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Full text of "La culture du pommier dans l'est du Canada"

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la 

GUltUVi\ 

du 
pommier 

DANS  L'EST  DU  CANADA 


PUBLICATION    1553 
1976 


On  peut  obtenir  des  exemplaires  de  cette  publication  à  la 

DIVISION  DE  L'INFORMATION 

MINISTÈRE  DE  L'AGRICULTURE  DU  CANADA 

OTTAWA 

K1A0C7 

©Ministre  des  Approvisionnements  et  Services  Canada  1976 

6M -38333-6: 76 
A53-1553/1976F 


FACTEURS  DE  CONVERSION  VERS  LE  SYSTÈME  MÉTRIQUE 

Unités                               Facteur  de 

impériales                        conversion 

Résultat  en: 

MESURES  DE  LONGUEUR 

pouce                           x  25 

millimètre 

(mm) 

pied                              x  30 

centimètre 

(cm) 

verge                             x  0,9 

mètre 

(m) 

mille                             x  1,6 

kilomètre 

(km) 

MESURES  DE  SURFACE 

pouce  carré                   x  6,5 

centimètre  carré 

(cm2) 

pied  carré                     x  0,09 

mètre  carré 

(m2) 

acre                              x  0,40 

hectare 

(ha) 

MESURES  DE  VOLUME 

pouce  cube                   x  16 

centimètre  cube 

(cm3) 

pied  cube                     x  28 

décimètre  cube 

(dm3) 

verge  cube                    x  0,8 

mètre  cube 

(m3) 

once  liquide                  x  28 

millilitre 

(ml) 

chopine                         x  0,57 

litre 

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pinte                             x  1,1 

litre 

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gallon                            x  4,5 

litre 

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boisseau                        x  0,36 

hectolitre 

(ni) 

MESURES  DE  POIDS 

once                              x  28 

gramme 

(g) 

livre                               x  0,45 

kilogramme 

(kg) 

tonne  courte  (20001b)  x  0,9 

tonne 

(t) 

MESURE  DE  TEMPÉRATURE 

degrés  Fahrenheit        (°F-32)  x 

0,56 

ou(°F-32 

x  5/9       degrés  Celsius 

(°C) 

livre  au  pouce  carré     x  6,9 

kilopascal 

(kPa) 

MESURE  DE  PUISSANCE 

horsepower*                 x  746 

watt 

(W) 

x  0,75 

kilowatt 

(kW) 

MESURES  DE  VITESSE 

pied  à  la  seconde         x  0,30 

mètre  à  la  seconde 

(m/s) 

mille  à  l'heure               x  1,6 

kilomètre  à  l'heure 

(km/h) 

MESURES  AGRAIRES 

gallon  à  l'acre               x  11,23 

litre  à  l'hectare 

(l/ha) 

pinte  à  l'acre                 x  2,8 

litre  à  l'hectare 

(i/ha) 

chopine  à  l'acre            x  1,4 

litre  à  l'hectare 

U/ha) 

once  liquide  à  l'acre     x  70 

millilitre  à  l'hectare 

(ml/ha) 

tonne  à  l'acre                x  2,24 

tonne  à  l'hectare 

(t/ha) 

livre  à  l'acre                  x  1,12 

kilogramme  à  l'hectare 

(kg/ha) 

once  à  l'acre                  x  70 

gramme  à  l'hectare 

(g/ha) 

plants  à  l'acre                x  2,47 

plants  à  l'hectare 

(plants/ha) 

*  Le  horsepower  est  une  unité  différente  du  cheval -vapeur. 

Le  signe  décimal  est  une  virgule. 

TABLE  DES  MATIÈRES 


INTRODUCTION    5 

Évolution  de  la  production  des  pommes  au  Canada  6 

PLANIFICATION  DU  VERGER  COMMERCIAL  8 
Emplacement  8 
Importance  du  verger  9 
Climat  et  hauteur  9 
Drainage  1 1 
Sol  12 

Cultures  associées  13 
Commercialisation   13 

PLANIFICATION  DU  VERGER    14 

Densité  de  plantation  et  développement  des  arbres  14 
Choix  des  variétés  15 
Pollinisation  16 

CHOIX  ET  CULTURE  DES  PLANTS  18 
Porte-greffes  de  semis  (francs)  18 
Porte-greffes  à  multiplication  végétative  (clones)   18 
Maladies  à  virus  22 
Porte-greffes  recommandés  22 
Double  greffe  24 
Plants  de  pépinière  24 
Produire  soi-même  ses  plants  25 

