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Full text of "Journal des roses"

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•""^'^    '*.         V--- 


JOURNAL 


DES    ROSES 


A  i.A  Mémoire  de  mon   Beal:-Frère 

PIERRE    COCHET 

qui  fut  un  savant  Rosiériste  et  qui  consacra  î;  années 
de  sa  vie  à  la  Publication  du  «  Journal  des  Roses  » 

Je     dédie     I_A     36'    ANNÉE     DE     CE     JOURNAI.. 

COCHET-CiJCHET 

Coubeii.   le    \"  janvier    i()i2 


TRENTE-SIXIEME     ANNÉE 


JOURNAL  DES  ROSES 


(  E  0  S  A     I  N  T  E  11     FLOUES) 


ET 


REVUE    D'ARBORICULTURE  ORNEMENTALE 


FONDKE    PAR 


MM.    ScipioN    COCHET, 
Camillp:     bernardin      et     Pierre    COCHET, 


PX'BLIEE    SOLS    LA    DIRECTION    DE 


COC-H  E T-COCH  ET,    Horticulteur-Rosiériste 
COUBERT    (Seine-et-Mainie) 

(FISANCE) 


LIBJiARY 
NEW  YORK 
80TANICAL 

QAKDBn. 


ANNÉE    1912 


MELUN 

MPRIMERIE      EMILE      LEGRAND 

■J.'),    ru  K    liAiNCKL,    'i.'i 


(•  ■o«-oo-oo-< 

36»    ANNEE  JANVIER  1912  N»  1 

JOURNAL  DES  ROSES 

(ROSA    INTER    FLORES) 

ET 

REVUE  D'ARBORICULTURE  ORNEMENTALE 
Publication    Mensnelle    Spéciale 

FONDÉE   PAR 

M.      SciPlON     COCHET 

Horticulteur-Rosiériste,  Chevalier  de  l'Ordre  du  Christ  de  Portugal  et  de  l'Ordre  de  Mélusine 

M.     Camille    BERNARDIN 

Conseiller  Général,  Président  et  Vice-Président   de  plusieurs  Sociétés  d'Horticulture 

M.     Pierre     COCHET 


* 

^  Horticulteur-Rosiériste  Chevalier  du  Mérite  agricole,  Président,  Vice-Président 

^  et  Membre  de  nombreuses  Sociétés  Horticoles  Françaises  et  Etrangères 

6  ET  hkdioé 

t  AVEC  LE  CONCOURS  ET  LA  COLLABORATION 

î  d'horticulteurs  ,    ROSIÊRISTES  »    AMATEURS     DE     ROSES    DE    FRANCE    ET    DK    l'ÉTRANGBR 

ô  

i  COCHET  COCHET.  Horticulteiir  Rosiériste. 

!  A  COUBERT  (Seine-et-Marne) 

4  DiRECTEUR-PRorRiÉTA IRE  —  Téléphone  II 

X  SOMMAIRE    DES    ARTICLES 

J  Iiéilicace.  —  Le  JOURNAL  DUS  ROSES  à  ses  Collaborateurs,  à  ses  Abonnés,  à  ses  Lecteurs.  Connienl  il  est  né  ; 
ce  qu'il  est  et  ce  qu'il  voudniil  être.  —  Chronique  des  Roses.  —  Rosiers  nouveaux  de  1911  (suilc).  —  Les 

J  Roses  en  Seine-el-.Marne.  —  Rose  Kecuerdo  de  Antonio  Peluff'o  (Thé). —  Un  Buisson  de  Rosier»  mal  plaC'  ; 

j  Rosiers  ru!;ueu.\  vrais.    —   Soixante  ans  après  'poésie^.    —  Des  Espèces  de  Roses  connues   des    Anc'e:is.    — 

I  Chronique    horticole    générale. 

6  Planche  coloriée  :   Rose  P.IXUKRDO  oe  ANTO.MO  PKLI'FrO  (Thé!. 


<> 


i 


4  PRIX    DE    L'ABONNEMENT  : 

I  Fkance    :     Un    An,     12     Francs.     —     Six     Mois,     7     Francs 

^  Europe  :  Un  An,   13  fr.  50.  —  Six  Mois,  7  fr.  70 

*      AMÉRiguE,  Afrique,  Asie,  Océanie  :  Un  An,   14  fr.  50  —  Six  Mois,  8  fr.   20 

«  Les  Abonnements  parlent  du  l"'  Janvier  et  du  l"  Juillet 

Envoyer  le  Prix   de   l'Abonnement   en    un   Mandat-Poste  ou  Chèque  sur  Paris 


û 


0  Un  Numéro  :   1  fr.  30 


MELUN  I  PARIS 


IMPRIMERIE    E.     LEGRAND 


NICKLAUS,     EDITEUR 


23,  RUE  BA.NCEL,  iî  '  34,  HUE  Sai.st-Jacqijes,  34 

■  «^   9)^  0-0-0  0-0-v.*-0-0"OK>-0-0-0 


ÊTi.BLISSI!MEl!T  HOETICOLE 

DE 

V^  COCHET  Pierre 

HortlculieuF-Pépiiilérlste-Rosiériste 

A   SUISNES,  par  Grisy-Suisnes  (Seine-et-Marne) 

Maison  Fondée  en  1706 
PlQs  de   600  Prix   dans    les  Expositions   d'Horticulture 

PRINTEMPS     1912 

Par   Milliers 

PRIX  DES  PLUS  REDUITS 

POMMIERS, 

POIRIERS  tiges 

et  ARBRES  d'alignement 

CONIFÈRES,  très  Jolie  CoUection 

EijDicéas  depuis  0  fr.  40  à  3  fr.  Pièce 

à  charger  sur  wagon,  etc.,  etc. 

BIBLIOTHEQUE  DU  "  JOURNAL  DES  ROSES  " 


JNOUYELLK   CLASSIFICATION   DES   ROSES    (Crépin) 0  6a 

DICTIONNAIRE  HISTORIQUE  ET  ARTISTIQUE  DE  LA  ROSE  (A.  Belmont)  1  75 

L'ART  DE  GREFFER  (Cli.  Ballet) ...  4  fr. 

LA  PEPINIERE  (Cli.  Baltet) 8  fr. 

GREFFE  ET  TAILLE  DU  ROSIER  (Ch.  Ballet) 150- 

LE  CALENDRIER  DU  ROSIERISTE,  (P.  Pli.  Peiii-Coq  deCoibehard) 

seconde  édition  revue  et  corrigée 1  fr. 

LES  ROSIERS,  par  Cochel-Cochet  et  S.  Mollet,  un  volume  350  pages 

et  70  gravures,   o' édition  revue  et  corrigée 3  fr. 

A Ifranclmsemenl  en  plus. 


JOURNAL  DES  ROSES 


(Rosa  inter  Flores) 


ET 


REVUE     D'ARBORICULTURE     ORNEMENTALE 


JANVIER     1912 


^E      ^fOURNAL     DES      ^OSES 

A  ses  Collaborateurs,  à  ses  Abonnés,  à  ses  Lecteurs. 

Comment   il   est   néj   ce   qu'il   est   et  "ce    qu'il   voudrait  être. 


^'*-"iARY 


^HW 


'ORif 


En  prenant  la  direction  du  Journal  des 
Roses,  j'adresse  à  ses  collaborateurs,  à  ses 
abonnés,  à  ses  lecteurs,  à  ses  nombreux 
amis,  mes  hommages  respectueux,  et  mes 
souhaits  les  plus  sincères  pour  VJl'2. 

En  ce  jour,  ma  pensée  se  reporte,  avec 
émotion,  36  années  en  arrière,  en  1876;  j'a- 
vais alors  10  ans... 

Mon  oncle,  Scipion  Cochet,  qui  fut  mon 
beau-père;  C;unille  Bernardin,  un  vieil  ami 
de  la  famille,  grand  amateur  de  Roses  e' 
d'horticulture;  mon  père,  Philémon  Cochet; 
mon  cousin  gennain,  Pierre  Cochet,  qui  de- 
vint mon  beau-frère,  et  qui  fut  le  dernier 
directeur  de  ce  juurnal,  avaient  en  cette  an- 
née 1876  de  longues  conférences  :  il  s'agis- 
sait de  créer  Le  Journal  des  Bases. 

La  création  d'un  journal  qui  appartien- 
drait à  mon  oncle,  prenait  dans  mon  ima- 
gination d'enfant,  une  importance  fantas- 
tique ! 

Je  me  croyais  le  jouet  d'un  songe.  J'étais 
tout  oreilles  : 

<i  La  culture  des  Rosiers,  disait  Bernar- 
din, est  aujourd'hui  répandue  presque  sur 
toute  la  surface  du  globe;  les  progrès  et  les 
résultats  ohtouiis  journellement  dans  ce 
genre  si  .Kpé('l:il  î^imt  ignorés,  nu  ne  sont 
connus  que  dans  un  rayon  très  restreint,  li- 
mité même  à  quelques  localités. 

«  Les  Sociétés  d'Horticulture,  françaises 
et  étrangères,  s'occupant  de  tout  ce  qui  con- 
cerne les  produits  horticoles  en  général,  ne 
font  connaître  que  dans  leurs  circonscrip- 
tions respectives  les  nouvelles  iilantes,  les 
nouveaux  procédés  de  culture,  enfin  toutes 
les  innovations  horticoles  qui  se  produisent 

Tome  XXXVI. 


dans  l'étendue  d'action  de  ces  utiles  asso- 
ciations; elles  parlent  peu  de  Roses. 

i<  Il  manque  à  la  culture  spéciale  des  Ro- 
siers un  Journal,  un  organe  particulier, 
dans  lequel  on  pouiTait  trouver  ou  puiser, 
tous  les  renseignements,  procédés  de  cul- 
ture, innovations.  Roses  nouvelles  qui  font 
ou  qui  feront  leur  api)arition  dans  le 
monde  des  fleurs... 

«  Il  y  a  là  une  lacune  que  seul,  un  Juur- 
nal des  Roses  peut  combler. 

»  Il  faut  dons  créer  en  France  ""  Journal 
des  Roses  !  Peut-on  rêver  pour  cet  orgajie 
un  berceau  plus  somptueux  que  Gfisy-Suis- 
nes,  qui  est  le  centr«  d'immenses  pépinières 
où  les  Rosiers  se  comptent  par  millions  !  ! 
«  Ce  journal  paraîtrait  12  fois  par  an. 
Chaque  numéro  comprendrait  une  Chroni- 
<iuc  des  Roses,  dans  laquelle  seraient  rela- 
tés tous  les  faits  spéciaux,  les  nouvelles, 
les  procédés  de  culture,  la  correspondance 
relative  aux  Roses.  La  culture  des  Rosiers, 
tant  en  plein  air  que  sous  verre,  serait  lar- 
gement traitée  dans  cet  organe,  qui  pu- 
blierait également  la  liste  et  la  description 
des  Roses  nouvelles. 

(<  Nt)us  donnerions  de  longs  articles  sur 
la  iuulti|)lication,  la  taille,  la  greffe,  la  phm- 
tatiou  des  Rosiens,  et  les  soins  à  leur  donner 
dans  les  Roseraies.  Les  comptes-rendus  des 
expositions  horticoles  y  trouveraient  i)lace 
en  ce  qui  concerne  Tes  Rosiers  et  les  Roses. 
»  Enfin,  une  chromolithographie  de  Rose, 
réellement  artistique,  paraîtrait  dans  cha- 
que numéro...  Si  nous  ajoutions  une  Chro- 
ni(iur  horlicole  (jéncrale,  pour  nous  iiermet- 
tre  de  jeter  un  coup  d'œil  d'ensemble  sur 
l'horticulture,    et   quelques   annonces  horti- 

Janvier  lyl3. 


6 


•lUL'ltNAL.     i)KS     KOSKS 


coles  sur  la  couverture  de  cliaque  numéro, 
je  crois  que  ce  serait  assez  bien,  et  que  nous 
comblerions  réellement  une  lacune  ? 

—  II  est  certain,  disait  mon  oncle,  qu'un 
Journal  des  Roses  répond  à  un  besoin,  et 
l'idée  de  sa  fondation  est  favorablement 
accueillie  partout.  Nous  sommes  assurés  du 
concours  d'un  grand  nombre  de  Rosiéristes 
français  et  étrangers,  nous  sommes  en  rela- 
tion avec  la  plupart  dos  Sociétés  liorticnles 
de  tous  les  pays;  enfin,  plusieurs  grands 
écrivains  nous  ont  promis  leur  collabora- 
tion :  Alphonse  Karr,  Germain  de  Saint- 
Pierre,  Crépin,  etc.,  sont  une  garantie  du 
succès. 

«  Seulement,  il  ne  faut  pas  fonder  ce 
journal  dans  un  liut  de  spéculation;  il  ne 
faut  pas  qu'il  soit  l'organe  de  la  maison 
Cochet. 

Cl  11  Tir  doit  avoir  pour  mission  particu- 
licrr  que  de  faire  convaitre  a  tgiis,  et  par 
TOUS,  ce  qui  concerne  les  Rosiers,  et  de  cher- 
cher à  faire  aimer  }es  Roses. 

II  Dans  ces  conditions,  Rosiéristes  et  Ama- 
teurs de  Roses  de  tous  les  paiys  auront  lo 
plus  grand  intérêt  à  devenir  de'  sérieux  col- 
laborateurs de  ce  journal,  qui  deviendra 
ainsi  un  intermédiaire  à  la  fois  utile  et 
agréable. 

Il  Créons  donc  Le  Journal  des  Roses  !  !  » 

—  X  — 

Mon  père,  qui  poussait  la  modestie  jus- 
qu'à ne  pas  vouloir  .signer  ses  écrits  de  son 
véritable  nom,  déclara  qu'il  était  tout  dé- 
voué au  nouvel  organe,  mais  qu'il  signe- 
rait :  Petit-Coq,  au  lieu  de  Cochet.  Bernar- 
din, Il  pour  que  ça  .sonne  mieux  »,  y  ajouta  : 
de  Corbeliard  —  ancien  nom  de  Coubert 
que  mon  père  habitait.  C'est  ainsi  que  mon 
père  signa  P.  Ph.  Petit-Coq,  de  Corbehaid, 
ses  écrits  sur  les  Rose.s,  écrits  alors  très  re- 
marqués. 

Pierre  Cochet  s'adjugea  les  fonctions  de 
secrétaire  île  la  rédaction;  Camille  Bernar- 
din prit  le  titre  de  rédacteur  en  chef;  mon 
oncle  celui  do  propriétaire-gérant,  et  le 
Journal  des  Roses  vit  le  jour  ie  1"  janvier 
1877,  recevant  à  son  berceau  les  témoigna- 
ges de  sympathie  et  les  félicitations  de  tous 
ceux  ((ue  la  culture  dos  Rosiers  intéresse 
ou  fait  vivie...  11  y  a  de  cela  35  ans  !  ! 

—  X  — 

Hélas  !  tous  les  fondateurs  du  Journal  des 
Roses  sont  aujourd'hui  descendus  dans  la 
tombe;  c'est  avec  une  douloureuse  émotion 
que  j'évoque  le  passiS,  et  que  j'adresse,  en 


prenant  la  direction  de  cet  organie,  à  la  mé- 
moire de  ceux  qui  le  fondèrent  et  furent 
pour  moi  les  meilleurs  des  pères,  des  oncles, 
des  beaux-frères  et  le  plus  dévoué  des  amis, 
un  souvenir  douloureusement  ému,  et  un  té- 
moignage public  de  profonde  affection. 

Si  les  hommes  ne  jjeuvent  vaincre  la  mort, 
leurs  œuvres  au  moins  en  triomphent,  et  le 
Journal  des  Roses  survit  à  ses  fondateurs, 
poursuivant  la  mission  qu'il  s'est  donnée 
de  faire  connaître  a  toits  et  par  tous  ce  qui 
concerne  les  Rosiers  et  les  Roses,  et  de  faire 
aimer  la  Reine  des  fleurs. 

Je  ferai  mon  possible,  dans  la  mesure  de 
mes  faibles  moyens,  pour  rendre  cet  or- 
gane de  plus  en  plus  intéressant,  de  plus 
en  plus  utile  et  agréable  à  ses  lecteurs,  et 
pour  le  maintenir  dans  la  voie  du  progrès; 
mais  je  fais  appel  à  tous  ceux  qui  aiment 
les  Roses,  jiour  m'aider  dans  la  lourde  tâ- 
che qui  m'incombe.  Je  leur  demande  de 
ni'adresser,  sous  formes  d'articles  ou  de 
notes,  tout  ce  qu'ils  jugeront  être  intéres- 
sant pour  les  amateurs  de  Roses  et  les  Ro- 
siéristes, ou  utile  à  la  cause  qui  nous  est 
chère;  je  leur  demande  de  me  signaler  les 
modilications  qu'ils  voudraient  voir  appor- 
ter dans  les  détails  de  la  pulilication  ou 
l'ordonnance  générale  du  Journal  des  Roses. 

J'en  tiendrai  le  plus  grand  compte,  dans 
la  mesure  du  possible. 

Dès  maintenant,  j'ouvre  dans  ce  journal 
une  Petite  Correspondnjiee,  dans  laquelle  je 
donnerai  une  réponse  à  toutes  les  questions 
que  nos  abonnés  voudront  bien  me  poser  sur 
les  Roses  et  les  Rosiers,  leurs  maladies,  les 
engrais,  la  botanique  et  la,  chimie  horticole. 

Je  serais  particulièrement  heureux  que  le 
Journal  des  Roses  fût  le  trait  tl'iniion  entre 
les  savants  et  les  praticiens,  et  je  verrais 
avec  joie  les  premiers  faire  profiter  par  cet 
intermédiaire,  les  amateurs  de  Roses  et  les 
professionnels,  de  leurs  patientes  rech^r- 
clies  et  de  leurs  savants  travaux. 

En  terminant,  je  remercie  vivement  mes 
correspondants,  collaborateurs,  abonn.Vs, 
lecteurs,  et  confrères  de  la  presse  horticole, 
qui  ont  bien  voulu  nous  donner,  à  Madame 
Cochet-Cochet  et  à  moi-même,  des  témo'- 
gnages  de  sympathie,  me  félicitant  en  des 
termes  dont  je  suis  confus,  d'avoir  pris  la 
direction  du  Journal  des  Roses,  et  se  ré- 
jouissant de  voir  cet  organe  "  rester  dans 
la  famille  Cochet.  » 

Coubert,   l"''  janvier  1912. 

COCHET-COCHET. 


MMRXAL       DES     ROSES 


<HRONiaUE      DES 


OSES 


SOMMAIHK     :    Avis.  —  Kncore  des  lioses  en  plfin  air.  en  j^invier.  —    Un  liosier  Jaune  Aurore  de  Fortune,  de  taille 
gigantesque.  —  Coneoius  international  de  Roses  nouvelles,  ii  l!ai;alelle.  —   Sur  la  lîose  Caroulner.   —   Cours    des 


Roses  aux  Halles.  —  Klections  :  Les  Amis  des  Roses. 

AVIS 

A  partir  du  i"  Janvier  1912,  toute 
la  correspondance,  les  articles,  le  mon- 
tant des  abonnements,  en  un  mot  tout 
ce  qui  concerne  la  rédaction  et  l'admi- 
nistration du  Journal  des  J{oses  devra 
être  adressé  à  : 

M.  COCHET-COCHET 

Tiorticulteur  -  J{osiériste   à   Coubert 
(Seine-et-Marne) 
(France) 
qui  est  devenu   Propriétaire-Directeur 
de  cet  organe. 


Encore  des  Roses  en  plein  air  en 

janvier  !  —  La  température  extraordi- 
naireinent  douce  que  nous  subLssons,  depuis 
le  commencement  de  l'automne  1911  pen- 
dant le  cours  duquel  aucune  gelée  ne  s'est 
fait  sentir,  a  permis  aux  Rosiers  de  conti- 
nuer à  fleurir.  La  végétation  de  ces  gracieux 
arbustes  est  considérablement  ralentie,  cela 
va  sans  dire,  mais  elle  n'est  pas  arrêtée.  Nos 
Rosiers  sont  encore  couverts  de  feuilles 
qu'il  faut  enlever  à  la  main  avant  d'expé- 
dier ces  végétaux. 

Quant  aux  Rosiers  restés  en  pépinières, 
ils  continuent,  tout  simplement,  à  fleurir  !  ! 
Cette  floraison  s'opère  avec  une  extrême 
lenteur;  mais  les  Roses  produites  sont  en- 
core fort  belles. 

J'ai  i)U  cueillir  ce  jour,  l""  janvier  191i;, 
pour  l'offrir  à  ma  mère,  à  l'occasion  de  sa 
fête,  une  véritable  collection  de  superbes 
roses,  avec  lesquelles  une  magnifique  cor- 
beille fut  composée. 

Parmi  ces  retardataires,  il  cunvient  de 
citer  : 


Gloire,  de  Dijon. 

Miidamr  Pierre  Oger. 

Miidame    Viger. 

Miulame  Caroline   Testout. 

Mi.stress  Théodore  Roosevelt. 

Eclair. 

Frfiii  KaH  Druschki. 

Mademoiselle   Marie   Van   Hoiitte. 

Madame  la  Duchesse  d'Aucrstaedt. 

Madame  Bérard. 

Madame  Agathe  Houx. 

.Apolline. 

Madame  Eugénie  Souffrain. 

Général  .^chablikine. 

G.   Nabonuand. 

Ferdinand  Baiel. 

Mademoiselle  Hélène   Cambier. 

Léon  XIII. 

Madame  .Alfred  Carrière. 

Mrs  W.  CiUbush. 

Mademoiselle  Germaine   Trochon. 

Beauté  de  l'Europe. 

Paul  Neyron. 

.Aîina   Alexieff. 

Pri7tcesse  de  Béarn.  > 

M/ul'ime   Lucien  Villeminot. 

Safrano. 

Général  GaUiéni. 

Lénnie   Lamesch. 

Madame  Emilie  Charrin. 

Pose   à   parfum    de   L'Hay. 

Bouquet  d'Or. 

Si  nous  en  croyons  Cieeron,  nous  pou- 
vons hardiment  tirer  les  meilleurs  présages 
d'une  année  qui  commence  sous  des  augu- 
res aussi  favorables  ! 


Un  Rosier  «  Jaune  Aurore  de 
Fortune  «  de  taille  gigantesque  — 

Nous  rerevdus  d'une  de  nus  ainialjles  clien- 
tes, habitant  Trun,  une  note  d'un  grand  in- 
térêt, concernant  un  Rosier  Jaune  Aurore, 
de  Fortune  ou  Beauty  of  Glazenvood,  attei- 
gnant des  dimensions  extraordinaires. 

Planté  à  l'exposition  du  midi,  le  long  du 
mur  d'une  maison  de  trois  étages,  ce  Ro- 
sier, âgé  de  10  à  12  ans,  atteint  la  toiture 
de  la  maison,  et  chaque  année  il  faut  tailler 


8 


JOURNAL      DES     ROSES 


fortement  l'extrémité  de  ses  rameaux  pour 
l'empêcher  de  liriser  les  gouttières  et  d'en- 
vahir le  toit  !  ! 

Ses  dimensions  sont  les  suivantes  :  hau- 
teur 7  mètres;  largeur  7  m.  50.  Il  couvro 
donc  une  superficie  de  plus  de  cinqunntc- 
dnix  mètres  carrés. 

Le  Rosier  Jaune  Aurore  de  Fortune,  ap- 
partient spécifiquement  au  R.  Gigantea 
Collett  (1888),  espèce  qui  acquiert,  dans  son 
pays  d'origine,   des  dimensions  colossales. 

Nous  reviendrons  sur  ces  deux  intéres- 
sants Rosiers,  en  temps  opportun. 


Concoiirs  international  de  Roses 

notivelles,  à  Bagatelle.  —  Nous  re- 
cevons de  M.  le  Conservateur  des  promena- 
des de  la  ville  de  Paris,  l'avis  suivant  qui 
intéresse  les  obtenteurs  de  Roses,  désirant 
prendre  part  au  concours  des  Roses  nou- 
velles de  Bagatelle  de  1912-1913  : 

Il  .l'ai  l'honneur  de  vous  rappeler  qvi'il  y 
aura,  en  1912-1913,  une  présentation  de  Ro- 
ses nouvelles  que  les  producteurs  veulent 
bien  envoyer  avec  le  nom  de  la  Rose  et 
de  l'obtenteur.  Je  me  permets  de  vous  signa- 
ler, à  cette  occasion,  les  reconnnandations 
que  le  Jury  m'a  chargé  de  taire  aux  per- 
sonnes qui   prennent  part   au   concours. 

Il  1°  Les  plantes  devront  avoir  été  culti- 
vées en  pot,  autant  que  possible  et  être  en- 
voyées à  plusieurs  exemplaires  —  5  au 
moins  —  à  la  Roseraie  de  Bagatelle,  avant 
le  15  avril,  et  être  accompagnées  d'une  no- 
tice sur  leur  origine,  leur  parenté  et,  s'il  y 
a  lieu,  des  renseignements  nécessaires  pour 
les  soins  particuliers  à  leur  donner. 

"  2°  Les  Rosiers  nouveaux  présentés,  se- 
ront mis  en  pleine  terre  dès  leur  arrivée  à 
Bagatelle,  et  resteront  en  place  jusqu'au 
mois  d'octobre  de  la  deuxième  année,  afin 
de  permettre  au  Jury  d'en  étudier  pendant 
deux  saisons  la  floraison  et  la  qualité  de 
végétatiim. 

Il  Veuillez  agréer  l'expression  de  ma  con- 
sidération distinguée. 

Il  Le  ConserxHiteur  des  Prnmevndes, 

Il  Signé  :  Forestier. 

Il  P.  S.  ■ —  Pour  les  envois  l'adresse  est  la 
suivante  : 

Il  M.  k?  Conservateur  dos  Promenades 
de  Paris,  Roseraie  de  Bagatelle,  au  Bois  de 
Boulogne,  à  Paris,  en  gare  de  Ncuilly- 
Porte-'Maillot,  Paris  » 


Sur  le  petit  catalogue  de  la  Roseraie  de 
Bagatelle,  nous  demanderons,  dorénavant, 
à  l'éditeur  de  bien  vouloir  mettre  le  nom  et 
l'adresse  de  chacun  des  exposants.  (Ce  ca- 
talogue est  édité  par  la  Librairie  Agricole, 
26,  rue  Jacob,  Paris). 

A  titre  de  renseignements  nous  joignons 
la  liste  des  Roses  qui  ont  obtenu  des  ré- 
compenses dans  les  concours  de  Bagatelle  : 

Année  1907.  —  Médaille  d'or  de  Bagatelle  : 
Marquise  de  Sinety   (Pemet-Ducher,  Lyon). 

Roses  classées  :  Madame  Edmond  Sablay- 
rolles  (Bonnaire,  Lyon).  —  Madame  Cons- 
tant Soupert  (Soupert  et  Notting,  Luxem- 
bourg). —  Mrs.  Peter  Blnir  (Dickson  et  Sons 
Irlande). 

Année  1908.  —  Médaille  d'or  de  Bagatelle  • 
Rhead  Reid  (E.  G.  Hill,  Richmond,  U.  S. 
A.). 

Médaille  de  vermeil  du  Ministère  de  l'A- 
griculture :  Boroty  Page  Roberts  (Dickson 
et  Sons,  Irlande).  —  Médaille  de  vermeil  de 
la  Société  Nationale  d'Horticulture  de 
France  :  Madame  Ser/ond-Weber  (Soupert  et 
Notting,  Luxenibou(rg).^MédailJ|3  de  vermeil 
de  la  Section  des  Roses  à  la  S.  N.  H.  F.  : 
Mrs  Dudley  Cross  (W.  Paul,  Angleterre).  — 
Médaille  de  vermeil  de  la  Société  des  Amis 
des  Roses  :  Frau  Obernnfgartner  Singer 
(P.   Lambert,   .Allernagne). 

Année  1909.  —  Médaille  d'or  de  Bagatelle 
(Roses  Françaises)  :  Lyon-Rose  (Pernet-Du- 
cher,  Lyon).  —  Médaille  d'or  de  Bagatelle 
(Roses  Etrangères)  :  Madame  Segond-Wc- 
ber  (Soupert  et  Notting,  Luxembourg). 

.^NNÉE  1910.  —  Certificats  de  Bagatell<»  : 
Noily  Sharman  Craivford  (Dickson,  Irlan- 
de). —  Mlle  Marie  Mascuraud  (Bernaix, 
Lyon).  —  Lady  Alice  .Stanley  (Max  Gredy, 
Irlande).  —  Commandeur  J^lles  Gravereaux 
(Croibier,  I^yon). 

Année  1911.  —  Médaille  d'or  de  Bagatelle 
(Roses  Françaises)  :  Beauté  de  Lyon  (Per- 
nct-Ducher,  Lyon).  —  Médaille  d'or  de  Ba- 
gatelle (Roses  Etrangères)  :  Jonkheer  .l.-L. 
Mock    (Leeders,    Hollande). 

Certificats  de  Bagatelle  :  Vhcountess  En- 
field  (Pemot-Ducher,  Lyon).  —  May  Miller 
(E.  G.  Hill,  Richmond,  U.  S.  A.).  —  Willinm. 
Speed  (Dickson,  Irtande).  —  Dé.uré  Rcrgera 
(IHarbier  et  C",  Orléans). 

Nota.  —  Après  1908,  toutes  médailles  au- 
tres que  les  Médailles  d'or  de  Bagatelle  ont 
été  supprimées. 


JOURNAL      DES    ROSES 


Siir  la  Rose  «  Caroubier  ».  —  Un 

de  nos  abonnes  a  Ijien  voulu  nous  deman- 
der des  renseignements  sur  la  Rose  Ca- 
roubier, qu'il  a  vue  à  Bagatelle  et  qui  l'a 
séduit  par  ses  jolies  petites  fleurs  simples, 
d'une  couleur  éclatante. 

L'obtenteur  de  ce 'joli  sarmeuteux,  notre 
aimable  confrère  M.  Nnnin,  horticulteur  à 
Chàtillon-sous-Bagneux,  nous  transmet  la 
note  suivante  :  Caroubier  (liybride  de  Wi- 
churaïana)  est  un  semis  de  Hiawaiha  x  Mul- 
tiflore.  Arbuste  vigoureux,  produisant  de 
larges  bouquets  de  fleurs  simples,  dressées, 
d'un  coloris  très  lirillajit,  rouge  cramoisi 
éclairé  d'écarlate.  Fleurit  dix  jours  avant 
la  varrété  Hiatcatha,  et  donne  une  seiconde 
série  de  bouquets  de  fleurs;  la  durée  de  la 
floraison  se  trouve  ainsi  très  prolongée.  Les 
pétales  ne  tombent  pas.  Ce  joli  sarmenteux 
a  obtenu  au  concours  international  de  Ro- 
ses de  Bagatelle,  en  1911,  une  Médaille 
d'argent,   p/ix  des  Dames  Patronnesses. 

—  X  — 

M,  Nonin  a  également  présenté  au  con- 
cours de  Bagatelle  de  1911,  le  sarmenteux 
nouvellement  obtenu  par  lui,  Améthyste, 
semis  de  Non  jjliis  Ultra    x    MuUiflore. 

C'est  un  arbuste  vigoureux,  fleurissant 
abondamment  en  forls  bouquets.  Les  fleurs 
semis  doubles  ont  une  teinte  curieuse  bleu 
d'acier,  teinté  de  cramoisi-pourpré. 

Ces  deux  Roses  nouvelles  seront  mises  au 
commerco,  par  leur  obtenteur,  au  printemps 
1912. 


Cours  des  Roses  aux  Halles.  — 

Malgi'é  la  teiniKM-alnro  trrs  douce,  les  Ro- 
ses de  Paris  sont  devenues  très  rares  en 
cette  saison.  On  vend  les  Caplain  Chrisiy, 
de  4  à  5  francs;  les  Frau  Karl  Druschki,  de 
3  à  4  fr.;  les  Ulrich  nrunner  fils,  de  2  à 
3  fr.  50;  le  tout  la  douzaine. 

Par  contre,  les  Roses  du  Midi  deviennent 
plus  abondantes;  elles  ont  été  payées,  tou- 
jours par  douzaine  :  Paul  Neyron,  de  2  à  7 
fr.;  Kaiserin  Aurjusta-Victoria,  de  2  fr.  50  à 
6  fr.;  Frau  Karl  Dnis.-hki,  de  2  à  5  fr.;  Paul 
Xnbovnand,  de  2  à  A  fr. ;  Safraiio,  de  0  fr.  75 
à  1  fr  50;  Uiricit  Brvnner  fils,  de  2  à  7  fr.; 
Capl,iin  Christu,  de  4  à  6  fr.;  Madame  Jo- 
seph Tlonnaire,  de  i  à  5  fr.;  Président  Car- 
not,  de  2  fr.  50  à  5  fr.;  Mademoiselle  Marie 
Van  Houlte,  de  1  fr.  .50  à  3  fr.  ;  La  France, 
de  2  à  4  fr.  50;  Madime  Abel  Chalenay,  de 
5  à  8  francs. 


Elections  :  Les  Amis  rtes  Roses- 

—  La  Société  Française  des  Rosiéristcs 
vient  de  procéder  à  des  élections  générales, 
et  de  renouveler  son  bureau. 

Ont  été  nommés  : 

Président  (Mandat  de  3  ans). 

M.  Bouché,  14,  avenue  de  Breteuil,  Paris. 
Vice-Présidents   (Mandat  de  3   ans). 

'M.  Cocliet-Cochet,  horticulteur-Rosiériste, 
à  Coubert. 

M.  Croibior  flls,  Rosiériste,  Moulin-à- 
■Vent,  près  Lyon. 

M.  Gravereaux  Henri,  à  Paris. 

M.   Griffon,   Rosiériste,   à  Lyon. 

M.    Huguier  J.   A.,   à  Troyes. 

M.   Rodrigues  Auguste,  à  Biarritz. 

M.  Van  den  Heede,  publiscite  horticole,  à 
Lille. 

Comité  Général  (Mandat  de  3  ans). 

MM.  .'^ymard  Jean,  horticulteur,  Mont- 
pellier. —  Barbier  René,  horticulteur,  à 
Orléans.  —  Bonnefond,  horticulteur,  'Vienne 
(Isère).  —  Brevet,  pépiniériste.  Charbon- 
nières (Rliône).  —  Cluimbard,  rosiériste, 
Lyon.  —  Dubreuil,  rosiériste,  Lyon.  —  Frey- 
Collard,  Mulhouse  (Alsase).  —  Jacquier 
Claude,  pépiniériste,  Lyon.  —  Laborie,  6, 
rue  La  Trémoille,   Paris.   —  Lebrun,   Lille. 

—  Général  Marcille,  Rennes.  ^  Mari  An- 
toine, Nice.  —  Oberthur  René,  Rennes.  — 
Plassard  Louis,  Billancourt  (Seine).  — 
Reyher,  Bordeaux.  —  Schwartz  André,  ro- 
siériste,  Lyon.  —  Thomas  Narcisse,  Paris. 

—  Tiret,  25,  avenue  de  Breteuil,  Paris. 

l'iimiié  Administratif  (Mandat  de  1  an). 

MM.  Bel.  —  Brevet.  —  Chambard.  —  Du- 
breuil. —  Fugier.  —  Jacquier.  —  Laper- 
rière.  —  Pemet  Claude  fils  aine.  —  Rey- 
mond.  —  Richardier,  —  Rousset  flls.  — 
Schwartz.  —  Viviand-Morel. 

Commission    de  Contrôle. 
MM.  Chambard.  —  Fugier.  —  Laperrière 
père.   —  Pernet  Claude  flls  aîné. 

Comité  Floral. 
MM.  Bernaix.  —  Chedane-Guinoisseau.  — 
Croibier    flls.    —    Dubreuil.    —    Gamon.    — 
Griffon.  —  Guillot.  —  Mnntel.  —  Vigneron. 

—  Viviand-Morel. 

Comité  de  la  P,éilaction. 
MM.  Bernaix.  —  Ci'oibier  fil.s.  —  Gamon. 

—  Gravereaux  Henri.  ^  Griffon.  —  Guillot. 

COCHET-COCHET. 


10 


JOURNAL      DES     ROSES 


OSIERS    Nouveaux    de    iqu  (»)  ( 


SUITEJ 


La  Maison  Barbier  et  C'",  d'Orléans,  met 
au  commerce,  à  partir  de  l'automne  1911, 
deux  hybrides  de  Wichuraïana,  le  premier 
absoluyncnl  nain,  le  second  moussu.  En  voi- 
ci les  descriptions  d'après  les  obtenteurs  : 

Bordure  (semis  de  l'hybride  de  Wichu- 
raïana :  Univcrsal  Favaurite).  —  Plante  ab- 
solument naine,  ne  déj)assant  pas  30  centi- 
mètres de  hauteur,  à  végétation  trapue.  Elle 
se  couvre  toute  la  saison  d'une  multitude 
de  fleurs,  au  point  que  le  feuillage  disparaît 
sous  l'aijondance  de  la  floraison. 

Fleurs  de  3  à  5  centimètres  de  largeur, 
doubles,  bien  faites,  carmin  pur.  Bouton 
cannin  vif.  Le  coloris  ne  passe  pas  au  so- 
leil, et  sur  les  corymbes  composés  de  25  à 
50  fleurs,  on  ne  voit  pas  de  différence  de 
teinte  entre  les  fleurs  passées  et  celles  frai- 
chenient  épanouies. 

Magnifique  plante  j)our  bordure  et  la  cul- 
ture en  Tjots.  Plus  naine  que  la  rose  Ma- 
dame Norbert  Levavasseur,  cette  variété 
pourra  être  plantée  en  bordure  de  massif 
de  cette  rose  si  répandue  maintenant,  avec 
laquelle  elle  formera  un  joli  contraste. 

Wichmoss    (Wichuraïana     x    Salct).    — 
Plante  très  vigoureuse,  très  curieuse,  à  bran- 
ches recouvertes  d'une  multitude  de  petites 

(1)  Voyez  Jourmd  dfX  Roses,    1911,    p;ii;es  156  et  166. 


épines  comme  dans  les  rosiers  moussus;  joli 
feuillage  vert  foncé  brillant. 

Fleur  semi-double,  odorante,  à  pétales  ro- 
sés et  teintés  de  rose  carminé  au  revers.  Le 
réceptacle  et  les  sépales  sont  moussus 
comme  dans  la  variété  Saiel.  Fleurit  en  co- 
rymbes de  6  à  15  Heurs. 

Genre  tout  nouveau  dans  les  rosiers  grim- 
pants; c'est  un  véritable  rosier  grimpant 
moussu. 

X  

MM.  E.  Turbat  et  C=,  horticulteurs,  à 
Orléans,  livrent  également  aux  cultures  la 
variété  suivante   : 

Maman  Turbat  (Polyantha  nain  remon- 
tant). —  Arbuste  très  vigoureux,  très  rusti- 
que; végétation  érigée;  bois  très  lisse  et  sajis 
épine;  feuillage  vert  luisant  persistant. 

Fortes  panicules  de  30  à  40  fleurs,  de  très 
longue  tenue  et  de  couleur  rose  de  Chine 
tendre,  nuancé  rose  fleur  de  pêcher  clair 
et  aurore,  avec  au  revers  des  pétales  aurore 
et  blanc  camé  très  tendre,  l'ensemble  des 
panicules  formant  un  tout  d'un  ton  rose 
frais  très  éclairé. 

Variété  de  grand  avenir  pour  massifs, 
culture  en  pot  et  fleurs  coupées.  Madame 
Xorbert  Levavassnir  x  Kalharine  Zeimet. 

P.'^PILLON 


.ES 


lOses    en 


)EINE-ET-MARNE 


Les  roses  en  Seine-et-Marne  occupent  une 
place  importante,  leur  culture  remonte  au 
XIIl"  siècle,  ainsi  que  le  relate  M.  Cochet- 
Cochet  (.\lmanach  «  Le  Briard  »  189G).  C'est, 
en  effet,  vers  cette  époque  que  Thibault  IV, 
comte  de  Brie  et  de  Champagne  créa  autour 
d©  Provins  d'importantes  cultures  de  roses. 

Le  légendaire  rosier  de  Provins  (Rosa  Gal- 
lica)  n'étnit  probablement  pas  le  seul  culti- 
vé, puisque  l'introduction  en  France  du 
P,o.ia  Damascena  remonte  à  l'an  1254,  après 
la  7°  croisade.  C'est  ]irobal)!eiiient  cette 
même  rose  que  Charles  VI  fit  planter  dans 
ses  jardins  de  l'hôtel  Saint-Pol,  et  fe  duc 
de  Bedford  dans  ses  jardins  de  la  Tournelle. 


La  culture  de  rosiers  en  Seine-et-Marne 
devaient  s'étendre  de  Provins  à  Rozoy-en- 
Brie,  localité  qui  est  distante  de  Provins 
d'un.3  vingtaine  de  kilomètres  et  qui  porte 
dans  ses  armoiries  la  devise  Rosa  inter  flo- 
res, avec  trois  roses  de  gueule  sur  fond  sa- 
blé d'azur. 

Aujourd'hui,  il  n'y  a  plus  de  culture  de 
roses  à  Provins  ni  à  Rozoy,  le  centre  de 
cette  exploitation  horticole  s'est  déplacée 
pour  se  fixer  vers  l'ouest,  dans  le  canton  de 
Brie-Comtc-Robert,    à   Grisy-Suisnes. 

Le  développement  de  cette  nouvelle!  cul- 
ture de  roses  pour  la  fleur  coupée  ne  remon- 
te guère  qu'à  une  cinquantaine   d'années. 


JOURNAL  DES  ROSES  iCoiihert  S.-et-M.).    Janvier  u)i2. 


Recuerdo  de  Antonio  Peluffo. 


.  nat.  Gr. 


Phot.  en  couleurs  d'ap.  nat,  Batz,  Trêves. 

Soupert  &  Notting,  Luxembourg  G.  D. 


JOURNAL      DES     EOSES 


11 


Elle  s'est  établie  dans  .cet.te  terre  éminem- 
ment fertile  de  la  Brie,  dans  les  communes 
d«  Coubcrt,  Evry  -  lès  -  Châteaux,  Grégy, 
Servon,  Soignolles,  etc.,  desservies  par  ligne 
de  chemin  de  fer  qui  va  de  Paris  à  Verneuil- 
l'Etang. 

C'est  à  rinitiative  do  M.  Christophe  Co- 
chet qui,  en  1798,  était  jardinier  de  l'amiral 
comte  de  Bougainville  à  Grisy-Suisnes,  qu'il 
faut  rapporter  le  point  de  départ  de  cette 
culture  actuellement  très  prospère. 

Ce  jardinipf  conmiença  à  greffer  des  ro- 
ses mousseuses  ainsi  que  quedques  autres 
variétés,  d'abord  pour  l'agrément  de  l'ami- 
ral de  Bougainville  puis,  plus  tard,  pour  la 
vente  des  pieds  de  Rosiers. 

A  sa  mort,  en  1818,  il  cultivait  des  roses 
mousseuses,  des  roses  de  Bengale  et  de  Pro- 
vins, des  églantiers  sauvages  à  fleurs  semi- 
double;  au  total,  75  variété  environ. 

Ce  fut  Pierre  Cochet  qui  lui  succéda  et 
qui  fit  croitre  et  pros/pérer  la  i)épinière  avec 
la  .collaboration  de  son  fils,  Philémon  Co- 
chet. Vei's  18iO,  la  culture  s'étendait  sur  80 
arpents  et  employait  plus  de  60  ouvriers  ;  on 
comptait  alors  675  variétés  de  roses  culti- 
vées. Depuis,  le  nombre  des  roses  .cultivées, 
ainsi  que  les  surfaces  consacrées  à  cette  cul- 
ture se  sont  accrues  considérablement.  La 
première  pépinière  passa  aux  mains  de  Sci- 
pion  Cochet,  frère  de  Philémon,  qui  fonda 
le  Journal  des  Roses. 

Nous  devoiLs  à  défunt  M.  Pierre  Cochet 
des  renseignemnts  intéressants  sur  l'état  ac- 
tuel de  cette  culture  gpi  a  pris  une  exten- 
sion telle,  qu'elle  s'ét«nd  sur  134  hectares 
dans  la  région.  On  compte  77  hectares  de 
culture  sur  le  territoire  de  Grisy-Suisnes,  15 
hectares  à  Coubert,  6  hectares  à  Brie-Comte- 
Robert,  3  hectares  à  Villecresnes,  Marolles, 
Cerçay,  Santeny,  etc.. 

Pendant  la  sai.son  des  roses,  quatre  wa- 
gons chargés  de  fleuns,  partent  chaque  jour 
pour  Paris.  I,e  revenu  de  cette  exploitation 
est  relativement  élevé,  ce  qui  explique  l'ex- 
tension de  plus  on  plus  prospère  de  cette 
spécialité  horticole. 

On  compte  ù  l'hectare,  une  moyenne  de 
6C.000  sujets  qui  produisent  annuellement 
40.618  douzaines  de  roses.  La  vente  moyenne 


atteint  le  chiffre  de  0  fr.  40  la  douzaine,  ce 
qui  représente  une  récolte  équivalent  à 
16.2i7  francs,  de  laquelle  il  convient  natu- 
rellement de  prélever  les  frais  de  culture. 

En  résumé,  la  .culture  briarde  de  la  rose 
est  fait.9  .sur  une  quinzaine  de  communes 
par  environ  150  rosiéristes. 

Cette  production  donne  lieu  à  un  trafic 
de  vente  annuelle  qui  dépasse  2.160.851  fr. 
La  terre  affermée  pour  cette  culture  atteint 
jusqu'à  800  francs  l'hectare  aux  environs 
de  la  gare  de  Grisy-Suisnes. 

Les  variétés  cultivées  sont  greffées  sur 
La  Grifferaie,  Manettiî  et  aussi  sur  le  Rosier 
franc,  obtenu  par  semis.  Les  variétés  les 
plus  cultivées  sont  :  Ulrich  Briinner,  Caro- 
liiie  Testant,  Reine  des  Neiges,  Madame 
Plaiitier,  Caplain  Chrisly,  La  France,  Her 
Majesty,  Jules  Margollin,  Madame  Bérard, 
Aimé  Vibcrt. 

Les  sujets  plantés  en  mars-avril  sont  gref- 
fés en  écusson  en  juillet,  août.  La  terre  pro- 
fonde et  iertil&  est  constituée  par  le  delu- 
vium  des  plateaux  ;  on  la  prépare  par  un 
défoncement  et  une  forte  fumure.  On  plante 
les  sujets  à  l'aide  de  la  moche,  sur  rangs 
espacés  de  50  à  70  centimètree. 

Quelques  horticulteurs  avancent  ou  retar- 
dent la  floraison  de  leurs  rosieirs  à  l'aide  de 
châssis.  Les  variétés  de  roses  qui  se  prêtent 
le  mieux  à  cette  culture  forcée  sont  :  Caro- 
line Testant,  Ulrich  Brunner,  Madame  Ga- 
brielle  Lwizet,  Her  Majestg,  Reine  des  Nei- 
ges, Cajjtain  Christg,  Souvenir  du  ro^siériste 
Vilin. 

La  vente  des  sujets  de  rosiers  donne  lieu 
à  une  commerce  non  moins  important,  on 
évalue  à  plus  de  6  millions  le  nombre  de  ro- 
siers cultivés  pour  la  vente  des  fleurs  et  des 
pieds.  Cette  dernière  vente  est  faite  aux 
amateurs,  aux  horticulteurs  -  pépiniéristes 
français  et  étrangers  qui  viennent  s'appro- 
visionner aux  roseraies  briardes.  Les  sujets 
sont  vendus  18  et  20  mois  après  leur  plan- 
tation, c'est-à-dire  pendant  l'hiver  qui  suit 
le  développement  des  greffes. 

A.  MAGNIEN, 

Professeur  spécial  d' Horticulture 

du  départerneyit  de  S.-et-M. 


12 


TOUENAL      DES     KOSES 


[ose    :      §ECUERDO      DE      (^NTONIO      JeLUFFO 

(SOUPERT      ET      NOTTING,       1910) 


(thé) 


(Issue  de  Mndame  Mélavie  S^ouprrt  x 
Madame  Constanl  Sniiprrt). 

Dès  1907,  alors  qu'elle  n'était  encore  qu'en 
observation,  cette  nouveauté  avait  attiré 
l'attention  des  obtenteurs  d'une  façon  t(3ute 
particulière.  Ils  la  notèrent  :  n  très  belle, 
devra  être  mise  en  multiplication.  » 

Elle  ne  fit,  par  la  suite,  que  justifier  ce 
premier  jugement,  comme  il  était  du  reste 
facile  de  le  prévoir,  car  ses  parents  sont  des 
variétés  admirables,  saines,  et  ayant  tout 
]iour  produire  des  descendants  de  réelle  va- 
leur. 

Le  coloris  de  la  fleur  est  jaune  clair  dia- 
phane, lavé  rose  tendre  sur  le  bord  des  pé- 
tales, carmin  et  rosé  au  centre. 

Les  boutons  sont  longs  et  élégants;  les 
fleurs  très  grandes,  de  forme  parfaite,  odo- 
rantes, s'ouvrant  bien,  et  sont  produites  en 
abondance  jusque  très  tard  en  automne. 
Elles  se  tiennent  bien  droites,  sur  un  pédon. 
cule  long  et  rigide,  et  sont,  même  coupées, 
de  très  longue  durée.  La  plante,  thé  pur  de 


par  son  père,  est  de  bonne  vigueur,  et  pos- 
sède un  feuillage  très  décoratif. 

Cette  variété  est  appelée  à  un  grand  ave- 
nir, car  elle  réunit  au  plus  haut  degré,  tou- 
tes les  qualités  éminentes  de  ses  ascendants. 

Elle  ne  le  cède  à  aucune  autre  Rose, 
pour  la  formation  des  corbeilles,  la  multi- 
plication sur  haute  tige,  rexpo.sition  et  le 
forçage. 

Elle  s'est  très  bien  comportée  pendant  le 
cours  du  dernier  été,  si  anonnalement  sec 
ot  chaud,  produisant  à  profusion,  et  sans 
interruption,  de  belles  fleurs,  bien  faites,  et 
franches  de  coloris. 

Présentée  à  Londres,  elle  fut  très  appré- 
ciée et  considérée  «  comme  le  plUvS  beau  se- 
mis de  Madame  Mélartic  Snujn'rf,  exposé 
jusqu'à  ce  jour.  » 

Nous  sommes  donc  en  présence  d'une  très 
jolie  nouveauté  que  tous  les  rosiéristes  tien- 
dront à  multiplier,  et  que  tous  les  amateurs 
s'emiiresseront  de  joindre  à  leur  collection. 

MARIE,  DU  Clos  Jollet. 


In 


)UISSON      DE 


iOSIER      MAL      PLACE  ! 


Rosiers    Rugueux    vrais. 


—  Que  fais-tu  de  cet  énorme  buisson,  qui 
barre  ces  deux  sentiers  de  ton  jardin  '? 

—  En  voilà  une  question  incongrue  ?  Ce 
que  j'en  fais?  Je  le  laisse,  un  point,  c'est 
tout. 

—  Et  conuTient  passes-tu  ? 

—  Je  ne  [jasse  pas,  je  fais  le  tour.  Quand 
il  est  en  fleurs,  je  l'admire,  je  le  flaire,  il 
embaume;  il  est  très  printanier... 

—  'Moi,  à  ta  place,  je  l'arracherais  ! 

—  Tais-toi,  vandale  !  béotien  !  ilote  !  que 
snis-je  encore,  philistin,  si  tu  veux:  arraclier 
mon  Rosier,  y  penses-tu  ?  Un  Rosier  superbe 
qui  a  2  m.  50  de  haut,  et  6  mètres  de  tour. 
Si  tu  n'étais  pas  un  grand  amateur  de  Ro- 
ses fines,  de  Roses  à  lon.gues  tiges  et  à  bou- 
tons ovoïdes,   de  Roses  à  gerbes  et   à  hnu- 


(1)  Lf  Lyon-Horlirolf. 


quets  élégants,  un  ((  connaisseur  »  de  Roses 
émérite,  tu  ne  t'en  tirerais  pas  avec  béotien 
ou  philistin. 

—  Cependant,  il  est  bien  encomliraut,  ce 
Rosier  ! 

—  Nous  sonunes  d'accord.  Mais  je  l'aime 
et  j'y  tiens;  il  faut  savoir  passer  leurs  dé- 
fauts à  ses  amis.  Je  l'aime  parce  qu'il  est 
le  premier  fleuri  au  printemps;  je  l'aime 
encore  parce  qu'il  remonte  une  fois,  deux 
fois,  trois  fois.  Et  puis,  au  sun^lus,  il  a 
un  feuillage  vert  sombre,  veiné,  gaufré,  ré- 

iculé,  maroquiné.  Par-dessus  le  marché, 
les  froids  les  plus  vifs  le  laissent  indiffé- 
rent à  leurs  morsures.  Et  regarde  un  iieu 
ses  stipules  ! 

—  Tant   dp  qualités  que  çà  '? 

—  Oui,  sans  com|)ter  les  autres  !  ! 


,1  0  U  E  N  A  L       DES     ROSES 


13 


—  Si  j'aime  cet  encombrant  Rosier,  je 
n'aime  pas  que  lui.  En  voici  de  tout  petits, 
très  mignons,  en  bordure,  des  Polyantha, 
des  La\Tences,  nains  de  la  famille,  que  je 
prise  pour  leur  petite  taille.  En  voici  qui 
grimpent  aux  murailles,  escaladent  cette 
tonnelle,  ou  recouvrent  le  toit  de  cette  mai- 
sonnette, j'en  fais  grand  cas  aussi,  malgré 
leur  exbubérance  :  les  uns  ont  d«  très  belles 
Roses  comme  GJoirc  de  Dijori,  Madame 
Driout  (Brino  Marie-Henriette  panachée), 
William  Allen  lïichardson,  un  peu  versico- 
lore,  mais  si  jolie  et  si  fraîche;  les  autres,  à 
fleurs  plus  petites  mais  si  nombreuses,  com- 
me ce  Banks  à  fleurs  jaunes,  un  géant  dans 
la  famille,  capable  de  tapisser  une  niaison 
entière.  C'est  un  Sicilien  qui  vient  de  Pa- 
lernie,  d'où  feu  le  Signor  Michelange  Con- 
sole m'en  a  envoyé  des  graines  récoltées 
dans  une  riche  villa  du  pays.  Le  Bengale 
ordinaire  vit  en  Symbiose  avec  ce  lilas;  ce 
joli  Thé  a  été  élevé  sur  tige  sur  un  de  ses 
rejets.  Puis  voici  des  Souvenir,  des  Frau, 
des  Brunner,  des  Baronne,  des  Lyon-Bo.ie, 
et  tutti  quanti. 

—  Et  pourrait-on  savoir  le  nom  de  cette 
idole  ? 

—  C'est  un  déraciné  du  Nord,  un  enfant 
des  iiays  froids,  dont  les  ancêtres  vivent  au 
Kamtschatka;  c'est  un  Rosier  rugueux  {Bosa 
rugosa),  connu  sous  le  nom  de  Rosier  blanc 
double  de  Coubert,  obtenu  par  M.  Cochet- 
Cochet,  rosiériste  à  Coubert,  qui  l'a  mis  au 
commerce  en  1893.  Il  y  a  donc  à  peu  près 
dix-huit  ans  qu'il  a  pjénétré  dans  les  jardins. 
J'ai  planté  le  mien  il  y  a  huit  ans.  Désirant 
consacrer  quelques  lignes  à  cette  remarqua- 
ble variété  de  Rosier  rugueux,  j'ai  demandé 
à  son  obtentenr,  M.  Cochet-Cochet,  des  ren- 
seignements sur  son  origine.  Très  aimable- 
ment, il  a  bien  voulu  me  donner  ceux  qui 
vont  suivre  : 

«  Cette  variété  est  issue  de  fécondation 
naturelle  du  Rugosa  blanc  simple.  Elle  a  été 
livrée  au  commerce  en  novembre  1893. 

"  Sa  vigueur  est  extrême;  vous  trouverez 
inclus  une  pliotograpliie  d'un  pied  que  mon 
père  avait  donné  au  maire  de  Coubert.  Ce 
pied,  isolé  sur  une  pelouse  et  bien  soigné,  a 
atteint  en  huit  années,  2  m.  50  de  hauteur 
sur  12  m.  50  de  circonférence.  Il  portait  au 
moins  2.000  fleurs  et  boutons  prêts  à  s'épa- 
nouir, sans  compter  ceux  devant  s'épanouir 
plus  tardivement... 

«  Le  Rosier  blanc  double  de  Coubert  a  des 
fleurs  d'une  blancheur  si  éclatante  qu'un 
nniateur,  sa  souvenant  sans  doute  -lue   les 


lavandières  passent  au  bleu  les  linges  blancs 
qu'elles  viennent  de  laver,  afin  d'en  aviver 
la  nuance,  a  pensé  que  cette  Rose  devait  la 
pureté  de  sa  couleur  à  des  traces  infinitési- 
males de  bleu  d'azur.  C'est  possible,  mais 
difficile  à  apprécier;  quoiqu'il  en  soit,  il 
l'esté  acquis  que  cette  variété  est  une  des  ro. 
ses  les  plus  pures  parmi  celles  que  l'on  cul- 
tive dans  les  jardins.  » 


BOSIEBS  BU  GUEUX  VBAtS.  —  Il  en  est 
des  Rosiers  rugueux  comme  des  autres  ty- 
pes sauvages  qui  ont  été  introduits  dans  les 
cultures,  on  en  rencontre  de  deux  sortes  : 
ceux  de  sang  pur,  si  on  ose  dise,  et  ceux  qui 
(Uit  été  byliridés  d'abord,  et  métissés  en- 
suite. La  variété  Blanc  double  de  Coubert, 
ainsi  qu'il  a  été  dit,  a  conservé  la  pureté 
de  sa  race  (1),  dont  il  diffère  surtout  par  sa 
couleur  et  sa  duplicature. 

Les  Rosiers  rugueux  purs  ont  été  croisés 
avec  différentes  races  cultivées  dans  les  jar- 
dins. A  la  première  génération,  les  caractè- 
res dominants  des  hybrides  sont  surtout 
ceux  du  Bosa  rugosa,  aux  générations  sui- 
vantes, quand  l'hybride  est  fertile  et  se 
lai.sse  croiser  à  nouveau,  les  produits  pré- 
sentent, encore,  mais  très  atténués,  les  ca- 
ractères du  Rosier  rugueux. 

M.  .1.  Gravereaux  (Roseraie  de  l'Hay),  MM. 
Cochet-Cochet,  Bruant,  Morlet,  Chédanne, 
Frœbel,  etc.,  en  ont  obtenu  ou  des  variétés 
ou  des  métis  en  assez  bon  nombre.  La  Rose 
à  parfum  de  l'Hay  (Gravereaux),  est  un 
métis  complexe  qui  a  pour  origine  B.  de 
Damas,  croisé  par  Jacqueminot,  dont  le  pro- 
duit fut  hybride  par  B.  rugosa  gcrmanica 
(Mueller).  Ce  Rosier  l)ien  connu,  est  un  ad- 
mirable et  généreux  Rosier  à  parfum. 

Les  Rosiers  rugueux  de  race  pure  sont 
surtout  des  Rosiers  de  parcs  ou  de  grands 
jardins.  Les  dimensions  qu'ils  atteignent 
réclament  de  l'espace;  isolés  ou  plantés  par 
groupe  de  3  à  5,  dans  les  grandes  pelouses, 
à  quelques  mètres  du  bord  des  allées,  ils 
sont  on  ne  peut  mieux  placés.  On  peut  aussi 
les  planter  d'ici,  de  là,  en  bordure,  mais  à 
distance  des  futaies.  Greffés  sur  tiges  d'é- 
glantier un  peu  hautes,  les  Rosiers  rugueux 
forment  au  bout  de  quelques  années  de  véri- 
tables petits  arbres. 

(1)  Nous  disons  race,  au  lieu  de  varialion.  bien  que 
uuus  sarliions  que  les  races  se  reproiluisent  par  le  semis, 
et  que  re  n'est  fias  le  cas  pour  le  Husier  ruftueiix  ,'i  lleurs 
lilanclies.  Celui  lie  r.ôutiert  (il  gr*^nc  peu)  nous  a  toujours 
donné  des  variété»  routes  ou  roses. 


14 


JOURNAL      DES     ROSES 


Dans  les  jardins  de  modeste  étendue,  on 
peut  très  bien  cultiver  le  Rosier  Blanc  dou- 
ble de  Coubert,  soit  greffé  sur  racine  d'é- 
glantier, soit  greffé  sur  tige.  On  évite  alors 
qu'il  prenne  de  trop  grandes  proportions  en 


le  taillant  un  peu.  Quand  il  est  planté  dans 
un  endroit  où  il  peut  s'étendre,  on  le  taille 
peu;  un  simple  petit  nettoyage  en  hiver  est 
suffisant. 

VIVIAND-MORPX. 


)OIXANTE 


A 


NS    APRES. 


Souvenirs  d'enfance. 

Je  n'étais  qu'un  enfant,  gamin  plus  ou  moins  sage, 
L'esprit  tendu,   toujours  avide  de  savoir, 
Scrutant  tout,  furetant,    impatient  de  voir 
M'apparaître  de  tout  le  vrai  sens  ;  heureux  âge  ! 

Quand  sur  quelque  sentier  je  rencontrais  la  page 
D'un  livre  dont  c'était  l'épave  en  lambeau  noir, 
Son  texte,  quel  qu'il  fût,  venait  bientôt  s'asseoir 
Dans  mon  cerveau  docile  aux  empreintes  d'image. 

Un  enclos  faisait  suite  à  la  vieille  maison 

De  parents  indulgents;  dans  la  belle  saison 

Les  fruits  y  foisonnaient;  par  ci,  par  là,  des  Roses. 

«  Cent- feuilles  »  et  «  Provins  »  —  je  m'en  souviens  encor 

Etalaient  au   hasard  leurs  corolles  écloses; 

Et  mon  amour  des  fleurs    prit  de   là  son   essor  ! 

A.    LEBRUN. 


)ES      ESPECES 


DE      .fiOSES      CONNUES 
Par   le   Professeur  JORET. 


DES 


â 


NCIENS 


Depuis  plus  de  deux  mille  ans  la  rose  a 
été  célébrée  à  l'envi  par  les  poètes;  elle  a  été 
entourée  des  légendes  les  plus  gracieuses; 
elle  a  pris  place  dans  les  traditions  comme 
dans  les  usages  de  tous  les  p€uples;  cepen- 
dant, son  histoire  présente  les  plus  grandes 
obscurités,  et  les  origines  de  cette  fleur 
chamiante  sont  encore  enveloppées  d'un 
voile  épais. 

(1)  Extrait,  avec  autorisations  spéciales,  rlc  :  <>  La  Rose 
dans  l'Antiquité  et  au  Moyen-Af/e  »,  par  le  professeur 
Charles  Jorel;  Honoré  Champion,  éditeur. 


La  j)lus  grande  incertitude  règne  au  sujet 
des  espèces  do  Roses,  dont  les  écrivains  de 
l'antiquité  ont  fait  mention,  et  on  est  loin 
d'être  d'accord  sur  celles  qu'ils  ont  pu  con- 
naître, ou  qui  ont  été  cultivées  à  cette  épo- 
que, ainsi  qu'au  moyen  âge. 

I. 

Des  nombreuses  espèces  du  genre  Rosa  — 
Lindley  en  compte  73  et  A.  de  Candolle  146, 
toutes  non  bien  définies,  il  est  vrai  -et  de  ses 
variétés  encore  plus  nombreuses,  bien  peu 
furent  connues  des  anciens.   Ils  ignorèrent, 


JOUENAL       DES     EOSES 


15 


cela  va  sans  dire,  les  Roses  qui  sont  propres 
à  la  Chine  et  à  l'Amérique,  ainsi  que  celles 
de  l'Asie  et  de  l'Europe  septentrionales;  ils 
ne  purent  obsei"\er  et  par  suite  songer  à 
cultiver  que  les  espèces  du  sud  de  l'Europe,, 
en  particulier  de  la  péninsule  hellénique, 
ainsi  que  de  l'Asie  antérieure.  Mais  les  46 
espèces  que  Boissier  a  signalées  dans  cette 
région  sont  loin  d'avoir  toutes  fixé  l'atten- 
tion des  naturalistes  de  l'antiquité. 

Sprengel  a  compté  8  Roses  connues  ou  cul- 
tivées par  les  anciens;  Fraas  n'en  mentionne 
que  5  dans  sa  flore  classique;  Lenz,  i  seule- 
ment, Karl  Kooh  a  élevé  ce  nombre  à  12, 
pour  la  Grèce  seule;  mais  de  ces  espèces 
plusieurs  sont  douteuses,  de  l'aveu  même  de 
l'auteur,  ou  n'ont  été  découvertes  que  de 
nos  jours;  en  réalité,  des  12  Roses  indiquées 
par  le  botaniste  allemand,  il  n'y  en  a  que  3 
ou  quatre  qui  aient  pu  être  connues  ou  re- 
marquées des  anciens. 

Sur  ce  nombre  si  petit,  quelles  furent  les 
espèces  qu'ils  cultivèrent,  celles  que  leurs 
poètes  ont,  sinon  exclusivement,  du  moins 
plus  particulièrement  chantées  ?  Dierbach, 
—  pour  ne  pas  parler  de  Sprengel,  sur  le- 
quel je  reviendrai  —  a  regardé  la  Rose  à 
cent-feuilles  comme  la  seule  qui  figure  dans 
les  légendes  gréco-romaines.  Pour  Fraas, 
cette  espèce  fut  aussi  et  surtout  cultivée 
dans  l'antiquité,  mais,  suivant  lui,  la  Rose 
de  Provins  (/?.  Gallica  L.)  l'aurait  été  en 
même  temps.  Telle  a  été  aussi  la  manière  de 
voir  de  Lenz.  Hehn,  au  contraire,  considère, 
ainsi  que  Dierbach,  la  cent-feuilles  comme  la 
seule  Rose  dont  parlent  les  poètes  anciens. 
Il  n'en  est  pas  de  même  pour  Koch.  Si  la 
Rose  à  cent  feuilles  fut,  il  l'admet,  célébrée 
par  eux,  ils  auraient  en  même  temps  chanté 
une  autre  esi>èce,  non  toutefois  la  Rose  de 
Provins,  mais  la  Rose  de  Damas  [R.  Damas- 
cena  L.). 

Cette  manière  de  voir  n'est  point  nouvelle, 
c'était  celle  de  Cari  Bœtticlier,  dans  son 
étude  sur  le  Cuttr  di-s  arbirs  rhrz  li's  Hrl- 
lines.  Pour  cet  écrivain,  la  Rose  dont  on 
faisait,  nous  le  verrons,  des  offrandes  sur 
les  toml>eaux,  était,  non  la  cent-feuilles  de 
couleur  claire,  mais  la  Rose  simple  de  cou- 
leur foncée:  malheiireuseniPiit  il  no  dit.  pas 
quelle  était  cette  Rose.  Quant  à  la  cent-feuil- 
les, s'il  paraît  en  admettre  l'existence, 
Bœtticher  n'a  rien  dit  cependant  qui  per- 
mette de  savoir  où  elle  était  cultivée,  ni  mê- 
me si  elle  l'était  réellement.  Koch  a  été  phis 
affirmatif.  Il  y  eut  en  Grèce,  remarque-t-il, 
deux  espèces  de  Rose  cultivées  {Edelrosenj, 


la  Rose  de  Damas,  dans  la  région  sud,  et  la 
Rose  à  cent-feuilles  au  nord.  La  Rose  de 
Damas,  ajoute-t-il  plus  loin,  fut  sans  doute 
connue  plus  tôt  en  Grèce  que  la  Rose  à  cent- 
feuilles;  elle  fut,  à  ce  qu'il  semble,  importée 
directement,  avec  le  culte  d'Aphrodite,  de  la 
Syrie  dans  le  Péloponèse  d'abord,  puis  dans 
les  îles  de  l'Archipel.  Les  Phéniciens  la  por- 
tèrent ensuite,  mais  vraisemblablement  peu 
de  temps  après,  à  Pestuni. 

De  cette  ville  elle  se  répandit  dans  le  nord 
de  l'Italie,  et,  de  là,  pénétra  dans  la  plu- 
part des  pays  soumis  à  la  domination  ro- 
maine... La  cent-feuilles,  dit-il  encore  plus 
loin,  remplace  la  Rose  de  Damas  dans  la 
Grèce  septentrionale;  son  berceau  est  le 
mont  Rhodope,  en  Macédoine;  peut-être  fut- 
elle  aussi  importée  de  l'Asie  Mineure  dans 
ce  pays.  Elle  était  consacrée  à  Cérès  et  à 
Bacchus  —  la  Rose  de  Damas  à  Aphrodite 
—  et  pénétra  avec  leur  culte,  d'.^sie  Mineure 
en  Grèce. 

On  ne  saurait  édifier  un  roman  avec 
moinis  de  souci  de  la  vérité  historique,  ce 
qui  n'a  point  empêché  M.  Joseph  Murr  d'a/- 
dopter  tout  récemment  la  manière  de  voir 
de  Karl  Koch.  Les  choses,  en  réalité,  sont 
moins  simples  et  se  présentent  sous  un  au- 
tre aspect.  Le  premier  renseignement  cer- 
tain que  nous  ayons  sur  la  Rose  de  Damas 
nous  a  été  fourni  par  Nicolas  Monardçs,  mé- 
decin espagnol  du  milieu  du  xvi''  siècle;  d'a- 
près lui  on  en  faisait  un  fréquent  usage 
dans  plusieurs  pays  d'Europe,  mais  on  ne  la 
connaissait  en  Espagne  que  depuis  environ 
une  trentaine  d'années.  L'était-elle  dans  le 
reste  de  l'Europe  occidentale  depuis  beau- 
coup filus  longtemps  ?  On  a,  sans  tmitefois 
en  donner  de  preuves,  prétendu  qu'elle  au- 
rait été  apportée  en  Occident  pendant  les 
Croisades,  mais  cette  date,  si  on  l'admet,  est 
la  plus  reculée  qu'on  puisse  assigner  à  l'in- 
rroduction  de  cette  espèce  de  Ro.se  en  Eu- 
rope :  conmient  donc  aurait-elle  pu  être  con- 
nue des  Grecs  et  des  Romains  ?  Il  n'en  fut 
pas  de  même  de  la  cent-feuilles,  dont  la  Da- 
nin.icpnn  n'est  peut-être  d'ailleurs  qu'une 
sim|)le  variété;  ici,  point  de  désaccord;  tout 
le  monde  est  imanime  à  y  voir,  sinon  le  type 
unique,  du  moins  un  type  incontestable  de 
R(«es  cultivées  par  les  anciens,  res])èce  à 
laquelle  <(  a  été  particulièrement  donné  le 
nom  de  Reine  des  Fleurs  »,  la  première  et 
probablement  la  seule  fleur  double  qu'ils 
aient  connue. 

La  Rose  à  cent-feuilles  a  été  souvent  con- 
sidérée comme  une  simple  variété  de  la  Rose 


16 


J  U  LJ  11  jN'  a  L       J  )  1':  s     it  u  s  K  s 


de  Provins;  mais  la  forme  et  les  dimensions 
des  fruits  et  des  fleurs,  de  même  que  la  con- 
texture  des  feuilles,  empêchent  entre  autres 
de  la  confondre  avec  cette  de^mière.  De  plus, 
tandis  que  la  Rose  de  Provins  est  indigène 
en  Europe,  la  ceiit-feuilles  y  est  exotique; 
Fraas  dit  ne  l'avoir  rencontrée  en  Gr^ce 
qu'à  l'état  cultivé  ou  échappée  des  jardins. 
De  quelle  région  a-t-elle  été  importée  dans 
ce  pays  et  dans  les  autres  contrées  de  l'Oc- 
cident ? 

A  quelle  époque  y  remonte  sa  culture  et 
celle  des  variétés  qui  en  sont  sorties  '? 

II. 

La  Rose  à  cent-feuilles  n'étant  pas  indi- 
gène en  Grèce,  pas  iilus  que  dans  le  reste 
de  l'Europe,  c'est  en  Asie  ou  en  Afrique  qu'il 
faut  en  chercher  le  berceau;  quels  sont  les 
peuples  de  ces  régions  chez  qui  on  l'a  ren- 
contrée d'abord  ?  Auquel  d'entre  eux  revient 
l'honneur  d'avoir  le  premier  cultivé  cette 
fleur  appelée  à  une  si  brillante  destinée  ? 

Aucune  espèce  de  Rose  ne  croit  spontané- 
ment en  Egypte;  inconnue  des  anciens  habi- 
tants de  ce  pays,  on  ne  rencontre  cette  fieur 
sur  aucun  des  monuments,  ni  dans  aucun 
tombeau  de  l'époque  pharaonique,  et  elle 
n'apparaît  dans  la  vallée  du  Nil  que  sous 
les  Ptolémée;  elle  y  était  donc  d'origine 
étrangère.  (1) 

Les  anciens  Hébreux  ne  la  coimurent  pas 
davantage;  c'est  par  une  erreur  de  traduc- 
tion qu'on  a  cru  la  trouver  dans  le  Cantique 
des  Catitiques  et  dans  Osée;  la  Sagesse  et  le 
Il  Livre  de  Jésus  fils,  de  Sidrach  »  —  l'Ecclé- 
siastique, —  de  beaucoup  postérieurs  à  la 
captivité  de  Babylone,  sont  les  premiers 
écrits  des  Juifs  qui  en  parlent;  c'est  là  qu'elle 
est  mentionnée  tout  d'abord,  ainsi  qu'elle  le 
sera  plus  tard  dans  la  littérature  tamuldi- 
sera  plus  tard  dans  la  littérature  tanmldique 

On  ne  voit  pas  de  Roses  sur  les  monu- 
ments assyriens,  où  sont  représentés  tant 
d'arbres  et  d'arbustes  indigènes,  pas  plus 
que  sur  les  monuments  pharaoniques;  il  est 

(1)  l.e  Journal  den  /{y.svs  revii'iiitiii  luiigiiciiiciil  sur 
cette  question. 

Grâce  k  l'amabilité  el  à  la  générosité  de  M.  le  Professeur 
Scliweinfiirtli,  nous  possédons,  à  Coubert,  une  série  d'é- 
cliiintillons  des  Hoscs  trouvées  |iar  ce  célèbre  éi;y|dolo!.'ue 
allemand,  dans  un  tombeau  du  Fayoum  —  à  llawara, 
près  de  la  l'yrainide  du  Lahyrintbe  —  el  renionlant  au 
iii«  ou  IV'  siècle  après  Jésus-Cluist. 

r.es  échanlillous  de  Roses,  vieux  rfe  1.300  ii  1.600  ans, 
ont  (Hé  pliotOL'iapliiés  jiar  nos  soins,  et  seront  reproduits 
dans  le  Journal  des  Itoses  accompagnés  de  documents 
absolument  inédits. 

Cochet-Cochet. 


dès  lors  plus  que  vraisemblable  que  cette 
fleur  n'était  itoint  cultivée  dans  l'ancienne 
Mésopotamie  et  que  les  espèces  sauvages 
qu'on  rencontre  dans  le  haut  bassin  du  Ti- 
gre, (m  de  l'Euphrate,  ne  furent  jamais  re- 
vêtues d'aucun  caractère  sacré. 

La  Rose  n'apparaît  pas  non  plus  dans  les 
Védas,  qui  mentionnent  pourtant  un  si 
grand  nombre  de  plantes,  et  le  sanscrit  n'a 
même  pas  de  nom  pour  elle. 

L'auteur  du  lîitou-Saiihara,  espèce  de  poè- 
me des  saisons,  qui  renfemie  l'énumération 
de  tant  d'espèces  végétales  indigènes  dans 
l'Inde,  ne  la  cite  pas;  Kalidàsa  n'en  parle 
pas  davantage  dans  ces  drames,  où  le  monde 
des  fleurs  est  si  largement  représenté,  et 
plusieurs  siècles  après  notre  ère,  Suçruta 
lui-même  qui,  dans  sa  thérapeutique,  a  cité 
un  nombre  si  considérable  de  remèdes  végé- 
taux, ne  dit  rien  de  cet  arbuste,  dont  la  fleur 
fournit  des  produits  pharmaceutiques  esti- 
més, en  même  temps  qu'elle  est  le  j)lus  bel 
ornement  de  nos  jardins. 

L'Indoustan  n'est  donc  point  la  patrie  de 
la  Rose  cultivée  des  anciens.  De  fait,  cette 
contrée  ne  possède,  d'après  Drury,  que 
deux  espèces  de  Roses  indigènes,  apparte- 
nant toutes  deux  à  la  région  montagneuse 
ou  septentrionale  :  la  Rose  toujours  verte 
(/?.  seviprivircns  L.)  et  la  Rose  à  fleurs  in- 
volucrées  {R.  involucrata  Rcxb.);  il  n'est 
donc  pas  surprenant  qu'elles  aient  échappé 
aux  anciens  habitants  de  l'Inde  :  la  Reine 
des  fleurs  leur  fut  sans  doute  inconnue, 
conune  elle  l'a  été  des  Egyptiens,  des  Hé- 
breux et  des  anciens  Assyriens. 

En  fut-il  de  même  des  Médo-Perses  ?  Le 
Zend-Avesta  ne  parle  pas  plus  que  les  Vé- 
das de  la  Rose;  mais  conune  il  ne  cite  point 
de  noms  de  plante  en  particulier,  on  ne  peut 
en  conclure  que  les  habitants  de  l'Iran 
n'aient  point  anciennement  connu  ou  cul- 
tivé la  Rose;  ce  n'est  nas  toutefois  chez  eux, 
mais  chez  les  Grecs,  qu'on  rencontre  la  pre- 
mière mentiiin  de  cette  fleur  cliannante. 

Le  nom  de  la  Rose  se  trouve  dans  les  plus 
anciens  monuments  de  la  pivésie  hellénique. 
Aphrodite,  dans  Homère,  parfume  le  corjis 
d'Hector  avec  de  l'huile  de  Rose;  mais  le 
I)opte  ne  dit  rien  do  la  fleur  elle-même  dont 
était  tiré  ce  parfum,  et  l'on  s'est  demandé 
s'il  la  connaissait.  Il  donne,  il  est  vrai,  ainsi 
que  le  fera  plus  tard  Hésiode,  le  nom  d'Au- 
rore aux  doigts  de  Rose,  à  la  déesse  du  ma- 
tin; mais  c'est  là  une  conq)araison  poétique, 
empruntée  iieut-être  à  des  souvenirs  loin- 
tains, et  qui  en  tout  cas,  ne  prouve  pas  que 


J  U  Li'  li  N  A  L      DES     E  O  S  E  S 


17 


la  Rose  était  cultivée  en  Grèce  du  temps  de 
ces  poètes.  Lorsfiue  dans  l'hymne  à  Déméter, 
ce  monument  vénérable  du  culte  de  cette 
déesse,  vers  le  milieu  du  vii'^  siècle,  le  poète 
nous  montre  Perséphone  cueillant  avec  les 
filles  de  l'Océan,  dans  une  te  belle  prairie  » 
d'  (1  ainiailes  fleurs  »  :  "  ]e  doux  safran, 
des  iris,  l'inacintlie,  des  roses  et  des  lis  ad- 
mirables à  voir,  avec  le  narcisse,  que  la 
vaste  terre  venait  de  produire  »  pour  séduire 
la  jeune  vierge,  il  nous  présente  un  tal>leau 
de  fantaisie  bien  plus  qu'il  nous  offre  la 
peinture  fidèle  d'un  jardin  de  son  temps. 

On  en  peut  dire,  autant  de  la  description 
que  Moschus  à  son  imitation,  a,  trois  siè- 
cles plus  tard,  faite  des  "  prés  fleuris  »  où 
eut  lieu  l'enlèvement  d'Europe.  Toutefois, 
si,  comme  son  devancier,  Moschus  a  réuni, 
dans  ses  vers,  d'une  manière  arbitraire,  les 
fleurs  dont  la  vue  frappe  de  joie  Europe  et 
ses  compagne*,  il  les  connaissait  certaine- 
ment; en  était-il  autrement  pour  l'auteur  de 
l'hymne  à  Déméter  ?  On  n'est  pas  en  droit 
de  le  penser,  comme  a  paru  le  faire  Hehn; 
et  sans  doute  lorsque  ce  poète  parle  de  la 
Rose,  c'est  une  fleur  réellement  connue  de 
lui,  tout  comme  le*  iris  et  l'hyacinthe,  qu'il 
a  en  vue.  11  en  est,  à  plus  forte  raison,  de 
même  quand  .^rchihxjue  nous  montre  son 
amie  réjouie  de  la  branche  de  myrte  et  des 
fleurs  de  rose  qu'elle  reçoit,  ou  bien  quand 
Pindare  nous  parle  de  roses  entrelacées  dans 
les  cheveux  avec  des  violettes.  Il  est  impos- 
sible d'admettre  qu'il  ne  s'agisse  pas  ici  de 
fleurs  connues  alors  en  Grèce;  il  n'est  guère 
moins  impossible  de  supposer  que  la  Rose, 
dont  ces  poètes  font,  ainsi  mention,  ne  .soit 
])as  déjà  l'esjjèce  cultivée,  la  Heur  charmante 
qui  occui)era  désonnais  une  si  grande  place 
dans  les  chants  des  lyriques  grecs. 

Mais  d'où  venait-elle  ? 

Le  nom  grec  de  la  Rose  n'est  point  indi- 
gène; la  forme  éolienne  plus  complète 
Brodon  celle  même  dont  se  servait  Sap- 
pho,  se  rattache  à  l'arménien  Vard,  lequel 
."«niipose,  d'aprè.s  Spiegel,  une  forme  zend 
rnréila  (fleur),  d'où  le  vocable  grec  7>araît 
dérivé. 

Cette  circonstance  doit  nous  faire  cliercher 
la  patrie  de  la  Rose  vers  le  [ihiteau  de  l'Iran. 
Or,  c'est  précisément  dans  le  Taucase  orien- 
tal ainsi  que  dans  le  Khourdistan,  qu'on  a 
trouvé,  à  l'état  spontané,  la  Rose  à  cent- 
feuilles.  le  type  des  plus  belles  espèces  an- 
<'iennement  cultivées.  C'est  dans  la  région 
occidentale  de  l'Iran,  en  particulier  dans  le 
'Mazendéran  et  le  Farsistan,  que  la  rose  aussi 


atteint  les  proportions  les  plus  grandes  et 
qu'elle  a  le  parfum  le  plus  exquis;  on  ne  peut 
guère  douter,  dès  lors,  que  ce  ne  soit  là  son 
berceau. 

D©  son  pays  d'origine,  elle  a  d'un  coté, 
à  travers  l'Asie  Mineure,  pénétré  en  Grèce, 
de  l'autre,  à  travers  la  Mésopotamie,  en 
Syrie  et  en  Palestine. 

La  Més:Opotamie  l'avait  déjà  reçue  au  v* 
siècle,  avant  notre  ère.  Hérédote  rapporte 
que  les  habitants  de  Babylone  faisaient  scul- 
pter au  haut  du  bâton  qu'ils  portaient  une 
pomme,  une  rose,  une  fleur  de  lys,  un  aigle, 
ou  quelque  autre  objet,  preuve  qu'ils  con- 
naissaient et  qu'ils  cultivaient  sans  doute 
aussi  de  son  temps,  les  Roses  et  le  lis.  A  la 
même  époque,  la  Rose  était  déjà  cultivée 
également  au  nord  de  la  Péninsule  helléni- 
que. Les  descendants  de  Téménos,  raconte 
Hen.idote,  affligés  de  quitter  Lébéa  «  se  reti- 
rèrent dans  une  autre  partie  de  la  Macé- 
doine, et  s'établirent  près  des  jardins  qu'on 
dit  être  ceoix  de  Midas,  fils  de  Gordius;  et  où 
croissent  spontanément  des  Roses  à  soixante 
pétales,  dont  le  parfum  est  plus  suave  que 
celui  de  toutes  les  autres  espèces.  »  Au-des- 
sus, ajoute-t-il,  s'élève  le  mont  Bennios.  Un 
passade  des  Géorgiques  de  Nicandre,  com- 
plète celu"  des  Histoires  d'Hérodote  et  nous 
permet  de  suivre  la  marche  de  la  Rose  de- 
puis la  région  du  Caucase  jusque  daqs  celle 
de  l'Hémos. 

Après  avoir  quitté  la  ville  d'Asis,  en  Phry- 
gie,  royaume  de  son  père,  Midas,  nous  ap- 
prend le  poète  Alexandrin,  passa  en  Thrace 
et  se  fixa  d'abmd  dans  l'Edonide,  puis  dans 
l'Eniathie;  c'est  dans  cette  dernière  con- 
trée, remarque-t-il,  que  se  trouva' ent  les  jar- 
dins où  ce  prince  a  le  premier  élevé  des  Ro- 
ses à  soixante  pétales.  Ce  récit  symbolise 
l'importation  de  la  Rose,  de  l'Asie  Mineure 
dans  la  presqu'île  hellénique. 

Enfin,  le  mont  Bermios,  au  pied  duquel 
Hérodote  place  les  jardins  de  Midas  se  trou- 
vait dans  la  région  mêine  où  habitaient  les 
Bryges,  frères  des  Phrygiens  d'Asie,  suivant 
Strabon.  On  voit  comment  de  la  Phrygie  la 
Rose  fut  transjilantée  dans  le  nord  de  l'IIel- 
lade.  Elle  allait  bientcM  se  répandre  dans 
toute  la  Péninsule  et  de  là  dans  le  bassin  de 
la  Méditerranée  tout  entier. 

Sappho  parle  des  Roses  de  Piérie,  provin- 
ce située  au  sud-est  de  la  Macédoine,  sur  les 
frontières  de  la  Thessallc.  Théophraste  a  dé- 
crit les  Rosos  ih-  Philippes,  en  Macédoine, 
et  vanté  celles  do  Cyrène.  Nicandre  a  célé- 
bré à  son  tour  les  Roses  de  Nisée  et  de  Pha- 


18 


JOURNAL      DES     ROSES 


sélis.  Il  y  avait,  d'après  Pline,  des  Roses 
renommées  à  Trachino.  Le  naturaliste  a  aus- 
si vanté  celle  de  Préneste  dans  le  Latium, 
et  de  la  Campanie,  ainsi  que  les  Roses  de 
Carthagène  en  Espagne.  Virgile  et  Colu- 
melle,  entre  autres,  ont  chanté  celles  de 
Pestum. 

m. 

Quelles  étaient  ces  Roses  qui  apparaissent 
ainsi  dans  les  contrées  les  plus  diverses  de 
l'ancien  monde  ?  Appartenaient-elles  à  des 
espèces  différentes  ou  n'étaient-elles  que  des 
variétés  d'une  seule  et  même  espèce?  On  a 
répondu  à  ces  questions  de  la  manière  la 
plus  différente;  le  manque  de  précision  et 
le  vague  des  descriptions  que  nous  ont  lais- 
sées les  anciens,  rendent  trop  explicable  ce 
qu'il  y  a  d'incertain  et  parfois  même  de 
contradictoire  dans  ce  qu'ont  hasardé  les 
modernes  sur  cet  obscur  sujet. 

Théophraste,  le  premier  et  le  plus  exact 
des  écrivains  grecs  qui  aient  décrit  la  Rose, 
s'«st  borné  à  distinguer  entre  elles  les  Roses 
cultivées  par  le  nombre  plus  ou  moins  grand 
de  leurs  pétales,  leur  parfum  et  quelques 
caractères  extérieurs. 

«  Les  Roses,  dit-il  diffèrent  beaucoup  par 
le  nombre  de  leurs  pétales,  leur  plus  ou 
moins  de  rudesse,  la  couleur  et  le  parfum 
de  leurs  fleurs.  La  plujjart  ont  cinq  pétales, 
quelques-unes  douze  à  vingt,  d'autres  en- 
core un  bien  plus  grand  nombre,  car  il  y  en 
a  auxquelles  on  donne  le  nom  de  cent-feuil- 
les  du  nombre  de  leurs  pétales.  » 

Et,  il  ajoute  que  la  plupart  de  ces  der- 
nières croissaient  auprès  de  Pbilippes.  Puis, 
après  avilir  dit  qu'elles  ne  se  faisaient  re- 
marquer ni  par  leur  parfum,  ni  par  la 
grandeur  de  leurs  fleurs,  le  disciple  d'.Vris- 
tote  termine  ainsi  sa  description  : 

'<  Les  plus  suaves  d'odeur  sunt  celles  dont 
la  partie  inférieure  (du  calice)  est  hérissée. 
La  couleur  et  le  pai-ftnn  des  roses,  d'ailleurs, 
dépend  de  la  nature  du  sol  m'i  elles  crois- 
sent, car  un  en  trouve  dans  !a  même  ré- 
gion de  parfumées  et  d'autres  qui  n'ont  pas 
d'odeur.  Les  plus  parfumées  sont  celles  de 
la  Circnaïque.  » 

Il  n'y  a,  dans  ce  passage,  rien  qui 
puisse  nous  ajjprendre  si  Tliéopliraste  a  eu 
en  vue  différentes  espèces  de  Roses,  ou  bien 
.s'il  ne  parle  que  de  variétés  d'un  même 
type  obtenues  par  la  culture;  mais  une  dif- 
ficulté toute  particulière  se  présente,  au  su- 
jet des  Roses  de  Pbilippes.  Le  naturaliste 
grec  dit  que  les  liabitants  allaient  les  cher- 


cher sur  le  mont  Pangée,  où  elles  crois- 
saient en  quantité,  et  qu'ils  les  plantaient 
dans  leurs  jardins.  Si  le  renseignement  est 
exact,  il  est  presque  impossible  que  les  Ro- 
ses de  Pbilippes  aient  été  de  vraies  cent- 
feuilles,  qui  ne  sont  point  indigènes  en 
Grèce.  Sprengel,  après  les  avoir,  dans  la 
première  édition  de  son  Histuire  de  la  Bo- 
tanique, identifiées  avec  cette  espèce,  a  vou- 
lu y  voir,  plus  tard,  une  forme  anoblie  de 
la  Rose  toujo\irs  verte  (R.  Scmpervirens  L.); 
mais  cette  espèce  fréquente  sur  le  littoral  de 
la  Grèce  ne  paraît  jias  croître  dans  la  partie 
montagneuse.  Fraas  regardait  les  Roses  de 
Pbilippes  comme  appartenant  à  l'espèce 
Gallica,  qu'il  paraît  confondre  avec  la  ecn- 
tifolia,  et  que  les  anciens,  dit-il,  n'en  dis- 
tinguaient pas. 

ISIais,  en  même  temps,  il  voudrait  voir 
dans  les  Roses  dont  le  calice  est  hérissé, 
suivant  Théophraste,  une  fonne  de  la  Rose 
à  feuilles  de  pimprenelle  {R.  pimpinelli- 
foUa  L.,  V.  mijriacnntha  Lind),  hypothèse 
que  rien  ne  justifie  et  qui  i)araît  reposée 
sur  une  interprétation  erronée  du  texte  de 
l'écrivain  grec. 

Lenz  ne  s'est  pas  arrêté  à  la  difficulté  que 
j'ai  signalée,  et  il  n'a  pas  hésité  à  regarder 
les  Roses  de  Pbilippes  comme  des  cent-feuil- 
les,  il  en  a  été  de  même  de  Hehn  et  aussi 
de  Koch.  Leur  manière  de  voir  est-elle  con- 
forme à  la  réalité  des  faits  ?  Le  texte  de 
Théophraste  est  peut-être  trop  peu  authen- 
tique ou  exact,  pour  qu'on  puisse  se  pro- 
noncer. Tout  ce  que  nous  apiirend  de  cer- 
tain, l'Histoire  des  Plantes,  c'est  qu'au  iV 
siècle  avant  notre  ère,  les  Roses  de  jardin 
variaient  beaucouii  par  le  nombre  de  leurs 
pétales,  et  qu'on  en  cultivait  même  de  sim- 
ples, c'est-à-dire  à  cinq  pétales.  Ces  deniiè- 
res  étaient-elles  de  la  même  espèce  que  les 
Roses  à  fleurs  doubles,  ou  n'étaient-elles  que 
des  Roses  sauvages  non  encore  anoblies  ? 
Nous  l'ignorons  et  le  naturaliste  grec  n'a 
rien  dit  qui  puisse  nous  l'apprendre. 

Dans  le  livre  VI  de  son  Histoire  des  Plan- 
tes, à  la  fin  de  l'article  sur  les  Roses,  Tliéo- 
pliraste s'est  borné  à  remarquer  que  les  Ro- 
ses sauvages,  —  agriai  rndàniaï  —  déno- 
mination sous  laquelle  il  les  comprend  tou- 
tes, avaient  les  feuilles  et  les  tiges  plus  i^- 
des,  les  fleurs  moins  colorées  et  plus  petites 
que  les  Roses  cultivées,  .ailleurs  il  iiarait 
les  désigner,  toutes  également,  sous  le  nom 
de  cijnos  bâton  —  ronce  de  chien  —  arbuste 
qui  a,  dit-il,  un  fruit  rouge  et  semblable  à 
une  grenade,  ce  qui  convient  à  peu  près  au 


.1  U  L'  H  N  A  L       DES     I{  0  S  ]•:  S 


19 


fruit  de  l'églantier,  et  dont  ■<  les  feuilles, 
ajoute-t-il,  ressemljleiit  à  celles  du  Gatti- 
lier  11,  ce  qui  s'applique  bien  à  la  ronce, 
mais  non  plus  à  l'églantier,  encore  que 
Théophraste  ait  sans  doute  voulu  parler  de 
cet  arbrisseau.  Mais  quelle  espèce  de  Rose 
sauvage  a-t-il  appelé  du  nom  de  rijtios  bâ- 
ton ? 

Théophraste  n'est  pas  le  seul  écrivain  qui 
se  soit  servi  du  mot:  Dioscoride  l'a  égale- 
ment employé  et  la  description  qu'il  donne 
du  végétal  auquel  il  l'attribue,  si  elle  man- 
que de  précision  —  il  ne  faut  pas  en  deman. 
der  aux  naturalistes  anciens,  —  convient 
néanmoins  assez  bien  à  un  églantier,  et  en 
ce  qui  concerne  le  fruit  et  les  graines  ne 
saurait  convenir  qu'à  lui. 

Le  Cynosbaton,  dit-i1,  qu'on  apjielle  iiar- 
fois  aussi  oxyacantha,  est  beaucoup  plus 
grand  que  la  ronce;  il  devient  en  effet  ar- 
borescent et  a  des  feuilles  beaucoup  plus 
larges  que  celles  du  mynte.  Ses  rameaux 
sont  garnis  de  robustes  aiguillons,  sa  fleur 
est  blanche,  son  fruit  oblong  ressemble  à 
une  olive  et  devient  rouge  à  l;i  maturité; 
au  milieu  se  trouvent  des  poils  d'aiiparence 
laineuse. 


Comme  Théophraste,  Dioscoride  ne  dis- 
tingue pas  iilusieurs  espèces  d'églantier,  et 
comme  pour  son  devancier,  on  ne  sait  i)as 
laquelle  des  Roses  sauvages  il  avait  'en  vue 
dans  la  description  qu'il  a  donnée.  Ce  qu'il 
dit  du  fruit,  convient  presque  indifférem- 
ment à  la  Rose  de  chien  et  à  la  Rose  tou- 
jours verte;  il  est  plus  que  probable  que 
l'auteur  de  la  Matière  médicale,  avait  vu, 
comme  Théophraste,  ces  deux  espèces,  qui 
se  trouvent  également  en  Grèce;  mais  il 
est  probable  aussi  qu'il  les  a  confondues 
entre  elles,  iiinsi,  peut-être,  qu'avec  la  Rose 
Touillée  {R.  rubiyinosa  L.)  qu'on  rencontre 
comme  elles  dans  la  Péninsule  hellénique, 
ainsi  que  dans  les  îles  de  l'Arcliiiiel  et  de 
l'Asie  Mineure. 

Dioscoride  n'a  plus  essayé  de  distinguer 
les  Roses  cultivées  que  les  Roses  sauvages; 
il  les  comprend  toutes  sous  le  nom  de  rlioda 
et  comme  il  leur  attribue  à  toutes  les  mê- 
mes propriétés  médicinales,  qu'il  n'en  a 
donné  aucune  description,  on  voit  qu'on  ne 
peut  pas  trouver  chez  lui  le  moindre  rens^ei- 
gnement  sur  ce  qu'elles  étaient. 

Professeur  Charles  .IORET. 

(A  Suivre). 


.HRONiaUE 


LORTICOLE 


[ENERALE 


PO.MM.\ir.K  :  Cours  public  cl'entoiiiuloL'if  liuiticolc  et  agricole,  par  M.  A.  Clément.  —   E\|iùsilion  générale  des  Proiluits 
lie  rilorticullure,  à  Oran.  —  .Nérrulugle.  —  Klections  à  la  Sociélé  nationale  (rilorlicullure  île  France. 


Cours  public  d  entomologie  hor 
ticole  et  agricole,  par  M.  A.  Clé 

ment-  —  L'n  cours  d'entomologie  horti- 
cole et  agricole,  professé  sous  les  auspices 
de  la  Société  Nationale  d'Horticulture  de 
France,  par  M.  .\.  Clément,  commencera  le  9 
janvier  à  9  h.  i  du  matin,  dans  le  pavillon 
de  la  pépinière  au  jardin  du  Luxembourg, 
à  Paris.  Il  se  continuera  à  la  même  heure 
le  mardi  et  le  samedi  de  chaque  semaine.  De 
[ilus,  des  conférences  seront  faites  à  9  h.  i 
du  matin,  chaque  jeudi. 

Le  professeur  passera  en  revue  :  1°  Les 
insectes  utiles  ;  2°  les  insectes  nuisibles  et 
les  moyens  de  les  détruire. 

.Avis  aux  amis  et  aux  ennemis  des  insectes. 


Exposition    générale    des    pro- 
duits de  1  Horticulture  à  Oran  ai- 

GÉKiE).  —  L'ne  exposition  générale  des  pro- 


duits de  l'Horticulture,  de  l'Arboriculture, 
de  la  Viticulture,  etc.,  est  organisée  à  Oran 
par  la  Sociélé  d'Horticulture  et  d'Arbori- 
culture d'Oraii,  du  :?0  au  38  avril  1912.  Les 
personnes  désiraât  prendre  part  à  ce  tour- 
noi horticole,  doivent  adresser  leur  demande 
à  M.  Félix  Dragon,  secrétaire  général  de  la 
Société,  square  Garbé,  à  Oran,  avant  le  10 
avril  prochain. 


Nécrologie  : 

M.  André  ARRANGER.  —  Notre  confrère, 
M.  Charles  Arranger,  le  sympathique  se- 
crétaire du  journal  Le  Jardin,  vient  d'être 
douloureusement  frappé  par  lu  mort  pré- 
maturée de  son  fils  André,  élève  de  l'école 
d'Horticulture  de  Versailles,  enlevé  à  l'af- 
fectiim  de  sa  famille  à  l'âge  de  18  ans.  D'inio 
intelligence  remarquable,  ce  jeune  Iichumkî 
donnait    les    jjIus    belles    espérances.    Nous 


20 


JOURNAL      DES    ROSES 


lirions  M.  Charles  Arrans'er  et  sa  famille, 
d'agréer  l'expression  très  énuie  de  nos  sen- 
timents de  vive  condoléance. 


M.  Adolphe  ROTHBERG.  —  La  mort  de 
notre  confrère,  M.  Rothberg,  nous  a  cruel- 
lement surpris.  Né  à  Sainte-Marie-aux-Mi- 
nes,  M.  Rothberg,  qui  avait  opté  pour  la 
France,  est  décédé  à  Gennevilliers,  où  U 
avait  créé  un  établissement  d'horticulture 
justement  ronommé,  le  8  décembre  derni'?r, 
dans  sa  67^  année.  Il  venait  d'être  nommé, 
aux  api)laudipsements  unanimes  de  tous 
ceux  qui  connaissiient  sa  valeur  profession- 
nelle, chevalier  de  la  Lésion  d'honneur.  Il 
était  depuis  longtemps  officier  du  Mérite 
agricole.  M.  Rothberg  était  vice-président 
de  la  section  des  Roses  de  la  Société  Na- 
tionale d'Horticulture  de  France. 

Nous  adressons  à  la  famille  de  M.  Roth- 
berg nos   plus    respectueuses    condoléances. 


M.  HOOCKER.  —  On  nous  annonce  égale- 
ment la  mort  à  l'âge  de  94  ans,  de  Sir  Jo- 
seph Hoocker,  le  célèbre  naturaliste  anglais. 

Ce  savant  qui  est  mort  comblé  d')ionni>urs, 
était  le  fils  de  \^■.  J..  Hoocker,  l'ancien  direc- 
teur des  fani'Sux  jardins  de  Kevv. 

Les  travaux  de  Hoocker  sont  trop  connus 
jjour  qne  nous  les  énumérions  ici;  ils  ont. 
pour  la  [ilupart,  une  haute  portée  scientifl- 
<|ne  et  ne  sont  pas  étrangers  à  la  concep- 
tion, par  Darwin,  de  la  théorie  qu'il  formu- 
la sui'  l'évolution  des  êtres  organisés. 


M.  VicTOu  LErMOIXE.  —  Nous  apprenons 
avec  peine  la  mort  de  M.  Victor  Lemoine, 
l'habile  semeur  universellement  connu;  no- 
tre confrère  est  décédé  à  Nancy,  le  12  dé- 
cembre dernier,  à  l'âge  de  88  ans. 

Né  à  Uehne  (Meurthe),  en  octobre  1823,  il 
fit  de  sérieuses  études  horticoles  et  s'établit 
horticulteur  à  Nancy,  en  1850,  croyons-nous. 
Ce  fut  lin  semeur  liabile  et  consciencieux. 
I.c  nombre  de  variétés  de  plantes  nouvelles 
qu'il  créa  est  énorme.  Il  ne  s'occupa  pas  de 


roses,  à  notre  connaissance,  du  moins.  Mais 
les  variétés  de  Dégimias,  de  Glaïeuls,  de 
Montbrriia,  de  Clé/nalites  à  grandes  fleuts, 
de  PclartjoriUini,  de  Pivoines,  de  Philadd- 
phus,  di'  Wiifjelid,  de  Ccunothvs,  de  Fiicli- 
sias  qui  naquirent  dans  ses  cultures  sont 
légion  et,  pour  la  grande  majoi'ité,  très 
méritantes.  C'est  le  créateur  des  lilas  à 
fleurs  doubles,  si  recherchés  actuellement 
des  amateurs,  et  qui  sont  aux  lilas  simples, 
ce  que  les  roses  douilles  sont  aux  fleurs  d'é- 
glantiers. 

C'est  une  grande  perle  pnur  rhcuiiculture 
française. 

—  X  — 

M.  le  Docteur  BORNET.  —  Enfin,  nous 
apprenons  également  avec  peine,  la  mort  de 
M.  le  Docteur  Homet,  botaniste  distingué, 
que  nous  avions  souvent  le  plaisir  de  ren- 
contrer aux  séances  de  la  Société  Nationale 
d'Horticulture  de  France,  dont  il  présidait 
le  comité  scientifique. 

Nous  adressons  aux  familles  des  défunts 
nos  plus  respectueux  ssntiments  de  condo- 
léances. 

—  X  — 

Elections  à  la  Société  Nationale 
d  Horticulture  de  France.  —  Lans 

sa  séance  du  ,".'8  décembre  litll,  la  Société 
Xatiojiale  d'Horticulture  d'c  France^  réunie 
en  Asseml.'lée  générale,  a  procédé,  confor- 
mément au  rèsTlement,  au  renouv.'|ieriieni, 
triennal  partiel,  de  son  bureau. 

Ont  été  nommés  : 

PrésidcJit  :  M.  Viger,  ancien  ministre  de 
l'Agriculture. 

Vue-Présidents  :  MM.   Opoix  et  V'acherot. 

Secrétaire  général  :  M.   Abel   Chutenay. 

Secrélnire.s  :  MM.  Thiebaut  Emile  et  Rou- 
liaud. 

Trcs<irier  :  M.  Février. 

IlibUolliéctdre   :   M.   Gibault. 

Conseillers  :  MM.  .-Vusseur-Sertier,  Grif- 
fon, Martinet.,  Nonin,   lîillaud.  Dallé. 

Membres  de  la  Conuniss'nn.  de  Con'rôle  : 
MM.  Cocteau,  Geibel,  Monthiers,  Violet, 
.\dcnis. 

COCHET-COCHET. 


Le    Propriétaire-Gérant  :    CH.    COCHET. 


iMi'nniKiuE  iiomir.oi.R  lin  K.  legb.vnu,  hi'e  b.snc.el,  23. 


OCCASION 

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HELVETIA 


Farbenkoenigin  (Reine  des   Couleurs)  avec  la  croissance  vigoureuse, 
la  tenue  et  la  dureté  de  Madame  Caroline    Tesfout. 

Les  fleurs  se  tiennent  droites  sur  leur  tige,  les  rameaux  vigoureux. 
Les  boutons  sont  plus  longs  que  ceux  de  Caroline  Testouf,  la  fleur  s'ouvrant, 
a  plus  la  forme  de  Farbenkoenigin.  Cette  variété  se  distingue  par  son  odeur 
délicieuse  et  forte  qui  ressemble  à  celle  de  la  frambroise. 

La  couleur  est  très  solide,  pas  pâlissante,  l'intérieur  des  pétales  est 
d'un  rose  chaud,  le  côté  extérieur  est  d'un  rouge  luisant. 

Le  feuillage  est  très  remarquable  d'un  ton  rouge  foncé  frappant. 

HELVETIA  fleurit  énormément  jusqu'en  hiver  et  cet  été,  malgré 
la  grande  sécheresse,  elle  a  fourni  des  fleurs  en  abondance. 

KELVÉTIA  sera  une  rose  pour  tous,  comme  Madame  Caroline  Tes- 
touf et  Reine  des  Neiees. 


0 


En  veille  chez  son  Oblenteur  : 

E.    HEIZMANN 

Rosier  iste 

à  MAENNEDORF  j)!-.  Zurich  (Suisse) 


M.  PETER-LAMBERT,  de  Trèves-sur-Moselle,  et  plusieurs  autres 
amateurs  de  Roses,  attestent  que  HELVETIA,  qui  a  (iguré  cette  année  à 
Baden-Baden,  est  une  Rose  d'élite,  et  ce  qui  augmente  sa  valeur,  est  sa 
dureté.  Coupée  et  mise  dans  l'eau,  elle  conserve  pendant  plusieurs  jours 
toute  sa  fraîcheur. 


V  -O-Aï^     •»*  •r^-o-oO-OO-O-O— 0--0--0— '>-0— > 

36=    ANNEE  FÉVRIER  1912  N»  2 


JOURNAL  DES  ROSES 


;  (ROSA    INTER    FLORES) 

9 

■?  ET 

0 

4 


i  REVUE  D'ARBORICULTURE  ORNEMENTALE 
Publicattaïx    JHeu^uelle    Spéciale 


FONDEE  PAR 


*  M.     Scipioiv     COCHET 

î    Horticulteur-Rosiériste,  Chevalier  de  l'Ordre  du  Christ  de  Portugal  et  de  l'Ordre  de  Mélusine 

?  M.     Camille     BERNARDIN 

J         Conseiller  Général,  Président  et  Vice-Président   de  plusieurs  Sociétés  d'Horticulture 

M.     Pierre     COCHET 

Horticulteur-Rosiériste  Chevalier  du  Mérite  agricole,  Président,  Vice-Président 
et  Membre  de  nombreuses  Sociétés  Horticoles  Françaises  et  Etrangères 

t  ET    RKDIGÉ 

i  AVEC  LE  CONCOURS  ET  LA  COLLABORATION 

4         D  HORTICULTEURS ,    ROSIÉRISTES  ,    AMATEURS     DE    ROSES    DE    FRANCE   ET    DB    L  ETRANGER 


COCHET  COCHET,  Horticultexir  Rosiériste. 


]  A  COUBERT  (Seine-et-Marne) 

ï  Directeur-Propriétaire   —   Téléphone  11 


SOMMAIRE    DES    ARTICLES 


ï  Chronique  des  Hoses.  —  Rosiers  nouveaux  de  1911  (suite).  —  SplenJeurs  mondaines  (poésie).  —  Dans  les 
f  Kosiers,  en  Février.  -^  Conlribution  it  l'élude  du  rôle  de  la  Magnésie,  dans  l'alimentation  des  Hosiers.  — 
j  Sunbursl  (Hybride  de  Ihé).  —  Erratum.  —  Des  espèces  de  roses  connues  des  anciens  (suite  et  fin).  —  Sur 
i  les  mécanismes  de  h  variation  des  races  et  les  transformations  moléculaires  qui  accompagnent  ces  varialiims. 
^        —  Clironii|ue  hurlicole    générale. 


Planche  coloriée  :    Uosk   SI  NBlTiST    (HviiRiio:  ni;  ïhk  . 


6 
i 
i 
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f  PRIX    DE    L  ABONNEnAENT  : 

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*  Fr.ance    :     Un     An,     12     Francs.     —     Six     Mois,     7     Francs 
4  Europe  :  Un  An,   13  fr.  50.  —  Six  Mois,  7  fr.   70 

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?  Les  Abonnements  partent  du  l"'  Janvier  et  du  1°''  Juillet 

à  Envoyer  le   Prix  de  l'Abonnement   en    uj    Mandat-Poste  ou  Ghè:jue  sur  Paris 

0  Un  Numéro  :   1   fr.  30 

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19  12 

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ÊTABLISSSMEHT  HORTICOLE 


DE 


V*^  COCHET  Pierre 

IIortlciiIlviir-Pë|iiiii«ri!iiie-Kosléiiste 

A   SUISNËS,  pa?'   Grisy-Suisncs   (  Seine -et- Marne  ) 

Maison  Fondée  en  l"96 
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DICTIONNAIRE  HISTORIQUE  ET  ARTISTIQUE  DE  LA  ROSE  (il.  Belmont)  1  75 

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LES  ROSIERS,  par  Cochet-Cochet  et  S.  Mollet,  un  volume  350  pages 

et  70  ^^ravures,   o' édition  revue  et  corrigée 3  fr. 

A  (franchissement  en  plus. 


JOURNAL  DES  ROSES 


(Rosa  inter  Flores) 


ET 


REVUE      D'ARBORICULTURE     ORNEMENTALE 


FEVRIKH     1912 


LI8RARY 

NEW  YORK 

BOTANICAL 

OARDen. 


Chronique    des    ^oses 


SOMMAIIÎK  :  Avis.  —  S.  N.  11.  1'.  A  !a  sei;tioii  ili's  l'ioscs  (Klections'.  —  Expositions  géiiénik's  et  Cniicours- 
Expositions.  —  Exposition  iuternalioniile  (rHoilii-ulluie  ii  Amiens.  —  Encore  iJcs  Roses  en  plein  ;iir,  le  28  de 
Janvier  !  —  Cours  des  Uoses  aux  Halles. 


AVIS 

A  partir  du  i"^  Janvier  1912,  toute 
la  correspondance,  les  articles,  le  mon- 
tant des  abonnements,  en  un  mot  tout 
ce  qui  concerne  la  rédaction  et  l'admi- 
nistration du  Journal  des  J{oses  devra 
être  adressé  à   : 

M.  COCHET-COCHET 

Horticulteur  -T^osiériste  à   Coubert 
(Seine-et-Marne) 

(France) 

qui   est  devenu   Propriétaire-Directeur 
de  cet  organe. 


S    N    H    F 


A  la  Section  des 


ROS£S  :    l'.l  KiTlONS.   —     Ul   >-ill,'ll    (!'■■;    /,'fj.VC.S- 

a  priicédé,  le  jeudi  11  janvier,  .'ju  reiioiiveUe- 
iiii  nt  de  so!)  iiiiseaii,  iioiir  lamit-e  l'Jl;?.  Fu- 
rent nornniés,  au  bulletin  secret  et  au  pre- 
mier tour  de  scrutin,  pour  une  année  : 
PrésideTits  cl'Ilouncur  :  MM.  L.  Levôguc, 
Tome  xxxvi 


rosiériste  à  Ivry  ;  Gravereaux,  propriétaire 
de  la  Roseraie  de  l'Hay  ;  L.  Simon,  à  Nancy. 

l'icsident  :  M.  Maurice  L.  de  Vilmorin. 

Premier  Vuc-Présidcni  :  M.  Henri  Grave- 
reaux. 

Deuxième   yice-Présidcnl   :  M.   Cocliet-Cj 
chet. 

Scerétaire  :  M.   Bern.irdin  Albert.        • 

Vice-Secrétaire  :  M.  Lucien  Lhoste. 

Délégué  au  Conseil  :  M.  Piron  Médard. 

Délégué  à  la  Connnission  de  rédaction  :  M. 
Lhoste   Lucien. 

Délégués  à  la  Commission  des  Engrais  et 
au  Comité  des  Recherches  Biologiques  :  MM. 
Cochet-Cochet  et  Vilin. 

Conservateur  des  Collections  :  M.  Congy. 


Expositions  Générales  et  Con- 
cours Expositions-  —  Ouverts  à  Paris, 
(■n    l'Jk',   iiar   la    S.    X.    H.   F. 

La  grande  exposition  générale  de  prin- 
teirips  qu'on  est  convenu  d'apiieler  1'  «  Expo- 
.sitiou  des  Roses  )i.  se  tiendra  à  Paris.,  au 
Cours-la-Reine.  du  ^^>  au  :?1  mai  pmchaiii. 

L'IixiHjsition  générale  d'automne  su  tien- 
dra également  au  Co-irs-la-Reine,  du  8  au 
17  novembre  1912. 

Le  Congrès  Horticole  aura  lieu  les  17  et  18 

lévrier  1912. 


2-> 


JOURNAL     D  E  y     ROSES 


mai,  au  siège  de  la  Société  Nationale  d'Hur- 
ticultiire,  8-4,  rue  de  Grenelle,  à  Paris. 

Eiifiu,  des  Conoours-Exiiositions  auront 
lieu,  Hi,  rue  de  Grenelle,  de  2  heures  à  5 
heures,    aux    dates   ci-après    : 

8  février  :  Orrltidcus,  liantes  [Iciirirs. 

11   avril    :   Azalcr.s,   Qrchidérs. 

13  juin  :  Pivoiii.'s    Iris,  Orchidées. 

11  juillet   :   ROSES,   Lcijumrs. 

8  août    :   Clilii'iils,   lihllltrs  firlirirs 

12  senf.eniljre   :  Dalilias,  Asters,  fruH; 

10  octobre  :  Chnjsunthcines  yrêcorei  Or- 
chidées, fruits. 

Nous  rappelons  qu'en  outre  des  spèjiîiliiés 
prévues  aux  divers  concoui's-expositions  ci 
dessus  énumérés,  tous  les  produits  de   sai- 
son, plantes,  fleurs,  fruits,  etc.,  sont  accep- 
tés. 

Les  Roses  sont  donc  admises  à  tous  ces 
concours,  sans  exception  ;  mais  celui  du  11 
jiiittet  teiir  est  spéciaicinoil   réservé. 


Exposition  internationale  d  hor- 
ticulture à  Amiens,  en  juillet  1912. 

—  Nous  appienons  qu'à  l'occasion  du  Con- 
cours central  agricole,  une  exposition  in- 
ternationale d'horticulture  d'enseignement 
et  de  matériel  horticole,  est  organisée  à 
Amiens  les  -4,  5,  6  et  7  juillet  1912,  par  la 
Société  d' HorticuUuri',    de   Picardie. 

Tous  les  produits  .se  rapportant  à  l'hor- 
ticulture :  plantes,  fruits,  légumes,  outils, 
serres,  bâches,  appareils  et  objets  d'art  des- 
tinés à  i'oniiementation  des  serres  et  des 
jardins,  y  seront  admis  à  concourir. 

Les  livres,  journaux,  plans,  engrais,  peu- 
vent être  exposés,  mais  sans  iirendre  part 
aux  concours. 

Les  personnes  désirant  exjioser  devront 
se  faire-  inscrine  chez  M.  xArmand  Jumel, 
président  de  la  Société,  rue  Saint-Fuscien, 
à  Amiens,  avant  le  1""'  juin  prochain. 

Leur  demande  d':idmi.ssiou  devra  indi- 
quer :  1°  Les  nom,  [iréiioms  et  domicile  de 
l'exposant;  2°  La  n;itnre  des  produits  et  l'es- 
pace qu'ils  doivent  occuper;  3°  Le  et  les 
concours  auxcpiels  l'exposant  désire  prendre 
part.  ' 

Les   exposants   devront    faire    i)ai-\enir,   à 


leurs  frais,  et  sous  leur  responsabilité,  leurs 
produits  dans  L?  local  de  l'exposition  le 
mardi  2  juillet,  ou,  au  plus  tard,  le  mer- 
credi ma.tin.  Par  exception,  les  fleurs  cou- 
pées seront  admises  le  mercredi  jusqu'à 
6  heures,  et,  au  plus  tard,  dans  la  matinée 
du  jour  de  l'ouverture  de  l'exijosition  avant 
huit  heures. 

Les  exposants  qui  ne  [lourraient  apporter 
eux-mêmes  leurs  produits,  devront  les  adres- 
ser franco,  à  M.  le  Président,  au  local  de 
l'exposition. 

Les  28°  et  29=  concours  sont  siiécialemenl 
réservés  aux  Rosiers  cl  aux  Roses  : 

28"  Concours  :  Pour  une  collection  de  i>o. 
ses  en  pots  :  tiges,  demi-tiges,  et  francs  de 
pied,  on  fleurs,  d'au  moins  75  variétés. 

T'  prix  :  Médaille  d'or. 

2"  prix  :  Médaille  de  vermeil,  grand  nio- 
dule. 

3'^    prix  :  Médaille  d'argent,   l'"  classe. 

29-  Concours  :  Pour  une  collection  de  Ro- 
ses coupées,  d'au  moins  100  variétés. 

1°''  prix  :  Médaille  de  vermeil,  grand  mo- 
dule. 

2"    prix  :  Médaille  d'argent,  1"  classe. 

3'    [irix  :  Médaille  d'argent,  2°    classe. 


Encore  des  Roses  en  plein  air,  le 

28  de  janvier!  --  Toutes  les  variétés 
d'ont  nous  signalions  la  floraison  tardive 
dans  notre  numéro  de  janvier,  continuent 
à  épanouir  leurs  corolles  avec  lenteur  et 
p.arsévérance. 

Une  variété  même,  Général  Schablikine, 
palissée  eu  plein  midi,  se  paye  la  fantaisie 
de  donner  nai.ssance  à  de  nouveaux  boutons, 
absolument  iConmie  au  printemps  ! 

S'il  ne  survien.t  pas  de  gelée  intempestive, 
nous  allons  donc  posséder,  sous  peu  de 
jours,  des  roses  dont  les  boutons  S'eront  nés 
en  1912.  C'est  plutôt  rare  !  ! 

Ce  i-osier,  Général  Schablikine  est,  chaque 
année  chez  nous,  depuis  20  ans,  le  premier 
et  le  dernier  fleuri.  C'est  une  plante  dont  les 
qualités  florifères  et  la  précocité  ne  sont 
pas  assez  connues  des  amateurs  de  roses. 


JOURNAL    I!  E  S     K  0  SES 


23 


Cours  des  Roses  aux  Halles    - 

Snlrano,  de  U  fr.  6U  a  1  fr.  ï5  ;  .Xalimutaiid, 
de  Û  fr.  75  à  l  fr.  50;  Frau  Karl  Druschki, 
de  1  fr.  75  à  5  francs  ;  le  tout  par  douzaine. 
On  nous  affirme  qu'il  a  encore  été-  vendu 
des  Roses  L'Irak  Uruintrr  iirovenant  de 
pleine  terre  et  des  environs  de  Paris.  Les 
prix  de  vente  de  ces  roses  auraient  été  de 
0  fr.  75  à  2  francs  la  douzaine  ? 

Pendant  quelques  jours,  les  belles  Roses 
furent  rares  aux  Halles,  et  on  vendit,  prove- 
nant d'Italie  et  du  Midi,  la  douzaine  de  Ro- 
ses à  longues  tiges  :  l'hiih  Urinnirr  et  Fraii 


hiirl  liiiischki,  de  10  à  12  francs;  Pnul  .Xry- 
roii,  même  provenance,  de  7  à  8  francs. 

Par  contre,  les  Roses  d'un  choix  plutôt 
inférieur  ju'ovenant  du  Midi,  furent  assez 
abondantes,  en  raison  du  temps  humide  et 
doux. 

On  a  vendu  :  ('iijiliihi  Chrhiij  (arrivages 
limités),  5  fr.  50  la  douzaine;  .1/'  Jum'ph  Doii- 
nairc,  i  fr.  50  à  8  fr.;  Pmil  \cijrnn,  de  5  à 
6  fr. ;  Kaisi-iin  Aiujusta,  Victorin,  de  i  à 
ij  fr.    50. 

Ln  France  est  vendue  de  4  à  6  fr.  ;  Prési- 
dent Curnot,  de  2  fr.  75  à  5  fr.  ;  Madame 
Abri  Chnicnay,  jusqu'à  11  fr.;  Marie  Ynn 
Hiiiilie,  1  fr.  25  à  3  fr.,  toujouis  la  dou- 
:'i»''i?-  COCHET-COCHET. 


MOSIERS 


fiJoUVEAUX 


DE      1911  (')    (suite) 


M.  F.  Uelaunay,  pépiniériste  à  .\ngers, 
vend  la  variété  : 

Angers-Rose  (Polyantha  nain  ramontant). 
—  Cette  nouveauté  est  issue  de  Marie  Pavie, 
par  semis  inédit. 

Elle  a  conservé  de  la  première  son  ex- 
trême floribondité;  mais  ses  fleurs  son  beau- 
coup plus  doubles.  Les  pétales  serrés  sont 
d'un  beau  rose  frais^  se  tenant  très  bien,  et 
ouvrant  par  tous  les  temps,  sans  aucune  dé- 
coloration. 

Les  rameaux  vert  clair,  sont  rigides,  très 
peu  épineux,  et  portent  un  feuillage  plutôt 
foncé.  Les  fleurs  en  bouquets  sont  supportées 
par  un  pédoncule  rouge  et  très  ferme.  Cette 
splendide  variété  est  appelée  à  se  classer  au 
premier  rang,  pour  la  culture  en  pots,  et  la 
décoration  des  parterres,  à  cause  de  son 
abondante  floraison  qui  se  prolonge  jus- 
qu'aux gelées. 


AL  Henri  Fugicr,  rosiériste,  6,  nie  rl*s 
Herideaux,  à  Lyon,  met  au  commerce   : 

Marie  -  Louise  Mathian  (Hybride  de  Thé). 

Arbu.ste  très  vigoureux,  à  rameaux  diver- 
gents. 

Fleur  très  grande,  très  pleine,  se  tenant 
bien. 


Coloris  blanc-crème,  avec  le  centre  légè- 
rement saumoné  à  l'épanouissement. 

Houton  allongé  et  bien  fait  ;  fleur  d'une 
odsur  délicate. 

Floraison  ininterrompue  jusqu'aux  gelées. 

Cette  nouveauté  est  issue  de  dd-i\  VTv'étés 
inédites.  ' 


les  ti'dis  variétés  suivantes  oui  clé  ohle- 
nues  par  M.  X.  Perdrinlle,  rosiériste,  rue 
Croix-Morlim,  à  Lyon  : 

Colonel  Gruau,  (Hybride  de  Tn'''  .'■armen- 
teux).  —  Issue  de  Sénateur  Mawice  Fa.ure, 
croisée  par  Reine-Marie  Henriette. 

Bouton  d'un  bel  ovoide  allongé,  de  cou- 
leur caimin  de  cochenille  frais  et  vif. 

Fleur  grande,  nuige  vif  au  centre,  et  rose 
malvacé  à  la  circonférence  ;  très  odorante. 

Feuillage  très  rustique  et  très  robuste  ;  va- 
riété très  vigiiureuse,  et  très  florifèrs. 

Cette  variété  sera  sûrement  une  des  plus 
belles  Ros?s  rouges  pour  tapisser  les  iiiui's 
et  les  tonnelles. 

Miidunie  Paul  llnuelniu  (Hybride  de  Thé). 
—  Issue  de  Perle  \'<iii  Cadesherg,  croisé''  na- 
Georges  Sehwurl-.,. 


1     Voir   Jftiirnal  des  Hosex.   tOll, 
191.',  pjL'O  10. 


pauis    156,  IGli  ; 


24 


JOURNAL    DES     E  O  SE  S 


Bouton  très   allongé. 

Fleur  grande,  i)leine,  s'ouvrant  bien,  jau- 
ne canari,  a.vec  revers  des  pétales  jaune 
clair,  très  odorante,  très  fine,  sur  pédon- 
cule rigide.  S^era  très  appréciée  pour  l'art 
du  fleuriste. 

Mada'iic  liodulplie  Arnaud  (Hybride  de 
Tbé).  —  Issue  de  Lijon-Iiosc  .croisée  par  Ma- 
dame Si'yoïid   Weber. 

Coloris  rose  foncé,  ombré  de  jaune,  CtVec 
reflet  rouge  crevette.  Variété  très  vigoureuse, 
fleur  toujours  solitaire,  sur  pédoncule  rigi- 
de, et  rameau  érigé. 

FeuUlage  vert  glacé. 

Variété  remarcjualile  par  labondaiice  de 
sa  floraison;  odeur  délicieuse  rappelant  celle 
de  la  variété  l.a  Fmaie. 

Plante  d'un  grand  avenir  popr  la  Heur 
coupée. 

Les  trois  variétés  ci-dessus  ont  été  e.\po- 
sées  par  leur  obtenteur,  hors  concours,  ù  la 
Société  d'Horticulture  pratiqu-2  du  Rhône 
et  à  l'Association  Horticole  Lyonnaise  ;  elles 
ont  obtenu  les  félicitations  du  jury. 


Notre  confrère,  I\L  Pernet-Ducher,  rosié- 
riste  à  Vénissieu.x,  a  mis  au  conauerce  à 
l'automne  1911  : 

Madame  Lucien  Ballet  (Hybride  de  Thé). 
—  Arbuste  très  vigoureux,  à  grands  ra- 
meaux divergents  ;  aiguillons  forts  ;  feuil- 
lage vert  bronze  rougeàtre  ;  fleurs  très  gran- 
des de  forme  globuleuse,  bien  pleines  ;  ci:lo- 
ris  rose  clair  nuancé  de  jaune  ;  l'extrémité 
des  pétales  caraiin  vif. 

Excellente  rose  de  jardin  à  floraison  conti- 
nuelle. 
Issue  de  variétés  inédites. 
Président  Vigncl  (Hybride  de  Thé).  --  Ar- 
buste de  grande  vigueur  à  rameaux  peu  di- 
vergents ;  aiguillons  i)eu  saillants  ;  feuillage 
vert  gai;  fleur  grande,  globuleuse,  pleine 
se  présentant  généralement  solitaire  sur  de 
longues  tiges  ;  beau  coloris  rouge  carmin  vif 
nuancé  de  ponceau  brillant. 


Excellente  rose  de  jardin,  de  constitutioi: 
robuste,   à  floraison  abondaaite. 

Issue  de  variétés  inédites. 

Le  même  obtenteur  livrera  au  commerce 
le  1"  mars  1912,  sa  nouveauté  Sunburst, 
dont  la  chromolithographie  accompagnée 
d'un  article,  panait  dans  le  présent  numéro 
du  Journal  des  Roses,  ce  qui  nous  dispeiise 
de  la  décrire  ici. 


M.  Vigneron,  rosiériste  à  Clivet  (Lo'rei), 
vend  la  nouveauté   : 

Hanilet  (Thé).  —  Arbuste  vigoureux,  buis- 
sonnant,  à  beau  feuillage  vert  foncé.  Les 
rieurs  grandes  et  pleines,  portées  sur  un  pé- 
doncule rigide  sont  d'un  beau  coloris  jaune 
saumoné  s'atténuant  en  beau  rose  maculé 
de  points  rouges.  Le  bouton  magnifique  est 
long  et  pointu. 

Très  bonne  variété  recommanda:ile  potir 
la  culture  en  nots.  Semis  inédit. 


M.  L.  Reymond,  rosiériste  à  Lyon,  a  mis 
au  commerce  à  l'automne  1911  : 

Mademoiselle  Yvonne  Lornafje  (prol;ab'.e- 
ment  Hybride  de  Thé  et  de  Noisette). 

Arbuste  de  stature  moyenne,  très  ramifie, 
à  rameaux  glabres  et  à  feuilles  remarqua- 
bles par  leur  forme  différente  de  "-elle  des 
autres  rosiers. 

Foliole^s  étroitement  oblongues,  lancéolées. 

Fleurs  au-dessous  de  la  moyenne  comme 
grandeur,  très  bien  faites,  de  couleur  nou- 
velle, rouge  grenadier,  tirant  au  nacarat  et 
au  ponceau. 

Odeur  de  thé  très  prononcée  et  très  agréa- 
ble. 

Ce  rosier,  vraiment  nouveau,  semble  issu 
d'une  hybridation  d«  thé  et  de  Noisette. 

Récompensé  d'un  certificat  de  mérite  ei 
d'un  diplôme  de  médaille  d'argent,  par  la 
Société  d'Horticulture  pratique  du  Rhône. 

(  A  suivre), 

PAPILLON. 


JOUENAL     DES     ROSES 


SPLENDEURS 


Mondaines. 


Non  ego  hiiidiiii  euro. 
(La  gloire  ?  Moi,  je  n'en  ni  cure). 

TiHULLi:. 


Souverains,  empereurs  ou  rois, 
Grands  de  la  terre,  grands  du  monde, 
Vous  que  d'en  bas  la  foule  inonde 
D'hommages  menteurs,  plats  et  froids, 

De  vos  majestueux  beffrois 
L'heure  lente  s'envole  et  gronde, 
Heurtant,  voix  plaintive  et  profonde. 
Vos  vastes  cerveaux  trop  étroits. 

Au  fond  de  vos  castels  antiques 
Trônent,  en  maîtres  despotiques, 
Mille  ennemis  du  vrai  bonheur. 

A  tant  de  splendeurs  je  préfère 
Celle  de  mes  Roses,  l'honneur 
Du  jardinet  d'un  pauvre  hère. 

A.    LEBRUN. 


)ANS      LES 


[OSIERS,      EN 


lEVRIER 


Les  amateurs  désireux  de  iilanter  quelques 
églantiers  liiiuts  de  tige  pour  les  écussonner, 
doivent  se  hâter  de  se  r)rocurer  les  sujets 
dont  ils  ont  besoin,  car  c'est  l'extrême  li- 
mite pour  s'approvisionner;  il  eût  mieux 
valu  le  faire  deux  mois  plus  tôt. 

Ces  églantiers  taillés  à  la  hauteur  vou- 
lue, et  les  racines  njgnées,  sont  mis  en  jau- 
ges en  attendant  le  moment  de  les  planter. 

On  teamine  Vébraussayc  des  sujets  gref- 
fés en  œil  donnant  jinndant  le  cours  de  l'été 
précédent.  Les  rameaux  .sont  coupés  le  plus 
prés  pos.sible  de  la  tige  principals  sur  les 
sujets  écussonnés  rez  de  terre.   La  section 


des  blanches  s'opère  à  3  ou  4  centimètres 
de  l'écusson,  chez  les  hauts  de  tige. 

On  peut  commencer  à  tailler  les  rosiers 
sous  les  climats  où  les  fortes  gelées  ne  sont 
plus  à  craindre. 

Dans  le  centre,  1©  nord  et  l'est  de  la  Fran- 
ce, il  est  préférable  d'attendre  le  mois  de 
mars  pour  effectuer  cette  opération. 

Toutefois,  les  Rugosas,  les  Moussus,  le=! 
Provins  et  les  Hybrides-Remontants  très 
rustiques  peuvent  être  taillés  à  peu  près 
partout,  vers  la  fin  de  février. 

Il  en  est  de  même  pour  les  sarmenteux  rus- 
tifiucs  dont  on   se  contente,   la  i)lupart  du 


26 


T  0  LT  E  N  A  L     DES    K  O  S  E  S 


temps,  d'enlever  les  rameaux  marcescents, 
l'ésf-rviiiit  les  scions  jeunes,  droits  et  vignu- 

IVUX. 

Ciiutimier  à  a'nnner  les  soins  nécessaires 
aux  rosiers  soumis  au  forçage,  et  à  ceux 
en  multiiilication  en  serre  et  sous  châssis. 
Veiller  ;mx  premiers  coups  de  soleil  trop 
ardents  ! 

Se  hâter  d'empoter  les  i-osiers  destinés 
Soit  à  être  forcés  à  l'aiitonme  suivant,  soit 
â  remplacer  ceux  cjui  peuvent  mourir  en  été, 
dans  les  iila.ntations  de  pleine  terre. 

Terminer  le  lahour  d'hiver  des  rosiers  en 
niasfiifs,  corheilles  et  plates-bandes.  Effec- 
tuer cie  labour  au  moyen  d'une  fourclie, 
pour  ne  pas  blesser  les  racines. 


Ne  pas  oublier,  si  ces  rosiers  ont  été  at- 
teints l'année  précédente  d'une  maladie 
cryi)togamique  quelconque  (blanc,  rouille, 
etc.),  de  les  pulvériser  soigneusement,  eux 
et  Isur  tuteur,  avec  une  solution  cuprique 
biien  neutre,  et  de  brûler  les  rameaux  pro- 
venant de  la  taille. 

De  plus,  dans  ce  cas,  semer  sur  le  sol,  au 
moins  8  jours  avant  de  le  labourer,  4  kil. 
par  are  de  sulfate  de  ter  très  finement  pul- 
vérisé, pour  détruire  les  spores  qui  '.nt  pu 
hiverner  à  la  surface  du  sol. 

Dans  les  terrains  calcaires  cet  apport  de 
sulfate  de  feir  aidera,  en  outre,  à  rendre 
l'acide  i)lvoôiihorique  du  su!  ]i!us  assimi- 
Lahle. 

COCHET-COCHET. 


Contribution  a  l'étude  du  rôle  de  la  SÎagnèsie 

Dans  l'alimentation  des  Rosiers. 


c_>^ 


Poui'  commeiu-er  mes  exijériences  sur  le 
rôle  de  la  magnésie  dans  l'alimentation  des 
Rosiers,  je  crus  devoir  procéder  de  la  îaçon 
suivante,  désirant  m'assurer  tout  d'abord, 
si  les  engra.is  magiiésiens  ont  une  action 
réelle  .sur  la  végétation  des  Rosieiis. 

Première  uxpérience. 

.Afin  d'ojiérer  avec  toute  la  précision  dési- 
rable, je  tis  08  i)remier  ossai  sur  des  Ro- 
siers en  pots. 

Tous  les  Rosiers  étaient  de  la  même  va- 
riété :  Ulrich  Brunner  fila;  ils  étaient  de 
même  force,  et  provenaient  du  même  carré; 
ils  étaient  greffés  sur  le  même  sujet  :  Mnl- 
tiflore  de  ta  driffcrair. 

Les  [lOts,  de  même  grandeur,  reçurent 
chacun  bi  même  quantité  d'un  bon  com- 
post nornuil  liien  homogène,  auquel  j'ajou- 
tai un  peu  de  |)otasse,  sous  forme  do  sulfnte, 
et  un  léger  excès  d'acide  pbosphorique  sous 
formes  de  scories  de  dé|ihos|)borati(ui  et  de 
superphosphate. 

Ce  compost  ne  reçut  aucun  engrais  chi- 
mique azote,  ni  magnésien. 

Les  Rosiers  mis  en  jints  furent  divisés  en 
trois  lots  : 


Le  premier  lof  fut  toujours  arrosé  à  l'eau 
pure. 

Le  second  reçut  en  arrosage,  pendant 
toute  la  durée  de  l'expérience,  une  solutio.i 
titrée  de  nitrate  d'ammoniaque.  Solution  ne 
contenant  donc  que  de  l'azote. 

Enfin,  le  troisième  lot,  fut  arrosé  exclu- 
sivement avec  une  solution  de  nitrate  de 
magnésie  rigoureusement  dosée,  de  manière 
à  lui  fournir  exaclcmcnt  la  même  quantité 
d'azoïc  qu'au  srcoiid  Int.  H  reçut  donc  ain- 
si, en   plus  du   second  lot,   de  la  magnésie. 

Voici,  du  reste,  la  richesse  des  sels  et  des 
solutions  cmiiloyées  dans  cette  expérience  : 

1"    Sels    : 

Le  nitrate  do  mugnésie  dosait  : 

.\zote   nitrique    7.8  % 

Magnésie    10.7  % 

Le  nitrate  d'anuoiMiirniuo  litr;iif  f'i  l'Hat 
arc)   : 

.\ziite    nitrique    17..') 

.\zote   anunoniacul    17.5 

.\zotc  total    S5     % 


J  0  U  E  X  A  L     DES     K  O  8  E  8 


27 


2°   Solutions  : 

A.  —  Solution  eiii]ili)yéf'  sur  le  spcnnd  lot 
{azote  seul)  : 
Eau,   1   litre. 

Nitrate   d'aininonia(|ue,   0  "r.   217,   don- 
nant : 

Azote  nitrique   Û  gr.  038 

Azote   aniniiiniacal    (i  gr.  038 

Azote  total  par  litre 0  g:r.  076 

U.  —  S()lutii>n  employée  sui    le  troisième 
lot  {azote  et  ui.iQiiésie]  ; 
Eau,  1  litre. 
Nitrate  de  m.agnésip,  1  gr. ,   donnant  : 

Azote  nitrique  U  gr.  076 

Magnésie    il  gr.  117 

Les  arrosages  des  trois  lots  furent  plus 
ou  moins  abondante,  et  plus  ou  moins  fré- 
quents, suivant  la  sécheresse  et  la  tempéra- 
ture; mais,  ils  furent  constamment  donnés 
de  manière  à  ce  que  tous  les  Rosiers  en  ex- 
périence reçoivent  exactement  la  même 
quantité  de  liquide,   par  put. 

Résultats  : 

A  l'automne,  bien  que  l'expérience  ait  été 
commencée  un  peu  tardivement,  les  résul- 
tats furent  les  suivants  : 

Lot  témoin,  de  beaucoup  le  moins  beau. 

Les  2°  et  3'  lots,  sensiblement  de  même 
force;  mais  le  lot  ayant  reçu  de  la  magné- 
sie tenait  cependant  nettement  la  tête.  De 
jilu.s,  au  dépotage,  le  système  radical  de  ce 
dernier  lot,  était  plus  déveloii])é  que  dans 
les  deux  autres. 

Deuxième  Expérience. 

Convaincu  de  l'efficacité  des  on.çrais  ma- 
gnésiens sur  la  végétation  des  Rosiers,  j'en- 
trepris en  1910  l'expérience  suivante,  sur  la 
demande  de  la  Commission  des  engrais  de 
la  Société  Nationale  d'Ibuticulture  de 
France. 

L'expérience  porta  sur  un  carré  diC  1800 
boutures  de  Multiflore  de  la  Grlffriaie,  des- 
tinées à  être  écussfuinées  en  août  lillO. 

Lors  du  défoncement  du  .sol,  une  fumure 
normale  au  fumier  de  fsrme  fut  appliquée 
à  toute  la  surface  à  planter. 

Puis,  la  moitié  du  carré  reçut  20  kilogram- 
meis  par  are  de  carbonate  de  magnésie,  fi- 


nement pulvérisé.  Le  tout  fut  intimement 
mélangé  au  sol,  par  l'opéi'ation  du  défon- 
■ement. 

Le  carbonate  de  magnésie  enq)loyé  pro- 
venait des  gi.sements  dolomitiques  de  la 
haute  Ariège.  Il  était  réduit  en  jioudi-e  im- 
palpable. Je  n'en  connais  pas  la  teneur 
exacte  en  magnésie;  mais  il  renferme  certai- 
nem<ent  uno  assez  f(U'te  proportion  de  car- 
bonate de  chaux. 

La  plantation  eut  lieu  en  avril,  les  rangs 
distants  de  0  m.  55,  les  boutures  espacées 
sur  le  rang  de  0  m.  ?2.  En  résumé  planta- 
lion   iii'dinaire. 

.Ius([u'eii  juilliet  il  ne  se  passa  rien  de  re- 
marquable, la  partie  témoin  et  celle  ayant 
reçu  de  la  magnésie,  développent  d'égale  fa- 
çon les  jjlants  qu'elles  portaient. 

Mais,  à  partir  d'août,  les  sujets  plantés 
dans  la  partie  contenant  du  carbonate  de 
magnésie  subirent  une  sorti3  de  temps  d'ar- 
rêt dans  leur  croi.ssance,  de  sorte  qu'au 
25  août  quand  on  les  écussonna,  ils  étaient 
nettement  moins  hauts  que  ceux  de  la  partie 
témoin,  celle-ci  atteignant  en  moyenne  1 
mètre  es  hauteur,  l'autre  à  peine  0  m.  80. 

Pour  écusscmner  les  Rosiers,  les  greffeurs 
passent  tous  les  deux  rangs,  et  arquent  les 
rameaux  à  droite  et  à  .gauche  du  passage 
"l'ils  pratiquent  ainsi. 

L'écussonnage  terminé,  les  sujets  des  deux 
parties  du  champ  d'expériences  continuè- 
rent à  croître,  ceux  de  chacune  d'elles  con- 
servant la  différence  de  hauteur  signalée 
plus  haut. 

Tout  à  coup,  de  nouveaux  rameaux  se  dé- 
veloppèrent sur  la  partie  arquée,  et  sur  le 
corps  même  de  60  %  des  sujets  ayant  reçu 
du  carbonate  de  magnésie. 

La  végétation  de  ces  rameaux  nés  en  ar- 
rière-saison, se  prolongea  très  tardivement 
et  ils  étaient  encore  couverts  de  feuilles  lors- 
qu'on les  coupa,  vers  le  15  janvier  1911,  alors 
que  tous  les  rameaux  nés  en  saison  normale 
dans  les  deux  parties  du  clianqi,  avaient 
perdu  les  leurs. 

Certains  sujets,  portant  jusqu'à  6  -  8  ra- 
meaux feuillus,  hauts  de  40  à  70  centimètres 
il  s'en  suivait  que  les  sujets  de  la  partie  de 
terrain  ayant  reçu  du  carbonate  de  magné- 
sie paraissaient,  vus  de  loin,  complètement 
couverts   de  feuilles,    alors  que   ceux   de  la 


28 


.T  0  U  R  ^'  A  L     D  ]-:  S     II  USES 


partie  fémoiii  en  étaient  entièrement  dépour- 
vus. 

Les  Rosiers  issus  de  l'écussonnage  des 
1.800  sujets,  se  développèrent  normaJement 
en  1911  ;  mais  l'extrême  sécheresse  ne  per- 
mit pas  de  se  rendre  compte  exactement  de 
ce  qu'auraient  nu  être  les  deux  parties  du 
champ  d'expérience,  si  la  cxuantité  d'eau  de 
pluie  reçue  par  elles  avait  été  normale. 

Toutefois,  les  rosiers,  ayant  reçu  de  la  ma- 
gnésie, étaient  dans  leur  ensemble,  nette- 
ment supérieurs,  à  ceux  de  la  partie  témoin. 
Ils  étaient,  soit  plus  hauits,  soit  surtout  plus 
trajius. 


Il  ne  nous  était  malheureusement  pas  pos- 
sible d'6  conclure  avec  certitude,  que  cette 
supériorité  puisse  être  attribuée  uniquement 
à  Faction  de  la  magnésie  et  voici  pourquoi  : 

Nos  terrains  de  la  Brie  sont  très  pauvres 
en  cliaux  et  il  est  parfaitement  admissible 
que  cette  iilus  grande  végétation  des  rosiers 
de  la  partie  traitée  au  carbonate  de  magné- 
sie, soit  tout  simplement  dtàe  à  la  mobilisa- 
lion  (l'uiir  partir  dr  l'azote  du  sol,  par  t'clc- 
iiir))t  ralcairi'  tiu.i  y  fui  mélangé  ? 

Dans  le  but  de  vérifier  le  fait,  j'ai  entre- 
pris l'expérience  suivante  : 

TROISIÈME    EXPÉRIENCE 

Lors  du  défoncement,  à  l'automne  r.!10, 
d'une  grande  pièce  de  terre  régulièrement 
fumée  au  fumier  de  ferme,  et  devant  être 
plantée  en  Multiflorr  dr  In  Grifferair  en 
1911,  je  limitai  '^  parcelles  de  chacune  1  are 
de  superficie. 

Dans  la  première  parcelle,  j'incorporai  in- 
timement en  défonçant  20  kil.  de  carbonate 
de  magnésie  de  la  haute  Arièga,  dont  je  do- 
sai cette  fois  le  carbonate.  L'analyse  me 
donna  61  %  de  carbonate  total,  iiut  d 
chaux  que  de  magnésie. 


.l'apiiortais  donc  ainsi,  dans  ma  parcelle 
d'un  are,   1;?  Ivil.  :?UU  (/r   carbonates. 

Dans  la  seconde  parcelle,  je  fis  mélanger 
soigneusement,  toujours  en  défonçani, 
13  kil.  860  de  carbonate  de  chaux  dosant 
88  %  de  calcaire  (blanc  de  Meudon  pulvéri- 
sé), de  manière  à  fournir  également  à  cet 
are  de  terrain  V2  kil.  200  de  carbonate. 

Dans  ces  nouvelles  conditions,  toute  supé- 
riorité constatée  chez  les  rosiers  de  la  par- 
celle ayant  reçu  du  carbonate  de  magnésie, 
ue  peut  plus  être  attribuée  qu'à  la  magné- 
sie, puisque  la  parcell;  témoin  a  reçu  une 
égale  quantité  de  carbonate.  La  mobilisation 
de  l'azote  du  sol,  par  une  base,  ne  peut  plus, 
cette  fois,  être  mise  en  cause,  puisque,  si 
elle  s'est  produite,  elle  a  été  la  même  dans 
les  deux  parcelles. 

Résultats  : 

Les  Multiflorr  de  la  parcelle  traitée  à  la 
magnésie  ne  sont  pas  devenus  très  sensible- 
blement  plus  grands  que  ceux  des  parcelles 
témoins  (avec  ou  sans  carbonate  de  chaux) 
mais,  cette  fois  encore,  ils  ont  conservé  tou- 
tes leurs  feuilles  jusqu'au  15  janvier,  épo- 
que où  les  branches  lurent  coupées,  alors 
que,  comme  précédemment,  les  plants  des 
autres  parcelles  les  avaient  complètement 
perdues.  Il  ne  faut  pas  perdre  de  vue  l'ex- 
trême sécheresse  de  l'été  1911. 

Ces  expériences  seront  continuées  :  mais 
dès  aujourd'hui,  je  puis  dire  que  j'ai  cons- 
taté : 

1°  Que  la  luagnésie  exerce  une  action  cer- 
laine  sur  la  végétation  des  Rosiers. 

'2°  Qu'employée  sous  forme  de  carbonate, 
sur  le  Multiflore  de  La  Griffrrair,  elle  aug- 
mente le  développement  de  ce  sujet,  et,  sur- 
tout, prolonge  sa  végétation  à  l'automne, 
tout  en  lui  donnant  la  faculté  de  conserver 
son  feuillage  d'une  façon  absolument  anoi'- 

"^"l'^-  COCHET-COCHET. 


^ 


jgUNBURST    (Hybride    de    thé,     issue     de    variétés    inédites^ 


Su)il)urst,  dont  le  nom  signifie  "  éclat  do 
soleil  »,  est  un  nouveau  gain  du  semeur 
émérite  qu'est  notre  confrère,  M.  Pcrnet-Du- 
cher. 


Cette  supeilje  plante  fleurit  pour  la  lU'e- 
mière  fois  chez  l'oljtenteur  en  190i. 

lîemarquée  vu  19;17  i)ar  le  rosiériste  amé- 
ricain, M.  E.  G.  Hill,  de  Ricbmond  (India- 


JOURNAL   DES   ROSES  —   DoocmbrG  1011 


•i     SUNBURST 
'-"■  (Hybride  de  thé) 


JOURNAL     D  E  S     E  0  S  E  S 


29 


ua),  €elui-ci  obtint  de  M.  Peniet-Ducher 
l'autorisation  d'en  essayer  la  culture  en 
Amérique.  Les  résultats  dépassèrent  les  es- 
pérances, M.  Hill,  devint  concessionnaire  de 
cette  nouveauté  pour  l'Amérique,  et  la  baj)- 
tisa  "  Suiiburst  ». 

La  Rose  qui  nous  occupe  est  très  estimés 
en  Amérique  et  en  Angleterre,  où  des  essais 
de  culture  en  ont  également  été  faits,  tant 
en  pleine  terre  que  sous  verre. 

On  peut  dire  que  c'est  une  des  meilleures 
variétés  créées  par  notre  habile  confrère  ; 
étant  donnés  ses  succès,  c'est  le  plus  bel  élo- 
ge qu'on  en  puisse  faire. 

Cette  magnifique  nouveauté  sera  rapide- 
ment répandue  dans  tous  les  jardins. 

La  vente,  pour  la  France,  commencera  le 
1"  mars  1912. 

La  chromolithographie  de  cette  superbe 
rose  devait  paraître  dans  le  numéro  de  dé- 
cembre dernier,  du  Jininial  des  Roses,  dont 
notre  planche  poite  la  date. 

Par  suite  d'une  erreui',  due  à  la  mort  de 
M.  Pierre  Cochet  et  au  transfert  du  lnuntul 
des  Roses  de  Suisnies  à  Coubert,  cette  chro- 
mo ne  parait  que  dans  le  numéro  de  février 


1812.  Nous  prions     nos     lecteurs     d'excuser 
cette  omission. 

Voici  la  descriiitiiin  de  «  Suiiburst  n  telle 
que  les  éléments  reçus  de  M.  P^net-Du- 
cher  nous  ont  permis  de  l'établir  : 

.■\rbuste  très  vigoureux,  d'une  bonne  cons- 
titution. 

Rameaux  érigés,  peu  divergents,  armés 
d'aiguillons  plutôt  rares,  légèrement  cro- 
chus. 

Feuilles,  5-foliolées,  rarement  à  7  folioles. 

Folioles  lancéolées,  d'un  beau  vert  bronze 
rougeàtre. 

Bouton  long,  porté  par  un  fort  et  long 
pédoncule. 

Fleur  grande  ou  très  grande,  en  coupe  al- 
longée,  assez  pleine. 

Coloris  d'un  superbe  jaune  de  cadmiun; 
centre  de  la  fleur  jaune-orangé. 

Floraison  unifloro,  de  très  longue  durée. 

Cette  magnifique  nouveauté  se  prête  admi- 
rablement à  la  culture  intensive  sous  verre  ; 
J'iine  végétation  généreuse  et  soutenue,  c'est 
également  une  rose  de  jardin,  d'un  réel  mé- 
rite. 

MARIE,  du  Clos-.Jollet. 


)ES      ESPECES      DE      .^OSES      CONNUES      DES      .SnCIENS 
Par  le   Professeur  JORET     (suite    et    fin). 


Tout  ce  que  nous  connaissons  des  Roses 
cultivées  par  les  Grecs,  se  réduit  donc  à  ce 
que  nous  aptprend  Théoj)hraste,  et  cela  est 
trop  peu  pour  que  nous  puissions  en  rien 
conclure.  Le  naturaliste  grec  a,  sans  doute 
connu  plusieurs  races  de  Roses  cultivées, 
il  a  même  si.gnalé  entre  elles  des  différences, 
mais  rien  n'indique  qu'il  ne  les  ait  pas  tou- 
tes rattachées  au  même  type.  Il  en  a  été  de 
même  pour  Dioscoride.  C'est  le  point  de  vue 
où  la  science  grerque  en  est  restée.  La 
science  mmaine  est-elle  allée  plus  loin  ? 

Deux  de  s.2s  repré«ientants  les  plus  auto- 
risés, Columelle  et  Palladius,  quand  ils  ont 
parlé  de  la  culture  de  la  Rose,  ne  parais- 
sent pas  en  avoir  su  plus  que  leurs  devan- 
ciers  de   la   Grèce,    Théophraste   et   Diosco- 

(1)  Voyez  Journ'tl des  Roses:  1912,  page  14. 


ride;  ils  n'ont  rien  dit,  du  moins,  qui  per- 
mette de  penser  qu'ils  en  distinguaient  plu- 
sieurs espèces;  pour  eux  il  n'y  a  qu'une  Ro.se 
cultivée  —  la  rosa  —  connue  il  n'y  a  qu'une 
seule  Rose  sauvage  ou  églantier  —  le  cyvos- 
hatos  ou  sentis  canis.  —  Reste  Pline. 

Le  naturaliste  latin  distingue,  d'abord, 
mais  d'une  manière  singulièrement  vague, 
l'églantier  de  la  Rose  proprement  dite  ou 
cultivée.  "  Le  végétal  qui  porte  la  Rose  est 
plutôt  une  épine  qu'un  arlniste  »,  dit-il  en 
parlant  de  la  seconde,  mais  cette  fleur 
"  vient  aussi  sur  une  ronce  »,  ajoute-t-il  en 
faisant  allusion  à  la  prejnière.  Il  connais- 
sait aussi,  comme  Columelle,  le  nom  cynns- 
baios,  mais,  tandis  que  celui-ci  désigne  évi- 
demment l'églantier  par  ce  nom,  la  descrip- 
tion qu'a  faite  Pline,  de  l'arbuste  auquel  il 


30 


JOURNAL     DES     ROSES 


rattrihiic,  ne  saurait  convenir  qu'à  une 
ronce;  il  semlile  avoir  réservé  à  l'églantier 
le  nom  de  riiiioriliddos.  Mais  il  confond 
toutes  les  Roses  sauvages  sous  cette  déno- 
mination et  on  ne  trouve  rien  dans  son 
llishiiif  udluicUr,  qui  permette  de  croire 
qu'il  en  a  connu,  encore  moins  distingué, 
plusieurs  espèces.  Mais  il  a  distingué  plu- 
sieurs races  ou  formes,  sinon  olusieurs  es- 
pèces de  Roses  cultivées. 

Après  avoir  décrit,  non  .sans  originalité, 
l'inflorescence  de  la  Rose  et  parlé  de  quel- 
q\ies-un,s  des  emplois  de  cette  fleur,  Pline 
ajoute   : 

(c  I,es  espèce-s  les  plus  célèbres  panni  nous 
sont  la  Rose  de  Préneste  et  celle  de  Cam- 
panie;  d'autres  ont  a.iouté  la  ROiSe  de  Milet, 
qui  est  d'un  rouge  très  vif  et  qui  n'a  pas 
plus  de  douze  pétales;  vient  ensuite  celle 
de  Trachinie,  qui  est  moins  rouge,  puis  celle 
d'.41abanda,  dont  les  pétales  sont  blanchâ- 
tres :  la  moins  estimée  est  la  Rose  épineuse 
(spinroJa)  qui  a  lieaucoup  de  pétales,  mais 
très  petits.  " 

Après  ces  renseignements  qui  paraissent 
lui  appartenir  en  propre,  Pline  continue,  en 
paraphrasant  Théophraste,  qu'il  n'a  pas 
toujours  bien  interprété  : 

"  Les  Roses  diffèrent  par  le  nombre  des 
feuilles,  par  la  rudevsse,  le  poli,  la  couleur, 
l'odeur.  Le  nombre  des  feuilles  qui  n'est  ja- 
mais moins  de  cinq,  va  toujours  croissant, 
au  point  qu'il  est  une  espèce  à  cent  feuilles  : 
elle  vient  en  Italie  dans  la  Campanie,  et  en 
Grèce  aux  envlrOMs  de  Philippes;  mais, 
dans  ce  lieu  elle  ne  croit  pas  vaiureUcment; 
elle  vient  du  mont  Pangée  qui  est  dans  le 
voisinage,  et  qui  produit  des  Roses  à  péta- 
h's  nombreux  et  petits;  les  habitants  les 
transplantent  et  par  là  les  améliorent.  Cette 
espèce  n'est  pas  très  odorante,  710/1  plus  nue 
celles  dont  ta  feuille  est  très  large  et  très 
grande.  » 

Si  Pline  n'a  pas  eu  \va  texte  d.»  VHisloire 
des  Piailles  différent  de  celui  que  nous  pos- 
sédons, il  s'e.st  permis,  avec  Théophraste, 
de  singulières  licences,  et  en  transposant  ou 
réunissant  des  phrases  séparées,  M  a  fait 
dire  au  naturaliste  grec  des  choses  auxquel- 
les celui-ci  n'avait  guère  pu,  ni  dû  penser. 
Pline  a  empnuité  au  disciple  d'Aristote  la 
mention  ([u'il  a  faite  de  la  Rosie  si  parfu- 


mée de  C.yrène;  mais,  je  ne  sais  où  il  a  pris 
ce  qu'il  dit  de  la  Rose  grecque  des  Latins, 
—  le  l.ijrluiiis  des  grecs,  "  qui  n'est  pas 
l)lus  grosse  qu'une  violette  a  cinq  pétales, 
mais  n'a  pas  d'odeur  »,  de  la  gra'cu-la,  aux 
pétales  réunis  en  peloton,  de  l'espèce  appe- 
lée mosceuton,  à  la  tige  semblable  à  celle  de 
la  mauve  et  aux  feuilles  d'olivier,  ainsi  que 
de  la  coroneoln  te  rose  d'automne  »  qui  te- 
nait le  milieu  pour  la  grosseur  entre  les  trois 
précédentes,  et  seule  était  odorante,  tandis 
que  les  autres  étaient  sans  parfum.  11  est 
impossible  de  reconnaître  dans  toutes  ces 
fleurs  des  espèces  ou  variétés  de  roses,  et  l'é- 
numération  qu'en  a  faite  ici  l'écrivain  latin, 
montre  combien  peu  il  tenait  à  l'exacti- 
tude. 

On  comprend,  d'après  cela  combien  il  est 
difficile  d'identifier  les  variétés  de  Roses 
mentionnées  par  Pline;  Gaspard  Rauhin  l'a 
tenté,  ainsi  que  l'Ecluse,  mais  ils  ne  .sont 
arrivés  qu'à  des  hypothèses  plus  ou  moins 
ingénieuses,  et  il  était  difficile  qu'il  on  fût 
autrement,  puisque  les  descriptions  de 
VHisinire  naturelle  sont  incomplètes. 

Les  conclusions  de  Bauhin  n'en  ont  pas 
moins  été  acceptées  par  .\.  Fée,  dans  sa  bo- 
tanique de  Pline,  ainsi  qu'elles  l'avaient  été 
en  partie  dans  l'édition  allemande  de  VHis- 
toire  de  la  Botanique,  de  Sprengel.  D'après 
ces  deux  derniers  auteurs,  la  Rose  épineuse 
(spineala)  serait  la  Rosa  spinosissima  L.  ou 
iniiriacaiitha  D.  C,  formes  de  la  Rose  à 
feuille  de  pimprenelle,  et  tous  voient  dans 
la  Rose  de  Campanie,  la  Rose  blanche  {Rosa 
alba  C.  Bauh.);  pour  Sprengel,  la  Rose  de 
Milet  aurait  été  la  Rose  de  Provins  {R.  Gal- 
lica  L.);  il  en  est  de  même  pour  Fée  qui 
identifie  aussi  avec  cette  espèce  les  Roses 
de  Préneste  et  de  Trachyne. 

Sprengel  voyait,  au  contraire,  avec  l'K- 
cluse,  dans  la  ])rem!ère  une  Rose  de  Pro- 
vence (R.  provInciaUs),  et  dans  la  seconde 
la  Rose  de  Damas  (R.  damasceua);  c'est  à 
cette  dernière  espèce,  que  d'après  Fée,  ap- 
partenaient les  roses  de  la  Cyréna'ique.  C'est 
à  elle  aussi  qu'on  a  rattaché  parfois  les 
Roses  célèbres  de  Pestum.  Enfin,  Sprengel 
regardait  la  Rose  d'Alabanda  comme  la 
Rose  velue  {R.  viMosa  L.)  espèce  non  culti- 
vée pourtant,  et  Fée  voit  dans  la  grieculn, 
qui  n'était  probablement  pas  une  Rose,  l'hy- 


J  0  U  E  N  A  L     DES     E  O  S  E  S 


31 


pothétique  Rosa  sUveslris  de  Bauhin.  On  ne 
pouvait  (loniier  ;ihis  libre  carrière  à  la  fan- 
taisie. 

De  toutes  ces  suppositions,  la  seule  qui 
ait  quelque  fondement  réel,  c'est  qu'à  coté 
de  la  rent-feuilles,  regardée  par  Fée  connue 
fornie-tyije  des  espèces  mentionnées  par 
Pline,  les  Romains  cultivaient  sans  doute 
aussi  la  Rose  de  Provins  {Tt.  gallica),  de 
même  peut-être  que  la  Rose  à  feuilles  de 
pimprenelle.  On  doit  admettre  aussi  qu'ils 
avaient  probablement,  quoique  exceptionnel- 
lement dans  leuis  jardins  des  Roses  rouges 
et  des  Roses  blanches.  Quant  aux  dénomina- 


tions diverses  de  Roses  qu'on  rencontre  chez 
les  auteurs,  elles  désignent  le  plus  souvent, 
l)ien  plus  des  centres  de  cultures  que  des  va- 
riétés, e-iicore  moins  des  espèces  différentes 
de  cette  fleur.  Mais  qu'importe  cos  distinc- 
tions, inconnues  aux  poètes  de  l'antiquité  ? 
Pour  eux,  sous  ses  diverses  formes,  la  Rose 
fut  la  reine  des  fleurs;  c'est  comme  telle 
qu'ils  l'ont  chantée,  sans  se  demander  à 
quelle  variété  appartenaient  celles  qu'ils 
connaissaient,  et  qu'ils  confondaient  toutes 
quelles  qu'elles  fussent,  dans  un  même  sen- 
timent d'admiration. 

Professeur  Charles  JORET. 


ERRATUM 


Une  erreur  de  traduction  a  fait  dire  à 
notre  collaborateur,  M.  V.  F.  Blanco,  dans 
son  article  «  Les  Roses  rouges  »,  qu'Etoile 
de  France,  est  la  fille  d'Ormonde  et  de  Nén- 
polis  !  (Voir  Journal  des  lînses,  octobre  1011, 
page  158,  lignes  19-20-21). 

L'auteur  nous  prie  de  rectifier  :  »  T'affir- 
me, dans  cet  article,  nous  écrit-il,  que  pré- 
tendre faire  mieux  qu'Etoile  de  France  ou 
liirhiiioiul,    équivaudrait    à    obtenir    mieux 


qu'un  fils  d'Ormonde,  ou  de  A'éapolis,  qui 
sont  les  deux  plus  célèbres  chevaux  de  cour- 
ses qu'on  connaisse  jusqu'à  présent.  » 

Ce  n'est  évidemment  pas  la  même  chose  !  ! 

M.  Blanco  nous  demande  de  faire  la  rec- 
tification. Nous  sommes  lieureux  d'accéder 
à  son  désir  bien  légitime,  et  nous  le  prions 
d'excuser  cette  erreur,  le  remerciant  de 
nous  l'avoir  signalée. 

C.-C. 


^ 


)UR    LES    MECANISMES    DE    LA    VARIATION    DES 


;aces 


Et    les    Transformations     Moléculaires    qui    accompagnent    ces    Variations  (•) 


Quoique  les  principes  de  l'adaption  au  mi- 
lieu et  de  la  sélection  naturelle  paraissent 
à  de  bons  esprits  pouvoir  expliquer  la  va- 
riation des  êtres  vivants  et,  au  besoin,  la 
formation  lente  et  continue  d'espèces  nou- 
velles, les  théories  de  Lamarck  et  de  Dar- 
win ne  donnent  point  la  raison  des  brus- 
ques modifications,  en  apparence  sponta- 
nées, que  l'on  remarque  assez  souvent  chez 
les  plantes  et  les  animaux  quand  on  les  ob- 
serve en  nombre  suffisant. 

Je  voudrais  montrer  d'abord  que  ces  va- 
riations qui  apparaissent  tout  à  couji  sont 
l'origine    f)rincipale    des    races    et    qu'elles 


peuvent  être  rapportées  à  deux  causes  pré- 
pondérantes : 
1"     L'action     d'un     iilasma     fécondateur 

(1)  Nous  avons  prié  M.  Armand  Gautier,  de  l'Institul,  de 
nous  autoriser  à  reproduire  un  extrait  de  l'intéressant  mé- 
moire (pi'il  a  présenté,  en  septembre  dernier,  k  la  i' 
Conférence  Inlernalionale  de  Génétique,  ii  Paris,  sur  /;■ 
principe  de  l(i  cnalescence  des  plasmas  virants,  et  l'ori- 
r/ive  des  races  et  des  espèces.  Faisant  mieux,  ce  savant 
nous  permet  de  publier  la  présente  noie  extraite  des 
comptes  rendus  des  séances  de  l'Académie  des  Sciences 
(séance  du  H  septembre),  note  dont  la  haute  importance, 
quelles  que  soient  les  idées  personnelles  du  lecteur  sur  la 
question,  n'échappera  il  pei sonne.  Nous  prions  M.  Armand 
Gautier  d'agréer  mis  plus  vifà  reiiicreieinenls. 

N.  D.  I,.  li. 


32 


JOURlSrAL     DES     ROSES 


étranger  sur  les  plasmas  de  l'ovule  végétal 
ou  animal: 

2°  La  symbinsi'  de  plasmas  végétatifs  ap- 
partenant à  des  races,  à  des  espèces,  quel- 
quefois à  des  règnes  différents,  plasmas 
aptes  à  entrer  en  coalvscvnce,  c'est-à-dire 
à  croître  et  à  fonctionner  en  union  intime 
avec  les  plasmas  qu'ils  modifient. 

A.  —  C'est  de  mes  études  sui-  la  composi- 
tion chimique,  la  constitution  et  la  varia- 
tion des  pigments  des  diverses  racines  de 
vignes  que  sont  nées  mes  conceptions  sur 
un  sujet  qui  n'entre  pas,  en  apparence, 
dans  le  cadre  habituel  de  mes  reclierclies. 
Je  reviendrai  tout  à  l'heure  sur  les  résul- 
tats de  ce  long  travail.  Je  dirai  ici  seule- 
ment que  dès  1879,  je  remarquai  que,  cliez 
les  plantes  au  moins,  la  variation  provo- 
quée par  la  fécondation  croisée,  ou  l'appa- 
rition, iiurlli'  qu'i'ii  soit  d'ailleurs  l<i  cause, 
d'une  race  nouvelle,  n'entraîne  pas  seule- 
ment des  changements  anatomiques  ou 
fonctionnels  extérieurs,  mais  qu'elle  modifie 
jusqu'aux  molécules  intégrantes,  spécifiques 
de  l'être  nouveau.  J'osai  en  conclure  que 
la  trame  vivante  du  végétal,  elle-même,  est 
ainsi  changée,  puisqu'ont  changé  les  pro- 
duits dei  son  fonetionnement,  et  qu'inscrite 
dans  cette  trame  vivante,  celle-ci  devait  être 
dans  les  cas  favorables,  du  moins,  capable 
de  transmettre  la  variation  dont  elle  porte 
pour  ainsi  dire  le  germe  en  elle.  C'est  ce 
que  je  ne  tardai  pas  à  vérifier,  grâce  à  l'en- 
quête que  je  fis  à  cette  époque  chez  les  hor- 
ticulteurs et  les  savants  les  plus  aptes  à  me 
renseigner  à  cet  égard. 

Les  horticulteurs  et  botanistes  ont  ob- 
servé, depuis  longtemps,  la  transmission 
possible  des  caractères  spécifiques  du  gref- 
fon au  porte-greffe,  et  inversement.  Tous  les 
botanistes  connaissent  aujourd'hui  le  célè- 
bre néflier  de  Bronvaux,  près  Metz.  C'est 
un  néflier  ])lus  que  centenaire,  autrefois 
greffé  sur  aubépine.  Toute  la  partie  de  l'ar- 
bre sortiei  du  greffon  est  bien  un  néflier, 
mais  il  y  a  quelques  années,  un  peu  au- 
dessous  de  la  greffe,  sur  le  vieux  tronc  d'au- 
bépine, a  poussé  un  rameau  de  néflier  diffé- 
rant, d'ailleurs,  des  autres  rameaux  en  ce 
que  son  bois  est  épineux,  et  iju'au  lieu  de 
porter  des  fleurs  solitaires  comme  le  né- 
flier, ses  fleurs  au  nombre  de  12,  mais  sem- 


blables à  celles  du  néflier,  sont  réunies  en 
corymbe  comme  dans  l'aubépine.  Le  fruit 
est  luie  nèfle  aplatie.  On  voit  ici  les  carac- 
tères du  greffon  se  transmettre  au  porte- 
greffe,  non  sans  s'être  sensiblement  modi- 
fiés en  rai.son  de  la  conjugaison  des  deux 
plasma.s. 

Cette  transmission  des  caractères  d'une 
espèce  à  une  autre,  jiar  l'intermédiaire  des 
plasmas  végétatifs,  est  plus  facile  et  plus 
sûre  si  l'on  opère  sur  des  plantes  herba- 
cées. M.  le  professeur  L.  Daniel  greffe 
VHclifinihus  latifolius,  sorte  de  petit  soleil, 
sur  V Héliatithiis  aninius.  Le  premier  est 
une  (liante  vivace  à  tige  ligneuse,  à  rhy- 
zomes  très  développés  se  renflant  en  tuber- 
cules; le  second  est  une  plante  annuelle 
dont  la  tige  est  pourvue  d'ujie  moelle  abon- 
dante riclie  en  inuline.  De  cette  coalescence 
est  provenue  une  race  de  soleils,  bien  plus 
persistante  que  les  aiunms,  à  tige  ligneuse 
et  dure,  à  épidenne  vert  sombre,  portant 
de  nombreuses  lenticelles  comme  la  iige  du 
petit  Soleil  qui  avait  fourni  le  greffon,  alors 
que  la  tige  du  grand  Soleil  non  greffé  est 
vert  pâle,  à  poils  persistants  et  presque 
sans  lenticelles. 

Voilà  donc  bien  le  caractère  du  grefïon 
transmis  par  les  plasmas  au  porter-greffe; 
et  voici  la  réciproque   : 

Parmi  bien  des  observations  pouvant  ser- 
vir à  la  démontrer,  je  citerai  d'abord  celle 
qui  me  fut  signalée  aussitôt  connue  par  le 
célèbre  hybrideur  lyonnais,  Jurie,  comme 
conflnnant  entièrement  mes  théories,  com- 
muniquées deux  ans  avant  au  congrès  viti- 
cole  de  Lyon  (1901)  :  un  jiied  de  vigne  La- 
brusca  (variété  Isaiielle),  sépage  américain 
dioïque,  avait  été,  en  1882,  greffé  de  Poul- 
sard,  espèce  française  hermaphrodite.  En 
1899,  sur  un  rameau  issu  du  greffon,  appa- 
rut non  plus  le  feuillage  du  Poulsard,  mais 
celui  du  Lobiusca  Isabelle,  de  l'espèce 
greffée.  Les  fleurs  de  ce  rameau  eurent  la 
hàtivité  de  l'Isabelle;  ses  fruits  intermé- 
diaires entre  ceux  des  deux  espèces  parti- 
cipaient aussi,  comme  je  m'en  assurerai 
moi-même,  à  la  couleur  des  deux  conjoints. 
Les  vrilles  de  ce  rameau  étaient  continues, 
généralement  4  à  5  de  suite,  comme  dans  les 
I^abnisro:  en  >in  mot,  le  porte-.greffe  avait 
conun\iniqué  ]iar  ses  plasmas   à  une   bran- 


J  O  U  H  X  A  L     DES     K  0  S  E  S 


33 


clie   du  greffon,    une   iiartie   des   caractères 
de  son  espèce. 

C'est  ce  que  vient  de  retrouver  dernière- 
ment M.  E.  Griffon,  sur  cette  brandie  d'a- 
n^-andier  poussée  sur  lui  pèclier,  autrefois 
greffé  sur  amandier. 

C'est  aussi  ce  qu'avaient  déjà  établi  les 
nombreuses  greffes  de  piment  sur  tomate, 
aubergine  sur  tomate,  etc.,  etc.,  de  M.  L. 
Daniel. 

Remarquons  que  ces  variations,  dues  au 
mariage  de  plasmas  végétatifs,  sont  assez 
stables  pour  pciuvoir,  dans  certains  (".s  (non 
certes  dans  tous),  se  transmettr;  même  à 
la  graine.  M.  L.  Daniel  a  étaljli  que  celles 
qui  proviennent,  ]iar  exemple,  de  l'alliaire 
greffée  sur  choux,  du  pois  de  Knight  sur 
fève  vulgaire,  etc.,  donnent  par  semis  des 
lilantes  qui  participent  des  qualités  mixtes 
de  deux  espaces. 

Chose  bien  expressive  et  qui  vient  ap- 
]iuyer  fortement  ma  démonstration,  si  l'on 
peut  marier  par  la  greffe  et  faire  varier 
ainsi-  deux  espèces  voisines,  quelquefois 
même  associer  des  genres  voisins,  on  n'y 
peut  j)aiTenir  si  dans  deux  espèces,  même 
très  rapprochées,  les  plasmas  sont  symétri- 
quement inverses  l'un  de  l'autre.  On  ne 
saurait  faire  pénétrer  une  vis  dextrogyre 
dans  un  écrou  lévogyre  de  pas  égal  et  de 
même  diamètre;  il  en  est  de  même  du  plas- 
ma végétal.  Les  Chicoracées  se  greffent  bien 
entre  elles,  mais  à  l'exclusion  des  espèces 
qui  forment  de  l'inuline,  substance  amy- 
lacée lévogyre,  sur  celles  qui  donnent  de 
l'amidon  dcrtrogyro.  L'inversion  des  deux 
isomère.^  témoigne  de  l'inversion  des  plas- 
mas qui  les  ont  produites  et  explique  la  non 
conjugaison  de  ceux-ci. 

Des  faits  analogues  s'observent  chez  les 
animaux. 

Nous  concluons  que,  lorsque  l'être  vivant, 
végétal  (lU  animal,  subit  la  coalescenc©  de 
certains  idasmas,  fécondatifs,  végétatifs,  et 
certainement  virulents  ou  zymasiques,  eni- 
liruntés  à  d'autres  espèces,  il  peut  résulter 
de  cette  symbiose  une  variation  qui  se  tra- 
duit par  une  modification  subite  de  la 
race  ou  de  l'espèce,  modification  que  les 
plasmas  de  l'être  nouveau  transportent  et 
peuvent  transmettre  à  leur  tour. 


B.  —  En  quoi  consistent  essentiellement, 
les  modifications  ainsi  provoquées  ?  Les  ob- 
servations suivantes,  qui  datent  de  1878-188:^, 
m'ont  définitivement  renseigné  sur  ce  point 
irès  délicat. 

On  connaît,  dans  le  genre  Vitis,  une  ViUg- 
taine  d'espèces  environ,  à  fleurs  dioïques, 
dites  cépages  américains.  Dans  l'espèce  Vi- 
tis  vlnifcra  Europea,  qui  comprend  toutes 
nos  vignes  françaises,  on  distingue  près  de 
2.000  races  ou  cépages  (Pauliat). 

Quelle  est  leur  origine  ?  Pollinisation,  se- 
mis, rapprochement  voulu  mi  mrtuit  de 
leurs  plasmas  végétatifs,  symbioses  cryp- 
togamiques,  piciûres  d'insectes,  iravunatis- 
mes,  cultures,  climats?  On  l'ignore  de  pres- 
que toutes.  Toujours  est-il  que  les  caractè- 
res extérieurs  de  ces  nombreux  cépages  per- 
mettent de  les  distinguer  entre  eux. 

Jusqu'à  1878,  on  a  cru  que  les  races  d'une 
même  espèce  végétale,  tout  en  différant  en- 
tre elles  par  la  taille,  la  forme  de  leurs 
rameaux  ou  de  leurs  feuilles,  la  disposition 
du  fruit  et  sa  richesse  en  principes  sucrés, 
ou  colorants,  la  fertilité,  la  hàtivité,  etc, 
on  a  cru  que  toutes  ces  races,  étaient  cons- 
truites des  mèmies  matériaux  protéiquets, 
cellulosiques,  colorants,  amylacés,  etc. 
Mais  en  examinant,  à  cette  époque,  très  at- 
tentivement le  i)igment  du  fruit  de  la  vigne 
européenne,  je  constatai,  non  sans  une 
grande  surprise,  que  chaque  race  de  vigne 
produisait  dans  la  pellicule  ou  la  pulpe 
de  son  fruit,  un  pigment  spécifique,  chimi- 
quement différencié,  propre  à  chacune  de 
ces  races.  J'inscris  ici,  pour  la  comparai- 
son, les  formules  brutes  de  chacun  de  ces 
princiijaux  pigments  : 

rnrinuk'  du  pi},'ineiil 

Cépage  Aramon  C^S  H36  02C 

Cépage   Carignan    ...  C42  H^O  020 

Cépage  Grenache    0^6  H''*  02» 

Cépage   teinturier   G'*''  HW  O20 

Cépage    Gamay    Ci0H^DO20 

Cépage   Petit-Bouchet.         C45  H  38  O20 
Etc.,  etc.,  etc. 

A  chaque  cei>age,  répond  donc  son  pig- 
ment spécifique. 

Examinant  alors  la  constitution  de  cha- 
cun de  ces  pigments,  je  constatai  qu'ils  ont 
tb'us  une  structure  semblable.  Tous  sont  dés 


34 


J  0  r  E  X  A  L     L»  E  S     1{  ()  S  K  S 


acides  muHibasiques  faibles,  dérivant  de 
Funiun  à  uii  radical  trivalent,  de  trois 
branches  constituées  chacune  par  un  poly- 
phénol,  en  partie  carboxylé  (quelquefois 
amidé),  constitution  analogue  à  celle  de 
Taurine  ou  de  la  fuchsine.  Tous  ces  pig- 
ments donnent,  par  hydrolyse,  une  phloro- 
glucine  et  un  acide  aromatique  particulier 
à  chacun  d'eux,  mais  toujours  de  structure 
analogue  (acide  protocatéchique,  hydropro- 
tocatéchique,  acide  caféique,  etc.). 

C'est  ainsi  que  la  cause  qui  a  provoc[ué  la 
variation  ou  la  race,  non  .seulement  a  mo- 
difié les  parties  apparentes  du  végétal,  mais 
elle  a  différencié,  modelé,  son  pigment,  en 
agissant  sur  les  chaînes  latérales  de  sa  mo- 
lécule tout  en  respectant  sa  structure  chi- 
mique générale,  comme  elle  a  respecté  les 
formes  et  les  caractères  généraux  de  l'es- 
pèce. 

Ainsi  nous  constatons  ce  fait  fondamen- 
tal que  dans  la  règne  végétal,  tout  au  moins, 
le  simple  passage  d'une  race  à  une  autre, 
à  plus  forte  raison  d'une  espèce  à  l'autre, 
entraîne  une  variation  si  profonde  de  l'être, 
qu'à  l'exception  de  quelques  principes  ba- 
naus,  qu'on  retrouve  dans  la  plupart  des 
])lantes  (sucre,  amidon,  cellulo.se  peut-être), 
tous  les  principes  projjies  à  l'espèce  ou  à  la 
famille  :  tanin,  pigments,  essences,  alcaloï- 
des, chlorophylles,  etc.  (celles-ci  comme  je 
l'ai  établi  plus  particulièrement),  tous  ces 
principes  ont  varié,  tout  en  conservant  les 
traits  essentiels  de  leur  espèce  chimique 
commune. 

Ces  niodiflcations,  décelables  ù  l'analyse 
et  à  la  balance,  des  principes  spécifiques 
constitutifs  de  la  trame  végétale,  aussitôt 
que  varie  la  race,  sont  les  signes  irrécusa- 
ble.s  des  modifications  correspondantes  sur- 
venues dans  les  plasmas  producteurs  de  ces 
principes  nouveaux.  Si  le  produit  varie,  c'est 
que  le  producteur  a  varié;  on  conçoit  en 
effet,  qu'à  toute  modification  de  .structure 
des  proto|il;isi)ias  doive  répondre  une  modi- 
flcati(m  de  leur  fonctionnement  et  de  leurs 
produits.  De  sorte  que  les  modifications  ex- 
térieures de  l'être,  les  caractères  de  la  race, 
ne  sont  que  les  signes  extériorisés  de»  mo- 
UHications  uiicellaires  invisibles,   niuis  bien 


réelles,  dont  témoigne  la  variation  des  pro- 
duits. 

Sans  doute  on  peut  concevoir  que  les  con- 
ditions du  milieu  venant  à  changer  :  tem- 
pérature, éclairement,  radiations  spéciales, 
alimentation,  usage  ou  inutilisation  de  cer- 
tains organes,  etc.,  quelques-uns  des  prin- 
cipes spécifiques  dont  est  construit  l'être  vi- 
vant puissent  disparaître  ou  se  modifier.  En- 
core ne  comprend-on  pas  comment  on  pour- 
rait passer  amsi  d'un  principe  à  un  autre, 
car  le  saut  est  toujours  bi-usque  entre  deux 
principes  chimiques  définis  et  entrée  eux  les 
intermédiaires  n'existent  pas.  Mais  l'adap- 
tation au  milieu  extérieur  ne  saurait  pro- 
duire, d'ailleurs  que  des  effets  très  lents  et 
continus;  au  contraire  la  symljiose  des  plas- 
mas vivants,  lorsqu'elle  est  réalisable,  doit 
avoir  jiour  conséquence  nécessaire  la  varia- 
tion Iniisque  du  fonctionnement  du  plasma 
résultant  et  par  conséquent  de  ses  produits. 

C'est  ce  que  j'exposais  en  1886,  dans  mon 
Mémoire  sur  Ir  mécanisinc  de  la  variation 
(1rs  êtres  vivants.  J'expliquais  ces  variations 
brusques  oteervées  chez  les  plantes  et  les 
animaux  eux-mêmes,  par  la  coalesceinc  de 
plasmas  étrangers,  fécondatifs,  végétatifs 
ou  virulents,  venant  modifier  les  plasmas 
normaux  de  l'être.  C'est  l'époque  même  ou 
de  "Vries  allait  conmiencer  ses  études  sur  les 
œvnthera  dont  les  variations  ou  malatiiiiis, 
aptes  à  être  reproduites  par  semis,  firent 
l'objet  de  son  célèbre  Mémùire,  publié  cinq 
ans  après  (1901).  On  a  vu  que  L.  Daniel  a 
relevé  de  son  côté  la  transmissibilité  par 
la  graine  de  ]ilusieurs  des  variations  qu'il 
introduisait  par  la  greffe.  Depuis,  les  re- 
marques de  MM.  Blariiiighiem  et  Viguier 
(1910),  sur  les  variations  de  la  Capsella  bur. 
sa.  partons,  et  les  observations  publiées  de 
divers  côtés  (Molliard,  Gaertner,  Charabot 
et  Ehray,  etc.),  ont  confirmé  ces  faits  de 
variations  brusques  que  je  rattache,  pour 
la  ])lupart,  à  la  coalesoence  de  plasmas 
étrangers,  fécondants,  végétatifs,  virulents 
ou  zymasiques,  vnriations  dont  mes  rcciier- 
ches  sur  les  catécliiuPs,  les  tanins,  les  chlo- 
rophylles et  surtout  les  pigments  de  la  vi- 
gne, éclairent  le  mécanisme  moléculaire  in- 
time. 

C.  —  La  coalescencc  des  i)lasm.as  végéta- 
tifs, sumatiques  ou  virulents,  ebt  aulfcmunt 


.T  0  r  K  N  A  L     DES     ROSES 


35 


puissante  que  la  fécondation  sexuelle  croisée 
1)011  r  associer  les  espèces  et  jirciduire  des 
races  nouvelles.  Cette  coalescence,  en  effet, 
peut  se  réaliser,  non  seulement  entre  des 
espèces  souvent  éloignées,  mais  quelquiefois 
entre  genres  différents,  ce  iiue  la  pollinisa- 
tion ne  saurait  réaliser.  La  pollinisation  de 
la  Tomate  (genre  Lycopersicum),  par  le  Pi- 
ment (genre  Caiisicum)  ne  peut  réussir, 
alors  qu'on  obtient  la  coalescence  modifica- 
trice de  leurs  deux  pU-.smas  grâce  à  la  gref- 
fe. Celle  qu'a  réalisé  L.  Daniel,  entre  Ver- 
nonia  (composées)  et  Xanlhiuni  (ambrosia- 
cées\  amène  aussi  des  variations  qu'on  ne 
saurait  produire  par  une  fécondation  im- 
possible entre  familles  ou  genres  différents. 

Bien  plus,  le  plasma  excitateur  de  la  modi- 
fication de  l'être  peut  être  ai)porté  par  des 
insectes,  des  microbes,  quelquefois  jiar  des 
mycéliums  de  cliami)ignons  agissant  sur  les 
parties  souterraines  de  la  plante  (Marin-Mol- 
liard). 

Voici  quelques  exemples  de  ces  faits  im- 
prévus, réalisables  en  raison  sans  doute 
d'une  mystérieuse  analogie  qui  nous  échap- 
pe encore,  entre  les  plasmas  de  l'être  modi- 
fiable et  l'excitateur. 

Je  rajjiiortais,  dans  mon  premier  mé- 
moire de  1886,  que,  sur  un  rosier  à  cépales 
glabres,  un  rameau  à  roses  mousseuses  ap- 
[Kirut  un  jour  au  iardin  du  I.uxemlxiurg  à 
Paris,  il  y  a  une  cinquantaine  d'années.  En 
examinant  ce  rameau  anormal,  on  trouva 
(et  l'on  trouve  toujours  sur  cette  variété) 
que  la  branche  aberrante  portait  un  certain 
nombre  de  béde^uars  à  surface  mousseuse 
produite  par  la  piqûre  d'un  Cynips  qui  com- 
munique au  rosier  qui  le  nourrit  et  à  la 
galle  où  ï\  enferme  sa  larve,  la  propriété  de 
produire  les  excroissances  moussues  qui  ca- 
ractérisent cette  variété  (1). 

(1;  Il  résulte  de  renseignements  particuliers  qui  nous 
parviennent,  que  ci-  tiosicr,  donc  il  fut  df'jà  iiueslion 
dans  le  numéro  de  novembre  190S,  du  Journal  des  lioxcs, 
n'existe  mallicnreusemenl  plus  à  l'heure  actuelle. 

Nous  ne  saurions  trop  engager  ceux  de  nos  lecteurs  qui 
disposent  de  quelques  loisirs,  à  reprendre  celte  si 
intéressante  e.xpériencc. 

Il  fauilrait  la  répéter  à  notre  avis,  sur  le  Rosier  Cent- 
feuilles  Commun  /(.  Cenlifolin  L.),  qui  donna  iiaissamo 
aux  rosiers  Moussus  et  la  variété  Cristata,  cl  qui  par  suite 
semble  le  plus  disposé  à  se  laisser  influencer  par  li 
piqûre  d'un  cynips  pour  la  production  de  mousse. 


Sur  certains  pieds  de  menthe  poivrée 
(Mcntha  piix^rlta),  on  voit  des  rameaux  où 
l'inflorescence  prend  la  disposition  ds  .celle 
d'un  genre  voisin,  le  Baisilic.  (Ocijiintm  ba- 
siliruin).  Ces  rameaux,  dits  basiliques,  pro- 
duisent une  essence  d'(.)deur  particulière  et 
dcxtrogijrc,  contrairement  à  l'essence  livo- 
(jilic  et  d'odeur  poivrée  que  fournit  le  reste 
de  la  plante.  Or,  MM.  Charabot  et  Ebray  ont 
établi,  en  1898,  que  cette  variation  si  pro- 
fonde de  la  Menthe  iioivrée  est  toujours  due 
à  la  piqûre  d'un  insecte. 

IJ'apiès  M.  MariivMolliard,  les  fleurs  de 
Miitricaiid  inadorti,  sous  l'influence  du  Pé- 
ronospurn  laddii,  prennent  l'aspect  des 
Heurs  doubles  de  Radiées. 

D'après  les  observations  de  Meehan,  rap- 
portées par  A.  Giard,  les  Lialris  et  les  Vcr- 
nonia,  lorsque  leurs  racines  sont  atteintes 
par  le  mycélium  d'un  champignon,  devien- 
nent rameux,  i)aniculés,  à  tiges  fasciées. 
Leurs  anthères  restent  infécondes,  le  pistil 
est  respecté  ;  d'hermaphrodites,  ces  plantes 
se  transforment  donc  en  uni.sexuées. 

Ne  semble-t-il  pas  qu'on  doive  invoquer  ici 
l'influence  d'un  virus  ou  d'une  zymase  étran- 
gère allant  (comme  dans  le  cas  du  virus 
vaccinal  ou  typhique)  modifier  les  plasmas 
de  la  plante  et  son  fonctionnement  '? 

(Quelquefois,  au  contraire,  c'est  l'une  des 
zyraases  naturelles  nécessaires  au  dévelop- 

II  est  facile  de  srefTer,  vers  mai,  sur  im  rameau  de 
rosier  à  cent  feuilles,  un  fragment  de  rameau  d'églantier 
portant  quelques  gallîs  provenant  des  piqûres  faites  par  un 
cynips  quelques  semaines  plus  tut.  Vers  mai,  ces  galles 
qui  donneront  naissance  à  un  bedeguar,  alTeclent  la 
forme  de  pustules  blanchâtres  parsemées  de  petites  épines 
roses  ;  ces  galles  en  grossissant  se  soudent  entr'elles. 
et  atteignent  fin  mai,  au  moins  la  grosseur  d'une  belle 
frambroise. 

(;e  serait  le  bon  moineiil  de  grellér  le   rameau    parasité. 

Les  bedeguars  passant  l'hiver  sur  les  rameaux  qui  les 
nourrisseni,  et  ne  laissant  échapper  qu'au  prinleuips 
suivant,  les  insectes  parfaits  qu'ils  renferment  •Ci/iii/is 
Rosae  L.),  il  serait  également  iacile  de  capturer  ces  in- 
sectes, et  de  les  forcer,  en  les  plaçant  par  exemple  sous 
une  cloche,  avec  un  /î.  Ceiitifolia,  a  déposer  direcleineut 
leurs  œufs  sur  les  rameaux  de  ta  plante,  l'es  piqûres  ilon- 
neraicnt  sûrement  naissance  à  des  bedeguars;  il  ne 
resterait  plus  qu'à  voir  quelle  iniluence  aurait  ceux-ci 
sur  le  réceptacle  et  les  sépales  du  calice  des  roses  que 
produirait  ultérieurement  le  rosier. 

Si  i|uelques-uns  de  nos  lecteurs  tentent  cette  expérienre, 
nous  serons  très  heureux  d'en  connaître  le  résultat. 

N.D.L.U. 


36 


,T  o  r  R  N  A  L    D  E  S     1{  (  )  S  i<;  S 


pement'  normal  et  progressif  de  l'individu 
qui,  venant  à  faire  défaut,  paraît  occasion- 
ner la  variation,  comme  il  advient  chez 
l'homme,  dans  le  cas  de  myxœdème  ou  lors- 
que, non  encore  adulte,  on  le  prive  des  glan- 
des génitales.  Ainsi,  sans  doute,  doit  s'expli- 
quer l'influence  des  grandes  mutilations,  si- 
gnalée à  plusieurs  rejirises  par  M.  L.  Bla- 
ringhem,  dans  l'apparition  d'espèces  nou- 
velles. En  sectionnant  la  tige  du  Maïs  au  ras 
du  sol  au  moment  uù  Ir  ptiiiiculf  mdlc  vit 
se  dcvflijjjpcr,  le  Maïs  dit  de  Pcnsijlvauie 
se  .change  en  Zca  Maijs  pscudu-andioijijria, 
espèce  nouvelle  apte  à  se  transmettre  par  se- 
mis. 

Sans  doute,  oes  niodiflcatiuns  profondes, 
subites,  de  la  race  et  de  l'espèce  ne  sont 
pas  toujours  transmissibles  par  graines, 
comme  celle  du  chou  greffé  d'AUiair*,  des 
Œnothera  ou  du  Maïs,  mais  elles  échappent 
toutes  aux  lois  de  l'adaptation  lente  et  suc- 
cessive, et  ne  fraippent  qu'tm  petit  nombre 
d'individus  xur  des  iniliicrs  soumis  aux  mê- 
mes conditions  extérieures. 


D.  —  Nous  concluons  que  c'est  par  la  coa- 
lescence  des  plasmas  vivants,  sexuels  ou  so- 
matiqu.es,  agissant  iiar  fécondation,  greffe, 
symbiose  parasitaires  ou  action  virulente, 
quelquiefois,  peut-être  par  sou-straction  des 
zymases  nécessaires  au  développement 
nonnal,  que  se  font  les  modiflcatinns  plas- 
matiques  et  fonctiunnelles  d'oii  sont  origi- 
naires la  plujiart  des  races,  et,  sans  doute, 
aussi,  des  espèces  actuelles.  Les  modifica- 
tions ainsi  survenues  s^ont  subites  et  non 
successives  ;  .elles  transforment  jusqu'aux 
principes  constitutifs  de  l'être  nouveau.  Mais 
lois  d'être  monstrueux,  les  individus  et  les 
races  ainsi  produits  ne  franchissent  géné- 
ralement pas  dans  leurs  variations,  les  li- 
mites au-delà  desquelles  disi)araissent  les 
analogies  des  formes  anatomiciues  et  les 
principes  spécifiques  dont  sont  construits 
leurs  plasmas,  tout  en  se  modifiant,  conser- 
vent  leur  structure   chimique  générale. 

Armand  GAUTIER. 

(/(■  rinstitat. 


.HRONIÛUE 


LORTICOLE 


rENERALE 


SOMMAIRE  :  Conférences  agricoles  et  horticoles 

Conierences  aàrico.ts  t,l  liOxt- 

CuIëS.  dans  les  casernes  du  gouvernement 
militaire  de  Paris.  —  L'enseignement  de 
l'Agriculture  et  nième  de  l'Horticulture,  tend 
à  se  généraliser  dans  les  casernes. 

Nous  apprenons  que  des  conférences  se- 
ront faites  dans  les  casernes  ci-après  énu- 
mérées  : 

(!;aserne  Penthièvre  (5''  régiment  d'infante- 
rie), coniérencier  :  M.   Leproust. 

Caserne  de  Keuilly  (46^  régiment  d'infan- 
teirie),  conférencier  :  M.  Rouhaud. 

Fort  de  Charenton  (89'  régiment  d'infan- 
terie), conférencier  :  M.   Rouhaud. 

Caserne  de  la  Pépinière  (28''  régiment  d'in- 
fanterie), conférencier  :  M.   Martin  Claude. 


Kxposition  Horticole  et  Florale  à  Nies. 

Fort  de  Rosny  ii"  zouaves),  conférencier  : 
M.   Pignet. 

Ecole  militaire  {2^  régiment  de  cuiras- 
siers),  conférencier  :  M.   Hamelet. 

A  Saint-Denis,  M.  Koël  fera  des  confé- 
rences aux  VM"  et  128"  régiments  d'infante- 
rie. 

A  Courhevoie,  les  conférences  seront  faites 
au  119"  l'éginient  d'infanterie  par  i\I.  IBes- 
nnrd.  _^_ 

Exposition.  Horticole  et  Florals 

à  Nice-  —  l'ne  exposition  régionale,  horti- 
cole et  floi'ale  est  organisée  à  Nice,  du  7  au 
11  mars  1912,  jiar  la  Socirlé  d' llortkuUu'.f 
praiiitui'   de  A'i'cc. 

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Le   Propriétaire-Gérant:   CH.    COCHET. 


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36'   ANNEE  MARS  1912  N"  3 

JOURNAL  DES  ROSES 

(ROSA    INTER    FLORES) 

ET 

REVUE  D'ARBORICULTURE  ORNEMENTALE 
Publifatt0n:    Mensnelic    Spéciale 

FONDÉE    PAR 

M.     SciPlON     COCHET 

Horticulteur-Rosiériste,  Chevalier  de  l'Ordre  du  Christ  de  Portugal  et  de  l'Ordre  de  Mélusine 

M.     Camille    BERNARDIN 

Conseiller  Général,  Président  et  Vice-Président   de  plusieurs  Sociétés  d'Horticulture 

M.     Pierre     COCHET 

Horticulteur-Rosiériste  Chevalier  du  Mérite  agricole,  Président,  Vice-Président 
J  et  Membre  de  nombreuses  Sociétés  Horticoles  Françaises  et  Etrangères 

T  ET    RÉDIGÉ 

^  AVEC  LE  CONCOURS  ET  LA  COLLABORATION 

I        d'horticulteurs,    ROSIÉRISTES,    amateurs    de    roses    de   FRANCE   BT   DE   l'bTRANGBR 

i  COCHET-COCHET,  Horticvdteur-Rosiériste.  A 

I  A  COUBERT  (Seine-et-Marne)  f 

i  ,  <) 

*  Directeur-Propriétaire  —  Téléphone  II  9 

SOMMAIRE    DES    ARTICLES  \ 

('.lironiqiie   des    Roses.  —  Dans    les    Rosiers  :'en    Mars.  — ■"   RosiersJ  nouveaux    de   l'Automne  1911    et    du  i 

Printemps   mi2.   —   Les    Vieux  (poésie).   —  Comment    il   faut   étudier  'les     Rosiers   sauvages.    —    Rose  9 

[liawatha  (Hybride  de  R.  Wichuraïana}.  —  Petite  correspondance.  —  Sur  la  taille  du  Rosier  :  Comment    on  A 

forme  la  tète  d'un  Rosier  grelTé  sur  tige.  —  Chronique] liorlicole  générale.  ? 


Planche  coloriée  :  Rose  IIIAW  ATHA  (lIvimitiE  de  R.  Wichubaiana). 


i  PRIX    DE    L'ABONNEMENT  :                                       •  * 

9  Feance    :     Un     An,     12     Francs.     —     Six     Mois,     7    Francs  ? 

9  Europe  :  Un  An,   13  fr.  50.  —  Six  Mois,  7  fr.  70  9 
*      Amérique,  Afrique,  Asie,  Océanie  :  U.n  An,  14  fr.  50  —  Six  Mois,  8  fr.  20     ' 

i  Les  Abonnements  parlent  du  1"  Janvier  et  du  l"  Juillet  ? 

4  Envoyer  le  Prix   de   l'Abonnement   en    un    Mandat-Poste  ou  Chèque  sur  Paris  '!' 

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V^  COCHET  Pierre 

Dortlciilteur-Pépiniériste-Kosiériste 

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DICTIONNAIRE  HISTORIQUE  ET  ARTISTIQUE  DE  LA  ROSE  (A.  Belmont)  1  75 

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LA  PÉPINIÈRE  (Cil.  Raltet) 8  fr. 

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JOURNAL  DES  ROSES 


(Rosa  intei'  Flores) 


ET 


REVUE     D'ARBORICULTURE     ORNEMENTALE 


MARS     1912 


.HRONIQUE      DES      MOSES 


LIBRARY 
NEW  YORK. 

BOTanicac 


SOMMAII'iK  :  La  Gelée  !  —  Nécrologie  :  M.  Th.  Duband;  M.  Coulangeh  Isidore.  —  Le  XVI'  Consrès  des  Amis 
des  r.oses  (iociélé  française  des  Rosiéristes)  et  l'Exposition  horticole  de  Bordeaux,  de  Juin  1912.  —  L'Herbier 
de  Crépin.  —  Cours  des  Roses  aux  Halles. 


La  gelée  ! 

Ma  foi  !  snr  l'avenir  Ijien  fou  qui  se  liera. 
Tel  rit  vendredi  qui  dimanche  pleurera... 

Les  jolis  boutons  de  la  rose  Général 
Schablikiiie^  nés  en  janvier,  dont  nous  es- 
comptions dans  notre  dernier  numéro  la 
prochaine  éciosion,  furent  détruits  i^ar  une 
gelée  de  11  degrés  centigrades,  le  2!)  jan- 
vier, pendant  que  notre  journal  était  sous 
Ivresse  !  I 

.Nous  ne  pensons  pas  que  cette  gelée  su- 
bite, en  somme  peu  intense  et  qui  n'a  duré 
que  48  heures,  ait  causé  de  dommages  aux 
rosiers  ;  mais  il  n'y  a  plus  de  roses  en  plein 
air  dans  les  environs  de  Paris... 


Nécrologie 

.M.  Tu.  IH  lîA.ND.  —  Nous  apijrenons  la 
mort  de  -M.  Tli.  I)i  rand,  membre  de  l'Acadé- 
mie Royale  de  Helgique,  Directeur  du  Jardin 
U'itanique  de  l'Etat,  à  IJruxelles,  secrétaire 
de   ISelgiipif. 

M.  DiiiANf)  étail  le  successeur  du  .\1.  l''iau 
çois  Crépin,  dont  les  travaux  sur  les  roses 
sont  universellement  connus  et  font  autorité. 

Il    était    né     eu    1855,     et     il     occupait 
le  poste  de  Directeur  du  Jardin  Botanique  di 
l'Etat,  depuis  19<i2.  C'était  un  liotaniste  ex- 
trêmement, distingué  ;  mais   il   ne   s'occupa 
Tome  xxxvi 


pas  de  roses,  quoiqu'asso.cié  au  début  de  sa 
carrière  si  belle,  et  si  bien  iiemplie,  aux  Ira- 
vaux  de  M.  Crépin. 

Nous  adressons  à  la  famille  de  M.  Th. 
Durand,  et  tout  particuJièrenient  à  Mlle  Hé- 
lène Di^RAND  qui  fut  la  collaboratrice  de  son 
père,  nos  plus  respectueux  sentiments  de 
condoléance. 

—  X  — 

M.  Isidore.  BOULANGER  —  M.  Boulan- 
ger Lsidore,  ancien  Rosiériste  à  Grégy  (Sei- 
ne-Marne), est  décédé  le  20  courant,  à  l'âge 
de  72  ans.  Depuis  qu'il  avait  cessé  la  cul- 
ture des  Rosiers,  il  était  retiré  à  Coubert, 
où  il  est  mort.  Il  s'adonnait  avec  passion  à 
l'apiculture,  prodiguant  à  ceux  de  ses  con- 
citoyens que  l'éducation  des  abeilles  inté- 
re.'ssie,  les  conseils  les  plus  éclairés. 

Nous  adressons  à  sa  veuve,  à  ses  fils  et  à 
toute  sa  famille,  nos  jilus  sympathiques  con- 
doléances. 


Le  XVI  Congrès  des  Amis  des 
Roses.  Société  Française  des  Rosiéristes, 
Kï  I  Exposition  Horticole  de  Bor- 
deaux, Dt  Jlin  l'Jl,;^.  —  Le  Iti''  Confies  des 
.Amis  des  Roses  aura  lieu  à  Bordeaux,  du 
y  au  11  juin  prochain,  conformément  à  la 
décision  du  Congrès  de  l'Jll. 

Mars  1912. 


38 


JOURXAL    DES     EOSES 


A  l'occasion  de  ce  Congrès,  la  Société 
d'Horticulture  de  la  Gironde  organise  à  Bor- 
deaux, les  8,  9  et  10  juin  1912,  une  exposi- 
tion de  Roses,  plantes  et  fleurs. 

Nous  recevons  de  M.  Morain,  secrétaire 
général  de  la  Société  organisatrice,  avec 
prière  d'insérer,  le  programme  de  cette  ex- 
position, dont  nous  publions  ci-après  les 
passages  essentiels  concernant  les  Rosiers 
et  les  Roses  :  ^ 

Art.  1.  —  Une  exposition  des  produits  de 
l'horticulture  aura  lieu  à  Bordeaux,  Ter- 
rasse du  Jardin  pulilic  et  salle  des  Amis  des 
Arts,  du  samedi  8  au  lundi  10  juin  191:?,  in- 
clusivement. 

Art.  2.  —  Tous  les  amateurs,  horticulteurs, 
ainsi  que  les  Sociétés  d'Horticulture  sont  in- 
vités à  y  i)rendre  part. 

Art.  3.  —  Les  demandes  d'admission  de- 
vront être  adressées  avant  le  15  mai  1912 
(terme  de  rigueur),  à  M.  R.  Morain,  secré- 
taire général  de  la  Société,  10,  i-ue  Sainte- 
Catherine,  à  Bordeaux. 

Les  demajides  devront  indiquer  les  nom, 
préaonis  et  domicile  de  l'exposant  ;  la  dé- 
signation des  produits  qu'il  veut  exposer, 
ainsi  que  la  surface  nécessaire,  le,  ou  les 
concours  auxquels  il  désire  prendre  jiart. 

Nous  ne  pouvons,  à  notre  grand  regret, 
publier  in  cjctenso  le  règlement  de  cette  ex- 
position, mais  nous  sommes  à  la  disposition 
de  nos  lecteurs  pour  leur  adresser  tous  les 
renseignements  complémentaires  qu'ils  von 
(liont  liien  ncjus  demander; 

PROGRAMME 

Première  Section 

Ho.sirr.s  ciillirr.i  m  jiotx 

!'■''  Concours  :  fjillootinn  de  Rosiers  tigos  ' 
100  variétés  et  au-dp.ssii.s. 

2"  Concours  :  Collection  de  Rosiers  tiges  75 
variétés  et  au-dj.'^sus. 

3'  Concours  :  Collertinn  île  I!nsii>r^  tiges  .5(1 
^arii'tés  et  au-dessus. 

4'  Ciuicoui"s  :  Collectinii  dr  liosiers  tiges  25 
variétés  et  au-dessus. 

5'  Concours  :  Collection  de  Rosiers  tiges  12 
variétés  et  au-dessus. 

6'  Concours  :  Collection  de  Rosiers  nains 
de  100  variétés  et  au-dessus. 


7'  Concours  :  Collection  de  Rosiers  nains, 
de  75  variétés  et  au-dessus. 

8*^  Concours  :  Collection  de  Rosiers  nains, 
de  50  variétés  et  au-dessus. 

9''  Concours  :  Collection  de  Rosiers  nains, 
de  S  variétés  et  au-dessus. 

10'  Concours  :  Collection  de  nouveautés 
mises  au  commerce  de  1908  à  ce  jour. 

12"  Concours  :  Collection  de  3  variétés  de 
Rosiers  possédant  les  jilus  belles  fleurs. 

Deuxième  Section 
lijsei  coupées 

13'  Concours  :  Collection  de  200  variétés 
et  au-dessus. 

11-  Concours  :  Collection  de  100  variétés 
et  au-dessus. 

15'  Concouis  :  Collection  de  50  variétés 
et  aj-de.ssus. 

10-  Concours  :  Collection  de  25  variétés 
et  au-dessus 

17'  Concours  :  Collection  de  Nouveautés 
inédites. 

Troisième  Section 
Plantes  divei-scs 

18'  Concours  :  La  plus  belle  collection  de 
plantes  de  serre  à  feuillage  ornemental. 

19'  Concours  :  Collection  de  plantes  fleu- 
ries. 

20'  Concours  :  Collection  de  Bégonia  Tubé- 
reux. 

21'  Concours  ;  Collection  de  Pelargoniums 
à  grande  tleur 

22'  Concours  ;  Collection  de  Pelargoniums 
à  feuille  de  Lierre. 

23°  Concours  ;  CoUect'on  de  Géraniums. 

24'  Concours  :  Collection  de  plantes  an- 
nuelles, bisannuelles  et  vivaces. 

2.5'   Concours    :   Concours   imprévus. 


\'oici,  d'autre  part,  les  questions  qui  se- 
rmit  traitées,  ou  tout  au  moins  mises  à 
l'iii-dre  du  jour  du  Congrès  de  Bordeaux. 

Les  i)ersonnes  qui  désirent  traiter  une 
ou  plusieurs  de  ces  questions,  doivent  adres- 
ser les  mémoires  préliminaires  au  secréta- 
riat de  la  Société  Française  des  Rosiéristes 
46,  cours  Eugénie,  Mon'chat,  Lyon,  aimnt 
le  15  mai  prochain. 


JOURNAL     DES     ROSES 


39 


1.  Les  Roses  do  riiuiiératrice  .laséphine  à 
la   .Malinaison. 

2.  De  la  synonymie. 

3.  Des  maladies  du  Rosier  et  de  leurs 
traitements. 

I.  D€s  nieilleuies  variétés  de  Roses  mises 
au  conmierce  en  1909. 

5.  De  l'emploi  de  la  Rose  dans  la  décora- 
t  il  111  florale. 

(i.  Du  clioix  des  iihiotes  destinées  à  la 
garniture  coniiilémentaire  des  petites  rose- 
raies. 

7.  Quelles  sont  les  meilleures  variétés  de 
Rosiers  ponr  les  diftérpnts  sols. 

8.  Des  nieilteures  variétés  de  Rosiers  niul- 
t'flores. 

9.  Des  meilleures  variétés  de  Rosiers  à 
cultiver  dans  le  Sud-Ouest. 

10.  Des  meilleurs  engrais  à  employer  dans 
la  culture  du   Rosier. 

II.  De  la  régénération  des  terrains  usés 
|iar  la  culture  des  Rosiers. 

12.  Dans  quelle  nature  de  terrain  le  Rosier 
ohtient-il  le  meilleur  développement. 

13.  Quelles  sont  les  meilleures  terres  à 
employer  pour  la  culture   en   r)ots. 

Disons,  enfin,  que  les  obtenteurs  de  Roses 
nouvelles  non  encore  au  commerce,  qui  vou- 
draient les  faire  juger,  pourront  les  présen- 
ter au  Congrès  de  Bordeaux.  Un  jury  spé- 
cial se  réunira  iiour  délivrer  aux  meilleurs 
roses  présentées,  des  certificats  de  mérite, 
an  nom  de  la  Société  Française  des  Rosié- 
ristes. 


L  Herbier  de  Crépin.  —  Nous  ap- 

preuiiiis  (joe  le  niayinrique  herbier  de  M. 
Crépin,  renfermant,  si  la  niémoiiv3  nous 
fournit  bien,  26  mille  échantillons  de  Ro- 
siers sauvages  est  précieusement  con.-5orvé 
au  Jardin  Botanique  de  Bruxelles,  dans  une 
série  d'armoires  séparées  des  autres  her- 
biers. 


Cours  des  Roses  aux  Halles-  — 

Les  arrivages  de  roses  du  Midi  furent  d'a- 
bord assez  abondants.  On  vendait  :  Captain 
diristij,  5  à  6  fr.  ;  Madame  Abel  Cliateiun/ 
et  Prince  de  Bulgarie,  10  à  1:?  tr.  ;  Madame 
■Joseph  lloniiaire,  Kaiserin  Autjusta  Vicln- 
ria,  de   i  à  8  fr.  ;  Frau  Karl  Dnisrhki,   i  à 

8  fr.  :  Paul  !Sabonnand\  La  France^  de  3  à 
6  fr.  ;  Ulrich  P.ninvrr  Fils,  de  4  à  9  îr.  la 
douzaine. 

Puis  les  arrivages  devinrent  moins  nom- 
breux et  les  roses  du  midi  furent  vendues 
à  des  prix  élevés. 

On  paya  les  Ulrich  Dnnrner  jusqu'à  18 
francs  la  douzaine  ;  Captain  Chrisltj,  de  .^ 
à  9  fr.  ;  Fran  Karl  Itrusclil^i,  7  à  8  fr.  ;  La 
France,  5  à  7  fr.  ;  Madame  Abel  rhàleunij, 

9  à  12  francs. 

Les  Salrnuo  et  les  Marie  ]'iui  Hnatle  se 
vendirent,  les  premières  de  1  fr.  50  à  2  fi., 
les  secondes   1  fr.  75  à  3  francs  la  douzaine. 

COCHFT-COCHin. 


)ANS      LES 


[OSIERS 


Eli  Mars  '  '  riiiinw  d'urgencie  et  dans 
les  premiers  j<iurs  du  mois,  rébniussage  des 
sujets  greffés. 

Faire  les  dei-uières  jilaïuations  de  rosiers 
avec  bon  pailfis  sur  le  sol  et  arrosages 
frécfucnLs  s'il  lait  sec. 

Terminer  les  labours  d'hiver  des  rosiers 
en  iirenant  les  précautions  indiquées  dnns 
notre  dernier  numéro.  En  labotirant,  enle- 
ver les  drageons  souterrains   qu'on   distin- 


gue facilement  des  racines  grâce  à  la  moelle 
qui  existe  à  la  partie  centrale  des  drageons, 
alors  que  les  racines  sont  entièrement  li- 
gneuses. 

Les  engrais  chimiques  et  organiques  à  as- 
similation lente  ont  été  apportés  en  hiver  et 
enfouis.  Fin  mars,  on  peut  semer  sur  le  sol 
des  Roseraies  les  engrais  immédiatement  as- 
similables tels  que  les  nitrates  de  soude, 
de  potasse  et  de  magnésie,   à  l'égard   des- 


40 


J  0  U  H  X  A  L     DES     II  O  S  E  S 


quels  le  pouvoir  retenteur  des  terres  ne 
s'exerce  pas,  et  qui  passeraient,  en  pure 
perte  dans  le  sous-sol  par  l'action  des 
pluies,  si  on  les  employait  trop  tôt. 

Tailler  tous  les  rosiers  (voir  dans  ce  nu- 
méro, notre  art-icte  avec  figures,  sur  cette 
opération),  réservant  seulement  pour  avril 
les  variétés  très  délicates  et  très  sensibles 
au  froid. 

Semer  les  graines  de  rosiers  en  stratifica- 
tion depuis  Tautonniei  ;  mettre  sous  châssis 
les  terrines  et  caissettes  contenant  les  grai- 
nes semées  a,vant  l'hiver. 

Continuer  à  donaier  les  soins  nécessaires 
aux  rosiers  soumis  au  forçage  et  à  ceux  en 
multiplication  .sous  verre,  auxquels  il  faut 
commencer  à  donner  mi  peu  d'air. 

Dans  les  pépinières  de  rosiers  on  plante 
en  ce  mois  les  su^pets  pour  la  greffe  en  écus- 
son.  Les  égUmtiei-s  hauts  de  tige  sont  plan- 
tés à  0  m.  25  l'un  de  l'autre  sur  des  rangs 
espacés  de  0  m.  70  ;  les  nains  .sont  plantés 
à  0  m,  23  par  rangées  distantes  de  0  m.  55. 

S'il  y  a  des  vers- blanc  s  dans  les  terrains 
à  planter,  il  faut  les  détruire  tous  avant  la 
plantation.   En  terrain   nu  cette   destructioa 


est  fort  simple  et  certaine,  par  l'emploi  du 
sulfure  de  carbone  à  doses  massives,  20  jours 
au  moins  ivanl  la  plantation.  Cette  opéra- 
tion, si  simple,  n©  devrait  jamais  être  négli- 
gée. 

Ne  pas  oublier  que  le  sulfure  de  carîjfine 
est  un  produit  dangereux  à  employer,  si  on 
néglige  certaines  précautions. 

Ne  Jamais  fumer  et  éviter  de  produire  des 
étinc-'iles  par  le  choc  des  instruments  de  fer, 
ou  d'acier,  sur  les  pierres  du  .sol  ;  les  va- 
peurs de  sulfure  de  carbone  mélangées  à 
l'air  explosent,  en  effet,  avec  une  extrême 
vi<i|.?nce,  lorsqu'elles  .sont  mises  en  contact 
avec  un  corjis  en  ignition.  Pour  cette  rai- 
son, les  fûts  récemment  vides  sont  plus 
dangereux  que  les  fûts  pleins. 

Eidever  les  ligatures  des  écussons  en  œil- 
dnrnuint  de  l'année  précédente,  ainsi  que 
tous  les  drageons  qui  se  sont  développes  au 
pied  des  rosiers  greffés. 

Si  on  désire  placer  des  tuteurs  au  summet 
des  églantiers-tiges,  pour  maintenir  les  jeu- 
des  greffes,  il  faut  les  fixer  sur  les  sujets 
a'.aut  le  développement  des  écussons. 

COCHET-COCHET 


JtOSIERS 


lOUVEAUX 


DE      l'Automne      1911      et      du 

(Siiiif) 


Printemps      1912  0 


L;i  Iterae  IlorticDie  aunonce  en  ces 
termes,  trois  roses  nouvelles  : 

i<  M.  Tesrhendorff,  de  Dresde,  a  décrit  ré- 
cemment, dans  le  llandr.slilatt  fiir  den 
deul.'ielien  iiiu  h  iiliuu ,  trni>i  nuuvelles  va- 
riétés dsi  Uoses  qui  viennent  d'être  mises 
au  commerce  au  Danenuirk  et  qui  sont  les 
suiv.-intes    : 

ICIteii  Poulsen.  —  Issue  de  MadJiinc  \or- 
hrrl  l.erarasseur  x  Dornlhy  l'ertdns.  La 
plante  est  restée  basse  et  ne  s'élève  qu'à  50 
ou  60  centimètres  de  hauteur  ;  elle  fleurit 
pendant  tout  l'été  et  donne  de  gros  bou- 
quets de  fleurs  bien  iileines,  environ  trois 
fois  aussi  grandes  que  celles  de  Mrs  C.  \V. 
Cutbush  et   d'un    joli   coloris   rose   d'oeillet 


lUiancé  de  jaune  clair  à  la  base  des  pé- 
tales. La  végétation  est  vigoureuse,  les 
feuilles  sont  vert  foncé,  luisantes,  rappe- 
laul   ("elles  des  \\'ichuraiana. 

Ixùtlliiittc.  —  Issue  de  Madame  .\orbert 
Lerarasseur  x  Liberty.  Plante  d'un  port 
vigoureux  et  compact,  atteignant  une  hau- 
teur de  60  à  70  centimèti-es  et  fleurissant 
dès  le  début  de  l'été  jusqu'aux  gelées.  Les 
fleurs,  disposées  en  gros  iHUiquets  dressés, 
idats,  sont  assez  grandes  ;  le  l)iiutoii  est 
d'une  belle  forme,  raiipclant  en  plus  petit 
la  variété  Liberty.  Le  coloris  de  la  fleur  est 
un   rouge  foncé  brillant.    Dans  l'ensemble. 

(il  Voir  Journal  des  Roses  mil,  pages  156,  166;  1912, 
pages  10  et  23. 


JOURNAL     DES     EOSES 


41 


cette  variété  a  le  port  et  le  feuillag-e  d'un 
Hybride  de  Tlié,  mais  elle  fleurit  comme  un 
Pohjan'.liii. 

Frau  Mai ijiirithr  MôUrr.  —  Issue  de  .1/. 
Joseph  mil  xLibcrty.  La  plante  est  très 
vigoureuse,  les  fleurs,  très  nombreuses, 
sont  supportées  par  des  tiges  fortes,  dres- 
sées, généralement  uniflores.  Les  flevTs  sjn( 
très  grandes,  très  doubles,  d'une  excellente 
forme,  d'un  rose  foncé,  bordé  de  nuance 
plus  pâle  ;  mais  il  parait  que  ce  coloris  est 
variable  et  tire  quelquefois  sur  le  rouge 
foncé,  quelquefois  sur  le  vieux  rose;  elles 
ont  un  iiartum  prononcé  et  très  agréable. 
Les  boutons  sont  iHiintus  et  d'une  belle 
forme  ;  ils  s'ouvrent  bien  luir  tous  les 
temps.    » 

—  X  — 

Notre  collègue,  M.  Peter  Lambert,  rosié- 
riste  à  Trêves  (Allemagne),  a  vendu  : 

rif(or  Tcsch  (Hybride  de  R.  Multiflora) 
Ilnbis  X  Léonie  Lamcsch  (Obtenteur  P. 
Lambert;  Propagateur,  Mûller  Langour). 
Rosier  de  parc,  coloration  très  iilaisante, 
croissance  vigoureuse,  surgeons  recourbés, 
rameaux  vigoureux,  feuillage  luisant;  fleurs 
de  grosseur  moyenne,  fennes,  en  forme 
d'oeillet,  rose  cuivré  ;  extrêmement  florifère 
sur  les  plants  anciens.  UtilisaJjle  pour  être 
isolé  pour  former  des  haies,  ou  comme  es- 
jialier. 

Freifrau  Ida  von  Schubert.  —  (Hybiide 
de  Thé).  Oscar  Cordel  x  Mmlaiiir  P.  Lam- 
bert. Arbuste  droit,  vigoureux,  ligneux, 
muni  de  gros  aiguillons  bruns  ;  feuillage 
vert  bronee  foncé,  sain  ;  bouton  long,  poin- 
tu, rouge  sang  foii,cé  ;  fleur  grande,  trois 
quarts  pleine,  rouge  sombre  cramoisi  en  for- 
me de  calice  ;  pétales  larges,  elliptiques, 
droits,  séparés,  à  long  pédicule  ;  odeur 
forte  et  très  agréable.  'Dédiée  à  son  Excel- 
lence,   la   baronne   de   Schubert. 

Fiirstin  voii  Pless.  —  (Hybride  de  'Ihé) 
M'idaine  Caroline.  Testnut  x  Conrad  F. 
Meijer.  Arbuste  très  vigoureux,  droit,  à  ra- 
meaux à  forts  aiguillons  ;  feuillage  rude  ; 
boutons  gros,  durs,  solitaires  ou  jusqu'à  3, 
sur  des  pousses  lomgues  et  vigoureuses, 
«'ouvrant  bien,  —  fleur  grande  ou  très  gran- 
de, —  de  très  belle  forme,  blanche  avec  cen- 
tre jaune,  teinté   de  rose  clair  :   odorante. 


parfum  persistant.  L'espèce  est  de  haute 
valeur  tant  pour  les  roses  à  couper  que 
pour  les  roses  de  décoration  et  les  rosiers 
de  i)arc.  Résiste  absolument  aux  gelées.  Le 
caractère  Rugosa  est  reconnaissable. 

Schneezwerg  (Hybride  de  Rugosa).  —  Ar- 
buste vigoureux,  feuillage  de  grandeur 
moyenne,  brillant,  analogue  au  Rugosa, 
sain.  Fleurs  de  moyenne  grosseur  (5,  gros- 
seur d'un  mark),  pure  Ijlancheur  de  neige, 
plate,  demi-pleine.  Centi'e  i)lanté  de  filets 
staminaux  serrés;  extraordinairement  jolie, 
3  à  10  sur  chaque  branche.  Floraison  durant 
jusqu'aux  gelées  ;  fmits  petits,  rouge  bril- 
lunt.  Particulièrement  approprié  comme  ro- 
sier des  parcs,  de:  rochers,  de  haies;  aussi 
Lien  comme  rosier  solitaire. 

Hauff  (Multiflora)  Aimé  Vibert  x  Tur- 
ver'.s  Crimson  Rambler.  — Rosier  grimpant. 
Sujet  vigoureux,  grimpant.  Feuillage  large, 
vert  sombre,  fleurs  de  moyenne  grosseur, 
en  bouquets,  pleines,  rouge  pourpre  violacé. 
Floraison  répétée  en  été  à  partir  de  la  2° 
année  (remontant).  Dédié  au  conteur  alle- 
mand Hauff. 

Gœthe  (Polyantha  mousseux  grimpant) 
MuUifl'Ora  x  Rosier  mousseux.  —  Bois, 
pousses  et  pétioles  des  feuilles  munis  d'ai- 
guillons et  moussus  rouge  brun  comme  pas 
un  autre  rosier  mousseux.  Arbuste  vigou- 
reux, demi-grimpant,  atteignant  en  un  an 
jusqu'à  un  mètre,  un  mètre  et  demi.  Fleurs 
petites,  mndes,  simples,  demi-pleines,  cra- 
n.oisi  ecarlate  ;  apparaissant  comme  enve- 
loppées de  flocons  de  mousse  ;  résiste  aux 
gelées  ;  fleurit  une  seule  fois  en  été  mais 
en  flornison  multiflore  et  de  longue  durée. 
Très  remarqual)le,  '  très  iutéressant.  Bon 
comme  plante  isolée  et  comme  rosier  de 
haies  et  de  bordures.  Quiconque  pénètre  au 
travers  d'une  pareille  haie  doit  être  de  fer  ! 


Le  même  obtenteur  vend  les  rosiers  ci- 
après,  spécialement  créés  pour  les  pays  du 
Nord,  et  qu'il  annonce  de  la  manière  sui- 
vante  : 

<i  Ayant  acquis,  il  y  a  quelques  années, 
de  MM.  Geschwind,  des  Rosiers  résistants, 
des  pays  du  Nord,  je  les  livre  maintenant 
au  commerce  »  : 


42 


JOURNAL     DES     ROSES 


Arvd  Lraïuj  (Hybride  ilAlba)  (sans  pa- 
rents  connus).  —  Arbuste  vigoureux,  flroit, 
demi-grimpant  ;  fleur  grosse,  pleine,  odo- 
rante ;  jaune  crème  avec  teinte  rose  tendre 
carminé.  Très  florifère. 

Asru  (Hyln-ide  de  Rugosa).  —  .arbuste  as- 
sez grimpant.  Fleurs  en  buisson,  grosses, 
bien  remplies,  rose  canniiné,  avec  bord 
blanc  ;  résiste  aux  gelées. 

rérès  (Hybride  de  Rugosa).  Fleur  pleine. 

El-Ariaita  (Hybride  au  3''  degré  de  llani- 
snnii).  —  Arbuste  de  2  mètres  à  2  m.  50  de 
liant.  Floraison  riche,  de  1  à  -4  fleurs  sur 
pédoncules  droits,  fleurs  en  forme  de  ca- 
lice ;  jaune  nankin  liisipTaiix  tons  carnés 
jaunâtres. 

Piinz  llirzfiiiinzclifii  (Multillora).  Florai- 
son de  limguie  durée;  fleur  petite,  demi- 
pleine,  pouriire  carminé,  pétales  rayés  de 
Liane  :   fleurissant   en  buissons. 


A  la  variété  Sunbursl,  que  nous  annon- 
çons dans  notre  dernier  munéro,  comme 
devant  être  mise  au  commerce  le  1"  mars 
1912,  par  M.  Pernet-Ducher,  rosiériste  à 
Lyon,  il  convient  d'ajouter  les  3  variétés 
ci-après  livrées  à  la  même  dale,  par  le 
même  obtenteur  : 

Louise  Catherin)'  Tlirslaa  (Pernetiana). 
Issue  de  Variété  Inédite  x  Semis  Soleil  d'Or 
Arbuste  de  grande  vigueur  et  d'une  robuste 
constitution,  à  rameaux  buissonnants  ;  ai- 
guillons rapprochés  et  peu  saillants  ;  beau 
feuillage  vert,  bronzé  brillant,  boutons  gros, 
ovoïdes,  rouge  corail,  teinté  de  jaune  chro- 
me ;  fleurs  très  grande,  bien  ]ileine,  globu- 
leuse, à  larges  pétales  à  la  circonférence, 
superbe  coloris  rouge  crevette,  nuancé  oran- 
ge cuivré  rongeàtro  et  Jaune  clnôme  au  re- 
vers des  iiétale.s. 

Aljondanunenl  llurifère  et  d'un  coloris  tout 
particulier,  cette  magnifique  variété  aura 
certainement  le  même  succès  de  iio|>ularité 
dont  jouit  sa  devancière,  Lyon-llosc,  qu'elle 
surpasse  comme  rusticité. 

■'iame  Climlrs  Ijilaiiil  (Hybride  de 
Thé).  —  Issue  (11'  ]'iuirlé  iiirditr  x  Mnr- 
{juisc   ilf  Siiirlii.   .Arbuste  très  vigoureikx,   à 


rameaux  érigés;  aiguillons  lieu  nombreux; 
feuillage  vert  bronzé  rougeàtre  ;  bouton  al- 
longé sur  long  pédoncule,  ocre  carminé  ; 
Heur  très  grande,  pleine,  en  forme  de  coupe, 
superbe  coloris  jaune  de  chrome  moyen, 
légèrement  nuancé  de  rose  de  Cartham© 
sur  les  pétales   extérieurs. 

Cette  Rose,  produit  d'une  fécondation  de 
la  variété  si  estimé©  Marquise  de  Siiiéty, 
se  distingue  de  cette  dernière  par  son  co- 
loris plus  intense  et  surtout  par  une  vigueur 
plus  grande  ;  ce  S/era  une  excellente  Rose 
de  jardin  et  d'exposition. 

Mddiniir  ICdiiKiiid  Itnstaiid.  (Hybride  de 
Thé).  —  Issue  de  variété  inédite  x  Prince 
de  P.ulgtirie.  Arbuste  très  vigoureux,  à  ra- 
meaux buissonnants  ;  aiguillons  nombreux 
et  lieu  saillants  ;  feuillage  vert  foncé  ;  bou- 
ton long,  fleur  très  grande,  bien  |ileine, 
globuleuse,  à  larges  pétales  au  pourtour  ; 
coloris  rose  clair,  nuancé  de  saumon  et  de 
jaune  orangé  rougeàtre  au  centre. 

Cette  variété  n'est  pas  sans  analogie  avec 
la.  populaire  rose  Prince  de  ISulgarie,  mais 
elle  s'en  distingue  par  une  végétation  plus 
élancée  et  par  un  coloris  plus  chaud  et  plus 
accentué  ;  excellente  Rose  de  jardin  et  d'ex- 
position. 

Nous  ne  faisons  'tue  mentionner  ici,  la 
mise  au  conunerce  par  M.  E.  Heizmann,  ro- 
siériste à,  Maennedorf,  près  Zuiich  (Suisse), 
de  la  jolie  nouveauté  :  Helvétia  (Hybride 
de  Thé)  issue  de  Madame  Caroline  Testout 
et  de  Ferbenkœniyin,  nouveauté  décrite  et 
figurée  dans  le  numéno  de  décembre  1911, 
du  Journal  des  Roses. 

Il  convient  de  rappelei'  fiue  Helvétia  avait 
été  primitivement  nonmiée  Atiienijlulin 
par  s(ui  obtenteur  qui  la  déba|)tisa  à  cause 
de  la  difficulté  qu'il  y  a  à  traduire  le  nom 
(ÏMliriujIiili II.  eu   français   et  en   anglais.         | 

Il  n'existe  donc  plus  de  Rose  nouvelle  Al- 
penijliihn,  et  la  nouveauté  de  ce  nom  se 
nomme  réellement  llclrrlin,  de  par  la  volon- 
té  de   son   créateur. 


Notre   confri'i-e,    .\1.    A.    Diirnn,    lîosiériste, 
373,  i-niile  (hi  Médoc,  à  Lrt  IJoiiscat,  vend  : 


J  0  r  R  X  A  L     D  E  S     K  O  S  E  S 


43 


.1/.  Edg.  Blayichard,  nouveauté  issue  de 
Frau  Kait  l>iuschki  et  d'un  semi  inédit. 

Fleur  l>lanc  rosé  frais;  pétalesi  du  centre 
flmbriés;  la  fleur  est  très  grande,  pleine,  et 


supportée  par  une  tige  rigide,  uniflore;  bou- 
ton   sphérique. 
Arbuste  très  vigoureux  et  très  florifère. 

PAPILLON 


ES  '^Âl^IEUX 


Or- 

Volii  fitks  sequitui- 
(Ixur  vœu  fut  exaucé) 

Ovide 

(PhilniioH  cl  Btiiicis). 

Par  les  sentiers  herbeux,  ils  allaient  vers  la  plaine  ; 
Les  buissons  gazouillaient,  la  sève  embaumait  l'air  ; 
Le  soleil  printanier  égayait  leur  hiver  ; 
Ils  devisaient  du  temps  dont  leur  âme  était  pleine. 

Quand  plus  d'un  demi-siècle  avait  scellé  leur  chaîne, 
Ils  revoyaient  l'espoir  vaste  comme  la  mer  ; 
Et  le  présent  qu'alors,  qui  n'avait  rien  d'amer. 
Leur  semblait  les  bercer  de  sa  plus  tiède  haleine. 

Les  ans  m  le  labeur  ne  les  avaient  lassés  ; 

Bien  qu'amoindris,  les  vieux  s'aimaient  toujours  assez 

Pour  se  le  dire  encore  et  n'être  pas  moroses. 

Elle^  c'est  du  foyer  le  bon  ange  gardien  ; 

Lui,  vit  d'un  double  amour  :  sa  compagne  et  ses  Roses. 

Que  leur  faut-il  de  plus,  puisqu'ils  sont  heureux  ?  Rien  ! 

A.  LEBRUN. 


.OMMENT    IL    FAUT    ETUDIER    LES 


[OSIERS    SAUVAGES 


Il  est  inutile  de  rappeler  l'importante  fnn- 
tribution  afipurtée  à  l'Iiistoire  scientifique 
des  Roses  par  le  directeur  du  Jardin  bota- 
nique de  Hruxelles,  François  Crépin,  mort 
deiiui.s  plusieurs  années.  L'œuvre  de  ce  rho- 
dologue  rerucarquable  continue  par  ses  élèves 
à  qui  il  a  laissé  une  Classification  très 
claire  et  les  principes  de  son  i)erfectionne- 
ment.  M.  le  IJ''  Josepli  Scliwertschlager, 
[)iofesseur  au  lycée  d'Eich.statt,  petite  ville 
de  la  Mayenne  Franconie,  en  Bavière,  s'est 


inspiré  de  l'œuvre  de  Crépin;  il  rend  hom- 
mage à  celui  qu'il  regarde  comme  son  maî- 
tre dans  l'iiiti'iiduction  de  son  ouvrage  très 
intéressant,  para  en  1910,  sur  Les  Eosiers 
du  Jura  de  Franconie  sud  cl  moyen  (1). 
J'oserai  dire  qu'il  utilise  à  merveille  les  3n- 

(t)J  Schwertschlager.  Die  P.osen  des  Siidlichen  iind 
Milllereii  rr;inkt'njur.i  ;  ihr  System  iind  iliic  phylofiene- 
llsctien  Bezieliungen  erorten  mit  Ilinsiclit  auf  die  fiwm 
(jatliinj?  linsii  und  das  allgemeiiie  Des/îendeiiziiroldeiri. 
Munich,  1910,   248  pages  8". 


44 


JOURNAL     DES     KOSES 


seignements  de  Crépin  et  qu'il  les  ciimi)létie 
avec  science  et  compétence. 

Depuis  189:?,  M.  Schweirtisclilager  coUec- 
tiiinne  les  Rosiers  sauvages  des  environs 
d'Eichstatt;  il  recueille  des  documents  sur 
leur  mode  de  vie,  sur  leur  extension  géogra- 
liliique  et  leur  affinité  avec  l°s  espèces  les 
plus  communes.  Sans  être  rebuté  par  la 
nomenclature  vraiment  pénible  à  suivre  de 
la  grande  majorité  des  rhodologues  moder- 
nes, il  a  su  en  tirer  parti  sans  perdre  de 
vue  les  idées  générales.  Il  a  visé  à  faire  sur 
les  Rosiei-s  un  travail  scientifique  lisible  et 
intéressant,  comme  le  comte  de  Solms-l.au- 
bach  l'a  fait  pour  les  Fraisiers.  Il  faut  sou- 
haiter que  les  collectionneurs  français  imi- 
teront ces  savants,  qui  prennent  la  peine  de 
mettre  au  point  leurs  travaux  de  prédilec- 
tion avant  de  les  publier. 

Il  s'agit  d'une  Monographie  des  Rosiers 
sauvages  localisés  dans  un  domaine  bien 
défini,  dont  l'altitude  s'échelonne  de  300  à 
700  mètres,  avec  une  température,  moyenne, 
de  l'année,  de  8°.  Pour  préciser  les  condi- 
tions biologiques,  l'auteur  si.gnale  que  le 
hêtre  y  est  en  pleine  feuillnison  le  3  mai, 
que  les  groseilliers  y  fleurissent  le  '25  avril 
et  nu'irissent  leurs  fruits  vers  le  27  .iuin. 
Cette  méthode  d'appréciation  du  climat  a  le 
plus  grand  intérêt  si  l'on  a  soin  de  donner 
une  liste  assez  grande  de  végétaux,  avec 
les  dates  de  floraison  ou  de  maturité,  con- 
trôlées pendant  ])lusieu.rs  années. 

Pour  la  nomenclature,  l'auteur  a  soin 
d'indiquer  les  maîtres  dont  il  adojite  la 
classification  et  le  langage  ;  Linné,  De 
Candolle,  Christ  et  Crépin.  11  explique  pour- 
quoi il  lui  paraît  difficile  d'adopter  pour  le 
genre  Rosa  les  règles  de  la  nomenclature 
recommandées  au  Congrès  international  des 
botanistes  de  Vienne;  il  conserve  avec  rai- 
son les  groujips  généralement  adjnis  et  sur- 
tout il  adiiiiti'  un  jilan  qui,  sans  être  parfait, 
permet  de  classer  son  travail  à  la  suite  de 
ceux  des  maîtres  reconnus. 

L'étude  morphologiqu.->  des  Rosiers  sau- 
vages est  faite  sur  un  jibin  qui  devrait  être 
adopté  par  tous  ceux  qui  ont  le  lo'sir  d'éta- 
diier  les  Rosiers  de  leur  région  ou  seulenimt 
de  leur  domaine.  Elle  comprend  une  des- 
cription rapide  des  particularités  offertes 
par   les   tiges,    par  les   trichomes    (épines. 


poils,  glandes),  par  les  feuilles,  par  les  in- 
florescences, pa.r  les  fleurs  et  par  les  fruits; 
elle  [lennet  de  lire  sans  difficultés  la  pailie 
technique  du  travail  qui  serait  <  ncombrée, 
sans  cette  mise  en  lumière  préalable  de 
quelques  particularités  offertes  fréquem- 
ment par   les   groupes   examinés. 

M.  Schwertscblager  a  pris  aussi  la  peine 
d'indiquer  comment  il  étudie  les  hybrides  "ït 
il  donne  une  table  du  pourcentage  des 
grains  de  pollen  avortés,  trouvés  dans  les 
tonnes  les  plus  connues.  Cette  table  peut 
.servir  de  point  de  re])ère  pour  la  comparai- 
•son   avec    d'autres  études    analogues    : 

Uosa  jiimpiiii'llifdUii  var.  tijpicn,  de  Christ 
offre  à  Eichstat  de  90  à  95  %  des  grains  de 
pollen  en  bon  état  (capables  de  se  gonfler 
dans  l'eau;  diverses  formes  dvi  canina  L 
et  du  rubigiiiosn  L,  seulement  50  %;  un  hy- 
bride cniiiiin  X  ijiillica,  de  10  à  15  %;  une 
forme  lutea  Mill,  à  fleurs  doubles,  sans 
fruits,  spontanée  sur  le  Kugelberg,  seule- 
iuent  5  %. 

Ces  documents  ne  sont  donnés  ici  que 
pour  indiquer  le  soin  avec  lequel  toutes  les 
difficultés  rencontrées  durant  l'étude  ont 
été  signalées.  Il  me  suffira  maintenant  de 
résumer  rapidement  les  résultats  obtenus. 

Beaucoup  de  caractères  des  Rosiers  sont 
des  conséquences  de  l'adaptation  aux  agents 
externes,  à  l'eau,  à  la  température,  à  la  lu- 
mière, au  sol  et  aussi  aux  relations  avec 
1 'S  organismes  vivant  dans  leur  voisinage, 
aux  végétaux,  aux  animaux  et  à  l'homme. 
Ces  caractères  contribuent  à  augmenter  le 
polymorphisme  des  Rosiers  sauvages;  leur 
influence  ne  peut  être  reconnue  qu'après  une 
étude  répétée  des  mêmes  jilantes  durant  des 
séries  d'années.  On  acquiert  ainsi  une  no- 
tion exacte  de  la  valeur  des  caractères  spé- 
cifiques. 

I  es  sections  et  les  grands  groupes  dif- 
fèrent entre  eux  par  des  caractères  d'orga- 
nisation absolument  indépendants  du  mi- 
lieu; mais  les  caractères  d'adaptation  sont 
souvent  utilisés  pour  la  distinction  de  ty- 
pes plus  restreints,  pour  les  diverses  formes 
de  la  .«ous-section  des  Eu-camnac,  par 
exemple.  Cette  constatation  fait  croire  à  la 
l)0.ssibilité  d'une  origine  adaptative  initiale 
de  caractères  tels  que  la  forme  et  le  coloris 
des  corolles,   le  goi'it,  la  consistance  et  la 


lOURlNAL  DES    ROSES 


Mars  1912 


"Af, 


r         mf^ 


Ro53    Hia\>J3tha 


JOURNAL     DES     K  O  S  E  S 


45 


couleur   des   fruits,    le    déveloiipement    exa- 
géré des  poils  et  des  épines,  etc. 

C'est  donc  par  l'étude  approfondie  et  com- 
parée des  caractères  de  cette  nature  qu'on 
IMUirra  retrouver  les  affînilés  et  reconstituer 
la  phylogénie  des  Rosiers  européens.  La 
distribution  des  feuilles  sur  les  axes^  le  nom- 
bre et  la  taille  relative  des  folioles,  le  nom- 
bre des  fleurs,  des  inflorescences,  combinés 
aux  documents  fininiis  par  la  distribution 
actuelle  des  groupes,  tant  en  Europe  qu'en 


Asie,  permettent  de  faire  dériver  d'une  sou- 
che commune  de  premier  ordre,  quatre  Bou- 
ches dérivées,  dont  le  groupe  des  Rosa  prr- 
xicn  enooi-e'  assez  homogène;  l«is  autres  sont 
très  fragmentées. 

Cet  aper(.'u  du  travail  de  JNI.  Schwert- 
schlager  suffit  iiour  indiquer  le  but  élevé  et 
méthodiquement  suivi  par  l'auteur.  Il  reste 
à  en  dégager  des  conséquences  pratiques 
pour  l'amateur  des  Roses. 

l,.    RT,.\RINGHEM. 


■'-v)7 


^OSE      glAWATHA 
Hybride    de    R.    Wichuraiana;     Walsh,     1905 


La  Rose  Himnitlui,  très  remarquée  et 
très  recherchée  lorsqu'elle  fut  livrée  au 
commerce,  semblait  quelque  jieu  délaissée 
deiiuis  2  ou  3  ans  ;  mais  ses  qualités  excep- 
tionnelles l'ont  remise  en  faveur  auprès  des 
amateurs  qui  observent  et  qui  se  rendent 
compte  de  la  valeur  réelle  d'un  Rosier.  Cette 
variété  est  à  nouveau  très  reclierchée  au- 
jourd'hui. 

La  variété  Itinwiilliu  forn)e  lui  arbuste 
d'une  extrême  vigueur,  à  rameaux  longue- 
ment sarmenteux,  souples,  d'un  l)eau  vert, 
très  légèrement  pourprés  à  l'insolation,  ar- 
més d'aiguillons  droits,  épars,  gris,  sans  au- 
tre ijroduction  de  l'écorce. 

Feuilles  7-foliolées,  plus  rarement  à  9  fo- 
lioles. Rachis  armé,  à  la  face  inférieure,  de 
petits  aiguillons  crochus,  parsemés  de  glan- 
des pedicellées,  parfois  légèrement  tomen- 
teux  vers  la  foliole  impaire. 

Folioles  petites,  vert  brillant,  surtout  sur 
la  fa«e  supérieure,  comme  chez  le  R.  \\'ichu- 


raiana  type,  ovales  arrondies;  l'impaire  el- 
lijitique,  ou  elliptique  lancéolée;  serrature 
simi)le,  peu  accentuée. 

Stipules  adnées,  simples,  pectinées. 

Floraison  très  multiflore,  en  cyme  pyra- 
midale, comiitant  jusqu'à  50  fleurs,  souvent 
moins. 

Fleurs  petites,  simples,  rouge  cramoisi  vif, 
avec  centre  blanc  ;  étamines  nombreuses  et 
jaunes  d'or,  d'un  gracieux  effet. 

La  floraison,  plutôt  tardive,  se  prolonge 
fort  longtemps,  les  pétales  changeant  de 
couleur  et  passant  au  rouge  vineux  sans 
tomber. 

En  résumé,  la  rose  Hiawatha  est  un  des 
meilleuiis  sarmenteux  connus  à  cause  de  sa 
vigueur,  de  son  abondante  floraison  et  de 
la  couleur  vive  de  ses  fleurs.  Ces  qualités 
réunies  en  font  une  plante  réellement  très 
décorative. 

MARIE,  du  Clos  -  .Iollet. 


•ETITE      H^ORRESPONDANCE 


À  un  Débiilanl.  —  La  place  me  manque 
|iour  faire  passer  dans  ce  numéro  un  article 
sur  la  préparation  d'une  bouillie  cuprique. 

Je  donnerai  incessamment  la  manière  de 
préparer  une  bouillie  au  carbonate  de  sou- 


de. Très  souvent,  en  effet,   ces  préparations 
sont    mal    faites    et    ne    donnent    pas,    par 
suite,  les  résultats  qu'on  est  en  droit  d'en 
attendre. 
La  phtaléine  du  pliénol  dont  on  nous  con. 


46 


JOUKNAL     DES     ROSES 


seille  avec  raison  l'emploi  pour  1m  iirépar:i- 
tion  de  votre  bouillie  ne  doit  pa«  être  mélan- 
gée à  celle-ci  !  !  Elle  ne  sert  qu'à  s'assurer 
qu'il  y  a  un  très  léger  excès  de  carbonate 
de  soude. 

J©  vais  vous  adresser  dire^"teinent  et  som- 
mairement lu  manière  d'opérer,  en  atten- 
dant  l'article  demandé. 


A  M.  L.  {Diich.  —  La  section  la  plus  natu- 
relle, la  plus  homogène,  créée  par  Crépin 
dans  le  genre  Rosa,  celle  qui  renferme  les 
espèces  ayant  entre  elles  le  plus  d'affinités, 
est  la  section  des  sijnstyhre. 

Cette  section  est,  de  plus,  tiès  importante, 
par  le  nombre  des  espèces  qui  la  compo- 
ssnt;  si  donc  vous  désirez  vous  livrer  à  l'é- 
tude du  genre  Rosa,  au  point  de  vue  pure- 
ment botanique,  en  conunençant  par  une 
.seule  section,  je  vous  conseille  de  commeoi- 
cer  jiar  la  iiremière  de  la  classification  de 
Créi)in,  celle  des  sijnstiiUv,  dont  voois  pour- 
rez réunir  facilement   bon  nondire  des  espè- 


ces qui  la  conq)osent,  et  dont  voici  les  iH'in- 
cipaux  cairactères  : 

Styles  agglutinés  saillants  au-dessus  du 
disque  en  une  colonne  grêle  égalant  envi- 
ron les  étamines  intérieures;  sépales  réflé- 
cliis  après  l'anthèse,  caducs  avant  la  matu- 
rité du  réceptacle,  les  extérieurs  latérale- 
ment appendiculés,  rarement  entiers:  inflo- 
rescenoe  .souvent  multiflore,  à  bractées  peu 
ou  point  dilatées,  stipules  adnées  rarement 
libres  ou  presque  libres,  les  supérieures 
étroites  comme  les  infàrie'ures,  feuilles 
moyennes  des  ramu.scules  florifères  3,  5 
ou  7-faliolées,  rarement  9-foliolées;  tiges 
sarmenteuses,  grimpantes  ou  rampantes; 
aiguillons  crochus  ou  arqués,  alternes,  très 
rarement  régulièrement  géminés  sous  les 
îeuilleis. 

RepoTtez-vous  à  l'article'  que  n<itre  savant 
collaborateur,  M.  Rlaringhem  publie  dans 
ce  numéro;  vous  verrez  conunent  on  doit 
étudier  les  rosiers  sauvages. 

C.   C 


^UR      LA      CAILLE      DES      .^OSIERS 

Comment    on    forme    la    tète    d'un    Rosier    greffé    sur    tigeO 


Les  Rosiers  à  grande  végétation  dont  la 
taille  a  été  négligée,  forment,  parfois,  des 
buissons  fleuris  d'un  si  gracieux  effet,  qu'on 
peut  se  demander,  en  les  voyant  si  beaux, 
s'il  est  réellement  nécessaire  de  tailler  les 
Rosiers  et  s'il  ne  serait  pas,  au  contraire, 
préférable  de  les  dispenser  de  cette  opéra- 
tion ? 

En  examinant  ces  Rosiers  de  plus  près, 
on  s'aperçoit  cependant  que  si  leur  florai- 
son est  abondante,  les  Roses  sont  dépour- 
vues d'anqileur  et  de  perfection,  que  la 
plante  manque  de  viguevir  et  d'éqiiilibre  et 
que  le.s  rameaux  producteurs  de  Roses  sont 
gênés,  enserrés,  atrophiés  même,  par  une 
multitude  de  branches  et  de  brindilles  mor- 

(1)  Cet  aiiicle,  pt  les  rllcliés  qui  l'arfoiiipagneiit,  Manl 
extraits  de  La  Vie  ù  la  Cdmjiarjnc,  lu  reproduction  en 
est  interdite. 


tes  ou  mourantes,   disgracieux  vestiges  des 
floraisons  passées. 

P01IKC<'.-0I     IL     lAlT     TAILLER     LES     ROSIERS. 

Il  faut  donc  tailler  les  Rosiers  ; 

1°  Pour  arriver,  par  une  division  ration- 
rellc  des  rameaux,  à  donner  à  ces  arbustes 
une   forme    régulière   et   gracieuse  ; 

2°  Pour  remplacer,  chaque  année,  les  ra- 
meaux ayant  fleuri,  par  de  jeunes  branches 
susceptibles  de  fleurir  à  leur  tour,  et  pour 
débiriasser  ainsi  ces  arbustes  des  rameaux 
âgés,  secs  ovi  mal  placés,  qui  iniisent  con- 
sidérablement à  leur  vigueur  : 

3°  Pour  ne  laisser,  à  chacun  d'eux, 
qu'une  quantité  de  rameaux  et  da  fleurs  en 
i-a|)i)ort  avec  la  vigueur  particulière  de  cha- 
<iue  variété  de  façon  qu©  les  branches  con- 
servées soient  abondamment  alimentées  par 


i 


JOURNAL     DES     ROSES 


47 


Figure  I.  —  Rosier  greffé  a  haute  tige  avant  la  taille, 

(La  tête  de  ce  rosier  est  formée  de  L]u;itre  greffes,  dont  les  r.imeaux  sont  tels  qu'ils 
ont  poussé  l'été  précédent;. 


la  sève,    et   produisent,    iiar  suite,   une    flo- 
raison normale. 

Tailler  les  Rosiers  av  Printemps. 

Il  serait  préjudicialjle  aux  Rosiers,  sous 
les  climats  du  Xnnl,  du  Centre  et  de  l'Est 
de  la  France,  de  les  tailler  à  l'automne, 
avant  l'arrêt  de  la  végétation,  ])arce  que  les 
jeunes  bourgeons  jui  se  déveloipperaiem 
sous  l'inHuence  de  cette  taille  avant  l'hiver 
pourraient,  n'étant  pa-s  lignifiés,  être  dé- 
truits iiar  les  gelées. 


La  taille  pratiquée  immédiatement  avant 
les  grands  froids  expose  les  rameaux  qui  y 
sont  soumis  à  une  désorganisation  des  tis- 
sus avoisinant  les  coupes,  sous  l'action  de 
la  gelée  ;  il  s'ensuit  souvent  la  perte  d'une 
liiutiiiu  (le  l'extrémité  des  rameaux  taillés 
dans  ces  conditions. 

