assurent, sont essentiellement
aérobies.
En examinant les conditions particulière-
ment favorables dans lesquelles vivent les
rosiers de M. Sena, on se rend parfaitement
compte des facteurs qui ont provoqué l'é-
closion d'une rose i)hénoménale chez la va-
riété Mildrcd-Grant, laquelle a plus de ten-
dance à produire de grosses fleurs, qu'à
pousser vigoureusement.
L'exposition particulière qui assure une
température douce en hiver et une longue
inisolation; la teneur naturellement élevée
du sol en magnésie, et en |)otasse; l'apport
à, l'automne d'un engrais organique idéal
pour les rosiers, engrais dont la nitrifica-
tion se produit dans les meilleures condi-
tions grâce à la température hivernale très
douce, à la division du sol et à sa richesse
en calcaire; les soins de propreté et les ar-
rosages fréquents, expliquent comment la
rose qui nous occupe a pu atteindre des di-
mensions absolument phénoménales ! !
En remerciant M. Senn des précieux ren-
seignements qu'il m'a donnés, renseigne-
ments dont certainement de nombreux lec-
teurs du Journal des Rosps tireront profit,
qu'il me soit permis de lui adresser mes vi-
ves félicitations pour le résultat obtenu,
ré.sultat dû, pour une large part, aux soins
si éclairés et si rationnels qu'il prodigue à
ses rosiers. COCHET-COCHET.
ANS LES
KOSIERS
En Août- — La greffe en éc\isson doit
èiié continuée activement, afin de terminer
l'écu.ssonnage des églantiers avant septem-
bre. Les polyni'tha type, grifferaie et ma-
nettii peuvent, sans inconvénient, être écus-
sonnés [)eiidan1 le rotirs de ce dernier mois.
Donner un ou deux liirages à tous les
sujets à greffer, afin d'eri prolonger la
végétation et de les maintenir en sève pour
cette opération.
Si la sève manquait prématurément, pra-
tiquer la greffe Forker, qui donne encore
d'îissez bons résultats lorsque la sève fait
pres<pie complètenicut défaut, et qti'il n'est
plus jiossiblp de soulever l'écorce pour
introduire l'écusson. Nous ne recomman-
dons cette méthode d'écussonnage que pour
ce cas i)articulipr, à cause des quelques
inconvénients qu'elle présente.
Dès août, et même parfois fin juillet, on
peut bouturer avec succès, en pleine terre et
en plein air, de nombreuses variétés appar-
tenant à diverses espèces de rosiers, si leur
bois est suffisamment lignifié: tels sont
les rosiers du Bengale, ceux de VIle-Bonr-
boii, les Thé, Xnisette, Seinpervirens, po-
l\lfinthii, Wirhiirainna et mêmes certains
lujhridi's-reiuonlaiits et hijhrides d'' thé.
122
JOURNAL DES EOSES
Choisir l'emplacement pour piquer les
boutures au levant, ou à défaut au midi.
Le terrain doit avoir été assez fortement
fumé, plusieurs mois à l'avance. On le la-
boure soigneusement, on l'ameublit, on l'é-
galise. Si le sol est compact, on y mélange
du sable. Enfin, sur le sol bien éga-
lisé et bien horizontal, on place une cou-
che de 3 ou 4 centimètres de sable fin qu'on
mélange à la surface du sol naturel par un
fort coup de râteau. Cet apport de sable est
inutile dans les terrains naturellement très
légers, mais il n'est jamais nuisible.
Lorsque la planche est bien établie, on
bat légèrement la terre et on y trace des
lignes destinées à guider la jjlantation des
boutures, opération pour laquelle, à cause
des aiguillons', it est peu facUe de se servir
d'un cordeau,.
Ces boutures sont coupées à environ 10
centimètres de longueur; autant que pos-
sible elles sont munies d'un talon. On les
dépouille de leurs feuilles aussitôt déta-
chées des jiieds mères; sous aucun prétexte
elles ne doivent être ridées par la séche-
resse. Le mieux est de jeter chaque bou-
ture daiis un vase plein d'eau, aussitôt ter-
minée. On les prend là, pour les piquer
dans le terrain jiréparé pour les recevoir;
on les espace de 0 m. 05 les uns des autres,
en ayant soin de ne pas les enfoncer dans
le sol, de plus de 2 centimètres au maxi-
mum.
Le terrain sera légèrement liumide au
moment de la mise en place des boutures;
aussitôt celle-ci terminée on les bassinera
fortement avec un arrosoir muni d'une
pomme à trous excessivement fins. Le ter-
rain sera maintenu constamment humide
par de fréquents arrosages légers, jusqu'à
reprise des boutures. Celles-ci une fois bien
enracinées, on mouillera plus copieusement
et moins souvent.
Comjjattre le blanc qui pourrait les en-
valiir, ])ar la fleur de soufre.
Q^^
(î^
Terminer au plus tôt la taille en vert des
rosiers sarmenteux non remontants, chez
lesquels on désire faire développer des ra-
meaux destinés à fleurir l'année suivante.
Surveiller les rosiers atteints de la rouille.
En ce mois d'août, on voit paraître au
milieu des amas de poussière jaunâtre qui
se trouvent sur la face inférieure des fo-
lioles atteintes, de petits points noirs. Ce
sont les teleutospores ou organes repro-
ducteurs de ce phragniidium qui commen-
cent à se montrer. Brûler ces folioles, pour
éviter la contaniinatinn des rosiers indem-
nes.
Pulvérisations à la bouillie liourgui-
gii-onne des rosiers atteints et de leurs voi-
sins. (Voir Journal des Roses 1912, page 65).
Lorsqu'on a mis en pots, à l'automne pré-
cédent, des rosiers destinés soit à être for-
cés à partir de septembre, soit à être sim-
plement placés sous châs.sis vers la fin. du
même mois, pour en prolonger la floraison
automnale, c'est en août qu'il convient de
les retirer des planches dans lesquelles les
pots avaient été enterrés en novembre, ou
au printemps, suivant le climat.
On les arrache donc, en prenant grand
soin de ne pas briser les pots. Puis on les
couche inclinés sur le sol, de manière qu'ils
ne puissent, pour ainsi dire pas recevoir
d'eau de pluie, dans les pots. On ne les ar-
rose que juste assez pour les empêcher de
mourir; ils doivent souffrir de la sécheresse
assez fortement pcwr perdre foutes leurs
feuilles et même, au besoin, rider très légè-
rement.
.•\pres cet hivernage artificiel, on les ren-
tre en serre, ou sous châssis, selon l'usage
auquel on les destine, et on leur donne les
soins appropriés au but à atteindre.
Surveiller les graines obtenues par fécon-
dation artificielle, certaines espèces mû-
rissant leurs fruits vers la fin de ce mois,
les Rugosa par exemple.
COCHET-COCHET.
Nouvelles Ilotes sur la J|ose IÈady Materlow
Je viens répondre à une observation qui
m'a été faite relativement à mon étude sur
cette rose, parue dans Je numéro de juillet
dernier de cet organe. Me trouvant demie-;
rement chez M. Kieffer, à Bourg-la-Reinei
j'ai appris de lui qu'il s'était entretenu dfl
JOUENAL DES EOSES
J23
cette étude avec le plus autorisé des roso-
nianes, et qu'ils en avaient a[ipniuvé la te-
neur à cela près, que suivant eux, la base de
mnn argumentation manquerait : l'arbuste
ne serait ni gi'and grimpant, ni même grim-
pant 1 ! Et M. Kieffer m'a nicmtré, dans ses
cultures, de furîes touffes de ~ ans de Ladij
Wutiiiow, n'ayant aucune tendance à deve-
nir sarmenteux; ce sont mes greffes cepen-
dant ! ! !
Quand je dis observation, je veux dire
remarque, la conversation de mes aimables
contradicteurs n'ayajit pas eu la forme de
critique qu'on pourrait croire, en me li-
sant; ce sont deux personnes trop bienveil-
lantes pour critiquer. Elles n'ont, comme
moi, que le désir de rechercber la vérité.
.\ cette remarque j'ai répondu en donnant
la preuve matérielle de ce que j'ai écrit :
M. Kieffer est venu à Ville-d'.^vray, U a vu
mes rosiers; tons ont près dr 6 mètres de
hauteur, et garnissent un berceau de gran-
de envergure établi à l'automne 1909. Les
rosiers, plantés à 2 ans, ont donc 5 ans; ils
forment la partie la plus dense et la plus
verte des berceaux, contrastant avec les
rameaux tordus et défetiillés des Climbing
Voisins.
.\ mon avis, il faut de la patience en
tout, puis il faut aider la nature. Les plan-
tes, on le sait, ont en quelque sorte un ins-
tinct, un sentiment rudimentaire : n'a-t-on
pa.s avancé que les taillis frémissent et
rentrent leur sève à l'approche d'un trou-
peau de moutons ?
Certains rosiers éprouvent le besoin d'ê-
tre soutenus, ils émettent des pousses re-
tombantes; d'autres plus timides, telle Lady
Wnterloiv, n'osent demander et attendent
l'avance du jardinier. Ecartons la timidité,
sans doute paradoxale, le rosier Lady Wa-
terlow n'est pas sarmenteux, dans l'accep-
tion du mot; qui dit sarmenteux dit tordu,
tourmenté. Non, ce rosier envoie ses pous-
ses droit vers le ciel, il est simplement
grimpant. On le plante dans la plaine, et
on lui dt : grimpe ! — Où donc '.' .le grimpe-
rai quand j'aurai un appui, fiourrait-il ré-
pondre s'il possédait le don de la parole.
J'ai vu, pendant dix ans, un Albéric Bar-
bier planté au bord d'un bassin; il a fait
une touffe bien ronde et n'a jamais cher-
ché à mo.iiter; c'est pourtant le grim|iant
par excellence ! !
Donc, chers lecteurs, pardonnez à imni
insistance, j'ai voulu pousser la question à
fond: ne vous découragez pas, plantez Lady
W'dlrrhiir au pied de vos berceaux et palis-
sades, donnez un support à .ses longs ra-
meaux et vous serez récompensés.
Henry THOMAS,
Ville-d'Avray (S.-et-O.).
N. D. L. R. — Nous avons toujours consi-
déré Lady Waterluw comme un sarmenteux
à recommander, et nous ne pensions pas
qu'en certains, endroits elle se refuse à
moiiiter.
Devant le partage des opinions à cet
égard, nous avons cru devoir demander
celle de son créateur, M. Naboimand,
qui nous répond textuellement :
>< .l'ai classé Lady Watcrlovi comme hy-
bride de thé, étant issue de la France de
89 X Marie Lavallée; elle est excessivement
sarmenteuse, avec fort bois éi)inoux, dans
le genre de Noëlla Nabonnand.
" Des sujets de trois années ont atteint
six mètres de hauteur et couvert un mur,
sur quatre mètres de largeur; d'autres su-
jets, placés sur des arbres d'environ 6 mè-
tres, (iiit passé par-dessus et retombent ! Je
n'ai jamais vu cette variété chez moi plus
d'un mois sans fleurs.
" 1 es sujets tenus taillés forment de très
jolis buissons; c'est ce qui a pu faire croire
à certaines personnes les aj^amt vus ainsi,
qu'ils n'étaient pas sarmenteux. »
Il suffit donc de ne pas tailler la variété
Lailij Wiilerloiv et de lui donner un sup-
port, jjDur en faire de fcrts jolis rosiers sar-
menteux. C. Q. F. D.
l--^4
JOURNAL DES EOSES
lOSES
.RANCAISES
NOX \ICTA VAGOS COXTUAHIT IGNES.
(Li iiiiil vaiih'iic I assemble ses feux épais.)
SÉNÉaUE.
Comme le jeune oiseau qui s'étire les ailes,
Avant de s'élancer dans l'espace azuré,
Le jour semble hésitant, et sur son front doré
Passe un frémissement fait d'humbles étincelles.
Dans l'humide lointain chassant les ombres frêles.
Le char de Phébus monte à l'horizon pourpré,
Et bientôt, égayant mon jardinet moiré.
Les Roses s'ouvriront, jeunes, fraîches et belles.
Oui, belles à ravir dans leurs diversités.
Délices du printemps, charmes de nos étés,
Les Roses sont l'orgueil de la terre Française.
O fleurs du rêve, fleurs aux parfums enivrants.
Faites qu'aux tristes creurs la souffrance s'apaise.
Et soyez le bonheur des petits et des grands.
A. LEBRUN.
[RUSS AN ^ACHEN i Hybride de Polvantha)
Philipp Geduldig, 1909
I. 'arbuste est d'une bmine vigueur; les
rameaux sont droits, rigides, presque éri-
gés. La floraison est continuelle, et la
plante qui résiste généralement bien aux
maladies cryptogamiques, sembl-e insensi-
ble au froid.
Bouton allongé, de belle fmnie; coloris
rouge orangé, fortement teinté de jaune.
Quant à la fleur qui eist très grande et
de belle forme, elle est légèrement rose, et
fortement teintée de jaune nuancé.
Le coloris de cette rose est assez difficile
ù décrire et la cbromolithographie ci-con-
tre qui le rend parfaitement, est préférable
à toutes les descriptions qu'on en pourrait
faire. Ce coloris est véritablement fort beau.
Il parait que la rose peut atteindre 15
centimètres de diamètre; mais personnelle-
ment, nous n'en avons jamais vu d'aussi
grande.
Kxrellente plante à reconnnander.
MAniE, m- C1.0SJ01.1.ET.
GRUSS AN AACHEN
iHybride de Polyantha)
JOURNAL DES KOSES
125
[ne JaILLE i^OUVELLE DU JoiRIER
La Taille Lorette
Il est fait, en ce ninni-ent, heaiiciniji de
bruit sur une taille nouvelle, ou jilutot peu
toiniue, puisqu'elle est pratiquée depuis
plus de 15 ans i)ar son auteur, IM. Lorrette,
professaur d'horticulture et d'arboriculture,
à l'école départementale d'agriculture pra-
tique du Nord, de \\'agnonville, près Douai.
M. Opoix, le distingué professeur d'arbo-
ricultuie fruitière du cours du Luxembourg
fut invité par M. Tandart, directeur de cette
belle école, et par M. Lorette, à v«nir, ac-
compagné d* quelques-uns de ses auditeurs,
voir les résultats de cette taille.
L'excursion eut lieu le 6 avril, au moment
de la floraison. Nous fûmes émerveillés. Les
brandies charpentières disparaissaient sous
les bouquets de fleurs, et cela, sur tous les
poiriers sans distinction de forme ou de va-
riété, du tronc aux prolongements, autant
sur les branches horizontales que verti-
cales (1).
M. Lorette s'est mi» obligeamme.it à notr?
disposition, répondant à toutes les ques-
tions et Dieu sait combien lui en furent po-
sées. Enfin, prodiguant tous renseignements
utiles pour l'application de son procédé de
taille.
Malgré les exiilications jjrécises de M. Lo-
rette, nous n'avons pu cacher le plaisir que
nous aurions à le voir opérer en juin. M.
le Directeur, et nous ne saurions trop l'en
remercier, offrit de nous aviser lorsque la
végétation suffisamment avancée, permet-
trait de pratiquer la taille en vert.
Iji 8 juin, nous étions pour la seconde
fois à Wagnonville, mais beaucouj) jilus
nombreux, 60 environ. Les fleurs avaient
fait place aux fniits, tous très beaux et
combien nombreux, quoique éclaircis.
Doijfniié du Comicr, Olivier de Serres, ri-
(n Celle ann.^c |irosi|iie Ions les poiriers, à I» siiile île
l'année .sèche ili' 1l|l, ont en une lloraison ahondanip.
Mai* d'après les photographies prises annio'llemenl depuis
moi. par M. le Direrleur de l'Kcole ipii a bien vniil ■ nons
les soumetlre. Ions les ans la floraison el la fiiicliliralion
sont .«cnsibicmeni les niéines.
valisaieiit avec les Lnuise-Uonne, le Beurré
Claiiyiau, et la Beiyatnutle Kspéren. Nous
avons compté sur un vase : 20 branches de
Beurré dWnuinlis, environ 1.300 fruits. (Voir
figure ci-après). C'est beaucoup trop, c'est
entendu, mais qui peut plus, peut moins.
La végétation était luxuriante; il est bon
de dire, que ces arbres auxquels on de-
mande tant, sont dans un sol ijrofond, sili-
co-argileux et que les engrais re leur sont
point ménagés.
M. Lorette opère devant nous, expliquant,
à chaque cas spécial se présen.tant, la taille
un i)eu différente qu'il pratique.
La taille Lorette, n'est pas comme beau-
couj) le croyaient, une taille uniforme, con-
sistant à sujiprimer sur la branche charpen-
tière tous les bourgeons s'y développant.
Non, si quelques productions fruitières
naissent directement sur la branche de
charpente, la majeure partie de ces nom-
breuses productions fruitières, sont suppor-
tées, par une coursonne très courte, on
peut même dire réduite à son minimum,
mais qui n'en n'est pas m(iins une cour-
sonne.
Le princii)e de cette taille est celui-ci :
" Obtenir les productions fruitières par les
yeux stipulaires et aussi rapprochés que
po.ssible de la branche cliarpentière; et cela,
au moyen de tailles en vert successives, de
Juin à septembre. »
La taille de juin est faite en une seule
fois, sans tenir aucun com]>te, de la pertur-
bation que peut occasionner la suppression
de presque tous les bourgeons.
A.U départ de la végétation, les produc-
ti(Uis fruitières en surabondance sont sup-
primées, et les prolongements raccourcis de
10 à 15 centimètres.
En juin, du 10 au 20, c'est-à-dire lorsque
les bourgeons ont au moins de 0 m. 25 à
0 m. 30 de longueur, atteignent à leur base
la grosseur d'un porte-plume et deviennent
ligneux, on commence la taille en vert.
Prolongement. — Les 2 ou 3 yeux les plus
126
JOURNAL DES ROSES
élevés du proloii^-ement de l'année précé-
dente sont suiipriniés sur fort empattement
de 6 à 7 millimètres {il en sera dr même
pour tous tes autres bourgeons supprimés
dont il sera parlé plus loin), celui immédia-
tement au-dessous taillé à 8 centimètres et
les autres un jieu [ilus longs, pour arriver
graduellement à la longueur de 12 centi-
mètres environ.
Les faux bourgeons qui se développent
sur les bourgeons taillés en juin, sont sup-
primés sur empattement en juillet-août, lors-
qu'ils ont de 20 à 25 centimètres et sont li-
gneux. En sejjtembre ou revient par une
BiiURRK d'.^MANLis portant 1,500 fruits.
(Cliché du Joiiniiil tivs Roses).
taille en. vert sur l'emiiattenient du faux
bourgeon le plus bas.
En mai-juin des incisions longitudinales
pratiquées sur les prolongements facilitent
leur gro.ssissement et le développement des
yeux de la base.
Bourgeons prenant naissance sur ta bran-
che de charpente. — Les bourgeons faibles
et brindilles, naissant directement sur la
branche de charpente, ne sont pas taillés
en juin, mais à 2 ou 3 yeux en juillet-août.
(En juin, M. Lorefte traverse les brindilles
avec un greffoir entre le troisième et le qua-
trième œil. Cette opération, dit-il, facilite |
le grossissement et la mise à fruits des
yeux sHués au-dessous).
Les bourgeons forts sont sujiprimés en
juin sur empattement, ou à 2 ou 3 feuilles,
sans tenir compte de la rosette, quand il y
a lieu de garnir les endroits par trop dé-
nudés de la branche char])ertière.
Deux bourgeons iirenant naissance sur un
même empattement, le plus fort est suppri-
mé, le plus faible taillé à 2 ou 3 feuilles.
En août suppression des faux bourgeons.
De la Coursonne. — Coursonne sans dard
pourvue de 1 à 4 bourgeons. Tous sont sup-
primés en juin. Coursonne avec dard ayant
JOURNAL DES EOSES
127
2, 3, -i feuilles et accompagnée de 1 ou 2
bourgeons. Suppression de ces derniers en
juin. Coursoruie avec dard possédant 5 à 6
feuilles et 2 tiourgeons. Le plus fort sup-
primé en juin, l'autre taillé à 2 ou 3 feuil-
les. En août-septembre suppressi-on de ce
bourgeon sur empattement.
Coursonne possédant un dard très gros,
pourvu de 7 à 8 feuilles et de 1 ou 2 bour-
geons. Suppression en juin du bourgeon le
plus fort; le plus faible sera taillé à 2 ou
3 yeux.
Les faux bnurgeors accompagnant les
fniits sont supprimés en juin sur empatte-
ment.
En résumé, les résultats obtenus par M.
Lorette pour le poirier, sur ses formes py-
ramides et contre-espaliers sont indiscuta-
bles.
L'espalier, par contre, m'a paru s'accom-
moder moins bien de ce traitement.
Aussi pour réussir, je crois que les con-
ditions suivantes sont indispensables :
" Avoir luie très bonne végétation; pour
cela, un bon sol, ne pas ménager les en-
grais, et surtout, beaucoup d'air et de lu-
mière. Les étages des pyramides distancés
d'au moins 50 centimètres et les branches
des contre-espaliers de 35 centimètres, mieux
vaudrait iO centimètres.
Et pour finir, je conseillerai au lecteur
qui aura eu la patience de me lire jusqu'au
bout, de prendre son sécateur^ pendant
qu'il est encore temps et de faire comme
moi : d'essayer.
Paris, le 16 juin 1912.
Albert BERNARDIN.
,A
^OSE EN
(Suilc)
TUNISIE
(1)
Le Capitaine Lefront
Au moment de la conquête de la Tunisie
par les Français, on ne trouvait les variétés
de Roses d'obtention moderne que dans les
parcs et jardins des seigneurs tunisiens
où, actuellement encore, on en volt des spé-
cimens très âgés, dépassant sijrement 30
ans. Nous reparlerons de ces vieilles va-
riétés qu'il nous a été donné d'étudier il y
a une quinzaine d'années. Plusieurs d'en-
tre elles sont à identifier : Vieux Provins,
anciens Damas, aujourd'hui délaissées ici,
comme en France, pour les merveilles de
création récente.
Le premier vulgarisateur des Roses mo-
dernes, en. Tunisie, fut le capitaine Le-
front.
.Jardinier de profession avant son ircor-
poration, cet officier de valeuT fut le
premier à propager la culture de la Rose
en Tunisie. De 1882 à 1890, c'est-à-dire aus-
sitôt la pacification, en i)leine brousse tu-
nisienne, à Djilma, à Hadjeb-El-Aioun,
(i; Voir Journal d''s lioxe^ 1912, pa?es 63 et 97,
puis à Kairouan, il créa des jardins pota-
gers où les Roses de Fontainebleau, son
pays natal, avaient une place d'honneur.
Avec le concours dévoué de ses Turcos, il
obtint des légumes et des fleurs de toute
beaufé, et à ICairouan, il reste encore beau-
coup de plantes, de rosiers, provenant de
ceux introduits par le capitaine Lefront.
Ayant pris sa retraite à Sousse, vers 1892,
allant souvent dans sa ville natale, il ai-
mait à rapporter de Fontainebleau des grai-
nes et des greffes des belles plantes qu'il
avait cultivées dans sa jeunesse. Se souve-
nant de son premier métier de garçon jar-
dinier, il cultiva lui-même, pendnnt près de
20 années, dans sa belle Villa du Troca-
déro, à Sousse, les Roses, les œillets, les
géraniums, les pélargoniums, les chrysan-
thèmes à la grande fleur; chaque année
unn Exposition de fleurs était organisée
par lui. dans sa Villa, où le public de Sous.se
était admis à visiter les superbes produits
de ses belles cultures.
Beaucoup de ses rosiers étaient cultivés
128
JOITENAL DES KOSES
en pots. Captain Chrislij, Ulricli Bntnnrr,
La France, Souvenir de la Malniaisnn, Ma-
man Cochet, Sombreuil, lier Majestij, Sou-
venir de la Beine d'Angleterre, Victor Hu-
go, Paul Neyron, Homère, François Cop-
■pée, Reine Maiif-Heiirirtle, étaient ses fa-
vorites.
Très épris de son métier, officier loyal,
vrai type des anciens centurions Romains,
cet officier de valeur, cet amateur de fleurs,
ce vulgarisateur de l'horticulture dans le
centre tunisieii, ce grand ami des Roses,
s'est éteint l'an dernier, à ÎO ans, comblé
d'honneurs, de décorations, emportant l'es-
time de ses cî^îicitoyens; il repose en paix
sur ce vieux sol africain cju'il a tant aimé.
Un de ses anciens Turcns,
O. ROM.AIN.
Clievalier du Mérite .agricole,
Correspond;iiit du Journal diS Roses, en Tunisie.
*
* *
NOTE RIOGRAPFnOUE
sur le capitaine Lefront.
Eugène Lefront, était né près de Fontai-
nebleau, en ISil. Il apprit le métier de
jardinier, puis s'engagea à 18 ans. Il fit la
campagne de 1870-71 contre l'Allemagne,
passa sous-lieutenant, puis lieutenant au 48°
de ligne, et prit part à l'occupation de la
Tunisie en 1881, .\vec sa compagnie, il en-
tra un des premiers dans Kaimuan la
Ville-Sainte. Capitaine commandant une
compagnie franche, il parcourut le centre
Tunisien; il fit partie du 4= tirailleurs lors
de sa fonnation, en 188i, Chef admirable
sous tous les rapports, il créa un jardin
potager à Sousse, jardin qui est encore
celui du régiment stationné dans cette ville.
Mis à la retraite en 1892, le capitaine Le-
front prit part, dans la vie civile, à toutes
les manifestations de l'activité nationale :
il créa la musicpie de la ville de Sousse,
fut membre de la Chambre de Commerce
du centre, etc., etc.
Chevalier de la Légion d'honneur, com-
mandeur du Nicham Iftikar, officier du
Mérite agricole, officier d'académie, décoré
de la Médaille coloniale, le capitaine Le-
front est l'exemple du petit «nuTier par-
venu par son travail et son honnêteté.
n, R.
.OMMENT ON PREPARAIT L'?JàAU DE
;osE
Le Sirop de Rose et les Pastilles du Sérail, il y a cent ans.
Il nous a paru intéressant de faire con-
naître à nos lecteurs les procédés employés
au début du siècle dernier, ijour préi)arer
l'eau de rose, le sirop de rose, et les Pas-
tilles du Sérail, sortes de pàt.es odorantes
dont on confectionnait, alru's, des colliers
et des bijoux.
Ces divers i)r()cédés de fabrication que
nous emiinintoivi au vieux Manuel de Hoi-
tnrd, sont du reste, encore applicables au-
jourd'hui et à la portée de tous les ama-
teurs de roses. Nous serions reconnaissants
à ceux de nos lecteurs qui essayeront d'en
faire l'application, de bien vouloir nous
communiquer les résultais qu'ils auront
obtenus.
Voici ces iirocédés; c'est Roitard (pii
parle :
Il C'est par la distillation des pétales mon-
dés de la Ro.'ie de Puteaux, que les parfu-
meurs de Paris obtiennent l'eau de rose, et
l'essence de rose que les dames emploient
pour i)arfumer la i)luiiart de leurs cosmé-
tiques et de leurs colifichets.
Si quelque amateur était tenté de faire
lui-même de l'eau de rose, il nous saurait
gré, sans doute, de lui enseigner conunent
il doit agir.
On distille les roses avec l'ulambic; mais
on peut aussi s'en passer et voici comment :
On .se procure un vase de terre, bien ver-
nissé en dedans, large au sommet, étroit à
la base, ayant au moins 14 ou 15 pouces de
hauteur (1).
(t) lùiviion U m. 45,
JOURNAL JjES roses
129
On place sur son ouverture un canevas
clair, formant la poche; on remplit cette
l)oclie de pétales, de roses de Puteaux (1),
on remet |)ar dessus un second canevas et
on recouvre le tout avec une plaque de
tôle, ou de fer-blanc, fermant hermétique-
ment le vase.
Il ne s'agit plus que de jeter de la cendre
chaude sur ce couvercle, et d'entretenir
constamment un feu lent de chai bon sur
ta cendre. Il faut que la plaque de tôle soit
suffisamment échauffée pour communiquer
de la chaleur aux pétales, mais pas assez
j)Our les cuire, ou les brûler.
La partie aromatique de la rose tombe
goutte à goutte dans le fond du vase, avec
l'eau contenue dans les pétales. Quand
ceux-ci ne produisent plus d'eau et qu'il
n'y a plus que la vapeur qui entretient leur
humidité, il faut éteirdre le feu, laisser re-
froidir le vase avant de l'ouvrir, et l'opéra-
tion est terminée.
L'eau de rose ainsi faite est moins lim-
liide et d'une conservation moins longue
que celle distillée à l'alamhic, mais du reste
elle en a toutes les qualités.
Si l'iui veut distiller à l'alambic, il faut
se procuier un de ces instruments dont la
grandeur sera calculée sur la quantité des
pétales qu'on aura à distiller. Il y a de pe-
tits alambics en cuivre, dont le chapiteau
est en verre, qui sont très convenables pour
faire cette opération en petit.
On distille de troLs manières :
1° A feu nu.
2° Au bain-marie.
3" Au bain de sable.
Pouir distiller à nu, surtout avec un
grand alambic, il est nécessiiire d'adapter
au chapiteau un serpenteau que l'tm fait
po.'^ser dans un vase rempli d'une eau en-
tretenue constamment fraiclie. On monte hi
chaudière de l'alambic sur un petit four-
neau construit avec des briques et du mor-
tier de terre, puis on laisse sécher assez hi
maçonnerie pour que l'on puisse y niettii-
le feu sans être exiiosé à le voir se fendre.
On épluche parfaitement les pétale.s de
rose afin do n'y lai.sser aucune verdtire, et
on les jette dans la chaudière avec un peu
d'eau.
(1, Itrisa Uamascena Miller.
Quand lout est ajusté, et que l'on a bou-
ché tous les petits trous par où la vajjeur
pourrait s'échapper, on allume le feu, et on
l'entretient jusqu'à ce que l'opération soit
finie.
Tout le difficile est d'entretenir le feu de
manière à chauffer assez pour faire monter
la vapeur, et pas assez pour communiquer
à l'eau de rose un goût de brûlé.
\'oici ce qui se passe dans l'alambic : La
\apeur monte et se balance dans le cha-
piteau, puis elle entre dans le tube du ser-
lienteau; elle se condense contre les parois
froides de ce tube, et coule alors sous forme
liquide, dans la cornue ou autre vase dis-
posé à recevoir l'eau de rose. La portion
de vapeur qui se condense contre le chapi-
teau coule sur un linteau ou rebord inté-
rieur, qui la rend dans le tube du serpen-
teau.
On connaît que l'uiiération tire à sa fin,
lorsque l'eau de rose qui tombe goutte à
goutte dans le tube, perd insensiblement de
son odeur.
Dans une distillation bien faite, poussée
lentemer.t, on obtient toujours trois qualités
d'eau de rose. La première qui sort de
l'alambic a peu d'odeur, celle qui vient en-
suite, c'est-à-dire quand l'opération est
dans toute son activité, est toujours la
meilleure; celle qui vient la dernière a sou-
vent un goût amer ou de brûlé.
Si l'on distille dans un très petit alam-
bic, qui n'ait pas de serpenteau, il est in-
dispensable d'entourer le chapiteau avec
des linges mouillés que l'on changera le
plus fréqueninient possible, afin d'entrete-
nii' In, fi'aicheur de ses piirois.
La distilluilon au haiu-marie re diffère
de celle-ci, que parce que la chaudière, au
lirii d'être à nu sur le feu, est plongée d;nis
un vase reiniili d'iviu que l'on tient cons-
tamment à l'état d'i'hullition. Elle a cet
avaiilagc que jamais l'eau de r'ose n'ac-
quii'it un giiùt de brûlé.
Ilans la, flistillatirin au liaiii de sahle,
l'c.iu du vasr dan'i IfqiK'l es! plac-ée la
cliaiidirfp, est remplacée par du sable fin.
Il faut jiéanmoirs ménager son feu avec
attention, car le goût de bnilé, quoique se
connnuniquaut nmins pi'om)ifi>iii"'iit. ne luis-
130
JOURNAL DES ROSES
se pas que de se faire s-entir si on pcjusse
trop vivement le feu.
Tels sont les procédés qu'il suffit à un
amateur de corinaitre; l'expérience seule
peut lui apprendre le neste.
On peut faire, sans alamliic, un siniji
de roses excellent ixiur parfumer des li-
queurs et des confitures, voici comment :
Il faut prendre des i)étales de roses de
Puteaux, ou de tous les mois, et les éplu-
cher avec beaucoup plus de soin encore que
lorsqu'il s'agit de faire de l'eau de rose. Il
est même nécessaire de les prendre un à
un et d'en enlever toute la partie blanche
de l'onglet.
Cela fait, on j)rend un vase de faïence
ou de porcelaine et l'on étend au fond un
lit de sucre en poudre; on place un lit de
pétales d'un doigt d'éi)ai?seur, un second
lit de jjoudre de sucre, un nouveau lit de
pétales, et ainsi de suite jusqu'à ce que le
vase soit plein. Alors on met une planchette
en forme de couvercle, et l'on place dessus
un poids assez lourd pour opérer une lé-
gère pression.
Peu à peu les pétaLes s'affaissent, et après
quelques jours on voit surnager un sirop
épais, parfumé, qu'on lève avec une cuillère
si on le destine à parfumer des confitures.
On lave ensuite lies pétales avec de la
bonne eau-de-vie, et l'on a un autre sirop
pour parfumer les liqueurs.
Sous le nom de Pastilles du Sérail, on a
vendu à Paris des pâtes odorantes, dont on
faisait des colliers, des têtes d'éi)ingles et
autres bijoux. Voici conuneiit mi fabrii|ue
ces sortes de joujoux.
On jette dans un murtier de niailire des
pétales de rose odorante, et on les pile
jusqu'à ce qu'ils soient réduits en pâte,
alors on y ajoute un peu de gomme en pou-
dre et on continue à triturer jusqu'à ce que
la. pâte soit très fine, et n'offre plus aucun
petit filament. Si l'on veut que les pastilles
aient une belle couleur noire, on mélange
avec la iiàte un peu de noir d'ivoire, ou,
[lour leur donner une belle teinte brune, du
cinabre ou du veirinilhui.
Lorsqu'à force d'avoir été triturée, la
pâte a pris uns certaine fermeté, on lui
donne la figure que l'on veut, en la mode-
lant avec les doigts, ou avec un moule.
Il ne s'agit plus ensuite que de faire sé-
cher à l'ombre, ou dans une étuve, mais
peu chauffée.
Les bijoux faits avec cette pâte, se mon-
tent très aisément sur or, sur argent ou sur
cuivre. Ils conservent une odeur agréable
pendant plusieurs années.
Lorsqu'on n'y met pas de gomme, ils sont
un peu plus odorants, mais ils ont beau-
coup moins de solidité et ne peuvent se
monter sur métaux (pie difficilement.
Comme ces joujoux ont trop peu d'im-
portance pour qu'un amateur veuille faire
la dépense de moules propres à leur don-
ner une forme agréal)le, voici comment ou
peut y suppléer.
On prend un bijou en or ou en argent
et on fait dessus un moule avec du plâtre
de Paris, très fin, et délayé dans l'eau.
Lorsque le plâtre est bien pris, on en ex-
trait la matrice avec précaution, pour ne
rien briser, on le nettoie avec un couteau
ou un canif de toutes les bavures qu'il peut
avoir, et on le laisse pariaitement sécher.
On, huile l'intérieur du moule pour que la
pâte ne s'y attache jias, et cette jirécau-
tiiin n'est jtas indispensable si la pâte est
trè.s ferme et le moule bien sec.
Nous n'avons pas besoin de dire que jiûur
les objets qui ont plusieui's surfaces, le
moule doit être de deux, trois, ou plusieurs
pièces. "
.HRONIÛUE
LORTICOLE
rENERALE
SOMM-MliK ; .Mi'téoroioiîie : Ci' tnn: futjiiiii 1912.— Luc liécoiiipenst' liii-njuslilièc — Nt'croloRio : M. Isiinuiiicl (intPPON.
— .libres e( arbustes nouveaux ou jieu ronnus (suite). — Kxporlalion des l'iuils frais de la province du Cap.
Météorologie. Ce que fut h in 1912. — de 0° 3 à la moyenne de 50 ans (IS.'ïl à
La pressiim barométrique moyenne est in- 1900), alors que depuis le mois de mai 1911,
férieure de 2 "/"" 4 à la normale de juin. La les moyennes mensuelles de la température
température moyenne de 16° 2 est inférieure avaient été en excès sur leurs normales res-
«
I
JOURNAL DES K0SE,5
13J
X>ectives. On compte dans cette période de
13 mois — du l'"' mai 1911 au 1" juin 1912
— 6 mois très cliauds, dont un exceptionnel,
août 1911.
Pluie totale du mois, 81 '" '" 5 en 35 heu-
!■«« 6, réparties sur 18 jours.
Insolatifm : Durée possible, 481 heures.
Durée effective, 227 heures 7, en 29 jours;
rapport, 0.47 (Observatoire du parc Saint-
Maur).
Une récompense bien justifiée
• — Nous lisons sous ce tiliê, dans le Moni-
teur d' Horticulture :
H Lorsque notre ami et cnllègue Eugène
Delaire, était Directeur du .Jardin botani-
que d'Orléans, en 1866, la Loire déborda.
E. Delaire en homme de cœur et de courage
coopéra au sauvetage d'un certain nombre
de victimes de l'inondation et reçut la Mé-
daille de sauvetage qui à cette époque, avait
besoin, comme les autres, d'être méritée
pour être obtenue.
« Le Conseil général dvi Loiret s'est sou-
venu, un peu tardivement de cet acte de
courage et vient d'attribuer au Doyen de
nos secrétaires généraux un prix de 300 fr.
Dotation sur les arrérages du legs du Ma-
jor Robichon destiné à récompenser les ac-
tes de courage et de dévouiement. »
Nous applaudissons à la décision du Con-
seil général du Loiret, et nous adressons à
notre ami Delaire nos plus vives félicita-
tions.
*
* *
Nécrologie
^L Edoi ARD GRIFFON. — Nous avons été
douloureusement surpris en apprenant la
mort de M. Edouard Griffon, directeur ad-
joint de la station de pathologie végétale et
professeur à l'Ecnle nationale d'agriculture
de Grigiion.
M. Griffon n'était âgé que de 43 ans, et
tout laissait prévoir jjour lui une carrière
au.ssi brillantiC qu'éminemment utile à la
science liorticole et même à la science pure.
C'était un des savants les plus autorisés
dans la biologie végétale: les importantes
recherches auxquelles il se livrait, les tra-
vaux qu'il publiait lui donnaient une auto-
rité incontestée. La Société Nationale d'hor-
ticulture de France l'avait nommé président
de sa section des études scientifiques, qui
ressentira cruell«ment les effets de la perte
qu'elle éprouve. .-V la dernjère conférence de
génétique de Paris, il prit une part très
large aux travaux de cette conférence, et
publia un mémoire très remarqué sur les
hybi'ides-asexuels.
C'était un savant dont on aimait à pren-
dre l'avis dans les cas embarrassants, et sa
mort laissera un vide profond autour de
ceux qui, comme nous, avaient recours à ses
lumières.
Nous adressons nos plus respectueuses
condoléances à sa famille, et un souvenir
douloureusement ému à sa mémoire.
COCHET-COCHET.
*
•k -k
Arbres et Arbustes nouveaux ou peu
CONNUS (suite).
10. Rhodode.ndron flavidum Flanchet, (llo-
tanical Magaz/ne, 1910, pi. 8.326).
-Arliuste de 40-60 centimètres de hauteur,
très ramifié, à rtuneaux grêles et dont tous
les organes, excepté les corolles sont cou-
vertes de fines écailles. Les feuilles rappro-
chées, coriaces, persistantes sont arrondies
à lu liase, récurvées, écailleuses sur les
deux faces, vert foncé en dessus, plus pâle
en dessous, avec la nervure centrale cana-
liculée. Les fleurs jaunes sont réunies par
3-5 au sommet des rameaux; le calice est
à lobes inégaux, acuminés, réfléchis; la co-
rolle presque régulière et presque rotacée,
de 3 centimètres de diamètre, a les lobes
arrondis et ondulés; les étamines iilus cour-
tes que la corolle, au nombre de 10 ont les
anthères jaunes.
Ce petit arbuste habite la Chine occiden-
tale, d'ni'i les graines furent envoyées par
M. E. IL W'iLson à MM. James Veitch et
fils; les plantes qui en proviennent fleuri-
rent en 1909, dans leur pépinière de Coom-
be-\\'ood. Il pr(»spère en plein air dans les
mêmes conditions que ses congénères et se
reconnnande surtmit par sa floraison pré-
coce, en avril, et la nuance jaune clair de
ses fleurs.
11. Rubus V'EiTCHi, Rolfe [Kew Bulletin,
1910, p. 49).
Buisson d'un port régulier avec des tiges
dressées, arrondies, glabres et des rameaux
132
JOURNAL DES H OSES
grêles, recouverts d'une jjoussière i)ur])u-
Tine, armés de iRuuhreuses épines droites
et minces. Les feuilles pennées, dépassant
22 centimètres de longueur ont 3-6 paires de
folioles, avec la foliole terminale allongée,
pinnatifide. Les folioles les plus basses, de
2 centimètres et demi à 5 centimètres de
longueur sont uvales, grossièrement den-
tées, chaque paire devenant successivement
plus petite en se rapprochant du sommet;
«lies sont vert brillant en-dessus, tomen-
teuses grises en dessous; le pétiole commun
est anné d'épines comme les tiges. Les
fleurs à calice très pubescent et à pétales
rouige pourpre sont réunies en panicuL'-;
terminales, aplaties, très i>eu fournies.
Cette remarquable espèce fut découverte
par M. E. H. NN'ilson, dans la vallée de
Min (Chine occidentale), croissant à 2.100
mètres d'élévation dans les endroits secs.
Elle a été introduite en Europe par MM.
Veitch et fils, chez qui elle a fleuri en 1908.
(A suivrr). F. TES.N'iEn.
*
* *
Exportation des fruits frais de
la province du Cap.
N'uis extia>nns de L(i feuille d' injoriiia-
tiuli dit niiiiialri'c de t'ayriritltiiri', à l'in-
tention de nos lecteurs s'occupant d'arbori-
culture fruitière, ou habitant les ci>lonies
françaises, la note suivante dont l'impor-
tance ne leur échappera pas :
Le journal de ragriculture de l'union
Sud-Africaine, vient de puliiier, dans son
numéro de janvier 1012 un article très in-
téressant et détaillé sur le conuuerce d'ex-
portation des fruits frais de la provirife du
Cap, pendant l'année 1911. Nous en ex-
trayons quelques passages :
En treize ans, de 1899 à 1911, re.xportation
de ces fruits en .Angleterre, en Europe et P'U
Amérique est montée de 10.817 caisses à
245.519 caisses, ainsi (|uc le mnntr.' le ta-
bleau suivant :
1899
190f.
1907
1908
10.W17 caisses
59.866 —
82.355 —
172..')22 —
1909 201.871 —
1911 245.549 —
Pendant les six dernières années, les ex-
portations de iièches, de poires, de prunes
et de brugnons ont iilus que triplé.
Quant aux raisins, malgré la quantité con-
sidérable employée sur place pour la fabri-
cation du vin et du " brandy » l'augmenta-
tion est plus grande encore. Alors qu'on en
avait exi)édié 15.491 caisses en 1906, il en a
été exporté 86.030 caisses en 1911.
Pendant ces mêmes six dernières années,
les exportations d'abricots sont mt)ntée.s de
800 caisses à 8.000 caisses. Depuis quelque
temps, l'union exporta aussi des melons,
ainsi que des mangues.
Les fruits frais de l'Afrique du Sud
commencent à être connus et appréciés sur
les principaux marchés de l'Europe où ils
arrivent en dix-sept jours, de décembre à
mai, c'est-à-dire, à une époque où l'hémis-
phère nord (toute l'Europe, l'Amérique, l'A-
frique et l'Asie du Nord) n'en produit pa.s
tncore.
Les i)rix obtenus, surtout loi'sque les fruits
arrivent en bon état, sont généralement bons
et l'on a vu des caisses Lntières de pèches
de l'Afrique du Sud se vendre à Londres, en
décemljre dernier, jusqu'à £ 0-1-0 (1 fr. 90)
la pêche.
Un agent commercial, nommé par le .gou-
vernement de l'union, réside toute l'année
à Londres pour s'occuper de la vente de
tous les produits de la province du Cap. Les
trois autres provinces (Transvaal, Natal,
Orange) ont du retste également à Londres
un agent commercial pour chacune d'elles.
.Vu-dessus de ces agents, le gouvernement
(le l'union a en plus à Londres un haut
commissaire. De son côté, le gouvernement
britannique a des agents conunerciaux dans
Imites les provinces de l'union. Tcuis ces
fonctionnaires sont très largement jiayés et
cette iirganisatlcui de centralisation, .■-.i lira-
tique pour le développement du ronnnerce,
iiiéiiir iiiilrr iilli'iilidii. l-'.lh' aide jiuissam-
ment à faire de l.ondi-es le jiius grand mar-
ché du monde.
CÛCIIET-COCHET.
Le Propriétaire-Gérant: CH. COCHET.
UE'.rN'. — iMPiinir TUE HnuMuK.f: im E. Li.r.iiANh, niF bancki., 23.
Voyage d*Etudes en Allemagne
Le « Journal d'Allemagne » journal français paraissant à Berlin,
Friedriclistrasse, '^'o, et représentant nos intérêts en Allemagne, organise
de concert avec le Comité des Voyages d'Etudes Internationaux, un
voyage de huit jours à Berlin, du 8 au i ^ août.
Ce voyage a surtout pour but de permettre aux négociants français de
se rendre compte, dans des conditions exceptionnellement avantageuses,
du vaste champ d'affaires que l'Allemagne présente pour l'industrie et le
commerce français. Le coût de ce voyage n'est. en effet que de loo fr. par
personne en 3" cl., 1^0 fr. en 2' cl., 200 fr. en T'cl., tous frais compris,
soit billet aller et retour Paris-Berlin, logement, repas avec boisson, guides,
interprètes, excursion à Potsdam, visites de théâtre ou music-hall, etc.
Les voyageurs s'arrêteront un jour à Diisseldorf-sur-le-Rhin, ville de
grand intérêt, pour y visiter l'Exposition des Villes d'Allemagne. Ils auront
ainsi l'occasion de voir réunis les résultats des efforts de l'industrie et du
commerce des grands centres allemands.
Le 1 5 août aura lieu à Berlin la visite des champs d'épandage
OU SE FAIT LA CULTURE DES ROSIERS.
Nous ne pouvons qu'applaudir à cette heureuse initiative. Espérons que
ces efforts ne seront pas vains pour ouvrir de nouveaux débouchés à nos
produits.
Se faire inscrire d'urgence, AVANT LE 5 AOUT, à VAGEJ^CE
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JOURNAL des ROSES
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correspondance.
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36' ANNEE
>■ -O n ^ te* o- o o O o- O C
SEPTEMBRE 1912
N° 9
JOURNAL DES ROSES
(ROSA INTER FLORES)
REVUE D'ARBORICULTURE ORNEMENTALE
Publicattoix Jïlensuelle Spéciale
FONDÉE PAR
M. Se I PI ON COCHET
Horticulteur-Rosiériste, Chevalier de l'Ordre du Christ de Portugal et de l'Ordre de Mélusine
M. Camille BERNARDIN
Conseiller Général, Président et Vice-Président dj plusieurs Sociétés d'Horticulture
M. Pierre COCHET
Horticulteur-Rosiérists Chevalier du Mérite agricole, Président, Vice-Président
et Membre de nombreuses Sociétés Horticoles Françaises et Etrangères
ET RÉDIGÉ
AVEC LE CONCOURS ET LA COLLABORATION
d'horticulteurs , ROSIÉRISTES , AMATEURS DE ROSES DE FRANCE ET DE L'ÉTRANGER
COCHET-COCHET, Horticulteur-Rosiériste.
A COUBERT (Seine-et-Marne)
Directeur-Propriétaire — Téléphone 11
SOMMAIRE DES ARTICLES «
Chronique des P.oses. — Dans les Uosiers : En SeiiteiiiInH. — Rose Co7irad Strassheim (hybride de thé;. —
Les Koses Sœurs (poésie). — Sur la pharmacopée de la Rose il y a cent ans. — Rose Stadtrat Glaseï'
(hybride de thé). — Le Rosier dans les cinq jiarties du Monde : La Rose en Egypte; Le Rosier ancien de
l'Egypte; La Rose à Madagascar. — Chronique Ilorlicnio générale.
Planche coloriée: Rose ST.\DTRAT (iLVSER flIvimihK r.i: Thé).
PRIX DE L'ABONNEMENT :
France : Un An, 12 Francs. — Six Mois, 7 Francs
Europe : Un An, 13 fr. 50. — Six Mois, 7 fr. 70
Amérique, Afrique, Asie, Océanie : U.v An, 14 fr. 50 — Six Mois, 8 fr. 20
Les Abonnements parlent du 1" Janvier et du \" Juillet
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Jésus de 3'Mi p;ige?, nombreuses gravures et 16 chroinoliilioi;rapliies
tiers texte 20 fr.
A Ifrancliissemenl en plus.
JOURNAL DES ROSES
(Rosa inter Flores)
ET
REVUE D ARBORICULTURE ORNEMENTALE
1- SEPTEMBRE 191:2
1 '.BRaRY
NEW YOmC
.HRONIQUE DES
[OSES
MiMMAllîE : l'oésie. — Nécrologie : M. Kniile Tliouvenot. — Le Jiiliiléde la l'ose en Alleinagne? — Aulie Ijiiiil.
— Dén.issicn de M. l'aiicheron. — Mérite Agricole. — Une Kxpusilion générale et inlernatiniialc. — lui'
Kxposilioii fédérale iriiorlicultiire. — Vers la p.oteclion lie la propriété des plantes nouvelles.
Poésie :
Kusc.i, en inii je vois iiuiaiire
l'ii rcl'it si î'.y et si douj;
\uus iiKiurit'z bii'titùl; mais vi'ul-ètrc
l)i>is-jr mourir plus tôt nue vaus :
La Mort ijuc mon àmi' redoute
peut m'inrivcr iiirrssammi'nt
Vous mourri'z en un jnur, siius doute.
Et moi, jieut élri', eu un uiouieut.
(.\])bè de Chassaigne).
Nécrologie
M. liMlLE THOUVENOT. — Nous venons
d'iiliiiieiidre la flnnliiiireu.se nouvelle de la
innrt de notre collaborateur, M. Emile
Thouvenot, décédé à Ville-sur-Illon (Vos-
ges), à l'âge de ~X ans. Une iireinière lettre
nous faisant part de cette triste nouvelle ne
n(>u.s est pas parvenue. Dans une seconrle
lettre qui rions arrive, notre confrère, M.
Auguste Malaud, nous aiiprend ce inallieur,
et nous donne le.s détails qui suivent s\ir
notre regretté collaborateur :
i< In.si)ecteur principal des cliemins do
fer, M. Emile Thouvenot dût, par suite
d'un accident, [(rendre i)rématurément sa
retraite. Il .se retira à Ville-svir-Illon, son
Tome XXXVI.
village natal, près d'une .soeuj et d'une nièce
qui l'entourèrent de soins dévoués.
« Il se consacra bientôt entièrement a'i
jardinage ©t il fut rapidenieiit conquis par
les charmes de la rose, à la culture de la-
quelle il se livra avec passion pendant 20
années, oubliant auijrès d'elle des douleurs,
parfois cruelles.
" L'apiirenti rosiériste devint bientôt un
maître, et le jardinet entourant .sa maison
iiii petit ijaiadis parsemé de rosiers déboi--
dant de vigueur et de santé.
Il M. Tliouvenot n'admettait dans son jar-
<lin ([ue les variétés hors ligne, les plus tlo-
rifnes et celles conservant le plus long-
tem|)s leurs corolles écloses. Chaque amiée,
il achetait les nouveautés. Les plus recom-
mandables étaient par lui muJtiiiliées, les
autres rejetées, impitoyablement.
" En lignes, en corbeilles, en groupes iso-
lés, en pleureurs sur très hautes tigç.s, en
grimpants palissés, en arceaux, partout des
roses à profusion; partout l'œil et la main
du maître assuraient l'ordre, les .soirrs né-
cessaires et la régularité.
i< .\ussi quelles merveilles dans ce ijetit
j)a radis terrestre qu'était le jardin de M.
Thouvenot ! ! La beauté de ce jardin pou-
vait être égalée sans doute, mais surjiassée,
jamais.
I*' Septembre 1912.
134
JOURNAL DES ROSES
(1 M. Thiiuvoiiut aimait la nvse avec pas-
sion; les roseraies célèbres : L'Hay, Baga-
telle, les rosiéristes renommés ont eu la vi-
site de ce beau vieillard, toujours à la re-
cherche de ])lus beau en ce qui concerne la
rose, et qui a écrit des pages enthousiastes
en l'honneur de sa fleur préférée qui, pour
tous ceux qui aiment le beau et la perfec-
tion, restera toujours la Reine des fleurs.
(( Auguste BALAUD. »
Nous prenons une large part au malheur
qui frappe la famille de notre regretté col-
laborateur, et nous la prions d'agréer nos
très respectueuses condoléances.
Le Jubilé de la Rose en Allenia
gne? ~ Plusieurs grands journaux poli-
tiques fran(.'ais, se faisant l'écho d'une Ga-
zette allemande, reproduisirent à la fin de
juillet dernier l'information suivante ;
« Dans la prfwince rhénane on se propose
Il de célébrer cette année le jubilé de la
II rose. Il y a juste onze siècles que l'enipe-
II reur Charlenuigne a introduit la culture
Il de cette fleur dans l'emiiire des Francs.
Il Une ordonnance royale de 813 prescrit
Il même d'en planter dans tous les jardins
Il des châteaux royaux. Bientôt après, on
Il voyait dans toutes les contrées du Rhin,
Il et surtout en Alsace, la rose remplacer'
Il l'églantine qui était déjà corviiue depuis
Il le règne des Romains. »
Cette information nous valut, de la part
de nos lecteurs, i)lusieurs demandes de ren-
seignements; c'était inévitable.
Nous nous sommes adressé à diverses
sources compétentes et très autorisées pour
avilir des lenseigneiiieiits |ilns iirécis, nu
liiiil au miiliis ciiiilii in;itiiin de rinfurmal iiui
(pii précède : de partnut nous avons rei;u
des réponses négatives. On ne .sait rien; un
se demande ce que cela veut dire...
Nous vennns do recevoir, enfin, ur,e com-
munication pui.sée à une source qui nmis
permet d'en affirmer la rigoureuse exacti-
tude et d'où il i-ésulte « que dans aucune
ville d'Allemagne, le jnl)ilé de la Rose ne
sera fêté cette année. »
Si ce jubilé est fêté plus tard, nous en
reparlerons.
Autre bruit. — H serait fortement
question, nous assure-t-on, d'un projet d'ex-
position. rétro.si)ective de la Rose, à Paris.
On présenterait là la rose sauvage,
et à côté d'elle toutes les fomies anciennes
qui sont iian'enues jusqu'à nous et qui
pourraient donner au )nililic une idée assez
exacte, bien que rvaturellement fort incom-
rJète, des niodiflcations successives qu'a su-
bies la Reine des fleurs pour arriver à la
perfection qu'elle possède actuellement.
Espérons que cet intéressant projet sera
réalisé et que cette instriictive exposition
verra, le jour |irochainement.
Démission de M Fauclieron. —
Nous apprenons avec regret que, malgré
les instances de nos collègues, M. Fauche-
ron a, ]iour des raisons personnelles, donné
et maintenu sa démission de secrétaire gé-
néral de la Snr}t''!r française des Uosicris-
lr.s. Il est remplacé dans ses fiuictions par
M. Albert Boutin.
Le nouveau siège du secrétariat général
n'est nas encore fixé.
Mérite Agricole. Nous apprenons
avec plaisir iiue .Madame .Iules Gruvereaux,
vice^présidente de la Société française des
Rosiéristes, vieid. d'être niunmée chevalier
du Mérite agricole. Nous adressons nos plus
respectueuses félicitât ion.-; à Madame .lulcs
Gi'axcreanx.
Une Exposition générale et in-
ternationale des produits de l'horticul-
ture est organisée à Vitry -sur-Seine, )iar la
Société régionale d'horticulture de celte
ville, du 31 au 3'.t cnui'anl.
JOURNAL DES KOSES
135
Adresser les demandes d'admission à M.
Georges, 14, me Eiigène-Pelletan, à Vitry.
Le 15" concours est réservé aux Rosiers
tiges.
Le 16" aux Rosiers nains ou francs de
|iieds et le ■ii'' à la plus belle collection de
Roses en fleurs counées.
Une Exposition fédéraie d hor
ticulture est organisée par la Fédération
des Sociétés horticoles du Gard, de l'Hé-
rault, de V'aucluse et des Pyrénées-Orien-
tales les 24, 25, 2C et 27 octobre prochain, à
Avigr^n.
40" Concoiiis : La plus belle collection da
Roses présentées en pots.
41" Coiicniir.t : La plus belle et la pluuS
nombreuse collection de Roses €n fleurs
Coupées.
-Adresser les d.emandes pour couicourir, à
M. le secrétaire général, 92, rue .Joiseph-Ver-
nct à Avignon, avant le Kl nctobi-e, terme
de rigueur.
Vers la protection de la pro
priété des plantes nouvelles- — En
confnniiité des décisiims jniscs aux congrès
internationaux de l'Union horticole profes-
sioinii'llc Mlcinatlunalfi tenus en 1911 à Lu-
xembourg et à Londres en 1912, il a été dé-
cidé de commencer, dès cette année, l'en-
registrement des variétés nouvelles de ro-
siers qui s&ront mises au commerce cet au-
tomne.
On voudrait arriver à établir une liste,
pour ainsi dire officielle, des roses nou-
velles avec description sommaire (trois li-
gnes an plus) faite par les obtenteurs eux-
mêmes.
Ceux-ci devroff mentionner dans quelle
série de rosiers doit être classée la variété
nouvelle; en d'autres termes l'obtenteur de-
vra indiquer si la nouveauté est un Ibé, un
liyinide de thé, etc. (si possible donner les
descriptions en Français, en -Anglais et en
-A.llemar/d).
Le .=;oin de dresser cette liste a été confié,
pour commencer, à M. Brault, directeur des
Iiépinières André Leroy, à -\ngers.
Les obteinteurs d© Roses nouvelles de-
vront dopic adre.sser la liste de leurs nou-
veautés à M. liiuult qui en accusera récep-
tion au fur et à mesure de leur ordre d'ar-
i-ivée, et indiquera ei!j même temijs le nu-
méro d'ordre d'inscription sur le registre
spécial officiel.
Pour couvrir les frais d'imiiression, d'en-
voi et autres de la liste générale que M.
Brault enverra en fin de saison et à la de-
mande de chacun, il a été décidé qu'il sera
perçu un droit d'enregistrement de 2 francs
par variété nouvelle inscrite.
Tout envoi non accompagné des frais
d'enregistrement sera, considéré comme nul
et non avenu.
Cet appel aux semeurs de roses ;est signé :
A. Brault, Muller,
Ra/foii,;,,. l'nihiciil ,ir VU. H. P. l.
Vtci'nkul lit' Ai Sairtc des Pt'piliit'iistcs
itUi'iihnuh.
lia US le même ordre d'idées, la Section
(/'■.s Etudes écononnques de la Société Na-
tionale d'horlicultaie de France a consacré
plu.sieurs séances à l'examen des questions
intéressant la propriété des obtentions nou-
velles. L'étude de ces questions a été résu-
mée dans deux rapports fort intéressants
et très documentés'.
La Section des Etudes économiques a con-
clu à la nécessité, pour la Société N. H.
F. de prendre, de concert avec les bureaux
étrangers, l'initiative d'un, r)rojet qui sera
soumis à la Védérullon des Sociétés d'Iior-
ticulture de France^ piojet qui, mis au
point, pfHirra servir de base à la, discutioii
et au vote par les chand)i"cs françaises,
d'une loi assurant aux ohlciileurs de plan-
tes niiuvelles l;i. pi-opriété de leurs créations.
COCIiET-COCHET.
186
JOURNAL D E S R l) S E S
)ANS LES
OSIERS
En Septembre. — Terminer d'ur-
gence l'écussonnage des églantiers. Il est
rars, en effet, qu'il soit possible de prati-
quer cette opération sur ce sujet après le 10
septembre, et bien souvent les résultats
qu'on obtient à cette époque sont plutôt
mauvais.
Le Rusa La.ra (Hort.) ne peut pas être
écussimné plus tardivement; quant au R.
piilijantlia iijpc, au Multillorc de lu Griffc-
laic et à Vlndica Major, nous l'avons déjà
dit, ils peuvent généralement être écus-
sonnés avec chance de succès, pendant tout
le cours de ce mois; mais mieux vaut ter-
miner la greffe en écusson avant le 15 sep-
tembre.
Continuer le traitement contre la rouiUe,
le blanc et les pucerons; les soins de pro-
preté au sol, et l'ébourgeonnage ne seront
pas négligés; avoir soin de couper les re-
jets à leair i>oint d'insertion et, pour ce
faire, dégarnir, s'il le faut, partiellement
le pied des rosiei-s de la terre qui recou-
vre l'endroit où le drageon a pris nais-
sance.
Enlever radicalement les fleure fanées, et
les graines qu'on ne réserve pas pour les
semer; on prépare ainsi une belle floraison
d'autonnie, et on augmente la grosseur des
roses.
On commence vers la lin ilii nmis, la ré-
colte des graines provenant de féconda-
tion artificielle i)ratiquée de bonne heure.
Cette récolte s'opère au fur et à meisu.re de
la comi)lète maturité des récejjlaclps. I,e.<-
graines sont mises dans de petites hnîtpis
portant lo imni des ascendants.
On li>s i)rendra là, pour les mettre à stra-
tilier, vers les premiers jours de nnvonibre.
Se méfier des rongeurs.
Si on craint les oiseaux, ou les rongeurs,
on peut récolter fin septembre les grain.s
d'églantiers divers, destinés à la produc-
tion des semis pour la greffe; mais il vaut
mieux ne commencer cette recuite qu'en oc-
tolire.
Il en est de même de l'arrachage des
églantiers devant servir de sujets pour gref-
fer, qu'on pourrait, en les entourant de
grands soins, arracher à la fin de septem-
bre, mais dont il est préférable de ne com-
mencer la récolte que dans le courant du
mois suivant.
Nous donnex'ons, en octobre, la manière
d'arracher les églantiers, et celle d'en se-
mer les graines.
On commence vers le 15 septembre le
chauffage en seri-es ou la mise sous châssis
froids, des rosiers qu'on veut faire fleurir
à l'automne, soit pour en cueillir les flejurs,
soit pour la garniture des appartements
avec les plantes en pots.
Aérer serres ou châssis le ijlus possible;
bassinages fréquents. Nombreux soufrages
contre le blanc.
C'est le bon moment de faire des boutures
sons cloches.
Les faire avec talon et laisser au som-
met deux feuilles, en ne conservant à cha-
cune d'elles qu'une paire de folioles.
Les piquer eu terre très légère — terre
franche, sable, et terre de bruyères par
tiers, i)ar exemple; — bassiner très légè-
rement, couvrir de cloches. Ombrer forte-
ment pour commencer; juiis donner plus de
jour, et habituer les boutures à l'air, quand
on suppose la reprise assurée.
Ces boutures peuvent passer l'hiver sous
les cloches où elles se sont enracinées. On
peut également les mettre dans de petits
godets et les placer sous châssis froids pi>ur
l'hiver.
D.iiis un cas, connue dans l'autre, il cou-
\leiit (le les garantir des grands froids en
enliinrant les cloches avec des feuilles sè-
ches si elles restent sous cloches, et en cou-
vrant les châssis de bons paillassons, si
elles sont mises en godets.
On les met en pleine terre en mai, en sui-M
vaut les indications que nous avons don-"
nées dans le Ion mal des Roses de mai 1912.
COCHET-COCHET.
JOURNAL DES KOSES
137
OSE
.ONRAD
)TRASSHEIM (Hybride de Thé'
Lorsqu'on (uircourt au hasard les pages
d'un catalogue de rosiers, les nonis pas-
sent devant nos yeux sans laisser d'autre
inipres,sion que celle vague et subtile que
produit le nom plus ou moins sympa-
tliique d'une variété, plus ou moins compli-
quée im qui attire l'attention.
Malgré cela, il y a souvent une parcelle
de suggestion aimable dans le nom des
roses, ce qui fait que nous nous arrêtons à
la lectui^ de leur descrii)tion, en nous rap-
jtelant des événements et des souvenirs qui
nous disent q\ielque chose du passé et aussi
des splendeurs de sa gloire.
Lorsqu'apparaissent les noms de : Iiiijié-
ralricr Eugénif, Xajwléon lll, Victor Hugo,
Li'on Oaiiibi'ttii, Président Thiers, etc., tout
un tableau du dernier siècle de la France,
au cours de ses grandeurs et de ses mal-
heurs, se déroule à notre mémoire. Le jardi-
na.ge a voulu laisser également ces noms
inscrits sur les jalons de la marche pro-
gressive qui a été suivie, comme étant liés à
l'histoire de ses plus belles transformations.
Mais à côté du défilé de ces noms histori-
ques, on rencontre ceux de simpiles in-
connus ou amateurs qui ont parcouru un
orbite plus restreint et une autre sphère
plus distincte. Ce sont là les noms de cul-
tivateurs, d'amateurs, de producteurs de
roses, de tous ceux enfin qui vivent la vie
intense du labeur prulifique, en arrachant
de nouveaux secret.s à la nature, prodigue
dans ses l)€antés distributives et récom|ien-
sant l'effort iiar les fruits qu'elle do.^ne,
lorsqu'on l'a éveillée au contact heureux
d'un bai.'^r artificiel.
F,t plus dignes que le nom des princes et
des potentats, sont les noms de ces artifices
qui r«us procurent le plaisir ineffable de
chercher toujours à découvrir le mysté-
rieux voile du nouveau et du beau, et la
nouveauté dans .ses créations multiples, avec
le désir ardent et constant du i)ei-fectioii-
nement.
Comnil SIriixslirhii est un rrom connu par-
mi ceux (|ui cultivent les roses. M'M. Sou-
pert et Xotting luit voulu lui accorder l'Iiom-
niage de leur sympatliie, et de là vient
qu'un de leurs beaux produits porte ce nom,
lequel se perpétuera, au cours des années,
en conservant un rang de .suprématie in-
discutable.
Peut-être Conrad Strasxhcim n'est-elle pas
suffisamment divulguée ici pour que l'on
puisse apprécier ses qualités; les roses font
leutenient leur chemin et celle qui ne triom-
l)be lias devant l'effort laborieux du culti-
vateur, ou de .ses possesseurs, re réussira
pas à triompher à l'aide de la réclame;
c'est seulement sur la base de mérites
réels, que les roses se maintiennent, se ré-
pandent dans le public et se nuiltiijlient.
La rose Conrad Strasshriiu a été présen-
tée à l'Exposition universelle de Paris, en
1900. .Je l'ai ajoutée à ma collection en
10(1,5, trois années après qu'elle eut été mise
en vente. Ses premières fleurs me donnèrent
le plaisir d'admirer une grande rose. Peu
à peu, année par année, au cours du déve-
loppement de ce modèle, j'ai pu contrôler
une à une toutes ses bonnes qualités. La
plante est vigoureuse, forte et réfractaire
aux maladies. Elle forme un arbuste de
hauteur régulière, à feuillage vers foncé,
ses branches sont défendues par des aiguil-
lons grands et forts.
I a. floraison la plus intense conmience
au printemps; ses fleurs se dressent sur
une tige haute et rigide: la fleur droite et
élégante formée par un petit nombre de
pétales se présente avec .ses couleui-s bril-
lantes et fraîches; l'intérieur est d'un rose
très pâle et le revers des pétales carmin-
rose. Ces deux totalités bien définies produi-
-crit la combinaison la plus élégante qui
<^-nit. Lc« pétales sont forts et le centre de
la fleur pTend une foirme sphérique au
moyen de pétales superposés d'une couleur
rose veloutée ou imitation de foulard de
soie. D'autre pari, les bourgeons, dès leur
apparition découvrent sa forme gracieu.se
et svelte les fleurs grandes et pleines se
montrent à raison de 4 à 5 par rameaux;
138
J 0 IT II ^" A L DES 1{ 0 S E S
quelque^s-unes se dressent sur la branche
centrale avec toute la splende-ur de leurs
formes.
La floraisnin cuntuiiie sans intei-i'uption
jusqu'au comniencenient de l'hiver ou des
fortes gelées, sans iierdre aucun de ses
attraits ni de sa beauté.
Comme plante de jardin, -elle est forte et
saine; comme rose d'exposition, elle compte
parmi les plus élégantejs et elle est défen-
due par sa robustes.se et sa vitalité q\ii la
rendent réfractaire aux maladies si ré-
pandues parmi kis plantes, conditions qui
la placent dans la catégorie des plus belles
roses et à un rang supérieur à celui d'autres
variétés plus répandues.
La rose Conrad Strasuheint, panni les
roses de son armée, si nous exceptons pour
d'autres raisons, la MUdred Giant, conserve
la jiremière place entre les ro.ses hybrides
de thé de 1902, lesquelles comj)tent parmi
elles des tyjies si réputés, tels que les Ro-
bert Scott, Pr,-ncc de Uiilgarir et Farbcn-
konigin.
Cette dernière variété est un autre pro-
duit de Madame Caroline Testouf, si prodi-
gue en descendants, que l'un peut dire
qu'elle maintient le record des descendants
de grand mérite.
Son autre ascendant est Charles Darjriv,
une rose ancienne et réputée; celle-ci, si
elle ne possédait d'autres mérites, aurait
celui d'être la plante génératrice d'un
exemplaire présentant des qualités si re-
marquables dont la figuration sera brillam-
ment mise en parallèle avec d'autres types
de son espèce et elle établit d'autre part
l'excellence des nouveautés obtenues par
MM. Soupert et Notting.
V.-F. BLANCO.
La Plata (République Argentine).
Germinal, juin 1912.
EUX
OSES SŒURS
A Miiiliiiiic Miiiii'-Rosi' L.
Ce qui met près de nous la sainte poésie,
Le plus noble soutien dans les plus sombres jours ;
Qui fait l'heure moins longue et les soucis moins lourds,
Bercés dans un parfum d'ineffable ambroisie ;
Ce qui donne le calme à notre àme ravie,
A nos sens le repos, sans suspendre le cours
Du Léthé bienfaisant aux ténébreux détours,
C'est l'ange du foyer où s'embellit la vie;
C'est l'épouse au front pur et la mère au cœur droit,
Gardienne de l'honneur abrité sous son toit.
Trésor de chaste amour et de bonté sereine.
Quand la Rose, exhalant ses suaves senteurs,
Laisse au soleil briller sa couronne de reine.
Je les compare et dis : n'ètes-vous pas deux sœurs }
A. LEBRUN.
j 0 r lî X A I. 1) !•: s K () s ]'] s
130
§UR LA JhARMACOPÈE DE LA ^OSE
D'IL Y A CENT ANS
Plusieurs abonnés et lecteurs nous de-
niaudent quelques nouvelles recettes con-
cernant l'emploi et les préparations de la
rose comme médicament, au siècle dernier.
Nous accédons à ce désir et enipiiintons
au Manut'l, de Hoitard, les détails qui vont
suivre (l'i :
La fleur la jilus remarquable par sa beau-
té et par le doux ]iarfum qu'elle répand au-
tour d'elle devait faire des enthousiastes, et
c'est aussi ce qui est arrivé. Des hommes,
enchantés de ses doux attraits, ont fait
comme tous les amants; ils ont vu dans l'ob-
jet de leur vive affection beaucoup plus de
qualités qu'il n'en possède réellement, et
des volumes ont été publiés sur les vertus
médicales de la Rose. Hipnocrate nous a
parlé le premier des vertus médicales de ce
végétal, et tous les auteurs qui lui ont suc-
cédé semblent s'être évertués à renchérir
les uns sur les autres.
Toiut amart de Flore que nous sommes,
nous n'en réduirons pas moins ces gros
volumes à peu de pages, pour ne dire que
la vérité, et nous la dirons tout entière.
Nous ferons mention, d'abord d'une pro
duction accidentelle qui se développe sur
quelques rosiers et particulièrement sur le
ro.sier des haies (Uosa Canina), par suite de
la piqûre d'un insecte connu par les natu-
ralistes sous le nom de Cynips de la Bose
(Cynips Hosup L.). C'est une substance spon-
gieuse, filamenteuse, quelquefo-'s grosse
comme un. œuf, en ayant à peu près la for-
me ovale, quelquefois arrondie, verte ou
I) Nnus sommes heiircns d'annoncer à nos Abonnés que
les choses du passé ii.téressent. que nous venons de trou-
»cr dans un livre, vieux de près de 400 ans, de curieux
procédés de préparation d'huile P.osat, d'eau de roses île
bonne senlfur, d'Huile de Rose de Damas, etc . Nous Tai-
sons clicher les heures représentant les alambics et bain
dt Marie (sic) accompagnant ces vieilles lecettcs, et nous
publierons le tout dans un prochain numéro, certain dcleur
être agréable.
.N. D. I, 11,
rougeàtie, et d'une .'»aveur à peine acerbe.
Elle est co'n-nue sous les différents noms
(Trpongc (l'églantier, de bécléoiiiir ou bé-
(légrir, et de Gallf du Rosirr.
Les anciens lui attribuaient toutes sortes
de vertus merveilleuses et la regardaient
connue un puissant astrin,gent. Soumise à
l'analyse chimique, ces vertus imaginaires
.se sont évanouies comme de la fumée, et si
l'on parle du bédéguar en médecine, c'est
])our rappeler un préjugé.
Ct)mme les vertus médicales des roses va-
rient un peu, en raison des espèces, nous
allons mentionner ces espèces les unes après
les autres en leur donnant les noms vul-
gaires sous lesquels elles sont connues par
les herboristes et les pharmaciens.
Nous parlerons aujourd'hui de celle qui
passe pour avoir le plus d'énergie.
Rosier de Provins, Rosier de France, rose
de Provins, Rose-Rouge {Rosa Gallica Lin.).
De toutes les parties de ce rosier, les pé-
tales seuls sont employés en médecine; ils
doivent être cueillis avant que la rose soit
épanouie, parce que sans cela ils perdraient
une grande partie de leur odeur et de leur
saveur. On profite du moment où le bouton
va s'ouvrir, quand les divisions du calice
commencent à s'écarter, de manière à lais-
ser aiiercevoir les pétales qui font saillie
pour .se déveloiiper. Aloi-s on les récolte et
un les monde; c'est-à-dire qu'on en sépare
exactement les calices, les éfamines et les
pistils.
Quelques personnes en séparent encore
l'onglet, parce qu'elles lu- attribuent des
vertus puigatives particulières. ■ Mais, au-
cune exi)érience positive ne constate ce fait
que les analyses chimiques démentent, et
cette opération minutieuse nous riarait tout
à fait inutnc.
Dans cet état de fi-aîcheur, les pétales
soi't amers, fail;lement odorantes, et un peu
acerbes.
140
JOURNAL DES E 0 S E S
Pour leur conserver ces qualités, il est in-
dispensable de les faire .sécher prompte-
nieiit à la chaleur d'une étuve ou d'un four,
car si on les laisse sécher lentement à l'air,
on a remarqué que leur odeur s'évapore en
grande partie, et qu'ils perdent de leur sa-
veur et de leurs propriétés. Ordinairement,
ils diminuent des cinq sixièmes de leur
poids en sëcliant c'est-à-dire que six livres
de pétales frais n'en produisent qu'une,
après leur dessication.
Il est nécessaire de savoir si les pétales
de Roses de Provins sont convenablement
desséchés, plus encore, s'ils aiipartiennent
sûrement à cette espèce. Voici comment on
les reconnaîtra. Ils sont petits, d'un beau
rouge foncé, excepté à l'onglet qui est d'un
jaune pâle. Ceux qui sont peu odorants,
d'un rouge pâle, dnnt la saveur n'est ni
amère, ni d'un acerbe prommcé, doivent
être rejetés.
Les pétales de Roses de Provins sont as-
triaigents et toniques. Leur action sur l'es-
tomac et les intestins, a pour effet d'aug-
menter le ton dans les tissus des organes,
ainsi qu'un certain resserrement et un ac-
croissement dans l'action, d'où résulte qu'ils
fortifient l'estomac, augmentent l'appétit, ac-
célèrent la digestion et la rendent complète,
remédient à l'anorexie, au relâchement des
intestiniS et au dévoiement.
On a vu quelquefois cet effet avoir assez
d'énergie jiour produire la constipation.
Quelquefois, il est arrivé que des injec-
tions préparées uniquement avec une décoc-
tion de pétales de Roses de Provins, ont
suffi pour arrêter subitement divers écou-
lements, ce (pii iirnuve l'intensité de leur
actiiin astringente.
On croit même qu'elle ne se borne pas à
la jiartie sur laquelle on la dirige, et que
des [(remières voies elle se propage aux or-
ganes éloignés, car i)lu«icurs observations
ont prouvé qu'en donnant des Roses de Pro-
vins à l'intérieur, on a pu arrêter les hémor-
ragieis atoiiiques de divers organes, pa''
exemple du nnumnn.
Si on s'en raijporte au témoignage de plu-
sieurs médecins, ce serait surtout dans les
phtisies pulmonaires ([ue les lîoses de Pro-
1 vins montreraient une grande efficacité. Des
praticiers prétendent avoir guéri des phti-
sies tuberculeuses déclarées, par le seul usa-
ge de la conserve de rose donnée à haute
dose. Ceci nie parait fort difficile à croire,
et je m'appuie sur l'autorité d'un médecin
aussi instruit qu'estimable, M. le docteur
Gautier, auteur du Mcunu'l des plantes mé-
(llchhales. » Ce n'était probablement, dit-il,
que des catarrties chroniques avec toux fré-
quente et expectoration de matière d'appa-
rence purulente, entretenue i)ar une atonie
de la membrane muqueuse du poumon. La
conserve, dans ce cas, agit autant par ac-
tion tonique de la rose que par la proiu'iété
analeptique du sucre. »
Les Roses de Provins prises en conserve,
aident au rétablissement des forces, prépa-
rent la supiiression des sueurs et du dévoie-
ment coUiquatif, quand ces symptômes exis-
tent, de l'exporation, de la fièvre, et par
suite de la toux. Mais pour obtenir ces heu-
reux résultats, jum seulement il faut que les
[H)umons ne soient pas altérés dans leur
contexture, mais encore que les accidents
qui ont pu faire croire à la pulmonie en la
simulant, ne soient ni causés, ni entretenus
par une trop forte irritation, moire encore
par une inflammation sourde que l'action
tonique de la rose augmenterait indubita-
blement.
Ou partagera sûrement mon opinion,
quand on réfléchira que les Roses de Pro-
vins, administrées en poudre, à la do.se
d'un gros, sont assez excitantes pour déter-
miner des évacuations alvires.
L'action des roses sur le système ner-
veux ne paraît résider que dans leur arôme,
car elle n'est bien marquée que lorsqu'on
emi)loie leur liuile essentielle.
Crtte liviile essentielle s'administrait au-
trefiiis connue coidiale et ciphalique. Au-
jourd'hui on ne s'en sert jdus que pour aro-
matiser les piitinns excitantes, et déguiser
aux malades leur odeui- et l?ur saveur désa-
gréables.
Les Rofss de Provins s'emploient assez
■ouvent à l'extérioir. et paraissent être du
petit nond)re des toiuques dont les effets
sont bien cmistatés. En décnctiiin, dans du
JOURNAL DES ROSES. Coubert iSeine-s-marnei France. 1 SEPTEMBRE 1912.
STADTRAT GLASER
(Hybride de The)
JOURNAL D ]-; S R O S E S
141
vin rouge, elks ont souvent guéri les ul-
cères atoniques, sans doute par l'astric-
tion légère qu'occasii muait leur application
sur les parti^.s malades. Elles diminuent,
ou quelquefois suppriment les écoul-ements
atoniques des muqueuses; ojièrenf, ou an
moins préparent, la résolution des tumeurs
indolentes, froides. Elles fortifient les par-
ties relâchées dans beaucoup de cas, et par-
ticulièrement d'.ins la chute du rectum.
On soumet les pétales de roses à plusieurs
sortes de préparations, en rais^on de l'usage
qu'on en veut faire. Quand on les emploie en
infusion, dans de l'eau ou du vin, la dose
est ordinairement d'une petite poignée, ou
d'une demi once à une once par pinte de
li piide. Quond on les administre en pou-
dre, la dose ordinaire est d'un gros, un peu
plus un peu moins.
Il est plus ordinaire de les employer sous
fomie de conseiA-e ù l'intérieur, et on varie
les doses en raison de la quantité propor-
tionnelle de sucre qu'on y a mis. Le nouveau
Code.x indif(ue deux parties de sucre, sur
une de rose, et on doit se baser là-dessus,
quand on se sert chez un pharmacien ins-
ti-uit, ce qu'on devrait toujours faire.
CiHume stomachique la conserve s'admi-
nistre à la dose d'une once par jour, et
dans certains cas de i)htisie pulmonaire, on
augmente souvent cette dose jusqu'à une
demi-livre.
Le sirop s'emploie à une once ou deux, et
l'huile essentielle par gouttes dans les po-
tions, ou sur uni morceau de sucre. Rare-
ment, on emploie l'eau distillée. Pour les
gargarismes on eu prépare un miel et un vi-
naigre Rosat.
Les roses à l'extérieur s'emploient en sa-
chets, en cataplasmes résolutifs. On en fait
des décoctions dar.s l'eati ou le vin, jiour
être administrées sous forme d'injections,
de bains, et de fomentations.
L'es.semce et. la poudre entrent dans la
composition de divers sternutatoires, et
d'une foule de médicaments où leur effet est
bien faible s'il n'est absolument nul.
«
[OSE f^TADTRAT ^LASER «Hybride de Thé)
H. KIESE 1910.
La variété Statttrnt GInscr a été mise au
commerce en liJlU, par M. Kiese, de Viesel-
bacli-Erfurt (.Allemagne).
Cette jolie nouveauté api)ai'tient à la rare
des Hybrides de thé, si recherchée aujour-
d'hui.
Son obtenteiir lui donne conune ascen-
dants Phnrisacr x Oflbrr SamiirKj.
L'arbuste est de bonne vigueur, et tou-
jours fleuri.
Les pédoncules siuit longs et rigides, de
sorte que les roses se présentent bien sur
l'arbuste. Chaque rameau florifère porte
toujours |ilusjeurs rose.s, ou boutons.
Ces derniers sont longs, de belle forme,
et, qualité appréciable, s'ouvrent toujours
bien.
La fleur est grande, de forme agréable,
pleine, d'un coloris jaune s<Jufre clair très
délicat. Les pétales sont souvent bordés, ou
plutôt ombrés sur les bords, de rouge très
tendre.
La variété Stndlrul Clascr est une bonne
plante de collection; elle rendra sOrement
des services comme fleurs à couper, sinon
pour la vente, du moins dans les roseraies
ot les jardins d'amateurs.
MARIE, nv Ci.os-.Ioi.let.
142
JOURNAL DES KOSES
(m?5f.
^,E Rosier dans les Hinq .^arties du Monde
LA ROSE EN EGYPTE
Nous sniiiiiies relativement liieii rensei-
gnés, par plusieurs auteurs qui se sont oc-
cuijés de la rose dans l'antiquité, sur la cul-
ture de cette fleur dans l'Egypte ancienne.
Nous savo'HS, n(.itamiiient, qu'inconnue
dans ce pays sous les Pharaons, elle y est
cultivée sous les Ptolémées et que la région
d'Ai'sinoé devient alors célèbre par ses ro-
ses.
Mais, chose singulière, persorne n'a
parlé des importantes cultures de rosiers
qui existaient, il y a quelques années en-
core, dans cette même région d'Arsinoé —
le Fayoum actuel — cultures destinées à la
production de l'eau de roses, et qui avaient,
lors de l'expédition française une impor-
tance telle, que 30 alambics étaient alors
utilisés pour la distillation de ces fleurs.
Nous trouvons dans la Description de
l'Egypte, ou Becueil des observations et des
recherches qui ont été faites en Egypte pen-
dant Vexpéditi'on de l'armée française, sous
la signature de l'ingénieur Girard, mem-
bre de lia mission de savants, accompagnant
l'année de Bonaparte, des détails fort inté-
ressants SUT ces cultures, dont l'origine se
perd dans la nuit des temps et qui ne furent
abandonnées qu'en ces dern.ières années,
comme nous l'apprend, dans l'article qu'on
lira plus loin, M. Anis Galdas, notre ai-
mable correspondant en Egypte.
Nous ne pouvons mieux faire cpie de re-
produire entièrement les observations fai-
tes par M. Girard, de 1799 à 1801, et nous
lui laissons la parole :
Il Toute l'eau de rose que l'on fabrique en
Egypte vient de la, province tlu Fayoum :
c'est la seule où les rosiers soient l'objet
d'une grande culture.
(I La terre est d'abord nettoyée et ameu-
blie par quatre ou cinq labours successifs;
on y trace ensuite des rigoles qui la divi-
sent en petits carrés dans l'intérieur des-
quels on i)lanto de jeunes ro.sier.s à GO cen-
timètres environ de distance les uns des au-
tres; la quantité de rejetims nécessaires pour
la plantation d'un, fed'tàn (1) ne coûte que
100 à 150 inèdins (2).
« Cette [ilantation ipii se fait (Ordinaire-
ment au solstice d'hiver, exige quarante
journées de travail : Aussitôt qu'elle est ter-
minée, on en commence les arro;s€ments, et
on les renouvelle tous les Cfuinze jours pen-
dant l'année entière, à moins que la terre
ne soit submergée lors de l'inondation.
" La culture d'un feddàn de rosiers exige
l'emploi continuel de quatre hommes qui,
suivant le besoin, travaillent aux arrose-
ments, au sarclage û\\ champ, oii à la ré-
colte des fleurs.
n Cette récolte se fait pendant tout le
mois d'avril et le commencement de mai.
Chaque matin, on arrache les pétales des
fleurs épanouies; ils sont employés sur le
champ dans des fabriques d'eau de roses;
comme ces établissements ne se trouvent
qu'à Medine, on ne cultive les rosiers que
dans les environs de cette ville, la seule
du Fayomn.
Il Un jikuit de rosiers ne jiroduit ordinai-
rement que la seconde année; il est en plein
rapiiort l'année suivante jusqu'à la cinquiè-
me, liasse laquelle on est dans l'usage de
la renouveler.
Il Les pétales de roses se vendent de 6 à
7 pataquès (3) quelquefois jusqu'à 1.000 me-
dins (4) le qantar de 100 rotl (5); le jn-o-
duit moyen d'un feddàn est de 8 qantàr
de fleurs (6).
Il O'iaiid l'année est abondante, on établit
dans la ville de Medine, qui est le siège de
(I) lînvii'iin .'1.030 mètres carres.
(2' I,e Méiliri vaut 0 fr. 0."..
^.3) 16 fr. 05 à 1!) fr. 26.
(4'i r)0 francs.
(5) 56 kil. 500.
(6) 452 kilogr.
JOURNAL DES KO SES
143
cette industrie, jusqu'à trente ai)pareils de
distillation.
i< Cet appareil, très simple, est compoisé
(riine chaudière de cuivre de 70 à 90 centi-
mètres de diamètre, emhnîtée de toute sa
hauteur dans un, petit fourneau de maçon-
nerie de brique, et recouverte d'un cha-
l)iteau à peu près demi-sphérique. Ce clia-
Iiiteau porte intérieurement une gorge cir-
culaire en gouttière, qui reçoit l'eau dis-
tillée et qui la porte, par ini tuyau incliné,
dans un lécipient destiné à la recevoir.
« Les vapeurs sont condenséeis sur la pa-
roi interne de ce chajiitoau, lequel, en ef-
fet, est constamment recouvert à l'extré-
rieur d'une certaine quantité d'eau froide
retenue par une double enveloppe de même
métal que le chapiteau auquel elle est
fixée.
(1 II n'est pas besoin de dire que la chau-
dière et le chapiteau, dont elle est recou-
verte, sont joints ensemble par un lut; mais
il est peut-être utile de remarquer que l'on
se sert, pour ce lut, du résidu, on de l'es-
l)èce de pâte que forment les pétales de ro-
ses après leur distillation.
" Cinquante rotl (1) de ces pétales et qua-
rante rotl d'eau (2) produisent ordinaire-
ment vingt-cinq rotl (3) d'eau de ro.se ordi-
naire.
" Les beys et autres jjersonnages puis-
sants d\i Kaire faisaient fabriquer à Me-
(linc, pour l'usage particulier de lenrs mai-
sons, une eau de rose d'une qualité bien
supérieure à celle que l'on trouve dans le
commerce : on en tirait d'abord d'un qan-
tàr de pétales ure certaine quantité: on
versait cette eau sur un autre ((antàr de
fleurs, et on distillait de nouveau ; on ob-
tenait ainsi une eau de rose double, que
l'un versait sur un troisième qantàr de pé-
tales, pDur f)t)tenir un truisième jiniduit
encore plus coricentré.
" I.e qantàr de pétales de roses .se vend
de 5 à 7 pataquès, et quelquefois jusqu'à
1.000 parats, nous l'avon.s dit. On ne cultive
les rosiers qu'autour de la ville de Medine
et dans quekjues villages des environs, par-
(I) 2S kil. 200 environ.
{i, 22 kil. .ïno i>\.
(3) Il kil. 100 iil.
ce que, connue nous l'avons indiqué, c'est
da,r|S cette ville seule qu'on distille l'eau de
roses, ot que les pétales de cette Heur doi-
vent être employés fi-ais.
« Les dislillateurs qui y sont établis ont,
au Ivoire, des correspondants, dont ils re-
çoivent des fonds en avance et qui se char-
gent de la vente de l'eau de rose dans le
reste de l'Egypte, ainsi qu'en Syrie, le seul
pays étranger où l'on en fasse des envois. »
M. Girard ne nous dit pas quelle était
l'étendue de terrain jilanté en rosiers; mais,
cette étendue devait être assez copisidérable.
En effet, d'après les chiffres qui précè-
dent, l'hectare ne produisait guère, en
'noyenne, que 760 kil(}granunes de roses.
Etant données d'autre part, la capacité des
alambics ayant de 70 à 90 centimètres de
diamètre, les proportions d'eau et de pé-
tales distillés et la dtiréo de la récolte qui
s'effectuait pendart 5 semaines au moins
et probjngeiait d'autant la durée de la distil-
lation, on peut hardiment avancer que ces
plantations de rosiers couvraient, pour uti-
liser 30 alambics, plusieurs centaines d'hec-
tares.
La valeur des plants employés n'était pas
grande. La quantité de rejetons nécessai-
res pour un feddàn était d'environ 16.500;
le coût de ces plants, 7 fr. 50 au maximum.
Ces rejetions ne valaient donc environ que
0 fr. 50 le LOOO ! !
Il n'en était pas de même des pétales de
roses, do'ut la valeur était souvent très éle-
vée. Nous voyons, en effet, que le prix
moyen de 100 kilogrammes était de 30 à 35
francs, mais qu'il pouvait atteindre jus-
qu'à 88 francs.
Il est curieux de constater que l'intéres-
sant document qui précède n'a jamais été
rejuMiluit — à noti'e con-naissance du moins
— et que personne n'en a jamais parlé...
En possession de ces ren.seignements,
niius avor,s jjrié M. .Anis Galdas, avec le-
quel nous avons l'iionneur et le plaisir de
coiTespondre en Egypte, de bien vouloir
nous faire connaître quel est l'état actuel
des cultures de rosiers du Fayoum. C'est,
ainsi que nous venons d'npprendre qu'elles
sont coiiqjlctenient nb.'indciniiées depuis' une
114
JOURNAL D E S K O S E S
quinzaine d'années, les fellah — reste des
fincierii indigènes et paysans arabes — ne
s'occupant plus, actuellement, que de la
plantation du coton.
M. Girard reste muet quant au nom du
rosier en culture, mais M. Anis Galdas pen-
se qu'iJ s'agit de l'ancien E. ('l'iitifalia, et
nous fait connaître les divers noms que
porte, ce rosier, au Fayoum.
Grâce à des plants que cet aimable cor-
respondant doit nous adresser cet automne,
nous serons bientôt fixé, avec toute certi-
tude, sur l'identité de cette rose.
COCHET-COCHET.
LE ROSIER ANCIEN DE L'EGYPTE
Voici l'intéressant article que nous en-
voie de M. Anis Galdas :
■ La culture des rosiers joua un grand rôle
dans le monde commercial de l'Egypte. Elle
était presque la .seule culture et l'unique
commerce de Medinet-El-Fayoum.
La variété de rosier cultivée pour l'es-
sence qui est pri>bableaiieiit celle de Cctit-
fcitiUr, s'appelle ordinairement Unsirr Gvu-
rij ou Wnrd B'dadtj ou encore Ttosirr E'jyp-
iirn.
Il est très vigoureux et donne beaucoup
de drageons souterrains qui s'étendent par-
fois à plus d'im mètre autour de l'arbuste
mère, et s'allongent de 0 m. 50 à 0 m. 70
centimètres en liauteur.
Fhiiaisrm. — Le Rosier Egyptien ne fleu-
rit qu'une seule fois par an, en mars-avril;
mais en aVjondance. T^es fleurs sont ron-
des, rouge foncé, à tond blancliàtre, gran-
des, platées, doubles et très odor;uites.
On en fabriquait autrefois Venu, l'i'ssrn-
ci% et la coiifituir dt- roses.
Culture. — On transplante l'arbuste-mère
au mois de décembre, puis on coupe ses
branches très courtes et on le divise en
petits arbustcis qu'on enferre par groupes
dans un endroit un peu h\nnide, jusqu'à ce
que la terre, destinée à la plantation, soit
prête à les recevoir.
Prt'iiiiriitiiin du terrain. — On défonce le
terrain iirofondément, deux ou trois fois,
et on le divise en ligros droites, ayant en-
tre elles 0 m. GO environ de distance.
Plantation. — On plante les rosiers pré-
parés comme nous l'avons dit, sur les li-
gnes tracées dans le terrain bien défoncé,
en les espaçant entre eux de 50 centimè-
tres au moins, sur ces lignes; puis on les
aiTose copieusement.
Vers la fin du mois de janvier, ils sont
complètement jvoussés et au mois de février
ils se couvrent de boutons qui commencent
à s'ouvrir vers le milieu du mois de mars,
et continuent à produire des fleurs jusqu'à
la fin du mois d'avTil.
Les rosiers, même bien poussés, donnent
peu de roses la première année; mais la flo-
raisons augmente dans la seconde, la troi-
sième et la quatrième année.
Après ce laps de temps, il est préférable
d'arracher les rosiers et d'en recommencer
la plantation et la culture, comme nous les
avons décrites.
Soins nécessaires pendant le cours de la
végétation. — On taille les rosiers très
Court en hiver, puis on laboure la terre —
entre les lignes de rosiers — et on la laisse
s'aérer pendant quelques jours. On la fume
ensuite au moyen d'engrais d'animaux bien
consommé, mélangé avec un peu de cen-
dre. Enfin, on arrose tous les trois jours
pendant la pleine floraison et chaque se-
maine seulement quand 1p. floraison est ter-
minée.
Personne ne connaît chez nous à quelle
époque avait commencé la culture de ces
rosiers, qui étaient cultivés aussi en Alexan-
drie et en Diametta, ainsi que dans les ter-
rains argileux de la ville de Fayoïun.
D'après des renseignements certains, cet-
te culture a pris fin il y a une quinzaine
d'années environ.
Comme le Fellah ne s'occupe plus main-
tenant que de la culture, ou plutôt de la
4
JOUENAL KES EOSES
145
|ilaiitati'iii il\i cntnii, la culture du ri»sier
lUillidij est eonii)lèt.enient abandonnée, de
sorte qu'il <?st très difficile maintenant de
trouver cette variété si délicieusement par-
fumée, même dans les parterres et les jar-
dins d'agrément.
Anis GALDAS,
7 ni.ii 191::'. Assiout {Haute-Egypte).
LA ROSE A MADAGASCAR
La culture des rosiers à Madagascar se
pratique depuis déjà longtemps, surtout
chez les Européens, qui en ont tous dans
leurs jardins pour leur agrément. Mais il
n'exi.ste aucun établissement borticole dans
la Colonie pratiquant ce genre de culture,
pas plus que d'autres cultures d'ailleurs.
On voit bien sur le marché, quelques ro-
siers en pots apportés par les indigènes, de
jiroverance plus uu moins douteuse.
Les Malgaches aiment beaucouii les
fleurs, mais peu s'adonnent à leur culture.
Avant la conquête, il existait dans la Co-
lonie un rosier très sarmenteux, genre niul-
tiflore qu'on emploie en France surtout
pour la greffe sur racines au ras de terre.
On en trouve partout à l'état sauvage, aux
en,virons des villages.
Je suppose qu'il a été introduit par les
missions, et qu'il provenait de la Réunion
ou de Maurice, il y a déjà longtemps. A
côté de ce rosier on trouve quelques varié-
tés de provenance plus récente, des hybri-
des, tels Anna de. Diesbacti, Madame Bail,
Général Jacqueinhwt, Paul Janiin, Duches-
se de Cambacérés, la Heine, Baronne Pré-
vost. Ces variétés ne supportent lias beau-
coup la taille, qui les empêche de fleurir;
la taille faite, ils donnent des bois d'une
longue\ir de 2 à 3 mètres avec une rose
à l'extrémité, pai-fois très belle.
Sur !<• marché de Paris, ces roses trou-
veraient vite preneurs et seraient particu-
lièrement recherchées par les fleuristes en
m;!i?usiii.
On trouve au.ssi quelques espèces de
grimpants remontants : Lamarque ou The
Maréchal, Heine Marie-Henriette, Gloire de
Dijon, .Sombreuil, Céline Forestier, .Mada-
me Falcot, Bengale pourpre, Eugène de
Beauharnais, la rose verte du Thinet; c'est
à peu près tout.
Je crois qu'avant longtemps, nous aurons
quelques cultivateurs qui s'adonneront à
cette culture, que nous devrons au con-
cours bienveillant de notre Gouverneur gé-
néral et de Madame Picquié, grands ama-
teurs de roses et de jardins bien fleuris.
Sans oublier nos Gouverneurs précédents;
le général Galliéni qui nous avait déjà doté
d'un bon nombre de variétés, parmi les-
quelles une portant son nom, pouvant se
classer pamii nos plus belles; elle provient
de ctiez MM. Nabonnand, au Golfe Juan.
Une autre collection, non moins intéres-
sante de M. le Gouverneur général Auga-
gneur, provient de Lyon.
La pépinière de la ville, et ses jardins,
sont aujourd'hui pourvus d'une centainie de
variétés, chiffre bien faible si l'on compare
Madagascar à notre beau pays de France,
qui en pi3ssède des milliers.
Il existe, ici, un rosier très ancien qu'on
pourrait peut-être cultiver en vue de la dis-
tillation, rosier que nous avions en France
et que l'on trouve encore dans quelques
vieux parcs séculaii-es, type se rapprochant
du cent feuilles, mais avec le bouton plus
allongé, pourvu de stipules dans le genre
de ceux du Jules Margottin, pétioles très
rigides, très velus; petites épines très mé-
chantes; la forme des pétioles est celle des
rugi ►sa; fleur rose demi-double; très vigou-
reux, fleurissant i nntiuuellement, drageo-
nant beaucoup et d'un parfum très suave.
En un mot les rosiers de tous genres,
peuvent se cultiver dans la Colonie. La ré-
gion la meilleure est celle des Hauts-Pla-
teaux, parce qu'étant la moins humide.
Toutes, ou presque toutes les fleurs qu'on
voit dans nos jardins de France, sont re-
présentées à l'heure actuelle dans le pays.
A côté des rosiers fleurissant toute l'an-
née, on voit des œillets de toutes les cou-
JOURNAL DES ROSES
leurs, à floraison continuelle, rivalisant
avec ceux cultivés à Nice, Cannes et aux
environs.
Chose curieuse, l'époque de la plus belle
floraison de toutes les plantes importées se
trouve être la saison froide. Nos grands
amateurs de plantes de France seraient
émerveillés de voir en cette saison relati-
vement froide, des Pointetias de plusieurs
mètres de hauteur, couverts de fleurs d'un
rouge cardinal éclatant, produisant un ef-
fet magique.
La culture des rosiers est la même que
celle de France, en moins la serre et la
cloche; le bouturage se fait avec de jeune
bois, muni de talon, toujours pris sur des
branches bien aoûtées; les boutures faites.
on procède à leur mise dans le sable (au-
tant de petits paquets que de variétés). On
attend la formation des bourrelets et l'ap-
parition de quelqvies radicelles pour procé-
der à leur repiquage en planche, pour at-
tendre leur plantation définitive pour les
corbeilles.
Une fois les plantations faites, la pépi-
nière livre aux colons et fonctionnaires, à
titre remboursable tout ce qu'elle peut, tou-
jours en conservant un assez grand nom-
bre de plants, pour la multiplication de
l'année suivante.
E. MARTIN,
Inspecteur des parcs et jnnUns
de lananarivc.
.HRONIQUE
lORTICOLE
rENERALE
SOMM.VIPiE : Météorologie : Ce (pie lui Jiilllel 1912. — .\iiiie? et arimsies nouveaux ou peu connus isuile). —
Ijno Kxposition Ki'"''iiile d'ilorlii-ullure, de Vilirullure el île lloliiui(|ue ;i Melun.
Météorologie, ce qi;e fut Juillet
lyi'^'. — La jjression liarométrique est res-
tée iiresque constamment inférieure à la
niirnuile. La normale de juillet est 758 "/'" 08;
la moyenne de juillet 1912 fut de 756 "/'" 05.
La température, basse au commencement
du mois, est devenue élevée du 10 au 18,
période au cours de laquelle on a observé
le maximum absolu 33° 7, le 12. Le mini-
mum aljsolu 8° 6 a été relevé le 2L La
moyenne mensuelle de la température est
sensiblement celle de la normale, 18° 33.
La liauteur totale de la pluie a atteint
78 "'/'" 3 en 14 jours de pluie. Le rapixu-t à
la nuiiuale est 1.39.
La durée d'insolation a été de 224 heures
4 eu 30 jours; durée jinssilile 485 heures;
rapport, 0.46.
La durée d'insolation est en défaut de
près de 24 heures, et la traiisjjarence de
l'air est faible-, comme en témoignent les
faibles valeurs de la radiation obtenues au
pyrhéliomètre (Observatoii'c du parc Saint-
Maur).
*
Arbres et Arbustes nouve.^ux ou peu
CONNUS (suite).
12. Philadelphus Del.vv.\yi L. Henry. {Bo-
tankal Magazine, 1910, pi. 8,324).
Arbuste buissonnant de 2-4 mètres, à ra-
meaux presque cylindriques, légèrement pu-
bescents, d'abord brun rougeàtre, puis gri-
sâtre. Les feuilles ovales ou oblongues lan-
céolées, brusquement atténuées en pointe,
à base arrondie ou quelque peu cunéifor-
me, largement dentées, sont minces, papy-
racées, pubescentes sur les deux faces, mais
moins sur la face supérieure. Les rameaiix
florifères, glabres sont terminés par des
grapi)es de cinq fleurs, à boutons blancs
lavés de rose; le calice à tube très court est
il quatre lobes ovales, acuminés, glabres
intérieurement, velus extérieurement, les
quatre pétales blancs sont elliptiques ou
ovales-elliptiques, arrondis au sommet; les
nombreuses étainines ont leurs antlières
jaunes. Le fruit est une capsule obovoïde.
Ce Seringat qui se fait remarquer par son
abondante production de fleurs odorantes,
qui paraissent vers la moitié du mois de
mai, fut d'abord découvert au 'Vunnan
JOURNAL DES ROSES
147
(Chine nccidentale), par l'abbé D«lavay, qui
envoya des graines au Muséum d'histoire
naturelle de Paris, en 1890; il fut trouvé de
nouveau par M. E. H. Wilson, qui fit aussi
l)arvenir des graines à MM. James 'Veitch,
de Chelsea. Il prospère dar.s un bon sol ex-
p(»sé au soleil et se propage de boutures
de jeune bois faites à la chaleur.
13. AcAXTHOP.WAX Henryi Harms; Eleu-
THEiiOCOCCis Hexryi Oliver. {Botanical Ma-
gazine, 1910, pi. 8,316).
.\rbuste de 2 mètres et phks de hauteur,
à branches fortes, raides, armées d'épines
allongées, aplaties à la base, coniques, re-
courbées. Les feuilles sont composées de
cinq, rarement trois folioles oblancéolées
ou ovales-lancéolées, aigiies ou courtemeait
acuminée-s, souvent rétrécies à la base en
un pétiolule, finement dentées en scie ou
parfois dentées sur leur moitié inférieure,
vert foncé et scabres en dessus, plus paie
et plus ou moins pubescent, surtout le long
des nervures, en dessous. Les fleurs très
nombreuses sont réunies en ombelles sphé-
riques à l'extrémité des rameaux, l'ombelle
terminale étant beaucoup plus volumineu-
se que les autres. Les fruits sont des baies
globuleuses, noires.
Cette plante, d'abord découverte dans le
Hupeh (Chine centrale), par le docteur A.
Henry, fut introduite en Europe par MM.
V'eitcli, (le Clielsea, qui la. reçurent de leur
collecteur M. E. H. Wilson. Quoique le
feuillage .soit beau et que les fruits produi-
sent un certain effet, au moment de leur
maturité, c'est-à-dire d'octobre à décembre,
cet arbu.ste est plutôt curieux.
1 i. .\CEH I.AETUM AIREUM.
Belle variété d'Erable à feuillage rouge
et jauno d'or, signalée en VMi chez H. A.
liesse, (l(> Weeiier (Hanovre).
15. Deitzia SETCinENsis Francliet; D. co-
HVMHlFi.oitA I.einoiiic. ICnnlriin's Chroiiirlc,
189S-n-2a'); Hnia, lirai \hKja-Jnr, 1909, pi.
8255).
Arbuste très braiichu atteignant 1 m. 20
de hauteur; les rameaux arrondis, gris cen-
dré ont l'écorce caduque. Les feuilles à
courts i)étioles canaliculés, sont lancéolées
ou ovales-lancéolées, longuement acumi-
nées, arrondies à la ha.se, longues de 5-10
centimètres, larges de 1,5-3 centimètres, de
texture papyracée et dentées sur les bords;
leur face supérieure est vert foncé satiné et
la face inférieure vert clair. Les inflores-
ce«ces corymbiformes à ramifications qua-
drangulaircs sont composées de très nom-
breuses fleurs; les bractées linéaires ont 5
millimètre.s de long. Les fleurs ont environ
15 centimètres de diamètre et leur récepta-
cle est recouvert abondanmient de poils
étoiles, le calice a un tube court, à lobes
triangulaires, presque aigiis, longs de 1 mil-
limètre et large de 1,5 millimètres à la hase;
les pétales ovales-elliptiques sont glabres
sur leur face supérieure; les étamines sont
de deux .sortes : celles opposées aux sépa-
les de i millimètres de long, ont leur extré-
mité bilabiée; celles opposées aux pétales
de 2 millimètreis de long, ont leur extrémité
laciniée. Le fruit est une capsule presque
globuleuse d'environ 5 millimètres de dia-
mètre. Les pétioles, les rameaux florifères,
les calices, la face inférieure des pétales,
les fruits sont garnis de poils étoiles.
Cette espèce est originaire du Setchuen
occidental (Chine), d'où les graines furent
envoyées à M. Maurice de Vilmorin, en
1895, par l'ahhé Farges, des Missions étran-
gères. Ces graines donnèrent des plantes
qui fleurirent en avril 1896, et l'année sui-
vante, la i)lante fut présentée par G. Bou-
cher, l'horticulteur parisien, à la Société
Nalioiialc d'horticulture de France, sous le
nom de L). Corymbosa; en 1898, M. E. Le-
nioine la décrivit sous le même nom dans le
Gnrdeiicr's CkronirJe.
Cet arbuste végète de très bonne heure et
ses pou.sses sont sujettes à être détruites
par les froids tardifs. La floraison com-
mence dan.s la. dernière (|iiin7.,iine de juin
et dure- tout le mois de juillet; les Iloiirs à
leur entier épanouis.sement sont blanc de
neige et elles sont si nombreuses qu'elles rc-
conM'i'iit, cnlirrement la |]|:into. Ce Deulzia
prospère dans un bon sol et se jii'opage fa-
cilement de boutures.
16. Mii:noMELES CAr.ONEURA Stapf. {Tiotani-
cal \faguzinc 1010, pi. 8335).
Petit arbre ou arbuste dont h'S blanches
ont l'écorce glabre, presque luisante, de
c-oiilpiir châtaigne foncée, avec quelques len-
148
JOURNAL DES KOSES
ticelles et enfin ridée transversalement. Les
bourgeons ovoïdes, glabres, ont les écailles
velues et fauves. Les feuilles caduques à
pétioles d'abord faiblement velus, puis gla-
bres €t étroitement creusés en gouttière,
ayant à leur base des ligules filiformes, ve-
lues, tombant de bonne lieure; elles sont
obovaJes-oblongues, à sonmiet aigii ou rare-
ment acuminé à base presque aigiie, lon-
gues de 6-9 centimètres, larges de 3-5 cen-
timètres; le limbe à bord crénelé est tout
à fait glabre, vert foncé en dessus à l'état
adulte, plus pâle en dessous avec quelques
poils sur les nervures, persistant seulement
aux points d'attache; les nervures .sont proé-
minentes en dessous, les latérales au nom-
bre de 10-12 sont presque droites et paral-
lèles. Les fleurs blanches, très nombreuses,
à pédoncules pubescents forment des co-
rymbes à l'extrémité de courte rameaux.
Les fruits bruns, globuleux, pyriformes sont
couverts de lenticelles.
Cette espèce fut premièrement découverte
en 1889, par le docteur .\. Henry, dans le
Setchuen; en 190'[-, il fut de nouveau trouvé
dans les bois de la même région, à 2.400
mètres d'altitude par E. H. Wilson qui en-
voya des graines à MM. J. 'Weitch et fils,
et les plantes qui en proviennent fleurirent
pour la première fois en 1909 dans ieur pé-
pinière de Coombe Wood, oii elles se sont
montrées rustiques.
17. SoRBUs ViLMORiNi Schneider; Cormus
FOLIOLOSA Francbet (llotiiiiical Magazine
1909, pi. 8241).
Arbuste ou petit arbre de 3-6 mètres de
haut, à branches striées, glabres ou faible-
ment recouvertes d'une pul)escence rouil-
lée; les bourgeons ovoïdes, acuminés sont
légèrement ]vubescents à leur extrémité.
Les feuilles minces, inégalement pinnées ont
le pétiole commun, légèrement ailé, presque
glabre; les folioles disposées par 9-14 pai-
res, opposées ou presque alternes, oblon-
gues-elliptiques, apiculées, longues de 30-37
millimètres, larges de 6 millimèti'es envi-
ron, dentées svir leur moitié supérieure sont
glabres sur leurs deux faces et faiblement
réticulées; les stipules subulées ont 5 milli-
mètres de long. Les fleurs qui forment des
corymbes terminaux ont les pédoncules et
le réceptacle pubescents; les sépales sont
triangulaires-obtus; les pétales obovales ont
leur onglet court. Les fruits globuleux, rou-
ges ont environ 8 millimètres de diamètre.
Cette espèce est originaire du Yunnan et
du Setchuen, dans le sud-ouest de la Chine,
où elle fut découverte sur le somment du
Mont-Omei, iiar le i~évérend E. Faber, en
1887; plus tard Le docteur A. Henry la re-
trouva dans la même localité et par M. A. E.
Pratt, près de Tatienlu. Elle fut introduite
dans les jardins d'Europe, en 1904, par M.
M. de Vilmorin.
Cet arbuste, recommandable par son élé-
gant feuillage, donne en juin de jolies fleurs
blanches auxquelles succèdent des fruits qui
Iirodu','c;it tout leur effet en septembre.
(A suivre). F. Tesnier.
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des 5, 10, 13, 20, 23 ou 30 dernières années de cet organe. Prix par
correspondance.
S'adresser au Bureau du Journal.
36» ANNEE 1'^'^ OCTOBRE 1912 N" 10
JOURNAL DES ROSES
t (ROSA INTER FLORES)
«
ET
REVUE D'ARBORICULTURE ORNEMENTALE
t Publicatiott iïle«5uelle Spéciale
l FONDÉE PAR
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« M. SciPioiv COCHET
j Horticulteur-Rosiériste, Chevalier de l'Ordre du Christ de Portugal et de l'Ordre de Mélusine
I M. Camille BERNARDIN
l Conseiller Général, Président et Vice-Président de plusieurs Sociétés d'Horticulture
* M. Pierre COCHET *
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* Horticulteur-Rosiériste Chevalier du Mérite agricole, Président, Vice-Président
if et Membre de nombreuses Sociétés Horticoles Françaises et Etrangères
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ï ET nCElIGE
l AVEC LE CONCOURS ET LA COLLABORATION
J d'horticulteurs , ROSIÉRISTES , AMATEURS DE ROSES DE FRANCE ET DE l'ÉTRANGEE
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COCHET-COCHET, Horticulteur-Rosiériste. |
I A COUBERT (Seine-et-Marne] t
t Dîkectbur-Propriétaire — Téléphone 11 ?
t SOMMAIRE DES ARTICLES t
i 0
V Chronique des doses. — Dans les llosiers : En Oclobrc. — Hnsieis nuuveiuix île 1912 (suite). — I,a voix *
t d'une Itose (poésie). — l'elile correspundnnce. — l'ose Louise-Culhevine liretilau. — Le Kosier dans les }
l cinq parties du Monde: La liose en Tunisie (suite' ; La Rose à l'Ile de la Kéunion. — Lue maladie du Rûmim- Î
I — Chronique Horticole générale. î
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JOURNAL DES ROSES
(Rosa inter Flores)
ET
REVUE D'ARBORICULTURE ORNEMENTALE
I' OCTOBRE 1912
.HRONiaUE DES ^OSES
SOMMMIÎK : Avis. — l'oésie. — Bibliograjiliii'. — l'ois à lleurs en verre. — Roses prolifères.
JIYIS. — Pour éviter des frais de
correspondance et d'encaissement, nous
prions nos Abonnés qui n'ont pas réglé le
montant de leur abonnement de igii, de
nous envoyer un mandat pour solde. Ce
mandat doit être adressé à M. COCHET-
COCHET, directeur du Journal des
Roses, à CouBERT (Seine-et-Marne).
Nota. — Les ciiniiites du Journal des lioscs
.sont complètement en dehors de ceux de ré-
tablissement liorticole.
Lorsque Vénus sortant du sein des Mers,
Sourit aux dieux charmés de sa présence.
Un nouveau jour éclaira l'univers :
Dans ce moment la llose prit naissance.
(Parny).
Bibliographie : Les Roses de l'inipé-
raliiie .Idseiihi'ni-, jiar .Iljl.ES (ilî.WE-
Hl'^.M'X. — Préface de Frédéric Massnn.
" En fleuri.ssant les jardins de toutes les
Roses f(u'il était alors liossible de rassem-
bler — M. Gravereaux — l'Impératrice
.loséphino eut mieux qu'une idée jolie, elle
fit œuvre nouvelle et utile. La collection de
la Malmaison qui comprenait près de 250
fspèces ou variétés fut, en effet, jiresque une
révélation, elle eut sur le goût des contem-
Tome XXXVI.
poruiiis, l'influence la plus heureuse et on
peut la considérer comme le fait capital
d'une période qui, dans l'histoire de la
Reine des fleurs, mérite le nom de ce Re-
naissance ".
" .Jusqu'alors la I-lose n'occupiiit. pas le
i-a.ng que sa beauté lui assigne, sa culture
était peu étudiée, les procédés de multiijli-
catioii restés rudimentaires, et le souci
d'obtenir de nouvelles variétés presque nul.
11 On comptait à peine en l'année 1.800,
cent variétés de roses dont un ticTS environ
ne donnaient que des fleurs simples.
« On en comptait 250 en 1815, 2.50U en
1828, 5,000 vers 1845, et plus de 8,000 sont
aujourd'hui réunies à la roseraie de l'Hay.
« I-/es recherches faites pour constituer
les collections d)e l'impératrice créèrent
parmi tous les rosiéristes une émulatinn
considérable.
« Les Horticulteurs fran(;ais purent voir
à la Malmaison, les résultats obtenus par
leurs rivaux ; ils comprirent quelles res-
sources infinies offre la Reine des Fleurs
à (pii sait la cultiver avec intelligence.
11 Des vocations se décidèrent alors ; c'est
à ce moment que se forment les Laffay, les
Dcr.v.rez, les Hardy, les Vilierl, les Pré-
vost, les Noisette, qui devaient bienlol en-
lever aux horticulteurs éti"angei's leur an-
cienne suprématie.
11 La Rose au XVIIP siècle était une tleur
anglaise ou plutôt liollaiulaise.
Gi'Ace là rhnpulsion donnée par José-
1" Octnbre 1912.
150
JOURNAL DES KOSES
pliine, elle va devenir et elle restera désor-
mais une fleur Française... )>.
Et M. Gravereaux nous donne la liste et
la descniption des 197 espèces et variétés
de roses qu'il a pu réunir à la Malmaison,
sur les 250 qu'y cultivait l'Inipératrice Jo-
séphine.
Un livre de ce genre ne s'analyse pas,
il doit être lu, d'autant plus que les splen-
dides planches coloriées reproduites d'après
Redouté II le peintre de la Malmuison »,
en sont 1© complément indispensable. Elles
valent à elles seules beaucouj) plus que
les 2 fr. 50, prix de ce joli volume.
Nous adres.s.ons nos plus vives et nos plus
respectueuses félicitations à M. Jules Gra-
vereaux et nous sommes heureux d'amion-
cer à nos abonnés et lecteurs, qu'après en-
tente avec l'éditeur, cette magnifique bro-
chure fait partie de la Bibliothèque du
Journal des Roses. Nous ne saurions trop
engager nos lecteurs à nous dema.ndeT cette
brochure si bien écrite, si doicumentée, et
si admirablement illustrée.
Pots à fleurs en verre. — Ee Bulle-
tin de lu Société d'Horticulture d'Epernay
et, après lui, celui de la Saciété Centrale
d'Horticulture d'Ille-et-Vilaine, nous don-
nent les pots à Heurs en verre conane une
nouveauté de l'année dernière ! !
En cela nos confrères se trompent. En
effet, M. Desprez, le fameux semeur de Ro-
ses qui liabitait Yèbles vers IStO, eu faisait
déjà usage à cette époque.
Il s'en servait surtout pour le bouturage
et le repiquage de ses jeunes Rosiers. Nous
en avons la preuve la jilus certaine qu'on
puisse avoir, car les godets en verre dont
il faisait alors usage sont actuellement en
notre possession, veriiant directement de
chez lui. Nous en avons plusieurs centai-
nes.
Cela ne retire aucune valeur aux pots à
fleurs en verre, mais prouve, une fois de
plus, que certaines inventions qu'on sup-
pose nouvelles, sont ])arfois fort anciennes.
Roses prolifères - Nous' avons
Constaté, cette année, la prolifération d'un
assez grand ncjmbre de roses dans un car-
ré de boutures de Multiflore de la Griffe-
raie destinées à être écussonnées en juil-
let dernier.
Un dixième, environ, des roses épanouies
présentaient à différents degrés, un état
plus ou moins complet de prolifération.
Chez nombre de roses, l'axe prolongé
donnait naissance à une .seconde ro.se, au-
dessus de laquelle, chez plusieurs sujets,
s'en épanouissait une troisième.
Il est à noter que ces rosiers prolifères
provenaient d'un lot important de boutures
dans lequel ils ont été pris au hasard
et que ces phénomènes de proliflcation se
sont seulement produits dans un petit ter-
rain entouré de grands arbres, alors que
toutes les autres boutures provenant du
même lot, — 8.000 environ — plantées en
plaine n'en iirésentaient pas trace.
La nature du sol, ou les conditions de
milieu, joueraient-elles un rôle prépondé-
rant dans cette sorte de variation térato-
Icjgique ?
COCHET-COCHET.
)ANS LES
lOSIERS
En Octobre. — Co n'est quexceittion-
neUement qu'on peut encore écussonner,
avec succès, les boutures de Griffeiaie en
ce mois ; en cas de non réussite des écus-
sons posés en saison normale sur ce sujet,
on peut essayer de recommencer en octobre
cette opération, si la température est douce ;
nous l'avons vue, plusieurs fois, donner des
résultats parfaits.
On peut commencer dès octobre, l'arra-
cliage et la transplantation des Rosiers ;
mais lorsqu'oTi oiière dans la i)remière quin-
zaine et à plus forte raison dans la première
semaine de ce mois, il y a lieu de procéder
à l'effeuilkige complet des rosiers trans-
plantés et de les arroser fré([uemnient, si
l'atmosphère est sèche.
L'arrachage des églantiers connnenee avec
JOURNAL DES ROSES
151
octobre. On coupe en terre les racines des
églantiers à 10 ou 15 centimètres de leur
])(iint d'insertion sur la tige, au moyen
d'une pioche bien tranchante, longue et peu
large ; on soulève le plant qui est rogné
d'un coup de serpe ou de sécateur, à la
longueur qu'on veut lui laisser, laquelle va^
rie avec la grosseur de la tige. Les plants
très hautes, droits, vigoureux, jeunes encore
mais bien lignifiés, iiortant de bonnes ra-
cines, sont conservés de 2 mètres environ de
hauteur i)our écussonner les pleureurs et
les standards. Ceux moins hauts, formeront
des Rosiers à haute tige ordinaire (1 mètre
à 1 m. 20). La faille au-dessous sera em-
ployée comme demi-tige ; enfin, les tous
jeunes églantiers seront rognés à 0 m. 45
pour être é«ussonnés ras de terre et consti-
tuer les nains.
Chaque soir, tous les églantiers arrachés
seront mis provisoirement en jauges, à
l'ombre et arrosés fortement. On les prendra
là pour les habiller, c'est-à-dire, rogner les
racines et nettoyer la tige, en novembre,
nous verrons alors connnent se pratique
l'habillage.
Les amateurs de roses qui désirant arra-
cher, ou faire arracher devant eux, des
églantiers pour leur servir de sujets, de-
\ lont les chercher dan.s les bois-taillis ré-
cemment abattus, de préférence aux haies
et buissons dans lesquels les églantiers por-
tent presque ti>ujours de fortes branches in-
sérée,s sur la tige princii)ale, ce qui Jiuit
grandement à la beauté de celle-ci.
Par contre, c'est dans les haits ipTils
jiourront récolter le plus facilement les
graines d'églantiers dont ils voudraient s'a-
eniiser à faire un semis.
t;hojsir de préféreiici', lomiin' iiorlc
graines, l'églantier des cliiens (/;. Ciiiuiinn
. ou l'églantier timientueux (/.'. 'Idiiinilnsd).
Le fi. liiibigiiiosa (églantier oiloraiit)
donne également, quoiqu'on en dise, de
bons sujets pour l'écussonnage.
Ne pa.s récolter les graines du fi. Arven-
sis, dont les rameaux, longs et flexibles
gênent la pose de l'écusson. Récolter les
fruits lorsqu'ils sont bien mûrs, c'est-à-dire
très reuges. On les casse légèrement sur
un,e planche, en les brisant avec un mar-
teau de bois, sans briser les graines qu'ils
contiennent. On les expose ensuite au so-
leil, pendant quelquies jours.
Dès novembre, on les mélange à 2 fois
au moins leur volume de sable fin humide et
on les jilace dans des caisses percée-s de très
lietits trous, iiermettant l'écoulement des
eaux d'arrosages donnés maladroitement
trop abondants, mais empêchant l'entrée
des souris dans les caisses.
Celles-cii sont couvertes, toujours pour
éviter les nmgeurs et placées dans une cave,
on dans un hfttime.nt à l'abri de la gelée.
Un n'arrose que si la terre vient à sécher.
Ces graines sont semées en pleine terre
en février-mars, c'est-à-dire dès qu'elles
conmiencent à germer.
Il e.st jjossible de faire, dès octobre, des
boutures de Multiflore de la Griffemie, de
Piill/aiitka tupe, etc., mais on ne commence
généralement à 'es faire qu'en novembre:
nous verrons comment.
De même, la greffe en fente sur racine
se pratique souvent dès octobre. Nous la dé-
crirons dans notre numéro de novembre qui
est une époque excellente pour faire cette
opération.
Si les terraiiis à convertir en roseraie
contiennent des veris-blancs, il faut faire
procéder, fin septembre ou dès octobre, à
un piochage énergique permettant de dé-
couvrir les larves et de les détruire, ce qui
n'empêchera pas de les chercher encore
avec soin, lors du défoncement du sol. Le
sulfure de carbone ne donnerait pas, à l'au-
tonme, les résultats qu'on peut en attendre,
les V6r.s-blancs étant trop près de la .surface
(lu .sol, à cette époque de l'année. Continuer
lo récolte des graines de ftosiers provenant
lie fcicondatlon ar'lincielle. P.éniltor a\issi
celles de /;, l'dliiiiiiltiil li/pe, miiis ne pas
les mettiw en stratification, car elles lèvent
aussit(">t confiées à la terre. Les Rosiers sou-
mis :mi for(;agp reçoivent les mêmes soins
qu'en se|]|embre ; les aérer le plus possible
et se mé'fler du Hlamc.
Détruire^ les feuilles die rosiers atteintes de
la lUftiille. et les brfiler soigneusement.
COCHKT-COCHKT.
152
JOURNAL DES K O S E S
OSIERS
»>{_/-»
OUVEAUX
MIS AU
(Suile)
COMMERCE EN 1912
Notre confrère, M. Pierre Guillot, rosié-
riste, chemin de Saint-Priest, à Lyon-Mont-
plaisir, vend, à partir de la fin d'octobre
1912, les nouveautés suivantes :
MABAME CHARLES DEBREUIL (Hy-
bride de Tlié).
Arbuste vigoureux à rameaux divergents,
beau feuillage pourpré; fleur très grande,
pleine, bien faite, lai-ges pétales saumon
rose nuancé carmin aux revers. (Issu de
Pharisaer).
SOUVENIR D'EMILE FLOQUET (Hybri-
de de Thé).
Arlniiste vigoureux à rameaux divergents,
lieuu feuillage pourpré; fleur très grande,
à larges pétales arrondis en forme de coupe,
pleine, très bien faite, beau rose carmin
vif très brillant; odorante. (Issu de semis
inédits).
ROBY. (Rosieir niultitidre à rameaux sar-
menteux).
Arbuste très vigoureux, rustique, inflo-
rescences corymbifères de 30 à 50 fleurs;
l)iiutons ovoïdes, caniiin vif; fleurs moyen-
nes, simiiles carmin foi^.cé à l'extérieur car-
min s'atténuant au rose tendre sur frmd
jaune orange à l'extérieur, rappelant le
coloris do Lfonir Lnmrsrh dont elle i>ro-
vient par un croisemcnf avec Lnutsclitern;
très ornemental.