PLANTATION  DU  VERGER  27 
Tracé  de  la  plantation  27 
Préparation  du  sol   27 
Piquetage  du  terrain  28 
Plantation  28 

FAÇONS  CULTURALES  31 
Engazonnement  31 
Désherbage  chimique  31 
Fertilisation  33 
Emploi  des  engrais  33 
Symptômes  de  carence  35 

FORMATION  ET  TAILLE  DES  POMMIERS  36 
Formation  des  jeunes  arbres  36 
Taille  des  arbres  âgés  37 
Outils  détaille  38 
Surgreffage   39 
Prévention  et  traitement  des  blessures  40 


CONTRÔLE  DE  LA  QUALITÉ  41 
Éclaircissage  à  la  main  41 
Éclaircissage  chimique  42 
Chute  prématurée  des  fruits  44 

RÉCOLTE  DES  FRUITS  44 
Date  de  la  cueillette  44 
Méthodes  de  cueillette  45 
Entre-cueillette  46 

LUTTE  ANTIPARASITAIRE  46 
Mulots  et  lapins  46 
Cerfs  48 
Insectes  et  maladies  48 

ARBRES  POUR  LE  JARDIN   49 

DESCRIPTION  DES  VARIÉTÉS   50 

DOCUMENTATION  COMPLÉMENTAIRE  57 


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DAIMS  L'EST  DU  CANADA 


A.  D.  Crowe 

Station  de  recherches  de  Kentville  (N.-É.) 


INTRODUCTION 

Cette  publication  est  destinée  à  deux  catégories  de  personnes:  à 
celles  qui  envisagent  de  se  lancer  dans  la  culture  des  pommes, 
elle  servira  d'introduction  et  les  producteurs  d'expérience  y  trou- 
veront une  bonne  mise  à  jour  de  leurs  connaissances. 

La  culture  du  pommier  est  une  occupation  passionnante  avec  sa 
part  de  plaisirs  et  de  déceptions.  Les  pommes  peuvent  pousser 
pratiquement  sans  soins.  Mais,  du  fait  qu'elles  répondent  aux 
soins  qui  leur  sont  prodigués,  leur  culture  peut  devenir  une 
activité  complexe  et  techniquement  spécialisée. 

On  aura  une  idée  de  cette  complexité  par  une  comparaison  avec 
d'autres  cultures.  Les  arbres  ne  portent  pas  de  fruits  l'année  de 
leur  plantation.  Les  semis  ne  donnent  pas  des  variétés  génétique- 
ment fidèles  (cultivar  est  le  terme  à  employer  ici).  Le  franc  doit 
être  greffé  de  sorte  qu'il  faut  au  moins  un  cultivar  porte-greffe  et 
un  cultivar  greffon;  parfois  même,  le  tronc  appartient  à  un  troi- 
sième cultivar,  chacun  influençant  l'autre.  Les  pommiers  sont  des 
arbres  vivaces,  aussi  les  événements  d'une  année  peuvent-ils  se 
répercuter  sur  plusieurs  années.  Les  ravageurs  et  les  maladies  y 
trouvent  un  foyer  permanent.  La  récolte  de  chaque  année  peut 
s'améliorer  par  l'application  de  traitements  durant  la  végétation, 
par  les  techniques  de  cueillette  et  par  les  traitements  de  conserva- 
tion. En  fait,  la  diversité  des  aspects  donne  lieu  à  des  possibilités 
de  combinaison  et  de  permutation  considérables.  Par  ailleurs,  on 
peut  facilement  se  procurer  en  pépinière  la  variété  de  pommier 
voulue  et,  une  fois  installée,  elle  finira  par  produire  moyennant 
très  peu  de  soins. 

Les  risques  de  la  culture  du  pommier  sont  donc  fonction  de  l'esprit 
d'initiative  du  producteur.  Avec  l'expérience  et  les  connaissances 
nécessaires,  on  pourra  tirer  profit  des  derniers  perfectionnements 
et  produire  et  récolter  des  pommes  plus  nombreuses  et  meilleures 
avec  moins  d'effort.  A  côté  des  périodes  d'activité  intense,  il  y  a 
des  périodes  mortes  que  le  producteur  pourra  mettre  à  profit  pour 
penser  aux  moyens  d'améliorer  sa  production. 