C'est  donc  après  l'hiver,  et  avant  le  dé- 
part de  la  végétation,  qu'il  convient  de  tail- 
ler les  Rosiers.  Dans  le  Nord,  l'E.st  et  le 
Centre  de  la  France,  c'est  en  mars  -  avril 
qu'il  est  pnéféi'ahle   de   nratiquer  cette   opé- 


48 


(  )  I  ■  1{  N  A  L     1)  1*:  S     «  0  SES 


Figure  2.  —  Prkmii':hi-.  phask  dk  la  taillk. 

(Le  tailleur  commence  l'ciilévement  radical  de  tous  les  rameaux  secondaires  faisant 
confusion,  pour  n'en  conserver  que  deux  par  grefle). 


ration.  Lorsqu'un  est  forcé  de  commencer 
la  taille  à  une  tinte  un  peu  prématurée,  il 
convient  de  laixsrr  un  ongh't,  .ce  qui  con- 
siste à  coiiiier  le  rameau  |)riuci))al  à  environ 
un  centimètre  et  demi  au-dessus  du  i)oint 
de  départ  du  rameau  secondairt>  iju'on  dé- 
sire conserven.  De  cette  façon,  le  dessèclie- 
nient  de  la  coupe,  fiéquenuneut  causé  par 
les  gelées  tardives,  ou  les  hâles  parfois  vio- 
ICTits  de  mars,  n'atteindra  pas  la  base  du 
rameau  réservé.  Kn  été,  par  pure  raison 
de   coquetterie    pour   les    Rosiers,   on    peut 


ic  rafraîchir  »  les  coupes  en  supprimant  les 
onglets  au  sécateur,  ce  qui  coûte  peu,  en 
procédant  à  la  cueillette  des  Roses. 

Toutefois,  en  ce  qui  concerne  les  Rosiers 
non  remontants  (Provins,  Pimprenelles, 
Centfenilles,  Centfeuilles  moussus,  etc.), 
dont  la  floraison  se  produit  njclusivement 
sur  les  branches  de  l'dnnce  précédente^  il 
est  nécessaire  de  les  tailler  aussitôt  qu'ils 
sont  défleuris,  si  on  veut  être  assuré  d'une 
belle  floraison  l'année  suivante, 


JOURNAL     DES     KOSES 


49 


Se   GUlUEll    SUR    I.A    VIGVELR    Dl      ROSIKK. 

Avant  d'uborder  les  détails  de  la  taille 
d'un  rosier,  il  est  nécessaire  d'exposer 
succinctement  les  ijrinciiies  essentiels  de 
cette  opération   : 


fection.    Elle   favorise   également    l'énùssion 
par  le  rosier    de  drageons  souterrains  : 

3°  Une  taille  trop  longue  affaiblit  la  végé- 
tation et  nuiltiplie  le  nombre  des  Roses, 
souvent  au  détriment  de  leur  i)erfection  ; 


Fi 


igiiie  j. 


Le  Mfc.Mh  RosuiR  après  la  suppression  des  rameaux  en  trop. 


(Chaque  greffe  ne  porte  plus  que  deux  branches  latérales  établies  assez  loin  du  point 
d'insertion  sur  le  sujet,  pour  ne  pas  gêner  la  circulation  de  la  sève.  C'est  la  première 
application,  sur  ce  Rosier,  du  principe  de  la  division  des  rameaux,  par  deux). 


1"  Une  belle  lliiraison  est  suburdonnée  a 
une  bonne  végétatinn.  On  obtient  celle-ci  par' 
une  taille   de   longueur   iiroportionnée  à   la 
vigueur  de  la  variété,  et  d'autant  plus  lon- 
gue que   i'urliuste   est  plus  vigoureux  ; 

2"  Une  taille  trop  courte  favorise  le  dé- 
veloppement exagéré  des  rameaux  et  dimi- 
nue le  nombre  des  fleurs,  qui  acquièrent 
alors,  il  est  vrai,  plus  d'ampleur  et  de  per- 


4"  Tous  les  rameaux  ayant  également  be- 
Sdiii  diiir  l't  de  luiiiicre,  il  convient  de 
clierclier  à  les  distancer,  en  tailUuit  de  fa- 
çon qu'ils  ne  s'étiolent  pas  nnituellemont 
lorsqu'ils  seront  couverts  de  feuilles.  Dans 
le  même  bu*,  nn  ne  doit  pas  les  laisser  1rnp 
nombreux  ; 

,5"  On  doit  toujours  cberclier  à  équiUbicr 
les    rameaux    d'un    Rosier,    c'est-à-dire,    à 


50 


JOURNAL     DES     liOSES 


faire  acquérir  et  conserver  à  tous  la  même 
vigueui'.  On  y  arrive,  d'alîord,  eu  les  divi- 
sant loujours  par  deux,  lors  de  l'établisse- 
ment de  la  charpente  du  Rosier,  comme 
nous  rexjiliquerons  plus  loin,  ensuite  en  se 
rappelant  qu'on  donne  de  la  vigueur  à  une 
branche,  en  la  taillant  longue,  quand  tout'9s 
les  autres  sont  taillées  courtes  ;  qu'on  affai- 
blit    une     Ijranclie,    en    la   taillant    cin.rle, 


les  ramifications  qui  sont  en  plus  des  deux 
que  vous   désirez   réserver   (Fig.  2). 

I,e?  2  branches  latérales  conservées  doi- 
vent être  vigoureuses,  bien  placées  dans  le 
pourtour  de  la  tète  du  Rosier  et  rés.3rvées 
assez  loin  du  point  d'insertion  de  la  greffe 
sur  le  sujet  pour  permettre  une  bonne  cir- 
culation de  la  sève,  circulation  qui  serait 
ultérieurement   compromise   si   la   première 


Figmr  4.  —  DKUxiiiME  i;t  dernière  phase  de  la  taille. 

(Tous  les  rameaux  réservés  sont  taillés  à  la  longueur  de  quatre  à  six  yeux;  la  tête 
(lu  rosier  se  trouve  évidée  pour  laisser  circuler  l'air  entre  les  branches;  chacune  des  deux 
divisions  de  la  greffe  va  donner  naissance  à  ^,  j,  ou  6  rameaux  portant  de  très  belles 
roses). 


quand    toutes    les    autres    sont    taillées    Inn- 
gues. 

CoMMliNT    KllIiMlill    l,\     li;rK    DIN    lioSIKH 

Pri^nez,  par  ox('ni|i|c.  un  l'iosicr  yriMTé  sur 
tige,  portant  plusieurs  écussinis,  âgé  d'un 
an  et  n'ayaiil,  iiar  suite,  jamais  été  taillé. 
Deux  pinccuients  heibacés  succe.ssifs  des 
écu.-jsons  effectués,  le  premier  aussItiM-  ceux- 
ci  dévclopi)és,  le  second  environ  six  semai- 
nes plms  tard,  mit  constitué  provisiiir<'moiit, 
la  tête  de  ce  Ri>sicr.  (Fig,    li. 

Remarquez  que  chaque  greffe  comporti- 
naturellement  un  nombre  beaucoup  plus 
graad  de  rameaux  secondaires  qu'elle  doit 
en  porter.   Coupez  sur  chaque  greffe  toutes 


division  de  la  clmrpente  du  Rosier  était  éta- 
blie tro])  près  de  i'écusson.  (Fig.  3). 

Cela  fait,  taillez  les  rameaux  réservés  à 
((uelques  yeux  de  longueur,  quatre  à  .six, 
pDUi-   les   variétés   de   \ign('ur   inoypune. 

Chique  greffe  se  tiniivi'  ainsi  divisée  en 
di'iix  partie®  éga.les.  l'our  conserver  à  cha- 
cune 'a  même  vigueur,  taillez  la  plus  vi- 
goureuse des  deux,  \\\\  peu  moins  longue 
que  l'autre,  par  exemple,  à  't  yeux  si  la 
plus  faillie  est   taillée  à  .six.   (Fig.   4). 

Chacune  de  ces  deux  divisions  de  la  greffe 
va  donner  naissance,  pendant  le  cours  de  la 
végétation  à  plusieurs  branches.  Lors  de 
la  taille  iirutiquée  l'année  suivante,  vous 
procéderez   exactement  comme  la  preniic-re 


JOUEXAL     DES     EOSES 


51 


fois,  ne  lé.servant  sur  cliacune  des  deux 
subdivisiuiis  de  la  presente  taille  que  les 
deux  rameaux  les  mieux  nlacés  et  les  mieux 
équilibrés. 

Chaque  greffe  portera  alors  quatre  ra- 
meaux d'égale  force.  Si  le  Rosier  possède 
caiatre  greffes,  sa  charpente  sera  défiuiti.vo 
ment  constituée,  sans  qu'il  soit  nécessaire 
do  multiplier  nar  la  suite  le  nombre  des 
rameaux. 

S'il  ne  possède  que  trois,  ou  même  deux 
greffes,  connne  c'est  le  cas  chez  la  plupart 
des  Rosiers  à  tige  qu'on  trouve  dans  le  com- 
merce, vous  procéderez  de  la  même  façon 
une  anné<'  de  plus.  Il  est  même  possible,  en 
trois  années  et  trois  tailles  successives,  d'ob- 
tenir les  16  subdivisions  dont  il  est  ques- 
tion, avec  une  seule  greffe  vigoureuse.  C'cj.i 
le  cas  des  Rosiers  greffés  rez  de  terre. 

A   chaque  taille   qui   suivra,    il   n'y    aura 


plus  li.eu  de  conserver  qu'un  rameau  de 
taille  sur  chaque  branche,  jinisque  le  nom- 
bre de  divisions  sera  atteint  pour  la  tète  de 
ce  Rosier. 

La  section  des  rameaux  s'opère  générale- 
ment sur  un  œil  tourné  vers  la  périphérie 
de  la  tète  ;  cependant,  s'il  existe  un  trop 
grand  vide  dans  celle-ci,  on  doit  tailler  sur 
un  œil  so  dirigeant  vers  le  point  où  ce  vide 
se  voit  trop  du  dehors,  de  façon  à  le  com- 
bler. L'idéal  est,  en  somme,  de  former  une 
sorte  de  vase  ou  de  gobelet. 

Telle  est  la  mise  ©n  pratique  de  la  mé- 
thode la  plus  rationnelle  de  la  taille  des 
Rosiers  tiges,  permettant  de  donner  à  la  tête 
de  ceux-ci,  la  forme  régulière  ©t  classique 
sous  laquelle  ils  se  présentent  à  nous  dans 
tous  les  jardins  d'agrément  bien  tenus,  et 
dans  toutes  les  roseraies. 

COCHET  -  COCHET. 


.HRONIÛUE 


LORTICOLE 


rENERALE 


SOMMMI'tK  :  l.a  chaleur  en  1911.  —  A  la  Société  Nationale  irHorliciillui-e  de  France.  —  Deux  concours  Généraux 
Agricoles  en  l'J12.  —  Variations  téralologiques  chez  ileux  Chrysanlhénies. 


.' 


La  chaleur  en  1911-  —  La  pression 

nioyijun-j  a  ete  supérieure  de  0"""8^  à  'a  nor-,, 
maie. 

La  moyenne  annuelle  de  la  tempéraliirn 
a  été  en  lUU  de  11  deg.  25,  en  excès  de 
1  deg.  19  sur  lu  normale  ;  c'est  la  moyenne 
la  plus  élevée  de  la  période  1851-1911.  En  ef- 
fet, depuis  1851,  trois  années  seulement  ont 
présenté  des  températures  moyeniies  égales 
ou  supérieures  à  11  degrés  ;  ce  sont  18GS 
ai  deg.  2}  ,  1872  (11  dcgré.s)  ;  1900  (11  deg.  1). 

La  durée  totale  de  l'insolation,  2119  heures 
est  en  excès  de  367  heures  sur  la  moyenne 
générale  et  le  rapijort  d'insolation  qui  est 
nornialeiuenl  de  0,37  atteint  ijour  l'année 
im,  la  valeur  0,48.  (Extrait  du  hullrlii,  dr 
l'Observatoire  dn  Parc  Sainl-Maur). 


A  la  Société  Nationale  dHorti 
culture  de  France-  —  Cette  puissante 

.Société  a   décide   de   remijlacer  son   Comité 


scientifique  et  sa  Section  des  Engrais  et 
des  Recherches  lîiologiques  par  une  »  Sec- 
lion    ScirltlifiqlH'.    Il 

MM.  iiertliaull,  Dumoiit  et  Rivière,  mil 
été  nommés  présidents  d'honneur. 

M.  Griffon,  directeur  die  lu  station  de  pa- 
thologie végétale  a  été  élu  président  et  M. 
Pinel,  secrétaire. 

M.  Magnien,  professeun  spécial  dTbiiii- 
cnllure  de  .Seine-et-Marne,  a  été  nommé  dé- 
légué au  Conseil,  et  M.  .Arranger,  délégué 
à  la  rédaction. 

Aussitôt  constituée,  la  Section  d'Etude 
scientifique  s'est  divisée  en  quatre  sous- 
sections,  i>our  répartir  le  travail  entre  ses 
membres,  d'après  les  aptitudes  spéciales  et 
les  connaissances  jiarticulières  de  chacun 
d'eux. 

Première  Sous-Sectiom 
(Pathologie  végétale) 

Président  .  M.  Hariot. 


52 


JOURNAL     DES     H  OSES 


Yicc-Prcsidciii  :  M.  Clément. 
^ecri'lairc  :  M.  Magnien. 

Deuxième  Soi's-Section. 
(Chimie    ai)i)liquée;     engrais,    insecticides) 
Président  :  M.  Petit. 
Vice-Président  :  M.  Potrat. 
Secrétaire  :  M.  Coudry. 

Troisième  Soi  s-Section. 

(Botanique  et  génétique) 
Président  :  M.  Pli.  de  Vilmorin. 
Vice-Président  :  M.  Gérôme. 
Secrétaire   :   M.    Meunissier. 

Qa.4TRIÈME    S0L'S-SECT10\. 

(Physique   horticole  ;  Météorologie) 

Président   :   M.    Laforèt. 

Xic-i-Piesident  ■  M.  Rameau. 

Secrétaire   :   (Siège  vacant). 

Ainfd  constituée  la  section  .'scientifique  a 
décidé  de  se  réunir  le  quatrième  jeudi  de 
chaque  mois,  à  4  heures  du  .loir,  au  siège 
de  la  Société  Nationale  d'Horticulture,  pour 
revoir  en  commun  les  divei's  travaux  éla- 
borés par  les  sous-sections. 

N.ius  ne  doutons  [las  que  cette  nouv.'lle  ;•;•- 
ganisatiou  ne  donne  d'excellents  résultats, 
et  ne  facilite  lieiaucou])  les  recherches  ncien- 
tifiques  auxquelles  s«'  livrent  de  nombreux 
me.'iihres  de  h;  S'^-icte  Nationale  d'IIorticnl- 
ture,  pour  le  plus  grand  bien  de  la  science 
horticole. 

X 

Deux  Concours  Généraux  Agri 

COleS  snnt  institués  en  1912.  —  I.e  pre- 
mier a  eu  lieu  à  Paris,  au  Grand-Palais, 
du  lundi  12  au  lundi  19  février.  Comme  tou- 
jouris,  une  large  place  y  était  ré.servée  aux 
produits   de   l'Horticidture. 

Une  expositiiin  de  machines  a'iricoles  et 
de  niiilériri  (Irnihnllniir  dépendant  dudit 
concours  a  été  tenue  du  lundi  12  au  mercredi 
21  février,  sur  resi)lanade  des  Invalides. 

l'n  ai-rêté  fera  connaître  ultérieurement  la 
d;itc  du  sfouul  rnnc(nirs  général   de  1912. 


Variations   tératologiques   chez 
deux  Chrysanthèmes.  —  n«jus  igno- 

nms  si  les  cas  de  dichioisnie  sont  fréquents 
cliez  les  chrysanthèmes.  Nous  avons  été  ap. 
pelé  à  en  constater  deux,  très  intéressants 
qui  se  produisirent  dans  les  belles  cultures 
de  M.  le  comte  de  Belmont,  château  de  Bar- 
neaux,  en  novembre   dernier. 

Les  2  variéiés  dont  il  s'agit  étaient  culti- 
vées à  la  grande   lleiir,   en  pots,  e.t  connue 
t(jutes  celles  qui  composaient  le  lot  présenté, 
étaiejit  .=ainos,  vigoureuses,  et  constituaient 
de  suiierbes  plantes  d'exposition. 
1°  Variété  :  Savhie  (dichroïme). 
La     variété      Suphie     est      nonnalement 
à     fleurs     jaunes,      avec      l'extrémité      des 
pétales  réfléchie.  Le  pied  de  cette  variété  at- 
teint      de      dichroïsme       présentait       deux 
fleurs     normales.     Quant  aux  autres,    eles 
étaient  de  couleur  grenat,  à  reflets  bronzés, 
avec  l'extrémité  des  oétaJ.as  recourbée  inté- 
rieurement, ce  qui  dmniait  à  chaque  fleur, 
une  forme  sphérique. 
2°  Variété  :  Fémina  (chloranthie). 
Le  pied  de  cette  variété  portait  6  fleurs,  3 
normales,   3    atteintes    de    verdissement   des 
pétales. 
Fcniina   produit   normalement  des     fleurs 
^rosôs,  avec  des  pétales  nettement  infléchis. 
Trois   fleure  présentaient     ces     caractères  ; 
mais  les  trois  autres  étaient  vertes  ou  ver- 
dàtres,    avec    des   pétales  récurvés.    Il   exis- 
tait une  telle  différence  entre  la  forme  et  le 
coloris  des  unes  et  des  autres,  qu'elles  sem- 
blaient appartenir  à  deux  variétés  très  diffé- 
rentes.  Par  un  cnrieux   hasard,  les  3  fleurs 
nornudes  altermiient,  une  i)ar  une,  avec  les 
:î  fleurs  anormales. 

Les  deux  sports  sont  précieusement  con- 
servés par  leur  propriétaire,  en  vue  d  en 
étudier  la  floraison  future. 

CoCHKT  COCIIKT. 


Le   Propriétaire-Gérant  :    CH.    COCHET. 


aiîl.ix.  —  IMl'lllMlilUi:   HUIlTICOLi:   DE   K.    LKGUAND,   UCF   U.lNCEL,  23. 


OUV  RAGES  UTILES  A  CONSULTER 

Les  Ennemis  des  Plantes 


N°  1.   -  ARBRESFRUITIERS,  brochure  de  153  pages 4  fr.  » 

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N°  4.  —  ARBRES  et  ARBUSTES  forestiers  et  d'ornement,  Arbres 
résineux  de  pleine  terre,  rustiques  sous  le  climat 
d'Alençon,  brochure  de  138  pages 4        » 

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M.  E.  LEMÉE,  Paysagiste,  5.  ruelle  Taillis,  à  Alençon 

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décembre  dernier  du  Journal  des  Roses,  est  livrable  en  plantes  écussonnées, 
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36"   ANNEE  AVRIL  1912  N»  4 

JOURNAL  DES  ROSES 

(ROSA    INTER    FLORES) 

ET 

REVUE  D'ARBORICULTURE  ORNEMENTALE 
Publication    Men$\xMe    Spéciale 

^  FONDÉE  PAR 

M.      Se  I  PI  ON     COCHET 

Hortioulteur-Rosiériste,  Chevalier  de  l'Ordre  du  Christ  de  Portugal  et  de  l'Ordre  de  Mélusine 

M.     Camille    BERNARDIN 

Conseiller  Général,  Président  et  Vice-Président   de  plusieurs  Sociétés  d'Horticulture 

M.     Pierre     COCHET 

Horticulteui'-Rosiériste  Chevalier  du  Mérite  agricole,  Président,  Vice-Président 
et  Membre  de  nombreuses  Sociétés  Horticoles  Françaises  et  Etrangères 

ET    RÉDIGÉ 

AVEC  LE  CONCOURS  ET  LA  COLLABORATION 

d'horticulteurs  ,    ROSIÉRISTES  ,    AMATEURS     DE     ROSES     DE    FRANCE    ET    DE    l'BTRANGBR 

COCHET-COCHET,  Horticulteur  Rosiériste. 

A  COUBERT  (Seine-et-Marne) 
Dirbcteur-P,ropriétaire   —  Téléphone  11 

SOMMAIRE    DES    ARTICLES 

Chronique  des  Roses.  —  Rosiers  nouveaux  de  l',\ulomne  1911.  —  Dans  les  Rosiers  :  en  Avril.  — 
—  Culture  de  la  Rose  dans  l'Antiquité.  —  Rose  Madame  Maurice  de  Luze  (hybride  de  thé).  —  l'élite 
correspondance.  —  Jadis  et  aujourd'hui.  —  La  Rose  en  Tunisie.  —  Comment  on  prépare  une  bonne  Bouillie 
bourguignonne.  —  Le  Gui  du  Rosier.  —  Chronique  Horticole  générale. 


« 


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j  Europe  :  Un  An,   13  fr.  50.  —  Six  Mois,  7  fr.  70 

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r  Les  Abonnements  parlent  du  1"  Janvier  et  du  1"  Juillet 

4  Envoyer  le  Prix   de  l'Abonnement   en   un   Mandat-Poste  ou  Chèque  sur  Paris 

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V^  COCHET  Pierre 

Bortlculteur-Pépiniérisle-Rosiérlste 

il  SUISNES,  par  Grisy-Suisnes  (Seine-et-Marne) 

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DICTIONNAIRE  HISTORIQUE  ET  ARTISTIQUE  DE  LA  ROSE  (*.  Belmont)  1  75 

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LA  PÉPINIÈRE  (Ch.  Haltet). 8  fr. 

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LES  ROSIERS,  par  Cochet-Cochet  et  S.  Mottet,  un  volume  3S0  pages 

et  70  gravures,  3' édition  rerue  et  corrigée 3  fr. 

Affranchissement  en  plus. 


JOURNAL  DES  ROSES 


(Rosa  inter  Flores) 


ET 


REVUE     D'ARBORICULTURE     ORNEMENTALE 


AVIilL     1012 


.HRONIÛUE      DES 


lOSES 


SOMMAIRK  :  A^is.  —  Ce  qu'on  vendait  les  Roses  nouvelles,  il  y  a  86  ans.  —  Avis  aux  semeurs.  —  Le  Rosa 
Forresli.  —  Kxpusition  lioilicole  à  Angoulénie.  —  Exposition  il'auton:nc  à  Biarritz.  —  Cours  des  Roses  aux 
Halles. 


AVIS 

Divers  abonnés  continuant  à  adresser 
leur  correspondance  à  Grisy-Suisnes, 
nous  rappelons  qu'à  partir  du  i""  Jan- 
vier 1912,  toute  la  correspondance,  les 
articles,  le  montant  des  abonnements, 
en  un  mot  tout  ce  qui  concerne  la  rédac- 
tion et  l'administration  du  Journal  des 
J{oses  devra  être  adressé  à   : 

M.  COCHET-COCHET 

Horticulteur  -  J{osiériste  à    Coubert 
(Seine-et-Marne) 
(France) 

qui  est  devenu  Propriétaire-Directeur 
de  cet  organe. 


Ce  qu  on  vendait  les  Roses  nou- 
velles, il  y  a  86  ans  —  L' offre  géné- 
reuse d'une  cuui>€  (l'or,  par  le  Daily  ^tail, 
à  l'obtenteur  de  la  plus  belle  Rose  inédite, 

Tome  XXXVI. 


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ARy 

NEW  • 

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Qa 

démontre  l'intérêt   que   le   public   attache  à 
la   création  des  Roses  nouvelles. 

Or,  précisément,  je  trouve,  en  marg« 
d'un  vieux  document  cnncemant  les  Rosiers, 
une  petite  not«,  écrite  par  mon  père,  qui 
prouve  que  les  Roses  nouvelles  possèdent 
depuis  longtemps  une  réelle  valeur  com- 
merciale, en  plus  du  d(in  d'intéresser  le 
public. 

11  .s'agit  du  Bengale  PUilriiioii,  .?(  du  Noi- 
sette   BouijuiitviUc, 

Vers  1820,  les  variétés  du  Rosier  du  Ben- 
gale, et  celles  du  Rosier  de  Philippe  Noi- 
.sette,  jouissaient  d'une  grande  faveur  au- 
près des  amateurs  de  Roses,  parce  que 
nouvelles   et  surtout   très   remontantes. 

Ma  grand'mère  —  Mamuti  Cochi't  — 
abjr.s  récemment  mariée  à  mon  grand-père, 
Pierre  Cochet,  horticulteur  à  Suisnes,  sema 
vers  18?2  des  graines  de  Noisette  et  de  Ben- 
gale. Le  semis  fut  fait  en  caisse,  sur  le  re- 
liurd  d'une  fenêtre  du  second  étage  de  la 
maison  familiale,  fenêtre  voisine  de  la 
[lièce  i)ù  fut  rédigé,  pendant  3.5  ans,  le 
Joiiniiil  ili's  Ho.scs. 

Ile  ce  .semis  naquii'enl  (Unix  Roses  remar- 
quables pour  l'époque   ; 

1°  Un  Noisette  :  Bougamvllh',  dédié  au 
célèbre  amiral  de  ce  nom  qui  habitait  Suis- 
nes.  Ce   Rosier  est  encore   cultivé   actuelle- 

Avril  1912, 


54 


JOURNAL     DEvS     ROSES 


meut,  et  est  ainsi  décrit  dans  le  document 
dont  je  parle  plus  haut  :  Rameaux  très  ar- 
més. Folioles  étroites,  ondées.  Ovaire  ob-co- 
noîde  ou  oblong,  glabre,  doutons  rongi's. 
Fleur  moyenne,  pleine,  rose;  jilus  pâle  et 
un  peu  lilas  aux  bords. 

2°  Un  Bengale  :  PhilciiKin,  dédié  à  mon 
père,  Pliilémon  Cocliet,  alors  au  berceau. 
Co  Rosier  est  depuis  fort  longtemps  disparu 
des  cultures;  en  voici  la  descriiition  puisée 
à  la  mèm«  source  que  la  précéd-ente  :  Pé- 
doncules érigés.  Ovaire  ovoïde  ou  digitté- 
oblong.  Fleur  moyenne,  demi-glolnileuse, 
presque  pleine,  rose  i)uri)urine  foncé,  ou 
rose  lilas  pâle.  En  marge  de  cette  descrip- 
tion, mon  père  a  écrit  :  "  Obtenu  de  semis 
à  Suisnes  par  Pierre  Cochet,  et  vendu  avec 
Bougainvillc,  720  fr.  à  M.   Vibert.  » 

M.  Vibert  était  alms  borticulteur  à  Saint- 
Denis. 

C'est  en  1824  que  cette  vente  eut  lieu;  or, 
720  fr.  en  1824  repré.sentent  quelque  chose 
comme  1.500  fr.  en  1912. 

Beauc(nip  de  Roses  nouvelles  obtenues  de 
nos  jours  sont  loin  de  rapporter  autant  à 
leur  créateur  !  ! 


Avis  aux  semeurs  :  t'NE  cot  pe  uor 

DE  l.;i()U  FHANCs.  —  Le  journal  anglais  DuUy 
Mdil.  annonce,  dans  son  édition  de  Paris, 
qu'il  offre  à  l'occasion  de  l'exposition  in- 
ternationale d'horticulture  de  Londres  (du 
22  au  30  mai  1912),  une  Cotipc  ru  m-  d'une 
valeur  de  1.300  francs  pour  la  meilleure 
Rose  nouvelle,  non  encore  au  commerce, 
présentée  dans  l'un  des  deux  concours  ou- 
verts aux  Roses  nouvelles. 

Ces  concours  portent  sur  le  progrannne 
les  n"  347  et  348.    En  voici  le  libellé   : 

Concours  317.  —  Une  plante  de  Rosi<>r 
sarmentrux,  ii^n  ''iicore  au  conunerce,  en 
{leurs. 

Coiirours  31S.  —  Une  plante  de  Rosier  de 
.wmis.  non  encor.'  an  riÉinnierce,  on  Heurs; 
les   sai'iiienteux   exclus. 

.Xiila.  —  Il  y  a,  en  plus,  un  concours  318 
tiis,  ouvert  spéciateinent  j)our  <i  six  llcuis 
d'une   Rose  non  encore  au  commerce.   » 

Le  Dailii  Mail  ajoute  :  «  Les  rosiéristes 
les  plus  éniinents  du  monde  entier  se  sont 


fait  insciire  à  l'exposition,  et  l'on  sait  déjà 
que  les  deux  concours  de  Roses  nouvelles, 
surtout  celui  des  Rosiers  de  semis,  réuni- 
ront des  fleuis  d'une  beauté  oxceptionnelle... 
Parmi  les  concurrents  inscrits,  figurent  des 
amateurs  aussi  bien  que  des  professionnels, 
d'Angleterre,  d'Irlande,  de  France,  d'Italie 
et  des  Etats-Unis,  de  sorte  que  lecs  prix  se- 
ront,  sans   doute,  chaudement   disputés.  » 


Le    Rosa    Forresti.    -   Le    docteur 

Focke  a  puijiié,  récemment,  dans  les  \otes 
du  lunlln  botanique  Royal  d'Edimbourg, 
une  énuniération  et  la  description  des  es- 
pèces des  genres  lîosa  et  Rubis,  découver- 
tes et  collectées  par  M.  Georges  Forrest, 
dans  le  Yunnann  et  le  Tbibet,  pendant  le 
cours  des  années  1904,  1905  et  19U6. 

Une  seule  espèce  de  Rose  figure  dans  cette 
liste,  c'est  le  Rusa  Furicsii,  proche  alliée  du 
R.  Micnipliijlla:  mais  on  y  remarque  plu- 
sieurs variétés  intéressantes  de  diverses  es- 
pèces, notamment  des  R.  r>nnl{xi(r,  IVniias- 
(:riiii_    CiyaiUoa  et   MacrophijlUi. 

Le  docteuri  Focke  cite,  ©n  ce  qui  concerne 
le  R.  Banksiœ,  des  variétés  à  fleurs  sim- 
ples, blanches,  parfumées;  à  fleurs  doubles, 
blanches  et  parfumées;  enfin,  à  fleurs  dou- 
bles, d'un  beau  jaune,  non  parfumées.  En 
ce  qui  concerne  le  R.  Gigantea,  il  mentionne 
une  variété  nommée  crabcsccnx,  à  fleurs  ro- 
ses parfumées. 


Exposition   horticole   à  Angou- 

lême.  La    ."-^ociele   d'Iiorticullure   et    de 

viticulture  de  la  Cliarente,  a  décidé  qu'une 
exposition  aurait  lieu  à  .Angoiiilème,  les  13, 
14,  15  et  IG  juin  1912. 

Les  demandes  d'admission  doivent  être 
adressées  à  M.  Lotte,  .secrétaire  général  de 
l.i  Société,  rue  de  Bassaii,  08,  à  .Angoub^- 
me,  ;ivant  le  31  mai  prochain. 

Le  9°  concoui's  est  résené  aux  Rosiers 
fleuris  en  pots. 

Le  10°  concours  con)|irendra  les  Rosiers 
nouveaux  en  pots. 

Le  11"  concours  est  spécial  aux  Roses  cou- 
pées. 


JOURNAL    DES    ROSES 


55 


Cours  des  Roses  avix  Halles  — 

Les  cours  des  Heurs  ont  pluiùt  eu  une  ten- 
dance à  flécllir,  sans  doute  par  suite  des 
affaires  peu  actives. 

Cependant,  les  cours  des  Roses  se  sont 
maintenus,  les  apports  étant  très  modérés. 

On  a  vendu  en  Irises  de  la  région  pari- 
sienne   et   du   Midi    : 

La  France,  5  à  6  fr. ;  Madame  Abcl  Cha- 
Icnaij,  jusqu'à  i)  fr. ;  Ulrich  Urunncr  fils,  de 
i2  à  15  fr. ;  Cutitain  Christij,  5  fr. ;  Madame 
Carol'ne  Testout,  de  3  à  5  ir. ;  Madame  Ga- 
br'.elle  Litizet,  3  à  4  fr.;  Paul  Xcyron,  4  à 
6  fr. ;  Kaiserin  Au(ju^la  Victoria  et  Fraii 
Karl  Druscliki,  3  à  4  fr.;  Paul  Xaboiinand 
et  S'jfra)io  (du  .Midi),  de  0  fr.  75  à  1  fr.  50; 
Mademoiselle  Marie  Van   Houtte    2  à  3  fr. ; 


Madame  Joaeith   Uonnaiie,  de  4  à  5  fr.;  le 
tout  la  douzaine. 


Exposition  d  automne  à  Biar- 
ritz. —  Cette  e.xpositiou,  organisée  par  la 
Société  d'acclimatation  du  Golfe  de  Gasco- 
gne ouvrira  ses  portes  le  24  octobre  et  les 
fermera  le  27. 

Bien  que  comprenant  des  légumes  et  des 
fruits,  elle  doit  être  surtout  considérée 
comme  une  exposition  de  chrysanthèmes,  si 
on  en  juge  par  le  nombre  des  concours  ré- 
servés à  cette  charmante  plante. 

Un  seul  concours,  le.  26°,  est  ouvert  pour 
les  Roses  »  en  fleurs  coupées  ». 

-■adresser  les  demandes  d'admission  avant 
le  15  octobre  1912,  à  M.  Le  Secrétaire  géné- 
ral de  la  Société. 

COCHET-COCHET. 


:)XOS]ERS 


rltri 


•êfOUVEAUX     DE      L'MUTOMNE      19il     (i 


(Suite) 

-\AA/\A* — 


M.  H.  Kiese,  de  Vieselbach-Erfurt,  .Alle- 
magne, a  vendu,  à  l'automne  1911   : 

Frau  A.  Laul:  (Hybride  de  Thé).  —  Fleur 
pleine,  gracieuse,  d'une  couleur  rouge  car- 
miné ;  les  boutons  sont  longs;  le  rosier  porte 
ses  fleurs  droit  au  bout  des  rameaux,  c'est 
une  des  plus  belles  ruses  de  cette  couleur  ; 
elle  a  remporté  un  prix  d'honneur  en  1911. 

Magda  W'ielniiann  (Rosier  grimpant).  — 
Les  fleurs  sont  d'une  grosseur  moyenne, 
blanc  de  lait  bordé  de  rose,  c'est  un  rosier 
très  florifère,  bien  formé,  très  grimpant  :  a 
remporté  im   prix  d'honii'pur  en   1911. 

Andréas  Hnfir  (Muitiflore  grimpant).  — 
Crols.sance  vigoureuse,  feuille  vert  sombre, 
les  fleurs   sont    petites  rouge-sang   brillant. 

Perle  Von  Urilz  (Multiflore  grimpant).  — 
Les  boutons  sont  délicatement  roses,  entou- 
rés de  blanc,  les  ombelles  sont  très  grosses 
e'  la  croissance  très  forte. 

Lisbelh  Von  Kameke  (Multiflore  grim- 
pant). —  Ce  rosier  est  très  beau  ;  les  I'.:  i:-s 


sont  d'une  couleur  fleur  de  sureau  très  nou- 
velle ;  il  a  de  bonnes  ombelles,  un  joli  feuil- 
lage et  fleurit  très  bien  (Veilclienblau  x 
Katharin©  Zeimet). 

Grafin  Chotek  (Multiflore  grimpant).  — 
t^e  rosier  est  grimpant,  doiuie  de  petits  bou- 
tons d'un  rose  très  délicat  ;  ses  fleurs  épa- 
nouies forment  dei  grosses  ombelles.  La 
pousse  est  vigoureuse.  Ce  rosier  résiste  très 
bien  aux  rigueurs  de  l'hiver. 


MM.  Benjamin  R.  Cant  et  Sons,  Rosiéris- 
tes  à  Colchester  (.Angleterre),  ont  livré  aux 
"ultures,   à    l'antonme    dernier    : 

Elizalirili  Hybride  de  Thé).  —  Etizalirlli 
est  le  résultat  d'un  croisement  de  la  va- 
riété bien  connue  Frau  Karl  Draschki.  Cou- 
leur rose  œillet  foncé   au  centre,   rose  plus 


1  :  Voir  Journal  des  Uoses  lOH,  pages  \m,  166;  4.012, 
pages  10,  23  et  40. 


56 


JOURNAL     DES     EOSES 


clair  au  b'jrd  des  pétales,  fleurs  larges  et 
bien  fournies,  aux  j)étcile.s  iiointus.  C'est 
une  variété  très  jolie  et  fort   décorative. 

C'est,  d'après  le  »  Gardener's  Mugazine  », 
une  nouveauté  de  tout  premier  mérite. 

Rose  du  Barri  (Hybride  de  Thé).  —  C'est 
une  variété  très  purtieoiiere  et  donnant 
presque  continuellement  des  fleurs  épa- 
nouies et  des  boutons  ;  elle  est  aussi  attray- 
ante en  boutons  que  lorsqu'elle  est  épa- 
nouie. Sa  couleur  peut  être  définie  i)ar  ce 
mot,  c'est  une  viaie  Rose  du  Barri,  pur 
brillant  et  riche.  Elle  est  très  distincte  de 
tout  autre  variété  et  d'un  parfum  très  sua- 
ve. Les  boutons  doivent  être  supprimés  sur 
les  pieds  dans  la  proportion  de  1  sur  3. 

Le  coloris  de  cette  rose  est  si  riche  que 
nous  croyons  qu'on  lui  doit  sacrifier  inté- 
gralement une  plate-bande  spéciale,  ou 
alors  ne  la  mettre  qu'à  une  place  bien  en 
vue. 

Ladij  Ucaij  (Hybride  de  Thé).  —  Belle 
et  robuste  variété  couleur  rose  foncé  au 
centre,  blanc  nacré  sur  le  bord  des  pétales, 
prodigue  de  ses  Heurs  et  à  floraison  conti- 
nuelle, d'un  parfum  suave.  Les  boutons 
doivent  être  supprimés  dans  la  proportion 
d'un  tiers  pour  obtenir  des  roses  plus  belles 
encore. 

Ctaiuliiis  (Hybride  de  Thé).  —  Variété 
d'une  croissance  vigoureuse,  les  fleurs  sont 
portées  droites  au  bout  de  la  tige.  Coule\ir 
rouge  vif,  d'un  ton  égal  i)ar  toute  la  tieur. 
Très  prodigue  et  continuellement  en  fleure  ; 
d'un  ])arfum  excessivement  agréable,  c'est 
une  variété  belle  et  très  attrayante. 

Ladij  de  Balhe  (Hybride  de  Thé).  —  Belle 
variété  robuste,  poussant  bien,  portant  à  la 
perfection  les  Heurs  droites  au  bout  de  la 
tige.  Roses  larges  bien  pleines  et  bien  for- 
mées :  ciiulenr  blanc  laiteux  vi'li>ntr  et 
nuancé  iusc  pèche  au  cent  ri'  de  la  tlfur. 
Cette  couleur  est  jjIus  fiaicec  à  la  lliiraisnii 
d'autonnie. 


.M.Hugli  Dickson,  rosiériste  à  Belfast  (Ir- 
lande), a  lancé  dans  les  cultures  en  1911  : 

Cou)itcss  0/  Shafteshurij  (Hybride  de 
Thé).  —  Celte  rose  est  appelée  à  prendre  la 
première  place  avant  les  roses  blanches  du 


type  de  Frnu  Karl  Druscliki.  C'est  le  type 
le  plus  parfait  d'hylu-ide  de  thé,  à  la  fois 
comme  croissance  et  comme  floraison.  Les 
fleurs  sont  bien  formées  et  d'une  couleur 
carmin  argenté  vif,  tacheté  rose  coquille 
sur  le  bord  des  jjétales,  a\ec  des  reflets  d'un 
rouge  plus  pâle,  ce  qui  fait  un  contraste 
ravissaiLt  avec  le  bas  des  ]ietales  d'un  car- 
min de  cochenille.  C'est  une  variété  forte 
et  branchue,  formant  de  beaux  sujets. 

LcsUi-  Hohand  (Hybride  de  Thé).  —  Ce 
magnifique  hybride  de  thé  est  de  beaucoup 
le  plus  grand  progrès  obtenu  depuis  quel- 
ques années. 

Elle  produit  des  fleurs  à  profusion  de 
juin  à  octobre,  elle  les  porte  droit  au  bout 
des  branches.  La  fleur  résiste  parfaitement 
au  soleil  des  jours  les  plus  chauds,  sans 
.s'épanouir  empiétement  et  sans  faner  sa 
"ouleur.  Elle  est  d'une  couleur  cramoisi 
écarlate  foncé  et  d'une  odeur  très  douce. 

Mrx   (niarics   E.   Mlaii   (Hybride   de   Thé). 

—  C'est  im  rosier  hybride  de  thé  de  jar- 
din, ]pou.ssant  bien.  Les  roses  sont  parfaites 
de  forme,  très  abondantes  et  d'un  nouveau 
coloris  très  joli.  La  fleur,  a-ssez  large,  bien 
remplie,  est  très  bien  formée.  Les  boutons 
sont  longs  et  pointus,  d'une  couleur  orangé 
pâle  qui  se  change  en  ocre  clair,  lorsque  la 
lleur  conuuence  à  s'épanouir  et  en  jaune 
ch.anKjis  avec  le  temjis.  C'est  une  des  meil- 
leures roses  de  jardin  que  nous  ayons  ob- 
teuues  jusqu'à  présent  et  c'est  iconftant 
dans  ses  qualités  que  nous  vous  la  présen- 
tons. 

Mrs   Fiaiil;    WurhiiKin   (Hybride   de   Thé). 

—  C'est  une  des  roses  de  jardin  qui  fleurit 
avec  le  plus  d'abondance  ;  assez  branchue, 
poussant  bien.  Les  fleurs  sont  larges,  d'une 
belle  forme  de  camélia,  d'une  couleur  uni- 
forme  l'o^e   brillarit. 


Nos  excellents  conlrères,  MM.  Paul  et 
Sons,  rosiéristes  à  Cbeshunt  (.-Vngleterre), 
ont  lancé  dans  les  cultui'cs,  en  juin  1011,  les 
nouveautés  ci-après   : 

Frcda    (Hybride   de  Thé).   —   Arbuste  vi- 
goureuso,  rustiqui-,  iieau  feuillage,  très  flo-j 
rifere.  Fleur  grande,  bien  faite,  jolie  forme,] 
couleur    vieux    rose    clair,    doucement    vio- 


JOURNAL     DES     EOSES 


57 


lacé,  donnant  à  cette  nmiveauté  une  nuance 
des  jiUis  distinguées. 

Drs.teiiioiia  (Hybride  de  Tlié).  —  Arbuste 
vigdureux  et  buissonnant  ;  beau  feuillage 
ample.  Fleur  globuleuse,  doulile,  large,  bien 
fournie,  de  couleur  rose  clair  opaque,  très 
atti'ayante  et  rare.  Toujours  en  fleur,  très 
odorante.  C'est  une  bonne  rose  d'automne 
pour  les  amateurs. 

Mrs  .1.  Kingsvtill  (Hybride  de  R.  Lœvi- 
gata).  —  Cet  hybride,  issu  de  la  variété 
Anemonpiirose  est  naine  remontante,  et  à 
grandes  fleurs  simples  :  le  coloris  rappelle 
celui  de  sa  mère,  mais  est  renversé.  La 
variété  Aîiemonenrose,  portant  le  rose  à  la 
liuitie  supérieure  des  pétales,  tandis  que 
Mrs  .1.  Kingsmill  le  possède  à  la  partie  in- 
férieure  de  ceux-ci. 


Othello  (Hybride  de  Thé).  —  Cette  nou- 
veauté croit  vigoureusement.  C'est  un  déi-i- 
vé  de  la  rose  bien  connue  Gustave  Grune- 
wald,  dont  elle  a  conservé  l'odeur.  Coloris 
rouge  maiTon  foncé,  rapiielant  celui  de 
Charles  Darwin  ;  la  fleur  est  grande  et  de 
belle  forme. 

Klondyke  (Hybride  de  Wichuraiana).  — 
Cette  nouvelle  rose  fait  partie  de  la  série 
créée  par  MM.  Paul  et  Sons,  et  qui  com- 
mence par  Shower  of  Golil,  dont  elle  est  le 
digne  jjendant.  D'une  vigueur  très  grande, 
munie  d'un  superbe  feuillage,  sa  fleur  est 
jaune,  pa.ssant  au  primevère,  moyenne,  en 
gros  bouquets. 

PAPILLON. 

(  A  suivre) 


)ANS      LES 


OSIERS 


En  Avril-  —  Terminer  au  plus  tôt  les 
travaux  qui  n'ont  pu  l'être  en  mars.  Ce  sont 
surtout  les  plantations  d'églantiers  pour  la 
greffe  des  rosiers  qu'il  faut  terminer  le  plus 
rapidement  possible.  Celle  des  multiflore 
de  la  Grifferaie  et  surtout  des  polyantha 
peut  être  reculée  sans  inconvénient,  la  plu- 
part du  temps,  jusque  dans  la  seconde 
quinzaine  du  mois. 

Continuer  les  soins  aux  Rosiers  en  multi- 
plication sous  verre,  et  les  babituer  progres- 
sivetrent  à  l'air  de  manière  à  les  laisser 
complètement  à  l'air  libre,  vers  la  fin  du 
mois,  afin  de  pouvoir  les  mettre  en  pleine 
terre  en  mai. 

Nous  indiquerons,  dans  notre  prochain 
numéro,  la  manière  de  faire  cette  mise  en 
pleine  terre,  sans  que  les  jeunes  rosiers 
en  souffrent. 

Commencer  les  binages,  ou,  mieux,  les 
continuer  activement,  s'ils  ont  pu  être  com- 
mencés en  mars. 

Ebourgeonner  avec  soin  les  rosiers  gref- 
fés l'aimée  précédente,  et  ne  laisser  se  dé- 
velopper  que    les   éciissons    jiosés. 

Dès  que  ceux-ci  ont  atteint  de  8  à  10 
centimètres  de  longueur,  en  pincer  l'extré- 


mité,   ne   laissant   que  3    à   4   feuilles   à   la 
jeune  greffe  pour  qu'elle  se  ramifie. 

En  certaines  années,  il  est  possible  de 
commencer  en  avril  la  greffe  à  œil-poussant 
lorsqu'on  est  en  possession  de  sujets  plan- 
tés l'année  précédente  et  qui  n'ont  pas  été 
greffés  ou  qui  n'ont  pas  repris  à  la  greffe. 

Les  Rosiers  forcés  ne  demandent  plus, 
en  co  mois,  à  être  ombrés  en  temps  de 
.vileil,  mouillés  plus  copieusement  et  à  rece- 
voir le  plus  d'air  possible,  condition  essen- 
tielle pour  constituer  de  bons  et  beaux  ro- 
siers. 

Soufrer  préventivement  les  rosiers  sous 
verie  et  ceux  en  plein  air,  si  on  redoute 
pour  eux  l'invasion  du  blanc. 

Nous  ra|)i)elons  que  le  blanc  du  Rosier 
(spUœrollieca  pannosa)  revêt  deux  tonnes 
distinctes,  suivant  l'état  de  son  dévelopi)e- 
nient. 

Pendant  la  première  phase  {forme  coni- 
dienne)^  le  mycélium  de  ce  parasite  se  pré- 
seme  à  la  surface  des  organes  attaqués, 
sous  les  ajiparences  d'une  sorte  de  duvet 
l)lanc,  feutré,  laineux,  constitué  par  des  hy. 
plies  hyalins, 


58 


JOUR  A' AL    DES     EOSES 


Lors  de  )a  deuxième  plia&e  du  déveloj)pe- 
nient  {phase  a.Lospiiicc)  un  voit  se  former 
à  la  surface  des  feuilles  des  petits  points 
jaunâtres. 

Alors  le  soufre  u'a  plus  aucune  action, 
les  axospores   étant   parfaitement    protégées 


contre  l'action  des  vaiieurs  sulfureuses,  par 
la  niend.irane  de  l'organe.  C'est  pourquoi 
nous  conseillons  de  soufrer  dès  le  début 
de  la  végétation  !■(  (l'  prclcreinc  prccenli. 
inriit. 

COCHET-COCHET. 


-"Ti 


Culture    de    la    «(ose    dans    l'Mntiûuité 


Hérodote  est  le  premier  écrivain  de  l'anti- 
quité qui  ait,  mais  en  passant  r-eulenient, 
parlé  de  la  culture  de  la  rose;  d'aprè.s  lui, 
nous  l'avonis  vu,  cette  fleur  aurait  été  impor- 
tée dans  la  péninsule  hellénique  par  Midas, 
ce  qui  la  fait  rienionter  aux  temps  antéhis- 
toricjues.  Mais,  pour  savoir  en  quoi  consis- 
tait sa  culture,  à  quels  procédés  elle  avait 
recours,  il  faut  descendre  jusqu'à  Théo- 
pliraste,  c'est-à-dire  au  iv"  siècle  avant  no- 
tre ère.  A  cette  époque,  la  rose  était  répan- 
due depuis  iougtemi)s  déjà  dans  le  monde 
grec  tmit  entier,  et  l'influence  hellénique 
avec  le  luxe  croissant  allait  la  faire  péné- 
trer dans  tout  le  monde  connu  des  anciens. 

La  mention,  au  vu"  siècle,  de  cette  fleur 
charmante  par  Archiloque  de  Paros,  l'élo- 
ge qu'en  a  fait  Anacréon  de  Téois,  au  siècle 
suivant,  montrent  que  dès  ces  temiis  reculés 
eJle  était  connue  dans  les  îles  de  'a  m°r 
Egée;  celles  de  Samos  fleurissaient  deux 
fois  l'an;  Rhodes  paraît  lui  devoir  son  iioni. 
Le  témoignage  de  Pindare  nous  apprend 
([u'oii  la  cultivait  aussi  dans  la  Grèce  cen- 
trale. Les  roses  de  Trachine  étaient  renom- 
mées; oelies  de  Lydie  étaient  encore  plus  cé- 
lèbres. Nicandre  place  au  second  rang, 
après  les  roses  d'Emathie,  celles  de  Nisée 
de  M  égare;  il  vante  aussi  les  roses  de  Pha- 
sélis,  ainsi  que  celles  qui  «  fleurissent  sur  les 
liords  du  Léthé  de  Magnésie  ».  Les  roses  de 
ISIilIet,  tardives,  mais  d'un  vif  incarnat, 
étaient  estimées  quoiqu'elles  n'eussent  que 
douze  ijétales.  La  pâle  couleur  de  leur  (leur, 
faisait  au  contraire,  négliger  les  ro.ses  de 
la  ville  voisine  d'.Mabanda. 

Mais  la  culture  de  la  rose  ne  resta  pas 
longtemps  renfermée  dans  les  limites  de 
l'.Vsie-Mineure    ou    de    ITIeUade;    les   colons 


grecs  la  transportèrent  avec  eux  dans  les 
i't.ahlissements  qu'ils  formèrent  loin  de  la 
mère-patrie.  C'est  ainsi  que  la  rose  pénétra 
tour  à  tour  en  Sicile  où  le  poète  Bion  en  ra- 
contera la  naissance  fabuleuse,  et  où  Ovide 
nous  montre  Perséphone  la  cueillant,  quand 
elle  fut  enlevée  par  Pluton;  dans  l'Italie 
méridionale,  enfin  dans  la  Cyréna'ique,  où 
elle  s'acclimata  rapidement  et  produisit  une 
variété  recherchée  pour  son  exquis  parfum. 

C'est  peut-être  de  cette  dernière  confiée  que 
la  rose,  si  elle  n'y  fut  pas  directement  im- 
portée d'Orient,  fut  transplantée  en  Egypte; 
inconnuo  dans  ce  pays,  nous  l'avons  vu,  à 
l'époque  des  Pharaims,  on  l'y  trouve  cultivée 
sous  les  Ptolémées;  la  région  d'Arsinoé  — 
le  Fayoum  actuel  —  devint  célèbre  par  les 
roses  qu'elle  produisait.  On  la  rencontre 
aussi  maintenant  en  Syrie,  où  elle  était  in- 
connue avant  l'invasion  babylonienne,  et 
elle  va  prendre  place  dans  la  littérature 
juive  qui  l'avait  ignorée  jusque-là. 

C'est  au  moment  où  la  rose  apparaît  ainsi 
dans  toutes  les  piTivinces  de  la  Grèce  ou  de 
l'Orient  hellénisé  que  Théopliraste  a,  le  pre- 
mipir,  fait  connaître  la  culture  de  cette  fleur 
."hannante. 

La  rose,  dit-il,  vient  de  graine.  Puis  après 
avoir  décrit  le  fruit  de  ce  précioux  arbuste, 
il  ajoute  :  Mais  comnie  ce  moyen  de  propa- 
gation e.st  trop  lent,  on  la  reproduit  i)lutôt 
par  bouture.  Taillée  et  pas.=jée  au  feu  elle 
donne  des  fleurs  plus  belles.  Quand  on  la 
laisse  intacte  et  qu'on  l'abandonne  à  elle- 
même,  elle  .se  développe  outre  mesure  -t 
retixime  à  l'état  sauvage.  H  importe  aussi 
de  transplantea*  souvent  les  pieds  de  rosier; 

(I)  to  Roxe  dan.1  l'AnUi/iiilé  et  an  Mni/m  Ai/i'. 


.1  0  U  R  IS'  A  L     DES     E  O  S  E  >S 


59 


c'est  le  moyen,  dit-on,  de  leur  fairs  porter 
de  i)lus  belles  fleurs. 

C'est  peu;  ces  préeei)tes  cependant  n'ont 
guère  été  dépassés  dans  l'antiquité  et  Pline 
ne  fera  guère  que  les  reproduire  en  les  déve- 
loppant, encore  que  de  son  ienips  la  cul- 
ture des  roses  eût  une  importance  bien  plus 
grande  qu'à  l'époque  de  Tfiéophraste. 

Portée  par  les  colons  grecs  dans  kurs 
établissements  de  l'Italie  méridionale,  la  cul. 
fure  de  la  rose  y  devint  florissante;  Lyco- 
liliron  parle  des  roses  de  Locres;  celles  de 
Pestum  ont  été  célèbres  dans  l'antiquité; 
elles  fleurissaient,  dit-on,  deux  fois  l'an.  De 
la  Grande  Grèce,  sous  le  nom  de  liosa,  dé- 
rivé do  liodi'i  ou  Undcn.  le  rosier  pénétra 
dans  la  Canipanie  et  le  Latiuni;  sa  culture 
prit  surtout  une  graaide  extension  dans  la 
première  de  ces  pro\dnces  qui  rivalisa  pour 
ses  njses  avec  1  Egypts.  Dans  le  Latium,Pré. 
neste  eut  de  bonne  heui'e  des  roses  renom- 
mées et  tardives;  dans  une  pièce  de  vers  con- 
nue, Martial  parle  aussi  de  celles  de  Tibur 
et  de  Tusculum.  Plus  tard  les  roses  de  Mi- 
lan aussi  furent  célèbres,  comme  l'étaient 
dès  longtemps  celles  de  Malte.  Poursuivant 
sa  marclie  vers  l'Occident,  la  rose  pénétra 
à  son  tour  en  Espagne  où  Carthagène  fut 
renommée  pour  l'espèce  qu'(m  y  cultivait, 
en  Guule,  où  Ausone  la  cliantei-a  dans  la 
Grande-Bretagne  même. 

Les  écrivains  latins  ont  laissé  les  témoi- 
gnages les  plus  formels  des  progrès  faits 
par  la  culture  de  la  rose  dejjuis  la  fin  de  la 
République,  ainsi  que  les  renseignements 
les  plus  curieux  sur  les  soins  dont  oUe  était 
l'objet.  VaiTon,  déjà,  recommandait  de  s'y 
livrer  dans  la  cani[iagne  romaine.  Virgile  n'a 
point  oublié  de  faire  cuJtiver  les  roses  par 
son  vieillard  de  Tarente.  Columelle  jirescrit 
à  riionmie  des  cbarnps  de  planter  dans  son 
jardin  cotte  fleur  dont  «  la  couleur  &st  l'i- 
mage de  la  pudeur  rougissante  »;  il  veut 
qu'au  printemps  elle  u  élargisse  le  jon? 
tordu  de  ses  corbeilles  »,  afin  qu'il  revienne 
de  la  villa,  où  il  l'aura  portée,  ses  poclies 
chargées  d'argent.  Désormais,  la  rose  a  sa 
place  dans  fous  les  jardins  de  Roms  et  de 
l'Italie.  Dans  la  description  connue  qu'il  a 
laissée  de  sa  maison  de  campagne,  Pline  K' 
jeune  rappelle   avoc   c3m|)laisance   les   bos 


quets  de  roses  qui  remplissaient  l'intérieur 
du  manège  de  sa  villa. 

l-'importamce  qu'on  attachait  à  la  rose 
fait  comprendre  le  soin  apporté  à  sa  cul- 
ture et  explique  les  détails  avec  lesquels  les 
agn)nomcs  latins  en  ont  parlé.  Comme  on 
le  voit  d'après  ce  qu'ils  en  rapportent,  on 
la  pratiquait  en  grand,  mais  elle  différait 
.singulièrement  de  ce  qu'elle  est  aujour- 
d'hui. 

Pour  faire  un  plant  de  rosier,  dit  Varron, 
on  clioi,sit  des  pieds  qui  aient  des  racines; 
on  les  coupe  à  partir  de  la  racine  en  brins 
d'une  paJme  environ  qu'on  met  en  terre,  et 
qu'on  transplante  plus  tard,  lorsqu'ils  ont 
repris. 

Columelle  est  plus  bref  :  il  se  borne  à 
dire  que  «  le  rosier  se  met  en  graine  et  par 
boutures  dans  des  fosses  d'un  pied  ».  Mais 
il  ajoute  qu'il  faut  le  labourer  et  le  tailler 
chaque  année  avant  les  calendes  de  Mars; 
ainsi  cultivé,  remarque-t-il,  il  dure  plu- 
sieurs années.  Mais,  c'est  grâce-  à  Pline  sur- 
tout que  nous  savons  ce  qu'était  la  culture 
de  la  iiose  chez  les  Romains  et  les  préceptes 
qu'il  a  donnés  devaient  faire  loi  encore  au 
moyen-âge. 

Pour  le  rosier,  dit-il,  on  travaille  la  terre 
plus  profondément  que  i>our  le  blé,  plus 
supei-ficiellement  que  pour  la  vigne.  Il  vient, 
remarque-t-il  d'après  Théojjhraste,  très  len- 
lenient  de  graine...  aussi  préfère-t-on  le 
planter  de  bouture.  Une  .seule  espèce  se 
plante  comme  le  roseau  par  des  yeux  de 
racines;  c'est  le  rosier  à  fleurs  pâles  et  à 
cinq  pétales,  à  branches  épineuses,  très  lon- 
gues... Tous  les  rosiers,  ajoute-t-il  encore 
d'après  Théophraste,  gagnent  à  être  taillés 
et  passés  au  feu.  La  tran.splantation  les 
fait,  comme  la  vigne,  pousser  très  bien  et 
très  vite;  on  a  des  boutures  de  quatre  doigts 
de  long  ou  plus,  —  Pline  suit  ici  Varron, 
—  on  les  plante  après  le  coucher  des  Pléia- 
des, puis  lorsque  le  Favonius  souffle,  on  les 
replante  à  des  intervalles  d'un  pied  et  l'on 
remue   fréquemmeiit  la  teiTe   alentour. 

Palladius  a  i)eu  ajouté  à  ce  qu'avaient  dit 
Varron  et  Pline.  Comme  ce  dernier,  il  tait 
venir  les  roses  de  boutures  ou  de  graines, 
qu'il  iirescrit  de  déposer  en  février  dans 
de    petites    fosses    ou   tranchées.    Il    recom- 


60 


JOURNAL     DES     KO  SES 


mande  également,  pendant  ce  mois,  de 
fouiller  par  le  pied,  avec  des  sarcloirs  ou 
des  dolabres,  les  vieux  plants  de  rosier  el 
d'en  couper  avec  soin  tout  le  bois  sec.  En- 
fin, il  donne  le  conseil  de  i-enouveler  les  an- 
ciennes plantations  devenues  trop  claires, 
en  couchant  en  terre  de  jeunes  branches  en 
guise  de  scions.  Dams  les  Géoponiques  il 
n'est  plus  question  de  semer  les  losiers.  On 
conseille  de  transi)laiiter  les  pieds  tels  quels 
avec  leurs  racines,  ou,  après  les  avoir  ar- 
rachés, de  les  couper  à  la  hauteur  d'une 
palme,  —  nous  retrouvons  ici  le  procédé  de 
Varron,  —  et  de  planter  pieds  et  racines  à 
un  intervalle  d'une  coudée. 

Palladius  ne  s'est  par  borné  à  donner  des 
préceptes  pour  la  culture  de  la  rose,  il  a  in- 
diqué encore  le  moyen  de  conserver  fia;- 
ches  les  roses  en  boutons. 

On  fend,  dit-il,  un  roseau  vert  sur  son 
pied  et  on  renferme  les  boutons  dans  sa 
cavité,  de  façon  que  la  fente  puisse  se  re- 
joindre; on  coupe  ensuite  le  roseau,  quand 
on  veut  avoir  des  roses  fraîches.  Il  y  a 
aussi  des  personnes,  ajoute-t-il,  qui  renfer- 
ment des  roses  dans  un  pot  non  verni  et 
bien  bouiché;  elles  les  conservent  ainsi  en 
les  enterrant  à  l'air  libre. 

Ces  précautions  montrent  le  [irix  que  les 
Romains  attachaient  à  ces  fleurs  aimées  et 
quel  soin  ils  prenaient  pour  en  avoir  de 
fraîches. 

Une  préoccupation  bien  naturelle  des  jar- 
dniers  de  Rome  fut  d'avoir  des  roses  prJ 
coces;  Pline,  quand  il  parle  de  cette  fleur, 
a  bien  soin  de  mentionner  quelles  variétés 
fleurissent  de  bonne  heure  et  les  lieux  qui 
les  produisent.  Telles  étaient  les  roses  de 
Campanie,  celles  de  Carthagène  surtout 
<(  précoces,  dit  le  naturaliste,  [lendant  tout 
l'hiver  ».  Pour  en  obtenir  en  tout  pays  de 
semblables,  on  eut  recours  à  un  moyen  in- 
génieux, mais  qui  peut  nous  paraitrc  un 
peu  primitif;  Pline  et  Pnladius,  nous  le  font 
également  connaître.  On  ci-eusait  \me  fosse 
d'un  pied  autour  du  rosier  et  on  y  versait 
deux  fois  par  jour  de  l'eau  chaude,  au  mo- 
ment où  les  boutons  conunençaient  à  pous- 
.ser.  Dans  les  Géoponiquei;,  on  con.seille,  ce 
qui  est  plus  simple,  de  mettre  les  plants  de 
rosiers  dans  des  vases  en  terre  ou  des  cais- 


ses, et  de  les  i)lacer  à  l'abri  du  fniid  dans 
des  endroits  exposés  au  soleil.  C'est  ce 
qu'on  faisait,  d'après  Columelle,  pour  avoir 
des  concombres  hâtifs. 

Il  y  a  loin  de  ces  procédés  à  nos  serres 
chaudes  dont  on  a  voulu  retrouver  l'idée 
dans  un  passage  corromini  de  Sénèque.  Le 
Iihilosoplie  ne  fait  allusion,  évidemment, 
qu'à  l'emploi  des  arrosages  d'eau  chaude, 
conseillés  par  Pline.  Il  n'est  pas  davantage 
question  de  serres,  quoi  qu'en  ait  pensé 
Helin,  dans  un  passage  connu  de  Martial, 
où  le  poète  parle  simplement  de  plaques  de 
verres  qui  servaient  à  conserver  la  fraî- 
cheur des  fleurs  en  les  préservant  du  con- 
tact de  l'air,  tout  en  penuettant  de  jouir 
de  leur  vue. 

Mais  on  n'en  i>evit  dire  autant  du  pro- 
cédé indiqué  dans  une  autre  pièce  de  vers 
du  même  poète.  Columelle  recommandait 
de  couvrir  de  iliaques  transparentes  les 
plantes  de  jeunes  concombres,  afin  de  pou- 
voir les  mettre  sans  danger  au  soleil  par 
les  jours  sereins  mais  froids. 

Ce  procédé,  importé  en  Italie  par  les  Ci- 
liciens,  que  Pompée  avait  transplanté  en 
Calabre,  s'était  bientôt  répandu  dans  toute 
la  Péninsule.  Martial,  dans  une  de  ses  épi- 
grammes,  parle  des  plantations  d'un  de  ses 
amis  II  que  des  plaques  transparentes  dé- 
fendaient contre  les  vents  d'hiver  tout  en 
laissant  pénétrer  jusqu'à  elles  un  jour  pur 
et  les  rayons  dv  soleil  ».  S'il  ne  s'agit  point 
encore  là  de  serros  chaudes,  il  faut  y  voir 
quelque  chose  d'analogue  à  nos  châssis,  ou 
même  à  nos  serres  froides. 

Ces  procédés  étaient  bien  imparfaits;  ils 
permirent  néanmoins  aux  .\nciens  d'avoir 
des  roses  bien  avant  ou  après  la  saison  qui 
les  produit  d'ordinaire,  et  ils  les  dispensè- 
rent d'en  faire  venir  des  climats  plus  favo- 
risés. Ce  sont  ces  roses  d'hiver,  d'autant 
plus  estimées  qu'elles  étaient  jilus  rares, 
dont  parle  Lucien,  contre  la  recherche  des- 
quelles Sénèque  s'est  élevé  dans  son  pen- 
chant habituel  à  la  déclamation,  et  que 
Martial  a  célébrées  connue  le  triomphe  de 
l'horticulture  de  son  temps. 

L'hiver,  dit-il  en  s'adressant  à  Dimiitien, 
dans  une  de  ses  épigrammes,  vous  offre. 
César,  sos  cf>uronne=  précocrs;  Iî^  rose  était 


JOURNAL    DES    ROSES  Coubert    (Seine-et-mahne)    frange  (Avril    1912) 


MADAME      MAURICE      DE      LUZE 
(Hybride    de    Théi 


JOURNAL     DES     11  OS  ES 


61 


autrefi)is  la  Heur  du  printemps,  elle  est 
maintenant  la  vùtre. 

Dans  une  autre  i)ièce  de  vers  souvent 
citée,  faisant  allusion  aux  roses  que  les  lia- 
bitants  de  l'Egypte  avaient  envoyées  à  l'em- 
pereur à  l'occasion   de  sa   fête   : 

«  L'haJjitant  des  bords  du  Nil,  s'écrie  le 
flatteur  de  Domitien,  jaloux  de  vous  faire 
sa  cour,  vous  avait  envoyé,  César,  des  roses 
d'hiver,  présent  d'un  genre  tout  nouveau. 
Mais  on  vit  le  nautonnier  de  Memphls  rire 
des  jardins  de  l'Egypte,  quand  il  eut  passé 
le  seuil  de  votre  ville  :  telle  était  la  douceur 
des  parfums  du  printemps  et  la  beauté  de 
Flore,  tant  on  pouvait  s'y  croire  dans  la 
splendeur  des  bosquets  de  Pestum  !  De  quel- 
que côté  qu'il  portait  ses  pas  et  ses  regards, 
toutes  les  rues  étaient  éclatantes  de  roses 
tressées  en  couronnes.  O  Nil  !  puisque  tes 
hivers  s^jnt  forcés  de  céder  aux  hivei-s  de 
Rome,  envoie-nous  tes  moissons  et  accepte 
nos  roses.  » 

L'exagération  est  ici  manifeste;  niais  ces 
vers  de  Alartial  n'en  sont  pas  moins  un  té- 
moignage curieux  et  irrécusable  des  pro- 
grès qu'avait  faits  de  son  temps  la  culture 
des  roses.  Elle  devait  en  faire  encore  de 
plus  grands.   Si   l'on   en   croit  les  Géoponi- 


ques,  les  anciens  horticulteurs  seraient  par- 
venus à  avoir  des  roses  toute  l'année,  en 
ayant  soin  de  les  transplanter  et  de  les  fu- 
mer tous  les  mois.  Ce  précepte  devait  pro- 
duire de  bons  résultats  et  plus  cei-tains  as- 
surément que  celui  du  même  compilateur 
d'entourer  d'aulx  l.ss  pieds  de  rosiers,  afin 
d'en  rendre  les  fleurs  ])lus  odorantes. 

Les  Anciens  ne  cultivèrent  pas  seulement 
la  rose  proprement  dite  ou  de  jardin,  ils 
cultivèrent  aussi  l'églantier;  on  s'en  sei-vait 
surtout  en  Italie,  en  y  joignant  parfois  des 
ronces  et  des  paliures,  pour  clore  les  jar- 
dins. On  faisait  tout  à  l'entour  de  l'endroit 
qu'on  voulait  protéger  une  double  tranchée 
d'un  pied  et  demi  de  profondeur,  on  y  dé- 
posait à  la  fin  de  l'hiver  des  semences  d'é- 
glantier enduites  de  farine  d'ers,  et,  quand 
elles  commençaient  à  pousser,  on  enfon- 
çait entre  les  deux  tranchées  des  appuis 
où  on  y  plantait  une  haie  d'osier  destinée 
à  .supporter  les  jeunes  jilants.  On  avait  ain- 
si une  clôture  que  rien,  dit  Columelle,  ne 
pouvait  détruire,  si  on  ne  l'arrachait,  et  que 
le  feu  même  ne  pouvait  que  fortifier.  Nos 
liaies  d'aubépine  cependant  f^ont  incontes- 
tablement  pr;''f  érables. 

Professeur    JORET. 


OSE    Madame    Maurice 

Issue   de    Madame    Abel 


DE       ^UZE       (Hybride 
Chàtenay    <  Eugène    Fiipst 


DE 


Thé) 


Cette  variété,  encore  nouvelle,  est  très 
estimée  des  amateurs  de  roses  et  toujours 
renuuïiuée  dans  les  expositions  où  elle  est 
présentée.  Elle  a  été  obtenue  par  M.  Per- 
net-Ducher,  de  Lyon,  provient  d'un  croise- 
ment artificiel  entre  Madame  Abel  Chate. 
nay  et  Eugène  Fùrst,  et  a  été  livrée  au 
commerce  par  l'obtenteur  au  printemps 
1907,  en  même  temps  que  Laurent  Carie 
(Hybride  de  Thé)  dont  nous  donnerons  sous 
peu,   ici,    la   chromolithographie. 

Madame  Maurice  de  Liize  foniie  un  ar- 
buste de  bonne  vigueur,  à  rameaux  érigés, 
armés  d'aiguillons  droits  ou  très  légère- 
ment crochus  gris   assez   forts. 

Le  feuillage  est  vert  gai,  les  folioles,  ova- 
len-arrondies,  portent  une  serrature  Hue  et 


très  aigùe,  généralement  simple.  Racliis 
armés  de  petits  aiguillons  croclius  entre- 
mêlés de  glandes  pédicellées.  Les  stipules 
.à  œillettes  subulées  et  divergentes,  sont 
frangées  de  soies  glanduleuses. 

Superbe  bouton  porté  par  un  long  et  fort 
pédoncule. 

Fleur  tiès  grande,  en  form:  de  coupe,  à 
larges  i)étales,  pleine.  Coloris  rose  Nilsm 
avec  centre  carmin  et  le  revers  des  i)étalcs 
plus  clair. 

C'est  n..n  seulement  une  excellente  plante 
de  Collection,  mais  encore  une  vaiiéfé  de 
tout  premier  mérite  dont  on  ne  saurait 
trop  conseiller  In  cnlini-e  à  toute  tic'-soio.e 
qui   p  )s.rède   un    j.'irdin. 

MARIE,  pu  Clos-Jollet, 


—r 

62 


JOURNAL    DES     KOSES 


^ADis  ET  (Aujourd'hui 

Atteindre  dans  son  vol  la  grande  libellule, 
Ou  la  prendre  au  repos  sur  la  feuille  ou  la  fleur, 
Pour  mon  àine  d'enfant  c'était  un  vrai  bonheur  ; 
J'admirais  ses  gros  yeux  et  ses  ailes  de  tulle. 

Quand  les  temps  ont  changé,  quand  cet  âge  recule 
A  l'horizon  brumeux  comme  à  travers  un  pleur, 
Un  autre  amour  me  berce  et  m'enivre  le  cœur, 
Tel  le  calme  des  soirs  que  dore  un  crépuscule. 

Cet  amour  est  celui  des  suprêmes  beautés 
Que,  même  sous  nos  cieux  incléments,  les  étés 
Laissent  naître  et  grandir,  enfants  chéris  de  Flore. 

Et  parmi  ces  beautés  que  contemple  notre  œil. 
Ne  vous  semble-t-il  pas,  quand  elle  vient  d'éclore, 
Que  la  Rose  est  leur  reine  ?  O  trône  sans  écueil  ! 

A.    LEBRUN. 


Wetite 


CORRESPONDANCE 


Sur  remploi  du  su.lfu.re  de  car 

bone-    —   J\ci)uiisi's   à   iilusifitrs   li'ctcuis. 

Par  doses  massives,  j'entends  de  150  à 
200  grammes  de  sulfure  jiar  mètre  cairé, 
répartis  en  une  dizaine  do  trous.  Il  s'agil 
de  sulfurage  m  terrain  nu.  Si  le  sol  à 
planter  et  contenant  des  vers.hlancs  est 
nouvellement  défoncé,  il  faut  attendre  au 
moins  un  mois  avant  de  sulfurer,  afin  que 
la  terre  se  tasse  et  que  los  vers-blancs 
s'établissent  à  une  pnifnnilmi-  iinifnniH'. 
On  règle  le  pal-inje.cteur  do  manière  à  in- 
jecter un  pou  au-dessus  du  niveau  cu'i  se 
tro\ivont  les  larves  à  détruire.  H.iucher  soi- 
(l)ii'Hsriiient  el  innnrdialcnieiit  les  trous 
])roduits  jiar  le  jial. 

On  peut  iilaiiiUu'  ;i  soniainos  ot  niènie  15 
jours   ajirrs   l'upéi-ation    ilu    sulfurage. 


A  l'OU  granunes  par  mètre  carré,  aucune 
larve,  quelle  qu'elle  soit,   ne  résiste. 

.1  M.  7>.  Mant.  —  Cui,  il  est  possible, 
ot  même  facile,  de  se  rendre  compte  com- 
ment le  sulfure  se  répartit  dans  un  sol  et 
.s'il  en  reste  des  traees,  au  moment  de  plan 
ter,  ce  qui.  du  reste,  n'aurait  aucun  in- 
convénient   . 

Le  procédé  1©  plus  sinqile  consiste  il  "bire 
passer  !  ai'  du  sol  ."luitenant  plus  ou  nioirs 
lit'  vapeur  sulfucarluiniiiues,  dans  une  solu- 
tion alcoolique  de  potasse  caustique.  Ces 
vaiieurs  sont  itlisorbées  ei  transformées  en 
.Kiiillidle  lie  pdidssilim. 

l.a  solution  neutralisée  par  l'acide  acéti- 
que donn©  naissance,  en  présence  d'un  sel 
cuivrique,  à  mi  précipité  de  xanthate  de 
cuivre,  iirocipité  d'\iiio  belle  couleur  jaune. 


JOUENAL     DES     ROSES 


f'.3 


dt)ut  l'iiiiiiantioii  est  lu  pi-euve  qu'il  res-^te 
au  moins  des  traces  de  sulliire  diiiis  le  sol, 

Je  donnerai,  plus  tard,  un  lnug  article 
sur  le  sulfurage  des  sols,  opération  qui  in- 
téresse tant  les  praticiens  ainsi  que  sur  la 
méthode  la  meilleure  de  doser  les  vapeurs 
de  sulfure  de  carbone  réjjandues  dans  le 
sol,  méthode  très  simple,  à  la  jjortée  de 
tous. 

Je  suis  du  reste,  avec  plaisir,  à  votre  dis- 
position pour  vous  montrer  à  faire  vous- 
même,   à  peu   de   frais,   les  appareils   et   à 


préparer  les  réactifs  nécessaires  à  cette 
opération,  ainsi  que  pour  vous  faire  voir, 
sur  le  terrain,  comment  elle  se  pratique. 

A  M.  heii.  à  V...  —  Le  Rosier  Herinosa 
est  un  Ilc-noiirbon  et  non  un  Uengale.  Par 
suite,  liijou  de  lîoyat-Ies-Baiiis,  qui  n'est 
qu'un  dichro'isme  de  cette  variété,  est  éga- 
lement i1n  Ile-Bourbon  et  c'est  par  erreur 
que  ce  Rosier  a  été  classé,  sur  le  catalogue 
en  question,  i)armi  les  Rosiers  du  Bengale. 

COCHET-COCHET. 


1.A      mOSE      EN      W;UNISIE 


L'Orient  ensoleillé,  la  Chine  où  de  nos 
jours  on  dé'^ouvre  encore  des  végétaux  in- 
connus des  Européens,  la  Perse,  toute  la 
Turquie  d'Asie,  le.s  Lieux-Saints,  et  tous 
les  pays  que  baigne  la  Méditerranée,  sont 
incontestablement    la  patrie   des   Roses. 

Les  livras  Saints,  la  Bible,  "  Le  Traité 
d'agi  iculture  Nabathéene  »,  ouvrage  écrit  en 
Chaldéen,  puis  traduit  plus  ou  moins  cor- 
r<;ctement  en  .\rahe,  vers  l'an  DOO  de  notre 
ère,  et  qui  est  lo  i)lus  ancien  livre  connu 
traitant  d'agriculture,  nous  jjarlent  du  Ro- 
sier et  de  sa  culture,  à  ces  époques  lointai- 
nes. Nous  avons  ainsi  la  preuve  que  les  .-as- 
syriens, les  Juifs  cultiveront  les  Rosiers  dès 
la  plu-s  haute  antiquité;  les  Egyptiens  ne 
les  connurent  guère  qu'à  l'époque  de  la  do- 
minatir)n  Romaine.  La  Rose  était  sans 
doute,  pour  les  anciens  peuples,  une  des 
fleurs  du  légendaire  paradis  terrestre. 

Quand  la  tyrienne  Didon,  quittant  sa  pa- 
trie pour  se  soustraire  au,\  cruautés  de  son 
frère,  vint  chercher  asile  sur  les  côtes  tuni- 
siennes et  fonda  Carthage,  elle  dût,  de  mê- 
me que  .ses  sujets,  les  riches  marchands 
Carthaginois,  embellir  ses  superbes  jar- 
dins et  ses  somptueux  palais,  par  des  Ro- 
siers et  des  Roses. 

Il  en  fut  certainement  de  même  de  leurs 
rivaux  et  vainqueurs  les  Romains,  qui  fi- 
rent de  si  belles  choses  sur  le  vieux  sol  afri- 
cain, et  les  merveilleuses  mosaïques  exhu- 
mées récemment  des  ruines  de  Carthage  et 
de  Thyslnis,  après  tant  de  siècles  de  som- 


meil, sont  une  preuve  irréfutable  que  la 
Rose  était  en  grand  honneur  chez  les  an- 
ciens habitants  de  la  Tunisie  actuelle  et 
qu'ils  manifestaient  un  goût  très  vif  pour 
la  reine  des  fleurs. 

Les  Roses,  sur  ces  vieilles  mosaïques, 
sont  souvent  accompagnées  de  Colombes, 
de  paons,  de  raisins  et  de  fruits.  Telle  la 
superh^  mosaïque  récemment  trouvée  à  Car- 
thage et  dont  le  cliché  accompagne  cet  ar- 
;icie   (1). 

D'autres  fois,  elles  sont  simplement  se- 
mées en  jonchées,  éparses,  et  semblent  l'ac- 
compagnement voulu  de  figures  quelcon- 
ques —  (Voir  la  figure  de  la  !?"  mosaïque 
trouvée  dans  les  ruines  de  Thysdrus,  l'El 
Djein  d'aujourd'hui). 

Pendant  la  brillante  période  Romaine, 
païens  et  chrétiens  honorèrent  la  Rose; 
comme  de  nos  jours,  elle  fut  de  toutes  les 
fêtes,  de  toutes  les  joies,  de  toutes  les  dou- 
leurs, dans  les  jardins,  dans  les  palais,  sur 
les  tombeaux. 

Puis  l'Islam,  les  Barbares,  les  Arabes  dé- 

(1)  Noire  rorrespoiidanl  en  Tunisie,  M.  0.  liomain,  vient 
lie  nous  adresser  de^  pliolo!;ia|iliies  (le  merveilleuses  Mo- 
saïques leprésenlanl  îles  Roses,  et  réeeniHient  extiumées 
(les  Ruines  de  Carlliase  et  de  Thysdrus.  I.e  cllcliage  de  ces 
pliolos  n'a  malhenrenscmenf  pu  être  terminé,  par  suite  de 
difncullés  inattendues,  assez  t(jt  pour  paraître  dans  le  n" 
d'.Avril  du  Journal  des  Roses.  Nos  lecteurs  trouveront 
dans  le  n»  de  mai,  accompagnés,  nous  l'espérons,  de  quel- 
ques notes  historiques,  les  clicliés  de  ces  jolies  mosaïques. 

rj.D.L.R. 


64 


JOURNAL    1>ES     E0SE8 


solèrent  l'empire  Romain,  acoimvilant  '(S 
ruines  sur  les  ruines  en  Tunisie  —  IWn- 
ciriinc  Africa  —  et  il  faut  remonter  jusque 
vers  les  xi«  et  xii"  siècles  de  notre  ère,  pour 
trouver  une  période  de  calnii»  et  les  traces 
de  véritables  splendeurs  arabes,  ou  plutôt 
Musulmanes. 

La  Tunisie,  à  cette  date,  possède  comme 
la  plupart  des  pays  conquis  par  les  Aral>es, 
et  surtout  comme  l'Andalousie  et  l'Espagne 
Musulmanes,    une    [jléiade    de    savants. 

L'Université  de  Kairouan  était  aussi  re- 
nommée que  celles  de  Cordoue,  de  Fez,  du 
Caire  et  de>  Bagdad;  quand  on  connaît  l'a- 
mour de  l'Arabe  pour  les  Roses,  il  n'est 
pas  téméraire  d'avancer  qu'ils  durent  la 
cultiver  en  grand  nombre  partout  où  ils 
imposèrent  leur  civilisation. 

Ils  publièrent,  même,  quelques  ouvrages 
traduits  en  Français,  qui  prouvent  —  tout 
en  tenant  compte  de  quelques  exagérations 
des  auteurs  —  que  les  procédés  de  culture 
des  Rosiers  au  xii"'  siècle,  étaient  sous  le 
haau  soleil  Andalous,  ce  qu'ils  sont  au- 
jourd'hui et  que  nous  n'avons  rien  inventé 
sous  ce  rapport,  abstraction  faite  naturelle- 
ment de  nos  belles  obtenti(Mis  licu-ticoles,  et 
de  nos  procédés  d'Hybridation. 

Parmi  ces  auteurs,  nous  citerons  Moha- 
med Ibn-El-Awam,  dont  le  livre  Kitab-EI- 
Fclaha  (livre  de  l'agriculture),  donne  de 
curieuses  notions  culturales  du  Rosier,  dont 
la  plupart  sont  encore  en  pratique  aujour- 
d'hui, chez  les  Européens. 

Un  autre  auteur  Arabe  Ibn-El-Facel,  qui 
vivait  au  xr  siècle,  cite  une  Rose  blanche  à 
odeur  camphrée,  probablement  une  forme 
de  la  Rose  de  Damas,  inconnue  actuelle- 
ment. 

Vei-s  1073,  un  maure  .Xndalous,  nous  iiarle 
assez  longuement  des  Rosiers,  dans  un  trai- 
té d'agriculture  avant  pour  titre  <c  FJ-Mo- 
gnah  ».  II  nous  dit  (pi'ils  aimant  les  ter- 
rains de  plaine,  terres  fortes  et  fertiles; 
mais,  que;  dans  les  sables,  les  Roses  acq\iiè- 
rent  plus  de  parfum  —  judicieuse  constata- 
tion d'un  fait  encore  \Tai,   ici,   à  notre  éjio- 

iiue. 

Un  auteur  plus  cmiiu,  Hada:  .\lune:l,  de 
Grenade,  parle  de  la  culture  du  Rosier,  de 
la  greffe,  de  la  floraison,  et  des  divers  mo- 
^cs  (le  inultiplication  qui  diffèrent  pou  de 


ceux  on  usage  dans  nns  cultures  actuelles. 
Déjà  à  cette  époque,  on  faisait  des  semis, 
et  nos  vieux  de  Damas,  ainsi  que  les  Pro- 
vins de  nos  i)ères,  eurent  sans  doute,  pour 
ascendants  directs  et  j)roches  parents,  les 
Rosiers   créés   à   ces    époques   reculées  ? 

Il  semble  prouvé  que  le  Rosa  Damascena 
fut  rapporté  de  Terre-Sainte  à  Provins,  par 
Tliibaut  IV,  comte  de  Brie  et  de  Champa- 
gne, au  retour  de  l'avant-dernière  croisade; 
mais,  à  ce  fait  unique  ne  doivent  pas  se 
borner  les  introductions  en  Occident  de  vé- 
gétaux nouveaux  imur  nos  pères,  au  mo- 
ment des  Croisades. 

Celles-ci,  qui  remuèrent  tant  de  guerriers, 
eurent  le  grond  avantage  de  mettre  en  rap- 
port et  de  maintenir  en  contact  les  chré- 
tiens du  Nord  avec  les  Musulmans  plus  ins- 
truits du  Sud.  Certainement,  il  ne  s'échan- 
gea pas  qu©  des  coups  d'épée  et  nombre  de 
plantes  durent  être  importées  en  Europe  et 
en  France  par  les  Croisés  qui  trouvèrent 
dans  plusieurs  des  pays  qu'ils  parcouru- 
rent, une  civilisation  alors  plus  avancée 
que  la  nôtre. 

La  médecine,  l'astronomie,  la  mécanique, 
les  arts,  étaient  à  ces  époques,  très  floris- 
sanst,  chez  les  Arabes  et  l'agriculture  fort 
en  honneur  ;  il  est  donc  certain  qu'à  l'utile, 
ils  joignirent  l'agréable,  et  étant  donnée 
leur  passion  i)our  la  rose,  qu'ils  cultivèrent 
cette  fleur. 

Mais  quelles  étaient  alors  les  variétés 
connues  ? 
Il  faut  mettre  là  \ui  point  d'interrogation. 
Il  est  probable,  toutefois,  qu'ils  réunirent 
vlans  le.irs  parcs  et  leurs  jardins  les  e?- 
pèces  spontanées  dans  les  pays  avec  les- 
quels ils  étaient  en  rapport,  tels  les  R-  Sfin- 
prrrirrns  et  Moschnin,  puis  les  vieux  rosiers 
de  Damas  et  à  centfeuilles,  cultivés  de 
toute  antiquité,  enfui  les  Roses  à  parfum 
retrouvées  de  nos  jours  en  Turquie  et  di- 
vers autres  lieux,  car,  pour  l'.Arabe,  le.s 
roses  les  iihis  parfumées,  celles  à  odeurs  les 
I)lus  fortes  i)rinu'nt  sur  toutes  les  autres. 
Beaucoup  de  personnes  croient  que  les 
anciens  ne  cultivaient  que  des  Roses  sim- 
ples, quelque  chose  comme  une  légère  amé- 
lioration des  espèces  sciuyaçes  ;  c'est  une 
grosse  erreur. 


JOUENAL     DES     EOSES 


65 


Les  Mosaïques,  qu'elles  soient  païennes  ou 
chrétiennes,  nous  prouvent  qu'il  y  eut  dos 
roses  très  doubles  à  ces  dates  lointaines  ; 
nos  roses  pompons,  celles  de  Damas,  étaient 
assurément  connues  et  cultivées. 

Après  la  brillante  période  musulmane, 
notre  Tunisie  retomba  pour  plusieurs  sièc!  !.s 
dans  le  désordre  et  l'anarchie.  Des  guerres 
incessantes  accumulèrent  les  ruines,  l'agri- 
culture disparut,  ia  piraterie  -fut  long- 
temps seule  en  honneur,  et  il  fallut  l'inter- 
vention de  la  France  en  1881,  pour  redon- 
ner à  ce  beau  iiays  sa  prospérité  d'antan. 
Il  y  eut  cei)'?ndant  sous  le  i-ègne  de 
l'intelligent  Ahmed-Bey,  —  vers  1840  —  une 
ère  de  renaissance  ;  de  cette  époque,  da- 
tent beaucoup  de  beaux  jardins,  de  par.cs 
arabes,  tracés  par  des  européens,  où  nos 
vieilles  Roses  connue  les  Aimée  Vibrrt,  les 
Paul  Xi-iiron,  les  Révc  d'Or,  les  Madame 
Plantier,  les  Géant  des  llatdilles,  les  Sou- 
venir de  lu  lieiiif  d' Anyleierre,  les  Jules 
Muryatlin  et  autres  bonnes  vieilles  roses 
furent  bien  accueillies  et  tinrent  compagnie 
à  d'autres  plus  anciennes,  cultivées  ici  de- 
puis un  temi)s  immémoriable,  débris  i)eut- 
ètre  de  l'époque  Romaine  et  derniers  vesti- 
ges des  splendeurs  passées. 

Dejjuis  l'occupation  française,  la  culture 
de   nos   belles   variétés  horticoles   s'est   très 


répandue  en  Tunisie  ;  on  en  trouve  dans 
tous  les  jardins  ;  jilusieurs  amateui's  en 
Iiosscdent  des  centaines  de  variétés  paniii 
lesquelles  figurent  les  plus  récentes  obten- 
tions. 

Dans  de  prochains  articles,  nous  passe- 
rons en  revue  les  premiers  cultivateurs  de 
roses  sous  notre  beau,  parfois  trop  ardent 
soleil,  et  montrerons  les  résultats  de  leurs 
efforts. 

Peu  de  pays  au  monde  peuvent  rivaliser 
avec  le  nord  de  l'Afrique  pour  la  culture  du 
Rosier.  La  floraison  printanière  qui  se  pro- 
duit en  avril  -  mai,  celle  d'automne  qui, 
chez  les  variétés  remontantes,  a  lieu  en  no- 
vembre -  décembre  produisent  de  véritables 
merveilles.  Le  coloris,  la  forme,  la  grosseur 
extraordinaire  des  Roses  néss  ici,  sont  ab- 
solumcntinconuus  dan.s  le  nord  du  la  France. 

Nous  donnerons  des  détails  sur  les  cultu- 
res et  les  variétés  que  nous  possédons  et 
entretenons  dejiuis  '20  ans  en  Tunisie;  nous 
tàcberons  d'étudier  les  vieilles  variétés  re- 
trouvées ici,  ainsi  que  quelques  rosiers  sau- 
vages des  montagnes  du  nord  tunisien  (l'é- 
glantien  ou  Jyesri  des  Arabes),  dont  il 
existe  deux  formes  distinctes,  l'une  à  fleurs 
rosées,  l'autre,  à  fleurs  blanc  pur. 

(A  suivre).  O.   ROMAIN. 

Correspondant  du  Joiinud  lia  Roit's,  en  'tunisic. 


■Comment    on    prépare 
une    bonne    souillle    bourguignonne 


Il  est  indispensable  à  tout^  po'S'tine  pnc- 
sédant  un  jiirdiii  de  savoir  prépare)'  une 
bouillie  ciipricpie,  I  emploi  des  .solutions 
neutres  à  iiase  de  sulfate  de  cuivre,  s'impfj- 
sant  de  plus  lui  plus,  à  mesure  que  la  fré- 
quence des  maladies  crytogamiques  aug- 
mente. Je  me  hâte  donc  de  répondre  ljx  de- 
mandes de  divers  lecteurs  concernant  cette 
préparation,  en  donnant  cet  article. 

Pour  les  divers  iraitenients  des  Rosiers, 
je  conseille  l'emploi  de  la  bouillie  nourr/ui- 
gnoiine  à  base  de  sulfate  de  cuivre,  dimt 
l'action    corrosive    est    neutralisée    par    du 


carbonate    de    soude,    de    préférence    à    la 
Itniiillie   llonlelaise,   riiez   laquelle   le   carbo- 
nate de  smulie  est  remplacé  par  de  la  chaux 
<iui  tache  beaucoup  les  feuilles. 
Voici   conunent    il   faut    oi)érer   : 
Prendre   : 

Eau   :   100  litres. 

Sulfate  de  cuivre   :  2.000  grammes. 
Carbonate   de  soude   :  1.500  grammes. 
Ceci  fait,  verser  50  litres  de  l'eau  mesu- 
rée dans  un  fût  en  bois,  1res  profire^  et  pou- 
vant  contenir  au   moins   110  litres. 
Placer  le  s\ilfatc  de  cuivre  dans  une  toile 


6rt 


JOURNAL    DES     EOSEvS 


très  claire  (toile  à  coller  le  papier  des  c,,j- 
partenients,  par  exemple),  ou  dans  un  vieux 
panier,  et  le  susiiendre  daus  l'eau  du  fût  de 
IIU  litres,  de  manière  qu'il  plonge  juste  as- 
sez pour  être  simplement  couvert  d'eau.  En 
quelques  minutes  le  sulfate  de  cuivre  sera 
fondu,  alors  qu'il  lui  faudrait  des  heures 
pour  se  dissoudre  s'il  était  déposé  au  fond 
de  l'eau. 

Faire  fondre  le  carbonate  de  soude  dans 
les  50  autres  litres  d'eau,  et  verser  douce- 
ment la  solution  de  carbonate  de  soude 
dans  la  solution  de  sulfate  de  cuivre,  en 
agitant  cunsiaminent. 

Si  le  sulfate  de  cuivre  est  de  composition 
normale,  e^t  si  le  carbonate  de  soude  est  du 
sel  "  Solvay  »  à  90  %  de  pureté,  le  mélange 
des  doux  solutions  composant  la  Bouillie 
Bourguignonne,  sera  neutre,  c'e.st-à-dire  ni 
acide  ni  alcalin. 

Mais,  souvent,  les  produits  employés  ne 
sont  pas  purs  et  il  s'en  suit  qu'il  faut  s'as- 
surer que  la  Bouillie  est  certainement  ne\i- 
tre,   ou  plut'it  très  légèrement  alcaline. 

C'est  alors  que  commence  le  rôle  de  la 
phtaléine  du  iihémd  dont  je  parlais,  pour 
répondre  à  un  lecteur  dans  le  dernier  nu- 
méro de  cet  organe,  ce  qui  m'a  valu  plu- 
sieurs lettres. 

Les  plitaléines  sont  considérées  comme  dé- 
rivant   du    triphénylmethane.    La    phtaléine 


du  pliénol,  ou  plitaléine  ordinaire,  incolore 
en  présence  des  acides,  devient  d'un  rouge 
très  intense  dè.s  que  l'acide  contenu  dans 
une  solution  étant  neutralisé,  il  y  a  une  sim- 
ple trace  de  base  en  excès. 

Comme  toutes  les  phtaléines,  elle  est  in- 
soluble dans  l'eau,  mais  parfaitement  solu- 
ble  dans  l'alcool  ot  dans  l'éther. 

Il  convient  donc  d'en  préparer  une  solu- 
tion alcoolique,  qu'on  obtient  en  vei-sant 
tout  simplement,  dans  un  petit  flacon,  de 
l'alcool  à  90"  environ,  sur  des  cristaux  de 
phtaléine. 

Pour  l'usage,  on  prend  dans  un  petit 
tube  à  essai,  ou  dans  un  verre  à  liqueur,  un 
peu  de  la  Bouillie  Bourguignonne  à  essayer, 
et  on  y  laisse  tomber  quelques  gouttes  de  la 
solution  de  phtaléine.  S'il  ne  se  produit  pas 
instantanément,  une  brillante  couleur  rou- 
ge, c'est  que  la  bouillie  est  acide.  Il  con- 
vient alors  d'ajouter,  à  diverses  reprises 
s'il  le  faut,  un  peu  de  carbonate  de  soude, 
jusqu'à  ce  que  l'échantillon  prélevé  donne 
une  belle  couleur  rouge,  lorsqu'il  entre  en 
contact  avec  la  solution  alcoolique  de  plita- 
léine du  phénol. 

La  Bouillie  Bourguignonne  ainsi  prépa- 
rée peut  servir  à  tous  les  usages  auxquels 
on  emploie  les  solutions  cupriques  neutres. 

COCHET-COCHET. 


;e     fiUI     DU     ROSIER 


Le  Gui  iviscum  album),  se  rencontre  eur 
de  nombreux  arbres  et  arbustes  forestiery 
et  d'ornement,  parfois  très  abondant  sur 
certaines  espèces  :  Ciatœgus,  Fraiinus,  Ma- 
lus communis,  Populns,  Robhda,  Salis,  Ti- 
lia,  etc.;  nn  le  rencontre  très  rarement  put 
d'aulres  :  Miiiis,  lleliilii,  l'nshinea,  Diospy- 
los,  .UkjIiiiis,  Il  mus,  nuiTcus,  IU>sa,  etc., 
sur  ces  deux  dernières  on  le  trouve  plus  ra- 
rement encoi-e. 

A  rautoinnc  1911,  M.  Paul  Gandin,  jar- 
dinier rosiériste,  à  .A.lençon,  procédant  à 
l'arrachage  d'églantiers  trouva  dans  une 
haie  sur  le  territoire  de  Oisseau-le-Petit 
(Sarthe),   localité  à  S  kilomètres  d'Alençon, 


un  églantier  inutant  une  touffe  de  Gui;  ce 
fait  peu  connnun,  ([n'il  rencontrait  pour  la 
première  fois,  le  frappa,  aussi  apporta-t-il 
le  rameau  parasité.  M.  P.  Gauclin  est  un 
chercheur  et  ini  observateur,  déjà  en  1909, 
il  nous  avait  ap|iorli'  une  branche  de  chêne 
(luereus  jiedunruhilus,  portant  une  forte 
touffe  de  Gui,  l'arbre,  ini  chêne  champêtre, 
.se  tiouvait  dans  une  baie  non  loin  de  Bois- 
d'EITre.  cimunune  do  Oisseau-le-Petit.  C'est 
la  première  fois  qu'on  mentionne  le  Gvii  du 
Chêne,  dans  le  département  de  la  Sarthe. 

Le  Gui  sur  Eglantier,  dont  il  est  question 
ici,  a  été  décrit  par  M.  l'abbé  A.-L.  Letacq, 
savant  botani.'te  .-Mençonnais,  dans  le  Bul- 


JOURNAL    DE. S     KOSES 


67 


letin  de  la  Société  d'horticulture  de  lOnie, 
2°  semestre  1911  : 

La  tige  du  Rosier  mesure  17  "',™.  de 

diamètre;  mais  au  point  de  l'insertion  du 
Gui,  il  s'est  produit  une  liyi)ertrophie  qui 
atteint  3  centimètres.  Certains  auteurs  con- 
sidèrent cette  hypertrophie  comme,  une  Pliij- 
tocècidie. 

<<  La  touffe  de  Gui,  située  à  1  m.  50  du 
sol,  est  assez  forte,  elle  se  compose  d'une 
quinzaine  de  rameaux  dont  les  plus  gros  ne 
dépassent  pas  6  ", '"  de  diajnètre;  au  nom- 
bre des  nœuds  on  voit  que  cette  touffe  est 
âgée  de  six  ans.  C'est  un  sujet  mâle.  » 

La  tige  paraît  âgée  de  dix  à  douze  ans, 
par  suite  du  parasitisme  elle  s'est  dessé- 
chée au-dessus  de  l'insertion  du  Gui  qui 
s'est  faite  à  la  partie  inférieure  d'une  bran- 
che secondaire  laquelle  est  elle-même  atro- 
phiée au-dessus  de  la  loupe. 

On  sait  que  les  feuilles  du  Gui  ont  des  di- 
mensions fort  différentes  suivant  qu'elles 
sont  sur  des  sujets  parasitant  des  végétaux 
à  tissus  durs  et  serrés  ou  mous;  longues  et 
larges,  vert  foncé  sur  ceux-ci,  elle  sont  glau- 


qu -s  et  de  dimensions  réduites  sur  les  pre- 
jnicrs. 

Bien  que  peu  commun  le  Gui  du  Rosier,  a 
été   mentionné    : 

1°  Dans  le  département  de  la  Sarthe 
(1911); 

2°  Dans  le  département  de  l'Orne,  par  M. 
l'abbé  A.-L.  Letacq,  à  Feings,  près  Morta- 
gnc\  et  au  Bo'uillon,  sur  la  lisière  de  la 
Forêt  d'Ecouves; 

3°  M.  Chasisigrnol,  instituteur  à  la  Bou- 
laye  (Saône-et-Loire),  dans  son  étude  sur  le 
Gui  et  les  essences  sur  lesquelles  il  a  été  si- 
gnalé, le  mentionne  sur  le  Rosier,  dans  la 
Haute-Marne,  la  Creuse  et  le  Doubs; 

4°  M.  E.  Noury,  instituteur  à  Bois-Guil- 
bert  (  Seine-Inférieure),  en  a  l'ecueilli  un 
échantillon  dans  sa  commune  ot  a  eu  l'a- 
mabilité de  nous  l'offrir  pour  notre  collec- 
tion qui  renferme  actuellement  52  arbres  et 
arbustes  Porte-Gui. 

E.    LEMEE, 
Hoi tiriiltcur-Paysagisle,  à 

Alcnroii    [Orne). 


.HRONIQUE 


lORTICOLE 


rENERALE 


SOMMAIRE  :  Lilas  en  fleurs.  —  Concours  centraux  ,\gricoles,  en  1912.  —  Rhododendron  l'ordii  Henisley. 
Un  généreux  encouragement  à  l'étude  de  la  Génétique. 


Lilas  en  fleurs,  e^  pieln  air,  en  seixe- 

ET-MAit.NE,  LE  25  .Mahs  1912  !  —  J'ai  trouvé 
dans  nies  pépinières  de  Coubert,  le  25  mars 
dernier,  le  .iijrinya  Oblata  (Forst.),  complè- 
tement fleuri  !  ! 

Le  lilas  de  Fortune  introduit  de  Cbine  en 
1859,  est  assez  voisin,  conmic  faciès  géné- 
ral, du  lilas  coiinnuii  (Syrinya  Vulyaris  L.) 
dont  il  se  distingue  cependant  par  divers 
caractères,  notamment  par  des  feuilles 
plus  rondes  et  plus  lai'ges,  ainsi  que  fiar 
une  Ibiraison  de  15  jours  plus  liàtive. 

Mais,  si  hâtive  que  soit  la  floraison  du 
lilas  de  Fortune,  je  ne  l'ai  jamais  vu  fleu- 
rir chez  moi,  avant  le  15  avril  au  plus  tôt. 

Il  est  donc  de  3  semaines  en  avance,  et 
c'est  la  première  fois  que  je  constate  la  flo- 
raison d'un  lilas   a   une  date  aussi  préma- 


turée. Ce  n'est  que  la  premièl^e  des  surprises 
que  nous  réseiTve,  au  point  de  vue  préco- 
cité, l'année  1912. 


Concours    centraux    Agricoles, 

en  1912-  —  Les  concours  agricoles  étant 
soUMiit  lôccasion  de  manifestations  horti- 
coles, nous  en  donnons  la  liste  et  les  dates 
pour  1912   : 

Bourges,  du  20  au  27  mai. 

Charleville,  du  20  au  27  mai. 

IMarseille,  du  27  mai  au  2  juin. 

Limoges,   du  27   mai  au   2   juin. 

Libourne,  du  2  juin  au  9  jun. 

Poitiers,   du  2i  au  30  juin. 

Amiens,  du  30  juin  au  7  juillet. 

Chambéry    du  9  au  15  septembre. 


08 


J  0  U  1{  N  A  L     D  E  S     1{  (J  S  E  S 


Les  programmes  sont  temis,  à  p>irtir  du 
1"  avril,  à  lu  disijositioii  du  iiulilio,  au  mi- 
nistère de  l'Agriculture  et  dans  les  préfec- 
tures. 

Rhododendron     Fordii     iiniisirn, 

Chine.  —  Ericacees.  —  Hlindoi-ees.   ■ —     Bot. 
Mag.,  t.  8111  (1). 

Ce  Rliododendron  chinois  est  voisin  des 
niivdodcvdruii  Forlunei  Lindl.  (t.  5596)  et 
biachijcarpum  U.  Don  (t.  7881),  mais  il  dif- 
fère de  tous  deux  par  les  feuilles  plus  pe- 
tites, cunéifonnes,  et  par  la  couleur  des 
Heurs.  C'est  un  arbrisseau  haut  de  2  m.  et 
demi,  à  rameaux  florifères  tortueux,  gla- 
brescents,  ne  portant  de  feuilles  qu'au  som- 
met. Les  feuilles  sont  nettement  ])étiolé?s, 
épaisses,  coriaces,  tomenteuses  et  flocon- 
neuses, fauves,  puis  glabrescentes,  obova- 
les-lancéolées,  longues  de  5  à  7  centimètres, 
arrondies  au  sommet,  atténuées  à  la  base. 
L'inflorescence  est  corymbiforme,  4-6  flore,  à 
bractées  coriaces,  glutineuses,  fauves,  gla- 
brescemites,  lancéolées,  a.iguës,  les  externes 
graduellement  et  de  plus  on  plus  petites. 
Les  pédicelles  sont  C(niverts  dune  pubes- 
cence  ferrugineuse  et  plus  courts  que  les 
feuilles.  Les  fleurs,  d'une  largeur  do  7  à  8 
centimètres,  blanches  en  dedans,  à  lobe  su- 
périeur de  la  corolle  maculé  da  rose,  sont 
d'abord  rose  i)nur]tre  on  dehors.  Le  calice 
est  petit;  à  Inbes  triangulaires-aigus.  La  co- 
rolle est  5-lol)ée,  à  lobes  arrondis,  éma.rgi- 
nés.  Les  étamines,  souvent  au  iiomljre  de 
dix,  sont  inégales  (les  ])lus  l(uigues  égahuit 
presque  la  corolle),  à  filets  pubéiiileuLs  dans 
la  moiitié  inférieure.  Les  anthères  simt 
orangées.  L'ovaire  est  couvert  de  poils  étoi- 
les. Le  style  déjjasse  un  peu  les  étamines; 
il  est  pourvu,  dans  sa  partie  inférieure,  de 
quelques  poils  glanduleux,  l.a  capsule  est 
inconnue. 

Le  genre  HlKKldih'iiiIron  est  lépandu  dans 
tout  l'hémisphère  nord,  de  la  Fluride  à  la 
Califoniie,  en  -Amérique,  dans  la   Nouvelle- 


(1)  Bulletin  de  la  Société  nalioiialo   (l'I.orticiillure  de 
France  (de  M.  P.  Hnriot;. 


Guinée  et  le  nord  de  l'.Australie.  Mais  c'est 
en  Chine  que  se  trouve  le  centre  de  disper- 
sion, avec  150  esijèccs  décrites  et  25  au 
moins  qui  ne  l'ont  pas  encore  été.  Il  est 
probable  que  la  Chine  ne  compte  pas  moins 
de  250  espèces. 

Le  R.  Fiirdii  a  été  recueilli  en  1889  dans 
l'île  de  Lantao,  pour  le  .Jardin  botanique  de 
Hong-Kong.  _     

Un  généreux  encoiiragement  à 
l'étude  de  la  G-énenque-  —  Ln  do- 

nateui-  aïKinyinc  vient  d'adresser  au  minis- 
tre anglais  de  l'Agriculture  une  somme  de 
500.000  francs  pour  doter,  à  l'université  de 
Cambridge,  une  chaire  d'études  expérimen- 
tales sur  l'hérédité.  La  dite  chaire  devra 
porter  le  nom  de  »  Chaire  Balfour  de  Géné- 
tique )i,  et  son  premier  titulaire  devra  être 
désigné  conjointement  par  le  Président  du 
Conseil  des  ministres  Anglais  et  M.  Balfour. 

Il  i)arait  que  cette  libéralité  a  été  pro- 
voquée par  une  réunion  tenue  à  la  fin  de 
l'année  dernière,  cliez  M.  Balfour  (alors 
chef  de  l'opposition  tory),  et  à  laquelle  as- 
sistaient plusieurs  membres  de  l'Université. 

Au  cours  de  cette  réunion,  la  conversa- 
ti(ui  avait  roulé  sur  un  mémoire  rédigé 
par  M.  Balfour,  en  juillet  1910  et  traitant 
de  l'utilité  de  doter  l'étude  de  la  génétique 
à  l'Université  de   Cambridge. 

Il  convient  de  rappeler  qu'une  chaire  de 
biologie  a.vait  été  créée,  il  y  a  quelque  5 
ans,  mais  elle  n'avait  pas  été  dotée  de  res- 
sources permanentes  et  aucun  crédit  n'avait 
été  prévu  jiour  l'établissement  d'une  sta- 
tiiin  expérimentale,  annexe  indispensable 
d'une  chaire  de  génétique. 

Grâce  à  l'extrême  générosité  d'iui  ano- 
nyme, ces  lacunes  vont  ètn^  rnaintenaTit 
ciindilées. 

Rai)jielons  que  c'est  à  rUiii\prsitr  de 
Cambridge  que  |iroïesse  M.  Bateson,  l'un 
des  |)lus  éminents  représentants  de  la  scien- 
ce de  la  génétique. 

Puisse  ce  généreux  exemple,  être  suivi 
en  France  !  !  COCHET-COCHET. 


Le   Propriétaire-Gérant:   CH.    COCHE" 


liEM'N.  —  IHPIUUSniE  HOIITICOLE  DE  E.   LEGHAND,  Rl'F   B.tNCEL,  23. 


I 


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Les  Ennemis  des  Plantes 

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M.  E.  LEMÉE,  Paysagiste,  5.  ruelle  Taillis,  à  Alençon 

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inestimable  intérêt,  fait  connaître  les  caractères 
de  chacun  d'eux  et  leur  mise  en  oeuvre  dans  les 
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Conseils  pratiques  pour  la  Culture,  le  choix  des 
Variétés.  Emploi  décoratif  du  Rosier.  Abon- 
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36'    ANNEE 


1"  MAI  1912 


N"  5 


JOURNAL  DES  ROSES 

(ROSA    INTER    FLORES) 

ET 

REVUE  D'ARBORICULTURE  ORNEMENTALE 
Publication    JHenauetle    Spéciale 

FONDÉE   PAR 

M.      Scipioiv     COCHET 

Horticulteur-Rosiériste,  Chevalier  de  l'Ordre  du  Christ  de  Portugal  et  de  l'Ordre  de  Mélusine 

M.     Camille    BERNARDIN 

Conseiller  Général,  Président  et  Vice-Président   de  plusieurs  Sociétés  d'Horticulture 

M.     Pierre     COCHET 

Horticulteur-Rosiériste  Chevalier  du  Mérite  agricole,  Président,  Vice-Président 
et  Membre  de  nombreuses  Sociétés  Horticoles  Françaises  et  Etrangères 

ET    RÉDIGÉ 

AVEC  LE  CONCOURS  ET  LA  COLLABORATION 

d'horticulteurs,   ROSIÉRISTES,    amateurs    de    roses    de   FRANCE   ET    DE   l'ÉTRANGBR 

COCHET-COCHET,  Horticulteur  Bosiériste. 

A  COUBERT  (Seine-et-Marne) 
Directe uR-P,ROPRiÉTAiRB  —  Téléphone  II 


SOMMAIRE    DES    ARTICLES 

Chronique  des  Roses.  —  Roses   nuuvêlles  pour   1911  (suite).    —  A  une  Abeille.   —  Dans    les  Rosiers  en   Ma 

—  Rose  Prince  de  Bulgarie  (hybride  de  thé).  —  Les  Ennemis  du  genre  Rosa.  —  Petite  correspondance.  — 

—  .Mosaïques  romaines,  représentant  des  Roses   récemment  découvertes  dans   les  Ruines  de  Thysdrus  et  de 
Carthage.  —  Oironique  Horticole     Générale. 


Planche  coloriée:  Rose  PRINCE  DE  RULG.\RIE  (Uvbkii.k  ub  Thé) 


PRIX    DE    L ABONNEMENT  : 

Fkance    :     Un    An,     12     Francs.     —     Six     Mois,     7     Francs 

Europe  :  Un  An,   13  fr.  50.  —  Six  Mois,  7  fr.  70 

Amérique,  Afrique,  Asie,  Océanib  :  U.n  An,  14  fr.  50  —  Six  Mois,  8  fr,   20 

Les  Abonnements  parlent  du  X"'  Janvier  et  du  \"  Juillet 

Envoyer  le   Prix   de  l'Abonnement   en   un   Mandat-Poste  ou  Chèque  sur  Paris 

Un  Numéro  :   1   fr.  30 


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PARIS 


IMPRIMERIE    E.     LEGRAND         :      NICLAUS     Frères.     EDITEURS 

2J,    RUE    BAMCEL,   W  '  34,   RUE  SAI.\T-jACgUB3,   34 

19  12 


ÊTABLISSBIEUT  HOÏlTmE 


V*  COCHET  Pierre 


Hortlcnlteur-Péplniérlste-Roslérlste 

A  SUISNES,  par  Grisy-Suisnes  (Seine -et -Marne) 

Maison  Fondée  en  1196 
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BIBLIOTHEQUE  DUj\IOURNAL  DES  ROSES  " 

NOUYELLK  CLASSIFICATION   DES  ROSES    (Crépin).    .    ,    .    .    .  0  60 

DICTIONNAIRE  HISTORIQUE  ET  ARTISTIQUE  DE  LA  ROSE  (*.  Belmont)  1  75 

L'ART  DE  GREFFER  (Ch.  Baltet) 4  fr. 

LA  PÉPINIÈRE  (Cil.  Baltet) 8  fr 

GREFFE  ET  TAILLE  DU  ROSIER  (Ch.  Ballet) 150 

LE  CALENDRIER  DU  ROSIÉRISTE,  (P.  Ph.  Petit-Coq  deCorbehard) 

seconde  édition  revue  et  corrigée 1  fr. 

LES  ROSIERS,  par  Cochet-Cochet  et  S.  Mottel,  un  volume  350  pages 

et  70  gravures,  3' édition  revue  et  corrigée 3  fr. 

Affranchissement  en  plus. 


JOURNAL  DES  ROSES 


(Rosa  inter  Flores) 


ET 


REVUE     D'ARBORICULTURE     ORNEMENTALE 


1"     MAI     1012 


.HRONIÛUE      DES 


OSES 


'''-^  YORK 


SOMMAIKE  :   \vis.    —    Distinction    lionorifiqiie.  —  Déjà  îles   Hoses   en    plein  air,    le  9  avril  1  —   lio'ia   Moyesi 

(Helmsley).  —  Causerie  sur  o  la  l'iose  ».   —    Exposition   Internationale  d'horticullure,  à  Pau.    —  Exposition 

générale  d"horliculture,   à  Rouen.  —    4=  Exposition   générale  d'horticulture,   à    Montpellier.    —  Exposition 

horticole,  ^  Nancy.  —  Société  d'horticulture  d'Orléans  et  du  Loiret.  —  E.xposition  de  Printemps,  à  Paris.  — 

Cours  des  Roses  aux  Halles. 


JIYIS.  —  Pour  éviter  des  frais  de 
correspondance  et  de  recouvrement,  nous 
prions  nos  abonnés  de  bien  vouloir  nous 
adresser  le  montant  de  leur  abonnement, 
en  un  mandat  de  poste  à  l'ordre  de 
COCHET  -  COCHET  à  Coubert 
(Seine-et-Marne). 


Distinction  Honorifique.  —  Nous 

aiiiireuuns  avec  gruud  iilai.^ir  la  uuniination 
de  notre  correspondant  en  Tunisie,  M.  0. 
Romain,  au  grade  de  clievalier  du  Mérite 
agiicole,  au  titre  colonial  :  25  ans  de  pra- 
tique horticole,  dont  20  ans  aux  colonies.  M. 
0.  Romain  est  un  praticien  éniérite,  un 
amoureux  de  la  Ros'e,  et  un  ciierciieur  pas- 
Bionné. 

Nous  apiilaudlssons  à  cette  distinction  si 
bien  nii-ritéo,  ot  nous  adressons  à  M.  Ro- 
main nos  sympatlii.fiues  et  très  vives  féli- 
citations. 


Déjà  des  Roses  en  plein  air  le 

9  a'Vril  !  !  —  Nous  n'aurons  été  sans  ro- 

Tome  XXXVI 


ses  de  plein  air  que  pendazit  un  peu  plus 
de  2  mois,  durant  l'hiver  1911-1912. 

En  effet,  le  28  de  janvier  dernier,  nous  en 
possédions  encore  plus  de  25  variétés  en 
fleurs,  et  dès  le  9  avril,  plusieurs  autres  ro- 
sier.s  commençaient  à  épanouir  leurs  bou- 
lons. 

Cette  fois,  c'est  le  Rosier  de  Miss  Law- 
rence, var.  Pompon  de  Paris  ciui,  sur  un 
spécimen  non  taillé,  à  demi  -  tige,  nous 
donne  les  premières  roses  de  l'année.  L© 
Général  Schablikine,  taillé  court,  il  est  vrai, 
n'ouvrait  ses  premières  fleurs  que  le  21 
avril. 

La  Pivoine  arborescente  UeUc  Japonaise, 
est  couverte  de  Heurs;  les  premières  s'épa- 
nouirent le  8  du  même  mois. 


Kosa  Moyesi  Hei.msley  (Bolnvval  Ma- 
(inzinr,  1910,  pi.  S:5;î8).  —  .-Vrbuiste  de  2  à  5 
mètres  de  hauteur,  avec  des  rameaux  gla- 
bres, garnis  d'aiguilkms  épars,  courts,  rai- 
des,  à  hase  élargie.  Les  feuilles  composées 
de  7-1.3  folioles  otit  le  pétiole  commun  pu- 
bérulent,  garni  de  petits  aiguillons  et  du 
petites  glandes;  les  folioles  à  l'exception  de 
la   foliole   terminale  sont   presque   eessile.*, 

I''  Miit  1912. 


70 


JOUENAL     DES     ROSES 


minoes,  ovales,  oblongues-elUptiques  et  par- 
fois orbiculaires,  se  rapetissant  graduelle- 
ment à  mesure  qu'elles  se  rapprochejit  de  la 
base  du  pétiole  comniun:  elles  sont  dentées, 
vert  brillant  en  dessus,  plus  pâles  on  des- 
sous, glabres  sur  les  deux  faces,  exceptée  la 
nervure  principale  qui  est  légèrement  poi- 
lue en  dessous;  les  stipules  sont  larges,  lon- 
gues de  15-^0  millimètres,  ruugeàtres,  fine- 
mient  ciliées,  deltoïdes  et  subaigûes  à  leur 
extrémité.  Les  fleurs,  pouvant  dépasser  G 
centimètres  de  diamètre,  à  pédoncules  re- 
vêtus de  longs  poils  glanduleux,  sont  dres- 
sées, solitaires  ou  réunies  par  deux;  le  ca- 
lice faiblement  teinté  de  pourpre  sombre, 
plus  ou  moins  revêtu  de  longs  poils  glan- 
duleux, est  à  cinq  lobes  étalés,  presque  aus- 
si longs  que  les  pétales  et  tomenteux  inté- 
rieurement; la  corolle  se  compose  de  cinq 
pétales  rouge  sang,  plus  pâles  extérieure- 
ment, larges,  presque  orbiculaires,  échan- 
crés,  s©  recouvrant  légèrement;  les  étami- 
nes  nombreuses  sont  à  filets  courts  et  an- 
thères jaune  bronzé.  Le  fruit  orange  foncé 
a  la  forme  d'ime  ampoule  couronnée'  par  les 
lobes  calicinaux  redressé  et  est  aussi  par- 
fois revêtu  de  poils  glanduleux  sur  sa  moi- 
tié inférieure;  les  graines  sont  des  achènes 
un  peu  poilues,  jaunes. 

Cette  belle  espèce  est  native  des  monta- 
gnes du  Setchuen  (Chine  occidentale),  entre 
le  Mont-Omi  et  Tatienlu,  à  une  élévation 
supra-marine  de  '2,VM  à  1^,730  mètres.  Elle 
fut  d'abord  découverte  par  M.  A.  E.  Pratt, 
ensuite  par  M.  E.  H.  Wilson,  qui  en  lit  par- 
venir des  graines  à  M.M.  .lames  Veitcli  at  fils, 
lesquels  en  olitinrent,  dans  leur  pépinière  de 
Cootnbe  \\(Kid,  des  jneds  qui  fleurirent  et 
finictiflèrent  pour  la   jiremière  fois  en  19U'J. 

Le  1{.  Mmji'si  fleuiit  en  juin  et  fructifie 
en  septemlire;  Il  prospère  en  plein  soleil 
dans  une  terre  i}lat("it  furte:  connue  taille, 
il  ne  demande  i^pi'à  être  èciairci  sur  le 
vieux  bois  et  non  à  avoir  les  branches  rac- 
courcies; on  le  multiplie  de  boutures  fa'tes 
en  août  à  une  chaleur  étouffée. 

F.  Tesnier. 


Une   Causerie    sur  »  la   Rose  "■ 

-  La  Ro.-e  \ienl  de  rencontrer  '.'n  M.   Ger- 


vais-Courtellemont,  un  des  hommes  les 
iuieux  faits  pour  célébrer  son  charme.  Au 
cours  de  plusieurs  wmférences  dans  la  salle 
de  la  rue  Montmartre  (salle  des  Visions 
d'Art,  167,  rue  Montmartre),  il  montrait,  ces 
jours  derniers,  des  vues  en  photographies 
des  couleurs  des  roses  et  des  roseraies  célè- 
bres qui  ont  transporté  d'enthousiasme  le 
public  qui  assiste  si  fidèlement  à  ses  confé- 
rences. L'éminent  conférencier  traite  le  plus 
souvent  des  pays  d'Orient  qu'il  est  un  des 
seuls  parmi  nous  à  connaître  :  l'Egypte, 
l'Afrique  du  Nord,  la  Perse,  la  Syrie,  et  les 
Iiays  d'Europe  où  s'établit  la  civilisation 
musulmane,  comme  l'Espagne,  c'est  là  qu'il 
conduit  ses  auditeurs;  il  leur  jiarle  de  ces 
.•\rabes  dont,  [tendant  si  longtemps  nous 
avons  méconnu  le  caractère,  et  qu'il  con- 
naît si  bien  pour  avoir  vécu  au  cours  de 
vingt-cinq  ans  de  voyage  et  d'exploration 
dans  l'intimité  la  plus  profonde,  avec  eux. 
Il  apprend  au  public  parisien  à  les  mieux 
juger  et  à  les  aimer.  M.  Gervais-Courtelle- 
mont  appuie  ses  idées  de  projections  des 
photographies  en  couleurs  qu'il  a  prises  de 
tous  ces  pays  des  "  Mille  et  une  Nuits  )i'et 
ses  auditeurs  voient,  en  même  temps  qu'il 
leur  en  parle,  leurs  monuments  et  leurs  pay- 
sages. Puis,  ce  grand  artiste  termine  ses 
cau.series  en  faisant  passer  sous  les  yeux  du 
public  les  couchei-s  de  soleil  qu'il  a  su  en- 
registrer sur  sa  plaque  magique;  un  peu  de 
musique  ajoute  au  charme  qui  nous  vient 
de  la  vue  du  ciel  et  des  images,  et  le  spec- 
tacle finit  dans  un  enchantement. 

Les  Causeries  sur  la  Ruse,  de  M.  Gervais- 
Courtedleinont,  furent  pour  nous  un  nouvel 
enchantement.  Il  a  pris  de  la  reine  des 
fleurs  {rasa  iiitrr  flores),  des  images  admi- 
rables, des  buissons  ou  de  grands  arceaux 
de  rii.ses  en  iileiti  ciel,  des  fleurs  .seules  sur 
la  verdure,  des  allées  et  massifs,  autant  de 
photograpliies  qu<'^  le  public  applaudissait 
avec  enthousiasme. 

Pendant  que  ces  vues  des  roses  passaient 
sous  les  yeux,  M.  Gervais-Courtellemont 
parlait  à  ses  auditeurs  de  la  vie  de  la 
ni^se  dans  la  poésie  de  Saadi,  et  dans  notre 
poésie  française  où  nous  oublions  trop  sou- 
vent qu'elle  a  donné  naissance  à  l'immense 
Roman  de  la  Ruse;  il  la  montrait  à  l'état 


JOURNAL     DES     K  O  S  E  8 


71 


de  symbole  daiis  toute  la  littérature  de  l'O- 
rient et  de  l'Occident,  dans  les  religions  et 
dans  toute  la  vie  d'autrefois  et  d'aujour- 
d'hui; cette  Histoire  uwivcrselle  d'une  fleur 
était  faite  par  un  poèt«,  qui  faisait  partager 
à  ses  auditeurs  son  sentiment,  que  le  plai- 
sir et  la  douleur  n'appartiennent  pas  seu- 
lement à  l'humanité  ou  aux  êtres  qui  sont 
doués  de  mouvements  qui  ressemblent  aux 
nôtres,  mais  que  la  sensibilité  appartient 
encore  à  toute  la  nature  qui  semble  innno- 
bile,  à  l'astre  et  à  la  plante. 


Exposition  Internationale  u  hok- 

Tici  LTURE  A  Pac.  —  Organisée  i)ar  la  Société 
d'Horticulture  et  de  Viticulture  des  Basses- 
Pyrénées,  cette  exposition  ouvrira  ses  por- 
te* du  y  au  12  mai.  Adresser  les  demandes 
d'admission  à  M.  Tonnet,  secrétaire  géné- 
ral, 5,  place  de  la  République,  à  Pau.  Le 
8'  concours  est  réservé  aux  Rosiers  en  pots, 
et  le  13'  aux  Roses  coui>ées. 

Cette  exposition  s'annonce  comme  devant 
être  très  intéressante. 


Exposition    Générale    dHorticul- 

Ti  RE  A  RoiEN.  —  La  Société  centrale  d'Hor- 
ticulture de  la  Seine-Inférieure,  organise 
une  exposition  générale  d'horticulture  du  U 
au  13  mai,  à  Rouen.  Les  demandes  d'admis- 
sion doivent  pai-venir  au  président  de  la 
Société,  tO  bis.  rue  Saint-Lô,  à  Rouen, 
avant  le  5  inui. 

La  2'  section  de  cette  exposition  compren- 
dra les  Rosiers  et  les  Roses  coupées. 

l.ii  Présidence  du  comité  d'organisation 
e.st  confiée  à  .M.  Delivet.  La  Société  ne  pou- 
vait faire  un  meilleur  choix,  et  c'est  une  ga- 
rantie du  succès. 


4'  Exposition  Générale  dHorticul- 

TL'RE  A  Montpellier.  —  Organisée  du  31  oc- 
tobre au  4  novembre  1912,  par  l'Association 
Languedocienne  d  horticulture  pratique.  Les 
demandes  pour  concourir  devront  être  en- 


tre les  mains  de  M.  Leduc  Thiriat,  Grande- 
Rue,  22,  à  Montpellier,  au  plus  tard  le  20 
octobre.  Les  Rosiers  seront  jugés  dans  le  31" 
concours,  et  les  roses  coupées  concourront 
dans  le  35^ 


Exposition  Horticole  a  n.\ncy.  — 

^a  Société  Lorraine  d  horticulture  de  Nan- 
cy, organise  dans  cette  ville  une  exposition 
horticole  qui  ouvrira  ses  portes  le  22  juin 
1012.  Il  n'est  pas  établi  de  concours  spéciaux. 
Des  concours  seront  ouverts  pour  tous  gen- 
res de  pilantes  :  Heurs,  arbres,  arbustes, 
fruits  et  légumes,  sans  désignation  de  quan- 
tité ni  de  sortes,  la  Société  laissant  au  jury 
le  soin  de  récompenser  selon  les  mérites. 

S'adresser  pour  prendre  part  à  cette  expo- 
sition, avant  le  10  juin  prochain,  à  M.  de 
Faultrier,  51,  rue  Hemiite,  à  Nancy. 


Société  d  Horticulture  d'Orlé.\ns  et 

DU  Loiret.  —  Coinpositi(ui  du  bureau  p'Tur 
l'année  1912  : 

Président  :  M.  Maxime  de  la  Rocheterie. 

Premier  vice-président  ;  M.  le  Marquis  de 
Saint-Paul. 

Deuxième  vice-président  :  M.  .4.  Breton. 

Secrétaire  général  :  M.  Eug.  Delaire. 

Secrétaire  général  adjoint  :  M.,Alcide  Vi- 
gneron. *^ 

Secrétaire  :  M.  Emile  Martin. 

Archiviste  :  M.  Germain  Courtois. 

Tix'sorier  :  M.  Desbordes. 

Bibliothécaire    :    M.   DÙpuis. 

Bibliothécaire  adjoint  ;  M.  Beauchamp. 


Exposition  de  Printemps  a  paris. 

—  Nous  rappelons  «jue  l'Expositinn  de  Prin- 
temps de  la  Société  Nationale  d'Horticulture 
de  France  se  tiendra,  cette  année,  à  Paris, 
au  Cours-la-Reine. 

Elle  ouvrira  le  mercieiH  15  mai.  pour  do- 
turer  le  mardi  21  mai. 

Tous  les  produits  de  rilmliculture  : 
Fleurs,    Plantes,    Fruits.    Légumes,    Indus- 


72 


JOURNAL     DES     ROSES 


tries  et  Beaux-Arts  horticoles  sont  admis 
à  concourir. 

La  IX"  section  du  i)rograinnie,  compre- 
nant les  concours  223  à  243,  est  entièrement 
réservée  aux  Rosiers  et  aux  Roses. 

Concert  tous  les  jours,  de  2  lieures  à  5 
lieures. 


Cours  des  Roses  aux  Halles.  - 

Cours  très  soutenus  des  Roses  pari.siennes, 
malgré  l'alwndance  relativement  grande  de 
ces  Heurs. 


On  cote  :  LUifrlij,  Il  fr. :  <\lutl(niic  Ahvl  CJia- 
l''iiuii,  de  H  à  lu  fr;  Mniluiiir  (labrifUc  Lui- 
zrl,  de  4  à  G  fr.  50;  l'irich  liruniifr  [ils  et 
Madame  Caroline  Trstout,  de  5  fr.  50  à  8  fr.; 
même  prix  pour  la  variété  Kaisrrin  Augiista 
Victoria,  la  doluzaine. 

Les  cours  des  Roses  du  Midi  sont  tout 
aussi  soutenus.  On  a  vendu  de  2  fr.  50  à  3 
francs  la  douzaine  La  France,  Frau  Karl 
Druschki,  Captain  Cliristij,  Président  Car- 
nut,   Paul   Scijrini. 

COCHET-COCHET. 


OSIERS 


NOUVEAUX     DE      L'MUTOMNE      1911     (" 


(S II  il,-) 

-sA/\A/V 


MM.  .\lex.  Dickson,  et  Sons,  rosiéristes,  à 
Newtownards  (Anglieterre),  ont  vendu  en 
1911  : 

Alexander  Hill  Graij  (Thé). 

Arbuste  vigoureux,  érigé;  tous  les  ra- 
meaux se  terminent  par  un  bouton  qui 
donne  naissance  à  une  fleur  très  grande, 
pleine,  de  forme  parfaite,  à  centre  élevé,  ti-ès 
odorante  —  forte  odeur  de  thé  —  jaune  ci- 
tron intense  à  l'épanouissemient.  C'est  la 
meilleure  et  la  plus  belle  Rose  thé  connue 
jusqu'à  ce  jour;  plante  superbe  et  recom- 
mandable  sous  tous  les  rapportai.  Excellente 
pour  culture  en  pot  et  précieuse  pour  ex- 
position; particulièrement  belle  à  l'automne. 

Carine  (Hybride  de  Thé). 

C'est  une  Rose  charmante  et  unique,  qui 
attire  et  retient  i)ai1icnJièrement  l'atten- 
tion. Arbuste  vigoureux,  à  rameaux  droits 
se  ramifiant  bien,  très  florifère,  excellent 
pour  la  décoration  des  jardins  et  produisant 
des  roses  idéales  pour  la  confection  des  boti- 
qnets.  Les  boutons  longs  et  élégants  sont 
portés  ])ar  des  tiges  droites  et  rigides;  il  est 
rare  de  voir  cette  variété  dnuncr  une  fleur 
imparfaite. 

La  couleur  de  cette   rose  est    particulière- 

(1  Voir  Journal  des  Bases,  1911,  pagps  156,  166; 
1912,  pages  10,  23,  iO  et  Bii. 


ment  difficile  à  décrire,  les  tons  variant 
d'intensité  avec  les  différentes  phases  de  dé- 
veloppement de  la  fleur.  D'abord  orange 
caiininé,  puis  chamois  rougeàtre,  et  fauve 
clair,  elle  revêt  la  teinte  saumon  cuivré;  ces 
différents  tons  peuvent  se  rencontrer  simul- 
tanément sur  la  même  plante. 

Duchess  of  Westminster.  (Hybride  de  Thé). 

Rose  sans  égale,  aux  pétales  étoffés  et 
veloutés.  Les  fleurs  sont  très  larges,  pleines, 
bien  formées,  à  centre  proénnnent.  Parfum 
très  doux.  La  couleur  qui  est  nouvelle,  est 
d'un  rose  garance  clair.  La  croissance  est 
vigoureuse,  et  les  rameaux  droits.  Rosier 
très  florifère;  variété  splendide  pour  expo- 
sition, et  notamment  à  recommander  pour 
kl  culture  en  pot  et  le  forçage. 

Fernieliurst  (Hybride  de  Thé). 

Riise  superbe,  sans  défaut,  d'une  forme 
globuleuse,  ù  pétales  imbriqués;  fleur  large, 
Iileine,  invariablement  d'une  grande  perfec' 
lion,  à  odeur  très  délicate.  Arbuste-  vigott 
reux,  à  feuillage  vert  intense,  folioles  à  ser 
lature  profonde. 

La  couleur  de  la  rose  est  presque  impos- 
sible à  décrire:  c'est  une  rHa-e  çonibiiiaistin 
de  rofse  fauve,  de  rose  cuivré,  et  de  rose 
brillant.  Cette  nouveauté  a  été  très  admira 
pendajit  le  cours  de  la  dernière  floraison. 


JOURXAL    DES     ROSES 


73 


Ladu  lliirkuin   (Hybride  de  Thé). 

Variété  splendide,  q\ii  retient  l'attention 
iiDn  seulement  d«6  amateurs  débutants, 
mais  encure  des  plus  fins  connaisseurs,  à 
cause  de  ses  fleurs  énormes  qui  sunt  por- 
tées par  des  tiges  droites  et  rigides,  et  de  la 
couleur  unique  et  de  la  forme  globuleuse  de 
ses  fleurs.  Cellesrci  sont  orange  délicat  pur, 
avec  reflets  rose-chair;  les  pétilles  affectent 
la  forme  de  coquilles.  Arbuste  vigoureux,  au 
feuillage  large  et  vert  de  houx.  L'odeur  de 
thé  est  très  prononcée  chez  les  ro.ses  de  cette 
variété.  La  fonne  des  fleurs  est  parfaite  et 
cliaque  rameau  de  la  ])lante  est  terminé  par 
un  l)outoii  florifère.  Indispensable  pour  ex- 
po.sition  et  parfaite  pour  la  culture  en  pot. 

Lady  Grecnall  (Hybride  de  Thé). 

Variété  remarquable;  fleur  de'  forme  par- 
faite, large,  à  -centre  proéniinent,  à  pétales 
à  forme  prononcée  de  coquille.  La  couleur 
unique  est  très  remarquable. 

Les  rosas,  en  effet,  sont  orange  sairan  in- 
tense, .sur  fond  blanc  crème,  avec  revers  des 
pétîiles  légèrement  nuancé  rose  cuivré;  ces 
diverses  nuances  varient  stdvant  la  position 
de  la  rose  par  rapport  à  l'observateur. 

Cette  variété  a  excité  l'admiration,  et  elle 
est  considérée  par  les  spécialistes  qui  l'ont 
vue  comme  notre  meilleure  olitention.  Elle 
donne  des  fleurs  à  profusion,  fleurs  possé- 
dant une  forte  odeur  de  thé.  Arbuste  assez 
rigoureux,  à  feuillage  vert  brillant  bronzé. 
Bonne  variété  pour  les  expositions  et  le  for- 
çage. 

Ldilij  Miiiyarct  Hnsniii'i-ii  (Hybride  de 
rhé). 

Une  bien  belle  et  bonne  variété,  dont  les 
rameaux  sont  érigés,  fermes,  et  lii  floribon- 
dité  très  grande. 

Feuillage  ample,  éi)ai.s,  d'un  vert  de  cy- 
jjrès;  les  fleurs  produites  en  grande  abon- 
dance sont  larges,  |)leines,  couleur  rose  dé- 
licat sur  fond  fauve,  à  forte  odeur  de  thé. 

Miibri  Drrw  (Hybride  de  Thé). 

l'iose   réellement  magniflq\ie  H   méritante 
à  tous  les   points  de  vue,    d'une   fonne   ex- 
quise, aux  pétales  veloutés,  arrondis  et  dis 
posés  avec  beaucoup  de  symétrie. 

I^s  fleurs  siint  larges,  pleines,  et  jKirtées 
par  de   forts  pédoncules;   de   coub-nr   blanc 


crèmi'  ipiaud  la  fleur  n'est  pas  épanouie, 
elle  .pas,ie  mu  jaune  canari  intense  quand 
répanouisseinent  est  comiilet. 

C'est  uji  liyl)ride  de  tlié  au  parfum  exqui^s, 
et  au  feuillage  d'un  vert  de  cèdre  riclie. 

C'est  une  variété  remarquable,  ne  nécessi- 
tant ]ias  de  soins  spéciaux  pour  la  culture, 
et  c(Uivenant  ]iarticulièrpmeiit  jvour  exposi- 
;ion. 

Mclodij  (Hybride  de  Thé). 

Très  l>elle  variété,  qui  a  particulièrement 
retenu  l'attentinji  de  tous  les  amateurs  qui 
l'ont  vue  durant  les  deux  dernières  saisons, 
à  cause  de  sa  magnifique  et  abondante  flo- 
raison, de  sa  couleoir  plaisante,  et  de  son 
feuillage  vert  foncé  brillant. 

Les  fleurs  très  parfumées,  portées  jiar  de 
forts  pédoncules,  sont  de  couleur  jaune  sa- 
fran intense  bordé  de  jaune  primevère.  C'est 
un  mélange  très  hannonleux  de  couleurs. 
Variété  die  grand  mérite  pour  la  décoration 
et  le  forçage. 

Introduite  dès  l'hiver  1910-1911  aux  Etats- 
Unis  d'Amérique  pour  le  forçage,  on  a  coupé 
à  Slianin  Hill,  26  fleurs  en  décemlire,  sur  un 
jiied  de  deux  ans,  et  27  en  février  suivant, 
sur  le  même  i)ied. 

Mrs  Cornwallis  West  (Hybride  de  Thé). 

Cette  variété,  superbe,  possède  des  carac- 
tères distintifs  très  accentués.  Les  Roses 
sont  d'une  grosseur  énorme,  très  pleines,  de 
forme  globuleuse-  aux  pétaJes  imbriqués  et 
toujours  très  belles.  Les  pétales  sont  très 
veloutés,  de  co^uleur  entre  le  rose  corail  et 
le  rose  œillet,  sur  fond  blanc  pur,  ce  qui 
leur  donne  un  charme  de  plus.  C'est  un  de 
nos  plus  beaux  semis. 

Arbuste  vigoureux,  présentant  le  type  Hy- 
bride de  thé  très  caractérisé;  feuillage  vert 
cyprès,  produisant  un  contraste  remarqua- 
ble avec  la  couleur  des  fleurs. 

Cette  variété  a  fait  l'ol)jet  de  commen- 
taires les  plus  élogieux  de  la  part  des  spé- 
cialistes qui  l'ont  vue  dans  nos  cultures. 

Les  mêmes  rosiéristeis  ont  également  ven- 
du  : 

llouhlc  Pink  KiUarncy  (Hybride  de  Thé). 

Cette  variété  provenant  des  cultures  de 
M.M.  Itobort  Scott  ot  Son,  constitue  une  amé- 


74 


JOURNAL     DES     KOSES 


liiiratinii  dp  la  variété  KUlarneij,  dont  elle 
a  gardé  tous  les  caractères,  mais  possède 
en  plus  une  douzaine  de  pétales.  Elle  est 
très  populaire  en  Amérique,  son  pays  d'ori- 
gine. 

Nos  aimables  confrères,  MM.  Leenders  et 
O'  à  Steil-Tegelen  (Hollande),  ont  vendu  : 

Général-Suprriiir  Anmld  Janssfn  (Hybri- 
de  de  thé). 

Cette  jolie  nouveauté,  d'une  couleur  car- 
min foncé  particulièrement  intense,  pos- 
sède des  fleurs  grandes,  pleines  et  très  par- 
fumées. Les  boutons  de  forme  parfaite  sont 
de  plus  très  distingués.  La  plante  est  vigou- 
reuse, compacte,  et  à  floraison  continuelle. 
De  premier  ordre  pour  massifs,  forçage  et 
fleur  coupée.  Cette  jilante  qui  a  obtenu  di- 
verses distinctions  honorifiques  est  de  va- 
leur au  moins  égale  à  la  création  des  mêmes 
obtenteurs  Jonkhicr  J.   L.  Mock. 

Maria  Kanneii  (Polyantha).  —  .'Vrbuste 
très  petit,  compact,  régulier.  Reau  feuillage 
vert  foncé  luisant.  Floraison  extrêmement 
abondante,  en  omlwlle.  Fleur  petite,  double, 
blanc  pur.  Excellente  variété  pour  bordures 


MM.  Ketten  fi'ères,  Rosiéristes  à  Luxem 
bourg  ont  livré  au  commerce!    : 

Générale  Marie  Baicvsky.  (Hybride  re- 
montant). —  Fleur  rose  carné  i)assanf.  au 
rose  vif,  centre  nuancé  saumon  jaunâtre; 
bois,  vigueur,  port,  forme  et  grandeur  de 
Frau  Karl  Druschki,  mais  fleurs  plus  plei- 
nes :  Frau  Karl  Druschki  x  Fishcr  et  Hol- 
rn.ès. 

—  X  — 

Nos  confrè^es,  MM.  Rol)ichon  et  fils,  Ro- 
siéristes à  Olivet,  ont  vendu     : 

Pompon  Chamois  (Multiflore  uain).  —  Ar- 
buste ramifié,  buissonnant  H  vigoureux  pour 
ce  genre  d«  rosier,  très  florifère.  Fleur 
grande,  pleine,  jaune  citrmi,  passant  au 
jaune  paille,  floraisiui  en  paniculc. 


•    Frau  Kath  Holh  (Thé).  (W'olter-Jacobs).  — 
Provient  de  Kciiic-Marir-Hi'iirii'iic    x    Chris- 


tine de  Noue.  Arbuste  très  sarmenteux.  Le 
bouton  long  et  pointu,  donne  naissance  à 
une  fleur  très  grande,  bien  double,  rouge 
feu  qui  raiipelle  jiar  sa  forme  la  variété  si 
connue  Maréchal  Xiel. 

Cette  nouveauté,  très  odorante  et  très  flo- 
rifère, se  recommande)  tout  particulièrement 
pour  la  fleur  coupée  et  le  forçage. 

Mrs  M.  T.  Masscij  (Thé).  (S.  Ride).  —Ar- 
buste vigoureux,  très  florifère,  provenant 
d'un  croisement  entre  Gloire  de  Lyon  et 
Georges  Schwariz.  La  fleur  est  jaune  oran- 
gé, simple  ;  le  bouton  de  fort  belle  forme 
es!   li)ng  et  pointu. 


Provenant  des  cultures  ;.'e  M.  !s.  M  :c 
Gneedy,  de  Portadown  (.Angleterre),  ont  été 
vendues  les  nouveautés  : 

Aniy  Hatimiond  (Hybride  de  thé).  -—  .\r- 
hiiste  de  bonne  vigueur,  très  florifère,  issu 
de  Madame  Abel  Chatenay,  Fleur  blanc  am- 
bré, nuancé  abricot  ;  ce  ton  est  plus  accen- 
tué vers  la  base  des  pétales.  Le  bouton  est 
long  ;  la  fleur,  de  forme  parfaite,  s'ouvre  fa- 
cilement. 

Dorotliii  liatclilfe  (Hybride  de  ;hé).  —  .\r- 
bust,?  se  ramifiant  bien,  vigoureux,  florifè- 
re, produisant  des  fleurs  grandes,  pleines, 
de  belle  forme,  à  centre  proéminent,  rouge 
corail,  nuancé  de  jaune  et  de  fauve. 

Edward  Mawley  (Hybride  de  thé).  — 
Nous  renvoyons  nos  lecteurs,  pour  la  des- 
cription de  cette  superbe  nouveauté  au  n° 
d'août  ion,  du  Journal  des  Iloses,  dans  le- 
quel a  iiaru  la  chrc^mojthographie  de  cette 
rose. 

Ecclijn  Dauntcsny  (Hybride  de  thé).  -- 
C'est,  une  excellente  rose  de  jardin.  Arbuste 
très  florifère,  érigé,  vigoureux;  fleurs  très 
grandes,  odorantes,  de  belle  forme,  sîuiin.Mi 
délicat,  teintées  de  rose  carminé  plus  foncé 
au  centre. 

Mrs  .].,si':ih  II.  Wetch  (Hybride  de  thé). 
Fleur  très  glande,  à  odeur  délicate,  de  for- 
me irréprochable,  rose  brillant,  très  di'- 
tincte. 


{.■\  sainre). 


PAPILLON. 


JOURNAL     DES     ROSES 


75 


^     UNE     ^BEILLE. 


Tciiiliii  iinior  /loi  mil  el  '^ciieraihii  gJoiiii  iiiellii  ! 
(Tant  elles  aiment  les  rteurs,  tant  elles  mettent  de  gloire  à  produire  le  miel) 

Virgile. 

Va  butiner  au  sein  des  plus  fraîches  corolles 
Qui  recèlent  pour  toi  le  nectar  le  plus  pur. 
Ton   instinct  te   l'a  dit,   le   temps  deviendra  dur; 
Amasse    pour  l'hiver  aux  champs  où  tu   t'envoles. 

Vois,   mes   Roses   sont  là;  tu  les  sens,  tu  les  frôles; 
Imprègne  un  corps  de  bronze   et  des  ailes  d'azur 
De  leur  léger  pollen  qui,  dans  ton  antre  obscur, 
Ira  souder    les  pans  de  tes   blonds  alvéoles. 

Et  l'Abeille  et  la  Rose  ont  un  même  destin; 
L'homme   ingrat  les  admire  et  n'y  voit  qu'un  butin  : 
Elle  est  riche,  on  la  pille  ;  elle  est   belle,  on   la  cueille. 

Et   c'est  ainsi   souvent  que   notre  humanité 
Prétend    user  du   droit  du   plus   fort,   et  recueille 
Sa  dîme,   sans  labeur,    des    trésors   de  l'été. 

A.      LEBRUN. 


)ANS      LES 


I  OSIERS 


En.  Ms,!.  -  f jiiitiiiiier  réhourgeoiiiiage 
(les  Hn.<iers  greffés  l'année  précédente,  et 
les  pincements  des  jeunes  greffes  en  voie 
de  développement. 

Il  faut  également  supprimer  tous  les  bour- 
geons qui  se  développent  dans  la  partie  in- 
férieure et  moyenne  des  églantiers  hauts 
de  tige  récemment  plantés,  de  manière  à  ne 
laisser  .se  développer  que  -i  ou  5  branches 
dans  la  région  voisine  du  sommet. 

Commencer  l'écussonnage  à  oeil-pou.ssant, 
en  prenant  les  précautions  qui  ont  été,  à 
diverses  reprises,  indiquées  dans  cet  orga- 
ne :  la  réussite  sera  ainsi  ti.ssurée. 

Nous  rappeloii-s  qu'il  ne  faut  supprimer 
ni  ramenux,   ni  fragments  de  rameaux  sur 


le  sujet,  au  moment  de  la  pose  des  écus- 
sons  et  que  ce  n'est  que  15  jours  après  cette 
opération,  au  minimum,  qu'il  est  possible 
de  commencer  à  rogner  l'extrémité  des 
branches  pour  faire  développer  les  écus- 
sons  posés. 

Attacher  les  jeunes  greffes  provenant  de 
l'écussonnage  à  œil  donnant  de  l'année  pré- 
cédente, si  elles  sont  assez  longues  pour 
être  décollées  par  le  vent. 

Les  jeunes  .semis  de  Rosiers  doivent  re- 
cevoir les  soins  les  plus  assidus  :  bassina- 
ges  fréquents,  s'il  fait  sec,  en  évitant  l'em- 
ploi d'eau  très  froide;  soufrages  préventifs 
contre  le  blanc;  les  préserver  partiellement 
des  rayons  solaires  trop  ardents,   sans  les 


76 


J  0  U  E  X  A  L     D  ]-:  S     E  0  SES 


priver  complètement  de  soleil.  La  méthode 
lu  ]ilus  simpl'e  consiste  à  les  ombrer  au 
moyen  de  claies  interceptant  la  moitié  des 
rayons. 

Il  est  avajitageux  de  lais.ser  ces  claies  en 
place  jusîqu'en  septembre. 

Surveiller  les  rosiers  adultes  et  détruire 
les  insectes  à  l'état  parfait  ou  larvaire  qui 
pullulent  à  cette  époque  de  l'année  et  les 
détruire  par  les  divers  moyens  préconisés 
contre  cliacun  d'eux.  Enlever  avec  soin  au 
pied  de  tous  les  rosiers,  les  drageons  sou- 
terrains provenant  du  sujet,  qui  auraient 
été  oublié.^  lors  du  labour  d'hiver. 

Lorsqu'on  a  des  raisons  i)our  retarder  la 
floraison  des  rosiers  qu'on  possède,  il  faut 
s'apprimer  tous  les  boutons  à  mesure  qu'ils 
se  montrent;  la  florais(m  est  de  ce  fait  recu- 
lée d'un  grand  mois,  souvent  plus.  Ce  pro- 
cédé est  fréquenunent  employé  par  les  jar- 
diniers de  maison  bourgeoise,  dont  les  pa- 
trons viennent  tardivement  habiter  la  cam- 
pagne. Il  n'est  applicable  qu'aux  variétés 
franchement   remontantes. 

L'éboutonnage  partiel  est  de  pratique 
courante  pour  augmenter  la  grosseur  des 
roses.  On  ne  laisse  sur  chaque  rameau  qu'un 
seul  bouton,  en  ayant  soin  de  réserver  le 
plus  gros  et  le  mieux  placé;  le  bouton  ter- 
minal réunit  généralement  ces  conditions. 
Tous  les  autres  sont  enlevés  le  plusi  tôt  pos- 
sible, c'est-à-dire  dès  qu'on  peut  les  distin- 
guer à  la  sommité  des  rameaux. 

C'est  le  moment  de  mettre  en  pleine  terre 
les  rosiers  multipliés  sous  verre  jiendant  le 
cours  de  l'automne  et  de  l'hiver  précédents. 
Ces  Rosiers  ont  été  habitués  jjrogressive- 
ment  à  l'air,  comme  nous  l'avons  précédem- 
ment  imli(iué. 


On  a  préparé,  en  hiver,  pour  les  recevoir, 
un  terrain  ])rofondément  bêché,  fumé  avec 
de  bon  terreau,  léger  si  possible,  ne  conte- 
nant aucun  ver  blanc. 

Pour  les  jeunes  multiplications  en  godet, 
aucune  difficulté;  il  suffit  de  les  dépoter, 
sans  les  démotter,  de  les  mettre  en  place  et 
de  las  arroser. 

Il  n'en  est  pas  de  même  des  jeunes  rosiers 
à  racines  nues.  On  les  soulève  avec  un  dé- 
plantoir; comme  ils  sont  en  terre  très  lé- 
gère, dans  du  sable  le  plus  souvent,  les  ra- 
cines sont  mises  à  nu.  On  les  plonge  immé- 
diatement dans  l'eau,  et  on  les  y  maintient 
jusqu'à  la  plantation,  qui  est  opérée  de 
suite. 

Lorsque  le  ten-ain  préparé  pour  effectuer 
celle-ci  n'est  pas  très  léger,  il  faut  opérer 
de  la  façon  suivante  :  Faire  pour  chaque 
rosier,  avec  un  plantoir,  un  petit  trou  de  8 
à  10  centimètres  de  diamètre  et  de  15  à  20 
centimètres  de  profondeur.  L'emplir  de  sa- 
ble pur,  faire  un  nouveau  trou  au  centré  de 
ce  petit  cylindre  de  sable,  et  planter  le  ro- 
sier au  milieu.  Les  racines  du  jeune  Ro- 
sier seront  ainsi  entourées  de  sable  qu'elles 
traver.^eront  un  jieu  plus  tard,  pour  aller 
puiser  leur  iKnirriture  dans  le  terrain  en- 
vironnant. Par  ce  procédé  rapide  et  simple, 
il  ne  meurt  aucun  rosier  transplanté. 

Bon  paillis  sur  le  sol,  aussitôt  la  planta- 
tion ierniinée,  pincement  de  l'extrémité  her- 
bacée des  rameaux,  et  arrosages  fréquents 
dès  le  début  de  la  transplantation.  Ombrer 
en  cas  de  soleil  trop  ardent  jusqu'à  reprise 
iissurée. 


^OSE      ^RINCE      DE      ^ULGARIE      (Hybride 

Pernet-Ducher,  1900. 


DE      Thé) 


Arbuste  de  bonne  vigueur.  Rameaux 
forts,  verts  (pourprés  à  l'insolation),  armés 
d'aiguillons  droits.  Feuillage  ample,  vert 
brillant.  Les  feuilles  sont  u  5  folioles  ovales, 


arrondies,  à  sen-ature  très  profonde,  géné- 
ralement double.  Rachis  armé  de  petits  ai- 
guillons et  de  nombreuses  soies  fïlanduleu- 
ses.    Stipules   udnées,    frangées   do   glandes 


JOURNAL     DES     ROSES 


COUBERT     ISeine-et-Marne'      FRANCE 


(1       Mai    19121 


Û 


Rose    PRINCE    DE     BULGARIE    (Hybride    de    Thé) 

PERNET-DUCHER,     1900. 


J  0  U  E  X  A  L     DES     K  t)  S  ]<]  S 


77 


jiétliceUées,  à  nreillettos  sulmlées,  diver- 
ixeiites. 

Le  bouton,  long,  est  très  gracieux;  la  fleur 
très  grande,  très  pleine,  en  coupe,  est  de 
fiirnve  parfaite,  avec  les  pétales  du  pourtour 
très  larges.  Le  coloris  est  rose  chair  argenté, 
très  délicatement  nuancé  et  ombré'  de  sau- 
mon et  d'aurore. 

Cette  superbe  variété  est  très  estimée  des 


professionnels  et  des  amateurs  de  roses, 
pour  sa  bonne  vigueur,  sa  rusticité,  la 
beauté  et  l'abondance  de  ses  fleurs.  Elle  est 
très  employée  pour  la  plantation  des  cor- 
beiJles,  la  fleur  à  couper,  et  la  culture  for- 
cée. C'est  une  des  plus  belles  actuellement 
cultivées. 

MARIE  DU  Cr.os-JoLi.ET. 


:es 


ENNEMIS      DU      GENRE 


:osA 


Les  Ennrmis  du  Bosirr  sont  nombreux  et 
variés;  les  uns  s'attaquent  aux  parties  sou- 
terraines racines,  radicelles,  base  de  la  tige, 
d'autres  se  rencontrent  sur  la  tige,  les  bran- 
ches, les  rameaux;  numbreux  sont  ceux  qui 
s'attaquent  aux  feuilles  et  aux  fleurs.  Dans 
la  note  ci-dessous,  nous  nous  efforcerons  de 
dnmier  la  liste  des  divers  parasites  :  Insec- 
tes, cryptogames,  iilianérogames,  cas  de  té- 
ratologie qu'on  rencontre  sur  les  diverses 
espèces  du  genre  Rosa. 

Sur  les  Racines. 

1.  La  larve  du  Hanneton  {MeloUiiitlin  vul- 
tinris),  est  eertes  celle  qui  produit  le  plus  de 
dégâts  dans  les  cultures  de  Rosiers;  très 
vorace,  elle  coupe,  ronge  non  seulement  les 
radicelles  et  les  racines,  mais  au.ssi  la  base 
de  la  ti.ge,  qu'elle  décortice  parfois  entière- 
meint  jusqu'au  niveau  du  sol,  amenant  ainsi 
promptement  la  mort  de  la  plante  attaquée; 
au.ssi,  dr)it-on  par  tous  les  moyens  possibles, 
poursuivTe  et  détruire  ce  redoutable  ennemi. 

2.  La  larve  du  Taupin  nébuleux  {Ehiter 
Murinus  (Germ),  bien  que  beaucoup  moins 
à  craindre,  est  cependant  nuisible  par  les 
galeries  courtes  et  nombreuses,  que  d'avril 
à  miyembre,  elle  cieu.se  dan.s  les  jeunes  ra- 
lincs. 

3.  Là  Tuiipe-Grillon  (GnjUus  Crylloldliin 
(Lin),  surtout  dans  les  terres  fortes  et  glai- 
seu.ses  où  elle  se  rencontre  abondante,  peut 
produire  de  grands  dégâts  dans  les  jeunes 
boutures,  dont  elle  coupe  les  racines  en 
creusant  ses  nombreuses  galeries. 

4.  L'Orobanche  du  Lierre  (Orobuiirln-  llc- 
'  derœ    (Duby),  se   rencontre   par    hasard    et 


fort  rarement  sur  les  racines  du  Rosier,  sur 
leisquielles  elle  vit  en  parasite  et  affaiblit 
considérablement.  C'est  un  cas  exception- 
nel, que  nous  n'avons  rencontré  qu'une  fois. 

St'R  LA  Tige,  les  Rranches,  les  Rameaux. 
.5.  Visciuii  album  (L).  —  On  rencontre, 
pai-  hasard,  ce  parasite  sur  le  Rosa  canina; 
il  foniie  tantôt  sur  la  face  supérieure,  tan- 
tôt sur  la  face  inférieure  de  la  branche  pa- 
rasitée, des  loupes,  piiuvant  atteindre  en 
grosseur  deux  ou  trois  fois  le  diamètre  de 
celle-ci  ,sur  lesquelles  il  développe  ses  bran- 
ches dichotomes,  à  feuilles  de  dimensions 
réduites;  l'action  du  Gui  paralyse  la  végéta- 
tion et  amène  le  desséchememt  de  la, partie 
située  au-dessus  de  la  touffe;  si  oe  cas  était 
fréquent,  on  devrait  retrancher  la  jiartie 
portant  la  loupe.  ,,,; 

6.  Fasciatioiis.  —  On  rencontre  parfois  des 
branches  fortement  aplaties  fnsciées;  ces  cas 
dont  on  ne  connaît  pas  bien  la  cause,  affec- 
tent différentes  foirmeis  :  tantôt  la  branche 
fasciée  se  termine  en  crête,  les  épines  et  les 
yeux  .sont  multiples  et  rapprochés  (Rosa  hy- 
briiln),  ou  de  l'extrémité  d'une  branche  nor- 
male jiartent  deux  branches  fortement  fas- 
ciées,  se  prolongeant  parfois  sur  une  grande 
longueur  {Rosa  Noisettuina);  on  en  trouve 
aussi  affectant  une  forme  révolutive  ou  en 
crosse;  cette  fcmiie  qui  affecte  celle  d'une 
lame  de  serpette  à  la  i)artie  extérieure  ou 
dorsale,  demi-cylindriquie,  la  partie  interne 
beaucoup  moins  développée,  les  vaisseaux 
moins  vigmireux  que  ceuk  de  la  partie  op- 
piisée,  font  que  celle-ci  se  développe  en  arc 
de  cercle,  les  yeux  deviennent  multiples  et 


78 


JOUÏINAL     DES     EOSES 


sans  ordre,  oepeudaiit  il  arrive  que  quelques 
bourgeons  se  développeat  noi-malement  ot 
redeviennent  cylindriques,  la  partie  interne 
de  la  fasciation  se  dessèche  parfois  la  deu- 
xième année   (Rosa  polyantha). 

7.  Tenthrcdo  cincta  (Liai).  —  La  femelle 
de  cette  Tenthrède,  lorsqu'elle  est  fécondée, 
fait  au  commencement  de  mai  ou  même  à 
la  fin  d'avril,  une  petite  entaille  aux  i)i>usses 
encore  herbacées  du  msicr  dans  laquelle  elle 
introduit  un  ou  plusieurs  œufs.  .Au.ssitôt  que 
les  petites  larves  siHit  éclose.s,  elles  pénè- 
trent dans  le  tissu  médullairer  où  elles  creu- 
sent une  galerie  descendante,  de  sorte  qu'on 
voit  d'abord  l'extrémité  de  la  pousse  se  fa- 
ner et  succ-essiveinent  les  feuilles  ])lacées  au- 
dessous  jusqu'à  ce  que  les  larves  soient  ar- 
rivé.es  dans  une  partie  tout  à  fait  ligneuse 
où  rien  ne  décèle  plus  leur  présence,  si  ce 
n'est  l'état  un  peu  languissant  de  la  bran- 
che qui  se  brise  parfois  au  premier  coup  de 
vent  (/?.  hybrida). 

Avant  la  fin  de  mai  on  devra  enlever  avec 
soin  toutes  les  branches  dont  le  sommet 
commence  à  se  flétrir  et  les  couper  au-des- 
sous des  feuilles  malades  et  les  briiler  im- 
médiatement. 

8.  Phytnplidr.  —  Renflement  subsphériqcio 
dei  10  à  20  "■,■"  de  diamètre  à  surface  tuber- 
culeuse et  crevassée,  à  l'aisselle  des  ra- 
meaux (R.  arvensis). 

9.  Chcrmès  rosfr  (Bouché).  —  Souvent  très 
commun  sur  quelques  variétés  de  Rosiers, 
dé.signé  souvent  .sous  le  nom  de  Punaise 
blanche  du  rosier.  Il  .^e  pré.sente  sous  la 
forme  d'une  substance  blanche  écailleuse, 
qui  couvre  les  branches  d'une  espèce  de 
croûte  pulvérulente  assez  dense,  produite  en 
partie  par  les  vieilles  enveloppes  des  Ker- 
m'ès  de  l'année  précédente  et  en  partie  par 
les  jeunes  qui  se  sont  fixés  dans  leurs  inter- 
vales.  La  coque  ou  couverture  de  cet  insecte 
est  lenticulaire,  un  peu  bombée,  de  couleur 
crétacée. 

La  croûte  dont  il  est  parlé  plus  haut,  les 
nombreuses  piqûres  des  insectes,  fatiguent 
énonnément  les  [liantes  attaquées  et  les  ren- 
dent rachitiques.  Pour  se  débarra.s.ser  de  ce 
Chermès  qui  est  peu  adhérent,  on  doit  pra- 
tiquer la  taille  de  bonne  heure  et  nettoyer 
les  branches  restantes  avec  une  brosse,  ce 


qui  f-ait  tomber  carapaces  et  insectes,  ceux- 
ci  une  fois  par  terre  ne  peuvent  plus  re- 
monter. 

30.  Sphœiothfca  pannosa  (Pril).  Oïdium 
leucoconium  (Uesm).  Blanc  du  Rosier.  ^- 
Extrémité  des  rameaux  recouverte  d'un  feu- 
trage blanc. 

Sur  les  Feuilles. 

10.  Blennocampa  pusilla  (Klug).  —  Enrou- 
lement par  en  liaut  des  deux  parties  de  la 
foliole  jusqu'à  la  nervure  médiane,  larve 
verdàtre  à  tète  noire,  ou  brune.  Métamor- 
phose en  terre.  Très  commune  sur  les  divers 
Rosiers. 

11.  Rhodites  losœ  (L).  Rédéguar.  —  Galle 
couverte  de  longs  appendices  pininatifldes 
rouges,  rarement  verdàtres  jcompMXsée  d'un 
amas  de  petites  cécidies,  arrondies,  unilocu- 
laires,  très  dures,  étroitement  soudées  les 
unes  aux  antres,  portant  à  leur  surface  ex- 
terne le  chevelu  dont  il  vient  d'être  ques- 
tion. Se  rencontre  sur  les  feuilles,  fruits, 
tiges.  Très  commun  sur  la  plupart  des  es- 
pèces de  Rosa. 

12.  RJiodites  rghiutrricr  (Hartig).  —  Céci- 
die  glabre,  sphérique,  uniloculaire  rouge  ou 
verdàtre  à  paroi  mince,  de  3  à  5  "'/"°  de  dia- 
mètre, fixée  par  un  point  plus  souvent  sur 
le  dessus  d'une  foliole,  plus  rarement  sur 
le  dessous;  sur  le  pétiole,  une  épine,  un  sé- 
pale ou  un  des  filaments  du  Rhodites  Rosœ: 
très  commun  .sur  les  diverses  espèces  de 
Rosa. 

13.  Rhodites  spinosissimœ  (Giraud).  — 
Sur  feuilles,  pétioles,  tiges,  sépales  ou 
fruits  c.icidies  arrondies,  ovoïdes  ou  réni- 
formes,  couvertes  de  petites  épines,  teintées 
de  vert,  de  rose  et  de  rouge;  pouvant  attein- 
dre et  même  dépasser  la  grosseur  d'une 
olive;  elles  sont  insérées  sur  le  support  par 
une  large  base  et  perforent  la  feuille  sur 
R.  spinosissimn  et  nombreu.ses  espèces  de 
Rosn. 

li.  Rhodites  Mnijri  (Schl).  —  Cécidie  sem- 
blable au  n"  11,  mais  beaucoup  moins  dure 
et  de  Couleur  roussâtre;  les  filaments  du 
chevelu  sont  reni])lacés  par  des  épines  plus 
ou  moins  développées.  Sur  les  feuilles,  1^ 
fleurs  et  les  fruits;  Rosa  canina  et  divers. 

15.  Tenthndo  rosœ  (Lin).  —  La  Fausse 
cheniiHe    ronge    le    parenchyme    d'un    seul 


J  O  r  R  N  A  L     DES     K  C)  S  E  S 


79 


côté  en  laissant  toutes  les  nervures  et  l'épi- 
deime  de  l'autre  côté  de  la  feuille  complè- 
tement intacts,  de  telle  sorte  que  les  feuil- 
les ressemblent  à  une  gaze  légère;  rtosa.  h>i- 
brl'da. 

16.  Tcnthrcdii  rusnrum  (Fabr.).  —  La 
fausse  chenille  dévore  ks  feuilles  des  Ro- 
siers, dont  ell«  ne  laisse  souvent  que  les 
nervures  iirincipales.  On  doit  la  recherclier 
et  la  tuer  car  elle  fait  un  tort  considérable 
en   arrêtant  la  végétation.   Rosa   divers. 

17.  Tenlhredo  .lithiops  (Fabr).  —  Dans  les 
premieirs  jours  de  juin,  au  moment  de  la 
floraison  des  roses,  oii  voit  les  feuilles  pren- 
dre tout  à  coup  une  couleur  d'un  brun  pâle, 
comme  si  elles  avaient  été  brûlées  par  quel- 
que rayim  de  soleil;  en  les  examinant  avec 
attention  on  reconnaît  que  leur  surface  su- 
périeure a  été  rongée  en  tout  ou  en  partie, 
comme  si  elle  avait  été  écorcliée,  tandis  que 
la  face  inférieure  reste  tiiujours  entière.  Ce 
dommage  ne  se  borne  pas  à  faire  perdre  à 
la  feuille  sa  fraîcheur,  la  végétation  de  l'ar- 
buste en  souffre  et  il  no  produit  que  des 
fleurs  mal  venues.  Il  faut  beaucoup  d'atten- 
tion pour  découvrir  l'auteur  du  dommage, 
car  sa  couleur  se  confond  aevc  celle  de  la 
feuille.  Rosa  hybrida  et  divers. 

18.  Tenthredo  zoiicr  (Klug).  —  La  fausse 
chenille  dévore  les  feuilles  qu'elle  perce  par 
place.  7?osrt  h\ibrid(i. 

19.  Tcnlhredn  difformis  (Panzer).  —  Les 
fausses  chenilles  se  tiennent  constamment 
appliquées  à  la  face  inférieure  des  feuilles 
qu'elles  rongent  et  percent  par  le  milieu, 
comme  le  feraient  de  petits  limaçons.  Rosa 
hybrida, 

20.  Phyloiiiiiza  yriuriilain  (Meigen).  —  La 
lar\-e  trace  dans  le  parenchyme  des  feuilles 
des  galeries  sinueuses  en  laissant  les  deux 
épidermes  intacts.   Roxa  divers. 

21.  Pcrrisha  rosariim  (Hardy'l.  —  Foliole 
rtpliée  par  en  haut  'in  forme  de  gousse, 
liypertrophiée,  teinte  de  rouge,  un  peu  ren- 
flé'' au  milieu.  Larvrs  grégaires  d'un  rouge 
i'uin.-'itre.   Métamorphovp  en  terre.   Rosa  di- 

■    'S. 

•??.  Aiiliis  rosarum  (Kalt).  —  Puceron  def 
feuilles  du  Rosier.  Insecte  petit,  ovale,  lan- 
céolé, uni,  d'un  jaune  verdàtre  marqué  de 
petits  points  olxscurs,  qui  le  font  naraître 
comme  chagriné.  Vit  en  petites  colonies  sous 


les  feuilles,  ne  se  tleait  jamais  à  l'extrémité 
dci;;  jeunes  pousses,  ni  le  long  du  pédoncule. 
Se  trouve  sui-tout  sni-  les  rosiers  que  l'on 
force  en  liiver. 

Dans  le.-;  serres  il  ne  résiste  pas  aux  fu- 
migations de  nicoti'ie. 

23.  Apliis  ros(e  (Lin).  Puceron  du  Roisier. 
—  Insecte  vert  à  cornicules  noires,  parais- 
sant depuis  mai  jusqu'en  septembre  et  qui 
en  quelques  jours  envahit  toutes  las  jeunes 
Iiou.sses  et  les  feuilles  tendres  des  rosiers. 
Il  crispe  les  feuilles,  épuise  la  sève  des  jeu- 
nes branches,  les  atrophie  et  nuit  énormé- 
ment à  la  floraison. 

Les  émulsions  de  pétrole  et  de  savoir  noir, 
la  nicotine,  les  infusioris  de  feuilles  de  noyer 
ont  donné  de  bons  résultats.  On  préconise 
l'emploi  de  l'alcool  dénaturé,  de  \^  benzine, 
appliqués  avec  u,n  petit  ijinceau  ou  une 
éponge  que  l'on  trempe  dan?  l'une  de  ces 
deux  .substances;  ces  liquides,  très  volatils, 
s'r\  aporisent^  ]ironuitenient  et  ne  îont  aucun 
mal  aux  ))lantes. 

2i.  Typhloci/bi'  rosarum.  —  Feuilles  mar- 
brées par  suite  des  nombreuses  piqûres  que 
l'insecte  fait  à  la  face  inférieure  des  feuilles 
pour  en  sucer  la  sève.  Rosa  divers. 

2.5  Torlri.r  Brrymannian'i  (Lin).  —  La 
chenille  se  tient  à  l'e'xtrémité  des  jeunes 
pousses,  entre  les  feuilles  qu'elle  roule  et  lie 
avec  quelques  flis  de  soie;  placée  dans  ce  pa- 
quet dont  elle  augmente  le  volume  à  me- 
sure que  la  végétation  se  développe,  elle 
ronge  tranquillement  les  feuilles  tendres  et 
les  boutons  qui  commencent  à  se  former. 
11  arrive  souvent  qu'elle  ne  mange  qu'une 
liartie  du  bouton  et  qu'elle  laisse  le  pédon- 
cule intact,  dans  ce  cas  on  n'a  que  la.  moitié 
ou  le  fiers  d'une  rose.  Rosa  hybrida  et  di- 
'^ers. 

.Avec  un  peu  de  sui-veillance  on  peut  dé- 
truire une  grande  partie  des  chemilles  de 
cette  espèce,  soit  en  entr'ouvrant  les  feuil- 
les réunies,  soit  même  en  les  pressant  avec 
les  doigts  pour  les  écrnser  dars  leur  domi- 
pile. 

20.  Tiirtri.r  Fiir.^l.alcana  (Lin).  —  A  les 
mêmes  mo'urs  et  oinunet  les  mêmes  dégâts 
que  la  précédent». 

27.  Phrayiiiirliiuii  snbcorli-ium  (Schranck) 
Rouille  du  Rosiri-.  —  /Ecidies  sur  les  feuil- 
les,  les  pétioles,   les  rameaux  et  les  fruits, 


80 


J  0  V  E  îs^  A  L     D  !•:  S     «  0  8  E  S 


sniivent.  confluentes,  jaune  orange  accoin- 
liagnées  de  parajiliyses;  parfois  les  lei.illes 
sont  entièrement  recouvertes  à  la  face  infé- 
rieure par  les  fructifi-cations  du  iiarasite. 
Rosa  hijbrida  et  divers. 

28.  Phragiiiidiuiii  titbrrndaUtm  (.J.  MûUer) 
Rouille  du  Rosiiei-.  —  Spermogonies  en  pe- 
tits groupes  à  la  face  supérieure  de  la  feuil- 
le; œcidiei.s  en  groupes  allongés  sur  les  l'a- 
meaux  et  les  pétioles,  arrondies  sur  les  feuil- 
les, produisant  des  taches  rouge  intense  à 
la  face  supérieure. 

Le  traitement  contre  la  rouille  CiSt  la  fli'iii- 
de  soufre,  la  l)i>uillio  bordelaise,  employés 
préventivement. 

29.  Pcronospora  sparsa  (Berk).  Mildiou  du 
Rosiier.  —  Forme  sur  les  feuilles  et  les  sé- 
pales des  Rosiers  cultivés,  de  petites  taches 
entourées  d'une  auréole  brune,  portant  à  la 
face  inférieure  un  velouté  blanc  peu  abon- 
dant et  peu  visible. 

30.  Sphœrotheca  pdimosa  (\\'allr)  Lev.  — 
Feuilles,  jeunes  rameaux,  et  les  boutons  à 
fleurs  recouverts  d'un  épais  revêtement 
blanc.  On  conseille  contre  le  blanc,  les  iio- 
lysulfures  alcalins  (2  à  4  %),  le  permanga- 
nate de  potasse,  150  gr.  pour  100  litres  d'eau, 
cfui  ont  donné  les  meille^irs  résultats  et  les 
bouillieis  soufrées. 

31.  Marsonia  rosœ  (Bon).  —  Forme  sou- 
vent en  été  ou  en  automne  de  larges  taches 
d'un  hnvn  rougeâtre  sur  les  feuilles  des  ro- 


siers cultivés.  Les  fructifications  apparais- 
sent comme  de  petits  points  noirs  à  la  face 
supériéuire  des  feuilles.  Le  mycélium  qui 
rayonne  autour  du  centre  de  la  tache  est 
jvresque  exclusivement  sous-cuticulaire.  Les 
feuilles  attaquées  ne  tardent  pas  à  tomber 
et  la  végétation  de  l'arbuste  bien  que  ra- 
lentie, continue  cependant  en  émettant  de 
nouvelles  feuilles,  qui  très  tendres  sont  fré- 
quemment attaquées  par  le  Sphœrotheca 
(30). 

Sun  LES  Fleurs. 
Voir  n"  li,  2.5,  26,  30. 

32.  Torir'i.r  oscfllmia  (Huhner).  —  .N'atta- 
que que  les  houtiins  de  rose  dans  l'intérieur 
desquels  la  chenille  se  tient  cachée  pour  les 
dévorer.  Le  plus  ordinairement  la  méta- 
morphose a  lieu  dans  le  bouton  même,  qui 
cesise  de  s'accroître,  jaunit  et  se  fane  ainsi 
que  le  pédoncule;  mais  lorsqu'il  vient  à  se 
détacher  et  à  tomber  pour  ime  autre  cause, 
la  petite  chenille  se  métamorphose  on  terre. 

Vers  la  fin  de  mai  et  même  en  juin,  on 
voit  les  boutons  des  rosiers  jaunir.  On  doit 
les  enlever  et  les  brtler  pour  empêcher  la 
multiplication  de  cette  pyrale. 

33.  Ci'tdvia  aurita  et  C.  stictica.  —  Insec- 
tes parfaits,  vivent  dans  les  fleurs  épanouies 
dont  ils  dévorent  les  pétales. 

E.   LEMÉE, 

Horticulteur-Paysagiste, 

Alcnçon   (Orne). 


.^ETITE      IgORRESPONDANCE 


A  PLT:siErHS   Leiteirs   ; 

Congrès  de  Bordeavix  en  1912. 

—  11  faut  être  menibi-e  de  la.  Société  Fran- 
çaise des  Rosiéristes  jjour  faire  paitie  des 
congrès  qu'elle  organi.se,  ou  alors  être  dé- 
légué par  une  Société  affiliée. 

Le.s  membres  de  la  Société  française  des 
Rosiéristes  sont  membres  de  droit  des  con- 
grès <■?  ti'iiiil  tiitridii-  inli.satidii  siiiiiil/'iiu'ii- 
tairc  à  puijrr. 

Contrairement  à  ce  qui  s'est  passé  au  Con- 
grès de  Génétique  de  Paris  en  1011.  il  n'est 
p.Ts  distribué  de  mémoires  piéliminaires 
aux   Congressistes,    au   grand   regret   de   la 


Commission  d'organisation  qui  doit,  pour 
diverses  raisons,  renoncer  à  faire  imprimer 
i'  l'avance  ceux  qui  senmt  discutés  aux 
séances. 

Le  R.  Watsoniana  Crépin.  —  Riponse 

ù   uti   rirrr   bi)linilxli:. 

Pers(uniellement  et  contrairement  à  l'opi- 
nion admise  et  jusqu'à  ce  jour  indiscutée, 
)!'  iir  crois  pas  que  le  /?.  Watsnninna  sort 
une  espèce. 

.Tai  reçu,  11  y  a  longtemps,  une  lettre  de 
M.  Crépin,  me  demandant  si,  à  mon  avis,  ce 


JOURNAL     DES     ROSES 


81 


rosier  méritait  réellement  la  distinction  spé- 
cificjue  ?  (Ceci  se  passait  au  moment  où  je 
créai  mon  Rosa  HétéruplnjUa). 

Je  lui  réi)ondis  que  je  considérais  le  'f. 
WatsoniaTia  comme  une  très  curieuse  tornie 
lioilicole  du  R.  Aiiciiionœfloni  de  Fortune, 
et  que  la  stérilité  habituelle  de  la  plante  et 


la  conformation  du  pollen  m'ôtaient  toute 
idée  de  l'admettre  coiiiine  csiiécr. 

Il  me  manda,  aussitôt  »  qu'U  partaijeuit 
complèteinetit   ma   muiiirre   de  voir  ». 

Remarquez  que  M.  Crépin  est  le  créateur 
de  cette  espèce  et  concluez  !  ! 

COCHET-COCHET. 


KosAÏQUEs    .Romaines    représentant    des    .§oses 

Récemment  découvertes  dans  les  ruines  de  Thysdrus  et  de  Cartilage. 


Nous  sommes  lieureux  de  pouvoir  mettre 
aujourd'hui,  sous  les  yeux  des  lecteurs  du 
Jottrnal  des  Rosex,  la  reproduction  des  mer- 
veilleuses    mosaïques     romaines     exhumées 


en  Tunisie.  A  l'un  et  à  l'autre,  nous  adres- 
sons nos  vifs  re-merciements. 

Beaucoup  de  documents  inédits,  très  rares 
et  fort  anciens,  concernant  l'histoire  de  la 


Figure  i.  —  Mos.ViQUE  d'El  Djkm  (.ancienne  Thysdrus). 


des  ruines  de  Thysdrus  et  de  Cartilage,  dont 
nous  parlons  dans  notre  dernier  numéro  et 
dont  nous  devons  les  photographies  à  iiotre 
correspondant,  M.  0.  Romain,  et  à  iSI.  Mer- 
lin, directeur  des  «  Antiquités  et  des  Arts  », 


Ro.se  dans  le  uoi'J  africain  et  en  particu- 
lier la  Tunisie,  seront  publiés  jiar  notre  or- 
gane. Ce  sera  même  pour  certains  docu- 
ments une  véritable  exhumation,  si  les  re- 
cherches auxquelles  il  est  actuellement  pro* 


82 


J  0  U  R  N  A  L     D  ]•:  S     ROSES 


cédé,  pour  le  Journal  des  Roses  sont,  comme 
nous  aimons  à  l'espérer,  couronnées  de  lîuc- 
cès. 
Les   deux    mosaïques   reproduites  partiel- 


sentaient  des  difficultés  que  notre  cliclieur 
s'est  efforcé  de  surmonter. 

Voici   les   renseignements  que   nous   rece- 
vons de  M.  Merlin,  directeur  des  antiquités 


Figure  2.  —  Mosaïque  de  Carthaci  . 


lement  ici.  reniniiteut  au  deuxième  siècle  de 
notre  ère,  et  sont,  d'après  les  connaisseurs, 
d'une  merveilleuse  exécution. 

Elles  sont  détériorées  par  «>ndroits,  et  par 
suite  la  photographie  de  ces  mosaïques  et 
le   clichage  des  photographies  prises,    pré- 


et  des  arts  de  Tunisie,  concernant  ces  mo- 
saïques : 

1°    Mos.uyuE   u'El-D.iem    (figure    1). 

Kl-Djem,  l'ancienne  Thysdrus,  est  une  pe- 
tite ville  à  mi-distance  entre  Sousse  et  Sfax; 


JOURNAL    DES     ROSES 


83 


elle  est  célèbre  par  son  amphithéâtre  encore 
très  bien  conservé,  qui  atteint,  par  ses  pro- 
portions et  sa  grandeur,  les  dimensions  du 
Colisée  de  Rume.  La  mosaïque  que  repré- 
sente la  figure  1,  a  été  trouvée  dans  les 
ruines  d'une  luxueuse  maison  romaine,  en 
1903-1904. 

Elle  représente,  au  milieu,  dans  un  mé- 
daillon circulaire  très  abimé.  Venus  ontou- 
rée  d'amours  bachiques. 

Dans  le  champ,  tout  autour  du  tableau 
central.  Semis  de  Roses,  de  flûtes  de  Pan 
et  de  Masques  bachiques.  La  photographie 
ne  représente  qu'une  partie  du  parement, 
<iui  est  aujourd'hui  à  Tunis,  au  musée 
.Alaoui. 

2°  M0S.4IQUE  DE  Cauthaoe  (figure  2). 
Cette    seconde    mosaïque    provient  égale- 
ment d'une  riche  habitation  privée  qui  s'é- 
levait dans  le  quartier  principal,   non  loin 
du  Théâtre  et  de  l'Odéon. 


Le  péristyle  était  en  forme  de  cour  car- 
rée; au  centre,  se  trouvait  un  jardin  octo- 
gonal; dans  l'espace  laissé  libre  autour  de 
l'octogone  se  développait  un  parement  en 
mosaïque  :  Dans  un  parterre  jonché  de  ra- 
meaux fleuris  et  de  branches  d'arbres  char- 
gé3s  de  fruits  —  acec  des  branches  de 
Roses,  en  particulier,  de  plaje  i;n  place  — 
s'tbatenL  des  oiseaux  et  des  quadrupèdes 
d'espèces  très  variées.  Cette  mosaïque,  dont 
la  figure  2  ne  représente  qu  une  partie,  est 
également  à  Tunis,  au  musée  .Alaoui,  de- 
puis 1903. 

Ces  deux  mosaïques  doivent  dater,  à  peu 
près  du  deuxième  siècle  de  notre  ère. 

Les  Roses  figurent  as.sez  souvent  sur  les 
mosaïques  de  l'Afrique  Ancienne. 

On  les  rencontre  notamment  sur  des  tom- 
bes chrétiennes  en  mosaïques  du  v'  .siècle, 
qui  représentent  le  défunt  avec  un  rameau 
fleuri  à  côté  de  lui  et  généralement  des 
colombes.  A.    MERLIN. 


.HRONIÛUE 


lORTlCOLE 


rENERALE 


SUM.M.\IRE  :  Arbres  et  arbustes  nouveaux  ou  peu  cuiinus.  —  Congrès  national  d'Horticulture  en  1912.  — 

Imposition  inlern.'itiuiiale  de  Dunkerque. 


Arbres    et    arbustes    nouveaux 

ou  peu  connus.  —  Depuis  un  quart 
de  siècle,  nombreux  sont  les  végétaux 
ligneux  qui  ont  été  introduits  en  Eu- 
rope, surtout  depuis  que  les  mission- 
naires fran(;ais  et  les  collecteurs  anglais 
ont  i>u  parcourir  les  i)rovinces  centrales  et 
occidentales  de  la  Chine;  le  .lapon,  l'Amé- 
rique du  Nord  ont  aussi  fourni  un  contin- 
gent beaucoup  plus  faible,  il  est  vrai,  mais 
néanmoins  intéressant.  Malheureusement, 
beaucouji  de  ces  plantes  .se  sont  peu  réjian- 
dues,  elles  sunt  restées  dans  des  établisse- 
ments scientifiques  ou  dans  des  collections 
particiilières.  Les  notes  dont  nous  commen- 
çons aujourd'hui  la  publication  dans  cet 
organe,  ont  simplement  pour  but  de  réunir 
les  descriptions  et  les  renseignements  tjui 
se  trouvent  dans  diverses  publications  et 
d'appeler  l'attention  sur  des  végétaux  non 
seulement  nouveaux,  mais  surtout  peu  con- 
nus et  qui  i)eu\ent  contribuer  à  l'ornement 
des  jaVdins. 


1.  Rlbus  CoRCHORiFOLius  Linné  flls  (Kew. 
Bullelm,    1910,   p.   46). 

Arbuste  dressé,  vigoureux,  dont  les  tiges 
arrondies,  recouvertes  d'un  léger  duvet, 
sont  années  d'épines  rigides  pouvant  dé- 
passer un  centimètre  de  longueur.  Les  l'euil- 
les  sont  vert  foncé,  simples,  ovales-cordif or- 
mes dans  leur  contour  général,  mais  ordi- 
nairement tribolées  sur  les  tiges  stériles, 
acuminées,  grossièrement  dentées,  légère- 
ment puhcscentes  à  la  face  inférieure;  le  pé- 
tiole et  la  nervure  médiane  sont  armées 
d'éiiines  crochues.  Les  fleurs  sont  blanches, 
solitaires  sur.  de  courts  rameaux  latéraux. 
Les  fruits  sont  gros,  rouges  et  brillants. 

Cette  Ronce,  déjà  coanue  de  Linné  flls, 
en  1781,  fut  introduite  dans  les  jardins  par 
M.  E.  H.  Wilson  qui  la  trouva  dans  la  Chi- 
ne centrale  et  occidentale  croissant  dans  les 
buissons  à  2280  mètres  d'altitude  et  qui  en- 
voya des  graines  à  l'Université  de  Harvard, 
à  Boston  ;  elle  fut  introduite  en  Europe  par 
le  jardin  de  Kew,  qui  re<ut  des  graines  de 


84 


JOURNAL     D  E  S     1{  0  S  E  S 


l'Université  ci-dessus,  nommée  en  1307. 

2.  Rhododendron  Keiskei  Muximovvicz. 
(Dutaiiical  Magazine  1910.  pi.  8300). 

Arbuste  de  1  à  2  mètres,  très  ramifié  dont 
les  jeunes  branches  sont  légèrement  éc^iil- 
leuscs.  Les  feuilles  à  courts  pétioles  rouges, 
bisannuelles,  coriaces,  lancéolées  ou  obloii- 
gues  lancéolées,  arrondies  ou  quelquefuis 
subordées  à  la  base,  sont  vert  pâle  à  la 
lace  inférieure  qui  est  écailleuse.  Les  fleurs 
de  4  et  5  centimètres  de  diamètre,  jaunes, 
disposées  par  3  -  5  sont  eampanulées,  à  lo- 
bes ovales-oblongs,  égaux;  les  étainines,  au 
nombre  de  10  ont  les  anthères  rouges.  Les 
fruits  sont  des  capsules  cylindriques,  étroi- 
tes, d'environ  un  centiniètne  de  long. 

Découvert  au  .lapon,  sur  le  mont  Wunzen, 
en  1863,  par  le  voyageur  russe  Maximowicz, 
ce  rhododendron  ne  fut  introduit  vivant  en 
Europe  qu'en  1908,  lorsque  le  jardin  de 
Kew  Le  reçut  d'un  établissement  horlicole 
de  Yokohama. 

3.  DiPELTA  VENTRICOSA  Helmsley.  (Butaidcal 
Magazine,  1910,  pi.  8294). 

Arbuste  atteignant  2-5  mètres  dei  hauteur. 
Les  feuilles  à  petiotes  grêles,  glanduleux  et 
velus  sont  opposées,  lancéolées  ou  ovales- 
lancéolées,  longuement  acuminées,  arnon- 
dies  et  parfois  cunéiformes  à  la  base;  leur 
consistance  d'abord  membraneuse  devient 
coriace.  Les  fleurs  solitaiiies  ou  réunies  i)lu- 
sieurs  à  l'aisselle  des  feuilles  sont  tubuleu- 
»es;  le  tube  fortement  renflé  à  la  base,  rouge 
extérieurement,  orangé  intérieurement,  est 
terminé  par  cinq  lobes  arrondis,  légèrement 
recourbés,  blancs  ;  les  pédoncules  portent, 
vers  leur  milieu,  deux  très  iietites  bractées 
opposées  et  quatre  autres  un  jieu  plus  dé- 
veloppées qui  enveloppent  la  base  de  la 
fleur.  Le  fruit  est  surmonté  par  le  calice 
persistant,  à  cinq  divisions  étroites,  algues 
et  finement  ciliées;  en  outre,  il  est  caché 
par  les  bractées  supérieures  qui  continuent 
de  s'accroître. 

Cet  arbuste,  découvert  dans  la  Chine  oc- 
cidentale à  une  élévation  de  2520  mètres, 
par  M.  E.  H.  ^^'ilson,  qui  l'envoya  à  MM.  .1. 
Veitch,   de  Chelseu  qui  le   répandirent   vers 


1908.  C'est  une  plant*  de  culture  facile  et 
qui  se  propage  bien  de  boutures. 

F.  Tesniër. 

—  X  — 

Congrès  national  d  Horticultu- 
re en  1912.  —  Voici  les  questions  qui  se- 
nuit  soumises  au  Congrès  organisé  par  la 
Société  Nationale  d'Horticulture  de  Fi'ance, 
qui  se  tiendra  à  Paris,  les  17  et  18  courant, 
dans  la  grande  salle  de  la  Société,  84,  rue 
de  Grenelle,  à  9  heures  du  matin  : 

N°  1.  —  Améliorations  à  apjiorter  dans 
l'enseignement  populaire  et  pratique  de 
l'Horticulturci  en  France. 

N°  2.  —  Monographie  d'un  genre  de  plan- 
tes, à  l'exclusion  de  ceux  qui  ont  été  déjà 
publiés. 

N°  3.  —  L'CEuvre  des  Jardins  Ouvriers. 
Sous  quelles  formes  les  Sociétés  d'Horticul- 
tue  pourraient-elles  aider  ou  encourager  ces 
utiles  associations  ? 

N°  4.  —  Ue  l'utilité  des  jardins,  squares 
et  diverses  ornementations  florales,  au 
point  de  vue  de  l'hygiène,  de  l'art  et  du  dé- 
veloppement du  goût  de  l'horticulture. 

N°  5.  —  Les  excrétions  des  racines.  Re- 
cherches moderines  sur  la  nécessité  de  la  ro- 
tation des  cultures  sur  un  même  sol. 

N°  6.  —  Monographie  et  histoire  d'une 
région  horticole  française. 

N"  7.  —  Comment  agit  chimiquement  le 
sulfate  de  fer  employé  en.  injection  dans  le 
troue  des  arbres  fruitiers  ou  d'ornement, 
l)our  la  guérison  de  la  chlorose  ? 

X°  8.  —  Création  d'une  Fédération  des  So- 
ciétés d'Horticulture  de  France. 

N°  9.  —  Des  avantages  et  des  inconvé- 
nients que  présentent  les  serres  construites 
en  fer,  en  bois  et  en  fer  et'  en  bois. 

—  X  — - 

Exposition     internationale     de 

L»unkerque,    ouverte   de  fin  mai   à  fin 

sciitenibrc  1912.  —  Le  groupe  IX,  classe  19, 
est  réservé  à  l'horticulture  et  à  l'arboricul- 
ture,   Arbres,  jilautes,  fleurs,  gnaines,  etc. 

Adresser  les  demandes  d'admission  à  M. 
le  commissaire  général  à&  l'Exposition  de 
DunkerqU'e,  à  Dunkerque  (Nord),  avant  le 
15  mai  COCHET-  COCHET. 


Le   Propriétaire-Gérant:   CH.    COCHET.. 


UEU'N.  —  IlIPniUEniE  HOniICOLE  DE  E.  LEGRANU,  RIE   B.tNCEI.,  23. 


OUVRAGES  UTILES  A  CONSULTER 

Les  Ennemis  des  Plantes 

N»  1.   -  ARBRES  FRUITIERS,  brochure  de  15o  pages 4  fr.  » 

N°  2.  —  PLANTES  POTAGÈRES,  hroclmre  de  50  pages   ....        1      50 
N*  3.  —  PLANTES   d'ornen.ent,   de    serres    et    de  pleine   terre, 

brochure  de  58  pages 1      50 

N"  4.  —  ARBRES  et  ARBUSTES  forestiers  et  d'ornement.  Arbres 
résineux  de  pleine  terre,  rustiques  sous  le  climat 
d'Alençon,  brochure  de  138  pages 4        » 

CHEZ  L'AUTEUR  : 

M.  E.  LEMÉE,  Paysagiste,  5.  ruelle  Taillis,  à  Alençon 

(ORNE) 

LE  NITRIFICATm  DE  L.  GODDE 

Engrais  chimiQue  complet 

Application  des  dernières  constatations  de  la  sc/ence.  11  donne  des  résultats 

inconnus  jusqu'à  ce  jour. 

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Le  NITRIFICATEUR,  à  Villeneuve-la-Garenne 

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TJ explication  du  travail  de  jNitrifîcation,  formant  une  petite  brochure,  est  envoyée 
gratuitement  aux  lecteurs  de  ce  journal. 

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48  ans,  la  femme  45,  s'occupant  de  la  basse-cour,  demande  place  sérieuse. 

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les  rapports,    demandent  places  sérieuses. 
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dants chevehis  et  peuvent  être  expédiées  de 
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Pour  plus  ani/'li'fi  iviisciiiiicnients.   s'ndrosscr  au   lUireau  du  Journal. 


* 


36'   ANNEE  le^   JUIN  1912  N"  6 

JOURNAL  DES  ROSES 

(ROSA    INTER    FLORES) 

ET 

REVUE  D'ARBORICULTURE  ORNEMENTALE 
Publication    Jîlensuelle    j^peciale         | 

FONDÉE  PAR 

M.     Se  I  PI  O IV     COCHET 

Horticulteur-Rosiériste,  Chevalier  de  l'Ordre  du  Christ  de  Portugal  et  de  l'Ordre  de  Mélusine 

M.     Camille    BERNARDIN 

Conseiller  Général,  Président  et  Vice-Président   de  plusieurs  Sociétés  d'Horticulture 

X  M.     Pierre     COCHET 

l  Horticulteur-Rosiériste  Chevalier  du  Mérite  agricole,  Président,  Vice-Président 

^  et  Membre  de  nombreuses  Sociétés  Horticoles  Françaises  et  Etrangères 

6  ET    «ÉDIGÉ 

ï  AVEC  LE  CONCOURS  ET  LA  COLLABORATION 


D  HORTICULTEURS ,    ROSIERISTES ,    AMATEURS    DE    ROSES    DE   FRANCE   ET    DB   L  ETRANGBR 

— ■ >c^iza^^o< 

COCHET-COCHET,  Horticulteur-Rosiériste. 

A  COUBERT  (Seine-et-Marne) 
Dikbcteur-Propriétaire  —  Téléphone  11 

SOMMAIRE    DES    ARTICLES 

Chronique  des  PtOses.  —  Kosiers  nouveaux  de  l'année  [1!)11  (siiile).  —  Rosiers  nouveaux  mis  au  commerce  en 
1912  (suite).  —  Après  la  Chute.  —  Dans  les  Rosiers  :  Kn  Juin.  —  Rose  Nataiie  ttôtliier  (hybride  de  Ihé^. 
Les  Koses  aO  Cours-la-Reine,  en  1912.  —  Les  supports  pour  Rosiers.  —  La  Rose  en  Tunisie  (suite).  — 
Chronique  Horticole  (.'énérale. 


Planche  coloriée:  Rose  NATALIE  UOTTNKR  (IIybrioe  i>k  Thé) 


PRIX    DE    L'ABONNEMENT  : 

ï  France    :     Un     An,     12     Francs.     —     Six     Mois,     7     Francs 

4  Europe  :  Un  An,   13  fr.  50.   —  Six  Mois,  7  fr.   70 

*  Amérique,  Afrique,  Asie,  Océanie  :  Un  An,   14  fr.  60  —  Six  Mois,  8  fr.   20 

i  Les  Abonnements  parlent  du  l"  .Janvier  et  du  1°'  Juillet 

4  Envoyer  le  Prix  de   l'Abonnemjnt   en    un   Mandat-Poste  ou  Chèque  sur  Paris 

0  Un  Numéro  :   1   kr.   30 


MELUN  I  PARIS 

IMPRIMERIE    E.     LEGRAND        I     NICLAUS'ÎFrkres,     ÉDITEURS 

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23,  RUE  OA.XCEL,  23  '  34,  »CE  Sai.vt-Jacouks,  34 

19  12 


l 

»<1 


ÉTABLISSEKEUT  HORTISOLl 


DE 


V^  COCHET  Pierre 

Bortlculteur-Pépinlérlste>Koslérlste 

A   SU/SISES,  par   Grisy-Suisnes   (Seine-et-Marne) 

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et  70  gravures,   3' édition  revue  Pt  rot  rigée 3  fr. 

A Ifranchissemenl  en  plus. 


JOURNAL  DES  ROSES 


(Rosa  inter  Flores) 


ET 


REVUE     D'ARBORICULTURE     ORNEMENTALE 


JUIN     10I2 


.HRONiaUE      DES 


[OSES 


SOMMAim:  :  l.;i  Coupe  ilOr  ilii  Ddîli/  Mail.  —  Distinrtion  lionoriliiine.  —  Nécrologie:  M.  Gi'orj,'es  liiuajil, 
Al.  l'ianoois  .Nardy,  M.  Anilré  Gamon,  Jl.  Ghouelte-Tliéodet.  —  Roses  et  l!o;eraies.  —  Exposition  de  Roses  k 
Avesncs-siir  llelpe  (Nord  .  —  Kxposition  Générale  d'Horticulture,  de  Viticulture  et  de  Sylviculture,  à  Troyes. 
—  Kxposition  de  l'.oses  à  tiennes.  —  Cours  des  l'oses  aux  Halles. 


La.  Coupe  d  Or  du  Daily  Mail  — 

Ndus  apprenons  que  le  jury  cliargé  de  dé 
cerner  la  Coupe  d'or  de  1.300  francs,  offerte 
par  le  Daily  Mail,  à  la  plus  belle  Rose  nou- 
velle présentée  à  l'exposition  de  Londres, 
l'a  attribuée  à  la  Rose  Madame  Edouard 
Ihrriol,   obtenue   par  M.  Pernet-Ducher. 

Mais,  une  des  conditions  pour  recevoir 
cette  Coupe,  est  que  la  Rose  qui  l'obtiendra 
portera  le  nom  de  Daihj  Mail.  M.  Pernet-Du- 
cher  ne  put  consentir  à  clianger  le  nom  de 
sa  Rose,  et  le  jury  aura,  par  suite,  à  faire 
clioix  d'une  autre  nouveauté. 

Au  moment  de  mettre  sous  presse,  nous 
.sommes  avisés  que  le  jury  a  décidé,  après 
examen,  que  parmi  les  autres  roses  nou- 
velles présentées  sans  nom,  il  n'y  en  a  pas 
une  qui  approche,  ini?me  d©  loin.  Madame 
Ednuanl  llt'rriot.  En  conséquence,  il  a  été 
convenu  qu'on  laisserait  la  coupe  à  M.  Per- 
net-Ducliet  et  que  sa  Rose  porterait  les  deux 
noms,  de'Daili/  .Mail  et  df  .Muilmiir  Eihniard 
lli'riiid.  Nous  igiionuis  encore  coniin<'iit  se 
fera  la  réunion  des  deux  noms  donnés  si- 
multanément  à  cette   rose  '? 

I.£s  trois  pnincipales  coupes  de  cette  ex- 
position ont  été  décernées  :  1°  a\i  major 
Hoifnrd,  pour  ses  orchidées  ;  2°  à  MM. 
Veitch,  piiur  leurs  plantes  de  serres  :  3°   à 

Tome  XXXVI. 


MM.  Géo  Mount  et  fils,  de  Canterbury,  pour 
leurs  Rosiers. 


Distinction  honorifique    —  Nous 

sommes  heureux  d'apprendre  la  nomina- 
tion de  notre  excellent  confrère  M.  Domi- 
nique Hengen,  rosiérisbe  à  Fléchembault, 
au  grade  de  chevalier  du  Mérite  agricole. 
C'est  la  récompense  méritée  de  longues  an- 
nées de  travail;  nous  applaudissons  à  cette 
distinction  et  adressons  à  notre  confrère 
Jios  sincères  félicitations. 


Nécrologie 

M.  GEOitfiES  mtU.XNT.  —  La  mort  de  M. 
G.  Bru.\nt  a  douloureusement  ému  le  monde 
horticole.  Cet  horticulteur  distingué,  dont 
le  nom  est  universellement  connu,  dirigeait 
depuis  près  d'un  demi  -  siècle,  à  Poitiers, 
l'établi.ssement  d'où  sont  sorties  tant  de 
plantes  nouvelles,  et  dont  la  création  re- 
monte à  près  de  100  ans 

Par  ses  créations  florales,  M.  Buuant  a 
porté  le  nom  de  son  pays  dans  toutes  les 
régions  du  globe.  Les  géraniums,  race 
llruarit,  sont  actuellement  les  plus  cultivées 
en    Amérique;    les    pétunias,    les    chrysan- 

l"  juin  J912. 


8U 


J  U  U  R  N  A  L     Lt  E  S     R  O  vS  E  S 


GEORGES    BRUAXT 


ilièiiies,  les  laiitaiia.s,  les  liélii)ti'iiiii.'s  liriiniil 
remplissent  toutes  les  collections  de  profes- 
sionnels et  d'amateurs.  Le  Dracœna  Tiruanti 
est  cultivé  par  millions  en  Belgique  et  en 
Fi'ancp.  11  iiMus  faillirait  des  pages  entières 
de  cet  iirgane,  pour  riiiiiiH^rer  truites  les 
nMiivcaiités  créées  par  G.    Hiii wr. 

Au  piiiiit  (le  vue  spiH-ia!  (pii  nous  occupe 
ici.   muis  devons  signaler  les  Roses  : 

Mme  Georges  liruaul,  hybride  de  rugosa 
et  de  tlié,  très  vigoureuse,  produisant  en 
abondance  des  fleurs  d'une  blanclicur  écla- 
tante. Cette  plante  résiste  aux  idus  grands 
Il  nids. 


I       l:cllr     l'<y'lc{'îne,     \aiiation     légitime     du 
type    de    Tliuidierg,    au    superbe    feuillage  ] 
vernissé,   aux   fleurs  roses,  très  lariges,  aux 
fruits  si  décoratifs. 

/'().<;((   ('(iliiriirjui,   hybride  de  rugosa  très] 
(li'Coralif  au  iiriuteinps,  par  se.s  ll?nrs  nom- 
l)reuses  et  simjiles,  et  jiar  ses  fruits  rouges 
à  l'automne. 

Le  successeur  de  M.  Bruant  est  son  gen- 
dre, M.  Viaud-Bruaiil.  dont  les  écrits  hor- 
ticoles (Bibliothèque  Sempervirens),  offl- 
ciellement  récompensés,  sont  bien  connus. 

iM.  Viaud-Bruant  a  mis  au  cniuinerce  les 
Bii.si\s    :   Etdilr  Poiti'viiii'.   ]{iisabelh\    fouine 


J  0  U  E  X  A  L     DES     H  O  S  E  S 


87 


Vi)i>t<t-I!ni<iiit.  C'est  le  digne  successeur  du 
c'Diifrère  que  luuis;  pleurons,  et  entre  ses 
mains  liahilcs,  la  vieilli'  maison  IJruaiit  ne 
jieut  (jue   ikM'nir  iilo^   inospére   encore. 


M.  François  XAI!1)^  .  —  Nous  apprenons 
également,  avec  peine,  la  mort  de  notre  ai- 
mable confrère,  M.  François  Nardy,  décédé 
à  l'âge  de  53  ans,  à  Hyères,  où  il  dirigeait 
avec  compétence,  la  plus  ancienne  maison 
horticole  de  la  région. 

IS'os  lecteurs  connais.sent  les  niagnificiues 
variétés  de  Roses  nées  dans  ses  cultures, 
et  savent  avec  qu'elle  joie  il  mettait  au  ser- 
vice de  la  cause  horticole,  une  activité  in- 
lassable, et  un  dévouement  sans  bornes. 
C'est  une  perte  cruelle  pour  l'horticulture 
Française. 

M.  -Vndré  GAMON.  —  Nous  apprenons,  au 
moment  de  mettre  sous  presse,  la  dou.'ou- 
reu.'ïe  nouvelle  de  la  mort  de  notre  excel- 
lent confrère,  M.  André  Gamon',  chevalier  du 
mérite  agricole,  trésorier  honoraire  de  la 
Société  Française  des  Rosiéristes,  enlevé 
prématurément  à  l'affection  des  siens  et  de 
ses  nombreux  amis. 

M.  Gamon  avait  dû  donner,  pour  cause  de 
nialadie,  sa  démission  de  trésorier  de  cette 
Société,  en  décembre  dernier;  mais  nous 
étions  loin  alors  de  nous  attendre  à  une  An 
aussi  prochaine. 

3 

—  X  — 

M.  CHOUETTE-THKODET.  —  Enfin, 
nous  parvient  la  douloureuse  nouvelle  de 
la  mort  de  notre  excellent  collègue,  M. 
Chouette-Théodet,  pépiniériste  à  Orléans. 
Né  le  22  avril  18ti,  il  dirigeait,  depuis  1807, 
l'établissement  horticole  bien  connu,  dont 
son  gendre,  M.  Monsneieau-Chouette  a  pris 
I.i  direction. 

Xo;'s  adressons  aux  familles  de  nos  con- 
frères di'îfunts,  nos  plus  sincères  sentiments 
de  vives  condoléances. 


Roses  et  Roseraies  —  Les  Roses  et 

les  Roseraies   jouissent    actuellement   d'une 
vogue    considëiable.    Partout    un    crée    des 


Roseraies  petites  ou  grandes,  et  ceux  qui 
ne  peuvent  se  iiermettre  ce  luxe  désirent 
au  moins  connaitie  et  i)os,séder  les  meil- 
leures variétés  de  roses,  savoir  écussonn.;r 
et  soigner  les,  rosiers,  en  garnir  un  arceau, 
une  tonnelle,  en  fleurir  leur  maison,  oi', 
tous  ces  renseignements  sont  réunis  ave-: 
des  ex^aniples  et  des  modèles  pour  tous  les 
ca.s,   dans  le  ninnéro'  spécial   de  la    Vir  à  la 

C'est  une  pure  merveille  que  ce  numéro 
que  M.  Mauniené  vient  de  faire  paraître 
avec  la  collaboration  des  [jersonnalités  les 
l)lus  autorisées  :  MM.  Jules  et  Henri  Gra- 
vereaux,  .1.  Janlet,  Cochet-Cochet,  J.  Houry, 
L.  Lévêque,  B.  Gélos,  etc.  Jamais,  en  au- 
cun pays,  on  a  j)ulilié  d'ouvrage  sur  les 
Ro.ses  aussi  magnifique,  auss'  intéressant  et 
lussi  ]jiatique  que  celui-ci,  ouvrage  ((ue 
complète  encore  la  description  des  12  plus 
jolies  roseraies  actuelles. 

Il  serait  trop  long  de  donner  le  sommaire 
de  ce  véritable  traité;  mais  en  voici,  ré- 
sumé, le  contenu  :  5  splendidrs  reprodiic- 
lums  en  couleurs,  d'après  Redouté;  200  plio- 
lographies  et  dessins  :  Modèles  de  Rose- 
raies, arrangements  décoratifs,  cinémato 
gra[ihie  do  tous  les  travaux,  de  l'écusson- 
nage,  etc.;  60  ailivies  et  liâtes  de  conseils 
pratiques  et  de  goûts,  soit  plus  as  12.000 
lignes  de  texte. 

Le  SLiin  ai)porté  à  sa  publication,  la  beauté 
et  la  clarté  des  illustrations,  l'intérêt  i)rati- 
que  du  texte,  font,  de  ce  remaripiable  re- 
cueil :  Roses  et  Hoseraies,  le  plus  précieux 
Miuiiiel.  pour  l'amateur  de  Roses. 

C'est  un  véritable  vcrde  inccuin,  que  tout 
amateur  de  Roses  voudra  posséder,  et  que 
le  i)rix  actuel  de  2  francs,  met  à  la  portée 
de  toutes  les  bourses. 


Exposition    de    Roses.    \    avesnes- 

si  n-llEi.PK  (Nokd).  —  La  Société  d'IIoi'ticul- 
ture  de  l'arrondissement  d'.\vesnes,  ijrga- 
nise  pour  les  23  et  24  juin  iirochain,  une 
exposition  spéciale  de  Ri>ses,  fleurs  coupées 
et  arts   féminins. 

L('  Concours  floral  sera  divi>é  en  deux  sec- 
tions : 

1°  Roses  en  fleurs  coupées. 


88 


JOURNAL     DES     K  O  S  E  S 


2°  Fleurs  coupées  d'verses. 

Les  exposants  seront  classés  en  quatre  ca- 
tégories :  horticulteurs,  jardiniers,  ama- 
teurs, ouvriers. 

Il  n'est  pas  établi  de  numéros  de  con- 
cours. 

Adress-er  les  demandes  d'admission,  sans 
linnte  de  date,  à  M.  Paul  Cousin,  président 
de  la  Société,  7,  avenue  d.i  Poiit-ltouge,  à 
Avesnes-sur-Heli)e. 


Exposition  Généi-ale  u  hortici  i- 
TURE,  DE  Viticulture  et  de  Sylviculture,  a 
Troyes.  —  La  Société  Horticole,  Vigneron- 
ne et  Forestière  de  l'Aube  ouvre  à  Troyes, 
du  20  au  '2-4  juin  1912,  sa  32''  exposition  hor- 
ticoli. 

Il  n'est  pas  institué  de  concours  spé- 
ciaux pour  les  Rosiers  ni  les  Roses,  les- 
quel,  néanmoins,  sont  admis  à  cette  expo- 
sition. 

Adresser  les  demandes  d'admission,  avant 
le  10  juin,  délai  de  rigueur,  au  sièg.e  de  la 
Société,  32,   boulevard  Ganilietta,   à  Troyes. 


Exposition  de  Roses,  à  Rennes.  — 

La  Société  centrale  d'Horticulture  d'Ille-et- 


Vilaine  devait  ouvrir,  à  Rennes,  en  juin,  une 
exposition  de  Roses,  fleurs  et  fruits  de  sai- 
son. Par  suite  d'un  cas  imprévu,  cette  expo- 
sition a  dû  être  avancée;  elle  a  ouvert  ses 
portes  le  30  mai,  pour  les  fermer  demain, 
2  juin.  Sur  11  concoui-s,  5  sont  réservés  aux 
Roses. 

Le  succès  de  cette  exposition  est  assuré; 
mais  il  devient  inutile  d'énumérer  ici  les 
concours  auxquels  peuvent  prendre  part  les 
Rosiéristes  et  amateurs  de  Roses,  puisque 
l'exposition  aura  vécu  quand  ce  numéro 
pai-viendra  à  nos  lecteurs. 


Cours  des  Roses  aux  Halles.  — 

Les  cours  des  Roses  de  Paris  s(.)nt  un  peu 
moins  élevés,  par  suite  d'apports  plus  im- 
portants. On  a  coté  William  Allen  lUchaid- 
siiii  de  3  à  5  fr. ;  Vlricli  linuincr  fils,  de  6  à 
.3  fr.:  M>ni>  Gabiii'llr  Luizrt,  de  2  f.  50  àSfr.; 
Mme  Caroline  Ti'stoiit,  de  4  à  9  fr;  Paul 
Xvijr.m,  4  à  5  fr. ;  Kaiscrin  Augusta  Victo- 
ria, de  3  à  5  fr.;  LihcrUj,  6  à  7  fr.;  Caplain 
Chrishj,  de  3  à  5  fr.  50.  Les  Roses  du  Midi 
sont  d'assez  bonne  vente,  par  suite  d'arri- 
vages modérés.  Mme  Abel  Chdtrnaij,  de  8 
à  12  fr.;  la  France,  2  fr.  50;  Caplain  ChrisUj, 
2  fr.  50;  Frau  Karl  Druschki,  3  fr.;  le  tout 
la  douzaine. 

COCHET-COCHET. 


[OSIERS    Nouveaux    de    l'Mnnee     iqii    o 

(Suite  et  Fin) 


Nous  terminons  aujourd'hui  la  publica- 
tion des  descriptions  des  roses  nouvelles, 
mises  au  conimerce  pondant  Le  cours  de 
l'année  1911   ; 

Aiinc-Maric  Jacubs  (Jacobs,  rosiériste  à 
WeitendoTff.  Allemagne).  Hybride  de  thé.  - 
Provient  de  Kaiserin  x  Undinc.  Fleur 
grande,  jaune  d'or  foncé,  floraison  surtout 
automnale. 

liïirgcrmcislnr  Chrislen   (liergmann).    lly- 

\\)  Voir  Journal  drs  Ilotes,  1011,  pages  6,  101,  156, 
166;    1912,  pages  10,  23,  40,  b'j  et  ',2. 


biidc  de  thé.  —  Mndanie  Caroline  Testout  x 
Fisher-lloliiiès.  Fleur  grande,  pleine,  rose 
lii-ilhiiil  foncé,  odorante,  linuton  pointu. 
.\rliuste  vigouienx  et  florifère. 

Ctiarles  Dinyéc  (Dingés.  et  Couard).  Thé. 
—  Ilermoxa  x  White  Maman  Cochet.  Ar- 
Iniste  vigoureux,  très  florifère.  Fleur  grande 
pleine,  de  forme  parfaite,  portée  par  un 
fort  iiédoncule  érigé,  centre  rosé,  s'atténuant 
en  ros.e  de  nymphe  et  crème.  Très  estimée 
en   .Amérique. 

Dad    StrrliiKj    (J.    C.    Schmidt).    Hybride 


JOURNAL     D  E  S     ROSES 


89 


de  thé  . —  Madame  Caroline  Tes  tout   x   Ma 
réclial  Xifl,  Arbuste  très  vigoureux  et   très 
florifère.  Fleur  grande,  Ijien  pleine,  de  for 
me   parfaite,    jaune    if-abelle    à   centre    rou 
geàtre. 

Frnu  Oberburgpiiiii'isfer  Piecq  (Jiicobs) 
Hybride  de  thé.  —  Issu  de  Maréchal  Xiei 
Arbuste  vigoureux,  à  rameaux  érigés  ;  fleui 
grande,  pleine,  coloris  jaune  d"or  au  cen 
tre.  passant  au  jaune  crème  chez  les  péta 
les  extérieurs. 

Frau  frida  Croissant  (N.  Walter).  Thé.  — 
Issue  de  Souvenir  de  Williarn  Robinsnn  y,Lu 
viole.  Arbuste  vigoureux,  à  fleurs  érigées 
grandes,  pleines,  délicieusement  parfumées, 
rose  de  Chine,  lavé  carmin  et  jaune  safran. 
Mouton   très  allongé. 

Freifrau  Anna  van  Munclihausen  (N. 
Walter).  Hybride  de  thé.  —  Issue  de  Ma- 
lame  Caroline  Testouf  x  Rosel  Klemm. 
Bouton  allongé  ,  fleur  très  grande,  pleine, 
érigée,  rose  chair  tendre,  centre  orangé 
saumoné.   Arbuste  vigoureux. 

Grossherzogin  Marie  (0.  .Jacolxs).  Hybri 
de  de  thé.  —  Plante  trapue,  fleur  grande. 
I)leine,  rose  argenté  brillant,  jiétales  exté- 
rieurs retouchés  de  rose  clair. 

Heinrich  Miinch.  (Hinner  W.  obtenteur  : 
Editeur  Miinch  et  Haute).  Hyliride-reinon 
tant.  —  Issu  de  Frau  Knrl  Druscliki  x  Ma- 
dame Caroline  Testout  x  llelle  Siebrerht. 
Plante  vigoureu-^ïe  :  fleur  très  grande,  trèî 
jileine,  solitaire,  au  coloris  rose  délicat.  Les 
pétale.s  enroulés  connue  chez  la  variété  La 
France^  donnent  une  fonne  gracieuse  à 
cette  rose.  (Voir  Journal  des  Roses,  1911 
p.   105). 

I.adij  Catherine  Rose  (S.  Bide  et  Sons). 
Hybride  de  thé.  —  Issu  d'Antoine  Rivoire 
X  La  Fraîcheur.  Arbuste  vigoureux,  flori 
fère  ;  fleurs  du  rose  délicat  de  La  Frai 
rheur,  mais  ayant  con.servé  le  port  d'.l" 
tdine    Rivoire. 

Madame  Huguettc  Despineij  (Girin).  Sar 
menteux.  —  .Arbuste  très  vigoureux,  fran 
chenient  sarmenteux.  fleurissant  en  corym 
be  pauciflores  de  3  à  5  fleurs,  parfois  à 
floraison  uniflore,  jaune  orangé  saumon, 
s'atlénuant    en    rose    tendre 

Mailhe  Keller  (Walter  Felberg).  Pojyan- 
tha   nain.    —   Fleur   moyenne,   bien   pleine. 


formant  des  bouquets  dégagés  ;  blanc  por- 
celaine, centre  blanc  jaunâtre,  pa.ssant  au 
rose   lilacé   vers   les  bords. 

Madame  Léopo'ld  Dupuy  (A.  Roliichon). 
Hybride  de  thé.  —  Issu  de  La  France  de  89 
X  Madame  Ernest  Calvat.  .Vrluiste  vigou- 
reux, produisant  des  fleurs  très  grandes, 
lileines,  très  odonantes,  coloris  ro.se  de 
Chine   carminé,   nuancé   de   pourpre. 

Rose  Queen  (E.  G.  Hill  et  C).  Hybride 
de  thé.  —  Plante  vigoureuse  à  rameaux 
érigés,  florifère.  Bouton  long  et  pointu,  por- 
té par  un  long  pédoncule.  Fleur  ouvrant 
l>ien,  nose  intense,  onglet  des  pétales  jau- 
nâtre. 

Sodenia  (\\'eigand).  \\ichuraiana.  — 
Plante  très  sarinenteuse,  réfracfaire  aux  ma- 
ladies, feuillage  vert  foncé  brillant.  Fleurs 
carmin  brillant  pur,  rouge,  presque  écar- 
late,  bien  pleines  et  de  longue  durée.  Flo- 
raison en  corynibes  multiflores.  Remontée 
quelquefois  en  automne  connue  la  variété 
Dnrolhi/    Perkins. 


Les  Roses  mises  au  commerce  en  1911, 
comprennent  d'après  les  renseignements 
qui  nous  sont  parvenus  et  les  descriptions 
publiées  ici   : 

Hybrides    de    thé 71 

Thé    10 

Polyantha    nains     10 

Hybrides  de  multiflores  grimpants..  11 

Hybrides  de  \\'ichuraiana    5 

Hybrides-remontants       3 

Hybrides    de    Rugosa 3 

Hybride  de  Thé  et  de  Noisette 1 

Hyltride  de  Harrissonnii   1 

Hybride    d'Ile-Bourbon    1 

Hybride    de    Laevigata 1 

Wichuraiana    nain    1 

Hybride    d'Alba 1 

H.N'Iiride  de  polyantha  et  de  Moussu  1 

Soit  au  total 120 

noses  n.(juvelles,  auxquelles  doivent  s'ajou- 
ter, certainement,  un  nombre  plus  ou  moins 
grand  de  nouveautés  dont  la  création  et 
la  mise  au  connnerce  ne  nous  ont  pas  été 
signalées, 


90 


J  0  U  E  N  A  L     DES     K  ()  S  J']  S 


Nous  prions  instaniiiient  les  semeurs  de 
rosiers  de  Ijien  vouloir  faire  i)arvenir 
au  bureau  du  Journal  des  Roxcs,  avant  la 
mise  au  commerce  des  nouveautés  issues  de 


leurs  .cultures,  les  descriptions  de  celles-ci 
afin  que  nous  puissions  Les  publier  en  temps 
.il>jinrtnu. 

PAPILLON. 


^j^OSIERS 


^îfoUVEAUX 


MIS       AU 

(SiiiU') 


)S< 


|;:.pMMERCE 


EN      1912 


(1) 


Nos  confrères,  MM.  Alexandre  Dickson  et 
Sons,  rosiéristes,  à  Newtownards  (Angle- 
terre), vont  mettre  au  commerce,  en  juin 
courant,   les   nouveautés  ci-après   : 

Gconji'   Dickson    (Ilyljinde   de   Tlié). 

C'est  la  meilleure  rose  qui  fut  semée  par 
nous;  nous  faisons  cette  déclaration  en  tou- 
te connaissance  de  cause,  et  nous  en  pre- 
nons la  responsabilité.  Cette  rose  porte  le 
nom  du  plus  vieux  mem'bre  de  notre  fa- 
mille, qui  approcbe  maintenant  8(J  ans  ; 
nous  espérons  qu'il  les  aura  atteints  lorsque 
nous  aurons  commencé  à  lancer  cette  rose 
à  travers  le  monde.  Depuis  des  années  nous 
avions  e.ssayé  de  trouver  une  rose  qui,  dans 
notre  opinion,  soit  digne  du  nom  de  son 
jiarrain.  Nous  croyons  avoir  satisfait  notre 
ambition;  nous  sommes  presque  certains 
que  dans  quelques  années,  Gi-orgc  Dickson 
sera  la  rose  d'exposition  la  i)lus  populaire, 
c'est  déjà  une  grande  j)rétention;  mais,  il 
faut  qu'elle  acquiert  du  renom  et  nous  som- 
mes certains  qu'elle  y  parviendra.  Sa  po- 
pularité ne  reposera  pas  seulement  sur  un 
mérite;  mais,  sur  tous  ceux  qui  concourent 
à  constituer  une  rose  parfaite.  Quant  au 
I)artum,  à  la  couleur,  à  la  forme,  à  la  flo- 
raison, il  n'y  a  aucune  rose  dans  le  monde 
qui  ])uis.se  l'égaler.  Elle  a  un  [larfum  de 
Thé  exquis;  quant  à  sa  couleur  elle  est 
absolument  uniiiue.  L'idée  la  plus  exacte 
de  celle-ci  est  donnée  pur  une  description 
faite  par  un  critique  indépendant  dans  le 
journal  l'Iir  l'.nrdi'ii,  lors(|ue  cette  rose  fut 
exposée  à  la  Provicnriul  Schow  :  a  Le  clou 

(I)  Voir  Journal  des  Hoxes  1912,  panps  28  el  42. 
Nous  rappelons  que  les  descriplions   de  roses  nouvelles 
que  nous  pulilions,  sont  eeili'*  Liiles  p:ir  les  obtenleiiis. 

.N.  U.  !..  P.. 


de  cette  sensationnelle  exposition  fut  cer- 
tainement la  splendide  rose  George  Dickson, 
qui  a  remporté  l'unique  médaille  d'or.  Elle 
sera  bientôt  dans  tous  les  jardins.  Elles 
(les  fleurs)  donnent  rimjiression  d'un  Hugh 
Dickson,  d'un  Cliailcs  Lrfcbvrr,  d'un  Comle 
de  Raimbaud  et  d'un  Horace  Vernet,  tous 
réunis  en  une  seule  rose  n.  Les  amateurs 
de  roses  n'ont  qu'à  réfléchir  un  instant, 
jiour  se  figurer  quelle  rose  peut  résulter 
d'une  telle  combinaison.  Cette  description 
n'est  pas  de  nous  :  mais  d'un  connais- 
seur de  roses.  Si,  maintenant,  nous  es- 
sayons de  décrire  sa  couleur,  elle  est  d'un 
rouge  foncé-velouté;  le  dessous  des  pétales 
est  veiné  de  rouge  noirâtre,  d'une  façon  dé- 
licieuse et  unique;  les  pétales  sont  d'une 
forme  splendide  délicieusement  douce,  d'une 
substance  parfaite.  Nous  avons  pour  la  der- 
nière exposition,  obtenu  des  fleurs  ayant 
presque  plus  de  cinq  pouces  !  !  Elle  réunit 
certainement  les  e'iîilnières  qualités,  non 
seulement  par  sa  couleur  retentissante, 
mais  aussi  par  sa  forme  et  sa  fraîcheur. 
Un  des  plus  grands  rosiéristes  du  monde 
s'écria,  lorsqu'il  la  vit  pour  la  iiremière 
fois  dans  nos  jardins  :  n  Lancez-là,  à  50  li- 
vres sur  le  mai'ché  !  !  " 

Nous  avons  diumé  de  cette  rose  de  suffi- 
santes descriptions,  nous  sommes  certains 
(|n'elle  mérite  les  éloges  'que  nous  avons 
f:iit  d'elle,  ainsi  que  la  médaille  d'or  qtie 
lui   a   conféré  la  N.    R.   S. 

Mis  Gorddii  Slniinr  (Hybride  de  Thé). 

C'ait  une  des  ]ilus  charmantes,  des  plus 
méritantes  additions  faites  au  type  déco- 
ratif dos  roses  d'exposition  et  de  jardin. 
C'est  uiK'  rose  qui  i)ossède  une  gamme  de 
liins  unicpie,  très  délicats  dans  les  boutons, 


1 


JOURNAL    DES     EOSES 


91 


néanmoins  très  brilhints.  l.o  revers  des  pé- 
tales est  d'abord  saumon  jiur,  puis  les  pé- 
talei!  sont  d'un  blanc  délicieux  à  l'intérieur; 
quand  la  fleur  se  développe,  le  centre  de- 
vient couleur  crevette  délicat,  avec  l'exté- 
rieur des  pétales  blanc  crème.  Ces  couleurs 
sauront  infailL'blement  toucher  le  cœur 
d'un  ami  de  la  rose,  la  forme  de  la  fleur 
est  très  élégante,  les  pétales  sont  beaux  et 
b'!en  di.spt^és;  les  fleurs  sont  produites  en 
mei veilleuse  profusion  et  portées  droites  au 
bnut  des  tiges. 

La  végétation  est  très  vigoureuse,  le  ro- 
sier bien  branchu,  ce  qui  est  l'idéal  pour  le 
massif.  Délicieusement  parfumée.  Rose  belle 
et  charmante. 

r.    ir.    Cuwati    illyliridc  de   Thé). 

C'est  une  nouveauté  très  bien  accueillie; 
r  t  ciuileur  est  rouge  cerise  chaud;  les  fleurs 
sont  larges,  bien  pleines  et  imbriquées,  pro- 
duites continuellement  en  grande  profusioi:; 
les  pétales  sont  d'une  substance  épaisse, 
douce  et  ronde,  la  végétation  est  vigoureuse, 
le  rosier  brancliu.  Elle  est  considérée,  par 
le.-*  connaisseurs,  comme  étant  très  supé- 
rieure à  Marquisr  Lilt'.i,  sous  beaucoup  de 
rapports.  La  végétation  est  plus  vigoureuse, 
les  pétales  sont  au.ssi  longs  et  les  fleurs  plus 
grandes.  Egalement  bonne  pour  l'exposition 
et  le  jardin;  sentant  délicieusement  le  Tlié. 

Mrs  llribnt  llairksirniil,  (Hybride  de 
ThC. 

Itosê  tre.s  jolie,  d'une  fjruie  globuleuse, 
aux  pétales  massifs  et  veloutés,  nombreux 
et  gracieu.senient  disi)os:'s.  C'est  une  fleur 
également  bonne  puur  la  décoiation  et  pour 
le  jardin;  la  végétation  est  très  vigoureuse; 
excessivement  flnrifère  et  i)rotluisant  des 
roses  qui  répondrnnt  à  tous  les  désirs  d'un 
amateur.  La  couleur  est  d'a'bord  blanc  ter- 
ne, et,  lorsque  la  rose  s'épanouit,  devient 
d'un  blanc  d'argent.  C'est  une  stijierbe  rose, 
possédant   un  (Irlicieux   parfum   de  Thé. 

n;ich"ssi-  of  SiifhrihunI  (llyl  ridf  d(>  Thél. 

.blie  rose  très  particulière,  [lossédant  de 
grands  mérites,  convient  à  la  fois  jiour  l'ex- 
position et  [lour  la  décoration  d'un  jardin. 
Les  fleurs  sont  [iroduites  en  grande  abon- 
dance et  portées  droitps  au   bout   des  tiges. 


Elles  sont  larges,  pleines  et  d'une  forme 
allongés  ;  les  pétales  sont  liubituellemont 
larges,  massifs  et  veloutés,  formant  une 
fleur  qui  est  un  vrai  nid  de  délices;  possè- 
dent un  parfum  suave  ;  la  couleiur  est  cer- 
tainement nouvelle,  rouge  chaud  délicat, 
nuancé  de  jaune  citron  à  la  base  des  péta- 
les, les  rameaux  sont  droits  et  vigoureux, 
.'.e  feuillage  est  d'un  vert  d'olive.  C'est  une 
très  Julie  rose. 

Jdsriih   Ui'iislow   (Hybride  de  Thé). 

Cette  variété,  par  sa  couleur,  présente  un 
avantage  considérable  sur  les  roses  de  sa 
catégorie,  elle  est  d'une  couleur  orange 
cramoisi,  très  brillante.  Les  fleurs  sont  très 
abondantes,  larges,  fournies,  d'une  forme 
parfaite,  globuleuse,  très  imbriquées;  les  pé- 
tales sont  d'une  forme  arrondie  et  épais. 
I  a  végétation  est  vigoureuse,  dimite:  le  feuil- 
lage est  d'un  .cliarmant  veirt.  de  tilleul;  c'est 
une  très  'lionne  rose  pour  l'exposition  car  sa 
couleur  est  très  distincte,  très  attrayante; 
délicieusement  parfumée. 

Vrrvn  Mackaij  (Hybride  de  Thé). 

lîose  décorative,  excessivement  jolie,  for- 
mant le  splendide  pendant  de  La  -perle  Ca- 
riitr,  u  qui  fut  lancée  par  nous  la  saison 
dernière  )>,  à  part  sa  couleur  d'un  blanc 
d'ivoire  délicat  se  changeant  en  jaune  ci- 
troi^  brillant  quand  lu  fleur  s'épanouit;  la 
forme  de  cette  fleur  est  une  sorte  de  spi- 
rale qui  constitue  le  channe  si  universel- 
lement admiré  de  la  rose  Carine.  Les  fleurs 
sont  portées  droites  au  bout  des  tiges  et 
sont  produites  en  merveilleuse  profusion 
pendant  toute  la  durée  de  la  saison.  La  vé- 
gétation est  vigoureuse,  l'arbuste  très  'bran- 
chu, chaque  rameau  se  terminant  par  une 
fleur.  Rose  parfaite  pour  la  décoration;  elle 
sent  le  pot  pourri  distingué  (Pot  potirri  : 
jujifuni  varié). 

Mrs   Farde   (Thé). 

.Iiilio  rose  ayant  beaucoui)  de  qualités.  Les 
llrurs  (larges,  fournies,  s'épanouissant  tou- 
jours bien),  sont  portées  droites  au  bout  des 
tige.i,  i)ossédant  une  grand©  rigidité;  elles 
sont  d'une  forme  spéciale,  le  centre  est  proé- 
minent et  les  pétales  retombent  gracieuse- 
ment (ont  autour.  La  fleur,  d'une  forme  par- 


02 


J  0  U  K  N  A  L     DES     1{  ()  S  E  S 


faite,  possède  un  coloris  splendide  qui  est 
cerlainemeint  unique  dans  la  section  des  ro- 
ses thé.'  Couleur  rouge  carmin  délicat  nuan- 
cé de  rose;  il  y  a  une  zone  de  jaune  de  chro- 
me à  la  base  de  chaque  pétale.  Les  rameaux 
sont  particulièrement  torts  et  robustes,  la 
plante  très  ramifiée,  le  feuillage  est  vert 
de  tilleul,  et  cliaque  rameau  se  trouve  cou- 
ronné d'un  liouton:  cette  rose  a  un  violent 
parfum  de  thé  délicieux.  Avec  cette  variété 
nous  donnons  au  monde  de  la  lose  une  fleur 
présentant  les  plus  hautes  qualités  et  con- 
venant particulièrement  pour  la  culture  en 
pot  ef  le  forçage. 

Mrs  Fraiil;  Dnnj  (Hybride  de  Thé). 

Cette  rose  présente  une  grande  supériorité 
sur  la  variété  si  justement  prisée  Mme  lia- 
vary:  toutefois,  en  donnant  cette  comparai- 
son, nous  ne  voulons  pas  nuire  au  bon  re- 
nom de  cette  rose  qui,  jusqu'à  présent,  tient 


par  son  coloris,  la  tète  des  roses  de  jardins; 
mais  depuis  quelques  années  que  nous  cul- 
tivons la  rose  Frank  Tiraxj  nous  pouvons 
assurer,  sans  aucune  hésitation,  qu'elle  est 
éminemment  supérieure  à  Mme  Ravary, 
tant  par  sa  végétation,  qui  est  de  beaucoup 
[dus  vigoureuse  et  ramifiée  (.ce  qui  est  déjà 
un  avantage  énorme),  que  par  sa  couleur 
qui  est  d'un  riclie  fauve  cuivré,  quand  lu 
rose  est  épanouie,  avec  des  reflets  ivorins. 

Cliiiiljiiuj  UirhiiiDiid  (Hybride  ae  Thél. 

La  végétation  est  très  vigoureuse  et  offre 
tout  le  caractère  des  grimpants,  par  sa 
pousse  et  sa  couleur  unique;  c'est  la  meil- 
leure addition  faite  depuis  des  années  à  i  : 
classe  des  rosiers  grimpants.  Nous  la  re- 
commandons pour  tous  les  cas  où  l'on  a  be- 
soin d'un  rosier  sarmenteux  et  spécaleme;  i, 
pour  la  garniture  des  fenêtres. 

(A    siiirrr)^  PAPILLON. 


â 


PRES      LA 


LEGENDE 


.HUTE 


Et  quand  Eve  eut  bravé  la  divine  défense, 
La  femme  pécheresse  eut  comme  un  long  frisson; 
Et,  pudeur  ou  remords,  près  d'un  épais  buisson 
S'en  vint,  nue  et  tremblante,  abriter  son  offense. 

Tout  était  jeune  et  beau,  tout  souriait,  l'enfance 
De  la  Terre  épandait  sa  magique  chanson; 
Tout  dans  l'immense  Eden  vibrait  à  l'unisson  ; 
Des  Roses  par  milliers  exhalaient  leur  essence. 

Eve  les  contemplait.  Une  céleste  voix 

Descendit  lentement  et  lui  dit  ;  «  Je  te  vois 

>(    Rêveuse  et  je  t'apporte  un  baume  qui  console. 

«    Pour  ton  cœur,  pour  tes  yeux,  po'jr  tes  sens  égarés, 

«   J'ai  fait  naître  ces  lljurs  dont  le  parfum  s'envole 

((   Calme  et  pur  dans  l'éther;  et.  .  vous  vous  aimerez  «. 


A.  LEBRUN, 


JOURNAL    DES     ROSES. 


COLBERT     (Seine-s-Marne       FRANCE. 


1       JUIN    1912. 


NATALIE      BOTTNER 
(Hybride     de     Thé» 


JOURNAL    DES     ROSES 


93 


[OSE 


•■^X' 


ATALIE 


50TT1NER      «Hybride      de      Thé) 


(Obtf.ntf.ur  :     JOHANNHS     BÔTTNER) 


La  mode  est  actuellem€'nt  aux  liybrides 
de  thé. 

Ainsi  que  nos  lecteurs  le  vernmt  dans  ce 
numéro,  à  l'article  Roses  nouvelles  de  1911, 
la  proportion  des  hyljrides  de  thé  atteint 
60  %  de  la  totalité  des  Roses  créées  jjeiv 
dant  le  cours  de  la  dernière  année. 

Il  faut  suivre  la  mode.  C'est  donc  encore 
un  hybride  de  thé  nouveau,  et  du  reste  fort 
joli,  dont  nous  donnons  aujourd'hui  la 
planche  coloriée. 

Xathalie  Bàltner  est  issue  de  la  variété 
FraiL  Karl  Lruschki   x   Goldelse. 

C'est  une  plante  très  vigoureuse  et  extrê- 
mement florifèze.  EII3  réunit  à  elle  seule 
foutes  les  qualités  de  ses  deux  ascendants, 


les  surpassant  même  de  beaucoup  sous 
certains  rapports.  Le  feuillage  est  d'un  beau 
vert,  les  boutons  sont  de  forme  parfaite. 
Les  fleurs  grandes,  très  bien  faites,  soli- 
taires, portées  par  un  pédoncule  long,  sont 
jaune  crème  tendre,  et  rappellent  la  forme 
de  Kaiserin. 

Pré-sentée  comme  Ro.se  nouvelle  au  con- 
cours de  Bagatelle  en  1910  -  1911  elle  fut 
mise  en  place  au  printemps  1910,  et  jugée 
définitivement  le  14  juin  1911.  Elle  fut  clas- 
sée 16"  sur  77  variétés  présientées. 

C'est  une  excellente  Rose  de  collection, 
très  anpréciée  des  amateurs  de  Roses,  sur- 
tout en  Allemagne. 

.MARIE  DU  Clos-Jollet. 


)ANS       LES 


OSIERS 


En.  Juin.  —  Continuer  l'ébourgeonnage 
des  Rosiers  greffés  l'année  précédente,  et 
des  sujets  destinés  à  être  écussonnés  pen- 
dant le  cours  de  l'été,  pincer  à  nouveau  les 
jeunes  greffes  en  voie  de  développement. 

Les  sujets  devant  être  écussonnés  en  juil- 
let-août suivants,  demandent  des  soins  spé- 
ciaux. On  supprime  sur  les  nains  les  ra- 
meaux qui  se  sont  développés  trop  près  du 
sol  (et  dans  le  sol)  et  qui,  par  suite,  gêne- 
raient le  greffeur  pour  la  pose  de  l'écusson. 
On  continue  la  suppression  des  branches 
qui  prennent  naissance  sur  la  partie  infé- 
rieure et  moyenne  des  églantiers  hauts  de 
tige.  Les  4  ou  5  branches  réservées  au  som- 
met de  ceux-ci,  ont  pris  un  certain  dévelop- 
pement; on  pince  l'extrémité  de  celles  qui 
s'allongeul  démesurément  au  détriment  des 
autres,  afin  d'être  en  possession,  au  mo- 
ment de  i'éctissonnage,  de  branches  ajipro- 
ximativement  de  môme  force. 

Couper,   avec   un   instrument  bien   tran- 


chant, les  gemmes  et  les  aiguillons  qui  ont 
pris  naissance  sur  la  partie  des  branches 
ré.servées,  à  l'endroit  où  doit  être  posé  l'é- 
cusson. Il  suffit  d'enlever  ces  aiguillons  et 
genmies  sur  une  longueur  da  8  centimètres 
à  paj-tir  du  point  d'insertion  des  branches 
sur  la  tige.  Cette  opération  doit  être  faite, 
au  minimum,  un  mois  avant  l'écussonnage. 

Soufrages  répétés  des  jeunes  semis  de 
Rosiers.  Emphjyer  de  préférence  le  soufre 
précipité  à  la  nicotine  lequel,  tout  en  com- 
battant le  blanc,  détruit  admirablement 
bien  tas  pucerons  qui  pullulent  souvent  en 
ce  mois.  Mêmes  soins  aux  Rosiers  provenant 
de  multiplicati(in  sous  verre,  mis  en  place 
en  mai;  les  éboutonner  complètement  pour 
leur  dnnner  de  la,  vigueur. 

Binages  frécjuents  de  toutes  les  planta- 
tions; paillis  sur  touies  celles  qui  redoutent 
[larticulièrement   la   sécheresse. 

Continuer  la  greffe  à,  œil -poussant.  "Celle 
à  œil-dormant   peut   être   connmencée   à  la 


94 


JOURNAL    DES     EOSES 


fin  de  ce  mois;  mais  mieux  vaut  attendre 
au  moins  le  15  juillet,  pour  la  mettre  en- 
train. 

C'est  le  bon  moment  pour  pratiquer  la  fé- 
condation artificielle,  parce  que  les  graines 
qui  en  jiroviennent  ont  tout  le  temps  uéces- 
saine  pour  arriver  à  complète  maturité 
avant  l'autonuie. 

Avoir  grand  soin  d'enlever  les  anthères 
des  roses-mères,  avant  tfur  déliiscfucc.  Ne 
pas  oublier  que  chez  certaines  variétés  et 
certaines  races  —  les  Rugosa,  par  exemple 
—  la  déhiscence  des  anthères  se  -produit 
avant  Vantlièsc,  c'est-à-dire  avant  l'épa- 
nouissemeait  complet  de  la  fleur.  Il  faut 
donc,  dans  ces  cas  spéciaux,  ouvrir  mécani- 
quement les  roses  -  mères,  et  supprimer  les 
anthères  24  heures  au  moins  avant  l'épa- 
nouissement normal  des  Roses.  On  apporte 
Je   pollen   de  la    rcjse-père   lorsque  les   stig- 


mates sont  couverts  de  '  l'enduit  visqueux 
qui  assure  l'acte  de  la  fécondation.  La  meil- 
leure méthode  consiste  à  placer,  24  heures  à 
l'avance,  des  anthères  de  la  rose-père,  dans 
une  minuscule  bojte  de  carttin.  La  déhis- 
cence se  produit,  le  pollen  se  répand  dans 
la  boiie  sous  forme  de  poussière  jaune 
qu'il  suffît  de  recueillir  sur  un  très  petit 
[linceau,  bien  doux,  jinur  la  déposer  sur  les 
stigmates  au  moment  opportun.  C'est  infi- 
niment plus  expéditif  que  de  touclier  direc- 
tement les  stigmates  avec  les  anthères  des 
Roses  choisies  comme  père. 

Ne  laisser  sur  les  Rosiers  porte-graines 
qu'un  nombre  restreint  de  fruits.  Leur  don- 
ner binages,  arrosages,  et  tous  soins  néces- 
saires et  pour  leur  conserver  de  la  vigueur, 
après  la  fécondation  et  pendant  la  matura- 
tion  des   graines. 

COCHET-COCHET. 


.ES 


OSES      AU 


^OURS      LA 


m 


EINE,      EN      1912 


On  est  convenu  d'appeler  l'exposition 
de  iJi'intemps  de  la  Société  nationale  d'Hor- 
ticulture de  France,  Vr.rtwsition  des  l{osrs; 
on  devrait  la  nommer  dorénavant  l'r.rposi- 
lion    di's   Rosiers   S'arnienteur. 

Celle  qui  vient  de  fermer  ses  portes  a  vu 
le  triomphe  des  Rosiers  multiflores  nains 
et  sarmenteux  des  Rosiers  Wichuraiana 
et  l'apothéose  de  la  variété  Dorottiij  Per- 
kins. 

Nonin  a  fait  l'école  ;  c'était  inévitable, 
après  ses  succès  des  années  précédentes. 

C'en  est  fait,  la  classique  symétrie  des 
lots  n'existe  plus  ;  de  ])ai'tout  s'élancent,  ou 
retimihent  vers  le  so!,  les  colonnes  et  les 
lileiirenrs  que  constituent  les  variétés  sar- 
menteiises  aux  nuances  multicolores. 

Nous  entendons  dir?  :  c'est  un  ti'onqic- 
l'œil...  ce  n'est  pas  sérieux  (sU:)  ;  ça  ne  re- 
monte pas  :  ces  petites  fleurs  n'ont  ni  per- 
fection ni  odeur  ;  les  amateur.^  sérieux  en 
reviendront...  C'est  i)ossible  ;  en  tout  cas 
c'est  rudement  joli  et  ces  sanmenteux,  dis- 
posés avec  art  constituent  le  cadi-e  le  plus 
merveilleux  qu'on   puisse  inuigincr  pour  le 


tableau  plus  sérieux  formé  par  les  magnifi- 
ques et  nombreuses  roses  de  iCi>llection  qui 
sont  légion  à  cette  exposition. 

Mais,  procédons  par  ordre,  et  disons  tout 
d'abord  que  les  triomphateurs  sont  tim- 
jours   les   mêmes. 

Dès  l'entrée,  c'est  Defresne  qui  captive 
les  regards  avec  ses  pleureurs  et  ses  para- 
sols :  Fanal,  nitish,  Bambler,  Dorothij  Per- 
kins,  Uinwatlta,  Vniversal  favurite,  Albéric 
Barbier,  Couiie  d'Hébé,  Perle  des  Neirjes, 
Félieité-Perpétue,  sous  lesquels  s'abritent 
les  Madame  Gnbrielle  Luizef,  les  OrléaJis- 
lîos^s,  les  Frtiti  Karl  Drusehki. 

Puis,  c'est  le  superbe  lot  de  Levèque,  in- 
novant un  heureux  mélange  de  Rosiers  de 
Collection  tiges  et  nains,  avec  des  Rosiers 
sa.rmeinteux  s'élançant  et  retombant  de 
toutes   parts,    en    cascades    multicolores. 

Parmi  ces  sarmenteux,  citons  au  hasard  : 
Ditrothy  Peikins^  IJiawiitha,  W'hite  Doro- 
tluj  Perkiiis,  Ladij  Caij,  Fari]uhar,  Ihibin, 
d'un  rouge  caractéristique,  Ladij  Cnd'va,  à 
peine  rosée  à  l'épanouissement,  lienuty 
Fai)\i.    î'i    grandes    fleurs   blaniches   simples, 


JOURNAL    LES     ROSES 


95 


Il  met  encore  à  contribution  le  K.  Mu.l- 
tiflora  daii-s  sa  forme  jxilyantha  nain, 
pour  constituer  deux  massifs  rectangulaires 
avec  les  variétés  P/u/(//a-,  Miss  Cutbiisli,  Jes- 
sii-,  Mndamr  Xorbi'rt -Lerarnsseur,  Orléans- 
liose,  Yvonne  KubUr,  d'un  blanc  jiresque 
pur. 

Connue  Roses  de  coll&?tion,  il  convient  de 
cûér  Déaii  H<'lc,  Le  Progrès,  Madann'  Abri 
Clidiriiaij,  Mailiinii'  Constant  SoiipcrI,  Mar- 
iinisf  df'  Sinftif,~VisToTùltcss  EnfiHil,  hm- 
l;hri-r,  J.-L.  .1/ocfr,  qui  surjiasse  réellement 
Madaini'  Canjl'.nc  Trstout,  Scnntrur  Mas- 
cttraud.  Madame  Segond  Weber,  Madame 
Jules  Gervais,  Lyon-Rose,  M.  P.  Euler,  aux 
pétales  si  curieusement  contournés,  Mada- 
me Léon  Pain,  Madame  E.  Cocteau,  le 
Vieux  Général  Jaeqaeminot  et  la  toujours 
gracieuse  Madame  Pierre  Oger,  Frau  Karl 
Druschki,  Jean  Duc'lier,  La  Tosea,  AVer 
Lindselle,  Ladij  Ursula,  MiUlrcd  Grant, 
Witliani  Shéan,  Siniburst,  White  Killarneg, 
Mis.i  Alice  Rothschil(f,  Madame  Va'.ère 
ISe/iumetz,  Ju'iiet,  Ftower  of  Fairfaild,  com- 
me étant  d'un  mérite  exceptionnel. 

L'ensemble  de  ce  lot  a  valu  à  son  présen- 
tateur de  nombreuses  félicitations  auxquel- 
les nous  sommes  beureux  d'ajouter  bien 
amicalement   les  nôtres. 


Formant  un  fonds  au  lot  de  Levèq\ie,  ce- 
lui de  notre  confrère  Nonin  .se  présente  sous 
forme  de  fer  à  cliev;il,  avec,  au  centre,  un 
somptueux  iiortique  que  tapisse  la  gra- 
cieuse Dorollnj  Perkins.  Cette  année  encore, 
—  j'allais  din'  cette  année  surtout  —  M. 
Nonin  a  fait  merveille.  C'est  une  véritable 
forêt  vierge  oii  s'entremêlent  les  rameaux 
lliHii-is  d'une  légion  de  sarnienteux  aux 
tons  aussi  variés  qu'artistemeut  mélangés, 
avec,  comme  nii  sous-bois,  Jnnkheer  J.-L. 
Mork,  Pliiillis,  .Miss  Aarov  Word,  .\lildred 
Crant,   Que  en   of   Spain. 

Nous  admirorts  :  .V//-.v  \V.  F.  Fliglil, 
lilush.  Ilambler,  .\uieririiii  Pilhir,  ."courre 
d'Or,  [Wiehuraiaria  jaune,  senii.s  de  la  mai- 
son Turbat),  .\<in  plus  ultra,  Crirnsov  Ram- 
bler, Hiawalha,  Ladg  Gag,  Wedding  Drll.s, 
an  feuillage  de  nmltiflore,  Fanal,  Mineha- 
hn,    Wirinnos,    ce   curieux    liybride   de    Wi- 


c'huraiana  et  de  Moussu,  à  floraison  mulfi- 
flore  et  dont  le  réceptacle  et  les  sépales 
du  calice  sont  littéralement  couverts  de 
mousse. 

X 

Notre  confrère,  M.  Bouclier,  présentait 
un  beau  lot  de  Rosiers  tiges  et  nains,  parmi 
lesquels  nous  remarquons  :  Gloire  de  Dijon, 
Etoile  de'  Lgort,  Kaiserin  AJtgusta-Vicloria, 
Jean  Liabaud,  Madame  Jules  Gridez,  Gln- 
(Igs  lliirkness,  Paul  Ne\irpn,  Madame  Vic- 
tnr  Vcrdier,  Lu  France,  Fvau^Karl  Drusch- 
ki, Eclair,  Gloire  Lyonnaise,'  Sojeil  d'Or, 
Daronue  A.  de  Rothschild,  Madame  Abel 
Chdteung,  Madrmiiisetie  Augustirie  Gwî^ 
noisseau,  Lgou-Rose,  Orléans-Tiose,  Kalha-l 
rine   Zeimet. 

Très  beau  lot  également  de  tiges  et  dé 
nains,  exposé  par  notre  confi'ère  M.  Ni- 
klaus  ;  no  us  "avons  remarqué  :  Duk  of  Con- 
naught,  Marquise  dg  Sinety,  Monsieur  T'il- 
lier.  Baronne  Henriette  Snog,  Lgon-Ro.<!e, 
Madame  Norbert  Levavasseur,,  Adriennc 
Christophe,  Prince  de  Ptulgarie,  Madame 
Segond  Weber,  Dona  sol  Stuart,  Souvenir 
de  Peirre  Notting,  Quren  of  Spain. 