ISl. Auguste Nonin, le rosiériste bien
connu de Chatillon-sruis-Bagneux (Seine),
vend à partir de cet automne, les trois va-
riétés nouvelles suivantes; ces variétés sar-
mentpuses sont issuses de Jinrotliii l'crkivs:
.l/l/Ml//,' MCrSTE .\n,V/,V (Wichu-
raiana).
Arbuste très vigoureux, forme raiiidement
de .jolies colonnes couvertes île ijniuiuets de
fleurs dressées, prescpie doubles, d'une
(1) Voir Journal îles l',osi-s 11112. iia^ej J8, 4J, 90 i-l
103.
Les descriptions publiées pur le Jino-nnl des Hnxcx.
sont celles rerueç direcletiicnt dos obleiileiirs.
nuance de rose mauve clair, à large centre
blanc; floraison tardive et prolongée.
PETIT LOUIS (Wichuraiana).
Plante de forte végétation, garnit rapide-
ment de grands espaces, fleurit en énormes
bouquets; larges fleurs très doubles, d'une
belle teinte de rose saumoné glacé argent;
précoce à fleurir et de longue durée. (Les
deux variétés ci-dessus présentées à Lon-
dres " Exposition internationale », ont ob-
tenu un© coupe d'argent).
PETITE JEANNE (Wichuraiana).
Belle i)lante vigoureuse; fleurit en large
liouciuet, fleurs doubles de couleur groseille
claire; teinte nouvelle dans le genre, très
solide et de longue durée.
Notre confrère, M. P. Bernaix, rosiériste
à Villeurbanne, près Lyon, met en vente, à
partir du 15 octobre cnurant, les deux nou-
veautés suivantes :
ANGÈLE DARNEX (Hybride de Thé).
Arbuste d'une vigueur robuste, à rameaux
dressés très florifères, pédoncule long et
rigide. Les boutons, d'un ovoïde gracieuse-
ment allongé, sont d'un rose très frais, avec
des reflets d'orange pcàle, qui en rendent
la nuance nouvelle et séduisante. La fleur
est grande, d'une duplicature élégante, à pé-
tales larges, épais et concaves, de couleur
rose de Chine avec des reflets lavande ar-
gentés et un large onglet jaune canari.
Variété remarquable par la beauté de ses
boutons, l'élégance et la. grandeur de ses
fleurs d'un coinris nouveau et par sirn abon-
dante floraisiin.
/V,l/).\.l//s .1/ MllICE UAFIN (Hybride de
Thé).
.\rbuste de biuuie vigueur, de jolie tenue;
rameaux dressés, fermes; pédoncules longs,
solides, portant verticalement les fleurs.
Bo\itons oviformes, souvent solitaires, de
ciiuleur éclatante, rose carmin vif à reflets
écarlate clair. PTeur grande, en large coupe
évasée; pétales épais de couleur carmin
JOURNAL DES ROSES
153
au centre avec des i-eflets poiiceau atténué
et les pétales extérieurs ros.e franc. Très
belle variété.
MM. Barbier et C'^, iiorticulteurs, 16,
route d'Olivet, à Orléans (Loiret), livrent
au conunerce, à l'automne 1912, la rose nou-
velle :
EDGAR AXORLU (Hybride de Wirhu-
raiana'.
Fleur rouge sang vif, teintée de magenta
passant au crani(<isi vif, revers des pétales
rose vif. Pétales intérieurs striés de blanc.
Corynibes de 5 à 15 fleurs. Feuilles vert
foncé, luisantes. Plante vigoureuse et très
florifère faisant un grand effet.
Wichurai'diia x Cranioist suix'Tieur.
M. .Alfred Perdriolle, rosiériste, 40, rue
Croix-.Morlon, à Lyon-Montplaisir (Rhône),
met en vente, la nouveauté ci-après, à par-
tir du 15 octobre 1912 :
CHAXOIXE l'.IXET DE.S ROYS (Hybride
de Thé). Issu de Riclinioud et de Abbr Bra-
iiirrel.
Une des meilleures, des plus florifères des
variétés à fleurs rouges, connues à ce jour.
Coloris rouge cramoisi éclatant, nuancé de
pnur()re velouté; fleur très grande, pleine,
s'épanouissant bien et ne bleuissant jamais.
Cette variété a conservé de Richmond sa
forme et son abondante floraison, et de
Abbé Rrtnnerel sa végétation robuste et ra-
mifiée ainsi que sou coloris pourpre noirâ-
tre velouté.
Elle sera très ap|iréfiée pour la culture
l'M pot et reconunandable pour massif.
Dédiée à M. le chanoine Binet des Roys,
curé do l'Immaculée Conception, à Lyon.
Par rétablis.sement Ketten frères, de Lu-
.xembnurg (Grand Duché^, sont vendus, à
l'automne 1912 :
SOIVEXIR DE MARniES LorREino
(Thé).
Fleur rouge de Carthame, sur fimd rouge
Corail, extrémité des pétales passant au
rose pourpré au complet épanouissement,
onglet jaune iiidien, iimyciinc nw grande.
assez pleine, bouton allongé ouvrant bien.
-Arbuste vigoureux, très ramifié, très flori-
fère.
Paul Lédé x Madame Hoste.
Coloris distinct, très recommandable pour
jardins de ville, dédiée en souvenir d'un
grand promoteur portugais d'horticulture.
EUGÉNIE MUXCHEN (Hybride de Thé).
Fleur rose lilacé argenté, onglet blanc
ambré, grande ou très grande, pleine, à
centre élevé, légèrement odorante, bouton
allongé et pointu, presque toujours solitaire,
ouvrant bien, pédoiicule long. .Arbuste vi-
goureux, érigé, florifère.
Château d'Ourout x Madame Cordirr.
Variété très reconunandable pour la plan-
tation en massifs, la fleur coupée et le for-
çage.
Dédiée à l'épouse du bourgmestre de la
ville de Luxembourg.
Nos confrères MM. Levavasseur et fils,
horticulteurs à Orléans, vendent à l'autom-
ne 1912 :
GLOIRE D'ORLEAXS (Polyantha).
■ .Arbuste vigoureux, à rameaux fermes,
érigés. Feuillage vert foncé, fleurs en pani-
cules terminales, nombreuses, d'un joli co-
loris rouge très foncé. C'est en somme, le
Madame Xorbert Lnmvasseur, mais à fleur
beaucoup plus rouge et ayant l'immense
avantage de ne pas bleuir.
Messieurs A. Robichon et fils, rosiéristes,
à Orléans, mettent en vente, à l'automne
1912, les deux nouveautés ci-après :
MADAME ARTHUR ROBICHON (Polyan-
tlia nain remontant).
Semis de Madame N. Levavasseur x Mis-
tri'ss Ciitbush.
Coloris beau rose pourpré très frais en-
tièrement inédit dans la série des Polyan-
tha; fleurit en panicules très compactes;
bois lisse, peu épineux, feuillage vert rou-
geàtre; i>lante naine qui sera très appréciée
[jo\ir la culture en pots et en massifs.
A7.Vr; OF SI A M (Hybride de Thé). Obten-
tour : P. Hrauei-, Editeurs: A. Robichon et
fil. s.
154
JOURNAL DES ROSES
Arbuste très vigoureux et très florifère;
fleur grande, pleine, iiien faite, d'un Ijeau
coloris rouge crainnisi vif, d'une très lon-
gue durée, très odorante et excellente pour
le forçage ainsi que i)our massifs.
Cette variété a été choisie jiar S. M, le roi
de Siani Uii-niènie, parmi les nomljreux se-
mis de l'obtenteur.
M. Rémi Tanne, rosiériste amateur à
Rouen, 79, rue Malpalu, va mettre au com-
meroe :
DOCTIiUn llEXRl NEUPUEZ. (Hybride
de ^^'iclulraiana remontant).
Plante extrêmement vigoureuse, florifère,
feuillage large, vert luisant foncé; fleur
grande, pleine pour le genre (huit à neuf
centimètre de diamètre); cette fleur est de
longue durée, d'un coloris jaune canari; le
bouton est long et bien fait; la fleur épa-
nouie est d'une couleur blanc souffre.
{WichuiaiiiiKi X Miidiiiiic Uarlhèli'iitij Lc-
vet).
PAUL NOËL (Hybride de Wicliuraiana).
Plante très vigoureuse, florifère, feuillage
joli, d'un vert luisant; tendance à remon-
ter; donnant des ros^es pleiues, par paquet
de deux à cinq; très précoce et d'une bmgue
durée; coloris rose crevette mélangé de
jaune soufre; variété d'un joli effet.
{Wichuraianà x Monsieur Tillct),
La mise au commerce de ces deux nou-
veautés devait avoir lieu à l'autonuie 1910,
ainsi que le Journal des Roses l'a alors
annoncée. M. Tanne a reporté cette livrai-
son aux cultures, à l'automne 1912.
Docteur Henri Neuvrez et Paul Noël ont
obtenu une grande médaille d'argent le 13
juin 1912 à la Société Nationale d'horticul-
ture de France. Dans sa séance du 11 juil-
let suivant, la même société a accordé un
certificat de niérite à la variété Docteur
IJenri Neuprcz comme Wi'chiirmana remon-
tiiiit.
* *
M. Philbert Routigny, rosiériste, 4, rue
des Ursulines, à Rouen, livre aux cultures,
à l'automne 1912, la variété très remar-
quée des amateurs de roses au cours de
l'été dernier :
MADAME PHILBERT BOUTIGNY (Hy-
bride remontant).
Fleur solitaire en coupe, sur longue tige;
boutoni long, bien fait, d'un riche coloris
rose vif très pur, extra grande, mesurant
en moyenne de 0.16 centimètres de diamètre;
certaines atteignent 0.18; elle est plus gran-
de que Paul Neijron et jihis jolie comme co-
loris; arbuste très vigoureux, beau feuil-
lage vert foncé.
ririrh. Briiniter x Aiuia de Diesbach.
Notre confrère, M. L. Reymond, rosiéris-
te, rue Frédéric-Fays, à Lyon, ve^nd, à par-
tir du 15 (jctobre 1912, les nouveautés sui-
vantes ;
MADAME JOSEPH PUYILLAND (Hybri-
de de Thé).
Arbuste très florifère et remontant, d'un
port dressé et vigoureux, vêtu de belles feuil-
k«, à folioles largement ovales. Bouton
ovoïde allongé, à pétales concaves, bico-
lores, rose incarnat, &e fondant deins un
large onglet canari intérieurement blanc
rosé.
Fleur grande en coupe, à pétales conca-
ves, larges, ovales, à peine distants, d'une
fraîche et coquette miance rose frais à l'in-
térieur et blanc rosé extérieurement,
Mrs WALTER E. MARTIN (Hybride de
Thé).
.arbuste d'une bnnne vigueur, à rameaux
dressés munis d'un riche feuillage. Beaux
boutons dressés, i)ortès verticalement par
des pédoncules fermes très élégants et d'u-
ne nuance rose très frais.
Fleurs grandes, cupuliformes, d'une du-
plicature moyenne à ])étales satinés bril-
lants, d'un beau rose clair à l'intérieur et
blanc rosé à l'extérieur.
Nos confrères MM. Sander et fils, horti-
culteurs, à Saint-.\lhans (.Angleterre), ven-
dent, à iiartir de cet automne, la nouveau-
té suivante :
SANDER'S W liriE (Hybride de Wichu-
raianà).
Cette roise est la plus jolie et la plus flo-
rifère de tous les croisements de R. W'ichu-
J 0 r H X A L D E S 1{ 0 S E S
155
raiaiia blancs. Elle a été choisie parmi les
meilleures d'environ quatre mille semis.
Le rosier Saiidcr's White forme de lon-
gues pousses, vigoureuses, complètement
couverte d'un feuillage d'un beau vert hii-
san.t, formant ainsi un contraste admirable
avec les grandes thyrses épaisses, de Heurs
(l'un blanc de neige que produit cette nou-
veauté.
Cultivé sur un mur, ce rosier le couvre
comiilètement la première année et présente
une ma-sse uniforme de fleurs d'un blanc,
on ne peut plus beau, mélangé au joli feuil-
lage de cette nouveauté.
M. Mille Toussaint fils, rosiériste à Saint-
-Alban, Monlplaisir-T.yon (Rlione), vend, à
partir de cet automre les deux variétés nou-
velles suivantes :
COLOMiL SEURQT (Hybride de Thé).
Fleurs très grandes, portées sur un jié-
doncule très fenn€, coloris rose vif rougeà-
tre nuancé de blanc; revers des pétales
blanc; très odorante; bouton allongé s'ou-
vrant en forme de coupe; fleur très double,
beau feuillage verdàtre; vigoureux.
Cette nouvelle variété remarquable, a fait
l'admiration de tous, horticulteurs et ama-
teurs, qui sont venus la voir dans mes cul-
tures. Elle sera très appréciée pour l'em-
I)loi en massifs et aussi pour foniier d'écla-
tantes potées, très remontante, cette variété
a été récompensée de deux certificats de
première clas.se par les commissions de deux
sociétés d'horticulture lyonnaises.
Issue de ilarquisc Litta et de Camoëns.
ETIS CELLE DE PMULLY (Hybride de
Thé).
Fleur grande, coloris rouge vif très clair,
nuancé de violet clair, portée sur un
pédoncule ferme, fleurissant abonda m-
iiient, en forme de coupe. Groupée en
massifs ou mise en pot, cette nouvelle va-
riété est tout à fait éblouissante; je puis la
recommander en toute confiance. La végéta-
tion de cette rose nouvelle est de moyenne
hauteur; beau feuillage à bois lisse sans
épines.
Issu de Grii.ss nv Tfplitz et deLoiiis Van-
It'iiittp.
Notre confrère, M. Paul Nabonnand, ro-
siériste au Golfe-Juan (Alpes-Maritimes),
met en vente cet automne les deux nouveau-
tés ci-après :
GAnEIELLE THIEnUMll) (Thé).
Fleurs grandes, assez pleines, régulières,
érectées, en forme de camélia: pétales fer-
mes, de longue durée.
Coloris rose carminé sur le pourtour, cen-
tre jaurie teinté chamois, légèrement proli-
fère, ce qui lui donne un cachet tout iiarti-
culier.
Elle prend une teinte aurore à son com-
plet épanouissement. Très joli bouton al-
longé, canari abricoté. Anbuste vigoureux,
l)ui,sson nain, joli feuillage clair, très per-
sistant; très florifère, légèrement parfumée.
Gcnéral GaUicvi x Mtuh'inoiselli' Marie
Vdii-Houttc.
LUCIE DAYER (Thé).
Fleur grande, pleine, tenue élégante, pé-
tales du centre languiformes. Coloris rouge
cramoisi, centre teinté rosé à son complet
épanouissement.
Bouton moyen, bien fait, cramoisi njoirâ-
tre. Arbuste vigoureux, buisson nain, feuil-
lage persistant vert foncé. Très florifère.
Fnuiri.s Duhrfu'i) x Sir dr Thrrrsc Lovct.
M. .lob. Paul, à Neuratberg, près de
Staing, Styrie (Autriche), livre aux cultu-
res :
GEDEVKE MEIS (Pense à moi). Hybride
(le n. Aivriisis et de /?. Multiflora.
Otte variété est grimpante. Elle ressem-
ble beaucoup conmie forme et feuillage au
'l'iinifr's Criiïisoii Raiiiblcr. La florai.son a
lieu en coryinbes très multiflores, comptant
jusqu'à quarante roses. Les boutons sont
l'onds; les fleurs s'ouvrent facilement, elles
sont doubles sans être pleines, de couleur
blanche, légèrement teintée de rose chair.
L'odeur rappelle celle de l'églantinc.
Floraison tardive. Cette nouveauté résis-
te admirablement bien aux hivers rigou-
reux.
PMI, snnEXGEU (Polyantha s;inufn-
teux).
Nouveauté, issue de AijUna.
Fleur assez grande, grande m(''me pour
un sarmenteux, liien pleine, rose carné tcn-
150
JOURNAL DES ROSES
dre, rappelant la couleur de Smti^enir de la
Mdlmwisoii, mais avec fond jaunâtre. Odeur
presque aussi prononcée que celle des roses
thé. Floraison tardive. Beau feuillage vert
foncé, brillant.
Comme la précédente, cette nouvelle va-
riété résiste bien au froid, chose précieuse
pour son pays d'origine.
{A siiivrr).
PAPILLON.
D'UNE
:osE
Comme la vague emporte, altière autant que prompte,
Et roule dans ses flots l'esquif désemparé.
Toute passion vile où l'honneur a sombré
Fait de l'homme un jouet des vents que rien ne dompte.
Fût-ce même parfois sous la forme de conte,
Fable ou récit, montrons à l'enfant timoré
Comment on reste bon, sous le soleil doré,
Quand on aime et comprend la fleur qui s'ouvre ou monte.
La Rose dit : « En moi sont toutes les beautés ;
« Mais tu te garderas d'orgueilleuses fiertés.
« Qiiand tu verras tomber mes fragiles pétales.
« Grandis, mais sois modeste; apprends, mais reste fort
(I Contre mille courants, à travers les dédales
« Dont se parsème un monde où la vertu s'endort. »
A. LEBRUN.
Çetite -Correspondance
M. Eugène M., iardinicr aniatcnr. — Les
noms dont vous me demandez la .significa-
lion sont très peu employés en horticul-
tui-e. Il est cependant utile de savoir ce
qu'ils signifient ou ce qu'ils désignent.
1° Pauvrettes d'K(jtuiilier.s. On nomme
vulgairement pourrettcs, de très jeunes
plants d'arbres et d'arbustes ; des pour-
rettes d'églantiers 'sont donc de jeunes se-
mis d'églantiers.
2° Pcreimant, vcijétal perennanl. Le mot
perennant e.^t tout simplement synonyme
de vivace et non de irivipare, conmie vous
le croyez.
Les végétaux vivaces sont ceux qui vi-
vent un nombre indéterminé d'années ;
I
LOUISE-CATHERINE BRESLAU
(Pernetianai
JOURNAL DES E O S E S
157
mais, dans l'acception courante, il faut en-
tendre, surtout, des végétaux herbacés,
dont les tiges, le plus souvent, périssent
cliaque année, tandis que le pied mi souche,
vit lui certain nombre d'années indétermi-
né.
Un végétal vivipare est celui qui, au lieu
d« graines donne naissance à des i)niciuc-
tions constituant de jeunes plantes : Oonon
A horambnU's, AiiuinjUis loiigifnlia, etc.
Contrairement, toutefois, à ce qui se passe
dans le règne animal, ces produits ne pro-
viennent nullement de fécondation.
3° Cremocarpe. Synonyme Cijpsèlr, Akè-
ne ou Achaine. C'est un fruit sec, indéhis-
cent, à une seule loge, ne renfermant
qu'une seule graine n'adhérant pas aujc pa-
rois du péricarpe, car en cas d'adhérence,
l'Achaine prend le nom de Caryopse ! !
Dans votre cas, il s'agit tout simplement
de la graine contenue dans les fruits rou-
ges de votre églantier ! ! L'auteur de votre
livre s'est plu à employer un nom fort peu
usité, pour désigner vuie chose très com-
mune ! !
M X..., amateur de Roses. — 'Votre er-
reur provient de ce que vous confondez les
épines avec les aiguillons.
Les Rosiers n'ont pas d'épines et le pro-
verbe que vous me citez : « Il n'y a pas
de roses sans épines », est absolument
faux, botaniquement parlant.
Les épines sont des organes piquants.
rigides, de dimensions très variables, pro-
venant toujours de la transformation d'un
axe — rameau, pédoncule — ou de celle
d'un appendice — sépale, bractée, feuille,
etc. — Les épines renferment i)ar suite des
faisceaux flbro-vasculaires.
Pour parler un langage peut-être plus
clair, les épines sont une production du
bois, une expension de l'aubier dont elles
font partie.
Lorsqu'elles terminent des organes folia-
cés, elles sont le plus souvent dues au pro-
longement des nervures.
Quant aux aiguillons, ce sont des produc-
tions épidermiques, de nature analogue à
celle des poils. Ce .sont des ajjpendices de
structure généralement celluhure qui se dé-
veloppent sur diverses parties aériennes des
végétaux. Ils prenneui parfois un assez
grand accroissement, avec tendance à se li-
i gnifier au lieu de rester subéreux; mais
toujours on les détache facilement de l'écor-
ce, sur laquelle ils ne laissent qu'une cica-
trice toute superficielle.
En résumé, les épines sont une produc-
tion du hois et les aiguillons, une produc-
tion rie Vécorce.
Les aiguillons diminuent comme nombre
jusqu'à disparaître, à mesure que le végé-
tal vieillit, alors que les épines deviennent
sinon plus nombreuses, du moins plus
grandes et plus résistantes, en devenant
plus âgées.
COCHET-COCHET.
-i)i
OSE g^OUISE-'^ATHERINE
(Pernf,ti.\na)
5RESLAU
La variété nouvelle que représente notre
planche coloriée a été livrée aux cultures
par son obtenteur, M. Pemet-Duclier, lo
1" mars 1912, en même temi>s que Madame.
Charles Lutaud et Madame Edmond Ttos-
land. Elle est issue d'une Vari'i'.' Inédite
X Un semis de Soleil d'Or.
Elle appartient donc à la race des //(/
brid'es de Lufea, à laquelle son créateur,
notre confrère M. Pcrnct-Ducher, a donné
le noni de « Pernetiana ».
L'arbuste est de grande vigueur ; sa rus-
ticité est beaucoup plus grande que celle
de sa congénère, « Lijo7i-Rose ». Les ra-
meaux sont buissonnants, armés d'aiguil-
lons rapprochés et peu saillants ; ils por-
tent un beau feuillage vert bronzé l)rillunt.
nouions gros, ovoïdes, d'un beau rouge
corail, teinté de jaune de chrome. Fleurs
très grandes, bien pleines, globuleuses, à,
larges pétales à la circonférence, d'un su-
perbe coloris rouge crevette nuancé orange
158
J 0 U E îs A L DES 1{ U >S E S
cuivré roug-eàtre et jaiuie de chrome au re-
vers des pétales.
Cette nouveauté, très florifère et d'un co-
loris nouveau très particulier, dépassera ra-
pidenient comme popularité sa devancière
« Lijon-Rose », à cause de l'avantage qu'elle
présente sur elle d'être beaucoup i)kis vi-
goureur^e et beaucoup plus rustique.
MAP'.IE Du Clos Jouet.
(fe
®r.
E Rosier dans les gma Parties du ^onde
LA ROSE EN TUNISIE (suite)
Quelques années après l'occupation fiaii-
çaise, c'est-à-dire vers 1885-1886, des colons
Français, MM. de Carmères, Montureux,
Creté, créèrent en Tunisie de jolies pépi-
nières dans lesquelles pnur ne pas êtr^ en
très grand nombre, les rosiers n'en étaient
pas moins cultivés.
Bientôt, autour de chaque ferme nmi-
velle, même en i)leine brousse, se tirent de
petites plantations d'arbres; le plus petit
jardin posséda au moins quelques losiers.
Que de fois ces jolies roses perdues dans
un coin de la brousse, nous ont charmés
pendant les premières années que nous
avons passées sur le sol africain ! !
Quand on ne voit autour de soi que de
maigres oliviers sauvages, des cactus épi-
neux, des jujubiens plus épinieux encore,
•et des chardons géants, combien dans le
bled désert paraît belle et majestueuse, par
un matin d'avril, la plus petite rose pom-
pon, la rose du Bengale, la superbe rose
thé ! !
Le soir, quand l'accablante chaleur est
tombée, quand le soleil enveloppé de pour-
pre et de violet, disparaît derrière les
grands monts, qu'ils sont beaux les bou-
tons de roses qui s'épanouiront au lever de
l'aurore, couverts de la rosée du matin. En
Afrique, cela a un charme que ma plume de
jardinier est impuissante à décrire et que
comprennent seuls, ceux qui l'ont éprouvé.
Si les roses en Tunisie, ne vivent qne
l'espace d'un matin, l'abondance des fleurs
supplée à la courte durée de chaque rose.
Le rosier est ici dans son pays de prédi-
lection; avec bien pou de soins on olitient
des résultats merveilleux.
Les soins culturaux, dont nous ne dirons
que peu de mots, sont exactement ceux du
midi, du centre et même du nord de 'a
France.
Le mode de multiplicatii)n le plus em-
ployé est l'écussonnage sur le hengale Indi-
ra-Majùr, sujet qui doinie d'excellents ré-
sultats, ainsi du reste que l'églantier, ce-
pendanit moins employé ici. Le bouturage
est peu pratiqué par les européens.
Nous ajouterons qu'il est plus pratique de
recevoir les rosiers des pépinières de
France, que de les multiplier ici, car jus-
qu'à ce jour, aucun spécialiste ne s'est ins-
tallé en Tunisie avec l'outillage nécessaire
pour la multiplication en grand du rosier,
telle que la pratiquent les rosiéristes Fran-
çais chez lesquels, à prix modiques, on
trouve en belles plantes, bien étiquetées
toutes les variétés du genre Rosa.
Nous noterons qu'en Tunisie il est pos-
sible d'écussonner le rosier une grande
partie de l'année; que la greffe à œil-dor-
ninnl n'existe i)our ainsi dire pas. En effet,
si on greffe en juillet-août, le sujet étant
par les arrosages tenu en végétation, l'é-
cusson part tout de suite et fleurit en oc-
tobre-novembre. SI on greffe en mars — et
même en février, chose possible ici, où l'hi-
ver est à peu i)rès inconnu — de suite la
végétation commence, et cette fois encore
la greffe se développe et fleurit jicu de mois
après avoir été posée.
La végétation des rosiers dans le Nord-
Tunisien, ne s'arrête que vers le 15 décem-
bre, pour reprendre fin janvier: mais, si
on n'arrose pas, la sève est arrêtée à nou-
JOURNAL IJES ROSES
159
veau de juillet à septembre, ce qui fait que
si l'automne «st pluvieux, il se produit une
abondante floraison tout aussi lielle que
celle qui a lieu au printemps.
Avril et mai — jusqu'au 15 mai environ
— sont, ici, les mois les plus favorables à
la rose: en juin, déjà, elles diminuent beau-
coup, comme nombre. Juillet et août sont
mauvais pour les roses; c'est le repos par.
souvent, 45° et même 50° de cbaleur à
l'ombre.
A cette température élevée et sèche, le
rosier résiste très bien sans aucun arrosage
ce qui prouve sa rusticité — sauf cependant
quelques variétés délicates, telle que A/-
l)ltetos, par exemple.
.N'ous avors planté en Tunisie de nom-
lireux rosiers, en toutes .saisnns, même en
plein mois de juillet, par 45 degrés de cha-
leur, absolument comme nous l'aurions fait
en décembre, mais en arrosant abondam-
ment et fréquemment. Pour réussir, il faut
ojiérer vivement, enlever toutes les feuilles,
rafraîchir les sections des racines et tail-
ler. On plante sans ombrer, et sans s'oc-
cuper de la température; mais il faut de
l'eau, c'e.st l'essentiel.
Inutile d'ajouter que l'hiver est plus pro-
pice à la transplantation, et que cette sai-
son se recommande à tout le mond«; d'ail-
leurs, le transport des rosiers serait témé-
raire par nos chaudes journées d'été.
J'étonnerai, sans dout^e, beaucoup de pro-
fanes en disant qu'on perd beaucoup de ro-
siers, dans les petits jardins, par excès d'ar-
rosages: on plante aussi, souvent, les ro-
siers trop près des grands arbres, comme
les Kvcaliiptus, les Bclmnbra, les Casnii-
riniis, an simplement dans des endroits trop
ombragés.
En effet, sous notre ardent climat, dmis
tout le Nord-Africair. il faut le plein air et
le grand soleil aux rosiers, pour bien végé-
ter. Plusieurs espèces et leurs variétés, telles
que les Hugosa, Wichuraiana s'accommo-
dent assez bien des sous-bois, à demi-ombre;
les rosiers à fleurs très rouges, légèrement
ombrés, fournissent même une floraison plus
durable et des fleurs plus belles qu'en plein
soleil, exposition à laquelle le coloris rouge
brûle facilement.
T.e voisinage de certains iialmiers, com-
me les Phœnix Canariensis, les Fritchardia
FiUfcra, les Chamœrops, est nuisible à la
bonne venue des roses; mais les variétés
sarmenteu.ses très vigoureuses, comme RêvB'
d'Or, Gloire de Libouriie, Gloire de Dijon,
les Wichuraiana y grimpent facilement et
semblent peu souffrir du voisinage immé-
diat de ces robustes palmiers, surtout si on
a soin d'arroser de temps en temps ces
rosiers.
Aujourd'hui, plus de 400 variétés de roses
sont cultivées autour de la seule ville de
Tunis, souvent mêlées aux Hibiscus, aux
PUiinbago bleus, aux Poinsettia pulche-
rriiiia, aux Salvia, aux Lauriers-roses, et à
des centaines d'autres arbustes à fleurs et
à fleurettes, très rustiques en Tunisie.
Il est regrettable que le beau parc du
Belvédère, à Tunis, ainsi que les divers
squares de la ville ne soient pas abondam-
ment pourvus de rosiers. On craint, sans
aucun doute, que les roses soient vite sac-
cagées, car il faut le reconnaître, l'éduca-
tion populaire indigène et étrangère est, ici,
encore dans l'enfance; on respecte peu les
belles choses.
Il reste encore des vandales, et cependant
l'histoire nous dit que ces ravageurs ne fi-
rent pas souche dans le Nord-.Xfricain :
l'histoire se trompe.
Espérons qu'un jour prochain,, des ro-
siers rustiques et vigoureux, des sarmen-
teux surtout, embelliront ce beau parc, où
malheureusement l'eau manque un peu.
Dans un prochain article nous passerons
en revue les variétés que nous avons cul-
tivées avec succès chez un amateur, un
ami des Roses sous le ciel d'Afrique.
(A suivrn), O. ROMAIN,
Chev.ilier du Mc-rite .igricole,
Correspondant du Jonnidl des Roses, en Tunisie.
1€0
JOURNAL DEvS ROSES
LA ROSE A L'ILE DE LA REUNION
Le culte de Flore compte à la Réunion
de fervents adeptes. Le nombre et la di-
versité d^s espèces ornementales cultivées
eu témoignent. Parmi les plantes florales :
Bégonia, Phlox, Lobélia, Chrysanthèmes,
les Rosiers tiennent une place prépondé-
rant>e; chaque maison s'égaye d'un jardin
où les fleurs abondent. Il n'y a pas un .jar-
din qui ne possède quelques variétés de ro-
siers.
Malheureusement toutes ces variétés sont
as.sez mal connues, ou faussement nom-
mées. Les amateurs rosiéristes sont heu-
reux de grouper des représentants de la
Reine des fleurs aux couleurs vives et cha-
toyantes. Mais ils se soucient fort peu de
leur état-civil. La preuve ? C'est que les
noms pompeux et fantaisistes sont légions
dans les collectioris particulières. C'est re-
grettable; mais une étude longue et minu-
tieuse i)ermettrait seule de jeter un peu de
lumière dans ce dédale.
Le jardin botanique de la colonie pos-
sède la collection suivante :
Maréchal A'«V/. — Fleur d'un beau jaune
vif, très odorar.te.
Maman Cochet. — Belle fleur rose carné,
lavé de jaune et de carmin.
Mademoiselle Marie Van Jloulte. — Fleur
blanc jaunâtre. Odorante.
Reine Emma des Pays-Bas. — Grande
fleur jaune saumoné.
Perle de Lyon. — Fleur jaune foncé.
Général GaUiéni. — Grande fleur odo-
rante, vieux rose foncé.
Perle des -Jardins. — Belle fleur, grande;
jaune foncé.
Archiduchesse Maria liiiiiiacn'.ata. —
Fleur grande. Cobu-is brique clair, très odo-
rante.
Gloire de Dijon. — Fleur grande, jaune
clair. Remontant, sarmenteux.
Professeur Ganivial. — Fleur grande, pé-
doncule ferme, rouge ponceau nuancé.
Catherine Mermet. — Fleur grande, ro.se
carné tendre.
Jean Diicher. — Fleur globuleuse, jaune.
Madame Eugénie Bésal. — Fleur rouge,
à fond orange, grande, demi-pleine.
Bijou de Boijat-les-Bains. — Fleur mo-
yenrie, rose argenté, très florifère.
Impératrice Eugénie. — Fleur rose ten-
dre, argenté, vigoureux.
Pawl Neyron. — Fleur très grande, rose
argenté.
La France. — Grande Heur odorante, rose
vif.
Prince de Bulgarie. — Très grande fleur,
très odorante, jaune aurore.
Laurent Carie. — Fleur grande, odorante,
carmin cramoisi brillant.
I.a floribondité des roses est extrême, pres-
que perpétuelle. Elle se ralentit légèrement
pendant la saison sèche, de juin à sep-
tembre.
La taille est choise inconnue.
En raison de leur végétation incessante,
les rosiers s'épuisent rapidement, durent
peu, à peine cinq à six ans.
La multiplication se fait par marcottons
ordinaires. C'est rarement qu'on fait appel
au bouturage qui donne cependant des ré-
sultats plus expéditifs et supérieurs au
marcottage.
Les fleui's dégagent des effluves odorantes
puissantes, supérieures aux faibles senteurs
des roses européennes.
Il semblerait donc que la culture indus-
trielle des roses jjour l'extraction des par-
fums doive être rémunératrice et facile. Il
n'en est rien. Des essais ont été tentés avec
la Rose de Bulgarie, l'espèce à parfum par
excellence. Les rosiers se déveloiipaient fort
bien; mais a>i bout de deux ou trois ans ils
déîiérissaient. De plus les pétales siiumis à
la distillation ne donnaient que très peu
d'une essence de mauvaise qualité.
.\ quoi cela tient-il '?
Vraisemblablement, on doit incriminer la
JOURNAL DES EOSES
161
manière déplorable dont était coii,diiite la
distillation.
Actuellement, la question de la culture et
de l'exploitation de la rose à parfum de-
meure entière. Elle continue à solliciter l'in-
telligence et la perspicacité de courageux et
hardis novateure.
L. ANGLES,
Agent spécial de l.i culture au jardin botanique
_ de l'ile de La Kd-union.
^Jne S^^adie du Rosier
(Noircissement des pédoncules floraux)
Nous avons reçu du midi de la France,
des échantillons du rosier Ulrich liniinirr,
présentant une altération que nous allons
décrire et qui avait conjjidérublement gêné
la floraison.
Disons, tout de suite, que cette maladie,
que nous appellerons Maladie du noircis-
siinent des pédoncules floraux du rosier,
n'est pas nouvelle, ni sijéciale à une région,
et qu'elle se manifeste assez fréquemment
dans les cultures de roses de divers pays.
Toutefois, les traités classiques de patholo-
gie végétale n'en font pas mention, sans
doute parce que, si le fait est constaté, la
cause demeure incomiue, et, à plus forte
raison, le remède également. Nous la trou-
vons signalée dans la monographie des ma-
ladies du n^sier de Laubert, Rosrnkran-
Uhiititi'ii uiiil Itosi'iip'indr, h'na, 1910.
Voici quels sont les caractères extérieurs
du mal dont l'aspect est représenté dans
notre figune ci-contre. 11 se forme une tache
noire, soit à la base du bouton sur la par-
tic renflée du calice, soit sur le pédoncule
il une distance plus ou moins grande du
bouton, soit enfin, en plusieurs endroits du
pédoncule et même de la tige. Ces taches
sont d'un aspect fâcheux, mais cela serait
encore peu de chose si elles ne s'étendaient
pa.s rafiidement, pouvant atteindre plu-
sieurs centimètres de longueur. La s\iite
naturelle de ce phénomène est que le bou-
ton ne peut plus poursuivre son dévelop|ie-
mcnt; il ne tarde pas à se fléti'i)' et à mou-
rir. Cette maladie qui est fort grave, car
elle détruit un L'iiind riomhii' di' fleurs,
n'est pas rare, avons-Uiius dit, dans les Ro-
seraies.
Quelle est la cause de ce phénomène ?
Nous avons recherché si elle pouvait être
attribuée à un parasite; pour cela, nous
avons pratiqué de nombreuses coupes min-
ces à diverses hauteurs, et nous les avons
examinées au microscope, afin de recher-
cher s'il s'y trouvait quelque organisme;
mais nous n'en avons pas rencontré de tra-
ces : ni bactéries, ni filaments de champi-
gnon. Nous avons, seulement, constaté que
le liber, tissu conducteur, c'est-à-dire tissu
utile par excellence, était, par places, com-
plètement détruit et que, nombre de vais-
seaux du bois étaient obstrués par une
sorte de gomme provenant de la dégénéres-
cence de la membrane. Il n'est pas éton-
nant, dans ces conditions, que le bouton,
qui ne reçoit i)lus la sève, ou très incomplè-
tement se fane et meure.
Comme on le voit, il ne s'agit pas d'une
maladie parasitaire, mais d'une maladie
physiologique, c'est-à-dire dont la cause ré-
side dans une action particulière du mi-
lieu : influence du temps, de l'humidité, de
la nature du sol, de l'excès d'engrais, etc.
On il attribué à tous ces facteui's une in-
fluence sur la production de la maladie et
sur s(uv degré d'intensité; mais, pour décou-
vrir parmi toutes ces causes celle ou celles
(|ul ont une influence déterminante, il fau-
di-aii poursuivre, sur place, une enquête
très délicate, en connaissant bien toutes les
conditions de culture des pieds atteints, ce
cpii' muis n'avons pu faire.
SignaloPiS que, suivant Laubert, il est per-
mis de penser que, dans certaines circons-
tances, l'amélioration: du sol |iar addition
de calcaire parait utile pour lutter contre
la maladie.
(lu trouve souvent, sur les pieds malades,
102
JOUR N A L 1) ]<: S KO 8 E S
particulièrement sur les boutons, du Dotnj-
tis vhwrea.
Le liotiylis cinrrea est, on le sait, cette
moisissure grise qui se développe si fré-
quemment dans les serres, et, aussi, à l'ai'-
libre, sur les débris végétaux, sur toutes
pai-ties mortes de plante. Malbeureusement,
elle ne vit pas seulement sur les portions
mortes des végétaux, mais elle peut encore
attaquer les organes vivants; elle est alors
parasite €t se trouve à cet état fort répandue
dans les serres et, aussi, à l'air libre, lors-
que le temi)S est très humide.
Ses manifestations les plus connues sous
cette forme sont : la pourriture grise de la
vigne, surtout de la grappe mûre, et la
■pourrilÀire des roses sur laquelle nous avons
publié unie étude en 1910.
Lorsqu'un rosier est atteint d'un noircis-
sement, le Dotnjtis hâte le flétrissement et
la chute du boirton. Nous avons essayé
d'Indiquer son aspect dans r.ptre figure
(B. c).
On a admis (Laubert) la possibilité que
le llolnjlis cinerea puisse être la cause du
noircissement des pédoncules; dans ce cas,
cette altération serait justiciable des moyens
employés pour lutter contre la pourriture
des roses et que nous avons rapportés dans
l'étude citée plus haut. Cependant, le fait
est loin d'être démontré et la coexistence
des deux altérations n'est pas suffisante
pour l'établir; les faits suivants portent plu-
tôt à penser que le noircissement et le Bo-
trytis constituent deux choses distinctes :
1° Nous n'avons pas trouvé de traces de
mycélium au niveau des parties noires; 2°
des pédoncules de rosiers tachés, ayant été
mis sous cloche, dans ime atmosphère con-
finée, chaude et humide, afin de provoquer
le développement d'organismes pouvant s'y
trouver, ils se sont bien recouverts de moi-
sissures diverses, mais pas de Dotnjtis.
D'ailleurs rasi>ect séché des zones noires
est peu comiiatible avec riiypotbèse de la
présence du Botrytis, qui s'en prend habi-
tuellement, à des organes gorgés d'eau.
Dans l'expérience précédente le Botrytis
peut apparaître sur les parties restées
vertes du pédoncule, mais non sur les ré-
gions Dpires.
Toutefois, le fait de la coexistence des
deux altérations démontre qu'elles s'accom-
modent de conditions semblables; parmi
ces conditions, on sait que le développement
du Botrytis est favorisé par un excès d'eau
dans le sol, par l'excès d'engrais particuliè-
re ment azotés.
L'excès d'eau dans le sol peut gêner le
fonctionnement des racines et amener un
commencement d'asphyxie d'où résulterait
l'altération de l'appareil conducteur que
nous avons signalée.
On veillera sur ces deux conditions, en at-
tendant qu'une étude plus complète de cette
altération permette d'en établir les remè-
des d'une façon plus précise. Nous espé-
rons que le dessin qui accompagne cet ar-
ticle permettra de reconnaître la maladie et,
en attirant l'attention sur elle, jirovoquera
de nouvelles observations (1).
J. BEAUVERIE,
Docteur es sciences,
Inspecteur adjoint du service pliytopathologiquc.
{La Petite Revue, 11 août 1912).
("il Cl- ,-lhhf III- ihiiii iliuil />,;-( pilirciiH en Ifiiipi voulu nous
h- jnihïificns lUiln le jiiothiiin niinii-n>.
.HRONIÛUE
LORTICOLE
rENERALE
SOM.MAIPiE : Méléorologic. — Ailiros ot arbiisles uoiive:uix (ui peu connus tsuilej. — Expositions annoncées.
Météorologie. Cf. que fut aout 1912. —
Le mois d'août 1912 figurera jiarmi les mois
absolument anormaux. C'est le 'ihis froid
df la péiimle 1851-1912. 11 est ia is e.xemple,
depuis 1851, que le thermomètre n'ait pas
atteint une seule fois
lot. Le ma-
ximum absolu de l'exceptionnel mois d'août
1860 était de 25°2 ; or, la température la
lilus élevée en août 1912 est de 2-i''7, le 29 !
La pression barométrique moyenne 754""5
JOURNAL DES KOSES
163
est une des plus basses qu'on trouve en
août et le minimum absolu 740'°'"7, observé
le 26, est le plus faible qu'on ait constaté
à Paris, à la même altitude, au cours de
la période de 62 ans, 1851-1912.
La hauteur totale de la pluie recueillie
est de 82"""6.
Insolation : Durée nossilile -112 heures ;
durée effective 119 heures en 30 jours. Rap-
port 0.27.
(Uii.Uciiii (Ir l'Observatoire
du Piirc-Siiint-Muur.
Arbres et Arbustes nouveaux ou peu
CONNUS (suite).
18. Larix occiUENTALis Nuttall; Pinus Nut-
TAl.l Parlatore. iltutaiiiral Mngaziiir 1909,
pi. 8253).
.\rbre atteignant souvent une hauteur de
75 mètres avec un tronc dont le diamètre
varie de 1 mètre 80 à 2 mètres ei dont la
(ime forme une pyramide étroite; les ra-
meaux se présentent sous deux formes et
ceux qui sont courts sont très feuillus. Les
feuilles très étroites, larges de 5-7,5 milli-
niètres sont quadrangulaires, sillonnées sur
les deux faces, largement carénées en des-
sous; leur longueur sur les rameaux courts
ist de 5-6 centimètres et le plus souvent de
■'i i centimètres .sur les autres rameaux. L'in-
lloresceiice mâle est un strobile jaune pres-
que sessile, i)re.squc globuleux, d'environ 1
rentimètre de diamètre, entouré de larges
écailles rougeàtres, ciliées et floconeus'es.
L'inflorescence femelle est un strobile oblong
d'environ 2 centimètres de long; les carpelles
de 1 centimètre de l"ng à peu près sont ré-
curvés, aigiis, à longues extrémités vertes;
l's écailles qui portent les ovules sont pres-
i(we orhiculaires et imt 2-3 millimètres de
largeur. Les c^'uies adultfts do couleur fauve,
presque .se.ssiles, subérigées, oblongs-cylin-
driques smit de dimensions variables, pou-
vant atteindre i <'<Mitiniètres de longueur.
Les graiaes d« 8-10 millimètres de lon-
^■■ueur sont ailées obliqucmenL
Ce mélèze aurait été c)hservé iireniière-
nient par Lewis et Clark, dans les forêts si-
tuées .sur le cours supérieur de la rivière
Claire; en 1827, Douglas le rencontra près
du fort Colville, sur le flolumbia, mais le
prit i)ar erreur pour le Mélèze d'Europe. En
183-4, Thomas Nuttall le découvrit dans les
Montagnes Bleues, le décrivit et est consi-
déré comme l'ayant découvert le premier.
Celte espèce fut cultivée en 1881 dans l'.'Vr-
nold -Arborétuni; à l'automne de la même
année un certain nombre de semis furent
envoyés au Jardin dt' Kevv par le profes-
-seur Sargent.
A Kew, le L. Occidentalis produit des
cônes qui ne renferment pas de graines fer-
tiles; il en est de môme de l'exemiilaire cul-
tivé cliez M. P. de Vilmorin, à Verrières.
11 ne paraît pas au.ssi rustique que le Mé-
lèze d'Europe, car, d'après M. Hesse, il ne
supporte paus le climat de \\'eenen, dans le
nord-ouest du Hanovre, où le premier réus-
sit.
19. Acer neglectum Fred«rici.
Variété dont les jeunes feuilles jaune
lilanchàtre deviennent ensuite jaune d'or
brillant avec les nervures et le pétiole rou-
geàtres. Signalée, en 1908 chez le comte
Fritz von Schwerin, de Wendisch-Wilmers-
dorf.
20. Acer neglectum Annae.
Variété dont les jeunes feuilles rouge
sang foncé deviennent vert olive'. Remarqué
en 1908 et chez le comte Fritz von Schwe-
rin, de Wendiscli-Wilmersdorf.
21. RuBUS KocHNEANUS FocUe; R. innomina-
Tus S. Moore. (Bolaiiical Magazine 1909, pi.
8246; Kew Dullclin 1910, 80 aiipendice).
.4rbuste presque dressé, formant un buis-
son arrondi de 0 m. 90 à 1 mètre 20. Les
branches lisses ou garnies de quelques épi-
nes sont recouvertes d'une poussière rou-
geàtre. Les feuilles simples, à 3-5 lobes ai-
giis, ou quelques fois presque entières, ordi-
nairement très cordiformes à la base, lon-
gues de 3-12 centimètres, larges de 2-12 cen-
timèties, sont vertes en dessus, bhiiiches et
pubescentes en dessous. Les fleurs peu nom-
breuses sf)nt réunies en corymbes lâches et
terminaux; la corolle est formée de pétales
blancs, oliloiigs-ellipti(pies. Les fruits glo-
buleux sont petits, de i-ouleur orange.
Cette lîoMce originaiic du ,Ia| f\it in-
troduite l'U Europe pai- l>. Spath, liorticul-
ti'ur a lierlhi qui, m 1900, l'envoya au
.laidiii lie Kew, sous le nom de /î. vwri-fo-
164
JOUE X AL DES EOSES
luis; depuis il l'annonça dans sqn Catalo-
gue de 1908-1909.
Cette plante, parfaitement rustique, croît
vigoureusement; elle fleurit à la fin, de mai
et ses fruits sont niùrs en Juillet; son prin-
cipal mérite pour les jardins, consiste en
son feuillage lobé et ses fleurs blanches.
(A suivre). F. Tesnier.
Expositions annoacées. — Un cer-
tain nombre de sociétés d'Iiorticulture, ou-
vrent des expositions horticoles d'autonine,
auxquelles les rosiers et les roses sont ad-
mis, naturellement, mais dont les program-
mes ne s'occupent pas spécialement de la
Reine des fleurs :
Paris. — Du 8 au 17 novembre 1912, Ex-
position d'autonine de la Société Nationale
d"Horti?ulture de France. Se faire inscrire
avant le 25 octobre, 84, rue de Grenelle, à
Paris.
RosENDAEL. — Les 9, 10 et 11 novembre
1912. Ecrire avant le 1" novembre à M. Fâ-
che, rue Nationale, 11, à Rosendaël (Nord).
Caen. — Du 31 octobre au 4 novembre
1912. Organi.sée par la Société Centrale
d'Horticulture dei Caen, et du Calvados.
S'adresser avant le 23 octobre, à M. Leves-
cfue, 11, avenue de Bagatelle, à Caen (Cal-
vados).
Vichy. — Du 7 au 10 novembre 1912 inclu-
sivement. Exposition ouverte par la Société
Agricole de Vichy et de la Région. Délai
d'inscription 20 octobre. Ecrire à M. Des-
grmttes. Président, ou à M. le D'' Cornil,
secrétaire général de la Société, à Vichy.
Chaumont. — Du 9 au 11 novemlne. u So-
ciété Horticole, Viticole, Forestière et Api-
cole de la Haute-Marne ». Demandes d'ad-
mission adressées avant le 1" novembre, à
M. Rolut, secrétaire général de la Société
à Chaimiont.
•Sens. — Les 9, 10 et 11 novembre 1912.
>■ Association Horticole, Viticole et Fores-
tière de l'arrondiseement de Sens n. Les de-
mandes, pour exposer, sont reçues jusqu'au
12 octobre pan MM. Hlondet et Malot-Roul-
ley, à Sens (Yonne).
Lille. — Du 9 au 14 novembre inclus.
S'adresser à M. le Président de la Société
d'Horticic'.ture du Non! de la Fiance, palais
Rameau, à Lille (Nord), avant le 15 octo-
bre, tenue de rigueur.
Armentières. — Les 10 et 11 novembre,
n Société d'H(a-ticulture d'Armentières ».
Les demandes d'admission doivent parve-
nir, avant le 15 octobre à M. Menier, café
de Paris, à Armentières (Nord).
Orléans. — La » Société d'Horticulture
d'Orléans et du Loiret » organise du 8 au
15 novembre 1912, sa 84" Exposition de
Chrj'santhèmes, fleurs, fruits et légumes de
la saison et Industrie.
Les demandes d'admission doivent être
adressées au plus tard, le 5 novembre, au
secrétaire général, M. Eugène Delaire, rue
Vieille Monnaie, n° 4, à Orléans.
Bruxelles. — Les 26, 27 et 28 octobre.
« Sociétés Royales de Flore et Linnéenne »
et la « Société lîruxelles Attractions ».
.S'adresser salle de la Madeleine, rue Du-
quesnoy, à Bruxelles (Belgique).
Liège. — Les 9, 10, 11 et 12 novembre
1912, seconde exposition Jubilaire, organi-
sée par la n Fédération des Sociétés Hor-
ticoles de Liège ». Les exposants sont priés
de se faire inscrire avant le 1" novembre,
chez le secrétaire de la Fédération, rue de
.loie, 90, à Liège (Belgique).
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somiuaire des articles
Y Chronique des liuse?. — Knsiers nuuveiiux mis au Comiiiei'-e en 191i ;>iiile;. — La iiremière Hci?o (poésie), 'i
i — Dans les lîosiers : En Novembre. — De l'emiiloi iiilioniiel îles engrais cliimiqnes dans la culture des 2
^ Bosiers. — Le liosier dans les cinq parties du Monde; l.a Piose en Alsace. — l'ne maladie du Rosier (planche 9
A Doire). — Analomie et physiologie végétales. — Clironii|iii' Horticole générale. I
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JOURNAL DES ROSES
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REVUE D'ARBORICULTURE ORNEMENTALE
1" NOVEMBRE 191:2
.HRONiaUE DES
-^
OSES
SOMMAIRK : l'onsie. — Conservation des Roses et îles llcui-s cini|iées. — Les Huiles essentielles et Essences en
Italie. — Kxnosition. — Le commerce des lioses et ilc lleurs fraiclies ilans le canton île Neurhàtel ^Suisse). —
Uislinctions. — Les Roses coupées.
l ne rose un jour s'admirait
Au rellet d'une eau vive et pure
l'n zépliir léger l'eireuillait
Kl l'onde enipurtail sa parure.
^Madame de Jolive.vu).
Conservation des Roses et des
fleurs coupées. -- ><'ij-s lecteurs nous
deniaiideut. fréquemment la manière de
cunserver les roses et les fleurs coupées.
Voici jtlusieurs procédés que recommande
nntre confrère « La Revue de IHurliciU-
ifire lîelge et étrangère » qu'il est facile
d'essayer :
Il e-st un nouveau iirocédé pour prolon-
ger la frajcheur des fleurs coupées qui
parait assez ratifu^inel. Au lieu de plonger
les l>ouqu<>ts dan-s de l'eau vulgaire on leur
donne de l'eau distillée.
Pour jii.stifier cette méthode, on prétend
qu'au contact de l'o.xygène absorbé par les
plantes, les sulfates dissous dans l'eau pro-
dui.sent de Diydrogèi^e sulfuré fort miisible
à la Kuité des végétaux. .Vvec l'eau di,stiUée
on évite cette réaction ; la dépense est insi-
gnifiante s'il s'agit de conserver un jour
ou deux un bouquet d'tm louis. Il i^ut, ar-
river, toutefois, que l'eau ordinaire dont
'in dispose soit peu chargée en sulfates;
Tome .\XXVI.
dans ce cas, l'emploi de l'eau distillée ne
jiréseiiterait aucun avanitage. Enfin, toutes
chiise-s égales, oji obtiendra le même résul-
tat qu'avec l'eau distillée, en jetant dans
l'eau de la pompe quelques parcelles d'azo-
tate de plomb qui précipiteront ICiS sulfates.
Le pharmacien indiquera la dose qu'exige
l'eau du pays.
Pour coriserver les fleurs à tige ligneuse
un peu dure, il n'est point suffisant de tail-
ler l'extrémiAé de cette tige lern biseau, de
façon à augmenter la surface de pénétra-
tion .capillaire de l'eau. Il vaut mieux
écraser cette tige sur une longueur de 3 ou
i centimètres, par un simple coup de mar-
teau. Avec le lilas et le chrysanthème no-
tammient, le coup de marteau a toujours
doiiné de meilleurs résultats que le coup
de canif.
On recommande l'eau sucrée à 1 % pour
es roses et à 1.5 % pour les œillets.
.\u sucre, d'ailleurs, on projxx^ie de substi-
tuer le savon qui présenterait l'avantage
do comiMurter un dosugei \iniforme iiour
beaucoup de fleu.rs : 30 gnunmes de savon
bbiJic et 3 grammes de sel de cuisine par
lilie d'eau.
Quajid aux azalées (|ui s'effeuillent parfois
asst'z longtemps avant de .se faner, on les
prolonge... avec un peu de colle : une gout-
te de gomme est introduite au fond de cha-
ler Novembre 1912.
166
J 0 U E K A L DES E O S E S
que corolle. Ce procédé, qui n'a rie'i do
frauduleux, est très employé pai' les fleu
ristes.
Les Huiles essentielles et Es
Sences en Italie- ~ Nous empruntons
les ren&eignenieiits suivants au Bulletin de
la Chambre de Commerce française, de Mi-
lan :
<i L'importation des huiles essentielles et
essences a plus que doublé en quelques
années ; elle représente actuellement plus de
2 millions et demi par an, dont les? trois
cinquièm-CLS au profit de l'Allemagne.
" Connue l'indlipie hi prnveiiaiice, il s'a-
git, en grande partie, de produits synthé-
tiques, dont le bon marché favorise lu vente
au détriment de.s esisemces naturelles que
pourrait fournir la France à des prix avan-
tageux.
II Cependant, puisqu'il est difficile aux
fabricants d'essences naturelles de lutter
avec la concurrence qui ne vend que du
produit synthétique, nous nous demandons
s'il n'y aurait pas en France, des maisons
suscei)tiblee de fournir, elles aussi, des es-
sences de bonne qualité, mais fabriquées
avec des matières premières moins chères
que les belles fleurs de Grasse et du Midi.
« Los consommateurs sont nombreux et
l'emploi des essences augmente constam-
ment dans nombre d'industries qui .se déve-
loppent de plus en plus.
» Nous croyons qu'il y a lieu de ne pas
perdre de vue cet article.
" Les esôem.ces acquittent les druits de
douane suivants :
Esisences de rose Lire ;r;û » au k.
— de clous de giro-
fle et de menthe — 7 50 —
— non dénonnnées. — 3 " —
plus, si elles contiennent do l'alcool, la taxe
inférieure de fabrication dans la mesure
de lire 1, 539 par kil. d'essence, c'est-;i-dire
lire 270 sur 0..57 litre d'alcool anhydre par
kil. d'esseiice avec récipients inmiodiats. »
Exposition :
1. Expusition d'automne de la Société Na-
tionale d'Horticulture de France se tiendra
cette axmée, nous l'avons déjà dit, à Paris,
au Cours-la-Reine.
Elle ouvrira le vendr-edi 8 novembre, pour
clùtufrer le dimanche 17 novembre, à la
nuit.
On y admirera tous les produits de l'Hor-
ticuJture : Rosiers, chrysanthèmes, fruits,
fleurs de saison, plantes, légumes, indus-
tries et beaux-arts horticoles.
Concert tous les jours de 2 à i heures.
Le comnieiee des roses et des
fleurs fraîches dans le canton de
Neuchâtel (Suisse). — La France im-
liiirte, dans les villes de La Chaux-de-Fonds
et de Neuchâtel, des quantités importantes
de fleurs coupées, p.iRTicuLiÈREMENT de roses,
oeillets, lilas.
Les violettes dites « de TouloiL^e » pour-
raient aussi trouver un bon débouché dans
la région.
Les expéditions s'effectuent de novembre
j, ma.rs, mais c'est à l'époquie des fêtes de
Noël que le commerce est le phis actif.
Le mode d'emballage est celui générale-
ment usité par les expéditeurs du Midi de
la France; quant aux paiements, ils se font
d'ordinaire au comptant, contre rembour-
sement.
Les intéressés français pourront obtenir,
à l'Office national du Commerce extérieur,
3, me Feydau, l'aris, dont le bulletin
nous fournit ces détails, des noms et adres-
ses de fleuristes auxquels des offres pour-
raient ttre faites.
Distinctions :
.\iius apjiioniius avec plaisir, la imniina-
tiiin de nos confrères MM. Mille-Toussaint,
rnsiériste à Lyon, et Louis Puyravaud fils,
horticulteur-rosiériste, à Sainte - Foy - la -
Grande (Gironde), au grade de clievalier
du 'Mérite agricole, et nous leur adre.ssona
nos bien cordiales félicitations.
I
JOURNAL I»ES EOSES
167
Les Roses coupées a la dermère ex-
POSITK)\ llK MkI.I \ El AT DERNIER CONCOURS-
EXPOSITION d'Orléans. — 11 est fort regret-
table qu'une gelée intemi)estive d-e -4 et en
certains endroits même, 5 degrés centigra-
des soit venue détruire, dans les premiers
jours d'octobre, urii grand nombre de bou-
tons de roses prêts à éclore, car la florai-
son automnale des rosiers s'annonçait com-
me devant être fort belle cette aruiée.
C'est ainsi que les lots de roses coupées
présentés au concours-exjjosition de la >io-
ciétc d'Horiicultuic d'Orléans et du Loiret,
et ceux figurant à l'exposition organisée à
Melun par la Société d'Horticulture des ar-
rondissements de Melun et Fontainebleau,
compiirtaient un nombre de variétés qu'il
n'est pus toujours possible de trouver en
fleur à pareille date, c'est-à-dire à la fin de
septembre.
.\ Orléans, MM. Houry et Cassagrain, ro-
>iérlstes, en. exposaient 300 variétés. M. Vi-
gneron, le rosiériste bien cimnu d'Olivet,
en présentait également 300 variétés; M. Bé-
nard, liorticuJteur à Olivet, :.'00 variétés;
eufim, Mme veuve Ganguin et fils, MM. Cor-
bœuf, Hemeray-Aubert, Couteau, borticul-
teurs à Orléans exposaieint également de su-
Iipil>es collections de roses, dont notre cor-
respondant ne nous dit pas l'importance
exacte.
.■\ Melun, le 28 septembre, l'exposition
iiH'rveilleu.sement organisée comportait plu-
sieurs lots intéressants de roses coupées
et de rosiers en pots.
M. Anidré, rosiériste à Evry-les-Chàtetiux,
présentait un lot de 40 rosiers en pots et
une jolie collection de 220 variétés en fleurs
ciniiiées.
M. Ragcibert, horticulteur à Farcy-les-
Lys ; exposait 133 variétés de roses, en fleurs
coupées.
Enfin, M. Cochet-Cochet, borticulteur-ro-
siériste à Cnubert, directeur de cet organe,
en présentait, hors concours, 321 variétés.
Espérons que le temps doux étant revenu,
nous jouirons pendant quelques semaines
encore d'une belle floraison automnale.
MARIE DU Cl.OS-.IOLLET.
%
OSIERS
■if.
OUVEAUX MIS AU
(SiiiU')
:<OMMERCE EN 1912
Notre collègue, M. J. Puyravaud, rosié-
riste, route de Saint-Philippe, à Sainte-Foy-
la-Grande (Gironde), met en vente à l'au-
tomne 1912, la variété suivante :
LOUIS DE M()Xr.\nny (Hybride de
Thé).
Fleur rouge vermiiionné, parfois velouté,
revers de pétales blanc argenté, qui produit
un effet séduisant ; grande, double globu-
leuse, odorante ; bouton ovoïde, arbuste
très vigoureux ; très ramifié ; bois lisse iner-
iiie, vert ; feuillage vent ; yeux très rappro-
chés ; très uorifère, issue de variété inédite.
Dédiée au châtelain de La Tour (Dordo-
gne).
*
* *
Notre collègue M. .1. C. Griffon, rosiériste.
chemin de Gerland, à Lyon, met en vente, à
jiartir des premiers jours d'octobre 1912 :
CLIMUING MARQUISE DE SIXETY
(accident fixé de Marquise de Sinétij).
Cette variété a des rameaux franche-
ment sarmenteux, un beau feuillage am-
ple, vert bronzé ; très florifère. Les
boutons .se tiennent droits. Les fleurs
sont gniudes, en coupe, très doubles,
leur coloris tout d'abord ocre de Rome at-
ténué de liiiui presque jiume, [lasse lors de
ré|ianoui.sseineiit, au rose de i'.artlrurie,
parfois presque vei-niillouiié.
* *
Nidiv confriM-e, M. F. Onlireuil, horticul-
(I. Voir Journal des Ro^ex 1012, page-; 28, 42, 90, 103
et i:i2.
]68
JOURNAL DES EOSES
teur-rosiériste à Saint-Alban, Montiilaisir
(Lyon), met au .commerce à partir du 1'''
novembre 1912, les variétés suivantes ;
MADiUlE JEAN LILLE (Hybride de Tlié).
Arbuste de taille moyenne et vigoureux,
très florifère; boutons ovoïdes jaune abrico-
té; en s'épanouissant, jaune saumoné; Heurs
grandes à pétales nombreux, camées avec le
centre jaune foncé, à floraison solitaire. Jo-
lie variété de couleur très coquette.
SOUVENIR DE MADAME E. MULXABD
(Hybride de Tlié).
Arbuste ru.stique, à feuillage ample,
à rameaux très nombreux, très flori-
fère ; fleurs grandes, très pleines, rose
incarnat safrané à l'intérieur, carmin bril-
lant à reflets argentés à l'extérieur. Cette
très belle rose, issue de Madame Abel Cha-
teriaij, a conservé de sa mère ses brillantes
qualités, mais elle est plus vigoureuse, ses
fleurs sont plus grandes et ses nuances jilus
vives. Très odorante.
POMPON DE LYON (Multiflore nain).
Arbuste très ramifié et robuste, fleurissani
sans interruption! jusqu'aux gelées, don-
nant de nombreux bouquets tout faits, en
thyrses ombellif ormes de 10 à 20 fleurs cpa-
7iouies en même temps et de longue durée ;
fleurs en coupes arrondies, régulières, de la
forme du Pompon de Bourgogne, mais de
couleur plus vive, rose vif carminé, nuance
agréable. Plante extra pour bordure et eu'
ture en pot.
M. Louis Walter, f(mdateur de la Sociéti-:
des Amis des Roses d'Alsace, à Stiverne
(Alsace), nous envoie la description de ses
trois nouveautés :
LOUISE WALTER (Tausendscluin x Ro-
sel Dach (Polyantha. — Voir figure ci-nprès.
La plus belle des Polyanthas, .se re-
conunaude aux amateurs par la beauté
du coloris qui, d'abord d'un rnsc vif,
liasse ensuite au rose tendre, et con.serve
longtemps cette dernière ciuileur ; la florai-
son e.st très abondante et dure jusf|u'aux
gelées d'hiver. L'élégtuice du rosii'r (il
atteint 40 cent, de liaut) le group.'ment
parfait des fleurs 'dt' ^i" a i<l roses par tige)
la discrétion du coloris font de Louise Wal-
ter la rose idéale pour les bordures de mas-
sifs, la .culture en pots et en serre et pour
les tombes dans les cimetières.
LUCIE BECHER (lié.bé Leroux x Gras
an Zabern (Polyantha).
Polyantlia d'un très heureux effet.
La fleur, d'abord d'un beau jaune,
passe ensuite au blanc pur. La flo-
raison est très abondante et comme Louise
Walter elle commence en mai pour finir aux
gelées. Elle se reconunande tout spéciale-
ment aux horticulteurs par le nombre de
fleurs garnissant chaque tige et par la résis-
tance de la rose coupée. Le rosier toujours
bien en forme, atteint 0 m. 60 de hauteur.
ELISA SCHMITT (Thé). {Queen Olga of
Greece x Madame Falcol).
Très belle rose thé, ronde, corolle d'un
jaune soufre, très résistante et très flori-
fère, à recommander pour les massifs où
elle produit un très lieureux effet. Le rosier,
très vigoureux, atteint 0 m. 40.
La maison horticole Cochet-Cochet, à Cou-
bert (Seine-et-Marne), vend, à partir du l"
novembre 1912, la nouveauté ci-aprës, oljte-
nue par M. Jules Gravereaux, propriétaire
de la roseraie de l'Hay :
MADAME JULIEN POTIN (Hybride de
Rugosa, Gravereaux, 1912). Issue de Bngosa
Germaniea x Gloire de Dijon.
Arbuste très vigoureux.
Rameaux verts, armés d'aiguillons forts,
légèrement crochus parfois pourprés, épars,
entremêlés de petits aiguillons tubulés et de
soies glanduleuses.
Feuilles 5-7-foliolées.
Folioles elleiitiques ou elliptiques lancéo-
lées, amples, d'un beau vert tendre brillant
siw la face svipérieure, plus pâle et plus
terne sur celle inférieure.
Serrature accentuée, aigiie, souvent dmi-
ble.
Stipules adnées à oreillettes peu diver-
gentes frangées de glandes.
Floraison rarement uniflore, le plus sou-
vent en inflorescence pauciflore — 2 à 7
fleurs — munies de bractées.
Pédicelle, de même que le réceptacle et
I
JOURNAL DES ROSES
16Ô
les sépales du calice, couverts de glandes
courtement pédicellées.
Boutons ronds.
F"leurs très grandes — jusqu'à 12 centi-
mètres de diamètre — en coupe, le centre
souvent de forme à quartiers, doublas sans
être pleines, d'un joli rose camé très tendre
et très frais. Franchement remontante, cette
suiierhe nouveauté est certainement luie des
(ilus jolies roses créées par M. Gravereaux.
Ob'entions de M. C. Chambard, rosiériste,
impasse des Quatre-Maisons, à Lyon-Mont-
plaisir :
SOUVENIR DE J. PASSIX(,i: (Hybride
de Thé).
.-arbuste très vigoureux, à rameaux érigés,
|mu épineux, beau feuillage pouriire bril-
lant. .Joli bouton moyen, allongé, bien fait,
vieux rose cuivré saumoné. Fleur assez
grande, bien doublée, pétales épais, s'ou-
vrant bien, aurore cuivré, légèrement om-
bré de carmin et de jaune foncé ; très flo-
l'ifère et odorante.
I.ssu d'un semis inédit et de Mrta.
SOl'VEMR iHB E. Gl'lLLARn (Hybride
(le Thé).
Arbiiste très vigoureux, à rameaux droits
l.u'èrenient divergents ; beau feuillage rouge
I rpre foncé ; bois, gros, peu épineux. .Joli
I iiiton porté par un long pédoncule rigide,
jaune orange cuivré foncé. Fleurs rgrandes,
pleines, jaune aurore ombré de carmin cui-
vré, très florifère et odorante.
Lssu de Ri'fiiiti' Inronstmiio et de Li' Pru-
grès.
Ces deux nouveautés sont livrables à par-
tir du 1" novemlire 1912.
Les trois variétés de rfvses décrites ci-des-
sous ont été obtenues et sont vendues par
M. A. Scliwartz, rosiériste k Lyon ;
M \i)r:MnisELLE de valle pe (jrix-
THLLA (Hybride- de TlTé).
.Arbuste très vJgoUreûx, fleur grande,
pleine, rouge magenta, re,ver8 blanc riisé,
veiné de carirdn, onglet jaune or.
Issu de LiJfiD-Rrisn et Lniiix Vnii llnilUr.
MOysiEl'R JEAN GUINET (Hybride de
TIlL'i.
.\rbu.ste vigoureux, fleur grande, pleine
s'nuvpant bien, jolie forme ; rose vif, centre
caimin, bord des pétales nuancé de rose ar-
genté. Odorante.
Issue de Librrtij et iîadanii' Maurice dr
LuzP.
LE MEXIQUE (\N'ichuraiana remontant).
.\rbuste vigoureux, joli feuillage vernissé;
bniiton rose argenté, fleur grande pour le
genre, iileine, s'ouvrant bien, jolie fonne,
en corymbes ; rose très pâle argenté, pas-
sant au blanc rosé ; revers des pétales rose
clair ; variété fleurissant continuellement,
franchement remontante.
I.ssue de Donithij Pcrkiiix et Marie Pairie.
Les deux roses nouvelles ci-après sont
vendues par MM. Benjamin R. Gant et Sons,
rosiéristes à Golchester (Angleterre) :
SAINTE-HELENA.
Fleur blanche avec un point rouge au
centre ; la base des pétales est jaune et,
dans certains cas, le jaune gagne même le
centre de la fleur. I^a fleur, large, est for-
mée à la perfection, avec de longs i)étales
et se tient droite au bout de la tige.
SUNREAM.
Excessivement robuste, très florifère ;
le feuillage est vert bronzé, les bou-
tons sont jaune foncé, souvent jaune
1)0(111 et jaune vieil or. Gette variété est très
belle pour le bouton et la décoration des
tabli^s.
*
* *
M. Hugh Dickson, i\3siériste à Belfast
(Angleterre), met au commerce les nouveau-
tés décrites ci-après :
KING GEORGE V (Hybride de Thé).
.Arbuste fort, vigoureux, très ramifié, feuil-
lage très vert, persistant très longtemps
apv's que les autres variétés de roses ont
(léj:ï perdu le leur ; fleur très large, très
[ileiiie, s'ouvrant bien, ressemblant beau-
coup comme forme de fleur à Madame Jules
Gritvi'rcan.r. F.e parfum est fort et plaisant.
C'est une de nos plus jolies vorlétée.
170
JOURNAL DES ROSES
MBS SAM. ROSS (Hybride de Thé).
Forte et poussant bien-; feuillage vert fon-
cé. La fleur est belle, large, luen double; Ica
pétales sont délicats et délicieusement con-
tournés au bord. Cette nouveauté est remar-
quable par siui coloris très difficile à décri-
MRS. DAVID liAlLUE (Hybride de Thé).
Cette variété est vigoureuse, très ramifiée,
elle pousse abondamment à une hauteur
d'environ 0 m. 60, formant une plant'î
idéale pour le massif. La fleur est magnifi-
que, large, d'une forme exquise de camélia
LOUISE WALTER — (Polyamha)
(Louis Waltf.r 191 2)
re. Les pétales sont d'un jaune cbamoL.s et
jaune fauve.
Délicieusem'ent parfumées, les fleurs sont
portées droites au bout d'une longue tige
qui les sépare du feuillage ; elles .résistent
très longtemps ; très florifère, c'est à notre
avis une de nos meilleures nouveautés.
MRS. RKIIMU) nUAPER (Hybride de
Thé).
Très vig(Uireux, braii'Clin; fleur trè-- large,
bien formée au centre ixroémin nii ; les pé
talas sont larges, épais et abondants, joli-
ment disposés, très veloutés. La couleur
est rose satin brillant à l'extérieur du i)étal€
et rose argenté à l'intérieur. Parium fort
et pénétrant.
aux ]iétales très frisés. La nmleur est nou-
velle et très plaisante, carmin brillant, très
suavement parfumée, avec des pétales vei-
nés qui la rehaussent admirablement.
+
* *
L'établissement de IMM. Samuel M'Gredy
et Son, de Portadown (Ireland), met au
commerce les quatre nouveautés suivantes :
llRIsriSH QlEEy (Hybride de Thé).
Il La Reine des Roses blanches ». La des-
cription de cette variété a été faite par un
(le nos plus grands rosiéristes.
Les connaisseurs qui ont vu R'i^fin'h
Qween déclarent que c'est la plus belle rose
blanche existante, dépassant, par la perfec-
J ou EN AL DES ROSES
171
tiiiu de ses formes, toutes les autres roses
likuu-lies. C'est une excellente fleur, à tout
linint de vue, aussi bien j)Our le massif que
pour la décoration, et que pour la llear
coupée.
La floraison est. remarquable, elle est en
llfurs de juin à l'hiver. Le type de la Heur
est entre Maman Cochet et Frau Karl
Drnschki a.vec la forme d'une rose tlié. Les
1 létales sont larges et étoffés ; souvent en
btjutons, nous y remarquons une légère
teinte rosée qui disparaît lorsque la fleur
s'épanouit et se transforme en un Ijlanc im-
niarulé.
.l//;.s-. M lin MACKEAX (Hybride de Thé)-
C'est une njse très méritante; pamii les
innombrables coloris des roses, le sien est
unique, carmin brillant sans reflet ; la fleur
est grande, forte, très bien faite, parfaite
comme forme et type moderne. La jilante
est très florifère.
MliS. WÀLLACE H. ROWE (Hybride de
Thé).
Superbe Heur d'un coloris remarquable
n'ayant pas encore été obtenu dans aucune
ruse ; la couleur est mauve brillant et la
fleur superbe à tous les points de vue, c'est
une des jilus merveilleuses nouveautés.
Pousse très bien, et est très florifère.
EàTîL OF GOSFORD (Hybride de Thé).
Couleur incarnat foncé nuancé dans le
genre de Victor Hugo ; d'une vigueur admi-
r:ible, c'est une rose s'adaptant particuliè-
rement bien aux climats rigoureux. Grâce
à ces qualités, c'est une nouveauté appelée
à devenir très populaire.
Notre confrère, JNI. Boulanger Félix, ro-
sicriste à Grégy, par Brie-Comte-Robert
(Seine-et-Marne), vend, à partir du 1"'' no-
vembre 1912 :
lIRlE-nOSE.
Cette superbe nouveauté est un diebi'oïs-
me fixé de la variété Madame Bérard.
Ilrie-Rosc a conservé de sa mère la vi-
gueur, les rameaux forts et élancés pour-
jires à l'insolation, inermes, ou à peine ar-
més de quelques rares aiguillons crochus.
Les feuilles sont généralement 5-foliolées ;
les folioles amples, souvent pourprées sur la
face inférieure et le trajet des nervures, por-
tent une serrature aigùe, très inclinée.
Le bouton et la fleur ont conservé la for-
me de ceux de Madame Bérard; mais le co-
loris est entièrement nouveau et infiniment
supérieur à celui de la mère. Le revers des
pétales est, en effet, rose pourpré intense,
avec reflets magenta brillant, alors que
l'intérieur des pétales est jaune saumoné.
Le contraste des deux coloris est d'autant
I)lu8 joli et frappant que le bord des pétales
est gracieusement contourné, ce qui donne
à Iq, rose un .cachet très particulier.
Brie-Rose remplacera certainement Ma-
dame Bérard chez tous les amateurs de
belles roses, quand elle sera connue d'eux.
{A suivre).
PAPILLON.
)ANS LES
OSIERS
En NO"Veinbre. — Terminer la récol-
te des graines d'églantiers et de Rosiers.
Mettre les premières en stratification, com-
me nous l'avons indiqué en octobre, et se-
mer les secondes en terrines ou en caisses.
Les graines de rrjsiers destinées à produire
des variétés nouvelles sont débarrassées, à
la main, de la partie charnue qui les enle-
loppe, puis elles sont semées en terrines
ou en caissettes peu proffmdes et bien drai-
nées. On emploie un comjxjst formé de
1/:^ de terre franche, 1/3 de sable et 1/3 de
terre de bruyère. Caissettes et terrines pas-
sent l'hiver sous châssis froids.
On bouture, en ce mois, les MuUil'Iores
de la Grifjcraie, Iiidica Mcijur, Poliiaiitlia
tijpe fit Mavettii, destinés à fournir les su-
jets pour l'écussonnage des Rosiers nains
l'année suivante. Les branches destinées à
ffu-mer les boutures sont coupées à 3 mil-
limètres sous un œil; on leur laisse quelque
0 m. 3.5 de longueur et on les met en jauges,
172
J 0 U E ]V A L DES E O S E S
en lee inicUnaiit légèrement, à 1 centimètre
run« d© l'autre, par rangées distantes de
0 " 10 environ. On les enterre sur les 2/3
de leur longueur totale. Ces boutures mu-
nies simplement de bniinclcls seront mises
en place définitive en février-mars suivants.
On pratique, en novembre, la greffe en
fente sur racines d'églantiers et sur racines,
ou tronçons de racines, de Ti. Paltiiiiitha
typi'.
On emploie à cet usage de jeunes semis
d'églantiers ou de Pdiijnntha tijpc dont le
collet possède environ la grosseur d'un
crayon ; on coupe les racines à .'> - 6
centimètres du collet • et on pratique sur
celui - ei la greffe en fente, la greffe
anglaise, la greffe en flûte ou toute au-
tre greffe permettant d'insérer sur le .collet
du jeune plant, un gi-effoii à 2 yeux, de la
variété à multiplier; on ligature avec du
gros fil ou du raphia. Lorsqu'on emploie
l'églantier, il est préférable de ne poser
qu'une greffe sur le collet; mais lorsqu'on
utilise le B. ■polyanlha type, on peut sec-
tionner les racines par tronçons de 0 m. 10
de longueur et po.ser à l'extrémité supé-
rieure de chacun d'eux, une greffe en fente
qui réussira parfaitement.
Toutes ces greffes, une fois terminées,
sont mises sous cloches ou sous chà.ssis
froids, bien clos; elles sont placées dans du
sable iiuT, le dernier œil du greffon .sortant
seulement de celui-ci. Arro.'jer très peu. ou
pas du tout, tant que la soudure n'est pas
opérée.
Nous indiquenins, au fur et à mesure,
les soins à leur donner.
Il faut commencer l'hahillaue des églan-
tiers dont la récolte dnit être activement
poursuivie, l^'liabillarje consiste à section-
ner, à leur point d'insertion, les drageons
qui existent sur la partie souterraine des
églantiers (on les distingue facilement des
racines qui sont ligneuses, alors que les dra^
geons sont remplis de mëlle). On coupe en-
suite toutes les racines en leur laissant, au
maximum, 4 ou 5 icentimètres de longueur.
On enlève également toutas les brarcheis
qui existent sur la tige de l'églantier. Celui-
ci, rogné à lune des longueurs indiquées
daiiîs notre numéro d'octobre, est mis en
jauge en attendant la plantation.
Les églantiers sont placés dans les jau-
ges très inclinés, côte à côte et enterrés sur
la moitié environ de leur longueur.
On les cache, en cas de g-elées très fortes,
non pas positivement pour les préserver du
froid, rarement assez rigoureux pour leur
nuire, mais surtout pour éviter que le sol
ne gèle, ce qui gênerait, ou plutôt retarde-
rait la formation des bourrelets et des r-i
cines.
11 faut préparer les matériaux qu'on dé-
sire employer pour cacher les rosiers tiges
et nains : feuilles mortes, jiapiers imper-
méables, etc. Autant que possible, ne les ca-
cher seulement qu'à la dernière extrémi-
té. Nous verrons les meilleurs moyens à em-
ployer dans notre numéro du 1" décembre,
car c'est généralement au début de ce mois
que ces cachages s'effectuent.
Commencer le défoncement des terrains
à convertir en roseraie. Les amateurs doi-
vent demander à leur foumisiseur les ro-
siers dont ils ont besoin. Novembre et dé-
cembre sont, en effet, deux excellents mois
— nous allions dire les deux meilleurs mois
— pour transplanter ces végétaux.
Em])ot:er les rosiers destinés à être forcés
à rautonuio suivant. Ceux soumis au for-
çage depuis septembre, commencent à don-
ner des fleurs en novembre : mêmes soins
qu'en octobre.
La place dont nous disposons ne nous
pennet pas de nous étendre longuement
sur les détails des différents travaux à ef-
fectuer chaque mois dans les rosiei-s. En
1912, nous les avons simplement énumérés
et brièvement résumés ; mais nous nous ré-
servons de dévebipper, dans l'avenir, les di-
vers sujets succiiitement traités, et de faire
connaître au fur et à mesure à nos lecteurs,
tous les détails des diverses opérations qu'ils
doivent savoir pratiquer courannnenf pour
cultiver leurs ro.siers dans les meilleures
conditions.
COCHET-COCHET.
JOURNAL DES ROSES
178
.A PREMIERE
:osE
Au Poète X...
■ Un pol-lc, nu front ceint tic pourpre cl de hiuiHre !
N. MARTIN (Mariska)
Déjà le jour grandit ; il apporte un sourire
A la Rose entr'ouverte et qui dormait encor.
Poète, près de toi s'infiltre un rayon d'or
Pour éveiller ton front ; viens accorder ta lyre.
Viens, et fais-la chanter. La muse qui t'inspire
Tant de nobles accents quand blondit Messidor,
Va se sentir émue en regard du trésor
Qui fascine ton cœur de poète et l'attire.
La Rose est ce trésor ; l'astre géant des deux
Lui donne sa caresse et la fait briller mieux
Que nulle autre des fleurs qu'il a su faire naître.
Hâte-toi d'admirer son charme printanier
Qui dès la prochaine aube aura pu disparaître,
Mais que d'autres bientôt nous feront oublier.
A. LEBRUN.
)E L'EMPLOI RATIONNEL DES jg.NGRAIS CHIMIQUES
Dans la culture des Rosiers.
Dans l'avant-iiropii.s d(< la ijieniière édi-
tion de ma brocliure .sur I'emploi rationnel
des ENGRAIS CHIMIQrES DANS LA CULTURE DES RO-
SIERS, je disais : " Jusqu'à ce jour, la com-
IiositioiT chimique des Rosiers, et par suite
leurs exigences en éléments nutritifs, sont
restés complètement ignorés, non .seulement
des amateurs de roses, mais encore des pro-
fessionnels, aucune analyse chimique de ces
lilantes n'ayant jiisqii'a ce jour été puliiiée,
ni on France, ni à l'étranger.
« .le suppos* donc que la publication du
re.sultat d,e me.s travau.x analytiques per-
sonnels, et de mes expériences sur les en-
grais chimiques, comblera une lacune, et
sera bien accueillie par tous ceux qvie la
culture des Rosiers intéresse, du fait vivre.
Il Si, par la publication des formules ra-
lioimelles que je préconise, je jmis être
agréable aux amateurs de roses, et utile à
des confrères, si le publie qui s'e.st toujours
montré d'une rare indulgence à l'égard de
mes écrits horticoles, veut bien iiccuoillir
cette nouvelle brochure avec la même bien-
174
JOURNAL DES EOSES
\eillance, je serai largemerit récompensé
de la peine que j'ai prise, pour préparer
ce modeste travai] de chimie iioiticoLe. »
L'accueil réservé par le» amateurs de
Roses à la brochure en question a dépassé
mes espérances; la première édition est de-
puis longtemps épuisée, et les demandes
réitérées d-e ce travail qui me parviennent,
m'obligent à en donner une seconde édi-
tion.
Pensant que cette étude sur les engrais
pour rosiers pourra intéresser un certain
nombre d'entre eux, je tiens à doniirer la
primeur de la seconde édition aux lecteurs
du Journal des Roses, nie réservant d'en
faire ensuite une brochure qui sera mise
à la disposition du juiblic.
Mon ambition est très modeste : Je dé-
sire simplement faire connaître à mes lec-
teurs, dans la mesure de mes moyens, quel
est, à l'heure actuelle, l'état de la question
à la fois si intéres-sante et si complexe, de
l'emploi (les engrais complémentaires dans
la culture des Rosiers.
Depuis nombre d'années l'agriculture a
réalisé des bénéfices considérables, grâce
à l'emploi rationnel des eiigrais complé-
meiitnircs; grâce à ces engrais, elle a sup-
primé lu. jachère; grâce à ces engrais, elle
a rei'du fertiles de vastes étendues de terres
labourables, jusqu'alors frappées d'une sté-
rilité plus ou moins complète; grâce à ces
engrais, elle est devenue maîtresse de ses
assolement.s, et peut, produire, à volonté,
les denrées agricoles dont la vente est la
plus rémunératrice.
L'horticulture pourrait tirer — toute pro-
portion gardée — les mêmes bénéfices, de
l'emploi de ces engrais.
Pourquoi donc ne les emploie-t-elle pas ?
La réponse à cette question se trovive
dans la remarquable conférence sur <i Les
engrais chiniifines et leur emploi en horti-
culture » (pie .VI. le Marquis de Paris, a
faite à la réunion de la Société d'horticul-
ture des arrondissetiients de Melun et Fon-
tainebleau, tenue dans cette dernière \ ille,
le 3 semtembre 1X119.
J'en extrais le passage suivant : « Pour
<i employer d'une façon, utile et économique
<c les engrais, il faudrait aussi connaître
" la composition des plajites, afin de leur
'1 donner en plus grande quantité, le, ou
« les éléments, qu'elles demandent ».
« Les analyses des plantes de l'Agricul-
ture ont été faites, et on les trouve dans les
tables de Wolff. Mais, on n'a pas fait encore
celles des plantes que nous cultivons et on .
ne cannait pas leurs exigences. »
'Voilà une des grandes causes qui ont
empêché la vulgarisation de l'emploi des
engrais chimiques en horticulture en géné-
ral, et dans la culture des Rosiers, .en parti-
culier : C'est que nous ne connaissions pas
les e.iigences de nos plantes en éléments
initriiifs.
Or, le dosage des éléments constitutifs
d'une iilante nécessite des opérations lon-
gues, et très difficultueuses, d'un prix de
revient élevé, lorsqu'elles sont bien exécu-
tées.
Pour des raisor,s budgétaires, nombre de
praticiens doivent donc se passer de cette
précieuse source d.© renseignements.
C'est précisément pourqnoi j'ai installé
chez moi, un petit laboratoire, des plus ru-
dimentaires sans doute, mais dans lequel
je puis exécuter, avec toute la précision
désirable, les analyses les plus courantes
des laboratoires agricoles, c'est-à-dire les
dosages d'azote, d'acide phosphorique, de
p(}tasse et de chaujr.
J'.ai exécuté pour mon instruction person-
nelle quelques analyses de [liantes liorti-
ciiles, et je vais faire connaître les chiffres
de mes dosages, concernant les Rosiers
d'une façon générale et tout particulière-
ment ceux relatifs à la variété Ulrich Brun-
ner fils qui a été à ce point de vue spécial
l'objet d'une étude toute spéciale, chif-
fres qui vont nous pennettre d'établir une
fiu-nnilc rationnelle d'engrais, pour Rosiers.
Kn puliliai't ces chiffres, je n'ai pas la
])rétention d'ap]iorter la solution définitive
d'un problème ; je veux simiilement faire
. connaître ce qui a été fait jusqu'à ce jour,
et iridicpier ce qui reste à faire.
I
JOURNAL DES ROSES
ir.
PREMIÈRE PARTIE
De la nutrition des végétaux.
Lorstiu'iiu végéta.l se développ«, croit,
grandit, il aug-mentp forcément de volume
et de poids.
Or, ce végétal peut transformer la ma-
tière, mais il ne peut pas la créer.
Il faut donc qu'il nuise, dans les milieux
ambiants, les matériaux spéciaux au moyen
desquels il constituera successivement, ses
diveoTs organes.
Que/ls sont ces matériaux ?
D'où les tire-t-il ?
La chirnii- et la iiliijsidldtjii' nous permet-
tent de répondre d'une fii<,'on prOcise, à ces
deux questions.
La chimie nous apprend qu'il existe de
tmito éternité, dans la nature, environ 70
ciirps simiil'^s, ou éléimnits, qui ne peuvent
èti-e ni créés, ni détruits, mais qui peuvent
s'associer et se dissocier, sous certaines in-
fluences et dans de multiples proportions,
pour former ainsi toutes les combinaisons
organiques et inorganiques que nous ob-
servons dans la nature tout entière.
Ces éléments sont généralement nommés
-fi' simples, parce que, jusqu'à ce jour,
•■■■^nt pu être décomposés.
■' nn' ces 70 corps simples, 16 seulement
font partie de la composition des végétaux;
deux, même, ne se rencontrent pas toujours
dans les tissus des plantes; ce sont : le
Fluor et l'Aluminium.
Les L't autres se ti'ouvent toujours, dans
<lrs proporKnils ritriiiblrs, dans tous 1rs
végi-tuii.r. Ce sont :
L'.AzoTE, l'Hydrogèni-, l'Oxygène, le Car-
bone, Je Phosphore, le Calcium, le Magné-
sium, le Potassium, le Soufre, le Chlore,
le S'i'liciinn, le Fer, \<' MniKiniièse et le So-
dium .
Il ne faut pas croire que ces divers élé-
ments .se trouver t dans les végétaux, à l'état
de simples mélanges. Ils n'y existent, au
contraire, que sous forme de combinaisons
les plus complexes; presque tous se com-
binent à Vo.njijène pour tonner des acides,
des bases, puis des sels, sur la formation
et la composition desquels notre cadre, for-
cément restreint, ne nous permet pas de
lions étendre.
De ces multiples transfonnatioris naissent
la eeUnlitse, le Uçineuj:, les fécules, les alca-
liiides, les parfums, etc., etc.. dont l'en-
-emble constitue le végétal lui-même.
En contact seulement avec le sol et l'at-
mosphère, c'est dans ces deux milieux ex-
clusivement, cpi'un Rosier par exemple,
peut tirer les divers éléments qui le cons-
tituent.
Les éléments fournis aux végétaux, par
1' itniosi)hère ne présentent pas l'intérêt pour
nous, au point de im.e engrais, l'air eTi étant
toujours suffisamment pourvu, pour que
nous n'ayions pas à nous occuper d'en four-
nir artificielleroeint aux plantes que nous
cultivons.
Les éléments puisés dans l'atmosphère
simt :
1° l^e Carbone, lequel est fourni en tota-
lité aux végétaux par V acide carbonique
(formé de carbone et â'o.rijgène) dont l'at
mosphère contient toujours des traces.
Sous l'influe'uce de la lumière solaire, il
sei produit dans les cellules vertes des feuil-
les contenant de la Chlorophylle, une dis-
sociatioiii, des éléments constitutifs de l'acide
carbonique : Voxygène est rejeté danis l'at-
mosphère, à l'état de liberté par les sto-
mates, et le carbone devenu libre aussi,
se fixe dans le végétal, snr les éléments de
l'eau, iKiiir donner naissance à des hydrates
lie carbone dont un des plus importants
est, sans conteste, la cellulose qui lignifiée
dans la plupart des cas, ou minéralisée
dans certaines plantes (graminées), donne
au bois la dureté, la rigidité, qui en sont
les principales caractéristiques.
(A suivre).
COCHET-COCHET.
176
JOURNAL DES ROSES
Figure accompagnant l'article de M. Beauvkkii;, paru le
ler Octobre 191 2 : 11 Une Mntadie des Rosifis, Xoircisseiiieiit /t^
(les Pèthmculcs floraux », dont le cliché nous est parvenu /
trop tard pour être utilisé dans notre dernier numéro.
N. Taclics noires se détachant sur
l'écorce verte des rameaux et des
pédoncules.
B. c. Parties envaliies p.ii le Boli v-
lis Ciiniea .
[osier dans les Ênq Î?arties du
(S ni le)
-^'
e^ONDE
LA ROSE EN ALSACE
Dans une vilh' d'.'Msace, merveilleusement
située au jjied des Vosges, sur les JKjrds
de la Zorn, vous trouverez, chers lecteurs,
un jai-din do roses, de x)Uis de 25.000 cxem-
jilaires. Cette ville, dont iMlmond Almut a
fait sa résidence favorite, se nouuue Sa-
verne et le jardin est la propriété de la Sn-
riéd- (Ifs Amis (1rs 7fo.vc.s-, li Alsnci'-Lorrdiiic,
JOURNAL DES ROSES
J77
Société qui s'est formée en 1898, sous l'égide
de M. Louis ^^"alte^, rosiéri.ste distingué (1).
Cette Société, qui a déliuté avec une cin-
quantaine de menilires, est, aujourd'hui,
l'une des plus importantes d'Allemagne et
compte, actuellement, plus de 1.200 Socié-
taires. La cotisation annuelle est de 2 iv. 50
seulement.
Le jardin, qui a été créé en 1900, est de
toute beauté et vous y trouverez plus de
2.000 variétés de roses, depuis les plus an-
ciennes sortes, jusqu'aux plus nouvelles
créations. C'est par plusieurs dizaines de
mille que les visiteurs affluent en été à Sa-
li i Voir dans ce numéni, iiiix « Hosierx iiouceaiix mis
au Commerce en 1912 ». les dernières créations de
M-- Louis Walter.
\erne pour se régaler de l'air embaumé ré-
pandu imr la reine des fleurs.
Nous avijn.ï parcouru j'annuairo de la So-
ciété, et nous avons im constater, à notre
contentement, que beaucoup d'amateurs de
roses de France, font partie de la Société
alsacienne et ne manquent pas de venir ud-
mirer le coup d'œil féerique, au moment de
1,1 floraison, couij d'œil dont la pianciie in-
c'iise i)cut donner une idée assez exacte.
Le Congrès des Rosiéristes qui s'y est tenu
I :;iaiée dernière, en même temps qu'une ex-
|M!sitii>n de roses en pleine terre et de roses
coupées, nous avait amené les rosiéristes
d'Alsace-Lorraine, du Palatinat, du Luxem-
bourg, de la Hollande, de la Suisse, etc.
Ch. K.
. Ar
^^NATOMIE ET .^'HYSIOLOGIE VEGETALES
La cellule constitue l'élément initial des organes végétaux.
Elle est si belle et si attrayante, l'étude
de la cellule, que j'admire, surpris, les
soins et les précautions apportés par la sa-
vante nature, pour que les parties histolo-
giques du noyau soient distribuées en
doses égales et précises; pour que les nou.-
velles cellules contiennent une uniformité
d'éléments morphologiques en quantité et
en qualité ; on est d'autant plus émerveillé
I)ar cette étude, qu'aujourd'hui encore, le
rôle physiologique du noyau est une énigme
bien qu'on connaisse son influence sur la
vie de la cellule et sur sa reproduction.
11 est admis par les biologistes que le
noyau renferme lu totalité des propriétés
naturelie.'i et héréditaires des organes, trans-
missibles par la division du noyau de cel-
lule en cellule et, en dernier lieu, d'ascen-
dants à descendants.
Un abinic profond sépare les corps inor-
ganiques de ceux organisés, la substance
inorganique de l'être vivant. Ne remarque-
t-on ]>as un grand contraste par exemple,
entre le cristal de roche d'une part et l'ani-
mal et la plante, de l'autre ? Pourrions-
nous combler cet abîme ? Non lias,
certes, dans l'état actuel de la science,
mais espérons qu'à une époque i)lus heu-
reuse et plus savante encore que la notre,
nous atteindrons cet idéal.
Sous quelle forme les êtres organiques se
présenteat-ils à l'origine ? Un trouve, dit
Huxley, au fond des mers et à des pro-
fondeurs variables, parfois sur de vastes
surfaces, des agglomérations d'une subs-
tance gélatineuse, particulière et dénom-
mée bathybius. En examinant certaines
particules de cette substance, au micros-
cope, instrument qui nous a révélé le monde
des êtres infiniment petits, un spectacle cu-
rieux se présent© à la vue de l'observa-
teur. On aper(,-oit une espèce de gélatine
tuansparente et granuleuse, qui renferme, à
son intérieur, des petits corpuscules formés
fiar le carbonate de chaux. Ce corps prend
.successivement des formes différentes ; il
est mu par un mouvement lent, mais ci>n-
tinu, et ses fragments Lsolés nous offrent
ks mêmes variations, la même vie.
Le bathybius est une combinaison de
canbone et d'azote, gonflée par l'eau, et
d'une structure chimique compliquée qui
aiipartient au groupe des substances alhu-
niinoïdes et porte le nom de iiroioplasnie.
178
JOURNAL DES EOSES
Si nous laissons le fond de la mer i^mr
en examiner la surface, nous rencontrons
de petites agglomérations de pnotoplasme
présentant les mêmes transformations vi-
tales, avec des prolongements protoplas-
miques de différentes longueurs et qui se
retournent sur elles-mêmes pour se con-
fondre à nouveau avec la totalité de la
masse. Haeckel a nommé ces êtres cytodes
à -côté desquels nous remarquons des nr-
ganismes semblables aux Amibes.
En dedans de ce protoplasme moliile,
et au milieu des corps étrangers qui nnt
envahi sa substance, on remarque un élé-
ment arrondi, c'est-à-dire 1© noyau, qui ren-
ferme une suibstance liquide, connue sous
le nom de nuclcoplasma et dont l'ensemble
représente une cellule découverte. Quelle
imi)ortance la présence du noyau a-t-elle
dans l'amibe? On l'ignore à l'heure actuelle.
On peut diviser facilement les tissus au
moyen du scalpel et obtenir des frag-
ments plus ou moins petits, mais on arrive
à un moment où toute dissection est im-
possible, même avec les instruments les
plus fins. C'est alors que la division mé-
canique finit, pour faire place à l'analyse
microscopique. Cette analyse nous pei'met
de voir des éléments multiples sur la iiotite
particule de tissu, obtenue au moyen d'ins-
truments très ingénieux. Ces éléments sont
les cellules et les produits qui en dérivent.
Par conséquent, le même élément qui
constitue le corps de l'amibe est celui qui
constitue les tissus, en perdant toutefnis un
peu de .son indépendance. En effet, si la
cellule rentre ici au service d'une autre
catégorie d'êtres organisés, elle doit se
soumettre et contribuer en commun à la
vie, sans pour cela cesser de représenter
une entité vivante qui remplit sa mission
jusqu'à la mort et au profit de l'ensemble
des cellules qui composent l'être dont elle
fait partie.
Il est fort curieux de vnir ces jictits élé-
ments vivants conserver tiiujniirs d.ms !e
corps des êtres supérieurs leur foruK» pri-
mitive.
Dei)usi Aristote jusqu'à Eustache, qui,
sans doute fût celui qui posa la première
jiierre dans le somptueux bâtiment ({u'est
actucllfineut l'aïKitiiiiiie intrinsèque en pas-
sant par Haller, Hichat et d'autres natura-
listes comme Royer-Collard avec ses tro's
degrés d'organisation aniorpne, globulaire
et laminaire ; Brown avec la découver'.e
de la cellule et Schleideii avec ses cons-
tantes observations micrograiihiques, tous
établirent que la cellule est un petit orga-
nisme et que chaque plante, même la plus
perfectionnée n'est qu'une agglomération
de cellules individualisées. L'anatomie fait
des progrès rapides par l'emploi du micros-
cope et apporte des résultats satisfaisants
pour l'avenir de la science histologique ;
on peut signaler encore Valentin, qui ap-
pelle théorie cellulaire le travail fécond
réalisé par les véritables fondateurs de la-
dite théorie ; ces fondateurs étaient Schlei-
den et Schwann.
Il est incontestable qu'en outre des re-
cherches effectuées dans leurs laboratoires,
Remak avec son Omni ccUula in ccllula, ou
génération endogène, et W'irchow avec son
omni ccUula a celiula, ou génération du dé-
veloppement continu, ont enrichi l'histolo-
gie d'une multitude de faits et de principes
d'inestimable valeur, par lesquels on arri-
vera à résoudre plusieurs questions qui
n'ont pas encore été dévoilées à l'intelli-
gence humaine.
De tout ce qui ijrécède, ressort l'impor-
tance de l'histologie de la cellule, et nous
devons l'étudier dans sa structure intime,
dans son mécanisme et dans sa formation,
étant donné qu'elle est pour le biologiste,
Cdiumo base de l'élément anatomique, ce
que le corps simple est pour le cliimiste.
Il faut admettre c^ue les premiers orga-
nismes qui ont paru sur la terre, dans une
de ses Ijîériodes primitives, étaienit dûs,
scientifiquement parlant, à des conditions
spéciales et à des circonstances favorables
et que si les unes et les autres se reprodui-
saient aujourd'hui, les mêmes organismes
feraient leur apjiarition.
Il est admis que ce qui ap))arut tout
d'aliiiid furent les atomes d'albuiuine. Ces
atomes durent se rassembler pour former
les nucléoles, dont se sont constitués des
petits corps définis, isolés et capables de
produire de nouvelles molécules d'albu-
mine, dont les corpuscules se divisèrent
en (b'ux et ccinimeiu'èreut liMir inulti|ilica-
JOUENAL DES HOSES
179
tion. De? oiganismes élémentaires luiqui-
rent, les micro-organismes, qui sont des
êtres indépendants, vivants, et qui ont des
I)n)priétés physiologiques et morphologiques
déterminées, dont l'étude n"a donné aucun
résultat à cause de leur dimension. minime,
et aussi par suite d© l'alisence d'instru-
ments d'optique et des moyens d'investiga-
tion perfectionnés.
L'élément cellule est composé de proto-
plasme, de liquide cellulaire, de noyau,
(le nucléole, de olilomiiliyHe, de substances
colorantes, de sucre, d'alcaloïdes, etc., etc.
et d'une liitmbrane de couverture.
Le protoplasme est plus ou moins pâ-
teux, exten.sible, homogène et plus ou moins
transparent ; il est activé par des forces
internes, qui, dans un milieu où les con-
ditions sont favorables, lui impriment des
mouvements variés qui sont l'indice de sa
vitalité uuaiul il n'y a pas de transpa-
rence, c'est que ledit milieu est rempli de
petits corpuscules.
En 1890, .Mtman les avait appelés grains
cellulaires et les avait considérés comme
(les organismes élémentaires.
Il déclarait, en outre, que les cellules
n'étaient pas de.s organismes disposés con-
formément aux lois spéciales de colonisa-
tion. Les cellules ne naissent pas aujour-
d'hui d'une agglomération granuleuse cel-
lulaire, mais elles naquirent pendant une
;)ériode déjà historique, oii les conditions
de milieu étaient propices, aussi bien
'i l'existence des éléments microscopiques
i[u'aux formes les plus élevées de la vie.
RAiMimno FERRE.
K Gi'riiiiiiiil )i, Jviiu ï'iVi.
[A suicrc).
.HRONIQUE
LORTICOLE
rENERALE
SO.M.NUIRE : .Météorologie.
.Irbres fii arbustes nouveaux ou pmi connus {^suite)
annoncées. — Un Eiemucus à lleui» douilles.
— E,\])iisitions horticoles
Météorologie. Ce que fit septembre
V)\i. — Ciiinme août, le mois de septembre
1912, se classe parmi les mois exceptionnels.
C'est, en effet, le mois de septembre le plus
froid de la période 1851-1912. La moyenne
mensuelle de la température, 11° 46, e.st in-
férieure de 3° 28 à la moyenne de 50 ans
1851-1900). On a compté 7 jours de gelée
blanche.
Ce mois fut extrêmement sec, et le total
de la pluie n'est que de 9 "■/'" tombée en
10 jours, soit seulement les 18 centièmes
(le la pluie normale en ce mois.
Insolation : durée possible 370 heures ;
durée effective 130 li. 8, en 24 jours. Rap-
port 0.35.
(Obscrriilnirr du jmrr Suiihl-Miiur).
Arbres et Arbustes nouveaux ou peu
CONNUS (suite).
22. Cornus n.oiiiin Linné, variété rnbra.
Itolnnical M'Kjazhif l'.tio, pi, K:il5: Hrvur
Horticole 1889, 1,55).
Cet arbre, dans son pays natal, peut at-
teindre 10 mètres de hauteur, mais ne forme
ordinairement dans les cultures qu'un buis-
son étalé de 4-5 mètres.
Les jeunes branches sont presque cylin-
dri(jues, glabrescentes, teintées de rouge.
Les feuilles largement ellipt-ques ou ova-
les, acuminées, pubescentes sur les deux fa-
ces surtout en dessous, sont vert foncé en
dessus, ])àle et glaucescent en dessous. A
l'automne, à l'extrémité des rameaux pa-
raissent des groupes de fleurs peu apparen-
tes, pubescentes, à quatre lobes, vertes, jau-
nes à leur extrémité; pendant l'hiver ces
fhnirs sont entourées de quatre bractées, qui
s'accroissent au printennis et atteignent tout
leur développement au mois de mai et sont
alors pétaloïdes, obcordécs, ro.se vif veiné
plus foncé. Le fruit est une drupe ovoide,
i-duge à la maturité, à cliair farineuse et
peu épaisse entourant un noyau contenant
une ou deux »jraines.
I/e type est très répandu dans les Etats
(lu Centre et du Sud de l'Union américaine,
180
JOUEÎsAL-DES EOSES
mais la variété rouge est très rare à l'état
sauvage; elle a été introduite dans les cul-
tures par MM. Parsono, de Flushing, New-
York; on en trouve aussi quelques sujets
dans les jardins anglais.
11 faut à cet arbuste un sol siliceux nu la
terre de bruyère; on le multiplie avec diffi-
culté de marcottes qui s'enracinent lente-
ment. Il est plus florifère et d'une floraison
plus prolongée que le C. florida type et il
faut le placer en plein soleil jiour le faire
fleurir abondamment.
23. LoNiCERA GmAi.Di Rehder {Doiaiiical
Magazinr 1909, pi. 8236; Revue horticole
1907, 300).
Arbuste dépassant trois mètres de hau-
teur, à branches volubiles, couvertes d'un
tomentum roux à l'état jeune, puis glabres
et rouges à l'état ligneux. Les feuilles oppo-
sées, courtement pétiolées, lancéolées ou
oblongues lancéolées, acuminées, cordifor-
mes à la base, longues de 6-7 cer^imètres,
larges de 15-18 millimètres sont vert foncé
en dessus, un peu plus pâles en dessous et
très velues sur les deux faces. Les fleurs
rouge sombre avec les et aminés et le style
vert tendre, sont à peine odorantes et dispo-
sées en panicules à l'extrémité de courts
rameaux naissant sur les branches de l'an-
née précédente; le calice est à cinq divisions
longuement ciliées; la corolle poilue, tubu-
leuse a son limbe bilabié; la lèvre supérieu-
re est à 3-4 lobes tandis que la lèvre infé-
rieuiie est simple. Les petits fruits srlobu-
leux, violacés, surmontés jjar les lobes per-
sistants du calice ne contiennent qu'une
seule graine et sont peu nombreux.
Oni doit l'introduction de cette espèce à
M. M. d© Vilmorin, qui en reçut des graines
du Setchuen en 1899; les plantes qui eu pro-
vinrent flevirirent d'al)ord, en 1903, à Ver-
rières.
Ce Chèvrefeuille fleurit au conmiencement
de juin et il n'est pas des plus brillant, il
se distingue par sa vigueur et son beau
feuillage..
(A Suivre). F. Tesnier.
*
* *
Expositions horticoles annoii
cées ;
Ai.Ais. — Organisée jtar la Société d'Agri-
culture d'Alais et l'Union des syndicats pro-
fessionnels agricoles des Cévennes ; ouvertes
du 1*'' au i novembre 1912. Les roses cou-
péejs sont admises dans la classe II. S'a-
dresser, 8, place de la République, à Alais.
Elbeuf. — Ouverte du 9 au 11 novembre
inclus; organisée par la Société Régionale
d'Horticulture de la Ville d'Elbeuf. S'adres-
ser pour se faire inscrire, à M. Paul Anse-
lin, président, 58, rue de la Barrière, à
Elbeuf.
*
* *
Un Eremurus à fleurs doubles-
MM. Vilmoriu-.\ndrieux présentaient à la
séance du 13 juin dernier de la Société Na-
tionale d'Horticulture de France, un Ere-
murus à fleurs doubles.
C'est le premier, croyons-nous, qui ait
été obtenu '.'
Chaque fleur est composée de 12 pétales,
dont 6 proviennent de la transformation
des étaiuines, très probablement.
Cette plante intéressante provient du
même croisement qui a donné naissance à
VE. Isabelliuus, c'est-à-dire d'une féconda-
tion articielle de l'E. Olgœ, par l'E. Bungei.
Elle a conservé les caractères de l'E. Isa-
bellinus de même que la couleur Isabelle
(jaune orangé).
Cette plante nouvelle porte le nom de
Madame Pams.
COCHET-COCHET.
'" '*"' '•^'-
Le Propriétaire-Gérant: CH. COCHET.
MGI.UN. — IMPHIHEniE WORTICeLE DE E. LKGRANU, RDF B.tNCEL, 23.
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* M. SCIPIOIV COCHET
i Horticulteur-Rosiériste, Chevalier de l'Ordre du Christ de Portugal et de l'Ordre de Mélusine
<> M. Camille BERNARDIN
9 Conseiller Général, Président et Vice-Président de plusieurs Sociétés d'Horticulture
l M. Pierre COCHET
l Horticulteur-Rosiériste Chevalier <*•• '" . jncole, Président, Vice-Président
* et Membre de ""—' ■ > les Françaises et Etrangères
* .->.. .. Li LA COLLABORATION
iltiSTES , AMATEURS DE ROSES DE FRANCE ET DE L'ÉTRANGER
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COCHET-COCHET, Horticvxlteur-Rosiériste. l
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SOUniAIRE DES ARTICLES <>
Chronique <les Knjes. — Itosiers iiuuveaus iiiU an (■■imnieii-t' tu 1012. — Dans les Piosiprs : En Dcceniliio. î
— Roses vivacei. — Deux Roses (poésie). — Rose Mrs Charles Hunier (liybr. de thé) (William Paul et. Son, t/
1912). — De l'emploi rationnel ries en^'rais cliimiiiues dans la culture des Rosiers (suite). - Anatoioie et ^
plivsiologie végétales 'suite et fini. — Cliionique hortieole générale. — Table des Matières 'Année 1012). 6
' t Planche coloriée ; Rosi. .Mus CII.U'.I.KS HU.VTKli (Ivi.iiiuk i.h Thk). ^
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JOURNAL DES ROSES
(Rosa inter Flores)
ET
REVUE D'ARBORICULTURE ORNEMENTALE
NEW YORK
«oianical
UAKDfcN.
DÉCEMBRE 1912
.HRONIQUE DES
lOSES
S0\IM\1I\K : Poésie. — Débouché pour les Oeurj fraîches en Irlande. — Une surprise fort agréable. —Une grande
Exposition. — Rosa Soulieana. — Les Roses à !a_(lernière exposition dn Couri-la-Reine, à Paris.
Dès que viecnent les chaleurs
Zépbir de ses ailes légères
Ouvre le calice des fleurs
Et le corset de nos bergères.
En tous lieux, en tous temps,
I.Wmour an ange bien les choses;
Il sait que partout au printemps
On doit voir des boutons de roses.
(Gentil Bernard).
Débouché pour les fleurs fraî-
ches en Irlande- — Les fleurs les plus
ilfiiiand.;'es au i/riiitemps sont les lilas et
les anémones. Les produits suivants trou-
veraient également une bonne vente pen-
dant les mo-s d'hiver (d'octobre à mars),
-avilir : Narcisses, ROSES, Marguerites,
nCillets, Violettes, Mimosas, etc.
(E.xtrait d'un rapport de M. Velteii, cmi-
<n\ de France à Dublin).
Une surprise fort agréable est
réservée, au début de 1913, aux semeurs
de rosiers du Monde entier. Nous en re-
parlerons incessamment; mais, un mot de
plus aujourd'hui, serait de notre part une
indiscrétion que nous ne commettrons pas.
Une grande exposition générale
et spéciale de Roses organisée par la So-
ciété « Bourse des arbres et des plantes »,
sera ouverte à Boskoop (Hollande), au com-
mencement de juillet 1913.
Plus de 30.000 rosiers, tous cultivés en
pots, sont déjà inscrits comme devant fi-
gurer à cette exposition (et non pas 30.000
exposants comme plusieurs de nos contre-
AVIS IMPORTANT
—--■c- ('.yr:^^ .•
Pour répondre à la demande de nombreux lecteurs et pour éviter
toute correspondance inutile nous continuerons, comme par le passé, à considérer
comme abonnés en 1913, toutes les personnes actuellement Jthonnées directement
au Journal des Roses qui ne nous aurons pas avisés, JIVA]\T LE zS DE-
CEMBJ{E, de leur désabonnement pour 191 3. Nous prions instamment les
abonnés par l'intermédiaire de libraires français et étrangers de renouveler dès
maintenant, chez ces libraires, leur abonnement pour 1913, afin d'éviter un
retard possible dans la réception du Journal.
Tùii.c WWI.
Dcccnilire 1912.
182
JOURNAL DES ROSES
res l'ont annoncé par erreur). Cette expo-
sition qui ne comprend pas moins de 392
concours, tous réservés aux rosiers, ne com-
portera que des rosiers en pois (ceux di
pleine terre ne sont pas admis). Des rosiers
non encore dans le commerce seront exposés
par plusieurs grands rosiéristes d'Améri-
que, d'Allemagne et d'Angleterre.
L'étendue de l'exposition sera de 3.500
mètres carrés.
NoT.'i. — Pour les rosiers nouveaux, la
nature du sujet porte-greffe est laissée au
choix des présentateurs; mais, la Société
organisatrice nous prie de spécifier que
tous les autres rosiers compris dans les
nombreux concours du programme, doivent
être grrjjés sur Ritgosa.
La Société Royale li Agriculture et de Bo-
tanique de Gand (Belgique), fondée en 1808,
organise sa xvii' Exposition internationale
qui aura lieu du 26 avril au dcmanche
4 mai 1913. Cette exposition est placée sous
le haut patronage de S. M. le Roi des Belges,
et comprendra tous les produits de l'hor-
ticulture.
Les concours, du W 397 au n° 414, sont
réservés aux rosiers.
Les demandes d'inscrii)tion doivent être
adressées au secrétaire de la Société, cou-
I)ure 160, à Gand, au plus tard le 31 mars.
Cette exposition occupera une superficie
de 30.000 mètres carrés.
Rosa Soulieana Crépin. Chine Occi-
dentale. — Uosacées. Bot. mag., t. 8158.
Arbrisseau robuste, à port de Rosa cairi-
nn, haut de 2 à 3 mètres, à aiguillons droits
ou courbés sur les rameaux florifères,
nombreux et larges, glabres sauf de petites
glandes à pédoncule court. Feuilles d'un
vert pâle, à 5 à 9 folioles (habituellement 7),
longues de 6 à 10 centimètres (souvent 6
à 8); folioles ovales ou ovales-oblongues,
atteignant 3 centimètres, à très court pé-
tiole, finement dentées en scie; racliis ai-
guillonné; stipulés larges, adnées, finement
bordées de glEindes, aiguës dans leur par-
tie libre. Fleurs blanc d'ivoire, larges d'en-
viron 4 centimètres, disposées en corymbes
terminaux amples, serrés et composés ou
quelquefois solitaires .sur de courts rameaux;
pédoncules grêles, munis de très petites
glandes; calice peu glanduleux, à lobes
entiers ou pourvus de quelques dents un
peu acuminés. Pétales émarginés. Ovaires
poilus, à styles persistants. Fruit ovoïde
ou presque globuleux, d'un diamètre de
1 centimètre et demi, cinabre-orangé.
Le RosA SOULIEANA se distingue du Rosci
moschata Miller par ses feuilles plus petites,
ses pétioles ovales, arrondis aux deux ex-
trémités, ses pédicelles moins glanduleux
et .ses sépales brièvement acuminés. C'est
une des plus jolies espèces de Rosier à fleurs
simples au jinint de vue des fleurs et des
fruits.
Il a été introduit i)ar M. Maurice de Vil-
morin.
Le Basa Bruiionii Lindl. (Bot. mag. 40301,
souvent appelé par erreur Brunonis, s'en
distingue facilement par ses pédoncules très
poilus. Ses feuilles se rapprochent plus du
R. Soulfeana que du R. Moschata, avec
lequel on l'a réuni quelquefois. D'après
le regretté professeur Crépin, le rosier fi-
guré au Botanical Magazine (t 7.421) com-
me 7Î. Laciae Franchet et Roclib. n'est que
le R. Wichuraiana. D'autre part, le R. Mos-
chata de la flore de Hong-Kong est le vrai
B. Lucia\
(Bulletin de la Société N. H. de F., P. Ha-
riot).
Les Roses à la dernière expo-
sition du Cours la Reine, à Paris-
— XdS confrères, M.M. Lévècpie et fils, ju-é-
sentaient à cette exposition un magnifique
lot de rosiers nains en pots surmontés de
superbes vases de roses en fleurs coupées.
C'est la première fois que nous avons
le plaisir de voir des rosiers et des roses
à l'exposition d'automne de la Société Na-
tionale d'Horticulture de France, et ce coup
d'essai a été un coup de maître.
Les vases de roses coupées étaient corn-
JOURNAL DES liOSES
183
posés de Libcrtij, Mme Abd Cluiteiiaij, Rei-
ne Mère d'Italie et Mme Philippe Bivoire.
Pamii les variétés en pots, citons au lia-
sard : Mme Léon Pain, Jean Noté, Warrior,
llrllii, Mme Jiitr,s Grnslei/ , Mlle Simonne
tleauiiielz, Edmée Metz, Château de Clos
Yougeot, Antoine Rivoire, Marquise de Ga-
naij, Dean Hole, Entente cordiale (H. T.),
Prince de Bulgarie, Mme Jules Gervais,
Phdrisa-er, Mme Seyaml W'eber, toutes itlus
jolies les unes que les autres.
Plusieurs lecteurs nous ont écrit pour
nous demander la manière d'obtenir des
rosiers fleuris en novembre ?
Nous les renvoyons au n° d'août 1912 du
Journal des Roses, p. 122, pour la prépara-
tion des Rosiers en pots. Ces rosiers hiver-
nés artificiellement comme nous l'indiquons,
sont tout simplement placés sous châssis
très aérés, avec une chaleur très douce
et juste suffisante pour qu'ils ne pourris-
sent, ou ne moisissent i>as.
Inutile d'ajouter qu'on n'arrive pas du
premier coup à un résultat aussi parfait
que celui obtenu par nos habiles confrères,
M'.M. Lévèque, auxquels nous adressons nos
vives félicitations.
COCHET-COCHET.
.^OSIERS
ffoUVEAUX
MIS AU
(SiiiU')
:.OMMERCE EN 1912
(1)
Erratum- — C'est par suite d'une er-
reur que la Rose Louise \\'alter, a été por-
tée dans notre dernier numéro comme une
U'Uiveauté do 1912. Cette Rose obtenue par
M. Louis Walter, de Saverne, a été vendue
en son nom, en 1909, iiar ISL Peter Lambert,
de Trêves.
Il convient d'ajouter que les deux nou-
veautés du même obtenteur : Lwcie Becker
et Elisa Schmitt, bien que faisant partie
des nouveautés de 1912, ne seront vendues
qu'en 1913.
MM. Turliat et C'', horticulteurs à Or-
lians, vendent à l'automne 1912 :
GEORGE ELGER (Mutiflore ou Polyan-
tha nain remontant).
Variété très florifère, de croissance éri-
gée, bois lisse, vert rougeàtre, feuillagie
vert foncé, brillant en dessus, brun rou-
geàtre en dessous, fleurs en grands corym-
bes, jaune d'or cuivré passant au jaune
clair à répanouissement, boutons jaune
d'or. Le plus jaune des Polyanthas remon-
tants.
Pourrait être appelé » \V. A. Richardson
nain ». Se prête admirablement au for-
çage ; variété de grand avenir pour culture
en pots et pour massifs.
MADAME JOHN CROUCH (Pernetiana).
Accident fixé de- « Lymi-Rose ».
Même végétation et caractèi'e que cette
intéressante variété; mais avec couleur
jaune saumoné, rose saumon mélangé de
jaune aurore sur fond rose de « Ly07i
Rose 11.
SOURCE DOR (Hybride ,lv Wichuraia-
na).
Variété très vigoureuse, bois gros, de
croissance presque érigée, feuillage vert
foncé brillant. Floraison en thyrses de nom-
breu.ses fleurs iilelnes, grandes pour le gen-
re, jaune d'or passant au jaune frais à
l'épanoui.ssement, boutons jaune d'or.
Ces confrères livreront au commerce à
l'automne 1913, la variété MADAME JULES
GOVCHAVLT (Polyantha); nous en repar-
lerons en temps (ippurtun.
Notre collègue, M. G. Girin, pépiniériste à
Saint-Romain-de-Popey (Rhône), met au
commerce à l'automne 1912 :
MADAME ANTOMN CII.MIVET (Wicliu-
raiana).
.\rbuste vigoureux, très sarmenteux, ai-
(1, Voir Juiinifil tir.s liosrs 1012, [i:igcs 28,42, 90, 103,
ira et iCT.
184
JOURNAL DES ROSES
guillons arqués, feuillage vert gai, fleur
grande pour le genre, d'un beau rose frais
argenté plus accentué vers le bord des pé-
tales, fleur bien faite et très double.
Notre confrère M. Hemeray-Aubert, hor-
ticulteur, 51, route d'Olivet, à Orléans, met
au commerce à l'automne 1912, les deux
variétés suivantes :
LE PONCE AU.
Variété de la série des Polyanthas, port
genre Madame Norbert Levavasseur. Ar-
buste très vigoureux, au feuillage d'un vert
clair foncé et d'une rusticité à toute épreu-
ve.
Plantes très naines et fleurissant beau-
coup en immenses corymbes d'un coloris
rouge grenat foncé d'un très brillant effet.
Cette, variété est le pluis pourpre rouge
foncé de tous les Polyanthas et son color's
ne s'atténue pas sous vei-re ni au soleil.
Sera très recherché pour la culture en
pot et les bordures.
(Concernant la variété le Poiiceaii., M. He-
meray-Aubert nous fait obsei^ver que bien
que figurant sur son catalogue de 1911,
cette nouveauté doit être comprise dans
la série de 1912, ainsi que Papa Hcvu'raij
qui est vendu pour la première fois).
PAPA HEMERAY.
Genre Bengale inédit à fleurs simples,
d'un coloris rouge vermillon très vif sur les
bords et centre blanc.
Cette variété naine à fleurs remontantes
continuelles n'est que la reproduction du
Hiawatha grimpant d'un© floraison, très
abondante; fleurit en corymbes très amples
et conserve pour la fleur les mêmes ana-
logies que le Hiawatha.
Ce rosier, très vigoureux, fleurissant énor-
mément jusqu'aux gelées, sera très recher-
clié pour massif où son genne de fleur en-
core inédit fera un effet extraordinaire. Son
C(')loi-is très brillant ne s'atténue pas aux
pluies ni ne bleuit pas au soleil.
M. .1. Pea.uger, borticullcur, 78, rioute
d'Olivet, à Orléans, met au commerce, à
partir du 1"' octobre 1912, les deux variétés
suivantes :
GEHMAiyE (Polyantha nain remontant).
Arbuste vigoureux à rameaux lisses et éri-
gés. Fleurs en corymbes, moyeimes, d'un
beau rose frais et très vif, base des pétales
légèrement nacré. Précieu.se pour bordures,
massifs et la culture forcée.
Issue de KatharJne Zeimet dont elle a
conservé toutes les bonnes qualités. Sera
très recherchée des fleuristes.
Il Katharine Zeimet à fleur rose ».
TRUniPHE ORLEANAIS (Polyantha
nain l'emontant).
Arbuste vigoureux, feuillage d'un beau
vert luisant à rameaux érigés. Fleurs gran-
des pour le genre, conymbifères, d'un très
beau coloris rouge cerise vif, de longue du-
rée sans violacer et résistant à toutes les
intempéries. Se prête à tous les genres de
culture, soit pour le forçage, soit pour la
plantation groupée. Supérieure et bien dis-
tincte de la belle variété Madame Norbert
Levavasseur.
Cette) nouveauté rappelle le coloriis de
Jessie et de Erna Tescheiulorff ; mais l'ar-
liuste est plus vigoureux, plus résistant aux
maladies et les fleurs corymbifères sont
iieaucdup iilus grandes.
Les jiépinières d'Eindhoven, à Gestel
(Hollande), vendent les trois nouveautés ci-
après, ol>tenues pan M. Tlieunis.
BOUQUET ROSE {\N'ichuraiana-hybride),
semis de Crimson Rambler x Ernest Grand-
pierre.
Rosiier sarmenteux à flbraision pirécoce
et très abondante et à végétation vigou-
reuse et saine, se tenant pour sa forme
et sa contenance, entre Crimson Rawbler
et Dorolhy Perkins. Les fleurs bien pleines,
de 4 à 5 centimètres de diamètre, appa-
raissent en grands corymbes déjà dans le
mois de mai. Le coloris des boutons et des
fleurs épanouies est le premier jour rose
œillet vif sur fond jaune, passant ensuite
au rose lilas et blanc lilas, parfois blanc
JOUENAL DES KOSES
185
pur, formant ainsi un beau contraste de
couleurs dans chaque corymbe.
Cette belle rose a l'odeur particulière de
fleur de tilleul.
J..\ C.\MI'lSOISE (IIe-Buurbnn\ sport de
Zéphirine Droultin à laquelle elle ressemble
par la floraison et la forme.
Cependant le coloris des fleurs à moitié
épanouies est d'un superbe rose saumoné
orangé, passant au rose crème. Extra, odo-
riférante.
Rosier de premier rang pour pyramides
et pour palisser, à floraison abondante,
bien remontant et à feuillage très beau; le
bois est absolument dépourvu d'épines et
il pousse dans un3 saison jusqu'à 2 m. 50.
Etant une nouveauté très intéressante, La
Camiiinnisc deviendra au moins aussi po-
pulaire que sa mère Zéphirine Drouhin.
COIIBY (Hybride remontant). — Ttosa
Vcrschuren x Hybride remontant semis.
Ce Rosier, ayant le caractère des Hy-
brides de thé, a la floraison continuelle du
Hengale, depuis la mi-mai jusqu'aux gelées
et des fleurs moyennes, pleines, odorantes,
à coloris rose argenté. Par sa floraison
abondante et continuelle et sa végétation
naine et compacte, cette variété sera très
bonne pour massifs et la culture en pots.
?!. Robert Tiirk, rosiériste à Meissen
(Saxe), a obtenu la variété GRUSS A\
DRESDEy (salut à Dresde), hybride remon-
tant qui est mise au commerce cet automne
par MM. Hoyer et Klemm, de Dresde.
Issue de Princesse de Béarn et d'un .semis
sans nom de M. le docteur Miiller, cette
nouveauté est d'un rouge ardent plus foncé
encore que la variété Charlotte Kle'mni. La
fleur qui ne devient jamais violacée se con-
serve longtemps aussi bien sur la plante
qu'en vase; elle se force facilement; mais
elle possède surtout toutes les qualités re-
quises pour former de superbes corbeilles,
à cause de sa floraison continuelle. Le bou-
ton est pointu, long. La forme de la fleur
est gracieuse, le centre proéminent.