Le  choix  judicieux  du  moment  des  divers  travaux  est  souvent  aussi 
important  que  le  choix  des  traitements  eux-mêmes.  Ainsi,  l'appli- 


cation  de  traitements  contre  la  tavelure  ou  de  certains  produits 
d'éclaircissage  peut  être  une  question  d'heures.  Pour  d'autres 
pulvérisations  ou  pour  la  date  de  la  cueillette,  cela  peut  être  une 
question  de  jours.  Certaines  opérations  laissent  plus  de  liberté 
bien  qu'elles  soient  plus  faciles  à  exécuter  et  plus  efficaces  quand 
elles  sont  exécutées  à  certains  stades  précis.  L'arboriculteur  avisé 
est  au  courant  de  tous  ces  points  critiques  et  se  prépare  en 
conséquence. 

La  documentation  complémentaire  en  ce  domaine  est  abondante 
et  on  trouvera  une  liste  de  références  à  là  fin  du  bulletin.  Assistez 
aux  réunions  de  producteurs  de  la  région  et  faites-vous  connaître 
des  spécialistes  en  vulgarisation.  Tenez-vous  au  courant  des  tra- 
vaux des  stations  de  recherches  les  plus  proches,  abonnez-vous 
aux  revues  d'arboriculture  fruitière  et,  à  l'occasion,  voyagez  pour 
voir  ce  qui  se  fait  ailleurs. 

Un  mot  de  mise  en  garde.  L'arboriculteur  moderne  dispose  aujour- 
d'hui d'un  arsenal  de  produits  chimiques.  Cette  publication  donne 
des  renseignements  de  base  sur  l'usage  des  fertilisants,  des  pro- 
duits antiparasitaires,  y  compris  les  herbicides,  et  des  divers  types 
de  régulateurs  de  croissance.  Pour  être  efficaces,  les  produits 
chimiques  doivent  exercer  une  activité  mais  cette  dernière  peut 
être  nocive  si  on  les  utilise  à  contre-temps.  Un  bulletin  de  ce  genre 
ne  peut  évidemment  pas  traiter  en  détail  de  tous  les  emplois  des 
différents  produits.  Aussi,  avant  d'utiliser  un  produit  chimique,  on 
devra  lire  et  bien  comprendre  le  mode  d'emploi  et  obtenir  pour 
chaque  année,  les  dernières  recommandations  des  services  de 
vulgarisation  locaux. 


ÉVOLUTION  DE  LA  PRODUCTION  DES  POMMES  AU  CANADA 

La  culture  du  pommier  occupe  une  place  importante  dans  la  pro- 
duction agricole  de  l'est  du  Canada.  On  l'a  essayée  dans  presque 
toutes  les  zones  agricoles  commerciales  et  on  a  déterminé  ainsi 
les  régions  les  plus  favorables.  D'autre  part,  les  progrès  de  la 
technique  dus  à  la  recherche  ont  accru  de  beaucoup  la  produc- 
tivité des  vergers,  de  sorte  qu'on  produit  plus  de  pommes  à  partir 
d'un  nombre  moindre  de  pommiers. 

L'augmentation  de  la  population  de  l'Ontario  et  du  Québec  assure 
un  marché  en  expansion  constante  et  la  production  s'est  concen- 
trée dans  ces  régions  (voir  tableau  1  ).  De  plus,  de  bonnes  méthodes 
de  lutte  contre  la  tavelure  ont  permis  la  culture  de  variétés  rusti- 
ques mais  sensibles  à  cette  maladie  telles  que  la  Mclntosh  et  la 
Cortland  au  Québec  et  au  Nouveau-Brunswick  où  la  rusticité  est 
le  facteur  premier  en  ligne  de  compte. 

Les  pommes  de  meilleure  qualité  proviennent  des  jeunes  vergers. 
Depuis  1966,  la  place  de  la  Nouvelle-Ecosse  et  du  Nouveau- 
Brunswick  parmi  les  autres  provinces  s'est  sans  doute  améliorée 
(voir  tableau  1)  grâce  à  la  mise  en  production  de  nouvelles  plan- 
tations. L'Ontario  conserve  un  bon  taux  de  rajeunissement  mais 
au  Québec  la  proportion  de  vieux  arbres  a  augmenté  d'une  manière 


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inquiétante.  En  Colombie-Britannique,  la  proportion  des  jeunes 
arbres  est  particulièrement  élevée,  surtout  par  suite  de  l'enlèvement 
des  vieux  arbres  abîmés  par  l'hiver  et  de  la  densité  de  plantation 
plus  forte. 