Disons  deux  mots  des  Rosiers  en  colonnes, 
Conrad  Ferdinand  Mcger,  William  Allen 
Richardson,  Frau  Karl  Druschki,  Nova 
Zembla  et  même  Lyon-Rose,  présentés  par 
notre  collègue  M.  Robichon,  puis  des  jolies 
Roses  obtenues  par  M.  Truffant  Georges, 
avec  sa  Biogine,  et,  enfin,  des  5  ou  6  Ro- 
siers sarmenfeux  présentés  avec  d'autres 
lots  de  plantes,  par  la  maison  Moser,  et  il 
lie  nous  restera  plus  qu'à  parler  des  Rosiers 
nouveaux  de  notre  confrère,  M.  Henieray- 
.Aubert. 

Xous  tnouvons  dans  ce  dernier  lot,  la 
variété  Pouceau,  d'un  ronge  nouveau  ; 
puis  un  polyantlia  nain  à  grandes  fleurs, 
rouge  très  vif,  provenant  du  croisement  de 
Madame  Norbert  Levavasseur  avec  Bar- 
dnu-Job  et  qui  n'est  pas  sans  mérite- 
En  tout,  5  nouveautés  appartenant  tou- 
tes au  groupe  das  polyantha  nains  et  dont 
plusieurs  i)ourront  très  bien  faire  leur  cbe- 
iriin. 

COCIIliT-COCIIET, 


96 


JOURNAL     DES     EOSES 


-ES      i^UPPORTS      POUR      ^OSIERS 


Il   peut   être   intéressant    d'entretenir     les  |   WicliuraUiiia  ont  aussi  ce  défaut,  mais  bien 
lecteurs  de  ce  journal  des  supports  pour  Ro-   i  moindrement. 


siers,  maintenant  surtout  qu'on  possède, 
dans  les  hybrides  de  Wichiiniiaiui,  une  sé- 
rie nombreuse  de  variétés  à  très  grande  vé- 


Les  Thé  et  Noisette,  qui  ne  redoutent 
pas  la  chaleur,  s'y  comportent  beaucoup 
mieux  :  c'est   l?  cas,  en  particulier,   de  Me.- 


Berceau  (Pave  de  M.  \'iliiior'n,  à  Verriérfsj, 


gétation,  qui  ne  se  contentent  plus  des  su|i 
ports   usue!s   et   qui  permettent   au   décora 
teur  de  se  livrer  à  plus  de  fantaisie  dan: 
la  conduite  de  ces  arbustes  et  d'en  ohtenii' 
de  très  beaux  effets. 

Auparavant,  on  nous  permettra  de  fornui 
leir  quelques  critiques  sur  les  berceaux  dt 
Rosiers,  dont  l'usage  a  si  longtemps  jiréva 
lu  dans  les  jardins  et  même  sur  leur  plan 
tation  le  long  des  murs  exposés  au  midi. 

Elle  fst  jilutot  légère  iiour  ces  derniers, 
car,  certaines  variétés  seulement,  mais  en 
particulier  Crim.soii  rtniiibler,  ont  le  grave 
défaut  de  s'y  laLsser  envahir  par  le  »  IJlanc 
ou  Meunier  »  {Erimphc  pannusn)  au  point 
d'avorter  leurs  fleurs,  Certaines  variétés  de 


réciial  y  ici,  mais  les  Heurs  y  passent  très 
vite  lorsque  surviennent  les  chaleurs.  En  ré- 
sumé, les  murs  n'offrent  guère  d'autre  avan- 
tage que  la  précocité  de  la  floraison  au  prin- 
temps et  la  protection  des  dernières  fleurs 
à  l'automne. 

Beaucoup  plus  grave  est  le  reproche  que 
nous  avons  à  faire  aux  berceaux.  Quelles 
que  soient  leur  forme  et  leuns  dimensions, 
inévitablement,  les  Rosiers,  lorsque  vigou- 
reux, atteignent  la  partie  supérieure  et  la 
cou.vrent  bientôt  d'un  réseau  de  branches 
enchevêtrées  que  le  sécateur  n'éciaircit  qu'à 
grand  peine. 

Attirées  par  la  lumière,  les  pousses  et  -es 
fleurs   se   dressent   toutes   au-dessus   de   la 


JOURNAL    DES     ROSES 


97 


charpente  et  sont,  par  suite,  invisibles  au 
niallieureux  promeneur  qui,  placé  sous  le 
berceuu  n'apeiiçoit  que  le  treillage  de  celui- 
ci  et  la  chaipente  des  Rosiers,  l'ombrage 
restant  sa  seule  jouissance.  Plus  heuieux 
sont  les  oiseaux  qui  profitent  seuls  de  la 
beauté  de  ia  verdure  et  des  tleurs.  Pour  ceuK 
qui  ne  se  contentent  pas  des  opinions  toutes 
faites,  la  culture  des  Rosiers  sur  les  ber 
ceaux  est  donc  parfaitement  une  culture  ■>  à 
l'envers   ". 

"C'est  pour  obvier  à  cet  inconvénient  que 
le  berceau  construit  dans  le  parc  de  M.  de 
Vilmorin,  à  Verrières,  a  été  conçu  et  exé- 
cuté dans  le  style  que  représente  la  figure 
ci-contre,  il  y  a  deux  ans  seulement,  ce 
qui  exj)lique  iinur(iuoi  il  n'est  pas  tiicore 
complètsment  garni. 

i<  lîerceau  »  n'est  pas  une  définition  exacte, 
puisqu'on  a  jus'eiui'nt  voulu  éviter  ses  in- 
convénients, en  remplaçant  le  treillage  ho- 
rizontal et  continu  par  une  série  de  pan- 
neaux verticaux,  ■•elles  entre  eux  jiai'  deux 
mains  courantes  latérales.  L'espacement 
de  ces  panneaux,  en  forme  d'anse  de  pa- 
nier, est  de  3  m.  80,  leur  hauteur  du  sol  de 
2  m.  50  et  leur  largeur  de  3  mètres  ;  leur 
liauteur  de  0  m.  75  ;  quant  à  la  main  cou- 
rante du  bas,  elle  est  à  1  mètre  du  sol.  Ces 
dimensions  n'ont  évidemment  rien  d'absolu-, 
elles  peuvent  être  modifiées  selon  les  exi- 
gences des  emplacements. 

On  se  rend  facilement  compte  qu'en  cir- 
culant dans  l'allée,  les  panneaux  se  présen- 
tent successivement  aux  yeux  du  speetateuv 
sans  que  le  moindre  détail  puisse  lui  écliaii- 


per  I.e  grand  espacement  des  panneaux 
rend  l'ombrage  insignifiant  et  iierniet  aux 
lilantes  qui  cont  dans  les  plates-bandes  et 
dau.s  le  voisinage  d'y  prospérer  aussi  bi»'ii 
qu  tn   |)leine  lumière. 

La  Construction  a  été  faite  aussi  légère 
que  possible  pour  être,  par  la  suite,  com- 
plètement cachée  par  la  végétation.  On  a 
employé,  à  cet  effet,  des  vieux  tubes  de  fer 
creux,  de  4  centimèLi'eis  de  diamètre  qui, 
ajustés  et  reliés  entre  eux  par  des  boulons, 
ont  formé  un  tout  d'une  solidité  à  toute 
épreuve  et  d'une  durée  sans  doute  fort  lon- 
gue. 

D'autres  dispositifs  peuvent  être  imagi- 
uts  qui  produiront  un  effet  aussi  bon,  si- 
non meilleur,  notanunent  des  panneaux  ou 
de  simples  lignes  latérales,  d3s  arceaux  es- 
pacés de  plusieurs  mètres,  des  guiiiandts 
formées  par  des  chaînes  reliées  à  des  po- 
teaux, etc.  Nous  posons  simplement  comme 
principe  que,  quels  que  soient  ks  genres  rie 
supports  adoptés,  ils  doivent,  avant  tout, 
permettre  d'admirer  les  plantes  qu'ils  sup- 
portent dans  leur  totaJité,  être  assez  es- 
pacés les  uns  des  autres  pour  ne  pas  fur- 
mer  confusion  et  laisser  l'air  et  la  lu- 
mière circuler  largement  entre-eux.  lis  doi- 
vei  I,  enfin,  être  de  dimensions  suffisantes 
pour  permettre  aux  lîosiers  qu'ils  suppor- 
tent de  se  développer  assez  librement  sans 
qu'il  soi',  nécessaire  de  les  rabattre  pres- 
que tous  les  ans,  surtout  s'il  s'agit  de  Ro- 
siers à  grand-2  envergure,  comme  le  sont  la 
plupart   des  hybrides   de   \\ichuraian  i 

S.    MOTTRT. 


-m 


OSE      EN      1|UNISIE  '*' 

(S  ni  If) 


.-^vant  de  pMilcr  des  cultures  de  roses  mo- 
dernes de  la  Tunisie,  nous  cau.serons  en- 
core de  ses  anciens  habitants  et  surtout  des 
arabes  (2) 

(!)  Voir  Joiirn:il  des  lioses  1912,  pa^es  63  et  suivantes. 

(2)  Il  panllra  plus  lard,  dans  le  Journal  dPs  Roses,  d'in- 
léressantcs  noies  sur  la  Ucise  chez  les  Arabes,  des 
légendes,  des  liisloires  fanlaisisles  à  la  fois  instructives, 
inédites  et  fort  curieuses. 


Ouand  les  chrétiens  d'Espagne  réussirent 
à  chasser  de  ce  pays  les  Musulmans  (les 
Maures),  après  d'effroyables  massacres  et 
la  déportation  en  masse,  beaucoup  de  ces 
derniers  vinrent  en  Tunisie  où  ils  reçurent 
de  leurs  correligionnaires  un  accueil  em- 
pressé ;  ils  obtinrent  même  en  apanage, 
toute  la  presqu'île  du  cap  Bon,  pour  la  -iul- 
tiver. 


&8 


JOURNAL    DES     E 0 S E S 


Cej  Muures,  très  instruits,  boris  -cultiva- 
teurs se  souvinieut  clos  b&aux  jardins  des  ri- 
vages du  Guadalquivir,  trouvant  sous  notre 
beati  ciel  le  même  soleil,  le  même  sol  fé- 
cond qu'en  Andalousie,  ils  ressuscitèrent  les 
splendeurs  romaines,  en  créant  de^  nou\enn, 
de  Kelibia  à  Hammanet,  à  Soliman,  à 
Meiyel  -  hou  -  Zelfa,  à  Zaghouan,  à  'Irs- 
tour,  de  merveilleux  jardins  où  la  rose  te- 
nait pour  la  production  des  parfums  la  pre- 
mière place,  à  côté  de  l'oranger,  du  Hen- 
né (Lawsonia .  inerniis)  du  Cassie  (Acacia 
Faraiesiana),  de  l'œillet,  de  la  tubéreuse,  du 
jasmin,  du  géranium  rosat,  du  romarin  et 
de  la  violette,  toutes  plantes  à  jiarfum  tort 
estimées   des  Arabes. 

A  cette  époque  de  si)lendeur  nuisulnu.iuc 
pour  notre  pays,  le  conmierce  des  jiarfums 
y  était  très  actif  et  fort  étendu  ;  la  Tunisie 
en  foumissait  l'Euroiie  méridionale,  l'Egy))- 
te  et  même  la  Turquie. 

De  Gabès  à  Bizerte,  on  cultivait  de  nom- 
breuses plantes  à  )>arfum,  distillées  dans 
de  rudimentaires  alambics  semblables  à 
ceux  employés  de  nos  jours,  encoive.  par  les 
paysans  de  la  Bulgarie  et  de  la  Turquie 
d'Asie  ;  de  toutes  ces  plantes,  la  Rose  et  le 
jasmin  étaient  les  plus  répandues. 

Malheureusement,  ces  cultures  et  l'indus- 
trie à  laquelle  elles  donnaient  lieu,  disparu- 
rent par  suite  de  l'incurie  des  descendants 
des  iSIaures  d'Espagne,  bien  dégénérés  et 
qui  abandonnèrent  la  plupart  des  planta- 
tions faites  par  leurs  ancêtres. 

Actuellement,  l'industrie  des  parfums  ne 
se  rencontne  plus  que  dans  quelques  cen- 
tres, comme  Nabeul,  Hanunamet  ou  Tunis. 

Il  convient  d'ajouter  que  des  tracasse- 
ries injustifiées,  les  iniipôts  exorbitants  des 
anciens  Beys,  ont  contribué  largement  à 
raband(Mi  de  ces  intéressantes  et  belles  'Cul- 
tures. 

l,es  Arabes  aimiMil  les  parfums  :i  l;i  folie; 
surtout  l'esseiiive  de  rose  et  celle  de  ja>;min, 
ain.9i  que  le   musc. 

Un  .\rabe,  montagnard  crasseux,  des- 
cend-il à  la  ville,  s'il  [lossède  quatre  sous, 
il  achète  un  sou  de  pain,  un  sou  d'huile, 
un  sou  de  Neffa  (tabac  à  priser),  puis,  un 
sou  —  une  gouttelette  !  —  d'eau  d'essence 
de  l'ose,  dont  il  se  parfume  la  ligure  et  les 


mains,  presque  toiijouns  couvertes  d'une 
crasse  parfois  demi-centenaire  !  1 

Dans  toutes  les  fèteis  arabes,  riches  et 
pauvres  se  parfument  avec  de  l'essence  de 
rose  vendue  dans  les  souks  (boutiques  tuni- 
siemies)  dans  de  |ietits  lla.'jons  hermétique- 
ment bouchés. 

Les  arabes  en  fête,  dans  leurs  habits  sor- 
dides ou  chamarés,  portent  souvent  sur 
l'iu-eille  une  rose  ou  un  œillet  ;  ils  se  la- 
vent à  l'eau  de  rose  ;  ils  prisent  du  tabac 
parfumé  à  l'odeur  de  rose;  ils  en  j.u'fu- 
nicnt  également  le  vinaigre  et  leurs  coif- 
feurs  en   font  une   grand*   consommatinu. 

Dan.5  les  mariages,  dans  les  banquets 
arabes,  im  rencontre  la  rose  jusque  dans  les 
pMé|)ara.tions  culinaires  ;  dans  leurs  éi)ices. 
Us  boutons  de  roises  voisinent  avec  les  mus- 
cades et  la  cannelle. 

Beaucoup  q.e  femmes  arabes  portent  des 
noms  dérivés  du  rosier  et  de  la  Rose,  Oiiar- 
ihi,  Ourida,  par  exemple,  tout  comme  chez 
nous,  clirétiens,  nous  avons  des  femmes 
nommées  Rose,   Rosalie  ou  Rosa. 

Les  variétés  de  Roses  à  odeur  forte  sont 
les  ]ilus  i)ris'2es  des  Arabes  ;  ce  sont  les  pré- 
férées du  sexe  fort,  connue  du  faible.  Mal- 
gré ce  goiit  ]irononcé  pour  le.s  roses  les  jilus 
odorantes,  l'Arabe  n'a,  rien,  fait  ]iiiur  ;inié- 
liorer  à  ce  j)oint  de  vue  spécial  les  variéicr.5 
qu'il  cultive. 

Le.  peujile  fst  aujouiirhui  indolent, 'il  tra- 
vaille avec  si  peu  do  goût  que,  (k'i)uis  des 
siècles,  Il  cullive  les  mômes  variétés,  sari.s 
chercher  mieux.  Leur  multiplication  est 
faite  surtout  par  drageons,  pour  les  vîjrié- 
lés  qui  en  émettent;  nuis  par  boutures,  ri- 
riement  par  greffe,  pour  les  autres.  Nous 
n'avons  pas  d'exemple  qu'il  ait  été  fait  un 
seul  semis  ! 

Dans  les  anciens  jai-dins  et  parcs  des 
si'igneurs  tunisiens,  cimque  allée  était  iior- 
dcç  de  haies  de  Rosiers  —  et  de  lîonunin  — 
mais  les  Rosifis  du  lirïujnlc,  yiiidiiit-Mii- 
,/or,  Vllerniusii,  laiilrx  eu  carres^  formaient 
de  superbes  liaie.s,  telles  (|ue  celles  qu'on 
rencontre  encore,  du  neste  de  nos  jours, 
dans  certains  grands  jardins  apparfeiant 
même  à  dos  Européens. 

Dans  ces  jardins,  les  vasques,  les  tonnel- 
les,   les   colonnes,    toujours   en   assez  grand 


J  (J  U  If  X  AL     DE  S     E  U  S  E  S 


yj 


nombre,  sont  orn&es  de  Rosiers  grimpants, 
d'un  effet  cliarmant.  I,es  bonnes  vieilles  va- 
riétés Rtvc  d'Or,  Lumarqiic  du  Thé  Mart- 
clial,  lîeint'-Marir-llciirirtti',  régnent  en 
reines  partout.  P;ir  une  belle  matinée  de 
mai,  on  ne  peut  rien  rêver  de  plus  gra- 
cieux ! 

Il  existe  des  sujets  fuurnissaut  cIi'kuii  i>ki 
sieurs  milliers  de  Roses,  ouvertes  simulttiné- 
uieiit  ;  souvent  ces  Rosiers  grimpants  sont 
ijièlés  aux  chèvrefeuilles,  aux  Bougaiiivillea, 
aux  Utiddleya.  Ils  forment  alors  une  fron- 
daison sui)erbe  ;  les  vieux  murs,  les  ruines, 
se  trouvent  garnis  d'un  manteau  de  (leurs 
merveilleuses,  cachant  leur  vétusté. 

Depuis  l'arrivée  des  Français,  la  vigne, 
les  céréales,  les  cultures  fruitières  et  r.ia- 
raichéres  ont  repris  leur  essor.  Les  campa- 
gnes, autrefois  dé.solées,  abandonnées,  sont 
aujourd'hui  couvertes  de  fermes  aux  toits 
rouges.    Les   vaillants   colons   qui   les   habi- 


tent ont  rendu  la  fertilité  à  ce  vieux  sol 
si  fécond  et  cjui  u  \u  tant  d'invasions,  de 
utassacres  et  de  ruines. 

Peu  de  pays  au  monde  ont  vu  couler  au- 
tant de  sang,  car  Ciirtliagiuois,  Romain.s, 
Rerbères,  Vandales,  Byzantins,  Grecs,  Ara- 
bes, Normands,  Siciliens,  Espagnols,  Véni- 
tiens, ont  i)0rté  pailnut  le  fer  et  le  feu, 
pour  régner  tout  à  Inur  sur  cette  terre  au- 
jourd'hui  française. 

la  France,  en  1881,  avec  son  argeu;,  ses 
soldats,  se.s  colons,  .ces  commerçants,  son 
industrie,  a  apporté,  enfin,  à  ce  beau  pays... 
la    Renaissance. 

Puisse  la  culture  des  fleurs,  ei  surtout 
des  Ro.seis,  rendre  ici  l'avenir  plus  niant 
encore,  l'honune  meilleur  et  nos  rêves  plus 
beaux. 

(A    suivrr)_  O.    ROMAIN, 

ClK-v.ilicr  du  Mérite  agricole, 
Correspondant  du  Jouiiial  (A-j  Rou-i,  en  Tunisie 


.HRONIÛUE      ^JLORTICOLE      ||jENERALE 


SOM.MAII'.K  :  Météuroln^ie.  —  Arhre.^  ot  .Arbustes  Douveaux  dii  peu  connus  isuile]. 


Météorologie-  —  f"  <iue  fut  avril  101:?. 
—  .^vril  a  ete  clair  et  sec.  La  pression  ba- 
rnmètri(|ue  muyenne,  est  en  excès  de  plus 
lie  l  ■","'.  La  température  ninyeuue  est  uor- 
iiiale;  niai.s  la  clarté  du  ciel  (durée  totale 
dinscilatiim,  233  heures  5,  en  excès  de  76 
heures),  a  augmenté  de  1°  4  l'amplitude 
moyenne  de  la  variatinn  diurne  de  la  tem- 
pérature. 

Deux  jours  de  gelée  en  ce  mois,  le  12  et  le 
13.  Minimum  absrjlu  du  nmis  — 1";  maximum 
absolu,  22"  3,  relové  le  20.  La  hauteur  men- 
sMclle  de  la  pluie,  10  "■  '"  !),  ne  repré.sente 
fine  40  %  de  bi  uonmile.  Il  y  a  eu  7  jours 
de  pluie  en  avili. 

Insolation  :  Durée  possible  410  heures; 
durée  effective.  2:i3  betires  5,  en  30  jours; 
rapport  0.57  'Bulletin  de  l'observatoire  du 
^■■i\(    S,iint-3tl;iurl. 


Arbres  et  Arbustes  nouveaux 
ou  peu  connus  i^'"''  i  : 

i.  CouM  s  Ni  rr.u.i.ii  .Audubou.  (IJotanical 
MilHiiziiir    l'JIO,.    |il   8311). 

C^ette  espèce,  l'une  des  plus  belles  du  gen- 
re, forme  un  arbuste  et  même  un  arbre  at- 
teignant une  hauteur  da  15  à  24  mètres  ; 
l'écorce  est  grise  et  lisse,  les  rameaux  d'a- 
bord fauves  deviennent  glabres.  Les  feuilles 
ordinairement  otjovales  ou  obovales-ellip- 
tiques,  faiblement  acuminées,  longues  de  5 
à  12  centimètres,  larges  de  4  à  9  centimè- 
tres, sont  d'aliord  vchres,  puis  glabres  en 
dessus,  blanchâtres  et  mollement  pubescen- 
tes  en  dessous.  Les  fleurs  fertiles  et  stériles 
sont  réunies  en  une  tête  de  un  centimètre 
et  demi  à  deux  centimètres  de  diamètre,  en- 
tourée par  un  involucre  formé  ordinaire- 
ment de  six  bractées  obovales,  courtcmont 
apiculées,  blanches  teintées  do  jaune,  pnr- 
fois   de  carné;  les   pétales    sont  blanc    ver- 


100 


JOURNAL     DES     ROSES 


dàtre.  Les  fruits,  dont  très  peu  pai-vienneni: 
à  l'état  parfait,  sont  des  drupes  rouges, 
obloiigues,  surmontées  du  calice  pereistant. 

Le  C.  I\'uttallii  croit  sur  las  rivages  de 
l'Océan  Pacifique  de  l'Amérique  du  Nord, 
de])uis  la  Colombie  anglaise  et  l'ile  de  Vaii- 
couver,  jusqu'à  la  CaJifornie  méridionale  ; 
il  est  commun  aux  environs  de  Monterey, 
sur  les  montagnes  qui  bordent  la  côte  ;  il 
atteint  ses  plus  grandes  dimensions  —  envi- 
ron 30  mètres  —  dans  la  Californie  septen- 
trionale où,  à  l'automne,  il  produit  un  bril- 
lant effet  par  ses  fruits  rouges  et  son  feuil- 
lage coloré. 

Il  fut  découvert,  vers  1826,  par  le  voya- 
geur anglais  David  U<iuglas,  et  on  le  prit 
alors  pour  une  variété  du  C.  Florida  ;  mais 
il  ne  fut  introduit  que  plus  tard,  quand 
Tliomas  Nuttall  le  retrouva  et  envoya  des 
graines  à  lord  Ravensworth.  en  Angleterre. 
Malgré  cette  introduction  anciemie,  ce  Cor- 
nouiller est  resté  rare  dans  les  jardins.  Il 
demande  une  exposition  abritée,  un  sol  lé- 
gor  et  craint  l'iiuniidité,  surtout  dans  sa 
jeunesse. 

5.  Rhododendron  mucronilatim  Turczani- 
now.  Syn.  :  /?.  daurictnn  mucronulatum 
Maximowicz.  {Botnnical  Magazine,  1910,  pi. 
830  i). 

Arbuste  nain  et  brancbu,  à  rameaux  grê- 
les légèrement  écailleux.  Les  feuilles  épar- 
ses,  caduques,  devenant  jaunes  avant  leur 
chute,  courtement  pétiolées,  minces,  lan- 
céolées, longues  de  3  à  8  centimètres,  rétré- 
cies  aux  deux  extrémités,  un  peu  ondulées 
sur  les  bords,  sont  légèrement  écailleuses  sur 
les  deux  faces,  mais  plus  distinctement  sur  la 
face  inférieure.  Les  boutons  sessiles,  uniflo- 
res,   réunis  2   à  5  vers   l'exlréniité   des   ra- 


meaux sont  entouiés  d'écailies  plus  ou 
moins  papilleu»e>s.  Les  fleurs,  à  calice  très 
court  et  écailleux,  courtement  pédonculées, 
sont  de  coloris  rouge  T.'âle,  canipanulées, 
larges  de  4  à  5  centimètres  avec  les  lobes 
imbriqués,  arrondis  et  ondulés;  les  étami- 
nes,  au  nombre  de  10,  alternativement  plus 
grandes  et  plus  petites  ont  les  anthères  lau- 
nps. 

Ce  Rhodiideiulri'n  qui  lialjita  I  Asie  cen- 
trale et  orientale  fiil  introduit  vivant  en  An- 
gleterre, en  1'jU7,  par  le  jaidin  de  Kew,  qui 
en  fit  l'acquisiUoii  d'un  liorticu'leuf  de  ^  o- 
koliuiiia.  11  végète  facilement  en  lerro  de 
Ijruyère  et  se  proiiage  de  boutures. 

6.  RiJBUS  Chroosepalus  Focke.  {Kew  Didle- 
tin,  1910,  I).  .45). 

Buisson  divariqué  à  tiges  arnmdies,  gla- 
bres, armées  d'épines  recourbées.  Les  feuil- 
les à  pétioles  glabres,  avec  1-2  é))ines  recour- 
bées, sont  simples,  cordiformes,  longues 
d'un  peu  plus  de  2  centimètres,  larges  de  12 
millimètres,  à  dents  aigiies,  glabrp,^  au-des- 
sus, recouvertes  en  dessous  d'un  épais  to- 
iiientum  blanc.  Les  fleurs,  sans  pétaies,  sont 
disposées  en  pp.nicules  terminales,  longues 
de  15-23  centimètres.  Les  fruits  sont  noirs 
ut   petits. 

Cette  Ronce  fut  d'abord  découverte  par 
M.  A.  Henry,  dans  le  Hupech  (Chine 
oocidentale)  ;  plus  tard,  M.  E.  H.  W'il- 
son,  en  récolta  des  graines  à  Ichang, 
à  1.200  mètres  d'altitude,  qu'il  envoya 
à  l'Université  de  Harvard,  à  Boston 
(Etats-Unis);  quelques-unes  de  ces  graines, 
données  au  Jardin  de  Kew  en  1908,  ont  pro- 
duit des  plantes  qui  se  sont  montrées  rus- 
tiques. —  F.  Tesnier. 

COCHET-COCHET. 


Le   Propriétaire-Gérant:    CH.    COCHET. 


Hur.u.N.  —  mPHiMEniE  horticole  ue  e.  leghanu,  rue  bancel,  23. 


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N*  3.  —  PLANTES   d'orneir.eiit,    de    serres    et    de   pleine   terre, 

.  brochure  de  58  pages ,    .    .    ■     1      50 

N°  4.  —  ARBRES  et  ARBUSTES  forestiers  et  d'ornement.  Arbres 
résineux  de  pleine  lerre.  rustiques  sous  le  climat 
d'Alençon,  brochure  de  138  pages   .......       4        » 

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M.  E.  LEMÉE,  Paysagiste,  5.  ruelle  Taillis,  à  Alençon 

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36»   ANNEE 


1"    JUILLET  1912 


N"  7 


JOURNAL  DES  ROSES 

(ROSA    INTER    FLORES) 

ET 

REVUE  D'ARBORICULTURE  ORNEMENTALE 
Publication    Jllensucllc    Spéciale 

FONDÉE  PAR 

M.      SciPioiv     COCHET 

Horticulteur-Rosiériste,  Chevalier  de  l'Ordre  du  Christ  de  Portugal  et  de  l'Ordre  de  Mélusine 

M.     Camille     BERNARDIN 

Conseiller  Général,  Président  et  Vice-Président   de  plusieurs  Sociétés  d'Horticulture 

M.     Pierre     COCHET 

Horticulteur-Rosiériste  Chevalier  du  Mérite  agricole,  Président,  Vice-Président 
et  Membre  de  nombreuses  Sociétés  Horticoles  Françaises  et  Etrangères 

ET  nicoicÉ 

AVEC  LE  CONCOURS  ET  LA  COLLABORATION 

d'horticulteurs  ,    ROSIÉRISTES  ,    AMATEURS     DE     ROSES    DE    FRANCE   ET    DE    l'ÉTRANGBR 

COCHET-COCHET,  Horticvilteur-Rosiériste. 

A  COUBERT  (Seine-et-Marne^ 
Dihecteur-Propriétaiue  —  Téléphone  II 


SOMMAIRE    DES    ARTICLES 

Chronique  des  Roses.  —  Rosiers  nouveaux  mis   au  commerce   en  1012  (suite).  —  A  la  Section  des  Roses.  

Sur  la  Rose  «  Ladi/  W'a'erlow.  »  —  Dans  les  Rosiers  :  En  Juillet.  —  Petite  Correspondance.  —  Tableau 
(poésie).  —  Rose  ■<  Laurent  Carie.  »  —  Concours  ir.ternniional  de  Roses  nouvelles  de  Bagatelles,  de  1911- 
1912.  —  L'cDseignf'uienl  iiopulairc  liorlioole.  —  Chroniiiue  Horticole  générale. 


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4  9  12 


ÉTABLISSEMEIÎT  HORTICOLE 


DE 


V^  COCHET  Pierre 

IIortIciilteur-Pépiniérisle-Rosiérisfe 

A   SfJISNES,  par  G?'isy-Snisnes  (Seine -et -Marne) 

Maison  Fondée  en  l"96 
Plus   de   600  Prix    dans    les   Expositions   d'Horticulture 

Par    31itlierii 

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POIRIERS  tiges 

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BIBLIOTHÈQUE  DU  "JOURNAL  DES  ROSES  " 

NOUVELLK   CLASSIFICATION    DES   ROSES    (Crépin).    .    ,    .    .    .  0  60 

DICTIONNAIRE  HISTORIQUE  ET  ARTISTIQUE  DE  LA  ROSEfl.Belmont)  1  75 

L'ART  DE  GREFFER  (Ch.  Baltet). 4  fr. 

LA  PÉPINIÈRE  (Cil.  Raltet). 8  fr 

GREFFE  ET  TAILLE  DU  ROSIER  (Cil.  Balieij 1  SQ 

LE  CALENDRIER  DU  ROSIERISTE,  t  P.  Pli.  Petil-Coq  deCoibehard) 

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LES  ROSIERS,  par  Cocliet-Cuchet  et  S.  Mollet,  un  volume  350  pages 

et  70  gravures,   ;]' édition  revue  ft  corrigée 3  fr.- 

LES  PLUS  BELLES  ROSES  vu  \^t\^\^  nt  \X"  Mixi.i:.  Fort  volume  in-8" 
Jésus  de  3LK)  puges,  noiiilireuses  gravures  el  IG  chroinolilliograpliies 
liors  texte 20  fr. 

A  /franchissement  en  plus. 


JOURNAL  DES  ROSES 


(Rosa  inter  Flores) 


ET 


REVUE     D'ARBORICULTURE     ORNEMENTALE 


!'■    JUILLET     1912 


.HRONiaUE      DES      JtOSES 


librarV 

«EW  Y-  '>tÇ" 


-iiMMAIliK  :  \.Qi  ]jlu5  belles  l'.oses  au  déimt  du  XX*  siècle.  —  Le  \\l'  Confîiès  des  Amis  des  Roses.  —  La  Hose 
«  Madame  Kdrjuard  Hni-iot  ».  —  Les  Roses  à  l'Expositioii  de  Londres.  —  E.vposition  générale  d'Horticul- 
ture, il  Pieppe.  —  Une  Exposition  générale  d'Horticulture,  à  Coutances.  —  Exposition  inlernationale  d'Iloiti- 
cullure,  à  Varèse    Italie'.  —  Cours  des  Roses  aux  Halles. 


Les  plus  belles  Roses  au  début 

du  XX"  siècle.  —  L'uuviuge  auquel  a 
travaillé  i>endaiit  dix  ans  au  moins  la  Sec- 
tion des  luises  de  la  Société  JS'alionale  d'Hor- 
licullure  de  France  et  dont  vingt  fois  il  a 
été  question  ici,  est  enfin  terminé. 

Considérant  le  nombre  toujours  croissant 
des  roses  nouvelles,  et  l'embarras  dans  le- 
quel se  trouvent  les  amateurs  pour  faire 
un  clioi.x  jiidicieu.v,  la  Section  des  Roses 
avait  primitivement  décidé  de  faire  une  sim- 
ple liste  des  meilleures  espèces  et  variétés, 
connues  ;  mais,  l'aiipétit  vient  en  mangeant 
et,  à  ce  choix  qui,  primitivement,  devait 
ccinipo.ser  presque  exclusivement  »  Les  plus 
belles  Roses  au  début  du  XX"  siècle  »  furent 
successivement  ajoutés,  jiar  les  spécialisbes 
les  pins  autorisés  de  la  section  des  roses, 
toute  une  série  de  cliaiiitres  qui  font  de 
l'ouvrage  qui  nous  ocrupe,  un  volume  indis- 
pensable à  Ions  oeux  qui  s'intéressent  inix 
riislers  et  :iux  roses. 

Le  choix  des  roses  comioend  nnze  cents 
variétés  décrites  et  classées  par  espèces,  ra- 
ces et  groupes,  d'après  leurs  affinités  ;  les 
trois  cents  plus  belles  sont  marquées  d'un 
signe  -spécial  qui  jiermet  d'embra.sser,  d'un 
coup  d'oeil,  le  lire  plus  ultra  du  genre.  Quant 
aux  chapitres  additionnels,  ils  conqirennent 

Tome  XXXVI, 


131  pages  sur  les  235  qui  composent  l'ou- 
vrage. Il  -suffit  de  les  énimiérer  pour  en 
faire  connaître  l'importance  : 

Abrégé  de  l'histoire  de  la  rose.  —  Descrip- 
tion du  Rosier.  —  Roses  botaniques.  —  Cul- 
ture, multiplication,  taille.  —  Insectes  nui- 
sibles. —  Maladies  des  Rosiers.  —  De  la  fé- 
condation artificielle.  —  Emplois  des  Roses, 
en  groupes,  festons,  corbeilles  et  palissages. 
—  Emploi  du  rosier  et  de  la  rose  dans  la 
maison. 

Ajoutons  qu'en  hors  texte  se  trouvent  de 
nombr.euses  figures  en  photogravure  et  en 
chromolithographie. 

Disons,  enfin,  que  l'ouvrage  »  Les  plus 
belles  Roses  au  début  du  XX"  siècle  »  a  été 
honoré  du  prix  .Touhert  de  l'Hyberderie  et 
que  la  commission  chargée  d'attribuer  ce, 
prix,  le  lui  a  accordé  à,  l'unanimité,  en 
adne.ssant  à  la  Seclioii  des  Roses  ses  plus 
\'ives   félicitations. 

L'édition  de  cet.  nuvrage  a  été  confiée  à 
M.  Charles  .\ma(,  qui  en  a  fait  un  Iuxu<h]x 
volume  auquel  tous  ceux  qui  aiment  la  rose 
font  l'accueil  le  plus  chaleureux. 

Nos  lecteurs  peuvent  se  le  procurer  chez 
l'éditeur,  M.  Amat,  11,  rue  de  Mézières  à 
Paris,  au  prix  de  20  fr.  75  franco.  «  Les 
plus  belles  Roses  au  début  du  XX=  siècle  » 

l«'  Juillet  1912. 


102 


JOUllNAL     DES     ROSES 


fait,  dès  aujourd'hui,  partie  de  la  biblio- 
tlièqu©  du  loiirnal  dfs  Roses  et  nnus  sommes 
à  la  disposition  de  nos  abonnés  pour  leur 
envoyer  cet  ivuvnage  aux  mêmes  conditions. 


Le  XVr  Congrès  des  Amis  des 

Roses  a  de  tenu,  comme  nous  l'avons  an- 
noncé, les  10  et  11  juin  dernier  à  Bordeaux. 

Nous  aviiiiis  pris  nos  dispositions  pou,- 
faire  ])arailre  ici,  te  compte-rendu  sténo- 
graiihique  des  faits  essentiels  et  des  nié- 
moires  les  plus  intéressants  de  ce  Congrès  ; 
mais,  le  comité  d'organisation,  nous  ayanl 
demandé  do  lui  laisser  la  priorité  de  cette 
liublication,  nous  déférons  à  ce  désir. 

Le  j(nirnal  de  la  Société  Fran(;aise  des 
Rosiéristes  ne  paraissant  que  tous  les  deux 
mois,  il  s'en  suivra  un  retard  assez  long  ; 
nous  rei>orto^i,s  donc  à  un©  date  ultérieure 
lu  publication,  dans  nos  colonnes,  des  mé- 
moires ou  parties  des  mémoires  pouvant  in- 
téresser nos  lecteurs. 


La    Rose    «   Madame     Edouard 

Herriot  "•  —  Nous  avons  eu  le  plaisir  de 
voir  au  Jury  de  Bagatelle,  notre  aimable 
confrère,  M.  Pernet-Uucher,  et  nous  lui 
avons  demandé  de  bien  vouloir  nous  faire 
connaître  le  nom  exact  que  portera  sa  su- 
perbe rose  nouvelle  qui  a  reçu,  à  Londres, 
la  coui)e  d'or  du  Ikiilij  Mo  il  y  M.  Pernet-lîu- 
clier  nous  prie  de  dire  que  sa  rose,  à  la 
ipielle  il  a  donné  le  nom  de  Madmiii' 
lùloviird  Hi'rriut,  conserve  et  conservera  ce 
nom. 

11  autorise  seulement  à  ajouter,  entre 
Itarenthèscs,  à  la  suite  de  MinUtnir  Edouard 
llerriiit    (Dnilii    Mnils    liose). 

dette  autorisation  n'est  val.ihir  que  [lour 
r.\ngli'terre. 

i'.eUc  superlic  nouveauté  n<.'  sera  livrée  au 
icommei'ce  qu'en  1U13.  Nos  lecteurs  ver- 
ront paraître  la  clironiolithographie  de  la 
rose  Miidaiiir  l-'.ihiinti  il  llririol,  dans  le 
Journal  ilrs  Itosrs.  axant  sa,  llviaison  aux 
'jultures. 


Les  Roses  à  1  Exposition  de  Lon- 
dres- —  L'abondance  desjnatières  ne  nous 
permet  pas  de  parler  aujourd'hui  des  Roses 
à  l'exposition  de  Londres.  Nous  en  cause- 
rons  prochainement. 


Exposition  générale  d  Horticul 

ture  A  Dieppe.  —  Cette  exposition  orga- 
nisée [lar  la  Société  d'Horticulture  de  l'ar- 
rondissement de  Di«p|ie,  sera  ouverte  au 
|iul)lic  du  samedi  6  au  lundi  8  courant  in- 
clusivement. Tous  les  liorticulteurs,  jardi- 
niers, amateurs  français  et  étrangers  sont 
invités  à  y  prendre  part. 

Adresser  les  demandes  d'admission  à  M. 
Canchon,  route  d'Eu,  à  Dieiiiic. 


Une  Exposition  générale  d  Hor- 
ticulture est  (jrganisée  à  Coutances,  pa"" 
la  Société  d'Horticulture  de  .cet  arrondisse- 
ment. Elle  ouvrira  ses  portes  le  samedi  13 
juillet  et  les  fermera  le  lundi  15. 

Le  3"  concours  est  réservé  aux  Rosiei- 
fleuris  et  aux  Roses  coupées. 

S'adresser,  pour  exposer,  à  M.  Félix,  pré- 
sident de  la  Société,  à  Coutances. 


Exposition  internationale  d  Hor- 
ticulture A  VAi(j:sE  (Italie).  —  Cette  exi'o- 
sinu  oiganisée  par  la  Société  d'Horticult.iie 
de  Varèse,  se  tiendra  dans  cette  ville  du 
25  août  au  25  septembre  prochains. 

La  iiremière  section  est  réservée  à  l'h  n-- 
ticulture  proprement  dite. et  à  la  tlnricul- 
tui-e.  Elle  comiirendia.  donc  les  Rosiers  et 
les   Roses. 

P'iur      rrnsi'igiicnii'iits      et       instructions, 
l'crine   au   iirésident    de    la  Société    ImiticdleJ 
de  \'arèse  (Italie), 


Cours  des  Roses  aux  Halles. 

La    \irde    dt's    Koses    a    été    facile   et    même 


J  0  U  R  IS^  A  L     DES     K  0  S  E  8 


103 


tK's  facile.  les  Roses  des  environs  de  Paris 
siint.  apjiiirtées  en  ubmidaiice. 

On  il  vendu  ;  l'irich  liiunncr  fils,  de  0  fr. 
20  à  1  fr.  90  :  Paul  Xeijron,  de  1  fr.  50  à  -4 
francs  ;  Mistn'ss  Jahii  L(iiii(i,  de  (I  fr.  40  à 
1  fr.  60  ;  Maréchal  .V/cf,  2  fr.  50  à  3  fr.  50  ; 
l-yan  Karl  Drufichki,  de  0  fr.  75  à  2"tr.  73  ; 


Tuniir's  Crimsaii  rtaiiiblir  (longues  tiges), 
de  3  à  5  francs  ;  Madame  Calirii'llr  Liiizi'l, 
de  0  fr  iO.  à  1  fr.  50  ;  Caplaln  Chrhlij,  de 
0  fr.  50  à  4  francs  ;  Madame  Caroline  Tes- 
tant, de  0  fi-.  25  à  2  francs  ;  Cloirr  île  Dijon, 
de  0  fr.  00  à  1  fr.  50  ;  le  tout  la  douzaine. 
COCHET-COCHET. 


OSIERS 


.NOUVEAUX 


MIS      AU 

(S  ni  le) 


.OMMERCE      EN      1912 


-NcvS  excellents  confrères,  iMiM.  William 
Paul  et  Son,  Rosiéristes  à  Waitluini  Cross, 
.Angleterre,  mettent  en  vente,  à  partir  de 
juin  liJ12,   les  varié'és  ci-après   : 

Coronet  (polyantlia  nain».  —  Fleurs  jau- 
nes, teintées  r<)se  et  très  Ijelles.  Rosier  très 
florifère,  absolument  distinct  de  toutes  les 
autres  variétés  de  polyantlia  qui  sont  ac- 
tuellement dans  les  cultures. 

Mrs  Charles  Hunier  (Hybride  de  thé).  — 
Fleur  cramoisi  rosé,  se  changeant  en  rose, 
au  complet  épanouissement.  Fleur  très 
grosse,  aux  larges  pétales,  délicieuse  pour 
la  culture  forcée  et  de  ]ileine  terre.  Crois- 
sance vigoureuse. 

.\erissa  (Hybride  de  tliéi.  —  .\  remporté  le 
certificat  de  mérite  de  la  Royale  Horticultu- 
re Society.  Fleur  crème,  teintée  de  lilaii,":  le 

1)  \"ir  Journal  des  Host's  1912,  p;i!.'es  28  et  12. 


ceii'i-i'  de  la  Heur  est  d'une  teinte  |ilus  fon- 
cée. Fleur  très  large,  bien  pleine,  de  forme 
très  gracieuse.  Variété  splendide  pour  expo- 
sition et  magnifique  pour  jardin.  Croissan- 
ce vigoureuse. 

Optieiia  (Hybride  de  thé).  —  Rose  cou- 
leur saumon,  avec  reflets  roses,  d'une  for- 
me parfaite  et  de  tenue  excellente,  c'est-à- 
dire  se  tenant  droit  à  l'extrémité  de  longues 
tiges.  Excellente  à  la  fois  iMvur  le  forigage  et 
le  jardin. 

liiiwera  (Hybride  d«  Wicburaiana).  — 
Les  boutons  sont  couleur  carmin,  se  tein- 
tant de  mauve  quand  la  fleur  s'épanouit.  La 
fleur  est  large,  avec  de  longues  et  élégantes 
tbyrses.  Très  distinctes  des  autres  variétés 
par  sa  couleur,  et  tenant  la  première  place 
I)armi  les  grimpants  biiiguement  sarmen- 
teux. 

(l    suivre).  PAPILLON. 


r» 


^      LA      §ECTION      DES      ^OSES 
De     la    Société     nationale    d'Horticulture     de     France. 


Pendant  que  le  jury  international  de  Ba- 
gatelle se  prononçait  sur  les  85  nouvelles  va- 
riétés de  Pioses  (irenant  part  an  concours 
de  l'Jll-1912  et  donnait  des  notes  pi-elimi- 
naires  aux  CO  nouveautés  (pii  constitueront 
le  concours  de  Bagatelle  de  1912-1013,  le  jury 
de  la  Section  des  Roses  examinait  et  ré- 
compensait, au  siège  de  la  Société  Natio- 
nale d'Horticulture  de  France,  l'imiMirtant 
lot  de  semis  inédits  présentés  par  .\I.  Rémi 


Tanne 


I',  rosiérisle  amateiur.  70,  rue  Malpalu, 
à  Riluen. 

Co  lot  compi'cnait  2G  semis,  fous  intéres- 
sants et  dont  plusieurs,  tels  ipii-  Dueleur 
Henri  .Xeuprez,  Paul  Noël 


■I  et  les  n"»  12,   19, 
et  37,  constituent  des  plantes   nouvelles 
d'un  réel  mérite. 


30 


Ta 


un  réel  mente. 
Le  jury  de  la  Section  des  Roses,  pria  M. 
jnne    de    lui    représenter    à    nouveau    les 
lins  ci-dessu.s  énumérés,  en  vue  de  leur  dé- 


104 


JOUllNAL     DES    11  OSES 


livrer  de^  certificats  individuels,  et  lui  ac- 
corda une  médaille  de  vermeil  pour  ses  se- 
mis panachés,  parmi  lesquels  le  n°  30  a  été 
très  remarqué,  plus  une  grande  médaille 
d'argent  pour  ses  semis  de  Wicliuraiana. 

Juste  récompense  d'an  effort  soutenu,  à 
laqueJle  nous  joignoiLS  nos  félicitations  j'Cr- 
sonnelles. 

Le  13  juin  11)12  aura  été  pnur  Paris  la 
journée  des  roses  nouvelles  ;  les  deux  jurys 
de  Bagatelle  et  de  la  Section  des  Roses  eu- 
rent en  effet  à  examiner,  ce  jour-là,  171 
nouveautés,  dont  86  furent  notées  provisoi- 
rement et  85  défînitiveniient  jugées. 

SEMIS    PRÉSENTÉS   PAR    M.    REMI    TANNE 
I.  —  Semis  ue  H.   W  k;hur.uaxa. 
N"  1.  —  Docteur  Henri  Ncupm 
Plante  extrêmement  vigoureuse,   florifère; 
feuillage    large,    vert    luisant    foncé  ;     fleur 
grande,   pleine   i)our  le  genre   (huit   à  neuf 
centimè|res    de    diamètre),    cette    fleur    est 
de  longue  durée,  d'un  coloris  jaune  canari, 
le  houton  est  long  et  bien  fait  ;  la  fleur  épa- 
nouie est  d'une  couleur  blanc  souffre.   {Wi- 
cliuraiana    X     Madame   Ba,ithélemij    Lcvet). 
N"  2.  —  Paul  Noël. 
Plante  très  vigoureuse,  florifère,  feuillage 
joli,   d'un  vert  luisant  ;  tendance  à  remon- 
ter; donnant  des  roses  pleines,  par  iiaquet 
de  deux  à  cinq;  1res  précoce  et   d'une  lon- 
gue durée;  coloris  rose  crevette  mélangé  de 
jaune   soufre  ;   variété   d'un  joli   effet.   {Wi- 
cliuraiana   X    Monsieur   ïillet). 

N°  12  . —  Variété  vigoureuse,  feuillage 
foncé  d'un  vert  luisant  ;  fleur  blanc  carné 
très  double,  grande  pour  le  genre;  joli  hou- 
ton pointu  et  feuillu,  ce  qui  lui  donne  un 
certain  cachet  {Wiclmraiana    x    tindrun). 

N°  6.  —  Variété  vigoureuse,  feuillage  vert 
foncé  luisant;  fleur  bien  doul)le,  jaune  clair; 
blanche  presque  pure  et  grande  Inrsquollo 
•est  épanouie  {Wirhujaiaiia  x  Madame  lia- 
vary). 

N"  7.  —  Variété  vigoureuse,  rose  de 
Chine,  fond  plus  vif. 

N°  8.  —  Plante  vigmireuM',  llni-ifèro  ; 
feuillage  vert  foncé  luisant;  Heur  likuic  rose, 
presque  Ijlanc  pur,  pleine  ;  fleurit  en  faux 
corynihes  multiflores  dans  le  gniire  de  la 
variété  mère;  reste  longtemps  en  Heurs. 


X"  11.  —  Variété  vigoureuse,  Heur  moyen- 
ne, rouge  foncé,  striée  blanc.  yW  iehurhiaiia 
X    General  Jacquemiiuit). 

11.  —  Semis  uivers. 
N"  2.   —  Semis  de   MaUame   Norbert   Le- 
eavasscur;  variété   très  florifère,   comme  la 
variété  mère;  fleur  bien  faite,   pleine,  rose 
clair  ;  forme  des  plantes  bien  raniiflées. 

N°  32.  —  Semis  de  Madame  Isaac  Pereire; 
variété  vigoureuse;  fleurs  très  grande  ;  jo- 
lie couleur  rose  foncé  à  l'extérieuir  des  pé- 
tales, rose  clair  à  l'intérieur. 

N°  37.  —  Plante  vigoureuse,  fleur  grande, 
bouton  long  et  bien  fait,  rouge  vif;  fond  des 
pétales  jaune. 

N"  30.  —  Plante  vigoureuse  ;  Heur  grande, 
rouge  toncé,  intérieur  moucheté  de  blanc  , 
cette   variété   esi   bien   remontairte. 

N°  27.  —  Plante  vigoureuse,  ruse  très  ter!- 
dre;   bouton   à   sépales   foliacés. 

N°  31.  —  Plante  vigoureuse  ;  fleur  bien 
faite,   rouge  vif. 

N"  38.  —  Plante  bien  vigoureuse,  fleur 
assez  grande,  bien  faite,  rouge  foncé. 
3°  —  Variétés  inédites  panachées. 
ÎS'°  11.  —  Plante  vigoureuse,  ieuilla<';2 
large,  faisant  sur  églantier  tige,  de  jo- 
lis rosiers.  La  fleur  est  double,  assez 
grande  ;  panachure  bien  constante  ;  coloris 
des  ceillets  flamands,  d'un  joli  effet. 

N°  lu.  —  Plante  vigoureuse,  fleur  rouge  t; 
rose. 

N°  12.  —  Plante  de  vigueur  mi.iyeiiiie,  tic 
rifère,  panachée  clair  ;  fleur  pleine,  bien  dé- 
gagée ;  très  grand  feuillage. 

N°  13.  —  Plante  vigour-euse,  beau  feuilla- 
ge large,  grande  fleur  pleine,  globuleuse, 
panachée  blanc  et  irose. 

N°  15.  —  Plante  vigoureuse,  fleur  plate  ; 
elle  fleurit  par  bouquets  de  cinq  à  sept 
fleui's  panachées,   pleines,   violet. 

N°  IG.  —  Plante  très  vigoui-euse,  très  flo- 
rifère, formant  des  bouquets  de  plusieurs 
Heurs  se  tenant  bien  sur  la  plante;  fleur 
bien  pleine,  panachée  avec  large  bande  de 
violet   à   l'intérieur. 

N"  S.  —  Fleur  panachée,  claire  assez 
pleine. 

N°  17.  —  Plante  vigoureuse.  Heur  pana- 
chée fiuioée,  grande  et  pleine,  foiune  globu- 
leuse. 


JOTJEXAL    DES     EOSES 


105 


X'  19.  —  Plante  de  vigueur  moyenne,  fleur 
panachée  rose  clair  et  Ijlanc,  très  pleine. 

N°  30.  —  Plante  de  vigueur  moyenne,  fleur 
très  double  rose  et  striée. 

\°  22.  —  Plante  vigoureuse,  fleur  Ijisn 
double  panachée  acajou,  rayée  brun; 


N"  18.  —  Variété  de  vigueur  plutôt  moyen- 
ne; fleurs  panachées  de  rose  vif  et  de  blanc; 
beaux   boutons  pointus. 

P.'^PILLON 


)UR      LA      .§OSE      5,ADY      -^ATERLOW 


.l'ai  déjà  demandé,  en  ce  journal,  la  col- 
laboration de  se*  lecteurs  ;  ses  rédacteurs 
habituels  sont  des  savants,  ils  parlent  la- 
tin, ils  ont  des  expressions  botaniques 
comprises  des  seuls  initiés.  Je  voudrais 
moins  de  science  de  temps  en  temps  et  plus 
d'observations  pratiques  à  l'usage  du  petit 
amateur.  Chaque  rosomane  a  une  préférence 
raisonuée  pour  une  rose  ;  qu'il  la  dise,  qu'il 
fasse  profiter  ses  collègues  de  son  expérien- 
ce spécialisée  !  Aujourd'hui  encore,  je  prê- 
che d'exemple  et  je  veux  faire  l'éloge  d'un 
grimpant    idéal  et   trop   méconnu    ili. 

Si  nous  avons  la  chance  d'avoir  les  Wi- 
C'Iiuraiana  et  les  multiflores,  nous  n'avons 
plus,  il  faut  le  reconnaître,  les  grands  î^ar- 
menfeux  de  jadis  :  Gloire  de  Dijon,  Maré- 
chal Xirl,  Hoirie  Marie-Henrietle,  Madame 
Jiérard,  et  tant  d'autres  qui,  en  certains  en- 
droits, menacent  de  disparaître,  épuisés  par 
le  greffage  à  jet  continu  ;  ils  végètent,  s'é- 
tiolent et  meurent  vite.  William  Mlrn  Ei- 
nhardson  résiste  mieux  ;  c'est  le  seul  ava? 
Ui'-vi'  d'Or  et  Bouquet  d'Or,  rosiers  bien  ca- 
pricieux d'ailleurs  et  la  robuste  Madame  Al- 
fred  Carrière. 

Il  nous  fau'.  donc  chercher  le.s  nouveautés 
et  faire   ressiutir  celles  hors  pair. 

Il  y  a  quelques  années,  la  maison  Naboii- 
nand  a  mis  au  coimnercç  la  rose  Lady  Wa- 
lerhiw.  Est-ce  ce  nom  qui  en  rappelle  un 
autre,  de  cruelle  mémoii-e,  qui  a  nui  au  suc- 
cès de  la  Rose  ?  Toujours  e«t-il  que  je  ne  la 
voie  nulle  part  ;  elle  a  deux  lignes  dans  les 
catalogues,  sans  qualificatif. 


1)  l,a  Rédaction  s'associe  pleinement  au  désir  exprimé 
par  M.  Thomas  el  demandi'  à  nouveau  aux  Alinrinés  et 
Lecteurs  du  Journal  d,-i  l<„ses.  de  lui  adresser  des  notes 
el  des  articles  sur  les  lîosiers  et  les  Roses, 


.Je  la  vois  menacée  de  l'oubli,  c'est  une 
criante   inju.stice. 

Seul,  le  catalogue  de  Hernaix,  le  grand 
rosiériste  de  Lyon,  en  parle  assez  longue- 
ment, il  dit  :  Arbuste  sarmenteux,  fleur  très 
grande,  demi-pleine,  très  élégante,  coloris 
rose  saumoné  clair,  grands  pétales  laqués, 
carminé  sur  les  bords.  Mais  il  ne  dit  nas 
florifère  et  combien  l'e.st-elle  !  Il  ne  parle  pas 
de  la  men'eUle  du  bouton,  de  la  qualité  de 
grand  sarmenteux  de  l'arbuste,  ni  de  bien 
d'autres  qUciJités  encore  ;  nous  y  revien- 
drons. 

J'ai  acheté  un  pied  de  ce  rosier,  lors  de 
son  apparition  ;  la  première  année,  j'ai  eu 
beaucoup  de  fleurs  très  séduisantes,  un  bou- 
ton merveilleux  de  fraîcheur  je  l'ai  dit  ; 
mais,  la  rose  épanouie  était  un  peu  floue, 
pour  un  arbuste  que  je  croyais  voir  re-ster 
petit.  La  deuxième  année,  il  avait  poussé 
magnifiquement  et  m'avait  donné  quantité 
de  fleurs. 

J'ai  donc  .cherché  à  multiplier  ce  beau  ro- 
sier. J'ai  donné  des  écussons  à  M.  Kieffer, 
l'habile  greffeur  de  Bourg-la-Reine  ;  il  m'a 
fourni  une  trentaine  de  pieds,  je  les  ai  fait 
mettre  à  de  grands  berceaux  qu'ils  ont  cou- 
verts en  2  ou  3  ans  ! 

La  rusticité  de  l'arbuste  est  extrême,  le 
feuillage  extraordinaire.  J'ai  des  feuilles  de 
13  centimètres  de  long,  sur  10  de  large.  Je 
n'en  ai  pas  perdu  un  seul  des  trente  et  pour- 
tant mon  jardin  est  fort  mal  exposé,  en 
j)lein  nord,  très  ombragé,  mauvaise  terre, 
et  les  rosiers  y  fondent  connue  du  beurre. 

Si    le   soleil    lui   convient,    l'ombre   ne    lui 

fait  pas  ijeur  ;  les  fleurs  sont  un   peu   iilus 

pâles,  ce  qui  le.s  rend  presque  plus  belles. 

Oui,  la  Heur  en  bouton  ou  demi-ouverte, 


106 


JOURNAL     DES     EOSES 


est  fort  Julie.  J'ai  une  iiierre  de  tmiche  in- 
faillible lioiir  savoir  si  uae  fleur  a  du  suc- 
cès. Est-elle  offrable  ?  Tiendra-elle?  11  y 
a  de  belles  roses  qui  ne  répondent  pas  à  ma 
question,  telle  Maman  Coclict  à  pédoncule 
trop  fa.il>le  ;  au  l)out  d'une  minute  il  vous 
reste  dans  la  main  une  branclie  décapitée. 
Oui,   je  cueille   mes   roses  et   je   les  offre. 

»  Je  vai.s  faire  frémir  les  intransigeants  qui 
disent  :  u  Ah  !  ne  cueillez  jamais,  même 
une  rose  qui  tombe  ».  Et  quand  je  vois 
qu'un  ))ouquet  de  cette  rose  se  tient  et  fait 
plaisir,   je  la  classe. 

Je  ne  puis  mieux  comparer  ce  rosier, 
comme  grand  sarnienteux,  qu'à  Madavic  Al- 
frr/l    Carrièir    et,    encore,    Madame    Alfred 

■  Carrière  (1eui-it  moins,  ne  remonte  pas,  chez 
moi  du  moins.  Lady  Waierhrw  fleurit  prin- 
temps, été,  automne.  Printemjjs,  c'est  au 
milieu  de  cette  saison  qu'elle  commence  à 
fleurir,    dix    joiirs    avant    les    autres.    C'est 


d'un  agnJnient  inapiu-eciahle  ;  les  lilas  fi- 
nissent à  peine  et  Ladij  Wai<'rl(iw  conmien- 
ce  à  se  couvrir  de  Heurs.  L'effet  sur  les 
berceaux  .est  splendide. 

Elle  est  exempte  de  maladies,  ni  blanic,  ni 
rouille,  le  feuillage  est  un  des  premiers  à 
sortir,  un  des  derniers  à  tomber  ;  tout  en 
grimpant  aussi  liant  que  Madame  Alfred 
Carrière,   elle   ne   se  dégarnit  jjas  du   pied. 

Non  seulempiit  elles  est  exempte  de  mala- 
dies, mais  encore  les  insectes  n'ont  aucune 
prise  sur  elle  :  pas  de  puoerons  et  mes  au- 
tres rosiers  en  sont  couverts  ;  pas  de  che- 
nilles, aucune  feuille,  aucune  fleur  n'est 
coupée  ni  décliiqueté*. 

Je  oonclus  par  mon  conunenceinent  :  grim- 
pant idéal  et  méconnu,  ai-je  dit.  Puissent 
ces  lignes,  arriver  à  faire  dire  ;  Ladii  Wa- 
lerloir  «  Le  grimpant  idéal  si  connu  ». 

Henry    TH0M.\S, 
VilIe-d'.Avray    (S.-et-O.). 


)ANS      LES 


[OSIERS 


En  Jviillet.  —  Terminer  la  préparation 
des  sujets  destinés  à  être  écu.îsonués  pen 
d'ant  le  cours  de  ce  mois,  eomnvî  noijs  l'a- 
vons indiqué  en  juin.  Continuer  le  soufrage 
des  jeunes  semis  et  des  rosiers  dont  on  re- 
doute l'ienvahissement  par  le  blanc. 

Pulvériser,  avec  une  solution  cuprique 
neutre,  les  rosiers  malades  de  la  r-unUe: 
couper  et  incinérer  les  feuilles  qui  en  sont 
trop  atteintes.  Enlever  les  réceptacles  des 
roses  défieuries  iiu'nn  ne  consorve  pas  poui- 
])roduire  des  graines  ;  supprimer  également 
les  boutons  mal  conformés  et  ceux  des  ro- 
siers marcesconts,  afin  de  leur  (humer  de  la 
vigueur. 

Pincer  l'exirémilé  de  tous  les  rameaux  qui 
s'allongent  démesurément,  au  détriment  de 
la  symétrie  de  l'arbuste  qui  les  poi-te. 

On  commence  la  greffe  à  œil-dorinanl, 
vers  le  milieu  du  mois. 

Nous  l'avons  dit,  maintes  fois,  cette  opéra- 
tion est  d'une  extrême  simplicité  et  à  la 
portée  de  tout  le  mond«.  Nous  mettons  les 


déljutants  en  garde  .contre  les  prétendues 
difficultés  qu'elle  i)résente,  difficultés  q^'i 
n'existent  que  dans  l'imagination  de  cer- 
tains écrivains  n'ayant  jai-iais  éciissonné, 
ou  n'ayant  posé  d'an.s  le  cours  de  leur  exis- 
tons;'   que    quelques    milliers    d'écussons. 

Pour  réussir,  il  suffit  :  1°  D'opérer  sur 
des  sujets  bien  en  sève  ;  2°  De  n'employer 
que  des  écussons  provenant  de  rameaux  suf- 
fisammenti  lignifiés  —  Ceux  portant  une 
rose  défleurie  sont  dans  ce  cas  —  et  mainte- 
nus très  frais  :  3°  D'ojiérer  rapidement  avec 
un   greffoir   bien   tranchant. 

Nous  rappelons,  une  fois  de  plus,  qu'il 
est  indifférent  de  laisser  tout  le  bois  qui  se 
trouve  à  l'intérieur  de  l'écusson,  ou  de  l'on- 
le\rr  suit   particUcnient,  soit  complètement. 

(,Huint  au  prétendu  él)orgnage  de  l'œil  iiar 
suit?  de  l'enlèvement  complet  du  bois,  ébiir- 
gna'je  qui,  d'ajirès  la  croyan,ce  générale,  a 
pour  résultat  de  priver  l'écusson  de  la  fa- 
ojlté  de  se  développer,  c'est  une  erreur  pro- 
fonde ([u'on  ne  saurait  trop  combattre,  nollj 


JOURNAL    DES     ROSES. 


COUBERT     ISeine-s-Marnei      FRANCE. 


1       JUILLET    1912 


LAURENT     CARLE 
'Hybride    de    Thé) 


JOURNAL     DES     EOSES 


J07 


lavoirs  déjà  (Ht.  Cette  croyance,  très  ré- 
pandue, est  absolument  contraire  à  la  réa- 
lité :  il  suffit  de  poser  quelques  centaines 
d'écussons  roiiiplct.-mciit  vidés,  c'^est-à-dire 
sans  la  moindre  parcelle  de  bois,  écussons 
ipii  se  dévelniiperont  tous,  pour  s'en  con- 
vaincre. 

l'n«  coutume  dejiloi'uMe,  qui  cause  la  ninrt 
de  nondii-cux  écussons,  est  celle  qui  ron- 
siste  à  couper  l'extrémité  des  rameaux  du 
sujet  aussitôt  les  écussons  posés,  sous  le 
jirétexte  de  rcfunlrr  la  sève  dans  crus-ci  !  ! 

Qu'on  le  sache  bien,  c'est  la  meilleure  ma- 
nière d'empêcher  les  greffes  de  reprendre, 
c'Pst-n-dirc   it'i'-tn-   soinlccs   aur   ic   sujet.    En 


effet,  cette  soudure  s'opère  par  le  cainhiuin 
qui  n'est  autre  que  la  sève  descendante 
chargée  de  carbone  par  son  contact  avec 
l'air,  dans  les  folioles  et  les  parties  vertes 
du  sujet.  Or,  en  sui)priniant  des  feuilles  à 
celui-ci,  on  arrête  net  l'élaboration  et  la 
circulaticm  de  la  sève  qui,  par  son  passage 
dans  la  zone  génératrice  —  zone  située  entre 
l'é.corce  et  le  bois  —  doit  souder  l'écusson. 

Il  faut  attendre  15  jours  au  moins  après 
l'écussonnage,  pour  supprimer  la  moiiîd'.'e 
])artie  foliacée  des  sujets,  sur  lesquels  cette 
opération  a  été  pratiquée. 

COCHET-COCHET. 


'OSE      ^AURENT      |g.ARLE      (Hybride    de    Thé» 
(Pernet-Ducher.   —   Printemps  1907) 


C'est  la  seconde  rose  du  nom  de  Laurctil 
Carie  dont  la  chromolithographie  ])araît 
(iaii^  le  Juniiiiit  des  Roses. 

I,a  première,  un  Hybride-remontant,  ven- 
du par  Eugène  Verdier,  en  1889,  a  paru 
dans  cet  organe,  en  juin  1894. 

La  variété  qui  nous  occupe  et  dont  la 
chromo  est  ci-contre,  est  un  arbuste  de 
bonne,  nous  pouvons  même  dire  de  grande 
vigueur,  à  naïueaux  érigés.  Le  feuillage,  très 


décoratif,  est  veirt  sombre.  Les  tiges  longues, 
droites,  sont  à  floraison  généralement  uni- 
flore.  La  fleur  qui  est  grande,  bien  double, 
sans  être  pleine,  épanouit  toujours  très  fa- 
cilement. Le  bouton  est  de  forme  allongée. 
Le  coloris  de  cette  rose  est  rouge  cramoisi 
hès  Ijrillant,   ombré  de  carmin. 

Laurent    Carie   est  issue   de   variétés   iné- 
dites.   C'est    une    excellente    nouveauté. 
MARIE  DU  Clos-.1oi.let. 


.^ETITE 


CORRESPONDANCE 


.1  un  fjrelli'iir  iiniatenr.  —  La  nature  de 
la  ligature  employée  na  pas  l'importance 
quo  vous  suiqmsez  au  iioint  de  vue  de  la 
réussite  des  écussons  posés. 

Vous  pouvez  utiliser  indifféremment  la 
laine,  la  laiche  isiiariiniiiuiii  crecliiui  Lin.), 
qui  se  récf)lte  dans  les  eaux  stagnantes  peu 
profondes,  ou  le  ra/iliia  tpie  vous  trouverez 
facilement  et  à  b.'us  prix,  chez  tous  les  mar- 
chands grainiers.  Si  vous  utilisez  le  ra- 
(ihia  (/?e  qui  est  le  plus  simple  jiour  vous), 
avoir  soin  de  l'employer  très  mince  et  de  vé- 
rifler  3  ou  \  semaines  après  l'écussonnage, 
s'il  n'étrangle  [tas  l'écusson. 


.\  iilusieiir.<:  Lecteurs.  —  La  taille  Lorette 
n'est  pas  applicable  aux  ro.siers;  mais  bien 
aux  seuls  arbres  fruitiers  et  surtout,  ii 
crois,  aux  poiriers  de  plein  vent.  Il  est  oo-;- 
sible,  à  cause  des  nombreuses  demandes  de 
renseignements  que  nous  adressent  nos  l^ec 
leurs  au  sujet  de  cette  taille,  que  nous  nous 
décidions  à  la  décrire  sommairement  dans 
ce  journal,  à  la  Chronique  Horticole  Ghié- 
iiile.  N'iius  ferions  paraître  l'article  dès  le 
l"^"  août. 

Elle  constitue  une  véritable  révolution 
dans  l'art  de  tailler  les  arbres  fruitiers. 

C.    C. 


108 


JOURNAL    DES     EOSES 


TABLEAU 


Sous  le  vieux  saule  creux  dont  la  tète  verdoie 
Quand  la  plaine  blondit,  un  couple  s'asseyait 
Sur  le  gazon  soyeux,  et  l'écho  renvoyait 
Une  cantate  aux  fleurs,  à  la  brise,  à  la  joie. 

Près  de  là,  devant  eux,  sous  le  zéphyr  qui  ploie 
Le  rameau  frêle  encore,  un  massif  souriait, 
Roses  de  tons  moirés,  au  soleil  de  juillet, 
Embaumant  l'atmosphère  où  leur  regard  se  noie. 

Zigzaguant  à  leurs  pieds,  dans  l'herbe,  doucement. 
Un  tout  petit  ruisseau  mêlait  son  gloussement 
Aux  parfums  capiteux  des  Œillets  et  des  Roses. 

Des  oiseaux  chuchotaient  dans  l'onduleux  bouleau. 
Et  l'aimante  nature,  animant  toutes  choses. 
Disait  :  aimez  en  moi  le  Bien,  le  Bon,  le  Beau. 

A.   LEBRUN. 


Concours    International    de    §oses    a    Bagatelle 

DE     1911-1912 


Décisions    du    Jury    international. 


Le  13  juin  (ieniier,  le  jury  internutiuiial 
chargé  de  réconii>enser  les  nouveautés  pié- 
sentées  au  concours  de  Bagatelle,  a  terminé 
l'examen  et  le  classement  des  Rosiers  plan- 
tés au  printemps  1911  et  déjà  notés  par  lui 
les  14  et  7  juillet  1911. 

Le  jury  était  constitué  de  la  manière  sui- 
vante : 

Présiitrnt  ;  M.  Relieillavd,  Ctuiseiller  mu- 
nicipal de  Paris. 

Vicf-Président  :  M  William  Paul,  rosié- 
riste  à  WaJtham-Cross  (.\ngleter!-('). 

Secrétaires  :  MM.  Leenders,  Mathieu,  ro- 
siériste  à  Steil-Tegelen  {Hollaiide'i  ;  Fores- 
tier, conservateur  du  se/'teur  Ouest  des  Pro- 
menades de  la  Ville  de  Paris. 


Membres  :  MM.  Escudier,  député  de  Pa- 
ris ;  Cherioux,  Gay,  .lousseliu,  Conseillers 
municipaux  de  Paris  ;  IJonnier,  directeur 
des  services  d'architecture  et  des  promena- 
des de  la  ville  de  Paris  ;  Luquet.  jardinier 
en  chef  des  péninière.s  et  serres  de  la  ville 
de  Paris  ;  Barbier,  pépiniériste  à  Orléans  ; 
Bernaix  Pierre,  rosiériste  à  Villeurl)anne, 
près  Lyon  ;  Bois  1).,  assistant  au  muséum 
d'histoire  naturelle  de  Paris  ;  Chatenay,  se- 
crétaire général  de  la  Société  nationale 
d' Horticulture  de  France  ;  Cochet-Cochet, 
rosiériste  à  Coubert  (S.-et-M.)  ;  Defresne  Ca- 
mille, horticulteur  à  Vitry  ;  Gravereaux  Ju- 
les, rosomane,  à  L'Hay  (Seine)  ;  Gravereaux 
René,  rosiériste  ameitevir  à  L'Hay  (Seine)  ; 


JOUENAL    UES     KOSES 


109 


Guillnt  Pienre,  rosiériste  à  Lyon  ;  Levèuiie 
I.duis,  rosiériste  à  Ivry-sur-Seine  ;  M.  L.  de 
N'iliiiorin,  président  de  la  Section  des  Roses 
(le  la  Société  Nationale  d'Horticulture  de 
France  ;  M.  M.  Mac  Grédy,  rosiériste  à  Por- 
tadown  (Angletierre)  ;  Ketten,  rosiériste  à 
Luxembourg  (GraJid-Duclié)  ;  Strassheini, 
Pyle,  de  la  Conard  et  Jones. 

Etaient  également  présents  :  MM.  llill, 
remplaçant  M.  Pyle  ;  M.  Dickson  .\lexandre, 
remplaçant  M.  JNlac  Gredy  et  M.  Peter  Lam- 
bert,  rosiériste   à  Trèves-sur-Moselle. 

Nous  donnons  ci-après  la  liste  des  nou- 
veautés soumises  au  jury,  ave.c  les  autres 
qu'elles  ont  obtenues  les  14  juin,  7  juillet 
1911  et  le  13  juin  191:.^  (11. 

Roses    nouvelles  S 

lliiniinir    Cli.    J)  Huart,    issui^    ili;      .i.' 
Pharsaër    x    inédit   (H.   Thé)  :  Ket-     — 

ten    5    5 

\miitrur  Ch.  Antoine,  issu  de 
Ludwig  Winter  x  Madame  .Abel 
Chatenay    (H.    Tlié)  ;    Ketten,    obt. 

lirinr  Mèrf  liltiilir  (H.  Thé);  Rer- 
naix,   obtenteur   ~ 

Mrs  Edward  Powrl  (H.  Thé)  ; 
Rernaix,  obtenteui-  G    8 

Ca.shnir  Maullc,  issu  de  Wicliu- 
raiana  x  Madame  Norbert  Leva- 
vasseur  (H.  de  Wich.)  :  Harbier, 
obtenteur  4    5 

Ejf  l'Itr  HZ  M.  S<-ltnii<lt  Metzlci; 
is.su  de  Frau  Karl  Druschki  x  Frie- 
drich Harms  (H.  Thé)  ;  Peter  Lam- 
bert  obtenteur    5 

Jean  Girin,  semis  de  Wichuraia- 
na  type   (Wich.)  ;   Girin,   obtenteur  7    G 

Grnf  ZepiK'lin,  accident  fixé  de 
"  Son  plus  Ultra  »  (H.  U'icb.)  ; 
Rifhiii,   obtenteur    4     i 


(I)  N.  D.  !..  R.  —  U's  cliilTrcs  de  l;i  1'"  colùime  vo'li- 
rslf  rfpréîenlent  les  notes  dotitiées  aux  nouveair^à  le  14 
Jii  n  1911  :  reiix  .ji;  la  seconile  rol.inna,  les  notes  obleniies 
le  '1  juillet  1911  ;  enlin,  les  chilTres  iJe  la  dernière  coLnno 
vcrlicalc  à  droite,  Sont  les  notes  définitwef:  accordées 
auï  Roses  nouvelles,  après  3  examens  successifs,  par  le 
Jury  iiilernalional,  le  13  Juin  dernier.  La  noie  maximum 
esl  10.  I,es  variétés  non  notées  n'étaient  pas  fleuries  lors 
deî  visites  successives  du  Jnrv. 


llu(jo  Maweroff,  issu  de  Crimson 
Ram.ibler  x  Mris  VV.-H.  Cutbush 
(Mult.)  ;  Soupert  et  Notting  obt 

Manui'l  p.  .Azrvado,  issu  de  Etoile 
de  France  x  Ulrich  Hrunner  fils 
(H.   Thé)  ;  Soupert  et  Notting,   obt.     4 

lii'iiiwrdo  dr  Antonio  Peliiffo,  is- 
su de  Mélanie  Soupert  x  Madame 
Constant  Soupert  (Thé)  ;  Soupert  et 
Nott  ing-,   obtenteurs    

llclvrtin^  issu  de  Caroliiie  Testout 
X  Farbenkœnigin  (H.  Thé)  ;  Heiz- 
mann,  obtenteur    

Ernn  Tcschcndorff,  sport  de  Ma- 
dame Norbert  Levavas-seur  (Poly)  : 
\'.   Tescliendorff,   obtenteur 4 

Mrs  E.  Townshcnd,  issu  de  Ma- 
demoiselle Laurette  Messimy  x 
Madame  Léon  Pain  iH.  Thé)  ;  Guil- 
lot,    obt 

Madame  A.  Utdrt,  issue  de  .An- 
toine Rivoire  x  ?  (H.  Thé)  ;  Guil- 
lot,  obtenteur    

Germaine  Chesnaidt,  issue  de  Kil- 
larney  x  Rosomane  Gravereaux 
(H.    Thé);   Guillot,    obtenteur 

Mademoiselle  Frnncine  Aubert,  is- 
sue de  Madame  Berthe  de  Eary  de 
Zahû-iyx  Chamois  (Thé);  Schwartz 
obtenteur 

Mrs  Alice  Broornhall,  iasue  de 
Docteur  Grill  x  G.  Nabonnand 
(Thé);    Schwartz,    obtenteur 

Ablié  Luis  G.  Orozco,  issu  de  Li- 
berty x  Xavier  Olibo  (H.  Thé)  ; 
Schwartz,   obtenteur    2 

Madavie  Gaston  Worlh,  issue  de 
Madame  .Xbel  Chatenay  x  Liberty 
(H.    Thé);  Schwartz,   obtenteur 5 

Madame  Jules  Bouché,  issue  de 
Pharisaér  x  ?  (H.  Thé)  ;  Croibier 
obtenteur  7 

\rerr"tt  (H.  Thé)  ;  Verschuren 
et  Zonen  obtenteurs 

La  Hollande  (H.  Thé);  N'erschureii 
et   Zoneu,   obtentours ■■••     fi 

May  Flower  (IL  Thé)  ;  E.  G.  HiU, 
obt;?!iteur    

Yosernile,  issue  de  Ch.  rn'uschki 
X  ?    H.  Thé)  ;  E,  G.  HiH,  obtenteur 


4    4 


5    5 


8    7 


8  10 


G    G 


6    3 


110 


JOUENAL     DES     EOSES 


Ethrl  Mdlnilm  (H.  Thé);  Mac  Gre- 
dy,     ul-loiUeiir    ? 4     9 

Mis  Maiiiiard  Sinlon  (H.  Tliù)  ; 
Mac   Gredy,  obtenteur    

Mrs  Aitlivr  E.  E.  Codlicad  ^IL 
Tlié)  ;   Mue   Gredy,   obtenteur 7 

Mrs  Ucrbcrt  Slcvc7is  (Thé)  ;  Mac 
GroJy,   iibleuteur   8 

Maiiuin  Turbat,  issue  de  Madame 
Nurbert  Levavassevir  x  Katliarine 
Zeiniet    (Poly)  ;    Ttirbat,    dbtenteiir.  0 

Petite  Jeanne,  issue  de  N\'iciiu- 
raiana    iW'ich.)  ;    Nonin,    Dljtenteur  i 

Petit  Louis,  issu  de  Wichuraia- 
iia,    (Wicli.)  ;    Nonin,    obtenteur....  0 

Eillefn  Liiw,  •'issue  de  Madame 
Norbert  Levayasseur  x  OrJéans 
Rose    (Poly)  ;    Levavasseur,   obtent. 

Pulyantha  Atrnpiirpurea,  issu  d© 
Madame  NorJ)ert  Levavaseur  x 
Perle  des  Rouges  (Poly)  ;  Levavas- 
seur,   obtenteurs    C    6 

Orléans  PiOse^  issu  de  Madame 
Norbert  Levavasseur  (Poly)  ;  Leva- 
vasseur.  obtenteurs   0    8    ' 

Madame  Taft,  issue  de  Crimson 
Ranil)ler  x  Madame  Norbert  Leva- 
vasseur  (Poly)  ;    Levavasseur,    obt.     A  4 

Jeanne  d'Are,  issue  de  Madame 
Norbert  Levavasseur  (Poly)  :  Leva- 
vasseur   obtenteurs    3 

L"  Canipinoise,  issue  de  Zéphirine 
nmuhin  (H.  lîcMirb.)  ;  Thennis,  obt.  7 

Sénateur  Maariee  Favre,  issu  de 
Soleil  d'Or  x  Inédit  (H.  Thé)  ;  Per- 
driolie,   obtenteur    .    i    4     i 

Odette  Perdriolle.  issvie  de  Relie 
Sieltrecht,  x  Inédit  (H.  Tlié)  ;  Per- 
driolle  , obtenteur    6    "5 

Madame  A.  Tupi  nier,  issue  de 
Anlniiie  Rivoire  x  .losejih  Mill  (FI. 
Tlii'i  ;    Perdriolle,    obtenteur    5    7    0 

(ia.rtendirecltir  Hariratli,  issu  de 
Relie  Siebreclit  x  Hortensia  (II. 
Tliél  :  Leenders,  «l)tenteur   5    5    'i 

llaninesse  Van  Ittemuin,  issue  de 
Crimson  Hambler  x  Mademoiselle 
Laurette  Messimy  (Mult.);  Leenders 
obtenteur G 

Auslrnlie,  variété  inédite  ill. 
Thé);    Gemen    et  iJourg,    obt 


Raphaël  Dufios,  issue  de  Maman 
Cochet  (Thé)  ;  Gomen  et  Bourg  ol)t. 

/)'.   1  ;  Gem.îin  et  Bourg,  obt 

A'°    1051;    Gemen    et    Bourg,    obt. 

Ruijdii   d'Or,    issus    de   Madajiie 
Mélanie  Soupert    x   Pernetiana  iné- 
dit   (Pern.);    Pernet-Ducher,    obt.  10        10 

Madame  Ballet,  issue  de  variétés 
inédites    (H.    Thé)  ;   Pernet-Dueher, 

obtenteur    7     b 

Présin''nt  Vii/nel,  issue  de  Variétés 
ini'ilites  (H.  Tlié)  ;  Pernet-Duclier, 
obtenteur   8        10 

Sunhurts,  issue  de  Mad'ame  Mé- 
lanie Soupert  X  Le  Progrès,  (H. 
Thé)  ;  Pemet-Ducher,  obt 7  10 

Awérienn  Pillât  (Mult.'i;  Couard 
and   .bines,    oi)t 8    8 

Madame  Jlélène  Dnehé,  issue  de 
Caroline  Testout  x  Reine  Emma 
des  Pays-Bas  (H.  Thé):  Buatoiis, 
obt 3    3 

Vieamtessr  lie  Cliahanne,  issue  de 
variétés  inédites  (VVicb.!;  Buatois, 
olit 4 

llieiinto  Ciosue  Canlueci,  issue 
de  Anna  Olivier  x  La  France  de  8!) 
(H.    Thé);    Bonflglioli,    obt .i    A 

Stella  di  Bologne.,  issue  de  L'In- 
nocence  (H.    Thé);   Bonflglioli,   olit.     4    5    4 

Rieordi)  di  Geo  Cliaeez:  Bonfl- 
glioli,   ol)t (i     6     G 

I^ui(ji    Galvuni:    Bonfiglioli,    olit. 

(ieoffreij  Hevslow,  issue  de  Ily- 
tu-id  Peri>etiial  x  Madame  Victor 
\'er(lier   (H.    Rem.);    Turner,    olit...  5    .") 

Etln'l,  i.ssue  de  Dorotby  Perkins 
(H.    \\icb.1:   Turner,    ol)t G    G 

Veliiwezooin,  issue  de  Caroline 
Testmit  X  Soleil  d'Or  (Lutea);  Von 
Pallaiiilt,    obt 4     5 

Lainr  lie  Ilr^ijUe,  issue  de  Baron- 
ne Piston  de  St-Cyr  x  G.  Nabnn- 
nand,    lisng.)  ;    I!ul)reui|,    nbt 4     4 

Auiiuste  Rndr'ones,  issue  de  Etoi- 
toile  de  France  x  Richmond  (H. 
Thé)  :  Dubrenil,  obt 5 

Petite  Mareetle  (Poly.i;  Bubrcuil, 
obt 4 

Boera  I\'e(jra,  issue  de  Crimson 
Rambler    (Mult.);    Bubreuil,    obt...     G    5    5 


JOURNAL     DES     EOSES 


111 


Madame  J.  Vdiidcvchlr  (H.  Thé); 
Vandevelde,    wbt 4     i     i 

Dad  SterUiKj.  issue  de  Curuline 
Testout  X  Maréclial  Niel  (H.  Thé); 
Schiiiidt,    ol)t 

EUrn  Pouhrii.  issue  de  Madame 
Norbert  Levavasseur  x  Dorothy 
P^rkins   (Pnly):   Pnulsen,    obt G     (i     G 

h'iii  Marcjn'llii'  Môllfr,  issue  de 
Mr  Joseph  Hill  x  Liberty  (H.  Thé^; 
Poulsen,    nbt 8         'J 

Bodhacitc,  issue  de  Madame 
Norbert  Levavasseur  x  Lilierty 
(Poly.);    Poulsen,    obt 8    7    9 

Ji'.isic,  issue  de  Phyllis  (Poly.); 
Merryweather,    obt fi    7 

Li'sUc  Hollnnd,  issue  de  variétés 
inédites  (H.  Thé);  Hug.  Dickson, 
oht i 

Mrs  Charl's  E.  Alluii,  issue  de  va- 
riétés inédites  (H.  Thé);  Hugti  Dick- 
son, obtenteur  

Madami'  Léonic  Xizrt,  issue  de 
Souvenir  de  Madame  Eugène  Ver- 
dier  x  Kaiserin  Augusta  Victoria 
(IL    Thé);   Nizet,    oht 

Johaiinisfcuer,  issue  de  Princesse 
de    néam    x    Bicolore    (H.    Lutea); 

Hoynr   et    Klenim,    obt 

Emil  Livimer,  issue  de  Princesse 
de  Béarn  x  Francis  Duljreuil  (H. 
Thé);   Hoyer  et  Klemm,   obt 5    5 

Konig  Laurhi,  issue  de  Caroline 
Testout  X  White  Maman  Cochet 
(H.  Thé);   Hoyer  et  Klemm,    obt... 

Xijiiilihf,  i.ssue  de  Mignonnette  x 
Maréchal  Niel  (Thé  S.);  Hoyer  et 
Klemm.    oht 

Wrlxsf  Lcrrirnus/'iiT,  issue  de 
Madame  Norl);'rt  Levavasseur  x 
Pâquerette  (Poly.);  Hoyer  et 
Klenmi.,    oht ^ 

Grus.s  a»  Drrsdi-v,  issue  de  Prin- 
cesse de  liéani  x  N»  26  (H.  Thé); 
Hoyer    et    Klenuu,    obt ?i    .'i    .t 

Mndi'Dwixrlh'  Thérèxr  Miii'dotliii, 
issue  de  variétés  inédites  (Poly)  ; 
Vigneron,    r>htonteur    1 

Sport  d<-  Mrs  W.  H.  {■utbusli,  is- 
sue de  Mrs  \V,-H.  Cutlnisli  (Poly.); 
W.   Paling,    obt 


liluc  Eije,  Semis  Polyantha  iiiul- 
tillore  nain  (Poly.);  \\'.  Paling,  ol)t. 

Cdri  Paling,  issue  de  Madame 
Norbert  Levavasseur  x  Tausends- 
chon    (Poly.):   W.    Paling,    obt 

Spoil  lit'  Madami'  Xorlifrt  Lfva- 
vassriir   (Poly.);    W.   Paling,    obt... 

Aprrs  un  examen  minutieux  des  nouveau- 
tés lui  paraissant  les  plus  méritantes,  le 
jury  inteinational  prend  les  décisions  sui- 
vantes : 

1"  M.  Pernet-Ducher  est  mis  hors  con- 
cours, sur  sa  demande,  cette  année,  pour 
ses  présentations  de  Suiiliuisf,  Rayu»  d'Or, 
Madame  Baltct  et  Présidait  Viyin't,  afin  de 
permettre,  par  ce  moyen,  aux  jeunes  initia- 
tives do  se  produire,  et  de  leur  laisser  la 
possibilité  d'obtenir  la  médaille  6'nv  de  Ba- 
gatelle. 

2°  Médaille  d'or  de  Bagaleile.  —  Le  jury 
ne  trouvant,  dans  les  présenitations  restant 
à  juger,  aucune  rcse  vraiment  très  remar- 
quable, décide  qu'il  n,e  sera  pas  attribué, 
en  1912,  de  médaille  d'or,  ni  aux  roses  fran- 
çaises, ni  aux  roses  étrangères. 

3°  Certificats  de  Bagatelle.  —  Il  attribue 
le  certificat  n°  1  à  la  rose  Madami'  .laies 
lliiurhé,  (il)tenue  par  M.  Croibier,  rosiériste 
à   Lyon. 

Il  accorde  deux  autres  certificats  sans  nu- 
méiro  d'ordre,  à  la  rose  Fru  Margretlie 
Mollet,  ohtenue  par  M.  Poiulsem,  de  Copen- 
hague, et  à  la  nouveauté  Orléans-Rose, 
créé  par  MINI.   Levavasseur,   d'Oriléans. 

Le  même  jour,  après  les  opérations  du 
jury  international,  les  Dames  i)atronnesses 
de  la  Société  Française  des  Rosiéristes  se 
sont  réunies  à  Bagatelle',  pour  l'attribution 
des  iiiédailles  qu'elles  accordent  annuelle- 
ment aux  nouveautés  qu'elle»  jugent  les 
plus  méritantes. 

Elles  ont  accordé  leur  première  réci>m- 
pense  (médaille  d'or),  aux  deux  nouveautés 
Siiiihaist  et  Président  Vignet,  de  M.  Penict- 
Duiber;  leur  médaille  de  vermeil  à  la  vajriété 
litliet  Malioim,  de  M.  Mac  Gredy  et  leur 
médaille  d'argent  à  Maman  Turlinl,  obte- 
nue par  .M.  Turbat  d'Orléans. 

Bien  que  les  descriptions  des  roses  pri- 
mées à  Bagatelle  aient  paru  déjà  dans  le 
Journal  des  Bases,  nous  cioyons  ûtre  agréa- 


112 


JOUENAL    DES    EOSES 


ble   à  nos   lecteurs   en   les   publiant   à   nou- 
veiau,  afin  de  leur  éviten  toute  r&cherche    : 

Madame  Julos  Douché.  (Hybride  de  thé,  is- 
sue de  Phaiisair  x  A'...).  —  Bouton  très  al- 
longé. Fleur  grande,  pleine,  bien  faite;  pé- 
tales très  étoffés,  se  contionmiuit  au  com- 
plet é|)anouissement;  coloris  blanc  saumo- 
né, centre  nuancé  de  rose  vinginal;  pédon- 
cule très  ferme.  Arbuste  très  vigoureu.N,  à 
rameaux  fins  et  rigides.  Très  bonne  plante. 

Fru  Margrethf  Mollcr.  (Hybride  de  tlié, 
issue  de  Joseph  mil  x  Liberty).  —  Plants 
très  vigoureuse  et  très  florifère,  excellente 
pour  1©  forçage  en  pots,  ainsi  ciue  j)Our  la 
pleine  terre.  Les  fleurs  très  nombreuses 
sont  supportées  par  des  tiges  fortes,  dres- 
sées, généralement  uiiiflores;  .elles  sont  très 
grandes,  très  doubles,  d'une  excedlente  for- 
me, d'un  rose  foncé  bordé  de  nuances  plus 
pâles;  ce  coloris  est  iiarfois  varial)le  et  tire 
quelquefois  sur  le  rouge  foncé,  quelquefois 
sur  le  vieux  rose.  Parfurn  très  agréable  ei 
très  prononcé.  Boutons  pointus,  d'excellent 
forme  et  s'ouvrant  bien  par  tous  les  temps. 

Orléans-Rose.  (Polyantha  nain,  issue  de 
Madame  Norbert  Levnvasseur  x  Inédit).  — 
Fleur  d'un  coloris  rouge  géranium  teinté 
de  rose  Neyron  à  centre  légèrement  blanc, 
avec  pétales  carminés,  d'un  effet  très  déco- 
ratif; coloris  franc  jusqu'à  complet  épa- 
nouissement. Arbuste  très  vigoureux;  feuil- 
lage d'un  beau  vert  clair  luisant,  d'une  rus- 
ticité à  toute  éjireuve,  exempt  de  maladies 
cryptogamiques  ;  très  florifère,  port  de  Mis- 
tress  Cutbush  ;  tige  bien  droite,  portant 
des  fleurs  dont  les  pédoncules  sont  garnis  de 
petits   poils   biuns,   rigides. 

Siiiibiir.fi,  (Hybride  de  thé,  issu  de  variétés 
inédites,  d'après  l'obtentenr,  et  de  Madame 
Mêlante  Sonpcrt  x  Le  Progrès,  d'api'ès  la 
feuille  d-2  présentation,  à  Bagatelle).  —  .ar- 
buste très  vigoureux,  d'une  bonne  constitu- 
tion. Piameaux  érigés,  peu  divergents,  armés 
d'aiguillons  plutôt  rares,  légèrement  cro- 
chus. Feuilles  5-foliolées,  rarement  à  7  fo- 
lioles. Folioles  lancéolées,  d'un  beau  vert 
bronzé  rougeàtre.  Bouton  long,  porté  par  un 
fort  et  long  pédoncule.  Fleur  grande  ou  très 
grande,  en  coupe  allongée,  assez  pleine,  ("o- 
loris  d'un  superbe  jainie  de  cadniiiun,  cen- 
tre de  la  fleur  jaune  orangé.  Floraison  uni- 


flore  de  très  longue  durée.  Cette  magnifique 
nouveauté  se  prête  admirablement  à  la  cul- 
ture intensive  sous  verre.  Végétation  inten- 
sive soutenue.  (Voir  la  chromolithographie 
de  cette  nouveauté.  Journal  des  Roses,  fé- 
vrier 1912). 

Président  Viijnet.  (Hybride  de  thé,  issu  de 
variétés  inédites).  —  Arbuste  de  grande  vi- 
gueur, à  rameaux  peu  divergents;  aiguil- 
lons peu  saillants;  feuillage  vert  gai;  fleur 
grande,  globuleuse,  pleines,  se  présentant 
généralement  solitiiire,  sur  une  longue  tige; 
beau  coJoris  rougi©  carmin  vif  nuancé  de 
ponceau  brillant.  Excellente  rose  de  jardin, 
de  constitution  robuste,  à  floraison  abon- 
dante. 

Ethel  Malcolm.  (Hybride  de  thé).  —  Fleur 
blanc  d'ivoire,  passant  du  blanc  pur  à  l'épa- 
nouissement, teinté  de  pèche  au  centre,  très 
grande,  pleine,  de  forme  parfaite,  odorante. 
Arbuste  vigoureux,  florifère,  superbe. 

Maviirn  Turbat.  (Polyantha  ■  nain,  issu 
de  Madame  Norbert  Levavnsseur  x  Katha- 
rine  Zeinnet.  —  Arl>u.si(ie  très  tvigoureux, 
très  rustique  ;  végétation  érigée,  bois  très  lis- 
se et  sans  aiguillons  ;  feuillage  vert  luisant, 
persistant.  Fontes  panicules  de  30  à  40  fleurs 
de  très  longue  durée  et  de  couleur  rose  de 
Chine  tendne,  nuancé  rose  fleur  de  pêcher 
clair  et  aurore  avec  le  revers  des  pétales 
aurore  et  blanc  camé  très  tendre,  l'ensem- 
ble des  panicules  formant  un  tont  d'un 
ton  rose  frais  très  éclairé. 


Les  opérations  du  jury  terminées,  en  ce 
(lui  concerne  le  concours  de  1911-1912,  et  les 
décisions  qui  précèdent  étant  prises,  le  jury 
international  a  examiné  et  noté  les  60  nou- 
veautés plantées  à  Bagatelle  au  printemps 
1012  et  qui  seront  définitivement  jugées  en 
1913. 

l'ne  sous-commission  nonunée  par  le  jury 
examinera  et  notera,  à  nouveau,  ces  rosiers 
en  juillet  courant. 

On  viiit  quels  soins  sont  apportés  par  le 
jury  international  pour  s'éclairer  sur  la  va- 
leur réelle  des  nouveautés  et  quelles  ga- 
ranties [irésentent,  par  suite,  pour  le  public 
et  les  si-meurs,  les  décisions  qu'il  prend. 

COCHET-COCHET. 


JOURNAL     DES     KOSES 


113 


•-(Ty-' 


L'ENSEIGNEMENT     ^OPULAIRE      gfORTICOLE 


La  nécessité  de  réorganiser,  l'enseigne- 
ment iiuimlaire  agricole  s'impose  de  plus  en 
plus  dans  notre  pays  et  il  semble  Tjien  que 
tout  le  monde  soit  d'accord  sur  le  principe 
de  cette  réforme  qui  intéresse  au  plus  liaut 
point  notre  richesse  nationale. 

La  terre  de  nos  canqiagnes  est  aliandi  in- 
née, il  en  résulte  l'exode  des  populations 
rurales  vers  les  villes.  Les  «niants  de  nos 
villages  désertent  le  toit  familial  pour  de- 
venir des  salariés  de  l'industrie  ou  au  com- 
merce et  le  chef  de  famille  se  voit  dans 
l'obligation,  un  jour  ou  l'autre,  d'abandon- 
ner son  exploitation  agricole. 

Des  études  sont  poursuivies  par  la  com- 
mission de  l'enseignement  populaire  agri- 
cole et  jiar  d'autres  groujjements,  en  vue 
d'organiser  la  diffusion  des  connaissances 
qui  se  rapiwrtent  à  la  culture  de  la  terre. 

Nous  croyons  que  les  premières  notions 
de  jardinage  devraient  faire  partie  du  pro- 
gramme nouveau  d'enseiignement  de  nos 
écoles  primaires,  parce  qu'elles  pourraient 
donner  aux  enfants,  dès  le  princijje,  l'idée 
de  la  culture  dans  le  jardin,  laquelle  se 
modifierait  ensuite  pour  s'adapter  aux  con- 
ditions  de   milieu. 

Dans  nos  villages,  où  l'Agriculture  est  la 
première  ressource,  tout  enseignement  de- 
vrait avoir  pour  pivot  la  culture  et  la  pro- 
duction de  la  terre.  C'est  pourquoi,  un  jar- 
din devrait  être  annexé  à  chaque  école  où 
les  écoliers  viendraient  consacrer  quelques 
heures  par  semaine  et  faire  leurs  premiers 
'ssais  de  culture  des  plantes. 

Nous  sommes  convainciis  que  c'est  par  le 
jardinage  que  l'on  peut  I?  mieux  inculquer 
l'idée  du  travail  de  la  terre  aux  enfants.  lin 
appelant  leur  attention  sur  les  fleurs,  les 
fruits,  les  légumes,  en  leur  faisant  connaî- 
tre les  produits  utiles  à  divers  titres  <V'>' 
l'homme  tire  des  végétaux,  nul  doute  que 
leur  jeune  cerveau  se  fa<;omie  et  s'habitue 
il  aimer  ces  plantes  si  utiles  et  dont  nous 
tirons  les  premiers  éléments  indispensah'ss 
à  notre  existence. 


On  pourrait  créer  plusieurs  certificais 
d'études  et  en  consacrier  via  à  lagricultuio 
pour  l'écolier  rural.  Le  prugranune  d'ensei- 
gnement porterait  alors  sur  la  pratique  du 
jardinage,  la  botanique  élémentaire  locale, 
l'histoire  agricole  de  la  contrée  se  ratta- 
chant à  l'histoire  générale.  Par  la  calturt 
de  quelques  Heuns,  de  quelques  légumes, 
l'élève  trouverait  une  diveiwion  agréable  ; 
l'histoire  agricota  du  village  fixerait  mieux 
l'esprit  de  l'enfant  vers  son  pays,  il  aime- 
rait mieux  sa  petite  patrie  et  cet  amour 
contribuerait  aussi  à  développer  en  lui  la 
passion  de  la  grande. 

Avec  la  Société  d©  «  lArt  à  l'Ecole  »,  nous 
pensons  qu'à  l'aide  des  jjlantes  et  des  fleurs, 
on  peut  aussi  déveJopper  chez  l'enfant  le 
goût  pour  les  belles  et  bombes  chos^es. 

A  Goulounieix,  dans  la  Dordogne,  par 
exemple,  c'est  Mme  Masset  qui  a  créé  1  éco- 
le fleurie.  Cette  institutrice  de  la  campagne 
a  pensé  qu'elle  pouvait  avoir  recours  aux 
plantes,  aux  Heurs,  pour  faire  apprécier  à 
ses  élèves,  le  beau  sous  toutes  s.ss  formes. 

«  Mes  petites  filles^  dit-elle,  ne  sont  ni 
assez  âgées,  ni  assez  insti-uites  pour  com- 
prendre les  chefs-d'œuvre  de  notre  langue  ; 
d'autre  part,  les  tableaux,  les  belles  gra- 
vures, nous  font  défaut.  Mais  nous  vivons, 
mes  élèves  et  moi,  au  milieu  de  la  belle 
nature  dont  les  artist.eis  les  plus  célèbres 
ne  sont  que  les  interprètes.  » 

Mme  Mas.9et  conseilla  donc  à  ses  petites 
filles,  d'apporter  des  plantes,  des  feuillages, 
des  graines,  qu'elles  pourraient  cueillir  on 
récolter  sur  le  cliemin  qui  conduit  de  leur 
habitation  à  l'Ecole.  Et,  dans  leur  joie 
d'endiellir  l'école,  les  jeunes  artistes  riva- 
lisèrent de  zèle  ijour  apporter  les  fleurs  les 
plus  belles  et  les  plus  décoratives. 

.\u  ]jrintemps,  ce  sont  les  primevères,  les 
giroflées,  le.s  pàquenettes,  les  boutons  d'or, 
etc.  Chaque  fleur,  chaque  feuille  est  uia  su- 
jet de  conversation,  une  leçon  de  botanique, 
une  dictée,  une  narration  sur  l'histoire  na- 
turelle illustrée  de  dessins. 


114 


JOURNAL    DES    EOSES 


I']ii  lii\ci-,  ce  sont  des  branches  de  luuix, 
des  cliai-dniis  desséchés  et  autres,  du  gui, 
etc. 

Sous  riiii|iulsinu  de  leur  niuitrespo,  les 
élèves  puisent  à  pleines  mains  dans  le  grand 
livre  de  la  nature  et  celles  d'entre  elles  qui 
se  sont  montrées  assidues  et  appliquées  à 
cette  méthode  nouvelle  de  travail,  dit  Mme 
Mnsset,  restent  ensuite  à  la  maison,  de  pe- 
tites filles  attentionnées,  actives,  propres  et 
rangées  ;  elles  deviendront  sûrement  des 
ménagères  accomplies. 


Un  jardin  devrait  être  annexé  à  chaque 
école  ruraJ©  où  les  écoliers  pourraient  ve- 
nir s'e.xercer  à  la  culture,  après  la  classe 
du  soir.  La  dépense  jiour  chaque  commune 
ne  serait  pas  grande  et  il  en  résulterait 
bient,ôt  un  foyer  d'idées  nouvelles  capable 
de  convertir  les  générations  nouvelles  à  la 
nécessité  de  la  culture  de  la  terre. 

A.  MAGNIEN, 

Priifi'ssi'ur    siircial    d'ilortinillnrc 
de      SriurJi:i-Mornr. 


.HRONIQUE 


lORTICOLE 


rENERALE 


SOMMAll'.E  ;  M(Héonilo;,'ir.  :  l>  i\m  fui  M;ii  1912.  —  Hisloirt' des  légiiiiies,  |kii-  M.  ililiaiill.  —  Arbres  et  iirbiisles 
nonve;iiix  on  peu  rnnnu»  (suite.  —  Pci|iulus  Lasiocarpa  (Oliver). 


Météorologie-  Ce  que  m;t  mm  1912.  — 
La  pression  moyenne  757,7  est  supérieure 
de  0,8  à  la  normale.  La  tciiiprraturp  moyen- 
ne 14"5  est  en  excès  de  1°5  sur  la  moyenne 
généruJe  de  50  ans  (1851-1900).  On  observe 
le  12  mai  une  température  de  32''5  ;  or,  on 
n'avait  jamai.?  rencontré  de  température 
supérieure  à  30°  avant  le  25  mai,  et  le  ma- 
ximum le  plus  élevé,  observé  en  mai  était 
de  3202   (le  26  mai   1880). 

Pluie  :  ,5,'^""'";i,  PU,  22  h.  30  réparties  sur  14 
jours. 

Insolatidi'  :  Durée  possible,  472  lieures. 
Durée  effective,  210  heures,  en  29  jours;  rap- 
port 0,45  (observatoire  du  parc  Saiiit-Maur). 


Histoire  des  légumes,  par  M.  Geor- 
ges GiBAUi.T,  liiblintln'caire  de  la  Société  Na- 
tionale d'Hoi'tii'-ulture.  —  Pour  qui  connaît 
l'érudition  i)ii(ifonde  do  l'auteur,  pour  qui  a 
lu  SOS  nionojïrapliies  de  divers  légumes  pa- 
rues dans  plusieurs  journaux  Jiorticoles, 
tout  éloge  (le  l'ouvrage  qui  lions  nccu|i(>  de- 
vient superllu. 

Mais,  nous  tenons  à  attirer  tout  particu- 
lièrement l'attention  des  amateurs  de  jar- 
dins désireux  de  s'instruire  qui  connai.s- 
dent  moins  l'auteur  et  ses  savants  travaux, 
sur  le   livre  à  la   fois  amusant   et   fort  ins- 


tructif, qu'il   vient  de  puljlier  et  dont   nous 
leur  recommandons  vivemeiH  lu  lecture. 

M.  de  Vilmorin  écrit  dans  son  rapport  sur 
ce  beau   volume  : 

'I  L'auteur  a  trouvé  le  moyen  d'éviter  l'é- 
numération  sèche,  les  .citations  fatigantes  et 
le  didactisme  absolu,  sans  tomber  dans  la 
phraséologie  superflue.  Chacun  de  ses  cha- 
pitr&s  est  un  petit  roman  étudié,  précis,  par 
moment  presque  palpitant,  comme  si  celui 
qui  les  a  écrits  avait  vécu  dans  l'intimité 
des  plantes  dont  il  jiarle  et  que  celles-ci 
lui  aient  spontanémeut,  aiii>orté  leurs  impres" 
siO'US  et  iiidi((ué  les  sources  historiques  à 
consulter... 

"  l'iiut  ce  ipii  ]n'ut  intéresser  cette  histoi- 
re est  engloljé  dans  son  livre  :  fossiles,  vé- 
gétaux des  cités  lacustes  et  des  toiidies  an- 
tiques; prouves  ou  probabilités  tirées  de  l'é- 
tymologie  sanscrite,  grecque,  arabe  ou  go- 
thiquo,  iKM'IjInrs  ai!("ieijs,  allu-sions  citatioiif;, 
descriiiticms  des  anciens  auteurs,  natura- 
listes, historieuis,  géogi'aphes,  littérateurs  et 
poètes  l'i  même  «les  cconomisies  eu  ce  qui 
coni'erne  la  valeur  vénale  ou  le  prix  de  re- 
vient des  denrées  alimentaires,  —  dans  tous 
les  temps  et  tous  les  pays  ;  ioonograiphie, 
renseignements  tirés  des  journaux  hortico- 
les depuis  qu'ils  existent  et  des  catalogues 
des  horticulteurs  cfepuis  qu'il  en  paraît, 
tout  est  léuni,  atialyse,  classé,  interprété  etj 


JOURNAL     DES     KOSES 


115 


préseiiti'    au    piihlic    smis    une    forme    a'issi 

substantielle  qu'agréable  >'. 

Ce  viiluiiie  de   iUO  jiages,  grand   in-S,  orné 

(1?   nonibreuse-s   gravunes,    est.   édité   iia.r    la 

librairie  Horticole,  8i  bis,  rue  de  Grenelle, 

à  Paris.   Il  a  été  couronné  d'une   médaille 

d'or  par  la  Société  Nationale  d'Horticulture 

de   France  et    d'une   médaille    de    premièrie 

classe   jiar  la    Société   Nationale   d'Acclinia- 

tiou. 

* 
*  * 

Aibies  et  Arbustes  soivEAix  oi  pei 

coNxi  S  (suitei. 

7.    FAGLS    ANTARCTICA    Forster.     L'LItWNUSA.     A. 

De  Cajidolle.  Fagus  iliginosa  PhilipjH;  No- 
THnFxGis  IMGINOSA.  Œrstcd  uliginnsa.  {Tïotn- 
iiicnl  MiHjuzinr,  l'JlO,  pi.  8,3U). 

Arbre  qui  atteint  souvent  de  grandes  di- 
mensions, mais  ne  formant  qu'un  petit  ar- 
bre ou  un  arbuste  dans  les  stations  élevées; 
les  brandies  ont  (pielques  lenticelles;  les  ra- 
meaux sont  couverts  de  nondireux  poils  dres- 
sés. Les  bourgeons  sont  ovoïdes,  un  peu  com- 
primés, d'environ  3  millimètres  de  longueur, 
un  peu  écailleux,  gla'nres.  Les  feuilles  sont 
jietites,  ordinairement  longues  de  1  à  2  cen- 
timètres et  demi  et  larges  de  6  à  1.5  milli- 
mètres; elles  sont  oblongues-ovales,  ellipti- 
(pjes-ovales  ou  ovales,  avec  le  sommet  ar- 
rondi et  la  base  inégale,  tronquée  ou  légè- 
lement  cordiforme;  les  bords  sont  crénslés- 
denticulés,  parfois  lobés;  la  face  supérieure 
est  vert  foncé,  plus  iiàle  .sur  la  face  inférieu- 
re, avec  de  très  petits  poils  dressés,  sur  le.s 
deux;  dans  leur  jeune  âge,  elbs.s  sont  i)liées. 
Les  Heurs  màles,  courtenient  pédonculées, 
axillaires,  solitaires  ou  quelquefois  géminées 
"ht  un  pei'iantbe  ramiianulé,  le  i)lus  souvent 
à  cinq  lobes  dont  un  ordinairement  plus  pe- 
tit que  le.s  autres;  les  fleurs  femelles  sont 
axillaires,  sessiles.  Le  fruit  renferme  trois 
nucules,  la  centrale  à  deux  ailes,  les  laté- 
rales à  trois  ailes;  il  est  entouré  d'un  invu- 
liirre  à  quatre  valves  ol;longues,  un  peu  ci 
liées  et  portant  chacune  de  3-5  courtes 
écailles  scarieuses,  tran.sversales  et  rougeà- 
;  res. 

Cette  variété  fut  découverte  on  l'.JO;^  par 
^L  H.  .1.  Elwes,  dans  la  région  frontière 
du  Chili  et  de  l'.-Vrgentine,  près  de  Cliil- 
lian,  à  une  .altitude  de  2.'t^f)  mètres  "t  même 


plus  haut;  elle  couvi-e  aussi  les  sommets  des 
montagne.s  environnant  le  lac  de  Nahuel- 
Huapi,  à  1.82.5  mètres  d'élévation;  d'autres 
voyageurs  l'ont  trouvée  dans  les  marais  de 
la  Patagonle  et  dans  les  bois  des  enviions 
de  Ch\iliut,  dans  les  Andes  de  l'Argentine. 

Depuis  plusieurs  années  cet  arbre  pros- 
père en  plein  air  au  jardin  de  Kew;  il  croît 
dans  des  terrains  de  qualités  différentes  et 
se  multiplie  de  couchagts,  mais  les  plantes 
de  semis  donnent  de  bien  plus  beaux  exem- 
plaires. 

8.  Kai.mia  ci^neata  Michaux.  [Bnluiiintl  Ma- 
gazine, 1910,  pi.  8.319). 

-Arbuste  à  ]ioit  dressé,  de  un  mètre  de 
haut;  les  jeunes  branches  glanduleuses-ve- 
lues et  rouges,  deviennent  glabres  et  brun 
noirâtre  en  vieillissant.  Les  feuilles,  cadu- 
ques, alternes,  lancéolées  ou  obliuigues-lan- 
céolées  aiguës  ou  obtu.ses,  étroitement  .cu- 
neifoinieis  à  la  base,  sessiles  ou  très  courte- 
ment  pétiolées  sont  glabres  et  vert  foncé  en 
dessus,  plus  pâles  avec  quelques  très  petits 
poils,  glanduleux  en  dessous.  Les  fleurs  fas- 
ciculées  par  groupes  de  2-G,  paraissent  sous 
les  feuilles  à  l'extrémité  des  pousses  de  l'an- 
née précédente;  le  calice  est  glabre,  vert 
marqué  de  rouge;  .ses  cinq  lobes  sont  obtus, 
apiculés  à  bords  réfléchis;  la  corolle  blanche 
est  en  forme  de  coupe,  avec  ,5  lobes  courts, 
ovales-deltoïde,  un  peu  pijintu  et  10  renfle- 
nmt  à  la  base  ;  elle  est  glabre  à  l'exception 
de  cinq  lignes  de  poils  glanduleux  exténieu- 
rement. 

Cet  arbuste  est  jiropre  à  la  Caroline  (Etals- 
Unis!;  en  1803,  Michaux  le  découvrit  dans 
la  Caroline  du  Sud,  iiuis  il  fut  trouvé  dans 
la  même  région  entre  '.'Jamden  et  Stertes- 
ville,  vers  1818,  par  Thomas  Nuttall  et  ce 
dernier  le  retrouva  encore  dans  la  Caroline 
du  Niu'd.  près  de  Newbern.  C'e.st  une  très 
rare  espèce,  qui  no  fut  oiiservée  de  nouveilu 
qu'en  1893  [lar  .\l.  W.  W.  Ashe,  dans  les  pi- 
neraies  stériles  entre  Cape-Fear  et  Hack  ri- 
vero,  au  nord-ouest  de  Wliitehall,  dans  la 
Caroline  du  Nord;  c'est  de  cette  dernière  lo- 
calité qu'il  tut  introduit,  en  1894,  dans  la. 
collection  d'un  amateur  de  Hallimore,  M. 
C.  W.  'Vanderbilt,  où  il  fleurit  pour  la  pre- 
mière fois  en  1895.  Son  introduction  dans 
les  jardins  d'IOurope  date  de  190-1,  quand  le 


llfi 


JOURNAL    DES     KOSES 


professeur  Sargent,  de  l'Arnold  Arboretum, 
envoya  des  graines  au  jardin  de  Kew.  Il  est 
surtout  intéressant  par  sa  floraison  tardive, 
en  juillet,  qui  jjroduit  un  bon  effet  lorsqu'il 
est  planté  en  quantité;  il  est  rustique  et  pros- 
père dans  la  terre  de  bruyère. 

9.     DiPELTA     FLORIBlîNDA     MAXIMOWICZ.     {liolCl- 

nical  Magazine,  1910,  pi.  8310). 
Arbuste  atteignant  souvent  la   liauteur  de 

3  -  5  mètres  et  dont  le  port  est  similaire  à 
celui  des  Dicrviila.  Les  brandies  longues, 
grêles,  sont  d'abord  puliérulcntes.  Les  feuil- 
les opposées,  entières,  minces,  caduques, 
longues  de  5-10  centimètres,  lancéolées, 
ovales-lancéoléeis,  ou  ovales,  acuminées,  un 
p«u  ar/rondies  ou  cunéiformes  à  la  base 
sont  d'aljord  pubérudentes,  puis  devien- 
nent glabrescentep,  avec  la  face  infé- 
rieure plus  pâle  et  les  nervures  prin- 
cipales d'abord  velues.  Les  fleurs  sont 
solitaires  à  l'aisselle  des  feuilles  ou  réunies 

4  -  5  à  l'extrémité  des  rameaux  ;  la  corolle 
tubuleuse  à  lobes  aplatis,  égaux,  est  blanc 
rosé,  ligné  orange  sur  les  lobes  inférieures; 
le  pédoncule  a,  vers  le  milieu,  deux  iietites 
brictées  très  caduques  et  quatre  autres  di' 
taille  différeuite  à  la  base  de  la  Heur,  et  qui 
persistent  autour  du  fruit,  en  outre,  ce  der- 
nier est  Couronné  par  les  lobes  persistants 
du  ^calice. 

Originaire  de  la  Cbine  centrale  et  occiden- 
tale, où  elle  croît  à  une  altitude  variant  de 
1975  à  4230  mètres,  cette  espèce  fut  décou- 
verte par  M.  E.  G.  \\'ilson  qui  envoya  en 
1902  des  pieds  et  en  1904  des  graines  à  l'éta- 
Lllssenient  de  MM.  J.  Veitch  et  fils  ,  dajis 
leur  pépinière  de  Coombe-Woode,  en  1910, 
cet  arbuste  formait  un  buisson  arrondi  de 
1  m.  20  de  hauteur  qui  pousse  vigoureuse- 
ment, fleurit  en  mai  et  se  montre  tout  à  fait 
rustique,  il  demande  un  bon  sol  et  se  niulti- 
1)1  le  de  boutures. 

(. '.  suivra).  F.   Te.sniei! 


Populus  Lasiocarpa  oiiver.  —  Quoi- 

ciue  très  peu  répandu,  ce  mugnifique  arbre 
est  assez  anciennement  connu  des  botanis- 
tes, iiuisqu'il  a  été  décrit  par  le  professeur 
Oliver,  dès  1890,  sur  des  échantillons  ré- 
coltés, vers  1889,  par  le  docteur  Henry,  en 
Chine,  dams  la  province  du  Hupech  où  il  est 
assez  commun  dans  les  montagnes,  entre 
1.300  .et  2.300  mètres  d'altitude. 

Franchet  l'a  décrit  en  1896,  sous  le  nom 
de  P.   Fargesii. 

Il  ne  fut  toutefois  introduit  vivant  en  Eu- 
rope qu'en  1902,   par  M.  E.-H.   Wilson. 

Mon  ami  Mottet  auquel  j'emprunte  ces 
détails  tirés  de  l'excellent  article  publié  par 
lui,  dans  Lu  Revue  Horticole,  du  16  décem- 
bre 1911,  dit  qu'à  l'état  spontané,  ce  Ijel 
arbre  atteint  jusqu'à  25  mètres  de  hauteur. 
"  Ses  branches  sont  lâchement  disposées 
comme  celles  d'un  grand  arbre  ;  les  bour- 
geons et  cicatilces  des  feuilles  sont  grands 
et  saillants.  Les  feuille?  sont  très  cousis- 
tantes,  cordiformes,  presque  acuminées, 
longues  de  25  à  35  centimètres,  à  nervures 
primaires  saillantes  et  rougeàtres,  ainsi 
que  les  forts  pétioles  ;  ceux-ci  sont  pubes- 
cents,   connue  la  face   inférieure   du   lind^e. 

u  L'arbre  est  parfaitement  rustique  et 
pousse  vigoureusement  dans  toute  bonne 
terre.  Il  possède,  et  de  beaurouji.  les  plus 
grandes  feuilles  de  tiais  les  peupliers  et 
chez  les  arbres  adultes  elles  ne  sont  pas 
sensiblement  ]ilus  petites  que  chez  les  jeunes 
sujets.    11 

Ce  bel  arbre  dont  on  peut  déjà  assez  fa- 
cilement se  procurer  des  plants  dans  le 
oonnuerce,  sera  certainement  très  apprécié 
des  amateurs  de  beaux  végétaux  quand  il 
sera  connu  et  contribuera  largement  à  or- 
ner les  grandes  et  moyennes  propriétés, 
étant  plantés  en  sujets  isolés  dans  les  par- 
ties fiaiches  des  jardins  d'agrément. 

COCHET-COCIIET. 


Le  Propriétaire-Gérant:   CH.    COCHET. 


UE'.UN. 


IHlMUMEniE   HORTICOLE   DE  E.   LKGnANIl,   KLF    BANCEL,  23. 


OUVRAGES  UTILES  A  CONSULTER 

Les  Ennemis  des  Plantes 

N°  I.   -  ARBRES  FRUITIERS,  brochure  de  Io3  pages 4  fr.  » 

N°  2.  —  PLANTES  POTAGÈRES,  l)rocliure  de  50  psges   ....        1      50 
N"  3.  —  PLANTES    d'ornen.ent,    de    serres    et    de  pleine    terre. 

brochure  de  58  pages.    ..." 1      50 

N°  4.  —  ARBRES  et  ARBUSTES  forestiers  et  d'ornement.  Arbres 
résineux  de  pleine  lerre.  rustiques  sous  le  climat 
d'Alençon,  brochure  de  138  pages   .    .    -  • 4        » 

CHEZ  L'AUTEUR  : 

M.  E.  LEMÉE,  Paysagiste,  5.  ruelle  Taillis,  à  Alençon 

(ORNE) 

LE  NITRIFICATEUR  DE  L.  GODDE 

Engrais  chimique  compiet 

Application  des  dernières  constatations  de  la  sc/ence.  11  donne  des  résultats 

inconnus  jusqu'à  ce  jour. 

DEMANDER     LA     NOTICE     A  : 

Le  NITRIFICATEUR,  à  VilIeneiive-la-Gareiine 

(SEINE) 


"L' explication  du  travail  de  J^itrification,  formant  une  petite  brochure,  est  envoyée 
gratuitement  aux  lecteurs  de  ce  journal. 

DEMANDES 

EXCELLENT  JARDINIER,  Chevalier  du  Mérite  agricole,  sérieux,  sobre, 
48  ans,  la  lemme  45,  s'occupant  de  la  basse-cour,  demande  place  sérieuse. 

Excellentes  références.  J.   D.,  Bureau  du  .lournal. 

TRÈS  BON  JARDINIER,  très  sérieux,  très  recommanciable,  marié,  2  enfants, 
demande  place  Ouest  de  la  France,  ou  environs  de  Paiis.  Initiales  Q.  A.,  Bureau 
du  Journal. 

On  Demande  TROIS  GARÇONS  JARDINIERS  sérieux.  Bureau  du  Journal. 

On  Demande  UN  GARÇON  ROSIÈRISTE  sérieux,  connaissant  bien 
l'écussonnage  du  Rosier,  peur  Etablissement  de  Rosiériste,  Est  de  la  France. 
Initiales  J.  P.  A.,  Bureau  du  Journal. 


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Nos  bouUires  de  Manelli  el  Grifferaie,  plantées 
en  terrain  sableux,  sain,  seront  pourv  ues  d'abon- 
dants chevelus  et  peuvent  être  expédiées  de 
bonne  heure  à   raulomne. 

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THE  AMERICAN  FLORIST 

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à  Chicago  (Etats-Unis),  Amérique. 


36'    ANNEE  1=-    AOUT  1912  N»  8 

JOURNAL  DES  ROSES 

(ROSA    INTER    FLORES) 

ET 

REVUE  D'ARBORICULTURE  ORNEMENTALE  | 
Publication    iïlensuelle    Spéciale         ^ 

FONDÉE   PAR  * 

M.      SciPioiv     COCHET  l 

Horticulteur-Rosiériste,  Chevalier  de  l'Ordre  du  Christ  de  Portugal  et  de  l'Ordre  de  Mélusine     t 

M.     Camille    BERNARDIN  6 

Conseiller  Général,  Président  et  Vice-Président   de  plusieurs  Sociétés  d'Horticulture  * 

M.     Pierre     COCHET  « 

Horticulteur-Rosiériste  Chevalier  du  Mérite  agricole,  Président,  Vice-Président  ^ 

et  Membre  de  nombreuses  Sociétés  Horticoles  Françaises  et  Etrangères  ï 

9 

ET  nKDici;  À 

AVEC  LE  CONCOURS  ET  LA  COLLABORATION  l 

D  HORTICULTEURS ,    ROSIERISTES  ,    AMATEURS     DE     ROSES    DE    FRANCE    ET    DE    L  ETRANGER  A 

— —         1  ^•-  ^ 

COCHET-COCHET,  Horticvdtevir  Rosiériste.  i 

A  COUBERT  (Seine-et-Marne)  ^ 

ô 

Dirbcteur-Propriéta.iue  —  Téléphone  11  î 

"^^^      ——  .  i 

SOMMAIRE    DES    ARTICLES  '> 

5 
Chronique  des  Roses.    —  Sur  une  rose  MUdied  Grant,   île  dimensions  pliénoménales.   —    Dans  les  Hosiers  :    ) 

En  Aoi'il.  —  Nouvelle  note  sur  Ladi/WalerloïK.  —   lioçes  fiançaises  (|)oésie).  —  Gruss  an  Aachen  (hybride  \ 

de  PolViinlhaj.  —    La  Taille  nouvelle  du  poirier.  —    l.a  l'ose  en  Tunisie.    —    Comment  on  préparait  l'eau  de   ) 


\       rose,  le  .-irop  de  rose  et  les  Pastilles  du  Sérail,  il  y  a  cent  ans.  —  Chronique  Horticole  sénérale 

ï  ,/v\/w  V 

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JOURNAL  DES  ROSES 


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.HRONIQUE      DES      MOSES 


SOMMAIUK  :  D.slincliori  honorifique.  —  A  Iriives  de  las  liosas.  —  A  la  seclion  des  liojes.  —  «  Fmuicin  Ortaria 
Hesxe.  »  —  Le  mois  des  Rose;  à  la  Roseraie  Boutigny.  —  Une  Exposition  régionale  d'Ilorlinulliire,  à  Vaire.- 
sur-Marne.  -  Kx|iMsilion  de;  pniduils  de  rilorliciilliire  ii  Meliin.  —  Une  Exposition  de  ClirysanHiènies  à 
Angers.  —  Exposition  inle  nalionale  de  Chrysanihénies  à  Nantes.  —  Cours  des  Roses  aux  Halles. 


Distinction  honorifique.  —  Nous 

appreriiiis  avec  un  vif  plaisir  la  promo- 
tion au  grade  d'officier  de  la  Légion  d'hon- 
neur, de  M.  Lucien  Chauré,  directeur  du 
Monitiur  d'Itoilicultinr. 

Nous  adre.s.sons  à  notre  confrère,  nos  plus 
vives  et  nos  plus  amicales  félicitations. 


A  traves  de  las  Rosas.  —  En  une 

charmante  brochure  de  soixante  ])ages,  édi- 
tée à  La  Plata,  vers  la  fin  de  1911,  M.  V.  F. 
Blanco,  dont  nos  lecteurs  ont  ])u,  ici  même, 
apprécier  les  écrits,  nnus  pniniène  "  A  tra- 
vers les  R<jse-s  ». 

Il  Wjus  promène  à  travers  les  nouveau- 
lés  de  1909,  de  1910,  de  1911,  à  tiavers  les 
Pemetiuna,  ù  travers  les  Roses  rouges  — 
chapitre  (|iii  a  paru  dans  cet  organe,  en  oc- 
tolire  1911  —  il  nous  promène,  enfin,  à  tra- 
vers les  plus  l>elle.s  Roses  dos  20  dernières 
.Tnnt'M's,  s'arrètant  aux  plus  méritantes  avec 
une  sûreté  de  jugement  et  une  compétence 
qui  font  grand  honneur  ù  l'auteur  de  cette 
charmante  petite  hrochiire,  auquel  nous 
adressons  nos  sincères  félicitationis. 


Tome  xxxn 


A  la   Section   des   Roses.    —   m. 

Tanne  Rémi,  rosiériste  amateur  à  Rouen, 
présentait  à  la  séance  du  11  juillet,  cinq 
.semis  de  Ro.siers   inédits. 

Plusieurs  de  ces  semis  étaient  présentés 
l)Oui-  la  seconde  fois,  afin  de  montrer  au 
Jury  qu'ils  remontent.  (Voir  Journal  des 
Roses  1912,  pages  103  et  suivaaites).  Tels 
sont  :  le  n"  30,  Ducinir  Henri  Neuprez,  et 
Paul  Noël. 

Ce  dernier  remonte  un  ijcu;  mais  Doc. 
leur  Henri  Mejiprez  remonte  franchement, 
ce  qui  est  une  rare  et  précieuse  qualité, 
pour  un   hybride  de  ^^'ichuraiana. 

La  Société  Nationale  d'Horticulture  de 
France,  lui  accorde  un  Certificat  de  Mérite, 
récompense  qui  démontre  surabondamment 
la  valeui'  de  cette  nouveauté. 


Sur  la  Rose  Fraulein   Octavia 

HeSSe.  -  La  Itcrue  d'HorlieuUure  prati- 
que signale  à  rattcntion  do  se<s  lecteurs, 
d'après  la  Revue  d' llnrlicuUuie  Belge,  les 
mérites  de  la  Rose  Fnnd  'in  Ortaein  Hesse 
(Hybride  de  Wichurruana  x  Kniserin  Au- 
(lustn  Virtorin),  vendue  par  M.  A.  Hesse,  en 
1010.    Ne  possédant   pas   de   renseignements 

I"  Août  1912. 


118 


JOURNAL     DES     KUSES 


certains  sur  cette  variété  encore  nouvelle, 
nous  reproduisons  simplement,  en  atten- 
dant de  pouvoir  nons  prononcer  avec  cer- 
titude, l'entrefilet  en  question   : 

II  La  Revue  d' llurtiiultuic  bdijr  annonce 
que  les  cultures  viennent  de  s'enrichir  d'u- 
ne jolie  variété  nouvelle  de  Rosier,  dont 
l'apparitiiin  fera  une  véritable  sensation  et 
sera  saluée  avec  plaisir  par  tous  les  ama- 
teurs  de   Roses. 

i<  C'est  uii  hybride  de  Rosier  Wichuraia- 
na,  d'ime  végétation  vigoureuse,  dont  les 
bourgeons  de  l'année  peuvent  atteindre  jus- 
qu'à trois  mètres  de  hauteur.  Son  feuiJlage 
coriace,  d'un  vert  luisant,  ne  souffre  nulle- 
ment du  mildew  ou  autres  maladies  aux- 
quelles le  Rosier  est  sujet.  Mais,  le  grand 
mérite  de  cet  hybride  est  la  floraison  inin- 
terromi)ue  de  juin  à  septembre,  comme  il 
n'en  existe  cliez  aucun  Rosier  sarmenteux 
de  ce  genre. 

Il  La  plante  se  couvre  Osî  centaines  de 
fleurs  odorantes,  portées  par  des  pédoncu- 
les longs  et  rigides,  au  coloris  d'un  blanc 
nacré,  ayant  une  grande  analogie  avec  la 
Ka'^serin   Auguslu   Yictoria. 

II  D'api-ès  l'obtenteur  et  les  grands  se- 
meurs de  Rosiers  qui  l'ont  observé  i)en- 
dans  j)lusieurs  années,  cet  hybride  très 
rustique  et  ne  souffrant  nullemea^it  des  ge- 
lées inùntanières  ni  automnales,  sera 
d'une  grande  ressource  pour  la  fleur  cou- 
pée, et  particulièrement  le  i)lus  intéressant 
dans  cette  section,  pour  la  décoration  or- 
nementale des  jardins,  qui  ait  été  obtenu 
jusqu'à   présent.  » 


Le  Mois  des  Roses  à  la  Roseraie 
Boutigny 

prs    Idscs    ft    (li'.s    roses   eneiire  ! 
Je  les  adore  à  la  siuiffraiiee, 
J'riime  leur   sotiihre   altirnnee.... 

Car  malgré  la  saison  iiluvieuse,  l'éininent 
rosiériste  Boutigny  a  su,  cette  année  en- 
core, nous  émerveiller  par  le  luxe  de  sa 
floraison,  et  l'ingéniosité  de  son  art. 

Le  PnpHUin  jaiionais,  tout  garni  de  roses 
\\'ichuraiana,  semble  prendre  son  essor:  il 
plane  entre   ciel   et   terre,  et  nous  apparaît 


comme  un  aéroplane  fleuri,  en  route  vers  la 
Tour  Eiffel  où  grimpent  d'autres  roses 
hypnotisées  vers  un  idéal  de  grâce  et  de 
beauté. 

Le  Kiosque  japonais  évoque  la  galerie  an- 
tique des  Roseraies  les  plus  célèbres,  telles 
que  le  Théâtre  de  l'Hay  où  M.  Jules  Gra- 
vereaux  a  créé,  pour  la  Reine  des  Fleurs, 
le  parc  féerique,  que  les  Poètes  et  les  Can- 
tatrices les  jilus  célèbres  chantent  en  des 
strophes  si  musicales. 

Les  charmilles,  où  serpentent  les  seize  va- 
riétés de  Crimson;  les  tonnelles  enguirlan- 
dées d'une  abondante  floraison:  les  puits, 
on  Euterpe  s'élance  gracieusement  vers  les 
jNIuses,  ses  Sœurs;  les  haies  italiennes,  en- 
cadrées d'une  somptueuse  variété  de  Roses 
éclatantes;  tout  cet  ensemble  grandioise  et 
magnifique  ne  peut  être  décrit  par  des 
mots.  Il  faudrait  la  brillante  palette  d'un 
|)eintre  jiour  reproduire  la  fraîcheur  de  co- 
loris de  notre  célèbre  Roseraie  rouennaise. 

Nous  savons  qu'un  grand  Artiste  Ralien 
a  visité  dernièrement  les  magnifiques  allées 
des  .lardins  de  la  rue  des  Ursulines.  Lui 
seul  pourrait  évoquer  la  somptueuse  beauté 
de  cette  féerie  des  couleurs  et  des  délicieu- 
ses senteurs  ! 

Dars  le  petit  bâtiment  où  M.  Philbert 
Boutigny  expose  les  prodigieux  résultats  de 
ses  semis  :  deux  roses,  aux  tons  très  vifs, 
semblent  converser  dans  l'intîmité  de  leurs 
corolles. 

L'une,  c'est  la  Rose  Georges  Dubosc  dont 
le  nom  est  cher  à  tous  les  Savants  de  Nor- 
mandie. 

L'autre,  c'est  la  nouvelle  Rose  Jean  Re- 
rrl,  née,  cette  année,  sur  le  beau  sol  Nor- 
mand, si  bien  chanté  par  ce  fin  lettré,  dont 
le  iu>m  sera  cité  dans  nos  .Anthologies,  à 
côté  de  notre  grand  Flaubert. 

Kt,  c'est  poui'  nous  une  vive  satisfaction, 
un  légitime  orgueil,  de  pouvoir  assister  à  ce 
poétique  et  symbolique  dialogue  des  vi- 
\'auts  ! 

Emile  GOUJARD, 

Avocat  à  la  Cour. 


Une  Exposition  régionale  d  hor- 
ticulture, et  des  produits  s'y  rattachant, 


JOURNAL     DES     li  0  S  E  S 


119 


<?st  organisée  les  7,  8  et  9  .septembre  1912, 
à  Vaires-slr-Marnk  (Seine-et-Marne),  par 
Le  Cercle  horticole  et  viticnle  de  la  Brie. 
Les  demandes  d'admission  doivent  être 
adressées  avant  le  10  août  à  M.  Delaitre, 
à  CheKes  (S.-et-]M.),  vice-[)résident  du  Cer- 
cla horticole. 

Les  espèces  et  variétés  de  roses  récem- 
ii'.ent  introduites,  seront  jugées  dars  la  pre- 
mière section;  les  nouveautés  olitenues  de 
semis,  dans  la  seconde.  Les  roses  coupées 
appartiendront  à  la  dixième  section  et  les 
garnitures  de  roses  à  la  onzième. 


Exposition     des     produits     de 

l'horticultcire  a  Melun.  —  La  vieille 
Société  d'Iiorticulture  des  arrondissemen.ts 
de  Melun  et  Fomainebleau,  ouvrira  sa  50° 
expi  sition  générale  horticole  à  Melun,  le 
samedi  28  septeml)re,  et  la  laissera  ouverte 
au  public  les  dimanclie  29  et  lundi  30  du 
même  mois. 

Tous  les  horticulteurs,  jardiniers  et  ama- 
teurs d'horticulture  sont  invités  à  y  pren- 
ilre  part. 

Les  Rosiers  en  pots  et  les  roses  coupées 
constituent  le  quatrième  concours.  Malgré 
la  date  tardive  de  cette  exiiosition,  il  est 
fort  probable,  étant  donnée  la  situation  de 
ce  tournoi  Iiorticole  en  plein  pays  des  ro-  \ 
ses,  que  le  concours  réservé  aux  Rosiers 
aura  une  certaine  importance. 

.\dresser  les  demandes  pour  concourir, 
15  joui-s  au  moins  avant  l'ouverture,  à  M. 
llnyer,   rue  Gatellier,   à   Mi'lun. 


Une  Exposition  de  Chrysantliè 

mes  et  de  tous  les  produits  de  lliorticul- 
tiir-,  aura  lieu  à  Angehs,  du  9  au  17  no- 
vembre prochain;  elle  est  organisée  par  la 
Société  d'Iiorticulture   d'.Angers. 


Se  faire  inscrire,  avart  le  15  octobre,  chez 
M.  Bonu'et,  32,  rue  Lenepveu,  à  Angers,  et 
envoyer  un  mandat  de  10  francs  si  on  n'^est 
pas  membre   de  la  Société  organisatrice. 


Exposition      internationale      de 

clirysautliémes  et  de  to'u.s  les  ijroduits  de 
l'Iiorticulture,  à  Nantes. 

Cette  exposition  est  organisée  à  l'occasion 
du  XVIP  congrès  de  la  Société  française 
des  chrysanthèmistes,  sous  les  auspices  de 
la  Municipalité  et  des  Sociétés  horticoles 
Nantaises.  Elle  sera  ouverte  du  12  au  17 
novembre  inclus. 

Le  53°  cojicours  est  spécialement  réservé 
à  In  plus  belle  collect,'un  de  Roses.  (Les 
fleurs  devront  être  renouvelées  pendant  la 
durée  de  l'exposition,  et  l'étiquetage  cor- 
rectement entretenu).  Les  Rosiers  seront 
jugés  dans  le  73°  concours. 

S'adresser,  avant  le  1"''  novembre,  pour 
tous  les  renseignements  et  pour  exposer,  à 
M.  Maillard,  Hôtel  de  Ville  de  Nantes. 


Cours  des  Roses  aux  Halles    — 

Prix  assez  élevés,  par  suite  des  apports 
restreints  de  roses  des  environs  de  Paris, 
qui  ne  sont  pas  très  abondantes. 

On   a  vendu,  la  douzaine    : 

l\!ndame  Caroline  TesUnit,  de  0  fr.  75  à 
3  fr.  50;  Fraii  Karl  Dru^rUl;.,  de  0  fr.  75  à 
3  francs;  lltoire  de  Dijon,  de  1  à  2  fr.  ;  Ma- 
dame Gahrielle  Luizet,  de  0  f".  50  à,  2  fr.; 
l'Irirh  llruinier  fils,  tnujours  la,  plus  almn- 
(lanlc.  de  II  fr.  15  a  2  franfs;  Marrrlial  Xiel, 
2  M  3  fr.;  Paul  .\ei/riiii,  ('aplain  Chrislii, 
l-'.clair,  dé  2  à  5  fr. :  Liberttj,  Madame  .\hcl 
('li.'iliiiaij,  de  5  à  8  fr.  Madame  Xarliert  Le- 
varassi'ar,  't'ariier's  ('riuismi  llamhhT  et  l>i- 
r.dhii  l>erl;iiis,  de  1  fr.  50  à  4  fr.,  la  botte. 
COCHRT-COCIIET. 


•Ç< 


)UR 


1^- 


iflLDRED 


UNE      .goSE      e^. 

De  dimensions  phénoménales 


rRANT 


L'n  de  mes  plus  aimables  abonnés  et 
clients,  M.  Sena,  maitre  tailleur  à  Toulouse, 
me  signalait  en  mai  dernier,  qu'un   Rosier 


rez  de  terre  Mildred  Granl,  venant  de  mes 
liépinières,  et  cultivé  par  lui,  portait  une 
rose  de  0  m.  22  centiméire.';  de  diamètre  à 


120 


JOUENAL     DES     IIOSI'IS 


laquelle  succéda,  bientôt,  une  seconde  fleur 
n'ayant  que  19  cvntintétrcs  !  ! 

J'écrivis  aussitôt  ù  M.  Sena,  le  priant  de 
me  donner  quelques  renseignements  sur  sa 
rose  extraordinaire  et  sur  les  procédés  de 
culture  employés  jiar  lui,  jiour  obtenir  un 
semblable  résultat. 

La  réponse  ne  se  fit  pas  attendre;  je  ne 
puis  mieux  faire  que  de  la  reproduire,  ici, 
telle  que   je  l'ai   reçue    : 

"  Pour  ol)tenir  jiareille  fleur,  je  n'ai  rien 
fait  de  surprenant  !  Je  crois  que  la  situa- 
tion topograpliiqu©  du  pays  est  en  partie 
cause  du  grand  développement  de  toutes 
mes  flevirs,  provenant  toutes  de  sujets  de 
vos  pépinières.  La  disposition  du  lieu  où 
sont  plarlés  mes  rosiers  est  une  enceinte 
circulaire,  sorte  de  cirque,  qui  les  met  à 
l'abri  du  dérèglement  des  saisons  et  permet 
même  à  presque  tous  mes  rosiers  de  con- 
sei-ver  leurs  feuilles  pendant  tout  l'hiver. 

"  Ceci  dit,  j'ajoute  quelques  détails  qui, 
sans  doute,  ont  aidé  la  nature  dans  son  œu- 
vre. 

Il  Le  losier  MiUhrd  Ciiiul,  en  (piestion,  a 
été  planté  l'année  dernière;  il  a,  par  con- 
séquent, fleuri  deux  fois  chez  moi.  Il  est  au 
soleil  jusqu'à  trois  heures  de  l'après-midi. 

((  Le  sol,  dans  lequel  il  se  trouve  est,  je 
crois,  une  terre  argilo-calcaire,  couleur  jau- 
nâtre clair:  le  calcaire  paraît  y  dominer  lé- 
gèrement, et  je  dois  supposer,  d'aiJrès  sa 
couleur  qu'elle  est  un  peu  ferrugineuse. 

<i  Cette  terre  provient  de  reffritement  d'un 
talus  qui  borde  une  route.  L'exposition  en 
est  très   abritée   et   chaude. 

Il  II  me  parait  aussi  prolialile  ipie  la  fu- 
niure  est  jimir  quelque  cliose  dans  l'extraor- 
dinaire dévelo]ii)ement  de  ces  fleui's. 

Il  En  octoln'e  dernier,  j'ai  ré|iandii,  au- 
tour de  mes  rosiers,  environ  '2U0  gramnu's 
d'engrais  humain  mélangé  à  de  la  i^ciurc 
de  l)ois,  dans  la  proiiortinn  de  moitié  en 
poid.s.  La  sciure  provient  de  bois  do  ni.iyers 
et  de  châtaigniers;  elle  serait  préférable, 
|iarait-il,  de  iieuplier,  le  titre  d'azote,  de 
cette  dernière,   étant  jdus  élevé. 

Il  Le  mélange  s'opère  naturellement  dans 
un  tonneau  servant  de  foisse  d'aisance;  le 
contenu  de  ce  tonneau  est  ensuite  vidé  dar.s 
une  fosse,  le  tout  bien  couvert.  L'odeul-  de 


la  sciure  ne  tarde  pas  à  supplanter  l'autre, 
à  ce  jHiint  qu'après  huit  jours,  il  est  im- 
possible de  deviner  l'origine  de  ce  fumier 
qui,  à  mon  humble  avis,  fait  merveille. 

Il  Comme  la  sciure  de  bois  retient  très 
fortement  les  matières  fertilisantes  et  qu'elle 
est  d'une  décomposition  très  lente,  je  pense 
que  dans  un  sol  moins  riche  en  calcaire, 
l'effet  produit  serait  peu  marqué;  ce  fumier 
comme  les  autres,  mais  peut  être  plus  que 
les  autres,  pourrait  même  être  nuisible  en 
terrain  acide,  tourbeux  et  humifère.  Je  sup- 
pose que  dans  les  terrains  siliceux,  argi- 
leux et  granitiques,  il  suffirait,  sans  doute, 
d'y  ajouter  un  jieu  de  marne  calcaire  ou  de 
chaux  ? 

Il  Quant  aux  autres  soins  de  culture  que 
je  donne  au  jardin,  ils  se  résument  en  bi- 
nages fréquents,  de  façon  à  détruire  tou- 
tes les  mauvaises  herbes. 

Il  Toutefois,  il  convient  peut-être  d'ajou- 
ter que  l'eau  qui  sert  aux  arrosages  du  ter- 
rain provient  d'une  source  vive,  et  me  pa- 
raît chargée  de  bicarbonate  de  chaux;  peut- 
être  contient-elle  aussi  un  peu  de  magnésie. 
L'eau  de  pluie  traversant  des  couches  cal- 
caire, il  me  paraît  naturel  qu'elle  en  ressorte 
chargée  de  sels  de  chaux,  et  ce  doit  être  du 
bicarbonate,  car  il  vient  à  la  surtace  de 
l'eau  bouillante  en  pellicules  blanches,  et 
cette  eau  cuit  admirablement  les  légumes. 

Il  Tout  cela  n'est  peut-être  pas  rigoureu- 
sement exact,  ear  je  sais  mieux  faire  un 
luihit  de  cérémonie  que  hi  culture  des 
fleurs...  1) 

Peut-on  être  à  la  fois  jilus  aimahle,  plus 
ciimpétert,  et  plus  modeste  ?  Je  ne  le  crois 
pas. 

Désireux  de  me  rendre  compte  exacte- 
ment de  la  richesse  de  cette  terre  merveil- 
leuse, en  éléments  fertilisants,  j'en  deman- 
dai mi  échantillon  à  nnui  aimahle  corres- 
|icunlant. 

Je  tenais  surtout  à  doser  le  calcaire  et  la 
magnésie.  Il  y  a  toujours,  en  effet,  as.çez 
de  potasse  assimilable  dans  les  terrairs  ar- 
gileux, et  la  teneur  naturelle  de  cette  terre, 
en  azote  et  en  acide  phospliorique  n'a  qu'un 
intérêt  secondaire  à  cause  de  la  dose  mas- 
sive de  ces  deux  éléments  apportée  aux  ro- 
siers, par  l'engrais  humain  qu'ils  ont  reçu. 


JOURNAL    DES     ROSES 


121 


L'analyse  a.  donné   : 

Magnésie,  1  gr.  87  par  kil.  de  terre  fine 
sèeliée  à  i  aii-. 

Calcaire,  51  grammes  au  l\il. 

Ce  qui  représente  28  gr.  56  de  cliaux,  sous 
forme  de  carbonate,  par  kilogramme  de 
terre  sèclie. 

Cette  teneur  assez  élevée  en  calcaire,  as- 
sure, connne  M.  Sena  le  fait  judicieusement 
remarquer,  la  rapide  décomposition  des  ma- 
tières organiques  contenues  dans  le  sol,  et 
la  prompte  nitrification  des  substances  azo- 
tées, ce  qui  explique  très  bien  l'excellent  ef- 
fet produit  par  l'engrais  humain,  sur  les  ro- 
siers de  mon  aimable  corresjjondant. 

La  richesse  des  excréments  humains  est, 
d'après  les  tables  de  ^^■olff,  la  suivante  : 

Azote,  10  %. 

Acide   phosphorique,   10.9   %. 

Potasse,  2.5  %. 

Magnésie,   3.6   %. 

•le  néglige  les  éléments  fertilisants  appor- 
tés par  la  sciure,  dont  le  taux  est  très  peu 
élevé,  cnmpianitivement  à  l'autre  compo- 
sant. 

Mais  cette  sciure  .joue  un  rôle  mécanique 
important,  en  retenant  les  jirincipes  utiles 
arrivés  à  l'état  assimilable,  en  divisant  le 
sol  et  l'engrais,  qui  sont  ainsi  facilement 
pénétrés  par  l'air,  pour  le  plus  grand  iiien 
de  la  r.itrificatidn   dont   les   agents,   ou  mi- 


crobes qui  l'assurent,  sont  essentiellement 
aérobies. 

En  examinant  les  conditions  particulière- 
ment favorables  dans  lesquelles  vivent  les 
rosiers  de  M.  Sena,  on  se  rend  parfaitement 
compte  des  facteurs  qui  ont  provoqué  l'é- 
closion  d'une  rose  i)hénoménale  chez  la  va- 
riété Mildrcd-Grant,  laquelle  a  plus  de  ten- 
dance à  produire  de  grosses  fleurs,  qu'à 
pousser  vigoureusement. 

L'exposition  particulière  qui  assure  une 
température  douce  en  hiver  et  une  longue 
inisolation;  la  teneur  naturellement  élevée 
du  sol  en  magnésie,  et  en  |)otasse;  l'apport 
à,  l'automne  d'un  engrais  organique  idéal 
pour  les  rosiers,  engrais  dont  la  nitrifica- 
tion se  produit  dans  les  meilleures  condi- 
tions grâce  à  la  température  hivernale  très 
douce,  à  la  division  du  sol  et  à  sa  richesse 
en  calcaire;  les  soins  de  propreté  et  les  ar- 
rosages fréquents,  expliquent  comment  la 
rose  qui  nous  occupe  a  pu  atteindre  des  di- 
mensions absolument  phénoménales  !  ! 

En  remerciant  M.  Senn  des  précieux  ren- 
seignements qu'il  m'a  donnés,  renseigne- 
ments dont  certainement  de  nombreux  lec- 
teurs du  Journal  des  Rosps  tireront  profit, 
qu'il  me  soit  permis  de  lui  adresser  mes  vi- 
ves félicitations  pour  le  résultat  obtenu, 
ré.sultat  dû,  pour  une  large  part,  aux  soins 
si  éclairés  et  si  rationnels  qu'il  prodigue  à 
ses  rosiers.  COCHET-COCHET. 


ANS      LES 


KOSIERS 


En  Août-  —  La  greffe  en  éc\isson  doit 
èiié  continuée  activement,  afin  de  terminer 
l'écu.ssonnage  des  églantiers  avant  septem- 
bre. Les  polyni'tha  type,  grifferaie  et  ma- 
nettii  peuvent,  sans  inconvénient,  être  écus- 
sonnés  [)eiidan1  le  rotirs  de  ce  dernier  mois. 

Donner  un  ou  deux  liirages  à  tous  les 
sujets  à  greffer,  afin  d'eri  prolonger  la 
végétation  et  de  les  maintenir  en  sève  pour 
cette  opération. 

Si  la  sève  manquait  prématurément,  pra- 
tiquer la  greffe  Forker,  qui  donne  encore 
d'îissez  bons  résultats  lorsque  la  sève  fait 
pres<pie  complètenicut  défaut,  et  qti'il  n'est 


plus  jiossiblp  de  soulever  l'écorce  pour 
introduire  l'écusson.  Nous  ne  recomman- 
dons cette  méthode  d'écussonnage  que  pour 
ce  cas  i)articulipr,  à  cause  des  quelques 
inconvénients   qu'elle  présente. 

Dès  août,  et  même  parfois  fin  juillet,  on 
peut  bouturer  avec  succès,  en  pleine  terre  et 
en  plein  air,  de  nombreuses  variétés  appar- 
tenant à  diverses  espèces  de  rosiers,  si  leur 
bois  est  suffisamment  lignifié:  tels  sont 
les  rosiers  du  Bengale,  ceux  de  VIle-Bonr- 
boii,  les  Thé,  Xnisette,  Seinpervirens,  po- 
l\lfinthii,  Wirhiirainna  et  mêmes  certains 
lujhridi's-reiuonlaiits  et    hijhrides    d''    thé. 


122 


JOURNAL     DES     EOSES 


Choisir  l'emplacement  pour  piquer  les 
boutures  au  levant,  ou  à  défaut  au  midi. 
Le  terrain  doit  avoir  été  assez  fortement 
fumé,  plusieurs  mois  à  l'avance.  On  le  la- 
boure soigneusement,  on  l'ameublit,  on  l'é- 
galise. Si  le  sol  est  compact,  on  y  mélange 
du  sable.  Enfin,  sur  le  sol  bien  éga- 
lisé et  bien  horizontal,  on  place  une  cou- 
che de  3  ou  4  centimètres  de  sable  fin  qu'on 
mélange  à  la  surface  du  sol  naturel  par  un 
fort  coup  de  râteau.  Cet  apport  de  sable  est 
inutile  dans  les  terrains  naturellement  très 
légers,  mais  il  n'est  jamais  nuisible. 

Lorsque  la  planche  est  bien  établie,  on 
bat  légèrement  la  terre  et  on  y  trace  des 
lignes  destinées  à  guider  la  jjlantation  des 
boutures,  opération  pour  laquelle,  à  cause 
des  aiguillons',  it  est  peu  facUe  de  se  servir 
d'un  cordeau,. 

Ces  boutures  sont  coupées  à  environ  10 
centimètres  de  longueur;  autant  que  pos- 
sible elles  sont  munies  d'un  talon.  On  les 
dépouille  de  leurs  feuilles  aussitôt  déta- 
chées des  jiieds  mères;  sous  aucun  prétexte 
elles  ne  doivent  être  ridées  par  la  séche- 
resse. Le  mieux  est  de  jeter  chaque  bou- 
ture daiis  un  vase  plein  d'eau,  aussitôt  ter- 
minée. On  les  prend  là,  pour  les  piquer 
dans  le  terrain  jiréparé  pour  les  recevoir; 
on  les  espace  de  0  m.  05  les  uns  des  autres, 
en  ayant  soin  de  ne  pas  les  enfoncer  dans 
le  sol,  de  plus  de  2  centimètres  au  maxi- 
mum. 

Le  terrain  sera  légèrement  liumide  au 
moment  de  la  mise  en  place  des  boutures; 
aussitôt  celle-ci  terminée  on  les  bassinera 
fortement  avec  un  arrosoir  muni  d'une 
pomme  à  trous  excessivement  fins.  Le  ter- 
rain sera  maintenu  constamment  humide 
par  de  fréquents  arrosages  légers,  jusqu'à 
reprise  des  boutures.  Celles-ci  une  fois  bien 
enracinées,  on  mouillera  plus  copieusement 
et  moins   souvent. 

Comjjattre  le  blanc  qui  pourrait  les  en- 
valiir,   ])ar  la   fleur  de  soufre. 


Q^^ 


(î^ 


Terminer  au  plus  tôt  la  taille  en  vert  des 
rosiers  sarmenteux  non  remontants,  chez 
lesquels  on  désire  faire  développer  des  ra- 
meaux destinés  à  fleurir  l'année  suivante. 

Surveiller  les  rosiers  atteints  de  la  rouille. 
En  ce  mois  d'août,  on  voit  paraître  au 
milieu  des  amas  de  poussière  jaunâtre  qui 
se  trouvent  sur  la  face  inférieure  des  fo- 
lioles atteintes,  de  petits  points  noirs.  Ce 
sont  les  teleutospores  ou  organes  repro- 
ducteurs de  ce  phragniidium  qui  commen- 
cent à  se  montrer.  Brûler  ces  folioles,  pour 
éviter  la  contaniinatinn  des  rosiers  indem- 
nes. 

Pulvérisations  à  la  bouillie  liourgui- 
gii-onne  des  rosiers  atteints  et  de  leurs  voi- 
sins. (Voir  Journal  des  Roses  1912,  page  65). 

Lorsqu'on  a  mis  en  pots,  à  l'automne  pré- 
cédent, des  rosiers  destinés  soit  à  être  for- 
cés à  partir  de  septembre,  soit  à  être  sim- 
plement placés  sous  châs.sis  vers  la  fin.  du 
même  mois,  pour  en  prolonger  la  floraison 
automnale,  c'est  en  août  qu'il  convient  de 
les  retirer  des  planches  dans  lesquelles  les 
pots  avaient  été  enterrés  en  novembre,  ou 
au  printemps,   suivant  le  climat. 

On  les  arrache  donc,  en  prenant  grand 
soin  de  ne  pas  briser  les  pots.  Puis  on  les 
couche  inclinés  sur  le  sol,  de  manière  qu'ils 
ne  puissent,  pour  ainsi  dire  pas  recevoir 
d'eau  de  pluie,  dans  les  pots.  On  ne  les  ar- 
rose que  juste  assez  pour  les  empêcher  de 
mourir;  ils  doivent  souffrir  de  la  sécheresse 
assez  fortement  pcwr  perdre  foutes  leurs 
feuilles  et  même,  au  besoin,  rider  très  légè- 
rement. 

.•\pres  cet  hivernage  artificiel,  on  les  ren- 
tre en  serre,  ou  sous  châssis,  selon  l'usage 
auquel  on  les  destine,  et  on  leur  donne  les 
soins  appropriés  au  but  à  atteindre. 

Surveiller  les  graines  obtenues  par  fécon- 
dation artificielle,  certaines  espèces  mû- 
rissant leurs  fruits  vers  la  fin  de  ce  mois, 
les  Rugosa   par  exemple. 

COCHET-COCHET. 


Nouvelles    Ilotes    sur    la   J|ose    IÈady    Materlow 


Je  viens  répondre  à  une  observation  qui 
m'a  été  faite  relativement  à  mon  étude  sur 
cette  rose,  parue  dans  Je  numéro  de  juillet 


dernier  de  cet  organe.  Me  trouvant  demie-; 
rement  chez  M.  Kieffer,  à  Bourg-la-Reinei 
j'ai  appris  de  lui  qu'il  s'était  entretenu  dfl 


JOUENAL     DES     EOSES 


J23 


cette  étude  avec  le  plus  autorisé  des  roso- 
nianes,  et  qu'ils  en  avaient  a[ipniuvé  la  te- 
neur à  cela  près,  que  suivant  eux,  la  base  de 
mnn  argumentation  manquerait  :  l'arbuste 
ne  serait  ni  gi'and  grimpant,  ni  même  grim- 
pant 1  !  Et  M.  Kieffer  m'a  nicmtré,  dans  ses 
cultures,  de  furîes  touffes  de  ~  ans  de  Ladij 
Wutiiiow,  n'ayant  aucune  tendance  à  deve- 
nir sarmenteux;  ce  sont  mes  greffes  cepen- 
dant !  !  ! 

Quand  je  dis  observation,  je  veux  dire 
remarque,  la  conversation  de  mes  aimables 
contradicteurs  n'ayajit  pas  eu  la  forme  de 
critique  qu'on  pourrait  croire,  en  me  li- 
sant; ce  sont  deux  personnes  trop  bienveil- 
lantes pour  critiquer.  Elles  n'ont,  comme 
moi,  que  le  désir  de  rechercber  la  vérité. 

.\  cette  remarque  j'ai  répondu  en  donnant 
la  preuve  matérielle  de  ce  que  j'ai  écrit  : 
M.  Kieffer  est  venu  à  Ville-d'.^vray,  U  a  vu 
mes  rosiers;  tons  ont  près  dr  6  mètres  de 
hauteur,  et  garnissent  un  berceau  de  gran- 
de envergure  établi  à  l'automne  1909.  Les 
rosiers,  plantés  à  2  ans,  ont  donc  5  ans;  ils 
forment  la  partie  la  plus  dense  et  la  plus 
verte  des  berceaux,  contrastant  avec  les 
rameaux  tordus  et  défetiillés  des  Climbing 
Voisins. 

.\  mon  avis,  il  faut  de  la  patience  en 
tout,  puis  il  faut  aider  la  nature.  Les  plan- 
tes, on  le  sait,  ont  en  quelque  sorte  un  ins- 
tinct, un  sentiment  rudimentaire  :  n'a-t-on 
pa.s  avancé  que  les  taillis  frémissent  et 
rentrent  leur  sève  à  l'approche  d'un  trou- 
peau de  moutons  ? 

Certains  rosiers  éprouvent  le  besoin  d'ê- 
tre soutenus,  ils  émettent  des  pousses  re- 
tombantes; d'autres  plus  timides,  telle  Lady 
Wnterloiv,  n'osent  demander  et  attendent 
l'avance  du  jardinier.  Ecartons  la  timidité, 
sans  doute  paradoxale,  le  rosier  Lady  Wa- 
terlow  n'est  pas  sarmenteux,  dans  l'accep- 
tion du  mot;  qui  dit  sarmenteux  dit  tordu, 
tourmenté.  Non,  ce  rosier  envoie  ses  pous- 
ses droit  vers  le  ciel,  il  est  simplement 
grimpant.  On  le  plante  dans  la  plaine,  et 
on  lui  dt  :  grimpe  !  —  Où  donc  '.'  .le  grimpe- 
rai quand  j'aurai  un  appui,  fiourrait-il  ré- 
pondre s'il  possédait  le  don  de  la  parole. 


J'ai  vu,  pendant  dix  ans,  un  Albéric  Bar- 
bier planté  au  bord  d'un  bassin;  il  a  fait 
une  touffe  bien  ronde  et  n'a  jamais  cher- 
ché à  mo.iiter;  c'est  pourtant  le  grim|iant 
par  excellence  !  ! 

Donc,  chers  lecteurs,  pardonnez  à  imni 
insistance,  j'ai  voulu  pousser  la  question  à 
fond:  ne  vous  découragez  pas,  plantez  Lady 
W'dlrrhiir  au  pied  de  vos  berceaux  et  palis- 
sades, donnez  un  support  à  .ses  longs  ra- 
meaux et  vous  serez  récompensés. 

Henry  THOMAS, 
Ville-d'Avray   (S.-et-O.). 


N.  D.  L.  R.  —  Nous  avons  toujours  consi- 
déré Lady  Waterluw  comme  un  sarmenteux 
à  recommander,  et  nous  ne  pensions  pas 
qu'en  certains,  endroits  elle  se  refuse  à 
moiiiter. 

Devant  le  partage  des  opinions  à  cet 
égard,  nous  avons  cru  devoir  demander 
celle  de  son  créateur,  M.  Naboimand, 
qui  nous  répond  textuellement  : 

><  .l'ai  classé  Lady  Watcrlovi  comme  hy- 
bride de  thé,  étant  issue  de  la  France  de 
89  X  Marie  Lavallée;  elle  est  excessivement 
sarmenteuse,  avec  fort  bois  éi)inoux,  dans 
le  genre  de  Noëlla  Nabonnand. 

"  Des  sujets  de  trois  années  ont  atteint 
six  mètres  de  hauteur  et  couvert  un  mur, 
sur  quatre  mètres  de  largeur;  d'autres  su- 
jets, placés  sur  des  arbres  d'environ  6  mè- 
tres, (iiit  passé  par-dessus  et  retombent  !  Je 
n'ai  jamais  vu  cette  variété  chez  moi  plus 
d'un  mois  sans  fleurs. 

"  1  es  sujets  tenus  taillés  forment  de  très 
jolis  buissons;  c'est  ce  qui  a  pu  faire  croire 
à  certaines  personnes  les  aj^amt  vus  ainsi, 
qu'ils  n'étaient  pas  sarmenteux.  » 

Il  suffit  donc  de  ne  pas  tailler  la  variété 
Lailij  Wiilerloiv  et  de  lui  donner  un  sup- 
port, jjDur  en  faire  de  fcrts  jolis  rosiers  sar- 
menteux.   C.    Q.   F.   D. 


l--^4 


JOURNAL     DES     EOSES 


lOSES 


.RANCAISES 


NOX  \ICTA  VAGOS  COXTUAHIT  IGNES. 

(Li  iiiiil  vaiih'iic  I assemble  ses  feux  épais.) 
SÉNÉaUE. 


Comme  le  jeune  oiseau  qui  s'étire  les  ailes, 
Avant  de  s'élancer  dans  l'espace  azuré, 
Le  jour  semble  hésitant,  et  sur  son  front  doré 
Passe  un  frémissement  fait  d'humbles  étincelles. 

Dans  l'humide  lointain  chassant  les  ombres  frêles. 
Le  char  de  Phébus  monte  à  l'horizon  pourpré, 
Et  bientôt,  égayant  mon  jardinet  moiré. 
Les  Roses  s'ouvriront,  jeunes,  fraîches  et  belles. 

Oui,  belles  à  ravir  dans  leurs  diversités. 
Délices  du  printemps,  charmes  de  nos  étés, 
Les  Roses  sont  l'orgueil  de  la  terre  Française. 

O  fleurs  du  rêve,  fleurs  aux  parfums  enivrants. 
Faites  qu'aux  tristes  creurs  la  souffrance  s'apaise. 
Et  soyez  le  bonheur  des  petits  et  des  grands. 


A.    LEBRUN. 


[RUSS      AN      ^ACHEN      i  Hybride      de      Polvantha) 
Philipp     Geduldig,      1909 


I. 'arbuste  est  d'une  bmine  vigueur;  les 
rameaux  sont  droits,  rigides,  presque  éri- 
gés. La  floraison  est  continuelle,  et  la 
plante  qui  résiste  généralement  bien  aux 
maladies  cryptogamiques,  sembl-e  insensi- 
ble au  froid. 

Bouton  allongé,  de  belle  fmnie;  coloris 
rouge    orangé,    fortement    teinté   de    jaune. 

Quant  à  la  fleur  qui  eist  très  grande  et 
de  belle  forme,  elle  est  légèrement  rose,  et 
fortement  teintée  de  jaune  nuancé. 


Le  coloris  de  cette  rose  est  assez  difficile 
ù  décrire  et  la  cbromolithographie  ci-con- 
tre qui  le  rend  parfaitement,  est  préférable 
à  toutes  les  descriptions  qu'on  en  pourrait 
faire.  Ce  coloris  est  véritablement  fort  beau. 

Il  parait  que  la  rose  peut  atteindre  15 
centimètres  de  diamètre;  mais  personnelle- 
ment, nous  n'en  avons  jamais  vu  d'aussi 
grande. 

Kxrellente   plante   à  reconnnander. 

MAniE,   m-  C1.0SJ01.1.ET. 


GRUSS    AN     AACHEN 
iHybride      de      Polyantha) 


JOURNAL     DES     KOSES 


125 


[ne     JaILLE      i^OUVELLE      DU     JoiRIER 
La    Taille     Lorette 


Il  est  fait,  en  ce  ninni-ent,  heaiiciniji  de 
bruit  sur  une  taille  nouvelle,  ou  jilutot  peu 
toiniue,  puisqu'elle  est  pratiquée  depuis 
plus  de  15  ans  i)ar  son  auteur,  IM.  Lorrette, 
professaur  d'horticulture  et  d'arboriculture, 
à  l'école  départementale  d'agriculture  pra- 
tique du  Nord,  de  \\'agnonville,  près  Douai. 

M.  Opoix,  le  distingué  professeur  d'arbo- 
ricultuie  fruitière  du  cours  du  Luxembourg 
fut  invité  par  M.  Tandart,  directeur  de  cette 
belle  école,  et  par  M.  Lorette,  à  v«nir,  ac- 
compagné d*  quelques-uns  de  ses  auditeurs, 
voir  les  résultats  de  cette  taille. 

L'excursion  eut  lieu  le  6  avril,  au  moment 
de  la  floraison.  Nous  fûmes  émerveillés.  Les 
brandies  charpentières  disparaissaient  sous 
les  bouquets  de  fleurs,  et  cela,  sur  tous  les 
poiriers  sans  distinction  de  forme  ou  de  va- 
riété, du  tronc  aux  prolongements,  autant 
sur  les  branches  horizontales  que  verti- 
cales (1). 

M.  Lorette  s'est  mi»  obligeamme.it  à  notr? 
disposition,  répondant  à  toutes  les  ques- 
tions et  Dieu  sait  combien  lui  en  furent  po- 
sées. Enfin,  prodiguant  tous  renseignements 
utiles  pour  l'application  de  son  procédé  de 
taille. 

Malgré  les  exiilications  jjrécises  de  M.  Lo- 
rette, nous  n'avons  pu  cacher  le  plaisir  que 
nous  aurions  à  le  voir  opérer  en  juin.  M. 
le  Directeur,  et  nous  ne  saurions  trop  l'en 
remercier,  offrit  de  nous  aviser  lorsque  la 
végétation  suffisamment  avancée,  permet- 
trait de  pratiquer  la  taille  en  vert. 

Iji  8  juin,  nous  étions  pour  la  seconde 
fois  à  Wagnonville,  mais  beaucouj)  jilus 
nombreux,  60  environ.  Les  fleurs  avaient 
fait  place  aux  fniits,  tous  très  beaux  et 
combien  nombreux,  quoique  éclaircis. 

Doijfniié  du  Comicr,  Olivier  de  Serres,  ri- 


(n  Celle  ann.^c  |irosi|iie  Ions  les  poiriers,  à  I»  siiile  île 
l'année  .sèche  ili'  1l|l,  ont  en  une  lloraison  ahondanip. 
Mai*  d'après  les  photographies  prises  annio'llemenl  depuis 
moi.  par  M.  le  Direrleur  de  l'Kcole  ipii  a  bien  vniil  ■  nons 
les  soumetlre.  Ions  les  ans  la  floraison  el  la  fiiicliliralion 
sont  .«cnsibicmeni  les  niéines. 


valisaieiit  avec  les  Lnuise-Uonne,  le  Beurré 
Claiiyiau,  et  la  Beiyatnutle  Kspéren.  Nous 
avons  compté  sur  un  vase  :  20  branches  de 
Beurré  dWnuinlis,  environ  1.300  fruits.  (Voir 
figure  ci-après).  C'est  beaucoup  trop,  c'est 
entendu,  mais  qui  peut  plus,  peut  moins. 
La  végétation  était  luxuriante;  il  est  bon 
de  dire,  que  ces  arbres  auxquels  on  de- 
mande tant,  sont  dans  un  sol  ijrofond,  sili- 
co-argileux  et  que  les  engrais  re  leur  sont 
point  ménagés. 

M.  Lorette  opère  devant  nous,  expliquant, 
à  chaque  cas  spécial  se  présen.tant,  la  taille 
un  i)eu  différente  qu'il  pratique. 

La  taille  Lorette,  n'est  pas  comme  beau- 
couj)  le  croyaient,  une  taille  uniforme,  con- 
sistant à  sujiprimer  sur  la  branche  charpen- 
tière  tous  les  bourgeons  s'y  développant. 
Non,  si  quelques  productions  fruitières 
naissent  directement  sur  la  branche  de 
charpente,  la  majeure  partie  de  ces  nom- 
breuses productions  fruitières,  sont  suppor- 
tées, par  une  coursonne  très  courte,  on 
peut  même  dire  réduite  à  son  minimum, 
mais  qui  n'en  n'est  pas  m(iins  une  cour- 
sonne. 

Le  princii)e  de  cette  taille  est  celui-ci  : 
"  Obtenir  les  productions  fruitières  par  les 
yeux  stipulaires  et  aussi  rapprochés  que 
po.ssible  de  la  branche  cliarpentière;  et  cela, 
au  moyen  de  tailles  en  vert  successives,  de 
Juin  à  septembre.  » 

La  taille  de  juin  est  faite  en  une  seule 
fois,  sans  tenir  aucun  com]>te,  de  la  pertur- 
bation que  peut  occasionner  la  suppression 
de    presque   tous  les   bourgeons. 

A.U  départ  de  la  végétation,  les  produc- 
ti(Uis  fruitières  en  surabondance  sont  sup- 
primées, et  les  prolongements  raccourcis  de 
10  à  15  centimètres. 

En  juin,  du  10  au  20,  c'est-à-dire  lorsque 
les  bourgeons  ont  au  moins  de  0  m.  25  à 
0  m.  30  de  longueur,  atteignent  à  leur  base 
la  grosseur  d'un  porte-plume  et  deviennent 
ligneux,  on  commence  la  taille  en  vert. 
Prolongement.  —  Les  2  ou  3  yeux  les  plus 


126 


JOURNAL    DES     ROSES 


élevés  du  proloii^-ement  de  l'année  précé- 
dente sont  suiipriniés  sur  fort  empattement 
de  6  à  7  millimètres  {il  en  sera  dr  même 
pour  tous  tes  autres  bourgeons  supprimés 
dont  il  sera  parlé  plus  loin),  celui  immédia- 
tement au-dessous  taillé  à  8  centimètres  et 
les  autres  un   jieu  [ilus  longs,  pour  arriver 


graduellement   à    la    longueur  de    12  centi- 
mètres environ. 

Les  faux  bourgeons  qui  se  développent 
sur  les  bourgeons  taillés  en  juin,  sont  sup- 
primés sur  empattement  en  juillet-août,  lors- 
qu'ils ont  de  20  à  25  centimètres  et  sont  li- 
gneux.   En    sejjtembre    ou   revient    par   une 


BiiURRK  d'.^MANLis  portant  1,500  fruits. 
(Cliché  du  Joiiniiil  tivs  Roses). 


taille  en.  vert  sur  l'emiiattenient  du  faux 
bourgeon  le  plus   bas. 

En  mai-juin  des  incisions  longitudinales 
pratiquées  sur  les  prolongements  facilitent 
leur  gro.ssissement  et  le  développement  des 
yeux  de  la  base. 

Bourgeons  prenant  naissance  sur  ta  bran- 
che de  charpente.  —  Les  bourgeons  faibles 
et  brindilles,  naissant  directement  sur  la 
branche  de  charpente,  ne  sont  pas  taillés 
en  juin,  mais  à  2  ou  3  yeux  en  juillet-août. 
(En  juin,  M.  Lorefte  traverse  les  brindilles 
avec  un  greffoir  entre  le  troisième  et  le  qua- 
trième  œil.    Cette   opération,    dit-il,    facilite  | 


le  grossissement  et  la  mise  à  fruits  des 
yeux  sHués   au-dessous). 

Les  bourgeons  forts  sont  sujiprimés  en 
juin  sur  empattement,  ou  à  2  ou  3  feuilles, 
sans  tenir  compte  de  la  rosette,  quand  il  y 
a  lieu  de  garnir  les  endroits  par  trop  dé- 
nudés de  la  branche  char])ertière. 

Deux  bourgeons  iirenant  naissance  sur  un 
même  empattement,  le  plus  fort  est  suppri- 
mé, le  plus  faible  taillé  à  2  ou  3  feuilles. 
En  août  suppression  des  faux  bourgeons. 

De  la  Coursonne.  —  Coursonne  sans  dard 
pourvue  de  1  à  4  bourgeons.  Tous  sont  sup- 
primés en  juin.  Coursonne  avec  dard  ayant 


JOURNAL     DES     EOSES 


127 


2,  3,  -i  feuilles  et  accompagnée  de  1  ou  2 
bourgeons.  Suppression  de  ces  derniers  en 
juin.  Coursoruie  avec  dard  possédant  5  à  6 
feuilles  et  2  tiourgeons.  Le  plus  fort  sup- 
primé en  juin,  l'autre  taillé  à  2  ou  3  feuil- 
les. En  août-septembre  suppressi-on  de  ce 
bourgeon  sur  empattement. 

Coursonne  possédant  un  dard  très  gros, 
pourvu  de  7  à  8  feuilles  et  de  1  ou  2  bour- 
geons. Suppression  en  juin  du  bourgeon  le 
plus  fort;  le  plus  faible  sera  taillé  à  2  ou 
3  yeux. 

Les  faux  bnurgeors  accompagnant  les 
fniits  sont  supprimés  en  juin  sur  empatte- 
ment. 

En  résumé,  les  résultats  obtenus  par  M. 
Lorette  pour  le  poirier,  sur  ses  formes  py- 
ramides et  contre-espaliers  sont  indiscuta- 
bles. 


L'espalier,  par  contre,  m'a  paru  s'accom- 
moder moins  bien  de  ce  traitement. 

Aussi  pour  réussir,  je  crois  que  les  con- 
ditions suivantes  sont  indispensables  : 
"  Avoir  luie  très  bonne  végétation;  pour 
cela,  un  bon  sol,  ne  pas  ménager  les  en- 
grais, et  surtout,  beaucoup  d'air  et  de  lu- 
mière. Les  étages  des  pyramides  distancés 
d'au  moins  50  centimètres  et  les  branches 
des  contre-espaliers  de  35  centimètres,  mieux 
vaudrait    iO   centimètres. 

Et  pour  finir,  je  conseillerai  au  lecteur 
qui  aura  eu  la  patience  de  me  lire  jusqu'au 
bout,  de  prendre  son  sécateur^  pendant 
qu'il  est  encore  temps  et  de  faire  comme 
moi  :  d'essayer. 

Paris,  le  16  juin  1912. 

Albert  BERNARDIN. 


,A 


^OSE      EN 

(Suilc) 


TUNISIE 


(1) 


Le     Capitaine      Lefront 


Au  moment  de  la  conquête  de  la  Tunisie 
par  les  Français,  on  ne  trouvait  les  variétés 
de  Roses  d'obtention  moderne  que  dans  les 
parcs  et  jardins  des  seigneurs  tunisiens 
où,  actuellement  encore,  on  en  volt  des  spé- 
cimens très  âgés,  dépassant  sijrement  30 
ans.  Nous  reparlerons  de  ces  vieilles  va- 
riétés qu'il  nous  a  été  donné  d'étudier  il  y 
a  une  quinzaine  d'années.  Plusieurs  d'en- 
tre elles  sont  à  identifier  :  Vieux  Provins, 
anciens  Damas,  aujourd'hui  délaissées  ici, 
comme  en  France,  pour  les  merveilles  de 
création  récente. 

Le  premier  vulgarisateur  des  Roses  mo- 
dernes, en.  Tunisie,  fut  le  capitaine  Le- 
front. 

.Jardinier  de  profession  avant  son  ircor- 
poration,  cet  officier  de  valeuT  fut  le 
premier  à  propager  la  culture  de  la  Rose 
en  Tunisie.  De  1882  à  1890,  c'est-à-dire  aus- 
sitôt la  pacification,  en  i)leine  brousse  tu- 
nisienne,    à     Djilma,     à     Hadjeb-El-Aioun, 

(i;  Voir  Journal  d''s  lioxe^  1912,  pa?es  63  et  97, 


puis  à  Kairouan,  il  créa  des  jardins  pota- 
gers où  les  Roses  de  Fontainebleau,  son 
pays  natal,  avaient  une  place  d'honneur. 
Avec  le  concours  dévoué  de  ses  Turcos,  il 
obtint  des  légumes  et  des  fleurs  de  toute 
beaufé,  et  à  ICairouan,  il  reste  encore  beau- 
coup de  plantes,  de  rosiers,  provenant  de 
ceux  introduits  par  le  capitaine  Lefront. 

Ayant  pris  sa  retraite  à  Sousse,  vers  1892, 
allant  souvent  dans  sa  ville  natale,  il  ai- 
mait à  rapporter  de  Fontainebleau  des  grai- 
nes et  des  greffes  des  belles  plantes  qu'il 
avait  cultivées  dans  sa  jeunesse.  Se  souve- 
nant de  son  premier  métier  de  garçon  jar- 
dinier, il  cultiva  lui-même,  pendnnt  près  de 
20  années,  dans  sa  belle  Villa  du  Troca- 
déro,  à  Sousse,  les  Roses,  les  œillets,  les 
géraniums,  les  pélargoniums,  les  chrysan- 
thèmes à  la  grande  fleur;  chaque  année 
unn  Exposition  de  fleurs  était  organisée 
par  lui.  dans  sa  Villa,  où  le  public  de  Sous.se 
était  admis  à  visiter  les  superbes  produits 
de  ses  belles  cultures. 

Beaucoup  de  ses  rosiers  étaient  cultivés 


128 


JOITENAL     DES     KOSES 


en  pots.  Captain  Chrislij,  Ulricli  Bntnnrr, 
La  France,  Souvenir  de  la  Malniaisnn,  Ma- 
man Cochet,  Sombreuil,  lier  Majestij,  Sou- 
venir de  la  Beine  d'Angleterre,  Victor  Hu- 
go, Paul  Neyron,  Homère,  François  Cop- 
■pée,  Reine  Maiif-Heiirirtle,  étaient  ses  fa- 
vorites. 

Très  épris  de  son  métier,  officier  loyal, 
vrai  type  des  anciens  centurions  Romains, 
cet  officier  de  valeur,  cet  amateur  de  fleurs, 
ce  vulgarisateur  de  l'horticulture  dans  le 
centre  tunisieii,  ce  grand  ami  des  Roses, 
s'est  éteint  l'an  dernier,  à  ÎO  ans,  comblé 
d'honneurs,  de  décorations,  emportant  l'es- 
time de  ses  cî^îicitoyens;  il  repose  en  paix 
sur  ce  vieux  sol  africain  cju'il  a  tant  aimé. 

Un   de  ses   anciens   Turcns, 

O.   ROM.AIN. 

Clievalier  du  Mérite  .agricole, 
Correspond;iiit  du  Journal  diS  Roses,  en  Tunisie. 

* 
*  * 

NOTE   RIOGRAPFnOUE 
sur    le    capitaine    Lefront. 

Eugène  Lefront,  était  né  près  de  Fontai- 
nebleau,   en    ISil.    Il    apprit    le    métier    de 


jardinier,  puis  s'engagea  à  18  ans.  Il  fit  la 
campagne  de  1870-71  contre  l'Allemagne, 
passa  sous-lieutenant,  puis  lieutenant  au  48° 
de  ligne,  et  prit  part  à  l'occupation  de  la 
Tunisie  en  1881,  .\vec  sa  compagnie,  il  en- 
tra un  des  premiers  dans  Kaimuan  la 
Ville-Sainte.  Capitaine  commandant  une 
compagnie  franche,  il  parcourut  le  centre 
Tunisien;  il  fit  partie  du  4=  tirailleurs  lors 
de  sa  fonnation,  en  188i,  Chef  admirable 
sous  tous  les  rapports,  il  créa  un  jardin 
potager  à  Sousse,  jardin  qui  est  encore 
celui  du  régiment  stationné  dans  cette  ville. 

Mis  à  la  retraite  en  1892,  le  capitaine  Le- 
front prit  part,  dans  la  vie  civile,  à  toutes 
les  manifestations  de  l'activité  nationale  : 
il  créa  la  musicpie  de  la  ville  de  Sousse, 
fut  membre  de  la  Chambre  de  Commerce 
du  centre,  etc.,  etc. 

Chevalier  de  la  Légion  d'honneur,  com- 
mandeur du  Nicham  Iftikar,  officier  du 
Mérite  agricole,  officier  d'académie,  décoré 
de  la  Médaille  coloniale,  le  capitaine  Le- 
front est  l'exemple  du  petit  «nuTier  par- 
venu par  son  travail  et  son   honnêteté. 

n,   R. 


.OMMENT      ON      PREPARAIT      L'?JàAU      DE 


;osE 


Le     Sirop     de     Rose     et    les     Pastilles     du     Sérail,     il     y     a    cent     ans. 


Il  nous  a  paru  intéressant  de  faire  con- 
naître à  nos  lecteurs  les  procédés  employés 
au  début  du  siècle  dernier,  ijour  préi)arer 
l'eau  de  rose,  le  sirop  de  rose,  et  les  Pas- 
tilles du  Sérail,  sortes  de  pàt.es  odorantes 
dont  on  confectionnait,  alru's,  des  colliers 
et  des  bijoux. 

Ces  divers  i)r()cédés  de  fabrication  que 
nous  emiinintoivi  au  vieux  Manuel  de  Hoi- 
tnrd,  sont  du  reste,  encore  applicables  au- 
jourd'hui et  à  la  portée  de  tous  les  ama- 
teurs de  roses.  Nous  serions  reconnaissants 
à  ceux  de  nos  lecteurs  qui  essayeront  d'en 
faire  l'application,  de  bien  vouloir  nous 
communiquer  les  résultais  qu'ils  auront 
obtenus. 

Voici  ces  iirocédés;  c'est  Roitard  (pii 
parle   : 


Il  C'est  par  la  distillation  des  pétales  mon- 
dés de  la  Ro.'ie  de  Puteaux,  que  les  parfu- 
meurs de  Paris  obtiennent  l'eau  de  rose,  et 
l'essence  de  rose  que  les  dames  emploient 
pour  i)arfumer  la  i)luiiart  de  leurs  cosmé- 
tiques et  de  leurs  colifichets. 

Si  quelque  amateur  était  tenté  de  faire 
lui-même  de  l'eau  de  rose,  il  nous  saurait 
gré,  sans  doute,  de  lui  enseigner  conunent 
il   doit  agir. 

On  distille  les  roses  avec  l'ulambic;  mais 
on  peut  aussi  s'en  passer  et  voici  comment  : 

On  .se  procure  un  vase  de  terre,  bien  ver- 
nissé en  dedans,  large  au  sommet,  étroit  à 
la  base,  ayant  au  moins  14  ou  15  pouces  de 
hauteur  (1). 

(t)  lùiviion  U  m.  45, 


JOURNAL    JjES    roses 


129 


On  place  sur  son  ouverture  un  canevas 
clair,  formant  la  poche;  on  remplit  cette 
l)oclie  de  pétales,  de  roses  de  Puteaux  (1), 
on  remet  |)ar  dessus  un  second  canevas  et 
on  recouvre  le  tout  avec  une  plaque  de 
tôle,  ou  de  fer-blanc,  fermant  hermétique- 
ment le  vase. 

Il  ne  s'agit  plus  que  de  jeter  de  la  cendre 
chaude  sur  ce  couvercle,  et  d'entretenir 
constamment  un  feu  lent  de  chai  bon  sur 
ta  cendre.  Il  faut  que  la  plaque  de  tôle  soit 
suffisamment  échauffée  pour  communiquer 
de  la  chaleur  aux  pétales,  mais  pas  assez 
j)Our  les  cuire,  ou  les  brûler. 

La  partie  aromatique  de  la  rose  tombe 
goutte  à  goutte  dans  le  fond  du  vase,  avec 
l'eau  contenue  dans  les  pétales.  Quand 
ceux-ci  ne  produisent  plus  d'eau  et  qu'il 
n'y  a  plus  que  la  vapeur  qui  entretient  leur 
humidité,  il  faut  éteirdre  le  feu,  laisser  re- 
froidir le  vase  avant  de  l'ouvrir,  et  l'opéra- 
tion est  terminée. 

L'eau  de  rose  ainsi  faite  est  moins  lim- 
liide  et  d'une  conservation  moins  longue 
que  celle  distillée  à  l'alamhic,  mais  du  reste 
elle   en    a   toutes   les   qualités. 

Si  l'iui  veut  distiller  à  l'alambic,  il  faut 
se  procuier  un  de  ces  instruments  dont  la 
grandeur  sera  calculée  sur  la  quantité  des 
pétales  qu'on  aura  à  distiller.  Il  y  a  de  pe- 
tits alambics  en  cuivre,  dont  le  chapiteau 
est  en  verre,  qui  sont  très  convenables  pour 
faire  cette  opération  en  petit. 

On  distille  de  troLs  manières  : 

1°  A  feu  nu. 

2°  Au  bain-marie. 

3"  Au  bain  de  sable. 

Pouir  distiller  à  nu,  surtout  avec  un 
grand  alambic,  il  est  nécessiiire  d'adapter 
au  chapiteau  un  serpenteau  que  l'tm  fait 
po.'^ser  dans  un  vase  rempli  d'une  eau  en- 
tretenue constamment  fraiclie.  On  monte  hi 
chaudière  de  l'alambic  sur  un  petit  four- 
neau construit  avec  des  briques  et  du  mor- 
tier de  terre,  puis  on  laisse  sécher  assez  hi 
maçonnerie  pour  que  l'on  puisse  y  niettii- 
le  feu  sans  être  exiiosé  à  le  voir  se  fendre. 

On  épluche  parfaitement  les  pétale.s  de 
rose  afin  do  n'y  lai.sser  aucune  verdtire,  et 
on  les  jette  dans  la  chaudière  avec  un  peu 
d'eau. 

(1,  Itrisa  Uamascena  Miller. 


Quand  lout  est  ajusté,  et  que  l'on  a  bou- 
ché tous  les  petits  trous  par  où  la  vajjeur 
pourrait  s'échapper,  on  allume  le  feu,  et  on 
l'entretient  jusqu'à  ce  que  l'opération  soit 
finie. 

Tout  le  difficile  est  d'entretenir  le  feu  de 
manière  à  chauffer  assez  pour  faire  monter 
la  vapeur,  et  pas  assez  pour  communiquer 
à  l'eau  de  rose  un  goût  de  brûlé. 

\'oici  ce  qui  se  passe  dans  l'alambic  :  La 
\apeur  monte  et  se  balance  dans  le  cha- 
piteau, puis  elle  entre  dans  le  tube  du  ser- 
lienteau;  elle  se  condense  contre  les  parois 
froides  de  ce  tube,  et  coule  alors  sous  forme 
liquide,  dans  la  cornue  ou  autre  vase  dis- 
posé à  recevoir  l'eau  de  rose.  La  portion 
de  vapeur  qui  se  condense  contre  le  chapi- 
teau coule  sur  un  linteau  ou  rebord  inté- 
rieur, qui  la  rend  dans  le  tube  du  serpen- 
teau. 

On  connaît  que  l'uiiération  tire  à  sa  fin, 
lorsque  l'eau  de  rose  qui  tombe  goutte  à 
goutte  dans  le  tube,  perd  insensiblement  de 
son  odeur. 

Dans  une  distillation  bien  faite,  poussée 
lentemer.t,  on  obtient  toujours  trois  qualités 
d'eau  de  rose.  La  première  qui  sort  de 
l'alambic  a  peu  d'odeur,  celle  qui  vient  en- 
suite, c'est-à-dire  quand  l'opération  est 
dans  toute  son  activité,  est  toujours  la 
meilleure;  celle  qui  vient  la  dernière  a  sou- 
vent un  goût  amer  ou  de  brûlé. 

Si  l'on  distille  dans  un  très  petit  alam- 
bic, qui  n'ait  pas  de  serpenteau,  il  est  in- 
dispensable d'entourer  le  chapiteau  avec 
des  linges  mouillés  que  l'on  changera  le 
plus  fréqueninient  possible,  afin  d'entrete- 
nii'  In,  fi'aicheur  de  ses  piirois. 

La  distilluilon  au  haiu-marie  re  diffère 
de  celle-ci,  que  parce  que  la  chaudière,  au 
lirii  d'être  à  nu  sur  le  feu,  est  plongée  d;nis 
un  vase  reiniili  d'iviu  que  l'on  tient  cons- 
tamment à  l'état  d'i'hullition.  Elle  a  cet 
avaiilagc  que  jamais  l'eau  de  r'ose  n'ac- 
quii'it    un   giiùt   de   brûlé. 

Ilans  la,  flistillatirin  au  liaiii  de  sahle, 
l'c.iu  du  vasr  dan'i  IfqiK'l  es!  plac-ée  la 
cliaiidirfp,  est  remplacée  par  du  sable  fin. 
Il  faut  jiéanmoirs  ménager  son  feu  avec 
attention,  car  le  goût  de  bnilé,  quoique  se 
connnuniquaut  nmins  pi'om)ifi>iii"'iit.  ne  luis- 


130 


JOURNAL     DES     ROSES 


se  pas  que  de  se  faire  s-entir  si  on  pcjusse 
trop  vivement  le  feu. 

Tels  sont  les  procédés  qu'il  suffit  à  un 
amateur  de  corinaitre;  l'expérience  seule 
peut  lui  apprendre  le  neste. 

On  peut  faire,  sans  alamliic,  un  siniji 
de  roses  excellent  ixiur  parfumer  des  li- 
queurs et   des  confitures,   voici  comment  : 

Il  faut  prendre  des  i)étales  de  roses  de 
Puteaux,  ou  de  tous  les  mois,  et  les  éplu- 
cher avec  beaucoup  plus  de  soin  encore  que 
lorsqu'il  s'agit  de  faire  de  l'eau  de  rose.  Il 
est  même  nécessaire  de  les  prendre  un  à 
un  et  d'en  enlever  toute  la  partie  blanche 
de  l'onglet. 

Cela  fait,  on  j)rend  un  vase  de  faïence 
ou  de  porcelaine  et  l'on  étend  au  fond  un 
lit  de  sucre  en  poudre;  on  place  un  lit  de 
pétales  d'un  doigt  d'éi)ai?seur,  un  second 
lit  de  jjoudre  de  sucre,  un  nouveau  lit  de 
pétales,  et  ainsi  de  suite  jusqu'à  ce  que  le 
vase  soit  plein.  Alors  on  met  une  planchette 
en  forme  de  couvercle,  et  l'on  place  dessus 
un  poids  assez  lourd  pour  opérer  une  lé- 
gère pression. 

Peu  à  peu  les  pétaLes  s'affaissent,  et  après 
quelques  jours  on  voit  surnager  un  sirop 
épais,  parfumé,  qu'on  lève  avec  une  cuillère 
si  on  le  destine  à  parfumer  des  confitures. 
On  lave  ensuite  lies  pétales  avec  de  la 
bonne  eau-de-vie,  et  l'on  a  un  autre  sirop 
pour  parfumer  les  liqueurs. 

Sous  le  nom  de  Pastilles  du  Sérail,  on  a 
vendu  à  Paris  des  pâtes  odorantes,  dont  on 
faisait  des  colliers,  des  têtes  d'éi)ingles  et 
autres  bijoux.  Voici  conuneiit  mi  fabrii|ue 
ces  sortes  de  joujoux. 

On  jette  dans  un  murtier  de  niailire  des 
pétales  de  rose  odorante,  et  on  les  pile 
jusqu'à  ce  qu'ils  soient  réduits  en  pâte, 
alors  on  y  ajoute  un  peu  de  gomme  en  pou- 
dre et  on  continue  à  triturer  jusqu'à  ce  que 


la.  pâte  soit  très  fine,  et  n'offre  plus  aucun 
petit  filament.  Si  l'on  veut  que  les  pastilles 
aient  une  belle  couleur  noire,  on  mélange 
avec  la  iiàte  un  peu  de  noir  d'ivoire,  ou, 
[lour  leur  donner  une  belle  teinte  brune,  du 
cinabre  ou  du  veirinilhui. 

Lorsqu'à  force  d'avoir  été  triturée,  la 
pâte  a  pris  uns  certaine  fermeté,  on  lui 
donne  la  figure  que  l'on  veut,  en  la  mode- 
lant avec  les  doigts,  ou  avec  un  moule. 

Il  ne  s'agit  plus  ensuite  que  de  faire  sé- 
cher à  l'ombre,  ou  dans  une  étuve,  mais 
peu  chauffée. 

Les  bijoux  faits  avec  cette  pâte,  se  mon- 
tent très  aisément  sur  or,  sur  argent  ou  sur 
cuivre.  Ils  conservent  une  odeur  agréable 
pendant  plusieurs  années. 

Lorsqu'on  n'y  met  pas  de  gomme,  ils  sont 
un  peu  plus  odorants,  mais  ils  ont  beau- 
coup moins  de  solidité  et  ne  peuvent  se 
monter  sur  métaux  (pie  difficilement. 

Comme  ces  joujoux  ont  trop  peu  d'im- 
portance pour  qu'un  amateur  veuille  faire 
la  dépense  de  moules  propres  à  leur  don- 
ner une  forme  agréal)le,  voici  comment  ou 
peut  y  suppléer. 

On  prend  un  bijou  en  or  ou  en  argent 
et  on  fait  dessus  un  moule  avec  du  plâtre 
de  Paris,  très  fin,  et  délayé  dans  l'eau. 
Lorsque  le  plâtre  est  bien  pris,  on  en  ex- 
trait la  matrice  avec  précaution,  pour  ne 
rien  briser,  on  le  nettoie  avec  un  couteau 
ou  un  canif  de  toutes  les  bavures  qu'il  peut 
avoir,  et  on  le  laisse  pariaitement  sécher. 

On,  huile  l'intérieur  du  moule  pour  que  la 
pâte  ne  s'y  attache  jias,  et  cette  jirécau- 
tiiin  n'est  jtas  indispensable  si  la  pâte  est 
trè.s  ferme  et  le  moule  bien  sec. 

Nous  n'avons  pas  besoin  de  dire  que  jiûur 
les  objets  qui  ont  plusieui's  surfaces,  le 
moule  doit  être  de  deux,  trois,  ou  plusieurs 
pièces.  " 


.HRONIÛUE 


LORTICOLE 


rENERALE 


SOMM-MliK  ;  .Mi'téoroioiîie  :  Ci'  tnn:  futjiiiii  1912.—  Luc  liécoiiipenst'  liii-njuslilièc  —  Nt'croloRio  :  M.  Isiinuiiicl  (intPPON. 
—  .libres  e(  arbustes  nouveaux  ou  jieu  ronnus  (suite).  —  Kxporlalion  des  l'iuils  frais  de  la  province  du  Cap. 

Météorologie.  Ce  que  fut  h  in  1912.  —  de  0°   3   à  la   moyenne  de   50   ans   (IS.'ïl   à 

La  pressiim   barométrique  moyenne  est  in-  1900),  alors  que  depuis  le  mois  de  mai  1911, 

férieure  de  2  "/""  4  à  la  normale  de  juin.  La  les  moyennes  mensuelles  de  la  température 

température  moyenne  de  16°  2  est  inférieure  avaient  été  en  excès  sur  leurs  normales  res- 


« 


I 


JOURNAL     DES     K0SE,5 


13J 


X>ectives.  On  compte  dans  cette  période  de 
13  mois  —  du  l'"'  mai  1911  au  1"  juin  1912 
—  6  mois  très  cliauds,  dont  un  exceptionnel, 
août  1911. 

Pluie  totale  du  mois,  81  '"  '"  5  en  35  heu- 
!■««  6,  réparties  sur  18  jours. 

Insolatifm  :  Durée  possible,  481  heures. 
Durée  effective,  227  heures  7,  en  29  jours; 
rapport,  0.47  (Observatoire  du  parc  Saint- 
Maur). 

Une  récompense  bien  justifiée 

• —  Nous  lisons  sous  ce  tiliê,  dans  le  Moni- 
teur d' Horticulture  : 

H  Lorsque  notre  ami  et  cnllègue  Eugène 
Delaire,  était  Directeur  du  .Jardin  botani- 
que d'Orléans,  en  1866,  la  Loire  déborda. 
E.  Delaire  en  homme  de  cœur  et  de  courage 
coopéra  au  sauvetage  d'un  certain  nombre 
de  victimes  de  l'inondation  et  reçut  la  Mé- 
daille de  sauvetage  qui  à  cette  époque,  avait 
besoin,  comme  les  autres,  d'être  méritée 
pour  être  obtenue. 

«  Le  Conseil  général  dvi  Loiret  s'est  sou- 
venu, un  peu  tardivement  de  cet  acte  de 
courage  et  vient  d'attribuer  au  Doyen  de 
nos  secrétaires  généraux  un  prix  de  300  fr. 
Dotation  sur  les  arrérages  du  legs  du  Ma- 
jor Robichon  destiné  à  récompenser  les  ac- 
tes de  courage  et  de  dévouiement.  » 

Nous  applaudissons  à  la  décision  du  Con- 
seil général  du  Loiret,  et  nous  adressons  à 
notre  ami  Delaire  nos  plus  vives  félicita- 
tions. 

* 
*  * 

Nécrologie 

^L  Edoi  ARD  GRIFFON.  —  Nous  avons  été 
douloureusement  surpris  en  apprenant  la 
mort  de  M.  Edouard  Griffon,  directeur  ad- 
joint de  la  station  de  pathologie  végétale  et 
professeur  à  l'Ecnle  nationale  d'agriculture 
de  Grigiion. 

M.  Griffon  n'était  âgé  que  de  43  ans,  et 
tout  laissait  prévoir  jjour  lui  une  carrière 
au.ssi  brillantiC  qu'éminemment  utile  à  la 
science  liorticole  et  même  à  la  science  pure. 

C'était  un  des  savants  les  plus  autorisés 
dans  la  biologie  végétale:  les  importantes 
recherches  auxquelles  il  se  livrait,  les  tra- 
vaux qu'il  publiait  lui  donnaient  une  auto- 
rité incontestée.  La  Société  Nationale  d'hor- 
ticulture de  France  l'avait  nommé  président 


de  sa  section  des  études  scientifiques,  qui 
ressentira  cruell«ment  les  effets  de  la  perte 
qu'elle  éprouve.  .-V  la  dernjère  conférence  de 
génétique  de  Paris,  il  prit  une  part  très 
large  aux  travaux  de  cette  conférence,  et 
publia  un  mémoire  très  remarqué  sur  les 
hybi'ides-asexuels. 

C'était  un  savant  dont  on  aimait  à  pren- 
dre l'avis  dans  les  cas  embarrassants,  et  sa 
mort  laissera  un  vide  profond  autour  de 
ceux  qui,  comme  nous,  avaient  recours  à  ses 
lumières. 

Nous  adressons  nos  plus  respectueuses 
condoléances  à  sa  famille,  et  un  souvenir 
douloureusement  ému  à  sa  mémoire. 

COCHET-COCHET. 

* 
•k    -k 

Arbres  et  Arbustes  nouveaux  ou  peu 

CONNUS  (suite). 

10.  Rhodode.ndron  flavidum  Flanchet,  (llo- 
tanical  Magaz/ne,  1910,   pi.   8.326). 

-Arliuste  de  40-60  centimètres  de  hauteur, 
très  ramifié,  à  rtuneaux  grêles  et  dont  tous 
les  organes,  excepté  les  corolles  sont  cou- 
vertes de  fines  écailles.  Les  feuilles  rappro- 
chées, coriaces,  persistantes  sont  arrondies 
à  lu  liase,  récurvées,  écailleuses  sur  les 
deux  faces,  vert  foncé  en  dessus,  plus  pâle 
en  dessous,  avec  la  nervure  centrale  cana- 
liculée.  Les  fleurs  jaunes  sont  réunies  par 
3-5  au  sommet  des  rameaux;  le  calice  est 
à  lobes  inégaux,  acuminés,  réfléchis;  la  co- 
rolle presque  régulière  et  presque  rotacée, 
de  3  centimètres  de  diamètre,  a  les  lobes 
arrondis  et  ondulés;  les  étamines  iilus  cour- 
tes que  la  corolle,  au  nombre  de  10  ont  les 
anthères  jaunes. 

Ce  petit  arbuste  habite  la  Chine  occiden- 
tale, d'ni'i  les  graines  furent  envoyées  par 
M.  E.  IL  W'iLson  à  MM.  James  Veitch  et 
fils;  les  plantes  qui  en  proviennent  fleuri- 
rent en  1909,  dans  leur  pépinière  de  Coom- 
be-\\'ood.  Il  pr(»spère  en  plein  air  dans  les 
mêmes  conditions  que  ses  congénères  et  se 
reconnnande  surtmit  par  sa  floraison  pré- 
coce, en  avril,  et  la  nuance  jaune  clair  de 
ses  fleurs. 

11.  Rubus  V'EiTCHi,  Rolfe  [Kew  Bulletin, 
1910,   p.   49). 

Buisson  d'un  port  régulier  avec  des  tiges 
dressées,  arrondies,  glabres  et  des  rameaux 


132 


JOURNAL     DES     H  OSES 


grêles,  recouverts  d'une  jjoussière  i)ur])u- 
Tine,  armés  de  iRuuhreuses  épines  droites 
et  minces.  Les  feuilles  pennées,  dépassant 
22  centimètres  de  longueur  ont  3-6  paires  de 
folioles,  avec  la  foliole  terminale  allongée, 
pinnatifide.  Les  folioles  les  plus  basses,  de 
2  centimètres  et  demi  à  5  centimètres  de 
longueur  sont  uvales,  grossièrement  den- 
tées, chaque  paire  devenant  successivement 
plus  petite  en  se  rapprochant  du  sommet; 
«lies  sont  vert  brillant  en-dessus,  tomen- 
teuses  grises  en  dessous;  le  pétiole  commun 
est  anné  d'épines  comme  les  tiges.  Les 
fleurs  à  calice  très  pubescent  et  à  pétales 
rouige  pourpre  sont  réunies  en  panicuL'-; 
terminales,   aplaties,  très  i>eu  fournies. 

Cette  remarquable  espèce  fut  découverte 
par  M.  E.  H.  NN'ilson,  dans  la  vallée  de 
Min  (Chine  occidentale),  croissant  à  2.100 
mètres  d'élévation  dans  les  endroits  secs. 
Elle  a  été  introduite  en  Europe  par  MM. 
Veitch  et  fils,  chez  qui  elle  a  fleuri  en  1908. 

(A   suivrr).  F.    TES.N'iEn. 

* 
*  * 

Exportation  des  fruits  frais  de 
la  province  du  Cap. 

N'uis  extia>nns  de  L(i  feuille  d' injoriiia- 
tiuli  dit  niiiiialri'c  de  t'ayriritltiiri',  à  l'in- 
tention de  nos  lecteurs  s'occupant  d'arbori- 
culture fruitière,  ou  habitant  les  ci>lonies 
françaises,  la  note  suivante  dont  l'impor- 
tance ne  leur  échappera  pas  : 

Le  journal  de  ragriculture  de  l'union 
Sud-Africaine,  vient  de  puliiier,  dans  son 
numéro  de  janvier  1012  un  article  très  in- 
téressant et  détaillé  sur  le  conuuerce  d'ex- 
portation des  fruits  frais  de  la  provirife  du 
Cap,  pendant  l'année  1911.  Nous  en  ex- 
trayons quelques  passages  : 

En  treize  ans,  de  1899  à  1911,  re.xportation 
de  ces  fruits  en  .Angleterre,  en  Europe  et  P'U 
Amérique  est  montée  de  10.817  caisses  à 
245.519  caisses,  ainsi  (|uc  le  mnntr.'  le  ta- 
bleau suivant   : 

1899  

190f.  

1907  

1908  


10.W17  caisses 

59.866  — 

82.355  — 

172..')22  — 


1909   201.871      — 

1911    245.549      — 

Pendant  les  six  dernières  années,  les  ex- 
portations de  iièches,  de  poires,  de  prunes 
et  de  brugnons  ont  iilus  que  triplé. 

Quant  aux  raisins,  malgré  la  quantité  con- 
sidérable employée  sur  place  pour  la  fabri- 
cation du  vin  et  du  "  brandy  »  l'augmenta- 
tion est  plus  grande  encore.  Alors  qu'on  en 
avait  exi)édié  15.491  caisses  en  1906,  il  en  a 
été  exporté  86.030  caisses  en  1911. 

Pendant  ces  mêmes  six  dernières  années, 
les  exportations  d'abricots  sont  mt)ntée.s  de 
800  caisses  à  8.000  caisses.  Depuis  quelque 
temps,  l'union  exporta  aussi  des  melons, 
ainsi  que  des  mangues. 

Les  fruits  frais  de  l'Afrique  du  Sud 
commencent  à  être  connus  et  appréciés  sur 
les  principaux  marchés  de  l'Europe  où  ils 
arrivent  en  dix-sept  jours,  de  décembre  à 
mai,  c'est-à-dire,  à  une  époque  où  l'hémis- 
phère nord  (toute  l'Europe,  l'Amérique,  l'A- 
frique et  l'Asie  du  Nord)  n'en  produit  pa.s 
tncore. 

Les  i)rix  obtenus,  surtout  loi'sque  les  fruits 
arrivent  en  bon  état,  sont  généralement  bons 
et  l'on  a  vu  des  caisses  Lntières  de  pèches 
de  l'Afrique  du  Sud  se  vendre  à  Londres,  en 
décemljre  dernier,  jusqu'à  £  0-1-0  (1  fr.  90) 
la  pêche. 

Un  agent  commercial,  nommé  par  le  .gou- 
vernement de  l'union,  réside  toute  l'année 
à  Londres  pour  s'occuper  de  la  vente  de 
tous  les  produits  de  la  province  du  Cap.  Les 
trois  autres  provinces  (Transvaal,  Natal, 
Orange)  ont  du  retste  également  à  Londres 
un  agent  commercial  pour  chacune  d'elles. 
.Vu-dessus  de  ces  agents,  le  gouvernement 
(le  l'union  a  en  plus  à  Londres  un  haut 
commissaire.  De  son  côté,  le  gouvernement 
britannique  a  des  agents  conunerciaux  dans 
Imites  les  provinces  de  l'union.  Tcuis  ces 
fonctionnaires  sont  très  largement  jiayés  et 
cette  iirganisatlcui  de  centralisation,  .■-.i  lira- 
tique  pour  le  développement  du  ronnnerce, 
iiiéiiir  iiiilrr  iilli'iilidii.  l-'.lh'  aide  jiuissam- 
ment  à  faire  de  l.ondi-es  le  jiius  grand  mar- 
ché du  monde. 

CÛCIIET-COCHET. 


Le   Propriétaire-Gérant:   CH.    COCHET. 


UE'.rN'.  —  iMPiinir  TUE  HnuMuK.f:  im  E.  Li.r.iiANh,  niF  bancki.,  23. 


Voyage  d*Etudes  en  Allemagne 


Le  «  Journal  d'Allemagne  »  journal  français  paraissant  à  Berlin, 
Friedriclistrasse,  '^'o,  et  représentant  nos  intérêts  en  Allemagne,  organise 
de  concert  avec  le  Comité  des  Voyages  d'Etudes  Internationaux,  un 
voyage  de  huit  jours  à  Berlin,  du  8  au  i  ^  août. 

Ce  voyage  a  surtout  pour  but  de  permettre  aux  négociants  français  de 
se  rendre  compte,  dans  des  conditions  exceptionnellement  avantageuses, 
du  vaste  champ  d'affaires  que  l'Allemagne  présente  pour  l'industrie  et  le 
commerce  français.  Le  coût  de  ce  voyage  n'est. en  effet  que  de  loo  fr.  par 
personne  en  3"  cl.,  1^0  fr.  en  2' cl.,  200  fr.  en  T'cl.,  tous  frais  compris, 
soit  billet  aller  et  retour  Paris-Berlin,  logement,  repas  avec  boisson,  guides, 
interprètes,  excursion  à  Potsdam,  visites  de  théâtre  ou  music-hall,  etc. 

Les  voyageurs  s'arrêteront  un  jour  à  Diisseldorf-sur-le-Rhin,  ville  de 
grand  intérêt,  pour  y  visiter  l'Exposition  des  Villes  d'Allemagne.  Ils  auront 
ainsi  l'occasion  de  voir  réunis  les  résultats  des  efforts  de  l'industrie  et  du 
commerce  des  grands  centres  allemands. 

Le  1 5  août  aura  lieu  à  Berlin  la  visite  des  champs  d'épandage 
OU  SE  FAIT  LA  CULTURE  DES   ROSIERS. 

Nous  ne  pouvons  qu'applaudir  à  cette  heureuse  initiative.  Espérons  que 
ces  efforts  ne  seront  pas  vains  pour  ouvrir  de  nouveaux  débouchés  à  nos 
produits. 

Se  faire  inscrire  d'urgence,  AVANT  LE  5  AOUT,  à  VAGEJ^CE 
DES  VOYJIGES  PJiATJQUES,  5.  rue  de  1{ome.  à  Paris. 


DEMANDES 

KXCELLENl'  JARDINIER,  Chevalier  du  Mérite  agricole,  sérieux,  sobre. 
48  ans,  la  femme  45,  s'occupanl  de  la  basse-cour,  demande  place  sérieuse. 

Excellentes  références.  J.   D.,  Bureau  du  Journal. 

TRES  BON  JARDINIER,  très  sérieux,  très  recommandable,  marié,  2  enfants, 
ilpmande  place  Ouest  de  la  France,  ou  environs  de  Paris.  Initiales  Q.  A.,  Bureau 
(lu  Journal. 

On  Demande  TROIS  GARÇONS  JARDINIERS  sérieux.  Bureau  du  Journal. 

On  Df.mam.e  un  GARÇON  ROSIÉRISTE  sérieux,  connaissant  bien 
l'écussonnage  du  Rosier,  peur  Etablissement  de  Rosiérisle,  Est  de  la  France. 
Initiales  J.  i*.  A.,  Bureau  du  Journal. 


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Nos  boutures  de  Manelli  et  Grifferaie,  plantées 
en  terrain  sableux,  sain,  seront  pourvues  d'abon- 
dants cheveliïs  et  peuvent  être  expédiées  de 
bonne  heure  à   rautomne. 

PRIX    PAR    CORRESPONDANCE 


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disponibles  en  grandes  quantités 

S'adresser  à  MM.  DESFOSSÉ-THUILLIER  Fils 
et  C'%  horticulteurs  à  Orléans  (Loiret)  (France). 


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JOURNAL  des  ROSES 


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PKIX  très  AVANTAGEUX,  de&  collections  composées  à  la  volonté  des  Abonnés, 
des  5,  10,  13,  20,  25  ou  30  dernières  années  de  cet  organe.  Prix  par 
correspondance. 

S'adresser  au  Bureau  du  Journal. 


36'    ANNEE 


>■  -O  n  ^    te*  o- o  o  O  o- O  C 

SEPTEMBRE  1912 


N°  9 


JOURNAL  DES  ROSES 

(ROSA    INTER    FLORES) 


REVUE  D'ARBORICULTURE  ORNEMENTALE 
Publicattoix    Jïlensuelle    Spéciale 

FONDÉE   PAR 

M.      Se  I  PI  ON     COCHET 

Horticulteur-Rosiériste,  Chevalier  de  l'Ordre  du  Christ  de  Portugal  et  de  l'Ordre  de  Mélusine 

M.     Camille    BERNARDIN 

Conseiller  Général,  Président  et  Vice-Président   dj  plusieurs  Sociétés  d'Horticulture 
M.     Pierre     COCHET 

Horticulteur-Rosiérists  Chevalier  du  Mérite  agricole,  Président,  Vice-Président 
et  Membre  de  nombreuses  Sociétés  Horticoles  Françaises  et  Etrangères 

ET   RÉDIGÉ 

AVEC  LE  CONCOURS  ET  LA  COLLABORATION 

d'horticulteurs  ,    ROSIÉRISTES  ,    AMATEURS     DE     ROSES    DE    FRANCE    ET    DE    L'ÉTRANGER 


COCHET-COCHET,  Horticulteur-Rosiériste. 

A  COUBERT  (Seine-et-Marne) 
Directeur-Propriétaire   —  Téléphone  11 


SOMMAIRE    DES    ARTICLES  « 

Chronique  des  P.oses.  —  Dans  les  Uosiers  :  En  SeiiteiiiInH.  —  Rose  Co7irad  Strassheim  (hybride  de  thé;.  — 
Les  Koses  Sœurs  (poésie).  —  Sur  la  pharmacopée  de  la  Rose  il  y  a  cent  ans.  —  Rose  Stadtrat  Glaseï' 
(hybride  de  thé).  —  Le  Rosier  dans  les  cinq  jiarties  du  Monde  :  La  Rose  en  Egypte;  Le  Rosier  ancien  de 
l'Egypte;  La  Rose  à  Madagascar.  —  Chronique  Ilorlicnio  générale. 

Planche  coloriée:  Rose  ST.\DTRAT  (iLVSER  flIvimihK  r.i:  Thé). 


PRIX    DE    L'ABONNEMENT  : 

France    :     Un     An,     12     Francs.     —     Six     Mois,     7     Francs 

Europe  :  Un  An,   13  fr.  50.  —  Six  Mois,  7  fr.  70 

Amérique,  Afrique,  Asie,  Océanie  :  U.v  An,   14  fr.  50  —  Six  Mois,  8  fr.  20 

Les  Abonnements  parlent  du  1"  Janvier  et  du  \"  Juillet 

Envoyer  le  Prix  de   l'Abonnement   en   un   Mandat-Poste  ou  Chèi^ue  sur  Paris 

Un  Numéro  :   1   fr.  30 


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LA  PÉPINIÈRE  (Cil.  Raltet) 8  fr 

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LE  CALENDRIER  DU  ROSIERISTE.  (P.  Pli.  Petil-Coq  deCoibeliard) 

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LES  ROSIERS,  par  Cocliel-Cudiet  et  S.  SloUet,  un  volume  330  pages 

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Jésus  de  3'Mi  p;ige?,  nombreuses  gravures  et  16  chroinoliilioi;rapliies 
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A Ifrancliissemenl  en  plus. 


JOURNAL  DES  ROSES 


(Rosa  inter  Flores) 


ET 


REVUE     D  ARBORICULTURE     ORNEMENTALE 


1-     SEPTEMBRE     191:2 


1  '.BRaRY 
NEW  YOmC 


.HRONIQUE      DES 


[OSES 


MiMMAllîE  :  l'oésie.  —  Nécrologie  :  M.  Kniile  Tliouvenot.  —  Le  Jiiliiléde  la  l'ose  en  Alleinagne?  —  Aulie  Ijiiiil. 
—  Dén.issicn  de  M.  l'aiicheron.  —  Mérite  Agricole.  —  Une  Kxpusilion  générale  et  inlernatiniialc.  —  lui' 
Kxposilioii  fédérale  iriiorlicultiire.  —  Vers  la  p.oteclion  lie  la  propriété  des  plantes  nouvelles. 


Poésie  : 

Kusc.i,   en  inii  je   vois  iiuiaiire 

l'ii    rcl'it   si  î'.y   et   si  douj; 

\uus   iiKiurit'z   bii'titùl;  mais  vi'ul-ètrc 

l)i>is-jr  mourir  plus  tôt  nue  vaus  : 

La  Mort  ijuc   mon   àmi'  redoute 

peut   m'inrivcr   iiirrssammi'nt 

Vous  mourri'z   en   un  jnur,   siius   doute. 

Et    moi,  jieut  élri',    eu    un    uiouieut. 

(.\])bè   de  Chassaigne). 


Nécrologie 

M.  liMlLE  THOUVENOT.  —  Nous  venons 
d'iiliiiieiidre  la  flnnliiiireu.se  nouvelle  de  la 
innrt  de  notre  collaborateur,  M.  Emile 
Thouvenot,  décédé  à  Ville-sur-Illon  (Vos- 
ges), à  l'âge  de  ~X  ans.  Une  iireinière  lettre 
nous  faisant  part  de  cette  triste  nouvelle  ne 
n(>u.s  est  pas  parvenue.  Dans  une  seconrle 
lettre  qui  rions  arrive,  notre  confrère,  M. 
Auguste  Malaud,  nous  aiiprend  ce  inallieur, 
et  nous  donne  le.s  détails  qui  suivent  s\ir 
notre  regretté  collaborateur  : 

i<  In.si)ecteur  principal  des  cliemins  do 
fer,  M.  Emile  Thouvenot  dût,  par  suite 
d'un  accident,  [(rendre  i)rématurément  sa 
retraite.    Il   .se    retira    à   Ville-svir-Illon,    son 

Tome  XXXVI. 


village  natal,  près  d'une  .soeuj  et  d'une  nièce 
qui  l'entourèrent  de  soins  dévoués. 

«  Il  se  consacra  bientôt  entièrement  a'i 
jardinage  ©t  il  fut  rapidenieiit  conquis  par 
les  charmes  de  la  rose,  à  la  culture  de  la- 
quelle il  se  livra  avec  passion  pendant  20 
années,  oubliant  auijrès  d'elle  des  douleurs, 
parfois  cruelles. 

"  L'apiirenti  rosiériste  devint  bientôt  un 
maître,  et  le  jardinet  entourant  .sa  maison 
iiii  petit  ijaiadis  parsemé  de  rosiers  déboi-- 
dant  de  vigueur  et  de  santé. 

Il  M.  Tliouvenot  n'admettait  dans  son  jar- 
<lin  ([ue  les  variétés  hors  ligne,  les  plus  tlo- 
rifnes  et  celles  conservant  le  plus  long- 
tem|)s  leurs  corolles  écloses.  Chaque  amiée, 
il  achetait  les  nouveautés.  Les  plus  recom- 
mandables  étaient  par  lui  muJtiiiliées,  les 
autres  rejetées,  impitoyablement. 

"  En  lignes,  en  corbeilles,  en  groupes  iso- 
lés, en  pleureurs  sur  très  hautes  tigç.s,  en 
grimpants  palissés,  en  arceaux,  partout  des 
roses  à  profusion;  partout  l'œil  et  la  main 
du  maître  assuraient  l'ordre,  les  .soirrs  né- 
cessaires et  la  régularité. 

i<  .\ussi  quelles  merveilles  dans  ce  ijetit 
j)a radis  terrestre  qu'était  le  jardin  de  M. 
Thouvenot  !  !  La  beauté  de  ce  jardin  pou- 
vait être  égalée  sans  doute,  mais  surjiassée, 
jamais. 

I*'  Septembre  1912. 


134 


JOURNAL     DES    ROSES 


(1  M.  Thiiuvoiiut  aimait  la  nvse  avec  pas- 
sion; les  roseraies  célèbres  :  L'Hay,  Baga- 
telle, les  rosiéristes  renommés  ont  eu  la  vi- 
site de  ce  beau  vieillard,  toujours  à  la  re- 
cherche de  ])lus  beau  en  ce  qui  concerne  la 
rose,  et  qui  a  écrit  des  pages  enthousiastes 
en  l'honneur  de  sa  fleur  préférée  qui,  pour 
tous  ceux  qui  aiment  le  beau  et  la  perfec- 
tion, restera  toujours  la  Reine  des  fleurs. 
((  Auguste  BALAUD.  » 

Nous  prenons  une  large  part  au  malheur 
qui  frappe  la  famille  de  notre  regretté  col- 
laborateur, et  nous  la  prions  d'agréer  nos 
très  respectueuses  condoléances. 


Le  Jubilé  de  la  Rose  en  Allenia 

gne?  ~  Plusieurs  grands  journaux  poli- 
tiques fran(.'ais,  se  faisant  l'écho  d'une  Ga- 
zette allemande,  reproduisirent  à  la  fin  de 
juillet  dernier  l'information  suivante  ; 

«  Dans  la  prfwince  rhénane  on  se  propose 
Il  de  célébrer  cette  année  le  jubilé  de  la 
II  rose.  Il  y  a  juste  onze  siècles  que  l'enipe- 
II  reur  Charlenuigne  a  introduit  la  culture 
Il  de  cette  fleur  dans  l'emiiire  des  Francs. 
Il  Une  ordonnance  royale  de  813  prescrit 
Il  même  d'en  planter  dans  tous  les  jardins 
Il  des  châteaux  royaux.  Bientôt  après,  on 
Il  voyait  dans  toutes  les  contrées  du  Rhin, 
Il  et  surtout  en  Alsace,  la  rose  remplacer' 
Il  l'églantine  qui  était  déjà  corviiue  depuis 
Il  le   règne   des  Romains.  » 

Cette  information  nous  valut,  de  la  part 
de  nos  lecteurs,  i)lusieurs  demandes  de  ren- 
seignements; c'était  inévitable. 

Nous  nous  sommes  adressé  à  diverses 
sources  compétentes  et  très  autorisées  pour 
avilir  des  lenseigneiiieiits  |ilns  iirécis,  nu 
liiiil  au  miiliis  ciiiilii  in;itiiin  de  rinfurmal  iiui 
(pii  précède  :  de  partnut  nous  avons  rei;u 
des  réponses  négatives.  On  ne  .sait  rien;  un 
se  demande  ce  que  cela  veut  dire... 

Nous  vennns  do  recevoir,  enfin,  ur,e  com- 
munication pui.sée  à  une  source  qui  nmis 
permet  d'en  affirmer  la  rigoureuse  exacti- 
tude et  d'où  il  i-ésulte  «  que  dans  aucune 
ville  d'Allemagne,  le  jnl)ilé  de  la  Rose  ne 
sera  fêté  cette   année.  » 


Si   ce  jubilé   est   fêté   plus   tard,   nous  en 
reparlerons. 


Autre  bruit.  —  H  serait  fortement 
question,  nous  assure-t-on,  d'un  projet  d'ex- 
position. rétro.si)ective  de  la  Rose,  à  Paris. 

On  présenterait  là  la  rose  sauvage, 
et  à  côté  d'elle  toutes  les  fomies  anciennes 
qui  sont  iian'enues  jusqu'à  nous  et  qui 
pourraient  donner  au  )nililic  une  idée  assez 
exacte,  bien  que  rvaturellement  fort  incom- 
rJète,  des  niodiflcations  successives  qu'a  su- 
bies la  Reine  des  fleurs  pour  arriver  à  la 
perfection  qu'elle  possède  actuellement. 

Espérons  que  cet  intéressant  projet  sera 
réalisé  et  que  cette  instriictive  exposition 
verra,  le  jour  |irochainement. 


Démission  de  M    Fauclieron.  — 

Nous  apprenons  avec  regret  que,  malgré 
les  instances  de  nos  collègues,  M.  Fauche- 
ron  a,  ]iour  des  raisons  personnelles,  donné 
et  maintenu  sa  démission  de  secrétaire  gé- 
néral de  la  Snr}t''!r  française  des  Uosicris- 
lr.s.  Il  est  remplacé  dans  ses  fiuictions  par 
M.    Albert   Boutin. 

Le  nouveau  siège   du   secrétariat  général 
n'est  nas  encore  fixé. 


Mérite  Agricole.  Nous  apprenons 
avec  plaisir  iiue  .Madame  .Iules  Gruvereaux, 
vice^présidente  de  la  Société  française  des 
Rosiéristes,  vieid.  d'être  niunmée  chevalier 
du  Mérite  agricole.  Nous  adressons  nos  plus 
respectueuses  félicitât  ion.-;  à  Madame  .lulcs 
Gi'axcreanx. 


Une  Exposition  générale  et  in- 
ternationale des  produits  de  l'horticul- 
ture est  organisée  à  Vitry -sur-Seine,  )iar  la 
Société  régionale  d'horticulture  de  celte 
ville,  du  31   au  3'.t  cnui'anl. 


JOURNAL     DES     KOSES 


135 


Adresser  les  demandes  d'admission  à  M. 
Georges,  14,  me  Eiigène-Pelletan,  à  Vitry. 

Le  15"  concours  est  réservé  aux  Rosiers 
tiges. 

Le  16"  aux  Rosiers  nains  ou  francs  de 
|iieds  et  le  ■ii''  à  la  plus  belle  collection  de 
Roses  en  fleurs  counées. 


Une  Exposition  fédéraie  d  hor 

ticulture  est  organisée  par  la  Fédération 
des  Sociétés  horticoles  du  Gard,  de  l'Hé- 
rault, de  V'aucluse  et  des  Pyrénées-Orien- 
tales les  24,  25,  2C  et  27  octobre  prochain,  à 
Avigr^n. 

40"  Concoiiis  :  La  plus  belle  collection  da 
Roses  présentées  en  pots. 

41"  Coiicniir.t  :  La  plus  belle  et  la  pluuS 
nombreuse  collection  de  Roses  €n  fleurs 
Coupées. 

-Adresser  les  d.emandes  pour  couicourir,  à 
M.  le  secrétaire  général,  92,  rue  .Joiseph-Ver- 
nct  à  Avignon,  avant  le  Kl  nctobi-e,  terme 
de  rigueur. 


Vers   la   protection    de    la   pro 
priété  des  plantes  nouvelles-  —  En 

confnniiité  des  décisiims  jniscs  aux  congrès 
internationaux  de  l'Union  horticole  profes- 
sioinii'llc  Mlcinatlunalfi  tenus  en  1911  à  Lu- 
xembourg et  à  Londres  en  1912,  il  a  été  dé- 
cidé de  commencer,  dès  cette  année,  l'en- 
registrement des  variétés  nouvelles  de  ro- 
siers qui  s&ront  mises  au  commerce  cet  au- 
tomne. 

On  voudrait  arriver  à  établir  une  liste, 
pour  ainsi  dire  officielle,  des  roses  nou- 
velles avec  description  sommaire  (trois  li- 
gnes an  plus)  faite  par  les  obtenteurs  eux- 
mêmes. 

Ceux-ci  devroff  mentionner  dans  quelle 
série  de  rosiers  doit  être  classée  la  variété 
nouvelle;  en  d'autres  termes  l'obtenteur  de- 
vra indiquer  si  la  nouveauté  est  un  Ibé,  un 


liyinide  de  thé,  etc.  (si  possible  donner  les 
descriptions  en  Français,  en  -Anglais  et  en 
-A.llemar/d). 

Le  .=;oin  de  dresser  cette  liste  a  été  confié, 
pour  commencer,  à  M.  Brault,  directeur  des 
Iiépinières  André  Leroy,   à  -\ngers. 

Les  obteinteurs  d©  Roses  nouvelles  de- 
vront dopic  adre.sser  la  liste  de  leurs  nou- 
veautés à  M.  liiuult  qui  en  accusera  récep- 
tion au  fur  et  à  mesure  de  leur  ordre  d'ar- 
i-ivée,  et  indiquera  ei!j  même  temijs  le  nu- 
méro d'ordre  d'inscription  sur  le  registre 
spécial   officiel. 

Pour  couvrir  les  frais  d'imiiression,  d'en- 
voi et  autres  de  la  liste  générale  que  M. 
Brault  enverra  en  fin  de  saison  et  à  la  de- 
mande de  chacun,  il  a  été  décidé  qu'il  sera 
perçu  un  droit  d'enregistrement  de  2  francs 
par  variété  nouvelle  inscrite. 

Tout  envoi  non  accompagné  des  frais 
d'enregistrement  sera,  considéré  comme  nul 
et  non  avenu. 

Cet  appel  aux  semeurs  de  roses  ;est  signé  : 

A.  Brault,  Muller, 

Ra/foii,;,,.  l'nihiciil  ,ir  VU.  H.  P.  l. 

Vtci'nkul  lit'  Ai  Sairtc  des  Pt'piliit'iistcs 
itUi'iihnuh. 


lia  US  le  même  ordre  d'idées,  la  Section 
(/'■.s  Etudes  écononnques  de  la  Société  Na- 
tionale d'horlicultaie  de  France  a  consacré 
plu.sieurs  séances  à  l'examen  des  questions 
intéressant  la  propriété  des  obtentions  nou- 
velles. L'étude  de  ces  questions  a  été  résu- 
mée dans  deux  rapports  fort  intéressants 
et  très  documentés'. 

La  Section  des  Etudes  économiques  a  con- 
clu à  la  nécessité,  pour  la  Société  N.  H. 
F.  de  prendre,  de  concert  avec  les  bureaux 
étrangers,  l'initiative  d'un,  r)rojet  qui  sera 
soumis  à  la  Védérullon  des  Sociétés  d'Iior- 
ticulture  de  France^  piojet  qui,  mis  au 
point,  pfHirra  servir  de  base  à  la,  discutioii 
et  au  vote  par  les  chand)i"cs  françaises, 
d'une  loi  assurant  aux  ohlciileurs  de  plan- 
tes niiuvelles  l;i.  pi-opriété  de  leurs  créations. 


COCIiET-COCHET. 


186 


JOURNAL     D  E  S     R  l)  S  E  S 


)ANS      LES 


OSIERS 


En  Septembre.  —  Terminer  d'ur- 
gence l'écussonnage  des  églantiers.  Il  est 
rars,  en  effet,  qu'il  soit  possible  de  prati- 
quer cette  opération  sur  ce  sujet  après  le  10 
septembre,  et  bien  souvent  les  résultats 
qu'on  obtient  à  cette  époque  sont  plutôt 
mauvais. 

Le  Rusa  La.ra  (Hort.)  ne  peut  pas  être 
écussimné  plus  tardivement;  quant  au  R. 
piilijantlia  iijpc,  au  Multillorc  de  lu  Griffc- 
laic  et  à  Vlndica  Major,  nous  l'avons  déjà 
dit,  ils  peuvent  généralement  être  écus- 
sonnés  avec  chance  de  succès,  pendant  tout 
le  cours  de  ce  mois;  mais  mieux  vaut  ter- 
miner la  greffe  en  écusson  avant  le  15  sep- 
tembre. 

Continuer  le  traitement  contre  la  rouiUe, 
le  blanc  et  les  pucerons;  les  soins  de  pro- 
preté au  sol,  et  l'ébourgeonnage  ne  seront 
pas  négligés;  avoir  soin  de  couper  les  re- 
jets à  leair  i>oint  d'insertion  et,  pour  ce 
faire,  dégarnir,  s'il  le  faut,  partiellement 
le  pied  des  rosiei-s  de  la  terre  qui  recou- 
vre l'endroit  où  le  drageon  a  pris  nais- 
sance. 

Enlever  radicalement  les  fleure  fanées,  et 
les  graines  qu'on  ne  réserve  pas  pour  les 
semer;  on  prépare  ainsi  une  belle  floraison 
d'autonnie,  et  on  augmente  la  grosseur  des 
roses. 

On  commence  vers  la  lin  ilii  nmis,  la  ré- 
colte des  graines  provenant  de  féconda- 
tion artificielle  i)ratiquée  de  bonne  heure. 
Cette  récolte  s'opère  au  fur  et  à  meisu.re  de 
la  comi)lète  maturité  des  récejjlaclps.  I,e.<- 
graines  sont  mises  dans  de  petites  hnîtpis 
portant  lo  imni  des  ascendants. 

On  li>s  i)rendra  là,  pour  les  mettre  à  stra- 
tilier,  vers  les  premiers  jours  de  nnvonibre. 
Se  méfier  des  rongeurs. 

Si  on  craint  les  oiseaux,  ou  les  rongeurs, 
on  peut  récolter  fin  septembre  les  grain.s 
d'églantiers  divers,  destinés  à  la  produc- 
tion des  semis  pour  la  greffe;  mais  il  vaut 
mieux  ne  commencer  cette  recuite  qu'en  oc- 
tolire. 


Il  en  est  de  même  de  l'arrachage  des 
églantiers  devant  servir  de  sujets  pour  gref- 
fer, qu'on  pourrait,  en  les  entourant  de 
grands  soins,  arracher  à  la  fin  de  septem- 
bre, mais  dont  il  est  préférable  de  ne  com- 
mencer la  récolte  que  dans  le  courant  du 
mois  suivant. 

Nous  donnex'ons,  en  octobre,  la  manière 
d'arracher  les  églantiers,  et  celle  d'en  se- 
mer les  graines. 

On  commence  vers  le  15  septembre  le 
chauffage  en  seri-es  ou  la  mise  sous  châssis 
froids,  des  rosiers  qu'on  veut  faire  fleurir 
à  l'automne,  soit  pour  en  cueillir  les  flejurs, 
soit  pour  la  garniture  des  appartements 
avec  les  plantes  en  pots. 

Aérer  serres  ou  châssis  le  ijlus  possible; 
bassinages  fréquents.  Nombreux  soufrages 
contre  le  blanc. 

C'est  le  bon  moment  de  faire  des  boutures 
sons   cloches. 

Les  faire  avec  talon  et  laisser  au  som- 
met deux  feuilles,  en  ne  conservant  à  cha- 
cune d'elles  qu'une  paire  de  folioles. 

Les  piquer  eu  terre  très  légère  —  terre 
franche,  sable,  et  terre  de  bruyères  par 
tiers,  i)ar  exemple;  —  bassiner  très  légè- 
rement, couvrir  de  cloches.  Ombrer  forte- 
ment pour  commencer;  juiis  donner  plus  de 
jour,  et  habituer  les  boutures  à  l'air,  quand 
on   suppose  la  reprise  assurée. 

Ces  boutures  peuvent  passer  l'hiver  sous 
les  cloches  où  elles  se  sont  enracinées.  On 
peut  également  les  mettre  dans  de  petits 
godets  et  les  placer  sous  châssis  froids  pi>ur 
l'hiver. 

D.iiis  un  cas,  connue  dans  l'autre,  il  cou- 
\leiit  (le  les  garantir  des  grands  froids  en 
enliinrant  les  cloches  avec  des  feuilles  sè- 
ches si  elles  restent  sous  cloches,  et  en  cou- 
vrant les  châssis  de  bons  paillassons,  si 
elles  sont  mises  en  godets. 

On  les  met  en  pleine  terre  en  mai,  en  sui-M 
vaut  les  indications  que  nous  avons  don-" 
nées  dans  le  Ion  mal  des  Roses  de  mai  1912. 

COCHET-COCHET. 


JOURNAL    DES     KOSES 


137 


OSE 


.ONRAD 


)TRASSHEIM      (Hybride      de      Thé' 


Lorsqu'on  (uircourt  au  hasard  les  pages 
d'un  catalogue  de  rosiers,  les  nonis  pas- 
sent devant  nos  yeux  sans  laisser  d'autre 
inipres,sion  que  celle  vague  et  subtile  que 
produit  le  nom  plus  ou  moins  sympa- 
tliique  d'une  variété,  plus  ou  moins  compli- 
quée im  qui  attire  l'attention. 

Malgré  cela,  il  y  a  souvent  une  parcelle 
de  suggestion  aimable  dans  le  nom  des 
roses,  ce  qui  fait  que  nous  nous  arrêtons  à 
la  lectui^  de  leur  descrii)tion,  en  nous  rap- 
jtelant  des  événements  et  des  souvenirs  qui 
nous  disent  q\ielque  chose  du  passé  et  aussi 
des  splendeurs  de  sa  gloire. 

Lorsqu'apparaissent  les  noms  de  :  Iiiijié- 
ralricr  Eugénif,  Xajwléon  lll,  Victor  Hugo, 
Li'on  Oaiiibi'ttii,  Président  Thiers,  etc.,  tout 
un  tableau  du  dernier  siècle  de  la  France, 
au  cours  de  ses  grandeurs  et  de  ses  mal- 
heurs, se  déroule  à  notre  mémoire.  Le  jardi- 
na.ge  a  voulu  laisser  également  ces  noms 
inscrits  sur  les  jalons  de  la  marche  pro- 
gressive qui  a  été  suivie,  comme  étant  liés  à 
l'histoire  de  ses  plus  belles  transformations. 
Mais  à  côté  du  défilé  de  ces  noms  histori- 
ques, on  rencontre  ceux  de  simpiles  in- 
connus ou  amateurs  qui  ont  parcouru  un 
orbite  plus  restreint  et  une  autre  sphère 
plus  distincte.  Ce  sont  là  les  noms  de  cul- 
tivateurs, d'amateurs,  de  producteurs  de 
roses,  de  tous  ceux  enfin  qui  vivent  la  vie 
intense  du  labeur  prulifique,  en  arrachant 
de  nouveaux  secret.s  à  la  nature,  prodigue 
dans  ses  l)€antés  distributives  et  récom|ien- 
sant  l'effort  iiar  les  fruits  qu'elle  do.^ne, 
lorsqu'on  l'a  éveillée  au  contact  heureux 
d'un  bai.'^r  artificiel. 

F,t  plus  dignes  que  le  nom  des  princes  et 
des  potentats,  sont  les  noms  de  ces  artifices 
qui  r«us  procurent  le  plaisir  ineffable  de 
chercher  toujours  à  découvrir  le  mysté- 
rieux voile  du  nouveau  et  du  beau,  et  la 
nouveauté  dans  .ses  créations  multiples,  avec 
le  désir  ardent  et  constant  du  i)ei-fectioii- 
nement. 

Comnil  SIriixslirhii  est  un  rrom  connu  par- 
mi ceux  (|ui   cultivent   les  roses.   M'M.  Sou- 


pert  et  Xotting  luit  voulu  lui  accorder  l'Iiom- 
niage  de  leur  sympatliie,  et  de  là  vient 
qu'un  de  leurs  beaux  produits  porte  ce  nom, 
lequel  se  perpétuera,  au  cours  des  années, 
en  conservant  un  rang  de  .suprématie  in- 
discutable. 

Peut-être  Conrad  Strasxhcim  n'est-elle  pas 
suffisamment  divulguée  ici  pour  que  l'on 
puisse  apprécier  ses  qualités;  les  roses  font 
leutenient  leur  chemin  et  celle  qui  ne  triom- 
l)be  lias  devant  l'effort  laborieux  du  culti- 
vateur, ou  de  .ses  possesseurs,  re  réussira 
pas  à  triompher  à  l'aide  de  la  réclame; 
c'est  seulement  sur  la  base  de  mérites 
réels,  que  les  roses  se  maintiennent,  se  ré- 
pandent dans  le  public  et  se  nuiltiijlient. 

La  rose  Conrad  Strasshriiu  a  été  présen- 
tée à  l'Exposition  universelle  de  Paris,  en 
1900.  .Je  l'ai  ajoutée  à  ma  collection  en 
10(1,5,  trois  années  après  qu'elle  eut  été  mise 
en  vente.  Ses  premières  fleurs  me  donnèrent 
le  plaisir  d'admirer  une  grande  rose.  Peu 
à  peu,  année  par  année,  au  cours  du  déve- 
loppement de  ce  modèle,  j'ai  pu  contrôler 
une  à  une  toutes  ses  bonnes  qualités.  La 
plante  est  vigoureuse,  forte  et  réfractaire 
aux  maladies.  Elle  forme  un  arbuste  de 
hauteur  régulière,  à  feuillage  vers  foncé, 
ses  branches  sont  défendues  par  des  aiguil- 
lons grands  et  forts. 

I  a.  floraison  la  plus  intense  conmience 
au  printemps;  ses  fleurs  se  dressent  sur 
une  tige  haute  et  rigide:  la  fleur  droite  et 
élégante  formée  par  un  petit  nombre  de 
pétales  se  présente  avec  .ses  couleui-s  bril- 
lantes et  fraîches;  l'intérieur  est  d'un  rose 
très  pâle  et  le  revers  des  pétales  carmin- 
rose.  Ces  deux  totalités  bien  définies  produi- 
-crit  la  combinaison  la  plus  élégante  qui 
<^-nit.  Lc«  pétales  sont  forts  et  le  centre  de 
la  fleur  pTend  une  foirme  sphérique  au 
moyen  de  pétales  superposés  d'une  couleur 
rose  veloutée  ou  imitation  de  foulard  de 
soie.  D'autre  pari,  les  bourgeons,  dès  leur 
apparition  découvrent  sa  forme  gracieu.se 
et  svelte  les  fleurs  grandes  et  pleines  se 
montrent  à  raison   de   4  à  5  par  rameaux; 


138 


J  0  IT  II  ^"  A  L     DES     1{  0  S  E  S 


quelque^s-unes  se  dressent  sur  la  branche 
centrale  avec  toute  la  splende-ur  de  leurs 
formes. 

La  floraisnin  cuntuiiie  sans  intei-i'uption 
jusqu'au  comniencenient  de  l'hiver  ou  des 
fortes  gelées,  sans  iierdre  aucun  de  ses 
attraits  ni  de  sa  beauté. 

Comme  plante  de  jardin,  -elle  est  forte  et 
saine;  comme  rose  d'exposition,  elle  compte 
parmi  les  plus  élégantejs  et  elle  est  défen- 
due par  sa  robustes.se  et  sa  vitalité  q\ii  la 
rendent  réfractaire  aux  maladies  si  ré- 
pandues parmi  kis  plantes,  conditions  qui 
la  placent  dans  la  catégorie  des  plus  belles 
roses  et  à  un  rang  supérieur  à  celui  d'autres 
variétés  plus  répandues. 

La  rose  Conrad  Strasuheint,  panni  les 
roses  de  son  armée,  si  nous  exceptons  pour 
d'autres  raisons,  la  MUdred  Giant,  conserve 
la  jiremière  place  entre  les  ro.ses  hybrides 
de  thé  de  1902,  lesquelles  comj)tent  parmi 
elles  des  tyjies  si  réputés,  tels  que  les  Ro- 


bert Scott,  Pr,-ncc  de  Uiilgarir  et  Farbcn- 
konigin. 

Cette  dernière  variété  est  un  autre  pro- 
duit de  Madame  Caroline  Testouf,  si  prodi- 
gue en  descendants,  que  l'un  peut  dire 
qu'elle  maintient  le  record  des  descendants 
de  grand  mérite. 

Son  autre  ascendant  est  Charles  Darjriv, 
une  rose  ancienne  et  réputée;  celle-ci,  si 
elle  ne  possédait  d'autres  mérites,  aurait 
celui  d'être  la  plante  génératrice  d'un 
exemplaire  présentant  des  qualités  si  re- 
marquables dont  la  figuration  sera  brillam- 
ment mise  en  parallèle  avec  d'autres  types 
de  son  espèce  et  elle  établit  d'autre  part 
l'excellence  des  nouveautés  obtenues  par 
MM.    Soupert   et  Notting. 

V.-F.    BLANCO. 

La  Plata  (République   Argentine). 
Germinal,  juin  1912. 


EUX 


OSES    SŒURS 


A  Miiiliiiiic  Miiiii'-Rosi'  L. 

Ce  qui  met  près  de  nous  la  sainte  poésie, 
Le  plus  noble  soutien  dans  les  plus  sombres  jours  ; 
Qui  fait  l'heure  moins  longue  et  les  soucis  moins  lourds, 
Bercés  dans  un  parfum  d'ineffable  ambroisie  ; 

Ce  qui  donne  le  calme  à  notre  àme  ravie, 
A  nos  sens  le  repos,  sans  suspendre  le  cours 
Du  Léthé  bienfaisant  aux  ténébreux  détours, 
C'est  l'ange  du  foyer  où  s'embellit  la  vie; 

C'est  l'épouse  au  front  pur  et  la  mère  au  cœur  droit, 
Gardienne  de  l'honneur  abrité  sous  son  toit. 
Trésor  de  chaste  amour  et  de  bonté  sereine. 

Quand  la  Rose,  exhalant  ses  suaves  senteurs, 

Laisse  au  soleil  briller  sa  couronne  de  reine. 

Je  les  compare  et  dis  :  n'ètes-vous  pas  deux  sœurs  } 


A.     LEBRUN. 


j 0  r  lî  X  A I.   1)  !•:  s    K ()  s ]'] s 


130 


§UR      LA      JhARMACOPÈE      DE      LA      ^OSE 


D'IL    Y    A    CENT    ANS 


Plusieurs  abonnés  et  lecteurs  nous  de- 
niaudent  quelques  nouvelles  recettes  con- 
cernant l'emploi  et  les  préparations  de  la 
rose  comme  médicament,  au  siècle  dernier. 

Nous  accédons  à  ce  désir  et  enipiiintons 
au  Manut'l,  de  Hoitard,  les  détails  qui  vont 
suivre  (l'i  : 

La  fleur  la  jilus  remarquable  par  sa  beau- 
té et  par  le  doux  ]iarfum  qu'elle  répand  au- 
tour d'elle  devait  faire  des  enthousiastes,  et 
c'est  aussi  ce  qui  est  arrivé.  Des  hommes, 
enchantés  de  ses  doux  attraits,  ont  fait 
comme  tous  les  amants;  ils  ont  vu  dans  l'ob- 
jet de  leur  vive  affection  beaucoup  plus  de 
qualités  qu'il  n'en  possède  réellement,  et 
des  volumes  ont  été  publiés  sur  les  vertus 
médicales  de  la  Rose.  Hipnocrate  nous  a 
parlé  le  premier  des  vertus  médicales  de  ce 
végétal,  et  tous  les  auteurs  qui  lui  ont  suc- 
cédé semblent  s'être  évertués  à  renchérir 
les  uns  sur  les  autres. 

Toiut  amart  de  Flore  que  nous  sommes, 
nous  n'en  réduirons  pas  moins  ces  gros 
volumes  à  peu  de  pages,  pour  ne  dire  que 
la  vérité,  et  nous  la  dirons  tout  entière. 

Nous  ferons  mention,  d'abord  d'une  pro 
duction  accidentelle  qui  se  développe  sur 
quelques  rosiers  et  particulièrement  sur  le 
ro.sier  des  haies  (Uosa  Canina),  par  suite  de 
la  piqûre  d'un  insecte  connu  par  les  natu- 
ralistes sous  le  nom  de  Cynips  de  la  Bose 
(Cynips  Hosup  L.).  C'est  une  substance  spon- 
gieuse, filamenteuse,  quelquefo-'s  grosse 
comme  un.  œuf,  en  ayant  à  peu  près  la  for- 
me   ovale,    quelquefois    arrondie,    verte    ou 

I)  Nnus  sommes  heiircns  d'annoncer  à  nos  Abonnés  que 
les  choses  du  passé  ii.téressent.  que  nous  venons  de  trou- 
»cr  dans  un  livre,  vieux  de  près  de  400  ans,  de  curieux 
procédés  de  préparation  d'huile  P.osat,  d'eau  de  roses  île 
bonne  senlfur,  d'Huile  de  Rose  de  Damas,  etc  .  Nous  Tai- 
sons clicher  les  heures  représentant  les  alambics  et  bain 
dt Marie  (sic)  accompagnant  ces  vieilles  lecettcs,  et  nous 
publierons  le  tout  dans  un  prochain  numéro,  certain  dcleur 
être  agréable. 

.N.  D.  I,    11, 


rougeàtie,  et  d'une  .'»aveur  à  peine  acerbe. 
Elle  est  co'n-nue  sous  les  différents  noms 
(Trpongc  (l'églantier,  de  bécléoiiiir  ou  bé- 
(légrir,  et  de  Gallf   du   Rosirr. 

Les  anciens  lui  attribuaient  toutes  sortes 
de  vertus  merveilleuses  et  la  regardaient 
connue  un  puissant  astrin,gent.  Soumise  à 
l'analyse  chimique,  ces  vertus  imaginaires 
.se  sont  évanouies  comme  de  la  fumée,  et  si 
l'on  parle  du  bédéguar  en  médecine,  c'est 
])our  rappeler  un  préjugé. 

Ct)mme  les  vertus  médicales  des  roses  va- 
rient un  peu,  en  raison  des  espèces,  nous 
allons  mentionner  ces  espèces  les  unes  après 
les  autres  en  leur  donnant  les  noms  vul- 
gaires sous  lesquels  elles  sont  connues  par 
les  herboristes  et  les  pharmaciens. 

Nous  parlerons  aujourd'hui  de  celle  qui 
passe  pour  avoir  le  plus  d'énergie. 

Rosier  de  Provins,  Rosier  de  France,  rose 
de  Provins,  Rose-Rouge  {Rosa  Gallica  Lin.). 

De  toutes  les  parties  de  ce  rosier,  les  pé- 
tales seuls  sont  employés  en  médecine;  ils 
doivent  être  cueillis  avant  que  la  rose  soit 
épanouie,  parce  que  sans  cela  ils  perdraient 
une  grande  partie  de  leur  odeur  et  de  leur 
saveur.  On  profite  du  moment  où  le  bouton 
va  s'ouvrir,  quand  les  divisions  du  calice 
commencent  à  s'écarter,  de  manière  à  lais- 
ser aiiercevoir  les  pétales  qui  font  saillie 
pour  .se  déveloiiper.  Aloi-s  on  les  récolte  et 
un  les  monde;  c'est-à-dire  qu'on  en  sépare 
exactement  les  calices,  les  éfamines  et  les 
pistils. 

Quelques  personnes  en  séparent  encore 
l'onglet,  parce  qu'elles  lu-  attribuent  des 
vertus  puigatives  particulières.  ■  Mais,  au- 
cune exi)érience  positive  ne  constate  ce  fait 
que  les  analyses  chimiques  démentent,  et 
cette  opération  minutieuse  nous  riarait  tout 
à   fait  inutnc. 

Dans  cet  état  de  fi-aîcheur,  les  pétales 
soi't  amers,  fail;lement  odorantes,  et  un  peu 
acerbes. 


140 


JOURNAL     DES     E  0  S  E  S 


Pour  leur  conserver  ces  qualités,  il  est  in- 
dispensable de  les  faire  .sécher  prompte- 
nieiit  à  la  chaleur  d'une  étuve  ou  d'un  four, 
car  si  on  les  laisse  sécher  lentement  à  l'air, 
on  a  remarqué  que  leur  odeur  s'évapore  en 
grande  partie,  et  qu'ils  perdent  de  leur  sa- 
veur et  de  leurs  propriétés.  Ordinairement, 
ils  diminuent  des  cinq  sixièmes  de  leur 
poids  en  sëcliant  c'est-à-dire  que  six  livres 
de  pétales  frais  n'en  produisent  qu'une, 
après  leur  dessication. 

Il  est  nécessaire  de  savoir  si  les  pétales 
de  Roses  de  Provins  sont  convenablement 
desséchés,  plus  encore,  s'ils  aiipartiennent 
sûrement  à  cette  espèce.  Voici  comment  on 
les  reconnaîtra.  Ils  sont  petits,  d'un  beau 
rouge  foncé,  excepté  à  l'onglet  qui  est  d'un 
jaune  pâle.  Ceux  qui  sont  peu  odorants, 
d'un  rouge  pâle,  dnnt  la  saveur  n'est  ni 
amère,  ni  d'un  acerbe  prommcé,  doivent 
être  rejetés. 