*
Notre confrère M. Vigneron, rosiériste à
Olivet, a obtenu et vend cet automne :
AMI VICTOR (hybride-remontantV
.•\rbuste vigoureux, feuillage vert foncé,
très beau; fleurs grandes, pleines, bien fai-
tes, portées sur un pédoncule rigide, d'un
beau coloris velouté noirâtre s'atténuant
vers les extrémités des pétales. Très flori-
fère. Recomniandable pour la culture en
pot.
Issue Van Houtte et Général Appert.
M. Vigneron vend également la variété
ci-après, obtenue par M. Marcel Loyer, ama-
teur de roses à Royan (Chanente-Intérieure).
MADAME NOÉLIE LOYER.
Arbuste très vigoureux; beau feuillage
vert clair; fleur très grande, très pleine,
globuleuse, rappelant la forme de Madame
Caroline Testout, portée sur un pédoncule
très rigide, d'un très beau coloris rose bril-
lant très frais, ne variant pas de coideur
jusqu'à la défloraison; toujours fleurie est
très recommandable pour la fleur coupée;
semis inédit.
(.1 suivre ) PAPILLON.
)ANS LES
OSIERS
En Décembre- — Terminer le bou-
turage des divers sujets pour la greffe
énumérés dans notre dernier numéro. Ter-
miner également l'habillage et la mise en
jauge des églantiers t'ges et nains.
Profiter des journées de pluie, de gelée
et de neige, pour activer le greffage des
Rosiers sur racines. Les greffes faites en no-
vembre et en octobre restent complètement
privée d'air. Les arroser le moins possible
et .seulement en cas d'absolue nécessité.
Activer le défoncement des terrains à
planter en rosiers, et effectuer cette plan-
tation dans le courant du mois, si possible.
18G
JOURNAL DES EOSES
Terminer la mise en puts des rosiers des-
tinés à être forcés à l'automne suivant, ou
au remplacement des rosiers qui mourront
dans 1» courant de l'été.
Aérer, quand la température le ijennet,
les rosiers soumis au forçage.
Commencer Vébroussage des sujets écus-
sonnés pendant l'été précédent.
Les rameaux des sujets gr-effés sont cou-
pés ras sur les rosiers rez de terre, et à
3 ou 4 centimètres des écussons posés sur
les brandies des sujets hauts de tigei
Les branches coupées sur les polyanllia,
Griffcraic, Indica Major, servent à faire
des boutures, connue nous l'avons précé-
demment indiqué.
Commencer les labours d'hiver, et en pro-
fiter pour couper à leur point d'insertion,
les drageons souterraijis qu'on trouve au
pied des riosiers.
Enfin, préserver par un cacliage aiipro-
prié à l'abaissement de température pro-
bable, à la sensibilité des variétés et à la
forme des rosiers, tous .ceux de ces arbris-
seaux qui ),ourraient souffiir tki froid, ou
être détruits par l'hiver.
Le cachage des rosiers nains ne ])résente
lias de difficulté.
Il suffit de couvrir de feuilles mortes
sèches, le bas des branches, sur 10 ou 15
centimètres do longueucr à /['a^rtir de la
greffe pour être certain que la partie ca-
chée résistera à un hiver rigoureux, et que
le rosier émettra de jennes scions à la base
de la greffe, si l'extrémité de ses rameaux
est détruite par le froid.
On place une bêchée de terre sur les
feuilles sèclies afin que le vent ne les en-
vole pas. Avoir soin de prendre cette terre
assez loin des racines, pour ne pas dimi-
nuer l'épaisseur de la couclie normale de
terre qui les couvre.
Le cachage des rosiers hauts de tige pré-
sente, lui, de grosses difficultés, et le moyen
pratique et efficace de les garantir réelle-
ment du froid, reste à trouver.
Quand la température ne descend pas
trop bas, il suffit de couvrir la tète des
variétés très sensibles au froid, avec un
jiapier imperméable, après avoir sommai-
rement arrondi cette tète par une taille
provisoire. Si la température doit être plus
rigoureuse, il peut être nécessaire de placer
entre les branches rognées, un peu de
moussie sèche avant de placer le papier
imperméable. Dans ce cas, à cause du
poids de la tète un tuteur s'impose pour
que les grands vents ne déracinent pas
les rosiers.
Dans les pays très froids, il devient in-
dispensable de courber les rosiers tiges et
d'enfouir la tête dans la terre; on les re-
dresse au printemps.
Enfin, quand le thermomètre descend ])ar
trop bas — extrême nord de l'Europe — il
faut rentrer les rcisiers chaque automne en
orangerie. Il convient alors de planter ces
rosiers dans des paniers carrés en grillage
de fil de fer, dont nous donnerons ultérieu-
rement la description et le mode de fabrica-
tion qui est à la portée de tous.
COCHET-COCHET.
;OSES
.-<rvvj
IVACES
Je voulais intituler cette étude : " Roses
d'automne » et j'ai trouvé ce titre inexact;
les roses que je veux vanter sont aussi
des ro.ses de printemps et d'été; je iiuiintiens
donc : « Roses vivaces », au rique d'étonner
mes lecteurs. Tous les rosiers sont vivaces,
me dira-t-on '? Hélas ! Hélas ! Que j'en ai
vu mourir, de rosiers, à peine sortis de
rcnfance; que j'en ai vu défeuillés dès
l'août, pour cxi)irer l'hiver. On peut leur
appliquer les vers de Malherbe écrits pour
leurs fletirs : <i Et roses, ils ont vécu ce que
vivent les roses : l'espace d'un printemps ».
Je ne veux pas ici faire leur procès, à ces
tristes rosiers, ils sont ti-op-' ils causent le
désespoir des amateurs (et des horticulteurs
aussi, que leurs clients accablent de re-
proches); mais si je ne veux pas disposer
JOURNAL DES ROSES
187
du droit à la critique, je veux garder le
droit à l'éloge.
Depuis 15 ans que je suis rosoniane, j"ai
cherché à travailler pour le petit amateur
comme moi : augmenter le nombre des 5
ou 6 espèces que l'on voit communément
dans les jardins, sans se noyer cependant,
dans la quantité inscrite aux catalogues;
j'ai limité mon chiffue à 36. Les 36 roses
de mon jardin, quel beau titre d'opuscule !
Hélas, je n'ai que le titre et, à mesure
que le temps passe, l'opuscule qui est dans
ma tête, subit des transformations inces-
santes, il ne verra pas le jour, je le crains.
.Je visite souvent Bagatelle et aussi nom-
bre de pépinières aux environs de Paris.
Toutes les roses importantes, qualifiées de
belles et recommandables, ont passé dans
mon jardin, je les ai toutes étudiées et je
suis encore peiiilexe; j'en ai éliminé beau-
coup, d'autres n'ont pas voulu vivre avec
moi, je n'en ai guère conservé.
Cette année 1912, mauvaise pour les lo-
ses, a eu pour moi ce résultat de faire sor-
tir hors de pair, certaines espèces belles
et résistantes et, en attendant le livre, je
crois rendre service aux lecteurs du Jour-
nal des Roses, en leur communiquant ce
résultat :
Le tyi>e de la belle rose vivace, de la
rose de corbeille en même temps que de
la rose à offrir est G. yabonnand. Est-ce
Guy, Gaston, Gontran, je ne sais ? C'est
G. Nabonnand, rose tendre nuancée de jau-
ne ; les pétales sont tissés en mousseline de
soie absolument ravissante et aJjondante ;
fine odeur ; aussi belle en rez de terre qu'en
tige, les massifs sont compacts, feuilles et
fleuris jusqu'après les gelées.
Peacc est de même nature : c'est un
G. Nabonnand jaunâtre. Quelle belle cor-
beille. .J'en viens de cueillir un bouquet su-
perbe.
Ces deux roses ne craignent pas d'être
placées à mi-ombre ; elles s'ouvrent bien et
ne s'abîment pas à la pluie. Quoi de plus
merveilleux '?
Maintenont voici Marquise de Querhoënt,
la plus belle de la saison d'automne. Je
l'appelle : « La Reine d'octobre », elle est
moins feuillée que les deux autres. Mais
quelles fleurs ! il y en a de tous les tons.
Elle fait mieux en tiges; les arbustes que
je possède sont couverts de boutons et de
fleurs. Cueillie, la fleur est idéale. C'est
une gamme de tons que je ne vois guère
même dans les roses d'été si vantées : rose
de Chine saumoné cuivré à fond jaune d'or.
On la dit demi-pleine, on dit G. Nabonnand
très pleine; la vérité est entre les deux,
elles sont l'une et l'autre aux trois quarts
pleines, c'est pour cela qu'elles s'ouvrent
si facilement.
M. Tillief. Encore une rose vivace type;
les corbeilles sont magnifiques. La couleur
rouge carmin nuancé brique passant au
ronge nuancé violet est très saisissante.
Dans les expositions (je n'en manque pas
une), quelque cachée qu'elle soit, elle attire
les regards et je la vois notée par les visi-
teurs. C'est une rose foncée rare dans les
roses d'automne qui sont presque toujours
claires.
Le Flambeau, accident de M. Tillier, est
encore plus foncé, mais je ne le crois pas si
vigoureux, je vais en essayer une corbeille.
Général Galliéni, une merveille de feuil-
liige et de fleurs ; c'est une rare foncée pour
l'automne, elle est plus belle à l'arrière
saison qu'en été, plus belle sur tige; fleur
rouge ponceau teinté sang, centre doré.
Madame Antoine Mari, n'est pas aussi
belle, surtout en cette saison, c'est cepen-
dant un camélia qui se renouvelle pendant
6 mois; le bouton et la fleur demi-épanouie
sont jolis; j'en ai une corbeille depuis 15
ans, je n'ai pas perdu un pied. J'ai courbé,
entrelacé les branches, et j'ai un buisson
vert foncé sur lequel émergent des fleurs
riwe et blanc. Jamais malade, jamais mou-
ri, connue le nègre.
Souvenir du Président Carnot. Quoique
vivace ne m'est pas utile, elle He irit en
bouquets, ce qui me gêne pour la fleur
coupée.
Mrs Arthur Ttobert Wadel est une jolie
fleur, avec un joli feuillage durable; fleur
bicolore saïuuim rougeàtre et rose grena-
dine.
Maman Cochet rose et blanc, forme d'a-
gréables corbeilles bien feuillées, la rose
188
JOUENAL DES ROSES
ire:<t pas offrable, cassant au pédoncule,
elle s'abinie à la pluie.
Sauf qu'elles ne cassent pas au pédon-
cule, je fais le même jugement sur Souve-
nir de In Malmaison et sur MadnnoiscUc
Marin Van Houtte.
Lddij Rnberis, bien jolie rose; feuilles et
flaurs -en abondance à l'automne.
Betty Berkeley, rose d'automne, couverte
de fleurs en ce moment, très jolies en bou-
tons à demi-ouverts; épanouie, la fleur est
trop lâchée; elle est pourtant utile parce
que de couleur foncée.
Lueiotr, un genre G, Xabonnand, fine
odeur.
Bainibmv sur tige, quoique délicat est
très beau en ce moment et a bien supporté
les coups de gelée.
ÎSlistrcsn Aarnn Word, joli feuillage ré-
t^istant, jolie fleur.
Antoine Rivoire, belle rose des 4 .saisons;
le feuillage tombe un iieu.
Général Mac Arthur, beau feuillage, fleu-
rougei écarlate brillant; couverte de lioutons
et de roses en ce moment; précieuse parce
que c'est une des rares roses rouges d'ar-
rière-saison. .Je comptais sur Laurent Carie
une de mes préférées, qui remplace pour
moi tous les hybrides soi disant remon-
tants, elle se défeiaille un peu et ses fleurs
d'automne sont trop espacées.
Trois roses magnifiques n'ont pas répon-
du à la mission qu'elles se donnent tous les
ans, elles se sont laissé influencer par le
temps, se sont défeuillées en septembre et
n'ont pas de floraison d'automne. Ce sont :
Madame Caroline Testant, Madame Abel
Chdtenaii, et Reine des Neiges, la seule qui
justifie scm titre d hybride remontant.
Ce sont de belles roses de corbeilles et
leur défaillance n'est que passagère espé-
rons-le.
Parmi les polyanthas, j'apprécie beau-
coup Léunie Lamesch à la fleur étrange
sa renouvelant sans cesse et Cécile Brunner
aux roses fleurs de Saxe un peu dispersées
sur la plante, mais d'un effet si pur, réu-
nies en bouquet. Une bourse de demoiselle
d'honneur ornée de ces roses a ravi toute
l'assistance. Ce sont des rosiers vivaces
par excellence. Il y a aussi un Climbiny
Cécile Brunner qui est intéressant; tou-
jours fleuri, au large feuillage ne tombant
qu'en décembre.
Je suis retourné hier à Bagatelle pour
être sûr de ne rien oublier, je n'ai rien
vu, dans les anciennes roses que je n'aie
mentionné plus haut, j'en ai vu moins, di-
rais-je. J'ai vu des nouveautés que j'ai,
d'autres que je n'ai pas. J'ai conçu quelques
espérances; mais, en matière de nouveau-
tés, il faut être prudent et faire seulement
des conjectures.
La rose Mistress Edward Powel me paraît
d'un grand avenir comme rose d'automne,
les fleurs et arbustes que j'ai vus à Baga-
telle sont superbes; les miens tout en étant
en fleurs ne .sont qu'à moitié feuiîlés il
sort de la greffe des branches gourmandes
(qui fleurissent d'ailleurs), mais qui sont
si fortes qu'elles épuisent le rosier, je ne
les ai pas supprimées, c'est un tort.
Madame Jules Bouché est forte, en fleurs
et en feuilles, c'est un Peace plus plein
et plus grand. C'est encore une rose claire.
A ce point de vue elle a moins de mérite
que Mistress Edward Powel qui est foncée
et viendra en aide au remplacement des hy-
brides remontants qui ne remontent pas et
qui meurent bien facilement en ce moment,
je connais un pépiniériste qui a perdu tous
les siens. Pour moi, je trouve Mistress Ed-
ward Powel la plus belle rose, de 1910, je lui
décerne le 1" prix.
Rosomane Narcisse Thomas est fleuri et
feuille.
Arthur R. Goodwin me parait avoir des
chances d'être rose vivace, quoique Perne-
tiana ; il faut surveller les jets gourmaiuls
de la greffe.
Et c'est tout ce que j'ai à dire sur les
roses vivaces, n'envisageant naturellement
que le climat de Paris; si j'ai fait un ou-
bli ou si j'ai été trop rigoureux, je serai
reconnaissant à tout aimahle contradicteur
qui voudra bien me répondre.
Henry THOMAS,
5, chemin des Chdlcts,
Ville-d'avray.
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COUBERT (Seine-et Marne) FRANCE
le, DÉCEMBRE 1!
JOURNAL DES ROSES
189
)EUX
[OSES
A M. Charles 1.
Rien, dit-on, n'est parfait ; chaque être et chaque chose
Sont pétris de défauts. Pourtant le monde est vieux ;
Mais à travers les ans sa marche vers le mieux
S'est souvent ralentie et ne fut jamais close.
Vous êtes, je le sais, amoureux d'une Rose,
Et vous avez raison; c'est un plaisir des dieux;
C'est la fleur qui séduit comme de jolis yeux,
Et captive nos sens quand le regard s'y pose.
Il en est même deux, vous le savez aussi,
Sur lesquelles se penche un paternel souci,
Comme sur deux fronts purs une égale caresse.
De ces Roses sans prix, ô père triomphant,
De ces deux fleurs, joyaux reflétant la tendresse,
L'une est votre compagne, et l'autre votre enfant.
A. LEBRUN.
[rS "Charles ^UNTER (Hybride de The)
■William Paul et Son, 1912
Les nouveaux coloris panni les roses hy-
brides de thé deviennent de plus en plus
difficiles à obtenir, et les variétés qui pro-
duisent des fleurs d'une nuance carmin vif
.sont assez rares, aussi l'introduction de
Mrs Ch. Hiinter apporte-t-elle à cette section
un gain très intéressant.
La planche qui paraît dans ce numéro
montrera à nos lecteurs la nuance brillante
des coloris de cette rose, dans laquelle les
bords argentés des pétales accentuent le
fond plus foncé de leur base ; les autres
qualités de cette excellente variété consis-
tent dans la beauté des boutons, la gran-
deur et la forme arrondie des fleurs ou-
vertes, leur i)ort droit et ferme, la florai-
son abondante et continuelle, la rusticité
et la vigueur de cette plante.
Cette rose a été exposée très souvent en
.Angleterre, au printemps et l'été derniers,
ainsi qu'à la grande exposition horticole
internationale qui a eu lieu à Londres,
au mois de mai 1912, où elle a attiré l'at-
tention des Rosomanes; c'est une des meil-
leures roses nouvelles créées par nos aima-
bles confrères MM. ^^'illianl Paul et Son,
de Waltam-Cross, Herts, qui ont oljtenu
ime médaille d'or pour cette excellente nou-
veauté que nous recommandons vivement
à nos lecteurs.
Marie du Clos-Jollet.
190
JOURNAL DES ROSES
gE L'EMPLOI RATIONNEL DES i|;.NGRAIS
Dans la culture des Rosiers. O
{S ni le)
CHIMIQUES
2° L'Oxygène. — Cet élément est absorbé
par les feuilles, dans l'obscurité.
Privées de lumière, les organes foliacés
absorbent, en effet, l'oxygène de l'air et
rejettent le carbone. Toutefois, la plus
grande partie de l'oxygène absorbé par les
plantes leur est fournie par l'eau du sol,
puisée par les racines.
3° L'Azote ? Mon opinion personnelle est
que, la propriété que posisèdent les légu-
itiiurKsrs de fixer dans leurs tissus l'azote
élémentaire de l'air est partagée — à des
degrés très variables sans doute — mais
enfin est partagée, iiar tous les véijétaiix.
.Jusqu'à ce que des expériences décisives
nous aient fixés à cet égard, nous devons
considérer comme pratiquement négligeable
la quantité d'azote puisée, très probable-
ment, par les Rosiers dans l'atmosphère.
Les éléments fournis aux végétaux par le
sol ont Tiûur nous, au point de vuei très
spécial auquel nous nous plaçons, une im-
jiortance capitale, parce que s'il en est, com-
me Vhijdrogène, l'oxygène, le soufre, le
rlitorr, le silicium, le fer, le manganèse et
le so'Uum qui ne jouent qu'un rôle secon-
daire dans l'alimentation des végétaux, ou
dont le sol contient des réserves générale-
ment suffisantes, pour que nous considé-
rions ces éléments comme pratiquement né-
gligeables, il en est d'autres, l'azote, le
jiliosphore, le magnésium, le imtassium et
même le calciHim qui peuvent manquer au
sol, ou tout au moins ne s'y trouver que
dans des conditions non assimilables et
que par suite il nous faudra mettre, par
des api)orts d'engrais, à la disposition des
plantes, pour les alimenter.
C'est donc uniquement, de la restitution
au sol du phosphore, du potassium, de
Vazote, du magnésium et du calcium, que
nous allons nous occuijer ici, puisque pra-
(1) Voir Journal des Roses, 1912, papes 173 et sui-
vantes.
tiqurmen:, ce sont les seuls éléments qui
peuvent nous intéresser.
Ce n'est pas, bien entendu, à l'état de
pureté que ces éléments existent dans les
sols, mais bien à l'état de combinaisons
que nous allons sommairement étudier,
parce que nous devons savoir sous quelles
formes ils sont ou ne sont pas assimila-
bles.
.\ZOTE
L'azote se trouve surtout, dans les terres,
combiné à l'humus, matière carbonée ayant
son origine dans les déchets organiques
végétaux et animaux que referme le sol.
La muJtiplicité des combinaisons azotées
est grande, et non moins grands sont leurs
degrés d'assimilabilité.
Ce n'est, toutefois, que sous ses formes
nilrique — et peut-être ammoniacale —
que l'azote est utilisable par les végétaux.
C'est au moment de la destruction com-
plète de l'humus que l'azote passe de l'état
organique, st)us sa fonne ammoniacale,
en se combinant avec une partie de l'hy-
drogène des matières organiques, combinai-
son dont 310US trouviins les proportions
dans la formule même de , l'ammoniaque,
AzH5.
L'azote ammoniacale revêt la forme ni-
trique, sous l'influence de microbes spé-
ciaux (les bactéries de la nitrifîcation) qui
oxiident l'ammoniaque, s'emparent de .son
hydrogène pour former de l'eau, et met-
tent ainsi l'azote en liberté.
L'oxydation se continuaut, cet azote se
combine avec des quantités d'oxygène
de plus en plus considérables, dont les
proportions nous sont données par les for-
mules :
A/0 — AzO^ — ÂzO' — Az04
I)our enfin arriver à la formule A/.0> , qui
est précisément celle de l'acide nitrique.
Cet acide se combine avec les bases fixes
du sol, pour former des nitrates qui sont
la fm-me de l'azote la plus assimilaljle —
JOURNAL DES ROSES
lo;
peut-être même la seule assimilable — par
les végétaux.
L'azote active beaucoup la végétation, dé-
veloppe les parties vertes.
Lorsque cet élément est en excès, com-
parativement à l'acide pliosphorique au ma-
gnésium eit à la potasse, le bois se lignifie
mal. On dit communément que « ça pousse
en herbe ».
Les rosiers à l'état vert renferment en-
viron 0.756 % de leur poids d'azote.
(.1 suivre). COCHET-COCHET.
NATOMIE ET
Physiologie
j^EGETALES
La cellule constitue rélément initial des organes végétaux. W
(Siiile)
De nouvelles recherches, peut-être, réfu-
teront tout ce qui précède sur la forma-
tion cellulaire végétale, exposée d'après le
système d'approximation ou agglomération
des colonies de petits corpuscules et orga-
nismes élémentaires ; mais il est probable
aussi, qu'on considérera la cellule comme
point de départ et comme organe fonda-
mental de l'étude anatomique des plantes,
jiuisque tous les éléments végétaux se sont
formés à l'intérieur des cellules, ou bien
forment une partie intégrante de celles-ci.
Le protoplasme, ainsi que nous venons
de le dire, est donc l'élément anatomique
primitif, duquel dérivent toutes les cellules,
tous les tissus et toutes les plantes. H est
très complexe, bien organisé et avec une
vitalité propre de nutrition, de développe-
ment et de reproduction.
De tout ceci, il résulte que l'élément pri-
mitif est, en même temps que primord'al,
une masse protoplasmatique dotée de vie.
Le protoplasme d'une cellule présente des
vacuoles ou espaces occupés pan le liquide
cellulaire qui, chez les cellules adultes ar-
rivent à occuper tout son intérieur. On voit
ainsi que le noyau est poussé vers la pa-
rois cellulaire et qu'il adhère au protoplas-
me ; dans ce cas, un l'appelle noyau laté-
ral.
Lorsque les vacuoles restent séparée.», le
noyau demeure entre elles, entouré de pro-
toplasme et reçoit le nom de noyau central.
Dans ce cas, le protoplasme envoie des
prolongements en forme de rayons vers le
(Il Voyez Journal des Rones : 1012. paj-'e m.
l>iiint .ceiLtr;il de la cellule, c'est-à-dire
vers le noyau. Ces prolongements sont con-
nus sous le nom de cordons protoplasma-
tiq\ies.
On remarque, au moyen d'objectifs puis-
sants, qu'à l'intérieur de ces cordons il
existe des courants en tous sens et l'on voit
passer les grains qui iconitieiment le proto-
plasma. Le liquide cellulaire est un liquide
diapliane, dans des cas très rares coloré,
et qui contient plusieurs substances en dis-
solution, parfois inorganiques pr'ovenant
du sol par l'absortion des racines, d'autres
fois organiques provenant des cellules voi-
sines et aussi de celles qui se forment en
dedans de la cellule même.
Le noyau principal est une vésicule, c'est-
à-dire un élément recouvert d'une mem-
brane mince, en dedans de laquelle s'ob-
servent un ou plusieurs nucléoles. Derniè-
rement, on a remarqué entre le noyau et le
nucléole l'existence des molécules en cer-
cle, dont l'ensemble constitue la sphère
granuleuse.
Le noyau peut arriver à jicrdre la. forme
granuleuse et présenter une autre struc-
ture, mais fort souvent, quand il rentre dans
une période avancée de son évolution, il de-
vient granuleux.
Une cellule végétale vivante est réguliè-
rement composée d'une membrane solide
et élastique, formée par min-lle.f celluleuses,
et désignée membrane ou paroi cellulaire;
à sa paroi intérieure, ainsi que nous l'avons
dit, adhère le protoplasme.
Micellr.s sont les iinrli-'iiles de la subs-
192
JOURNAL DES EOSES
tance qui forme la membrane et les es-
paces qui existent entre elles s'appellent es-
paces inter-micellaires.
Lorsque la cellule est entourée par un mi-
lieu qui absorbe l'eau, le protoplasme se
détache des parois cellulaires, se contracte
et reste dans le centre de la cellule. (Plas-
molyse).
L'étude de division cellulaire a fait de
grands progrès pendant ces dernières an-
nées et tout ce qui a été établi à ce sujet
doit être l'objet d'une description conscien-
cieuse.
Ralmundo ferre.
« Gi'iiiiiual », Juin 191;?.
lA suivre).
.HRONiaUE
lORTICOLE
rENERALE
SOMMAIRE : Météorologie. — Arbres et arbustes nouveaux ou peu connus (suite).
Météorologie : ce que m octobre
1912. — Les moyennes des éléments météo-
rologiques, pour, octobre 1912, ne diffèrent
pas notablement da leurs valeurs normales.
La hauteur mensuelle de pluie 57 °"" 7 re-
présente les 93 centièmes de la hauteur
normale d'octobre : 59 ""^ 3.
Insolation : durée possible 333 heures;
durée effective 126 heiires 4, en 25 jours.
Rapport 0,38.
Floraison : Le 14, nster blanc; le 24, topi-
nambour.
{Observatoire du parc Saiut-Maur).
Arbres et Arbustes nouveaux ou peu
CONNUS (suite).
24. RuBUS OMEiENSis Rolfc. (Kcw BrdleUn,
1910, 47).
Arbuste à port divariqué, avec des tiges
arrondies, minces, pubescentes, inermes.
Les feuilles à pétioles pubescents varient en
largeur de 7-18 centimètres; elles sont à 5-7
lobes peu apparents, irrégulièrement ou
doublement dentées, vert foncé, en dessus,
grisâtrei en dessous et légèrement duve-
teuses sur les deux faces. Panicules termi-
nales de nombreuses fleurs à pétales pur-
purins avec le calice et les pédicelles très
pubescents. Les fruits sont gros et noirs.
C'est une espèce commune dans le Set-
chuen occidental à une élévation de 1.820
mètres. Il fut d'abord découvert sur le
mont Oniei, par E. H. Wilson, qui l'intro-
du'sit dams l'établissement Veitch où il fleu-
rit en aolit 1908 et où il s'est montré r\isti-
que. En 1909, le jardin de Kew, en reçut des
graines de l'Université de Harvard.
25. Parthenocissus tricuspidata aurea.
Variété à feuilles marbrées de jaune d'or
et de vert, cultivée chez le comte Fretz von
Schwerin, à Wendisch-Wilmersdorf (Alle-
magne).
26. Chamœcyparis L.awsoniana pulcherrima.
Variété à branches lâches et à feuilles
d'un blanc vif ; elle était cviltivée chez H. A.
Hesse, de Hanovre, en 1809.
27. Chamœcyparis Lawsoniana Schonga-
RIENSIS.
Variété à branches étalées, lâches et les
jeunes pousses vert métallique brillant ;
elle était cultivée chez H. A. Hesse, de Ha-
novre, en 1909.
28. Chamœcyparis Lawsoniana Spiralis.
Variété curieuse par sa tige tordue en spi-
rale, signalée en 1909 chez le prince M.
Lobkowitz, de Eisenberg, en Bohême.
(A suivre). F. Tesnier.
COCHET-COCHET.
Le Propriétaire-Gérant: CH. COCHET.
TABLE DES MATIÈRES
Année 1912
A une Abeille, poésie, par Lebrun 75
Arbustes nouveaux ou peu connus, par F. Tesnier . . 83-99-115-131-146-163-179192
Après la Chute, poésie, par Lebrun U2
A la Section des Roses, par Papillon 103-117
Anatomie et Physiologie végétales : La cellule constitue l'élément initial des
organes végétaux, par Raimundo Ferré 177-191
Concours International des Roses nouvelles à Bagatelle en 1912 8-108
Chronique desRoses, par P. Cochet-Cochet 7-21-37-53-69-85-101-117-133-149-165-181
— Horticole générale, p'' C. Cochet 19-36-51 67-83-99 114-130-146-162-179-192
Contribution à l'Etude du Rôle de la Magnésie dans l'alimentation des Rosiers,
par Cochet-Cochet 20
Comment il faut étudier les Rosiers sauvages, par Blaringhem 43
Ce qu'on vendait les Roses nouvelles il y a 80 ans, par Cochet-Cochet. ... 53
Culture de la Rose dans l'Antiquité, par le Professeur Joret 58
Comment on prépare une bonne bouillie bourguignonne, par Cochet-Cochet. 65
Causerie sur la Rose 70
Coupe d'Or du Daily Mail 85
Comment on préparait l'Eau de Rose, le Sirop de Rose et les Pastilles du
Sérail, il y a luO ans (Afa^me^ rfe Bo/«a/'rf) 128
Conservation des Roses et des Fleurs couoéos . . 165
Commerce des Roses dans le canton de Neuchùtel (Suisse) lôg
Des Espèces de Roses connues des Anciens, par le Professeur Joret . . . . 14 29
Dans les Rosiers, par Cochet-Cochet :
En Février 25
— Mars 39
— Avril ...... 57
— Mai 75
— Juin . . . 93
— Juillet 106
— Août 121
— Septembre 136
— Octobre 150
— Novembre 171
— Décembre
Deux Roses Sœurs, par Lebrun 138
De l'Emploi rationnel des Engrais chimiques dans la Culture des Rosiers,
par Cochet-Cochet 173-190
Deux Roses, poésie, par Lebrun 189
194 JOURNAL DES ROSES
Encore des Roses en plein air en Janvier ! par Cochet-Cochet. ...... 7
Election : Les Amis des Roses 9
Expositions annoncées 19-::.n-22-36-52-54 .55-67-71-84-87-88-102-118-119 134-135-148
[164-166-180 181
Encore des Roses en plein air le 28 Janvier! !, par Cochet Cochet 22
Erratum 31
Ennemis du genre Rosa (Les), par Lemée 77
Enseignement populaire Horticole, par Magnien 113
Exportation des Fruits frais du Cap 132
H
Huiles essentielles et Essences en Italie .... 166
Jadis et Aujourd'hui, poésie, par Lebrun . 62
Jubilé de la Rose en Allemagne 134
Les Roses en Seine-et-Marne, par Magnien. . 10
Le Journal des Roses à ses Lecteurs, par Cochet Cochet 5
Le 16' Congrès des Amis des Roses 37 102
Les Vieu.\, poésie, par Lebrun 43
Le Rosa Forresti 54
La Rose en Tunisie, par O. Romain . 6397-127-158
Le Gui du Rosier, par Le.mée V)ô
Les Roses au Cours-la-Reine en 1912, par Cochet-Cochet 94
Les plus belles Roses au début du XX° Siècle 101
La Rose Madame Edouard Herriol 102
Le mois des Roses à la Roseraie Routigny 118
La Pharmacopée de la Rose d'il y a 100 ans ^Sur), Manuel de Boilard . . . 139
Le Rosier dans les cinq parties du Monde :
La Rose en Egypte, par Cochet Cochet . . 142
Le Rosier ancien de l'Egypte, par ànis-Gaudas . . . 144
La Rose à Madagascar, par E. Martin 145
La Rose en Tunisie ^suite), par 0. Romain 63 97 127-158
La Rose à l'Ile delà Réunion, par Angles 160
La Rose en Alsace, par Ch. K 170
Les Roses de l'Impératrice Joséphine, par J. Gravereaux 149
La Voix d'une Rose, poésie, par Lebrun 156
La Première Rose, poésie, par Lebrun J73
M
Mosaïiiues Romaines, représentant des Roses, par Merlin 81
Météorologie 51-09 114-130-14() 162-179-192
JOURNAL DES ROSES 195
N
Nécrologie : M. André Arranger 19
— M. Adolphe Rothberg 20
— M. Hooi-KER 20
— M. Victor Lemoine 20
— Docteur Bornet 20
— M. Th. Durand 37
— M. Isidore Boui-anger 37
M. Bruant 85
— M. Emile Thouvenot 133
— M. Nariiy 87
— M. André Gamon 87
— M. Edouard Griffon 131
— M. Chouette Théodet. 87
Nouvelles notes sur la Rose Lady Waterloio, par Henry Thomas 122
P
Petite Correspondance, par Cochet-Cochet. . 45 62-80-107-156
Pots à fleurs en verre, par Cochet-Cochet 150
R
Rosiers nouveaux de 1011, par Papillon 10-23-55-72-88
Rose : Recuerdo de Antonio Peluffo, par Marie de Clos-Jollet 12
— Sunhwst, par Marie du Clos-Jollet 29
Rosiers nouveaux de l'automne 1911 et du printemps 1912, par Papillon. . . 40
Rose Hiairalha, par Marie du Clos-Jollet 45
— Madame Maurice De Luze, par Marie du Clos-Jollet 61
Rosa Moi/esi, par Tesnier 69
Rose Prince de Bidgarie, par Marie du Clos Jollet 76
Roses et Roseraies .... 87
Rosiers nouveaux mis au commerce en 1912, par Papillon 28-42-90-103-152-167-183
Rose Nalalie Botlner, par Marie du Clos-jollet 93
Rose Laurent Carie, par Marie du Clos-.iollet 107
Rose Frauîein Octavia Hesse . 117
Roses Françaises, poésie par Lebrun 124
Rose OruM ,7>i .^ac/(ew, par Marie DU Clos Jollet 124
Rose Conrad Strassheim, par Blanco 137
— Stadtrat Glaser, par Marie du Clos-Jollkt 140
Roses prolifère.<!, par CdciiKT-CocHET 150
Rose Z,oî(m Ca^Aerme LVe.sifaM, par Marie DU Clos-Jollet. 1.57
Roses coupées aux dernières expositions de 1912 67
Roses vivaces, par Henry Tho.mas 18(1
Roses Mrs Charles Hun'.er, pat- Marie du Clos-Jollet 189
S
Sur la Rose Caroubier 0
Soixante ans après, poésie par Lebrun 14
Splendeurs Mondaines, poésie par Lerrun 25
Sur les mécanismes de la variation des races, par Armand Gauthier,
de l'Institut 31
196 J 0 U E N A L D E S E 0 S E S
Sur la taille des Rosiers, par Cochet-Cochet 46
Sapports pouf Rosiers, par S. Mottet 96
Sur la Rose Lady Walerloio, par Henry Thomas 105
Sur une Rose Mildred Qrant de dimensions phénoménales, par Cochet-Cochet lit)
T
Tableau^ poésie par Lebrun 10&
U
Un Rosier Jaune Aurore de Fortune, détaille gigantesque, par Cochet-Cochet 7
Un^Buisson de Rosiers mal placé, par Viviand-Morel 12
Un généreux encouragement à l'étude de la Génétique . 68
Une taille nouvelle du Poirier, par Bernardia Albert 125
Une maladie du Rosier, par D' Beadverie 161
V
Variations tératologiques chez deux chrysanthèmes, par Cochet-Cochet ... 52
Vers la protection de ia propriété des plantes nouvelles par Cochet-Cochet . . 135
PLANCHES EN COULEUR
Rose Kecuerdo de Antonio Peluffo \2
— Sunburst. 28
— Hiaicatha 45
— Madame Maurice De Luze 61
— Prince de Bulgarie 7&
— Nalalie BoUner 93
— Laurent Carie (Hybride de Thé) . 107
— Gruss an Aaclien 124
— Stadtral Glaser 141
— Louise-Catherine Breslau 159
— Mrs Charles Hanter 189
KT^-Ti^^MX^
GRAVURES NOIRES
Ros'er greffé à haute tige : avant la taille 47
Première phase de la taille 48
Le même rosier après la suppression des rameaux en trop 49
Dernière phase de la taille 50
Mosaïque Del DJem 81
Mosaïque de Carthage 8i
M. Georges Bruant 8(5
Supports pour Rosiers 96
B" d'Amanlis portant ! 300 fruits 126
Rose Louise Waller . 170
Une maladie du Rosier 17 >
Jardin de Roses de Saverne (hors-texte) . 173
HEI.UN. — IMl'llIMKlUE lIOmiCOLE DE E. LEGKA.M), nif IIA.NCEL, 23.
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Horticulteur - Rosiériste éminent, fondateur du
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des Oncles et des Beaux-Pères,
Je dédie la 37" ANNÉE DE CET OrGANE.
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i de France et d'Etranarer 4
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TkLÉPHONE N° 11 (J
*
î
SOMMAIRE DES ARTICLES
? A nos Collaborateurs, Correspondants, Abonnés et Lec'eurs. — Ctironir|ue des lioses. — Hosiers nouveaux mis 4
J au commerce en lfll2. — Un gram de philosophie (poésie). — linsc Lciih/ Downe (hybride de thé). — î
4 Dans les fiosiers : En Janvier. — Les Roses de notre planche coloriée. — Plantez vos rosiers à l'au- 4
A tonine. — Le Rosier dans les cinq parties du monde: La liose dans la république .Argentine. — De l'emploi ?
9 rationnel des Kngrais chimiques dans la culture des Rosiers (suite). — Anatoniie et physiologie végétales 4
î 'suite et tin). — Chronique horticole générale , 4
Y •y\j\j\r\^ 4
ï *
^ Planriir celoriéo : Rosks : l'RlVCESS M A-V — .M.\d.4ME ARKL i'.HATKNAV — ,Ri:\ CANÏ — 4
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JOURNAL DES ROSES
(Rosa inter Flores)
ET
REVUE D ARBORICULTURE ORNEMENTALE
JANVIER 1913
A nos Collaborateurs, Correspondants, Abonnés et Lecteurs
Eli conuiicni.'ant l'année IDlo, nous avons un devoir bien agréable à roniplir :
c'est d'adresser nos meilleurs souhaits de bonne année à nos Collaborateurs,
Correspondants. Abonnés et Lecteurs, en les remerciant bien sincèrement de leur
précieux et dévoué concours à la prospérité du Journal des Roses.
Nos remercîments s'adressent d'une façon toute i)articuliére à nos Collaborateurs
en 191"i, dont nous donnons ci-après les noms et que nous prions d'agréer l'expres-
sion de notre vive gratitude.
Nous remercions également très vivement 2)lusieurs écrivains (jui, n'étant pas
Collaborateurs attitrés au Jouriia! des Roses, nous ont aimablement permis de
faire paraître leurs savants écrits dans nos colonnes.
Principaux ACTEURS dont les écrits ont paru, en 1912,
dans le JOURNAL DES ROSES.
MM. Angles, Agent spécial de Culture au .Jardin Botanique de Saint-Denis
file de la Réunion).
Anis G.vlua, à Assiout (Haute-Egji^te).
1!al.\ud Auguste, Horticulteur à Escles (Vosges).
iJ'' BE.\rvEHiE, Inspecteur Adjoint du Service phytopathologique.
lÎEUXAKDiN Al])ert, Amateur d'Arboriculture, à Paris.
Hlanco F., à La Plata (Républifjue Argentine).
P.L.\R^^•r;HE^r L., Cbargé de Cours à la Soi-bonne, Paris.
GAtTiEU Armand, de l'Institut, Paris.
Gou.j.\Ri> Emile, Avocat à la Cour, Rouen.
.loRET Charles, Professeur, Paris.
Leduin a.. Poète à Lille (Nord).
Le.mée, Horticulteur Paysagiste, à Alençon.
M.vr.xiEN, Professeur spécial d'Horticulture do Seine-et-Marne.
M.viiU-; i>v Clos-Joeeet, Rosiériste à X...
M.vRTiN E., Inspecteur des Parcs et Jardins de ïananarive (Madagascar).
Mert-in A., Directeur des Antiquités et des Arts en Tunisie.
MoTTET S., Publicisto, à Verrières-le-Buisson.
P.vi'ii.i.ON, Horticulteur à ('....
Raimia-iio ferré, à Buenos-Aires ('Répnbrmue .\rgentine).
PioMAiN ()., ilniliciilteur à Mclassine (Tunisioj.
Tksnuch F., r.ibliothécaire-Adjoint de la Société Nationale (l'IInrlicullui'e
de France, Paris.
TiioM.vs Henry, Amateur de liosos, à Villc-d'Avray.
Tome XXXVII. l" Janvier 1913.
aOTANICAL,
JOURNAL DES EUSES
.HRONiaUE DES ^OSES
SOMMAIRE : Poésie. — La Coupe de la Roseraie de l'Hay. — Avis aux Horticulteurs et Rosiéristes exportateurs
aux Etats-Unis. — Exposition florale, horticole et industrielle d'Antibes. — Distinction lionorifique.
Dans les ehaui[)s ou fut Sparthe, entre les murs d'Athènes
Aux poétiques bords d'Argos et de Jlycènes,
Une rose odorante étale sa blancheur,
Et sur leurs grands débris laisse courir sa tleur.
Son huile précieuse, aux reines réservée.
Et dans des tlacons d'or, avec soin conservée.
Surpasse le nectar dont jadis ces beaux lieux
Firent aussi présent à la table des dieux.
(CASÏEL).
La Coupe de la Roseraie de
L'Hay. — Dans notre dernier numéro
nous annoncions qu'une surprise fort agréa-
ble était réservée, en 1913, aux semeurs
de roses du monde entier.
Nous faisons ainsi discrètement allusion
à Ja Coupe de la Roseraie de L'Hay, d'une
valeur de 500 francs, offerte annuellement
à partir de 1913, par M. Jules Graveneaux,
rt la plus belle rose nouvelle.
Le généreux donateur ■en nous mettant
au courant de ses intentions concernant la
création de cette coupe, nous avait deman-
dé de laisser la Société Nationale d'Horti-
culture de France en publier la première
le règlement.
C'est aujourd'hui chose faite et nous nous
empressons de porter ce règlement à la
connaissance de nos lecteurs; voici com-
ment la Section des Roses et la Société
Nationale d'Horticulture annoncent la créa-
tion de la Coui)e de la Roseraie de L'Hay :
Société Nationale d'Horticulture de France :
Section des Roses.
« Monsieur et cher Collègue,
« Nous avons l'honneur de porter à votre
connaissance le règlement d'un concours
international de Roses nouvelles, pour le-
quel M. .Jules Gravpreaux offre une coupe
d'ime valeur de 5UU francs qui sera appe-
lée : Coupe de la Roseraie de l'Hay.
« Dans ce concours, les Roses seront pré-
sentées en pots ou en fleurs coupées.
" Ce mode de présentation, réclamé par de
nombreux semeurs français et étrangers,
est api>elé à compléter, dans l'esprit du
donateur, le concours qu'il a déjà créé en
1907, à Bagatelle, où les nouveautés sont
jugées présentées en pleine terre,
11 II est certain, en effet, qu'une nou-
veauté qui serait primée à ces deux con-
cours, pourra véritablement être considérée
comme de tout premier mérite.
i( Le premier concours pour l'obtention
de la Coupe de la Roseraie de l'Hay aura
lieu en mai prochain, à l'exposition de la
Société Nationale d'Horticulture de France;
nous espérons qu'après avoir pris connais-
sance du règlement ci-dessous, vous voudrez
bien y prendre part.
(1 Paris, le l" décembre 1912.
Le Secrétaire général,
Aiîel CHATENAY.
Le Président de la Société,
VIGER.
Règlement de la Coupe de la Roseraie
de L'Hoy.
Art. i"''. — 11 est créé entre tous les ob-
tenteurs de Roses nouvelles (amateurs, jar-
dinière, horticulteurs, etc.), un concours
diiiit !e ju-ix unique sera urte coupe (objet
d'art d'une valeur de 500 francs), qui por-
tera le nom de : Coupe de la Rosercvic de
l'Hay.
Ce concours aura lieu pour la première
fuis en 1913.
11 sera continué les années suivantes, s'il
a le succès désiré par le donateur.
.\rt. a. — Sei'Biit admises à ce concours
les Roses Hun encore au commerce et celles
mises au commerce l'année précédente.
.4rt. m. — Les Roses seront présentées
en pots ou en fleurs coupées. Pour la jiré-
sentation en pots, trois plantes de chaque
variété au moins seront exigées.
J 0 IT E IN' A L D K S K O S ]-: S
En fleurs coupées, cinq roses de la même
variété au moins devront être exposées;
elles seront présentées sans artifices, avec
leurs tiges et feuillages.
Art. IV. — Ce concours aura lieu. à l'Ex-
p'sition de printemps de la Société Natio-
nale d'Horticulture.
Art. v. — Le concours est international.
Art. VI. — Les Roses devront être jiré-
sentées par les obtenteurs ou leurs man-
dataires. Les concurrents auront le droit,
pour la préparation à l'exposition, de con-
fier leui-s plantes à des horticulteurs de
leur choix.
.Art. VII. — Les concurrents devront faire
connaitrei à M. le Président de la Société
Nationale d'Horticulture, avant la date du
15 mars, dernier délai, leur intention de
prendre part au concours.
.\i1. VIII. — Le Jury se composera de
1» membres.
Il comprendra :
1° Le président de la section des Roses;
2" Le donateur (M. .L Gravereauxl;
3° -4 membres nummés par le bureau de
la Société;
4° 2 membres étrangers nommés égale-
ment par le bureau de la Société;
■")" i dames clmisies par la section des
l^'ses, parmi les membres de la Société.
Art. IX. — Ce jury fonctionnera le pre-
uiier jour de l'expi sitiori dans la matinée.
Pour juger de l;i, vnleur des Roses pré-
-• atéps on examinera :
1" La Nouveauté;
2° I.-e Coloris;
3" La Forme;
i" La Végétation.
Chaque Rose aura dune 4 notes, chacune
cotée de 0 à 10.
Les feuilles de notes signées par chacun
des jurés seront remisips au président du
jury.
Le dépouillement nura lieu en [irésence
de tous les membres.
Pour déterminer le cl5i.ssement, on addi-
tionnera les points obtenus par chaque rose,
après avoir multiplié par 2 la note " nou-
veauté ».
.\rt. X. — Les concurrents de la Coupe
de la Roseraie de VUny devront adhérer
au règlement ordinaire de l'expo.sition de
la Société.
Le Président de la Section des Hosefs,
M.URiCE De VILMORIN.
Avis aux Horticulteurs et Ro-
siéristes exportateurs aux Etats
Unis. — Le 1"' octobre 1912 est entrée
eu vigueur la. nijuvelle loi » Plant qitaran-
line aet. » du 20 août 1912, réglementant
l'importation, aux Etats-Unis, des produits
de pépinières et autres plantes ou produits
végétaux, autorisant le Ministre de l'Agri-
culture à établir et à maintenir des quaran-
taines à cause de maladies des plantes et
d'in.sectes nuisibles, autorisant et réglemen-
tant le transport des fi-uits, végétaux et
légumes des lieux en quarantaine.
Un règlement d'administration publique,
en date du 18 septembre 1912, a fixé les
conditions d'application de cette loi.
En conformité de ce règliement, tout ex-
portateur aux Etat.s-Unis, de végétaux vi-
sés par la loi du 20 août 1912, doit adres-
ser une demande d'importation au Fédéral
horticultural Board, à Washington.
Le permis d'importation est délivré, à la
condition que chaque expédition soit accom-
jiagnée d'un certificat d'inspection phyto-
pathologique et d'une déclaration de l'ex-
péditeur légalisée par un agent consulaire
.Américain.
La demande d'importation et la déclara-
tion doivent être conformes aux modèles
annexés au règlement.
Pour tous renseignements complémentai-
res MM. les Horticulteurs sont invités à
s'adresser au ministère de l'Agriculture, di-
rection des services sanitaires et scienti-
fiques et de la répression des fraudes (Feuil-
h' d'informations du Ministère dr VAfjrieul-
ture).
ExDosition florale, horticole et
industrielle dAntibes La ville
(l'.Viitihes organise pour les 13, U, 15 et 16
mars 1913, une Exposition générale des pro-
duits de l'horticulture, notamment de la
JOUE N AL DES ROSES
floriculture, ainsi que d-e rindustrie liorti-
ciile.
Tous les horticulteurs iirofessionnels ou
amateurs, les constructeurs et les fournis-
seurs de prodmts pour l'iiorticulture, sans
distinction de résidence, sont invités à y
Iiarticiper.
Antibes, placée au centre des cultures
horticoles du littoral, dans la région par
excellence de la production florale, comp-
tant elle-même quelques milli«rs d'iiorticul-
t«urs se livrant à la culture des fleurs de
choix sous verre, et mitamment des rosiers,
avec un matériel horticole des plus perf-ec-
tionnés, «st toute désignée pour organiser
une manifestation du genre de celle qu'elle
prépare pour l'année prochaine.
Le succès remporté par l'Exposition de
1910, qui attira à Antibes les horiiciilteurs
et les constinicteurs et faljricBnts, non seu-
lement français, mais étrangers, fait bien
augurer de celle de 1913, pour laquelle la
ville d'Antibes a créé, spécialement, un
immense jardin au centre duquel s'élèvera
l'enceinte de l'exposition, de plusiieiirs mille
mètres carrés de surface.
Les Roses coupées concoureront dans la
IIP section, les roses nouvelles obtenues
par l'exposant, dans la IV°, et les Rosiers
dans la V^ section.
Pour tous renseignements, s'adresser à
M. Jules Grec, présidient de la Société d'Hor-
ticulture, Antibes (A. M.).
Distinction, honorifique. — Nous
aiipieniins avec le plus grand plaisir la
nomination de notre confrère, M. Pierre
Guillot, rosiériste à Lyon, au grade de
Clievalier de la Légion d'honneur. Nous
lui adressons nos bien cordiales félicita-
tions.
COCHET-COCHET.
OSIERS
•"xA*
OUVEAUX MIS AU
(S ni If)
\j\nj\f\>
.OMMERCE EN 1912
Notre aimable confrère, M. Peter Lam-
bert, rosiériste à Trêves (Allemagne), vend
pour la première fois, à l'automne 1912,
les nouveautés ci-après qu'il ne devait, en
principe, livrer aux cultures qu'en 1913 :
SCHILLER (multillore remontant). Issu .
de Trii'r et Lndij Manjfitzwilliam. Genre
de « Triât -i ; fleurs petites assez pleines,
rose de pêche et rose clair; le centre garni
de jolies étamines jaunes. Variété très re-
montante; feuillage large. Les scions de
l'année atteignent 1 m. 50 à 2 mètres de
longueur et pm-tent des fleurs à leur ex-
trémité.
LUISE LILIA (hybride de thé). Géricral
Mac Arthn:r x Fraii Peter Lambert. — Ar-
buste buiptsonnant, feuillage ample, vert
snnibi'e, luisant. Plante extrêmement flori-
fère, d'une odeur forte et très agréalile.
Fleur moyenne, assez ))leine, rouge noir
(1) Voir Joiinml4es Ro^es 1912, pqgçs 2g, 42, 90, 103.
152, 161 et 183.
velouté, à très larges pétales; ne brûle pas
au soleil et se conserve jilusieurs jours
sans se décolorer. Bouton long, de belle
forme, Plante extra.
FREIFBAU VON DER GOLTZ (hybride
de thé). Prijtcesse Alice de Monaco x Jutes
Margoltin. — Arbuste de vigueur moyenne,
à rameaux droits. Fleur grandi?, droite,
bien pleine, large, en forme de coupe. Pé-
tales fermes, rose saumon, à fond très jau-
ne, avec le centre rouge orangé foncé. N'est
pas sans analogie avec Prince de Bulgarie.
Les fleurs »mt toujours très bien colorées,
disposées par une à trois; elles tiennent
longteniiis et sont très parfumées.
AMALIE DE GREIFF (hybride de thé).
Herrin Von Liescr'x MadaiDC Mélarue Sou-
pert. — Arbuste vigoureux. F'eur très
grande, de très belle forme, bien iileine;
liétalcs extérieurs franchements cintrés.
liiiutiins allongés à pédoncule long ■et rigide,
souvent unique, iiarfois réunis par trois.
JOUE ]S' AL DES ROSES
Rose brigue, à centre rouge saumon sur
fondi jaune orangé, souvent semblable à
kl variété Lyon-Rose. Variété très remon-
tante. Rose à effet pour la fleur coupée et
le jardin; très odorante et de longue durée.
FIIICIFRAU VOX MARSCHALL (Mu'ti-
flore grimpant. — Wicliuraiajui). The Far-
quhar X Schneewitichen. — Arbuste très
vigoureux, donnant des rameaux de 2 à 3
mètres de longueur, portant de rares mais
très forts aiguillons stipulaires. Feuillage
am])le, vert très brillant. Fleur.s en thyrses
longs et pyramidaux, petites, pleines, bien
faites, rose clair très tendre, se conservant
longtemps fraîclies, même après la cueil-
lette.
C'est par excellence une rose de décora-
tion d'espalier, de colonnes, de guirlandes,
et pour la création de rosiers pleureur.s.
FRAU VOX DRAIIER (Wichuraiana). The
Farquhar x Schneewittchen. — Rameaux
de 2 m. 50 à 4 mètres. Les caractères géné-
raux sont les mêmes que ceux de la variété
précédente, dont elle est la sœur.
La couleur de la fleur est blanc pur, à
Iieine légèrement camé vers la défloraison.
Le.» tliyrses sont plus longs encore que
chez la variété précédente et atteignent 30
à 35 centimètres. Les fleurs se conservent
plusieurs semaines sans tomber. Très odo-
rante, cette nouveauté est la meilleure de
tous les ^^"ichuraiana l)lancs.
Notre confrère M. Emile Duveau, horti-
'ulteur, 43 route de Saint-Mesmin, à Or-
léans, a obtenu et vendu, à l'automne 1912 :
PERLE ÛRLÉAXAISE (Pi.lyantha remon-
tant). Issu de. Madame Xarbert Levavassrur
X Frau Cécile Welter). — Arbuste vigou-
reux, à rameaux fermes, érigés teintés rou-
geàtre; feuillage vert foncé brillant, ver-
nissé, teinté rou.gc pourpre, très résistant,
indemne de maladies; aiguillons rares.
Fleurs gnuipées en panicules terminaux,
bien érigées, nombreuses, moyennes, en ro-
sette, bien doubles, d'un joli coloris rose
-saumoné brillant nuancé aurore, surtout
à la ba.se des pétales, teinte produisant
le plus charmant effet sur le fond vert
bronzé du feuillage; floraison continuelle.
Par M. A. Duron, rosiériste, route de
Médoc, à Le Bouscat, sont mises en com-
merce à partir du 1" novembre 1912, les
roses nouvelles :
MONSIEUR ROBERT jDUROX (hybride
de thé). —- FleuT d'un beau rouge clair,
le centre plus foncé, très grande et très
pleine, a'ouvrant bien; bouton ovoïde; pe-
donculiî court; feuillage vert foncé; arbuste
très vigoureux.
(I.ssu de Général Henri de Kerniariin et
d'un semis inédit).
MONSIEUR P.AUL ROUBERT (Hybride
remontant). — Fleur d'un beau rouge fon-
cé, rebord des pétales pourpre velouté, lé-
gèrement Wiiné de blanc, centre rose clair;
pédoncule long et ferme; bouton s'ouvrant
bien, fleur très odorante. Arbuste très vi-
goureux, à floraison continuelle.
(Issu de Baron Girod de l'Ain et de Châ-
teau de Clos-Vougeot).
L'établis.sement de MM. Soupert et Not-
ting, rosiéristes à Luxembourg (Grand Du-
ché), met au commerce, à partir de uOt
vembre 1912, les nouveautés suivantes :
MARIE-ADÉLAÏDE GRANDE DUCHES-
SE DE LUXEMBOURG (Pernetiana). Semis
de Madame J.-W. Budde x Lynn-Rosc. —
Coloris orange foncé, inaltérable, unique.
Forme Iréprochable, parfaite. Magnifique
bouton effilé. Tenue très droite. Feuillage
rougeàtre passant au vert foncé, épais et
et luisant. Arbuste vigoureux. Fleur grande,
de très longue durée. Inestimable pour le
forçage et la fleur coupée. Très odorante.
Excessivement florifère jusque tard en au-
tomne. Fleur d'exposition hors ligne.
JEANNY SOUPERT (Polyantlia). Mada-
me Norbert Levavasscur x Petite Léonie.
Blanc chair tendre très délicat. Fleur pe-
tite do forme très régulière, produite en
grands bouquets serrés. Elle fleurit sans
arrêt. Variété pour massifs et bordures de
premier mérite. C'e,st un pendant splen-
dido de Madame N. Levaraasenr dont elle
possède toutes les éminentcs qualités.
10
JOUENAL DES ROSES
MAnGUEIÎlTE MOyiAVON (Hybride de
thé). J.-D. Clark x Belle Sicbrrcht. — B.ose
de chixuei foncé glacé. Coloris de grand mé-
rite, très distingué. Fleurs de port droit,
d'un type d'exposition partait, •excessive-
ment grandes, d'une structure Irréprocha-
ble, de longue conservation. Boutons très
longs et effilés. Arbuste vigoureux à beau
feuillage. En massifs, d'un effet frappant.
C'est une de nos plus belles obtentions, ap-
pelée à la culture en grand. Plus florifère
qu'aucune autre.
PRIMETtOSE (Hybride de thé). Madame
Mélanie Souperl x Mrs Peler Blair. —
Jaune melon au printemps et en été. Colo-
ris plus foncé en automne avec nuance
abricot. Coloris très distingué qui n'est éga-
lé par celui d'aucune rose jaune foncé.
Fleur grande, pleine de forme irréi)rochable.
Délicieux bouton long et pointu. Arbuste
vigoureux à feuillage vert foncé rougeàtre.
Port très droit. D'un effet merveileux en
ma.ssifs. Rose d'exposition non égalée. Ines-
timable pour la fleur coupée. Très florifère
et odorante. Nous pouvons la l'ecommander
sous tous les rapports.
DOCTEUR KICOLAS WELTER (hybride
de thé). Madame Mélanie Soiipert x Mada-
me Sefjond Weber. — Rose saumoné, très
tendre et pur, centre très vif. Fleur très
grande, bien pleine, de tenue droite. Bou-
ton allongé, pointu. Très florifère jusqu'en
a\itomne. Magnifique rose d'exposition. Ex-
cellente aussi pour tous les autres usages.
Très odorante. Possède toutes les bonnes
qualités des parents.
AVIATEUR MICHEL M A III EU (hybride
de thé). Madame Mélanie Souperl x Ladii
Ashtown. — Rouge corail avec centre lui-
sant. Fleur grande, de forme parfaite et
de tenu© droite au dessus d'un feuillage
bien fourni et riche. Pétales bien étoffés.
Splendide ro.«e pour ma?sifs. Très recom-
mandoblo pour la fleur ciuipée à cause de
ses longues tiges. Elle fleurit sans discon-
tinuer jusqu'aux premieis froids. Très odo-
rante. De toute première valeur pour tors
les usages.
Nos confrères MM. Leenders et C. hor-
ticulteurs à Steil-Tegelen (Hollande) ven-
dent, à partir de décembre 1912, la rose
nouvelle :
MEVROUW DORA VAN TETS (hybride
de thé). — Fleur moyenne, pas trop pleine,
exhalant une odeur suave et forte; le co-
loris brillant écai'late foncé cramoisi nuan-
cé de velours, reste invariable, même chez
les fleurs ouvertes qui ne violacent jamais;
c'est le meilleur rouge foncé des hybrides
de thé.
iîien beaux sont les l;outons se présen-
tant sur des tiges élégantes, .arbuste vi-
goureux, compact, à floraison continuelle.
C'est une rose de toute première qualité
et d'un grand avenir.
MM. Gebr. Gratama et C° Koninklijke,
à Hoogeveen (Hollande), lix'rent au com-
merce en 1912 :
.7.4 C. KNUPPERS (hybride de thé).
Bouton allongé et pointu, jaune avec de
petites lignes rouges. La Heur à demi épa-
nouie est légèrement jaune; ouverte elle de-
vient blanc de neige. Les fleurs, demi-plei-
nes s'épanouissent toujours très facilement.
Les pétales sont grands; au milieu de la
fleur se détachent les étamines jaunes d'or.
La fleur e.st très décorative.
Le rosier, vigoureux, fleurit cnntiniu'lle-
ment.
*
* *
AIM. lliiyer el Klenim, rosif'ristes à Drcs-
den (.Allemagne), vendent à l'automne 1912 :
SACIISENGRUSS [Bonjour 'de Saxe) (hy-
bride de thél. — Variété provenant du croi-
sement do Frait. Karl Druschki par Madame
'a'.es Gravereau.''.
Fleur couleur chair tondre sur fond blanc
Centre incarnat avec rollet rose chinois.
Forme et disposition des fleurs identiques
à colle do la variété Fran Karl Diaschki.
PAPILLON.
'•JOURNAL DES ROSES
COUBERT Seine-et-TXlarne), France.
7" Jan^^ier 1913
ROSES
1. Princess Tulay : 2. Madame 7\bel Chatenay ; 3. Ben Cant ; 4. Bardou Job ;
5. Lady Moyra Beauclerc ; 6. Lady Roberis.
LADYJDOWNTy'JllvHHiDK m: riii;)
William Paul kt son 1911 n'oir (.inscription Joiiinal ilcs A'mi'.t, juillet iQii)
12
JOURNAL DES ROSES
[n ^rain de Philosophie
A Hcuricllc L.
Tout être humain veut, croit, désire, espère,
Règle commune aux sages comme aux fous.
Et vous, fillette, à quoi donc pensez-vous
En demandant un sonnet à grand-père r
Il se fait vieux. L'âge efface ou tempère
Le souffle ardent qui s'agitait en nous.
Pour ranimer son élan calme et doux,
Je n'attends pas qu'un miracle s'opère.
Soyez heureuse, Enfant; c'est le printemps.
Tout, près de vous, rit à vos dix-sept-ans.
La vie est belle à la saison des Roses.
Laissez-moi croire encore, si des pleurs
Perlaient vos cils dans des heures moroses,
Que la rosée est le charme des fleurs.
A. LEBRUN.
)ANS LES
OSIERS
En Janvier- — Le bouturage des di-
vers sujets eiiiijloyés pour écussonner tes
rosiers nains, Polyantha type, Miiliiflore
de la Griff craie, etc., devrait être terminé
le 31 décembre. Si ce travail a été retardé,
il faut l'activer et le terminer au plus tard
le 15 janvier. Les boutures faites en jan-
vier sont, en effet, presque toujours beau-
coup moins bonnes que celles dont la mise
en jauges a été faite à l'autonuie.
Terminer d'urgence la récolte, ]'liul)illage
et la rnise eu jauges des églantiers tiges
et nains.
Une fois le 15 janvier i)assé, les résultats
deviennent aléatoires,- les églantiers mis en
jauges tardivement ne résistent pas, ou ré-
sistent mal, aux liàlcs brillants de mars.
.-^.ctiver le défoncement des terrains à
ciuivortir en pépinirrcs de rosiers, et en
I roseraies. Terminer la plantation de ces
dernières le j)lus-tàt possible.
Aérer, quand par hasard il est jiossilile
de le faire, les rosiers soumis au forçage;
en tous cas, enleveT les paillassons, même
jiur les temps sombres, afin de donner le
])lns de jour possible à ces rosiers. Em-
ployer la fleur de soufre ou une solution
de iirnlasulfure de sodwin, à 3 grammes
par litre d'eau, contre le blanc. Faire usa^
ge du soufre précijjité à la nicotine contre
les pncenins; renii)loi de lions insecticides
ou de nicotine étendue d'eau, est éga-
lement très efficace contre ces insectes, Se
riipjicler que ]'envahiss«me.nt des rosiers
sinis verre, par le blanc et les pucerons, est
très rapide et commencer le traitement dès
l'apparitiim de ces ennemis.
Les mêmes soins sont indiqués pour les
JOURNAL DES EOSES
13
jeunes greffes en fente, placées sous cloche
ou sous châssis.
Continuer la greffe en fente sur racines,
bien que les résultats qu'elle donne en jan-
vier ne soient pas toujours très bons.
Poursuivre l'ébroussage des sujets écus-
sonnés l'année précédente, et le terminer
si possible avant février.
Dans les roseraies établies pour la pro-
duction de la fleur coupée en pleine terre
et en plein air, il faut apporter un« fumure
<irganique accompagnée, au besoin, d'en-
grais complémentaires appropriés, et faire
enfouii' le tout par un labour à la fourche.
Même travail dans les roseraies d'ama-
teurs dont les rosiers manquent de vigueur
ou fleurissent mal.
Vers la fin de janvier on peut commencer
à tailler les rosiers les plus rustiques, tels
que Rugosa, Damas, Moussus-remontanis,
Piiiii}rrjicUes, Hijhridps-rcmnntants, etc.
Tailler également les rosiers grimpants,
et les rosiers pleureui-s non sensibles au
froid. Pour ces rosiers enlever simplement
les rameaux marcescents, en réservant pour
les remjilacer les scions jeunes, droits et
vigoureux.
Pulvériser avec une solution cuprique
neutre dont nous avons précédemment don-
né la formule et le mode de préparation,
les rc siers atteints l'année précédente de la
rntiillc et autres maladies cryptogamiques.
SI on doit planter une pépinière de ro-
siers dans un terrain envahi par les vers-
blancs, se procurer un pal-injecteur et du
sulfure de carbone, afin d'être prêt à les
détruire dès qu'ils commenceront à remon-
ter vers la surface du sol. L'injection du
sulfure de carbone à très haute do.se, doit
être terminée 20 jours, au moins, avant
la p'antation.
COCHET-COCHET.
.ES
OSES DE NOTRE
LANCHE COLORIEE
X" 1. -- PRIXCESS MAY. Obtenue par
M^I. William Paul et Son, rosiéristes à
Waltham-Cross, en 1893, cette belle rose
issue de Gloire dp Dijon est classée comme
hybride de thé. Ses fleurs grandes, globu-
leuses et bien pleines sont ros.e œillet clair
très tendre nuancé de jaune.
N" 2. — MADAME ABEL CILiTEXAY
(hybride de thé), de Pernet-Ducher, en 1894.
Cette variété est une des plus jolies roses
connues. Tous les amateurs connaissent .ses
superbes fleurs rose chair carminé ombré
de vermillon et de saumon, et ses gracieux
pétales si gentiment recourbés.
Nous pensons qu'elle i)aiaitra prochaine-
ment, seule, dans ce journal.
N" 3. — IIE\ CA\r (hybride romontaul),
de H. n. Cant et Sans, à Colchester, en 1901.
C'est un beau rosier à fleurs cramoisies,
probablement issu, plus ou moins directe-
ment du Gétiéral Jacqueiiiinot.
X" 4. — BAnnoC-JOr,. Les fleurs demi-
pleines et très grandes de ce beau rosier
sont d'une couleur écarlate velouté sur fond
noirâtre, absolument unique dans le genre
Rosa. C'est un descendant de la Gloire des
Rosomanes; il appartient donc aux Hybri-
des d'Ile-Bourbon, quoique fréquemment
classé, par erreur, pamii les hybrides de
thé. Cette jolie variété est un gain de notre
confrère M. Xabonnand, rosiériste au Golfe
Juan, qui la vendit en. 1887.
N" 5. — LADY MOYRA BEAU CLERC
(hybride de thé), de MM. Alexandre Dick-
son et Sons, en 1901. L'arbuste est vigou-
reux et florifère; les fleurs sont grandes,
d'un coloris rose de Carthame, nuancé plus
clair à l'épanouiissement, souvent à centre
proéminent. La culture de cette belle rose
n'a [tas pris Kextension qu'on pouvait croire
qu'elle prendrait, lorsqu'elle fut mise au
commerce.
N" 6. — L.\DY ROBERTS (thé), de Frank
Cant et C°, 1902. Cette variété e.st très
répandue dans les cultures. Ses jolies fleurs
abricot-rougeâtre nuancé de saumon, ses pé-
tales souvent li.sérés d'orangé avec des on-
glets nuige cuivré à reflets métallirpios, un
joli bouton pointu, en font une l'oso de tout
premier mérite. Plante vigoureuse et très
florifère.
MARIE DU Clos-Jollet.
14
JOURNAL DES EOSES
Jlantez vos Rosiers a l'automne
Depuis un assez grand nombre d'années
nous avons remarqué que la majeure par-
tie des amateurs attendent le printemps
pour faire l;urs plantations de rosiers.
Nos observations personnelles, ainsi que
celles de la plupart des professionnels, prou-
vent que l'automne est la meilleure époque
pour ces plantations.
Toutes les personnes qui s'intéressent à
l'horticulture en général, et spécialement
à l'arboriculture, n'ignorent pas que les ar-
bres arrachés et replantés dès le mois d'oc-
tobre ou de novembre profitent du peu
de sève encore en circulation dans les
tissus, pour émettre des bourrelets et des
radicelles avant que les grands froids
n'aient forcé au repos tous les végétaux.
Le tassement des terres aidant, la reprise
est assurée, ce qui permet d'obtenir, dès
le printemps, une végétation régulière et
une floraison abondante et précoce. C'est
du reste en automne que l'amateur peut
trouver chez son fournisseur, le rosiériste
ou le pépiniériste, un grand choix de va-
riétés de rosiers en fort beaux sujets, ce
qui lui sera moins facile au jirintemps, par
suite de l'épuisement de beaucoup de varié-
tés qui sont demandées et livrées dès le
début des plantations d'automne.
En attendant au printemps pour faii-e
sa plantation, l'amateur risquera d'abord
de ne plus trouver l'assortiment qu'il dé-
sire, et ses variétés préférées n'étant plus
disponibles il sera obligé d'attendre à la
sai.son suivante ou de planter des va-
riétés de rosiers qu'il possède déjà.
D'autre part, le rosier étant un arbuste
qui entre en végétation dès les premiers
beaux jours, sa transplantation le fatigue-
rait au printemps si, comme il arrive sou-
vent, ce dernier est sec et froid, car rien
n'est aussi pernicieux à la rejirise d'une
nouvelle plantation, que les grands vents
du nord de mars et d'avril.
En terminant, nous conseillons à l'ama-
teur de ne pas craindre de voir geler ses
rosiers en faisant sa plantation à l'autom-
ne, car en buttant simplement de terre les
rosiers nains, en empaillant ou en couchant
en terre les tètes des rosiers tiges, il sera
certain de leur préservation contre les
grands froids. Emmanuel BUATOIS.
Rosiériste. '
{Le Monilrur d'HorticitUiui').
\e Rosier dans les -^inq Parties du Monde
LA ROSE DANS LA RÉPUBLIQUE ARGENTINE
Un groupe d'horticulteurs, parmi lesquels
so distinguait par son enthousiasme M.
Federico Hintermeyer, avait projeté la cons-
titution d'une société horticole, et on ava't
mémo créé, sous la direction de M. Gri-
niaud, ingénieur-agronome, une revue des-
tinée à en défendre les intérêts. Nous vou-
lons faire — m'avaient dit les initiateurs
— œuvre nationale, c'est-à-dire, ce qu'a
fait la Société rurale pour encourager l'é-
levage du bétail argentin. Nous cherchons
le progrès, la connaissance et la diffusion
do l'amour des plantes, l'amélioration de
leur culture et l'application des nouveaux
procédés introduits tous les ans dans l'hor-
tirulture. Nous voulons, enfin, spécialiser
chacune de ses branches et en tirer les
avantages qui en résultent. Il va sans dire
— ajoutaient-ils — que les roses auront
nos préférences, d'ailleurs bien méritées,
me disais-je, parce que les ro.ses sont les
reines des fleurs.
Bien que le mouvement soit aussi im-
pulsif que n'importe quel autre de l'acti-
JOURNAL DES ROSES
15
vite argentine, je doute fort que le résultat
en soit positif.
Il est incontestable que ce pays fait des
bonds prodigieux dans toutes les manifes-
tations de sa vie, mais il n"est pas en-
core arrivé à occuper ses loisirs dans les
raffinements de la vie moderne, dans les
sports distingués et dans les distractions
agréables, si profitables à la culture col-
lective et qui constituent en même temps
des mœure et des tendances fort instruc-
tives.
Collectionner des roses, les cultiver et
s'en procurer des types nouveaux sont
des choses qui ne sont pas encore répan-
dues ici. La routine plutôt domine, à t^l
point, qu'il existe une étrange ignorance
de ces distractions. Un grand nombre de
gens appellent rose Thé tous les types de
la Fhiiii niella Xabonuand, ou de la Clé-
mirtt Xabonuand, par exemple. Ils ne con-
çoivent pas que les roses Thé soient au-
trement colorées ! ! Un reporter vous don-
nera des détails méticuleux sur les modes,
mais s'il vous décrit mie table garnie de
roses, il vous la représentera avec les Ma
réchal Niel, ou roses jaunes ; toutes les
roses de cette nuance sont, pdur la plupart
des cas, des roses Maréchal Xicl.
Même les horticulteurs du pays, ceux
qui font le conmierce de plantes en gros, et
qui exploitent les tieurs, ne cultivent jias
une grande varaété de roses. On peut
citer : Madame Caroline Testout, Caplain
Christij, Madame Abcl Chatenaij, Fisher-
llolmes, Maréchal Niel, Fraii Karl Drusch-
ki, Paul Ncyrun, Antoine Rivoire.
En dehors de ces tyj)es de ro-îies, on ne
connaît pas les qualités des autres variétés,
ou si on les connaît, on n'y attache pas
\m très grand intérêt. Il résulte donc cfue
dans toutes les garnitures, les bouquets,
les corbeilles et les décors, il y a une pré-
dominance des mêmes types, et on ignore
tout ce que la fluriculture a introduit dans
cette branche, jtar l'effort successif des cul-
tivateurs et des créateurs de nouveautés.
Nous ne parlons pas des petits horti-
culteurs, lesiiuels, sauf de rares exceptions,
en plus de méconnaître les variétés de
roses, font leur commerce en multipliant
les rameaux provenant de la taille des
variétés les plus vulgaires, ce qui empêche
l)eaucoup la vulgarisation des variétés nou-
velles.
D'autre iiarf, les collections de roses
existant actuellement dans ce pays ne sont
pas nombreuses et nous n'en connaissons
aucune qui suit le résultat d'une conscien-
cieuse sélection. La plujiart sont consti-
tuées par une véritable promiscuité où l'on
ne distingue même pas la séparation des
espèces en groupes ou catégories. Ces col-
lections ne sont donc qu'un entassement
de plantes qui n'ont pas la disposition im-
posée par la diversité de caractères, ni
même le goût d'un tracé esthétique et har-
monieux.
Ne parlons pas de la combinaison des
nuances, donnant un si bel ensemble à
l'œil observateur, ni de la gradation des
couleurs, dont les effets sur une superficie
plate, ou dans un angle, sont si merveil-
leux.
La distribution des rosiers se fait au ha-
sard et, si partout brillent leurs betles
fleurs, l'effet serait bien plus grand .si un
plan adroitement combiné leur assignait
l'emplacement apiUTii)r'é.
Enfin, nous n'avons ici, jaroprement dit,
aucune roseraie qui comporte une grande
(liuintité de variétés, et qui pennette de
s'assurer de l'authenticité des nombreux
produits connus sous différentes et fort ca-
pricieuses dénominations.
Le gouvernement pourrait et devrait
prendre une initiative réclamée déjà par
le progrès et l'état avancé de l'horticulture
dans notre métropole; cela serait une œu-
vre de bon goût qui devrait être faite dans
un plan général, à la fois ornemental et
public. La création d'une roseraie dans un
parc ou dans une i>romenade publics, si
riches en arbres, mais dépourvus de ces
plantes séductrices, serait pour nous une
grande nouveauté. Palermo, Buenos-A'res,
ou le Bois ilr 11] Plata, sont des centrés
ravissants, (pii nut. des «endroits abrités et
cliarmants, (pii jnuissent d'un climat doux
et qui possèdent ime terre féconde et riche.
On pourrait faire de notre Bois un au-
tre Bagatelle, qui serait une des beautés
16
JOURNAL DES EOSES
les ])liis attrayantes du décor public. Vuici
U7ie initiative pour le Lord Mayor de notre
ville, lequel en saura, profiter pour moder-
niser et faire de no.s promenades des lieux
agréables.
Enfin, il ne suffit pas de collectionner
par tas, et de donner la préférence à la
quantité sur la qualité et la sélection. Dans
le premier cas le collectionneur n'a pas
IjBsoin de connaissances sijéciales, tandis
que le second cas exige des qualités par-
faites de connaisseur et d'ainateur distin-
gué. C'est le dernier qu'il faut encourager,
pour prouver le raffinement élevé du boi,
goût argentin.
ViCTOn F. BLANCO.
La Plata, juillet 1912.
)E L'EMPLOI
RATIONNEL DES ||<NGRAIS
Dans ]a culture des Rosiers. O
(Siiilc)
CHIMIQUES
POTASSIUM
Le potassium combiné à l'oxygène forme
la 2^otasse. Les réserves de potasse sont,
dans le sol généralement considérables;
malheureusement la potasse combinée à la
silice se présente souvent, sous forme de
débris rocheux où elle reste absolument
inerte.
Dans les silicates d'alumine hydratés,
formant l'argile, elle devient le plus sou-
vent utilLsable à assez brève échéance, sur-
tout si la conipositition physique du sol,
ou l'apport artificiel de chaux, pennettent
la fonnation de silicate de chaux, avec
mise en liberté de la potasse qui se combine
alors avec l'acide carbonique du sol, pour
former du carbonate et du bicarbonate de
2)0 tasse, ce dernier très assimilable.
La potasse en combinaison avec la ma-
tière brune des teiTes et la silice hydratée
doit être considérée comme la plus assimi-
lable.
La potasse contribue, largement, à une
parfaite lignification des végétaux. I-es cen-
dres des Rosiers en contiennent de 6 à
14 %.
PHOSPHORE
Par sa combinaison avec l'oxygène, il
donne l'acide jdiosiihuriqae. Comme la po-
tasse, l'acide phos|)liorique se présente,
dans les sols, sous diverses combinaisons
possédant des degrés très variables d'assi-
(1) Voir Journal des Roses. 1912, pages 173 et 100.
milabilité; celui qui entre dans la compo-
sition des éléments rocheux peut être con-
sidéré comme inerte.
Dans ses combinaisons avec l'alumine,
les matières organiques, l'oxyde de fer, la
chaux et la magnésie, il devient plus assi-
milable à des degrés différents. Nous de-
vons avouer que la chimie est, à l'heure
actuelle, encore impuissante à no-us faire
connaître ses degrés exacts d'assimilabi-
lité.
Obligé, par suite, de doser en bjoc l'acide
pliosphorique total, on admet, généralement,
comme suffisamment riches les terres qui
en contiennent plus de 1 gramme par ki-
logrannne de terre fine, séchée à l'air (1).
En ce qui concerne la culture des Rosiers,
je dnjs dire, toutefois, que ces plantes
se sont très souvent montrées sensibles à
l'apport d'engrais phosphatés, dans des sols
contenant 1 gr. 5 iiu kilogrannne d'acide
phosphoriquo total.
L'acide pliosphorique est un correctif de
l'azote, dont il est le cnmpUhneiit indis-
pensable.
.Joint à razot(>, il modère la végétation;
c'est un jniissant agent de lignificntirin, de
floraison et de fructification.
(1) l,'a(taque plus ou moins prolonpi'e ■i'iino Ifrro,
par (li's aciilos plus ou mnins ronceiiliés, iloiiuant comme
(encnr en aciile phospliorique et en polaspc, des lÉsul-
lals très variables, on est convenu do traiter les terres à
analyser, au liain de salile, pendant .5 heures, par
l'acide azotique à 36" Beaumé. Ce sont les résultats
ol)le»us par ce procédé (pli sont gi'néralenient portés sur
les linllelius d'analyses.
JOUENAL DES ROSES
17
Les cendres des Rosiers en renferment
environ 10 % de leur poids. Les Rosiers
à l'état vert 0,135 %.
CALCIUM
La cliaux, ou oxyde calcium, se trouve
dans le sol principalement sous form« de
Carbonate de chaux (calcaire).
Associée à l'acide sulfurigue, elle forme
;e sulfate de chaux, ou plâtre.
Combiné© à la matière organique elle
se présente sous forme d'humate de chaux.
On trouve encore, dans le sol, du bicarbo-
nate et du nitrate de chaux.
C'est surtout dans ces deux deirniè>res
combinaisons qu'elle s'assimile le mieux et
que les végétaux s'en emparent.
Sous foroie de calcaire, elle joue un rôle
extrêmement important, en neutralisant l'a-
cidité des terres, en liàtant la décompo-
sition des matières organiques et la nitri-
fication des substances azotées du sol.
Par l'apport calcaire, ou de cliaux, il
devient possible d'utiliser les réserves d'a-
zote Inerte, parfois considérables, qui se
rencontrent souvent dans les terrains aci-
des, forcément pauvres en chaux et char-
gés d'hum«s.
Nos anciens ne disaient-ils pas : « La
chaux enricliit le père, mais ruine le flls »,
constatant ainsi l'effet sans en connaître
les causes.
La teneur en calcaire des sols est extrê-
mement variable, eit nos environs inmié-
diats nous offrent de beaux exemple-s de
cette variabilité.
C'est ainsi que nos terres à vignes, de
la vallée de l'Yèrcs, m'ont fourni des échan-
tillons dosant jusqu'à iO % de calcaire,
ce qui représente au kilogramme de terre
sèche 2^4 grammes de chaux sous forme
de carbonate, alors que nos terres de gran-
de culture m'ont pennis d© faire des do-
sages dans lesquels je n'ai trouvé que 0 gr. 8
de chaux, sous la même forme.
La faible teneur en chaux de ces der-
nières tei'res justifie l'ancienne et excellente
liabitude de les marner, au moyen die viar-
iies calcaires.
(A suivre). COCHET-COCHET.
t-cyn
_^NATOMIE ET ^HYSIOLOGIE '^.EGETALES
La cellule constitue l'élément initial des organes végétaux. '')
(Fi,,)
Nous avuns déjà dit que le noyau est cir-
culaire, qu'il a une couverture et qu'il se
trouve entouré de protoplasme. Son conte-
nu est composé d'un liquide dénommé par
le savant histologique Rumon Cajal (enqui-
lema) ; la masse est riche en phosphore
et de composition coniidiquée et vague. Le
noyau présente la fonne d'une pelote, dont
les filaments, revêtus d'une couverture gra-
nuleuse, se croisent et s'entrecroisent en
forme de filet. De tout ceci, il résulte que
les filaments sont formés d'une sulistance
appelée achrotnatiqu«, parce qu'elle ne se
colore pas par les réactifs et la couverture
granuleuse d'une autre, qui se colore
moyennant des réactifs et qu'on connaît
sous le nom de chromatine.
(1) Voyez Jo,t,->utl (kl Roses: 1912, pages \Ti cl 101.
Chez les cellules des cryptogames infé-
rieures, on a constaté l'existence d'un glo-
bule qui se trouve à côté du noyau pendant
le repos cellulaire, lequel reçoit le nom de
sphère d'attraction ou centrosome. Il y a
lieu de croire que ce centrosome existe
aussi chez les Cryptoga?nes supérieures et
chez las plantes Phanérogames, étant don-
née la similitude des cellules.
L'étude de la division cellulaire peut être
scindée en trois i)ériodes ou phases. Dans
la première, ou prophase, le filament du
noyau se divise en un grand nombre de
morceaux égaux (cliromosomcs), qui se
courbent en formant des angles plus ou
moins aigus et semblables à des fourches.
La sphère d'attraction se divise en deux
parties, chacune de celle.s-ci se plaçant près
18
JOUENAL DES H OSES
de la face intérieure de la paroi cellulaire,
et vis-à-vis l'une de l'autre, c'est-à-dire dis-
posées perpendiculairement au plan par le-
quel la cellule doit se diviser.
Le groupe de chromosomes se trouve pla-
cé à la. même distance des sphères d'at-
traction ou {neutro.soines) ; la membrane
nucléaire disparait et les chromosomes se
trouvent former une étoile dans la zone
moyenne (plan équatorial) et perpendicu-
laire à la ligne qui relie les sphères d'at-
traction. Une multitude de filaments achro-
matiques partent de chaque centre d'at-
traction vers le pl;uL équatorial, en for-
mant deux cônes dont les sonnnets se trou-
vent dans la membrane .cellulaire et les
bases dans le même plan équatorial. Chaque
chromosome est relié à un filament, de
telle façon qu'il reste en communication
avec les deux sphères d'atti-action. A ce
moment évolutif, le chromosome se pré-
sente comme s'il était constitué par deux
angles justaposés, qui se divisent par le
sommet et restent seulement unis par l'ex-
trémité" de leur côté, mais en raison de
l'attraction constante les deux points de
contact, ou union, se cassent. C'est ainsi
que sont constitués et disposés les éléments
morphologiques de deux futures cellules.
Nous avons maintenant la période méta-
phase. Dans celle^i, les filaments périphé-
riques provenant des sphères d'attraction.
tirent respectivement et écartent les deux
moitiés des chromosomes en les mettant en
contact avec les centres d'attraction. On
voit dans cette X'ériode que le noyau se di-
vise en deux et que chacune de ces moitiés
contient tous les éléments du noyau, aussi
bien en quantité qu'en qualité, donnant
lieu à la séparation des éléments qui de-
• vnont former les deux oelkdes.
Enfin, la troisième période (anaphase),
dans laquelle les éléments déjà disposés
évolutionnent vers la forme finale ; des
groupes de chromosomes s'agglomèrent, se
recouvrent d'une membrane et les nucléoles
apparaissent à l'intérieur, constituant ain-
si les deux noyaux qui devront donner
v'e à deux cellules ; il ressort de ceci que
du noyau de la cellule primitive se sont
reproduits deux autres qui contiennent de;
éléments morphologiques analogues, tant
pour la quantité que pour la qualité. '
Pour la formation de deux cellules, il
suffit que la paroi, ou plaque équatoriale,
qui renferme les filaments intérieurs de 'a
sphère d'attraction se condensent, ce qui
détermine l'isolement des deux cellules.
Dans un autre article, nous expliquerons
la formation des différentes suljstances que
contiennent les cellules.
R.UMUNDO FERRE.
(I Gcrniindl n, .Tuin 101;*.
.HRONIÛUE
lORTICOLE
rENERALE
SOMM.MRlî: Météorologie. — Arbres et arbustes- nouveaux ou peu connus (suite).
Météorologie : ce que fut novembre
1912. — La pression moyenne est supé-
rieure de 1.5 à la normale, et la tempéra-
ture inférieure de 0°45 à la moyenne gé-
nérale de 50 ans.
Insolation : Durée possible 27-4 heures;
durée effective 57 h. 1 en 19 jours. Riqiport
0,21.
Pluie totale du uvm : 48 ■"■" 9 en 79 li. :}
réparties sur 20 jours de pluies.
{Observatuire du Pair Sniiit-Maur).
Arbi'es et Arbustes nouve.\ux ou peu
CONNUS (suite).
29. COTON'EASTEH .MOIPINENSIS FrancllCt l'LO-
RiBUNi)\ O. Stapli. ; C. Hullata Bois {Bota-
iiical Mmjazinc, 1909, pi. 8284).
Arbuste dont les raineaux hirsutes devien-
nent glabres par la suite avec l'écorce fauve,
nu brun foncé. Les feuilles à pétioles court et
velu sont ovales, elliptiques ou oblongues
elliptiques, obtuses ou arrondies à la base,
aigiies ou acuminées aigiles au sommet,
longues de 5 - 8 centimètres, larges de 2,5 - 4 flll
centimètres, modérément hirsutes, puis gla-
JOURNAL 1»ES EOSES
19
bres en dessus et légèrement jauiuUres ou
grises en dessous ; le limbe est sillonné à la
place des nei-vures à la face supérieure, tan-
dis qu"il est bulle entre les nervures proé-
minentes à la face inférieure. Les fleurs
cuurtenient pédicellées sont réunies 20 - 30
(parfois davantage) en cnrynilies larges de
S - 6 centimètres, grisâtres, garnis de poils
appliqués qui naissent à l'extrémité de
courts rameaux feuillus. Le réceptacle tur-
biné, hémisphérique est faiblement poilu
ou presque glabre et large de 3 - 4 milli-
mètres ; les pétales rougeàtres en deliors
sont ovales-arrondis, dressés après l'épa-
nouissement ; les étamines sont «nviron au
nombre de 20 ; les carpelles ont leur som-
met un peu velu. Le fruit, turbiné, ou tout
à fait rond, a 8 - 10 millimètres de longueur.
Cette espèce est originaire de la Chine
occidentale où elle fut découverte en ISTO,
i)rès de Moupine, par l'abbé Armand David.
En 1897, M. Maurice de Vilmorin en reçut
des graines d'un de ses correspondants
qui l'avait rencontrée près de Tachienlu,
non loin de Moupine, et, un peu, plus tard,
elle fut retrouvée dans le même endroit, par
E. H. Wilson. C'est de M. M. de Vilmorin
que le jardin de Kew tient son exemplaire
qui, de 1905 à 1909 forma un vigoureux buis-
siui de plus de 1 m. 80 de haut.
Cet arbuste remarquable par son feuil-
lage bulle, n'est pas très beau en fleurs,
car ces dernières ne s'épanouissent qu'un
petit nombre à la fois et les pétales tombent
presque immédiatement ; mais, en septem-
bre, quand les nombreux fruits sont mûrs
et recouvrent lu partie supérieure de ses
brandies arquées, il e.st vraiment ornemen-
tal.
30. Clenutis M'tans P.oyle. [Kriv Biilli'tiii,
1910, p. 392.
Vigoureux arbuste grimijant à bran-
ches anguleuses, pubescentes. Les feuilles
pinnées sont composées ordinairement de
■^-9 folioles. Les folioles tribolées, gi'os-
>ièrem6nt dentées, longues de 1,3 - 7,5
, centimètres et d'une largeur à peu près
* égale Sont vert pâle, pubescentes, surtout
f-n dessous. Les fleurs jaune primevère ré-
pandent une odeur douce et les quatre sé-
pales recourbés à leur extrémité forment un
périanthe .campanule, penché ; elles foiTnent
des panicules érigées de 12 - i2 centimètres
de long. Cette espèce est surtout remar-
quable par sa floraison continuelle d'août
à octobn©.
Cette clématite a été introduite en France
au moyen de graines envoyées de la ré-
gion de Tatienlu, dans le Setchuen (Chine) ;
plus récemment, E. H. Wilson en a intro-
duit des graines qu'il avait récoltées dans la
même région. Elle fut cultivée, il y a quel-
ques années, chez les frères Simon-Louis,
de Metz, sous le nom de C. Bvchaniann,
dont elle diffère par ses feuilles et ses sé-
pales moins épais et ses étamines velues sur
toute leur longueur.
31. CORM'S ALBA SPLENDENS.
Variété remarquable par ses branches et
ses rameaux de couleur rouge intense ; elle
était cultivée en 1909 chez R. Derncker, de
New-Vork.
32. Spirœa Hexp,yi Heluisley. {Ilutaiitcal.
Magazine, 1909, pi. 8270).
Arbuste à port lâche de l'°75 à 2 ni. de
iiaut sur 3 m. de large. Les branches étalées,
légèrement poilues dans leur jeunesse de-
viennent ensuite presque oii entièrement
glabres. Les feuilles des rameaux stériles
courtement pétiolées, longues de 6-9 centi-
mètres, oblancéolées, glabres, légèrement
j>oilues en dessus, tomenteuses en dessous
sont grossièrement dentées près de leur ex-
trémité ; les feuilles des rameaux florifères
plus petites, longues de 2 - 4 centimètres,
obovales ou oblongues ont de 3 à 7 dents à
leur extrémité et sont parfois entières. Les
fleurs de 6-7 millimètres de diamètre sont
réunies en corymbes composés, de 5 centi-
mètres de large, tenninaux et axillaires, sur
les courts rameaux de l'année précédente
avec les pédoncules et les pédicelles poilus;
les pétales blancs sont orbiculaires et le ca-
lice présente cinq lobes triangulaires et mu-
cronés. Les fruits qui atteignent 5 millimè-
tres à la maturité sont membraneux et s'ou-
vrent ventralement.
Cette espèce fut d'abord découverte dans
le Hupeh (Clune centrale), à Ichang, par le
docteur A. Henry, en 1885 et, plus fard, dans
le Setchuen, mais elle ne fut introduite dans
les jardins anglais qu'en 1900, quand la
maison Veitch et fils, de Chelsa, le reçurent
20
JOURNAL DES ROSES
de leur .collectionneur, E.-H. NMIson qui le
trouva dans le Hupeh.
Cet arbuste rustique fleurit en juin ; il
croît assez rapidement dans un bon sol et
se multii)lie de boutures de bois mi-aoûté ;
il faut le tailler après la floraison en ayant
soin de ménager les brandies qui corrigent
son port irrégulier.
M. A. Henry a o'bservé que les naturels
emploient ses feuilles comme succédané du
thé.
33. MAGNOLIA Delavayi Francliet (Bolaiii-
cal Magazine, 1909 ; pi. 8282).
Cette e.spèce forrae un arbuste de 2 - 5 mè-
tres ou un petit arbre atteignant entre 4.50
et 5 mètres avec l'écorce garnie de lenti-
celles. Les feuilles persistantes, ovales,
ovales-oblongues ou elliptiques, un peu mu-
cronulées et obtuses ou arrondies, rarement
émoussées au sommet, arrondies ou obtuses
à la base, longues de 18 - 32 centimètres,
larges de 10 - 18 centimètres sont coriaces
étroitement et fortement réticulées quand
elles sont âgées ; la face supérieure est gla-
bre excepté le long de la nervure princi-
[lale ; la face inférieure est pubescente et
pruineuse avec la nervure médiane proémi-
nente et pubeiscente; le pétiole long de 5-10,5
centimètres, est garni à sa base de stipules
longues de 7 centimètres, caduques, pubes-
centes en dehors. Les fleurs, blanc crème,
odorantes ont trois sépales oblongs, réflé-
chis, longs de 9 centimètres, larges de 4 cen-
timètres et environ sept i)étales obovales
ou spatules-oJlîovalies, inégaux, long^s de
8,5 - 11 centimètres, larges de 3-G centimè-
tres ; les étamines longues de 2-2,5 ont les
filets longs d'environ 4 millimètres; dans
les anthères presque linéaires, le connectif
dépassant les loges en forme d'appendice
lancéolé, aigu. Les carpelles tomenteux se
rétrécissent graduellement vers leur extré-
mité supérieure qui est glabre et sillonnée
sur le côté extérieur. Le fruit long de 11-14
centimètres, ovoïde-oblong, a les follicules
en forme d'un losange un peu pointu.
Cet arbre a été découvert dans le Yun-
nan par l'abbé Delavay, il paraît être spé-
cial à cette province où on le trouve entre
1G75-2130 mètres d'altitude et où il atteint
5 mètres dans les endroits rocailleux, tan-
dis qu'il arrive à 9 mètres dans un bon sol.
Il fut introduit en Europe par l'établisse-
ment Veitch qui le reçut de T. H. Wilson,
lors de son iiremier voyage en Cliine.
Il n'est rustique qu'à une bonne exposi-
tion et demande un sol tourlieux et sa-
bleux qui n'est pas sujet à se dessécher.
3i. LoNicERA ARizo.NiCA Sargeiit. (Kcw Uiil-
Irtin, 1910. p. 71 opp.).
Arbuste bas, buissonneux et même sar-
menteux. Les feuilles pétiolées, ovées, par-
fois ovales, de 18 millimètres à 5 centimè-
tres de longueur, obtuses, tronquées ou for-
tement cunéiformes à la base, ciliées, sont
vert brillant en-dessus, glauques en-dessous.
Les fleurs réunies en bouquets verticillés,
terminaux, sont étroitement tubuleuses, at-
teignant 5 centimètres de longueur, jaune
plus ou moins teinté de rouge à l'extérieur,
avec un limbe court à cinq divisions. Cette
espèce originaine des montagnes de l'Arizo-
na était cultivée en 1909 chez L. Spath, de
Berlin.
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J de France et d'Etranger
^ Tkléphone n" 11
? SOMMAIRE DES ARTICLES |
à *
ï Chronique des Roses. — Rosiers nouveaux mis au commerce en 1912. — Rosiers nouveaux mis au commerce en ^
l> 191J. — Dans les Rosiers : En Février. — La Rose et le Buisson (poésie). — Rose Ophelia, hybride de a
I thé 'planche noire). — Le bonheur (poésie). — Rose Dean Hôte (hybride de thé). — Le Rosier dans les ?
6 cinq parties du monde: La Rose en Tunisie (suite). — De l'emploi rationnel des Engrais chimiques dans la t
y culture des Rosiers (suite). — Chronique horticole générale. *
Planche coloriée : Rose : DEA.\ HOLE (HvDniriE de thé).
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JOURNAL DES ROSES
(Rosa inter Flores)
ET
REVUE D'ARBORICULTURE ORNEMENTALE
1" FEVRIER 1015
.HRONIÛUE DES
-m
OSES
SOMMAIIIK : Des prix, encore des prix pour les Roses ! — PièglcmciU ilu l'iix de la Fioseniie île l/llay. — Prix
iie"ri.'es Tr'iflaut. — Kèglement de la Coupe " Jacques Delafon ». — l'rix Lucien Chauré. — Prix Madeleine
l.emaire. — l'rix spéciaux. — Elections à la Section des lioses de la .S. N. H. F. — Kletlions à la Société
française des Piosiérisles. — Cours des Roses dans le Midi.
Des prix, encore des prix pour
les Roses !
Et qui peut refuser un hommage à la Rose!
La Rose dont Vénus compose ses bouquets,
Le printemps sa guirlande et l'amour ses bosquets;
i,iu'.\nacréon cbanta, qui formait avec grâce,
Dans les jours de l'eslin la couronne d'Horace ! !
A.
Après la Coupe de la Roseraie de l'IIay,
destinée, chaxjue année, à la plus belle
rose nouvelle, cmipe dont nous avons
donné le règlement dans notre dernier nu-
méro, le généreux propriétaire de la cé-
lèbre Roseraie de L'Hay, vient de créer
deux prix (100 et 50 francs) pour récom-
penser les 2 plus belles présentations de
Bosinrs sarmenleux ai pots, faites à l'ex-
liosition de mai 1913, de la S. N. H. F.
Comme le mauvais exemple, le bon est
contagieux ! Entrant dans la voie si large-
ment ouverte par M. Gravereaux, 'M. Geor-
gefl Truffant institue un prix de 200 francs
en espèces, pour les 15 plus belles variétés
de roses en fleurs coupées, présentées cha-
que année, à rexi)osition ci-dessu.s.
M. Jacques Delafon crée une coupe d'une
râleur de 200 francs, accompagnée d'un
second prix de 100 francs pour être attri-
Tome xxxvii.
bues, chaque année, aux 12 spécimens de
rosiers en pots les jjIus remarquables n'excé-
(hiiit pas 1 tu. 50 de hauteur, présentés à
l'expusition de mai, de la S. N. H. F.
Notre confrère et ami, M. Lucien Chauré,
))ère du brave lieutenant Chauré niurt dans
la catastroLihe du dirigeable « liépubliiiue »,
offre UNE Pièce d'or de Cent francs [souve-
nir de son fils), au plus beau lot composé
de 50 sujets au moins, de la variété <c Lieu-
tenant Cliauré », présenté à l'exposition
de Paris, de mai 1913.
La grande artiste, Mme Madeleine Le-
maire, accorda un prix à la plus ]olie com-
position florale, exécutée en roses, dans
le local même de l'exposition de Paris, par
des dames amateurs, à l'exclusion des pro-
fessionnelles. Ce prix consiste en : « Un Ta-
bleau de rioses », |)eiiit par l'artiste.
Lnlin, M. Maniice L. de ViliUdriii, pi'é-
sident de la Section des Roses de la S. N.
H. F., décernera, en fin d'année, aux deux
amateurs de roses, ou horticnltcui-s qui
auront fait, en 1913, les ai)|)orfs de roses
les jilus nombreux et les i)liis intéressants
à la Section des Roses, un prix de 100 et
un prix de 50 francs.
Les amateurs do roses et les profession-
nels sauiiinl LM'é aux généreux donateurs
des efforts qu'iL'^ font pour encourager et
,«r t-X-vrîer [ijl 3.
•i2
JOURNAL DES KOSES
perfectionner Ja culture de la Reine des
fleurs, et dès aujourd'hui nous soinmBS as-
surés que les concurrents seront aussi nom-
breux pour se disputer les prix offerts, que
les représentations, tant à 1 '-exposition de
mai qu'à la section des roses, seront re-
marquables et intéreesantes.
Ils leur sauront gré, aussi, d'avoir admis
des dames dans le Jury chargé d'attribuer
ces prix spéciaux. On nous pardonnera
notre indiscrétion, mais nous ne pouvons
résister au désir d'annoncer qu'en effet,
des Dames du Monde, amateurs passion-
nées de roses, feront partie de ce Juiy
spécial. C'est une heureuse innovation qui
n'est pas de nature à diminuer le nombre
des concurrents; c'est de plus une idée char-
mante que celle de faire juger les Roses
par des damies, et nous adressons à son
auteur — que nous ne voulons pas nommer
mais que tout le monde devine — nos plus
vives félicitations.
Règlement dvi Prix de la Rose
raie de L Hay (i).
Art. I. — M. Gravereaux, propriétaire
de la Roseraie de L'Hay offre un prix dé-
livrable sous forme d'un objet d'art ou
d'espèces, au gré du lauréat, d'une valeur
dVCENT FRANCS.
Ce prix est accompagné d'un second prix
d'une valeur de 50 FRANCS délivrable dans
les mêmes conditions.
Art. II. — Ces deux prix seront disputés
à l'exposition de printemps de la Société
Nationale d'Horticulture de France, entre
les Rosiéristes français membres de la So-
ciété qui se seront fait inscrire, un mois
au moins avont l'ouverture de l'exposition,
en écrivant nu prési'ilrnt dr hi Section des
Roses.
Art. III. — L'iilijet du cnncuurs portera
sur lu. plus l)ene iiré.sentatiou de Rosiers
sarmenteux en pots.
(1) Nota : Le prix (le la Hoseb.me de L'IIav, destiné à
léconipenser les plus beaux liosicr.i sfirnieiiteux présen-
tés en pots, est coirjplèlenicnt distinnt de In Goui>e de la
liosERAiEJiE L'IIav. nn'ci'le à la plus hclle Itoxe nouvelle,
coupe dont nims iivons piérédeninient annoncé la création.
N. D. L. 11.
Prix Georges Truffaut- — M. Geor-
ges ïruftaut a institué le prix dont il dote
les 15 plus belles variétés de roses présen-
tées aux expositions future.? de mai de la
Société Nationale d'Horticulture de France,
de la façon suivante :
« Je serais désireux de voir créer dans
nos expositions futures de mai, un con-
cours annuel réservé ex'clusivement aux ex-
posants amateurs et aux jardiniers-chefs
d'anaateiurs, ainsi libellé :
(1 Les quinze plus belles variétés de roses
présentées en fleurs coupées par trois fleurs
de chaque variété; un seul prix, une somme
de 200 FRANCS en espèces, offerte par les
Laboratoires Georges Truffaut.
« Ces roses seront jugées par le jury de
la coupe Gravereaux auquel sera adjoint
le donateur du prix. »
Règlement de la Coupe « Jac-
ques Delafon >•
Art. l'=^ — M. Jacques Delafon, adminis-
trateur délégué du Comptoir parisien d'En-
grais et de Produits chimiques, crée une
Coupe délivrable sous forme d'un objet
d'art, ou d'espèces, au gré du lauréat, d'une
valeur de 20Q FRANCS; cette coupe est ac-
compagnée d'un second prix d'une valeur
de 100 FRANCS délivrable dans les mêmes
conditions.
Art. 2. — Elle ser3. disputée chaque année
à l'exposition de printemps de la Société
Nationale d'IIortieullure de France, entre
les Rosiéristes français, membres de la So-
ciété, qui se .seront fait inscrire un mois
au plus tard avant l'ouverture de l'expo-
sition, en écrivant au président do la Sec-
li<m des Iluse.s..
Mu: y. -- L"olijet du conccnus jiurtera
sur les douze spécimens de roses en pots
le.'i plu.i remarquables comme développe-
ment et floraison, de toutes sections, prér
sentes en buisson, n'e.Tréda,nt pas 1 m. 50
de hauteur.
.\rt. i. — L'ensemble des lots concurrents
JOUE, X AL DES EOSES
23
devra être placé dans un endroit spécial
de l'expdsition. La Section des Roses fera
la demande de l'espace suffisant, à M. le
Président de la Commission des expositions.
Art. 5. — Les concurrents devront adlié-
rer uu règlement ordinaire de l'exposition.
Art. 6. — Ce concours sera jugé le matin
du premier jour de l'exposition, par le jury
spécial qui examine déjà les concours spé-
ciaux. M. Delafon fera partie de droit de
ce jury. Les décisions seront toujours pri-
ses au scrutin secret.
Les notes seront données de 0 à 10. Le
jury examinera les rosiers S(.)us ces trois
Iioints ds vue :
Développement du sujet, coefficient, 3;
Ampleur et beauté de la fleur, coeffi-
cient, i;
Coloris, coefficient, 2.
Art. 7. — Ce règlem^ent est applicable
pour l'année 1913.
Art. 8. — La coupa prendra le nom de
<( CoiPE .J.^cQiEs Delafon ".
Prix Lucien Chaviré.
Paris, 13 décembre 1912.
A Monsieur le Secrélaire général
de la a. y. H. F.
« Mon cher Secrétaire général,
" Encore sous le charme de l'inouJjliable
témoignage de sympatliies dont j'ai été
l'ubjet, hier soir, de la part d'un certain
iiiiinbr? de mes amis et collègues de l'hor-
ticulture, j'ai l'honneur de vous informer
que je mets à la disposition de notre so-
ciété II II.NE PIÈCE D'OK de 100 FRANCS » (SOU-
"jTiir de mon fils), pour être attribuée en
prix à l'exposition de mai 1913, à l'exposant
/rançais, amatciir ou professionnel, qui pré-
-^'^ntora le plus nombreux et le plus beau
lot de Rosiers fleuris de la variété Lieute-
iiiinl Chauré (Peniet), par 50 sujets an
moins.
'< Si lo i)rix n'était pas attribué, il .'^erait
ri.servé pour rcxj)osition d'automne au plus
beau lot de Chry.sanlhèmes en pots ou en
fleui-s coupées des variétés : Souvenir du
Lieutenant Chauré (Calvat) et Lieutenant
Ciiauré (Chantrier).
« Veuillez agréer, etc..
(( Ltxien CHAURE. »
Prix Madeleine Lemaire. — Ce
concduis est uniquement ré.servé au Dames
amateurs faisant partie de la Société Na-
tionale d'Horticulture de France ou de 'a
Société des Amis des Roses, à l'exclusion
des iiriifeissiiinuelleis :
" La Rose employée dans la décoration des
intérieurs présentée sous n'importe quelle
forme, corbeilles, vases, paniers, meubles,
tables, treillage, etc., etc., sans restric-
tion de genre de présentation.
" Les dames apportieront leurs roses et les
supports pour les y déposer (les feuillages
pourront être quelconcpies), et elles feront
leur composition sur "place dans le local
de l'iexposition. »
Prix : <i Un Tableau de Roses », composi-
tion florale de l'artiste.
Prix spéciaux, offerts par M. Mau-
rice L. de Vilmorin, poiir apports aux
séances de la Section des Roses de la S. N.
H. F.
En fin d'année, il sera décerné à l'horti-
culteur ou à l'amateur qui aura fait les
présentations les plus nombreuses et les
plus intéressantes :
1° Uiu prix de CENT FRANCS;
2" Un second prix de 50 FRANCS;
Ces prix seront délivrés, en espèces à
l'agence de la 'Société.
Elections à la Section des Roses
de la S- N. H- F. -- ont ctc nommés,
au bulletin secret, pour une année, le 9 jan-
vier 19 J 3 :
Présidents d'Iimnieur : MM. Léon Simon,
Levêcpie et .In les Clravereanx:
Présidi'u! : M. Maurice L. de Vilmorin;
24
JOURNAL DES ROSES
1" Vice-Président : M. Henri Gravereaux;
2" Vice-Président : M. Cochet-Cochet;
Secrétaire : M. Albert Bernardin;
Vice-Secrétaire : JVI. Lhoste Lucien;
Délégué au Conseil : M. Piron;
Déléyué à la Commission de rédaction :
M. Llioste;
Délégués au Comité des engrais : Mi\I.
Cochet-Cochet et Vilin;
Conservateur des collections .- M. Coiigy.
Elections à la Société fi^ançaise
des Rosiéristes — I ors de sa der-
nière assemljlée générale cette société, après
lecture du procès-verbal de la précédente
séance et des rapports sur sa situation
morale et pécuniaire qui est de plus en
plus pi'ospère, M. Croibier a remis un bron-
ze à 'M. Guillot, au. nom de ses collègues,
en conmiémoration de sa nomination au
grade de chevalier de la Légion d'honneur.
Le bureau a ensuite procédé au dépouil-
lement du scrutin des élections pour 1913.
Ont été nommés :
Vice-Prksident {Mandat de 3 ans) :
M. Clienault Léon, Orléans.
Secrétaire général ( Mandat de 3 ans) :
M. Boutin Albert, Lyon.
Trésorier [Mandat de 3 ans) :
M. Schwartz André, Lyon.
CoMJTÉ général (Conseillers d'administration,
mandat de 3 ans) :
M.M. Bel, Lyon.
Fugier Henri, Lyon.
Laperrière fils, Champagn<e-au-]NL-
d'Or (Rhône).
Leroy, .Angers.
Mai'tignat, Clerinont-Ferrand.
Pernet Claude, Vénissieux-Lyon.
Pinguet-Guindon, Tours.
Ricliardier, Lvun.
I Roussiet, Lyon.
Viviand-Morel, Lyon.
(Mandat de 2 ffl?u) :
Bernaix, Villeurbanne-Lyon.
Meilland, Lyon.
(Majidat d'un an) :
Viaud-Bi-uant, Poitiers.
Comité administratif pour 1913
MM. Bel.
Bernaix.
Brevet.
Chambard.
Dubreuil.
Fugier.
Jacquier.
Laperrière flls.
Pernet Claude fils aîné.
Reymond.
Richardier.
Rousset flls.
Viviand-Morel.
Cours des Roses dans le Midi
(La Petite Ilevue). — Marché de Nice, du
8 janvier. La douzaine :
Paul Nabonnand, 0 fr. 75 à 1 fr. 50; Ma-
rie Van Houlte, 0 fr. 60 à 1 fr. 25; Safrano,
0 fr. 40 à 0 fr. 75; Paul Neijron, 3 à 4 fr.;
Souvenir île la Malmaisqn, 0 fr. 60; Ulrich
liru.'iucr fils (de serre), 3 à 6 francs; Kaiser
Aui/usta Victoria, 2 à 3 francs; Frau. Karl
Druschhi (d serre), 1 fr. 50 à 5 francs; La
France, 2 fr. 50 à 3 francs; Safranu (courtes
tigies), 0 fr. 15; Roses diverses, 0 fr. 40.
Marché d'Antibes du 9 janvier 1913 :
Ulrich Drunner, 2 fr. 50 à 5 francs; Frau
Druschki (de serre), 1 fr. 50 à 5 francs; La
.Uigxista Victoria, 1 fr. 50 à 2 francs; Paul
.\iibonnand, 0 fr. 30 à 0 fr. 70; Marie Van
lldutte, (! fr. 30 à 0 fr. 70; Safrano, 0 fr. 20
à 0 fr. 30.
COCHET-COCHET.
J 0 U R î^ A L DES R O S ]i S
25
m
OSIERS
-<x»
OUVEAUX
MIS AU
.OMMERCE EN 1912
(«)
M. Zeiner-Lasseus, liorticulteur à Hel.sin-
- r (Danemark), a vendu à rautuiuue 1912,
la rose :
« MARTHA n (HijbrUle nnnoniant). Ob-
ti-nteur, M. H. Knudsen, de Frederiksuark.
Issue de Charles Bonnet dont elle est un
sport.
Arbuste vigoureux, à floraison rappelant
• lie de la variété dont il est issu. La fleur
l'st de forme irrégulière, de couleur rose
intense sur fond jaune, brillante. Très flo-
rifère, cette nouveauté donne des roses jus-
qu'aux gelées. Feuillage vert foncé à re-
flets métalliques. Réfractaires à toutes ma-
ladies et conijilètement insensible an froid,
la rose " Mnrtha n est, à cause de ses nom-
breuses qualités, une excellente acquisition
|H,nr la nlantation des corbeilles.
Puisque nous annonçons la mise en vente
in Danemark d'une variété résistant au
froid, c'est le moment de donner la liste
'I la description d'une série de roses pour
l's i)ays du Nord, vendues par notre con-
fnre, .\I. Peter Lambert, Rosiériste à Trè-
\''s, qui les annonce en ces termes :
" Roses des Pays du Nord », vendues par
moi à l'automne 1912. Toutes ces nouveau-
tés sont très résistantes au froid ; ce sont
des rosiers pour parcs, très vigoureux, cou-
\rrts de fleurs lurs de la première florai-
son et, de i>ius, pour la j)lui)art, trè.s déco-
ratifs à l'automne nar les abondants fruits
I iiit.'cs (pTils [iiirtenl.
" Les plus récentes roses de parc et de
jardin » par R. Gescliwind et P. Lambert :
Ml)\ \ll{ihii(lr (le thé et de 1{. Canrna).
Obtenleur, Gksbcwiiid; Tjleine.
ABC l EH (Ilijbride de R. Canina et de, R.
(iiiiil(diii). oblenteur, Ge.scb\vind. Fleurit
peu.
\\o\t Joiimtil fies Roses, i^l2, piaes 28, 42, '.Ml,
103, i;;2. 161, 183; A 1913, paj-'C 8.
IIMIISEUA. (Ilijbiidv dltr-lUiurbun). Ub-
lenteur, Gescliwind. Pleine.
FATME [Hi/bride de Ruyosa). Obtenleur,
Gescliwind. Pleine.
HERM.IONE {Remontant). Obtenleur, Pe-
ter Lambert.
Vermillon brillant, couleur de Gruss an
Teplitz. FJeur bien pleine, grosse, résis-
tante. .\rbuste vigoureux.
JESSIK.A {Remontant). Obtenleur, Peter
Lambert.
R(juge violet ardoisé tirés sombre; filets
des étamines blancs dans le milieu des pé-
tales.
Magnifique rose à effet, pour décoration.
Floraison abondante en été. Pleine.
PERECRINE {Polyantha sarmenteu.r).
Obtenteur, Peter Lambert.
Fleur ijourpre carmin, puis violette, de-
mi-pleine. Même feuillage que Clolilde Sou-
pert.
ROTE BEKA (Ht/bride d'Ile - Bourbon).
Obtenteur, Ge.scliwind. Pleine.
SPHINX {Hybriâe de Rugosa et de Per-
iiiun Yellow). Obtenteur, Peter Lambert.
Diane ordinaire. Demi-grimpante.
srniCUBLVME. Obtenteur, Peter Lam-
bert.
Forte structure. Feuillage épais. Sembla-
ble au 7?. CentifoUa. Fleurs aux trois quarts
pleines, rose carmin légèrement nuancé de
blanc.
SY BILLE. Obtenteur, Gescliwind.
Les variétés suivantes sont les plus re-
commandables parmi celles énumérées ci-
dessus :
HERMIONE, JESSIKA, ROTE BEKA et
sritlCIIBLI'ME.
M.M. Hobbies, Norfolk Nurseries, à Dere-
lam (.Angleterre), vendent les nouveautés :
LEMON QUEEN {ILi/bride de thé).
(> iininrl hybride de tbé a été obtenu par
26
JOURNAL DES ROSES
le croisement de Frau Karl Druschki avec
Madame Raivary.
La forme de la fleur ne peut être mieux
dépeinte qu'en disant que c'est celle de la
variété Frau Karl Dnisrhki, mais beaucouj)
plus belle avec une teint© jaune à chaque
pétale, ce qui est très joli. C'est une excel-
lente rose d'ornement. C'est un liybrdde
semi grimpant à floraison presque perpé-
tuelle.
PINK PEARL [Hijbridf dr thé S'armcn-
teux).
Nous avions besoin d'une rose sarmen-
teuse fleurLssant aussi bien à l'autonme
qu'en été et nous espérons que notre nou-
veauté satisfera à ce besoin.
Elle grimpe comme Una et possède la
teinte saumonée de Irisli Elégance. Les pé-
tales ;sont épais et en fonne de coquille à
bord saumoné, quoique les boutons soient
uniformément de couleur saumon.
DABY ELEGANCE (Polyantha).
Variété très florifère, formant de belles
grappes de fleurs saumon clair, teinte du
coloris de Irish Elégance.
nONNY BELLE [Pahjantha).
Cette rose, d'un coloris cuivré est très re-
marquée des amateurs.
DEW DROP {Polyantha).
Les fleurs sont d'une couleur cerise foncé,
formant des grappes .se conservant très
longtemps. Cette variété est très recomman-
dable.
MEADOW ^WEET (Polyantha).
Variété très jolie ; les fleurs sont semi-
doubles, d'une couleur saumon, avec des
teintes orange ; variété remarquable et de
grand effet.
(,A suivre) PAPILLON.
OSIERS
Nouveaux
MIS AU
COMMERCE EN 1913
Nous commiençons aujourd'hui la publi-
cation des Roses nouvelles mises au com-
merce en 1913; nous prions les obtenteurs
et vendeurs de nouveautés, en 1913, de
nous adresser au plutôt la liste et la des-
cription des plautes mises en vente par
eux.
*
* *
Notre confrère, M. Viaud-Bruant, Imrti-
culteur à Poitiers (Vienne), a obtenu et
vend, au ])rintem])s 1913, les trois Rases
nouvelles ci-après :
MADAME P.WL M.URAT (Noisette). —
Belle obtention, issue de Rave d'Or; joli
bouton auquel succède une magnifique
fleur l'ose aurore laqué, relevé de chamois
clair; ton cliaud et délicat; variété très
remontante.
MADAME FOUREAU (Noisette). — Va-
riété remontante, issue de Rêve d'Or, extrê-
mement vigoureuse, à beau feuiUage, à
rameaux puissants; fleur bien faite, rose
saumon clair relevé de jaune indien pâle;
très bonne et rustique variété.
nOSOLANE (Hybride de thé).— Très re-
montant, rose foncé tournant au violet
rosolane; coloris nouveau, parfum pronon-
cé.
La maison Hobbies, de Derebam, dont
nous annonçons plus haut les nouveautés
de 1S12, vendra, à partir de mai 1913 :
EFFECTIVE (Hybride êe thé sarmen-
teux).
C'est un digne compagnon de Pink Peari
dont il possède la qualité si recherchée de
fleurir continuellement.
Nous espérons avoir trouvé la meilleure
variété grimpante fleurissant à l'automne.
Cette nouveauté est un croisement de Géné-
ral Mac Artliur et dei Carni.'n Pillar.
De son premier parent elle tient sa cou-
leur si jolie et de son deuxième, elle possède
la qualité de fleurir de bonne heure et
d'être sarmenteuse. Les boutons allongés
sont très recherchés.
(A suivre)
P.\PILI-ON.
I
JOURNAL DES ROSES
27
)ANS LES
lOSIERS
En Février- — Nous renvoyoUiS nos
lecteurs, pnur les détails sommaires des
travaux de ce mois, au numéro du 1" fé-
vi-ier 1912, du Journal des Roses'.
Nous n« ferons donc que les énuniérer
ici aujourd'hui, sans détails; mais, comme
nous l'avons précédemment annoncé, nous
nous réservons de développier chaque mois
un ou deux sujets succinctement traités
précédemment, de manière à faire connaî-
tre, au fur et à mesure, à nos lecteurs,
tous les détails des diverses opérations
qu'ils doivent savoir pratiquer couram-
ment, pour cultiver leurs rosiers dans les
meilleures conditions.
TeiTuiner d'urgence la provision d'églan-
tiers; il «st déjà très tard pour bien réussir.
Terminer, avant la fin du mois, l'ébrous-
sage des sujets greffés.
Tailler les rosiers rustiques.
Soigner les rosiers soumis au forçage;
!''S aérer chaque fois qu'il ©st possible de
le faire.
Les traiter contre le blavc comme nous
l'indiquons en janvier.
Injecter au sulfure de carbone les ter-
rains nus envahis par les vers-blancs et
qui doivent être convertis en roseraie.
Dose 180 ou 200 grammes de sulfui'6 de
'^arbone par mètre carré, injectée par 8
lups de pal au mètre, chaque coup de
pal apjjortant de 22 à 25 grammes de sul-
fure. Faire l'injection un peu au-dessus
du niveau auquel sont établis les vers-
Mancs, niveau qu'il est facile de connaître
Ml faisant quelques petites fouilles pour
décou\Tir ce« larves.
Boucher les trous du pal avec le plus
grand soin, et immédiatement. Une fois,
encore, nous rappelons que le sulfure do
carbone est très dangereux à manier, et
qu'il faut absolument s'ab.stenir de fumer
>n sulfurant.
Nous rappelons au.ssi — on ne saurait
trop le répéter — que les fûts vides sont
plus dangereux que les pleins, parce que
1" mélange d'air et de vapeurs de sulfure
'io carbone qu'ils renferment détonnent
avec la plus grande facilité et avec une
extrême violence. Il suffit d'une étincelle
produite par le choc d'un morceau de fer
sur un caillou, pour provoquer une catas-
trophe'. Ne jamais l'ouJjlier !
La plantation peut avoir lieu 20 jours
après le sulfurage sans aucun danger pour
les rosiers. Avec une dose de 200 grammes
par mètre carré, il ne reste, dans le sol,
aucun insecte vivant. On peut donc plan-
ter les rosiers daiis un terrain sulfuré à
cette dose, en toute assurance et sans au-
cune craintis des vers-blancs, quel qu'en
soit le nombre avant l'opération : Si elle
est bien faite, il n'en restera aucun.
Le cj'cle des hannetons étant de 3 an-
nées, et ces insectes se trouvant, à l'heure
actuelle, sous forme d'insectes parfaits
dans le sol, d'où ils sortiront vers mai
prochain, ce n'est qu'aux printemps 1914
et 1915 qu'il y aura avantage à faire usa-
be du sulfure de carbone pour Les détruire.
D'ici là nous donnerons l'article promis
à plusieurs lecteurs, sur la maniène la
meilleure de sulfurer un teiTain, et sur
les précautions à prendre pour éviter tou-
tes chances d'accidents.
Les frais de sulfurage sont assez élevés
— une dizaine de francs par are, au moins
— mais, les résultats que donne cette opé-
ration permettent de ne pas hésiter à la
pratiquer quand on est obligé de planter
des rosiers dans un sol envahi par les
vers blancs.
En terrain planté, on peut aussi em-
ployer le sulfure de carbone: contre ces
larves ; mais les résultats sont beau-
cnup moins bons, parce qu'on ne peut in-
jecter Cfue des doses insuffisantes de crain-
te dei nuire aux rosiers.
On i)eut injcct&r, sans danger, en ter-
rain planté, 40 grammes par mètre caiTé,
à raison de 4 coups de pal par mètre,
chaque coup apportant 10 grammes. Les
rosiers n'en souffrent pas; mais, tous les
vers-blancs ne sont pas tués et il faut re-
commencer plusieurs fols l'opération, sans
avoir la certitude d'<'irriv<^r \\ Ir* détruire
tous.
COCHET-COCHET.
28 JOURNAL DES EOSES
\a Kose et le Puisson
Une Rose croissait à l'aliri d'un buisson,
Et cette Rose un peu coquette,
N'aimait point son liumble retraite;
C'était même, à rentendre, une liorrible prison.
Son gardien lui disait : « Patience, nia clière,
(( Profite de mon ombre, elle t'est salutaire;
« C'est elle du Midi qui t'épargne les feux;
« Grâce à mes dards épineux,
« Des insectes rongeurs tu ne crains point l'outrage;
« Je te défends encor des vents et de l'orage;
« Chéris donc ton asyle obscur :
« 11 n'est pas beau, mais il est sûr. »
La Rose est indignée, elle n'en veut rien croire :
« Vivre ainsi, c'est vieillir sans gloire... »
Un biicheron paraît : — « Accours, dit-elle, ami,
« Sois mon libérateur, fais tomber sous ta liaclic
« Ce vilain buisson qui me cache. »
Le manant empressé n'en fait pas à demi.
Il abat le buisson. Partant plus de tutelle.
La Rose de s'en réjouir;
Elle va donc s'épanouir,
Charmer tous les regards, attirer autour d'elle
Le folâtre essaim des zéphirs...
Rose, on va l'appeler des Roses la plus belle...
0 fortuné destin ! ô comble de plaisirs! !...
Tandis que la jeune orgueilleuse
Rêve ainsi le bonheur et rit d'cnchanteinent,
Voilà qu'une chenille hideuse
A découvert sa tige, y grimpe lentement
Et sur son bouton frais se traîne insolemment.
Un escargot plus vil encore
Vient souiller ses appas naissants;
Le soleil à son tour, de ses rayons l>i'rilaiits,
La frappe : elle se décolore .
Dans le chagrin qui la dévore
Elle songe au buisson; mais i-egrets supertlus!
Ce doux abri n'existe plus.
Qu'arriva-t-il? La Rose
S(î fane, tombe, meurt, hélas! à peine éclose.
N'ouljlie/. pas cette leçon,
Tiiiincentes beautés, orgueil île vos familles :
Vos mamans, voilà le buisson ;
Croissez toujmii-sà l'diulire ou gare... les clienilii'S.
A. i.K CHESNEL{Z,a Rose, Paris, 18:38).
OPIIELIA (llviililDI-: I)K THK)
William Paul et son 1912 (Voir description Joiinnil i/cs Kcscs, 1" juillet 1912)
30
JOURNAL DES ROSES
Bonheur
Ml' ihilcis satincl qiiies
Senèque.
(Moi, je veux savourer les douceurs du repos.)
Je ne crois pas qu'on puisse mettre en ligne
Les mille riens dont est fait le bonheur.
Suivons tout droit le chemin de l'honneur ;
Il y conduit, ou plutôt le désigne.
11 faut l'atteindre, et, pour en être digne,
Vaincre l'écueil et la vague en fureur.
Se dominer, fuir ou chasser l'erreur;
L'un y succombe et l'autre s'y résigne.
Car le bonheur, qu'est-ce donc s'il n'est pas
L'ordre et le calme escortant tous nos pas,
Le doux repos et des sens et de l'àme }
Je suis heureux quand le soleil d'été
Donne à la Rose une splendeur de flamme,
Quand j'analyse à loisir sa beauté.
A. LEBRUN.
|0SE ISeAN S[0LE (Hybride de The)
A. Dickson et Son, 1905
Cette superbe roseï a été vendue par
MM. Alex. Dickson et fils, les habiles ro-
siéristes de Newtownards (Irlande), en
1905.
Les catalogues sont loin d'être d'accord
sur l'année de la mise au commerce de
cette rose; on trouve, suivant les auteurs,
un écart de 3 années (de 1904 à 1907).