Les  pétales  de  Roses  de  Provins  sont  as- 
triaigents  et  toniques.  Leur  action  sur  l'es- 
tomac et  les  intestins,  a  pour  effet  d'aug- 
menter le  ton  dans  les  tissus  des  organes, 
ainsi  qu'un  certain  resserrement  et  un  ac- 
croissement dans  l'action,  d'où  résulte  qu'ils 
fortifient  l'estomac,  augmentent  l'appétit,  ac- 
célèrent la  digestion  et  la  rendent  complète, 
remédient  à  l'anorexie,  au  relâchement  des 
intestiniS  et  au  dévoiement. 

On  a  vu  quelquefois  cet  effet  avoir  assez 
d'énergie  jiour  produire  la  constipation. 

Quelquefois,  il  est  arrivé  que  des  injec- 
tions préparées  uniquement  avec  une  décoc- 
tion de  pétales  de  Roses  de  Provins,  ont 
suffi  pour  arrêter  subitement  divers  écou- 
lements, ce  (pii  iirnuve  l'intensité  de  leur 
actiiin  astringente. 

On  croit  même  qu'elle  ne  se  borne  pas  à 
la  jiartie  sur  laquelle  on  la  dirige,  et  que 
des  [(remières  voies  elle  se  propage  aux  or- 
ganes éloignés,  car  i)lu«icurs  observations 
ont  prouvé  qu'en  donnant  des  Roses  de  Pro- 
vins à  l'intérieur,  on  a  pu  arrêter  les  hémor- 
ragieis  atoiiiques  de  divers  organes,  pa'' 
exemple    du    nnumnn. 

Si  on  s'en  raijporte  au  témoignage  de  plu- 
sieurs médecins,  ce  serait  surtout  dans  les 
phtisies  pulmonaires  ([ue  les  lîoses  de  Pro- 


1  vins  montreraient  une  grande  efficacité.  Des 
praticiers  prétendent  avoir  guéri  des  phti- 
sies tuberculeuses  déclarées,  par  le  seul  usa- 
ge de  la  conserve  de  rose  donnée  à  haute 
dose.  Ceci  nie  parait  fort  difficile  à  croire, 
et  je  m'appuie  sur  l'autorité  d'un  médecin 
aussi  instruit  qu'estimable,  M.  le  docteur 
Gautier,  auteur  du  Mcunu'l  des  plantes  mé- 
(llchhales.  »  Ce  n'était  probablement,  dit-il, 
que  des  catarrties  chroniques  avec  toux  fré- 
quente et  expectoration  de  matière  d'appa- 
rence purulente,  entretenue  i)ar  une  atonie 
de  la  membrane  muqueuse  du  poumon.  La 
conserve,  dans  ce  cas,  agit  autant  par  ac- 
tion tonique  de  la  rose  que  par  la  proiu'iété 
analeptique  du  sucre.  » 

Les  Roses  de  Provins  prises  en  conserve, 
aident  au  rétablissement  des  forces,  prépa- 
rent la  supiiression  des  sueurs  et  du  dévoie- 
ment coUiquatif,  quand  ces  symptômes  exis- 
tent, de  l'exporation,  de  la  fièvre,  et  par 
suite  de  la  toux.  Mais  pour  obtenir  ces  heu- 
reux résultats,  jum  seulement  il  faut  que  les 
[H)umons  ne  soient  pas  altérés  dans  leur 
contexture,  mais  encore  que  les  accidents 
qui  ont  pu  faire  croire  à  la  pulmonie  en  la 
simulant,  ne  soient  ni  causés,  ni  entretenus 
par  une  trop  forte  irritation,  moire  encore 
par  une  inflammation  sourde  que  l'action 
tonique  de  la  rose  augmenterait  indubita- 
blement. 

Ou  partagera  sûrement  mon  opinion, 
quand  on  réfléchira  que  les  Roses  de  Pro- 
vins, administrées  en  poudre,  à  la  do.se 
d'un  gros,  sont  assez  excitantes  pour  déter- 
miner des  évacuations  alvires. 

L'action  des  roses  sur  le  système  ner- 
veux ne  paraît  résider  que  dans  leur  arôme, 
car  elle  n'est  bien  marquée  que  lorsqu'on 
emi)loie  leur  liuile  essentielle. 

Crtte  liviile  essentielle  s'administrait  au- 
trefiiis  connue  coidiale  et  ciphalique.  Au- 
jourd'hui on  ne  s'en  sert  jdus  que  pour  aro- 
matiser les  piitinns  excitantes,  et  déguiser 
aux  malades  leur  odeui-  et  l?ur  saveur  désa- 
gréables. 

Les  Rofss  de  Provins  s'emploient  assez 
■ouvent  à  l'extérioir.  et  paraissent  être  du 
petit  nond)re  des  toiuques  dont  les  effets 
sont   bien  cmistatés.    En   décnctiiin,   dans  du 


JOURNAL    DES    ROSES.  Coubert    iSeine-s-marnei    France.  1      SEPTEMBRE    1912. 


STADTRAT      GLASER 
(Hybride    de    The) 


JOURNAL     D  ]-;  S     R  O  S  E  S 


141 


vin  rouge,  elks  ont  souvent  guéri  les  ul- 
cères atoniques,  sans  doute  par  l'astric- 
tion  légère  qu'occasii muait  leur  application 
sur  les  parti^.s  malades.  Elles  diminuent, 
ou  quelquefois  suppriment  les  écoul-ements 
atoniques  des  muqueuses;  ojièrenf,  ou  an 
moins  préparent,  la  résolution  des  tumeurs 
indolentes,  froides.  Elles  fortifient  les  par- 
ties relâchées  dans  beaucoup  de  cas,  et  par- 
ticulièrement d'.ins  la  chute  du  rectum. 

On  soumet  les  pétales  de  roses  à  plusieurs 
sortes  de  préparations,  en  rais^on  de  l'usage 
qu'on  en  veut  faire.  Quand  on  les  emploie  en 
infusion,  dans  de  l'eau  ou  du  vin,  la  dose 
est  ordinairement  d'une  petite  poignée,  ou 
d'une  demi  once  à  une  once  par  pinte  de 
li  piide.  Quond  on  les  administre  en  pou- 
dre, la  dose  ordinaire  est  d'un  gros,  un  peu 
plus  un  peu  moins. 

Il  est  plus  ordinaire  de  les  employer  sous 
fomie  de  conseiA-e  ù  l'intérieur,  et  on  varie 
les  doses  en  raison  de  la  quantité  propor- 
tionnelle de  sucre  qu'on  y  a  mis.  Le  nouveau 
Code.x    indif(ue   deux   parties   de   sucre,   sur 


une  de  rose,  et  on  doit  se  baser  là-dessus, 
quand  on  se  sert  chez  un  pharmacien  ins- 
ti-uit,  ce  qu'on  devrait  toujours  faire. 

CiHume  stomachique  la  conserve  s'admi- 
nistre à  la  dose  d'une  once  par  jour,  et 
dans  certains  cas  de  i)htisie  pulmonaire,  on 
augmente  souvent  cette  dose  jusqu'à  une 
demi-livre. 

Le  sirop  s'emploie  à  une  once  ou  deux,  et 
l'huile  essentielle  par  gouttes  dans  les  po- 
tions, ou  sur  uni  morceau  de  sucre.  Rare- 
ment, on  emploie  l'eau  distillée.  Pour  les 
gargarismes  on  eu  prépare  un  miel  et  un  vi- 
naigre Rosat. 

Les  roses  à  l'extérieur  s'emploient  en  sa- 
chets, en  cataplasmes  résolutifs.  On  en  fait 
des  décoctions  dar.s  l'eati  ou  le  vin,  jiour 
être  administrées  sous  forme  d'injections, 
de  bains,  et  de  fomentations. 

L'es.semce  et.  la  poudre  entrent  dans  la 
composition  de  divers  sternutatoires,  et 
d'une  foule  de  médicaments  où  leur  effet  est 
bien  faible  s'il  n'est  absolument  nul. 


« 


[OSE      f^TADTRAT      ^LASER      «Hybride      de      Thé) 
H.    KIESE    1910. 


La  variété  Statttrnt  GInscr  a  été  mise  au 
commerce  en  liJlU,  par  M.  Kiese,  de  Viesel- 
bacli-Erfurt   (.Allemagne). 

Cette  jolie  nouveauté  api)ai'tient  à  la  rare 
des  Hybrides  de  thé,  si  recherchée  aujour- 
d'hui. 

Son  obtenteiir  lui  donne  conune  ascen- 
dants Phnrisacr   x   Oflbrr  SamiirKj. 

L'arbuste  est  de  bonne  vigueur,  et  tou- 
jours fleuri. 

Les  pédoncules  siuit  longs  et  rigides,  de 
sorte  que  les  roses  se  présentent  bien  sur 
l'arbuste.  Chaque  rameau  florifère  porte 
toujours  |ilusjeurs  rose.s,  ou  boutons. 


Ces  derniers  sont  longs,  de  belle  forme, 
et,  qualité  appréciable,  s'ouvrent  toujours 
bien. 

La  fleur  est  grande,  de  forme  agréable, 
pleine,  d'un  coloris  jaune  s<Jufre  clair  très 
délicat.  Les  pétales  sont  souvent  bordés,  ou 
plutôt  ombrés  sur  les  bords,  de  rouge  très 
tendre. 

La  variété  Stndlrul  Clascr  est  une  bonne 
plante  de  collection;  elle  rendra  sOrement 
des  services  comme  fleurs  à  couper,  sinon 
pour  la  vente,  du  moins  dans  les  roseraies 
ot   les  jardins   d'amateurs. 

MARIE,  nv  Ci.os-.Ioi.let. 


142 


JOURNAL     DES    KOSES 


(m?5f. 


^,E     Rosier     dans    les    Hinq    .^arties     du    Monde 


LA     ROSE     EN     EGYPTE 


Nous  sniiiiiies  relativement  liieii  rensei- 
gnés, par  plusieurs  auteurs  qui  se  sont  oc- 
cuijés  de  la  rose  dans  l'antiquité,  sur  la  cul- 
ture de  cette  fleur  dans  l'Egypte  ancienne. 

Nous  savo'HS,  n(.itamiiient,  qu'inconnue 
dans  ce  pays  sous  les  Pharaons,  elle  y  est 
cultivée  sous  les  Ptolémées  et  que  la  région 
d'Ai'sinoé  devient  alors  célèbre  par  ses  ro- 
ses. 

Mais,  chose  singulière,  persorne  n'a 
parlé  des  importantes  cultures  de  rosiers 
qui  existaient,  il  y  a  quelques  années  en- 
core, dans  cette  même  région  d'Arsinoé  — 
le  Fayoum  actuel  —  cultures  destinées  à  la 
production  de  l'eau  de  roses,  et  qui  avaient, 
lors  de  l'expédition  française  une  impor- 
tance telle,  que  30  alambics  étaient  alors 
utilisés  pour  la  distillation  de  ces  fleurs. 

Nous  trouvons  dans  la  Description  de 
l'Egypte,  ou  Becueil  des  observations  et  des 
recherches  qui  ont  été  faites  en  Egypte  pen- 
dant Vexpéditi'on  de  l'armée  française,  sous 
la  signature  de  l'ingénieur  Girard,  mem- 
bre de  lia  mission  de  savants,  accompagnant 
l'année  de  Bonaparte,  des  détails  fort  inté- 
ressants SUT  ces  cultures,  dont  l'origine  se 
perd  dans  la  nuit  des  temps  et  qui  ne  furent 
abandonnées  qu'en  ces  dern.ières  années, 
comme  nous  l'apprend,  dans  l'article  qu'on 
lira  plus  loin,  M.  Anis  Galdas,  notre  ai- 
mable correspondant  en  Egypte. 

Nous  ne  pouvons  mieux  faire  cpie  de  re- 
produire entièrement  les  observations  fai- 
tes par  M.  Girard,  de  1799  à  1801,  et  nous 
lui  laissons  la  parole  : 

Il  Toute  l'eau  de  rose  que  l'on  fabrique  en 
Egypte  vient  de  la,  province  tlu  Fayoum  : 
c'est  la  seule  où  les  rosiers  soient  l'objet 
d'une  grande  culture. 

(I  La  terre  est  d'abord  nettoyée  et  ameu- 
blie par  quatre  ou  cinq  labours  successifs; 
on  y  trace  ensuite  des  rigoles  qui  la  divi- 
sent en  petits  carrés  dans  l'intérieur  des- 
quels on  i)lanto  de  jeunes  ro.sier.s  à  GO  cen- 


timètres environ  de  distance  les  uns  des  au- 
tres; la  quantité  de  rejetims  nécessaires  pour 
la  plantation  d'un,  fed'tàn  (1)  ne  coûte  que 
100  à  150  inèdins  (2). 

«  Cette  [ilantation  ipii  se  fait  (Ordinaire- 
ment au  solstice  d'hiver,  exige  quarante 
journées  de  travail  :  Aussitôt  qu'elle  est  ter- 
minée, on  en  commence  les  arro;s€ments,  et 
on  les  renouvelle  tous  les  Cfuinze  jours  pen- 
dant l'année  entière,  à  moins  que  la  terre 
ne  soit  submergée  lors  de  l'inondation. 

"  La  culture  d'un  feddàn  de  rosiers  exige 
l'emploi  continuel  de  quatre  hommes  qui, 
suivant  le  besoin,  travaillent  aux  arrose- 
ments,  au  sarclage  û\\  champ,  oii  à  la  ré- 
colte des  fleurs. 

n  Cette  récolte  se  fait  pendant  tout  le 
mois  d'avril  et  le  commencement  de  mai. 
Chaque  matin,  on  arrache  les  pétales  des 
fleurs  épanouies;  ils  sont  employés  sur  le 
champ  dans  des  fabriques  d'eau  de  roses; 
comme  ces  établissements  ne  se  trouvent 
qu'à  Medine,  on  ne  cultive  les  rosiers  que 
dans  les  environs  de  cette  ville,  la  seule 
du  Fayomn. 

Il  Un  jikuit  de  rosiers  ne  jiroduit  ordinai- 
rement que  la  seconde  année;  il  est  en  plein 
rapiiort  l'année  suivante  jusqu'à  la  cinquiè- 
me, liasse  laquelle  on  est  dans  l'usage  de 
la  renouveler. 

Il  Les  pétales  de  roses  se  vendent  de  6  à 
7  pataquès  (3)  quelquefois  jusqu'à  1.000  me- 
dins  (4)  le  qantar  de  100  rotl  (5);  le  jn-o- 
duit  moyen  d'un  feddàn  est  de  8  qantàr 
de  fleurs  (6). 

Il  O'iaiid  l'année  est  abondante,  on  établit 
dans  la  ville  de  Medine,  qui  est  le  siège  de 

(I)  lînvii'iin  .'1.030  mètres  carres. 

(2'  I,e  Méiliri  vaut  0  fr.  0.".. 

^.3)  16  fr.  05  à  1!)  fr.  26. 

(4'i  r)0  francs. 

(5)  56  kil.  500. 

(6)  452  kilogr. 


JOURNAL    DES     KO  SES 


143 


cette  industrie,  jusqu'à  trente  ai)pareils  de 
distillation. 

i<  Cet  appareil,  très  simple,  est  compoisé 
(riine  chaudière  de  cuivre  de  70  à  90  centi- 
mètres de  diamètre,  emhnîtée  de  toute  sa 
hauteur  dans  un,  petit  fourneau  de  maçon- 
nerie de  brique,  et  recouverte  d'un  cha- 
l)iteau  à  peu  près  demi-sphérique.  Ce  clia- 
Iiiteau  porte  intérieurement  une  gorge  cir- 
culaire en  gouttière,  qui  reçoit  l'eau  dis- 
tillée et  qui  la  porte,  par  ini  tuyau  incliné, 
dans  un  lécipient  destiné  à  la  recevoir. 

«  Les  vapeurs  sont  condenséeis  sur  la  pa- 
roi interne  de  ce  chajiitoau,  lequel,  en  ef- 
fet, est  constamment  recouvert  à  l'extré- 
rieur  d'une  certaine  quantité  d'eau  froide 
retenue  par  une  double  enveloppe  de  même 
métal  que  le  chapiteau  auquel  elle  est 
fixée. 

(1  II  n'est  pas  besoin  de  dire  que  la  chau- 
dière et  le  chapiteau,  dont  elle  est  recou- 
verte, sont  joints  ensemble  par  un  lut;  mais 
il  est  peut-être  utile  de  remarquer  que  l'on 
se  sert,  pour  ce  lut,  du  résidu,  on  de  l'es- 
l)èce  de  pâte  que  forment  les  pétales  de  ro- 
ses après  leur  distillation. 

"  Cinquante  rotl  (1)  de  ces  pétales  et  qua- 
rante rotl  d'eau  (2)  produisent  ordinaire- 
ment vingt-cinq  rotl  (3)  d'eau  de  ro.se  ordi- 
naire. 

"  Les  beys  et  autres  jjersonnages  puis- 
sants d\i  Kaire  faisaient  fabriquer  à  Me- 
(linc,  pour  l'usage  particulier  de  lenrs  mai- 
sons, une  eau  de  rose  d'une  qualité  bien 
supérieure  à  celle  que  l'on  trouve  dans  le 
commerce  :  on  en  tirait  d'abord  d'un  qan- 
tàr  de  pétales  ure  certaine  quantité:  on 
versait  cette  eau  sur  un  autre  ((antàr  de 
fleurs,  et  on  distillait  de  nouveau  ;  on  ob- 
tenait ainsi  une  eau  de  rose  double,  que 
l'un  versait  sur  un  troisième  qantàr  de  pé- 
tales, pDur  f)t)tenir  un  truisième  jiniduit 
encore  plus  coricentré. 

"  I.e  qantàr  de  pétales  de  roses  .se  vend 
de  5  à  7  pataquès,  et  quelquefois  jusqu'à 
1.000  parats,  nous  l'avon.s  dit.  On  ne  cultive 
les  rosiers  qu'autour  de  la  ville  de  Medine 
et  dans  quekjues  villages  des  environs,  par- 


(I)  2S  kil.  200  environ. 
{i,  22  kil.  .ïno      i>\. 
(3)  Il  kil.  100      iil. 


ce  que,  connue  nous  l'avons  indiqué,  c'est 
da,r|S  cette  ville  seule  qu'on  distille  l'eau  de 
roses,  ot  que  les  pétales  de  cette  Heur  doi- 
vent  être   employés   fi-ais. 

«  Les  dislillateurs  qui  y  sont  établis  ont, 
au  Ivoire,  des  correspondants,  dont  ils  re- 
çoivent des  fonds  en  avance  et  qui  se  char- 
gent de  la  vente  de  l'eau  de  rose  dans  le 
reste  de  l'Egypte,  ainsi  qu'en  Syrie,  le  seul 
pays  étranger  où  l'on  en  fasse  des  envois.  » 

M.  Girard  ne  nous  dit  pas  quelle  était 
l'étendue  de  terrain  jilanté  en  rosiers;  mais, 
cette  étendue  devait  être  assez  copisidérable. 

En  effet,  d'après  les  chiffres  qui  précè- 
dent, l'hectare  ne  produisait  guère,  en 
'noyenne,  que  760  kil(}granunes  de  roses. 
Etant  données  d'autre  part,  la  capacité  des 
alambics  ayant  de  70  à  90  centimètres  de 
diamètre,  les  proportions  d'eau  et  de  pé- 
tales distillés  et  la  dtiréo  de  la  récolte  qui 
s'effectuait  pendart  5  semaines  au  moins 
et  probjngeiait  d'autant  la  durée  de  la  distil- 
lation, on  peut  hardiment  avancer  que  ces 
plantations  de  rosiers  couvraient,  pour  uti- 
liser 30  alambics,  plusieurs  centaines  d'hec- 
tares. 

La  valeur  des  plants  employés  n'était  pas 
grande.  La  quantité  de  rejetons  nécessai- 
res pour  un  feddàn  était  d'environ  16.500; 
le  coût  de  ces  plants,  7  fr.  50  au  maximum. 
Ces  rejetions  ne  valaient  donc  environ  que 
0   fr.   50   le  LOOO  !  ! 

Il  n'en  était  pas  de  même  des  pétales  de 
roses,  do'ut  la  valeur  était  souvent  très  éle- 
vée. Nous  voyons,  en  effet,  que  le  prix 
moyen  de  100  kilogrammes  était  de  30  à  35 
francs,  mais  qu'il  pouvait  atteindre  jus- 
qu'à 88  francs. 

Il  est  curieux  de  constater  que  l'intéres- 
sant document  qui  précède  n'a  jamais  été 
rejuMiluit  —  à  noti'e  con-naissance  du  moins 
—  et  que  personne  n'en  a  jamais  parlé... 

En  possession  de  ces  ren.seignements, 
niius  avor,s  jjrié  M.  .Anis  Galdas,  avec  le- 
quel nous  avons  l'iionneur  et  le  plaisir  de 
coiTespondre  en  Egypte,  de  bien  vouloir 
nous  faire  connaître  quel  est  l'état  actuel 
des  cultures  de  rosiers  du  Fayoum.  C'est, 
ainsi  que  nous  venons  d'npprendre  qu'elles 
sont   coiiqjlctenient  nb.'indciniiées  depuis'  une 


114 


JOURNAL     D  E  S     K  O  S  E  S 


quinzaine  d'années,  les  fellah  —  reste  des 
fincierii  indigènes  et  paysans  arabes  —  ne 
s'occupant  plus,  actuellement,  que  de  la 
plantation   du  coton. 

M.  Girard  reste  muet  quant  au  nom  du 
rosier  en  culture,  mais  M.  Anis  Galdas  pen- 
se qu'iJ  s'agit  de  l'ancien  E.    ('l'iitifalia,   et 


nous    fait   connaître    les    divers    noms    que 
porte,  ce  rosier,  au  Fayoum. 

Grâce  à  des  plants  que  cet  aimable  cor- 
respondant doit  nous  adresser  cet  automne, 
nous  serons  bientôt  fixé,  avec  toute  certi- 
tude, sur  l'identité  de  cette  rose. 

COCHET-COCHET. 


LE     ROSIER     ANCIEN     DE     L'EGYPTE 


Voici  l'intéressant  article  que  nous  en- 
voie de  M.  Anis  Galdas  : 
■  La  culture  des  rosiers  joua  un  grand  rôle 
dans  le  monde  commercial  de  l'Egypte.  Elle 
était  presque  la  .seule  culture  et  l'unique 
commerce  de  Medinet-El-Fayoum. 

La  variété  de  rosier  cultivée  pour  l'es- 
sence qui  est  pri>bableaiieiit  celle  de  Cctit- 
fcitiUr,  s'appelle  ordinairement  Unsirr  Gvu- 
rij  ou  Wnrd  B'dadtj  ou  encore  Ttosirr  E'jyp- 
iirn. 

Il  est  très  vigoureux  et  donne  beaucoup 
de  drageons  souterrains  qui  s'étendent  par- 
fois à  plus  d'im  mètre  autour  de  l'arbuste 
mère,  et  s'allongent  de  0  m.  50  à  0  m.  70 
centimètres  en  liauteur. 

Fhiiaisrm.  —  Le  Rosier  Egyptien  ne  fleu- 
rit qu'une  seule  fois  par  an,  en  mars-avril; 
mais  en  aVjondance.  T^es  fleurs  sont  ron- 
des, rouge  foncé,  à  tond  blancliàtre,  gran- 
des,  platées,  doubles   et  très   odor;uites. 

On  en  fabriquait  autrefois  Venu,  l'i'ssrn- 
ci%   et   la   coiifituir   dt-  roses. 

Culture.  —  On  transplante  l'arbuste-mère 
au  mois  de  décembre,  puis  on  coupe  ses 
branches  très  courtes  et  on  le  divise  en 
petits  arbustcis  qu'on  enferre  par  groupes 
dans  un  endroit  un  peu  h\nnide,  jusqu'à  ce 
que  la  terre,  destinée  à  la  plantation,  soit 
prête  à  les  recevoir. 

Prt'iiiiriitiiin  du  terrain.  —  On  défonce  le 
terrain  iirofondément,  deux  ou  trois  fois, 
et  on  le  divise  en  ligros  droites,  ayant  en- 
tre elles  0  m.   GO   environ   de  distance. 

Plantation.  —  On  plante  les  rosiers  pré- 
parés comme  nous  l'avons  dit,  sur  les  li- 
gnes tracées  dans  le  terrain  bien  défoncé, 


en  les  espaçant  entre  eux  de  50  centimè- 
tres au  moins,  sur  ces  lignes;  puis  on  les 
aiTose  copieusement. 

Vers  la  fin  du  mois  de  janvier,  ils  sont 
complètement  jvoussés  et  au  mois  de  février 
ils  se  couvrent  de  boutons  qui  commencent 
à  s'ouvrir  vers  le  milieu  du  mois  de  mars, 
et  continuent  à  produire  des  fleurs  jusqu'à 
la  fin   du  mois   d'avTil. 

Les  rosiers,  même  bien  poussés,  donnent 
peu  de  roses  la  première  année;  mais  la  flo- 
raisons augmente  dans  la  seconde,  la  troi- 
sième et  la   quatrième  année. 

Après  ce  laps  de  temps,  il  est  préférable 
d'arracher  les  rosiers  et  d'en  recommencer 
la  plantation  et  la  culture,  comme  nous  les 
avons   décrites. 

Soins  nécessaires  pendant  le  cours  de  la 
végétation.  —  On  taille  les  rosiers  très 
Court  en  hiver,  puis  on  laboure  la  terre  — 
entre  les  lignes  de  rosiers  —  et  on  la  laisse 
s'aérer  pendant  quelques  jours.  On  la  fume 
ensuite  au  moyen  d'engrais  d'animaux  bien 
consommé,  mélangé  avec  un  peu  de  cen- 
dre. Enfin,  on  arrose  tous  les  trois  jours 
pendant  la  pleine  floraison  et  chaque  se- 
maine seulement  quand  1p.  floraison  est  ter- 
minée. 

Personne  ne  connaît  chez  nous  à  quelle 
époque  avait  commencé  la  culture  de  ces 
rosiers,  qui  étaient  cultivés  aussi  en  Alexan- 
drie et  en  Diametta,  ainsi  que  dans  les  ter- 
rains argileux  de  la  ville  de  Fayoïun. 

D'après  des  renseignements  certains,  cet- 
te culture  a  pris  fin  il  y  a  une  quinzaine 
d'années  environ. 

Comme  le  Fellah  ne  s'occupe  plus  main- 
tenant que  de  la  culture,   ou  plutôt  de  la 


4 


JOUENAL    KES    EOSES 


145 


|ilaiitati'iii  il\i  cntnii,  la  culture  du  ri»sier 
lUillidij  est  eonii)lèt.enient  abandonnée,  de 
sorte  qu'il  <?st  très  difficile  maintenant  de 
trouver  cette  variété  si  délicieusement  par- 


fumée, même  dans  les  parterres  et  les  jar- 
dins d'agrément. 

Anis  GALDAS, 
7  ni.ii   191::'.  Assiout  {Haute-Egypte). 


LA     ROSE     A     MADAGASCAR 


La  culture  des  rosiers  à  Madagascar  se 
pratique  depuis  déjà  longtemps,  surtout 
chez  les  Européens,  qui  en  ont  tous  dans 
leurs  jardins  pour  leur  agrément.  Mais  il 
n'exi.ste  aucun  établissement  borticole  dans 
la  Colonie  pratiquant  ce  genre  de  culture, 
pas  plus  que  d'autres  cultures  d'ailleurs. 

On  voit  bien  sur  le  marché,  quelques  ro- 
siers en  pots  apportés  par  les  indigènes,  de 
jiroverance  plus  uu  moins  douteuse. 

Les  Malgaches  aiment  beaucouii  les 
fleurs,  mais  peu  s'adonnent  à  leur  culture. 

Avant  la  conquête,  il  existait  dans  la  Co- 
lonie un  rosier  très  sarmenteux,  genre  niul- 
tiflore  qu'on  emploie  en  France  surtout 
pour  la  greffe  sur  racines  au  ras  de  terre. 
On  en  trouve  partout  à  l'état  sauvage,  aux 
en,virons  des  villages. 

Je  suppose  qu'il  a  été  introduit  par  les 
missions,  et  qu'il  provenait  de  la  Réunion 
ou  de  Maurice,  il  y  a  déjà  longtemps.  A 
côté  de  ce  rosier  on  trouve  quelques  varié- 
tés de  provenance  plus  récente,  des  hybri- 
des, tels  Anna  de.  Diesbacti,  Madame  Bail, 
Général  Jacqueinhwt,  Paul  Janiin,  Duches- 
se de  Cambacérés,  la  Heine,  Baronne  Pré- 
vost. Ces  variétés  ne  supportent  lias  beau- 
coup la  taille,  qui  les  empêche  de  fleurir; 
la  taille  faite,  ils  donnent  des  bois  d'une 
longue\ir  de  2  à  3  mètres  avec  une  rose 
à   l'extrémité,    pai-fois   très  belle. 

Sur  !<•  marché  de  Paris,  ces  roses  trou- 
veraient vite  preneurs  et  seraient  particu- 
lièrement recherchées  par  les  fleuristes  en 
m;!i?usiii. 

On  trouve  au.ssi  quelques  espèces  de 
grimpants  remontants  :  Lamarque  ou  The 
Maréchal,  Heine  Marie-Henriette,  Gloire  de 
Dijon,  .Sombreuil,  Céline  Forestier,  .Mada- 
me Falcot,  Bengale  pourpre,  Eugène  de 
Beauharnais,  la  rose  verte  du  Thinet;  c'est 
à  peu  près  tout. 


Je  crois  qu'avant  longtemps,  nous  aurons 
quelques  cultivateurs  qui  s'adonneront  à 
cette  culture,  que  nous  devrons  au  con- 
cours bienveillant  de  notre  Gouverneur  gé- 
néral et  de  Madame  Picquié,  grands  ama- 
teurs de  roses  et  de  jardins  bien  fleuris. 

Sans  oublier  nos  Gouverneurs  précédents; 
le  général  Galliéni  qui  nous  avait  déjà  doté 
d'un  bon  nombre  de  variétés,  parmi  les- 
quelles une  portant  son  nom,  pouvant  se 
classer  pamii  nos  plus  belles;  elle  provient 
de  ctiez  MM.  Nabonnand,  au  Golfe  Juan. 
Une  autre  collection,  non  moins  intéres- 
sante de  M.  le  Gouverneur  général  Auga- 
gneur,   provient  de  Lyon. 

La  pépinière  de  la  ville,  et  ses  jardins, 
sont  aujourd'hui  pourvus  d'une  centainie  de 
variétés,  chiffre  bien  faible  si  l'on  compare 
Madagascar  à  notre  beau  pays  de  France, 
qui  en   pi3ssède   des  milliers. 

Il  existe,  ici,  un  rosier  très  ancien  qu'on 
pourrait  peut-être  cultiver  en  vue  de  la  dis- 
tillation, rosier  que  nous  avions  en  France 
et  que  l'on  trouve  encore  dans  quelques 
vieux  parcs  séculaii-es,  type  se  rapprochant 
du  cent  feuilles,  mais  avec  le  bouton  plus 
allongé,  pourvu  de  stipules  dans  le  genre 
de  ceux  du  Jules  Margottin,  pétioles  très 
rigides,  très  velus;  petites  épines  très  mé- 
chantes; la  forme  des  pétioles  est  celle  des 
rugi  ►sa;  fleur  rose  demi-double;  très  vigou- 
reux, fleurissant  i nntiuuellement,  drageo- 
nant  beaucoup  et  d'un  parfum  très  suave. 

En  un  mot  les  rosiers  de  tous  genres, 
peuvent  se  cultiver  dans  la  Colonie.  La  ré- 
gion la  meilleure  est  celle  des  Hauts-Pla- 
teaux, parce  qu'étant  la  moins  humide. 

Toutes,  ou  presque  toutes  les  fleurs  qu'on 
voit  dans  nos  jardins  de  France,  sont  re- 
présentées à  l'heure  actuelle  dans  le  pays. 

A  côté  des  rosiers  fleurissant  toute  l'an- 
née, on  voit  des  œillets  de  toutes  les  cou- 


JOURNAL     DES     ROSES 


leurs,  à  floraison  continuelle,  rivalisant 
avec  ceux  cultivés  à  Nice,  Cannes  et  aux 
environs. 

Chose  curieuse,  l'époque  de  la  plus  belle 
floraison  de  toutes  les  plantes  importées  se 
trouve  être  la  saison  froide.  Nos  grands 
amateurs  de  plantes  de  France  seraient 
émerveillés  de  voir  en  cette  saison  relati- 
vement froide,  des  Pointetias  de  plusieurs 
mètres  de  hauteur,  couverts  de  fleurs  d'un 
rouge  cardinal  éclatant,  produisant  un  ef- 
fet magique. 

La  culture  des  rosiers  est  la  même  que 
celle  de  France,  en  moins  la  serre  et  la 
cloche;  le  bouturage  se  fait  avec  de  jeune 
bois,  muni  de  talon,  toujours  pris  sur  des 
branches  bien  aoûtées;  les  boutures  faites. 


on  procède  à  leur  mise  dans  le  sable  (au- 
tant de  petits  paquets  que  de  variétés).  On 
attend  la  formation  des  bourrelets  et  l'ap- 
parition de  quelqvies  radicelles  pour  procé- 
der à  leur  repiquage  en  planche,  pour  at- 
tendre leur  plantation  définitive  pour  les 
corbeilles. 

Une  fois  les  plantations  faites,  la  pépi- 
nière livre  aux  colons  et  fonctionnaires,  à 
titre  remboursable  tout  ce  qu'elle  peut,  tou- 
jours en  conservant  un  assez  grand  nom- 
bre de  plants,  pour  la  multiplication  de 
l'année  suivante. 

E.    MARTIN, 
Inspecteur  des  parcs   et  jnnUns 
de    lananarivc. 


.HRONIQUE 


lORTICOLE 


rENERALE 


SOMM.VIPiE  :  Météorologie  :  Ce  (pie  lui  Jiilllel    1912.  —  .\iiiie?  et  arimsies   nouveaux  ou   peu  connus  isuile).  — 
Ijno  Kxposition  Ki'"''iiile  d'ilorlii-ullure,  de  Vilirullure  el  île  lloliiui(|ue  ;i  Melun. 


Météorologie,  ce  qi;e  fut  Juillet 
lyi'^'.  —  La  jjression  liarométrique  est  res- 
tée iiresque  constamment  inférieure  à  la 
niirnuile.  La  normale  de  juillet  est  758  "/'"  08; 
la  moyenne  de  juillet  1912  fut  de  756  "/'"  05. 

La  température,  basse  au  commencement 
du  mois,  est  devenue  élevée  du  10  au  18, 
période  au  cours  de  laquelle  on  a  observé 
le  maximum  absolu  33°  7,  le  12.  Le  mini- 
mum aljsolu  8°  6  a  été  relevé  le  2L  La 
moyenne  mensuelle  de  la  température  est 
sensiblement  celle  de  la  normale,  18°  33. 

La  liauteur  totale  de  la  pluie  a  atteint 
78  "'/'"  3  en  14  jours  de  pluie.  Le  rapixu-t  à 
la  nuiiuale  est  1.39. 

La  durée  d'insolation  a  été  de  224  heures 
4  eu  30  jours;  durée  jinssilile  485  heures; 
rapport,  0.46. 

La  durée  d'insolation  est  en  défaut  de 
près  de  24  heures,  et  la  traiisjjarence  de 
l'air  est  faible-,  comme  en  témoignent  les 
faibles  valeurs  de  la  radiation  obtenues  au 
pyrhéliomètre  (Observatoii'c  du  parc  Saint- 

Maur). 

* 


Arbres  et  Arbustes  nouve.^ux  ou  peu 

CONNUS  (suite). 

12.  Philadelphus  Del.vv.\yi  L.  Henry.  {Bo- 
tankal  Magazine,  1910,   pi.   8,324). 

Arbuste  buissonnant  de  2-4  mètres,  à  ra- 
meaux presque  cylindriques,  légèrement  pu- 
bescents,  d'abord  brun  rougeàtre,  puis  gri- 
sâtre. Les  feuilles  ovales  ou  oblongues  lan- 
céolées, brusquement  atténuées  en  pointe, 
à  base  arrondie  ou  quelque  peu  cunéifor- 
me, largement  dentées,  sont  minces,  papy- 
racées,  pubescentes  sur  les  deux  faces,  mais 
moins  sur  la  face  supérieure.  Les  rameaiix 
florifères,  glabres  sont  terminés  par  des 
grapi)es  de  cinq  fleurs,  à  boutons  blancs 
lavés  de  rose;  le  calice  à  tube  très  court  est 
il  quatre  lobes  ovales,  acuminés,  glabres 
intérieurement,  velus  extérieurement,  les 
quatre  pétales  blancs  sont  elliptiques  ou 
ovales-elliptiques,  arrondis  au  sommet;  les 
nombreuses  étainines  ont  leurs  antlières 
jaunes.  Le  fruit  est  une  capsule  obovoïde. 

Ce  Seringat  qui  se  fait  remarquer  par  son 
abondante  production  de  fleurs  odorantes, 
qui  paraissent  vers  la  moitié  du  mois  de 
mai,     fut     d'abord     découvert    au    'Vunnan 


JOURNAL    DES     ROSES 


147 


(Chine  nccidentale),  par  l'abbé  D«lavay,  qui 
envoya  des  graines  au  Muséum  d'histoire 
naturelle  de  Paris,  en  1890;  il  fut  trouvé  de 
nouveau  par  M.  E.  H.  Wilson,  qui  fit  aussi 
l)arvenir  des  graines  à  MM.  James  'Veitch, 
de  Chelsea.  Il  prospère  dar.s  un  bon  sol  ex- 
p(»sé  au  soleil  et  se  propage  de  boutures 
de  jeune  bois  faites  à  la  chaleur. 

13.  AcAXTHOP.WAX  Henryi  Harms;  Eleu- 
THEiiOCOCCis  Hexryi  Oliver.  {Botanical  Ma- 
gazine,  1910,   pi.   8,316). 

.\rbuste  de  2  mètres  et  phks  de  hauteur, 
à  branches  fortes,  raides,  armées  d'épines 
allongées,  aplaties  à  la  base,  coniques,  re- 
courbées. Les  feuilles  sont  composées  de 
cinq,  rarement  trois  folioles  oblancéolées 
ou  ovales-lancéolées,  aigiies  ou  courtemeait 
acuminée-s,  souvent  rétrécies  à  la  base  en 
un  pétiolule,  finement  dentées  en  scie  ou 
parfois  dentées  sur  leur  moitié  inférieure, 
vert  foncé  et  scabres  en  dessus,  plus  paie 
et  plus  ou  moins  pubescent,  surtout  le  long 
des  nervures,  en  dessous.  Les  fleurs  très 
nombreuses  sont  réunies  en  ombelles  sphé- 
riques  à  l'extrémité  des  rameaux,  l'ombelle 
terminale  étant  beaucoup  plus  volumineu- 
se que  les  autres.  Les  fruits  sont  des  baies 
globuleuses,  noires. 

Cette  plante,  d'abord  découverte  dans  le 
Hupeh  (Chine  centrale),  par  le  docteur  A. 
Henry,  fut  introduite  en  Europe  par  MM. 
V'eitcli,  (le  Clielsea,  qui  la.  reçurent  de  leur 
collecteur  M.  E.  H.  Wilson.  Quoique  le 
feuillage  .soit  beau  et  que  les  fruits  produi- 
sent un  certain  effet,  au  moment  de  leur 
maturité,  c'est-à-dire  d'octobre  à  décembre, 
cet  arbu.ste  est  plutôt  curieux. 

1  i.    .\CEH    I.AETUM    AIREUM. 

Belle  variété  d'Erable  à  feuillage  rouge 
et  jauno  d'or,  signalée  en  VMi  chez  H.  A. 
liesse,   (l(>  Weeiier  (Hanovre). 

15.  Deitzia  SETCinENsis  Francliet;  D.  co- 
HVMHlFi.oitA  I.einoiiic.  ICnnlriin's  Chroiiirlc, 
189S-n-2a');  Hnia, lirai  \hKja-Jnr,  1909,  pi. 
8255). 

Arbuste  très  braiichu  atteignant  1  m.  20 
de  hauteur;  les  rameaux  arrondis,  gris  cen- 
dré ont  l'écorce  caduque.  Les  feuilles  à 
courts  i)étioles  canaliculés,  sont  lancéolées 
ou  ovales-lancéolées,  longuement  acumi- 
nées,   arrondies  à  la  ha.se,   longues  de  5-10 


centimètres,  larges  de  1,5-3  centimètres,  de 
texture  papyracée  et  dentées  sur  les  bords; 
leur  face  supérieure  est  vert  foncé  satiné  et 
la  face  inférieure  vert  clair.  Les  inflores- 
ce«ces  corymbiformes  à  ramifications  qua- 
drangulaircs  sont  composées  de  très  nom- 
breuses fleurs;  les  bractées  linéaires  ont  5 
millimètre.s  de  long.  Les  fleurs  ont  environ 
15  centimètres  de  diamètre  et  leur  récepta- 
cle est  recouvert  abondanmient  de  poils 
étoiles,  le  calice  a  un  tube  court,  à  lobes 
triangulaires,  presque  aigiis,  longs  de  1  mil- 
limètre et  large  de  1,5  millimètres  à  la  hase; 
les  pétales  ovales-elliptiques  sont  glabres 
sur  leur  face  supérieure;  les  étamines  sont 
de  deux  .sortes  :  celles  opposées  aux  sépa- 
les de  i  millimètres  de  long,  ont  leur  extré- 
mité bilabiée;  celles  opposées  aux  pétales 
de  2  millimètreis  de  long,  ont  leur  extrémité 
laciniée.  Le  fruit  est  une  capsule  presque 
globuleuse  d'environ  5  millimètres  de  dia- 
mètre. Les  pétioles,  les  rameaux  florifères, 
les  calices,  la  face  inférieure  des  pétales, 
les  fruits  sont  garnis  de  poils  étoiles. 

Cette  espèce  est  originaire  du  Setchuen 
occidental  (Chine),  d'où  les  graines  furent 
envoyées  à  M.  Maurice  de  Vilmorin,  en 
1895,  par  l'ahhé  Farges,  des  Missions  étran- 
gères. Ces  graines  donnèrent  des  plantes 
qui  fleurirent  en  avril  1896,  et  l'année  sui- 
vante, la  i)lante  fut  présentée  par  G.  Bou- 
cher, l'horticulteur  parisien,  à  la  Société 
Nalioiialc  d'horticulture  de  France,  sous  le 
nom  de  L).  Corymbosa;  en  1898,  M.  E.  Le- 
nioine  la  décrivit  sous  le  même  nom  dans  le 
Gnrdeiicr's  CkronirJe. 

Cet  arbuste  végète  de  très  bonne  heure  et 
ses  pou.sses  sont  sujettes  à  être  détruites 
par  les  froids  tardifs.  La  floraison  com- 
mence dan.s  la.  dernière  (|iiin7.,iine  de  juin 
et  dure-  tout  le  mois  de  juillet;  les  Iloiirs  à 
leur  entier  épanouis.sement  sont  blanc  de 
neige  et  elles  sont  si  nombreuses  qu'elles  rc- 
conM'i'iit,  cnlirrement  la  |]|:into.  Ce  Deulzia 
prospère  dans  un  bon  sol  et  se  jii'opage  fa- 
cilement de  boutures. 

16.  Mii:noMELES  CAr.ONEURA  Stapf.  {Tiotani- 
cal  \faguzinc  1010,  pi.  8335). 

Petit  arbre  ou  arbuste  dont  h'S  blanches 
ont  l'écorce  glabre,  presque  luisante,  de 
c-oiilpiir  châtaigne  foncée,  avec  quelques  len- 


148 


JOURNAL     DES     KOSES 


ticelles  et  enfin  ridée  transversalement.  Les 
bourgeons  ovoïdes,  glabres,  ont  les  écailles 
velues  et  fauves.  Les  feuilles  caduques  à 
pétioles  d'abord  faiblement  velus,  puis  gla- 
bres €t  étroitement  creusés  en  gouttière, 
ayant  à  leur  base  des  ligules  filiformes,  ve- 
lues, tombant  de  bonne  lieure;  elles  sont 
obovaJes-oblongues,  à  sonmiet  aigii  ou  rare- 
ment acuminé  à  base  presque  aigiie,  lon- 
gues de  6-9  centimètres,  larges  de  3-5  cen- 
timètres; le  limbe  à  bord  crénelé  est  tout 
à  fait  glabre,  vert  foncé  en  dessus  à  l'état 
adulte,  plus  pâle  en  dessous  avec  quelques 
poils  sur  les  nervures,  persistant  seulement 
aux  points  d'attache;  les  nervures  .sont  proé- 
minentes en  dessous,  les  latérales  au  nom- 
bre de  10-12  sont  presque  droites  et  paral- 
lèles. Les  fleurs  blanches,  très  nombreuses, 
à  pédoncules  pubescents  forment  des  co- 
rymbes  à  l'extrémité  de  courte  rameaux. 
Les  fruits  bruns,  globuleux,  pyriformes  sont 
couverts  de  lenticelles. 

Cette  espèce  fut  premièrement  découverte 
en  1889,  par  le  docteur  .\.  Henry,  dans  le 
Setchuen;  en  190'[-,  il  fut  de  nouveau  trouvé 
dans  les  bois  de  la  même  région,  à  2.400 
mètres  d'altitude  par  E.  H.  Wilson  qui  en- 
voya des  graines  à  MM.  J.  'Weitch  et  fils, 
et  les  plantes  qui  en  proviennent  fleurirent 
pour  la  première  fois  en  1909  dans  ieur  pé- 
pinière de  Coombe  Wood,  oii  elles  se  sont 
montrées  rustiques. 

17.  SoRBUs  ViLMORiNi  Schneider;  Cormus 
FOLIOLOSA  Francbet  (llotiiiiical  Magazine 
1909,  pi.  8241). 

Arbuste  ou  petit  arbre  de  3-6  mètres  de 
haut,  à  branches  striées,  glabres  ou  faible- 
ment recouvertes  d'une  pul)escence  rouil- 
lée;  les  bourgeons  ovoïdes,  acuminés  sont 
légèrement  ]vubescents  à  leur  extrémité. 
Les  feuilles  minces,  inégalement  pinnées  ont 
le  pétiole  commun,  légèrement  ailé,  presque 


glabre;  les  folioles  disposées  par  9-14  pai- 
res, opposées  ou  presque  alternes,  oblon- 
gues-elliptiques,  apiculées,  longues  de  30-37 
millimètres,  larges  de  6  millimèti'es  envi- 
ron, dentées  svir  leur  moitié  supérieure  sont 
glabres  sur  leurs  deux  faces  et  faiblement 
réticulées;  les  stipules  subulées  ont  5  milli- 
mètres de  long.  Les  fleurs  qui  forment  des 
corymbes  terminaux  ont  les  pédoncules  et 
le  réceptacle  pubescents;  les  sépales  sont 
triangulaires-obtus;  les  pétales  obovales  ont 
leur  onglet  court.  Les  fruits  globuleux,  rou- 
ges ont  environ  8  millimètres  de  diamètre. 

Cette  espèce  est  originaire  du  Yunnan  et 
du  Setchuen,  dans  le  sud-ouest  de  la  Chine, 
où  elle  fut  découverte  sur  le  somment  du 
Mont-Omei,  iiar  le  i~évérend  E.  Faber,  en 
1887;  plus  tard  Le  docteur  A.  Henry  la  re- 
trouva dans  la  même  localité  et  par  M.  A.  E. 
Pratt,  près  de  Tatienlu.  Elle  fut  introduite 
dans  les  jardins  d'Europe,  en  1904,  par  M. 
M.   de  Vilmorin. 

Cet  arbuste,  recommandable  par  son  élé- 
gant feuillage,  donne  en  juin  de  jolies  fleurs 
blanches  auxquelles  succèdent  des  fruits  qui 
Iirodu','c;it  tout  leur  effet   en  septembre. 

(A   suivre).  F.    Tesnier. 


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adressées,  avant  le  5  septembre,  à  M.  Rail- 
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t        d'une  Itose  (poésie).  —  l'elile  correspundnnce.  —  l'ose  Louise-Culhevine  liretilau.  —  Le  Kosier  dans  les  } 

l        cinq  parties  du  Monde:  La  liose  en  Tunisie  (suite'  ;  La  Rose  à  l'Ile  de  la  Kéunion.  —  Lue  maladie  du  Rûmim-  Î 

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COCHET,  directeur  du  Journal  des 
Roses,    à   CouBERT  (Seine-et-Marne). 

Nota.  —  Les  ciiniiites  du  Journal  des  lioscs 
.sont  complètement  en  dehors  de  ceux  de  ré- 
tablissement  liorticole. 


Lorsque  Vénus  sortant  du  sein  des  Mers, 
Sourit  aux  dieux  charmés  de  sa  présence. 
Un  nouveau  jour  éclaira  l'univers  : 
Dans  ce  moment  la  llose  prit  naissance. 
(Parny). 


Bibliographie  :  Les  Roses  de  l'inipé- 
raliiie  .Idseiihi'ni-,  jiar  .Iljl.ES  (ilî.WE- 
Hl'^.M'X.  —  Préface  de  Frédéric  Massnn. 

"  En  fleuri.ssant  les  jardins  de  toutes  les 
Roses  f(u'il  était  alors  liossible  de  rassem- 
bler —  M.  Gravereaux  —  l'Impératrice 
.loséphino  eut  mieux  qu'une  idée  jolie,  elle 
fit  œuvre  nouvelle  et  utile.  La  collection  de 
la  Malmaison  qui  comprenait  près  de  250 
fspèces  ou  variétés  fut,  en  effet,  jiresque  une 
révélation,  elle  eut  sur  le  goût  des  contem- 

Tome  XXXVI. 


poruiiis,  l'influence  la  plus  heureuse  et  on 
peut  la  considérer  comme  le  fait  capital 
d'une  période  qui,  dans  l'histoire  de  la 
Reine  des  fleurs,  mérite  le  nom  de  ce  Re- 
naissance  ". 

"  .Jusqu'alors  la  I-lose  n'occupiiit.  pas  le 
i-a.ng  que  sa  beauté  lui  assigne,  sa  culture 
était  peu  étudiée,  les  procédés  de  multiijli- 
catioii  restés  rudimentaires,  et  le  souci 
d'obtenir  de  nouvelles  variétés  presque  nul. 

11  On  comptait  à  peine  en  l'année  1.800, 
cent  variétés  de  roses  dont  un  ticTS  environ 
ne  donnaient  que  des  fleurs  simples. 

«  On  en  comptait  250  en  1815,  2.50U  en 
1828,  5,000  vers  1845,  et  plus  de  8,000  sont 
aujourd'hui  réunies  à  la  roseraie  de  l'Hay. 

«  I-/es  recherches  faites  pour  constituer 
les  collections  d)e  l'impératrice  créèrent 
parmi  tous  les  rosiéristes  une  émulatinn 
considérable. 

«  Les  Horticulteurs  fran(;ais  purent  voir 
à  la  Malmaison,  les  résultats  obtenus  par 
leurs  rivaux  ;  ils  comprirent  quelles  res- 
sources infinies  offre  la  Reine  des  Fleurs 
à   (pii  sait  la  cultiver  avec   intelligence. 

11  Des  vocations  se  décidèrent  alors  ;  c'est 
à  ce  moment  que  se  forment  les  Laffay,  les 
Dcr.v.rez,  les  Hardy,  les  Vilierl,  les  Pré- 
vost, les  Noisette,  qui  devaient  bienlol  en- 
lever aux  horticulteurs  éti"angei's  leur  an- 
cienne   suprématie. 

11  La  Rose  au  XVIIP  siècle  était  une  tleur 
anglaise    ou    plutôt   liollaiulaise. 

Gi'Ace    là    rhnpulsion    donnée    par    José- 

1"  Octnbre  1912. 


150 


JOURNAL     DES     KOSES 


pliine,  elle  va  devenir  et  elle  restera  désor- 
mais   une   fleur   Française...    )>. 

Et  M.  Gravereaux  nous  donne  la  liste  et 
la  descniption  des  197  espèces  et  variétés 
de  roses  qu'il  a  pu  réunir  à  la  Malmaison, 
sur  les  250  qu'y  cultivait  l'Inipératrice  Jo- 
séphine. 

Un  livre  de  ce  genre  ne  s'analyse  pas, 
il  doit  être  lu,  d'autant  plus  que  les  splen- 
dides  planches  coloriées  reproduites  d'après 
Redouté  II  le  peintre  de  la  Malmuison  », 
en  sont  1©  complément  indispensable.  Elles 
valent  à  elles  seules  beaucouj)  plus  que 
les  2  fr.  50,  prix  de  ce  joli  volume. 

Nous  adres.s.ons  nos  plus  vives  et  nos  plus 
respectueuses  félicitations  à  M.  Jules  Gra- 
vereaux et  nous  sommes  heureux  d'amion- 
cer  à  nos  abonnés  et  lecteurs,  qu'après  en- 
tente avec  l'éditeur,  cette  magnifique  bro- 
chure fait  partie  de  la  Bibliothèque  du 
Journal  des  Roses.  Nous  ne  saurions  trop 
engager  nos  lecteurs  à  nous  dema.ndeT  cette 
brochure  si  bien  écrite,  si  doicumentée,  et 
si  admirablement  illustrée. 


Pots  à  fleurs  en  verre.  —  Ee  Bulle- 
tin de  lu  Société  d'Horticulture  d'Epernay 
et,  après  lui,  celui  de  la  Saciété  Centrale 
d'Horticulture  d'Ille-et-Vilaine,  nous  don- 
nent les  pots  à  Heurs  en  verre  conane  une 
nouveauté  de   l'année   dernière  !  ! 

En  cela  nos  confrères  se  trompent.  En 
effet,  M.  Desprez,  le  fameux  semeur  de  Ro- 
ses qui  liabitait  Yèbles  vers  IStO,  eu  faisait 
déjà  usage  à  cette  époque. 

Il  s'en  servait  surtout  pour  le  bouturage 
et  le  repiquage  de  ses  jeunes  Rosiers.  Nous 


en  avons  la  preuve  la  jilus  certaine  qu'on 
puisse  avoir,  car  les  godets  en  verre  dont 
il  faisait  alors  usage  sont  actuellement  en 
notre  possession,  veriiant  directement  de 
chez  lui.  Nous  en  avons  plusieurs  centai- 
nes. 

Cela  ne  retire  aucune  valeur  aux  pots  à 
fleurs  en  verre,  mais  prouve,  une  fois  de 
plus,  que  certaines  inventions  qu'on  sup- 
pose nouvelles,  sont  ])arfois  fort  anciennes. 


Roses  prolifères  -  Nous'  avons 
Constaté,  cette  année,  la  prolifération  d'un 
assez  grand  ncjmbre  de  roses  dans  un  car- 
ré de  boutures  de  Multiflore  de  la  Griffe- 
raie  destinées  à  être  écussonnées  en  juil- 
let  dernier. 

Un  dixième,  environ,  des  roses  épanouies 
présentaient  à  différents  degrés,  un  état 
plus  ou  moins  complet  de  prolifération. 

Chez  nombre  de  roses,  l'axe  prolongé 
donnait  naissance  à  une  .seconde  ro.se,  au- 
dessus  de  laquelle,  chez  plusieurs  sujets, 
s'en   épanouissait   une   troisième. 

Il  est  à  noter  que  ces  rosiers  prolifères 
provenaient  d'un  lot  important  de  boutures 
dans  lequel  ils  ont  été  pris  au  hasard 
et  que  ces  phénomènes  de  proliflcation  se 
sont  seulement  produits  dans  un  petit  ter- 
rain entouré  de  grands  arbres,  alors  que 
toutes  les  autres  boutures  provenant  du 
même  lot,  —  8.000  environ  —  plantées  en 
plaine  n'en  iirésentaient  pas  trace. 

La  nature  du  sol,  ou  les  conditions  de 
milieu,  joueraient-elles  un  rôle  prépondé- 
rant dans  cette  sorte  de  variation  térato- 
Icjgique  ? 

COCHET-COCHET. 


)ANS      LES 


lOSIERS 


En  Octobre.  —  Co  n'est  quexceittion- 
neUement  qu'on  peut  encore  écussonner, 
avec  succès,  les  boutures  de  Griffeiaie  en 
ce  mois  ;  en  cas  de  non  réussite  des  écus- 
sons  posés  en  saison  normale  sur  ce  sujet, 
on  peut  essayer  de  recommencer  en  octobre 
cette  opération,  si  la  température  est  douce  ; 
nous  l'avons  vue,  plusieurs  fois,  donner  des 
résultats  parfaits. 


On  peut  commencer  dès  octobre,  l'arra- 
cliage  et  la  transplantation  des  Rosiers  ; 
mais  lorsqu'oTi  oiière  dans  la  i)remière  quin- 
zaine et  à  plus  forte  raison  dans  la  première 
semaine  de  ce  mois,  il  y  a  lieu  de  procéder 
à  l'effeuilkige  complet  des  rosiers  trans- 
plantés et  de  les  arroser  fré([uemnient,  si 
l'atmosphère  est  sèche. 

L'arrachage  des  églantiers  connnenee  avec 


JOURNAL    DES     ROSES 


151 


octobre.  On  coupe  en  terre  les  racines  des 
églantiers  à  10  ou  15  centimètres  de  leur 
])(iint  d'insertion  sur  la  tige,  au  moyen 
d'une  pioche  bien  tranchante,  longue  et  peu 
large  ;  on  soulève  le  plant  qui  est  rogné 
d'un  coup  de  serpe  ou  de  sécateur,  à  la 
longueur  qu'on  veut  lui  laisser,  laquelle  va^ 
rie  avec  la  grosseur  de  la  tige.  Les  plants 
très  hautes,  droits,  vigoureux,  jeunes  encore 
mais  bien  lignifiés,  iiortant  de  bonnes  ra- 
cines, sont  conservés  de  2  mètres  environ  de 
hauteur  i)our  écussonner  les  pleureurs  et 
les  standards.  Ceux  moins  hauts,  formeront 
des  Rosiers  à  haute  tige  ordinaire  (1  mètre 
à  1  m.  20).  La  faille  au-dessous  sera  em- 
ployée comme  demi-tige  ;  enfin,  les  tous 
jeunes  églantiers  seront  rognés  à  0  m.  45 
pour  être  é«ussonnés  ras  de  terre  et  consti- 
tuer les   nains. 

Chaque  soir,  tous  les  églantiers  arrachés 
seront  mis  provisoirement  en  jauges,  à 
l'ombre  et  arrosés  fortement.  On  les  prendra 
là  pour  les  habiller,  c'est-à-dire,  rogner  les 
racines  et  nettoyer  la  tige,  en  novembre, 
nous  verrons  alors  connnent  se  pratique 
l'habillage. 

Les  amateurs  de  roses  qui  désirant  arra- 
cher, ou  faire  arracher  devant  eux,  des 
églantiers  pour  leur  servir  de  sujets,  de- 
\  lont  les  chercher  dan.s  les  bois-taillis  ré- 
cemment abattus,  de  préférence  aux  haies 
et  buissons  dans  lesquels  les  églantiers  por- 
tent presque  ti>ujours  de  fortes  branches  in- 
sérée,s  sur  la  tige  princii)ale,  ce  qui  Jiuit 
grandement   à  la  beauté  de  celle-ci. 

Par  contre,  c'est  dans  les  haits  ipTils 
jiourront  récolter  le  plus  facilement  les 
graines  d'églantiers  dont  ils  voudraient  s'a- 
eniiser  à  faire  un  semis. 

t;hojsir  de  préféreiici',  lomiin'  iiorlc 
graines,  l'églantier  des  cliiens  (/;.  Ciiiuiinn 
.  ou  l'églantier  timientueux  (/.'.  'Idiiinilnsd). 
Le  fi.  liiibigiiiosa  (églantier  oiloraiit) 
donne  également,  quoiqu'on  en  dise,  de 
bons  sujets  pour  l'écussonnage. 

Ne  pa.s  récolter  les  graines  du  fi.  Arven- 
sis,  dont  les  rameaux,  longs  et  flexibles 
gênent  la  pose  de  l'écusson.  Récolter  les 
fruits  lorsqu'ils  sont  bien  mûrs,  c'est-à-dire 
très   reuges.    On    les  casse    légèrement   sur 


un,e  planche,  en  les  brisant  avec  un  mar- 
teau de  bois,  sans  briser  les  graines  qu'ils 
contiennent.  On  les  expose  ensuite  au  so- 
leil,  pendant  quelquies   jours. 

Dès  novembre,  on  les  mélange  à  2  fois 
au  moins  leur  volume  de  sable  fin  humide  et 
on  les  jilace  dans  des  caisses  percée-s  de  très 
lietits  trous,  iiermettant  l'écoulement  des 
eaux  d'arrosages  donnés  maladroitement 
trop  abondants,  mais  empêchant  l'entrée 
des  souris  dans  les  caisses. 

Celles-cii  sont  couvertes,  toujours  pour 
éviter  les  nmgeurs  et  placées  dans  une  cave, 
on  dans  un  hfttime.nt  à  l'abri  de  la  gelée. 
Un  n'arrose  que  si  la  terre  vient  à  sécher. 

Ces  graines  sont  semées  en  pleine  terre 
en  février-mars,  c'est-à-dire  dès  qu'elles 
conmiencent    à    germer. 

Il  e.st  jjossible  de  faire,  dès  octobre,  des 
boutures  de  Multiflore  de  la  Griffemie,  de 
Piill/aiitka  tupe,  etc.,  mais  on  ne  commence 
généralement  à  'es  faire  qu'en  novembre: 
nous  verrons  comment. 

De  même,  la  greffe  en  fente  sur  racine 
se  pratique  souvent  dès  octobre.  Nous  la  dé- 
crirons dans  notre  numéro  de  novembre  qui 
est  une  époque  excellente  pour  faire  cette 
opération. 

Si  les  terraiiis  à  convertir  en  roseraie 
contiennent  des  veris-blancs,  il  faut  faire 
procéder,  fin  septembre  ou  dès  octobre,  à 
un  piochage  énergique  permettant  de  dé- 
couvrir les  larves  et  de  les  détruire,  ce  qui 
n'empêchera  pas  de  les  chercher  encore 
avec  soin,  lors  du  défoncement  du  sol.  Le 
sulfure  de  carbone  ne  donnerait  pas,  à  l'au- 
tonme,  les  résultats  qu'on  peut  en  attendre, 
les  V6r.s-blancs  étant  trop  près  de  la  .surface 
(lu  .sol,  à  cette  époque  de  l'année.  Continuer 
lo  récolte  des  graines  de  ftosiers  provenant 
lie  fcicondatlon  ar'lincielle.  P.éniltor  a\issi 
celles  de  /;,  l'dliiiiiiltiil  li/pe,  miiis  ne  pas 
les  mettiw  en  stratification,  car  elles  lèvent 
aussit(">t  confiées  à  la  terre.  Les  Rosiers  sou- 
mis :mi  for(;agp  reçoivent  les  mêmes  soins 
qu'en  se|]|embre  ;  les  aérer  le  plus  possible 
et  se  mé'fler  du  Hlamc. 

Détruire^  les  feuilles  die  rosiers  atteintes  de 
la  lUftiille.  et  les  brfiler  soigneusement. 

COCHKT-COCHKT. 


152 


JOURNAL     DES     K  O  S  E  S 


OSIERS 


»>{_/-» 


OUVEAUX 


MIS      AU 

(Suile) 


COMMERCE      EN      1912 


Notre  confrère,  M.  Pierre  Guillot,  rosié- 
riste,  chemin  de  Saint-Priest,  à  Lyon-Mont- 
plaisir,  vend,  à  partir  de  la  fin  d'octobre 
1912,   les  nouveautés  suivantes    : 

MABAME  CHARLES  DEBREUIL  (Hy- 
bride de  Tlié). 

Arbuste  vigoureux  à  rameaux  divergents, 
beau  feuillage  pourpré;  fleur  très  grande, 
pleine,  bien  faite,  lai-ges  pétales  saumon 
rose  nuancé  carmin  aux  revers.  (Issu  de 
Pharisaer). 

SOUVENIR  D'EMILE  FLOQUET  (Hybri- 
de de  Thé). 

Arlniiste  vigoureux  à  rameaux  divergents, 
lieuu  feuillage  pourpré;  fleur  très  grande, 
à  larges  pétales  arrondis  en  forme  de  coupe, 
pleine,  très  bien  faite,  beau  rose  carmin 
vif  très  brillant;  odorante.  (Issu  de  semis 
inédits). 

ROBY.  (Rosieir  niultitidre  à  rameaux  sar- 
menteux). 

Arbuste  très  vigoureux,  rustique,  inflo- 
rescences corymbifères  de  30  à  50  fleurs; 
l)iiutons  ovoïdes,  caniiin  vif;  fleurs  moyen- 
nes, simiiles  carmin  foi^.cé  à  l'extérieur  car- 
min s'atténuant  au  rose  tendre  sur  frmd 
jaune  orange  à  l'extérieur,  rappelant  le 
coloris  do  Lfonir  Lnmrsrh  dont  elle  i>ro- 
vient  par  un  croisemcnf  avec  Lnutsclitern; 
très   ornemental. 


ISl.  Auguste  Nonin,  le  rosiériste  bien 
connu  de  Chatillon-sruis-Bagneux  (Seine), 
vend  à  partir  de  cet  automne,  les  trois  va- 
riétés nouvelles  suivantes;  ces  variétés  sar- 
mentpuses  sont  issuses  de  Jinrotliii  l'crkivs: 

.l/l/Ml//,'  MCrSTE  .\n,V/,V  (Wichu- 
raiana). 

Arbuste  très  vigoureux,  forme  raiiidement 
de  .jolies  colonnes  couvertes  île  ijniuiuets  de 
fleurs    dressées,     prescpie      doubles,      d'une 

(1)  Voir  Journal  îles  l',osi-s  11112.  iia^ej  J8,  4J,  90  i-l 
103. 

Les  descriptions  publiées  pur  le  Jino-nnl  des  Hnxcx. 
sont  celles  rerueç  direcletiicnt  dos  obleiileiirs. 


nuance  de  rose  mauve  clair,  à  large  centre 
blanc;  floraison  tardive  et  prolongée. 

PETIT  LOUIS  (Wichuraiana). 

Plante  de  forte  végétation,  garnit  rapide- 
ment de  grands  espaces,  fleurit  en  énormes 
bouquets;  larges  fleurs  très  doubles,  d'une 
belle  teinte  de  rose  saumoné  glacé  argent; 
précoce  à  fleurir  et  de  longue  durée.  (Les 
deux  variétés  ci-dessus  présentées  à  Lon- 
dres "  Exposition  internationale  »,  ont  ob- 
tenu  un©  coupe   d'argent). 

PETITE  JEANNE  (Wichuraiana). 

Belle  i)lante  vigoureuse;  fleurit  en  large 
liouciuet,  fleurs  doubles  de  couleur  groseille 
claire;  teinte  nouvelle  dans  le  genre,  très 
solide  et  de  longue  durée. 


Notre  confrère,  M.  P.  Bernaix,  rosiériste 
à  Villeurbanne,  près  Lyon,  met  en  vente,  à 
partir  du  15  octobre  cnurant,  les  deux  nou- 
veautés suivantes  : 

ANGÈLE  DARNEX  (Hybride  de  Thé). 

Arbuste  d'une  vigueur  robuste,  à  rameaux 
dressés  très  florifères,  pédoncule  long  et 
rigide.  Les  boutons,  d'un  ovoïde  gracieuse- 
ment allongé,  sont  d'un  rose  très  frais,  avec 
des  reflets  d'orange  pcàle,  qui  en  rendent 
la  nuance  nouvelle  et  séduisante.  La  fleur 
est  grande,  d'une  duplicature  élégante,  à  pé- 
tales larges,  épais  et  concaves,  de  couleur 
rose  de  Chine  avec  des  reflets  lavande  ar- 
gentés et  un  large  onglet  jaune  canari. 

Variété  remarquable  par  la  beauté  de  ses 
boutons,  l'élégance  et  la.  grandeur  de  ses 
fleurs  d'un  coinris  nouveau  et  par  sirn  abon- 
dante floraisiin. 

/V,l/).\.l//s  .1/  MllICE  UAFIN  (Hybride  de 
Thé). 

.\rbuste  de  biuuie  vigueur,  de  jolie  tenue; 
rameaux  dressés,  fermes;  pédoncules  longs, 
solides,  portant  verticalement  les  fleurs. 

Bo\itons  oviformes,  souvent  solitaires,  de 
ciiuleur  éclatante,  rose  carmin  vif  à  reflets 
écarlate  clair.  PTeur  grande,  en  large  coupe 
évasée;  pétales  épais  de  couleur  carmin 


JOURNAL     DES     ROSES 


153 


au  centre  avec  des  i-eflets  poiiceau  atténué 
et  les  pétales  extérieurs  ros.e  franc.  Très 
belle  variété. 


MM.  Barbier  et  C'^,  iiorticulteurs,  16, 
route  d'Olivet,  à  Orléans  (Loiret),  livrent 
au  conunerce,  à  l'automne  1912,  la  rose  nou- 
velle : 

EDGAR  AXORLU  (Hybride  de  Wirhu- 
raiana'. 

Fleur  rouge  sang  vif,  teintée  de  magenta 
passant  au  crani(<isi  vif,  revers  des  pétales 
rose  vif.  Pétales  intérieurs  striés  de  blanc. 
Corynibes  de  5  à  15  fleurs.  Feuilles  vert 
foncé,  luisantes.  Plante  vigoureuse  et  très 
florifère  faisant  un  grand  effet. 

Wichurai'diia    x    Cranioist    suix'Tieur. 


M.  .Alfred  Perdriolle,  rosiériste,  40,  rue 
Croix-.Morlon,  à  Lyon-Montplaisir  (Rhône), 
met  en  vente,  la  nouveauté  ci-après,  à  par- 
tir du  15  octobre  1912  : 

CHAXOIXE  l'.IXET  DE.S  ROYS  (Hybride 
de  Thé).  Issu  de  Riclinioud  et  de  Abbr  Bra- 
iiirrel. 

Une  des  meilleures,  des  plus  florifères  des 
variétés  à  fleurs  rouges,  connues  à  ce  jour. 

Coloris  rouge  cramoisi  éclatant,  nuancé  de 
pnur()re  velouté;  fleur  très  grande,  pleine, 
s'épanouissant  bien  et  ne  bleuissant  jamais. 

Cette  variété  a  conservé  de  Richmond  sa 
forme  et  son  abondante  floraison,  et  de 
Abbé  Rrtnnerel  sa  végétation  robuste  et  ra- 
mifiée ainsi  que  sou  coloris  pourpre  noirâ- 
tre velouté. 

Elle  sera  très  ap|iréfiée  pour  la  culture 
l'M  pot  et  reconunandable  pour  massif. 

Dédiée  à  M.  le  chanoine  Binet  des  Roys, 
curé  do  l'Immaculée  Conception,   à  Lyon. 


Par  rétablis.sement  Ketten  frères,  de  Lu- 
.xembnurg  (Grand  Duché^,  sont  vendus,  à 
l'automne  1912  : 

SOIVEXIR  DE  MARniES  LorREino 
(Thé). 

Fleur  rouge  de  Carthame,  sur  fimd  rouge 
Corail,  extrémité  des  pétales  passant  au 
rose  pourpré  au  complet  épanouissement, 
onglet   jaune    iiidien,    iimyciinc    nw    grande. 


assez  pleine,  bouton  allongé  ouvrant  bien. 
-Arbuste  vigoureux,  très  ramifié,  très  flori- 
fère. 

Paul   Lédé    x    Madame  Hoste. 

Coloris  distinct,  très  recommandable  pour 
jardins  de  ville,  dédiée  en  souvenir  d'un 
grand  promoteur  portugais  d'horticulture. 

EUGÉNIE  MUXCHEN  (Hybride  de  Thé). 

Fleur  rose  lilacé  argenté,  onglet  blanc 
ambré,  grande  ou  très  grande,  pleine,  à 
centre  élevé,  légèrement  odorante,  bouton 
allongé  et  pointu,  presque  toujours  solitaire, 
ouvrant  bien,  pédoiicule  long.  .Arbuste  vi- 
goureux,  érigé,    florifère. 

Château   d'Ourout    x    Madame    Cordirr. 

Variété  très  reconunandable  pour  la  plan- 
tation en  massifs,  la  fleur  coupée  et  le  for- 
çage. 

Dédiée  à  l'épouse  du  bourgmestre  de  la 
ville  de  Luxembourg. 


Nos  confrères  MM.  Levavasseur  et  fils, 
horticulteurs  à  Orléans,  vendent  à  l'autom- 
ne  1912    : 

GLOIRE  D'ORLEAXS  (Polyantha). 
■  .Arbuste  vigoureux,  à  rameaux  fermes, 
érigés.  Feuillage  vert  foncé,  fleurs  en  pani- 
cules  terminales,  nombreuses,  d'un  joli  co- 
loris rouge  très  foncé.  C'est  en  somme,  le 
Madame  Xorbert  Lnmvasseur,  mais  à  fleur 
beaucoup  plus  rouge  et  ayant  l'immense 
avantage  de  ne  pas  bleuir. 


Messieurs  A.  Robichon  et  fils,  rosiéristes, 
à  Orléans,  mettent  en  vente,  à  l'automne 
1912,   les  deux  nouveautés  ci-après   : 

MADAME  ARTHUR  ROBICHON  (Polyan- 
tlia  nain  remontant). 

Semis  de  Madame  N.  Levavasseur  x  Mis- 
tri'ss  Ciitbush. 

Coloris  beau  rose  pourpré  très  frais  en- 
tièrement inédit  dans  la  série  des  Polyan- 
tha; fleurit  en  panicules  très  compactes; 
bois  lisse,  peu  épineux,  feuillage  vert  rou- 
geàtre;  i>lante  naine  qui  sera  très  appréciée 
[jo\ir  la  culture  en  pots  et  en  massifs. 

A7.Vr;  OF  SI  A  M  (Hybride  de  Thé).  Obten- 
tour  :  P.  Hrauei-,  Editeurs:  A.  Robichon  et 
fil. s. 


154 


JOURNAL    DES     ROSES 


Arbuste  très  vigoureux  et  très  florifère; 
fleur  grande,  pleine,  iiien  faite,  d'un  Ijeau 
coloris  rouge  crainnisi  vif,  d'une  très  lon- 
gue durée,  très  odorante  et  excellente  pour 
le  forçage   ainsi   que  i)our  massifs. 

Cette  variété  a  été  choisie  jiar  S.  M,  le  roi 
de  Siani  Uii-niènie,  parmi  les  nomljreux  se- 
mis de  l'obtenteur. 


M.  Rémi  Tanne,  rosiériste  amateur  à 
Rouen,  79,  rue  Malpalu,  va  mettre  au  com- 
meroe  : 

DOCTIiUn  llEXRl  NEUPUEZ.  (Hybride 
de  ^^'iclulraiana  remontant). 

Plante  extrêmement  vigoureuse,  florifère, 
feuillage  large,  vert  luisant  foncé;  fleur 
grande,  pleine  pour  le  genre  (huit  à  neuf 
centimètre  de  diamètre);  cette  fleur  est  de 
longue  durée,  d'un  coloris  jaune  canari;  le 
bouton  est  long  et  bien  fait;  la  fleur  épa- 
nouie est  d'une  couleur  blanc  souffre. 

{WichuiaiiiiKi  X  Miidiiiiic  Uarlhèli'iitij  Lc- 
vet). 

PAUL  NOËL   (Hybride  de  Wicliuraiana). 

Plante  très  vigoureuse,  florifère,  feuillage 
joli,  d'un  vert  luisant;  tendance  à  remon- 
ter; donnant  des  ros^es  pleiues,  par  paquet 
de  deux  à  cinq;  très  précoce  et  d'une  bmgue 
durée;  coloris  rose  crevette  mélangé  de 
jaune  soufre;  variété  d'un  joli  effet. 

{Wichuraianà  x  Monsieur  Tillct), 

La  mise  au  commerce  de  ces  deux  nou- 
veautés devait  avoir  lieu  à  l'autonuie  1910, 
ainsi  que  le  Journal  des  Roses  l'a  alors 
annoncée.  M.  Tanne  a  reporté  cette  livrai- 
son aux  cultures,  à  l'automne  1912. 

Docteur  Henri  Neuvrez  et  Paul  Noël  ont 
obtenu  une  grande  médaille  d'argent  le  13 
juin  1912  à  la  Société  Nationale  d'horticul- 
ture de  France.  Dans  sa  séance  du  11  juil- 
let suivant,  la  même  société  a  accordé  un 
certificat  de  niérite  à  la  variété  Docteur 
IJenri  Neuprcz  comme  Wi'chiirmana  remon- 
tiiiit. 

*  * 

M.  Philbert  Routigny,  rosiériste,  4,  rue 
des  Ursulines,  à  Rouen,  livre  aux  cultures, 
à  l'automne  1912,  la  variété  très  remar- 
quée des  amateurs  de  roses  au  cours  de 
l'été  dernier  : 


MADAME  PHILBERT  BOUTIGNY  (Hy- 
bride remontant). 

Fleur  solitaire  en  coupe,  sur  longue  tige; 
boutoni  long,  bien  fait,  d'un  riche  coloris 
rose  vif  très  pur,  extra  grande,  mesurant 
en  moyenne  de  0.16  centimètres  de  diamètre; 
certaines  atteignent  0.18;  elle  est  plus  gran- 
de que  Paul  Neijron  et  jihis  jolie  comme  co- 
loris; arbuste  très  vigoureux,  beau  feuil- 
lage vert  foncé. 

ririrh.  Briiniter    x    Aiuia  de  Diesbach. 


Notre  confrère,  M.  L.  Reymond,  rosiéris- 
te, rue  Frédéric-Fays,  à  Lyon,  ve^nd,  à  par- 
tir du  15  (jctobre  1912,  les  nouveautés  sui- 
vantes  ; 

MADAME  JOSEPH  PUYILLAND  (Hybri- 
de de  Thé). 

Arbuste  très  florifère  et  remontant,  d'un 
port  dressé  et  vigoureux,  vêtu  de  belles  feuil- 
k«,  à  folioles  largement  ovales.  Bouton 
ovoïde  allongé,  à  pétales  concaves,  bico- 
lores, rose  incarnat,  &e  fondant  deins  un 
large  onglet  canari  intérieurement  blanc 
rosé. 

Fleur  grande  en  coupe,  à  pétales  conca- 
ves, larges,  ovales,  à  peine  distants,  d'une 
fraîche  et  coquette  miance  rose  frais  à  l'in- 
térieur et  blanc  rosé  extérieurement, 

Mrs  WALTER  E.  MARTIN  (Hybride  de 
Thé). 

.arbuste  d'une  bnnne  vigueur,  à  rameaux 
dressés  munis  d'un  riche  feuillage.  Beaux 
boutons  dressés,  i)ortès  verticalement  par 
des  pédoncules  fermes  très  élégants  et  d'u- 
ne nuance  rose  très  frais. 

Fleurs  grandes,  cupuliformes,  d'une  du- 
plicature  moyenne  à  ])étales  satinés  bril- 
lants, d'un  beau  rose  clair  à  l'intérieur  et 
blanc  rosé  à  l'extérieur. 


Nos  confrères  MM.  Sander  et  fils,  horti- 
culteurs, à  Saint-.\lhans  (.Angleterre),  ven- 
dent, à  iiartir  de  cet  automne,  la  nouveau- 
té  suivante   : 

SANDER'S  W  liriE  (Hybride  de  Wichu- 
raianà). 

Cette  roise  est  la  plus  jolie  et  la  plus  flo- 
rifère de  tous  les  croisements  de    R.  W'ichu- 


J  0  r  H  X  A  L     D  E  S     1{  0  S  E  S 


155 


raiaiia  blancs.  Elle  a  été  choisie  parmi  les 
meilleures  d'environ  quatre  mille  semis. 

Le  rosier  Saiidcr's  White  forme  de  lon- 
gues pousses,  vigoureuses,  complètement 
couverte  d'un  feuillage  d'un  beau  vert  hii- 
san.t,  formant  ainsi  un  contraste  admirable 
avec  les  grandes  thyrses  épaisses,  de  Heurs 
(l'un  blanc  de  neige  que  produit  cette  nou- 
veauté. 

Cultivé  sur  un  mur,  ce  rosier  le  couvre 
comiilètement  la  première  année  et  présente 
une  ma-sse  uniforme  de  fleurs  d'un  blanc, 
on  ne  peut  plus  beau,  mélangé  au  joli  feuil- 
lage  de    cette    nouveauté. 


M.  Mille  Toussaint  fils,  rosiériste  à  Saint- 
-Alban,  Monlplaisir-T.yon  (Rlione),  vend,  à 
partir  de  cet  automre  les  deux  variétés  nou- 
velles suivantes   : 

COLOMiL  SEURQT  (Hybride  de  Thé). 

Fleurs  très  grandes,  portées  sur  un  jié- 
doncule  très  fenn€,  coloris  rose  vif  rougeà- 
tre  nuancé  de  blanc;  revers  des  pétales 
blanc;  très  odorante;  bouton  allongé  s'ou- 
vrant  en  forme  de  coupe;  fleur  très  double, 
beau  feuillage  verdàtre;  vigoureux. 

Cette  nouvelle  variété  remarquable,  a  fait 
l'admiration  de  tous,  horticulteurs  et  ama- 
teurs, qui  sont  venus  la  voir  dans  mes  cul- 
tures. Elle  sera  très  appréciée  pour  l'em- 
I)loi  en  massifs  et  aussi  pour  foniier  d'écla- 
tantes potées,  très  remontante,  cette  variété 
a  été  récompensée  de  deux  certificats  de 
première  clas.se  par  les  commissions  de  deux 
sociétés  d'horticulture  lyonnaises. 

Issue  de  ilarquisc  Litta  et  de  Camoëns. 

ETIS CELLE  DE  PMULLY  (Hybride  de 
Thé). 

Fleur  grande,  coloris  rouge  vif  très  clair, 
nuancé  de  violet  clair,  portée  sur  un 
pédoncule  ferme,  fleurissant  abonda  m- 
iiient,  en  forme  de  coupe.  Groupée  en 
massifs  ou  mise  en  pot,  cette  nouvelle  va- 
riété est  tout  à  fait  éblouissante;  je  puis  la 
recommander  en  toute  confiance.  La  végéta- 
tion de  cette  rose  nouvelle  est  de  moyenne 
hauteur;  beau  feuillage  à  bois  lisse  sans 
épines. 

Issu  de  Grii.ss  nv  Tfplitz  et  deLoiiis  Van- 
It'iiittp. 


Notre  confrère,  M.  Paul  Nabonnand,  ro- 
siériste au  Golfe-Juan  (Alpes-Maritimes), 
met  en  vente  cet  automne  les  deux  nouveau- 
tés ci-après  : 

GAnEIELLE   THIEnUMll)  (Thé). 

Fleurs  grandes,  assez  pleines,  régulières, 
érectées,  en  forme  de  camélia:  pétales  fer- 
mes,   de  longue   durée. 

Coloris  rose  carminé  sur  le  pourtour,  cen- 
tre jaurie  teinté  chamois,  légèrement  proli- 
fère, ce  qui  lui  donne  un  cachet  tout  iiarti- 
culier. 

Elle  prend  une  teinte  aurore  à  son  com- 
plet épanouissement.  Très  joli  bouton  al- 
longé, canari  abricoté.  Anbuste  vigoureux, 
l)ui,sson  nain,  joli  feuillage  clair,  très  per- 
sistant; très  florifère,  légèrement  parfumée. 

Gcnéral  GaUicvi  x  Mtuh'inoiselli'  Marie 
Vdii-Houttc. 

LUCIE  DAYER   (Thé). 

Fleur  grande,  pleine,  tenue  élégante,  pé- 
tales du  centre  languiformes.  Coloris  rouge 
cramoisi,  centre  teinté  rosé  à  son  complet 
épanouissement. 

Bouton  moyen,  bien  fait,  cramoisi  njoirâ- 
tre.  Arbuste  vigoureux,  buisson  nain,  feuil- 
lage persistant  vert  foncé.  Très  florifère. 

Fnuiri.s  Duhrfu'i)    x    Sir  dr   Thrrrsc  Lovct. 


M.  .lob.  Paul,  à  Neuratberg,  près  de 
Staing,  Styrie  (Autriche),  livre  aux  cultu- 
res : 

GEDEVKE  MEIS  (Pense  à  moi).  Hybride 
(le  n.   Aivriisis  et  de  /?.  Multiflora. 

Otte  variété  est  grimpante.  Elle  ressem- 
ble beaucoup  conmie  forme  et  feuillage  au 
'l'iinifr's  Criiïisoii  Raiiiblcr.  La  florai.son  a 
lieu  en  coryinbes  très  multiflores,  comptant 
jusqu'à  quarante  roses.  Les  boutons  sont 
l'onds;  les  fleurs  s'ouvrent  facilement,  elles 
sont  doubles  sans  être  pleines,  de  couleur 
blanche,  légèrement  teintée  de  rose  chair. 

L'odeur  rappelle   celle  de   l'églantinc. 

Floraison  tardive.  Cette  nouveauté  résis- 
te admirablement  bien  aux  hivers  rigou- 
reux. 

PMI,  snnEXGEU  (Polyantha  s;inufn- 
teux). 

Nouveauté,   issue  de  AijUna. 

Fleur  assez  grande,  grande  m(''me  pour 
un  sarmenteux,  liien  pleine,  rose  carné  tcn- 


150 


JOURNAL     DES     ROSES 


dre,  rappelant  la  couleur  de  Smti^enir  de  la 
Mdlmwisoii,  mais  avec  fond  jaunâtre.  Odeur 
presque  aussi  prononcée  que  celle  des  roses 
thé.  Floraison  tardive.  Beau  feuillage  vert 
foncé,  brillant. 


Comme  la  précédente,  cette  nouvelle  va- 
riété résiste  bien  au  froid,  chose  précieuse 
pour  son  pays  d'origine. 


{A    siiivrr). 


PAPILLON. 


D'UNE 


:osE 


Comme  la  vague  emporte,  altière  autant  que  prompte, 

Et  roule  dans  ses  flots  l'esquif  désemparé. 

Toute  passion  vile  où  l'honneur  a  sombré 

Fait  de  l'homme  un  jouet  des  vents  que  rien  ne  dompte. 

Fût-ce  même  parfois  sous  la  forme  de  conte, 

Fable  ou  récit,  montrons  à  l'enfant  timoré 

Comment  on  reste  bon,  sous  le  soleil  doré, 

Quand  on  aime  et  comprend  la  fleur  qui  s'ouvre  ou  monte. 

La  Rose  dit  :    «  En   moi  sont  toutes  les   beautés  ; 
«    Mais   tu  te  garderas  d'orgueilleuses  fiertés. 
«   Qiiand  tu  verras  tomber  mes  fragiles  pétales. 

«   Grandis,  mais  sois  modeste;  apprends,  mais  reste  fort 

(I    Contre  mille  courants,  à  travers  les  dédales 

«   Dont  se  parsème  un  monde  où  la  vertu  s'endort.   » 

A.     LEBRUN. 


Çetite    -Correspondance 


M.  Eugène  M.,  iardinicr  aniatcnr.  —  Les 
noms  dont  vous  me  demandez  la  .significa- 
lion  sont  très  peu  employés  en  horticul- 
tui-e.  Il  est  cependant  utile  de  savoir  ce 
qu'ils    signifient    ou    ce    qu'ils    désignent. 

1°  Pauvrettes  d'K(jtuiilier.s.  On  nomme 
vulgairement  pourrettcs,  de  très  jeunes 
plants    d'arbres    et    d'arbustes  ;    des    pour- 


rettes  d'églantiers  'sont  donc  de  jeunes  se- 
mis  d'églantiers. 

2°  Pcreimant,  vcijétal  perennanl.  Le  mot 
perennant  e.^t  tout  simplement  synonyme 
de  vivace  et  non  de  irivipare,  conmie  vous 
le  croyez. 

Les  végétaux  vivaces  sont  ceux  qui  vi- 
vent    un     nombre     indéterminé     d'années  ; 


I 


LOUISE-CATHERINE    BRESLAU 

(Pernetianai 


JOURNAL     DES     E  O  S  E  S 


157 


mais,  dans  l'acception  courante,  il  faut  en- 
tendre, surtout,  des  végétaux  herbacés, 
dont  les  tiges,  le  plus  souvent,  périssent 
cliaque  année,  tandis  que  le  pied  mi  souche, 
vit  lui  certain  nombre  d'années  indétermi- 
né. 

Un  végétal  vivipare  est  celui  qui,  au  lieu 
d«  graines  donne  naissance  à  des  i)niciuc- 
tions  constituant  de  jeunes  plantes  :  Oonon 
A  horambnU's,  AiiuinjUis  loiigifnlia,  etc. 
Contrairement,  toutefois,  à  ce  qui  se  passe 
dans  le  règne  animal,  ces  produits  ne  pro- 
viennent   nullement    de    fécondation. 

3°  Cremocarpe.  Synonyme  Cijpsèlr,  Akè- 
ne ou  Achaine.  C'est  un  fruit  sec,  indéhis- 
cent, à  une  seule  loge,  ne  renfermant 
qu'une  seule  graine  n'adhérant  pas  aujc  pa- 
rois du  péricarpe,  car  en  cas  d'adhérence, 
l'Achaine  prend  le  nom  de  Caryopse  !  ! 

Dans  votre  cas,  il  s'agit  tout  simplement 
de  la  graine  contenue  dans  les  fruits  rou- 
ges de  votre  églantier  !  !  L'auteur  de  votre 
livre  s'est  plu  à  employer  un  nom  fort  peu 
usité,  pour  désigner  vuie  chose  très  com- 
mune !  ! 

M  X...,  amateur  de  Roses.  —  'Votre  er- 
reur provient  de  ce  que  vous  confondez  les 
épines  avec  les  aiguillons. 

Les  Rosiers  n'ont  pas  d'épines  et  le  pro- 
verbe que  vous  me  citez  :  «  Il  n'y  a  pas 
de  roses  sans  épines  »,  est  absolument 
faux,   botaniquement  parlant. 

Les    épines    sont    des    organes    piquants. 


rigides,  de  dimensions  très  variables,  pro- 
venant toujours  de  la  transformation  d'un 
axe  —  rameau,  pédoncule  —  ou  de  celle 
d'un  appendice  —  sépale,  bractée,  feuille, 
etc.  —  Les  épines  renferment  i)ar  suite  des 
faisceaux    flbro-vasculaires. 

Pour  parler  un  langage  peut-être  plus 
clair,  les  épines  sont  une  production  du 
bois,  une  expension  de  l'aubier  dont  elles 
font  partie. 

Lorsqu'elles  terminent  des  organes  folia- 
cés, elles  sont  le  plus  souvent  dues  au  pro- 
longement  des  nervures. 

Quant  aux  aiguillons,  ce  sont  des  produc- 
tions épidermiques,  de  nature  analogue  à 
celle  des  poils.  Ce  .sont  des  ajjpendices  de 
structure  généralement  celluhure  qui  se  dé- 
veloppent sur  diverses  parties  aériennes  des 
végétaux.  Ils  prenneui  parfois  un  assez 
grand  accroissement,  avec  tendance  à  se  li- 
i  gnifier  au  lieu  de  rester  subéreux;  mais 
toujours  on  les  détache  facilement  de  l'écor- 
ce,  sur  laquelle  ils  ne  laissent  qu'une  cica- 
trice toute  superficielle. 

En  résumé,  les  épines  sont  une  produc- 
tion du  hois  et  les  aiguillons,  une  produc- 
tion  rie   Vécorce. 

Les  aiguillons  diminuent  comme  nombre 
jusqu'à  disparaître,  à  mesure  que  le  végé- 
tal vieillit,  alors  que  les  épines  deviennent 
sinon  plus  nombreuses,  du  moins  plus 
grandes  et  plus  résistantes,  en  devenant 
plus  âgées. 

COCHET-COCHET. 


-i)i 


OSE      g^OUISE-'^ATHERINE 
(Pernf,ti.\na) 


5RESLAU 


La  variété  nouvelle  que  représente  notre 
planche  coloriée  a  été  livrée  aux  cultures 
par  son  obtenteur,  M.  Pemet-Duclier,  lo 
1"  mars  1912,  en  même  temi>s  que  Madame. 
Charles  Lutaud  et  Madame  Edmond  Ttos- 
land.  Elle  est  issue  d'une  Vari'i'.'  Inédite 
X    Un  semis  de  Soleil  d'Or. 

Elle  appartient  donc   à  la  race  des   //(/ 
brid'es    de    Lufea,    à    laquelle    son   créateur, 
notre  confrère   M.    Pcrnct-Ducher,    a   donné 
le  noni  de  «  Pernetiana  ». 


L'arbuste  est  de  grande  vigueur  ;  sa  rus- 
ticité est  beaucoup  plus  grande  que  celle 
de  sa  congénère,  «  Lijo7i-Rose  ».  Les  ra- 
meaux sont  buissonnants,  armés  d'aiguil- 
lons rapprochés  et  peu  saillants  ;  ils  por- 
tent un  beau  feuillage  vert  bronzé  l)rillunt. 

nouions  gros,  ovoïdes,  d'un  beau  rouge 
corail,  teinté  de  jaune  de  chrome.  Fleurs 
très  grandes,  bien  pleines,  globuleuses,  à, 
larges  pétales  à  la  circonférence,  d'un  su- 
perbe coloris  rouge  crevette   nuancé  orange 


158 


J  0  U  E  îs  A  L     DES     1{  U  >S  E  S 


cuivré  roug-eàtre  et  jaiuie  de  chrome  au  re- 
vers des  pétales. 

Cette  nouveauté,  très  florifère  et  d'un  co- 
loris nouveau  très  particulier,  dépassera  ra- 
pidenient    comme  popularité  sa  devancière 


«  Lijon-Rose  »,  à  cause  de  l'avantage  qu'elle 
présente  sur  elle  d'être  beaucoup  i)kis  vi- 
goureur^e   et  beaucoup    plus    rustique. 

MAP'.IE  Du   Clos  Jouet. 


(fe 


®r. 


E    Rosier    dans    les     gma    Parties    du     ^onde 


LA     ROSE     EN     TUNISIE     (suite) 


Quelques  années  après  l'occupation  fiaii- 
çaise,  c'est-à-dire  vers  1885-1886,  des  colons 
Français,  MM.  de  Carmères,  Montureux, 
Creté,  créèrent  en  Tunisie  de  jolies  pépi- 
nières dans  lesquelles  pnur  ne  pas  êtr^  en 
très  grand  nombre,  les  rosiers  n'en  étaient 
pas  moins  cultivés. 

Bientôt,  autour  de  chaque  ferme  nmi- 
velle,  même  en  i)leine  brousse,  se  tirent  de 
petites  plantations  d'arbres;  le  plus  petit 
jardin  posséda  au  moins  quelques  losiers. 

Que  de  fois  ces  jolies  roses  perdues  dans 
un  coin  de  la  brousse,  nous  ont  charmés 
pendant  les  premières  années  que  nous 
avons  passées  sur  le  sol  africain  !  ! 

Quand  on  ne  voit  autour  de  soi  que  de 
maigres  oliviers  sauvages,  des  cactus  épi- 
neux, des  jujubiens  plus  épinieux  encore, 
•et  des  chardons  géants,  combien  dans  le 
bled  désert  paraît  belle  et  majestueuse,  par 
un  matin  d'avril,  la  plus  petite  rose  pom- 
pon, la  rose  du  Bengale,  la  superbe  rose 
thé  !  ! 

Le  soir,  quand  l'accablante  chaleur  est 
tombée,  quand  le  soleil  enveloppé  de  pour- 
pre et  de  violet,  disparaît  derrière  les 
grands  monts,  qu'ils  sont  beaux  les  bou- 
tons de  roses  qui  s'épanouiront  au  lever  de 
l'aurore,  couverts  de  la  rosée  du  matin.  En 
Afrique,  cela  a  un  charme  que  ma  plume  de 
jardinier  est  impuissante  à  décrire  et  que 
comprennent  seuls,  ceux  qui  l'ont  éprouvé. 

Si  les  roses  en  Tunisie,  ne  vivent  qne 
l'espace  d'un  matin,  l'abondance  des  fleurs 
supplée  à  la  courte  durée  de  chaque  rose. 
Le  rosier  est  ici  dans  son  pays  de  prédi- 
lection; avec  bien  pou  de  soins  on  olitient 
des  résultats  merveilleux. 


Les  soins  culturaux,  dont  nous  ne  dirons 
que  peu  de  mots,  sont  exactement  ceux  du 
midi,  du  centre  et  même  du  nord  de  'a 
France. 

Le  mode  de  multiplicatii)n  le  plus  em- 
ployé est  l'écussonnage  sur  le  hengale  Indi- 
ra-Majùr,  sujet  qui  doinie  d'excellents  ré- 
sultats, ainsi  du  reste  que  l'églantier,  ce- 
pendanit  moins  employé  ici.  Le  bouturage 
est  peu  pratiqué  par  les  européens. 

Nous  ajouterons  qu'il  est  plus  pratique  de 
recevoir  les  rosiers  des  pépinières  de 
France,  que  de  les  multiplier  ici,  car  jus- 
qu'à ce  jour,  aucun  spécialiste  ne  s'est  ins- 
tallé en  Tunisie  avec  l'outillage  nécessaire 
pour  la  multiplication  en  grand  du  rosier, 
telle  que  la  pratiquent  les  rosiéristes  Fran- 
çais chez  lesquels,  à  prix  modiques,  on 
trouve  en  belles  plantes,  bien  étiquetées 
toutes  les  variétés  du  genre  Rosa. 

Nous  noterons  qu'en  Tunisie  il  est  pos- 
sible d'écussonner  le  rosier  une  grande 
partie  de  l'année;  que  la  greffe  à  œil-dor- 
ninnl  n'existe  i)our  ainsi  dire  pas.  En  effet, 
si  on  greffe  en  juillet-août,  le  sujet  étant 
par  les  arrosages  tenu  en  végétation,  l'é- 
cusson  part  tout  de  suite  et  fleurit  en  oc- 
tobre-novembre. SI  on  greffe  en  mars  —  et 
même  en  février,  chose  possible  ici,  où  l'hi- 
ver est  à  peu  i)rès  inconnu  —  de  suite  la 
végétation  commence,  et  cette  fois  encore 
la  greffe  se  développe  et  fleurit  jicu  de  mois 
après  avoir  été  posée. 

La  végétation  des  rosiers  dans  le  Nord- 
Tunisien,  ne  s'arrête  que  vers  le  15  décem- 
bre, pour  reprendre  fin  janvier:  mais,  si 
on  n'arrose  pas,  la  sève  est  arrêtée  à  nou- 


JOURNAL     IJES     ROSES 


159 


veau  de  juillet  à  septembre,  ce  qui  fait  que 
si  l'automne  «st  pluvieux,  il  se  produit  une 
abondante  floraison  tout  aussi  lielle  que 
celle  qui  a  lieu  au  printemps. 

Avril  et  mai  —  jusqu'au  15  mai  environ 
—  sont,  ici,  les  mois  les  plus  favorables  à 
la  rose:  en  juin,  déjà,  elles  diminuent  beau- 
coup, comme  nombre.  Juillet  et  août  sont 
mauvais  pour  les  roses;  c'est  le  repos  par. 
souvent,  45°  et  même  50°  de  cbaleur  à 
l'ombre. 

A  cette  température  élevée  et  sèche,  le 
rosier  résiste  très  bien  sans  aucun  arrosage 
ce  qui  prouve  sa  rusticité  —  sauf  cependant 
quelques  variétés  délicates,  telle  que  A/- 
l)ltetos,  par  exemple. 

.N'ous  avors  planté  en  Tunisie  de  nom- 
lireux  rosiers,  en  toutes  .saisnns,  même  en 
plein  mois  de  juillet,  par  45  degrés  de  cha- 
leur, absolument  comme  nous  l'aurions  fait 
en  décembre,  mais  en  arrosant  abondam- 
ment et  fréquemment.  Pour  réussir,  il  faut 
ojiérer  vivement,  enlever  toutes  les  feuilles, 
rafraîchir  les  sections  des  racines  et  tail- 
ler. On  plante  sans  ombrer,  et  sans  s'oc- 
cuper de  la  température;  mais  il  faut  de 
l'eau,  c'e.st  l'essentiel. 

Inutile  d'ajouter  que  l'hiver  est  plus  pro- 
pice à  la  transplantation,  et  que  cette  sai- 
son se  recommande  à  tout  le  mond«;  d'ail- 
leurs, le  transport  des  rosiers  serait  témé- 
raire par  nos  chaudes  journées  d'été. 

J'étonnerai,  sans  dout^e,  beaucoup  de  pro- 
fanes en  disant  qu'on  perd  beaucoup  de  ro- 
siers, dans  les  petits  jardins,  par  excès  d'ar- 
rosages: on  plante  aussi,  souvent,  les  ro- 
siers trop  près  des  grands  arbres,  comme 
les  Kvcaliiptus,  les  Bclmnbra,  les  Casnii- 
riniis,  an  simplement  dans  des  endroits  trop 
ombragés. 

En  effet,  sous  notre  ardent  climat,  dmis 
tout  le  Nord-Africair.  il  faut  le  plein  air  et 
le  grand  soleil  aux  rosiers,  pour  bien  végé- 
ter. Plusieurs  espèces  et  leurs  variétés,  telles 
que  les  Hugosa,  Wichuraiana  s'accommo- 
dent assez  bien  des  sous-bois,  à  demi-ombre; 
les  rosiers  à  fleurs  très  rouges,  légèrement 


ombrés,  fournissent  même  une  floraison  plus 
durable  et  des  fleurs  plus  belles  qu'en  plein 
soleil,  exposition  à  laquelle  le  coloris  rouge 
brûle  facilement. 

T.e  voisinage  de  certains  iialmiers,  com- 
me les  Phœnix  Canariensis,  les  Fritchardia 
FiUfcra,  les  Chamœrops,  est  nuisible  à  la 
bonne  venue  des  roses;  mais  les  variétés 
sarmenteu.ses  très  vigoureuses,  comme  RêvB' 
d'Or,  Gloire  de  Libouriie,  Gloire  de  Dijon, 
les  Wichuraiana  y  grimpent  facilement  et 
semblent  peu  souffrir  du  voisinage  immé- 
diat de  ces  robustes  palmiers,  surtout  si  on 
a  soin  d'arroser  de  temps  en  temps  ces 
rosiers. 

Aujourd'hui,  plus  de  400  variétés  de  roses 
sont  cultivées  autour  de  la  seule  ville  de 
Tunis,  souvent  mêlées  aux  Hibiscus,  aux 
PUiinbago  bleus,  aux  Poinsettia  pulche- 
rriiiia,  aux  Salvia,  aux  Lauriers-roses,  et  à 
des  centaines  d'autres  arbustes  à  fleurs  et 
à  fleurettes,  très  rustiques  en  Tunisie. 

Il  est  regrettable  que  le  beau  parc  du 
Belvédère,  à  Tunis,  ainsi  que  les  divers 
squares  de  la  ville  ne  soient  pas  abondam- 
ment pourvus  de  rosiers.  On  craint,  sans 
aucun  doute,  que  les  roses  soient  vite  sac- 
cagées, car  il  faut  le  reconnaître,  l'éduca- 
tion populaire  indigène  et  étrangère  est,  ici, 
encore  dans  l'enfance;  on  respecte  peu  les 
belles  choses. 

Il  reste  encore  des  vandales,  et  cependant 
l'histoire  nous  dit  que  ces  ravageurs  ne  fi- 
rent pas  souche  dans  le  Nord-.Xfricain  : 
l'histoire  se  trompe. 

Espérons  qu'un  jour  prochain,,  des  ro- 
siers rustiques  et  vigoureux,  des  sarmen- 
teux  surtout,  embelliront  ce  beau  parc,  où 
malheureusement  l'eau  manque  un  peu. 

Dans  un  prochain  article  nous  passerons 
en  revue  les  variétés  que  nous  avons  cul- 
tivées avec  succès  chez  un  amateur,  un 
ami  des  Roses  sous  le  ciel  d'Afrique. 

(A    suivrn),  O.   ROMAIN, 

Chev.ilier  du  Mc-rite  .igricole, 
Correspondant  du  Jonnidl  des  Roses,  en  Tunisie. 


1€0 


JOURNAL     DEvS     ROSES 


LA     ROSE     A     L'ILE    DE     LA     REUNION 


Le  culte  de  Flore  compte  à  la  Réunion 
de  fervents  adeptes.  Le  nombre  et  la  di- 
versité d^s  espèces  ornementales  cultivées 
eu  témoignent.  Parmi  les  plantes  florales  : 
Bégonia,  Phlox,  Lobélia,  Chrysanthèmes, 
les  Rosiers  tiennent  une  place  prépondé- 
rant>e;  chaque  maison  s'égaye  d'un  jardin 
où  les  fleurs  abondent.  Il  n'y  a  pas  un  .jar- 
din qui  ne  possède  quelques  variétés  de  ro- 
siers. 

Malheureusement  toutes  ces  variétés  sont 
as.sez  mal  connues,  ou  faussement  nom- 
mées. Les  amateurs  rosiéristes  sont  heu- 
reux de  grouper  des  représentants  de  la 
Reine  des  fleurs  aux  couleurs  vives  et  cha- 
toyantes. Mais  ils  se  soucient  fort  peu  de 
leur  état-civil.  La  preuve  ?  C'est  que  les 
noms  pompeux  et  fantaisistes  sont  légions 
dans  les  collectioris  particulières.  C'est  re- 
grettable; mais  une  étude  longue  et  minu- 
tieuse i)ermettrait  seule  de  jeter  un  peu  de 
lumière  dans  ce  dédale. 

Le  jardin  botanique  de  la  colonie  pos- 
sède la  collection  suivante  : 

Maréchal  A'«V/.  —  Fleur  d'un  beau  jaune 
vif,   très  odorar.te. 

Maman  Cochet.  —  Belle  fleur  rose  carné, 
lavé  de  jaune  et  de   carmin. 

Mademoiselle  Marie  Van  Jloulte.  —  Fleur 
blanc  jaunâtre.  Odorante. 

Reine  Emma  des  Pays-Bas.  —  Grande 
fleur  jaune  saumoné. 

Perle  de  Lyon.  —  Fleur  jaune  foncé. 

Général  GaUiéni.  —  Grande  fleur  odo- 
rante, vieux  rose  foncé. 

Perle  des  -Jardins.  —  Belle  fleur,  grande; 
jaune  foncé. 

Archiduchesse  Maria  liiiiiiacn'.ata.  — 
Fleur  grande.  Cobu-is  brique  clair,  très  odo- 
rante. 

Gloire  de  Dijon.  —  Fleur  grande,  jaune 
clair.    Remontant,   sarmenteux. 

Professeur  Ganivial.  —  Fleur  grande,  pé- 
doncule ferme,  rouge  ponceau  nuancé. 

Catherine  Mermet.  —  Fleur  grande,  ro.se 
carné   tendre. 

Jean  Diicher.  —  Fleur  globuleuse,  jaune. 


Madame  Eugénie  Bésal.  —  Fleur  rouge, 
à  fond  orange,  grande,  demi-pleine. 

Bijou  de  Boijat-les-Bains.  —  Fleur  mo- 
yenrie,  rose  argenté,  très  florifère. 

Impératrice  Eugénie.  —  Fleur  rose  ten- 
dre,  argenté,  vigoureux. 

Pawl  Neyron.  —  Fleur  très  grande,  rose 
argenté. 

La  France.  —  Grande  Heur  odorante,  rose 
vif. 

Prince  de  Bulgarie.  —  Très  grande  fleur, 
très  odorante,  jaune  aurore. 

Laurent  Carie.  —  Fleur  grande,  odorante, 
carmin   cramoisi   brillant. 


I.a  floribondité  des  roses  est  extrême,  pres- 
que perpétuelle.  Elle  se  ralentit  légèrement 
pendant  la  saison  sèche,  de  juin  à  sep- 
tembre. 

La  taille  est  choise  inconnue. 

En  raison  de  leur  végétation  incessante, 
les  rosiers  s'épuisent  rapidement,  durent 
peu,  à  peine  cinq  à  six  ans. 

La  multiplication  se  fait  par  marcottons 
ordinaires.  C'est  rarement  qu'on  fait  appel 
au  bouturage  qui  donne  cependant  des  ré- 
sultats plus  expéditifs  et  supérieurs  au 
marcottage. 


Les  fleui's  dégagent  des  effluves  odorantes 
puissantes,  supérieures  aux  faibles  senteurs 
des  roses  européennes. 

Il  semblerait  donc  que  la  culture  indus- 
trielle des  roses  jjour  l'extraction  des  par- 
fums doive  être  rémunératrice  et  facile.  Il 
n'en  est  rien.  Des  essais  ont  été  tentés  avec 
la  Rose  de  Bulgarie,  l'espèce  à  parfum  par 
excellence.  Les  rosiers  se  déveloiipaient  fort 
bien;  mais  a>i  bout  de  deux  ou  trois  ans  ils 
déîiérissaient.  De  plus  les  pétales  siiumis  à 
la  distillation  ne  donnaient  que  très  peu 
d'une  essence  de  mauvaise  qualité. 

.\  quoi  cela  tient-il  '? 

Vraisemblablement,  on  doit  incriminer  la 


JOURNAL     DES    EOSES 


161 


manière   déplorable    dont    était    coii,diiite    la 
distillation. 

Actuellement,  la  question  de  la  culture  et 
de  l'exploitation  de  la  rose  à  parfum  de- 
meure entière.  Elle  continue  à  solliciter  l'in- 


telligence et  la  perspicacité  de  courageux  et 
hardis  novateure. 

L.   ANGLES, 

Agent  spécial  de  l.i  culture  au  jardin  botanique 
_  de    l'ile  de  La    Kd-union. 


^Jne    S^^adie    du    Rosier 

(Noircissement  des  pédoncules  floraux) 


Nous  avons  reçu  du  midi  de  la  France, 
des  échantillons  du  rosier  Ulrich  liniinirr, 
présentant  une  altération  que  nous  allons 
décrire  et  qui  avait  conjjidérublement  gêné 
la  floraison. 

Disons,  tout  de  suite,  que  cette  maladie, 
que  nous  appellerons  Maladie  du  noircis- 
siinent  des  pédoncules  floraux  du  rosier, 
n'est  pas  nouvelle,  ni  sijéciale  à  une  région, 
et  qu'elle  se  manifeste  assez  fréquemment 
dans  les  cultures  de  roses  de  divers  pays. 
Toutefois,  les  traités  classiques  de  patholo- 
gie végétale  n'en  font  pas  mention,  sans 
doute  parce  que,  si  le  fait  est  constaté,  la 
cause  demeure  incomiue,  et,  à  plus  forte 
raison,  le  remède  également.  Nous  la  trou- 
vons signalée  dans  la  monographie  des  ma- 
ladies du  n^sier  de  Laubert,  Rosrnkran- 
Uhiititi'ii   uiiil  Itosi'iip'indr,  h'na,  1910. 

Voici  quels  sont  les  caractères  extérieurs 
du  mal  dont  l'aspect  est  représenté  dans 
notre  figune  ci-contre.  11  se  forme  une  tache 
noire,  soit  à  la  base  du  bouton  sur  la  par- 
tic  renflée  du  calice,  soit  sur  le  pédoncule 
il  une  distance  plus  ou  moins  grande  du 
bouton,  soit  enfin,  en  plusieurs  endroits  du 
pédoncule  et  même  de  la  tige.  Ces  taches 
sont  d'un  aspect  fâcheux,  mais  cela  serait 
encore  peu  de  chose  si  elles  ne  s'étendaient 
pa.s  rafiidement,  pouvant  atteindre  plu- 
sieurs centimètres  de  longueur.  La  s\iite 
naturelle  de  ce  phénomène  est  que  le  bou- 
ton ne  peut  plus  poursuivre  son  dévelop|ie- 
mcnt;  il  ne  tarde  pas  à  se  fléti'i)'  et  à  mou- 
rir. Cette  maladie  qui  est  fort  grave,  car 
elle  détruit  un  L'iiind  riomhii'  di'  fleurs, 
n'est  pas  rare,  avons-Uiius  dit,  dans  les  Ro- 
seraies. 

Quelle    est    la   cause    de    ce    phénomène  ? 


Nous  avons  recherché  si  elle  pouvait  être 
attribuée  à  un  parasite;  pour  cela,  nous 
avons  pratiqué  de  nombreuses  coupes  min- 
ces à  diverses  hauteurs,  et  nous  les  avons 
examinées  au  microscope,  afin  de  recher- 
cher s'il  s'y  trouvait  quelque  organisme; 
mais  nous  n'en  avons  pas  rencontré  de  tra- 
ces :  ni  bactéries,  ni  filaments  de  champi- 
gnon. Nous  avons,  seulement,  constaté  que 
le  liber,  tissu  conducteur,  c'est-à-dire  tissu 
utile  par  excellence,  était,  par  places,  com- 
plètement détruit  et  que,  nombre  de  vais- 
seaux du  bois  étaient  obstrués  par  une 
sorte  de  gomme  provenant  de  la  dégénéres- 
cence de  la  membrane.  Il  n'est  pas  éton- 
nant, dans  ces  conditions,  que  le  bouton, 
qui  ne  reçoit  i)lus  la  sève,  ou  très  incomplè- 
tement se  fane  et  meure. 

Comme  on  le  voit,  il  ne  s'agit  pas  d'une 
maladie  parasitaire,  mais  d'une  maladie 
physiologique,  c'est-à-dire  dont  la  cause  ré- 
side dans  une  action  particulière  du  mi- 
lieu :  influence  du  temps,  de  l'humidité,  de 
la   nature  du  sol,   de  l'excès  d'engrais,  etc. 

On  il  attribué  à  tous  ces  facteui's  une  in- 
fluence sur  la  production  de  la  maladie  et 
sur  s(uv  degré  d'intensité;  mais,  pour  décou- 
vrir parmi  toutes  ces  causes  celle  ou  celles 
(|ul  ont  une  influence  déterminante,  il  fau- 
di-aii  poursuivre,  sur  place,  une  enquête 
très  délicate,  en  connaissant  bien  toutes  les 
conditions  de  culture  des  pieds  atteints,  ce 
cpii'  muis  n'avons  pu  faire. 

SignaloPiS  que,  suivant  Laubert,  il  est  per- 
mis de  penser  que,  dans  certaines  circons- 
tances, l'amélioration:  du  sol  |iar  addition 
de  calcaire  parait  utile  pour  lutter  contre 
la  maladie. 

(lu  trouve  souvent,  sur  les  pieds  malades, 


102 


JOUR  N  A  L     1)  ]<:  S     KO  8  E  S 


particulièrement  sur  les  boutons,  du  Dotnj- 
tis    vhwrea. 

Le  liotiylis  cinrrea  est,  on  le  sait,  cette 
moisissure  grise  qui  se  développe  si  fré- 
quemment dans  les  serres,  et,  aussi,  à  l'ai'- 
libre,  sur  les  débris  végétaux,  sur  toutes 
pai-ties  mortes  de  plante.  Malbeureusement, 
elle  ne  vit  pas  seulement  sur  les  portions 
mortes  des  végétaux,  mais  elle  peut  encore 
attaquer  les  organes  vivants;  elle  est  alors 
parasite  €t  se  trouve  à  cet  état  fort  répandue 
dans  les  serres  et,  aussi,  à  l'air  libre,  lors- 
que le  temi)S  est  très  humide. 

Ses  manifestations  les  plus  connues  sous 
cette  forme  sont  :  la  pourriture  grise  de  la 
vigne,  surtout  de  la  grappe  mûre,  et  la 
■pourrilÀire  des  roses  sur  laquelle  nous  avons 
publié  unie  étude  en  1910. 

Lorsqu'un  rosier  est  atteint  d'un  noircis- 
sement, le  Dotnjtis  hâte  le  flétrissement  et 
la  chute  du  boirton.  Nous  avons  essayé 
d'Indiquer  son  aspect  dans  r.ptre  figure 
(B.    c). 

On  a  admis  (Laubert)  la  possibilité  que 
le  llolnjlis  cinerea  puisse  être  la  cause  du 
noircissement  des  pédoncules;  dans  ce  cas, 
cette  altération  serait  justiciable  des  moyens 
employés  pour  lutter  contre  la  pourriture 
des  roses  et  que  nous  avons  rapportés  dans 
l'étude  citée  plus  haut.  Cependant,  le  fait 
est  loin  d'être  démontré  et  la  coexistence 
des  deux  altérations  n'est  pas  suffisante 
pour  l'établir;  les  faits  suivants  portent  plu- 
tôt à  penser  que  le  noircissement  et  le  Bo- 
trytis  constituent  deux  choses  distinctes   : 

1°  Nous  n'avons  pas  trouvé  de  traces  de 
mycélium  au  niveau  des  parties  noires;  2° 
des  pédoncules  de  rosiers  tachés,  ayant  été 
mis  sous  cloche,  dans  ime  atmosphère  con- 


finée, chaude  et  humide,  afin  de  provoquer 
le  développement  d'organismes  pouvant  s'y 
trouver,  ils  se  sont  bien  recouverts  de  moi- 
sissures diverses,  mais  pas  de  Dotnjtis. 
D'ailleurs  rasi>ect  séché  des  zones  noires 
est  peu  comiiatible  avec  riiypotbèse  de  la 
présence  du  Botrytis,  qui  s'en  prend  habi- 
tuellement, à  des  organes  gorgés  d'eau. 
Dans  l'expérience  précédente  le  Botrytis 
peut  apparaître  sur  les  parties  restées 
vertes  du  pédoncule,  mais  non  sur  les  ré- 
gions Dpires. 

Toutefois,  le  fait  de  la  coexistence  des 
deux  altérations  démontre  qu'elles  s'accom- 
modent de  conditions  semblables;  parmi 
ces  conditions,  on  sait  que  le  développement 
du  Botrytis  est  favorisé  par  un  excès  d'eau 
dans  le  sol,  par  l'excès  d'engrais  particuliè- 
re ment  azotés. 

L'excès  d'eau  dans  le  sol  peut  gêner  le 
fonctionnement  des  racines  et  amener  un 
commencement  d'asphyxie  d'où  résulterait 
l'altération  de  l'appareil  conducteur  que 
nous  avons  signalée. 

On  veillera  sur  ces  deux  conditions,  en  at- 
tendant qu'une  étude  plus  complète  de  cette 
altération  permette  d'en  établir  les  remè- 
des d'une  façon  plus  précise.  Nous  espé- 
rons que  le  dessin  qui  accompagne  cet  ar- 
ticle permettra  de  reconnaître  la  maladie  et, 
en  attirant  l'attention  sur  elle,  jirovoquera 
de  nouvelles  observations  (1). 

J.   BEAUVERIE, 

Docteur  es  sciences, 
Inspecteur  adjoint  du  service  pliytopathologiquc. 

{La  Petite  Revue,  11  août  1912). 

("il  Cl-  ,-lhhf  III-  ihiiii  iliuil  />,;-(  pilirciiH  en  Ifiiipi  voulu  nous 
h-  jnihïificns  lUiln  le  jiiothiiin  niinii-n>. 


.HRONIÛUE 


LORTICOLE 


rENERALE 


SOM.MAIPiE  :  Méléorologic.  —  Ailiros  ot  arbiisles  uoiive:uix  (ui  peu  connus  tsuilej.   —  Expositions  annoncées. 


Météorologie.  Cf.  que  fut  aout  1912.  — 

Le  mois  d'août  1912  figurera  jiarmi  les  mois 
absolument  anormaux.  C'est  le  'ihis  froid 
df  la  péiimle  1851-1912.  11  est  ia  is  e.xemple, 
depuis  1851,   que  le   thermomètre   n'ait  pas 


atteint    une  seule  fois 


lot.   Le  ma- 


ximum absolu  de  l'exceptionnel  mois  d'août 

1860  était   de  25°2  ;   or,    la  température    la 

lilus  élevée  en  août  1912  est  de  2-i''7,  le  29  ! 

La  pression  barométrique  moyenne  754""5 


JOURNAL     DES     KOSES 


163 


est  une  des  plus  basses  qu'on  trouve  en 
août  et  le  minimum  absolu  740'°'"7,  observé 
le  26,  est  le  plus  faible  qu'on  ait  constaté 
à  Paris,  à  la  même  altitude,  au  cours  de 
la   période   de   62   ans,    1851-1912. 

La  hauteur  totale  de  la  pluie  recueillie 
est  de  82"""6. 

Insolation  :  Durée  nossilile  -112  heures  ; 
durée  effective  119  heures  en  30  jours.  Rap- 
port 0.27. 

(Uii.Uciiii    (Ir   l'Observatoire 
du    Piirc-Siiint-Muur. 


Arbres  et  Arbustes  nouveaux  ou  peu 

CONNUS  (suite). 

18.  Larix  occiUENTALis  Nuttall;  Pinus  Nut- 
TAl.l  Parlatore.  iltutaiiiral  Mngaziiir  1909, 
pi.   8253). 

.\rbre  atteignant  souvent  une  hauteur  de 
75  mètres  avec  un  tronc  dont  le  diamètre 
varie  de  1  mètre  80  à  2  mètres  ei  dont  la 
(ime  forme  une  pyramide  étroite;  les  ra- 
meaux se  présentent  sous  deux  formes  et 
ceux  qui  sont  courts  sont  très  feuillus.  Les 
feuilles  très  étroites,  larges  de  5-7,5  milli- 
niètres  sont  quadrangulaires,  sillonnées  sur 
les  deux  faces,  largement  carénées  en  des- 
sous; leur  longueur  sur  les  rameaux  courts 
ist  de  5-6  centimètres  et  le  plus  souvent  de 
■'i  i  centimètres  .sur  les  autres  rameaux.  L'in- 
lloresceiice  mâle  est  un  strobile  jaune  pres- 
que sessile,  i)re.squc  globuleux,  d'environ  1 
rentimètre  de  diamètre,  entouré  de  larges 
écailles  rougeàtres,  ciliées  et  floconeus'es. 
L'inflorescence  femelle  est  un  strobile  oblong 
d'environ  2  centimètres  de  long;  les  carpelles 
de  1  centimètre  de  l"ng  à  peu  près  sont  ré- 
curvés,  aigiis,  à  longues  extrémités  vertes; 
l's  écailles  qui  portent  les  ovules  sont  pres- 
i(we  orhiculaires  et  imt  2-3  millimètres  de 
largeur.  Les  c^'uies  adultfts  do  couleur  fauve, 
presque  .se.ssiles,  subérigées,  oblongs-cylin- 
driques  smit  de  dimensions  variables,  pou- 
vant atteindre  i  <'<Mitiniètres  de  longueur. 
Les  graiaes  d«  8-10  millimètres  de  lon- 
^■■ueur   sont  ailées  obliqucmenL 

Ce  mélèze  aurait  été  c)hservé  iireniière- 
nient  par  Lewis  et  Clark,  dans  les  forêts  si- 
tuées .sur  le  cours  supérieur  de  la  rivière 
Claire;  en  1827,  Douglas  le  rencontra  près 
du  fort  Colville,   sur  le   flolumbia,   mais   le 


prit  i)ar  erreur  pour  le  Mélèze  d'Europe.  En 
183-4,  Thomas  Nuttall  le  découvrit  dans  les 
Montagnes  Bleues,  le  décrivit  et  est  consi- 
déré comme  l'ayant  découvert  le  premier. 

Celte  espèce  fut  cultivée  en  1881  dans  l'.'Vr- 
nold  -Arborétuni;  à  l'automne  de  la  même 
année  un  certain  nombre  de  semis  furent 
envoyés  au  Jardin  dt'  Kevv  par  le  profes- 
-seur  Sargent. 

A  Kew,  le  L.  Occidentalis  produit  des 
cônes  qui  ne  renferment  pas  de  graines  fer- 
tiles; il  en  est  de  môme  de  l'exemiilaire  cul- 
tivé cliez  M.  P.  de  Vilmorin,  à  Verrières. 

11  ne  paraît  pas  au.ssi  rustique  que  le  Mé- 
lèze d'Europe,  car,  d'après  M.  Hesse,  il  ne 
supporte  paus  le  climat  de  \\'eenen,  dans  le 
nord-ouest  du  Hanovre,  où  le  premier  réus- 
sit. 

19.  Acer  neglectum  Fred«rici. 

Variété  dont  les  jeunes  feuilles  jaune 
lilanchàtre  deviennent  ensuite  jaune  d'or 
brillant  avec  les  nervures  et  le  pétiole  rou- 
geàtres. Signalée,  en  1908  chez  le  comte 
Fritz  von  Schwerin,  de  Wendisch-Wilmers- 
dorf. 

20.  Acer  neglectum  Annae. 

Variété  dont  les  jeunes  feuilles  rouge 
sang  foncé  deviennent  vert  olive'.  Remarqué 
en  1908  et  chez  le  comte  Fritz  von  Schwe- 
rin,  de  Wendiscli-Wilmersdorf. 

21.  RuBUS  KocHNEANUS  FocUe;  R.  innomina- 
Tus  S.  Moore.  (Bolaiiical  Magazine  1909,  pi. 
8246;  Kew  Dullclin  1910,  80  aiipendice). 

.4rbuste  presque  dressé,  formant  un  buis- 
son arrondi  de  0  m.  90  à  1  mètre  20.  Les 
branches  lisses  ou  garnies  de  quelques  épi- 
nes sont  recouvertes  d'une  poussière  rou- 
geàtre.  Les  feuilles  simples,  à  3-5  lobes  ai- 
giis, ou  quelques  fois  presque  entières,  ordi- 
nairement très  cordiformes  à  la  base,  lon- 
gues de  3-12  centimètres,  larges  de  2-12  cen- 
timèties,  sont  vertes  en  dessus,  bhiiiches  et 
pubescentes  en  dessous.  Les  fleurs  peu  nom- 
breuses sf)nt  réunies  en  corymbes  lâches  et 
terminaux;  la  corolle  est  formée  de  pétales 
blancs,  oliloiigs-ellipti(pies.  Les  fruits  glo- 
buleux sont  petits,  de  i-ouleur  orange. 

Cette  lîoMce  originaiic  du  ,Ia| f\it  in- 
troduite l'U  Europe  pai-  l>.  Spath,  liorticul- 
ti'ur  a  lierlhi  qui,  m  1900,  l'envoya  au 
.laidiii   lie  Kew,  sous  le  nom  de  /î.  vwri-fo- 


164 


JOUE  X AL     DES     EOSES 


luis;  depuis  il  l'annonça  dans  sqn  Catalo- 
gue de  1908-1909. 

Cette  plante,  parfaitement  rustique,  croît 
vigoureusement;  elle  fleurit  à  la  fin,  de  mai 
et  ses  fruits  sont  niùrs  en  Juillet;  son  prin- 
cipal mérite  pour  les  jardins,  consiste  en 
son  feuillage  lobé  et  ses  fleurs  blanches. 

(A   suivre).  F.    Tesnier. 


Expositions  annoacées.  —  Un  cer- 
tain nombre  de  sociétés  d'Iiorticulture,  ou- 
vrent des  expositions  horticoles  d'autonine, 
auxquelles  les  rosiers  et  les  roses  sont  ad- 
mis, naturellement,  mais  dont  les  program- 
mes ne  s'occupent  pas  spécialement  de  la 
Reine  des  fleurs   : 

Paris.  —  Du  8  au  17  novembre  1912,  Ex- 
position d'autonine  de  la  Société  Nationale 
d"Horti?ulture  de  France.  Se  faire  inscrire 
avant  le  25  octobre,  84,  rue  de  Grenelle,  à 
Paris. 

RosENDAEL.  —  Les  9,  10  et  11  novembre 
1912.  Ecrire  avant  le  1"  novembre  à  M.  Fâ- 
che, rue  Nationale,  11,  à  Rosendaël  (Nord). 

Caen.  —  Du  31  octobre  au  4  novembre 
1912.  Organi.sée  par  la  Société  Centrale 
d'Horticulture  dei  Caen,  et  du  Calvados. 
S'adresser  avant  le  23  octobre,  à  M.  Leves- 
cfue,  11,  avenue  de  Bagatelle,  à  Caen  (Cal- 
vados). 

Vichy.  —  Du  7  au  10  novembre  1912  inclu- 
sivement. Exposition  ouverte  par  la  Société 
Agricole  de  Vichy  et  de  la  Région.  Délai 
d'inscription  20  octobre.  Ecrire  à  M.  Des- 
grmttes.  Président,  ou  à  M.  le  D''  Cornil, 
secrétaire   général    de   la    Société,    à   Vichy. 

Chaumont.  —  Du  9  au  11  novemlne.  u  So- 
ciété Horticole,  Viticole,  Forestière  et  Api- 
cole de  la  Haute-Marne  ».  Demandes  d'ad- 
mission adressées  avant  le  1"  novembre,  à 


M.  Rolut,  secrétaire  général  de  la  Société 
à   Chaimiont. 

•Sens.  —  Les  9,  10  et  11  novembre  1912. 
>■  Association  Horticole,  Viticole  et  Fores- 
tière de  l'arrondiseement  de  Sens  n.  Les  de- 
mandes, pour  exposer,  sont  reçues  jusqu'au 
12  octobre  pan  MM.  Hlondet  et  Malot-Roul- 
ley,    à   Sens   (Yonne). 

Lille.  —  Du  9  au  14  novembre  inclus. 
S'adresser  à  M.  le  Président  de  la  Société 
d'Horticic'.ture  du  Non!  de  la  Fiance,  palais 
Rameau,  à  Lille  (Nord),  avant  le  15  octo- 
bre,  tenue  de  rigueur. 

Armentières.  —  Les  10  et  11  novembre, 
n  Société  d'H(a-ticulture  d'Armentières  ». 
Les  demandes  d'admission  doivent  parve- 
nir, avant  le  15  octobre  à  M.  Menier,  café 
de   Paris,    à  Armentières    (Nord). 

Orléans.  —  La  »  Société  d'Horticulture 
d'Orléans  et  du  Loiret  »  organise  du  8  au 
15  novembre  1912,  sa  84"  Exposition  de 
Chrj'santhèmes,  fleurs,  fruits  et  légumes  de 
la  saison  et  Industrie. 

Les  demandes  d'admission  doivent  être 
adressées  au  plus  tard,  le  5  novembre,  au 
secrétaire  général,  M.  Eugène  Delaire,  rue 
Vieille   Monnaie,    n°   4,    à   Orléans. 

Bruxelles.  —  Les  26,  27  et  28  octobre. 
«  Sociétés  Royales  de  Flore  et  Linnéenne  » 
et  la  «  Société  lîruxelles  Attractions  ». 
.S'adresser  salle  de  la  Madeleine,  rue  Du- 
quesnoy,    à   Bruxelles   (Belgique). 

Liège.  —  Les  9,  10,  11  et  12  novembre 
1912,  seconde  exposition  Jubilaire,  organi- 
sée par  la  n  Fédération  des  Sociétés  Hor- 
ticoles de  Liège  ».  Les  exposants  sont  priés 
de  se  faire  inscrire  avant  le  1"  novembre, 
chez  le  secrétaire  de  la  Fédération,  rue  de 
.loie,  90,   à  Liège  (Belgique). 

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Le   Propriétaire-Gérant  :    CH.    COCHET. 


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Horticulteur-Rosiériste,  Chevalier  de  l'Ordre  du  Christ  de  Portugal  et  de  l'Ordre  de  Mélusine  ? 

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î         Conseiller  Général,  Président  et  Vice-Président  de  plusiears  Sociétés  d'Horticulture  <|i 

t                                          M.     Pierre     COCHET  * 

*  î 

*  Horticulteur-Rosiérists  Chevalier  du  Mjrite  agricole.  Président,  Vice-Président  9 

(f                    et  Membre  de  nombreuses  Sociétés  Horticoles  Françaises  et  Etrangères  <> 

.                                                                                             ET  ni;[>ii;io  î 

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A  COUBERT  (Seine-et-Marne) 


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r  Dikecteur-Propriétairb    -   Téléphone  II  'f 


9 


somiuaire  des  articles 


Y  Chronique  des  liuse?.  —  Knsiers    nuuveiiux  mis  au  Comiiiei'-e  en    191i  ;>iiile;.  —  La  iiremière  Hci?o    (poésie),  'i 

i  —    Dans  les  lîosiers   :    En  Novembre.  —  De  l'emiiloi  iiilioniiel  îles   engrais  cliimiqnes  dans    la  culture  des  2 

^  Bosiers.  —  Le  liosier  dans  les  cinq  parties  du  Monde;  l.a  Piose  en  Alsace.  —  l'ne  maladie  du  Rosier  (planche  9 

A  Doire).  —  Analomie  et   physiologie  végétales.  — Clironii|iii'   Horticole  générale.                                                   I 

7  ,/\/\/w                                                                                                                                   9 

9  (J 

î  Planche   noire:    I  N  JAliDlN   Ml-   HOSES  KN  AI.SACF..                                                 9 

A  * 

t  PRIX    DE    UABONNEryiENT  :                                                        9 

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JOURNAL  DES  ROSES 


(Rosa  intei'  Flores) 


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REVUE     D'ARBORICULTURE     ORNEMENTALE 


1"     NOVEMBRE     191:2 


.HRONiaUE      DES 


-^ 


OSES 


SOMMAIRK  :  l'onsie.  —  Conservation  des  Roses  et  îles  llcui-s  cini|iées.  —  Les  Huiles  essentielles  et  Essences  en 
Italie.  —  Kxnosition.  —  Le  commerce  des  lioses  et  ilc  lleurs  fraiclies  ilans  le  canton  île  Neurhàtel  ^Suisse).  — 
Uislinctions.  —  Les  Roses  coupées. 


l  ne  rose  un  jour  s'admirait 
Au  rellet  d'une  eau  vive  et  pure 
l'n  zépliir  léger  l'eireuillait 
Kl  l'onde  enipurtail  sa  parure. 


^Madame  de  Jolive.vu). 


Conservation   des  Roses   et  des 

fleurs  coupées.  --  ><'ij-s  lecteurs  nous 
deniaiideut.  fréquemment  la  manière  de 
cunserver  les  roses  et  les  fleurs  coupées. 

Voici  jtlusieurs  procédés  que  recommande 
nntre  confrère  «  La  Revue  de  IHurliciU- 
ifire  lîelge  et  étrangère  »  qu'il  est  facile 
d'essayer  : 

Il  e-st   un  nouveau   iirocédé   pour   prolon- 
ger   la    frajcheur    des    fleurs   coupées    qui 
parait  assez  ratifu^inel.   Au  lieu  de  plonger 
les  l>ouqu<>ts  dan-s  de  l'eau  vulgaire  on  leur 
donne   de    l'eau    distillée. 

Pour  jii.stifier  cette  méthode,  on  prétend 
qu'au  contact  de  l'o.xygène  absorbé  par  les 
plantes,  les  sulfates  dissous  dans  l'eau  pro- 
dui.sent  de  Diydrogèi^e  sulfuré  fort  miisible 
à  la  Kuité  des  végétaux.  .Vvec  l'eau  di,stiUée 
on  évite  cette  réaction  ;  la  dépense  est  insi- 
gnifiante s'il  s'agit  de  conserver  un  jour 
ou  deux  un  bouquet  d'tm  louis.  Il  i^ut,  ar- 
river, toutefois,  que  l'eau  ordinaire  dont 
'in    dispose   soit    peu    chargée    en    sulfates; 

Tome  .\XXVI. 


dans  ce  cas,  l'emploi  de  l'eau  distillée  ne 
jiréseiiterait  aucun  avanitage.  Enfin,  toutes 
chiise-s  égales,  oji  obtiendra  le  même  résul- 
tat qu'avec  l'eau  distillée,  en  jetant  dans 
l'eau  de  la  pompe  quelques  parcelles  d'azo- 
tate de  plomb  qui  précipiteront  ICiS  sulfates. 
Le  pharmacien  indiquera  la  dose  qu'exige 
l'eau  du  pays. 

Pour  coriserver  les  fleurs  à  tige  ligneuse 
un  peu  dure,  il  n'est  point  suffisant  de  tail- 
ler l'extrémiAé  de  cette  tige  lern  biseau,  de 
façon  à  augmenter  la  surface  de  pénétra- 
tion .capillaire  de  l'eau.  Il  vaut  mieux 
écraser  cette  tige  sur  une  longueur  de  3  ou 
i  centimètres,  par  un  simple  coup  de  mar- 
teau. Avec  le  lilas  et  le  chrysanthème  no- 
tammient,  le  coup  de  marteau  a  toujours 
doiiné  de  meilleurs  résultats  que  le  coup 
de  canif. 

On  recommande  l'eau  sucrée  à  1  %  pour 
es  roses  et  à  1.5  %  pour  les  œillets. 

.\u  sucre,  d'ailleurs,  on  projxx^ie  de  substi- 
tuer le  savon  qui  présenterait  l'avantage 
do  comiMurter  un  dosugei  \iniforme  iiour 
beaucoup  de  fleu.rs  :  30  gnunmes  de  savon 
bbiJic  et  3  grammes  de  sel  de  cuisine  par 
lilie  d'eau. 

Quajid  aux  azalées  (|ui  s'effeuillent  parfois 
asst'z  longtemps  avant  de  .se  faner,  on  les 
prolonge...  avec  un  peu  de  colle  :  une  gout- 
te de  gomme  est  introduite  au  fond  de  cha- 

ler  Novembre  1912. 


166 


J  0  U  E  K  A  L     DES     E  O  S  E  S 


que    corolle.    Ce    procédé,    qui   n'a    rie'i  do 
frauduleux,  est  très  employé   pai'  les  fleu 
ristes. 


Les    Huiles    essentielles    et    Es 

Sences  en  Italie-  ~  Nous  empruntons 
les  ren&eignenieiits  suivants  au  Bulletin  de 
la  Chambre  de  Commerce  française,  de  Mi- 
lan  : 

<i  L'importation  des  huiles  essentielles  et 

essences    a    plus    que   doublé    en    quelques 

années  ;  elle  représente  actuellement  plus  de 

2   millions  et   demi   par   an,   dont  les?  trois 

cinquièm-CLS   au  profit  de  l'Allemagne. 

"  Connue  l'indlipie  hi  prnveiiaiice,  il  s'a- 
git, en  grande  partie,  de  produits  synthé- 
tiques, dont  le  bon  marché  favorise  lu  vente 
au  détriment  de.s  esisemces  naturelles  que 
pourrait  fournir  la  France  à  des  prix  avan- 
tageux. 

II  Cependant,  puisqu'il  est  difficile  aux 
fabricants  d'essences  naturelles  de  lutter 
avec  la  concurrence  qui  ne  vend  que  du 
produit  synthétique,  nous  nous  demandons 
s'il  n'y  aurait  pas  en  France,  des  maisons 
suscei)tiblee  de  fournir,  elles  aussi,  des  es- 
sences de  bonne  qualité,  mais  fabriquées 
avec  des  matières  premières  moins  chères 
que  les  belles  fleurs  de  Grasse  et  du  Midi. 

«  Los  consommateurs  sont  nombreux  et 
l'emploi  des  essences  augmente  constam- 
ment dans  nombre  d'industries  qui  .se  déve- 
loppent de  plus  en  plus. 

»  Nous  croyons  qu'il  y  a  lieu  de  ne  pas 
perdre  de  vue  cet  article. 

"    Les    esôem.ces    acquittent  les    druits    de 
douane  suivants  : 
Esisences  de  rose    Lire  ;r;û  »  au  k. 

—  de  clous  de  giro- 

fle et  de  menthe      —      7  50    — 

—  non  dénonnnées.  —  3  "  — 
plus,  si  elles  contiennent  do  l'alcool,  la  taxe 
inférieure  de  fabrication  dans  la  mesure 
de  lire  1,  539  par  kil.  d'essence,  c'est-;i-dire 
lire  270  sur  0..57  litre  d'alcool  anhydre  par 
kil.   d'esseiice   avec   récipients  inmiodiats.  » 


Exposition  : 

1.  Expusition  d'automne  de  la  Société  Na- 
tionale d'Horticulture  de  France  se  tiendra 
cette  axmée,  nous  l'avons  déjà  dit,  à  Paris, 
au    Cours-la-Reine. 

Elle  ouvrira  le  vendr-edi  8  novembre,  pour 
clùtufrer  le  dimanche  17  novembre,  à  la 
nuit. 

On  y  admirera  tous  les  produits  de  l'Hor- 
ticuJture  :  Rosiers,  chrysanthèmes,  fruits, 
fleurs  de  saison,  plantes,  légumes,  indus- 
tries   et  beaux-arts    horticoles. 

Concert  tous  les  jours  de  2  à  i  heures. 


Le  comnieiee  des  roses  et  des 
fleurs  fraîches  dans  le  canton  de 

Neuchâtel  (Suisse).  —  La  France  im- 
liiirte,  dans  les  villes  de  La  Chaux-de-Fonds 
et  de  Neuchâtel,  des  quantités  importantes 
de  fleurs  coupées,  p.iRTicuLiÈREMENT  de  roses, 
oeillets,  lilas. 

Les  violettes  dites  «  de  TouloiL^e  »  pour- 
raient aussi  trouver  un  bon  débouché  dans 
la  région. 

Les  expéditions  s'effectuent  de  novembre 
j,  ma.rs,  mais  c'est  à  l'époquie  des  fêtes  de 
Noël  que  le  commerce  est  le  phis  actif. 

Le  mode  d'emballage  est  celui  générale- 
ment usité  par  les  expéditeurs  du  Midi  de 
la  France;  quant  aux  paiements,  ils  se  font 
d'ordinaire  au  comptant,  contre  rembour- 
sement. 

Les  intéressés  français  pourront  obtenir, 
à  l'Office  national  du  Commerce  extérieur, 
3,  me  Feydau,  l'aris,  dont  le  bulletin 
nous  fournit  ces  détails,  des  noms  et  adres- 
ses de  fleuristes  auxquels  des  offres  pour- 
raient   ttre    faites. 


Distinctions  : 

.\iius  apjiioniius  avec  plaisir,  la  imniina- 
tiiin  de  nos  confrères  MM.  Mille-Toussaint, 
rnsiériste  à  Lyon,  et  Louis  Puyravaud  fils, 
horticulteur-rosiériste,  à  Sainte  -  Foy  -  la  - 
Grande  (Gironde),  au  grade  de  clievalier 
du  'Mérite  agricole,  et  nous  leur  adre.ssona 
nos  bien   cordiales  félicitations. 


I 


JOURNAL     I»ES    EOSES 


167 


Les  Roses  coupées  a  la  dermère  ex- 

POSITK)\  llK  MkI.I  \  El  AT  DERNIER  CONCOURS- 
EXPOSITION  d'Orléans.  —  11  est  fort  regret- 
table qu'une  gelée  intemi)estive  d-e  -4  et  en 
certains  endroits  même,  5  degrés  centigra- 
des soit  venue  détruire,  dans  les  premiers 
jours  d'octobre,  urii  grand  nombre  de  bou- 
tons de  roses  prêts  à  éclore,  car  la  florai- 
son automnale  des  rosiers  s'annonçait  com- 
me devant  être  fort  belle  cette  aruiée. 

C'est  ainsi  que  les  lots  de  roses  coupées 
présentés  au  concours-exjjosition  de  la  >io- 
ciétc  d'Horiicultuic  d'Orléans  et  du  Loiret, 
et  ceux  figurant  à  l'exposition  organisée  à 
Melun  par  la  Société  d'Horticulture  des  ar- 
rondissements de  Melun  et  Fontainebleau, 
compiirtaient  un  nombre  de  variétés  qu'il 
n'est  pus  toujours  possible  de  trouver  en 
fleur  à  pareille  date,  c'est-à-dire  à  la  fin  de 
septembre. 

.\  Orléans,  MM.  Houry  et  Cassagrain,  ro- 
>iérlstes,  en.  exposaient  300  variétés.  M.  Vi- 
gneron, le  rosiériste  bien  cimnu  d'Olivet, 
en  présentait  également  300  variétés;  M.  Bé- 


nard,  liorticuJteur  à  Olivet,  :.'00  variétés; 
eufim,  Mme  veuve  Ganguin  et  fils,  MM.  Cor- 
bœuf,  Hemeray-Aubert,  Couteau,  borticul- 
teurs  à  Orléans  exposaieint  également  de  su- 
Iipil>es  collections  de  roses,  dont  notre  cor- 
respondant ne  nous  dit  pas  l'importance 
exacte. 

.■\  Melun,  le  28  septembre,  l'exposition 
iiH'rveilleu.sement  organisée  comportait  plu- 
sieurs lots  intéressants  de  roses  coupées 
et   de   rosiers  en   pots. 

M.  Anidré,  rosiériste  à  Evry-les-Chàtetiux, 
présentait  un  lot  de  40  rosiers  en  pots  et 
une  jolie  collection  de  220  variétés  en  fleurs 
ciniiiées. 

M.  Ragcibert,  horticulteur  à  Farcy-les- 
Lys  ;  exposait  133  variétés  de  roses,  en  fleurs 
coupées. 

Enfin,  M.  Cochet-Cochet,  borticulteur-ro- 
siériste  à  Cnubert,  directeur  de  cet  organe, 
en  présentait,  hors  concours,  321  variétés. 

Espérons  que  le  temps  doux  étant  revenu, 
nous  jouirons  pendant  quelques  semaines 
encore  d'une   belle  floraison   automnale. 

MARIE    DU    Cl.OS-.IOLLET. 


% 


OSIERS 


■if. 


OUVEAUX      MIS      AU 

(SiiiU') 


:<OMMERCE       EN       1912 


Notre  collègue,  M.  J.  Puyravaud,  rosié- 
riste, route  de  Saint-Philippe,  à  Sainte-Foy- 
la-Grande  (Gironde),  met  en  vente  à  l'au- 
tomne 1912,  la  variété  suivante   : 

LOUIS  DE  M()Xr.\nny  (Hybride  de 
Thé). 

Fleur  rouge  vermiiionné,  parfois  velouté, 
revers  de  pétales  blanc  argenté,  qui  produit 
un  effet  séduisant  ;  grande,  double  globu- 
leuse, odorante  ;  bouton  ovoïde,  arbuste 
très  vigoureux  ;  très  ramifié  ;  bois  lisse  iner- 
iiie,  vert  ;  feuillage  vent  ;  yeux  très  rappro- 
chés ;  très  uorifère,  issue  de  variété  inédite. 

Dédiée  au  châtelain  de  La  Tour  (Dordo- 

gne). 

* 
*  * 

Notre  collègue  M.  .1.  C.  Griffon,  rosiériste. 


chemin  de  Gerland,  à  Lyon,  met  en  vente,  à 
jiartir   des   premiers  jours   d'octobre   1912    : 

CLIMUING  MARQUISE  DE  SIXETY 
(accident  fixé  de  Marquise  de  Sinétij). 

Cette  variété  a  des  rameaux  franche- 
ment sarmenteux,  un  beau  feuillage  am- 
ple, vert  bronzé  ;  très  florifère.  Les 
boutons  .se  tiennent  droits.  Les  fleurs 
sont  gniudes,  en  coupe,  très  doubles, 
leur  coloris  tout  d'abord  ocre  de  Rome  at- 
ténué de  liiiui  presque  jiume,  [lasse  lors  de 
ré|ianoui.sseineiit,  au  rose  de  i'.artlrurie, 
parfois  presque   vei-niillouiié. 

*  * 
Nidiv  confriM-e,    M.    F.    Onlireuil,    horticul- 

(I.  Voir  Journal  des  Ro^ex  1012,  page-;  28,  42,  90,  103 
et  i:i2. 


]68 


JOURNAL    DES    EOSES 


teur-rosiériste  à  Saint-Alban,  Montiilaisir 
(Lyon),  met  au  .commerce  à  partir  du  1''' 
novembre  1912,  les  variétés  suivantes  ; 

MADiUlE  JEAN  LILLE  (Hybride  de  Tlié). 

Arbuste  de  taille  moyenne  et  vigoureux, 
très  florifère;  boutons  ovoïdes  jaune  abrico- 
té;  en  s'épanouissant,  jaune  saumoné;  Heurs 
grandes  à  pétales  nombreux,  camées  avec  le 
centre  jaune  foncé,  à  floraison  solitaire.  Jo- 
lie variété  de  couleur  très  coquette. 

SOUVENIR   DE  MADAME  E.   MULXABD 

(Hybride  de  Tlié). 

Arbuste  ru.stique,  à  feuillage  ample, 
à  rameaux  très  nombreux,  très  flori- 
fère ;  fleurs  grandes,  très  pleines,  rose 
incarnat  safrané  à  l'intérieur,  carmin  bril- 
lant à  reflets  argentés  à  l'extérieur.  Cette 
très  belle  rose,  issue  de  Madame  Abel  Cha- 
teriaij,  a  conservé  de  sa  mère  ses  brillantes 
qualités,  mais  elle  est  plus  vigoureuse,  ses 
fleurs  sont  plus  grandes  et  ses  nuances  jilus 
vives.    Très   odorante. 

POMPON  DE  LYON  (Multiflore  nain). 

Arbuste  très  ramifié  et  robuste,  fleurissani 
sans  interruption!  jusqu'aux  gelées,  don- 
nant de  nombreux  bouquets  tout  faits,  en 
thyrses  ombellif ormes  de  10  à  20  fleurs  cpa- 
7iouies  en  même  temps  et  de  longue  durée  ; 
fleurs  en  coupes  arrondies,  régulières,  de  la 
forme  du  Pompon  de  Bourgogne,  mais  de 
couleur  plus  vive,  rose  vif  carminé,  nuance 
agréable.  Plante  extra  pour  bordure  et  eu' 
ture  en   pot. 


M.  Louis  Walter,  f(mdateur  de  la  Sociéti-: 
des  Amis  des  Roses  d'Alsace,  à  Stiverne 
(Alsace),  nous  envoie  la  description  de  ses 
trois  nouveautés  : 

LOUISE  WALTER  (Tausendscluin  x  Ro- 
sel  Dach  (Polyantha.  —  Voir  figure  ci-nprès. 

La  plus  belle  des  Polyanthas,  .se  re- 
conunaude  aux  amateurs  par  la  beauté 
du  coloris  qui,  d'abord  d'un  rnsc  vif, 
liasse  ensuite  au  rose  tendre,  et  con.serve 
longtemps  cette  dernière  ciuileur  ;  la  florai- 
son e.st  très  abondante  et  dure  jusf|u'aux 
gelées  d'hiver.  L'élégtuice  du  rosii'r  (il 
atteint  40  cent,  de  liaut)  le  group.'ment 
parfait  des  fleurs  'dt'  ^i"  a  i<l  roses  par  tige) 


la  discrétion  du  coloris  font  de  Louise  Wal- 
ter la  rose  idéale  pour  les  bordures  de  mas- 
sifs, la  .culture  en  pots  et  en  serre  et  pour 
les  tombes  dans  les  cimetières. 

LUCIE  BECHER  (lié.bé  Leroux  x  Gras 
an  Zabern  (Polyantha). 

Polyantlia  d'un  très  heureux  effet. 
La  fleur,  d'abord  d'un  beau  jaune, 
passe  ensuite  au  blanc  pur.  La  flo- 
raison est  très  abondante  et  comme  Louise 
Walter  elle  commence  en  mai  pour  finir  aux 
gelées.  Elle  se  reconunande  tout  spéciale- 
ment aux  horticulteurs  par  le  nombre  de 
fleurs  garnissant  chaque  tige  et  par  la  résis- 
tance de  la  rose  coupée.  Le  rosier  toujours 
bien  en  forme,  atteint  0  m.  60  de  hauteur. 

ELISA  SCHMITT  (Thé).  {Queen  Olga  of 
Greece    x    Madame  Falcol). 

Très  belle  rose  thé,  ronde,  corolle  d'un 
jaune  soufre,  très  résistante  et  très  flori- 
fère, à  recommander  pour  les  massifs  où 
elle  produit  un  très  lieureux  effet.  Le  rosier, 
très  vigoureux,  atteint  0  m.  40. 


La  maison  horticole  Cochet-Cochet,  à  Cou- 
bert  (Seine-et-Marne),  vend,  à  partir  du  l" 
novembre  1912,  la  nouveauté  ci-aprës,  oljte- 
nue  par  M.  Jules  Gravereaux,  propriétaire 
de  la  roseraie  de  l'Hay   : 

MADAME  JULIEN  POTIN  (Hybride  de 
Rugosa,  Gravereaux,  1912).  Issue  de  Bngosa 
Germaniea    x    Gloire  de  Dijon. 

Arbuste   très   vigoureux. 

Rameaux  verts,  armés  d'aiguillons  forts, 
légèrement  crochus  parfois  pourprés,  épars, 
entremêlés  de  petits  aiguillons  tubulés  et  de 
soies  glanduleuses. 

Feuilles  5-7-foliolées. 

Folioles  elleiitiques  ou  elliptiques  lancéo- 
lées, amples,  d'un  beau  vert  tendre  brillant 
siw  la  face  svipérieure,  plus  pâle  et  plus 
terne  sur  celle  inférieure. 

Serrature  accentuée,  aigiie,  souvent  dmi- 
ble. 

Stipules  adnées  à  oreillettes  peu  diver- 
gentes frangées   de   glandes. 

Floraison  rarement  uniflore,  le  plus  sou- 
vent en  inflorescence  pauciflore  —  2  à  7 
fleurs  —  munies  de  bractées. 

Pédicelle,   de   même   que   le   réceptacle   et 


I 


JOURNAL     DES     ROSES 


16Ô 


les  sépales  du  calice,  couverts  de  glandes 
courtement  pédicellées. 

Boutons  ronds. 

F"leurs  très  grandes  —  jusqu'à  12  centi- 
mètres de  diamètre  —  en  coupe,  le  centre 
souvent  de  forme  à  quartiers,  doublas  sans 
être  pleines,  d'un  joli  rose  camé  très  tendre 
et  très  frais.  Franchement  remontante,  cette 
suiierhe  nouveauté  est  certainement  luie  des 
(ilus  jolies  roses  créées  par  M.  Gravereaux. 


Ob'entions  de  M.  C.  Chambard,  rosiériste, 
impasse  des  Quatre-Maisons,  à  Lyon-Mont- 
plaisir  : 

SOUVENIR  DE  J.  PASSIX(,i:  (Hybride 
de  Thé). 

.-arbuste  très  vigoureux,  à  rameaux  érigés, 
|mu  épineux,  beau  feuillage  pouriire  bril- 
lant. .Joli  bouton  moyen,  allongé,  bien  fait, 
vieux  rose  cuivré  saumoné.  Fleur  assez 
grande,  bien  doublée,  pétales  épais,  s'ou- 
vrant  bien,  aurore  cuivré,  légèrement  om- 
bré de  carmin  et  de  jaune  foncé  ;  très  flo- 
l'ifère  et  odorante. 

I.ssu   d'un  semis   inédit    et    de  Mrta. 

SOl'VEMR  iHB  E.  Gl'lLLARn  (Hybride 
(le  Thé). 

Arbiiste  très  vigoureux,  à  rameaux  droits 
l.u'èrenient  divergents  ;  beau  feuillage  rouge 

I rpre  foncé  ;  bois,  gros,  peu  épineux.  .Joli 

I  iiiton  porté  par  un  long  pédoncule  rigide, 
jaune  orange  cuivré  foncé.  Fleurs  rgrandes, 
pleines,  jaune  aurore  ombré  de  carmin  cui- 
vré,  très  florifère  et  odorante. 

Lssu  de  Ri'fiiiti'  Inronstmiio  et  de  Li'  Pru- 
grès. 

Ces  deux  nouveautés  sont  livrables  à  par- 
tir du  1"  novemlire  1912. 


Les  trois  variétés  de  rfvses  décrites  ci-des- 
sous ont  été  obtenues  et  sont  vendues  par 
M.  A.   Scliwartz,  rosiériste  k  Lyon   ; 

M  \i)r:MnisELLE  de  valle  pe  (jrix- 

THLLA   (Hybride- de  TlTé). 

.Arbuste  très  vJgoUreûx,  fleur  grande, 
pleine,  rouge  magenta,  re,ver8  blanc  riisé, 
veiné  de  carirdn,  onglet  jaune  or. 

Issu   de   LiJfiD-Rrisn   et    Lniiix   Vnii    llnilUr. 


MOysiEl'R   JEAN   GUINET   (Hybride   de 

TIlL'i. 

.\rbu.ste  vigoureux,  fleur  grande,  pleine 
s'nuvpant  bien,  jolie  forme  ;  rose  vif,  centre 
caimin,  bord  des  pétales  nuancé  de  rose  ar- 
genté. Odorante. 

Issue  de  Librrtij  et  iîadanii'  Maurice  dr 
LuzP. 

LE  MEXIQUE  (\N'ichuraiana   remontant). 

.\rbuste  vigoureux,  joli  feuillage  vernissé; 
bniiton  rose  argenté,  fleur  grande  pour  le 
genre,  iileine,  s'ouvrant  bien,  jolie  fonne, 
en  corymbes  ;  rose  très  pâle  argenté,  pas- 
sant au  blanc  rosé  ;  revers  des  pétales  rose 
clair  ;  variété  fleurissant  continuellement, 
franchement  remontante. 

I.ssue  de  Donithij  Pcrkiiix  et  Marie  Pairie. 


Les  deux  roses  nouvelles  ci-après  sont 
vendues  par  MM.  Benjamin  R.  Gant  et  Sons, 
rosiéristes    à    Golchester    (Angleterre)    : 

SAINTE-HELENA. 

Fleur  blanche  avec  un  point  rouge  au 
centre  ;  la  base  des  pétales  est  jaune  et, 
dans  certains  cas,  le  jaune  gagne  même  le 
centre  de  la  fleur.  I^a  fleur,  large,  est  for- 
mée à  la  perfection,  avec  de  longs  i)étales 
et  se  tient   droite  au  bout  de  la  tige. 

SUNREAM. 

Excessivement  robuste,  très  florifère  ; 
le  feuillage  est  vert  bronzé,  les  bou- 
tons sont  jaune  foncé,  souvent  jaune 
1)0(111  et  jaune  vieil  or.  Gette  variété  est  très 
belle   pour   le   bouton  et   la   décoration   des 

tabli^s. 

* 
*  * 

M.  Hugh  Dickson,  i\3siériste  à  Belfast 
(Angleterre),  met  au  commerce  les  nouveau- 
tés décrites  ci-après  : 

KING  GEORGE  V  (Hybride  de  Thé). 

.Arbuste  fort,  vigoureux,  très  ramifié,  feuil- 
lage très  vert,  persistant  très  longtemps 
apv's  que  les  autres  variétés  de  roses  ont 
(léj:ï  perdu  le  leur  ;  fleur  très  large,  très 
[ileiiie,  s'ouvrant  bien,  ressemblant  beau- 
coup comme  forme  de  fleur  à  Madame  Jules 
Gritvi'rcan.r.  F.e  parfum  est  fort  et  plaisant. 
C'est  une  de  nos  plus  jolies  vorlétée. 


170 


JOURNAL     DES     ROSES 


MBS  SAM.  ROSS  (Hybride  de  Thé). 
Forte  et  poussant  bien-; feuillage  vert  fon- 
cé. La  fleur  est  belle,  large,  luen  double;  Ica 
pétales  sont  délicats  et  délicieusement  con- 
tournés au  bord.  Cette  nouveauté  est  remar- 
quable par  siui  coloris  très  difficile  à  décri- 


MRS.  DAVID  liAlLUE  (Hybride  de  Thé). 
Cette  variété  est  vigoureuse,  très  ramifiée, 
elle  pousse  abondamment  à  une  hauteur 
d'environ  0  m.  60,  formant  une  plant'î 
idéale  pour  le  massif.  La  fleur  est  magnifi- 
que, large,  d'une  forme  exquise  de  camélia 


LOUISE     WALTER     —     (Polyamha) 
(Louis   Waltf.r    191 2) 


re.  Les  pétales  sont  d'un  jaune  cbamoL.s  et 
jaune  fauve. 

Délicieusem'ent  parfumées,  les  fleurs  sont 
portées  droites  au  bout  d'une  longue  tige 
qui  les  sépare  du  feuillage  ;  elles  .résistent 
très  longtemps  ;  très  florifère,  c'est  à  notre 
avis  une  de  nos  meilleures  nouveautés. 

MRS.  RKIIMU)  nUAPER  (Hybride  de 
Thé). 

Très  vig(Uireux,  braii'Clin;  fleur  trè--  large, 
bien  formée  au  centre  ixroémin  nii  ;  les  pé 
talas  sont  larges,  épais  et  abondants,  joli- 
ment disposés,  très  veloutés.  La  couleur 
est  rose  satin  brillant  à  l'extérieur  du  i)étal€ 
et  rose  argenté  à  l'intérieur.  Parium  fort 
et  pénétrant. 


aux  ]iétales  très  frisés.  La  nmleur  est  nou- 
velle et  très  plaisante,  carmin  brillant,  très 
suavement  parfumée,  avec  des  pétales  vei- 
nés qui  la  rehaussent  admirablement. 

+ 
*  * 

L'établissement  de  IMM.  Samuel  M'Gredy 
et  Son,  de  Portadown  (Ireland),  met  au 
commerce  les  quatre  nouveautés  suivantes  : 

llRIsriSH  QlEEy   (Hybride  de  Thé). 

Il  La  Reine  des  Roses  blanches  ».  La  des- 
cription de  cette  variété  a  été  faite  par  un 
(le  nos  plus  grands  rosiéristes. 

Les  connaisseurs  qui  ont  vu  R'i^fin'h 
Qween  déclarent  que  c'est  la  plus  belle  rose 
blanche  existante,  dépassant,  par  la  perfec- 


J ou EN AL    DES    ROSES 


171 


tiiiu  de  ses  formes,  toutes  les  autres  roses 
likuu-lies.  C'est  une  excellente  fleur,  à  tout 
linint  de  vue,  aussi  bien  j)Our  le  massif  que 
pour  la  décoration,  et  que  pour  la  llear 
coupée. 

La  floraison  est.  remarquable,  elle  est  en 
llfurs  de  juin  à  l'hiver.  Le  type  de  la  Heur 
est  entre  Maman  Cochet  et  Frau  Karl 
Drnschki  a.vec  la  forme  d'une  rose  tlié.  Les 
1  létales  sont  larges  et  étoffés  ;  souvent  en 
btjutons,  nous  y  remarquons  une  légère 
teinte  rosée  qui  disparaît  lorsque  la  fleur 
s'épanouit  et  se  transforme  en  un  Ijlanc  im- 
niarulé. 

.l//;.s-.  M  lin  MACKEAX  (Hybride  de  Thé)- 
C'est  une  njse  très  méritante;  pamii  les 
innombrables  coloris  des  roses,  le  sien  est 
unique,  carmin  brillant  sans  reflet  ;  la  fleur 
est  grande,  forte,  très  bien  faite,  parfaite 
comme  forme  et  type  moderne.  La  jilante 
est  très  florifère. 

MliS.  WÀLLACE  H.  ROWE  (Hybride  de 
Thé). 

Superbe  Heur  d'un  coloris  remarquable 
n'ayant  pas  encore  été  obtenu  dans  aucune 
ruse  ;  la  couleur  est  mauve  brillant  et  la 
fleur  superbe  à  tous  les  points  de  vue,  c'est 
une  des  jilus  merveilleuses  nouveautés. 
Pousse  très  bien,  et  est  très  florifère. 

EàTîL   OF   GOSFORD    (Hybride  de   Thé). 

Couleur  incarnat  foncé  nuancé  dans  le 
genre  de  Victor  Hugo  ;  d'une  vigueur  admi- 
r:ible,  c'est  une  rose  s'adaptant  particuliè- 
rement  bien   aux   climats  rigoureux.    Grâce 


à  ces  qualités,  c'est  une  nouveauté  appelée 
à   devenir   très  populaire. 


Notre  confrère,  JNI.  Boulanger  Félix,  ro- 
sicriste  à  Grégy,  par  Brie-Comte-Robert 
(Seine-et-Marne),  vend,  à  partir  du  1"''  no- 
vembre 1912   : 

lIRlE-nOSE. 

Cette  superbe  nouveauté  est  un  diebi'oïs- 
me  fixé  de  la  variété  Madame  Bérard. 

Ilrie-Rosc  a  conservé  de  sa  mère  la  vi- 
gueur, les  rameaux  forts  et  élancés  pour- 
jires  à  l'insolation,  inermes,  ou  à  peine  ar- 
més de  quelques  rares  aiguillons  crochus. 
Les  feuilles  sont  généralement  5-foliolées  ; 
les  folioles  amples,  souvent  pourprées  sur  la 
face  inférieure  et  le  trajet  des  nervures,  por- 
tent une  serrature  aigùe,  très  inclinée. 

Le  bouton  et  la  fleur  ont  conservé  la  for- 
me de  ceux  de  Madame  Bérard;  mais  le  co- 
loris est  entièrement  nouveau  et  infiniment 
supérieur  à  celui  de  la  mère.  Le  revers  des 
pétales  est,  en  effet,  rose  pourpré  intense, 
avec  reflets  magenta  brillant,  alors  que 
l'intérieur  des  pétales  est  jaune  saumoné. 
Le  contraste  des  deux  coloris  est  d'autant 
I)lu8  joli  et  frappant  que  le  bord  des  pétales 
est  gracieusement  contourné,  ce  qui  donne 
à  Iq,  rose  un  .cachet  très  particulier. 

Brie-Rose  remplacera  certainement  Ma- 
dame Bérard  chez  tous  les  amateurs  de 
belles  roses,  quand  elle  sera  connue  d'eux. 


{A  suivre). 


PAPILLON. 


)ANS      LES 


OSIERS 


En  NO"Veinbre.  —  Terminer  la  récol- 
te des  graines  d'églantiers  et  de  Rosiers. 
Mettre  les  premières  en  stratification,  com- 
me nous  l'avons  indiqué  en  octobre,  et  se- 
mer les  secondes  en  terrines  ou  en  caisses. 

Les  graines  de  rrjsiers  destinées  à  produire 
des  variétés  nouvelles  sont  débarrassées,  à 
la  main,  de  la  partie  charnue  qui  les  enle- 
loppe,  puis  elles  sont  semées  en  terrines 
ou  en  caissettes  peu  proffmdes  et  bien  drai- 
nées.    On     emploie    un    comjxjst    formé    de 


1/:^  de  terre  franche,  1/3  de  sable  et  1/3  de 
terre  de  bruyère.  Caissettes  et  terrines  pas- 
sent l'hiver  sous   châssis   froids. 

On  bouture,  en  ce  mois,  les  MuUil'Iores 
de  la  Grifjcraie,  Iiidica  Mcijur,  Poliiaiitlia 
tijpe  fit  Mavettii,  destinés  à  fournir  les  su- 
jets pour  l'écussonnage  des  Rosiers  nains 
l'année  suivante.  Les  branches  destinées  à 
ffu-mer  les  boutures  sont  coupées  à  3  mil- 
limètres sous  un  œil;  on  leur  laisse  quelque 
0  m.  3.5  de  longueur  et  on  les  met  en  jauges, 


172 


J  0  U  E  ]V  A  L     DES     E  O  S  E  S 


en  lee  inicUnaiit  légèrement,  à  1  centimètre 
run«  d©  l'autre,  par  rangées  distantes  de 
0  "  10  environ.  On  les  enterre  sur  les  2/3 
de  leur  longueur  totale.  Ces  boutures  mu- 
nies simplement  de  bniinclcls  seront  mises 
en  place  définitive  en  février-mars  suivants. 

On  pratique,  en  novembre,  la  greffe  en 
fente  sur  racines  d'églantiers  et  sur  racines, 
ou  tronçons  de  racines,  de  Ti.  Paltiiiiitha 
typi'. 

On  emploie  à  cet  usage  de  jeunes  semis 
d'églantiers  ou  de  Pdiijnntha  tijpc  dont  le 
collet  possède  environ  la  grosseur  d'un 
crayon  ;  on  coupe  les  racines  à  .'>  -  6 
centimètres  du  collet  •  et  on  pratique  sur 
celui  -  ei  la  greffe  en  fente,  la  greffe 
anglaise,  la  greffe  en  flûte  ou  toute  au- 
tre greffe  permettant  d'insérer  sur  le  .collet 
du  jeune  plant,  un  gi-effoii  à  2  yeux,  de  la 
variété  à  multiplier;  on  ligature  avec  du 
gros  fil  ou  du  raphia.  Lorsqu'on  emploie 
l'églantier,  il  est  préférable  de  ne  poser 
qu'une  greffe  sur  le  collet;  mais  lorsqu'on 
utilise  le  B.  ■polyanlha  type,  on  peut  sec- 
tionner les  racines  par  tronçons  de  0  m.  10 
de  longueur  et  po.ser  à  l'extrémité  supé- 
rieure de  chacun  d'eux,  une  greffe  en  fente 
qui  réussira  parfaitement. 

Toutes  ces  greffes,  une  fois  terminées, 
sont  mises  sous  cloches  ou  sous  chà.ssis 
froids,  bien  clos;  elles  sont  placées  dans  du 
sable  iiuT,  le  dernier  œil  du  greffon  .sortant 
seulement  de  celui-ci.  Arro.'jer  très  peu.  ou 
pas  du  tout,  tant  que  la  soudure  n'est  pas 
opérée. 

Nous  indiquenins,  au  fur  et  à  mesure, 
les  soins  à  leur  donner. 

Il  faut  commencer  l'hahillaue  des  églan- 
tiers dont  la  récolte  dnit  être  activement 
poursuivie,  l^'liabillarje  consiste  à  section- 
ner, à  leur  point  d'insertion,  les  drageons 
qui  existent  sur  la  partie  souterraine  des 
églantiers  (on  les  distingue  facilement  des 
racines  qui  sont  ligneuses,  alors  que  les  dra^ 
geons  sont  remplis  de  mëlle).  On  coupe  en- 
suite toutes  les  racines  en  leur  laissant,  au 
maximum,  4  ou  5  icentimètres  de  longueur. 

On  enlève  également  toutas  les  brarcheis 


qui  existent  sur  la  tige  de  l'églantier.  Celui- 
ci,  rogné  à  lune  des  longueurs  indiquées 
daiiîs  notre  numéro  d'octobre,  est  mis  en 
jauge  en  attendant  la  plantation. 

Les  églantiers  sont  placés  dans  les  jau- 
ges très  inclinés,  côte  à  côte  et  enterrés  sur 
la  moitié  environ  de  leur  longueur. 

On  les  cache,  en  cas  de  g-elées  très  fortes, 
non  pas  positivement  pour  les  préserver  du 
froid,  rarement  assez  rigoureux  pour  leur 
nuire,  mais  surtout  pour  éviter  que  le  sol 
ne  gèle,  ce  qui  gênerait,  ou  plutôt  retarde- 
rait la  formation  des  bourrelets  et  des  r-i 
cines. 

11  faut  préparer  les  matériaux  qu'on  dé- 
sire employer  pour  cacher  les  rosiers  tiges 
et  nains  :  feuilles  mortes,  jiapiers  imper- 
méables, etc.  Autant  que  possible,  ne  les  ca- 
cher seulement  qu'à  la  dernière  extrémi- 
té. Nous  verrons  les  meilleurs  moyens  à  em- 
ployer dans  notre  numéro  du  1"  décembre, 
car  c'est  généralement  au  début  de  ce  mois 
que  ces  cachages  s'effectuent. 

Commencer  le  défoncement  des  terrains 
à  convertir  en  roseraie.  Les  amateurs  doi- 
vent demander  à  leur  foumisiseur  les  ro- 
siers dont  ils  ont  besoin.  Novembre  et  dé- 
cembre sont,  en  effet,  deux  excellents  mois 

—  nous  allions  dire  les  deux  meilleurs  mois 

—  pour  transplanter  ces  végétaux. 
Em])ot:er  les  rosiers  destinés  à  être  forcés 

à  rautonuio  suivant.  Ceux  soumis  au  for- 
çage depuis  septembre,  commencent  à  don- 
ner des  fleurs  en  novembre  :  mêmes  soins 
qu'en  octobre. 

La  place  dont  nous  disposons  ne  nous 
pennet  pas  de  nous  étendre  longuement 
sur  les  détails  des  différents  travaux  à  ef- 
fectuer chaque  mois  dans  les  rosiei-s.  En 
1912,  nous  les  avons  simplement  énumérés 
et  brièvement  résumés  ;  mais  nous  nous  ré- 
servons de  dévebipper,  dans  l'avenir,  les  di- 
vers sujets  succiiitement  traités,  et  de  faire 
connaître  au  fur  et  à  mesure  à  nos  lecteurs, 
tous  les  détails  des  diverses  opérations  qu'ils 
doivent  savoir  pratiquer  courannnenf  pour 
cultiver  leurs  ro.siers  dans  les  meilleures 
conditions. 

COCHET-COCHET. 


JOURNAL    DES    ROSES 


178 


.A    PREMIERE 


:osE 


Au  Poète  X... 
■    Un  pol-lc,  nu  front  ceint  tic  pourpre  cl  de  hiuiHre  ! 
N.  MARTIN  (Mariska) 

Déjà  le  jour  grandit  ;  il  apporte  un  sourire 
A  la  Rose  entr'ouverte  et  qui  dormait  encor. 
Poète,  près  de  toi  s'infiltre  un  rayon  d'or 
Pour  éveiller  ton  front  ;  viens  accorder  ta  lyre. 

Viens,  et  fais-la  chanter.  La  muse  qui  t'inspire 
Tant  de  nobles  accents  quand  blondit  Messidor, 
Va  se  sentir  émue  en  regard  du  trésor 
Qui  fascine  ton  cœur  de  poète  et  l'attire. 

La  Rose  est  ce  trésor  ;  l'astre  géant  des  deux 
Lui  donne  sa  caresse  et  la  fait  briller  mieux 
Que  nulle  autre  des  fleurs  qu'il  a  su  faire  naître. 

Hâte-toi  d'admirer  son  charme  printanier 
Qui  dès  la  prochaine  aube  aura  pu  disparaître, 
Mais  que  d'autres  bientôt  nous  feront  oublier. 

A.     LEBRUN. 

)E      L'EMPLOI      RATIONNEL      DES      jg.NGRAIS      CHIMIQUES 
Dans    la    culture   des    Rosiers. 


Dans   l'avant-iiropii.s   d(<   la  ijieniière   édi- 
tion de  ma  brocliure  .sur  I'emploi  rationnel 

des  ENGRAIS  CHIMIQrES  DANS  LA  CULTURE  DES  RO- 
SIERS, je  disais  :  "  Jusqu'à  ce  jour,  la  com- 
IiositioiT  chimique  des  Rosiers,  et  par  suite 
leurs  exigences  en  éléments  nutritifs,  sont 
restés  complètement  ignorés,  non  .seulement 
des  amateurs  de  roses,  mais  encore  des  pro- 
fessionnels, aucune  analyse  chimique  de  ces 
lilantes  n'ayant  jiisqii'a  ce  jour  été  puliiiée, 
ni   on   France,   ni   à  l'étranger. 

«  .le  suppos*  donc  que  la  publication  du 


re.sultat  d,e  me.s  travau.x  analytiques  per- 
sonnels, et  de  mes  expériences  sur  les  en- 
grais chimiques,  comblera  une  lacune,  et 
sera  bien  accueillie  par  tous  ceux  qvie  la 
culture  des  Rosiers  intéresse,  du  fait  vivre. 

Il  Si,  par  la  publication  des  formules  ra- 
lioimelles  que  je  préconise,  je  jmis  être 
agréable  aux  amateurs  de  roses,  et  utile  à 
des  confrères,  si  le  publie  qui  s'e.st  toujours 
montré  d'une  rare  indulgence  à  l'égard  de 
mes  écrits  horticoles,  veut  bien  iiccuoillir 
cette  nouvelle  brochure  avec  la  même  bien- 


174 


JOURNAL     DES     EOSES 


\eillance,  je  serai  largemerit  récompensé 
de  la  peine  que  j'ai  prise,  pour  préparer 
ce  modeste  travai]   de  chimie  iioiticoLe.   » 

L'accueil  réservé  par  le»  amateurs  de 
Roses  à  la  brochure  en  question  a  dépassé 
mes  espérances;  la  première  édition  est  de- 
puis longtemps  épuisée,  et  les  demandes 
réitérées  d-e  ce  travail  qui  me  parviennent, 
m'obligent  à  en  donner  une  seconde  édi- 
tion. 

Pensant  que  cette  étude  sur  les  engrais 
pour  rosiers  pourra  intéresser  un  certain 
nombre  d'entre  eux,  je  tiens  à  doniirer  la 
primeur  de  la  seconde  édition  aux  lecteurs 
du  Journal  des  Roses,  nie  réservant  d'en 
faire  ensuite  une  brochure  qui  sera  mise 
à   la  disposition   du   juiblic. 

Mon  ambition  est  très  modeste  :  Je  dé- 
sire simplement  faire  connaître  à  mes  lec- 
teurs, dans  la  mesure  de  mes  moyens,  quel 
est,  à  l'heure  actuelle,  l'état  de  la  question 
à  la  fois  si  intéres-sante  et  si  complexe,  de 
l'emploi  (les  engrais  complémentaires  dans 
la   culture   des   Rosiers. 

Depuis  nombre  d'années  l'agriculture  a 
réalisé  des  bénéfices  considérables,  grâce 
à  l'emploi  rationnel  des  eiigrais  complé- 
meiitnircs;  grâce  à  ces  engrais,  elle  a  sup- 
primé lu.  jachère;  grâce  à  ces  engrais,  elle 
a  rei'du  fertiles  de  vastes  étendues  de  terres 
labourables,  jusqu'alors  frappées  d'une  sté- 
rilité plus  ou  moins  complète;  grâce  à  ces 
engrais,  elle  est  devenue  maîtresse  de  ses 
assolement.s,  et  peut,  produire,  à  volonté, 
les  denrées  agricoles  dont  la  vente  est  la 
plus  rémunératrice. 

L'horticulture  pourrait  tirer  —  toute  pro- 
portion gardée  —  les  mêmes  bénéfices,  de 
l'emploi    de  ces   engrais. 

Pourquoi  donc  ne  les  emploie-t-elle  pas  ? 

La  réponse  à  cette  question  se  trovive 
dans  la  remarquable  conférence  sur  <i  Les 
engrais  chiniifines  et  leur  emploi  en  horti- 
culture »  (pie  .VI.  le  Marquis  de  Paris,  a 
faite  à  la  réunion  de  la  Société  d'horticul- 
ture des  arrondissetiients  de  Melun  et  Fon- 
tainebleau, tenue  dans  cette  dernière  \  ille, 
le  3  semtembre   1X119. 


J'en  extrais  le  passage  suivant  :  «  Pour 
<i  employer  d'une  façon,  utile  et  économique 
<c  les  engrais,  il  faudrait  aussi  connaître 
"  la  composition  des  plajites,  afin  de  leur 
'1  donner  en  plus  grande  quantité,  le,  ou 
«  les  éléments,   qu'elles  demandent   ». 

«   Les  analyses   des  plantes  de  l'Agricul- 
ture ont  été  faites,  et  on  les  trouve  dans  les 
tables  de  Wolff.  Mais,  on  n'a  pas  fait  encore 
celles  des  plantes  que  nous  cultivons  et  on  . 
ne  cannait  pas  leurs  exigences.  » 

'Voilà  une  des  grandes  causes  qui  ont 
empêché  la  vulgarisation  de  l'emploi  des 
engrais  chimiques  en  horticulture  en  géné- 
ral, et  dans  la  culture  des  Rosiers,  .en  parti- 
culier :  C'est  que  nous  ne  connaissions  pas 
les  e.iigences  de  nos  plantes  en  éléments 
initriiifs. 

Or,  le  dosage  des  éléments  constitutifs 
d'une  iilante  nécessite  des  opérations  lon- 
gues, et  très  difficultueuses,  d'un  prix  de 
revient  élevé,  lorsqu'elles  sont  bien  exécu- 
tées. 

Pour  des  raisor,s  budgétaires,  nombre  de 
praticiens  doivent  donc  se  passer  de  cette 
précieuse  source  d.©  renseignements. 

C'est  précisément  pourqnoi  j'ai  installé 
chez  moi,  un  petit  laboratoire,  des  plus  ru- 
dimentaires  sans  doute,  mais  dans  lequel 
je  puis  exécuter,  avec  toute  la  précision 
désirable,  les  analyses  les  plus  courantes 
des  laboratoires  agricoles,  c'est-à-dire  les 
dosages  d'azote,  d'acide  phosphorique,  de 
p(}tasse  et   de   chaujr. 

J'.ai  exécuté  pour  mon  instruction  person- 
nelle quelques  analyses  de  [liantes  liorti- 
ciiles,  et  je  vais  faire  connaître  les  chiffres 
de  mes  dosages,  concernant  les  Rosiers 
d'une  façon  générale  et  tout  particulière- 
ment ceux  relatifs  à  la  variété  Ulrich  Brun- 
ner  fils  qui  a  été  à  ce  point  de  vue  spécial 
l'objet  d'une  étude  toute  spéciale,  chif- 
fres qui  vont  nous  pennettre  d'établir  une 
fiu-nnilc  rationnelle  d'engrais,  pour  Rosiers. 

Kn    puliliai't   ces    chiffres,    je    n'ai    pas    la 

])rétention   d'ap]iorter  la  solution  définitive 

d'un    problème  ;    je   veux   simiilement    faire 

.  connaître  ce  qui  a  été  fait  jusqu'à  ce  jour, 

et   iridicpier  ce  qui  reste  à  faire. 


I 


JOURNAL    DES     ROSES 


ir. 


PREMIÈRE    PARTIE 
De  la  nutrition  des  végétaux. 

Lorstiu'iiu  végéta.l  se  développ«,  croit, 
grandit,  il  aug-mentp  forcément  de  volume 
et  de  poids. 

Or,  ce  végétal  peut  transformer  la  ma- 
tière, mais  il  ne  peut  pas  la  créer. 

Il  faut  donc  qu'il  nuise,  dans  les  milieux 
ambiants,  les  matériaux  spéciaux  au  moyen 
desquels  il  constituera  successivement,  ses 
diveoTs  organes. 

Que/ls   sont    ces   matériaux   ? 

D'où   les  tire-t-il  ? 

La  chirnii-  et  la  iiliijsidldtjii'  nous  permet- 
tent de  répondre  d'une  fii<,'on  prOcise,  à  ces 
deux   questions. 

La  chimie  nous  apprend  qu'il  existe  de 
tmito  éternité,  dans  la  nature,  environ  70 
ciirps  simiil'^s,  ou  éléimnits,  qui  ne  peuvent 
èti-e  ni  créés,  ni  détruits,  mais  qui  peuvent 
s'associer  et  se  dissocier,  sous  certaines  in- 
fluences et  dans  de  multiples  proportions, 
pour  former  ainsi  toutes  les  combinaisons 
organiques  et  inorganiques  que  nous  ob- 
servons dans  la  nature  tout  entière. 

Ces  éléments  sont  généralement  nommés 

-fi'  simples,   parce   que,   jusqu'à  ce  jour, 
•■■■^nt  pu  être  décomposés. 

■'  nn'  ces  70  corps  simples,  16  seulement 
font  partie  de  la  composition  des  végétaux; 
deux,  même,  ne  se  rencontrent  pas  toujours 
dans  les  tissus  des  plantes;  ce  sont  :  le 
Fluor  et  l'Aluminium. 

Les  L't  autres  se  ti'ouvent  toujours,  dans 
<lrs  proporKnils  ritriiiblrs,  dans  tous  1rs 
végi-tuii.r.  Ce  sont   : 

L'.AzoTE,  l'Hydrogèni-,  l'Oxygène,  le  Car- 
bone, Je  Phosphore,  le  Calcium,  le  Magné- 
sium, le  Potassium,  le  Soufre,  le  Chlore, 
le  S'i'liciinn,  le  Fer,  \<'  MniKiniièse  et  le  So- 
dium . 

Il  ne  faut  pas  croire  que  ces  divers  élé- 
ments .se  trouver t  dans  les  végétaux,  à  l'état 
de  simples  mélanges.  Ils  n'y  existent,  au 
contraire,  que  sous  forme  de  combinaisons 


les  plus  complexes;  presque  tous  se  com- 
binent à  Vo.njijène  pour  tonner  des  acides, 
des  bases,  puis  des  sels,  sur  la  formation 
et  la  composition  desquels  notre  cadre,  for- 
cément restreint,  ne  nous  permet  pas  de 
lions  étendre. 

De  ces  multiples  transfonnatioris  naissent 
la  eeUnlitse,  le  Uçineuj:,  les  fécules,  les  alca- 
liiides,  les  parfums,  etc.,  etc..  dont  l'en- 
-emble  constitue  le  végétal  lui-même. 

En  contact  seulement  avec  le  sol  et  l'at- 
mosphère, c'est  dans  ces  deux  milieux  ex- 
clusivement, cpi'un  Rosier  par  exemple, 
peut  tirer  les  divers  éléments  qui  le  cons- 
tituent. 

Les  éléments  fournis  aux  végétaux,  par 
1'  itniosi)hère  ne  présentent  pas  l'intérêt  pour 
nous,  au  point  de  im.e  engrais,  l'air  eTi  étant 
toujours  suffisamment  pourvu,  pour  que 
nous  n'ayions  pas  à  nous  occuper  d'en  four- 
nir artificielleroeint  aux  plantes  que  nous 
cultivons. 

Les  éléments  puisés  dans  l'atmosphère 
simt    : 

1°   l^e  Carbone,  lequel  est  fourni  en  tota- 
lité   aux    végétaux    par    V acide    carbonique 
(formé  de   carbone   et  â'o.rijgène)   dont  l'at 
mosphère  contient  toujours  des  traces. 

Sous  l'influe'uce  de  la  lumière  solaire,  il 
sei  produit  dans  les  cellules  vertes  des  feuil- 
les contenant  de  la  Chlorophylle,  une  dis- 
sociatioiii,  des  éléments  constitutifs  de  l'acide 
carbonique  :  Voxygène  est  rejeté  danis  l'at- 
mosphère, à  l'état  de  liberté  par  les  sto- 
mates, et  le  carbone  devenu  libre  aussi, 
se  fixe  dans  le  végétal,  snr  les  éléments  de 
l'eau,  iKiiir  donner  naissance  à  des  hydrates 
lie  carbone  dont  un  des  plus  importants 
est,  sans  conteste,  la  cellulose  qui  lignifiée 
dans  la  plupart  des  cas,  ou  minéralisée 
dans  certaines  plantes  (graminées),  donne 
au  bois  la  dureté,  la  rigidité,  qui  en  sont 
les  principales  caractéristiques. 


(A  suivre). 


COCHET-COCHET. 


176 


JOURNAL    DES    ROSES 


Figure  accompagnant  l'article  de  M.  Beauvkkii;,  paru  le 
ler  Octobre  191 2  :  11  Une  Mntadie  des  Rosifis,  Xoircisseiiieiit         /t^ 
(les  Pèthmculcs  floraux  »,  dont  le  cliché   nous  est  parvenu      / 
trop  tard  pour  être  utilisé  dans  notre  dernier  numéro. 


N.  Taclics  noires  se  détachant  sur 
l'écorce  verte  des  rameaux  et  des 
pédoncules. 

B.  c.  Parties  envaliies  p.ii  le  Boli  v- 
lis  Ciiniea . 


[osier    dans     les     Ênq    Î?arties    du 


(S  ni  le) 


-^' 


e^ONDE 


LA     ROSE    EN    ALSACE 


Dans  une  vilh'  d'.'Msace,  merveilleusement 
située  au  jjied  des  Vosges,  sur  les  JKjrds 
de  la  Zorn,  vous  trouverez,  chers  lecteurs, 
un  jai-din  do  roses,  de  x)Uis  de  25.000  cxem- 


jilaires.  Cette  ville,  dont  iMlmond  Almut  a 
fait  sa  résidence  favorite,  se  nouuue  Sa- 
verne  et  le  jardin  est  la  propriété  de  la  Sn- 
riéd-  (Ifs  Amis  (1rs  7fo.vc.s-,  li Alsnci'-Lorrdiiic, 


JOURNAL     DES     ROSES 


J77 


Société  qui  s'est  formée  en  1898,  sous  l'égide 
de  M.  Louis  ^^"alte^,  rosiéri.ste  distingué  (1). 
Cette  Société,  qui  a  déliuté  avec  une  cin- 
quantaine de  menilires,  est,  aujourd'hui, 
l'une  des  plus  importantes  d'Allemagne  et 
compte,  actuellement,  plus  de  1.200  Socié- 
taires. La  cotisation  annuelle  est  de  2  iv.  50 
seulement. 

Le  jardin,  qui  a  été  créé  en  1900,  est  de 
toute  beauté  et  vous  y  trouverez  plus  de 
2.000  variétés  de  roses,  depuis  les  plus  an- 
ciennes sortes,  jusqu'aux  plus  nouvelles 
créations.  C'est  par  plusieurs  dizaines  de 
mille  que  les  visiteurs  affluent  en  été  à  Sa- 
li i  Voir  dans  ce  numéni,  iiiix  «  Hosierx  iiouceaiix  mis 
au  Commerce  en  1912  ».  les  dernières  créations  de 
M--  Louis  Walter. 


\erne  pour  se  régaler  de  l'air  embaumé  ré- 
pandu imr  la  reine  des  fleurs. 

Nous  avijn.ï  parcouru  j'annuairo  de  la  So- 
ciété, et  nous  avons  im  constater,  à  notre 
contentement,  que  beaucoup  d'amateurs  de 
roses  de  France,  font  partie  de  la  Société 
alsacienne  et  ne  manquent  pas  de  venir  ud- 
mirer  le  coup  d'œil  féerique,  au  moment  de 
1,1  floraison,  couij  d'œil  dont  la  pianciie  in- 
c'iise  i)cut  donner  une  idée  assez  exacte. 

Le  Congrès  des  Rosiéristes  qui  s'y  est  tenu 
I  :;iaiée  dernière,  en  même  temps  qu'une  ex- 
|M!sitii>n  de  roses  en  pleine  terre  et  de  roses 
coupées,  nous  avait  amené  les  rosiéristes 
d'Alsace-Lorraine,  du  Palatinat,  du  Luxem- 
bourg,   de   la   Hollande,    de   la   Suisse,    etc. 

Ch.   K. 


.    Ar 


^^NATOMIE      ET     .^'HYSIOLOGIE     VEGETALES 
La    cellule    constitue   l'élément    initial    des    organes    végétaux. 


Elle  est  si  belle  et  si  attrayante,  l'étude 
de  la  cellule,  que  j'admire,  surpris,  les 
soins  et  les  précautions  apportés  par  la  sa- 
vante nature,  pour  que  les  parties  histolo- 
giques  du  noyau  soient  distribuées  en 
doses  égales  et  précises;  pour  que  les  nou.- 
velles  cellules  contiennent  une  uniformité 
d'éléments  morphologiques  en  quantité  et 
en  qualité  ;  on  est  d'autant  plus  émerveillé 
I)ar  cette  étude,  qu'aujourd'hui  encore,  le 
rôle  physiologique  du  noyau  est  une  énigme 
bien  qu'on  connaisse  son  influence  sur  la 
vie  de  la  cellule  et  sur  sa  reproduction. 

11  est  admis  par  les  biologistes  que  le 
noyau  renferme  lu  totalité  des  propriétés 
naturelie.'i  et  héréditaires  des  organes,  trans- 
missibles  par  la  division  du  noyau  de  cel- 
lule en  cellule  et,  en  dernier  lieu,  d'ascen- 
dants à  descendants. 

Un  abinic  profond  sépare  les  corps  inor- 
ganiques de  ceux  organisés,  la  substance 
inorganique  de  l'être  vivant.  Ne  remarque- 
t-on  ]>as  un  grand  contraste  par  exemple, 
entre  le  cristal  de  roche  d'une  part  et  l'ani- 
mal et  la  plante,  de  l'autre  ?  Pourrions- 
nous  combler  cet  abîme  ?  Non  lias, 
certes,    dans    l'état    actuel    de    la    science, 


mais  espérons  qu'à  une  époque  i)lus  heu- 
reuse et  plus  savante  encore  que  la  notre, 
nous  atteindrons  cet  idéal. 

Sous  quelle  forme  les  êtres  organiques  se 
présenteat-ils  à  l'origine  ?  Un  trouve,  dit 
Huxley,  au  fond  des  mers  et  à  des  pro- 
fondeurs variables,  parfois  sur  de  vastes 
surfaces,  des  agglomérations  d'une  subs- 
tance gélatineuse,  particulière  et  dénom- 
mée bathybius.  En  examinant  certaines 
particules  de  cette  substance,  au  micros- 
cope, instrument  qui  nous  a  révélé  le  monde 
des  êtres  infiniment  petits,  un  spectacle  cu- 
rieux se  présent©  à  la  vue  de  l'observa- 
teur. On  aper(,-oit  une  espèce  de  gélatine 
tuansparente  et  granuleuse,  qui  renferme,  à 
son  intérieur,  des  petits  corpuscules  formés 
fiar  le  carbonate  de  chaux.  Ce  corps  prend 
.successivement  des  formes  différentes  ;  il 
est  mu  par  un  mouvement  lent,  mais  ci>n- 
tinu,  et  ses  fragments  Lsolés  nous  offrent 
ks  mêmes  variations,  la  même  vie. 

Le  bathybius  est  une  combinaison  de 
canbone  et  d'azote,  gonflée  par  l'eau,  et 
d'une  structure  chimique  compliquée  qui 
aiipartient  au  groupe  des  substances  alhu- 
niinoïdes  et  porte  le  nom  de  iiroioplasnie. 


178 


JOURNAL    DES     EOSES 


Si  nous  laissons  le  fond  de  la  mer  i^mr 
en  examiner  la  surface,  nous  rencontrons 
de  petites  agglomérations  de  pnotoplasme 
présentant  les  mêmes  transformations  vi- 
tales, avec  des  prolongements  protoplas- 
miques  de  différentes  longueurs  et  qui  se 
retournent  sur  elles-mêmes  pour  se  con- 
fondre à  nouveau  avec  la  totalité  de  la 
masse.  Haeckel  a  nommé  ces  êtres  cytodes 
à  -côté  desquels  nous  remarquons  des  nr- 
ganismes    semblables    aux    Amibes. 

En  dedans  de  ce  protoplasme  moliile, 
et  au  milieu  des  corps  étrangers  qui  nnt 
envahi  sa  substance,  on  remarque  un  élé- 
ment arrondi,  c'est-à-dire  1©  noyau,  qui  ren- 
ferme une  suibstance  liquide,  connue  sous 
le  nom  de  nuclcoplasma  et  dont  l'ensemble 
représente  une  cellule  découverte.  Quelle 
imi)ortance  la  présence  du  noyau  a-t-elle 
dans  l'amibe?  On  l'ignore  à  l'heure  actuelle. 
On  peut  diviser  facilement  les  tissus  au 
moyen  du  scalpel  et  obtenir  des  frag- 
ments plus  ou  moins  petits,  mais  on  arrive 
à  un  moment  où  toute  dissection  est  im- 
possible, même  avec  les  instruments  les 
plus  fins.  C'est  alors  que  la  division  mé- 
canique finit,  pour  faire  place  à  l'analyse 
microscopique.  Cette  analyse  nous  pei'met 
de  voir  des  éléments  multiples  sur  la  iiotite 
particule  de  tissu,  obtenue  au  moyen  d'ins- 
truments très  ingénieux.  Ces  éléments  sont 
les  cellules  et  les  produits  qui  en  dérivent. 
Par  conséquent,  le  même  élément  qui 
constitue  le  corps  de  l'amibe  est  celui  qui 
constitue  les  tissus,  en  perdant  toutefnis  un 
peu  de  .son  indépendance.  En  effet,  si  la 
cellule  rentre  ici  au  service  d'une  autre 
catégorie  d'êtres  organisés,  elle  doit  se 
soumettre  et  contribuer  en  commun  à  la 
vie,  sans  pour  cela  cesser  de  représenter 
une  entité  vivante  qui  remplit  sa  mission 
jusqu'à  la  mort  et  au  profit  de  l'ensemble 
des  cellules  qui  composent  l'être  dont  elle 
fait  partie. 

Il  est  fort  curieux  de  vnir  ces  jictits  élé- 
ments vivants  conserver  tiiujniirs  d.ms  !e 
corps  des  êtres  supérieurs  leur  foruK»  pri- 
mitive. 

Dei)usi  Aristote  jusqu'à  Eustache,  qui, 
sans  doute  fût  celui  qui  posa  la  première 
jiierre  dans  le  somptueux  bâtiment  ({u'est 
actucllfineut  l'aïKitiiiiiie  intrinsèque  en  pas- 


sant par  Haller,  Hichat  et  d'autres  natura- 
listes comme  Royer-Collard  avec  ses  tro's 
degrés  d'organisation  aniorpne,  globulaire 
et  laminaire  ;  Brown  avec  la  découver'.e 
de  la  cellule  et  Schleideii  avec  ses  cons- 
tantes observations  micrograiihiques,  tous 
établirent  que  la  cellule  est  un  petit  orga- 
nisme et  que  chaque  plante,  même  la  plus 
perfectionnée  n'est  qu'une  agglomération 
de  cellules  individualisées.  L'anatomie  fait 
des  progrès  rapides  par  l'emploi  du  micros- 
cope et  apporte  des  résultats  satisfaisants 
pour  l'avenir  de  la  science  histologique  ; 
on  peut  signaler  encore  Valentin,  qui  ap- 
pelle théorie  cellulaire  le  travail  fécond 
réalisé  par  les  véritables  fondateurs  de  la- 
dite théorie  ;  ces  fondateurs  étaient  Schlei- 
den    et  Schwann. 

Il  est  incontestable  qu'en  outre  des  re- 
cherches effectuées  dans  leurs  laboratoires, 
Remak  avec  son  Omni  ccUula  in  ccllula,  ou 
génération  endogène,  et  W'irchow  avec  son 
omni  ccUula  a  celiula,  ou  génération  du  dé- 
veloppement continu,  ont  enrichi  l'histolo- 
gie d'une  multitude  de  faits  et  de  principes 
d'inestimable  valeur,  par  lesquels  on  arri- 
vera à  résoudre  plusieurs  questions  qui 
n'ont  pas  encore  été  dévoilées  à  l'intelli- 
gence humaine. 

De  tout  ce  qui  ijrécède,  ressort  l'impor- 
tance de  l'histologie  de  la  cellule,  et  nous 
devons  l'étudier  dans  sa  structure  intime, 
dans  son  mécanisme  et  dans  sa  formation, 
étant  donné  qu'elle  est  pour  le  biologiste, 
Cdiumo  base  de  l'élément  anatomique,  ce 
que  le  corps  simple  est  pour  le  cliimiste. 

Il  faut  admettre  c^ue  les  premiers  orga- 
nismes qui  ont  paru  sur  la  terre,  dans  une 
de  ses  Ijîériodes  primitives,  étaienit  dûs, 
scientifiquement  parlant,  à  des  conditions 
spéciales  et  à  des  circonstances  favorables 
et  que  si  les  unes  et  les  autres  se  reprodui- 
saient aujourd'hui,  les  mêmes  organismes 
feraient  leur  apjiarition. 

Il  est  admis  que  ce  qui  ap))arut  tout 
d'aliiiid  furent  les  atomes  d'albuiuine.  Ces 
atomes  durent  se  rassembler  pour  former 
les  nucléoles,  dont  se  sont  constitués  des 
petits  corps  définis,  isolés  et  capables  de 
produire  de  nouvelles  molécules  d'albu- 
mine, dont  les  corpuscules  se  divisèrent 
en    (b'ux    et    ccinimeiu'èreut    liMir    inulti|ilica- 


JOUENAL     DES     HOSES 


179 


tion.  De?  oiganismes  élémentaires  luiqui- 
rent,  les  micro-organismes,  qui  sont  des 
êtres  indépendants,  vivants,  et  qui  ont  des 
I)n)priétés  physiologiques  et  morphologiques 
déterminées,  dont  l'étude  n"a  donné  aucun 
résultat  à  cause  de  leur  dimension. minime, 
et  aussi  par  suite  d©  l'alisence  d'instru- 
ments d'optique  et  des  moyens  d'investiga- 
tion perfectionnés. 

L'élément  cellule  est  composé  de  proto- 
plasme, de  liquide  cellulaire,  de  noyau, 
(le  nucléole,  de  olilomiiliyHe,  de  substances 
colorantes,  de  sucre,  d'alcaloïdes,  etc.,  etc. 
et   d'une   liitmbrane   de  couverture. 

Le  protoplasme  est  plus  ou  moins  pâ- 
teux, exten.sible,  homogène  et  plus  ou  moins 
transparent  ;  il  est  activé  par  des  forces 
internes,  qui,  dans  un  milieu  où  les  con- 
ditions sont  favorables,  lui  impriment  des 
mouvements  variés  qui  sont  l'indice  de  sa 


vitalité  uuaiul  il  n'y  a  pas  de  transpa- 
rence, c'est  que  ledit  milieu  est  rempli  de 
petits  corpuscules. 

En  1890,  .Mtman  les  avait  appelés  grains 
cellulaires  et  les  avait  considérés  comme 
(les  organismes  élémentaires. 

Il  déclarait,  en  outre,  que  les  cellules 
n'étaient  pas  de.s  organismes  disposés  con- 
formément aux  lois  spéciales  de  colonisa- 
tion. Les  cellules  ne  naissent  pas  aujour- 
d'hui d'une  agglomération  granuleuse  cel- 
lulaire, mais  elles  naquirent  pendant  une 
;)ériode  déjà  historique,  oii  les  conditions 
de  milieu  étaient  propices,  aussi  bien 
'i  l'existence  des  éléments  microscopiques 
i[u'aux  formes  les  plus  élevées  de  la  vie. 
RAiMimno  FERRE. 

K  Gi'riiiiiiiil  )i,  Jviiu  ï'iVi. 

[A    suicrc). 


.HRONIQUE 


LORTICOLE 


rENERALE 


SO.M.NUIRE  :    .Météorologie. 


.Irbres  fii  arbustes   nouveaux  ou  pmi    connus  {^suite) 
annoncées.  —  Un  Eiemucus  à  lleui»  douilles. 


—   E,\])iisitions   horticoles 


Météorologie.  Ce  que  fit  septembre 
V)\i.  —  Ciiinme  août,  le  mois  de  septembre 
1912,  se  classe  parmi  les  mois  exceptionnels. 
C'est,  en  effet,  le  mois  de  septembre  le  plus 
froid  de  la  période  1851-1912.  La  moyenne 
mensuelle  de  la  température,  11°  46,  e.st  in- 
férieure de  3°  28  à  la  moyenne  de  50  ans 
1851-1900).  On  a  compté  7  jours  de  gelée 
blanche. 

Ce  mois  fut  extrêmement  sec,  et  le  total 
de  la  pluie  n'est  que  de  9  "■/'"  tombée  en 
10  jours,  soit  seulement  les  18  centièmes 
(le  la  pluie  normale  en  ce  mois. 

Insolation  :  durée  possible  370  heures  ; 
durée  effective  130  li.  8,  en  24  jours.  Rap- 
port   0.35. 

(Obscrriilnirr   du   jmrr   Suiihl-Miiur). 


Arbres  et  Arbustes  nouveaux  ou  peu 

CONNUS  (suite). 

22.  Cornus  n.oiiiin  Linné,  variété  rnbra. 
Itolnnical  M'Kjazhif  l'.tio,  pi,  K:il5:  Hrvur 
Horticole  1889,   1,55). 


Cet  arbre,  dans  son  pays  natal,  peut  at- 
teindre 10  mètres  de  hauteur,  mais  ne  forme 
ordinairement  dans  les  cultures  qu'un  buis- 
son étalé   de    4-5  mètres. 

Les  jeunes  branches  sont  presque  cylin- 
dri(jues,  glabrescentes,  teintées  de  rouge. 
Les  feuilles  largement  ellipt-ques  ou  ova- 
les, acuminées,  pubescentes  sur  les  deux  fa- 
ces surtout  en  dessous,  sont  vert  foncé  en 
dessus,  ])àle  et  glaucescent  en  dessous.  A 
l'automne,  à  l'extrémité  des  rameaux  pa- 
raissent des  groupes  de  fleurs  peu  apparen- 
tes, pubescentes,  à  quatre  lobes,  vertes,  jau- 
nes à  leur  extrémité;  pendant  l'hiver  ces 
fhnirs  sont  entourées  de  quatre  bractées,  qui 
s'accroissent  au  printennis  et  atteignent  tout 
leur  développement  au  mois  de  mai  et  sont 
alors  pétaloïdes,  obcordécs,  ro.se  vif  veiné 
plus  foncé.  Le  fruit  est  une  drupe  ovoide, 
i-duge  à  la  maturité,  à  cliair  farineuse  et 
peu  épaisse  entourant  un  noyau  contenant 
une  ou  deux  »jraines. 

I/e  type  est  très  répandu  dans  les  Etats 
(lu  Centre  et  du  Sud  de  l'Union  américaine, 


180 


JOUEÎsAL-DES     EOSES 


mais  la  variété  rouge  est  très  rare  à  l'état 
sauvage;  elle  a  été  introduite  dans  les  cul- 
tures par  MM.  Parsono,  de  Flushing,  New- 
York;  on  en  trouve  aussi  quelques  sujets 
dans  les  jardins  anglais. 

11  faut  à  cet  arbuste  un  sol  siliceux  nu  la 
terre  de  bruyère;  on  le  multiplie  avec  diffi- 
culté de  marcottes  qui  s'enracinent  lente- 
ment. Il  est  plus  florifère  et  d'une  floraison 
plus  prolongée  que  le  C.  florida  type  et  il 
faut  le  placer  en  plein  soleil  jiour  le  faire 
fleurir  abondamment. 

23.  LoNiCERA  GmAi.Di  Rehder  {Doiaiiical 
Magazinr  1909,  pi.  8236;  Revue  horticole 
1907,  300). 

Arbuste  dépassant  trois  mètres  de  hau- 
teur, à  branches  volubiles,  couvertes  d'un 
tomentum  roux  à  l'état  jeune,  puis  glabres 
et  rouges  à  l'état  ligneux.  Les  feuilles  oppo- 
sées, courtement  pétiolées,  lancéolées  ou 
oblongues  lancéolées,  acuminées,  cordifor- 
mes  à  la  base,  longues  de  6-7  cer^imètres, 
larges  de  15-18  millimètres  sont  vert  foncé 
en  dessus,  un  peu  plus  pâles  en  dessous  et 
très  velues  sur  les  deux  faces.  Les  fleurs 
rouge  sombre  avec  les  et  aminés  et  le  style 
vert  tendre,  sont  à  peine  odorantes  et  dispo- 
sées en  panicules  à  l'extrémité  de  courts 
rameaux  naissant  sur  les  branches  de  l'an- 
née précédente;  le  calice  est  à  cinq  divisions 
longuement  ciliées;  la  corolle  poilue,  tubu- 
leuse  a  son  limbe  bilabié;  la  lèvre  supérieu- 
re est  à  3-4  lobes  tandis  que  la  lèvre  infé- 
rieuiie  est  simple.  Les  petits  fruits  srlobu- 
leux,  violacés,  surmontés  jjar  les  lobes  per- 
sistants du  calice  ne  contiennent  qu'une 
seule  graine  et  sont  peu  nombreux. 

Oni  doit  l'introduction  de  cette  espèce  à 
M.  M.  d©  Vilmorin,  qui  en  reçut  des  graines 
du  Setchuen  en  1899;  les  plantes  qui  eu  pro- 
vinrent flevirirent  d'al)ord,  en  1903,  à  Ver- 
rières. 


Ce  Chèvrefeuille  fleurit  au  conmiencement 
de  juin  et  il  n'est  pas  des  plus  brillant,  il 
se  distingue  par  sa  vigueur  et  son  beau 
feuillage.. 

(A    Suivre).  F.    Tesnier. 

* 

*  * 

Expositions  horticoles  annoii 
cées  ; 

Ai.Ais.  —  Organisée  jtar  la  Société  d'Agri- 
culture d'Alais  et  l'Union  des  syndicats  pro- 
fessionnels agricoles  des  Cévennes  ;  ouvertes 
du  1*''  au  i  novembre  1912.  Les  roses  cou- 
péejs  sont  admises  dans  la  classe  II.  S'a- 
dresser, 8,  place  de  la  République,  à  Alais. 

Elbeuf.  —  Ouverte  du  9  au  11  novembre 
inclus;  organisée  par  la  Société  Régionale 
d'Horticulture  de  la  Ville  d'Elbeuf.  S'adres- 
ser pour  se  faire  inscrire,  à  M.  Paul  Anse- 
lin,    président,    58,    rue    de   la   Barrière,  à 

Elbeuf. 

* 

*  * 

Un  Eremurus  à  fleurs  doubles- 

MM.  Vilmoriu-.\ndrieux  présentaient  à  la 
séance  du  13  juin  dernier  de  la  Société  Na- 
tionale d'Horticulture  de  France,  un  Ere- 
murus à  fleurs  doubles. 

C'est  le  premier,  croyons-nous,  qui  ait 
été   obtenu    '.' 

Chaque  fleur  est  composée  de  12  pétales, 
dont  6  proviennent  de  la  transformation 
des  étaiuines,  très  probablement. 

Cette  plante  intéressante  provient  du 
même  croisement  qui  a  donné  naissance  à 
VE.  Isabelliuus,  c'est-à-dire  d'une  féconda- 
tion articielle  de  l'E.  Olgœ,  par  l'E.  Bungei. 

Elle  a  conservé  les  caractères  de  l'E.  Isa- 
bellinus  de  même  que  la  couleur  Isabelle 
(jaune  orangé). 

Cette  plante  nouvelle  porte  le  nom  de 
Madame  Pams. 

COCHET-COCHET. 


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Le   Propriétaire-Gérant:   CH.    COCHET. 


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36'    ANNEE  !<='    DÉCEMBRE  1912  N"  12 


JOURNAL  DES  ROSES 


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REVUE  D'ARBORICULTURE  ORNEMENTALE 
Publication    JHensuellc    Spéciale 


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*  M.      SCIPIOIV      COCHET 

i  Horticulteur-Rosiériste,  Chevalier  de  l'Ordre  du  Christ  de  Portugal  et  de  l'Ordre  de  Mélusine 

<>  M.     Camille    BERNARDIN 

9  Conseiller  Général,  Président  et  Vice-Président   de  plusieurs  Sociétés  d'Horticulture 

l  M.     Pierre     COCHET 

l  Horticulteur-Rosiériste  Chevalier  <*••  '"        .  jncole,  Président,  Vice-Président 

*  et  Membre  de  ""—'  ■      >  les  Françaises  et  Etrangères 

*  .->..    ..  Li   LA  COLLABORATION 

iltiSTES  ,    AMATEURS     DE     ROSES     DE    FRANCE    ET    DE    L'ÉTRANGER 


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COCHET-COCHET,  Horticvxlteur-Rosiériste.  l 

"?  A  COUBERT  (Seine-et-MarneI  ? 

ù  V  9 

Dire  cteur-Pro  PRIÉ  TAIRE    -   Téléphone  11  * 

SOUniAIRE    DES    ARTICLES  <> 

Chronique  <les  Knjes.  —  Itosiers  iiuuveaus  iiiU  an  (■■imnieii-t'  tu  1012.  —  Dans  les  Piosiprs  :  En  Dcceniliio.  î 
—  Roses  vivacei.  — Deux  Roses  (poésie).  —  Rose  Mrs  Charles  Hunier  (liybr.  de  thé)  (William  Paul  et.  Son,  t/ 
1912).  —  De  l'emploi  rationnel  ries  en^'rais  cliimiiiues  dans  la  culture  des  Rosiers  (suite).  -  Anatoioie  et  ^ 
plivsiologie  végétales  'suite  et  fini.  —  Cliionique  hortieole  générale.  —  Table  des   Matières  'Année   1012).  6 


'  t  Planche  coloriée  ;   Rosi.   .Mus  CII.U'.I.KS   HU.VTKli    (Ivi.iiiuk  i.h  Thk).  ^ 

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',  Les  Abonnements  'parlent  du  \"  Janvier  et  du  \"  Juillet  <j 
X  Envoyer  le  Prix  de  l'Abonnement  en  un  Mandat-Poste  ou  Chèque  sur  Paris  <s 
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reaux,  volume  in. -10  de  I()2  pages,  admirablement  illustré,  pré- 
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JOURNAL  DES  ROSES 


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REVUE     D'ARBORICULTURE     ORNEMENTALE 


NEW  YORK 

«oianical 

UAKDfcN. 


DÉCEMBRE     1912 


.HRONIQUE      DES 


lOSES 


S0\IM\1I\K  :  Poésie.  —  Débouché  pour  les  Oeurj  fraîches  en  Irlande.  —  Une  surprise  fort  agréable.  —Une  grande 
Exposition.  —  Rosa  Soulieana.  —  Les  Roses  à  !a_(lernière  exposition  dn  Couri-la-Reine,  à  Paris. 


Dès  que  viecnent  les  chaleurs 
Zépbir  de  ses  ailes  légères 
Ouvre  le  calice  des  fleurs 
Et  le  corset  de  nos  bergères. 
En  tous  lieux,  en  tous  temps, 
I.Wmour  an  ange  bien  les  choses; 
Il  sait  que  partout  au  printemps 
On  doit  voir  des  boutons  de  roses. 

(Gentil  Bernard). 


Débouché  pour  les  fleurs  fraî- 
ches en  Irlande-  —  Les  fleurs  les  plus 
ilfiiiand.;'es  au  i/riiitemps  sont  les  lilas  et 
les  anémones.  Les  produits  suivants  trou- 
veraient également  une  bonne  vente  pen- 
dant les  mo-s  d'hiver  (d'octobre  à  mars), 
-avilir  :  Narcisses,  ROSES,  Marguerites, 
nCillets,   Violettes,   Mimosas,  etc. 

(E.xtrait  d'un  rapport  de  M.  Velteii,  cmi- 
<n\  de  France  à  Dublin). 


Une  surprise  fort  agréable  est 

réservée,  au  début  de  1913,  aux  semeurs 
de  rosiers  du  Monde  entier.  Nous  en  re- 
parlerons incessamment;  mais,  un  mot  de 
plus  aujourd'hui,  serait  de  notre  part  une 
indiscrétion  que  nous  ne  commettrons  pas. 


Une   grande   exposition   générale 

et  spéciale  de  Roses  organisée  par  la  So- 
ciété «  Bourse  des  arbres  et  des  plantes  », 
sera  ouverte  à  Boskoop  (Hollande),  au  com- 
mencement   de    juillet   1913. 

Plus  de  30.000  rosiers,  tous  cultivés  en 
pots,  sont  déjà  inscrits  comme  devant  fi- 
gurer à  cette  exposition  (et  non  pas  30.000 
exposants  comme  plusieurs  de  nos   contre- 


AVIS    IMPORTANT 


—--■c- ('.yr:^^  .• 


Pour  répondre  à  la  demande  de  nombreux  lecteurs  et  pour  éviter 
toute  correspondance  inutile  nous  continuerons,  comme  par  le  passé,  à  considérer 
comme  abonnés  en  1913,  toutes  les  personnes  actuellement  Jthonnées  directement 
au  Journal  des  Roses  qui  ne  nous  aurons  pas  avisés,  JIVA]\T  LE  zS  DE- 
CEMBJ{E,  de  leur  désabonnement  pour  191  3.  Nous  prions  instamment  les 
abonnés  par  l'intermédiaire  de  libraires  français  et  étrangers  de  renouveler  dès 
maintenant,  chez  ces  libraires,  leur  abonnement  pour  1913,  afin  d'éviter  un 
retard  possible  dans  la  réception  du  Journal. 


Tùii.c  WWI. 


Dcccnilire  1912. 


182 


JOURNAL     DES     ROSES 


res  l'ont  annoncé  par  erreur).  Cette  expo- 
sition qui  ne  comprend  pas  moins  de  392 
concours,  tous  réservés  aux  rosiers,  ne  com- 
portera que  des  rosiers  en  pois  (ceux  di 
pleine  terre  ne  sont  pas  admis).  Des  rosiers 
non  encore  dans  le  commerce  seront  exposés 
par  plusieurs  grands  rosiéristes  d'Améri- 
que,  d'Allemagne  et  d'Angleterre. 

L'étendue  de  l'exposition  sera  de  3.500 
mètres  carrés. 

NoT.'i.  —  Pour  les  rosiers  nouveaux,  la 
nature  du  sujet  porte-greffe  est  laissée  au 
choix  des  présentateurs;  mais,  la  Société 
organisatrice  nous  prie  de  spécifier  que 
tous  les  autres  rosiers  compris  dans  les 
nombreux  concours  du  programme,  doivent 
être  grrjjés  sur  Ritgosa. 


La  Société  Royale  li Agriculture  et  de  Bo- 
tanique de  Gand  (Belgique),  fondée  en  1808, 
organise  sa  xvii'  Exposition  internationale 
qui  aura  lieu  du  26  avril  au  dcmanche 
4  mai  1913.  Cette  exposition  est  placée  sous 
le  haut  patronage  de  S.  M.  le  Roi  des  Belges, 
et  comprendra  tous  les  produits  de  l'hor- 
ticulture. 

Les  concours,  du  W  397  au  n°  414,  sont 
réservés  aux  rosiers. 

Les  demandes  d'inscrii)tion  doivent  être 
adressées  au  secrétaire  de  la  Société,  cou- 
I)ure  160,  à  Gand,  au  plus  tard  le  31  mars. 

Cette  exposition  occupera  une  superficie 
de  30.000  mètres   carrés. 


Rosa  Soulieana  Crépin.  Chine  Occi- 
dentale. —  Uosacées.   Bot.  mag.,  t.   8158. 

Arbrisseau  robuste,  à  port  de  Rosa  cairi- 
nn,  haut  de  2  à  3  mètres,  à  aiguillons  droits 
ou  courbés  sur  les  rameaux  florifères, 
nombreux  et  larges,  glabres  sauf  de  petites 
glandes  à  pédoncule  court.  Feuilles  d'un 
vert  pâle,  à  5  à  9  folioles  (habituellement  7), 
longues  de  6  à  10  centimètres  (souvent  6 
à  8);  folioles  ovales  ou  ovales-oblongues, 
atteignant  3  centimètres,  à  très  court  pé- 
tiole,  finement    dentées   en    scie;  racliis    ai- 


guillonné; stipulés  larges,  adnées,  finement 
bordées  de  glEindes,  aiguës  dans  leur  par- 
tie libre.  Fleurs  blanc  d'ivoire,  larges  d'en- 
viron 4  centimètres,  disposées  en  corymbes 
terminaux  amples,  serrés  et  composés  ou 
quelquefois  solitaires  .sur  de  courts  rameaux; 
pédoncules  grêles,  munis  de  très  petites 
glandes;  calice  peu  glanduleux,  à  lobes 
entiers  ou  pourvus  de  quelques  dents  un 
peu  acuminés.  Pétales  émarginés.  Ovaires 
poilus,  à  styles  persistants.  Fruit  ovoïde 
ou  presque  globuleux,  d'un  diamètre  de 
1  centimètre  et  demi,  cinabre-orangé. 

Le  RosA  SOULIEANA  se  distingue  du  Rosci 
moschata  Miller  par  ses  feuilles  plus  petites, 
ses  pétioles  ovales,  arrondis  aux  deux  ex- 
trémités, ses  pédicelles  moins  glanduleux 
et  .ses  sépales  brièvement  acuminés.  C'est 
une  des  plus  jolies  espèces  de  Rosier  à  fleurs 
simples  au  jinint  de  vue  des  fleurs  et  des 
fruits. 

Il  a  été  introduit  i)ar  M.  Maurice  de  Vil- 
morin. 

Le  Basa  Bruiionii  Lindl.  (Bot.  mag.  40301, 
souvent  appelé  par  erreur  Brunonis,  s'en 
distingue  facilement  par  ses  pédoncules  très 
poilus.  Ses  feuilles  se  rapprochent  plus  du 
R.  Soulfeana  que  du  R.  Moschata,  avec 
lequel  on  l'a  réuni  quelquefois.  D'après 
le  regretté  professeur  Crépin,  le  rosier  fi- 
guré au  Botanical  Magazine  (t  7.421)  com- 
me 7Î.  Laciae  Franchet  et  Roclib.  n'est  que 
le  R.  Wichuraiana.  D'autre  part,  le  R.  Mos- 
chata de  la  flore  de  Hong-Kong  est  le  vrai 
B.  Lucia\ 

(Bulletin  de  la  Société  N.  H.  de  F.,  P.  Ha- 
riot). 


Les  Roses  à  la  dernière  expo- 
sition du  Cours  la  Reine,  à  Paris- 

—  XdS  confrères,  M.M.  Lévècpie  et  fils,  ju-é- 
sentaient  à  cette  exposition  un  magnifique 
lot  de  rosiers  nains  en  pots  surmontés  de 
superbes  vases  de  roses  en  fleurs  coupées. 

C'est  la  première  fois  que  nous  avons 
le  plaisir  de  voir  des  rosiers  et  des  roses 
à  l'exposition  d'automne  de  la  Société  Na- 
tionale d'Horticulture  de  France,  et  ce  coup 
d'essai  a  été  un  coup  de  maître. 

Les  vases  de   roses  coupées  étaient  corn- 


JOURNAL     DES     liOSES 


183 


posés  de  Libcrtij,  Mme  Abd  Cluiteiiaij,  Rei- 
ne Mère  d'Italie  et  Mme  Philippe  Bivoire. 
Pamii  les  variétés  en  pots,  citons  au  lia- 
sard  :  Mme  Léon  Pain,  Jean  Noté,  Warrior, 
llrllii,  Mme  Jiitr,s  Grnslei/ ,  Mlle  Simonne 
tleauiiielz,  Edmée  Metz,  Château  de  Clos 
Yougeot,  Antoine  Rivoire,  Marquise  de  Ga- 
naij,  Dean  Hole,  Entente  cordiale  (H.  T.), 
Prince  de  Bulgarie,  Mme  Jules  Gervais, 
Phdrisa-er,  Mme  Seyaml  W'eber,  toutes  itlus 
jolies  les  unes  que  les  autres. 

Plusieurs  lecteurs  nous  ont  écrit  pour 
nous  demander  la  manière  d'obtenir  des 
rosiers  fleuris  en  novembre  ? 


Nous  les  renvoyons  au  n°  d'août  1912  du 
Journal  des  Roses,  p.  122,  pour  la  prépara- 
tion des  Rosiers  en  pots.  Ces  rosiers  hiver- 
nés  artificiellement  comme  nous  l'indiquons, 
sont  tout  simplement  placés  sous  châssis 
très  aérés,  avec  une  chaleur  très  douce 
et  juste  suffisante  pour  qu'ils  ne  pourris- 
sent, ou  ne  moisissent  i>as. 

Inutile  d'ajouter  qu'on  n'arrive  pas  du 
premier  coup  à  un  résultat  aussi  parfait 
que  celui  obtenu  par  nos  habiles  confrères, 
M'.M.  Lévèque,  auxquels  nous  adressons  nos 
vives  félicitations. 

COCHET-COCHET. 


.^OSIERS 


ffoUVEAUX 


MIS      AU 
(SiiiU') 


:.OMMERCE      EN      1912 


(1) 


Erratum-  —  C'est  par  suite  d'une  er- 
reur que  la  Rose  Louise  \\'alter,  a  été  por- 
tée dans  notre  dernier  numéro  comme  une 
U'Uiveauté  do  1912.  Cette  Rose  obtenue  par 
M.  Louis  Walter,  de  Saverne,  a  été  vendue 
en  son  nom,  en  1909,  iiar  ISL  Peter  Lambert, 
de  Trêves. 

Il  convient  d'ajouter  que  les  deux  nou- 
veautés du  même  obtenteur  :  Lwcie  Becker 
et  Elisa  Schmitt,  bien  que  faisant  partie 
des  nouveautés  de  1912,  ne  seront  vendues 
qu'en  1913. 


MM.  Turliat  et  C'',  horticulteurs  à  Or- 
lians,   vendent  à  l'automne  1912   : 

GEORGE  ELGER  (Mutiflore  ou  Polyan- 
tha  nain  remontant). 

Variété  très  florifère,  de  croissance  éri- 
gée, bois  lisse,  vert  rougeàtre,  feuillagie 
vert  foncé,  brillant  en  dessus,  brun  rou- 
geàtre en  dessous,  fleurs  en  grands  corym- 
bes,  jaune  d'or  cuivré  passant  au  jaune 
clair  à  répanouissement,  boutons  jaune 
d'or.  Le  plus  jaune  des  Polyanthas  remon- 
tants. 

Pourrait  être  appelé  »  \V.  A.  Richardson 
nain  ».  Se  prête  admirablement  au  for- 
çage ;  variété  de  grand  avenir  pour  culture 
en  pots  et  pour  massifs. 


MADAME  JOHN  CROUCH  (Pernetiana). 
Accident  fixé  de-  «   Lymi-Rose   ». 

Même  végétation  et  caractèi'e  que  cette 
intéressante  variété;  mais  avec  couleur 
jaune  saumoné,  rose  saumon  mélangé  de 
jaune  aurore  sur  fond  rose  de  «  Ly07i 
Rose  11. 

SOURCE  DOR  (Hybride  ,lv  Wichuraia- 
na). 

Variété  très  vigoureuse,  bois  gros,  de 
croissance  presque  érigée,  feuillage  vert 
foncé  brillant.  Floraison  en  thyrses  de  nom- 
breu.ses  fleurs  iilelnes,  grandes  pour  le  gen- 
re, jaune  d'or  passant  au  jaune  frais  à 
l'épanoui.ssement,   boutons   jaune   d'or. 

Ces  confrères  livreront  au  commerce  à 
l'automne  1913,  la  variété  MADAME  JULES 
GOVCHAVLT  (Polyantha);  nous  en  repar- 
lerons en   temps    (ippurtun. 


Notre  collègue,  M.  G.  Girin,  pépiniériste  à 
Saint-Romain-de-Popey  (Rhône),  met  au 
commerce  à  l'automne  1912  : 

MADAME   ANTOMN    CII.MIVET   (Wicliu- 

raiana). 
.\rbuste   vigoureux,    très  sarmenteux,    ai- 

(1,  Voir  Juiinifil  tir.s  liosrs  1012,  [i:igcs  28,42,  90,  103, 

ira  et  iCT. 


184 


JOURNAL     DES     ROSES 


guillons  arqués,  feuillage  vert  gai,  fleur 
grande  pour  le  genre,  d'un  beau  rose  frais 
argenté  plus  accentué  vers  le  bord  des  pé- 
tales, fleur  bien  faite  et  très  double. 


Notre  confrère  M.  Hemeray-Aubert,  hor- 
ticulteur, 51,  route  d'Olivet,  à  Orléans,  met 
au  commerce  à  l'automne  1912,  les  deux 
variétés  suivantes    : 

LE   PONCE  AU. 

Variété  de  la  série  des  Polyanthas,  port 
genre  Madame  Norbert  Levavasseur.  Ar- 
buste très  vigoureux,  au  feuillage  d'un  vert 
clair  foncé  et  d'une  rusticité  à  toute  épreu- 
ve. 

Plantes  très  naines  et  fleurissant  beau- 
coup en  immenses  corymbes  d'un  coloris 
rouge  grenat  foncé  d'un  très  brillant  effet. 
Cette,  variété  est  le  pluis  pourpre  rouge 
foncé  de  tous  les  Polyanthas  et  son  color's 
ne  s'atténue  pas  sous  vei-re  ni  au  soleil. 

Sera  très  recherché  pour  la  culture  en 
pot  et  les  bordures. 

(Concernant  la  variété  le  Poiiceaii.,  M.  He- 
meray-Aubert  nous  fait  obsei^ver  que  bien 
que  figurant  sur  son  catalogue  de  1911, 
cette  nouveauté  doit  être  comprise  dans 
la  série  de  1912,  ainsi  que  Papa  Hcvu'raij 
qui   est   vendu  pour  la    première   fois). 

PAPA   HEMERAY. 

Genre  Bengale  inédit  à  fleurs  simples, 
d'un  coloris  rouge  vermillon  très  vif  sur  les 
bords  et  centre  blanc. 

Cette  variété  naine  à  fleurs  remontantes 
continuelles  n'est  que  la  reproduction  du 
Hiawatha  grimpant  d'un©  floraison,  très 
abondante;  fleurit  en  corymbes  très  amples 
et  conserve  pour  la  fleur  les  mêmes  ana- 
logies que  le  Hiawatha. 

Ce  rosier,  très  vigoureux,  fleurissant  énor- 
mément jusqu'aux  gelées,  sera  très  recher- 
clié  pour  massif  où  son  genne  de  fleur  en- 
core inédit  fera  un  effet  extraordinaire.  Son 
C(')loi-is  très  brillant  ne  s'atténue  pas  aux 
pluies  ni  ne  bleuit  pas  au  soleil. 


M.    .1.    Pea.uger,    borticullcur,    78,    rioute 
d'Olivet,    à   Orléans,    met    au    commerce,    à 


partir  du  1"'  octobre  1912,  les  deux  variétés 
suivantes   : 

GEHMAiyE  (Polyantha  nain  remontant). 

Arbuste  vigoureux  à  rameaux  lisses  et  éri- 
gés. Fleurs  en  corymbes,  moyeimes,  d'un 
beau  rose  frais  et  très  vif,  base  des  pétales 
légèrement  nacré.  Précieu.se  pour  bordures, 
massifs  et  la  culture  forcée. 

Issue  de  KatharJne  Zeimet  dont  elle  a 
conservé  toutes  les  bonnes  qualités.  Sera 
très  recherchée  des  fleuristes. 

Il  Katharine  Zeimet  à  fleur  rose  ». 

TRUniPHE  ORLEANAIS  (Polyantha 
nain  l'emontant). 

Arbuste  vigoureux,  feuillage  d'un  beau 
vert  luisant  à  rameaux  érigés.  Fleurs  gran- 
des pour  le  genre,  conymbifères,  d'un  très 
beau  coloris  rouge  cerise  vif,  de  longue  du- 
rée sans  violacer  et  résistant  à  toutes  les 
intempéries.  Se  prête  à  tous  les  genres  de 
culture,  soit  pour  le  forçage,  soit  pour  la 
plantation  groupée.  Supérieure  et  bien  dis- 
tincte de  la  belle  variété  Madame  Norbert 
Levavasseur. 

Cette)  nouveauté  rappelle  le  coloriis  de 
Jessie  et  de  Erna  Tescheiulorff  ;  mais  l'ar- 
liuste  est  plus  vigoureux,  plus  résistant  aux 
maladies  et  les  fleurs  corymbifères  sont 
iieaucdup  iilus  grandes. 


Les  jiépinières  d'Eindhoven,  à  Gestel 
(Hollande),  vendent  les  trois  nouveautés  ci- 
après,   ol>tenues  pan  M.   Tlieunis. 

BOUQUET  ROSE  {\N'ichuraiana-hybride), 
semis  de  Crimson  Rambler  x  Ernest  Grand- 
pierre. 

Rosiier  sarmenteux  à  flbraision  pirécoce 
et  très  abondante  et  à  végétation  vigou- 
reuse et  saine,  se  tenant  pour  sa  forme 
et  sa  contenance,  entre  Crimson  Rawbler 
et  Dorolhy  Perkins.  Les  fleurs  bien  pleines, 
de  4  à  5  centimètres  de  diamètre,  appa- 
raissent en  grands  corymbes  déjà  dans  le 
mois  de  mai.  Le  coloris  des  boutons  et  des 
fleurs  épanouies  est  le  premier  jour  rose 
œillet  vif  sur  fond  jaune,  passant  ensuite 
au  rose   lilas  et   blanc   lilas,   parfois  blanc 


JOUENAL     DES     KOSES 


185 


pur,  formant  ainsi  un  beau  contraste  de 
couleurs  dans  chaque  corymbe. 

Cette  belle  rose  a  l'odeur  particulière  de 
fleur  de  tilleul. 

J..\  C.\MI'lSOISE  (IIe-Buurbnn\  sport  de 
Zéphirine  Droultin  à  laquelle  elle  ressemble 
par  la  floraison  et  la  forme. 

Cependant  le  coloris  des  fleurs  à  moitié 
épanouies  est  d'un  superbe  rose  saumoné 
orangé,  passant  au  rose  crème.  Extra,  odo- 
riférante. 

Rosier  de  premier  rang  pour  pyramides 
et  pour  palisser,  à  floraison  abondante, 
bien  remontant  et  à  feuillage  très  beau;  le 
bois  est  absolument  dépourvu  d'épines  et 
il  pousse  dans  un3  saison  jusqu'à  2  m.  50. 

Etant  une  nouveauté  très  intéressante,  La 
Camiiinnisc  deviendra  au  moins  aussi  po- 
pulaire  que   sa   mère  Zéphirine   Drouhin. 

COIIBY  (Hybride  remontant).  —  Ttosa 
Vcrschuren    x    Hybride   remontant  semis. 

Ce  Rosier,  ayant  le  caractère  des  Hy- 
brides de  thé,  a  la  floraison  continuelle  du 
Hengale,  depuis  la  mi-mai  jusqu'aux  gelées 
et  des  fleurs  moyennes,  pleines,  odorantes, 
à  coloris  rose  argenté.  Par  sa  floraison 
abondante  et  continuelle  et  sa  végétation 
naine  et  compacte,  cette  variété  sera  très 
bonne  pour  massifs   et   la   culture  en  pots. 


?!.  Robert  Tiirk,  rosiériste  à  Meissen 
(Saxe),  a  obtenu  la  variété  GRUSS  A\ 
DRESDEy  (salut  à  Dresde),  hybride  remon- 
tant qui  est  mise  au  commerce  cet  automne 
par  MM.  Hoyer  et  Klemm,  de  Dresde. 

Issue  de  Princesse  de  Béarn  et  d'un  .semis 


sans  nom  de  M.  le  docteur  Miiller,  cette 
nouveauté  est  d'un  rouge  ardent  plus  foncé 
encore  que  la  variété  Charlotte  Kle'mni.  La 
fleur  qui  ne  devient  jamais  violacée  se  con- 
serve longtemps  aussi  bien  sur  la  plante 
qu'en  vase;  elle  se  force  facilement;  mais 
elle  possède  surtout  toutes  les  qualités  re- 
quises pour  former  de  superbes  corbeilles, 
à  cause  de  sa  floraison  continuelle.  Le  bou- 
ton est  pointu,  long.  La  forme  de  la  fleur 
est  gracieuse,  le  centre  proéminent. 
* 

Notre  confrère  M.  Vigneron,  rosiériste  à 
Olivet,  a  obtenu  et  vend  cet  automne   : 

AMI  VICTOR  (hybride-remontantV 

.•\rbuste  vigoureux,  feuillage  vert  foncé, 
très  beau;  fleurs  grandes,  pleines,  bien  fai- 
tes, portées  sur  un  pédoncule  rigide,  d'un 
beau  coloris  velouté  noirâtre  s'atténuant 
vers  les  extrémités  des  pétales.  Très  flori- 
fère. Recomniandable  pour  la  culture  en 
pot. 

Issue  Van   Houtte  et  Général  Appert. 

M.  Vigneron  vend  également  la  variété 
ci-après,  obtenue  par  M.  Marcel  Loyer,  ama- 
teur de  roses  à  Royan  (Chanente-Intérieure). 

MADAME   NOÉLIE   LOYER. 

Arbuste  très  vigoureux;  beau  feuillage 
vert  clair;  fleur  très  grande,  très  pleine, 
globuleuse,  rappelant  la  forme  de  Madame 
Caroline  Testout,  portée  sur  un  pédoncule 
très  rigide,  d'un  très  beau  coloris  rose  bril- 
lant très  frais,  ne  variant  pas  de  coideur 
jusqu'à  la  défloraison;  toujours  fleurie  est 
très  recommandable  pour  la  fleur  coupée; 
semis   inédit. 

(.1    suivre   )  PAPILLON. 


)ANS       LES 


OSIERS 


En  Décembre-  —  Terminer  le  bou- 
turage des  divers  sujets  pour  la  greffe 
énumérés  dans  notre  dernier  numéro.  Ter- 
miner également  l'habillage  et  la  mise  en 
jauge  des  églantiers  t'ges  et  nains. 

Profiter  des  journées  de  pluie,  de  gelée 
et   de   neige,    pour    activer  le   greffage  des 


Rosiers  sur  racines.  Les  greffes  faites  en  no- 
vembre et  en  octobre  restent  complètement 
privée  d'air.  Les  arroser  le  moins  possible 
et   .seulement  en   cas   d'absolue  nécessité. 

Activer  le  défoncement  des  terrains  à 
planter  en  rosiers,  et  effectuer  cette  plan- 
tation dans  le  courant  du  mois,  si  possible. 


18G 


JOURNAL     DES     EOSES 


Terminer  la  mise  en  puts  des  rosiers  des- 
tinés à  être  forcés  à  l'automne  suivant,  ou 
au  remplacement  des  rosiers  qui  mourront 
dans  1»  courant  de  l'été. 

Aérer,  quand  la  température  le  ijennet, 
les  rosiers  soumis  au  forçage. 

Commencer  Vébroussage  des  sujets  écus- 
sonnés  pendant  l'été  précédent. 

Les  rameaux  des  sujets  gr-effés  sont  cou- 
pés ras  sur  les  rosiers  rez  de  terre,  et  à 
3  ou  4  centimètres  des  écussons  posés  sur 
les  brandies  des  sujets  hauts  de  tigei 

Les  branches  coupées  sur  les  polyanllia, 
Griffcraic,  Indica  Major,  servent  à  faire 
des  boutures,  connue  nous  l'avons  précé- 
demment indiqué. 

Commencer  les  labours  d'hiver,  et  en  pro- 
fiter pour  couper  à  leur  point  d'insertion, 
les  drageons  souterraijis  qu'on  trouve  au 
pied  des  riosiers. 

Enfin,  préserver  par  un  cacliage  aiipro- 
prié  à  l'abaissement  de  température  pro- 
bable, à  la  sensibilité  des  variétés  et  à  la 
forme  des  rosiers,  tous  .ceux  de  ces  arbris- 
seaux qui  ),ourraient  souffiir  tki  froid,  ou 
être   détruits   par  l'hiver. 

Le  cachage  des  rosiers  nains  ne  ])résente 
lias  de  difficulté. 

Il  suffit  de  couvrir  de  feuilles  mortes 
sèches,  le  bas  des  branches,  sur  10  ou  15 
centimètres  do  longueucr  à  /['a^rtir  de  la 
greffe  pour  être  certain  que  la  partie  ca- 
chée résistera  à  un  hiver  rigoureux,  et  que 
le  rosier  émettra  de  jennes  scions  à  la  base 
de  la  greffe,  si  l'extrémité  de  ses  rameaux 
est  détruite  par  le  froid. 


On  place  une  bêchée  de  terre  sur  les 
feuilles  sèclies  afin  que  le  vent  ne  les  en- 
vole pas.  Avoir  soin  de  prendre  cette  terre 
assez  loin  des  racines,  pour  ne  pas  dimi- 
nuer l'épaisseur  de  la  couclie  normale  de 
terre  qui  les  couvre. 

Le  cachage  des  rosiers  hauts  de  tige  pré- 
sente, lui,  de  grosses  difficultés,  et  le  moyen 
pratique  et  efficace  de  les  garantir  réelle- 
ment du  froid,  reste  à  trouver. 

Quand  la  température  ne  descend  pas 
trop  bas,  il  suffit  de  couvrir  la  tète  des 
variétés  très  sensibles  au  froid,  avec  un 
jiapier  imperméable,  après  avoir  sommai- 
rement arrondi  cette  tète  par  une  taille 
provisoire.  Si  la  température  doit  être  plus 
rigoureuse,  il  peut  être  nécessaire  de  placer 
entre  les  branches  rognées,  un  peu  de 
moussie  sèche  avant  de  placer  le  papier 
imperméable.  Dans  ce  cas,  à  cause  du 
poids  de  la  tète  un  tuteur  s'impose  pour 
que  les  grands  vents  ne  déracinent  pas 
les   rosiers. 

Dans  les  pays  très  froids,  il  devient  in- 
dispensable de  courber  les  rosiers  tiges  et 
d'enfouir  la  tête  dans  la  terre;  on  les  re- 
dresse au   printemps. 

Enfin,  quand  le  thermomètre  descend  ])ar 
trop  bas  —  extrême  nord  de  l'Europe  —  il 
faut  rentrer  les  rcisiers  chaque  automne  en 
orangerie.  Il  convient  alors  de  planter  ces 
rosiers  dans  des  paniers  carrés  en  grillage 
de  fil  de  fer,  dont  nous  donnerons  ultérieu- 
rement la  description  et  le  mode  de  fabrica- 
tion qui  est  à  la  portée  de  tous. 

COCHET-COCHET. 


;OSES 


.-<rvvj 


IVACES 


Je  voulais  intituler  cette  étude  :  "  Roses 
d'automne  »  et  j'ai  trouvé  ce  titre  inexact; 
les  roses  que  je  veux  vanter  sont  aussi 
des  ro.ses  de  printemps  et  d'été;  je  iiuiintiens 
donc  :  «  Roses  vivaces  »,  au  rique  d'étonner 
mes  lecteurs.  Tous  les  rosiers  sont  vivaces, 
me  dira-t-on  '?  Hélas  !  Hélas  !  Que  j'en  ai 
vu  mourir,  de  rosiers,  à  peine  sortis  de 
rcnfance;     que    j'en     ai    vu    défeuillés    dès 


l'août,  pour  cxi)irer  l'hiver.  On  peut  leur 
appliquer  les  vers  de  Malherbe  écrits  pour 
leurs  fletirs  :  <i  Et  roses,  ils  ont  vécu  ce  que 
vivent  les  roses  :  l'espace  d'un  printemps  ». 
Je  ne  veux  pas  ici  faire  leur  procès,  à  ces 
tristes  rosiers,  ils  sont  ti-op-'  ils  causent  le 
désespoir  des  amateurs  (et  des  horticulteurs 
aussi,  que  leurs  clients  accablent  de  re- 
proches); mais  si  je   ne   veux   pas   disposer 


JOURNAL    DES     ROSES 


187 


du  droit  à  la  critique,  je  veux  garder  le 
droit  à  l'éloge. 

Depuis  15  ans  que  je  suis  rosoniane,  j"ai 
cherché  à  travailler  pour  le  petit  amateur 
comme  moi  :  augmenter  le  nombre  des  5 
ou  6  espèces  que  l'on  voit  communément 
dans  les  jardins,  sans  se  noyer  cependant, 
dans  la  quantité  inscrite  aux  catalogues; 
j'ai  limité  mon  chiffue  à  36.  Les  36  roses 
de  mon  jardin,  quel  beau  titre  d'opuscule  ! 
Hélas,  je  n'ai  que  le  titre  et,  à  mesure 
que  le  temps  passe,  l'opuscule  qui  est  dans 
ma  tête,  subit  des  transformations  inces- 
santes, il  ne  verra  pas  le  jour,  je  le  crains. 

.Je  visite  souvent  Bagatelle  et  aussi  nom- 
bre de  pépinières  aux  environs  de  Paris. 
Toutes  les  roses  importantes,  qualifiées  de 
belles  et  recommandables,  ont  passé  dans 
mon  jardin,  je  les  ai  toutes  étudiées  et  je 
suis  encore  peiiilexe;  j'en  ai  éliminé  beau- 
coup, d'autres  n'ont  pas  voulu  vivre  avec 
moi,  je  n'en  ai  guère  conservé. 

Cette  année  1912,  mauvaise  pour  les  lo- 
ses,  a  eu  pour  moi  ce  résultat  de  faire  sor- 
tir hors  de  pair,  certaines  espèces  belles 
et  résistantes  et,  en  attendant  le  livre,  je 
crois  rendre  service  aux  lecteurs  du  Jour- 
nal des  Roses,  en  leur  communiquant  ce 
résultat   : 

Le  tyi>e  de  la  belle  rose  vivace,  de  la 
rose  de  corbeille  en  même  temps  que  de 
la  rose  à  offrir  est  G.  yabonnand.  Est-ce 
Guy,  Gaston,  Gontran,  je  ne  sais  ?  C'est 
G.  Nabonnand,  rose  tendre  nuancée  de  jau- 
ne ;  les  pétales  sont  tissés  en  mousseline  de 
soie  absolument  ravissante  et  aJjondante  ; 
fine  odeur  ;  aussi  belle  en  rez  de  terre  qu'en 
tige,  les  massifs  sont  compacts,  feuilles  et 
fleuris  jusqu'après  les  gelées. 

Peacc  est  de  même  nature  :  c'est  un 
G.  Nabonnand  jaunâtre.  Quelle  belle  cor- 
beille. .J'en  viens  de  cueillir  un  bouquet  su- 
perbe. 

Ces  deux  roses  ne  craignent  pas  d'être 
placées  à  mi-ombre  ;  elles  s'ouvrent  bien  et 
ne  s'abîment  pas  à  la  pluie.  Quoi  de  plus 
merveilleux   '? 

Maintenont  voici  Marquise  de  Querhoënt, 
la  plus  belle  de  la  saison  d'automne.  Je 
l'appelle  :  «  La  Reine  d'octobre  »,  elle  est 
moins   feuillée   que    les    deux    autres.    Mais 


quelles  fleurs  !  il  y  en  a  de  tous  les  tons. 
Elle  fait  mieux  en  tiges;  les  arbustes  que 
je  possède  sont  couverts  de  boutons  et  de 
fleurs.  Cueillie,  la  fleur  est  idéale.  C'est 
une  gamme  de  tons  que  je  ne  vois  guère 
même  dans  les  roses  d'été  si  vantées  :  rose 
de  Chine  saumoné  cuivré  à  fond  jaune  d'or. 
On  la  dit  demi-pleine,  on  dit  G.  Nabonnand 
très  pleine;  la  vérité  est  entre  les  deux, 
elles  sont  l'une  et  l'autre  aux  trois  quarts 
pleines,  c'est  pour  cela  qu'elles  s'ouvrent 
si   facilement. 

M.  Tillief.  Encore  une  rose  vivace  type; 
les  corbeilles  sont  magnifiques.  La  couleur 
rouge  carmin  nuancé  brique  passant  au 
ronge  nuancé  violet  est  très  saisissante. 
Dans  les  expositions  (je  n'en  manque  pas 
une),  quelque  cachée  qu'elle  soit,  elle  attire 
les  regards  et  je  la  vois  notée  par  les  visi- 
teurs. C'est  une  rose  foncée  rare  dans  les 
roses  d'automne  qui  sont  presque  toujours 
claires. 

Le  Flambeau,  accident  de  M.  Tillier,  est 
encore  plus  foncé,  mais  je  ne  le  crois  pas  si 
vigoureux,  je  vais  en  essayer  une  corbeille. 

Général  Galliéni,  une  merveille  de  feuil- 
liige  et  de  fleurs  ;  c'est  une  rare  foncée  pour 
l'automne,  elle  est  plus  belle  à  l'arrière 
saison  qu'en  été,  plus  belle  sur  tige;  fleur 
rouge  ponceau  teinté  sang,  centre  doré. 

Madame  Antoine  Mari,  n'est  pas  aussi 
belle,  surtout  en  cette  saison,  c'est  cepen- 
dant un  camélia  qui  se  renouvelle  pendant 
6  mois;  le  bouton  et  la  fleur  demi-épanouie 
sont  jolis;  j'en  ai  une  corbeille  depuis  15 
ans,  je  n'ai  pas  perdu  un  pied.  J'ai  courbé, 
entrelacé  les  branches,  et  j'ai  un  buisson 
vert  foncé  sur  lequel  émergent  des  fleurs 
riwe  et  blanc.  Jamais  malade,  jamais  mou- 
ri,  connue  le  nègre. 

Souvenir  du  Président  Carnot.  Quoique 
vivace  ne  m'est  pas  utile,  elle  He  irit  en 
bouquets,  ce  qui  me  gêne  pour  la  fleur 
coupée. 

Mrs  Arthur  Ttobert  Wadel  est  une  jolie 
fleur,  avec  un  joli  feuillage  durable;  fleur 
bicolore  saïuuim  rougeàtre  et  rose  grena- 
dine. 

Maman  Cochet  rose  et  blanc,  forme  d'a- 
gréables   corbeilles    bien    feuillées,    la   rose 


188 


JOUENAL     DES    ROSES 


ire:<t    pas    offrable,    cassant    au    pédoncule, 
elle  s'abinie  à  la  pluie. 

Sauf  qu'elles  ne  cassent  pas  au  pédon- 
cule, je  fais  le  même  jugement  sur  Souve- 
nir de  In  Malmaison  et  sur  MadnnoiscUc 
Marin    Van    Houtte. 

Lddij  Rnberis,  bien  jolie  rose;  feuilles  et 
flaurs  -en  abondance  à  l'automne. 

Betty  Berkeley,  rose  d'automne,  couverte 
de  fleurs  en  ce  moment,  très  jolies  en  bou- 
tons à  demi-ouverts;  épanouie,  la  fleur  est 
trop  lâchée;  elle  est  pourtant  utile  parce 
que  de  couleur  foncée. 

Lueiotr,  un  genre  G,  Xabonnand,  fine 
odeur. 

Bainibmv  sur  tige,  quoique  délicat  est 
très  beau  en  ce  moment  et  a  bien  supporté 
les  coups   de  gelée. 

ÎSlistrcsn  Aarnn  Word,  joli  feuillage  ré- 
t^istant,   jolie  fleur. 

Antoine  Rivoire,  belle  rose  des  4  .saisons; 
le  feuillage  tombe  un  iieu. 

Général  Mac  Arthur,  beau  feuillage,  fleu- 
rougei  écarlate  brillant;  couverte  de  lioutons 
et  de  roses  en  ce  moment;  précieuse  parce 
que  c'est  une  des  rares  roses  rouges  d'ar- 
rière-saison. .Je  comptais  sur  Laurent  Carie 
une  de  mes  préférées,  qui  remplace  pour 
moi  tous  les  hybrides  soi  disant  remon- 
tants, elle  se  défeiaille  un  peu  et  ses  fleurs 
d'automne  sont  trop  espacées. 

Trois  roses  magnifiques  n'ont  pas  répon- 
du à  la  mission  qu'elles  se  donnent  tous  les 
ans,  elles  se  sont  laissé  influencer  par  le 
temps,  se  sont  défeuillées  en  septembre  et 
n'ont  pas  de  floraison  d'automne.  Ce  sont  : 
Madame  Caroline  Testant,  Madame  Abel 
Chdtenaii,  et  Reine  des  Neiges,  la  seule  qui 
justifie  scm  titre   d  hybride   remontant. 

Ce  sont  de  belles  roses  de  corbeilles  et 
leur  défaillance  n'est  que  passagère  espé- 
rons-le. 

Parmi  les  polyanthas,  j'apprécie  beau- 
coup Léunie  Lamesch  à  la  fleur  étrange 
sa  renouvelant  sans  cesse  et  Cécile  Brunner 
aux  roses  fleurs  de  Saxe  un  peu  dispersées 
sur  la  plante,  mais  d'un  effet  si  pur,  réu- 
nies en  bouquet.  Une  bourse  de  demoiselle 
d'honneur  ornée  de  ces  roses  a  ravi  toute 
l'assistance.    Ce   sont    des   rosiers   vivaces 


par  excellence.  Il  y  a  aussi  un  Climbiny 
Cécile  Brunner  qui  est  intéressant;  tou- 
jours fleuri,  au  large  feuillage  ne  tombant 
qu'en    décembre. 

Je  suis  retourné  hier  à  Bagatelle  pour 
être  sûr  de  ne  rien  oublier,  je  n'ai  rien 
vu,  dans  les  anciennes  roses  que  je  n'aie 
mentionné  plus  haut,  j'en  ai  vu  moins,  di- 
rais-je.  J'ai  vu  des  nouveautés  que  j'ai, 
d'autres  que  je  n'ai  pas.  J'ai  conçu  quelques 
espérances;  mais,  en  matière  de  nouveau- 
tés, il  faut  être  prudent  et  faire  seulement 
des  conjectures. 

La  rose  Mistress  Edward  Powel  me  paraît 
d'un  grand  avenir  comme  rose  d'automne, 
les  fleurs  et  arbustes  que  j'ai  vus  à  Baga- 
telle sont  superbes;  les  miens  tout  en  étant 
en  fleurs  ne  .sont  qu'à  moitié  feuiîlés  il 
sort  de  la  greffe  des  branches  gourmandes 
(qui  fleurissent  d'ailleurs),  mais  qui  sont 
si  fortes  qu'elles  épuisent  le  rosier,  je  ne 
les  ai  pas  supprimées,  c'est  un  tort. 

Madame  Jules  Bouché  est  forte,  en  fleurs 
et  en  feuilles,  c'est  un  Peace  plus  plein 
et  plus  grand.  C'est  encore  une  rose  claire. 
A  ce  point  de  vue  elle  a  moins  de  mérite 
que  Mistress  Edward  Powel  qui  est  foncée 
et  viendra  en  aide  au  remplacement  des  hy- 
brides remontants  qui  ne  remontent  pas  et 
qui  meurent  bien  facilement  en  ce  moment, 
je  connais  un  pépiniériste  qui  a  perdu  tous 
les  siens.  Pour  moi,  je  trouve  Mistress  Ed- 
ward Powel  la  plus  belle  rose,  de  1910,  je  lui 
décerne    le   1"   prix. 

Rosomane  Narcisse  Thomas  est  fleuri  et 
feuille. 

Arthur  R.  Goodwin  me  parait  avoir  des 
chances  d'être  rose  vivace,  quoique  Perne- 
tiana  ;  il  faut  surveller  les  jets  gourmaiuls 
de  la  greffe. 

Et  c'est  tout  ce  que  j'ai  à  dire  sur  les 
roses  vivaces,  n'envisageant  naturellement 
que  le  climat  de  Paris;  si  j'ai  fait  un  ou- 
bli ou  si  j'ai  été  trop  rigoureux,  je  serai 
reconnaissant  à  tout  aimahle  contradicteur 
qui   voudra  bien   me   répondre. 

Henry   THOMAS, 
5,   chemin  des   Chdlcts, 
Ville-d'avray. 


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COUBERT  (Seine-et  Marne)  FRANCE 


le,  DÉCEMBRE  1! 


JOURNAL     DES    ROSES 


189 


)EUX 


[OSES 


A  M.  Charles  1. 

Rien,  dit-on,  n'est  parfait  ;  chaque  être  et  chaque  chose 
Sont  pétris  de  défauts.  Pourtant  le  monde  est  vieux  ; 
Mais  à  travers  les  ans  sa  marche  vers  le  mieux 
S'est  souvent  ralentie  et  ne  fut  jamais  close. 

Vous  êtes,  je  le  sais,  amoureux  d'une  Rose, 
Et  vous  avez  raison;  c'est  un  plaisir  des  dieux; 
C'est  la  fleur  qui  séduit  comme  de  jolis  yeux, 
Et  captive  nos  sens  quand  le  regard  s'y  pose. 

Il  en  est  même  deux,  vous  le  savez  aussi, 
Sur  lesquelles  se  penche  un  paternel  souci, 
Comme  sur  deux  fronts  purs  une  égale  caresse. 

De  ces  Roses  sans  prix,  ô  père  triomphant, 
De  ces  deux  fleurs,  joyaux  reflétant  la  tendresse, 
L'une  est  votre  compagne,  et  l'autre  votre  enfant. 

A.   LEBRUN. 


[rS      "Charles      ^UNTER      (Hybride    de    The) 

■William    Paul    et    Son,    1912 


Les  nouveaux  coloris  panni  les  roses  hy- 
brides de  thé  deviennent  de  plus  en  plus 
difficiles  à  obtenir,  et  les  variétés  qui  pro- 
duisent des  fleurs  d'une  nuance  carmin  vif 
.sont  assez  rares,  aussi  l'introduction  de 
Mrs  Ch.  Hiinter  apporte-t-elle  à  cette  section 
un  gain  très  intéressant. 

La  planche  qui  paraît  dans  ce  numéro 
montrera  à  nos  lecteurs  la  nuance  brillante 
des  coloris  de  cette  rose,  dans  laquelle  les 
bords  argentés  des  pétales  accentuent  le 
fond  plus  foncé  de  leur  base  ;  les  autres 
qualités  de  cette  excellente  variété  consis- 
tent dans  la  beauté  des  boutons,  la  gran- 
deur et  la  forme  arrondie  des  fleurs  ou- 
vertes, leur  i)ort  droit  et  ferme,  la   florai- 


son   abondante   et   continuelle,   la    rusticité 
et  la  vigueur  de  cette  plante. 

Cette  rose  a  été  exposée  très  souvent  en 
.Angleterre,  au  printemps  et  l'été  derniers, 
ainsi  qu'à  la  grande  exposition  horticole 
internationale  qui  a  eu  lieu  à  Londres, 
au  mois  de  mai  1912,  où  elle  a  attiré  l'at- 
tention des  Rosomanes;  c'est  une  des  meil- 
leures roses  nouvelles  créées  par  nos  aima- 
bles confrères  MM.  ^^'illianl  Paul  et  Son, 
de  Waltam-Cross,  Herts,  qui  ont  oljtenu 
ime  médaille  d'or  pour  cette  excellente  nou- 
veauté que  nous  recommandons  vivement 
à  nos  lecteurs. 

Marie  du  Clos-Jollet. 


190 


JOURNAL    DES    ROSES 


gE      L'EMPLOI      RATIONNEL      DES      i|;.NGRAIS 
Dans    la   culture   des    Rosiers.  O 

{S  ni  le) 


CHIMIQUES 


2°  L'Oxygène.  —  Cet  élément  est  absorbé 
par  les  feuilles,  dans  l'obscurité. 

Privées  de  lumière,  les  organes  foliacés 
absorbent,  en  effet,  l'oxygène  de  l'air  et 
rejettent  le  carbone.  Toutefois,  la  plus 
grande  partie  de  l'oxygène  absorbé  par  les 
plantes  leur  est  fournie  par  l'eau  du  sol, 
puisée  par  les  racines. 

3°  L'Azote  ?  Mon  opinion  personnelle  est 
que,  la  propriété  que  posisèdent  les  légu- 
itiiurKsrs  de  fixer  dans  leurs  tissus  l'azote 
élémentaire  de  l'air  est  partagée  —  à  des 
degrés  très  variables  sans  doute  —  mais 
enfin  est  partagée,  iiar  tous  les  véijétaiix. 
.Jusqu'à  ce  que  des  expériences  décisives 
nous  aient  fixés  à  cet  égard,  nous  devons 
considérer  comme  pratiquement  négligeable 
la  quantité  d'azote  puisée,  très  probable- 
ment,  par  les  Rosiers  dans   l'atmosphère. 

Les  éléments  fournis  aux  végétaux  par  le 
sol  ont  Tiûur  nous,  au  point  de  vuei  très 
spécial  auquel  nous  nous  plaçons,  une  im- 
jiortance  capitale,  parce  que  s'il  en  est,  com- 
me Vhijdrogène,  l'oxygène,  le  soufre,  le 
rlitorr,  le  silicium,  le  fer,  le  manganèse  et 
le  so'Uum  qui  ne  jouent  qu'un  rôle  secon- 
daire dans  l'alimentation  des  végétaux,  ou 
dont  le  sol  contient  des  réserves  générale- 
ment suffisantes,  pour  que  nous  considé- 
rions ces  éléments  comme  pratiquement  né- 
gligeables, il  en  est  d'autres,  l'azote,  le 
jiliosphore,  le  magnésium,  le  imtassium  et 
même  le  calciHim  qui  peuvent  manquer  au 
sol,  ou  tout  au  moins  ne  s'y  trouver  que 
dans  des  conditions  non  assimilables  et 
que  par  suite  il  nous  faudra  mettre,  par 
des  api)orts  d'engrais,  à  la  disposition  des 
plantes,  pour  les  alimenter. 

C'est  donc  uniquement,  de  la  restitution 
au  sol  du  phosphore,  du  potassium,  de 
Vazote,  du  magnésium  et  du  calcium,  que 
nous  allons  nous  occuijer  ici,  puisque  pra- 


(1)  Voir  Journal  des  Roses,   1912,  papes    173   et   sui- 
vantes. 


tiqurmen:,    ce   sont    les   seuls   éléments   qui 
peuvent  nous  intéresser. 

Ce  n'est  pas,  bien  entendu,  à  l'état  de 
pureté  que  ces  éléments  existent  dans  les 
sols,  mais  bien  à  l'état  de  combinaisons 
que  nous  allons  sommairement  étudier, 
parce  que  nous  devons  savoir  sous  quelles 
formes  ils  sont  ou  ne  sont  pas  assimila- 
bles. 

.\ZOTE 

L'azote  se  trouve  surtout,  dans  les  terres, 
combiné  à  l'humus,  matière  carbonée  ayant 
son  origine  dans  les  déchets  organiques 
végétaux  et  animaux  que  referme  le  sol. 
La  muJtiplicité  des  combinaisons  azotées 
est  grande,  et  non  moins  grands  sont  leurs 
degrés   d'assimilabilité. 

Ce  n'est,  toutefois,  que  sous  ses  formes 
nilrique  —  et  peut-être  ammoniacale  — 
que  l'azote  est  utilisable  par  les  végétaux. 

C'est  au  moment  de  la  destruction  com- 
plète de  l'humus  que  l'azote  passe  de  l'état 
organique,  st)us  sa  fonne  ammoniacale, 
en  se  combinant  avec  une  partie  de  l'hy- 
drogène des  matières  organiques,  combinai- 
son dont  310US  trouviins  les  proportions 
dans  la  formule  même  de  ,  l'ammoniaque, 
AzH5. 

L'azote  ammoniacale  revêt  la  forme  ni- 
trique, sous  l'influence  de  microbes  spé- 
ciaux (les  bactéries  de  la  nitrifîcation)  qui 
oxiident  l'ammoniaque,  s'emparent  de  .son 
hydrogène  pour  former  de  l'eau,  et  met- 
tent  ainsi   l'azote  en  liberté. 

L'oxydation  se  continuaut,  cet  azote  se 
combine  avec  des  quantités  d'oxygène 
de  plus  en  plus  considérables,  dont  les 
proportions  nous  sont  données  par  les  for- 
mules  : 

A/0  —  AzO^    —  ÂzO'    —   Az04 
I)our  enfin  arriver  à  la  formule  A/.0>  ,  qui 
est  précisément   celle  de  l'acide  nitrique. 

Cet  acide  se  combine  avec  les  bases  fixes 
du  sol,  pour  former  des  nitrates  qui  sont 
la   fm-me    de    l'azote    la    plus  assimilaljle  — 


JOURNAL    DES     ROSES 


lo; 


peut-être  même  la  seule  assimilable  —  par 
les  végétaux. 

L'azote  active  beaucoup  la  végétation,  dé- 
veloppe les  parties  vertes. 

Lorsque   cet  élément   est   en    excès,    com- 
parativement à  l'acide  pliosphorique  au  ma- 


gnésium eit  à  la  potasse,  le  bois  se  lignifie 
mal.  On  dit  communément  que  «  ça  pousse 
en  herbe  ». 

Les  rosiers   à   l'état   vert   renferment  en- 
viron 0.756   %   de  leur  poids  d'azote. 

(.1  suivre).  COCHET-COCHET. 


NATOMIE      ET 


Physiologie 


j^EGETALES 

La    cellule    constitue  rélément    initial    des    organes    végétaux.  W 

(Siiile) 


De  nouvelles  recherches,  peut-être,  réfu- 
teront tout  ce  qui  précède  sur  la  forma- 
tion cellulaire  végétale,  exposée  d'après  le 
système  d'approximation  ou  agglomération 
des  colonies  de  petits  corpuscules  et  orga- 
nismes élémentaires  ;  mais  il  est  probable 
aussi,  qu'on  considérera  la  cellule  comme 
point  de  départ  et  comme  organe  fonda- 
mental de  l'étude  anatomique  des  plantes, 
jiuisque  tous  les  éléments  végétaux  se  sont 
formés  à  l'intérieur  des  cellules,  ou  bien 
forment  une  partie  intégrante  de  celles-ci. 

Le  protoplasme,  ainsi  que  nous  venons 
de  le  dire,  est  donc  l'élément  anatomique 
primitif,  duquel  dérivent  toutes  les  cellules, 
tous  les  tissus  et  toutes  les  plantes.  H  est 
très  complexe,  bien  organisé  et  avec  une 
vitalité  propre  de  nutrition,  de  développe- 
ment et  de  reproduction. 

De  tout  ceci,  il  résulte  que  l'élément  pri- 
mitif est,  en  même  temps  que  primord'al, 
une  masse  protoplasmatique  dotée   de  vie. 

Le  protoplasme  d'une  cellule  présente  des 
vacuoles  ou  espaces  occupés  pan  le  liquide 
cellulaire  qui,  chez  les  cellules  adultes  ar- 
rivent à  occuper  tout  son  intérieur.  On  voit 
ainsi  que  le  noyau  est  poussé  vers  la  pa- 
rois cellulaire  et  qu'il  adhère  au  protoplas- 
me ;  dans  ce  cas,  un  l'appelle  noyau  laté- 
ral. 

Lorsque  les  vacuoles  restent  séparée.»,  le 
noyau  demeure  entre  elles,  entouré  de  pro- 
toplasme et  reçoit  le  nom  de  noyau  central. 

Dans  ce  cas,  le  protoplasme  envoie  des 
prolongements  en  forme  de  rayons  vers  le 

(Il  Voyez  Journal  des  Rones  :  1012.   paj-'e  m. 


l>iiint  .ceiLtr;il  de  la  cellule,  c'est-à-dire 
vers  le  noyau.  Ces  prolongements  sont  con- 
nus sous  le  nom  de  cordons  protoplasma- 
tiq\ies. 

On  remarque,  au  moyen  d'objectifs  puis- 
sants, qu'à  l'intérieur  de  ces  cordons  il 
existe  des  courants  en  tous  sens  et  l'on  voit 
passer  les  grains  qui  iconitieiment  le  proto- 
plasma.  Le  liquide  cellulaire  est  un  liquide 
diapliane,  dans  des  cas  très  rares  coloré, 
et  qui  contient  plusieurs  substances  en  dis- 
solution, parfois  inorganiques  pr'ovenant 
du  sol  par  l'absortion  des  racines,  d'autres 
fois  organiques  provenant  des  cellules  voi- 
sines et  aussi  de  celles  qui  se  forment  en 
dedans  de  la  cellule  même. 

Le  noyau  principal  est  une  vésicule,  c'est- 
à-dire  un  élément  recouvert  d'une  mem- 
brane mince,  en  dedans  de  laquelle  s'ob- 
servent un  ou  plusieurs  nucléoles.  Derniè- 
rement, on  a  remarqué  entre  le  noyau  et  le 
nucléole  l'existence  des  molécules  en  cer- 
cle, dont  l'ensemble  constitue  la  sphère 
granuleuse. 

Le  noyau  peut  arriver  à  jicrdre  la.  forme 
granuleuse  et  présenter  une  autre  struc- 
ture, mais  fort  souvent,  quand  il  rentre  dans 
une  période  avancée  de  son  évolution,  il  de- 
vient granuleux. 

Une  cellule  végétale  vivante  est  réguliè- 
rement composée  d'une  membrane  solide 
et  élastique,  formée  par  min-lle.f  celluleuses, 
et  désignée  membrane  ou  paroi  cellulaire; 
à  sa  paroi  intérieure,  ainsi  que  nous  l'avons 
dit,  adhère  le  protoplasme. 

Micellr.s     sont   les    iinrli-'iiles   de   la   subs- 


192 


JOURNAL     DES    EOSES 


tance  qui  forme  la  membrane  et  les  es- 
paces qui  existent  entre  elles  s'appellent  es- 
paces inter-micellaires. 

Lorsque  la  cellule  est  entourée  par  un  mi- 
lieu qui  absorbe  l'eau,  le  protoplasme  se 
détache  des  parois  cellulaires,  se  contracte 
et  reste  dans  le  centre  de  la  cellule.  (Plas- 
molyse). 


L'étude  de  division  cellulaire  a  fait  de 
grands  progrès  pendant  ces  dernières  an- 
nées et  tout  ce  qui  a  été  établi  à  ce  sujet 
doit  être  l'objet  d'une  description  conscien- 
cieuse. 

Ralmundo  ferre. 
«   Gi'iiiiiual  »,  Juin  191;?. 

lA  suivre). 


.HRONiaUE 


lORTICOLE 


rENERALE 


SOMMAIRE  :   Météorologie.  —   Arbres  et  arbustes   nouveaux  ou  peu   connus  (suite). 


Météorologie  :  ce  que  m  octobre 
1912.  —  Les  moyennes  des  éléments  météo- 
rologiques, pour,  octobre  1912,  ne  diffèrent 
pas  notablement  da  leurs  valeurs  normales. 

La  hauteur  mensuelle  de  pluie  57  °""  7  re- 
présente les  93  centièmes  de  la  hauteur 
normale  d'octobre   :  59   ""^   3. 

Insolation  :  durée  possible  333  heures; 
durée  effective  126  heiires  4,  en  25  jours. 
Rapport  0,38. 

Floraison  :  Le  14,  nster  blanc;  le  24,  topi- 
nambour. 

{Observatoire  du  parc  Saiut-Maur). 


Arbres  et  Arbustes  nouveaux  ou  peu 

CONNUS  (suite). 

24.  RuBUS  OMEiENSis  Rolfc.  (Kcw  BrdleUn, 
1910,  47). 

Arbuste  à  port  divariqué,  avec  des  tiges 
arrondies,  minces,  pubescentes,  inermes. 
Les  feuilles  à  pétioles  pubescents  varient  en 
largeur  de  7-18  centimètres;  elles  sont  à  5-7 
lobes  peu  apparents,  irrégulièrement  ou 
doublement  dentées,  vert  foncé,  en  dessus, 
grisâtrei  en  dessous  et  légèrement  duve- 
teuses sur  les  deux  faces.  Panicules  termi- 
nales de  nombreuses  fleurs  à  pétales  pur- 
purins avec  le  calice  et  les  pédicelles  très 
pubescents.  Les  fruits  sont  gros  et  noirs. 


C'est  une  espèce  commune  dans  le  Set- 
chuen  occidental  à  une  élévation  de  1.820 
mètres.  Il  fut  d'abord  découvert  sur  le 
mont  Oniei,  par  E.  H.  Wilson,  qui  l'intro- 
du'sit  dams  l'établissement  Veitch  où  il  fleu- 
rit en  aolit  1908  et  où  il  s'est  montré  r\isti- 
que.  En  1909,  le  jardin  de  Kew,  en  reçut  des 
graines  de  l'Université  de  Harvard. 

25.  Parthenocissus  tricuspidata  aurea. 

Variété  à  feuilles  marbrées  de  jaune  d'or 
et  de  vert,  cultivée  chez  le  comte  Fretz  von 
Schwerin,    à    Wendisch-Wilmersdorf    (Alle- 
magne). 
26.  Chamœcyparis  L.awsoniana  pulcherrima. 

Variété  à  branches  lâches  et  à  feuilles 
d'un  blanc  vif  ;  elle  était  cviltivée  chez  H.  A. 
Hesse,  de  Hanovre,  en  1809. 

27.  Chamœcyparis     Lawsoniana    Schonga- 

RIENSIS. 

Variété  à  branches  étalées,  lâches  et  les 
jeunes  pousses  vert  métallique  brillant  ; 
elle  était  cultivée  chez  H.  A.  Hesse,  de  Ha- 
novre,   en    1909. 

28.  Chamœcyparis   Lawsoniana   Spiralis. 

Variété  curieuse  par  sa  tige  tordue  en  spi- 
rale, signalée  en  1909  chez  le  prince  M. 
Lobkowitz,  de  Eisenberg,  en  Bohême. 

(A   suivre).  F.    Tesnier. 

COCHET-COCHET. 


Le   Propriétaire-Gérant:   CH.    COCHET. 


TABLE     DES     MATIÈRES 
Année  1912 


A  une  Abeille,  poésie,  par  Lebrun 75 

Arbustes  nouveaux  ou  peu  connus,  par  F.  Tesnier  .    .       83-99-115-131-146-163-179192 

Après  la  Chute,  poésie,  par  Lebrun U2 

A  la  Section  des  Roses,  par  Papillon 103-117 

Anatomie  et  Physiologie  végétales  :  La  cellule  constitue  l'élément  initial  des 

organes  végétaux,  par  Raimundo  Ferré 177-191 


Concours  International  des  Roses  nouvelles  à  Bagatelle  en  1912 8-108 

Chronique  desRoses,  par  P.  Cochet-Cochet  7-21-37-53-69-85-101-117-133-149-165-181 
—  Horticole  générale,  p''  C.  Cochet  19-36-51  67-83-99  114-130-146-162-179-192 
Contribution  à  l'Etude  du  Rôle  de  la  Magnésie  dans  l'alimentation  des  Rosiers, 

par  Cochet-Cochet 20 

Comment  il  faut  étudier  les  Rosiers  sauvages,  par  Blaringhem 43 

Ce  qu'on  vendait  les  Roses  nouvelles  il  y  a  80  ans,  par  Cochet-Cochet.    ...  53 

Culture  de  la  Rose  dans  l'Antiquité,  par  le  Professeur  Joret 58 

Comment  on  prépare  une  bonne  bouillie  bourguignonne,  par  Cochet-Cochet.  65 

Causerie  sur  la  Rose 70 

Coupe  d'Or  du  Daily  Mail 85 

Comment  on  préparait  l'Eau   de  Rose,  le  Sirop  de   Rose  et  les  Pastilles  du 

Sérail,  il  y  a  luO  ans  (Afa^me^  rfe  Bo/«a/'rf) 128 

Conservation  des  Roses  et  des  Fleurs  couoéos .    .  165 

Commerce  des  Roses  dans  le  canton  de  Neuchùtel  (Suisse) lôg 


Des  Espèces  de  Roses  connues  des  Anciens,  par  le  Professeur  Joret  .    .        .    .  14  29 
Dans  les  Rosiers,  par  Cochet-Cochet  : 

En  Février 25 

—  Mars 39 

—  Avril ......  57 

—  Mai 75 

—  Juin .               .    .  93 

—  Juillet 106 

—  Août 121 

—  Septembre 136 

—  Octobre 150 

—  Novembre 171 

—  Décembre 

Deux  Roses  Sœurs,  par  Lebrun 138 

De   l'Emploi  rationnel  des   Engrais   chimiques  dans  la  Culture  des  Rosiers, 

par  Cochet-Cochet 173-190 

Deux  Roses,  poésie,  par  Lebrun 189 


194  JOURNAL     DES    ROSES 


Encore  des  Roses  en  plein  air  en  Janvier  !  par  Cochet-Cochet.    ......  7 

Election  :  Les  Amis  des  Roses 9 

Expositions  annoncées        19-::.n-22-36-52-54  .55-67-71-84-87-88-102-118-119  134-135-148 

[164-166-180  181 
Encore  des  Roses  en  plein  air  le  28  Janvier!  !,  par  Cochet  Cochet 22 

Erratum 31 

Ennemis  du  genre  Rosa  (Les),  par  Lemée 77 

Enseignement  populaire  Horticole,  par  Magnien 113 

Exportation  des  Fruits  frais  du  Cap 132 

H 

Huiles  essentielles  et  Essences  en  Italie  ....  166 


Jadis  et  Aujourd'hui,  poésie,  par  Lebrun .  62 

Jubilé  de  la  Rose  en  Allemagne 134 


Les  Roses  en  Seine-et-Marne,  par  Magnien.        . 10 

Le  Journal  des  Roses  à  ses  Lecteurs,  par   Cochet  Cochet 5 

Le  16'  Congrès  des  Amis  des  Roses 37  102 

Les  Vieu.\,  poésie,  par  Lebrun 43 

Le  Rosa  Forresti 54 

La  Rose  en  Tunisie,  par  O.  Romain .       6397-127-158 

Le  Gui  du  Rosier,  par  Le.mée V)ô 

Les  Roses  au  Cours-la-Reine  en  1912,  par  Cochet-Cochet 94 

Les  plus  belles  Roses  au  début  du  XX°  Siècle 101 

La  Rose  Madame  Edouard  Herriol 102 

Le  mois  des  Roses  à  la  Roseraie  Routigny 118 

La  Pharmacopée  de  la  Rose  d'il  y  a  100  ans  ^Sur),  Manuel  de  Boilard  .        .    .  139 
Le  Rosier  dans  les  cinq  parties  du  Monde  : 

La  Rose  en  Egypte,  par  Cochet  Cochet .    .  142 

Le  Rosier  ancien  de  l'Egypte,  par  ànis-Gaudas  .    .        .        144 

La  Rose  à  Madagascar,  par  E.  Martin 145 

La  Rose  en  Tunisie  ^suite),  par  0.  Romain 63  97  127-158 

La  Rose  à  l'Ile  delà  Réunion,  par  Angles 160 

La  Rose  en  Alsace,  par  Ch.  K 170 

Les  Roses  de  l'Impératrice  Joséphine,  par  J.  Gravereaux 149 

La  Voix  d'une  Rose,  poésie,  par  Lebrun 156 

La  Première  Rose,  poésie,  par  Lebrun J73 

M 

Mosaïiiues  Romaines,  représentant  des  Roses,  par  Merlin 81 

Météorologie 51-09  114-130-14()  162-179-192 


JOURNAL     DES     ROSES  195 

N 

Nécrologie  :  M.  André  Arranger 19 

—  M.  Adolphe  Rothberg 20 

—  M.  Hooi-KER 20 

—  M.  Victor  Lemoine 20 

—  Docteur  Bornet 20 

—  M.  Th.  Durand 37 

—  M.  Isidore  Boui-anger 37 

M.  Bruant 85 

—  M.  Emile  Thouvenot 133 

—  M.  Nariiy 87 

—  M.  André  Gamon 87 

—  M.  Edouard  Griffon 131 

—  M.  Chouette  Théodet. 87 

Nouvelles  notes  sur  la  Rose  Lady   Waterloio,  par  Henry  Thomas 122 

P 

Petite  Correspondance,  par  Cochet-Cochet.    . 45  62-80-107-156 

Pots  à  fleurs  en  verre,  par  Cochet-Cochet 150 

R 

Rosiers  nouveaux  de  1011,  par  Papillon 10-23-55-72-88 

Rose  :  Recuerdo  de  Antonio  Peluffo,  par  Marie  de  Clos-Jollet 12 

—  Sunhwst,  par  Marie  du  Clos-Jollet 29 

Rosiers  nouveaux  de  l'automne  1911  et  du  printemps  1912,  par  Papillon.    .    .  40 

Rose  Hiairalha,  par  Marie  du  Clos-Jollet 45 

—  Madame  Maurice  De  Luze,  par  Marie  du  Clos-Jollet 61 

Rosa  Moi/esi,  par  Tesnier 69 

Rose  Prince  de  Bidgarie,  par  Marie  du  Clos  Jollet 76 

Roses  et  Roseraies ....  87 

Rosiers  nouveaux  mis  au  commerce  en  1912,  par  Papillon       28-42-90-103-152-167-183 

Rose  Nalalie  Botlner,  par  Marie  du  Clos-jollet 93 

Rose  Laurent  Carie,  par  Marie  du  Clos-.iollet 107 

Rose  Frauîein  Octavia  Hesse  .        117 

Roses  Françaises,  poésie  par  Lebrun 124 

Rose  OruM  ,7>i  .^ac/(ew,  par  Marie  DU  Clos  Jollet 124 

Rose  Conrad  Strassheim,  par  Blanco 137 

—  Stadtrat  Glaser,  par  Marie  du  Clos-Jollkt 140 

Roses  prolifère.<!,  par  CdciiKT-CocHET 150 

Rose  Z,oî(m  Ca^Aerme  LVe.sifaM,  par  Marie  DU  Clos-Jollet. 1.57 

Roses  coupées  aux  dernières  expositions  de  1912 67 

Roses  vivaces,  par  Henry  Tho.mas 18(1 

Roses  Mrs  Charles  Hun'.er,  pat-  Marie  du  Clos-Jollet 189 

S 

Sur  la  Rose  Caroubier 0 

Soixante  ans  après,  poésie  par  Lebrun 14 

Splendeurs  Mondaines,  poésie  par  Lerrun 25 

Sur    les    mécanismes   de   la   variation    des    races,    par    Armand     Gauthier, 

de  l'Institut 31 


196  J  0  U  E  N  A  L     D  E  S     E  0  S  E  S 

Sur  la  taille  des  Rosiers,  par  Cochet-Cochet 46 

Sapports  pouf  Rosiers,  par  S.  Mottet 96 

Sur  la  Rose  Lady   Walerloio,  par  Henry  Thomas 105 

Sur  une  Rose  Mildred  Qrant  de  dimensions  phénoménales,  par  Cochet-Cochet  lit) 

T 

Tableau^  poésie  par  Lebrun 10& 

U 

Un  Rosier  Jaune  Aurore  de  Fortune,  détaille  gigantesque,  par  Cochet-Cochet  7 

Un^Buisson  de  Rosiers  mal  placé,  par  Viviand-Morel      12 

Un  généreux  encouragement  à  l'étude  de  la  Génétique  . 68 

Une  taille  nouvelle  du  Poirier,  par  Bernardia  Albert 125 

Une  maladie  du  Rosier,  par  D'  Beadverie 161 

V 

Variations  tératologiques  chez  deux  chrysanthèmes,  par  Cochet-Cochet   ...  52 

Vers  la  protection  de  ia  propriété  des  plantes  nouvelles  par  Cochet-Cochet   .    .  135 

PLANCHES     EN     COULEUR 

Rose  Kecuerdo  de  Antonio  Peluffo \2 

—  Sunburst. 28 

—  Hiaicatha 45 

—  Madame  Maurice  De  Luze 61 

—  Prince  de  Bulgarie 7& 

—  Nalalie  BoUner 93 

—  Laurent  Carie  (Hybride  de  Thé)   . 107 

—  Gruss  an  Aaclien 124 

—  Stadtral  Glaser 141 

—  Louise-Catherine  Breslau 159 

—  Mrs  Charles  Hanter 189 


KT^-Ti^^MX^ 


GRAVURES     NOIRES 

Ros'er  greffé  à  haute  tige  :  avant  la  taille 47 

Première  phase  de  la  taille 48 

Le  même  rosier  après  la  suppression  des  rameaux  en  trop 49 

Dernière  phase  de  la  taille 50 

Mosaïque  Del  DJem 81 

Mosaïque  de  Carthage 8i 

M.  Georges  Bruant 8(5 

Supports  pour  Rosiers 96 

B"  d'Amanlis  portant  !  300  fruits 126 

Rose  Louise  Waller   . 170 

Une  maladie  du  Rosier 17  > 

Jardin  de  Roses  de  Saverne  (hors-texte)   .       173 

HEI.UN.  —   IMl'llIMKlUE   lIOmiCOLE   DE   E.    LEGKA.M),    nif    IIA.NCEL,   23. 


OUVRAGES  UTILES  A  CONSULTER 

Les  Ennemis  des  Plantes 


N°  I.  - 
N»  2.  — 
N«  3.  — 

N°  4.  — 


N»  5. 


ARBRES  FRUITIERS,  brochure  de  loo  pages 

PLANTES  POTAGÈRES,  brochure  de  50  pages  .... 
PLANTES   d'ornement,    de    serres    et    de  pleine   terre, 

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iiJOURNAL    DES    ROSES 


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(KOSA     LNTEK     FLOiŒS) 

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REVUE     D'flRBORIGUliTUHE    ORflE|VIEflTflLtE 
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i^oec    Ciraoures    ^ôoloriées' 

FONDKK     PAR 

MM.    SciPioN    COCHET,    Pierre  COCHET, 
llui'lii'vltcui's-h'osiciistcy. 

ET     Camille      BERNARDIN 
iTULiKii  sors  L\  i>iKr,i:riii\-  m; 
COCH  ET-COCH  ET,      Horticulteur-Rosieristf. 
à  Coubert  (Seine-et-Marne)   (France) 

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AVEC     LE     CONCOURS    ET    LA    COLLABORATION 

DE    ROSIÈRISTES     ET     D'AMATEURS     DE     ROSES 

de    France   et    de    l'Etranger 


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ANNEE     1913 


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JOURNAL 


DES  ROSES 


A   LA  Mémoire  de 

LOUIS-SCIPION    COCHET 

Horticulteur  -  Rosiériste  éminent,  fondateur  du 
v-  Joiinml  des  Roses»  et  pour  moi  le  meilleur 
des  Oncles  et  des  Beaux-Pères, 

Je  dédie  la  37"  ANNÉE  DE  CET  OrGANE. 

COCHET-COCHET 

Coiibert,  le   i"  janvier  1913 


TRENTE-SEPTIEME    ANNEE 


JOUnNAL  DES  ftOSES 


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REVUE    DARBORICULTURE    ORNEMENTALE 


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MM.    SciiMON    COCHET, 
Camille    BERNARDIN    et    Pierre   COCHET, 


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COCH  ET-COCHET,    Horticulteur-Rosiériste 


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MPRIMERIE      EMILE     LEGRAND 

23,    RUE   liANCEI.,    'l'a 


37'    ANNEE  1"    JANVIER   1913    '  N»  1 


JOURNAL  DES  ROSES 


9 
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«  (ROSA    INTER    FLORES) 

^REVUE  D'ARBORICULTURE  ORNEMENTALE 
t        IJublicatiort    JHeuauelU    àpccialc 

i  FONDÉE    PAR  î 

*  ■) 

*    MM.  SciPioN  COCHET,    Pierre  COCHET,  Horliculteurs-Rosiérisles    \ 

l  et     Camille     BERNARDIN  | 

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(J  PUBIJKK  SOUS    LA   DTRKCTION    IIE  ^ 

I  COCHET-COCHET,        Horticulteur  -  Rosiériste  | 

A  à   Coubert  (Seine-et-Marne)   (France)  ^ 

4  i;i:DAi;n:in  i:\  ciii:r-i'r,oiMiii;TAii!i:  ^ 

J  AVEC    LE    CONCOURS     ET   LA    COLLABORATION  * 

l  DE       ROSIERISTES      ET      D'AMATEURS        DE       ROSES  ^ 

i  de  France  et  d'Etranarer  4 


4 


* 


TkLÉPHONE     N°     11  (J 


* 


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SOMMAIRE    DES    ARTICLES 


?  A  nos  Collaborateurs,  Correspondants,  Abonnés  et  Lec'eurs.  —  Ctironir|ue  des  lioses.  —  Hosiers   nouveaux  mis  4 
J  au   commerce  en    lfll2.  —  Un  gram  de  philosophie  (poésie).  —  linsc  Lciih/  Downe  (hybride  de  thé).   —  î 

4  Dans  les  fiosiers  :     En  Janvier.  —  Les  Roses  de  notre  planche  coloriée.  —   Plantez   vos  rosiers    à  l'au-  4 


A  tonine.  —  Le  Rosier  dans  les  cinq  parties  du  monde:  La  liose  dans  la  république  .Argentine.  —  De  l'emploi  ? 

9  rationnel  des  Kngrais  chimiques  dans  la  culture  des  Rosiers  (suite).  —  Anatoniie  et  physiologie  végétales  4 

î  'suite  et  tin).  —    Chronique  horticole  générale  ,                    4 

Y                                                                                                                                 •y\j\j\r\^ 4 

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^  Planriir     celoriéo  :     Rosks  :     l'RlVCESS      M A-V    —     .M.\d.4ME      ARKL     i'.HATKNAV  —     ,Ri:\    CANÏ     —  4 

i                                          lî\l'.Diil-JOB     —    l,AD\    .MOVl;\  UKAICLI'RC    —  LADV  RORKRTS  t 

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et  70  gravures,   3' édition  revue  et  corrigée. 3  fr. 

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Jésus  de  336  pages,  nombreuses  gravures  et  16  chromolithographies 

hors  texte 20  fr. 

LES  ROSES  DE  L  LVli»ÉR\TRICE  JOSÉPHINE,  par  Jules  Grave- 
reaux,  volume  in. -16  de  102  pages,  admirablement  illustré,  pré- 
lace de  Frédéric    Masson 2   50 

A  franchissement  en  plus. 


JOURNAL  DES  ROSES 


(Rosa  inter  Flores) 


ET 


REVUE     D  ARBORICULTURE     ORNEMENTALE 


JANVIER    1913 


A  nos  Collaborateurs,  Correspondants,  Abonnés  et  Lecteurs 

Eli  conuiicni.'ant  l'année  IDlo,  nous  avons  un  devoir  bien  agréable  à  roniplir  : 
c'est  d'adresser  nos  meilleurs  souhaits  de  bonne  année  à  nos  Collaborateurs, 
Correspondants.  Abonnés  et  Lecteurs,  en  les  remerciant  bien  sincèrement  de  leur 
précieux  et  dévoué  concours  à  la  prospérité  du  Journal  des  Roses. 

Nos  remercîments  s'adressent  d'une  façon  toute  i)articuliére  à  nos  Collaborateurs 
en  191"i,  dont  nous  donnons  ci-après  les  noms  et  que  nous  prions  d'agréer  l'expres- 
sion de  notre  vive  gratitude. 

Nous  remercions  également  très  vivement  2)lusieurs  écrivains  (jui,  n'étant  pas 
Collaborateurs  attitrés  au  Jouriia!  des  Roses,  nous  ont  aimablement  permis  de 
faire  paraître  leurs  savants  écrits  dans  nos  colonnes. 

Principaux   ACTEURS  dont  les  écrits  ont   paru,  en    1912, 
dans   le  JOURNAL   DES   ROSES. 

MM.     Angles,   Agent    spécial   de  Culture   au  .Jardin    Botanique   de    Saint-Denis 

file  de  la  Réunion). 
Anis  G.vlua,  à  Assiout  (Haute-Egji^te). 
1!al.\ud  Auguste,  Horticulteur  à  Escles  (Vosges). 
iJ''  BE.\rvEHiE,  Inspecteur  Adjoint  du  Service  phytopathologique. 
lÎEUXAKDiN  Al])ert,  Amateur  d'Arboriculture,  à  Paris. 
Hlanco  F.,  à  La  Plata  (Républifjue  Argentine). 
P.L.\R^^•r;HE^r  L.,  Cbargé  de  Cours  à  la  Soi-bonne,  Paris. 
GAtTiEU  Armand,  de  l'Institut,  Paris. 
Gou.j.\Ri>  Emile,  Avocat  à  la  Cour,  Rouen. 
.loRET  Charles,  Professeur,  Paris. 
Leduin  a..  Poète  à  Lille  (Nord). 
Le.mée,  Horticulteur  Paysagiste,  à  Alençon. 
M.vr.xiEN,  Professeur  spécial  d'Horticulture  do  Seine-et-Marne. 
M.viiU-;  i>v  Clos-Joeeet,  Rosiériste  à  X... 

M.vRTiN  E.,  Inspecteur  des  Parcs  et  Jardins  de  ïananarive  (Madagascar). 
Mert-in  A.,  Directeur  des  Antiquités  et  des  Arts  en  Tunisie. 
MoTTET  S.,  Publicisto,  à  Verrières-le-Buisson. 
P.vi'ii.i.ON,  Horticulteur  à  ('.... 

Raimia-iio  ferré,  à  Buenos-Aires  ('Répnbrmue  .\rgentine). 
PioMAiN  ().,  ilniliciilteur  à  Mclassine  (Tunisioj. 
Tksnuch   F.,    r.ibliothécaire-Adjoint  de   la  Société    Nationale   (l'IInrlicullui'e 

de  France,  Paris. 
TiioM.vs  Henry,  Amateur  de  liosos,  à  Villc-d'Avray. 

Tome  XXXVII.  l"  Janvier  1913. 


aOTANICAL, 


JOURNAL     DES     EUSES 


.HRONiaUE      DES      ^OSES 


SOMMAIRE  :  Poésie.  —  La  Coupe  de  la  Roseraie  de  l'Hay.  —  Avis  aux  Horticulteurs  et  Rosiéristes  exportateurs 
aux  Etats-Unis.  —  Exposition  florale,  horticole  et  industrielle  d'Antibes.  —  Distinction  lionorifique. 


Dans  les  ehaui[)s  ou  fut  Sparthe,  entre  les  murs  d'Athènes 

Aux  poétiques  bords  d'Argos  et  de  Jlycènes, 

Une  rose  odorante  étale  sa  blancheur, 

Et  sur  leurs  grands  débris  laisse  courir  sa  tleur. 

Son  huile  précieuse,  aux  reines  réservée. 

Et  dans  des  tlacons  d'or,  avec  soin  conservée. 

Surpasse  le  nectar  dont  jadis  ces  beaux  lieux 

Firent  aussi  présent  à  la  table   des  dieux. 

(CASÏEL). 


La    Coupe    de    la    Roseraie    de 

L'Hay.  —  Dans  notre  dernier  numéro 
nous  annoncions  qu'une  surprise  fort  agréa- 
ble était  réservée,  en  1913,  aux  semeurs 
de  roses  du  monde  entier. 

Nous  faisons  ainsi  discrètement  allusion 
à  Ja  Coupe  de  la  Roseraie  de  L'Hay,  d'une 
valeur  de  500  francs,  offerte  annuellement 
à  partir  de  1913,  par  M.  Jules  Graveneaux, 
rt  la  plus   belle   rose   nouvelle. 

Le  généreux  donateur  ■en  nous  mettant 
au  courant  de  ses  intentions  concernant  la 
création  de  cette  coupe,  nous  avait  deman- 
dé de  laisser  la  Société  Nationale  d'Horti- 
culture de  France  en  publier  la  première 
le  règlement. 

C'est  aujourd'hui  chose  faite  et  nous  nous 
empressons  de  porter  ce  règlement  à  la 
connaissance  de  nos  lecteurs;  voici  com- 
ment la  Section  des  Roses  et  la  Société 
Nationale  d'Horticulture  annoncent  la  créa- 
tion de  la  Coui)e  de  la  Roseraie  de  L'Hay  : 

Société  Nationale  d'Horticulture  de  France  : 
Section  des   Roses. 
«   Monsieur   et   cher   Collègue, 

«  Nous  avons  l'honneur  de  porter  à  votre 
connaissance  le  règlement  d'un  concours 
international  de  Roses  nouvelles,  pour  le- 
quel M.  .Jules  Gravpreaux  offre  une  coupe 
d'ime  valeur  de  5UU  francs  qui  sera  appe- 
lée  :   Coupe  de  la  Roseraie   de  l'Hay. 

«  Dans  ce  concours,  les  Roses  seront  pré- 
sentées en  pots  ou  en  fleurs  coupées. 


"  Ce  mode  de  présentation,  réclamé  par  de 
nombreux  semeurs  français  et  étrangers, 
est  api>elé  à  compléter,  dans  l'esprit  du 
donateur,  le  concours  qu'il  a  déjà  créé  en 
1907,  à  Bagatelle,  où  les  nouveautés  sont 
jugées  présentées  en  pleine   terre, 

11  II  est  certain,  en  effet,  qu'une  nou- 
veauté qui  serait  primée  à  ces  deux  con- 
cours, pourra  véritablement  être  considérée 
comme  de  tout  premier  mérite. 

i(  Le  premier  concours  pour  l'obtention 
de  la  Coupe  de  la  Roseraie  de  l'Hay  aura 
lieu  en  mai  prochain,  à  l'exposition  de  la 
Société  Nationale  d'Horticulture  de  France; 
nous  espérons  qu'après  avoir  pris  connais- 
sance du  règlement  ci-dessous,  vous  voudrez 
bien  y  prendre  part. 

(1   Paris,  le   l"   décembre  1912. 

Le   Secrétaire   général, 
Aiîel  CHATENAY. 

Le  Président  de  la  Société, 
VIGER. 

Règlement    de    la    Coupe    de    la   Roseraie 
de    L'Hoy. 

Art.  i"''.  —  11  est  créé  entre  tous  les  ob- 
tenteurs  de  Roses  nouvelles  (amateurs,  jar- 
dinière, horticulteurs,  etc.),  un  concours 
diiiit  !e  ju-ix  unique  sera  urte  coupe  (objet 
d'art  d'une  valeur  de  500  francs),  qui  por- 
tera le  nom  de  :  Coupe  de  la  Rosercvic  de 
l'Hay. 

Ce  concours  aura  lieu  pour  la  première 
fuis  en    1913. 

11  sera  continué  les  années  suivantes,  s'il 
a  le  succès  désiré  par  le   donateur. 

.\rt.  a.  —  Sei'Biit  admises  à  ce  concours 
les  Roses  Hun  encore  au  commerce  et  celles 
mises   au   commerce  l'année  précédente. 

.4rt.  m.  —  Les  Roses  seront  présentées 
en  pots  ou  en  fleurs  coupées.  Pour  la  jiré- 
sentation  en  pots,  trois  plantes  de  chaque 
variété  au  moins  seront  exigées. 


J  0  IT  E  IN'  A  L     D  K  S     K  O  S  ]-:  S 


En  fleurs  coupées,  cinq  roses  de  la  même 
variété  au  moins  devront  être  exposées; 
elles  seront  présentées  sans  artifices,  avec 
leurs  tiges  et  feuillages. 

Art.  IV.  —  Ce  concours  aura  lieu. à  l'Ex- 
p'sition  de  printemps  de  la  Société  Natio- 
nale d'Horticulture. 

Art.  v.  —  Le  concours  est  international. 

Art.  VI.  —  Les  Roses  devront  être  jiré- 
sentées  par  les  obtenteurs  ou  leurs  man- 
dataires. Les  concurrents  auront  le  droit, 
pour  la  préparation  à  l'exposition,  de  con- 
fier leui-s  plantes  à  des  horticulteurs  de 
leur   choix. 

.Art.  VII.  —  Les  concurrents  devront  faire 
connaitrei  à  M.  le  Président  de  la  Société 
Nationale  d'Horticulture,  avant  la  date  du 
15  mars,  dernier  délai,  leur  intention  de 
prendre  part  au  concours. 

.\i1.  VIII.  —  Le  Jury  se  composera  de 
1»    membres. 

Il  comprendra  : 

1°  Le  président  de  la  section  des  Roses; 

2"  Le  donateur  (M.   .L   Gravereauxl; 

3°  -4  membres  nummés  par  le  bureau  de 
la   Société; 

4°  2  membres  étrangers  nommés  égale- 
ment  par  le  bureau  de  la  Société; 

■")"  i  dames  clmisies  par  la  section  des 
l^'ses,  parmi  les  membres  de  la  Société. 

Art.  IX.  —  Ce  jury  fonctionnera  le  pre- 
uiier  jour  de  l'expi  sitiori  dans  la  matinée. 

Pour  juger  de  l;i,  vnleur  des  Roses  pré- 
-•  atéps  on  examinera   : 

1"   La  Nouveauté; 

2°   I.-e  Coloris; 

3"  La  Forme; 

i"  La  Végétation. 

Chaque  Rose  aura  dune  4  notes,  chacune 
cotée  de  0  à  10. 

Les  feuilles  de  notes  signées  par  chacun 
des  jurés  seront  remisips  au  président  du 
jury. 

Le  dépouillement  nura  lieu  en  [irésence 
de   tous   les    membres. 

Pour  déterminer  le  cl5i.ssement,  on  addi- 
tionnera les  points  obtenus  par  chaque  rose, 
après  avoir  multiplié  par  2  la  note  "  nou- 
veauté  ». 

.\rt.  X.  —  Les  concurrents  de  la  Coupe 
de   la   Roseraie  de   VUny    devront   adhérer 


au   règlement   ordinaire   de   l'expo.sition   de 
la  Société. 

Le  Président  de  la  Section  des  Hosefs, 
M.URiCE  De  VILMORIN. 


Avis  aux  Horticulteurs  et  Ro- 
siéristes  exportateurs  aux  Etats 

Unis.  —  Le  1"'  octobre  1912  est  entrée 
eu  vigueur  la.  nijuvelle  loi  »  Plant  qitaran- 
line  aet.  »  du  20  août  1912,  réglementant 
l'importation,  aux  Etats-Unis,  des  produits 
de  pépinières  et  autres  plantes  ou  produits 
végétaux,  autorisant  le  Ministre  de  l'Agri- 
culture à  établir  et  à  maintenir  des  quaran- 
taines à  cause  de  maladies  des  plantes  et 
d'in.sectes  nuisibles,  autorisant  et  réglemen- 
tant le  transport  des  fi-uits,  végétaux  et 
légumes  des  lieux  en   quarantaine. 

Un  règlement  d'administration  publique, 
en  date  du  18  septembre  1912,  a  fixé  les 
conditions  d'application  de  cette  loi. 

En  conformité  de  ce  règliement,  tout  ex- 
portateur aux  Etat.s-Unis,  de  végétaux  vi- 
sés par  la  loi  du  20  août  1912,  doit  adres- 
ser une  demande  d'importation  au  Fédéral 
horticultural    Board,    à    Washington. 

Le  permis  d'importation  est  délivré,  à  la 
condition  que  chaque  expédition  soit  accom- 
jiagnée  d'un  certificat  d'inspection  phyto- 
pathologique  et  d'une  déclaration  de  l'ex- 
péditeur légalisée  par  un  agent  consulaire 
.Américain. 

La  demande  d'importation  et  la  déclara- 
tion doivent  être  conformes  aux  modèles 
annexés   au   règlement. 

Pour  tous  renseignements  complémentai- 
res MM.  les  Horticulteurs  sont  invités  à 
s'adresser  au  ministère  de  l'Agriculture,  di- 
rection des  services  sanitaires  et  scienti- 
fiques et  de  la  répression  des  fraudes  (Feuil- 
h'  d'informations  du  Ministère  dr  VAfjrieul- 
ture). 


ExDosition  florale,  horticole  et 
industrielle  dAntibes  La  ville 

(l'.Viitihes  organise  pour  les  13,  U,  15  et  16 
mars  1913,  une  Exposition  générale  des  pro- 
duits  de   l'horticulture,    notamment    de   la 


JOUE N AL     DES     ROSES 


floriculture,  ainsi  que  d-e  rindustrie  liorti- 
ciile. 

Tous  les  horticulteurs  iirofessionnels  ou 
amateurs,  les  constructeurs  et  les  fournis- 
seurs de  prodmts  pour  l'iiorticulture,  sans 
distinction  de  résidence,  sont  invités  à  y 
Iiarticiper. 

Antibes,  placée  au  centre  des  cultures 
horticoles  du  littoral,  dans  la  région  par 
excellence  de  la  production  florale,  comp- 
tant elle-même  quelques  milli«rs  d'iiorticul- 
t«urs  se  livrant  à  la  culture  des  fleurs  de 
choix  sous  verre,  et  mitamment  des  rosiers, 
avec  un  matériel  horticole  des  plus  perf-ec- 
tionnés,  «st  toute  désignée  pour  organiser 
une  manifestation  du  genre  de  celle  qu'elle 
prépare   pour   l'année   prochaine. 

Le  succès  remporté  par  l'Exposition  de 
1910,  qui  attira  à  Antibes  les  horiiciilteurs 
et  les  constinicteurs  et  faljricBnts,  non  seu- 
lement français,  mais  étrangers,  fait  bien 
augurer  de  celle  de  1913,  pour  laquelle  la 


ville  d'Antibes  a  créé,  spécialement,  un 
immense  jardin  au  centre  duquel  s'élèvera 
l'enceinte  de  l'exposition,  de  plusiieiirs  mille 
mètres  carrés  de  surface. 

Les  Roses  coupées  concoureront  dans  la 
IIP  section,  les  roses  nouvelles  obtenues 
par  l'exposant,  dans  la  IV°,  et  les  Rosiers 
dans  la  V^  section. 

Pour  tous  renseignements,  s'adresser  à 
M.  Jules  Grec,  présidient  de  la  Société  d'Hor- 
ticulture, Antibes  (A.   M.). 


Distinction,  honorifique.  —  Nous 

aiipieniins  avec  le  plus  grand  plaisir  la 
nomination  de  notre  confrère,  M.  Pierre 
Guillot,  rosiériste  à  Lyon,  au  grade  de 
Clievalier  de  la  Légion  d'honneur.  Nous 
lui  adressons  nos  bien  cordiales  félicita- 
tions. 

COCHET-COCHET. 


OSIERS 


•"xA* 


OUVEAUX      MIS      AU 

(S  ni  If) 
\j\nj\f\> 


.OMMERCE      EN      1912 


Notre  aimable  confrère,  M.  Peter  Lam- 
bert, rosiériste  à  Trêves  (Allemagne),  vend 
pour  la  première  fois,  à  l'automne  1912, 
les  nouveautés  ci-après  qu'il  ne  devait,  en 
principe,   livrer  aux  cultures  qu'en  1913   : 

SCHILLER  (multillore  remontant).  Issu  . 
de  Trii'r  et  Lndij  Manjfitzwilliam.  Genre 
de  «  Triât  -i  ;  fleurs  petites  assez  pleines, 
rose  de  pêche  et  rose  clair;  le  centre  garni 
de  jolies  étamines  jaunes.  Variété  très  re- 
montante; feuillage  large.  Les  scions  de 
l'année  atteignent  1  m.  50  à  2  mètres  de 
longueur  et  pm-tent  des  fleurs  à  leur  ex- 
trémité. 

LUISE  LILIA  (hybride  de  thé).  Géricral 
Mac  Arthn:r  x  Fraii  Peter  Lambert.  —  Ar- 
buste buiptsonnant,  feuillage  ample,  vert 
snnibi'e,  luisant.  Plante  extrêmement  flori- 
fère, d'une  odeur  forte  et  très  agréalile. 
Fleur    moyenne,    assez    ))leine,    rouge    noir 

(1)  Voir  Joiinml4es  Ro^es  1912,  pqgçs  2g,  42,  90,  103. 
152,  161  et  183. 


velouté,  à  très  larges  pétales;  ne  brûle  pas 
au  soleil  et  se  conserve  jilusieurs  jours 
sans  se  décolorer.  Bouton  long,  de  belle 
forme,   Plante    extra. 

FREIFBAU  VON  DER  GOLTZ  (hybride 
de  thé).  Prijtcesse  Alice  de  Monaco  x  Jutes 
Margoltin.  —  Arbuste  de  vigueur  moyenne, 
à  rameaux  droits.  Fleur  grandi?,  droite, 
bien  pleine,  large,  en  forme  de  coupe.  Pé- 
tales fermes,  rose  saumon,  à  fond  très  jau- 
ne, avec  le  centre  rouge  orangé  foncé.  N'est 
pas  sans  analogie  avec  Prince  de  Bulgarie. 
Les  fleurs  »mt  toujours  très  bien  colorées, 
disposées  par  une  à  trois;  elles  tiennent 
longteniiis  et  sont  très  parfumées. 

AMALIE  DE  GREIFF  (hybride  de  thé). 
Herrin  Von  Liescr'x  MadaiDC  Mélarue  Sou- 
pert.  —  Arbuste  vigoureux.  F'eur  très 
grande,  de  très  belle  forme,  bien  iileine; 
liétalcs  extérieurs  franchements  cintrés. 
liiiutiins  allongés  à  pédoncule  long  ■et  rigide, 
souvent    unique,    iiarfois    réunis    par    trois. 


JOUE  ]S' AL     DES     ROSES 


Rose  brigue,  à  centre  rouge  saumon  sur 
fondi  jaune  orangé,  souvent  semblable  à 
kl  variété  Lyon-Rose.  Variété  très  remon- 
tante. Rose  à  effet  pour  la  fleur  coupée  et 
le  jardin;  très  odorante  et  de  longue  durée. 

FIIICIFRAU  VOX  MARSCHALL  (Mu'ti- 
flore  grimpant.  —  Wicliuraiajui).  The  Far- 
quhar  X  Schneewitichen.  —  Arbuste  très 
vigoureux,  donnant  des  rameaux  de  2  à  3 
mètres  de  longueur,  portant  de  rares  mais 
très  forts  aiguillons  stipulaires.  Feuillage 
am])le,  vert  très  brillant.  Fleur.s  en  thyrses 
longs  et  pyramidaux,  petites,  pleines,  bien 
faites,  rose  clair  très  tendre,  se  conservant 
longtemps  fraîclies,  même  après  la  cueil- 
lette. 

C'est  par  excellence  une  rose  de  décora- 
tion d'espalier,  de  colonnes,  de  guirlandes, 
et  pour  la  création  de  rosiers  pleureur.s. 

FRAU  VOX  DRAIIER  (Wichuraiana).  The 
Farquhar  x  Schneewittchen.  —  Rameaux 
de  2  m.  50  à  4  mètres.  Les  caractères  géné- 
raux sont  les  mêmes  que  ceux  de  la  variété 
précédente,  dont  elle  est  la  sœur. 

La  couleur  de  la  fleur  est  blanc  pur,  à 
Iieine  légèrement  camé  vers  la  défloraison. 
Le.»  tliyrses  sont  plus  longs  encore  que 
chez  la  variété  précédente  et  atteignent  30 
à  35  centimètres.  Les  fleurs  se  conservent 
plusieurs  semaines  sans  tomber.  Très  odo- 
rante, cette  nouveauté  est  la  meilleure  de 
tous    les   ^^"ichuraiana    l)lancs. 


Notre  confrère  M.  Emile  Duveau,  horti- 
'ulteur,  43  route  de  Saint-Mesmin,  à  Or- 
léans, a  obtenu  et  vendu,  à  l'automne  1912  : 

PERLE  ÛRLÉAXAISE  (Pi.lyantha  remon- 
tant). Issu  de. Madame  Xarbert  Levavassrur 
X  Frau  Cécile  Welter).  —  Arbuste  vigou- 
reux, à  rameaux  fermes,  érigés  teintés  rou- 
geàtre;  feuillage  vert  foncé  brillant,  ver- 
nissé, teinté  rou.gc  pourpre,  très  résistant, 
indemne   de  maladies;    aiguillons   rares. 

Fleurs  gnuipées  en  panicules  terminaux, 
bien  érigées,  nombreuses,  moyennes,  en  ro- 
sette, bien  doubles,  d'un  joli  coloris  rose 
-saumoné  brillant  nuancé  aurore,  surtout 
à  la  ba.se  des  pétales,  teinte  produisant 
le  plus  charmant  effet  sur  le  fond  vert 
bronzé   du    feuillage;    floraison   continuelle. 


Par  M.  A.  Duron,  rosiériste,  route  de 
Médoc,  à  Le  Bouscat,  sont  mises  en  com- 
merce à  partir  du  1"  novembre  1912,  les 
roses  nouvelles   : 

MONSIEUR  ROBERT  jDUROX  (hybride 
de  thé).  —-  FleuT  d'un  beau  rouge  clair, 
le  centre  plus  foncé,  très  grande  et  très 
pleine,  a'ouvrant  bien;  bouton  ovoïde;  pe- 
donculiî  court;  feuillage  vert  foncé;  arbuste 
très    vigoureux. 

(I.ssu  de  Général  Henri  de  Kerniariin  et 
d'un  semis  inédit). 

MONSIEUR  P.AUL  ROUBERT  (Hybride 
remontant).  —  Fleur  d'un  beau  rouge  fon- 
cé, rebord  des  pétales  pourpre  velouté,  lé- 
gèrement Wiiné  de  blanc,  centre  rose  clair; 
pédoncule  long  et  ferme;  bouton  s'ouvrant 
bien,  fleur  très  odorante.  Arbuste  très  vi- 
goureux,  à   floraison   continuelle. 

(Issu  de  Baron  Girod  de  l'Ain  et  de  Châ- 
teau  de   Clos-Vougeot). 


L'établis.sement  de  MM.  Soupert  et  Not- 
ting,  rosiéristes  à  Luxembourg  (Grand  Du- 
ché), met  au  commerce,  à  partir  de  uOt 
vembre  1912,   les  nouveautés  suivantes   : 

MARIE-ADÉLAÏDE  GRANDE  DUCHES- 
SE DE  LUXEMBOURG  (Pernetiana).  Semis 
de  Madame  J.-W.  Budde  x  Lynn-Rosc.  — 
Coloris  orange  foncé,  inaltérable,  unique. 
Forme  Iréprochable,  parfaite.  Magnifique 
bouton  effilé.  Tenue  très  droite.  Feuillage 
rougeàtre  passant  au  vert  foncé,  épais  et 
et  luisant.  Arbuste  vigoureux.  Fleur  grande, 
de  très  longue  durée.  Inestimable  pour  le 
forçage  et  la  fleur  coupée.  Très  odorante. 
Excessivement  florifère  jusque  tard  en  au- 
tomne.  Fleur   d'exposition   hors   ligne. 

JEANNY  SOUPERT  (Polyantlia).  Mada- 
me Norbert  Levavasscur  x  Petite  Léonie. 
Blanc  chair  tendre  très  délicat.  Fleur  pe- 
tite do  forme  très  régulière,  produite  en 
grands  bouquets  serrés.  Elle  fleurit  sans 
arrêt.  Variété  pour  massifs  et  bordures  de 
premier  mérite.  C'e,st  un  pendant  splen- 
dido  de  Madame  N.  Levaraasenr  dont  elle 
possède  toutes  les  éminentcs  qualités. 


10 


JOUENAL     DES     ROSES 


MAnGUEIÎlTE  MOyiAVON  (Hybride  de 
thé).  J.-D.  Clark  x  Belle  Sicbrrcht.  —  B.ose 
de  chixuei  foncé  glacé.  Coloris  de  grand  mé- 
rite, très  distingué.  Fleurs  de  port  droit, 
d'un  type  d'exposition  partait,  •excessive- 
ment grandes,  d'une  structure  Irréprocha- 
ble, de  longue  conservation.  Boutons  très 
longs  et  effilés.  Arbuste  vigoureux  à  beau 
feuillage.  En  massifs,  d'un  effet  frappant. 
C'est  une  de  nos  plus  belles  obtentions,  ap- 
pelée à  la  culture  en  grand.  Plus  florifère 
qu'aucune  autre. 

PRIMETtOSE  (Hybride  de  thé).  Madame 
Mélanie  Souperl  x  Mrs  Peler  Blair.  — 
Jaune  melon  au  printemps  et  en  été.  Colo- 
ris plus  foncé  en  automne  avec  nuance 
abricot.  Coloris  très  distingué  qui  n'est  éga- 
lé par  celui  d'aucune  rose  jaune  foncé. 
Fleur  grande,  pleine  de  forme  irréi)rochable. 
Délicieux  bouton  long  et  pointu.  Arbuste 
vigoureux  à  feuillage  vert  foncé  rougeàtre. 
Port  très  droit.  D'un  effet  merveileux  en 
ma.ssifs.  Rose  d'exposition  non  égalée.  Ines- 
timable pour  la  fleur  coupée.  Très  florifère 
et  odorante.  Nous  pouvons  la  l'ecommander 
sous  tous  les  rapports. 

DOCTEUR  KICOLAS  WELTER  (hybride 
de  thé).  Madame  Mélanie  Soiipert  x  Mada- 
me Sefjond  Weber.  —  Rose  saumoné,  très 
tendre  et  pur,  centre  très  vif.  Fleur  très 
grande,  bien  pleine,  de  tenue  droite.  Bou- 
ton allongé,  pointu.  Très  florifère  jusqu'en 
a\itomne.  Magnifique  rose  d'exposition.  Ex- 
cellente aussi  pour  tous  les  autres  usages. 
Très  odorante.  Possède  toutes  les  bonnes 
qualités  des  parents. 

AVIATEUR  MICHEL  M  A III  EU  (hybride 
de  thé).  Madame  Mélanie  Souperl  x  Ladii 
Ashtown.  —  Rouge  corail  avec  centre  lui- 
sant. Fleur  grande,  de  forme  parfaite  et 
de  tenu©  droite  au  dessus  d'un  feuillage 
bien  fourni  et  riche.  Pétales  bien  étoffés. 
Splendide  ro.«e  pour  ma?sifs.  Très  recom- 
mandoblo  pour  la  fleur  ciuipée  à  cause  de 
ses  longues  tiges.  Elle  fleurit  sans  discon- 
tinuer jusqu'aux  premieis  froids.  Très  odo- 
rante. De  toute  première  valeur  pour  tors 
les  usages. 


Nos  confrères  MM.  Leenders  et  C.  hor- 
ticulteurs à  Steil-Tegelen  (Hollande)  ven- 
dent, à  partir  de  décembre  1912,  la  rose 
nouvelle   : 

MEVROUW  DORA  VAN  TETS  (hybride 
de  thé).  —  Fleur  moyenne,  pas  trop  pleine, 
exhalant  une  odeur  suave  et  forte;  le  co- 
loris brillant  écai'late  foncé  cramoisi  nuan- 
cé de  velours,  reste  invariable,  même  chez 
les  fleurs  ouvertes  qui  ne  violacent  jamais; 
c'est  le  meilleur  rouge  foncé  des  hybrides 
de  thé. 

iîien  beaux  sont  les  l;outons  se  présen- 
tant sur  des  tiges  élégantes,  .arbuste  vi- 
goureux, compact,  à  floraison  continuelle. 
C'est  une  rose  de  toute  première  qualité 
et  d'un  grand  avenir. 


MM.  Gebr.  Gratama  et  C°  Koninklijke, 
à  Hoogeveen  (Hollande),  lix'rent  au  com- 
merce en  1912  : 

.7.4 C.   KNUPPERS  (hybride  de  thé). 

Bouton  allongé  et  pointu,  jaune  avec  de 
petites  lignes  rouges.  La  Heur  à  demi  épa- 
nouie est  légèrement  jaune;  ouverte  elle  de- 
vient blanc  de  neige.  Les  fleurs,  demi-plei- 
nes s'épanouissent  toujours  très  facilement. 

Les  pétales  sont  grands;  au  milieu  de  la 
fleur  se  détachent  les  étamines  jaunes  d'or. 
La  fleur  e.st  très  décorative. 

Le   rosier,    vigoureux,    fleurit    cnntiniu'lle- 

ment. 

* 
*  * 

AIM.  lliiyer  el  Klenim,  rosif'ristes  à  Drcs- 
den  (.Allemagne),  vendent  à  l'automne  1912  : 

SACIISENGRUSS  [Bonjour 'de  Saxe)  (hy- 
bride de  thél.  —  Variété  provenant  du  croi- 
sement do  Frait.  Karl  Druschki  par  Madame 
'a'.es    Gravereau.''. 

Fleur  couleur  chair  tondre  sur  fond  blanc 
Centre  incarnat   avec    rollet   rose   chinois. 

Forme  et  disposition  des  fleurs  identiques 
à  colle  do  la  variété  Fran  Karl  Diaschki. 

PAPILLON. 


'•JOURNAL     DES     ROSES 
COUBERT    Seine-et-TXlarne),  France. 


7"  Jan^^ier   1913 


ROSES 

1.   Princess  Tulay  :  2.   Madame  7\bel  Chatenay  ;  3.   Ben  Cant  ;  4.  Bardou  Job  ; 
5.  Lady  Moyra  Beauclerc  ;  6.  Lady  Roberis. 


LADYJDOWNTy'JllvHHiDK    m:    riii;) 
William  Paul  kt  son   1911  n'oir  (.inscription  Joiiinal  ilcs  A'mi'.t,  juillet   iQii) 


12 


JOURNAL     DES     ROSES 


[n  ^rain  de  Philosophie 


A    Hcuricllc    L. 


Tout  être  humain  veut,  croit,  désire,  espère, 
Règle  commune  aux  sages  comme  aux  fous. 
Et  vous,  fillette,  à  quoi  donc  pensez-vous 
En  demandant  un  sonnet  à  grand-père  r 

Il  se  fait  vieux.  L'âge  efface  ou  tempère 
Le  souffle  ardent  qui  s'agitait  en  nous. 
Pour  ranimer  son  élan  calme  et  doux, 
Je  n'attends  pas  qu'un  miracle  s'opère. 

Soyez  heureuse,  Enfant;   c'est  le  printemps. 
Tout,  près  de  vous,  rit  à  vos  dix-sept-ans. 
La  vie  est  belle  à  la  saison  des  Roses. 

Laissez-moi  croire  encore,  si  des  pleurs 
Perlaient  vos  cils  dans  des  heures  moroses, 
Que  la  rosée  est  le  charme  des  fleurs. 

A.     LEBRUN. 


)ANS      LES 


OSIERS 


En  Janvier-  —  Le  bouturage  des  di- 
vers sujets  eiiiijloyés  pour  écussonner  tes 
rosiers  nains,  Polyantha  type,  Miiliiflore 
de  la  Griff craie,  etc.,  devrait  être  terminé 
le  31  décembre.  Si  ce  travail  a  été  retardé, 
il  faut  l'activer  et  le  terminer  au  plus  tard 
le  15  janvier.  Les  boutures  faites  en  jan- 
vier sont,  en  effet,  presque  toujours  beau- 
coup moins  bonnes  que  celles  dont  la  mise 
en  jauges  a  été  faite  à  l'autonuie. 

Terminer  d'urgence  la  récolte,  ]'liul)illage 
et  la  rnise  eu  jauges  des  églantiers  tiges 
et   nains. 

Une  fois  le  15  janvier  i)assé,  les  résultats 
deviennent  aléatoires,-  les  églantiers  mis  en 
jauges  tardivement  ne  résistent  pas,  ou  ré- 
sistent mal,   aux   liàlcs  brillants  de  mars. 

.-^.ctiver  le  défoncement  des  terrains  à 
ciuivortir    en    pépinirrcs    de    rosiers,    et    en 


I  roseraies.    Terminer   la   plantation    de    ces 


dernières  le  j)lus-tàt  possible. 

Aérer,  quand  par  hasard  il  est  jiossilile 
de  le  faire,  les  rosiers  soumis  au  forçage; 
en  tous  cas,  enleveT  les  paillassons,  même 
jiur  les  temps  sombres,  afin  de  donner  le 
])lns  de  jour  possible  à  ces  rosiers.  Em- 
ployer la  fleur  de  soufre  ou  une  solution 
de  iirnlasulfure  de  sodwin,  à  3  grammes 
par  litre  d'eau,  contre  le  blanc.  Faire  usa^ 
ge  du  soufre  précijjité  à  la  nicotine  contre 
les  pncenins;  renii)loi  de  lions  insecticides 
ou  de  nicotine  étendue  d'eau,  est  éga- 
lement très  efficace  contre  ces  insectes,  Se 
riipjicler  que  ]'envahiss«me.nt  des  rosiers 
sinis  verre,  par  le  blanc  et  les  pucerons,  est 
très  rapide  et  commencer  le  traitement  dès 
l'apparitiim  de  ces  ennemis. 

Les   mêmes  soins   sont    indiqués  pour   les 


JOURNAL     DES     EOSES 


13 


jeunes  greffes  en  fente,  placées  sous  cloche 
ou  sous  châssis. 

Continuer  la  greffe  en  fente  sur  racines, 
bien  que  les  résultats  qu'elle  donne  en  jan- 
vier ne  soient  pas  toujours  très  bons. 

Poursuivre  l'ébroussage  des  sujets  écus- 
sonnés  l'année  précédente,  et  le  terminer 
si   possible  avant  février. 

Dans  les  roseraies  établies  pour  la  pro- 
duction de  la  fleur  coupée  en  pleine  terre 
et  en  plein  air,  il  faut  apporter  un«  fumure 
<irganique  accompagnée,  au  besoin,  d'en- 
grais complémentaires  appropriés,  et  faire 
enfouii'  le  tout  par  un  labour  à  la  fourche. 

Même  travail  dans  les  roseraies  d'ama- 
teurs dont  les  rosiers  manquent  de  vigueur 
ou  fleurissent  mal. 

Vers  la  fin  de  janvier  on  peut  commencer 
à  tailler  les  rosiers  les  plus  rustiques,  tels 
que  Rugosa,  Damas,  Moussus-remontanis, 
Piiiii}rrjicUes,    Hijhridps-rcmnntants,    etc. 


Tailler  également  les  rosiers  grimpants, 
et  les  rosiers  pleureui-s  non  sensibles  au 
froid.  Pour  ces  rosiers  enlever  simplement 
les  rameaux  marcescents,  en  réservant  pour 
les  remjilacer  les  scions  jeunes,  droits  et 
vigoureux. 

Pulvériser  avec  une  solution  cuprique 
neutre  dont  nous  avons  précédemment  don- 
né la  formule  et  le  mode  de  préparation, 
les  rc  siers  atteints  l'année  précédente  de  la 
rntiillc  et  autres  maladies  cryptogamiques. 

SI  on  doit  planter  une  pépinière  de  ro- 
siers dans  un  terrain  envahi  par  les  vers- 
blancs,  se  procurer  un  pal-injecteur  et  du 
sulfure  de  carbone,  afin  d'être  prêt  à  les 
détruire  dès  qu'ils  commenceront  à  remon- 
ter vers  la  surface  du  sol.  L'injection  du 
sulfure  de  carbone  à  très  haute  do.se,  doit 
être  terminée  20  jours,  au  moins,  avant 
la   p'antation. 

COCHET-COCHET. 


.ES 


OSES      DE      NOTRE 


LANCHE      COLORIEE 


X"  1.  --  PRIXCESS  MAY.  Obtenue  par 
M^I.  William  Paul  et  Son,  rosiéristes  à 
Waltham-Cross,  en  1893,  cette  belle  rose 
issue  de  Gloire  dp  Dijon  est  classée  comme 
hybride  de  thé.  Ses  fleurs  grandes,  globu- 
leuses et  bien  pleines  sont  ros.e  œillet  clair 
très  tendre  nuancé  de  jaune. 

N"  2.  —  MADAME  ABEL  CILiTEXAY 
(hybride  de  thé),  de  Pernet-Ducher,  en  1894. 
Cette  variété  est  une  des  plus  jolies  roses 
connues.  Tous  les  amateurs  connaissent  .ses 
superbes  fleurs  rose  chair  carminé  ombré 
de  vermillon  et  de  saumon,  et  ses  gracieux 
pétales  si   gentiment   recourbés. 

Nous  pensons  qu'elle  i)aiaitra  prochaine- 
ment, seule,  dans  ce  journal. 

N"  3.  —  IIE\  CA\r  (hybride  romontaul), 
de  H.  n.  Cant  et  Sans,  à  Colchester,  en  1901. 
C'est  un  beau  rosier  à  fleurs  cramoisies, 
probablement  issu,  plus  ou  moins  directe- 
ment du  Gétiéral  Jacqueiiiinot. 

X"  4.  —  BAnnoC-JOr,.  Les  fleurs  demi- 
pleines  et  très  grandes  de  ce  beau  rosier 
sont  d'une  couleur  écarlate  velouté  sur  fond 
noirâtre,  absolument  unique  dans  le  genre 
Rosa.  C'est  un  descendant  de  la  Gloire  des 


Rosomanes;  il  appartient  donc  aux  Hybri- 
des d'Ile-Bourbon,  quoique  fréquemment 
classé,  par  erreur,  pamii  les  hybrides  de 
thé.  Cette  jolie  variété  est  un  gain  de  notre 
confrère  M.  Xabonnand,  rosiériste  au  Golfe 
Juan,  qui  la  vendit  en.  1887. 

N"  5.  —  LADY  MOYRA  BEAU  CLERC 
(hybride  de  thé),  de  MM.  Alexandre  Dick- 
son et  Sons,  en  1901.  L'arbuste  est  vigou- 
reux et  florifère;  les  fleurs  sont  grandes, 
d'un  coloris  rose  de  Carthame,  nuancé  plus 
clair  à  l'épanouiissement,  souvent  à  centre 
proéminent.  La  culture  de  cette  belle  rose 
n'a  [tas  pris  Kextension  qu'on  pouvait  croire 
qu'elle  prendrait,  lorsqu'elle  fut  mise  au 
commerce. 

N"  6.  —  L.\DY  ROBERTS  (thé),  de  Frank 
Cant  et  C°,  1902.  Cette  variété  e.st  très 
répandue  dans  les  cultures.  Ses  jolies  fleurs 
abricot-rougeâtre  nuancé  de  saumon,  ses  pé- 
tales souvent  li.sérés  d'orangé  avec  des  on- 
glets nuige  cuivré  à  reflets  métallirpios,  un 
joli  bouton  pointu,  en  font  une  l'oso  de  tout 
premier  mérite.  Plante  vigoureuse  et  très 
florifère. 

MARIE   DU  Clos-Jollet. 


14 


JOURNAL     DES     EOSES 


Jlantez    vos    Rosiers    a    l'automne 


Depuis  un  assez  grand  nombre  d'années 
nous  avons  remarqué  que  la  majeure  par- 
tie des  amateurs  attendent  le  printemps 
pour  faire  l;urs  plantations  de  rosiers. 

Nos  observations  personnelles,  ainsi  que 
celles  de  la  plupart  des  professionnels,  prou- 
vent que  l'automne  est  la  meilleure  époque 
pour  ces  plantations. 

Toutes  les  personnes  qui  s'intéressent  à 
l'horticulture  en  général,  et  spécialement 
à  l'arboriculture,  n'ignorent  pas  que  les  ar- 
bres arrachés  et  replantés  dès  le  mois  d'oc- 
tobre ou  de  novembre  profitent  du  peu 
de  sève  encore  en  circulation  dans  les 
tissus,  pour  émettre  des  bourrelets  et  des 
radicelles  avant  que  les  grands  froids 
n'aient  forcé  au  repos  tous  les  végétaux. 

Le  tassement  des  terres  aidant,  la  reprise 
est  assurée,  ce  qui  permet  d'obtenir,  dès 
le  printemps,  une  végétation  régulière  et 
une  floraison  abondante  et  précoce.  C'est 
du  reste  en  automne  que  l'amateur  peut 
trouver  chez  son  fournisseur,  le  rosiériste 
ou  le  pépiniériste,  un  grand  choix  de  va- 
riétés de  rosiers  en  fort  beaux  sujets,  ce 
qui  lui  sera  moins  facile  au  jirintemps,  par 
suite  de  l'épuisement  de  beaucoup  de  varié- 


tés  qui    sont    demandées   et   livrées    dès   le 
début   des   plantations   d'automne. 

En  attendant  au  printemps  pour  faii-e 
sa  plantation,  l'amateur  risquera  d'abord 
de  ne  plus  trouver  l'assortiment  qu'il  dé- 
sire, et  ses  variétés  préférées  n'étant  plus 
disponibles  il  sera  obligé  d'attendre  à  la 
sai.son  suivante  ou  de  planter  des  va- 
riétés de  rosiers  qu'il  possède  déjà. 

D'autre  part,  le  rosier  étant  un  arbuste 
qui  entre  en  végétation  dès  les  premiers 
beaux  jours,  sa  transplantation  le  fatigue- 
rait au  printemps  si,  comme  il  arrive  sou- 
vent, ce  dernier  est  sec  et  froid,  car  rien 
n'est  aussi  pernicieux  à  la  rejirise  d'une 
nouvelle  plantation,  que  les  grands  vents 
du   nord  de   mars  et  d'avril. 

En  terminant,  nous  conseillons  à  l'ama- 
teur de  ne  pas  craindre  de  voir  geler  ses 
rosiers  en  faisant  sa  plantation  à  l'autom- 
ne, car  en  buttant  simplement  de  terre  les 
rosiers  nains,  en  empaillant  ou  en  couchant 
en  terre  les  tètes  des  rosiers  tiges,  il  sera 
certain  de  leur  préservation  contre  les 
grands   froids.  Emmanuel    BUATOIS. 

Rosiériste.  ' 

{Le  Monilrur  d'HorticitUiui'). 


\e    Rosier    dans    les     -^inq    Parties    du     Monde 


LA  ROSE  DANS  LA  RÉPUBLIQUE  ARGENTINE 


Un  groupe  d'horticulteurs,  parmi  lesquels 
so  distinguait  par  son  enthousiasme  M. 
Federico  Hintermeyer,  avait  projeté  la  cons- 
titution d'une  société  horticole,  et  on  ava't 
mémo  créé,  sous  la  direction  de  M.  Gri- 
niaud,  ingénieur-agronome,  une  revue  des- 
tinée à  en  défendre  les  intérêts.  Nous  vou- 
lons faire  —  m'avaient  dit  les  initiateurs 
—  œuvre  nationale,  c'est-à-dire,  ce  qu'a 
fait  la  Société  rurale  pour  encourager  l'é- 
levage du  bétail  argentin.  Nous  cherchons 
le  progrès,  la  connaissance  et  la  diffusion 


do  l'amour  des  plantes,  l'amélioration  de 
leur  culture  et  l'application  des  nouveaux 
procédés  introduits  tous  les  ans  dans  l'hor- 
tirulture.  Nous  voulons,  enfin,  spécialiser 
chacune  de  ses  branches  et  en  tirer  les 
avantages  qui  en  résultent.  Il  va  sans  dire 
—  ajoutaient-ils  —  que  les  roses  auront 
nos  préférences,  d'ailleurs  bien  méritées, 
me  disais-je,  parce  que  les  ro.ses  sont  les 
reines  des  fleurs. 

Bien    que    le    mouvement    soit    aussi    im- 
pulsif  que   n'importe   quel    autre   de  l'acti- 


JOURNAL     DES     ROSES 


15 


vite  argentine,  je  doute  fort  que  le  résultat 
en  soit  positif. 

Il  est  incontestable  que  ce  pays  fait  des 
bonds  prodigieux  dans  toutes  les  manifes- 
tations de  sa  vie,  mais  il  n"est  pas  en- 
core arrivé  à  occuper  ses  loisirs  dans  les 
raffinements  de  la  vie  moderne,  dans  les 
sports  distingués  et  dans  les  distractions 
agréables,  si  profitables  à  la  culture  col- 
lective et  qui  constituent  en  même  temps 
des  mœure  et  des  tendances  fort  instruc- 
tives. 

Collectionner  des  roses,  les  cultiver  et 
s'en  procurer  des  types  nouveaux  sont 
des  choses  qui  ne  sont  pas  encore  répan- 
dues ici.  La  routine  plutôt  domine,  à  t^l 
point,  qu'il  existe  une  étrange  ignorance 
de  ces  distractions.  Un  grand  nombre  de 
gens  appellent  rose  Thé  tous  les  types  de 
la  Fhiiii niella  Xabonuand,  ou  de  la  Clé- 
mirtt  Xabonuand,  par  exemple.  Ils  ne  con- 
çoivent pas  que  les  roses  Thé  soient  au- 
trement colorées  !  !  Un  reporter  vous  don- 
nera des  détails  méticuleux  sur  les  modes, 
mais  s'il  vous  décrit  mie  table  garnie  de 
roses,  il  vous  la  représentera  avec  les  Ma 
réchal  Niel,  ou  roses  jaunes  ;  toutes  les 
roses  de  cette  nuance  sont,  pdur  la  plupart 
des  cas,   des  roses   Maréchal   Xicl. 

Même  les  horticulteurs  du  pays,  ceux 
qui  font  le  conmierce  de  plantes  en  gros,  et 
qui  exploitent  les  tieurs,  ne  cultivent  jias 
une  grande  varaété  de  roses.  On  peut 
citer  :  Madame  Caroline  Testout,  Caplain 
Christij,  Madame  Abcl  Chatenaij,  Fisher- 
llolmes,  Maréchal  Niel,  Fraii  Karl  Drusch- 
ki,  Paul  Ncyrun,  Antoine  Rivoire. 

En  dehors  de  ces  tyj)es  de  ro-îies,  on  ne 
connaît  pas  les  qualités  des  autres  variétés, 
ou  si  on  les  connaît,  on  n'y  attache  pas 
\m  très  grand  intérêt.  Il  résulte  donc  cfue 
dans  toutes  les  garnitures,  les  bouquets, 
les  corbeilles  et  les  décors,  il  y  a  une  pré- 
dominance des  mêmes  types,  et  on  ignore 
tout  ce  que  la  fluriculture  a  introduit  dans 
cette  branche,  jtar  l'effort  successif  des  cul- 
tivateurs et  des  créateurs  de  nouveautés. 

Nous  ne  parlons  pas  des  petits  horti- 
culteurs, lesiiuels,  sauf  de  rares  exceptions, 
en  plus  de  méconnaître  les  variétés  de 
roses,    font   leur   commerce   en    multipliant 


les  rameaux  provenant  de  la  taille  des 
variétés  les  plus  vulgaires,  ce  qui  empêche 
l)eaucoup  la  vulgarisation  des  variétés  nou- 
velles. 

D'autre  iiarf,  les  collections  de  roses 
existant  actuellement  dans  ce  pays  ne  sont 
pas  nombreuses  et  nous  n'en  connaissons 
aucune  qui  suit  le  résultat  d'une  conscien- 
cieuse sélection.  La  plujiart  sont  consti- 
tuées par  une  véritable  promiscuité  où  l'on 
ne  distingue  même  pas  la  séparation  des 
espèces  en  groupes  ou  catégories.  Ces  col- 
lections ne  sont  donc  qu'un  entassement 
de  plantes  qui  n'ont  pas  la  disposition  im- 
posée par  la  diversité  de  caractères,  ni 
même  le  goût  d'un  tracé  esthétique  et  har- 
monieux. 

Ne  parlons  pas  de  la  combinaison  des 
nuances,  donnant  un  si  bel  ensemble  à 
l'œil  observateur,  ni  de  la  gradation  des 
couleurs,  dont  les  effets  sur  une  superficie 
plate,  ou  dans  un  angle,  sont  si  merveil- 
leux. 

La  distribution  des  rosiers  se  fait  au  ha- 
sard et,  si  partout  brillent  leurs  betles 
fleurs,  l'effet  serait  bien  plus  grand  .si  un 
plan  adroitement  combiné  leur  assignait 
l'emplacement  apiUTii)r'é. 

Enfin,  nous  n'avons  ici,  jaroprement  dit, 
aucune  roseraie  qui  comporte  une  grande 
(liuintité  de  variétés,  et  qui  pennette  de 
s'assurer  de  l'authenticité  des  nombreux 
produits  connus  sous  différentes  et  fort  ca- 
pricieuses dénominations. 

Le  gouvernement  pourrait  et  devrait 
prendre  une  initiative  réclamée  déjà  par 
le  progrès  et  l'état  avancé  de  l'horticulture 
dans  notre  métropole;  cela  serait  une  œu- 
vre de  bon  goût  qui  devrait  être  faite  dans 
un  plan  général,  à  la  fois  ornemental  et 
public.  La  création  d'une  roseraie  dans  un 
parc  ou  dans  une  i>romenade  publics,  si 
riches  en  arbres,  mais  dépourvus  de  ces 
plantes  séductrices,  serait  pour  nous  une 
grande  nouveauté.  Palermo,  Buenos-A'res, 
ou  le  Bois  ilr  11]  Plata,  sont  des  centrés 
ravissants,  (pii  nut.  des  «endroits  abrités  et 
cliarmants,  (pii  jnuissent  d'un  climat  doux 
et  qui  possèdent  ime  terre  féconde  et  riche. 

On  pourrait  faire  de  notre  Bois  un  au- 
tre  Bagatelle,   qui    serait   une   des   beautés 


16 


JOURNAL     DES     EOSES 


les  ])liis  attrayantes  du  décor  public.  Vuici 
U7ie  initiative  pour  le  Lord  Mayor  de  notre 
ville,  lequel  en  saura,  profiter  pour  moder- 
niser et  faire  de  no.s  promenades  des  lieux 
agréables. 

Enfin,  il  ne  suffit  pas  de  collectionner 
par  tas,  et  de  donner  la  préférence  à  la 
quantité  sur  la  qualité  et  la  sélection.  Dans 
le    premier    cas   le    collectionneur    n'a    pas 


IjBsoin  de  connaissances  sijéciales,  tandis 
que  le  second  cas  exige  des  qualités  par- 
faites de  connaisseur  et  d'ainateur  distin- 
gué. C'est  le  dernier  qu'il  faut  encourager, 
pour  prouver  le  raffinement  élevé  du  boi, 
goût  argentin. 

ViCTOn   F.    BLANCO. 
La    Plata,    juillet    1912. 


)E      L'EMPLOI 


RATIONNEL      DES      ||<NGRAIS 
Dans   ]a   culture   des    Rosiers.  O 

(Siiilc) 


CHIMIQUES 


POTASSIUM 

Le  potassium  combiné  à  l'oxygène  forme 
la  2^otasse.  Les  réserves  de  potasse  sont, 
dans  le  sol  généralement  considérables; 
malheureusement  la  potasse  combinée  à  la 
silice  se  présente  souvent,  sous  forme  de 
débris  rocheux  où  elle  reste  absolument 
inerte. 

Dans  les  silicates  d'alumine  hydratés, 
formant  l'argile,  elle  devient  le  plus  sou- 
vent utilLsable  à  assez  brève  échéance,  sur- 
tout si  la  conipositition  physique  du  sol, 
ou  l'apport  artificiel  de  chaux,  pennettent 
la  fonnation  de  silicate  de  chaux,  avec 
mise  en  liberté  de  la  potasse  qui  se  combine 
alors  avec  l'acide  carbonique  du  sol,  pour 
former  du  carbonate  et  du  bicarbonate  de 
2)0  tasse,  ce  dernier  très  assimilable. 

La  potasse  en  combinaison  avec  la  ma- 
tière brune  des  teiTes  et  la  silice  hydratée 
doit  être  considérée  comme  la  plus  assimi- 
lable. 

La  potasse  contribue,  largement,  à  une 
parfaite  lignification  des  végétaux.  I-es  cen- 
dres des  Rosiers  en  contiennent  de  6  à 
14   %. 

PHOSPHORE 

Par  sa  combinaison  avec  l'oxygène,  il 
donne  l'acide  jdiosiihuriqae.  Comme  la  po- 
tasse, l'acide  phos|)liorique  se  présente, 
dans  les  sols,  sous  diverses  combinaisons 
possédant  des  degrés  très  variables  d'assi- 

(1)  Voir  Journal  des  Roses.  1912,  pages  173  et  100. 


milabilité;  celui  qui  entre  dans  la  compo- 
sition des  éléments  rocheux  peut  être  con- 
sidéré comme  inerte. 

Dans  ses  combinaisons  avec  l'alumine, 
les  matières  organiques,  l'oxyde  de  fer,  la 
chaux  et  la  magnésie,  il  devient  plus  assi- 
milable à  des  degrés  différents.  Nous  de- 
vons avouer  que  la  chimie  est,  à  l'heure 
actuelle,  encore  impuissante  à  no-us  faire 
connaître  ses  degrés  exacts  d'assimilabi- 
lité. 

Obligé,  par  suite,  de  doser  en  bjoc  l'acide 
pliosphorique  total,  on  admet,  généralement, 
comme  suffisamment  riches  les  terres  qui 
en  contiennent  plus  de  1  gramme  par  ki- 
logrannne  de  terre  fine,  séchée  à  l'air  (1). 

En  ce  qui  concerne  la  culture  des  Rosiers, 
je  dnjs  dire,  toutefois,  que  ces  plantes 
se  sont  très  souvent  montrées  sensibles  à 
l'apport  d'engrais  phosphatés,  dans  des  sols 
contenant  1  gr.  5  iiu  kilogrannne  d'acide 
phosphoriquo  total. 

L'acide  pliosphorique  est  un  correctif  de 
l'azote,  dont  il  est  le  cnmpUhneiit  indis- 
pensable. 

.Joint  à  razot(>,  il  modère  la  végétation; 
c'est  un  jniissant  agent  de  lignificntirin,  de 
floraison  et  de  fructification. 


(1)  l,'a(taque  plus  ou  moins  prolonpi'e  ■i'iino  Ifrro, 
par  (li's  aciilos  plus  ou  mnins  ronceiiliés,  iloiiuant  comme 
(encnr  en  aciile  phospliorique  et  en  polaspc,  des  lÉsul- 
lals  très  variables,  on  est  convenu  do  traiter  les  terres  à 
analyser,  au  liain  de  salile,  pendant  .5  heures,  par 
l'acide  azotique  à  36"  Beaumé.  Ce  sont  les  résultats 
ol)le»us  par  ce  procédé  (pli  sont  gi'néralenient  portés  sur 
les  linllelius  d'analyses. 


JOUENAL    DES     ROSES 


17 


Les  cendres  des  Rosiers  en  renferment 
environ  10  %  de  leur  poids.  Les  Rosiers 
à  l'état  vert  0,135  %. 

CALCIUM 

La  cliaux,  ou  oxyde  calcium,  se  trouve 
dans  le  sol  principalement  sous  form«  de 
Carbonate  de  chaux  (calcaire). 

Associée  à  l'acide  sulfurigue,  elle  forme 
;e  sulfate  de  chaux,  ou  plâtre. 

Combiné©  à  la  matière  organique  elle 
se  présente  sous  forme  d'humate  de  chaux. 
On  trouve  encore,  dans  le  sol,  du  bicarbo- 
nate et  du  nitrate  de  chaux. 

C'est  surtout  dans  ces  deux  deirniè>res 
combinaisons  qu'elle  s'assimile  le  mieux  et 
que  les  végétaux  s'en  emparent. 

Sous  foroie  de  calcaire,  elle  joue  un  rôle 
extrêmement  important,  en  neutralisant  l'a- 
cidité des  terres,  en  liàtant  la  décompo- 
sition des  matières  organiques  et  la  nitri- 
fication  des  substances   azotées  du  sol. 

Par  l'apport  calcaire,  ou  de  cliaux,  il 
devient  possible  d'utiliser  les  réserves  d'a- 
zote   Inerte,    parfois    considérables,    qui   se 


rencontrent  souvent  dans  les  terrains  aci- 
des, forcément  pauvres  en  chaux  et  char- 
gés d'hum«s. 

Nos  anciens  ne  disaient-ils  pas  :  «  La 
chaux  enricliit  le  père,  mais  ruine  le  flls  », 
constatant  ainsi  l'effet  sans  en  connaître 
les  causes. 

La  teneur  en  calcaire  des  sols  est  extrê- 
mement variable,  eit  nos  environs  inmié- 
diats  nous  offrent  de  beaux  exemple-s  de 
cette  variabilité. 

C'est  ainsi  que  nos  terres  à  vignes,  de 
la  vallée  de  l'Yèrcs,  m'ont  fourni  des  échan- 
tillons dosant  jusqu'à  iO  %  de  calcaire, 
ce  qui  représente  au  kilogramme  de  terre 
sèche  2^4  grammes  de  chaux  sous  forme 
de  carbonate,  alors  que  nos  terres  de  gran- 
de culture  m'ont  pennis  d©  faire  des  do- 
sages dans  lesquels  je  n'ai  trouvé  que  0  gr.  8 
de  chaux,  sous  la  même  forme. 

La  faible  teneur  en  chaux  de  ces  der- 
nières tei'res  justifie  l'ancienne  et  excellente 
liabitude  de  les  marner,  au  moyen  die  viar- 
iies  calcaires. 

(A  suivre).  COCHET-COCHET. 


t-cyn 


_^NATOMIE     ET     ^HYSIOLOGIE     '^.EGETALES 

La    cellule    constitue  l'élément   initial    des    organes   végétaux.  '') 

(Fi,,) 


Nous  avuns  déjà  dit  que  le  noyau  est  cir- 
culaire, qu'il  a  une  couverture  et  qu'il  se 
trouve  entouré  de  protoplasme.  Son  conte- 
nu est  composé  d'un  liquide  dénommé  par 
le  savant  histologique  Rumon  Cajal  (enqui- 
lema)  ;  la  masse  est  riche  en  phosphore 
et  de  composition  coniidiquée  et  vague.  Le 
noyau  présente  la  fonne  d'une  pelote,  dont 
les  filaments,  revêtus  d'une  couverture  gra- 
nuleuse, se  croisent  et  s'entrecroisent  en 
forme  de  filet.  De  tout  ceci,  il  résulte  que 
les  filaments  sont  formés  d'une  sulistance 
appelée  achrotnatiqu«,  parce  qu'elle  ne  se 
colore  pas  par  les  réactifs  et  la  couverture 
granuleuse  d'une  autre,  qui  se  colore 
moyennant  des  réactifs  et  qu'on  connaît 
sous  le  nom  de  chromatine. 

(1)  Voyez  Jo,t,->utl  (kl  Roses:  1912,   pages  \Ti  cl  101. 


Chez  les  cellules  des  cryptogames  infé- 
rieures, on  a  constaté  l'existence  d'un  glo- 
bule qui  se  trouve  à  côté  du  noyau  pendant 
le  repos  cellulaire,  lequel  reçoit  le  nom  de 
sphère  d'attraction  ou  centrosome.  Il  y  a 
lieu  de  croire  que  ce  centrosome  existe 
aussi  chez  les  Cryptoga?nes  supérieures  et 
chez  las  plantes  Phanérogames,  étant  don- 
née la  similitude  des  cellules. 

L'étude  de  la  division  cellulaire  peut  être 
scindée  en  trois  i)ériodes  ou  phases.  Dans 
la  première,  ou  prophase,  le  filament  du 
noyau  se  divise  en  un  grand  nombre  de 
morceaux  égaux  (cliromosomcs),  qui  se 
courbent  en  formant  des  angles  plus  ou 
moins  aigus  et  semblables  à  des  fourches. 
La  sphère  d'attraction  se  divise  en  deux 
parties,  chacune  de  celle.s-ci  se  plaçant  près 


18 


JOUENAL     DES     H  OSES 


de  la  face  intérieure  de  la  paroi  cellulaire, 
et  vis-à-vis  l'une  de  l'autre,  c'est-à-dire  dis- 
posées perpendiculairement  au  plan  par  le- 
quel la  cellule  doit  se  diviser. 

Le  groupe  de  chromosomes  se  trouve  pla- 
cé à  la.  même  distance  des  sphères  d'at- 
traction ou  {neutro.soines)  ;  la  membrane 
nucléaire  disparait  et  les  chromosomes  se 
trouvent  former  une  étoile  dans  la  zone 
moyenne  (plan  équatorial)  et  perpendicu- 
laire à  la  ligne  qui  relie  les  sphères  d'at- 
traction. Une  multitude  de  filaments  achro- 
matiques partent  de  chaque  centre  d'at- 
traction vers  le  pl;uL  équatorial,  en  for- 
mant deux  cônes  dont  les  sonnnets  se  trou- 
vent dans  la  membrane  .cellulaire  et  les 
bases  dans  le  même  plan  équatorial.  Chaque 
chromosome  est  relié  à  un  filament,  de 
telle  façon  qu'il  reste  en  communication 
avec  les  deux  sphères  d'atti-action.  A  ce 
moment  évolutif,  le  chromosome  se  pré- 
sente comme  s'il  était  constitué  par  deux 
angles  justaposés,  qui  se  divisent  par  le 
sommet  et  restent  seulement  unis  par  l'ex- 
trémité" de  leur  côté,  mais  en  raison  de 
l'attraction  constante  les  deux  points  de 
contact,  ou  union,  se  cassent.  C'est  ainsi 
que  sont  constitués  et  disposés  les  éléments 
morphologiques  de  deux  futures  cellules. 

Nous  avons  maintenant  la  période  méta- 
phase.  Dans  celle^i,  les  filaments  périphé- 
riques  provenant   des   sphères   d'attraction. 


tirent  respectivement  et  écartent  les  deux 
moitiés  des  chromosomes  en  les  mettant  en 
contact  avec  les  centres  d'attraction.  On 
voit  dans  cette  X'ériode  que  le  noyau  se  di- 
vise en  deux  et  que  chacune  de  ces  moitiés 
contient  tous  les  éléments  du  noyau,  aussi 
bien  en  quantité  qu'en  qualité,  donnant 
lieu  à  la  séparation  des  éléments  qui  de- 
•  vnont  former  les  deux  oelkdes. 

Enfin,  la  troisième  période  (anaphase), 
dans  laquelle  les  éléments  déjà  disposés 
évolutionnent  vers  la  forme  finale  ;  des 
groupes  de  chromosomes  s'agglomèrent,  se 
recouvrent  d'une  membrane  et  les  nucléoles 
apparaissent  à  l'intérieur,  constituant  ain- 
si les  deux  noyaux  qui  devront  donner 
v'e  à  deux  cellules  ;  il  ressort  de  ceci  que 
du  noyau  de  la  cellule  primitive  se  sont 
reproduits  deux  autres  qui  contiennent  de; 
éléments  morphologiques  analogues,  tant 
pour  la  quantité  que  pour  la  qualité.     ' 

Pour  la  formation  de  deux  cellules,  il 
suffit  que  la  paroi,  ou  plaque  équatoriale, 
qui  renferme  les  filaments  intérieurs  de  'a 
sphère  d'attraction  se  condensent,  ce  qui 
détermine   l'isolement   des    deux   cellules. 

Dans  un  autre  article,  nous  expliquerons 
la  formation  des  différentes  suljstances  que 
contiennent  les  cellules. 

R.UMUNDO  FERRE. 

(I  Gcrniindl  n,  .Tuin  101;*. 


.HRONIÛUE 


lORTICOLE 


rENERALE 


SOMM.MRlî:    Météorologie.   —   Arbres  et  arbustes- nouveaux  ou  peu    connus  (suite). 


Météorologie  :  ce  que  fut  novembre 

1912.  —  La  pression  moyenne  est  supé- 
rieure de  1.5  à  la  normale,  et  la  tempéra- 
ture inférieure  de  0°45  à  la  moyenne  gé- 
nérale de   50    ans. 

Insolation  :  Durée  possible  27-4  heures; 
durée  effective  57  h.  1  en  19  jours.  Riqiport 
0,21. 

Pluie  totale  du  uvm  :  48  ■"■"  9  en  79  li.  :} 
réparties  sur  20  jours  de  pluies. 

{Observatuire   du  Pair   Sniiit-Maur). 


Arbi'es  et  Arbustes  nouve.\ux  ou  peu 

CONNUS  (suite). 

29.    COTON'EASTEH    .MOIPINENSIS    FrancllCt   l'LO- 

RiBUNi)\  O.   Stapli.  ;   C.   Hullata  Bois   {Bota- 
iiical  Mmjazinc,  1909,  pi.  8284). 

Arbuste  dont  les  raineaux  hirsutes  devien- 
nent glabres  par  la  suite  avec  l'écorce  fauve, 
nu  brun  foncé.  Les  feuilles  à  pétioles  court  et 
velu  sont  ovales,  elliptiques  ou  oblongues 
elliptiques,  obtuses  ou  arrondies  à  la  base, 
aigiies  ou  acuminées  aigiles  au  sommet, 
longues  de  5  -  8  centimètres,  larges  de  2,5  -  4  flll 
centimètres,  modérément  hirsutes,  puis  gla- 


JOURNAL    1»ES     EOSES 


19 


bres  en  dessus  et  légèrement  jauiuUres  ou 
grises  en  dessous  ;  le  limbe  est  sillonné  à  la 
place  des  nei-vures  à  la  face  supérieure,  tan- 
dis qu"il  est  bulle  entre  les  nervures  proé- 
minentes   à    la    face   inférieure.    Les    fleurs 
cuurtenient    pédicellées   sont    réunies  20  -  30 
(parfois  davantage)   en  cnrynilies  larges  de 
S  -  6  centimètres,   grisâtres,   garnis  de  poils 
appliqués     qui      naissent    à    l'extrémité    de 
courts  rameaux  feuillus.  Le  réceptacle  tur- 
biné,   hémisphérique    est    faiblement    poilu 
ou   presque  glabre  et  large   de   3  -  4   milli- 
mètres ;    les   pétales    rougeàtres    en    deliors 
sont   ovales-arrondis,    dressés    après    l'épa- 
nouissement ;  les  étamines  sont  «nviron  au 
nombre  de  20  ;  les  carpelles  ont  leur  som- 
met un  peu  velu.  Le  fruit,  turbiné,  ou  tout 
à  fait  rond,  a  8  -  10  millimètres  de  longueur. 
Cette    espèce    est   originaire    de   la    Chine 
occidentale  où  elle  fut   découverte  en   ISTO, 
i)rès  de  Moupine,  par  l'abbé  Armand  David. 
En  1897,  M.   Maurice  de  Vilmorin  en  reçut 
des    graines    d'un    de    ses    correspondants 
qui    l'avait    rencontrée   près    de    Tachienlu, 
non  loin  de  Moupine,  et,  un  peu,  plus  tard, 
elle  fut  retrouvée  dans  le  même  endroit,  par 
E.   H.  Wilson.  C'est  de  M.   M.   de  Vilmorin 
que  le  jardin  de  Kew  tient  son  exemplaire 
qui,  de  1905  à  1909  forma  un  vigoureux  buis- 
siui  de  plus  de  1  m.  80  de  haut. 

Cet  arbuste  remarquable  par  son  feuil- 
lage bulle,  n'est  pas  très  beau  en  fleurs, 
car  ces  dernières  ne  s'épanouissent  qu'un 
petit  nombre  à  la  fois  et  les  pétales  tombent 
presque  immédiatement  ;  mais,  en  septem- 
bre, quand  les  nombreux  fruits  sont  mûrs 
et  recouvrent  lu  partie  supérieure  de  ses 
brandies  arquées,  il  e.st  vraiment  ornemen- 
tal. 

30.  Clenutis  M'tans  P.oyle.  [Kriv  Biilli'tiii, 
1910,    p.   392. 

Vigoureux  arbuste  grimijant  à  bran- 
ches anguleuses,  pubescentes.  Les  feuilles 
pinnées  sont  composées  ordinairement  de 
■^-9  folioles.  Les  folioles  tribolées,  gi'os- 
>ièrem6nt  dentées,  longues  de  1,3  -  7,5 
,  centimètres  et  d'une  largeur  à  peu  près 
*  égale  Sont  vert  pâle,  pubescentes,  surtout 
f-n  dessous.  Les  fleurs  jaune  primevère  ré- 
pandent une  odeur  douce  et  les  quatre  sé- 
pales recourbés  à  leur  extrémité  forment  un 
périanthe  .campanule,  penché  ;  elles  foiTnent 


des  panicules  érigées  de  12  -  i2  centimètres 
de  long.  Cette  espèce  est  surtout  remar- 
quable par  sa  floraison  continuelle  d'août 
à  octobn©. 

Cette  clématite  a  été  introduite  en  France 
au  moyen  de  graines  envoyées  de  la  ré- 
gion de  Tatienlu,  dans  le  Setchuen  (Chine)  ; 
plus  récemment,  E.  H.  Wilson  en  a  intro- 
duit des  graines  qu'il  avait  récoltées  dans  la 
même  région.  Elle  fut  cultivée,  il  y  a  quel- 
ques années,  chez  les  frères  Simon-Louis, 
de  Metz,  sous  le  nom  de  C.  Bvchaniann, 
dont  elle  diffère  par  ses  feuilles  et  ses  sé- 
pales moins  épais  et  ses  étamines  velues  sur 
toute  leur  longueur. 

31.  CORM'S    ALBA    SPLENDENS. 

Variété  remarquable  par  ses  branches  et 
ses  rameaux  de  couleur  rouge  intense  ;  elle 
était  cultivée  en  1909  chez  R.  Derncker,  de 
New-Vork. 

32.  Spirœa  Hexp,yi  Heluisley.  {Ilutaiitcal. 
Magazine,   1909,  pi.    8270). 

Arbuste  à  port  lâche  de  l'°75  à  2  ni.  de 
iiaut  sur  3  m.  de  large.  Les  branches  étalées, 
légèrement  poilues  dans  leur  jeunesse  de- 
viennent ensuite  presque  oii  entièrement 
glabres.  Les  feuilles  des  rameaux  stériles 
courtement  pétiolées,  longues  de  6-9  centi- 
mètres, oblancéolées,  glabres,  légèrement 
j>oilues  en  dessus,  tomenteuses  en  dessous 
sont  grossièrement  dentées  près  de  leur  ex- 
trémité ;  les  feuilles  des  rameaux  florifères 
plus  petites,  longues  de  2  -  4  centimètres, 
obovales  ou  oblongues  ont  de  3  à  7  dents  à 
leur  extrémité  et  sont  parfois  entières.  Les 
fleurs  de  6-7  millimètres  de  diamètre  sont 
réunies  en  corymbes  composés,  de  5  centi- 
mètres de  large,  tenninaux  et  axillaires,  sur 
les  courts  rameaux  de  l'année  précédente 
avec  les  pédoncules  et  les  pédicelles  poilus; 
les  pétales  blancs  sont  orbiculaires  et  le  ca- 
lice présente  cinq  lobes  triangulaires  et  mu- 
cronés.  Les  fruits  qui  atteignent  5  millimè- 
tres à  la  maturité  sont  membraneux  et  s'ou- 
vrent ventralement. 

Cette  espèce  fut  d'abord  découverte  dans 
le  Hupeh  (Clune  centrale),  à  Ichang,  par  le 
docteur  A.  Henry,  en  1885  et,  plus  fard,  dans 
le  Setchuen,  mais  elle  ne  fut  introduite  dans 
les  jardins  anglais  qu'en  1900,  quand  la 
maison  Veitch  et  fils,  de  Chelsa,  le  reçurent 


20 


JOURNAL     DES     ROSES 


de  leur  .collectionneur,   E.-H.  NMIson  qui  le 
trouva  dans  le  Hupeh. 

Cet  arbuste  rustique  fleurit  en  juin  ;  il 
croît  assez  rapidement  dans  un  bon  sol  et 
se  multii)lie  de  boutures  de  bois  mi-aoûté  ; 
il  faut  le  tailler  après  la  floraison  en  ayant 
soin  de  ménager  les  brandies  qui  corrigent 
son  port  irrégulier. 

M.  A.  Henry  a  o'bservé  que  les  naturels 
emploient  ses  feuilles  comme  succédané  du 
thé. 

33.  MAGNOLIA  Delavayi  Francliet  (Bolaiii- 
cal  Magazine,  1909  ;  pi.  8282). 

Cette  e.spèce  forrae  un  arbuste  de  2  -  5  mè- 
tres ou  un  petit  arbre  atteignant  entre  4.50 
et  5  mètres  avec  l'écorce  garnie  de  lenti- 
celles.  Les  feuilles  persistantes,  ovales, 
ovales-oblongues  ou  elliptiques,  un  peu  mu- 
cronulées  et  obtuses  ou  arrondies,  rarement 
émoussées  au  sommet,  arrondies  ou  obtuses 
à  la  base,  longues  de  18  -  32  centimètres, 
larges  de  10  -  18  centimètres  sont  coriaces 
étroitement  et  fortement  réticulées  quand 
elles  sont  âgées  ;  la  face  supérieure  est  gla- 
bre excepté  le  long  de  la  nervure  princi- 
[lale  ;  la  face  inférieure  est  pubescente  et 
pruineuse  avec  la  nervure  médiane  proémi- 
nente et  pubeiscente;  le  pétiole  long  de  5-10,5 
centimètres,  est  garni  à  sa  base  de  stipules 
longues  de  7  centimètres,  caduques,  pubes- 
centes  en  dehors.  Les  fleurs,  blanc  crème, 
odorantes  ont  trois  sépales  oblongs,  réflé- 
chis, longs  de  9  centimètres,  larges  de  4  cen- 
timètres et  environ  sept  i)étales  obovales 
ou  spatules-oJlîovalies,  inégaux,  long^s  de 
8,5  - 11  centimètres,  larges  de  3-G  centimè- 
tres ;  les  étamines  longues  de  2-2,5  ont  les 
filets   longs    d'environ    4    millimètres;    dans 


les  anthères  presque  linéaires,  le  connectif 
dépassant  les  loges  en  forme  d'appendice 
lancéolé,  aigu.  Les  carpelles  tomenteux  se 
rétrécissent  graduellement  vers  leur  extré- 
mité supérieure  qui  est  glabre  et  sillonnée 
sur  le  côté  extérieur.  Le  fruit  long  de  11-14 
centimètres,  ovoïde-oblong,  a  les  follicules 
en  forme  d'un  losange  un  peu  pointu. 

Cet  arbre  a  été  découvert  dans  le  Yun- 
nan  par  l'abbé  Delavay,  il  paraît  être  spé- 
cial à  cette  province  où  on  le  trouve  entre 
1G75-2130  mètres  d'altitude  et  où  il  atteint 
5  mètres  dans  les  endroits  rocailleux,  tan- 
dis qu'il  arrive  à  9  mètres  dans  un  bon  sol. 
Il  fut  introduit  en  Europe  par  l'établisse- 
ment Veitch  qui  le  reçut  de  T.  H.  Wilson, 
lors  de  son  iiremier  voyage  en  Cliine. 

Il  n'est  rustique  qu'à  une  bonne  exposi- 
tion et  demande  un  sol  tourlieux  et  sa- 
bleux qui  n'est  pas  sujet  à  se  dessécher. 

3i.  LoNicERA  ARizo.NiCA  Sargeiit.  (Kcw  Uiil- 
Irtin,   1910.   p.   71  opp.). 

Arbuste  bas,  buissonneux  et  même  sar- 
menteux.  Les  feuilles  pétiolées,  ovées,  par- 
fois ovales,  de  18  millimètres  à  5  centimè- 
tres de  longueur,  obtuses,  tronquées  ou  for- 
tement cunéiformes  à  la  base,  ciliées,  sont 
vert  brillant  en-dessus,  glauques  en-dessous. 
Les  fleurs  réunies  en  bouquets  verticillés, 
terminaux,  sont  étroitement  tubuleuses,  at- 
teignant 5  centimètres  de  longueur,  jaune 
plus  ou  moins  teinté  de  rouge  à  l'extérieur, 
avec  un  limbe  court  à  cinq  divisions.  Cette 
espèce  originaine  des  montagnes  de  l'Arizo- 
na  était  cultivée  en  1909  chez  L.  Spath,  de 
Berlin. 

(.1   Siiii'fi').  F.   Tesnier. 

COCHET-COCHET. 


Le   Propriétaire-Gérant:    CH.    COCHET. 


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37"    ANNEE  !=■    FEVRIER    1913  N"  2 

jJOURNAL  DES  ROSES 

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iREVUE  D'ARBORICULTURE  ORNEMENTALE 


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MM.  SciPiON  COCHET,    Pierre  COCHET,  IIorticulteurs-Rosiérisles 
X  et     Camille     BERNARDIN 

9  rrui.iiii-;  sous  la  DiRrccTioN  de 

I  COCHET-COCHET,       Horticulteur  -  Rosiériste 

«  à  Coubert  (Seine-et-Marne)  (France) 

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J  de  France  et  d'Etranger 

^  Tkléphone   n"    11 


?  SOMMAIRE    DES    ARTICLES                                          | 

à  * 
ï  Chronique  des  Roses.  —  Rosiers  nouveaux  mis  au  commerce  en  1912.  —  Rosiers  nouveaux  mis  au  commerce  en  ^ 

l>  191J.  — Dans  les  Rosiers  :    En  Février.  —  La  Rose  et  le  Buisson  (poésie).  —  Rose   Ophelia,  hybride  de  a 

I  thé  'planche  noire).  —  Le  bonheur  (poésie).  —  Rose  Dean  Hôte  (hybride  de  thé).   —  Le  Rosier  dans  les  ? 

6  cinq  parties  du  monde:  La  Rose  en  Tunisie  (suite).  —  De  l'emploi  rationnel  des  Engrais  chimiques   dans  la  t 

y  culture  des   Rosiers  (suite).  —  Chronique  horticole  générale.                                                                           * 


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JOURNAL  DES  ROSES 


(Rosa  inter  Flores) 


ET 


REVUE     D'ARBORICULTURE     ORNEMENTALE 


1"    FEVRIER     1015 


.HRONIÛUE      DES 


-m 


OSES 


SOMMAIIIK  :  Des  prix,  encore  des  prix  pour  les  Roses  !  —  PièglcmciU  ilu  l'iix  de  la  Fioseniie  île  l/llay.  —  Prix 
iie"ri.'es  Tr'iflaut.  —  Kèglement  de  la  Coupe  "  Jacques  Delafon  ».  —  l'rix  Lucien  Chauré.  —  Prix  Madeleine 
l.emaire.  —  l'rix  spéciaux.  —  Elections  à  la  Section  des  lioses  de  la  .S.  N.  H.  F.  —  Kletlions  à  la  Société 
française  des  Piosiérisles.  —  Cours  des  Roses  dans  le  Midi. 


Des  prix,  encore  des  prix  pour 
les  Roses  ! 

Et  qui  peut  refuser  un  hommage  à  la  Rose! 
La  Rose  dont  Vénus  compose  ses  bouquets, 
Le  printemps  sa  guirlande  et  l'amour  ses  bosquets; 
i,iu'.\nacréon  cbanta,  qui  formait  avec  grâce, 
Dans  les  jours  de  l'eslin  la  couronne  d'Horace  !  ! 

A. 


Après  la  Coupe  de  la  Roseraie  de  l'IIay, 
destinée,  chaxjue  année,  à  la  plus  belle 
rose  nouvelle,  cmipe  dont  nous  avons 
donné  le  règlement  dans  notre  dernier  nu- 
méro, le  généreux  propriétaire  de  la  cé- 
lèbre Roseraie  de  L'Hay,  vient  de  créer 
deux  prix  (100  et  50  francs)  pour  récom- 
penser les  2  plus  belles  présentations  de 
Bosinrs  sarmenleux  ai  pots,  faites  à  l'ex- 
liosition  de  mai  1913,  de  la  S.   N.  H.   F. 

Comme  le  mauvais  exemple,  le  bon  est 
contagieux  !  Entrant  dans  la  voie  si  large- 
ment ouverte  par  M.  Gravereaux,  'M.  Geor- 
gefl  Truffant  institue  un  prix  de  200  francs 
en  espèces,  pour  les  15  plus  belles  variétés 
de  roses  en  fleurs  coupées,  présentées  cha- 
que année,    à  rexi)osition  ci-dessu.s. 

M.  Jacques  Delafon  crée  une  coupe  d'une 
râleur  de  200  francs,  accompagnée  d'un 
second  prix  de  100  francs  pour  être  attri- 
Tome  xxxvii. 


bues,  chaque  année,  aux  12  spécimens  de 
rosiers  en  pots  les  jjIus  remarquables  n'excé- 
(hiiit  pas  1  tu.  50  de  hauteur,  présentés  à 
l'expusition  de  mai,  de  la  S.  N.  H.  F. 

Notre  confrère  et  ami,  M.  Lucien  Chauré, 
))ère  du  brave  lieutenant  Chauré  niurt  dans 
la  catastroLihe  du  dirigeable  «  liépubliiiue  », 
offre  UNE  Pièce  d'or  de  Cent  francs  [souve- 
nir de  son  fils),  au  plus  beau  lot  composé 
de  50  sujets  au  moins,  de  la  variété  <c  Lieu- 
tenant Cliauré  »,  présenté  à  l'exposition 
de  Paris,  de  mai  1913. 

La  grande  artiste,  Mme  Madeleine  Le- 
maire,  accorda  un  prix  à  la  plus  ]olie  com- 
position florale,  exécutée  en  roses,  dans 
le  local  même  de  l'exposition  de  Paris,  par 
des  dames  amateurs,  à  l'exclusion  des  pro- 
fessionnelles. Ce  prix  consiste  en  :  «  Un  Ta- 
bleau de  rioses   »,   |)eiiit  par  l'artiste. 

Lnlin,  M.  Maniice  L.  de  ViliUdriii,  pi'é- 
sident  de  la  Section  des  Roses  de  la  S.  N. 
H.  F.,  décernera,  en  fin  d'année,  aux  deux 
amateurs  de  roses,  ou  horticnltcui-s  qui 
auront  fait,  en  1913,  les  ai)|)orfs  de  roses 
les  jilus  nombreux  et  les  i)liis  intéressants 
à  la  Section  des  Roses,  un  prix  de  100  et 
un  prix  de  50  francs. 

Les  amateurs  do  roses  et  les  profession- 
nels sauiiinl  LM'é  aux  généreux  donateurs 
des   efforts   qu'iL'^   font  pour   encourager   et 

,«r  t-X-vrîer  [ijl  3. 


•i2 


JOURNAL    DES     KOSES 


perfectionner  Ja  culture  de  la  Reine  des 
fleurs,  et  dès  aujourd'hui  nous  soinmBS  as- 
surés que  les  concurrents  seront  aussi  nom- 
breux pour  se  disputer  les  prix  offerts,  que 
les  représentations,  tant  à  1 '-exposition  de 
mai  qu'à  la  section  des  roses,  seront  re- 
marquables et  intéreesantes. 

Ils  leur  sauront  gré,  aussi,  d'avoir  admis 
des  dames  dans  le  Jury  chargé  d'attribuer 
ces  prix  spéciaux.  On  nous  pardonnera 
notre  indiscrétion,  mais  nous  ne  pouvons 
résister  au  désir  d'annoncer  qu'en  effet, 
des  Dames  du  Monde,  amateurs  passion- 
nées de  roses,  feront  partie  de  ce  Juiy 
spécial.  C'est  une  heureuse  innovation  qui 
n'est  pas  de  nature  à  diminuer  le  nombre 
des  concurrents;  c'est  de  plus  une  idée  char- 
mante que  celle  de  faire  juger  les  Roses 
par  des  damies,  et  nous  adressons  à  son 
auteur  —  que  nous  ne  voulons  pas  nommer 
mais  que  tout  le  monde  devine  —  nos  plus 
vives  félicitations. 


Règlement  dvi  Prix  de  la  Rose 
raie  de  L  Hay  (i). 

Art.  I.  —  M.  Gravereaux,  propriétaire 
de  la  Roseraie  de  L'Hay  offre  un  prix  dé- 
livrable  sous  forme  d'un  objet  d'art  ou 
d'espèces,  au  gré  du  lauréat,  d'une  valeur 
dVCENT  FRANCS. 

Ce  prix  est  accompagné  d'un  second  prix 
d'une  valeur  de  50  FRANCS  délivrable  dans 
les  mêmes  conditions. 

Art.  II.  —  Ces  deux  prix  seront  disputés 
à  l'exposition  de  printemps  de  la  Société 
Nationale  d'Horticulture  de  France,  entre 
les  Rosiéristes  français  membres  de  la  So- 
ciété qui  se  seront  fait  inscrire,  un  mois 
au  moins  avont  l'ouverture  de  l'exposition, 
en  écrivant  nu  prési'ilrnt  dr  hi  Section  des 
Roses. 

Art.  III.  —  L'iilijet  du  cnncuurs  portera 
sur  lu.  plus  l)ene  iiré.sentatiou  de  Rosiers 
sarmenteux  en  pots. 


(1)  Nota  :  Le  prix  (le  la  Hoseb.me  de  L'IIav,  destiné  à 
léconipenser  les  plus  beaux  liosicr.i  sfirnieiiteux  présen- 
tés en  pots,  est  coirjplèlenicnt  distinnt  de  In  Goui>e  de  la 
liosERAiEJiE  L'IIav.  nn'ci'le  à  la  plus  hclle  Itoxe  nouvelle, 
coupe  dont  nims  iivons  piérédeninient  annoncé  la  création. 

N.  D.  L.  11. 


Prix  Georges  Truffaut-  —  M.  Geor- 
ges ïruftaut  a  institué  le  prix  dont  il  dote 
les  15  plus  belles  variétés  de  roses  présen- 
tées aux  expositions  future.?  de  mai  de  la 
Société  Nationale  d'Horticulture  de  France, 
de  la  façon  suivante  : 

«  Je  serais  désireux  de  voir  créer  dans 
nos  expositions  futures  de  mai,  un  con- 
cours annuel  réservé  ex'clusivement  aux  ex- 
posants amateurs  et  aux  jardiniers-chefs 
d'anaateiurs,  ainsi  libellé  : 

(1  Les  quinze  plus  belles  variétés  de  roses 
présentées  en  fleurs  coupées  par  trois  fleurs 
de  chaque  variété;  un  seul  prix,  une  somme 
de  200  FRANCS  en  espèces,  offerte  par  les 
Laboratoires  Georges  Truffaut. 

«  Ces  roses  seront  jugées  par  le  jury  de 
la  coupe  Gravereaux  auquel  sera  adjoint 
le   donateur   du    prix.    » 


Règlement  de  la  Coupe  «  Jac- 
ques Delafon  >• 

Art.  l'=^  —  M.  Jacques  Delafon,  adminis- 
trateur délégué  du  Comptoir  parisien  d'En- 
grais et  de  Produits  chimiques,  crée  une 
Coupe  délivrable  sous  forme  d'un  objet 
d'art,  ou  d'espèces,  au  gré  du  lauréat,  d'une 
valeur  de  20Q  FRANCS;  cette  coupe  est  ac- 
compagnée d'un  second  prix  d'une  valeur 
de  100  FRANCS  délivrable  dans  les  mêmes 
conditions. 

Art.  2.  —  Elle  ser3.  disputée  chaque  année 
à  l'exposition  de  printemps  de  la  Société 
Nationale  d'IIortieullure  de  France,  entre 
les  Rosiéristes  français,  membres  de  la  So- 
ciété, qui  se  .seront  fait  inscrire  un  mois 
au  plus  tard  avant  l'ouverture  de  l'expo- 
sition, en  écrivant  au  président  do  la  Sec- 
li<m    des   Iluse.s.. 

Mu:  y.  --  L"olijet  du  conccnus  jiurtera 
sur  les  douze  spécimens  de  roses  en  pots 
le.'i  plu.i  remarquables  comme  développe- 
ment et  floraison,  de  toutes  sections,  prér 
sentes  en  buisson,  n'e.Tréda,nt  pas  1  m.  50 
de  hauteur. 

.\rt.  i.  —  L'ensemble  des  lots  concurrents 


JOUE,  X  AL     DES     EOSES 


23 


devra  être  placé  dans  un  endroit  spécial 
de  l'expdsition.  La  Section  des  Roses  fera 
la  demande  de  l'espace  suffisant,  à  M.  le 
Président  de  la  Commission  des  expositions. 

Art.  5.  —  Les  concurrents  devront  adlié- 
rer  uu  règlement  ordinaire  de  l'exposition. 

Art.  6.  —  Ce  concours  sera  jugé  le  matin 
du  premier  jour  de  l'exposition,  par  le  jury 
spécial  qui  examine  déjà  les  concours  spé- 
ciaux. M.  Delafon  fera  partie  de  droit  de 
ce  jury.  Les  décisions  seront  toujours  pri- 
ses au  scrutin  secret. 

Les  notes  seront  données  de  0  à  10.  Le 
jury  examinera  les  rosiers  S(.)us  ces  trois 
Iioints   ds   vue    : 

Développement  du    sujet,    coefficient,    3; 

Ampleur  et  beauté  de  la  fleur,  coeffi- 
cient,   i; 

Coloris,   coefficient,  2. 

Art.  7.  —  Ce  règlem^ent  est  applicable 
pour  l'année  1913. 

Art.  8.  —  La  coupa  prendra  le  nom  de 
<(  CoiPE  .J.^cQiEs  Delafon  ". 


Prix  Lucien  Chaviré. 

Paris,   13  décembre  1912. 
A  Monsieur  le  Secrélaire  général 
de   la  a.   y.   H.   F. 
«  Mon   cher  Secrétaire  général, 
"  Encore  sous  le  charme  de  l'inouJjliable 
témoignage    de    sympatliies    dont    j'ai    été 
l'ubjet,    hier  soir,    de  la   part   d'un   certain 
iiiiinbr?  de  mes  amis  et  collègues  de  l'hor- 
ticulture,   j'ai   l'honneur  de   vous   informer 
que  je  mets   à  la   disposition   de  notre  so- 
ciété   II    II.NE   PIÈCE    D'OK    de    100    FRANCS    »    (SOU- 

"jTiir  de  mon  fils),  pour  être  attribuée  en 
prix  à  l'exposition  de  mai  1913,  à  l'exposant 
/rançais,  amatciir  ou  professionnel,  qui  pré- 
-^'^ntora  le  plus  nombreux  et  le  plus  beau 
lot  de  Rosiers  fleuris  de  la  variété  Lieute- 
iiiinl  Chauré  (Peniet),  par  50  sujets  an 
moins. 

'<  Si  lo  i)rix  n'était  pas  attribué,  il  .'^erait 
ri.servé  pour  rcxj)osition  d'automne  au  plus 
beau  lot  de  Chry.sanlhèmes  en  pots  ou  en 
fleui-s   coupées   des  variétés    :   Souvenir   du 


Lieutenant   Chauré    (Calvat)    et   Lieutenant 
Ciiauré    (Chantrier). 
«  Veuillez  agréer,   etc.. 

((  Ltxien  CHAURE.  » 


Prix  Madeleine  Lemaire.   —  Ce 

concduis  est  uniquement  ré.servé  au  Dames 
amateurs  faisant  partie  de  la  Société  Na- 
tionale d'Horticulture  de  France  ou  de  'a 
Société  des  Amis  des  Roses,  à  l'exclusion 
des  iiriifeissiiinuelleis  : 

"  La  Rose  employée  dans  la  décoration  des 
intérieurs  présentée  sous  n'importe  quelle 
forme,  corbeilles,  vases,  paniers,  meubles, 
tables,  treillage,  etc.,  etc.,  sans  restric- 
tion de  genre  de  présentation. 

"  Les  dames  apportieront  leurs  roses  et  les 
supports  pour  les  y  déposer  (les  feuillages 
pourront  être  quelconcpies),  et  elles  feront 
leur  composition  sur  "place  dans  le  local 
de  l'iexposition.  » 

Prix  :  <i  Un  Tableau  de  Roses  »,  composi- 
tion  florale  de  l'artiste. 


Prix  spéciaux,  offerts  par  M.  Mau- 
rice   L.    de    Vilmorin,     poiir    apports    aux 

séances  de  la  Section  des  Roses  de  la  S.  N. 
H.    F. 

En  fin  d'année,  il  sera  décerné  à  l'horti- 
culteur ou  à  l'amateur  qui  aura  fait  les 
présentations  les  plus  nombreuses  et  les 
plus   intéressantes   : 

1°   Uiu  prix  de  CENT   FRANCS; 

2"   Un  second  prix  de  50  FRANCS; 

Ces  prix  seront  délivrés,  en  espèces  à 
l'agence   de  la 'Société. 


Elections  à  la  Section  des  Roses 

de  la  S-  N.  H-  F.  --  ont  ctc  nommés, 
au  bulletin  secret,  pour  une  année,  le  9  jan- 
vier 19  J  3  : 

Présidents  d'Iimnieur  :  MM.  Léon  Simon, 
Levêcpie    et    .In les    Clravereanx: 

Présidi'u!  :  M.   Maurice  L.  de  Vilmorin; 


24 


JOURNAL     DES     ROSES 


1"  Vice-Président  :  M.  Henri  Gravereaux; 

2"  Vice-Président  :   M.    Cochet-Cochet; 

Secrétaire  :  M.   Albert  Bernardin; 

Vice-Secrétaire    :    JVI.   Lhoste   Lucien; 

Délégué  au  Conseil  :  M.  Piron; 

Déléyué  à  la  Commission  de  rédaction  : 
M.   Llioste; 

Délégués  au  Comité  des  engrais  :  Mi\I. 
Cochet-Cochet  et  Vilin; 

Conservateur  des  collections  .-  M.   Coiigy. 


Elections  à  la  Société  fi^ançaise 

des  Rosiéristes  —  I  ors  de  sa  der- 
nière assemljlée  générale  cette  société,  après 
lecture  du  procès-verbal  de  la  précédente 
séance  et  des  rapports  sur  sa  situation 
morale  et  pécuniaire  qui  est  de  plus  en 
plus  pi'ospère,  M.  Croibier  a  remis  un  bron- 
ze à  'M.  Guillot,  au. nom  de  ses  collègues, 
en  conmiémoration  de  sa  nomination  au 
grade  de  chevalier  de  la  Légion  d'honneur. 
Le  bureau  a  ensuite  procédé  au  dépouil- 
lement du  scrutin  des  élections  pour  1913. 
Ont  été  nommés    : 

Vice-Prksident  {Mandat  de  3  ans)   : 
M.    Clienault  Léon,    Orléans. 
Secrétaire  général  (  Mandat  de  3  ans)  : 
M.  Boutin  Albert,  Lyon. 

Trésorier  [Mandat  de  3  ans)    : 
M.   Schwartz  André,  Lyon. 
CoMJTÉ  général  (Conseillers  d'administration, 

mandat    de   3    ans)    : 
M.M.  Bel,  Lyon. 

Fugier  Henri,   Lyon. 

Laperrière      fils,      Champagn<e-au-]NL- 

d'Or   (Rhône). 
Leroy,  .Angers. 

Mai'tignat,   Clerinont-Ferrand. 
Pernet    Claude,    Vénissieux-Lyon. 
Pinguet-Guindon,    Tours. 
Ricliardier,   Lvun. 


I  Roussiet,   Lyon. 

Viviand-Morel,   Lyon. 

(Mandat  de  2  ffl?u)   : 
Bernaix,  Villeurbanne-Lyon. 

Meilland,  Lyon. 

(Majidat   d'un   an)    : 
Viaud-Bi-uant,  Poitiers. 
Comité  administratif  pour   1913 
MM.   Bel. 

Bernaix. 

Brevet. 

Chambard. 

Dubreuil. 

Fugier. 

Jacquier. 

Laperrière   flls. 

Pernet  Claude  fils  aîné. 

Reymond. 

Richardier. 

Rousset  flls. 

Viviand-Morel. 


Cours   des   Roses   dans   le   Midi 

(La  Petite   Ilevue).  —  Marché   de  Nice,   du 
8  janvier.  La  douzaine  : 

Paul  Nabonnand,  0  fr.  75  à  1  fr.  50;  Ma- 
rie Van  Houlte,  0  fr.  60  à  1  fr.  25;  Safrano, 
0  fr.  40  à  0  fr.  75;  Paul  Neijron,  3  à  4  fr.; 
Souvenir  île  la  Malmaisqn,  0  fr.  60;  Ulrich 
liru.'iucr  fils  (de  serre),  3  à  6  francs;  Kaiser 
Aui/usta  Victoria,  2  à  3  francs;  Frau.  Karl 
Druschhi  (d  serre),  1  fr.  50  à  5  francs;  La 
France,  2  fr.  50  à  3  francs;  Safranu  (courtes 
tigies),  0  fr.  15;  Roses  diverses,  0  fr.  40. 
Marché  d'Antibes  du  9  janvier  1913  : 
Ulrich  Drunner,  2  fr.  50  à  5  francs;  Frau 
Druschki  (de  serre),  1  fr.  50  à  5  francs;  La 
.Uigxista  Victoria,  1  fr.  50  à  2  francs;  Paul 
.\iibonnand,  0  fr.  30  à  0  fr.  70;  Marie  Van 
lldutte,  (!  fr.  30  à  0  fr.  70;  Safrano,  0  fr.  20 
à  0  fr.  30. 

COCHET-COCHET. 


J  0  U  R  î^  A  L     DES     R  O  S  ]i  S 


25 


m 


OSIERS 


-<x» 


OUVEAUX 


MIS      AU 


.OMMERCE      EN      1912 


(«) 


M.  Zeiner-Lasseus,  liorticulteur  à  Hel.sin- 
-  r  (Danemark),  a  vendu  à  rautuiuue  1912, 
la   rose   : 

«  MARTHA  n  (HijbrUle  nnnoniant).  Ob- 
ti-nteur,  M.  H.  Knudsen,  de  Frederiksuark. 
Issue  de  Charles  Bonnet  dont  elle  est  un 
sport. 

Arbuste  vigoureux,  à  floraison  rappelant 
•  lie  de  la  variété  dont  il  est  issu.  La  fleur 
l'st  de  forme  irrégulière,  de  couleur  rose 
intense  sur  fond  jaune,  brillante.  Très  flo- 
rifère, cette  nouveauté  donne  des  roses  jus- 
qu'aux gelées.  Feuillage  vert  foncé  à  re- 
flets métalliques.  Réfractaires  à  toutes  ma- 
ladies et  conijilètement  insensible  an  froid, 
la  rose  "  Mnrtha  n  est,  à  cause  de  ses  nom- 
breuses qualités,  une  excellente  acquisition 
|H,nr  la   nlantation   des  corbeilles. 


Puisque  nous  annonçons  la  mise  en  vente 
in  Danemark  d'une  variété  résistant  au 
froid,  c'est  le  moment  de  donner  la  liste 
'I  la  description  d'une  série  de  roses  pour 
l's  i)ays  du  Nord,  vendues  par  notre  con- 
fnre,  .\I.  Peter  Lambert,  Rosiériste  à  Trè- 
\''s,  qui  les  annonce  en  ces  termes  : 

"  Roses  des  Pays  du  Nord  »,  vendues  par 
moi  à  l'automne  1912.  Toutes  ces  nouveau- 
tés sont  très  résistantes  au  froid  ;  ce  sont 
des  rosiers  pour  parcs,  très  vigoureux,  cou- 
\rrts  de  fleurs  lurs  de  la  première  florai- 
son et,  de  i>ius,  pour  la  j)lui)art,  trè.s  déco- 
ratifs à  l'automne  nar  les  abondants  fruits 
I  iiit.'cs  (pTils  [iiirtenl. 

"    Les   plus  récentes   roses   de   parc  et    de 
jardin  »  par  R.  Gescliwind  et  P.  Lambert  : 

Ml)\  \ll{ihii(lr  (le  thé  et  de  1{.  Canrna). 
Obtenleur,   Gksbcwiiid;   Tjleine. 

ABC l EH  (Ilijbride  de  R.  Canina  et  de,  R. 
(iiiiil(diii).  oblenteur,  Ge.scb\vind.  Fleurit 
peu. 

\\o\t  Joiimtil  fies  Roses,  i^l2,  piaes  28,  42,  '.Ml, 
103,  i;;2.   161,   183;  A  1913,  paj-'C  8. 


IIMIISEUA.  (Ilijbiidv  dltr-lUiurbun).  Ub- 
lenteur,  Gescliwind.   Pleine. 

FATME  [Hi/bride  de  Ruyosa).  Obtenleur, 
Gescliwind.   Pleine. 

HERM.IONE  {Remontant).  Obtenleur,  Pe- 
ter Lambert. 

Vermillon  brillant,  couleur  de  Gruss  an 
Teplitz.  FJeur  bien  pleine,  grosse,  résis- 
tante.   .\rbuste    vigoureux. 

JESSIK.A  {Remontant).  Obtenleur,  Peter 
Lambert. 

R(juge  violet  ardoisé  tirés  sombre;  filets 
des  étamines  blancs  dans  le  milieu  des  pé- 
tales. 

Magnifique  rose  à  effet,   pour  décoration. 

Floraison   abondante  en  été.   Pleine. 

PERECRINE  {Polyantha  sarmenteu.r). 
Obtenteur,   Peter  Lambert. 

Fleur  ijourpre  carmin,  puis  violette,  de- 
mi-pleine. Même  feuillage  que  Clolilde  Sou- 
pert. 

ROTE  BEKA  (Ht/bride  d'Ile  -  Bourbon). 
Obtenteur,  Ge.scliwind.  Pleine. 

SPHINX  {Hybriâe  de  Rugosa  et  de  Per- 
iiiun    Yellow).   Obtenteur,   Peter  Lambert. 

Diane   ordinaire.    Demi-grimpante. 

srniCUBLVME.  Obtenteur,  Peter  Lam- 
bert. 

Forte  structure.  Feuillage  épais.  Sembla- 
ble au  7?.  CentifoUa.  Fleurs  aux  trois  quarts 
pleines,  rose  carmin  légèrement  nuancé  de 
blanc. 

SY BILLE.   Obtenteur,   Gescliwind. 

Les  variétés  suivantes  sont  les  plus  re- 
commandables  parmi  celles  énumérées  ci- 
dessus   : 

HERMIONE,  JESSIKA,  ROTE  BEKA  et 
sritlCIIBLI'ME. 


M.M.   Hobbies,  Norfolk  Nurseries,  à  Dere- 
lam  (.Angleterre),  vendent  les  nouveautés  : 
LEMON  QUEEN  {ILi/bride  de  thé). 
(>  iininrl  hybride  de  tbé  a  été  obtenu  par 


26 


JOURNAL     DES     ROSES 


le  croisement  de  Frau  Karl  Druschki  avec 
Madame  Raivary. 

La  forme  de  la  fleur  ne  peut  être  mieux 
dépeinte  qu'en  disant  que  c'est  celle  de  la 
variété  Frau  Karl  Dnisrhki,  mais  beaucouj) 
plus  belle  avec  une  teint©  jaune  à  chaque 
pétale,  ce  qui  est  très  joli.  C'est  une  excel- 
lente rose  d'ornement.  C'est  un  liybrdde 
semi  grimpant  à  floraison  presque  perpé- 
tuelle. 

PINK  PEARL  [Hijbridf  dr  thé  S'armcn- 
teux). 

Nous  avions  besoin  d'une  rose  sarmen- 
teuse  fleurLssant  aussi  bien  à  l'autonme 
qu'en  été  et  nous  espérons  que  notre  nou- 
veauté satisfera  à  ce  besoin. 

Elle  grimpe  comme  Una  et  possède  la 
teinte  saumonée  de  Irisli  Elégance.  Les  pé- 
tales ;sont  épais  et  en  fonne  de  coquille  à 
bord  saumoné,  quoique  les  boutons  soient 
uniformément  de  couleur  saumon. 


DABY  ELEGANCE   (Polyantha). 

Variété  très  florifère,  formant  de  belles 
grappes  de  fleurs  saumon  clair,  teinte  du 
coloris  de  Irish  Elégance. 

nONNY  BELLE  [Pahjantha). 

Cette  rose,  d'un  coloris  cuivré  est  très  re- 
marquée des  amateurs. 

DEW  DROP  {Polyantha). 

Les  fleurs  sont  d'une  couleur  cerise  foncé, 
formant  des  grappes  .se  conservant  très 
longtemps.  Cette  variété  est  très  recomman- 
dable. 

MEADOW  ^WEET  (Polyantha). 

Variété  très  jolie  ;  les  fleurs  sont  semi- 
doubles,  d'une  couleur  saumon,  avec  des 
teintes  orange  ;  variété  remarquable  et  de 
grand  effet. 

(,A   suivre)  PAPILLON. 


OSIERS 


Nouveaux 


MIS      AU 


COMMERCE      EN      1913 


Nous  commiençons  aujourd'hui  la  publi- 
cation des  Roses  nouvelles  mises  au  com- 
merce en  1913;  nous  prions  les  obtenteurs 
et  vendeurs  de  nouveautés,  en  1913,  de 
nous  adresser  au  plutôt  la  liste  et  la  des- 
cription   des    plautes    mises    en    vente    par 

eux. 

* 
*  * 

Notre  confrère,  M.  Viaud-Bruant,  Imrti- 
culteur  à  Poitiers  (Vienne),  a  obtenu  et 
vend,  au  ])rintem])s  1913,  les  trois  Rases 
nouvelles  ci-après   : 

MADAME  P.WL  M.URAT  (Noisette).  — 
Belle  obtention,  issue  de  Rave  d'Or;  joli 
bouton  auquel  succède  une  magnifique 
fleur  l'ose  aurore  laqué,  relevé  de  chamois 
clair;  ton  cliaud  et  délicat;  variété  très 
remontante. 

MADAME  FOUREAU  (Noisette).  —  Va- 
riété remontante,  issue  de  Rêve  d'Or,  extrê- 
mement vigoureuse,  à  beau  feuiUage,  à 
rameaux  puissants;  fleur  bien  faite,  rose 
saumon  clair  relevé  de  jaune  indien  pâle; 
très    bonne   et    rustique   variété. 


nOSOLANE  (Hybride  de  thé).—  Très  re- 
montant, rose  foncé  tournant  au  violet 
rosolane;  coloris  nouveau,  parfum  pronon- 
cé. 


La  maison  Hobbies,  de  Derebam,  dont 
nous  annonçons  plus  haut  les  nouveautés 
de  1S12,  vendra,  à  partir  de  mai  1913  : 

EFFECTIVE  (Hybride  êe  thé  sarmen- 
teux). 

C'est  un  digne  compagnon  de  Pink  Peari 
dont  il  possède  la  qualité  si  recherchée  de 
fleurir  continuellement. 

Nous  espérons  avoir  trouvé  la  meilleure 
variété  grimpante  fleurissant  à  l'automne. 
Cette  nouveauté  est  un  croisement  de  Géné- 
ral Mac  Artliur  et  dei  Carni.'n  Pillar. 

De  son  premier  parent  elle  tient  sa  cou- 
leur si  jolie  et  de  son  deuxième,  elle  possède 
la  qualité  de  fleurir  de  bonne  heure  et 
d'être  sarmenteuse.  Les  boutons  allongés 
sont  très  recherchés. 


(A   suivre) 


P.\PILI-ON. 


I 


JOURNAL     DES     ROSES 


27 


)ANS      LES 


lOSIERS 


En  Février-  —  Nous  renvoyoUiS  nos 
lecteurs,  pnur  les  détails  sommaires  des 
travaux  de  ce  mois,  au  numéro  du  1"  fé- 
vi-ier   1912,    du   Journal    des    Roses'. 

Nous  n«  ferons  donc  que  les  énuniérer 
ici  aujourd'hui,  sans  détails;  mais,  comme 
nous  l'avons  précédemment  annoncé,  nous 
nous  réservons  de  développier  chaque  mois 
un  ou  deux  sujets  succinctement  traités 
précédemment,  de  manière  à  faire  connaî- 
tre, au  fur  et  à  mesure,  à  nos  lecteurs, 
tous  les  détails  des  diverses  opérations 
qu'ils  doivent  savoir  pratiquer  couram- 
ment, pour  cultiver  leurs  rosiers  dans  les 
meilleures   conditions. 

TeiTuiner  d'urgence  la  provision  d'églan- 
tiers; il  «st  déjà  très  tard  pour  bien  réussir. 

Terminer,  avant  la  fin  du  mois,  l'ébrous- 
sage  des   sujets  greffés. 

Tailler   les    rosiers    rustiques. 

Soigner  les  rosiers  soumis  au  forçage; 
!''S  aérer  chaque  fois  qu'il  ©st  possible  de 
le   faire. 

Les  traiter  contre  le  blavc  comme  nous 
l'indiquons  en  janvier. 

Injecter  au  sulfure  de  carbone  les  ter- 
rains nus  envahis  par  les  vers-blancs  et 
qui   doivent  être  convertis  en  roseraie. 

Dose  180  ou  200  grammes  de  sulfui'6  de 
'^arbone  par    mètre    carré,    injectée    par    8 

lups  de  pal  au  mètre,  chaque  coup  de 
pal  apjjortant  de  22  à  25  grammes  de  sul- 
fure. Faire  l'injection  un  peu  au-dessus 
du  niveau  auquel  sont  établis  les  vers- 
Mancs,  niveau  qu'il  est  facile  de  connaître 
Ml  faisant  quelques  petites  fouilles  pour 
décou\Tir   ce«   larves. 

Boucher  les  trous  du  pal  avec  le  plus 
grand  soin,  et  immédiatement.  Une  fois, 
encore,  nous  rappelons  que  le  sulfure  do 
carbone  est  très  dangereux  à  manier,  et 
qu'il  faut  absolument  s'ab.stenir  de  fumer 
>n  sulfurant. 

Nous  rappelons  au.ssi  —  on  ne  saurait 
trop  le  répéter  —  que  les  fûts  vides  sont 
plus  dangereux  que  les  pleins,  parce  que 
1"  mélange  d'air  et  de  vapeurs  de  sulfure 
'io  carbone  qu'ils  renferment  détonnent 
avec   la   plus   grande   facilité  et    avec    une 


extrême  violence.  Il  suffit  d'une  étincelle 
produite  par  le  choc  d'un  morceau  de  fer 
sur  un  caillou,  pour  provoquer  une  catas- 
trophe'.  Ne  jamais  l'ouJjlier  ! 

La  plantation  peut  avoir  lieu  20  jours 
après  le  sulfurage  sans  aucun  danger  pour 
les  rosiers.  Avec  une  dose  de  200  grammes 
par  mètre  carré,  il  ne  reste,  dans  le  sol, 
aucun  insecte  vivant.  On  peut  donc  plan- 
ter les  rosiers  daiis  un  terrain  sulfuré  à 
cette  dose,  en  toute  assurance  et  sans  au- 
cune craintis  des  vers-blancs,  quel  qu'en 
soit  le  nombre  avant  l'opération  :  Si  elle 
est  bien   faite,    il  n'en   restera   aucun. 

Le  cj'cle  des  hannetons  étant  de  3  an- 
nées, et  ces  insectes  se  trouvant,  à  l'heure 
actuelle,  sous  forme  d'insectes  parfaits 
dans  le  sol,  d'où  ils  sortiront  vers  mai 
prochain,  ce  n'est  qu'aux  printemps  1914 
et  1915  qu'il  y  aura  avantage  à  faire  usa- 
be  du  sulfure  de  carbone  pour  Les  détruire. 

D'ici  là  nous  donnerons  l'article  promis 
à  plusieurs  lecteurs,  sur  la  maniène  la 
meilleure  de  sulfurer  un  teiTain,  et  sur 
les  précautions  à  prendre  pour  éviter  tou- 
tes chances  d'accidents. 

Les  frais  de  sulfurage  sont   assez  élevés 

—  une  dizaine  de  francs  par  are,  au  moins 

—  mais,  les  résultats  que  donne  cette  opé- 
ration permettent  de  ne  pas  hésiter  à  la 
pratiquer  quand  on  est  obligé  de  planter 
des  rosiers  dans  un  sol  envahi  par  les 
vers    blancs. 

En  terrain  planté,  on  peut  aussi  em- 
ployer le  sulfure  de  carbone:  contre  ces 
larves  ;  mais  les  résultats  sont  beau- 
cnup  moins  bons,  parce  qu'on  ne  peut  in- 
jecter Cfue  des  doses  insuffisantes  de  crain- 
te dei  nuire  aux  rosiers. 

On  i)eut  injcct&r,  sans  danger,  en  ter- 
rain planté,  40  grammes  par  mètre  caiTé, 
à  raison  de  4  coups  de  pal  par  mètre, 
chaque  coup  apportant  10  grammes.  Les 
rosiers  n'en  souffrent  pas;  mais,  tous  les 
vers-blancs  ne  sont  pas  tués  et  il  faut  re- 
commencer plusieurs  fols  l'opération,  sans 
avoir  la  certitude  d'<'irriv<^r  \\  Ir*  détruire 
tous. 

COCHET-COCHET. 


28  JOURNAL    DES    EOSES 


\a    Kose    et    le    Puisson 


Une  Rose  croissait  à  l'aliri  d'un  buisson, 
Et  cette  Rose  un  peu  coquette, 
N'aimait  point  son  liumble  retraite; 
C'était  même,  à  rentendre,  une  liorrible  prison. 
Son  gardien  lui  disait  :  «  Patience,  nia  clière, 
((  Profite  de  mon  ombre,  elle  t'est  salutaire; 
«  C'est  elle  du  Midi  qui  t'épargne  les  feux; 

«  Grâce  à  mes  dards  épineux, 
«  Des  insectes  rongeurs  tu  ne  crains  point  l'outrage; 
«  Je  te  défends  encor  des  vents  et  de  l'orage; 
«  Chéris  donc  ton  asyle  obscur  : 
«  11  n'est  pas  beau,  mais  il  est  sûr.  » 
La  Rose  est  indignée,  elle  n'en  veut  rien  croire  : 
«  Vivre  ainsi,  c'est  vieillir  sans  gloire...  » 
Un  biicheron  paraît  :  —  «  Accours,  dit-elle,  ami, 
«  Sois  mon  libérateur,  fais  tomber  sous  ta  liaclic 

«  Ce  vilain  buisson  qui  me  cache.  » 
Le  manant  empressé  n'en  fait  pas  à  demi. 
Il  abat  le  buisson.  Partant  plus  de  tutelle. 
La  Rose  de  s'en  réjouir; 
Elle  va  donc  s'épanouir, 
Charmer  tous  les  regards,  attirer  autour  d'elle 

Le  folâtre  essaim  des  zéphirs... 
Rose,  on  va  l'appeler  des  Roses  la  plus  belle... 
0  fortuné  destin  !  ô  comble  de  plaisirs!  !... 

Tandis  que  la  jeune  orgueilleuse 
Rêve  ainsi  le  bonheur  et  rit  d'cnchanteinent, 

Voilà  qu'une  chenille  hideuse 
A  découvert  sa  tige,  y  grimpe  lentement 
Et  sur  son  bouton  frais  se  traîne  insolemment. 
Un  escargot  plus  vil  encore 
Vient  souiller  ses  appas  naissants; 
Le  soleil  à  son  tour,  de  ses  rayons  l>i'rilaiits, 
La  frappe  :  elle  se  décolore . 
Dans  le  chagrin  qui  la  dévore 
Elle  songe  au  buisson;  mais  i-egrets  supertlus! 
Ce  doux  abri  n'existe  plus. 
Qu'arriva-t-il?  La  Rose 
S(î  fane,  tombe,  meurt,  hélas!  à  peine  éclose. 

N'ouljlie/.  pas  cette  leçon, 
Tiiiincentes  beautés,  orgueil  île  vos  familles  : 

Vos  mamans,  voilà  le  buisson  ; 
Croissez  toujmii-sà  l'diulire  ou  gare...  les  clienilii'S. 

A.  i.K  CHESNEL{Z,a  Rose,  Paris,  18:38). 


OPIIELIA      (llviililDI-:      I)K     THK) 

William  Paul  et  son   1912  (Voir  description  Joiinnil  i/cs  Kcscs,   1"  juillet   1912) 


30 


JOURNAL     DES     ROSES 


Bonheur 

Ml'    ihilcis    satincl    qiiies 

Senèque. 

(Moi,  je  veux  savourer  les  douceurs  du  repos.) 

Je  ne  crois  pas  qu'on  puisse  mettre  en  ligne 
Les  mille  riens  dont  est  fait  le  bonheur. 
Suivons  tout  droit  le  chemin  de  l'honneur  ; 
Il  y  conduit,  ou  plutôt  le  désigne. 

11  faut  l'atteindre,  et,  pour  en  être  digne, 
Vaincre  l'écueil  et  la  vague  en  fureur. 
Se  dominer,  fuir  ou  chasser  l'erreur; 
L'un  y  succombe  et  l'autre  s'y  résigne. 

Car  le  bonheur,  qu'est-ce  donc  s'il  n'est  pas 
L'ordre  et  le  calme  escortant  tous  nos  pas, 
Le  doux  repos  et  des  sens  et  de  l'àme  } 

Je  suis  heureux  quand  le  soleil  d'été 
Donne  à  la  Rose  une  splendeur  de  flamme, 
Quand  j'analyse  à  loisir  sa  beauté. 

A.   LEBRUN. 


|0SE      ISeAN      S[0LE      (Hybride    de    The) 
A.    Dickson    et    Son,    1905 


Cette  superbe  roseï  a  été  vendue  par 
MM.  Alex.  Dickson  et  fils,  les  habiles  ro- 
siéristes  de  Newtownards  (Irlande),  en 
1905. 

Les  catalogues  sont  loin  d'être  d'accord 
sur  l'année  de  la  mise  au  commerce  de 
cette  rose;  on  trouve,  suivant  les  auteurs, 
un  écart  de  3  années   (de  1904  à  1907). 

Mais,  nous  pouvons  dire  que  nous  avons 
la  conviction  que  la  date  exacte  de  la  ven- 
te est  bien  1905. 

Si  la  mémoire  nous  fournit  biien,  MM. 
A.  Dickson  otnt  vendu  en  môme  temps  : 
Docteur  J.  Campbell  lliill,  llinjh  Watsov, 
Ladij  Ashtmvn,  Mrs  Coiiway  Jonex,  Mrs 
David  M'  Kee,  Rev.  David,  R.  WiUiainson, 
Disli    Huniianij  et  Irish  Encjini'er. 


Quoi  qu'il  en  soit,  la  variété  \Dean  Hole 
est  une  des  roses  les  plus  à  la  mode  au- 
jourd'hui et,  de  fait,  c'est  une  des  plus 
belles  variétés  gui   existent. 

L'arbuste  est  très  vigoureux,  ramifié,  très 
florifère,  le  bouton  est  long  et  pointu, 
d'une  jolie  forme;  la  fleur  est  très  grande, 
très  pleine,  avec  le  centrei  proéminent.  Le 
coloris  superbe  et  d'une  grande  fraîcheur 
est  carmin  argenté,  avec  des  reflets  teintés 
de  saumon. 

L'éloge  de  cette  rose,  aujourd'hui  très 
répandue,  n'est  V)lus  à  faire;  on  n.e  peut 
que  conseiller  aux  amateurs  qui  ne  la  pos- 
sèdent  pas   encore,    de  se    la   jirocurer. 

MARIE,   DU  Clos-Jollet. 


JOURNAL    DES    ROSES.  Coubert    iseine-«-marne)    France. 


1       FEVR 


DEAN     HOLE     (HYBRIDE     DE     Thé) 


1 


JOUENAL     DES     ROSES 


31 


lOSIER      DANS      LES       ÊnQ      JaRTIES      DU       S 


^^ 


ONDE 


LA     ROSE     EN     TUNISIE 


LES    ROSES    DE    BOU-NOUARA. 

Parmi  l€s  plus  belles  cultures  de  rosiers 
établies  en  Tunisie  jusqu'à  ce  jour,  la  plus 
remarquable,  celle  qui  comprend  la  col- 
lection la  plus  importante  et  les  variétés 
les  mieux  ciîoisies,  se  trouve  non  loin  de 
Tunis,    à  Bou-Xouara. 

Par  une  coïncidence  bizarre,  ce  nom  de 
P,im-yoiuira  signifie  en  Arabe  »  Le  Père 
des  fleurs  »  {Hou,  père;  Xuuar,  fleur).  Or, 
l'heureux  propriétaire  de  cette  roseraie,  M. 
Léon  Truelle,  dont  nous  avons  été  le  jar- 
dinier et  le  collaborateur,  est  un  vrai  père 
des  fleurs>  surtout  des  roses  qu'il  cultive 
avec  amour,  avec  art,  avec  un  goiit  ex- 
quis, en  compagnie  de  nombreuses  espèces 
et  variétés  d'autres  végétaux. 

Depuis  vingt  ans  qu'il  s'adonne  au  jar- 
dinage, cet  amateur  du  beau,  est  passé 
horticulteur  émérlte;  nous  avons  eu  le  plai- 
sir, ayant  été  son  collaborateur  pendant 
de  longues  années,  de  cultiver  chez  lui 
une  foule  da  beaux  végétaux  q>ii  crois- 
saient pour  la  première  fois  sur  le  vieux 
Sol   africain. 

Si  les  Roses  étaient  alors,  et  sont  en- 
core aujourd'hui,  les  Reines  du  domaine 
de  nou-\ouaia,  on  y  rencontre  aussi  de 
beaux  palniiiTS,  des  Aroïdées,  des  Dieffen- 
hachia  variés,  des  caladium.  du  Rrézil,  — 
les  premiers  introduits  en  Tunisie,  —  dif- 
férentes Orchidées,  des  strohilanthès,  des 
ficus,  des  dracwnas  variés,  de  nombreuses 
variétés  de  géraniums  et  de  pi'largviiiiims, 
des  Acalijphas,   des  Bégonias   rex. 

On  y  cultive  une  b-2lle  collection  dar- 
hres  fruitiers  et  d'arbres  exotiques,  ccmime 
le  Feijcna  srlhiwinna  qui  fleurit  chaque 
année,  et  a  fructifié  à  Bou-Nouara  en  dé- 
cembre 1910;  le  Mdiiiinra  niiiéricwva,  ou 
abricot  de  Sainl-Duninijue,  qui  a  fleuri 
jpour  lu  première  fois  en  janvier  1911,  les 
irstachiers,  etc. 

Les  Roses   sont   là,    vraiment,    dans   leur 


élément,  et  rarement  nous  len  avons  vu 
de  plus  ravissantes  et  à  fleurs  aussi  gros- 
ses. 

Enumérer  toutes  les  variétés  cultivées  à 
Bou-Nouara  nous  entraînerait  hors  du  ca- 
dre qui  nous  est  tracé;  ce  n'est  cependant 
ni  la  roseraie  de  L'Hay  n;  celle  de  Baga- 
telle, car  300  variétés  seulement,  environ, 
sont  cultivées  par  M.   Léon  Truelle. 

Mais,  ces  300  variétés  font  bonne  figure 
dans  ce  petit  coin  d'Afrique.  Leurs  coloris 
variés,  leurs  nuances  si  vives,  produisent 
un  magnifique  coup  d'oeil  sous  les  rayons 
du  soleil,  car  le  rose,  le  blanc,  le  rouge 
et  leui-s  dérivés,  revêtent  une  splendeur 
merveilleuse  par  les  matinées  d'avril,  de 
mai  et  de  juin,  ainsi  que  dans  les  chaudes 
journées  de  septembre,  d'octolue,  et  sou- 
vent même  de  novembre   et  de   décembre. 

On  trouve  chez  M.  Tnjelle,  parmi  les 
bonnes  vieilles  variétés,  des  Général  Jac- 
qui  minot,  des  Isabelle  Biiuiire^  des  .Çoit- 
vrnir  de  la  Molmaisoyi,  la  Perle  de  feu, 
l'Achille  Cesbroii,  Maman  Cochet,  Papa 
Gantier,  Souvenir  de  la  Reine  d'Angleter- 
re^ François  Conpée,  Victor-Hugo,  l'Idéale, 
Félicité-Perpétue,  Devoniensis,  Madame  de 
Watteville,  Reine  Emma  des  Pays-Bas, 
La  France,  Gloire  lyonnaise,  Alsace- 
Lorraine,  Belle  Lyunnaisc,  Niphetos,  Empe- 
reur du  Maroc,  Reine  Marie-Henriette,  Doc- 
teur Grill,  Madame  Caroline  Tcslout,  Som- 
breuil,  Caplain  Christy,  Antoine  Rivoire, 
Géant  d^s  Batailles,    Ulrich  Bru.nner  fils... 

Parmi  celles  plus  nouvelles,  il  convient 
de  citer,  comme  comptant  dans  les  plus 
belles  obtentions  récentes  :  Etoile  de  Fran- 
ce, Lyon-Rose,  Soleil  d'or,  Rei^ie  des  Nei- 
ges, Jftseph  Hill,  Snrah  Bernliard!,  Liberty, 
Birhmoiid,  Les  Rn^ati,  de  mOnio  qu'une 
quantité  d'autres  roses  de  tout  premier 
mérite,  très  connues  en  France  et  qu'il 
.'^rait   peut-être   fastidieux    d'énumérer   ici. 

Nous   devons,    toutefoijs,    iiiirler   des    di- 


J  0  U  E  N  A  L    D  ]•;  S    li  o  S  ]<:  s 


mensionis  colossales,  invraisemblable,  qu'at- 
teignent les  roses,  en  Tunisie,  et  tout  par- 
ticulièrement   à    Bou-Nouara. 

Nous  n'avons  jamais  vu,  ni  à  Paris,  ni 
à  Orléans  où  la  rose  est  cependant  cultivée 
avec  plus  d'art,  plus  d'habileté  peut-être 
qu'en  Tunisie,  ni  nulle  part  en  France, 
de  l'Oses  possédant  de  telles  dimensions  !  ! 

Les  coloris  sont  également  souvent  plus 
vifs,  plus  nuancés  en  Timisie  qu'en  France. 
C'est  surtout  le  Ijlanc  qui  prend  ici,  vers 
la  défloraison,  des  nuances  jaunes  ou  ro- 
ses beaucoup  plus  prononcées  qu'en  Fran- 
ce. 

C'est  ainsi,  par  exemple,  que  nous  voyons 
constamment  en  Tunisie,  surtout  à  l'au- 
foiiine,  la  rose  «  Souvenir  de  la  Malmai- 
son  »  ,  devenir  d'un  rose  très  foncé,  ma- 
gnifique, au  lieu  de  conserver  la  couleur 
camée  qui  lui  est  propre  dans  le  centre 
et  le  nord  de  la  France.  Il  en  est  de  même 
de  la  rose  si  connue.  Maréchal  Niel,  qui 
revêt  ici,  la  plupart  du  temps,  une  cou- 
leur jaune  d'or  très  foncéei,  celle  au  moins 
du  Persian   Yrllow. 

Les  roses  rouge-foncé  brûlent  vite  sous 
notre  ciel;  mais,  en  revanche,  les  variétés 
conime  La  Bosièrf,  Frn.nçiyis  Coppée,  J.  B. 
Clarck  revêtent,  le  matin,  des  tons  velou- 
tés   d'une    infinie    et    d'une    indescriptible 


beauté,  où  le  cramoLsi,  l'amarante  et  le 
pourpre  s'allient  et  se  complètent  pour  le 
plaisir  des  yeux. 

Mais,  revenons  aux  dimensions  phénomé- 
nales que  j)rennent,  ici,  certaines  roses. 

La  Paul  Ncijron  atteint  souvent  20  oeoi- 
timètres  de  diamètre,  parfois  beaucoup 
plus:  ainsi  en  1V)U8,  chez  M.  Beaunner  — 
quartier  Montfleuri,  à  Tunis  —  trois  de 
ces  roses  mesuraient,  sur  le  même  pied, 
chacune  vingt-neuf  centimètres  de  diamè- 
tre (Je  dis  0  m.  29  de  diamètre).  De  véri- 
tables pivoines  !  !  ! 

Mildred  Graut,  Reine  des  Neiges  et 
Qïieeji  of  spain,  nous  fournissent  fréquem- 
ment des  boutons  longs  de  0  m.  20  à  0  m.  22. 

Quelles  que  soient  les  tonnes  sous  les- 
quelles on  les  cultive,  nains,  grimpants, 
buissons,  les  Rosiers  sont  tous  de  bonne 
venue  à  Bou-Nouara. 

Toujours  fleuris,  ces  gracieux  arbustes 
font  la  joie  et  le  bonheur  de  leur  proprié- 
taire, l'habile  rosiériste-amateur  et  le  vul- 
garisateur d'horticulture  qu'est  'M.  Léon 
Truelle  qui  vit  lieureux  dans  ce  paradis 
terrestre,   entre   ses   fleurs   et   ses   roses. 

{A    suivre),  O.    ROMAIN, 

Chevalier  du  Mérite  agricole. 
Correspondant  du  Journal  drs  Roics,  en  Tunisie. 


L'EMPLOI      RATIONNEL      DES      §i,,NGRAIS 
Dans    la    culture    des    Rosiers.  O 

{S  ni  If) 


CHIMIQUES 


MAGNESIUM 

Le  magnésium,  à  l'état  de  combinaisons, 
est  très  répandu   dans   la   nature. 

Le  carbonate  neutre  de  magnésium  se 
rencontre  k  l'état  anhydre  :  cristalli.sé  en 
rhond>oèdres,  ou  amorphe,  il  constitue  la 
giobertiur.  On  le  trouve  aussi  à  l'état  de 
duhiiiiies  —  dnlumie  proprement  dite,  et  cal- 
caire dolomitiquc  —  c'est-à-dire  sous  forme 
de  carbonate  double  de  chaux  et  de  magné- 
sie. 


(V)  \'tiu-  Jouriiid  de.s  Roses,    1912,   jiagcs    173    otIDO; 
1913,   pa?e  16. 


Le  magnésium  existe  encore  dans  la  na- 
ture sous  fiirme  de  Fluorure  (sellaïte),  d'Hij- 
dro.njde  (Rrucite),  de  phosphates  (Wagneri- 
te,  Bobierrite),  d'O.njde.i  (Magnésie),  de  sili- 
cates (Magnésite),  etc. 

Bien  qu'abondtmunent  répandue,  la  ma- 
grnésie  est  cependant  beaucoup  plus  rare  que 
la  chaux  dans  les  terres  arables;  elle  se  ren- 
contre surtout  dans  les  sols,  à  l'état  de  car- 
bonate et  de  silicate.  Sous  cette  dernière 
forme,  elle  est  surtout  abondante  dans  les 
terres  dites  M'agnésienncs,  telles  que  celles, 
notamment,  qui  dérivent  des  Micachistes, 
dos   Serpentines,    etc. 


JOURNAL     DES     ROSES 


33 


Le  rôle  de  la  magnésie  dans  l'alimenta- 
tion des  ri>siers  n'a  été  étudié  que  depuis 
jieu  de  temj)S  et  de  nombreuses  expériences 
restent  à  faire  pour  que  nous  soyons  fixés, 
d'une  façon  certaine,  sur  son  importance 
exacte. 

Toutefois,  il  résulte  d'expériences,  notam- 
m'ent  de  celles  que  nous  avons  faites  per- 
sonneUement  et  que  nous  poursuivons,  ex- 
périences dont  les  résultats  ont  été  publies 
dans  le  Journal  drs  Roses  de  février  1912, 
que  la  magnésie  joue  un  rôle  utile  «t  cer- 
iai7i,  dans  l'alimentation  des  Rosi-ers.  Du 
reste,  les  Roseraies  établies  dans  les  ter- 
rains reposant  sur  des  roches  dolomitiques 
en  donnent  la  jireuve,  {lar  leur  très  grande 
végétation. 

D'après  M.  Truffaut,  les  cendres  des  ro- 
siers contiendraient  jusqu'à  18.25  %  de 
leur  poids  de  magnésie. 

D'analyse  personnelle,  les  rosiers,  à  l'état 
vert,  renfermeraient  seulement  2,1G  %  de 
magnésie. 

Ces  deux  chiffres  démontrent  l'importan- 
ce de  l'action  considérable  que  doit  avoir 
la  magnésie  sur  la  végétation  des  rosiers, 
action  que  des  expériences  ultérieures  dé- 
montreront certainement. 


Nous  avons  vu  que  les  feuilles  puisent 
dans  l'air  l'acide  carbonique  et  une  partie 
de  l'oxygène  et  de  l'azote  fixés  par  les  vé- 
gétaux 

Ce  sont  les  racines  qui  puisent  dans  le 
sol  les  éléments  fournis  par  celui-ci,  élé- 
ments que  nous  venons  d'étudier  sommai- 
rement. 

Pour  l'intelligence  de  ce  qui  va  suivre,  il 
n'est  pas  inullle  que  nous  oxaniiiiinns,  suc- 
cintemeiit,  la  structure  des  racines  et  leur 
mode  d'absorption. 

Les  racines  s'enfoncent  dans  le  .s<j1  par 
une     croissance     longitudinale,     ou,     plus 


scientifiquement,    par    ahoinjciiinil    subter- 
minal. 

La  racine  i)rincipale,  ou  pivot,  se  subdi- 
vise en  racines  secondaires,  lesquelles  don- 
nent naissance  aux   racines  tertiaires,    etc. 

Toutes  ces  racines  se  tenninent  par  des 
radicelles  ou  fibrilles  dont  l'ensemble  cons- 
titue le  chevelu,  chargé  de  fouiller  le  sol 
dans  tous  les  sens,  pour  y  puiser  les  sucs 
nourriciers. 

Les  fibrilles  sont  terminées  par  un  or- 
gane protecteur,  de  nature  cornée,  qui  por- 
tait autrefois  le  nom  de  sponyiole,  alors 
qu'on  supposait  qu'il  absorbait  les  liquides 
à  l'instar  d'une  éponge,  mais  qu'on  nomme 
coiffe,  pilcorliize  ou  yiioriiize,  depuis  qu'on 
a  reconnu  que  son  rôle  est,  au  contraire,  de 
servir  de  bouclier:  et  de  permettre  la  crois- 
sance longitudinale  de  l'extrémité  de  la  fi- 
brille qu'il  protège. 

C'est  donc  presque  immédiatement  au- 
dessus  de  la  coiffe  que  se  trouve  la  fibrille 
dont  l'épidenne  est  en  partie  couvert  de 
poils  très  fins  et  très  nombreux,  nommés 
poils  radicaux. 

Ces  poils  s'insinuent  entre  les  moUécules 
du  sol,  pour  y  puiser  les  sucs  nourriciers 
en  dissolution  dans  les  eaux,  retenues  par 
capillarité. 

Les  poils  radicaux  sont  constitués  par  des 
cellules  parenchymateuses  de  formes  et  de 
dimensions  variables,  formant  un  filtre 
d'une  finesse  extrême  qui  ne  laisse  passer 
que   des   liquides   absolument   parfaits. 

La  finesse  de  ces  filtres  naturels  est  telle 
que  les  matières  colorantes  même  ne  peu- 
vent les  traverser,  si  parfaite  qu'en  soit  la 
dissolution. 

Seules,  les  solutions  contenant  des  quan- 
tités infinitésimales  d'éléments  nutritifs  sa- 
lins jieuveut  être  absorbées  et  entraînées 
dans  le  végétal,  où  elles  portent  les  élé- 
ments nécessaires  à  la  constitution  succes- 
sive de  ses  divers  organes. 
(.1  suivre)  ■      COCHET  -  COCHET. 


34 


JOUE N AL    DES     ROSES 


CHRONIQUE 


LORTICOLE 


rENERALE 


POMMAlIiK  :  Météorologie.   —  Kleclions  à  la  Société  Natioiiali'   d'Hortipulture  de  France.  —  Ueverdissement  des 
lilanics  jaunies.  —  Arbres  et  arbustes   nouveaux  ou  peu   connus  (suite). 


Météorologie  :  ce  que  fut  décembre 

1912.  —  La  pression  moyenne  est  supérieu- 
re de  2°  à  la  normale,  et  la  température 
moyenne  est  en  excès   de  2°, 8. 

Insolation  :  Durée  possible,  256  heures; 
durée  effective,  79  h.  5  en  17  jours;  rapport, 
0.31, 

Pluie  totale  du  mois  :  -ii  "">  2  en  38  h.  8 
réparties  sur  16  jours  de  pluies. 

{Observatoire    du   Parc    Saint-Maur). 


Elections  à  la  Société  Nationale 
d  Horticulture  de  France-    —    La 

Société  Nationale  d'Horticultur©  de  Fran- 
ce, réunie  en  assemblée  générale,  vient  de 
procéder  au  renouvelleraent  de  son  bureau. 

Par  suite  des  élections  qtii  ont  eu  lieu, 
celui-ci  se  trouve  ainsi  composé  pour  l'an- 
née 1913  : 

Président    :    M.    Viger. 

1"    Vice-Président    :   M.    Truffant    All>ert; 

Vice-Présidents  :  MM.  Cayeux,  Durand- 
Vaillant,    Opoix,    Vacherot   J. 

Secrétaire    ijéiicral   :    M.    Chatenay    Abel. 

Secrétaire  générai-adjoint  :  M.  NomJjlot 
Alfred. 

Secrétaires  :  MM.  Loizeau  Auguste,  Mar- 
tin-Lecointe,    Rouhaud,    Thiébaut  Emile. 

Trésorier   :   M.   Février  Albert. 

Trésorier-adjoint   :   M.    Clément   Gaston. 

Bibliotliéraire  :   M.    Gibault   Georges. 

BibUothécairc-adjoint   :    M.    Tesnier. 


Re verdissement  des  plantes  jau 

mies.  —  Voici  une  communication  de  M. 
L.  Godde  à  la  Société  Nationale  d'Horticul- 
ture de  France  (séance  du  27  juillet  1911)  : 

"   Prendre  : 

Sulfate  acide  de  potassium  (hi-snlfnte  de 
potasse  du  commerce),  300  grammes. 


Faire  tondre  dans  5  à  600  grammes  d'eau. 

Prélever  le  tiers  environ  de  la  solution  et 
la  saturer  avec  une  dissolution  de  gaz  am- 
moniac (alcali  volatil  du  commerce)  ajoutée 
progressivement. 

La  saturation  est  complète  quand,  à  l'ad- 
jonction d'ammoniaque,  il  ne  se  produit 
))lus  de  dégagement  de  chaleur. 

Mélanger  les  deux  parties  de  la  solution, 
celle  réservée  et  celle  saturée,  et  compléter 
avec  de  l'eau  le  volume  de  1  litre. 

On  obtient  ainsi  un  liquide  susceptible 
de  fournir  un  hectolitre  d'eau  d'arrosage  à 
environ  3  grammes. 

Donner  en  arrosage  au  pied  des  plantes, 
à  trois  ou  quatre  jours  d'intervalle,  jusqu'à 
ce  que  l'effet  commence  à  se  produire. 

Il  est  indispensable  d'opérer  alors  que  la 
sèvei  est  en  mouvement,  jHiisque  c'est  elle 
qui  doit  porter  dans  toutes  les  parties  du 
végétal  l'agent  du  reverdissement.  L'ammo- 
niaque ajouté  à  la  solution  a  pour  but  d'en 
activer  la  circulation. 

Le  reverdissemeiit  est  d'autant  plus  ra- 
pide qu'on  a  affaire  à  des  végétaux  dont 
la  sève  circule  avec  le  plus   d'activité. 

Pour  la  vigne  un  seul  arrosage  suffit  gé- 
néralement. 1) 

L.    Godde. 

* 
*  * 

Arbres  et  Arbustes  nouveaux  ou  peu 
CONNUS  (suite). 

35.    P.UBUS   CANADENSIS    Liuué  :    R.    MlU.SPAU- 

CHii   Britton  ;   R,    Amaiui.is   Ulanchard.   [lio- 
tanical  Magazine  1909.  pi.  8264). 

Arliuste  dressé  ou  presque  dressé,  de  1 
mètre  80  à  2  mètres  15  de  haut,  à  branches 
inennes  ou  rarement  garnies  de  quelques 
épines,  arrondies,  un  peu  épaisses,  brunes; 
les  jeunes  pousses  sont  légèrement  pubes- 
centes.  Les  feuilles  à  pétioles  glabres  sont 
composées  de  3-5  folioles  ovales  ou  ellip- 
tiques-ovales, pointues,  bordées  de  dents 
nombreuses,   régulières  aigiies,  glabres  sur 


JOURNAL    iJES     KOSES 


;io 


les  deux  faces;  les  folioles  latérales  sont 
sessiles  et  la  terminale  nettement  pétiolée; 
les  stiijules  sont  linéaires,  acuminées.  Les 
Heurs  larges  de  2-3  centimètres  à  étamines 
nombreuses,  à  pétales  blancs,  obovales,  à 
sépales  deltoïdes,  ovales-acuminées  sont 
supportées  par  des  pédicelles  grêles,  pres- 
que pubescents,  garnis  à  leur  base  de  deux 
bractées  lancéolées  oblongues,  aigiies,  lon- 
gues 'de  7-8  millimètres;  elles  sont  réunies 
en  racèmes  lâches  longs  de  6-8  centimètres 
qui  ijaraissent  en  juin  à  l'aisselle  des  feuil- 
les dès  rameaux  de  l'année  précédente. 

Cette  ronce  est  répandue  à  l'état  sponta- 
né depuis  le  Canada  oriental,  les  terres  éle- 
.vées  de  la  Nouvelle  Angleterre,  des  Etats 
de  New-York  et  du  Micliigan  jusqu'aux 
montagnes  de  la  Caruline  du  Nord.  Elle 
n'est  entrée  dans  les  jardins  qu'au  commen- 
cement du  XX'  siècle  quand  elle  fut  cultivée 
par  le  professeur  Sargent  à  l'Arnold  Ar- 
boretum  et  c'est  de  ce  dernier  établissement 
qu'elle  est  parvenue  en  1902  au  jardin  de 
Kew.  Elle  prospère  dans  tout  sol  ordinaire 
et  ne  demande  d'autres  soins  que  de  suppri- 
mer les  tiges  qui  ont  fleuri  l'année  précé- 
dente. 

36.  Hydrangea  ciserea  sterh.is. 

Variété  qui  a  prescpie  toutes  ses  fleurs 
agrandies  et  stériles;  elle  est  probablement 
originaire  de  l'Obio  (Etats-Unis)  et  était 
cultivée,  en  1908,  chez  E.-Y.  Teas,  de  Cen- 
terville,  dans  l'Indiana. 

37.  ILEX    CREN.\TA    .MlCROPHYLr.A. 

Forme  dont  les  petites  feuilles  sont  ellip- 
liques  ou  étroitement  elliptiques,  mucro- 
uées-aigiies,  crénelées  et  dentées  en  scie. 
Elle  est  originaire  du  Japon  et  était  cul- 
tivée en  1908  à  l'Arnold  .\rboreitum. 

38.  Rhouodendron  Coombense,  Hemsiey  {Bo- 
tanical  Magazine   (1909,  pi.   8280). 

Arbu.sto  nain,  très  branchu  avec  les  ra- 
meaux florifèrea  un  peu  grêles  écailleux. 
Les  fouilles  persistantes,  éparses,  à  pétio- 
les longs  de  3-i  millimètres,  coriaces,  oblon- 
gues-lancéolée«,  longues  de  31-37  millimè- 
tres, terminées  en  pointe  courte  et  aigiie, 
à  base  cunéiforme  ou  un  peu  arrondie, 
Mint  d'abnnl  (•(■iiillouses  sur  les  .deiux  faces, 
puis  deviennent  glabrescentes  et  vert  foncé 


en  dessus,  pendant  que  les  écailles  persis- 
tent nombreuses  sur  la  face  inférieure  qui 
est  vert  pâle;  les  nervures  sont  peu  visi- 
bles. Les  fleurs  sont  réunies  3-4  à  l'extré- 
mité des  rameaux  avec  le  pédicelle  grêle 
pouvant  atteindre  1  centimètre  de  longueur 
et  très  écailleux;  le  calice  est  à  lobes  très 
courts  et  arrondis;  la  corolle  pourpre-pâle 
est  campanulée,  large  de  3-4  centimètres, 
à  lobes  ovales,  obtus,  légèrement  recour- 
bés; les  étamines  au  nombre  de  10  sont 
alternativement  longues  et  courtes  avec  les 
filets  velus  à  la  partie  inférieure;  l'ovaire 
à  5  loges  est  très  écailleux;  le  style  plus 
long  que  les  étamines  est  légèrement  velu 
à  sa  partie  inférieure. 

Cet  arbuste  qui  a  fleuri  en  1907,  chez 
JNl.M.  Veitch  et  flls,  de  Chelsea,  s'est  trou- 
vé dans  les  plantes  provenant  des  graines 
qui  leur  avaient  été  envoyées  de  Chine, 
jiar  leur  collecteur,  E.-H.  W'ilson. 

39.  BuDDLEiA  NIVEA  Duthie  [Kew  Huile tiv, 
1910,   p.   392). 

.^rbuistei  remarquable  par  le  tomentum 
épais  et  laineux  qui  couvre  les  jeunes  pous- 
ses et  la  face  inférieure  des  feuilles  et  qui 
est  d'autant  jilus  blanc  que  ces  organes 
sont  plus  jeunes.  Les  feuilles  sont  ovales- 
lancéolées,  dentées  en  scie,  longues  de  10-25 
centimètres  et  larges  d'environ  3-10  centi- 
mètres. Les  fleurs  poun^res  sont  cachées 
par  le  calice  laineux;  elles  paraissent  en 
août;  elles  forment  des  inflorescences  com- 
posées par  la  réunion  de  trois  pànicules 
terminales  longues  de  15-20  centimètres  et 
larges  de  25  à  37  millimètres,  auxquelles 
se  joignent  de  plus  petites  pànicules  nées 
sur  les  branches  axilaires;  la  partie  supé- 
rieure des  rameaux  forme  ainsi  une  énorme 
inflorescence  branchue  longue  de  45-60  cen- 
timètres. 

Cette  espèce  croît  sur  les  pentes  des  mon- 
tagnes du  Setchuen  occidental  à  ime  alti- 
tude de  2.100  à  2.400  m.,  ou  E.-H.  Wilson 
Ja  trouva,  vers  1903  et  envoya  des  graines 
à  MM.  Veitch  rpii  depuis  l'ont  vue  fleurir 
dans  leur  iirpinière  de  Coombo  N\'ood.  Le 
jardin  de  Kew,  en  1908,  en  reçut  des  grai- 
nes de  l'Université  de  Ilanard,  qui  les 
tenait  dr\  son  colloctenr  dans  la  Chine  cen- 
trale, E.-H.  Wilson  (le  mémo  qui  avait  en- 


30 


JOUllNAL     DES     EOSES 


vuyé  les  graines  en  1902).  C'est  un  arbuste 
de  croissance  rapide  qui  en  deux  ans  de 
semis  atteint  1  m.  80  de  liauteur. 

40.  ViBURNUM    TlNUS    MACROPHYLLUM. 

Variété  dont  les  feuilles  dépassent  15  cen- 
timètres de  long  sur  8  centimètres  d&  large. 
Les  inflorescences  -sont  une  fois  plus  larges 
cjue  celles  du  type  avec  des  fleurs  rougeâ- 
tres,  elle  est  originaire  de  l'île  de  Corfou. 

41.  Betula  Maximowiczii  Regel  (Botani- 
cul  Magazine,  lOlU,  pi.   8.337). 

.4rbre  atteignant  quelquefois  une  liauteur 
de  30  mètres  avec  un  tronc  d'un  diamètre 
da  50  centimèti'es  à  1  mètre.  L'écorce  pa- 
pyracée  est  grise;  les  jeunes  rameaux  sont 
glabres  avec  l'écorce  brune  où  s.e  voient 
quelque.s  lenticeJles.  Les  feuilles  à  pétioles 
glalu-es,  très  grandes,  de  8-15  centimètres 
de  long  sur  6-9  de  large,  très  ovales,  cour- 
terîient  et  brusquement  acuminées,  à  base 
très  cordiforme,  à  bords  profondément  den- 
tés-incises, sont  vert  brillant  en  dessus 
avec  une  légère  pubescence  qui  disparaît 
lapidenient,  glabres  en  dessous  à  l'exception 
des  nervures;  les  nervures  latérales  se  ter- 
minent dans  ime  dent  beaucoup  plus  lon- 
gue que  les  autres.  Les  chatons  mâles  réu- 
nis plusieurs  à  l'extrémité  de  rameaux 
courts  sont  cylindriques,  longs  de  8-12  cen- 
timètres avec  des  bractées  arrondies,  cour- 
lemcnt  ciliées  et  quelques  glandes  sessiles. 
Les  c hâtons  femelles  au  nombre  de  2-4  sont 
disposés    en     racèmes    lâches,     étroitement 


cylindriques,  de  1  centimètre  de  diamètre 
environ  sur  3  centimètres  de  long  et  même 
parfois,  4-8  centimètres,  quand  ils  portent 
des  finiits  avec  des  bractées  glabres  à  l'état 
adulte.  Les  fruits  sont  des  nucules  de  2  mil- 
limètres de  long  garnies  de  deux  larges 
aile®. 

Cet^  arbre  s©  rencontre  en  Mandchourie 
et  au  Japon;  dans  ce  dernier  pays,  il  fut 
d'abord  découvert  dans  l'île  de  Jézo  par 
le  voyageur  russe  Maximowicz  et  sui"  le 
mont  Nikko,  par  le  docteur  INIayr.  Il  fut 
introduit  dans  les  cultures  par  M.  J.-H. 
Veitch  qui,  en  1888,  envoya,  de  Jezo,  des 
graines  en  Angleterre,  lesquelles  servirent 
à  le  Tépandire  dans  un  certain  nombre 
d'établissemients  de  ce  pays. 

42.    LONICERA    Ferdinandi    Beissneriana. 

Dans  cette  variété,  les  feuilles  des  bran- 
ches sortant  du  collet  dépassent  20  cent. 
die  longueur  sur  5  centimètres  de  largeur; 
elles  sont  ovales  ou  légèrement  cordiformes 
à  la  base,  puis  se  rétrécissent  à  partir  du 
milieu  en  une  pointe  aigiie.  Les  feuilles 
des  rameaux  florifères  ont  à  peine  la  moi- 
tié de  ces  dimensions.  Les  fruits  mûrs 
sont  rouges  et  charnus. 

Cette  variété  originaire  du  Chen-si  (Chi- 
ne) était  cultivée,  en  1908,  chez  L.  Beissner, 
de   Bonn   (Alliemagne). 

(A   suivre).  F.    Tesnier. 

COCHET-COCHET. 


Le   Propriétaire-Gérant  :    CH.    COCHET. 


UEK.UN.  —  IMPniMEniE  HORTICOLE  DE  E.  LEGRAND,  RUf  BANCEL,  23. 


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résineux   de    pleine   terre,    rustiques    sous    le   climat 


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37'   ANNEE  l=r    MARS   1913  N°  3 

JOURNAL  DES  ROSES 


*  (ROSA    INTER    FLORES) 

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REVUE  D'ARBORICULTURE  ORNEMENTALE 
Publtcatioit    illen^uelle    î^peciale 


FONDEE   PAR 


l    MM.  SciPioiv  COCHET,    Pierre  COCHET,  Horticulteurs-Rosiérisles 

t  et    Camille    BERNARDIN 

4  piiii.ii:i;  sors  la  iinii;cniis'  iif. 

l  COCHET-COCHET.        Horticulteur  -  Rosiériste 

♦  à  Coubcrt  (Seine-et-Marne)  (France) 

«  RÉDACTEtr.  K\  CilEF-PROPr.IÉÏAir.E 

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*  AVEC    LE    CONCOURS     ET   LU    COLLABORATION 

l  DE       ROSIERISTES      ET      D'AMATEURS        DE       ROSES 

l  de  France  et  d'Etranger 

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l 

! 

l                                          SOMMAIRE    DES    ARTICLES  l 

J  Chronique  des  Roses.  —  Dans  les  Rosiers  ;   En  Mars.  —  Rosiers  nouveaux  mis  au  cotnuierce  en  lOl.i  (suite).   ' 

ô  Le   Rosier  tians  les  cinq  parties  du   monde  (suite)  :  Une  Roseraie  d'Amalcur,  k  Lunéville.  —  L'biver  1912-  6 

î  1913  et  la  Végétation.  —  Rose  Gru.is  an  Dresde»  (liybride  de  thé).   —    Hhmuiaf;c   ù   a  Rose   (poésie).  —  * 

?  Le  Soufre  :  son  Action,  son  Utilisation.  —  Chronique  horliiole  générale.  j 


*  Planche     coloriée  :    I'.osk  ;     CIIUSS  AN  DRESDEN     IIvduihk  [ie   tiik), 

9 


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*  Les  Abonnements  partent  du  1°'  .Janvier  et  du  1°'  Juillet  ^ 
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JOURNAL  DES  ROSES 


(Rosa  inter  Flores) 


ET 


REVUE     D'ARBORICULTURE     ORNEMENTALE 


1-     MARS     1015 


Chronique    des    ^oses 


LWI^ARY 

NEW  YORK 

SOTaMCaL 

QAK&bN. 


SOM.MAII'iK  :  Poésie.  —  Xccrologie.  —  Prix  dos  Piosos  e(  llciiis  iiililiciclles  lr,iii(;ais(.'5   dans  la   lOgioii  do  Chicago. 

—  C.oiiciiiirs  international  de  Pioses  à  Bagatelle  en  1913-1914.  —  L'Exposition  de  lioses  de  lioskoop  (llullande). 

—  Distinctions  Imnorifiques.  —  Le  NVII"  Congrès  des  Amis  des  l'ioses. 


Vn  sein  d'nne  fleui'.  tour  à  tonr 
l'ne   heureuse  image  est  placée; 
Dans  le  Myrte  on  croit  voir  l'amour. 
Un   souvenir   dans    la    pensée  ; 
La'  paix  se   peint  dans   l'Olivier; 
L'espoir  dans   l'Iris    demi-close  ; 
La    Victoire    dans    un   laurier; 
Lne    Tenime]  dans    une  rose. 

Dui'.vrv. 


Nécrologie.  —  Xous  apprenons  avec 
douleur  la  mort  de  notre  excellent  et  ai- 
maliie  collaborateur,  M.  LEBRUN  Adonis- 
Virgile,  décédé  .subitement  à  Lille,  le  9  fé- 
vrier dernier,   dan.s  sa  76'  année. 

Airn ni^t  passionnément  les  Roses,  M.  Le- 
brun occupa,  ptiidant  plus  de  30  unnéts, 
les  loisirs  que  lui  laissaient  ses  fonctions 
de  trésorier  de  la  Caisse  d'épargne,  à  la 
culture  des   Rasiers. 

Lorsqu'il  abandonna  ses  fonctions,  pour 
raison  de  santé  il  y  a  6  ans,  il  créa  une 
jolie  petite  roseraie  et  se  consacra  entière- 
ment à  la  Rose  qu'il  cxiltiva  et  chanta 
comme  il  l'aimait,  c'est-à-dire  avec  pas- 
£ion. 

Nos  lecteurs  ont  lu  avec  plaisir  ses  belles 
poésies  que  \p  Journal  des  Roses  publiait 
mensuellement. 

T,.n,L-  XXX\1L 


Ce  numéro  contient  sa  dernière  pièce  de 
vers  et  ce  cbant  suprême  a  pour  titre  ; 
Hommage  à  la  Rose  ! 

M.  Lebrun  nous  adressait  ses  poésies 
avec  une  remarquable  ponctualité.  Souf- 
frant d'une  uffection  cardiaque  dont  il 
soupçonn»iit  ])rol)ublemenf  la  gravité,  il 
nous  écrivait  deniièrement  :  »  Si  le  15  d'un 
mois  vous  n'avez  rien  reçu,  c'est  que  vous 
ne  devrez  jamais  plus  rien  recevoir  die 
moi..    » 

Ce  15  est  aVrivé. 

La  mort  a  porté  le  deuil  et  la  désolation 
daiîs  oeite  famille  unie,  dont  le  chef  adoré 
disait  dernièrement  son  bonheur  et  la  réa- 
lisation de  ses  vœux,  en  rappelant  le  Vota, 
[ides  srquitiir  d'(3vide,  dans  sa  poésie  «  Lks 
Vieux  ». 

Les  ans   ni  le  labeur  ne   les  avaienl'Iassés: 

Bien  (|u'ainoiDdris.  les  vieux  s'aimaient  toujours  assez 

Pour  se  le  dire  encore  et  n'être  pas  moroses. 

Elle,  c'est  du  foyer  le  bon  ange   gardien  ; 

Lni,  vit  d'un  double   amour:    sa  compagne  et  ses  Roses. 

Que  leur  faut-il  do   plus,   puis(i;!'ils  sont  heureux'?  liicn  ! 

M.  Ijebrun  était  président  iionoraire  de 
la  Société  horticole  de  Secours  mutuels  du 
Xord  et  du  l'as-do-Calais,  vice-président  de 

1"  Mars  191). 


38 


JOURNAL     DES     ROSES 


la    Société  française    des   Rosiéristes,    offi- 
cier d'académie. 

Nous  adrassoiis  à  sa  veuve,  à  ses  en- 
fants éplorés,  à  sa  famille,  Texpression  bien 
sincère  de  nos  plus  vifs  seiitmients  de  sym- 
pathiques Condoléances. 


Prix  des  Roses   et  fleurs  .\ktih- 

CIELLES  FRANÇAISES  UANS  LA  IIÉGION  DE  CHI- 
CAGO. —  Nous  extrayons  les  renseignements 
suivants  d'un  rapport  de  M.  de  Saint-Lau- 
rent, consul  de  P'rance  à  Chicago  : 

<i  Les  meilleures  modistes  de  Chicago  con- 
tinuent à  se  servir  des  fleurs  frant;aises 
que  leur  clientèle  réclame. 

Il  11  est  vrai  que  cet  article  se  vend  à  un 
prix  iMiaucoup  plus  élevé  que  son  similaire 
américain,  mais  le  public  féminin,  même 
dans  la  partie  ouest  des  Etats-Unis,  ap- 
précie fort  bien  la  fmesse  et  la  délicatesse 
des  nuances  du  produit  qui  sort  des  ate- 
liers parisiens.  Pour  donner  une  idée  des 
prix  nous  citerons  les  quelques  exemples 
suivants   : 

Une  touffe  de  violettes  importée  se  vend 
10  dollars,  soit  51  fr.  80,  et  une  rose  pour 
corsiig-e  de  4  à  6  dollars,  c'est-à-dire  de  20 
à  31  francs. 

D'autre  part,  une  garniture  de  roses 
pour  chapeau  est  tarifîée  de  ?  à  8  dollajrs, 
soit  de  36  à  41  francs  environ. 

Les  articles  américains  qui  tientent  d'imi- 
ter les  nôtres  se  vendent  à  des  prix  beau- 
coup plus  modérés. 

A  part  les  fleurs  destinées  à  être  em- 
ployées par  les  modistes,  les  grands  maga- 
sins exposent  une  variété  de  fleurs  desti- 
nées à  d'autres  usages  :  des  Roses,  des 
Ijois  de  senteur,  des  lilas,  des  violettes  pour 
boucfuets  de  corsage,  des  traînes  de  mar- 
guerites, de  myosotis,  de  roses  pompons 
lUihsécs  par  les  couturières  pour  Vornc- 
menlntion  des  toilettes;  des  violettes,  lilas, 
pois  de  sentem-,  iris,  roses,  etc.,  destinés 
à  égayer  les  voitures  électriques  générale- 
ment conduites  par  les  femmes:  enfui,  les 
roses  et  feuillages  confectionnés  en  i-ubans 
sont  ])lus  i)articulièrement  employés  comme 


bouquets    de    corsage   et   garniture    de   toi- 
lette de  soirée. 

Tous  ces  articles  sont  presque   exclusive- 
ment français  et  leur  placement  est  facile. 


Concours  international  de  Ro- 
ses  à   Bagatelle  en   1913 1914.   — 

Nous  nous  emiires-sons  d'insérer  l'avis  sui- 
vant que  nous  recevons  de  M.  le  Conser- 
vateur des  iiromenades  de  la  ville  de  Pa- 
ris  : 

.l'ai  riiiiiiiienr  do  vous  rappeler  qu'il  y 
aura,  en  11/13-1914,  une  présentation  de  Ro- 
ses nouvelles  que  les  producteurs  veulent 
bien  envoyer,  avec  le  nom  de  la  rose  et  de 
l'obteiiteur.  Je  me" permets  devons  signaler 
à  cette  occasion  les  recommandations  que 
le  Jury  m'a  chargé  de  faire  aux  personnes 
qui  i)iennent  part  au  concours. 

1°  Les  plantes  devront  avoir  été  cidti- 
vées  en  pot  autant  que  possible,  et  être  en- 
voyées à  plusieurs  exemplaires  —  5  au 
moins  —  à  la  Roseraie  de  Bagatelle,  avant 
le  15  avril,  et  être  accompagnées  d'une 
notice  sur  leur  origine,  leur  parenté  et,  s'il 
y  a  lieu,  des  renseignements  nécessaires 
pinir  les  soins  particuliers  à  leur  donner. 
Pour  les  envois  pai-  chemin  de  fer  l'a- 
dressie  est  la  suivante  :  M.  le  Conservateur 
des  Promenades  de  Paris,  roseraie  de  liii- 
gatelle,  au  Dois  de  Boulogne  (En  gare  de 
N  eu  i  1 1  y-Port  e-Maillot-Paris) . 

2°  Les  rosiers  nouveaux  [irésentés  seront 
mis  en  pleine  terre  dès  leur  arrivée  à  Ba- 
gatelle, et  resteront  en  place  jusqu'au  mois 
d'octobre  de  la  deuxième  année,  afin  de 
permettre  au  Jur\'  d'en  étudier  pendant 
deux  saisons  la  floraison  et  la  qualité  de 
végétation. 
Veuillez  agréer,  etc. 

Lr  Couservateur  des  promenades  : 
FORESTIER. 

Roses    nKCOMPEXsÉES    dans    les    phécédents 

CONCOlTtS    DE     BAG.MELLE. 

.\uuée  1907   : 
Mi'daillc    d'or    de    Bagatelle    :    Marifuise 
de  Sinctij  (Pernet-Ducher,  Lyon); 

Roses    classées     :     Minliinu-    Edmond    Sa- 


JOURNAL     DES    EOSES 


39 


blayrollm  (Ii(_)iiiiaii-e,Lyoii);  Madame  Cons- 
tant Soupert  (Soupert  et  Notting,  Luxçm- 
bmirg);  ^fl■x  Peter  Blair  (Dickson  et  Sons, 
Irlande). 

Année  1908  : 

•\Iedaill-e  d'or  de  liagatelle  :  Rhea  Jteid 
(E.-G.   HiJl,   nichniojui,   U.   S.  A.); 

Médaille  do  vermeil  du  Ministère  de 
l'Agriculture  :  Dorothij  Page  lioberts  (Dick- 
son  et  Sons,   Irlande); 

Médaille  de  veniieil  de  la  Société  natio- 
nale d'Horticulture  de  France  :  Madame 
Seyund-W'eber  (Soupert  et  Notting,  Luxem- 
bourg); 

Médaille  d*  vermeil  de  la  section  des  Ro- 
ses de  S.  N.  H.  F.  :  Mrs  Diidley  Cross 
^\V.    Paul,  Angleterre); 

Médaille  de  vermeil  de  la  Société  des 
Amis  d€s  Roses  :  Frau  Oberhofgartncr 
(P.  Laml>ert,  Allemagne); 

XoTA.  —  Après  1908,  toutes  les  rnédailles 
antres  que  les  médailles  d'or  de  Bagatelle 
ont  été  supprimées. 
Armée  1909  : 

Médaille  d'or  de  Bagatelle  (Roses  fran- 
çaises) :  Lyon-Rose  tP^riiet-Ducher),  Lyon); 

Médaille  d'or  de  Bagatelle   (Roses  étran- 
gères) :  Madame  Segoiid-Weber  (Soupert  et 
Notting,  Luxembourg). 
Année  1910  : 

Certificat  de  Bagatelle,  n°  1  :  MolUj  Sliar- 
man   Crawford  (Dickson,   Irlande); 

Certificat  de  Bagatelle  :  Mlle  Marie  Mas- 
curuud   (Beniaix,  Lyon);   Lady   Alice   Stan- 
ley    (Mac    Gredy,    Irlande);      Commandeur 
Jules  Gravereaux  (Croibier,  Lyon). 
Année  1911   : 

Médaille  d'or  de  Bagatelle  (Roses  fran- 
i.aLses)  :  Reauté  de  Lyon  (Pemet-Ducher, 
l.yoni; 

Médaille  d'or  de  Bagatelle  (Roses  étran- 
gères) :  Junkheer  J.-L.  Moek  (Lcenders, 
Hollande); 

Certificat  de  Bagatelle,  n°  1  :  Viscoun- 
le.ss  Enfield  fPemet-Ducber,  Lyon); 

Certificat  de  BEiga.telle  :  May  Miller  (E.  G. 
Hill,  Riclnnond,  U.  S.  A.);  William  Sneed 
(Dickson,  Irlande);  Désiré  Rergcra  (Barbier 
et   C'',   Orléans). 


Année  1912   ; 

Certificat  de  Bagate'Ile,  n°  1  :  Madame 
Jules  Bouché  (Croibier,  Lyon); 

Certificat  de  Bagatelle  :  Frau  Margrethe 
Mollcr  (Poulisen,  Copenhague);  Orléans  Ro- 
se  (Levavasseur,   Orléans). 


LExposition  de  Roses  de  Bos- 

koop  illoi.i.ANUE)  que  nous  avons  annoncée 
dans  notue  numéro  du  1°''  décembre  1912, 
s'annonce  comme  devant  êtrectrès  brillante. 

De  nouveau  le  gouvernement  hollandais 
a  montré  l'intérêt  qu'il  porte  à  cette  expo- 
sition :  le  Ministre  de  l'Agriculture'  de  l'in- 
dustriie  et  du  Conunerce  en  a  accepté  la 
présidence  d'honneur. 

Le  nombre  des  exposants  est  si  grand, 
que  la  commission  s'est  vue  dans  l'obUga- 
tion  d'agrandir  considérablement  le  ten-ain 
primitivement  destiné  à  cette  expositioii, 
afin  dei  permetttr©,  autant  que  possible,  à 
tous  les  concurrents  d'y  prendre  part. 

Le  rosnrium  seul  couvrira  une  surface 
de  trois  mille  mètres  carrés,  tandis  qu'une 
pergola  sera  construite  sur  une  longueur 
de  200  mètres  pour  laquelle  seront  néces- 
.saires  3.000  rosiers  grimptuits  en  Heurs. 

Dans  le  rosarium  seront  placés  quelques 
niillieiis  de  rosiers  francs  de  pied  et  sur 
t.igies.  50.000  rosiers  et  6.000  rosiers  sua- 
tiges  en  300  variétés,  cultivés  en  pots  se- 
ront à  la  disposition  du  Comité  de  l'expo- 
sition pour  entretenir  les  parterres  pendant 
la  durée  de  celle-ci.  Le  fond  du  rosa- 
rium sera  fermé  par  un  temple  fleuri  à  la 
mode  italiemie,  flanqué  de  deux  ailes  d'une 
largeur  de  40  mètres  et  d'une  hauteur  de 
5  mètres.  L'un  et  l'autre  promettent  de 
produire  une  impression  magnifique. 

Le  programme  pour  les  roses  coupées  est 
lirèt  et  sera  envoyé  d'ici  quelques  jours. 
Le  concours  pour  le  n"  1  du  programme 
(variétés  nouvelles  non  encoire  dans  le  com- 
merce) sera  ouvert  aussi  aux  horticulteurs 
hors  de  Boskoop:  le  comité  invite  ceux  qui 
ont  des  variétés  nouvelles,  à  bien  vouloir 
écrire  ixiur  recevoir  le  in-ogranmie. 

Plusieurs    médailles    d'or  seront   offertes 


40 


JOURNAL     DES     ROSES 


pou.r  ce  concours.  Les  rosiériste-s  les  plus 
connus  seront  invités  à  être  membres  du 
JuTy. 

Noiis  rappelons  que  cette  exposition  aura 
lieu  en  juillet  prochain. 


Distinctions      honorifiques.      — 

C'est  uvec  un  giaud  plaisir  que  nous  ap- 
prenons la  nomination  au  grade  d'officier 
de  l'Instruction  publique  de  M.  Huguier- 
Truelle,  déjà  offlcier  du  Mérite  agricole, 
depuis  le  4  août  1912. 

Tous  ceux  qui,  commie  nous,  connaissent 
les  mérites  du  passionné  amateur  de  Roses 
de  Troyes,  et  ont  pu  apprécier  les  sen-icss 
qu'il  a  rendus  depuis  un  demi-siècle  à  l'hor- 
ticulture et  à  .sies  concitoyens,  applaudi- 
ront à  ces  distinctions  .si  méritées.  Nous 
adressons  à  j\I.  Huguier-TrueUe  nos  res- 
pectueuses  félicitations. 


Le  XVIÎ=  Congrès  des  Amis  des 

Roses.  Société  Française  des  RosiéristPs, 
aura  lieu  du  P''  au  3  juin  1913,  à  Péri- 
gueux;  à  cette  occasion  la  Société  déparle- 
incnlalc  d'Horticulture  cl  d'Acrliinatation 
de  la  Dordngne  organise  une  importante 
exposition  d'horticulture  dans  laquelle  les 
rosière  tiendi'ont  une  large  place.  Cette 
exposition  aura  lieu  du  31  mai  au  5  juin. 
l/Cs  i>ei's.ounes  qui  vimdront  exposer  devront 
.s'adresser  avant  le  1°''  mai,  imiif  di'  ri- 
gueur,   à    M.    I,E    CUMTE    DE    LESTliADK,    [jrésl- 

deut  do  la  Si>ciété,  à  Périgueux  (Dordogne). 
Vuici   un  extrait  du  programme   de  cette 
manifestation   horticole    : 
1"  Section  :  I.  —  Rosiers  cultivés  en  pots. 
1"  concours   :   collection   de  rosiers  tige, 
100  variétés  et   au-de.?sus. 


2^  concours  :  cotlection  rie  rosiers  tige, 
75  variétés    et   au7dessus. 

3°  concours  :  collection  de  rosiers  tige, 
50  \'ariétés  et  au-dessins. 

1'^  concours  :  collection  de  rosiers  tige, 
25   variétés   et   au-de.ssus. 

5"  concours  :  collection  de  rosiers  tige, 
12  variétés  et  au-dessus. 

(i'^  concours  :  collection  de  rosiers  nains, 
100  variétés  et  au-dessus. 

7''  concours  :  collection  de  rosiers  nains, 
75  variétés  et  au-de.si9us. 

8°  concours  :  collection  de  rosiers  nains, 
50  variétés  et  au-dessus. 

y  concours  :  collection  de  r.osiers  nains, 
25  variétés  et  au-dessus. 

10"  concours  :  collection  de  rosiers  nains, 
12  variétés  et  au-dessus. 

11"  concours  :  collectiim  de  nouveautés 
mises  au   conmierce  de  1909  à  ce  jour. 

12"   concours    :    collection    de    3    variétés 
de  rosier-s  possédant  les  plus  belles  Hieurs. 
II.    —    Roses    e'n    fleurs    coupées. 

13"  concours 
et  au-dessus. 

1-i"  concours 
et  au-dessus. 

15"  concour.s 
au-dessus. 

1G°   concours 
et  au-dessus. 

17"    concours 
inédites. 

JII.  —  l'résrii(i(li(ius  (irli.sli(iues  et  rmirour.'' 
iiinirérus. 

18''  concours  :  Ll's  nieiUourfs  dispositions 
décoratives,  en  roses  exclusivement  :  .seu- 
les ou  sur  fond  de  verdure  légère;  soit  par 
des  gerbes,  bouquets,  surtout»,  garnitures 
de-  vases  ou  sujets  de  fantaisiei,  laissés  à 
l'imagination  de  exposants. 

COCHliT-COCHET. 


collectiim  de  200  variétés 

collection;  de  100  variétés 

collection  de   50   variétés 

collection',  de  25   variétés 

cidlectinii  de    iinuseautés 


)ANS      LES 


OSIERS 


Eu  Mars.  l'nui-  ne  jjas  niius  réiiéter, 
nous  énumerons  simplement  les  travaux  à 
effectuer  en  cm  mois,  renvoyant  pour  les 
détails  au  numéro  du  1"''  mars  1912  : 


Teiininer  d  urgrnce  1  clnnussage  des  su- 
jets greffés. 

Tailler  les  rosiers  qui  ne  l'ont  pas  été  en 
févrior. 


JOURNAL     DES     ROSES 


Effectuer  les  dernières  plantations  de  ro- 
siers, avec  bon  paillis  sur  le  .sol,  aussitôt 
la  plantation  faite. 

Continner  les  labours  d'hiver,  avec  ap- 
I)i)rts  de  fumier  ou  d'engrais  chimiques  ap- 
l)ropriés. 

Semer  les  graines  de  Rosiers  et  d'églan- 
tiers en  stratification. 

Donner  des  soins  assidus  aux  Rosière  sou- 
mis au  forçage. 

Planter  les  sujets  pour  l'écussonnage. 

Décacher  les  rosiers  sensDoles  aux  gelées 
iiiuverts  à  l'automne. 

Enlever  les  ligatures  des  écussons- posés 
à  œil  doi-mant: 

I)T'  Prai.inagf.  r)ES_  Racines.  —  Nous  nous 
(-•tendrons  aujourd'hui  sur  cette  opération 
qui  donne  d'excellients  résultats,  sui-tout 
dans  les  plantations  tardiveis. 

I.orcju'o]!  plante  ù  rautomne  des  rosiers 
iiu  des  sujets  quelconques  pour  la  greffe 
lies  rosiers,  on  peut,  sans  inconvénient, 
liégliger  le  pralinage  des  racines;  il  n'en 
est  pas  de  même  au  printemps,  et  nous 
ne  saurions  trop  recommander  aux  ama- 
teurs die  ne  jamais  planter  un  rosier  au 
printemps  .sans,  au  préalable,  lui  avoir  fait 
subir  cette  opération. 

Voici  en  quoi  elle  consiste  :  dans  un  réci- 
jiient  quelconque,  de  dimensions  appro- 
priées au  nombre  et  à  la  taillie  des  végé- 
taux à  [iraliner  —  seau,  baquet,  etc.  — 
■  .Il  verse  de  l'eau  avec  une  quantité  de 
ti^rre  suffisante  pour  fairei  une  bouillie  très 
claire.  Si  la  terre  était  trop  siliceuse  on 
y  ajouterait  un  jieu  d'argile. 


Quand  cette  bouillie  a  acquis  la  consis- 
tance appi-oximative  de  la  pàtiB  dont  on  se 
sert,  en  cuisine,  pour  faire  les  crêpes,  on 
y  ajoute  un  peu  de  terreau  de  couche,  ou 
mieux,  àe\  la  bouse  de  vache  et  on  mélange 
intimement  le  tout. 

Au  moment  de  la  plantation,  on  plonge 
les  racines  dans  cette'  bouillie  dont  une 
mince  couchei  adlière  fortement  aux  parties 
du  végétal  avec  lesquelles  elle  a  été  en  con- 
tact. 

'Miise,  en  terre  immédiatement,  les  racines 
adhèrent  à  leur  four  au  sol,  font  corps 
avec   lui,   grâce   au   pralinage. 

On  augmente  considéraljlement  les  chan- 
ces di9  succès,  par  ce  procédé  d'une  grande 
simplicité.  On  doit  agiter  fréquemment  la 
biiuiine,  pour  éviter  le  dépôt,  au  fond  du  ré- 
cipient, des  maitières  solides.  Il  faut  avoir 
grand  soin  de  ne  pas  ajouter  à  la  bouillie 
formée  d'eau  et  de  terre,  une  substance  sus- 
cejililile  de  brûler  les  racines. 

I!  faut  donc  s'abstenir  d'employer,  en 
trnji  grande  quantité,  du  purin,  de  la  co- 
iomhine,  etc.,  etc.,  ou  autre  engrais  excel- 
lent et  remplaçant  avantageusement  la  bou- 
se de  vache  lorsqu'il  n'est  ajouté  que  très 
modérément  à  la  bouillie,  mais  fort  nui- 
siljle  si  on  l'y  mélange  en  trop  grande 
proportion. 

C'est  pourquoi  nous  préconisons  l'emploi 
de  la  bouse  de  vache  qui  ne  présente  au- 
cun inconvénient  et  donne  de  très  bons  ré- 
sultats. 

COCHET-COCHET. 


lOSIERS 


3j0UVEAUX 


IIS       AU 

(SiiiU-) 


.OMMERCE      EN      1913 


fi) 


Notre  aimable  confrère,  M.  Pernet-Dij- 
cher,  rosiériste  à  yenissieux  (Rhône),  met 
au  commerce  à  partir  de  ce  jour,  1"  mars 
1913,  les  nouveautés  ci-après  : 

'MLUiWMERE  (Pernetiana).  —  Issu  de 
variété    inédite     x    Lyon-Rose.    Arbuste    de 

Voir  Journal  des  Roses  1913,  page  i6.  Nous  rappelon^ 
c]ue  les  (lesdiplkins  que  nous  publions,  sont  celles  îles 
dhlenleiirs. 


graude  vigueur  à  rameaux  ériges:  fcuiUngc 
vert  clair;  aiguillons  nombreux  et  peu  sail- 
lants; bouton  de  fo'rme  allongée  porté  par 
un  fort  et  long  pédoncule,  rouge  corail 
carminé;  fleur  très  grande,  pleine,  en  forme 
de  cr)upe  allongée,  d'un  riche  coloris  rouge 
crevette  nuancé  de  jaune  au  centre,  l'ex- 
trémité des  pétales  rose  carminé.  Florai- 
son continuelle. 


42 


JOURNAL    DES     EOSES 


Cette  superbe  nouveauté,  très  remarquée 
à  rexposition  de  Londres,  de  1912,  se  rap- 
proche coniîîie  coloris  de  Lyon-Rosc;  mais 
elle  a  sur  cette  dernière  l'avantage  de  pro- 
duire des  f1;eiuTs  d'une  fomie  plus  gracieuse 
encore  et  plus  légère;  l'ai'buste  est  d'une 
rusticité  aljsolue.  C'est  une  des  plus  jolies 
roses    de  la    race  des   Pemieitiana. 

CISSIE  EASLEA  {Pernctiana.).  —  Arbuste 
très  vigoureux,  à  rame^aux  droits;  feuillage 
vert  bronzé;  aiguillons  assez  nombreux  et 
saillants;  bouton  ovoïde,  nankin  rougeàtre 
ombré  d's  carmin  vif:  fleur  très  grande, 
pleine,  globuleuse,  coLo,ris  jaune  safran 
clair,  centre  camiiné,  passant  au  jaune  de 
Naples  à  la  défloraison.  Excellente  rose  de 
jardin  ei  d'exposition. 

Issue  de  Madame  Mêlante  Soupert  x 
Tiuyon   d'Or. 

MADAME  THEQDOP,E  DELACOURT  {Hy- 
bride de  thé).  —  Arbuste  très  vigoureux,  à 
rameaux  buissonnaiitsi;  feuillage  vert  bron- 


zé rougeàtre;  aiguillons  inégaux  et  sail- 
lants; bouton  long,  rouge  grenadine;  fleur 
grande,  a.ssez  pleine,  globuleuse,  coloris 
sainnon  rougeàtre  nuancé  de  jaune  clair. 

Excellente  rose  de  jardin  d'une  floribun- 
dité  généreuse  et  d'un  coloris  recherché. 

Issue  de  variétés  inédites. 

MISTRESS  T.  HILLAS  {Hybride  de  Ihé). 
—  .\rbueto  de  grande  vigueur,  à  rameaux 
longs  et  érigés;  feuillage  vert  bronzé;  ai- 
guillons assez  nombreux  et  saillanits;  beau 
bouton  long,  jaune  de  chrome  moyen;  fleur 
grande,  pleine,  en  foi-me  de  coupe,  allongée, 
beau  coloris  jaime  de  chrome  pur  sans 
antre  nuiance. 

Issue  de  variétés  inédites. 

Exoellente  rose  de  jardin;  cette  nouvelle 
variété,  d'une  robuste  constitution,  sera  très 
appréciée  pour  l'élégance  de  ses  jolies 
fleurs. 


(A   suivre) 


PAPILLON. 


E      fesiER      DANS      LES      ÊnQ      JaRTIES      DU      ffloNDE 


(ï 

(Suilc) 


-^- 


UNE     ROSERAIE     D'AMATEUR     A     LUNEVILLE 


Il  y  a  près  '''un  an,  je  faisais  b  voynee 
de  Saverne  à  Lunéville  pour  visiter  la  rose- 
raie de  M.  Gauce,  ancien  notaire  à  Bbi- 
mont,   retiré  à  Lunéville. 

Limité  dans  ses  moyens  par  un  emplace- 
ment plutôt  restreint,  six  ares  environ,  M. 
Gauce  a  pu  cependant  créer  une  petite  mer. 
veille.  Tous  les  murs,  élevés  de  trois  mè- 
tres et  le  treillage  qui  les  surmonte  sont 
palissés  de  rosiers;  nous  y  voyons  succes- 
sivement :  Turncr's  crimson  Rambler,  Jdn 
Ctemm,  y.éphirine  Drnuin,  Griis.K  an  '/.a- 
hern,  Lenrhfstern,  Dorothy  Perkins,  Af/lain, 
.\ugenselirin. 

Six  arceaux,  artistement  di-spnsés,  sont 
d'un  très  heureux  effet.  Du  fil  de  fer  relie 
ces  arceaux  entre  eux,  et  les  belles  varié- 
tés comme  Rvbin,  Timer's  crimaon   Ram- 


her,  Tau.fendsclinii  Aghihi  et  (iniss  an  Za- 
bi-rn,  vous  donnent  l'illusion  das  magni- 
fiques installations  qu'on  ne  rencontre  que 
dans  les  grandes  rosei-aies. 

Cin(i  grands  massifs  babileiiiient  i>lacés 
donnent  au  jardin  de  M.  Gauce  un  cachet 
tout  paiiiculier.  Le  premier  isurtout  est 
merveilleux;  nous  y  trouvons  une  ligne  de 
Louise  Walter,  un^e'  autre  de  Mildred  Grnnt, 
une  troisième  de  Phnrisaër,  une  quatrième 
de  Prince  de  Iltihjarie  et  enfin,  une  cin- 
(piièn)e  de*Général  Mac  .\r!hur.  Une  ligne 
die  rosiers  variés  à  demi-tige  forme  le  fond 
de  ce  massif.  Dans  les  autres  corbeilles 
nous  Irouvons  des  rosiers  nains,  à  demi- 
tige  et  à  haute-tige  dv  toutes  nuances. 

M.  Gauce  possède  l.?00  rosiers  dont  500 
variétés    choisies    (larnii    les    jilus    belles. 


JOURNAL     UES     ROSES 


43 


C'est  en  venant,  il  y  a  quatre  lUis,  visi- 
ter ni)tfe  jardin  des  roses  de  Saveme  que 
mon  ami  me  fit  part  de  ses  projets. 

Il  était  ravi  de  trouver  cliez  nous  un  si 
\aste  emplacemient,  de  si  belles  variétés  et 
Lin   aussi   grand   nombre  de  Rosiers;    aussi 


M.  Gauce  est  un  amateur  des  plus  pas- 
sionnés, il  aime  les  rosées  et  s'adonne  corps 
et  ànie  à  leur  culture;  je  suis  heureux 
comme  fondateur  de  la  Société  des  Amis 
des  Roses  d'Alsace-Lorraine,  de  lui  adres- 
ser,  ici,   mes  plus  sincères  félicitations. 


\'uc-   d'une   pnitic  de   la   Kobcr.iie   de   M.  G.VUCE,  à   LunkvillK. 


l'.'pai-lait-il  à  l.unéville  le  carnet  rempli  <k' 
notes  et  bien  décidé  à  mettre,  séance  te- 
nante, son  projet  à  exécution.  En  effet, 
deux  mois  après  je  recevais  de  lui  une 
Icingue  lettre  me  priant  de  lui  clxoisir  quel- 
ques centaines  de  rosie.rs  et  de  l'inscrire 
(imnie  niembi'e  de  la  Société  des  Amis 
ili-s  Roses  (VMsncc-Lorrainc.  A  notre  ex- 
|...slti'iii  (le  1011,  M.  Gauce  fit  très  bonne 
li'^ure  iiarmi  l"s  rosiérlstes  éminents  de 
ii'>tre  jiiiy. 


La  création  d'une  aussi  intéressante  ro- 
seraie dans  un  espace  restreint,  oontiient 
un  en.Sieigneinent  :  elle  démontre,  une  fois 
de  plus,  la  po.ssibilité  pour  tout  amateur 
de  roses  qui  poissède  un  petit  jardin,  non 
seulement  de  réunir  ime  superbe  collection 
de  rosiers,  mais  encore  de  produire  un 
grand  effet  décoratif  n'ayant  rien  à  envier, 
toutes  proportions  gardées,  aux  roseraies 
les  plus  réputées. 

Louis  WALTER. 


/>■■ 


''HIVER      1912-1913      ET      LA       A^ÉGÉTATION 


L'Iiiver  exceptionnellemeint  doux  et  bu- 
niide  que  nous  traversons,  a  déterminé 
dans  les  plantes  les  plus  variées,  une  sorte 
d'offolement  da.ns  la  végétation,  produisant 
un  dévelopttement  anormal  des  pousses 
une  floraistin  intempestive  et  une  véa^^fn- 
tion  contiue.  Certaines  plantes  à  l'étnt  ''i- 
bitiK'l  de  repos  de  cette  saison  pnr  suite  des 


gelées  de  novembre,  ont  continue  do  pous- 
ser normalement  donnant  ainsi  leurs  pro- 
duits à  'contre-saison. 

C'est  ainsi  qu'un  iioirier  iilaiilé  voilà 
trois  nns  dans  un  jardin  à  .-Mençon,  est 
actuellement  (13  janvier  1913)  en  pleine 
floraison  et,  ce  qui  est  le  plus  extraordi- 
naii"-:,    les    premières    fleurs    se    smit    épa- 


44 


JOUENAL     DES    ROSES 


liouies  le  24  décembre  1913.  On  ne  voit 
{KTS  souvent  de  poiriers  en  fleurs  à  Noël. 
Nous  avons  soiis  les  yeux  un  rameau  por- 
tant deux  bouquets  ayant  cbacun  trois 
fleurs  entièrement  épanouies  et  de  nom- 
breux boutons  prêts  à  ouvrir.  L'arbre  (un 
(Passe-Crassane)  préseiit.e  tous  ses  bour- 
geons fruct.ilèrrQS,  leit  ils  sont  nombreux,  aus- 
si avancés.  Cette  variété  ouvre  généralement 
ses  fleurs   au  commencement   d'avril. 

Cette  floraison  anormale  nous  a  paru  in- 
téressante à  signaler.  Ce-  fait  ne  doit  pas 
être  isolé  :  on  nous  signale  un  poirier 
Doyenné  d'Alencon  qui  portait  quelques 
fleurs  épanouies  le  2  janvier.  Le  11  nous 
avons  vu  dans  un  jardin  un  i)<)i,rier  de  la 
mèniiei  variété  portant  de  mimlir-eux  lioutons 
prêts  à  ouvrir.  Cette  variété  à  floraison 
assez  précoce  n'ouvi'e  généralement  ses 
fleurs  que  fin  mars.  Ces  arbres  sont  des 
pyramides  en  plein  carré  non  abrités. 

Qu'adviendra-t-il  de  cette  floraison  et  du 
départ  hâtif  de  la  végétation  ? 

Il  est  à  craindre'  qu'u,n  refroidissement 
subit  de  la  température  ne  détermine  un 
ari'êt  brusque  de  la  végétation,  qui  aurait 
jinur  résultat  d'occasionner  la  mort,  sinon 
totalei  des  arbres  mais  le  dépérissement 
des  branches  fruitières. 

Certains  arbustes  :  Clcmatis  .Jach-mainii, 
ont  des  pousses  de  10  à  15  centimètres  de 
longuieur;  leis  Pivoines  en  arbre,  développent 
leurs  bourgeons  et  montrent  leurs  boutons; 
lesquels  la  plante  étant  très  sensible  au 
froid  seront  certainement  atteints  et  dé- 
tniits  par  les  gelées  tardives.  Les  I.iins 
ont  les  leurs  fortement  avancés,  les  Rosvrs 
Polynritlia,  Bnigali>,  Thé,  etc.,  n'ont  lias 
cessé  de  végéter  et  développent  leurs  jeunes 
pousses  garnies  de  boutons  prêts  à  éjia- 
nouir.  La  variété  Madame  Norbert  Lrvavas- 
srur  porte  des  boutons  prêts  à  ouviir.  I.e 
Pr'midn  CrandifUira  a  commencé  à  flenri; 
en  décembre  et  est  actuellement  eu  jjleine 
floraison,  ainsi  que  le  Perce-Neige.  La  Fi- 
caire (\nanouit  ses  fleurs.  \,'Ur\lobnrc  hij- 
bridr  est  bientôt  délleuri.  I.a  Pàquierette 
à  fleurs  doubles  à  de  nombreux  capitules 
épanouis,  beaucoup  sont  déformés.  Le  Pseu- 
do-Narcisse (Porjon),  montre  ses  boutons 
dont   quelques-uns   sont    même   fleuris.    Les 


choux  montent  à  graine  dépassant  ainsi 
de  lioaucoup  l'époque  normale  de  leur  vé- 
gétation. 

Par  suite  de  ki  clémence  de  la  tempéra- 
ture les  limaces  grises  et  noires  sont  ex- 
traordinainement  nombreuses  et  vigoureu- 
ses :  c'est  par  milliers  qu'on  les  lencontre, 
aussi  les  laituies  d'hiver  sont-elles  à  peu 
près  entièrement  dévorées  et  seront  très 
rares    au  printiemps. 

Le  5  septembre  1912,  nous  signalioriis  un 
pommier  égrasseau  en  pleine  floraisoni'  ces 
fleurs  fécondées,  ont  donné  naissa-rice  â  de 
jeunes  fruits  qui,  favorisés  p«r  la.  clémence 
dei  la  saison,  se  sont  développés  normale- 
ment et  atteignent  actuellement  1  cent,  i 
et  plus  de  diamètre. 

Ces  cas  anormaux  de  floraison  et  de  fruc- 
tification sont  intéressant:s  à  s.ignaler  aujç 
amateurs  d'horticulture  (Alençon,  le  13  jan- 
vier 1913.   E.  L.). 

La  température  restant  douce  il  nous  a 
laru  intéressant  de  continuer  notre  enquê- 
'e.  Les  notes  suivantes  contiennent  les  ren- 
seignements quisi  nous  avons  pu  nous  pro- 
•urer  entre  le  30  janvier  et  le  8  février. 

Ainsi  que  nous  le  disons  plus  haut,  cer- 
aines  plantes  qui  généralement  sont  au  re. 
jos  à  la  suite  des  gelées  de  novembre  et 
restent  dans  cet  état  jusqu'au  réveil  de  la 
v'égétation  en  mars,  ont  continué  de  s'ac- 
.roitre  d'une  façon  normale,  l'artichaut,  qui 
ors  d,:s  premiers  froids  demande  à  être 
ijntté  o>i  couvert,  a  les  feuitles  intactes, 
.naucoup  de  pieds  ont  donné  naissance  à 
deis  tiges  portant  2  ou  3  têtes  dont  la  cen- 
trale atteint  parfois  6  à  10  centimètres  de 
liamètre;  l'oaeiille  continue  à  pousser  et  ses 
feuilles  sont  fraiqhes  et  vigoureuses  connue 
au  mois  d'avril;  la  ciboulette,  générale- 
ment complètement  disparue  à  celte  époqur. 
rentrée  en  terre,  a  présentement  des  feuii- 
'es  de  12  à  15  centimètres  de  longueur.  Les 
'houx  verts,  pancaliers,  de  Bruxelles,  etc., 
les  navieits  montent  à  graine;  la  mâche 
commence  à  développer  ses  tiges  florales. 
L'herbe  de  prairie  est  v'goureuse  et  verte, 
les  Agrostis  sont  en  fleurs. 

Des  arbustes  considérés  comme  à  feuilles 
caduques  ont  continué  leur  végétation  et 
conservé  leurs  feuilles  do   l'automne  qu'ac- 


JOURNAL    DES    ROSES. 


COUBERT     iSeine-4-IVIarNeI      FRANCE. 


1       MARS    1913. 


GRUSS    AN    ORESOEN    (Hybride    de    Thé) 
(Robert    Turke    19121 


JOUENAL    DES     ROSES 


45 


compagneiit  maintenant  des  pousses  et  des 
feuilles  nonvellement  développées;  le  clia- 
niœcerasus  xylustemon  pousse  conuiie  en 
pleine  saison  et  développe  ses  fleurs  odo- 
rantes; il  en  est  de  même  du  Loiikera  sem- 
pervirens;  le  Cobea  scandens  est  vigoureux  : 
les  tig'es  s'allongent,  les  fruits  groississieiit 
et  les  feuilles  sont  amples  et  d'un  beau 
vert.  Le  Vibumuni  tinus  (laurier-tin)  a 
une  floraison  luxu.riante;  le  laurier-p'almie 
développe  ses  grappes  de  fleurs  blanches; 
le  Laurier-sauce  (Laurus  nobilis)  est  en 
fleurs.  L'Aucuba  masula  dnnnie  actuelle- 
ment se.s  thyrses  verdàtres,  l'ajonc  (Ulex 
Europœus)  est  en  jileine  floraison.  L©  Da- 
phné  lureola  est  en  fleurs  depuis  décem- 
bre. Le  mahonia  aquifolia,  le  Ruscus  acu- 
leatus,  également  fleuris  dejiuis  fin  janvier. 
Le  Prunus  Pissardi  est  épanoui  depuis 
Le  15  janvier;  le  P.  myrobolan  est  égale- 
ment en  fleurs,  la  Ronce  Ru  bus  cœsius 
porte  également  des  fleurs  prêtes  à.  ouvrir. 
Certains  aj-bustes  à  feuflleis  per.si.stantieis  : 
Evonymus  Japonicus  et  ses  variété®,  végè- 
tent et  s'allongent  ainsi  qu'ils  font  en  avril; 
le  Buxus  sempervirens  lest  en  fleurs.  Cer- 
tains résineux,  Taxus  baccata,  Chamsecy- 
paris,  Biota  orientalis,  Juniperus  'Virginia- 
na,  etc.,  ont  leurs  chatons  mâles  complète- 
ment en    fleurs.    Le    3  février   nous    avons 


trouvé  un  jeune  /E.scuhis  lli|i|i(icastan\im. 
dont  les  feuilles  sorties  du  bourgeon  déve- 
loppaient leur  limbe;  l'Ulmus  campestris, 
cfuelques  pêchers  et  abricotiers  eu  fleurs. 

D'autres  arbustes  :  Deutzia,  Philadelphus, 
Lilas  de  Perse,  Chamft;cerasus,  Lonicera, 
Spiraîa,  Evonymus  Europœus,  etc.,  déve- 
loppent leurs  bourgieons,  éta.nt  ainsi  en 
avance  de  plus  d'un  mois  sur  leur  végé- 
tation  no  r  amie: 

Le  Poirier  du  Japon  développe  ses  fleurs. 
Les  Pervenches  (majoir  et  minor)  sont  en 
pleine  floraison;  le  Cornus  naas.  est  en  fleurs 
depuis  le  10  janvier. 

Les  Pivoines  de  Chine,  les  Phlox  decus- 
sata  ont  des  tiges  de  20  à  25  centimètres; 
les  scabieuses  sont  en  boutons;  le  Leucan- 
iheiiium  maximum  est  en  fleurs  ainsi  que 
le  Corydalis  solida  et  l'Oxalis  Deppei,  etc. 

Le  temps  s'étant  subitement  mis  au  froid 
le  9  février  où  le  the'rmomètre  descendit 
à  —  3"  avec  forte  gelée  blanche  nous  avons 
dû  terminer  notre  enquête  que  nous  comp- 
tons reprendre  si  le  temps  redevenait  doux. 
Dans  le  cas  contiraire  nous  aurions  à  en- 
registrer les  dégâts  occasionnés  par  la  ge- 
lée sur  les  plantes  ayant  pou.ssé  trop  hâti- 
vement. 

Alençon,  le  9  février  1913. 

E.  LEMÉE..  ' 


Qî- 


OSE 


rRUSS      AN      ^BresDEN      (Hybride      de     Thé 


La  nouveauté  représentée  ici  a  été  obte- 
nue par  M.  Robert  Tiirke,  rosiériste  à  Meis- 
.sen  (Saxe)  eit  vendue,  en  1912,  par  MM. 
Iloyer  et  Klemm,  rosiéristes  à  Dresden. 

Gruss  an  Dresden  (Salut  à  Dresde),  est 
i.ftsue  de  Princesse  de  Tiéarn  et  d'un  semis 
inédit  de  M.  le  docteur  Millier. 

Primitivement  annoncée,  ici,  comme  Iiy- 
bride  remontant,  cette  nouvelle  venue  est 
en  réalité  un  Hybride  de  Ihé. 

La  plante  est  vigoureuse,  le  feuillage 
ample,  le  bouton  long  et  pointu. 

La  ro.se  est  d'un  rouge  très  vif,  analogue 
à  celui  de  'i  Charlotte  Klemm  »,  mais  ce- 
pendant plus  foncé  encore. 


La  fleur  ne  violacé  jamais;  elle  se  con- 
serve fort  longtemps,  aussi  bien  coupée  que 
.*ur  la  plante.  La  forme  en  est  gracieuse, 
le  centre  proéminent.  L'obtenteur,  M.  Tiir- 
ke, nous  dit  :  Il  C'est  une  bonne  rose  de 
serre  chaude,  c'est-à-dire  à  forcer;  de  même 
elle  est  très  bonne  comme  fleur  à  couper 
en  plein  air.  Mais  elle  aura  principalement 
tf)utes  les  qualités  requises  pour  groupe- 
n)ents,  à  cause  de  sa  floraison  continuelle. 

Elle  occupera  bientôt  une  place  d'hon- 
neur parmi  les  Uijbrid<-'s  de  thc  à  Heurs 
rouges  très  foncée.«  ". 

M.\RIE,   i)U  CLOs-Joi.r.ET. 


46 


JOURNAL     DES     ROSES 


^^.OMMAGE      A      LA      ^OSE 


J'aime  à  me  souvenir  de  l'antique  chaumine 
Où  le  sort  m'accueillit  dans  ce  monde  pervers, 
Dans  ce  monde  où  le  Beau  lui-même  a  son  envers. 
Où  tant  de  mal  auprès  d'un  peu  de  bien  chemine. 

Alors  enfant,  cueillant  la  pâle  cardamine 
Dans  le  pré,  par-delà  des  souches  d'osiers  verts, 
Pensais-je  que  plus  tard  j'ébaucherais  des  vers? 
L'art  s'éveille  parfois  quand  le  ciel  s'illumine. 

Si,  depuis,  j'ai  chanté  la  nature  et  l'amour 

Sous  leurs  aspects  changeants,  si  divers  tour  à  tour; 

La  Rose  fut  surtout  ma  belle  inspiratrice. 

Et  mon  culte  pour  Elle,  un  culte  ardent  et  pur, 
A  fait,  par  sa  voix  noble,  intime  et  créatrice. 
Flotter  sur  mon  automne  un  parfum  dans  l'azur. 


A.    LEBRUN. 


>OUFRE 


SON      rftcTION.      SON 


a>^ 


Utilisation 


Le  travail  naturel  du  sul,  que  l'Antiquité 
cherchait  déjà  à  expliquer,  travail  (jui  fait 
vivre  les  végétaux  placés  en  dehors  de  l'ac- 
tion de  i'honmie  et  qui  rend  la  fertilité 
à  une  (erre  laissée  en  jachèriei,  e.st  aujour- 
d'hui connu. 

Cette  noaivelle  ac<iuisition  n'est  pas  sans 
comporler   de   noinlii-eux    avantages. 

Nous  y  puisons  la  ci)nnai.s.s.ance  de  la 
forme  exacte  que  Les  matières  fertilisantes 
doivent  prendre  pouT  pénétrer  dans  la  iilaii- 
te  et  d'autre  part,  la  manière  dont  se  for- 
ment au  sein  de  la  terw  les  composés  assi- 
milables. 

Il  nous  deviiemt  donc  facile,  dans  la  pra- 
tique, en  nous  approchant  aussi  compilète- 
ment  que  i)osisihle  de  ce  qui  .se  pa.=se  dans 
la  nature,   d'en  tirer  des  conséquences  fa- 

(1)  Reproduction  autorisée  en  indiquant  In  ndin  de 
l'auteur  et  le  titre  du  Journal  des  lioxcs. 


vorables,  1°  à  la  réduction  des  frais  de 
culture  et  2°  à  la  valeur  des  résultats  obte- 
nus en  abondance  de  récolte  ou  en  beauté 
et  en  ce  qui  concerne  la  Rose,  dans  les 
doux    à   la.   fois. 

Cette  découverte  est  venue  dissiper  les 
dcniièiies  obscurités  qui  régnaremt  encore 
.«ur  la.  «  FpTti.lité  »  et  compléter  très  heu- 
reuiSieiuent,  celle  qui,  à.  juste  titre,  rendit 
célèbre,  dans  le  monde  entiiPT,  le  nom  de 
(ioiirgcs   \'illp. 

Parmi  1rs  quatorze  corps  .simples  néces- 
saires à  l'alimentation  des  végétaux,  que 
doit  conteniT  toute  terr»  normalement  cons- 
tituée, ce  savant  détermina  quatre  d'entre 
eux  quii  s'éptiisent  rapidement  (auxipiels 
on  a  ajouté  depuis  la  magnésie)  et  que  lo 
oiltivateur  doit  rapporter  dans  les  engrais. 
Il  indi<ina  également  celui  de  ces  corps 
q\ie    cliai|ne   f.unille    de    plantes    consomme 


JOURNAL     DES     E0SE8 


47 


de  préférence  et  dont  on  doit  faire  la  do- 
minante de  ces  engrais. 

Mais  Georges  Ville  avait  conclu  un  peu 
vite,  ([u'il  suffisait  que  ces  cjuatre  eoips 
fig-urent  dans  une  combinaison  soluble  pour 
qu'ils  deviennent  susceptibles  d'être  absor- 
bés par  les  racines.  Or  rexpérience  dé- 
montre que  les  engrais  établis  suivant  les 
formulies  qu'il  avait  indiquées,  restent  sans 
action  dans  certains  terrains,  notamment 
dans  les  jardins  oii  l'ombre  régime  toujours 
plus  ou  moins. 

On  avait  donc  été  amené  à  supiloser 
l'existence  d'im  travail  particulier  qui  don- 
nait à  l'engrais  la  fomie  assiniilalile  et 
comme  on  n'appliquait  la  supposition  de  ce 
travail  qu'à  la  transformation  de  l'ammo- 
niaque en  cfimbinaison  oxygénée  ou  nit ra- 
tée, on  lui  donna  le  nom  de  nitriflcation; 
nom  qu'il  conserva,  bien  qu'il  ait  été  re- 
connu que  l'action  du  soufre  n'engendre 
pas  un  travail  particulier,  concernant  seu- 
lement l'azote,  comme  celui  qu'on  supposait 
mais  au  contraire,  un  ensemble  de  réactions 
qui  touche  presque  tous  les  corps  que  la 
terre  contient. 

La  ffuestion  de  l'action  du  soufre  dans 
le  sol  est  actuellement  à  l'ordre  du  jour; 
il  n'est  pas  un  congrès  de  rosiéristes  ou 
rie  chrysanthémLstes,  où  elle  ne  soit  évo- 
quée. L'Académie  des  Sciences  elle-même, 
a  confié  à  deux  profe.ssieiurs,  MM.  Demolon 
et  Boulanger,  le  .si>ln  de  vérifier  cette  ac- 
tion. 

I,e  l'èsultat  des  expériences  de  la  pre- 
inléro  année  a  confirmé,  chez  le  premier 
de  ces  professeurs,  le  principe  de  la  théorie 
de  la  nitriflcation,  telle  qu'elle  a  été  eocpo- 
sée  ù  la  Société  Nationale  d'Flortiriilf\ire, 
séance  du  26  août  1909. 

Nous  indifruons  plus  bn'n  le  facteur  im- 
lirévu  qui  -s'est  introduit  dans  les  expé- 
riences conduites  par  M.  Boulanger  et  a 
iirovoqué  des  résultats  qui,  bien  que  né- 
latifs,    sont    enc/ire    une    confirmation    de 

tto  tbéorie. 

Avant  (\'f'i[  vi'iiir  .nix  exnliratinns  pi'ati- 
ques,  il  est  indis[ionsable  d'exposer,  aussi 
brièvement  cfue  po.ss!ble,  la  manière  dont 
le  soufre  détennine,  dans  le  .sol,  cie  travail 
de  nitriflcation. 


On  avait  constaté  depuis  longtemps  que 
sur  une  vigne  soufrée  pour  combattre  l'Oï- 
dium, il  se  produisait  des  vapeurs  qui  dé- 
truisaient le  clui.mpignon  nuisible. 

C'eist  par  une  action  identique  des  rayons 
du  soleil  sur  le  soufre  que  doit  contenir 
foute  tei-re  normalement  constituée,  que  s© 
forme  l'anhydride  sulturique  qui  en  se  com- 
liinant  avec  l'eau  que  retient  la.  terre,  se 
iranisforme  en  acide  sulfurique. 

Cet  acide  attaque  le  carbonate  de  chaux 
que  doit  également  contenir  le  sol,  le  dé- 
i'onq)Oifte  et  forme  d'un©  part,  du  sulfate 
de  chaux  et  de  l'autre  de  l'acide  carboni- 
que dont  nous  négligeiuis  le  rôle,  moins 
important.  , 

Nous  avons  un  exemple  frappant  de  l'ac- 
tion que  subit  le  sulfate  de  chaux.  Dans 
les  caves,  principaleniient  cieJles  qui  sont 
humides,  nous  voyons  les  murs,  quand  ils 
sont  revêtus  de  plâtre  (sulfate  de  chaux) 
se  couvrir  d'une  abondante  efflorescenc© 
de  salpêtre  (nitrate  de  potasse). 

Par  un  phénomène  identique,  ce  siel  prend 
naissance  sur  le  sulfate  de  chaux,  dans  les 
milliards  de  petites  caves  cjue  forment  les 
interstices  du  sol.  A  mesunei  de  sa  produc- 
tion, il  se  trouve  décomposé  par  l'acide 
sulfurique  qui  se  substitue  à  l'acide  ni- 
triffue,  lequel,  mis  en  liberté,  forme  avec 
leis  bases  quie  contient  le  sol,  toute  la  série 
des  nitrates  dont  les  plantes  réclament  la 
présence  pour  végéter  :  nitrate  de  chaux, 
magnésie,  iiotasse,  .soude,  ammoniaque,  etc. 

Négligeant  l'action  de  l'acide  nitrique  sur 
la  matière  organitiue  qu'il  travaille  à  oxy- 
der et  à  solubiliser,  nous  n'envisagerons  ici 
(jue  la  contre-partio  de  cette  réaction  qui 
est  la  foi-mation  d'un  sulfate  de  potassium. 
Mais  comme  l'acidité  de  l'acide  sulfurique 
est  double  de  celle  de  l'acide  nitrique,  il 
en  résulte  que  ce  sulfate  est  encore  acide 
et  .susceptible  de  s©  combiner  avec  une 
deuxièm©  molécule  d'un©  des  bases  que 
nous  venons  de  citer  et  de  former  plusieurs 
sulfates  doubles  de  potasse  et  de  chaux, 
putasse  et  mjagncsie,  potasse  et  ammonia- 
([ue,  etc.,  qui  sont  assimilables  à  un  degré 
beaucoup  plus  élevé  que  les  sulfates  neu- 
tres, dont  la  base  a  été  une  double  quan- 
tité  d'un   même    alcali. 


48 


JOURNAL    DES     ROSES 


L'ammoniaque  n'ayant  \m  faire  aiiti^e- 
ment  que  de  participer,  comme  les  autres 
bases  à  la  formation  de  ces  sels,  nous 
avons  donc  la  preuve  que  c'est  sous  forme 
de  nitrate,  sulfate  double  à  base  de  potasse 
•et  phosphate  (comme  nous  le  vie'rrons  plus 
loin)  que  se  trouve  assimilé  l'ammoniaque 
des  fumieis  et  celui  qui  tjrovient  de  la  dé- 
oompos'ition  de  la  matière  organique. 

Ainsi  se  trouve  résolu»,  panni  plusieurs 
autres,  la  question  tant  controversée  des 
combinaisons  de  l'azote. 

Quant  aux  bactéTies  découvertes  par  un 
membre  de  l'Institut,  M.  Schloesing  aux- 
quelles on  avait  attribué,  avant  même  qu'el- 
les aient  été  isoléeiS',  la  destination  d'oxyder 
l'ammoniaque,  nous  estimons  fort  jn-obable, 
Cfu'elles  doivent  travailler  à  la  formation 
du  nitrate  de  jiotasse. 

Quoi  qu'il  en  soit,  on  n'a  pu,  jusqu'à  ce 
jour,  à  notre  connaissance  du  moins,  en 
tirer  aucune  application  pratiquie  en  cul- 
ture. 

A  l'égard  du  phosphate  de  chaux,  l'acide 
sulfuriqui»'  agit  d'une  manière  analogue  à 
celle  qui  foinie  les  sulfates  et  provoque  la 
formation  de  phosphates  triples  de  chaux- 
potasse-ammonLaquié,  etc. 

Chacun  des  composés  que  notis  venons 
de  signaler,  a,  dans  la  végétation,  un  rôle 
à  lui  particulier,  qui  complète  admirable- 
ment le  rôle  de  chacun  des  autres.  Ce  ise- 
rait  trop  nous  étendre  que  de  lies  indiquer 
toais  ici,  disons  cependant  que  les  sulfates 
en  général,  oompiensent  l'action  trop  vive 
des  nitrates  et  signalions  :  le  sulfate  double 
de  potaseie  et  de  chaux,  qui  devient  pro- 
ducteur en  grand  de  nitrate  de  potasse, 
celui  die  potasse-fer,  utile  à  la  fonnation 
de  la  chlorophile  et  qui  fait  reverdir  les 
plantes  jaunies  et  enfin  celui  de  potasse- 
ammoniaque,  de  nature  aromatique,  qui 
n'est  pas  sans  influer  sur  lei  parfum 
des  fleurs.  .\vis  aux  i)rfMhu"teurs  d'essence 
de  Rose. 

Ceci  étant  posé  et  à  condition  cfue  notre 
terrain  reçoive  librement  les  rayons  du  so- 
leil, rien  ne  s'oppo.«e  à  ce  que  nous  le  pla- 
cions dans  les  conditions  les  niiienx  siis- 
ceptibles  de  favoriser  son  travail  naturel. 

Dans    nos    apports,    nous    maintiendrons 


naturellement  le  fumier,  source  principale 
d'ammoniaque  et  de  matière  organique,  au- 
quel nous  ajouterons  le  phosphate  que  pour- 
ra réclamer  notre  culture.  Mais  il  ne  nous 
serait  d'aucune  utilité  d'employer  le  super- 
phosiihate,  qui  ferait  donbla  emploi  avee  le 
soufre.  Le  phosphate  naturel,  moins  cher, 
les  sco'ries  on  la  cendre  d'os,  feront  tout 
aussi  bien  notre  affaire.  Nous  pourrons 
donc,  soit  le  mettre  sous  les  animaux,  soit 
le  sfratifter  avec  le  fumier,  à  mesure  de 
sa  production,  soit  enfin  le  faire  entrer 
dans  le  mélange  que  nous  indiquons  ci- 
dessous 

Le  soufre,  qui  fournit  les  éléments  de 
mise  en  train  des  réactions  que  nous  ve- 
nons de  voir,  opère  à  très  faible  dose,  M. 
le  Professeur  Demolon,  l'a  employé  à  rai- 
son de  10  grammes  par  mètre  superficiel. 
Son  prix  peu  élieivé  nouis  permet  de  forcer 
un  peu  cette  dose  et  puisque  nous  n'avons 
pas  à  craindre  qu'il  se  ;>erde  dans  le  siol, 
de  le  distribuer  à  raison  de  15,  30  ou  50 
grannnes  poair  un,  deux  ou  trois  ans,  si 
nous  ne  voulons  pas  avoir  à  reinouveler 
l'épandage  dans  l'intervalle  des  fumures.  Il 
devra  être  sublimé  au  finement  broyé. 

Le  carbonate  de  chaux  en  poudre  est 
d'un  prix  minime.  Dans  les  teirrains  riche- 
ment poui"vus  de  ce  corps  ou  si  nous  em- 
ployons les  scories,  nous  pourrons  le  U''^- 
gliger  et  en  cas  d'incertitude  sur  la  teneair 
du  solj  le  donner  à  raison  de  100  grammes 
par  mètre,  dose  large^ment  suffisante  i>our 
se  combiner  avec  l'acide  du  soufre  et  avec 
l'acide  nitrique  libre.  C'euSt  en  prévision 
de  cette  deuxième  combinaison  que  nous 
devrons  distribuer  ce  carbonate,  même  ri 
la  terre  est  riche  en  sulfate  de  chaux  que 
l'acide  nitriqui"'  serait  iminiissant  à  décom- 
poser. 

Ces  deux  corps,  soufre  et  carlionate  de 
chaux  ou  dolomie,  si  la  terre  manque  de- 
magnésle,  doivent  suffire  en  principe  à  pro- 
duire l'ensemble  des  réactions  désirées, 
mais  nous  ne  dievons  pas  oublier  cpie  ce 
sont  surtout,  les  vieux  plâtres,  qui  devien- 
nent producteurs  de  nitrate,  il  sera  donc 
avantageux,  la  ])ireinière  année,  d'adjoin- 
dre à  notre  mélange  ime  certaine  quantité 
(15   à   i'O   grammes   par   mètre)    de   nitrate 


j 


JOUR  N  AL     DES     ROSES 


49 


de  potassium,  de  manière  que  le  soufre 
imLsse  «xercer  son  action  sur  tous  les  corps 
(jui  doivent  la  subir,  cela  dès  l'apparitio  i 
des  beaux  jours  et  que  la  production  d'ad- 
(1(>  nitrique,  ne  se  fasse  pas  attendre. 