Mais, nous pouvons dire que nous avons
la conviction que la date exacte de la ven-
te est bien 1905.
Si la mémoire nous fournit biien, MM.
A. Dickson otnt vendu en môme temps :
Docteur J. Campbell lliill, llinjh Watsov,
Ladij Ashtmvn, Mrs Coiiway Jonex, Mrs
David M' Kee, Rev. David, R. WiUiainson,
Disli Huniianij et Irish Encjini'er.
Quoi qu'il en soit, la variété \Dean Hole
est une des roses les plus à la mode au-
jourd'hui et, de fait, c'est une des plus
belles variétés gui existent.
L'arbuste est très vigoureux, ramifié, très
florifère, le bouton est long et pointu,
d'une jolie forme; la fleur est très grande,
très pleine, avec le centrei proéminent. Le
coloris superbe et d'une grande fraîcheur
est carmin argenté, avec des reflets teintés
de saumon.
L'éloge de cette rose, aujourd'hui très
répandue, n'est V)lus à faire; on n.e peut
que conseiller aux amateurs qui ne la pos-
sèdent pas encore, de se la jirocurer.
MARIE, DU Clos-Jollet.
JOURNAL DES ROSES. Coubert iseine-«-marne) France.
1 FEVR
DEAN HOLE (HYBRIDE DE Thé)
1
JOUENAL DES ROSES
31
lOSIER DANS LES ÊnQ JaRTIES DU S
^^
ONDE
LA ROSE EN TUNISIE
LES ROSES DE BOU-NOUARA.
Parmi l€s plus belles cultures de rosiers
établies en Tunisie jusqu'à ce jour, la plus
remarquable, celle qui comprend la col-
lection la plus importante et les variétés
les mieux ciîoisies, se trouve non loin de
Tunis, à Bou-Xouara.
Par une coïncidence bizarre, ce nom de
P,im-yoiuira signifie en Arabe » Le Père
des fleurs » {Hou, père; Xuuar, fleur). Or,
l'heureux propriétaire de cette roseraie, M.
Léon Truelle, dont nous avons été le jar-
dinier et le collaborateur, est un vrai père
des fleurs> surtout des roses qu'il cultive
avec amour, avec art, avec un goiit ex-
quis, en compagnie de nombreuses espèces
et variétés d'autres végétaux.
Depuis vingt ans qu'il s'adonne au jar-
dinage, cet amateur du beau, est passé
horticulteur émérlte; nous avons eu le plai-
sir, ayant été son collaborateur pendant
de longues années, de cultiver chez lui
une foule da beaux végétaux q>ii crois-
saient pour la première fois sur le vieux
Sol africain.
Si les Roses étaient alors, et sont en-
core aujourd'hui, les Reines du domaine
de nou-\ouaia, on y rencontre aussi de
beaux palniiiTS, des Aroïdées, des Dieffen-
hachia variés, des caladium. du Rrézil, —
les premiers introduits en Tunisie, — dif-
férentes Orchidées, des strohilanthès, des
ficus, des dracwnas variés, de nombreuses
variétés de géraniums et de pi'largviiiiims,
des Acalijphas, des Bégonias rex.
On y cultive une b-2lle collection dar-
hres fruitiers et d'arbres exotiques, ccmime
le Feijcna srlhiwinna qui fleurit chaque
année, et a fructifié à Bou-Nouara en dé-
cembre 1910; le Mdiiiinra niiiéricwva, ou
abricot de Sainl-Duninijue, qui a fleuri
jpour lu première fois en janvier 1911, les
irstachiers, etc.
Les Roses sont là, vraiment, dans leur
élément, et rarement nous len avons vu
de plus ravissantes et à fleurs aussi gros-
ses.
Enumérer toutes les variétés cultivées à
Bou-Nouara nous entraînerait hors du ca-
dre qui nous est tracé; ce n'est cependant
ni la roseraie de L'Hay n; celle de Baga-
telle, car 300 variétés seulement, environ,
sont cultivées par M. Léon Truelle.
Mais, ces 300 variétés font bonne figure
dans ce petit coin d'Afrique. Leurs coloris
variés, leurs nuances si vives, produisent
un magnifique coup d'oeil sous les rayons
du soleil, car le rose, le blanc, le rouge
et leui-s dérivés, revêtent une splendeur
merveilleuse par les matinées d'avril, de
mai et de juin, ainsi que dans les chaudes
journées de septembre, d'octolue, et sou-
vent même de novembre et de décembre.
On trouve chez M. Tnjelle, parmi les
bonnes vieilles variétés, des Général Jac-
qui minot, des Isabelle Biiuiire^ des .Çoit-
vrnir de la Molmaisoyi, la Perle de feu,
l'Achille Cesbroii, Maman Cochet, Papa
Gantier, Souvenir de la Reine d'Angleter-
re^ François Conpée, Victor-Hugo, l'Idéale,
Félicité-Perpétue, Devoniensis, Madame de
Watteville, Reine Emma des Pays-Bas,
La France, Gloire lyonnaise, Alsace-
Lorraine, Belle Lyunnaisc, Niphetos, Empe-
reur du Maroc, Reine Marie-Henriette, Doc-
teur Grill, Madame Caroline Tcslout, Som-
breuil, Caplain Christy, Antoine Rivoire,
Géant d^s Batailles, Ulrich Bru.nner fils...
Parmi celles plus nouvelles, il convient
de citer, comme comptant dans les plus
belles obtentions récentes : Etoile de Fran-
ce, Lyon-Rose, Soleil d'or, Rei^ie des Nei-
ges, Jftseph Hill, Snrah Bernliard!, Liberty,
Birhmoiid, Les Rn^ati, de mOnio qu'une
quantité d'autres roses de tout premier
mérite, très connues en France et qu'il
.'^rait peut-être fastidieux d'énumérer ici.
Nous devons, toutefoijs, iiiirler des di-
J 0 U E N A L D ]•; S li o S ]<: s
mensionis colossales, invraisemblable, qu'at-
teignent les roses, en Tunisie, et tout par-
ticulièrement à Bou-Nouara.
Nous n'avons jamais vu, ni à Paris, ni
à Orléans où la rose est cependant cultivée
avec plus d'art, plus d'habileté peut-être
qu'en Tunisie, ni nulle part en France,
de l'Oses possédant de telles dimensions ! !
Les coloris sont également souvent plus
vifs, plus nuancés en Timisie qu'en France.
C'est surtout le Ijlanc qui prend ici, vers
la défloraison, des nuances jaunes ou ro-
ses beaucoup plus prononcées qu'en Fran-
ce.
C'est ainsi, par exemple, que nous voyons
constamment en Tunisie, surtout à l'au-
foiiine, la rose « Souvenir de la Malmai-
son » , devenir d'un rose très foncé, ma-
gnifique, au lieu de conserver la couleur
camée qui lui est propre dans le centre
et le nord de la France. Il en est de même
de la rose si connue. Maréchal Niel, qui
revêt ici, la plupart du temps, une cou-
leur jaune d'or très foncéei, celle au moins
du Persian Yrllow.
Les roses rouge-foncé brûlent vite sous
notre ciel; mais, en revanche, les variétés
conime La Bosièrf, Frn.nçiyis Coppée, J. B.
Clarck revêtent, le matin, des tons velou-
tés d'une infinie et d'une indescriptible
beauté, où le cramoLsi, l'amarante et le
pourpre s'allient et se complètent pour le
plaisir des yeux.
Mais, revenons aux dimensions phénomé-
nales que j)rennent, ici, certaines roses.
La Paul Ncijron atteint souvent 20 oeoi-
timètres de diamètre, parfois beaucoup
plus: ainsi en 1V)U8, chez M. Beaunner —
quartier Montfleuri, à Tunis — trois de
ces roses mesuraient, sur le même pied,
chacune vingt-neuf centimètres de diamè-
tre (Je dis 0 m. 29 de diamètre). De véri-
tables pivoines ! ! !
Mildred Graut, Reine des Neiges et
Qïieeji of spain, nous fournissent fréquem-
ment des boutons longs de 0 m. 20 à 0 m. 22.
Quelles que soient les tonnes sous les-
quelles on les cultive, nains, grimpants,
buissons, les Rosiers sont tous de bonne
venue à Bou-Nouara.
Toujours fleuris, ces gracieux arbustes
font la joie et le bonheur de leur proprié-
taire, l'habile rosiériste-amateur et le vul-
garisateur d'horticulture qu'est 'M. Léon
Truelle qui vit lieureux dans ce paradis
terrestre, entre ses fleurs et ses roses.
{A suivre), O. ROMAIN,
Chevalier du Mérite agricole.
Correspondant du Journal drs Roics, en Tunisie.
L'EMPLOI RATIONNEL DES §i,,NGRAIS
Dans la culture des Rosiers. O
{S ni If)
CHIMIQUES
MAGNESIUM
Le magnésium, à l'état de combinaisons,
est très répandu dans la nature.
Le carbonate neutre de magnésium se
rencontre k l'état anhydre : cristalli.sé en
rhond>oèdres, ou amorphe, il constitue la
giobertiur. On le trouve aussi à l'état de
duhiiiiies — dnlumie proprement dite, et cal-
caire dolomitiquc — c'est-à-dire sous forme
de carbonate double de chaux et de magné-
sie.
(V) \'tiu- Jouriiid de.s Roses, 1912, jiagcs 173 otIDO;
1913, pa?e 16.
Le magnésium existe encore dans la na-
ture sous fiirme de Fluorure (sellaïte), d'Hij-
dro.njde (Rrucite), de phosphates (Wagneri-
te, Bobierrite), d'O.njde.i (Magnésie), de sili-
cates (Magnésite), etc.
Bien qu'abondtmunent répandue, la ma-
grnésie est cependant beaucoup plus rare que
la chaux dans les terres arables; elle se ren-
contre surtout dans les sols, à l'état de car-
bonate et de silicate. Sous cette dernière
forme, elle est surtout abondante dans les
terres dites M'agnésienncs, telles que celles,
notamment, qui dérivent des Micachistes,
dos Serpentines, etc.
JOURNAL DES ROSES
33
Le rôle de la magnésie dans l'alimenta-
tion des ri>siers n'a été étudié que depuis
jieu de temj)S et de nombreuses expériences
restent à faire pour que nous soyons fixés,
d'une façon certaine, sur son importance
exacte.
Toutefois, il résulte d'expériences, notam-
m'ent de celles que nous avons faites per-
sonneUement et que nous poursuivons, ex-
périences dont les résultats ont été publies
dans le Journal drs Roses de février 1912,
que la magnésie joue un rôle utile «t cer-
iai7i, dans l'alimentation des Rosi-ers. Du
reste, les Roseraies établies dans les ter-
rains reposant sur des roches dolomitiques
en donnent la jireuve, {lar leur très grande
végétation.
D'après M. Truffaut, les cendres des ro-
siers contiendraient jusqu'à 18.25 % de
leur poids de magnésie.
D'analyse personnelle, les rosiers, à l'état
vert, renfermeraient seulement 2,1G % de
magnésie.
Ces deux chiffres démontrent l'importan-
ce de l'action considérable que doit avoir
la magnésie sur la végétation des rosiers,
action que des expériences ultérieures dé-
montreront certainement.
Nous avons vu que les feuilles puisent
dans l'air l'acide carbonique et une partie
de l'oxygène et de l'azote fixés par les vé-
gétaux
Ce sont les racines qui puisent dans le
sol les éléments fournis par celui-ci, élé-
ments que nous venons d'étudier sommai-
rement.
Pour l'intelligence de ce qui va suivre, il
n'est pas inullle que nous oxaniiiiinns, suc-
cintemeiit, la structure des racines et leur
mode d'absorption.
Les racines s'enfoncent dans le .s<j1 par
une croissance longitudinale, ou, plus
scientifiquement, par ahoinjciiinil subter-
minal.
La racine i)rincipale, ou pivot, se subdi-
vise en racines secondaires, lesquelles don-
nent naissance aux racines tertiaires, etc.
Toutes ces racines se tenninent par des
radicelles ou fibrilles dont l'ensemble cons-
titue le chevelu, chargé de fouiller le sol
dans tous les sens, pour y puiser les sucs
nourriciers.
Les fibrilles sont terminées par un or-
gane protecteur, de nature cornée, qui por-
tait autrefois le nom de sponyiole, alors
qu'on supposait qu'il absorbait les liquides
à l'instar d'une éponge, mais qu'on nomme
coiffe, pilcorliize ou yiioriiize, depuis qu'on
a reconnu que son rôle est, au contraire, de
servir de bouclier: et de permettre la crois-
sance longitudinale de l'extrémité de la fi-
brille qu'il protège.
C'est donc presque immédiatement au-
dessus de la coiffe que se trouve la fibrille
dont l'épidenne est en partie couvert de
poils très fins et très nombreux, nommés
poils radicaux.
Ces poils s'insinuent entre les moUécules
du sol, pour y puiser les sucs nourriciers
en dissolution dans les eaux, retenues par
capillarité.
Les poils radicaux sont constitués par des
cellules parenchymateuses de formes et de
dimensions variables, formant un filtre
d'une finesse extrême qui ne laisse passer
que des liquides absolument parfaits.
La finesse de ces filtres naturels est telle
que les matières colorantes même ne peu-
vent les traverser, si parfaite qu'en soit la
dissolution.
Seules, les solutions contenant des quan-
tités infinitésimales d'éléments nutritifs sa-
lins jieuveut être absorbées et entraînées
dans le végétal, où elles portent les élé-
ments nécessaires à la constitution succes-
sive de ses divers organes.
(.1 suivre) ■ COCHET - COCHET.
34
JOUE N AL DES ROSES
CHRONIQUE
LORTICOLE
rENERALE
POMMAlIiK : Météorologie. — Kleclions à la Société Natioiiali' d'Hortipulture de France. — Ueverdissement des
lilanics jaunies. — Arbres et arbustes nouveaux ou peu connus (suite).
Météorologie : ce que fut décembre
1912. — La pression moyenne est supérieu-
re de 2° à la normale, et la température
moyenne est en excès de 2°, 8.
Insolation : Durée possible, 256 heures;
durée effective, 79 h. 5 en 17 jours; rapport,
0.31,
Pluie totale du mois : -ii ""> 2 en 38 h. 8
réparties sur 16 jours de pluies.
{Observatoire du Parc Saint-Maur).
Elections à la Société Nationale
d Horticulture de France- — La
Société Nationale d'Horticultur© de Fran-
ce, réunie en assemblée générale, vient de
procéder au renouvelleraent de son bureau.
Par suite des élections qtii ont eu lieu,
celui-ci se trouve ainsi composé pour l'an-
née 1913 :
Président : M. Viger.
1" Vice-Président : M. Truffant All>ert;
Vice-Présidents : MM. Cayeux, Durand-
Vaillant, Opoix, Vacherot J.
Secrétaire ijéiicral : M. Chatenay Abel.
Secrétaire générai-adjoint : M. NomJjlot
Alfred.
Secrétaires : MM. Loizeau Auguste, Mar-
tin-Lecointe, Rouhaud, Thiébaut Emile.
Trésorier : M. Février Albert.
Trésorier-adjoint : M. Clément Gaston.
Bibliotliéraire : M. Gibault Georges.
BibUothécairc-adjoint : M. Tesnier.
Re verdissement des plantes jau
mies. — Voici une communication de M.
L. Godde à la Société Nationale d'Horticul-
ture de France (séance du 27 juillet 1911) :
" Prendre :
Sulfate acide de potassium (hi-snlfnte de
potasse du commerce), 300 grammes.
Faire tondre dans 5 à 600 grammes d'eau.
Prélever le tiers environ de la solution et
la saturer avec une dissolution de gaz am-
moniac (alcali volatil du commerce) ajoutée
progressivement.
La saturation est complète quand, à l'ad-
jonction d'ammoniaque, il ne se produit
))lus de dégagement de chaleur.
Mélanger les deux parties de la solution,
celle réservée et celle saturée, et compléter
avec de l'eau le volume de 1 litre.
On obtient ainsi un liquide susceptible
de fournir un hectolitre d'eau d'arrosage à
environ 3 grammes.
Donner en arrosage au pied des plantes,
à trois ou quatre jours d'intervalle, jusqu'à
ce que l'effet commence à se produire.
Il est indispensable d'opérer alors que la
sèvei est en mouvement, jHiisque c'est elle
qui doit porter dans toutes les parties du
végétal l'agent du reverdissement. L'ammo-
niaque ajouté à la solution a pour but d'en
activer la circulation.
Le reverdissemeiit est d'autant plus ra-
pide qu'on a affaire à des végétaux dont
la sève circule avec le plus d'activité.
Pour la vigne un seul arrosage suffit gé-
néralement. 1)
L. Godde.
*
* *
Arbres et Arbustes nouveaux ou peu
CONNUS (suite).
35. P.UBUS CANADENSIS Liuué : R. MlU.SPAU-
CHii Britton ; R, Amaiui.is Ulanchard. [lio-
tanical Magazine 1909. pi. 8264).
Arliuste dressé ou presque dressé, de 1
mètre 80 à 2 mètres 15 de haut, à branches
inennes ou rarement garnies de quelques
épines, arrondies, un peu épaisses, brunes;
les jeunes pousses sont légèrement pubes-
centes. Les feuilles à pétioles glabres sont
composées de 3-5 folioles ovales ou ellip-
tiques-ovales, pointues, bordées de dents
nombreuses, régulières aigiies, glabres sur
JOURNAL iJES KOSES
;io
les deux faces; les folioles latérales sont
sessiles et la terminale nettement pétiolée;
les stiijules sont linéaires, acuminées. Les
Heurs larges de 2-3 centimètres à étamines
nombreuses, à pétales blancs, obovales, à
sépales deltoïdes, ovales-acuminées sont
supportées par des pédicelles grêles, pres-
que pubescents, garnis à leur base de deux
bractées lancéolées oblongues, aigiies, lon-
gues 'de 7-8 millimètres; elles sont réunies
en racèmes lâches longs de 6-8 centimètres
qui ijaraissent en juin à l'aisselle des feuil-
les dès rameaux de l'année précédente.
Cette ronce est répandue à l'état sponta-
né depuis le Canada oriental, les terres éle-
.vées de la Nouvelle Angleterre, des Etats
de New-York et du Micliigan jusqu'aux
montagnes de la Caruline du Nord. Elle
n'est entrée dans les jardins qu'au commen-
cement du XX' siècle quand elle fut cultivée
par le professeur Sargent à l'Arnold Ar-
boretum et c'est de ce dernier établissement
qu'elle est parvenue en 1902 au jardin de
Kew. Elle prospère dans tout sol ordinaire
et ne demande d'autres soins que de suppri-
mer les tiges qui ont fleuri l'année précé-
dente.
36. Hydrangea ciserea sterh.is.
Variété qui a prescpie toutes ses fleurs
agrandies et stériles; elle est probablement
originaire de l'Obio (Etats-Unis) et était
cultivée, en 1908, chez E.-Y. Teas, de Cen-
terville, dans l'Indiana.
37. ILEX CREN.\TA .MlCROPHYLr.A.
Forme dont les petites feuilles sont ellip-
liques ou étroitement elliptiques, mucro-
uées-aigiies, crénelées et dentées en scie.
Elle est originaire du Japon et était cul-
tivée en 1908 à l'Arnold .\rboreitum.
38. Rhouodendron Coombense, Hemsiey {Bo-
tanical Magazine (1909, pi. 8280).
Arbu.sto nain, très branchu avec les ra-
meaux florifèrea un peu grêles écailleux.
Les fouilles persistantes, éparses, à pétio-
les longs de 3-i millimètres, coriaces, oblon-
gues-lancéolée«, longues de 31-37 millimè-
tres, terminées en pointe courte et aigiie,
à base cunéiforme ou un peu arrondie,
Mint d'abnnl (•(■iiillouses sur les .deiux faces,
puis deviennent glabrescentes et vert foncé
en dessus, pendant que les écailles persis-
tent nombreuses sur la face inférieure qui
est vert pâle; les nervures sont peu visi-
bles. Les fleurs sont réunies 3-4 à l'extré-
mité des rameaux avec le pédicelle grêle
pouvant atteindre 1 centimètre de longueur
et très écailleux; le calice est à lobes très
courts et arrondis; la corolle pourpre-pâle
est campanulée, large de 3-4 centimètres,
à lobes ovales, obtus, légèrement recour-
bés; les étamines au nombre de 10 sont
alternativement longues et courtes avec les
filets velus à la partie inférieure; l'ovaire
à 5 loges est très écailleux; le style plus
long que les étamines est légèrement velu
à sa partie inférieure.
Cet arbuste qui a fleuri en 1907, chez
JNl.M. Veitch et flls, de Chelsea, s'est trou-
vé dans les plantes provenant des graines
qui leur avaient été envoyées de Chine,
jiar leur collecteur, E.-H. W'ilson.
39. BuDDLEiA NIVEA Duthie [Kew Huile tiv,
1910, p. 392).
.^rbuistei remarquable par le tomentum
épais et laineux qui couvre les jeunes pous-
ses et la face inférieure des feuilles et qui
est d'autant jilus blanc que ces organes
sont plus jeunes. Les feuilles sont ovales-
lancéolées, dentées en scie, longues de 10-25
centimètres et larges d'environ 3-10 centi-
mètres. Les fleurs poun^res sont cachées
par le calice laineux; elles paraissent en
août; elles forment des inflorescences com-
posées par la réunion de trois pànicules
terminales longues de 15-20 centimètres et
larges de 25 à 37 millimètres, auxquelles
se joignent de plus petites pànicules nées
sur les branches axilaires; la partie supé-
rieure des rameaux forme ainsi une énorme
inflorescence branchue longue de 45-60 cen-
timètres.
Cette espèce croît sur les pentes des mon-
tagnes du Setchuen occidental à ime alti-
tude de 2.100 à 2.400 m., ou E.-H. Wilson
Ja trouva, vers 1903 et envoya des graines
à MM. Veitch rpii depuis l'ont vue fleurir
dans leur iirpinière de Coombo N\'ood. Le
jardin de Kew, en 1908, en reçut des grai-
nes de l'Université de Ilanard, qui les
tenait dr\ son colloctenr dans la Chine cen-
trale, E.-H. Wilson (le mémo qui avait en-
30
JOUllNAL DES EOSES
vuyé les graines en 1902). C'est un arbuste
de croissance rapide qui en deux ans de
semis atteint 1 m. 80 de liauteur.
40. ViBURNUM TlNUS MACROPHYLLUM.
Variété dont les feuilles dépassent 15 cen-
timètres de long sur 8 centimètres d& large.
Les inflorescences -sont une fois plus larges
cjue celles du type avec des fleurs rougeâ-
tres, elle est originaire de l'île de Corfou.
41. Betula Maximowiczii Regel (Botani-
cul Magazine, lOlU, pi. 8.337).
.4rbre atteignant quelquefois une liauteur
de 30 mètres avec un tronc d'un diamètre
da 50 centimèti'es à 1 mètre. L'écorce pa-
pyracée est grise; les jeunes rameaux sont
glabres avec l'écorce brune où s.e voient
quelque.s lenticeJles. Les feuilles à pétioles
glalu-es, très grandes, de 8-15 centimètres
de long sur 6-9 de large, très ovales, cour-
terîient et brusquement acuminées, à base
très cordiforme, à bords profondément den-
tés-incises, sont vert brillant en dessus
avec une légère pubescence qui disparaît
lapidenient, glabres en dessous à l'exception
des nervures; les nervures latérales se ter-
minent dans ime dent beaucoup plus lon-
gue que les autres. Les chatons mâles réu-
nis plusieurs à l'extrémité de rameaux
courts sont cylindriques, longs de 8-12 cen-
timètres avec des bractées arrondies, cour-
lemcnt ciliées et quelques glandes sessiles.
Les c hâtons femelles au nombre de 2-4 sont
disposés en racèmes lâches, étroitement
cylindriques, de 1 centimètre de diamètre
environ sur 3 centimètres de long et même
parfois, 4-8 centimètres, quand ils portent
des finiits avec des bractées glabres à l'état
adulte. Les fruits sont des nucules de 2 mil-
limètres de long garnies de deux larges
aile®.
Cet^ arbre s© rencontre en Mandchourie
et au Japon; dans ce dernier pays, il fut
d'abord découvert dans l'île de Jézo par
le voyageur russe Maximowicz et sui" le
mont Nikko, par le docteur INIayr. Il fut
introduit dans les cultures par M. J.-H.
Veitch qui, en 1888, envoya, de Jezo, des
graines en Angleterre, lesquelles servirent
à le Tépandire dans un certain nombre
d'établissemients de ce pays.
42. LONICERA Ferdinandi Beissneriana.
Dans cette variété, les feuilles des bran-
ches sortant du collet dépassent 20 cent.
die longueur sur 5 centimètres de largeur;
elles sont ovales ou légèrement cordiformes
à la base, puis se rétrécissent à partir du
milieu en une pointe aigiie. Les feuilles
des rameaux florifères ont à peine la moi-
tié de ces dimensions. Les fruits mûrs
sont rouges et charnus.
Cette variété originaire du Chen-si (Chi-
ne) était cultivée, en 1908, chez L. Beissner,
de Bonn (Alliemagne).
(A suivre). F. Tesnier.
COCHET-COCHET.
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37' ANNEE l=r MARS 1913 N° 3
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* (ROSA INTER FLORES)
i
REVUE D'ARBORICULTURE ORNEMENTALE
Publtcatioit illen^uelle î^peciale
FONDEE PAR
l MM. SciPioiv COCHET, Pierre COCHET, Horticulteurs-Rosiérisles
t et Camille BERNARDIN
4 piiii.ii:i; sors la iinii;cniis' iif.
l COCHET-COCHET. Horticulteur - Rosiériste
♦ à Coubcrt (Seine-et-Marne) (France)
« RÉDACTEtr. K\ CilEF-PROPr.IÉÏAir.E
4
* AVEC LE CONCOURS ET LU COLLABORATION
l DE ROSIERISTES ET D'AMATEURS DE ROSES
l de France et d'Etranger
4 Téléphone n" 11
l
!
l SOMMAIRE DES ARTICLES l
J Chronique des Roses. — Dans les Rosiers ; En Mars. — Rosiers nouveaux mis au cotnuierce en lOl.i (suite). '
ô Le Rosier tians les cinq parties du monde (suite) : Une Roseraie d'Amalcur, k Lunéville. — L'biver 1912- 6
î 1913 et la Végétation. — Rose Gru.is an Dresde» (liybride de thé). — Hhmuiaf;c ù a Rose (poésie). — *
? Le Soufre : son Action, son Utilisation. — Chronique horliiole générale. j
* Planche coloriée : I'.osk ; CIIUSS AN DRESDEN IIvduihk [ie tiik),
9
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ÉTABLi:SSI£EI!T HORTISOLE
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HoFticulteur-Péiiiniériste-RosIériste
A SUISNES, par Grisy-Suisnes (Seine-et-Marne)
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NOUVELLE CLASSIFICATION DES ROSES (Crépin) 0 60
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L'ART DE GREFFER (Cil. Raltet) 4 fr,
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GREFFE ET TAILLE DU ROSIER (Cil. Ballet) 1 50
LE CALENDRIER DU ROSIERISTE, (P. Pli. Petit-Coq de Corbehard)
seconde édition revue et corrigée 1 fr.
LES ROSIERS, par Cochet-Cochet et S. Moltet, un volume 350 pages
et 70 gravure;*, 3' édition revue et corrigée 3 fr.
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face de Frédéric Masson 2 50
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JOURNAL DES ROSES
(Rosa inter Flores)
ET
REVUE D'ARBORICULTURE ORNEMENTALE
1- MARS 1015
Chronique des ^oses
LWI^ARY
NEW YORK
SOTaMCaL
QAK&bN.
SOM.MAII'iK : Poésie. — Xccrologie. — Prix dos Piosos e( llciiis iiililiciclles lr,iii(;ais(.'5 dans la lOgioii do Chicago.
— C.oiiciiiirs international de Pioses à Bagatelle en 1913-1914. — L'Exposition de lioses de lioskoop (llullande).
— Distinctions Imnorifiques. — Le NVII" Congrès des Amis des l'ioses.
Vn sein d'nne fleui'. tour à tonr
l'ne heureuse image est placée;
Dans le Myrte on croit voir l'amour.
Un souvenir dans la pensée ;
La' paix se peint dans l'Olivier;
L'espoir dans l'Iris demi-close ;
La Victoire dans un laurier;
Lne Tenime] dans une rose.
Dui'.vrv.
Nécrologie. — Xous apprenons avec
douleur la mort de notre excellent et ai-
maliie collaborateur, M. LEBRUN Adonis-
Virgile, décédé .subitement à Lille, le 9 fé-
vrier dernier, dan.s sa 76' année.
Airn ni^t passionnément les Roses, M. Le-
brun occupa, ptiidant plus de 30 unnéts,
les loisirs que lui laissaient ses fonctions
de trésorier de la Caisse d'épargne, à la
culture des Rasiers.
Lorsqu'il abandonna ses fonctions, pour
raison de santé il y a 6 ans, il créa une
jolie petite roseraie et se consacra entière-
ment à la Rose qu'il cxiltiva et chanta
comme il l'aimait, c'est-à-dire avec pas-
£ion.
Nos lecteurs ont lu avec plaisir ses belles
poésies que \p Journal des Roses publiait
mensuellement.
T,.n,L- XXX\1L
Ce numéro contient sa dernière pièce de
vers et ce cbant suprême a pour titre ;
Hommage à la Rose !
M. Lebrun nous adressait ses poésies
avec une remarquable ponctualité. Souf-
frant d'une uffection cardiaque dont il
soupçonn»iit ])rol)ublemenf la gravité, il
nous écrivait deniièrement : » Si le 15 d'un
mois vous n'avez rien reçu, c'est que vous
ne devrez jamais plus rien recevoir die
moi.. »
Ce 15 est aVrivé.
La mort a porté le deuil et la désolation
daiîs oeite famille unie, dont le chef adoré
disait dernièrement son bonheur et la réa-
lisation de ses vœux, en rappelant le Vota,
[ides srquitiir d'(3vide, dans sa poésie « Lks
Vieux ».
Les ans ni le labeur ne les avaienl'Iassés:
Bien (|u'ainoiDdris. les vieux s'aimaient toujours assez
Pour se le dire encore et n'être pas moroses.
Elle, c'est du foyer le bon ange gardien ;
Lni, vit d'un double amour: sa compagne et ses Roses.
Que leur faut-il do plus, puis(i;!'ils sont heureux'? liicn !
M. Ijebrun était président iionoraire de
la Société horticole de Secours mutuels du
Xord et du l'as-do-Calais, vice-président de
1" Mars 191).
38
JOURNAL DES ROSES
la Société française des Rosiéristes, offi-
cier d'académie.
Nous adrassoiis à sa veuve, à ses en-
fants éplorés, à sa famille, Texpression bien
sincère de nos plus vifs seiitmients de sym-
pathiques Condoléances.
Prix des Roses et fleurs .\ktih-
CIELLES FRANÇAISES UANS LA IIÉGION DE CHI-
CAGO. — Nous extrayons les renseignements
suivants d'un rapport de M. de Saint-Lau-
rent, consul de P'rance à Chicago :
<i Les meilleures modistes de Chicago con-
tinuent à se servir des fleurs frant;aises
que leur clientèle réclame.
Il 11 est vrai que cet article se vend à un
prix iMiaucoup plus élevé que son similaire
américain, mais le public féminin, même
dans la partie ouest des Etats-Unis, ap-
précie fort bien la fmesse et la délicatesse
des nuances du produit qui sort des ate-
liers parisiens. Pour donner une idée des
prix nous citerons les quelques exemples
suivants :
Une touffe de violettes importée se vend
10 dollars, soit 51 fr. 80, et une rose pour
corsiig-e de 4 à 6 dollars, c'est-à-dire de 20
à 31 francs.
D'autre part, une garniture de roses
pour chapeau est tarifîée de ? à 8 dollajrs,
soit de 36 à 41 francs environ.
Les articles américains qui tientent d'imi-
ter les nôtres se vendent à des prix beau-
coup plus modérés.
A part les fleurs destinées à être em-
ployées par les modistes, les grands maga-
sins exposent une variété de fleurs desti-
nées à d'autres usages : des Roses, des
Ijois de senteur, des lilas, des violettes pour
boucfuets de corsage, des traînes de mar-
guerites, de myosotis, de roses pompons
lUihsécs par les couturières pour Vornc-
menlntion des toilettes; des violettes, lilas,
pois de sentem-, iris, roses, etc., destinés
à égayer les voitures électriques générale-
ment conduites par les femmes: enfui, les
roses et feuillages confectionnés en i-ubans
sont ])lus i)articulièrement employés comme
bouquets de corsage et garniture de toi-
lette de soirée.
Tous ces articles sont presque exclusive-
ment français et leur placement est facile.
Concours international de Ro-
ses à Bagatelle en 1913 1914. —
Nous nous emiires-sons d'insérer l'avis sui-
vant que nous recevons de M. le Conser-
vateur des iiromenades de la ville de Pa-
ris :
.l'ai riiiiiiiienr do vous rappeler qu'il y
aura, en 11/13-1914, une présentation de Ro-
ses nouvelles que les producteurs veulent
bien envoyer, avec le nom de la rose et de
l'obteiiteur. Je me" permets devons signaler
à cette occasion les recommandations que
le Jury m'a chargé de faire aux personnes
qui i)iennent part au concours.
1° Les plantes devront avoir été cidti-
vées en pot autant que possible, et être en-
voyées à plusieurs exemplaires — 5 au
moins — à la Roseraie de Bagatelle, avant
le 15 avril, et être accompagnées d'une
notice sur leur origine, leur parenté et, s'il
y a lieu, des renseignements nécessaires
pinir les soins particuliers à leur donner.
Pour les envois pai- chemin de fer l'a-
dressie est la suivante : M. le Conservateur
des Promenades de Paris, roseraie de liii-
gatelle, au Dois de Boulogne (En gare de
N eu i 1 1 y-Port e-Maillot-Paris) .
2° Les rosiers nouveaux [irésentés seront
mis en pleine terre dès leur arrivée à Ba-
gatelle, et resteront en place jusqu'au mois
d'octobre de la deuxième année, afin de
permettre au Jur\' d'en étudier pendant
deux saisons la floraison et la qualité de
végétation.
Veuillez agréer, etc.
Lr Couservateur des promenades :
FORESTIER.
Roses nKCOMPEXsÉES dans les phécédents
CONCOlTtS DE BAG.MELLE.
.\uuée 1907 :
Mi'daillc d'or de Bagatelle : Marifuise
de Sinctij (Pernet-Ducher, Lyon);
Roses classées : Minliinu- Edmond Sa-
JOURNAL DES EOSES
39
blayrollm (Ii(_)iiiiaii-e,Lyoii); Madame Cons-
tant Soupert (Soupert et Notting, Luxçm-
bmirg); ^fl■x Peter Blair (Dickson et Sons,
Irlande).
Année 1908 :
•\Iedaill-e d'or de liagatelle : Rhea Jteid
(E.-G. HiJl, nichniojui, U. S. A.);
Médaille do vermeil du Ministère de
l'Agriculture : Dorothij Page lioberts (Dick-
son et Sons, Irlande);
Médaille de veniieil de la Société natio-
nale d'Horticulture de France : Madame
Seyund-W'eber (Soupert et Notting, Luxem-
bourg);
Médaille d* vermeil de la section des Ro-
ses de S. N. H. F. : Mrs Diidley Cross
^\V. Paul, Angleterre);
Médaille de vermeil de la Société des
Amis d€s Roses : Frau Oberhofgartncr
(P. Laml>ert, Allemagne);
XoTA. — Après 1908, toutes les rnédailles
antres que les médailles d'or de Bagatelle
ont été supprimées.
Armée 1909 :
Médaille d'or de Bagatelle (Roses fran-
çaises) : Lyon-Rose tP^riiet-Ducher), Lyon);
Médaille d'or de Bagatelle (Roses étran-
gères) : Madame Segoiid-Weber (Soupert et
Notting, Luxembourg).
Année 1910 :
Certificat de Bagatelle, n° 1 : MolUj Sliar-
man Crawford (Dickson, Irlande);
Certificat de Bagatelle : Mlle Marie Mas-
curuud (Beniaix, Lyon); Lady Alice Stan-
ley (Mac Gredy, Irlande); Commandeur
Jules Gravereaux (Croibier, Lyon).
Année 1911 :
Médaille d'or de Bagatelle (Roses fran-
i.aLses) : Reauté de Lyon (Pemet-Ducher,
l.yoni;
Médaille d'or de Bagatelle (Roses étran-
gères) : Junkheer J.-L. Moek (Lcenders,
Hollande);
Certificat de Bagatelle, n° 1 : Viscoun-
le.ss Enfield fPemet-Ducber, Lyon);
Certificat de BEiga.telle : May Miller (E. G.
Hill, Riclnnond, U. S. A.); William Sneed
(Dickson, Irlande); Désiré Rergcra (Barbier
et C'', Orléans).
Année 1912 ;
Certificat de Bagate'Ile, n° 1 : Madame
Jules Bouché (Croibier, Lyon);
Certificat de Bagatelle : Frau Margrethe
Mollcr (Poulisen, Copenhague); Orléans Ro-
se (Levavasseur, Orléans).
LExposition de Roses de Bos-
koop illoi.i.ANUE) que nous avons annoncée
dans notue numéro du 1°'' décembre 1912,
s'annonce comme devant êtrectrès brillante.
De nouveau le gouvernement hollandais
a montré l'intérêt qu'il porte à cette expo-
sition : le Ministre de l'Agriculture' de l'in-
dustriie et du Conunerce en a accepté la
présidence d'honneur.
Le nombre des exposants est si grand,
que la commission s'est vue dans l'obUga-
tion d'agrandir considérablement le ten-ain
primitivement destiné à cette expositioii,
afin dei permetttr©, autant que possible, à
tous les concurrents d'y prendre part.
Le rosnrium seul couvrira une surface
de trois mille mètres carrés, tandis qu'une
pergola sera construite sur une longueur
de 200 mètres pour laquelle seront néces-
.saires 3.000 rosiers grimptuits en Heurs.
Dans le rosarium seront placés quelques
niillieiis de rosiers francs de pied et sur
t.igies. 50.000 rosiers et 6.000 rosiers sua-
tiges en 300 variétés, cultivés en pots se-
ront à la disposition du Comité de l'expo-
sition pour entretenir les parterres pendant
la durée de celle-ci. Le fond du rosa-
rium sera fermé par un temple fleuri à la
mode italiemie, flanqué de deux ailes d'une
largeur de 40 mètres et d'une hauteur de
5 mètres. L'un et l'autre promettent de
produire une impression magnifique.
Le programme pour les roses coupées est
lirèt et sera envoyé d'ici quelques jours.
Le concours pour le n" 1 du programme
(variétés nouvelles non encoire dans le com-
merce) sera ouvert aussi aux horticulteurs
hors de Boskoop: le comité invite ceux qui
ont des variétés nouvelles, à bien vouloir
écrire ixiur recevoir le in-ogranmie.
Plusieurs médailles d'or seront offertes
40
JOURNAL DES ROSES
pou.r ce concours. Les rosiériste-s les plus
connus seront invités à être membres du
JuTy.
Noiis rappelons que cette exposition aura
lieu en juillet prochain.
Distinctions honorifiques. —
C'est uvec un giaud plaisir que nous ap-
prenons la nomination au grade d'officier
de l'Instruction publique de M. Huguier-
Truelle, déjà offlcier du Mérite agricole,
depuis le 4 août 1912.
Tous ceux qui, commie nous, connaissent
les mérites du passionné amateur de Roses
de Troyes, et ont pu apprécier les sen-icss
qu'il a rendus depuis un demi-siècle à l'hor-
ticulture et à .sies concitoyens, applaudi-
ront à ces distinctions .si méritées. Nous
adressons à j\I. Huguier-TrueUe nos res-
pectueuses félicitations.
Le XVIÎ= Congrès des Amis des
Roses. Société Française des RosiéristPs,
aura lieu du P'' au 3 juin 1913, à Péri-
gueux; à cette occasion la Société déparle-
incnlalc d'Horticulture cl d'Acrliinatation
de la Dordngne organise une importante
exposition d'horticulture dans laquelle les
rosière tiendi'ont une large place. Cette
exposition aura lieu du 31 mai au 5 juin.
l/Cs i>ei's.ounes qui vimdront exposer devront
.s'adresser avant le 1°'' mai, imiif di' ri-
gueur, à M. I,E CUMTE DE LESTliADK, [jrésl-
deut do la Si>ciété, à Périgueux (Dordogne).
Vuici un extrait du programme de cette
manifestation horticole :
1" Section : I. — Rosiers cultivés en pots.
1" concours : collection de rosiers tige,
100 variétés et au-de.?sus.
2^ concours : cotlection rie rosiers tige,
75 variétés et au7dessus.
3° concours : collection de rosiers tige,
50 \'ariétés et au-dessins.
1'^ concours : collection de rosiers tige,
25 variétés et au-de.ssus.
5" concours : collection de rosiers tige,
12 variétés et au-dessus.
(i'^ concours : collection de rosiers nains,
100 variétés et au-dessus.
7'' concours : collection de rosiers nains,
75 variétés et au-de.si9us.
8° concours : collection de rosiers nains,
50 variétés et au-dessus.
y concours : collection de r.osiers nains,
25 variétés et au-dessus.
10" concours : collection de rosiers nains,
12 variétés et au-dessus.
11" concours : collectiim de nouveautés
mises au conmierce de 1909 à ce jour.
12" concours : collection de 3 variétés
de rosier-s possédant les plus belles Hieurs.
II. — Roses e'n fleurs coupées.
13" concours
et au-dessus.
1-i" concours
et au-dessus.
15" concour.s
au-dessus.
1G° concours
et au-dessus.
17" concours
inédites.
JII. — l'résrii(i(li(ius (irli.sli(iues et rmirour.''
iiinirérus.
18'' concours : Ll's nieiUourfs dispositions
décoratives, en roses exclusivement : .seu-
les ou sur fond de verdure légère; soit par
des gerbes, bouquets, surtout», garnitures
de- vases ou sujets de fantaisiei, laissés à
l'imagination de exposants.
COCHliT-COCHET.
collectiim de 200 variétés
collection; de 100 variétés
collection de 50 variétés
collection', de 25 variétés
cidlectinii de iinuseautés
)ANS LES
OSIERS
Eu Mars. l'nui- ne jjas niius réiiéter,
nous énumerons simplement les travaux à
effectuer en cm mois, renvoyant pour les
détails au numéro du 1"'' mars 1912 :
Teiininer d urgrnce 1 clnnussage des su-
jets greffés.
Tailler les rosiers qui ne l'ont pas été en
févrior.
JOURNAL DES ROSES
Effectuer les dernières plantations de ro-
siers, avec bon paillis sur le .sol, aussitôt
la plantation faite.
Continner les labours d'hiver, avec ap-
I)i)rts de fumier ou d'engrais chimiques ap-
l)ropriés.
Semer les graines de Rosiers et d'églan-
tiers en stratification.
Donner des soins assidus aux Rosière sou-
mis au forçage.
Planter les sujets pour l'écussonnage.
Décacher les rosiers sensDoles aux gelées
iiiuverts à l'automne.
Enlever les ligatures des écussons- posés
à œil doi-mant:
I)T' Prai.inagf. r)ES_ Racines. — Nous nous
(-•tendrons aujourd'hui sur cette opération
qui donne d'excellients résultats, sui-tout
dans les plantations tardiveis.
I.orcju'o]! plante ù rautomne des rosiers
iiu des sujets quelconques pour la greffe
lies rosiers, on peut, sans inconvénient,
liégliger le pralinage des racines; il n'en
est pas de même au printemps, et nous
ne saurions trop recommander aux ama-
teurs die ne jamais planter un rosier au
printemps .sans, au préalable, lui avoir fait
subir cette opération.
Voici en quoi elle consiste : dans un réci-
jiient quelconque, de dimensions appro-
priées au nombre et à la taillie des végé-
taux à [iraliner — seau, baquet, etc. —
■ .Il verse de l'eau avec une quantité de
ti^rre suffisante pour fairei une bouillie très
claire. Si la terre était trop siliceuse on
y ajouterait un jieu d'argile.
Quand cette bouillie a acquis la consis-
tance appi-oximative de la pàtiB dont on se
sert, en cuisine, pour faire les crêpes, on
y ajoute un peu de terreau de couche, ou
mieux, àe\ la bouse de vache et on mélange
intimement le tout.
Au moment de la plantation, on plonge
les racines dans cette' bouillie dont une
mince couchei adlière fortement aux parties
du végétal avec lesquelles elle a été en con-
tact.
'Miise, en terre immédiatement, les racines
adhèrent à leur four au sol, font corps
avec lui, grâce au pralinage.
On augmente considéraljlement les chan-
ces di9 succès, par ce procédé d'une grande
simplicité. On doit agiter fréquemment la
biiuiine, pour éviter le dépôt, au fond du ré-
cipient, des maitières solides. Il faut avoir
grand soin de ne pas ajouter à la bouillie
formée d'eau et de terre, une substance sus-
cejililile de brûler les racines.
I! faut donc s'abstenir d'employer, en
trnji grande quantité, du purin, de la co-
iomhine, etc., etc., ou autre engrais excel-
lent et remplaçant avantageusement la bou-
se de vache lorsqu'il n'est ajouté que très
modérément à la bouillie, mais fort nui-
siljle si on l'y mélange en trop grande
proportion.
C'est pourquoi nous préconisons l'emploi
de la bouse de vache qui ne présente au-
cun inconvénient et donne de très bons ré-
sultats.
COCHET-COCHET.
lOSIERS
3j0UVEAUX
IIS AU
(SiiiU-)
.OMMERCE EN 1913
fi)
Notre aimable confrère, M. Pernet-Dij-
cher, rosiériste à yenissieux (Rhône), met
au commerce à partir de ce jour, 1" mars
1913, les nouveautés ci-après :
'MLUiWMERE (Pernetiana). — Issu de
variété inédite x Lyon-Rose. Arbuste de
Voir Journal des Roses 1913, page i6. Nous rappelon^
c]ue les (lesdiplkins que nous publions, sont celles îles
dhlenleiirs.
graude vigueur à rameaux ériges: fcuiUngc
vert clair; aiguillons nombreux et peu sail-
lants; bouton de fo'rme allongée porté par
un fort et long pédoncule, rouge corail
carminé; fleur très grande, pleine, en forme
de cr)upe allongée, d'un riche coloris rouge
crevette nuancé de jaune au centre, l'ex-
trémité des pétales rose carminé. Florai-
son continuelle.
42
JOURNAL DES EOSES
Cette superbe nouveauté, très remarquée
à rexposition de Londres, de 1912, se rap-
proche coniîîie coloris de Lyon-Rosc; mais
elle a sur cette dernière l'avantage de pro-
duire des f1;eiuTs d'une fomie plus gracieuse
encore et plus légère; l'ai'buste est d'une
rusticité aljsolue. C'est une des plus jolies
roses de la race des Pemieitiana.
CISSIE EASLEA {Pernctiana.). — Arbuste
très vigoureux, à rame^aux droits; feuillage
vert bronzé; aiguillons assez nombreux et
saillants; bouton ovoïde, nankin rougeàtre
ombré d's carmin vif: fleur très grande,
pleine, globuleuse, coLo,ris jaune safran
clair, centre camiiné, passant au jaune de
Naples à la défloraison. Excellente rose de
jardin ei d'exposition.
Issue de Madame Mêlante Soupert x
Tiuyon d'Or.
MADAME THEQDOP,E DELACOURT {Hy-
bride de thé). — Arbuste très vigoureux, à
rameaux buissonnaiitsi; feuillage vert bron-
zé rougeàtre; aiguillons inégaux et sail-
lants; bouton long, rouge grenadine; fleur
grande, a.ssez pleine, globuleuse, coloris
sainnon rougeàtre nuancé de jaune clair.
Excellente rose de jardin d'une floribun-
dité généreuse et d'un coloris recherché.
Issue de variétés inédites.
MISTRESS T. HILLAS {Hybride de Ihé).
— .\rbueto de grande vigueur, à rameaux
longs et érigés; feuillage vert bronzé; ai-
guillons assez nombreux et saillanits; beau
bouton long, jaune de chrome moyen; fleur
grande, pleine, en foi-me de coupe, allongée,
beau coloris jaime de chrome pur sans
antre nuiance.
Issue de variétés inédites.
Exoellente rose de jardin; cette nouvelle
variété, d'une robuste constitution, sera très
appréciée pour l'élégance de ses jolies
fleurs.
(A suivre)
PAPILLON.
E fesiER DANS LES ÊnQ JaRTIES DU ffloNDE
(ï
(Suilc)
-^-
UNE ROSERAIE D'AMATEUR A LUNEVILLE
Il y a près '''un an, je faisais b voynee
de Saverne à Lunéville pour visiter la rose-
raie de M. Gauce, ancien notaire à Bbi-
mont, retiré à Lunéville.
Limité dans ses moyens par un emplace-
ment plutôt restreint, six ares environ, M.
Gauce a pu cependant créer une petite mer.
veille. Tous les murs, élevés de trois mè-
tres et le treillage qui les surmonte sont
palissés de rosiers; nous y voyons succes-
sivement : Turncr's crimson Rambler, Jdn
Ctemm, y.éphirine Drnuin, Griis.K an '/.a-
hern, Lenrhfstern, Dorothy Perkins, Af/lain,
.\ugenselirin.
Six arceaux, artistement di-spnsés, sont
d'un très heureux effet. Du fil de fer relie
ces arceaux entre eux, et les belles varié-
tés comme Rvbin, Timer's crimaon Ram-
her, Tau.fendsclinii Aghihi et (iniss an Za-
bi-rn, vous donnent l'illusion das magni-
fiques installations qu'on ne rencontre que
dans les grandes rosei-aies.
Cin(i grands massifs babileiiiient i>lacés
donnent au jardin de M. Gauce un cachet
tout paiiiculier. Le premier isurtout est
merveilleux; nous y trouvons une ligne de
Louise Walter, un^e' autre de Mildred Grnnt,
une troisième de Phnrisaër, une quatrième
de Prince de Iltihjarie et enfin, une cin-
(piièn)e de*Général Mac .\r!hur. Une ligne
die rosiers variés à demi-tige forme le fond
de ce massif. Dans les autres corbeilles
nous Irouvons des rosiers nains, à demi-
tige et à haute-tige dv toutes nuances.
M. Gauce possède l.?00 rosiers dont 500
variétés choisies (larnii les jilus belles.
JOURNAL UES ROSES
43
C'est en venant, il y a quatre lUis, visi-
ter ni)tfe jardin des roses de Saveme que
mon ami me fit part de ses projets.
Il était ravi de trouver cliez nous un si
\aste emplacemient, de si belles variétés et
Lin aussi grand nombre de Rosiers; aussi
M. Gauce est un amateur des plus pas-
sionnés, il aime les rosées et s'adonne corps
et ànie à leur culture; je suis heureux
comme fondateur de la Société des Amis
des Roses d'Alsace-Lorraine, de lui adres-
ser, ici, mes plus sincères félicitations.
\'uc- d'une pnitic de la Kobcr.iie de M. G.VUCE, à LunkvillK.
l'.'pai-lait-il à l.unéville le carnet rempli <k'
notes et bien décidé à mettre, séance te-
nante, son projet à exécution. En effet,
deux mois après je recevais de lui une
Icingue lettre me priant de lui clxoisir quel-
ques centaines de rosie.rs et de l'inscrire
(imnie niembi'e de la Société des Amis
ili-s Roses (VMsncc-Lorrainc. A notre ex-
|...slti'iii (le 1011, M. Gauce fit très bonne
li'^ure iiarmi l"s rosiérlstes éminents de
ii'>tre jiiiy.
La création d'une aussi intéressante ro-
seraie dans un espace restreint, oontiient
un en.Sieigneinent : elle démontre, une fois
de plus, la po.ssibilité pour tout amateur
de roses qui poissède un petit jardin, non
seulement de réunir ime superbe collection
de rosiers, mais encore de produire un
grand effet décoratif n'ayant rien à envier,
toutes proportions gardées, aux roseraies
les plus réputées.
Louis WALTER.
/>■■
''HIVER 1912-1913 ET LA A^ÉGÉTATION
L'Iiiver exceptionnellemeint doux et bu-
niide que nous traversons, a déterminé
dans les plantes les plus variées, une sorte
d'offolement da.ns la végétation, produisant
un dévelopttement anormal des pousses
une floraistin intempestive et une véa^^fn-
tion contiue. Certaines plantes à l'étnt ''i-
bitiK'l de repos de cette saison pnr suite des
gelées de novembre, ont continue do pous-
ser normalement donnant ainsi leurs pro-
duits à 'contre-saison.
C'est ainsi qu'un iioirier iilaiilé voilà
trois nns dans un jardin à .-Mençon, est
actuellement (13 janvier 1913) en pleine
floraison et, ce qui est le plus extraordi-
naii"-:, les premières fleurs se smit épa-
44
JOUENAL DES ROSES
liouies le 24 décembre 1913. On ne voit
{KTS souvent de poiriers en fleurs à Noël.
Nous avons soiis les yeux un rameau por-
tant deux bouquets ayant cbacun trois
fleurs entièrement épanouies et de nom-
breux boutons prêts à ouvrir. L'arbre (un
(Passe-Crassane) préseiit.e tous ses bour-
geons fruct.ilèrrQS, leit ils sont nombreux, aus-
si avancés. Cette variété ouvre généralement
ses fleurs au commencement d'avril.
Cette floraison anormale nous a paru in-
téressante à signaler. Ce- fait ne doit pas
être isolé : on nous signale un poirier
Doyenné d'Alencon qui portait quelques
fleurs épanouies le 2 janvier. Le 11 nous
avons vu dans un jardin un i)<)i,rier de la
mèniiei variété portant de mimlir-eux lioutons
prêts à ouvrir. Cette variété à floraison
assez précoce n'ouvi'e généralement ses
fleurs que fin mars. Ces arbres sont des
pyramides en plein carré non abrités.
Qu'adviendra-t-il de cette floraison et du
départ hâtif de la végétation ?
Il est à craindre' qu'u,n refroidissement
subit de la température ne détermine un
ari'êt brusque de la végétation, qui aurait
jinur résultat d'occasionner la mort, sinon
totalei des arbres mais le dépérissement
des branches fruitières.
Certains arbustes : Clcmatis .Jach-mainii,
ont des pousses de 10 à 15 centimètres de
longuieur; leis Pivoines en arbre, développent
leurs bourgeons et montrent leurs boutons;
lesquels la plante étant très sensible au
froid seront certainement atteints et dé-
tniits par les gelées tardives. Les I.iins
ont les leurs fortement avancés, les Rosvrs
Polynritlia, Bnigali>, Thé, etc., n'ont lias
cessé de végéter et développent leurs jeunes
pousses garnies de boutons prêts à éjia-
nouir. La variété Madame Norbert Lrvavas-
srur porte des boutons prêts à ouviir. I.e
Pr'midn CrandifUira a commencé à flenri;
en décembre et est actuellement eu jjleine
floraison, ainsi que le Perce-Neige. La Fi-
caire (\nanouit ses fleurs. \,'Ur\lobnrc hij-
bridr est bientôt délleuri. I.a Pàquierette
à fleurs doubles à de nombreux capitules
épanouis, beaucoup sont déformés. Le Pseu-
do-Narcisse (Porjon), montre ses boutons
dont quelques-uns sont même fleuris. Les
choux montent à graine dépassant ainsi
de lioaucoup l'époque normale de leur vé-
gétation.
Par suite de ki clémence de la tempéra-
ture les limaces grises et noires sont ex-
traordinainement nombreuses et vigoureu-
ses : c'est par milliers qu'on les lencontre,
aussi les laituies d'hiver sont-elles à peu
près entièrement dévorées et seront très
rares au printiemps.
Le 5 septembre 1912, nous signalioriis un
pommier égrasseau en pleine floraisoni' ces
fleurs fécondées, ont donné naissa-rice â de
jeunes fruits qui, favorisés p«r la. clémence
dei la saison, se sont développés normale-
ment et atteignent actuellement 1 cent, i
et plus de diamètre.
Ces cas anormaux de floraison et de fruc-
tification sont intéressant:s à s.ignaler aujç
amateurs d'horticulture (Alençon, le 13 jan-
vier 1913. E. L.).
La température restant douce il nous a
laru intéressant de continuer notre enquê-
'e. Les notes suivantes contiennent les ren-
seignements quisi nous avons pu nous pro-
•urer entre le 30 janvier et le 8 février.
Ainsi que nous le disons plus haut, cer-
aines plantes qui généralement sont au re.
jos à la suite des gelées de novembre et
restent dans cet état jusqu'au réveil de la
v'égétation en mars, ont continué de s'ac-
.roitre d'une façon normale, l'artichaut, qui
ors d,:s premiers froids demande à être
ijntté o>i couvert, a les feuitles intactes,
.naucoup de pieds ont donné naissance à
deis tiges portant 2 ou 3 têtes dont la cen-
trale atteint parfois 6 à 10 centimètres de
liamètre; l'oaeiille continue à pousser et ses
feuilles sont fraiqhes et vigoureuses connue
au mois d'avril; la ciboulette, générale-
ment complètement disparue à celte époqur.
rentrée en terre, a présentement des feuii-
'es de 12 à 15 centimètres de longueur. Les
'houx verts, pancaliers, de Bruxelles, etc.,
les navieits montent à graine; la mâche
commence à développer ses tiges florales.
L'herbe de prairie est v'goureuse et verte,
les Agrostis sont en fleurs.
Des arbustes considérés comme à feuilles
caduques ont continué leur végétation et
conservé leurs feuilles do l'automne qu'ac-
JOURNAL DES ROSES.
COUBERT iSeine-4-IVIarNeI FRANCE.
1 MARS 1913.
GRUSS AN ORESOEN (Hybride de Thé)
(Robert Turke 19121
JOUENAL DES ROSES
45
compagneiit maintenant des pousses et des
feuilles nonvellement développées; le clia-
niœcerasus xylustemon pousse conuiie en
pleine saison et développe ses fleurs odo-
rantes; il en est de même du Loiikera sem-
pervirens; le Cobea scandens est vigoureux :
les tig'es s'allongent, les fruits groississieiit
et les feuilles sont amples et d'un beau
vert. Le Vibumuni tinus (laurier-tin) a
une floraison luxu.riante; le laurier-p'almie
développe ses grappes de fleurs blanches;
le Laurier-sauce (Laurus nobilis) est en
fleurs. L'Aucuba masula dnnnie actuelle-
ment se.s thyrses verdàtres, l'ajonc (Ulex
Europœus) est en jileine floraison. L© Da-
phné lureola est en fleurs depuis décem-
bre. Le mahonia aquifolia, le Ruscus acu-
leatus, également fleuris dejiuis fin janvier.
Le Prunus Pissardi est épanoui depuis
Le 15 janvier; le P. myrobolan est égale-
ment en fleurs, la Ronce Ru bus cœsius
porte également des fleurs prêtes à. ouvrir.
Certains aj-bustes à feuflleis per.si.stantieis :
Evonymus Japonicus et ses variété®, végè-
tent et s'allongent ainsi qu'ils font en avril;
le Buxus sempervirens lest en fleurs. Cer-
tains résineux, Taxus baccata, Chamsecy-
paris, Biota orientalis, Juniperus 'Virginia-
na, etc., ont leurs chatons mâles complète-
ment en fleurs. Le 3 février nous avons
trouvé un jeune /E.scuhis lli|i|i(icastan\im.
dont les feuilles sorties du bourgeon déve-
loppaient leur limbe; l'Ulmus campestris,
cfuelques pêchers et abricotiers eu fleurs.
D'autres arbustes : Deutzia, Philadelphus,
Lilas de Perse, Chamft;cerasus, Lonicera,
Spiraîa, Evonymus Europœus, etc., déve-
loppent leurs bourgieons, éta.nt ainsi en
avance de plus d'un mois sur leur végé-
tation no r amie:
Le Poirier du Japon développe ses fleurs.
Les Pervenches (majoir et minor) sont en
pleine floraison; le Cornus naas. est en fleurs
depuis le 10 janvier.
Les Pivoines de Chine, les Phlox decus-
sata ont des tiges de 20 à 25 centimètres;
les scabieuses sont en boutons; le Leucan-
iheiiium maximum est en fleurs ainsi que
le Corydalis solida et l'Oxalis Deppei, etc.
Le temps s'étant subitement mis au froid
le 9 février où le the'rmomètre descendit
à — 3" avec forte gelée blanche nous avons
dû terminer notre enquête que nous comp-
tons reprendre si le temps redevenait doux.
Dans le cas contiraire nous aurions à en-
registrer les dégâts occasionnés par la ge-
lée sur les plantes ayant pou.ssé trop hâti-
vement.
Alençon, le 9 février 1913.
E. LEMÉE.. '
Qî-
OSE
rRUSS AN ^BresDEN (Hybride de Thé
La nouveauté représentée ici a été obte-
nue par M. Robert Tiirke, rosiériste à Meis-
.sen (Saxe) eit vendue, en 1912, par MM.
Iloyer et Klemm, rosiéristes à Dresden.
Gruss an Dresden (Salut à Dresde), est
i.ftsue de Princesse de Tiéarn et d'un semis
inédit de M. le docteur Millier.
Primitivement annoncée, ici, comme Iiy-
bride remontant, cette nouvelle venue est
en réalité un Hybride de Ihé.
La plante est vigoureuse, le feuillage
ample, le bouton long et pointu.
La ro.se est d'un rouge très vif, analogue
à celui de 'i Charlotte Klemm », mais ce-
pendant plus foncé encore.
La fleur ne violacé jamais; elle se con-
serve fort longtemps, aussi bien coupée que
.*ur la plante. La forme en est gracieuse,
le centre proéminent. L'obtenteur, M. Tiir-
ke, nous dit : Il C'est une bonne rose de
serre chaude, c'est-à-dire à forcer; de même
elle est très bonne comme fleur à couper
en plein air. Mais elle aura principalement
tf)utes les qualités requises pour groupe-
n)ents, à cause de sa floraison continuelle.
Elle occupera bientôt une place d'hon-
neur parmi les Uijbrid<-'s de thc à Heurs
rouges très foncée.« ".
M.\RIE, i)U CLOs-Joi.r.ET.
46
JOURNAL DES ROSES
^^.OMMAGE A LA ^OSE
J'aime à me souvenir de l'antique chaumine
Où le sort m'accueillit dans ce monde pervers,
Dans ce monde où le Beau lui-même a son envers.
Où tant de mal auprès d'un peu de bien chemine.
Alors enfant, cueillant la pâle cardamine
Dans le pré, par-delà des souches d'osiers verts,
Pensais-je que plus tard j'ébaucherais des vers?
L'art s'éveille parfois quand le ciel s'illumine.
Si, depuis, j'ai chanté la nature et l'amour
Sous leurs aspects changeants, si divers tour à tour;
La Rose fut surtout ma belle inspiratrice.
Et mon culte pour Elle, un culte ardent et pur,
A fait, par sa voix noble, intime et créatrice.
Flotter sur mon automne un parfum dans l'azur.
A. LEBRUN.
>OUFRE
SON rftcTION. SON
a>^
Utilisation
Le travail naturel du sul, que l'Antiquité
cherchait déjà à expliquer, travail (jui fait
vivre les végétaux placés en dehors de l'ac-
tion de i'honmie et qui rend la fertilité
à une (erre laissée en jachèriei, e.st aujour-
d'hui connu.
Cette noaivelle ac<iuisition n'est pas sans
comporler de noinlii-eux avantages.
Nous y puisons la ci)nnai.s.s.ance de la
forme exacte que Les matières fertilisantes
doivent prendre pouT pénétrer dans la iilaii-
te et d'autre part, la manière dont se for-
ment au sein de la terw les composés assi-
milables.
Il nous deviiemt donc facile, dans la pra-
tique, en nous approchant aussi compilète-
ment que i)osisihle de ce qui .se pa.=se dans
la nature, d'en tirer des conséquences fa-
(1) Reproduction autorisée en indiquant In ndin de
l'auteur et le titre du Journal des lioxcs.
vorables, 1° à la réduction des frais de
culture et 2° à la valeur des résultats obte-
nus en abondance de récolte ou en beauté
et en ce qui concerne la Rose, dans les
doux à la. fois.
Cette découverte est venue dissiper les
dcniièiies obscurités qui régnaremt encore
.«ur la. « FpTti.lité » et compléter très heu-
reuiSieiuent, celle qui, à. juste titre, rendit
célèbre, dans le monde entiiPT, le nom de
(ioiirgcs \'illp.
Parmi 1rs quatorze corps .simples néces-
saires à l'alimentation des végétaux, que
doit conteniT toute terr» normalement cons-
tituée, ce savant détermina quatre d'entre
eux quii s'éptiisent rapidement (auxipiels
on a ajouté depuis la magnésie) et que lo
oiltivateur doit rapporter dans les engrais.
Il indi<ina également celui de ces corps
q\ie cliai|ne f.unille de plantes consomme
JOURNAL DES E0SE8
47
de préférence et dont on doit faire la do-
minante de ces engrais.
Mais Georges Ville avait conclu un peu
vite, ([u'il suffisait que ces cjuatre eoips
fig-urent dans une combinaison soluble pour
qu'ils deviennent susceptibles d'être absor-
bés par les racines. Or rexpérience dé-
montre que les engrais établis suivant les
formulies qu'il avait indiquées, restent sans
action dans certains terrains, notamment
dans les jardins oii l'ombre régime toujours
plus ou moins.
On avait donc été amené à supiloser
l'existence d'im travail particulier qui don-
nait à l'engrais la fomie assiniilalile et
comme on n'appliquait la supposition de ce
travail qu'à la transformation de l'ammo-
niaque en cfimbinaison oxygénée ou nit ra-
tée, on lui donna le nom de nitriflcation;
nom qu'il conserva, bien qu'il ait été re-
connu que l'action du soufre n'engendre
pas un travail particulier, concernant seu-
lement l'azote, comme celui qu'on supposait
mais au contraire, un ensemble de réactions
qui touche presque tous les corps que la
terre contient.
La ffuestion de l'action du soufre dans
le sol est actuellement à l'ordre du jour;
il n'est pas un congrès de rosiéristes ou
rie chrysanthémLstes, où elle ne soit évo-
quée. L'Académie des Sciences elle-même,
a confié à deux profe.ssieiurs, MM. Demolon
et Boulanger, le .si>ln de vérifier cette ac-
tion.
I,e l'èsultat des expériences de la pre-
inléro année a confirmé, chez le premier
de ces professeurs, le principe de la théorie
de la nitriflcation, telle qu'elle a été eocpo-
sée ù la Société Nationale d'Flortiriilf\ire,
séance du 26 août 1909.
Nous indifruons plus bn'n le facteur im-
lirévu qui -s'est introduit dans les expé-
riences conduites par M. Boulanger et a
iirovoqué des résultats qui, bien que né-
latifs, sont enc/ire une confirmation de
tto tbéorie.
Avant (\'f'i[ vi'iiir .nix exnliratinns pi'ati-
ques, il est indis[ionsable d'exposer, aussi
brièvement cfue po.ss!ble, la manière dont
le soufre détennine, dans le .sol, cie travail
de nitriflcation.
On avait constaté depuis longtemps que
sur une vigne soufrée pour combattre l'Oï-
dium, il se produisait des vapeurs qui dé-
truisaient le clui.mpignon nuisible.
C'eist par une action identique des rayons
du soleil sur le soufre que doit contenir
foute tei-re normalement constituée, que s©
forme l'anhydride sulturique qui en se com-
liinant avec l'eau que retient la. terre, se
iranisforme en acide sulfurique.
Cet acide attaque le carbonate de chaux
que doit également contenir le sol, le dé-
i'onq)Oifte et forme d'un© part, du sulfate
de chaux et de l'autre de l'acide carboni-
que dont nous négligeiuis le rôle, moins
important. ,
Nous avons un exemple frappant de l'ac-
tion que subit le sulfate de chaux. Dans
les caves, principaleniient cieJles qui sont
humides, nous voyons les murs, quand ils
sont revêtus de plâtre (sulfate de chaux)
se couvrir d'une abondante efflorescenc©
de salpêtre (nitrate de potasse).
Par un phénomène identique, ce siel prend
naissance sur le sulfate de chaux, dans les
milliards de petites caves cjue forment les
interstices du sol. A mesunei de sa produc-
tion, il se trouve décomposé par l'acide
sulfurique qui se substitue à l'acide ni-
triffue, lequel, mis en liberté, forme avec
leis bases quie contient le sol, toute la série
des nitrates dont les plantes réclament la
présence pour végéter : nitrate de chaux,
magnésie, iiotasse, .soude, ammoniaque, etc.
Négligeant l'action de l'acide nitrique sur
la matière organitiue qu'il travaille à oxy-
der et à solubiliser, nous n'envisagerons ici
(jue la contre-partio de cette réaction qui
est la foi-mation d'un sulfate de potassium.
Mais comme l'acidité de l'acide sulfurique
est double de celle de l'acide nitrique, il
en résulte que ce sulfate est encore acide
et .susceptible de s© combiner avec une
deuxièm© molécule d'un© des bases que
nous venons de citer et de former plusieurs
sulfates doubles de potasse et de chaux,
putasse et mjagncsie, potasse et ammonia-
([ue, etc., qui sont assimilables à un degré
beaucoup plus élevé que les sulfates neu-
tres, dont la base a été une double quan-
tité d'un même alcali.
48
JOURNAL DES ROSES
L'ammoniaque n'ayant \m faire aiiti^e-
ment que de participer, comme les autres
bases à la formation de ces sels, nous
avons donc la preuve que c'est sous forme
de nitrate, sulfate double à base de potasse
•et phosphate (comme nous le vie'rrons plus
loin) que se trouve assimilé l'ammoniaque
des fumieis et celui qui tjrovient de la dé-
oompos'ition de la matière organique.
Ainsi se trouve résolu», panni plusieurs
autres, la question tant controversée des
combinaisons de l'azote.
Quant aux bactéTies découvertes par un
membre de l'Institut, M. Schloesing aux-
quelles on avait attribué, avant même qu'el-
les aient été isoléeiS', la destination d'oxyder
l'ammoniaque, nous estimons fort jn-obable,
Cfu'elles doivent travailler à la formation
du nitrate de jiotasse.
Quoi qu'il en soit, on n'a pu, jusqu'à ce
jour, à notre connaissance du moins, en
tirer aucune application pratiquie en cul-
ture.
A l'égard du phosphate de chaux, l'acide
sulfuriqui»' agit d'une manière analogue à
celle qui foinie les sulfates et provoque la
formation de phosphates triples de chaux-
potasse-ammonLaquié, etc.
Chacun des composés que notis venons
de signaler, a, dans la végétation, un rôle
à lui particulier, qui complète admirable-
ment le rôle de chacun des autres. Ce ise-
rait trop nous étendre que de lies indiquer
toais ici, disons cependant que les sulfates
en général, oompiensent l'action trop vive
des nitrates et signalions : le sulfate double
de potaseie et de chaux, qui devient pro-
ducteur en grand de nitrate de potasse,
celui die potasse-fer, utile à la fonnation
de la chlorophile et qui fait reverdir les
plantes jaunies et enfin celui de potasse-
ammoniaque, de nature aromatique, qui
n'est pas sans influer sur lei parfum
des fleurs. .\vis aux i)rfMhu"teurs d'essence
de Rose.
Ceci étant posé et à condition cfue notre
terrain reçoive librement les rayons du so-
leil, rien ne s'oppo.«e à ce que nous le pla-
cions dans les conditions les niiienx siis-
ceptibles de favoriser son travail naturel.
Dans nos apports, nous maintiendrons
naturellement le fumier, source principale
d'ammoniaque et de matière organique, au-
quel nous ajouterons le phosphate que pour-
ra réclamer notre culture. Mais il ne nous
serait d'aucune utilité d'employer le super-
phosiihate, qui ferait donbla emploi avee le
soufre. Le phosphate naturel, moins cher,
les sco'ries on la cendre d'os, feront tout
aussi bien notre affaire. Nous pourrons
donc, soit le mettre sous les animaux, soit
le sfratifter avec le fumier, à mesure de
sa production, soit enfin le faire entrer
dans le mélange que nous indiquons ci-
dessous
Le soufre, qui fournit les éléments de
mise en train des réactions que nous ve-
nons de voir, opère à très faible dose, M.
le Professeur Demolon, l'a employé à rai-
son de 10 grammes par mètre superficiel.
Son prix peu élieivé nouis permet de forcer
un peu cette dose et puisque nous n'avons
pas à craindre qu'il se ;>erde dans le siol,
de le distribuer à raison de 15, 30 ou 50
grannnes poair un, deux ou trois ans, si
nous ne voulons pas avoir à reinouveler
l'épandage dans l'intervalle des fumures. Il
devra être sublimé au finement broyé.
Le carbonate de chaux en poudre est
d'un prix minime. Dans les teirrains riche-
ment poui"vus de ce corps ou si nous em-
ployons les scories, nous pourrons le U''^-
gliger et en cas d'incertitude sur la teneair
du solj le donner à raison de 100 grammes
par mètre, dose large^ment suffisante i>our
se combiner avec l'acide du soufre et avec
l'acide nitrique libre. C'euSt en prévision
de cette deuxième combinaison que nous
devrons distribuer ce carbonate, même ri
la terre est riche en sulfate de chaux que
l'acide nitriqui"' serait iminiissant à décom-
poser.
Ces deux corps, soufre et carlionate de
chaux ou dolomie, si la terre manque de-
magnésle, doivent suffire en principe à pro-
duire l'ensemble des réactions désirées,
mais nous ne dievons pas oublier cpie ce
sont surtout, les vieux plâtres, qui devien-
nent producteurs de nitrate, il sera donc
avantageux, la ])ireinière année, d'adjoin-
dre à notre mélange ime certaine quantité
(15 à i'O grammes par mètre) de nitrate
j
JOUR N AL DES ROSES
49
de potassium, de manière que le soufre
imLsse «xercer son action sur tous les corps
(jui doivent la subir, cela dès l'apparitio i
des beaux jours et que la production d'ad-
(1(> nitrique, ne se fasse pas attendre.
Nous mélangerons d'abord le nitrate au
lariwnate de chaux, afin de iiarer à une
imprudence de fumeuT ou à isne étàncçl'e
d'outil en fer, puis nous ajouterons le sou-
fre et enfin Le phosphate, si nous ne l'avons
pas employé avec le fumier.
Le mélange de cette poudne avec le fu-
mier est ingTat et difficile ,à opérer conv»
nablement, nous ti-ansporterons donc notr;
engrais sur place et nous en saupoudrf-
rons le fumier à mesure de son épandaqe.
Si cette année on ne doit pas fumer, iiou;.;
répandrons notre poudre bien égalem'enc
et nous l'enteirrerons avec un crochetage
ou un fort coup de râteau si le labour est
fait. Tout devra être prêt po'ur profiter du
>nleil dès l'apparition die ses premiers
rayons, et la terre convenablement tassée.
I! faudra peut-être xm peu de persévé-
rance pour mettre sa terre en état, une an-
née conmie 1912, n'est pas heureuse pour
un début, encore que les résultats aient été
généralement satisfaisants, mais quand lets
réactions seront bien établies une ou deux
années sans soleil rie seront plus à crain-
dre. Il se fonne des réserves suffisantes
("■ur y parer et il est à remarquer que l'en-
jr.iis une fois qu'il a i>ris nai.ssance, ne
-■■ perd plus dans le sol, ayant tendance
a toujours remonter à la surface.
Nous expli(iuiL'rons en terminant les mo-
tifs de l'échec de ^I. le Professeur iinuhiii-
gé qui, supposant que le soufre pouvait
influencer les bactéries du sol, avait eu,
pour s'en assuTer, la pensée de stériliser
- s composts. Il n'avait jtas prévu que la
.Icination, en même temps que les bacté-
ries, détruirait le nitrate de potasse émi-
nemment combustible, ce ffui devait para-
lyser les l'éactions dans ses composts, jus-
qu'à ce (fue du nouveau .sel se soit fonné.
\a> soufre agit effectivement .sur les Irac-
t'iries du sol mais c'est pour les détruire.
Il est un puissant désinfectant qui nous
permet de \ivre sur le limon qui recèle
toutes les déjections et tous le.9 détritus
des générations qui nous oait précédés.. Il
fait justice de tous les mauvais germes et
des nîicrobes dangereux pour les liumains.
Stuies, résiistent à son actiim, les bacté-
ries des légumineuses, abritées sous l'écorce
des plantes, ainsi que celles qui concourent
à la formation du nitratie de potasse.
Par les combinaisons qu'il inruvoque, il
dispense largement le ijlus complet des en-
grais, dans lequel chaque plante puise la
dominaaitei qui lui convient, laissant des
réserves qui enrichissent la terre pour les
récoltes à venir.
C'est donc un des corps les plus précieux
que possède l'humanité et personnellemeait,
nous sommes convaincus que si les épidé-
mies de peste en Mandchourie, sont en-
rayées dès l'apparition des premiers beaux
jours, c'est à l'action du soleil sur le soufre
du sol, qu'est due leur disparition.
Pour la culture en pots, on emploiera des
composts traités à l'avance de la manière
que no'U® avons indiquée pour la pleine
terre; on pourra y affecter les châssis inoc-
cupés pendant la belle saison.
Enfin dans les jardms où l'ombre do-
mine, où on ne peut espérer du soleil une
action suffisante, la seiule ressource sera
d'apporter du travail tout fait.
Là encore on aura avantage à utiliser
des engrais composés des matièi'es que nous
avoiiis énumérées, soit qu'on les préparée
soi-même, ce qui ne présente aucune diffi-
culté, malgré hi diversité desi composés à
y introduire, soit qu'on les demandiC à un
spécialiste.
Leis engrais établis d'après les anciens
procédés, qui doivent subir une transfor-
tnation dans le sol, ire seraient ici d'aucune
utilité, puisque la terre ne travaille pas.
Et si les engrais nouvelle formule, sont
vendus |)«r les spécialistes un prix un peu
plus élevé, on s'en consolera facilement
quand on constatera que la moitié de 1-a dose
habituelle donne deg résultat.s encore supé-
rieurs à ceux t|n'iiii iibtcnait jusqu'ici avec
des produits dont une faible partie seule-
ment devenait aîjsinrilablc, après des mo-
difications qui ne pouvaient s'opérer sans
laisser des déchets et des résidus inutilisés.
Nous devons encore prier les per.sonnes
50
JOURNAL DES 11 0 S E S
désireuses d'essayer la méthode ci-dessus,
de veill«r à l'emploi exact des matières in-
diquées, qu'aucunie autre, si voisine' soit-
ell'e, ne saurait remplacer et Iots de l'acqui-
sition, d'exiger la bonne qualité du nitrate
de potasse, auquel des marcliaaids peu scru-
puleux, tentent trop souvent de substituer
du nitrate de soude.
L. GODUE.
Villeneuve-la-Garenne, février 1913.
.HRONIQUE
LORTICOLE
rENERALE
SO.M.MAlliK : Météorologie. — Une Kx|)Ositioii générale des pruiliiils de l'horticulture. — Villes et dates où auront
lieu, en ini3. des Concours centraux agricoles. — Les niigralions dans la feuille à l'automne. — Congrès
d'horticulture de f9l:i, à Paris. — Arhres et arhustes nouveaux nu peu ccuinus (suite).
Météorologie ce que fut l'année
191^. — La iiuiyeiine annuelle de la pres-
sion. 757 ■"'"2, n'est inférieure. que dei 0 ""■ 5
à la nonnale et la température moyeiuie
annuelle surpasse de 0 °"" 4 la moyenne die
50 ans.
La durée totale de l'insolation est de
L633 heures. Les tota\ix annuels extrêmes
ont été, depuis 1881, de 1.533 heures en 1902
et de 2.119 heui-es en 1911.
Le total de la pluie tombée eu 1912 s'é-
lève à 608 """ 7. Le rapport à la normale
est de 1,06. Le mois le plus humide a été le
mois d'août : il est tombé 82 """ 6 d'eau; le
rapport à la normale a atteint 1,51; le mois
de septemJjre a été le plus sec de l'année;
on n'a recueilli que 9 "'"' d'eau et le rapport
à la normale de ce mois est tombé à 0,18.
Enfin, on a compté 190 jours pluvLeox,
dont 169 de pluie appréciable, c'est-à-dire
supériieure ou égale à 0 ""^ 1.
Ce que fut J.\nvier 1913. — La pression
moyenne 755 """ 52 est inférieure de 3 """ 44
à la normale et la température moyerane
5° 8 est en excès de 3° 5 sur la normale.
Insolation : Durée possible, 269 heures;
durée effective, 52 h. 6; rapport : 0,20.
Pluie totale du mois : 70 """ 9 en 64 h. 9
réparties sur 21 jours de pluie.
(Observatoire du parc Saint-Maur).
Une exposition .générale (les ino-
duils (1.11 l'horticultiiiv et de Imis tes ;irts
et industries qui s'y rattachent sera ou-
verte à Bar-le-Duc, du 28 au 30 juin 1913;
cette exposition eist organisée par la Socié-
té horticole, maraîchère et vfticole de Var-
rondissemcnt de Bar-le-Duc.
Les personnes qui désirent exposer, de-
vront s'adxiesser à M. B. Joffroy, .secrétaire
général de la société, à Bar-le-Duc. Les
demandes devront parvenir ;iu plus tard,
le 15 juin.
Villes et dates où auront lieu,
en 1913, des Concours centraux
agricoles- — PaJ- a.rrété du 15 janvier
1913, le ministre de l'Agriculture a décidé
que les conooiu-s centraux agricoles au-
raient heu, en 1913, dans les villes et aux
époqiies ci-après ;
Anlihes, du lundi 10 au dimanche 16
mars:
Montaiiliaii, du lundi 5 au lundi 12 mai;
Epiiial, du lundi 19 a.u dimanche 25 mai;
Tarbes, du lundi 2G mai au dimanche
1" juin;
TSSantes
V juin;
('hàteanrou.r
8 juin;
Gap, du lundi 2 au dimanche 8 juin;
Evrcui, du huidl 9 au dimanche 15 juin.
I>es progranmies de ces expositions seront
tenus à la disposition des intéressés au mi-
nistère de rAgr'culture et dans les préfec-
tures des départements intéressés :
Pour le ciiriC(UH> (l'.\utibcis, à. partir du
15 janvier 1913;
Pour les autres expositions, à partir du
15 février 1913.
du lundi 26 ma' au dimanche
du lundi 2 au dimanche
JOUENAL DES KOSES
51
Nous rappelons que ces concour.s sont
p.resque toujours l'occasion de niaiiitesta-
tions horticoles.
Les migrations dans la feuille
à l'automne- — Avant de t.oniJ>er, les
feuilles jaiuilssent. Cet aiTèt d'activité cor-
respond à une migration des éléments dans
la plante. Un agronome allemand, R'chteir,
a mesuré le phénomène.
Les expériences ont porté sur les urhres
fruitiers. Il a constaté que la migration
cununençait vers lie 14 juillet pour s'arrê-
ter vei-s le 1"'' novembre.
La diminution du résidu sec de la feuille
atteint 30 à 35 %.
11 y a donc un phénomène actif et non
une simple dessication.
La potasse, la chaux, la magnésie et l'a-
cide phosphorique, mais non la silice, sont
ainsi rendus aux tissus de l'arbre.
L'azote y retourne même rapidement ain-
■si que les hydrates de carboms et les acides
organiques. La feuille ne conseive donc
guère que des éléments cellulosiques. Lors-
que le froid est prématuré, la fe.uille tombe
avant que la migration ait pu avoir lieu.
Ces reclierches montrent quelles erreurs
peuvent conmiettre les agronomes qui do-
seraient les éléments de la feuille verte
pour comiaitre les besoins des plantes en
éléments fertiUsaiits.
Il faut attendre la chute des feuilles
jxiur apprécier ce qui retourne à la sou-
che. {Revue scienlifiquc, 16 novembre 1912).
Congrès d'horticviltvire de 1913,
à Paris. Li' \iiigt-.si.\iume congres dt-
ganisé par la Société nationale d'horticul-
ture de France se tiendra à Paris, le sa-
medi 22 mai 1913, dans la grandie salle de
la Société d'horticulture, 84, rue de Gre-
nelle, à neuf heures du matin.
Les mémoires préliminaires devront être
écrits en langue française, très lisiblement,
sans ratures ni surciiargos, sur un seul
côté du papier (fonnat 20/15); il devront
être adressés au secrétaire du Congrès, au
siège de la Société, avant le 1''' mars 1913.
Clidiiue mémoire devra être aeeoiiipagné
d'un résumé de la question traitée, résu-
mé ne dépassant pas une page du journal
de la société. Les mémoires ou résumés de
mémoires seront imijrimés et distribués par
les soins de la commission avant la réunion
du Congrès, si ell© le juge utile. Les mé-
moires non signés ne seront pus admis.
Les mémoires ne devront pas excéder seize
payes du journal de la société.
(QUESTIONS .k l'ordre DU JOUR D(I CONGRÈS
NATIONAL.
N° 1. — Emploi des plantes vivaces dans
rornemeintation des jardins et en particu-
lier des jardins de rocailles.
N" 2. — Moiiog.raphie d'un genre de
plantes à l'exclusion de ceiux déjà traités
iiu Congrès.
N° 3. — Des avantages et des inconvé-
nients (lue présentent les serres construites
en fer, en bois, et en fer et bois.
N° 4. — De l'influence sur la végétation
de la stérilisation du sol, soit par la cha-
leur, soit par les antiseptiques.
N° 5. — Expérience sur la guérison de
la chlorose par des produits chimiques.
N" 6. — Etude des disposiitifs les plus
modernes pour le chauffage des serres par
l'eau chaude, la vapeur ou l'électricité.
Arbres et Arbustes nouveaux ou peu
CONNUS (suite). .
43. SoRBUs cusPiDATA Hedluud; Pyrus ves-
TrrA Wallich ; Pyrus crenata Lindley ; Cra-
T^EGUS CUSPID.\TA Spach. [Botanical Magazine
1909, pi. 8259).
.\ l'état sauvage, cet arbre atteint de plus
grandes dimensions qu'à l'état cultivé où il
ne forme qu'un arbre de moyenne gran-
deur. Les jeunes rameaux sont laineux-
blanchâtres, mais les branches deviennent
rapidement glabres ; elles sont de nuance
pour|)re brun et garnies de lenticelles. Les
bourgeons sont ovoïdes, glabres. Les feuilles
à flirts pétioles, arrondies nu inurte-
ment cunéiformes à la base, cnnrlcnK'ut
acuminées ou presque aigiies ou obtuses
an siiunnet, longues de 12 à 20 ccnti-
52
JOURNAL DES EOSES
mètres, larges de 7 à 10 centimètres,
sont légèrement et irrégulièrement dentées
sur les bords ; à l'état adulte, elles sont fer-
mes, glabres et vert pâle après avoir été
recouvertes d'une pubescence blanche qui
persiste sur la face inférieure ainsi cjue sur
les nervures de la face supérieure. Les nom-
breuses fleurs blanches, à courts ])édi€elles
et à réceptacles tomenteux sont réunis en
corymbes peu élevés de 6 centimètres de
diamètre ; les étamines au nombre de 25 ont
les anthères pourpres. Le fruit globuleux
de 2 centimètres de diamètre, surmonté par
le calice persistant, rouge à l'état sauvage
et vert rougeàtre sur les sujets cultivés,
brunit à la maturité et est garni de lenti-
celles.
Cette espèce est répandue daiis l'Hima-
laya tempéré, de Gahrwal au Sikkim, à une
altitude de 2.400 à 3.000 mètres. Elle est
aussi connue dans les jardins sous les noms
de Sorbus nepalensis, Pyrus nepalensis et,
bien cpi'introduite en Anglet-erre pour la pre-
mière fois en 1820, elle est restée rare,
parce que sa réussite dans les cultures est
très incertaine : après avoir prospéré un
certain nombre d'années, on la voit, sans
cause connue, décliner au milieu de sa pé-
riode de végétation et mourir rapidement.
a. PiNUS CEMBR.\ C0MP.4CT.\.
Variété d'un port compact et conique, si-
gnalée chez le prince M. Lobkowitz, à Ei-
senberg (Bohème).
-45. L.4RIX LEPTOLEPIS PROSTRATA.
Variété à port rampant et couché cultivée
chez F. Kneiff, de Nordhausen (Allemagne).
-46. Cornus macrophylla ^^■allicl^ ; C. bra-
CHYPODA C. A. Meyer ; C. s.anguinea Thun-
berg ; C. THeljicanis Lebas ; C. crispula
Hance ; C. corynostylis Kochne. (Botanical
Magazine, 1909 pi. 8261).
-Arbre ordinairement haut de 3 mètres à
■4 m. 50 et pouvant atteindre 6-8 mètres et
)iarfois même 15 mètres. Il est habituelle-
ment branchu depuis la base ; les rameaux
florifères sont rougeàtres. Les feuilles cadu-
ques, opposées, ordinaii'ement ovales, quel-
quefois lancéolées ou elliptiques (plissées
dans les jeunes plantes) longues de 10 - 15
centimètres, terminées par une pointe acu-
minée, à base arrondie, quelquefois cunéi-
forme, sont d'une sextnre papyracée, gla-
bres en dessus, glauques en dessous, avec
les nervures principales ordinairement proé-
minentes et un pétiole long de 3 - 5 centi-
mètres. Les Heurs tétramères, courtement
pédicellées, blanc jaunâtre disposées en cy-
mcs latérales et terminales ont un calice
fortement recouvert de poils soyeux ; les pé-
tales lancéolés, un peu obtus, étalés ou ré-
curvés, velus en dehors et les étamines plus
courtes que les pétales. Les fruits dont un
certain nombre avortent sont de petits dru-
pes globuleux, noirs à la maturité qui se
produit en septembre.
A l'état spontané, cette espèce occupe une
aire très étendue qui s'étend depuis le N.-O.
de l'Himalaya, jusqu'à- la Chine et au Ja-
pon et, malgré cela, elle varie très peu et
seulement dans les dimensions et la forme
des feuilles. Bien qu'introduite en .Angleter-
re en 1827, elle est restée rare dans les cul-
tures; en France, on l'a reçue vers 1866, du
docteur Regel, directeur du Jardin Botani-
que de Saint-Pélersbourg. Elle est très vi-
goureuse et se propage de gnaines et de
couchages.
■47. Deutzia uiocolor excellens.
Variété à branches minces et érigées ; les
feuilles étroites sont vert gai ; les fleurs
grandes, dressées, à pétales blanc pur ut à
anthères jaune doré, tonnent de larges co-
rymbes; elle a été gagnée par MM. Victor
Lenioine et fils de Nancy qui l'ont mise au
commerce en 1911 et jirovient d'un croise-
ment du D. tlisculor ijniiiiliflora par le D.
Vilmorinac.
(A suivre). F. Tesnier.
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— l
SOMMAIRE DES ARTICLES |
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CUroniiine îles Koses. — Itosiers iiuiiveaux mis au commerce en IDli (suite). — liosiers iioiive.mx mis au j
commerce en 1913 (suite). — Dans les Rosiers : En .\vril. — Hose de Mai (poésie). — Uose Arthur \
R. Ooodwin (Pernetiana). — Eiimurc du Piosicr pour la parfumerie. — L'ouvrage: "Les plus belles Hoses î
au début du XX'' siècle", jugé par un journal horticole llalien. — Le Piosier. — De l'emploi lationnel des j
engrais chimiques dans la culture des Piosiera (suite). — Encore sur le leverdissemenl des l'osiers et des î
y
p!;in(05. — lîerlierchci contre le blanc. — Chronique horticole générale. 6
4 4
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(Rosa inter Flores)
REVUE D'ARBORICULTURE ORNEMENTALE
1" AVHIL 1915
.HRONiaUE DES
:OSES
LI8RAK
NEW YORl
botanical
UAKOEN.
SOMMAIRK : Avis important. — Poésie. — Boutons de Roses. — Expositions générales ouvertes à Paris. — Kxpo-
sition horticole de Montereau. — Nécrologie : M. PcYnAVAiiu. — Avis aux expéditeurs de Rosiers en Roumanie.
— Utilisation du froid artificiel pour le transport et la conservation des Roses.
AVIS 1MP0J{TJIJ\1T. — Nous
prions nos abonnés de bien voulofr nous
adresser le montant de leurs abonne-
ments par mandat de poste, à cause des
frais de recouvrement.
Nous leur rappelons, à nouveau, que
tout ce qui concerne le "Journal des
Roses " (montant des abonnements,
correspondance, articles, etc.), doit être
adressé à COCHET - COCHET,
Directeur du " Journal des Roses ",
à Coubert (Seine-et-Marne) France.
Quand l'haleine des doux zéphirs,
Et la verdure renaissante,
Annoncent la saison charmante
Kt de l'amour et des plaisirs.
Vainement mille Heurs écluses
Appellent la main des amants ;
On ne croit revoir le printemps,
Qu'en voyant renaître les Roses.
PiOGEK.)
Boutons de Roses cueillis en pleine
terre, le ô nw!-.-. 1913, en Seine-et-Marne.
Tome XXXVII.
Nous avons cueilli, le 5 mars dernier, en
pleine terre, sur un i^jsier Comtesse de La-
barlhc planté au pied d'un mur de outre
ruseraie, trois buutons de roses.
Un de ces boutons était né ù l'autunine
1912 et avait mis plusieurs mois pour arri-
ver à son développement à peu près normal.
Les deux autres s'étaient montrés et déve-
loppés en janvier et février.
Certes, ces trois boutons n'auraient pas
été primés dans un concours de roses cul-
tivées à la grande fleur ! ! Mais, enfin, c'é-
taient des boutons de roses.
Expositions générales ouveutes a
Pahis, par la Société IScUiunale d'Horticul-
ture de France. — Nous rappelons que la,
grande exposition générale de printemps,
pour employer le terme convenu, « l'Expo-
sition des Roses » se tiendra à Paris, au
Cours-la-Reine, du mercredi 21 au lundi 26
mai 1913 inclus.
ijes concours réservés aux rosiers et aux
Roses constituent les 9° et 10° sections du
pn)gratmne.
Les Rosiers seront jugés dans les concours
compris sous les n"' 223 ii 239. Les Ro.ses
coupées sous les n"" 2i0 à 242 avec un con-
I" ,\vril 1915.
54
JOUENAL DES KOSES
cours spécial n° 252, pour la iilus belle pré-
sentation en fleurs coupées à longues tiges,
cultivées à la grosse fleur.
Enfin, les Roses nouvelles et les spéci-
mens de belles cultures seront jugés dans
la X° section, sous les n°' 243 à 251.
L'Exposition générale d'aitomne se tien-
dra égatement au Cours-la-Reine, du 24 oc-
tobre au 2 novembre 1913.
Le 26" Congrès d'horticulture aura lieu,
comme nous l'avons annoncé dans notre nu-
méro du 1^'' mars dernier, le 22 mai 1913, au
siège de la Société Nationale d'Horticulture
84, rue de Grenelle, à Paris.
Les CoNcouRS-E.xPosrriONS ouverts cliaque
année, par la S. N. H. F. auront lieu, e.-i
1913, 84, rue de Grenelle, de 1 h. A à 4 b. i,
aux dates ci-après :
10 avril ; .\zalées, Orcliidées;
12 juin : Pivoines, Iris, Orchidées;
10 juillet : ROSES, Légumes;
14 aoiU ; Glaïeuls, Plantes fleuries;
11 septembre : Dahlias, Asters et Fruits;
9 octobre : Chrysanthèmes précoces, Or-
chidées, Fruits.
Nota. — Nous rappelons qu'en outre des
spécialités prévues aux divers concours-ex-
positions, tous les produits de saison, plan-
tes, fleurs, fruits et légumes, y seront accep-
tés ainsi que les objets noi\veaux se ratta-
chant à l'industrie horticole.
Les Roses sont admises à tous ces con-'
cours, sans exception; mais celui du 10 juil-
let leur est spécialement réservé.
Exposition horticole de Montereau.
— Une exposition générale des produits de
l'horticulture sera ouverte à Montereau
(Seine-et-Marne), par la Suciétô d'Wrticul-
ture (Ji's arroinlisseiuenls ili' Melun ri Fun-
taiuehlf'au, du 14 au 17 août 1913, inclusi-
vement.
Le 4' concours est spécialement réservé
aux Rosiers en iwits et aux roses coupées.
Les expositions de cette vieille Société
sont toujours très réussiies et nous prédi-
sons un égal succès à celle dont nous an-
nonçons l'ouverture; c'est la 51° organisée
par la Société.
S'adresser, pour exposer, au moins 15
jours avant l'ouverture de l'exposition, c'est-
à-dire avant le 30 juillet, à M. Zanote, à
MiMiteiieau.
Nécrologie- —-m. puyravaud.
Nnus aijpieiions, avec peine, la mort de
notre confrère, M. Puyravaud, décédé subi-
tement le 5 février dernier, à l'âge de 69
ans, à sa roseraie de la Goubière (Gironde).
Né de famille d'horticulteurs, il fut élevé
dans le jardinage; il fit de l'horticulture
générale en maison bourgeoise et se retira
en 1880, à Saintie^Foy-la-Grande, où il se
spécialisa dans la culture des Rosiers.
Ce fut un des meilleurs semeurs du sud-
ouest de la France, et nous lui devons toute
une série de belles roses. Citons :
Parmi les Hybrides remontants : Comte
Lavaur de Sainte-Fortunade, Baromne M.
de Los tende.
Parmi les Hybrides de tiié : Amateur
André Fonreaud, Général Henri de Kermar-
tin, iladame Louis de Montardij, Madame
Eniest Flageot, Madame Lurcynére, Ma-
d.fim.e Alfred Diijeon.
Parmi les Thé : Comtesse de CraiUij, Hé-
lène Pu\jravaud, Hovijn de Tronchèrc, La
Diirdogne, L'Ami lloisset, Louis de La Poya-
(/.', Madame Adolphe Dahair, Madame de
Bruyière de Belrieu, Madame Louis Puy-
ravaud, Mademoiselle Anna Vigier, Marie-
Louise Pui/raraud, Marquis de Largade,
Président de Lestrade, Souvenir de Pierre
Magne.
Ne pouvant citer toutes les variétés créées
l)ar cet habile semeur, nommons encore par-
mi les Noisette et polyantha : /. Caquereau,
La Minette, Souvenir du Père Lufaije, N(l-
fioléon Magne, Louis Pui/ravand, Marquise
de Casteriis, etc.
M. Puyravaud était membre de plusieurs
sociétés horticoles, notamment de la Société
française dei. Bosiéristes, de la Société
JOURNAL DES ROSES
55
d'Urirticullurc de Périgiwuj, etc. Il était
tlievalier du Mérite agricole.
-Vous adressons à sa famille, à son fils,
nos plus symijuthiques condoléances.
Avis aux expéditeurs de Rosiers
en Roumanie' — D'après une informa-
tion de 1 .\gence de transpoi't Rolimer et C",
14, rue Rochambeau, à Paris, la direction
des chemins de fer d'Alsuce-Lorraine «xige
que les exjiéditions de plantes destinées à
la Roumanie, ou transitant par cette puis-
sance, soient emballées en caisses pleines et
vissées.
Ajoutons qu une caisse de rosiers à des-
tination de la Roumanie que nous avons
expédiée avec le couvercle cloué, nous a été
retournée de la frontière d'Allemagne. Nous
avons dû remplacer les clous par des vis,
iniis la réexpédier. Coût, 45 francs 'de port
inutile'. Nous serons très heureux si, en
publiant cet avis, nous évitons pareil désa-
grément à quelques-uns de nos confrères.
Utilisation du froid artificiel
pour le transport et la conserva-
tion des Roses. — Nous extrayons d'un
intéressant article de M. Alfred Pile, paru
dans le nullctin de la Société d'Horticul-
ture de Tunisie, les passages suivants ;
(I Pour la conservation des fleurs coupées
la température de 2 au-dessus de zéro est
celle qui parait le mieux convenir.
" Les giroflées, anthémis, anémones, ja-
cinthes, subi.s,sent sans peine l'action d'une
basse température, ainsi que les chrysan-
thèmes et les Roses. Des fleurs d'oranger
se sont conservées pendant soixante-cinq
jours, et on jneut affirmer que les pivoines
de Chine pourront être vendues : 1° après
un mois de conservation, si les fleurs trai-
tées sont récemment épanouies; 2° après
un mois ot demi, si elles sont cueillies à
l'état die boutons entr'ouverts; 3° après deux
et trois mois, si les boutons sont encore dus,
mais prés de s'entr'uuvrir au moment de la
culture.
c< Mais il est reconnu que, iioui' une
bonne conservation des Ileui's, il faut ajou-
ter à une basse température l'absence de
lumière, l'iiumidité de l'atmosphère et la
suppression iiartielle du feuillage. Le par-
fvnn, très atténué pendant le séjour des
deurs dans le local frigorifique, n'est pas
détruit; dès que ces dernières 'sont exposées
à la température ordinaire, elles répandent
de nouveau leur odeur caractéristique.
« Lors du premier Congrès national du
froid qui s& tenait à Lyon et oii je fus délé-
gué par la Sociéié d'HorlicuUurv pmtiqur
(tu Rhône, M. Pellerin de I.atouclie nous
affirma qu'il put aiiporter des Roses et des
Orchidées d'Amérique. Pendant la traver-
sée, elles furent placées simplement dans
une corbeille et mises dans la chambre fri-
gorifique du bord qui contenait, en même
temps, des œufs, du beurre, toutes sortes
de. victuailles et dans laquelle la tempéi'a-
ture oscillait entre 4° et zéro.
" Pour les plantes en pots, le froid arti-
ficiel cause véritablement le sommeil de la
végétation sans lui nuire.
(( Ainsi, un alazcn indica portant 50 bou-
tons, placé dans une glacière à 2° centi-
grades, le 11 avril et retiré le 31 mai, soit
uiirès cinquante jours de traitement, a fleuri
normalement.
(' Un rosier du Bengale, près de liourir,
fut ])lacé dans une chambre froide pendant
Irento jours environ, du 13 mai an Ifi juin;
:i|iii'S ce lap." die temps, la ]il;iiitc dail par-
faitement vendable et' ses boutons s'ouvri-
rent d'une façon très normale.
" De ces expériences il résulte que la tem-
pérature doit osciller entre 2 cl 3 degrés
an-dessus de zéro et être jointe à un degré
hygrométrique de 80 à 85 pour 100. n
COCHET-COCHET.
56
JOUENAL DES ROSES
[OSIERS
lOUVEAUX
MIS AU
(Suite)
.OMMERCE EN 1912
Notre collègue, M. A. Roffay, rosiériste,
chemin de Ville-Sicard, à Angers, a vendu
à l'automne 1912 :
MADAME ROFFAY {Multiflorc nain re-
montant). Issue de Pâquerette x Souvenir
de la Malmaison.
Cette nouveauté possède le port du po-
lyantha n Etoile de Mai n. Ses fleurs sont
pleines, de même grandeur, et d'un coloris
blanc carné sur fond aurore, odorantes.
Elle semble plus particulièTement conve-
nable pour la culture en pot, et pour for-
mer des bordures. Le coloris nouveau de
ses fleurs la place parmi les plus l>eaux po-
lyantlia nains remontants.
M. Nicola Welter, rosiériste à Trier-Pal-
iien, a mis au commerce au commencement
de novembre 1912 :
ELLI IIAHÏMAXN {Hybride de thé). Pro-
vient d'un croisement de Souvenir du Pré-
sident Carnot, de Madame Mêlante Soupert
et de Maréchal .\iel. Cette variété exposée
à Muenchen-Gladbach, sous le numéro 5088,
fut unanimement admirée.
La plante a une tige droite aussi robuste
que le plus fort des hylnides de thé, non
grimpants. Le bouton fermé a la forme
d'un œuf; coloris saumon tacheté de car-
min. Les fleurs sont grandes, bien remplies
et ont une apparence majestueuse. Elles se
tiennent constamment droites. La couleur
rappelle beaucoup celle de Maxéchal Niel :
centre jaune vieil oi*. Les fleurs s'ouvrent
bien et se conservent dans l'eau six à huit
jours après la cueillette. Parfum exquis.
Très précieuse comme fleur de serre, et
aussi pour le plein air. Rose de luxe de
tout premier choix, dédiée à la fillette d'un
gland ami des roses de Grcvenljroich.
/•'/.'. ir FEItn. P.\AS 'lliili. il,' thé). Pro-
vient de Fruu Litia Ilaiilviistiauch x Siin-
[i) Voir Journal des lioses, tfll2, pages 28, 43, 90,
103, lo2, 167. 183 ; el 1913, page 8 et 2y.
set; est une sœur de Herzoïjln Maria Antoi-
nette. — La plante se tient très droite; ro-
buste, feuillage vert clair. Très beau bou-
ton allongé, safran et jaune orange; fleurs
ouvertes jaune tendre avec reflet orange
cuivré, nuancé de jaune. Parfum des tlié.
Belle fleur bien faite et bien pleine. Sorte
recomniandable pour tous usages.
FIIAU .iNNA SCHNEIDER {Thé). Pro-
vient de Madame Hoste x Souvenir de W.
Robinsoi. — Arbuste très fort; nombreuses
branches et feuillage très fourni. Fleurit
constamment. Bouton un peu allongé, s'ou-
vrant bien. Fleur grande ou très grande ;
pédoncule résistant; forme parfaite. Cou-
leur rose carmin sur fond jaune orange.
Très parfumée. Très belle sorte pour cueil-
lette et groupe (Dédiée à une amie des Ro-
ses de Zw-eibruecken).
M. Philip Le Cornu, rosiériste à Jersey,
met en vente depuis novembre dernier :
DUCHESS OF NORMANDY {Hybride de
thé). C'est un Dean Hole à fleurs jaune
crème.
Comme forme, vigueur et mode de végé-
tation, cette nouveauté est identique à Dean.
Hole dont elle se différencie par son su-
perbe coloris qui est jaune, non pas d'mi
jaune uniforme, car toutes les teintes de
cette couleur se rencontrent sur ses pétales,
avec deux tons prédominants : le jaune
d'or et le jaune saumon.
Une remarquable particularité la concer-
nant est que chez les fleurs coupées le jaune
s'intensifie de jour en jour.
En résumé, c'est une rose magnifique que
nous verrons bientôt dans toutes les expo-
sitions.
N<is aimables confrères. MM. Paul et
Sons, rosiéristes à Cheshunt, .\ngleterre,
"Ut livré aux cultures en 1912 :
JOURNAL D i: S E O S E S
57
MAGXOLIA illijb. dr tliO). ~ C'est un
rosier furt, liraiiclui, au feuillage vert foncé
contrastant bien avec le coloris des roses.
Les fleurs se forment bien et se détachent
nettement du feuillage. Elles sont très lar-
ges. Le.s boutons sont ordinairement jaune
orange foncé ou jaune d'or en s'ouvrant.
n\iand la fleur s'é|)anouit, le coloris se chan-
ge en jaune citron, puis en jaune citron
très clair.
La fleur épanouie est semi-double ou pres-
que double; elle j)résente souvent beaucoup
de changement dans sa forme et ressemble
beaucoup à Magnolia ou à Water Lily, avec
(le grands pétales. C'est une variété remar-
quable par sa beauté, sa floribondité et
c'est une rose très belle pour le jardin.
LITTLE nOBltir (Thé). — Demi-china (?),
très belle, continuellement en fleurs; fleurs
de grandeur supérieure, bien formées, jau-
ne au centre ; le bord des pétales est frisé
et liseré de rose brillant qui devient, quand
la fleur est presque ouverte, rose argentin
ce qui contraste gentiment avec la couleur
foncée des boutons.
QLEW ÛF TUE MVSKS. — Variété de
polyantha très florifère donnant à jn'ofusion
des grapiies pyramidales de petites fleurs
blanches et de boutons roses. Rosier de
massif extraordinai rement florifère et pour
mieux dire, perpétuellement fleuri.
SALMOX RlCHMOyD (Hybridr de thé).
— Variété dans le genre du bien connu
Hybride de thé Bichmond, saumon cerise
comme .S. ^f. Bodocanachi; mais très flori-
f 'le et particulièrement bonn* pour l'au-
tomne.
>^WEET L.AVE.XDER (MiiUiflcrc {/rfw-
l'iint). — Très vigoureux, avec un feuillage
\'rt foncé très dense; les roses sont petites,
simples et mauve pâle ou mauve lavande
en grands bouquets. C'est la rose se rap-
prochant le plus du bleu pâle que nous
ayions obtenue ; nous avons toujours pensé
qu'un bleu Cambridge (1) était très à désirer
et cette nouveauté présente un progrès con-
sidérable dans ce sens. Plantée parmi les
(1) B'cu Cambrifige, teinte tenant le milieu, entre le bleu
tlair et le bleu vert d'eau.
sarmenteux ou autres roses au coloris jau-
ne, cette rose produit un effet remarquable.
Par M. J.-C. Scbmidt, horticultieur-grai-
nier à Erfurt, a été vend\ie, à l'automne
dernier :
PAUSEV.KL {Ihjbridf dr thé). Issue de
Doi-lcior Grill x Mme Caroline Teslout. —
C'est une excellente rose qui sera très ap-
préciée jiour l'élégance de ses jolies fleurs
et pour sa prodigieuse floriboiidité.
Arbuste très vigoureux à rameaux diver-
gents, à feuillage large, d'un vert clair, ré-
sistant à toutes les maladies.
Les fleurs, généralement solitaires et por-
tées par un long et fort pédoncule, sont
très grandes, très pleines et de forme glo-
buleuse; coloris blanc crème, avec le centre
de la fleur abricoté. Le coloris devient légè-
rement rose au complet é|janouissement.
La forme distinguée de cette rose et son
joli coloris la rendront rapidemient popu-
laire comme variété de jardin et d'exposi-
tion; elle constitue une précieuse addition
à la race des Hybrides de thé.
Notre confrère, M. H. Kiese, rosiériste à
Vieselbach-Erfurt, a mis au commerce à
l'automne dernier :
P. AU LA CLEGG [Hybride remontant). Is-
sue de Kaiserin x Jaune Bicolor.
Cette nouveauté est très résistante au
froid. La fleur est de même forme et de
même couleur que Bichmond, c'est-à-dire
rouge écarlate brillant, mais plus pleine,
et d'un trè,s agréable parfum. Elle s'ouvre
toujours très bien. C'est une des roses les
[dus odorantes.
(l suivre) PAPILLON.
N. B. — Nous prions instamment MM.
les Obtcnteurs de nise.i nouvelle.'; de nous
adres.^er d'urgence la description de leurs
nouveautés mises an commerce en 1912.
Plus de 130 roses nouvelles vendues Van-
née dernière ont été décrites dans le Tou'"-
nal ies Roses et la liste des nouveautés ie
1912 DU être close incessamment dans cet
organe. (N. D. L. R.).
58
JOURNAL DES ROSES
[OSIERS
lOUVEAUX MIS AU
(S ni le)
^^^— \/\A/\A-
.OMMERCE EN 1913
Ci
La Maison llugh Dickson, Royal Nurse-
ries, à Belfast, Angleterre, nous prie d'an-
noncer qu'elle mettra au commerce, à par-
tir (/r juin 1913, les quatre nouveautés ci-
a,pi"ès :
CORONATION (Hyb. rrinontant). — Ar-
buste à croissance vigoureuse. Rameau
droit, lisse, portant un feuillage magnifi-
que; la fleur de forme parfaite, d'un raffi-
nement complet, est énorme; elle, est de
couleur chair, passant au rose crevette vif.
C'est la plus grosse Rose connue.
U. E. RICHARDSON (H\ibride de thé). —
Arbuste vigoureux, à croissance très droite
et dégagée.
Les fleurs pleines et de très belle forme,
sont grandes et de coloris cramoisi vif.
MRS R. D. MC. CLURE {Hybridr de Ihc).
— Arbuste vigoureux; croissance du bran-
chage dégagée; fleur très grande, de forme
e.xquise et bien pleine. Brillante couleur
rose saumon restant invariable au complet
épanouissement.
SEARIRD (Hijbrrde de Thé). — Arbuste
vigoureux, à rameau ferme et élancé ; ex-
trêmement floi-ifère. Fleur moyenne et gran-
de, de forme élégante, de couleur Prime-
rose jaune clair. Cette nouveauté constitue
une splendide rose de jardin.
Notre confrère, M. A. N. Pierson, liorti-
(1) Voir Jomiial des Roses, 1913, pages 26 et 4).
culfeur-riislériste à Cromwell Conn. (.Amé-
rique), vend, à partir du printem])S 1913,
la ro.çe nouvelle :
MILADY {Hijbride dr thé). Issue du croi-
sement de J. B. Clark x Richmond. — L'ar-
buste est vigoureux et le feuillage magni-
fique; la fleur est large, bien double et s'ou-
vre toujours facilement, dans n'importe
quelle saison de l'année. La couleur est la
même que celle de Richmond, mais le colo-
ris des boutons est plus riche.
La forme de la fleur ressemble beaucoup
à celle du Général Jacqueminot; son excel-
lent coloris, la vigueur de sa croissance,
l'abondance de sa floraison continuelle, la
font particulièrement recommander pour le
forçage.
Le Waban RO'Sr Conservntories, à Boston
(Massachusetts), lance, cette année, dans
le commerce :
MRS CHAS. RUSSELL. — Rosier vigou-
reux et très florifère, donnant après un pre-
mier pincement, des rameaux de 4 à 5 pieds
de longueur. Le feuillage épais et frisé s'in-
cline légèrement vers le vieux bois. Les
feuilles sont à l'épTieuve des taches de rouille
qui ne les font jamais tomber; les boutons
Sont aussi pleins et aussi larges que ceux
dWniérican Beautij, mais ils s'épanouissent
en une Heur d'une beauté unique. La cou-
leur est rose-œillet lirillant, plus foncé vers
le centre.
(A suhyre) PAPILLON.
)ANS LES
lOSIERS
En Avril- — Terminer la plantation
(les églantiers hauts de tige et rez de terre,
puis celle des diverses boutures jiour écus-
sonner les Rosiers.
Aérer et ombrer les rosiers soumis au for-
çage et les greffer en fente sous cloches et
sous châssis.
Soufrer abondamment, en prévision du
Blanc.
Commencer les binages ou les continuer,
JOURNAL DES ROSES.
COUBERT iSeine-«-Marnei FRANCE.
1 AVRIL 1913.
ARTHUR R. GOODWIN (Pernetiana)
JOURNAL DES EOSES
59
si le temps a permis de les entreprendre en
mars.
Ebourgeonner sriigneusement les sujets
greffés l'année précédente et ne laisser croî-
tre que les écussons posés.
Fixer des tuteurs au sommet des églan-
tiers tiges écussonnés, pour y attacher les
greffes lorsqu'elles seront assez développées
pour être décollées par le vent.
Ces jeunes greffes doivent, avant d'être
attachées, subir deux pincements successifs.
Pincement des kclssons posés l'année pré-
cédente. — Sous l'influence de la chaleur et
de rébourgeonnement, les écussons se déve-
loppent rapidement en avril. Dès que la
jeune greffe a développé quelques feuilles,
c'est-à-dire, des qu'elle a atteint une dizaine
de centimètres de longueur tout au plus, il
faut la pincer.
Le pincement consiste à couper, avec l'on-
gle, le sommet de lu greffe encore à l'état
herbacé. La section s'opère au - dessus et
: à 3 millimètres, du 3" au -i" oeil bien
' constitué. La croissance longitudinale du
rameau pincé est arrêtée net. Puis !es
yeux situés à l'aisselle des jeunes feuilles
' se gonflent, se développent et donnent nais-
I sance à des rameaux secondaires.
' Dès que ceux-ci ont atteint 8 à 10 centi-
mètres de longueur, on en pince l'extrémité
de la même manière et ils .se ramifient à,
leur tour.
Lorsqu'on opère sur des variétés se rami-
fiant très diffilcilement, deux pincements
sont suffisants ; on risquerait, pur un troi-
sième, d'en arrêter définitivement la végé-
tation.
Les variétés de croissance vigoureuse,
telles que les thé. Noisette, etc., doivent être
pincées une 3" fois.
Entre la 2" et la 3"^ opération, on peut at-
tacher la greffe au tuteur fixé au sommet
des églantiers tige pour cet usage, soit
sur l'extrémité de l'églantier nain ou de la
bouture, réservée à cet effet au-dessus de
/'écusson.
Cliaque pincement, en arrêtant la crois-
sance des greffes, fait développer des bour-
geons sur le corps des sujets ; il faut les
supprimer radicalement aussitôt qu'ils se
montrent.
Parfois, ces bourgeons prennent naissance
sur la souclie même et sortent de terre.
Il faut se garder de les couper au niveau
du sol, ce qui ne servirait guère qu'à les
faire ramifier.
On doit, au contraire, les déterrer avec
précaution pour ne pas blesser les racines,
et les détacher de la souche en les coupant à
leur point d'insertion, avec un instrument
bien tranchant.
COCHET-COCHET.
lOSE
â
RTHUR
(PF.RNf;TI.\N.\)
rOODWIN
Cette variété, vendue par M. Pernet-Dii-
cher, en 1888, est un hybride de /?. Lulea et
appartient, par conséquent, à la race des
« Pernetiana ».
Elle est issue d'une variété inédite x .S'o-
tril (VOr.
L'arbuste, de bonne vigueur et rustique,
est à port buissonnunt. La fleur est moyen-
ne ou grande, pleine, de forme régulière,
imbriquée.
Le bouton est allongé, do forme gracieu.-!0.
I^a couleur de la rose est un magnifique
jaune orangé cuivré, avec des reflets rou-
geàtres, passant nettement au rose saumon
vers la défloraison.
C'est une superbe variété d'un colons
nouveau.
Elle est très florifère et très rustique. Ce
sera une excellente rose de jardin et elle
Constitue une des meilleures plantes créées
pur cet habile semeur qu'est M. Pernet-
Ducher.
MARIE DU Cl.OSjOLLET.
60
JOURNAL DES K O S 1<] S
lOSES DE
Lai
C'est mai dans sa splendeur ; l'aurore merveilleuse
A peint de rose et d'or les portes du matin.
Aux premiers feux du jour la fleur voluptueuse
Ouvre lentement ses pétales de satin.
La rosée a lavé sa robe somptueuse
Et, dans le frais calice, un insecte mutin
Vient boire avidement l'odeur délicieuse
Et l'abeille y moissonne un plus riche butin.
Un parfum enivrant flotte sur le parterre
Efla brise de mai, de son aile légère,
Va le répandre au loin dans son vol embaumé.
Un souffle caressant a détaché des branches
Les pétales soyeux et les corolles blanches :
On voit neiger des fleurs dans l'air tiède et pâmé.
Madame EMILE AYMÉ.
(^
;UMURE DU MOSIER POUR LA ,>I^ARFUMER1E
Lu Pi'litf Ri'ciii' iiubliait, eu février der-
nier, une ndte sur la fumure du Rosier
Iiniu- lu parfumerie. Nous la iiein'oduisons
en y ajoutant les renseignements complé-
mentaires que l'auteur a bien voulu nous
adresser spécialement pour nos lecteurs :
« Nous voici en pleine période de fumure
du Rosier de mai pour la parfumerie.
» Dans notre région, suivant des habitudes
déjà anciennes, on emploie presque exclusi-
vement le tourteau de sésame, qui ddnne
d'assez bons résultats au point de vue végé-
tation, mais ne répond pas toujoui-s aux ré-
sultats espérés. .\ la suite d'expériences en-
treprises avec différentes fonnules d'en,
grais, nous sommes lieureux de foire con-
naître les formules qui nous ont donné les
meilleurs résultats et que nous conseillons
aux producteurs que la question intéresse.
Formule .Y. 1.
Par pied :
XO grannnes de Clirysalides.
100 grammes de Superphosphate minéral
à 1-4 — 16 % d'acide pliosphorique.
25 granmie.s de Cliloinre ou de Sulfate de
pota.ssiuni.
Fin'niitli' X. 2.
Par pied :
100 grammes Tourteaux.
100 grminnes Scories de dépliosijboration.
25 grammes Chlorure ou de Sulfate de
potassium.
<i Pour certaines finnure.s un peu tardives,
il serait jiréféraljle d'emi)loyer la formule
suivante :
50 grammes Nitrate de soude.
100 granmies Scories.
JOURNAL DES ROSES
61
2b grammes de Chlorure ou de Sulfate de
potassium.
i< Ces formules peuvent varier suivant
l'état de la végétation et la force des sujets :
il appartient à chaque culti\ateur de les
adapter à son cas particulier. »
On nomme <i clii'ijsalidc >i, les déhris des
vers à soie. On la désigne souvent sous le
nom de » chrysalide de ver à soie »; c'est
im engrais qui dose ordinaii'Cment de 9 à
11 % d'azote.
.l'ai donné la dose d'engrais par pied,
afin d'être plus pratique pour les produc-
teurs; mais il convient pour les personnes
moins initiées à la culture du rosier pour
la parfumerie, telle qu'elle .s.e pratique aux
environs de Grasse, de dire qu'on plante les
Rosiers 'le Mai (1) à 0 m. CO l'on île l'autre,
avec une distance de 1 m. :?5 entre les li-
gnes.
L'hectare de rosiers de, mai ainsi ]ilantésj
contient donc nonnalement dei 12 à 13.000
pieds.
En multipliant les do.ses ci-dessus re-
conunandées par le nombre de pieds, il est
facile de se rendre compte du poids total
dei chacun des engrais conseillés, à mettre
par hectare de rosiers en culture.
Honoré MICHEL,
Pinijru'tnirc, à Placassier-Grasse.
(1) R. Damasce7ia,Uil\ei (N.D.L.R.).
L'iOuVRAGE
,ES PLUS BELLES
lOSES
au début du XX" Siècle » jugé par un Journal horticole Italien
Il nous a jiaru intéressant de faire con-
naître le jugement porté sur cet ouvrage,
par un écrivain horticole italien, M. Angio-
lo Pucci, dans le Bulleihw di'lhi It. Sociéla
Toxivnifi (ti Orliciiltitra. Sous le titre <i Xumù
IJliii " il s'exprime ainsi :
" La hibliothèque de notre société s'est
enrichie de ce volume, qui lui a été envoyé
en hommage par la Société Nationale d'hor-
ticulture de France, dont la section des
Roses a rédigé ledit livre.
« C'est le travail collectif de jiiusieurs
éminents spécialistes Fran(;ais, lesquels, sur
un plan tracé depuis plusieurs années, ont
écrit l'ouvrage. C'e.st avec raison qu'on a
dit dans la préface du livre, que l'accom-
plissement de ce travail a été délicat et
difficile, car les rédacteurs étaient disper-
■^és dans les différentes régions françaises
ft ils ont dû, d'aliord, travailler séparé-
ment, du moins ijour la rédaction initiale
de la [)artie de l'ouvrage dont chacun s'éta't
particulièr-ement chargé, a,vant de pouvoir,
dan.s les réunions en cohumuii, en coordon-
ner toutes les parties.
'< Le travail a été accompli d'une façon
vraiment digne des personnes compétentes
qui y ont jiris fiart, et le livre, maintenant
publié, est un travail consciencieux qui
pourra être très utile aux Cvdtivateurs de
Roses.
c( Il se divi.se en cinq [larties; les trois
premières sont d'ordre scientifique; les deux
dernières ont une importance pratique.
'1 Les trois premières, en .effet, contiennent
les caractères de la rose avec la description
de ses organes, un bref résimié historique
de cette fleur et la description des roses ty-
piques, dites roses botaniques.
Il 11 y a, malheureusement, auprès de nous
des horticulteurs et des jardiniers tout à
fait nuls en Botanique, dont plusieurs
mêmes, en ignorent les choses les plus élé-
mentaires. Si, à tout cultivateur, il est utile
de connaître au moins les termes scientifi-
ques s'apiiliquant à toutes les plantes, je
crois qu'il est indispensable jwur certaines
collections, coinmc justenicnt jiour les roses,
où. l'étude des feuilles et des folioles, des ai-
guillons, de la fleur, etc., constitue la base
de la classification d'en posséder une con-
naissance plus apiirofondie encore. La con-
naissance des ternies techniipies est, de
plus, d'un grand intérêt pour l'hyliridation.
03
JOURNAL DES ROSES
Il Cette étude, dans ledit volume, en même
temps qu'elle est conduite scientifiquement,
est faite avec une telle clarté, une si grande
simplicité, que tout cultivateur peut facile-
ment la comprendre et en faire son profit
dans la pratiqua culturale.
Il L'histoire des roses y est traitée de ma-
nière succinte, mais suffisante, et elle réus-
sit même à être amusante, pour ceux qui,
de cette fleur sympathique, reine des fleurs,
désirent connaître tout ce qui se rapiiorte
à elle, y compris l'autre partie qui indique
les types naturels, les pères et mères qui
ont donné naissance aux roses cultivées
dans les jardins d'agrément.
" L'avant-dernière partie donne la liste
divisée par groupes, des meilleures varié-
tés à cultiver dans la région parisienne,
et la dernière en donne les principales rè-
gles de culture, de multiplication, d'émon-
dage, d'engrais, etc..
ic II me semble que dans le choix des va-
riétés, le travail soit en partie incomplet ?
(i Pourquoi en restreindre le choix aux
roses adaptées au climat de Paris et de ses
environs ? Pourtant la France a des ré-
gions importantes pour la culture des ro-
ses, ne fiit-ce que sous le rapport du com-
merce des fleurs.
« C'eut été un travail plus complet, si Le
méritant comité avait offert aux Rosiéristes,
je dirai même à tout le monde, une liste
restreinte, mais complète, de toutes les va-
riétés absolument bellies, choisies parmi les
meilleures.
Il II est vrai que le climat de Paris est tel
que les variétés végétant sous son influence
prospèrent encore mieux dans les régions
où le climat est meilleur.
(c Malgré cette petite critique, le livre est
vraiment recommandable à oeux qui aiment
la rose et s'occupent de sa culture.
» Le revers est que le prix (20 francs),
liien que justifié par le luxie de l'édition
qui contient aussi des planches en couleurs,
ne sera pas accessible aux bourses d'un
grand nombre de nos jardiniers...
" Il serait à désirer qu'on publiât une
édition économique, en sup])rimant même
au besoin, les planches coloriées qui cons-
tituent un luxe non indispensable, et qui
n'ajoutent pas, pour les ])raticiens, une
grande valeur à l'ouvrage, »
» Angioi.o PUCCI. »
^E .flOSIER
Son importance dans la Parfumerie. — Maladies des Plantes : le 'Ver ; son remède.
Les Champignons parasites.