Nous  mélangerons  d'abord  le  nitrate  au 
lariwnate  de  chaux,  afin  de  iiarer  à  une 
imprudence  de  fumeuT  ou  à  isne  étàncçl'e 
d'outil  en  fer,  puis  nous  ajouterons  le  sou- 
fre et  enfin  Le  phosphate,  si  nous  ne  l'avons 
pas  employé  avec  le  fumier. 

Le  mélange  de  cette  poudne  avec  le  fu- 
mier est  ingTat  et  difficile  ,à  opérer  conv» 
nablement,  nous  ti-ansporterons  donc  notr; 
engrais  sur  place  et  nous  en  saupoudrf- 
rons  le  fumier  à  mesure  de  son  épandaqe. 
Si  cette  année  on  ne  doit  pas  fumer,  iiou;.; 
répandrons  notre  poudre  bien  égalem'enc 
et  nous  l'enteirrerons  avec  un  crochetage 
ou  un  fort  coup  de  râteau  si  le  labour  est 
fait.  Tout  devra  être  prêt  po'ur  profiter  du 
>nleil  dès  l'apparition  die  ses  premiers 
rayons,  et  la  terre  convenablement  tassée. 

I!  faudra  peut-être  xm  peu  de  persévé- 
rance pour  mettre  sa  terre  en  état,  une  an- 
née conmie  1912,  n'est  pas  heureuse  pour 
un  début,  encore  que  les  résultats  aient  été 
généralement  satisfaisants,  mais  quand  lets 
réactions  seront  bien  établies  une  ou  deux 
années  sans  soleil  rie  seront  plus  à  crain- 
dre. Il  se  fonne  des  réserves  suffisantes 
("■ur  y  parer  et  il  est  à  remarquer  que  l'en- 
jr.iis  une  fois  qu'il  a  i>ris  nai.ssance,  ne 
-■■  perd  plus  dans  le  sol,  ayant  tendance 
a  toujours  remonter  à  la  surface. 

Nous  expli(iuiL'rons  en  terminant  les  mo- 
tifs de  l'échec  de  ^I.  le  Professeur  iinuhiii- 
gé  qui,  supposant  que  le  soufre  pouvait 
influencer  les  bactéries  du  sol,  avait  eu, 
pour  s'en  assuTer,  la  pensée  de  stériliser 
-  s  composts.    Il  n'avait  jtas  prévu  que  la 

.Icination,  en  même  temps  que  les  bacté- 
ries, détruirait  le  nitrate  de  potasse  émi- 
nemment combustible,  ce  ffui  devait  para- 
lyser les  l'éactions  dans  ses  composts,  jus- 
qu'à ce  (fue  du  nouveau  .sel  se  soit  fonné. 

\a>  soufre  agit  effectivement  .sur  les  Irac- 
t'iries  du  sol  mais  c'est  pour  les  détruire. 
Il  est  un  puissant  désinfectant  qui  nous 
permet  de  \ivre  sur  le  limon  qui  recèle 
toutes    les    déjections    et    tous    le.9    détritus 


des  générations  qui  nous  oait  précédés..  Il 
fait  justice  de  tous  les  mauvais  germes  et 
des  nîicrobes  dangereux  pour  les  liumains. 

Stuies,  résiistent  à  son  actiim,  les  bacté- 
ries des  légumineuses,  abritées  sous  l'écorce 
des  plantes,  ainsi  que  celles  qui  concourent 
à  la  formation  du  nitratie  de  potasse. 

Par  les  combinaisons  qu'il  inruvoque,  il 
dispense  largement  le  ijlus  complet  des  en- 
grais, dans  lequel  chaque  plante  puise  la 
dominaaitei  qui  lui  convient,  laissant  des 
réserves  qui  enrichissent  la  terre  pour  les 
récoltes  à  venir. 

C'est  donc  un  des  corps  les  plus  précieux 
que  possède  l'humanité  et  personnellemeait, 
nous  sommes  convaincus  que  si  les  épidé- 
mies de  peste  en  Mandchourie,  sont  en- 
rayées dès  l'apparition  des  premiers  beaux 
jours,  c'est  à  l'action  du  soleil  sur  le  soufre 
du  sol,   qu'est   due  leur  disparition. 

Pour  la  culture  en  pots,  on  emploiera  des 
composts  traités  à  l'avance  de  la  manière 
que  no'U®  avons  indiquée  pour  la  pleine 
terre;  on  pourra  y  affecter  les  châssis  inoc- 
cupés pendant  la  belle  saison. 

Enfin  dans  les  jardms  où  l'ombre  do- 
mine, où  on  ne  peut  espérer  du  soleil  une 
action  suffisante,  la  seiule  ressource  sera 
d'apporter  du  travail  tout  fait. 

Là  encore  on  aura  avantage  à  utiliser 
des  engrais  composés  des  matièi'es  que  nous 
avoiiis  énumérées,  soit  qu'on  les  préparée 
soi-même,  ce  qui  ne  présente  aucune  diffi- 
culté, malgré  hi  diversité  desi  composés  à 
y  introduire,  soit  qu'on  les  demandiC  à  un 
spécialiste. 

Leis  engrais  établis  d'après  les  anciens 
procédés,  qui  doivent  subir  une  transfor- 
tnation  dans  le  sol,  ire  seraient  ici  d'aucune 
utilité,  puisque  la  terre  ne  travaille  pas. 

Et  si  les  engrais  nouvelle  formule,  sont 
vendus  |)«r  les  spécialistes  un  prix  un  peu 
plus  élevé,  on  s'en  consolera  facilement 
quand  on  constatera  que  la  moitié  de  1-a  dose 
habituelle  donne  deg  résultat.s  encore  supé- 
rieurs à  ceux  t|n'iiii  iibtcnait  jusqu'ici  avec 
des  produits  dont  une  faible  partie  seule- 
ment devenait  aîjsinrilablc,  après  des  mo- 
difications qui  ne  pouvaient  s'opérer  sans 
laisser  des  déchets  et  des  résidus  inutilisés. 

Nous   devons   encore  prier   les  per.sonnes 


50 


JOURNAL     DES     11  0  S  E  S 


désireuses  d'essayer  la  méthode  ci-dessus, 
de  veill«r  à  l'emploi  exact  des  matières  in- 
diquées, qu'aucunie  autre,  si  voisine'  soit- 
ell'e,  ne  saurait  remplacer  et  Iots  de  l'acqui- 
sition, d'exiger  la  bonne  qualité  du  nitrate 


de  potasse,  auquel  des  marcliaaids  peu  scru- 
puleux, tentent  trop  souvent  de  substituer 
du  nitrate  de  soude. 

L.   GODUE. 
Villeneuve-la-Garenne,   février  1913. 


.HRONIQUE 


LORTICOLE 


rENERALE 


SO.M.MAlliK  :  Météorologie.  —  Une  Kx|)Ositioii  générale  des  pruiliiils  de  l'horticulture.  —  Villes  et  dates  où  auront 
lieu,  en  ini3.  des  Concours  centraux  agricoles.  —  Les  niigralions  dans  la  feuille  à  l'automne.  —  Congrès 
d'horticulture  de  f9l:i,  à  Paris.  —  Arhres   et  arhustes    nouveaux   nu   peu    ccuinus   (suite). 


Météorologie        ce  que  fut  l'année 

191^.  —  La  iiuiyeiine  annuelle  de  la  pres- 
sion. 757 ■"'"2,  n'est  inférieure. que  dei  0  ""■  5 
à  la  nonnale  et  la  température  moyeiuie 
annuelle  surpasse  de  0  °""  4  la  moyenne  die 
50  ans. 

La  durée  totale  de  l'insolation  est  de 
L633  heures.  Les  tota\ix  annuels  extrêmes 
ont  été,  depuis  1881,  de  1.533  heures  en  1902 
et  de  2.119  heui-es  en  1911. 

Le  total  de  la  pluie  tombée  eu  1912  s'é- 
lève à  608  """  7.  Le  rapport  à  la  normale 
est  de  1,06.  Le  mois  le  plus  humide  a  été  le 
mois  d'août  :  il  est  tombé  82  """  6  d'eau;  le 
rapport  à  la  normale  a  atteint  1,51;  le  mois 
de  septemJjre  a  été  le  plus  sec  de  l'année; 
on  n'a  recueilli  que  9  "'"'  d'eau  et  le  rapport 
à  la  normale  de  ce  mois  est  tombé  à  0,18. 

Enfin,  on  a  compté  190  jours  pluvLeox, 
dont  169  de  pluie  appréciable,  c'est-à-dire 
supériieure  ou  égale  à  0  ""^  1. 

Ce  que  fut  J.\nvier  1913.  —  La  pression 
moyenne  755  """  52  est  inférieure  de  3  """  44 
à  la  normale  et  la  température  moyerane 
5°  8  est  en  excès  de  3°  5  sur  la  normale. 

Insolation  :  Durée  possible,  269  heures; 
durée  effective,  52  h.  6;  rapport  :  0,20. 

Pluie  totale  du  mois  :  70  """  9  en  64  h.  9 
réparties  sur  21  jours  de  pluie. 

(Observatoire    du    parc    Saint-Maur). 


Une  exposition  .générale  (les  ino- 
duils  (1.11  l'horticultiiiv  et  de  Imis  tes  ;irts 
et  industries  qui  s'y  rattachent  sera  ou- 
verte à  Bar-le-Duc,  du  28  au  30  juin  1913; 


cette  exposition  eist  organisée  par  la  Socié- 
té horticole,  maraîchère  et  vfticole  de  Var- 
rondissemcnt  de  Bar-le-Duc. 

Les  personnes  qui  désirent  exposer,  de- 
vront s'adxiesser  à  M.  B.  Joffroy,  .secrétaire 
général  de  la  société,  à  Bar-le-Duc.  Les 
demandes  devront  parvenir  ;iu  plus  tard, 
le  15  juin. 


Villes  et  dates  où  auront  lieu, 
en  1913,   des  Concours  centraux 

agricoles-  —  PaJ-  a.rrété  du  15  janvier 
1913,  le  ministre  de  l'Agriculture  a  décidé 
que  les  conooiu-s  centraux  agricoles  au- 
raient heu,  en  1913,  dans  les  villes  et  aux 
époqiies   ci-après   ; 

Anlihes,  du  lundi  10  au  dimanche  16 
mars: 

Montaiiliaii,  du  lundi  5  au  lundi  12  mai; 

Epiiial,  du  lundi  19  a.u  dimanche  25  mai; 

Tarbes,  du  lundi  2G  mai  au  dimanche 
1"  juin; 

TSSantes 
V   juin; 

('hàteanrou.r 
8  juin; 

Gap,   du  lundi  2  au  dimanche  8  juin; 

Evrcui,  du  huidl  9  au  dimanche  15  juin. 

I>es  progranmies  de  ces  expositions  seront 
tenus  à  la  disposition  des  intéressés  au  mi- 
nistère de  rAgr'culture  et  dans  les  préfec- 
tures des  départements  intéressés  : 

Pour  le  ciiriC(UH>  (l'.\utibcis,  à.  partir  du 
15  janvier  1913; 

Pour  les  autres  expositions,  à  partir  du 
15  février  1913. 


du   lundi    26    ma'    au    dimanche 
du    lundi    2    au    dimanche 


JOUENAL     DES     KOSES 


51 


Nous  rappelons  que  ces  concour.s  sont 
p.resque  toujours  l'occasion  de  niaiiitesta- 
tions   horticoles. 


Les  migrations  dans  la  feuille 

à  l'automne-  —  Avant  de  t.oniJ>er,  les 
feuilles  jaiuilssent.  Cet  aiTèt  d'activité  cor- 
respond à  une  migration  des  éléments  dans 
la  plante.  Un  agronome  allemand,  R'chteir, 
a  mesuré   le  phénomène. 

Les  expériences  ont  porté  sur  les  urhres 
fruitiers.  Il  a  constaté  que  la  migration 
cununençait  vers  lie  14  juillet  pour  s'arrê- 
ter vei-s  le  1"''  novembre. 

La  diminution  du  résidu  sec  de  la  feuille 
atteint  30  à  35  %. 

11  y  a  donc  un  phénomène  actif  et  non 
une  simple  dessication. 

La  potasse,  la  chaux,  la  magnésie  et  l'a- 
cide phosphorique,  mais  non  la  silice,  sont 
ainsi  rendus  aux  tissus  de  l'arbre. 

L'azote  y  retourne  même  rapidement  ain- 
■si  que  les  hydrates  de  carboms  et  les  acides 
organiques.  La  feuille  ne  conseive  donc 
guère  que  des  éléments  cellulosiques.  Lors- 
que le  froid  est  prématuré,  la  fe.uille  tombe 
avant  que  la  migration  ait  pu  avoir  lieu. 

Ces  reclierches  montrent  quelles  erreurs 
peuvent  conmiettre  les  agronomes  qui  do- 
seraient les  éléments  de  la  feuille  verte 
pour  comiaitre  les  besoins  des  plantes  en 
éléments  fertiUsaiits. 

Il  faut  attendre  la  chute  des  feuilles 
jxiur  apprécier  ce  qui  retourne  à  la  sou- 
che. {Revue  scienlifiquc,  16  novembre  1912). 


Congrès  d'horticviltvire  de  1913, 

à  Paris.  Li'    \iiigt-.si.\iume   congres   dt- 

ganisé  par  la  Société  nationale  d'horticul- 
ture de  France  se  tiendra  à  Paris,  le  sa- 
medi 22  mai  1913,  dans  la  grandie  salle  de 
la  Société  d'horticulture,  84,  rue  de  Gre- 
nelle, à  neuf  heures  du  matin. 

Les  mémoires  préliminaires  devront  être 
écrits  en  langue  française,  très  lisiblement, 
sans  ratures  ni  surciiargos,  sur  un  seul 
côté  du  papier  (fonnat  20/15);  il  devront 
être  adressés  au  secrétaire  du  Congrès,  au 


siège  de  la  Société,  avant  le  1'''  mars  1913. 
Clidiiue  mémoire  devra  être  aeeoiiipagné 
d'un  résumé  de  la  question  traitée,  résu- 
mé ne  dépassant  pas  une  page  du  journal 
de  la  société.  Les  mémoires  ou  résumés  de 
mémoires  seront  imijrimés  et  distribués  par 
les  soins  de  la  commission  avant  la  réunion 
du  Congrès,  si  ell©  le  juge  utile.  Les  mé- 
moires non  signés  ne  seront  pus  admis. 
Les  mémoires  ne  devront  pas  excéder  seize 
payes  du  journal  de  la  société. 

(QUESTIONS  .k  l'ordre  DU  JOUR  D(I  CONGRÈS 
NATIONAL. 

N°  1.  —  Emploi  des  plantes  vivaces  dans 
rornemeintation  des  jardins  et  en  particu- 
lier des  jardins  de  rocailles. 

N"  2.  —  Moiiog.raphie  d'un  genre  de 
plantes  à  l'exclusion  de  ceiux  déjà  traités 
iiu    Congrès. 

N°  3.  —  Des  avantages  et  des  inconvé- 
nients (lue  présentent  les  serres  construites 
en  fer,   en  bois,  et  en  fer  et  bois. 

N°  4.  —  De  l'influence  sur  la  végétation 
de  la  stérilisation  du  sol,  soit  par  la  cha- 
leur, soit  par  les  antiseptiques. 

N°  5.  —  Expérience  sur  la  guérison  de 
la  chlorose  par  des  produits  chimiques. 

N"  6.  —  Etude  des  disposiitifs  les  plus 
modernes  pour  le  chauffage  des  serres  par 
l'eau  chaude,  la  vapeur  ou  l'électricité. 


Arbres  et  Arbustes  nouveaux  ou  peu 

CONNUS  (suite).    . 

43.  SoRBUs  cusPiDATA  Hedluud;  Pyrus  ves- 
TrrA  Wallich  ;  Pyrus  crenata  Lindley  ;  Cra- 
T^EGUS  CUSPID.\TA  Spach.  [Botanical  Magazine 
1909,  pi.   8259). 

.\  l'état  sauvage,  cet  arbre  atteint  de  plus 
grandes  dimensions  qu'à  l'état  cultivé  où  il 
ne  forme  qu'un  arbre  de  moyenne  gran- 
deur. Les  jeunes  rameaux  sont  laineux- 
blanchâtres,  mais  les  branches  deviennent 
rapidement  glabres  ;  elles  sont  de  nuance 
pour|)re  brun  et  garnies  de  lenticelles.  Les 
bourgeons  sont  ovoïdes,  glabres.  Les  feuilles 
à  flirts  pétioles,  arrondies  nu  inurte- 
ment  cunéiformes  à  la  base,  cnnrlcnK'ut 
acuminées  ou  presque  aigiies  ou  obtuses 
an    siiunnet,     longues    de    12    à    20    ccnti- 


52 


JOURNAL     DES     EOSES 


mètres,  larges  de  7  à  10  centimètres, 
sont  légèrement  et  irrégulièrement  dentées 
sur  les  bords  ;  à  l'état  adulte,  elles  sont  fer- 
mes, glabres  et  vert  pâle  après  avoir  été 
recouvertes  d'une  pubescence  blanche  qui 
persiste  sur  la  face  inférieure  ainsi  cjue  sur 
les  nervures  de  la  face  supérieure.  Les  nom- 
breuses fleurs  blanches,  à  courts  ])édi€elles 
et  à  réceptacles  tomenteux  sont  réunis  en 
corymbes  peu  élevés  de  6  centimètres  de 
diamètre  ;  les  étamines  au  nombre  de  25  ont 
les  anthères  pourpres.  Le  fruit  globuleux 
de  2  centimètres  de  diamètre,  surmonté  par 
le  calice  persistant,  rouge  à  l'état  sauvage 
et  vert  rougeàtre  sur  les  sujets  cultivés, 
brunit  à  la  maturité  et  est  garni  de  lenti- 
celles. 

Cette  espèce  est  répandue  daiis  l'Hima- 
laya tempéré,  de  Gahrwal  au  Sikkim,  à  une 
altitude  de  2.400  à  3.000  mètres.  Elle  est 
aussi  connue  dans  les  jardins  sous  les  noms 
de  Sorbus  nepalensis,  Pyrus  nepalensis  et, 
bien  cpi'introduite  en  Anglet-erre  pour  la  pre- 
mière fois  en  1820,  elle  est  restée  rare, 
parce  que  sa  réussite  dans  les  cultures  est 
très  incertaine  :  après  avoir  prospéré  un 
certain  nombre  d'années,  on  la  voit,  sans 
cause  connue,  décliner  au  milieu  de  sa  pé- 
riode  de  végétation  et  mourir  rapidement. 

a.    PiNUS    CEMBR.\   C0MP.4CT.\. 

Variété  d'un  port  compact  et  conique,  si- 
gnalée chez  le  prince  M.  Lobkowitz,  à  Ei- 
senberg  (Bohème). 

-45.    L.4RIX   LEPTOLEPIS   PROSTRATA. 

Variété  à  port  rampant  et  couché  cultivée 
chez  F.  Kneiff,  de  Nordhausen  (Allemagne). 

-46.  Cornus  macrophylla  ^^■allicl^  ;  C.  bra- 
CHYPODA  C.  A.  Meyer  ;  C.  s.anguinea  Thun- 
berg  ;  C.  THeljicanis  Lebas  ;  C.  crispula 
Hance  ;  C.  corynostylis  Kochne.  (Botanical 
Magazine,  1909  pi.  8261). 

-Arbre  ordinairement  haut  de  3  mètres  à 
■4  m.  50  et  pouvant  atteindre  6-8  mètres  et 
)iarfois  même  15  mètres.  Il  est  habituelle- 
ment branchu  depuis  la  base  ;  les  rameaux 


florifères  sont  rougeàtres.  Les  feuilles  cadu- 
ques, opposées,  ordinaii'ement  ovales,  quel- 
quefois lancéolées  ou  elliptiques  (plissées 
dans  les  jeunes  plantes)  longues  de  10  - 15 
centimètres,  terminées  par  une  pointe  acu- 
minée,  à  base  arrondie,  quelquefois  cunéi- 
forme, sont  d'une  sextnre  papyracée,  gla- 
bres en  dessus,  glauques  en  dessous,  avec 
les  nervures  principales  ordinairement  proé- 
minentes et  un  pétiole  long  de  3  -  5  centi- 
mètres. Les  Heurs  tétramères,  courtement 
pédicellées,  blanc  jaunâtre  disposées  en  cy- 
mcs  latérales  et  terminales  ont  un  calice 
fortement  recouvert  de  poils  soyeux  ;  les  pé- 
tales lancéolés,  un  peu  obtus,  étalés  ou  ré- 
curvés,  velus  en  dehors  et  les  étamines  plus 
courtes  que  les  pétales.  Les  fruits  dont  un 
certain  nombre  avortent  sont  de  petits  dru- 
pes globuleux,  noirs  à  la  maturité  qui  se 
produit  en  septembre. 

A  l'état  spontané,  cette  espèce  occupe  une 
aire  très  étendue  qui  s'étend  depuis  le  N.-O. 
de  l'Himalaya,  jusqu'à- la  Chine  et  au  Ja- 
pon et,  malgré  cela,  elle  varie  très  peu  et 
seulement  dans  les  dimensions  et  la  forme 
des  feuilles.  Bien  qu'introduite  en  .Angleter- 
re en  1827,  elle  est  restée  rare  dans  les  cul- 
tures; en  France,  on  l'a  reçue  vers  1866,  du 
docteur  Regel,  directeur  du  Jardin  Botani- 
que de  Saint-Pélersbourg.  Elle  est  très  vi- 
goureuse et  se  propage  de  gnaines  et  de 
couchages. 

■47.  Deutzia  uiocolor  excellens. 

Variété  à  branches  minces  et  érigées  ;  les 
feuilles  étroites  sont  vert  gai  ;  les  fleurs 
grandes,  dressées,  à  pétales  blanc  pur  ut  à 
anthères  jaune  doré,  tonnent  de  larges  co- 
rymbes; elle  a  été  gagnée  par  MM.  Victor 
Lenioine  et  fils  de  Nancy  qui  l'ont  mise  au 
commerce  en  1911  et  jirovient  d'un  croise- 
ment du  D.  tlisculor  ijniiiiliflora  par  le  D. 
Vilmorinac. 

(A   suivre).  F.    Tesnier. 

COCHET-COCHET. 


Le   Propriétaire-Gérant:   CH.    COCHET. 


MEI.UN.  —  IHPKIMEnm   HilRTICSLB  DE   E.    I.EGIIANIl,   mtf    B.ANCEI,,  23.J 


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JOURNAL  DES  ROSES 


6 

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REVUE  D'ARBORICULTURE  ORNEMENTALE 
Publication    Jïlensuelle    Spéciale 


FONDEE   PAR  ' 


MM.  SciPiON  COCHET,    Pierre  COCHET,  Horticulleurs-Rosiéristes     \ 
et    Camille    BERNARDIN  ï 


i 


PLni.ii:i:  sous  la  wnKCTWN  de 


l  COCHET-COCHET,        Horticulteur  -  Rosiériste  * 

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4  Téléphone   n"    11      4 

^  if 

—  l 

SOMMAIRE    DES    ARTICLES  | 

9 
CUroniiine  îles  Koses.  —  Itosiers  iiuiiveaux  mis  au  commerce  en  IDli  (suite).  —  liosiers  iioiive.mx  mis  au  j 
commerce  en  1913  (suite).  —  Dans  les  Rosiers  :  En  .\vril.  —  Hose  de  Mai  (poésie).  —  Uose  Arthur  \ 
R.  Ooodwin  (Pernetiana).  —  Eiimurc  du  Piosicr  pour  la  parfumerie.  — L'ouvrage:  "Les  plus  belles  Hoses  î 
au  début  du  XX''  siècle",  jugé  par  un  journal  horticole  llalien.  —  Le  Piosier.  —  De  l'emploi  lationnel  des  j 
engrais  chimiques  dans  la  culture  des  Piosiera  (suite).  —  Encore  sur  le  leverdissemenl  des  l'osiers   et  des  î 

y 

p!;in(05.  —  lîerlierchci  contre  le  blanc.  —  Chronique  horticole  générale.  6 


4  4 

4  Phinclic     coloricf  :    Mhsk  :    AIITIILI'.    P..  OOODWIN    l'EiiMiriANA).  «j 

l  PRIX    DE    L ABONNEMENT  :  4 

France    :     Un     An,     12     Fr.\ncs.     —     Six     Mois,     7     Francs  Î 

Europe  :  Un  An,   13  fr.  50.  —  Six  Mois,  7  fr.  70  | 
Amérique,  Afrique,  Asie,  Océanie  :  U.n  An,   14  fr.  50  —  Six  Mois,  8  fr.   20     ? 

*  Les  Abonnements  parlent  du  l"  Janvier  et  du  1°'  Juillet  ? 

'i  Envoyer  le   Prix   de   l'Abonnement   en    un   Mandat-Poste  ou  Chèque  sur  Paris  * 

l  Un  Numéro  :   1  fr.  30  4 

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JOURNAL  DES  ROSES 


(Rosa  inter  Flores) 


REVUE     D'ARBORICULTURE     ORNEMENTALE 


1"    AVHIL     1915 


.HRONiaUE      DES 


:OSES 


LI8RAK 
NEW  YORl 

botanical 

UAKOEN. 


SOMMAIRK  :  Avis  important.  —  Poésie.  —  Boutons  de  Roses.  —  Expositions  générales  ouvertes  à  Paris.  —  Kxpo- 
sition  horticole  de  Montereau.  —  Nécrologie  :  M.  PcYnAVAiiu.  — Avis  aux  expéditeurs  de  Rosiers  en  Roumanie. 
—  Utilisation  du  froid  artificiel  pour  le  transport  et  la  conservation  des  Roses. 


AVIS  1MP0J{TJIJ\1T.  —  Nous 
prions  nos  abonnés  de  bien  voulofr  nous 
adresser  le  montant  de  leurs  abonne- 
ments par  mandat  de  poste,  à  cause  des 
frais  de  recouvrement. 

Nous  leur  rappelons,  à  nouveau,  que 
tout  ce  qui  concerne  le  "Journal  des 
Roses  "  (montant  des  abonnements, 
correspondance,  articles,  etc.),  doit  être 
adressé  à  COCHET  -  COCHET, 
Directeur  du  "  Journal  des  Roses  ", 
à    Coubert  (Seine-et-Marne)    France. 


Quand  l'haleine  des  doux  zéphirs, 
Et  la   verdure   renaissante, 
Annoncent  la  saison  charmante 
Kt  de  l'amour  et  des  plaisirs. 
Vainement  mille  Heurs  écluses 
Appellent  la  main  des  amants  ; 
On  ne  croit  revoir  le  printemps, 
Qu'en  voyant  renaître  les  Roses. 

PiOGEK.) 


Boutons  de  Roses  cueillis  en  pleine 
terre,  le  ô  nw!-.-.   1913,  en  Seine-et-Marne. 

Tome  XXXVII. 


Nous  avons  cueilli,  le  5  mars  dernier,  en 
pleine  terre,  sur  un  i^jsier  Comtesse  de  La- 
barlhc  planté  au  pied  d'un  mur  de  outre 
ruseraie,  trois  buutons  de  roses. 

Un  de  ces  boutons  était  né  ù  l'autunine 
1912  et  avait  mis  plusieurs  mois  pour  arri- 
ver à  son  développement  à  peu  près  normal. 
Les  deux  autres  s'étaient  montrés  et  déve- 
loppés en  janvier  et  février. 

Certes,  ces  trois  boutons  n'auraient  pas 
été  primés  dans  un  concours  de  roses  cul- 
tivées à  la  grande  fleur  !  !  Mais,  enfin,  c'é- 
taient des  boutons  de  roses. 


Expositions  générales  ouveutes  a 

Pahis,  par  la  Société  IScUiunale  d'Horticul- 
ture de  France.  —  Nous  rappelons  que  la, 
grande  exposition  générale  de  printemps, 
pour  employer  le  terme  convenu,  «  l'Expo- 
sition des  Roses  »  se  tiendra  à  Paris,  au 
Cours-la-Reine,  du  mercredi  21  au  lundi  26 
mai  1913  inclus. 

ijes  concours  réservés  aux  rosiers  et  aux 
Roses  constituent  les  9°  et  10°  sections  du 
pn)gratmne. 

Les  Rosiers  seront  jugés  dans  les  concours 
compris  sous  les  n"'  223  ii  239.  Les  Ro.ses 
coupées  sous  les  n""  2i0  à  242  avec  un  con- 

I"  ,\vril  1915. 


54 


JOUENAL    DES     KOSES 


cours  spécial  n°  252,  pour  la  iilus  belle  pré- 
sentation en  fleurs  coupées  à  longues  tiges, 
cultivées   à  la  grosse   fleur. 

Enfin,  les  Roses  nouvelles  et  les  spéci- 
mens de  belles  cultures  seront  jugés  dans 
la  X°  section,  sous  les  n°'  243  à  251. 

L'Exposition  générale  d'aitomne  se  tien- 
dra égatement  au  Cours-la-Reine,  du  24  oc- 
tobre au  2  novembre  1913. 

Le  26"  Congrès  d'horticulture  aura  lieu, 
comme  nous  l'avons  annoncé  dans  notre  nu- 
méro du  1^''  mars  dernier,  le  22  mai  1913,  au 
siège  de  la  Société  Nationale  d'Horticulture 
84,  rue  de  Grenelle,   à  Paris. 

Les  CoNcouRS-E.xPosrriONS  ouverts  cliaque 
année,  par  la  S.  N.  H.  F.  auront  lieu,  e.-i 
1913,  84,  rue  de  Grenelle,  de  1  h.  A  à  4  b.  i, 
aux  dates  ci-après  : 

10  avril   ;  .\zalées,  Orcliidées; 

12  juin  :  Pivoines,  Iris,  Orchidées; 

10  juillet   :  ROSES,   Légumes; 

14  aoiU  ;  Glaïeuls,  Plantes  fleuries; 

11  septembre  :  Dahlias,  Asters  et  Fruits; 
9  octobre    :   Chrysanthèmes  précoces,   Or- 
chidées, Fruits. 

Nota.  —  Nous  rappelons  qu'en  outre  des 
spécialités  prévues  aux  divers  concours-ex- 
positions, tous  les  produits  de  saison,  plan- 
tes, fleurs,  fruits  et  légumes,  y  seront  accep- 
tés ainsi  que  les  objets  noi\veaux  se  ratta- 
chant à  l'industrie  horticole. 

Les  Roses  sont  admises  à  tous  ces  con-' 
cours,  sans  exception;  mais  celui  du  10  juil- 
let leur  est   spécialement   réservé. 


Exposition  horticole  de  Montereau. 
—  Une  exposition  générale  des  produits  de 
l'horticulture  sera  ouverte  à  Montereau 
(Seine-et-Marne),  par  la  Suciétô  d'Wrticul- 
ture  (Ji's  arroinlisseiuenls  ili'  Melun  ri  Fun- 
taiuehlf'au,  du  14  au  17  août  1913,  inclusi- 
vement. 

Le  4'  concours  est  spécialement  réservé 
aux  Rosiers  en  iwits  et  aux  roses  coupées. 

Les    expositions    de    cette    vieille    Société 


sont  toujours  très  réussiies  et  nous  prédi- 
sons un  égal  succès  à  celle  dont  nous  an- 
nonçons l'ouverture;  c'est  la  51°  organisée 
par  la  Société. 

S'adresser,  pour  exposer,  au  moins  15 
jours  avant  l'ouverture  de  l'exposition,  c'est- 
à-dire  avant  le  30  juillet,  à  M.  Zanote,  à 
MiMiteiieau. 


Nécrologie-  —-m.  puyravaud. 

Nnus  aijpieiions,  avec  peine,  la  mort  de 
notre  confrère,  M.  Puyravaud,  décédé  subi- 
tement le  5  février  dernier,  à  l'âge  de  69 
ans,  à  sa  roseraie  de  la  Goubière  (Gironde). 

Né  de  famille  d'horticulteurs,  il  fut  élevé 
dans  le  jardinage;  il  fit  de  l'horticulture 
générale  en  maison  bourgeoise  et  se  retira 
en  1880,  à  Saintie^Foy-la-Grande,  où  il  se 
spécialisa  dans  la  culture  des  Rosiers. 

Ce  fut  un  des  meilleurs  semeurs  du  sud- 
ouest  de  la  France,  et  nous  lui  devons  toute 
une  série  de  belles  roses.   Citons   : 

Parmi  les  Hybrides  remontants  :  Comte 
Lavaur  de  Sainte-Fortunade,  Baromne  M. 
de  Los  tende. 

Parmi  les  Hybrides  de  tiié  :  Amateur 
André  Fonreaud,  Général  Henri  de  Kermar- 
tin,  iladame  Louis  de  Montardij,  Madame 
Eniest  Flageot,  Madame  Lurcynére,  Ma- 
d.fim.e   Alfred   Diijeon. 

Parmi  les  Thé  :  Comtesse  de  CraiUij,  Hé- 
lène Pu\jravaud,  Hovijn  de  Tronchèrc,  La 
Diirdogne,  L'Ami  lloisset,  Louis  de  La  Poya- 
(/.',  Madame  Adolphe  Dahair,  Madame  de 
Bruyière  de  Belrieu,  Madame  Louis  Puy- 
ravaud, Mademoiselle  Anna  Vigier,  Marie- 
Louise  Pui/raraud,  Marquis  de  Largade, 
Président  de  Lestrade,  Souvenir  de  Pierre 
Magne. 

Ne  pouvant  citer  toutes  les  variétés  créées 
l)ar  cet  habile  semeur,  nommons  encore  par- 
mi les  Noisette  et  polyantha  :  /.  Caquereau, 
La  Minette,  Souvenir  du  Père  Lufaije,  N(l- 
fioléon  Magne,  Louis  Pui/ravand,  Marquise 
de  Casteriis,  etc. 

M.  Puyravaud  était  membre  de  plusieurs 
sociétés  horticoles,  notamment  de  la  Société 
française     dei.     Bosiéristes,     de     la     Société 


JOURNAL     DES    ROSES 


55 


d'Urirticullurc    de    Périgiwuj,    etc.    Il    était 
tlievalier  du  Mérite  agricole. 

-Vous  adressons   à  sa  famille,   à  son   fils, 
nos  plus  symijuthiques  condoléances. 


Avis  aux  expéditeurs  de  Rosiers 

en  Roumanie'  —  D'après  une  informa- 
tion de  1  .\gence  de  transpoi't  Rolimer  et  C", 
14,  rue  Rochambeau,  à  Paris,  la  direction 
des  chemins  de  fer  d'Alsuce-Lorraine  «xige 
que  les  exjiéditions  de  plantes  destinées  à 
la  Roumanie,  ou  transitant  par  cette  puis- 
sance, soient  emballées  en  caisses  pleines  et 
vissées. 

Ajoutons  qu  une  caisse  de  rosiers  à  des- 
tination de  la  Roumanie  que  nous  avons 
expédiée  avec  le  couvercle  cloué,  nous  a  été 
retournée  de  la  frontière  d'Allemagne.  Nous 
avons  dû  remplacer  les  clous  par  des  vis, 
iniis  la  réexpédier.  Coût,  45  francs  'de  port 
inutile'.  Nous  serons  très  heureux  si,  en 
publiant  cet  avis,  nous  évitons  pareil  désa- 
grément  à  quelques-uns  de  nos  confrères. 


Utilisation  du  froid  artificiel 
pour  le  transport  et  la  conserva- 
tion des  Roses.  —  Nous  extrayons  d'un 
intéressant  article  de  M.  Alfred  Pile,  paru 
dans  le  nullctin  de  la  Société  d'Horticul- 
ture de   Tunisie,   les  passages  suivants   ; 

(I  Pour  la  conservation  des  fleurs  coupées 
la  température  de  2  au-dessus  de  zéro  est 
celle  qui   parait  le  mieux  convenir. 

"  Les  giroflées,  anthémis,  anémones,  ja- 
cinthes, subi.s,sent  sans  peine  l'action  d'une 
basse  température,  ainsi  que  les  chrysan- 
thèmes et  les  Roses.  Des  fleurs  d'oranger 
se  sont  conservées  pendant  soixante-cinq 
jours,  et  on  jneut  affirmer  que  les  pivoines 
de  Chine  pourront  être  vendues  :  1°  après 
un  mois  de  conservation,  si  les  fleurs  trai- 
tées  sont    récemment  épanouies;    2°    après 


un  mois  ot  demi,  si  elles  sont  cueillies  à 
l'état  die  boutons  entr'ouverts;  3°  après  deux 
et  trois  mois,  si  les  boutons  sont  encore  dus, 
mais  prés  de  s'entr'uuvrir  au  moment  de  la 
culture. 

c<  Mais  il  est  reconnu  que,  iioui'  une 
bonne  conservation  des  Ileui's,  il  faut  ajou- 
ter à  une  basse  température  l'absence  de 
lumière,  l'iiumidité  de  l'atmosphère  et  la 
suppression  iiartielle  du  feuillage.  Le  par- 
fvnn,  très  atténué  pendant  le  séjour  des 
deurs  dans  le  local  frigorifique,  n'est  pas 
détruit;  dès  que  ces  dernières 'sont  exposées 
à  la  température  ordinaire,  elles  répandent 
de  nouveau  leur  odeur  caractéristique. 

«  Lors  du  premier  Congrès  national  du 
froid  qui  s&  tenait  à  Lyon  et  oii  je  fus  délé- 
gué par  la  Sociéié  d'HorlicuUurv  pmtiqur 
(tu  Rhône,  M.  Pellerin  de  I.atouclie  nous 
affirma  qu'il  put  aiiporter  des  Roses  et  des 
Orchidées  d'Amérique.  Pendant  la  traver- 
sée, elles  furent  placées  simplement  dans 
une  corbeille  et  mises  dans  la  chambre  fri- 
gorifique du  bord  qui  contenait,  en  même 
temps,  des  œufs,  du  beurre,  toutes  sortes 
de.  victuailles  et  dans  laquelle  la  tempéi'a- 
ture  oscillait  entre  4°  et  zéro. 

"  Pour  les  plantes  en  pots,  le  froid  arti- 
ficiel cause  véritablement  le  sommeil  de  la 
végétation  sans  lui  nuire. 

((  Ainsi,  un  alazcn  indica  portant  50  bou- 
tons, placé  dans  une  glacière  à  2°  centi- 
grades, le  11  avril  et  retiré  le  31  mai,  soit 
uiirès  cinquante  jours  de  traitement,  a  fleuri 
normalement. 

('  Un  rosier  du  Bengale,  près  de  liourir, 
fut  ])lacé  dans  une  chambre  froide  pendant 
Irento  jours  environ,  du  13  mai  an  Ifi  juin; 
:i|iii'S  ce  lap."  die  temps,  la  ]il;iiitc  dail  par- 
faitement  vendable  et' ses  boutons  s'ouvri- 
rent d'une  façon  très  normale. 

"  De  ces  expériences  il  résulte  que  la  tem- 
pérature doit  osciller  entre  2  cl  3  degrés 
an-dessus  de  zéro  et  être  jointe  à  un  degré 
hygrométrique  de  80  à  85  pour  100.  n 

COCHET-COCHET. 


56 


JOUENAL    DES     ROSES 


[OSIERS 


lOUVEAUX 


MIS      AU 

(Suite) 


.OMMERCE      EN      1912 


Notre  collègue,  M.  A.  Roffay,  rosiériste, 
chemin  de  Ville-Sicard,  à  Angers,  a  vendu 
à  l'automne  1912  : 

MADAME  ROFFAY  {Multiflorc  nain  re- 
montant). Issue  de  Pâquerette  x  Souvenir 
de  la  Malmaison. 

Cette  nouveauté  possède  le  port  du  po- 
lyantha  n  Etoile  de  Mai  n.  Ses  fleurs  sont 
pleines,  de  même  grandeur,  et  d'un  coloris 
blanc  carné  sur  fond  aurore,  odorantes. 

Elle  semble  plus  particulièTement  conve- 
nable pour  la  culture  en  pot,  et  pour  for- 
mer des  bordures.  Le  coloris  nouveau  de 
ses  fleurs  la  place  parmi  les  plus  l>eaux  po- 
lyantlia  nains   remontants. 


M.  Nicola  Welter,  rosiériste  à  Trier-Pal- 
iien,  a  mis  au  commerce  au  commencement 
de  novembre  1912  : 

ELLI  IIAHÏMAXN  {Hybride  de  thé).  Pro- 
vient d'un  croisement  de  Souvenir  du  Pré- 
sident Carnot,  de  Madame  Mêlante  Soupert 
et  de  Maréchal  .\iel.  Cette  variété  exposée 
à  Muenchen-Gladbach,  sous  le  numéro  5088, 
fut  unanimement  admirée. 

La  plante  a  une  tige  droite  aussi  robuste 
que  le  plus  fort  des  hylnides  de  thé,  non 
grimpants.  Le  bouton  fermé  a  la  forme 
d'un  œuf;  coloris  saumon  tacheté  de  car- 
min. Les  fleurs  sont  grandes,  bien  remplies 
et  ont  une  apparence  majestueuse.  Elles  se 
tiennent  constamment  droites.  La  couleur 
rappelle  beaucoup  celle  de  Maxéchal  Niel  : 
centre  jaune  vieil  oi*.  Les  fleurs  s'ouvrent 
bien  et  se  conservent  dans  l'eau  six  à  huit 
jours  après  la  cueillette.   Parfum   exquis. 

Très  précieuse  comme  fleur  de  serre,  et 
aussi  pour  le  plein  air.  Rose  de  luxe  de 
tout  premier  choix,  dédiée  à  la  fillette  d'un 
gland  ami  des  roses  de  Grcvenljroich. 

/•'/.'. ir  FEItn.   P.\AS  'lliili.  il,'  thé).  Pro- 
vient de  Fruu  Litia  Ilaiilviistiauch    x    Siin- 

[i)  Voir  Journal  des  lioses,  tfll2,  pages  28,  43,  90, 
103,  lo2,  167.  183  ;  el  1913,  page  8  et  2y. 


set;  est  une  sœur  de  Herzoïjln  Maria  Antoi- 
nette. —  La  plante  se  tient  très  droite;  ro- 
buste, feuillage  vert  clair.  Très  beau  bou- 
ton allongé,  safran  et  jaune  orange;  fleurs 
ouvertes  jaune  tendre  avec  reflet  orange 
cuivré,  nuancé  de  jaune.  Parfum  des  tlié. 
Belle  fleur  bien  faite  et  bien  pleine.  Sorte 
recomniandable  pour  tous  usages. 

FIIAU  .iNNA  SCHNEIDER  {Thé).  Pro- 
vient de  Madame  Hoste  x  Souvenir  de  W. 
Robinsoi.  —  Arbuste  très  fort;  nombreuses 
branches  et  feuillage  très  fourni.  Fleurit 
constamment.  Bouton  un  peu  allongé,  s'ou- 
vrant  bien.  Fleur  grande  ou  très  grande  ; 
pédoncule  résistant;  forme  parfaite.  Cou- 
leur rose  carmin  sur  fond  jaune  orange. 
Très  parfumée.  Très  belle  sorte  pour  cueil- 
lette et  groupe  (Dédiée  à  une  amie  des  Ro- 
ses de   Zw-eibruecken). 


M.  Philip  Le  Cornu,  rosiériste  à  Jersey, 
met  en   vente  depuis  novembre   dernier   : 

DUCHESS  OF  NORMANDY  {Hybride  de 
thé).  C'est  un  Dean  Hole  à  fleurs  jaune 
crème. 

Comme  forme,  vigueur  et  mode  de  végé- 
tation, cette  nouveauté  est  identique  à  Dean. 
Hole  dont  elle  se  différencie  par  son  su- 
perbe coloris  qui  est  jaune,  non  pas  d'mi 
jaune  uniforme,  car  toutes  les  teintes  de 
cette  couleur  se  rencontrent  sur  ses  pétales, 
avec  deux  tons  prédominants  :  le  jaune 
d'or  et  le  jaune  saumon. 

Une  remarquable  particularité  la  concer- 
nant est  que  chez  les  fleurs  coupées  le  jaune 
s'intensifie  de  jour  en  jour. 

En  résumé,  c'est  une  rose  magnifique  que 
nous  verrons  bientôt  dans  toutes  les  expo- 
sitions. 


N<is  aimables  confrères.  MM.  Paul  et 
Sons,  rosiéristes  à  Cheshunt,  .\ngleterre, 
"Ut   livré  aux  cultures  en  1912  : 


JOURNAL     D  i:  S     E  O  S  E  S 


57 


MAGXOLIA  illijb.  dr  tliO).  ~  C'est  un 
rosier  furt,  liraiiclui,  au  feuillage  vert  foncé 
contrastant  bien  avec  le  coloris  des  roses. 
Les  fleurs  se  forment  bien  et  se  détachent 
nettement  du  feuillage.  Elles  sont  très  lar- 
ges. Le.s  boutons  sont  ordinairement  jaune 
orange  foncé  ou  jaune  d'or  en  s'ouvrant. 
n\iand  la  fleur  s'é|)anouit,  le  coloris  se  chan- 
ge en  jaune  citron,  puis  en  jaune  citron 
très   clair. 

La  fleur  épanouie  est  semi-double  ou  pres- 
que double;  elle  j)résente  souvent  beaucoup 
de  changement  dans  sa  forme  et  ressemble 
beaucoup  à  Magnolia  ou  à  Water  Lily,  avec 
(le  grands  pétales.  C'est  une  variété  remar- 
quable par  sa  beauté,  sa  floribondité  et 
c'est  une  rose  très  belle  pour  le  jardin. 

LITTLE  nOBltir  (Thé).  —  Demi-china  (?), 
très  belle,  continuellement  en  fleurs;  fleurs 
de  grandeur  supérieure,  bien  formées,  jau- 
ne au  centre  ;  le  bord  des  pétales  est  frisé 
et  liseré  de  rose  brillant  qui  devient,  quand 
la  fleur  est  presque  ouverte,  rose  argentin 
ce  qui  contraste  gentiment  avec  la  couleur 
foncée   des   boutons. 

QLEW  ÛF  TUE  MVSKS.  —  Variété  de 
polyantha  très  florifère  donnant  à  jn'ofusion 
des  grapiies  pyramidales  de  petites  fleurs 
blanches  et  de  boutons  roses.  Rosier  de 
massif  extraordinai rement  florifère  et  pour 
mieux  dire,   perpétuellement  fleuri. 

SALMOX  RlCHMOyD  (Hybridr  de  thé). 
—  Variété  dans  le  genre  du  bien  connu 
Hybride  de  thé  Bichmond,  saumon  cerise 
comme  .S.  ^f.  Bodocanachi;  mais  très  flori- 
f 'le  et  particulièrement  bonn*  pour  l'au- 
tomne. 

>^WEET  L.AVE.XDER  (MiiUiflcrc  {/rfw- 
l'iint).  —  Très  vigoureux,  avec  un  feuillage 
\'rt  foncé  très  dense;  les  roses  sont  petites, 
simples  et  mauve  pâle  ou  mauve  lavande 
en  grands  bouquets.  C'est  la  rose  se  rap- 
prochant le  plus  du  bleu  pâle  que  nous 
ayions  obtenue  ;  nous  avons  toujours  pensé 
qu'un  bleu  Cambridge  (1)  était  très  à  désirer 
et  cette  nouveauté  présente  un  progrès  con- 
sidérable dans  ce  sens.  Plantée  parmi  les 

(1)  B'cu  Cambrifige,  teinte  tenant  le  milieu,  entre  le  bleu 
tlair  et  le  bleu  vert  d'eau. 


sarmenteux  ou  autres  roses  au  coloris  jau- 
ne, cette  rose  produit  un  effet  remarquable. 


Par  M.  J.-C.  Scbmidt,  horticultieur-grai- 
nier  à  Erfurt,  a  été  vend\ie,  à  l'automne 
dernier  : 

PAUSEV.KL  {Ihjbridf  dr  thé).  Issue  de 
Doi-lcior  Grill  x  Mme  Caroline  Teslout.  — 
C'est  une  excellente  rose  qui  sera  très  ap- 
préciée jiour  l'élégance  de  ses  jolies  fleurs 
et  pour  sa  prodigieuse  floriboiidité. 

Arbuste  très  vigoureux  à  rameaux  diver- 
gents, à  feuillage  large,  d'un  vert  clair,  ré- 
sistant à  toutes  les  maladies. 

Les  fleurs,  généralement  solitaires  et  por- 
tées par  un  long  et  fort  pédoncule,  sont 
très  grandes,  très  pleines  et  de  forme  glo- 
buleuse; coloris  blanc  crème,  avec  le  centre 
de  la  fleur  abricoté.  Le  coloris  devient  légè- 
rement rose  au   complet   é|janouissement. 

La  forme  distinguée  de  cette  rose  et  son 
joli  coloris  la  rendront  rapidemient  popu- 
laire comme  variété  de  jardin  et  d'exposi- 
tion; elle  constitue  une  précieuse  addition 
à  la  race  des  Hybrides  de  thé. 


Notre  confrère,  M.  H.  Kiese,  rosiériste  à 
Vieselbach-Erfurt,  a  mis  au  commerce  à 
l'automne   dernier   : 

P. AU  LA  CLEGG  [Hybride  remontant).  Is- 
sue de  Kaiserin   x  Jaune  Bicolor. 

Cette  nouveauté  est  très  résistante  au 
froid.  La  fleur  est  de  même  forme  et  de 
même  couleur  que  Bichmond,  c'est-à-dire 
rouge  écarlate  brillant,  mais  plus  pleine, 
et  d'un  trè,s  agréable  parfum.  Elle  s'ouvre 
toujours  très  bien.  C'est  une  des  roses  les 
[dus  odorantes. 

(l   suivre)  PAPILLON. 

N.  B.  —  Nous  prions  instamment  MM. 
les  Obtcnteurs  de  nise.i  nouvelle.';  de  nous 
adres.^er  d'urgence  la  description  de  leurs 
nouveautés  mises  an  commerce  en  1912. 

Plus  de  130  roses  nouvelles  vendues  Van- 
née dernière  ont  été  décrites  dans  le  Tou'"- 
nal  ies  Roses  et  la  liste  des  nouveautés  ie 
1912  DU  être  close  incessamment  dans  cet 
organe.   (N.  D.  L.  R.). 


58 


JOURNAL     DES    ROSES 


[OSIERS 


lOUVEAUX      MIS      AU 

(S  ni  le) 

^^^— \/\A/\A- 


.OMMERCE      EN      1913 


Ci 


La  Maison  llugh  Dickson,  Royal  Nurse- 
ries, à  Belfast,  Angleterre,  nous  prie  d'an- 
noncer qu'elle  mettra  au  commerce,  à  par- 
tir (/r  juin  1913,  les  quatre  nouveautés  ci- 
a,pi"ès  : 

CORONATION  (Hyb.  rrinontant).  —  Ar- 
buste à  croissance  vigoureuse.  Rameau 
droit,  lisse,  portant  un  feuillage  magnifi- 
que; la  fleur  de  forme  parfaite,  d'un  raffi- 
nement complet,  est  énorme;  elle,  est  de 
couleur  chair,  passant  au  rose  crevette  vif. 

C'est  la  plus  grosse  Rose  connue. 

U.  E.  RICHARDSON  (H\ibride  de  thé).  — 
Arbuste  vigoureux,  à  croissance  très  droite 
et  dégagée. 

Les  fleurs  pleines  et  de  très  belle  forme, 
sont  grandes  et  de  coloris  cramoisi  vif. 

MRS  R.  D.  MC.  CLURE  {Hybridr  de  Ihc). 
—  Arbuste  vigoureux;  croissance  du  bran- 
chage dégagée;  fleur  très  grande,  de  forme 
e.xquise  et  bien  pleine.  Brillante  couleur 
rose  saumon  restant  invariable  au  complet 
épanouissement. 

SEARIRD  (Hijbrrde  de  Thé).  —  Arbuste 
vigoureux,  à  rameau  ferme  et  élancé  ;  ex- 
trêmement floi-ifère.  Fleur  moyenne  et  gran- 
de, de  forme  élégante,  de  couleur  Prime- 
rose jaune  clair.  Cette  nouveauté  constitue 
une  splendide  rose  de  jardin. 


Notre  confrère,   M.   A.   N.  Pierson,    liorti- 


(1)  Voir  Jomiial  des  Roses,  1913,  pages  26  et  4). 


culfeur-riislériste  à  Cromwell  Conn.  (.Amé- 
rique), vend,  à  partir  du  printem])S  1913, 
la   ro.çe  nouvelle  : 

MILADY  {Hijbride  dr  thé).  Issue  du  croi- 
sement de  J.  B.  Clark  x  Richmond.  —  L'ar- 
buste est  vigoureux  et  le  feuillage  magni- 
fique; la  fleur  est  large,  bien  double  et  s'ou- 
vre toujours  facilement,  dans  n'importe 
quelle  saison  de  l'année.  La  couleur  est  la 
même  que  celle  de  Richmond,  mais  le  colo- 
ris  des   boutons  est  plus   riche. 

La  forme  de  la  fleur  ressemble  beaucoup 
à  celle  du  Général  Jacqueminot;  son  excel- 
lent coloris,  la  vigueur  de  sa  croissance, 
l'abondance  de  sa  floraison  continuelle,  la 
font  particulièrement  recommander  pour  le 
forçage. 


Le  Waban  RO'Sr  Conservntories,  à  Boston 
(Massachusetts),  lance,  cette  année,  dans 
le  commerce  : 

MRS  CHAS.  RUSSELL.  —  Rosier  vigou- 
reux et  très  florifère,  donnant  après  un  pre- 
mier pincement,  des  rameaux  de  4  à  5  pieds 
de  longueur.  Le  feuillage  épais  et  frisé  s'in- 
cline légèrement  vers  le  vieux  bois.  Les 
feuilles  sont  à  l'épTieuve  des  taches  de  rouille 
qui  ne  les  font  jamais  tomber;  les  boutons 
Sont  aussi  pleins  et  aussi  larges  que  ceux 
dWniérican  Beautij,  mais  ils  s'épanouissent 
en  une  Heur  d'une  beauté  unique.  La  cou- 
leur est  rose-œillet  lirillant,  plus  foncé  vers 
le  centre. 

(A   suhyre)  PAPILLON. 


)ANS      LES 


lOSIERS 


En  Avril-  —  Terminer  la  plantation 
(les  églantiers  hauts  de  tige  et  rez  de  terre, 
puis  celle  des  diverses  boutures  jiour  écus- 
sonner  les   Rosiers. 

Aérer  et  ombrer  les  rosiers  soumis  au  for- 


çage et  les  greffer  en  fente  sous  cloches  et 
sous    châssis. 

Soufrer  abondamment,  en  prévision  du 
Blanc. 

Commencer  les  binages  ou  les  continuer, 


JOURNAL    DES    ROSES. 


COUBERT     iSeine-«-Marnei      FRANCE. 


1       AVRIL    1913. 


ARTHUR     R.    GOODWIN    (Pernetiana) 


JOURNAL    DES    EOSES 


59 


si  le  temps  a  permis  de  les  entreprendre  en 
mars. 

Ebourgeonner  sriigneusement  les  sujets 
greffés  l'année  précédente  et  ne  laisser  croî- 
tre que  les  écussons  posés. 

Fixer  des  tuteurs  au  sommet  des  églan- 
tiers tiges  écussonnés,  pour  y  attacher  les 
greffes  lorsqu'elles  seront  assez  développées 
pour  être  décollées  par  le  vent. 

Ces  jeunes  greffes  doivent,  avant  d'être 
attachées,  subir  deux  pincements  successifs. 
Pincement  des  kclssons  posés  l'année  pré- 
cédente. —  Sous  l'influence  de  la  chaleur  et 
de  rébourgeonnement,  les  écussons  se  déve- 
loppent rapidement  en  avril.  Dès  que  la 
jeune  greffe  a  développé  quelques  feuilles, 
c'est-à-dire,  des  qu'elle  a  atteint  une  dizaine 
de  centimètres  de  longueur  tout  au  plus,  il 
faut    la    pincer. 

Le  pincement  consiste  à  couper,  avec  l'on- 
gle, le  sommet  de  lu  greffe  encore  à  l'état 
herbacé.   La   section    s'opère    au  -  dessus    et 
:       à    3    millimètres,     du    3"    au    -i"    oeil    bien 
'      constitué.    La    croissance    longitudinale    du 
rameau    pincé    est    arrêtée    net.     Puis    !es 
yeux  situés  à   l'aisselle   des    jeunes  feuilles 
'       se  gonflent,  se  développent  et  donnent  nais- 
I      sance  à  des  rameaux  secondaires. 
'  Dès  que  ceux-ci  ont  atteint  8  à  10  centi- 

mètres de  longueur,  on  en  pince  l'extrémité 
de  la  même  manière  et  ils  .se  ramifient  à, 
leur  tour. 


Lorsqu'on  opère  sur  des  variétés  se  rami- 
fiant très  diffilcilement,  deux  pincements 
sont  suffisants  ;  on  risquerait,  pur  un  troi- 
sième, d'en  arrêter  définitivement  la  végé- 
tation. 

Les  variétés  de  croissance  vigoureuse, 
telles  que  les  thé.  Noisette,  etc.,  doivent  être 
pincées  une  3"  fois. 

Entre  la  2"  et  la  3"^  opération,  on  peut  at- 
tacher la  greffe  au  tuteur  fixé  au  sommet 
des  églantiers  tige  pour  cet  usage,  soit 
sur  l'extrémité  de  l'églantier  nain  ou  de  la 
bouture,  réservée  à  cet  effet  au-dessus  de 
/'écusson. 

Cliaque  pincement,  en  arrêtant  la  crois- 
sance des  greffes,  fait  développer  des  bour- 
geons sur  le  corps  des  sujets  ;  il  faut  les 
supprimer  radicalement  aussitôt  qu'ils  se 
montrent. 

Parfois,  ces  bourgeons  prennent  naissance 
sur  la  souclie  même  et  sortent  de  terre. 

Il  faut  se  garder  de  les  couper  au  niveau 
du  sol,  ce  qui  ne  servirait  guère  qu'à  les 
faire    ramifier. 

On  doit,  au  contraire,  les  déterrer  avec 
précaution  pour  ne  pas  blesser  les  racines, 
et  les  détacher  de  la  souche  en  les  coupant  à 
leur  point  d'insertion,  avec  un  instrument 
bien    tranchant. 

COCHET-COCHET. 


lOSE 


â 


RTHUR 


(PF.RNf;TI.\N.\) 


rOODWIN 


Cette  variété,  vendue  par  M.  Pernet-Dii- 
cher,  en  1888,  est  un  hybride  de  /?.  Lulea  et 
appartient,  par  conséquent,  à  la  race  des 
«    Pernetiana   ». 

Elle  est  issue  d'une  variété  inédite  x  .S'o- 
tril   (VOr. 

L'arbuste,  de  bonne  vigueur  et  rustique, 
est  à  port  buissonnunt.  La  fleur  est  moyen- 
ne ou  grande,  pleine,  de  forme  régulière, 
imbriquée. 

Le  bouton  est  allongé,  do  forme  gracieu.-!0. 


I^a  couleur  de  la  rose  est  un  magnifique 
jaune  orangé  cuivré,  avec  des  reflets  rou- 
geàtres,  passant  nettement  au  rose  saumon 
vers  la  défloraison. 

C'est  une  superbe  variété  d'un  colons 
nouveau. 

Elle  est  très  florifère  et  très  rustique.  Ce 
sera  une  excellente  rose  de  jardin  et  elle 
Constitue  une  des  meilleures  plantes  créées 
pur  cet  habile  semeur  qu'est  M.  Pernet- 
Ducher. 

MARIE    DU    Cl.OSjOLLET. 


60 


JOURNAL     DES     K  O  S  1<]  S 


lOSES   DE 


Lai 


C'est  mai  dans  sa  splendeur  ;  l'aurore  merveilleuse 
A  peint  de  rose  et  d'or  les  portes  du  matin. 
Aux  premiers  feux  du  jour  la  fleur  voluptueuse 
Ouvre  lentement  ses  pétales  de  satin. 

La  rosée  a  lavé  sa  robe  somptueuse 
Et,  dans  le  frais  calice,  un  insecte  mutin 
Vient  boire  avidement  l'odeur  délicieuse 
Et  l'abeille  y  moissonne  un  plus  riche  butin. 

Un  parfum  enivrant  flotte  sur  le  parterre 

Efla  brise  de  mai,  de  son  aile  légère, 

Va  le  répandre  au  loin  dans  son  vol  embaumé. 

Un  souffle  caressant  a  détaché  des  branches 
Les  pétales  soyeux  et  les  corolles  blanches  : 
On  voit  neiger  des  fleurs  dans  l'air  tiède  et  pâmé. 

Madame  EMILE  AYMÉ. 


(^ 


;UMURE      DU      MOSIER      POUR      LA      ,>I^ARFUMER1E 


Lu  Pi'litf  Ri'ciii'  iiubliait,  eu  février  der- 
nier, une  ndte  sur  la  fumure  du  Rosier 
Iiniu-  lu  parfumerie.  Nous  la  iiein'oduisons 
en  y  ajoutant  les  renseignements  complé- 
mentaires que  l'auteur  a  bien  voulu  nous 
adresser  spécialement  pour  nos  lecteurs  : 

«  Nous  voici  en  pleine  période  de  fumure 
du  Rosier  de  mai  pour  la  parfumerie. 

»  Dans  notre  région,  suivant  des  habitudes 
déjà  anciennes,  on  emploie  presque  exclusi- 
vement le  tourteau  de  sésame,  qui  ddnne 
d'assez  bons  résultats  au  point  de  vue  végé- 
tation, mais  ne  répond  pas  toujoui-s  aux  ré- 
sultats espérés.  .\  la  suite  d'expériences  en- 
treprises avec  différentes  fonnules  d'en, 
grais,  nous  sommes  lieureux  de  foire  con- 
naître les  formules  qui  nous  ont  donné  les 
meilleurs  résultats  et  que  nous  conseillons 
aux  producteurs  que  la  question  intéresse. 


Formule    .Y.    1. 

Par  pied    : 

XO  grannnes  de  Clirysalides. 

100  grammes  de  Superphosphate  minéral 
à   1-4 — 16    %    d'acide    pliosphorique. 

25  granmie.s  de  Cliloinre  ou  de  Sulfate  de 
pota.ssiuni. 

Fin'niitli'    X.   2. 

Par  pied   : 

100  grammes  Tourteaux. 

100  grminnes  Scories  de  dépliosijboration. 

25  grammes  Chlorure  ou  de  Sulfate  de 
potassium. 

<i  Pour  certaines  finnure.s  un  peu  tardives, 
il  serait  jiréféraljle  d'emi)loyer  la  formule 
suivante   : 

50  grammes  Nitrate  de  soude. 

100  granmies  Scories. 


JOURNAL     DES    ROSES 


61 


2b  grammes  de  Chlorure  ou  de  Sulfate  de 
potassium. 

i<  Ces  formules  peuvent  varier  suivant 
l'état  de  la  végétation  et  la  force  des  sujets  : 
il  appartient  à  chaque  culti\ateur  de  les 
adapter  à  son  cas  particulier.  » 

On  nomme  <i  clii'ijsalidc  >i,  les  déhris  des 
vers  à  soie.  On  la  désigne  souvent  sous  le 
nom  de  »  chrysalide  de  ver  à  soie  »;  c'est 
im  engrais  qui  dose  ordinaii'Cment  de  9  à 
11  %  d'azote. 

.l'ai  donné  la  dose  d'engrais  par  pied, 
afin  d'être  plus  pratique  pour  les  produc- 
teurs; mais  il  convient  pour  les  personnes 
moins  initiées  à  la  culture  du  rosier  pour 
la  parfumerie,  telle  qu'elle  .s.e  pratique  aux 


environs  de  Grasse,  de  dire  qu'on  plante  les 
Rosiers  'le  Mai  (1)  à  0  m.  CO  l'on  île  l'autre, 
avec  une  distance  de  1  m.  :?5  entre  les  li- 
gnes. 

L'hectare  de  rosiers  de,  mai  ainsi  ]ilantésj 
contient  donc  nonnalement  dei  12  à  13.000 
pieds. 

En  multipliant  les  do.ses  ci-dessus  re- 
conunandées  par  le  nombre  de  pieds,  il  est 
facile  de  se  rendre  compte  du  poids  total 
dei  chacun  des  engrais  conseillés,  à  mettre 
par  hectare  de  rosiers  en  culture. 

Honoré  MICHEL, 
Pinijru'tnirc,  à  Placassier-Grasse. 

(1)  R.  Damasce7ia,Uil\ei  (N.D.L.R.). 


L'iOuVRAGE 


,ES     PLUS      BELLES 


lOSES 


au  début  du  XX"  Siècle   »  jugé  par  un  Journal  horticole  Italien 


Il  nous  a  jiaru  intéressant  de  faire  con- 
naître le  jugement  porté  sur  cet  ouvrage, 
par  un  écrivain  horticole  italien,  M.  Angio- 
lo  Pucci,  dans  le  Bulleihw  di'lhi  It.  Sociéla 
Toxivnifi  (ti  Orliciiltitra.  Sous  le  titre  <i  Xumù 
IJliii  "  il  s'exprime  ainsi  : 

"  La  hibliothèque  de  notre  société  s'est 
enrichie  de  ce  volume,  qui  lui  a  été  envoyé 
en  hommage  par  la  Société  Nationale  d'hor- 
ticulture de  France,  dont  la  section  des 
Roses  a  rédigé  ledit  livre. 

«  C'est  le  travail  collectif  de  jiiusieurs 
éminents  spécialistes  Fran(;ais,  lesquels,  sur 
un  plan  tracé  depuis  plusieurs  années,  ont 
écrit  l'ouvrage.  C'e.st  avec  raison  qu'on  a 
dit  dans  la  préface  du  livre,  que  l'accom- 
plissement de  ce  travail  a  été  délicat  et 
difficile,  car  les  rédacteurs  étaient  disper- 
■^és  dans  les  différentes  régions  françaises 
ft  ils  ont  dû,  d'aliord,  travailler  séparé- 
ment, du  moins  ijour  la  rédaction  initiale 
de  la  [)artie  de  l'ouvrage  dont  chacun  s'éta't 
particulièr-ement  chargé,  a,vant  de  pouvoir, 
dan.s  les  réunions  en  cohumuii,  en  coordon- 
ner toutes  les  parties. 

'<  Le  travail  a  été  accompli  d'une  façon 
vraiment   digne  des  personnes  compétentes 


qui  y  ont  jiris  fiart,  et  le  livre,  maintenant 
publié,  est  un  travail  consciencieux  qui 
pourra  être  très  utile  aux  Cvdtivateurs  de 
Roses. 

c(  Il  se  divi.se  en  cinq  [larties;  les  trois 
premières  sont  d'ordre  scientifique;  les  deux 
dernières  ont  une  importance  pratique. 

'1  Les  trois  premières,  en  .effet,  contiennent 
les  caractères  de  la  rose  avec  la  description 
de  ses  organes,  un  bref  résimié  historique 
de  cette  fleur  et  la  description  des  roses  ty- 
piques, dites  roses  botaniques. 

Il  11  y  a,  malheureusement,  auprès  de  nous 
des  horticulteurs  et  des  jardiniers  tout  à 
fait  nuls  en  Botanique,  dont  plusieurs 
mêmes,  en  ignorent  les  choses  les  plus  élé- 
mentaires. Si,  à  tout  cultivateur,  il  est  utile 
de  connaître  au  moins  les  termes  scientifi- 
ques s'apiiliquant  à  toutes  les  plantes,  je 
crois  qu'il  est  indispensable  jwur  certaines 
collections,  coinmc  justenicnt  jiour  les  roses, 
où. l'étude  des  feuilles  et  des  folioles,  des  ai- 
guillons, de  la  fleur,  etc.,  constitue  la  base 
de  la  classification  d'en  posséder  une  con- 
naissance plus  apiirofondie  encore.  La  con- 
naissance des  ternies  techniipies  est,  de 
plus,  d'un  grand  intérêt  pour  l'hyliridation. 


03 


JOURNAL     DES     ROSES 


Il  Cette  étude,  dans  ledit  volume,  en  même 
temps  qu'elle  est  conduite  scientifiquement, 
est  faite  avec  une  telle  clarté,  une  si  grande 
simplicité,  que  tout  cultivateur  peut  facile- 
ment  la  comprendre  et  en  faire  son  profit 
dans  la  pratiqua  culturale. 

Il  L'histoire  des  roses  y  est  traitée  de  ma- 
nière succinte,  mais  suffisante,  et  elle  réus- 
sit même  à  être  amusante,  pour  ceux  qui, 
de  cette  fleur  sympathique,  reine  des  fleurs, 
désirent  connaître  tout  ce  qui  se  rapiiorte 
à  elle,  y  compris  l'autre  partie  qui  indique 
les  types  naturels,  les  pères  et  mères  qui 
ont  donné  naissance  aux  roses  cultivées 
dans  les  jardins  d'agrément. 

"  L'avant-dernière  partie  donne  la  liste 
divisée  par  groupes,  des  meilleures  varié- 
tés à  cultiver  dans  la  région  parisienne, 
et  la  dernière  en  donne  les  principales  rè- 
gles de  culture,  de  multiplication,  d'émon- 
dage,  d'engrais,  etc.. 

ic  II  me  semble  que  dans  le  choix  des  va- 
riétés,  le  travail  soit  en  partie  incomplet  ? 

(i  Pourquoi  en  restreindre  le  choix  aux 
roses  adaptées  au  climat  de  Paris  et  de  ses 
environs  ?  Pourtant  la  France  a  des  ré- 
gions  importantes   pour  la   culture   des   ro- 


ses, ne  fiit-ce  que  sous  le  rapport  du  com- 
merce des  fleurs. 

«  C'eut  été  un  travail  plus  complet,  si  Le 
méritant  comité  avait  offert  aux  Rosiéristes, 
je  dirai  même  à  tout  le  monde,  une  liste 
restreinte,  mais  complète,  de  toutes  les  va- 
riétés absolument  bellies,  choisies  parmi  les 
meilleures. 

Il  II  est  vrai  que  le  climat  de  Paris  est  tel 
que  les  variétés  végétant  sous  son  influence 
prospèrent  encore  mieux  dans  les  régions 
où   le  climat   est   meilleur. 

(c  Malgré  cette  petite  critique,  le  livre  est 
vraiment  recommandable  à  oeux  qui  aiment 
la  rose  et  s'occupent  de  sa  culture. 

»  Le  revers  est  que  le  prix  (20  francs), 
liien  que  justifié  par  le  luxie  de  l'édition 
qui  contient  aussi  des  planches  en  couleurs, 
ne  sera  pas  accessible  aux  bourses  d'un 
grand  nombre  de  nos  jardiniers... 

"  Il  serait  à  désirer  qu'on  publiât  une 
édition  économique,  en  sup])rimant  même 
au  besoin,  les  planches  coloriées  qui  cons- 
tituent un  luxe  non  indispensable,  et  qui 
n'ajoutent  pas,  pour  les  ])raticiens,  une 
grande  valeur  à  l'ouvrage,  » 

»  Angioi.o  PUCCI.  » 


^E      .flOSIER 
Son  importance  dans  la  Parfumerie.  —  Maladies  des  Plantes  :  le  'Ver  ;  son  remède. 

Les   Champignons  parasites. 


La  culture  du  rosier  dans  la  région  de 
Grasse,  après  être  descendue  bien  bas,  ac- 
quiert de  jour  en  jour  plus  d'importance, 
grâce  aux  prix  élevés  de  ces  dernières  an- 
nées. Elle  prend'  d'autant  plus  d'exten- 
sion que  cet  arbuste  supporte  la  sécheresse 
et  pousse  volontiers  à  côté  de  la  vigne  en 
terrain  découvert,  tandis  que  le  jasmin  et 
la  tubéreuse  ne  peuvent  vivre  que  dans  les 
terres  d'arrosage  et  demandent  des  .soins 
tout  spéciaux.  Uans  la  jibipart  des  terrains 
accidentés  qui  environnent  Grasse,  les  ter- 
res irriguées  sont  rares;  c'est  pourquoi  la 
culture  du  rosier  s'y  est  prodigieusement 
accrue.   Dans  la  seule  coinnuiin'  di'  .Muntau- 


roux,  la  jn-oduction  des  rose.'*  atteint  an- 
nuellement 20.ÛÛÛ  kilos,  et,  nous  a-t-on  af- 
firmé, elle  est  dépassée  de  beaucoup  dans 
d'autres  communes  voisines.  Tout  porterait 
à  croire,  si  les  prix  variaient  peu,  que  cette 
production  irait  grandissant.  Mallieureuse- 
mcnt,  les  cultivateurs,  qui  se  sont  mis  à 
l'œuvre  avec  persévérance,  ont  vu  leurs  ef- 
forts restés  pour  ainsi  dire  vains  devant  les 
ravages  terribles  causés  jiar  un  ver  ou  larve 
du  genre  .\grilus,  qui  attaque  les  jeunes 
])lants  au  collet,  c'e.st-à-dirc  à  l'endroit  où 
l'arbuste  sort  de  terre.  Le  mal,  en  effet, 
est  si  grand  que,  dans  certaines  plantations 
nouvelles,  70   %   des  pieds  sont  atteints.   Il 


JOURNAL    UES    ROSES 


63 


soinl)li\  J'après  nos  observations,  que  la 
nature  du  sol  ait  une  influence  considéra- 
ble siir  la  propagation  de  la  maladie  :  dans 
les  terres  fortes,  celle-ci  est  très  restreinte; 
dans  celles  plus  légères,  elle  prend,  une  im- 
portance déconcertante.  Il  y  a  déjà  un  an 
que  nous  l'étudions  et  nous  croyons,  après 
k  les  recherches  auxquelles  nous  nous  som- 
■  mes  livrés,  pouvoir  donner  aux  cultivateurs 
quelques  conseils  utiles. 

Le  ver,  avons-nous  dit,  attaque  toujours 
l'arbuste  à  fleur  de  terre,  perforant  Técorce 
et  le  liber  ;  il  pénétra  peu^  dans  le  bois, 
beaucoup  trop  dur.  La  galerie  qu'il  creuse 
de  bas  en  haut  a  une  forme  hélicoïdei.  Elle 
se  trouve  entre  l'écoree  et  le  bois  et  s'élève 
à  plusieurs  centimètres  au-dessus  du  sol. 
L'arbuste  ainsi  attaqué  meurt  très  rapide- 
ment quand  il  est  très  jeune.  Il  laisse  voir 
alors,  le  plus  souvent,  la  trace  sous-corti- 
cale de  la  galerie  creusée  par  le  ver  et  se 
riini|it  très  facilement  à  ce  niveau  quand  im 
veut  l'arracher  du  sol.  Si  le  plant  lest  at- 
teint à  un  âge  un  peu  avancé,  il  résiste 
mieux;  les  tissus  blessés  prolifèrent  abon- 
damment et  .s'hypertrophient  en  formant 
sur  le  tronc  un  renflement  très  visibld.  Le 
plus  souvent  cependant,  la  mort  n'est  ([ue 
retardée.  Mais  si  le  rosier  a  plus  d'un  an, 
le  ver  ne  fait  que  l'incommoder  et  le  tue  ra- 
rement, quoique  les  protubérances  du  trojic 
leviennent  parfois  énormes.  C'est,  d'ailleurs 
dans  ce  dernier  cas,  le  seul  caractère  ex- 
terne qui  révèle  la  i)résence  du  parasite; 
présence  qui,  sur  les  plants  de  l'année,  se 
manifeste  encore  par  d'autres  indices  plus 
graves  avant-coureurs  d'une  mort  prochai- 
ne. Les  feuilles  de  leurs  jeunes  pousses 
sont  légèrement  repliées  sur  elles-mêmes 
et  comme  flétries.  Un  œil  expérinwnté  ne 
s'y  trompe  pas. 
Tandis  que   les   extrémités  aériennes  ont 

»cet  aspect  maladif,  la  région  souterraine  pa- 
rait intacte  et  très  souvent  même  elle  donne 
de  nouveaux  bourgeons  à  la  partie  infé- 
rieure des  tissus  atteints  par  le  ver.  Pour 
se  débarrasser  de  celui-ci,  il  suffit  alors  de 
tailler  le  pied  au-dessous  de  l'endroit  i)er- 
foré.  Le  plant  ainsi  sectionné  a  souvent  la 
vigueur  de  donner  de  nouvelles  branchies 
absnlument  saines,  s'il  ne  l'a  déjà  fait  avant 


l'opération.  Ces  branches,  encore  grèleg 
l'année  suivante,  peuvent  encore  succom- 
ber sous  l'atteinte  du  ver,  La  vl«  du  rosier 
est  toutefois  prolongée  et  si  on  déchausse 
celui-ci  de  façon  à  ce  que  les  nouvelles  tiges 
ma  soient  pas  en  contact  avec  le  sol,  il 
pourra  peut-être  lutter  victorieusement  con- 
tre le  parasite,  car  nous  avons  déjà  vu  que 
les  troncs  âgés  de  plus  d'une  année  lui  ré- 
sistent souvent,  mais  restent  plus  faibles 
que  les  autres. 

Ce  n'est  donc  que  dans  les  plantations 
toutes  nouvelles  que  le  vef  est  très  dange-' 
reux,  puisqu'il  y  tue  le  rosier,  tandis  qu'il 
ne  fait  que  gêner  son  développement  dans 
les  vieilles  plantations.  Comme  il  n'attaque 
cet  arbuste  qu'à  fleur  de  terre,  il  semble 
tout  d'abord  qu'il  est  facile  de  le  défendre. 
Il  s'agit  toutefois  de  trouver  un  produit 
inoffensif  jiour  lui,  nuisible  au  parasite  et 
qui,  de  plus,  résiste  à  l'action  de  l'eau  de 
jiluie.  Nous  avions  essayé  l'année  dernière 
les  anneaux  de  goudron  au  collet.  Leur 
épaisseur  était  de  5  à  6  centimètres.  Mal- 
heureusement, les  plants  tout  jeunes  n'ont 
pu  résister  (1).  La  chaux  semée  autour  du 
tronc  ne  .semble  pas  toujours  le  protéger  ef- 
ficacement. Nous  avons  enfin  eu  la  bonne 
fortune  de  trouver  un  mélange  à  base  de 
saindoux  auquel  nous  avons  incorporé  5  % 
de  nicotine  et  qui  paraît  vraiment  sou- 
verain contre  la  larve  d'Agrihis.  Il  faut 
dire  toutefois  que  les  expériences  n'ont  eu 
lieu  qu'au  commiencement  d'août,  époque  à 
laquelle  la  plantation  était  déjà  contaml- 
néei;  mais  les  pieds  choisis  pour  subir  le 
traitement  étaient  sains  et  se  trouvaient  au 
contre  de  la  parcelle  la  plus  infestée.  En 
octobre,  ces  pieds  étaient  encore  indemnie-s, 
taudis  que  d'autres,  à  côté,  et  qui,  au  mois 
(l'août  se  montraient  +rèft  vigoureux,  suo- 
riitnbaient  aux  atteintes  du  ver.  Le  mélange 
que  nous  indiquons  semble  donc  un  vérita- 
ble spécifique  contre   cette  maladie   du   ro- 

(1)  Cela  ne  veut  pas  dire  que  l'arbre  sera  toujours  tué 
par  le  goudron,  car  nous  lisons  dans  la  Trihune  Horticole 
ilii  28  décenil)re  190T  que  celle  subslance  «  est  employée 
pour  combattre  certaines  maladies  de  nos  arbres  fruitiers, 
lelli'  que  le  rachitisme  et  certains  insectes  qui  se  lopenl 
ircnéralement  sous  les  écorces  et  résistent  aux  insecticides 
(|iie  l'un  iMOpliiie  ordinairemenl,  • 


64 


JOURNAL     DES     H  0  S  E  S 


sier.  Voici  la  manière  de  l'employer.  Dès 
que  la  bnuture  s'est  enracinée,  on  la  dé- 
chausse délicatement  .et  avec  un  pinceau 
on  l'enduit  tout  autour  du  collet  sur  une 
longueur  de  8  à  10  centimètres  de  sain- 
doux nicotinisé  conmie  nous  l'avons  indi- 
qué. On  chausse  de  nouveau  de  façon  à  en- 
terrer lu  moitié  de  la  région  traitée.  On 
pourrait  peut-être  jiasser  la  mixture  sur  la 
bouture  avant  de  la  planter,  mais  nous 
n'avons  pas  expérimenté  cette  façon  de  nr.)- 
céder,  qui  économiserait  un  temps  considé- 
rable. Le  même  badigeonnage  au  collet  de- 
vrait se  renouveler  toutes  les  années  au 
début  de  la  bonne  saison.  Ajoutons  qu  il 
faut  avoir  soin  de  choisir  comme  plants  des 
rameaux  qui  soient  indemnes,  car  certiinei 
branches  qui  communiquent  avec  la  terre 
peuvent  être  infestées.  Nous  serions  heuTeu.i; 
si  les  cultivateurs  que  cette  culture  intéresse 
voulaient  bien  nous  tenir  au  courant  de 
leurs  essais. 

Le  rosier  possède  encore  un  parasite  qui, 
jusque-là,  n'a  pas  trop  causé  d'inquiétudes; 
mais  il  pourrait  pourtant  en  ceirtaines  cir- 
constances devenir  plus  dangereux.  Nous 
voulons  parler  d'un  champignon  inférieur 
bien  connu  de  la  famille  des  Urédinées,  le 
Phrngmidiuin  subrurticium.  Dès  la  un  de 
juillet,  .ses  germes  (urédospores)  font  leur 
apparition  à  la  partie  inférieure  des  feuil- 
les du  rosier  et  les  recouvrent  de  taclies 
confluentes,  formant  un  duvet  d'un  jaune 
d'ocre,  c'est  la  rouille  rouge.  Plus  tard, 
en  seiitembre,  des  taches  noires  parsèment 
le  duvet  jaimàtre  devenant  de  plus  en  i)lus 
nombreuses  vers  la  fin  de  ce  mois.  Elles 
sont  constituées  par  une  foule  de  germes 
de  deuxième  venue,  les  téleutospores.  Cel- 
les-ci passent  l'hiver  sur  les  feuilles  mor- 
tes qui  jonchent  le  sol  pour  germer  au  prin- 


temps. Elles  sont  beaucoup  plus  résistan- 
tes que  les  urédospores  qui  sont  tuées  dès  les 
premiers  froids.  Quand  l'Iiiver  et  le  prin- 
temps sont  froids  et  secs,  le  Phragmidium 
subcorticium  se  développe  tardivement  sur 
le  rosier  et  le  plus  souvent  la  cueillette  des 
roses  a  lieu. avant  que  la  rouille  rouge  ap- 
I)araisse.  Celle-ci  n'a  évidemment  aucune 
influence  néfaste  sur  la  récolte.  Mais  si 
l'hiver  et  le  printemps  sont  chauds  et  liumi- 
des,  le  parisitisme  se  manifeste  de  bonne 
heure  :  le  rosier  s"affail)lit  juste  au  moment 
de  la  formation  des  boutons  floraux  dont  le 
nombre  est  par  suite  plus  réduit  que  d'ha- 
bitude. Heureusement  que  dans  nos  cli- 
mats les  pluies  abondantes  et  continues 
sont  rares.  On  atténuerait  peut-être  l'exten- 
sion de  ce  champignon  en  rainassant  les 
feuilles  des  rosiers  tombées  à  terre  et  en  les 
brûlant  ensuite,  car  on  détruirait  ainsi  les 
téleutospores.  Mais  ces  organes  de  conser- 
vation ne  sont  peut-être  pas  les  seuls.  M. 
Erickson  a,  en  effet,  démontré  qu'un  chan- 
pignon  de  la  même  famille,  le  Piiccinia  gra- 
minis,  qui  donne  la  rouille  du  blé,  passait 
la  mauvaise  saison  à  l'état  de  vie  ralentie 
dans  le  grain  de  blé.  Il  se  pourrait  donc 
que  le  Phragmidium  subcorticium  ait  une 
forme  de  conservation  encore  inconnue. 

Quoiqu'il  en  soit,  des  deux  parasites  qui 
attaquent  le  rosier  dans  nos  régions,  c'est  le 
ver  qui  est  de  beaucoup  le  plus  dangereux, 
et  c'est  précisément  celui  contre  lequel  nous 
pouvons  lutter  avec  le  plus  de  chances  de 
succès 

L.VURENT    H.WH.AUD, 

r>i>cteur  ès-scicnces,  -préparateur 
au  Laboratoire  de  botanique 
appliquée  de  la  Faculté  des 
sciences  de  Marseille. 


ENCORE      SUR      LE      REVERDISSEMENT      DES 
ET    DES    PLANTES    JAUNIES 


OSIERS 


La  publication  d'une  note  succinte.  sur 
ce  sujet,  dans  la  Chronique  horticole  de  no- 
tre dernier  numéro,  nous  a  valu  plusieurs 
lettres  d'amateurs  de  roses  dont  les  rosiers 


sont  chloroses,  demandant  des  renseigne- 
ments complémeiitaires.  M.  Godde,  auteur 
de  la  note,  auquel  nous  les  avons  deman- 
dés, nous  envoie  d'article  ci-après  : 


JOURNAL    DES    K08ES 


65 


f 


Il  Si  la  Iliéiirie  que  nous  avons  donnée  est 
exacte  (1),  le  fernécessaire  au  reverdissenient 
des  plantes  chlorosées,  doit  leur  être  distri- 
bué dans  la  forme  de  sulfate  double  de  po- 
tasse et  de  fer. 

C'est  ce  que  confirme  l'expérience  dans 
tous  les  cas  où  le  jaunissement  est  dû  à 
l'excès  de  calcaire  dans  le  sol  et,  en  général, 
soit  à  l'absence  de  fer,  soit  à  l'impossibilité 
pour  ce  métal,  de  prendre  la  forme  indiquée 
ci-dessus. 

La  solution  dont  nous  faisions  usage,  est 
préparée  comme  suit  : 

Prendre  : 

Sulfate  acide  de  potassium  (bi-sulfate  de 
potasse   du  commerce)   150  gr. 

Et,  à  défaut  de  ce  sel  :  Potasse  caustique, 
60  gr.  ou  carbonate  de  potassium  70  gr.  ; 
faire  dissoudre  dans  300  gr.  environ  d'eau  de 
pluie  de  préférence  et  ajouter  jm^gressive- 
ment  : 

Acide  suifurique  ;  lUO  gr. 

Ajouter  ensuite  : 

Limaille  ou  rognures  de  fer  12  gr. 

Limaille  ou  rognures  de  cuivre  rouge,  2 
grammes  ou  de  cuivre  jaune,  3  gr. 

Chauffer  légèrement  ou  exposer  aux 
rayons  du  soleil.  Quand  la  réaction  est  éta- 
blie, elle  dégage  une  chaleur  suffisante, 
pour  se  poursuivre  d'elle-même  jusqu'à  dis- 
parition des  métaux. 

Laisser  reposer  et  décanter  ou  filtrer  sur 
coton,  puis  ajouter  progressivement,  en  re- 
muant sans  cesse,  lU  à  12  centimètres  cubes 
de  solution  de  gaz  ammoniac  (alcali  vola- 
til   du  commerce). 

Quand  la  couleur  de  la  solution  qui  est 
l'un  vert  franc,  commence  à  tourner  au 
•Jert  jaune,  on  doit  cesser  l'adjonction  d'am- 
moniaque, de  manière  que  la  solution  de- 
meure légèrement  acide.  Si  on  pousse  jus- 
qu'à saturation  complète,  la  solution  se  dé- 


(l)  La  Mitrification,  page  11. 


compose,  une  partie  des  sels  se  précipite  et 
'"lie  devient  d'un  emploi  difficile. 

Comiilcter  le  volume  à  un  litre,  avec  de 
l'LNm  et  employer  cette  solution,  à  raison  de 
lu  à  20  gr.  par  litre  d'eau  d'arrosage. 

Quand  on  ne  pourra  éviter  de  mouiller  le 
feuillage  (avec  des  fraisiers  par  exemple), 
bassiner  ensuite  avec  de  l'eau  claire. 

On  peut  arriver  au  même  résultat,  mais 
plus  lentement,  avec  des  arrosages  à  2  gr. 
Iiar  litre  de  bi-sulfate  de  potasse.  En  ce  cas, 
on  aura  avantage  à  faire  dissoudre  ce  sel 
à  l'avance.  On  prélèvera  env'iron  le  tiers  de 
la  solution  qu'on  saturera  avec  de  l'ammo- 
niaque (la  saturation  est  complète  quand,  à 
l'adjonction  d'ammoniaque,  il  ne  se  produit 
plus  de  dégagement  de  chaleur)  on  réunira 
le  tout  et  on  complétera  avec  de  l'eau,  un 
volume  connu. 

Si  la  terre  est  supposée  manquer  de  fer, 
répandre  à  l'entour  des  plantes  jaunies,  un 
lieu  de  limaille  de  fer  à  laquelle  on  pourra 
ajouter  une  pincée  de  limaille  de  cuivre  qui 
assure  la  persistance  de  l'effet.  Le  reverdisse- 
ment est  d'autant  plus  rapide  qu'on  a  af- 
faire à  de.s  plantes  dont  la  sève  circule  avec 
le  plus  d'activité. 

Pour  la  vigne,  un  seul  arrosage  au  sul- 
fate double,  ou  au  sulfate  acide,  suffit  géné- 
ralement. 

Le  chrysanthème,  plante  des  plus  vigou- 
reuses, absorbe  le  sulfate  de  fer  qui  suffit 
généralement  à  amener  le  reverdissement, 
mais  il  a  l'inconvénient  de  iirovoquer  la 
pourriture  des  capitules.  (Il  a  été  rendu 
compte  à  la  section  des  Chrysanthèmes,  des 
expériences  faites  à  ce  sujet). 

On  aura  donc  avantage,  surtout  si  on  a 
dépassé  l'époque  de  la  réserve  du  bouton, 
à  employer  la  solution  de  sulfate  double  in- 
diquée en  iireniier  lieu.  » 

L.    GODDE, 
à  ViUeneuvc-la-G<irenve  (Seine). 


I 


66 


JOURNAL     DES    EOSES 


L'EMPLOI      RATIONNEL      DES      MnGRAIS 


RATIONNEL      DES      _. 
Dans    la   culture   des    Rosiers.  (' 

(S  ni  If) 


CHIMIQUES 


Erratum.  —  Dans  le  numéro  du  l"'  fé- 
vrier 1913,  page  33,  colonne  1,  ligne  22,  lire'  : 
2,16  0/00  et  non  2,16   %   de  magnésie. 

Lorsque  j'aurai  ajouté  que  rabsurplion 
ne  peut  se  faire  que  par  1rs  -poils  radicaur, 
on  concevra  facilement  qu'un  végétal  ne 
p«ut  puiser  dans  le  sol  ni  inaticrcs  or- 
ganisées, ni  matières  organiques,  mais 
seulement  des  liquides  parfaits  conte- 
nant en  dissolution  très  faible  les  sels  for- 
més des  corps  simples  constitutifs  du  sol, 
et  des  matières  organiques  animales  et  vé- 
gétales, emtre  les  débris  desquelles  les  fi- 
brilles  s'insinuent. 

Quand  nous  mettons  du  fumier  dans  une 


teiTe,  rappelons-nou.s  que  ce  ne  sont  pas 
les  déchets  organiques  qui  le  constituent 
qui  serviront  d'aliments  aux  Rosiers,  mais 
bien  les  .siels  qu'il  renferme. 

Le  funiier,  même  le  meilleur,  est  un  en- 
grais très  pauvre  en  éléments  nutritifs,  il 
en  renfemie,  au  pins,  2  ou  2  i  %  de  son 
poids.  1.000  kilogrammes  de  fumier  con- 
tiennent, en  effet,  approximativement, 
800  kilogrammes  d'eau,  et  quelquie'  chose 
comme  150  kilogr.  de  matières  hydrocarbo- 
nées,  sans  pirincipes  nutritifs,  qui  formeront 
l'Iitiinus. 

Quant  aux  principes  fertilisants,  en  voici 
le  taux  (composition  moyenne)  d'après  les 
Tables  de  Wolff  : 


Composition  pot'r  1.000  kilocr. 


FUMIER  DE  : 

AZOTK 

ACIDI'] 

1>HOSPHOI1101!E 

POT.VS.SE 

CHAUX 

.MAGNÉSIK 

TOTAL 

Cheval 

Bêtes  à  cornes  . . 
Moutons 

5  k.  800 

3  k.  400 
8  k.  800 

4  k.  500 

'2  k.  800 

1  k.  (iOO 

2  k.  .'iOO 
1  k.  îtOO 

5  le.  ;;oo 

4  k.  »  » 
(i  k.   700 
()  k.  «  » 

•2  k.  100 
a  k.  100 
;!  le.  oOO 
0  k.  800 

1  k.  400 
1  k.  100 
1  k.  800 
0  k.  900 

17  k.  400 

13  k.  200 
22  k.  -400 

14  k.  100 

Porcs 

Cependant,  malgré  son  extrême  pauvi'eté 
en  éléments  nutritifs,  le  fumier  est  le  roi 
DES  engrais  I  Voici  pourquoi  :  c'est  qu'il 
apporte  au  sol  de  l'Iiiunus,  matière  inerte 
si  l'on  veut,  mais  dont  les  rôles  ont  cepen- 
dant, une"  extrême  iinpoit;uic6  et  une  action 
considérable  sur  la  végétation,  comme  nous 
allons  le   voir. 

Une  théorie,  chère  à  nos  pères,  était  qu'il 
n'y  a  pas  de  bonnes  terres  sans  liunius. 

A  notre  époque  de  chimie  à  outirance, 
depuis  qu'il  est  prouvé  d'une  façon  irré- 
futable   que    les    végétaux    ne   vivent    que 

(l)  Voir  Journal  des  Roses  1912,  pages  113  et  190; 
1913,  pages  16  cl  32. 


d'éléinenis  minéraux,  on  méconnaît  sou- 
\'ent  le  rôle  de  Vhuniits,  et  on  le  considère 
('(//)  fiicili'mi'nt  connue  parfaitement  négli- 
geable. Cela,  tout  simplement,  jiarce  que 
dans  les  exiiériences  de  nutrition  artificielle 
suii-  les  plantes  en  pots,  on  n'a  pas  à  crain- 
dre l'entraînement  ])a.r  les  eaux  dans  le 
sous-sol,  des  éléments  nutritifs  assimilaiiles 
iidtamnirnt  des  nitrates,  entraJnenneaits  fré- 
(piicnts  dans  les  culturels  ordinaii'es,  et  que 
l'humus  évite  en  i)urtie,  em  fonnant  avec 
certaines  hasieLs  fixes  du  sol  des  combinai- 
sons moins  solubles. 

Un  des  rôles  de  Ihumus  est,  un  peu  ce- 
lui   d'une    éponge.    Il    retient,    en   effet,    les 


JOURNAL    DES    EOSES 


67 


éléments  nutritifs  arrivés  à  l'état  de  nitra- 
tes, à  l'égard  (iesquels  le  pouvoir  réten- 
teur  des  terres  n'ciiste  pas  du  tout. 

L'humus  est  aussi  un  éléinent  de  correc- 
tion; il  agglutine  les.  terres  légère*!,  et  di- 
vise les  terres  argileuses,  penmettant  à  l'air 
d«  les  pénétrer,  et  de  hàt«r  ainsi,  par  l'ac- 
tion   de  l'oxygène,    la   nitrification. 

I.'acidie  liuniique,  ou  huinus,  agit  très 
énergiquement  sur  les  débris  rocheux  pro- 
venant des  roches  primitives,  pour  amener 
la  potasse  et  l'acide  phosi)hO'riqu€  qu'ils 
recèlent,  de  l'état  inerte  à  la  forme  assimi- 
lable. 

Enfin,    par   la    couleur   brune   qu'il    com- 


munique au  sol,   il  facilite  à  ceLui-ci  l'ab- 
soiiptian    d«8  rayons   solaires,    et   la    i>éné- 
tration  de  la   chaleur   qu'ils   émettent. 
La  base  de  TOI/TE  fumure  pour  les  Rosiers 

DOIT     ÊTRE     LE     BON     FUMIER     DE     FERME,     et     je 

lie  puis,  après  de  nomibreusies  expérien- 
ces, reconimandeii  les  engrais  chimiques 
qu©  comme  engrais  complémentaires  du 
sol,  soit  qu'ils  lui  apportent  les  éléments 
lui  faisant  natitrellement  défaut,  so'it  ([U'ils 
lui  restituent  ceux  prélevés  par  une  récolte 
précédente. 

C'est  à  ce  dernier  point  de  vu.e  que  nous 
allons  surtout  ieis  envisager. 


;.l  suii^re) 


COCHET-COCHET. 


lECHERCHES      CONTRE 


LE 


5LANC    » 


J'ai  fait,  depuis  quelques  années,  des  es- 
sais avec  la  magnésie  et  d'autres  substances 
en  vue  de  déterminer  s'il  est  possible  d'im- 
muniser les  rosiers   contre   le   blanc  et  les 
autres    maladies   cryptogamiques.    Il   existe 
des   variétés   qui   paraissent   y   échapper   à 
peu  près  complètement,  par  exemple  Ulrich 
llrunner;  et  je  m'étais  dit  que  si  nous  arri- 
vions à  connaître   les  exigences  chimiques 
exactes  des  Rosiers,  nous  pourrions  donner 
aux    variétés    faibles   une    vigueur    égale    à 
celle  des  autres,  au  moins  à  celles  qui  ont 
des   mérites   suffisants   pour   justifier   cette 
peine.   La  magnésie,  sous   forme  de  carbo- 
nate,  augmente   rapidement    la  vigueur  de 
la  production  ligneuse  et  du  iiarenchyme  fo- 
liaire; iiuis  .son  action  cesse  de  se  faire  sentir. 
La   plante   ne   jiousse  plu.s,   ne  fleurit  plus, 
jusqu'à    ce    que    l'équilibre    se    soit    rétabli 
dans  ses  fonctions  par  une  culture  plus  con- 
forme  à  la   nature    (more    gênerai   cultiva- 
tion)  et  par  le  gonflement  des  bourgeons.  Le 
sulfate  d'ammoniaque   seul   ne  modifie   pas 
cet  étal,  mais  l'acide  oxalique  en  solution  fait 
produire  de  nouveau  aux  rosiers  de  vigju- 
reux    bourgeons    rouges   et  des   pousses.    Il 
semble  que  l'acide  oxalique  exerce  une  in- 
fluence rajeuni.s.<îante  lîur  les  rosiers  brtilés 
par  l'ammoniaque  ou  soumis  à  une  stimu- 


lation excessive  par  les  engrais  en  général 
et  le  carbonate  de  magnésie.  Toutefois, 
l'acide  oxalique,  a,  lui  aussi,  ses  limites. 
Les  très  jeunes  boutures  de  rosiers  ne  le 
supporteront  pas,  je  crois;  en  fait,  les  bou- 
tures de  rosiers  s'enracinent  mieux,  plantées 
contre  les  bords  du  pot  contenant  une  plan- 
te adulte  que  quand  on  les  met  dans  de  la 
terre  nouvelle. 

Mais  ni  la  magnésie,  ni  l'acide  oxalique, 
seuls  ou  ensemble,  ne  préservent  les  rosiers 
du  blanc,  il  faut  y  ajouter  quelque  chose. 
J'ai  essayé  le  carbonate  de  fer  en  combinai- 
son avec  eux  ;  j'ai  obtenu  une  amélioration 
très  prononcée  au  point  de  vue  du  gonfle- 
ment des  bourgeons  et  de  la  vigueur  géné- 
rale des  iilantes.  Il  est  probable  que  l'oxyde 
de  fer  donnerait  des  résultats  aussi  bons.  Le 
sulfate  de  fer  ne  semble  pas  être  fameux. 
Mais  un  mélange  de  carbonate  de  fer,  de 
carbomite  de  magnésie  faible,  de  sulfate 
d'ruiimoniaquô  et  d'acide  oxalique  donne  des 
résultats  remarquablement  bons.  Une  cuil- 
ler à  café  pour  un  récipient  —  pot —  dci  9  à 
13  lit.,  telle  est  à  peu  près  la  meilleure  dose 
d'après  mes  essais  jusqu'à  co  jour.  Ce  mé- 
lange a  tendance  à  prévenir  le  blanc  et  à 
provoquer  une  bonne  végétation.  Je  suis 
aussi    en    train   de    préparer    un    mélange 


68 


JOURNAL     DES     ROSES 


d'acide  oxalique  et  de  goudron  de  Norwège 
qui  sera,  je  crois,  très  bon.  Le  point  délicat 
est,  jusqu'à  présent,  que  si  l'on  applique 
une  dose  suffisante  d'eau  de  goudron  pour 
guérir  le  blanc,  on  fait  beaucoup  souffrir 
les  plantes  (quoiqu'elles  ne  soient  pas  for- 
cément tuées).  En  général,  la  magnésie  et 
l'acide  oxalique  les  rétablissent. 

Frédéric  KITLEY, 
à  Batli. 


Noie  dp  la  rédaction.  —  L'action  exercée 
par  l'acide  oxalique  doit  être  indirecte  et 
non  due  à  son  intervention  dans  la  nutri- 
tion de  la  plante.  L'acide  oxalique  est  un 
[loison  et  il  est  douteux  que  les  racines  l'ab- 
sorbent. Néanmoins,  il  n'est  pas  impossible 
que  son  influence  dans  le  sol  soit  favorable. 
La  note  de  M.  Kitley  est  intéressante  au 
point  de  vue  de  la  stérilisation  du  sol. 

{Gardcnci's  Chruiiicle). 


.HRONiaUE 


LORTICOLE 


rENERALE 


SOMMAIRE  :  Météorologie.  —  l'n  arbre  fruitier  nouveau.  —  lixiiosilion  internationale  urliainc  de  Lyon. 


Météorologie.  —  ce  que  fut  février 

1913.  —  La  pression  barométrique  moyenne, 
702,5  est  supérieure  de  3.6  à  la  normale.  Le 
mois  est  caractérisé  par  une  période  très 
chaude  qui  débute  à  la  fin  de  janvier,  s'é- 
tend jusqu'au  8  février  et  durant  laquelle 
les  moyennes  diurnes  sont  supérieures  d'au 
moins  -i  degrés  à  leur  normale  respective, 
atteignant  jusqu'à  7,  le  3. 

La  durée  de  l'insolation,  1.50  heures,  est 
la  plus  élevée  qu'on  ait  trouvée  depuis  1881. 
Durée  possible  :  289  heures;  durée  effective  : 
150  heures;  rapport  :  0.53. 

Pluie  totale  du  mois  :  19  ""^  5  en  22  h.  5, 
réparties  sur  8  jours  de  pluie. 

[Observatoire    du    Parc    Sai.nt-Moiir). 


TTn  arbi'e  fruitier  nouveau-  — 

Le   PYRONL^. 

M.  le  docteur  Trabut,  annonce  dans  la 
Revue  horticole  de  l'Algérie^  qu'il  vient  de 
recevoir  des  greffons  d'un  Hybride  intéres- 
sant lentre  le  poirier  Bergamotte  et  le  Co- 
gnassier. 

Cet  hybride  serait  le  point  de  départ  de 
semis   donnant    dos  fruits  comestibles  crus 


qui  paraissent  fort  intéressants;  cette  nou- 
velle poire  liybride  d©  coing  donnera  pro- 
bablement, sur  le  littoral  sud  de  la  Médi- 
terranée, de  meilleurs  résultats  que  le  poi- 
rier ordinaire. 
Nous  en  reparlerons. 


Exposition  internationale  ur- 
baine de  Lyon.  -  La  ville  de  Lyon  a 
décidé  d'organiser  une  exposition  interna- 
tionale urbaine  qui  se  tiendra  à  Lyon,  du 
l'"'  mai  au  l"  novembre  1914.  Sa  durée 
pourra  être  prolongée.  La  superficie  cou- 
verte sera  de  lOO.OOt.)  mètres  carrés  envi- 
ron. 

Une  exposition  lyonnaise  des  autres  in- 
dustries locales  et  une  exposition  coloniale 
française  seront  annexées  à  l'exposition  in- 
ternationale urbaine  qui  sera  divisée  en  qua- 
rante-deux sections. 

Les  demandes  d'admission  pour  les  expo- 
sants français  devront  parvenir  avant  le 
i''  juin  1913. 

Pour  tous   renseignements,   s'adresser  au 

commissariat    général,    hôtel    de      ville     de 

Lyon. 

COCHET-COCHET. 


Le   Propriétaire-Gérant:   CH.    COCHET. 


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N°  3.  —  PLANTES   d'ornement,    de    serres    et    de  pleine   terre, 

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N^  4.  —  ARBRES  et  ARBUSTES  forestiers  et  d'ornement.  Arbres 

résineux   de   pleine   terre,    rustiques    sous    le   climat 

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37«    ANNEE  1er    MAI   1913  N"  5 

IJOURNAL  DES  ROSES 

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JREVUE  D'ARBORICULTURE  ORNEMENTALE 

t  Publication    Jïlensuelle    Spéciale 

^  FONDÉE   PAR 

î  MM.  SciPiON  COCHET,    Pierrk  COCHET,  Horticulteurs-Rosiéristes 

î  et    Camille    BERNARDIN 

^  PUBLIÉK   SOUS    LA    UltlKCl'ION    IlE 

l  COCHET-COCHET.        Horticulteur  -  Rosiériste 

*  à  Coubert  (Seine-et-Marne)  (France) 

(,  r.ÉDACTEUR  EN  CHEF-PROPRIÉTAIRE 

l  AVEC  LE  CONCOURS  ET  LA  COLLABORATION 

t  DE       ROSIÉRISTES      ET      D'AMATEURS        DE       ROSES 

J  de  France  et  d'Etranger 

TÉLÉPHONE     N»     11 


SOMMAIRE    DES    ARTICLES  | 

Chronique  des  Roses.  —  Dans  les  Rosiers  :    En   i\lai.  —  l'iosiers  pour  ileurs  coupées.  —   Rosiers  nouveaux  mis  ^ 

au  commerce    en  1912    et  1913  (suite).  —  Liste  générale  des  131   Rosiers    nouveaux    mis   au   commerce  ï 

en  1912.    —  Hu/iin   (Rosa  mullillora).  —  Le  Rosier  dans  les  cinq  parties  du  monde:   La  Rose  en    Tunisie  î 

(suite)  ;    Les  Roses  du   capitaine  Bourdunneau.  —  De  l'emploi  rationnel  des  Entrais  cliimiques    dans  la  ' 

culture  des  Rosiers  (suite).  —  Chronique  liorticole  générale.  J 


Planche  coloriée  :    IIosk  :    l'.llllN    (liosv  Mir.Tin.oii.O. 


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JOURNAL  DES  ROSES 


(Rosa  intei'  Flores) 


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REVUE     D'ARBORICULTURE     ORNEMENTALE 


1"    MAt     1915 


.HRONIQUE      DES      JKOSES 


LIBRARY 

NEW  YORK 

BOT  A  MC  AL 

OAKOti,. 


SOMMAIRE  :  Poésie.  —  Le  XVII'  Congrès  des  Amis  des  Roses.  —  Le   Congrès   îles  Amis  des  Roses  en   1914. 
Importation  de  Roses  cl  fleurs  dlTcrses  à  Moscou.  —  L'Hay-lcs-lioses.  —  l'ioraisoii  du  liosa  Serica. 


Knire  les  femmes  et  les  roses 
Il  est  mille  rap|iorls  parfaits; 
.Mille  destins  en  toutes  choses, 
Même  beauté,  mêmes  attraits. 
Oui,  femmes  et  roses  sont  divines; 
.Mais  en  nous  charmant  tour  it  tour. 
L'une  blesse  avec  ses  épines, 
L'autre  par  les  traits  de  r.Aiiiour. 


Le  XVII"  Congrès  des  Amis  des 

Roses-  —  Ainsi  que  iiuus  l'avuiis  itrécé- 
deriinient  annoncé,  le  XVIP  Congres  des 
Amis  des  Roses,  Société  française  des  Ro- 
siéristes,  aura  lieu  à  Périgueux,  du  1""'  au 
:i  juin  procliain. 

Nos  lecteurs  trouveront,  dans  notre  nu- 
niérii  (lu  1"'  mars  dernier  un  extrait  du 
|iriigraninie  ccimprenant  les  concours  ou- 
V'Tts  aux  Rosiers  et  aux  Ruses,  à  l'exposi- 
tion que  la  Société  tléimrtenn'iitale  d'Horti- 
rullure  et  d'arriiiiialiition  de  la  DurdiirjKe 
iiijvre  à  Périgueux,  du  'M  mai  au  5  juin 
inclus,  à  i'(jccasi(jn  du  Congrès  des  Amis 
des  Roses. 

Viiici  maintenant  le  pnigraninie  du  Con- 
grès lui-même   : 

Sam-edi  31  mai,  à  11  heures,  ouverture 
de  rex[)ositlon; 

Dimanche  !"■  juin,  à  li  heures,  ouver- 
ture   du    Congrès; 

Tome  XXXVII. 


Lundi  2  juin,  à  9  heures,  séance  du  Con- 
grès; à  14  heures,  séance  du  Congrès,  vi- 
site de  la  ville;  à  19.  heures,  banquet;  " 

Mardi  3  juin,  excursion  en  Périgord;  dé- 
pait  de  Périgueux  à  4  h.  52;  retour  à  Péri- 
gueux à  18  11.  59. 

Vciici  les  questions  qui  seront  mises  à 
l'iii-dre  du  jour  du  congrès  : 

!°    De    la   synonymie; 

:.'"  Des  maladies  du  Rosier  et  de  leurs 
triiitements; 

•'V'  Classification  des  Roses  nouvelleis  de 
1909,  mises  à  l'étude  au  congrès  de  Bor- 
deaux; 

i"  Variétés  nouvelles  de  1910  à  mettre  à 
l'étude; 

."i"  De  l'emploi  de  la  Rose  dans  la  déco- 
ration florale; 

G°  Quelles  sont  les  meilleures  variétés  de 
Riisters  pour  les  différents  sols; 

7°  Des  meilleures  variétés  de  rosiers  mul- 
tillores,    nains   et  samienteux; 

M"  Des  meilleures  variétés  de  rosiers  à 
cultiver  dans  le  sud-ouest; 

9'  Des  meilleurs  engrais  à  emplnyer  dans 
la  cultuic  (lu    lîosier; 

10"  De  la  régénération  des  terrains  usés 
[liir  la  culture   du  Rosier. 

Les  personnes  qui  désirent  traiter  une 
iiii  plusieurs  de  ces  questi(jns  doivent  en- 
V'  yer  leurs  mémoires  préliminaires  à  M. 
H  iitin,  secrétaire  général,  villa  des  Chênes, 

i"  Mai  1915. 


70 


JOURNAL     DES     EOSES 


à  la  Pape-Rillieux  (Ain),  avant  le  15  mai, 
afin  que  la  commission  chargée  d'en  faire 
l'analyse,  puisse  les  examiner  et  proposer 
les  récompenses  au  Congrès. 

Le  Coinité  floral  se  réunira  pendant  le 
Congrès  de  Périgueux,  pour  juger  les  roses 
nouvelles  non  encore  au  commerce  que  les 
obtenteurs  voudront  bien  présenter.  Il  leur 
sera  délivré  des  Certificats  de  Mérite,  com- 
me précédemment. 

Des  démarches  sont  faites  pour  obtenir, 
en  faveur  des  Congressistes,  une  réduction 
sur  les  voies  ferrées. 


Le  Congrès  des  Amis  des  Roses 

en.  1914  —  il  appartient  au  Congrès  qui 
se  réunira  à  Périgueux,  le  l'"'  juin  pro- 
chain, de  fixer  les  assisies  de  celui  de  1914. 
Dès  aujourd'hui  nous  pouvons  eependiant 
annoncer  qu'il  est  presque  certain  que  le 
XVIII°  Congrès  se  tiendra  à  Angers,  en 
1914. 


Importation  de  Roses  et  fleurs 
diverses  à  Moscou-  d  un  rapport  de 

.\LM.    A.    de    Valicnurt,    consul    général    de 
France,  nous  extrayons  ce  qui  suit  : 

«  La  ville  de  Moscou  fait  une  grande 
consommation  de  fleurs,  de  plantes  et  de 
graines.  Les  horticulteurs  ne  sont  pas  en- 
core outillés  pour  être  autimomes,  et  la  ri- 
gueur du  climat  constitue  un  obstacle  au 
développement  de  la  production.  Mais,  la 
Russie  jouissant,  suivant  la  latitude  des 
diverses  parties  de  son  immense  territoire, 
des  températures  les  plus  variées,  le  Cau- 
case, la  Crimée,  les  parages  de  la  mer 
Caspienne  et  de  la  mer  Noire  se  prêteraient 
aisément  à  la  culture  des  fleurs  et  des  ar- 
bustes de  toute  catégorie.  Un  courant  dans- 
le  sens  indiqué  se  dessine  d'ailleurs  et  le 
jour  viendra  où  la  demande  n'aura  plus 
à  dépasser  la  frontière,  pour  l'apjjrovision- 
nement  de  la  place.  Ce  résultat  est  à  pré- 
voir lorsque  les  voies  d'accès  vers  le  sud 
ayant  été  augmentées  et  améliorées,  la  ra- 
pidité des  transports  permettra  d'alimenter 


facilement  les  terres  de  Moscou  et  les  nom- 
breuses installations   de   fleuristes. 

(c  Actuellement,  des  plantations  assez  im- 
portantes sont  signalées  au  Caucase  et  près 
de  la  mer  Noire.  On  y  trouve  des  rosiers 
liour  le  forçage,  des  lauriers  en  buisson, 
des  palmiers.  Mais,  outre  la  difficulté  des 
communications,  l'ignorance  générale  au 
sujet  des  ressources  de  la  contrée,  le  man- 
que d'initiative  des  horticulteurs  et  aussi 
la  pénurie  des  capitaux,  sont  autant  d'en- 
traves à  l'extension  des  cultures  visées.  Les 
acquisitions  de  terrains,  dans  certaines 
zones  frontières,  ne  sont  pas,  au  demeu- 
rant,  assez  réalisables  pour  les  étrangers. 

"  En  attendant,  la  grande  cité  si  enthou- 
siaste de  l'article  de  luxe  qui  nous  occupe 
est  tributaire  des  nations  voisines  pour  un 
chiffre  d'affaires  que  les  hommes  de  la  par- 
tie évaluent  à  2  millions  de  francs.  Ce 
chiffre  ne  concerne,  au  surplus,  que  Mos- 
cou, mais  son  rayon  d'influence  est  ins- 
crit également  pour  une  forte  somme  sur 
les  carnets  de  commande  de  l'.\llemagne, 
de  la  France,  de  la  Belgique  et  de  la  Hol- 
lande, qui  sont  les  principaux  fournisseurs. 

"  Ajoutons  que  les  entrées  en  Russie  con- 
signées dans  les  statistiques  sous  la  ru- 
brique Il  plantes  et  graines  à  ensemencer  » 
évoluent  autour  du  total  de  35  millions 
de  francs. 

"  Le  commerce  des  fleurs  est  des  plus 
prospères  :  les  établissements  se  multi- 
plient, dépassent  même  le  maximum  de 
capacité  du  marché  et  les  moins  solides 
s'écroulent  et  disparaissent  avec  une  rapi- 
dité qui  n'a  d'égale  que  celle  de  leur  éclo- 
sion.  Néanmoins,  le  trafic  progresse  et  le 
goût  des  fleurs  se  démocratise  de  plus  en 
plus';  de  même  que  les  prix  s'abaissent 
sous  la  pression  d'une  concurrence  effré- 
née. En  dépit  de  cette  tendance,  rien  ne 
donne  une  idée,  en  Occident,  des  tarifs  en 
vigueur  ici.  Les  vendeurs  réalisent  encoi'e' 
des  bénéfices  fabuleux  grâce  à  cette  fièvre 
du  public  qui  est  invinciblement  attiré  vers 
les  Heurs,  grâce  également  à  la  faculté 
de  dépenser  sans  compter  qui  caractérise 
la  majorité  des  acheteurs. 

"  L'épargne  est  un  souci  dont  les  gens 
du   pays  se  dégagent   allègrement  et,   sous 


JOURNAL    DES    EOSES 


71 


l'empire  d'une  telle  mentalité,  les  forces 
vives  de  la  population  sont  malheureuse- 
ment trop  réduites.  L'on  cherche,  semble- 
t-il,  à  oublier  dans  le  luse,  les  fêtes  et  la 
gaieté  des  plantes  d'appartement,  les  tris- 
tesses  extérieures    d'un    hiver    implacable. 

II  Les  fleurs  de  Nices  coupées  constituent 
le  groupe  le  plus  riche  de  l'importation. 
L'on  évalue  ce  trafic  à  500.000  francs  par 
an.  Les  roses  de  première  qualité  viennent 
de  Paris  et  aussi  de  Berlin.  Paris  fournit 
également  les  lilas  en  branches  coupées. 
Tous  ces  envois,  qui  n'ont  parfois.de  Nice 
que  l'étiquette,  surprennent  par  leur  fraî- 
cheur après  un  tel  voyage.  Les  procédés 
de  préservation  donnent  d'excellents  résul- 
tats. 

<i  Citons  encore  les  lauriers  de  prove- 
nance belge  (20.000  francs);  les  rosiers  com- 
muns qui  ariiveiit  d'Allemagne  et  du 
Luxembourg,  LOOO  plantes  basses  à  0,20 
'■eut.  pièce  et  10.000  plantes  hautes  à  1  tr.  25 
l'une. 

"  Il  y  a  place  pour  d'autres  fournisseurs, 
car  le  goût  de  la  plante  se  propage  let  se 
généralise,  l'enchantement  qu'apportent  les 
fleurs  étant  d'autant  plus  vif  que  leur  rè- 
■.:ue  en  plein  air  est  lui-même  plus  éphé- 
mère, dans  les  zones  boréales  de  la  Russie, 
L'on  en  tire  avec  préciiiitation,  pendant  les 
beaux  jours,  le  maximum  de  rendement  et 
lorsque  les  frimas  déciment  la  moisson  ex- 
posée à  l'air  libre,  le  culte  du  i)ublic  s'exerce 
dans  les  appartements  et  dans  les  serres 
et  le  luxe  à  la  mode  consiste  à  se  récon- 
forter des  épreuves  atmospViériques  par  le 
-"urire  de  la  végétation  sous  un  toit  pro- 
lecteur. 

'I  En  résumé,  la  Russie  e.st  un  pays  d'a- 
venir pour  nos  exportateurs  et  nos  jardi- 
niers et  le  succès  semble  devoir  récompen- 
>er  les  jeunes  gens  qui,  cherchant  à  tra- 
vailler dans  ce  cadre,  dispo.sent  de  capi- 
taux et  n'ont  cure  des  rigueurs  du  climat 
pour  faire  choix  d'une  installation  destinée 
à  prospérer.   » 


L'Hay-leS-RoseS-  —  Sous  ce  titre,  le 
(•  Prtit  Journal  »,  du  15  avril  l'J13,  pul)lie 
l'infonnation  suiv;uite  ; 

"  Grâce  à  la  libéralité  de  Mme  J.  Gra- 
vereaux,  la  petite  ville  de  l'Hay-les-Roses 
(sic)  couronnera,  le  8  juin  prochain,  une 
rosière,  Mlle  Eugénie  Picq,  âgée  de  21  ans, 
blanchisseuse,  7,  rue  des  Tounielles,  à 
L'Hay.  Les  demoiselles  d'honneur  sont  : 
Mlles  Andréa  Uerlet,  Gabrielle  Monciau, 
Marguerite  Montoya  et  Juliette  Lemiroux. 

"  Le  montant  du  legs  est  de  500  francs. 
.V  cette  occa.sion,  la  visite  de  la  Roseraie 
de  L'Hay  sera  publique  les  8  et  22  juin.  » 


Dans  le  même  numéro  de  cet  organe, 
on  lit,  sous  le  titre  «  La  Maison  du  Ro- 
i/r;-  )i  et  sous  la  signature  de  Jean  Ra- 
meau, un  (c  Conte  »  dont  les  héros  possè- 
dent, à  Billancourt,  un  rosier  ((  Maréchal 
i\'icl  â  fleurs  blanches  n,  âgé  de  plus  de 
19  ANS  !  ! 

Ce   <(   Conte   »,    fort,   bieai    écrit   du    reste, 
rap|)elle,  par  l'anachronisme  qu'il  contien*  ■ 
la  descente  de  croix  stir  laquelle  l'artiste  a 
peint,  un  cliien  de  Terre-Neuve  !  ! 


Floraison  du  Rosa  Sericea-  —  Le 

R.  Sericea  est  complètement  couvert  de 
fleurs,  dans  notre  collection  botanique,  de- 
puis le  21   avril. 

Ce  Rosier  est  en  plein  air.  C'est,  croyons- 
nous,  l'espèce  à  floraison  la  plus  hâtivo 
((iii  existe.  Nous  rappelons  que  c'est  le  seul 
Rn.sier  à  fleurs  tétramères  (4  pétales  seule- 
ment). 

COCHET-COCHET. 


72 


JOUENAL    DES     ROSES 


)ANS      LES 


lOSIERS 


En  Mai'  —  Continuer  les  binages,  l'é- 
bourgeunnage   et  les   pincements. 

Soufrer  en  prévision  du  Blanc.  Veiller  aux 
insectes. 

Mettre  en  pleine  terre  les  rosiers  prove- 
nant  de  greffe   sur   racines. 

Eboutonner  totalement  les  rosiers  dont 
on  désire  retarder  la  floraison,  et  partiel- 
lement ceux  auxquels  on  veut  faire  pro- 
duire de  très  grosses  roses. 

(Voir  pour  les  détails  de  ces  di.verses  opé- 
rations,  le  numéro  de  mai  1912). 

Préparation  des  églantiers  hauts  de  tige 
a  recevoir  les  éciissons. 

On  continue  l'ébourgeonna-ge  des  églan- 
tiers haut,s  de  tige  et  à  demi-tige,  qui  a  dû 
être  conmiencé  vers  la  fin  d'avril. 

Il  faut  une  main  expérimentée  pour  faire 
convenablement  ce  travail  et  arriver  à  faire 
développer  le  plus  près  possible  du  sommet 
d©  l'églantier,  leis  branches  qui  recevront  les 
écussons. 

Tant  que  l'églantier  reste  vert,  il  n'y  a 
pas  d'hésitation  à  avoir,  il  faut  supprimer 
aussitôt  qu'ils  se  montrent,  tous  les  bour- 
geons trop  bas.  La  sève  montera  plus  haut 
et  des  branches  naîtront  à  la  partie  supé- 
rieure  d-e   la  tige. 

Lorsque  les  branches  se  seront  dévelop- 
pées à  l'endroit  choisi,  on  les  laissera  croî- 
tre librement;  toutefois,  si  l'une  d'elles  pre- 
nait des  iiroiiortions  trop  grandes  cinnpa- 
rativement  aux  autres,  on  devrait  en  pin- 
cer l'iextrémité,  afin  d'en  arrêter  la  crois- 
sajice  et  d'arriver  à  ne  iwsséder  que  des 
branches  de  force  .sensiblement  égaie,  lors 
de  l'écussonnage. 

Il  faut  visiter,  vers  la  lin  de  mai,  la  base 
des  rameaux  à  écus.sonner  en  juillet  et  en- 


lever sur  6  ou  8   centimètres   de   longueur, 
à  partir   de    la   tige   principale,    les    aigui! 
Ions  qui  y  ont  pris  naissance.  On  les  coupe 
avec   un   bon   greffoir   ou   une   serpette. 

Même  opération  aux  yeux,  ou  bourgeons, 
qui  se  trouvent  sur  la  même  partie  des 
rameaux  et  qui  gêneraient  considérable- 
ment, eux   aussi,   la  pose   des  écussons. 

Il  arrive,  parfois,  qu'on  ne  fait  ce  tra 
vail  ])réparatoire  que  quelques  jours  avant 
de  greffer,  ou  même  qu'au  moment  précis 
de  l'écuissonnage  :  c'est  une  mauvaise  ma- 
nière de  procéder. 

La  suppression  des  entrefeuiUcs  —  c'est 
ainsi  qu'on  nomme  généralement  les  bour- 
geons secondaires  qui  se  développent  sur 
les  rameaux  principaux  —  lorsqu'elles  sont 
lignifiées,  cau.se,  non  seulement  une  perte 
de  sève  en  elle-même  préjudiciable  à  la 
réussite  de  la  greffe,  mais  encore  cette  sup- 
pression faite  dans  ces  conditions,  laisse 
une  plaie  dans  le  voisinage,  sinon  à  la 
place  même  de  l'écusson,  plaie  qui  se  cica- 
trise  souvent  difficilement  par  la   suite. 

En  prenant  soin  de  supprimer,  sur  le 
point  du  rameau  qui  doit  recevoir  l'écus- 
son, les  aiguillons  et  les  yeux  aussitôt 
qu'ils  paraissent,  on  obtient  des  branches 
lisses,  dont  l'écorce  se  soulève  facilement, 
sans  déchirure,  et  sur  lesquelles  l'écusson 
est  placé    avec   la  plus   grande   facilité. 

Les  amateurs  pourront  ainsi  écussonner 
beaucoup  plus  facilement  et  auginentir 
les  chances  de  succès;  les  professionnels 
gagneront,  par  une  rapidité  plus  grande 
dans  l'écussonnage,  beaucoup  plus  de  temps 
qu'ils  en  auront  passé  à  préparer  les  ra- 
meaux comme  nous  l'indiquons,  c'est-à- 
dire   dans   de   bonnes    conditions. 

COCHET-COCHET. 


lOSIERS      POUR      FLEURS      COUPEES 


PREMIERE    PARTIE 

<i  Mais  tous  les  rosiers  me  conviennent 
pour  en  couper  les  roses,  me  disait  une 
toute  gracieuse  maîtresse  de  maison,  avisée 


et  pratique.  Et  j'en  use,  car  de  fleur  pa- 
reille, il  ne  sauiait  être  question  d'abuser; 
le  trop  n'existe  pas,  il  me  plait  d'en  voir 
partout. 


i 


JOURNAL     DES    ROSES 


73 


<(  Les  orgueilleuses  trônent  dans  niun  sa- 
lon. Je  l■ésel■^'e,  pour  ma  table  de  travail, 
les  boutons  faits  au  tour,  les  pétales  de 
soie,  les  nuances  délicates  qui,  par  inter- 
valle, reposent  doucenieut  mes  yeiix  lassés 
de  la  monotone  broderie. 

"  De  deux  ou  trois  roses,  une  salle  écar- 
latée,  un  office  s'égaient.  On  le  sait,  on 
coiuiait  mes  goûts,  et,  souvent,  à  la  cui- 
sine, sur  la  fenêtre,  en  un  simjDle  verre 
d'eau,  on  risque  le  gros  Pnul  Xnjron,  dont 
se  pâme  ma  cuisinière. 

Il  II  n'existe  pas  de  plante  plus  pratique, 
moins  coûteuse,  aussi  généreuse  que  le  ro- 
'  sier.  Voyez,  dans  ce  petit  saxe,  ces  boutons 
de  Laurette  Messimy,  cueillis  hier,  après 
la  titurmente  de  neige.  Décembre  les  a  co- 
lorés; Lis  sont  d'une  teinte  vive  sans  pa- 
reille, mais  déjà  la  corolle  s'entr'ouvre  pour 
dégager  la  lueur  dorée  de  l'intérieur  qui  se 
fondra  toute  en  rose.  Il  faut  si  peu  de  cha- 
leur pour  épanouir  ces  bengales. 

"  Pendant  trois  mois,  hélas,  plus  de  roses 
de  mon  jardin.  Mais  vienne  avril,  et  mon 
églantine  de  Nice,  de  la  vérandah,  m'offrira 
ses  coupes  d'or  lamées  de  rouge.  Dès  lors, 
sans  arrêt,  des  roses,  toujours  des  roses. 
Et  j'en  coupe,  et  j'en  donne,  et  d'aucune 
autre  fleur,  mes  visiteurs  ne  se  chargent, 
avec  davantage  de  plaisir,  avec  autant 
d'orgueil.    " 

Et,  en  évoquant  la  jouissance  d'en  cueil- 
lir pour  orner  sa  maison,  pour  fleurir  ses 
amies,  mon  interlocutrice  se  laissait  aller 
à  ce  chaiTne  si  vif,  lorsqu'il  n'y  a  plus  de 
roses  aux  rosiers,  d'en  parler  encore;  de 
rechercher  ses  préférées  et  de  discuter,  sans 
arriver  à  s'entendre,  sur  la  plus  belle. 

.le  conviens  qu'il  n'existe  pas  de  roses 
dont  on  ne  cueille  avec  plaisir  les  boutons 
et  qui  ne  puisse  embellir  nos  demeures, 
mais  il  est  pourtant  des  variétés  qui,  plus 
spécialement,  par  leui-  rusticité,  l'abon- 
dance et  la  durée  de  leur  floraison,  la  lon- 
gueur des  tiges  florales,  justifient  en  partie 
le  qualifîcafif  des  catalogues  :  fwnne  pour 
couper.  .Te  dis  :  en  partie,  car  la  meilleure 
est  Iwiii  d'être  parfaite.  Le  serait-elle  chez 
vous,  que  facilement  influencée  par  le  mi- 
lieu, par  les  circonstances  locales,  comme 
tout  ce  qui  existe,   elle  ne  contenterait  pas 


Votre  voisin.  Qualité  chez  l'un,  devient  dé- 
faut chez  l'autre.  Beauté  liirunstaiite  est 
un  beau  nom  de  rose. 

De  ces  roses,  dont  tout  propriétaire  qui 
veut  un  peu  ménager  ses  plates-bandes,  de- 
vrait avoir  une  réserve;  de  ces  fleurs  à  cou- 
per que  les  catalogues  offi-eiit  en  abon- 
dance, il  en  existe  fort  peu.  Vous  en  jugerez 
lorsque  vous  les  aurez  essayées.  C'e.st  pour- 
i|U(ii  on  voit  pnesqu©  toujours  les  mêmes  va- 
riétés dans  les  magasins  de  nos  grands  fleu- 
ristes. Car  le  spécialiste  ne  cultive  que  celles 
qui,  dans  tous  les  terrains;  par  tous  les 
temps,  à  n'importe  quelle  époque,  lui 
donnent  le  produit  le  plus  égal  et  le  plus 
assuré. 

Toute  une  série  n'a  de  valeur  que  pendant 
quinze  jours  du  printemps  et  autant  de 
l'automne.  Et  encore,  faut-il  sa.voir  les  cueil 
lir.  Ce  sont  ces  délicieuses  roses  à  col  de 
cygne,  boutons'  allongés  aux  pétales  vert 
brillants  donti  les  calices  taux  immen.ses 
pétales  s'entr'ouvrent  en  coupes  parfaites; 
mais  qui,  hélas,  en  été,  ne  durent  qu'un  ma- 
tin. 

Les  hybrides  de  thé,  surtout,  en  sont 
riches.  Dans  les  plus  connues,  on  nomme 
tout  de  suite,  sans  penser  :  Mélanie  Soi(- 
pert,  l'aurore  aux  doigts  de  rose  ;  Phari- 
saiT,  chair  vivante  ;  Killarnfy,  rose  ombré 
et  son  jumeau  Withe,  aussi  parfait  ;  Clara 
Watson,  saumon  ;  Betty,  cuivre  rose  ;  Ladij 
Battersea,  Joseph  HvU.  Belle  Siebrecht, 
Pnul  Lédé,  Souvenir  du  Président  Carvnt, 
Liberty,  etc.,   etc. 

Ijes  terres  profondes  et  généreuses,  des 
engrais  judicieux,  une  exposition  favorable 
contribuent,  c'est  certain,  à  la  duplicature 
de  ces  variétés;  la  durée  et  l'utilisation  de 
la  fleur  s'en  ressentent.  Mais  pourtant,  sous 
notre  climat,  ati,  soleil  si  bnjlant,  la  cueil- 
lette pratique  n'a.  qu'un  temps.  Il  leur  fa>it 
rette  tem(>érature  printanière.  égale  qui, 
tout  l'hiver,  dans  le  midi,  i)arfait  le  vieux 
Snfrano  et  !e  rend  nii''fiiniiaiss.nblo  de 
lii-auté. 

Vous  essayerez  aussi  et  vous  replanterez, 
jiMir  leurs  Ivoutons  parfaits  et  pour  les 
j"Uissances  que  vous  en  aurez  :  Madame 
liavary,  Antoine  Rivoire,  Harry  Kirk,  Ma- 
f'ime.  Léon  Pain,  Déan  Hole,  Madume  Jules 


74 


JOURNAL    DES    ROSES 


Grolcz,  si  florifère  et  qui  aurait  droit  à  une 
place  prépondérante,  avec  des  tiges  plus 
allongées. 

Les  vieux  pardiiiiers  vous  conseilleront 
encore  le  Souvenir  de  la  Malmaison;  le  Sou- 
venir qui  porte  gaillardement  ses  70  ans, 
vétéran  que  ses  services  classent  au  tableau 
d'honneur.  La  Malmaison,  qui  ne  fleurit 
bien  que  dans  certaines  conditions.  Teint* 
fade  et  grise  au  soleil,  pourriture  à  la 
pluie.  Chair  de  nymphe  seulement  quand 
tout  lui  sourit  ;  mais  alors...  quel  sourire 
de  nymphe  ! 

Et  La  France,  premier  hybride  de  thé,  qui 
fut  considérée  longtemps  rnsa  inier  pares, 
comme  le  parangon  des  roses  de  fleuristes. 
Un  peu  déchue.  Toujours  bien  belle  pour- 
tant, lorsqu'elle  est  belle.  Toujours  odo- 
rante, alors  même  que  son  teint  de  rose 
a  perdu  sous  les  rayons  ardents,  la  trans- 
parence de  ses  revers  argentés. 

J'ai  admiré  d'exquises  France,  cette  an- 
née, mais  trop  souvent  ses  pétales  soyeux, 
coquilles  les  uns  sur  les  autres,  ont  refusé 
de  s'ouvrir.  Et  toujours  va  se  réduisant  le 
ûonilire   des  roses   bonnes   pour  couper. 

DEUXIÈME   PARTIE 

Entre  temps,  un  amateur,  un  vieil  ama- 
teur, écrit-il,  me  cherche  noise.  <(  D'abord, 
vous  semblez  oublier  (à  moins  que  vous  ne 
les  compreniez  dans  les  trois  lettres,  etc., 
toujours  un  peu  dédaigneuses,  bien  des 
roses  dont  le  bouton  est  charmant.  Que  ne 
citez-vous  G.  Nabonnand,  Gustave  Régis, 
Simone  Beaumetz,  La  Progrès,  Marquise 
de  Sinety.  Elles  ne  sont  pourtant  pas  an- 
ciennes. Car  vous  me  semblez  un  peu  in- 
grat envers  celles  de  jadis.  Pauvre  Souve- 
nir !  j)auvre  France  !  et  Capiain  Christy, 
dont  le  bouton  dure  si  longtemps.  Et  Jac- 
queminot,  si  éclatant,  si  parfumé  !  titop 
vieux  !  Mais,  dans  toutes  vos  nouveautés, 
trouvez-moi  donc  un  boiiton  qui  vaille  le 
vieux  Moussu  rose  ?  » 

Il  est  vrai.  Je  n'aurais  pas  songé  au 
Moussu,  dont  il  se  fait  pourtant  un  com- 
mence assez  important  dans  certaines  loca- 
lités. Ni  au  Général  Jacqneminot,  ni  à  la 
France  de  89,  qui  nous  vient  du  Midi  en 
assez  grandes  quantités,  et  quL  n'est  jjas  à 


dédaigner  chez  nous.  Car  en  rouges,  il  ne 
faut  pas  être  trop  difficile. 

Nos  grands  fleuristes  acceptent  bien,  en 
hiver,  certains  arrivages  de  Comte  Bobrins- 
ky,  ce  bourbon-bengale-hybride-remontant  ? 
aux  fleurs  mal  tournées,  que  l'on  ne  trouve 
plus  sur  aucun  catalogue  ;  cousin  germain 
sans  doute,  de  Gloire  des  Bosomaiies,  qui  se 
maintient  encore. 

Et  pourtant,  comme  culture  commerciale, 
c'est  une  rose  rouge  qui  tient  le  dessus  du 
lianier  :  Ulrich  Brunncr,  que  l'on  peut  con- 
fondre, sans  se  tromper  avec  l'Ulrich  Brun- 
ner  Fils,  de  plusieurs  catalogues  et  que  le 
plus  modeste  fleuriste  ne  confondra  avec 
aucun  autre  si  vous  lui  demandez  tout  sim- 
Iilement  un  Bruniier.  L'abréviation  des 
noms  est  une  attestation  de  gloire.  C'est 
vraiment  a  glorious  varietij,  pour  user  du 
qualificatif  anglais.  Comme  l'ose  commer- 
ciale,  s'entend. 

Tiges  extra-longues,  peu  épineuses;  feuil- 
lage superbe,  d'un  beau  vert,  presque  per- 
sistant, dur  à  la  maladie,  i^ussi  à  son  aise 
dans  les  carrés  et  les  serres  du  Midi  que 
dans  les  plaines  de  la  Brie,  où  les  paysans 
le  plantent  par  hectares  pour  l'approvision- 
nement des  halles. 

.Aussi  robuste,  mais  pins  florifère  :  Frau 
Karl  Druscliki,  universel'ement  appréciée. 
Il  suffit  de  lire  les  surnoms  donnés 
par  plusieurs  obtenteurs  de  leurs  gains  : 
Druscliki  rose,  Druschki  rouge,  pour  voir 
en  quelle  estime  elle  est  tenue,  bien  que 
jusqu'à  présent  rien  ne  justifie  leur  ré- 
clame. La  Frau  est  unique.  Un  peu  papier, 
disent  les  uniS  ;  un  peu  froide,  diront  les 
fervents  du  coloris.  Sûrement,  elle  ne  fut 
pas,  tout  d'abord,  baptisée  Schneekânigin 
pour  rien.  Comme  lilunc  pur,  elle  fait  ou- 
blier Niphetos.  Et  rarement  de  faux  bois  ; 
c'est-à-dire  de  ces  branches  vigoureuses 
(d'U  vrai  bois  pourtant),  qui  s'allongent,  s'al- 
longent indéfiniment  sanis  jamais  se  termi- 
ner par  un  bouton.  Un  peu  le  défaut  de 
Brunner  dans  certains  terrains.  De  Mistregs 
John  Laing  aussi,  dans  les  sols  trop  gé- 
néreux. Je  connais  un  horticulteur  qui, 
dans  sa  terre  argilo  -  sablonneuse,  à  sous- 
sol  frais  n'en  connaît  que  les  branches  et 
les   feuilles.   Chez   son   concurrent,    à   deux 


JOURNAL     BES     ROSES 


75 


cents  mètres  de  là,  terrain  graveleux,  pas  un 
rameau  gui  ne  soit  à  fleur.  Bouton  de  choix, 
bien  odorant. 

A  rencontre  de  Diuschki  presque  toujours 
à  éboutonner,  Ling  est  uuitlore  en  général. 
Un  peu.  délicate,  elle  exige  des  soins  ;  une 
fois  son  feuillage  malade,  c'en  est  fait  pour 
la  saison.  On  apprécie  ses  tiges  flexibles  et 
presque  inerniesi  ou  faiblement  aiguillon- 
nées. 

Car  des  bois  inermes  ont  du  mérite  aux 
yeux,  ou  plutôt  pour  les  doigts  de  ceu'x  qui, 
toute  l'année,  manipulent  des  roses  comme 
Caroline  Trstout.  Ce  doit  être  pour  elle  que 
furent  inventés  les  ciseaux  à  raboter  les 
tiges. 

Les  gens  piqués  ou  difficiles,  lui  trouvent 
d'autres  défauts  ;  par  les  grandes  chaleurs, 
ses  boutons  perdent  leur  jolie  forme  allon- 
gée, le  coloris  se  plombe.  On  comprend  aus- 
sitôt pourquoi  le  Midi  lui  préfère  son  Paul 
N'abonnantl,  si  insignifiant  chez  nous. 

A  part  ce  défaut  qui  est  une  souffrance, 
quel  rosier  donne  un  plus  grand  nombre  de 
fleurs  plus  belles.  Dans  un  carré  de  Caro- 
line, toujours  quelque  chose  à  glaner.  En 
temps  de  di.sette,  on  ne  songe  plus  à  dire 
qu'elle  est  une  rose  conanune. 

Ce  qualificatif  lui  est  facilement  octroyé 
riar  les  fervents  de  Madame  Abel  Chatenaij. 
Un  parfait  amant  n'a  d'yeux  que  pour  sa 
maîtresse.  Et,  en  Toccurence,  elle  vaut  bien 
d'être  regardée. 

Mais  il  ne  faut  pas  être  exclusif.  Quand  il 
s'agit  de  fleurs,  le  rôle  de  papillon  est  indi- 
qué. La  CItntenay  est  délicieuse,  c'est  en- 
tendu. J'irai  i>lus  loin.  Si  on  devait,  dams 
les  corolles,  retrouver  les  traits  des  visages, 
je  dirais  que  c'est  une  .rose  spirituelle.  Et 
puis  son  rosier  lance  souvent,  de  droite,  de 
gauche,  des  rameaux  en  pieds-de-nez.  Etre 
peu  compassés  est  le  propre  de  bien  des 
gens  d'esprit.  C'est  donc  son  tempérament. 
Relie  et  spirituelle,  c'est  rare.   Adorez-la. 

Maman  Cochet  a  plus  d'étoffe.  Elle  e.st 
utile  en  été.  Alors  que  les  doubles  et  les 
pleines  passent  en  un  instant,  .son  boiiton 
allongé,  perfection  des  Catherine  Mermei 
et  dos  Brides  Maûl,  déroule  lentement  ses 
larges  pétales. 

De  même,  son  sport  blanc,  Whilr  Mhiikih   I 


Ciichet  possède  les  mêmes  qualités,  et  peut 
jouer  chez  nous  le  rôle  que  détient  Marie 
van  Houtte  sur  le  littoral  italien. 

En  somme,  les  rosiers  thé  sont  de  faible 
ressource  en  fleur  coupée,  malgré  leur  flo- 
ribondité.  Deux  ou  trois  variétés  pour  le 
Midi,  autanit  pour  notre  région.  Ils  sont 
pauvres  en  rouge. 

Et  les  rouges  des  hybrides  remontants,  où 
.se  rencontrent  les  plus  belles  njuanees  du 
cramoisi,  du  feu,  de  la  pourpre  sont  peu 
Aurifères.  Fislier' et  Holmes,  très  cu'tivé 
en  .Allemagne,  ouvre  trop  vite  sous  notre 
soleil.  Louis  van  Houtte,  Jean  Liabaud,  Eu. 
gène  Fûrst,  des  meilleurs  pourtant,  sont 
avares  de  leurs  roses  superbes. 

Les  hybrides  de  thé  nous  donneront  pro- 
bablement des  rouges  pratiques.  Déjà 
Etoile  de  France  promet.  Discutée  pourtant 
comme  fleur  de  plein  carré.  Elle  est  très 
sensible  aiiux  influences  de  sol,  de  tempéra- 
ture, d'engrais.  En  fen-e  grasse  et  bien 
fumée,  j'ai  vu  des  Etoile  colossales,  presque 
des  Paul  \eijron,  mais  violet  évèque;  et  les 
trois  quarts  des  boutons  pourris.  Ce  qui  ar- 
rive .  aussi  en  été  quand  les  pétales  exté- 
rieurs sont  bi-ûlés  par  le  soleil.  Nul  doute 
que  par  l'étude  des  engrais  spéciaux,  en 
poussant  à  bois,  sans  augmenter  la  du- 
plication de  la  fleur,  on  n'arrive  à  palier 
ces  défauts.  Dans  les  terres  qui  lui  convien- 
nent ,  c'est  'a  rouge  la  plus  productive  et  on 
ne  saurait  trop  en  conseiller  la  plantation. 

Laurent  Carie  dure  longtemps  en  fleur 
mi-ouverte.  Mais  il  ne  sera  pas  un  cham- 
pion comme  Testant,  comme  Frau,  comme 
lini-nner. 

Kaiserin  Au(justa-Y icloria  non  plus.  Trop 
peu  vigoureuse.  Mais  quelle  perfection  dans 
son  bouton  !  Quel  mystérieux  jeu  de  lu- 
mière dans  Ifi  coloration  vaguement  ver- 
dàtre   de  sa   cliair  ! 

Prince  de  llulgarie  non  plus.  Mais  ou 
trouverez-vous  des  nuances  plus  ravissantes 
pour  'es  gerbes  délicates  ? 

Les  Pernetiana  promettent  les  coloris 
étranges.  Mais,  jusqu'à  présent,  ils  donnent 
I  '  u  de  choses  pratiques.  Vigoureux,  ils 
sont  peu  florifères  et  les  boutons  manquent 
<i''  grâce.  Plus  faibles,  leur  feuillage  s'ané- 
mie et  tombe.  11  importe,  toutefois,  de  plan- 


76 


JOURNAL     DES    ROSES 


ter  des  Lyon-Rose;  on  jouira  toujours  de  la 
première  floraison.  Et  celle-ci  paye  pour  le 
reste.  Avec  des  soins,  des  traitements  anti- 
cryptogamiques  préventifs.  On  peut  s'assu- 
rer la  rose  d'automne. 

Tout  compte  fait,  sur  tant  de  mi'liers  de 
variétés,  il  y  a  peu  de  roses  bonnes  pour 
couper  et  plusieurs  ont  même  des  défauts, 
sur  lesquels  j'ai  peutètre  trop  appuyé.  Car 
le  cultivateur  marehand  peut  les  atténuer 
et  les  supprimer  même,  en  satisfaisant  aux 
exigences  diverses  de  ses  rosiers. 

L'amateur,   lui,   se   contentera   d©  les   es- 


sayer toutes  et  de  retenir  surtout  celles  qui 
prospèrent  naturellement  dans  son  terrain. 
Il  en  plantera  une  réserve  dans  une  plate- 
bande,  ou  même  dans  un  coin  de  potager, 
pour  l'agrément  de  ses  visiteurs  et  pour  sa 
maison.  Ainsi,  dans  le  reste  de  son  jardin, 
IK)ur  le  plaisir  des  yeux,  il  pourra  s©  con- 
former à  l'adage  :  Laissez  les  roses  aux  ro- 
r  osiers. 

PORTIER-DUREL 

Rosicriste  à  Vandœuvres,  Genève. 

(Journal    iVllorticuliwre   Suisse). 


(OSIERS  WUVEAUX  MIS  AU   'COMMERCE   EN   1912   ET   1913 


(i) 


(Suit,-) 


En  plus  de  sa  nouveauté  Pmila  CIrgg, 
dont  nous  parlons  dans  notre  dernier  nu- 
méro, notre  confrère,  M.  H.  Kiese,  rosié- 
riste  à  Vieselbach-Erfuii,  a  vendu  à  l'au- 
tomne 1912   : 

HAKEDURG  {Mulliflorc  sarmentintx).  — 
Arbuste  très  vigoureux,  sarmenteux,  rusti- 
que, à  peu  près  inerme,  très  florifère,  pro 
duisant  des  thyrses  énormes.  Fleur  rose 
lilacé  frais  et  délicat,  avec  centre  blanc, 
au  milieu  duquel  se  détachent  les  étamines 
jaunes. 

Cette  rose  cultivée  par  M.  Kiese  a  été 
exposée  à  Britz-Berlin,  où  elle  fut  remar- 
quée de  M.  Hake,  auquel  M.  Kiese  l'uffrit 
et  qui  la  fit  vendre  aussi  par  son  établi-s- 
sement  d'horticulture  (Klein  Machnower 
Baumschulen,    de    Berlin). 


Nos  confrères  MM.  .lames  Coker  et  Sons, 
Nursery-men,  à  .A.berdeen,  Angleterre,  ven- 
dront en  1913  : 

MES  ANDREW  CARNFMIE  {Hijbrid''  de 
thé).  —  C'est,  d'après  les  obtenteurs,  wne 
nouveauté  sensationnelle,  la  plus  belle  des 

fl)  Voir,  pour  les  Rosiers  de  1912,  papes  28.  12,  90, 
103,  152,  167,  1S3;  amii^e  IfllS.  pajes  8,  25  et  50. 

Pour  les  Rosiers  de  Ifli:!,  voir  année  1913,  paL'e^  26, 
41  et  58. 


roses  blanches,  un  Fraii  Karl  Dnisrhki  dé- 
licieusement parfumé. 

Cette  rose  devait  primitivement  être  ven- 
ilue  au  printemps  1913;  mais,  les  demandes 
en  furent  si  nombreuses  que  MM.  Coker 
décidèrent  de  n'en  commencer  la  vente 
qu'en  août  1913,  sous  forme  de  plantes  en 
pot,  pour  la  continuer  à  l'automne  en 
plantes  à  racines  nues,  afin  de  pouvoir  les 
satisfaire  toutes. 

En   voici   la  description    : 

Les  fleurs  sont  larges,  jolies,  élégantes, 
se  formant,  toutes,  avec  une  grande  perfec- 
tion;   le    centre   est    proéminent. 

Cette  rose  est  tout  à  fait  supérieure  à 
Frau  Karl  Druschki.  Elle  rappelle  extraor- 
dinairenient  Wltitc  Maman  Cochet,  mais 
est  plus  large.  Parfois,  quelques  fleurs  pré- 
sentent une  légère  teinte  saumonée.  Ce 
contraste  merveilleux  peut  être  longuement 
admiré,  car  les  fleurs  restent  longtemps 
épanouies.  La  vigueur  de  l'arbuste  est  plus 
grande  encore  que  celle  de  Frau  Karl 
Druschki. 

C'est  une  rose  magnifique  pour  la  déco- 
ration et  merveilleuse  pour  le  forçage;  elle 
s'adapte  particulièrement  bien  à  la  culture 
américaine,  les  rameaux  atteignent  3  à  4 
pieds   de   longueur. 

(A  suivre)  PAPILLON. 


■U 


JOUENALUESEOSES  77 

^ISTE      GÉNÉRALE      DES      131      ^OSIERS      NOUVEAUX 

MIS    AU    COMMERCE     EN     I912 

Classés   par   Ordre  alphabétique,  avec   Indication  des    Obtenteurs, 

de   la  Race,  du  Coloris, 

et    des  Numéros    du  JOURNAL    DES    ROSES,  dans  lesquels    ces    Nouveautés 

ont  été  décrites. 


Aïda  iGi'schwind),  hybr.  de  thé  et  de  Canina.  Pleine.  l«''fév.  13,  p.  25. 

Amalie  de  Greiff  (Peter  Lambert),  hybr.  thé.  Rose  brique,  jaune  orangé,  l''"' janv.  13,  p.  9. 

Ami  Victor   \'igiieron),  hybr.  remontant.  Rouge  velouté  noirâtre  1"  duc.  12,  p.  185. 

Angèle  d'Arnex  (P.  Bernaix),  hybr.  thé.  Rose  de  Chine,  reflets  Lavande.  1"  ocl.  12,  p.  152. 

Arcier  (Geschwind),  hybr.  de  Canina  et  de  R.  CenlifciUa.  Fleurit  peu.  1"  fév.  13,  p.  25. 

Aviateur  Michel  Mahieu  {Soup,  et  Notting),  hyb.  de  thé.  Rouge  corail.  1"  janv.  13,  p.  10. 

Baby  Elégance  (Hobbies),  polyantha.  Saumon  clair.  l"  fév.  13,  p.  26. 

Bathseba  (Ge.sch\vind),  hybiide  d'Ile-Bouibon.  Pleine.  i"  fév.  13,  p.  25. 

Bonny  Belle  (Hobbies),  polyantha,  Cuivré.  l*r  fév.  13,  p.  26. 

Bouquet  Rose  (Theunis),  hyb.  de  Wichuraiana.  Rose  œillet  nuancé  blanc.  1"  déc.  12,  p.  184 

Brie-Rose  (!■'.  Boulanger),  thé.  .laune  saumoné,  levers  Magenta.  1"  nov.  12,  p.  171 

Bristish  Queen  (Gredy),  hybride  de  thé.  Blanc  pur  l"  nov.  12,  p.  170 

Chanoine  Binet  des  Roys  (A.  Perdriolle),  hyb.  thé.  Ciamoisi  velouté.  1"  oct.  12,  p.  153. 

Climbing  M'"  de  Sinety  (Griffon),  hybr.  de  thé.  Ocre  de  Rome  nuancé.  1"  nov.  12,  p.  167 

Climbing  Richmond  (A.  Dick..son  et  Sons),  hyb.  thé.  Rouge  Richmond.  l"'  juin  12,    p.  92 

Colonel  Seurot  (Mille  Toussaint),  h.  de  thé.  Ro.se  vif  rougaire  nuauc.  bl.  1"  oct.  12,  p.  155 

Coronet  (W.  Paul),  polyantha  nain.  Jaune  teinté  lose.  1"  juil.  12,  p.  103 

Corry  (Tlieunis),  hybride  remontant.  Rose  argenté.  i"  déc.  12,  p.  185 
C.-w.  Ccwan  (A.  Diclcson  et  Sons),  hyb.  de  thé.  Rappelle  MAnQuisE 

I.riTA  UK  Bretelil.  l'-'juin  12,  p.  91. 

Dew  Drop  rFbilibies),  polyantha.  Rouge  cerise  foncé.  l"  fév.  13,  p.  26. 

D'  Henri  Neuprez  (R.  Tanne),  hybr.  de  Wichur.  remont.  Jaune  Canari.  1"  ucl.  12,  p.  154. 
D'  Nicola  Welter  (Soupert  et  Notting),  hyb.  de  thé.  Rose  saumoné  tendre  1"  janv.  13,  p.  10. 

Duchess  of  Normandy  fPhilip  Locornu),  liyh.  de  thé.   Jaune  nuancé.  1"  avril  13,  p.    56. 
Duchess  of   Sutherland  (.\.  Dickson  et  Son.s),  hybride  de  thé.  Rouge 

chaud,  nuancé  jaune.  l"'  juin  12,  p.  91. 

Earl  ol  Gosford  (Grédy),  hybiide  de  thé.  Cramoisi  foncé.  1"  nov.  12,  p.  171 

Edgard  Andreu  (Barbier),  hybr.  de  Wichur.  Cramoisi  vif  sirié  blanc.  1"  oct.  12,  p.  153. 
Elli  Hartmann  (X.  \\'elter),  hyb.  de  thé.  Jaune  de  Maréchal  .Niel,  centre 

vieil  or.  1"  avril  13,  p.  56. 

Etincelle  de  Parilly  (Mille  Tou.ssaint),  h.  thé.  Ruuge  vif  et  violet  clair.  !«'  oct.  12,  p.  155. 

Eugénie  Mùnchen  (Ketteii),  hybride  de  Ihe.  Ro.se  lilacé  argenté.  1"  oct.  12,  p.  153. 

Fatme  (Geschwiml),  hydride  de  Rugosa.  Pleine  l»r  fév.  13,  p.  25 

Frau  Anna  Schneider  (Nicola  Welter),  thé.  Rose  carmin  et  orangé.  1»'  avril  13,  p.  56. 

Frau  Ferd.  Paas  (S.  Welter),  hybr.  de  thé.  .Safran  et  jaune  orange.  1"  avril  13,  p.  56. 

Frau  von  Brauer  (Peter  Lambert),  Wichuraiana.  Blanc  à  peine  carné.  1"  janv.  13,  p.  19. 


78  JOUENAL    DES    EOSES 

Preifrau  von  Der  Goltz  (Peler  Lambert),  liyb.  de  Ihé.  Rose  saumon  sur 

fniiil  jaune.  l''  janv.  13,  p.  8. 
Freifrau  von  Marschall  (P.  LambeiT),  multiflore  grimp.  W'ichuraiana. 

Rose  Iciidie.  1"  janv.  13,  p.  9. 

Gabrielle  Thiérrard  (P.  Nabonnand;,  (hé.  Carminé,  teinté  aurore.  l-"-  cet.  12,  p.  155. 

Gedeuke  Mein  (Job.  Paul),  hyl).  d'Arvensis  et  de  Multiflora.  Blanc  carné,  i''  oct.  12.  p.  155 

George  Elger  (Turbat  Ci=),  Multiflore  nain  remontant.  Jaune  d'or  cuivré,  l"  déc.  12.  p.  183. 

George  Dickson  (A.  Dickson),  hybr.  de  thé.  Rouge  foncé  velouté.  l"'"' juin  12,  p.  90. 

Germaine  (Peauger),  polyantha  nain  remontant.  Rose  frais  nacré.  l"déc.  12,  p.  184. 

Gloire  d'Orléans  (Levavasseur),  polyantha.  Rouge  très  foncé.  l'' oct.  12,  p.  153. 

Gruss  an  Dresden  (R.  Tilrk),  hybr.  de  thé.  Rouge  ardent  foncé.  1"'  déc.  12,  p.  185. 

Hakeburg  (11.  Iviese),  multiflore  sarmenteux.  Rose  lilacé,  cenli'e  blanc.  1"  mai  1913. 

Hermione  (P.  Lambert),  Remontant?  \'ermillou  bi-illant.  l"  fév.  13,  p.  25. 

Jac.  Kneppers  (Gratarna),  hybr.  de  thé.  Jaune  paie  passant  au  blanc.  1"  janv.  13,  p.  10. 

Jeanny  Soupert  (Soupeit  et  Notting),  polyantlia.  Blanc  carné  délicat.  l"  janv.  13,  p.  9. 

Jessika  (P.  t.ambeit).  Remontant?  Rouge  violacé  ardoisé  sombre.  1"  fév.  13,  p.  25. 
Joseph  Henslow  (A.  Dickson  et  Son.s),  byb.  thé.  Cramoisi  orangé  brillanl  l'"  juin  12,  p.  91. 

King  George  V  (IL  Dickson),  hybr.  d.;  thé.  Cramoisi  noirâtre  liche.  l"  nov.  12,  p.  169. 

King  of  Siam  (P.  Brauer).  hybr.  de  thé.  Cramoisi  vif.  i^'  oct.  12,  p.  153. 

La  Campinoise  (l'heunis),  Ile-Bourbon.  Rose  saumoné  argenté  crème.  1"  déc.  12,  p.  185. 

Le  Mexique  (Schwartz),  Wichuraiana  remontant.  Rose  frais  argenté.  1"  nov.  12  p.  169. 

Lemon  Queen  (Hobbies),  hybride  de  thé.  Jaune  citron  très  frais.  l'^"'  fév.  13,  p.  25. 
Le  Ponceau  (Hemeray-Aubert),  polyantha  nain  remont.  Grenat  fonc.  bril.  l""'  déc.  12,  p.  184. 

Little  Dorrit  (  Paul  et  Sons),  thé.  Jaune  nuancé  ro.se  argentin.  1"  avril  13,  p.  57. 

Louis  de  Montardy  (Puyravaud),  hybride  de  thé.  Rouge  vermillon.  1"  nov.  12,  p.  167. 
Louise  Catherine  Breslau  (Fernel-Ducher),  Pernetiana.  Rouge  crevette.  1"  mars  12,  p.  42. 

Lucie  Bayer  (P.  Xalnjunand),  thé.   Rouge  Cramoisi.  1"  oct.  12,  p.  155. 

Luise  Lilia  (P.  Lambert),  liybr.  de  thé.  Rouge  noirâtre  velouté.  l"janv.  13,  p.  8. 

Madame  Antonin  Charvet  (Girin),  Wichuraiana.  Rose  frais  argenté.  l"  déc.  12,  p.  183. 
Madame  Arthur  Robichon  (A.  Robichon),  polyantha  nain  remontant. 

Ruse  poui'pié  fiai.'^.  1"  oct.  12,  p.  153. 

Madame  Auguste  Nonin  (A.  Nonin),  Wichuraiana.  Rose  mauve  clair.  1"  oct.  12,  p.  152. 

Madame  Charles  Debreuil  (P.  Guillot),  hyb.  thé.  Saumon  et  carmin.  1"  oct.  12,  p.  152. 
Madame   Charles  Lutaud  (Pernel-l)ucher),  hybride  de  thé.  Jaune  de 

(•hirnue  nu.inci''.  1er  mai'S  12,  p.  42. 

Madame  Edmond  Rostand  (P.-Ducher),  hyb.  thé.  Ruse  clairelsaumon  l"mars  12,  p.  42. 
Madame  Jean  Lille  (Dubreuil),  liybride  de  thé.    Jaune  saumoné,  centre 

plus  fonié,  l-r  nov.  12,  p.  168. 

Madame  John  Crouch  (Turbat),  Pcnirliann.  Jaune  saumoné  et  aurore.  1"  déc.  12,  p.  183. 
Madame  Joseph  Puvilland  (L.  Reynmnd).  hyb.  de  thé.  Rose  incarnat 

nuancé  blanc  rosé  à  l'extérieur.  l"f  oct.  12,  p.  154. 

Madame  Julien  Potin  (Giavereau.x),  h.  de  rugo.sa.   Rose  carné  tendre.  1"  nov.  12,  p.  168. 

Madame  Maurice  Rafin  (P.  Bernaix),  liyb.  thé.  Carmin,  rctl.  ponceau.  1"  oct.  12,  p.  152. 

Madame  Noëlie  Loyer  (Loyer).  Rose  biUlant  très  frais.  1"  déc.  12,  p.   185. 

Madame  Philbert  Boutigny  (Ph.  Bouligny),  hyb.  remont.  Rose  vif.  1"  oct.  12,  p.  154. 

Madame  Roffay  (Rolfay),  multif.  romont.  Blanc  carné  sur  fond  aurore.  1"  avril  13,  p.  56. 
Mademoiselle  de  "Valle  de  Quintella  fSchwai t/.),  hybr.  de  thé.  Rouge 

Magenta  nuancé.  1"  nov.  12.  p.  169. 


JOURNAL    DES    EOSES  79 


Magnolia  (Paul  et  Sons),  hybi-.  de  thé.  Jaune  orange  foncé  et  J"e  citron,  l*'  avril  13,  p.  57. 
Marguerite  Montavon  (Souport  et  Notting),    liybr.   de   Ihé.    Rose  de 

Cliiiiij  loncc  glacé.  V'  janv.  13,  p.  10 
Marie   Adélaïde  Grande  Duchesse   de  Luxembourg   (Soupcit   et 

et  Xolliug),  Pernetiana.  Coloris  orangé  funeé.  l"  janv.  13,  p.  9. 

Martha  (II.  Knudsen),  hybr.  remontant.    Rose  intense,  sur  fond  jaune,  l''"'  fév.  13,  p.  25. 

Méadow  Sweet  (Hobbies),  polyanllia.  Snum<ni  orangé.  l"  fév.  13,  p.  26. 

Mevrouw  Dora  Van  Têts  (  eendeis).  hyb.  thé.  Cramoisi  écart,  velouté.  1"  janv.  13,  p.  10. 

M.  Jean  Guinet  (Schwarlz),  hybride  de  thé.  Rus,-  vif.  centre  carminé.  1'^''  nov.  12,  p.  169. 
M.  Paul  Roubert  (Duron),  hyb.  remont.  Rouge  veloulélég.  veiné  de  blanc  1"  janv.  13,  p.  9. 

M.  Robert  Duron  (Duron),  hyb.  de  thé.  Rouge  clair,  centre  plus  foncé.  1"'  janv.  13,  p.  9. 

Mrs  David  Saillie  (H.  Dickson),  hybride  de  thé.  Carmin  brillant.  l«''nov.  12,  p.  170. 

Mrs  Charles  Hunter  (W.  Paul),  hybr.  de  thé.  Cramoisi,  nuancé  rose.  1"  juil.  12,  p.  103. 

MrsForde(A.  Dickson),  thé.   Rouge,  carmin,  nuancé  rose.  1"  juin  12,  p.  91. 

Mrs  Frank  Bray  (.\.  Dickson),  hybride  de  thé.  Jaune  foncé  et  fauve,  l""'  juin  12,  p.  92. 

Mrs  Muir  Mackean  (S.  Gredy),  hyb.  de  thé.  Carmin  brillant.  1"'  nov.  12,  p.  171. 

Mrs  Herbert  Hawksworth  (.\.  Dickson),  hyb.  de  thé.  Blanc  d'argent,  l"  juin  12,  p.  91. 

Mrs  Richard  Draper  (11.  Dickson),  hyb.  de  thé.  Ro.se  satiné  argenté.  1"  nov.  12,  p.  170. 

Mrs  Sam  Ross  (fl.  Dickson),  hybride  de  thé.  Jaune  cLamois  et  fauve.  l"  nov.  12,  p.  170. 
Mrs  Gordon   Sloane  (II.  Dickson  et  Sons),  hybride  de  thé.  Saumon  et 

iivvi-lti'  nuancés  blanc.  l^rjuin  12,  p.  90. 

Mrs  Wallace  H.  Rowfe  (S.  Gredy),  hybride  de  Ihé.  Mauve  brillant.  1<"  nov.  12,  p.  171. 

Mrs  Walter  E.  Martin  (L.  Raymond),  hybr.  thé.  Rose  cl.  et  blanc  carné  l"'  oct.  12,  p.  154. 

Nérissa  (W.  Paul),  hybr.  de  thé.  Crème  et  fleur  de  pêcher  nuancé  ])lanc,  1"  juil,  12,  p.  103. 

Ophelia  (W.  Paul),  hybride  de  thé.  Saumon,  à  reflets  roses.  1"  juil.  12,  p.  103. 

Papa   Hémeray  (Hemeray-Aubert),  bengale.  Rose  vermillon,  centre  bl.  l"  déc.  12,  p.  184. 

Parseval  (J.-C.  Schmidt),  hybr,  de  thé.  Blanc  crème,  centre  abricoté.  1°'  avril  13,  p.  57. 

Paul  Noël  (Renii  Tanne),  hybr,  de  Wichur.  Rose  crovette  et  jaune  soufre,  l"  oct.  12,  p.  154. 

Paul  Sprenger  (Job.   Paul),  polyantba  sarmenteux.  Rose  carné  tendre.  1"  oct.   12,  p.  155. 

Paula  Clegg  (Kiese),  hybr.   remontant.    Couleur  de  Riclunond.  1"  avril  13,  p.  57. 
Perle     Orléanaise     (E.  Duveau),  polyantba  remont.    Rose  saumoné, 

nuance  aurore.  l"  janv.  13,  p.  9. 
Péregrine  (P.  Lambert),  polyantba  sarm-  Pour|jie  carmin,  ombré  violet.  1"  fév.  13,  p.  25. 

Petit  Louis  {A.  Nonin),  Wichuraiana.    Rose  saumoné  argenté.  1"  oct.  12,  p.  152. 

Petite  Jeanne  (A.  Nonin),  \\'ichuraiana.  Gro.seille  clair.  1"  oct.  12,  p.  152. 

Pink  Pearl    Ibibbies),  hybr.  de  llié  sarment.  Xacré  avivé  de  saumon.  1"  fév.  13,  p.  26. 

Pompon  de  Lyon  (Dubreuil),  multiflore  nain.    Ho.se  vif  carminé.  i^nov.  12,  p.  168. 

Primerose  (Snuiiert  et  Notting),  hybr.  de  thé.  Jaune  melon  foncé.  1"  janv.  13,  p.  10. 

Queen  of  the  Musks  (Paul  et  Sons),  polyantba  nain  remont.   Blanc.  1"'  avril  13,  p.  57. 

Roby  (P.  Guilldty,  multiflore  sarment.   Rose  tendre,  fond  jaune  orangé.  1"  oct.  12,  p.  152. 

Rote  Beka  (Geschwind),   hybr,   d'Ile-Bourbdu.  Pleine.  1-'  fév.  13,  p.  25. 

Rowera   W.  Paul),  liybr.  de  Wicluiraiana.    Carmin  teinté  de  mauve.  l^juil.  12,  p.  103. 
Sachsengruss    (Huyer  et  Klenini),  hybr.  de  thé.  Chair  tendre,  centre 

incarnat,   reflets  rose  chinois.  lor  janv.  13,  p.  10. 
Sainte    Heléna     (B.  R.  Cant  et  Sons),  hybr.  de  thé.      Crème  à  centre 

rns,-  de  nymphe.  1"  nov.  12,  p.  169. 

Salmon  Richmond  (Paul  et  Sons),  hybr.  de  th.-.  Saumon  cerise.  1"  avril  13,  p.  57. 


80 


JOURNAL     D  ]<]  S     E  0  S  E  S 


Sander's  White  (Sander  et  fils),  hybr.  de  Wichuraiana.    Blanc  pur. 
Schiller  (P.  Lambert),  multiflore  remoiit.    Rose  pêche  et  rose  clair. 
Souvenir    d'Emile    Floquet    (P.  Guillot),  hybr.  de  thé.     Carmin  vif 

lirilhuit. 
Souvenir  de  E.  Guillard  (Chambard),  hybride  de  thé.    Jaune  aurore 

ombré  carmin. 
Souvenir  de  J.    Passinge  (Chambard),  hybride  de  thé.     Vieux  rose 

cuivré  saumiuiê. 
Souvenir  de  Madame  E.    Mulnard   (Dubreuil),  hybr.  de  thé.    Piose 

incarnat  safrané  et  carmin  à  l'extérieur. 
Souvenir  de  Marques  Loureiro  (Ketten),  thé.  Rouge  de  Cartharme 

et  rouge  coruil. 
Source  d'Or  (Turbat),  hybr.  de  Wichuraiana.  .Jaune  d'or  et  jaune  frais. 
Sphinx  (P.  Lambert),  hybr.  de  rugosa   et  de  Persian  Yellow.  Blanc. 
Strichblume  (P.  Lambert),  centifolia  ?    Rose  carmin,  reflets  blancs. 
Sunbeam      (B.  R.  Gant  et  Sons),  hybr.  de  thé.      Jaune  foncé  et  jaune 

vieil  or. 
Sunburst  (Pernet-Ducher),  hybr.  de  thé.    Jaune  de  Cadmium. 
Sweet  Lavender  (Paul  et  Sons),  multi.  sarment.  Mauve  pâle  bleuâtre. 
Sybille  (Geschwind). 

Triomphe   Orléanais  (Peauger),  polyantha  nain.  R'.  Rouge  cerise  vif. 
Verna    Mackay     {A.  Dickson  et  Sons),  hybr.  de  thé.     Ivoire  et  jaune 

soufré  délicat. 


1"  oct.  12,  p.  154. 
1"  jfinv.  13,  p.  8. 

l"oct.  12,  p.  152. 

1"  nov.  12,  p.  169. 

1"  nov.  12,  p.  169. 

l'-'-nov.  12,  p.  168. 

l'''-  oïl.  12,  p.  153. 
1''  déc.  12,  p.  183. 
1"  fév.  13,  p.  25. 
1"  fév.  13,  p.  25. 

1"  nov.  12,  p.  169. 
1"  fév.  12,  p.  28. 
1"  avril  13,  p.  57. 
1"  fév.  13,  p.  25. 
1"  déc.  12.  p.  184. 

l"juin  12,  p.  91. 


Dressée  sur  la  demande  de  plusieurs  lec- 
teurs désireux  de  ne  -pas  perdre  de  temps 
en  recherches  plus  ou  moins  longues,  la 
liste  ci-dessus  comprend  toutes  les  roses 
nouvelles  mises  au  commerce  du  1°^  janvier 
au  31  décembre  1912,  dont  les  obtenteurs 
nous  ont  fait   parvenir  la   description. 

Il  est  probable  que  quelques  nouveautés 
ont  échappé  à  nos  recherches  et  que,  mal- 
gré sa  longueur,  notre  liste  est  encore  in- 
complète. 

D'après  cette  liste,  les  roses  nouvelles 
mises  au  commerce  pendant  le  cours  de 
l'année  1912,  se  décomposent  ainsi   : 

Hybrides  de   thé    60 

Polyantha  nains   remontants    10 

Thé    9 

Hybrides  de  Wichuraiana    7 

Hybrides-remontants    6 

Wichuraiana   5 

Hybrides     de    Wichuraiana    remon- 
tants      2 

Multiflores  samienteux    4 


Hvbrides   de   Rugosa    3 

Pernetiana    3 

Hybrides  d'Ile-Bourbon   2 

Hybride  de  R.    Canina   et   de   thé..  1 
Hybride  de  R.  Canina  et  de  R.  Cen- 
tifolia      1 

Hyliride    de    R.    Arvensis    et   de    R. 

Multiflora    1 

Ile-Bourbon    1 

Bengale    1 

Hybride    de    tlié    sarmenteux 1 

Multiflore    remontfint    1 

Rosiers  de  race  insuffisamment  pré- 
cisée, pour  être  indiquée 7 

Total 131 

N.-B.  —  Nous  prions,  à  nouveau,  MM. 
Ifs  Ob'.rntniis  de  Rosrs  nouvfllPs  de  nous 
adresser,  le  pm;s  tôt  possible,  la  description 
de  leurs  nouveautés,  afin  nue  nous  puis- 
sions l'insérer  en  temps  utile  dans  le 
JOURNAL   DES  ROSES. 

COCHET-COCHET. 


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JOURNAL     DES    ROSES 


81 


lOSE:      ^UBIN      (Rosa      Multiflora) 
j.  c.  schmidt,  1899 


La  variété  que  représente  notre  planclie 
coloriée  est  un  des  plus  jolis  sarmenteux; 
par  la  brillante  couleur  et  l'abondance  de 
ses  fleurs,  c'est  un  de  ceux  qui  produisent 
le  ijIus  puissant,  effet   décoratif. 

Vendue  en  1899,  par  yi.  J.-C.  Schmidt, 
d'Erfurf,  cette  variété  se  répandit  raiîide- 
ment   dans  les   roseraies. 

D'une  grande  vigueur,  très  rustique,  por- 
tant   un    large    et    beau   feuillage    souvent 


teinté  de  rouge,  Rubin  produit  en  grande 
jjrofusion  des  tliyrses  très  forts  de  roses 
doubles,  de  belle  forme,  assez  pleines,  de 
couleur  rubis  éclatant. 

La  planche  coloriée  ci-contre  donne  une 
idée  exacte  de  la  profusion  de  roses  qui 
couvrent  cet  arbuste,  quand  il  atteint  son 
développement  normal. 

MARIE,  DU  Clos-Jollet. 


lOSIER      DANS      LES 


^INQ      JaRTIES      du      ^ONDE 


LA     ROSE     EN     TUNISIE  (suit,')  (i) 


LES    ROSES    DU    CAPITAINE    BOURDONNEAU 


En  Afrique,  comme  dans  toutes  les  colo- 
nies françaises,  l'armée  a  joué  et  joue  en- 
core un  grand  rôle  dans  l'amélioration  des 
cultures  et  la  vulgarisutinn  des  meilleures 
variétés  de  légumes  et  des  plus  belles  fleurs 
d'Europe. 

En  Tunisie,  après  la  pacification,  les  pre- 
miers arbres  ont  été  plantés  autour  des 
villes  blanches  de  l'Islam,  autour  des  camps 
français,  dans  la  brousse,  par  nos  soldats 
commandés  par  des  officiers  qui  ont  char- 
mé la  monotonie  de  la  vie  de  garnison, 
par  la  création  de  beaux  potagers,  de  jar- 
dins souvent  remplis  de  fleurs  de  fortune  : 
marguerites  des  champs,  thym  uu  romarin, 
genêts  de  la  montagne  et  des  semis  des 
graines  reçues  du  pays  natal. 

L'armée  d'Afrique  a  toujours  eu  pour 
chefs  des  officiers  de  valeur,  d'une  activité 
débordante,  qui,  après  avoir  parcouru  notre 
domaine  colonial  :  le  Tonkin,  l'Indo-Chine, 
Madagascar,  le  Soudan,  le  Dahomey  ou  le 
Congo,  sont  venus,  souvent,  se  reposer  sous 
le  climat  du  Nord  de  l'.Afrique.  Beaucoup 
ont  fait  souche,  ici,  en  prenant  une  retraite 
bien  méritée. 

(1/  Voir  Journal  'Irs  lioKei,  1913,  p.  :)1. 


Mais,    revenons   aux   roses. 

Au  fur  et  à  mesure,  aussitôt  une  garni- 
sou  installée,  ombrée,  on  a  joint  l'agréable 
à  l'utile,  en  plantant,  à  côté  des  légumes, 
des  fleurs,   des  Rosiers. 

Nous  parlerons  aujourd'hui  de  la  Rose- 
raie d'un  brave,  de  celle  créée  par  le  capi- 
taine Bourdonneau  —  Villa  des  Glycines 
—  à  Bizerte,   notre  forteresse  africaine. 

Collègue  du  cajjitaine  Lefront,  dont  nous 
avons  parlé  dans  cet  organe,  comme  lui 
amoureux  du  beau,  des  arts  et  des  fleurs, 
le  capitaine  Bourdonneau  créa,  à  sa  villa 
des  Glycines,  \in  véritalile  éden,  un  vrai 
paradis,  où  la  ro.se  fut  l'objet  de  tous  ses 
soins. 

Plus  de  deux  cents  variétés  de  Rosiers, 
choisies  parmi  les  i)lus  belles  obtentions 
des  dix  dernières  années,  épanouirent  là, 
chnquc  printemps,  chaque  automne,  les  co- 
l'iris  les  plus  variés. 

D'ailleurs,  nos  lecteurs  jugeront  des  mé- 
rites de  la  collection,  uand  nous  aurons 
cité  parmi  les  meilleures  variétés  de  la 
villa  des  Glycines  :  La  Fidnice,  Libt'rty, 
Etoile  de  France,  Quen  of  Spain,  Lady  As- 
thow,     Richinoiid,     Pharisaër,    Dean  Hole, 


82 


JOURNAL    DES    EOSES 


Prince  de  Bulgarie,  Rhéa  Reid,  Sarah  Ber- 
nhcurdt,  Madame  Segond  Weber,  Général 
Galliéni,  Madame  Einilie  Charriv,  CapHtin 
Christy,  Les  Rosati,  etc.,  letc. 

Là  encore,  comme  chez  M.  L.  Truelle, 
la  rose  est  cultivée  en  comiiagnie  de  plantes 
de  premier  mérite.  Géranium  Bruant  aux 
larges  ombelles,  pelargonium,  amaryllis, 
ixias,  araucarias,  palmiers,  caladiums, 
complètent  un  jardin  du  meilleur  goût,  où 
cependant  la  dominante  est  la  Reine  des 
fleurs. 

De  capitaine  Bourdonneau  avait  en  sa 
digne  compagne,  Mme  Bourdonneau,  une 
précieuse  collaboratrice. 

Grand  amateur  de  fleurs,  connaissant 
bien  leur  culture,  elle  leur  prodiguait  tous 
ses  soins. 

Où  la  femme  française  apporte  son  art, 
son  talent,  ses  soins,  on  peut  être  certain 
que  tout  prospère.  Comme  l'a  dit  Baltet, 
le  grand  horticulteur  troyen  :  "  la  "  Reine 
des  fleurs  u  ne  saurait  être  mieux  soignée 
que  par  la   "   Reine  du   Monde   ». 

La  Villa  des  Glycines  devint  donc  un 
lieu  enclianteur  où  régnait  le  bon  goût, 
le  charme,  l'art  français,  où  l'amabilité 
des  heureux  propriétaires  était  proverbiale, 
quand,  hélas  !  éclata,  comme  un  coup  de 
foudre,  la  guerre  au  Maroc! 

Appelé,  le  capitaine  Bourdonneau  part, 
avec  ses  tirailleurs.  Pendant  un  an  il  ba- 
taille de  Ral3at  à  Fez;  sa  compagne  le  re- 
joint comme  infirmière  de  ila  «  Croix- 
Rouge    ». 

Il  campe  près  de  Fez,  quand,  le  17  avril 
1912,  éclate  la  terrible  révolte  des  Tabors 
marocains;  les  Euro(iéens  sont  massacrés 
en  ville. 

Bourdonneau,  à  la  tète  de  sa  compagnie, 
entre  un  des  premiers  dans  la  ville  en  ré- 
volte ;  dans  des  ruelles  étroites,  une 
lutte  corps  à  corps  s'engage,  sans  pitié, 
sans  merci.  Les  Turcos,  un  contre  vingt, 
résistent,  sans  reculer  d'un  pas.  Bourdon- 
neau tombe  frappé  mortellement;  sept  ou 
Iiuit  de  ses  tirailleurs  tunisiens  se  font 
tuer  sur  leur   capitaine  pour   l'enlever  et 


le  soustraire  à  l'ennemi  barbare  qui  ne 
resi>ecte  aucun  blessé,  qu'il  mutile  et  ou- 
trage odieusement. 

Deux  jours  après,  le  capitaine  Bourdon- 
neau meurt,  sans  savoir  ce  que  sont  deve- 
nues sa  fennne  et  sa  petite  fille,  dans  la 
ville  révoltée. 

Par  miracle,  prisonnières  des  Marocains, 
elles  durent  peut-être  à  un  .sentiment  de 
pitié,   d'échapper  à  une  mort  horrible. 

'Mme  Bourdonneau  n'apprend  la  mort  de 
son  mari  que  plusieurs  jours  après  son 
enteiTemenl  et  elle  revient  à  la  côte,  après 
des  tiibulations  sans  nombre. 

Jie  suis  heureux,  dans  un  jiournal  de 
fleurs,  dans  le  Jmimal  des  Roses,  que  Bour- 
donneau a  tant  aimées,  de  rendre  hom- 
mage à  un  brave. 

Je  serais  plus  heureux  encore  —  et  ma 
prière  s'adresse  aux  semeurs  français  —  si 
l'un  d'eux  dédiait  au  capitaine  Bourdon- 
neau, tombé  glorieusement  à  Fez,  une  rose 
de  France  :  <(  Souvenir  du  Capitaine  Bour- 
donneau ». 

Ce  serait  lionorer  et  faire  passer  à  la 
postérité  un  nom  héroïque;  ce  serait  faire 
honneur  aussi  à  tout  un  régiment  de  ces 
braves  enfants  d'Afrique  qui  versent  sans 
compter  leur  sang  pour  la  France. 

Conmie  jadis  dans  les  plaines  de  Wis- 
sembourg,  Bourdonneau  et  ses  Turcos  sont 
entrés  dans  la  fournaise,  sans  espoir  d'en 
sortir,  et  ce  corps  à  corps,  dans  des  ruelles 
inconnues,  dans  une  ville  en  révolte,  était 
plus  horrilile  encore  que  la  mitraille  alle- 
mande dans  les   plaines   d'Alsace. 

Donc  souhaitons  qu'une  rose  française 
lui  soit  dédiée;  ce  sera  reconnaître  le  cou- 
rage, rendre  hommage   à  des  héros. 

Héros,  chaque  jour,  les  Légionnaires,  les 
Sénégalais,  les  Algériens,  les  Tunisiens, 
qui,  en  tombant  sous  les  balles  ou  les  fiè- 
vres, épargnent  le  sang  des  petits  soldats 
français  et  évitent  ainsi  bien  des  larmes 
aux  mères,    aux  femmes   de   France. 

C.   ROMAIN, 

Chcv.ilicr  du  Mérite  agritzole, 
Correspond,->nt  du  Journal  des  Roses,  eu  Tuuisie. 


JOURNAL    DES    EOSES 


83 


)E      L'EMPLOI      RATIONNEL      DES      ^NGRAIS      CHIMIQUES 
Dans    la   culture   des    Rosiers.  O 

(SiiiU-) 


DEUXIÈME  PARTIE 
Epl'isement  du   Sol.    —   Restitution. 

Nous  avons  vu  comment  s'opère  la  nu- 
trition d'un  végétal,  de  quels  éléments  il 
vit,  d'où  il  les  tire,  et  quels  sont  ceux  qui 
peuvent  s'épuiser  et  que,  par  suite,  qous 
sonmies  appelés  à  restituer  au  sol,  pour 
lui  rendre  sa  composition  et  sa  fertilité 
premières. 

Les  terres  de  composition  normale  sont, 
en  général,  suffisamment  pourvues  d'azote, 
d'acide  phospiioriquc,  de  viagvésie  et  de  po- 
tasse assimilables,  pour  qu'une  première 
plantation  de  rosiers  réussisse  parfaitement, 
sans  fumier,  ni  engrais. 

Une  seconde  plantation  succédant  immé- 
diatement à  l'enlèvement  de  la  première 
récolte,    réussira    moins   bien. 

Une  troisième,  ou  une  quatrième,  tou- 
jours faite  sans  fumure,  a  toutes  chances 
d'être   absolument  défectueuse. 

C'est  qu'en  effet,  les  Rosiers  pour  se  cons- 
tituer ont  fini  par  épuiser  les  réserves  d'é- 
léments arrivés  à  l'état  assimilable,  et  qu'il 
faut  absolument,  ou  les  restituer  au  sol, 
ou  attendre  que  les  réserves  à  l'état  plus 
ou  moins  inerte,  subissent  les  transforma- 
tions chimiques  nécessaires,  pour  pouvoir 
être   utilisées. 

Telle  fut*  en  agriculture,  l'origine  de  la 
jachère,  heureusement  .supprimée  aujour- 
d'hui, grâce  à  remi)loi  rationnel  des  en- 
grais   complémentaires. 

Si,  en  effet,  nous  pouvons  connaître  le 
l'ojds  total  de  l'azote,  de  la  pota.s.se  et  de  la 
magnésie  et  de  l'acide  plios[)orique  prélevés 
sur  le  sol,  par  une  récolte  d'un  i»ids  déter- 
miné, il  noii.s  sera  facile  de  rendre  à  la  terre 
épuisée,  sous  forme  d'engrais  chimiques, 
f  xactement  le  même  poid.s  d'éléments  nutri- 
tifs, ((uisque  nous  connai.ssmi.s  la  teneur  en 

(\)  \ o\t  Joutninl  des  Roses  1912,  pages  n:i  et  190; 
19i:t,  ]f^fcs  16.  32  et  66. 

(il  Nriiis  ne  parluiis  jias  iri,  pour  ne  |ias  compliiiiier  cet 
ejposé  somiiiaue,  (le  la  théorie  de  Wliitney,  concernant  les 
toxines  du  sol.  C.  C. 


éléments  utiles,  de  chacun  des  produits  em- 
ployés à  cet  usage   (2). 

La  chimie,  grâce  à  ses  puissants  moyens 
d'investigation,  nous  permet  de  résoudre 
le   problème. 

Par  l'analyse  chimique,  il  est,  en  effet, 
possible  d'extraire,  un  à  un,  d'un  végétal, 
tous  les  corps  simples  qui  'le  constituent, 
de  les  peser  et  de  savoir,  par  suite,  dans 
quelles  proportions  exactes,  on  les  retrouve 
dans  ses  divers  organes. 

L'azote  qui  serait  volatilisé  par  la  com- 
bustion, se  dose  directement  dans  la  ma- 
tière sèche. 

Lts  éléments  minéraux,  potasse,  acidf- 
pliosphoriquie,  chaux,  magnésie,  etc.,  sont 
dosés   dans   les   cendres. 

A  l'intention  des  nombreux  rosiéristes 
des  environs  de  Brie,  j'ai  procédé  à  l'ana- 
lyse chimique  du  Rosier  hybride  remon- 
tant 11  Vlrieh  Hrnnuer  fils  »  si  recherché 
pour  la  fleur  coupée. 

L'échantillon  soumis  à  l'analyse  provient 
de  50  pieds  différents,  afin  que  les  résul- 
tats puissent  être  considérés,  comme  fai- 
sant connaître  la  composition  moyenne  de 
la  variété.  Je  dois,  du  reste,  ajouter  que 
j'avais  précédemment  pratiqué  l'analyse 
d'un  seul  pied,  et  que  les  résultats  ont  été 
très  sensiblement,  pour  ne  pas  dire  exacte- 
ment, les  mêmes. 

Analyses  du  R.   k  Ulhk;h  Hhunner  fils  d. 

.1  tifilijses    im  médiates. 

Poids  de   l'écliantillon    :  :i.]51    grammes. 

Eau    17.  i5  ( 

Matière    sèche    5;2.55  ^ 

.\zote    %    de   matière    sèche 1,59 

.\zotc   %   de  matière  première 0,835 

Candres   %    de   matière   sèche 2,15 

Cendres    %    de   nuilière    première..     1,129 

.Siiiihjsi's    des    enidres. 

.\cide  phosjihorique  %  des  cendres    11,28 

Potasse   %    des   cendres 13,56 

Magnésie  %  des  cendres 5,56 

(A  suivre)  COCHET  -  COCHET. 


84 


JOURNAL     DES     ROSES 


iHRONIQUE 


LORTICOLE 


rENERALE 


SOMMAIRE  ;   Météorologie.   —  Arbres  et  arbustes   nouveaux   ou  peu   connus  (suile). 


Météorologie    —  Ce  que  fut  mars 

1913. 

La  pression  moyenne  —  758  """1  —  est 
supérieure  de  1  """  6  à  la  moyenne  de 
50  ans. 

Insolation  ;  Lu  durée  totale  de  l'insola- 
tion a  été  seulement  de  93  heures  (nor- 
male, 126  heures)  et  le  rapport  d'insola- 
tion qui  est,  normalement  de  0,34,  est  des- 
cendu à  0,25. 

Pluie  totale  du.  mois  :  48  ""^  1  en  54  h.  7; 
maximum  en  24  heures  8  ""  6  le  30  mars. 
{Observatoire    du  Parc   Saint-Maur). 


Arbres  et  Arbustes  nouveaux  ou  peu 

CONNUS  (suite). 

48.  Deutzia  discolor  candida. 

Variété  formant  une  touffe  à  nanieaux 
bruns  et  à  petites  feuilles  dentées.  Les  fleurs 
très  nombreuses,  grandes,  à  cinq  pétales 
ovales-lancéolés,  blanc  de  neige  et  à  an- 
thères jaunes  dorés  sont  réunies  en  panicu- 
les  ;  elle  a  été  gagnée  par  MM.  Lemoine  et 
fîls,  de  Nancy  qui  l'ont  répandue  en  1911  ; 
elle  est  sortie  du  D.  scabra  fécondé  par  un 
hybride  du  D.  Lemoinei. 

49.  Deutzia  crenata  latifolia. 

Variété  remarquable  par  ses  thyrses  dres- 
sés, composés  de  20  -  30  fleurs  simples,  de 
35-40    millimètres    de    diamètre    à    pétales 


blanc  et  pur  et  anthères  jaune  d'or  ;  elle  a 
été  obtenue  par  MM.  V.  Lemoine  et  fils,  de 
Nancy,  qui  l'ont  mise  au  conunerce  en  1911; 
elle  provient  d'un  croisement  entre  le  D. 
creihata  caiûdiclissema  plena  et  le  D.  Vilmo- 
rin iana. 

50.  Berberis  p.^rvifoua  Sprague.  (Kcw 
Bulletin  1910.  p.  391). 

Arbuste  nam,  compact.  Les  feuilles  per- 
sistantes, glauques,  lancéolées  ou  étroite- 
ment obovales,  longues  de  1.5-2.5  centimè- 
tres, habituellement  entières,  mais  quelque- 
fois bordées  de  dents  épineuses,  sont  situées 
à  l'aisselle  d'épines  tripartites,  grêles,  d'en- 
viron 1.5  centimètre  de  longueur  elles  ont 
une  courte  épine  à  leur  extrémité  supérieure 
et  leur  surface  inférieure  montre  des  ner- 
vures nettement  proéminentes.  Les  fleurs 
jaune  pâle  sont  disposées  par  groupe  de  4-6 
à  l'aisselle  des  feuilles.  Les  fruits  globu- 
leux, translucides  sont  de  nuance  terra-cot- 
ta  claire. 

Cette  espèce  est  cultivée  au  Jardin  de 
Kew,  depuis  1896,  provenant  de  graines  in- 
nonmiées  reçues  du  jardin  botanique  de 
Saint-Pétersbourg.  En  outre,  Kew  en  a  reçu 
plus  récemment  des  graines  récoltées  dans 
la  Chine  occidentale  par  E.  H.  Wilson  pour 
le  compte  de  l'Université  de  Hai-vard  (Etats- 
Unis). 

(A   suivre).  F.    Tesnier. 

COCHET-COCHET. 


Le   Propriétaire-Gérant  :   CH.    COCHET. 


MEI.IIN.  —  IMPniMERIE   H0BTIC81E  DE  E.   LEGRANU,   ftUF   B>NCEI  ,   23. 


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37'    ANNÉE  1er    JUIN  1913  N°  6 

i JOURNAL  DES  ROSES! 

I  (ROSA     INTER     FLORES)  | 

IrEVUE  D'ARBORICULTURE  ORNEMENTALE! 

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t  et     Camille    BERNARDIN  ^ 

ï  * 

9  PUBLIE!-;  SOUS   LA   DIFIUCTION    DE  $ 

i  !' 

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*  à  Coubert  (Seine-et-Marne)  (France)  ç 

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t 

l  AVEC    LE    CONCOURS     ET     LA    COLLABORATION  \ 

t              DE       ROSIÉRISTES      ET      D'AMATEURS        DE  ROSES  ï 

0  de  France   et  de  l'Etranger  l 

,  SOMMAIRE    DES    ARTICLES  ^ 


f 


« 


Chroni.iue  des  Roses.  —  Rosiers    nouveaux   mis  au   commeiTi;  en  1912  (suite).   —   Rosiers  nouveaux   mis   au 
commerce   en   1913  {suile;.  —  Dans  les  Rosiers  :   En  juin.   —   Les  Roses  au  Cours-la-Reine.   —  Rose   a 
Madame  Abcl  Ch(iie7iai/ [hybride  de  Ihè).  —  La  Taille  des  Rosiers  nains~«n  Standart. —   Inspection   phy-    J 
lopalhologiqne  :  Organisation  du  service  pour  la  campagne  de  1913-14.  —  Quelques  cas  de  tératologie  sur 
fi.  Polijantlta  et  Arrensif.  —  De  l'emploi  rationnel  des  engrais  chimiques  (suite).    --   Chronique  horticole 
générale. 


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LES  ROSIERS,  par  Cochet-Cochet  et  S.  Mottet,  un  volume  350  pages 

et  70  gravures,   o' édition  revue  et  corrigée 3  fr. 

LES  PLUS  RELLES  ROSES  au  début  du  XX»  siècle.  Fort  volume  in-8° 
Jésus  de  330  p»ges,  nombreuses  gravures  et  16  chromolithographies 

hors  texte 20  fr. 

LES  ROSES  DE  L'IMPÉRATRICE  JOSEPHINE,  par  Jules  Grave- 
reaux,  volume  in. -10  de  \01  pages,  admirablement  illustré,  pré- 
face de  Frédéric   Masson 2   50 

A  jjrauchissemenl  en  phia. 


JOURNAL  DES  ROSES 


(Rosa  inter  Flores) 


ET 


REVUE     D'ARBORICULTURE     ORNEMENTALE 


1"    JUIN     1015 


.HRONIQUE      DES     MOSES 


LIBRARY 
NEW  YORK 
eOTANICAL 


SOMMAIRE  :  Poésie.  —  Nécrologie.  —  La  Rose  à  essence  en  Bulgarie.  —  La  Revue  de  l'hyto|)allioliigie.  — 
San-Francisco  :  Concours  de  Roses  nouvelles  on  1915.  —  Distinction  honorilique. 


Tendre  fruit  des  pleurs  de  l'aurore 
Ohjet  (li.'s  baisers  du  Zéphir, 
lieinc  de  l'empire  de  Flore 
IliUc-toi  de  t'épanouir. 

Oue  dis-je.  tiélas,  diffère  encore 
Uiiïere  un  rnomenl  de  l'ouvrir  : 
L'iuslanl  ipii  doit  le  faire  éclore 
Kst  celui  qui  le  doit  llctrir. 

OKNTlL-liEKNAUD. 


Nécrologie-  —  iM.  Joseph-léon  simon. 

I/lnirticulturo  vient  d'éprouver  une  perte 
oruelle,  en  I;l  personne  de  M.  Léon  Simon; 
I;l  mort  de  ce  di.stimgué  confrère  sera  juirti- 
culièrement  pénible  aux  passionnés  de  la 
Rose  qui   était   sa   fleur  préférée. 

Né  à  Metz,  le  l  juillet  183i,  il  appartenait 
à  un©  famille  d'horticulteurs;  tout  jeune, 
il  i>rit  une  part  active  aux  travaux  de  son 
père  et  de  .son  oncle  qui  exploitaieiit,  sous 
la  raison  sociale  :  n  Simon  Louis  frcre.s  », 
la  pépinière  de  Plantière.s-les-Metz,  fondée 
en  1769. 

Bientôt,  grâce  à  la  savante  coUfiJjoratiun, 
t)Uis  à  l'iiaijile  direction  de  M.  Léon  Simon, 
l'établissement  horticole  de  Plantières  de- 
vint non  seulement  une  pépinière  renom- 
mée de  végétaux,  mais  encore  une  pépinii're 
d'horticulteurs  où,  .sous  la  conduite  de 
chefs  de  cultures  expérimentés,  vinrent  tra- 

Tomc  XXXVII. 


vailler  et  s'instruire  tout  une  génération 
d'arboriculteurs  et  de  pépiniéristes. 

Excellent  Français,  Léon  Simon  ne  voulut 
pas  rester  en  pays  annexé  et,  dés  1873,  il 
quitta  Plantières-les-Metz  pour  venir  habi- 
ter Nancy  et  rester  Français. 

Il  fonda,  en  1877,  «  La  Société  centrale 
d'Horticulture  de  Nancy  n  dont  il  fut  le 
président  vénéré  jusqu'au  l"  janvier  19(X), 
date  à  laquelle,  sentant  ses  forces  l'aban- 
donner, il  dut,  malgré  les  instances  una- 
nimes de  tous  les  membres,  renoncer  à  ses 
fonctions.  Il  fut  nommé  pré.sident  honoraire 
de  la  société  qui  lui  devait  l'existence. 

L'affaiblissement  de  ses  forces  physiques 
ne.  diminua  en  rien  sa  passion  pour  les 
lleors  en  général  et  les  roses  en  [)arli€nlier. 

Contraint  par  la  maladie  de  dienicurcr 
presque  sédentaire,  M.  Simon  Léon  pour- 
suivit, avec  une  nouvelle  ardeur,  un  tra- 
vail commencé  depuis  lnngt.em[is  «  La  nn- 
iiirthclnture  de  tous  les  uoîns  de  roses  »  qu'il 
publia  en  collaboration  avec  Pierre  Cochet. 
Cet  ouvrage  qui  a  demandé  une  .somme  con- 
sidérable de  recherches  et  de  travail,  ré- 
pondait à  un  besoin,  et  deux  éditions  en 
fnriTit  tirées  à  peu  d'intervalle;  la  seconde, 
revu©  et  corrigée  vit  le  jour  en  1906. 

Plu.'!  de  onze  mille  noms  de  roses  .suivis 
de  rindlcatioiV;:;de  la  race,  de  l'obtentMir, 
de  l'année  de  la   mise  au   commerce,   de  la 

1"  Join   191  î- 


86 


JOURNAL     DES     ROSES 


^:[}  S' 


Léon  SIMON  (1834-1913). 


Couleur  et'  des  synonymies  quand  11  en 
existe,  com])osent  ce  volume  qui  est  aujour- 
d'hui entre  les  mains  de  tous  ceux  qui  s'in- 
téressent   aux   roses,   et  qui   fait  autoi-lté. 

M.  Léon  Simon  était  chevalier  de  la  Lé- 
gion d'honneur,  ijrésident  honoraire  de  la 
Société  ceiitalie  d'Horticulture  de  Nancy, 
président  d'honneur  de  la  Section  des  roses 
de  la  Société  N.  H.  F.,  etc. 

En  dehors  de  l'hiirticulture,  M.  Léon  Si- 
mon avait  occupé  de  nomhreuses  fonctions 
qui  témoignent  de  son  intelligence,  de  son 
activité   et    de   la  profonde  sympathie   qu'il 


inspirait  à  tous  ceux  qui  l'ont  connu  et  ont 
été  à  même  de  l'apprécier  à  sa  valeur. 

Nous  adressons  à  Mme  Léon  Simon  sa 
veuve,  à  ses  fils,  à  toute  sa  famille,  nos 
plus  respectueux  sentiments  de  vives  con- 
doléances. 


La  Rose  à  essence  en  Bulgarie- 

—  Sur  la  demande  de  plusieurs  abonnés, 
nous  avons  cherché  à  nous  procurer  à  di- 
verses   sources    des    renseignements    précis 


JOIJENAL     DES     ROSES 


87 


sur  l'importance  des  cultui-es  de  rosière  à 
parfum  en  Bulgarie,  la  quantité  de  roses 
récoltée  annuellement  et  la  valeur  de  l'es- 
sence oWenue. 

Les  renseignements  reçus  sont  loin,  très 
loin,  d'être  concordants;  nous  les  donnons 
tels  qu'ils  nous  parviennent,  en  attendant 
que  nous  soyions  en  état  d'en  fournir  de 
plus   précis,   ce  qui  ne  saurait  tarder. 

Un  iH)int  est  précisé,  toutefois,  c'est  que 
la  superficie  des  terrains  plantés  en  rosiers 
en  Bulgarie,  est  d'environ  7.000  à  7.500  hec- 
tares. 

La  récolte  totale  annuelle  de  roses  varie- 
rait entre  9  «t  14  millions  de  kilogrammes 
disent  les  uns,  et  ne  serait  que  de  4  à  5  mil- 
lions de  kilogranmies  suivant  les  autres. 

Même  incertitude  quant  à  la  quantité 
d'essence  produite  annuellement,  quantité 
qui,  suivant  la  source  des  renseignements 
reçus,  varie  de  3.200  à  4.800  kilogrammes. 

On  est  d'accord  pour  déplorer  la  variabi- 
lité des  prix  de  l'essence  de  roses,  fluctua- 
ti'jn  qui  nuit  grandement  au  développement 
normal  de  cette  industrie  spéciale. 

Il  y  a  quelques  années  le  prix  du  kilo- 
gramme d'essence  de  roses  serait  tombé  à 
environ  520  francs,  alors  qu'en  1912  il  s'est 
élevé  à  près  de  3.000  francs  !  ! 

En  1911,  la  Bulgarie  aurait  exporté  4.440 
kilogrammes  d'essence  représentant  une  va- 
leur de   7   millions   400   mille   francs. 

Nous  reviendrons  sur  ce  sujet  prochaine- 
ment. 


La   Re-vne   de   Phytopathologie 

—  Nous  saluons  avec  joie  la  naissance  de 
cet  organe  scientifique  doiît  l'arrivée  com- 
ble une  lacune  en  mettant  à  la  portée  de 
tous  ceux  qui  ciiltivent  la  terre  les  connais- 
sainces  qn'il.s  doivent  pos5>éder,  pour  lutter, 
utilement,  contre  les  InMoinlirables  ennemis 
de  leurs  cultures. 

Agriculteurs  et  horticulteurs  trouveront 
dans  la  Revue  de  Phytopathologie,  à  côté 
de  la  maladie  simplement  et  scientifique- 
ment décrite,  le  remède  le  plus  simple  et 
le  [lins  effica^-e  pour  la  combattre. 

Dans   cet   organe,    pas    de   réclame    tapa- 


geuse i>our  tel  ou  tel  produit;  les  noms  des 
membres  du  Comité  de  direction  suffisent 
pour  fixer  nos  lecteure  à  ce  sujet.  Citons 
au  liasard  :  MM.  Bois;  Bouvier,  membre 
de  l'Institut;  PriJlieux,  directeur  de  la  .sta- 
tion de  pathologie  végétaJei  de  Paris;  Hen- 
neguy,  membre  à  l'Institut;  U''  Marcluil; 
D''  Mazé,  chef  de  sei-vice  à  l'Institut  Pas- 
teur; I)''  Houx;  Tisserand,  président  du  Co- 
mité  des  Epijjliyties,    etc. 

C'est  une  revue  scientifique  qui  restera 
sur  le  terrain  scientifique,  tout  en  cherchant 
à  devenir  le  trait  d'union  entre  les  savants 
et  les  travailleurs  de  la  terre  qu'elle  guide- 
ra dans  leurs  efforts,  pour  le  plus  grand 
bien   de  l'agriculture. 

Administration  et  rédaction,  3,  'Villa  Hip- 
polyte-Garnier,  à  Paris. 


San-Francisco-  —  concours  de  roses 

NOUVELLES    E.N    1915. 

A  l'occasion  de  l'exposition  du  Panama- 
Pacifique  qui  s'ouvrira  à  San-Francisco,  le 
20  février  1915,  le  département  dei  l'horti- 
culture de  cette  exposition  fait  connaître 
qu'il  organise,  en  faveur  des  amateurs  de 
roses  et  des  professionnels,  un  concours 
spécial  de  Roses  nouvelles. 

I^  prix  consistera  en  une  coupe  d'une  va- 
leur de  5.000  francs.  De  plus,  une  autre  ré- 
ciiinpense'  sera  décernée  par  le  jury  spécial. 

Une  circulaire  envoyée  par  l'administra- 
tion attire  l'attention  .sur  ce  fait  que,  étant 
donné  le  climat  très  favorable  dont  jouit 
San  Francisco  <iù  la  température  moyenne 
est  (le  15  degrés  centigradies  en  été  et  de 
10"  5  en  hiver,  le  département  de  l'horti- 
culture pourra  faire  planter  les  rosiers  en 
place,  en  plein  air,  au  moins  siept  mois 
avant  la  date  d'ouverture,  ce  qui  leur  per- 
mettra de  .s'acclimater,  de  s'enraciner  et 
de  se  développer  dans  des  conditions  aussi 
nnrmales  que    possible. 


Distinction    honorifique.    —    Au 

inonifiit  fie  mettre  sous  presse  nous   appre- 


88 


JOURNAL    DES    ROSES 


nous  que  notre  savant  collaborateur,  M.  E. 
Leinée,  arcliitecte-paysaglste  à  Alençoii,  a 
regu  des  muiiis  du  ministre  de  l'Agricul- 
ture, lors  de  la  dernière  exposition  de  la 
S.  N.   H.   F.,  les  palmes  académiqus.   Nous 


applaudissons  à  cette  distinction  méritée  et 

nous  adressons  à  M.  Lemée  nos  bien  ami- 
cales   félicitations. 

COCHET-COCHET. 


[OSIERS 


"-<-/-» 


OUVEAUX      MIS      AU 

(Suite) 


:<OMMERCE      EN      1912 


(1) 


Ce  que  nous  prévoyions  est  arrivé.  En  an- 
nonçant, dans  notre  numéro  du  1"  mai 
dernier,  la  clôture  de  la  liste  des  Roses  nou- 
velles vendues  du  l""^  janvier  au  31  dé- 
cenibre  1912,  nous  émettions  la  crainte  que 
quelques  nouveautés  aient  échappé  à  nos  re- 
cherclies 

A  peine  notre  liste  sortie  des  presses,  les 
descriptions  de  trois  nouveautés  vendues 
dans  le  cours  de  1912  nous  parviennent. 

Nous  donnons  ces  descriptions  ci-après. 

Nous  faisons  faire  un  tirage  à  part  de  la 
liste  rectifiée  des  nouveautés  de  1912,  et 
nous  ejii  enverrons  un  exemplaire  à  tms 
ceux  de  nos  lecteurs  qui  voudront  bien 
nous  le  demander. 

M.  Baker's,  Nurserymen,  à  Wolverhamp- 
ton,  a  vendu  la  nouveauté  ci-après  décrite  : 

DOROTHY  JEAVONS    (Polyantha). 

Cette  nouveauté  est  une  imitation  de 
Blush  Rambler,  si  connue  ;  elle  a  toutes 
les  qualités  de  son  parent  ;  mais  sa  cou- 
leur est  blanc  pur  teinté  de  jaune  or  au 
bord'  des  pétales.  Elle  possède  la  végéta- 
tion et  l'extraordinaire  floraison  de  Blusii 
llambler.  C'est,  sans  aucun  doute,  le  meil- 

(i)  Voir  année  1912,  paces  28,  42,  90,  103,  182,167, 
1S3;  année  l!)i:J,  pages  8,  25,  SG  et  76. 


leur  grimpant  blanc  obtenu  jusqu'à  ce  jour 
et  nous  sommes  certain  qu'il  deviendra 
aussi  populaire  que  Durothy  Perkins  et 
Criiiisoit  Rambler. 


Notre  confrère,  M.  Auguste  Nonin,  horti- 
iculteur  à  Chàtillon-sous-Bagneux,  a  mis  en 
vente,  au  printemps  1912,  les  deux  nou- 
veautés suivantes   : 

CAR0VB11':R,  semis  de  Hiawatlia  (multi- 
■flore). 

Arbuste  très  vigoureux  fleurissant  en 
larges  bouquets  de  fleurs  simples,  dressées; 
coloris  très  brillant  rouge  cramoisi  éclairé 
d'écarlate,  fleurit  dix  jours  avant  la  va- 
riété Hinivatha  ;  donne  une  seconde  florai- 
son. Cette  variété  a  obtenu  au  concours  de 
Bagatelle  en  1911,  le  prix  des  Dames  pa- 
tronnesses. 

AMETHYSTE,  semis  de  A'on-plus-VIlra 
(multillore). 

Arbuste  vigoureux,  fleurit  abondauunent 
en  forts  bouquets;  teinte  curieuse  bleu 
;  d'acier  nuancé  de  violet  cramoisi  pourpré; 

semi-double. 

PAPILLON. 


[OSIERS 


•-<3j 


OUVEAUX      MIS      AU 


(S  ni  le) 

./UV/XA* 


Commerce     en    i913 


(1) 


Jja  maisom  William  Paul  Pt  Sons,  de 
Waltlnam  Cro.ss  (Angl'etierre),  mettra  au 
commerce  en  juin  1913,  les  quatre  nouveau- 
tés suivantes  : 


Voir  Journal  fle.^  Rusp/i  1913,  pages  26,41,  .iS  et  76. 


/Î/AVC.A   (hybride  de  Tlié). 

Coloris  blonc  crème  teinté  de  pèrlie;  Ixni- 
tons  longs,  pointus,  couleur  fleur  de  pé- 
cher ;  variété  très  décorative,  fleurissant 
abondannniemt  et  continuellement;  pousse 
vigoureusement. 


JOURNAL    DES    BOSES 


89 


MABCELLA  Oiylnide  de  Thé), 

Houtons  jaunes,  s'épanouissant  en  uaie 
Heur  de  couleur  suumonée  très  large,  bieja 
lileine,  se  présentant  au  bout  d'une  longue 
tige;  floraiSIon  alxmdante  et  continuelle; 
la  rose,  très  .jolie,  convient  aussi  bien  pour 
lu  fleur  c<jui)ée  que  jiour  le  forçage. 

HEI)  ADMIBAL  (hybride  de  Thé). 

Coloris  rouge  cerise  brillant;  produit  dee 
fleurs  en  grande  quantité,  très  largies.  Cette 
variété  croit  très  vigoureusement  )2t  est 
très  Iwnne  pour  la  plantation  en  plates- 
bandes. 

WHITE  TAUSEXDSCHOX  (multiflora 
giiuipant. 
[  Boutons  blanc  jaunâtre,  s'ouvrant  ci 
fleurs  blanches,  quelquefois  teintées  de 
rœe.  Très  jolie,  cette  nouveauté  possède  les 
nombreuses  qualités  du  grimpant  rose  bien 
connu,  Tau.sfiidschôii  dont  elle  est  absolu- 
ment di.stincte  connue  coloiris;  excellente  va- 
riété pour  le  forçage  et  le  iileiu  air. 


Nos  confrères,  MM.  Samuel  Me  Gredy  et 
Son,  de  Portadovvn  (Ireland),  vendent  les 
cinq  nouveautés  ci-après,  dont  de  très  forts 
pieds  .sont  disjxinibles,  en  pot,  ù  partir  de 
ce   jour,    1^'"  juin    1913. 

OLD  GOLD  (hybride  de  Thé). 

Est,  gans  aufiun  doute,  la  plva  belle  rose 
décorative  existante  et  sa  couleur  n'a  ja- 
tiils  été  égalée  dan.s  aucune  rose;  le  cok-ris 
est  rouge  onuige  teinité  de  rouge  abricot. 
C'est  une  perle  pour  la  fleur  coupée,  car 
ces  roses  se  eonserveat  très  longtemps, 
dans  les  meilleures  conditiun.s.  Le  feuillage 
vert  cuivré  sombre,  forme  un  déJicieux 
contra.st«,  La  fleur  est  agréablement  par- 
fumée; cette  variété  est  continuellement  en 
fleurs  et  pousse  vigoureusement;  les  roses 
sont  toMjouiH  jjortées  rigidement  au  bout 
de  longue»  tige.s  ;  nous  la  considérons 
comme  étant  la  plus  iielle  rose  de  décora- 
tion. Klle  forme  également  une  magnifique 
rose  de  pot,  pour  la  fleur  coupée  en  serre. 
C'est  la  plus  belle  nouveauté  obtenue  jus- 
qu'à présent. 

EDITH  PAP.T  (hybride  de  Thé). 

lîDSe  d'un  coloris  inconnu  jusqu'ici.  La 
teinte  est  rouge  riche,   avec  reflets  saumon 


fwncé  et  jaune.  Les  boutaus  sont  rouges 
et  jaunes  iilus  foncés.  L©  coloris  est  si 
agréable  et  si  brillant,  qu'aucune  rose  ne 
peut  lui  être  comparée.  Les  teintes  de  son 
coloris  sont  indéflniissables,  aussi,  un  de 
nos  meilleurs  rosiéristes  en  a  donné  der- 
nièrement, la  description  s.uivante  :  C'est, 
pour  le  coloris,  un  mélange  de  Beauté  In- 
vonslanti'  et  de  Lddij  Pirrie  ;  niais,  cette 
description  ne  d(j'nne  qu'une  faible  idée 
de  la  beauté  de  cette  nouveauté.  C'est  une 
plante  d'uiiioi  tendue  Oidmiral)k',  poussant 
bien,  très  flcu'ifère,  de  la  plus  haute  valeur 
jinur  exposition  et  décoration;  très  agréable- 
ment  i)arfumé'e. 

MISTBESS  CHABLES  E.  PEABSON  (hy- 
bride de   Thé). 

Couleur  orange  teintée  de  rouge,  d'abri- 
cot, de  fauve  et  de  jaune.  Fleur  délicieiuse 
diuit  l'attraction  merveUleuse  e.st  indescrip- 
tible. C'est  la  reine  de  toutes  les  roses  de 
plates-bandes  et  de  massifs,  pour  ce  qui 
coneernie  la  perfection  de  son  nouveau  co- 
loris. Les  i)lanteiS  sont  littéralement  cou- 
vertes de  fleurs  jusqu'aux  gelées  autom- 
nales :  fleurs  larges,  rameaux  d'égale  vi- 
gueur, portant  toujours  la  rose  parfaite- 
ment séparée  du  feuillage  ;  d'un  parfum  dé- 
licieusement doux,  elle  prendra  plax;e 
au  premier  rang  et  sera  la  plus  populaire 
de  toutes  les  roses  de  jardin  du  même  co- 
loris.  Rose  très  jolie. 

MBS     FBEDEBICK     W.      VANDEBBILT 

(hybride  de  Thé). 

Couleur  rouge  orangé  foncé,  teinté  de 
rouge  abricot  bronzé,  absolument  distincte 
conmie  coloris  de  tO'Ute  autre  rose  en  cul- 
ture. Variété  très  attrayante  et  constituant 
sans  aucun  doute,  l'hybride  de  thé  le  plus 
élégant.  La  fleur  est  absolument  idéale 
connue  forme,  les  pétales  sont  eux-njêmes 
(le  forme  iiarfaite.  Elle  fleurit  facilement, 
jusqu'à  saison  avancée,  aussi  convient-elle 
très  bien  pour  exjiosition,  jardin,  décora- 
tion. 

C'est  un  arbuste  vigoureux,  un,  de»  nieil- 
'eurs  parmi  les  coloris  foncés  du  même 
type,  qui  peut  i)rendre  place  à  côté  de  Rév. 
Josi'ph  Pcmbrrlon  comme  étant  la  rose 
de  décoration  la  plu.s  usitée.  Se  cla.ssera 
jianni  les  plus  belles  nouveautés. 


90 


JOURNAL     DES     EOSES 


LADY  MARY    WARD    (hybride   de   Thé). 

Couleur  orange  riche,  teintée  d'orange 
abricot  plus  foncé,  avec  des  veines  à  re- 
flets métalliques.  C'iest  une  variété  remar- 
quable et  du  plus  beau  coloris  jamais  ren- 
contré  dans  une   rose. 

Une  plate-bande  de  cette  rose  serait  un 
des  plus  beaux  attraits  d'une  roseraie. 

Cette  nouveauté  est  extrêmement  florifère 
et  d'une  régularité  parfaite  comme  végéta- 
tion. 

C'est   presque    la  plus  remarquable    rose 


obtenue  parmi  les  dernières  nouveautés. 
Agréablement  parfumée,  attrayante  et  fai- 
sant beaucoup  d'effet,  elle  deviendra  sûre- 
ment une  grande  favorite  des  amateurs  de 
jardins. 

Sa  couleur  e.'-t  remarquée  de  tous  les 
amateurs  die  roses  ainsi  que  sa  vigueur  et 
sa  floribcndité,  toutes  qualités  qui  la 
classent  au  premier  rang  des  nouveautés 
modernes. 


(A    s^iivre) 


PAPILLON. 


)ANS      LES 


[OSIERS 


En  Juin.  —  Continuer  l'ébourgeonnage 
des  rosiers  greffés  et  des  sujets  destinés 
à  être   écussonnés. 

Soufrages  répétés  contre  le  blanc.  Binages 
fréquents. 

Continuer  la  greffe  à  œil  poussant;  au  be- 
soin commenjcer  celle  à  œil  dormant  vers  la 
fin   du  mois. 

Pratiquer  la  fécondation  artificielle.  Voir 
pour  cette'  opération,  notre  numéro  de  juin 
1912. 

Arrosier  fréquemment,  s'il  fait  .sec,  les  ro- 
siers en  pots  destinés  soit  à  être  forcés  à 
l'automne,  soit  à  remplacer  ceux  morts  en 
plein©  terre,  dans  le  cours  de  l'année. 

Bon  paillis  sur  le  sol,  pour  éviter  que 
l'eau  des  arrosages  n'en  durcisse  la  surface. 

Engrais  liquide,  si  la  végétation  des  ro- 
siers en  pots  paraît  se  ralentir.  Les  sujets 
cliétifs  sont  radicalement  éboutonnés;  ils  re- 
jn-ennent  ainsi  de  la  vigueur. 

Souvent  les  jeunes  semis  d'e  rosiers  sont 
visités  par  des  limaçons  et  des  escargots 
(jui  les  dévorent. 

On  peut  entourer  les  planches  do  semis 
au  moyen  d'une  ceinture  de  poussier  de 
chaux-vive.  Les  moliusqiies  s'y  brûlent  et 
meurent. 

Malheureusement,     les   limaces   pullulent 


surtout  dans  les  années  humides  et  plu- 
vieuses; alors  la  chaux  est  éteinte  par  l'eau 
du  ciel  et  il  faut  la  renouveler  constam- 
ment. 

A  ceux  de  nos  lecteurs  qui  désirent  lutter 
efficacement  contre  les  limaçons,  nous  re- 
commandons le  procédé  suivant  inventé 
par  M.  Paul  Noël,  directeur  du  laboratoire 
d'entomologie  agricole  de  Rouen. 

Prendre  : 

Gros  son   de   blé    :    1   kilogramme; 

Arsenite  de  cuivre   :  100  grammes; 

Eau  :  2  verres  environ. 

Former  une  pâte  bien  homogène,  par  un 
mélange  très  intime,  et  faire  des  boulettes 
de  la  grosseur  d'un  œuf,  qu'on  place  C7itre 
deux   tuUes,    dans   les  endroits  envahis. 

Se  méfier  que  ces  boulettes  constituent 
un  poison  violent  pour  l'homme  et  les  ani- 
maux. Ne  jamais  les  placer  dans  le  voisi- 
nage immédiat  des  fraisiers,  salades,  lé- 
gumes quelconques,  sur  lesquels  l'eau  des 
pluies  pourrait  les  entraîner  même  partiel- 
lement. 

En  ajoutant  un  peu  de  gomme  aralîique, 
on  forme  des  galettes  qui,  sèchées,  se  con- 
servent indéfiniment  et  qu'il  suffit  d'humec- 
ter un  peu,  au  moment  de  les  employer. 

COCHET-COCHET. 


JOUENAL     DES    EOSES 


91 


.ES 


ÎOSES     AU 


^OURS      LA 


'EINE 


L'exposition  de  printemps  de  la  S.  N.  H. 
F.  était  fort  jolie  cette  aiuiée  et  les  roses 
merveilleuses. 

MM.  Lévèque  et  flls,  exposant  hors 
concours,  présentent  des  rosiers  d'une  rare 
perfection.  A  des  lots  merveilleux  ée  ro- 
siers liants  de  tiges  et  rez  de  terre  compre- 
nant les  meilleures  nouveautés  et  1©  nec 
plus  ultra  des  variétés  pour  corbeilles,  ils 
ont  ajouté,  cette  année,  une  véritable  forêt 
de  rosiers  samienteux  et  pleureurs  :  Blush 
Rambler,  Dorothy  Perkins,  Hélène,  Phila- 
delphia  Rambler,  Delight,  Lady  Godîva, 
Psijché,  Casithir  Mouilé,  Dorothy  Dennisson, 
Diabulo,  Vilchenblau,  Americait  Pillar, 
White    Dorothy   Perkins. 

Parmi  les  roses  de  collection  qu'il  fau- 
drait citer  toutes,  on  remarque  :  Mrs  Aaron 
Word,  Lyon-Rose,  Lady  Ursula,  White  Kil- 
larney,  Snuiwrrir  de  Gustave  Prat,  Louise- 
Catherine  Rreslau,  M'Udanu'  Edmond  Ros- 
tand, Rayon  d'Or,  Commandeur  Jules  Gra- 
vereaux,  Marquise  de  Sinety,  Madame  Jules 
Bouché,  Reine-Mère  d'Italie,  Prince  de  Bul- 
garie, Simone  Beawmetz,  'Villiam  Shean, 
Madame  Charles  Deluze,  Lieutenant  Chau- 
ve, Vicountess  Enfield;  puis  les  groupes  de 
Jonkher  J.-L.  Mock  de  Georges  Elger,  de 
Frau  Karl  Drusckhi,  des  colonnes  de  Ma- 
dame  Jules  Gravereaux,  de  Frau  Karl 
Druscliki  et  de  Juliet,  du  plus  joli  effet. 

Tous  ces  r()siers  ont  été  forcés  de  mains 
de  maîtres;  nous  en  félicitons  nos  confrères 
et  leur  hal)ile  chef  de  culture  M.  Margue- 
ritat. 


C'est  toujours  avec  un  nouveau  [ilaisir 
que  nous  admirons  les  sui>erl>es  rosiers  pa- 
ra.sols  et  pleureurs  de  M.  H.  Defresiie.  Ils 
bordent,  cette  armée,  les  deux  côtés  d'une 
allée  droite,  et  produisent  ainsi  le  plus  gra- 
cieux  effet. 

Climbiny  Captain  Christy,  Ruby  (junn, 
Peilr  des  Meiyes,  Alberic  Barbier,  Hiawa- 
tlia,  Paul  TrnnsoTi,  Edmond  Proust,  Doro- 
thy Perkins,  Ernest  Grandpierre,  Queen 
Ale.ranilrn,     Mrs     F.-W.     Flight,     Crimson 


Rambler,  Fanal,  Coupe  d'Hibe,  abritent  une 
rangée  de  beaux  rosiers  tiges  Persian  Yel- 
low  et  toute  une  série  de  jolies  variétés 
écusonnées  rez  de  terre,  parmi  lescju«lles 
il  faut  citer  :  Madame  Jules  Groslez,  Châ- 
teau de  Clos-Vougeot,  Richmond,  Phari- 
sàer,  Florence  Pemberton,  Mrs  Arthur  Ro- 
bert  Waddell,  Mlle  Thérèse  Levet  et  de  su- 
perbes Beauté  inconstante  qui  voisinent 
avec  la  toujours  jolie  Marquise  de  Sinety. 


Les  superbes  rosiers  sarmenteux  d©  M. 
Nonin  sont  réunis,  cette  fois,  sous  des  for- 
mes aussi  élégantes  que  variées,  en  un  mas- 
.'^if  demi-circulaire.  Autour  d'une  Lady  Gaij 
imrtant  des  roses  de  deux  nuances  très  dis- 
tincteis,  parce  qu'épanouies  à  deux  dates 
sans  doute  très  différentes,  se  groupent  Hm- 
watha  Tausendschôn,  .American  Pillar, 
Crimson  Rambler,  Lady  Godiva,  Excelsa, 
Faniuhar,  Blush  Rambler,  Minnehaha,  et 
toute  une  série  de  jolies  variétés  apparte- 
nant à  différentes  races. 


M.  Niklaus  présentait  un  joli  lot  de  ro- 
siers hauts  de  tige  et  un  autre  lot  de  rosiers 
rez  de  terre  parmi  lesquels  nous  remar- 
quons :  Reine  Marguerite  d'Italie,  Mistress 
Aaron  Ward,  R.  Verschuren,  Betty,  Doro- 
thy Page  Robert,  Jacques  Vincent,  Edmée 
Metz,  Princesse  de  'Venosa,  Lady  Astown, 
Souvenir  de  William  Robinson,  Ecarlate, 
Yronne  Vacherot,  Général  Galliéni,  Mêlante 
Soupert,  le  tout  bordé  par  des  Madame  Nor- 
bert Levavasseur  nains. 


In  reproche  qu'on  adresse  fréquemment 
aux  rosiers  sarmenteux  à  la  mode  aujour- 
d'hui et  qui  ont,  pour  le  plaisir  des  yeux, 
envahi  depuis  quelques  années  nos  expo- 
sitions, c'est  qu'ils  ne  remontent  pas.  Quel- 
q\ies    jolies  variétés    fleurissant    abondam- 


92 


JOURNAL    DES    ROSES 


ment   pendant   tout  l'été,   les   détrôneraient 
rapidement  tous. 

Or,  M.  Palisseau  Rothberg  nous  présente 
des  sarmenteux  n'iiiDiiUnitn  à  coté  de  son 
lot  de  rosiers  hauts  de  tiges.  Citons  ;  Noël- 
la  Nnbonnaiid,  Madame  Alfred  Carrière, 
Madame  Isaac  Prieire,  Madame  Carnot, 
Gastan  Cliandon  et  une  variété  hors  ligne, 
bien  que  complètement  inconnue  des  ama- 
teurs de  roses   :   Lady    Watterlow. 


Il  faut  parler  aussi  de  la  belle  présenta- 
tion faite  par  M.  Boucher.  Outre  des  ro- 
siers hauts  de  tige,  tels  que  Mme  Jules 
Grosley,  Frau  Karl  Druschki,  Mailame 
Isaac  Pereire,  Mlle  Au(justine  Guinoisscan, 
Pharisaër,  Rose  à  parfum  de  l'Haij,  Lyon- 
Rose,  Rirhmond,  notre  confrère  jirésente 
une  coirbeille  bien  fleurie  de  Jessie,  Mrs 
Cutbush,  Madame  Norbert  Levavasseur, 
Fraii.  Karl  DritM-hl;!,  J.-R.  Chvk,  Lieute- 
nant Chauré. 


Comme  les  années  précédentes,  M.  Rohi- 
chon,  rosiériste  à  Ivry,  expose  des  rosiers 
Conrad  Ferdinand  Meijer  et  Nova  Zemblii, 
élevés  en  colonnes.  .Ive  présentateur  exi)li- 
que  que  leis  rosiers  de  cette  race  supportent 
les  plus  grands  froids  et  que  les  2  variétés 
précitées  ont  résisté,  en  Amérique,  à  25° 
centigrades   :  c'est  intéressant. 


A 


MM.  Truffant  .-Mbert  et  Moser,  avaient 
mélangé  quelques  rosiers  sarmenteux,  tels 
que  Dorolhii  Perkiiis,  Tausendsch&n,  Crim- 
son  Rambler,  lleUyht,  American  Pillar,  le 
premier  à  un  lot  d'Imrtensias  et  de  pal- 
miers, le  second  à  un  lot  d'azaléa  Mollis, 
dont  ces  jolis  grimpants  rehaussaient  l'é- 
clat. 

M.  Georges  Truffaut  avait  groupé  sur  dif- 
férents points  de  l'exposition  de  beaux  spé- 
cinaens  de  rosiers  et  de  jolies  roses,  nour- 
ris avec  ses  engrais  et  traités  avec  son  in- 
secticide. 

Nous  réservons,  pour  en.  parler  ultérieu- 


rement, la  présentation  de  rosiers  polyan- 
tha  nouveaux  faite  par  M.  Hemeray-Au- 
bert,   d'Orléans. 

Quand  nous  aurons  signalé  la  belle  col- 
lection de  Roses  coupées  de  M.  Olivier,  ro- 
siériste au  Golfe  Juan,  et  dit  deux  mots 
de  la  superbe  garniture  de  table  exécutée 
par  M.  E.  Debrie,  au  moyen  de  mignonnes 
roses  pompons,  il  ne  nous  restera  plus  qu'à 
jtarler  des 

Concours  spéciaux 

Nos  lecteurs  trouveront,  dans  notre  nu- 
méro du  1"  février  1913,  la  liste  de  ces  con- 
cours, ouverts  aux  amateurs  de  Roses  et 
professionnels,   à   eeitte   exposition. 

Tnois  seulement  ont  été  remplis  :  La 
Coupe  de  la  Roseraie  de  VHaij;  le  prix  de 
la  Roseraie  de  l'IIaij:  le  prix  Madeleine 
Le  ma  ire. 

Aucun  présentateur  n'a  demandé  à  con- 
courir pour  les  prix  Georges  Truffaut, 
Coupe   Delafon,    Prix   Lucien    Chauré. 

Disons,  dès  aujourd'iiui,  que  tous  les 
concours  spéciaux  ouverts  en  1913,  sont 
maintenus,  en  1914  par  les  généreux  dona- 
teurs qui  les  ont  institués. 

COIPE    UE    I,.\    ROSEHAIE    DE   L'HAY 

M,  Pfernet-Ducher  obtient  la  n  Coupe  de 
la  Roseraie  de  L'Hay  »,  pour  &a  splendide 
rose  Madame  Edouard  Herriot.  A  cette  pré- 
sentation étaient  jointes  des  fleurs  de  i'MH- 
burst  et  de  WHlownière. 

MM.  Turbat  et  C"  reçoivent  une  mé- 
daille (l'oT  pour  leurs  Roses  nouvelles  : 
Madame  Jules  Gouchanlt,  Maman  Turbat 
et   Georges  Elger. 

I.e  jury  adresse  des  remerciements  et  des 
félicitations  à  M.  Nonin,  pour  ses  nouveau- 
tés 'Caroubier  et  Petil-Louis  et  son  semis 
inédit  de  Mrs  F.  W.  FUgM  et  de  Tausends- 
chôii  qui  est  baptisé  pur  Je  jury  d  Made- 
leine Lemaiue  )i  et  offei'.t  par  l'obtenteur  à 
la  célèbre  artiste,  memijre  du  jury  spécial; 
à  M.  Jules  Gravereaux,  exjwsant  hors 
concour.s,  pour  son  joli  hybride  de  Rugosa, 
M(t<lunie  Julien  Potin,  et  à  ^I.  Peter  Lam- 
bert, présentant  également  liors  concours, 
im  semis  de  Frau  Karl  Drasrltki  et  de  Frié- 
dri'li  Unrim,  d'un  joli  jaune  tendre,  semis 


JOURNAL    DES    ROSES. 


COUBERT    (Seine-      MARNEi     FRANCE 


1        JUIN     1913. 


MADAME     ABEL    CHATENAY 
(Hybride    de    Thé) 


JOURNAL    DES    KOSES 


m>n  encore  nnniiné  et  cjui  i)ai'ait  très  méri- 
tant. 

PlilX  DE  l.A  ROSEHAIE  DE  I.'HAY 

Il  est  attribué  à  M.  Camille  Defresne, 
Iiour  l  sui>erl)es  rosier.^  Dorotliij  PrrUh)s, 
d'une  vigfiur  extraordinaire  et  couvrant 
deux  portiques  immenses. 

PRrx  Madeleine  lemaire. 
Attribué    à    Mile    Nicole    d'Alsace,    pour 
une  vasque  garnie   de   roses. 

Hien  que  non  récomjiiensées,  nous  devons 


signaler  les  jolies  gerbes  d©  roses  présen- 
tées par  MMmes  Alvarez  del  Campo,  Hely 
d'OLssel,  Henri  Gravereaux,  Ballu  et  par 
Mlles  Hedura  d'Alsace   et   Plassard. 

En  terminant,  nous  verrions  avec  joie 
la  ville  de  Paris  accorder  un  peu  plus  de 
place  pour  nos  expositions,  ce  qui  permet- 
trait à  l'habile  metteur  en  scène  qu'est  M. 
Vacherot,  d'entassnr  un  peu  moins  les  jo- 
liiïs  choses  qui  y  sont  présentées  et  les  visi- 
teurs qui  viennent   les  admirer. 

COCHET-COCHET, 


SosE    Madame    .Sbel    Hhatenay 


(Hybride    de    The^ 


(Pernet-Ducher,   1894) 


C'est  une  des  plus  jolies  variétés  de  la 
race  des  Hybrides  de  thé. 

L'arbuste  est  vigoureux,  rustique,  à  ra- 
meaux divergents,  armés  de  forts  aiguil- 
iuns  épars. 

Le  feuillage  est  d'un  joli  vert  bronzé;  la 
floraison  est  continuelle. 

Bouton  trèg  gracieux,  s'épanouissant  en 
spirale.  Fleur  grande,  pleine;  pétales  se 
contournant  sur  eux-mêmes  de  la  plus  gra- 
cieuse façon,   ce  qui   donne   à   cette   variété 


un  cachet  tout  particulier  et  une  élégance 
sans  pareille. 

'Magnifique  coloris  rose  carminé  ombré  de 
rose  vermillon  pâle  et  nuancé  de  saumon; 
ton  plus  vif  et  jjIus  chaud  vers  l'onglet  des 
[létales. 

Issue  de  DarJcur  Grill    x    Victor  Vcrdicr. 

Il  est  Inutile  d'en  recommander  la  cul- 
tuie  à  nos  lecteurs  qui,  certainement,  po.s- 
sèdent  tous  cette  superbe  variété  dans  leur 


collectioTi. 


MARIE  DU  Clos-.Iollet. 


lAILLE      DES 


OSIERS      NAINS      EN 


)TANDART 


Je  voulais  expliquer  certain  jour,  à  un 
rosiériste  fameux,  la  taille  du  rosier  en 
standart,  taille  ijeu  connue  dans  la  région 
Lyonnaise  et  qui  devrait  être  beaucoup 
plus  réi)andue  dans  les  jardins,  où  cer- 
taines variétés  sont  réputées  non  florifères. 

Ce  rosiériste  cnit  bon  de  m'arrêter,  en  ms 
disant  que  la  culture  du  rosier  tige  lui 
était  familière  et  que  je  ne  pouvais  pas 
prétendre,  moi,  vulgaire  (.cultivateur  de 
poires,  apprendre  à  mes  confrères  rosié- 
ristes  l'art  d'élever  un  rosier  sur  tige. 

La  culture  du  rosier  tige  n'a  rien  de  com- 
mun avec  le  standart  dont  je  veux  parler, 
attendu  que  ce  standart  ne  s'applique 
qu'aux    nisiers  nains  ! 


Certaines  variétés  de  rosiers  peu  flo- 
rifv>res,  émettaîit  de  longues  branches  gour- 
mandes, ne  se  tenninant  pas  par  des 
fleurs  et,  parmi  lesquelles  je  citerai  :  Capi- 
taine Chris  tu,  liaronrm  de  Tiolhschild,  Paul 
Ni'ijron,  Gruss  an  Teplitz,  etc.,  deviennent 
très  florifères  i)ar  ce  traitement. 

Tout  d'abord,  pourquoi  cette  émission  de 
branches  vigoureuses  et  infertiles?  Simple- 
ment par  excès  de  vigueur,  comme  chez  le» 
arbres  fruitiers  ou  l'arrivée  des  blanches 
gourmandes  coïncide  avec  une  floraison 
piesque  nulle. 

IJonc,  dans  tout  végétal,  la  floraison  a 
lieu  en  sens  inverse  de  la  vigueur  de  végé- 
tation ;  plus   la.  vigiieui'  est  grande,   moins 


94 


JOURNAL     DES    EOSES 


il  y  a  de  fleurs  et,  par  suite,  moins  de 
fruits  (1). 

On  a  recours,  en  arboriculture  fruitière, 
à  l'alloiiigement  des  coursonnes  et  à  l'al- 
longement des  branches  charpentières  ;  en 
culture  de  rosiers,  on  ne  peut  étendre  le  go- 
belet ou  petit  buisson  formé,  il  deviendrait 
encombrant. 

Il  suffira  donc  de  tailler  court  toutes  les 
branches  à  conserver  dans  le  gobelet  nain 
et  de  laisiser  une  brandie  centrale,  si  pos- 
sible très  vigoureuse,  cfue  l'on  taillera  à  1 
mètre  on  plus  de  longueur.  La  sève  ayant 
t?ndan,ce  à  se  porter  vers  les  extrémités  les 
plus  élevées,  affluera  au  sommet  de 
cette  branche  taillée  long  qui  donnera  nais- 
sance à  son  sommet,  à  3,  4  ou  5  branches 
assez  vigoureuses   et  chargées   de  fleurs. 

Souis  l'influence  de  cette  végétation  du 
standart  ainsi  formé,  les  branches  de  base 
taillées  court  pousseront  vigoureusement 
et  donneront,  par  suite,  des  quantités  de 
fleurs. 

Ces  standarts  seront  coupés  au  moment 
ùu  plein  épanouissement  das  fleurs,  si  les 
branches  de  base  sont  très  appauvries  en 
végétation.  On  aura  ainsi  de  superbes  bran- 


(1)  Loi  du  «  balancement  def  organes  ».  —  N.  D.  L.  R. 


ches  fleuries,  qui  seront  très  appréciées 
soit  pour  la  garniture  des  vases  et  corbeilles 
d'appartements,  soit  mélangées  à  des  feuil- 
lages colorés  où  elles  seront  du  plus  bel 
effet. 

Si,  au  contraire,  les  branches  de  base 
poussaient  toujours  très  vigoureusement, 
ces  standarts  seraient  conservés  et  taillés 
en  été  à  leur  extrémité  pour  provoquer  une 
seconde  floraison,  qui  modérera  encore  la 
végétation  de  la  base. 

En  conservant,  chaque  année,  un  stan- 
dart par  pied,  on  appauvrira  rapidement  la 
vigueur  et  on  cessera  cette  pratique  dès  que 
les  branches  du  rosier  traité  auront  une  vi- 
gueur normale. 

A  Ferrières,  dans  la  propriété  de  M.  de 
Rothschild,  on  traite  des  carrés  entiers  de 
i^osiers  destinés  à  fournir  les  fleurs  pour  la 
garniture  des  appartements  et  c'est  surtout 
la  variété  Baronne  de  Rothschild  qui  est 
ainsi  traitée  (1). 

L.   CHASSET. 

(1)  Celte  taille  est  également  appliquée  dans  la  Brie,  sur 
plusieurs  millions  de  Rosiers  nains  Ulncli  Bi-unner  fils, 
cullivés  aux  environs  de  Brie-Comte-Robert,  pour  la  fleur  à 
couper.  Elle  donne  d'excellents  rèsullats,  et  nous  nous 
associons  à  M.  Chasset,  pour  engager  nos  lecteurs  à  la 
pratiquer  couramment.  N.D.L.R. 


INSPECTION      IgHYTOPATHOLOGIQUE 


Organisation  du  service  pour  la  campagne  de    1913-14 


Nous  rappelons  à  nos  confrères,  horti- 
culteurs et  rosiéristes,  qu'ils  doivent  adres- 
ser, conformément  à  l'instruction  ministé- 
rielle du  1"'  mars  1913,  leurs  demandes  de 
visites,  et  leurs  certificats,  à  l'uni  des  inspec- 
teurs de  leur  circonscription. 

Ces  circonscriptions  ont  été  établies  de 
la  façon  suivante,  par  arrêté  du  21  avril 
1913   : 

Inspecteur  principal  :  M.  Marchai,  direc- 
teur de  la  Station  entomologique  de  Paris. 

Inspecteur  principal  adjoint  .•  M.  Foex, 
directeur-adjoint  de  la  Station  de  Patho- 
logie végétale  de  Paris. 


1'"  CIRCONSCRIPTION 

Aisne,  Ardennes,  Aube,  Marne,  Haute-Marne, 
Nord,  Oise,  Pas-de-Calais,  Haut-Rhin, 
Seine,  Seine-et-Marne,  Seine-et-Oise,  Som- 
me, Yonne. 

Inspecteurs  .-  MM.  Fron,  maître  de  Con- 
férences de  Pathologie  végétale  à  l'Institut 
national  agronomique;  Guénaux,  répétiteur 
de  Zo(jlogie  à  l'Institut  national  agronomi- 
que. 

Inspeotetirs-ad joints  :  MM.  Bertault,  doc- 
teur ès-sciences;  Pellegrin,  docteur  ès-scien- 
ces. 


JOURNAL    DES    ROSES 


95 


2"  CIRCONSCRIPTION 
Meurthe-et-Moselle,   Meuse,   Vosges. 

Inspecteur  :  M.  Beauveiie,  maître  de  Con- 
férences à  la  Faculté  des  Sciences  de  Nan- 
cy. 

I)ispectrui-atl}i>int  :  M.  Mercier,  chef  de 
travaux  à  la  Faculté  des  Sciences  de  Nan- 
cy. 

3=   CIRCONSCRIPTION 

C.\LV.\Dos,   Eure,   Manche,   Orne, 
Seine-Inférieure. 
Inspecteur  :  M.  Houard,  maître  de  Confé- 
rences à  la  Faculté  des  Sciences  de  Caen. 

Inspecteur-adjoint  :  M.  Bugnon,  chef  de 
travaux  à  la  Faculté  des  Sciences  de  Caen. 

4'   CIRCONSCRIPTION 

CÙTES-DU-NORD,        FLNISTÈRE,        ILLE-ET-V1L.\INE, 

Indre-et-Loire,     Loire-Inférieure,     Maine- 
et-Loire,     Mayenne,      Morbihan,      Sarthe, 
Deux-Sèvres,  Vendée,   Vienne. 
Inspecteurs    :    MM.    Ducomet,    professeur 
de  Pathologie  végétale   à  l'Ecole  nationale 
d'Agriculture  de  Rennes;  Vuilliei,  chargé  de 
mission  à  la  Statiun  entnmnlogique  de  Pa- 
ris. 

Inspecteurs-adjoints  :  M.  Penaud,  prépa- 
rateur au  Muséum  de  Nantes;  M.  Tison, 
maître  de  Conférences  à  la  Faculté  des 
Sciences  de  Rennes. 

5«   CIRCONSCRIPTION 

EURE-ET-LOIRE,     LOIRET,     NIÈVRE. 

Inspecteurs  :  MM.  Arnaud,  chef  des  tra- 
vaux de  la  Station  de  Pathologie  végétale 
de  Paris;  Guénaux,  chef  des  travaux  de 
zoologie   à   l'Institut  national   agronomique. 

Inspecteurs-adjoints  :  MM.  Donon,  direc- 
teur des  Services  agricoles  du  Loiret;  Gau- 
moiit,  professeur  à  l'Ecdle  pratique  d'Agri- 
culture du   Chesnoy  (Loiret). 

6'  CIRCONSCRIPTION 
Cher,  Indre,  Loir-et-Cher. 
Inspecteurs  :  MM.  Guéguen,  professeur  de 
Pathologie  végétale  à  l'Ecole  nationale  d'A- 
griculture de  Grignon;  Vuillet,  chargé  de 
mission  à  la  Station  entomologique  de  Pa- 
ris. 

Insperfeiirs-adjoints  :  MM.  Donon,  direc- 
teur des  Services  agricoles  du  Loiret;  Gau- 


niont,  professeur  à  l'Ecole  pratique  d'Agri- 
culture du  Chesnoy  (Loiret). 

7"  CIRCONSCRIPTION 
.Ariège,     Cantal,     Charente,     Charente-Infé- 
rieure,  CoRRÈzE,   Creuse,   Dordogne,   Hau- 
te-Garonne,  Gers,  Landes,  Lot-et-Garonne, 
Hautes-Pyrénées,    Basses-Pyrénées,    Tarn- 
et-Garonne,   Haute-Vienne. 
Inspecteurs    ;   MM.    Capus,    directeur    de 
la  Station  de  Pathologie  végétale  de  Cadil- 
lac  (Gironde);    D"'   Feytaud,   préparateur  de 
zoologie  à  la  Faculté  des  Sciences  de  Bor- 
deaux. 

Inspecteur-adjoint  :  M.  Soursac,  licencié 
ès-sciencès,  professeur  d'Agriculture  à  Mar- 
iiiande    (Lot-et-Garonne). 

8«  CIRCONSCRIPTION 
.Ain,  Allier,  Côte-d'Or,  Doubs,  Isère,  Jura, 

Loire,    Haute-Loire,   Puy-de-Dôme,    Rhône, 

Saône  -  et  -  Loire,      Haute  -  Saône,      Savoie, 

Haute-Savoie. 

Inspecteurs  :  MM.  Chifflot,  chargé  de 
cours  à  la  Faculté  des  Sciences  de  Lyon; 
Massonnat,  i>réparateur  à  la  Faculté  des 
Sciences  de  Lyon. 

Inspecteurs-adjoints  ;  M'M.  Boutin,  licen- 
cié ès-sciences,  rédacteur  à  la  Préfecture  du 
Rhône;  Dantony,  directeur  des  Services 
agricoles  de  la  Station  de  Pathologie  végé- 
tale de  Villefranche  (Rhône). 

9»   CIRCONSCRIPTION 
.Aude,    Aveyron,   Ardèche,    Gard,   Hérault, 
Lozère,   Pyrénées-Orientales,   Tarn. 
Inspecteurs    :    MM.    Boyer,    professeur  de 
botanique  à  l'Ecole  nationale  d'Agriculture 
de  Montpellier;   Picard,    prof€s.sieur   d'Ento- 
mologie   à    l'Ecole    nationale    d'Agriculture 
de  Montpellier. 

Inspecteurs-adjoints  .-  MM.  Blanc,  prépa- 
rateur à  l'Ecole  nationale  d'Agriculture  de 
Montpellier;  Vidal,  répétiteur  à  l'Ecole  na- 
tionale d'Agriculture  de  Montpellier. 

10»  CIRCONSCRIPTION 

Bouches-du-Rhône,  Drôme,  Vaucluse. 

Insperieiirs  :  MM.  D''  Cotte,  chef  des  tra- 
vaux (le  zoologie  à  la  Faculté  des  Sciences 
de  Mar.ieille;  Poirault,  directeur  de  la  Sta- 
tion de  Pathologie  végétale  d'.Antibes. 


m 


JOUBNAL    DES    EOSES 


Inspecteurs-adjoints  :  MM.  Blanchard,  In- 
génieur-agronome, piiifesseur  d'Agriculture 
à  Aix;  Qiiintaret,  iiréparateur  à  la  Faculté 
des  Sciences  de  Marseille. 

11"  CIRCONSCRIPTION 

Alpes-iMaritimes,    B.^sses-Alpes, 
H.\utes-Alpes,    Var. 

Inspecteur  :  M.  Poirault,  directeur  de  la 
Station  de  Pathologie  végétale  d'Antihes. 

Inspecteurs-adjoints  ;  MM.  Marcel  Maza- 
de,  agriculteur  à  Mougin.s  (A. -M.);  Tschaën, 


profes.seui-  ù.  l'Ecole  d'Agriculture  d'Hyèies. 

* 
*  * 

Li's  Inspi'ctt'urs  sont  riuirgés  de  la  déli- 
vrance   d<'s    certificats   plujtopathologiqncs. 

'M.  Latière,  atfaclié  teclinique  à  la  direc 
tion  des  services  sanitaire.^  et  scientifiques 
est  cliargé  de  l'inspection  du  Service  jihy- 
topathologique,  avec  la  mission  de  surveil- 
ler l'application  des  règlements  concernant 
ledit  service,  et  d'étudier  les  améliorations 
qui  pourraient  être  apportées  dans  son  or- 
ganisation et  son  fonctionnemefit, 


■êuELQUES      CAS      DE      SeRATOLOGIE 


t)^ 


Sur    J^osa    Polyantha    et  Arvensis,    récoltés    en    1912 


En  avril  1912,  on  nous  remettait  une  fas- 
ciation  en  crosse  qui  s'était  développée  au 
cours  de  l'été  1911.  Ces  déformations  se 
rencontrent  assez  souvent  s.ur  les  plantes 
les  plus  variées.  Arbres,  arbustes,  plantes 
à  tiges  annuelles.  Dans  le  .Journal  la 
Revue  Horticole,  n"  7  (avril  1912),  nous 
avons  publié  une  étude  sur  les  fasciations 
en  .géjiéral.  Nous  ne  reviendrons  pas  sur 
les  détails  qui  ont  fait  le  fond  de  cette 
étude.  La  i)liotographie  n°  1  ci  -  après 
reijrésente  lu  fasciation  qui  s'est  dé- 
veloppée immédiatement  à  la  base  d'un 
Crim.son  Raml}ler.  Fortement  aplatie,  ayant 
à  la  base  25  n'/""  de  largeur  sur  5  "'/■" 
d'épaisseur,  elle-  se  poursuivait  légè- 
rement arquée,  sur  25  centimètres  de 
bmeueiir,  puis  elle  se  recourbait  à  angle 
droit  iiour,  à  7  centim.  plus  loin,  se  redres- 
ser verticalement  et  se  recourber  en  crosse, 
A  la  première  courbure,  trois  rameaux,  re- 
devenus cylindriques,  s'étaient  développés; 
l'inférieur  atteignait  1  m.  BO  de  longueur, 
le  faisceau  de  vaisseaux  ligneux  qui  lui 
donnaient  naissance  tonnait  un  bourrelet 
cylindrique  fortement  gonflé.  Ce  rameau  et 
celui  qui  le  touchait  Immédiatement  avaiont 
accaparé  la  sève  à  leur  profit.  Plus  b'iii, 
sur  la  partie  dorsale,  un  jiutre  rameau  cy- 
lindrique  s'était  également  développé;  mais, 
parasité   par   dies   Kermès,    il   s'était    rcjilié 


sur  lui-même  et  était  resté  atrophié.  La 
partie  terminale  de  la  fasciation,  complè- 
tement déformée  s'était  desséchée. 

A  quelle  cause  attribuer  cette  monstruo- 
sité? Il  nous  semble  que  l'on  peut,  sans  hé- 
siter imputer  dans  une  certaine  mesui«, 
aux  morsures  réitérées  des  Kennès  qui  se 
rencontraient  abondants  au  départ  du  ra- 
meau, puis  à  une  nombreuse  colonie 
d'Aphis  Rosse  qui  recouvraient  plus  tard, 
au  fur  et  à  mesure  de  son  développement, 
la  partie  terminale.  Sur  la  tige  fasciée,  les 
épines,  les  feuilles  étaient  disposées  sans 
ordre;  parmi  ces  dernières,  plusieurs  étaient 
déformées,  monstinieuses  :  1°  feuille  ayant 
les  2  paires  de  folioles  de  la  buse  régulières, 
les  trous  terminales  réuide.s  en  une  seule 
sur  laquelle  apiia.raissaient  les  nervu^es 
principales  ;  2"  feuille  à  pétiole  bifurqué 
au-dessus  dç§  stipules  portant  ainsi  deux 
feuilles  normalement  conformées;  3"  deux 
feuilles  partant  de  la  base  du  même  pétiole 
puis  devenues  indépendantes,  avaient, 
l'une  les  folioles  de  la  base  doublées  d'un 
.eeul  côté,  les  autres  et  rimi)aire  développées 
normalement.  L'autre  avait  les  folioles  de 
la  base  normale,  mais  la  terminale  se  trou- 
vait accompagnée  de  i  folioles  partant  du 
même  point  et  l'encuiranit.  (.leux  de  la  na- 
ture bien  difficiles  à  expliquer). 