La culture du rosier dans la région de
Grasse, après être descendue bien bas, ac-
quiert de jour en jour plus d'importance,
grâce aux prix élevés de ces dernières an-
nées. Elle prend' d'autant plus d'exten-
sion que cet arbuste supporte la sécheresse
et pousse volontiers à côté de la vigne en
terrain découvert, tandis que le jasmin et
la tubéreuse ne peuvent vivre que dans les
terres d'arrosage et demandent des .soins
tout spéciaux. Uans la jibipart des terrains
accidentés qui environnent Grasse, les ter-
res irriguées sont rares; c'est pourquoi la
culture du rosier s'y est prodigieusement
accrue. Dans la seule coinnuiin' di' .Muntau-
roux, la jn-oduction des rose.'* atteint an-
nuellement 20.ÛÛÛ kilos, et, nous a-t-on af-
firmé, elle est dépassée de beaucoup dans
d'autres communes voisines. Tout porterait
à croire, si les prix variaient peu, que cette
production irait grandissant. Mallieureuse-
mcnt, les cultivateurs, qui se sont mis à
l'œuvre avec persévérance, ont vu leurs ef-
forts restés pour ainsi dire vains devant les
ravages terribles causés jiar un ver ou larve
du genre .\grilus, qui attaque les jeunes
])lants au collet, c'e.st-à-dirc à l'endroit où
l'arbuste sort de terre. Le mal, en effet,
est si grand que, dans certaines plantations
nouvelles, 70 % des pieds sont atteints. Il
JOURNAL UES ROSES
63
soinl)li\ J'après nos observations, que la
nature du sol ait une influence considéra-
ble siir la propagation de la maladie : dans
les terres fortes, celle-ci est très restreinte;
dans celles plus légères, elle prend, une im-
portance déconcertante. Il y a déjà un an
que nous l'étudions et nous croyons, après
k les recherches auxquelles nous nous som-
■ mes livrés, pouvoir donner aux cultivateurs
quelques conseils utiles.
Le ver, avons-nous dit, attaque toujours
l'arbuste à fleur de terre, perforant Técorce
et le liber ; il pénétra peu^ dans le bois,
beaucoup trop dur. La galerie qu'il creuse
de bas en haut a une forme hélicoïdei. Elle
se trouve entre l'écoree et le bois et s'élève
à plusieurs centimètres au-dessus du sol.
L'arbuste ainsi attaqué meurt très rapide-
ment quand il est très jeune. Il laisse voir
alors, le plus souvent, la trace sous-corti-
cale de la galerie creusée par le ver et se
riini|it très facilement à ce niveau quand im
veut l'arracher du sol. Si le plant lest at-
teint à un âge un peu avancé, il résiste
mieux; les tissus blessés prolifèrent abon-
damment et .s'hypertrophient en formant
sur le tronc un renflement très visibld. Le
plus souvent cependant, la mort n'est ([ue
retardée. Mais si le rosier a plus d'un an,
le ver ne fait que l'incommoder et le tue ra-
rement, quoique les protubérances du trojic
leviennent parfois énormes. C'est, d'ailleurs
dans ce dernier cas, le seul caractère ex-
terne qui révèle la i)résence du parasite;
présence qui, sur les plants de l'année, se
manifeste encore par d'autres indices plus
graves avant-coureurs d'une mort prochai-
ne. Les feuilles de leurs jeunes pousses
sont légèrement repliées sur elles-mêmes
et comme flétries. Un œil expérinwnté ne
s'y trompe pas.
Tandis que les extrémités aériennes ont
»cet aspect maladif, la région souterraine pa-
rait intacte et très souvent même elle donne
de nouveaux bourgeons à la partie infé-
rieure des tissus atteints par le ver. Pour
se débarrasser de celui-ci, il suffit alors de
tailler le pied au-dessous de l'endroit i)er-
foré. Le plant ainsi sectionné a souvent la
vigueur de donner de nouvelles branchies
absnlument saines, s'il ne l'a déjà fait avant
l'opération. Ces branches, encore grèleg
l'année suivante, peuvent encore succom-
ber sous l'atteinte du ver, La vl« du rosier
est toutefois prolongée et si on déchausse
celui-ci de façon à ce que les nouvelles tiges
ma soient pas en contact avec le sol, il
pourra peut-être lutter victorieusement con-
tre le parasite, car nous avons déjà vu que
les troncs âgés de plus d'une année lui ré-
sistent souvent, mais restent plus faibles
que les autres.
Ce n'est donc que dans les plantations
toutes nouvelles que le vef est très dange-'
reux, puisqu'il y tue le rosier, tandis qu'il
ne fait que gêner son développement dans
les vieilles plantations. Comme il n'attaque
cet arbuste qu'à fleur de terre, il semble
tout d'abord qu'il est facile de le défendre.
Il s'agit toutefois de trouver un produit
inoffensif jiour lui, nuisible au parasite et
qui, de plus, résiste à l'action de l'eau de
jiluie. Nous avions essayé l'année dernière
les anneaux de goudron au collet. Leur
épaisseur était de 5 à 6 centimètres. Mal-
heureusement, les plants tout jeunes n'ont
pu résister (1). La chaux semée autour du
tronc ne .semble pas toujours le protéger ef-
ficacement. Nous avons enfin eu la bonne
fortune de trouver un mélange à base de
saindoux auquel nous avons incorporé 5 %
de nicotine et qui paraît vraiment sou-
verain contre la larve d'Agrihis. Il faut
dire toutefois que les expériences n'ont eu
lieu qu'au commiencement d'août, époque à
laquelle la plantation était déjà contaml-
néei; mais les pieds choisis pour subir le
traitement étaient sains et se trouvaient au
contre de la parcelle la plus infestée. En
octobre, ces pieds étaient encore indemnie-s,
taudis que d'autres, à côté, et qui, au mois
(l'août se montraient +rèft vigoureux, suo-
riitnbaient aux atteintes du ver. Le mélange
que nous indiquons semble donc un vérita-
ble spécifique contre cette maladie du ro-
(1) Cela ne veut pas dire que l'arbre sera toujours tué
par le goudron, car nous lisons dans la Trihune Horticole
ilii 28 décenil)re 190T que celle subslance « est employée
pour combattre certaines maladies de nos arbres fruitiers,
lelli' que le rachitisme et certains insectes qui se lopenl
ircnéralement sous les écorces et résistent aux insecticides
(|iie l'un iMOpliiie ordinairemenl, •
64
JOURNAL DES H 0 S E S
sier. Voici la manière de l'employer. Dès
que la bnuture s'est enracinée, on la dé-
chausse délicatement .et avec un pinceau
on l'enduit tout autour du collet sur une
longueur de 8 à 10 centimètres de sain-
doux nicotinisé conmie nous l'avons indi-
qué. On chausse de nouveau de façon à en-
terrer lu moitié de la région traitée. On
pourrait peut-être jiasser la mixture sur la
bouture avant de la planter, mais nous
n'avons pas expérimenté cette façon de nr.)-
céder, qui économiserait un temps considé-
rable. Le même badigeonnage au collet de-
vrait se renouveler toutes les années au
début de la bonne saison. Ajoutons qu il
faut avoir soin de choisir comme plants des
rameaux qui soient indemnes, car certiinei
branches qui communiquent avec la terre
peuvent être infestées. Nous serions heuTeu.i;
si les cultivateurs que cette culture intéresse
voulaient bien nous tenir au courant de
leurs essais.
Le rosier possède encore un parasite qui,
jusque-là, n'a pas trop causé d'inquiétudes;
mais il pourrait pourtant en ceirtaines cir-
constances devenir plus dangereux. Nous
voulons parler d'un champignon inférieur
bien connu de la famille des Urédinées, le
Phrngmidiuin subrurticium. Dès la un de
juillet, .ses germes (urédospores) font leur
apparition à la partie inférieure des feuil-
les du rosier et les recouvrent de taclies
confluentes, formant un duvet d'un jaune
d'ocre, c'est la rouille rouge. Plus tard,
en seiitembre, des taches noires parsèment
le duvet jaimàtre devenant de plus en i)lus
nombreuses vers la fin de ce mois. Elles
sont constituées par une foule de germes
de deuxième venue, les téleutospores. Cel-
les-ci passent l'hiver sur les feuilles mor-
tes qui jonchent le sol pour germer au prin-
temps. Elles sont beaucoup plus résistan-
tes que les urédospores qui sont tuées dès les
premiers froids. Quand l'Iiiver et le prin-
temps sont froids et secs, le Phragmidium
subcorticium se développe tardivement sur
le rosier et le plus souvent la cueillette des
roses a lieu. avant que la rouille rouge ap-
I)araisse. Celle-ci n'a évidemment aucune
influence néfaste sur la récolte. Mais si
l'hiver et le printemps sont chauds et liumi-
des, le parisitisme se manifeste de bonne
heure : le rosier s"affail)lit juste au moment
de la formation des boutons floraux dont le
nombre est par suite plus réduit que d'ha-
bitude. Heureusement que dans nos cli-
mats les pluies abondantes et continues
sont rares. On atténuerait peut-être l'exten-
sion de ce champignon en rainassant les
feuilles des rosiers tombées à terre et en les
brûlant ensuite, car on détruirait ainsi les
téleutospores. Mais ces organes de conser-
vation ne sont peut-être pas les seuls. M.
Erickson a, en effet, démontré qu'un chan-
pignon de la même famille, le Piiccinia gra-
minis, qui donne la rouille du blé, passait
la mauvaise saison à l'état de vie ralentie
dans le grain de blé. Il se pourrait donc
que le Phragmidium subcorticium ait une
forme de conservation encore inconnue.
Quoiqu'il en soit, des deux parasites qui
attaquent le rosier dans nos régions, c'est le
ver qui est de beaucoup le plus dangereux,
et c'est précisément celui contre lequel nous
pouvons lutter avec le plus de chances de
succès
L.VURENT H.WH.AUD,
r>i>cteur ès-scicnces, -préparateur
au Laboratoire de botanique
appliquée de la Faculté des
sciences de Marseille.
ENCORE SUR LE REVERDISSEMENT DES
ET DES PLANTES JAUNIES
OSIERS
La publication d'une note succinte. sur
ce sujet, dans la Chronique horticole de no-
tre dernier numéro, nous a valu plusieurs
lettres d'amateurs de roses dont les rosiers
sont chloroses, demandant des renseigne-
ments complémeiitaires. M. Godde, auteur
de la note, auquel nous les avons deman-
dés, nous envoie d'article ci-après :
JOURNAL DES K08ES
65
f
Il Si la Iliéiirie que nous avons donnée est
exacte (1), le fernécessaire au reverdissenient
des plantes chlorosées, doit leur être distri-
bué dans la forme de sulfate double de po-
tasse et de fer.
C'est ce que confirme l'expérience dans
tous les cas où le jaunissement est dû à
l'excès de calcaire dans le sol et, en général,
soit à l'absence de fer, soit à l'impossibilité
pour ce métal, de prendre la forme indiquée
ci-dessus.
La solution dont nous faisions usage, est
préparée comme suit :
Prendre :
Sulfate acide de potassium (bi-sulfate de
potasse du commerce) 150 gr.
Et, à défaut de ce sel : Potasse caustique,
60 gr. ou carbonate de potassium 70 gr. ;
faire dissoudre dans 300 gr. environ d'eau de
pluie de préférence et ajouter jm^gressive-
ment :
Acide suifurique ; lUO gr.
Ajouter ensuite :
Limaille ou rognures de fer 12 gr.
Limaille ou rognures de cuivre rouge, 2
grammes ou de cuivre jaune, 3 gr.
Chauffer légèrement ou exposer aux
rayons du soleil. Quand la réaction est éta-
blie, elle dégage une chaleur suffisante,
pour se poursuivre d'elle-même jusqu'à dis-
parition des métaux.
Laisser reposer et décanter ou filtrer sur
coton, puis ajouter progressivement, en re-
muant sans cesse, lU à 12 centimètres cubes
de solution de gaz ammoniac (alcali vola-
til du commerce).
Quand la couleur de la solution qui est
l'un vert franc, commence à tourner au
•Jert jaune, on doit cesser l'adjonction d'am-
moniaque, de manière que la solution de-
meure légèrement acide. Si on pousse jus-
qu'à saturation complète, la solution se dé-
(l) La Mitrification, page 11.
compose, une partie des sels se précipite et
'"lie devient d'un emploi difficile.
Comiilcter le volume à un litre, avec de
l'LNm et employer cette solution, à raison de
lu à 20 gr. par litre d'eau d'arrosage.
Quand on ne pourra éviter de mouiller le
feuillage (avec des fraisiers par exemple),
bassiner ensuite avec de l'eau claire.
On peut arriver au même résultat, mais
plus lentement, avec des arrosages à 2 gr.
Iiar litre de bi-sulfate de potasse. En ce cas,
on aura avantage à faire dissoudre ce sel
à l'avance. On prélèvera env'iron le tiers de
la solution qu'on saturera avec de l'ammo-
niaque (la saturation est complète quand, à
l'adjonction d'ammoniaque, il ne se produit
plus de dégagement de chaleur) on réunira
le tout et on complétera avec de l'eau, un
volume connu.
Si la terre est supposée manquer de fer,
répandre à l'entour des plantes jaunies, un
lieu de limaille de fer à laquelle on pourra
ajouter une pincée de limaille de cuivre qui
assure la persistance de l'effet. Le reverdisse-
ment est d'autant plus rapide qu'on a af-
faire à de.s plantes dont la sève circule avec
le plus d'activité.
Pour la vigne, un seul arrosage au sul-
fate double, ou au sulfate acide, suffit géné-
ralement.
Le chrysanthème, plante des plus vigou-
reuses, absorbe le sulfate de fer qui suffit
généralement à amener le reverdissement,
mais il a l'inconvénient de iirovoquer la
pourriture des capitules. (Il a été rendu
compte à la section des Chrysanthèmes, des
expériences faites à ce sujet).
On aura donc avantage, surtout si on a
dépassé l'époque de la réserve du bouton,
à employer la solution de sulfate double in-
diquée en iireniier lieu. »
L. GODDE,
à ViUeneuvc-la-G<irenve (Seine).
I
66
JOURNAL DES EOSES
L'EMPLOI RATIONNEL DES MnGRAIS
RATIONNEL DES _.
Dans la culture des Rosiers. ('
(S ni If)
CHIMIQUES
Erratum. — Dans le numéro du l"' fé-
vrier 1913, page 33, colonne 1, ligne 22, lire' :
2,16 0/00 et non 2,16 % de magnésie.
Lorsque j'aurai ajouté que rabsurplion
ne peut se faire que par 1rs -poils radicaur,
on concevra facilement qu'un végétal ne
p«ut puiser dans le sol ni inaticrcs or-
ganisées, ni matières organiques, mais
seulement des liquides parfaits conte-
nant en dissolution très faible les sels for-
més des corps simples constitutifs du sol,
et des matières organiques animales et vé-
gétales, emtre les débris desquelles les fi-
brilles s'insinuent.
Quand nous mettons du fumier dans une
teiTe, rappelons-nou.s que ce ne sont pas
les déchets organiques qui le constituent
qui serviront d'aliments aux Rosiers, mais
bien les .siels qu'il renferme.
Le funiier, même le meilleur, est un en-
grais très pauvre en éléments nutritifs, il
en renfemie, au pins, 2 ou 2 i % de son
poids. 1.000 kilogrammes de fumier con-
tiennent, en effet, approximativement,
800 kilogrammes d'eau, et quelquie' chose
comme 150 kilogr. de matières hydrocarbo-
nées, sans pirincipes nutritifs, qui formeront
l'Iitiinus.
Quant aux principes fertilisants, en voici
le taux (composition moyenne) d'après les
Tables de Wolff :
Composition pot'r 1.000 kilocr.
FUMIER DE :
AZOTK
ACIDI']
1>HOSPHOI1101!E
POT.VS.SE
CHAUX
.MAGNÉSIK
TOTAL
Cheval
Bêtes à cornes . .
Moutons
5 k. 800
3 k. 400
8 k. 800
4 k. 500
'2 k. 800
1 k. (iOO
2 k. .'iOO
1 k. îtOO
5 le. ;;oo
4 k. » »
(i k. 700
() k. « »
•2 k. 100
a k. 100
;! le. oOO
0 k. 800
1 k. 400
1 k. 100
1 k. 800
0 k. 900
17 k. 400
13 k. 200
22 k. -400
14 k. 100
Porcs
Cependant, malgré son extrême pauvi'eté
en éléments nutritifs, le fumier est le roi
DES engrais I Voici pourquoi : c'est qu'il
apporte au sol de l'Iiiunus, matière inerte
si l'on veut, mais dont les rôles ont cepen-
dant, une" extrême iinpoit;uic6 et une action
considérable sur la végétation, comme nous
allons le voir.
Une théorie, chère à nos pères, était qu'il
n'y a pas de bonnes terres sans liunius.
A notre époque de chimie à outirance,
depuis qu'il est prouvé d'une façon irré-
futable que les végétaux ne vivent que
(l) Voir Journal des Roses 1912, pages 113 et 190;
1913, pages 16 cl 32.
d'éléinenis minéraux, on méconnaît sou-
\'ent le rôle de Vhuniits, et on le considère
('(//) fiicili'mi'nt connue parfaitement négli-
geable. Cela, tout simplement, jiarce que
dans les exiiériences de nutrition artificielle
suii- les plantes en pots, on n'a pas à crain-
dre l'entraînement ])a.r les eaux dans le
sous-sol, des éléments nutritifs assimilaiiles
iidtamnirnt des nitrates, entraJnenneaits fré-
(piicnts dans les culturels ordinaii'es, et que
l'humus évite en i)urtie, em fonnant avec
certaines hasieLs fixes du sol des combinai-
sons moins solubles.
Un des rôles de Ihumus est, un peu ce-
lui d'une éponge. Il retient, en effet, les
JOURNAL DES EOSES
67
éléments nutritifs arrivés à l'état de nitra-
tes, à l'égard (iesquels le pouvoir réten-
teur des terres n'ciiste pas du tout.
L'humus est aussi un éléinent de correc-
tion; il agglutine les. terres légère*!, et di-
vise les terres argileuses, penmettant à l'air
d« les pénétrer, et de hàt«r ainsi, par l'ac-
tion de l'oxygène, la nitrification.
I.'acidie liuniique, ou huinus, agit très
énergiquement sur les débris rocheux pro-
venant des roches primitives, pour amener
la potasse et l'acide phosi)hO'riqu€ qu'ils
recèlent, de l'état inerte à la forme assimi-
lable.
Enfin, par la couleur brune qu'il com-
munique au sol, il facilite à ceLui-ci l'ab-
soiiptian d«8 rayons solaires, et la i>éné-
tration de la chaleur qu'ils émettent.
La base de TOI/TE fumure pour les Rosiers
DOIT ÊTRE LE BON FUMIER DE FERME, et je
lie puis, après de nomibreusies expérien-
ces, reconimandeii les engrais chimiques
qu© comme engrais complémentaires du
sol, soit qu'ils lui apportent les éléments
lui faisant natitrellement défaut, so'it ([U'ils
lui restituent ceux prélevés par une récolte
précédente.
C'est à ce dernier point de vu.e que nous
allons surtout ieis envisager.
;.l suii^re)
COCHET-COCHET.
lECHERCHES CONTRE
LE
5LANC »
J'ai fait, depuis quelques années, des es-
sais avec la magnésie et d'autres substances
en vue de déterminer s'il est possible d'im-
muniser les rosiers contre le blanc et les
autres maladies cryptogamiques. Il existe
des variétés qui paraissent y échapper à
peu près complètement, par exemple Ulrich
llrunner; et je m'étais dit que si nous arri-
vions à connaître les exigences chimiques
exactes des Rosiers, nous pourrions donner
aux variétés faibles une vigueur égale à
celle des autres, au moins à celles qui ont
des mérites suffisants pour justifier cette
peine. La magnésie, sous forme de carbo-
nate, augmente rapidement la vigueur de
la production ligneuse et du iiarenchyme fo-
liaire; iiuis .son action cesse de se faire sentir.
La plante ne jiousse plu.s, ne fleurit plus,
jusqu'à ce que l'équilibre se soit rétabli
dans ses fonctions par une culture plus con-
forme à la nature (more gênerai cultiva-
tion) et par le gonflement des bourgeons. Le
sulfate d'ammoniaque seul ne modifie pas
cet étal, mais l'acide oxalique en solution fait
produire de nouveau aux rosiers de vigju-
reux bourgeons rouges et des pousses. Il
semble que l'acide oxalique exerce une in-
fluence rajeuni.s.<îante lîur les rosiers brtilés
par l'ammoniaque ou soumis à une stimu-
lation excessive par les engrais en général
et le carbonate de magnésie. Toutefois,
l'acide oxalique, a, lui aussi, ses limites.
Les très jeunes boutures de rosiers ne le
supporteront pas, je crois; en fait, les bou-
tures de rosiers s'enracinent mieux, plantées
contre les bords du pot contenant une plan-
te adulte que quand on les met dans de la
terre nouvelle.
Mais ni la magnésie, ni l'acide oxalique,
seuls ou ensemble, ne préservent les rosiers
du blanc, il faut y ajouter quelque chose.
J'ai essayé le carbonate de fer en combinai-
son avec eux ; j'ai obtenu une amélioration
très prononcée au point de vue du gonfle-
ment des bourgeons et de la vigueur géné-
rale des iilantes. Il est probable que l'oxyde
de fer donnerait des résultats aussi bons. Le
sulfate de fer ne semble pas être fameux.
Mais un mélange de carbonate de fer, de
carbomite de magnésie faible, de sulfate
d'ruiimoniaquô et d'acide oxalique donne des
résultats remarquablement bons. Une cuil-
ler à café pour un récipient — pot — dci 9 à
13 lit., telle est à peu près la meilleure dose
d'après mes essais jusqu'à co jour. Ce mé-
lange a tendance à prévenir le blanc et à
provoquer une bonne végétation. Je suis
aussi en train de préparer un mélange
68
JOURNAL DES ROSES
d'acide oxalique et de goudron de Norwège
qui sera, je crois, très bon. Le point délicat
est, jusqu'à présent, que si l'on applique
une dose suffisante d'eau de goudron pour
guérir le blanc, on fait beaucoup souffrir
les plantes (quoiqu'elles ne soient pas for-
cément tuées). En général, la magnésie et
l'acide oxalique les rétablissent.
Frédéric KITLEY,
à Batli.
Noie dp la rédaction. — L'action exercée
par l'acide oxalique doit être indirecte et
non due à son intervention dans la nutri-
tion de la plante. L'acide oxalique est un
[loison et il est douteux que les racines l'ab-
sorbent. Néanmoins, il n'est pas impossible
que son influence dans le sol soit favorable.
La note de M. Kitley est intéressante au
point de vue de la stérilisation du sol.
{Gardcnci's Chruiiicle).
.HRONiaUE
LORTICOLE
rENERALE
SOMMAIRE : Météorologie. — l'n arbre fruitier nouveau. — lixiiosilion internationale urliainc de Lyon.
Météorologie. — ce que fut février
1913. — La pression barométrique moyenne,
702,5 est supérieure de 3.6 à la normale. Le
mois est caractérisé par une période très
chaude qui débute à la fin de janvier, s'é-
tend jusqu'au 8 février et durant laquelle
les moyennes diurnes sont supérieures d'au
moins -i degrés à leur normale respective,
atteignant jusqu'à 7, le 3.
La durée de l'insolation, 1.50 heures, est
la plus élevée qu'on ait trouvée depuis 1881.
Durée possible : 289 heures; durée effective :
150 heures; rapport : 0.53.
Pluie totale du mois : 19 ""^ 5 en 22 h. 5,
réparties sur 8 jours de pluie.
[Observatoire du Parc Sai.nt-Moiir).
TTn arbi'e fruitier nouveau- —
Le PYRONL^.
M. le docteur Trabut, annonce dans la
Revue horticole de l'Algérie^ qu'il vient de
recevoir des greffons d'un Hybride intéres-
sant lentre le poirier Bergamotte et le Co-
gnassier.
Cet hybride serait le point de départ de
semis donnant dos fruits comestibles crus
qui paraissent fort intéressants; cette nou-
velle poire liybride d© coing donnera pro-
bablement, sur le littoral sud de la Médi-
terranée, de meilleurs résultats que le poi-
rier ordinaire.
Nous en reparlerons.
Exposition internationale ur-
baine de Lyon. - La ville de Lyon a
décidé d'organiser une exposition interna-
tionale urbaine qui se tiendra à Lyon, du
l'"' mai au l" novembre 1914. Sa durée
pourra être prolongée. La superficie cou-
verte sera de lOO.OOt.) mètres carrés envi-
ron.
Une exposition lyonnaise des autres in-
dustries locales et une exposition coloniale
française seront annexées à l'exposition in-
ternationale urbaine qui sera divisée en qua-
rante-deux sections.
Les demandes d'admission pour les expo-
sants français devront parvenir avant le
i'' juin 1913.
Pour tous renseignements, s'adresser au
commissariat général, hôtel de ville de
Lyon.
COCHET-COCHET.
Le Propriétaire-Gérant: CH. COCHET.
MEI.IN. — IMPRIMERIE I10RTIC9LE DE E. LEGHANU, RfF B*NCEI-, 23.
OUVRAGES UTILES A CONSULTER
Les Ennemis^ des Plantes
N» 1. — ARBRES FRUITIERS, brochure de lo3 pages 4 fr. »
No !2. — PLANTES POTAGÈRES, brochure de 50 psges .... 1 50
N° 3. — PLANTES d'ornement, de serres et de pleine terre,
brochure de o8 pages 1 50
N^ 4. — ARBRES et ARBUSTES forestiers et d'ornement. Arbres
résineux de pleine terre, rustiques sous le climat
d'Alençon, brochure de 138 pages . . 4 »
N° 5. — PLANTES agricoles, céréales, économiques et industrielles,
brochure de 60 pages 1 50
CHEZ L'AUTEUR :
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37« ANNEE 1er MAI 1913 N" 5
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JREVUE D'ARBORICULTURE ORNEMENTALE
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î et Camille BERNARDIN
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TÉLÉPHONE N» 11
SOMMAIRE DES ARTICLES |
Chronique des Roses. — Dans les Rosiers : En i\lai. — l'iosiers pour ileurs coupées. — Rosiers nouveaux mis ^
au commerce en 1912 et 1913 (suite). — Liste générale des 131 Rosiers nouveaux mis au commerce ï
en 1912. — Hu/iin (Rosa mullillora). — Le Rosier dans les cinq parties du monde: La Rose en Tunisie î
(suite) ; Les Roses du capitaine Bourdunneau. — De l'emploi rationnel des Entrais cliimiques dans la '
culture des Rosiers (suite). — Chronique liorticole générale. J
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1" MAt 1915
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SOMMAIRE : Poésie. — Le XVII' Congrès des Amis des Roses. — Le Congrès îles Amis des Roses en 1914.
Importation de Roses cl fleurs dlTcrses à Moscou. — L'Hay-lcs-lioses. — l'ioraisoii du liosa Serica.
Knire les femmes et les roses
Il est mille rap|iorls parfaits;
.Mille destins en toutes choses,
Même beauté, mêmes attraits.
Oui, femmes et roses sont divines;
.Mais en nous charmant tour it tour.
L'une blesse avec ses épines,
L'autre par les traits de r.Aiiiour.
Le XVII" Congrès des Amis des
Roses- — Ainsi que iiuus l'avuiis itrécé-
deriinient annoncé, le XVIP Congres des
Amis des Roses, Société française des Ro-
siéristes, aura lieu à Périgueux, du 1""' au
:i juin procliain.
Nos lecteurs trouveront, dans notre nu-
niérii (lu 1"' mars dernier un extrait du
|iriigraninie ccimprenant les concours ou-
V'Tts aux Rosiers et aux Ruses, à l'exposi-
tion que la Société tléimrtenn'iitale d'Horti-
rullure et d'arriiiiialiition de la DurdiirjKe
iiijvre à Périgueux, du 'M mai au 5 juin
inclus, à i'(jccasi(jn du Congrès des Amis
des Roses.
Viiici maintenant le pnigraninie du Con-
grès lui-même :
Sam-edi 31 mai, à 11 heures, ouverture
de rex[)ositlon;
Dimanche !"■ juin, à li heures, ouver-
ture du Congrès;
Tome XXXVII.
Lundi 2 juin, à 9 heures, séance du Con-
grès; à 14 heures, séance du Congrès, vi-
site de la ville; à 19. heures, banquet; "
Mardi 3 juin, excursion en Périgord; dé-
pait de Périgueux à 4 h. 52; retour à Péri-
gueux à 18 11. 59.
Vciici les questions qui seront mises à
l'iii-dre du jour du congrès :
!° De la synonymie;
:.'" Des maladies du Rosier et de leurs
triiitements;
•'V' Classification des Roses nouvelleis de
1909, mises à l'étude au congrès de Bor-
deaux;
i" Variétés nouvelles de 1910 à mettre à
l'étude;
."i" De l'emploi de la Rose dans la déco-
ration florale;
G° Quelles sont les meilleures variétés de
Riisters pour les différents sols;
7° Des meilleures variétés de rosiers mul-
tillores, nains et samienteux;
M" Des meilleures variétés de rosiers à
cultiver dans le sud-ouest;
9' Des meilleurs engrais à emplnyer dans
la cultuic (lu lîosier;
10" De la régénération des terrains usés
[liir la culture du Rosier.
Les personnes qui désirent traiter une
iiii plusieurs de ces questi(jns doivent en-
V' yer leurs mémoires préliminaires à M.
H iitin, secrétaire général, villa des Chênes,
i" Mai 1915.
70
JOURNAL DES EOSES
à la Pape-Rillieux (Ain), avant le 15 mai,
afin que la commission chargée d'en faire
l'analyse, puisse les examiner et proposer
les récompenses au Congrès.
Le Coinité floral se réunira pendant le
Congrès de Périgueux, pour juger les roses
nouvelles non encore au commerce que les
obtenteurs voudront bien présenter. Il leur
sera délivré des Certificats de Mérite, com-
me précédemment.
Des démarches sont faites pour obtenir,
en faveur des Congressistes, une réduction
sur les voies ferrées.
Le Congrès des Amis des Roses
en. 1914 — il appartient au Congrès qui
se réunira à Périgueux, le l'"' juin pro-
chain, de fixer les assisies de celui de 1914.
Dès aujourd'hui nous pouvons eependiant
annoncer qu'il est presque certain que le
XVIII° Congrès se tiendra à Angers, en
1914.
Importation de Roses et fleurs
diverses à Moscou- d un rapport de
.\LM. A. de Valicnurt, consul général de
France, nous extrayons ce qui suit :
« La ville de Moscou fait une grande
consommation de fleurs, de plantes et de
graines. Les horticulteurs ne sont pas en-
core outillés pour être autimomes, et la ri-
gueur du climat constitue un obstacle au
développement de la production. Mais, la
Russie jouissant, suivant la latitude des
diverses parties de son immense territoire,
des températures les plus variées, le Cau-
case, la Crimée, les parages de la mer
Caspienne et de la mer Noire se prêteraient
aisément à la culture des fleurs et des ar-
bustes de toute catégorie. Un courant dans-
le sens indiqué se dessine d'ailleurs et le
jour viendra où la demande n'aura plus
à dépasser la frontière, pour l'apjjrovision-
nement de la place. Ce résultat est à pré-
voir lorsque les voies d'accès vers le sud
ayant été augmentées et améliorées, la ra-
pidité des transports permettra d'alimenter
facilement les terres de Moscou et les nom-
breuses installations de fleuristes.
(c Actuellement, des plantations assez im-
portantes sont signalées au Caucase et près
de la mer Noire. On y trouve des rosiers
liour le forçage, des lauriers en buisson,
des palmiers. Mais, outre la difficulté des
communications, l'ignorance générale au
sujet des ressources de la contrée, le man-
que d'initiative des horticulteurs et aussi
la pénurie des capitaux, sont autant d'en-
traves à l'extension des cultures visées. Les
acquisitions de terrains, dans certaines
zones frontières, ne sont pas, au demeu-
rant, assez réalisables pour les étrangers.
" En attendant, la grande cité si enthou-
siaste de l'article de luxe qui nous occupe
est tributaire des nations voisines pour un
chiffre d'affaires que les hommes de la par-
tie évaluent à 2 millions de francs. Ce
chiffre ne concerne, au surplus, que Mos-
cou, mais son rayon d'influence est ins-
crit également pour une forte somme sur
les carnets de commande de l'.\llemagne,
de la France, de la Belgique et de la Hol-
lande, qui sont les principaux fournisseurs.
" Ajoutons que les entrées en Russie con-
signées dans les statistiques sous la ru-
brique Il plantes et graines à ensemencer »
évoluent autour du total de 35 millions
de francs.
" Le commerce des fleurs est des plus
prospères : les établissements se multi-
plient, dépassent même le maximum de
capacité du marché et les moins solides
s'écroulent et disparaissent avec une rapi-
dité qui n'a d'égale que celle de leur éclo-
sion. Néanmoins, le trafic progresse et le
goût des fleurs se démocratise de plus en
plus'; de même que les prix s'abaissent
sous la pression d'une concurrence effré-
née. En dépit de cette tendance, rien ne
donne une idée, en Occident, des tarifs en
vigueur ici. Les vendeurs réalisent encoi'e'
des bénéfices fabuleux grâce à cette fièvre
du public qui est invinciblement attiré vers
les Heurs, grâce également à la faculté
de dépenser sans compter qui caractérise
la majorité des acheteurs.
" L'épargne est un souci dont les gens
du pays se dégagent allègrement et, sous
JOURNAL DES EOSES
71
l'empire d'une telle mentalité, les forces
vives de la population sont malheureuse-
ment trop réduites. L'on cherche, semble-
t-il, à oublier dans le luse, les fêtes et la
gaieté des plantes d'appartement, les tris-
tesses extérieures d'un hiver implacable.
II Les fleurs de Nices coupées constituent
le groupe le plus riche de l'importation.
L'on évalue ce trafic à 500.000 francs par
an. Les roses de première qualité viennent
de Paris et aussi de Berlin. Paris fournit
également les lilas en branches coupées.
Tous ces envois, qui n'ont parfois.de Nice
que l'étiquette, surprennent par leur fraî-
cheur après un tel voyage. Les procédés
de préservation donnent d'excellents résul-
tats.
<i Citons encore les lauriers de prove-
nance belge (20.000 francs); les rosiers com-
muns qui ariiveiit d'Allemagne et du
Luxembourg, LOOO plantes basses à 0,20
'■eut. pièce et 10.000 plantes hautes à 1 tr. 25
l'une.
" Il y a place pour d'autres fournisseurs,
car le goût de la plante se propage let se
généralise, l'enchantement qu'apportent les
fleurs étant d'autant plus vif que leur rè-
■.:ue en plein air est lui-même plus éphé-
mère, dans les zones boréales de la Russie,
L'on en tire avec préciiiitation, pendant les
beaux jours, le maximum de rendement et
lorsque les frimas déciment la moisson ex-
posée à l'air libre, le culte du i)ublic s'exerce
dans les appartements et dans les serres
et le luxe à la mode consiste à se récon-
forter des épreuves atmospViériques par le
-"urire de la végétation sous un toit pro-
lecteur.
'I En résumé, la Russie e.st un pays d'a-
venir pour nos exportateurs et nos jardi-
niers et le succès semble devoir récompen-
>er les jeunes gens qui, cherchant à tra-
vailler dans ce cadre, dispo.sent de capi-
taux et n'ont cure des rigueurs du climat
pour faire choix d'une installation destinée
à prospérer. »
L'Hay-leS-RoseS- — Sous ce titre, le
(• Prtit Journal », du 15 avril l'J13, pul)lie
l'infonnation suiv;uite ;
" Grâce à la libéralité de Mme J. Gra-
vereaux, la petite ville de l'Hay-les-Roses
(sic) couronnera, le 8 juin prochain, une
rosière, Mlle Eugénie Picq, âgée de 21 ans,
blanchisseuse, 7, rue des Tounielles, à
L'Hay. Les demoiselles d'honneur sont :
Mlles Andréa Uerlet, Gabrielle Monciau,
Marguerite Montoya et Juliette Lemiroux.
" Le montant du legs est de 500 francs.
.V cette occa.sion, la visite de la Roseraie
de L'Hay sera publique les 8 et 22 juin. »
Dans le même numéro de cet organe,
on lit, sous le titre « La Maison du Ro-
i/r;- )i et sous la signature de Jean Ra-
meau, un (c Conte » dont les héros possè-
dent, à Billancourt, un rosier (( Maréchal
i\'icl â fleurs blanches n, âgé de plus de
19 ANS ! !
Ce <( Conte », fort, bieai écrit du reste,
rap|)elle, par l'anachronisme qu'il contien* ■
la descente de croix stir laquelle l'artiste a
peint, un cliien de Terre-Neuve ! !
Floraison du Rosa Sericea- — Le
R. Sericea est complètement couvert de
fleurs, dans notre collection botanique, de-
puis le 21 avril.
Ce Rosier est en plein air. C'est, croyons-
nous, l'espèce à floraison la plus hâtivo
((iii existe. Nous rappelons que c'est le seul
Rn.sier à fleurs tétramères (4 pétales seule-
ment).
COCHET-COCHET.
72
JOUENAL DES ROSES
)ANS LES
lOSIERS
En Mai' — Continuer les binages, l'é-
bourgeunnage et les pincements.
Soufrer en prévision du Blanc. Veiller aux
insectes.
Mettre en pleine terre les rosiers prove-
nant de greffe sur racines.
Eboutonner totalement les rosiers dont
on désire retarder la floraison, et partiel-
lement ceux auxquels on veut faire pro-
duire de très grosses roses.
(Voir pour les détails de ces di.verses opé-
rations, le numéro de mai 1912).
Préparation des églantiers hauts de tige
a recevoir les éciissons.
On continue l'ébourgeonna-ge des églan-
tiers haut,s de tige et à demi-tige, qui a dû
être conmiencé vers la fin d'avril.
Il faut une main expérimentée pour faire
convenablement ce travail et arriver à faire
développer le plus près possible du sommet
d© l'églantier, leis branches qui recevront les
écussons.
Tant que l'églantier reste vert, il n'y a
pas d'hésitation à avoir, il faut supprimer
aussitôt qu'ils se montrent, tous les bour-
geons trop bas. La sève montera plus haut
et des branches naîtront à la partie supé-
rieure d-e la tige.
Lorsque les branches se seront dévelop-
pées à l'endroit choisi, on les laissera croî-
tre librement; toutefois, si l'une d'elles pre-
nait des iiroiiortions trop grandes cinnpa-
rativement aux autres, on devrait en pin-
cer l'iextrémité, afin d'en arrêter la crois-
sajice et d'arriver à ne iwsséder que des
branches de force .sensiblement égaie, lors
de l'écussonnage.
Il faut visiter, vers la lin de mai, la base
des rameaux à écus.sonner en juillet et en-
lever sur 6 ou 8 centimètres de longueur,
à partir de la tige principale, les aigui!
Ions qui y ont pris naissance. On les coupe
avec un bon greffoir ou une serpette.
Même opération aux yeux, ou bourgeons,
qui se trouvent sur la même partie des
rameaux et qui gêneraient considérable-
ment, eux aussi, la pose des écussons.
Il arrive, parfois, qu'on ne fait ce tra
vail ])réparatoire que quelques jours avant
de greffer, ou même qu'au moment précis
de l'écuissonnage : c'est une mauvaise ma-
nière de procéder.
La suppression des entrefeuiUcs — c'est
ainsi qu'on nomme généralement les bour-
geons secondaires qui se développent sur
les rameaux principaux — lorsqu'elles sont
lignifiées, cau.se, non seulement une perte
de sève en elle-même préjudiciable à la
réussite de la greffe, mais encore cette sup-
pression faite dans ces conditions, laisse
une plaie dans le voisinage, sinon à la
place même de l'écusson, plaie qui se cica-
trise souvent difficilement par la suite.
En prenant soin de supprimer, sur le
point du rameau qui doit recevoir l'écus-
son, les aiguillons et les yeux aussitôt
qu'ils paraissent, on obtient des branches
lisses, dont l'écorce se soulève facilement,
sans déchirure, et sur lesquelles l'écusson
est placé avec la plus grande facilité.
Les amateurs pourront ainsi écussonner
beaucoup plus facilement et auginentir
les chances de succès; les professionnels
gagneront, par une rapidité plus grande
dans l'écussonnage, beaucoup plus de temps
qu'ils en auront passé à préparer les ra-
meaux comme nous l'indiquons, c'est-à-
dire dans de bonnes conditions.
COCHET-COCHET.
lOSIERS POUR FLEURS COUPEES
PREMIERE PARTIE
<i Mais tous les rosiers me conviennent
pour en couper les roses, me disait une
toute gracieuse maîtresse de maison, avisée
et pratique. Et j'en use, car de fleur pa-
reille, il ne sauiait être question d'abuser;
le trop n'existe pas, il me plait d'en voir
partout.
i
JOURNAL DES ROSES
73
<( Les orgueilleuses trônent dans niun sa-
lon. Je l■ésel■^'e, pour ma table de travail,
les boutons faits au tour, les pétales de
soie, les nuances délicates qui, par inter-
valle, reposent doucenieut mes yeiix lassés
de la monotone broderie.
" De deux ou trois roses, une salle écar-
latée, un office s'égaient. On le sait, on
coiuiait mes goûts, et, souvent, à la cui-
sine, sur la fenêtre, en un simjDle verre
d'eau, on risque le gros Pnul Xnjron, dont
se pâme ma cuisinière.
Il II n'existe pas de plante plus pratique,
moins coûteuse, aussi généreuse que le ro-
' sier. Voyez, dans ce petit saxe, ces boutons
de Laurette Messimy, cueillis hier, après
la titurmente de neige. Décembre les a co-
lorés; Lis sont d'une teinte vive sans pa-
reille, mais déjà la corolle s'entr'ouvre pour
dégager la lueur dorée de l'intérieur qui se
fondra toute en rose. Il faut si peu de cha-
leur pour épanouir ces bengales.
" Pendant trois mois, hélas, plus de roses
de mon jardin. Mais vienne avril, et mon
églantine de Nice, de la vérandah, m'offrira
ses coupes d'or lamées de rouge. Dès lors,
sans arrêt, des roses, toujours des roses.
Et j'en coupe, et j'en donne, et d'aucune
autre fleur, mes visiteurs ne se chargent,
avec davantage de plaisir, avec autant
d'orgueil. "
Et, en évoquant la jouissance d'en cueil-
lir pour orner sa maison, pour fleurir ses
amies, mon interlocutrice se laissait aller
à ce chaiTne si vif, lorsqu'il n'y a plus de
roses aux rosiers, d'en parler encore; de
rechercher ses préférées et de discuter, sans
arriver à s'entendre, sur la plus belle.
.le conviens qu'il n'existe pas de roses
dont on ne cueille avec plaisir les boutons
et qui ne puisse embellir nos demeures,
mais il est pourtant des variétés qui, plus
spécialement, par leui- rusticité, l'abon-
dance et la durée de leur floraison, la lon-
gueur des tiges florales, justifient en partie
le qualifîcafif des catalogues : fwnne pour
couper. .Te dis : en partie, car la meilleure
est Iwiii d'être parfaite. Le serait-elle chez
vous, que facilement influencée par le mi-
lieu, par les circonstances locales, comme
tout ce qui existe, elle ne contenterait pas
Votre voisin. Qualité chez l'un, devient dé-
faut chez l'autre. Beauté liirunstaiite est
un beau nom de rose.
De ces roses, dont tout propriétaire qui
veut un peu ménager ses plates-bandes, de-
vrait avoir une réserve; de ces fleurs à cou-
per que les catalogues offi-eiit en abon-
dance, il en existe fort peu. Vous en jugerez
lorsque vous les aurez essayées. C'e.st pour-
i|U(ii on voit pnesqu© toujours les mêmes va-
riétés dans les magasins de nos grands fleu-
ristes. Car le spécialiste ne cultive que celles
qui, dans tous les terrains; par tous les
temps, à n'importe quelle époque, lui
donnent le produit le plus égal et le plus
assuré.
Toute une série n'a de valeur que pendant
quinze jours du printemps et autant de
l'automne. Et encore, faut-il sa.voir les cueil
lir. Ce sont ces délicieuses roses à col de
cygne, boutons' allongés aux pétales vert
brillants donti les calices taux immen.ses
pétales s'entr'ouvrent en coupes parfaites;
mais qui, hélas, en été, ne durent qu'un ma-
tin.
Les hybrides de thé, surtout, en sont
riches. Dans les plus connues, on nomme
tout de suite, sans penser : Mélanie Soi(-
pert, l'aurore aux doigts de rose ; Phari-
saiT, chair vivante ; Killarnfy, rose ombré
et son jumeau Withe, aussi parfait ; Clara
Watson, saumon ; Betty, cuivre rose ; Ladij
Battersea, Joseph HvU. Belle Siebrecht,
Pnul Lédé, Souvenir du Président Carvnt,
Liberty, etc., etc.
Ijes terres profondes et généreuses, des
engrais judicieux, une exposition favorable
contribuent, c'est certain, à la duplicature
de ces variétés; la durée et l'utilisation de
la fleur s'en ressentent. Mais pourtant, sous
notre climat, ati, soleil si bnjlant, la cueil-
lette pratique n'a. qu'un temps. Il leur fa>it
rette tem(>érature printanière. égale qui,
tout l'hiver, dans le midi, i)arfait le vieux
Snfrano et !e rend nii''fiiniiaiss.nblo de
lii-auté.
Vous essayerez aussi et vous replanterez,
jiMir leurs Ivoutons parfaits et pour les
j"Uissances que vous en aurez : Madame
liavary, Antoine Rivoire, Harry Kirk, Ma-
f'ime. Léon Pain, Déan Hole, Madume Jules
74
JOURNAL DES ROSES
Grolcz, si florifère et qui aurait droit à une
place prépondérante, avec des tiges plus
allongées.
Les vieux pardiiiiers vous conseilleront
encore le Souvenir de la Malmaison; le Sou-
venir qui porte gaillardement ses 70 ans,
vétéran que ses services classent au tableau
d'honneur. La Malmaison, qui ne fleurit
bien que dans certaines conditions. Teint*
fade et grise au soleil, pourriture à la
pluie. Chair de nymphe seulement quand
tout lui sourit ; mais alors... quel sourire
de nymphe !
Et La France, premier hybride de thé, qui
fut considérée longtemps rnsa inier pares,
comme le parangon des roses de fleuristes.
Un peu déchue. Toujours bien belle pour-
tant, lorsqu'elle est belle. Toujours odo-
rante, alors même que son teint de rose
a perdu sous les rayons ardents, la trans-
parence de ses revers argentés.
J'ai admiré d'exquises France, cette an-
née, mais trop souvent ses pétales soyeux,
coquilles les uns sur les autres, ont refusé
de s'ouvrir. Et toujours va se réduisant le
ûonilire des roses bonnes pour couper.
DEUXIÈME PARTIE
Entre temps, un amateur, un vieil ama-
teur, écrit-il, me cherche noise. <( D'abord,
vous semblez oublier (à moins que vous ne
les compreniez dans les trois lettres, etc.,
toujours un peu dédaigneuses, bien des
roses dont le bouton est charmant. Que ne
citez-vous G. Nabonnand, Gustave Régis,
Simone Beaumetz, La Progrès, Marquise
de Sinety. Elles ne sont pourtant pas an-
ciennes. Car vous me semblez un peu in-
grat envers celles de jadis. Pauvre Souve-
nir ! j)auvre France ! et Capiain Christy,
dont le bouton dure si longtemps. Et Jac-
queminot, si éclatant, si parfumé ! titop
vieux ! Mais, dans toutes vos nouveautés,
trouvez-moi donc un boiiton qui vaille le
vieux Moussu rose ? »
Il est vrai. Je n'aurais pas songé au
Moussu, dont il se fait pourtant un com-
mence assez important dans certaines loca-
lités. Ni au Général Jacqneminot, ni à la
France de 89, qui nous vient du Midi en
assez grandes quantités, et quL n'est jjas à
dédaigner chez nous. Car en rouges, il ne
faut pas être trop difficile.
Nos grands fleuristes acceptent bien, en
hiver, certains arrivages de Comte Bobrins-
ky, ce bourbon-bengale-hybride-remontant ?
aux fleurs mal tournées, que l'on ne trouve
plus sur aucun catalogue ; cousin germain
sans doute, de Gloire des Bosomaiies, qui se
maintient encore.
Et pourtant, comme culture commerciale,
c'est une rose rouge qui tient le dessus du
lianier : Ulrich Brunncr, que l'on peut con-
fondre, sans se tromper avec l'Ulrich Brun-
ner Fils, de plusieurs catalogues et que le
plus modeste fleuriste ne confondra avec
aucun autre si vous lui demandez tout sim-
Iilement un Bruniier. L'abréviation des
noms est une attestation de gloire. C'est
vraiment a glorious varietij, pour user du
qualificatif anglais. Comme l'ose commer-
ciale, s'entend.
Tiges extra-longues, peu épineuses; feuil-
lage superbe, d'un beau vert, presque per-
sistant, dur à la maladie, i^ussi à son aise
dans les carrés et les serres du Midi que
dans les plaines de la Brie, où les paysans
le plantent par hectares pour l'approvision-
nement des halles.
.Aussi robuste, mais pins florifère : Frau
Karl Druscliki, universel'ement appréciée.
Il suffit de lire les surnoms donnés
par plusieurs obtenteurs de leurs gains :
Druscliki rose, Druschki rouge, pour voir
en quelle estime elle est tenue, bien que
jusqu'à présent rien ne justifie leur ré-
clame. La Frau est unique. Un peu papier,
disent les uniS ; un peu froide, diront les
fervents du coloris. Sûrement, elle ne fut
pas, tout d'abord, baptisée Schneekânigin
pour rien. Comme lilunc pur, elle fait ou-
blier Niphetos. Et rarement de faux bois ;
c'est-à-dire de ces branches vigoureuses
(d'U vrai bois pourtant), qui s'allongent, s'al-
longent indéfiniment sanis jamais se termi-
ner par un bouton. Un peu le défaut de
Brunner dans certains terrains. De Mistregs
John Laing aussi, dans les sols trop gé-
néreux. Je connais un horticulteur qui,
dans sa terre argilo - sablonneuse, à sous-
sol frais n'en connaît que les branches et
les feuilles. Chez son concurrent, à deux
JOURNAL BES ROSES
75
cents mètres de là, terrain graveleux, pas un
rameau gui ne soit à fleur. Bouton de choix,
bien odorant.
A rencontre de Diuschki presque toujours
à éboutonner, Ling est uuitlore en général.
Un peu. délicate, elle exige des soins ; une
fois son feuillage malade, c'en est fait pour
la saison. On apprécie ses tiges flexibles et
presque inerniesi ou faiblement aiguillon-
nées.
Car des bois inermes ont du mérite aux
yeux, ou plutôt pour les doigts de ceu'x qui,
toute l'année, manipulent des roses comme
Caroline Trstout. Ce doit être pour elle que
furent inventés les ciseaux à raboter les
tiges.
Les gens piqués ou difficiles, lui trouvent
d'autres défauts ; par les grandes chaleurs,
ses boutons perdent leur jolie forme allon-
gée, le coloris se plombe. On comprend aus-
sitôt pourquoi le Midi lui préfère son Paul
N'abonnantl, si insignifiant chez nous.
A part ce défaut qui est une souffrance,
quel rosier donne un plus grand nombre de
fleurs plus belles. Dans un carré de Caro-
line, toujours quelque chose à glaner. En
temps de di.sette, on ne songe plus à dire
qu'elle est une rose conanune.
Ce qualificatif lui est facilement octroyé
riar les fervents de Madame Abel Chatenaij.
Un parfait amant n'a d'yeux que pour sa
maîtresse. Et, en Toccurence, elle vaut bien
d'être regardée.
Mais il ne faut pas être exclusif. Quand il
s'agit de fleurs, le rôle de papillon est indi-
qué. La CItntenay est délicieuse, c'est en-
tendu. J'irai i>lus loin. Si on devait, dams
les corolles, retrouver les traits des visages,
je dirais que c'est une .rose spirituelle. Et
puis son rosier lance souvent, de droite, de
gauche, des rameaux en pieds-de-nez. Etre
peu compassés est le propre de bien des
gens d'esprit. C'est donc son tempérament.
Relie et spirituelle, c'est rare. Adorez-la.
Maman Cochet a plus d'étoffe. Elle e.st
utile en été. Alors que les doubles et les
pleines passent en un instant, .son boiiton
allongé, perfection des Catherine Mermei
et dos Brides Maûl, déroule lentement ses
larges pétales.
De même, son sport blanc, Whilr Mhiikih I
Ciichet possède les mêmes qualités, et peut
jouer chez nous le rôle que détient Marie
van Houtte sur le littoral italien.
En somme, les rosiers thé sont de faible
ressource en fleur coupée, malgré leur flo-
ribondité. Deux ou trois variétés pour le
Midi, autanit pour notre région. Ils sont
pauvres en rouge.
Et les rouges des hybrides remontants, où
.se rencontrent les plus belles njuanees du
cramoisi, du feu, de la pourpre sont peu
Aurifères. Fislier' et Holmes, très cu'tivé
en .Allemagne, ouvre trop vite sous notre
soleil. Louis van Houtte, Jean Liabaud, Eu.
gène Fûrst, des meilleurs pourtant, sont
avares de leurs roses superbes.
Les hybrides de thé nous donneront pro-
bablement des rouges pratiques. Déjà
Etoile de France promet. Discutée pourtant
comme fleur de plein carré. Elle est très
sensible aiiux influences de sol, de tempéra-
ture, d'engrais. En fen-e grasse et bien
fumée, j'ai vu des Etoile colossales, presque
des Paul \eijron, mais violet évèque; et les
trois quarts des boutons pourris. Ce qui ar-
rive . aussi en été quand les pétales exté-
rieurs sont bi-ûlés par le soleil. Nul doute
que par l'étude des engrais spéciaux, en
poussant à bois, sans augmenter la du-
plication de la fleur, on n'arrive à palier
ces défauts. Dans les terres qui lui convien-
nent , c'est 'a rouge la plus productive et on
ne saurait trop en conseiller la plantation.
Laurent Carie dure longtemps en fleur
mi-ouverte. Mais il ne sera pas un cham-
pion comme Testant, comme Frau, comme
lini-nner.
Kaiserin Au(justa-Y icloria non plus. Trop
peu vigoureuse. Mais quelle perfection dans
son bouton ! Quel mystérieux jeu de lu-
mière dans Ifi coloration vaguement ver-
dàtre de sa cliair !
Prince de llulgarie non plus. Mais ou
trouverez-vous des nuances plus ravissantes
pour 'es gerbes délicates ?
Les Pernetiana promettent les coloris
étranges. Mais, jusqu'à présent, ils donnent
I ' u de choses pratiques. Vigoureux, ils
sont peu florifères et les boutons manquent
<i'' grâce. Plus faibles, leur feuillage s'ané-
mie et tombe. 11 importe, toutefois, de plan-
76
JOURNAL DES ROSES
ter des Lyon-Rose; on jouira toujours de la
première floraison. Et celle-ci paye pour le
reste. Avec des soins, des traitements anti-
cryptogamiques préventifs. On peut s'assu-
rer la rose d'automne.
Tout compte fait, sur tant de mi'liers de
variétés, il y a peu de roses bonnes pour
couper et plusieurs ont même des défauts,
sur lesquels j'ai peutètre trop appuyé. Car
le cultivateur marehand peut les atténuer
et les supprimer même, en satisfaisant aux
exigences diverses de ses rosiers.
L'amateur, lui, se contentera d© les es-
sayer toutes et de retenir surtout celles qui
prospèrent naturellement dans son terrain.
Il en plantera une réserve dans une plate-
bande, ou même dans un coin de potager,
pour l'agrément de ses visiteurs et pour sa
maison. Ainsi, dans le reste de son jardin,
IK)ur le plaisir des yeux, il pourra s© con-
former à l'adage : Laissez les roses aux ro-
r osiers.
PORTIER-DUREL
Rosicriste à Vandœuvres, Genève.
(Journal iVllorticuliwre Suisse).
(OSIERS WUVEAUX MIS AU 'COMMERCE EN 1912 ET 1913
(i)
(Suit,-)
En plus de sa nouveauté Pmila CIrgg,
dont nous parlons dans notre dernier nu-
méro, notre confrère, M. H. Kiese, rosié-
riste à Vieselbach-Erfuii, a vendu à l'au-
tomne 1912 :
HAKEDURG {Mulliflorc sarmentintx). —
Arbuste très vigoureux, sarmenteux, rusti-
que, à peu près inerme, très florifère, pro
duisant des thyrses énormes. Fleur rose
lilacé frais et délicat, avec centre blanc,
au milieu duquel se détachent les étamines
jaunes.
Cette rose cultivée par M. Kiese a été
exposée à Britz-Berlin, où elle fut remar-
quée de M. Hake, auquel M. Kiese l'uffrit
et qui la fit vendre aussi par son établi-s-
sement d'horticulture (Klein Machnower
Baumschulen, de Berlin).
Nos confrères MM. .lames Coker et Sons,
Nursery-men, à .A.berdeen, Angleterre, ven-
dront en 1913 :
MES ANDREW CARNFMIE {Hijbrid'' de
thé). — C'est, d'après les obtenteurs, wne
nouveauté sensationnelle, la plus belle des
fl) Voir, pour les Rosiers de 1912, papes 28. 12, 90,
103, 152, 167, 1S3; amii^e IfllS. pajes 8, 25 et 50.
Pour les Rosiers de Ifli:!, voir année 1913, paL'e^ 26,
41 et 58.
roses blanches, un Fraii Karl Dnisrhki dé-
licieusement parfumé.
Cette rose devait primitivement être ven-
ilue au printemps 1913; mais, les demandes
en furent si nombreuses que MM. Coker
décidèrent de n'en commencer la vente
qu'en août 1913, sous forme de plantes en
pot, pour la continuer à l'automne en
plantes à racines nues, afin de pouvoir les
satisfaire toutes.
En voici la description :
Les fleurs sont larges, jolies, élégantes,
se formant, toutes, avec une grande perfec-
tion; le centre est proéminent.
Cette rose est tout à fait supérieure à
Frau Karl Druschki. Elle rappelle extraor-
dinairenient Wltitc Maman Cochet, mais
est plus large. Parfois, quelques fleurs pré-
sentent une légère teinte saumonée. Ce
contraste merveilleux peut être longuement
admiré, car les fleurs restent longtemps
épanouies. La vigueur de l'arbuste est plus
grande encore que celle de Frau Karl
Druschki.
C'est une rose magnifique pour la déco-
ration et merveilleuse pour le forçage; elle
s'adapte particulièrement bien à la culture
américaine, les rameaux atteignent 3 à 4
pieds de longueur.
(A suivre) PAPILLON.
■U
JOUENALUESEOSES 77
^ISTE GÉNÉRALE DES 131 ^OSIERS NOUVEAUX
MIS AU COMMERCE EN I912
Classés par Ordre alphabétique, avec Indication des Obtenteurs,
de la Race, du Coloris,
et des Numéros du JOURNAL DES ROSES, dans lesquels ces Nouveautés
ont été décrites.
Aïda iGi'schwind), hybr. de thé et de Canina. Pleine. l«''fév. 13, p. 25.
Amalie de Greiff (Peter Lambert), hybr. thé. Rose brique, jaune orangé, l''"' janv. 13, p. 9.
Ami Victor \'igiieron), hybr. remontant. Rouge velouté noirâtre 1" duc. 12, p. 185.
Angèle d'Arnex (P. Bernaix), hybr. thé. Rose de Chine, reflets Lavande. 1" ocl. 12, p. 152.
Arcier (Geschwind), hybr. de Canina et de R. CenlifciUa. Fleurit peu. 1" fév. 13, p. 25.
Aviateur Michel Mahieu {Soup, et Notting), hyb. de thé. Rouge corail. 1" janv. 13, p. 10.
Baby Elégance (Hobbies), polyantha. Saumon clair. l" fév. 13, p. 26.
Bathseba (Ge.sch\vind), hybiide d'Ile-Bouibon. Pleine. i" fév. 13, p. 25.
Bonny Belle (Hobbies), polyantha, Cuivré. l*r fév. 13, p. 26.
Bouquet Rose (Theunis), hyb. de Wichuraiana. Rose œillet nuancé blanc. 1" déc. 12, p. 184
Brie-Rose (!■'. Boulanger), thé. .laune saumoné, levers Magenta. 1" nov. 12, p. 171
Bristish Queen (Gredy), hybride de thé. Blanc pur l" nov. 12, p. 170
Chanoine Binet des Roys (A. Perdriolle), hyb. thé. Ciamoisi velouté. 1" oct. 12, p. 153.
Climbing M'" de Sinety (Griffon), hybr. de thé. Ocre de Rome nuancé. 1" nov. 12, p. 167
Climbing Richmond (A. Dick..son et Sons), hyb. thé. Rouge Richmond. l"' juin 12, p. 92
Colonel Seurot (Mille Toussaint), h. de thé. Ro.se vif rougaire nuauc. bl. 1" oct. 12, p. 155
Coronet (W. Paul), polyantha nain. Jaune teinté lose. 1" juil. 12, p. 103
Corry (Tlieunis), hybride remontant. Rose argenté. i" déc. 12, p. 185
C.-w. Ccwan (A. Diclcson et Sons), hyb. de thé. Rappelle MAnQuisE
I.riTA UK Bretelil. l'-'juin 12, p. 91.
Dew Drop rFbilibies), polyantha. Rouge cerise foncé. l" fév. 13, p. 26.
D' Henri Neuprez (R. Tanne), hybr. de Wichur. remont. Jaune Canari. 1" ucl. 12, p. 154.
D' Nicola Welter (Soupert et Notting), hyb. de thé. Rose saumoné tendre 1" janv. 13, p. 10.
Duchess of Normandy fPhilip Locornu), liyh. de thé. Jaune nuancé. 1" avril 13, p. 56.
Duchess of Sutherland (.\. Dickson et Son.s), hybride de thé. Rouge
chaud, nuancé jaune. l"' juin 12, p. 91.
Earl ol Gosford (Grédy), hybiide de thé. Cramoisi foncé. 1" nov. 12, p. 171
Edgard Andreu (Barbier), hybr. de Wichur. Cramoisi vif sirié blanc. 1" oct. 12, p. 153.
Elli Hartmann (X. \\'elter), hyb. de thé. Jaune de Maréchal .Niel, centre
vieil or. 1" avril 13, p. 56.
Etincelle de Parilly (Mille Tou.ssaint), h. thé. Ruuge vif et violet clair. !«' oct. 12, p. 155.
Eugénie Mùnchen (Ketteii), hybride de Ihe. Ro.se lilacé argenté. 1" oct. 12, p. 153.
Fatme (Geschwiml), hydride de Rugosa. Pleine l»r fév. 13, p. 25
Frau Anna Schneider (Nicola Welter), thé. Rose carmin et orangé. 1»' avril 13, p. 56.
Frau Ferd. Paas (S. Welter), hybr. de thé. .Safran et jaune orange. 1" avril 13, p. 56.
Frau von Brauer (Peter Lambert), Wichuraiana. Blanc à peine carné. 1" janv. 13, p. 19.
78 JOUENAL DES EOSES
Preifrau von Der Goltz (Peler Lambert), liyb. de Ihé. Rose saumon sur
fniiil jaune. l'' janv. 13, p. 8.
Freifrau von Marschall (P. LambeiT), multiflore grimp. W'ichuraiana.
Rose Iciidie. 1" janv. 13, p. 9.
Gabrielle Thiérrard (P. Nabonnand;, (hé. Carminé, teinté aurore. l-"- cet. 12, p. 155.
Gedeuke Mein (Job. Paul), hyl). d'Arvensis et de Multiflora. Blanc carné, i'' oct. 12. p. 155
George Elger (Turbat Ci=), Multiflore nain remontant. Jaune d'or cuivré, l" déc. 12. p. 183.
George Dickson (A. Dickson), hybr. de thé. Rouge foncé velouté. l"'"' juin 12, p. 90.
Germaine (Peauger), polyantha nain remontant. Rose frais nacré. l"déc. 12, p. 184.
Gloire d'Orléans (Levavasseur), polyantha. Rouge très foncé. l'' oct. 12, p. 153.
Gruss an Dresden (R. Tilrk), hybr. de thé. Rouge ardent foncé. 1"' déc. 12, p. 185.
Hakeburg (11. Iviese), multiflore sarmenteux. Rose lilacé, cenli'e blanc. 1" mai 1913.
Hermione (P. Lambert), Remontant? \'ermillou bi-illant. l" fév. 13, p. 25.
Jac. Kneppers (Gratarna), hybr. de thé. Jaune paie passant au blanc. 1" janv. 13, p. 10.
Jeanny Soupert (Soupeit et Notting), polyantlia. Blanc carné délicat. l" janv. 13, p. 9.
Jessika (P. t.ambeit). Remontant? Rouge violacé ardoisé sombre. 1" fév. 13, p. 25.
Joseph Henslow (A. Dickson et Son.s), byb. thé. Cramoisi orangé brillanl l'" juin 12, p. 91.
King George V (IL Dickson), hybr. d.; thé. Cramoisi noirâtre liche. l" nov. 12, p. 169.
King of Siam (P. Brauer). hybr. de thé. Cramoisi vif. i^' oct. 12, p. 153.
La Campinoise (l'heunis), Ile-Bourbon. Rose saumoné argenté crème. 1" déc. 12, p. 185.
Le Mexique (Schwartz), Wichuraiana remontant. Rose frais argenté. 1" nov. 12 p. 169.
Lemon Queen (Hobbies), hybride de thé. Jaune citron très frais. l'^"' fév. 13, p. 25.
Le Ponceau (Hemeray-Aubert), polyantha nain remont. Grenat fonc. bril. l""' déc. 12, p. 184.
Little Dorrit ( Paul et Sons), thé. Jaune nuancé ro.se argentin. 1" avril 13, p. 57.
Louis de Montardy (Puyravaud), hybride de thé. Rouge vermillon. 1" nov. 12, p. 167.
Louise Catherine Breslau (Fernel-Ducher), Pernetiana. Rouge crevette. 1" mars 12, p. 42.
Lucie Bayer (P. Xalnjunand), thé. Rouge Cramoisi. 1" oct. 12, p. 155.
Luise Lilia (P. Lambert), liybr. de thé. Rouge noirâtre velouté. l"janv. 13, p. 8.
Madame Antonin Charvet (Girin), Wichuraiana. Rose frais argenté. l" déc. 12, p. 183.
Madame Arthur Robichon (A. Robichon), polyantha nain remontant.
Ruse poui'pié fiai.'^. 1" oct. 12, p. 153.
Madame Auguste Nonin (A. Nonin), Wichuraiana. Rose mauve clair. 1" oct. 12, p. 152.
Madame Charles Debreuil (P. Guillot), hyb. thé. Saumon et carmin. 1" oct. 12, p. 152.
Madame Charles Lutaud (Pernel-l)ucher), hybride de thé. Jaune de
(•hirnue nu.inci''. 1er mai'S 12, p. 42.
Madame Edmond Rostand (P.-Ducher), hyb. thé. Ruse clairelsaumon l"mars 12, p. 42.
Madame Jean Lille (Dubreuil), liybride de thé. Jaune saumoné, centre
plus fonié, l-r nov. 12, p. 168.
Madame John Crouch (Turbat), Pcnirliann. Jaune saumoné et aurore. 1" déc. 12, p. 183.
Madame Joseph Puvilland (L. Reynmnd). hyb. de thé. Rose incarnat
nuancé blanc rosé à l'extérieur. l"f oct. 12, p. 154.
Madame Julien Potin (Giavereau.x), h. de rugo.sa. Rose carné tendre. 1" nov. 12, p. 168.
Madame Maurice Rafin (P. Bernaix), liyb. thé. Carmin, rctl. ponceau. 1" oct. 12, p. 152.
Madame Noëlie Loyer (Loyer). Rose biUlant très frais. 1" déc. 12, p. 185.
Madame Philbert Boutigny (Ph. Bouligny), hyb. remont. Rose vif. 1" oct. 12, p. 154.
Madame Roffay (Rolfay), multif. romont. Blanc carné sur fond aurore. 1" avril 13, p. 56.
Mademoiselle de "Valle de Quintella fSchwai t/.), hybr. de thé. Rouge
Magenta nuancé. 1" nov. 12. p. 169.
JOURNAL DES EOSES 79
Magnolia (Paul et Sons), hybi-. de thé. Jaune orange foncé et J"e citron, l*' avril 13, p. 57.
Marguerite Montavon (Souport et Notting), liybr. de Ihé. Rose de
Cliiiiij loncc glacé. V' janv. 13, p. 10
Marie Adélaïde Grande Duchesse de Luxembourg (Soupcit et
et Xolliug), Pernetiana. Coloris orangé funeé. l" janv. 13, p. 9.
Martha (II. Knudsen), hybr. remontant. Rose intense, sur fond jaune, l''"' fév. 13, p. 25.
Méadow Sweet (Hobbies), polyanllia. Snum<ni orangé. l" fév. 13, p. 26.
Mevrouw Dora Van Têts ( eendeis). hyb. thé. Cramoisi écart, velouté. 1" janv. 13, p. 10.
M. Jean Guinet (Schwarlz), hybride de thé. Rus,- vif. centre carminé. 1'^'' nov. 12, p. 169.
M. Paul Roubert (Duron), hyb. remont. Rouge veloulélég. veiné de blanc 1" janv. 13, p. 9.
M. Robert Duron (Duron), hyb. de thé. Rouge clair, centre plus foncé. 1"' janv. 13, p. 9.
Mrs David Saillie (H. Dickson), hybride de thé. Carmin brillant. l«''nov. 12, p. 170.
Mrs Charles Hunter (W. Paul), hybr. de thé. Cramoisi, nuancé rose. 1" juil. 12, p. 103.
MrsForde(A. Dickson), thé. Rouge, carmin, nuancé rose. 1" juin 12, p. 91.
Mrs Frank Bray (.\. Dickson), hybride de thé. Jaune foncé et fauve, l""' juin 12, p. 92.
Mrs Muir Mackean (S. Gredy), hyb. de thé. Carmin brillant. 1"' nov. 12, p. 171.
Mrs Herbert Hawksworth (.\. Dickson), hyb. de thé. Blanc d'argent, l" juin 12, p. 91.
Mrs Richard Draper (11. Dickson), hyb. de thé. Ro.se satiné argenté. 1" nov. 12, p. 170.
Mrs Sam Ross (fl. Dickson), hybride de thé. Jaune cLamois et fauve. l" nov. 12, p. 170.
Mrs Gordon Sloane (II. Dickson et Sons), hybride de thé. Saumon et
iivvi-lti' nuancés blanc. l^rjuin 12, p. 90.
Mrs Wallace H. Rowfe (S. Gredy), hybride de Ihé. Mauve brillant. 1<" nov. 12, p. 171.
Mrs Walter E. Martin (L. Raymond), hybr. thé. Rose cl. et blanc carné l"' oct. 12, p. 154.
Nérissa (W. Paul), hybr. de thé. Crème et fleur de pêcher nuancé ])lanc, 1" juil, 12, p. 103.
Ophelia (W. Paul), hybride de thé. Saumon, à reflets roses. 1" juil. 12, p. 103.
Papa Hémeray (Hemeray-Aubert), bengale. Rose vermillon, centre bl. l" déc. 12, p. 184.
Parseval (J.-C. Schmidt), hybr, de thé. Blanc crème, centre abricoté. 1°' avril 13, p. 57.
Paul Noël (Renii Tanne), hybr, de Wichur. Rose crovette et jaune soufre, l" oct. 12, p. 154.
Paul Sprenger (Job. Paul), polyantba sarmenteux. Rose carné tendre. 1" oct. 12, p. 155.
Paula Clegg (Kiese), hybr. remontant. Couleur de Riclunond. 1" avril 13, p. 57.
Perle Orléanaise (E. Duveau), polyantba remont. Rose saumoné,
nuance aurore. l" janv. 13, p. 9.
Péregrine (P. Lambert), polyantba sarm- Pour|jie carmin, ombré violet. 1" fév. 13, p. 25.
Petit Louis {A. Nonin), Wichuraiana. Rose saumoné argenté. 1" oct. 12, p. 152.
Petite Jeanne (A. Nonin), \\'ichuraiana. Gro.seille clair. 1" oct. 12, p. 152.
Pink Pearl Ibibbies), hybr. de llié sarment. Xacré avivé de saumon. 1" fév. 13, p. 26.
Pompon de Lyon (Dubreuil), multiflore nain. Ho.se vif carminé. i^nov. 12, p. 168.
Primerose (Snuiiert et Notting), hybr. de thé. Jaune melon foncé. 1" janv. 13, p. 10.
Queen of the Musks (Paul et Sons), polyantba nain remont. Blanc. 1"' avril 13, p. 57.
Roby (P. Guilldty, multiflore sarment. Rose tendre, fond jaune orangé. 1" oct. 12, p. 152.
Rote Beka (Geschwind), hybr, d'Ile-Bourbdu. Pleine. 1-' fév. 13, p. 25.
Rowera W. Paul), liybr. de Wicluiraiana. Carmin teinté de mauve. l^juil. 12, p. 103.
Sachsengruss (Huyer et Klenini), hybr. de thé. Chair tendre, centre
incarnat, reflets rose chinois. lor janv. 13, p. 10.
Sainte Heléna (B. R. Cant et Sons), hybr. de thé. Crème à centre
rns,- de nymphe. 1" nov. 12, p. 169.
Salmon Richmond (Paul et Sons), hybr. de th.-. Saumon cerise. 1" avril 13, p. 57.
80
JOURNAL D ]<] S E 0 S E S
Sander's White (Sander et fils), hybr. de Wichuraiana. Blanc pur.
Schiller (P. Lambert), multiflore remoiit. Rose pêche et rose clair.
Souvenir d'Emile Floquet (P. Guillot), hybr. de thé. Carmin vif
lirilhuit.
Souvenir de E. Guillard (Chambard), hybride de thé. Jaune aurore
ombré carmin.
Souvenir de J. Passinge (Chambard), hybride de thé. Vieux rose
cuivré saumiuiê.
Souvenir de Madame E. Mulnard (Dubreuil), hybr. de thé. Piose
incarnat safrané et carmin à l'extérieur.
Souvenir de Marques Loureiro (Ketten), thé. Rouge de Cartharme
et rouge coruil.
Source d'Or (Turbat), hybr. de Wichuraiana. .Jaune d'or et jaune frais.
Sphinx (P. Lambert), hybr. de rugosa et de Persian Yellow. Blanc.
Strichblume (P. Lambert), centifolia ? Rose carmin, reflets blancs.
Sunbeam (B. R. Gant et Sons), hybr. de thé. Jaune foncé et jaune
vieil or.
Sunburst (Pernet-Ducher), hybr. de thé. Jaune de Cadmium.
Sweet Lavender (Paul et Sons), multi. sarment. Mauve pâle bleuâtre.
Sybille (Geschwind).
Triomphe Orléanais (Peauger), polyantha nain. R'. Rouge cerise vif.
Verna Mackay {A. Dickson et Sons), hybr. de thé. Ivoire et jaune
soufré délicat.
1" oct. 12, p. 154.
1" jfinv. 13, p. 8.
l"oct. 12, p. 152.
1" nov. 12, p. 169.
1" nov. 12, p. 169.
l'-'-nov. 12, p. 168.
l'''- oïl. 12, p. 153.
1'' déc. 12, p. 183.
1" fév. 13, p. 25.
1" fév. 13, p. 25.
1" nov. 12, p. 169.
1" fév. 12, p. 28.
1" avril 13, p. 57.
1" fév. 13, p. 25.
1" déc. 12. p. 184.
l"juin 12, p. 91.
Dressée sur la demande de plusieurs lec-
teurs désireux de ne -pas perdre de temps
en recherches plus ou moins longues, la
liste ci-dessus comprend toutes les roses
nouvelles mises au commerce du 1°^ janvier
au 31 décembre 1912, dont les obtenteurs
nous ont fait parvenir la description.
Il est probable que quelques nouveautés
ont échappé à nos recherches et que, mal-
gré sa longueur, notre liste est encore in-
complète.
D'après cette liste, les roses nouvelles
mises au commerce pendant le cours de
l'année 1912, se décomposent ainsi :
Hybrides de thé 60
Polyantha nains remontants 10
Thé 9
Hybrides de Wichuraiana 7
Hybrides-remontants 6
Wichuraiana 5
Hybrides de Wichuraiana remon-
tants 2
Multiflores samienteux 4
Hvbrides de Rugosa 3
Pernetiana 3
Hybrides d'Ile-Bourbon 2
Hybride de R. Canina et de thé.. 1
Hybride de R. Canina et de R. Cen-
tifolia 1
Hyliride de R. Arvensis et de R.
Multiflora 1
Ile-Bourbon 1
Bengale 1
Hybride de tlié sarmenteux 1
Multiflore remontfint 1
Rosiers de race insuffisamment pré-
cisée, pour être indiquée 7
Total 131
N.-B. — Nous prions, à nouveau, MM.
Ifs Ob'.rntniis de Rosrs nouvfllPs de nous
adresser, le pm;s tôt possible, la description
de leurs nouveautés, afin nue nous puis-
sions l'insérer en temps utile dans le
JOURNAL DES ROSES.
COCHET-COCHET.
>'l lJllll'llll:|ll<l1lll^lllllm|]||lllllllllllllllnlllllll!llllllllllllllllll|l|||lll|lll|lll|lll|lll|!ll|lll|ll!|lm^ll|'ll|ll1|lll|;ll|>ll|llllllll1|{|lll|!ll|{|l|^
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■llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllillllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllHIIIIIIIIIIIIIIIIIIUIIIIIUII I I I I I IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIINIIII
JOURNAL DES ROSES
81
lOSE: ^UBIN (Rosa Multiflora)
j. c. schmidt, 1899
La variété que représente notre planclie
coloriée est un des plus jolis sarmenteux;
par la brillante couleur et l'abondance de
ses fleurs, c'est un de ceux qui produisent
le ijIus puissant, effet décoratif.
Vendue en 1899, par yi. J.-C. Schmidt,
d'Erfurf, cette variété se répandit raiîide-
ment dans les roseraies.
D'une grande vigueur, très rustique, por-
tant un large et beau feuillage souvent
teinté de rouge, Rubin produit en grande
jjrofusion des tliyrses très forts de roses
doubles, de belle forme, assez pleines, de
couleur rubis éclatant.
La planche coloriée ci-contre donne une
idée exacte de la profusion de roses qui
couvrent cet arbuste, quand il atteint son
développement normal.
MARIE, DU Clos-Jollet.
lOSIER DANS LES
^INQ JaRTIES du ^ONDE
LA ROSE EN TUNISIE (suit,') (i)
LES ROSES DU CAPITAINE BOURDONNEAU
En Afrique, comme dans toutes les colo-
nies françaises, l'armée a joué et joue en-
core un grand rôle dans l'amélioration des
cultures et la vulgarisutinn des meilleures
variétés de légumes et des plus belles fleurs
d'Europe.
En Tunisie, après la pacification, les pre-
miers arbres ont été plantés autour des
villes blanches de l'Islam, autour des camps
français, dans la brousse, par nos soldats
commandés par des officiers qui ont char-
mé la monotonie de la vie de garnison,
par la création de beaux potagers, de jar-
dins souvent remplis de fleurs de fortune :
marguerites des champs, thym uu romarin,
genêts de la montagne et des semis des
graines reçues du pays natal.
L'armée d'Afrique a toujours eu pour
chefs des officiers de valeur, d'une activité
débordante, qui, après avoir parcouru notre
domaine colonial : le Tonkin, l'Indo-Chine,
Madagascar, le Soudan, le Dahomey ou le
Congo, sont venus, souvent, se reposer sous
le climat du Nord de l'.Afrique. Beaucoup
ont fait souche, ici, en prenant une retraite
bien méritée.
(1/ Voir Journal 'Irs lioKei, 1913, p. :)1.
Mais, revenons aux roses.
Au fur et à mesure, aussitôt une garni-
sou installée, ombrée, on a joint l'agréable
à l'utile, en plantant, à côté des légumes,
des fleurs, des Rosiers.
Nous parlerons aujourd'hui de la Rose-
raie d'un brave, de celle créée par le capi-
taine Bourdonneau — Villa des Glycines
— à Bizerte, notre forteresse africaine.
Collègue du cajjitaine Lefront, dont nous
avons parlé dans cet organe, comme lui
amoureux du beau, des arts et des fleurs,
le capitaine Bourdonneau créa, à sa villa
des Glycines, \in véritalile éden, un vrai
paradis, où la ro.se fut l'objet de tous ses
soins.
Plus de deux cents variétés de Rosiers,
choisies parmi les i)lus belles obtentions
des dix dernières années, épanouirent là,
chnquc printemps, chaque automne, les co-
l'iris les plus variés.
D'ailleurs, nos lecteurs jugeront des mé-
rites de la collection, uand nous aurons
cité parmi les meilleures variétés de la
villa des Glycines : La Fidnice, Libt'rty,
Etoile de France, Quen of Spain, Lady As-
thow, Richinoiid, Pharisaër, Dean Hole,
82
JOURNAL DES EOSES
Prince de Bulgarie, Rhéa Reid, Sarah Ber-
nhcurdt, Madame Segond Weber, Général
Galliéni, Madame Einilie Charriv, CapHtin
Christy, Les Rosati, etc., letc.
Là encore, comme chez M. L. Truelle,
la rose est cultivée en comiiagnie de plantes
de premier mérite. Géranium Bruant aux
larges ombelles, pelargonium, amaryllis,
ixias, araucarias, palmiers, caladiums,
complètent un jardin du meilleur goût, où
cependant la dominante est la Reine des
fleurs.
De capitaine Bourdonneau avait en sa
digne compagne, Mme Bourdonneau, une
précieuse collaboratrice.
Grand amateur de fleurs, connaissant
bien leur culture, elle leur prodiguait tous
ses soins.
Où la femme française apporte son art,
son talent, ses soins, on peut être certain
que tout prospère. Comme l'a dit Baltet,
le grand horticulteur troyen : " la " Reine
des fleurs u ne saurait être mieux soignée
que par la " Reine du Monde ».
La Villa des Glycines devint donc un
lieu enclianteur où régnait le bon goût,
le charme, l'art français, où l'amabilité
des heureux propriétaires était proverbiale,
quand, hélas ! éclata, comme un coup de
foudre, la guerre au Maroc!
Appelé, le capitaine Bourdonneau part,
avec ses tirailleurs. Pendant un an il ba-
taille de Ral3at à Fez; sa compagne le re-
joint comme infirmière de ila « Croix-
Rouge ».
Il campe près de Fez, quand, le 17 avril
1912, éclate la terrible révolte des Tabors
marocains; les Euro(iéens sont massacrés
en ville.
Bourdonneau, à la tète de sa compagnie,
entre un des premiers dans la ville en ré-
volte ; dans des ruelles étroites, une
lutte corps à corps s'engage, sans pitié,
sans merci. Les Turcos, un contre vingt,
résistent, sans reculer d'un pas. Bourdon-
neau tombe frappé mortellement; sept ou
Iiuit de ses tirailleurs tunisiens se font
tuer sur leur capitaine pour l'enlever et
le soustraire à l'ennemi barbare qui ne
resi>ecte aucun blessé, qu'il mutile et ou-
trage odieusement.
Deux jours après, le capitaine Bourdon-
neau meurt, sans savoir ce que sont deve-
nues sa fennne et sa petite fille, dans la
ville révoltée.
Par miracle, prisonnières des Marocains,
elles durent peut-être à un .sentiment de
pitié, d'échapper à une mort horrible.
'Mme Bourdonneau n'apprend la mort de
son mari que plusieurs jours après son
enteiTemenl et elle revient à la côte, après
des tiibulations sans nombre.
Jie suis heureux, dans un jiournal de
fleurs, dans le Jmimal des Roses, que Bour-
donneau a tant aimées, de rendre hom-
mage à un brave.
Je serais plus heureux encore — et ma
prière s'adresse aux semeurs français — si
l'un d'eux dédiait au capitaine Bourdon-
neau, tombé glorieusement à Fez, une rose
de France : <( Souvenir du Capitaine Bour-
donneau ».
Ce serait lionorer et faire passer à la
postérité un nom héroïque; ce serait faire
honneur aussi à tout un régiment de ces
braves enfants d'Afrique qui versent sans
compter leur sang pour la France.
Conmie jadis dans les plaines de Wis-
sembourg, Bourdonneau et ses Turcos sont
entrés dans la fournaise, sans espoir d'en
sortir, et ce corps à corps, dans des ruelles
inconnues, dans une ville en révolte, était
plus horrilile encore que la mitraille alle-
mande dans les plaines d'Alsace.
Donc souhaitons qu'une rose française
lui soit dédiée; ce sera reconnaître le cou-
rage, rendre hommage à des héros.
Héros, chaque jour, les Légionnaires, les
Sénégalais, les Algériens, les Tunisiens,
qui, en tombant sous les balles ou les fiè-
vres, épargnent le sang des petits soldats
français et évitent ainsi bien des larmes
aux mères, aux femmes de France.
C. ROMAIN,
Chcv.ilicr du Mérite agritzole,
Correspond,->nt du Journal des Roses, eu Tuuisie.
JOURNAL DES EOSES
83
)E L'EMPLOI RATIONNEL DES ^NGRAIS CHIMIQUES
Dans la culture des Rosiers. O
(SiiiU-)
DEUXIÈME PARTIE
Epl'isement du Sol. — Restitution.
Nous avons vu comment s'opère la nu-
trition d'un végétal, de quels éléments il
vit, d'où il les tire, et quels sont ceux qui
peuvent s'épuiser et que, par suite, qous
sonmies appelés à restituer au sol, pour
lui rendre sa composition et sa fertilité
premières.
Les terres de composition normale sont,
en général, suffisamment pourvues d'azote,
d'acide phospiioriquc, de viagvésie et de po-
tasse assimilables, pour qu'une première
plantation de rosiers réussisse parfaitement,
sans fumier, ni engrais.
Une seconde plantation succédant immé-
diatement à l'enlèvement de la première
récolte, réussira moins bien.
Une troisième, ou une quatrième, tou-
jours faite sans fumure, a toutes chances
d'être absolument défectueuse.
C'est qu'en effet, les Rosiers pour se cons-
tituer ont fini par épuiser les réserves d'é-
léments arrivés à l'état assimilable, et qu'il
faut absolument, ou les restituer au sol,
ou attendre que les réserves à l'état plus
ou moins inerte, subissent les transforma-
tions chimiques nécessaires, pour pouvoir
être utilisées.
Telle fut* en agriculture, l'origine de la
jachère, heureusement .supprimée aujour-
d'hui, grâce à remi)loi rationnel des en-
grais complémentaires.
Si, en effet, nous pouvons connaître le
l'ojds total de l'azote, de la pota.s.se et de la
magnésie et de l'acide plios[)orique prélevés
sur le sol, par une récolte d'un i»ids déter-
miné, il noii.s sera facile de rendre à la terre
épuisée, sous forme d'engrais chimiques,
f xactement le même poid.s d'éléments nutri-
tifs, ((uisque nous connai.ssmi.s la teneur en
(\) \ o\t Joutninl des Roses 1912, pages n:i et 190;
19i:t, ]f^fcs 16. 32 et 66.
(il Nriiis ne parluiis jias iri, pour ne |ias compliiiiier cet
ejposé somiiiaue, (le la théorie de Wliitney, concernant les
toxines du sol. C. C.
éléments utiles, de chacun des produits em-
ployés à cet usage (2).
La chimie, grâce à ses puissants moyens
d'investigation, nous permet de résoudre
le problème.
Par l'analyse chimique, il est, en effet,
possible d'extraire, un à un, d'un végétal,
tous les corps simples qui 'le constituent,
de les peser et de savoir, par suite, dans
quelles proportions exactes, on les retrouve
dans ses divers organes.
L'azote qui serait volatilisé par la com-
bustion, se dose directement dans la ma-
tière sèche.
Lts éléments minéraux, potasse, acidf-
pliosphoriquie, chaux, magnésie, etc., sont
dosés dans les cendres.
A l'intention des nombreux rosiéristes
des environs de Brie, j'ai procédé à l'ana-
lyse chimique du Rosier hybride remon-
tant 11 Vlrieh Hrnnuer fils » si recherché
pour la fleur coupée.
L'échantillon soumis à l'analyse provient
de 50 pieds différents, afin que les résul-
tats puissent être considérés, comme fai-
sant connaître la composition moyenne de
la variété. Je dois, du reste, ajouter que
j'avais précédemment pratiqué l'analyse
d'un seul pied, et que les résultats ont été
très sensiblement, pour ne pas dire exacte-
ment, les mêmes.
Analyses du R. k Ulhk;h Hhunner fils d.
.1 tifilijses im médiates.
Poids de l'écliantillon : :i.]51 grammes.
Eau 17. i5 (
Matière sèche 5;2.55 ^
.\zote % de matière sèche 1,59
.\zotc % de matière première 0,835
Candres % de matière sèche 2,15
Cendres % de nuilière première.. 1,129
.Siiiihjsi's des enidres.
.\cide phosjihorique % des cendres 11,28
Potasse % des cendres 13,56
Magnésie % des cendres 5,56
(A suivre) COCHET - COCHET.
84
JOURNAL DES ROSES
iHRONIQUE
LORTICOLE
rENERALE
SOMMAIRE ; Météorologie. — Arbres et arbustes nouveaux ou peu connus (suile).
Météorologie — Ce que fut mars
1913.
La pression moyenne — 758 """1 — est
supérieure de 1 """ 6 à la moyenne de
50 ans.
Insolation ; Lu durée totale de l'insola-
tion a été seulement de 93 heures (nor-
male, 126 heures) et le rapport d'insola-
tion qui est, normalement de 0,34, est des-
cendu à 0,25.
Pluie totale du. mois : 48 ""^ 1 en 54 h. 7;
maximum en 24 heures 8 "" 6 le 30 mars.
{Observatoire du Parc Saint-Maur).
Arbres et Arbustes nouveaux ou peu
CONNUS (suite).
48. Deutzia discolor candida.
Variété formant une touffe à nanieaux
bruns et à petites feuilles dentées. Les fleurs
très nombreuses, grandes, à cinq pétales
ovales-lancéolés, blanc de neige et à an-
thères jaunes dorés sont réunies en panicu-
les ; elle a été gagnée par MM. Lemoine et
fîls, de Nancy qui l'ont répandue en 1911 ;
elle est sortie du D. scabra fécondé par un
hybride du D. Lemoinei.
49. Deutzia crenata latifolia.
Variété remarquable par ses thyrses dres-
sés, composés de 20 - 30 fleurs simples, de
35-40 millimètres de diamètre à pétales
blanc et pur et anthères jaune d'or ; elle a
été obtenue par MM. V. Lemoine et fils, de
Nancy, qui l'ont mise au conunerce en 1911;
elle provient d'un croisement entre le D.
creihata caiûdiclissema plena et le D. Vilmo-
rin iana.
50. Berberis p.^rvifoua Sprague. (Kcw
Bulletin 1910. p. 391).
Arbuste nam, compact. Les feuilles per-
sistantes, glauques, lancéolées ou étroite-
ment obovales, longues de 1.5-2.5 centimè-
tres, habituellement entières, mais quelque-
fois bordées de dents épineuses, sont situées
à l'aisselle d'épines tripartites, grêles, d'en-
viron 1.5 centimètre de longueur elles ont
une courte épine à leur extrémité supérieure
et leur surface inférieure montre des ner-
vures nettement proéminentes. Les fleurs
jaune pâle sont disposées par groupe de 4-6
à l'aisselle des feuilles. Les fruits globu-
leux, translucides sont de nuance terra-cot-
ta claire.
Cette espèce est cultivée au Jardin de
Kew, depuis 1896, provenant de graines in-
nonmiées reçues du jardin botanique de
Saint-Pétersbourg. En outre, Kew en a reçu
plus récemment des graines récoltées dans
la Chine occidentale par E. H. Wilson pour
le compte de l'Université de Hai-vard (Etats-
Unis).
(A suivre). F. Tesnier.
COCHET-COCHET.
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0 de France et de l'Etranger l
, SOMMAIRE DES ARTICLES ^
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Chroni.iue des Roses. — Rosiers nouveaux mis au commeiTi; en 1912 (suite). — Rosiers nouveaux mis au
commerce en 1913 {suile;. — Dans les Rosiers : En juin. — Les Roses au Cours-la-Reine. — Rose a
Madame Abcl Ch(iie7iai/ [hybride de Ihè). — La Taille des Rosiers nains~«n Standart. — Inspection phy- J
lopalhologiqne : Organisation du service pour la campagne de 1913-14. — Quelques cas de tératologie sur
fi. Polijantlta et Arrensif. — De l'emploi rationnel des engrais chimiques (suite). -- Chronique horticole
générale.
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Nécrologie- — iM. Joseph-léon simon.
I/lnirticulturo vient d'éprouver une perte
oruelle, en I;l personne de M. Léon Simon;
I;l mort de ce di.stimgué confrère sera juirti-
culièrement pénible aux passionnés de la
Rose qui était sa fleur préférée.
Né à Metz, le l juillet 183i, il appartenait
à un© famille d'horticulteurs; tout jeune,
il i>rit une part active aux travaux de son
père et de .son oncle qui exploitaieiit, sous
la raison sociale : n Simon Louis frcre.s »,
la pépinière de Plantière.s-les-Metz, fondée
en 1769.
Bientôt, grâce à la savante coUfiJjoratiun,
t)Uis à l'iiaijile direction de M. Léon Simon,
l'établissement horticole de Plantières de-
vint non seulement une pépinière renom-
mée de végétaux, mais encore une pépinii're
d'horticulteurs où, .sous la conduite de
chefs de cultures expérimentés, vinrent tra-
Tomc XXXVII.
vailler et s'instruire tout une génération
d'arboriculteurs et de pépiniéristes.
Excellent Français, Léon Simon ne voulut
pas rester en pays annexé et, dés 1873, il
quitta Plantières-les-Metz pour venir habi-
ter Nancy et rester Français.
Il fonda, en 1877, « La Société centrale
d'Horticulture de Nancy n dont il fut le
président vénéré jusqu'au l" janvier 19(X),
date à laquelle, sentant ses forces l'aban-
donner, il dut, malgré les instances una-
nimes de tous les membres, renoncer à ses
fonctions. Il fut nommé pré.sident honoraire
de la société qui lui devait l'existence.
L'affaiblissement de ses forces physiques
ne. diminua en rien sa passion pour les
lleors en général et les roses en [)arli€nlier.
Contraint par la maladie de dienicurcr
presque sédentaire, M. Simon Léon pour-
suivit, avec une nouvelle ardeur, un tra-
vail commencé depuis lnngt.em[is « La nn-
iiirthclnture de tous les uoîns de roses » qu'il
publia en collaboration avec Pierre Cochet.
Cet ouvrage qui a demandé une .somme con-
sidérable de recherches et de travail, ré-
pondait à un besoin, et deux éditions en
fnriTit tirées à peu d'intervalle; la seconde,
revu© et corrigée vit le jour en 1906.
Plu.'! de onze mille noms de roses .suivis
de rindlcatioiV;:;de la race, de l'obtentMir,
de l'année de la mise au commerce, de la
1" Join 191 î-
86
JOURNAL DES ROSES
^:[} S'
Léon SIMON (1834-1913).
Couleur et' des synonymies quand 11 en
existe, com])osent ce volume qui est aujour-
d'hui entre les mains de tous ceux qui s'in-
téressent aux roses, et qui fait autoi-lté.
M. Léon Simon était chevalier de la Lé-
gion d'honneur, ijrésident honoraire de la
Société ceiitalie d'Horticulture de Nancy,
président d'honneur de la Section des roses
de la Société N. H. F., etc.
En dehors de l'hiirticulture, M. Léon Si-
mon avait occupé de nomhreuses fonctions
qui témoignent de son intelligence, de son
activité et de la profonde sympathie qu'il
inspirait à tous ceux qui l'ont connu et ont
été à même de l'apprécier à sa valeur.
Nous adressons à Mme Léon Simon sa
veuve, à ses fils, à toute sa famille, nos
plus respectueux sentiments de vives con-
doléances.
La Rose à essence en Bulgarie-
— Sur la demande de plusieurs abonnés,
nous avons cherché à nous procurer à di-
verses sources des renseignements précis
JOIJENAL DES ROSES
87
sur l'importance des cultui-es de rosière à
parfum en Bulgarie, la quantité de roses
récoltée annuellement et la valeur de l'es-
sence oWenue.
Les renseignements reçus sont loin, très
loin, d'être concordants; nous les donnons
tels qu'ils nous parviennent, en attendant
que nous soyions en état d'en fournir de
plus précis, ce qui ne saurait tarder.
Un iH)int est précisé, toutefois, c'est que
la superficie des terrains plantés en rosiers
en Bulgarie, est d'environ 7.000 à 7.500 hec-
tares.
La récolte totale annuelle de roses varie-
rait entre 9 «t 14 millions de kilogrammes
disent les uns, et ne serait que de 4 à 5 mil-
lions de kilogranmies suivant les autres.
Même incertitude quant à la quantité
d'essence produite annuellement, quantité
qui, suivant la source des renseignements
reçus, varie de 3.200 à 4.800 kilogrammes.
On est d'accord pour déplorer la variabi-
lité des prix de l'essence de roses, fluctua-
ti'jn qui nuit grandement au développement
normal de cette industrie spéciale.
Il y a quelques années le prix du kilo-
gramme d'essence de roses serait tombé à
environ 520 francs, alors qu'en 1912 il s'est
élevé à près de 3.000 francs ! !
En 1911, la Bulgarie aurait exporté 4.440
kilogrammes d'essence représentant une va-
leur de 7 millions 400 mille francs.
Nous reviendrons sur ce sujet prochaine-
ment.
La Re-vne de Phytopathologie
— Nous saluons avec joie la naissance de
cet organe scientifique doiît l'arrivée com-
ble une lacune en mettant à la portée de
tous ceux qui ciiltivent la terre les connais-
sainces qn'il.s doivent pos5>éder, pour lutter,
utilement, contre les InMoinlirables ennemis
de leurs cultures.
Agriculteurs et horticulteurs trouveront
dans la Revue de Phytopathologie, à côté
de la maladie simplement et scientifique-
ment décrite, le remède le plus simple et
le [lins effica^-e pour la combattre.
Dans cet organe, pas de réclame tapa-
geuse i>our tel ou tel produit; les noms des
membres du Comité de direction suffisent
pour fixer nos lecteure à ce sujet. Citons
au liasard : MM. Bois; Bouvier, membre
de l'Institut; PriJlieux, directeur de la .sta-
tion de pathologie végétaJei de Paris; Hen-
neguy, membre à l'Institut; U'' Marcluil;
D'' Mazé, chef de sei-vice à l'Institut Pas-
teur; I)'' Houx; Tisserand, président du Co-
mité des Epijjliyties, etc.
C'est une revue scientifique qui restera
sur le terrain scientifique, tout en cherchant
à devenir le trait d'union entre les savants
et les travailleurs de la terre qu'elle guide-
ra dans leurs efforts, pour le plus grand
bien de l'agriculture.
Administration et rédaction, 3, 'Villa Hip-
polyte-Garnier, à Paris.
San-Francisco- — concours de roses
NOUVELLES E.N 1915.
A l'occasion de l'exposition du Panama-
Pacifique qui s'ouvrira à San-Francisco, le
20 février 1915, le département dei l'horti-
culture de cette exposition fait connaître
qu'il organise, en faveur des amateurs de
roses et des professionnels, un concours
spécial de Roses nouvelles.
I^ prix consistera en une coupe d'une va-
leur de 5.000 francs. De plus, une autre ré-
ciiinpense' sera décernée par le jury spécial.
Une circulaire envoyée par l'administra-
tion attire l'attention .sur ce fait que, étant
donné le climat très favorable dont jouit
San Francisco <iù la température moyenne
est (le 15 degrés centigradies en été et de
10" 5 en hiver, le département de l'horti-
culture pourra faire planter les rosiers en
place, en plein air, au moins siept mois
avant la date d'ouverture, ce qui leur per-
mettra de .s'acclimater, de s'enraciner et
de se développer dans des conditions aussi
nnrmales que possible.
Distinction honorifique. — Au
inonifiit fie mettre sous presse nous appre-
88
JOURNAL DES ROSES
nous que notre savant collaborateur, M. E.
Leinée, arcliitecte-paysaglste à Alençoii, a
regu des muiiis du ministre de l'Agricul-
ture, lors de la dernière exposition de la
S. N. H. F., les palmes académiqus. Nous
applaudissons à cette distinction méritée et
nous adressons à M. Lemée nos bien ami-
cales félicitations.
COCHET-COCHET.
[OSIERS
"-<-/-»
OUVEAUX MIS AU
(Suite)
:<OMMERCE EN 1912
(1)
Ce que nous prévoyions est arrivé. En an-
nonçant, dans notre numéro du 1" mai
dernier, la clôture de la liste des Roses nou-
velles vendues du l""^ janvier au 31 dé-
cenibre 1912, nous émettions la crainte que
quelques nouveautés aient échappé à nos re-
cherclies
A peine notre liste sortie des presses, les
descriptions de trois nouveautés vendues
dans le cours de 1912 nous parviennent.
Nous donnons ces descriptions ci-après.
Nous faisons faire un tirage à part de la
liste rectifiée des nouveautés de 1912, et
nous ejii enverrons un exemplaire à tms
ceux de nos lecteurs qui voudront bien
nous le demander.
M. Baker's, Nurserymen, à Wolverhamp-
ton, a vendu la nouveauté ci-après décrite :
DOROTHY JEAVONS (Polyantha).
Cette nouveauté est une imitation de
Blush Rambler, si connue ; elle a toutes
les qualités de son parent ; mais sa cou-
leur est blanc pur teinté de jaune or au
bord' des pétales. Elle possède la végéta-
tion et l'extraordinaire floraison de Blusii
llambler. C'est, sans aucun doute, le meil-
(i) Voir année 1912, paces 28, 42, 90, 103, 182,167,
1S3; année l!)i:J, pages 8, 25, SG et 76.
leur grimpant blanc obtenu jusqu'à ce jour
et nous sommes certain qu'il deviendra
aussi populaire que Durothy Perkins et
Criiiisoit Rambler.
Notre confrère, M. Auguste Nonin, horti-
iculteur à Chàtillon-sous-Bagneux, a mis en
vente, au printemps 1912, les deux nou-
veautés suivantes :
CAR0VB11':R, semis de Hiawatlia (multi-
■flore).
Arbuste très vigoureux fleurissant en
larges bouquets de fleurs simples, dressées;
coloris très brillant rouge cramoisi éclairé
d'écarlate, fleurit dix jours avant la va-
riété Hinivatha ; donne une seconde florai-
son. Cette variété a obtenu au concours de
Bagatelle en 1911, le prix des Dames pa-
tronnesses.
AMETHYSTE, semis de A'on-plus-VIlra
(multillore).
Arbuste vigoureux, fleurit abondauunent
en forts bouquets; teinte curieuse bleu
; d'acier nuancé de violet cramoisi pourpré;
semi-double.
PAPILLON.
[OSIERS
•-<3j
OUVEAUX MIS AU
(S ni le)
./UV/XA*
Commerce en i913
(1)
Jja maisom William Paul Pt Sons, de
Waltlnam Cro.ss (Angl'etierre), mettra au
commerce en juin 1913, les quatre nouveau-
tés suivantes :
Voir Journal fle.^ Rusp/i 1913, pages 26,41, .iS et 76.
/Î/AVC.A (hybride de Tlié).
Coloris blonc crème teinté de pèrlie; Ixni-
tons longs, pointus, couleur fleur de pé-
cher ; variété très décorative, fleurissant
abondannniemt et continuellement; pousse
vigoureusement.
JOURNAL DES BOSES
89
MABCELLA Oiylnide de Thé),
Houtons jaunes, s'épanouissant en uaie
Heur de couleur suumonée très large, bieja
lileine, se présentant au bout d'une longue
tige; floraiSIon alxmdante et continuelle;
la rose, très .jolie, convient aussi bien pour
lu fleur c<jui)ée que jiour le forçage.
HEI) ADMIBAL (hybride de Thé).
Coloris rouge cerise brillant; produit dee
fleurs en grande quantité, très largies. Cette
variété croit très vigoureusement )2t est
très Iwnne pour la plantation en plates-
bandes.
WHITE TAUSEXDSCHOX (multiflora
giiuipant.
[ Boutons blanc jaunâtre, s'ouvrant ci
fleurs blanches, quelquefois teintées de
rœe. Très jolie, cette nouveauté possède les
nombreuses qualités du grimpant rose bien
connu, Tau.sfiidschôii dont elle est absolu-
ment di.stincte connue coloiris; excellente va-
riété pour le forçage et le iileiu air.
Nos confrères, MM. Samuel Me Gredy et
Son, de Portadovvn (Ireland), vendent les
cinq nouveautés ci-après, dont de très forts
pieds .sont disjxinibles, en pot, ù partir de
ce jour, 1^'" juin 1913.
OLD GOLD (hybride de Thé).
Est, gans aufiun doute, la plva belle rose
décorative existante et sa couleur n'a ja-
tiils été égalée dan.s aucune rose; le cok-ris
est rouge onuige teinité de rouge abricot.
C'est une perle pour la fleur coupée, car
ces roses se eonserveat très longtemps,
dans les meilleures conditiun.s. Le feuillage
vert cuivré sombre, forme un déJicieux
contra.st«, La fleur est agréablement par-
fumée; cette variété est continuellement en
fleurs et pousse vigoureusement; les roses
sont toMjouiH jjortées rigidement au bout
de longue» tige.s ; nous la considérons
comme étant la plus iielle rose de décora-
tion. Klle forme également une magnifique
rose de pot, pour la fleur coupée en serre.
C'est la plus belle nouveauté obtenue jus-
qu'à présent.
EDITH PAP.T (hybride de Thé).
lîDSe d'un coloris inconnu jusqu'ici. La
teinte est rouge riche, avec reflets saumon
fwncé et jaune. Les boutaus sont rouges
et jaunes iilus foncés. L© coloris est si
agréable et si brillant, qu'aucune rose ne
peut lui être comparée. Les teintes de son
coloris sont indéflniissables, aussi, un de
nos meilleurs rosiéristes en a donné der-
nièrement, la description s.uivante : C'est,
pour le coloris, un mélange de Beauté In-
vonslanti' et de Lddij Pirrie ; niais, cette
description ne d(j'nne qu'une faible idée
de la beauté de cette nouveauté. C'est une
plante d'uiiioi tendue Oidmiral)k', poussant
bien, très flcu'ifère, de la plus haute valeur
jinur exposition et décoration; très agréable-
ment i)arfumé'e.
MISTBESS CHABLES E. PEABSON (hy-
bride de Thé).
Couleur orange teintée de rouge, d'abri-
cot, de fauve et de jaune. Fleur délicieiuse
diuit l'attraction merveUleuse e.st indescrip-
tible. C'est la reine de toutes les roses de
plates-bandes et de massifs, pour ce qui
coneernie la perfection de son nouveau co-
loris. Les i)lanteiS sont littéralement cou-
vertes de fleurs jusqu'aux gelées autom-
nales : fleurs larges, rameaux d'égale vi-
gueur, portant toujours la rose parfaite-
ment séparée du feuillage ; d'un parfum dé-
licieusement doux, elle prendra plax;e
au premier rang et sera la plus populaire
de toutes les roses de jardin du même co-
loris. Rose très jolie.
MBS FBEDEBICK W. VANDEBBILT
(hybride de Thé).
Couleur rouge orangé foncé, teinté de
rouge abricot bronzé, absolument distincte
conmie coloris de tO'Ute autre rose en cul-
ture. Variété très attrayante et constituant
sans aucun doute, l'hybride de thé le plus
élégant. La fleur est absolument idéale
connue forme, les pétales sont eux-njêmes
(le forme iiarfaite. Elle fleurit facilement,
jusqu'à saison avancée, aussi convient-elle
très bien pour exjiosition, jardin, décora-
tion.
C'est un arbuste vigoureux, un, de» nieil-
'eurs parmi les coloris foncés du même
type, qui peut i)rendre place à côté de Rév.
Josi'ph Pcmbrrlon comme étant la rose
de décoration la plu.s usitée. Se cla.ssera
jianni les plus belles nouveautés.
90
JOURNAL DES EOSES
LADY MARY WARD (hybride de Thé).
Couleur orange riche, teintée d'orange
abricot plus foncé, avec des veines à re-
flets métalliques. C'iest une variété remar-
quable et du plus beau coloris jamais ren-
contré dans une rose.
Une plate-bande de cette rose serait un
des plus beaux attraits d'une roseraie.
Cette nouveauté est extrêmement florifère
et d'une régularité parfaite comme végéta-
tion.
C'est presque la plus remarquable rose
obtenue parmi les dernières nouveautés.
Agréablement parfumée, attrayante et fai-
sant beaucoup d'effet, elle deviendra sûre-
ment une grande favorite des amateurs de
jardins.
Sa couleur e.'-t remarquée de tous les
amateurs die roses ainsi que sa vigueur et
sa floribcndité, toutes qualités qui la
classent au premier rang des nouveautés
modernes.
(A s^iivre)
PAPILLON.
)ANS LES
[OSIERS
En Juin. — Continuer l'ébourgeonnage
des rosiers greffés et des sujets destinés
à être écussonnés.
Soufrages répétés contre le blanc. Binages
fréquents.
Continuer la greffe à œil poussant; au be-
soin commenjcer celle à œil dormant vers la
fin du mois.
Pratiquer la fécondation artificielle. Voir
pour cette' opération, notre numéro de juin
1912.
Arrosier fréquemment, s'il fait .sec, les ro-
siers en pots destinés soit à être forcés à
l'automne, soit à remplacer ceux morts en
plein© terre, dans le cours de l'année.
Bon paillis sur le sol, pour éviter que
l'eau des arrosages n'en durcisse la surface.
Engrais liquide, si la végétation des ro-
siers en pots paraît se ralentir. Les sujets
cliétifs sont radicalement éboutonnés; ils re-
jn-ennent ainsi de la vigueur.
Souvent les jeunes semis d'e rosiers sont
visités par des limaçons et des escargots
(jui les dévorent.
On peut entourer les planches do semis
au moyen d'une ceinture de poussier de
chaux-vive. Les moliusqiies s'y brûlent et
meurent.
Malheureusement, les limaces pullulent
surtout dans les années humides et plu-
vieuses; alors la chaux est éteinte par l'eau
du ciel et il faut la renouveler constam-
ment.
A ceux de nos lecteurs qui désirent lutter
efficacement contre les limaçons, nous re-
commandons le procédé suivant inventé
par M. Paul Noël, directeur du laboratoire
d'entomologie agricole de Rouen.
Prendre :
Gros son de blé : 1 kilogramme;
Arsenite de cuivre : 100 grammes;
Eau : 2 verres environ.
Former une pâte bien homogène, par un
mélange très intime, et faire des boulettes
de la grosseur d'un œuf, qu'on place C7itre
deux tuUes, dans les endroits envahis.
Se méfier que ces boulettes constituent
un poison violent pour l'homme et les ani-
maux. Ne jamais les placer dans le voisi-
nage immédiat des fraisiers, salades, lé-
gumes quelconques, sur lesquels l'eau des
pluies pourrait les entraîner même partiel-
lement.
En ajoutant un peu de gomme aralîique,
on forme des galettes qui, sèchées, se con-
servent indéfiniment et qu'il suffit d'humec-
ter un peu, au moment de les employer.
COCHET-COCHET.
JOUENAL DES EOSES
91
.ES
ÎOSES AU
^OURS LA
'EINE
L'exposition de printemps de la S. N. H.
F. était fort jolie cette aiuiée et les roses
merveilleuses.
MM. Lévèque et flls, exposant hors
concours, présentent des rosiers d'une rare
perfection. A des lots merveilleux ée ro-
siers liants de tiges et rez de terre compre-
nant les meilleures nouveautés et 1© nec
plus ultra des variétés pour corbeilles, ils
ont ajouté, cette année, une véritable forêt
de rosiers samienteux et pleureurs : Blush
Rambler, Dorothy Perkins, Hélène, Phila-
delphia Rambler, Delight, Lady Godîva,
Psijché, Casithir Mouilé, Dorothy Dennisson,
Diabulo, Vilchenblau, Americait Pillar,
White Dorothy Perkins.
Parmi les roses de collection qu'il fau-
drait citer toutes, on remarque : Mrs Aaron
Word, Lyon-Rose, Lady Ursula, White Kil-
larney, Snuiwrrir de Gustave Prat, Louise-
Catherine Rreslau, M'Udanu' Edmond Ros-
tand, Rayon d'Or, Commandeur Jules Gra-
vereaux, Marquise de Sinety, Madame Jules
Bouché, Reine-Mère d'Italie, Prince de Bul-
garie, Simone Beawmetz, 'Villiam Shean,
Madame Charles Deluze, Lieutenant Chau-
ve, Vicountess Enfield; puis les groupes de
Jonkher J.-L. Mock de Georges Elger, de
Frau Karl Drusckhi, des colonnes de Ma-
dame Jules Gravereaux, de Frau Karl
Druscliki et de Juliet, du plus joli effet.
Tous ces r()siers ont été forcés de mains
de maîtres; nous en félicitons nos confrères
et leur hal)ile chef de culture M. Margue-
ritat.
C'est toujours avec un nouveau [ilaisir
que nous admirons les sui>erl>es rosiers pa-
ra.sols et pleureurs de M. H. Defresiie. Ils
bordent, cette armée, les deux côtés d'une
allée droite, et produisent ainsi le plus gra-
cieux effet.
Climbiny Captain Christy, Ruby (junn,
Peilr des Meiyes, Alberic Barbier, Hiawa-
tlia, Paul TrnnsoTi, Edmond Proust, Doro-
thy Perkins, Ernest Grandpierre, Queen
Ale.ranilrn, Mrs F.-W. Flight, Crimson
Rambler, Fanal, Coupe d'Hibe, abritent une
rangée de beaux rosiers tiges Persian Yel-
low et toute une série de jolies variétés
écusonnées rez de terre, parmi lescju«lles
il faut citer : Madame Jules Groslez, Châ-
teau de Clos-Vougeot, Richmond, Phari-
sàer, Florence Pemberton, Mrs Arthur Ro-
bert Waddell, Mlle Thérèse Levet et de su-
perbes Beauté inconstante qui voisinent
avec la toujours jolie Marquise de Sinety.
Les superbes rosiers sarmenteux d© M.
Nonin sont réunis, cette fois, sous des for-
mes aussi élégantes que variées, en un mas-
.'^if demi-circulaire. Autour d'une Lady Gaij
imrtant des roses de deux nuances très dis-
tincteis, parce qu'épanouies à deux dates
sans doute très différentes, se groupent Hm-
watha Tausendschôn, .American Pillar,
Crimson Rambler, Lady Godiva, Excelsa,
Faniuhar, Blush Rambler, Minnehaha, et
toute une série de jolies variétés apparte-
nant à différentes races.
M. Niklaus présentait un joli lot de ro-
siers hauts de tige et un autre lot de rosiers
rez de terre parmi lesquels nous remar-
quons : Reine Marguerite d'Italie, Mistress
Aaron Ward, R. Verschuren, Betty, Doro-
thy Page Robert, Jacques Vincent, Edmée
Metz, Princesse de 'Venosa, Lady Astown,
Souvenir de William Robinson, Ecarlate,
Yronne Vacherot, Général Galliéni, Mêlante
Soupert, le tout bordé par des Madame Nor-
bert Levavasseur nains.
In reproche qu'on adresse fréquemment
aux rosiers sarmenteux à la mode aujour-
d'hui et qui ont, pour le plaisir des yeux,
envahi depuis quelques années nos expo-
sitions, c'est qu'ils ne remontent pas. Quel-
q\ies jolies variétés fleurissant abondam-
92
JOURNAL DES ROSES
ment pendant tout l'été, les détrôneraient
rapidement tous.
Or, M. Palisseau Rothberg nous présente
des sarmenteux n'iiiDiiUnitn à coté de son
lot de rosiers hauts de tiges. Citons ; Noël-
la Nnbonnaiid, Madame Alfred Carrière,
Madame Isaac Prieire, Madame Carnot,
Gastan Cliandon et une variété hors ligne,
bien que complètement inconnue des ama-
teurs de roses : Lady Watterlow.
Il faut parler aussi de la belle présenta-
tion faite par M. Boucher. Outre des ro-
siers hauts de tige, tels que Mme Jules
Grosley, Frau Karl Druschki, Mailame
Isaac Pereire, Mlle Au(justine Guinoisscan,
Pharisaër, Rose à parfum de l'Haij, Lyon-
Rose, Rirhmond, notre confrère jirésente
une coirbeille bien fleurie de Jessie, Mrs
Cutbush, Madame Norbert Levavasseur,
Fraii. Karl DritM-hl;!, J.-R. Chvk, Lieute-
nant Chauré.
Comme les années précédentes, M. Rohi-
chon, rosiériste à Ivry, expose des rosiers
Conrad Ferdinand Meijer et Nova Zemblii,
élevés en colonnes. .Ive présentateur exi)li-
que que leis rosiers de cette race supportent
les plus grands froids et que les 2 variétés
précitées ont résisté, en Amérique, à 25°
centigrades : c'est intéressant.
A
MM. Truffant .-Mbert et Moser, avaient
mélangé quelques rosiers sarmenteux, tels
que Dorolhii Perkiiis, Tausendsch&n, Crim-
son Rambler, lleUyht, American Pillar, le
premier à un lot d'Imrtensias et de pal-
miers, le second à un lot d'azaléa Mollis,
dont ces jolis grimpants rehaussaient l'é-
clat.
M. Georges Truffaut avait groupé sur dif-
férents points de l'exposition de beaux spé-
cinaens de rosiers et de jolies roses, nour-
ris avec ses engrais et traités avec son in-
secticide.
Nous réservons, pour en. parler ultérieu-
rement, la présentation de rosiers polyan-
tha nouveaux faite par M. Hemeray-Au-
bert, d'Orléans.
Quand nous aurons signalé la belle col-
lection de Roses coupées de M. Olivier, ro-
siériste au Golfe Juan, et dit deux mots
de la superbe garniture de table exécutée
par M. E. Debrie, au moyen de mignonnes
roses pompons, il ne nous restera plus qu'à
jtarler des
Concours spéciaux
Nos lecteurs trouveront, dans notre nu-
méro du 1" février 1913, la liste de ces con-
cours, ouverts aux amateurs de Roses et
professionnels, à eeitte exposition.
Tnois seulement ont été remplis : La
Coupe de la Roseraie de VHaij; le prix de
la Roseraie de l'IIaij: le prix Madeleine
Le ma ire.
Aucun présentateur n'a demandé à con-
courir pour les prix Georges Truffaut,
Coupe Delafon, Prix Lucien Chauré.
Disons, dès aujourd'iiui, que tous les
concours spéciaux ouverts en 1913, sont
maintenus, en 1914 par les généreux dona-
teurs qui les ont institués.
COIPE UE I,.\ ROSEHAIE DE L'HAY
M, Pfernet-Ducher obtient la n Coupe de
la Roseraie de L'Hay », pour &a splendide
rose Madame Edouard Herriot. A cette pré-
sentation étaient jointes des fleurs de i'MH-
burst et de WHlownière.
MM. Turbat et C" reçoivent une mé-
daille (l'oT pour leurs Roses nouvelles :
Madame Jules Gouchanlt, Maman Turbat
et Georges Elger.
I.e jury adresse des remerciements et des
félicitations à M. Nonin, pour ses nouveau-
tés 'Caroubier et Petil-Louis et son semis
inédit de Mrs F. W. FUgM et de Tausends-
chôii qui est baptisé pur Je jury d Made-
leine Lemaiue )i et offei'.t par l'obtenteur à
la célèbre artiste, memijre du jury spécial;
à M. Jules Gravereaux, exjwsant hors
concour.s, pour son joli hybride de Rugosa,
M(t<lunie Julien Potin, et à ^I. Peter Lam-
bert, présentant également liors concours,
im semis de Frau Karl Drasrltki et de Frié-
dri'li Unrim, d'un joli jaune tendre, semis
JOURNAL DES ROSES.
COUBERT (Seine- MARNEi FRANCE
1 JUIN 1913.
MADAME ABEL CHATENAY
(Hybride de Thé)
JOURNAL DES KOSES
m>n encore nnniiné et cjui i)ai'ait très méri-
tant.
PlilX DE l.A ROSEHAIE DE I.'HAY
Il est attribué à M. Camille Defresne,
Iiour l sui>erl)es rosier.^ Dorotliij PrrUh)s,
d'une vigfiur extraordinaire et couvrant
deux portiques immenses.
PRrx Madeleine lemaire.
Attribué à Mile Nicole d'Alsace, pour
une vasque garnie de roses.
Hien que non récomjiiensées, nous devons
signaler les jolies gerbes d© roses présen-
tées par MMmes Alvarez del Campo, Hely
d'OLssel, Henri Gravereaux, Ballu et par
Mlles Hedura d'Alsace et Plassard.
En terminant, nous verrions avec joie
la ville de Paris accorder un peu plus de
place pour nos expositions, ce qui permet-
trait à l'habile metteur en scène qu'est M.
Vacherot, d'entassnr un peu moins les jo-
liiïs choses qui y sont présentées et les visi-
teurs qui viennent les admirer.
COCHET-COCHET,
SosE Madame .Sbel Hhatenay
(Hybride de The^
(Pernet-Ducher, 1894)
C'est une des plus jolies variétés de la
race des Hybrides de thé.
L'arbuste est vigoureux, rustique, à ra-
meaux divergents, armés de forts aiguil-
iuns épars.
Le feuillage est d'un joli vert bronzé; la
floraison est continuelle.
Bouton trèg gracieux, s'épanouissant en
spirale. Fleur grande, pleine; pétales se
contournant sur eux-mêmes de la plus gra-
cieuse façon, ce qui donne à cette variété
un cachet tout particulier et une élégance
sans pareille.
'Magnifique coloris rose carminé ombré de
rose vermillon pâle et nuancé de saumon;
ton plus vif et jjIus chaud vers l'onglet des
[létales.
Issue de DarJcur Grill x Victor Vcrdicr.
Il est Inutile d'en recommander la cul-
tuie à nos lecteurs qui, certainement, po.s-
sèdent tous cette superbe variété dans leur
collectioTi.
MARIE DU Clos-.Iollet.
lAILLE DES
OSIERS NAINS EN
)TANDART
Je voulais expliquer certain jour, à un
rosiériste fameux, la taille du rosier en
standart, taille ijeu connue dans la région
Lyonnaise et qui devrait être beaucoup
plus réi)andue dans les jardins, où cer-
taines variétés sont réputées non florifères.
Ce rosiériste cnit bon de m'arrêter, en ms
disant que la culture du rosier tige lui
était familière et que je ne pouvais pas
prétendre, moi, vulgaire (.cultivateur de
poires, apprendre à mes confrères rosié-
ristes l'art d'élever un rosier sur tige.
La culture du rosier tige n'a rien de com-
mun avec le standart dont je veux parler,
attendu que ce standart ne s'applique
qu'aux nisiers nains !
Certaines variétés de rosiers peu flo-
rifv>res, émettaîit de longues branches gour-
mandes, ne se tenninant pas par des
fleurs et, parmi lesquelles je citerai : Capi-
taine Chris tu, liaronrm de Tiolhschild, Paul
Ni'ijron, Gruss an Teplitz, etc., deviennent
très florifères i)ar ce traitement.
Tout d'abord, pourquoi cette émission de
branches vigoureuses et infertiles? Simple-
ment par excès de vigueur, comme chez le»
arbres fruitiers ou l'arrivée des blanches
gourmandes coïncide avec une floraison
piesque nulle.
IJonc, dans tout végétal, la floraison a
lieu en sens inverse de la vigueur de végé-
tation ; plus la. vigiieui' est grande, moins
94
JOURNAL DES EOSES
il y a de fleurs et, par suite, moins de
fruits (1).
On a recours, en arboriculture fruitière,
à l'alloiiigement des coursonnes et à l'al-
longement des branches charpentières ; en
culture de rosiers, on ne peut étendre le go-
belet ou petit buisson formé, il deviendrait
encombrant.
Il suffira donc de tailler court toutes les
branches à conserver dans le gobelet nain
et de laisiser une brandie centrale, si pos-
sible très vigoureuse, cfue l'on taillera à 1
mètre on plus de longueur. La sève ayant
t?ndan,ce à se porter vers les extrémités les
plus élevées, affluera au sommet de
cette branche taillée long qui donnera nais-
sance à son sommet, à 3, 4 ou 5 branches
assez vigoureuses et chargées de fleurs.
Souis l'influence de cette végétation du
standart ainsi formé, les branches de base
taillées court pousseront vigoureusement
et donneront, par suite, des quantités de
fleurs.
Ces standarts seront coupés au moment
ùu plein épanouissement das fleurs, si les
branches de base sont très appauvries en
végétation. On aura ainsi de superbes bran-
(1) Loi du « balancement def organes ». — N. D. L. R.
ches fleuries, qui seront très appréciées
soit pour la garniture des vases et corbeilles
d'appartements, soit mélangées à des feuil-
lages colorés où elles seront du plus bel
effet.
Si, au contraire, les branches de base
poussaient toujours très vigoureusement,
ces standarts seraient conservés et taillés
en été à leur extrémité pour provoquer une
seconde floraison, qui modérera encore la
végétation de la base.
En conservant, chaque année, un stan-
dart par pied, on appauvrira rapidement la
vigueur et on cessera cette pratique dès que
les branches du rosier traité auront une vi-
gueur normale.
A Ferrières, dans la propriété de M. de
Rothschild, on traite des carrés entiers de
i^osiers destinés à fournir les fleurs pour la
garniture des appartements et c'est surtout
la variété Baronne de Rothschild qui est
ainsi traitée (1).
L. CHASSET.
(1) Celte taille est également appliquée dans la Brie, sur
plusieurs millions de Rosiers nains Ulncli Bi-unner fils,
cullivés aux environs de Brie-Comte-Robert, pour la fleur à
couper. Elle donne d'excellents rèsullats, et nous nous
associons à M. Chasset, pour engager nos lecteurs à la
pratiquer couramment. N.D.L.R.
INSPECTION IgHYTOPATHOLOGIQUE
Organisation du service pour la campagne de 1913-14
Nous rappelons à nos confrères, horti-
culteurs et rosiéristes, qu'ils doivent adres-
ser, conformément à l'instruction ministé-
rielle du 1"' mars 1913, leurs demandes de
visites, et leurs certificats, à l'uni des inspec-
teurs de leur circonscription.
Ces circonscriptions ont été établies de
la façon suivante, par arrêté du 21 avril
1913 :
Inspecteur principal : M. Marchai, direc-
teur de la Station entomologique de Paris.
Inspecteur principal adjoint .• M. Foex,
directeur-adjoint de la Station de Patho-
logie végétale de Paris.
1'" CIRCONSCRIPTION
Aisne, Ardennes, Aube, Marne, Haute-Marne,
Nord, Oise, Pas-de-Calais, Haut-Rhin,
Seine, Seine-et-Marne, Seine-et-Oise, Som-
me, Yonne.
Inspecteurs .- MM. Fron, maître de Con-
férences de Pathologie végétale à l'Institut
national agronomique; Guénaux, répétiteur
de Zo(jlogie à l'Institut national agronomi-
que.
Inspeotetirs-ad joints : MM. Bertault, doc-
teur ès-sciences; Pellegrin, docteur ès-scien-
ces.
JOURNAL DES ROSES
95
2" CIRCONSCRIPTION
Meurthe-et-Moselle, Meuse, Vosges.
Inspecteur : M. Beauveiie, maître de Con-
férences à la Faculté des Sciences de Nan-
cy.
I)ispectrui-atl}i>int : M. Mercier, chef de
travaux à la Faculté des Sciences de Nan-
cy.
3= CIRCONSCRIPTION
C.\LV.\Dos, Eure, Manche, Orne,
Seine-Inférieure.
Inspecteur : M. Houard, maître de Confé-
rences à la Faculté des Sciences de Caen.
Inspecteur-adjoint : M. Bugnon, chef de
travaux à la Faculté des Sciences de Caen.
4' CIRCONSCRIPTION
CÙTES-DU-NORD, FLNISTÈRE, ILLE-ET-V1L.\INE,
Indre-et-Loire, Loire-Inférieure, Maine-
et-Loire, Mayenne, Morbihan, Sarthe,
Deux-Sèvres, Vendée, Vienne.
Inspecteurs : MM. Ducomet, professeur
de Pathologie végétale à l'Ecole nationale
d'Agriculture de Rennes; Vuilliei, chargé de
mission à la Statiun entnmnlogique de Pa-
ris.
Inspecteurs-adjoints : M. Penaud, prépa-
rateur au Muséum de Nantes; M. Tison,
maître de Conférences à la Faculté des
Sciences de Rennes.
5« CIRCONSCRIPTION
EURE-ET-LOIRE, LOIRET, NIÈVRE.
Inspecteurs : MM. Arnaud, chef des tra-
vaux de la Station de Pathologie végétale
de Paris; Guénaux, chef des travaux de
zoologie à l'Institut national agronomique.
Inspecteurs-adjoints : MM. Donon, direc-
teur des Services agricoles du Loiret; Gau-
moiit, professeur à l'Ecdle pratique d'Agri-
culture du Chesnoy (Loiret).
6' CIRCONSCRIPTION
Cher, Indre, Loir-et-Cher.
Inspecteurs : MM. Guéguen, professeur de
Pathologie végétale à l'Ecole nationale d'A-
griculture de Grignon; Vuillet, chargé de
mission à la Station entomologique de Pa-
ris.
Insperfeiirs-adjoints : MM. Donon, direc-
teur des Services agricoles du Loiret; Gau-
niont, professeur à l'Ecole pratique d'Agri-
culture du Chesnoy (Loiret).
7" CIRCONSCRIPTION
.Ariège, Cantal, Charente, Charente-Infé-
rieure, CoRRÈzE, Creuse, Dordogne, Hau-
te-Garonne, Gers, Landes, Lot-et-Garonne,
Hautes-Pyrénées, Basses-Pyrénées, Tarn-
et-Garonne, Haute-Vienne.
Inspecteurs ; MM. Capus, directeur de
la Station de Pathologie végétale de Cadil-
lac (Gironde); D"' Feytaud, préparateur de
zoologie à la Faculté des Sciences de Bor-
deaux.
Inspecteur-adjoint : M. Soursac, licencié
ès-sciencès, professeur d'Agriculture à Mar-
iiiande (Lot-et-Garonne).
8« CIRCONSCRIPTION
.Ain, Allier, Côte-d'Or, Doubs, Isère, Jura,
Loire, Haute-Loire, Puy-de-Dôme, Rhône,
Saône - et - Loire, Haute - Saône, Savoie,
Haute-Savoie.
Inspecteurs : MM. Chifflot, chargé de
cours à la Faculté des Sciences de Lyon;
Massonnat, i>réparateur à la Faculté des
Sciences de Lyon.
Inspecteurs-adjoints ; M'M. Boutin, licen-
cié ès-sciences, rédacteur à la Préfecture du
Rhône; Dantony, directeur des Services
agricoles de la Station de Pathologie végé-
tale de Villefranche (Rhône).
9» CIRCONSCRIPTION
.Aude, Aveyron, Ardèche, Gard, Hérault,
Lozère, Pyrénées-Orientales, Tarn.
Inspecteurs : MM. Boyer, professeur de
botanique à l'Ecole nationale d'Agriculture
de Montpellier; Picard, prof€s.sieur d'Ento-
mologie à l'Ecole nationale d'Agriculture
de Montpellier.
Inspecteurs-adjoints .- MM. Blanc, prépa-
rateur à l'Ecole nationale d'Agriculture de
Montpellier; Vidal, répétiteur à l'Ecole na-
tionale d'Agriculture de Montpellier.
10» CIRCONSCRIPTION
Bouches-du-Rhône, Drôme, Vaucluse.
Insperieiirs : MM. D'' Cotte, chef des tra-
vaux (le zoologie à la Faculté des Sciences
de Mar.ieille; Poirault, directeur de la Sta-
tion de Pathologie végétale d'.Antibes.
m
JOUBNAL DES EOSES
Inspecteurs-adjoints : MM. Blanchard, In-
génieur-agronome, piiifesseur d'Agriculture
à Aix; Qiiintaret, iiréparateur à la Faculté
des Sciences de Marseille.
11" CIRCONSCRIPTION
Alpes-iMaritimes, B.^sses-Alpes,
H.\utes-Alpes, Var.
Inspecteur : M. Poirault, directeur de la
Station de Pathologie végétale d'Antihes.
Inspecteurs-adjoints ; MM. Marcel Maza-
de, agriculteur à Mougin.s (A. -M.); Tschaën,
profes.seui- ù. l'Ecole d'Agriculture d'Hyèies.
*
* *
Li's Inspi'ctt'urs sont riuirgés de la déli-
vrance d<'s certificats plujtopathologiqncs.
'M. Latière, atfaclié teclinique à la direc
tion des services sanitaire.^ et scientifiques
est cliargé de l'inspection du Service jihy-
topathologique, avec la mission de surveil-
ler l'application des règlements concernant
ledit service, et d'étudier les améliorations
qui pourraient être apportées dans son or-
ganisation et son fonctionnemefit,
■êuELQUES CAS DE SeRATOLOGIE
t)^
Sur J^osa Polyantha et Arvensis, récoltés en 1912
En avril 1912, on nous remettait une fas-
ciation en crosse qui s'était développée au
cours de l'été 1911. Ces déformations se
rencontrent assez souvent s.ur les plantes
les plus variées. Arbres, arbustes, plantes
à tiges annuelles. Dans le .Journal la
Revue Horticole, n" 7 (avril 1912), nous
avons publié une étude sur les fasciations
en .géjiéral. Nous ne reviendrons pas sur
les détails qui ont fait le fond de cette
étude. La i)liotographie n° 1 ci - après
reijrésente lu fasciation qui s'est dé-
veloppée immédiatement à la base d'un
Crim.son Raml}ler. Fortement aplatie, ayant
à la base 25 n'/"" de largeur sur 5 "'/■"
d'épaisseur, elle- se poursuivait légè-
rement arquée, sur 25 centimètres de
bmeueiir, puis elle se recourbait à angle
droit iiour, à 7 centim. plus loin, se redres-
ser verticalement et se recourber en crosse,
A la première courbure, trois rameaux, re-
devenus cylindriques, s'étaient développés;
l'inférieur atteignait 1 m. BO de longueur,
le faisceau de vaisseaux ligneux qui lui
donnaient naissance tonnait un bourrelet
cylindrique fortement gonflé. Ce rameau et
celui qui le touchait Immédiatement avaiont
accaparé la sève à leur profit. Plus b'iii,
sur la partie dorsale, un jiutre rameau cy-
lindrique s'était également développé; mais,
parasité par dies Kermès, il s'était rcjilié
sur lui-même et était resté atrophié. La
partie terminale de la fasciation, complè-
tement déformée s'était desséchée.
A quelle cause attribuer cette monstruo-
sité? Il nous semble que l'on peut, sans hé-
siter imputer dans une certaine mesui«,
aux morsures réitérées des Kennès qui se
rencontraient abondants au départ du ra-
meau, puis à une nombreuse colonie
d'Aphis Rosse qui recouvraient plus tard,
au fur et à mesure de son développement,
la partie terminale. Sur la tige fasciée, les
épines, les feuilles étaient disposées sans
ordre; parmi ces dernières, plusieurs étaient
déformées, monstinieuses : 1° feuille ayant
les 2 paires de folioles de la buse régulières,
les trous terminales réuide.s en une seule
sur laquelle apiia.raissaient les nervu^es
principales ; 2" feuille à pétiole bifurqué
au-dessus dç§ stipules portant ainsi deux
feuilles normalement conformées; 3" deux
feuilles partant de la base du même pétiole
puis devenues indépendantes, avaient,
l'une les folioles de la base doublées d'un
.eeul côté, les autres et rimi)aire développées
normalement. L'autre avait les folioles de
la base normale, mais la terminale se trou-
vait accompagnée de i folioles partant du
même point et l'encuiranit. (.leux de la na-
ture bien difficiles à expliquer).
A l'automne 1912, mv le môme pied de -ro-
JOURNAL DESEOSES
97.
Figure 1.
Fasciation en crosse, sur
Criinson Ramhler.
Figure 2.
Fasciiition par soudure, sur
Crimson Ram/jler.
Figure S.
Végétations subéreuses, sur
Rosa Arvenxis.
sier s'était développi' une fasciation (flg. 2).
|)ur Miudure. La coupe liurizu'iitaJe de la
base iiiontrait une forme affectant celle
d'un 8 où s'apercevaient les canaux médul-
laires ; la tige se divisait alors en 2 ra-
meaux bien distincts qui montraient cha-
cun deux canelures bien formées, mais à
tige fortement aplatie; plus haut, la partie
la plus forte se divisait à nouveau en deux
branches présentant la môme particularité
pour, à nouveau encore se diviser, ainsi que
l'autre, en deux nouvelles branches cylin-
driques; la tige principale s'était tônoie cons-
tamment fasciée jus<ju'à cette dernière di-
vision, où les branches étaient redevenues
normales.
I.a flg. 3 nwntre des végétations subé-
rL'uses développées à l'aisselle des rameaux
sur Rosn Arvrnsis, se pré.sentant sous forme
de renflements subsphériques de 10 à ?0 ""/"■
de diamètre à surface tuberculeuse de for-
oiation attribuée à un Triopliydc. (Houard.
Les Zoocécidies d'Europe et du Bassin de la
M.jditerranée). Cette déformation, est peu
«■nmmune et se rencontre L.--.se/. rarement.
Nous l'avons trouvée à- Grandcanip (Eure),
chAteau du Parc, en 1903, et à I.a rcvriTO-
Uorhard (Orne), en 1904.
E. LEMEE,
Paijsagisti; à. ,Alen(;on.
JOUENAL DES KOSES
)E L'EMPLOI
RATIONNEL DES ^NGRAIS
Dans la culture des Rosiers. C
{Suite)
CHIMIQUES
En possession de ces cliilïres, un simple
calcul nous apprend que lOU kil. de rosi >"s
à l'état vert contiennent ;
Eau : 47 kil. 4M
Matière sèche : 52 kil 550.
Azote : 835 gr.
.Aicide phosphorique : 127 gr. 35.
Potasse 153 gr.
Magnésie : 62 gr. 77 (2).
Il ne nous reste plus qu'à chercher quel
peut être, approximativement, le poids t i-
tal des rameaux enlevés chaque année,
dans un hectare, par la taille et la cueillette
des boutons.
Evidemment, ce poids varie beaucoup et
est en proportion directe, avec la vigueur
des rosiers.
En admettant l'existence de 40.000 ro-
siers à l'hectare, diverses pesées que nous
avons faites nous permettent de donner,
connne très approximatif pour une récolte
moyenne, le poids total de 6.000 kil. de
branches et de roses enlevés par hectare et
par an.
La récolte annuelle d'un hectare, prélève
donc sur le sol, si on admet ce chiffre :
(1) Voir Journal des Roses 1912, pages 173 et 190;
1913, pages 16, 32, 6fi et 83.
(2) Les analyses île l'auteur, faites sur diverses variétés
de rosiers, lui pennellenl de donner les chilt'res ci-après,
comme représentant la composition moyenne des plantes
analysées :
UOSIEIIS, COMPOSITION moyenne;
A no h/ ses immédiates.
Eau 46 j jjQ
Matière sèche "U )
Azote °/o de matière sèche 1.40.
Azote »/„ de matière première 0.7!i6.
Cendres °/„ de matière sèche 2..5.
Cendres °/„ de matière première 1.35.
Atialijses des Cendres.
Acide phosphorique des cendres 10 "/o.
Potasse de cendres 11 "/.•
Eléments °/„ de matière première.
Azote 0.756.
Cendres 1.3:i.
Acide phosphorique 0.13!).
Potasse 0.148.
Azote ; 50 kil. 100.
Acide phosphorique ; 7 kil. 6U.
Pota-îse : 'J kil. 18U.
Magnésie : '3 kil. 766.
Théoriquement, il suffit donc, chaque fois
qu'on a enlevé 6.000 kil. de branches et de
boutons d'Ulrich Brunner, de rapporter au
sol qui les a produits, 50 kil. V'ii d'az)te. 7
kil. 641 d'acide phosphorique, 9 kil. 180 de
potassd et 3 kil. 766 de magnésie, le tout,
suus formes, immédiatement assimilables,
pour que la composition de ce sol reste chi-
miquement la même, et que les plantes
aient exactement à leur disposition, la
même somme d'éléments nutritifs.
Ces quantités d'éléments fertilisants se-
raient également, pratiquement suffisantes,
s'il était possible de mettre la potasse,
l'acide phosphorique, l'azote et la magné-
sie, simultanément à la, portée des ra-
cines, dtm.s les proportions rigoureuses ré-
vélées par l'analyse et sous des formes pos-
sédant cx.irtemetit le même degré il'assi
milabilité. Toutes choses, en réalité, im-
possibles
Toutefois, dans ces conditions mêmes, le
sol s'épuiserait lentement, car les perles su-
bies da fait de l'entrainement des sucs
nourriciers et notamment des nitrates, dans
1© sous-sol, ne seraient pas compensées.
Pritiiueme'nt, il convient donc, pour
arriver non seulement à une simple resti-
tution, mais encore à un enrichissement
progressif du sol :
1" De porter à environ 75 kil. par hectare
et par an, le poids de l'a/ote, à cause des
nitrijtes entraînés ei' pure |>erle dans le
sous-sol.
2^ De quadrujiler le jwids de la potasse,
en le iwrtant au minimum à une quaran-
taine de kil. par hectare, parce que le pou-
voir relenleur des terres s'exerce beaucoup
))lus sur les sels potassiques que sur les ni-
trates et que, par suite, la potasse semée à
la surface du sol, ou peu profondément en-
JOURNAL DES EOSES
99
fouie, parviendra beaucoup moins facile-
ment aux racines que les nitrates et que,
de pluis, elle n'est pas toujours fournie au
sol, sous une forme aussi rapidement utili-
sable que l'azote ; par suite, n'étant plus
associée dans les proiwrtions voulues, avec
cet élément, on obtiendrait une végétation
trop herbacée, avec production probable de
rameaux mal lignifiés.
(A suivre) COCHET - COCHET.
.HRONIÛUE
LORTICOLE
rENERALE
SOMMAIRE : Météorologie.
Débouchés pour graines, nrliusles et plantes au Canada. — Arbres et arbustes
nouveaux ou peu connus (suitej. '
Météorologie ; Ce que fut avril 1913.
— La i)res.siou moyenne mensuelle fut de
2 "■/■" inférieure à la iiorniale ; la tempéra-
ture fut sensiblment égale à la moyenne dei
50 ans (1851-1900).
iNsoi-AnoN : Durée possible, 410 heures ,
duré effective, 152 lieures. Rapport, 0'37.
Pluie totale du mois, Se'""'^ en 43 h. (3,
réparties sur 16 jours de pluie.
(Obscrcatuirc du jiarc Saint-Maur).
Débouchés pour graines, ar
bustes et plantes avi Canada — Du
liidhlin de la Chambre de Coiniiierce fran-
çaise de Montréal :
Une pratique curieusf» est celle en usage
au Canadian Pacific Uailway, qui distribue
gratuitement, à ses employés, des graines
de fleurs destinées à être semées sur les ter-
rains de la Compagnie qu'ils occupent.
Les gares, qui s'échelonnent d'un océan
à l'autre, ont Ujus leurs espaces libres dé-
corés d'un assortiment floral de l'effet le
Iilus attrayant et dont le voyageur garde un
bon Sfjuvenjr; (luelquefois même, le goût des
horticulteurs improvisés les amène à trans-
former 'es terre-pleins en de véritables [iC-
tits parcs.
La Compagnie eucjurage d'ailleurs ses
'■mployés dans cette voie, par des concours
léginnaux qui stinuilent les initiatives.
-Au coiMiiiencement du mois d'avril avait
lieu, à Montréal, le vingt-quatrième anni-
versaire du " Floral Department » de la
Com{>agnic, qui se composait, à l'origine,
rl'un seul employé. Celui-ci récoltait les
graines dans son propre jardin; mais, la
demande en a augmenté depuis, dans de
telles proportions, que la Compagnie fouille
actuel lemejit les différents marchés du
monde, pour se procurer les meilleures va-
riétés et les dernières nouveautés.
lin quelques semaines, cent cinquante
mille paquets de graines ont ainsi été dis-
tribués par le département oui fournit
aussi une quantité importante de plantes et
d'arbustes divers.
Arbres et Arbustes nouveaux ou peu
CONNUS (suite).
51. Prunus japonica Thunberg; P. glandu-
LOSA Thunberg; P. sinensis Persoon; Cera-
sus JAPONICA Loiseleur; C. glandulosa Loise-
leur; Aîviygdalus pumila Sims (Botanical Ma-
gazine, 1009, pi. 8260).
.\rbuste à ramifications glabres, brun rou-
geàtre. Les feuilles ovales-lancéolées ou lan-
céolées, acuminées ou aiguës, arrondies ou
cunéiformes à la base, longues de 7 centi-
mètres, larges de 3 centimètres, doublement
dentées en scie sur les bords, sont glabres
sur les deux faces; avec les nervures légè-
rement déprimées en des.sus, proéminentes
en dessous; les stipules linéaires, sétacées
ont environ 5 millimètres de longueur. Les
Heurs à pétales étalés, blanc rosé sont soli-
taires ou réunies 2-4 sur un pédoncule
nimmun avec des brachées oblongues, den-
tées en scie; le réceptacle est presque cam-
panule, glabre; les lobes du calice sont ova-
les-oblongs, ciliés ; les étamines au nombre
de 25 envinm ont des filets inégaux, glabres.
1(30
J-0 URNAL DES ROSES
Le fruit est un drupe globuleux, de 1 centi-
mètre environ de diamètre, rouge vif, très
acide et astringent.
Le type à fleurs simples aurait été intro-
duit de Chine en Angleterre vers 1835 par
un fils de John Reeves; mais ce n'est qu'en
1902 que le jardin de Ivew len reçut de MM.
Veitch un exemplaire provenant de leur
pépinière de Coomhe Wood. Cet arbuste
prospère exposé au soleil dans un Imn .sol
et donne en abondance des fruits qui nais-
sent sur les plus jeunes pousses. On le mul-
tiplie de graines, de boutures, de marcottes,
mais le troisième mode est le plus avanta-
geux.
52. Malus floribunda Arnoldiana Relider.
.Arbrisseau d'environ 2 mètres à tiges re-
tombantes et étalées. Les jeunes rameaux
roiige brun sont presque glabres ou très
pubescents pendant que les rameaux adul-
tes sont brun foncé. Les feuilles à pétiole
peu velu ou glabre et long de 2-3 centimè-
tres sont elliptiques ou ovales, acuniinées,
rétrécies ou arrondies à la base, longues
de 5-8 centimètres, larges de 25-45 milli-
mètres. Les fleurs forment de petits bou-
quets avec des pédicelles rougeàtres et longs
de 4-5 centimètres.
Ce pommier d'ornement se recommande
par ses fleurs blanches réunies par 4-5 et
dont les boutons sont rouge carminé; '1
fleurit en mai. Il a été trouvé vers 1907,
à r.-Vrnold .-Vrboretum dans un semis de
graines dont on ne peut préciser l'origine.
53. GiNK(jo BiLOBA L.\TiFOLiA, L. Henry {Re-
vue Horticole, 1911, p. 82).
Variété caractérisée i)ar ses feuilles for-
tement pétioiées, grandes, larges de 6 centi-
mètres et demi environ, sur près de 4 cen-
timètres de hauteur, presque arrondies, peu
échancrées dans le milieu du limbe avec
les bords entiers et ondulés. Cette variation
a été signalée en 1911, par M. L. Henry qui
la remarqua sur un très bel exemplaire
qui existe dans le parc du défunt général
Decaen, près de Metz.
54. GiNKGO BILOBA LONGIFOLIA, L. Henry (fie
vve horticole, 1911, p. 82).
Cette forme se distingue par ses feuilles
beaucoup plus allongées que celles du type,
plus grandes et surtout plus longues fet plus
étroites, l'échancrure du milieu du limbe
étant aussi plus profonde; les bords sont
aussi i)his finement découpés et laciniés.
55. Syringa pinnatifolia Hemsley {Kew
Ilulletiii, 1910, p. 176).
C'est la première espèce à feuilles vérita-
blement pinnées du genre Suringa, bien
que depuis longtemps on cultive un Lilas
à feuilles pinnatifldes qui n'est qu'un© for-
me du Lilas de Perse.
C'est un buisson de 1 m. 80 à 2 m. 40 de
haut, à branches grêles et d'un port très
élégant. Les feuilles longues de 5-7.5 centi-
mètres sont composées de 7-17 folioles ses-
siles, ovales-lancéolées de 18-37 millimètres
de long sur 6-9 millimètres de large; la fo-
liole terminale montre fréquemment une
tendance à être pinnatiflde. Les fleurs blanc
légèrement teinté de lilas sont réunies en
panicules axillaires de 3-8 centimètres de
longueur; la corolle tubuleuse étroite est
longue de 14 millimètres a"vec des lobes éta-
lés d'environ 3 millimètres.
Cette espèce distincte fut découverte en
1904 dans la Chine occidentalei par E. H.
Wilson qui l'envoya à MM. J. Veitch et fils,
de Chelsea.
56. PbpULUS VISTIILENSIS.
Espèce à végétation modérée; les bran-
ches étalées .sont garnies de feuilles de di-
mension moyennie, rbomboïdales, vert foncé.
Elle est originaire d'Europe et cultivée en
1909, chez L. Spath, de Berlin.
57. BrDDLEL\ VAHL\BILIS .\MPLISSIMA.
Variété se distinguant du type par ses
Volumineux épis de fleurs qui sont réunis
au nombre de 3 à 5: les Heiirs sont grandes
violet foncé, avec un œil jaune ; elle a été
mise au conmieroe en 1911, par MM. Le-
moine et fils, de Nancy.
(A suivre). F. Tesnier.
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Le Propriétaire-Gérant: CH. COCHET.
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JOURNAL DES ROSES
(ROSA IXTER FLORES)
REVUE D'ARBORICULTURE ORNEMENTALE
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MM. SciPiON COCHET, Pierre COCHET, Horticulteurs-Rosiérisles
et Camille BERNARDIN
PUBLIÉE SOUS LA DinKCTION DE
COCHET-COCHET, Horticulteur - Rosiériste
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AVEC LE CONCOURS ET LA COLLABORATION
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0 de France et de l'Etranger
6
â
SOMMAIRE DES ARTICLES ,
Chronique des Roses. — Rosiers nouveaux mis au commerce en 1912 (fin). — Rosiers nouveaux mis au ï
commerce en 1913 (suite'. — Dans les Rosiers : En Juillet. — Concours international de Roses nou- i
9
velles de Bagatelle, de 1912-1913. — Bagatelle-Revue : Récit historique d'un Concours de Roses. i
Tausendschôn (multiflore sarmenteux). — La Rose de Mai pour la Parfumerie. — De l'emploi rationnel 1
des engrais chimiques (suite). -- Les mulots et les campagnols ennemis des églantiers. — La Chanson ^
des Roses (poésie). — Chronique horticole générale. î
Planche coloriée : TAUSENDSCHON (nuLTiFLonB sarmenteux). 9
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Europe : Un An, 13 fr. 50. — Six Mois, 7 fr. 70
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REVUE D'ARBORICULTURE ORNEMENTALE
1" JUILLET 1013
.HRONIQUE DES .WOSES
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SOMMAIBE : Poésie. — Exywfilioii. — Bcslruction îles nids de moineaux en Tunisie. — Congrès de Besançon.
^- Les Roses de Nice. — Coumnnenient de la pieniière Itosière de l'Hay-ies-Roses. — Congrès des Amis des
Hoses. — Erratum.
Vous dont la gloire est d'être belle,
D'un se.xe aimalile, jeune Heur,
Prenez la Rose pour modèle,
Son éclat nait de sa pudeur.
Cet ornement de la nature
Se cache sous un arbrisseau
Kt pour garder sa beauté pure.
Arme d'épines son berceau.
[Ds Lègae).
Exposition. — L'expHsition organisée
]i.ir la société <i Boom en Plantenburg »,
de Bos-Koop, ouvrira ses portes dans cette
ville, le 8 juillet courant. Le Jury se réu-
nira, à cette date, dans le pavillon de ré-
ception de l'exposition, à une heure de
ri^près-niidi et il est probable que le public
sera admis à visiter, aussitôt les opérations
(lu .lury terminées.
Destruction des nids de moi
neaux kn Timsie. — Ixis UKilneaux ren-
dent constamment les plus grands services
aux rosiéristes et amateurs de Roses. Cette
année, ils ont détruit, partout, des quan-
tités énormes de liannetf)ns et c'est plaisir
de les voir se glisser sous les feuilles des
rosiers, pour y saisir les larves et les puce-
rons qui s'y cachent.
Tome XXXVII.
Je parle du mninenu frnvr (vulgairement
Pierrot).
Or, tandis qu'en France, la Idi, avec
juste raison, interdit la destruction de cet
utile auxiliaire de l'agriculture, voici com-
ment on le traite en Tunisie.
Nous extrayons de CoiU's et lois de la Tu-
nisie, de MM. Lagrange et Fontana, litté-
ralement ce qui suit :
" Destruction des nids de moineaux. —
Tous propriétaires, fermiers, locataires, gé-
rants ou autres faisant valoir leur pro-
priété ou celle d'autrui, sont tenus, du 1"
avril au 30 juin de chaque année, de dé-
truire dans CCS propriétés les nids de moi-
neaux au fur et à mesure qu'ils se cons-
truisent.
I' Les contraventions aux dispositions ci-
dessus seront punies d'une amende de 10
à 15 francs.
" Pendant la période indiquée à l'article
1", les autorités Icjcales pourront, par une
siinimation écrite, mettre les propriétaires,
fermiers, locataires, gérants et autres, en
demeure d'effectuer la destructimi prescrite
par le présent décret.
" Les contrevenants qui n'auront pas
obéi à cette sdiniuatinu, d.-ms le délai qu'elle
aura indiqué et (|ui ne pourra éti'e moins
ilr IX heui-es, seront iiunis d'une amende
I*' Jnillel 191}.
102
JOURNAL DES ROSES,
de 16 à 200 francs, sans préjudice des pé-
nalités encourues par l'article 2.
" En outre, les autorités locales auront
le droit de procéder d'office aux frais des-
dits contrevenants et avant toute décision
judiciaire, à la destruction négligée.
<i Le recouvrement des dépenses ainsi fai-
tes aura lieu sur simple exécutoire délivré
par le tribunal compétent. »
Nous serions heureux d'apprendre d'un
de nos abonnés de Tunisie, pourquoi les
pauvres moineaux sont traités là-bas avec
autant de rigueur ?
Congrès de Besançon- — La Fcdé-
ration national'' des Sucicics d'Horliculture
dp France, créée sous l'égide de la Société
nationale d'Horticulture, tiendra, sous la
présidence de M. le docteur Viger ancien
ministre, son premier congrès, à Besançon,
iPS 24, 25 et 26 courant.
Plusieurs questions importantes seront
étudiées à ce congrès, et la seconde mise à
l'ordre du jour présente un intérêt tout par-
ticulier pour les semeurs de Roses. Voici
ces questions :
1° Organisation de. l'cnseigneinent horti-
cole. Rapporteur, M. Achille Magnien.
2° Création et protection du droit de pro-
priété horticole en matières d'obtentions ou
d'introductions iioui-elles. Rapporteur, M.
Nomblot.
3° Influence des conditions de transport
sur la prodiution horticole. Rapporteur,
M. Abel Chatenay.
■i° Du rôle des sociétés d'horticulture daiis
le développement de l'œuvre des Jardins
ouvriers. Rapporteur, M. Sprécher.
Les Roses de Nice, saison 1912-1913.
La saison d'iexpédition 1912-1913 est actuel-
lement terminée. La Petite Revue estime
que l'été exceptionnellement humide et frais
de 1912 a été préjudiciable à la production
des roses :
« Le rosier, en effet, est un arbuste et.
comme tel, il importe qu'il puisse se repo-
ser pendant un certain laps de temps pour
rejiartir ensuite avec une vigueur nouvelle;
nr, l'été dernier, avec sa fraîcheur inaccou-
tumée, l'a maintenu dans un état de demi-
végétation, ce qui lui a causé un épuise-
menj^ préjudiciable. C'est bien ce qui ex-
plique qu'\il a très mal débourré en automne
et que les rares tiges qui en sont résultées
étant d'une végétation chétive, n'ont pu
donner que des fieurs de qualité inférieure.
(I On comjirend que malgré l'infériorité
de leur qualité, toutes ces Roses étaient
très recherchées au début de la saison, sur-
tout la variété Paul ?\'alionnand, dont les
cours ont atteint jusqu'à -i francs la dou-
zaine.
Cl Qu'on nous permette ici une remarque.
Il était souvent pénible de constater qu'une
grande partie de ces roses étaient cueillies
trop fermées et ne pouvaient arriver à s'é-
panouir, pour la plus grande déception du
consommateur qui les payait très cher et
n'en retirait aucune satisfaction.
" C'est un peu à cette particularité qu'a
été due, ensuite, la -baisse subite de ces
roses, auparavant si chères et quie l'un ob-
tenait, après, au prix insignifiant de 30 à 10
centimes la douzaine. .
« Il faut considérer que les boutons de
roses se formant très lentement pendant
la saison d'iiiver, et d'autant plus lente-
ment que la végétation est moins active,
comme cette année, aucune tige florale
n'aurait dû être cueillie avant que les pre-
miers pétales eussent commencé à se déta-
cher, ce qui aurait i)ermis à la fleur de se
développer ensuite complètement.
it Les roses de serres ont été également
très peu abondantes au début de la saison,
toujours pour les mêmes cau.ses, et se sont
bien vendues; par contre, cette production
a été très abondante dans l'arrière-saison,
car les plantations que l'on avait réservées
à cet effet ont eu le temps matériel de se
reposer; de plus, il faut le recomialtre, le
printemps est un grand régénérateur des
végétaux, auxquels il donne une grande vi-
gueur qui les rend ])lus généreux. »
JOURNAL DES ROSES
103
Couronnement de la première
Rosière de l'Hay-les-Roses. — On
a, pour la première fois, le 8 juin demi-er,
couronné une rosière à l'Hay-les-Roses, et
ce fut une fête vraimient fleurie.
De fait, que de roses, et quelles roses ! Il
y en avait partout, dans les rues, aux fe-
nêtres des maisons, dans les arbres, à la
mairie et à l'églisie... sans compter les en-
fants des écoles enguirlandés de roses.
C'est l'aimable maire, M. Bernbard, qui,
dans la cour d'honneur de la mairie, a re-
çu la rosière, Mlle Eugénie Picq, et ses
demoiselles d'honneur, Mlles Andréa Der-
let, Gabrielle Monciau, Marguerite Mon-
toya, et Juliette Lemiroux, toutes gracieu-
ses sous leurs robes blanches, barrées d'un
large ruban bleu.
Après un discours très applaudi, M. Ber-
nbard a remis à la rosière un livret de
SCHJ francs, montant de la donation faite
par Mme J. Gravereaux, ainsi qu'ujie
splendide gerbe de roses blanches. Puis,
jirécédé de la fanfare et d'une escorte d'hon-
neur formée, de gentils enfants, le cortège
s'est rendu à l'église, où l'abbé Mené, curé
de la jiaroisse, a prononcé une allocution.
Enfin, ce fut une visite à laroseraie, en
pleine floraison, ainsi qu'au théâtre de ver-
dure, et une belle réception par 'M. et
Mme Gravereaux. On a compté jilus de
2.000 entrées. I.a recette au profit des i)au-
vres de la conmiune a donc été fructueuse.
- (L'' Petit Journal).
Congrès des Amis des Roses
l.f X\'1I" Congrus des .\mi.s dis l'oses, d'int
nos lecteurs trouveront le programme dans
notre numéro du \" mai dernier, .s'est tenti,
les 1" et 2 juin, à Périgucux, sous la pré-
sidence de M. le comte de Lestrade, prési-
denl de la Société d'Horticulture de la Dor-
dogne. Avaient pris place à ses côtés, bon
n'inibre des membres du bureau de la So-
ciété frança'se des Rosiéristes : MM. Ro-
drigues, Aymard, Croibier, Griffon, Guillot,
Cbedane, Frey-CoUard, etc.
Plusieurs des questions inscrites à l'ordre
du jour ont été traitées par MM. Guillot,
Croibier, Griffon, Notting, Viviand-Morel,
etc., avec leur compétence habituelle.
Le congrès a adopté, à l'unanimité, un
vœu qui restera, mallieureusement, lettre
morte, mais auquel nous applaudissons
sans réserve, vœu présenté par M. Tuzet
et tendant à ce que » les rosiers soient plus
fréquiemment employés dans la décoration
des parcs et jardins publics ».
La Médaille d'or du Congrès a été décer-
néeà M. Frey-Collard, rue du Lazaret, à
Mulhouse; nous lui adressons nos bien sin-
cères félicitations.
L'Assemblée, avant de se séparer, décide
que le XVIIP Congrès aura lieu, en 1914, à
Biarritz.
Nous recevons, à ce .sujet, une lettre de
M. Auguste Rodrigues, président de la So-
ciété d'Acclimatation du Golfe de Gascogne,
sous les auspices de laquelle se réunira ce
Congrès. Cette société est très reconnais-
sante à MM. les Représentants d'Angers et
de Besançon d'avoir retiré la candidature
de ces villes, devant la promesse formelle
ipii avait été précédemment faite à M. Ro-
drigues, que le congrès de 19t4 se tiendrait
à Biarritz.
Erratiini- — Numéro (lu 1" juin l'.ll:!,
page 97, colonne 2, ligne G, lire : Eriophyde
au lieu de Tridjiluiilr, imprime par erreur.
COCHET-COCHET.
)ANS LES
ÎOSIERS
En Juillet- — Terminer la préijaration
des sujets destinés -à être écussonnés à œil
dormant, à partir du l.") rie ce nmis.
Soufrer les jeunes semis et les rosiers at-
teints du blanc. Pulvériser, avec une solu-
(inn cuprique neutre, ceux atteints de la
roiiillr. Détruire les pucerons.
I iilever les rcises délleurics qu'on ne cini-
seive pas pour la graine.
Continuer à ébourgeomier les rosiers gref-
104
JOUENAL DES KOSES
fés l'année précédente. Pincer l'extrémité
des rameaux cjui s'allongent démesurément,
sur tous les rosiers autres que les sarmen-
teux.
Rogner l'extrémité des rameaux dies su-
jets écussonnés à œil poussant, 15 jours en-
viron après la pose des écussons.
Commencer la greffe à œil durmant (Voir
le numéro du l"' juillet 1912).
En juillet, les rosiers âgés de plusieurs
années (tels sont ceux qui se trouvent dans
toutes les roseraies d'amateurs), ont à peu
près terminé leur première floraison.
On doit songer à assurer le remontage,
c'est-à-dire une seconde' floraison, ou mieux,
chercher à obtenir une succession ininter-
rompue de roses jusqu'à l'automne.
La première- chose à faire, cela va sans
dire, lest de choisir, pour la plantation, des
variétés franchement remontantes, chose fa-
cile, ces variétés étant aujourd'liui légion.
Des engrais appropriés ont été apportés
au sol, en hiver et au printemps, comme
nous l'avons indiqué.
Les choses en cet état, il suffit, pour avoir
des roses pendant toute la belle saison.
1° De donner un bon binage au sol de la
roseraie, et de le couvrir ensuite d'une
couche de paillis, épaisse de 3 ou -4 centi-
mètres au moins. Ce paillis doit être cons-
titué par du menu fumier pas trop décom-
posé.
Le sol conservera, ainsi, de l'iiuniijité
pendant toute la saison chaude ce qui n'em-
pècliera pas de lui donner de fréquents et
copieux arrosages, lorsqu'il fera très sec.
Si l'eau des arrosages doit toucher la
partie aérienne des Rosiers, elle devra être
à la température ambiante, ce qui, du reste,
est préférable, également, pour l'arrosage
du sol lui-même.
2° D'enlever, aussitôt défleuries, toutes
les roses, en ayant soin de ne pas seule-
ment cueillir les pétales, ce qui ne servirait
absolument à rien, mais encore de déta-
clier du rosier le réceptacle — vulgaire-
ment et improprement l'ovaire — vers le
pnint d'articulation du pédoncule.
3° De pincer l'extrémité des rameaux qui
s'allongent démesurément et qui accaparent
toute la sève. Ainsi traités, ces ramfiaux
se ramifient et donnent, le plus souvent,
naissance à des rosies.
Tous les amateurs de roses ne sont pas
d'avis de laisser les Roses aux Rosiers et
beaucoup éprouvent un réel plaisir à les
cueillir et à en faire des garnitures ou à en
confectionner des bouquets.
Dans notre prochain numéro, nous em-
prunterons à c( V A,rt du bouquet », par
N. C. Clairoix, brochure qui sort des
presses, quelques passages intéressants con-
cernant l'emploi des roses dans la décora-
tion des appartements.
COCHET-COCHET.
ROSIERS Nouveaux mis au
.OMMERCE EN 1912
Aujouiilliui encore, nous donnon-s la des-
cription de trois roses nouvelles vendues en
1912. Le nombre total des nouveautés livrées
au conmierce du l" janvier au 31 décembre
1912, se trouve ainsi porté à 136, au lieu
de 131, que comporte la liste générale,
pu rue dans notre numéro du 1"' mai der-
nier. Nous rappelons qu'un tirage à part de
cette liste, cotnplctcc, est à la disposition de
(i) Voir Journal des flo.wi, nnnée 1912, pages 28, 42,
90. 103, 152. 167 cl lS:i; mimii^p li)l3, pages 8, 25, .W,
76 et 88.
ceux de nos lecteurs qui voudront bien nous
le demander.
Nous prions, une fois de plus, MM. les ob-
tenteurs et vendeurs de roses nouvelles, de
nous faciliter notre tâche en nous adressant
le plus tôt possible les descriptions de leurs
nouveautés.
M. .\ltin Uiiliiclimi, j-uc de Boyau, à Or-
léans, a mis au commerce, le 1" novembre
1912, les trois nouveautés suivantes :
JOUENAL DES ROSES
105
MADAME RENÉ MAHAUT (Pernetiana).
Arbuste très vigoureux, à bois brun rou-
geàtre, beau feuillage vert glauque foncé, à
inflorescence pauciflore ; bouton rose corail,
de form» allongée; grande fleur double en
fonne de coupe, d'un délicieux coloris rose
chair lavé de saumon à l'intérieur et corail
teinté de grenadine au revers du pétale. La
plante, très remontante et florifère, possède
une végétation et un feuillage très rus-
. tiques.
' Origine : Ile-Bourbon x Persian YeUow.
MADAME MALPASS (hybride remontant).
Arbuste vigoureux à rameaux dressés ;
feuillage ample, vert clair ; bouton ovoïde ;
fleur très grande de forme globuleuse,
pleine; coloris blanc soufré sur fond jaune
chrome. Plante florifère, peu aiguillonnée,
issue de Frau Karl Druschki x Marie Isa-
kof.
DE CANDOLLE (hybride de Wichuraia-
na).
.\rbuste très vigoureux, sarmenteux, à
feuillage vernissé; fleurs moyennes, pleines,
se montrant en panicules de 30 à 40 boutons
jaune ocre ; la fleur ouverte passe au jaune
.cuivre saumoné, selon la température; co-
loris superbe.
Origine : Wichuraiana Inédit x Eugénie
Lamesch. PAPILLON
m
OSIERS Nouveaux mis au
(Suite)
:.OMMERCE EN 1913
.(»)
Nos collègues, MM. Alex. Dickson et Sons,
rosiéristes à Newtownards, livrent en pots,
à partir de juin 1913, les variétés dont ils
nous envoient les descriptions suivantes :
CHRISSIE MACKELLAR (hybride de
Thé).
Rose somptueuse et magnifique, dont les
boutons pointus sont d'un coloris camiin
cramoisi intense veiné de garance et d'ocre
f<jncé, devenant d'un coloris plus orangé
lorsque les fleurs semi-doubles s'ouvrent ; le
des.<ious des pétales est orangé intense mé-
langé aux couleurs ci-dessus énumérées. A
part Edu Meyer, si connue, c'est une des
roses présentant le plus heureux coloris que
nous avons eu l'honneur de lancer.
Sa croissance vigoureuse et branchue,
jointe à une extrême floribondité, feront de
cette rose plus qu'une favorite populaire ;
«m feuillage vert intense, founii et déli-
rât, lui ajoute un charme de plus. Elle est
fortement et agréablement parfumée.
HILDA RICHARDSON (hybride de Thé).
Rose élégante, aux charmes troublants;
.sa teinte est délicate, son parfum est déli-
cieux et sa floraison extrêmement abon-
dante; sa couleur, la plus chamiante que
(t; Voir Journal des Rosrs. 1913, pages 26, 41, 58, 76
el 88.
nous connaissions dans aucune rose, est
rose lilas estampé sur le plus délicat et re-
marquable blanc de lait. Le centre de la
i\ise, globuleux et en forme de coupe est
rose œillet foncé très délicat. Le parfum est
délicieux ; il allie aux douces senteurs du
géranium le troublant parfum du thé prime-
rose.
La pousse est vigoureuse et idéale, ce
riisier est embelli par un feuillage vert bordé
de jaune. C'est à la vérité, une superbe rose
de décoration."
IRISH FIREFLAME (simple).
Vouloir comparer cette rose magnifique à
nuire perle Irisli Elégance, la plus belle des
ruses simples, serait une injustice pour cette
dernière; Irish Elégance conservera certai-
nement sa première place, comme élégance,
joliesse et effet ; l'opinion des obtenteurs est
faite à ce sujet et rien ne saurait la faire
changer. I/C coloris somptueux de Irish Fire-
flnme dcmnc spontanémeot l'idée d'une
(lamme, sa couleur est omngf madère foncé,
jjlaqué de ptmrpre qvu se change en orangé
cramoisi, qiiaiid les boutons se dévelop-
pent, puis en oramgé pur délicat qui devient,
quand les fleurs s'épanouissent, un riche sa-
lin vieil or, délicieusement veiné et chiné,
"nmme si nu ra\nii de soleil l'avait teinté de
103
JOURNAL DES EOSES
cramoisi et de jaune citron pur ombré de
cramoisi, ce qui fait, ajouté à la grande lar-
geur des fleurs qui atteignent 5 pouces 1/4,
le plus joli contraste et le coloris le plus dé-
licieux. Les boutons offrent une chose spé-
ciale : les réceptacles ovales sont d'une cou-
leur chocolat et la base non exposée au soleil
est vert pomme; le feuillage est ovale.
Fortement et délicieusement parfumé de
Tea-Persian.
Les rameaux, vigoureux, .ne sont jamais
sans fleurs ; Rose exquise qui a sa place
dans tous les jardins.
QUEEN MARY (hybride de Thé).
Rose dont la beauté unique touche droit
au cœur celui qui, pour la première fois,
la voit en fleurs épanouies ! !
Le coloris riche et pur présente des l'oses
plus foncées jaune canari. Les pétales ont
la forme d'une coquille, ils sont bordés de
carmin foncé ; ils affectent la formation glo-
buleuse. Le parfum est .celui de Primerose,
très prenant ; les feuilles sont vert, pomme
bronzé.
LADY DUNLEATH (hybride de Tlié).
Fleurs dont les pétales longs et pointus
au coloris blanc crème ivorin, avec des
teintes de jaune d'œuf, donnent à la rose
une grande ressemLlance comme forme,
aux lletty ; les fleuns sont fortes, rigides
au bout des tiges ; le bois est brun foncé,
le :feuillage est cuivré, veiné de cramoisi.
Rose très belle et très plaisante, possé-
dant beaucoup de qualités ; elle est recom-
mandée surtout pour le forçage et pour la
décor ationi des jardins.
Cette nouveauté est continuellement en
fleurs. C'est vraiment une superbe et char-
mante variété.
(.4 suivre) PAPILLON.
DE
Concours ^international
:oses nouvelles de ^agatelle, de 1 91 2- j 913
Le Jury international chargé de récom-
penser les nouveautés présentées au con-
cours de Bagatelle', s'est réuni, le jeudi 12
juin dernier, à la roseraie de Bagatelle et
a terminé l'examen et le classement défi-
nitifs des 60 Rosiers nouveaux plantés au
printemps 1912 et déjà noté's par lui l'an
dernier.
Ce jury était composé de :
MM. Deville, Rebeillard, Jiuisselin, con-
seillers municipaux de la ville de Paris;
Bonnier, directeur des services d'architec-
ture, promenades et plantations ; J.-C.-N.
Forestier, conservateur des promenades,
secteur ouest ; Luquet jardinier en clief du
service des pépinières et serres; Bois, secré-
taire-rédacteur de la Société Nationale
d'Horticulture de France; Abel Chatenay, secré-
taire général de la S. N. H. P.; Jules et Henri
Gravereuux, j)ropriétaires de la rosieraie de
l'Hay; Maurice L. de 'Vilmorin, président
àe< la section des Roses; Barbier, huriicul-
teur à Orléans; Beniaix, Guillot, Pernet^
Ducher, rosiéristes à Lyon; Ketten, rosié-
riste à Luxembourg; Strassheim, rosiériste
à Francfiirt; Leenders, rosiériste à Steil-Te-
gelen (Hollande); Lévèque, rosiériste à Ivry;
Defresne, horticulteur-rosiériste à 'Vitry, et
Cocliet-Cochel,horticulteur-rosiéristeàCoubert.
Etaient également présents : M. le Préfet
de la Seine, MM. Deslandes, conseiller mu-
nicipal; Peter Lambert; rosiériste à Trêves,
et Thays, directeur général des promenades
de la ville de Buenos-Aires.
DÉCISIONS DU Jury.
1° Médaille d'or de Bagatelle (Roses
étrangères) : M.\bei. Drew, Hybride de thé.
.Vlexandre Dickson, 1911.
2° Médaille d'or de liagatelle (Roses fran-
çaises) : M.-iDAME Charles Lutaud (hybride
de thé), Pernet-Ducher, 1912.
3° Certificats de liagatelle :
Grange Colombe (liyliride de thé), Guillot,
1911.
MiSTRESS Amy Hammond (hybride de thé),
Mac Gredy, 1911.
Luise Lii.ia (hybride de thé). Peter Lam-
bert, 1912.
J 0 U E ]S' A L U i; S K 0 s E s
107
\\icHMOSS (Hybride de Wichuraiana et
de Moussu), Barliier et C", 1911.
Le Jury met hors concours les deux nou-
veautés ci-après, présentées par M. Pernet-
Ducher : Louise-Cal lii''riiir Brcdau et Ma-
dcimi' IJdinond Rostand.
Le Journal dfs Rnsrs puljliant la descrip-
tion de toutes les roses nouvelles, à me-
sure qu'elles sont mises dans le commerce,
nous ne pensons pas devoir donner à nou-
I veau, celle des roses primées. Nos lecteurs
trouveront facilement ce.ç: descriptions, de
même que celles des nouveautés récompen-
sées par les Dames patronnesses dont il se-
ra question plus loin, dans les numéros de
cet organe des années 1911, 1912 et 1913.
Nous ne- croyons pas, davantage, devoir
donner la liste complète — avec les points
obtenus par chacune d'elles — des 60 nou-
veautés S(jumises au Jury, parce qu'un
certain nombre de roses nouvelles qui peu-
vent être très belles, ne s'étant pas trouvées
nomialement fleuries lors du passage du
Jury, n'ont pu être jugées ou n'ont peut-
être obtenu qu'une cote inférieure à leur
valeur réelle ? Elles pourraient, par la pu-
blication des points accordés, se trouver
injustement dépréciées.
La cote maximum étant 10, nous donnons
ci-après les noms des nouveautés, récom-
pensées ou non, qui ont obtenu 9, 8 et 7
points, renvoyant nos lecteurs, pour leur
' description, aux numéros du Journal des
lioses précédemment indiqués.
Ont obtenu 9 points :
Madame Charles Lutaud, hybride de thé,
Pemet-Ducher, 1912.
MaltiJ Drrw, hybiide de thé, .-\. Dickson,
1011.
Louise - Catherine JSreslau^ Pernetiana.
Pemet-Ducher, 1912.
Madame Edmond Itnstaiid, Hybride de
tlié, Pernct-Ducher, 1912.
Ont obtenu 8 points :
Grange Colombe^ Hybride de thé, P. Giiil-
lot, 1911.
Luise Lilia, Hybride de thé. Peter Lam-
l)ert, 1912.
Madame Fauclieron, Hybride de thé,
Croibler, 1911.
Milndii, Hybride de ttié, A. Dickson, 1011.
Mistress Amy Hammond, Hybride de thé,
Mac Grédy, 1911.
Wichmoss, Hybride'' de \\'ichuraiaua et de
Moussu, Barbier, 1911.
M.-n. .Smitli, Tiié, Gontird .\nd Jones,
lOK».
La note 7 a été accordée à :
Carine, Hybride de thé, A. Dickson, 1911.
Dorothij Ratcliffc, Hybride de tlié, Mac
Gredy, 1911.
Edward Mawleij, Hyljride de thé, Mac
Gredy, 1911.
Evelyn Ihnuiteseii, Hybride de thé, Mac
Gredy, 1911.
Madame C. Cliambard, Hybride de thé,
Chambard, 1911.
Mistress Joseph H. Welch (immatriculée
à Bagatelle sous le n" 10 et le nom de Mis-
tress Edw. J. Uolland), Hybride de thé, Mac
Gredy, 1911.
Le Jury examine ensuite les 66 nouveau-
tés plantées à Bagatelle au printemps 1913
et prenant iiart au concours de 1913-1914.
Il cote toutes celles fleuries, nomme une
sous-commission chargée' de noter provisoi-
rement celles qui fleuriront dans le cours
de 1913, puis s'ajourne à juin 1914.
PRIX DES DAMES PATRONNESSES
de la Soeiétâ des Amis des Roses
Dans l'après-midi du jeudi 12 juin, à la
suite des opérations du Jury international,
les Dames patronnesses de la Société des
\niis des Roses se sont réunies à Bagatelle,
sdus la présidence de Mme la marquise de
Ganay, leur dévouée présidente, pour attri-
buer les récompenses qu'elles décernent an-
nuellement aux plus belles roses nouvelles.
Ces dames furent re<,'ues par MM. Jules
Giavereaux, président d'hoiuu'ur ; Jules
Bouché, président; Pierre Guillot, vice-pré-
sident des Amis des Roses, et plusieurs ro-
siéristes Français et étrangers.
Faisaient partie du jury : MMmes la mar-
piise de Gaiiay, Jules Gravereaux, Laborie,
Jules Bouché, Alvarez diel Campo, Ancelot,
Madeleine Lemaire, Henri et René Grave-
roaux, la vicomtesse Savigny de Moncorps,
Inlion Potin, Porgès, etc.
108
J 0 U E N A L DES H O S JC S
Après une réunion préparatoire, pour la
formation du bureau, aes dames, guidées
dans leur visite par MM. Jules Gravereaux
et Bouché, se rendirent à la roseraie pour
le classement des ^0 nouveautés présentées,
dont 50 à peine étaient fleuries.
Des notes furent données à chaque Rose,
puis eut lieu une seconde réunion à l'uran-
gerie de Bagatelle, pour collatiunner ces
notes.
Nie voulant laisser subsister aucune chan-
ce- d'erreur, le Jury retourna une seconde
fois dans la roseraie, pour revoir et classer
définitivement les roses soumises à son ap-
préciation.
I.e Journal des Roses a pour règle absolue
de toujours s'incliner devant la décision
d'un jury, quelle qu'elle soit, sans jamais
la critiquer, l'approuver, ou même la com-
menter.
Qu'il nous soit permis, pour une fois, de
sortir de notre réservie habituelle, et de \i-
liciter vivement le Jury chargé de dé"i'rner
les médailles des Dames patronnesses, de';
soins minutieux qu'il a apportés à l'exercice
de ses fonctions, et du choix judicieux qui
en a été la conséquence.
DÉCISIONS DU Jury :
!'■'' Prix. — Médaille d'or des Dames pa-
tronnesses : Gr.\nge Colombe (Hybride de
thé), P. Guillot, automne 1911 (Cette nou-
veauté avait reçu, le matin, un certificat
de Bagatelle).
2" Prix. — Médaille d'argent des Dames
}Mitriiniiesses : Mistress Joseph H. Welch
(Hybride de thé), Mac Gredy, 1911 (In.s-
crite à Bagatelle sous le nom de Mrs Edw.
■J. Holland).
V Certificat des Darnes palronncsses :
MÉLODY (Hybride de thé), .Alexandre Dick-
.son, 1911.
'2" Certificat des Dames patronnesses : Do-
ROTHY Ratcliffe (Hybride de thé), Mac Gre-
dy, 1911.
Nos lecteurs trouveront la description de
toutes ces nouveautés, dans les aimées 1911
et i'.)l'2 du Journal des Roses.
COCHET-COCHET.
^AGATELLE-^EVUE
Récit historique d'un Concours de Roses en 1911
BAGATELLE est en joie. Bagatelle est en
lies.se ! Tous les personnages formant ce
qu'on appelle " la Roseraie » sont occupés
aux derniers préparatifs des soins minu-
tieux à donner à leur toilette; ils arborent
leurs plus beaux atours, et les couleurs
chatoyantes de leurs parures forment un
heureux contraste avec le cadre merveil-
leux qui les entoure.
Les habitants de la Roseraie forment
comme un parlement international, toute la
gamme des couleurs est représentée et,
comme tout parlement qui se respecte, il
est divisé par groupes: mais là, fort heu-
reusement, rien de la politique! Ces groupes
s'appellent « Hybrides, Thés, Hybrides de
Thés, Polyantba », etc.; c'est aussi le vrai
triomphe de la démocratie: princes, prin-
cesses, ducs, duche.sses et marquises voi-
sinent avec les noms les plus roturiers ou
leurs pseudonymes, aussi en ce jour de fête
rien ne saurait les distinguer, la gaité se
lit sur tous les frais visages, et les langues
marchent leur train.
Mais voici que soudain les chuchotements
s'apaisent dans les groupes, ceux-ci s'en
vont joyeusement vers leurs places respec-
tives ! le motif, c'est que de loin apparaît
une cohorte de Messieurs à l'air très grave,
ayant d'une main un crayon, de l'autre
une feuille de papier blanc; ils sont là, ces
Messieurs, représentant diverses nationali-
tés; en outre des Français, il y a des Amé-
ricains, d'Ps Anglais, des .Allemands, etc,
tous venus de très loin pour juger les beau-
tés et pour couronner, j'allais dire les Ro-
sières, mais les plus belles d'entre les belles
qui s'offrent à leurs yeux, c'est-à-dire les
Roses de Bagatelle, celles dont la parure
est prête à point, et elles sont légions, aussi
JOURNAL DES RUSES
109
faut-il voir les regards d'envie qu€ se jettent
concurrents et concurrentes.
La première qui se présente est la Beauté
de Lijon; elle arrache au Jury un cri d'ad-
miration. Oh 1 quelle est belle et bien nnni-
mée, exclama un juré, et si bien habillée,
susurre un autre, le fait est qu'elle mérite
bien ces élogieuses réflexions, sa merveil-
leuse jianire est » rouge corail teinté
jaune; » sans hésitation, la grande médaille
d'or de la ville de Paris lui est attribuée.
Hij), hi[), hurrah ! crient en chœur Améri-
cains et Anglais, alors que les hoch, hojh
des Allemands retentissent dans l'air. Vient
ensuite Jonkhepr J. L. Mock (si je ne me
trompe, le président de la Société des Ro-
siéristes Hollandais), vêtu d'un frais cos-
tume Il rouge clair nuancé aurore n, et por-
tant la tète haute. Le Jury l'admire, et de-
vant sa belle prestance lui décerne la mé-
daille d'or attribuée aux roses étrangères.
Mais voici la Vi^countess Enpield qui se pré-
sente; c'est une "Anglaiise des l>ord;s du
Rhône, une grande personne tout de » rose
orangé » haijillée, le jury la salue révéren-
cieusement; ensuite vient Maij Millrrs, une
Américaine, celle-là, elle échange avec ses
compatriotes de vigoureux shaiie hands, ce-
pendant que les autres membres du jury
détaillent sa somptueuse toilette " blanche
recouverte d'une légère gaze rose ». C'est
le tour d'un Anglais, Walter Speed, il est
très grand, élancé, enveloppé d'un ulster
11 jaune citron clair rosé », il est très ori-
ginal. .\ ces trois personnages, le jury at-
tribue le certificat de Bagatelle, ce sont les
Reines du jour, aussi reçoivent-elles les fé-
licitations sincères de leurs voisins et voi-
sines, qui leur jettent en même temps des
regards envieux.
Ces messieurs, continuant leur pmmena-
de, ont jninr cliaoun et cliacune d'élogieuses
paroles; chemin faisant ils rencontrent . le
Prince E. Cli. d' AmibiTfj, très grand, une
tunique « écarlate pourpre >> l'enveloppe en
entier, tel un cardinal. Désiré B^rgera tout
enguirlandé de " rose cuivré » et Joseph
Lif/rr également enguirlandé mais de « jau-
ne canari »; ils échangent avec un des mem-
bres du jury des signes de reconnaissance.
Thrrésa (rien de notre grande chanteuse),
est une Anglaise, très grande, entourée
dun plaid « oranige abricoté »; Bcrtha Gau-
//'y, une Lyonnaise, elle, est en « rose laque
carminé », une médaille d'or brille sur son
Il usage; voici Gaston Bonnier en académi-
cien, son costume n art nouveau » est " in-
carnat nuancé aurore », une médaille d'ar-
gent est sur sa poitrine, mais voici Lieute-
nant Chauré, il est drapé dans un linceul
" rouge cramoisi grenat », le jury tout en-
tier lui adresse un souvenir ému. Mislress
Arthur Munt, une Irlandaise de belle al-
lure, porte un superbe manteau n crème
teinté pèche »; Xathalie Botiner, une plan-
tureuse gretchen, est auréolée de " jaune
?rème »: voilà Tip-Top qui, en faisant la
pirouette, vient taire une révérence devant
son créateur, un des membres du jury, il
est costumé en clown u bicolore », Flower
of FairfU'ld le suit, il balance au-dessus
de sa tète un arceau de fleur rappelant
Crimson Haniblrr. Soudain le jury s'arrête
ft respectueusement se découvre, alors
qu'un de ses membres, tout en souriant,
présente à ses collègues la Marquise de
Ganay (présidente des dames patronnesses
de la Société francai.se des Rosiéristes), elle
échange avec ces messieurs quelques pa-
roles empreintes de la plus noble courtoi-
sie, son corsage est orné d'une flieur énorme
" rose argenté »; elle est très admirée. Elle
est suivie par la Duchess of WrJlingtnn
en brocart " jaune safran », Lodi/
.U/'-c Stmili'ii en manteau » couleur
chair rosé », Mistress Aaron W'nrd,
qoi bien que native des bords du Rhône,
n'en représente pas moins le drapeau
de la marine américaine : elle porte un ma-
gnifique costume " jaune indien » ;
toutes ces dames font sensation. In parte,
le ijrésident du jury, qui se déclare un pro-
fane, fait remarquer à ses collèguie.s com-
bien il est étonné de voir tant de belles
Roses portant des noms anglais, son amour-
propre de Français en semble scandalisé.
Un des membres s'apprêtait à répondre,
lor.sque tout à coup à un. tournant d'allée,
portant un drapeau " crème soufré, orangé
de carmin » ai)paraît Entente cordiale ! Un
frisson secoue le jury alors que Français
ft Anglais échangent une cordiale poignée
110
JOURNAL DES EGSES
tle jnains, Empoigné par ce spectacle, notre
fameux ténor Jean Noté, tout de <■ jaune
clirôme » habillé, entonne la » Marseil-
laise » tandis que Mme Segond-Weber^ su-
perbement drapée de « rose saumoné »,
chante le » God Save the King ». Ce fut
une minute inoubliable ! Juste à ce mo-
ment survient le Général Th. Pe'sckhoff en
uniforme « rouge saumon et rose hermo-
sa »; il salue militairement et, prenant par
le bras Entente cordiale, l'entraîne à sa
suite.
Derrière ces personnages, vient timi-
dement un groupe de jeunes bambins ; je
reconnais la toute mignonne Yvonne Ra-
bier, dont la petite taille est enveloppée de
11 blanc soufré », elle donne la main à la
charmante Agathe, laquelle en vraie An-
glaise est habillée en n jaune orange et sa-
fran »; voici encore Phyllis, Jessie, Cyclope :
ils dansent en rond en entourant les antres
personnes, leur teint frais, éclairé de si vives
couleurs, forme une ceinture très bariolée.
Nous apercevons là-bas Jeanne d'Arc le-
vant son étendard » blanc de lait »; elle
donne le bras à Orléa'ns-Rose dont le front
est ceint d'une magnifique couronne » rouge
géranium ». Nous voyons aussi, regardant
sauter les bambins, Maman Levavasseur,
faisant la nique à sa bru, Madame Norbert
Levavasseur. Voici aussi le Commandeur
Jules Gravercau.i:, cravaté de « rouge feu i> :
congratulations et compliments sont échan-
gés. Comme maître de céans, il offre à ces
messieurs du jury une bouteille de Châ-
teau de Clos-Y ougeot: le » rouge cramoisi »
de son contenu fait bien augurer de la qua-
lité de ce nectar; il a, paraît-il, été très
apijrécié. A ce moment, un éclat lumineux
paraît dans le iinnament, c'est un Rayon
d'Or qui éblouit les yeux.
Enfin, le jury n'en pouvant plus, étant
exténué et ayant achevé sa tâche, termine
sa promenade et quitte à regret les plates-
bandes de la Roseraie, alors que le crépus-
cule tombe et donne une fraîche et re'vivi-
fiante caresse à toutes les Roses, en leur
disant au revoir et à l'année prochaine.
Pour copie conforme :
A. ROBICHON.
^AUSENDSCHON (Multiflore Sarmenteux)
Tausendschôn, dont le nom signifie » Mer-
veille )> est effectivement un des plus jolis
sarmenteux non remontants cultivés actuel-
lement.
L'arbuste est d'une extrême vigueur, lon-
guement sarmenteux ; aiguillons rares.
Le feuillage ample, vert brillant, résiste
bien au froid et aux intempéries.
La plante se couvre de fleurs doubles,
rose carminé tendre sur fond saumoné. Ce
coloris est du reste assez variable et fré-
quemment le rose tendre du début de la
floraison ne passe au rose carmin que vers
la fin de celle-ci, de sorte que la plante
porte, le i)lus souvent, simultanément des
fleurs des deux nuances et produit par suite
le plus charmant effet.
Les roses sont réunies en faux corymbes
très multiflores et très élégants.
Notre planche coloriée donne, du reste,
une idée exacte de la valeur décorative de
cette jolie variété.
MARIE, DU CLOS-JOLLET.
^
OSE DE gAI POUR LA ^ARFUMERIE
La culture du rosier — rosier de mai (1)
est, sans contredit, la plus étendue de toutes
les cultures de fleurs pour la parfumerie.
(t) Rosa Damascena Millei'.
N. D. L. R.
que l'on trouve dans la région de Grasse.
La production totale, en année normale,
varie de un million 200.000 kil. de roses, à
un million 500.000 kil. Elle a même atteint,
JOURNAL DES ROSES.
COUBERT (SErNE-a-MARNEi FRANCE 1 JUILLET 1913.
TAUSENDSCHON
(MULTIFLORE J.-C. SCHMIDT 19071
I
JOURNAL DES ROSES
111
dans une aimée exceptionnellement ubon-
dante, le chiffre énorme de deux millions
de kilogrammes.
Elle constitue, dans certains centres des
environs de Grasse, la principale culture lo-
cale.
Choix uu Terr.mn.
Plantation.
Les terres fortes, profondes, conviennent
le mieux à la culture du rosier de mai.
Le terrain doit être défoncé de 0 m. 65 à
0 m. 75 de profondeur on bine ensuite et
on plante de fin décembre en février, sui-
vant les endroits.
La plantation a lieu en lignes espacées
de 1 m. 50 pour les terrains arrosables et
de 1 ni. 25 .pour les terrains non arrosables.
Les sujets sont distants l'un de l'autre,
sur la ligne, de 0 m. 50 à 0 m. 60.
On cultive deux variétés de rosiers de
mai.
Le rosier à épines très drues et le rosier à
épines clairsemées, dénommé localement
« sans épines ».
Dans les terres arrosables, il est préfé-
rable de planter le second, il donne de plus
forts rendements.
Dans les autres cas, et c'est presque la to-
talité, il vaut vieux planter le plus résistant
à la séclieresse et de plus longue durée.
Il existe aussi un plant de rosier de mai,
dénommé « rosier lunier », qui donne plu-
sieurs floraisons dans l'année.
Ce plant ne se fait guère pour la culture
en grand; il s'épuise en roses et ne vit
jias longtemps. C'est une variété qui ferait
lionne figure dans un jardin d'amateur.
On pratique aussi, depuis quelques an-
nées, la greffe sur indica-major. Ce genre de
plant convient surtout dans les terres usées
l)ar des cultures successives de rosier ; mais
dans des terrains neufs, le franc de pied
doit être préféré.
Les .soins de première année consistent en
plusieurs binages pendant l'été; en décembre
on remplace les plants manquants et on ap-
plique la première fumure. (Voir le Jour-
nal des Roses du 1" avril 1913).
Nous donnerons, dans un prochain article,
les détails des frais de premier établisse-
ment, entretien, frais culturaux, etc.
HO-NORÉ MICHEL
Propriétaire- Agriculteur
Plascassier-Grasse.
)E L'EMPLOI
RATIONNEL DES ^NGRAIS
Dans la culture des Rosiers. O
(Siiili')
CHIMIQUES
3° D'augmenter dans les mêmes propor-
tions et pour des raisons analogues le poids
de la magnésie apportée au sol.
•4° Quant à l'acide phosphorique, toujours
pour les mêmes raisons, le taux doit en
être également augmenté.
De plus, comme c'e.st là, par excellence,
l'élément de florai.son et de fructification,
il serait bon d'essayer si, en en faisant la
dominante de l'engrais appliqué, on ne mo-
difierait pas avantageusement les qualités
florifères des rosiers.
D'in.c,' essayer d'abord d'un aijport d'a-
cide phosphorique de 45 kilogrammes à
l'hectare et ne pas hâsiter à l'augmenter
(\) S m Journal rfw Roses 1912, pages 173 et tSO;
1913, pages 16, 32,66, 83 et 98.
à le doubler môme, si les résultats de l'ex-
périence se montrent encourageants.
11 ne nous reste plus qu'à examiner sous
quelles formes doivent être fournis au sol,
\'.\zote, V acide phosphorique, la potasse et
la magnésie, en nous basant, pour le choix
des engrais commerciaux à employer, sur
la composition physique du sol et sur les
connaissances acquises par cette étude sur
les engrais.
Engrais potassiques.
Les principaux engrais fournissant la po-
tasse sont ;
Le chlorure de potassium;
112
JOURNAL DES ROvSES
Le sulfate de potasse;
Le carbonate de potasse;
Le nitrate de potasse;
La kaïnite;
Les potasses brutes.
Chlorure de potassium. — Contient, sui-
vant son degré de pureté, de 46 à 58 % de
potasse.
Il livre sa potasse à meilleur compte que
tous les autres sels potassiques et le pou-
voir rétenteur des terres s'exerce bien, à
l'égard de la potasse qu'il fournit.
Il u l'inconvénient d'absorber l'humidité
de l'air, de devenir pâteux, et par suite
difficile à semer régulièrement; son grand
défaut est d'appDrter du chlore en excès,
ce qui peut nuire aux végétaux. De plus, il
soustrait la chaux du sol, plus encore que
l€ sulfate de potasse, en se transfonnant
en carbonate de jyotasse avec formation de
chlorure 'de calcium très soluble et facile-
ment entraîné par les eaux de drainage.
Si le sous-sol était imperméable, les eaux
stagnantes chargées de chlorure de calcium
deviendraient très nuisibles aux rosiers.
Il faut le réserver aux sols très calcaires,
et mieux lui préférer, en horticulture, le
sulfate de potasse.
Sulfate de potasse. — N'absorbe pas l'hu-
midité de l'air; reste sec et pulvérulent, par
suite facile à répandre ré.gulièrement. Con-
tient de 46 à 52 % de potasse, livrée à bon
marché.
Convient à tous les sols, et doit être pré-
féré au chlorure de potassium, dans la
culture des Rosiers.
Carbonate de potasse. — 50 à 60 % de po-
tasse d'un prix de revient assez élevé, mais
livré sous une forme très assimilable. Est
très caustique, et peut brûler les rosiers,
s'ils sont mis directement 'en contact avec
lui.
Convient à tous les sols, dans lesquels il
devient un puissant agent de nitrification.
NrrRATE de potasse. — Est à la fois un en-
grais potassique et azoté. Contient environ
■it % de potasse et 13 % d'azote dont nous
reparlerons plus loin.
La jjotasse fournie par le nitrate de po-
tasse n'est pas préférable à celle des autres
engrais, et coûte plus cher. L'azote et la
potasse fournis, séparément, par le nitrate
de soude et le sulfate de potasse, revien-
nent moins cher que lorsqu'ils sont livrés
simultanément par le nitrate de potasse.
Potasses brutes. — Très variables comme
teneur en potasse, dont elles renferment à
l'état de carbonate, de sulfate, ou de chlo-
rure, de 20 à 60 %.
Kaïnite. — C'est un sel brut renfermant
à jieine 12 à J3 % de potasse à l'état de
sulfate et de chlorure. Fournit au sol, sous
formes de chloiiire de potassium, de so-
dium et de magnésium, un excès de chlore
qui pourrait devenir nuLsible aux végétaux
L'eni])loyer seulement dans les terres lé-
gères et très perméables, ainsi que dans
les terrains tourbeux.
(.A suivre)
COCHET-COCHET.
<3ii
ES
MULOTS
ET i?Ç^AMPAGNOLS
Ennemis des Eglantiers
Il est très rare que les mulots et campa-
gnols attaquent, dans les jardins et les ro-
seraies, les rosiers plaintes.
Par contre, les ravages de ces rongeurs
sont parfois assez importants dans le-s bois,
sur les églantiers sauvages non encore ar-
rachés, surtout dans les endroits où le sol
est couvert d'une épaisse couche de mousse.
Ils exercent aussi leurs ravages sur les
églantiers mis en jauges, soit provisoire
ment dans les bois, soit dénnitiveinent dans
les pépinières.
C'est généralement sur la partie de la
tige voisine du sol — surtoui* si celui-ci est
couvert de mousse ou de paillis ■— que les
rongeurs opèrent. De leurs dents algues,
ils coupent l'écorce qu'ils enlèvent, plus nu
moins complètement, produisant sur les
JOURNAL DES KOSES
113
parties rongées des plaies circulaires larges
de 5 à 10 centimètres et pénétrant, souvent,
jusqu'à l'aubier.
Lorsque les églajitiers sont jaugés pres-
que horizontalement, l'écorce peut être com-
plètement enlevée sur 20 et même 30 centi-
mètres de longueur.
Les plants atteints sont à rebuter. Ils sont,
en somme, généralement peu nombreux et
il semble que, campagnols et mulots, n'at-
taquent les églantiers qu'en cas de grande
famine.
Ignorés des amateurs de roses, les rava-
ges des rongeurs sur les églantiers hauts
de tige sont bien connus des professionnels;
ce qui l'est moins ce sont les espèces exactes
qui les commettent '?
Il semble que les mulots et les campagnols
soient les deux princiiiales qu'on doive in-
criminer.
Le mulot (Mus sytvaticus'', appelé .souvent
souris cb's bois, est un peu plus grand que
la souris commune (130 """) dont il se dif-
férencie par son i)elage roussàtre en des-
sus, pre.sque blanc en dessous, et par les
longs poils qui garnissent sa queue. Il lia-
bite des galeries qu'il creuse dans le sol.
Sa femelle est très prolifère et peut donner
juscju'à 40 jeunes par an. On conçoit aisé-
ment qu'il pullule rapidement.
Le caiiipatjnol commutn {Arvicola agres-
tisj appartient à lu famille des aivicolidés,
et se rapproche, comme forme, beaucoup
du rat. Son corps est plus massif, sa tête
plus épaisse, son mu.seau moins long.
Uuant à sa queue elle est courte et revê-
tue de petits poils.
Comme le mulot, il creuse des galeries
souteiTaines, généralement sui>erficielles,
mais s'enfonçant i)arfois jusqu'à 0 m. 50
de i)rof()ndeur et .servant, alors, do maga-
sins à provisions. Comme hii, plus que lui
encore, il est prolifère. La femelle donne,
chaque mois, de 4 à 6 i)€tits qui peuvent
eux-mêmes reproduire à l'âge de 2 mois...
On comprend comment le campagnol pul-
lule à ce point que, lorsqu'il a ravagé une
contrée, il soit obligé d'éniigrer pour trou-
ver de quoi se nourrir, d'autant plus qu'il
détruit partout où il passe, bien au-delà de
ses besoins.
De divers côtés, on nous a signalé des at-
taque de mulots et de campagnols sur les
églantiers, et surtout sur de jeunes pom-
miers.
En certains endroits ces rongeurs ont tait
mourir les jeunes arbres dozit ils ont com-
Ijlètement détruit les racines.
On nous demande des moyens de destruc-
tion.
Nous les donnons ci-après :
Moyens de destruction
A. — Pièges spéciaux variés; nous recom-
mandons spécialement les vases enterrés de
manière à ce que les bords effleurent le ni-
veau du sol, avec un peu d'eau dans le
fond Les mulots y tombent et s'y noient.
H. — Poisons variés. Toujours dangereux
pour les animaux domestiques et les en-
fants; prendre de grandes précautions dans
leur emploi. A reconnnander :
Grains trempés dans une forte décoction
de racine de la bryone conmiune (Bryonia
dioïca). Ne pas laisser feriraenter la décoc-
tion, la fermentation détruisant la bryo-
iiinc, principe actif.
Blé empoisonné au moyen de 60 grammes
d'acide arsénieux par litre' de grain; ajou-
ter un peu de mélasse pour faire adJiérer
l'arsenic.
A ces procédés dangereux et qui n'agis-
sent que sur les rongeurs qui s'y laissent
prendre, nous préférons, de beaucoup, le
Virus de Dcuiijsz, préparé et vendu par
l'Institut Pasteur. Ce virus nie présentie au-
cun danger pour l'homme ni les animaux
diimestiques, est d'une manipulation facile,
et donne aux rongeurs une maladie ciuita-
gieuse qu'ils se transmettent à ce ]Hiiii( (lue,
le total des animaux t\iés en quelques jours
atteint- souvent 95 %.
Voici, du reste, comment s'exprime la cir-
culaire de l'Institut Pasteur, concernant oe
virus :
Mode d'emploi du Vmi s l'oni la destkuction
DES CAMPAGNOLS (Rals des champs, mulots).
Pour obtenir rapidement (en 8 à 12 jours),
la destruction à peu près totale des Campa-
114
JOUENAL DES EOSES
gnols, il faut préparer les appâts de la fa-
çon suivante :
Verser une, bouteille de virus dans 3 li-
tres d'eau et mouiller 9 à 10 kilug ranimes
d'avoine cassée avec l^es i litres de licfuide.
Pour un sac d'avoine cassée de 50 kilo-
grammes, il faut 5 bouteilles dei virus et 15
litres d'eau (20 litres de liquide).
On prépare la dilution en versant dans
un baquet très propre l'eau, du sel de cui-
sine et le virus dans l'ordre suivant : 1°
l'ieiau; 2° le sel (5 grammes par litre); at-
tendre que le sel soit dissout et, alors seu-
lement, verser la quantité correspondante
de virus après avoir fortement agité la bou-
teille.
La préparation du grain trempé peut être
faite sur une aire quelconque, pourvu
qu'elle soit bien propre et ne contienne au-
cun antiseptique.
Le grain arrosé de virus doit trempier pen-
dant 3 à 4 heures, en reimuajit de temps en
temps le tas, à la pelle, pour qu'il puisse
bien s'imbiber.
Pour répartir le grain trempé sur les
cham.ps envahis, on peut :
1° Soit semer à la volée;
2° Soit introduire les grains dans les
trous;
3° Ou bien encore le distribuer par petits
tas que l'on recouvre de paille.
Les appâts préparés avec ce Virus pexi-
vent être maniés et répandus sans aucun
danger.
Toutefois, comme le maniement prolongé
du grain mouillé avec le bouillon de cul-
ture pourrait envenimer quelques plaies,
gerçures ou écorchures préexistantes sur les
mains des travailleurs, il est bon de se bien
laver les mains au savon, après chaque opé-
ration.
Le virus, seul, ou mélangé avec du cai-bo-
nate de baryte, n'est pas un poison pour les
animaux domestiques. Cependant, si des
chevaux, des vaches ou des moutons, man-
geaient une grande quantité d'appât prépa-
ré pour les campagnols, ils i)Ourraicnt en
être sérieusement incommodés pendant
quelques jours. — Chaque bouteille contient
la quantité suffisante de carbonate de ba-
ryte; il est absolument inutile d'en ajouter
a nouveau.
Remarques iiiiiiurtantcs. — Les dernières
expériences ont démontré q\ie le meilleur
appât pour les campagnols est l'avoine for-
tements concassée. Les grains d'avoine non
broyés, restés entiers, ne s'imbibent pas de
virus et ne produisent pas l'effet désiré.
La quantité du vii-us à employer varie
avec la quantité de campagnols à détruire;
mais, en moyenne, il faut compter une bou-
teille (9Û0 ce. environ) par hectare.
Le virus doit être utilisé au plus tard 3
o>i i jours après son arrivée à destination,
il ne faut donc, demander à la fois, qu'au-
tant de virus qu'on peut en employer en
3 ou 4 jours, en comptant qu'un homme
ne peut traiter qu'un hectare dans l'après-
midi.
Les demandes sont expédiée® 4 à 5 jours
après réception.
Il n'est pas fait d'envoi supérieur à 8
caisses par jour pour un même destina-
taire
Le virus ne craint ni le froid, ni l'humi-
dité; la neige seule est un obstacle pour
l'employer ulilement.
E.ipédilinns en France, par colis-postaux
en (jure In plus rapprochée du destinataire
(Franco d'emballage et de port) :
Pour 1 bouteille Fr. 3.90
--2 — 1. 6.80
— 3 — » 10.25
— 4 — » 12.75
Prix. — La cais.se de 24 bouteUles :
3'J fr. 60, emballage compris, transport à
la charge du destinataire.
Au détail : 2 fr. 50 la bouteille, port et
emliallage en sus.
A'offfl. — Noue rappelons à ceux de nos lec-
teurs qui l'auraient oubliée, que l'adresse
de l'Institut Pasteur de Paris est 35, rue
Dutot.
Nou-Ç rajipelons également que le virus ci-
dessns n'est pas le même que celui employé
contre les rats et les souris. Bien spécifier,
dans la demande, qu'il s'injit de détruire
les enu)ji(Ujiiids et 1rs ynulots.
COCHET-COCHET.
JOURNAL DES HOSES
115
,A MANSON DES MOSES
(1)
Dans les sentiers de chez nous
Fuyant la névrose,
Chacun vole aux rendez-vous.
Quand rougit la rose.
Toute fille et tout garçon
(Blàmez-vous la chose ?)
S'en va cueillir sans façon
Aubépine ou rose.
Ils flânent là deux par deux...
La feuillée en glose.
Tout se fait à l'entour d'eux
De neige et de rose.
Point n'est besoin pour causer
De vers ni de prose :
Il leur suffit d'un baiser...
Ai-je menti, Rose ?
Justin BELLANGER
Bibliothécaire île la Ville de Provins
'\) Reprodurtion interdite.
.HRONIÛUE
MORTICOLE
rENERALE
SOMMAIIŒ : Météorologie. — Arbres et iirt)usli'S nouveaux nu peu connus (suite).
Météorologie — Ce que fut Mai 1913.
La température a été assez variable ;
basse du 1" au 7, puis le 19, le 20 et le 31,
• Ile est élevée du 25 au 30 et les excès de
cette dernière période sont suffisants pour
relever la wioyenne mensuelle au-dessus de
la normale de mai. Celle-ci est de 13°; la
moyenne de mai 1913 a été de 13» 7.
La durée po.ssible d'insolation est de i72
heures; la durée effective de 200 heures.
Rapport : 0,42.
On a recueilli 71 """ 1 d'eau do liluio.
Celle-ci est réj)artie sur 18 jours.
Taches solaires .■ On n'a iiperçu aucune
taclie solaire, aux 17 dates où l'état du ciel
a permis l'observation du soleil.
{Observatoire du Parc Saint-Maur).
Arbres et Arbustes nouveaux ou peu
CONNUS (suite).
58. .Styhax Hemoi.eyanus DieLs {Bolariiral
Miiijazine, 1910 pi. 8339).
.\i'bre atteignant dans son jjays iiat.al de
6-10 mètres de hauteur,, avec l'écorcc blan-
116
JOURNAL DES EOSES
che; les branches presque cylindriques sont
d'abord légèrement velues, avec des poils
étoiles, puis glabres et cendrées. Les feuilles
alternes ou presque opposées sont ordinai-
rement obovales elliptiques ou obliquement
ovales, obtuses ou subaigiies, parfois cour-
tement acuminées, à base arrondie ou pres-
que cunéifonne, de texture, mince, vert poli
brillant, denticulées, glabres excepté les ner-
vures qui sont légèrement garnies de poils
étoiles à la face inférieure. Les inflores-
cences, 8 15 centimètres de longueur, en ra-
cèmes oa presque paniculées, axillaires «u
terminales, sont composées de 8-10 fleurs.
Le pédoncule commun, d'abord pubescent,
devient presque glabre'; les bractées sont
petites et caduques. La fleur à pédicelle
recouvert de poils étoiles et à calice en
forme de coupe, à 5-6 dents aigiies, légère-
ment côtelé, tomenteux extérieurement, a
la corolle blanche, courtement tubuleuse
avec 5 lobes étalés, elliptiques-lancéolés, lar-
ges de 2 à 3 centimètres; les étamiues, au
nombre de 10, plus courtes que la corolle,
ont les antlières jaunes. Le frudt obovoïde,
de 2 centimètres de long, sur 13 millimètres
de large, un peu pubescent, est entouré du
calice persistant.
Cet arbre fut découvert par M. A. Henry,
dans le Setchuen et le Hupeh (Chine occi-
dentale), en 1888; mais on doit sion intro-
duction, en Europe, à MM. J. Veitch ei fils
qui reçurent des graines récoltées dans le
Setchuen, par leur collecteur E.-H. Wilson.
Les jeunes plantes élevées dans la pépinière
de Coombe Wood, avaient un port pyrami-
dal et fleurirent en juin 1909.
59. Abies sibiric.\ pendula.
Variété à branches pendantes, signalée en
1911, chez le comte de Zamayski, à Molocz-
ki, en Volhynie (Russie).
60. POKTY.^ siNENSis OHver {Krio Uullrtin
1910, p. 174).
Cet arbuste est surtout intéressant parce
qu'il est une des rares composées ligneuses
de nos jardins. Il forme un buisson de
1 m. 20 à 1 m. 80 de hauteur, à brandies
grêles et côtelées'. Les feuilks caduques, al-
ternes, ovales lancéolées, acuminées, ont de
5 à 7 centimètres d elongueur et 18 millimè-
tres de largeur sur Les jeunes pousses; sur
les rameaux plus âgés, elles sont rappro-
chées par groupes de 5-6 et n'ont que la
moitié des dimensions ci-dessus. Les capi-
tules de fleurs rosées, entourés d'un invo-
lucre formé d'écaillés imbriquées, membra-
neuses, ovales, sont solitaires au centre de
chaque groupe de feuilles.
Cette plante fut d'abdrd trouvée dans la
province de Hupeh (Chine), en 1889, par M.
A. Henry,, et ensuite, en 1901, par E.-H.
\\"ilson, qui envoya des graines à MM.
Veitch et fils, dont ils obtinrent des exem-
plaires qui se sont montrés rustiques et ont
fleuri chaque année au mois de juin.
(A suivre). F. Tesnier.
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4 DB lltea). — La Roseraie de THay. — Greiïc unique. — l.is Gourniands (taille d'été). — Chronique horticole *
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1" AOUT 1913
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ïiOMMAII'.E : IVésie. — A la Section des Boses de la S. N. 11. F. — Avis aux Rosiéristes. — Encore sur la culture
de la Rose à essence en Biili;aric. — Exposition fédérale. — Fêle des Roses à Fourmies.
Des plus aimables dons des Cieux,
La Rose est l'image fidèle;
Souvent nième elle est le modèle
Qui nous sert à peindre les Dieux.
Lsrsque l'Aurore se dispose
A sortir des bras de l'Amour,
Pour ouvrir les portes du Jour,
On lui donne des doigts de rose.
(Roger).
A la Section des Roses i'k la s. n.
H. F. — Deux iji't'.st'utatiuus intéres-santes
de Roses en fleurs coupées furent faites à
la dernière séance de la Société N. H. F.,
le 10 juillet, séance spécialetnent réservée
aux concours de njses.
D'abord, M. Rémi TaniK', TU, rue Mal-
palu, à Rouen, présentait un lot important
de semis inédits. Plusieurs panni eux, dé-
jà vus par la Section des Roses, étaient
présentés à nouveau sur la demande de
celle-ci.
Tels sont, la nouveauté " l'inil Xoël » et
les semis n" 12, 7, 37, 11, 12, 10, 17, dont
nos lecteurs trouveront la description dans
le numéro du 1" juillet lOU', du Jiniriirtl
des Roses. ,
Le Jury accorde à M. Tanne une Grande
Médaille de Vermeil, pour l'ensemble de
sa présentation comprenant 9 .semis. Il dé-
cerne, de plus, un Certificat de Mérite à
Tome XXXVII.
la nouveauté Paul Noël, bel hybride de
VVichuraiana, obtenu par croisement de
cette espèce avec M. Tillier, et mis au com-
merce à l'automne 1912 (Voir Journal des
Bases 1912, page 154), et un autre Certificat
de Mérite au semis panaché n" 16; oelui-ci
est un gallica vigoureux, à floraison pau-
ciflore, à fleurs pleines, très grandes, lar-
gement panachées de- blanc et de violet.
Le second présentateur était notre con-
frère, M. Lécolier, hoi-ticulteur à La Celle-
St-Cloud, qui exposait environ 250 bouteilles
de roses en fleurs coupées. Il n'y avait pas
de déclaration de nombre de variétés dont
150, environ, pouvaient être représentées,
certaines roses étant répétées plusieurs fois.
Ces roses étaient très belles, étant don-
nées surtout les conditioais actuellement dé-
fax nrahles à la floraison des rosiers.
Le .lury accorde à M. Lécolier une mé-
daille d'or, pour sa belle présentation.
Avis aux Rosiéi'istes iaisam nt
I.'IIOHTICULTURE GÉNÉHAI.E ET EXPÉDIANT AUX
Etat-Unis. — Le département de l'Agricul-
ture dea Etats-Unis publie l'avis suivant :
Les permis poirr l'entrée de produits de
pépinières ou d'autres plantes, ou produits
de plantes provenant d'un producteur ou
i" Août 1913.
118
JOURNAL t)ES HOSEB
d'iui exportateur, peuvent être, refusés et
les permis existants peuvent être' i^tilrés,
s'il vient à ètr« pirouvé que ce producteur,
ou que cet exportateur, a embai'qué sciem-
ment, pour les Etats-Unis, des produits de
pépinières ou d'autïe» plantes ou produits
de plantes, dont l'importation est interdite
par le secrétaire fédéral de ragriculture,
en vertu des pouvoirs qui lui sont conférés
par lu section 7 de la loi du 20 août 1912.
Encore sur la Culture de la Rose
à essence en Bulgarie. — De nouveaux
renseignements nous parviennent sur cette
intéressantei q\ieetion :
(1 La culture de la rose a essence est loca-
lisée au pied des Balkans et de l'un de ses
contreforts dit " Srdna Gora n. Le sol en
est sablonneux et perméable. Les rosiers
sont disposés en rangées parallèles assez
espacées, afin de permettre le labourage à
la charrue. La rose à e^ssence qui est la
plus spéclaletaent cultivée est la rosé rouge
(Rosa damascena). On cultive aussi la rose
blanche (Rosa alba); le rendement de celle-
ci est faible et d© qualité Inférieure, son
prix de vente en Heurs «st de 50 % moindre
que celui de la fleur roUge. L'année der-
nière, la fleur a été vendue à 0 it. 80 le ki-
logramme. La cueillette s'effectue généra-
lement de fin mai à mi-juin. Un hectafe
fournit en moyenne trois mille kilogr. de
fleurs de roses. La superficie des roseraies
de la Bulgarie est évaluée à plus de 8.000
hectares.
it Les plantations de rosiers ont constam-
ment suivi une marche ascendante depuis
vingt-cinq années.
Ci En 1906, le prix de l'essence a varié
entre 800 et 1.000 francs le kilogramme. Ac-
tuellement, l'essence trouve placement en-
tre 3.000 et 3.500 francs le kilogramme.
CI D'après les données que l'on possède
pour l'année 1009, il a été exporté G.052 kil.
d'essence d'une valiPtir de 5.327.703 francs.
Eu 1910, les exportations ont atteint 1.G83
kilogrammes évalués à 5.492.962 francs.
ce Autrefois, cette essence était olitenue
à l'aide d'alambics des plus rudimentaires.
Depuis environ une douzaine d'années, des
Français ont introduit dans cette fabrica-
tion des méthodes modernes plus en rap-
port avec les progrès de la science. "
.\u.\ renseignements ci-dessus qui nous
sont venus directement de Bulgarie et qui
ont été reproduits par le Bulletin d'infor-
maticins de l'Office natiimal du Commerce
extérieur, nous pouvons ajouter ceux qui
suivent et que nous devons à un correspon-
dant particulier :
En 1913, malgré la guerre qui semble
n'avoir eu aucune répercussion sur la pro-
duction de la rose à parfum en Bulgarie,
on peut compter que 18 millions de kilo-
grammes de roses ont été distillées pour la
production de l'iesséiice.
Il faut en moyenne 3.000 kilogrammes de
roses rouges — R. Damascena — pour pro-
duire UN kilogramme d'essence pure, et le
kilogramme d'essence vaut, actuellement,
quelque 3.500 ftancs.
On peut donc estimer à 6.000 kilogrammes
le poids de l'essence de roses récolté© en
1913, en Bulgarie, H en fixer la valeur à
environ 20 millions de francs. C'est un joli
denier ! ! ! .
Exposition fédérale — Une Eiposi-
lion fédérale de.s produits de l'Horticulture
et des arts et industries s'y rattachant^ ©st
organisée, à Montpellier, du 9 au 12 octobre
prochain, par la Société d'Horticulture et
d'Histoire naturHle de VHémult.
Le prcigrannne et le règlement, très bien
compris, sont à la disposition des personnes
qui en feront la demande,, avant le 15 sep-
tembre, à M. Vachet, secrétaire général de
la Société, G, boulevard de l'Obsei-vatoire,
à Miint|iellier.
Les rosiers nouveaux seront jugés dans
les 13° et W concours ; les roses coupées
en collections et en bouquets, le seront res-
poctivemeait, dans les 32" et 33^.
Cette «(xposition s'annonce comme devant
être très intéressante.
JOURNAL DES ROSES
119
Fête de Roses à Fourmies — Le
dinumclie 6 juillet, la Société d'Harticul-
lure de l'arrondissement d'Ave.^nes, orga-
nisait une FÊTE DE Roses, à Fourmies
(Nord). Cette fête, très réussie, s'est ter-
minée par une « Causerie sur les Roses »,
par M. le professeur Mazières.
COCHET-COCHET.
OSIERS
Nouveaux
MIS AU
(Suite)
.OMMERCE EN 1913
(1)
Nos confrères, MM. Levava&seur et F-ils
horticulteurs à Orléans, livreront au com-
merlre en 1913, les deux variétés dont ils
nous envoient les descriptions suivantes :
CLIMBIXG ajiLEAys - ROSE IPohjan-
tha). — Variété grimpante, très vigoureuse,
pousse atteignant jusqu'à 1 m. 50 dans la
même année, ayant absolument les mêmes
cjualités, sous le rapport du feuillage, de
la fleur et du coloris, que la variété déjà
bien connue et si appréciée Or!énns-Rose,
dont elle est un accident fixé.
EXELSIOR {P'ilijaiilha). — .\rbuste vi-
goureux, rustique, fleurissant en panicules;
le bois est presque siuis épines. Coloris
rose Nilson lavé de blanc, avec bord des
[létales carmin de cochenille, formant un
ensemble de rose tendre ligné de blanc à
son comp'et épanouissement.
La maison Frank Cant et C°, à Colches-
ter (.\ngleterre), met au commerce, cette
année, à partir de juin, les nouveautés
-uivantes :
RRAISWICK BE.WTY {PuUjaritlm). —
lîosier grimpant très florifère; pous.se très
vigoureuse ; parfait pour dresser en ar-
ceaux,- pilliers et pergolas; rose très jolie.
Les fleurs sont produites abondamment
en bouquets très artistiques. Le coloris est
rose .satiné avec la ba.se des pétales rose
bronzé mélangé d'écarlate brillant. La
combinaison du coloris est magnifique;
c'est une rose 'remarquable par sa beauté,
fleurissant de bonne heure.
BRMSWICK FMRY (PoUjantha). — Cou-
(1) Voir Journal des IToses, 1913, pages J6, 41, 58, 16
88 et 105.
leur rouge œillet, avec des touches de la
couleur de la fleur du pommjer. Les fleurs
sont semi-doubles; les pétales bizarrement
et joliment iinbi-iqués. Le parfum est ex-
cessivement doux et embaïune l'atmospliTe
à une longue distance. La pousse est vigou-
reusement branchue; très bon pour pilliers
et baies; fleiiiit de bonne heure'.
BRAISWICK GEM (Pulyantlia). — Quant
à la couleur et à la fonne, cette variété
ressemble quelque peu à Claire Jacquier;
mais les fleurs sont plus grandes et par-
faitement formées. Les boutons longs et
pointus en font une jolie rose très décora-
tive et ses corymbes de fleurs si artistiques,
sont très prisées des amateurs de rosiers
grimpants.
C'est un très bon apport, très vigoureux,
aux rosiers de cette catégorie; très bon
pour arches, pilliers, garnitures de fenê-
tres, etc. La couleur est jaune', les fleurs
■commencent en juin, et se continuent ju.s-
qu'au milieu de juillet.
Les deux variétés suivantes, olitenues par
les mêmes vendeurs, sont des formes grim-
pantes bien fixées, de variétés naines con-
nues et justement appréciées dont elles
uni conservé les caractères gén^éraux :
CLlMIUya CATHERiyE MERMET (Thé)
— Scions très vigoureux atteignant G à 10
pieds anglais jiar saisim. Floraison très
abondante.
CUMIIIXC. S()l-\E\III DE PIERRE
\OTTI.\G. ( Tlié). — Cette vaiiété, exiiosée
à Cheisca, avec le groui)C qui a rempoilé
une tiirildillc il'i/r, y fut très admirée.
N<itre ('(illègue, le révérend .1.-11. Pi'nilicr-
ton, it)siéristu, à llavering-atte-Uovver (Eh-
120
JOURNAL DES EOSES
sex), Angleterre, luet au commerce, à par-
tir d'iictobr* 1913, les trois variétés sui-
vantes dont il nous envoie les descriptions :
UAPHNE [Hybride de Muschata 1912). —
Variété remontante couleur rose œillet. Les
fleurs sont formées en grappes et épanouis-
sent du mois de juin au mois d'octobre;
mais leis roses sont dans leur meilleure
forme en octobre.
lîosier nain et Inauchu atteignant au
iniiins deux à trois pieds, .convient très
bien j)iiur nuis.'sif.
DASAE [llijbrulc di: lli.c 1913). — Fleurs
jaunes formées en grajipes, remontant con-
tinuelliemient de juin à octobre. La pousse
est vigoureuse, les branches s(jnt divergen-
tes, le rosier atteint 3 à 4 pieds de haut et
est dans sa meilleure forme au mois de
septembre.
MOONLIGHT (Clair de lune), Hybride de
l'iié 1913. — Rose au coloris blanc, teinté
de blanc crème rehauissé par l'éclat de ses
étamines couleur d'or, fleurissant en co-
rymbe de juin en octobre. Le feuillage est
vert bronzé. La pousse est vigoureuse.
(.•1 suivre).
PAPILLON.
)ANS LES
OSIERS
En Août- — Continuer activement la
gielîe à u'il dormant, de manière à termi-
ner avant Je 15 courant celle des églan-
tiers hauts de tige. Les églantiers nains
doivent être écussonnés, si possible, avant
le 1"' septembre ; les lioutures dans la pre-
mière quinzaine de ce dernier mois. (Voir,
pour tous les travaux du mois d'aofit, que
nous ne pouvons a m niveau énumérer et
décrire cette année, le numéro du 1"' août
1912).
Ne pas oublier de j>ratiquer la taille en
vei-t des gi'unds iiosiers sarmenteux. En
coupant, à quelques yeux des branches
charpiLntières, les scloais de l'année, ils
émettront des brindilles qui se cciuvrir(uit
de fleurs au ijrintcmps suivant.
Nous avons dnnné, l'an dernier, à pa-
reille éjioque, la nuuiiùre de bouturer le
l'osier en jileiiie lerrc et en plein air. Nous
allons décrire aujourd'hui un curieux jiro-
cédé de biuitura.ge de 'Cet ailniste, sous
verre et eu ideiii snli'il.
On choisit on riiiiihiccriiriit an ti \ant, un
au midi, '•/( iilmi snlrii; nn ameublit la
terre à laquelle lui mélange un jieii de
terreau très fin et de sable; on jilace un
coffre bien clos rt un égalise soigneuse-
iiieiit la, sui'face de la terre ipii doit être
bien biirizontale.
nu fait des boutures avec, ou sans talon,
munies de '2 ou 3 feuilles qu'on leur con-
serve, et on les pique' en terre jusqu'au
deuxième œil à partir du bas.
On arrcise avec une seringue à trous très
fins et im jilace les châssis (lui doivent être
munis de vitres bien jointes et très propres.
On laisse les boutures en plein soleil,
sans j/(nii(is les unibrer ; mais, il est de
ioiUe néeessitê de les bassiner autant de
fois, chaque jour, (/«'// est nécessaire, pnur
entnii'iiir eonslainnienl sous les '■/ui.S'.v/.ç
((//(' raiieur d'eau assez abondante jiour
einpèriier les rayons solaires de brûler les
boutures.
En donnant . régulièrement de fréquents
liassinages, les boutures s'enracinent très
rajintenienl: en trois semaines, au plus, elles
.sont toutes munies de racines et le pour
cent des iKlants racines est toujours très
élevé.
Mais il ne faut jias oublier que la moin-
ilre nvgliijrnce jicul liiul coniproinetlre,
noaiiil les bnntures siuit reprises, un les
babitue peu à jici] à l'air, en soulevant les
cbàssis de plus en plus souvent et de plus
en (lins haut. Abus, on peut commencer
à nmbrer. (tii enlève ensuite cnm]ilètenxent
les châssis.
Ces boutui-es sont laissées en jilace jus-
qu'au premier printemps, à moins qu'on
ne préfère les mettre en godets en novem-
bre, jMjur les hiverner sous châssis froid.
JOURNAL DES ROSES
121
Comme nous l'avons ijromis dans notre
dernwr numéro, nous donnons dans celui-
ci quelques passages de " L'Art du Bou-
ijui't 1) à l'usage de celles de nos lectrices
désireuses de se i)erfectionner dans l'art
de décoreT les apiiartemente au moyen de
roses et de fleurs naturelles.
COCHET-COCHET.
l'§,RT
DU
m.
ouauET
A ceux qui douteraient que l'arrangement
des fleurs pour une garnitui-e, ou la cbn-
fection d'un bouquet est un art, nous con-
seillons la lecture du curieux petit livre
édité tout dernièrement par la librairie La-
veur, 13, rue d'es Saint-Pères, à Paris.
ijuand ils l'auront lu, ils ne douteront
plus.
Plus loin, infiniment plus loin que nous,
les .laponais ont poussé " l'art du bouquet »,
et l'auteur qui signe du pseudonyme de
N. C. Clairoix, s'est inspiré des théories ja-
ponaises en les adaptant à nos mœurs et
à nos fleurs, pour écrite snn charmant pe-
tit volume.
Nous en extrayons k' i)assage concernant
l'emploi des roses, puis un chapitre qui
j. montrera, à nos lecteurs, l'importance
presque sacrée que les Japonais attachent
à l'art du bouquet et à sa signification sym-
Ijdlique :
"1" Les Roses.
i< Les ruses sont' des fleurs si personnelles
qu'il faut les grouper entre elles et ne pas
les unir à d'autres fleurs dans les bouquets.
Je dirai d'elles ce que j'ai dit des tulipes
et j'irai même i)his Inin, eu conseillant de
ne jamais mélanger des roses de variétés
flifférentes, à moins qu'il ne s'agisse d'une
grande décoratif)n dans une jardinière ou
une grande vasque car, alors, il faudra
pour donner de la légèreté. à l'ensemble de
la composition et de la grâce, les pousses
longues et flexibles des rosiers sarmi'nteux
et spécialement des Wi'-hurainiut.
" Mais, en général, et i)iiur les bouquets
moyens et intimes, j'ai remarqué qu'un i)n-
quet de roses Grriérn! Incrpirminol, pur
exeinplo, et [ilus loin nu i)aquet de Lyon-
Itosr étaient beaucoup plus agréables à re-
[ garder que si l'on avait mélangé ces deux
espèces et ces deux couleurs ensemble.
i; Il y a cependant des exemptions à tou-
tes règles et le goût est toujours le guide
le plus siir. Les Iris de Kaempfer, par
exemple, et une tige longue de- roses blan-
clies Madame Alfred Carrière font un en-
semble charmant.
« Les fougères mâles, quand elles sont
de petite dimension, garnissent aussi déli-
catement le bord des vases. Le cristal sim-
ple, blanc est lu matière qui convient le
mieux à la délicatesse des Roses. Cepen-
dant, j'ai vu un très bel effet de roses pour-
pres Laurent Cari et FAigéite Fûrst dans
un vase de poterie d'un vert assez foncé. Un
récipient en forme de gros flacon écrasé
à la base, comme on en fabriquait en 1S30
pour les tables de toilette, est un assez boji
vase pour soutenir les tiges des roses,
quand elles sont assez longues, et les faire
un peu pencher. Des vasques, avec bol au
centre, facilitent aussi l'arrangement -les
roses à tiges courtes.
« 2° CÉRÉMONIE DE L'ADMIR.VFION ni' BOU-
QUET AU Japon.
'< Ce chapitre résumé du livre de I\I. Con-
der, fera comprendre aux Européens qu'elle
importance — quasi sacrée — les Japonais
attachent à l'art du bouquet ainsi qu'à sa
signification symbolique. Nous sommes, à
ce point de vue, d'une culture bie7i infé-
rieTire à la leur.
" Un iirotocole des plus miruitieux règle-
jiour les visiteurs, la façon dont ils doivent
admirer le bouquet que bMii- hôte offre à
leur vue. Il est d'abord interdit de le re-
garder autrement que d'un point spécial
de l'appartement: ensuite, un antique céré-
monial préside à la fai;on de s'asseoir pour
122
JOURNAL DES ROSES
l'admirer ; s'il est suspendu, le visiteur
reste debput; sinon il s'accroupit, en lace
de la II Tolvonoma » — sorte d'alcove liasse,
rectiiugulaire, d€S -appartements japonais
— une main sur ses genoux, l'autre ap-
puyée sur la natte qui recouvre le plan-
clier... Il serait, alors, malséant de tenir
un éventail !
" Se rapj)elant qu'il y a toujours une
relation intime entre le tableau qui orne
I« panneau du fond et le bouquet posé de-
vant, le visiteur, s'il y a plusieurs kakémo-
nos,, portera, premièrenient son attention
admiratlve sqr celui du centre, puis sur
celui de gauche et enfin sur celui de droite.
Alors, seul'epi'Cnt, il examinera le bouquet
qui se trouve' au premier plan. 4pi"ès' avoir
remarqué la ligne et le dessin du Shin, il
inspectiB'ra le bouquet de la droite à la gau-
che et d-u haut en bas... Il est jugé mal-
poli dei l'alkr regarder par derrière, ou
même de l'examiner de trop près, comme
si on voulait surprendre les « dessous " de
la combinaison florale.
<i L'expiression de l'ac] mi ration doit être
calme, cérémonieusie et aimable. Toute
louange iDruyante ou exagérée serait de
mauvfiis goût.
Il Cest sur sa couleur cjue commenceront,
les compliments. Le cpaalificatif d'élégant
est donné aux fleurs blanche®. Ceu)f de
splendide çt distingué sont dévolus au bleu.
Jpli B-e i^it du rouge; très distingué du jau-
ne; modeste et tranquille du yjplet.
Il On fait honneur à son visiteur en le
priant d'improviser à son tour un boucruet,
pour lequel on a préparé tout le matériel
nécessaire. Le maître de maison a placé
un vsvse rempli aux trois quarts d'eau, au
centre de la tokonoma, sur un plateau ou
sur une toute petite table recouverte d'une
feuille de papier. Il a fait apporter, sur
un plateau, deux ou trois espèces de fleurs
fraîches coupées, des ciseaux, un canif, une
nappe blanche d'environ IG pouces carrés
et une petite scie.
Il On ajoute à tout cet attirail un pot
d'ea.u et plusieurs de ces petites baguettes
qui sen-ent à fixer le bas des branches, une
fois celles-ci mises dans le vase.
« Si le maître de maison fait l'Iionneur
à son hôte de lui présenter un vase rare,
de grande valeur, l'hàte doit se récuser
avec modestie, prétextant son manque de
talent, son indignité d'u.ser d'une si belle
pièce. Mais, i>ressé d'en faire usage, il
s'exécutera, tout en construisant son bou-
quet sans aucune prétention.
" Le maître de maison a-t-il mis trop peu
de fleurs à la disposition de son visiteur ?
Celui-ci fera pour le mieux, sans jamais
élever une réclamation. S'il laisse quelques
fleurs, au contraire, sur le plateau, le maî-
tre de maison viendra enlever, lui-même,
ce déchet.
Il Mais, voici le visiteur à l'œuvre, il doit
composer un bouquet d'intention modeste
et ne jamais chercher à symboliser quelque
sujet prétentieux ou d'imagination déré-
glée. S'il se trouvait parmi ses matériaux
des branches épineuses ou poilues, l'invité
devrait s'en servir telles quelles, sans rien
enlever de ce qui poun-ait le blesser, à
moins qu'on ne l'y invite, ce qu'on ne man-
que'ra certainement pas de faire, sauf omis-
sion.
11 Enfin, voici le bouquet terminé. Le maî-
tre de maison et les autres invités qui s'é-
taient discrètement retirés dans l'apparte-
ment voisin pendant l'opération, s'appro-
client chacun à son tour de la tokonoma,
.saluent, puis examinent à la manière' dis-
crète déjà citée plus haut.
Il Les ciseaux ont été laissés auprès du
bouquet, comme une silencieuse et humble
requête de corriger les fautes sûHeUient
commises.
Il Entre temps, le compositeur se tourne
vers le maître de la maison, s'excuse des
imperfections de son travail et insiste pour
qu'on le détruise, ou tout au moins qu'on
le modifie. Le maître de maison, bien en-
tendu, refuse, en protestant que son hôte
a vraiment composé un chef-d'œuvre... Et
hi séance se' termine par de réciproques
congratulations.
Il Quand, au .lapon, écrit encore M. Cou-
der, des fleurs sont offertes en présent, les
choses s© passent à peu près de la même
manière. En effet, les fleurs offertes ne doi-
vent jamais être envoyées en bouquet pré-
paré à l'avance. Elles sont, même, le moins
JOURNAL DES KOSES
12a
possible manipulées, de peur qu'elles ne
prennent l'apparence d'avoir déjà servi. Le
donateur a grand soin de n'envoyer, après
en avoir entouré les tiges de papier, que
des fleurs aptes à former des bouquets
classiques; il y joint les plantes, feuillages
et autres accessoires utiles. Quant à la per-
sonne honorée de ce don, elle s'efforce de
tirer le .meilleur parti de l'envoi.
« ...Dans notre monde occidental aj,oute
l'auteur, c'est tout le contraire qui a lieu.
Les bouquets sont laissés au goût du fleu-
riste...
1" Il y a là un manque de délicatesse, de
prévenance, que ne pourrait même conce-
voir un [)aysan .laponais.
ic Nous avons, il est vrai, cette excuse
que très peu de persopnes sont capables
d'apprécier une brassée de fleurs « nature »
et que très peu aussi n'appellent pas leur
maître d'hôtel, ou leur jardinier, pour les
cbaj-ger de " faire les bouquets ! ! »
Et l'auteuir de conclure mélancolique-
ment : « il est parfois déconcertant d'en-
tendre (le charmantes maîtresses de mai-
son vous convier à adrr\irer l'art floral du
" nouveau valet de chamb/e... »
C. C.
JCTOR fjARNIER
(Canlatf an Bienfaiteur ck la Cité des Roses)
Salut au bienfaiteur de la Cité des Roses !
Autour de cet airain accourez en ce jour I
Versez à pleines mains les fleurs fraîches écloses,
Versez à pleins cœurs votre amour !
Maudit le Conquérant avide :
Son triomphe coûte des pleurs.
Maudite la gloire homicide :
Elle est faite de nos douleurs.
Hommage à la bonté salutaire et féconde
Que le Christ enseigne aux humains.
Qui sème en souriant les bienfaits sur le monde
Et n"a jamais de sang aux mains.
Aussi longtemps que sur notre montagne
Saint-Quiriace ira perçant les cieux,
Aussi longtemps que la Tour, sa compagne,
Sera debout pour parler des aïeux,
Victor Garnier, que ta vivante image
Soit l'orgueil de notre Cité,
Et que ton saint nom d'âge en âge
Par nos échos soit répété !
Salut au bienfaiteur de la Cité des Roses !
Autour de cet airain accourez en ce jour !
Versez à pleines mains les fleurs fraîches écloses,
Versez à pleins cœurs votre amour I
Justin BELLANGER,
Bibliothécaire de la Ville de Provins.
U ^OSERAI,
.1//" de rendre iiistriictwe la visite de ht
'Roseraie de VHay, il es't bon de savoir
comment ont été conçues les différentes col-
lections qui la Cdinpusent, et de les j)ar-
courir dans un ordre déterminé. Les quel-
ques détails qui suivent permettront de ju-
ger lie l'effort tenté et de connaître, dans
leur succes.vion loqique, les différentes cpo-
qves de l'Histoire de la Rose.
1. I.E JARDIN DES PLUS BELLES ROSES ;
Dans un jardin elliptique, cerné par de
hauts pylônes, sont réunis sans parti pris
de collection ou de classement, les plus
belles de nos roses. Les rosiers en buissons
sont employés par grandes masses mono-
chromes, les sannentenx sont, soit palissés
sur des treillages ou armatures de fer, soit
greffés sur hautes tiges. Dans de grandes
caisses, de forts rosiers remplacent le clas-
sique oranger. A droite et à gauche de
celte roseraie, puremieTit décorative, sont
les roseraies de collection.
2. LA ROSE PANS l'histoire ;
Cette collection rétro.spective, résumé de
l'Histiiire de la Rose, montre jiar quelles
étapes l'églantine j)rimitive est devenue la
fleur men'eilleuse de nos jours. En face de
types botaniques caractéristiques, classés
selon l'ordre iirobnble de leur dispersion
sur la teiTe, sont les roses connues et dé-
crites aux différentes époques de notre his-
toire, depuis la cr\nlisat.ion grecque jus-
qu'au XX' siècle.
3. COLLECTION' BOTANIQUE :
La longue allée des rosiers botaniques
montre les nombreux et différents aspects
que revêtent les rosiers sauvages, dans les
contrées où ils .sont acclimatés.
4. COLLECTION DES ANCIENNES ROSES GALLIQUES.
Dans un jardin triangulaire sont rangées
les rosets anciennes, celles qui sous les
noms de Cent-Feuilles, Provins, Damas,
Moussues, Pompons, etc.. firent les déPces
de nos grands pères. Lextr floraison est
abondante, mais brève, ce qui les a fait
délaisser jinur les variétés remontantes. En-
viron 650 variétés sont jalousement conser-
vées, elles méritent d'être sauvées de l'ou-
bli.
)E L'MAY
5. I.ES ROSES DE I.A MAI.MAISON ;
1,'Impérntrice Joséphine réunit à la Mal-
maiFoii nne collection de roses considéra-
ble pour l'époque, puisqu'elle comprenait
jirès de :;?50 espèces ou variétés. Environ
200 de ces roses ont été retrouvées et ran-
gées ici, len même temps qu'elles étaient re-
placées dans les jardins de la Malmaison.
G. cofi.ECTioN nEs ROSES nr japon ;
Là sont réunies les roses de TExtréme-
Orient (Japon, Chine, Inde, Bengale, etc.),
roses qui furent, jimir la plupart, intn>
duites en Europe à la fin du xviii' siècle
et qui par leur croisement avec nos an-
ciennes roses galliques donnèrent naissance
à nos principales races modernes.
7. COLLECTION HORIICOLE :
Tfiutes nos roses nicideines sont ici. Cett?
collection de 7.000 variétés environ, prés-
ide toutes du XIX' s'ècle, ont été après un?
rigoureuse identification, étiquetées soi-
gneusement et classées en sections, espèces,
races et groupes.
8. MUSÉE :
Réunion de documents tous inspirés par
la Rose. Dans la grand* salle sont les
œuvres des artistes et décorateurs : pein-
(ures, aquarelles, dessins, estampes, tissus,
papiers peints, porcelaines, etc.
Dans la seconde salle sont les œuvres des
lioètes et littérateurs, et les études des hor-
ticulteurs et botanistes. Les trois roseraies,
qui suivent à gauche en sortant du musée,
renferment les roses modernes, roses du
XX'' siècle.
9. LES ROSES DE L'HAY :
Roses obtenues par les hybridations fai-
tes à l'Hay.
10. LES ROSES DE RAfiATELLE.
Roses primées aux concours annuels des
roses nouvelles à Ragatellc.
IL LE JARDIN DES ROSES NOUVELLES :
Sélection des 200 plus belles dernières
roses créées.
12. LA ROSERAIE DE MADAME :
Les 10(1 plus belles variétés de roses pour
la fleur à couper.
126
JOUE îs AL DES EOSES
§!/XPOSITION DE ^OSES DE ^ACON
Organisée le Dimanche 8 Juin, par la Société d'Horticulture
L'exposition de roses, organisée par la So-
ciété d'Horticulture de Màcon, présentait
un coup d'œil ravissant. Des roses, encore
des roses. C'en était une vraie débauche !
Telle une coquette, faisant parade de sa
beauté sans rivale et de ses plus ra-^issants
costumes, la Rose, aux parfums si suaves,
si pénétrants et si variés, étalait la multi-
tude de ses toilettes dans le grand salon de
l'Hôtel de Ville, dont le cadre élégant re-
haussait encore le charme incontesté de
la leine des fleurs.
Aux dames et aux demoiselles, les roses
offraient l'image de leur grâce enchante-
resse et semblaient présenter l'homma.ge
de ieiir beauté et de leurs parfums aux ai-
mables visiteuses qui les contemplaient
avec envie.
Telles corolles, aimablement penchées,
semblaient quémander un regard, un com-
pliment, un baiser ; telles autres, altières
et majestueuses, orgueilleusement dressées,
paraissaient si sûres et si fières de leur
beauté, qu'elles semblaient jeter un défi à
leurs compagnes plus modestes.
Telles, au contraire, plus discrètes, ou
plus humbles, tentaient, mais en vain, de
dissimuler modestement dans le feuillage,
la douceur de leur coloris et la grâce de
leurs pétales.
Le Jury, composé de MM. Gaillard, horti-
culteur à Bourg, président ; Champion,
horticulteur à Chalon-sur-Saône, secrétaire;
Plumet, horticulteur .- grainier à Mâcon;
Bonnet, horticulteur - viticulteur à Màcon;
et MM. Lafay, conservateur du Musée de
Màcon ; Combaud, vice-président de la So-
ciété, pour la section entomologique et bo-
tanique, a décerné les récompenses sui-
vantes :
l" prix : Médaillon de vermeil offert par la
Société Française des Rosiéristes, à M. Ber-
toux, rosiériste à Màcon, pour sa collection
de roses en fleurs coupées, comportant plus
de 200 variétés.
2" prix {ex œqito) : Médaille de vermeil,
grand module, à M. Falconnet, horticulteur
à Thoissey (Ain) et M. Colombier, amateur
à Mâcon, pour leurs collections de roses en
fie'Urs coupées, comprenant 200 variétés.
Médaille de vermeil grand module : M.
Lachaize, horticulteur à Màcon, pour sa
magnifique exposition comportant : Vanne-
ries, surfouts, garniture de table et cou-
ronnes merveilleuses.
Médaille de venneil : Lycée Lamartine,
pour son exposition entomologique', botani-
que et ses dessins à la plujne des ennemis
du rosier.
Médaille d'argent grand module : M. Fal-
connet, liorticulteur à Thoissey ; M. Com-
merçon, jardinier-chef à l'asile départe-
mental.
Médaille d'argent, offerte par l'Associa-
tion Horticole de Beaune : M. Comb.-iud,
vice-président de la Société.
ÎNIédaille d'argent de 2'' classe : M. Colom-
bier, .amateur à Mâcon, pour son lo't de ro-
siers Polyantha en pots, oii on remarquait :
Atrnpurpurea, Alice Chamrion, Orléans-
Tîosv, Madame Taft, Jeannc-d' Arc^ etc.
Médaille d'argent de 3° classe : M. Fal-
connet, pour la série de 25 spécimens d'une
seule variété {Rayon d'Or).
Médaille d'argent de l''" classe : Ecole pri-
maire de la rue de La Préfecture, pour son
exposition botanique.
Exposants ne concourant pas : M. Gi-
raud, horticulteur à Màcon, 200 variétés de
roses ; M. Bonnet, horticulteur-viticulteur
à Mâcon et M. Berthiaud, jardinier à l'Hô-
liitul : chacun 100 variétés de roses.
Parmi les roses nouvelles, prises au ha-
sard dans les lots des exposants, on trou-
vait : Madame Charles L'utaud, Madame
Edmond Rosland, Président Vignet, Lieu-
tenant. Chauré, Souvenir de Madame Grts-
tave Prat, May Miller, Climbing Madame
Jules Grolez, Bayou d'Or, Beauté de Lyon,
Sunburst, Louise-Catherine Breslau, Prince
Engelbcrt Charles d'Aremberg, André Ga-
mon, Vicountess Enficld, Sénateur Mascu-
SONNENLICHT iHybride de Lutea)
Obtenteur : D KRUGER. Vendeur: H. KIESE 1913
JOURNAL DES EOSES
127
raud. Comtesse of Westmimter, Julict, Hé-
lène Wattinc, Ladij Hilliitgd'oii, Joiikheer
J.-L. ilock, Madami' Srgond Wcbcr^ Ma-
dame G. Serrurier, Mrs Hubert Taijlor, Mar-
garet, Maduine DelasaUi\ Ditrlwss of Wel-
lington.
L'ne superbe fleur de Strelilzid Uegince,
présentée par M. le docteur Biot, fut fort
admirée du public.
Pliis de 1.500 vi.siteurs circulèrent autour
devs tables, de 11 heures à 7 henres du soir,
ne t[iiittant qu'à regret ce sanctuaire déli-
cieu.x.
Le Secrétaire .- COMMERÇON.
I^OSE i^ONNENLICHT (Hybride de Lutea)
(Lady Mary Fitzwilliam X Harrissonii)
Cette moignitique rose, obtenue par le
docteur Krùger, sera mise au commerce
en 1913 par M. -Kièse, horticulteur à Vie-
selbach-Erfurt, qui nous en donne la des-
cription suivante :
<i C'est une superbe rose jaune pour cor-
beille.
« On reconnaît son origine au jnemier
coup d'œil : elle possède, du père, la cou-
leur jaune intense, le bois lu'un violet et la
forme du feuillage. IJe la mère, elle a con-
servé la forme en cloche de la fleur s'en-
trouvrant et la longueur des feuilles qui en-
tourent la rose ; mais elle est un peu plus
pleine.
11 I.a floraison commence à la même épo-
que que cliez toutes le® roses capucines.
La première floraison est tellement rielie
et abondante qu'on croit voir, lorsqu'elle
f'st greffée .sur tige, une pyramide jaune,
sans feiiilles.
<( Cette rose remonte pendant tout l'été
et même très avant en automne; mais il
ne se produit plus, alors, que des fleurs
isolées, ou peu nombreuses.
11 Pendant les .six dernières années d'ob-
servation, elle s-ouffrit deux étés de' la ma-
ladie de la chute des feuilles — textuelle-
ment : 11 niattfciUkrankhri! n — comme
tous les croisements obtenus avec des roses
cajiucines. EU© est relativement résistante
à l'hiver et peut supporter, sans protection,
tous les froids de notre latitude, sans que
les aiguillons ou les branches en soient
atteints.
•1 .Te ne pourrais cependant pas afflnmeT
qu'elle résisterait, sans protection, aux
basses températures des frontières nord de
la .Sibérie.
11 En haute tige, elle forme une pyra-
mide régulière. Tailler cette nouveauté le
moins possible, et se contenter d'enlever
le bois mort. Cette rose demande donc très
peu de soins et convient très bien pour la
décoration des lieux où l'on veut ol)tenir,
avec le moins de travail possible, un ré-
sultat satisfaisant.
11 H. KIESE. »
rREFFE
Unique
Tous les ans, au mois do juin, je vais
passer deux ou trois jours dans le départe-
ment de la Sarthe ; j'y réside dans un
gros bourg, chez un fin garde-chasse, très
curieux, c'est son mot, des clioses de l'horti-
culture et principalement de la rose. Chaque
année, il plante une dizaine d'églantiers
dans srm jardin; je lui apporte mes plus
belles roses, il les greffe dès mon arrivée;
dans cet heureux pays, on pe.ut greffer à
œil poussant, ce que nous ne pouvons faire
sous notre climat de Paris.
.l'ai toujours été surpris du succès de ses
greffes, il n'en manque pas tme, je dis :
128
JOURNAL DES EOSES
pas une. Comme je lui apporte toujours
plus de roses qu'il ne lui en faut et que
nous faisons de grandes randonnées, nous
greffons, il greffe, veux-je dire, au hasard
des rencontres d'églantiers : chez moiiisieur
le curé, monsieur l'instituteur, dans les
fermes, à l'aubei-ge ; jamais, jamais de
manque.
Et non seulement il ne manque pas une
greffe, mais ses rosiers sont de toute beauté.
Quand je reviens, l'année suivante, je vois
ses roses greffées de l'année précédente (un
an de greffe à peine) elles ont dix à douze
roses magnifiques (sans compter celles cou-
pées pour la Fête-Dieu) et le rosier forme
déjà une belle tète; ses rosiers de deux ans,
ont une plus forte tète, naturellement et cin-
quante roses, mais que dire de ses rosiers
plus -âgés ! Quelles tètes ! ! ! Il les taille à
quinze centimètres et ces têtes font soixante
centimètres de diamètre ; il faut compter
les roses par centaines. Je n'ai jamais vu
de rosiers pareils, n'en déplaise à mes four-
nisseurs.
Et de ces vieux rosiers^ il n'en perd pas,
toujours les mêmes, sans u (jiyounn/inds »
comme il dit ; toute la sève est en haut tt
les rosiers n'ont pas le loisir d'émettre de
ces rejetons si malfaisants.
.le lui dnnne, il est vrai, mes roses choi-
sies parmi les vivaces (voir mon dernier ar-
ticle) : G. Xnbrmnand, Général Mnr Ar-
thur. TiUicr, Marqiiisr dr Quérohnit, Caro.
Uni' Testout, Rrinr des Ni'iges, VIricli Brun-
ner, Victor-Huijn, Mrs Edw. Pouud, Antoi-nr
Bicoire, si beau ; Kaisi'riu Aiigiistu Victo-
ria^ Laurciil Carte, Prince de Bnlijaric, Pea-
cc, Madame Setjond Weber^ Mrs Aanin-
Ward, Mrs Jrdin l.ninij. Général Galliéni,
Lady Walerlow, Madame Antoine Mari.
J'ai nommé en dernier ces deux variétés
pour appuyer leur beauté :
Ladij Walerlow, je l'ai vantée dans un
article à elle spécialement consacré; c'est
un grimpant et je vois, dans le dernier nu-
méro de ce journal, que la maison Roth-
berg en a fait un pleureur ! J'en avais l'idée
et je regretterai de m'être laissé devancer et
de n'avoir pas vu, à l'exposition d'borticul-
ture, les exemjilaires jjrésentés — le Journal
des Roses les cite comme admirables, je le
crois volntiers.
Pour en revenir à mon fin garde man-
ceau, il en fait pour le moment des têtes
de tiges, c'est magnifique, les fleurs sont
plus larges que les Panl Neyron et les
teintes ont une délicatesse indescriptible.
Madame .Antoine Mari, rose peu prônée,
est, dans le jardin de mon amateur, d'une
beauté infinie; épanouie, c'est un camélia
comme il n'en existe pas, large de 10 centi-
mètres. En bouton ou à demi ouverte, c'est
un rêve et cent cinquante fleurs au rosier !
Pour mes hôtes et moi, pendant trois jours,
Madame .Antoine Mari a été la plus belle
des roses.
Ces deux fleurs ne s'abiment pas à la
pluie.
Cliers lecteurs, vous allez dire que mes
digressions tout intéressantes qu'elles puis-
sent être, ne me font pas approcher du but
proposé. Quel est donc le mystère-, le phil-
tre, le secret possédé par notre pratricien,
pour voir tout lui réussir ? J'ai mis dix ans
pour en avoir la révélation, voulez-vous at-
tendre une seconde '? Le titre a déjà parlé,
c'est la greffe unique, une seule greffe en
tête au rosier ! Il n'y a pas de my.stère,
mais opération basée sur un raisonnement;
il n'y avait qu'à regarder, à voir, à se ren-
seigner. Hélas ! les ro.somanes aussi ont
des yeux pour ne pas voir.
Je m'étais occupé, ce printemps, à prépa-
rer des églantiers qui me restent, à suppri-
mer tout ce qui excède les trois ou quatre
branches réglementaires (qui donc a fait
le règlement '?) et j'étais tout imbu de mes
travaux, lorsque je vois les églantiers de
mon homme avec une seule branche ! ! Ce
rapprochement de mes trois branches et de
cette branche uni([ue me frappe :
" Mais Victor, vous avez donc coupé les
11 autres branches ? Vous ne greffez que sur
«1 une l>i-anche ?