A  l'automne  1912,  mv  le  môme  pied  de  -ro- 


JOURNAL     DESEOSES 


97. 


Figure  1. 

Fasciation  en  crosse,  sur 

Criinson  Ramhler. 


Figure  2. 
Fasciiition  par  soudure,  sur 
Crimson  Ram/jler. 


Figure  S. 

Végétations  subéreuses,  sur 
Rosa  Arvenxis. 


sier  s'était  développi'  une  fasciation  (flg.  2). 
|)ur  Miudure.  La  coupe  liurizu'iitaJe  de  la 
base  iiiontrait  une  forme  affectant  celle 
d'un  8  où  s'apercevaient  les  canaux  médul- 
laires ;  la  tige  se  divisait  alors  en  2  ra- 
meaux bien  distincts  qui  montraient  cha- 
cun deux  canelures  bien  formées,  mais  à 
tige  fortement  aplatie;  plus  haut,  la  partie 
la  plus  forte  se  divisait  à  nouveau  en  deux 
branches  présentant  la  môme  particularité 
pour,  à  nouveau  encore  se  diviser,  ainsi  que 
l'autre,  en  deux  nouvelles  branches  cylin- 
driques; la  tige  principale  s'était  tônoie  cons- 
tamment fasciée  jus<ju'à  cette  dernière  di- 
vision, où  les  branches  étaient  redevenues 
normales. 


I.a  flg.  3  nwntre  des  végétations  subé- 
rL'uses  développées  à  l'aisselle  des  rameaux 
sur  Rosn  Arvrnsis,  se  pré.sentant  sous  forme 
de  renflements  subsphériques  de  10  à  ?0  ""/"■ 
de  diamètre  à  surface  tuberculeuse  de  for- 
oiation  attribuée  à  un  Triopliydc.  (Houard. 
Les  Zoocécidies  d'Europe  et  du  Bassin  de  la 
M.jditerranée).  Cette  déformation,  est  peu 
«■nmmune  et  se  rencontre  L.--.se/.  rarement. 
Nous  l'avons  trouvée  à-  Grandcanip  (Eure), 
chAteau  du  Parc,  en  1903,  et  à  I.a  rcvriTO- 
Uorhard   (Orne),    en   1904. 

E.   LEMEE, 
Paijsagisti;  à.  ,Alen(;on. 


JOUENAL     DES    KOSES 


)E      L'EMPLOI 


RATIONNEL     DES      ^NGRAIS 
Dans   la   culture  des    Rosiers.  C 

{Suite) 


CHIMIQUES 


En  possession  de  ces  cliilïres,  un  simple 
calcul  nous  apprend  que  lOU  kil.  de  rosi  >"s 
à  l'état  vert  contiennent  ; 

Eau  :  47  kil.  4M 

Matière  sèche  :  52  kil   550. 

Azote  :  835  gr. 

.Aicide  phosphorique  :  127  gr.  35. 

Potasse   153  gr. 

Magnésie  :  62  gr.  77  (2). 

Il  ne  nous  reste  plus  qu'à  chercher  quel 
peut  être,  approximativement,  le  poids  t  i- 
tal  des  rameaux  enlevés  chaque  année, 
dans  un  hectare,  par  la  taille  et  la  cueillette 
des  boutons. 

Evidemment,  ce  poids  varie  beaucoup  et 
est  en  proportion  directe,  avec  la  vigueur 
des   rosiers. 

En  admettant  l'existence  de  40.000  ro- 
siers à  l'hectare,  diverses  pesées  que  nous 
avons  faites  nous  permettent  de  donner, 
connne  très  approximatif  pour  une  récolte 
moyenne,  le  poids  total  de  6.000  kil.  de 
branches  et  de  roses  enlevés  par  hectare  et 
par  an. 

La  récolte  annuelle  d'un  hectare,  prélève 
donc  sur  le  sol,  si  on  admet  ce  chiffre  : 

(1)  Voir  Journal  des  Roses  1912,  pages  173  et  190; 
1913,  pages  16,  32,  6fi  et  83. 

(2)  Les  analyses  île  l'auteur,  faites  sur  diverses  variétés 
de  rosiers,  lui  pennellenl  de  donner  les  chilt'res  ci-après, 
comme  représentant  la  composition  moyenne  des  plantes 
analysées  : 

UOSIEIIS,  COMPOSITION  moyenne; 
A  no  h/ ses  immédiates. 

Eau 46  j  jjQ 

Matière  sèche "U  ) 

Azote  °/o  de  matière  sèche  1.40. 
Azote  »/„  de  matière  première  0.7!i6. 
Cendres  °/„  de  matière  sèche  2..5. 
Cendres  °/„  de  matière  première  1.35. 
Atialijses  des  Cendres. 
Acide  phosphorique  des  cendres  10  "/o. 
Potasse  de  cendres  11  "/.• 

Eléments  °/„  de  matière  première. 
Azote  0.756. 
Cendres  1.3:i. 
Acide  phosphorique  0.13!). 
Potasse  0.148. 


Azote  ;  50  kil.  100. 

Acide  phosphorique  ;  7  kil.  6U. 

Pota-îse    :  'J   kil.    18U. 

Magnésie  :  '3  kil.  766. 

Théoriquement,  il  suffit  donc,  chaque  fois 
qu'on  a  enlevé  6.000  kil.  de  branches  et  de 
boutons  d'Ulrich  Brunner,  de  rapporter  au 
sol  qui  les  a  produits,  50  kil.  V'ii  d'az)te.  7 
kil.  641  d'acide  phosphorique,  9  kil.  180  de 
potassd  et  3  kil.  766  de  magnésie,  le  tout, 
suus  formes,  immédiatement  assimilables, 
pour  que  la  composition  de  ce  sol  reste  chi- 
miquement la  même,  et  que  les  plantes 
aient  exactement  à  leur  disposition,  la 
même   somme   d'éléments  nutritifs. 

Ces  quantités  d'éléments  fertilisants  se- 
raient également,  pratiquement  suffisantes, 
s'il  était  possible  de  mettre  la  potasse, 
l'acide  phosphorique,  l'azote  et  la  magné- 
sie, simultanément  à  la,  portée  des  ra- 
cines, dtm.s  les  proportions  rigoureuses  ré- 
vélées par  l'analyse  et  sous  des  formes  pos- 
sédant cx.irtemetit  le  même  degré  il'assi 
milabilité.  Toutes  choses,  en  réalité,  im- 
possibles 

Toutefois,  dans  ces  conditions  mêmes,  le 
sol  s'épuiserait  lentement,  car  les  perles  su- 
bies da  fait  de  l'entrainement  des  sucs 
nourriciers  et  notamment  des  nitrates,  dans 
1©  sous-sol,  ne  seraient  pas  compensées. 

Pritiiueme'nt,  il  convient  donc,  pour 
arriver  non  seulement  à  une  simple  resti- 
tution, mais  encore  à  un  enrichissement 
progressif  du  sol   : 

1"  De  porter  à  environ  75  kil.  par  hectare 
et  par  an,  le  poids  de  l'a/ote,  à  cause  des 
nitrijtes  entraînés  ei'  pure  |>erle  dans  le 
sous-sol. 

2^  De  quadrujiler  le  jwids  de  la  potasse, 
en  le  iwrtant  au  minimum  à  une  quaran- 
taine de  kil.  par  hectare,  parce  que  le  pou- 
voir relenleur  des  terres  s'exerce  beaucoup 
))lus  sur  les  sels  potassiques  que  sur  les  ni- 
trates et  que,  par  suite,  la  potasse  semée  à 
la  surface  du  sol,  ou  peu  profondément  en- 


JOURNAL     DES    EOSES 


99 


fouie,  parviendra  beaucoup  moins  facile- 
ment  aux  racines  que  les  nitrates  et  que, 
de  pluis,  elle  n'est  pas  toujours  fournie  au 
sol,  sous  une  forme  aussi  rapidement  utili- 
sable  que  l'azote  ;   par  suite,    n'étant    plus 


associée  dans  les  proiwrtions  voulues,  avec 
cet  élément,   on  obtiendrait  une  végétation 
trop  herbacée,  avec  production  probable  de 
rameaux    mal    lignifiés. 
(A  suivre)  COCHET  -  COCHET. 


.HRONIÛUE 


LORTICOLE 


rENERALE 


SOMMAIRE  :  Météorologie. 


Débouchés  pour  graines,  nrliusles  et  plantes  au  Canada.  —  Arbres  et  arbustes 
nouveaux  ou  peu   connus  (suitej.  ' 


Météorologie  ;  Ce  que  fut  avril  1913. 
—  La  i)res.siou  moyenne  mensuelle  fut  de 
2  "■/■"  inférieure  à  la  iiorniale  ;  la  tempéra- 
ture fut  sensiblment  égale  à  la  moyenne  dei 
50  ans   (1851-1900). 

iNsoi-AnoN  :  Durée  possible,  410  heures  , 
duré  effective,   152   lieures.    Rapport,   0'37. 

Pluie  totale  du  mois,  Se'""'^  en  43  h.  (3, 
réparties  sur  16  jours  de  pluie. 

(Obscrcatuirc   du  jiarc   Saint-Maur). 


Débouchés     pour    graines,     ar 
bustes  et  plantes  avi  Canada  —  Du 

liidhlin  de  la  Chambre  de  Coiniiierce  fran- 
çaise de  Montréal  : 

Une  pratique  curieusf»  est  celle  en  usage 
au  Canadian  Pacific  Uailway,  qui  distribue 
gratuitement,  à  ses  employés,  des  graines 
de  fleurs  destinées  à  être  semées  sur  les  ter- 
rains  de  la  Compagnie   qu'ils   occupent. 

Les  gares,  qui  s'échelonnent  d'un  océan 
à  l'autre,  ont  Ujus  leurs  espaces  libres  dé- 
corés d'un  assortiment  floral  de  l'effet  le 
Iilus  attrayant  et  dont  le  voyageur  garde  un 
bon  Sfjuvenjr;  (luelquefois  même,  le  goût  des 
horticulteurs  improvisés  les  amène  à  trans- 
former 'es  terre-pleins  en  de  véritables  [iC- 
tits  parcs. 

La  Compagnie  eucjurage  d'ailleurs  ses 
'■mployés  dans  cette  voie,  par  des  concours 
léginnaux   qui  stinuilent    les  initiatives. 

-Au  coiMiiiencement  du  mois  d'avril  avait 
lieu,  à  Montréal,  le  vingt-quatrième  anni- 
versaire du  "  Floral  Department  »  de  la 
Com{>agnic,  qui  se  composait,  à  l'origine, 
rl'un    seul    employé.    Celui-ci    récoltait    les 


graines  dans  son  propre  jardin;  mais,  la 
demande  en  a  augmenté  depuis,  dans  de 
telles  proportions,  que  la  Compagnie  fouille 
actuel  lemejit  les  différents  marchés  du 
monde,  pour  se  procurer  les  meilleures  va- 
riétés et  les  dernières  nouveautés. 

lin  quelques  semaines,  cent  cinquante 
mille  paquets  de  graines  ont  ainsi  été  dis- 
tribués par  le  département  oui  fournit 
aussi  une  quantité  importante  de  plantes  et 
d'arbustes  divers. 


Arbres  et  Arbustes  nouveaux  ou  peu 

CONNUS  (suite). 

51.  Prunus  japonica  Thunberg;  P.  glandu- 
LOSA  Thunberg;  P.  sinensis  Persoon;  Cera- 
sus  JAPONICA  Loiseleur;  C.  glandulosa  Loise- 
leur;  Aîviygdalus  pumila  Sims  (Botanical  Ma- 
gazine, 1009,  pi.  8260). 

.\rbuste  à  ramifications  glabres,  brun  rou- 
geàtre.  Les  feuilles  ovales-lancéolées  ou  lan- 
céolées, acuminées  ou  aiguës,  arrondies  ou 
cunéiformes  à  la  base,  longues  de  7  centi- 
mètres, larges  de  3  centimètres,  doublement 
dentées  en  scie  sur  les  bords,  sont  glabres 
sur  les  deux  faces;  avec  les  nervures  légè- 
rement déprimées  en  des.sus,  proéminentes 
en  dessous;  les  stipules  linéaires,  sétacées 
ont  environ  5  millimètres  de  longueur.  Les 
Heurs  à  pétales  étalés,  blanc  rosé  sont  soli- 
taires ou  réunies  2-4  sur  un  pédoncule 
nimmun  avec  des  brachées  oblongues,  den- 
tées en  scie;  le  réceptacle  est  presque  cam- 
panule, glabre;  les  lobes  du  calice  sont  ova- 
les-oblongs,  ciliés  ;  les  étamines  au  nombre 
de  25  envinm  ont  des  filets  inégaux,  glabres. 


1(30 


J-0  URNAL     DES     ROSES 


Le  fruit  est  un  drupe  globuleux,  de  1  centi- 
mètre environ  de  diamètre,  rouge  vif,  très 
acide  et  astringent. 

Le  type  à  fleurs  simples  aurait  été  intro- 
duit de  Chine  en  Angleterre  vers  1835  par 
un  fils  de  John  Reeves;  mais  ce  n'est  qu'en 
1902  que  le  jardin  de  Ivew  len  reçut  de  MM. 
Veitch  un  exemplaire  provenant  de  leur 
pépinière  de  Coomhe  Wood.  Cet  arbuste 
prospère  exposé  au  soleil  dans  un  Imn  .sol 
et  donne  en  abondance  des  fruits  qui  nais- 
sent sur  les  plus  jeunes  pousses.  On  le  mul- 
tiplie de  graines,  de  boutures,  de  marcottes, 
mais  le  troisième  mode  est  le  plus  avanta- 
geux. 

52.  Malus  floribunda  Arnoldiana  Relider. 

.Arbrisseau  d'environ  2  mètres  à  tiges  re- 
tombantes et  étalées.  Les  jeunes  rameaux 
roiige  brun  sont  presque  glabres  ou  très 
pubescents  pendant  que  les  rameaux  adul- 
tes sont  brun  foncé.  Les  feuilles  à  pétiole 
peu  velu  ou  glabre  et  long  de  2-3  centimè- 
tres sont  elliptiques  ou  ovales,  acuniinées, 
rétrécies  ou  arrondies  à  la  base,  longues 
de  5-8  centimètres,  larges  de  25-45  milli- 
mètres. Les  fleurs  forment  de  petits  bou- 
quets avec  des  pédicelles  rougeàtres  et  longs 
de  4-5  centimètres. 

Ce  pommier  d'ornement  se  recommande 
par  ses  fleurs  blanches  réunies  par  4-5  et 
dont  les  boutons  sont  rouge  carminé;  '1 
fleurit  en  mai.  Il  a  été  trouvé  vers  1907, 
à  r.-Vrnold  .-Vrboretum  dans  un  semis  de 
graines  dont  on  ne  peut  préciser  l'origine. 

53.  GiNK(jo  BiLOBA  L.\TiFOLiA,  L.  Henry  {Re- 
vue Horticole,   1911,   p.   82). 

Variété  caractérisée  i)ar  ses  feuilles  for- 
tement pétioiées,  grandes,  larges  de  6  centi- 
mètres et  demi  environ,  sur  près  de  4  cen- 
timètres de  hauteur,  presque  arrondies,  peu 
échancrées  dans  le  milieu  du  limbe  avec 
les  bords  entiers  et  ondulés.  Cette  variation 
a  été  signalée  en  1911,  par  M.  L.  Henry  qui 
la  remarqua  sur  un  très  bel  exemplaire 
qui  existe  dans  le  parc  du  défunt  général 
Decaen,  près  de  Metz. 


54.  GiNKGO  BILOBA  LONGIFOLIA,  L.  Henry  (fie 
vve  horticole,  1911,  p.  82). 

Cette  forme  se  distingue  par  ses  feuilles 
beaucoup  plus  allongées  que  celles  du  type, 
plus  grandes  et  surtout  plus  longues  fet  plus 
étroites,  l'échancrure  du  milieu  du  limbe 
étant  aussi  plus  profonde;  les  bords  sont 
aussi  i)his  finement  découpés  et  laciniés. 

55.  Syringa  pinnatifolia  Hemsley  {Kew 
Ilulletiii,  1910,  p.  176). 

C'est  la  première  espèce  à  feuilles  vérita- 
blement pinnées  du  genre  Suringa,  bien 
que  depuis  longtemps  on  cultive  un  Lilas 
à  feuilles  pinnatifldes  qui  n'est  qu'un©  for- 
me du  Lilas  de  Perse. 

C'est  un  buisson  de  1  m.  80  à  2  m.  40  de 
haut,  à  branches  grêles  et  d'un  port  très 
élégant.  Les  feuilles  longues  de  5-7.5  centi- 
mètres sont  composées  de  7-17  folioles  ses- 
siles,  ovales-lancéolées  de  18-37  millimètres 
de  long  sur  6-9  millimètres  de  large;  la  fo- 
liole terminale  montre  fréquemment  une 
tendance  à  être  pinnatiflde.  Les  fleurs  blanc 
légèrement  teinté  de  lilas  sont  réunies  en 
panicules  axillaires  de  3-8  centimètres  de 
longueur;  la  corolle  tubuleuse  étroite  est 
longue  de  14  millimètres  a"vec  des  lobes  éta- 
lés d'environ  3  millimètres. 

Cette  espèce  distincte  fut  découverte  en 
1904  dans  la  Chine  occidentalei  par  E.  H. 
Wilson  qui  l'envoya  à  MM.  J.  Veitch  et  fils, 
de  Chelsea. 

56.  PbpULUS  VISTIILENSIS. 

Espèce  à  végétation  modérée;  les  bran- 
ches étalées  .sont  garnies  de  feuilles  de  di- 
mension moyennie,  rbomboïdales,  vert  foncé. 
Elle  est  originaire  d'Europe  et  cultivée  en 
1909,  chez  L.  Spath,  de  Berlin. 

57.  BrDDLEL\    VAHL\BILIS    .\MPLISSIMA. 

Variété  se  distinguant  du  type  par  ses 
Volumineux  épis  de  fleurs  qui  sont  réunis 
au  nombre  de  3  à  5:  les  Heiirs  sont  grandes 
violet  foncé,  avec  un  œil  jaune  ;  elle  a  été 
mise  au  conmieroe  en  1911,  par  MM.  Le- 
moine  et  fils,  de  Nancy. 

(A   suivre).  F.    Tesnier. 

COCHET-COCHET. 


Le   Propriétaire-Gérant:   CH.    COCHET. 


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37'    ANNÉE  1er   JUILLET   1913  N"  7 

JOURNAL  DES  ROSES 

(ROSA    IXTER     FLORES) 

REVUE  D'ARBORICULTURE  ORNEMENTALE 
Jïlen0uclle    Spéciale,    3Uu0tréf 

FONDÉE     PAR 

MM.  SciPiON  COCHET,    Pierre  COCHET,  Horticulteurs-Rosiérisles 
et    Camille    BERNARDIN 

PUBLIÉE  SOUS   LA   DinKCTION   DE 

COCHET-COCHET,       Horticulteur  -  Rosiériste 
à  Coubert  (Seine-et-Marne)  (France) 

PROPRIÉTAIRE  RÉDACTEfJR  EN  CHEF 

AVEC    LE    CONCOURS    ET    LA    COLLABORATION 
DE       ROSIÉRISTES      ET      D'AMATEURS        DE      ROSES 
0  de  France  et  de  l'Etranger 


6 


â 


SOMMAIRE    DES    ARTICLES  , 

Chronique  des  Roses.  —  Rosiers   nouveaux  mis  au  commerce    en    1912  (fin).   —   Rosiers    nouveaux   mis  au  ï 

commerce   en   1913  (suite'.  —  Dans  les  Rosiers  :    En   Juillet.  —   Concours  international   de  Roses  nou-  i 

9 

velles  de    Bagatelle,  de  1912-1913.  —  Bagatelle-Revue  :     Récit  historique   d'un     Concours  de   Roses.  i 

Tausendschôn  (multiflore  sarmenteux).  —   La  Rose    de   Mai  pour  la  Parfumerie.  —  De   l'emploi    rationnel  1 

des  engrais  chimiques  (suite).    --   Les  mulots  et  les  campagnols   ennemis  des  églantiers.   —   La  Chanson  ^ 

des  Roses  (poésie).  —  Chronique  horticole  générale.  î 

Planche  coloriée  :  TAUSENDSCHON  (nuLTiFLonB  sarmenteux).  9 


PRIX    DE    L'ABONNEMENT  : 

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Europe  :  Un  An,   13  fr.  50.  —  Six  Mois,  7  fr.  70 
Amérique,  Afrique,  Asie,  Océanie  :  Un  An,  14  fk.  50  —  Six  Mois,  8  fr.  20 
Les  Abonnements  partent  du  1°'  Janvier  et  du  1"  Juillet 
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Un  Numéro  :   1  fr.  30 


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.HRONIQUE      DES      .WOSES 


LIBRARY 
NEW  YORK 
BtlTANICAL 

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SOMMAIBE  :  Poésie.  —  Exywfilioii.  —  Bcslruction  îles  nids  de  moineaux  en  Tunisie.  —  Congrès  de  Besançon. 
^-  Les  Roses  de  Nice.  —  Coumnnenient  de  la  pieniière  Itosière  de  l'Hay-ies-Roses.  —  Congrès  des  Amis  des 
Hoses.  —  Erratum. 


Vous  dont  la  gloire  est  d'être  belle, 
D'un   se.xe   aimalile,  jeune  Heur, 
Prenez  la  Rose  pour  modèle, 
Son   éclat   nait    de  sa    pudeur. 
Cet  ornement  de  la  nature 
Se  cache  sous  un  arbrisseau 
Kt  pour  garder  sa  beauté  pure. 
Arme  d'épines  son  berceau. 

[Ds  Lègae). 


Exposition.  —  L'expHsition  organisée 
]i.ir  la  société  <i  Boom  en  Plantenburg  », 
de  Bos-Koop,  ouvrira  ses  portes  dans  cette 
ville,  le  8  juillet  courant.  Le  Jury  se  réu- 
nira, à  cette  date,  dans  le  pavillon  de  ré- 
ception de  l'exposition,  à  une  heure  de 
ri^près-niidi  et  il  est  probable  que  le  public 
sera  admis  à  visiter,  aussitôt  les  opérations 
(lu   .lury  terminées. 


Destruction    des    nids    de    moi 

neaux  kn  Timsie.  —  Ixis  UKilneaux  ren- 
dent constamment  les  plus  grands  services 
aux  rosiéristes  et  amateurs  de  Roses.  Cette 
année,  ils  ont  détruit,  partout,  des  quan- 
tités énormes  de  liannetf)ns  et  c'est  plaisir 
de  les  voir  se  glisser  sous  les  feuilles  des 
rosiers,  pour  y  saisir  les  larves  et  les  puce- 
rons qui  s'y  cachent. 

Tome  XXXVII. 


Je  parle  du  mninenu  frnvr  (vulgairement 
Pierrot). 

Or,  tandis  qu'en  France,  la  Idi,  avec 
juste  raison,  interdit  la  destruction  de  cet 
utile  auxiliaire  de  l'agriculture,  voici  com- 
ment  on    le    traite    en   Tunisie. 

Nous  extrayons  de  CoiU's  et  lois  de  la  Tu- 
nisie, de  MM.  Lagrange  et  Fontana,  litté- 
ralement  ce   qui   suit  : 

"  Destruction  des  nids  de  moineaux.  — 
Tous  propriétaires,  fermiers,  locataires,  gé- 
rants ou  autres  faisant  valoir  leur  pro- 
priété ou  celle  d'autrui,  sont  tenus,  du  1" 
avril  au  30  juin  de  chaque  année,  de  dé- 
truire dans  CCS  propriétés  les  nids  de  moi- 
neaux au  fur  et  à  mesure  qu'ils  se  cons- 
truisent. 

I'  Les  contraventions  aux  dispositions  ci- 
dessus  seront  punies  d'une  amende  de  10 
à  15  francs. 

"  Pendant  la  période  indiquée  à  l'article 
1",  les  autorités  Icjcales  pourront,  par  une 
siinimation  écrite,  mettre  les  propriétaires, 
fermiers,  locataires,  gérants  et  autres,  en 
demeure  d'effectuer  la  destructimi  prescrite 
par  le  présent  décret. 

"  Les  contrevenants  qui  n'auront  pas 
obéi  à  cette  sdiniuatinu,  d.-ms  le  délai  qu'elle 
aura  indiqué  et  (|ui  ne  pourra  éti'e  moins 
ilr    IX   heui-es,    seront  iiunis   d'une   amende 

I*'  Jnillel  191}. 


102 


JOURNAL     DES     ROSES, 


de  16  à  200  francs,  sans  préjudice  des  pé- 
nalités encourues  par  l'article  2. 

"  En  outre,  les  autorités  locales  auront 
le  droit  de  procéder  d'office  aux  frais  des- 
dits contrevenants  et  avant  toute  décision 
judiciaire,  à  la  destruction  négligée. 

<i  Le  recouvrement  des  dépenses  ainsi  fai- 
tes aura  lieu  sur  simple  exécutoire  délivré 
par  le  tribunal  compétent.  » 

Nous  serions  heureux  d'apprendre  d'un 
de  nos  abonnés  de  Tunisie,  pourquoi  les 
pauvres  moineaux  sont  traités  là-bas  avec 
autant  de  rigueur  ? 


Congrès  de  Besançon-  —  La  Fcdé- 

ration  national''  des  Sucicics  d'Horliculture 
dp  France,  créée  sous  l'égide  de  la  Société 
nationale  d'Horticulture,  tiendra,  sous  la 
présidence  de  M.  le  docteur  Viger  ancien 
ministre,  son  premier  congrès,  à  Besançon, 
iPS  24,  25  et  26  courant. 

Plusieurs  questions  importantes  seront 
étudiées  à  ce  congrès,  et  la  seconde  mise  à 
l'ordre  du  jour  présente  un  intérêt  tout  par- 
ticulier pour  les  semeurs  de  Roses.  Voici 
ces  questions  : 

1°  Organisation  de.  l'cnseigneinent  horti- 
cole.   Rapporteur,    M.    Achille  Magnien. 

2°  Création  et  protection  du  droit  de  pro- 
priété horticole  en  matières  d'obtentions  ou 
d'introductions  iioui-elles.  Rapporteur,  M. 
Nomblot. 

3°  Influence  des  conditions  de  transport 
sur  la  prodiution  horticole.  Rapporteur, 
M.  Abel  Chatenay. 

■i°  Du  rôle  des  sociétés  d'horticulture  daiis 
le  développement  de  l'œuvre  des  Jardins 
ouvriers.   Rapporteur,  M.  Sprécher. 


Les  Roses  de  Nice,  saison  1912-1913. 

La  saison  d'iexpédition  1912-1913  est  actuel- 
lement terminée.  La  Petite  Revue  estime 
que  l'été  exceptionnellement  humide  et  frais 
de  1912  a  été  préjudiciable  à  la  production 
des  roses  : 
«   Le  rosier,   en   effet,   est  un   arbuste  et. 


comme  tel,  il  importe  qu'il  puisse  se  repo- 
ser pendant  un  certain  laps  de  temps  pour 
rejiartir  ensuite  avec  une  vigueur  nouvelle; 
nr,  l'été  dernier,  avec  sa  fraîcheur  inaccou- 
tumée, l'a  maintenu  dans  un  état  de  demi- 
végétation,  ce  qui  lui  a  causé  un  épuise- 
menj^  préjudiciable.  C'est  bien  ce  qui  ex- 
plique qu'\il  a  très  mal  débourré  en  automne 
et  que  les  rares  tiges  qui  en  sont  résultées 
étant  d'une  végétation  chétive,  n'ont  pu 
donner  que  des  fieurs  de  qualité  inférieure. 

(I  On  comjirend  que  malgré  l'infériorité 
de  leur  qualité,  toutes  ces  Roses  étaient 
très  recherchées  au  début  de  la  saison,  sur- 
tout la  variété  Paul  ?\'alionnand,  dont  les 
cours  ont  atteint  jusqu'à  -i  francs  la  dou- 
zaine. 

Cl  Qu'on  nous  permette  ici  une  remarque. 
Il  était  souvent  pénible  de  constater  qu'une 
grande  partie  de  ces  roses  étaient  cueillies 
trop  fermées  et  ne  pouvaient  arriver  à  s'é- 
panouir, pour  la  plus  grande  déception  du 
consommateur  qui  les  payait  très  cher  et 
n'en  retirait  aucune  satisfaction. 

"  C'est  un  peu  à  cette  particularité  qu'a 
été  due,  ensuite,  la  -baisse  subite  de  ces 
roses,  auparavant  si  chères  et  quie  l'un  ob- 
tenait, après,  au  prix  insignifiant  de  30  à  10 
centimes   la  douzaine.  . 

«  Il  faut  considérer  que  les  boutons  de 
roses  se  formant  très  lentement  pendant 
la  saison  d'iiiver,  et  d'autant  plus  lente- 
ment que  la  végétation  est  moins  active, 
comme  cette  année,  aucune  tige  florale 
n'aurait  dû  être  cueillie  avant  que  les  pre- 
miers pétales  eussent  commencé  à  se  déta- 
cher, ce  qui  aurait  i)ermis  à  la  fleur  de  se 
développer    ensuite    complètement. 

it  Les  roses  de  serres  ont  été  également 
très  peu  abondantes  au  début  de  la  saison, 
toujours  pour  les  mêmes  cau.ses,  et  se  sont 
bien  vendues;  par  contre,  cette  production 
a  été  très  abondante  dans  l'arrière-saison, 
car  les  plantations  que  l'on  avait  réservées 
à  cet  effet  ont  eu  le  temps  matériel  de  se 
reposer;  de  plus,  il  faut  le  recomialtre,  le 
printemps  est  un  grand  régénérateur  des 
végétaux,  auxquels  il  donne  une  grande  vi- 
gueur qui  les  rend  ])lus  généreux.   » 


JOURNAL    DES     ROSES 


103 


Couronnement  de  la  première 
Rosière  de  l'Hay-les-Roses.  —  On 
a,  pour  la  première  fois,  le  8  juin  demi-er, 
couronné  une  rosière  à  l'Hay-les-Roses,  et 
ce  fut  une  fête  vraimient  fleurie. 

De  fait,  que  de  roses,  et  quelles  roses  !  Il 
y  en  avait  partout,  dans  les  rues,  aux  fe- 
nêtres des  maisons,  dans  les  arbres,  à  la 
mairie  et  à  l'églisie...  sans  compter  les  en- 
fants des  écoles  enguirlandés  de  roses. 

C'est  l'aimable  maire,  M.  Bernbard,  qui, 
dans  la  cour  d'honneur  de  la  mairie,  a  re- 
çu la  rosière,  Mlle  Eugénie  Picq,  et  ses 
demoiselles  d'honneur,  Mlles  Andréa  Der- 
let,  Gabrielle  Monciau,  Marguerite  Mon- 
toya,  et  Juliette  Lemiroux,  toutes  gracieu- 
ses sous  leurs  robes  blanches,  barrées  d'un 
large  ruban  bleu. 

Après  un  discours  très  applaudi,  M.  Ber- 
nbard a  remis  à  la  rosière  un  livret  de 
SCHJ  francs,  montant  de  la  donation  faite 
par  Mme  J.  Gravereaux,  ainsi  qu'ujie 
splendide  gerbe  de  roses  blanches.  Puis, 
jirécédé  de  la  fanfare  et  d'une  escorte  d'hon- 
neur formée,  de  gentils  enfants,  le  cortège 
s'est  rendu  à  l'église,  où  l'abbé  Mené,  curé 
de  la  jiaroisse,  a  prononcé  une  allocution. 

Enfin,  ce  fut  une  visite  à  laroseraie,  en 
pleine  floraison,  ainsi  qu'au  théâtre  de  ver- 
dure, et  une  belle  réception  par  'M.  et 
Mme  Gravereaux.  On  a  compté  jilus  de 
2.000  entrées.  I.a  recette  au  profit  des  i)au- 
vres  de  la  conmiune  a  donc  été  fructueuse. 

-      (L''  Petit  Journal). 


Congrès  des  Amis  des  Roses 

l.f  X\'1I"  Congrus  des  .\mi.s  dis  l'oses,  d'int 
nos  lecteurs  trouveront  le  programme  dans 
notre  numéro  du  \"  mai  dernier,  .s'est  tenti, 
les  1"  et  2  juin,  à  Périgucux,  sous  la   pré- 


sidence de  M.  le  comte  de  Lestrade,  prési- 
denl  de  la  Société  d'Horticulture  de  la  Dor- 
dogne.  Avaient  pris  place  à  ses  côtés,  bon 
n'inibre  des  membres  du  bureau  de  la  So- 
ciété frança'se  des  Rosiéristes  :  MM.  Ro- 
drigues,  Aymard,  Croibier,  Griffon,  Guillot, 
Cbedane,  Frey-CoUard,  etc. 

Plusieurs  des  questions  inscrites  à  l'ordre 
du  jour  ont  été  traitées  par  MM.  Guillot, 
Croibier,  Griffon,  Notting,  Viviand-Morel, 
etc.,    avec    leur   compétence   habituelle. 

Le  congrès  a  adopté,  à  l'unanimité,  un 
vœu  qui  restera,  mallieureusement,  lettre 
morte,  mais  auquel  nous  applaudissons 
sans  réserve,  vœu  présenté  par  M.  Tuzet 
et  tendant  à  ce  que  »  les  rosiers  soient  plus 
fréquiemment  employés  dans  la  décoration 
des  parcs  et  jardins  publics  ». 

La  Médaille  d'or  du  Congrès  a  été  décer- 
néeà  M.  Frey-Collard,  rue  du  Lazaret,  à 
Mulhouse;  nous  lui  adressons  nos  bien  sin- 
cères félicitations. 

L'Assemblée,  avant  de  se  séparer,  décide 
que  le  XVIIP  Congrès  aura  lieu,  en  1914,  à 
Biarritz. 

Nous  recevons,  à  ce  .sujet,  une  lettre  de 
M.  Auguste  Rodrigues,  président  de  la  So- 
ciété d'Acclimatation  du  Golfe  de  Gascogne, 
sous  les  auspices  de  laquelle  se  réunira  ce 
Congrès.  Cette  société  est  très  reconnais- 
sante à  MM.  les  Représentants  d'Angers  et 
de  Besançon  d'avoir  retiré  la  candidature 
de  ces  villes,  devant  la  promesse  formelle 
ipii  avait  été  précédemment  faite  à  M.  Ro- 
drigues, que  le  congrès  de  19t4  se  tiendrait 
à  Biarritz. 


Erratiini-   —  Numéro   (lu   1"  juin   l'.ll:!, 
page  97,  colonne  2,  ligne  G,  lire  :  Eriophyde 
au  lieu  de  Tridjiluiilr,  imprime  par  erreur. 
COCHET-COCHET. 


)ANS      LES 


ÎOSIERS 


En  Juillet-  —  Terminer  la  préijaration 
des  sujets  destinés  -à  être  écussonnés  à  œil 
dormant,  à  partir  du    l.")  rie  ce   nmis. 

Soufrer  les  jeunes  semis  et  les  rosiers  at- 
teints du  blanc.  Pulvériser,  avec  une  solu- 


(inn  cuprique  neutre,  ceux  atteints  de  la 
roiiillr.    Détruire   les  pucerons. 

I  iilever  les  rcises  délleurics  qu'on  ne  cini- 
seive  pas  pour  la   graine. 

Continuer  à  ébourgeomier  les  rosiers  gref- 


104 


JOUENAL     DES     KOSES 


fés  l'année  précédente.  Pincer  l'extrémité 
des  rameaux  cjui  s'allongent  démesurément, 
sur  tous  les  rosiers  autres  que  les  sarmen- 
teux. 

Rogner  l'extrémité  des  rameaux  dies  su- 
jets écussonnés  à  œil  poussant,  15  jours  en- 
viron   après  la  pose  des  écussons. 

Commencer  la  greffe  à  œil  durmant  (Voir 
le  numéro  du  l"'  juillet  1912). 

En  juillet,  les  rosiers  âgés  de  plusieurs 
années  (tels  sont  ceux  qui  se  trouvent  dans 
toutes  les  roseraies  d'amateurs),  ont  à  peu 
près  terminé  leur  première  floraison. 

On  doit  songer  à  assurer  le  remontage, 
c'est-à-dire  une  seconde'  floraison,  ou  mieux, 
chercher  à  obtenir  une  succession  ininter- 
rompue  de   roses  jusqu'à  l'automne. 

La  première-  chose  à  faire,  cela  va  sans 
dire,  lest  de  choisir,  pour  la  plantation,  des 
variétés  franchement  remontantes,  chose  fa- 
cile, ces  variétés  étant  aujourd'liui  légion. 

Des  engrais  appropriés  ont  été  apportés 
au  sol,  en  hiver  et  au  printemps,  comme 
nous  l'avons  indiqué. 

Les  choses  en  cet  état,  il  suffit,  pour  avoir 
des  roses  pendant  toute  la  belle  saison. 

1°  De  donner  un  bon  binage  au  sol  de  la 
roseraie,  et  de  le  couvrir  ensuite  d'une 
couche  de  paillis,  épaisse  de  3  ou  -4  centi- 
mètres au  moins.  Ce  paillis  doit  être  cons- 
titué par  du  menu  fumier  pas  trop  décom- 
posé. 

Le    sol    conservera,    ainsi,    de    l'iiuniijité 


pendant  toute  la  saison  chaude  ce  qui  n'em- 
pècliera  pas  de  lui  donner  de  fréquents  et 
copieux  arrosages,  lorsqu'il  fera  très  sec. 

Si  l'eau  des  arrosages  doit  toucher  la 
partie  aérienne  des  Rosiers,  elle  devra  être 
à  la  température  ambiante,  ce  qui,  du  reste, 
est  préférable,  également,  pour  l'arrosage 
du  sol  lui-même. 

2°  D'enlever,  aussitôt  défleuries,  toutes 
les  roses,  en  ayant  soin  de  ne  pas  seule- 
ment cueillir  les  pétales,  ce  qui  ne  servirait 
absolument  à  rien,  mais  encore  de  déta- 
clier  du  rosier  le  réceptacle  —  vulgaire- 
ment et  improprement  l'ovaire  —  vers  le 
pnint   d'articulation   du  pédoncule. 

3°  De  pincer  l'extrémité  des  rameaux  qui 
s'allongent  démesurément  et  qui  accaparent 
toute  la  sève.  Ainsi  traités,  ces  ramfiaux 
se  ramifient  et  donnent,  le  plus  souvent, 
naissance  à  des  rosies. 

Tous  les  amateurs  de  roses  ne  sont  pas 
d'avis  de  laisser  les  Roses  aux  Rosiers  et 
beaucoup  éprouvent  un  réel  plaisir  à  les 
cueillir  et  à  en  faire  des  garnitures  ou  à  en 
confectionner   des   bouquets. 

Dans  notre  prochain  numéro,  nous  em- 
prunterons à  c(  V A,rt  du  bouquet  »,  par 
N.  C.  Clairoix,  brochure  qui  sort  des 
presses,  quelques  passages  intéressants  con- 
cernant l'emploi  des  roses  dans  la  décora- 
tion des  appartements. 

COCHET-COCHET. 


ROSIERS    Nouveaux    mis    au 


.OMMERCE      EN      1912 


Aujouiilliui  encore,  nous  donnon-s  la  des- 
cription de  trois  roses  nouvelles  vendues  en 
1912.  Le  nombre  total  des  nouveautés  livrées 
au  conmierce  du  l"  janvier  au  31  décembre 
1912,  se  trouve  ainsi  porté  à  136,  au  lieu 
de  131,  que  comporte  la  liste  générale, 
pu  rue  dans  notre  numéro  du  1"'  mai  der- 
nier. Nous  rappelons  qu'un  tirage  à  part  de 
cette  liste,  cotnplctcc,  est  à  la  disposition  de 

(i)  Voir  Journal  des  flo.wi,  nnnée  1912,  pages  28,  42, 
90.  103,  152.  167  cl  lS:i;  mimii^p  li)l3,  pages  8,  25,  .W, 
76  et  88. 


ceux  de  nos  lecteurs  qui  voudront  bien  nous 
le  demander. 

Nous  prions,  une  fois  de  plus,  MM.  les  ob- 
tenteurs  et  vendeurs  de  roses  nouvelles,  de 
nous  faciliter  notre  tâche  en  nous  adressant 
le  plus  tôt  possible  les  descriptions  de  leurs 
nouveautés. 


M.  .\ltin  Uiiliiclimi,  j-uc  de  Boyau,  à  Or- 
léans, a  mis  au  commerce,  le  1"  novembre 
1912,  les  trois  nouveautés  suivantes  : 


JOUENAL    DES    ROSES 


105 


MADAME  RENÉ  MAHAUT  (Pernetiana). 
Arbuste  très  vigoureux,  à  bois  brun  rou- 
geàtre,  beau  feuillage  vert  glauque  foncé,  à 
inflorescence  pauciflore  ;  bouton  rose  corail, 
de  form»  allongée;  grande  fleur  double  en 
fonne  de  coupe,  d'un  délicieux  coloris  rose 
chair  lavé  de  saumon  à  l'intérieur  et  corail 
teinté  de  grenadine  au  revers  du  pétale.  La 
plante,  très  remontante  et  florifère,  possède 
une    végétation    et    un    feuillage    très    rus- 

.      tiques. 

'  Origine  :  Ile-Bourbon    x   Persian  YeUow. 

MADAME  MALPASS  (hybride  remontant). 

Arbuste    vigoureux    à   rameaux    dressés  ; 

feuillage  ample,  vert  clair  ;  bouton  ovoïde  ; 


fleur  très  grande  de  forme  globuleuse, 
pleine;  coloris  blanc  soufré  sur  fond  jaune 
chrome.  Plante  florifère,  peu  aiguillonnée, 
issue  de  Frau  Karl  Druschki  x  Marie  Isa- 
kof. 

DE  CANDOLLE  (hybride  de  Wichuraia- 
na). 

.\rbuste  très  vigoureux,  sarmenteux,  à 
feuillage  vernissé;  fleurs  moyennes,  pleines, 
se  montrant  en  panicules  de  30  à  40  boutons 
jaune  ocre  ;  la  fleur  ouverte  passe  au  jaune 
.cuivre  saumoné,  selon  la  température;  co- 
loris superbe. 

Origine  :  Wichuraiana  Inédit  x  Eugénie 
Lamesch.  PAPILLON 


m 


OSIERS    Nouveaux    mis    au 

(Suite) 


:.OMMERCE      EN      1913 


.(») 


Nos  collègues,  MM.  Alex.  Dickson  et  Sons, 
rosiéristes  à  Newtownards,  livrent  en  pots, 
à  partir  de  juin  1913,  les  variétés  dont  ils 
nous  envoient  les  descriptions  suivantes  : 

CHRISSIE  MACKELLAR  (hybride  de 
Thé). 

Rose  somptueuse  et  magnifique,  dont  les 
boutons  pointus  sont  d'un  coloris  camiin 
cramoisi  intense  veiné  de  garance  et  d'ocre 
f<jncé,  devenant  d'un  coloris  plus  orangé 
lorsque  les  fleurs  semi-doubles  s'ouvrent  ;  le 
des.<ious  des  pétales  est  orangé  intense  mé- 
langé aux  couleurs  ci-dessus  énumérées.  A 
part  Edu  Meyer,  si  connue,  c'est  une  des 
roses  présentant  le  plus  heureux  coloris  que 
nous  avons  eu  l'honneur  de  lancer. 

Sa  croissance  vigoureuse  et  branchue, 
jointe  à  une  extrême  floribondité,  feront  de 
cette  rose  plus  qu'une  favorite  populaire  ; 
«m  feuillage  vert  intense,  founii  et  déli- 
rât, lui  ajoute  un  charme  de  plus.  Elle  est 
fortement  et  agréablement  parfumée. 

HILDA   RICHARDSON  (hybride  de  Thé). 

Rose  élégante,  aux  charmes  troublants; 
.sa  teinte  est  délicate,  son  parfum  est  déli- 
cieux et  sa  floraison  extrêmement  abon- 
dante; sa  couleur,  la  plus  chamiante  que 

(t;  Voir  Journal  des  Rosrs.  1913,  pages  26,  41,  58,  76 
el  88. 


nous  connaissions  dans  aucune  rose,  est 
rose  lilas  estampé  sur  le  plus  délicat  et  re- 
marquable blanc  de  lait.  Le  centre  de  la 
i\ise,  globuleux  et  en  forme  de  coupe  est 
rose  œillet  foncé  très  délicat.  Le  parfum  est 
délicieux  ;  il  allie  aux  douces  senteurs  du 
géranium  le  troublant  parfum  du  thé  prime- 
rose. 

La  pousse  est  vigoureuse  et  idéale,  ce 
riisier  est  embelli  par  un  feuillage  vert  bordé 
de  jaune.  C'est  à  la  vérité,  une  superbe  rose 
de  décoration." 

IRISH  FIREFLAME  (simple). 

Vouloir  comparer  cette  rose  magnifique  à 
nuire  perle  Irisli  Elégance,  la  plus  belle  des 
ruses  simples,  serait  une  injustice  pour  cette 
dernière;  Irish  Elégance  conservera  certai- 
nement sa  première  place,  comme  élégance, 
joliesse  et  effet  ;  l'opinion  des  obtenteurs  est 
faite  à  ce  sujet  et  rien  ne  saurait  la  faire 
changer.  I/C  coloris  somptueux  de  Irish  Fire- 
flnme  dcmnc  spontanémeot  l'idée  d'une 
(lamme,  sa  couleur  est  omngf  madère  foncé, 
jjlaqué  de  ptmrpre  qvu  se  change  en  orangé 
cramoisi,  qiiaiid  les  boutons  se  dévelop- 
pent, puis  en  oramgé  pur  délicat  qui  devient, 
quand  les  fleurs  s'épanouissent,  un  riche  sa- 
lin vieil  or,  délicieusement  veiné  et  chiné, 
"nmme  si  nu  ra\nii  de  soleil  l'avait  teinté  de 


103 


JOURNAL    DES    EOSES 


cramoisi  et  de  jaune  citron  pur  ombré  de 
cramoisi,  ce  qui  fait,  ajouté  à  la  grande  lar- 
geur des  fleurs  qui  atteignent  5  pouces  1/4, 
le  plus  joli  contraste  et  le  coloris  le  plus  dé- 
licieux. Les  boutons  offrent  une  chose  spé- 
ciale :  les  réceptacles  ovales  sont  d'une  cou- 
leur chocolat  et  la  base  non  exposée  au  soleil 
est  vert  pomme;  le  feuillage  est  ovale. 

Fortement  et  délicieusement  parfumé  de 
Tea-Persian. 

Les  rameaux,  vigoureux,  .ne  sont  jamais 
sans  fleurs  ;  Rose  exquise  qui  a  sa  place 
dans  tous  les  jardins. 

QUEEN  MARY   (hybride  de   Thé). 

Rose  dont  la  beauté  unique  touche  droit 
au  cœur  celui  qui,  pour  la  première  fois, 
la  voit  en  fleurs  épanouies  !  ! 

Le  coloris  riche  et  pur  présente  des  l'oses 
plus  foncées  jaune  canari.  Les  pétales  ont 
la  forme  d'une  coquille,   ils  sont  bordés  de 


carmin  foncé  ;  ils  affectent  la  formation  glo- 
buleuse. Le  parfum  est  .celui  de  Primerose, 
très  prenant  ;  les  feuilles  sont  vert,  pomme 
bronzé. 

LADY  DUNLEATH  (hybride  de  Tlié). 

Fleurs  dont  les  pétales  longs  et  pointus 
au  coloris  blanc  crème  ivorin,  avec  des 
teintes  de  jaune  d'œuf,  donnent  à  la  rose 
une  grande  ressemLlance  comme  forme, 
aux  lletty  ;  les  fleuns  sont  fortes,  rigides 
au  bout  des  tiges  ;  le  bois  est  brun  foncé, 
le  :feuillage  est  cuivré,  veiné  de  cramoisi. 

Rose  très  belle  et  très  plaisante,  possé- 
dant beaucoup  de  qualités  ;  elle  est  recom- 
mandée surtout  pour  le  forçage  et  pour  la 
décor ationi  des  jardins. 

Cette  nouveauté  est  continuellement  en 
fleurs.  C'est  vraiment  une  superbe  et  char- 
mante variété. 

(.4    suivre)  PAPILLON. 


DE 


Concours    ^international 
:oses    nouvelles    de    ^agatelle,    de     1 91 2- j  913 


Le  Jury  international  chargé  de  récom- 
penser les  nouveautés  présentées  au  con- 
cours de  Bagatelle',  s'est  réuni,  le  jeudi  12 
juin  dernier,  à  la  roseraie  de  Bagatelle  et 
a  terminé  l'examen  et  le  classement  défi- 
nitifs des  60  Rosiers  nouveaux  plantés  au 
printemps  1912  et  déjà  noté's  par  lui  l'an 
dernier. 

Ce  jury  était  composé  de  : 

MM.  Deville,  Rebeillard,  Jiuisselin,  con- 
seillers municipaux  de  la  ville  de  Paris; 
Bonnier,  directeur  des  services  d'architec- 
ture, promenades  et  plantations  ;  J.-C.-N. 
Forestier,  conservateur  des  promenades, 
secteur  ouest  ;  Luquet  jardinier  en  clief  du 
service  des  pépinières  et  serres;  Bois,  secré- 
taire-rédacteur de  la  Société  Nationale 
d'Horticulture  de  France;  Abel  Chatenay,  secré- 
taire général  de  la  S.  N.  H.  P.;  Jules  et  Henri 
Gravereuux,  j)ropriétaires  de  la  rosieraie  de 
l'Hay;  Maurice  L.  de  'Vilmorin,  président 
àe<  la  section  des  Roses;  Barbier,  huriicul- 
teur  à  Orléans;  Beniaix,  Guillot,  Pernet^ 
Ducher,    rosiéristes    à    Lyon;    Ketten,    rosié- 


riste  à  Luxembourg;  Strassheim,  rosiériste 
à  Francfiirt;  Leenders,  rosiériste  à  Steil-Te- 
gelen  (Hollande);  Lévèque,  rosiériste  à  Ivry; 
Defresne,  horticulteur-rosiériste  à  'Vitry,  et 
Cocliet-Cochel,horticulteur-rosiéristeàCoubert. 
Etaient  également  présents  :  M.  le  Préfet 
de  la  Seine,  MM.  Deslandes,  conseiller  mu- 
nicipal; Peter  Lambert;  rosiériste  à  Trêves, 
et  Thays,  directeur  général  des  promenades 
de  la  ville  de  Buenos-Aires. 

DÉCISIONS  DU  Jury. 

1°  Médaille  d'or  de  Bagatelle  (Roses 
étrangères)  :  M.\bei.  Drew,  Hybride  de  thé. 
.Vlexandre   Dickson,   1911. 

2°  Médaille  d'or  de  liagatelle  (Roses  fran- 
çaises) :  M.-iDAME  Charles  Lutaud  (hybride 
de  thé),   Pernet-Ducher,    1912. 

3°   Certificats  de   liagatelle  : 

Grange  Colombe  (liyliride  de  thé),  Guillot, 
1911. 

MiSTRESS  Amy  Hammond  (hybride  de  thé), 
Mac  Gredy,  1911. 

Luise  Lii.ia  (hybride  de  thé).  Peter  Lam- 
bert, 1912. 


J  0  U  E  ]S'  A  L     U  i;  S     K  0  s  E  s 


107 


\\icHMOSS  (Hybride  de  Wichuraiana  et 
de  Moussu),  Barliier  et  C",  1911. 

Le  Jury  met  hors  concours  les  deux  nou- 
veautés ci-après,  présentées  par  M.  Pernet- 
Ducher  :  Louise-Cal lii''riiir  Brcdau  et  Ma- 
dcimi'   IJdinond  Rostand. 

Le  Journal  dfs  Rnsrs  puljliant  la  descrip- 
tion de  toutes  les  roses  nouvelles,  à  me- 
sure qu'elles  sont  mises  dans  le  commerce, 
nous  ne  pensons  pas  devoir  donner  à  nou- 
I  veau,  celle  des  roses  primées.  Nos  lecteurs 
trouveront  facilement  ce.ç:  descriptions,  de 
même  que  celles  des  nouveautés  récompen- 
sées par  les  Dames  patronnesses  dont  il  se- 
ra question  plus  loin,  dans  les  numéros  de 
cet  organe  des  années  1911,  1912  et  1913. 

Nous  ne-  croyons  pas,  davantage,  devoir 
donner  la  liste  complète  —  avec  les  points 
obtenus  par  chacune  d'elles  —  des  60  nou- 
veautés S(jumises  au  Jury,  parce  qu'un 
certain  nombre  de  roses  nouvelles  qui  peu- 
vent être  très  belles,  ne  s'étant  pas  trouvées 
nomialement  fleuries  lors  du  passage  du 
Jury,  n'ont  pu  être  jugées  ou  n'ont  peut- 
être  obtenu  qu'une  cote  inférieure  à  leur 
valeur  réelle  ?  Elles  pourraient,  par  la  pu- 
blication des  points  accordés,  se  trouver 
injustement   dépréciées. 

La  cote  maximum  étant  10,  nous  donnons 
ci-après  les  noms  des  nouveautés,  récom- 
pensées ou  non,  qui  ont  obtenu  9,  8  et  7 
points,  renvoyant  nos  lecteurs,  pour  leur 
'  description,  aux  numéros  du  Journal  des 
lioses  précédemment  indiqués. 

Ont  obtenu  9  points  : 

Madame  Charles  Lutaud,  hybride  de  thé, 
Pemet-Ducher,  1912. 

MaltiJ  Drrw,  hybiide  de  thé,  .-\.  Dickson, 
1011. 

Louise  -  Catherine  JSreslau^  Pernetiana. 
Pemet-Ducher,  1912. 

Madame  Edmond  Itnstaiid,  Hybride  de 
tlié,  Pernct-Ducher,  1912. 

Ont  obtenu  8  points  : 

Grange  Colombe^  Hybride  de  thé,  P.  Giiil- 
lot,   1911. 

Luise  Lilia,  Hybride  de  thé.  Peter  Lam- 
l)ert,  1912. 

Madame  Fauclieron,  Hybride  de  thé, 
Croibler,   1911. 

Milndii,  Hybride  de  ttié,  A.  Dickson,  1011. 


Mistress  Amy  Hammond,  Hybride  de  thé, 
Mac   Grédy,  1911. 

Wichmoss,  Hybride''  de  \\'ichuraiaua  et  de 
Moussu,   Barbier,   1911. 

M.-n.  .Smitli,  Tiié,  Gontird  .\nd  Jones, 
lOK». 

La   note  7  a  été  accordée  à   : 

Carine,  Hybride  de  thé,  A.  Dickson,  1911. 

Dorothij  Ratcliffc,  Hybride  de  tlié,  Mac 
Gredy,  1911. 

Edward  Mawleij,  Hyljride  de  thé,  Mac 
Gredy,  1911. 

Evelyn  Ihnuiteseii,  Hybride  de  thé,  Mac 
Gredy,  1911. 

Madame  C.  Cliambard,  Hybride  de  thé, 
Chambard,  1911. 

Mistress  Joseph  H.  Welch  (immatriculée 
à  Bagatelle  sous  le  n"  10  et  le  nom  de  Mis- 
tress Edw.  J.  Uolland),  Hybride  de  thé,  Mac 
Gredy,  1911. 

Le  Jury  examine  ensuite  les  66  nouveau- 
tés plantées  à  Bagatelle  au  printemps  1913 
et  prenant  iiart  au  concours  de  1913-1914. 
Il  cote  toutes  celles  fleuries,  nomme  une 
sous-commission  chargée'  de  noter  provisoi- 
rement celles  qui  fleuriront  dans  le  cours 
de  1913,  puis  s'ajourne  à  juin  1914. 


PRIX    DES    DAMES    PATRONNESSES 
de   la    Soeiétâ    des    Amis    des    Roses 

Dans  l'après-midi  du  jeudi  12  juin,  à  la 
suite  des  opérations  du  Jury  international, 
les  Dames  patronnesses  de  la  Société  des 
\niis  des  Roses  se  sont  réunies  à  Bagatelle, 
sdus  la  présidence  de  Mme  la  marquise  de 
Ganay,  leur  dévouée  présidente,  pour  attri- 
buer les  récompenses  qu'elles  décernent  an- 
nuellement aux  plus  belles  roses  nouvelles. 

Ces  dames  furent  re<,'ues  par  MM.  Jules 
Giavereaux,  président  d'hoiuu'ur  ;  Jules 
Bouché,  président;  Pierre  Guillot,  vice-pré- 
sident des  Amis  des  Roses,  et  plusieurs  ro- 
siéristes  Français  et  étrangers. 

Faisaient  partie  du  jury  :  MMmes  la  mar- 
piise  de  Gaiiay,  Jules  Gravereaux,  Laborie, 
Jules  Bouché,  Alvarez  diel  Campo,  Ancelot, 
Madeleine  Lemaire,  Henri  et  René  Grave- 
roaux,  la  vicomtesse  Savigny  de  Moncorps, 
Inlion   Potin,   Porgès,  etc. 


108 


J  0  U  E  N  A  L     DES     H  O  S  JC  S 


Après  une  réunion  préparatoire,  pour  la 
formation  du  bureau,  aes  dames,  guidées 
dans  leur  visite  par  MM.  Jules  Gravereaux 
et  Bouché,  se  rendirent  à  la  roseraie  pour 
le  classement  des  ^0  nouveautés  présentées, 
dont  50  à  peine  étaient  fleuries. 

Des  notes  furent  données  à  chaque  Rose, 
puis  eut  lieu  une  seconde  réunion  à  l'uran- 
gerie  de  Bagatelle,  pour  collatiunner  ces 
notes. 

Nie  voulant  laisser  subsister  aucune  chan- 
ce- d'erreur,  le  Jury  retourna  une  seconde 
fois  dans  la  roseraie,  pour  revoir  et  classer 
définitivement  les  roses  soumises  à  son  ap- 
préciation. 

I.e  Journal  des  Roses  a  pour  règle  absolue 
de  toujours  s'incliner  devant  la  décision 
d'un  jury,  quelle  qu'elle  soit,  sans  jamais 
la  critiquer,  l'approuver,  ou  même  la  com- 
menter. 

Qu'il  nous  soit  permis,  pour  une  fois,  de 
sortir  de  notre  réservie  habituelle,  et  de  \i- 
liciter  vivement  le  Jury  chargé  de  dé"i'rner 
les  médailles  des  Dames  patronnesses,  de'; 
soins  minutieux  qu'il  a  apportés  à  l'exercice 


de  ses  fonctions,  et  du  choix  judicieux  qui 
en  a  été  la  conséquence. 

DÉCISIONS  DU  Jury  : 
!'■''  Prix.  —  Médaille  d'or  des  Dames  pa- 
tronnesses :  Gr.\nge  Colombe  (Hybride  de 
thé),  P.  Guillot,  automne  1911  (Cette  nou- 
veauté avait  reçu,  le  matin,  un  certificat 
de   Bagatelle). 

2"  Prix.  —  Médaille  d'argent  des  Dames 
}Mitriiniiesses  :  Mistress  Joseph  H.  Welch 
(Hybride  de  thé),  Mac  Gredy,  1911  (In.s- 
crite  à  Bagatelle  sous  le  nom  de  Mrs  Edw. 
■J.   Holland). 

V  Certificat  des  Darnes  palronncsses  : 
MÉLODY  (Hybride  de  thé),  .Alexandre  Dick- 
.son,  1911. 

'2"  Certificat  des  Dames  patronnesses  :  Do- 
ROTHY  Ratcliffe  (Hybride  de  thé),  Mac  Gre- 
dy, 1911. 

Nos  lecteurs  trouveront  la  description  de 
toutes  ces  nouveautés,  dans  les  aimées  1911 
et  i'.)l'2  du  Journal  des  Roses. 

COCHET-COCHET. 


^AGATELLE-^EVUE 
Récit    historique     d'un    Concours     de     Roses    en     1911 


BAGATELLE  est  en  joie.  Bagatelle  est  en 
lies.se  !  Tous  les  personnages  formant  ce 
qu'on  appelle  "  la  Roseraie  »  sont  occupés 
aux  derniers  préparatifs  des  soins  minu- 
tieux à  donner  à  leur  toilette;  ils  arborent 
leurs  plus  beaux  atours,  et  les  couleurs 
chatoyantes  de  leurs  parures  forment  un 
heureux  contraste  avec  le  cadre  merveil- 
leux qui  les  entoure. 

Les  habitants  de  la  Roseraie  forment 
comme  un  parlement  international,  toute  la 
gamme  des  couleurs  est  représentée  et, 
comme  tout  parlement  qui  se  respecte,  il 
est  divisé  par  groupes:  mais  là,  fort  heu- 
reusement, rien  de  la  politique!  Ces  groupes 
s'appellent  «  Hybrides,  Thés,  Hybrides  de 
Thés,  Polyantba  »,  etc.;  c'est  aussi  le  vrai 
triomphe  de  la  démocratie:  princes,  prin- 
cesses, ducs,  duche.sses  et  marquises  voi- 
sinent avec  les  noms  les  plus  roturiers  ou 


leurs  pseudonymes,  aussi  en  ce  jour  de  fête 
rien  ne  saurait  les  distinguer,  la  gaité  se 
lit  sur  tous  les  frais  visages,  et  les  langues 
marchent  leur  train. 

Mais  voici  que  soudain  les  chuchotements 
s'apaisent  dans  les  groupes,  ceux-ci  s'en 
vont  joyeusement  vers  leurs  places  respec- 
tives !  le  motif,  c'est  que  de  loin  apparaît 
une  cohorte  de  Messieurs  à  l'air  très  grave, 
ayant  d'une  main  un  crayon,  de  l'autre 
une  feuille  de  papier  blanc;  ils  sont  là,  ces 
Messieurs,  représentant  diverses  nationali- 
tés; en  outre  des  Français,  il  y  a  des  Amé- 
ricains, d'Ps  Anglais,  des  .Allemands,  etc, 
tous  venus  de  très  loin  pour  juger  les  beau- 
tés et  pour  couronner,  j'allais  dire  les  Ro- 
sières, mais  les  plus  belles  d'entre  les  belles 
qui  s'offrent  à  leurs  yeux,  c'est-à-dire  les 
Roses  de  Bagatelle,  celles  dont  la  parure 
est  prête  à  point,  et  elles  sont  légions,  aussi 


JOURNAL     DES     RUSES 


109 


faut-il  voir  les  regards  d'envie  qu€  se  jettent 
concurrents  et  concurrentes. 

La  première  qui  se  présente  est  la  Beauté 
de  Lijon;  elle  arrache  au  Jury  un  cri  d'ad- 
miration. Oh  1  quelle  est  belle  et  bien  nnni- 
mée,  exclama  un  juré,  et  si  bien  habillée, 
susurre  un  autre,  le  fait  est  qu'elle  mérite 
bien  ces  élogieuses  réflexions,  sa  merveil- 
leuse jianire  est  »  rouge  corail  teinté 
jaune;  »  sans  hésitation,  la  grande  médaille 
d'or  de  la  ville  de  Paris  lui  est  attribuée. 
Hij),  hi[),  hurrah  !  crient  en  chœur  Améri- 
cains et  Anglais,  alors  que  les  hoch,  hojh 
des  Allemands  retentissent  dans  l'air.  Vient 
ensuite  Jonkhepr  J.  L.  Mock  (si  je  ne  me 
trompe,  le  président  de  la  Société  des  Ro- 
siéristes  Hollandais),  vêtu  d'un  frais  cos- 
tume Il  rouge  clair  nuancé  aurore  n,  et  por- 
tant la  tète  haute.  Le  Jury  l'admire,  et  de- 
vant sa  belle  prestance  lui  décerne  la  mé- 
daille d'or  attribuée  aux  roses  étrangères. 
Mais  voici  la  Vi^countess  Enpield  qui  se  pré- 
sente; c'est  une  "Anglaiise  des  l>ord;s  du 
Rhône,  une  grande  personne  tout  de  »  rose 
orangé  »  haijillée,  le  jury  la  salue  révéren- 
cieusement;  ensuite  vient  Maij  Millrrs,  une 
Américaine,  celle-là,  elle  échange  avec  ses 
compatriotes  de  vigoureux  shaiie  hands,  ce- 
pendant que  les  autres  membres  du  jury 
détaillent  sa  somptueuse  toilette  "  blanche 
recouverte  d'une  légère  gaze  rose  ».  C'est 
le  tour  d'un  Anglais,  Walter  Speed,  il  est 
très  grand,  élancé,  enveloppé  d'un  ulster 
11  jaune  citron  clair  rosé  »,  il  est  très  ori- 
ginal. .\  ces  trois  personnages,  le  jury  at- 
tribue le  certificat  de  Bagatelle,  ce  sont  les 
Reines  du  jour,  aussi  reçoivent-elles  les  fé- 
licitations sincères  de  leurs  voisins  et  voi- 
sines, qui  leur  jettent  en  même  temps  des 
regards  envieux. 

Ces  messieurs,  continuant  leur  pmmena- 
de,  ont  jninr  cliaoun  et  cliacune  d'élogieuses 
paroles;  chemin  faisant  ils  rencontrent  .  le 
Prince  E.  Cli.  d' AmibiTfj,  très  grand,  une 
tunique  «  écarlate  pourpre  >>  l'enveloppe  en 
entier,  tel  un  cardinal.  Désiré  B^rgera  tout 
enguirlandé  de  "  rose  cuivré  »  et  Joseph 
Lif/rr  également  enguirlandé  mais  de  «  jau- 
ne canari  »;  ils  échangent  avec  un  des  mem- 
bres du  jury  des  signes  de  reconnaissance. 
Thrrésa   (rien   de  notre  grande   chanteuse), 


est    une    Anglaise,    très    grande,    entourée 
dun  plaid  «  oranige  abricoté  »;  Bcrtha  Gau- 
//'y,  une  Lyonnaise,  elle,  est  en  «  rose  laque 
carminé  »,  une  médaille  d'or  brille  sur  son 
Il  usage;  voici  Gaston  Bonnier  en  académi- 
cien, son  costume  n  art  nouveau  »  est  "  in- 
carnat nuancé  aurore  »,  une  médaille  d'ar- 
gent est  sur  sa  poitrine,  mais  voici  Lieute- 
nant Chauré,   il   est   drapé   dans  un  linceul 
"  rouge  cramoisi  grenat  »,  le  jury  tout  en- 
tier lui   adresse   un  souvenir  ému.   Mislress 
Arthur    Munt,    une   Irlandaise    de    belle    al- 
lure,   porte    un    superbe    manteau    n    crème 
teinté  pèche  »;  Xathalie  Botiner,  une  plan- 
tureuse  gretchen,   est  auréolée   de   "  jaune 
?rème  »:   voilà   Tip-Top   qui,    en   faisant  la 
pirouette,   vient   taire  une  révérence   devant 
son   créateur,   un   des   membres   du   jury,  il 
est   costumé  en  clown  u  bicolore   »,   Flower 
of    FairfU'ld    le    suit,    il    balance    au-dessus 
de    sa    tète   un    arceau    de    fleur    rappelant 
Crimson   Haniblrr.  Soudain  le  jury  s'arrête 
ft     respectueusement     se     découvre,     alors 
qu'un    de   ses    membres,    tout    en    souriant, 
présente    à   ses    collègues    la    Marquise    de 
Ganay    (présidente   des   dames  patronnesses 
de  la  Société  francai.se  des  Rosiéristes),  elle 
échange    avec    ces    messieurs    quelques    pa- 
roles empreintes   de   la   plus   noble   courtoi- 
sie, son  corsage  est  orné  d'une  flieur  énorme 
"  rose  argenté  »;  elle  est  très  admirée.  Elle 
est    suivie    par   la    Duchess    of    WrJlingtnn 
en     brocart     "      jaune     safran      »,      Lodi/ 
.U/'-c     Stmili'ii     en      manteau      »     couleur 
chair      rosé      »,      Mistress      Aaron      W'nrd, 
qoi    bien   que    native    des   bords    du   Rhône, 
n'en     représente     pas     moins     le     drapeau 
de  la  marine  américaine  :  elle  porte  un  ma- 
gnifique    costume     "     jaune     indien     »  ; 
toutes   ces  dames  font   sensation.    In   parte, 
le  ijrésident  du  jury,  qui  se  déclare  un  pro- 
fane,  fait    remarquer   à   ses   collèguie.s   com- 
bien   il    est    étonné    de    voir   tant   de  belles 
Roses  portant  des  noms  anglais,  son  amour- 
propre   de   Français   en    semble   scandalisé. 
Un    des  membres   s'apprêtait    à    répondre, 
lor.sque  tout  à  coup  à  un.  tournant  d'allée, 
portant  un  drapeau  "  crème  soufré,  orangé 
de  carmin  »  ai)paraît  Entente  cordiale  !  Un 
frisson   secoue   le   jury   alors  que   Français 
ft   Anglais  échangent   une   cordiale  poignée 


110 


JOURNAL    DES     EGSES 


tle  jnains,  Empoigné  par  ce  spectacle,  notre 
fameux  ténor  Jean  Noté,  tout  de  <■  jaune 
clirôme  »  habillé,  entonne  la  »  Marseil- 
laise »  tandis  que  Mme  Segond-Weber^  su- 
perbement drapée  de  «  rose  saumoné  », 
chante  le  »  God  Save  the  King  ».  Ce  fut 
une  minute  inoubliable  !  Juste  à  ce  mo- 
ment survient  le  Général  Th.  Pe'sckhoff  en 
uniforme  «  rouge  saumon  et  rose  hermo- 
sa  »;  il  salue  militairement  et,  prenant  par 
le  bras  Entente  cordiale,  l'entraîne  à  sa 
suite. 

Derrière  ces  personnages,  vient  timi- 
dement un  groupe  de  jeunes  bambins  ;  je 
reconnais  la  toute  mignonne  Yvonne  Ra- 
bier,  dont  la  petite  taille  est  enveloppée  de 
11  blanc  soufré  »,  elle  donne  la  main  à  la 
charmante  Agathe,  laquelle  en  vraie  An- 
glaise est  habillée  en  n  jaune  orange  et  sa- 
fran »;  voici  encore  Phyllis,  Jessie,  Cyclope  : 
ils  dansent  en  rond  en  entourant  les  antres 
personnes,  leur  teint  frais,  éclairé  de  si  vives 
couleurs,  forme  une  ceinture  très  bariolée. 

Nous  apercevons  là-bas  Jeanne  d'Arc  le- 
vant son   étendard   »   blanc   de  lait  »;  elle 


donne  le  bras  à  Orléa'ns-Rose  dont  le  front 
est  ceint  d'une  magnifique  couronne  »  rouge 
géranium  ».  Nous  voyons  aussi,  regardant 
sauter  les  bambins,  Maman  Levavasseur, 
faisant  la  nique  à  sa  bru,  Madame  Norbert 
Levavasseur.  Voici  aussi  le  Commandeur 
Jules  Gravercau.i:,  cravaté  de  «  rouge  feu  i>  : 
congratulations  et  compliments  sont  échan- 
gés. Comme  maître  de  céans,  il  offre  à  ces 
messieurs  du  jury  une  bouteille  de  Châ- 
teau de  Clos-Y ougeot:  le  »  rouge  cramoisi  » 
de  son  contenu  fait  bien  augurer  de  la  qua- 
lité de  ce  nectar;  il  a,  paraît-il,  été  très 
apijrécié.  A  ce  moment,  un  éclat  lumineux 
paraît  dans  le  iinnament,  c'est  un  Rayon 
d'Or  qui  éblouit  les  yeux. 

Enfin,  le  jury  n'en  pouvant  plus,  étant 
exténué  et  ayant  achevé  sa  tâche,  termine 
sa  promenade  et  quitte  à  regret  les  plates- 
bandes  de  la  Roseraie,  alors  que  le  crépus- 
cule tombe  et  donne  une  fraîche  et  re'vivi- 
fiante  caresse  à  toutes  les  Roses,  en  leur 
disant  au  revoir  et  à  l'année  prochaine. 

Pour  copie  conforme  : 

A.  ROBICHON. 


^AUSENDSCHON      (Multiflore      Sarmenteux) 


Tausendschôn,  dont  le  nom  signifie  »  Mer- 
veille )>  est  effectivement  un  des  plus  jolis 
sarmenteux  non  remontants  cultivés  actuel- 
lement. 

L'arbuste  est  d'une  extrême  vigueur,  lon- 
guement sarmenteux  ;  aiguillons  rares. 

Le  feuillage  ample,  vert  brillant,  résiste 
bien  au  froid  et  aux  intempéries. 

La  plante  se  couvre  de  fleurs  doubles, 
rose  carminé  tendre  sur  fond  saumoné.  Ce 
coloris  est  du  reste  assez  variable  et  fré- 
quemment  le   rose  tendre  du    début   de   la 


floraison  ne  passe  au  rose  carmin  que  vers 
la  fin  de  celle-ci,  de  sorte  que  la  plante 
porte,  le  i)lus  souvent,  simultanément  des 
fleurs  des  deux  nuances  et  produit  par  suite 
le  plus  charmant  effet. 

Les  roses  sont  réunies  en  faux  corymbes 
très  multiflores  et  très  élégants. 

Notre  planche  coloriée  donne,  du  reste, 
une  idée  exacte  de  la  valeur  décorative  de 
cette  jolie  variété. 

MARIE,    DU    CLOS-JOLLET. 


^ 


OSE      DE      gAI     POUR      LA     ^ARFUMERIE 


La  culture  du  rosier  —  rosier  de  mai  (1) 
est,  sans  contredit,  la  plus  étendue  de  toutes 
les  cultures  de  fleurs  pour  la  parfumerie. 


(t)  Rosa  Damascena  Millei'. 


N.  D.  L.  R. 


que  l'on  trouve  dans  la  région   de  Grasse. 

La  production  totale,  en  année  normale, 

varie  de  un  million  200.000  kil.   de  roses,  à 

un  million  500.000  kil.  Elle  a  même  atteint, 


JOURNAL    DES    ROSES. 


COUBERT    (SErNE-a-MARNEi     FRANCE  1        JUILLET     1913. 


TAUSENDSCHON 

(MULTIFLORE     J.-C.     SCHMIDT     19071 


I 


JOURNAL    DES     ROSES 


111 


dans  une  aimée  exceptionnellement  ubon- 
dante,  le  chiffre  énorme  de  deux  millions 
de  kilogrammes. 

Elle  constitue,  dans  certains  centres  des 
environs  de  Grasse,  la  principale  culture  lo- 
cale. 


Choix  uu  Terr.mn. 


Plantation. 


Les  terres  fortes,  profondes,  conviennent 
le  mieux  à  la  culture  du  rosier  de  mai. 

Le  terrain  doit  être  défoncé  de  0  m.  65  à 
0  m.  75  de  profondeur  on  bine  ensuite  et 
on  plante  de  fin  décembre  en  février,  sui- 
vant les  endroits. 

La  plantation  a  lieu  en  lignes  espacées 
de  1  m.  50  pour  les  terrains  arrosables  et 
de  1  ni.  25  .pour  les  terrains  non  arrosables. 

Les  sujets  sont  distants  l'un  de  l'autre, 
sur  la  ligne,  de  0  m.  50  à  0  m.  60. 

On  cultive  deux  variétés  de  rosiers  de 
mai. 

Le  rosier  à  épines  très  drues  et  le  rosier  à 
épines  clairsemées,  dénommé  localement 
«  sans  épines  ». 

Dans  les  terres  arrosables,  il  est  préfé- 
rable de  planter  le  second,  il  donne  de  plus 
forts  rendements. 


Dans  les  autres  cas,  et  c'est  presque  la  to- 
talité, il  vaut  vieux  planter  le  plus  résistant 
à  la  séclieresse  et  de  plus  longue  durée. 

Il  existe  aussi  un  plant  de  rosier  de  mai, 
dénommé  «  rosier  lunier  »,  qui  donne  plu- 
sieurs floraisons  dans  l'année. 

Ce  plant  ne  se  fait  guère  pour  la  culture 
en  grand;  il  s'épuise  en  roses  et  ne  vit 
jias  longtemps.  C'est  une  variété  qui  ferait 
lionne  figure  dans  un  jardin  d'amateur. 

On  pratique  aussi,  depuis  quelques  an- 
nées, la  greffe  sur  indica-major.  Ce  genre  de 
plant  convient  surtout  dans  les  terres  usées 
l)ar  des  cultures  successives  de  rosier  ;  mais 
dans  des  terrains  neufs,  le  franc  de  pied 
doit  être  préféré. 

Les  .soins  de  première  année  consistent  en 
plusieurs  binages  pendant  l'été;  en  décembre 
on  remplace  les  plants  manquants  et  on  ap- 
plique la  première  fumure.  (Voir  le  Jour- 
nal des  Roses  du  1"  avril  1913). 

Nous  donnerons,  dans  un  prochain  article, 
les   détails   des  frais  de   premier   établisse- 
ment,   entretien,    frais   culturaux,    etc. 
HO-NORÉ    MICHEL 
Propriétaire- Agriculteur 
Plascassier-Grasse. 


)E      L'EMPLOI 


RATIONNEL      DES      ^NGRAIS 

Dans   la   culture   des    Rosiers.  O 

(Siiili') 


CHIMIQUES 


3°  D'augmenter  dans  les  mêmes  propor- 
tions et  pour  des  raisons  analogues  le  poids 
de  la  magnésie  apportée  au  sol. 

•4°  Quant  à  l'acide  phosphorique,  toujours 
pour  les  mêmes  raisons,  le  taux  doit  en 
être  également  augmenté. 

De  plus,  comme  c'e.st  là,  par  excellence, 
l'élément  de  florai.son  et  de  fructification, 
il  serait  bon  d'essayer  si,  en  en  faisant  la 
dominante  de  l'engrais  appliqué,  on  ne  mo- 
difierait pas  avantageusement  les  qualités 
florifères  des  rosiers. 

D'in.c,'  essayer  d'abord  d'un  aijport  d'a- 
cide phosphorique  de  45  kilogrammes  à 
l'hectare  et  ne  pas  hâsiter  à   l'augmenter 

(\)  S  m  Journal  rfw  Roses  1912,  pages  173  et  tSO; 
1913,  pages  16,  32,66,  83  et  98. 


à  le  doubler  môme,  si  les  résultats  de  l'ex- 
périence  se   montrent  encourageants. 


11  ne  nous  reste  plus  qu'à  examiner  sous 
quelles  formes  doivent  être  fournis  au  sol, 
\'.\zote,  V acide  phosphorique,  la  potasse  et 
la  magnésie,  en  nous  basant,  pour  le  choix 
des  engrais  commerciaux  à  employer,  sur 
la  composition  physique  du  sol  et  sur  les 
connaissances  acquises  par  cette  étude  sur 
les  engrais. 

Engrais  potassiques. 
Les  principaux  engrais  fournissant  la  po- 
tasse sont  ; 

Le   chlorure    de  potassium; 


112 


JOURNAL     DES     ROvSES 


Le  sulfate  de  potasse; 
Le   carbonate   de  potasse; 
Le  nitrate   de  potasse; 
La  kaïnite; 
Les  potasses   brutes. 

Chlorure  de  potassium.  —  Contient,  sui- 
vant son  degré  de  pureté,  de  46  à  58  %  de 
potasse. 

Il  livre  sa  potasse  à  meilleur  compte  que 
tous  les  autres  sels  potassiques  et  le  pou- 
voir rétenteur  des  terres  s'exerce  bien,  à 
l'égard  de  la  potasse  qu'il  fournit. 

Il  u  l'inconvénient  d'absorber  l'humidité 
de  l'air,  de  devenir  pâteux,  et  par  suite 
difficile  à  semer  régulièrement;  son  grand 
défaut  est  d'appDrter  du  chlore  en  excès, 
ce  qui  peut  nuire  aux  végétaux.  De  plus,  il 
soustrait  la  chaux  du  sol,  plus  encore  que 
l€  sulfate  de  potasse,  en  se  transfonnant 
en  carbonate  de  jyotasse  avec  formation  de 
chlorure  'de  calcium  très  soluble  et  facile- 
ment entraîné  par  les  eaux  de  drainage. 
Si  le  sous-sol  était  imperméable,  les  eaux 
stagnantes  chargées  de  chlorure  de  calcium 
deviendraient  très  nuisibles  aux  rosiers. 

Il  faut  le  réserver  aux  sols  très  calcaires, 
et  mieux  lui  préférer,  en  horticulture,  le 
sulfate  de   potasse. 

Sulfate  de  potasse.  —  N'absorbe  pas  l'hu- 
midité de  l'air;  reste  sec  et  pulvérulent,  par 
suite  facile  à  répandre  ré.gulièrement.  Con- 
tient de  46  à  52  %  de  potasse,  livrée  à  bon 
marché. 

Convient  à  tous  les  sols,  et  doit  être  pré- 


féré au  chlorure  de  potassium,  dans  la 
culture  des  Rosiers. 

Carbonate  de  potasse.  —  50  à  60  %  de  po- 
tasse d'un  prix  de  revient  assez  élevé,  mais 
livré  sous  une  forme  très  assimilable.  Est 
très  caustique,  et  peut  brûler  les  rosiers, 
s'ils  sont  mis  directement  'en  contact  avec 
lui. 

Convient  à  tous  les  sols,  dans  lesquels  il 
devient  un  puissant  agent  de  nitrification. 

NrrRATE  de  potasse.  —  Est  à  la  fois  un  en- 
grais potassique  et  azoté.  Contient  environ 
■it  %  de  potasse  et  13  %  d'azote  dont  nous 
reparlerons  plus  loin. 

La  jjotasse  fournie  par  le  nitrate  de  po- 
tasse n'est  pas  préférable  à  celle  des  autres 
engrais,  et  coûte  plus  cher.  L'azote  et  la 
potasse  fournis,  séparément,  par  le  nitrate 
de  soude  et  le  sulfate  de  potasse,  revien- 
nent moins  cher  que  lorsqu'ils  sont  livrés 
simultanément  par  le  nitrate  de  potasse. 

Potasses  brutes.  —  Très  variables  comme 
teneur  en  potasse,  dont  elles  renferment  à 
l'état  de  carbonate,  de  sulfate,  ou  de  chlo- 
rure, de  20  à  60  %. 

Kaïnite.  —  C'est  un  sel  brut  renfermant 
à  jieine  12  à  J3  %  de  potasse  à  l'état  de 
sulfate  et  de  chlorure.  Fournit  au  sol,  sous 
formes  de  chloiiire  de  potassium,  de  so- 
dium et  de  magnésium,  un  excès  de  chlore 
qui  pourrait  devenir  nuLsible  aux  végétaux 

L'eni])loyer  seulement  dans  les  terres  lé- 
gères et  très  perméables,  ainsi  que  dans 
les    terrains    tourbeux. 


(.A   suivre) 


COCHET-COCHET. 


<3ii 


ES 


MULOTS 


ET      i?Ç^AMPAGNOLS 
Ennemis  des    Eglantiers 


Il  est  très  rare  que  les  mulots  et  campa- 
gnols attaquent,  dans  les  jardins  et  les  ro- 
seraies, les  rosiers  plaintes. 

Par  contre,  les  ravages  de  ces  rongeurs 
sont  parfois  assez  importants  dans  le-s  bois, 
sur  les  églantiers  sauvages  non  encore  ar- 
rachés, surtout  dans  les  endroits  où  le  sol 
est  couvert  d'une  épaisse  couche  de  mousse. 

Ils   exercent   aussi   leurs   ravages   sur  les 


églantiers  mis  en  jauges,  soit  provisoire 
ment  dans  les  bois,  soit  dénnitiveinent  dans 
les  pépinières. 

C'est  généralement  sur  la  partie  de  la 
tige  voisine  du  sol  —  surtoui*  si  celui-ci  est 
couvert  de  mousse  ou  de  paillis  ■—  que  les 
rongeurs  opèrent.  De  leurs  dents  algues, 
ils  coupent  l'écorce  qu'ils  enlèvent,  plus  nu 
moins    complètement,     produisant    sur    les 


JOURNAL     DES     KOSES 


113 


parties  rongées  des  plaies  circulaires  larges 
de  5  à  10  centimètres  et  pénétrant,  souvent, 
jusqu'à  l'aubier. 

Lorsque  les  églajitiers  sont  jaugés  pres- 
que horizontalement,  l'écorce  peut  être  com- 
plètement enlevée  sur  20  et  même  30  centi- 
mètres de  longueur. 

Les  plants  atteints  sont  à  rebuter.  Ils  sont, 
en  somme,  généralement  peu  nombreux  et 
il  semble  que,  campagnols  et  mulots,  n'at- 
taquent les  églantiers  qu'en  cas  de  grande 
famine. 

Ignorés  des  amateurs  de  roses,  les  rava- 
ges des  rongeurs  sur  les  églantiers  hauts 
de  tige  sont  bien  connus  des  professionnels; 
ce  qui  l'est  moins  ce  sont  les  espèces  exactes 
qui  les  commettent  '? 

Il  semble  que  les  mulots  et  les  campagnols 
soient  les  deux  princiiiales  qu'on  doive  in- 
criminer. 

Le  mulot  (Mus  sytvaticus'',  appelé  .souvent 
souris  cb's  bois,  est  un  peu  plus  grand  que 
la  souris  commune  (130  """)  dont  il  se  dif- 
férencie par  son  i)elage  roussàtre  en  des- 
sus, pre.sque  blanc  en  dessous,  et  par  les 
longs  poils  qui  garnissent  sa  queue.  Il  lia- 
bite  des  galeries  qu'il  creuse  dans  le  sol. 
Sa  femelle  est  très  prolifère  et  peut  donner 
juscju'à  40  jeunes  par  an.  On  conçoit  aisé- 
ment qu'il  pullule  rapidement. 

Le  caiiipatjnol  commutn  {Arvicola  agres- 
tisj  appartient  à  lu  famille  des  aivicolidés, 
et  se  rapproche,  comme  forme,  beaucoup 
du  rat.  Son  corps  est  plus  massif,  sa  tête 
plus  épaisse,  son  mu.seau  moins  long. 
Uuant  à  sa  queue  elle  est  courte  et  revê- 
tue de  petits  poils. 

Comme  le  mulot,  il  creuse  des  galeries 
souteiTaines,  généralement  sui>erficielles, 
mais  s'enfonçant  i)arfois  jusqu'à  0  m.  50 
de  i)rof()ndeur  et  .servant,  alors,  do  maga- 
sins à  provisions.  Comme  hii,  plus  que  lui 
encore,  il  est  prolifère.  La  femelle  donne, 
chaque  mois,  de  4  à  6  i)€tits  qui  peuvent 
eux-mêmes  reproduire  à  l'âge  de  2  mois... 

On  comprend  comment  le  campagnol  pul- 
lule à  ce  point  que,  lorsqu'il  a  ravagé  une 
contrée,  il  soit  obligé  d'éniigrer  pour  trou- 
ver de  quoi  se  nourrir,  d'autant  plus  qu'il 
détruit  partout  où  il  passe,  bien  au-delà  de 
ses  besoins. 


De  divers  côtés,  on  nous  a  signalé  des  at- 
taque de  mulots  et  de  campagnols  sur  les 
églantiers,  et  surtout  sur  de  jeunes  pom- 
miers. 

En  certains  endroits  ces  rongeurs  ont  tait 
mourir  les  jeunes  arbres  dozit  ils  ont  com- 
Ijlètement  détruit  les  racines. 

On  nous  demande  des  moyens  de  destruc- 
tion. 

Nous  les  donnons  ci-après  : 

Moyens  de  destruction 

A.  —  Pièges  spéciaux  variés;  nous  recom- 
mandons spécialement  les  vases  enterrés  de 
manière  à  ce  que  les  bords  effleurent  le  ni- 
veau du  sol,  avec  un  peu  d'eau  dans  le 
fond    Les  mulots  y  tombent  et  s'y  noient. 

H.  —  Poisons  variés.  Toujours  dangereux 
pour  les  animaux  domestiques  et  les  en- 
fants; prendre  de  grandes  précautions  dans 
leur  emploi.   A   reconnnander   : 

Grains  trempés  dans  une  forte  décoction 
de  racine  de  la  bryone  conmiune  (Bryonia 
dioïca).  Ne  pas  laisser  feriraenter  la  décoc- 
tion, la  fermentation  détruisant  la  bryo- 
iiinc,  principe  actif. 

Blé  empoisonné  au  moyen  de  60  grammes 
d'acide  arsénieux  par  litre'  de  grain;  ajou- 
ter un  peu  de  mélasse  pour  faire  adJiérer 
l'arsenic. 


A  ces  procédés  dangereux  et  qui  n'agis- 
sent que  sur  les  rongeurs  qui  s'y  laissent 
prendre,  nous  préférons,  de  beaucoup,  le 
Virus  de  Dcuiijsz,  préparé  et  vendu  par 
l'Institut  Pasteur.  Ce  virus  nie  présentie  au- 
cun danger  pour  l'homme  ni  les  animaux 
diimestiques,  est  d'une  manipulation  facile, 
et  donne  aux  rongeurs  une  maladie  ciuita- 
gieuse  qu'ils  se  transmettent  à  ce  ]Hiiii(  (lue, 
le  total  des  animaux  t\iés  en  quelques  jours 
atteint-  souvent  95   %. 

Voici,  du  reste,  comment  s'exprime  la  cir- 
culaire de  l'Institut  Pasteur,  concernant  oe 
virus  : 

Mode  d'emploi  du  Vmi  s  l'oni  la  destkuction 
DES  CAMPAGNOLS  (Rals  des  champs,  mulots). 
Pour  obtenir  rapidement  (en  8  à  12  jours), 
la  destruction  à  peu  près  totale  des  Campa- 


114 


JOUENAL    DES    EOSES 


gnols,  il  faut  préparer  les  appâts  de  la  fa- 
çon suivante  : 

Verser  une,  bouteille  de  virus  dans  3  li- 
tres d'eau  et  mouiller  9  à  10  kilug ranimes 
d'avoine  cassée  avec  l^es  i  litres  de  licfuide. 

Pour  un  sac  d'avoine  cassée  de  50  kilo- 
grammes, il  faut  5  bouteilles  dei  virus  et  15 
litres  d'eau  (20  litres  de  liquide). 

On  prépare  la  dilution  en  versant  dans 
un  baquet  très  propre  l'eau,  du  sel  de  cui- 
sine et  le  virus  dans  l'ordre  suivant  :  1° 
l'ieiau;  2°  le  sel  (5  grammes  par  litre);  at- 
tendre que  le  sel  soit  dissout  et,  alors  seu- 
lement, verser  la  quantité  correspondante 
de  virus  après  avoir  fortement  agité  la  bou- 
teille. 

La  préparation  du  grain  trempé  peut  être 
faite  sur  une  aire  quelconque,  pourvu 
qu'elle  soit  bien  propre  et  ne  contienne  au- 
cun antiseptique. 

Le  grain  arrosé  de  virus  doit  trempier  pen- 
dant 3  à  4  heures,  en  reimuajit  de  temps  en 
temps  le  tas,  à  la  pelle,  pour  qu'il  puisse 
bien  s'imbiber. 

Pour  répartir  le  grain  trempé  sur  les 
cham.ps  envahis,  on  peut  : 

1°  Soit  semer  à  la  volée; 

2°  Soit  introduire  les  grains  dans  les 
trous; 

3°  Ou  bien  encore  le  distribuer  par  petits 
tas  que  l'on  recouvre  de  paille. 

Les  appâts  préparés  avec  ce  Virus  pexi- 
vent  être  maniés  et  répandus  sans  aucun 
danger. 

Toutefois,  comme  le  maniement  prolongé 
du  grain  mouillé  avec  le  bouillon  de  cul- 
ture pourrait  envenimer  quelques  plaies, 
gerçures  ou  écorchures  préexistantes  sur  les 
mains  des  travailleurs,  il  est  bon  de  se  bien 
laver  les  mains  au  savon,  après  chaque  opé- 
ration. 

Le  virus,  seul,  ou  mélangé  avec  du  cai-bo- 
nate  de  baryte,  n'est  pas  un  poison  pour  les 
animaux  domestiques.  Cependant,  si  des 
chevaux,  des  vaches  ou  des  moutons,  man- 
geaient une  grande  quantité  d'appât  prépa- 
ré pour  les  campagnols,  ils  i)Ourraicnt  en 
être  sérieusement  incommodés  pendant 
quelques  jours.  —  Chaque  bouteille  contient 
la  quantité  suffisante   de   carbonate   de  ba- 


ryte; il  est  absolument  inutile  d'en  ajouter 
a  nouveau. 

Remarques  iiiiiiurtantcs.  —  Les  dernières 
expériences  ont  démontré  q\ie  le  meilleur 
appât  pour  les  campagnols  est  l'avoine  for- 
tements  concassée.  Les  grains  d'avoine  non 
broyés,  restés  entiers,  ne  s'imbibent  pas  de 
virus  et  ne  produisent  pas  l'effet  désiré. 

La  quantité  du  vii-us  à  employer  varie 
avec  la  quantité  de  campagnols  à  détruire; 
mais,  en  moyenne,  il  faut  compter  une  bou- 
teille  (9Û0  ce.  environ)   par  hectare. 

Le  virus  doit  être  utilisé  au  plus  tard  3 
o>i  i  jours  après  son  arrivée  à  destination, 
il  ne  faut  donc,  demander  à  la  fois,  qu'au- 
tant de  virus  qu'on  peut  en  employer  en 
3  ou  4  jours,  en  comptant  qu'un  homme 
ne  peut  traiter  qu'un  hectare  dans  l'après- 
midi. 

Les  demandes  sont  expédiée®  4  à  5  jours 
après  réception. 

Il  n'est  pas  fait  d'envoi  supérieur  à  8 
caisses  par  jour  pour  un  même  destina- 
taire 

Le  virus  ne  craint  ni  le  froid,  ni  l'humi- 
dité; la  neige  seule  est  un  obstacle  pour 
l'employer  ulilement. 

E.ipédilinns  en  France,  par  colis-postaux 
en  (jure  In  plus  rapprochée  du  destinataire 
(Franco  d'emballage  et  de  port)   : 

Pour    1    bouteille Fr.    3.90 

--2         —         1.      6.80 

—  3        —        »    10.25 

—  4        —        »    12.75 

Prix.   —      La    cais.se    de   24  bouteUles    : 

3'J  fr.  60,  emballage  compris,  transport  à 
la  charge  du   destinataire. 

Au  détail  :  2  fr.  50  la  bouteille,  port  et 
emliallage  en  sus. 

A'offfl.  —  Noue  rappelons  à  ceux  de  nos  lec- 
teurs qui  l'auraient  oubliée,  que  l'adresse 
de  l'Institut  Pasteur  de  Paris  est  35,  rue 
Dutot. 

Nou-Ç  rajipelons  également  que  le  virus  ci- 
dessns  n'est  pas  le  même  que  celui  employé 
contre  les  rats  et  les  souris.  Bien  spécifier, 
dans  la  demande,  qu'il  s'injit  de  détruire 
les    enu)ji(Ujiiids    et    1rs    ynulots. 

COCHET-COCHET. 


JOURNAL    DES    HOSES 


115 


,A    MANSON    DES    MOSES 


(1) 


Dans  les  sentiers  de  chez  nous 

Fuyant  la  névrose, 
Chacun  vole  aux  rendez-vous. 

Quand  rougit  la  rose. 

Toute  fille  et  tout  garçon 
(Blàmez-vous  la  chose  ?) 

S'en  va  cueillir  sans  façon 
Aubépine  ou  rose. 

Ils  flânent  là  deux  par  deux... 

La  feuillée  en  glose. 
Tout  se  fait  à  l'entour  d'eux 

De  neige  et  de  rose. 

Point  n'est  besoin  pour  causer 
De  vers  ni  de  prose  : 

Il  leur  suffit  d'un  baiser... 
Ai-je  menti,  Rose  ? 


Justin  BELLANGER 

Bibliothécaire    île     la     Ville    de     Provins 


'\)    Reprodurtion   interdite. 


.HRONIÛUE 


MORTICOLE 


rENERALE 


SOMMAIIŒ  :   Météorologie.  —  Arbres  et  iirt)usli'S  nouveaux  nu  peu  connus  (suite). 


Météorologie   —  Ce  que  fut  Mai  1913. 

La  température  a  été  assez  variable  ; 
basse  du  1"  au  7,  puis  le  19,  le  20  et  le  31, 
•  Ile  est  élevée  du  25  au  30  et  les  excès  de 
cette  dernière  période  sont  suffisants  pour 
relever  la  wioyenne  mensuelle  au-dessus  de 
la  normale  de  mai.  Celle-ci  est  de  13°;  la 
moyenne  de  mai  1913  a  été  de  13»  7. 

La  durée  po.ssible  d'insolation  est  de  i72 
heures;  la  durée  effective  de  200  heures. 
Rapport   :   0,42. 

On  a  recueilli  71  """  1  d'eau  do  liluio. 
Celle-ci  est  réj)artie  sur  18  jours. 


Taches  solaires  .■  On  n'a  iiperçu  aucune 
taclie  solaire,  aux  17  dates  où  l'état  du  ciel 
a  permis  l'observation  du  soleil. 

{Observatoire  du  Parc  Saint-Maur). 


Arbres  et  Arbustes  nouveaux  ou  peu 

CONNUS  (suite). 

58.  .Styhax  Hemoi.eyanus  DieLs  {Bolariiral 
Miiijazine,  1910  pi.  8339). 

.\i'bre  atteignant  dans  son  jjays  iiat.al  de 
6-10  mètres  de  hauteur,,  avec  l'écorcc  blan- 


116 


JOURNAL    DES     EOSES 


che;  les  branches  presque  cylindriques  sont 
d'abord   légèrement   velues,    avec    des    poils 
étoiles,  puis  glabres  et  cendrées.  Les  feuilles 
alternes  ou  presque  opposées  sont   ordinai- 
rement obovales  elliptiques  ou  obliquement 
ovales,  obtuses  ou  subaigiies,   parfois  cour- 
tement  acuminées,  à  base  arrondie  ou  pres- 
que cunéifonne,  de  texture,  mince,  vert  poli 
brillant,  denticulées,  glabres  excepté  les  ner- 
vures qui  sont  légèrement  garnies  de  poils 
étoiles    à   la   face   inférieure.    Les   inflores- 
cences, 8  15  centimètres  de  longueur,  en  ra- 
cèmes  oa  presque  paniculées,  axillaires  «u 
terminales,    sont  composées   de  8-10   fleurs. 
Le  pédoncule  commun,    d'abord   pubescent, 
devient    presque    glabre';    les   bractées   sont 
petites    et    caduques.    La    fleur    à    pédicelle 
recouvert    de    poils    étoiles    et    à    calice    en 
forme  de  coupe,  à  5-6  dents  aigiies,  légère- 
ment   côtelé,    tomenteux    extérieurement,    a 
la    corolle    blanche,      courtement   tubuleuse 
avec  5  lobes  étalés,  elliptiques-lancéolés,  lar- 
ges de  2  à  3  centimètres;  les  étamiues,   au 
nombre  de  10,   plus  courtes  que  la  corolle, 
ont  les  antlières  jaunes.   Le  frudt  obovoïde, 
de  2  centimètres  de  long,  sur  13  millimètres 
de  large,  un  peu  pubescent,  est  entouré  du 
calice  persistant. 

Cet  arbre  fut  découvert  par  M.  A.  Henry, 
dans  le  Setchuen  et  le  Hupeh  (Chine  occi- 
dentale), en  1888;  mais  on  doit  sion  intro- 
duction, en  Europe,  à  MM.  J.  Veitch  ei  fils 
qui  reçurent  des  graines  récoltées  dans  le 
Setchuen,  par  leur  collecteur  E.-H.   Wilson. 


Les  jeunes  plantes  élevées  dans  la  pépinière 
de  Coombe  Wood,  avaient  un  port  pyrami- 
dal et  fleurirent  en  juin  1909. 
59.  Abies  sibiric.\  pendula. 
Variété  à  branches  pendantes,  signalée  en 
1911,  chez  le  comte  de  Zamayski,  à  Molocz- 
ki,   en   Volhynie   (Russie). 

60.   POKTY.^   siNENSis   OHver  {Krio   Uullrtin 
1910,  p.  174). 

Cet  arbuste  est  surtout  intéressant  parce 
qu'il  est  une  des  rares  composées  ligneuses 
de  nos  jardins.  Il  forme  un  buisson  de 
1  m.  20  à  1  m.  80  de  hauteur,  à  brandies 
grêles  et  côtelées'.  Les  feuilks  caduques,  al- 
ternes, ovales  lancéolées,  acuminées,  ont  de 
5  à  7  centimètres  d  elongueur  et  18  millimè- 
tres de  largeur  sur  Les  jeunes  pousses;  sur 
les  rameaux  plus  âgés,  elles  sont  rappro- 
chées par  groupes  de  5-6  et  n'ont  que  la 
moitié  des  dimensions  ci-dessus.  Les  capi- 
tules de  fleurs  rosées,  entourés  d'un  invo- 
lucre  formé  d'écaillés  imbriquées,  membra- 
neuses, ovales,  sont  solitaires  au  centre  de 
chaque    groupe    de   feuilles. 

Cette  plante  fut  d'abdrd  trouvée  dans  la 
province  de  Hupeh  (Chine),  en  1889,  par  M. 
A.  Henry,,  et  ensuite,  en  1901,  par  E.-H. 
\\"ilson,  qui  envoya  des  graines  à  MM. 
Veitch  et  fils,  dont  ils  obtinrent  des  exem- 
plaires qui  se  sont  montrés  rustiques  et  ont 
fleuri  chaque  année  au  mois  de  juin. 
(A    suivre).  F.    Tesnier. 

COCHET-COCHET. 


Le  Propriétaire-Gérant  :   CH.    COCHET. 


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résineux    de    pleine   terre,    rustiques    sous    le   climat 

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2°  UN  JEUNE  ROSIERISTE  sérieux,  non  marié,  connaissant  bien  la  culture 
des  Rosiers,  pour  une  grande  Roseraie  de  la  Région  parisienne.  Bureau  du  Journal. 

3°  Pour  établissement  horticole  de  la  région  lyonnaise,  un  BON  ROSIERISTE 
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JOURNAL  DES  ROSES! 

(ROSA     I.\TER     P^LORESl  \ 

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0  de  France  et  de  1  Etranger  i 


 


l                                        SOMMAIRE    DES    ARTICLES  ? 

t  t 

X  Chronique  des  lioses.  —  Uosiet»  nouveaux  mis  au  i-unuiierce  eu  1!)13  (suile).  —  Daus  les  llosieis  :  En  Août.  —  t/ 

*           Exposition  de  Koses  de  Maçon.  —•L'art  du  Bouquet.  —  A  Victdr  Garnicr.  —  Rose  Sonnenlklit  (iiybhhu:  Î 

4           DB  lltea).  —  La  Roseraie  de  THay.  —  Greiïc  unique.  —  l.is  Gourniands  (taille  d'été).  —  Chronique  horticole  * 

î           générale.  ç 

î                                                                                                   « 

ç                                                                         ^ . 

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JOURNAL  DES  ROSES 


(Rosa  inter  Flores) 


REVUE     D'ARBORICULTURE     ORNEMENTALE 


1"    AOUT     1913 


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[OSES 


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ïiOMMAII'.E  :  IVésie.  —  A  la  Section  des  Boses  de  la  S.  N.  11.  F.  — Avis  aux  Rosiéristes.  —  Encore  sur  la  culture 
de  la  Rose  à  essence  en  Biili;aric.  —  Exposition  fédérale.  —  Fêle  des  Roses  à  Fourmies. 


Des  plus  aimables  dons  des  Cieux, 
La  Rose  est  l'image  fidèle; 
Souvent  nième  elle  est  le  modèle 
Qui  nous  sert  à  peindre  les  Dieux. 
Lsrsque  l'Aurore  se  dispose 
A  sortir  des  bras  de  l'Amour, 
Pour  ouvrir  les  portes  du  Jour, 
On  lui  donne  des  doigts  de  rose. 

(Roger). 


A  la  Section  des  Roses  i'k  la  s.  n. 

H.  F.  —  Deux  iji't'.st'utatiuus  intéres-santes 
de  Roses  en  fleurs  coupées  furent  faites  à 
la  dernière  séance  de  la  Société  N.  H.  F., 
le  10  juillet,  séance  spécialetnent  réservée 
aux  concours  de  njses. 

D'abord,  M.  Rémi  TaniK',  TU,  rue  Mal- 
palu,  à  Rouen,  présentait  un  lot  important 
de  semis  inédits.  Plusieurs  panni  eux,  dé- 
jà vus  par  la  Section  des  Roses,  étaient 
présentés  à  nouveau  sur  la  demande  de 
celle-ci. 

Tels  sont,  la  nouveauté  "  l'inil  Xoël  »  et 
les  semis  n"  12,  7,  37,  11,  12,  10,  17,  dont 
nos  lecteurs  trouveront  la  description  dans 
le  numéro  du  1"  juillet  lOU',  du  Jiniriirtl 
des  Roses.    , 

Le  Jury  accorde  à  M.  Tanne  une  Grande 
Médaille  de  Vermeil,  pour  l'ensemble  de 
sa  présentation  comprenant  9  .semis.  Il  dé- 
cerne,   de   plus,    un    Certificat   de  Mérite  à 

Tome  XXXVII. 


la  nouveauté  Paul  Noël,  bel  hybride  de 
VVichuraiana,  obtenu  par  croisement  de 
cette  espèce  avec  M.  Tillier,  et  mis  au  com- 
merce à  l'automne  1912  (Voir  Journal  des 
Bases  1912,  page  154),  et  un  autre  Certificat 
de  Mérite  au  semis  panaché  n"  16;  oelui-ci 
est  un  gallica  vigoureux,  à  floraison  pau- 
ciflore,  à  fleurs  pleines,  très  grandes,  lar- 
gement panachées  de-  blanc  et  de  violet. 

Le  second  présentateur  était  notre  con- 
frère, M.  Lécolier,  hoi-ticulteur  à  La  Celle- 
St-Cloud,  qui  exposait  environ  250  bouteilles 
de  roses  en  fleurs  coupées.  Il  n'y  avait  pas 
de  déclaration  de  nombre  de  variétés  dont 
150,  environ,  pouvaient  être  représentées, 
certaines  roses  étant  répétées  plusieurs  fois. 

Ces  roses  étaient  très  belles,  étant  don- 
nées surtout  les  conditioais  actuellement  dé- 
fax  nrahles  à  la  floraison  des  rosiers. 

Le  .lury  accorde  à  M.  Lécolier  une  mé- 
daille d'or,  pour  sa  belle  présentation. 


Avis    aux    Rosiéi'istes    iaisam    nt 

I.'IIOHTICULTURE     GÉNÉHAI.E     ET     EXPÉDIANT     AUX 

Etat-Unis.  —  Le  département  de  l'Agricul- 
ture dea  Etats-Unis  publie  l'avis  suivant  : 

Les  permis  poirr  l'entrée  de  produits  de 
pépinières  ou  d'autres  plantes,  ou  produits 
de   plantes   provenant   d'un    producteur   ou 

i"  Août  1913. 


118 


JOURNAL    t)ES    HOSEB 


d'iui  exportateur,  peuvent  être,  refusés  et 
les  permis  existants  peuvent  être'  i^tilrés, 
s'il  vient  à  ètr«  pirouvé  que  ce  producteur, 
ou  que  cet  exportateur,  a  embai'qué  sciem- 
ment, pour  les  Etats-Unis,  des  produits  de 
pépinières  ou  d'autïe»  plantes  ou  produits 
de  plantes,  dont  l'importation  est  interdite 
par  le  secrétaire  fédéral  de  ragriculture, 
en  vertu  des  pouvoirs  qui  lui  sont  conférés 
par  lu  section  7  de  la  loi  du  20  août  1912. 


Encore  sur  la  Culture  de  la  Rose 

à  essence  en  Bulgarie.  —  De  nouveaux 
renseignements  nous  parviennent  sur  cette 
intéressantei  q\ieetion  : 

(1  La  culture  de  la  rose  a  essence  est  loca- 
lisée au  pied  des  Balkans  et  de  l'un  de  ses 
contreforts  dit  "  Srdna  Gora  n.  Le  sol  en 
est  sablonneux  et  perméable.  Les  rosiers 
sont  disposés  en  rangées  parallèles  assez 
espacées,  afin  de  permettre  le  labourage  à 
la  charrue.  La  rose  à  e^ssence  qui  est  la 
plus  spéclaletaent  cultivée  est  la  rosé  rouge 
(Rosa  damascena).  On  cultive  aussi  la  rose 
blanche  (Rosa  alba);  le  rendement  de  celle- 
ci  est  faible  et  d©  qualité  Inférieure,  son 
prix  de  vente  en  Heurs  «st  de  50  %  moindre 
que  celui  de  la  fleur  roUge.  L'année  der- 
nière, la  fleur  a  été  vendue  à  0  it.  80  le  ki- 
logramme. La  cueillette  s'effectue  généra- 
lement de  fin  mai  à  mi-juin.  Un  hectafe 
fournit  en  moyenne  trois  mille  kilogr.  de 
fleurs  de  roses.  La  superficie  des  roseraies 
de  la  Bulgarie  est  évaluée  à  plus  de  8.000 
hectares. 

it  Les  plantations  de  rosiers  ont  constam- 
ment suivi  une  marche  ascendante  depuis 
vingt-cinq  années. 

Ci  En  1906,  le  prix  de  l'essence  a  varié 
entre  800  et  1.000  francs  le  kilogramme.  Ac- 
tuellement, l'essence  trouve  placement  en- 
tre 3.000  et  3.500  francs  le  kilogramme. 

CI  D'après  les  données  que  l'on  possède 
pour  l'année  1009,  il  a  été  exporté  G.052  kil. 
d'essence  d'une  valiPtir  de  5.327.703  francs. 
Eu  1910,  les  exportations  ont  atteint  1.G83 
kilogrammes  évalués  à  5.492.962  francs. 

ce    Autrefois,    cette    essence    était    olitenue 


à  l'aide  d'alambics  des  plus  rudimentaires. 
Depuis  environ  une  douzaine  d'années,  des 
Français  ont  introduit  dans  cette  fabrica- 
tion des  méthodes  modernes  plus  en  rap- 
port avec  les  progrès  de  la  science.  " 

.\u.\  renseignements  ci-dessus  qui  nous 
sont  venus  directement  de  Bulgarie  et  qui 
ont  été  reproduits  par  le  Bulletin  d'infor- 
maticins  de  l'Office  natiimal  du  Commerce 
extérieur,  nous  pouvons  ajouter  ceux  qui 
suivent  et  que  nous  devons  à  un  correspon- 
dant particulier  : 

En  1913,  malgré  la  guerre  qui  semble 
n'avoir  eu  aucune  répercussion  sur  la  pro- 
duction de  la  rose  à  parfum  en  Bulgarie, 
on  peut  compter  que  18  millions  de  kilo- 
grammes de  roses  ont  été  distillées  pour  la 
production  de  l'iesséiice. 

Il  faut  en  moyenne  3.000  kilogrammes  de 
roses  rouges  —  R.  Damascena  —  pour  pro- 
duire UN  kilogramme  d'essence  pure,  et  le 
kilogramme  d'essence  vaut,  actuellement, 
quelque  3.500  ftancs. 

On  peut  donc  estimer  à  6.000  kilogrammes 
le  poids  de  l'essence  de  roses  récolté©  en 
1913,  en  Bulgarie,  H  en  fixer  la  valeur  à 
environ  20  millions  de  francs.  C'est  un  joli 
denier  !  !  !  . 


Exposition  fédérale  —  Une  Eiposi- 

lion  fédérale  de.s  produits  de  l'Horticulture 
et  des  arts  et  industries  s'y  rattachant^  ©st 
organisée,  à  Montpellier,  du  9  au  12  octobre 
prochain,  par  la  Société  d'Horticulture  et 
d'Histoire  naturHle  de  VHémult. 

Le  prcigrannne  et  le  règlement,  très  bien 
compris,  sont  à  la  disposition  des  personnes 
qui  en  feront  la  demande,,  avant  le  15  sep- 
tembre, à  M.  Vachet,  secrétaire  général  de 
la  Société,  G,  boulevard  de  l'Obsei-vatoire, 
à  Miint|iellier. 

Les  rosiers  nouveaux  seront  jugés  dans 
les  13°  et  W  concours  ;  les  roses  coupées 
en  collections  et  en  bouquets,  le  seront  res- 
poctivemeait,  dans  les  32"  et  33^. 

Cette  «(xposition  s'annonce  comme  devant 
être  très  intéressante. 


JOURNAL    DES    ROSES 


119 


Fête  de  Roses  à  Fourmies   —  Le 

dinumclie  6  juillet,  la  Société  d'Harticul- 
lure  de  l'arrondissement  d'Ave.^nes,  orga- 
nisait    une    FÊTE    DE    Roses,    à    Fourmies 


(Nord).  Cette  fête,  très  réussie,  s'est  ter- 
minée par  une  «  Causerie  sur  les  Roses  », 
par  M.  le  professeur  Mazières. 

COCHET-COCHET. 


OSIERS 


Nouveaux 


MIS      AU 

(Suite) 


.OMMERCE      EN      1913 


(1) 


Nos  confrères,  MM.  Levava&seur  et  F-ils 
horticulteurs  à  Orléans,  livreront  au  com- 
merlre  en  1913,  les  deux  variétés  dont  ils 
nous    envoient   les    descriptions    suivantes  : 

CLIMBIXG  ajiLEAys  -  ROSE  IPohjan- 
tha).  —  Variété  grimpante,  très  vigoureuse, 
pousse  atteignant  jusqu'à  1  m.  50  dans  la 
même  année,  ayant  absolument  les  mêmes 
cjualités,  sous  le  rapport  du  feuillage,  de 
la  fleur  et  du  coloris,  que  la  variété  déjà 
bien  connue  et  si  appréciée  Or!énns-Rose, 
dont  elle  est  un  accident  fixé. 

EXELSIOR  {P'ilijaiilha).  —  .\rbuste  vi- 
goureux, rustique,  fleurissant  en  panicules; 
le  bois  est  presque  siuis  épines.  Coloris 
rose  Nilson  lavé  de  blanc,  avec  bord  des 
[létales  carmin  de  cochenille,  formant  un 
ensemble  de  rose  tendre  ligné  de  blanc  à 
son  comp'et  épanouissement. 


La  maison  Frank  Cant  et  C°,  à  Colches- 
ter  (.\ngleterre),  met  au  commerce,  cette 
année,  à  partir  de  juin,  les  nouveautés 
-uivantes  : 

RRAISWICK  BE.WTY  {PuUjaritlm).  — 
lîosier  grimpant  très  florifère;  pous.se  très 
vigoureuse  ;  parfait  pour  dresser  en  ar- 
ceaux,- pilliers  et  pergolas;  rose  très  jolie. 

Les  fleurs  sont  produites  abondamment 
en  bouquets  très  artistiques.  Le  coloris  est 
rose  .satiné  avec  la  ba.se  des  pétales  rose 
bronzé  mélangé  d'écarlate  brillant.  La 
combinaison  du  coloris  est  magnifique; 
c'est  une  rose  'remarquable  par  sa  beauté, 
fleurissant  de  bonne  heure. 

BRMSWICK  FMRY  (PoUjantha).  —  Cou- 

(1)  Voir  Journal  des  IToses,  1913,  pages  J6,  41,  58,  16 
88  et  105. 


leur  rouge  œillet,  avec  des  touches  de  la 
couleur  de  la  fleur  du  pommjer.  Les  fleurs 
sont  semi-doubles;  les  pétales  bizarrement 
et  joliment  iinbi-iqués.  Le  parfum  est  ex- 
cessivement doux  et  embaïune  l'atmospliTe 
à  une  longue  distance.  La  pousse  est  vigou- 
reusement branchue;  très  bon  pour  pilliers 
et   baies;   fleiiiit  de  bonne  heure'. 

BRAISWICK  GEM  (Pulyantlia).  —  Quant 
à  la  couleur  et  à  la  fonne,  cette  variété 
ressemble  quelque  peu  à  Claire  Jacquier; 
mais  les  fleurs  sont  plus  grandes  et  par- 
faitement formées.  Les  boutons  longs  et 
pointus  en  font  une  jolie  rose  très  décora- 
tive et  ses  corymbes  de  fleurs  si  artistiques, 
sont  très  prisées  des  amateurs  de  rosiers 
grimpants. 

C'est  un  très  bon  apport,  très  vigoureux, 
aux  rosiers  de  cette  catégorie;  très  bon 
pour  arches,  pilliers,  garnitures  de  fenê- 
tres, etc.  La  couleur  est  jaune',  les  fleurs 
■commencent  en  juin,  et  se  continuent  ju.s- 
qu'au  milieu  de  juillet. 

Les  deux  variétés  suivantes,  olitenues  par 
les  mêmes  vendeurs,  sont  des  formes  grim- 
pantes bien  fixées,  de  variétés  naines  con- 
nues et  justement  appréciées  dont  elles 
uni  conservé  les  caractères  gén^éraux  : 

CLlMIUya  CATHERiyE  MERMET  (Thé) 
—  Scions  très  vigoureux  atteignant  G  à  10 
pieds  anglais  jiar  saisim.  Floraison  très 
abondante. 

CUMIIIXC.  S()l-\E\III  DE  PIERRE 
\OTTI.\G.  (  Tlié).  —  Cette  vaiiété,  exiiosée 
à  Cheisca,  avec  le  groui)C  qui  a  rempoilé 
une   tiirildillc  il'i/r,  y   fut  très  admirée. 


N<itre  ('(illègue,   le  révérend  .1.-11.   Pi'nilicr- 
ton,    it)siéristu,   à   llavering-atte-Uovver   (Eh- 


120 


JOURNAL    DES     EOSES 


sex),  Angleterre,  luet  au  commerce,  à  par- 
tir d'iictobr*  1913,  les  trois  variétés  sui- 
vantes dont  il  nous  envoie  les  descriptions  : 

UAPHNE  [Hybride  de  Muschata  1912). — 

Variété  remontante  couleur  rose  œillet.  Les 
fleurs  sont  formées  en  grappes  et  épanouis- 
sent du  mois  de  juin  au  mois  d'octobre; 
mais  leis  roses  sont  dans  leur  meilleure 
forme   en   octobre. 

lîosier  nain  et  Inauchu  atteignant  au 
iniiins  deux  à  trois  pieds,  .convient  très 
bien    j)iiur   nuis.'sif. 

DASAE   [llijbrulc   di:   lli.c  1913).   —  Fleurs 


jaunes  formées  en  grajipes,  remontant  con- 
tinuelliemient  de  juin  à  octobre.  La  pousse 
est  vigoureuse,  les  branches  s(jnt  divergen- 
tes, le  rosier  atteint  3  à  4  pieds  de  haut  et 
est  dans  sa  meilleure  forme  au  mois  de 
septembre. 

MOONLIGHT  (Clair  de  lune),  Hybride  de 
l'iié  1913.  —  Rose  au  coloris  blanc,  teinté 
de  blanc  crème  rehauissé  par  l'éclat  de  ses 
étamines  couleur  d'or,  fleurissant  en  co- 
rymbe  de  juin  en  octobre.  Le  feuillage  est 
vert   bronzé.   La   pousse  est  vigoureuse. 


(.•1  suivre). 


PAPILLON. 


)ANS      LES 


OSIERS 


En  Août-  —  Continuer  activement  la 
gielîe  à  u'il  dormant,  de  manière  à  termi- 
ner avant  Je  15  courant  celle  des  églan- 
tiers hauts  de  tige.  Les  églantiers  nains 
doivent  être  écussonnés,  si  possible,  avant 
le  1"'  septembre  ;  les  lioutures  dans  la  pre- 
mière quinzaine  de  ce  dernier  mois.  (Voir, 
pour  tous  les  travaux  du  mois  d'aofit,  que 
nous  ne  pouvons  a  m  niveau  énumérer  et 
décrire  cette  année,  le  numéro  du  1"'  août 
1912). 

Ne  pas  oublier  de  j>ratiquer  la  taille  en 
vei-t  des  gi'unds  iiosiers  sarmenteux.  En 
coupant,  à  quelques  yeux  des  branches 
charpiLntières,  les  scloais  de  l'année,  ils 
émettront  des  brindilles  qui  se  cciuvrir(uit 
de  fleurs  au  ijrintcmps  suivant. 

Nous  avons  dnnné,  l'an  dernier,  à  pa- 
reille éjioque,  la  nuuiiùre  de  bouturer  le 
l'osier  en  jileiiie  lerrc  et  en  plein  air.  Nous 
allons  décrire  aujourd'hui  un  curieux  jiro- 
cédé  de  biuitura.ge  de  'Cet  ailniste,  sous 
verre  et  eu   ideiii   snli'il. 

On  choisit  on  riiiiihiccriiriit  an  ti  \ant,  un 
au  midi,  '•/(  iilmi  snlrii;  nn  ameublit  la 
terre  à  laquelle  lui  mélange  un  jieii  de 
terreau  très  fin  et  de  sable;  on  jilace  un 
coffre  bien  clos  rt  un  égalise  soigneuse- 
iiieiit  la,  sui'face  de  la  terre  ipii  doit  être 
bien    biirizontale. 

nu  fait  des  boutures  avec,  ou  sans  talon, 
munies  de   '2   ou   3   feuilles  qu'on   leur   con- 


serve, et  on  les  pique'  en  terre  jusqu'au 
deuxième  œil  à  partir  du  bas. 

On  arrcise  avec  une  seringue  à  trous  très 
fins  et  im  jilace  les  châssis  (lui  doivent  être 
munis  de  vitres  bien  jointes  et  très  propres. 

On  laisse  les  boutures  en  plein  soleil, 
sans  j/(nii(is  les  unibrer  ;  mais,  il  est  de 
ioiUe  néeessitê  de  les  bassiner  autant  de 
fois,  chaque  jour,  (/«'//  est  nécessaire,  pnur 
entnii'iiir  eonslainnienl  sous  les  '■/ui.S'.v/.ç 
((//('  raiieur  d'eau  assez  abondante  jiour 
einpèriier  les  rayons  solaires  de  brûler  les 
boutures. 

En  donnant  .  régulièrement  de  fréquents 
liassinages,  les  boutures  s'enracinent  très 
rajintenienl:  en  trois  semaines,  au  plus,  elles 
.sont  toutes  munies  de  racines  et  le  pour 
cent  des  iKlants  racines  est  toujours  très 
élevé. 

Mais  il  ne  faut  jias  oublier  que  la  moin- 
ilre    nvgliijrnce    jicul    liiul    coniproinetlre, 

noaiiil  les  bnntures  siuit  reprises,  un  les 
babitue  peu  à  jici]  à  l'air,  en  soulevant  les 
cbàssis  de  plus  en  plus  souvent  et  de  plus 
en  (lins  haut.  Abus,  on  peut  commencer 
à  nmbrer.  (tii  enlève  ensuite  cnm]ilètenxent 
les  châssis. 

Ces  boutui-es  sont  laissées  en  jilace  jus- 
qu'au premier  printemps,  à  moins  qu'on 
ne  préfère  les  mettre  en  godets  en  novem- 
bre,  jMjur  les   hiverner   sous   châssis    froid. 


JOURNAL    DES    ROSES 


121 


Comme  nous  l'avons  ijromis  dans  notre 
dernwr  numéro,  nous  donnons  dans  celui- 
ci  quelques  passages  de  "  L'Art  du  Bou- 
ijui't  1)   à  l'usage  de  celles  de  nos  lectrices 


désireuses  de  se  i)erfectionner  dans  l'art 
de  décoreT  les  apiiartemente  au  moyen  de 
roses  et  de   fleurs   naturelles. 

COCHET-COCHET. 


l'§,RT 


DU 


m. 


ouauET 


A  ceux  qui  douteraient  que  l'arrangement 
des  fleurs  pour  une  garnitui-e,  ou  la  cbn- 
fection  d'un  bouquet  est  un  art,  nous  con- 
seillons la  lecture  du  curieux  petit  livre 
édité  tout  dernièrement  par  la  librairie  La- 
veur,  13,   rue  d'es  Saint-Pères,   à  Paris. 

ijuand  ils  l'auront  lu,  ils  ne  douteront 
plus. 

Plus  loin,  infiniment  plus  loin  que  nous, 
les  .laponais  ont  poussé  "  l'art  du  bouquet  », 
et  l'auteur  qui  signe  du  pseudonyme  de 
N.  C.  Clairoix,  s'est  inspiré  des  théories  ja- 
ponaises en  les  adaptant  à  nos  mœurs  et 
à  nos  fleurs,  pour  écrite  snn  charmant  pe- 
tit  volume. 

Nous  en  extrayons  k'  i)assage  concernant 
l'emploi  des  roses,  puis  un  chapitre  qui 
j.  montrera,  à  nos  lecteurs,  l'importance 
presque  sacrée  que  les  Japonais  attachent 
à  l'art  du  bouquet  et  à  sa  signification  sym- 
Ijdlique  : 

"1"  Les  Roses. 

i<  Les  ruses  sont' des  fleurs  si  personnelles 
qu'il  faut  les  grouper  entre  elles  et  ne  pas 
les  unir  à  d'autres  fleurs  dans  les  bouquets. 
Je  dirai  d'elles  ce  que  j'ai  dit  des  tulipes 
et  j'irai  même  i)his  Inin,  eu  conseillant  de 
ne  jamais  mélanger  des  roses  de  variétés 
flifférentes,  à  moins  qu'il  ne  s'agisse  d'une 
grande  décoratif)n  dans  une  jardinière  ou 
une  grande  vasque  car,  alors,  il  faudra 
pour  donner  de  la  légèreté. à  l'ensemble  de 
la  composition  et  de  la  grâce,  les  pousses 
longues  et  flexibles  des  rosiers  sarmi'nteux 
et   spécialement  des    Wi'-hurainiut. 

"  Mais,  en  général,  et  i)iiur  les  bouquets 
moyens  et  intimes,  j'ai  remarqué  qu'un  i)n- 
quet  de  roses  Grriérn!  Incrpirminol,  pur 
exeinplo,  et  [ilus  loin  nu  i)aquet  de  Lyon- 
Itosr  étaient  beaucoup  plus  agréables  à  re- 


[  garder  que  si  l'on  avait  mélangé  ces  deux 
espèces  et  ces  deux  couleurs  ensemble. 

i;  Il  y  a  cependant  des  exemptions  à  tou- 
tes règles  et  le  goût  est  toujours  le  guide 
le  plus  siir.  Les  Iris  de  Kaempfer,  par 
exemple,  et  une  tige  longue  de-  roses  blan- 
clies  Madame  Alfred  Carrière  font  un  en- 
semble charmant. 

«  Les  fougères  mâles,  quand  elles  sont 
de  petite  dimension,  garnissent  aussi  déli- 
catement le  bord  des  vases.  Le  cristal  sim- 
ple, blanc  est  lu  matière  qui  convient  le 
mieux  à  la  délicatesse  des  Roses.  Cepen- 
dant, j'ai  vu  un  très  bel  effet  de  roses  pour- 
pres Laurent  Cari  et  FAigéite  Fûrst  dans 
un  vase  de  poterie  d'un  vert  assez  foncé.  Un 
récipient  en  forme  de  gros  flacon  écrasé 
à  la  base,  comme  on  en  fabriquait  en  1S30 
pour  les  tables  de  toilette,  est  un  assez  boji 
vase  pour  soutenir  les  tiges  des  roses, 
quand  elles  sont  assez  longues,  et  les  faire 
un  peu  pencher.  Des  vasques,  avec  bol  au 
centre,  facilitent  aussi  l'arrangement  -les 
roses   à   tiges  courtes. 

«  2°  CÉRÉMONIE  DE  L'ADMIR.VFION  ni'  BOU- 
QUET AU  Japon. 

'<  Ce  chapitre  résumé  du  livre  de  I\I.  Con- 
der,  fera  comprendre  aux  Européens  qu'elle 
importance  —  quasi  sacrée  —  les  Japonais 
attachent  à  l'art  du  bouquet  ainsi  qu'à  sa 
signification  symbolique.  Nous  sommes,  à 
ce  point  de  vue,  d'une  culture  bie7i  infé- 
rieTire  à  la  leur. 

"  Un  iirotocole  des  plus  miruitieux  règle- 
jiour  les  visiteurs,  la  façon  dont  ils  doivent 
admirer  le  bouquet  que  bMii-  hôte  offre  à 
leur  vue.  Il  est  d'abord  interdit  de  le  re- 
garder autrement  que  d'un  point  spécial 
de  l'appartement:  ensuite,  un  antique  céré- 
monial préside  à  la  fai;on  de  s'asseoir  pour 


122 


JOURNAL    DES    ROSES 


l'admirer  ;  s'il  est  suspendu,  le  visiteur 
reste  debput;  sinon  il  s'accroupit,  en  lace 
de  la  II  Tolvonoma  »  —  sorte  d'alcove  liasse, 
rectiiugulaire,  d€S  -appartements  japonais 
—  une  main  sur  ses  genoux,  l'autre  ap- 
puyée sur  la  natte  qui  recouvre  le  plan- 
clier...  Il  serait,  alors,  malséant  de  tenir 
un  éventail  ! 

"  Se  rapj)elant  qu'il  y  a  toujours  une 
relation  intime  entre  le  tableau  qui  orne 
I«  panneau  du  fond  et  le  bouquet  posé  de- 
vant, le  visiteur,  s'il  y  a  plusieurs  kakémo- 
nos,, portera,  premièrenient  son  attention 
admiratlve  sqr  celui  du  centre,  puis  sur 
celui  de  gauche  et  enfin  sur  celui  de  droite. 
Alors,  seul'epi'Cnt,  il  examinera  le  bouquet 
qui  se  trouve'  au  premier  plan.  4pi"ès'  avoir 
remarqué  la  ligne  et  le  dessin  du  Shin,  il 
inspectiB'ra  le  bouquet  de  la  droite  à  la  gau- 
che et  d-u  haut  en  bas...  Il  est  jugé  mal- 
poli dei  l'alkr  regarder  par  derrière,  ou 
même  de  l'examiner  de  trop  près,  comme 
si  on  voulait  surprendre  les  «  dessous  "  de 
la  combinaison  florale. 

<i  L'expiression  de  l'ac]  mi  ration  doit  être 
calme,  cérémonieusie  et  aimable.  Toute 
louange  iDruyante  ou  exagérée  serait  de 
mauvfiis  goût. 

Il  Cest  sur  sa  couleur  cjue  commenceront, 
les  compliments.  Le  cpaalificatif  d'élégant 
est  donné  aux  fleurs  blanche®.  Ceu)f  de 
splendide  çt  distingué  sont  dévolus  au  bleu. 
Jpli  B-e  i^it  du  rouge;  très  distingué  du  jau- 
ne; modeste  et  tranquille  du  yjplet. 

Il  On  fait  honneur  à  son  visiteur  en  le 
priant  d'improviser  à  son  tour  un  boucruet, 
pour  lequel  on  a  préparé  tout  le  matériel 
nécessaire.  Le  maître  de  maison  a  placé 
un  vsvse  rempli  aux  trois  quarts  d'eau,  au 
centre  de  la  tokonoma,  sur  un  plateau  ou 
sur  une  toute  petite  table  recouverte  d'une 
feuille  de  papier.  Il  a  fait  apporter,  sur 
un  plateau,  deux  ou  trois  espèces  de  fleurs 
fraîches  coupées,  des  ciseaux,  un  canif,  une 
nappe  blanche  d'environ  IG  pouces  carrés 
et  une  petite  scie. 

Il  On  ajoute  à  tout  cet  attirail  un  pot 
d'ea.u  et  plusieurs  de  ces  petites  baguettes 
qui  sen-ent  à  fixer  le  bas  des  branches,  une 
fois  celles-ci  mises  dans  le  vase. 

«  Si  le  maître   de  maison   fait  l'Iionneur 


à  son  hôte  de  lui  présenter  un  vase  rare, 
de  grande  valeur,  l'hàte  doit  se  récuser 
avec  modestie,  prétextant  son  manque  de 
talent,  son  indignité  d'u.ser  d'une  si  belle 
pièce.  Mais,  i>ressé  d'en  faire  usage,  il 
s'exécutera,  tout  en  construisant  son  bou- 
quet sans  aucune  prétention. 

"  Le  maître  de  maison  a-t-il  mis  trop  peu 
de  fleurs  à  la  disposition  de  son  visiteur  ? 
Celui-ci  fera  pour  le  mieux,  sans  jamais 
élever  une  réclamation.  S'il  laisse  quelques 
fleurs,  au  contraire,  sur  le  plateau,  le  maî- 
tre de  maison  viendra  enlever,  lui-même, 
ce  déchet. 

Il  Mais,  voici  le  visiteur  à  l'œuvre,  il  doit 
composer  un  bouquet  d'intention  modeste 
et  ne  jamais  chercher  à  symboliser  quelque 
sujet  prétentieux  ou  d'imagination  déré- 
glée. S'il  se  trouvait  parmi  ses  matériaux 
des  branches  épineuses  ou  poilues,  l'invité 
devrait  s'en  servir  telles  quelles,  sans  rien 
enlever  de  ce  qui  poun-ait  le  blesser,  à 
moins  qu'on  ne  l'y  invite,  ce  qu'on  ne  man- 
que'ra  certainement  pas  de  faire,  sauf  omis- 
sion. 

11  Enfin,  voici  le  bouquet  terminé.  Le  maî- 
tre de  maison  et  les  autres  invités  qui  s'é- 
taient discrètement  retirés  dans  l'apparte- 
ment voisin  pendant  l'opération,  s'appro- 
client  chacun  à  son  tour  de  la  tokonoma, 
.saluent,  puis  examinent  à  la  manière'  dis- 
crète déjà  citée  plus  haut. 

Il  Les  ciseaux  ont  été  laissés  auprès  du 
bouquet,  comme  une  silencieuse  et  humble 
requête  de  corriger  les  fautes  sûHeUient 
commises. 

Il  Entre  temps,  le  compositeur  se  tourne 
vers  le  maître  de  la  maison,  s'excuse  des 
imperfections  de  son  travail  et  insiste  pour 
qu'on  le  détruise,  ou  tout  au  moins  qu'on 
le  modifie.  Le  maître  de  maison,  bien  en- 
tendu, refuse,  en  protestant  que  son  hôte 
a  vraiment  composé  un  chef-d'œuvre...  Et 
hi  séance  se'  termine  par  de  réciproques 
congratulations. 

Il  Quand,  au  .lapon,  écrit  encore  M.  Cou- 
der, des  fleurs  sont  offertes  en  présent,  les 
choses  s©  passent  à  peu  près  de  la  même 
manière.  En  effet,  les  fleurs  offertes  ne  doi- 
vent jamais  être  envoyées  en  bouquet  pré- 
paré à  l'avance.  Elles  sont,  même,  le  moins 


JOURNAL    DES    KOSES 


12a 


possible  manipulées,  de  peur  qu'elles  ne 
prennent  l'apparence  d'avoir  déjà  servi.  Le 
donateur  a  grand  soin  de  n'envoyer,  après 
en  avoir  entouré  les  tiges  de  papier,  que 
des  fleurs  aptes  à  former  des  bouquets 
classiques;  il  y  joint  les  plantes,  feuillages 
et  autres  accessoires  utiles.  Quant  à  la  per- 
sonne honorée  de  ce  don,  elle  s'efforce  de 
tirer  le  .meilleur  parti   de  l'envoi. 

«  ...Dans  notre  monde  occidental  aj,oute 
l'auteur,  c'est  tout  le  contraire  qui  a  lieu. 
Les  bouquets  sont  laissés  au  goût  du  fleu- 
riste... 

1"  Il  y  a  là  un  manque  de  délicatesse,  de 


prévenance,  que  ne  pourrait  même  conce- 
voir un  [)aysan  .laponais. 

ic  Nous  avons,  il  est  vrai,  cette  excuse 
que  très  peu  de  persopnes  sont  capables 
d'apprécier  une  brassée  de  fleurs  «  nature  » 
et  que  très  peu  aussi  n'appellent  pas  leur 
maître  d'hôtel,  ou  leur  jardinier,  pour  les 
cbaj-ger  de  "  faire  les  bouquets  !  !  » 

Et  l'auteuir  de  conclure  mélancolique- 
ment :  «  il  est  parfois  déconcertant  d'en- 
tendre (le  charmantes  maîtresses  de  mai- 
son vous  convier  à  adrr\irer  l'art  floral  du 
"  nouveau  valet  de  chamb/e...  » 

C.    C. 


JCTOR    fjARNIER 

(Canlatf    an    Bienfaiteur    ck    la     Cité    des    Roses) 


Salut  au  bienfaiteur  de  la  Cité  des  Roses  ! 
Autour  de  cet  airain  accourez  en  ce  jour  I 
Versez  à  pleines  mains  les  fleurs  fraîches  écloses, 
Versez  à  pleins  cœurs  votre  amour  ! 
Maudit  le  Conquérant  avide  : 
Son  triomphe  coûte  des  pleurs. 
Maudite  la  gloire  homicide  : 
Elle  est  faite  de  nos  douleurs. 
Hommage  à  la  bonté  salutaire  et  féconde 

Que  le  Christ  enseigne  aux  humains. 
Qui  sème  en  souriant  les  bienfaits  sur  le  monde 
Et  n"a  jamais  de  sang  aux  mains. 
Aussi  longtemps  que  sur  notre  montagne 
Saint-Quiriace  ira  perçant  les  cieux, 
Aussi  longtemps  que  la  Tour,  sa  compagne, 
Sera  debout  pour  parler  des  aïeux, 
Victor  Garnier,  que  ta  vivante  image 

Soit  l'orgueil  de  notre  Cité, 

Et  que  ton  saint  nom  d'âge  en  âge 

Par  nos  échos  soit  répété  ! 

Salut  au  bienfaiteur  de  la  Cité  des  Roses  ! 

Autour  de  cet  airain  accourez  en  ce  jour  ! 

Versez  à  pleines  mains  les  fleurs  fraîches  écloses, 

Versez  à  pleins  cœurs  votre  amour  I 

Justin  BELLANGER, 

Bibliothécaire  de  la   Ville   de  Provins. 


U      ^OSERAI, 


.1//"  de  rendre  iiistriictwe  la  visite  de  ht 
'Roseraie  de  VHay,  il  es't  bon  de  savoir 
comment  ont  été  conçues  les  différentes  col- 
lections qui  la  Cdinpusent,  et  de  les  j)ar- 
courir  dans  un  ordre  déterminé.  Les  quel- 
ques détails  qui  suivent  permettront  de  ju- 
ger lie  l'effort  tenté  et  de  connaître,  dans 
leur  succes.vion  loqique,  les  différentes  cpo- 
qves  de  l'Histoire  de  la  Rose. 

1.  I.E  JARDIN   DES   PLUS    BELLES    ROSES    ; 

Dans  un  jardin  elliptique,  cerné  par  de 
hauts  pylônes,  sont  réunis  sans  parti  pris 
de  collection  ou  de  classement,  les  plus 
belles  de  nos  roses.  Les  rosiers  en  buissons 
sont  employés  par  grandes  masses  mono- 
chromes, les  sannentenx  sont,  soit  palissés 
sur  des  treillages  ou  armatures  de  fer,  soit 
greffés  sur  hautes  tiges.  Dans  de  grandes 
caisses,  de  forts  rosiers  remplacent  le  clas- 
sique oranger.  A  droite  et  à  gauche  de 
celte  roseraie,  puremieTit  décorative,  sont 
les  roseraies  de  collection. 

2.  LA    ROSE    PANS    l'histoire    ; 

Cette   collection   rétro.spective,   résumé   de 


l'Histiiire  de  la  Rose,  montre  jiar  quelles 
étapes  l'églantine  j)rimitive  est  devenue  la 
fleur  men'eilleuse  de  nos  jours.  En  face  de 
types  botaniques  caractéristiques,  classés 
selon  l'ordre  iirobnble  de  leur  dispersion 
sur  la  teiTe,  sont  les  roses  connues  et  dé- 
crites aux  différentes  époques  de  notre  his- 
toire, depuis  la  cr\nlisat.ion  grecque  jus- 
qu'au XX'  siècle. 

3.  COLLECTION'    BOTANIQUE    : 

La  longue  allée  des  rosiers  botaniques 
montre  les  nombreux  et  différents  aspects 
que  revêtent  les  rosiers  sauvages,  dans  les 
contrées   où  ils   .sont   acclimatés. 

4.  COLLECTION  DES  ANCIENNES   ROSES  GALLIQUES. 

Dans  un  jardin  triangulaire  sont  rangées 
les  rosets  anciennes,  celles  qui  sous  les 
noms  de  Cent-Feuilles,  Provins,  Damas, 
Moussues,  Pompons,  etc..  firent  les  déPces 
de  nos  grands  pères.  Lextr  floraison  est 
abondante,  mais  brève,  ce  qui  les  a  fait 
délaisser  jinur  les  variétés  remontantes.  En- 
viron 650  variétés  sont  jalousement  conser- 
vées, elles  méritent  d'être  sauvées  de  l'ou- 
bli. 


)E      L'MAY 


5.    I.ES    ROSES    DE    I.A    MAI.MAISON    ; 

1,'Impérntrice  Joséphine  réunit  à  la  Mal- 
maiFoii  nne  collection  de  roses  considéra- 
ble pour  l'époque,  puisqu'elle  comprenait 
jirès  de  :;?50  espèces  ou  variétés.  Environ 
200  de  ces  roses  ont  été  retrouvées  et  ran- 
gées ici,  len  même  temps  qu'elles  étaient  re- 
placées dans  les  jardins  de  la  Malmaison. 

G.   cofi.ECTioN   nEs   ROSES   nr  japon   ; 

Là  sont  réunies  les  roses  de  TExtréme- 
Orient  (Japon,  Chine,  Inde,  Bengale,  etc.), 
roses  qui  furent,  jimir  la  plupart,  intn> 
duites  en  Europe  à  la  fin  du  xviii'  siècle 
et  qui  par  leur  croisement  avec  nos  an- 
ciennes roses  galliques  donnèrent  naissance 
à  nos  principales  races  modernes. 

7.    COLLECTION    HORIICOLE    : 

Tfiutes  nos  roses  nicideines  sont  ici.  Cett? 
collection  de  7.000  variétés  environ,  prés- 
ide toutes  du  XIX'  s'ècle,  ont  été  après  un? 
rigoureuse  identification,  étiquetées  soi- 
gneusement et  classées  en  sections,  espèces, 
races  et  groupes. 


8.  MUSÉE   : 

Réunion  de  documents  tous  inspirés  par 
la  Rose.  Dans  la  grand*  salle  sont  les 
œuvres  des  artistes  et  décorateurs  :  pein- 
(ures,  aquarelles,  dessins,  estampes,  tissus, 
papiers   peints,   porcelaines,   etc. 

Dans  la  seconde  salle  sont  les  œuvres  des 
lioètes  et  littérateurs,  et  les  études  des  hor- 
ticulteurs et  botanistes.  Les  trois  roseraies, 
qui  suivent  à  gauche  en  sortant  du  musée, 
renferment  les  roses  modernes,  roses  du 
XX''  siècle. 

9.  LES    ROSES   DE   L'HAY    : 

Roses  obtenues  par  les  hybridations  fai- 
tes à  l'Hay. 

10.  LES    ROSES    DE    RAfiATELLE. 

Roses  primées  aux  concours  annuels  des 
roses  nouvelles  à   Ragatellc. 

IL    LE  JARDIN   DES   ROSES   NOUVELLES    : 

Sélection  des  200  plus  belles  dernières 
roses  créées. 

12.    LA    ROSERAIE    DE    MADAME    : 

Les  10(1  plus  belles  variétés  de  roses  pour 
la   fleur  à  couper. 


126 


JOUE  îs  AL     DES     EOSES 


§!/XPOSITION      DE      ^OSES      DE      ^ACON 

Organisée  le  Dimanche  8  Juin,  par  la  Société  d'Horticulture 


L'exposition  de  roses,  organisée  par  la  So- 
ciété d'Horticulture  de  Màcon,  présentait 
un  coup  d'œil  ravissant.  Des  roses,  encore 
des  roses.  C'en  était  une  vraie  débauche  ! 

Telle  une  coquette,  faisant  parade  de  sa 
beauté  sans  rivale  et  de  ses  plus  ra-^issants 
costumes,  la  Rose,  aux  parfums  si  suaves, 
si  pénétrants  et  si  variés,  étalait  la  multi- 
tude de  ses  toilettes  dans  le  grand  salon  de 
l'Hôtel  de  Ville,  dont  le  cadre  élégant  re- 
haussait encore  le  charme  incontesté  de 
la    leine  des   fleurs. 

Aux  dames  et  aux  demoiselles,  les  roses 
offraient  l'image  de  leur  grâce  enchante- 
resse et  semblaient  présenter  l'homma.ge 
de  ieiir  beauté  et  de  leurs  parfums  aux  ai- 
mables visiteuses  qui  les  contemplaient 
avec  envie. 

Telles  corolles,  aimablement  penchées, 
semblaient  quémander  un  regard,  un  com- 
pliment, un  baiser  ;  telles  autres,  altières 
et  majestueuses,  orgueilleusement  dressées, 
paraissaient  si  sûres  et  si  fières  de  leur 
beauté,  qu'elles  semblaient  jeter  un  défi  à 
leurs  compagnes  plus  modestes. 

Telles,  au  contraire,  plus  discrètes,  ou 
plus  humbles,  tentaient,  mais  en  vain,  de 
dissimuler  modestement  dans  le  feuillage, 
la  douceur  de  leur  coloris  et  la  grâce  de 
leurs  pétales. 

Le  Jury,  composé  de  MM.  Gaillard,  horti- 
culteur à  Bourg,  président  ;  Champion, 
horticulteur  à  Chalon-sur-Saône,  secrétaire; 
Plumet,  horticulteur  .-  grainier  à  Mâcon; 
Bonnet,  horticulteur  -  viticulteur  à  Màcon; 
et  MM.  Lafay,  conservateur  du  Musée  de 
Màcon  ;  Combaud,  vice-président  de  la  So- 
ciété, pour  la  section  entomologique  et  bo- 
tanique, a  décerné  les  récompenses  sui- 
vantes : 

l"  prix  :  Médaillon  de  vermeil  offert  par  la 
Société  Française  des  Rosiéristes,  à  M.  Ber- 
toux,  rosiériste  à  Màcon,  pour  sa  collection 
de  roses  en  fleurs  coupées,  comportant  plus 
de   200   variétés. 

2"  prix   {ex  œqito)    :   Médaille   de  vermeil, 


grand  module,  à  M.  Falconnet,  horticulteur 
à  Thoissey  (Ain)  et  M.  Colombier,  amateur 
à  Mâcon,  pour  leurs  collections  de  roses  en 
fie'Urs  coupées,  comprenant  200  variétés. 

Médaille  de  vermeil  grand  module  :  M. 
Lachaize,  horticulteur  à  Màcon,  pour  sa 
magnifique  exposition  comportant  :  Vanne- 
ries, surfouts,  garniture  de  table  et  cou- 
ronnes merveilleuses. 

Médaille  de  venneil  :  Lycée  Lamartine, 
pour  son  exposition  entomologique',  botani- 
que et  ses  dessins  à  la  plujne  des  ennemis 
du  rosier. 

Médaille  d'argent  grand  module  :  M.  Fal- 
connet, liorticulteur  à  Thoissey  ;  M.  Com- 
merçon,  jardinier-chef  à  l'asile  départe- 
mental. 

Médaille  d'argent,  offerte  par  l'Associa- 
tion Horticole  de  Beaune  :  M.  Comb.-iud, 
vice-président  de  la  Société. 

ÎNIédaille  d'argent  de  2''  classe  :  M.  Colom- 
bier, .amateur  à  Mâcon,  pour  son  lo't  de  ro- 
siers Polyantha  en  pots,  oii  on  remarquait  : 
Atrnpurpurea,  Alice  Chamrion,  Orléans- 
Tîosv,   Madame   Taft,  Jeannc-d' Arc^  etc. 

Médaille  d'argent  de  3°  classe  :  M.  Fal- 
connet, pour  la  série  de  25  spécimens  d'une 
seule  variété  {Rayon  d'Or). 

Médaille  d'argent  de  l''"  classe  :  Ecole  pri- 
maire de  la  rue  de  La  Préfecture,  pour  son 
exposition  botanique. 

Exposants  ne  concourant  pas  :  M.  Gi- 
raud,  horticulteur  à  Màcon,  200  variétés  de 
roses  ;  M.  Bonnet,  horticulteur-viticulteur 
à  Mâcon  et  M.  Berthiaud,  jardinier  à  l'Hô- 
liitul  :  chacun  100  variétés  de  roses. 

Parmi  les  roses  nouvelles,  prises  au  ha- 
sard dans  les  lots  des  exposants,  on  trou- 
vait :  Madame  Charles  L'utaud,  Madame 
Edmond  Rosland,  Président  Vignet,  Lieu- 
tenant. Chauré,  Souvenir  de  Madame  Grts- 
tave  Prat,  May  Miller,  Climbing  Madame 
Jules  Grolez,  Bayou  d'Or,  Beauté  de  Lyon, 
Sunburst,  Louise-Catherine  Breslau,  Prince 
Engelbcrt  Charles  d'Aremberg,  André  Ga- 
mon,    Vicountess  Enficld,   Sénateur  Mascu- 


SONNENLICHT    iHybride     de     Lutea) 
Obtenteur    :    D      KRUGER.    Vendeur:    H.    KIESE    1913 


JOURNAL     DES    EOSES 


127 


raud.  Comtesse  of  Westmimter,  Julict,  Hé- 
lène Wattinc,  Ladij  Hilliitgd'oii,  Joiikheer 
J.-L.  ilock,  Madami'  Srgond  Wcbcr^  Ma- 
dame G.  Serrurier,  Mrs  Hubert  Taijlor,  Mar- 
garet,  Maduine  DelasaUi\  Ditrlwss  of  Wel- 
lington. 
L'ne   superbe   fleur   de   Strelilzid    Uegince, 


présentée  par  M.   le  docteur  Biot,   fut  fort 
admirée  du  public. 

Pliis  de  1.500  vi.siteurs  circulèrent  autour 
devs  tables,  de  11  heures  à  7  henres  du  soir, 
ne  t[iiittant  qu'à  regret  ce  sanctuaire  déli- 
cieu.x. 

Le  Secrétaire  .-  COMMERÇON. 


I^OSE     i^ONNENLICHT      (Hybride    de    Lutea) 
(Lady  Mary  Fitzwilliam   X  Harrissonii) 


Cette  moignitique  rose,  obtenue  par  le 
docteur  Krùger,  sera  mise  au  commerce 
en  1913  par  M.  -Kièse,  horticulteur  à  Vie- 
selbach-Erfurt,  qui  nous  en  donne  la  des- 
cription suivante  : 

<i  C'est  une  superbe  rose  jaune  pour  cor- 
beille. 

«  On  reconnaît  son  origine  au  jnemier 
coup  d'œil  :  elle  possède,  du  père,  la  cou- 
leur jaune  intense,  le  bois  lu'un  violet  et  la 
forme  du  feuillage.  IJe  la  mère,  elle  a  con- 
servé la  forme  en  cloche  de  la  fleur  s'en- 
trouvrant  et  la  longueur  des  feuilles  qui  en- 
tourent la  rose  ;  mais  elle  est  un  peu  plus 
pleine. 

11  I.a  floraison  commence  à  la  même  épo- 
que que  cliez  toutes  le®  roses  capucines. 
La  première  floraison  est  tellement  rielie 
et  abondante  qu'on  croit  voir,  lorsqu'elle 
f'st  greffée  .sur  tige,  une  pyramide  jaune, 
sans  feiiilles. 

<(  Cette  rose  remonte  pendant  tout  l'été 
et  même  très  avant  en  automne;  mais  il 
ne  se  produit  plus,  alors,  que  des  fleurs 
isolées,  ou  peu  nombreuses. 


11  Pendant  les  .six  dernières  années  d'ob- 
servation, elle  s-ouffrit  deux  étés  de'  la  ma- 
ladie de  la  chute  des  feuilles  —  textuelle- 
ment :  11  niattfciUkrankhri!  n  —  comme 
tous  les  croisements  obtenus  avec  des  roses 
cajiucines.  EU©  est  relativement  résistante 
à  l'hiver  et  peut  supporter,  sans  protection, 
tous  les  froids  de  notre  latitude,  sans  que 
les  aiguillons  ou  les  branches  en  soient 
atteints. 

•1  .Te  ne  pourrais  cependant  pas  afflnmeT 
qu'elle  résisterait,  sans  protection,  aux 
basses  températures  des  frontières  nord  de 
la  .Sibérie. 

11  En  haute  tige,  elle  forme  une  pyra- 
mide régulière.  Tailler  cette  nouveauté  le 
moins  possible,  et  se  contenter  d'enlever 
le  bois  mort.  Cette  rose  demande  donc  très 
peu  de  soins  et  convient  très  bien  pour  la 
décoration  des  lieux  où  l'on  veut  ol)tenir, 
avec  le  moins  de  travail  possible,  un  ré- 
sultat satisfaisant. 

11   H.    KIESE.   » 


rREFFE 


Unique 


Tous  les  ans,  au  mois  do  juin,  je  vais 
passer  deux  ou  trois  jours  dans  le  départe- 
ment de  la  Sarthe  ;  j'y  réside  dans  un 
gros  bourg,  chez  un  fin  garde-chasse,  très 
curieux,  c'est  son  mot,  des  clioses  de  l'horti- 
culture et  principalement  de  la  rose.  Chaque 
année,    il    plante    une   dizaine    d'églantiers 


dans  srm  jardin;  je  lui  apporte  mes  plus 
belles  roses,  il  les  greffe  dès  mon  arrivée; 
dans  cet  heureux  pays,  on  pe.ut  greffer  à 
œil  poussant,  ce  que  nous  ne  pouvons  faire 
sous  notre  climat  de  Paris. 

.l'ai  toujours  été  surpris  du  succès  de  ses 
greffes,    il    n'en   manque   pas   tme,    je   dis   : 


128 


JOURNAL    DES     EOSES 


pas  une.  Comme  je  lui  apporte  toujours 
plus  de  roses  qu'il  ne  lui  en  faut  et  que 
nous  faisons  de  grandes  randonnées,  nous 
greffons,  il  greffe,  veux-je  dire,  au  hasard 
des  rencontres  d'églantiers  :  chez  moiiisieur 
le  curé,  monsieur  l'instituteur,  dans  les 
fermes,  à  l'aubei-ge  ;  jamais,  jamais  de 
manque. 

Et  non  seulement  il  ne  manque  pas  une 
greffe,  mais  ses  rosiers  sont  de  toute  beauté. 
Quand  je  reviens,  l'année  suivante,  je  vois 
ses  roses  greffées  de  l'année  précédente  (un 
an  de  greffe  à  peine)  elles  ont  dix  à  douze 
roses  magnifiques  (sans  compter  celles  cou- 
pées pour  la  Fête-Dieu)  et  le  rosier  forme 
déjà  une  belle  tète;  ses  rosiers  de  deux  ans, 
ont  une  plus  forte  tète,  naturellement  et  cin- 
quante roses,  mais  que  dire  de  ses  rosiers 
plus  -âgés  !  Quelles  tètes  !  !  !  Il  les  taille  à 
quinze  centimètres  et  ces  têtes  font  soixante 
centimètres  de  diamètre  ;  il  faut  compter 
les  roses  par  centaines.  Je  n'ai  jamais  vu 
de  rosiers  pareils,  n'en  déplaise  à  mes  four- 
nisseurs. 

Et  de  ces  vieux  rosiers^  il  n'en  perd  pas, 
toujours  les  mêmes,  sans  u  (jiyounn/inds  » 
comme  il  dit  ;  toute  la  sève  est  en  haut  tt 
les  rosiers  n'ont  pas  le  loisir  d'émettre  de 
ces  rejetons  si  malfaisants. 

.le  lui  dnnne,  il  est  vrai,  mes  roses  choi- 
sies parmi  les  vivaces  (voir  mon  dernier  ar- 
ticle) :  G.  Xnbrmnand,  Général  Mnr  Ar- 
thur. TiUicr,  Marqiiisr  dr  Quérohnit,  Caro. 
Uni'  Testout,  Rrinr  des  Ni'iges,  VIricli  Brun- 
ner,  Victor-Huijn,  Mrs  Edw.  Pouud,  Antoi-nr 
Bicoire,  si  beau  ;  Kaisi'riu  Aiigiistu  Victo- 
ria^ Laurciil  Carte,  Prince  de  Bnlijaric,  Pea- 
cc,  Madame  Setjond  Weber^  Mrs  Aanin- 
Ward,  Mrs  Jrdin  l.ninij.  Général  Galliéni, 
Lady    Walerlow,    Madame    Antoine   Mari. 

J'ai  nommé  en  dernier  ces  deux  variétés 
pour  appuyer  leur  beauté   : 

Ladij  Walerlow,  je  l'ai  vantée  dans  un 
article  à  elle  spécialement  consacré;  c'est 
un  grimpant  et  je  vois,  dans  le  dernier  nu- 
méro de  ce  journal,  que  la  maison  Roth- 
berg  en  a  fait  un  pleureur  !  J'en  avais  l'idée 
et  je  regretterai  de  m'être  laissé  devancer  et 
de  n'avoir  pas  vu,  à  l'exposition  d'borticul- 
ture,  les  exemjilaires  jjrésentés  —  le  Journal 


des  Roses  les  cite  comme  admirables,  je  le 
crois  volntiers. 

Pour  en  revenir  à  mon  fin  garde  man- 
ceau,  il  en  fait  pour  le  moment  des  têtes 
de  tiges,  c'est  magnifique,  les  fleurs  sont 
plus  larges  que  les  Panl  Neyron  et  les 
teintes    ont    une    délicatesse    indescriptible. 

Madame  .Antoine  Mari,  rose  peu  prônée, 
est,  dans  le  jardin  de  mon  amateur,  d'une 
beauté  infinie;  épanouie,  c'est  un  camélia 
comme  il  n'en  existe  pas,  large  de  10  centi- 
mètres. En  bouton  ou  à  demi  ouverte,  c'est 
un  rêve  et  cent  cinquante  fleurs  au  rosier  ! 
Pour  mes  hôtes  et  moi,  pendant  trois  jours, 
Madame  .Antoine  Mari  a  été  la  plus  belle 
des  roses. 

Ces  deux  fleurs  ne  s'abiment  pas  à  la 
pluie. 

Cliers  lecteurs,  vous  allez  dire  que  mes 
digressions  tout  intéressantes  qu'elles  puis- 
sent être,  ne  me  font  pas  approcher  du  but 
proposé.  Quel  est  donc  le  mystère-,  le  phil- 
tre, le  secret  possédé  par  notre  pratricien, 
pour  voir  tout  lui  réussir  ?  J'ai  mis  dix  ans 
pour  en  avoir  la  révélation,  voulez-vous  at- 
tendre une  seconde  '?  Le  titre  a  déjà  parlé, 
c'est  la  greffe  unique,  une  seule  greffe  en 
tête  au  rosier  !  Il  n'y  a  pas  de  my.stère, 
mais  opération  basée  sur  un  raisonnement; 
il  n'y  avait  qu'à  regarder,  à  voir,  à  se  ren- 
seigner. Hélas  !  les  ro.somanes  aussi  ont 
des   yeux  pour   ne   pas   voir. 

Je  m'étais  occupé,  ce  printemps,  à  prépa- 
rer des  églantiers  qui  me  restent,  à  suppri- 
mer tout  ce  qui  excède  les  trois  ou  quatre 
branches  réglementaires  (qui  donc  a  fait 
le  règlement  '?)  et  j'étais  tout  imbu  de  mes 
travaux,  lorsque  je  vois  les  églantiers  de 
mon  homme  avec  une  seule  branche  !  !  Ce 
rapprochement  de  mes  trois  branches  et  de 
cette  branche  uni([ue  me  frappe  : 

"  Mais  Victor,  vous  avez  donc  coupé  les 
11  autres  branches  ?  Vous  ne  greffez  que  sur 
«1  une    l>i-anche  ? 

Il  Oui,  monsieur,  et  depuis  longtemps  ! 
CI  Vous  ne  l'aviez'  donc  jamais  vu?  Je  me  suis 
"  ai)erçu  aue  l'écusson  sur  une  br;incbo 
I  remplaçait  avantageusement   les   trois   ou 

I  quatre  écussons  que  l'on  met   habituelle- 
"  ment,  il  attire  plus  de  sève.  J'arrase-,  sans 

II  risquer  la  solidité  de  la  branche,  j'arrase 


4 


JOUENAL     DES    KOSEa 


129 


«  la  tige  un  peu  au-dessus  de  la  greffe  ;  il 
Cl  se  forme,  en  haut,  une  excroissance  de  la 
"  greffe,  un  ijoing  (il  montre  le  poing)  d'où 
Il  sortent  de  tous  côtés  des  doigts  (vous 
Il  voyez  les  doigts  i;  ce  poing  arrive  à  recou- 
II  vrir  Textrémité  de  la  tige,  les  doigts,  sor- 
II  tant,  à  droite,  à  gauche,  en  avant  et  en 
■I  arrière  me  donnent  une  tète  ronde  et  four- 
II  nie.  Pour*  greffer,  je  ne  suis  pas  gêné  par 
Il  d«s  branches  qui  m'empêtrent  et  m'écor- 
11  chent,  je  procède  avec  sécurité. 

Ce  raiso^nnement,  appuyé  d'une  mimique 
de  boxeur  et  d'étrangleur  m'avait  ébranlé, 
bien  que  je  sois  poids  lourd. 
Il  Cependant,  Victor,  vous  admettrez  bien 
que  trois  greffes  donnent  plus  de  sûreté 
de  reprise  qu'aine  !  Si  l'une  est  manquée, 
l'autre  prend  et  l'on  n"a,  ni  fait  un  tra- 
vail inutile,  ni  perdu  une  année  ? 

11  Erreur,  monsieur,  profonde  erreur.  On 
ne  doit  pas  manquer  une  greffe,  on  ne 
peut  la  manquer  si  l'écusson  et  le  sujet 
sont  bons,  il  s'agit  d'unir  intimement  les 
deux  sèves,  c'est  une  question  de  soins 
il  ne  faut  pas  d'à  peu  près.  Si  vous  en 
faites,  vous  pouvez  aussi  bien  manquer 
les  trois  que  l'une  ;  même,  cette  idée  que 
vous  dites  est  la  cause  de  liien  des  négli- 
gences. Bah  !  se  dit-on,  si  celle-là  est  mal 
faite,  l'autre  prendra  !  et  on  les  manque 
tous  les  trois.  Et  après  ce  manque  de 
trois,  ce  qui  peut  arriver  de  pis,  c'est  de 
les  réu.ssir  toutes  trois,  elles  se  nuisent, 
s'altèrent  l'une  l'autre,  la  sève  ne  sait  mi 
aller,  et  qui  e.st-ce  qui  profite  de  la  lutte, 
c'est  le  gourmaud;  voyez  mes  rosiers,  au- 
cun, n'a  de  gourmands.  .\vez-V()U.s  mi 
dans  le  jardin  de  monsieur  le  curé,  y  en 
avait-il  des  gourmands  ?  à  ses  rosiers,  à 
ses  églantiers,  excepté  aux  rosiers  que  je 
lui  ai  greffés,  ils  sont  aussi  beaux  que  les 
miens.  (Monsieur  le  curé,  dans  sa  bonté 
immense,  laisse  tout  jjousscr,  tout  le 
monde  doit  vivi-e,  même  les  gounnands, 
nous  l'avons  grr^ndé  fort).  Avec  ma  greffe 
unique,  continue  V'ictor,  je  choisis  le  plus 
bel  écusson:  je  mets  toute  mon  attention, 
je  prends  tout  mon  t«'m|)s,  je  réussis  tou- 
jours, mes  rosiers  sont  plus  beaux  que 
n'importe  où,  n'ayant  pas  de  gourmands. 


11  iJ  n'en  meurt  aucun.  Ma  méthode  est  donc 
Il  la  bonne. 

11  Une  dernière  objection,  \'ictor,  il  ar- 
11  rive  qu'au  cours  de  l'été  ou  du  I  autiMune, 
n  les  branches  cassent  par  l'ouragan,  alors. 
Il  si  vous  n'avez  qu  une  corde  à  votre  arc. 
Il  elle  est  perdue.   » 

Ce  diable  d'homme  a  réponse  à  tout. 

Il  Oui,  j'ai  vu  cela  chez  le  pépiniériste 
i<  d'ici,  jamais  chez  moi  ;  ma  branche  est 
11  forte  et  ma  grelfe  étant  soignée,  je  ne 
Il  coupe    que    l'écorce,    tandis    que    l'homme 

I  pressé,  ayant  trois  greffes^  faire  sur  pe- 

II  tites  branches,  entame  le  bois  au  pre- 
1'  mier  coup  de  greffoir  ;  d'ailleurs  la  cas- 
11  sure  ne  fait  pas  généralement  manquer 
Il  la  greffe.  » 

Oui,  dis-je  avec  lui,  la  méthode  est 
bonne.  J'ai  revu  ses  rosiers,  ce  qu'il  y  a  de 
remarquable,  c'est  la  bosse  du  dessus,  le 
IJoing,  suivant  sa  pittoresque  expressioin  ; 
il  met  S'on  écusson  au  coin,  il  grossit  et  a 
liientot  surmonté  le  dessus  arrasé  pour  l'at- 
tirer ;  cette  bosse  n'est  pas  posée  sur  le  des- 
sus, elle  y  est  incorporée,  iJ  y  a  amalgame; 
la  sève  vient-elle  alors  en  droit  fil  de  la  tige 
en  la  greffe,  c'est  incontestable  ;  c'est  une 
attirance  directe  qui  empêche  la  sève  de 
s'éparpiller  en  gourmands. 

Et,  naturellement,  j'en  suis  convaincu,  ces 
rosiers  vivent  plus  longtemps  que  les  autres; 
ce  sont  les  gourmands  qui  font  périr  les 
rosiers.  J'observe  dans  mon  jardin,  la  plu- 
part de  mes  rosiers  faibles  ou  mourants  ont 
trois  greffes  !  J'en  fais  enlever  bien  vite  deux 
et  je  vois  déjà  la  tête  reiirendre. 

J'observe  aussi  :  chez  nmi,  dans  d'autres 
jardins,  à  Bagatelle,  les  neuf  dixièmes  des 
vieux  rosiers  ont  la  greffe  unique,  |iar  le 
poing  sur  le  bout  de  la  tige  ;  ils  .se  sont  dé- 
barrassés des  greffes  en  flanc,  ils  ont  vain- 
cu les  II  trois  greffes  ».  Mais  qui  dira  ceux 
que  le  "  trois  greffes  n  a  vaincu®?  Ils 
sont  morts  ceux-là  ;  ils  sont  légion. 

J'ai  laissé  uni  moment  cet  article  et,  pen- 
dans  cette  interruiition,  une  décei)tion  m'est 
venue  :  J'enionce  une  porte  ouverte  !  !  !  Cou- 
rant après  mon  pleureur  Lady  Waterlow, 
j'ai  rencontré,  non  pas  l'objet  de  mes  re- 
cherches, mais  un  bon  pratririen  de  pépi- 
nière.  Je  lui  raconte   ma  n   découverte   »    : 


130 


JOURNAL     DES    ROSES 


«  La  greffe  unique  !  s'est-il  écrié,  ce  n'est 
pas  une  nouveauté,  c'est  l'enfance  de 
l'art,  c'est  en  même  temps  la  perfection., 
l'idéal  !  Aucun  horticulteur  ne  l'igniore  ; 
aucun  ne  peut  la  pratiquer  :  la  clientèle 
exige  les  trois  greffes  réglementaires  (en- 
core ce  maudit  règlement).  Le  rosier  à 
greffe  imique  a  beau  être  superbe  et  de- 
voir vivi-e  deux  fois  plus,  le  client  se  croi- 
ra Volé  des  deux  tiers  et  vDUs  en  offrira 
quinze  sous  ;  il  sourira  d'un  air  entendu 
aux  explications  que  vous  lui  donnerez. 
Non,  pas  d'explications,  rien  du  tout,  mes 
trois  greffes  !  ' 

(I  Que  faire?  L'horticulteur  n'est  guère  en- 
richi par  son   métier  !  il  l'aime,    il   ferait 


"  la  greffe  uaiique,  dût-il  y  perdre,  puisque 
"  les  plantes  vivent  plus  longtei<jps;  mais  il 
(I  ne  veut  i>as  dévorer  les  affronts  et  il  se 
«  résigne  :  vous  voulez  trois  greffes  et  une 
"  mortalité  plus  grande,  libre  à  vous,  nous 
Cl  ne  lutterons  pas  plus  longtemps  contre 
"  notre  intérêt.   » 

Alors,  si  le  client  est  si...  si...  arriéré, 
c'est  lui  qu'il  faut  persuader  de  l'excel- 
lehce  de  la  greffe  unique. 

Journal  des  Roses^  répandez  la  bonne  pa- 
role. 

Henry    THOMAS, 
à  Ville  -  d'AVray. 
5,  Chemin  des  Chdlcts. 


,ES 


rOURMANDS. 


Taille      d'Eté 


Il  y  a  deiix  sortes  de  gourmands  :  1° 
Ceux  partant  dii  sujet  des  plantes  greffées; 
2°  Ceux  déveJoppés  par  la  greffe  ou  par  le 
franc  de  pied. 

Les  gourmands  provenant  du  sujet  ou 
sauvageon,  qu'ils  proviennent  du  canina, 
ou  du  multiflora,  ou  du  manetti,  ou  d'mie 
autre  espèce,  doivent  être  extirpés  avec 
soLii.  On  déchausse,  avec  précaution,  le  ro- 
sier et  on  cou|)e,  a  l'aide  d'une  lame  bien  ai- 
guisée, à  l'épaisseur  d'un  écu,  les  rejets  de 
la  base.  H  est  bon,  si  l'on  possède  peu  de 
rosiers,  de  cicatriser  les  plaies,  avec  du 
mastic  »  L'Homme  Lefort  »,  trop  de  causes 
de  désorganisationn  des  tissus  existant  dans 
le  sol. 

Même  dans  les  grandes  cultures,  le  pi'o- 
cédé  a  son  mérite. 

Si  l'amateur  néglige  la  suppression 
des  gourmands,  ses  rosiers  disparaî- 
trorut  pour  faire  place  à  im  champ 
de  sauvageons,  de  diverses  espèces.  Et  chez 
les  novices,  le  bois  du  Multiflore  de  la  Gref- 
fcraie  ou  du  Manetti,  i-essemljlant  au  bois 
des  hybrides  divers,  facilement,  il  arrive 
qu'on  ne  s'en  aperçoit  pas.  Il  y  a  donc  ur- 
gence à  vérifier,  souvent,  ses  rosiers  gi"'ef- 
fés.  De  même  chez  les  tiges,  il  faut  toujours 
y  voir  car,  souvent,  le  corps  se  couvre  do 
branchettes   et   la   tête   en   possède   qui    ne 


sont  pas  de  la  variété  greffée.  Là  aussi,  le 
sauvageiun  détruira  la  greffe. 

Quant  aux  gourmands  des  variétés  adop- 
tée.?, il  y  en  a  de  deux  sortes  :  les  vigoureux, 
qu'on  doit  extirper  à  la  base,  à  l'épaisseur 
d'un  écu  (vieux  style)  et  les  branch-es  folles 
s'élevant,  sans  Ijoutons,  moins  haut  que  les 
premières.  Celles-ci,  dans  les  variétés  peiijé- 
tuelles,  seront  pincées,  en  leur  laissant  la 
longueur  des  branches  tde  l'ensemble; 
presque  toujours,  les  ramifications  de  ces 
branches  pincées  se  mettent  à  boutons. 
Nous  avons  souvent  observé   ce  résultat. 

Il  est  toujours  utile  de  passer  les  plaies 
au  mastic  «  L'Homme  Lefort  »,  ou  autre 
onguent,    afin    d'éviter  leur    dessèchement. 

Il  arrive  très  souvent  que  les  coupes  su- 
bies par  le  bois  aoùté  du  l'usier,  se  dessè- 
chent sur  une  longueur  pouvant  atteindre 
la  tige-mère  ;  les  vieux  jardiniers  disent  que 
ces  branches  de  dessèvrent  !  Avec  un  en- 
duit ad  hoc,  bien  placé,  im  peut  éviter  ce 
désagrément. 

Clicz  les  basses-tiges,  les  fr.incs-de-pied 
sont  à  conseiller  chaque  fois  qu'il  est  pos- 
sible ;  certaines  variétés  sont  rebelles  aa 
hnutui'age.  Du  l'C'.ste,  iiour  les  praticiens,  la 
greffe  et  récussonnage  sont  à  préférer  pour 
obtenir  les  quantités  nécessaires. 

AD.  VAN  DEN  HEEDE. 


JOtJRifAL     DES     EOÉiES 


lâl 


CHRONIQUE 


LORTICOLE 


rENERALE 


SOMMAIRE  ;  Météorologie.  —  Uiie  ExposittoQ  géucrale.  —  34o  Session  de  la  Société  poiiiologique  de  (■"rance.  — 
Exposition  horticole  à  Maisons-Laflilte.  —  Arbres  et  arbustes  nouveaux  ou  peu  connus  {atiite).  —  Nécrcdogié. 


I 
t 


Météoi'ologie  :  ce  que  fut  juin  rji3. 

—  Le  mois,  do  juin  1913  a  présenté  les  ca- 
ractères suivants  :  pressiuu  élevée,  tempé- 
rature un  peu  basse,  pluviosité  faible. 

Le  minimum  absolu,  755  °"",  relevé  le  5, 
est  le  plus  faible  qu'on  ait  constaté,  à  la 
même  altitude  depuis  un  siècle. 

La  température  moyenne  est  inférieure 
de  0°  6  à  la  normale.  La  nébulosité  moyen- 
ne, 6,5,  est  en  excès  (norriaale  de  juin  : 
5,8),  et  il  s'en  suit  que  la  durée  totale  d© 
l'insolation  est  en  déficit  de  38  heures  (Du- 
rée possible  :  481  heures;  durée  effective  : 
188  h.   7:   rapport  :  0,39). 

Hauteur  totale  de  la  pluie'  recueillie, 
26  °""  4,  représentaiit  les  45  centièmes  de 
la  normale  de  juin. 

{D'après  VObscrvatoin'  du  Parc  St-Manr). 


Une  Exposition  générale  des  pro- 
duits de  l'Hurticulture,  de  la  viticulture, 
de  la  sylviculture,  de  l'apiculturei  et  de  tous 
les  art.s  et  industries  s'y  rattachant,  est 
ouverte,  à  JoinviUe,  du  13  au  15  septembre 
prochain,  par  la  Société  IluriicuU-,  Vitlcole 
et  Forestière  de   la  Haute-Marne. 

Cette  exposition  qui  comprendra  17  con- 
cours différents,  s'annonce  comme  devant 
être  trè.s  intéressante. 

S'adresser,  i)our  exposeï',  à  M.  Lucien 
Bolut,  secrétaire  de  la  Société,  à  Cliau- 
mont,  ou  à  M.  li.  Humblut,  à  Joinville 
(Haute-Marne),  avant  le  1"  septembre,  ter- 
me de   rigueur. 


54°  Session  de  la  Société  porno 
logique  de  Finance.  —  La  5i'  session 

de  la  Société  ])Oiiiolnrji(iue  de  France  se 
tiendra  à  Gand  (Belgique),  du  8  au  9  sep- 
tembre prochain,  sous  le  titre  de  Cnnyrès 
international  d' Arboricullute  fruitiùre  et 
de    Pomologie,   et   sous  les   auspices   de   la 


Société  royale  d'.VgricuKure  et  de  Bota- 
nique. 

L'ouverture  du  congrès  aura  lieru,  salle 
du  Palais  des  fêtes  de  l'Exposition  univer- 
selle, le  lundi  8  septembre  à  9  heures  du 
matin. 

Les  membres  et  les  sociétés  affiliées  sont 
priés  d'adresser  leur  adhésion,  avajit  le 
10  août  prochain,  à  M.  L.  Chasset,  à  nuin- 
cieux  (Rhône),  afin  de*  pouvoir  bénéficier 
de  la  réduction  de  50  %  qui  sera  demandée 
aux  Gompâg-hies  de  chemins  de  fer. 

Des  questions  très  intéreissantes  sont  à 
l'ordre  du  jour  de   ce  congrès. 


Exposition    hoi'ticole    a    maisons- 

Laffitte.  —  Cette  exposition,  organisée  par 
la  Société  d'Horticulture  de  Maisons-Laf- 
fltte,  sera  ouveirte  du  14  au  17  août.  S'a- 
dresser à  M.  Jaéquot,  33,  avenue  LongrUeil, 
à  Maisons-Laftitte  (Seine-et-Oise). 


Arbres  et  Arbustes  nouveaux  ou  dvu 
CONNUS  (suite). 

61.  CotoneasTeiî  ANGUsrii'oLiA  Franchet  ; 
PyrAcantha  ANGUSTiFoLiA  C.  R.  Schneider 
(Bot.  Mat).  1910,  pi.  8345). 

.Vrljuste  à  l)ranclies  divariquécs;  les  ra- 
meaux d'abord  couverts  d'un  tomentum 
plus  Liu  moins  jaune,  deviennent  glabres, 
avec  l'écorce  rouge  bronzé,  rugueuse  et  len- 
ticellée  ;  parfois  quelques-uns  de  ces  ra- 
meaux sfe  changent  en  épines  longues  de 
1-1,5  centimètres.  Les  feuilles  à  pétioles 
courts,  groupées  sdr  des  rameaux  très  courts 
(lU  à  la  base  de  rameaux  ullongos,  sont  per- 
sistantes, linéaires-oblongues,  obtuses,  fine- 
ment mucronées  plus  ou  moins  rétréciés  k  la 
base,  à  bords  récurvés,  entiers  ou  quelque- 
fois ça  et  là  faiblement  dentés,  longues  de 
2-6  cenL,  larges  (U:  7-9  millimètre.s,  presque 
coriaces,  glabres  en  dessus,   recouvertes  en 


132 


JOUENAL    DES     EOSES 


dessous  d'un  tunientum  gris  qui  disiiaraît 
avec  l'âge.  Les  fleurs  sont  réunies  en  co- 
rymbes  peu  garnis,  plus  courts  que  les 
feuilles,  à  pédoncules  et  pédicelles  gris,  pu- 
bescents;  le  réceptacle  turbiné,  gris,  pubes- 
cent  est  couronné  par  5  sépales  ovales,  per- 
sistants et  pubescents;  la  corolle  est  compo- 
sée de  cinq  pétales  presque  orbiculaires, 
blancs  environnant  un  groupe  d'environ  20 
étamines  à  anthères  jaunes.  Le  fruit  dé- 
primé, globuleux,  glabre,  terminé  par  les 
lobes  persistants  du  calice  est  jaune  orangé. 
Cet  arbuste  a  d'abord  été  cultivé  en  Fran- 
ce, aux  Barres,  par  MM.  de  Vilmorin,  de 
graines  récoltées  dans  le  Thibet  oriental, 
par  le  P.  Soulié,  en  1895.  Le  jardin  de  Kew 
le  possède  provenant  de  graines  recueillies 
dans  la  Chine  occidentale  par  le  lieutenant 
Jones,  en  1899.  Il  fleurit  en  juillet  et  pro- 
duit un  bel  effet  par  fructification  abon- 
dante à  l'arrière-saison;  on  le  propage  de 
boutures  faites  avec  ses  rameaux  mi-aoûtés. 

62.  Philadelphus  Lemoinei,  Vestale. 
Variété  extrêmement  florifère,  à  rameaux 

gracieusement  disi>osés  et  garnis  de  feuilles 
moyennes,  dentées.  Les  tiges  florales  sont 
absolument  couvertes  de  fleurs  groupées  en 
panicules  serrées,  pleines,  presque  en  forme 
imbriquée  de  jacintlie,  blanc  pur. 

Cette  plaJite  a  été  obtenue  par  M.  Le- 
moine,  de  Nancy,  qui  l'a  mise  au  commierce 
en  1912. 

63.  WeiijEija  hybrida  Vestale. 

Variété  à  floraison  hâtive.  Les  fleurs  de 
très  grande  taille  se  présentent  horizonta- 
lement; elles  sont  d'un  blanc  crème  tout  à 
fait  pur  se  maintenant  ju.squ'à  la  déflorai- 
son. Obtenu  par  V.  Lemoine  et  fils,  de  Nan- 
cy, qui  l'ont  vendu  en  1912. 

64.  CoRYLOPSis  N'ErrcHiANA  Beau.  (Bat. 
Mag.   1910,  pi.  83-W). 

Buisson  aiTondi  de  2  mètres  de  haut  ;  les 
jeunes  branches  rougeàtres  sont  glabres. 
Les  feuilles  à  courts  pétioles  glabres  sont 
elliptiques,  brusquement  acuminées  ou  ai- 
giies  et  mucronées  à  base  presque  cordi- 
forme,  longues  de  7  -  10  centimètres,  larges 
de  4  -  5  centimètres,   bordées  de   dents  al- 


gues, espacées,  de  nuance  rougeâtre  et  fai- 
blement velues,  soyeuses  sur  l-s  nervures 
en  dessous  lorsqu'elles  sont  jeunes,  deve- 
nant, en  vieillissant,  vert  foncé  en  dessus, 
plus  ou  moins  glauques  et  parfaitement  gla- 
bres, coriaces.  Les  inflorescences  compo- 
sées de  10  -  15  fleurs,  paraissent  sur  les 
pousses  de  l'année  précédente  ;  elles  sont 
pendantes  et  terminent  un  axe  garni  à  sa 
base  de  quelques  écailles  meml>raJieaseË 
et,  au-dessus  de  ces  dernières,  de  quelques 
bractées  stipulaires,  translucides,  vert  jau- 
nâtre pâle,  cii-bL-^ulaires,  glabres  extérieu- 
rement ciliées,  soyeuses  intérieurement. 
Chaque  fleur  entourée  de  bractéoles  est 
sessile  à  la  'base ,  d'une  bract^ée  hirsute 
sur  les  deux  faces,  plus  petites  que  les  brac- 
tées stipulaires,  mais  semblables  comme 
forme  et  comme  ■couleur;  le  calice  à  5  lobes 
arrondis,  hirsutes  est  vert  jaunâtre  ;  la  co- 
rule  est  formée  de  cinq  pétales  spatules  or- 
Ijiculaires  longuement  atténués  à  leur  base; 
les  5  étamines  ont  les  anthères  rouge  bnui. 
Cette  espèce  a  été  trouvée  à  Chang-Yang, 
dans  le  Hupeh  occidental,  en  1900,  par  E. 
H.  Wilson  qui  envoya  des  graines  à  MM. 
Veitch  et  flis;  celles-ci  donnèrent  des  plantes 
qui,  à  la  pépinière  de  Coombe  Wood,  don- 
nent en  avril  de  nombreuses  fleurs  jaune 
primevère,  odorantes)  ;  elle  s'est  montrée 
rustique,  prospère  dans  un  bon  sol  et  se 
propage  de  boutures. 

(A    suivre).  F.    Tesnier. 

* 

Nécrologie  :  M.   Emile  deviolaine. 

—  Xdus  iivdils  appris,  avec  peine,  la  mort 
de  M.  Emile  Deviolaine,  chevalier  de  'a 
Légion  d'honneur,  le  vénéré  et  si  dévo.ié 
président  de  la  Société  d'Horticulture  et  de 
pielite  culture  de  l'arrondissement  de  Sois- 
sons. 

C'e.st  une  peiie  cruelle  pour  cette  société 
qu'il  dirigeait  depuis  1887  et  diuit  il  était 
membre   fondateur. 

Nous  adressons  à  sa  famille  nos  idus  res- 
pectueuses condoléances. 

COCHET-COCHET. 


Le  Propriétaire-Gérant:   CH.    COCHET. 


ME'.IIN.  —  IHPKIMERIE  H0RTIC9LE  DE  E.  LEGRAND,  WŒ  BANCEL,  23. 


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des  Rosiers,  pour  une  grande  Roseraie  de  la  Région  parisienne.  Bureau  du  Journal. 

3°  Pour  établissement  horticole  de  la  région  lyonnaise,  un  BON  ROSIERISTE 
connaissant  bien  les  diverses  greffes  du  rosier.  Bureau  du  Journal  initiales  D.  F. 

4"  Un  CONTREMAITRE  ROSIERISTE,  marié  ou  non,  connaissant  bien  son 
métier  et  connaissant  également  bien  les  ruses,  pour  un  établissement  horticole 
et  rosiériste  très  important  dans  une  ville  de  l'ouest. 

S'adresser  au  Bureau  du  Journal. 


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37«    ANNÉE  1"    SEPTEMBRE  1913  N°  9 

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4    MM.  SciPioiv  COCHET,    Pierre  COCHET,  Horticulteurs-Rosiérisles  l 

t                                     et     Camille     BERNARDIN  t 

î  ' 

O                                                                                                       PUbUBK   SOUS   LA   DUIKCTIDN    DE  ^ 

i  * 

4                COCHET-COCHET,        Horticulteur  -  Rosiéristc  t 

i  « 

4                                   à  Coubert  (Seine-et-Marne)  (France)  t 

l                                          rnopniÊTAiHK  r.ÉDAr.Ti:ii!  f,\  chef  .? 

*  i 

t                                        «VEC    LE    CONCOURS     ET     Lft    COLLABORATION  * 

6  î 

4              DE       ROSIERISTES      ET      D'AMATEURS       DE      ROSES  ^ 

?                                                      de  France  et  de  rEtranç;er  * 


i 


â 


^                                         SOMMAIRE    DES    ARTICLES  ^ 

!  « 

1  Chromiue  des  Uoses.  —  r..)siers  Douveaux  lOia.  —  Dans  les  l'.osiers  :  En  Septembre  —  A  propos   de  la  rose  ç 

i           bleue. —  Rose  W'itlii'm're  {]'eraelhra). —  l'ne  Itgsc.  ^  Ciillure   sous  cloche  ilii  rosier  à  basse  lige. —  * 

^           I.e  tnoiaeau  franc  en  Tunisie.  —  La  rose  de  mai  {suile). —  Note  sur  les  rosiers  :  "'Le  l'onceau'et  "Papa  <i 

j           Hémeray". —  La  perceuse  ascendante  des  tiges  de  rosier.  —  De  l'emploi  rationnel  des  engrais  chimiques  2 

4            dans  la  cullure  des  rosiers  {suite).  —  Chronique  horticole  générale.                ,  | 

l                                               Flanelle  coloriée  :  Rose  \V1I,I,()\V.MKRE  {l'i;r\Ni:TiANA).  cj 

c  2 

l                                    V                PRIX    DE    L'ABONNEMENT  :  | 

*  « 

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l                           Europe  :  Un  An,   13  fr.  50.  —  Six  Mois,  7  fr.  70  l 

l      Amérique,  Afrique,  Asie,  Océ.vnie  :  Un  An,   14  iii.  50  —  Six  Mois,  8  1;;.   20  ^ 

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'                     Envoyer  le   Prix   de   l'Abonnenieiit   en   un   Mandat-Poste  ou  Chèque  ' 

t                                                        Un  Numéro  :   1   fr.  30                                          •  s 

4 

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JOURNAL  DES  ROSES 


(Rosa  inter  Flores) 


REVUE     D'ARBORICULTURE     ORNEMENTALE 


1"     SEfTEAlBRE     1915 


.HRONiaUE      DES 


lOSES 


SdMMAIIlK  :  Poésie.  —  Les  Hoscs  amer  l'iiiiies  en  Allemagne.  —  Une  lielle   fêle  de  linses   ii   l'ourmies.   —   l\ii 
Oineiensis.  —  (iuncocii'S.  —  >écrolo5,'ie    —    Les  inipnrhiliniis    de   lleiiis    fraidies    ilalieiiiies   et   niitaiiinienl 
Uoses,  en  liavière. 


Aimable  liose,  au  lever  de  l'Anrore. 

Un  essaim  lie  zépliirs  badine  autour  de  toi  ; 

Chaeun  d'eux  jure  qu'il  t'adore," 
l'.liarun  d'euv  le  promet  une  éterneUe  foi. 

Mais  le  Soleil,  en  se  roucbant  dans  l'onde. 
Voit  à  leurs  tendres  soins  succéder  le  mépris 

l,a  troupe  ingrate  el  vasahonde 
Déserte  sans  seriipulc,  aver  ton  coloris. 

Madamf.  de  LATÙLli. 


Les  roses  américaines  en  Aile 

magne-  —  Nous  II.sdus  dans  le  jnurnal 
allemand  MOlh-rx  Drllt.schr  Cdihirr-Zei- 
tiiiitj  : 

"  Au  cours  dune  visite  à  rétablissement 
de  rosiériste  de  M.  Otto  Mailaender,  à  Sa- 
kiaii,  pré.s  Breslaii  (.Allemagne),  on  a  re- 
marqué notammrnt  l'influonce  dos  idées 
américaines,  (|ur  M.  MailaiMidci'  m*  t  eu 
pratique  dans  ses  affaires,  ajirés  avoir  étu- 
dié quatre  ans  aux  Etats-Uni.s.  Ses  trente- 
quatre  serres  de  rosiers,  représentant  10.000 
mètres  cdrrés  d*'  surface  vitrée,  sont  cons- 
truites et  aménagées  d'après  le  système 
américain.  11  n'y  cultive  que  des  variétés 
américaines,  sauf  Ulrich  Brunner  (ils,  et  a 
adopté  Killnrni-ij  rose  et  blanc,  Ridimond, 
Thr  liriflf  et  3/17  Miirylnnd;  il  les  cultive  à 
la  façon  américaine,  en  francs  de  pied  sur 
liàclies.    On    fait    produire   aux   plantes   tout 

Tome  XXXVII. 


ce  qu'elles  peuvent  donner,  puis  on  'es  jet'o 
au  bout  de  deux  ans.  Ce  sont  les  médiodes 
cxiiéditives  américaines  ! 


Une  belle  fête  de  Roses  à  Four- 

mieS-  —  1-e  (liniaiielie  G  juillet,  dans  une 
cité  des  plus  industrielles  du  Nord,  à  Foiir- 
luies,  en  l'immense  salle  des  Fêtes,  les  jai- 
diniers  et  les  poètes,  c'est-à-dire  la  Société- 
d' Horticulture  de  l'arrondissement  d'Aves- 
nes  et  les  Rosuti  du  Hainaut  et  de*  la  ïliié- 
rache  s'étaient  donnés  rendez-vous  pour  fê- 
ter d'un  ciiiumun  accord  la  Reine  des  fleurs. 

Le  programme  de  la  journée  comportait 
une  séance  d'apports,  une  conférence  et  un 
concert.  Disons,  de  suite,  que  la  fête,  réus- 
sie au-delà,  de  toute  espérance,  fut  délicieuse 
en  iinis  points.  Nous  en  avons  dit  deux  innts 
déjà,  dans  noire  dernier  numéro. 

Une  multitude  de  variétés  de  jolies  roses, 
lilacées  autour  des  loges,  embaumaient  la 
salle  et  ce  fut  devant  un  auditoire  cnmiKisé 
dfi  pins  de  1.000  personnes  que  le  Club  syni- 
Iilionique  Fourmisien  ouvrit  la  fête  |)ar  un 
charmant  concert;  puis  le  secrétaire  général 
de  la  Société  d'Horticulture,  M.  Edouard 
Ilaiinecart,  organisateur  de  la.  fête  et  déli- 
r.il  [loète  à  ses  heures,  lit,  en  teiiiies  cboi- 
--i--,  relogé  de  la  R(jse  et   remercia   la    Muni- 

l"  Septembre  191} 


134 


JOURNAL    DES    ROSES 


cipalité,  les  exijosants,  ainsi  que  tmite&  les 
personnes  présentes. 

A  son  tour,  M.  Mazière,  jardinier-chef  de 
la  ville  de  Douai,  après  avoir  fait  l'histo- 
rique de  la  ruse,  jiarla  du  rosier  et  donna 
de  précieux  conseils  sur  sa  culture;  son 
agréable  causerie,  fort  intéressante,  fUit  très 
goûtée  de  tous. 

Au  n(ini  de  l'auditoire,  M.  le  Président 
Cousin  félicita  le  conférencier,  et  la  séance 
se  termina  par  le  tirage  d'une  belle  tombola 
de  plantes  et  de  fleurs. 

Tous  nos  compliments  aux  rosiéristes 
fourmisiens  ;  espérons  les  voir  encore  l'an 
prochain  organiser  pareille  fête,  pour  la- 
quelle nous  souhaitons  déjà  plein  succès. 


Rosa  Onieiensis.  i!.  a.  Uoifc  ^Hntan. 

Magaz.   l'.m,  pi.  8471). 

Arbuste  de  1  -  3  mètres,  très  rameux  ;  à 
l'état  jeune,  les  rameaux  sont  ordinaire- 
ment garnis  de  nombreux  poils  soyeux  ; 
a.vec  l'âge  ils  deviennent  glabres  ;  ils  por- 
tent de  fortes  épines  subulées  presque 
droites,  un/  peu  aplaties  et  élargies  à  la  base. 
Les  feuilles  longues  de  3  -  6  centimètres, 
vertes,  so'Ut  comrjosées  de  9-13  folioles 
oblongues  ou  elliptiques  -  o))longues,  lnn- 
dées  de  dents  aigiies,  longues  de  1  -  '^ 
centimètres  et  larges  de  3  -  7  millimè- 
tres; le  pétiole  commun  qui  porte  quel- 
ques épines  est  gla,bre,  plus  pâle  en  des- 
sous ;  les  stipules  longues  de  6  -  8  millimè- 
tres appliquées  contre  le  i)étiole,  rétrécies  à 
la  base,  élargias  au  sommet  sont  aiguës  et 
dentées.  Les  fleurs  blanches,  solitaires  sur 
de  courts  rameaux,  ont  environ  3  centimè- 
tres de  diamètre  et  sont  portées  sur  des  pé- 
doncules grêles,  longs  de  1  -  2  centimètres  ; 
le  réceptacle  est  gkvljre,  cliiijsoïde:  les  lobes 
du  calice  longs  de  3  - -i  millimètres  sont  ve- 
lus, triangulaires,  aigus  ou  acuminés  ;  les 
pétales  ordinairement  au  nombre  de  4  sont 
orliiculaires  et  larges  de  15  millimètres  en- 
viron: les  étamines,  longues  de  3  -  4  millimè- 
tres, ont  les  filets  glabres  et  les  anthères 
fortement  oblongues  ;  les  carpelles  oblong~, 
velus,  ont  le  style  libre,  velu  et  faiblement 
saillant.    Le   fruit   rouge  vif  est   ellipsoïde, 


long  de  10  -  13  millimètres  avec  un  épais  pé- 
doncule jaune  de  même  dimension. 

Cet  arbuste  fut  découvert  vers  1887  par  le 
rév.  E.  Faber,  sur  le  Mont  Omei,  dans  le 
Setchuen  (Chijie),  à  une  altitude  d'environ 
•.^iiO  mètres.  Plus  tard,  il  fut  trouvé  dajis 
les  mêmes  parages  ainsi  que  sur  les  monts 
Fang,  par  M.  A.  Henry  qui  le  décrivit 
comme  formant  un  large  buisson  étalé  de 
1,80-8  mètres  de  liant  et  constituant  des  four- 
rés à  la  hauteur  de  2-440  -  2740  mètr-'s.  On 
diiit  son  introduction,  en  .^nigletecre  à  MM. 
Veitch  et  Fils,  qui  le  reçurent  de  leur  col- 
lecteur, II.  h.  W'Uson;  ce  dernier  I  ivuit 
trouve  sur  le  mont  Omei  et  les  monts  Fang, 
entre   1220  -  3040  mètres   d'altitude. 

Dans  l'établissement  Veitch,  cette  espèce 
a  fleuri  en  1908  et  elle  parait  aussi  rustique 
et  aussi  vigoureuse  que  le  R.  Sericea  dont 
elle  ne  serait  qu'une  forme  orientale.  Son 
feuillage  élégant  et  très  divisé  lui  dimne 
l'aspect  d'une  fougère,  pendant  qu'à  l'au- 
tomne elle  prend  un  aspect  curieux  et  re- 
marquable, à  cause  des  pédoncules  jaunes 
de  ses  fruits  rouges.  Le  R.  Omeiensis  pros- 
|ière  dans  un  bon  sol  et  se  multiplie  f-acile- 
ment  de  graines  qu'il  donne  en  abondance. 

F.   Tesnier. 


Concours.  —  La  Société  d'Hortimltn.':^ 
(roiLcuiii  cl  du  Loiret  a  décidé  d'orgauier 
à  Orléans,  les  6,  7,  8,  9,  10  et  11  septeaibre 
1913,  un  Grand  Concvurs  de  Dahlias  et  un 
('(iiic(iurs-E.riJosition  de  Ro.sfa,  de  [ruita,  de 
ftriirx  et  de  légumes  de  la  siri-Sim. 

De  nnmlireuses  i'écomj>en.'ies  ser.'Ut  mises 
a  la  disposition  du  .lury. 

Des  prix  sj)eciaux  seront  également  attri- 
bués aux  Nouveautés  de  Dahlias  de  1911  et 
de  1912.  Des  objets  d'art  et  des  médailles 
d'or,  \'ermeil,  etc.,  seront  décernés  aux  lau- 
réats des  concimrs  de  Dahlias  et   de   Roses. 

Les  demandes  pour  concourir  doivent  être 
adressées,  au  plus  tard,  le  3  septembre,  au 
président,  M.  Max  de  la  Rocheterie,  ou  au 
secrétaire  général,  .M.  E.  Delaire,  4,  rue 
N'icilh'-lMdUnaif,  à  Orléans. 


JOURNAL     D  F.  S     K  OSES 


135 


Nécrologie-  —  m.  léonahh  i.u.i.k. 

Le  13  juillet  dernier,  s'éteignait  ;ï  Lyon, 
à  l'âge  de  82  ans,  à  la  suite  d'une  courte 
maladie,  dont  rien  ne  faisait  [irésager  l'is- 
sue funeste,  M.  Léonard  Lille,  fondateur  de 


remontant  ù  (leurs  blanches  (Docteur  Hi- 
imii,  1857),  plusieurs  variétés  de  rosiers  niul- 
tiHores  nains  remontants  (1898-99)  et  la  créa- 
tion d'une  race  curieuse  de  rosiers  niulti- 
floi-es-nains  remontants  variés,  venant  de  se- 


M.  LiONARi)  LILl.H. 


la  maison  de  graines  que  dirigent  aetiielle. 
ment  ses  fils,  MiM.  Louis  et  Jean  Lille. 

Bien  que  retiré  totalement  des  affaires 
dejiuis  près  de  'M  ans,  Léonard  Lille  n'avait 
jamais  pu  se  résoudre  à  aliandoimer  ses 
collections  et  à  délaisser  ses  reclierclies  hor- 
ticoles. .Aiissi  le  voyait-on  cha(iuc  jour  se 
promener  dans  ''établissement  de  ses  fils, 
aux  CliMipennes,  oti  il  xiassail  le  meilleur  de 
son  temps,  surveillant  la  masse  des  plantes 
cultivées,  sélectionnant,  croisant  c>t  semant 
sans  cesse. 

Infatigable  chrnlnur  de  nouveautés, 
riioi-ticultnre  doit  beaucoui)  à  Léonai-d 
Lille,  surtout  dans  les  fleurs  et  les  légumes 
où  la  majorité  de  ses  gains  ont  fait  leur 
chemin  et  re.steront  longtemps  encore  sur 
tous  les  catalogues  et  dans  une  foule  de  jar- 
dins. Les  roses  lui  doivent  aus.si  plusieurs 
obtentions,  entre  autres  le  premier  hybride 


mis  ((ni,  liieii  que  très  vivace  et  rustique 
.sous  notre  climat,  peut,  si  on  le  désire, 
comme  une  vulgaire  plante  annuelle,  ger- 
mer, fleurir  et  être  reseniée  dans  la  même 
années. 

Si,  au  point  de  vue  horticole,  Léona'J 
l.ilie  fut  une  élite,  il  laisse  également  un 
passé  moral  et  social  honorable.  En  1872,  il 
fut  au  nombre  des  plus  ardents  fondateurs 
de  r.\ssociation  horticole  Lyonnaise,  ainsi 
qui'  siui  iji-emier  trésorier,  jusqu'en  1877.  11 
a,  en  outre,  eu  le  mérite,  au  coui-s  do  sa 
longue  carrière,  de  former  de  nombreux 
élèves  qui,  pour  la  plupart,  occupent  t'U- 
jourd'hui,  une  situation  enviable  dans  l'hor- 
tieulture. 

Nous  adressons  à  ses  lils,  MM.  Louis  e» 
.Jean  Lille,  et  à  toute  .sa  famille,  nos  plu? 
respectueuses  condoléances. 


136 


JOURNALDES     ROSES 


Les  importations  de  flevirs 
fraîches  italiennes  et  notamment 
de  Roses,  en  Bavière-  —  Le  luiUetin 

dr  la  Chambre  de  Coniincrcc  française,  de 
Milan,  reproduit  une  étude  de  la  Légation 
d'Italie  à  Munich  sur  riiuportation  des 
fleurs  italiennes  en  Bavière.  Nous  en  ex- 
trayons les  renseignements  suivants  qui 
sont  susceptibles  d'intéresser  nos  produc- 
teurs : 

Il  Depuis  longtemps  déjà,  l'Italie  exporte 
des  fleurs  fraîchement  coupées  en  Allema- 
gne et  plus  spécialement  en  Bavière  ;  mais, 
depuis  quelque  temps,  cette  exportation  a 
pris  un  développement  fort  important.  Rien 
qu'à  Munich,  depuis  une  quinzaine  d'an- 
nées, au  moins  cent  magasins  se  sont  ou- 
verts pour  la  vente  des  plus  belles  fleurs 
italiennes  en  toutes  saisons.  Sans  comp- 
ter les  niarchands  et  marchandes  autorisés 
sur  la  voie  publique  et  qui  sont  tous,  ou 
quasi,  Italiens. 

«  Les  fleurs  .sont  très  recherchées  dans 
ces  contrées,  non  seulement  par  la  classe 
privilégiée,  mais  encore  par  la  classe  ou- 
vrière qui  achète  spécialement  aux  mar- 
chands ambulants. 

"  La  production  allemande  ne  ]iput  faire 
la  concurrence  à  cause  du  climat  ;  hi  cul- 
ture de  serre  est  un  système  trop  coûteux 
qui  ne  i)eut  lutter  avec  la  culture  spontanée 
des  rivages  méditerranéens  où  toute  es- 
pèce de  fleurs  est  cultivée  en  plein  air. 

«  L'importation  des  Heurs  fraîches  en  .Vl- 
lemagne  jouit  d'un  traitenien,t  spécial, 
grâce  à  un  traité  qui  accorde  la  lilu'e  en- 
trée à  toutes  les  fleurs  f raidies  eu  brandie. 

Il  Presque  tous  l(<s  envois  de  fleurs  fraî- 
ches venant  d'Italie  simt  dirigés  sur  Mu- 
nich^ d'oii  (VU  les  (listriliup  au.\  principales 
villes    de    rAllemagne. 

"  Sur  les  marchés  de  iM\iiiicli,  il  se  vrnd 
journellement,  en  moyenne,  2.500  kil.  de 
fleurs  italiennes.  Ces  fleurs  sont  distribuées 
entre  marchands  en  gros,  magasins  de  dé- 
tail et  marchands  ambulants,  ])ar  des  com- 
missionnaires cyclistes  qui  indiquent  en- 
suite par  téléplione  quelles,  sont  les  fleurs 
le^   plus  demandées  sur  le  marché.    Les  ex- 


péditions de  fleurs  françaises  anivent  le 
matin  à  8  heures,  celles  d'Italie  l'après- 
midi.  Les  fleurs  voyagent  dans  des  paniers 
d'osier  ou  de  cannes  de  diverses  formes,  se- 
lon leur  délicatesse  ;  leur  poids  varie  de  3  à 
5  kil.  Elles  sont  vendues  par  les  négociants 
en  gros  colis  de  trois  paniers,  et  sur  place, 
la  vente  varie  de  120  à  150  colis. 

"  Pendant  l'hiver,  on  prend  des  précau- 
tions pour  les  prémunir  de  la  gelée  et  on 
les  vend  enveloppées  dans  du  papier  léger 
tiès  résistant,  même  aux  marchands  am- 
bulants. Le  plus  fort  de  la  vente  est  Noël 
et  le  Jour  de  l'An  :  les  magasins  font  des 
recettes  plus  considérables  en  hiver,  à  cause 
des  hais  et  fêtes  ;  mais  les  marchands  am- 
bulants font  plus  d'affaires  au  printemps 
quand  les  promeneurs  sont  plus  nombreux. 

Il  Les  Heurs  chères,  comme  les  orchidées, 
sont  le  monopole  des  magasins  de  luxe  qui, 
en  novembre  et  décembre,  vendent  aussi  des 
chrysanthèmes  italiens  très  appréciés  et, 
ensuite,  les  œillets  de  toutes  couleurs,  mais 
spécialement  rouges  et  doubles.  Les  plus 
fortes  ventes  .sont  ceiiendant  représentées 
par  les  Roses.  Les  nueilleures  qualités  sont 
vendues  dans  les  grands  magasins  au  i)rix 
de  40  à  60  jifennigs  (60  à  80  centimes).  Les 
qualités  i)lus  ordinaires  sont  aussi  vendues 
dtins  les  rues  et,  pendant  la  bonne  saison, 
les  i)rix  descendent  jusqu'à  10  jifennigs  et 
luème  moins  l'une,  suivant  la  demande  et 
1.1   quantité  disponible. 

«  Actuellement,  le  marché  des  fleurs,  en 
Bavière,  prend  une  importance  digne  d'at- 
tention. 

"  D'autre  part,  il  ne  faut  pas  perdre  de 
\ue  que  l'exportation  ne  comprend  pas  seu- 
lement les  fleurs,  mais  aussi,  et  en  grande 
quantité,  les  feuillages  et  verdures  iiour  or- 
uer  les  sales  de  fêtes,  de  réception  et  les 
milieux  élégants.  On  emiiloio  heaucimp  de 
feuilles  de  piilniier,  de  Inurier,  de  lierre,  de 
Imux.  Le  gui  se  vend  aussi  facilement  vers 
la  fin  de  l'année.  Et,  il  est  probable  que  les 
branches  de  genévrier,  de  Iniis,  de  genêt, 
etc.,  trouveraient  des  acheteurs  jiour  reni- 
jilacer  les  phiiutcs  artilicielles  que  les  Bava- 
rois ont  l'habitude  d'employer  pour  remplir 
les  vases  dans  les  aiipartements.  » 

COCHET-COCHET. 


JOURNAL    DES     li  0  S  E  S 


137 


(m 


OSIERS      gOUVEAUX      MIS      AU      COMMERCE      EN      1913 


(1) 


(Suite) 


Notre  confrère  M.  G.  A.  Van  Rosseni,  ru- 
siériste  à  N^arden  (Hollande)  n"vEt  en  vente 
en  novembre  1913,  la  nouveauté  dont  il  nous 
envoie  la  description  suivante  ; 

.V.A.47ÎDE.Y  (Hijbiide  de  thé).  Issue  de 
Fi  au  Kiirl  Druschki  x  Lijon-Iiosc.  —  Fleur 
grande,  liien  pleine,  de  forme  régulière  et 
Iiarfaite  rappelant  celle  de  la  variété  Lyon- 
Hosc  dont  cette  nouveauté  est  issue. 

Coloris  crème,  avec  le  centre  saumoné. 

ynardcn  est  très  florifère  et  remonte  toute 
la  belle  saison. 

L'arbuste  jjrésente  le  mode  de  végétation 
de  la  variété  «  Lyon-Rose  »,  avec  les  ra- 
meaux cependant  plus  dressés  et  les  fleurs 
plus  droites  sur  le  pédoncule. 

Le  feuillage  se  rapproche  beaucoup  de  ce- 
lui du  second  ascendant,  Finii  Knr\  Drus- 
chki. 

* 
*  * 

Nos  collègues,  M.M.  Turbat  et  C",  rosié- 
ristes  à  Orléans  (Loiret),  livreront  au  com- 
merce, à  l'automne  1913,  les  trois  nouvelles 
variétés  de  rosiers  suivantes  : 

M.\n.\.\ll-:  .JiLES  GOUCH.WLT  (Polijan- 
Ihn  nain  rrmoiitniit).  —  Suiierbe  variété  à 
bois  et  feuillage  vert  clair;  fleurit  en  grands 
jianicuies  érigés  de  25  à  50  fleurs  de  beUe 
tfnue  et  de  très  longue  durée.  Bouton  rouge 
vermillon  vif  nuancé  vermillon  m'ange,  pas- 
sant au  rose  vif,  puis  au  rose  clair,  à  l'épa- 
nouissement. .\  été  très  remarquée  à  l'expo- 
sition internationale  de  Londres,  en  mai 
1012  ;  sera  très  anpréciée  conmie  ])lante  à 
n*assifs,  pour  le  pot  et  pour  le  forçage. 

,i/\ /.'//•;    /.'/.'/Nsn.v.v /•;■/•    iPiiiijiiiiihti  iin'iti 

miioHt'tiit,.  —  Plante  naine,  à  feuillage  vert, 
teridre,  disparaissant  complètement  sous  .son 
abandante  floraison.  Grands  corymbes  py- 
ramidaux, formés  de  75  à  100  fleurs 
moyennes,  de  couleur  rose  chair  tendre, 
avec  extrémités  des  pétales  carmin  clair. 
Cette   variété,    d'une    floribondité   excessive, 

(I)  Voir  Journal dex  Hoses  1913,  pages  26,11,  38,  76, 
88,  ion  cl  119. 


sera  très-  utile  comme   plante  ù   curlieilles  t>t 
à  bordures. 

MMIIi:-li: A.WI-:  iMultifloir  sannentcu.r 
rciiiuiiUinl).  —  Arbuste  très  vigoureux,  à 
beau  feuillage  vert  luisant;  bois  sans  épines; 
énormes  corymbes  de  W  à  (iO  tleur'.s,  grandes 
pour  le  genre,  de  longue  durée  et  de  coloris 
blanc  pur,  parfois  nuancé  de  saumon  très 
clair  au  début  de  la  floraison.  Remonte 
franchement,  tout  en  produisant  un  gros 
effet  décoratif  par  la  masse  blanche  des 
roses,  au  moment  de  la  première  floraison. 


La  maison  horticole  .1.  Felberg-Leclerc,  de 
Trêves  (Allemagne),  met  uu  commerce  à 
lautonme  1913,  les  quatre  nouveautés  sui- 
vantes. La  première  a  été  obtenue  par  M. 
Felberg-Leclerc  ;  les  trois  autres  ont  été 
créées  par  M.  O.  Jakobs. 

HOFG.A.nTXEIl  KALD  (Hybridr  ilc  Driuja- 
Ic).  Sdiii-cnir  de  Miiir  Ku<j.  Vcrdicr  x  Griiss 
ail  Trjilitz.  —  Arbuste  vigoureux,  touffu, 
droit,  de  45  à  50  centimètres  de  haut;  feuil- 
lage couleur  cuir.  Grandes  fleurs  bien  plei- 
nes, odoriférantes,  de  belle  forme.  La  cou. 
leur  est  carmin  brillant,  le  centre  jaune;  les 
pétales  extérieurs  sont  carmin  somlire,  par- 
semé de  rouge  brillant.  Hofgartncr  Kalb 
fleurit  jusqu'au  commencement  des  froids, 
sans  intei-untion  et  donne  de  20  à  25  fleurs 
sur  chaque  tige.  Cette  nouveauté,  par  sa 
hauteur  toujours  égale  et  ses  fleurs  d'une 
coloration  remarquable,  convient  très  bien 
]iour  les  [K'trterres;  c'est  une  ro.se  de  premier 
ni  (lie  p<jur  corbeille  et  une  véritable  parure 
[iMUi-   tout   jardin. 

IIFUZOG  J()IIAN.\  AI.nUFCHr  IHi/hridr 
dr  thé).  (Obtcnteur,  0.  .Iakubs).  —  Arbuste 
vigoureux,  nombi-eu.ses  ramlflcations,  feuil- 
lage vei't  sombre,  grande  fleur,  bien  pleine, 
odoriférante,  de  belle  forme,  droite  sur  pé- 
doncule très  fort.  Couleur  oronge  cuivre 
sur  fond  jaune.  Pétales  extérieiirs  teintés 
rose  saïuiion.  Coloration  lemarquable.  Con- 
vient  tris  bien   pour  gniupc.    Hnse  de   luxe. 


138 


JOURNAL     DES     ROSES 


nOSA  EVERS  (Hybride  de  thé).  (Obten- 
teur  O.  Jakobs).  —  Kaisi'rin  Avgusta  Victo- 
lia  X  Souvenir  de  la  Malinaison.  Cette  nou- 
veauté a  hérité  de  toutes  les  excellentes  qua- 
lités de  KaisiTin  Augusta  Victnria  et  a  un 
grand  avenir  comme  fleur  à  coupei:.  Grande 
fleur  bien  remplie,  et  à  parfum  remarqua- 
lile.  Pétales  extérieurs  crème,  centre  rose 
chair  tendre.  Convient  pour  la  fleur  coupée 
et  les  serres;  c'est  en  somme  une  Kaiserin 


Aiiijuxla  Victoria  avec  la  coloration  du  Sou- 
iviiir  de  la  Malmaison. 

M.XGDA  ZWEHG  (Hybrid:-  de  thé).  (Obten- 
teur  O.  Jakobs).  —  Arbuste  vigoureux,  drnit_ 
feuillage  cuir,  très  résistant  à  la  maladie. 
Grande  fleur  droite,  bien  pleine;  pédon- 
cules très  forts.  Centre  jaune  sombre  avec 
jiétales  extérieurs  jaune  chiir.  Excellente 
IKiur  corbeille  et  fleur  à  ci^uper. 

(.1  suivie).  l'APILLON. 


)ANS       LES 


OSIERS 


En  septembre.  —  Nous  rappelons  que 
l'écus.'minnage  des  églantiers  nains  doit  être 
terminé  dans  les  tout  premiers  jours  de  sep- 
tembre et  celui  des  boutures  de  grifteraie, 
polyantha,  etc.,  si  possible  avant  le -15  du 
même  mois. 

Visiter  les  rosiers  récemment  écussonnes 
—  surtout  dans  les  jardins  d'amateurs,  car 
il  est  moins  facile  de  le  faire  dans  les  pé])i- 
nières  —  et  greffer  à  nouveau  les  sujets  sur 
lesquels  l'écussonnage  n'aurait  pas  réussi. 
Si  la  sève  manque,  employer,  pour  ce  re- 
greffage, la  méthode  Forker. 

Préparer  une  belle  floraison  automnale 
des  variétés  bien  remontantes,  en  les  arro- 
sant abondamment  avec  de  l'eau  contenant 
un  i)eu  d'engrais  liquide,  et  en  coupant  les 
roses  fanées  et  les  graines  qu'on  ne  veut 
pas  conserver  pour  les  semer. 

Récolter  les  graines  mûres  provenant  de 
fécondation  artificielle  et  celles  d'églantiers, 
dont  on  désire  faire  des  semis,  comme  no'Us 
l'indiqvions  en  septembi-e  1912.  (Voir  ce 
même  n°  pour  les  divers  travaux  qui  y  sont 
énumérés). 

Il  est  possible,  vers  la  fin  de  septembre,  de 
transplanter  des  rosiers  à  i-acines  nues,  lors- 
qu'il y  a  nécessité  absolue  de  le  faire;  mais, 
mieux  vaut  attendre  octobre  et  même  auprès 
le  15  octoljre,  pour  pratiquer  cette  opérati.iu. 

Lorsque  hi  transplantation  de  rosiers 
s'impo-se  en  septembre,  il  y  a  lieu  de  jiren- 
dre  de  grandes  précautions,  pour  qu'ils 
n'en  meurent  pas. 

Généralement,  ees  végétaux  portent  en- 
core toutes  leurs  feuilles,  ou  la  plus  grande 


jiartie  de  leurs  feuilles;  la  première  chose  à 
faire  est  de  les  enlever  toutes,  en  les  cou- 
pant avec  des  ciseaux  et  en  sectionnant  l'ex- 
trémité des  rameaux. 

Les  l'osiers  à  transplanter  dnivent  être  dé- 
pouillés de  leurs  feuilles  —  et  de  leurs  fleurs 
s'ils  en  portent  encore  —  avant  d'être  arra- 
chés; d'abord  ce  travail  est  plus  facile  à  exé- 
cuter lorsqu'ils  sont  encore  deijout.  De  l'his^ 
jiai-  les  temps  secs,  les  rosiers  souffrent 
niciins  ([ue  si  on  les  arrachait  d'abord,  i)Our 
les  effeuiller  ensuite. 

Privés  de  leur  feuillage,  les  rosiers  sont 
extraits  du  sol  en  prenant  les  précautions 
voulues  pour  lein-  conserver  la  majeure  par- 
tie de  leurs  racines.  Si  le  terrain  est  trop 
dur,  il  peut  être  avantageux  de  le  mouiller 
ahondamment,  '2  ou  3  jours  avant  l'arra- 
cha.ge. 

.\u  fur  et  à  mseure  qu'ils  sont  extraits  du 
sol  les  rosiers  sont  placés  dans  l'eau.  Le 
mieux  serait  de  les  y  plonger  entièrement; 
à  défaut  de  pièce  d'eau,  ou  de  bassins  assez 
grands  iMUir  les  contenir  en  entier,  on  y 
laisse  au  moins  séjourner  les  racines. 

On  les  itrend  là  pour  les  mettre  en  jauges, 
dans  un  terrain  humide,  bien  divisé,  exposé 
au  nord  et  cuiiipii-tcniiiit  i)  t'alni  f/cv  rayotis 
siihrircs.  Une  fuis  en  jauges,  on  les  mouille 
;ihnnd;nnment,  puis  on  les  couvre  avec  de 
vieux  |i;illassiinis,  ou  de  la  grande  paille 
qu'on  nuiintieut  humide  par  des  arro.sa,ges 
d'autant  plus  tié([uents  qu'il  fait  plus  sec. 

.\utant  que  possible,  surtout  s'il  s'agit  de 
rosiers  à  haute  tige,  ils  ne  seront  remis  en 
place  qu'en  novembre.   Si  les  circonstances 


JOURNAL     DES    ROSES 


139 


exigeaient  qu'ils  fussent  replantés  inunédia- 
tenient,  il  faudrait  les  tailler  fuitenient,  les 
aiTuser  fréquemment  et,  au  besoin,  les  pro- 
téger des  rayons  solaires  si  l'atmosphère 
était  sèche  et  le  temps  aride. 

I.e  sol  qui  les  iiorte  étant  devenu  très  hu- 
mide, grâce  aux  arrosages  fréquents  et 
ali^ndants,  ou  à  l'eau  du  ci«l,  ces  rosiers  ne 


(liMiianderont  plus  aucun  soin  spécial,  à  iiar- 
tir  de  la  fin  d'octobre.  Inutile  d'ajouter 
qu'il  faut,  comme  toujours,  profiter  de  la 
transplantation,  pour  débarrasser  les  ro- 
siers qui  y  sont  soumis,  des  drageons  qui 
se  trouvent  toujours  parmi  les  racines. 

COCHIiT-COCHKT. 


PROPOS      DE      LA 


OSE      BLEUE 


I  Quelle  est  la  patrie  de  la  Rose  "?  L^es  my- 

^      tologues  ne  sont   pas  embarrassés  pour  ré- 
f      pondre,  mais  le  botaniste  plus  réservé  n'ose 

se  prononcer. 

On    s'accorde    à    dire    que    primitivement 

elle    naquit    lilanclie  et    simple,    et   que  c'est 

par  la  culture  qu'on  obtint  ces  variétés  de 

formes    et    de    nuances   différentes  qui   font 

notre  joie. 
Hélas  !   la    nature    n'a   pas   encore   divul 

gué  son  secret,  elle   persiste  à   nous  cache' 

ses  pensées  intimes. 

Reconnaissons,  toutefois,  qu'il  y  a  dans  le 

rosier    des    ressources    inépuisables    et    quf 

pour  peu  qu'on  le  connaisse,  on  obtient  de 

lui  des  prodiges. 

Qui  ilonc  a  réii-si  i-is  (leurs  ?i  vapiir'i'usps 
Si  nchcs  d'ii;o:irii.il  il  ilf  cli.jMc  lihnidienr  ? 

L'hybridation   (|ui    réalise   tous    les    jourr 
f      d'attrayantes    unions    d'où    sortent   des   for 
mes  nouvelles,  des  coloris  nouveaux. 

Le  docile  et  obéissant  arbuste  se  prête  à 
toutes  les  métamorphoses.  Les  progrès  ac- 
complis tiennent  du  miracle. 

Sans  cesse  aussi  des  pays  lointains  sur- 
gissent de  précieuses  recrues.  Des  journaux 
troj)  complaisants  M'annonçaient-ils  pas  der- 
nièrement que  le  rosier,  mettant  le  comble 
à  sa  gloire,  venait  se  produire  des  roses 
bleues. 

.T'avais  presque  imblié  ce  sensationnel  évé- 
nement quand  je  reçus  dernièrement  'a 
lettre  qui  suit    : 

Il  Notre  ami  X.,  avec  qui  j'ai  [la.ssé  la  .soi- 
rée d'hier  m'a  ai)i)ris  une  nouvelle  qui  a 
fait  vibrer  les  fibres  du  vieux  passionné  des 
riLi-es  que  je  suis.  La  rose  bleue  serait  trou- 
vée. Elle  aurait  été  mise  au  commerce  par 


un  horticulteur  parisien  qui,  pour  son  heu- 
reuse trouvaille,  aurait  reçu  un  prix  de 
nOO.lilK)  fi'ancs  de  la  Société  d'Horticulture 
de  France  —  excusez  du  peu  —  on  m'a 
mèm.e  ajouté  qu'il  avait  mis  300.000  francs 
à  la  disposition  de  noti'e  ami  M.,  arcliitecte, 
pour  lui  construire  une  villa  aux  portes  de 
Paris,  où  il  se  propose  de  ne  cultiver  que 
d(  s  l'oses  h' eues. 

Il  Vous  seriez,  m'a-t-on  dit,  >en  possession 
d'un  pied  du  merveilleux  rosier,  .\u  nom 
ili'  notre  vieille  amitié  faites-moi  donc  le 
Ijjai.sir  de  m'en  donner  un  écusson,  un  tout 
petit  écusson,,  Je  vous  assure  que  vous  ferez 
un  heureux.  » 

Le  moyen  de  donner  sati.sfai-tinn  à  sem- 
blable demande  ! 

Toutes  les  couleurs  et  leurs  nuances  exis- 
tent dans  le  genre  rosier,  même  le  violet 
et  ses  dégradations  qui  sont  les  complé- 
mentales  du  rouge  et  du  bleu;  mais  la  na- 
ture lui  a  obstinément  refusé  l'une  des  trois 
cnuleurs  primitives,   le  bleu. 

Dans  son  essai  sur  la  classification  des 
(■iMileurs,  l'éminent  botaniste  de  (^iindoUe 
distingue  celles  dont  le  ble\i  est  le  type  qui 
peuvent  passer  au  rouge  et  au  blanc,  mais 
jamais  au  jaune,  et  celles  dont  le  jaune  est 
ie  type  qui  |içuvent  pas.ser  au  louge  et  au 
blanc,  mais  jamais  au  bleu.  Les  premièr(>s 
forment  la  série  cyanique;  les  secondes, 
dont  le  geni'e  rosier  ferait  partie,  la  série 
xanthique. 

l' ne  rose  bleue  nalurilln  est  donc  l'inlrnu- 
vable  merle  blanc. 

Le  .seul  moyen  d'obtenir  une  rose  bleue, 
c'est  de  teindre  artificielLemerit  une  rose 
blanche  en  bleu. 


MO 


JOURNAL     DES     EOSES 


Il  y  a  deux  manières  de  procéder. 

La  première  —  c'est  la  plus  ingrate —  con- 
siste à  arroser  le  rosier  avec  des  substances 
bleues  assimilables. 

La  seconde  à  plonger  le  pédoncule  d'une 
rose  coupée  dans  ces  mêmes  substances. 

La  question  n'.est  pas  neuve.  Guillemeau 
dans  son  histoire  naturelle  nous  indique  le 
niiiyen  de  teindre  les  roses  (1). 

((  Pour  avoir  des  roses  noires-,  on  i>rend 
les  petits  fruits  qui  croissent  sur  les  aulnes, 
lorsqu'ils  sont  bien  secs,  on  les  réduit  en 
poudre  impalpable;  ensuite  on  la  mêle  avec 
au  fumier  de  mouton,  un©  petite  pointe  de 
vinaigre  et  un  peu  de  sel;  il  faut  qu'il  y  ait 
dans  la  composition  un  tiers  de  la  couleur. 
Cette  matière,  épaisse  comme  de  la  pâte, 
doit  être  déposée  sur  la  racine  du  rosier; 
après  on  arrose  l'arbuste  avec  une  eau  tein- 
te de  la  même  couleur. 

"  Pour  avoir  des  roses  bleues,  au  lieu  de 
fiuits  d'aulne  il  faut  en)i)loyer  des  bleuets 
(lu  barliiaux,  et  du  reste  comme  pour  "e 
précédent.  i> 

Il  nous  indiquera  même  comment  il   ao  is 

(1;.  Ilisl.  naturelle  de  la  rose.  Paris  an  ix,  page  138. 


faudra  procéder,  si  nous  voulons  donner  de 
l'odeur  à  une  rose  : 

(I  On  peut  donner  à  certaines  roses  qui 
n'ont  point  d'odeur,  ou  qui  n'en  ont  qu'une 
désagréable,  un  parfum  délicieux,  en  mê- 
lant à  l'eau  de  leur  airosement  soit  du 
musc,  de  la  civette  ou  de  l'ambre  en  pou- 
dre. On  peut  encore  détremper  du  fumier 
sec  avec  des  ingrédients  et  un  peu  de  vi- 
naigre ou  de  toutes  autres  substances  odo- 
rantes dont  on  désire  communiquer  l'odeur. 

<(  On  peut  encore,  pour  le  même  objet, 
laisser  tremper  quelque  temps  les  plants  de 
rosier,  avant  de  les  transplanter,  dans  une 
eau  saturée  de  musc. 

«  Mais  le  moyen  qui  nous  semble  le  plus 
sûr  pour  donner  à  une  rose  la  couleur  '.u 
l'odeur  que  l'on  désire',  c'.est  de  la  c;\iper 
l)ar  un  temps  sec,  avant  quelle  ne  soit  épa- 
nouie et  de  la  laisser  se  développer  cans 
un  liquide  chargé  de  la  substance  odorante 
ou  colorante  que  l'on  veut  offrir  » 

Dis-moi,  si  entre  autres  chosis, 
Dans  Vautre  monde  il  ij  a  des  roses 
Bleues... 

.\BEL   BEL'MONT. 


^ILLOWMEBE      (Pernetiana) 


Notre  planche  coloriée  représente  une  des 
quatre  nouveautés,  mises  au  commerce,  le 
1"  mars  dernier,  par  M.  Pernet-Ducher. 

Cette  superbe  plante  a  été  très  remar- 
quée à  l'exposition  de  Londres  de  1912,  de 
même  qu'à  la  dernière  exposition  de  Paris, 
(jù  une  gerbe  présentée  par  l'obtenteur^  eu 
même  temps  que  Madame  Edouard  Hcrriol, 
a  forcé  l'admiration  des  visiteurs. 

L'arbuste,  très  vigoureux,  d'une  rusticité 
absolue,  est  à  rameaux  érigés;  le  feuillage 
est  vert  clair  ;  les  aiguillons,  nombreux, 
sont  larges  et  peu  saillants. 

Le  bouton,  de  forme  allongée,  jiorté  par 
un  long  et  fort  pédoncule,  est  rouge  corail 
carminé.  La  fleur  est  très  grande,  pleine,  en 


fi.irme  de  coupe,  d'un  très  riche  coloris  rouge 
crevette  nuancé  de  jaune  au  centre,  avec 
l'extrémité  des  pétales  rose  carminé.  Très 
remontant;,  on  peut  dire  que  la  floraison  de 
Willowniére  est  continuelle. 

Comme  coloris,  cette  nouveauté  n'est  pas 
sans  analogie  avec  Lyon-Rose  ;  mais  elle 
possède  sur  cette  dernière,  l'avantage  de  pro- 
duire des  fleurs  plus  gracieuses  encore, 
comme  forme,  et  plus  délicates  cnnune  légè- 
reté. 

W'illowinère  est  issue  d'une  variété  iné- 
dite   X    Liiirn-Rose. 

C'est  une  des  plus  Jolies  roses  de  la  race 
des  Inih-itlrs  dr  Lufea. 

M.\RIE,   Di;  Clos-Jollet. 


WILLOWMÉRE    'Pernetianai 

PERNET-DUCHER.     1913 


Oii-omohth  Jt  miCmrHnixelIcX- 


JOURNAL     DES     KOSES 


141 


0NE 


OSE 


Pour  dérider  ton  front  morose 
Ton  joli  front  que  j'aime  tant, 
Je  t'adresse  une  belle  rose 
Cueillie  en  un  jardin  charmant. 

«   Une  rose,  c'est  peu  de  chose    » 
Me  diras-tu  d'un  ton  câlin; 
Pourtant  cette  gentille  rose 
Vaut  plus  qu'un  sachet  de  satin. 

Je  l'ai  cueillie  à  peine  éclose 
Afin  que  son  parfum  soit  pur; 
Vois,  timide  encor  elle  n'ose 
Regarder  tes  beaux  yeux  d'azur. 

Qu'à  ton  corsage  elle  se  pose 
Pour  te  griser  de  sa  saveur. 
C'est  si  bon  voir  la  vie  en  rose 
De  goûter  un  peu  de  bonheur  I 


Edouard   HANNECART. 


Fuurmies, 


-ULTURE      SOUS      CLOCHE      DU 


lOSIER      A      BASSES      TIGES 


On  S'ait  que  l'épaiiouisenieiit  de  la  rose, 
sa  beauté  et  la  durée  de  sa  floraison,  varient 
singulièrement  .suivant  les  variétés  culti- 
vées et  les  conditio'ns  extérieures. 

Il  y  a  des  roses  très  nleines  et  serrées  en 
bouton  qui  donnent  rarement  une  floraison 
satisfaisante,  sans  le  moindre  accroc.  Tan- 
tôt une  pluie  même  légère,  les  fait  pourrir  ; 
tantôt  quelques  heures  d'exposition  à  un  so- 
leil trop  ardent  les  srillent  et  les  font  rapi- 
dement disparaître.  Telles  sont  Souvenir  de 
la  Malmaison,  P,^iiii'-Marie-Hi'iirietle,  Maré- 
chal Niel,  etc.,  parmi  les  variétés  anciennes; 
Dran  Hoir,  ICtoUr  de  France,  Hayon  d'Or, 
Florence    Penibertwij    parmi    les   récentes. 

On  [leut  éviter  ces  accidents  en  employant 


hi  l'uHuro  scius  cloche  (p.  142),  telle  que  la 
Ijratiquo  chaque  année,  avec  le  plus  grand 
succès,  un  amateur  disti"gué,  M.  Kdouard 
Auhrée,  juge  honoraire  au  Irihunal  civil  do 
Rennes.  Non  seulement  il  olitiont  un  épa- 
nouissement parfait  et  jjroiçressif  des  roses 
les  i]lus  délicates,  mais  encore  il  en  prolonge 
beaucoup  la  durée.  C'est  ainsi  qu'il  a  pu 
conserver  dix  à  douze  jours  fleuries  des  ro- 
ses qui,  à  l'air  libre,  étaient  fanées  le  deuxiè- 
me ou  le  troisième  jour,  quelquefois  nu^me 
au  bout  d'un  jour  sous  1  action  de  la  pluie 
ou  du  soleil,  ou  de  ces  deux  agents  combi- 
nés avec  le  vent. 

Parmi  les  floraisons  les  plus  réussies  par 
M.  Aubrée,  et  que  j'ai  eu  Ijjeii  des  fois  l'oc- 


142 


JOURNAL     DES     ROSES 


casion  d'admirer  dans  son  jardin,  je  citerai 
celles  des  variétés  :  Lrjon-Rose,  Florence 
Peinbrrtun,     Prince     de     JUihjitrii',     Joseph 


centimètres  de  la  partie  supérieure  ;  la  pro- 
fondeur de  celles-ci  est  de  14  millimètres 
envimn.La  partie  inférieure  des  supports  est 


/////,  MéUinie  SaKiirr/,  Phdrisder,  MdIIij 
:iliarnian  Cniwford,  Hugo  RoUer,  Edinée, 
Metz,  Sarah  BernJinrdf,  Doeteur  TrnëiuUin, 
etc.,  etc. 

La  culture  sous  cluclie  s'applique  exclusi- 
vemeiit  aux  rosiers  cultivés  en  basses  tiges. 
Voici  comment  on  doit  opérer  pour  obtenir 
de  bons  résultats  : 

On  prend  trois  suppiu-ts  crémaillères  on 
bois  de  chêne  ou  de  châtaignier,  ayant  la 
même  hauteur  tous  les  trois.  Cotte  hauteur 
varie  avec  la  vigueur  et  la  longueur  des  ti- 
ges florifères  de  la  variété  cuitivée  ;  elle  est 
en  moyenne  de  0  m.  70  à  1  m.  20.  Leur  lar- 
gueur  est  de  27  millimètres,  l'épaisseur  de 
12  millimètres.  .Au  sommet,  on  pratique 
trois  entaillos  en  biseau,  établies  à  7,15  et  23 


taillée  en  ]niiule  ou  eu  dmible  biseau,  afin 
de  p<Hivoir  les  enfoncer  plus  facilement  dans 
lo  sol. 

Les  siippiirts  i't;iiit  |ilacés  dans  le  sol  sur 
le  rosier  et  convenablement  écartés  en  trian- 
gle, on  y  place  \me  cloche  de  verre  de  0  m. 
4.5  de  diamètre  environ,  surélevée  de  25  cen- 
timètres au-dessus  du  sol  et  que  l'on  peut 
progressivement  soulever  à  l'aide  des  trois 
entailles  successives.  De  cette  fai;on,  la 
cloche  protège  les  fleurs  tout  en  laissant 
l'air  circuler  largement  autour  du  rosier.  La 
cloche  doit  se  placer  au  moment  où  le  pre- 
mier bouton  à  fleurs  est  assez  avancé,  c'est- 
à-dire  quelques  jours  avant  son  épanoui.sse- 
nient. 

Pour  eiii|iècliei-  (|no  lo  bouton  do  la  cloche 


JOURNAL     1>ES     KOSES 


143 


ne  fasse  lentille  et  brûle  les  feuilles  ou  les 
fleurs,  on  l>nveloppe  d"un  linge  maintenu 
par  une  ficelle  ou  un  raphia.  En  outre,  pour 
éviter  les  effets  d'une  lumière  trop  vive,  on 
étale  sur  la  cloche^  dans  la  direction  du 
midi,  une  mousseline  blanche,  que  l'un 
maintient  en  place  à  l'aide  d'un  fli  de  fer 
galvanisé,  formant  circonférence. 

Pour-  éviter  que  les  vents  violents  ne  ren- 
versent tout  cet  échafaudage,  on  relie  les 
trois  supports  à  l'aide  d'une  corde  ou  d'un 
raphia.  L'union  fait  la  force  et  les  vents  les 
plus  forts  n'ont,  jusqu'ici,  pu  jeter  par  terre 
de  (els  appareils  chez  leur  inventeur. 

I.a  mousseline  blanche  tamise  et  réduit  la 
lumière.  On  l'enlève  quand  il  n'y  a  pas  de 
soleil,  ainsi  que  la  cloche  si  le  temps  est 
s<ind>re  mais  non  humide.  On  renlet  le  tout 
en  place  dès  que  le  soleil  apparaît  ou  quand 
il  y  a  menace  de  pluie. 

La   niiiusseline  forme  un   écran   tpii    s'in- 


terpose entre  le  soleil  et  la  rose.  Cet  écran 
piiultiit  sur  la  fleur  les  effets  habituels  de 
la  réduction  de  l'intensité  lumineuse  :  les 
Coloris  sont  légèrement,  modifiés  ou  atténués 
suivant  les  roses,  mais  la  forme  en  est  sou- 
vent plus  parfaite.  Ce  n'est  pas  une  mince 
satisfaction  pour  l'amateur  que  de  voir 
chaque  jour,  pendant  plus  d'une  semaine, 
la  même  rose  se  modifier  progressivement 
comme  forme  et  comme  teintes.  C'est, 
d'autre  part,  un  moyen  précieux  pour  tous 
ceux  qui  prennent  part  aux  expositions, 
d'arriver  à  coup  sûr  à  olitenir,  '("  iiiniiiciil 
/•iiiilu,  des  exemplaires  de  toute  beauté,  sans 
ètie,  connue  dans  la  culture  à  l'air  libre, 
à  la  merci  des  caprices  des  agents  atinos- 
phéi-iipies. 

LrciEN  DANIEL, 
Profi'sx-'u-r  dr   Botanique   niipUiiucr^ 
à  rUiiiriTsitr  ilr  Rmiicx. 


SoiNEAU      FRANC      EN      SuNISIE 


ciK-. 


La  note  que  nous  avons  publiée  dans  no- 
tre numéro  du  l'"''  juillet  dernier  sur  la  drs- 
Inictii»!  obligaloirr  du  uwiwau  Iruiir  m 
Tuiii^ii',  note  dans  laquelle  nous  nous  éton- 
nions d'une  telle  rigueur  à  l'égard  de  cet 
utile  auxiliaire  des  rosiéristes  fran(,ais, 
nous  vaut  de  la  part  de  notre  excellent  col- 
labiii-ateur  et  correspondant  en  Tunisie,  M. 
O.  lioniain,  la  lettre  suivante  rfui  éclaire 
cette  question  d'un  j'Uir  tmit  nouveau  pniif 
nous  : 

«  Cher  Monsieur  Cochet, 

"  Dans  votre  Journal  drs  Rosrs  vi»us  avez 
pitié  du  moineau  franc. 

<i  En  France,  j'ignore  s€s  ravage.s;  mais, 
ici,  c'est  le  pillard  le  plus  redoutable  q"i 
existe  !  ! 

.<  S'il  ne  mel  pas  le  oays  à  feu  et  à  sang, 
comme  jadis  les  hordes  de  barbares  qui  nnt 
passé  sur  le  vieux  sol  africain,  il  est  resté 
le  roi  des  ravageurs. 

H  Terrible  par  le  nondjre  —  vous  allez 
(•mire  que  j'écris  avec  la  plume  de  Tarta- 
riii,  il  n'en  est  rien  —  par  quel<iues  exem- 


ples vous  allez  pcaivoir  juger  à  quel  point 
il    iiullule. 

K  En  1901,  au  dnmaine  d'L'tique,  un  chas- 
seur en  abat  51  en  deux  coups  de  fusil;  1.780 
avec  50  cart(niches,.  sans  compter  les  bles.sés 
(pii  nous  ont  échappé  !  ! 

"  Sur  la  ligne  ferrée  de  Medj.e.rda,  dans 
les  eucalyptus,  nous  avons  vu  trois  chas- 
seurs, en  une  heure,  en  luer  /*'■('••''■  dr  dciu' 

niillc. 

((  En  ce  miiment,  a  Carthage,  dans  les  jar- 
dins de  son  Altes.se  le  prince  Tahar  Hey,  il 
n'est  pas  d'eucalyptus  qui  ne  purte  juscpi'à 
vingt  nids  de  ces  pillards. 

a  Les  or!?-"'-  le  millet,  les  blés,  les  raisins, 
les  fruits,  sont  pour  eux,  si  l'on  n'a  pas 
snin  d'atténuer  leurs  ravages  en  les  détrui- 
sant, cho.se  souvent  diffl'-ile  vu  leur  nombre 
qu'il  faut  évaluer  par  centaines  de  mille. 

«  Les  vieilles  cheminées,  les  gueules  des 
anciens  canons  des  remparts,  les  puits,  les 
vieux  nmrs,  les  arbres,  tout  leur  est  bon 
licuir  l'établi.ssement  de  leurs  nids. 

Il  Les  indigènes  les  chassent  en  faisant  un 
tapage  infernal   au    ninyen   de   vieux  bi«lons 


144 


JOUENAL     DES     EOSES 


à  pétrole  et  de  casseroles,   sur  lesquels  ils 
frappent  à  coups  redoublés. 

"  Quant  à  la  hardiesse  des  moineaux 
francs,  elles  est  ici  proverbiale;  les  chiffons, 
les  mannequins  ne  leur  causent  aucune 
crainte  !  Dernièrement  un  vaisseau  de  guer- 
re étant  en  réparation  à  l'arsenal  de  Bizerte, 
ils  commençaient  déjà  à  liàtir  leurs  nids 
dans  la  mature,  dans  les  tourelles;  quelques 
jours  de  plus,  ils  s'emparaient  des  pièces 
de   240  !  ! 

K  On  conçoit  les  raisons  qui  ont  motivé 
le  décret  beylical  dont  on  leur  a  fait  l'hon- 


neur, sous  notre  beau  ciel,  décret  que  vous 
avez  reproduit  et  qui  prescrit  la  destruction 
des  nichées  du  moineau  franc,  édictant  des 
pénalités  contre  ceux  qui  la  négligent. 

11  Si  le  charmeur  du  Jardin  des  Tuileries 
venait  sur  nos  rives,  il  nous  traiterait  d'An- 
nibal,  de  Gencerie,  de  Scipion,  tout  le  réper- 
toire africain;  n'empêche  qu'ils  lui  mange- 
raient les  oreilles,  avec  ses  petits  pains  !  ! 
C.   ROMAIN, 

Cllt'v.llier  du  Mcrite  agricole, 
Correspond.iiit  du  Jounuil  ih-i  Rcsrs,  en  Tunisie. 


,A      ^OSE      DE      ^AI      POUR      LA      ^ARFUMERIE 

(S II  il  e) 


(1) 


FR.^IS    de    l"    ÉT.\BLISSEMENT    1)'UNE    PUNTATION.    j 

—  Culture  entièrement  .\  i..\  main.  —  Base  : 

UN    HECT.\RE. 

Défoncement  à  la  pioche,  0  m.  70  de  pro- 
fondeur, binage;  terrain  nu  prêt  à  être 
planté, 

10.000  mètres  carrés  (dix  mille),  à  0  c.  20 
le  mètre    2.000    » 

Plantation  suivant  les  données 
ci  -  après  0  m.  60  d'un  sujet  à 
l'autre  avec  1  m.  25  d'écartement 
d'une  rangée  à  l'autre^  ^oit  envi- 
ron 13.000  plants  à  l'hectare, 
d'une  valeur  moyenne  de  100  fr. 
le  mille  de  plants  de  1"  choix, 
soit    

Frais  de  iilantation   

Soins  de   1"   année    

Aciiat  des  plants  manquants, 
soit  10  à  15  %  de  la  plantatiim. 
2.000  environ  à  100  francs  le  1000 

Frais   de  repiquage 


Binage   avant  récolte    

Binage  après   récolte    

I      Soins  divers  pendant  l'été. 

Taille    

Liage  des  tiges   


1.300 

1(10 
■iOO 


200 
20 


Total    4.020 


Frais  cjlturaux.  —  Culture  a  la  main. 

Amortissement  du  capital  en  10 
ans,  avec  impositions  et  intérêts 
compris    500    n 

Piochage  pour  la  fumure   234    » 

(1    Voir  Joiirnnl  des  Roses,  1913.  pi^e  110. 


135  » 

153  » 

100  .. 

135  .1 

70  » 
Frais  de  cueillette,   4.000  kil.    à 

l'hectare,  à  0  fr.  10  le  kil 400  » 

Transport  de  la  proiiriété  à  l'usi- 
ne   de   parfumerie,   à   0   fr.    05   le 

kil ,200  ). 

Fumure  intériuere,  engrais  com- 
plet            500  >. 


Total 


Rendement. 

Comme  presque  toutes  les  fleurs  de  par- 
fumerie, la  production  de  la  rose  est  assez 
difficile  à  évaluer;  elle  varie  suivant  les  ter. 
rains,  suivant  les  années,  suivant  la  sélec- 
tion des  plants,  etc. 

En  général,  on  estime  une  récolte 
bonne,  lorsque  la  production  atteint  300  gr. 
par  pied,  soit  3.900  kil.  à  l'hectare.  Ce  chif- 
fre iieut  être  dépassé,  puisque  certaines 
iiiantations  en  plein  rapport* et  bien  sélec- 
t'unnées  ont  donné,  dans  de  bonnes  an- 
nées, 500  gr.  par  pied  ;  mais,  malheureuse- 
ment, on  leste  bien  souvent  a.u  dessous  de 
300  gr.,  à  cause  des  gelées,  etc. 

Nous  basant  sur  le  chiffre  de  3  900  kil.  à 
1  hectare,    les    frais    d'entretien,    amortisse- 


JOURNAL     DES    ROSES 


145 


ment  du  capital,  etc.,  leviendruient  à  0  fr.  65 
par  kUogramme. 

Les  chiffres  que  nous  dDunons  ci-dessus 
sont  ceux  de  la  culture  entièrement  à  la 
pioche,  comme  elle  se  pratique  dans  la  ré- 
gion de  Grasse. 

\()<is  •îstimuns  que  dans  certains  endroits 


on  plaine  où  ie  lerram  est  léger,  on  pour- 
rait réaliser  un  certain  bénéfice,  en  «jiïec- 
tuant  le  défoucenient  à  la  charrue. 

HONORL   MI'.:  H  EL, 
Proiirictairi'  -  Aijriciillfur, 
à    Plascassier-dra-sse. 


^OTES      SUR      LES 
Le   Ponceau    »   et 


^OSIERS 
Papa    Héraeray 


Présentées  aux  expositions  de  Londres  et 
de  Paris,  de  mai  dernier,  ces  deux  nouveau- 
tés vendues  en  1912  par  M.  Heineray  Au- 
bert,  d"Orleans,  ont  attiré  l'attention  des 
amateurs  de  roses. 

Le  Ponceau  est  un  polyantha  nain  remon- 
tant, issu  de  Gruss  an  Tcplitz  x  MikIudic 
\orbert   Levavasseur, 

L'arbuste  est  vigoureux,  mais  pousse  plu- 
tôt en  touffe  ;  le  feuillage,  vert  foncé  est 
d'une  ru.sticité  à  toute  épreuve.  La  floraison 
très  abondante  a  lieu  en  énormes  corymhes 
d'un  coloris  rouge  grenat  foncé,  d'un  très 
brillant  efïet. 

De  Gruss  nii  Triititz  dont  il  est  issu,  Ij' 
Ponceau  a  conservé  le  brillant  de  la  fleur  et 
c'e.st  certainement  le  polyantha  le  plus  rouge 
l)ourpre  foncé  qui  existe  ;  son  coloris  ne  s'at- 
ténue pas  au  soleil,  ni  sous  verre. 

De  Madame  Sorbert  Levavasxewr,  il  a 
gardé  le  port,  sans  cependant  émettre, 
comme  elle,  de  grands  rameaux  isolés. 

A  cause  do  sa  végétation  à  la  fois  vigou- 


reuse et  uniforme,  la  variété  Le  Punrrnu 
sera  recherchée  comme  bordure,  forme  sous 
laquelle  elle  produit  beaucoup  d'effet,  de 
même  que  pour  la  culture  en  pots. 

Papa  Hcmeratj  e.çt  issue  de  Hktwalha  x 
Uriujale  Commun. 

C'est  un  hybride  de  Bengale  à  fleurs 
simjiles,  d'un  coloris  rouge  vermillon  très 
vif  sur  les  bords,  avec  le  centre  de  la  fleur 
presque  blanc. 

On  peut  dire  que  c'est,  à  la  fois,  un  ben- 
gale  et  un  Hiawatha  nain;  cette  nouveauté 
a,  en  effet,  conservé  le  mode  de  floraison  de 
Hiawatha,  mais  elle  est  remontante  et  tou- 
jours fleurie  jusqu'aux  gelées   automnales. 

Pu /Kl  Ilinirraij,  très  vigoureux,  sera  em- 
ployé pour  massifs,  où,  à  cause  de  son 
genre  de  lleurs  encore  inédit,  il  pinduiiii 
un  grand  effet. 

Cette  nouveauté  se  force  avec  une  extra- 
ordinaire facilité  et  15  jours  sous  verre  lui 
ont  suffi  pour  être  présentée  à  l'exposition 
de   Londres. 

Un   AM.^TFl'n. 


(^ 


*IGES 


£a     .gERCEUSE      ASCENDANTE      DES      ^^ 

(Monophadnus   elongatulus)    (Klug) 


DE 


lOSIER 


Deux  espèces  de  tenthrédides^  Ardis  bi- 
putidala  Klug  et  Monophadnus  rlonj/atuliis 
(Klug)  Konow,  ont  des  larves  qui  vivent  à 
l'intérieur  des  rameaux  de  rosiers.  Mais, 
tandis  que  celles  de  la  première  espèce  per- 
cent les  tiges  de  haut  en  bas,  en  descendant 
celles  do  la  seconde  creu.scnt  leurs  galeries 


en  montant.  Nous  avons  reçu  récemment 
de  M.  IJelle,  directeur  des  Services  agricoles 
des  .Mpes-Maritimes,  des  échantillons  de  dé- 
gâts causés  par  la  perceuse  ascendante, 
c'est-à-dire  la  larve  de  Mnmiphadnus  elon- 
yatulus,  qui  s'est  montrée  fort  nuisible, 
cette   aiini'e,    dans   les   roseraies   de   Vencc. 