Il Oui, monsieur, et depuis longtemps !
CI Vous ne l'aviez' donc jamais vu? Je me suis
" ai)erçu aue l'écusson sur une br;incbo
I remplaçait avantageusement les trois ou
I quatre écussons que l'on met habituelle-
" ment, il attire plus de sève. J'arrase-, sans
II risquer la solidité de la branche, j'arrase
4
JOUENAL DES KOSEa
129
« la tige un peu au-dessus de la greffe ; il
Cl se forme, en haut, une excroissance de la
" greffe, un ijoing (il montre le poing) d'où
Il sortent de tous côtés des doigts (vous
Il voyez les doigts i; ce poing arrive à recou-
II vrir Textrémité de la tige, les doigts, sor-
II tant, à droite, à gauche, en avant et en
■I arrière me donnent une tète ronde et four-
II nie. Pour* greffer, je ne suis pas gêné par
Il d«s branches qui m'empêtrent et m'écor-
11 chent, je procède avec sécurité.
Ce raiso^nnement, appuyé d'une mimique
de boxeur et d'étrangleur m'avait ébranlé,
bien que je sois poids lourd.
Il Cependant, Victor, vous admettrez bien
que trois greffes donnent plus de sûreté
de reprise qu'aine ! Si l'une est manquée,
l'autre prend et l'on n"a, ni fait un tra-
vail inutile, ni perdu une année ?
11 Erreur, monsieur, profonde erreur. On
ne doit pas manquer une greffe, on ne
peut la manquer si l'écusson et le sujet
sont bons, il s'agit d'unir intimement les
deux sèves, c'est une question de soins
il ne faut pas d'à peu près. Si vous en
faites, vous pouvez aussi bien manquer
les trois que l'une ; même, cette idée que
vous dites est la cause de liien des négli-
gences. Bah ! se dit-on, si celle-là est mal
faite, l'autre prendra ! et on les manque
tous les trois. Et après ce manque de
trois, ce qui peut arriver de pis, c'est de
les réu.ssir toutes trois, elles se nuisent,
s'altèrent l'une l'autre, la sève ne sait mi
aller, et qui e.st-ce qui profite de la lutte,
c'est le gourmaud; voyez mes rosiers, au-
cun, n'a de gourmands. .\vez-V()U.s mi
dans le jardin de monsieur le curé, y en
avait-il des gourmands ? à ses rosiers, à
ses églantiers, excepté aux rosiers que je
lui ai greffés, ils sont aussi beaux que les
miens. (Monsieur le curé, dans sa bonté
immense, laisse tout jjousscr, tout le
monde doit vivi-e, même les gounnands,
nous l'avons grr^ndé fort). Avec ma greffe
unique, continue V'ictor, je choisis le plus
bel écusson: je mets toute mon attention,
je prends tout mon t«'m|)s, je réussis tou-
jours, mes rosiers sont plus beaux que
n'importe où, n'ayant pas de gourmands.
11 iJ n'en meurt aucun. Ma méthode est donc
Il la bonne.
11 Une dernière objection, \'ictor, il ar-
11 rive qu'au cours de l'été ou du I autiMune,
n les branches cassent par l'ouragan, alors.
Il si vous n'avez qu une corde à votre arc.
Il elle est perdue. »
Ce diable d'homme a réponse à tout.
Il Oui, j'ai vu cela chez le pépiniériste
i< d'ici, jamais chez moi ; ma branche est
11 forte et ma grelfe étant soignée, je ne
Il coupe que l'écorce, tandis que l'homme
I pressé, ayant trois greffes^ faire sur pe-
II tites branches, entame le bois au pre-
1' mier coup de greffoir ; d'ailleurs la cas-
11 sure ne fait pas généralement manquer
Il la greffe. »
Oui, dis-je avec lui, la méthode est
bonne. J'ai revu ses rosiers, ce qu'il y a de
remarquable, c'est la bosse du dessus, le
IJoing, suivant sa pittoresque expressioin ;
il met S'on écusson au coin, il grossit et a
liientot surmonté le dessus arrasé pour l'at-
tirer ; cette bosse n'est pas posée sur le des-
sus, elle y est incorporée, iJ y a amalgame;
la sève vient-elle alors en droit fil de la tige
en la greffe, c'est incontestable ; c'est une
attirance directe qui empêche la sève de
s'éparpiller en gourmands.
Et, naturellement, j'en suis convaincu, ces
rosiers vivent plus longtemps que les autres;
ce sont les gourmands qui font périr les
rosiers. J'observe dans mon jardin, la plu-
part de mes rosiers faibles ou mourants ont
trois greffes ! J'en fais enlever bien vite deux
et je vois déjà la tête reiirendre.
J'observe aussi : chez nmi, dans d'autres
jardins, à Bagatelle, les neuf dixièmes des
vieux rosiers ont la greffe unique, |iar le
poing sur le bout de la tige ; ils .se sont dé-
barrassés des greffes en flanc, ils ont vain-
cu les II trois greffes ». Mais qui dira ceux
que le " trois greffes n a vaincu®? Ils
sont morts ceux-là ; ils sont légion.
J'ai laissé uni moment cet article et, pen-
dans cette interruiition, une décei)tion m'est
venue : J'enionce une porte ouverte ! ! ! Cou-
rant après mon pleureur Lady Waterlow,
j'ai rencontré, non pas l'objet de mes re-
cherches, mais un bon pratririen de pépi-
nière. Je lui raconte ma n découverte » :
130
JOURNAL DES ROSES
« La greffe unique ! s'est-il écrié, ce n'est
pas une nouveauté, c'est l'enfance de
l'art, c'est en même temps la perfection.,
l'idéal ! Aucun horticulteur ne l'igniore ;
aucun ne peut la pratiquer : la clientèle
exige les trois greffes réglementaires (en-
core ce maudit règlement). Le rosier à
greffe imique a beau être superbe et de-
voir vivi-e deux fois plus, le client se croi-
ra Volé des deux tiers et vDUs en offrira
quinze sous ; il sourira d'un air entendu
aux explications que vous lui donnerez.
Non, pas d'explications, rien du tout, mes
trois greffes ! '
(I Que faire? L'horticulteur n'est guère en-
richi par son métier ! il l'aime, il ferait
" la greffe uaiique, dût-il y perdre, puisque
" les plantes vivent plus longtei<jps; mais il
(I ne veut i>as dévorer les affronts et il se
« résigne : vous voulez trois greffes et une
" mortalité plus grande, libre à vous, nous
Cl ne lutterons pas plus longtemps contre
" notre intérêt. »
Alors, si le client est si... si... arriéré,
c'est lui qu'il faut persuader de l'excel-
lehce de la greffe unique.
Journal des Roses^ répandez la bonne pa-
role.
Henry THOMAS,
à Ville - d'AVray.
5, Chemin des Chdlcts.
,ES
rOURMANDS.
Taille d'Eté
Il y a deiix sortes de gourmands : 1°
Ceux partant dii sujet des plantes greffées;
2° Ceux déveJoppés par la greffe ou par le
franc de pied.
Les gourmands provenant du sujet ou
sauvageon, qu'ils proviennent du canina,
ou du multiflora, ou du manetti, ou d'mie
autre espèce, doivent être extirpés avec
soLii. On déchausse, avec précaution, le ro-
sier et on cou|)e, a l'aide d'une lame bien ai-
guisée, à l'épaisseur d'un écu, les rejets de
la base. H est bon, si l'on possède peu de
rosiers, de cicatriser les plaies, avec du
mastic » L'Homme Lefort », trop de causes
de désorganisationn des tissus existant dans
le sol.
Même dans les grandes cultures, le pi'o-
cédé a son mérite.
Si l'amateur néglige la suppression
des gourmands, ses rosiers disparaî-
trorut pour faire place à im champ
de sauvageons, de diverses espèces. Et chez
les novices, le bois du Multiflore de la Gref-
fcraie ou du Manetti, i-essemljlant au bois
des hybrides divers, facilement, il arrive
qu'on ne s'en aperçoit pas. Il y a donc ur-
gence à vérifier, souvent, ses rosiers gi"'ef-
fés. De même chez les tiges, il faut toujours
y voir car, souvent, le corps se couvre do
branchettes et la tête en possède qui ne
sont pas de la variété greffée. Là aussi, le
sauvageiun détruira la greffe.
Quant aux gourmands des variétés adop-
tée.?, il y en a de deux sortes : les vigoureux,
qu'on doit extirper à la base, à l'épaisseur
d'un écu (vieux style) et les branch-es folles
s'élevant, sans Ijoutons, moins haut que les
premières. Celles-ci, dans les variétés peiijé-
tuelles, seront pincées, en leur laissant la
longueur des branches tde l'ensemble;
presque toujours, les ramifications de ces
branches pincées se mettent à boutons.
Nous avons souvent observé ce résultat.
Il est toujours utile de passer les plaies
au mastic « L'Homme Lefort », ou autre
onguent, afin d'éviter leur dessèchement.
Il arrive très souvent que les coupes su-
bies par le bois aoùté du l'usier, se dessè-
chent sur une longueur pouvant atteindre
la tige-mère ; les vieux jardiniers disent que
ces branches de dessèvrent ! Avec un en-
duit ad hoc, bien placé, im peut éviter ce
désagrément.
Clicz les basses-tiges, les fr.incs-de-pied
sont à conseiller chaque fois qu'il est pos-
sible ; certaines variétés sont rebelles aa
hnutui'age. Du l'C'.ste, iiour les praticiens, la
greffe et récussonnage sont à préférer pour
obtenir les quantités nécessaires.
AD. VAN DEN HEEDE.
JOtJRifAL DES EOÉiES
lâl
CHRONIQUE
LORTICOLE
rENERALE
SOMMAIRE ; Météorologie. — Uiie ExposittoQ géucrale. — 34o Session de la Société poiiiologique de (■"rance. —
Exposition horticole à Maisons-Laflilte. — Arbres et arbustes nouveaux ou peu connus {atiite). — Nécrcdogié.
I
t
Météoi'ologie : ce que fut juin rji3.
— Le mois, do juin 1913 a présenté les ca-
ractères suivants : pressiuu élevée, tempé-
rature un peu basse, pluviosité faible.
Le minimum absolu, 755 °"", relevé le 5,
est le plus faible qu'on ait constaté, à la
même altitude depuis un siècle.
La température moyenne est inférieure
de 0° 6 à la normale. La nébulosité moyen-
ne, 6,5, est en excès (norriaale de juin :
5,8), et il s'en suit que la durée totale d©
l'insolation est en déficit de 38 heures (Du-
rée possible : 481 heures; durée effective :
188 h. 7: rapport : 0,39).
Hauteur totale de la pluie' recueillie,
26 °"" 4, représentaiit les 45 centièmes de
la normale de juin.
{D'après VObscrvatoin' du Parc St-Manr).
Une Exposition générale des pro-
duits de l'Hurticulture, de la viticulture,
de la sylviculture, de l'apiculturei et de tous
les art.s et industries s'y rattachant, est
ouverte, à JoinviUe, du 13 au 15 septembre
prochain, par la Société IluriicuU-, Vitlcole
et Forestière de la Haute-Marne.
Cette exposition qui comprendra 17 con-
cours différents, s'annonce comme devant
être trè.s intéressante.
S'adresser, i)our exposeï', à M. Lucien
Bolut, secrétaire de la Société, à Cliau-
mont, ou à M. li. Humblut, à Joinville
(Haute-Marne), avant le 1" septembre, ter-
me de rigueur.
54° Session de la Société porno
logique de Finance. — La 5i' session
de la Société ])Oiiiolnrji(iue de France se
tiendra à Gand (Belgique), du 8 au 9 sep-
tembre prochain, sous le titre de Cnnyrès
international d' Arboricullute fruitiùre et
de Pomologie, et sous les auspices de la
Société royale d'.VgricuKure et de Bota-
nique.
L'ouverture du congrès aura lieru, salle
du Palais des fêtes de l'Exposition univer-
selle, le lundi 8 septembre à 9 heures du
matin.
Les membres et les sociétés affiliées sont
priés d'adresser leur adhésion, avajit le
10 août prochain, à M. L. Chasset, à nuin-
cieux (Rhône), afin de* pouvoir bénéficier
de la réduction de 50 % qui sera demandée
aux Gompâg-hies de chemins de fer.
Des questions très intéreissantes sont à
l'ordre du jour de ce congrès.
Exposition hoi'ticole a maisons-
Laffitte. — Cette exposition, organisée par
la Société d'Horticulture de Maisons-Laf-
fltte, sera ouveirte du 14 au 17 août. S'a-
dresser à M. Jaéquot, 33, avenue LongrUeil,
à Maisons-Laftitte (Seine-et-Oise).
Arbres et Arbustes nouveaux ou dvu
CONNUS (suite).
61. CotoneasTeiî ANGUsrii'oLiA Franchet ;
PyrAcantha ANGUSTiFoLiA C. R. Schneider
(Bot. Mat). 1910, pi. 8345).
.Vrljuste à l)ranclies divariquécs; les ra-
meaux d'abord couverts d'un tomentum
plus Liu moins jaune, deviennent glabres,
avec l'écorce rouge bronzé, rugueuse et len-
ticellée ; parfois quelques-uns de ces ra-
meaux sfe changent en épines longues de
1-1,5 centimètres. Les feuilles à pétioles
courts, groupées sdr des rameaux très courts
(lU à la base de rameaux ullongos, sont per-
sistantes, linéaires-oblongues, obtuses, fine-
ment mucronées plus ou moins rétréciés k la
base, à bords récurvés, entiers ou quelque-
fois ça et là faiblement dentés, longues de
2-6 cenL, larges (U: 7-9 millimètre.s, presque
coriaces, glabres en dessus, recouvertes en
132
JOUENAL DES EOSES
dessous d'un tunientum gris qui disiiaraît
avec l'âge. Les fleurs sont réunies en co-
rymbes peu garnis, plus courts que les
feuilles, à pédoncules et pédicelles gris, pu-
bescents; le réceptacle turbiné, gris, pubes-
cent est couronné par 5 sépales ovales, per-
sistants et pubescents; la corolle est compo-
sée de cinq pétales presque orbiculaires,
blancs environnant un groupe d'environ 20
étamines à anthères jaunes. Le fruit dé-
primé, globuleux, glabre, terminé par les
lobes persistants du calice est jaune orangé.
Cet arbuste a d'abord été cultivé en Fran-
ce, aux Barres, par MM. de Vilmorin, de
graines récoltées dans le Thibet oriental,
par le P. Soulié, en 1895. Le jardin de Kew
le possède provenant de graines recueillies
dans la Chine occidentale par le lieutenant
Jones, en 1899. Il fleurit en juillet et pro-
duit un bel effet par fructification abon-
dante à l'arrière-saison; on le propage de
boutures faites avec ses rameaux mi-aoûtés.
62. Philadelphus Lemoinei, Vestale.
Variété extrêmement florifère, à rameaux
gracieusement disi>osés et garnis de feuilles
moyennes, dentées. Les tiges florales sont
absolument couvertes de fleurs groupées en
panicules serrées, pleines, presque en forme
imbriquée de jacintlie, blanc pur.
Cette plaJite a été obtenue par M. Le-
moine, de Nancy, qui l'a mise au commierce
en 1912.
63. WeiijEija hybrida Vestale.
Variété à floraison hâtive. Les fleurs de
très grande taille se présentent horizonta-
lement; elles sont d'un blanc crème tout à
fait pur se maintenant ju.squ'à la déflorai-
son. Obtenu par V. Lemoine et fils, de Nan-
cy, qui l'ont vendu en 1912.
64. CoRYLOPSis N'ErrcHiANA Beau. (Bat.
Mag. 1910, pi. 83-W).
Buisson aiTondi de 2 mètres de haut ; les
jeunes branches rougeàtres sont glabres.
Les feuilles à courts pétioles glabres sont
elliptiques, brusquement acuminées ou ai-
giies et mucronées à base presque cordi-
forme, longues de 7 - 10 centimètres, larges
de 4 - 5 centimètres, bordées de dents al-
gues, espacées, de nuance rougeâtre et fai-
blement velues, soyeuses sur l-s nervures
en dessous lorsqu'elles sont jeunes, deve-
nant, en vieillissant, vert foncé en dessus,
plus ou moins glauques et parfaitement gla-
bres, coriaces. Les inflorescences compo-
sées de 10 - 15 fleurs, paraissent sur les
pousses de l'année précédente ; elles sont
pendantes et terminent un axe garni à sa
base de quelques écailles meml>raJieaseË
et, au-dessus de ces dernières, de quelques
bractées stipulaires, translucides, vert jau-
nâtre pâle, cii-bL-^ulaires, glabres extérieu-
rement ciliées, soyeuses intérieurement.
Chaque fleur entourée de bractéoles est
sessile à la 'base , d'une bract^ée hirsute
sur les deux faces, plus petites que les brac-
tées stipulaires, mais semblables comme
forme et comme ■couleur; le calice à 5 lobes
arrondis, hirsutes est vert jaunâtre ; la co-
rule est formée de cinq pétales spatules or-
Ijiculaires longuement atténués à leur base;
les 5 étamines ont les anthères rouge bnui.
Cette espèce a été trouvée à Chang-Yang,
dans le Hupeh occidental, en 1900, par E.
H. Wilson qui envoya des graines à MM.
Veitch et flis; celles-ci donnèrent des plantes
qui, à la pépinière de Coombe Wood, don-
nent en avril de nombreuses fleurs jaune
primevère, odorantes) ; elle s'est montrée
rustique, prospère dans un bon sol et se
propage de boutures.
(A suivre). F. Tesnier.
*
Nécrologie : M. Emile deviolaine.
— Xdus iivdils appris, avec peine, la mort
de M. Emile Deviolaine, chevalier de 'a
Légion d'honneur, le vénéré et si dévo.ié
président de la Société d'Horticulture et de
pielite culture de l'arrondissement de Sois-
sons.
C'e.st une peiie cruelle pour cette société
qu'il dirigeait depuis 1887 et diuit il était
membre fondateur.
Nous adressons à sa famille nos idus res-
pectueuses condoléances.
COCHET-COCHET.
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? de France et de rEtranç;er *
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â
^ SOMMAIRE DES ARTICLES ^
! «
1 Chromiue des Uoses. — r..)siers Douveaux lOia. — Dans les l'.osiers : En Septembre — A propos de la rose ç
i bleue. — Rose W'itlii'm're {]'eraelhra). — l'ne Itgsc. ^ Ciillure sous cloche ilii rosier à basse lige. — *
^ I.e tnoiaeau franc en Tunisie. — La rose de mai {suile). — Note sur les rosiers : "'Le l'onceau'et "Papa <i
j Hémeray". — La perceuse ascendante des tiges de rosier. — De l'emploi rationnel des engrais chimiques 2
4 dans la cullure des rosiers {suite). — Chronique horticole générale. , |
l Flanelle coloriée : Rose \V1I,I,()\V.MKRE {l'i;r\Ni:TiANA). cj
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JOURNAL DES ROSES
(Rosa inter Flores)
REVUE D'ARBORICULTURE ORNEMENTALE
1" SEfTEAlBRE 1915
.HRONiaUE DES
lOSES
SdMMAIIlK : Poésie. — Les Hoscs amer l'iiiiies en Allemagne. — Une lielle fêle de linses ii l'ourmies. — l\ii
Oineiensis. — (iuncocii'S. — >écrolo5,'ie — Les inipnrhiliniis de lleiiis fraidies ilalieiiiies et niitaiiinienl
Uoses, en liavière.
Aimable liose, au lever de l'Anrore.
Un essaim lie zépliirs badine autour de toi ;
Chaeun d'eux jure qu'il t'adore,"
l'.liarun d'euv le promet une éterneUe foi.
Mais le Soleil, en se roucbant dans l'onde.
Voit à leurs tendres soins succéder le mépris
l,a troupe ingrate el vasahonde
Déserte sans seriipulc, aver ton coloris.
Madamf. de LATÙLli.
Les roses américaines en Aile
magne- — Nous II.sdus dans le jnurnal
allemand MOlh-rx Drllt.schr Cdihirr-Zei-
tiiiitj :
" Au cours dune visite à rétablissement
de rosiériste de M. Otto Mailaender, à Sa-
kiaii, pré.s Breslaii (.Allemagne), on a re-
marqué notammrnt l'influonce dos idées
américaines, (|ur M. MailaiMidci' m* t eu
pratique dans ses affaires, ajirés avoir étu-
dié quatre ans aux Etats-Uni.s. Ses trente-
quatre serres de rosiers, représentant 10.000
mètres cdrrés d*' surface vitrée, sont cons-
truites et aménagées d'après le système
américain. 11 n'y cultive que des variétés
américaines, sauf Ulrich Brunner (ils, et a
adopté Killnrni-ij rose et blanc, Ridimond,
Thr liriflf et 3/17 Miirylnnd; il les cultive à
la façon américaine, en francs de pied sur
liàclies. On fait produire aux plantes tout
Tome XXXVII.
ce qu'elles peuvent donner, puis on 'es jet'o
au bout de deux ans. Ce sont les médiodes
cxiiéditives américaines !
Une belle fête de Roses à Four-
mieS- — 1-e (liniaiielie G juillet, dans une
cité des plus industrielles du Nord, à Foiir-
luies, en l'immense salle des Fêtes, les jai-
diniers et les poètes, c'est-à-dire la Société-
d' Horticulture de l'arrondissement d'Aves-
nes et les Rosuti du Hainaut et de* la ïliié-
rache s'étaient donnés rendez-vous pour fê-
ter d'un ciiiumun accord la Reine des fleurs.
Le programme de la journée comportait
une séance d'apports, une conférence et un
concert. Disons, de suite, que la fête, réus-
sie au-delà, de toute espérance, fut délicieuse
en iinis points. Nous en avons dit deux innts
déjà, dans noire dernier numéro.
Une multitude de variétés de jolies roses,
lilacées autour des loges, embaumaient la
salle et ce fut devant un auditoire cnmiKisé
dfi pins de 1.000 personnes que le Club syni-
Iilionique Fourmisien ouvrit la fête |)ar un
charmant concert; puis le secrétaire général
de la Société d'Horticulture, M. Edouard
Ilaiinecart, organisateur de la. fête et déli-
r.il [loète à ses heures, lit, en teiiiies cboi-
--i--, relogé de la R(jse et remercia la Muni-
l" Septembre 191}
134
JOURNAL DES ROSES
cipalité, les exijosants, ainsi que tmite& les
personnes présentes.
A son tour, M. Mazière, jardinier-chef de
la ville de Douai, après avoir fait l'histo-
rique de la ruse, jiarla du rosier et donna
de précieux conseils sur sa culture; son
agréable causerie, fort intéressante, fUit très
goûtée de tous.
Au n(ini de l'auditoire, M. le Président
Cousin félicita le conférencier, et la séance
se termina par le tirage d'une belle tombola
de plantes et de fleurs.
Tous nos compliments aux rosiéristes
fourmisiens ; espérons les voir encore l'an
prochain organiser pareille fête, pour la-
quelle nous souhaitons déjà plein succès.
Rosa Onieiensis. i!. a. Uoifc ^Hntan.
Magaz. l'.m, pi. 8471).
Arbuste de 1 - 3 mètres, très rameux ; à
l'état jeune, les rameaux sont ordinaire-
ment garnis de nombreux poils soyeux ;
a.vec l'âge ils deviennent glabres ; ils por-
tent de fortes épines subulées presque
droites, un/ peu aplaties et élargies à la base.
Les feuilles longues de 3 - 6 centimètres,
vertes, so'Ut comrjosées de 9-13 folioles
oblongues ou elliptiques - o))longues, lnn-
dées de dents aigiies, longues de 1 - '^
centimètres et larges de 3 - 7 millimè-
tres; le pétiole commun qui porte quel-
ques épines est gla,bre, plus pâle en des-
sous ; les stipules longues de 6 - 8 millimè-
tres appliquées contre le i)étiole, rétrécies à
la base, élargias au sommet sont aiguës et
dentées. Les fleurs blanches, solitaires sur
de courts rameaux, ont environ 3 centimè-
tres de diamètre et sont portées sur des pé-
doncules grêles, longs de 1 - 2 centimètres ;
le réceptacle est gkvljre, cliiijsoïde: les lobes
du calice longs de 3 - -i millimètres sont ve-
lus, triangulaires, aigus ou acuminés ; les
pétales ordinairement au nombre de 4 sont
orliiculaires et larges de 15 millimètres en-
viron: les étamines, longues de 3 - 4 millimè-
tres, ont les filets glabres et les anthères
fortement oblongues ; les carpelles oblong~,
velus, ont le style libre, velu et faiblement
saillant. Le fruit rouge vif est ellipsoïde,
long de 10 - 13 millimètres avec un épais pé-
doncule jaune de même dimension.
Cet arbuste fut découvert vers 1887 par le
rév. E. Faber, sur le Mont Omei, dans le
Setchuen (Chijie), à une altitude d'environ
•.^iiO mètres. Plus tard, il fut trouvé dajis
les mêmes parages ainsi que sur les monts
Fang, par M. A. Henry qui le décrivit
comme formant un large buisson étalé de
1,80-8 mètres de liant et constituant des four-
rés à la hauteur de 2-440 - 2740 mètr-'s. On
diiit son introduction, en .^nigletecre à MM.
Veitch et Fils, qui le reçurent de leur col-
lecteur, II. h. W'Uson; ce dernier I ivuit
trouve sur le mont Omei et les monts Fang,
entre 1220 - 3040 mètres d'altitude.
Dans l'établissement Veitch, cette espèce
a fleuri en 1908 et elle parait aussi rustique
et aussi vigoureuse que le R. Sericea dont
elle ne serait qu'une forme orientale. Son
feuillage élégant et très divisé lui dimne
l'aspect d'une fougère, pendant qu'à l'au-
tomne elle prend un aspect curieux et re-
marquable, à cause des pédoncules jaunes
de ses fruits rouges. Le R. Omeiensis pros-
|ière dans un bon sol et se multiplie f-acile-
ment de graines qu'il donne en abondance.
F. Tesnier.
Concours. — La Société d'Hortimltn.':^
(roiLcuiii cl du Loiret a décidé d'orgauier
à Orléans, les 6, 7, 8, 9, 10 et 11 septeaibre
1913, un Grand Concvurs de Dahlias et un
('(iiic(iurs-E.riJosition de Ro.sfa, de [ruita, de
ftriirx et de légumes de la siri-Sim.
De nnmlireuses i'écomj>en.'ies ser.'Ut mises
a la disposition du .lury.
Des prix sj)eciaux seront également attri-
bués aux Nouveautés de Dahlias de 1911 et
de 1912. Des objets d'art et des médailles
d'or, \'ermeil, etc., seront décernés aux lau-
réats des concimrs de Dahlias et de Roses.
Les demandes pour concourir doivent être
adressées, au plus tard, le 3 septembre, au
président, M. Max de la Rocheterie, ou au
secrétaire général, .M. E. Delaire, 4, rue
N'icilh'-lMdUnaif, à Orléans.
JOURNAL D F. S K OSES
135
Nécrologie- — m. léonahh i.u.i.k.
Le 13 juillet dernier, s'éteignait ;ï Lyon,
à l'âge de 82 ans, à la suite d'une courte
maladie, dont rien ne faisait [irésager l'is-
sue funeste, M. Léonard Lille, fondateur de
remontant ù (leurs blanches (Docteur Hi-
imii, 1857), plusieurs variétés de rosiers niul-
tiHores nains remontants (1898-99) et la créa-
tion d'une race curieuse de rosiers niulti-
floi-es-nains remontants variés, venant de se-
M. LiONARi) LILl.H.
la maison de graines que dirigent aetiielle.
ment ses fils, MiM. Louis et Jean Lille.
Bien que retiré totalement des affaires
dejiuis près de 'M ans, Léonard Lille n'avait
jamais pu se résoudre à aliandoimer ses
collections et à délaisser ses reclierclies hor-
ticoles. .Aiissi le voyait-on cha(iuc jour se
promener dans ''établissement de ses fils,
aux CliMipennes, oti il xiassail le meilleur de
son temps, surveillant la masse des plantes
cultivées, sélectionnant, croisant c>t semant
sans cesse.
Infatigable chrnlnur de nouveautés,
riioi-ticultnre doit beaucoui) à Léonai-d
Lille, surtout dans les fleurs et les légumes
où la majorité de ses gains ont fait leur
chemin et re.steront longtemps encore sur
tous les catalogues et dans une foule de jar-
dins. Les roses lui doivent aus.si plusieurs
obtentions, entre autres le premier hybride
mis ((ni, liieii que très vivace et rustique
.sous notre climat, peut, si on le désire,
comme une vulgaire plante annuelle, ger-
mer, fleurir et être reseniée dans la même
années.
Si, au point de vue horticole, Léona'J
l.ilie fut une élite, il laisse également un
passé moral et social honorable. En 1872, il
fut au nombre des plus ardents fondateurs
de r.\ssociation horticole Lyonnaise, ainsi
qui' siui iji-emier trésorier, jusqu'en 1877. 11
a, en outre, eu le mérite, au coui-s do sa
longue carrière, de former de nombreux
élèves qui, pour la plupart, occupent t'U-
jourd'hui, une situation enviable dans l'hor-
tieulture.
Nous adressons à ses lils, MM. Louis e»
.Jean Lille, et à toute .sa famille, nos plu?
respectueuses condoléances.
136
JOURNALDES ROSES
Les importations de flevirs
fraîches italiennes et notamment
de Roses, en Bavière- — Le luiUetin
dr la Chambre de Coniincrcc française, de
Milan, reproduit une étude de la Légation
d'Italie à Munich sur riiuportation des
fleurs italiennes en Bavière. Nous en ex-
trayons les renseignements suivants qui
sont susceptibles d'intéresser nos produc-
teurs :
Il Depuis longtemps déjà, l'Italie exporte
des fleurs fraîchement coupées en Allema-
gne et plus spécialement en Bavière ; mais,
depuis quelque temps, cette exportation a
pris un développement fort important. Rien
qu'à Munich, depuis une quinzaine d'an-
nées, au moins cent magasins se sont ou-
verts pour la vente des plus belles fleurs
italiennes en toutes saisons. Sans comp-
ter les niarchands et marchandes autorisés
sur la voie publique et qui sont tous, ou
quasi, Italiens.
« Les fleurs .sont très recherchées dans
ces contrées, non seulement par la classe
privilégiée, mais encore par la classe ou-
vrière qui achète spécialement aux mar-
chands ambulants.
" La production allemande ne ]iput faire
la concurrence à cause du climat ; hi cul-
ture de serre est un système trop coûteux
qui ne i)eut lutter avec la culture spontanée
des rivages méditerranéens où toute es-
pèce de fleurs est cultivée en plein air.
« L'importation des Heurs fraîches en .Vl-
lemagne jouit d'un traitenien,t spécial,
grâce à un traité qui accorde la lilu'e en-
trée à toutes les fleurs f raidies eu brandie.
Il Presque tous l(<s envois de fleurs fraî-
ches venant d'Italie simt dirigés sur Mu-
nich^ d'oii (VU les (listriliup au.\ principales
villes de rAllemagne.
" Sur les marchés de iM\iiiicli, il se vrnd
journellement, en moyenne, 2.500 kil. de
fleurs italiennes. Ces fleurs sont distribuées
entre marchands en gros, magasins de dé-
tail et marchands ambulants, ])ar des com-
missionnaires cyclistes qui indiquent en-
suite par téléplione quelles, sont les fleurs
le^ plus demandées sur le marché. Les ex-
péditions de fleurs françaises anivent le
matin à 8 heures, celles d'Italie l'après-
midi. Les fleurs voyagent dans des paniers
d'osier ou de cannes de diverses formes, se-
lon leur délicatesse ; leur poids varie de 3 à
5 kil. Elles sont vendues par les négociants
en gros colis de trois paniers, et sur place,
la vente varie de 120 à 150 colis.
" Pendant l'hiver, on prend des précau-
tions pour les prémunir de la gelée et on
les vend enveloppées dans du papier léger
tiès résistant, même aux marchands am-
bulants. Le plus fort de la vente est Noël
et le Jour de l'An : les magasins font des
recettes plus considérables en hiver, à cause
des hais et fêtes ; mais les marchands am-
bulants font plus d'affaires au printemps
quand les promeneurs sont plus nombreux.
Il Les Heurs chères, comme les orchidées,
sont le monopole des magasins de luxe qui,
en novembre et décembre, vendent aussi des
chrysanthèmes italiens très appréciés et,
ensuite, les œillets de toutes couleurs, mais
spécialement rouges et doubles. Les plus
fortes ventes .sont ceiiendant représentées
par les Roses. Les nueilleures qualités sont
vendues dans les grands magasins au i)rix
de 40 à 60 jifennigs (60 à 80 centimes). Les
qualités i)lus ordinaires sont aussi vendues
dtins les rues et, pendant la bonne saison,
les i)rix descendent jusqu'à 10 jifennigs et
luème moins l'une, suivant la demande et
1.1 quantité disponible.
« Actuellement, le marché des fleurs, en
Bavière, prend une importance digne d'at-
tention.
" D'autre part, il ne faut pas perdre de
\ue que l'exportation ne comprend pas seu-
lement les fleurs, mais aussi, et en grande
quantité, les feuillages et verdures iiour or-
uer les sales de fêtes, de réception et les
milieux élégants. On emiiloio heaucimp de
feuilles de piilniier, de Inurier, de lierre, de
Imux. Le gui se vend aussi facilement vers
la fin de l'année. Et, il est probable que les
branches de genévrier, de Iniis, de genêt,
etc., trouveraient des acheteurs jiour reni-
jilacer les phiiutcs artilicielles que les Bava-
rois ont l'habitude d'employer pour remplir
les vases dans les aiipartements. »
COCHET-COCHET.
JOURNAL DES li 0 S E S
137
(m
OSIERS gOUVEAUX MIS AU COMMERCE EN 1913
(1)
(Suite)
Notre confrère M. G. A. Van Rosseni, ru-
siériste à N^arden (Hollande) n"vEt en vente
en novembre 1913, la nouveauté dont il nous
envoie la description suivante ;
.V.A.47ÎDE.Y (Hijbiide de thé). Issue de
Fi au Kiirl Druschki x Lijon-Iiosc. — Fleur
grande, liien pleine, de forme régulière et
Iiarfaite rappelant celle de la variété Lyon-
Hosc dont cette nouveauté est issue.
Coloris crème, avec le centre saumoné.
ynardcn est très florifère et remonte toute
la belle saison.
L'arbuste jjrésente le mode de végétation
de la variété « Lyon-Rose », avec les ra-
meaux cependant plus dressés et les fleurs
plus droites sur le pédoncule.
Le feuillage se rapproche beaucoup de ce-
lui du second ascendant, Finii Knr\ Drus-
chki.
*
* *
Nos collègues, M.M. Turbat et C", rosié-
ristes à Orléans (Loiret), livreront au com-
merce, à l'automne 1913, les trois nouvelles
variétés de rosiers suivantes :
M.\n.\.\ll-: .JiLES GOUCH.WLT (Polijan-
Ihn nain rrmoiitniit). — Suiierbe variété à
bois et feuillage vert clair; fleurit en grands
jianicuies érigés de 25 à 50 fleurs de beUe
tfnue et de très longue durée. Bouton rouge
vermillon vif nuancé vermillon m'ange, pas-
sant au rose vif, puis au rose clair, à l'épa-
nouissement. .\ été très remarquée à l'expo-
sition internationale de Londres, en mai
1012 ; sera très anpréciée conmie ])lante à
n*assifs, pour le pot et pour le forçage.
,i/\ /.'//•; /.'/.'/Nsn.v.v /•;■/• iPiiiijiiiiihti iin'iti
miioHt'tiit,. — Plante naine, à feuillage vert,
teridre, disparaissant complètement sous .son
abandante floraison. Grands corymbes py-
ramidaux, formés de 75 à 100 fleurs
moyennes, de couleur rose chair tendre,
avec extrémités des pétales carmin clair.
Cette variété, d'une floribondité excessive,
(I) Voir Journal dex Hoses 1913, pages 26,11, 38, 76,
88, ion cl 119.
sera très- utile comme plante ù curlieilles t>t
à bordures.
MMIIi:-li: A.WI-: iMultifloir sannentcu.r
rciiiuiiUinl). — Arbuste très vigoureux, à
beau feuillage vert luisant; bois sans épines;
énormes corymbes de W à (iO tleur'.s, grandes
pour le genre, de longue durée et de coloris
blanc pur, parfois nuancé de saumon très
clair au début de la floraison. Remonte
franchement, tout en produisant un gros
effet décoratif par la masse blanche des
roses, au moment de la première floraison.
La maison horticole .1. Felberg-Leclerc, de
Trêves (Allemagne), met uu commerce à
lautonme 1913, les quatre nouveautés sui-
vantes. La première a été obtenue par M.
Felberg-Leclerc ; les trois autres ont été
créées par M. O. Jakobs.
HOFG.A.nTXEIl KALD (Hybridr ilc Driuja-
Ic). Sdiii-cnir de Miiir Ku<j. Vcrdicr x Griiss
ail Trjilitz. — Arbuste vigoureux, touffu,
droit, de 45 à 50 centimètres de haut; feuil-
lage couleur cuir. Grandes fleurs bien plei-
nes, odoriférantes, de belle forme. La cou.
leur est carmin brillant, le centre jaune; les
pétales extérieurs sont carmin somlire, par-
semé de rouge brillant. Hofgartncr Kalb
fleurit jusqu'au commencement des froids,
sans intei-untion et donne de 20 à 25 fleurs
sur chaque tige. Cette nouveauté, par sa
hauteur toujours égale et ses fleurs d'une
coloration remarquable, convient très bien
]iour les [K'trterres; c'est une ro.se de premier
ni (lie p<jur corbeille et une véritable parure
[iMUi- tout jardin.
IIFUZOG J()IIAN.\ AI.nUFCHr IHi/hridr
dr thé). (Obtcnteur, 0. .Iakubs). — Arbuste
vigoureux, nombi-eu.ses ramlflcations, feuil-
lage vei't sombre, grande fleur, bien pleine,
odoriférante, de belle forme, droite sur pé-
doncule très fort. Couleur oronge cuivre
sur fond jaune. Pétales extérieiirs teintés
rose saïuiion. Coloration lemarquable. Con-
vient tris bien pour gniupc. Hnse de luxe.
138
JOURNAL DES ROSES
nOSA EVERS (Hybride de thé). (Obten-
teur O. Jakobs). — Kaisi'rin Avgusta Victo-
lia X Souvenir de la Malinaison. Cette nou-
veauté a hérité de toutes les excellentes qua-
lités de KaisiTin Augusta Victnria et a un
grand avenir comme fleur à coupei:. Grande
fleur bien remplie, et à parfum remarqua-
lile. Pétales extérieurs crème, centre rose
chair tendre. Convient pour la fleur coupée
et les serres; c'est en somme une Kaiserin
Aiiijuxla Victoria avec la coloration du Sou-
iviiir de la Malmaison.
M.XGDA ZWEHG (Hybrid:- de thé). (Obten-
teur O. Jakobs). — Arbuste vigoureux, drnit_
feuillage cuir, très résistant à la maladie.
Grande fleur droite, bien pleine; pédon-
cules très forts. Centre jaune sombre avec
jiétales extérieurs jaune chiir. Excellente
IKiur corbeille et fleur à ci^uper.
(.1 suivie). l'APILLON.
)ANS LES
OSIERS
En septembre. — Nous rappelons que
l'écus.'minnage des églantiers nains doit être
terminé dans les tout premiers jours de sep-
tembre et celui des boutures de grifteraie,
polyantha, etc., si possible avant le -15 du
même mois.
Visiter les rosiers récemment écussonnes
— surtout dans les jardins d'amateurs, car
il est moins facile de le faire dans les pé])i-
nières — et greffer à nouveau les sujets sur
lesquels l'écussonnage n'aurait pas réussi.
Si la sève manque, employer, pour ce re-
greffage, la méthode Forker.
Préparer une belle floraison automnale
des variétés bien remontantes, en les arro-
sant abondamment avec de l'eau contenant
un i)eu d'engrais liquide, et en coupant les
roses fanées et les graines qu'on ne veut
pas conserver pour les semer.
Récolter les graines mûres provenant de
fécondation artificielle et celles d'églantiers,
dont on désire faire des semis, comme no'Us
l'indiqvions en septembi-e 1912. (Voir ce
même n° pour les divers travaux qui y sont
énumérés).
Il est possible, vers la fin de septembre, de
transplanter des rosiers à i-acines nues, lors-
qu'il y a nécessité absolue de le faire; mais,
mieux vaut attendre octobre et même auprès
le 15 octoljre, pour pratiquer cette opérati.iu.
Lorsque hi transplantation de rosiers
s'impo-se en septembre, il y a lieu de jiren-
dre de grandes précautions, pour qu'ils
n'en meurent pas.
Généralement, ees végétaux portent en-
core toutes leurs feuilles, ou la plus grande
jiartie de leurs feuilles; la première chose à
faire est de les enlever toutes, en les cou-
pant avec des ciseaux et en sectionnant l'ex-
trémité des rameaux.
Les l'osiers à transplanter dnivent être dé-
pouillés de leurs feuilles — et de leurs fleurs
s'ils en portent encore — avant d'être arra-
chés; d'abord ce travail est plus facile à exé-
cuter lorsqu'ils sont encore deijout. De l'his^
jiai- les temps secs, les rosiers souffrent
niciins ([ue si on les arrachait d'abord, i)Our
les effeuiller ensuite.
Privés de leur feuillage, les rosiers sont
extraits du sol en prenant les précautions
voulues pour lein- conserver la majeure par-
tie de leurs racines. Si le terrain est trop
dur, il peut être avantageux de le mouiller
ahondamment, '2 ou 3 jours avant l'arra-
cha.ge.
.\u fur et à mseure qu'ils sont extraits du
sol les rosiers sont placés dans l'eau. Le
mieux serait de les y plonger entièrement;
à défaut de pièce d'eau, ou de bassins assez
grands iMUir les contenir en entier, on y
laisse au moins séjourner les racines.
On les itrend là pour les mettre en jauges,
dans un terrain humide, bien divisé, exposé
au nord et cuiiipii-tcniiiit i) t'alni f/cv rayotis
siihrircs. Une fuis en jauges, on les mouille
;ihnnd;nnment, puis on les couvre avec de
vieux |i;illassiinis, ou de la grande paille
qu'on nuiintieut humide par des arro.sa,ges
d'autant plus tié([uents qu'il fait plus sec.
.\utant que possible, surtout s'il s'agit de
rosiers à haute tige, ils ne seront remis en
place qu'en novembre. Si les circonstances
JOURNAL DES ROSES
139
exigeaient qu'ils fussent replantés inunédia-
tenient, il faudrait les tailler fuitenient, les
aiTuser fréquemment et, au besoin, les pro-
téger des rayons solaires si l'atmosphère
était sèche et le temps aride.
I.e sol qui les iiorte étant devenu très hu-
mide, grâce aux arrosages fréquents et
ali^ndants, ou à l'eau du ci«l, ces rosiers ne
(liMiianderont plus aucun soin spécial, à iiar-
tir de la fin d'octobre. Inutile d'ajouter
qu'il faut, comme toujours, profiter de la
transplantation, pour débarrasser les ro-
siers qui y sont soumis, des drageons qui
se trouvent toujours parmi les racines.
COCHIiT-COCHKT.
PROPOS DE LA
OSE BLEUE
I Quelle est la patrie de la Rose "? L^es my-
^ tologues ne sont pas embarrassés pour ré-
f pondre, mais le botaniste plus réservé n'ose
se prononcer.
On s'accorde à dire que primitivement
elle naquit lilanclie et simple, et que c'est
par la culture qu'on obtint ces variétés de
formes et de nuances différentes qui font
notre joie.
Hélas ! la nature n'a pas encore divul
gué son secret, elle persiste à nous cache'
ses pensées intimes.
Reconnaissons, toutefois, qu'il y a dans le
rosier des ressources inépuisables et quf
pour peu qu'on le connaisse, on obtient de
lui des prodiges.
Qui ilonc a réii-si i-is (leurs ?i vapiir'i'usps
Si nchcs d'ii;o:irii.il il ilf cli.jMc lihnidienr ?
L'hybridation (|ui réalise tous les jourr
f d'attrayantes unions d'où sortent des for
mes nouvelles, des coloris nouveaux.
Le docile et obéissant arbuste se prête à
toutes les métamorphoses. Les progrès ac-
complis tiennent du miracle.
Sans cesse aussi des pays lointains sur-
gissent de précieuses recrues. Des journaux
troj) complaisants M'annonçaient-ils pas der-
nièrement que le rosier, mettant le comble
à sa gloire, venait se produire des roses
bleues.
.T'avais presque imblié ce sensationnel évé-
nement quand je reçus dernièrement 'a
lettre qui suit :
Il Notre ami X., avec qui j'ai [la.ssé la .soi-
rée d'hier m'a ai)i)ris une nouvelle qui a
fait vibrer les fibres du vieux passionné des
riLi-es que je suis. La rose bleue serait trou-
vée. Elle aurait été mise au commerce par
un horticulteur parisien qui, pour son heu-
reuse trouvaille, aurait reçu un prix de
nOO.lilK) fi'ancs de la Société d'Horticulture
de France — excusez du peu — on m'a
mèm.e ajouté qu'il avait mis 300.000 francs
à la disposition de noti'e ami M., arcliitecte,
pour lui construire une villa aux portes de
Paris, où il se propose de ne cultiver que
d( s l'oses h' eues.
Il Vous seriez, m'a-t-on dit, >en possession
d'un pied du merveilleux rosier, .\u nom
ili' notre vieille amitié faites-moi donc le
Ijjai.sir de m'en donner un écusson, un tout
petit écusson,, Je vous assure que vous ferez
un heureux. »
Le moyen de donner sati.sfai-tinn à sem-
blable demande !
Toutes les couleurs et leurs nuances exis-
tent dans le genre rosier, même le violet
et ses dégradations qui sont les complé-
mentales du rouge et du bleu; mais la na-
ture lui a obstinément refusé l'une des trois
cnuleurs primitives, le bleu.
Dans son essai sur la classification des
(■iMileurs, l'éminent botaniste de (^iindoUe
distingue celles dont le ble\i est le type qui
peuvent passer au rouge et au blanc, mais
jamais au jaune, et celles dont le jaune est
ie type qui |içuvent pas.ser au louge et au
blanc, mais jamais au bleu. Les premièr(>s
forment la série cyanique; les secondes,
dont le geni'e rosier ferait partie, la série
xanthique.
l' ne rose bleue nalurilln est donc l'inlrnu-
vable merle blanc.
Le .seul moyen d'obtenir une rose bleue,
c'est de teindre artificielLemerit une rose
blanche en bleu.
MO
JOURNAL DES EOSES
Il y a deux manières de procéder.
La première — c'est la plus ingrate — con-
siste à arroser le rosier avec des substances
bleues assimilables.
La seconde à plonger le pédoncule d'une
rose coupée dans ces mêmes substances.
La question n'.est pas neuve. Guillemeau
dans son histoire naturelle nous indique le
niiiyen de teindre les roses (1).
(( Pour avoir des roses noires-, on i>rend
les petits fruits qui croissent sur les aulnes,
lorsqu'ils sont bien secs, on les réduit en
poudre impalpable; ensuite on la mêle avec
au fumier de mouton, un© petite pointe de
vinaigre et un peu de sel; il faut qu'il y ait
dans la composition un tiers de la couleur.
Cette matière, épaisse comme de la pâte,
doit être déposée sur la racine du rosier;
après on arrose l'arbuste avec une eau tein-
te de la même couleur.
" Pour avoir des roses bleues, au lieu de
fiuits d'aulne il faut en)i)loyer des bleuets
(lu barliiaux, et du reste comme pour "e
précédent. i>
Il nous indiquera même comment il ao is
(1;. Ilisl. naturelle de la rose. Paris an ix, page 138.
faudra procéder, si nous voulons donner de
l'odeur à une rose :
(I On peut donner à certaines roses qui
n'ont point d'odeur, ou qui n'en ont qu'une
désagréable, un parfum délicieux, en mê-
lant à l'eau de leur airosement soit du
musc, de la civette ou de l'ambre en pou-
dre. On peut encore détremper du fumier
sec avec des ingrédients et un peu de vi-
naigre ou de toutes autres substances odo-
rantes dont on désire communiquer l'odeur.
<( On peut encore, pour le même objet,
laisser tremper quelque temps les plants de
rosier, avant de les transplanter, dans une
eau saturée de musc.
« Mais le moyen qui nous semble le plus
sûr pour donner à une rose la couleur '.u
l'odeur que l'on désire', c'.est de la c;\iper
l)ar un temps sec, avant quelle ne soit épa-
nouie et de la laisser se développer cans
un liquide chargé de la substance odorante
ou colorante que l'on veut offrir »
Dis-moi, si entre autres chosis,
Dans Vautre monde il ij a des roses
Bleues...
.\BEL BEL'MONT.
^ILLOWMEBE (Pernetiana)
Notre planche coloriée représente une des
quatre nouveautés, mises au commerce, le
1" mars dernier, par M. Pernet-Ducher.
Cette superbe plante a été très remar-
quée à l'exposition de Londres de 1912, de
même qu'à la dernière exposition de Paris,
(jù une gerbe présentée par l'obtenteur^ eu
même temps que Madame Edouard Hcrriol,
a forcé l'admiration des visiteurs.
L'arbuste, très vigoureux, d'une rusticité
absolue, est à rameaux érigés; le feuillage
est vert clair ; les aiguillons, nombreux,
sont larges et peu saillants.
Le bouton, de forme allongée, jiorté par
un long et fort pédoncule, est rouge corail
carminé. La fleur est très grande, pleine, en
fi.irme de coupe, d'un très riche coloris rouge
crevette nuancé de jaune au centre, avec
l'extrémité des pétales rose carminé. Très
remontant;, on peut dire que la floraison de
Willowniére est continuelle.
Comme coloris, cette nouveauté n'est pas
sans analogie avec Lyon-Rose ; mais elle
possède sur cette dernière, l'avantage de pro-
duire des fleurs plus gracieuses encore,
comme forme, et plus délicates cnnune légè-
reté.
W'illowinère est issue d'une variété iné-
dite X Liiirn-Rose.
C'est une des plus Jolies roses de la race
des Inih-itlrs dr Lufea.
M.\RIE, Di; Clos-Jollet.
WILLOWMÉRE 'Pernetianai
PERNET-DUCHER. 1913
Oii-omohth Jt miCmrHnixelIcX-
JOURNAL DES KOSES
141
0NE
OSE
Pour dérider ton front morose
Ton joli front que j'aime tant,
Je t'adresse une belle rose
Cueillie en un jardin charmant.
« Une rose, c'est peu de chose »
Me diras-tu d'un ton câlin;
Pourtant cette gentille rose
Vaut plus qu'un sachet de satin.
Je l'ai cueillie à peine éclose
Afin que son parfum soit pur;
Vois, timide encor elle n'ose
Regarder tes beaux yeux d'azur.
Qu'à ton corsage elle se pose
Pour te griser de sa saveur.
C'est si bon voir la vie en rose
De goûter un peu de bonheur I
Edouard HANNECART.
Fuurmies,
-ULTURE SOUS CLOCHE DU
lOSIER A BASSES TIGES
On S'ait que l'épaiiouisenieiit de la rose,
sa beauté et la durée de sa floraison, varient
singulièrement .suivant les variétés culti-
vées et les conditio'ns extérieures.
Il y a des roses très nleines et serrées en
bouton qui donnent rarement une floraison
satisfaisante, sans le moindre accroc. Tan-
tôt une pluie même légère, les fait pourrir ;
tantôt quelques heures d'exposition à un so-
leil trop ardent les srillent et les font rapi-
dement disparaître. Telles sont Souvenir de
la Malmaison, P,^iiii'-Marie-Hi'iirietle, Maré-
chal Niel, etc., parmi les variétés anciennes;
Dran Hoir, ICtoUr de France, Hayon d'Or,
Florence Penibertwij parmi les récentes.
On [leut éviter ces accidents en employant
hi l'uHuro scius cloche (p. 142), telle que la
Ijratiquo chaque année, avec le plus grand
succès, un amateur disti"gué, M. Kdouard
Auhrée, juge honoraire au Irihunal civil do
Rennes. Non seulement il olitiont un épa-
nouissement parfait et jjroiçressif des roses
les i]lus délicates, mais encore il en prolonge
beaucoup la durée. C'est ainsi qu'il a pu
conserver dix à douze jours fleuries des ro-
ses qui, à l'air libre, étaient fanées le deuxiè-
me ou le troisième jour, quelquefois nu^me
au bout d'un jour sous 1 action de la pluie
ou du soleil, ou de ces deux agents combi-
nés avec le vent.
Parmi les floraisons les plus réussies par
M. Aubrée, et que j'ai eu Ijjeii des fois l'oc-
142
JOURNAL DES ROSES
casion d'admirer dans son jardin, je citerai
celles des variétés : Lrjon-Rose, Florence
Peinbrrtun, Prince de JUihjitrii', Joseph
centimètres de la partie supérieure ; la pro-
fondeur de celles-ci est de 14 millimètres
envimn.La partie inférieure des supports est
/////, MéUinie SaKiirr/, Phdrisder, MdIIij
:iliarnian Cniwford, Hugo RoUer, Edinée,
Metz, Sarah BernJinrdf, Doeteur TrnëiuUin,
etc., etc.
La culture sous cluclie s'applique exclusi-
vemeiit aux rosiers cultivés en basses tiges.
Voici comment on doit opérer pour obtenir
de bons résultats :
On prend trois suppiu-ts crémaillères on
bois de chêne ou de châtaignier, ayant la
même hauteur tous les trois. Cotte hauteur
varie avec la vigueur et la longueur des ti-
ges florifères de la variété cuitivée ; elle est
en moyenne de 0 m. 70 à 1 m. 20. Leur lar-
gueur est de 27 millimètres, l'épaisseur de
12 millimètres. .Au sommet, on pratique
trois entaillos en biseau, établies à 7,15 et 23
taillée en ]niiule ou eu dmible biseau, afin
de p<Hivoir les enfoncer plus facilement dans
lo sol.
Les siippiirts i't;iiit |ilacés dans le sol sur
le rosier et convenablement écartés en trian-
gle, on y place \me cloche de verre de 0 m.
4.5 de diamètre environ, surélevée de 25 cen-
timètres au-dessus du sol et que l'on peut
progressivement soulever à l'aide des trois
entailles successives. De cette fai;on, la
cloche protège les fleurs tout en laissant
l'air circuler largement autour du rosier. La
cloche doit se placer au moment où le pre-
mier bouton à fleurs est assez avancé, c'est-
à-dire quelques jours avant son épanoui.sse-
nient.
Pour eiii|iècliei- (|no lo bouton do la cloche
JOURNAL 1>ES KOSES
143
ne fasse lentille et brûle les feuilles ou les
fleurs, on l>nveloppe d"un linge maintenu
par une ficelle ou un raphia. En outre, pour
éviter les effets d'une lumière trop vive, on
étale sur la cloche^ dans la direction du
midi, une mousseline blanche, que l'un
maintient en place à l'aide d'un fli de fer
galvanisé, formant circonférence.
Pour- éviter que les vents violents ne ren-
versent tout cet échafaudage, on relie les
trois supports à l'aide d'une corde ou d'un
raphia. L'union fait la force et les vents les
plus forts n'ont, jusqu'ici, pu jeter par terre
de (els appareils chez leur inventeur.
I.a mousseline blanche tamise et réduit la
lumière. On l'enlève quand il n'y a pas de
soleil, ainsi que la cloche si le temps est
s<ind>re mais non humide. On renlet le tout
en place dès que le soleil apparaît ou quand
il y a menace de pluie.
La niiiusseline forme un écran tpii s'in-
terpose entre le soleil et la rose. Cet écran
piiultiit sur la fleur les effets habituels de
la réduction de l'intensité lumineuse : les
Coloris sont légèrement, modifiés ou atténués
suivant les roses, mais la forme en est sou-
vent plus parfaite. Ce n'est pas une mince
satisfaction pour l'amateur que de voir
chaque jour, pendant plus d'une semaine,
la même rose se modifier progressivement
comme forme et comme teintes. C'est,
d'autre part, un moyen précieux pour tous
ceux qui prennent part aux expositions,
d'arriver à coup sûr à olitenir, '(" iiiniiiciil
/•iiiilu, des exemplaires de toute beauté, sans
ètie, connue dans la culture à l'air libre,
à la merci des caprices des agents atinos-
phéi-iipies.
LrciEN DANIEL,
Profi'sx-'u-r dr Botanique niipUiiucr^
à rUiiiriTsitr ilr Rmiicx.
SoiNEAU FRANC EN SuNISIE
ciK-.
La note que nous avons publiée dans no-
tre numéro du l'"'' juillet dernier sur la drs-
Inictii»! obligaloirr du uwiwau Iruiir m
Tuiii^ii', note dans laquelle nous nous éton-
nions d'une telle rigueur à l'égard de cet
utile auxiliaire des rosiéristes fran(,ais,
nous vaut de la part de notre excellent col-
labiii-ateur et correspondant en Tunisie, M.
O. lioniain, la lettre suivante rfui éclaire
cette question d'un j'Uir tmit nouveau pniif
nous :
« Cher Monsieur Cochet,
" Dans votre Journal drs Rosrs vi»us avez
pitié du moineau franc.
<i En France, j'ignore s€s ravage.s; mais,
ici, c'est le pillard le plus redoutable q"i
existe ! !
.< S'il ne mel pas le oays à feu et à sang,
comme jadis les hordes de barbares qui nnt
passé sur le vieux sol africain, il est resté
le roi des ravageurs.
H Terrible par le nondjre — vous allez
(•mire que j'écris avec la plume de Tarta-
riii, il n'en est rien — par quel<iues exem-
ples vous allez pcaivoir juger à quel point
il iiullule.
K En 1901, au dnmaine d'L'tique, un chas-
seur en abat 51 en deux coups de fusil; 1.780
avec 50 cart(niches,. sans compter les bles.sés
(pii nous ont échappé ! !
" Sur la ligne ferrée de Medj.e.rda, dans
les eucalyptus, nous avons vu trois chas-
seurs, en une heure, en luer /*'■('••''■ dr dciu'
niillc.
(( En ce miiment, a Carthage, dans les jar-
dins de son Altes.se le prince Tahar Hey, il
n'est pas d'eucalyptus qui ne purte juscpi'à
vingt nids de ces pillards.
a Les or!?-"'- le millet, les blés, les raisins,
les fruits, sont pour eux, si l'on n'a pas
snin d'atténuer leurs ravages en les détrui-
sant, cho.se souvent diffl'-ile vu leur nombre
qu'il faut évaluer par centaines de mille.
« Les vieilles cheminées, les gueules des
anciens canons des remparts, les puits, les
vieux nmrs, les arbres, tout leur est bon
licuir l'établi.ssement de leurs nids.
Il Les indigènes les chassent en faisant un
tapage infernal au ninyen de vieux bi«lons
144
JOUENAL DES EOSES
à pétrole et de casseroles, sur lesquels ils
frappent à coups redoublés.
" Quant à la hardiesse des moineaux
francs, elles est ici proverbiale; les chiffons,
les mannequins ne leur causent aucune
crainte ! Dernièrement un vaisseau de guer-
re étant en réparation à l'arsenal de Bizerte,
ils commençaient déjà à liàtir leurs nids
dans la mature, dans les tourelles; quelques
jours de plus, ils s'emparaient des pièces
de 240 ! !
K On conçoit les raisons qui ont motivé
le décret beylical dont on leur a fait l'hon-
neur, sous notre beau ciel, décret que vous
avez reproduit et qui prescrit la destruction
des nichées du moineau franc, édictant des
pénalités contre ceux qui la négligent.
11 Si le charmeur du Jardin des Tuileries
venait sur nos rives, il nous traiterait d'An-
nibal, de Gencerie, de Scipion, tout le réper-
toire africain; n'empêche qu'ils lui mange-
raient les oreilles, avec ses petits pains ! !
C. ROMAIN,
Cllt'v.llier du Mcrite agricole,
Correspond.iiit du Jounuil ih-i Rcsrs, en Tunisie.
,A ^OSE DE ^AI POUR LA ^ARFUMERIE
(S II il e)
(1)
FR.^IS de l" ÉT.\BLISSEMENT 1)'UNE PUNTATION. j
— Culture entièrement .\ i..\ main. — Base :
UN HECT.\RE.
Défoncement à la pioche, 0 m. 70 de pro-
fondeur, binage; terrain nu prêt à être
planté,
10.000 mètres carrés (dix mille), à 0 c. 20
le mètre 2.000 »
Plantation suivant les données
ci - après 0 m. 60 d'un sujet à
l'autre avec 1 m. 25 d'écartement
d'une rangée à l'autre^ ^oit envi-
ron 13.000 plants à l'hectare,
d'une valeur moyenne de 100 fr.
le mille de plants de 1" choix,
soit
Frais de iilantation
Soins de 1" année
Aciiat des plants manquants,
soit 10 à 15 % de la plantatiim.
2.000 environ à 100 francs le 1000
Frais de repiquage
Binage avant récolte
Binage après récolte
I Soins divers pendant l'été.
Taille
Liage des tiges
1.300
1(10
■iOO
200
20
Total 4.020
Frais cjlturaux. — Culture a la main.
Amortissement du capital en 10
ans, avec impositions et intérêts
compris 500 n
Piochage pour la fumure 234 »
(1 Voir Joiirnnl des Roses, 1913. pi^e 110.
135 »
153 »
100 ..
135 .1
70 »
Frais de cueillette, 4.000 kil. à
l'hectare, à 0 fr. 10 le kil 400 »
Transport de la proiiriété à l'usi-
ne de parfumerie, à 0 fr. 05 le
kil ,200 ).
Fumure intériuere, engrais com-
plet 500 >.
Total
Rendement.
Comme presque toutes les fleurs de par-
fumerie, la production de la rose est assez
difficile à évaluer; elle varie suivant les ter.
rains, suivant les années, suivant la sélec-
tion des plants, etc.
En général, on estime une récolte
bonne, lorsque la production atteint 300 gr.
par pied, soit 3.900 kil. à l'hectare. Ce chif-
fre iieut être dépassé, puisque certaines
iiiantations en plein rapport* et bien sélec-
t'unnées ont donné, dans de bonnes an-
nées, 500 gr. par pied ; mais, malheureuse-
ment, on leste bien souvent a.u dessous de
300 gr., à cause des gelées, etc.
Nous basant sur le chiffre de 3 900 kil. à
1 hectare, les frais d'entretien, amortisse-
JOURNAL DES ROSES
145
ment du capital, etc., leviendruient à 0 fr. 65
par kUogramme.
Les chiffres que nous dDunons ci-dessus
sont ceux de la culture entièrement à la
pioche, comme elle se pratique dans la ré-
gion de Grasse.
\()<is •îstimuns que dans certains endroits
on plaine où ie lerram est léger, on pour-
rait réaliser un certain bénéfice, en «jiïec-
tuant le défoucenient à la charrue.
HONORL MI'.: H EL,
Proiirictairi' - Aijriciillfur,
à Plascassier-dra-sse.
^OTES SUR LES
Le Ponceau » et
^OSIERS
Papa Héraeray
Présentées aux expositions de Londres et
de Paris, de mai dernier, ces deux nouveau-
tés vendues en 1912 par M. Heineray Au-
bert, d"Orleans, ont attiré l'attention des
amateurs de roses.
Le Ponceau est un polyantha nain remon-
tant, issu de Gruss an Tcplitz x MikIudic
\orbert Levavasseur,
L'arbuste est vigoureux, mais pousse plu-
tôt en touffe ; le feuillage, vert foncé est
d'une ru.sticité à toute épreuve. La floraison
très abondante a lieu en énormes corymhes
d'un coloris rouge grenat foncé, d'un très
brillant efïet.
De Gruss nii Triititz dont il est issu, Ij'
Ponceau a conservé le brillant de la fleur et
c'e.st certainement le polyantha le plus rouge
l)ourpre foncé qui existe ; son coloris ne s'at-
ténue pas au soleil, ni sous verre.
De Madame Sorbert Levavasxewr, il a
gardé le port, sans cependant émettre,
comme elle, de grands rameaux isolés.
A cause do sa végétation à la fois vigou-
reuse et uniforme, la variété Le Punrrnu
sera recherchée comme bordure, forme sous
laquelle elle produit beaucoup d'effet, de
même que pour la culture en pots.
Papa Hcmeratj e.çt issue de Hktwalha x
Uriujale Commun.
C'est un hybride de Bengale à fleurs
simjiles, d'un coloris rouge vermillon très
vif sur les bords, avec le centre de la fleur
presque blanc.
On peut dire que c'est, à la fois, un ben-
gale et un Hiawatha nain; cette nouveauté
a, en effet, conservé le mode de floraison de
Hiawatha, mais elle est remontante et tou-
jours fleurie jusqu'aux gelées automnales.
Pu /Kl Ilinirraij, très vigoureux, sera em-
ployé pour massifs, où, à cause de son
genre de lleurs encore inédit, il pinduiiii
un grand effet.
Cette nouveauté se force avec une extra-
ordinaire facilité et 15 jours sous verre lui
ont suffi pour être présentée à l'exposition
de Londres.
Un AM.^TFl'n.
(^
*IGES
£a .gERCEUSE ASCENDANTE DES ^^
(Monophadnus elongatulus) (Klug)
DE
lOSIER
Deux espèces de tenthrédides^ Ardis bi-
putidala Klug et Monophadnus rlonj/atuliis
(Klug) Konow, ont des larves qui vivent à
l'intérieur des rameaux de rosiers. Mais,
tandis que celles de la première espèce per-
cent les tiges de haut en bas, en descendant
celles do la seconde creu.scnt leurs galeries
en montant. Nous avons reçu récemment
de M. IJelle, directeur des Services agricoles
des .Mpes-Maritimes, des échantillons de dé-
gâts causés par la perceuse ascendante,
c'est-à-dire la larve de Mnmiphadnus elon-
yatulus, qui s'est montrée fort nuisible,
cette aiini'e, dans les roseraies de Vencc.
146
JOUENAL DES EOSES
Sur les rameaux atteints, on remarque ex-
térieurement de petits orifices dont le diamè-
tre correspond aux dimensions d'un trou
d'épingle. En coupant la. tige, ou constate
que c'est l'ouverture d'une galerie dirigée
vers l'extrémité du rameau et dans laquelle,
au début de juillet, nous avons trouvé une
larve blanchâtre à dernier segment noir.
L'insecte adulte est une mouche à cfuatre
ailes, d'un noir assez brillant, à ahdomen
piesque cylindrique, un peu dé|irimé ; il
mesure 7'"™ i de longueur et 1-4 millimètres
d'envergure. La ponte a lieu en mai et
juin. La femelle introduit chaque oeuf dans
une incision creusé© avec sa tarière à la
base du pétiole d'une jeune feuille, entre les
stipules ; à ce point apparaît, au bout de
quelques jours, une sorte de iietite pustule.
Il peut y avoir deux et même ti'ois œufs
pondus dans le pétiole d'une même feuille.
La ponte a lieu en plein jour, de pi;éfé-
rence par un beau soleil. La jeune larve,
dès l'éclosion, quitte le pédoncule de la
feuille, gagne le jeune rameau et s'y in-
tiodult en perçant un trou qui remonte obli-
quement, elle creuse ensuite une galerie
dans la moelle, toujours en remontant, jus-
qu'à environ 12 centimètres. Elle rejette par
l'orifice inféiieur qui reste ouvert, les rési-
dus de sa digestion. Au bout de trois se-
maines, la larve pénètre dans le sol poU|r
hiverner et, d'après Konow, ne se transfor-
me en pupe qu'au printemps suivant. Il
n'y aurait qu'une seule génération par aJi;
mais les observations de Konow sont rela-
tives à l'Allemagne et il se pourrait bien que
dans la région de Grasse les choses fussent
très différentes. Quoi qu'il en soit, même
au nord, le déveloiipement de toutes les
larves est loin d'être concomitant et l'on
peut trouver des ramea.ux habités par cette
espèce depuis la fin du mois de mai jus-
qu'en octobre.
Les liorticulteurs pourront s'habituer ra-
pidement à reconnaître les petites pustules
renfermant les œufs, à la uase des pétioles ;
lorsqu'elles sont encore vertes, c'est que
l'éclosion n'a pas encore lieu et il suffit de
couper la feuille au ras de la tige ; sinon
lin trouvera sur cette dernière, dans le voisi-
nage du iiétiole jiortant une i)ustule brunie,
le jietit orifice de la galerie. On pourra y
introduire un mince fil de fer qui ira per-
cer la larve dans son repaire et le boucher
ensuite avec du mastic à greffer. Cette mé-
tliode de lutte est malheureusement peu pra-
ticable en grande culture, à cause de la dé-
pense de main-d'œuvre qu'elle exige. En
tout cas, lors de la récolte des rameaux fleu-
ris, il faudra veiller à ce que la section de
la tige ne corresponde pas à celle d'une ga-
lerie ; dans ce cas, il y aurait lieu de cou-
per plus bas, dans mie zone pleine, afin
d'éviter que l'humidité et les germes de
moisissures ne puissent détériorer la par-
tie laissée.
A. VUILLET.
(De la Revue de Phijtopotholoyie).
Be L'EMPLOI
RATIONNEL DES jgNGRAIS
Dans la culture des Rosiers O.
(Suite)
CHIMIQUES
ENGRAIS PHOSPHATES
Les principaux engrais phosphatés sont :
Les phosphates itr ilimi.r mil iirvls, ou
yhospha tes min éru ii.r.
Les phosphates d'os.
Les scories de déplwsphoralion.
Les phosphates précipités,
(\) Soir Journal des Hases i'.l\l. |kii;c? Hi) ft IflO,
19l:i, page* 16, ;)2, 66, 83. «8 ci lU.
Le pliospliiilr il'mii iiionidiiiir et le phos-
phate amnwninco-magvvsieii.
Les superphosphates : superphosphate mi-
néral, superphosphate d'os et superphospha-
tes enrichis.
Phosph.mes de chaux naturels ou phospha-
tes MINÉRAUX. — Tous les pjiosphaties de cal-
cium naturels, on phosphates minéraux,
Apatite, craies et sables phosphatés, Cor-
prolilhes, doivent être finement broyés
JOURNAL DES ROSES
147
avant d'être emiiloyés coiiime engrais et ils
agissent d'autant mieux sur les cultures, à
ricliesse égale, qu'ils smit plus finement
moulus.
Tous renferment du phosphalc tricatciqtir
insoluble dans l'eau pure, mais d'autant
[ilus soluble dans l'eau chargée d'acide car-
bonique que cette eau ciuitient moins de
carbonate de chaux.
C'est donc, en partie, au gaz carljnni(iue
se dégageant continuellement des comlius-
tions lentes qui s'effectuent dans le sol, gaz
entraîné par les eau.x, que les phosphates
employés connue engrai.s doivent leur solu-
bilité.
Les acides que contiennent les racines ai-
dent aussi a si>lubiliser les jihosphates, lor.--
que ces acides ne sont pas neutralisés par
la présence du calcaire.
Enfin, les pluispliates subissent, sous l'ac-
tion de la matière humique, une transfor-
mation spéciale qui en facilite cmisidérable-
nient l'assiniilation par les végétaux.
Pour ces motifs, éviter remjiloi das plio.s-
pliates dans les terres très calcaires, et les
réserver, de préférence, aux terrains riches
en matières «irganiques dans lesquels l'action
du carbonate de cliaux qu'ils apportent s'a-
joute à celle de l'acide iilmsiiliorique.
Parmi les phos[iliates les plu.s as.'^imilables^
il faut citer le iilKisphi/tf fussilr dr ijii-ici'ii
i|ui dose de 12 à 1.5 % d'acide pliospliorique
et qui nous a donné de très bons résultats
dans bi ciillure du rosier.
Phosphates u'os. — Ce sont des iioudrcs
d'us drijni.hsés, des poudres d'us drijrltili-
iiés, des cciidirs d'os, et le ii'iir iiiiJinnl.
Les poudres d'os déyruissés suit jiai' le
sulfure de carbone-, soit par la benziiH', cnn-
tiennent quelque 25 % d'acide plMi>phiiri([ii,e
et environ .S, .5 % d'azote.
Quant à celles dites d'os dériélalinés, c'est-
à-dire d'os dont on a extrait l'ossriiir. |innr'
en fabriquer de la gélatine, elbs sont plus
riches encore en acide phosphorique dont
elles contiennent jusqu'à 30 %; mais, la ma-
tière organique (osséine) ayant disi)aru, il
n'y a plus d'azote.
Les cctidrcs d'os cuntiennent environ 75 %
Je phosphate de chaux.
Le 7ioir animal, suivant qu'il provient de
sucrerie ou de raffinerie, varie connue ri-
chesse en acide pliospliurique. Le noir ani-
mal de sucrerie contient approximativement
70 % de phospliate de calcium. Le second
parfois aussi riche, voit souvent .son titre
tomlier à moins de -45 jiour cent de jihos-
phate de chaux.
En plus de cette variabilité dans la ri-
cliesse en acide [ihosphorique du noir ani-
mal, il faut compter avec la fraude. Nous
conseillons donc de tmijours exiger une ga-
rantie de dosage, quand on achète cet en-
grais.
La texture poreuse des phosijhates d'os fa-
cilite beaucoup leur transformation dans le
sol.
. Ils sont très préférables aux phosphates
minéraux, pour la culture des rosiers, sur-
tout dans les terres pauvres en matières or-
ganiques auxquelles il est, du reste, préfé-
rable de réserver les superphosphates.
Gràoei à la iirésence, dans tous les sol.s,
d'oxyde de fer et d'alumine, qui absorbent
et inisolubilisent momentanément l'acide
phosphorique mis en liberté et non immé-
diatement utilisé par les végétaux, cet élé-
ment ne peiil rire iiilrdfné par les ^eaux. Il
reste s(»us forme de iiliosphate de fer et
d'alumine à peu près insoluliles, à, la dispo-
sition des racines qui jiiui.s,sent de la. lu-o-
priété de s'en emparer, sous l'action des
carbonates alcalins en dissolution dans les
eaux.
11 y a diHic grand avantage, sans aucun
inconvénient, à réjiandre les phosphates
avant le défcuiccnienf des terrains à conver-
tir en roseraie, et m profiter de cette opéra-
tinn pour les iiirliniifr iiiliinewetit tiii soi
a\iquel des doses massives peuvent être alors
avantageusement apjioi-tées : jiar exemj)!*,
2^ kil. par are, en une seule ffiis.
(A suivre). COCHET-COCHET.
148
JOUENAL DES KOSES
.HRONIÛUE
lORTICOLE
rENERALE
SOMMAIRE : Météorologie. — Exposilioii d'IiorticnlUire. - Adjiiiiicalion.
ou peu connus ixiiifcL
Arbres et arbustes nouveaux
Météorologie. — Ce que fut juillet
l'.)13.
Le mois de juillet 1913, avec une pression
moyenne absolument normale, a été très
frnid, couvert, pluvieu.x. Au point de vue
de la température, de l'Iuimidité et de la
quantité de pluie, il présente les plus gran-
des analogies avec juillet 1910.
La température moyenne, 16° 3, est infé-
rieure de 2° à la normale. La nébulosité
moyemie, 6,8, est en excès de 1,4 sur la
normale; par suite, la durée totale d'inso-
lation est faible : 163 heures, en déficit de
80 heures sur la normale ; le rapport d'in-
solation qui, en juillet, est normalement de
0,50, est tombé à 0,34. La durée possible de"
l'insolation est dei 485 heures.
On a recueilli 74 "'" 7 de pluie, suit 1,33
de la normale de juillet, et on a compté
17 jours de pluie appréciable, au lieu de
12, nombre moyen.
Exposition d horticvilture a cham-
pigny-sur-Marne, les 27, 28, 29 septembre
1913. — Organisée par la Société d'Horti-
culture de Cliampigny, cette exposition se
tiendra à la mairie, salle des fêtes, grande
cour et dépendances. S'adresser pour expo-
ser et pour tous renseignements, à M. Thé-
venin, vice-i)résident de la Société, 98, Gran-
de-Rue, à Champigny, ou à M. Lamotte, 12,
rue Claude^Vellefaux, à Paris.
Adjudication dk gisements dom.wiaux
DE PHospH.\TEs EN TUNISIE. — Il sera procédé,
le 15 octobre 1913, dans la sali© de la Bi-
bliothèque de la Direction des Travaux pu-
blics, place de la Kasbab, à Tunis, à l'ad-
judication de la concession, pour une durée
de cinquante ans, de l'exiiloitation des gise-
ments domaniaux dui <( Djebel Mdilla »,
faisant partie du titre foncier n° 13.C26.
Cautionnement : lUO.OOO francs.
On peut consultei- les cahiers des charges,
décrets, règlements et plans relatifs à cette
adjudication, à l'Office national du Com-
merce extérieur, 3, rue Feydeau, Paris (2"),
tous les jours non fériés, de 10 h. à midi
et de 2 heures à 5 heures.
*
* *
Arbres et Ai'bustes nouveaux ou ---u
CONNUS (suite).
65. WlSTAlUA CHINEN'SIS Aucub.efolia.
Variété à feuilles pluti")t étroites, inégale-
ment maculées de jaune pâle. Les fleurs
sont bleues. Cette glycine originaire de la
Chine Centrale était cultivée en 1911 jiar C.
Sjirenzer, de Naples.
66. ^^■lSTARIA Chinensis Demckeri.
Cette forme, très florifère, est à fleurs
bleues et son feuillage est bronzé à l'état
jeune. Cette variété, originaire de la Chine
Centrale, était cultivée en 1911, par C.
Sprenger, de Naples.
67. Weigel Styuiaca.
Arbuste atteignant ordinairement 1 m. 50
de hauteur, mais iwiuvant, dans des con-
rlition particulières, s'élever à près de 2
mètres, avec les branches plus érigées. Il
se distingue sui-tout par une abondante
liroduction de fleurs rouge clair qui se chan-
ge en rougo foncé à l'entier opatijouissenient
la floraison dure de mai à juin.
Cette variété fut obtenue il y a quelque.s
années par AX'illielm Klenert, pépiniéri.ste à
Gratz (Styrie), mais n'a été mise au com-
merce fp^i'en 1912.
(A suivre). F. Tesnier.
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(Rosa inter Flores)
REVUE D'ARBORICULTURE ORNEMENTALE
1" OCTOBRE 1915
.HRONiaUE DES
OSES
SOMMAIRE : Poésie. — La Rose de Saint-Arquey. — Kcole supérieure il'Horticullure pour jeunes filles. — Rosa
Willrnolti.ï Henisl. — Commerce des plants d'Arbres el des Rosiers dans la région de Tanger (Maroc). — Avis
douïerture de concours.
Toi dont l'incarnat cnclianteui
Offre une Heur à peine éclose,
Jeune Kglc, veux-tu de la Rose
Conserver longtemps la fraîcheur ?
Songe qu'à cette Heur si tendre
La nature sut attactier
Une feuille pour la cacher,
L'ne épine pour la déftndre.
C. DLBOS.
I
La Rose de Saint-Arquey- — Cette
curieus.e ruse rjni :i vu le jmir en 1911, à
l'Abbaye de Sainl-Nicolas-uu-Boi-s, dans le
départenient de l'Aisne, constitue certaine^
ment une des plus iiitéres.'^ant.Ks nouveautés
qui si.iient ners (|e|iiiis de longues îumces.
Ce n'est plu.s une liose, c'est un œillet !
Non pas un œillet plus nu muins pai-fait,
comme Fimbrinlit nu Rinjir Lanibi'lin, inai.s
un véritable œillet.
La rose de Snint-Ariiueij ressemble à un
M'illot à co piiint ipie, placée sur la tige
d'une do oas plantes de mêmes nuanoes
(piellê, i>ii ne la di.stingue plus; il va sans
dire que nous parlun.s d« la rose elle-même,
et que les rum'Caux et le feuillage sont res-
tés ceux du R. C'kini'-nsis, dont elle est is-
sue.
^2 " Nous av<nis pré.senté la Ii(jse de Saint-
^ Arqueij à la séance de la Société nationale
co
»—
CD
d'Hoi-ticulture de France, du 28 août der-
Tome XXXVII.
nier, au nom de son heureux obtenteur,
Mme Faure; elle excita la curiosité de tous
les amateurs de roses et professionnels pré-
.sents, et obtint, à l'unanimité la plus haute
récompense.
Ninas reparlerons plus longuement de
cette très curieuse et très jolie rose, dans
ruitre prcichain numéro.
Ecole supérieure d Horticulture
povir Jeunes Filles. — Nous appre-
nnns qu'une Ecole supérieure d'Horticul-
ture pour Jeunes Filles vient d'être fondée
il lirie-Comte-Robert, sous les auspices de
" L'Union pour l'Enseignement agricole et
linrlicole féminin », par un groupe de per-
soiuies frapiiées des ressources qui' l'hnrti-
culture offre aux femmes, des services
qu'elle peuvent y rendre et de l'agrément
qu'elles en peuvent tiiier. C'est, en France,
la première école d'horticulture ouverte
aux jeunes filles.
lille e.st située à pi-oxitnité de Paris, dans
une région agricole cuiinue pour sa salu-
brité et sa fertilité, au centre des vastes
cultures do rosiers de la Mrie.
L'ouverture de l'Ecole aura lieu le 2 oc-
tobre prochain. Ixîs inscriptions sont reçues
dés maintenant,
!•' O.*lobr« 191).
15J
JOURNAL DES ROSES
Pour tous renseignements, s'adresser à
■Mlle Latuppy, présidente de l'Union pour
l'Enseignement agricole, et horticole fémi-
nin, à l'Ecole supérieure d'horticulture pour
jeunes filles, Brie-Comte-Robert (Seine-et-
Marne).
Kosa Willmottiae hemsl. Chine
(hoi. Miiy., t. 81SU). — Cette rose est affine
au R. Wfbbiana Wall, dont elle diffère par
les aiguillons épineux, le calice sans glan-
des, les sépales beaucoup plus courts que
les pétales et la couleur de ces derniers.
C'est un arbuste très ramifié, haut de 1-3
mètres, glabre, sauf les stipules, à rameaux
grêles, brun rouge. Les aiguillons sont gé-
minés, droits, pâles, de 8-10 millimètres,
non mêlés de soies. Les feuilles sont rap-
pi-ochées, longUiBs de 2-3 centimètres, à ra-
clas très grêle, très finement sétuleux, à
s-tipules petites, libres dans la moitié supé-
rieui-e, obtuses, glanduleuses et ciliées au
bord. Les folioles, au nombre de 9, sont
peu pétiolé-«s, oblongues ou obovales, lon-
gues de 4-8 millimètres, doublement denti-
culée. Les fleurs s<int rose' lilas ou pourpres,
rouge vif dans le bouton, d'un diamètre de
3 à -4 centimètres, solitaires au sonunet de
rameaux courts, à peine pédonculées. Les
sépales sont lancéolés, appendiculés en
queue, entiers, blancs-tomenteux en dedans.
Les pétales sont à peu près entiers, les fi-
lets très courts, les anthères jaune d'or,
les styles hérissés, libres. Les achaines sont
velus sur le dos. L:e fruit nu'ir n'est pas
connu.
Cette belle rose provient de graines rap-
portées à MM. Veich, par M. E.-H. \Mlson,
des montagnes Sangpaw, frontière thibé-
taine de la. Cliine (iccidentalei, ini elle croît
entre 3.()(J() et 3.000 mètres d'altitude'. Le
R. Wcbbinnn est originaire des pai-ties tem-
pérées de l'Himalaya occidental.
P. Hariot (S. N. H. I'.).
Avis d ouverture de concoui's
l'Ol M l'admission (i I.'ECOLE NATIONALE Ii'hOH-
TicuLTURE DE VERSAILLES. — La date de l'ou-
verture du concours d'admission à l'Ecole
national© d'horticulture de Versailles, pour
1913, a été fixée au 13 octobre 1913.
Les candidats doivent adresser leur de-
mande au ministère de l'agriculture, bu-
reau de l'enseignement agricole.
Commerce des plants d Arbres
et des Rosiers, dans la région de
Tanger (Maroc). — « Le commerce des
ijlants d'arbres ,ei des plantes d'ornement,
,'ncure peu considérable au Maroc, semble
devoir se développer rapidement en raison
des conditions très favorables offertes à la
végétation arborescente, par la nature du
sol et du climat de Tanger.
Il A l'heure présente, cette impoiiation e^t
faite par des maisons françaises et espa-
gnoles. Ces dernières livrent des plants au
[irix de 0 fr. 75 l'un, mais ceux d'origiae
française .sont plus appréciés par les indi-
gènes.
" D'après les renseignements fournis, Its
arbres qui réussissent le mieux sont le t'I-
leul, l'ormeau, le- platane, tous lés conifères
sauf les (1 abies » et 1' » araucaria iml)iic-i-
ta ».
Il Parmi les arbres fruitiers, il convient de
citer en premier lieu le pommier dont les
indigènes peuplent leurs vergers, puis le
piiirier. Le cerisier ne réussit pas en tous
lieux: quant aux pêchers, les espèces actuel-
lement cultivées ne sont que d'un faible ren-
dement en raison des ravages d'un insecte
qui déti-uit les fruits avant leur maturité.
Il En ce qui concerne les plantes d'oriie-
iiicnt, le climat de Tanger est favorable à !a
crnissance de la iilupart de celles de ces
plantes que produisent nos horticulteurs.
On recommande, cependant, de greffer de
préférence les ro.siers sui' hnlira Major "t
sui- Indien Jaiioîiais.
Il 11 convient de .signaler, d'autre part,
le goût d'une partie de la liopulation pour le
camélia dnut les plants sont vendus couram-
ment de () à 7 francs l'unité.
" l.( s plants peuvent être expédiés soit
eu ballots de 50 à 80 kil. à racines nues, soit
JOURNAL D J: S 11 0 S E S
151
e.i caisses à claire-voie, avec entourage do
[laille autour des racines et de toiles gros-
sières autour des tiges.
Il Les paiements sont généraleuient eff'^o-
tués à 90 jours de vue. »
Nous ne savons pas exactement quel sst
le sujet dont le Dutlftiii d'bifornialion de
l'Office National du Commorce Extérieur
recommande l'emploi pour récuss>onnage <''i
r.iisier, sous le nom d'indka Jnpunais, et
nous recevrionis, avec plaisir, des rensei-
gnements précis à cet égard.
COCHET-COCHET.
lOSIERS
ifSlOUVEAUX
MIS AU
(Suite)
COMMERCE EN 1913
.0)
t
Notre confrère, M. P. Guillot, rosiériste,
chemin de Saint-Priest, à Lyon-Monplai-
sir, met en vente, à partir de fin octobre
1913, les trois nouveautés suivantes :
MADAME MAURICE CAPROX {Hybride
de thé). — .Arbuste vigoureux, à rameaux
divergents; feuillage ample, pourpré; fleur
grande, ou très grande, en coupe, bien
pleine; coloris jaune îiln-icot foncé s'atté-
nuant à la défloraison, revers des pétales
nankin foncé avec nuances saumon et au-
rore. Issue de semis inédit x Madame Ra-
xt'inj.
MADAME PIERRE DE BOVCHAUD {Hy-
bride de thé). — Arbuste vigoureux à ra-
meaux érigés; beau feoiillage ample; fleur
moyenne ou grande, pleine, en coupe; co-
loris variant du carmin cuivré au rose
brique rappelant celui des BLgnones; revers
des [létales eamiin foncé bleuté. Issue de
.Marqiii.ie il'' ('.(ni'iy xLiberty (Coloris nou-
veau).
RESEE DAMELLE {Hybride de Wichu-
raiaiia). — .\rbu.ste d'une très grande vi-
gueur, il longs rameaux sarmentcux ram-
liaiits, rustiques; très beau feuillage pour-
pre lu-stré, très ornemental; inflorescences
corymbifères, parfois solitaires ; fleur
miiyenne, bien pleine, en cour>e, coloris va-
riant du jaune jonquille ou jaune d'or fon-
cé s'atténuant au blanc à la défloraison;
très belle variété pour guirlande, pergola,
portique, pleureur, r<K;aille, etc. Elle a ten-
dance à refleurir au -cours de la belle .sai-
son.
(i; Voir Journal des nosr.y. I!)i:i, [i8!,'e? ifi, il, 58. 76
88 cl 10.5, 119, 137.
Nos collègues MM. J. Croibier et Fils, ro-
siéristes au Moulin-à- Vent-lès-Lyon, livre-
ront au connnerce, à partir du 10 novembre
lui;), les deux miuvelles variétés de rosiers
suivantes :
SOUVENIR DE PÉRIGUEUX [Hybride de
thé). — Arbuste vigoureux, feuillage vert
sombre, bouton long et pointu, porté par
un pédoncule rigide; fleur grande, coloris
rouge carmin brillant très vif. Issu de Ma-
dame Maurice de Luze x Liberty.
C.\NDEUR LYONNAISE {HybHde remon-
tant). — Arbuste de très grande vigueur,
très rustique', à rameaux droits un peu di-
vergents, feuillage vert soinliie, aiguillons
fins et i)eu nombreux, beau bouton ovoïde
et généralement solitaire, piu-té ])ar un pe-
diHicule très rigide; fleur de dimension ex-
tranrdinaire, ayant atteint 17 centimètres
de diamètre. Coloris d'un beau blanc pur,
quelquefois légèrement teinté de jaune sou-
fre très clair.
Issue do la belle variété Frnîi Kart Drus-
ehlii, elle en a conservé les précienses quali-
tés.
Les piMiiripanx cai-actères qui différen-
cient l'iindiiir Lijiinnaise de sa mère con-
si.'itent en ce que cette rose est très pleine,
qu'elle se conserve ju.scju'à complet épa-
nouissement, sans laisser apercevoir le pis-
til et les étamines qui restent cachés par
!<"- pétales du centre de la fleur, et qu'elle
la surjiasse également comme dimension.
Cette superbe ro.çe CvSt une mei-veilleuse
atnélioratidn de la rose Eraii Karl Drusch-
l:i.
152
JOURNAL DES EOSES
Candeur Lyonnaise est appelée à un grand
succès; sa grande vigueur et la beauté In-
cûmparaJile de ses fleurs en feront une plan-
te de' premier mérite, tant pour la culture
sous veiTe, que pour la fleur coupée et la
plantation des massifs.
Nous recevons de M. W.-A. Manda, horti-
culteur à South Orange. N. J. (Amérique),
la note suivante concernant les deux roi&es
nouvelles qu'il livre au commerce en 1913 :
" La rose, Reine des Fleurs, est très ap-
jiréciée aux Etats-Unis et cultivée en quan-
tités énormes.
« De nombreuses! variétés nouvelles ont
été ci-éées, soit par fécondation artificielle,
soit au moyen de boutures et dei greffes
soigneusement sélectionnées.
" Je dois confesser, avec une fierté bien
pardonnable, que j'ai été le ijremier à em-
ployer, en Amérique, l'hyhridation, -et à
créer la nouvelle classe de Roses Hijlnides
de Wichiiraiana, en répandant ses variétés
sous les noms de Manda's Triumph, Un.i-
vaisal Faroiile, Pink Ronnicr, Gardénia,
Jersey lieituhj, Giadys Talbut, Evfrgreevi
Gein, Soiitli Orange Pepfcctin^i et beaucoup
d'autres; je possède actuellement des cen-
taines de plants de roses nouvellies que je
suis en train d'étudier et qui seront Ijientôt
envoyées pour enrichir les collections d'une
des meilleures et des jjIus belles classes
de i-oses.
" Il n'e.xiste pas de contrée où une telle
quantité de roses soit cultivée pour fleurs
coupées, si ce n'est aux Etats-Unis, et na-
turellement il faut, s'attendre à ce que d'au-
tres efforts seront faits pour perfectionner
les espèces existantes, de sorte que sous ce
rapport, également, nous aurons [ilusieurs
variétés nouvelles d'un vrai mérite, à in-
troduire et à reconuiiander au cultivateur
et à l'admirateur de la Reine des Fleurs.
Il Je vends, en 1913, les deux nouveautés
.suivantes :
ROSE, DAZZLIXG RED (X(ruveau rosier
n'ielLuraiaiui). — J'ai enfin réussi à semer
un rosier Wichuraiana, supérieur comme
fleur et comme coloris, à Crimsnii Rambler,
pourtant si renommé.
Le feuillage est très hiillant, toujours
vert; d'une pousse rapide et très forte, les
fleurs sont produites en abondance, elles
sont grandes; le coloris est rouge et ne ter-
nit pas.
ROSE, RRIDAL WREATH (Wichuraiana).
Ci-oisement lentre le R. Wichuraiana et le
R. Multiflura. — Beau feuillage, pousse très
vigoureuse; innombrables fleurs blanches
semi-doubles, faisant disparaître le feuil-
lage sous leur nombre. Excellente variété
pour tout usage et que je puis recomman-
der.
(A suivre). PAPILLON.
^Es ^osES DE Provins
Parmi les nombreuses particularités qui
sont la gloire de Provins, il en est une
gracieuse entre toutes, dont il convient de
retracer l'histoire. A cette antique cité qui
semble vouloir s'isoler du présent ])our
mieux revivre, les heures mei-vcilleu^( s de
sa splendeur d'autrefois il fallait um; au-
réolo einhaiiuiée, et les Roses de Provins
mêlent leur joliesse et leur parfum aux lé-
gendes somhres ou illustres rpii coniiiosent
l'histoire de cette ville, si glorieu.se jadis (1).
(1) lll.s/oinr et desiTi/ilion de l'roiniis, \mr Cliiistoplic
Opoix, 17.1j-t840, coiiveniiiiniiel, cliiiiiisie et liislinieii.
Le plant en a été apporté de la Syrie par
Thiliaut 'VI, et ce n'e.st qu'à Provins ipie ces
fleurs ont conservé la belle cmUeur i)our-
pre et le parfum qui leur sont propres, ain.
si c|ue toutes leurs proi)riétés médiiunalcs.
On en prépare un médicament sous le nom
di consei-vc liquide^ et mie conserve sèche
qui est plus d'agrément que médicinialo.
L'usage de ces consciTe« est très ancien.
On lit, dans les Mémoires sur Provins,
qu'eu 1310, lors de l'entrée solennelle dans
cette ville, de Pliilippe de Marign.y, arche-
vêque de Sens, on lui offrit du vin, des
JOURNAL DES EOSES
153
épices et des conserves, quelquefois, un joi-
gnait à ces présents des roses sèches.
Il est dit, dans les Anecdotes de Provins
(t. l"'), que très anciennement, c'était la
coutume dans plusieurs villes, Paris et au.
très, de porter à la procession du Saint-Sa-
crement, des couronnes de fleurs, et qu'à
Provins, ces couronnes étaient de roses ;
c'est ce que prouve un compte de Saint-Qui-
riace, rendu en li'ôO, mi sont portées en dé-
pense ces couronnes de roses : Pi'o caprllis
roscis in festo Sancti Sacramcnti.
Dans le Cantique des Cantiques, on trou-
ve un passage qui a un rapport direct avec
nos Roses. La Sulamite s'exprime ainsi :
Eno flos campi, je suis la fleur du champ
ou de la campagne. (Cantique des Canti-
ques, chap. 2).
L'hébreu explique ainsi ce que c'est que
cette fleur :
« Je suis la rose de la campagne de Sa-
ron, plaine célèbre par ses roses. Le nom de
cette plaine signifie, dans la langue orien-
tale : <! dont on doit cbimter les louanges )>.
La couleur de cette rose se compare à celle
du sang. Elle conserve son odeur après
avoir été cueillie et séchée, alors pilée, elle
réiiand un parfum plu.s suave. »
Il n'est pas douteux que cette fieur ne soit
la même rose que celle de Provins; aucune
autre n'a les mêmes rappoiis avec le pas-
sage cité. Les Roses de Provins sont origi-
naires de la Syrie et du pays qu'habitaient
les Hébreux. Elles croissent dans les
champs, .sont d'un rouge de sang; elles con-
sei^vent leur odeur après avoir été cueillies;
et, lorsqu'elles sont sèches, elles en acquiè-
rent une plus suave, ce qui n'arrive pas aux
autres espèces de rases ; et c'est parce que
l'arùme de ces fleurs est plus iiénétrant
quand elles sont pilées que les parfumeurs
les font entrer dans les poudres odoi-antea
qu'ils préjiarent.
Dans un Essai sur ces roses, imprimé
dans le Jfinnial tir Phnsiqiw de l'abbé Ro-
zier, il est dit que nos roses étaient ces roses
pourprées que les Romains appelaient, au
rapport de Pline, Roses Milésieniies, parce
qu'ils les recevaient de Milet, ville de l'Asie
Mineure, peu éloignée de la fameuse Troie;
elles étaient connues dès ces temps rccu-
li--, à Trdjdiii.s' trniiKii iluis, lldiiirni tcati^
ajoute Pline. Il ne restait pour doubler
l'honneur de ces roses et accroître l'intérêt
qu'elles méritent, que de faire remonter
leur antique et noble origine, et l'estime
qu'on en faisait à troisi mille ans et plus,
non sur des conjectures, non sur le témoi-
gnage des hommes, Théophraste, Pline et
Homère, mais sur l'autorité irrécusalde de
l'Ecriture Sainte.
l.a iïelLei Sulamite (c'est l'épitbète qu'elle se
donne, sum formosa) soit, comme le croieTit
les profanes, qu'elle ait été la maîtresse de
Salomon, soit comme le veulent les Saints-
Pères, qu'elle soit l'image de l'Eglise, ne
fait pas seulement sa parure de cette rose,
elle ne se conii)are pas seulement à cette
fleiir, mais elle dit : Je suis cette fleur des
champ, oQQ flos campi ; et, d'après le sens
quo donnent les interprètes sacrés, elle di-
sait (en lui supposant l'esprit du prophète) :
Je suis la Rose qui s'appellera un jour la
Rose de Provins ».
Christophe Opoix aime tant à parler do
ses roses qu'il va. chercher l'occasion de
le faire jusque dans Les brillants mensonges
de la fable et il nous dit : <■ On raconte que
Vénus, apprenant que son cher Adonis, en
I)nursuivant dans la forêt un sanglier énor-
me, en a été blessé dangereusement, vole à
son secours..
Les ronces déchirèrent ses pieds délicats,
et les humbles rosiers stnit teints de sou
sang; plusieurs gouttes jaillissent sur les
fleurs de ces arbustes et leur.'î roses, qui
jusqu'alors avaient été blanches, con-ier-
vcnt, depuis cet événement, la couleur do
sang de Vénus.
Les Grecs, auxquels nous empruntons ce
récit, entendaient parler du rosier nain,
dont la fleur était couleur de sang, et c'est
le rosier de Provins... Nos roses t?i'!tes du
saijg d'une déesse ! !...
L'histoire, les livres saints, la. mytholo-
gie se réunissent donc pour donner phi-: de
célébrité à nos rosos.
Lorsque François I"' vint à Provins, il
rf(;ut, ainsi que tous le.w princes et grands
seigneurs qui l'accompagnaient, entr'autres
présents, des coussins de roses.
lin l.'")7'i, la ReiMO-Mèie et les princes du
154
JOURNAL DES KOSES
sang, avec une nombreuse suite, allant au
devant de Henri II, qui revenait de Polo-
gne, arrivèrent à Provins. Cette princ;s=ie
logea, avec le duc d'AIençon et le roi de Na-
varre, à l'hôtel de Philippe Durand de V;l
legugnon. On lui offrit, ainsi qu'à toute sa
cour, des conserves et des roses sèciies.
Henri IV étant venu à Monsflas voir ses
enfants, le corps municipal s'y transporta
et parmi les présents qui lui furent offeris,
se trouvèrent des sachets de roses.
Nous avons vu que nos roses avaient une
odeur suave et pénétrante. C'est ce doux
parfum qui les faisait tant rechercher des
fennnes voluptueuses de l'Inde. C'était donc
un présent que l'on croyait devoir flatter
les étrangers,
Opoix regrette que cet usage ne se soit "pas
perpétué et il ajoute : <( Pourquoi nos dames
d'aujourd'hui n'adopteraient-elles pas l'usa-
ge qu'avaient sans doute les anciennes
Provinoise.s du meilleur ton, d'avoir, dans
leur cabinet de toilette et dans les ar-
moires à linge pour leur service, de ces
sachets et coussins d'e roses ; enfin, d'en
envoyer en cadeaux à leurs amies ? Ce sont
des vœux que je fais" pour l'honneur de nog
roses et celui du pays qu'elles embellissent,
et dont elles ont fait la renommée».
Notre historien, qui ne néglige rien, se
demande quelle était l'étoffe dont se com-
posaient ces sachets et ces coussins ?
" C'est ce que je ne puis deviner; (fuiant
à la forme elle devait être élégante ».
Enfin ! il cite un dernier fait qui doit
avoir beaucoup d'intérêt pour les Provinois
et qui peut être mis au nombre de beau-
coup d'autres singularités qui distinguent
notre ville. « Le prince' Edouard, fils du roi
d'Angleterre, et qui avait pris le titre de
comte de Champagne, fut envoyé par le roi
à Provins avec des troupes, pour venger le
meurtre de Guillaume Pentecôte et punir
les habitants, ce qui lui donna occasion de
faire quelques séjours à Provins. Loi-squ'il
retourna en .Angleterre, il prit pour devise
1.1 rose de Provins qui, étant très rouge,
contrasta d'avantage avec la rose blanche.
Il fut le chef de la famille de Lancastre
qui con.serva cette rose rouge. I a maisi)n
d'Yorck, qui était sa rivale, prit, par op-
position, i)our sa devise, une rose blanche.
C'est siHis ces deux bannières, la rose rouge
et la rose blanche, que ces deux ;iartis se
di.si)utèrent si longtemps la couronne d'An
gleterre.
« Il est curieux de remarquer que Provins
entre pour quelque cho.se dans l'histoir'e de
ces grands intérêts, qui divisèrent et agitè-
rent la nation anglaise ».
Bien des choses encore restent à dire sur
ces roses tant vantées jadis, mais ces quel-
ques lignes serviront peut-être à les faire
apprécier et rechercher, et l'ombre de Chris-
tophe Opoix frémira d'aise si ces fleurs,
qu'il a tant aimées et qu'a chantées Hégé-
sippe Moreau, scmt cultivées avec le même
amour qu'autrefciis.
Mais de leur belle couleur pourprée et de
leur parfum délicieux émanera toujours un
s(juffle de tristesse, comme de t'uit ce qui
évoque les ombres du passé !
Jacques RIANT.
)ANS LES
OSIERS
En Octobre- H faut une temf)éra-
ture exceidiiinnclleincnt chaud© et humide,
pour qu'il soit encore possible d'écussonner
ks rosiers dans les premiers jours ilocto.
bre. Cette greffe tardive ne peut, en tout
cas, être pratiquée que sur des boutures de
fjrrfferaie ou de pnlyanShn type, et, si les
résultats sont parfois bons, ils sont le plus
souvent mauvais.
On commence, en octobre, la transplan-
tation des Rosiers; prendre jiour les trans-
plantations opérées au commencement du
mois. Les précautions indiquées dans notre
dernier numéro.
On pratique, en grand, l'arrachage des
églantiers hauts de tige, à J tige et nains,
dans les bois.
Récolter les graines d'églantiers et de ro-
JOURNAL DES ROSES
155
siers qu'on désire semer. Commencer la
greffe sur racine et tronçon de racine (Voir
octobre 1912, pour le détail de ces diverses
opérations).
Vers-blanc. — De divere endroits on nous
signale que les vers-blancs, — larves du
banneton — aln>ndent cette année.
Ils proviennent, p<iur le plus grand nom-
bre, de la pcuite effectuée au printemps der-
nier.
Ces larves ont donc commencé leurs ra-
vages il y a peu de temps; elles vont les
continuer pendant tout le cours de la belle
saison de 1914, et jusqu'en août 1915, épo-
que à laquelle commencera la nymphose.
Il faut les détruire, par tous les moyens
possibles, dans les roseraies et dans les
terrains à convertir en roseraie.
En octobre, ces larves sont généralement
à quelques centimètres seulement, au-des-
snus de la surface du sol; il est donc facile
de les atteindre jjar un simple piochage.
On emploie le plus .souvent, pour ce travail,
un crochet à 2 dents qui pénètre i)lus faci-
lement, dans le s<il, qu'une pioche. On .<ie
rend compte facilement de la profondeur
à laquelle .se trouvent les vei-s-blancs, car
il est à remarquer qu'ils descendent et re-
montent dans le sol, à peu près simultané-
ment, et que, par suite, ils sont générale-
ment fiius à une égale priifondeur.
On fouille le sol juste assez profondément
pniir les mettre au jour et les ramasser,
lueiiant la précaution de briser Ifs mottes
(le terre très finement, de manière à n'y pas
laisser les vers-blancs.
l'ji terrain nu, il est possible, et souvent
inèirio préférable, de se servir d'une petite
charrue.
Ou trace un sillon avec celle-ci, et des
iiuvriers, munis de crochets, cherchent les
larves dans la. tei-re retournée par la cliar-
rv.e, laquelle ne trace un nouveau sillon
que lorsque la recherche des ver.s-blancs
e.st soigneusement terminée dans celui pré-
cédemment ouvert.
Cette méthode ^est plus expédifive que la
première.
Ni l'une ni l'autre ne dispensent de payer
largement les larves du hanneton aux ou-
vricis qui pratiqueront le défonoement du
sol, pour le préjiarer à recevoir des rosiers,
car il faut, i)ar tous les moyens, détruire
tiiiis les vers-blancs qui s'y trouvent.
Si on craint qu'il en reste encore après
avoir été ainsi soigneusement cherchés deux
fois conisécutivement, il n'y a pas à hésiter
à faire, 3 semaines avant la plantation, une
injection de sulfure de carbone.
COCHET-COCHET.
^RCHERCHFS .^NATOMIQUES ET ^AXINOMIQUES
Sur le Rosa Berberifolia Pallas (*)
Je crois utile de (aire connaître mon ap-
préciation sur le Roua berberifnlin Pallas,
que M. Crépin, à la suite de naudireux
autres botanistes, considère comme étranger
au genre liosn. C'est qu'il s'agit, en effet,
d'une [liante très différente morjihologique-
ment des autres Rosn. Elle est la seule qui
ait les feuilles unifoliolées et sans stipules.
M. Maxwell T. Masters, dans une sérieuse
'I lliil'einin /ler/iei-ifolia Dmrt. H. il. I. «. >•■ 'le ho-
tauiiiiie (le Hfli/ii/Ke.j
étude (2) puhliée en 1889, a fait l'historique
et la description morphologique de ce Tio.in,
je n'y reviendrai donc jias. L'opinion de
ce botaniste, est qu'il s'agit bien d'uno
Rose ! Mon énonne do.ssier et mes nom-
breux caractères de cnmparaison me per-
iofit"nt aussi de coiifirnn'i- ^mi aiiprécia-
tiiiu.
'■2] Maxwri.f, t. .Maîsteiis : neniaili.s on Ihe Moij^lin-
Inr/i/ nf liosri hcrherifoliii l'alhis. (In Itiill. S. W. Iiot. de
lieiu'iqiie, 1. -M p. i:i.^. ; 1889).
Tirineivlixr lel.
c^ t<r**<i^»-<— /
Tarituntwr ijà
..ci.
c/ '^<a-*-«--'-^^«— _t^
158
JOUENAL DES ROSES
I.'anatomie vient heureusement nous
éclairer sur ce cas litigieux.
Le R. bcrbi'rifolia possède tous les carac-
tère* anatoniiques distinctifs du genre. Les
petits cristaux prismatiques ou sphéiiiiues
que l'on lencontre abondajunvent dans le
niéç.ophylle et les conjonctifs des rcpiésen-
tants, sans exception aucune, se retrmivent
chez lui soit dans le iiarencliynie supéi ieur
des nervures foliaires, soit dans le ]);jren-
cliyme cortical de la tige. Les poils simples,
1-cell., à paroi épaisse et à lumen prerqu*'
toiakiiiLut oblitéré, aussi constants que les
cristaux, existent à la face inférieure de la
nei-vure médiane. la culture peut les mul-
tiplier considérablement; c'est ainsi que sur
un échantillon récolté au Jardin du Luxem-
bourg de Paris, ils recouvrent les deux fa-
ces de la feuille et l'épiderme des jeunes
liges, tout en conservant leur forme et leur
structure carastéristiques (flg. 17). Les sto-
mates aiipartiennent tous au type n'iion
enlacé, c'est-à-dire qu'ils sont respective-
ment entourés par 4-6 cellules irrégulière-
ment disporérs (flg. 16). Chose remarquable,
)e R. bci brrHolin est le seul du genre qui
possède des stomates sur ses deux épideimps
fdliaires. Ces appareils ont leu;- ostiole en-
foncée dans une dépression de l'épiderme
(fig. 9 et 10) et leurs cellules annexes ren-
ferment de la chliirophylle ; des cellules
sont beaucoup plus petites que les autres
de l'épiderme.
Professeur Paul PARMENTIER.
(.4 suivre),
*
* *
l-.XI>l,l(;.\ïin\ DK.S Pl.ANCHKS
A Ai^nillun.
Ad. cl Ag. AiBiiillon'i droit et gauche.
|ic . . . . l'arc-nrhyme cortical.
fp . . . . Faisceau péricycliqiie.
I. lib . . . Liber
b. . . Bois.
Md . . . Faisceau foliaire nu^dian.
D. .
G. .
R. .
pa .
» » de droite.
» » de gauche.
• réparateur.
. Pétiole.
p. p. . . Parenchyme en palissades,
coll. . . . Collenchyme.
fil Faisceau lihéro-lisut'u^.
lac. . . lacune,
cpiil. - . Epideimc.
M Moelle.
I. ... Tijîe.
cr Crislau.x.
pi. I.ï. . Pla^'e ligneuse.
V Vaispeaux.
rmp . . . liayon niodullairo primaire
rms. ... o » secondaire.
pér. . . . Périderme.
p. c. V Parenchyme cortical chlorophyl'ien.
fm. , , Fibres uiécanii|ucs.
c. t . . . . Cellules L-inniféres.
Fig. 1 à fi. Coupes transversales successives pratiquées
dans une jeune tige de /(. herijeri/'oliii, pour montrer
le développi'uient des vaisceaux foliaires.
lig. 7. Feuille (coupe transv.). KcbanL de
l'Allai Gross. "'OO.
lig. y. Feuille (coupe Iransv.). Ech.inl. du
Luxembourg (jross. :!00.
lig. 9. Stomale (coupe Iransv.i. Echanl. du
Luxembourg Gross. 300.
lig. 10. Sloniale coupj transv.). Fchanl. de
l'Allai Gross. 300.
fig. 11. Péliolc (coupe transv.). Echant. de
l'Allai (Schéma)
hg. 12. Nervure médiane (coupe transv.).
Echantillon de l'.Mlaï Gross. LIO.
fig. i:i. l!ois (coupe trav.). Ecbant. de l'Altaï Gross. flfl.
hg. 11. Tige (Epid. Pl |)ériileruie). Coupe
tninsv. Echanl. de l'Allai Gross. .100
lig. 13. Tige (coupe transv.) Echanl. du
Luxembourg Grû=;'. 150.
fig. 16, Fpideimes foliaires vus de face.
Echanl. de l'Altaï Gross. aOO.
hg. n. Poils. (Les deux échani liions) . . . Gross. 150.
fig. 18, Moelle de la tige (coupe transv.).
Echanl. de l'Altaï Gross. 90.
flg. 19 Moelle de la tige (coupe transv.).
Echant ilu Lux^uibourg Gross. 09.
COMTESSE DE FELS (IIvhridk de Thé)
A. GuiLLAL-D, priiitLinps 1914-
(Nos lecteurs trouveront la description de cette jolie nouveauté
dans le premier numéro du Joui mil iks Roses, qui comnie.icera la
publication des Rosiers nouveaux, vendus en I9r4.)
160
JOURNAL DES ROSES
ADAME ShILBERT SoUTIGNY
■V
Hybride remontant (Ph. Boutigny 191 3) (ïllrich 'Brunner fils Paul J\eyron)
La nouveauté, dont nous donnons la chro-
molithographie dans ce numéro du Jinirnal
des Roses, a, été créée par M. Philbert
Routigny, 4, rue des Unsulines, à Rouen,
qui la dédie à son épooise.
Nous avons annoiicé, dans notre n" du 1"
octobre dernier, que M. Philbert Uoutjgny
devait mettre cette nouveauté au commerce
à l'automne 1912.
La rose Madame Philbert Boutignij ayant
été très remarquée et le nombre de pieds in
culture étant alors assez restreint, l'obten-
teur décida de ne livrer cette rose au com-
merce que le 1'^'' novembre 1913.
L'arbuste est très vigoureux, à rameaux
très forts, à feuillage vert foncé.
Le.s boutons de fomnei parfaite, naissent
solitaires à l'extrémité de longs rameaux
rigides.
La rose, d'un joli coloris rose vif très pur
est extra grande et mesure, en moyenne,
IC centimètres de diamètre; certaines fleurs
atteignent même 18 centimètres. C'est dire
que Madame Philbert Boutigny est plus
grande que Paul JSleyron. Elle est en même
temps plus jolie que cette dernière, à cause
de son superbe coloris rose frais très pur.
Les dimensions extraordinaires de cette
nouveauté la feront rechercher des ama-
teurs amoureux de- grosses roses, c'est-à-
dire de la majoirité des amateurs de roses.
MARIE DU Clos-Jollet.
.ES
ENGRAIS
^ATALYTIQUES :
m
^iANGANESE
La question des engrais est plus que ja-
mais à l'ordre du jour et, par leurs articles
si documentés, notre éminent directeur, M.
Cochet-Cochet, et M. Godde, nous ont fait
voir que leur emploi est condition sine qua
Kiin de toute production.
Néanmoins, nous croyons devoir complé-
ter ces articles en traitant aujourd'hui la
question si brûlante des engrais de cataly-
tiques.
Quelle est donc la signification de ce mot
(I catalytique » ?
Le nom de catalytique a été donné aux
engrais qui agissent par " catalyse », phéno-
mène qui fait que deux ou plusieurs corps
mis en présence d'un corps particulier, se
séparent ou f<e comliinent sans que le corps
qui a déterminé la réaction se soit modifié
lui-même.
Pour rendre cette défniilion i)lus claire,
prenons l'exemyile cnnnu de tout le monde:
l'allmnage du gaz par les manchons à mous-
se de jilatine. Que se passe-f-il donc quand
nous ouvrons le robinet ? Le gaz munte, la
pastille de mousse de platine rougit et le gaz
s'enflamme.
Reprenant la définition, les 2 corps sont
constitués par le gaz d'éclairage et l'air at-
mosphérique et le corps particulier par la
mous.se de platine qui s'est emparé de l'hy-
drogène dii gaz, et de l'oxygène de l'air, a
rougi, et le résultat a été raJlrm:iage; quant
à la mousse de platine, elle n'a pas été modi-
fiée.
Par analogie, certains minéraux qui
jouissent, lorsqu'ils sont dan® le sol, de la
jjropriélé d'activer une réaction sans rester
définitivement engagés dans les produits ob-
tenus, ont l'eçu le nom d'engrais cataly-
liques.
Les engrais catalytiques sont peu nom-
breux : Sylicate, bore, iode, alumine, sul-
fate ferreux, manganèse, etc.
C'est le manganèse qui retiendra notre at-
tention parce qu'il est le seul dont l'action
et l'efficacité aient été démontrées d'une
façon aussi absolue que scientifique.
Le manganèse fut signalé pour la pre-
Madame Philbert Boutigny. (II. R.)
(Boutigny 1913)
l9at)e)lc Lrmarchand,
JOURNAL U J ; S ROSES
161
mière fois, comme €aigrais, par Pictiard, en
1897, mais ce n'est guère qu'en 1903 que com-
mencèrent les études au point de vue en-
grais, et l'éminent G. Bertrand, professeur
de cliimie biologique à la Sorlionne et à
l'Institut Pasteur, en fit part un Congrès 'n-
ternational de cliimie appliquée, tenu à Uer-
liu en 1903.
A la suite de cette communication, les
savants du monde entier entrèrent en lice :
liertrand, Thomassin, Boullanger, pour la
France; Giglioli qui, en Italie, publia avec
un gros succès, le résultat de ses nombreu-
ses expériences; en Suède, Hjalmar de Fe-
lifzen et en Belgique, Molinaris Ligret.
Tous furent uaianimes à déclarer que
le mangaèse jouait un rôle physiologique
très important, qu'il favorisait et stimulait
la germination, la rendait plus rapide et
fournissait aux plantes un meilleur rende-
ment. Mais si les constatations sont bonnes,
les ijreuves le sont davantage et nous pou-
vons dire que le Congrès International de
Chimie, tenu à New-York, en septembre
1912, sera une date dans l'histoire. C'est en
effet à ce Congrès que G. Bertrand a dé-
montré, d'une manière aussi scientifique
qu'absolue, que le manganèse fait partie de
tous les végétaux et que son emploi est obli-
gatoire. Si l'on fait l'analyse complète d'une
plante, on s'aperçoit que les 10 éléments
reconnus par tous les physiologistes n'en-
trent dans sa comrjosition que iiour 99,9 %
il manque donc 1/1000 qui n'est aiitie que
le manganèse.
Au cours d'un voyage qu'il fit au .laimn,
G. Bertrand remarqua que le lait tiré du
Il Rhus Snccédaina » qui sert à la fabrica-
tion des .«[ilendidcs bibelots de bique pos-
sède la propriété, au contact de l'air, de se
colorer en brun, puis en noir, iibénomène dû
à l'oxydatiim du " latix ». Il en wcliercba
la cause et en coniclut que le ferme'iit modifi-
cateur auquel il donna le nom de « Laças-
se », n'est autre qu'une combinaison de man.
ganèsc, qu'elle sert d'intermédiaire entre
la plante et l'oxj'gène de l'air et qu'elle
existe chez tous les véf/étaux. Comme les vé-
gétaux ne iieuvcnt se passer d'oxygène,
qu'ils emploient tous la Laçasse conune in-
termédiaire et que la Laçasse est une com-
binaison de manganèse, la conclusion qui
s'impose est que les végétaux ne peuvent se
laisser de manganèse.
Avant de passer dans la plante sous forme
de Laçasse, le manganèse a déjà travaillé
dansi le sol, jouant son rôle de catalyseur,
transformant, pour les rendre rapidement
assimilables, les éléments mis daJis le sol à
la disposition des végétaux. Il travaille aus-
si à l'accélération de la production des
" Diastases » et nous savons que les dias-
tases existent aussi bien chez l'homme que
chez les végétaux; elles sont employées par
les plantes au moment de la floraison, c'est-
à-dire au moment où la plante, produisant
duvuntage, a un iiius grand besoin de nour-
riture, consommation qui sera d'autant
plus grande que la flo'i'aison .sera plus abon-
dante.
Nombre d'horticulteurs et d'amateurs ont
pu voir, bien qu'ils aient fourni au sol la
quantité d'éléments, nécessaire, qu'au mo-
ment de la floraison, les boutons ne grossis-
saient pas, dépérissaient et, finalement,
mourraient ! La cause se trouve ainsi ex-
liliipiée : les végétaux manquaient de noui'-
riture, non par pénurie d'aliments, mais
parce qu'ils n'avaient pas la foiim© sous la-
quelle ils .sont assimilables, la consomnui-
tion étant plus raiiide que la transforma-
tinn.
Le mangjmèse eixi.s.te dans toutes les
terres, mais généralement sous un© fonne
impropre telle que oxyde, lii-oxyde, sesqui-
iixyde et même sulfate; la seule forme sous
Iqucllo il produit ses effets est la forme «tr-
bdiiate. Ce qui fait qu'avec une quantité in-
fime, toute la masse de manganèse conte-
nue dans la terre se trouvera transformée
<'t utilisable.
Le carbonate de mangiinèse n'est p.'is ui\
produit fabriqué; il .se trouve à l'état u.'iln-
lel dans le sol et, à l'heure actuelle, plu-
sieurs gisements sont exivloités en France.
La quantité à employer est des plus mini-
mes; 5 à 6 grammes pur mètre carré suf-
fisent et si, comme cela arrive quelquefois,
on triplait la dose, le végétal ne serait pas
" bnMé », nuiis sa croissance serait immé-
diatement arrêtée.
Pratlofuement, il serait très difficile, si-
162
JOURNAL DES KOSES
non impossible, de répandre 6 grammes par
mètre; mais il est très facUe aujourd'hui de
s'en procurer à un dosage voulu qui peut
correspondre à environ 14/16 % soit iO gr.
par mètre, et pour plus de clarté, 2 pots de
15 à l'are .
Cet engrais a encore une autre prupriété,
c'est la captation de l'azote de l'air, fait
déjà constaté pour les engrais radioactifs.
Il est très facile de s'en rendre compte par
le moyen suivant : Prendre une certaine
quantité d'engrais manganèse, le laisser
tomber, ou le remuer de façon à ce qu'il
y entre une certaine quantité d'air, et im-
médiatement, on sent une odeur très pro-
noncée d'annnoniaque.
Malgré toutes ces tjualités qui ont fait
dire à l'un de no'S plus illustres savants
qu'il prévoyait une révolution dans toutes
cultures, par suite de son emploi, le man-
ganèse pris isolément ne joue aucun rôle, il
faut lui adjoindre! tous les autres é'éments,
mais en plus petite quantité, puisqu'ils se
chargera de rendre la totalité assimilable.
Citei- toutes les expériences et essais, tant
officiels que particuliers qui ont été faits,
serait fastidieux; mais, nous pouvons affir-
mer que, chaque fois que le manganèse est
venu compléter les autres engrais, la ger-
mination a été plus régulière, la levée plus
ra])ide, les plantes plus fortes, plus belles,
et la production plus abondante.
Limité i)ar la place réservée aux études
sur les engrais dans le Journal des Roses,
nous ne pouvons nous étendre plus longue-
ment sur le rôle important qu'est appelé à
jouer le manganèse en horticulture; mais
nous nous teiioius avec grand plaisir à la
tlisposition des lecteurs de cet organe, pour
leur fournir tous les renseignements théori-
ques et pratiques qu'ils voudront bien nous
demander.
j. valtp:r,
Chimiste à Vaires (S.-et-M.).
Îes douze meilleures Soses a cultiver
Beaucoup de personnes^ au moment de
oommenoer une culture: de Rosiers, restent
perplexes devant les variétés à choisir et
©l'es s'adressent volontiers à uti amateur
pour lui demander conseil.
Bien .souvent, les questions suivantes
m'OiUt été posées : " Quelles sont le^^ meil-
leures variétés de Roses à cultiver ? » i u
<i N'ayant qu'un très petit terrain, (|uelles
sont les Roses à y planter ? » ovi bien
encore : " Ne pourriez-vous pas me dési-
gner une douzaine de variétés convenant 'o
mieux à remplir un petit jardinet'.' >'
"Donner une réponse précise à ces deniaii-
des, est assez difficile, parcei que, oonune dit
le proverbe : << Des goûts et des couleurs, il
jie faut nas discuter. » Or, je ne crois p''s
qu'il y ait [ilus de goûts divers que ciiez iC's
amateurs de Roses. Tant de variétés, les
ui;es jilus belles que les autres, existent ac-
tuellement, que fdirément chaque amateur
doit pouvoir faire son choix, et il y a pres-
que autant de caractères divers chez les
hnriunes, que de variétés eliez les Roses ;
les préférences pour l'une ou l'autre variété
doivent être très variables.
.le me permets d'iiser de l'hospitalité
du Jounnil des Roses pour exposer, d'après
mes idéeis, qu'elles soni réellement les 12
meilleures Roses à cultiver, en faisant P.i-
trer, en ligne de comiite, les 3 qualités sui-
vantes :
1. Fliiraisiin aluindante.
2. Effet produit par groupement.
3. Effet iu-oduit par pied isolé.
Les deux derniers points s'entendent pour
le coloris de» fleurs en. passant par les tein-
tes principalas, c'est-à-dire, du blanc au
louge carmin le plus intense.
Riisiers imiiis ou à hautes tiyes :
1. Mme Carokine Testmit: 2. Àitgiistine
Ciiitioissran: 3. h'rnn Kurl Dnisrlthi; i. Mr.
/{. G. Shiirmini Cniirlurd: 5. Mme Alu'l
Clialeniiy; 6. Diilce iij Edinbouryh; 7. Mrs
■J. Laiiuj; 8. Rieliemund; D. LJlrieh Urunner;
JOUE IS^ AL u]:s KOSES
163
IC. Madame Hector LeuUliot; 11. Jubilée; 12.
WliHc Maman Cuclii't.
Paniii les Rosiers grimijants convenant
toujours, suivant moi, le niltux à la garni-
ture des murailles, je citerai :
Gloire de Dijon, Madame Alfred Carrière
et Ards Rover.
Il y a encore les Rosiers servant à embel-
lir les chamiilles, etc.
Dans cette catégorie, je conseille : Aimée
Vibert, Donitltij Perkin.s, Crimsan Rambler.
II me serait agréable de connaître l'avis
(le quelques abonnés du Jonuiuil îles Roses,
lia uni 'esquels il y a beaucoup d'amateurs
éclairés, sur ce môme point, et de voir par
là, si mes idées sont celles de beaucoup
d'amateurs de roses ?
C. FEARNLEY - SANUER
de la maison .Sander et Fils, Or-
chidophiles, Bruges {Belgique)
et Saiiit-Albans (.A.iiyh'terre).
.HRONIÛUE
lORTlCOLE
rENERALE
SOMMAIUE : .Mêteorolugie. — linpuilHlion ilfs prodiiils de |ié|iinières aii\ lilats-Unis. — Arbres ol arbustes
nouveaux ou peu connus ^siiitej.
Météorologie- ce uue fut aolt 1913.
— Les moyennes mensuelles des divers élé-
ments diffèrent peu de leur» valeurs nor-
males.
Insolation : Durée possible, 442 lieures;
durée effective 23U lieures en 28 jours. Rap-
port 0.52.
PUiie : Hauteur totale 61 "■■" en 28 h. 3,
réparties sur 12 jours.
[Observatoire du Parc Sainl-Maur).
Importation des produits de pé-
pinières aux Etats Unis- ^ Le dé-
IiarleiiifUt de ragriculture des Etats-Unis
notifie une nouvelle décision (n° 3) modi-
fiant la règle 8 du » Plant (juarantiiie Act .:
du 20 décembre dernier.
11 ressort des nouvelles dispositions conte-
nues dans ce document, que le titulaire du
permis nécessaire à l'entrée aux Etats-Unis
do in-ixluits de pépinières, devra, aussitôt
après l'arrivée dans le port et avant que la
marctiandisc l'ait quitté, notifier au secré-
taire de l'Agriculture^ par l'intermédiaire
du receveur des douanes du p<>rt d'entrée,
sur imprimés spéciaux, le numéro du per-
mis, la date de l'entrée, la nature générale
et l'importance de l'envoi des produits de
pépinières, le pays et la localité où ils ont
l.oussé et le nom et l'adresse du consi-
gnauure, ainsi que lu date lU'obable à la-
quelle la murcliandise sera livrée à la com-
pagnie de transport.