146 


JOUENAL    DES     EOSES 


Sur  les  rameaux  atteints,  on  remarque  ex- 
térieurement de  petits  orifices  dont  le  diamè- 
tre correspond  aux  dimensions  d'un  trou 
d'épingle.  En  coupant  la.  tige,  ou  constate 
que  c'est  l'ouverture  d'une  galerie  dirigée 
vers  l'extrémité  du  rameau  et  dans  laquelle, 
au  début  de  juillet,  nous  avons  trouvé  une 
larve  blanchâtre  à  dernier  segment  noir. 
L'insecte  adulte  est  une  mouche  à  cfuatre 
ailes,  d'un  noir  assez  brillant,  à  ahdomen 
piesque  cylindrique,  un  peu  dé|irimé  ;  il 
mesure  7'"™  i  de  longueur  et  1-4  millimètres 
d'envergure.  La  ponte  a  lieu  en  mai  et 
juin.  La  femelle  introduit  chaque  oeuf  dans 
une  incision  creusé©  avec  sa  tarière  à  la 
base  du  pétiole  d'une  jeune  feuille,  entre  les 
stipules  ;  à  ce  point  apparaît,  au  bout  de 
quelques  jours,  une  sorte  de  iietite  pustule. 
Il  peut  y  avoir  deux  et  même  ti'ois  œufs 
pondus  dans  le  pétiole  d'une  même  feuille. 
La  ponte  a  lieu  en  plein  jour,  de  pi;éfé- 
rence  par  un  beau  soleil.  La  jeune  larve, 
dès  l'éclosion,  quitte  le  pédoncule  de  la 
feuille,  gagne  le  jeune  rameau  et  s'y  in- 
tiodult  en  perçant  un  trou  qui  remonte  obli- 
quement, elle  creuse  ensuite  une  galerie 
dans  la  moelle,  toujours  en  remontant,  jus- 
qu'à environ  12  centimètres.  Elle  rejette  par 
l'orifice  inféiieur  qui  reste  ouvert,  les  rési- 
dus de  sa  digestion.  Au  bout  de  trois  se- 
maines, la  larve  pénètre  dans  le  sol  poU|r 
hiverner  et,  d'après  Konow,  ne  se  transfor- 
me en  pupe  qu'au  printemps  suivant.  Il 
n'y  aurait  qu'une  seule  génération  par  aJi; 


mais  les  observations  de  Konow  sont  rela- 
tives à  l'Allemagne  et  il  se  pourrait  bien  que 
dans  la  région  de  Grasse  les  choses  fussent 
très  différentes.  Quoi  qu'il  en  soit,  même 
au  nord,  le  déveloiipement  de  toutes  les 
larves  est  loin  d'être  concomitant  et  l'on 
peut  trouver  des  ramea.ux  habités  par  cette 
espèce  depuis  la  fin  du  mois  de  mai  jus- 
qu'en   octobre. 

Les  liorticulteurs  pourront  s'habituer  ra- 
pidement à  reconnaître  les  petites  pustules 
renfermant  les  œufs,  à  la  uase  des  pétioles  ; 
lorsqu'elles  sont  encore  vertes,  c'est  que 
l'éclosion  n'a  pas  encore  lieu  et  il  suffit  de 
couper  la  feuille  au  ras  de  la  tige  ;  sinon 
lin  trouvera  sur  cette  dernière,  dans  le  voisi- 
nage du  iiétiole  jiortant  une  i)ustule  brunie, 
le  jietit  orifice  de  la  galerie.  On  pourra  y 
introduire  un  mince  fil  de  fer  qui  ira  per- 
cer la  larve  dans  son  repaire  et  le  boucher 
ensuite  avec  du  mastic  à  greffer.  Cette  mé- 
tliode  de  lutte  est  malheureusement  peu  pra- 
ticable en  grande  culture,  à  cause  de  la  dé- 
pense de  main-d'œuvre  qu'elle  exige.  En 
tout  cas,  lors  de  la  récolte  des  rameaux  fleu- 
ris, il  faudra  veiller  à  ce  que  la  section  de 
la  tige  ne  corresponde  pas  à  celle  d'une  ga- 
lerie ;  dans  ce  cas,  il  y  aurait  lieu  de  cou- 
per plus  bas,  dans  mie  zone  pleine,  afin 
d'éviter  que  l'humidité  et  les  germes  de 
moisissures  ne  puissent  détériorer  la  par- 
tie  laissée. 

A.     VUILLET. 

(De  la  Revue  de  Phijtopotholoyie). 


Be     L'EMPLOI 


RATIONNEL      DES      jgNGRAIS 

Dans    la    culture   des    Rosiers  O. 

(Suite) 


CHIMIQUES 


ENGRAIS    PHOSPHATES 

Les  principaux  engrais  phosphatés  sont  : 
Les     phosphates    itr    ilimi.r    mil iirvls,     ou 
yhospha tes   min éru ii.r. 
Les  phosphates  d'os. 
Les  scories  de  déplwsphoralion. 
Les  phosphates  précipités, 

(\)  Soir  Journal  des  Hases    i'.l\l.   |kii;c?   Hi)  ft    IflO, 
19l:i,  page*  16,  ;)2,  66,  83.  «8  ci  lU. 


Le  pliospliiilr  il'mii iiionidiiiir  et  le  phos- 
phate amnwninco-magvvsieii. 

Les  superphosphates  :  superphosphate  mi- 
néral, superphosphate  d'os  et  superphospha- 
tes enrichis. 

Phosph.mes  de  chaux  naturels  ou  phospha- 
tes MINÉRAUX.  —  Tous  les  pjiosphaties  de  cal- 
cium naturels,  on  phosphates  minéraux, 
Apatite,  craies  et  sables  phosphatés,  Cor- 
prolilhes,     doivent     être     finement    broyés 


JOURNAL     DES    ROSES 


147 


avant  d'être  emiiloyés  coiiime  engrais  et  ils 
agissent  d'autant  mieux  sur  les  cultures,  à 
ricliesse  égale,  qu'ils  smit  plus  finement 
moulus. 

Tous  renferment  du  phosphalc  tricatciqtir 
insoluble  dans  l'eau  pure,  mais  d'autant 
[ilus  soluble  dans  l'eau  chargée  d'acide  car- 
bonique que  cette  eau  ciuitient  moins  de 
carbonate  de  chaux. 

C'est  donc,  en  partie,  au  gaz  carljnni(iue 
se  dégageant  continuellement  des  comlius- 
tions  lentes  qui  s'effectuent  dans  le  sol,  gaz 
entraîné  par  les  eau.x,  que  les  phosphates 
employés  connue  engrai.s  doivent  leur  solu- 
bilité. 

Les  acides  que  contiennent  les  racines  ai- 
dent aussi  a  si>lubiliser  les  jihosphates,  lor.-- 
que  ces  acides  ne  sont  pas  neutralisés  par 
la  présence  du  calcaire. 

Enfin,  les  pluispliates  subissent,  sous  l'ac- 
tion de  la  matière  humique,  une  transfor- 
mation spéciale  qui  en  facilite  cmisidérable- 
nient  l'assiniilation   par  les  végétaux. 

Pour  ces  motifs,  éviter  remjiloi  das  plio.s- 
pliates  dans  les  terres  très  calcaires,  et  les 
réserver,  de  préférence,  aux  terrains  riches 
en  matières  «irganiques  dans  lesquels  l'action 
du  carbonate  de  cliaux  qu'ils  apportent  s'a- 
joute à  celle  de  l'acide  iilmsiiliorique. 

Parmi  les  phos[iliates  les  plu.s  as.'^imilables^ 
il  faut  citer  le  iilKisphi/tf  fussilr  dr  ijii-ici'ii 
i|ui  dose  de  12  à  1.5  %  d'acide  pliospliorique 
et  qui  nous  a  donné  de  très  bons  résultats 
dans  bi  ciillure  du  rosier. 

Phosphates  u'os.  —  Ce  sont  des  iioudrcs 
d'us  drijni.hsés,  des  poudres  d'us  drijrltili- 
iiés,  des  cciidirs  d'os,  et  le  ii'iir  iiiiJinnl. 

Les  poudres  d'os  déyruissés  suit  jiai'  le 
sulfure  de  carbone-,  soit  par  la  benziiH',  cnn- 
tiennent  quelque  25  %  d'acide  plMi>phiiri([ii,e 
et  environ  .S, .5  %  d'azote. 

Quant  à  celles  dites  d'os  dériélalinés,  c'est- 
à-dire  d'os  dont  on  a  extrait  l'ossriiir.  |innr' 
en  fabriquer  de  la  gélatine,  elbs  sont  plus 
riches  encore  en  acide  phosphorique  dont 
elles  contiennent  jusqu'à  30  %;  mais,  la  ma- 


tière organique  (osséine)  ayant  disi)aru,  il 
n'y  a  plus  d'azote. 

Les  cctidrcs  d'os  cuntiennent  environ  75  % 
Je  phosphate  de  chaux. 

Le  7ioir  animal,  suivant  qu'il  provient  de 
sucrerie  ou  de  raffinerie,  varie  connue  ri- 
chesse en  acide  pliospliurique.  Le  noir  ani- 
mal de  sucrerie  contient  approximativement 
70  %  de  phospliate  de  calcium.  Le  second 
parfois  aussi  riche,  voit  souvent  .son  titre 
tomlier  à  moins  de  -45  jiour  cent  de  jihos- 
phate  de  chaux. 

En  plus  de  cette  variabilité  dans  la  ri- 
cliesse en  acide  [ihosphorique  du  noir  ani- 
mal, il  faut  compter  avec  la  fraude.  Nous 
conseillons  donc  de  tmijours  exiger  une  ga- 
rantie de  dosage,  quand  on  achète  cet  en- 
grais. 

La  texture  poreuse  des  phosijhates  d'os  fa- 
cilite beaucoup  leur  transformation  dans  le 
sol. 

.  Ils  sont  très  préférables  aux  phosphates 
minéraux,  pour  la  culture  des  rosiers,  sur- 
tout dans  les  terres  pauvres  en  matières  or- 
ganiques auxquelles  il  est,  du  reste,  préfé- 
rable de  réserver  les  superphosphates. 

Gràoei  à  la  iirésence,  dans  tous  les  sol.s, 
d'oxyde  de  fer  et  d'alumine,  qui  absorbent 
et  inisolubilisent  momentanément  l'acide 
phosphorique  mis  en  liberté  et  non  immé- 
diatement utilisé  par  les  végétaux,  cet  élé- 
ment ne  peiil  rire  iiilrdfné  par  les  ^eaux.  Il 
reste  s(»us  forme  de  iiliosphate  de  fer  et 
d'alumine  à  peu  près  insoluliles,  à,  la  dispo- 
sition des  racines  qui  jiiui.s,sent  de  la.  lu-o- 
priété  de  s'en  emparer,  sous  l'action  des 
carbonates  alcalins  en  dissolution  dans  les 
eaux. 

11  y  a  diHic  grand  avantage,  sans  aucun 
inconvénient,  à  réjiandre  les  phosphates 
avant  le  défcuiccnienf  des  terrains  à  conver- 
tir en  roseraie,  et  m  profiter  de  cette  opéra- 
tinn  pour  les  iiirliniifr  iiiliinewetit  tiii  soi 
a\iquel  des  doses  massives  peuvent  être  alors 
avantageusement  apjioi-tées  :  jiar  exemj)!*, 
2^  kil.  par  are,  en  une  seule  ffiis. 

(A  suivre).  COCHET-COCHET. 


148 


JOUENAL     DES     KOSES 


.HRONIÛUE 


lORTICOLE 


rENERALE 


SOMMAIRE  :   Météorologie.  —  Exposilioii  d'IiorticnlUire.  -  Adjiiiiicalion. 

ou  peu  connus  ixiiifcL 


Arbres  et  arbustes  nouveaux 


Météorologie.  —  Ce  que  fut  juillet 
l'.)13. 

Le  mois  de  juillet  1913,  avec  une  pression 
moyenne  absolument  normale,  a  été  très 
frnid,  couvert,  pluvieu.x.  Au  point  de  vue 
de  la  température,  de  l'Iuimidité  et  de  la 
quantité  de  pluie,  il  présente  les  plus  gran- 
des analogies  avec  juillet  1910. 

La  température  moyenne,  16°  3,  est  infé- 
rieure de  2°  à  la  normale.  La  nébulosité 
moyemie,  6,8,  est  en  excès  de  1,4  sur  la 
normale;  par  suite,  la  durée  totale  d'inso- 
lation est  faible  :  163  heures,  en  déficit  de 
80  heures  sur  la  normale  ;  le  rapport  d'in- 
solation qui,  en  juillet,  est  normalement  de 
0,50,  est  tombé  à  0,34.  La  durée  possible  de" 
l'insolation  est  dei  485  heures. 

On  a  recueilli  74  "'"  7  de  pluie,  suit  1,33 
de  la  normale  de  juillet,  et  on  a  compté 
17  jours  de  pluie  appréciable,  au  lieu  de 
12,  nombre  moyen. 


Exposition  d  horticvilture  a  cham- 

pigny-sur-Marne,  les  27,  28,  29  septembre 
1913.  —  Organisée  par  la  Société  d'Horti- 
culture de  Cliampigny,  cette  exposition  se 
tiendra  à  la  mairie,  salle  des  fêtes,  grande 
cour  et  dépendances.  S'adresser  pour  expo- 
ser et  pour  tous  renseignements,  à  M.  Thé- 
venin,  vice-i)résident  de  la  Société,  98,  Gran- 
de-Rue, à  Champigny,  ou  à  M.  Lamotte,  12, 
rue  Claude^Vellefaux,   à  Paris. 


Adjudication  dk  gisements  dom.wiaux 
DE  PHospH.\TEs  EN  TUNISIE.  —  Il  sera  procédé, 
le  15  octobre  1913,  dans  la  sali©  de  la  Bi- 
bliothèque de  la  Direction  des  Travaux  pu- 
blics, place  de  la  Kasbab,  à  Tunis,  à  l'ad- 
judication de  la  concession,  pour  une  durée 


de  cinquante  ans,  de  l'exiiloitation  des  gise- 
ments domaniaux  dui  <(  Djebel  Mdilla  », 
faisant  partie  du  titre  foncier  n°   13.C26. 

Cautionnement    :   lUO.OOO  francs. 

On  peut  consultei-  les  cahiers  des  charges, 
décrets,  règlements  et  plans  relatifs  à  cette 
adjudication,  à  l'Office  national  du  Com- 
merce extérieur,  3,  rue  Feydeau,  Paris  (2"), 
tous  les  jours  non  fériés,  de  10  h.  à  midi 
et  de  2  heures  à  5  heures. 

* 
*  * 

Arbres  et  Ai'bustes  nouveaux  ou  ---u 

CONNUS  (suite). 

65.  WlSTAlUA    CHINEN'SIS    Aucub.efolia. 

Variété  à  feuilles  pluti")t  étroites,  inégale- 
ment maculées  de  jaune  pâle.  Les  fleurs 
sont  bleues.  Cette  glycine  originaire  de  la 
Chine  Centrale  était  cultivée  en  1911  jiar  C. 
Sjirenzer,   de  Naples. 

66.  ^^■lSTARIA   Chinensis  Demckeri. 

Cette  forme,  très  florifère,  est  à  fleurs 
bleues  et  son  feuillage  est  bronzé  à  l'état 
jeune.  Cette  variété,  originaire  de  la  Chine 
Centrale,  était  cultivée  en  1911,  par  C. 
Sprenger,  de  Naples. 

67.  Weigel  Styuiaca. 

Arbuste  atteignant  ordinairement  1  m.  50 
de  hauteur,  mais  iwiuvant,  dans  des  con- 
rlition  particulières,  s'élever  à  près  de  2 
mètres,  avec  les  branches  plus  érigées.  Il 
se  distingue  sui-tout  par  une  abondante 
liroduction  de  fleurs  rouge  clair  qui  se  chan- 
ge en  rougo  foncé  à  l'entier  opatijouissenient 
la  floraison  dure  de  mai  à  juin. 

Cette  variété  fut  obtenue  il  y  a  quelque.s 
années  par  AX'illielm  Klenert,  pépiniéri.ste  à 
Gratz  (Styrie),  mais  n'a  été  mise  au  com- 
merce  fp^i'en   1912. 

(A   suivre).  F.    Tesnier. 

COCHET-COCHET. 


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Uecherclies  analomiques  et  taxinomiques  sur  le  Hosa  Ui-i-l  rifolia  Pallas  —  Comtesse  de  Tels  (nouveauté).  —   2 
Uose  Mad'une  Philhert  Boutinni/.  —  Les  Kngrais  cal 
roses  à  cultiver.  —  Ctironique  liorticole  (.'énérale. 


Horticulteur  -  Rosiériste 


ROSES 


Etranger 


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deTrovins.  —  Dans'les  Rosiers:  en  Octohic.  —    ? 


yliques  :  Le  Alanganèse.   —  Les  douze  meilleures    \ 

9 


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Administration,  Rédac'.ion  : 

COCHET -COCHET,    à  Coubert 

(Seink-et-Marnk)   FRANCE 

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COCHET -COCHET,  Horticulteur  Rosiériste 

j\   COVBEJiT  (Seine-et-Marne)  France 

Successeur  de  la  Maison  Philémon  COCHET,  Scipion  COCHET 
et  Pierre  COCHET,  fondée  à  Suisnes  en  1796 
Propriétaire  -  Directeur   du    «JOURNAL   DES    ROSES» 


Culture  spéciale  de  Rosiers  à  haute  tige,  à  demi  tige  et  rez  de  terre  en 
collection.  Rosiers  sarmenteux  ou  grimpants,  rosiers  pleureurs.  Arbres 
fruitiers.  Arbres  et  arbustes  d'ornement .   Conifères.    Plantes   vivaces. 

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JOURNAL  des  ROSES 

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correspondance. 

S'adresser  au  Bureau  du  Journal 


JOURNAL  DES  ROSES 


(Rosa  inter  Flores) 


REVUE     D'ARBORICULTURE     ORNEMENTALE 


1"    OCTOBRE    1915 


.HRONiaUE      DES 


OSES 


SOMMAIRE  :  Poésie.  —  La  Rose  de  Saint-Arquey.  —  Kcole  supérieure  il'Horticullure  pour  jeunes  filles.  —  Rosa 
Willrnolti.ï  Henisl.  —  Commerce  des  plants  d'Arbres  el  des  Rosiers  dans  la  région  de  Tanger  (Maroc).  —  Avis 
douïerture  de  concours. 


Toi  dont  l'incarnat  cnclianteui 
Offre  une  Heur  à  peine  éclose, 
Jeune  Kglc,  veux-tu  de  la  Rose 
Conserver  longtemps  la  fraîcheur  ? 
Songe  qu'à  cette  Heur  si  tendre 
La  nature  sut  attactier 
Une  feuille  pour  la  cacher, 
L'ne  épine  pour  la  déftndre. 

C.  DLBOS. 


I 

La  Rose  de  Saint-Arquey-  —  Cette 

curieus.e  ruse  rjni  :i  vu  le  jmir  en  1911,  à 
l'Abbaye  de  Sainl-Nicolas-uu-Boi-s,  dans  le 
départenient  de  l'Aisne,  constitue  certaine^ 
ment  une  des  plus  iiitéres.'^ant.Ks  nouveautés 
qui  si.iient  ners  (|e|iiiis  de  longues  îumces. 

Ce  n'est  plu.s  une  liose,  c'est  un  œillet  ! 
Non  pas  un  œillet  plus  nu  muins  pai-fait, 
comme  Fimbrinlit  nu  Rinjir  Lanibi'lin,  inai.s 
un   véritable   œillet. 

La  rose  de  Snint-Ariiueij  ressemble  à  un 
M'illot  à  co  piiint  ipie,  placée  sur  la  tige 
d'une  do  oas  plantes  de  mêmes  nuanoes 
(piellê,  i>ii  ne  la  di.stingue  plus;  il  va  sans 
dire  que  nous  parlun.s  d«  la  rose  elle-même, 
et  que  les  rum'Caux  et  le  feuillage  sont  res- 
tés ceux  du  R.  C'kini'-nsis,  dont  elle  est  is- 
sue. 
^2  "  Nous  av<nis  pré.senté  la  Ii(jse  de  Saint- 
^    Arqueij  à  la  séance  de  la  Société  nationale 

co 

»— 

CD 


d'Hoi-ticulture  de   France,   du   28  août  der- 

Tome  XXXVII. 


nier,  au  nom  de  son  heureux  obtenteur, 
Mme  Faure;  elle  excita  la  curiosité  de  tous 
les  amateurs  de  roses  et  professionnels  pré- 
.sents,  et  obtint,  à  l'unanimité  la  plus  haute 
récompense. 

Ninas  reparlerons  plus  longuement  de 
cette  très  curieuse  et  très  jolie  rose,  dans 
ruitre  prcichain   numéro. 


Ecole  supérieure  d  Horticulture 

povir  Jeunes  Filles.  —  Nous  appre- 
nnns  qu'une  Ecole  supérieure  d'Horticul- 
ture pour  Jeunes  Filles  vient  d'être  fondée 
il  lirie-Comte-Robert,  sous  les  auspices  de 
"  L'Union  pour  l'Enseignement  agricole  et 
linrlicole  féminin  »,  par  un  groupe  de  per- 
soiuies  frapiiées  des  ressources  qui'  l'hnrti- 
culture  offre  aux  femmes,  des  services 
qu'elle  peuvent  y  rendre  et  de  l'agrément 
qu'elles  en  peuvent  tiiier.  C'est,  en  France, 
la  première  école  d'horticulture  ouverte 
aux  jeunes  filles. 

lille  e.st  située  à  pi-oxitnité  de  Paris,  dans 
une  région  agricole  cuiinue  pour  sa  salu- 
brité et  sa  fertilité,  au  centre  des  vastes 
cultures  do  rosiers  de  la   Mrie. 

L'ouverture  de  l'Ecole  aura  lieu  le  2  oc- 
tobre prochain.  Ixîs  inscriptions  sont  reçues 
dés  maintenant, 

!•'  O.*lobr«  191). 


15J 


JOURNAL     DES     ROSES 


Pour  tous   renseignements,     s'adresser  à 

■Mlle  Latuppy,  présidente  de  l'Union  pour 
l'Enseignement  agricole,  et  horticole  fémi- 
nin, à  l'Ecole  supérieure  d'horticulture  pour 
jeunes  filles,  Brie-Comte-Robert  (Seine-et- 
Marne). 


Kosa     Willmottiae     hemsl.     Chine 

(hoi.  Miiy.,  t.  81SU).  —  Cette  rose  est  affine 
au  R.  Wfbbiana  Wall,  dont  elle  diffère  par 
les  aiguillons  épineux,  le  calice  sans  glan- 
des, les  sépales  beaucoup  plus  courts  que 
les  pétales  et  la  couleur  de  ces  derniers. 
C'est  un  arbuste  très  ramifié,  haut  de  1-3 
mètres,  glabre,  sauf  les  stipules,  à  rameaux 
grêles,  brun  rouge.  Les  aiguillons  sont  gé- 
minés, droits,  pâles,  de  8-10  millimètres, 
non  mêlés  de  soies.  Les  feuilles  sont  rap- 
pi-ochées,  longUiBs  de  2-3  centimètres,  à  ra- 
clas très  grêle,  très  finement  sétuleux,  à 
s-tipules  petites,  libres  dans  la  moitié  supé- 
rieui-e,  obtuses,  glanduleuses  et  ciliées  au 
bord.  Les  folioles,  au  nombre  de  9,  sont 
peu  pétiolé-«s,  oblongues  ou  obovales,  lon- 
gues de  4-8  millimètres,  doublement  denti- 
culée.  Les  fleurs  s<int  rose'  lilas  ou  pourpres, 
rouge  vif  dans  le  bouton,  d'un  diamètre  de 
3  à  -4  centimètres,  solitaires  au  sonunet  de 
rameaux  courts,  à  peine  pédonculées.  Les 
sépales  sont  lancéolés,  appendiculés  en 
queue,  entiers,  blancs-tomenteux  en  dedans. 
Les  pétales  sont  à  peu  près  entiers,  les  fi- 
lets très  courts,  les  anthères  jaune  d'or, 
les  styles  hérissés,  libres.  Les  achaines  sont 
velus  sur  le  dos.  L:e  fruit  nu'ir  n'est  pas 
connu. 

Cette  belle  rose  provient  de  graines  rap- 
portées à  MM.  Veich,  par  M.  E.-H.  \Mlson, 
des  montagnes  Sangpaw,  frontière  thibé- 
taine  de  la.  Cliine  (iccidentalei,  ini  elle  croît 
entre  3.()(J()  et  3.000  mètres  d'altitude'.  Le 
R.  Wcbbinnn  est  originaire  des  pai-ties  tem- 
pérées de   l'Himalaya   occidental. 

P.  Hariot  (S.  N.   H.   I'.). 


Avis    d  ouverture    de    concoui's 

l'Ol  M     l'admission    (i     I.'ECOLE    NATIONALE    Ii'hOH- 


TicuLTURE  DE  VERSAILLES.  —  La  date  de  l'ou- 
verture du  concours  d'admission  à  l'Ecole 
national©  d'horticulture  de  Versailles,  pour 
1913,  a  été  fixée  au  13  octobre  1913. 

Les  candidats  doivent  adresser  leur  de- 
mande au  ministère  de  l'agriculture,  bu- 
reau de  l'enseignement   agricole. 


Commerce  des  plants  d  Arbres 
et  des  Rosiers,  dans  la  région  de 

Tanger  (Maroc).  —  «  Le  commerce  des 
ijlants  d'arbres  ,ei  des  plantes  d'ornement, 
,'ncure  peu  considérable  au  Maroc,  semble 
devoir  se  développer  rapidement  en  raison 
des  conditions  très  favorables  offertes  à  la 
végétation  arborescente,  par  la  nature  du 
sol  et  du  climat  de  Tanger. 

Il  A  l'heure  présente,  cette  impoiiation  e^t 
faite  par  des  maisons  françaises  et  espa- 
gnoles. Ces  dernières  livrent  des  plants  au 
[irix  de  0  fr.  75  l'un,  mais  ceux  d'origiae 
française  .sont  plus  appréciés  par  les  indi- 
gènes. 

"  D'après  les  renseignements  fournis,  Its 
arbres  qui  réussissent  le  mieux  sont  le  t'I- 
leul,  l'ormeau,  le-  platane,  tous  lés  conifères 
sauf  les  (1  abies  »  et  1'  »  araucaria  iml)iic-i- 
ta  ». 

Il  Parmi  les  arbres  fruitiers,  il  convient  de 
citer  en  premier  lieu  le  pommier  dont  les 
indigènes  peuplent  leurs  vergers,  puis  le 
piiirier.  Le  cerisier  ne  réussit  pas  en  tous 
lieux:  quant  aux  pêchers,  les  espèces  actuel- 
lement cultivées  ne  sont  que  d'un  faible  ren- 
dement en  raison  des  ravages  d'un  insecte 
qui  déti-uit  les  fruits  avant  leur  maturité. 

Il  En  ce  qui  concerne  les  plantes  d'oriie- 
iiicnt,  le  climat  de  Tanger  est  favorable  à  !a 
crnissance  de  la  iilupart  de  celles  de  ces 
plantes  que  produisent  nos  horticulteurs. 
On  recommande,  cependant,  de  greffer  de 
préférence  les  ro.siers  sui'  hnlira  Major  "t 
sui-  Indien  Jaiioîiais. 

Il  11  convient  de  .signaler,  d'autre  part, 
le  goût  d'une  partie  de  la  liopulation  pour  le 
camélia  dnut  les  plants  sont  vendus  couram- 
ment de  ()  à  7  francs  l'unité. 

"  l.(  s  plants  peuvent  être  expédiés  soit 
eu  ballots  de  50  à  80  kil.  à  racines  nues,  soit 


JOURNAL     D  J:  S     11  0  S  E  S 


151 


e.i  caisses  à  claire-voie,  avec  entourage  do 
[laille  autour  des  racines  et  de  toiles  gros- 
sières autour  des  tiges. 

Il  Les  paiements  sont  généraleuient  eff'^o- 
tués  à  90  jours  de  vue.  » 

Nous  ne  savons  pas  exactement  quel  sst 
le   sujet  dont   le   Dutlftiii    d'bifornialion    de 


l'Office  National  du  Commorce  Extérieur 
recommande  l'emploi  pour  récuss>onnage  <''i 
r.iisier,  sous  le  nom  d'indka  Jnpunais,  et 
nous  recevrionis,  avec  plaisir,  des  rensei- 
gnements précis  à  cet  égard. 

COCHET-COCHET. 


lOSIERS 


ifSlOUVEAUX 


MIS      AU 

(Suite) 


COMMERCE      EN      1913 


.0) 


t 


Notre  confrère,  M.  P.  Guillot,  rosiériste, 
chemin  de  Saint-Priest,  à  Lyon-Monplai- 
sir,  met  en  vente,  à  partir  de  fin  octobre 
1913,  les  trois  nouveautés  suivantes   : 

MADAME  MAURICE  CAPROX  {Hybride 
de  thé).  —  .Arbuste  vigoureux,  à  rameaux 
divergents;  feuillage  ample,  pourpré;  fleur 
grande,  ou  très  grande,  en  coupe,  bien 
pleine;  coloris  jaune  îiln-icot  foncé  s'atté- 
nuant  à  la  défloraison,  revers  des  pétales 
nankin  foncé  avec  nuances  saumon  et  au- 
rore. Issue  de  semis  inédit  x  Madame  Ra- 
xt'inj. 

MADAME  PIERRE  DE  BOVCHAUD  {Hy- 
bride de  thé).  —  Arbuste  vigoureux  à  ra- 
meaux érigés;  beau  feoiillage  ample;  fleur 
moyenne  ou  grande,  pleine,  en  coupe;  co- 
loris variant  du  carmin  cuivré  au  rose 
brique  rappelant  celui  des  BLgnones;  revers 
des  [létales  eamiin  foncé  bleuté.  Issue  de 
.Marqiii.ie  il''  ('.(ni'iy  xLiberty  (Coloris  nou- 
veau). 

RESEE  DAMELLE  {Hybride  de  Wichu- 
raiaiia).  —  .\rbu.ste  d'une  très  grande  vi- 
gueur, il  longs  rameaux  sarmentcux  ram- 
liaiits,  rustiques;  très  beau  feuillage  pour- 
pre lu-stré,  très  ornemental;  inflorescences 
corymbifères,  parfois  solitaires  ;  fleur 
miiyenne,  bien  pleine,  en  cour>e,  coloris  va- 
riant du  jaune  jonquille  ou  jaune  d'or  fon- 
cé s'atténuant  au  blanc  à  la  défloraison; 
très  belle  variété  pour  guirlande,  pergola, 
portique,  pleureur,  r<K;aille,  etc.  Elle  a  ten- 
dance à  refleurir  au -cours  de  la  belle  .sai- 
son. 


(i;  Voir  Journal  des  nosr.y.    I!)i:i,  [i8!,'e?  ifi,  il,  58.  76 
88  cl  10.5,  119,  137. 


Nos  collègues  MM.  J.  Croibier  et  Fils,  ro- 
siéristes  au  Moulin-à- Vent-lès-Lyon,  livre- 
ront au  connnerce,  à  partir  du  10  novembre 
lui;),  les  deux  miuvelles  variétés  de  rosiers 
suivantes   : 

SOUVENIR  DE  PÉRIGUEUX  [Hybride  de 
thé).  —  Arbuste  vigoureux,  feuillage  vert 
sombre,  bouton  long  et  pointu,  porté  par 
un  pédoncule  rigide;  fleur  grande,  coloris 
rouge  carmin  brillant  très  vif.  Issu  de  Ma- 
dame Maurice  de  Luze    x    Liberty. 

C.\NDEUR  LYONNAISE  {HybHde  remon- 
tant). —  Arbuste  de  très  grande  vigueur, 
très  rustique',  à  rameaux  droits  un  peu  di- 
vergents, feuillage  vert  soinliie,  aiguillons 
fins  et  i)eu  nombreux,  beau  bouton  ovoïde 
et  généralement  solitaire,  piu-té  ])ar  un  pe- 
diHicule  très  rigide;  fleur  de  dimension  ex- 
tranrdinaire,  ayant  atteint  17  centimètres 
de  diamètre.  Coloris  d'un  beau  blanc  pur, 
quelquefois  légèrement  teinté  de  jaune  sou- 
fre très  clair. 

Issue  do  la  belle  variété  Frnîi  Kart  Drus- 
ehlii,  elle  en  a  conservé  les  précienses  quali- 
tés. 

Les  piMiiripanx  cai-actères  qui  différen- 
cient l'iindiiir  Lijiinnaise  de  sa  mère  con- 
si.'itent  en  ce  que  cette  rose  est  très  pleine, 
qu'elle  se  conserve  ju.scju'à  complet  épa- 
nouissement, sans  laisser  apercevoir  le  pis- 
til et  les  étamines  qui  restent  cachés  par 
!<"-  pétales  du  centre  de  la  fleur,  et  qu'elle 
la    surjiasse   également  comme  dimension. 

Cette  superbe  ro.çe  CvSt  une  mei-veilleuse 
atnélioratidn  de  la  rose  Eraii  Karl  Drusch- 
l:i. 


152 


JOURNAL    DES    EOSES 


Candeur  Lyonnaise  est  appelée  à  un  grand 
succès;  sa  grande  vigueur  et  la  beauté  In- 
cûmparaJile  de  ses  fleurs  en  feront  une  plan- 
te de'  premier  mérite,  tant  pour  la  culture 
sous  veiTe,  que  pour  la  fleur  coupée  et  la 
plantation   des  massifs. 


Nous  recevons  de  M.  W.-A.  Manda,  horti- 
culteur à  South  Orange.  N.  J.  (Amérique), 
la  note  suivante  concernant  les  deux  roi&es 
nouvelles  qu'il  livre  au  commerce  en  1913  : 

"  La  rose,  Reine  des  Fleurs,  est  très  ap- 
jiréciée  aux  Etats-Unis  et  cultivée  en  quan- 
tités énormes. 

«  De  nombreuses!  variétés  nouvelles  ont 
été  ci-éées,  soit  par  fécondation  artificielle, 
soit  au  moyen  de  boutures  et  dei  greffes 
soigneusement  sélectionnées. 

"  Je  dois  confesser,  avec  une  fierté  bien 
pardonnable,  que  j'ai  été  le  ijremier  à  em- 
ployer, en  Amérique,  l'hyhridation,  -et  à 
créer  la  nouvelle  classe  de  Roses  Hijlnides 
de  Wichiiraiana,  en  répandant  ses  variétés 
sous  les  noms  de  Manda's  Triumph,  Un.i- 
vaisal  Faroiile,  Pink  Ronnicr,  Gardénia, 
Jersey  lieituhj,  Giadys  Talbut,  Evfrgreevi 
Gein,  Soiitli  Orange  Pepfcctin^i  et  beaucoup 
d'autres;  je  possède  actuellement  des  cen- 
taines de  plants  de  roses  nouvellies  que  je 
suis  en  train  d'étudier  et  qui  seront  Ijientôt 
envoyées  pour  enrichir  les  collections  d'une 


des  meilleures  et  des  jjIus  belles  classes 
de  i-oses. 

"  Il  n'e.xiste  pas  de  contrée  où  une  telle 
quantité  de  roses  soit  cultivée  pour  fleurs 
coupées,  si  ce  n'est  aux  Etats-Unis,  et  na- 
turellement il  faut,  s'attendre  à  ce  que  d'au- 
tres efforts  seront  faits  pour  perfectionner 
les  espèces  existantes,  de  sorte  que  sous  ce 
rapport,  également,  nous  aurons  [ilusieurs 
variétés  nouvelles  d'un  vrai  mérite,  à  in- 
troduire et  à  reconuiiander  au  cultivateur 
et  à  l'admirateur  de  la  Reine  des  Fleurs. 

Il  Je  vends,  en  1913,  les  deux  nouveautés 
.suivantes  : 

ROSE,  DAZZLIXG  RED  (X(ruveau  rosier 
n'ielLuraiaiui).  —  J'ai  enfin  réussi  à  semer 
un  rosier  Wichuraiana,  supérieur  comme 
fleur  et  comme  coloris,  à  Crimsnii  Rambler, 
pourtant  si  renommé. 

Le  feuillage  est  très  hiillant,  toujours 
vert;  d'une  pousse  rapide  et  très  forte,  les 
fleurs  sont  produites  en  abondance,  elles 
sont  grandes;  le  coloris  est  rouge  et  ne  ter- 
nit pas. 

ROSE,  RRIDAL  WREATH  (Wichuraiana). 
Ci-oisement  lentre  le  R.  Wichuraiana  et  le 
R.  Multiflura.  —  Beau  feuillage,  pousse  très 
vigoureuse;  innombrables  fleurs  blanches 
semi-doubles,  faisant  disparaître  le  feuil- 
lage sous  leur  nombre.  Excellente  variété 
pour  tout  usage  et  que  je  puis  recomman- 
der. 

(A   suivre).  PAPILLON. 


^Es    ^osES    DE    Provins 


Parmi  les  nombreuses  particularités  qui 
sont  la  gloire  de  Provins,  il  en  est  une 
gracieuse  entre  toutes,  dont  il  convient  de 
retracer  l'histoire.  A  cette  antique  cité  qui 
semble  vouloir  s'isoler  du  présent  ])our 
mieux  revivre,  les  heures  mei-vcilleu^(  s  de 
sa  splendeur  d'autrefois  il  fallait  um;  au- 
réolo  einhaiiuiée,  et  les  Roses  de  Provins 
mêlent  leur  joliesse  et  leur  parfum  aux  lé- 
gendes somhres  ou  illustres  rpii  coniiiosent 
l'histoire  de  cette  ville,  si  glorieu.se  jadis  (1). 


(1)  lll.s/oinr  et  desiTi/ilion  de  l'roiniis,  \mr  Cliiistoplic 
Opoix,  17.1j-t840,  coiiveniiiiniiel,  cliiiiiisie  et  liislinieii. 


Le  plant  en  a  été  apporté  de  la  Syrie  par 
Thiliaut  'VI,  et  ce  n'e.st  qu'à  Provins  ipie  ces 
fleurs  ont  conservé  la  belle  cmUeur  i)our- 
pre  et  le  parfum  qui  leur  sont  propres,  ain. 
si  c|ue  toutes  leurs  proi)riétés  médiiunalcs. 
On  en  prépare  un  médicament  sous  le  nom 
di  consei-vc  liquide^  et  mie  conserve  sèche 
qui  est  plus  d'agrément  que  médicinialo. 
L'usage  de  ces  consciTe«  est  très  ancien. 
On  lit,  dans  les  Mémoires  sur  Provins, 
qu'eu  1310,  lors  de  l'entrée  solennelle  dans 
cette  ville,  de  Pliilippe  de  Marign.y,  arche- 
vêque   de    Sens,    on    lui    offrit    du   vin,    des 


JOURNAL    DES     EOSES 


153 


épices  et  des  conserves,  quelquefois,  un  joi- 
gnait à  ces  présents  des  roses  sèches. 

Il  est  dit,  dans  les  Anecdotes  de  Provins 
(t.  l"'),  que  très  anciennement,  c'était  la 
coutume  dans  plusieurs  villes,  Paris  et  au. 
très,  de  porter  à  la  procession  du  Saint-Sa- 
crement, des  couronnes  de  fleurs,  et  qu'à 
Provins,  ces  couronnes  étaient  de  roses  ; 
c'est  ce  que  prouve  un  compte  de  Saint-Qui- 
riace,  rendu  en  li'ôO,  mi  sont  portées  en  dé- 
pense ces  couronnes  de  roses  :  Pi'o  caprllis 
roscis  in  festo  Sancti  Sacramcnti. 

Dans  le  Cantique  des  Cantiques,  on  trou- 
ve un  passage  qui  a  un  rapport  direct  avec 
nos  Roses.  La  Sulamite  s'exprime  ainsi  : 
Eno  flos  campi,  je  suis  la  fleur  du  champ 
ou  de  la  campagne.  (Cantique  des  Canti- 
ques,  chap.    2). 

L'hébreu  explique  ainsi  ce  que  c'est  que 
cette  fleur  : 

«  Je  suis  la  rose  de  la  campagne  de  Sa- 
ron,  plaine  célèbre  par  ses  roses.  Le  nom  de 
cette  plaine  signifie,  dans  la  langue  orien- 
tale :  <!  dont  on  doit  cbimter  les  louanges  )>. 
La  couleur  de  cette  rose  se  compare  à  celle 
du  sang.  Elle  conserve  son  odeur  après 
avoir  été  cueillie  et  séchée,  alors  pilée,  elle 
réiiand  un  parfum   plu.s  suave.   » 

Il  n'est  pas  douteux  que  cette  fieur  ne  soit 
la  même  rose  que  celle  de  Provins;  aucune 
autre  n'a  les  mêmes  rappoiis  avec  le  pas- 
sage cité.  Les  Roses  de  Provins  sont  origi- 
naires de  la  Syrie  et  du  pays  qu'habitaient 
les  Hébreux.  Elles  croissent  dans  les 
champs,  .sont  d'un  rouge  de  sang;  elles  con- 
sei^vent  leur  odeur  après  avoir  été  cueillies; 
et,  lorsqu'elles  sont  sèches,  elles  en  acquiè- 
rent une  plus  suave,  ce  qui  n'arrive  pas  aux 
autres  espèces  de  rases  ;  et  c'est  parce  que 
l'arùme  de  ces  fleurs  est  plus  iiénétrant 
quand  elles  sont  pilées  que  les  parfumeurs 
les  font  entrer  dans  les  poudres  odoi-antea 
qu'ils  préjiarent. 

Dans  un  Essai  sur  ces  roses,  imprimé 
dans  le  Jfinnial  tir  Phnsiqiw  de  l'abbé  Ro- 
zier,  il  est  dit  que  nos  roses  étaient  ces  roses 
pourprées  que  les  Romains  appelaient,  au 
rapport  de  Pline,  Roses  Milésieniies,  parce 
qu'ils  les  recevaient  de  Milet,  ville  de  l'Asie 
Mineure,  peu  éloignée  de  la  fameuse  Troie; 
elles   étaient  connues   dès   ces   temps   rccu- 


li--,  à  Trdjdiii.s'  trniiKii  iluis,  lldiiirni  tcati^ 
ajoute  Pline.  Il  ne  restait  pour  doubler 
l'honneur  de  ces  roses  et  accroître  l'intérêt 
qu'elles  méritent,  que  de  faire  remonter 
leur  antique  et  noble  origine,  et  l'estime 
qu'on  en  faisait  à  troisi  mille  ans  et  plus, 
non  sur  des  conjectures,  non  sur  le  témoi- 
gnage des  hommes,  Théophraste,  Pline  et 
Homère,  mais  sur  l'autorité  irrécusalde  de 
l'Ecriture  Sainte. 

l.a  iïelLei  Sulamite  (c'est  l'épitbète  qu'elle  se 
donne,  sum  formosa)  soit,  comme  le  croieTit 
les  profanes,  qu'elle  ait  été  la  maîtresse  de 
Salomon,  soit  comme  le  veulent  les  Saints- 
Pères,  qu'elle  soit  l'image  de  l'Eglise,  ne 
fait  pas  seulement  sa  parure  de  cette  rose, 
elle  ne  se  conii)are  pas  seulement  à  cette 
fleiir,  mais  elle  dit  :  Je  suis  cette  fleur  des 
champ,  oQQ  flos  campi  ;  et,  d'après  le  sens 
quo  donnent  les  interprètes  sacrés,  elle  di- 
sait (en  lui  supposant  l'esprit  du  prophète)  : 
Je  suis  la  Rose  qui  s'appellera  un  jour  la 
Rose   de  Provins   ». 

Christophe  Opoix  aime  tant  à  parler  do 
ses  roses  qu'il  va.  chercher  l'occasion  de 
le  faire  jusque  dans  Les  brillants  mensonges 
de  la  fable  et  il  nous  dit  :  <■  On  raconte  que 
Vénus,  apprenant  que  son  cher  Adonis,  en 
I)nursuivant  dans  la  forêt  un  sanglier  énor- 
me, en  a  été  blessé  dangereusement,  vole  à 
son  secours.. 

Les  ronces  déchirèrent  ses  pieds  délicats, 
et  les  humbles  rosiers  stnit  teints  de  sou 
sang;  plusieurs  gouttes  jaillissent  sur  les 
fleurs  de  ces  arbustes  et  leur.'î  roses,  qui 
jusqu'alors  avaient  été  blanches,  con-ier- 
vcnt,  depuis  cet  événement,  la  couleur  do 
sang  de  Vénus. 

Les  Grecs,  auxquels  nous  empruntons  ce 
récit,  entendaient  parler  du  rosier  nain, 
dont  la  fleur  était  couleur  de  sang,  et  c'est 
le  rosier  de  Provins...  Nos  roses  t?i'!tes  du 
saijg  d'une  déesse  !  !... 

L'histoire,  les  livres  saints,  la.  mytholo- 
gie se  réunissent  donc  pour  donner  phi-:  de 
célébrité  à  nos  rosos. 

Lorsque  François  I"'  vint  à  Provins,  il 
rf(;ut,  ainsi  que  tous  le.w  princes  et  grands 
seigneurs  qui  l'accompagnaient,  entr'autres 
présents,  des  coussins  de  roses. 

lin  l.'")7'i,  la   ReiMO-Mèie  et   les  princes  du 


154 


JOURNAL     DES     KOSES 


sang,  avec  une  nombreuse  suite,  allant  au 
devant  de  Henri  II,  qui  revenait  de  Polo- 
gne, arrivèrent  à  Provins.  Cette  princ;s=ie 
logea,  avec  le  duc  d'AIençon  et  le  roi  de  Na- 
varre, à  l'hôtel  de  Philippe  Durand  de  V;l 
legugnon.  On  lui  offrit,  ainsi  qu'à  toute  sa 
cour,   des  conserves   et  des  roses  sèciies. 

Henri  IV  étant  venu  à  Monsflas  voir  ses 
enfants,  le  corps  municipal  s'y  transporta 
et  parmi  les  présents  qui  lui  furent  offeris, 
se  trouvèrent  des  sachets  de  roses. 

Nous  avons  vu  que  nos  roses  avaient  une 
odeur  suave  et  pénétrante.  C'est  ce  doux 
parfum  qui  les  faisait  tant  rechercher  des 
fennnes  voluptueuses  de  l'Inde.  C'était  donc 
un  présent  que  l'on  croyait  devoir  flatter 
les  étrangers, 

Opoix  regrette  que  cet  usage  ne  se  soit  "pas 
perpétué  et  il  ajoute  :  <(  Pourquoi  nos  dames 
d'aujourd'hui  n'adopteraient-elles  pas  l'usa- 
ge qu'avaient  sans  doute  les  anciennes 
Provinoise.s  du  meilleur  ton,  d'avoir,  dans 
leur  cabinet  de  toilette  et  dans  les  ar- 
moires à  linge  pour  leur  service,  de  ces 
sachets  et  coussins  d'e  roses  ;  enfin,  d'en 
envoyer  en  cadeaux  à  leurs  amies  ?  Ce  sont 
des  vœux  que  je  fais"  pour  l'honneur  de  nog 
roses  et  celui  du  pays  qu'elles  embellissent, 
et  dont  elles  ont  fait  la  renommée». 

Notre  historien,  qui  ne  néglige  rien,  se 
demande  quelle  était  l'étoffe  dont  se  com- 
posaient ces  sachets  et  ces  coussins  ? 

"  C'est  ce  que  je  ne  puis  deviner;  (fuiant 
à  la  forme  elle  devait  être  élégante  ». 

Enfin  !  il  cite  un  dernier  fait  qui  doit 
avoir  beaucoup  d'intérêt  pour  les  Provinois 
et  qui   peut  être  mis  au  nombre  de   beau- 


coup d'autres  singularités  qui  distinguent 
notre  ville.  «  Le  prince'  Edouard,  fils  du  roi 
d'Angleterre,  et  qui  avait  pris  le  titre  de 
comte  de  Champagne,  fut  envoyé  par  le  roi 
à  Provins  avec  des  troupes,  pour  venger  le 
meurtre  de  Guillaume  Pentecôte  et  punir 
les  habitants,  ce  qui  lui  donna  occasion  de 
faire  quelques  séjours  à  Provins.  Loi-squ'il 
retourna  en  .Angleterre,  il  prit  pour  devise 
1.1  rose  de  Provins  qui,  étant  très  rouge, 
contrasta  d'avantage  avec  la  rose  blanche. 
Il  fut  le  chef  de  la  famille  de  Lancastre 
qui  con.serva  cette  rose  rouge.  I  a  maisi)n 
d'Yorck,  qui  était  sa  rivale,  prit,  par  op- 
position, i)our  sa  devise,  une  rose  blanche. 
C'est  siHis  ces  deux  bannières,  la  rose  rouge 
et  la  rose  blanche,  que  ces  deux  ;iartis  se 
di.si)utèrent  si  longtemps  la  couronne  d'An 
gleterre. 

«  Il  est  curieux  de  remarquer  que  Provins 
entre  pour  quelque  cho.se  dans  l'histoir'e  de 
ces  grands  intérêts,  qui  divisèrent  et  agitè- 
rent la  nation  anglaise  ». 

Bien  des  choses  encore  restent  à  dire  sur 
ces  roses  tant  vantées  jadis,  mais  ces  quel- 
ques lignes  serviront  peut-être  à  les  faire 
apprécier  et  rechercher,  et  l'ombre  de  Chris- 
tophe Opoix  frémira  d'aise  si  ces  fleurs, 
qu'il  a  tant  aimées  et  qu'a  chantées  Hégé- 
sippe  Moreau,  scmt  cultivées  avec  le  même 
amour  qu'autrefciis. 

Mais  de  leur  belle  couleur  pourprée  et  de 
leur  parfum  délicieux  émanera  toujours  un 
s(juffle  de  tristesse,  comme  de  t'uit  ce  qui 
évoque  les  ombres  du  passé  ! 


Jacques  RIANT. 


)ANS      LES 


OSIERS 


En  Octobre-  H    faut    une  temf)éra- 

ture  exceidiiinnclleincnt  chaud©  et  humide, 
pour  qu'il  soit  encore  possible  d'écussonner 
ks  rosiers  dans  les  premiers  jours  ilocto. 
bre.  Cette  greffe  tardive  ne  peut,  en  tout 
cas,  être  pratiquée  que  sur  des  boutures  de 
fjrrfferaie  ou  de  pnlyanShn  type,  et,  si  les 
résultats  sont  parfois  bons,  ils  sont  le  plus 
souvent  mauvais. 


On  commence,  en  octobre,  la  transplan- 
tation des  Rosiers;  prendre  jiour  les  trans- 
plantations opérées  au  commencement  du 
mois.  Les  précautions  indiquées  dans  notre 
dernier  numéro. 

On  pratique,  en  grand,  l'arrachage  des 
églantiers  hauts  de  tige,  à  J  tige  et  nains, 
dans  les  bois. 

Récolter  les  graines  d'églantiers  et  de  ro- 


JOURNAL    DES    ROSES 


155 


siers  qu'on  désire  semer.  Commencer  la 
greffe  sur  racine  et  tronçon  de  racine  (Voir 
octobre  1912,  pour  le  détail  de  ces  diverses 
opérations). 

Vers-blanc.  —  De  divere  endroits  on  nous 
signale  que  les  vers-blancs,  —  larves  du 
banneton  —  aln>ndent  cette  année. 

Ils  proviennent,  p<iur  le  plus  grand  nom- 
bre, de  la  pcuite  effectuée  au  printemps  der- 
nier. 

Ces  larves  ont  donc  commencé  leurs  ra- 
vages il  y  a  peu  de  temps;  elles  vont  les 
continuer  pendant  tout  le  cours  de  la  belle 
saison  de  1914,  et  jusqu'en  août  1915,  épo- 
que à  laquelle  commencera  la  nymphose. 

Il  faut  les  détruire,  par  tous  les  moyens 
possibles,  dans  les  roseraies  et  dans  les 
terrains  à  convertir  en  roseraie. 

En  octobre,  ces  larves  sont  généralement 
à  quelques  centimètres  seulement,  au-des- 
snus  de  la  surface  du  sol;  il  est  donc  facile 
de  les  atteindre  jjar  un  simple  piochage. 
On  emploie  le  plus  .souvent,  pour  ce  travail, 
un  crochet  à  2  dents  qui  pénètre  i)lus  faci- 
lement, dans  le  s<il,  qu'une  pioche.  On  .<ie 
rend  compte  facilement  de  la  profondeur 
à  laquelle  .se  trouvent  les  vei-s-blancs,  car 
il  est  à  remarquer  qu'ils  descendent  et  re- 
montent dans  le  sol,  à  peu  près  simultané- 
ment, et  que,  par  suite,  ils  sont  générale- 
ment fiius  à  une  égale  priifondeur. 


On  fouille  le  sol  juste  assez  profondément 
pniir  les  mettre  au  jour  et  les  ramasser, 
lueiiant  la  précaution  de  briser  Ifs  mottes 
(le  terre  très  finement,  de  manière  à  n'y  pas 
laisser  les  vers-blancs. 

l'ji  terrain  nu,  il  est  possible,  et  souvent 
inèirio  préférable,  de  se  servir  d'une  petite 
charrue. 

Ou  trace  un  sillon  avec  celle-ci,  et  des 
iiuvriers,  munis  de  crochets,  cherchent  les 
larves  dans  la.  tei-re  retournée  par  la  cliar- 
rv.e,  laquelle  ne  trace  un  nouveau  sillon 
que  lorsque  la  recherche  des  ver.s-blancs 
e.st  soigneusement  terminée  dans  celui  pré- 
cédemment ouvert. 

Cette  méthode  ^est  plus  expédifive  que  la 
première. 

Ni  l'une  ni  l'autre  ne  dispensent  de  payer 
largement  les  larves  du  hanneton  aux  ou- 
vricis  qui  pratiqueront  le  défonoement  du 
sol,  pour  le  préjiarer  à  recevoir  des  rosiers, 
car  il  faut,  i)ar  tous  les  moyens,  détruire 
tiiiis  les  vers-blancs  qui  s'y  trouvent. 

Si  on  craint  qu'il  en  reste  encore  après 
avoir  été  ainsi  soigneusement  cherchés  deux 
fois  conisécutivement,  il  n'y  a  pas  à  hésiter 
à  faire,  3  semaines  avant  la  plantation,  une 
injection   de  sulfure  de  carbone. 

COCHET-COCHET. 


^RCHERCHFS      .^NATOMIQUES      ET     ^AXINOMIQUES 
Sur    le    Rosa    Berberifolia    Pallas  (*) 


Je  crois  utile  de  (aire  connaître  mon  ap- 
préciation sur  le  Roua  berberifnlin  Pallas, 
que  M.  Crépin,  à  la  suite  de  naudireux 
autres  botanistes,  considère  comme  étranger 
au  genre  liosn.  C'est  qu'il  s'agit,  en  effet, 
d'une  [liante  très  différente  morjihologique- 
ment  des  autres  Rosn.  Elle  est  la  seule  qui 
ait  les  feuilles  unifoliolées  et  sans  stipules. 

M.  Maxwell  T.  Masters,  dans  une  sérieuse 

'I  lliil'einin  /ler/iei-ifolia  Dmrt.  H.  il.  I.  «.  >•■  'le  ho- 
tauiiiiie  (le  Hfli/ii/Ke.j 


étude  (2)  puhliée  en  1889,  a  fait  l'historique 
et  la  description  morphologique  de  ce  Tio.in, 
je  n'y  reviendrai  donc  jias.  L'opinion  de 
ce  botaniste,  est  qu'il  s'agit  bien  d'uno 
Rose  !  Mon  énonne  do.ssier  et  mes  nom- 
breux caractères  de  cnmparaison  me  per- 
iofit"nt  aussi  de  coiifirnn'i-  ^mi  aiiprécia- 
tiiiu. 

'■2]  Maxwri.f,  t.  .Maîsteiis  :  neniaili.s  on  Ihe  Moij^lin- 
Inr/i/  nf  liosri  hcrherifoliii  l'alhis.  (In  Itiill.  S.  W.  Iiot.  de 
lieiu'iqiie,  1.  -M  p.  i:i.^.  ;  1889). 


Tirineivlixr  lel. 


c^  t<r**<i^»-<—  / 


Tarituntwr  ijà 


..ci. 


c/ '^<a-*-«--'-^^«— _t^ 


158 


JOUENAL     DES     ROSES 


I.'anatomie     vient     heureusement      nous 
éclairer  sur  ce  cas  litigieux. 

Le  R.  bcrbi'rifolia  possède  tous  les  carac- 
tère* anatoniiques  distinctifs  du  genre.  Les 
petits  cristaux  prismatiques  ou  sphéiiiiues 
que  l'on  lencontre  abondajunvent  dans  le 
niéç.ophylle  et  les  conjonctifs  des  rcpiésen- 
tants,  sans  exception  aucune,  se  retrmivent 
chez  lui  soit  dans  le  iiarencliynie  supéi  ieur 
des  nervures  foliaires,  soit  dans  le  ]);jren- 
cliyme  cortical  de  la  tige.  Les  poils  simples, 
1-cell.,  à  paroi  épaisse  et  à  lumen  prerqu*' 
toiakiiiLut  oblitéré,  aussi  constants  que  les 
cristaux,  existent  à  la  face  inférieure  de  la 
nei-vure  médiane.  la  culture  peut  les  mul- 
tiplier considérablement;  c'est  ainsi  que  sur 
un  échantillon  récolté  au  Jardin  du  Luxem- 
bourg de  Paris,  ils  recouvrent  les  deux  fa- 
ces de  la  feuille  et  l'épiderme  des  jeunes 
liges,  tout  en  conservant  leur  forme  et  leur 
structure  carastéristiques  (flg.  17).  Les  sto- 
mates aiipartiennent  tous  au  type  n'iion 
enlacé,  c'est-à-dire  qu'ils  sont  respective- 
ment entourés  par  4-6  cellules  irrégulière- 
ment disporérs  (flg.  16).  Chose  remarquable, 
)e  R.  bci  brrHolin  est  le  seul  du  genre  qui 
possède  des  stomates  sur  ses  deux  épideimps 
fdliaires.  Ces  appareils  ont  leu;-  ostiole  en- 
foncée dans  une  dépression  de  l'épiderme 
(fig.  9  et  10)  et  leurs  cellules  annexes  ren- 
ferment de  la  chliirophylle  ;  des  cellules 
sont  beaucoup  plus  petites  que  les  autres 
de  l'épiderme. 

Professeur  Paul  PARMENTIER. 

(.4   suivre), 

* 
*  * 

l-.XI>l,l(;.\ïin\  DK.S  Pl.ANCHKS 

A Ai^nillun. 

Ad.  cl  Ag.  AiBiiillon'i  droit  et  gauche. 

|ic   .    .  .    .  l'arc-nrhyme  cortical. 

fp    .    .  .    .  Faisceau  péricycliqiie. 

I.  lib  .  .   .  Liber 

b.   .  .  Bois. 

Md  .  .    .  Faisceau  foliaire  nu^dian. 


D.  . 
G.  . 
R.   . 

pa . 


»  »      de  droite. 

»  »      de  gauche. 

•  réparateur. 
.     Pétiole. 


p.  p.     .    .  Parenchyme  en  palissades, 

coll.    .    .    .  Collenchyme. 

fil Faisceau  lihéro-lisut'u^. 

lac.    .       .  lacune, 

cpiil.       -   .  Epideimc. 

M Moelle. 

I.     ...  Tijîe. 

cr Crislau.x. 

pi.  I.ï.        .  Pla^'e  ligneuse. 

V Vaispeaux. 

rmp    .    .    .  liayon  niodullairo  primaire 

rms.    ...         o  »  secondaire. 

pér.    .    .    .  Périderme. 

p.    c.    V  Parenchyme  cortical  chlorophyl'ien. 

fm.     ,       ,  Fibres  uiécanii|ucs. 

c.  t .    .    .    .  Cellules  L-inniféres. 

Fig.  1  à  fi.  Coupes  transversales  successives  pratiquées 
dans  une  jeune  tige  de  /(.  herijeri/'oliii,  pour  montrer 
le  développi'uient  des  vaisceaux  foliaires. 

lig.     7.  Feuille  (coupe  transv.).  KcbanL  de 

l'Allai Gross.  "'OO. 

lig.     y.  Feuille  (coupe  Iransv.).  Ech.inl.  du 

Luxembourg (jross.  :!00. 

lig.     9.  Stomale  (coupe  Iransv.i.  Echanl.  du 

Luxembourg Gross.  300. 

lig.  10.  Sloniale    coupj  transv.).  Fchanl.  de 

l'Allai Gross.  300. 

fig.  11.  Péliolc  (coupe  transv.).  Echant.   de 
l'Allai  (Schéma) 

hg.  12.  Nervure    médiane   (coupe    transv.). 

Echantillon  de  l'.Mlaï Gross.  LIO. 

fig.  i:i.  l!ois  (coupe  trav.).  Ecbant.  de  l'Altaï    Gross.    flfl. 

hg.  11.  Tige  (Epid.    Pl    |)ériileruie).    Coupe 

tninsv.  Echanl.  de  l'Allai Gross.  .100 

lig.  13.  Tige    (coupe    transv.)    Echanl.    du 

Luxembourg Grû=;'.  150. 

fig.  16,  Fpideimes    foliaires    vus   de   face. 

Echanl.  de  l'Altaï Gross.  aOO. 

hg.  n.  Poils.  (Les  deux  échani  liions)  .   .   .     Gross.  150. 

fig.  18,  Moelle  de  la  tige  (coupe   transv.). 

Echanl.  de  l'Altaï Gross.    90. 

flg.  19   Moelle  de    la    tige   (coupe   transv.). 

Echant    ilu  Lux^uibourg Gross.    09. 


COMTESSE    DE    FELS    (IIvhridk    de    Thé) 
A.  GuiLLAL-D,  priiitLinps  1914- 

(Nos  lecteurs  trouveront  la  description  de  cette  jolie  nouveauté 
dans  le  premier  numéro  du  Joui  mil  iks  Roses,  qui  comnie.icera  la 
publication  des  Rosiers  nouveaux,  vendus  en  I9r4.) 


160 


JOURNAL     DES     ROSES 


ADAME      ShILBERT       SoUTIGNY 


■V 

Hybride  remontant  (Ph.  Boutigny   191  3)  (ïllrich  'Brunner  fils         Paul  J\eyron) 


La  nouveauté,  dont  nous  donnons  la  chro- 
molithographie dans  ce  numéro  du  Jinirnal 
des  Roses,  a,  été  créée  par  M.  Philbert 
Routigny,  4,  rue  des  Unsulines,  à  Rouen, 
qui  la   dédie  à  son   épooise. 

Nous  avons  annoiicé,  dans  notre  n"  du  1" 
octobre  dernier,  que  M.  Philbert  Uoutjgny 
devait  mettre  cette  nouveauté  au  commerce 
à  l'automne  1912. 

La  rose  Madame  Philbert  Boutignij  ayant 
été  très  remarquée  et  le  nombre  de  pieds  in 
culture  étant  alors  assez  restreint,  l'obten- 
teur  décida  de  ne  livrer  cette  rose  au  com- 
merce que  le  1'^''  novembre  1913. 

L'arbuste  est  très  vigoureux,  à  rameaux 
très  forts,  à  feuillage  vert  foncé. 


Le.s  boutons  de  fomnei  parfaite,  naissent 
solitaires  à  l'extrémité  de  longs  rameaux 
rigides. 

La  rose,  d'un  joli  coloris  rose  vif  très  pur 
est  extra  grande  et  mesure,  en  moyenne, 
IC  centimètres  de  diamètre;  certaines  fleurs 
atteignent  même  18  centimètres.  C'est  dire 
que  Madame  Philbert  Boutigny  est  plus 
grande  que  Paul  JSleyron.  Elle  est  en  même 
temps  plus  jolie  que  cette  dernière,  à  cause 
de  son  superbe  coloris  rose  frais  très  pur. 

Les  dimensions  extraordinaires  de  cette 
nouveauté  la  feront  rechercher  des  ama- 
teurs amoureux  de-  grosses  roses,  c'est-à- 
dire  de  la  majoirité  des  amateurs  de  roses. 

MARIE  DU  Clos-Jollet. 


.ES 


ENGRAIS 


^ATALYTIQUES  : 


m 


^iANGANESE 


La  question  des  engrais  est  plus  que  ja- 
mais à  l'ordre  du  jour  et,  par  leurs  articles 
si  documentés,  notre  éminent  directeur,  M. 
Cochet-Cochet,  et  M.  Godde,  nous  ont  fait 
voir  que  leur  emploi  est  condition  sine  qua 
Kiin   de  toute  production. 

Néanmoins,  nous  croyons  devoir  complé- 
ter ces  articles  en  traitant  aujourd'hui  la 
question  si  brûlante  des  engrais  de  cataly- 
tiques. 

Quelle  est  donc  la  signification  de  ce  mot 
(I   catalytique  »  ? 

Le  nom  de  catalytique  a  été  donné  aux 
engrais  qui  agissent  par  "  catalyse  »,  phéno- 
mène qui  fait  que  deux  ou  plusieurs  corps 
mis  en  présence  d'un  corps  particulier,  se 
séparent  ou  f<e  comliinent  sans  que  le  corps 
qui  a  déterminé  la  réaction  se  soit  modifié 
lui-même. 

Pour  rendre  cette  défniilion  i)lus  claire, 
prenons  l'exemyile  cnnnu  de  tout  le  monde: 
l'allmnage  du  gaz  par  les  manchons  à  mous- 
se de  jilatine.  Que  se  passe-f-il  donc  quand 
nous  ouvrons  le  robinet  ?  Le  gaz  munte,  la 


pastille  de  mousse  de  platine  rougit  et  le  gaz 
s'enflamme. 

Reprenant  la  définition,  les  2  corps  sont 
constitués  par  le  gaz  d'éclairage  et  l'air  at- 
mosphérique et  le  corps  particulier  par  la 
mous.se  de  platine  qui  s'est  emparé  de  l'hy- 
drogène dii  gaz,  et  de  l'oxygène  de  l'air,  a 
rougi,  et  le  résultat  a  été  raJlrm:iage;  quant 
à  la  mousse  de  platine,  elle  n'a  pas  été  modi- 
fiée. 

Par  analogie,  certains  minéraux  qui 
jouissent,  lorsqu'ils  sont  dan®  le  sol,  de  la 
jjropriélé  d'activer  une  réaction  sans  rester 
définitivement  engagés  dans  les  produits  ob- 
tenus, ont  l'eçu  le  nom  d'engrais  cataly- 
liques. 

Les  engrais  catalytiques  sont  peu  nom- 
breux :  Sylicate,  bore,  iode,  alumine,  sul- 
fate ferreux,  manganèse,  etc. 

C'est  le  manganèse  qui  retiendra  notre  at- 
tention parce  qu'il  est  le  seul  dont  l'action 
et  l'efficacité  aient  été  démontrées  d'une 
façon  aussi  absolue  que  scientifique. 

Le   manganèse  fut   signalé    pour   la    pre- 


Madame  Philbert  Boutigny.  (II.   R.) 
(Boutigny  1913) 


l9at)e)lc  Lrmarchand, 


JOURNAL     U  J  ;  S     ROSES 


161 


mière  fois,  comme  €aigrais,  par  Pictiard,  en 
1897,  mais  ce  n'est  guère  qu'en  1903  que  com- 
mencèrent les  études  au  point  de  vue  en- 
grais, et  l'éminent  G.  Bertrand,  professeur 
de  cliimie  biologique  à  la  Sorlionne  et  à 
l'Institut  Pasteur,  en  fit  part  un  Congrès  'n- 
ternational  de  cliimie  appliquée,  tenu  à  Uer- 
liu  en  1903. 

A  la  suite  de  cette  communication,  les 
savants  du  monde  entier  entrèrent  en  lice  : 
liertrand,  Thomassin,  Boullanger,  pour  la 
France;  Giglioli  qui,  en  Italie,  publia  avec 
un  gros  succès,  le  résultat  de  ses  nombreu- 
ses expériences;  en  Suède,  Hjalmar  de  Fe- 
lifzen  et   en   Belgique,   Molinaris  Ligret. 

Tous  furent  uaianimes  à  déclarer  que 
le  mangaèse  jouait  un  rôle  physiologique 
très  important,  qu'il  favorisait  et  stimulait 
la  germination,  la  rendait  plus  rapide  et 
fournissait  aux  plantes  un  meilleur  rende- 
ment. Mais  si  les  constatations  sont  bonnes, 
les  ijreuves  le  sont  davantage  et  nous  pou- 
vons dire  que  le  Congrès  International  de 
Chimie,  tenu  à  New-York,  en  septembre 
1912,  sera  une  date  dans  l'histoire.  C'est  en 
effet  à  ce  Congrès  que  G.  Bertrand  a  dé- 
montré, d'une  manière  aussi  scientifique 
qu'absolue,  que  le  manganèse  fait  partie  de 
tous  les  végétaux  et  que  son  emploi  est  obli- 
gatoire. Si  l'on  fait  l'analyse  complète  d'une 
plante,  on  s'aperçoit  que  les  10  éléments 
reconnus  par  tous  les  physiologistes  n'en- 
trent dans  sa  comrjosition  que  iiour  99,9  % 
il  manque  donc  1/1000  qui  n'est  aiitie  que 
le  manganèse. 

Au  cours  d'un  voyage  qu'il  fit  au  .laimn, 
G.  Bertrand  remarqua  que  le  lait  tiré  du 
Il  Rhus  Snccédaina  »  qui  sert  à  la  fabrica- 
tion des  .«[ilendidcs  bibelots  de  bique  pos- 
sède la  propriété,  au  contact  de  l'air,  de  se 
colorer  en  brun,  puis  en  noir,  iibénomène  dû 
à  l'oxydatiim  du  "  latix  ».  Il  en  wcliercba 
la  cause  et  en  coniclut  que  le  ferme'iit  modifi- 
cateur auquel  il  donna  le  nom  de  «  Laças- 
se »,  n'est  autre  qu'une  combinaison  de  man. 
ganèsc,  qu'elle  sert  d'intermédiaire  entre 
la  plante  et  l'oxj'gène  de  l'air  et  qu'elle 
existe  chez  tous  les  véf/étaux.  Comme  les  vé- 
gétaux ne  iieuvcnt  se  passer  d'oxygène, 
qu'ils  emploient  tous  la  Laçasse  conune  in- 
termédiaire et  que  la  Laçasse  est  une  com- 


binaison de  manganèse,  la  conclusion  qui 
s'impose  est  que  les  végétaux  ne  peuvent  se 
laisser  de  manganèse. 
Avant  de  passer  dans  la  plante  sous  forme 
de  Laçasse,  le  manganèse  a  déjà  travaillé 
dansi  le  sol,  jouant  son  rôle  de  catalyseur, 
transformant,  pour  les  rendre  rapidement 
assimilables,  les  éléments  mis  daJis  le  sol  à 
la  disposition  des  végétaux.  Il  travaille  aus- 
si à  l'accélération  de  la  production  des 
"  Diastases  »  et  nous  savons  que  les  dias- 
tases  existent  aussi  bien  chez  l'homme  que 
chez  les  végétaux;  elles  sont  employées  par 
les  plantes  au  moment  de  la  floraison,  c'est- 
à-dire  au  moment  où  la  plante,  produisant 
duvuntage,  a  un  iiius  grand  besoin  de  nour- 
riture, consommation  qui  sera  d'autant 
plus  grande  que  la  flo'i'aison  .sera  plus  abon- 
dante. 

Nombre  d'horticulteurs  et  d'amateurs  ont 
pu  voir,  bien  qu'ils  aient  fourni  au  sol  la 
quantité  d'éléments,  nécessaire,  qu'au  mo- 
ment de  la  floraison,  les  boutons  ne  grossis- 
saient pas,  dépérissaient  et,  finalement, 
mourraient  !  La  cause  se  trouve  ainsi  ex- 
liliipiée  :  les  végétaux  manquaient  de  noui'- 
riture,  non  par  pénurie  d'aliments,  mais 
parce  qu'ils  n'avaient  pas  la  foiim©  sous  la- 
quelle ils  .sont  assimilables,  la  consomnui- 
tion   étant  plus   raiiide  que  la   transforma- 

tinn. 

Le  mangjmèse  eixi.s.te  dans  toutes  les 
terres,  mais  généralement  sous  un©  fonne 
impropre  telle  que  oxyde,  lii-oxyde,  sesqui- 
iixyde  et  même  sulfate;  la  seule  forme  sous 
Iqucllo  il  produit  ses  effets  est  la  forme  «tr- 
bdiiate.  Ce  qui  fait  qu'avec  une  quantité  in- 
fime, toute  la  masse  de  manganèse  conte- 
nue dans  la  terre  se  trouvera  transformée 
<'t   utilisable. 

Le  carbonate  de  mangiinèse  n'est  p.'is  ui\ 
produit  fabriqué;  il  .se  trouve  à  l'état  u.'iln- 
lel  dans  le  sol  et,  à  l'heure  actuelle,  plu- 
sieurs gisements  sont  exivloités  en   France. 

La  quantité  à  employer  est  des  plus  mini- 
mes; 5  à  6  grammes  pur  mètre  carré  suf- 
fisent et  si,  comme  cela  arrive  quelquefois, 
on  triplait  la  dose,  le  végétal  ne  serait  pas 
"  bnMé  »,  nuiis  sa  croissance  serait  immé- 
diatement arrêtée. 

Pratlofuement,   il   serait   très   difficile,    si- 


162 


JOURNAL     DES     KOSES 


non  impossible,  de  répandre  6  grammes  par 
mètre;  mais  il  est  très  facUe  aujourd'hui  de 
s'en  procurer  à  un  dosage  voulu  qui  peut 
correspondre  à  environ  14/16  %  soit  iO  gr. 
par  mètre,  et  pour  plus  de  clarté,  2  pots  de 
15  à  l'are  . 

Cet  engrais  a  encore  une  autre  prupriété, 
c'est  la  captation  de  l'azote  de  l'air,  fait 
déjà  constaté  pour  les  engrais  radioactifs. 
Il  est  très  facile  de  s'en  rendre  compte  par 
le  moyen  suivant  :  Prendre  une  certaine 
quantité  d'engrais  manganèse,  le  laisser 
tomber,  ou  le  remuer  de  façon  à  ce  qu'il 
y  entre  une  certaine  quantité  d'air,  et  im- 
médiatement, on  sent  une  odeur  très  pro- 
noncée  d'annnoniaque. 

Malgré  toutes  ces  tjualités  qui  ont  fait 
dire  à  l'un  de  no'S  plus  illustres  savants 
qu'il  prévoyait  une  révolution  dans  toutes 
cultures,  par  suite  de  son  emploi,  le  man- 
ganèse pris  isolément  ne  joue  aucun  rôle,  il 
faut  lui  adjoindre!  tous  les  autres  é'éments, 


mais  en  plus  petite  quantité,  puisqu'ils  se 
chargera  de  rendre  la  totalité   assimilable. 

Citei-  toutes  les  expériences  et  essais,  tant 
officiels  que  particuliers  qui  ont  été  faits, 
serait  fastidieux;  mais,  nous  pouvons  affir- 
mer que,  chaque  fois  que  le  manganèse  est 
venu  compléter  les  autres  engrais,  la  ger- 
mination a  été  plus  régulière,  la  levée  plus 
ra])ide,  les  plantes  plus  fortes,  plus  belles, 
et  la  production  plus  abondante. 

Limité  i)ar  la  place  réservée  aux  études 
sur  les  engrais  dans  le  Journal  des  Roses, 
nous  ne  pouvons  nous  étendre  plus  longue- 
ment sur  le  rôle  important  qu'est  appelé  à 
jouer  le  manganèse  en  horticulture;  mais 
nous  nous  teiioius  avec  grand  plaisir  à  la 
tlisposition  des  lecteurs  de  cet  organe,  pour 
leur  fournir  tous  les  renseignements  théori- 
ques et  pratiques  qu'ils  voudront  bien  nous 
demander. 

j.  valtp:r, 

Chimiste   à   Vaires   (S.-et-M.). 


Îes    douze    meilleures    Soses    a    cultiver 


Beaucoup  de  personnes^  au  moment  de 
oommenoer  une  culture:  de  Rosiers,  restent 
perplexes  devant  les  variétés  à  choisir  et 
©l'es  s'adressent  volontiers  à  uti  amateur 
pour  lui  demander  conseil. 

Bien  .souvent,  les  questions  suivantes 
m'OiUt  été  posées  :  "  Quelles  sont  le^^  meil- 
leures variétés  de  Roses  à  cultiver  ?  »  i  u 
<i  N'ayant  qu'un  très  petit  terrain,  (|uelles 
sont  les  Roses  à  y  planter  ?  »  ovi  bien 
encore  :  "  Ne  pourriez-vous  pas  me  dési- 
gner une  douzaine  de  variétés  convenant  'o 
mieux  à  remplir  un  petit  jardinet'.'  >' 

"Donner  une  réponse  précise  à  ces  deniaii- 
des,  est  assez  difficile,  parcei  que,  oonune  dit 
le  proverbe  :  <<  Des  goûts  et  des  couleurs,  il 
jie  faut  nas  discuter.  »  Or,  je  ne  crois  p''s 
qu'il  y  ait  [ilus  de  goûts  divers  que  ciiez  iC's 
amateurs  de  Roses.  Tant  de  variétés,  les 
ui;es  jilus  belles  que  les  autres,  existent  ac- 
tuellement, que  fdirément  chaque  amateur 
doit  pouvoir  faire  son  choix,  et  il  y  a  pres- 
que   autant    de   caractères    divers   chez    les 


hnriunes,  que  de  variétés  eliez  les  Roses  ; 
les  préférences  pour  l'une  ou  l'autre  variété 
doivent  être  très  variables. 

.le  me  permets  d'iiser  de  l'hospitalité 
du  Jounnil  des  Roses  pour  exposer,  d'après 
mes  idéeis,  qu'elles  soni  réellement  les  12 
meilleures  Roses  à  cultiver,  en  faisant  P.i- 
trer,  en  ligne  de  comiite,  les  3  qualités  sui- 
vantes : 

1.  Fliiraisiin  aluindante. 

2.  Effet  produit  par  groupement. 

3.  Effet  iu-oduit  par  pied  isolé. 

Les  deux  derniers  points  s'entendent  pour 
le  coloris  de»  fleurs  en.  passant  par  les  tein- 
tes principalas,  c'est-à-dire,  du  blanc  au 
louge  carmin  le  plus  intense. 

Riisiers   imiiis   ou  à   hautes   tiyes   : 

1.  Mme  Carokine  Testmit:  2.  Àitgiistine 
Ciiitioissran:  3.  h'rnn  Kurl  Dnisrlthi;  i.  Mr. 
/{.  G.  Shiirmini  Cniirlurd:  5.  Mme  Alu'l 
Clialeniiy;  6.  Diilce  iij  Edinbouryh;  7.  Mrs 
■J.   Laiiuj;  8.   Rieliemund;  D.   LJlrieh  Urunner; 


JOUE  IS^  AL     u]:s     KOSES 


163 


IC.  Madame  Hector  LeuUliot;  11.  Jubilée;  12. 
WliHc  Maman  Cuclii't. 

Paniii  les  Rosiers  grimijants  convenant 
toujours,  suivant  moi,  le  niltux  à  la  garni- 
ture des  murailles,  je  citerai  : 

Gloire  de  Dijon,  Madame  Alfred  Carrière 
et  Ards  Rover. 

Il  y  a  encore  les  Rosiers  servant  à  embel- 
lir les  chamiilles,  etc. 

Dans  cette  catégorie,  je  conseille  :  Aimée 
Vibert,  Donitltij  Perkin.s,  Crimsan  Rambler. 


II  me  serait  agréable  de  connaître  l'avis 
(le  quelques  abonnés  du  Jonuiuil  îles  Roses, 
lia  uni  'esquels  il  y  a  beaucoup  d'amateurs 
éclairés,  sur  ce  môme  point,  et  de  voir  par 
là,  si  mes  idées  sont  celles  de  beaucoup 
d'amateurs  de  roses  ? 

C.  FEARNLEY  -  SANUER 
de  la  maison  .Sander  et  Fils,  Or- 
chidophiles,  Bruges  {Belgique) 
et    Saiiit-Albans    (.A.iiyh'terre). 


.HRONIÛUE 


lORTlCOLE 


rENERALE 


SOMMAIUE  :  .Mêteorolugie.  —  linpuilHlion  ilfs  prodiiils  de  |ié|iinières  aii\  lilats-Unis.  —  Arbres  ol  arbustes 

nouveaux  ou  peu  connus  ^siiitej. 


Météorologie-  ce  uue  fut  aolt  1913. 

—  Les  moyennes  mensuelles  des  divers  élé- 
ments diffèrent  peu  de  leur»  valeurs  nor- 
males. 

Insolation  :  Durée  possible,  442  lieures; 
durée  effective  23U  lieures  en  28  jours.  Rap- 
port 0.52. 

PUiie  :  Hauteur  totale  61  "■■"  en  28  h.  3, 
réparties  sur  12  jours. 

[Observatoire  du  Parc  Sainl-Maur). 


Importation  des  produits  de  pé- 
pinières aux  Etats  Unis-  ^  Le  dé- 

IiarleiiifUt  de  ragriculture  des  Etats-Unis 
notifie  une  nouvelle  décision  (n°  3)  modi- 
fiant la  règle  8  du  »  Plant  (juarantiiie  Act  .: 
du  20  décembre  dernier. 

11  ressort  des  nouvelles  dispositions  conte- 
nues dans  ce  document,  que  le  titulaire  du 
permis  nécessaire  à  l'entrée  aux  Etats-Unis 
do  in-ixluits  de  pépinières,  devra,  aussitôt 
après  l'arrivée  dans  le  port  et  avant  que  la 
marctiandisc  l'ait  quitté,  notifier  au  secré- 
taire de  l'Agriculture^  par  l'intermédiaire 
du  receveur  des  douanes  du  p<>rt  d'entrée, 
sur  imprimés  spéciaux,  le  numéro  du  per- 
mis, la  date  de  l'entrée,  la  nature  générale 
et  l'importance  de  l'envoi  des  produits  de 
pépinières,  le  pays  et  la  localité  où  ils  ont 


l.oussé  et  le  nom  et  l'adresse  du  consi- 
gnauure,  ainsi  que  lu  date  lU'obable  à  la- 
quelle la  murcliandise  sera  livrée  à  la  com- 
pagnie de  transport. 

En  même  temps,  ledit  titulaire  enverra 
copie  de  la  notice  adressée  au  secrétaire  de 
lagriculture,  à  1  inspecteur  ou  à  tout  autre 
fonctiomiaire  dûment  autorisé  de  l'Etat,  du 
teiiitoire  ou  district  à  destination  duquel 
les  produits  dei  i)éi)inières  doivent  être  char- 
gés. On  jiourra  se  iirocurer  des  listes  de  ces 
inspecteurs  ou  fonctionnaires,  auprès  du  re- 
receveur des  douanes  ou  ai>rès  du  <i  Fédéral 
Horticultural   lioard  »,    à   Washington. 

Faute,  par  l'intéressé,  de  remplir  ces  for- 
malités, les  j>ermis  pournuit  être  annuléset 
de  nouveau  refusés.  Il  en  serait  de  même 
si  les  notices  étaient  reconnues  fausses  ou 
ié<ligées  dans  l'intention  de  tourner  les  dis- 
positions iirévues  au  «  Plant  yuaranline 
Act  ». 

Tout  consignatairc  désigné  dans  les  noti- 
ces i)récitées  qui  voudrait  réexiiédier  ou  dé- 
livrer les  envois  de  iiroduits  de  pépinières 
avant  qu'ils  n'aient  été  inspectés  jiar  les 
fonctionnaires  dûment  autorisés  par  les 
Etats,  territoires  ou  districts,  vers  lesquels 
de  nouvelles  notes  au  secrétaire  de  l'agri- 
ciiltures  et  aux  inspecteurs  autorisés  par  les 
Etats,  territoires  ou  districts  vers  lesquels 
celte  marchandise  doit  être  expédiée. 

Les  produits   de   pépinières  importés   qui 


164 


JOUENAL     DES    ROSES 


auront  été  inspectés  une  fois,  seront  auto- 
risés à  passer  d'un  EUit  à  l'autre  de  l'union 
sans  autres  restrictions  que  celles  imposées 
à  la  circulation,  entre  Etats,  des  produits 
de  pépinières  d'origine  américaine. 


Arbres  et  Arbustes  nouveaux  ou  peu 

CONNUS  (suite). 

68.'  Meliosma  cuneifolia  Francbet  (Botan. 
Mag.  1911,  pi.  8357). 

Dans  les  cultures,  forme  un  arbuste  qui 
fleurit  dès  qu'il  devient  un  buisson  de  1  m. 
20  à  1  m.  50  de  hauteur;  mais^  dans  la 
Chine  occidentale,  à  l'état  sauvage,  il  atteint 
les  dimensions  d'un  'arbre.  L'écorce  est 
glabre.  Les  feuilles  étroitement  obovées,  cu- 
néiformes, aiguës,  parfois  brusquement  acu- 
minées,  graduellement  rétrécies  à  la  base, 
dentées  sur  leà  bords,  longues  de  6-18  cen- 
timètres, larges  de  1,5  -  7  centimètres,  sont 
coriaces,  glabres,  à  re.\ception  de  la  ner- 
vure médiane  et  des  nervures  secondaires 
qui  sont  pubérulentes  à  la  face  inférieure  et 
des  touffes  de  poils  à  l'angle  des  nervures  ; 
les  nervures  latérales,  au  nombre  de  20-25 
de  chaque  côté,  sont  parallèles,  presque 
droites,  distantes  d'environ  5  millimèti'es, 
un  peu  creuses  en  dessus  et  saillantes  en 
dessous  ;  les  petites  nervures  transversales 
sont  peu  visibles  ;  le  pétiole  atteignant  2  cen- 
timètres de  longueur,  canaliculé  en  dessus 
est  faiblement  pubérulent.  Les  fleurs,  nom- 
breuses, sont  réunies  en  fortes  panicules  py- 
ramidales d'environ  20  centimètres  de  long, 
sur  autant  de  large  ;  le  pétiole  principal 
ou  rachis  est  légèi-ement  anguleux,  pubé- 
rulent ;  les  ijédoncules  secondaires  sont  éta- 
lés ou  pendants  et  atteignent  10  centimètres 
de  longueur  ;   les  pédoncules  tertiaii-es   ont 


1,5  centimètre  de  long  et  les  pedicelles  en- 
viron 2  millimètres  fortement  pubérulents  ; 
les  bractéoles,  petites,  ovales,  deltoïdes  sont 
persistantes.  Les  fleurs  vert  jaunâtre  ont  6 
millimètres  de  diamètre;  les  sépales  au  nom. 
bre  de  5,  ovales  ou  ovales  arrondis,  très 
fermes,  ciliés,  concaves,  extérieurement  gla- 
bres, sont  mi  tiers  plus  courts  que  les  pé- 
tales. Les  pétales,  au  nombre  de  5,  sont  très 
inégaux,  les  3  externes  orbiculaires,  larges 
de  3  millimètres,  glabres  et  striés,  les  2 
inteimes,  petits,  membrtuieux,  profondément 
bilobés.  Les  5  étamines  sont  inégales,  op- 
posées et  réunies  à  la  base  des  pétales  ; 
les  deux  plus  grandes  sont  parfaites  et  les 
3  autres  sans  anthères  opposées  aux  grands 
pétales;  les  filets  sont  aplatis  et  glabres  et 
les  anthères  larges  et  globuleuses  ;  le  disque 
charnoa,  en  fomie  de  coupe  est  inégalement 
lobé  ou  denté;  l'ovaire  ellipsoïde  est  glabre 
ou  pubescent  ou  garni  de  papilles  avec  le 
style  conique  et  glaljre.  Le  fruit  presque 
globuleux,  entier  ou  bilobé  a  de  3  à  5  milli- 
mètres de  diamètre. 

Cette  espèce  fut  découverte  en  1869  par 
l'abbé  .\rmand  David,  dans  les  montagnes 
de  Moupine  ;  depuis,  elle  a  été  retKiuvée 
par  le  révérend  E.  Faber,  sur  le  mont  Omi 
dans  le  Setchuen  ;  par  A.  Henry,  dans  le 
district  de  PatujLg,  province  de  Hupeh;  par 
G.  Forrest,  dans  les  vallées  des  pentes  orien- 
tales de  la  chaîne  du  Li-Kinng  da.ns  le  nord- 
•  ouest  du  Yunnan.  Elle  fut  introduite  dans 
l'établissement  Veitch,  de  graines  récoltées 
sur  le  mont  Omi  par  son  colleeteur,  E.  H. 
Wil-son;  elle  a  fleuri  dans  la  pépinière  de 
Coombe  Wood,  en  juillet  1909  et  s'y  est  mon- 
trée pariaitement  i-ustique. 

(A   suivre).  F.    Tesnier. 

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A  de  France  et  de  l'Etranger  i 

I  SOMMAIRE    DES    ARTICLES  1 

?      Chronique  des  Roses.  —  Rosiers  nouveaux  mis  :iu   commerce    en    1913  (suite;.    —   Dans  les  Rosiers  :    en  ? 

J  Novembre.  —  Les  douze  meilleures  Roses  à  cultiver.  —  La  Ro.ie  de   l'rovins  (poésie).    —   Madame  <) 

^  Edouard  Herviot  (Daihj  Mail  rose);  Pernetiana   (Pernel-Ducher).  —  Quelques  remarques   sur  les  t 

J  meilleures  variétés  de  Rosiers   sarmenteux.  hybrides  de  Wichuraîana.    --   A   la   grande   Roseraie   de  (J 

<■  Rouen.  —  A  propos  du  blanc  des  Rosiers.  —  l'ne  visite  à   la    Roseraie.  —   Le  Rosier   dans  les   cinq  '^ 

parties  du  monde  (suite)  :  La  Rose  en  Chine.  —  De  l'emploi  rationnel  des  en;;rais  chimiques   dans  la  t) 

culture  du  Rosier  isuite).  —  Recherches  anatomiquos  et  taxinomiiiues  sur  le  Hosa  Hcrhcrifolia  l'atliis  * 

(suite).  — I  Chrinique  horticole  générale.  ^ 

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A   COllBETiT  (Seine-et-Marne)  France 

Successeur  de  la  Maison  Philémon  COCHET,  Scipion  COCHET 
et  Veuve  Pierre  COCHET,  fondée  à  Suisnes  en  1796 
Propriétaire  -  Directeur   du    «JOURNAL    DES    ROSES» 


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SOMMAU'.K  :  Poésie.  —  Madame  V.  Lollin  d'Avranchcs.  —  La  Kose  de  Saint-Arquey,  —  Dislincliun  lioiifuiliquc  et 
0  Roseraie  de  L'Hay.»  —  Rosa  jierselosa.  —  Les  vers  des  cciissons  de  rosiers. 


Du  bou  llelvetleu  qui  ne  coniiail  l'usage! 

Près  d'une  eau  niurniurante,  au  fond  d'un  vert  bocage 

Il  place  les  tombeaux,  il  les  couvre  de  Heurs; 

Par  leur  douce  culture  il  charme  ses  douleurs 

Et  semble  respirer,  c|uand  sa  inain  les  arrose, 

L'Ame  de  son  ami,  ilans  l'odeur  d'une  Piose. 

(Delille  . 


Madame  V   Lottin  d  Avranches. 

—  Cette  rose  nouvelle  obtenue  par  notre 
aimable  confrère,  M.  V.  Lottin,  a  été  an- 
noncée par  erreur,  dans  le  dernier  Bulletin 
des  Amis  des  Roses,  comme  devant  être 
mise  au  commerce  en  1913. 

L'obtenteur  nous  prie  de  dire  cjuc  la  vente 
de  cette  nouveauté  n'aura  lieu  nu'à  l'au- 
tomne 1914. 


La  Rose  de  Saint  Arqviey.  —  L'a- 
bondance de.--  iiiaticres  nuu.s  oblige  à  re- 
j)orter  au  numéro  du  1"  décembre  prochain 
la  publication  du  cliché  de  cette  curieuse 
rose  et   des  notes  rpii   racconipaenent. 


Distinction  honorifique  et  "  Ro 
serais  de  L  Hay  ».  —  N""'^  appr-'uous 

avec    plaisir,    cpie    M.    Hector    Dnrazzn,    di- 
Tomc  xxxvii. 


recteur  de  la  pépinière  départementale  de 
Sartène,  vient  d'être  nommé  commandeur 
du  Mérite  agricole.  Nous  lui  adressons  nos 
plus  sincères  félicitations. 

-V  l'occasi'on  de  cette  distinction  linnnri- 
flque  méritée,  le  journal  Le  Petit  lUisticiis 
liublie,  sur  M.  Durazzo,  un  article  dont  nous 
extrayons  le  passage  suivant  qui  a  trait 
à  la  rose  «  Roseraie  de  VHdij  »,  que  nous 
avons  créée  et  dont  le  directeur  de  la  pépi- 
nière de  Sartène  entreprend  la  culture  en 
grand,  en  Curse,  i)our  l'essence  de  Roses  : 

«  ,\joiilnus  que  le  nouveau  Conunandeur 
du  Mérite  agricole  se  projHiise  de  donner 
une  nouvelle  impulsion  à  l'agriculture  de 
notre  pays,  en  essayant  de  créer  une  indus- 
trie qui  laLsse  augurer  d'un  brillant  a.ve- 
nii'  et  (tout  la  Corsie  lui  saura  grc  Dans 
sa  vaste  et  belle  propriété  iVOlm  qui  est 
devenue  le  rendez-vous  de  tnus  ceu.x  qui 
s'intéressent  aux  produits  de  la  terre,  M. 
Hector  Durazzo  se  livre  à  un  essai  de  cul- 
ture do  plantes  à  parfum  et  spécialement 
dune  niiuvelle  variété  de  rose  .supérieure 
à  toutes  celles  déjà  l'Nistantes.  Il  n'est  point 
iboiteux  que  (-ette  entreprise,  grâce  aux  ap- 
titudes professionnelles  de  M.  Durazzn,  ne 
prenne  rapidement  une  extension  considéra: 
blo  et  ne  devienne  pour  le  pays  une  nouvelle 
MMinc  de  revenus,  Nou.s  nous  réjouissons  de 
llKMircuse   idée   de   no-lre   syninatliique  ami 

\"  Xovcmtirc  191  > 


186 


JOURNAL    DES    HOSES 


IJour  la  réalisation  et  le  succès  de  laquelle 
nous  formons  nos  meilleurs  vœuX.  » 


ROSa  persêtOSa-  —  Dans  son  FruUcc- 

tuiii  VUiiwiiniaiium,  M.  Maurice  L.  de  Vil- 
morin mentioiimait  avec  doute,  sous  le  nom 
de  Rosa  macrophijlla  (?)  fui'mn  gracilis, 
un  Rosier  issu  de  graines  reçues  de  Chine 
et  qui  avait  fleuri  dans  ses  colliections  en 
juin  1903.  M.  Rolfe  vient  de  nommer  oette 
plante  Roxn  peisrtosa^  d'après  des  échan- 
tillons reçus  de  iMM.  Paul  et  tils,  qui  la  tien- 
nent eux-mêmes  de  M.  de  Vilmorin. 

D'après  M.  Rolfe,  cette  nouvelle  espèce, 
qui  appartient  à  la  section  des  Cinnanvoinœ, 
rappelle  le  R.  ((cicularis,  Lindl.,  par  sa.  vil- 
losité  abondante;  mais  elle  s'en  distingue, 
ainsi  que  des  autres  espèces  de  la  même 
section,  par  ses  nanicules  lâches  multiflo- 
res,  qui  lui  donnent  uii  asuect  très  gracieux. 
Les  fleurs  sont  assea  petltEiS  (25  millimë' 
très  de  largeur),  et  lés  .séhales  relativement 
long.'î,  à  peu  près  le  double  des  pétales. 
Les  étamine.?  ont  de  3  à  i  ceiitimètres"  de 
longueur. 

Ajoutons  que  la  plante  a  été  récoltée  aussi 
en  Chine  !iar  M.  E.  H.  N\'ilson^  depuis  son 
inscription  dans  le  l-*rulkcliiiti  WHinvrhiia- 
num. 

{Revue  Horticole). 


Les  vers  des  éciissons  de  rosiers. 

—  Nous  a\iins  reçu,  au  mois  d'aoni  dernier, 


de  la  région  d'Angers,  des  sujets  de  Rosa 
canina  écussonnés  depuis  trois  semaines, 
dont  les  écussons  étaient  rongés  par  de  mi- 
nuscules vers  de  couleur  rouge.  Il  s'agis- 
sait d'une  cécidomyie  que  nous  rapportons 
provisoirement  (l'état  des  échantillons  ne 
nous  ayant  pus  permis  une  détermination 
Ijrécise)  à  CUnddiplosh'i  ocuirperda  Rûbs. 
Cette  espèce  ne  parait  pas  avoir  été  signa- 
lée en  Ffance  parmi  les  ennemis  du  rosier; 
mais  en  Allemagne,  elle  a  souvent  causé  des 
dégâts  importants.  L'insecte  parfait  est  une 
petite  mouche  mesurant  1,5  à  2  millimètries, 
de  coioration  gris  jaunâtre,  variée  de  brun 
et  de  noir,  à  antennes  de  14  articles.  On  le 
rencontre  du  15  juin  au  15  août.  La  femelle 
pond  de  6  à  12  œufs  sur  chaque  écusson 
fraîchenlenit.  posé  ou  blesSlire  de  rosier  et 
probablement  aussi  d'autres  rosacées  (ar- 
bres fiTjitiers  par  exemple).  Les  lai-ves, 
d'un  rouge  vif,  atteignent  2"""  5  de  longueur 
elles  sucent  les  tissus  de  la  greffe  et  aniâ^ 
nent  la  dessiccation  de  l'écussonj  et,  aussi, 
des  portions  avoisitiantes  du  sujet. 

11  y  a  lieu  de  remplacer  le  rai)hia  eïn- 
ptoyé  généralement  pour  ligaturer  les  gref- 
fes, par  des  liens  de  laine  éçrue  (ou  de 
coton)  que  l'on  a  fait  tremper  dans  de  l'es- 
sence de  térébenthine  addition,née  d'une  fai- 
ble quantité  de  naphtaline  et  d'huile  de 
lin.  On  doit  faire  sécher  soigneusement  les 
liens  ainsi  traités  avant  de  les  Uitiliser. 
Quant  aux  greffes  faites  au  collet,  on  pour- 
ra les  protéger  suffisanmient  contre  la  pon- 
te de  cette  cécidomyie  en  les  buttant. 

A.   V. 

(Revue  Pliijtopatltologique). 

COCHET-COCHET. 


MoSIERS 


OUVEAUX 


MIS      AU 

(S II  il,-) 


COMMERCE      EN      1913 


DivSClill'llONs     D'Oin'KNTHUllS 


Noire  confrère  M.  Pnul  Nabonnahd,  ro- 
sléristc  au  Golfe  Juah,  près  Cannes  (A. 'M.), 
met  au  coimiiei'ce  les  deux  nouveautés  mii- 
Vantes  : 

ÀNTOlMyil  !■:  :\l\SS\lll>  (Ihjhiidr  de 
NoiscUe).  —Fleur  assez  grande,  demi-pleine; 


pétales  érectés,  liien  faits.  Rose  de  forme 
élégante;  coJoris'  roug©  carmin  vif,  reflets 
brillants,  teinté.s  vennillonné.  Joli  bouton 
presque  toujours  solitaire,  carmin  foncé,  du 

(1;  Voli  Joiiinid  des  Roses,  191:},  paj-'cs  i6,  4l,  58,  76, 
8S.  lUa,  119,  137  cl  151. 


JOURNAL    DES    EOSES 


167 


meilleur  effet  en  s'épQnouissanti  Arbuste 
sarmenteux,  très  robuete  et  florifère,  feuil- 
luge  très  résistant,  d'un  vert  brillant. 

Issue  de  Vldéal  x  Bcini'  Olga  de  Wur- 
temberg (Dédiée  à  ré[)uuse  de  M.  Emilie 
Massard,  CDnseiller  municiiial  de  Paris,  di- 
recteur de  plusieurs  journaux). 

MARQUISE  DE  MORES  {Thé).  —  Fleur 
très  grande,  demi-pleine,  grailds  pétales  as- 
sez fermes;  rose  de  forme  gracieuse,  sur 
longue  tige;  coloris  brillant,  rqse  tendre 
avec  reflets  saumonés.  Très  beau  bouton 
allongé,  de  forme  élégante,  s'épanouissant 
bien,  presque  toujours  solitaire,  d'une  jolie 
nuance  rose  vif. 

Gracieux  feuillage  vert  tendre  ;  arbuste 
épineux  de^  plus  robustes,  très  remmitant, 
fleuri.^sant  aljondamment.  Excellent  pour 
fleur  coupée. 

I.ssue  de  Mar\e  Van-HoiiUe  x  Général 
Sehahlikine  (Dédiée  à  la  veuve  de  Téxplo- 
tateur  inassacré  en  Afrique). 


Notre  collègue,  .M.  II.  Tanne,  rosiériste 
ailiateur,  70,  rue  Malpalu,  à  Rouen,  met  au 
commerce  les  deux  nouve^lles  variétés  d-e  ro- 
siers suivantes  : 

SOUVÈXIR  DE  L'AVIATEUR  OLIVIER 
DE  MOXTALEXT  {Hubride  de  Wichuraïa- 
na).  —  Variété  vigoureuse,  florifère,  beau 
feuillage  vert  foncé,  très  brillant;  fleur  plei- 
ne; coloris  rose  mat,  fond  de  la  fleur  sau- 
moné; inflorescence  de  deux  à  cinq  fleurs. 
Tendance  à  remonter. 

Wlckuraiand   x    Amin  Olivier, 

SOUVENIR  DE  L' AVIATEUR  METIVIER 

{Hybride  de  Wirhuraiaiia).  —  Variété  très 
vigoureuse,  florifère  ;  beau  feuillage  vert 
fiincé  luisant.  Fleur  bien  dnublc,  jaune  clair 
ou  blanc  pre.squc  pur,  grande  lorsqu'elle 
est  épanouie. 

I.ssue  do  Wiehnrdiuna    y    Mndniiie   Rnrn- 

'•!/■ 

Nos  confrères,  MM.  HarbieC  et  Cie,  rof>ié- 
ristes  à  Orléans,  livrent  au  comnïerce,  les 
deux  nouveautés  suivantes  : 

REXONCULE  (Plolynîjtha  imiii  iniinn- 
Uint).  —  Variété  naine.   Feuillage  vert  gai, 


luisant,   Floraison   continuelle   et   abonlUinto 
eu  bouquets  de  15  à  50  fleurs. 

Fleurs  dé  grandielir  moyenne,  doubks,  en 
forme  de  renoncule,  d'un  très  joli  coloris 
rose  saumoné  brillant  très  frais,  très  diffé- 
rent des  autres  variétés. 

Bonne  plante  pour  massifs,  groupes,  bor 
dures,  etc. 

AUGUfiTE  ROUSSEL  {Hybride  de  Macro- 
lilnilhi],  —  Plante  sarm'entBuse,  de  grande 
vigueur.  Feuilles  larges,  exemptes  de  mala- 
dies. Fli>raison  en  bouquets  de  5  à  12  fleurs 
grandes,  semi-doubles,  à  pétales  coiltour- 
nés  let  ondulés,  donnant  à  la  fleur  un  ca- 
chet particlilier.  Coloris  d'un  siaperbe  rose 
cbair  saumoné,  pa.ssant  au  rose  frais.  Rou- 
tons ti*ès  bien  fait.  C'est,  libe  nouvelle  addi- 
tion à  la  série  des  rosiem  sannenteux  si 
appréciés  depuis  plusieurs  années  {Rusa 
iniieruphijtta    x    Papa  GnnÛler), 


Notne;  coUë^tlC,  M.  C.  Cba^mbaixi,  rosié- 
riste, 7,  impasse  des  QUatre-Maisolis,  à 
Lyon,  livre  au  coinmierce,  à  dater  du  1"'  no- 
vémbl'e  1913,  la  liouvelle  variété  suivante  : 

ETIXCELANTE  {Hybride  ,ie  thé).  —  Ar- 
bu.ste  de  très  grande  viguetir,  bulssonnant, 
élevé;  feuillage  vert  bronzé,  poutpïe,  com- 
pact, très  ré.slstant.  Joli  bouton  allongé, 
pourpre,  cramoisi  velouté  liMllant.  Fleur 
grande,  double,  bien  faite,  s'épanouissant 
facileiiieut,  d'un  beau  rougo  vif  biillant, 
ombré  de  pouriire;  aljondanimetit  florifèfe 
et  odorante,  sera  rerh'ercliée  pouf  massifs 
et  fleurs  coujiées  (Issue  do  Gruss  an  Te- 
pl.-h    X    Etoile  de  FinnUe). 


Notre  confrère,  M.  F.  iioujard  (succes- 
seur de  M.  lîeniaix),  rosiériste  à  I.yon-Vil- 
l^ui'banne,  iiii't  au  cominrrco  la  nouvelle 
1  ose  suivante,   : 

l//;,s'  ./((//,\  SNEDEN  {Hybride  de  thé).  — 
Arbuste  de  Ivelili?  venue,  vêtu  de  feuilles 
anqiles;  très  florifère  et  bien  rem<intant. 
R()uton  à  long  r>édoncule  dressé  et  rigide, 
^iiiivent  solitaire  sur  les  rameaux,  de  cou- 
l'iir  pourpre  avant  l'anthè.s^^. 

Fleur    très    odorante,    grande,    en    coupe 


168 


JOURNAL     DES     liOSES 


régulière,  formée  extérieuremient  de  plu- 
sieurs rangs  de  pétales  larges,  fermes,  con- 
caves, imbriquées,  couteui'  cerise,  omJirée 
d'améthyste  i)àie,  et  encadrant  au  centre, 
comme  dans  uai  écrin,  de  nombreux  et  élé- 


gants pétales  ondulés,  cuculés,  plissés  en 
coin  et  dédales,  d'un  rouge  de  garance  vif. 
Variété  très  remarquable  et  gracieuse  en 
bouton,  comme  à  son  complet  épanouisse- 
ment.       (A   suivre).  PAPILLON. 


)ANS       LES 


m 


OSIERS 


En  Novembre-  ~  Continuer  la  récolte 
des  graines  de  rosiers  et  d'églantiers,  et  les 
miettre  à  stratifier. 

Bouturer,  pour  fournir  des  sujets  destinés 
à  la  greffe  en  écusson  l'ajinée  suivante,  Mul- 
t'ifloti'  de  kl  Griffcraic,  PoUjuntha  type,  In- 
dica  ma/or  et  Manettii. 

Continuer  la  greffe  en  fente  .sur  racines, 
commencée  en  octobre. 

Commencer  VhabilUujr  des  églantiers 
baut^s  de  tige  et  nains. 

Préparer  les  matériaux  nécessaires  pour 
préserver  des  grandes  gelées  les  variétés 
sensibles  au   froid. 

Commencer  le  défoncement  des  terrains 
à  convertir  en  roseraies,  et  planter  celles-ci 
le  plus  tôt  possible. 

Empoter  les  rosiers  destinés  à  être  forcés 
l'automne  suivant. 

(Voir,  pour  le  détail  de  ces  diverses  opé- 
rations, le  numéro  du  1"  novembre  19Ï2,  du 
Journal  des  Roses). 

Traitement  d'Hiver  des  Rosiers  gravement 
atteints  de  la  rouille  ou  du  blanc  pendant 
le  cours  de  la  dernière  belle  saison. 

Lorsque  des  rosiers  ont  été  sérieusement 
atteints  de  la  Rouille  (Phragmidium  sul) 
corticium),  du  Ulaiic  (Erisyi>he  [lann  \-;i)  ou 
autre  maladie  cryptogamique,  pendant  !e 
cours  de  la  dernière  belle  saison,  il  est  in- 
dispensaljle  de  leur  appliquer  un  traitement 
.spécial  destiné  à  empêcher  le  retour  de  la. 
mahidie  l'année  suivante. 

I-es  spores  des  champignons  )iarasites, 
causes  de  la  maladie,  hivernent  sou.s  l'é- 
coree  des  rosiers  atteints,  à  la  surface  du 
sol,  sur  les  tuteurs,  les  ligatures,  sous  les 
feuilles  moites,  etc.,  puis  donnent  naissan- 


ce, au  beau  temps,  à  une  nouvelle  invasion 
de  ces  champignons  inférieurs. 

Dès  novembre,  tailler  les  rosiers  atteints, 
non  pas  définitivement,  mais  simplement  de 
manière  à  suiiprimer  la  moitié  de  la  lon- 
gueur des  rameaux.  La  partie  coupée  est 
aussitôt  soigneusemeirt  brûlée. 

Les  feuilles  tombées  sur  le  sol  sont  ramas- 
sées et  brûlées  également. 

On  pulvérise  alors,  au  moyen  d'une  se- 
ringue à  trous  très  fins,  ou  mieux  d'un  pul- 
vérisateur spécial,  les  rosiers,  leurs  tuteurs, 
les  ligatures  (les  mure  ou  les  treillages,  s'il 
s'agit  de  rosiers  grimpants)  avec  une  solu- 
tion cuprique  neutre,  la  bouillie  bourgui- 
gnonne, par  exemple. 

(Celle  dont  nous  donnons  la  composition 
st  le  mode  de  préparation  dans  le  numéro 
du  1"  avril  1912  du  Journal  des  Roses,  est 
excellente  pour  ce  traitement). 

On  sème  ré(juliéie>nrtit  sur  le  sol  de  la 
roseraie  l  kilngrammes,  par  are,  de  sulfate 
de  fer    finement  pulvérisé. 

On  ne  donne  le  hibour  d'hiver  qu'un 
mois,  au  moins,  après  avoir  semé  le  sul- 
fate de  fer. 

En  février,  nouvelle  pulvérisation  avec  la 
même  bouillie  cuprique. 

Snuf rages  répétés  tous  les  15  jours,  ou 
'i  semaines,  à  partir  du  départ  de  la  végé- 
tatiiin. 

Il  e.st  très  rare  que  la  Rouifle  ou  le  lilanc 
fassent  leur  apparition,  l'année  .suivante, 
sur  des  rosieis  ainsi  traités,  siiiloul  s'il 
n'existe  pas,  da.ns  les  environs  inunédiats, 
de  rosiers  malades. 

COCHET-COCHET. 


JOURNAL     DES     ROSES 


1Ô9 


:ES      lyOUZE      MEILLEURES 


lOSES      A      CULTIVER 


J'ai  lu,  avec  beaucoup  d'attention,  la  note 
de  M.  Fearnley  Sander.  J'y  ai  répondu  d'a- 
vance en  mon  article  de  novembre  1912, 
Cl  Roses  vivaces  »  :  Je  me  fais  un  plaisir  de 
me  répéter.  C'est  donc  bien  vrai  qu'on  lit 
mal  le  Jniirn.il  dfs  Roses  ?  J'ai  vu  des  l.of- 
ticulteurs  en  avoir  des  piles  d'exemplaires 
non  coupés;  ils  disent,  les  paresseux  :  ce 
journal  est  une  compilation  des  autres 
journaux  horticoles,  il  est  fait  à  coups  de 
ciseaux,  nous  avons  déjà  lu  tout  ce  qui  s'y 
trouve.  Calomnie  !  le  Journal  di's  Roses  a 
plus  de  copie  qu'il  ne  lui  en  faut;  une  cau- 
serie que  j'ai  envoyée  il  y  a  deux  mois,  n'a 
pu  encore  paraître,  vu  l'abondance  des  ma- 
tières, et  je  demande  son  ajournement  pour 
Téix)ndre,   poste  pour  poste,  à   M.   Sander. 

Je  n'hésite  donc  pas  à  me  répéter;  étant 
donnée  la  manière  lâchée  dont  on  lit  le 
jnunial,  si  l'un  de  mes  articles  échappe, 
l'autre  peut-être  portera.  Je  n'incrimine  pas 
M.  Sander,  il  n'était  sans  doute  pas  abon- 
né en  1912,  et  je  suis  heureux  de  lui  ré- 
pondre par  la  voie  de  ce  journal,  d'autant 
plus  que,  jusqu'à  présent,  j'ai  vanté  mes 
préférées  sans  critiquer  les  autres;  mais, 
puisqu'on  m'y  invite,  cette  réponse  aura 
un  double  but. 

D'al><>rd,  examinons  les  principes  émis 
dans  la  note  : 

1°  Fhiraison  abondante.  Nous  sonmies 
d'accord. 

2°  Effet  [inxluit  fiar  groupement  :  Kh 
bien  I  pour  mni,  cette  condition  est  secon- 
daire. La  l>eauté  d'une  corbeille  de  rosiers 
m'a  toujours  laissé  froid,  au  point  de  vue 
de  l'ensemble.  Les  végétations,  les  florai- 
sons, les  port*  des  fleurs  sont  différents; 
pour  les  corbeilles  d'une  seule  espèce,  l'effet 
laisse  souvent  à  désirer,  puis  i!  est  l'I^'^  fiue 
dur  de  repousser  une  très  belle  rose,  parce 
qu'elle  ne  fait  pas  bien  en  corbeille,  quand 
on  en  a,  seulement,  douze  à  choisir. 

3°  Effet  produit  par  pied  isolé  :  -Te  tradiii.s 
cette  condition  par  celle  de  rusticité.  Un  ro- 
sier rustique  est  seul  beau  en  pied  isolé; 
c'est  la  condition  la  plus  difficile  à  rencon- 
trer.  J'ai  visité,   naguère,  la  roseraie  d'un 


savant  amateur  qui  recherclie  la  quantité 
des  variétés,  il  en  possède  inille,  ils  n'a- 
vaient i)luis  ni  fleiuTS  ni  fetiilles. 

Mai.s,  il  est  une  autre  queistioii  à  mettre 
en  avant,  celle  de  la  teauté  de  lu  fleur 
coupée;  une  rose  doit  pouvoir  être  cueillie. 
La  plus  grande  joie  du  rosomane  est  de 
faire  plaisir  en  offrant  ses  roses.  Pour  lui- 
même,  du  reste,  n'est-ce  pas  une  jouissance 
de  pouvoir  admirer  ses  roses  sans  sortir  ? 

Aujnurd'Imi.  7  octobre,  il  fait  un  temps 
abominable,  cela  dure  depuis  huit  jours; 
pendant  une  accalmie,  je  fais  ma  cueillette. 
Aussitôt  rentré,  la  i)luie  reccjnunence;  je 
classe  mes  roses,  je  constate  leur  résistance 
à  la  pluie  et  si  cette  pluie  continue,  moi, 
je  pourrai  continuer  à  admirer  mes  roses 
sans  me  mouiller.  Il  y  a  aussi  les  tables  à 
décorer,  le  plaisir  d'une'  maître.sse  de  mai- 
son. 

Le  but  de  M.  Sander,  je  le  poursuis  de- 
jinis  vingt  ans,  ce  n'est  pas  douze,  c'est 
trcnte^six  que  je  voudrais  trouver  pour  faire 
mon  opuiscule  à  usage  de  l'amateur  com- 
mençant :  "  Les  trente-six  rases  de  mon  jnr- 
d'm  11.  Pour  arriver  à  ce  but,  toutes  les  roses 
en  vue  ou  à  peu  près,  ont  passé  chez  moi. 
Je  fais  des  corbeilles  composées  de  douze 
nains  et  de  quatre  tiges  d*'  même  espèce 
cit  je  jvige;  peu  de  variétés  ont  trouvé  grâce 
(levant  mon  iirogranune,  car  je  veux  :  Rus- 
ticité d'abord,  tloribonditô,  tenue,  vigueur, 
l'ésistance  à  la  pluie,  beauté  de  la  rose,  en- 
suite. 

Et  maintenant,  laissons  les  trente-six,  et 
voyons  les  douze  :  attaquons  la  nomencla- 
ture : 

1"  Madame  Cantiiiie  Testant.  —  Oui, 
nous  sommes  d'accord.  Vigoureux,  florifère, 
p.Mivant  être  offerte.  Cependant  cette  Rose 
si  jolie,  e.st  un  peu  vulgaire,  elle  est  trop 
répandue,  on  la  voit  beaucoup,  on  l'a  pres- 
i]\-  assez  vue.  Telle,  cette  musique  si  ra- 
vis.^^anti"  se  dém«ide,  parée  (fu'cui  l'.'i  trop 
entendui',  Inus  l,-i  répètent,  même  les  orgues 
de  Harbarie,  et  alors,  c'est  la  rengaine  !  ! 
Mndniiie  Caroline  l'estoul  marche  à  la  ren- 
gaine,   elle  traîne   les  rues   dans   les   char- 


170 


JOUENAL    DES    EOSES 


rettes  que  j'appellerai  «  l'orgue   de  Barba- 
rie de  la  fleur  »!  !  ! 

2''  Mlle  .AïKjiistiiir  Guinoisseau.  —  Oli 
non  !  la  rose  ©st  assez  chiffonnée,  se  fane 
vite,  les  i)étale«  ne  tiennent,  guère,  le  ro- 
sier est  grêle,  la  rusticité  est  précaire.  C'est 
ta  France  blanche:  comme  sa  marraine  ro- 
se, elle  vise  à  la  plante  annuelle.  J'en  ai 
eu  4  corbeilles  toutes  évanouies  aujour- 
d'hui; je:  la  récuse  et  lui  substitue  G,  Na- 
bonnand,  unei  des  raires  rosée  remplissant 
tout  le  programme  :  Bosier  suiierbe,  im- 
nvortel  pour  ;iiaisi  dire,  floraison  inouïe; 
un  tige  de  4  an:s  peut  donner  80  roses  !  ! 
I-a  fleur,  aux  trois  qua.rts  pleine,  est  jolie; 
nuajices  les  plus  délicates,  les  pétales,  de 
bonne  tenue;  accrochée^  fermement  au  pé- 
doncule, ne  s'abîmant  pas  à  la  pluie.  Même 
passée,  elle  est  belle,  les  pétaleis  s'affaissent 
en  un  asisemblage  de  tissu  rose  de  mousse- 
line de  soie;  j'en  ai  plein  mon  jardin  de 
ces  rosiers,  ils  réussissent  à  mi-ombre,  J'en 
ai  cueilli  au  mois  d'avril;  l'année  dernière, 
les  deux  floraisons,  l'ancienne  let  la  nou- 
velle ont  été  jïpesque'  simultanées,  c'est  la 
reine  des  freines  des  roses,  Avec  ceilles  qu*' 
je  vais  ixommer,  elles  donnent  à  mon  jar- 
din, e»  ce  moment,  un  aspect  de  nenou- 
Y©au  :  nous  revenons'  presqu'au  mois  de 
juin  ! 

3'  Fiau  Karl  DntschkI.  —  C'est  un  hy- 
In'ide  remontant  qui  remonte,  c'est  l'excep- 
tion. Elle  e.st  belle;  elle  a  les  défauts  de  sa 
race,  la  perte  prématurée  des  feuilles  (sous 
notre  climat  du  moins);  elle  'est  plutôt  déli- 
cate, surtout  en  nains,  une  eorbeille  dispa- 
rait parfois  en  3  ans.  Je  ne  la  récuse  pas, 
faute   de  jwuvoir  la   remplacer. 

4°  Mrs  R.-G.  Sharma')t  Crawford.  — 
C'est  un  hybride  remontant  que  j'ai  eu,  je 
no  l'ai  plus;  elle  est  peu  connue  sans  doute, 
je  vais  l'étudier;  n'ayons  pas  de  jiarti  pris. 
Je  réserve  mon  diagnostic. 

5"  Mailimir  Abii  Cliatriitm  ?  —  J'hésite, 
c'est  une  luen  jolie"  rose,  rose  populaire  si 
l'on  veut,  mais  qui  ne  court  pas  les  ru<es, 
ni  les  petit.s  flieuristes.  Les  grands  fleuristes 
en  tirent  un  parti  admirable;  la  fleur  est 
deux  fois  plus  grande  et  plus  Ijello  chez  eux 
que  dans  nos  jardins.   Est-il   bon  de  con- 


.seiller  cette  rose;  au  commençant  ?  Le  ro- 
sier est  fragile  et  donnera  des  déboires. 
J'en  avais  huit  corljeilles  l'année  dernière; 
j'en  ai  perdu  la  moitié.  J'ai  refondu  le  reste 
en  quatre  corbeilles  que  j'ai  perdues  aux 
trois  quarts.  Voilà  cent  rosiers  nains  et  à 
haute-tige  ji^erdus  en  deux  ans  !  Il  en  est 
de  môme  cliez  n>es  voisins,  l'un  d'eux  a 
tout  perdu.  Les  marchands  rosiéristes  nient 
le  fait;  ils  ne  sont  pas  compétents,  ils  ne 
voient  jamais  de  vieux  rosiers  :  Ah  !  si  ces 
marchands  rosiéristes  nous  donnaient  la 
lielle  rose  «  La  France  »  comme  j'en  ai  vu 
en  Lorraine,  et  même  dans  un  jardin  d'ici, 
vieux  pied  de  quinze  ans,  je  n'hésiterais  pas 
à  la  substituer  à  M'ddame  Abel  Çhalenay. 
.Aujourd'liui,  on  fournit  la  France,  plante 
annuelle,  comme  de  shnples  Pernetiana. 

6«  nuke  o[  Ediniburg.  —  C'est  un  hy- 
bride remontant.  Je  l'ai  eu,  je  ne  l'ai  plus; 
les  hybrides  remontants  n&  remontent  guè- 
re; ce  .sont  des  plantes  de  peu  de  durée  et 
connue  arbustes  et  connue  fleura,  CelLeiS-cl 
durent,  quinze  jou'rs;  s'il  fait  un  temps  de 
denuii.selle,  ni  pluie  ni  vent  ni  soleil,  elles 
sont  magnifiques;  niais  c'est  un  temps  rare 
en  Juin,  car  Saint-Médard  est  là  pour  une 
fois  et  alors  elleis  s'abîment  à  la  pluie.  Si 
c'est  le  soleil  qui  domine,  elles  bleuissent, 
violacent  et  sont  affreuses.  Je  propose  de 
la  remplacer  par  une  rose  niouvelle  qui, 
depuis  deux  ans,  fait  les  délices  de  mon 
jardin,  Mrs  Edtvard  Poirrll,  hybride  de 
thé,  produisaait  tout  l'été  et  l'automne  des 
roses  magnifiques.  L'arliuste  est  superbe, 
d'uu.ei  l>elle  vigueur,  il  est  aussi  frais,  vigou- 
reux et  feuille  au  15  octobre  qu'au  prin- 
temps; c'est  une  fleur  merveilleuse  destinée 
à  remplacer  tous  les  rouges  possiljles,  très 
rustiquiei  (puisse-t-il  ne  pas  avoir  de  défail- 
lances !),  Elle  ne  bleuit  pas. 

7'  Mrs  John  Lmn<j.  —  Encore  un  liybride 
roniiintant  !  Conservant  ses  feuilles,  mais 
bien  capricieux.  J'ien  avais  une  corbeille  as- 
sez jolie,  à  un  endroit  presqu'à  romlire; 
je  l'ai  changée  *t  mise  en  meilleure  place, 
jKiur  la  faivô  valoir  :  elle  ne  me  donne  plus 
rien  !  Je  préférerais  la  remplacer  par  Gé- 
néral Mac  Arthur  »  rose  un  peu  inférieure 
à  Mrs  Edwai'd  Powell,  hylirida  de  thé,  très 
florifèTe   et  rustique;   elle  est   très  feuillée 


J  0  U  E  N  A  L     DES     E  0  S  E  S 


171 


ce  qui  est  un  indice  de  bonnes  racines, 
conime  je  l'expliquerai  toul  à  l'heure. 

La  î*"  :  Richniond  ?  —  Nnn,  c'est  encore 
une  rose  de  fleuriste,  comme  Madame  Abcl 
Chatenay;  moins  bonne  dans  les  jardins, 
en  automne  elle  est  presque  simple,  alnis 
que  chez  les  marchands,  elle  est  fournie.  Sa 
vitalité  est  moindre  que  celle  de  Madame 
Abel  Chatenay.  Je  remplace  cette  rose  par 
Général  GalUéni  (un  thé,  toujours),  mais 
thé  solid€,  à  Ja  fleur  étrange,  rouge  pon- 
ceau  et  sang,  d'une  durée  exceptionnelle; 
elle  se  consei-ve»  plus  de  8  jours  daa:is  l'eau 
et  elle  fleurit  bien. 

9'  Ulrich  Brunuer  fils.  —  Non;  encore 
un  hybride  remontant  qui  ne  reroonte  guè- 
re, une  rose  commune  courant  les  iiies;  très 
belle  chez  les  grands  fleuristes,  moins  belle 
chez  les  petits,  très  ordinaire  dans  les  char- 
rettes et  les  jardins.  Je  lui  substitue  Lau- 
rent Carie,  hybride  de  thé,  lielle  rose  rouge, 
florifère,  ne  changeant  pas  au,  soleil,  plus 
rustique  que  bien  d'autres,  quoiqu'elle  sie 
défeuille  un  peu  cette  année. 

10*  Madame  Hector  LeuMiot  f  —  Non,  n'y 
a-t^il  pas  une  erreur  ?  Pour  moi  elle  man- 
que à  la  première  coiulition.  C'est  une  très 
bell«  rose;  mais  elle  ne  fleurit  pas.  J'en  ai 
eu,  qui  m'ont  donné  une  ou  deux  fleurs. 
Séduit  par  la  beauté  de  celle-ci,  j'ai  voulu 
faire  l'expérience  en  corl)eille.  J'en  ai  été 
dissuadé  par  mes  fourni.sseurs.  Sont-ils  sin- 
cères •?  C'est  un  demi-sarmeiiteux,  ni  chair 
ni  poisson,  Voua  n'obtiendrez  aucune  florai- 
son m'ont-ijs  dit  :  Alors,  je  la  remplace  par 
Marquisr  de  Qiuirohent,  nu  peu  de  même 
ton,  moins  grande,  mais  si  belle,  en  tiges 
surtout,  SUT  .ses  branches  presqu' uni  flores  ! 
C'ast  une  flUe  de  G.  Nabonnand,  c'est  tout 
dire;  elle  fleurit  abondamment.  Je  l'ai  nom- 
mée la  Reine  d'octobre.  C'est  un  thé. 

11«  Jubilée  .'  —  Non  !  je  l'ai  eue,  elle 
n'est  pus  restée  dans  mon  jardin,  ce  qui  e.st 
mauvais  signe  !  Je  pourrais  l'ajourner,  mais 
si  j'ajourne  tout  ce  que  je  ne  connais  plus, 
je  n'aurai  plus  de  place  pour  mes  candi- 
dales;  d'ailleurs  Jubilée  est  un  hybride  soi- 
disant  remontant,  un  rouge.  J'ai  dit  mon 
opinion  sur  cetrte  race,  je  la  bannis  de  mon 
jardin  à  quelque.^  exceptions  près  et  je  con- 
nais des  pépiniéristes  qui   ne  veulent  plus 


en  faire',  et  les  remplacent  pair  des  hybrides 
de  thé  de  même  co\ili'nr.  Nous  en  avons 
trois  siilondides,  Mrs  Edw.  Pnwell,  Général 
Mac  Arthur,  Laurent  Carie,  c'est  assez.  Je 
propose,  comme  onzième.  Prince  de  Bulga- 
r'ie  ou  Antoine  Rivoirr,  deux  très  jolies  ro- 
.ses  hybrides  de  thé,  conservant  bien  leur 
feuillage  et  ayant  une  vitalité  réelle,  toutes 
deux  également  florifères  et  njsitiques;  mie.s 
corbeilles  de  ces  rosiers  n'ont  pas  bougé 
depuis  cinq  ans  !  Que^  ne  puis-je  en  dire 
autant  des  autres  !  C'est  un  milli«ir  qui  a 
disparu  depuis  ce  laps  de  temps, 

12»  Withp  Maiiinii  Cnrhrt.  —  line  belle 
rose,  presque  rustlqu^e,  n'ouvrant  pas  tou- 
jours très  bien.  Sensible  à  la  pluie  leit  puis 
elle  se  présente  mal,  piquant  la  fête  et  est 
impossible  à  offrir;  elle  casse  au  pédoncule. 
Vous  faites  admirer  votre  rosieraie,  vous  of- 
frez quelques  White  Maman  Cochet,  le  tour 
fait,  11  reste,  dans  la  main  de  la  dame,  un 
paquet  de  branches  déca]>Héeis;  les  roses 
sont  partifes  une  à  une  !  Je  la  remplace; 
j'ai  gardé  ma  3'  favorite  en  dernier,  c'est 
le  fermoir  du  collier,  je  la  remplace,  dis-je, 
par  Madame  Antoine  Mari,  beau  camélia, 
plante  immortelle,  toujours  en  flieurs,  ja- 
mais malade.  Cet  été,  j'ai  offert  à  un  jeune 
drvcteur  de  mes  voisins,  ime  fleur  de  Ma- 
dame AnMn(>  Mari,  uniflorpi  à  la  manière 
des  chTysanJthèmea,  elle  est  si  généreuse 
qu'iHi  peut  s©  permettre!  des  suppre.ssions  de 
?  ou  3  boutons  poussant  quelquefois  à  cô- 
té de  la  fleur  principale;  cette  rose,  à  peine 
ouveiie,  fenne  sur  sa  branche  de  60  c, 
toute  en  feuilles,  était  splendide,  elle  a  eu 
un  succès  inoui  en  route  el  chez  lui;  Il  m'en 
reparle  chaque  fois  que  je  le  rencontre.  I.a 
corbeille  de  cette  rose  que  je  possède  est 
plantée  depuis  17  ans;  j'ai  remarqué  la  pro- 
fondeur des  racines.  Voulant  iigrandir  cette 
corbeille,  je  défonce  à  un  mètre  et  le  jardi- 
nier a  été  gènô  pur  les  rocines.  Je  ne  m'ex- 
jiliquais  pas  cette  anomalie,  j'ai  eu  In  so- 
lution h  l.yon  :  Les  voyages  forment  la  vioil- 
les.»*?'.  Il  y  a  relation  étroite  entre  le  feuil- 
lage et  les  racines,  ils  se  nourrissent  réci- 
proquement; lorsfju'un  rosier,  n'importe  le- 
quel, a  des  feuilles  quasi  persistantes  (c'est 
le  cas)  la  racine,  «lui  est  ordinairement  tra- 
çante devient  pivotante;  plu.'i  d'églantiers  I 


172 


JOURNAL     D  ]-:  S     1{  0  S  ]<:  S 


Ayons  donc  des  rosiers  feuilles  ou  feuilhis 
jusqu'en  janvier. 

Une  bien  rustique  nouveauté  de  1908,  c'est 
Eosomaric  Narcisf:e  Thomas,  un  thé,  super- 
be arbuste,  beau  feuillage  rouge,  fleur  un 
peu  petite,  mais  si  charm.an!te  demie-épa- 
nouie,  écarlate  sur  cuivre  aurore  lavée  de 
violet  rougeàtre  !  C'est  chatoyant  au  possi- 
ble. Ma  fille  raffole  de  ceifte  rose;  c'est  la 
gloire  du  jardin  cette  année,  dit-elle;  c'eist 
la  deuxième  année  que  j'ai  ces  rosieirs,  je 
les  ai  déplantés,  ils  s'accommodent  de  tout 
et  n'ont  pas  perdu  une  feuille;  cert-es  cette 
variété  deviendra  à  racine  pivotante,  car 
ces  rosiers  sont  rouverts  de  Heurs  en  ce 
moment. 

Je  n.'ai  pu  placier  M.  TiUicr,  arbuste  très 
feuille,  coloris  original,  vigoureux,  florifè- 
re, je  le  donne  par  dessus  le  marché  :  les 
treize  à  la  douzaine.  J'ajoute,  par  ordre  de 
rusticité  et  de  beauté  :  Mrs  Arthur  liobcrt 
Waddcll,  Kaiscriii  Augasta  Victoria,  Ladij 
Tloberts,  Mr.s  Aaroii  Ward,  La  Tosca,  Pliari- 
saër,  et,  parmi  les  nouveautés,  deux  belles 
jaunes,  Duchcss  nf  Wellingioii  et  Alice 
de  Rollisrliild,  puis  une  belle  blanche,  Ma- 
dame Jutes  Bouelic  qui,  si  sa  rusticité  est 
démontrée,  pourrait  remplacer  Frau  Karl 
trop  mortelle.  Tous  les  rosiei>  que  je  viens 
d'énumérer  sont  couverts  de  fleurs  et  die 
feuilles.  Madame  Jean  Dupuy  est  un  rosier 
bien  vigoureux,  bien  rustique,  couvert  de 
fleurs  ciui  ne  me  plaisent  pas;  les  pétales 
extérieurs  sont  trop  fragiles,  ils  sont  abî- 
més ce  qui  donne  un  aspect  déplaisant  à 
la  rose;  même  remai"que  pour  Souveirir  de 
la  Malmaison. 

Pour  les  grimpants  à  grande  végétation, 
si  je  donne  mon  vote  à  Mudaïur  Alfred  Car. 
riére,  quoique  peu  i-emontante,  je  récuse 
Gloire  de  Dijon,  qui  n'a  i)lus  de  vigueur. 
Je  lui  préfère  Bouquet  d'or,  il  y  en  a  de  si 
beaux  pieds  chez  M.  Gravereaux,  Rêve  d'or 
qui  peut  couvrir  quarante  mètres  de  mur, 
et  l'incomparable  Willi''im  All>'n  Itichard- 
son;  j'ajoute  mon  grimpant  bàti.f  Ladij  M'a- 
terlow.  Je  rejette  Aimée  Vibert,  le  bouquet 
de  la  mariée:  s'il  est  assez  Ijeau  dans  ses 
prémices,  il  (icvifiit  afirmix  (chez  nous, 
du  moins'l  ensuite.  Comme  les  roses  du  bou- 
quet ne  fleurissent  pas  toutes  à  la  fois,  tel 


Dorothy  Perkims,  et  que  les  pétales  défleu- 
ris tiennent  quand  même,  ainsi  que  les  ro- 
ses pourries  (car  elles  s'abîment  à  la  pluie), 
il  oblige  à  un  nettoyage  quotidien  qu'on 
se  garde  bien  de  faire,  je  le  comprends,  et 
alors  quelles  Heurs  a-t-on  ?  Une  petite  rose 
dans  un  assendjlage  de  poumtvire  ! 

Pour  couvrir  les  chamiilkis,  Doroihij  Per- 
kims est  une  merveille.  Excellente  aussi  en 
pleureur,  ro.s^ier  qui  ferait-  très  bien  dans  un 
petit  jardin.  Elle  a  des  parents  distingués 
Lady  Godiva,  Lady  Gaij.  Hiavatha  est  bien 
beau.  Je  n'ai  pas  vu  Ards  Rover  à  l'œuvre. 
Cri  m  sou  Rambler  a  cessé  de  me  plaire,  il 
prend  le  blanc,  le  puceron,  la  chenille.  Un 
bel  arbuste  à  recommander,  c'est  Albéric 
B'firbier,  au  feiuiJlage  brillant  et  vernissé, 
presque  persistant  et  aussi  joli  que  la  fleur. 

Mais,  comme  dit  M.  Sander,  des  goûts  et 
des  couleurs  et  des  roses,  il  est  difficile  de 
discuter;  dans  une  villégiature  voisine,  j'ai 
un  collègue  iiossédant  une  roseraie  splen- 
didei;  il  fait  les  cent  roses,  j'entends  la  sé- 
lecifion  des  cent  plus  belles  roses  :  peu  dies 
miennes  y  figurent.  Ce  sont  des  thés,  dit- 
il;  il  n'aime  que  les  hybrides  de  tiré  !  Il  est 
venu  me  voir,  il  est  vrai,  au  m<)ment  où 
tout  mon  jardin  était  en  fleurs,  mes  préfé- 
rées pâlissaient  un  peu  devant  la  magnifi- 
cence éphémère  des  brillantes  roses  de  juin, 
Perncdiiana  et.  autres  annuels,  qui  jetaient 
leur  éclat  avant  de  périr  :  celles  qui  vont 
mcurir  te  saluent  !  !  !  Quelle  revanche  aux 
mois  suivants  et  aujourd'hui  !  Les  étoiles 
sont  éteintes-  pour  toujours,  phis  de  fleurs, 
plus  de  feuilles  ! 

V  a-t-il  une  question  de  terrain  ?  J'ai,  à 
côté  de  moi  mi  des  plus  beaux  jardins  de 
France,  cultivé  par  une'  armée  de  jardi- 
niers dirigés  par  un  chef  émérite,  auquel 
j'ai  envoyé  hier  dix  roses  de  mes  trois  fa- 
vorites. Il  est  \enu  me  remercier  en  m'ap- 
portant  de  merveilleux  œillets  et  n'en  reve- 
nait pas  de  la  beauté  des  G.  Nabonnand 
sur  l'un  desquels  il  a  compté  trente-deux 
roses  et  boutons,  et  des  Mistress  Edw.  Po- 
well,  dont  les  roses  montaient  au  ciel.  Il  a 
une  magnifique  et  ancienne  collection  de 
clématites;  moi  aussi.  Il  me  disait  la  stu- 
peur d'un  grand  horticulteur  à  la  vue  de 
la  vigueur  de  ces  plantes,  qui,  partout  dé- 


JOURNAL     DES    11  0  S  E  S 


173 


périssent  plus  ou  moins.  Nous  serions  donc 
privilégiés  sur  ce  point  et  moins  pour  les 
roses  !  Cependant,  les  Lyonnais  n'ont  pu 
faire  autrement  que  de  convenir  avec  moi 
de  la  faiblesse  de  certains  de  leurs  produits, 
en  général,  et  de  leurs  Pcrui  tian»  eu  parti- 
culier. 


J'ai  défendu  mes  couleurs  avec  preuves 
à  rai)pui,  et  je  remercie  le  journal  d©  m'a- 
voir  prêté  ses  colonnes  et  ses  lecteurs,  il 
en  a,  de  m'avoir  suivi. 

HENRY  THOMAS. 


;A    .^OSE    DE    ÇrOVINS 


Depuis  Paris  jusqu'à  Golconde 
S'il  est  une  fleur  sans  seconde, 
C'est  la  rose  à  l'éclat  vermeil  ! 
Provins,  sois  fier  de  ta  parure  ! 
Thibaut,  jadis,  pour  ta  ceinture 
La  prit  au  pays  du  soleil. 

Salul  au  comte  de  Champagne, 
Troubadour  de  notre  montagne, 
Rossignol  de  nos  verts  buissons. 
Tendres  comme  des  tourterelles, 
Tous  les  échos  de  nos  tourelles 
Ont  chanté  pour  nous  ses  chansons. 

Blanche  Nymphe  de  la  Voulzie. 
Toi,  qui  versas  la  poésie 
Qu'il  but  à  longs  traits  dans  tes  eaux, 
Avec  orgueil  tu  peux  encore 
Montrer  la  fleur  faite  d'aurore, 
Dont  il  empourpra  tes  roseaux. 

Pieux  débris,  vêtus  de  lierre, 
Le  temps  vous  jette  pierre  à  pricrre 
Au  fond  du  Val,  sombre  tombeau. 
Mais,  à  chaque  saison  nouvelle, 
Renaissant  plus  jeune  et  plus  belle. 
Resplendit  la  fleur  de  Thibaut. 

Justin  BELLANCER. 


(1)  Reproiluclion  iulcrdile. 


174 


JOUBÎ^AL     DES     ROSES 


Ladame 


;DOUARD 


i<7\Ç 


ERRIOT     (Daily     Mail     Rose) 


Pernctiana   (Pernet-Ducher,   Octobre    191 3) 


Cetiiei  nouveauté  mise  au  commerce'  le  20 
octobre  1913,  ]ia,r  son  créateur,  M.  Pernet- 
Ducher,  est  ciinnue  de  nos  lecteurs  par  les 
succès  qu'elle  a  remportés  aux  expositions 
de  Londres  et  de  Paris,  de  même  que  par 
les  notes  que  nous  avons  publiéi?®  6ur  elle, 
dans  cet  organe. 

Issue  d'une  variété  inédite  provenant  de 
Madame  Caroline  Trstout  x  par  un  iLijbndp 
dr  Luica  également  inédit,  cette  nouveauté 
aux  tons  étranges  et  si  jolis,  est  de  beau- 
coup i)lus  belle  que  ne  la  montre  la  chromo 
ci-contre,  malgré  les  soins  apportés  à  son 
exécution;  aucune  peinture  ne  rendra  Ja- 
mais 1©  coloris  exact  de  cette  rose  aux  nuan- 
ces indéfinissables. 


L'obtenteur  en  donne  la  description  sui- 
vante : 

Arbuste  de  grande  vigueur,  très  rustique, 
à  rameaux  liuissonnnnts  ;  aiguillons  nom- 
breux et  saillants  ;  feuillage  vert  bronzé, 
bouton  rouge  corail  nuancé  de  jaune  à  la 
base;  fleur  de  grandeur  et  de  duplicature 
moyennes,  d'un  superbe  coloris  rouge  corail 
nuanoé  de  jaune  et  de  rose  de  Carthame, 
passant  au  rou'ge  crevette. 

SI  sa  rusticité  répond  aux  espérances 
qu'elle  donne.  Madame  Edouard  Herriot 
trônera  bientôt  en  reine,  dans  tous  les  jar- 
dins. 

MARIE  DL!  Clos-Jollet. 


Quelques    remarques    sur    les  meilleures  Variétés 

de     Rosiers     Sarmenteux,     hybride     de     Wichuraïana. 


<& 


Les  variétés  de  rosiers  sarmenteux  hybri- 
des de  Wichuraiana  sont  aujourd'hui  très 
nombreuses.  Chaque  année  voit  paraître  un 
nombre  assez  grand  de  variétés  inédites,  de 
valeur  décorative  variable  ;  il  n'y  a  qu'aprèg 
essai  et  quand  les  sujets  sont  déjà  forts  que 
l'on  peut  réellement  juger  de  leur  valeur 
décorative  ;  c'est  pourquoi  les  esseyant 
toutes,  j'ai  piensé  consigner  en.  quelques  li- 
gnes les  remarques  que  j'ai  pu  faire  en  ces 
dernières  années. 

Le  rêve  de  tous  n'est  pas  encore  réalisé, 
nous  n'avons  pas  encore  de  variétés  fran- 
chement remontantes;  aussi,  faut-il  poser 
nettement  Ui  question  :  Est-il  possible 
d'avoir  la  grunde  vigueur,  l'abondante  flo- 
raison printanière  et  de  voir  ces  plant-es  déjCi 
épuisées  par  ce  grand  effort,  remonter  à 
l'automne  ?  L'avenir  nous  l'apprendra. 

Pourtant,  il  faut  reconnaître  que  plusieurg 
variétés  :  Dorolliy  Perkins,  Alcu'andrc  Gi~ 
rault,  François  JiiranvUle,  François  Pois- 
son, Hiawatha  et  beaucoup  d'autres,  redon- 
nent des  fleurs  à  l'automne,   autant,  pour- 


rait-on dire,  que  certaines  variétés  classées 
comme  remontantes.  Il  y  a  là,  aussi,  une 
question  de  sélection  des  rameaux  porte- 
écussons  ;  si  l'on  prend  les  rameaux  ayant 
tendance  à  refleurir,  on  a  de  grandes  chan- 
ces de  fixer  la  faculté  de  refleurir  que  pré- 
sentent lesdits  rameaux;  si,  au  contraire,  on 
prend  les  greffons  sur  des  rameaux  très  vi- 
goureux, on  est  presque  certain  de  conti- 
nuer le  type  non  remontant. 

On  pourrait  citer  comme  exemple  le 
Crimson  Ranibler  l'emontant  :  Floirer  of 
Fairfield  qui,  chez  certains  cultivateurs,  est 
une  plante  toujoairs  couverte  de  fleurs  et  re- 
lativement basse,  tandis  que  chez  d'autres, 
il  revient  au  type  Crinisim  Rambler,  peu  ou 
pas  remon.iant.  J'ai  remarqué  le  même  fait 
sur  la  variété  Grnss  an  Teplitz  qui  a  t-en- 
duiicei  à  devenir  sarmenteuse  chez  certains 
sujets  trop  vigoureux  et  qui  fleurissent  bien 
moins  que  leurs  voisins  restés  nains  et  cou- 
verts de  flems. 

D'autres  variétés  présentent  une  particu- 
hirité  intéressante   et  qui   a   l'avajitage  de 


nimmoliai-Jl.ailT/llirnimvlle.i. 


MADAME     EDOUARD     HERRIOT    (PernïTIANAI 
Pernet-Ducher,    Octobre    1913^ 


JOURNAL    DES    ROSES 


175 


prolonger  la  flriraison  :  soit  cuve  les  fleurs 
d'un  même  bouquet  fleurissent  successive- 
ment (les  secondes  fleurissent  au-dessus  des 
premières  fleurs  passées  et  les  remplacent); 
soit,  plus  fréquenunent,  qu'un  deuxième  l)ou- 
quet  s'épaniuiisse  après  le  premier  défleuri 
ou  presque;  dans  ces  variétés,  la  floraisi>n 
est  écliûlonnée  et  longuement  prolo-ngée. 

Les  plantes  sur  lesquelles  j'ai  fait  les  re- 
marques suivantes  appartiennent  aux  va- 
riétés :  Frmiçols  JiiranviUc,  Edmond  Proust^ 
Ji'aii  Guicha-d,  Fraulrin  Orlavia  Hcssc, 
François  Pfiisson,  Léonline  Gervau,  Avia- 
ii'ur  lilériot,  Madame  Auguste  Noiiin,  Ca- 
roubier, Delight,  Hiawatha,  Excelsa,  Lailij 
Godivia,  White  Dorntluj  Pe ricins. 

J'aurai  ter?iiiné  l'énumération  des  plantes 
de  haute  valeur  décorative  en  y  comprenant 
les  variétés  dont  la  durée  de  l'abondante  et 
exubérante  floraison  les  feront  toujours  re- 
ch«rcher.  Je  citerai  :  Dluslt    Bambli'r,   Mrs 


FUj/lit,  —  à  fleurs  (pii  ne  tombent  jamais-  et 
cbangent  de  tons  à  la  fa(,'on  des  hortensias 
—  Tausendscfion,  American  Pilar  ci  Leachts- 
tern. 

D'autres  variétés  très  précoces  ont  bien 
aussi  leur  mérite,  du  reste,  on  les  retrouve 
dans  les  grands  jardins  de  roees,  à  l'Hay, 
à  Bagatelle.  Ce  sont  :  Aglaïa,  Beiuielt's 
Sreili::no,  Gardénia,  Paul's  Cannin  Pillar; 
mais  je  m'aperçois  que  je  m'égare  dans  les 
pdlyanthas  ;  je  terminerai  eu  citant  quelques 
joyaux  à  fleurs  simple»  pas  assez  appréciéa 
tels  que  :  JosejfU  Billard,  Jerseï/  Benultj, 
Evanyoline,  dont  les  grandes  fleurs  font  pen- 
ser aux  clématites. 

J'allais  oublier  la  rose  bleue,  dont  le  type 
Wichuraiana  est  Veilchrnblau  ;  il  est  cité 
pour  mémoire,  car  ni  son  indigo,  ni  son 
azur  ne  sont  assez  purs. 

.Auguste  NONIN. 


â 


LA     GRANDE 


[OSERAIE      DE 


:OUEN 


Qui  ne  connaît,  dans  la  Seine-Inférieure, 
la  grande  Roseraie  de  la  rue  des  Ursulines, 
à  Rouen,  où  M.  Philbert  Uoutigny  sacrifie 
au  cuite  des  roses  avec  un  art  si  consom- 
mé qu'on  se  croirait  transporté  en  Perse,  à 
Ispaham,  la  célèbre  ville  des  roses  ? 

C'est  une  filiale,  digne  d'être  comparée 
aux  célèbres  roseraies  de  L'Huy  ou  de  Ba- 
gatelle. 

La  science  du  rosiériste  ne  consiste  pas 
seulement  à  glorifier  la  plus  belle  des  fleurs, 
en  créant  des  champs  de  roses  où  l'œil  est 
charmé  par  les  alignements  symétriques  des 
plans  embaumés.  Elle  consiste  aussi,  et  sur- 
tout à  créer  une  sorte  de  "  Muséum  des  ro- 
ses »,  à  inventer  de  nouvelles  variétés  par 
d'intelligents  semis,  à  adapter  aux  roses 
oreitales,  telles  que  le  Crimsom  Rambler 
du  Japon,  une  culture  si  intensive  et  des 
croisements  si  adroits  que  de  nouvelles  va- 
riétés naissent,  grâce  au  génie  créateur  du 
roi   de  l'Eden,   c'est-à-dire  du   rosiériste. 

Quelle  joie,  pour  son  œil  exercé,  (piand  de 
nouvelles  corolles,  plus  larges,  mieux  colo- 


rées, et  d'un  parfum  iilus  délicat,  apparais- 
sent   au    corsage   du    bouton  ! 

(Juel  émerveillement  d'assister  à  la  créa- 
tion d'une  plante  nouvelle  qui  se  repro- 
duira elle  aussi,  et  i)erpétuera  une  variété 
inédite,  en  Immortalisant  le  nom  de  son 
parrain. 

M.  Philbert  Boutlgny  a  tenu  à  dcjunor  à 
la  digne  compagne  de  sa  vie,  \me>  nouvelle 
I)reuve  de  vive  sympathie,  en  donnant  son 
nom  à  une  rose  Immens",  large  de  dix-hult 
centimètres  de  diamètre  et  qui  va  être  très 
recherchée   dans  le  oonmierce. 

Cette  année,  la  rose  Madame  Léon.  Meijer 
a  été  créée. 

Déjà,  à  l'exposition  des  roses  coupées, 
nous  admirions  la  rose  Jean  Revel,  la 
Georges  Dubosc,  l'Hélène  Bouligny  et  tant 
d'autres  créations  si  liabilos  dues  à  l'ingé- 
niosité de  notre  célèbre  artiste  roueimais, 
dont  beaucoup  ne  sont  pas  encore  dans  la 
commerce. 

Cette  année,  trois  fléaux  sont  venus  s'abat- 
tre sur  cette  féeriqiie  roseraie  ;  la  gielée,  la 


176 


JOURNAL     DES     EOSES 


pluie  €t  un  puceron  grisâtre,  qui  semble  sor- 
tii',  en  droite  ligne,  de  notre  malfaisante 
usine  d'incinération. 

M.  Pliilbert  Boutigny,  cjui  n'avait  jamais 
assisté  à  une  pareille  invasion  de  ce  nou- 
veau puceron,  a  mobilisé  toutes  ses  troupes 
de  couverture  pour  combattre  l'ennemi.  Lui- 
même  y  consacre  ses  journées  et  beaucoup 
de  ses  nuits.  Aussi,  est-ce  a,vec  un  réel  sen- 
timent d'orgueil  qu'il  montre  les  feuilles  vt 
les  pétales,  débarrassés  de  l'insecte  qui  gît 
à  terre,  vaincu  et  transformé  en  engrais 
bienfaisant  ! 

Nous    ne    saurions   trop    recommander    à 


nos  amis,  cultivateurs  et  horticulteurs,  la  vi- 
site de  cette  ville  des  Roses,  où  plus  de  dix 
77iille  rosiers  sont  réunis  dans  toutes  les 
lormes  les  ijIus  décoratives  :  tonnelles,  per- 
golas, berceaux,  poi-tiques,  guirlandes,  treil- 
les et  parassols. 

Schubert  en  eût  fait  une  mélodie  où  il  au- 
rait vanté  ce  "  philtre  plus  vague  et  plus  ob- 
sédant que  la  voix,  » 

■•  Rose,  celle  musique  immobile  où  se  pâme 
«  Une  note  athérée,  une  seule  ,i  la  fois  ! 

EMILE  GOU.IARD 

Avocat  à  In  Cour. 


lÊ.      PROPOS      DU 


BLANC      DES 


OSIERS 


Savez-vous,  mon  cher  Directeur,  ce  qui 
nous  a  réussi  le  mieux  iiour  la  destruction 
de  l'Erysiphé  du  Rosier  (Si)hœi'uthcca  {jciii- 
nosa)  ?  C'iest  tout  simplement  une  émulsion 
de  savon  noir,  dans  de  l'eau  de  pluie,  émul- 
sion  préparée   de  la  façon   suivante    : 

Eau  de  plui«'  :  2  hectolitres. 

Savon  noir  :  1  kil.  environ. 

Nous  avons  fait  battre  cette  eau  jusqu'à 
complète  émulsion  que  nous  avons  lait  cons- 
tamment agiter  pendant  la  durée  de  l'opé- 
ration de  la  pulvéïisation  des  Rosiers  at- 
teints du  blanc. 

Cette  pulvéïisation  a  été  faite  au  moyen 
d'une  seringue  très  fine,  de  jardinier. 

On  avait  employé  la  fleur  de  soufre  et  le 
barège   :  le  mal  persistait. 

Cette  sorte  d'oïdium  'était  apparu  subite- 
ment sur  quelques  variétés  de  Rosiers,  no- 
tannnent  les  Souvrvir  de  la  Muliiiaison  et 
les   Friiii    l\((rl    Dnisrhli. 


C'était  eu  août  :  jusque-là,  il  n'y  avait  pas 
d'ai)parence  du  parasite.  Tout  à  coup,  quel- 
ques taches  grisîs  se  montraient  ;  la  fleur 
de  soufre  n'y  fit  rien.  On  employa  alors  le 
barège,  cela  continua.  Enfin,  nous  employâ- 
mes un  précédé  adopté  i)a,r  les  campa- 
gnards :  il  nous  a  réussi.  Aujourd'hui, 
toutes  les  nimvelles  pousses  sont  bien  vertes 
sous  la  cloque  amenée  par  l'Erysiphé. 

Cela  prouve,  encore,  que  les  moyens  les 
plus  simples,  sont  souvent  les  meilleurs. 

En  t/raitanlt  préventivement  les  rosiers 
avec  la  fleur  de  soufre  et  l'eau  de  savon, 
je  crois  qu'on  se  préserverait  facilement  du 
blanc  du  l'Osier. 

Cette  affectation  est  désagréable  à  l'œil; 
elle  déforme  les  boutons  à  fleurs  et  entrave 
la   floraison. 

Au.  VAN  DEN  HEEDE. 


INE      VISITE      A      LA 


m 


OSERAIE 


En  cvtte  saison  déjà  avancée,  il  nous  ast 
ngréalile  de  voir  encore  cpielque.s-unes  de 
nos  fleurs  préférées.  En  parcourant  notre 
petite  roseraie,  fin  octobre,  nous  avons  re- 
marqué quelques  belles  fleurs  dans  les  va- 
riétés suivantes  : 


Frnu    Knrl   Dniscliki. 
Oru.s   Ati   liplitz. 
i'iloiri'  drs   Po'tija.nthas. 
Oiléans-Uose. 
Glirirt'  de  Dijini. 
Alisier  SIelln   Cinij. 


JOURNAL    DES     KO  8  ]-:  S 


Mnilriii.oisilli'  Mdrii'   Van   llaiMc. 

H.    Aniùldijc    Moorr. 

Stilphiib'. 

U".    .1.    Ricluirdsiiii, 

Aimée  Vibfit. 

K.   Vi'ijrat  lliTiiuiiius. 

Mddinnc   Caroline  Tvstout. 

Madame  Abel  Chatenay. 

Rosa   Vcrschurvn. 


Madame  Eugène  Résal. 

Iliimère. 

Madame  Hector  Leuilliot. 

Nous  serons  heureux  si  le  simijle  énoncé 
de  ces  quelques  variétés  peut  servir  à  gui- 
der le  clioix  d'amateurs  embarrassés  au  dé- 
but d'une  culture. 

Un  Rosiéri.ste  Amateur. 


Çfe 


QSf. 


ROSIER      DANS       LES      ClNQ      ^^ARTIES      DU       MONDE 


LA     ROSE     EN     CHINE 


Nous  gommes  heureux  de  jiouvalr  pu- 
blier.  sur  la  eulture  des  Rosiers  en  Chine, 
des  dorunif.nts  absotunienl  inédits  i/ni 
intéresseront  vivement,  nous  en.  sommes 
certains,   tous  les  amateurs  de  roses. 

L'article  ei-après  est  iln  à  lin  iiliinii'' 
d'un  Cliinois,  amateur  {lassionné  de 
Rnsi's,  M.  Lij  Lain  Tinij,  corri'spondant 
du  Journal   des  Roses,   à  Péliim. 

M.  l.ij  Loin  Ting  nui  écrit  admirable- 
ment bien  le  Français,  commence  son 
élude  sjir  /r'.v  rosiers  eu  Chine,  par  t'é- 
niunéralion  et  la  description  des  sortes 
qui  ij  sont  cultivées  sous  forme  de  pieds- 
vières,  piiiir  founiir  les  sujets  destinés 
à  la  greffe  des  variétés  horticoles. 

.\ous  'Ifh'ssons  la  parole  à  -notre  cor- 
respondant : 

Nous  possédons,  en  Chine,  phisicurs  sor- 
tes de  pieds-mères  : 

1°  Un  Rosier  à  fleurs  doubles,  rnoyeiuies, 
remontant  qui  se  présente  sous  deux  for- 
mes, l'une  à  fleurs  rouges,  l'autre  à  fleurs 
roses. 

Nous  appelons  T'ic  Kaeul  Hounij  sa  va- 
riété rouge  et  T'ié  Kaeul  l'eu,  sa  variété 
rose.  Ces  deux  nrmis  signifient  Rouge  â  tige 
di'  fer,  et  Rose  à  tige  de  fir,  à  cause  d*s 
rameaux  qui  sont  raides  et  duis  comme  du 
fer. 

2°  Un  Rosier  à  fleur  dcjuMê  blanche  (Ro- 
sée au  cœur). 

Ce  rosier  ne  remonte  pas;  nous.  Je  nom- 
mons  Pee    Yu    T'aug.    C'est    le   nom    d'une 


personne  ayant  joué  un  rôle  dans  l'histoire 
de  la  dyna-stie  des  Soung. 

La  multiplication  de  ces  deux  sortes  de 
rosiers  est  faite  au  printemps,  par  dra- 
geons. Pour  les  boutures  on  ne  peut  les 
faire  qu'en  pleni  été,   pendant  les  Fou. 

Pou  veut  dire  chaJeur.  Pendant  les  gran- 
des chaleur»  nous  avons  trois  Fou  : 
le  premier  s'appelle  TcU'eau  Fou,  le  second 
Tcluiung  Fou.,  et  le  troisième  iicp  Fou.  Cha- 
que Fou  ne  dùiie  que  10  jours,  et  c'est  seu- 
lement pendant  ces  périodes  que  les  rosiers 
s'enracinent  facilement,  Idrstju'dn  les  Imu- 
ture. 

La  greffe  en  écusson  ne  peut  se  faire 
qu'à  rautomne  de  la  2°  année,  et  la  greffe 
en  ;ipi>roche  au  plus  tôt  au  printemps  de 
la   deuxièm©  année  suivante. 

3°  Le  Yùë-Ki-Houa-Tse  (Yùë-Ki  veut  dire 
Rosier  mensuel;  Houa-Tze,  fleur). 

Arbuste  épineux,  à  Heurs  moyennes,  lrè.s 
doubles,  blanches,  rosées  au  centre,  remon- 
tant, et  ayant  très  peu  d'odeur. 

Multiplication  :  Par  éclats,  au  printcmjis; 
[lar  marcottes  dans  le  cmirant  de  l'année, 
et  par  boutures  qui  ne  peuvent  se  faire 
que  pendant  la  grande  chaleur,  c'est-à-dire 
au  moment  des  Fon,  ou,  au  plus  tard,  au 
commencement  do  l'nutomne,  c'est-à-dire 
vers  la  7"  lune  chinoise  (Moi.s  d'aortt).  Cette 
variété  est  très  employée  dans  le  nord  de 
Pékin. 

4"  Le  lloudng-1  see-Mci  (llmtang  veut  diPe 
jaune;  Tsec,  épines;  Méi,  rosier). 

.Arbuste  très    épineux,    à    fleur    moyenne. 


178 


JOURNAL    DïlS    KOSES 


assez  pleine,  d'une  cotileut  jaune  soUfre, 
à  larges  pétales,  sans  odeur.  Non  remon- 
tant. 

Multiplication  :  t'ar  éclats,  par  marccjttes; 
très  peu  employé  dans  le  nord  de  Pékin, 
mais  très  employé  dans  les  provinces  de 
Chan  Toung  et  de  Ho-Nan. 

Nous  riecevoliS,  ail  printemps,  une  très 
grande  quantité  de  rosiers  Thé  du  Chan- 
Toung  -et  du  Ho-Nan  qui  sont  généralement 
greffés  sur  cette  sorte  de  pied-mère. 


Explication  bfes  Termes  employés  :  Yûë-Ki 
est  le  nom  donné  aux  rosiers  reînontailts, 
sans  épines,  ou  très  peu  épineus. 

On  donne  celui  de  Méi  à  ceux  non  re- 
montants et  très  épineux. 

Pour  compléter  le  nom  d'Un  Rosier,  on 
ajoute  avant  les  imAs  Yûë-Ki  oïl  Mit,  une 
iiu  deux  lettres  suivant  la  eouleUf,  ou  un 
nom  des  autres  rosiers  (Noitl&  généraux  des 
Rosiers  en  Chine). 

(.4  nuivrc).  LY  LAIN  TING, 

Correspond iiut  du  Journal  des  Roses  il  l'êkln. 


)E      L'EMPLOI 


RATIONNEL     DES      |S.NGRAIS 

Dans    la   culture   des    Rosiers  O. 

{Suite) 


CHIMIQUES 


SconiEs  DE  DÉPH0BPH0R.4TI0N.  —  Les  scories 
dé  déphosphoi'ation  n'éxisitent  pas  à  Têtat 
naturel;  elles  proviennent  de  la  déphospho- 
ratio'U  deiS  fontes  tirées  de  'minerais  de  fer 
l)hoBphoréUx. 

La  valeur  de  cet  engfnis  et  .^a  richesse 
en  acidiei  phosphoriqUe  varient,  non  seule- 
ment avec  la  teneur  des  fontes  en  phos- 
phore, mais  encore  avec  le.";  procédés  de  dé- 
phosphoration.  C'est  ainsi  que  les  scoties 
Thomas,  à  cause  de  la  snllrbilitê  de  l'&cide 
phosphorique:  qu'elles  renferment,  sont  très 
suiiéi-ieures,  à  richesse  égale,  aux  m'orirs 
Martijl. 

Les  pfinciiiatlx  élémenis  utiles  que  con- 
tiennent les  sc(U'ies  de  déplinsphorntion  va- 
rient, d'après  M.  GrandeaUj  dans  les  pro- 
portions Suivantesi  : 

Acide  pliosptioriqUe    8  à  24  % 

Chaux  : 34  à  §5  % 

Magnésie  3  à  20  % 

Bien  que  la  chaux  et  la  magnésie  qu'elles 
api)iu'tent  soient  loin  d'être  négligeables 
dans  les  sols  jiauvre®  en  calcaii-o  et  en  ma- 
gnésie, seule  la  richesse  en  acide  phospho- 
rique des  scories  sert  de  base  pour  en  éva- 
luer la  valeur  commeariale. 

Get  acide  se  présente  sous  forme  do  jilios- 
phate  tOÀracalriquc  rapidement  soluble  dans 
les  acides  faibles,  le  réactif  do  Wagner  par 

(\)  \w  Journal  des  Itnscs  I!ll.>,  |i;;!,'(js  11:1  el  IflO, 
1913,  pages  16,  32,  66,  83,  98,  lli  et  110 


exemple  (Eau  :  100c.  c;  acldi'  Citrique  ;  1  gt:  5). 

Cette  grande  solubilité  explique  l'incontes- 
table Supériorité  des  scories  sur  les  phos- 
phates natut-éls  et  les  excellents  résultats 
quelles  donnent  dans  la  culture  des  rosiers. 

Les  .scories  de  déphosphoration  jieuvent 
être  employées  à  doses  massives  dans  tous 
les  terrains;  mais  elleis  produiront  lëtir  effet 
maximum  dans  les  terres  pauvres  en  acide 
phosphorique  et  en  chaux. 

Ne  pas  hésiter  à  méla,ngeT  intimiement, 
lore  du  défoncement  des  sols  de  cette  na- 
ture à  convertir  en  roseraie,  20  kilogram- 
mes par  are  de  scories  de  diêphosphoration 
trcs  finemcjit  inoulues,  et  à  semer  en  cou- 
verture un  mois  avant  la  plantation,  100 
granunes  par  mètre  carré  du  même  engrais. 

Phosphates  précipités.  —  Ils  snnt  nhtenus 
en  traitant  des  os,  ou  des  phospliates  d'os, 
pat  un  vohune  détenniné  d'acide  nmriati- 
que,  puis  Iiar  un  lait  de  chauX  en  quantité 
t'jtactnnent  suffisiante  pour  fonneir,  avec 
l'acide  iiliiisphorique  des  inatières  traitées, 
Un  iiliosphuto  blcnkiqnc 

Les  phospliates  Ijtécipités  qtie  l'on  trouve 
dans  le  commerco  dosent  de  35  ii,  i2  %  d'a- 
cide phosphorique;  soluble,  jiresque  eli  to- 
talité, dans  le  citiate   (r:iiiiinniiiii(|ue. 

lùiiployer  les  phosphates  précipités  en 
ciniverture  dans  les  roseraies  manquant  d'a- 
cide phosphorique,  et  les  enfouir  par  un 
léger  labour   d'iiivcr   on   un   liina-g''. 

(A  suivre;.  COCHET-COCHET. 


JOtlRNAL    DES    KOBES 


179 


RECHERCHES      ^NATOMIÛUES      ET     ^AXINOMIÛUES 
Sur    le    Rosa    Berberifolia    Pallas  (') 


Le  Jilaii  ligneux  du  bais  secondaire  de  la 
tige  est  de  infime  purtout  :  vaisseaux  répar- 
tis sans  ordfé  apparent  dans  toute  l'épais- 
seur du  cylindre  central  (flg.  13),  Tilires  li- 
gneuses disposées'  en  séries  rayonnantes, 
parenchyme  ligneux  nui:  rayons  médullai- 
res inégaux  et  de  deux  sortes,  les  primaires 
(fig.  13,  rnlp.)  constitués  par  2-3  files  de 
cellules,  les  autres  par  une  seule  file.  Ces 
rayons,  Vus  en  coupe  radiale,  ont  leurs  cel- 
lules rectangulaires,  le  grand  côté  dirigé 
parallèlement  ou  perpendiculairement  à 
l'axe  de  la  tige,  et  à  parois  percées;  de  ponc- 
tuations simples.  Sur  une  même  couj)?,  les 
vaisseaux  ligneux  sont  généralement  à  i>onc- 
tuations  aréolées,  parfois  simple.»  et  à  dia- 
phragmes t>ercé9  d'une  seule  et  large  ou- 
verture oVaie  ou  circulaire. 

Uh  pérlderme  exodermique  (fig.  14)  se  dé- 
veloppe de  bonne  heure  et  provoqué  l'exfo 
llation  de  lépiderme.  Le  liège  peut  s'enfon- 
cer dans  le  parenchyme  cortical  jusque  soils 
la  troisième  assise  de  cellules  (flg.  15,  pé- 
rid.);  sa  course  cet  donc  irrégullèrc  et  rap- 
pelle en  tous  points  les  autres  tlfu'i.  Je  ferai 
remarquer  que  dans  un  grand  nombre  d'es- 
l)èces  le  liège  est  d'origine  épiderniique, 
c'est-à-dire  qu'il  se  forme  aux  dépens  de 
l'épiderme  par  cloisnimeinent  tangentiel  des 
cellules  de  ce  tissu.  Un  autre  caractère,  aus- 
si très  remarquable,  est  celui  (pii  est  fourni 
par  la  présence  de  cellules  tiinnifères  dans 
lu  moelle  de  la  tige  (fig.  18  et  19,  et.).  Ces 
cellules  constituent  ordinairement  de  véri- 
tables vaisseaux  très  faciles  à  di.stinguer 
par  leur  diamètre  beaucoup  plus  iHîtit  que- 
celui  des  autres  cellules  médullaires.  Chez 
le  R.  berberi[olia,  ainsi  que  chez  quelques 
autres  espèces,  ces  vaisseaux  ne  sont  pas 
différenciés  et  lès  cellules  tannifères  sont 
isolées. 

J'ajouterai    à   ces    importants    caractères 

l\}  Voir  Journal  rlf-:   Houes,  piige  168. 


génériques,  qui  ne  cùmiioiicni  aucune  fx- 
ccpliun,  la  caractéristique  du  pétiole,  ainsi 
qne  celle  du  pétlolule  de  la  foliole  terminale 
(feuilles  composées).  iM.  Maxwell  T.  Ma!5ters 
y  a  reconnu  trois  faisceaux  ilbéro-iigneux, 
un  médian  et  deux  latéi-aux,  disposés  sUr 
une  Courbe  largement  ouverte  en  haut  (flg. 
ll,fll.).  Ce  nombre  »e  nuùntient,  à  quelques 
exceptions  près,  chez  toutes  les  espèces,  dé- 
puis la  base  engainante  du  pétiole  jusqu'au 
sommet  du  jiétioiule  de  la  foliole  terininale. 
Voici  comment  s'effectue,  dans  la  tige,  la 
sortie  des  faisceaux  foliaires  du  R.  berberi- 
folia (flg.  1  à  6).  Eh  pratiquant  des  coupes 
transversales  sur  une  jeune  tige,  depuis  la 
base  dés  aiguillons  géminés  qui  existent  or- 
dinairement sous  la  feuille,  jusqu'au-dessus 
de  l'insertion  du  pétiole  de  cette  dernière, 
on  constate  ce  qui  suit  :  (fig.  1).  Les  fais- 
ceaux libéro-ligneux  du  cylindre  central 
(fll.),  au  nombre  de  16  environ,  forment  une 
couronne  assez  régulière  et  portent  chacun, 
au  pôle  libérien,  un  paquet  de  fibres  méca- 
niques d'cfrigine  péricydique.  Les  faisceaux 
qui  doivent  se  rendre  dans  la  feuille  étu- 
diée ne  tardent  pas  à  se  détacher  de  lélirs 
congénères  en  accusant  une  .saillie  en  de- 
hors de  la  couronne  d'ensemble;  l'un  d'eux 
(Md)  deviendra  le  faisceau  médian  du  i)é- 
tioie,  le.«f  deux  autres  (I)  cl  d),  respective- 
ment .séparés  du  précédent  par  un  faisceau, 
seront  les  faisceaux  latéraux  de  droite  et 
de  gauche  (1).  En  A  est  figurée  la  base  sail- 
latite  d'tui  des  aiguillons.  La  flg.  2  nous 
représente  le  phénomène  à  im  stade  plus 
avancé.  La  fig.  3  inimtre  en  outre  les  fai.s- 
ceaux  séparant  ceux  destinés  k  la  feuille, 
en  train  de  se  diviser  cliaciin  ••])  deux  nou- 
veaux. 

Prof(s«seur  F'.aI'i.  P.VHMEN'riBH. 

(A  suivre). 

(1)  l.p  nombre  de  faisceaux  phicc'f  respectivement  entre 
li;s  M<l.  I),  et  (;.  est  vari:ilili'  dan'  le  (lenre.  Je  reviendrai 
Kiir  l'i'lli' r|iie!>lii>n  diins  iimn  |iin<  h.iiii  iiiinniiire. 


180 


JOURNAL     DES    EOSES 


.HRONIQUE 


lORTICOLE 


rENERALE 


SOMMAIHK  :   Méléorologie.  —  Aihres  et  arbustes  nouveaux  (lu  ficii  ciiiiiius  [suite).  —  Nécrcilngie. 


Météorologie  :  Ce  que  fut  Septembre 
1913.  —  Lu.  pifssiun  barométrique  moyenne, 
756  ■""  5,  est  inférieure  de  1  """  9  à  la  nor- 
male. 

La  température  moyenne  mensuelle,  15°  0, 
est  en  excès  de  0»  3  sur  Ja  normale. 

Pluie  :  Hauteur  totale,  47  "'"'  3  en  11  jours, 
représentant  les  0,95  de  la  normale  de  sep- 
tembre. 

Iimolatioii  :  Durée  possible,  376  heures; 
durée  effective,  177  heures  30;  rapport,  0,47. 

Taches  nalaireu  :  On  n'a  constaté  la  pré- 
sejice  d'aucune  tache  aux  21  dates  aux- 
quelles l'état  du  ciel  a  permis  l'obsei'vation 
du  Soleil. 

(Obserouloire    du    Parc    Saiiit-Maur). 


Arbi^es  et  Arbustes  nouveaux  ou  peu 

CONNUS  (suite). 

69.     CLEMATIS    MONTANA       BUCHANAN       WII.SONI. 

(Botan.  Mag.  1911,  pi.  8365). 

Arbuste  grimpant  à  tiges  striées,  pubélu- 
leiites.  Les  feuilles  opposées  sont,  trifolio- 
lées  ;  les  pétioles  finement  et  faiblement  pu- 
bérulents  sont  longs  de  4-10  centimètres  ; 
le  pétiole  de  la  foliole  terminale  long  de  1,5- 
2,5  centimètres  est  deux  ou  trois  fois  plus 
lO'Ug  que  ceu.x  des  folioles  latéi-nles  ;  les  fo- 
lioles ovales,  étroitement  acuminées,  tron- 
quées ou  presque  cordifonnes  (celles  des  ra- 
meaux florifères  elliptiques  et  rétrécies  à  la 
base),  longues  de  4-8  centimètres,  larges 
de  2,5  à  4  centimètres,  à  larges  dents  sont 
minces,  glabres  en  dessus,  pubérulentes  sur 
les  nei-A'ures  en  dessous  ;  les  nervures  sont 
creuses  ©n  dessus  et  saillantes  en  dessous. 
Les  fleurs  &ont  réunies  eni  bouquets  sur  de 
petits  rameaux  feuillus,  écailleux  à  leur 
base  ;  le  pédoncule  uniflore,  grêle,   long  de 


15-20  centimètres  est  pubérulent;  les  sépales 
au  nombre  de  4  sont  pétaloïdes,  blancs, 
ovales  oblongSj  émoussés  et  mucronulés  à 
l'extrémité;  longs  de  2-2,5  centimètres, 
larges  de  1  -  1,2  centimètres,  glabres  inté- 
rieurement, fortement  pubescents  extérieu- 
rement à  l'exception  d'une  bande  centrale  ; 
les  étamines  nombreuses  ont,  les  extérieures 
1-5  centimètre,  les  intérieures  1  centimètre 
de  longueur  ;  les  filets  linéaires  sont  gla- 
bres ;  les  anthères  linéaires  ou  étroitement 
oblongues  s'tmvrent  latéralement;  les  car- 
pelles sont  nombreux;  l'ovaire  comprimé  est 
glabre  avec  le  style  velu  à  l'exception  de  sa 
pa.rtie   supérieure. 

Cette  variété  a  été  introduite  de  la  Chine 
centrale  dans  l'établissement  Veitch,  par  E. 
H.  Wilson,  son  collecteur  ;  elle  a  fleuri  dans 
la  pépinière  de  Coombe  Wood  en  juillet  1909, 
c'est-à-dire  deux  nmis  plus  tai'd  que  le  type; 
elle  prospère'  dans  un  bon  sol,  surtout  s'il 
est  calcaire  ;  fleurissant  sur  le  bois  de  l'an- 
née précédente,  on  ne  doit  la  tailler  qu'après 
la  floraison  et  on  la  multiplie  facilement  au 
moyen  de  boutures. 

(A   suivre).  F.    Tesnier. 


Nécrologie  :  -Madame  CAZ.\UX.  —  L'é- 
niinent  et  sympathique  Directeur  départe- 
mental des  services  agricoles  de  Seine-et- 
Marne,  M.  Louis  Cazaux,  vient  d'être  cruel- 
lement frapjié  par  la  mort  prématurée  de 
son  épouse  à  la  suite  d'une  longue  maladie. 

Nous  prenons  une  large  part  au  malheur 
qui  frappe  M.  Cazaux  et  sa  famille,  et  nousr 
les  prions  d'agréer  l'expression  bien  sincère 
de  nos  plus  vifs  sentiments  de  respectueuses 
condoléances. 

COCHET-COCHET. 


Le   Propriétaire-Gérant:   CH.    COCHET. 


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desRosiers,  pour  une  grande  Roseraie  de  l;i  Région  parisienne.  Bureau  du  Journal. 

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connaissant  bien  les  diverses  trrefïes  du  rosier.  Mureau  du  Journal  initiales  D.  F. 

4°  Un  CONTI'.EMAITUE  ROSIÉRISTE,  marié  ou  non,  connaissant  bien  son 
métier  et  connaissant  également  bien  les  roses,  pour  un  établissement  horticole 
et  rosiéristc  très  important  dans  une  ville  <lo  l'ouest. 

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compagnée d'un  mandat-poste  de  3  fr., 
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15  Planles  vivaces. 

6  Plantes  grimpantes. 

6  Arbustes  à  fleurs. 

6  Arbustes  à  feuillage. 

8  Variétés  de  Rosiers. 

8         —  Lilas. 

6         —  Pivoines. 

12         —  Jaeinlhes  assorties. 


25  Jacintbes  en  mélange. 

25  Tulipes  en  5  espèces. 

25  Bégonias  bulbeux. 

90  Ognons  à  fleurs. 

50  Griffes  d'Asperges. 

100  Fraisiers  en  4  variétés. 

25  Framboisiers  en  4  variétés. 

12  Variétés  de  Groseilliers. 

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37«   ANNEE 


1"    DÉCEMBRE   1913 


N°  12 


JOURNAL  DES  ROSES 

(ROSA     INTER     FLORES),' 

REVUE  D'ARBORICULTURE  ORNEMENTALE 
Jïlen0uclle    Spéciale,    3llu5tvée 


FCINDIC).;     PAR 


4    MM.  SciPioiv  COCHET,    Pierre  COCHET,  Ilorticulleurs-Rosiérisles 
«  et     Camille     BERNARDIN 

Y  PUBLIÉE  SOUS   LA   IIIIIKCTION   DE 


COCHET-COCHET,       Horticulteur  -  RosiérJste 
à  Coubert  (Seine-et-Marne)  (France) 

PROPRIÉTAIIIK  I\KDAC.T1:LI'.  EN  C.hÈv 

AVEC    LE    CONCOURS     ET     LA    COLLABORATION 
DE       ROSIERISTES      ET      D'AMATEURS        DE      ROSES 
de  France  et  de  l'Etranger  ' 


t 


SOMMAIRE    DES    ARTICLES 

Chronique  des  Roses.  —  Rosiers  nouveaux  mis  au  conimi'ioc  en  lit! 3  (suite,.  —  Dans  les  IKisicrs  :  on 
Décembre.  —  Les  Roses  à  l'Exposition  de  Garni,  à  .1  Automne  1!)I3.  —  Protection  îles  Rosiers  contre 
la  gelée.  —  Le  Rosier  dans  les  cinq  parties  du  monde  (suilc)  ;  La  Rose  au  Soudan.  —  Gênerai 
Supérior  AltNOLD  JANSSICS  (Hybride  de  Thé).  —  Recherches  aaatoniiqucs  et  laxinomiques  sur 
le  Rosa  BerberifoUa  Pallan  (suite).  —  Conditions  de  rassimilalion.  par  les  plantes,  des  sullates  et 
des  nitrates.  —  Chronique  horticole  générale.  —  Table  des  Matières. 


Planche   coloriée  :  IJÉ.NERAI.  SI  PÉRIOI'.  ARNOLD  JANSSKN  i  liviuiii.i;  im:   Tiiki. 


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Europe  :  Un  An,   13  kr.  50.   —  Six  Mois,  7  fr.   70 

Amérii^ue,  Afrique,  Asie,  Océanie  :  Un  An,    14  fu.  S3   —  Six  Mois,  8  fr.   20 

Les  Abonnements  parlent  du  l"  Janvier  et  du  l"  Juillet 

Envoyer  le  Prix  de   l'Abonnement   en    un   Mandat-Poste  ou  Chèque 

Un  Numéro  :   1   fr.  30 


Administration,  Rédac'.ion  : 
COCHET -COCHET,    à   Coubert 

(Selne-et-Mar.nk     FRANCE 
TÉLÉPHONE  N    II 


Bureau  à  Paris  : 

Librairie    des   Sciences  Agricoles 

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COCHET -COCHET,  Horticulteur  Rosiériste 

A   COVBEJ{T  (Seine-et-Marne)  France 

Successeur  de  la  Maison  Philémon  COCHET,  Scipion  COCHET 
et  Veuve  Pierre  COCHET,  fondée  à  Suisnes  en  1796 
Propriétaire  -  Directeur   du    «JOURNAL    DES    ROSES» 


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LE  CALENDRIER  DU  ROSIERISTE,  P.  Ph.  Petil-Coq  deCoibehard, 

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JOURNAL  des  ROSES 

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JOURNAL  DES  ROSES 


(Rosa  inter  Flores) 


ET 


REVUE     D'ARBORICULTURE     ORNEMENTALE 


1"     DECEMBRE     1913 


.HRONIQUE      DES 


[OSES 


tlBRARY 
ISEW  YORK 
«OTANICAL 

aAKDliN. 


SOMMAIRE  :    Poésie.  —  Rose   Climhin;/  Kelen  Gouki.  —  Les   Roses 

La  Rose  de  Saint- Arquey . 


Quand  je  ne  serai  plus,  une  main  liisle  el  chère 
Vicndra-t-elle  égayer  mon  tertre  funéraire  ? 

Serai-je  reiiretté  ! 
Si  personne  ne  vient,  roses  que  je  cliantai 
De  vous-même  naissant,  au  retour  de  l'année, 
l'euplez  de  vos  bosquets  ma  tombe  abandonnée. 

Dknne-Babox. 


à   l'KxpositiiUi    d'automne    de    1913.  — 


Rose  Climbing  Helen  Gould.  — 

Cette  rose  qui  appurtieuit  à  la  race  des  Hy- 
brides di'  thi'  grimpants,  a  été  vendue  en 
1012,  par  l'établissement  horticole  Good- 
Heese  C,  de  Springfîeld,  Ohio.  C'est  un 
grimpant  vigoureux  de  couJeur  muge  cliaud, 
à  fleui-s  grandes  et  bien  pleines  que  l'arbuste 
produit  en  grande  quantité.  C'est  une  plante 
à  recommander. 


Les  Roses  à  lexposition  davi- 
tomne  "e  1913,  de  la  s.  n.  h.  F.  —  Cette 
année  ejicore  nous  avons  eu  le  plaisir  d'ad- 
mirer de  jolies  roses  à  cette  exposition;  elles 
étaient,  connue  l'an  dernier,  présentées  par 
nos  confrères  MM.  Lévèque  et  fils,  d'Ivry. 
Cinq  cents  losiers  nains,  environ,  formaient 
deux  corbeàlles;  parmi  les  plus  belles  variétés 
il  convient  de  citer  :  Dcav  llolc,  FUrrcrirr 
Pi'mhirton,  Mme  Jules  Gi'rvais,  Jonkhccr  J. 
L.  Mock,  Lady  Dowiir,  May  Millers,  Laurent 
Carie,  Président  ViO'n't,  Duclifss  nf  Welliny- 
ton.  Commandeur  Jules  Gravercaii.r,  lleauié 
de  Lyon,  Lady  Greenatt,  Ladij  Aslli<iv<,  Tlhea 
Peiil,  yladame  Léon  Pain.  Sunbursl,  Melo- 
dij.    Madame    Segond-Weber,      Mme    Valére 


AVIS     IMPORTANT 


Pour  répondre  à  la  demande  de  nombreux  lecteurs  et  pour  éviter 
toute  correspondance  inutile,  nous  continuerons,  comme  par  le  passé,  à  considérer 
comme  abonnés  en  1914,  toutes  les  personnes  actuellement  Abonnées  directement 
au  Journal  des  Roses  qui  ne  nous  aurons  pas  avisés,  AVAT^T  LE  25  DE- 
CEMBJ^E,  de  leur  désabonnement  pour  1914.  Nous  prions  instamment  les 
personnes  abonnées  par  l'intermédiaire  de  libraires  français  et  étrangers,  de 
Tenouve\er  dès  maintenant  chez  ces  libraires,  leur  abonnement  pour  I9i4>  ^fin 
d'éviter  un  retard  possible  dans  la  réception  du  Journal. 


Tome  XX.WII. 


!•'  Déccnibro  191 3. 


182 


JOUE N AL    DES     KOSES 


Ili'auini'tz,  Miiiquisc  de  Siiii'lij,  Arihur  God- 
win,  Château  Clos  Vougcot,  Hugo  FtulU'r, 
Etoile  de  France.  De  magnifiques  colonnes 
de  roses  coupées  :  Liberty,  Madame  Abel 
Ctiatenay,  Fnau  Karl  Drusclilii,  Suvburst,- 
et  Reine  Mère  d'Italie,  rehaussaient  encore 
l'éclat  des  corbedlles  et  prodiuisai'eTit  un  très 
joli  effet. 


d'hui,  que  la  Rose  de  Saijit-Arqiieij  est  née 
en  1911,  à  l'abbaye  de  Saint-Nicolas-aux- 
Buis,  près  de  Saint-Gobain,  dans  le  départe- 
nienit  de  l'Aisne. 

M.  Vilfroy,  jardinier-chef  de  ce  cliarmant 
domainie,  fit,  en  1911,  des  boutures  d'une 
fdime  horticole  du  R.  Cliinensin  de  Jacquin; 
ces    l)nutures    furent   placées     sous    châssis 


ROSE    DE    SAIKT-ARQUEY 


La  Rose  de  Saint-Arqtiey.  —  En 

atteiuhnit  (luil  imus  suit  pussible  de  faire 
faire  une  planche  coloriée  de  oeitte  curieuse 
rose  nouvelle,  nous  donnons  aujourd'hui 
une  gra.vure  noire  die  cette,  jolie  nou.veuuté. 

Nos  lecteurs  iMuirront,  a.Insi,  se  rendre 
cooipte  combien  elle  ressemble  à  un  œillet  !  ! 

Nous  donnerons,  en  même  temps  que  la 
planche  coloriée,  l'histoire  de  cette  rose  et 
de  l'ancien  couvent,  devenu  un  meivéilletix 
cusfel,  où  ellei  a  vu  le  jour. 

Nous     raiipellerons     simplement,     aiijour- 


froid,  dans  un  coffre  contenant  également 
des  boutures  d'œillets. 

Madame  Faure,  propriétaire  du  château, 
et  M.  Vilfroy,  constatèrent  avec  stupéfac- 
tion,, en  1912,  que  par  une  étrange  coïnci- 
dence, iilusieurs  boutures  donnaient  des  ro- 
ses ressemblant,  à  s'y  méprendre,  à  des 
fleurs  d'œillets  !  ! 

Ces  boutures  furent  soign,e'Usement  conser- 
vées; Madame  Faure  nous  fit  l'honneur  de 
nous  denumder  notre  avis  sur  la  valeur  de 
cette  rose  qu,e  nous  avons  déclarée,  et  dé- 


JOURNAL     DES    EOSES 


183 


durons,  être  la  plus  curieuse'  rose  créée  de- 
puis fort  longtemps.  Nos  collègues  qui  la 
virenit,  et  lui  attribuèrent  un  certificat  de 
mérite  à  la  séance  du  28  août  dernier  de 
la  S.  N.  H.  F.,  furent,  comme  nous,  extrê- 
mement intéressés  par  cette  présentation. 
La  Rose  de  Saint-Arqucij,  multipliée  par 


nos  s<iins,  sera  mise  au  cunnnerce  probable- 
meint  à  l'automne  1015,  pour  la  joie  des 
amateurs  de  roses  nouvelles  et  de  curiosités 
végétales.  Il  n'existe  rien  de  semblable  à 
cette  rose  :  c'est  une  rrritabli'  nouveauté. 

COCHET-COCHET. 


lOSIERS 


'^cXf 


OUVEAUX 


MIS      AU 

(S  ni  le) 


.OMMERCE      EN      1913 


(1) 


Descriptions  d'Obtenïeurs 


Notre  confrère,  M.  Philhert  Boutigny,  ro- 
siériste  à  Rouen,  met  au  commerce,  à  par- 
tir du  1"  novembre  1913,  les  trois  nouveau- 
tés suivantes     : 

1°  MADAME  PIIlUlEnr  liOUTlGNY  (Hij- 
hr'ide  rcmnntuut).  —  Pour  la  descrinti:on  de 
cette  rose,  nous  renvoyons  nos  lecteurs  à  la 
page  160  du  numéro  du  Juunuil  ifc's  Roses 
du  1"  octobre  1913,  dans  lequel  a  paru  la 
cliromolithograpliie  de  cette  superbe  nou- 
veauté. 

2»  CLIO  (Multiftore  (jriiutiunt).  —  Fleur 
rose  oeillet,  très  double,  tiès  florifère  ;  ar- 
buste très  vigoureux. 

(Crimson  Rambler   x   Hélène). 

3°  JUPITER  (Multiflore  grimpant).  — 
Fleur  rose  vif,  onglet  strié  blanc,  très  flo- 
rifère ;  arbuste  très  vigoureux. 

(Criinsan  Rambler   x   Mrs  \V.  Culbus^i). 


Nous  recevons  de  MM.  Soupert  et  Nottin.g, 
rosiéristes  à  Luxembourg  (Grand-Duché),  la 
descrii>tion  des  quatre  nouveautés  ci-après 
qui  sont  vendues  par  euot,  à  iiartir  de  no 
vembre  1913, 

Il  EX  RI  m  (Il  ET  Ihjbriile  île  Tlic).  —  Co- 
loris jaune  soufre  iiur.  Fleur  trè.s  grande. 
Bouton  très  allongé.  I-arges  pétales.  Forme 
d'une  régularité  remarquable.  Vigoureuse 
et  très  florifère. 

(1)  Voir  Journal  des  Itosfs  1913,  pages  56,  41,  38,  76, 
88,  lo.-i,  lin.  i:î7,  i:;i  et  166. 


C'cist  'ime  Mélanti'  Snuiirrl  jaune  sans 
nuance. 

Issu  de  Madame  MeUui'ir  Souijerl  x  Ma- 
(Iduie    h'iniij   GuilleiiKil. 

LrCIE.\  CII.WRE  (llijbride  de  Thé).  — 
Rose  carné  illuminé  de  rose  crème  clair, 
centre  luisant.  Fleur  très  grande  et  régu- 
lière, produite  à  profusion  jusqu'en  novem- 
bre. Excellente  pour  la  fleur  coupée,  le  for- 
1,'age  et  ila  jJantation  des  ma.ssifs.  Variété 
liors  ligne  ayant  toutes  \e»  bonnes  qualités 
de  Madauie  Abel  Chateitiiij. 

(Madame  Abel  Chalenaij    x   Pie  \). 

PRIS  CESSE  MARIE  SCHERD.UUEE 
[lliihride  de  Thé).  —  Jaune  chamois  avec 
centre  luisant.  Fleur  grande,  de  très  belle 
forme  à  i)étaJes  régiilieirs,  sur  longues  tiges 
droites,  vigoureuse  et  florifère.  Nouveauté 
tiès   recommandable  pour  tous  les   usages. 

(Issue  de  Mélanie  Suuperl  x  Ladij  .Ash- 
lowv). 

AM.AURY  FONSECA  (Pnhjuulha  nain  re- 
vtiinlnnt).  —  Blanc  |)ur,  lavé  légèrciment  de 
rose  eai  aulonuic.  Fleurs  moyennes  de  belle 
fomie,  produites  à  profusion  en  énormes 
bouquets  fonnant  boule  compacte.  Ce  fw- 
lyantha  nain  fleurit  sans  inteiruption.  Planté 
en  bordtuiro  ou  en  mai.s.sif,  il  est  d'un  effet  ra- 
vissant.  .Ab.sidument  nouveau. 


Notre  collègue,  M.  F.  Dubicuil,   msiérisle 
à  Saint-Alban,  Moniilaisir  -  Lyon,  livre  au 


184 


JOUENAL     DES     ROSES 


cunimerce,  ù  puitir  du  l''  novembre  1913,  les 
trois  variétés  suivantes  : 

MADAME  IJARDOU  JOB  {Hijbride  de 
Thé).  —  Arljuste  très  florifère  et  bien  remon- 
tant, garni  d'un  beau  feuillage  vert  bril- 
lant. Boutons  dresssés  avec  élégance  sur  des 
pédoncules  longs  et  fermes,  souvent  soli- 
taires, de  ciiuleur  jaune  de  chrome,  canari 
citron.  Fleurs  grandes,  pleines,  en  coupe,  à 
pétales  satinés,  s'épanouissant  bien  gra- 
cieusement. Variété  bien  distincte  parmi  les 
hybrides  de  thé,  issut©  de  Prince  de  Bulya- 
rie. 

JEA\NE  LIABiLAUD  (Hybride  de  Thé).  — 
Arbuste  demi-sannenteux,  d'une  belle  végé- 
tation, à  rameaux  droits,  forts,  amplement 
feuilles.  Fleure  grandes,  pleines,  élégantes, 
en  forme  de  coupe,  globuleuses,  parfaites, 
portées  sur  des  pédoncules  longs  et  rigi- 
des, aussi  belle  en  s'épanouissant  qu'à  com- 
plète éclosion,  d'un  beau  rose  satiné.  Va- 
riété vemarcfuable  par  la  forme  parfaite  de 
.ses  fleurs  de  longue  durée  et  leur  couleur 
fraîche  et  chatoyaiite  (Issue  de  Madame  Ca- 
roline Testout). 

CYRANO  (  Polijantha  iiain).  —  Rosier 
nain,  compact,  ramifié  dès  la  base,  à  ra- 
meaux nombreux,  feuillus,  d'un'  vert  bril- 
lant. Inflorescences  nombreuses  se  succé- 
dant sans  inteirruption,  formées  de  corym- 
bes  ombelliforaies  de  7  à  12  fleurs  très  dou- 


bles, en  petites  couiies  raccourcies,  bien 
faites,  de  coiuilieiui*  carmin  à  reflets  carthame, 
en  s'épanouissant  mat  et  velouté  avec  un 
grand  onglet  blanc.  Variété  extra  pour  bor- 
dure ;  issue  de  semis  inédit. 


Par  la  maison  Kelten  frères,  de  Luxem- 
bourg (Grand-Duché),  sont  vendues  à  partir 
de  l'automne   1913    : 

BOSITA  MAVRl  [Hijhridr  de  Thé).  — 
Fleur  rose  Nilsson  pur  brillant,  grande, 
pleine,  odiorante  ;  bouton  allongé  ouvrant 
bien  ;  pédoncule  long,  érigé  et  ferme.  Ar- 
buste vigoureux,  florifère.  Variété  très  re- 
oommaïiidajjle  pour  la  plantation  en  mas- 
sifs ie,t  la  fleur  coupée. 

Madame  .ibel  Chateiiaij  x  Etoile  de  Fran- 
ce. 

MARGHERITA  CROZE  [Hybride  de  Thé). 
—  Fleur  ijourpre  carminé  pas.«îant  au  rose 
pourpré  au  complet  épanouissement,  sur 
fondl  roseï  Nilss.on,  grande,  pleine,  odorante; 
bouitan  allongé  solitaire,  s' ouvrant  bien:  pé- 
doncule long  et  éngé.  Arbuste  vigoureux, 
très  florifère-,  feuillage  ample. 

Etoile  (Je  France   x  Earl  of  Warwick. 

Variété  très  recommandahle  pour  la  plan- 
tatioai  en.  massifs  et  la  fleur  coupée. 

(A  suivre). 

PAPILLON 


)ANS      LES 


ROSIERS 


En  Décembre-  —  Continuer  : 

Le  défoncen)ent.  des  terrains  à  planter  en 

rosiers. 
Les  soins  nécessaires  aux  rosiers  soumis 

au  forçage. 

L'habillage  et  le  jaugeage  des  églantiers 
haute  de  tige  et  nains. 
La   j)lantation    des   roseraies. 

L'ébrouissage  des  sujets   greffés  en   écus- 
son. 
Continuer  et  termim^r  : 
La  greffe  en  fente  sur  racine. 
Le  bouturage  des  sujets  pijrte-greffes. 


Le  cacliage  des  variétés  sensibles  au  froid. 

L'arrachage  des'  églantiersi  hauts  de  tige 
dans  les  liaies  et  les  l>ois. 

L'empotage  des  rosiers  destinés  à  être  for- 
cés à  ra.utomne  suivant. 

La  cueillette  des  graines  de  rosiers  et 
d'églantiers. 

{Voir,  pour  le  détail  de  ces  opérations, 
décembre  1912). 

Mettre  à  stratifler,  dès  le  commence'ment 
du  mois,  les  graines  de  rosiers  dont  on  cher- 
clie  à  obtenir  des  variétés  nouvelles,  et  celles 
d'églantiers  devant  produire  des  sujets  por- 
te-greffe. 


JOURNAL     DES     ROSES 


185 


Mise  en  stratification  des  graines  de  Ro- 
siers ET  d'Églantiers.  —  Les  graines  de  ro- 
siers pru^venant  soit  de  fécoiidatioii  naifu- 
relle,  soit,  de  fécondation  artificielle,  sont 
débarrassées,  à^la  main,  de  la  partie  char- 
nue —  réceptacle  —  qui  les  entoure.  Ces 
graines  sont  ensuite  semées  dans  des  ter- 
rines spéciales,  ou,  à  défaut,  dans  de  petites 
caissettes  en  bois  peu  profondes.  Celles 
ayant  servi  au  transport  du  poisson  sont 
très  commodes  pour  cet  usage. 

On  perce  des  trous  dans  le  fond,  pour  l'é- 
couJement  de  l'eau  en  excès,  on  place  des 
tessons  sur  ces  trous,  et  on  emplit  aux  trois 
quarts  les  caissettes  avec  une  terre  légère. 
On  sème  les  graines  qu'on  recouvre  avec 
une  légère  couche  de  terre  de  bruyère. 

Ces  caissettes  sont  immédiatement  placées 
sous  chà.ssis  froid,  côt.©  à  cite.  La  levée 
s'opérera  au  printemps  .suivant  pour  un 
grand  nombre  des  graines,  dont  beaucoup 
d'autres  ne  lèveront  peut-être,  cependant, 
qu'une  année  plus  tard. 

Les  jeunes  semis  jjeuvent,  soit  rester  dans 
les  caisses  toute  la  belle  saison  s'ils  ne  sont 
pas  trop  drus,  soit  être  repiqués  en  petits 
godets,  lorscpi'ils  ne  sont  encore  munis  que 
des  2  cotylédons. 

Les  graines  d'églantiers  sont  simplement 
mélangées  avec  2  fois,   au  moins,   leur  vo- 


lume de  sable  et  placées  dans  de  grandes 
cais.se.s,  ou  dans  des  tonneaux,  qu'on  main- 
tient, tout  l'hiver,  à  l'abri  des  gelées. 

Les  fruits  d'églantiers  ne  doivent  pas  être 
mélangée  au  sable  sans  avoir,  au  préalable, 
été  frappés  légèrement  avec  un  iietit  maillet 
de  bois,  de  manière  à  bri.ser  un  peu  l'enve- 
loppe charnuiei  qui  contient  les  graines. 

Quelques  jours  après  cette  opération  le 
réceptacle  devient  mou;  en  lirassant  alors 
les  fi-uitis  d'églantiers,  les  graines  sortent. 
C'est  le  moment  de  les  mélanger  à  2  fois, 
ou  mieux  3  fois,  leur  volume  de  sable  jaune, 
et  de  les  placer  dans  les  caisses,  ou  les  ton- 
neaux, préparés  à  cet  effet.  Le  fond  en  aura 
été  percé  de  trous  pour  l'écoulement  de 
l'eau  maliadroitemient  mise  en  excès  (Le 
sable  employé  étant  suffisamment  humide, 
il  e'st  préférable  de  ne  pas  arroser). 

Les  graines,  ainsi  mises  à  stratifier,  sont 
semées  en  pleine  terre,  dès  qii'rlli's  parais- 
si'til  voubiir  germer. 

Les  préserver  des  l'Ongeurs  avant  et  après 
lei  semis. 

Nei  jamais  mettre  en  stratification  les  grai- 
nes de  pnlynntha  type,  et  de  petits  polyan- 
tha  nains  remontants,  dont  le  plus  grand 
nombre  geiTnent  dans  les  15  jours  qui  sui- 
vent la  mise  en  terre. 

COCHET-COCHET. 


ËES 


L'EXPOSITION 


I^OSES     A 

A    L'AUTOMNE    1913 


DE 


VrAND 


Etant  là,  je  me  suis  mis  en  tête  de  voir 
les  variétés  de  ro-ies  complètement  fleuries 
on  en  boutons  fin  octobre  :  cela  me  paraît 
intéressant  pour  les  amateurs  novices  et 
pour  ceux  qui  recherchent  les  variétés  vrai- 
ment  hijhriil-prrpctiKil ,   style   anglai.s. 

Voici  celles  que  j'ai  imtécs,  dans  le  beau 
jardiiii  français   : 

Madavif  M'iiiricr  de  Luze,  en  pleine  flo- 
raison ; 

Princd  de  P.ulfj'trie,  toujours  superbe  ; 

Sopllif    Ilrfuiiitrtz  ; 
Paul  Lédc  ; 
Laurent  Carie  ; 


Mrs  Anrmi    Ward  ; 

Sunbiirsl.  magnifique  ; 

Pharlsàer,  très  l>elles  fleurs  ; 

Madame   Abel    Chalvnn\i  ; 

G.  Nabimnand,  (quelle  bonne  vanété)  ; 

Madame   Candiiie    TcsOnil,      tnujours     en 
beauté  : 

Le   Prai/rès  ; 

Madainr  .levnij   Cuilletii"/   ; 

Ile U  II  : 

Peine     MaryinrHr     d  Ihilie,     aux     fleurs 
aboinlantes  d'un  rouge  si  joli  ! 

Etoile    de    France,   en    fleurs    et    en    nom 
breux  boutons  ; 


186 


JOURNAL     DES     EOSES 


Katharinc  Zeimet;  cette  polyaiithe  blan- 
che était  tout  en  fleurs  ; 

TrioTnphe  Orléariais,  poï.  d'un  beau  rouge. 

Lady  Hillington,  de  l'or  pur  ; 

Jessy,  pol.  rD'Ug©  vif,  très  jolie  e^  en  fl^uTs. 

La  vieille  France  était  encore  en  fleurs 
sur  de  beaux  sujets,  de  même  que  le  vieux 
Souvenir  d.^   la  Malmaison. 


C©  qui  domine,  dans  toutes  ces  variétés, 
c'est  la  race  dite  hybride  de  Thé. 

11  y  avait  auissi  des  Bengale,  mais  ces  va- 
riétés, si  florifères,  si  belles  à  l'automne, 
n'ont  plus  la  vogue  de  mon  jeune  temps  ! 

AD.  VAN  DEN  HEEDE. 


Protection    des 


lOSIERS      CONTRE      LA 


[ELEE 


L'un  des  moyens  les  plus  simples  de  pré- 
server les  végétaux  du  froid  consiste  à  les 
enterrer.  C'est  ainsi  que  l'enfouissement  est 
utilement  pratiqué  pour  le  figuiei',  dans  la 
région  de  Paris  et  le  nord  de  la  France  ; 
ce  n'est  que  grâce  à  cette  précaution  que 
l'on  y  peut  obtenir  une  récolte  de  fruits 
tous  les  ans.  Le  même  procédé  est  appli- 
qué à  la  vigne,  dans  des  régions  à  hiver  très 
rigoureux  telles  quei  1«  Caucase,  certains 
pays  de  montagnes. 

En  enterrant  suffisamment,  il  est  toujours 
facile  de  mettre  les  plantes  à  l'abri  de  la 
gelée,  mais  un  autre  écueil  peut  être  la  dé- 
sorganisation des  plantes  mises  en  contact 
avec  un  sol  trop  Iiumide;  les  résultats  ob- 
tenus seront  d'autant  meilleurs  que  l'on 
aura  affaire  à  un  sol  plus  léger,  moins  hu- 
mide,  plus  aéré. 

La  mise  en  terre  des  rosiers  peut  se  fajre 
par  couchage;  on  commence  par  les  dé- 
chausser. On  peiu.t  s©  contenter  de'  courber 
les  rosiers,  d'enterrer  leis  tètes  à  demi,  re- 
couvrant simplement  de  feuilles  la  partie 
hors  .erre. 

Quand  il  s'agit  de  rosieirs  nains,  on  peut 
se  contenter  de  les  butter,  la  terre  étant 
ensuite  recouverte  de  litière  sèche. 

Le  plus  communément,  on  empaille  la  tête 
du  rosier,  ©n  introduisant  du  foin,  de  la 
niouese,  des  feuilks  sèches  entre  les  ra- 
meaux. Parfois,  l'on  ©ncapuchoinie  la  tête 
avec  du  papier  épais  ou  du  papier  goudron- 
né. 

Le  papier  est  une  des  substances  condui- 
sant le  plus  mal  la  chaleur,  c'est  aussi  avec 
cette  substance  que  l'on  aura  le  moins  d'aé- 
ration, ce  qui  peut  être  un  inconvénient  (ac- 


cumulation de  riiumidité,  risques  d'asphy- 
xie). - 

Les  autres  matières,  paille,  mousse,  feuil- 
les sèches,  .sont  parmi  celles  qui  possèdent 
le  pouvoir  retentit  le  plus  élevé  pour  l'eau, 
ce  qui  est  certainement  un  inconvénient  au 
cas  particulier;  plus  il  y  a  d'eau,  iilus  nous 
avons  de  chances  de  désorganiser  nos  tis- 
sus, tandis  que  l'air  est  nécessaire,  même  à 
la  végétation  latente  de  l'hiver;  d'autre 
part,  l'air  est  mauvais  conducteur  de  la 
chaleur,  le  meilleur  moyen  de  protéger  un 
objet  contre  le  froid,  est  souvent  de  l'en- 
tourer d'une  matière  sèche  retenant  beau- 
coup d'air.  Voyons  donc  quels  sont  les  pou- 
voirs rétentifs  pour  l'eau  des  diverses  ma- 
tières susceptibles  d'être  employées  : 

100  kil.  de  paille  de  blé  peuvent  retenir 
220  litres  d'eau,  le  pouvoir  rétentif  des  pail- 
les d'orge  et  d'avoine  est  encore  plus  élevé; 
100  kil.  de  fanes  de  pois  retiennent  280  litres 
d'eau,  100  kil.  de  paille  de  fèves  ou  féve- 
rolles  :  330  litres;  100  kil.  de  mousse,  de  250 
à  300  litres  ;  100  kil.  de  feuilles  mortes,  200 
litres  ;  100  kil.  de  tourbe,  de  500  à  700  litres; 
100  kil.  de  tannée,  de  400  à  500  litres. 

De  toutes  ces  su'. stances,  c'est  encore  la 
paille  et  les  feuilles  mortes  qui  retiennent 
le  moins  l'eau. 

Les  aiguilles  de  pins  et  sapins  ont  déjà 
un  pouvoir  rétentif  moindre,  100  kil.  retien- 
i;ient  150  litres  d'eau.  Le  pouvoir  rétentif 
diminue  encore  avec  les  bruyères  et  genêts, 
100  kil.  ds  bruyères  ne  retiennent  plus  que 
145  litres  d'eau;  100  kil.  de  genêts,  111  litres 
seulement.  Les  terres  légères  ont  des  pou- 
voirs  rétentifs   très  faibles,   qui  sont   : 

Terre  végétale  :  50  litres  d'eau  par  100  kil. 


JOURNAL     DES     KOSES 


187 


Marne  et  calcaire  :  iO  litres  d'eau  par  100 
kil. 

Saljle  quartzeux  ;  25  litrts:  d'eau  par  100 
kil. 

Il  n'est  pas  inutile  de  faire  remarquer  que 
le  broyag-e  augmente  les  facultés  absorban- 
tes des  matières  végétales,  il  serait  donc 
nuisible  au  cas  jiarticulier  ;  il  serait  utile 
au  contraire,  si  ces  matières  végétales  de- 
vaient être  employées  comme  litières. 

Quel  que  soit  le  système  de  protection 
des  rosiers  contre  la  gelée,  il  produit  tou- 
jours l'étiolement  des  pousses  ;  il  y  a  doiic 
intérêt  à  ne  le  mettre  en  œuvre  que  le  plus 
tard  possible. 

A  priori,  l'on  pourrait  en  conclure  aussi 
qu'il  faut  lioérer  le  plus  tôt  possible  les 
plants  protégés;  maibeur'eusement,  nous  au- 
rons en  mars  des  pousses  étiolées,  très  dé- 
licates, susceptibles  d'être  emportées  à  la 
moindre    gelée.    Peut-êtne    pourrait-on,    au 


moins  dans  certains  cas,  enterrer  seulement 
une  partie  des  yeux,  les  autres  étant  cou- 
verts seulement  die  litière  que  l'on  enlève- 
rait tjendant  les  beaux  jours. 

Sous  le  climat  de  Paris,  même  dans  le 
centre,  et,  à  fortiori,  dans  le  Nord  et  l'Est, 
les  rosiers  considérés  conune  les  plus  sensi- 
bles au  froid,  sont  les  Thé,  les  Hybrides  de 
thé,  les  lie-nijiuii'bon,  les  Noi.sette  et  les  Ben- 
gale. 

Si  l'on  a  à  transiilanter  des  rosiers  gélifs, 
il  est  tout  indiqué  de  les  arracher  avant  les 
froids,  de  les  mettre  en  jauge  durant  l'hiver, 
suffisamment  enterrés  pour  qu'ils  soient  à 
l'abri  du  froid.  On  les  met  en  place  en  mars, 
aux  premiers  beaux  jours  ;  on  fait  alors 
leur  toilette,  en  respectant  le  [ilus  possible 
le  système  radiculaire,  et  surtout  le  che- 
velu, mais  en  sectionnant  tous  les  dra- 
geons. 

Ch.  groud. 


OSIER      DANS      LES      ÊnQ      JaRTIES      DU      MoNDE 


LA     ROSE    AU     SOUDAN 


Les  roses  firent  leur  aii'jiaritiou  au  Soudan 
vers  lOOi.  Ce  fut  le  sympathique  gouverneur 
général  actuel,  M.  William  Ponty,  alors 
lieutenant-gouverneur  du  Soudan  qui,  le 
premier,  fît  planter  quelques  rosiers  dans 
les  jardins  de  sa  résidence  de  Kayes.  Grâce 
aux  soins  intelligents  de  M.  Froment,  di- 
recteur de  .Jardins  d'essais,  pa.^sionné  [lour 
les  fleurs,  des  boutures  de  ces  rosiers,  plan- 
tées au  petit  bonheur,  un  peu  à  toutes  les 
é[»oques  de  l'année,  furent  dilstribuées  gra- 
cieusement, à  Kayes  d'aixird,  puis  dans  les 
environs. 

En  1908,  Hamako  devint  la  capitale  de  la 
colonie.  Le  Gouvernement  et  tous  les  ser- 
vices administratifs  y  furent  transférés.  Le 
gouverneur,  M.  Clozel,  vint  habiter  un 
somptueux  palais  autour  duquel  on  fit 
de  nombreuses  plantations  d'arbustes  à 
fleurs.  Les  rosiers  surtout  contribuèrent, 
pour  une  large  part,  à  faire  des  bordures  le 


long  des  allées  et  autour  des  corbeilles  plan- 
tées d'ibiscus  et  de  grenadiers  nains. 

On  continua  à  faire  des  boutures  de  ro- 
siers qui  furent  di.stribuées  à  Hamako  à  tous 
les  Européens  amateurs  de  fleurs.  Le  labo- 
ratoire vaccinogène  et  l'Ecole  de  filles  fu- 
rent iiarticulièrement  dotés  de  nombreux 
plants.  La  Direct i-ice  de  l'Ecole,  qui  pro- 
fesse une  véritable  vénération  pour  les 
Heurs,  les  roses  en  i>articulier,  se  procura 
un  pied  de  chacune  des  espèces  de  rosiers 
cultivés  au  palais  du  Gouvernement.  Elle 
fit  elle-même  de  nombreuses  boutures  qui 
fui-ent  distribuées,  dès  qu'elles  i)urent  être 
repiquées,  à  tons  ceux  qui  manifestèrent 
leur  admiration  pour  les  roses.  Et  de  nom- 
breux plants  racines,  pris  à  Bamako,  fu- 
rent transportés  à  travcr.s  le  Soudan,  jusque 
dans  les  postes  les  plus  reculés  de  la  brous- 
se. 

Aujourd'hui,  il  y  a  des  roses  dans  la  plu- 


188 


JOURNAL     DES     ROSES 


part  des  villes  du  Soaidaii  où  résident  des 
Européens.  On  en  trouve  à  Bamako,  à 
Kayes,  à  Kita,  à  Koulikoro,  à  Ségou,  à  Mop- 
ti,  à  Djenné,  à  Sikasso,  etc.  Des.  chefs  de 
maisons  de  commerce,  tels  que  MM.  Leston- 
nat  de  la  Macina-Niger,  Béziat  de  1q  Maison 
Chavanel,  Chichignoux  de  la  maison  Chi- 
chignorux,  Rouchard  de  la  Maison  Rou- 
chard,  Mourot,  de  Mopti,  etc.,  s'adonnent 
avec  un  vif  intérêt  à  la  culture  des  roses. 

Malheureusement,  leis  variétés  ne  sont  pas 
nombreuses.  Nous  n'avons,  je  crois,  que  la 
rose  de  Provins  ou  des  hybrides  de  cette 
«spèce,  dont  les  teintes  varient  du  rouge 
écarlate  au  ruse  le  plus  tendre.  Nous  avons 
cependant  une  rose  jaune  pâle  dont  les  bou- 
tons, prêts  à  s'évanouir,  sont  merveilleux, 
comme  forme  et  connne  délicatesse  de  teinte. 
Le  feuillage,  d'un  vert  peu  foncé,  est  un 
p«.u  luisant.  Cette  rose  se  rapp>rocbe  beau- 
coup de  l'espèce  qu'on  appelle  communé- 
ment en  France,  Rose  Thé.  Elle  vient  de 
Dakar.  En  1909,  le  chef  de  cabinet  du  gou- 
verneur, aJoirs  M.  Villeneuve,  revenant  de 
France,  acheta  trois  rosiers  Rose  Thé  qui 
furent  plantés  dans  les  jardins  du  gouver- 
nement. On  en  fit  des  boutures  en  si  grand 
nombre  que  l'on  en  trouve  un  spécimen  ciiez 
tous  ceux  qui  cultivent  des  rosiers. 

Quelques  amatevirs  introduisirent  aussi 
au  Soudan  un  certain  nombre  de  rosiers 
greffés,  mais  s'éloignant  peu  de  l'espèce  cul- 
tivée ici,  depuis  une  dizaine  d'aamées.  Par- 
mi ces  rosiers  greffés,  un  seul  a  retenu  mon 
attention.  C'est  un  arbuste  nain  dont  les 
jets,  à  la  sortie  de  terre,  sont  nombreux. 
Les  feuilles  sont  très  petites  et  les  boutons 
gros  comme  des  pois.  Les  fleiirs  d'un  rose 
vif,  sont  grandes,  dans  leur  complet  épa- 
nouiseemient,  connue  une  iiièce  d'un  franc. 

Boutons  et  fleurs  se  trouvent  nombreux 
sur  une  seule  branche  et  font  un  effet  mer- 
veilleuix  dans  mi  Ixuiquetou  dans  un  semis 
de  fleurs  sur  une  n.a.pp'e.  C'est  un  rosier  très 
rustique,  le  seul  qu'on  puisse  laisser  en 
pleine  terre,  dans  ce  pays  où  le  grand  enne- 
mi des  arbustes  est  le  termite. 

Le  termite,  en  effet,  est  une  fourmi  qui 
pullule  à  peu  près  dans  toutes  les  régions 
où  ne  domine  tias  le  sable.  Il  affectionne 
particulièrement  la  racine  du  rosier.  Nous 


ne  pouvons  donc  pas  cultiver  le  rosier  en 
pleine  terre.  Nous  utilisons  comme  pots  de 
fleurs  les  caisses  en  fer-blanc  qui  ont  con- 
tenu de  la  farine,  du  pétrole,  etc.  Les  jar- 
dins du  palais  du  gouverneur,  constitués  en- 
tièrement par  de  la  terre  arable  rapportée 
.sur  un  sol  essentiellement  ferrugineiux,  n'ont 
pas  de  termites  et  peuvent  avoir  ainsi  tous 
leurs  rosiers  en  pleine  terre. 

Le  mode  de  reproduction  est  toujours  la 
bouture.  Comme  on  taille  souvent,  pour  em-- 
pêcher  le  bois  de  se  développer  au  détriment 
des  fleurs,  on  plante  au  petit  bonlieur  une 
grande  pailie^du  produit  de  la  taille.  On  a 
ainsi  toujours  un  certain  nombre  de  jeunes 
pieds  qui  donnent  des  fleurs  trois  mois  après 
et  cela  presque  toute  l'année.  Ce  mode  de 
rei)roduction  du  rosier  e.9t  si  simple  qu'on 
ne  pi  end  pas  la  peine  de  faire  du  greffage, 
lequel,  du  reste,  ne  pourrait  se  faire  que 
sur  un  autre  rosiier,  puisque'  nous  n'avons 
pas  d'églantiers  dans  le  pays. 

Mais,  je  crois  que  oet-te  façon  de  bouturer 
indéfiniment  la  même  espèce  de  rosier  n'a- 
méliore pas  la  beauté  de  la  rose.  Aussi, 
navons-nou.s  pas  de  grandes  fleurs.  Com- 
plètement épanouies,  celles-ci  ne  dépassent 
lias  les  dimensions  de  la  rose  que  vous  ap- 
pelez sur  l'une  de  vos  planches  coloriées  Ma- 
dame. Abri  Chaiei^aij.  Vne  fois  épanouies, 
les  fleurs,  se  fanent  vite.  Aussi,  sont-elles 
cueillies,  pour  la  plupart,  à  l'état  de  bou- 
tons avancés  lorsqu'elles  sont  destinées  à 
composer  un  bouquet  ou  une  décoration  de 
table. 

La  floraison  se  fait  toute  l'année,  plus  in- 
tense après  la  saison  des  pluies,  c'est-à-dire 
de  septembre  à  février.  Pendant  les  mois 
de  mars,  avril  et  mai,  une  température  de 
•40°  à  l'onibre,  uin  vent  sec  let  chaud  du  Nord- 
Est  arrêtent  le  développement  des  boutons 
qui  se  dessèclient,  sans  arriver  à  l'épanouis- 
sement. 

Une  maladie  des  rosiers,  très  fréquente 
ici  et  due  à  un  petit  chami)ignon,  me  cause 
licrsonnellemcnt  bien  des  déboires.  Sous  la 
forme  de  petits  points  blancs,  ce  champi- 
gni)n  reciiuvre  la  tige,  fait  rouiller,  puis  sé- 
cher les  feuilles  et  finalement  tue  la  plante. 
Nous  n'avons  malheureusement  pas  de  pro- 
duits  chimiques   à   notre  disposition     pour 


JOURNAL  UtS  ROSES,  Loubcrt  (Scmc  et  Marne)  ITaiicc.  1^'   Oi  i  kmi'.ki;  V.n.i. 


Joi    Kohem- 


Général-supérior  Arnold  Janssen.  (IT.   de   riirV 
(Lccnders  1911) 


JOURXAL     DES    EOSES 


189 


combattre  cet  ennemi  du  rosier.  Des  lava- 
ves  de  la  tige  avec  une  brosse  imbibée  d'vme 
infusion  de  tabac  indigène,  puis  un  gratta- 
ge avec  le  dos  d'une  lame  de  couteau,  voilà 
ce  que  j'ai  imaginé  pour  sauver  mes  rosiers 
atteints. 

La    rose   du   Soudan   serait  certainement 
placée  au  dernier  rang  dans  le  cortège  de 


ses  sœurs  d©  Framce.  Mais,  tout  est  relatif, 
elle  n'en  est  nas  moins,  ici  comme  là-bas, 
la  reine  des  fleurs,  des  rares  fleurs  que  le 
climat  du  pays  autorise  à  s'épanouir. 

(.1   suivrr).  M™"   MONOD, 

Cori'cspiiniliiiile  du  Joinmil  dus  Hoses 
an  SoihIuii. 

Kamalio,    l"   octolire    li)l.'l. 


-,^. 


Gî; 


rÉNÉRAL      SUPÉRIOR      ^^RNOLD      ;^'ANSSEN 

Hybride  de  Thé  (  Lecnders   et  C°,    1911) 


Cette  jolie  nouveauté  est  sortie  des  pépi- 
nières de  KIM.  I.eenders  et  Cie,  à  Steil-Tege- 
len  (Hollande),  les  heureux  créateui-s  de  la 
rose  aujourd'hui  si  répandue,  Jonkhccr  J.-L. 
Mock. 

Général  supcrior  Arnold  Jansscn  a  été 
mise  au  commerce  en  1911  par  ses  créateurs. 

La  plante  est  vigoui^euse,  à  végétation  jiiu- 


tôt  compacte  que  très  élancée,  à  floraison 
continuelle.  Les  boutitns,  de  forme  parfaite, 
sont  gracieusement  placés  à  l'extrémité  des 
rameaux  primaires.  Les  roses  sont  très 
grandes,  pleines,  très  parfuniécis,  rouge  car- 
min foncé  particulièrement  intense. 
C'est  une  plante  de  grands  mérites. 

M.ARIE   DL!    C1.0S-.10LLET. 


Recherches    ^natomiques    et    Jaxinomiques 

Sur    le    Rosa    Berberifolia    Pallas  (') 


Ce  sont  les  faisceaux  réparateurs  ;  les 
moitiés  les  plus  rapprochées  du  faisceau 
médian  (Md)  se  fusionneront  plus  haut  pour 
remiilacer  ce  dernier  faisceau  et  les  deux 
autres  moitiés  occuperont  la  place  des  fais- 
ceaux latéraux  D  et  G.  Dans  la  flg.  4,  qui 
intéresse  les  deux  aiguillons  (.Ad  et  Ag),  les 
faisceaux  foliaires  soïit  nettement  isolés  du 
cylindre  central  et  les  faisceaux  réparateurs, 
dépourvus  de  tissu  mécanique  externe,  se 
.sont  considérablement  allongés  dans  leur 
portion  libre  pour  se  recourber  ensuite  l'un 
vers  l'autre  et  se  souder.  La  flg.  5  nous  fait 
voir  cette  phase  nouvelle  en  méms  temps 
qu'\in  rapprochement  notable  et  presque 
normal  des  faisceaux  foliaire-.  J^  [létiole 
est  déjà  visible  sur  la  droite,  tandis  que 
l'aiguillon  gauche  (Ag)  seul  a  persisté,  par 


fl)  Voir  Journal  des  Roses,  i^age  155  et  119. 


suite  d'une  fixation  jilus  élevée  -sur  la  tige 
que  chez  l'aiguillon  droit.  Enfin'  la  flg.  6 
nous  représente  une  coupe  intéressant  à  la 
fois  le  pétiole  (pét.)  et  la  tige  (t.).  Les  fais- 
ceaux du  j)reinier  ont  acquis  leur  position 
iinrmale  et  le  cylindre  central  caulinaire  a 
recouvré  ses  16  faisceaux  libéro-ligneux  avec 
îlots  de  fibres  péricycliques. 

J>es  botanistes  qui  ont  considéré  les  ai- 
guillons basifoliaires  comme  des  stipules 
ont  donc  commis  une  grave  erreur,  attendu 
qu'aucun  faisceau  libéro-ligneux  foliaire  no 
s'y  rend,  ainsi  que  cela  a  toujours  lieu  pour 
les  stipules.  Ce  ne  sont  que  de  simples  ai- 
gruillons,  développés  jiarfois  bcavicnup  plus 
bas  que  le  point  de  nai.ssance  du  pétiole. 

Le  pétiole  du  li.  brrhrr'lloliit  possède  quel- 
ques lacunes  dans  la  partie  du  i)arenchyme 
cortical  situé  en  des.sous  des  faisceaux  (flg. 
11,  lac).  Je  ne  puis  m'exj)liquer  la  cau.se  qui 


190 


JOURNAL     DES     ROSES 


a  provoqué  le  développement  de  ces  lacunes 
qui  d'aileurs  n'existent  plus  dans  les  échan- 
tillons provenant  du  Jardin  du  Luxembourg. 

Les  nombreux  caractères  que  je  viens  d'é- 
numérer  équivalent  certainement  ici  à  ceux 
tirés  de  la  morphologie  et  de  l'organogra- 
phie  externes.  Je  serais  même  très  disposé 
à  les  placer  au  premier  rang,  en  pensant 
à  l'unité  de  structure  de  tous  les  représen- 
tants du  genre.  Si  notre  plante  litigieuse 
n'était  pas  une  Rose,  elle  troublerait  certai- 
nement cette  homogénéité  admirable;  or  il 
n'en  est  rien  !  Elle  possède^  tous  les  attri- 
buts histologiques  de  ses  congénères,  et  il 
n'est  pas  possible  de  la  distraire  du  genre. 

De  son  côté,  M.  Maxwell  T.  Masters  a  étu- 


dié le  développement  du  R.  berberifoUa  et 
il  en  a  analy,çé  morphologiquement  tous  les 
organes.  Je  ne  partage  pas  entièrement  sa 
manière  de  voir  quant  à  rinteiTjrétation  de 
l'état  et  des  facultés  potentielles  de  la  feuil- 
le. Après  avoir  reconnu  que  la  structure  du 
pétiole  est  .sensiblement  la  même  que  celle 
d'un  Rosa  quelconque,  ainsi  que  l'absence 
de  stipules,  ce  savant  pense  que  ces  stipules 
existent  à  l'état  latent  ou  mieux  que  le  pé- 
tiole a  potentiellement  la  faculté  de  les  dé- 
velopper sous  l'influence  de  cultures  appro- 
priées. 

Professeur  Paul  PARMENTIER. 
{La  fin  au  prochain   numéro). 


Conditions    de    lAssimilation,    par    les    Jlantes 

DES    sulfates    et    DES    NITRATES 


— ^VTJ  ^  nj^ — 


Dans  la  théorie  de  la  nitrification,  basée 
sur  l'action  du  soufre  dans  le  sol,  que  nous 
avons  eu  l'honneur  d'exposer  aux  lecteurs 
du  Journal  di'.s  Roses  (mars  1913),  nous  di- 
sions que  les  sulfates  doubles  à  base  de  po- 
tasse, tels  qu'ils  se  fonnent  naturellement 
dans  le  .sol,  étaient  assimilables  à  un  degré 
beaucoup  plus  élevé  que  les  sulfates  neutres. 

Dans  l'industriel,  dans  la  pharmacie  mê- 
me, on  tient  pour  neut.iieis  les  sels  fermés  par 
une  quantité  donnée  d'acide  sulfurique  et 
une  quantité  correspondante  d'un  seul  al- 
cali. 

Mais  le  système  radiculaire  des  plantes  se 
montre  plus  exigeant.  Il  .se  refuse  à  absor- 
ber des  sels  dont  la  neutralisation  impar- 
faite offense  son  extrême  sensibilité. 

En  réalité,  un  seul  alcali  ne  suffit  lias 
pour  obtenir  une  neutralisation  c<inii)|ète  de 
l'acide  sulfurique.  Pour  y  arriver,  le  con- 
cours de  deux  alcalis  au  moins,  est  indis- 
pensable. 

C'est  probablement  ce  qui  faisait  dire, 
sans  qu'on  en  connaisse  exactement  la  rai- 
son :  Que  la  chaux  ne  donnait  tout  son  effet 
que  lorsqu'elle  était  accompag^née  d'un  peu 


de  magnésie  et  la  potasse  accompagnée  d'un 
peu  de  soude. 

Cependant  la  chaux  (qui  gagne  à  la  pré- 
sence de  la  magnésie  de  pouvoir  former  un 
sel  double  soluble)  semble  faire  exception 
et  parait  susceptible  de  saturer  seule  l'acide 
sulfuriqtie.  Toutefois,  si  on  la  fait  intervenir 
pour  parachever  la  saturation  d'autres  sels, 
il  sera  indispensable  qu'un  excès  de  cet  al- 
cali reste  en  contact  avec  les  sels  en  solu- 
tion,  pendant  plusieurs  jours. 

Dans  ces  opérations,  nous  avons  employé 
de  préférence  le  carbonate  de  chaux  afin 
de  nous  rapprocher  le  iilus  possible  de  ce 
qui  se  passe  dans  le  &ol. 

Si  on  met  à  part  le  profit  immédiat  qu'en 
tire  la  végétation,  l'utilité  de  distribuer  les 
sulfates  sous  forme  de  sels  doubles,  tout  au 
moins  de  sais  dont  la  neutralisation  aura 
été  complétée  par  le  contact  prolongé  de  la 
chaux,  n'apparait  pas  évidente  au  premier 
abnrd,  les  sulfates  dénommés  neutres,  s'ils 
ne  i^ont  i)as  ou  s'ils  ne  sont  que  peui  assimi- 
lables, étant  du  moins  inoffensifs.  Nous  en 
avons  cependant  une  sérieuse  indication 
dans  l'assimilation  du  sulfate  double  ele  po- 
tasse et  fer  qui  fait  reverdir  toutes  les  plan- 


JOURNAL     DES     KOSES 


tes  atteintes  de  cliloiose  (encore  que  sa  so- 
lution doive  rester  légèrement  ax-ide,  pour 
assurer  la  solubilité  du  fer  alors  que  le  sul- 
fate ferreux  est,  dans  la  plupart  d^s  cas,  iiia- 
gissant. 

La  formule  de  ce  reverdisseur  a  paru  dans 
le  n"  d'avril  1913,  du  Journal  des  Roses. 

Mais  c'est  avec  les  sels  issus  de  l'acide 
nitrique,  que  les  avantages  d'une  complète 
neutralisation  préalable  apparaissent  clai- 
rement, l'action  des  nitrates  pouvant  être 
nuisil)le  et  même  mortelle^  si  on  les  distri- 
bue sans  ménagements. 

Nous  n'ignorons  pas  que  nous  sommes  en 
contradiction  avec  ce  qui  a  été  admis  jus- 
qu'ici et  avec  les  indications  données  par 
les  réactifs  usuiels  ;  mais,  si  à  une  solution 
concentrée  de  nitrate  de  potasse  par  exem- 
ple, on  ajoute  environ  le  dixième  du  jioids 
de  ce  sel,  en  carlxinate  de  chaux  (iilaiic  de 
Me'Udôn),  en  observant  atteaitivement  le  li- 
quide après  l'avoir  agité,  on  voit  se  pro- 
duire une  légère  effervescence  surtout  si  on 
incline  l'éprouvette,  de  manière  que  les  bul- 
les de  gaz  glissent  le  long  de  la  paroi  qui 
fait  face  à  l'opérateur,  une  mince  couronne 
d'écume  monte  à  la  surface  et  au  repos  le 
liquide  demeure  trouble.  Du  fond  du  vase 
s'élèvent,  à  de  longs  inteirvalles,  quelques 
bulles  d'acide  carbonique. 

Au  bout  de  cinq  à  six  joui-s,  surtout  si  on 
a  eu  le  soin  de  remuer  de  temps  en  tenqis 
le  liquida,  la  couronne  d'écume  tombe  au 
fond,  la  solution  se  clarifie  et,  dans  ces 
conditions,  le  nitrate  de  i  otasse  qu'elle  con- 
tient est  devenu  totalement  inoffensif,  qu'elle 
qu'en  soit  la  (|uantité  distribuée  aux  plan- 
tes. Nous  avons  pu  en  donner  jusqu'à  200 
gr.  par  pied  à  des  rosiers  qui  n'ont  fait 
qu'y  {)uiser  une  vigueur  exceptionnelle. 

L'acidité  dissimulée  que  nous  signalons 
est  mieux  encore  mise  en  évidence  dans  la 
neutralisation  de  l'acide  nitrique  par  l'am- 
moniaque du  ciMnmerce.  Si,  le  point  de  sa- 
turation atteint,  on  ajoute  un  excès  d'am- 
moniaque, il  se  forme  au  sein  du  liquide 
un  précipité  jauiie  brun  qui,  séparé  par  dé- 
cantation ou  filtrage,  bleuit  à  peine  le  pa- 
pier rouge  de  tournesol. 


Si  on  le  lessive  dan.s  iilusieurs  eaux  ammo- 
ni.sées  et  que  de  la  dern'ière  eau,  on  chasse 
ramniiuiiaque  par  obullitinii,  il  se  m(»ntre 
sensiblement  acide  et  sa  solutimi  dans  une 
eau  acidulée  forme  un  liquide  dont  la  sa- 
tur;itinn  comnlète  ne  peut  être  obtenue  quie 
par  un  contact  de  plusieurs  .semaines  avec 
un  excès  de  carbonate  de  chaux. 

le  nitrate  d'ammoniaque  ainsi  purifié,  se 
laisse  en  très  peu  de  jours  complètement 
neutraliser  par  contact  avec  le  même,  alcali, 
conmie  nous  l'avons  vu  iiour  le  nitrate  de 
potasse.  Devenu  également  inuffensif,  on 
peut  le  distribuer  largement  aux  plantes  les 
plu.s  délicates,  aux  chrysanthèmes  cultivés 
pour  la  grande  fleur,  notanunent,  qui  en  ti- 
rent le  plus  grand  pnifit,  sans  qu'on  ait  à 
ciaindre  aucun  de  ces  cas  de  pouriiture  des 
capitules  qu'on  avait  l'econnus  ètie  imputa- 
hli's  à  l'abus  de  nitrates. 

Dans  les  opérations  que  nous  venons  de 
voir,  si,  aux  nitrates,  on  substitue  les  sul- 
fates, ces  derniers  se  compiO'rtent  d'une  ma- 
nière tout  à  fait  analogue  et  si  on  les  dis- 
tribue aux  plantes  aiirès  neutralisation  par- 
faite, on  a.ssiste  à  une  poussée  exceptiorir- 
nelle  et  presque  instantanée  de  la  végéta- 
tion. 

H  ne  nous  parait  donc  pas  douteux  que 
ce  soit  à  une  neutrali.'^ation,  plus  complète, 
que  les  sulfates  doubles  doivent  d'être  ab- 
sorbés par  les  plantes  avec  avidité. 

Les  solutions  à  la  chaux  dont  nous  venons 
de  parler,  po\iiriint,  après  décantation,  être 
utilisées  dans  les  sei-res  et  dans  la  culture 
en  pots,  en  tenant  compte  toutefnis  qu'elles 
n'apixirternnt  qu'une  partie  des  alinn'uts 
dont  les  plantes  ont  besoin. 

lit  il  ressortira  de  ceci,  en  ce  qui  concer- 
ne la  pleine  terre,  une  nouvelle  indication 
du  rôle  important  que  joue  la  chaux  dans  la 
formation  des  comiMisés  assimilables  et  de 
l'avantage  qu'on  trouvera  à  distribuer  cet 
alcali  plutôt  largement  à  toutes  les  terres 
qui,  d'elles-mêmes,  n'en  sont  pas  nbomlaïu- 
ment  pourvues. 

I..   (if)|)l)K, 

Cliiinist'  n   ynieni'Uve-la-G'irenne. 


192 


JO-UENAL     DES     KOSES 


.HRONiaUE      MORTICOLE 


rENERALE 


SOMMAIRE  :  Météorologie.  —  Arbres  ot  arbustes  nouveaux  ou  peu  connus  (suite). 


Météorologie.  —  Ce  que  fut  octobre 
1913. 

La  tempérsitiUire.  nioyiennie  est  en  excès  de 
1°  6;  la  pressioai  moyenne  a  été  de  755  ""S. 
Elle  est  inférieure  à  la  noi'niale  de  1  "" 
exactement. 

Pluir  fréquente,  mais  peu  abondantei;  on 
compte,  en  effet,  17  jours  de  pluie  ayant 
donné  'Un  total  de  33  ™™  9  oe  qui  ne  repré- 
sente que  57  %  de'  la  norniale  d'octobre. 

Insolation  .-  Durée  possible  333  lieures; 
durée  ©ff-ective,  106  heures  en  26  Jours;  rap- 
port, 0.32. 

[Observatoirr  du  Parc  Saint-Maur). 


Arbres  et  Arbustes  nouveaux  ou  peu 

CONNUS  (suite). 

70.  Prunus  microcarpa  C.  A.  Meyer;  P. 
DiFFFusA  c.  K.  Schneider;  Cerasus  microcar- 
pa Boissier;  C.  tortuosa  Boi.ssier;  C.  diffusa 
Boissier  (Botan.  Mag.  1911,  pi.  8360). 

Arbuste  souvent  nain,  atteignant  au  plus 
la  taille  de  2  mètres';  les  branches  dressées 
ou  dlvariquées,  rigides  ou  tortu.euises  .sont 
ordinairement  d'aijord  pubescente®,  parfois 
glabres  avec  l'écorce  fauve  ou  brun  foncé. 
Les  feuilles  largement  ovales,  ou  ovales  el- 
liptiques ou  ovaLes-oblongues,  presque  ai- 
guës, dentée®  en  scie,  longues  de  1-3  centi- 
mètres, larges  de  7  millimètres  à  2  centi- 
mètres, sont  glabres  ou  plus  ou  moins  pu- 
bescentes;  le  pétiole  faiblement  pubescent 
de  1,5  à  5  millimètres  de  long,  a  des  .stipules 
subulées  à  base  fimbriée  et  longues  de  6 
millimètres.  Les  fleurs  peu  nombreuses,  réu- 
nies, le  plus  souvent,  au  nombre  de  2  sur  de 
courts  rameaux  feuillus,  paraissent  un  peu 
avant  ou  simultanément  avec  les  feuilles; 
les  pédoncules  glabres  ou  finement  pubes- 
cents  ont  de  3-12  millimètres  de  longueur. 
Le    réceptacle    rougeàtre,    largement    cylin- 


drique, rétréci  au  milieu  quand  le  fruit  est 
formé,  long  de  3-4  millimètres  est  glabre 
ou  pubescent  à  la  base;  les  sépales  ovales, 
ciliés  ont  de  1-1,5  millimètres  de  long;  les 
pétales  blancs  ou  rose  pâle,  obovales  ont 
envii'on  5  millimètres  de  longueur.  Le  fruit 
ovdide,  presque  pointu,  long  de  7  millimè- 
tres à  1  centimètre,  est  verdàtre  dans  les 
plantes  cultivées  et  rouge  ou  jaune  dans  les 
plantes  spimtanées. 

Cette  espèce,  très  variable  suivant  les 
conditions  physiques  sous  l'influence  des- 
quelles elle  végète,  s'étend  de  la  Syrie  et 
du  Kurdistan  occidental  jusqu'au  Khoras- 
san  et  la  Perse  méridionale  et  elle  a  donné 
naissance  à  plusieurs  formes  distinguées 
comme  espèces  par  quelques  botanistes. 

Dans  les  Jardins,  cet  arbuste  préfère  une 
exposition  au  midi  et  ensoleillée  où  il  se 
montre  rustique  et  fleurit  facilement  en  mai; 
seulement  dans  les  climats  où  l'on  Jouit 
peu  de  soleil,  il  ne  fructifie  pas  facilement 
et  ses  fruits  sont  sujets  à  tomber  avant  leur 
maturité. 

71.  Acer  neglectiim  elonc.^tum. 

Les  feuilles  profondément  trilobées,  lon- 
gues, sont  vert  foncé  avec  pétiole  et  les 
nervures  rouges;  les  lobes  sont  à  leur  tour 
légèrement  lobés  et  ondulés.  Cette  variété 
a  été  signalée,  en  1911,  chez  le  comte  F.  de 
Scliwrin,  à  ^^"endisch■^^'ilmersdorf  (.Alle- 
magne). 

72.  Acer  palmatiim  cristatum. 

Variété  à  faible  végétation,  remarquable 
par  ses  feuilles  frisées.  Remarquée  en  1909 
chez  A.   Hesse  de  ^^'eener  (Hamivre). 

73.  Acer  psei-do-platanus  compactum. 
Variété  à  ramification  compacte,  formant 

une  tête  arrondie,  remarquée  en  1910  chez 

Geehaar,  de  Lawsken-Gudithen  (.\llemagne). 

(A   suivre),  F.    Tesnier. 

COCHET-COCHET. 


Le   Propriétaire-Gérant:   CH.    COCHET. 


TABLE     DES     MATIÈRES 
Année  1913 


A  la  Grande  Roseraie  de  Rouen,  par  Goujard 175 

A  la  Section  des  Roses  de  la  S.  N.  H.  F 147 

Anatomie  et  Physiologie  végétales  (fin), par  Raimundo  Perriî 17 

A  nos  Collaborateurs,  Correspondants,  Abonnés  et  Lecteura 1 

A  propos  de  la  Rose  Bleue,  par  Abel  Belmont 139 

A  propos  du  blanc  des  Rosiers,  par  Van  den  Heede 176 

Arbres  et  Arbustes  nouveaux  ou  peu  connus,  par  F.  Tbsnier.       18-34-51-81-99 

[131-148-164-180-192 

A  Victor  Garnier,  poésie,  par  J.  Bellaxgeiî 123 

Avis  aux  horticulteurs  exportateurs  aux  Etats-Unis 7 

B 

Bagatelle-Revue,  par  A.  Robichon 108 


Chronique  des  Roses,  par   Cochet-Cochet      6--J 1-37-53-69-85-101-1 17-133-149-165- 181 
—        Horticole  générale,  p^  C.  Cochet     18-34-50-68-84-99-115-131-148-163-180-192 

Commerce  des  plants  d'arbres  et  des  Rosiers  dans  la  région  de  Tanj^er.    .    .    .  150 

Concours  International  des  Roses  nouvelles  à  Bagatelle,  en  19rj-1913   ....  106 

Concours  International  des  Roses  nouvelles  à  Bagatelle,  en  1913-1914   ....  38 

Congrès  horticole  de  Besançon,  en  1913 102 

Coupe  de  la  Roseraie  de  L'Hay 6 

Couronnement  de  la  première  Rosière  de  L'Hay-les-Roses 103 

Culture  sous  cloche  du  Rosier  à  basse  tige,  par  L.  Daniel 141 

Conditions  de  l'assimilation  par  les  plantes,  des  sulfates  et  des  nitrates,  par 

GODDE l'JO 

D 

Dans  les  Rosiers,  par  Cochet-Cochet  : 

En  Janvier 12 

—  Février 27 

—  Mars 40 

—  Avril 58 

72 

\    . 90 

103 

120 

138 


—  Mai 

—  Juin 

—  Juillet 

—  Août 

—  Septembre 

—  Octobre l-'*'* 

—  Novembre "j^ 

—  Décembre 1*^4 

De  l'Emploi  rationnel  des  Kugrais  chimiques  dans  la  Culture  des   Rosiers, 

par  Cochet-Cochkt 16-32-6K-83-98-111-14C-178 

Destruction  des  nids  de  moineaux  en  Tunisie 101 


194  JOURNAL    DES     ROSES 

E 

Ecole  supérieure  d'Horticulture  pour  jeunes  filles 149 

Encore  sur  le  reverdissement  des  plantes  et  des  Rosiers  jaunis,  par  Godde  .    .  64 

Exposition  de  Roses  de  Boskoop 39 

Exposition  de  Roses  de  Màcoo,  par  Commercon 120 

F 

Fumure  du  Rosier  pour  la  parfumerie,  par  H.  Michei 60 

G 

Greffe  Unique,  par  Henry  Thomas.    .    .    .  ' 127 

H 

Hommage  à  la  Rose  (poésie),  par  Lebrun 46 

I 

Importation  des  produits  de  pépinières  aux  Etats-Unis 163 

Importation  de  Roses  Italiennes  en  Bavière 136 

Importation  de  Roses  à  Moscou 70 

Inspection  phytopathologique 94 

L 

La  Chanson  des  Roses,  par  Justin  Bellanger 115 

La  perceuse  ascendante  des  tiges  de  Rosiers,  par  Vuillet 145 

L'Art  du  Bouquet 121 

La  Rose  et  le  Buisson  (poésie),  par  A.  de  Chesnel 28 

La  Roseraie  de  L'Hay 124 

La  taille  des  Rosiers  nains  en  Standart,  par  L.  Chasset 93 

La  Rose  de  Mai  pour  la  parfumerie,  par  H.  Michel 110-144 

La  Rose  de  Saint-Arquej',  par  CocHET-CooHKT 149-165-182 

La  Rose  à  essence,  en  Bulgarie 83-118 

La  Rose  de  Nice 102 

La  Rose  de  Provins  (poésie),  par  J.  Bellanger 173 

Le  Rosier  dans  les  cinq  parties  du  Monde  (suite)  : 

La  Rose  dans  la  République  Argentine,  par  V.  Blanco .  15 

La  Rose  en  Tunisie  {suite).  Les  Roses  du  capitaine   Bourdonneau,  par 

0.  Romain 81 

Les  Roses  de  Bou-Nouara,  par  0.  Romain 31 

La  Rose  en  Chine,  par  Ly-Lain-Ting 177 

La  Rose  au  Soudan,  par  M"'  Monod 187 

Une  Roseraie  d'Amateurs  à  Lunévillle '42 

Le  Bonheur  (poésie),  par  Lebrun 30 

Le  Moineau  franc  eu  Tunisie,  par  0.  Romain 143 

Le  Rosier,  par  le  D'  Laurent  Raybaud 62 

Le  Soufre  :  son  action,  son  utilisation,  par  Godde 46 

Le  XV11«  Congrès  des  Amis  des  Roses 40-69-l(t3 

Les  douze  meilleures  Roses  à  culti\  er,  par  F.  Sander 162 

Leâ  douzes  meilleures  Roses  à  cultiver,  par  H.  Thomas 169 


JOTJENAL    DES    R0S1ES  195 

Les  Roses  américaines,  ea  Allemagne 134 

Les  Roses  de  Provins,  par  Jaccoies  Riant 152 

Les  Engrais  Cataljtiques  :  Le  Manganèse,  par  Valtek 160 

Les  plus  belles  Roses  au  début  du  xx*  siècle,  par  AncxIolo  Pucci 61 

Les  Roses  au  Cours  la  Reine,  en  1913,  par  C(iciiet-Cochet 01 

Les  Gourmands,  par  A.  Van  ukn  Heei>e 130 

Les  Mulots  et  Campagnols  ennemis  des  églantiers,  par  Cochbt-Cochet.    ...  112 
Liste  générale  des  Rosiers  nouveaux  mis  au  commerce  en  1912,  par  Cochet- 
Cochet  77 

L'Hiver  1912-1913  et  la  végétation,  par  Lemke 43 

Les  Roses  à  l'Expositiou  d'automne  de  1913,   par  Cochet-Cochet 181 

Les  Roses  à  l'Exposition  de  Gand,  à  l'automne  1913,  par  Van  den  Heede.  .    .  185 

M 

Météorologie 18  34-ÔO-08-84-99-115-131-148-163-180-192 

N 

Nécrologie:  M""  Cazaux 180 

—  M.  Lebrun 37 

—  M.  Léon  Simon 85 

—  M.  Léonard  Lille 135 

M.   PUYRAVAUD 54 

Notes  sur  les  Roses  Le  Ponceau  et  Papa  Hemeray,  par  un  Amateur 145 


Plantez  vos  Rosiers  à  l'Automne,  par  E.  BuATOis 14 

Protection  des  Rosiers  contre  la  gelée,  par  G.  Groud 186 


Quelques  remarques  sur  les  meilleures  variétés  de  rosiers  sarmenteux  hybrides 

de  WichuraTana,  par  A.  Nonin 174 

Quelques  cas  de  tératologie  sur  R.  Polyanlha  et  Arvensis,  par  Lbmke  ....  96 


Recherches  anatomiques  et  taxinomiqucs  sur  le  Rosa  BerberifoUn ,  par  le  pro- 
fesseur P.  Parmeutier 115-179-189 

Recherches  contre  le  blanc  par  F.  Kittey.   . 67 

Rosa  Omeiensis,  par  F.  Tesniek 134 

Rosa  Perselosa 166 

Rosa  WillmoUi'r,  par  Hariot 150 

Rose  de  mai,  par  Mme  Emile  Aymé 60 

Rose  CUmbiny  Ue'en  Gould 181 

Rose  Z)san //ofe,  par  Marie  DU  Clos-Joli.kt 30 

Rose /1;VAm/- <?0'j:/!'.//(,  par  Marie  DU  Clus-Jollet 59 

B.OBC  Général  superior  Arnold  Jantien,  ^&r  ^KiMS  \)\3  CLO&-ioïji.2,T 189 

Rose  Grus^i  an  Dre.iden,  par  Marie  m:  Clos-Jollet ...  45 

Rose  Madame  Abel  Chalenay,  par  Marie  du  Clos-Jollet 93 

Rose  Marfawe  PAj/6«c^  fîoM/j^ny,  par  Marie  DO  Clos  JoLLET 160 

Rose  Madame  £'c?.  Zre>/to<,  par  Marie  DU  Clos-Jollkt 174 


196  JOURNALDESROSES 

Rose  Madame   Fzeto?- io«m,  par  Marie  du  Clos- Jollet 165 

Rose  Rabin,  par  Marie  du  Clos-Jollet 81 

Rose  Sonnenh'ahl,  par  Kiese 127 

Rose  Tausendschon,  par  Marie  du  Clos-Jollet 110 

Rose  Willotvmcre,  par  Marie  du  Ci.os-Jollet 140 

Roses  Princess  May,  Ben  Cant,  Bardou  Job,  Lady  Moyra  Beauclerc,  Lady 

Roberts 13 

Rosiers  nouveaux  mis  au  commerce  en  1912,  par  Papillon  ....       8-25-56-76-88-104 
Rosiers  nouveaux  mis  au  commerce  en  1913,  par  Papillon,  26  41-58-76-88-105- 

[119-137151-166-183 

'      u 

Une  rose  (poésie)  par  Hannecart 141 

Une  Visite  à  la  Roseraie,  par  un  amateur 177 

Un  grain  de  philosophie  (poésie)  par  Lebrun 12 

Utilisation  du  froid  irtiflciel  pour  la  conservation  des  Roses 55 


PLANCHES  EN  COULEURS 

Roses  Princess  May,  Madame  Abel  Chatenay,  Ben  Cant,  Bardou  Job,  Lady 

Moyra  Beauclerc,  Lady  Roberts 10 

—  Dean  Hole 30 

—  Gruss  an  Dresden 45 

—  Arthur  R.  Goodwin 59 

—  Rubin 81 

—  A/°"  Abel  Chatenay 93 

—  Tausendschon 103 

—  Sonnenlicht 127 

—  WiUoiomére 140 

—  M"^"  Philberl  Boutigny 160 

—  M""»  Edouard  Herriot  (Daily-Mail  Rose) 174 

—  Général  superior  Arnold  Janssen 189 


GRAVURES  NOIRES 

Lady  Doione 10 

Ophelia 29 

La  Roseraie  de  l'Hay 124 

Comtesse  de  Fels 159 

Fasciations  diverses  sur  Rosiers 97 

M.  Léon  Simon 86 

M.  Léonard  Lille 13° 

Rose  de  S'-Arquey 1°~ 

Roseraie  de  M.  Gance,  à  Lunéville ^3 

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sérieux.  Bureau  du  JournaL 

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des  Rosiers,  pour  une  grande  Roseraie  de  la  Région  parisienne.  Rurcau  du  Journal. 

3°  Pour  établissement  liorlicolede  la  région  lyonnaise,  un  RON  ROSIKRISTE 
connaissant  bien  les  diverses  greffes  du  rosier.  Rureau  du  Journal  initiales  D.  F. 

4°  Un  CONTREMAITRE  ROSlERISTE,  marié  ou  non,  connaissant  bien  son 
métier  et  connaissant  également  bien  les  roses,  pour  un  établissement  liorlicole 
et  rosiéristc  très  important  dans  une  ville  de  l'ouest.. 

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15  Piailles  vivaccs. 

6  Plantes  i;riiii|)aiiles. 

6  Arbustes  à  Heurs. 

C  ArbiisUis  à  ieniilage. 

8  Variétés  de  Rosiers. 

8         —  Lilas. 

0         —  Pivoines. 

l'i         —  Jaeinliies  assorlies. 


25  Jacinthes  en   mélange. 
'25  Tulipes  en  5  espèces. 
25  Bégonias  bulbeux. 
90  Ognons  à  fleurs. 
50  Griffes  (FAsfterges. 
100  Fraisiers  en   \  variétés. 
25  Frami)oisiers  en  4  variélés. 
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