En même temps, ledit titulaire enverra
copie de la notice adressée au secrétaire de
lagriculture, à 1 inspecteur ou à tout autre
fonctiomiaire dûment autorisé de l'Etat, du
teiiitoire ou district à destination duquel
les produits dei i)éi)inières doivent être char-
gés. On jiourra se iirocurer des listes de ces
inspecteurs ou fonctionnaires, auprès du re-
receveur des douanes ou ai>rès du <i Fédéral
Horticultural lioard », à Washington.
Faute, par l'intéressé, de remplir ces for-
malités, les j>ermis pournuit être annuléset
de nouveau refusés. Il en serait de même
si les notices étaient reconnues fausses ou
ié<ligées dans l'intention de tourner les dis-
positions iirévues au « Plant yuaranline
Act ».
Tout consignatairc désigné dans les noti-
ces i)récitées qui voudrait réexiiédier ou dé-
livrer les envois de iiroduits de pépinières
avant qu'ils n'aient été inspectés jiar les
fonctionnaires dûment autorisés par les
Etats, territoires ou districts, vers lesquels
de nouvelles notes au secrétaire de l'agri-
ciiltures et aux inspecteurs autorisés par les
Etats, territoires ou districts vers lesquels
celte marchandise doit être expédiée.
Les produits de pépinières importés qui
164
JOUENAL DES ROSES
auront été inspectés une fois, seront auto-
risés à passer d'un EUit à l'autre de l'union
sans autres restrictions que celles imposées
à la circulation, entre Etats, des produits
de pépinières d'origine américaine.
Arbres et Arbustes nouveaux ou peu
CONNUS (suite).
68.' Meliosma cuneifolia Francbet (Botan.
Mag. 1911, pi. 8357).
Dans les cultures, forme un arbuste qui
fleurit dès qu'il devient un buisson de 1 m.
20 à 1 m. 50 de hauteur; mais^ dans la
Chine occidentale, à l'état sauvage, il atteint
les dimensions d'un 'arbre. L'écorce est
glabre. Les feuilles étroitement obovées, cu-
néiformes, aiguës, parfois brusquement acu-
minées, graduellement rétrécies à la base,
dentées sur leà bords, longues de 6-18 cen-
timètres, larges de 1,5 - 7 centimètres, sont
coriaces, glabres, à re.\ception de la ner-
vure médiane et des nervures secondaires
qui sont pubérulentes à la face inférieure et
des touffes de poils à l'angle des nervures ;
les nervures latérales, au nombre de 20-25
de chaque côté, sont parallèles, presque
droites, distantes d'environ 5 millimèti'es,
un peu creuses en dessus et saillantes en
dessous ; les petites nervures transversales
sont peu visibles ; le pétiole atteignant 2 cen-
timètres de longueur, canaliculé en dessus
est faiblement pubérulent. Les fleurs, nom-
breuses, sont réunies en fortes panicules py-
ramidales d'environ 20 centimètres de long,
sur autant de large ; le pétiole principal
ou rachis est légèi-ement anguleux, pubé-
rulent ; les ijédoncules secondaires sont éta-
lés ou pendants et atteignent 10 centimètres
de longueur ; les pédoncules tertiaii-es ont
1,5 centimètre de long et les pedicelles en-
viron 2 millimètres fortement pubérulents ;
les bractéoles, petites, ovales, deltoïdes sont
persistantes. Les fleurs vert jaunâtre ont 6
millimètres de diamètre; les sépales au nom.
bre de 5, ovales ou ovales arrondis, très
fermes, ciliés, concaves, extérieurement gla-
bres, sont mi tiers plus courts que les pé-
tales. Les pétales, au nombre de 5, sont très
inégaux, les 3 externes orbiculaires, larges
de 3 millimètres, glabres et striés, les 2
inteimes, petits, membrtuieux, profondément
bilobés. Les 5 étamines sont inégales, op-
posées et réunies à la base des pétales ;
les deux plus grandes sont parfaites et les
3 autres sans anthères opposées aux grands
pétales; les filets sont aplatis et glabres et
les anthères larges et globuleuses ; le disque
charnoa, en fomie de coupe est inégalement
lobé ou denté; l'ovaire ellipsoïde est glabre
ou pubescent ou garni de papilles avec le
style conique et glaljre. Le fruit presque
globuleux, entier ou bilobé a de 3 à 5 milli-
mètres de diamètre.
Cette espèce fut découverte en 1869 par
l'abbé .\rmand David, dans les montagnes
de Moupine ; depuis, elle a été retKiuvée
par le révérend E. Faber, sur le mont Omi
dans le Setchuen ; par A. Henry, dans le
district de PatujLg, province de Hupeh; par
G. Forrest, dans les vallées des pentes orien-
tales de la chaîne du Li-Kinng da.ns le nord-
• ouest du Yunnan. Elle fut introduite dans
l'établissement Veitch, de graines récoltées
sur le mont Omi par son colleeteur, E. H.
Wil-son; elle a fleuri dans la pépinière de
Coombe Wood, en juillet 1909 et s'y est mon-
trée pariaitement i-ustique.
(A suivre). F. Tesnier.
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9
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A de France et de l'Etranger i
I SOMMAIRE DES ARTICLES 1
? Chronique des Roses. — Rosiers nouveaux mis :iu commerce en 1913 (suite;. — Dans les Rosiers : en ?
J Novembre. — Les douze meilleures Roses à cultiver. — La Ro.ie de l'rovins (poésie). — Madame <)
^ Edouard Herviot (Daihj Mail rose); Pernetiana (Pernel-Ducher). — Quelques remarques sur les t
J meilleures variétés de Rosiers sarmenteux. hybrides de Wichuraîana. -- A la grande Roseraie de (J
<■ Rouen. — A propos du blanc des Rosiers. — l'ne visite à la Roseraie. — Le Rosier dans les cinq '^
parties du monde (suite) : La Rose en Chine. — De l'emploi rationnel des en;;rais chimiques dans la t)
culture du Rosier isuite). — Recherches anatomiquos et taxinomiiiues sur le Hosa Hcrhcrifolia l'atliis *
(suite). — I Chrinique horticole générale. ^
->/\/vrv/\* A
Planche coloriée : Maijamk ÉDOIARD HEiiHHlT (DAILY MAIL ROSE) (I'eiinktiana). ^
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6
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j Adminùtration, Rédaction : 1 Bureau à Paris :
COCHET -COCIlKr, à Coubert | LiiiRAïuiE des Sciences Agricoles
(Seine-et-Marne FRANCE | CHARLES AMAT, Editeur
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Imprimerie IIouticolk, E. I.ECRAND, Mkli n Seink-et Hailne
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COCHET -COCHET, Horticulteur Rosiériste
A COllBETiT (Seine-et-Marne) France
Successeur de la Maison Philémon COCHET, Scipion COCHET
et Veuve Pierre COCHET, fondée à Suisnes en 1796
Propriétaire - Directeur du «JOURNAL DES ROSES»
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JOURNAL DES ROSES
(Rosa inter Flores)
ET
REVUE D'ARBORICULTURE ORNEMENTALE
1" NOVEMUKE 1915
.HRONIÛUE DES IKOSES
LIBRARY
NEW YORK
BOT AN ICA L
QAROtN
SOMMAU'.K : Poésie. — Madame V. Lollin d'Avranchcs. — La Kose de Saint-Arquey, — Dislincliun lioiifuiliquc et
0 Roseraie de L'Hay.» — Rosa jierselosa. — Les vers des cciissons de rosiers.
Du bou llelvetleu qui ne coniiail l'usage!
Près d'une eau niurniurante, au fond d'un vert bocage
Il place les tombeaux, il les couvre de Heurs;
Par leur douce culture il charme ses douleurs
Et semble respirer, c|uand sa inain les arrose,
L'Ame de son ami, ilans l'odeur d'une Piose.
(Delille .
Madame V Lottin d Avranches.
— Cette rose nouvelle obtenue par notre
aimable confrère, M. V. Lottin, a été an-
noncée par erreur, dans le dernier Bulletin
des Amis des Roses, comme devant être
mise au commerce en 1913.
L'obtenteur nous prie de dire cjuc la vente
de cette nouveauté n'aura lieu nu'à l'au-
tomne 1914.
La Rose de Saint Arqviey. — L'a-
bondance de.-- iiiaticres nuu.s oblige à re-
j)orter au numéro du 1" décembre prochain
la publication du cliché de cette curieuse
rose et des notes rpii racconipaenent.
Distinction honorifique et " Ro
serais de L Hay ». — N""'^ appr-'uous
avec plaisir, cpie M. Hector Dnrazzn, di-
Tomc xxxvii.
recteur de la pépinière départementale de
Sartène, vient d'être nommé commandeur
du Mérite agricole. Nous lui adressons nos
plus sincères félicitations.
-V l'occasi'on de cette distinction linnnri-
flque méritée, le journal Le Petit lUisticiis
liublie, sur M. Durazzo, un article dont nous
extrayons le passage suivant qui a trait
à la rose « Roseraie de VHdij », que nous
avons créée et dont le directeur de la pépi-
nière de Sartène entreprend la culture en
grand, en Curse, i)our l'essence de Roses :
« ,\joiilnus que le nouveau Conunandeur
du Mérite agricole se projHiise de donner
une nouvelle impulsion à l'agriculture de
notre pays, en essayant de créer une indus-
trie qui laLsse augurer d'un brillant a.ve-
nii' et (tout la Corsie lui saura grc Dans
sa vaste et belle propriété iVOlm qui est
devenue le rendez-vous de tnus ceu.x qui
s'intéressent aux produits de la terre, M.
Hector Durazzo se livre à un essai de cul-
ture do plantes à parfum et spécialement
dune niiuvelle variété de rose .supérieure
à toutes celles déjà l'Nistantes. Il n'est point
iboiteux que (-ette entreprise, grâce aux ap-
titudes professionnelles de M. Durazzn, ne
prenne rapidement une extension considéra:
blo et ne devienne pour le pays une nouvelle
MMinc de revenus, Nou.s nous réjouissons de
llKMircuse idée de no-lre syninatliique ami
\" Xovcmtirc 191 >
186
JOURNAL DES HOSES
IJour la réalisation et le succès de laquelle
nous formons nos meilleurs vœuX. »
ROSa persêtOSa- — Dans son FruUcc-
tuiii VUiiwiiniaiium, M. Maurice L. de Vil-
morin mentioiimait avec doute, sous le nom
de Rosa macrophijlla (?) fui'mn gracilis,
un Rosier issu de graines reçues de Chine
et qui avait fleuri dans ses colliections en
juin 1903. M. Rolfe vient de nommer oette
plante Roxn peisrtosa^ d'après des échan-
tillons reçus de iMM. Paul et tils, qui la tien-
nent eux-mêmes de M. de Vilmorin.
D'après M. Rolfe, cette nouvelle espèce,
qui appartient à la section des Cinnanvoinœ,
rappelle le R. ((cicularis, Lindl., par sa. vil-
losité abondante; mais elle s'en distingue,
ainsi que des autres espèces de la même
section, par ses nanicules lâches multiflo-
res, qui lui donnent uii asuect très gracieux.
Les fleurs sont assea petltEiS (25 millimë'
très de largeur), et lés .séhales relativement
long.'î, à peu près le double des pétales.
Les étamine.? ont de 3 à i ceiitimètres" de
longueur.
Ajoutons que la plante a été récoltée aussi
en Chine !iar M. E. H. N\'ilson^ depuis son
inscription dans le l-*rulkcliiiti WHinvrhiia-
num.
{Revue Horticole).
Les vers des éciissons de rosiers.
— Nous a\iins reçu, au mois d'aoni dernier,
de la région d'Angers, des sujets de Rosa
canina écussonnés depuis trois semaines,
dont les écussons étaient rongés par de mi-
nuscules vers de couleur rouge. Il s'agis-
sait d'une cécidomyie que nous rapportons
provisoirement (l'état des échantillons ne
nous ayant pus permis une détermination
Ijrécise) à CUnddiplosh'i ocuirperda Rûbs.
Cette espèce ne parait pas avoir été signa-
lée en Ffance parmi les ennemis du rosier;
mais en Allemagne, elle a souvent causé des
dégâts importants. L'insecte parfait est une
petite mouche mesurant 1,5 à 2 millimètries,
de coioration gris jaunâtre, variée de brun
et de noir, à antennes de 14 articles. On le
rencontre du 15 juin au 15 août. La femelle
pond de 6 à 12 œufs sur chaque écusson
fraîchenlenit. posé ou blesSlire de rosier et
probablement aussi d'autres rosacées (ar-
bres fiTjitiers par exemple). Les lai-ves,
d'un rouge vif, atteignent 2""" 5 de longueur
elles sucent les tissus de la greffe et aniâ^
nent la dessiccation de l'écussonj et, aussi,
des portions avoisitiantes du sujet.
11 y a lieu de remplacer le rai)hia eïn-
ptoyé généralement pour ligaturer les gref-
fes, par des liens de laine éçrue (ou de
coton) que l'on a fait tremper dans de l'es-
sence de térébenthine addition,née d'une fai-
ble quantité de naphtaline et d'huile de
lin. On doit faire sécher soigneusement les
liens ainsi traités avant de les Uitiliser.
Quant aux greffes faites au collet, on pour-
ra les protéger suffisanmient contre la pon-
te de cette cécidomyie en les buttant.
A. V.
(Revue Pliijtopatltologique).
COCHET-COCHET.
MoSIERS
OUVEAUX
MIS AU
(S II il,-)
COMMERCE EN 1913
DivSClill'llONs D'Oin'KNTHUllS
Noire confrère M. Pnul Nabonnahd, ro-
sléristc au Golfe Juah, près Cannes (A. 'M.),
met au coimiiei'ce les deux nouveautés mii-
Vantes :
ÀNTOlMyil !■: :\l\SS\lll> (Ihjhiidr de
NoiscUe). —Fleur assez grande, demi-pleine;
pétales érectés, liien faits. Rose de forme
élégante; coJoris' roug© carmin vif, reflets
brillants, teinté.s vennillonné. Joli bouton
presque toujours solitaire, carmin foncé, du
(1; Voli Joiiinid des Roses, 191:}, paj-'cs i6, 4l, 58, 76,
8S. lUa, 119, 137 cl 151.
JOURNAL DES EOSES
167
meilleur effet en s'épQnouissanti Arbuste
sarmenteux, très robuete et florifère, feuil-
luge très résistant, d'un vert brillant.
Issue de Vldéal x Bcini' Olga de Wur-
temberg (Dédiée à ré[)uuse de M. Emilie
Massard, CDnseiller municiiial de Paris, di-
recteur de plusieurs journaux).
MARQUISE DE MORES {Thé). — Fleur
très grande, demi-pleine, grailds pétales as-
sez fermes; rose de forme gracieuse, sur
longue tige; coloris brillant, rqse tendre
avec reflets saumonés. Très beau bouton
allongé, de forme élégante, s'épanouissant
bien, presque toujours solitaire, d'une jolie
nuance rose vif.
Gracieux feuillage vert tendre ; arbuste
épineux de^ plus robustes, très remmitant,
fleuri.^sant aljondamment. Excellent pour
fleur coupée.
I.ssue de Mar\e Van-HoiiUe x Général
Sehahlikine (Dédiée à la veuve de Téxplo-
tateur inassacré en Afrique).
Notre collègue, .M. II. Tanne, rosiériste
ailiateur, 70, rue Malpalu, à Rouen, met au
commerce les deux nouve^lles variétés d-e ro-
siers suivantes :
SOUVÈXIR DE L'AVIATEUR OLIVIER
DE MOXTALEXT {Hubride de Wichuraïa-
na). — Variété vigoureuse, florifère, beau
feuillage vert foncé, très brillant; fleur plei-
ne; coloris rose mat, fond de la fleur sau-
moné; inflorescence de deux à cinq fleurs.
Tendance à remonter.
Wlckuraiand x Amin Olivier,
SOUVENIR DE L' AVIATEUR METIVIER
{Hybride de Wirhuraiaiia). — Variété très
vigoureuse, florifère ; beau feuillage vert
fiincé luisant. Fleur bien dnublc, jaune clair
ou blanc pre.squc pur, grande lorsqu'elle
est épanouie.
I.ssue do Wiehnrdiuna y Mndniiie Rnrn-
'•!/■
Nos confrères, MM. HarbieC et Cie, rof>ié-
ristes à Orléans, livrent au comnïerce, les
deux nouveautés suivantes :
REXONCULE (Plolynîjtha imiii iniinn-
Uint). — Variété naine. Feuillage vert gai,
luisant, Floraison continuelle et abonlUinto
eu bouquets de 15 à 50 fleurs.
Fleurs dé grandielir moyenne, doubks, en
forme de renoncule, d'un très joli coloris
rose saumoné brillant très frais, très diffé-
rent des autres variétés.
Bonne plante pour massifs, groupes, bor
dures, etc.
AUGUfiTE ROUSSEL {Hybride de Macro-
lilnilhi], — Plante sarm'entBuse, de grande
vigueur. Feuilles larges, exemptes de mala-
dies. Fli>raison en bouquets de 5 à 12 fleurs
grandes, semi-doubles, à pétales coiltour-
nés let ondulés, donnant à la fleur un ca-
chet particlilier. Coloris d'un siaperbe rose
cbair saumoné, pa.ssant au rose frais. Rou-
tons ti*ès bien fait. C'est, libe nouvelle addi-
tion à la série des rosiem sannenteux si
appréciés depuis plusieurs années {Rusa
iniieruphijtta x Papa GnnÛler),
Notne; coUë^tlC, M. C. Cba^mbaixi, rosié-
riste, 7, impasse des QUatre-Maisolis, à
Lyon, livre au coinmierce, à dater du 1"' no-
vémbl'e 1913, la liouvelle variété suivante :
ETIXCELANTE {Hybride ,ie thé). — Ar-
bu.ste de très grande viguetir, bulssonnant,
élevé; feuillage vert bronzé, poutpïe, com-
pact, très ré.slstant. Joli bouton allongé,
pourpre, cramoisi velouté liMllant. Fleur
grande, double, bien faite, s'épanouissant
facileiiieut, d'un beau rougo vif biillant,
ombré de pouriire; aljondanimetit florifèfe
et odorante, sera rerh'ercliée pouf massifs
et fleurs coujiées (Issue do Gruss an Te-
pl.-h X Etoile de FinnUe).
Notre confrère, M. F. iioujard (succes-
seur de M. lîeniaix), rosiériste à I.yon-Vil-
l^ui'banne, iiii't au cominrrco la nouvelle
1 ose suivante, :
l//;,s' ./((//,\ SNEDEN {Hybride de thé). —
Arbuste de Ivelili? venue, vêtu de feuilles
anqiles; très florifère et bien rem<intant.
R()uton à long r>édoncule dressé et rigide,
^iiiivent solitaire sur les rameaux, de cou-
l'iir pourpre avant l'anthè.s^^.
Fleur très odorante, grande, en coupe
168
JOURNAL DES liOSES
régulière, formée extérieuremient de plu-
sieurs rangs de pétales larges, fermes, con-
caves, imbriquées, couteui' cerise, omJirée
d'améthyste i)àie, et encadrant au centre,
comme dans uai écrin, de nombreux et élé-
gants pétales ondulés, cuculés, plissés en
coin et dédales, d'un rouge de garance vif.
Variété très remarquable et gracieuse en
bouton, comme à son complet épanouisse-
ment. (A suivre). PAPILLON.
)ANS LES
m
OSIERS
En Novembre- ~ Continuer la récolte
des graines de rosiers et d'églantiers, et les
miettre à stratifier.
Bouturer, pour fournir des sujets destinés
à la greffe en écusson l'ajinée suivante, Mul-
t'ifloti' de kl Griffcraic, PoUjuntha type, In-
dica ma/or et Manettii.
Continuer la greffe en fente .sur racines,
commencée en octobre.
Commencer VhabilUujr des églantiers
baut^s de tige et nains.
Préparer les matériaux nécessaires pour
préserver des grandes gelées les variétés
sensibles au froid.
Commencer le défoncement des terrains
à convertir en roseraies, et planter celles-ci
le plus tôt possible.
Empoter les rosiers destinés à être forcés
l'automne suivant.
(Voir, pour le détail de ces diverses opé-
rations, le numéro du 1" novembre 19Ï2, du
Journal des Roses).
Traitement d'Hiver des Rosiers gravement
atteints de la rouille ou du blanc pendant
le cours de la dernière belle saison.
Lorsque des rosiers ont été sérieusement
atteints de la Rouille (Phragmidium sul)
corticium), du Ulaiic (Erisyi>he [lann \-;i) ou
autre maladie cryptogamique, pendant !e
cours de la dernière belle saison, il est in-
dispensaljle de leur appliquer un traitement
.spécial destiné à empêcher le retour de la.
mahidie l'année suivante.
I-es spores des champignons )iarasites,
causes de la maladie, hivernent sou.s l'é-
coree des rosiers atteints, à la surface du
sol, sur les tuteurs, les ligatures, sous les
feuilles moites, etc., puis donnent naissan-
ce, au beau temps, à une nouvelle invasion
de ces champignons inférieurs.
Dès novembre, tailler les rosiers atteints,
non pas définitivement, mais simplement de
manière à suiiprimer la moitié de la lon-
gueur des rameaux. La partie coupée est
aussitôt soigneusemeirt brûlée.
Les feuilles tombées sur le sol sont ramas-
sées et brûlées également.
On pulvérise alors, au moyen d'une se-
ringue à trous très fins, ou mieux d'un pul-
vérisateur spécial, les rosiers, leurs tuteurs,
les ligatures (les mure ou les treillages, s'il
s'agit de rosiers grimpants) avec une solu-
tion cuprique neutre, la bouillie bourgui-
gnonne, par exemple.
(Celle dont nous donnons la composition
st le mode de préparation dans le numéro
du 1" avril 1912 du Journal des Roses, est
excellente pour ce traitement).
On sème ré(juliéie>nrtit sur le sol de la
roseraie l kilngrammes, par are, de sulfate
de fer finement pulvérisé.
On ne donne le hibour d'hiver qu'un
mois, au moins, après avoir semé le sul-
fate de fer.
En février, nouvelle pulvérisation avec la
même bouillie cuprique.
Snuf rages répétés tous les 15 jours, ou
'i semaines, à partir du départ de la végé-
tatiiin.
Il e.st très rare que la Rouifle ou le lilanc
fassent leur apparition, l'année .suivante,
sur des rosieis ainsi traités, siiiloul s'il
n'existe pas, da.ns les environs inunédiats,
de rosiers malades.
COCHET-COCHET.
JOURNAL DES ROSES
1Ô9
:ES lyOUZE MEILLEURES
lOSES A CULTIVER
J'ai lu, avec beaucoup d'attention, la note
de M. Fearnley Sander. J'y ai répondu d'a-
vance en mon article de novembre 1912,
Cl Roses vivaces » : Je me fais un plaisir de
me répéter. C'est donc bien vrai qu'on lit
mal le Jniirn.il dfs Roses ? J'ai vu des l.of-
ticulteurs en avoir des piles d'exemplaires
non coupés; ils disent, les paresseux : ce
journal est une compilation des autres
journaux horticoles, il est fait à coups de
ciseaux, nous avons déjà lu tout ce qui s'y
trouve. Calomnie ! le Journal di's Roses a
plus de copie qu'il ne lui en faut; une cau-
serie que j'ai envoyée il y a deux mois, n'a
pu encore paraître, vu l'abondance des ma-
tières, et je demande son ajournement pour
Téix)ndre, poste pour poste, à M. Sander.
Je n'hésite donc pas à me répéter; étant
donnée la manière lâchée dont on lit le
jnunial, si l'un de mes articles échappe,
l'autre peut-être portera. Je n'incrimine pas
M. Sander, il n'était sans doute pas abon-
né en 1912, et je suis heureux de lui ré-
pondre par la voie de ce journal, d'autant
plus que, jusqu'à présent, j'ai vanté mes
préférées sans critiquer les autres; mais,
puisqu'on m'y invite, cette réponse aura
un double but.
D'al><>rd, examinons les principes émis
dans la note :
1° Fhiraison abondante. Nous sonmies
d'accord.
2° Effet [inxluit fiar groupement : Kh
bien I pour mni, cette condition est secon-
daire. La l>eauté d'une corbeille de rosiers
m'a toujours laissé froid, au point de vue
de l'ensemble. Les végétations, les florai-
sons, les port* des fleurs sont différents;
pour les corbeilles d'une seule espèce, l'effet
laisse souvent à désirer, puis i! est l'I^'^ fiue
dur de repousser une très belle rose, parce
qu'elle ne fait pas bien en corbeille, quand
on en a, seulement, douze à choisir.
3° Effet produit par pied isolé : -Te tradiii.s
cette condition par celle de rusticité. Un ro-
sier rustique est seul beau en pied isolé;
c'est la condition la plus difficile à rencon-
trer. J'ai visité, naguère, la roseraie d'un
savant amateur qui recherclie la quantité
des variétés, il en possède inille, ils n'a-
vaient i)luis ni fleiuTS ni fetiilles.
Mai.s, il est une autre queistioii à mettre
en avant, celle de la teauté de lu fleur
coupée; une rose doit pouvoir être cueillie.
La plus grande joie du rosomane est de
faire plaisir en offrant ses roses. Pour lui-
même, du reste, n'est-ce pas une jouissance
de pouvoir admirer ses roses sans sortir ?
Aujnurd'Imi. 7 octobre, il fait un temps
abominable, cela dure depuis huit jours;
pendant une accalmie, je fais ma cueillette.
Aussitôt rentré, la i)luie reccjnunence; je
classe mes roses, je constate leur résistance
à la pluie et si cette pluie continue, moi,
je pourrai continuer à admirer mes roses
sans me mouiller. Il y a aussi les tables à
décorer, le plaisir d'une' maître.sse de mai-
son.
Le but de M. Sander, je le poursuis de-
jinis vingt ans, ce n'est pas douze, c'est
trcnte^six que je voudrais trouver pour faire
mon opuiscule à usage de l'amateur com-
mençant : " Les trente-six rases de mon jnr-
d'm 11. Pour arriver à ce but, toutes les roses
en vue ou à peu près, ont passé chez moi.
Je fais des corbeilles composées de douze
nains et de quatre tiges d*' même espèce
cit je jvige; peu de variétés ont trouvé grâce
(levant mon iirogranune, car je veux : Rus-
ticité d'abord, tloribonditô, tenue, vigueur,
l'ésistance à la pluie, beauté de la rose, en-
suite.
Et maintenant, laissons les trente-six, et
voyons les douze : attaquons la nomencla-
ture :
1" Madame Cantiiiie Testant. — Oui,
nous sommes d'accord. Vigoureux, florifère,
p.Mivant être offerte. Cependant cette Rose
si jolie, e.st un peu vulgaire, elle est trop
répandue, on la voit beaucoup, on l'a pres-
i]\- assez vue. Telle, cette musique si ra-
vis.^^anti" se dém«ide, parée (fu'cui l'.'i trop
entendui', Inus l,-i répètent, même les orgues
de Harbarie, et alors, c'est la rengaine ! !
Mndniiie Caroline l'estoul marche à la ren-
gaine, elle traîne les rues dans les char-
170
JOUENAL DES EOSES
rettes que j'appellerai « l'orgue de Barba-
rie de la fleur »! ! !
2'' Mlle .AïKjiistiiir Guinoisseau. — Oli
non ! la rose ©st assez chiffonnée, se fane
vite, les i)étale« ne tiennent, guère, le ro-
sier est grêle, la rusticité est précaire. C'est
ta France blanche: comme sa marraine ro-
se, elle vise à la plante annuelle. J'en ai
eu 4 corbeilles toutes évanouies aujour-
d'hui; je: la récuse et lui substitue G, Na-
bonnand, unei des raires rosée remplissant
tout le programme : Bosier suiierbe, im-
nvortel pour ;iiaisi dire, floraison inouïe;
un tige de 4 an:s peut donner 80 roses ! !
I-a fleur, aux trois qua.rts pleine, est jolie;
nuajices les plus délicates, les pétales, de
bonne tenue; accrochée^ fermement au pé-
doncule, ne s'abîmant pas à la pluie. Même
passée, elle est belle, les pétaleis s'affaissent
en un asisemblage de tissu rose de mousse-
line de soie; j'en ai plein mon jardin de
ces rosiers, ils réussissent à mi-ombre, J'en
ai cueilli au mois d'avril; l'année dernière,
les deux floraisons, l'ancienne let la nou-
velle ont été jïpesque' simultanées, c'est la
reine des freines des roses, Avec ceilles qu*'
je vais ixommer, elles donnent à mon jar-
din, e» ce moment, un aspect de nenou-
Y©au : nous revenons' presqu'au mois de
juin !
3' Fiau Karl DntschkI. — C'est un hy-
In'ide remontant qui remonte, c'est l'excep-
tion. Elle e.st belle; elle a les défauts de sa
race, la perte prématurée des feuilles (sous
notre climat du moins); elle 'est plutôt déli-
cate, surtout en nains, une eorbeille dispa-
rait parfois en 3 ans. Je ne la récuse pas,
faute de jwuvoir la remplacer.
4° Mrs R.-G. Sharma')t Crawford. —
C'est un hybride remontant que j'ai eu, je
no l'ai plus; elle est peu connue sans doute,
je vais l'étudier; n'ayons pas de jiarti pris.
Je réserve mon diagnostic.
5" Mailimir Abii Cliatriitm ? — J'hésite,
c'est une luen jolie" rose, rose populaire si
l'on veut, mais qui ne court pas les ru<es,
ni les petit.s flieuristes. Les grands fleuristes
en tirent un parti admirable; la fleur est
deux fois plus grande et plus Ijello chez eux
que dans nos jardins. Est-il bon de con-
.seiller cette rose; au commençant ? Le ro-
sier est fragile et donnera des déboires.
J'en avais huit corljeilles l'année dernière;
j'en ai perdu la moitié. J'ai refondu le reste
en quatre corbeilles que j'ai perdues aux
trois quarts. Voilà cent rosiers nains et à
haute-tige ji^erdus en deux ans ! Il en est
de môme cliez n>es voisins, l'un d'eux a
tout perdu. Les marchands rosiéristes nient
le fait; ils ne sont pas compétents, ils ne
voient jamais de vieux rosiers : Ah ! si ces
marchands rosiéristes nous donnaient la
lielle rose « La France » comme j'en ai vu
en Lorraine, et même dans un jardin d'ici,
vieux pied de quinze ans, je n'hésiterais pas
à la substituer à M'ddame Abel Çhalenay.
.Aujourd'liui, on fournit la France, plante
annuelle, comme de shnples Pernetiana.
6« nuke o[ Ediniburg. — C'est un hy-
bride remontant. Je l'ai eu, je ne l'ai plus;
les hybrides remontants n& remontent guè-
re; ce .sont des plantes de peu de durée et
connue arbustes et connue fleura, CelLeiS-cl
durent, quinze jou'rs; s'il fait un temps de
denuii.selle, ni pluie ni vent ni soleil, elles
sont magnifiques; niais c'est un temps rare
en Juin, car Saint-Médard est là pour une
fois et alors elleis s'abîment à la pluie. Si
c'est le soleil qui domine, elles bleuissent,
violacent et sont affreuses. Je propose de
la remplacer par une rose niouvelle qui,
depuis deux ans, fait les délices de mon
jardin, Mrs Edtvard Poirrll, hybride de
thé, produisaait tout l'été et l'automne des
roses magnifiques. L'arliuste est superbe,
d'uu.ei l>elle vigueur, il est aussi frais, vigou-
reux et feuille au 15 octobre qu'au prin-
temps; c'est une fleur merveilleuse destinée
à remplacer tous les rouges possiljles, très
rustiquiei (puisse-t-il ne pas avoir de défail-
lances !), Elle ne bleuit pas.
7' Mrs John Lmn<j. — Encore un liybride
roniiintant ! Conservant ses feuilles, mais
bien capricieux. J'ien avais une corbeille as-
sez jolie, à un endroit presqu'à romlire;
je l'ai changée *t mise en meilleure place,
jKiur la faivô valoir : elle ne me donne plus
rien ! Je préférerais la remplacer par Gé-
néral Mac Arthur » rose un peu inférieure
à Mrs Edwai'd Powell, hylirida de thé, très
florifèTe et rustique; elle est très feuillée
J 0 U E N A L DES E 0 S E S
171
ce qui est un indice de bonnes racines,
conime je l'expliquerai toul à l'heure.
La î*" : Richniond ? — Nnn, c'est encore
une rose de fleuriste, comme Madame Abcl
Chatenay; moins bonne dans les jardins,
en automne elle est presque simple, alnis
que chez les marchands, elle est fournie. Sa
vitalité est moindre que celle de Madame
Abel Chatenay. Je remplace cette rose par
Général GalUéni (un thé, toujours), mais
thé solid€, à Ja fleur étrange, rouge pon-
ceau et sang, d'une durée exceptionnelle;
elle se consei-ve» plus de 8 jours daa:is l'eau
et elle fleurit bien.
9' Ulrich Brunuer fils. — Non; encore
un hybride remontant qui ne reroonte guè-
re, une rose commune courant les iiies; très
belle chez les grands fleuristes, moins belle
chez les petits, très ordinaire dans les char-
rettes et les jardins. Je lui substitue Lau-
rent Carie, hybride de thé, lielle rose rouge,
florifère, ne changeant pas au, soleil, plus
rustique que bien d'autres, quoiqu'elle sie
défeuille un peu cette année.
10* Madame Hector LeuMiot f — Non, n'y
a-t^il pas une erreur ? Pour moi elle man-
que à la première coiulition. C'est une très
bell« rose; mais elle ne fleurit pas. J'en ai
eu, qui m'ont donné une ou deux fleurs.
Séduit par la beauté de celle-ci, j'ai voulu
faire l'expérience en corl)eille. J'en ai été
dissuadé par mes fourni.sseurs. Sont-ils sin-
cères •? C'est un demi-sarmeiiteux, ni chair
ni poisson, Voua n'obtiendrez aucune florai-
son m'ont-ijs dit : Alors, je la remplace par
Marquisr de Qiuirohent, nu peu de même
ton, moins grande, mais si belle, en tiges
surtout, SUT .ses branches presqu' uni flores !
C'ast une flUe de G. Nabonnand, c'est tout
dire; elle fleurit abondamment. Je l'ai nom-
mée la Reine d'octobre. C'est un thé.
11« Jubilée .' — Non ! je l'ai eue, elle
n'est pus restée dans mon jardin, ce qui e.st
mauvais signe ! Je pourrais l'ajourner, mais
si j'ajourne tout ce que je ne connais plus,
je n'aurai plus de place pour mes candi-
dales; d'ailleurs Jubilée est un hybride soi-
disant remontant, un rouge. J'ai dit mon
opinion sur cetrte race, je la bannis de mon
jardin à quelque.^ exceptions près et je con-
nais des pépiniéristes qui ne veulent plus
en faire', et les remplacent pair des hybrides
de thé de même co\ili'nr. Nous en avons
trois siilondides, Mrs Edw. Pnwell, Général
Mac Arthur, Laurent Carie, c'est assez. Je
propose, comme onzième. Prince de Bulga-
r'ie ou Antoine Rivoirr, deux très jolies ro-
.ses hybrides de thé, conservant bien leur
feuillage et ayant une vitalité réelle, toutes
deux également florifères et njsitiques; mie.s
corbeilles de ces rosiers n'ont pas bougé
depuis cinq ans ! Que^ ne puis-je en dire
autant des autres ! C'est un milli«ir qui a
disparu depuis ce laps de temps,
12» Withp Maiiinii Cnrhrt. — line belle
rose, presque rustlqu^e, n'ouvrant pas tou-
jours très bien. Sensible à la pluie leit puis
elle se présente mal, piquant la fête et est
impossible à offrir; elle casse au pédoncule.
Vous faites admirer votre rosieraie, vous of-
frez quelques White Maman Cochet, le tour
fait, 11 reste, dans la main de la dame, un
paquet de branches déca]>Héeis; les roses
sont partifes une à une ! Je la remplace;
j'ai gardé ma 3' favorite en dernier, c'est
le fermoir du collier, je la remplace, dis-je,
par Madame Antoine Mari, beau camélia,
plante immortelle, toujours en flieurs, ja-
mais malade. Cet été, j'ai offert à un jeune
drvcteur de mes voisins, ime fleur de Ma-
dame AnMn(> Mari, uniflorpi à la manière
des chTysanJthèmea, elle est si généreuse
qu'iHi peut s© permettre! des suppre.ssions de
? ou 3 boutons poussant quelquefois à cô-
té de la fleur principale; cette rose, à peine
ouveiie, fenne sur sa branche de 60 c,
toute en feuilles, était splendide, elle a eu
un succès inoui en route el chez lui; Il m'en
reparle chaque fois que je le rencontre. I.a
corbeille de cette rose que je possède est
plantée depuis 17 ans; j'ai remarqué la pro-
fondeur des racines. Voulant iigrandir cette
corbeille, je défonce à un mètre et le jardi-
nier a été gènô pur les rocines. Je ne m'ex-
jiliquais pas cette anomalie, j'ai eu In so-
lution h l.yon : Les voyages forment la vioil-
les.»*?'. Il y a relation étroite entre le feuil-
lage et les racines, ils se nourrissent réci-
proquement; lorsfju'un rosier, n'importe le-
quel, a des feuilles quasi persistantes (c'est
le cas) la racine, «lui est ordinairement tra-
çante devient pivotante; plu.'i d'églantiers I
172
JOURNAL D ]-: S 1{ 0 S ]<: S
Ayons donc des rosiers feuilles ou feuilhis
jusqu'en janvier.
Une bien rustique nouveauté de 1908, c'est
Eosomaric Narcisf:e Thomas, un thé, super-
be arbuste, beau feuillage rouge, fleur un
peu petite, mais si charm.an!te demie-épa-
nouie, écarlate sur cuivre aurore lavée de
violet rougeàtre ! C'est chatoyant au possi-
ble. Ma fille raffole de ceifte rose; c'est la
gloire du jardin cette année, dit-elle; c'eist
la deuxième année que j'ai ces rosieirs, je
les ai déplantés, ils s'accommodent de tout
et n'ont pas perdu une feuille; cert-es cette
variété deviendra à racine pivotante, car
ces rosiers sont rouverts de Heurs en ce
moment.
Je n.'ai pu placier M. TiUicr, arbuste très
feuille, coloris original, vigoureux, florifè-
re, je le donne par dessus le marché : les
treize à la douzaine. J'ajoute, par ordre de
rusticité et de beauté : Mrs Arthur liobcrt
Waddcll, Kaiscriii Augasta Victoria, Ladij
Tloberts, Mr.s Aaroii Ward, La Tosca, Pliari-
saër, et, parmi les nouveautés, deux belles
jaunes, Duchcss nf Wellingioii et Alice
de Rollisrliild, puis une belle blanche, Ma-
dame Jutes Bouelic qui, si sa rusticité est
démontrée, pourrait remplacer Frau Karl
trop mortelle. Tous les rosiei> que je viens
d'énumérer sont couverts de fleurs et die
feuilles. Madame Jean Dupuy est un rosier
bien vigoureux, bien rustique, couvert de
fleurs ciui ne me plaisent pas; les pétales
extérieurs sont trop fragiles, ils sont abî-
més ce qui donne un aspect déplaisant à
la rose; même remai"que pour Souveirir de
la Malmaison.
Pour les grimpants à grande végétation,
si je donne mon vote à Mudaïur Alfred Car.
riére, quoique peu i-emontante, je récuse
Gloire de Dijon, qui n'a i)lus de vigueur.
Je lui préfère Bouquet d'or, il y en a de si
beaux pieds chez M. Gravereaux, Rêve d'or
qui peut couvrir quarante mètres de mur,
et l'incomparable Willi''im All>'n Itichard-
son; j'ajoute mon grimpant bàti.f Ladij M'a-
terlow. Je rejette Aimée Vibert, le bouquet
de la mariée: s'il est assez Ijeau dans ses
prémices, il (icvifiit afirmix (chez nous,
du moins'l ensuite. Comme les roses du bou-
quet ne fleurissent pas toutes à la fois, tel
Dorothy Perkims, et que les pétales défleu-
ris tiennent quand même, ainsi que les ro-
ses pourries (car elles s'abîment à la pluie),
il oblige à un nettoyage quotidien qu'on
se garde bien de faire, je le comprends, et
alors quelles Heurs a-t-on ? Une petite rose
dans un assendjlage de poumtvire !
Pour couvrir les chamiilkis, Doroihij Per-
kims est une merveille. Excellente aussi en
pleureur, ro.s^ier qui ferait- très bien dans un
petit jardin. Elle a des parents distingués
Lady Godiva, Lady Gaij. Hiavatha est bien
beau. Je n'ai pas vu Ards Rover à l'œuvre.
Cri m sou Rambler a cessé de me plaire, il
prend le blanc, le puceron, la chenille. Un
bel arbuste à recommander, c'est Albéric
B'firbier, au feiuiJlage brillant et vernissé,
presque persistant et aussi joli que la fleur.
Mais, comme dit M. Sander, des goûts et
des couleurs et des roses, il est difficile de
discuter; dans une villégiature voisine, j'ai
un collègue iiossédant une roseraie splen-
didei; il fait les cent roses, j'entends la sé-
lecifion des cent plus belles roses : peu dies
miennes y figurent. Ce sont des thés, dit-
il; il n'aime que les hybrides de tiré ! Il est
venu me voir, il est vrai, au m<)ment où
tout mon jardin était en fleurs, mes préfé-
rées pâlissaient un peu devant la magnifi-
cence éphémère des brillantes roses de juin,
Perncdiiana et. autres annuels, qui jetaient
leur éclat avant de périr : celles qui vont
mcurir te saluent ! ! ! Quelle revanche aux
mois suivants et aujourd'hui ! Les étoiles
sont éteintes- pour toujours, phis de fleurs,
plus de feuilles !
V a-t-il une question de terrain ? J'ai, à
côté de moi mi des plus beaux jardins de
France, cultivé par une' armée de jardi-
niers dirigés par un chef émérite, auquel
j'ai envoyé hier dix roses de mes trois fa-
vorites. Il est \enu me remercier en m'ap-
portant de merveilleux œillets et n'en reve-
nait pas de la beauté des G. Nabonnand
sur l'un desquels il a compté trente-deux
roses et boutons, et des Mistress Edw. Po-
well, dont les roses montaient au ciel. Il a
une magnifique et ancienne collection de
clématites; moi aussi. Il me disait la stu-
peur d'un grand horticulteur à la vue de
la vigueur de ces plantes, qui, partout dé-
JOURNAL DES 11 0 S E S
173
périssent plus ou moins. Nous serions donc
privilégiés sur ce point et moins pour les
roses ! Cependant, les Lyonnais n'ont pu
faire autrement que de convenir avec moi
de la faiblesse de certains de leurs produits,
en général, et de leurs Pcrui tian» eu parti-
culier.
J'ai défendu mes couleurs avec preuves
à rai)pui, et je remercie le journal d© m'a-
voir prêté ses colonnes et ses lecteurs, il
en a, de m'avoir suivi.
HENRY THOMAS.
;A .^OSE DE ÇrOVINS
Depuis Paris jusqu'à Golconde
S'il est une fleur sans seconde,
C'est la rose à l'éclat vermeil !
Provins, sois fier de ta parure !
Thibaut, jadis, pour ta ceinture
La prit au pays du soleil.
Salul au comte de Champagne,
Troubadour de notre montagne,
Rossignol de nos verts buissons.
Tendres comme des tourterelles,
Tous les échos de nos tourelles
Ont chanté pour nous ses chansons.
Blanche Nymphe de la Voulzie.
Toi, qui versas la poésie
Qu'il but à longs traits dans tes eaux,
Avec orgueil tu peux encore
Montrer la fleur faite d'aurore,
Dont il empourpra tes roseaux.
Pieux débris, vêtus de lierre,
Le temps vous jette pierre à pricrre
Au fond du Val, sombre tombeau.
Mais, à chaque saison nouvelle,
Renaissant plus jeune et plus belle.
Resplendit la fleur de Thibaut.
Justin BELLANCER.
(1) Reproiluclion iulcrdile.
174
JOUBÎ^AL DES ROSES
Ladame
;DOUARD
i<7\Ç
ERRIOT (Daily Mail Rose)
Pernctiana (Pernet-Ducher, Octobre 191 3)
Cetiiei nouveauté mise au commerce' le 20
octobre 1913, ]ia,r son créateur, M. Pernet-
Ducher, est ciinnue de nos lecteurs par les
succès qu'elle a remportés aux expositions
de Londres et de Paris, de même que par
les notes que nous avons publiéi?® 6ur elle,
dans cet organe.
Issue d'une variété inédite provenant de
Madame Caroline Trstout x par un iLijbndp
dr Luica également inédit, cette nouveauté
aux tons étranges et si jolis, est de beau-
coup i)lus belle que ne la montre la chromo
ci-contre, malgré les soins apportés à son
exécution; aucune peinture ne rendra Ja-
mais 1© coloris exact de cette rose aux nuan-
ces indéfinissables.
L'obtenteur en donne la description sui-
vante :
Arbuste de grande vigueur, très rustique,
à rameaux liuissonnnnts ; aiguillons nom-
breux et saillants ; feuillage vert bronzé,
bouton rouge corail nuancé de jaune à la
base; fleur de grandeur et de duplicature
moyennes, d'un superbe coloris rouge corail
nuanoé de jaune et de rose de Carthame,
passant au rou'ge crevette.
SI sa rusticité répond aux espérances
qu'elle donne. Madame Edouard Herriot
trônera bientôt en reine, dans tous les jar-
dins.
MARIE DL! Clos-Jollet.
Quelques remarques sur les meilleures Variétés
de Rosiers Sarmenteux, hybride de Wichuraïana.
<&
Les variétés de rosiers sarmenteux hybri-
des de Wichuraiana sont aujourd'hui très
nombreuses. Chaque année voit paraître un
nombre assez grand de variétés inédites, de
valeur décorative variable ; il n'y a qu'aprèg
essai et quand les sujets sont déjà forts que
l'on peut réellement juger de leur valeur
décorative ; c'est pourquoi les esseyant
toutes, j'ai piensé consigner en. quelques li-
gnes les remarques que j'ai pu faire en ces
dernières années.
Le rêve de tous n'est pas encore réalisé,
nous n'avons pas encore de variétés fran-
chement remontantes; aussi, faut-il poser
nettement Ui question : Est-il possible
d'avoir la grunde vigueur, l'abondante flo-
raison printanière et de voir ces plant-es déjCi
épuisées par ce grand effort, remonter à
l'automne ? L'avenir nous l'apprendra.
Pourtant, il faut reconnaître que plusieurg
variétés : Dorolliy Perkins, Alcu'andrc Gi~
rault, François JiiranvUle, François Pois-
son, Hiawatha et beaucoup d'autres, redon-
nent des fleurs à l'automne, autant, pour-
rait-on dire, que certaines variétés classées
comme remontantes. Il y a là, aussi, une
question de sélection des rameaux porte-
écussons ; si l'on prend les rameaux ayant
tendance à refleurir, on a de grandes chan-
ces de fixer la faculté de refleurir que pré-
sentent lesdits rameaux; si, au contraire, on
prend les greffons sur des rameaux très vi-
goureux, on est presque certain de conti-
nuer le type non remontant.
On pourrait citer comme exemple le
Crimson Ranibler l'emontant : Floirer of
Fairfield qui, chez certains cultivateurs, est
une plante toujoairs couverte de fleurs et re-
lativement basse, tandis que chez d'autres,
il revient au type Crinisim Rambler, peu ou
pas remon.iant. J'ai remarqué le même fait
sur la variété Grnss an Teplitz qui a t-en-
duiicei à devenir sarmenteuse chez certains
sujets trop vigoureux et qui fleurissent bien
moins que leurs voisins restés nains et cou-
verts de flems.
D'autres variétés présentent une particu-
hirité intéressante et qui a l'avajitage de
nimmoliai-Jl.ailT/llirnimvlle.i.
MADAME EDOUARD HERRIOT (PernïTIANAI
Pernet-Ducher, Octobre 1913^
JOURNAL DES ROSES
175
prolonger la flriraison : soit cuve les fleurs
d'un même bouquet fleurissent successive-
ment (les secondes fleurissent au-dessus des
premières fleurs passées et les remplacent);
soit, plus fréquenunent, qu'un deuxième l)ou-
quet s'épaniuiisse après le premier défleuri
ou presque; dans ces variétés, la floraisi>n
est écliûlonnée et longuement prolo-ngée.
Les plantes sur lesquelles j'ai fait les re-
marques suivantes appartiennent aux va-
riétés : Frmiçols JiiranviUc, Edmond Proust^
Ji'aii Guicha-d, Fraulrin Orlavia Hcssc,
François Pfiisson, Léonline Gervau, Avia-
ii'ur lilériot, Madame Auguste Noiiin, Ca-
roubier, Delight, Hiawatha, Excelsa, Lailij
Godivia, White Dorntluj Pe ricins.
J'aurai ter?iiiné l'énumération des plantes
de haute valeur décorative en y comprenant
les variétés dont la durée de l'abondante et
exubérante floraison les feront toujours re-
ch«rcher. Je citerai : Dluslt Bambli'r, Mrs
FUj/lit, — à fleurs (pii ne tombent jamais- et
cbangent de tons à la fa(,'on des hortensias
— Tausendscfion, American Pilar ci Leachts-
tern.
D'autres variétés très précoces ont bien
aussi leur mérite, du reste, on les retrouve
dans les grands jardins de roees, à l'Hay,
à Bagatelle. Ce sont : Aglaïa, Beiuielt's
Sreili::no, Gardénia, Paul's Cannin Pillar;
mais je m'aperçois que je m'égare dans les
pdlyanthas ; je terminerai eu citant quelques
joyaux à fleurs simple» pas assez appréciéa
tels que : JosejfU Billard, Jerseï/ Benultj,
Evanyoline, dont les grandes fleurs font pen-
ser aux clématites.
J'allais oublier la rose bleue, dont le type
Wichuraiana est Veilchrnblau ; il est cité
pour mémoire, car ni son indigo, ni son
azur ne sont assez purs.
.Auguste NONIN.
â
LA GRANDE
[OSERAIE DE
:OUEN
Qui ne connaît, dans la Seine-Inférieure,
la grande Roseraie de la rue des Ursulines,
à Rouen, où M. Philbert Uoutigny sacrifie
au cuite des roses avec un art si consom-
mé qu'on se croirait transporté en Perse, à
Ispaham, la célèbre ville des roses ?
C'est une filiale, digne d'être comparée
aux célèbres roseraies de L'Huy ou de Ba-
gatelle.
La science du rosiériste ne consiste pas
seulement à glorifier la plus belle des fleurs,
en créant des champs de roses où l'œil est
charmé par les alignements symétriques des
plans embaumés. Elle consiste aussi, et sur-
tout à créer une sorte de " Muséum des ro-
ses », à inventer de nouvelles variétés par
d'intelligents semis, à adapter aux roses
oreitales, telles que le Crimsom Rambler
du Japon, une culture si intensive et des
croisements si adroits que de nouvelles va-
riétés naissent, grâce au génie créateur du
roi de l'Eden, c'est-à-dire du rosiériste.
Quelle joie, pour son œil exercé, (piand de
nouvelles corolles, plus larges, mieux colo-
rées, et d'un parfum iilus délicat, apparais-
sent au corsage du bouton !
(Juel émerveillement d'assister à la créa-
tion d'une plante nouvelle qui se repro-
duira elle aussi, et i)erpétuera une variété
inédite, en Immortalisant le nom de son
parrain.
M. Philbert Boutlgny a tenu à dcjunor à
la digne compagne de sa vie, \me> nouvelle
I)reuve de vive sympathie, en donnant son
nom à une rose Immens", large de dix-hult
centimètres de diamètre et qui va être très
recherchée dans le oonmierce.
Cette année, la rose Madame Léon. Meijer
a été créée.
Déjà, à l'exposition des roses coupées,
nous admirions la rose Jean Revel, la
Georges Dubosc, l'Hélène Bouligny et tant
d'autres créations si liabilos dues à l'ingé-
niosité de notre célèbre artiste roueimais,
dont beaucoup ne sont pas encore dans la
commerce.
Cette année, trois fléaux sont venus s'abat-
tre sur cette féeriqiie roseraie ; la gielée, la
176
JOURNAL DES EOSES
pluie €t un puceron grisâtre, qui semble sor-
tii', en droite ligne, de notre malfaisante
usine d'incinération.
M. Pliilbert Boutigny, cjui n'avait jamais
assisté à une pareille invasion de ce nou-
veau puceron, a mobilisé toutes ses troupes
de couverture pour combattre l'ennemi. Lui-
même y consacre ses journées et beaucoup
de ses nuits. Aussi, est-ce a,vec un réel sen-
timent d'orgueil qu'il montre les feuilles vt
les pétales, débarrassés de l'insecte qui gît
à terre, vaincu et transformé en engrais
bienfaisant !
Nous ne saurions trop recommander à
nos amis, cultivateurs et horticulteurs, la vi-
site de cette ville des Roses, où plus de dix
77iille rosiers sont réunis dans toutes les
lormes les ijIus décoratives : tonnelles, per-
golas, berceaux, poi-tiques, guirlandes, treil-
les et parassols.
Schubert en eût fait une mélodie où il au-
rait vanté ce " philtre plus vague et plus ob-
sédant que la voix, »
■• Rose, celle musique immobile où se pâme
« Une note athérée, une seule ,i la fois !
EMILE GOU.IARD
Avocat à In Cour.
lÊ. PROPOS DU
BLANC DES
OSIERS
Savez-vous, mon cher Directeur, ce qui
nous a réussi le mieux iiour la destruction
de l'Erysiphé du Rosier (Si)hœi'uthcca {jciii-
nosa) ? C'iest tout simplement une émulsion
de savon noir, dans de l'eau de pluie, émul-
sion préparée de la façon suivante :
Eau de plui«' : 2 hectolitres.
Savon noir : 1 kil. environ.
Nous avons fait battre cette eau jusqu'à
complète émulsion que nous avons lait cons-
tamment agiter pendant la durée de l'opé-
ration de la pulvéïisation des Rosiers at-
teints du blanc.
Cette pulvéïisation a été faite au moyen
d'une seringue très fine, de jardinier.
On avait employé la fleur de soufre et le
barège : le mal persistait.
Cette sorte d'oïdium 'était apparu subite-
ment sur quelques variétés de Rosiers, no-
tannnent les Souvrvir de la Muliiiaison et
les Friiii l\((rl Dnisrhli.
C'était eu août : jusque-là, il n'y avait pas
d'ai)parence du parasite. Tout à coup, quel-
ques taches grisîs se montraient ; la fleur
de soufre n'y fit rien. On employa alors le
barège, cela continua. Enfin, nous employâ-
mes un précédé adopté i)a,r les campa-
gnards : il nous a réussi. Aujourd'hui,
toutes les nimvelles pousses sont bien vertes
sous la cloque amenée par l'Erysiphé.
Cela prouve, encore, que les moyens les
plus simples, sont souvent les meilleurs.
En t/raitanlt préventivement les rosiers
avec la fleur de soufre et l'eau de savon,
je crois qu'on se préserverait facilement du
blanc du l'Osier.
Cette affectation est désagréable à l'œil;
elle déforme les boutons à fleurs et entrave
la floraison.
Au. VAN DEN HEEDE.
INE VISITE A LA
m
OSERAIE
En cvtte saison déjà avancée, il nous ast
ngréalile de voir encore cpielque.s-unes de
nos fleurs préférées. En parcourant notre
petite roseraie, fin octobre, nous avons re-
marqué quelques belles fleurs dans les va-
riétés suivantes :
Frnu Knrl Dniscliki.
Oru.s Ati liplitz.
i'iloiri' drs Po'tija.nthas.
Oiléans-Uose.
Glirirt' de Dijini.
Alisier SIelln Cinij.
JOURNAL DES KO 8 ]-: S
Mnilriii.oisilli' Mdrii' Van llaiMc.
H. Aniùldijc Moorr.
Stilphiib'.
U". .1. Ricluirdsiiii,
Aimée Vibfit.
K. Vi'ijrat lliTiiuiiius.
Mddinnc Caroline Tvstout.
Madame Abel Chatenay.
Rosa Vcrschurvn.
Madame Eugène Résal.
Iliimère.
Madame Hector Leuilliot.
Nous serons heureux si le simijle énoncé
de ces quelques variétés peut servir à gui-
der le clioix d'amateurs embarrassés au dé-
but d'une culture.
Un Rosiéri.ste Amateur.
Çfe
QSf.
ROSIER DANS LES ClNQ ^^ARTIES DU MONDE
LA ROSE EN CHINE
Nous gommes heureux de jiouvalr pu-
blier. sur la eulture des Rosiers en Chine,
des dorunif.nts absotunienl inédits i/ni
intéresseront vivement, nous en. sommes
certains, tous les amateurs de roses.
L'article ei-après est iln à lin iiliinii''
d'un Cliinois, amateur {lassionné de
Rnsi's, M. Lij Lain Tinij, corri'spondant
du Journal des Roses, à Péliim.
M. l.ij Loin Ting nui écrit admirable-
ment bien le Français, commence son
élude sjir /r'.v rosiers eu Chine, par t'é-
niunéralion et la description des sortes
qui ij sont cultivées sous forme de pieds-
vières, piiiir founiir les sujets destinés
à la greffe des variétés horticoles.
.\ous 'Ifh'ssons la parole à -notre cor-
respondant :
Nous possédons, en Chine, phisicurs sor-
tes de pieds-mères :
1° Un Rosier à fleurs doubles, rnoyeiuies,
remontant qui se présente sous deux for-
mes, l'une à fleurs rouges, l'autre à fleurs
roses.
Nous appelons T'ic Kaeul Hounij sa va-
riété rouge et T'ié Kaeul l'eu, sa variété
rose. Ces deux nrmis signifient Rouge â tige
di' fer, et Rose à tige de fir, à cause d*s
rameaux qui sont raides et duis comme du
fer.
2° Un Rosier à fleur dcjuMê blanche (Ro-
sée au cœur).
Ce rosier ne remonte pas; nous. Je nom-
mons Pee Yu T'aug. C'est le nom d'une
personne ayant joué un rôle dans l'histoire
de la dyna-stie des Soung.
La multiplication de ces deux sortes de
rosiers est faite au printemps, par dra-
geons. Pour les boutures on ne peut les
faire qu'en pleni été, pendant les Fou.
Pou veut dire chaJeur. Pendant les gran-
des chaleur» nous avons trois Fou :
le premier s'appelle TcU'eau Fou, le second
Tcluiung Fou., et le troisième iicp Fou. Cha-
que Fou ne dùiie que 10 jours, et c'est seu-
lement pendant ces périodes que les rosiers
s'enracinent facilement, Idrstju'dn les Imu-
ture.
La greffe en écusson ne peut se faire
qu'à rautomne de la 2° année, et la greffe
en ;ipi>roche au plus tôt au printemps de
la deuxièm© année suivante.
3° Le Yùë-Ki-Houa-Tse (Yùë-Ki veut dire
Rosier mensuel; Houa-Tze, fleur).
Arbuste épineux, à Heurs moyennes, lrè.s
doubles, blanches, rosées au centre, remon-
tant, et ayant très peu d'odeur.
Multiplication : Par éclats, au printcmjis;
[lar marcottes dans le cmirant de l'année,
et par boutures qui ne peuvent se faire
que pendant la grande chaleur, c'est-à-dire
au moment des Fon, ou, au plus tard, au
commencement do l'nutomne, c'est-à-dire
vers la 7" lune chinoise (Moi.s d'aortt). Cette
variété est très employée dans le nord de
Pékin.
4" Le lloudng-1 see-Mci (llmtang veut diPe
jaune; Tsec, épines; Méi, rosier).
.Arbuste très épineux, à fleur moyenne.
178
JOURNAL DïlS KOSES
assez pleine, d'une cotileut jaune soUfre,
à larges pétales, sans odeur. Non remon-
tant.
Multiplication : t'ar éclats, par marccjttes;
très peu employé dans le nord de Pékin,
mais très employé dans les provinces de
Chan Toung et de Ho-Nan.
Nous riecevoliS, ail printemps, une très
grande quantité de rosiers Thé du Chan-
Toung -et du Ho-Nan qui sont généralement
greffés sur cette sorte de pied-mère.
Explication bfes Termes employés : Yûë-Ki
est le nom donné aux rosiers reînontailts,
sans épines, ou très peu épineus.
On donne celui de Méi à ceux non re-
montants et très épineux.
Pour compléter le nom d'Un Rosier, on
ajoute avant les imAs Yûë-Ki oïl Mit, une
iiu deux lettres suivant la eouleUf, ou un
nom des autres rosiers (Noitl& généraux des
Rosiers en Chine).
(.4 nuivrc). LY LAIN TING,
Correspond iiut du Journal des Roses il l'êkln.
)E L'EMPLOI
RATIONNEL DES |S.NGRAIS
Dans la culture des Rosiers O.
{Suite)
CHIMIQUES
SconiEs DE DÉPH0BPH0R.4TI0N. — Les scories
dé déphosphoi'ation n'éxisitent pas à Têtat
naturel; elles proviennent de la déphospho-
ratio'U deiS fontes tirées de 'minerais de fer
l)hoBphoréUx.
La valeur de cet engfnis et .^a richesse
en acidiei phosphoriqUe varient, non seule-
ment avec la teneur des fontes en phos-
phore, mais encore avec le."; procédés de dé-
phosphoration. C'est ainsi que les scoties
Thomas, à cause de la snllrbilitê de l'&cide
phosphorique: qu'elles renferment, sont très
suiiéi-ieures, à richesse égale, aux m'orirs
Martijl.
Les pfinciiiatlx élémenis utiles que con-
tiennent les sc(U'ies de déplinsphorntion va-
rient, d'après M. GrandeaUj dans les pro-
portions Suivantesi :
Acide pliosptioriqUe 8 à 24 %
Chaux : 34 à §5 %
Magnésie 3 à 20 %
Bien que la chaux et la magnésie qu'elles
api)iu'tent soient loin d'être négligeables
dans les sols jiauvre® en calcaii-o et en ma-
gnésie, seule la richesse en acide phospho-
rique des scories sert de base pour en éva-
luer la valeur commeariale.
Get acide se présente sous forme do jilios-
phate tOÀracalriquc rapidement soluble dans
les acides faibles, le réactif do Wagner par
(\) \w Journal des Itnscs I!ll.>, |i;;!,'(js 11:1 el IflO,
1913, pages 16, 32, 66, 83, 98, lli et 110
exemple (Eau : 100c. c; acldi' Citrique ; 1 gt: 5).
Cette grande solubilité explique l'incontes-
table Supériorité des scories sur les phos-
phates natut-éls et les excellents résultats
quelles donnent dans la culture des rosiers.
Les .scories de déphosphoration jieuvent
être employées à doses massives dans tous
les terrains; mais elleis produiront lëtir effet
maximum dans les terres pauvres en acide
phosphorique et en chaux.
Ne pas hésiter à méla,ngeT intimiement,
lore du défoncement des sols de cette na-
ture à convertir en roseraie, 20 kilogram-
mes par are de scories de diêphosphoration
trcs finemcjit inoulues, et à semer en cou-
verture un mois avant la plantation, 100
granunes par mètre carré du même engrais.
Phosphates précipités. — Ils snnt nhtenus
en traitant des os, ou des phospliates d'os,
pat un vohune détenniné d'acide nmriati-
que, puis Iiar un lait de chauX en quantité
t'jtactnnent suffisiante pour fonneir, avec
l'acide iiliiisphorique des inatières traitées,
Un iiliosphuto blcnkiqnc
Les phospliates Ijtécipités qtie l'on trouve
dans le commerco dosent de 35 ii, i2 % d'a-
cide phosphorique; soluble, jiresque eli to-
talité, dans le citiate (r:iiiiinniiiii(|ue.
lùiiployer les phosphates précipités en
ciniverture dans les roseraies manquant d'a-
cide phosphorique, et les enfouir par un
léger labour d'iiivcr on un liina-g''.
(A suivre;. COCHET-COCHET.
JOtlRNAL DES KOBES
179
RECHERCHES ^NATOMIÛUES ET ^AXINOMIÛUES
Sur le Rosa Berberifolia Pallas (')
Le Jilaii ligneux du bais secondaire de la
tige est de infime purtout : vaisseaux répar-
tis sans ordfé apparent dans toute l'épais-
seur du cylindre central (flg. 13), Tilires li-
gneuses disposées' en séries rayonnantes,
parenchyme ligneux nui: rayons médullai-
res inégaux et de deux sortes, les primaires
(fig. 13, rnlp.) constitués par 2-3 files de
cellules, les autres par une seule file. Ces
rayons, Vus en coupe radiale, ont leurs cel-
lules rectangulaires, le grand côté dirigé
parallèlement ou perpendiculairement à
l'axe de la tige, et à parois percées; de ponc-
tuations simples. Sur une même couj)?, les
vaisseaux ligneux sont généralement à i>onc-
tuations aréolées, parfois simple.» et à dia-
phragmes t>ercé9 d'une seule et large ou-
verture oVaie ou circulaire.
Uh pérlderme exodermique (fig. 14) se dé-
veloppe de bonne heure et provoqué l'exfo
llation de lépiderme. Le liège peut s'enfon-
cer dans le parenchyme cortical jusque soils
la troisième assise de cellules (flg. 15, pé-
rid.); sa course cet donc irrégullèrc et rap-
pelle en tous points les autres tlfu'i. Je ferai
remarquer que dans un grand nombre d'es-
l)èces le liège est d'origine épiderniique,
c'est-à-dire qu'il se forme aux dépens de
l'épiderme par cloisnimeinent tangentiel des
cellules de ce tissu. Un autre caractère, aus-
si très remarquable, est celui (pii est fourni
par la présence de cellules tiinnifères dans
lu moelle de la tige (fig. 18 et 19, et.). Ces
cellules constituent ordinairement de véri-
tables vaisseaux très faciles à di.stinguer
par leur diamètre beaucoup plus iHîtit que-
celui des autres cellules médullaires. Chez
le R. berberi[olia, ainsi que chez quelques
autres espèces, ces vaisseaux ne sont pas
différenciés et lès cellules tannifères sont
isolées.
J'ajouterai à ces importants caractères
l\} Voir Journal rlf-: Houes, piige 168.
génériques, qui ne cùmiioiicni aucune fx-
ccpliun, la caractéristique du pétiole, ainsi
qne celle du pétlolule de la foliole terminale
(feuilles composées). iM. Maxwell T. Ma!5ters
y a reconnu trois faisceaux ilbéro-iigneux,
un médian et deux latéi-aux, disposés sUr
une Courbe largement ouverte en haut (flg.
ll,fll.). Ce nombre »e nuùntient, à quelques
exceptions près, chez toutes les espèces, dé-
puis la base engainante du pétiole jusqu'au
sommet du jiétioiule de la foliole terininale.
Voici comment s'effectue, dans la tige, la
sortie des faisceaux foliaires du R. berberi-
folia (flg. 1 à 6). Eh pratiquant des coupes
transversales sur une jeune tige, depuis la
base dés aiguillons géminés qui existent or-
dinairement sous la feuille, jusqu'au-dessus
de l'insertion du pétiole de cette dernière,
on constate ce qui suit : (fig. 1). Les fais-
ceaux libéro-ligneux du cylindre central
(fll.), au nombre de 16 environ, forment une
couronne assez régulière et portent chacun,
au pôle libérien, un paquet de fibres méca-
niques d'cfrigine péricydique. Les faisceaux
qui doivent se rendre dans la feuille étu-
diée ne tardent pas à se détacher de lélirs
congénères en accusant une .saillie en de-
hors de la couronne d'ensemble; l'un d'eux
(Md) deviendra le faisceau médian du i)é-
tioie, le.«f deux autres (I) cl d), respective-
ment .séparés du précédent par un faisceau,
seront les faisceaux latéraux de droite et
de gauche (1). En A est figurée la base sail-
latite d'tui des aiguillons. La flg. 2 nous
représente le phénomène à im stade plus
avancé. La fig. 3 inimtre en outre les fai.s-
ceaux séparant ceux destinés k la feuille,
en train de se diviser cliaciin ••]) deux nou-
veaux.
Prof(s«seur F'.aI'i. P.VHMEN'riBH.
(A suivre).
(1) l.p nombre de faisceaux phicc'f respectivement entre
li;s M<l. I), et (;. est vari:ilili' dan' le (lenre. Je reviendrai
Kiir l'i'lli' r|iie!>lii>n diins iimn |iin< h.iiii iiiinniiire.
180
JOURNAL DES EOSES
.HRONIQUE
lORTICOLE
rENERALE
SOMMAIHK : Méléorologie. — Aihres et arbustes nouveaux (lu ficii ciiiiiius [suite). — Nécrcilngie.
Météorologie : Ce que fut Septembre
1913. — Lu. pifssiun barométrique moyenne,
756 ■"" 5, est inférieure de 1 """ 9 à la nor-
male.
La température moyenne mensuelle, 15° 0,
est en excès de 0» 3 sur Ja normale.
Pluie : Hauteur totale, 47 "'"' 3 en 11 jours,
représentant les 0,95 de la normale de sep-
tembre.
Iimolatioii : Durée possible, 376 heures;
durée effective, 177 heures 30; rapport, 0,47.
Taches nalaireu : On n'a constaté la pré-
sejice d'aucune tache aux 21 dates aux-
quelles l'état du ciel a permis l'obsei'vation
du Soleil.
(Obserouloire du Parc Saiiit-Maur).
Arbi^es et Arbustes nouveaux ou peu
CONNUS (suite).
69. CLEMATIS MONTANA BUCHANAN WII.SONI.
(Botan. Mag. 1911, pi. 8365).
Arbuste grimpant à tiges striées, pubélu-
leiites. Les feuilles opposées sont, trifolio-
lées ; les pétioles finement et faiblement pu-
bérulents sont longs de 4-10 centimètres ;
le pétiole de la foliole terminale long de 1,5-
2,5 centimètres est deux ou trois fois plus
lO'Ug que ceu.x des folioles latéi-nles ; les fo-
lioles ovales, étroitement acuminées, tron-
quées ou presque cordifonnes (celles des ra-
meaux florifères elliptiques et rétrécies à la
base), longues de 4-8 centimètres, larges
de 2,5 à 4 centimètres, à larges dents sont
minces, glabres en dessus, pubérulentes sur
les nei-A'ures en dessous ; les nervures sont
creuses ©n dessus et saillantes en dessous.
Les fleurs &ont réunies eni bouquets sur de
petits rameaux feuillus, écailleux à leur
base ; le pédoncule uniflore, grêle, long de
15-20 centimètres est pubérulent; les sépales
au nombre de 4 sont pétaloïdes, blancs,
ovales oblongSj émoussés et mucronulés à
l'extrémité; longs de 2-2,5 centimètres,
larges de 1 - 1,2 centimètres, glabres inté-
rieurement, fortement pubescents extérieu-
rement à l'exception d'une bande centrale ;
les étamines nombreuses ont, les extérieures
1-5 centimètre, les intérieures 1 centimètre
de longueur ; les filets linéaires sont gla-
bres ; les anthères linéaires ou étroitement
oblongues s'tmvrent latéralement; les car-
pelles sont nombreux; l'ovaire comprimé est
glabre avec le style velu à l'exception de sa
pa.rtie supérieure.
Cette variété a été introduite de la Chine
centrale dans l'établissement Veitch, par E.
H. Wilson, son collecteur ; elle a fleuri dans
la pépinière de Coombe Wood en juillet 1909,
c'est-à-dire deux nmis plus tai'd que le type;
elle prospère' dans un bon sol, surtout s'il
est calcaire ; fleurissant sur le bois de l'an-
née précédente, on ne doit la tailler qu'après
la floraison et on la multiplie facilement au
moyen de boutures.
(A suivre). F. Tesnier.
Nécrologie : -Madame CAZ.\UX. — L'é-
niinent et sympathique Directeur départe-
mental des services agricoles de Seine-et-
Marne, M. Louis Cazaux, vient d'être cruel-
lement frapjié par la mort prématurée de
son épouse à la suite d'une longue maladie.
Nous prenons une large part au malheur
qui frappe M. Cazaux et sa famille, et nousr
les prions d'agréer l'expression bien sincère
de nos plus vifs sentiments de respectueuses
condoléances.
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37« ANNEE
1" DÉCEMBRE 1913
N° 12
JOURNAL DES ROSES
(ROSA INTER FLORES),'
REVUE D'ARBORICULTURE ORNEMENTALE
Jïlen0uclle Spéciale, 3llu5tvée
FCINDIC).; PAR
4 MM. SciPioiv COCHET, Pierre COCHET, Ilorticulleurs-Rosiérisles
« et Camille BERNARDIN
Y PUBLIÉE SOUS LA IIIIIKCTION DE
COCHET-COCHET, Horticulteur - RosiérJste
à Coubert (Seine-et-Marne) (France)
PROPRIÉTAIIIK I\KDAC.T1:LI'. EN C.hÈv
AVEC LE CONCOURS ET LA COLLABORATION
DE ROSIERISTES ET D'AMATEURS DE ROSES
de France et de l'Etranger '
t
SOMMAIRE DES ARTICLES
Chronique des Roses. — Rosiers nouveaux mis au conimi'ioc en lit! 3 (suite,. — Dans les IKisicrs : on
Décembre. — Les Roses à l'Exposition de Garni, à .1 Automne 1!)I3. — Protection îles Rosiers contre
la gelée. — Le Rosier dans les cinq parties du monde (suilc) ; La Rose au Soudan. — Gênerai
Supérior AltNOLD JANSSICS (Hybride de Thé). — Recherches aaatoniiqucs et laxinomiques sur
le Rosa BerberifoUa Pallan (suite). — Conditions de rassimilalion. par les plantes, des sullates et
des nitrates. — Chronique horticole générale. — Table des Matières.
Planche coloriée : IJÉ.NERAI. SI PÉRIOI'. ARNOLD JANSSKN i liviuiii.i; im: Tiiki.
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Europe : Un An, 13 kr. 50. — Six Mois, 7 fr. 70
Amérii^ue, Afrique, Asie, Océanie : Un An, 14 fu. S3 — Six Mois, 8 fr. 20
Les Abonnements parlent du l" Janvier et du l" Juillet
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REVUE D'ARBORICULTURE ORNEMENTALE
1" DECEMBRE 1913
.HRONIQUE DES
[OSES
tlBRARY
ISEW YORK
«OTANICAL
aAKDliN.
SOMMAIRE : Poésie. — Rose Climhin;/ Kelen Gouki. — Les Roses
La Rose de Saint- Arquey .
Quand je ne serai plus, une main liisle el chère
Vicndra-t-elle égayer mon tertre funéraire ?
Serai-je reiiretté !
Si personne ne vient, roses que je cliantai
De vous-même naissant, au retour de l'année,
l'euplez de vos bosquets ma tombe abandonnée.
Dknne-Babox.
à l'KxpositiiUi d'automne de 1913. —
Rose Climbing Helen Gould. —
Cette rose qui appurtieuit à la race des Hy-
brides di' thi' grimpants, a été vendue en
1012, par l'établissement horticole Good-
Heese C, de Springfîeld, Ohio. C'est un
grimpant vigoureux de couJeur muge cliaud,
à fleui-s grandes et bien pleines que l'arbuste
produit en grande quantité. C'est une plante
à recommander.
Les Roses à lexposition davi-
tomne "e 1913, de la s. n. h. F. — Cette
année ejicore nous avons eu le plaisir d'ad-
mirer de jolies roses à cette exposition; elles
étaient, connue l'an dernier, présentées par
nos confrères MM. Lévèque et fils, d'Ivry.
Cinq cents losiers nains, environ, formaient
deux corbeàlles; parmi les plus belles variétés
il convient de citer : Dcav llolc, FUrrcrirr
Pi'mhirton, Mme Jules Gi'rvais, Jonkhccr J.
L. Mock, Lady Dowiir, May Millers, Laurent
Carie, Président ViO'n't, Duclifss nf Welliny-
ton. Commandeur Jules Gravercaii.r, lleauié
de Lyon, Lady Greenatt, Ladij Aslli<iv<, Tlhea
Peiil, yladame Léon Pain. Sunbursl, Melo-
dij. Madame Segond-Weber, Mme Valére
AVIS IMPORTANT
Pour répondre à la demande de nombreux lecteurs et pour éviter
toute correspondance inutile, nous continuerons, comme par le passé, à considérer
comme abonnés en 1914, toutes les personnes actuellement Abonnées directement
au Journal des Roses qui ne nous aurons pas avisés, AVAT^T LE 25 DE-
CEMBJ^E, de leur désabonnement pour 1914. Nous prions instamment les
personnes abonnées par l'intermédiaire de libraires français et étrangers, de
Tenouve\er dès maintenant chez ces libraires, leur abonnement pour I9i4> ^fin
d'éviter un retard possible dans la réception du Journal.
Tome XX.WII.
!•' Déccnibro 191 3.
182
JOUE N AL DES KOSES
Ili'auini'tz, Miiiquisc de Siiii'lij, Arihur God-
win, Château Clos Vougcot, Hugo FtulU'r,
Etoile de France. De magnifiques colonnes
de roses coupées : Liberty, Madame Abel
Ctiatenay, Fnau Karl Drusclilii, Suvburst,-
et Reine Mère d'Italie, rehaussaient encore
l'éclat des corbedlles et prodiuisai'eTit un très
joli effet.
d'hui, que la Rose de Saijit-Arqiieij est née
en 1911, à l'abbaye de Saint-Nicolas-aux-
Buis, près de Saint-Gobain, dans le départe-
nienit de l'Aisne.
M. Vilfroy, jardinier-chef de ce cliarmant
domainie, fit, en 1911, des boutures d'une
fdime horticole du R. Cliinensin de Jacquin;
ces l)nutures furent placées sous châssis
ROSE DE SAIKT-ARQUEY
La Rose de Saint-Arqtiey. — En
atteiuhnit (luil imus suit pussible de faire
faire une planche coloriée de oeitte curieuse
rose nouvelle, nous donnons aujourd'hui
une gra.vure noire die cette, jolie nou.veuuté.
Nos lecteurs iMuirront, a.Insi, se rendre
cooipte combien elle ressemble à un œillet ! !
Nous donnerons, en même temps que la
planche coloriée, l'histoire de cette rose et
de l'ancien couvent, devenu un meivéilletix
cusfel, où ellei a vu le jour.
Nous raiipellerons simplement, aiijour-
froid, dans un coffre contenant également
des boutures d'œillets.
Madame Faure, propriétaire du château,
et M. Vilfroy, constatèrent avec stupéfac-
tion,, en 1912, que par une étrange coïnci-
dence, iilusieurs boutures donnaient des ro-
ses ressemblant, à s'y méprendre, à des
fleurs d'œillets ! !
Ces boutures furent soign,e'Usement conser-
vées; Madame Faure nous fit l'honneur de
nous denumder notre avis sur la valeur de
cette rose qu,e nous avons déclarée, et dé-
JOURNAL DES EOSES
183
durons, être la plus curieuse' rose créée de-
puis fort longtemps. Nos collègues qui la
virenit, et lui attribuèrent un certificat de
mérite à la séance du 28 août dernier de
la S. N. H. F., furent, comme nous, extrê-
mement intéressés par cette présentation.
La Rose de Saint-Arqucij, multipliée par
nos s<iins, sera mise au cunnnerce probable-
meint à l'automne 1015, pour la joie des
amateurs de roses nouvelles et de curiosités
végétales. Il n'existe rien de semblable à
cette rose : c'est une rrritabli' nouveauté.
COCHET-COCHET.
lOSIERS
'^cXf
OUVEAUX
MIS AU
(S ni le)
.OMMERCE EN 1913
(1)
Descriptions d'Obtenïeurs
Notre confrère, M. Philhert Boutigny, ro-
siériste à Rouen, met au commerce, à par-
tir du 1" novembre 1913, les trois nouveau-
tés suivantes :
1° MADAME PIIlUlEnr liOUTlGNY (Hij-
hr'ide rcmnntuut). — Pour la descrinti:on de
cette rose, nous renvoyons nos lecteurs à la
page 160 du numéro du Juunuil ifc's Roses
du 1" octobre 1913, dans lequel a paru la
cliromolithograpliie de cette superbe nou-
veauté.
2» CLIO (Multiftore (jriiutiunt). — Fleur
rose oeillet, très double, tiès florifère ; ar-
buste très vigoureux.
(Crimson Rambler x Hélène).
3° JUPITER (Multiflore grimpant). —
Fleur rose vif, onglet strié blanc, très flo-
rifère ; arbuste très vigoureux.
(Criinsan Rambler x Mrs \V. Culbus^i).
Nous recevons de MM. Soupert et Nottin.g,
rosiéristes à Luxembourg (Grand-Duché), la
descrii>tion des quatre nouveautés ci-après
qui sont vendues par euot, à iiartir de no
vembre 1913,
Il EX RI m (Il ET Ihjbriile île Tlic). — Co-
loris jaune soufre iiur. Fleur trè.s grande.
Bouton très allongé. I-arges pétales. Forme
d'une régularité remarquable. Vigoureuse
et très florifère.
(1) Voir Journal des Itosfs 1913, pages 56, 41, 38, 76,
88, lo.-i, lin. i:î7, i:;i et 166.
C'cist 'ime Mélanti' Snuiirrl jaune sans
nuance.
Issu de Madame MeUui'ir Souijerl x Ma-
(Iduie h'iniij GuilleiiKil.
LrCIE.\ CII.WRE (llijbride de Thé). —
Rose carné illuminé de rose crème clair,
centre luisant. Fleur très grande et régu-
lière, produite à profusion jusqu'en novem-
bre. Excellente pour la fleur coupée, le for-
1,'age et ila jJantation des ma.ssifs. Variété
liors ligne ayant toutes \e» bonnes qualités
de Madauie Abel Chateitiiij.
(Madame Abel Chalenaij x Pie \).
PRIS CESSE MARIE SCHERD.UUEE
[lliihride de Thé). — Jaune chamois avec
centre luisant. Fleur grande, de très belle
forme à i)étaJes régiilieirs, sur longues tiges
droites, vigoureuse et florifère. Nouveauté
tiès recommandable pour tous les usages.
(Issue de Mélanie Suuperl x Ladij .Ash-
lowv).
AM.AURY FONSECA (Pnhjuulha nain re-
vtiinlnnt). — Blanc |)ur, lavé légèrciment de
rose eai aulonuic. Fleurs moyennes de belle
fomie, produites à profusion en énormes
bouquets fonnant boule compacte. Ce fw-
lyantha nain fleurit sans inteiruption. Planté
en bordtuiro ou en mai.s.sif, il est d'un effet ra-
vissant. .Ab.sidument nouveau.
Notre collègue, M. F. Dubicuil, msiérisle
à Saint-Alban, Moniilaisir - Lyon, livre au
184
JOUENAL DES ROSES
cunimerce, ù puitir du l'' novembre 1913, les
trois variétés suivantes :
MADAME IJARDOU JOB {Hijbride de
Thé). — Arljuste très florifère et bien remon-
tant, garni d'un beau feuillage vert bril-
lant. Boutons dresssés avec élégance sur des
pédoncules longs et fermes, souvent soli-
taires, de ciiuleur jaune de chrome, canari
citron. Fleurs grandes, pleines, en coupe, à
pétales satinés, s'épanouissant bien gra-
cieusement. Variété bien distincte parmi les
hybrides de thé, issut© de Prince de Bulya-
rie.
JEA\NE LIABiLAUD (Hybride de Thé). —
Arbuste demi-sannenteux, d'une belle végé-
tation, à rameaux droits, forts, amplement
feuilles. Fleure grandes, pleines, élégantes,
en forme de coupe, globuleuses, parfaites,
portées sur des pédoncules longs et rigi-
des, aussi belle en s'épanouissant qu'à com-
plète éclosion, d'un beau rose satiné. Va-
riété vemarcfuable par la forme parfaite de
.ses fleurs de longue durée et leur couleur
fraîche et chatoyaiite (Issue de Madame Ca-
roline Testout).
CYRANO ( Polijantha iiain). — Rosier
nain, compact, ramifié dès la base, à ra-
meaux nombreux, feuillus, d'un' vert bril-
lant. Inflorescences nombreuses se succé-
dant sans inteirruption, formées de corym-
bes ombelliforaies de 7 à 12 fleurs très dou-
bles, en petites couiies raccourcies, bien
faites, de coiuilieiui* carmin à reflets carthame,
en s'épanouissant mat et velouté avec un
grand onglet blanc. Variété extra pour bor-
dure ; issue de semis inédit.
Par la maison Kelten frères, de Luxem-
bourg (Grand-Duché), sont vendues à partir
de l'automne 1913 :
BOSITA MAVRl [Hijhridr de Thé). —
Fleur rose Nilsson pur brillant, grande,
pleine, odiorante ; bouton allongé ouvrant
bien ; pédoncule long, érigé et ferme. Ar-
buste vigoureux, florifère. Variété très re-
oommaïiidajjle pour la plantation en mas-
sifs ie,t la fleur coupée.
Madame .ibel Chateiiaij x Etoile de Fran-
ce.
MARGHERITA CROZE [Hybride de Thé).
— Fleur ijourpre carminé pas.«îant au rose
pourpré au complet épanouissement, sur
fondl roseï Nilss.on, grande, pleine, odorante;
bouitan allongé solitaire, s' ouvrant bien: pé-
doncule long et éngé. Arbuste vigoureux,
très florifère-, feuillage ample.
Etoile (Je France x Earl of Warwick.
Variété très recommandahle pour la plan-
tatioai en. massifs et la fleur coupée.
(A suivre).
PAPILLON
)ANS LES
ROSIERS
En Décembre- — Continuer :
Le défoncen)ent. des terrains à planter en
rosiers.
Les soins nécessaires aux rosiers soumis
au forçage.
L'habillage et le jaugeage des églantiers
haute de tige et nains.
La j)lantation des roseraies.
L'ébrouissage des sujets greffés en écus-
son.
Continuer et termim^r :
La greffe en fente sur racine.
Le bouturage des sujets pijrte-greffes.
Le cacliage des variétés sensibles au froid.
L'arrachage des' églantiersi hauts de tige
dans les liaies et les l>ois.
L'empotage des rosiers destinés à être for-
cés à ra.utomne suivant.
La cueillette des graines de rosiers et
d'églantiers.
{Voir, pour le détail de ces opérations,
décembre 1912).
Mettre à stratifler, dès le commence'ment
du mois, les graines de rosiers dont on cher-
clie à obtenir des variétés nouvelles, et celles
d'églantiers devant produire des sujets por-
te-greffe.
JOURNAL DES ROSES
185
Mise en stratification des graines de Ro-
siers ET d'Églantiers. — Les graines de ro-
siers pru^venant soit de fécoiidatioii naifu-
relle, soit, de fécondation artificielle, sont
débarrassées, à^la main, de la partie char-
nue — réceptacle — qui les entoure. Ces
graines sont ensuite semées dans des ter-
rines spéciales, ou, à défaut, dans de petites
caissettes en bois peu profondes. Celles
ayant servi au transport du poisson sont
très commodes pour cet usage.
On perce des trous dans le fond, pour l'é-
couJement de l'eau en excès, on place des
tessons sur ces trous, et on emplit aux trois
quarts les caissettes avec une terre légère.
On sème les graines qu'on recouvre avec
une légère couche de terre de bruyère.
Ces caissettes sont immédiatement placées
sous chà.ssis froid, côt.© à cite. La levée
s'opérera au printemps .suivant pour un
grand nombre des graines, dont beaucoup
d'autres ne lèveront peut-être, cependant,
qu'une année plus tard.
Les jeunes semis jjeuvent, soit rester dans
les caisses toute la belle saison s'ils ne sont
pas trop drus, soit être repiqués en petits
godets, lorscpi'ils ne sont encore munis que
des 2 cotylédons.
Les graines d'églantiers sont simplement
mélangées avec 2 fois, au moins, leur vo-
lume de sable et placées dans de grandes
cais.se.s, ou dans des tonneaux, qu'on main-
tient, tout l'hiver, à l'abri des gelées.
Les fruits d'églantiers ne doivent pas être
mélangée au sable sans avoir, au préalable,
été frappés légèrement avec un iietit maillet
de bois, de manière à bri.ser un peu l'enve-
loppe charnuiei qui contient les graines.
Quelques jours après cette opération le
réceptacle devient mou; en lirassant alors
les fi-uitis d'églantiers, les graines sortent.
C'est le moment de les mélanger à 2 fois,
ou mieux 3 fois, leur volume de sable jaune,
et de les placer dans les caisses, ou les ton-
neaux, préparés à cet effet. Le fond en aura
été percé de trous pour l'écoulement de
l'eau maliadroitemient mise en excès (Le
sable employé étant suffisamment humide,
il e'st préférable de ne pas arroser).
Les graines, ainsi mises à stratifier, sont
semées en pleine terre, dès qii'rlli's parais-
si'til voubiir germer.
Les préserver des l'Ongeurs avant et après
lei semis.
Nei jamais mettre en stratification les grai-
nes de pnlynntha type, et de petits polyan-
tha nains remontants, dont le plus grand
nombre geiTnent dans les 15 jours qui sui-
vent la mise en terre.
COCHET-COCHET.
ËES
L'EXPOSITION
I^OSES A
A L'AUTOMNE 1913
DE
VrAND
Etant là, je me suis mis en tête de voir
les variétés de ro-ies complètement fleuries
on en boutons fin octobre : cela me paraît
intéressant pour les amateurs novices et
pour ceux qui recherchent les variétés vrai-
ment hijhriil-prrpctiKil , style anglai.s.
Voici celles que j'ai imtécs, dans le beau
jardiiii français :
Madavif M'iiiricr de Luze, en pleine flo-
raison ;
Princd de P.ulfj'trie, toujours superbe ;
Sopllif Ilrfuiiitrtz ;
Paul Lédc ;
Laurent Carie ;
Mrs Anrmi Ward ;
Sunbiirsl. magnifique ;
Pharlsàer, très l>elles fleurs ;
Madame Abel Chalvnn\i ;
G. Nabimnand, (quelle bonne vanété) ;
Madame Candiiie TcsOnil, tnujours en
beauté :
Le Prai/rès ;
Madainr .levnij Cuilletii"/ ;
Ile U II :
Peine MaryinrHr d Ihilie, aux fleurs
aboinlantes d'un rouge si joli !
Etoile de France, en fleurs et en nom
breux boutons ;
186
JOURNAL DES EOSES
Katharinc Zeimet; cette polyaiithe blan-
che était tout en fleurs ;
TrioTnphe Orléariais, poï. d'un beau rouge.
Lady Hillington, de l'or pur ;
Jessy, pol. rD'Ug© vif, très jolie e^ en fl^uTs.
La vieille France était encore en fleurs
sur de beaux sujets, de même que le vieux
Souvenir d.^ la Malmaison.
C© qui domine, dans toutes ces variétés,
c'est la race dite hybride de Thé.
11 y avait auissi des Bengale, mais ces va-
riétés, si florifères, si belles à l'automne,
n'ont plus la vogue de mon jeune temps !
AD. VAN DEN HEEDE.
Protection des
lOSIERS CONTRE LA
[ELEE
L'un des moyens les plus simples de pré-
server les végétaux du froid consiste à les
enterrer. C'est ainsi que l'enfouissement est
utilement pratiqué pour le figuiei', dans la
région de Paris et le nord de la France ;
ce n'est que grâce à cette précaution que
l'on y peut obtenir une récolte de fruits
tous les ans. Le même procédé est appli-
qué à la vigne, dans des régions à hiver très
rigoureux telles quei 1« Caucase, certains
pays de montagnes.
En enterrant suffisamment, il est toujours
facile de mettre les plantes à l'abri de la
gelée, mais un autre écueil peut être la dé-
sorganisation des plantes mises en contact
avec un sol trop Iiumide; les résultats ob-
tenus seront d'autant meilleurs que l'on
aura affaire à un sol plus léger, moins hu-
mide, plus aéré.
La mise en terre des rosiers peut se fajre
par couchage; on commence par les dé-
chausser. On peiu.t s© contenter de' courber
les rosiers, d'enterrer leis tètes à demi, re-
couvrant simplement de feuilles la partie
hors .erre.
Quand il s'agit de rosieirs nains, on peut
se contenter de les butter, la terre étant
ensuite recouverte de litière sèche.
Le plus communément, on empaille la tête
du rosier, ©n introduisant du foin, de la
niouese, des feuilks sèches entre les ra-
meaux. Parfois, l'on ©ncapuchoinie la tête
avec du papier épais ou du papier goudron-
né.
Le papier est une des substances condui-
sant le plus mal la chaleur, c'est aussi avec
cette substance que l'on aura le moins d'aé-
ration, ce qui peut être un inconvénient (ac-
cumulation de riiumidité, risques d'asphy-
xie). -
Les autres matières, paille, mousse, feuil-
les sèches, .sont parmi celles qui possèdent
le pouvoir retentit le plus élevé pour l'eau,
ce qui est certainement un inconvénient au
cas particulier; plus il y a d'eau, iilus nous
avons de chances de désorganiser nos tis-
sus, tandis que l'air est nécessaire, même à
la végétation latente de l'hiver; d'autre
part, l'air est mauvais conducteur de la
chaleur, le meilleur moyen de protéger un
objet contre le froid, est souvent de l'en-
tourer d'une matière sèche retenant beau-
coup d'air. Voyons donc quels sont les pou-
voirs rétentifs pour l'eau des diverses ma-
tières susceptibles d'être employées :
100 kil. de paille de blé peuvent retenir
220 litres d'eau, le pouvoir rétentif des pail-
les d'orge et d'avoine est encore plus élevé;
100 kil. de fanes de pois retiennent 280 litres
d'eau, 100 kil. de paille de fèves ou féve-
rolles : 330 litres; 100 kil. de mousse, de 250
à 300 litres ; 100 kil. de feuilles mortes, 200
litres ; 100 kil. de tourbe, de 500 à 700 litres;
100 kil. de tannée, de 400 à 500 litres.
De toutes ces su'. stances, c'est encore la
paille et les feuilles mortes qui retiennent
le moins l'eau.
Les aiguilles de pins et sapins ont déjà
un pouvoir rétentif moindre, 100 kil. retien-
i;ient 150 litres d'eau. Le pouvoir rétentif
diminue encore avec les bruyères et genêts,
100 kil. ds bruyères ne retiennent plus que
145 litres d'eau; 100 kil. de genêts, 111 litres
seulement. Les terres légères ont des pou-
voirs rétentifs très faibles, qui sont :
Terre végétale : 50 litres d'eau par 100 kil.
JOURNAL DES KOSES
187
Marne et calcaire : iO litres d'eau par 100
kil.
Saljle quartzeux ; 25 litrts: d'eau par 100
kil.
Il n'est pas inutile de faire remarquer que
le broyag-e augmente les facultés absorban-
tes des matières végétales, il serait donc
nuisible au cas jiarticulier ; il serait utile
au contraire, si ces matières végétales de-
vaient être employées comme litières.
Quel que soit le système de protection
des rosiers contre la gelée, il produit tou-
jours l'étiolement des pousses ; il y a doiic
intérêt à ne le mettre en œuvre que le plus
tard possible.
A priori, l'on pourrait en conclure aussi
qu'il faut lioérer le plus tôt possible les
plants protégés; maibeur'eusement, nous au-
rons en mars des pousses étiolées, très dé-
licates, susceptibles d'être emportées à la
moindre gelée. Peut-êtne pourrait-on, au
moins dans certains cas, enterrer seulement
une partie des yeux, les autres étant cou-
verts seulement die litière que l'on enlève-
rait tjendant les beaux jours.
Sous le climat de Paris, même dans le
centre, et, à fortiori, dans le Nord et l'Est,
les rosiers considérés conune les plus sensi-
bles au froid, sont les Thé, les Hybrides de
thé, les lie-nijiuii'bon, les Noi.sette et les Ben-
gale.
Si l'on a à transiilanter des rosiers gélifs,
il est tout indiqué de les arracher avant les
froids, de les mettre en jauge durant l'hiver,
suffisamment enterrés pour qu'ils soient à
l'abri du froid. On les met en place en mars,
aux premiers beaux jours ; on fait alors
leur toilette, en respectant le [ilus possible
le système radiculaire, et surtout le che-
velu, mais en sectionnant tous les dra-
geons.
Ch. groud.
OSIER DANS LES ÊnQ JaRTIES DU MoNDE
LA ROSE AU SOUDAN
Les roses firent leur aii'jiaritiou au Soudan
vers lOOi. Ce fut le sympathique gouverneur
général actuel, M. William Ponty, alors
lieutenant-gouverneur du Soudan qui, le
premier, fît planter quelques rosiers dans
les jardins de sa résidence de Kayes. Grâce
aux soins intelligents de M. Froment, di-
recteur de .Jardins d'essais, pa.^sionné [lour
les fleurs, des boutures de ces rosiers, plan-
tées au petit bonheur, un peu à toutes les
é[»oques de l'année, furent dilstribuées gra-
cieusement, à Kayes d'aixird, puis dans les
environs.
En 1908, Hamako devint la capitale de la
colonie. Le Gouvernement et tous les ser-
vices administratifs y furent transférés. Le
gouverneur, M. Clozel, vint habiter un
somptueux palais autour duquel on fit
de nombreuses plantations d'arbustes à
fleurs. Les rosiers surtout contribuèrent,
pour une large part, à faire des bordures le
long des allées et autour des corbeilles plan-
tées d'ibiscus et de grenadiers nains.
On continua à faire des boutures de ro-
siers qui furent di.stribuées à Hamako à tous
les Européens amateurs de fleurs. Le labo-
ratoire vaccinogène et l'Ecole de filles fu-
rent iiarticulièrement dotés de nombreux
plants. La Direct i-ice de l'Ecole, qui pro-
fesse une véritable vénération pour les
Heurs, les roses en i>articulier, se procura
un pied de chacune des espèces de rosiers
cultivés au palais du Gouvernement. Elle
fit elle-même de nombreuses boutures qui
fui-ent distribuées, dès qu'elles i)urent être
repiquées, à tons ceux qui manifestèrent
leur admiration pour les roses. Et de nom-
breux plants racines, pris à Bamako, fu-
rent transportés à travcr.s le Soudan, jusque
dans les postes les plus reculés de la brous-
se.
Aujourd'hui, il y a des roses dans la plu-
188
JOURNAL DES ROSES
part des villes du Soaidaii où résident des
Européens. On en trouve à Bamako, à
Kayes, à Kita, à Koulikoro, à Ségou, à Mop-
ti, à Djenné, à Sikasso, etc. Des. chefs de
maisons de commerce, tels que MM. Leston-
nat de la Macina-Niger, Béziat de 1q Maison
Chavanel, Chichignoux de la maison Chi-
chignorux, Rouchard de la Maison Rou-
chard, Mourot, de Mopti, etc., s'adonnent
avec un vif intérêt à la culture des roses.
Malheureusement, leis variétés ne sont pas
nombreuses. Nous n'avons, je crois, que la
rose de Provins ou des hybrides de cette
«spèce, dont les teintes varient du rouge
écarlate au ruse le plus tendre. Nous avons
cependant une rose jaune pâle dont les bou-
tons, prêts à s'évanouir, sont merveilleux,
comme forme et connne délicatesse de teinte.
Le feuillage, d'un vert peu foncé, est un
p«.u luisant. Cette rose se rapp>rocbe beau-
coup de l'espèce qu'on appelle communé-
ment en France, Rose Thé. Elle vient de
Dakar. En 1909, le chef de cabinet du gou-
verneur, aJoirs M. Villeneuve, revenant de
France, acheta trois rosiers Rose Thé qui
furent plantés dans les jardins du gouver-
nement. On en fit des boutures en si grand
nombre que l'on en trouve un spécimen ciiez
tous ceux qui cultivent des rosiers.
Quelques amatevirs introduisirent aussi
au Soudan un certain nombre de rosiers
greffés, mais s'éloignant peu de l'espèce cul-
tivée ici, depuis une dizaine d'aamées. Par-
mi ces rosiers greffés, un seul a retenu mon
attention. C'est un arbuste nain dont les
jets, à la sortie de terre, sont nombreux.
Les feuilles sont très petites et les boutons
gros comme des pois. Les fleiirs d'un rose
vif, sont grandes, dans leur complet épa-
nouiseemient, connue une iiièce d'un franc.
Boutons et fleurs se trouvent nombreux
sur une seule branche et font un effet mer-
veilleuix dans mi Ixuiquetou dans un semis
de fleurs sur une n.a.pp'e. C'est un rosier très
rustique, le seul qu'on puisse laisser en
pleine terre, dans ce pays où le grand enne-
mi des arbustes est le termite.
Le termite, en effet, est une fourmi qui
pullule à peu près dans toutes les régions
où ne domine tias le sable. Il affectionne
particulièrement la racine du rosier. Nous
ne pouvons donc pas cultiver le rosier en
pleine terre. Nous utilisons comme pots de
fleurs les caisses en fer-blanc qui ont con-
tenu de la farine, du pétrole, etc. Les jar-
dins du palais du gouverneur, constitués en-
tièrement par de la terre arable rapportée
.sur un sol essentiellement ferrugineiux, n'ont
pas de termites et peuvent avoir ainsi tous
leurs rosiers en pleine terre.
Le mode de reproduction est toujours la
bouture. Comme on taille souvent, pour em--
pêcher le bois de se développer au détriment
des fleurs, on plante au petit bonlieur une
grande pailie^du produit de la taille. On a
ainsi toujours un certain nombre de jeunes
pieds qui donnent des fleurs trois mois après
et cela presque toute l'année. Ce mode de
rei)roduction du rosier e.9t si simple qu'on
ne pi end pas la peine de faire du greffage,
lequel, du reste, ne pourrait se faire que
sur un autre rosiier, puisque' nous n'avons
pas d'églantiers dans le pays.
Mais, je crois que oet-te façon de bouturer
indéfiniment la même espèce de rosier n'a-
méliore pas la beauté de la rose. Aussi,
navons-nou.s pas de grandes fleurs. Com-
plètement épanouies, celles-ci ne dépassent
lias les dimensions de la rose que vous ap-
pelez sur l'une de vos planches coloriées Ma-
dame. Abri Chaiei^aij. Vne fois épanouies,
les fleurs, se fanent vite. Aussi, sont-elles
cueillies, pour la plupart, à l'état de bou-
tons avancés lorsqu'elles sont destinées à
composer un bouquet ou une décoration de
table.
La floraison se fait toute l'année, plus in-
tense après la saison des pluies, c'est-à-dire
de septembre à février. Pendant les mois
de mars, avril et mai, une température de
•40° à l'onibre, uin vent sec let chaud du Nord-
Est arrêtent le développement des boutons
qui se dessèclient, sans arriver à l'épanouis-
sement.
Une maladie des rosiers, très fréquente
ici et due à un petit chami)ignon, me cause
licrsonnellemcnt bien des déboires. Sous la
forme de petits points blancs, ce champi-
gni)n reciiuvre la tige, fait rouiller, puis sé-
cher les feuilles et finalement tue la plante.
Nous n'avons malheureusement pas de pro-
duits chimiques à notre disposition pour
JOURNAL UtS ROSES, Loubcrt (Scmc et Marne) ITaiicc. 1^' Oi i kmi'.ki; V.n.i.
Joi Kohem-
Général-supérior Arnold Janssen. (IT. de riirV
(Lccnders 1911)
JOURXAL DES EOSES
189
combattre cet ennemi du rosier. Des lava-
ves de la tige avec une brosse imbibée d'vme
infusion de tabac indigène, puis un gratta-
ge avec le dos d'une lame de couteau, voilà
ce que j'ai imaginé pour sauver mes rosiers
atteints.
La rose du Soudan serait certainement
placée au dernier rang dans le cortège de
ses sœurs d© Framce. Mais, tout est relatif,
elle n'en est nas moins, ici comme là-bas,
la reine des fleurs, des rares fleurs que le
climat du pays autorise à s'épanouir.
(.1 suivrr). M™" MONOD,
Cori'cspiiniliiiile du Joinmil dus Hoses
an SoihIuii.
Kamalio, l" octolire li)l.'l.
-,^.
Gî;
rÉNÉRAL SUPÉRIOR ^^RNOLD ;^'ANSSEN
Hybride de Thé ( Lecnders et C°, 1911)
Cette jolie nouveauté est sortie des pépi-
nières de KIM. I.eenders et Cie, à Steil-Tege-
len (Hollande), les heureux créateui-s de la
rose aujourd'hui si répandue, Jonkhccr J.-L.
Mock.
Général supcrior Arnold Jansscn a été
mise au commerce en 1911 par ses créateurs.
La plante est vigoui^euse, à végétation jiiu-
tôt compacte que très élancée, à floraison
continuelle. Les boutitns, de forme parfaite,
sont gracieusement placés à l'extrémité des
rameaux primaires. Les roses sont très
grandes, pleines, très parfuniécis, rouge car-
min foncé particulièrement intense.
C'est une plante de grands mérites.
M.ARIE DL! C1.0S-.10LLET.
Recherches ^natomiques et Jaxinomiques
Sur le Rosa Berberifolia Pallas (')
Ce sont les faisceaux réparateurs ; les
moitiés les plus rapprochées du faisceau
médian (Md) se fusionneront plus haut pour
remiilacer ce dernier faisceau et les deux
autres moitiés occuperont la place des fais-
ceaux latéraux D et G. Dans la flg. 4, qui
intéresse les deux aiguillons (.Ad et Ag), les
faisceaux foliaires soïit nettement isolés du
cylindre central et les faisceaux réparateurs,
dépourvus de tissu mécanique externe, se
.sont considérablement allongés dans leur
portion libre pour se recourber ensuite l'un
vers l'autre et se souder. La flg. 5 nous fait
voir cette phase nouvelle en méms temps
qu'\in rapprochement notable et presque
normal des faisceaux foliaire-. J^ [létiole
est déjà visible sur la droite, tandis que
l'aiguillon gauche (Ag) seul a persisté, par
fl) Voir Journal des Roses, i^age 155 et 119.
suite d'une fixation jilus élevée -sur la tige
que chez l'aiguillon droit. Enfin' la flg. 6
nous représente une coupe intéressant à la
fois le pétiole (pét.) et la tige (t.). Les fais-
ceaux du j)reinier ont acquis leur position
iinrmale et le cylindre central caulinaire a
recouvré ses 16 faisceaux libéro-ligneux avec
îlots de fibres péricycliques.
J>es botanistes qui ont considéré les ai-
guillons basifoliaires comme des stipules
ont donc commis une grave erreur, attendu
qu'aucun faisceau libéro-ligneux foliaire no
s'y rend, ainsi que cela a toujours lieu pour
les stipules. Ce ne sont que de simples ai-
gruillons, développés jiarfois bcavicnup plus
bas que le point de nai.ssance du pétiole.
Le pétiole du li. brrhrr'lloliit possède quel-
ques lacunes dans la partie du i)arenchyme
cortical situé en des.sous des faisceaux (flg.
11, lac). Je ne puis m'exj)liquer la cau.se qui
190
JOURNAL DES ROSES
a provoqué le développement de ces lacunes
qui d'aileurs n'existent plus dans les échan-
tillons provenant du Jardin du Luxembourg.
Les nombreux caractères que je viens d'é-
numérer équivalent certainement ici à ceux
tirés de la morphologie et de l'organogra-
phie externes. Je serais même très disposé
à les placer au premier rang, en pensant
à l'unité de structure de tous les représen-
tants du genre. Si notre plante litigieuse
n'était pas une Rose, elle troublerait certai-
nement cette homogénéité admirable; or il
n'en est rien ! Elle possède^ tous les attri-
buts histologiques de ses congénères, et il
n'est pas possible de la distraire du genre.
De son côté, M. Maxwell T. Masters a étu-
dié le développement du R. berberifoUa et
il en a analy,çé morphologiquement tous les
organes. Je ne partage pas entièrement sa
manière de voir quant à rinteiTjrétation de
l'état et des facultés potentielles de la feuil-
le. Après avoir reconnu que la structure du
pétiole est .sensiblement la même que celle
d'un Rosa quelconque, ainsi que l'absence
de stipules, ce savant pense que ces stipules
existent à l'état latent ou mieux que le pé-
tiole a potentiellement la faculté de les dé-
velopper sous l'influence de cultures appro-
priées.
Professeur Paul PARMENTIER.
{La fin au prochain numéro).
Conditions de lAssimilation, par les Jlantes
DES sulfates et DES NITRATES
— ^VTJ ^ nj^ —
Dans la théorie de la nitrification, basée
sur l'action du soufre dans le sol, que nous
avons eu l'honneur d'exposer aux lecteurs
du Journal di'.s Roses (mars 1913), nous di-
sions que les sulfates doubles à base de po-
tasse, tels qu'ils se fonnent naturellement
dans le .sol, étaient assimilables à un degré
beaucoup plus élevé que les sulfates neutres.
Dans l'industriel, dans la pharmacie mê-
me, on tient pour neut.iieis les sels fermés par
une quantité donnée d'acide sulfurique et
une quantité correspondante d'un seul al-
cali.
Mais le système radiculaire des plantes se
montre plus exigeant. Il .se refuse à absor-
ber des sels dont la neutralisation impar-
faite offense son extrême sensibilité.
En réalité, un seul alcali ne suffit lias
pour obtenir une neutralisation c<inii)|ète de
l'acide sulfurique. Pour y arriver, le con-
cours de deux alcalis au moins, est indis-
pensable.
C'est probablement ce qui faisait dire,
sans qu'on en connaisse exactement la rai-
son : Que la chaux ne donnait tout son effet
que lorsqu'elle était accompag^née d'un peu
de magnésie et la potasse accompagnée d'un
peu de soude.
Cependant la chaux (qui gagne à la pré-
sence de la magnésie de pouvoir former un
sel double soluble) semble faire exception
et parait susceptible de saturer seule l'acide
sulfuriqtie. Toutefois, si on la fait intervenir
pour parachever la saturation d'autres sels,
il sera indispensable qu'un excès de cet al-
cali reste en contact avec les sels en solu-
tion, pendant plusieurs jours.
Dans ces opérations, nous avons employé
de préférence le carbonate de chaux afin
de nous rapprocher le iilus possible de ce
qui se passe dans le &ol.
Si on met à part le profit immédiat qu'en
tire la végétation, l'utilité de distribuer les
sulfates sous forme de sels doubles, tout au
moins de sais dont la neutralisation aura
été complétée par le contact prolongé de la
chaux, n'apparait pas évidente au premier
abnrd, les sulfates dénommés neutres, s'ils
ne i^ont i)as ou s'ils ne sont que peui assimi-
lables, étant du moins inoffensifs. Nous en
avons cependant une sérieuse indication
dans l'assimilation du sulfate double ele po-
tasse et fer qui fait reverdir toutes les plan-
JOURNAL DES KOSES
tes atteintes de cliloiose (encore que sa so-
lution doive rester légèrement ax-ide, pour
assurer la solubilité du fer alors que le sul-
fate ferreux est, dans la plupart d^s cas, iiia-
gissant.
La formule de ce reverdisseur a paru dans
le n" d'avril 1913, du Journal des Roses.
Mais c'est avec les sels issus de l'acide
nitrique, que les avantages d'une complète
neutralisation préalable apparaissent clai-
rement, l'action des nitrates pouvant être
nuisil)le et même mortelle^ si on les distri-
bue sans ménagements.
Nous n'ignorons pas que nous sommes en
contradiction avec ce qui a été admis jus-
qu'ici et avec les indications données par
les réactifs usuiels ; mais, si à une solution
concentrée de nitrate de potasse par exem-
ple, on ajoute environ le dixième du jioids
de ce sel, en carlxinate de chaux (iilaiic de
Me'Udôn), en observant atteaitivement le li-
quide après l'avoir agité, on voit se pro-
duire une légère effervescence surtout si on
incline l'éprouvette, de manière que les bul-
les de gaz glissent le long de la paroi qui
fait face à l'opérateur, une mince couronne
d'écume monte à la surface et au repos le
liquide demeure trouble. Du fond du vase
s'élèvent, à de longs inteirvalles, quelques
bulles d'acide carbonique.
Au bout de cinq à six joui-s, surtout si on
a eu le soin de remuer de temps en tenqis
le liquida, la couronne d'écume tombe au
fond, la solution se clarifie et, dans ces
conditions, le nitrate de i otasse qu'elle con-
tient est devenu totalement inoffensif, qu'elle
qu'en soit la (|uantité distribuée aux plan-
tes. Nous avons pu en donner jusqu'à 200
gr. par pied à des rosiers qui n'ont fait
qu'y {)uiser une vigueur exceptionnelle.
L'acidité dissimulée que nous signalons
est mieux encore mise en évidence dans la
neutralisation de l'acide nitrique par l'am-
moniaque du ciMnmerce. Si, le point de sa-
turation atteint, on ajoute un excès d'am-
moniaque, il se forme au sein du liquide
un précipité jauiie brun qui, séparé par dé-
cantation ou filtrage, bleuit à peine le pa-
pier rouge de tournesol.
Si on le lessive dan.s iilusieurs eaux ammo-
ni.sées et que de la dern'ière eau, on chasse
ramniiuiiaque par obullitinii, il se m(»ntre
sensiblement acide et sa solutimi dans une
eau acidulée forme un liquide dont la sa-
tur;itinn comnlète ne peut être obtenue quie
par un contact de plusieurs .semaines avec
un excès de carbonate de chaux.
le nitrate d'ammoniaque ainsi purifié, se
laisse en très peu de jours complètement
neutraliser par contact avec le même, alcali,
conmie nous l'avons vu iiour le nitrate de
potasse. Devenu également inuffensif, on
peut le distribuer largement aux plantes les
plu.s délicates, aux chrysanthèmes cultivés
pour la grande fleur, notanunent, qui en ti-
rent le plus grand pnifit, sans qu'on ait à
ciaindre aucun de ces cas de pouriiture des
capitules qu'on avait l'econnus ètie imputa-
hli's à l'abus de nitrates.
Dans les opérations que nous venons de
voir, si, aux nitrates, on substitue les sul-
fates, ces derniers se compiO'rtent d'une ma-
nière tout à fait analogue et si on les dis-
tribue aux plantes aiirès neutralisation par-
faite, on a.ssiste à une poussée exceptiorir-
nelle et presque instantanée de la végéta-
tion.
H ne nous parait donc pas douteux que
ce soit à une neutrali.'^ation, plus complète,
que les sulfates doubles doivent d'être ab-
sorbés par les plantes avec avidité.
Les solutions à la chaux dont nous venons
de parler, po\iiriint, après décantation, être
utilisées dans les sei-res et dans la culture
en pots, en tenant compte toutefnis qu'elles
n'apixirternnt qu'une partie des alinn'uts
dont les plantes ont besoin.
lit il ressortira de ceci, en ce qui concer-
ne la pleine terre, une nouvelle indication
du rôle important que joue la chaux dans la
formation des comiMisés assimilables et de
l'avantage qu'on trouvera à distribuer cet
alcali plutôt largement à toutes les terres
qui, d'elles-mêmes, n'en sont pas nbomlaïu-
ment pourvues.
I.. (if)|)l)K,
Cliiinist' n ynieni'Uve-la-G'irenne.
192
JO-UENAL DES KOSES
.HRONiaUE MORTICOLE
rENERALE
SOMMAIRE : Météorologie. — Arbres ot arbustes nouveaux ou peu connus (suite).
Météorologie. — Ce que fut octobre
1913.
La tempérsitiUire. nioyiennie est en excès de
1° 6; la pressioai moyenne a été de 755 ""S.
Elle est inférieure à la noi'niale de 1 ""
exactement.
Pluir fréquente, mais peu abondantei; on
compte, en effet, 17 jours de pluie ayant
donné 'Un total de 33 ™™ 9 oe qui ne repré-
sente que 57 % de' la norniale d'octobre.
Insolation .- Durée possible 333 lieures;
durée ©ff-ective, 106 heures en 26 Jours; rap-
port, 0.32.
[Observatoirr du Parc Saint-Maur).
Arbres et Arbustes nouveaux ou peu
CONNUS (suite).
70. Prunus microcarpa C. A. Meyer; P.
DiFFFusA c. K. Schneider; Cerasus microcar-
pa Boissier; C. tortuosa Boi.ssier; C. diffusa
Boissier (Botan. Mag. 1911, pi. 8360).
Arbuste souvent nain, atteignant au plus
la taille de 2 mètres'; les branches dressées
ou dlvariquées, rigides ou tortu.euises .sont
ordinairement d'aijord pubescente®, parfois
glabres avec l'écorce fauve ou brun foncé.
Les feuilles largement ovales, ou ovales el-
liptiques ou ovaLes-oblongues, presque ai-
guës, dentée® en scie, longues de 1-3 centi-
mètres, larges de 7 millimètres à 2 centi-
mètres, sont glabres ou plus ou moins pu-
bescentes; le pétiole faiblement pubescent
de 1,5 à 5 millimètres de long, a des .stipules
subulées à base fimbriée et longues de 6
millimètres. Les fleurs peu nombreuses, réu-
nies, le plus souvent, au nombre de 2 sur de
courts rameaux feuillus, paraissent un peu
avant ou simultanément avec les feuilles;
les pédoncules glabres ou finement pubes-
cents ont de 3-12 millimètres de longueur.
Le réceptacle rougeàtre, largement cylin-
drique, rétréci au milieu quand le fruit est
formé, long de 3-4 millimètres est glabre
ou pubescent à la base; les sépales ovales,
ciliés ont de 1-1,5 millimètres de long; les
pétales blancs ou rose pâle, obovales ont
envii'on 5 millimètres de longueur. Le fruit
ovdide, presque pointu, long de 7 millimè-
tres à 1 centimètre, est verdàtre dans les
plantes cultivées et rouge ou jaune dans les
plantes spimtanées.
Cette espèce, très variable suivant les
conditions physiques sous l'influence des-
quelles elle végète, s'étend de la Syrie et
du Kurdistan occidental jusqu'au Khoras-
san et la Perse méridionale et elle a donné
naissance à plusieurs formes distinguées
comme espèces par quelques botanistes.
Dans les Jardins, cet arbuste préfère une
exposition au midi et ensoleillée où il se
montre rustique et fleurit facilement en mai;
seulement dans les climats où l'on Jouit
peu de soleil, il ne fructifie pas facilement
et ses fruits sont sujets à tomber avant leur
maturité.
71. Acer neglectiim elonc.^tum.
Les feuilles profondément trilobées, lon-
gues, sont vert foncé avec pétiole et les
nervures rouges; les lobes sont à leur tour
légèrement lobés et ondulés. Cette variété
a été signalée, en 1911, chez le comte F. de
Scliwrin, à ^^"endisch■^^'ilmersdorf (.Alle-
magne).
72. Acer palmatiim cristatum.
Variété à faible végétation, remarquable
par ses feuilles frisées. Remarquée en 1909
chez A. Hesse de ^^'eener (Hamivre).
73. Acer psei-do-platanus compactum.
Variété à ramification compacte, formant
une tête arrondie, remarquée en 1910 chez
Geehaar, de Lawsken-Gudithen (.\llemagne).
(A suivre), F. Tesnier.
COCHET-COCHET.
Le Propriétaire-Gérant: CH. COCHET.
TABLE DES MATIÈRES
Année 1913
A la Grande Roseraie de Rouen, par Goujard 175
A la Section des Roses de la S. N. H. F 147
Anatomie et Physiologie végétales (fin), par Raimundo Perriî 17
A nos Collaborateurs, Correspondants, Abonnés et Lecteura 1
A propos de la Rose Bleue, par Abel Belmont 139
A propos du blanc des Rosiers, par Van den Heede 176
Arbres et Arbustes nouveaux ou peu connus, par F. Tbsnier. 18-34-51-81-99
[131-148-164-180-192
A Victor Garnier, poésie, par J. Bellaxgeiî 123
Avis aux horticulteurs exportateurs aux Etats-Unis 7
B
Bagatelle-Revue, par A. Robichon 108
Chronique des Roses, par Cochet-Cochet 6--J 1-37-53-69-85-101-1 17-133-149-165- 181
— Horticole générale, p^ C. Cochet 18-34-50-68-84-99-115-131-148-163-180-192
Commerce des plants d'arbres et des Rosiers dans la région de Tanj^er. . . . 150
Concours International des Roses nouvelles à Bagatelle, en 19rj-1913 .... 106
Concours International des Roses nouvelles à Bagatelle, en 1913-1914 .... 38
Congrès horticole de Besançon, en 1913 102
Coupe de la Roseraie de L'Hay 6
Couronnement de la première Rosière de L'Hay-les-Roses 103
Culture sous cloche du Rosier à basse tige, par L. Daniel 141
Conditions de l'assimilation par les plantes, des sulfates et des nitrates, par
GODDE l'JO
D
Dans les Rosiers, par Cochet-Cochet :
En Janvier 12
— Février 27
— Mars 40
— Avril 58
72
\ . 90
103
120
138
— Mai
— Juin
— Juillet
— Août
— Septembre
— Octobre l-'*'*
— Novembre "j^
— Décembre 1*^4
De l'Emploi rationnel des Kugrais chimiques dans la Culture des Rosiers,
par Cochet-Cochkt 16-32-6K-83-98-111-14C-178
Destruction des nids de moineaux en Tunisie 101
194 JOURNAL DES ROSES
E
Ecole supérieure d'Horticulture pour jeunes filles 149
Encore sur le reverdissement des plantes et des Rosiers jaunis, par Godde . . 64
Exposition de Roses de Boskoop 39
Exposition de Roses de Màcoo, par Commercon 120
F
Fumure du Rosier pour la parfumerie, par H. Michei 60
G
Greffe Unique, par Henry Thomas. . . . ' 127
H
Hommage à la Rose (poésie), par Lebrun 46
I
Importation des produits de pépinières aux Etats-Unis 163
Importation de Roses Italiennes en Bavière 136
Importation de Roses à Moscou 70
Inspection phytopathologique 94
L
La Chanson des Roses, par Justin Bellanger 115
La perceuse ascendante des tiges de Rosiers, par Vuillet 145
L'Art du Bouquet 121
La Rose et le Buisson (poésie), par A. de Chesnel 28
La Roseraie de L'Hay 124
La taille des Rosiers nains en Standart, par L. Chasset 93
La Rose de Mai pour la parfumerie, par H. Michel 110-144
La Rose de Saint-Arquej', par CocHET-CooHKT 149-165-182
La Rose à essence, en Bulgarie 83-118
La Rose de Nice 102
La Rose de Provins (poésie), par J. Bellanger 173
Le Rosier dans les cinq parties du Monde (suite) :
La Rose dans la République Argentine, par V. Blanco . 15
La Rose en Tunisie {suite). Les Roses du capitaine Bourdonneau, par
0. Romain 81
Les Roses de Bou-Nouara, par 0. Romain 31
La Rose en Chine, par Ly-Lain-Ting 177
La Rose au Soudan, par M"' Monod 187
Une Roseraie d'Amateurs à Lunévillle '42
Le Bonheur (poésie), par Lebrun 30
Le Moineau franc eu Tunisie, par 0. Romain 143
Le Rosier, par le D' Laurent Raybaud 62
Le Soufre : son action, son utilisation, par Godde 46
Le XV11« Congrès des Amis des Roses 40-69-l(t3
Les douze meilleures Roses à culti\ er, par F. Sander 162
Leâ douzes meilleures Roses à cultiver, par H. Thomas 169
JOTJENAL DES R0S1ES 195
Les Roses américaines, ea Allemagne 134
Les Roses de Provins, par Jaccoies Riant 152
Les Engrais Cataljtiques : Le Manganèse, par Valtek 160
Les plus belles Roses au début du xx* siècle, par AncxIolo Pucci 61
Les Roses au Cours la Reine, en 1913, par C(iciiet-Cochet 01
Les Gourmands, par A. Van ukn Heei>e 130
Les Mulots et Campagnols ennemis des églantiers, par Cochbt-Cochet. ... 112
Liste générale des Rosiers nouveaux mis au commerce en 1912, par Cochet-
Cochet 77
L'Hiver 1912-1913 et la végétation, par Lemke 43
Les Roses à l'Expositiou d'automne de 1913, par Cochet-Cochet 181
Les Roses à l'Exposition de Gand, à l'automne 1913, par Van den Heede. . . 185
M
Météorologie 18 34-ÔO-08-84-99-115-131-148-163-180-192
N
Nécrologie: M"" Cazaux 180
— M. Lebrun 37
— M. Léon Simon 85
— M. Léonard Lille 135
M. PUYRAVAUD 54
Notes sur les Roses Le Ponceau et Papa Hemeray, par un Amateur 145
Plantez vos Rosiers à l'Automne, par E. BuATOis 14
Protection des Rosiers contre la gelée, par G. Groud 186
Quelques remarques sur les meilleures variétés de rosiers sarmenteux hybrides
de WichuraTana, par A. Nonin 174
Quelques cas de tératologie sur R. Polyanlha et Arvensis, par Lbmke .... 96
Recherches anatomiques et taxinomiqucs sur le Rosa BerberifoUn , par le pro-
fesseur P. Parmeutier 115-179-189
Recherches contre le blanc par F. Kittey. . 67
Rosa Omeiensis, par F. Tesniek 134
Rosa Perselosa 166
Rosa WillmoUi'r, par Hariot 150
Rose de mai, par Mme Emile Aymé 60
Rose CUmbiny Ue'en Gould 181
Rose Z)san //ofe, par Marie DU Clos-Joli.kt 30
Rose /1;VAm/- <?0'j:/!'.//(, par Marie DU Clus-Jollet 59
B.OBC Général superior Arnold Jantien, ^&r ^KiMS \)\3 CLO&-ioïji.2,T 189
Rose Grus^i an Dre.iden, par Marie m: Clos-Jollet ... 45
Rose Madame Abel Chalenay, par Marie du Clos-Jollet 93
Rose Marfawe PAj/6«c^ fîoM/j^ny, par Marie DO Clos JoLLET 160
Rose Madame £'c?. Zre>/to<, par Marie DU Clos-Jollkt 174
196 JOURNALDESROSES
Rose Madame Fzeto?- io«m, par Marie du Clos- Jollet 165
Rose Rabin, par Marie du Clos-Jollet 81
Rose Sonnenh'ahl, par Kiese 127
Rose Tausendschon, par Marie du Clos-Jollet 110
Rose Willotvmcre, par Marie du Ci.os-Jollet 140
Roses Princess May, Ben Cant, Bardou Job, Lady Moyra Beauclerc, Lady
Roberts 13
Rosiers nouveaux mis au commerce en 1912, par Papillon .... 8-25-56-76-88-104
Rosiers nouveaux mis au commerce en 1913, par Papillon, 26 41-58-76-88-105-
[119-137151-166-183
' u
Une rose (poésie) par Hannecart 141
Une Visite à la Roseraie, par un amateur 177
Un grain de philosophie (poésie) par Lebrun 12
Utilisation du froid irtiflciel pour la conservation des Roses 55
PLANCHES EN COULEURS
Roses Princess May, Madame Abel Chatenay, Ben Cant, Bardou Job, Lady
Moyra Beauclerc, Lady Roberts 10
— Dean Hole 30
— Gruss an Dresden 45
— Arthur R. Goodwin 59
— Rubin 81
— A/°" Abel Chatenay 93
— Tausendschon 103
— Sonnenlicht 127
— WiUoiomére 140
— M"^" Philberl Boutigny 160
— M""» Edouard Herriot (Daily-Mail Rose) 174
— Général superior Arnold Janssen 189
GRAVURES NOIRES
Lady Doione 10
Ophelia 29
La Roseraie de l'Hay 124
Comtesse de Fels 159
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