Bien  que  toutes  les  provinces  exportent  des  pommes  ou  des  pro- 
duits de  la  pomme,  la  production  canadienne  totale  reste  assez 
voisine  de  19  kg  (1  bois.)  par  habitant.  L'accroissement  de  la  pro- 
duction mondiale,  souvent  encouragée  par  les  gouvernements, 
diminue  l'importance  relative  des  exportations  canadiennes.  Mais, 
vu  l'accroissement  de  la  population  canadienne,  il  n'y  a  pas  à 
craindre  de  déséquilibre  entre  la  production  et  le  marché  dans 
l'état  actuel  des  plantations. 


PLANIFICATION  DU  VERGER  COMMERCIAL 

Avant  d'investir  dans  l'établissement  d'un  verger,  on  devra  prendre 
en  considération  les  éléments  suivants: 

•  la  disponibilité  de  terrains  convenables  et  leur  coût 

•  l'envergure  de  l'exploitation 


• 


• 


la  disponibilité  de  la  main-d'œuvre,  son  coût  et  sa  qualité,  en 
particulier  pour  la  cueillette 

la  nécessité  d'au  moins  $2500/ha  ($1000/ac)  pour  la  mise  en 
production  et  l'aménagement  des  installations  d'entreposage 

les  possibilités  de  débouchés  convenables 

les  disponibilités  en  eau,  électricité,  main-d'œuvre  et  en  routes 

l'accès  à  de  bons  conseillers 


EMPLACEMENT 

Le  débutant  en  arboriculture  commerciale  aura  avantage  à  trouver 
un  bon  terrain  dans  une  zone  de  culture  fruitière  déjà  bien  ins- 
tallée mais  pas  nécessairement  dans  une  vaste  région.  Quelques- 
unes  des  exploitations  les  plus  efficaces  sont  situées  dans  des 
zones  plutôt  restreintes  mais  propices  à  la  culture,  non  loin  d'une 
grande  agglomération.  Avec  la  tendance  actuelle  vers  l'installa- 
tion d'éventaires  routiers  et  la  cueillette  par  l'acheteur,  ces  em- 
placements demeureront  de  premier  choix. 

Là  où  l'industrie  de  la  pomme  est  florissante,  il  faut  supposer  des 
sols,  des  emplacements,  un  climat  et  des  possibilités  de  commer- 
cialisation satisfaisants.  Ces  zones  fournissent  la  main-d'œuvre 
expérimentée,  de  même  que  le  matériel  et  les  approvisionnements 
nécessaires,  les  routes  et  autres  moyens  de  transport.  En  outre, 
8  on  profitera  du  voisinage  d'arboriculteurs  expérimentés  et  de  leurs 


organisations  éducatives  et  professionnelles.  Tout  cela  fait  qu'il 
est  en  général  plus  important  de  s'établir  dans  une  zone  de  pro- 
duction établie  qu'à  proximité  d'un  marché. 

Le  choix  du  sol  revêt  une  importance  capitale.  On  pense,  trop 
souvent,  que  l'on  peut  implanter  un  verger  sur  des  terrains  à  peine 
bons  pour  d'autres  cultures.  On  court  le  risque  d'y  perdre  beau- 
coup plus  que  le  coût  supplémentaire  nécessaire  pour  l'achat 
d'un  terrain  meilleur.  A  noter  aussi  que  les  sols  les  meilleurs  pour 
la  production  de  foin,  de  grain  ou  de  pâturage  ne  sont  générale- 
ment pas  ceux  qui  conviennent  le  mieux  à  la  pomiculture. 


IMPORTANCE  DU  VERGER 

La  superficie  idéale  du  verger  dépend  des  buts  du  producteur,  de 
ses  autres  centres  d'intérêt  et  du  marché.  Un  petit  verger  n'est  pas 
nécessairement  moins  valable  qu'un  grand. 

Quelle  est  la  superficie  la  plus  rentable?  Considérons  en  premier 
lieu  le  marché:  les  pommes  seront-elles  vendues  à  un  éventaire 
routier,  à  un  magasin  d'une  ville  voisine,  à  une  usine  de  transfor- 
mation ou  à  un  marché  situé  en  dehors  de  la  région?  La  rentabilité 
de  la  commercialisation  des  fruits  à  grande  échelle  dépendra  de 
l'existence  de  bonnes  installations  d'entreposage,  d'emballage  et 
d'expédition.  Les  conditions  varient  d'un  producteur  à  l'autre  aussi 
bien  que  suivant  les  années.  La  rentabilité  dépend  non  seulement 
des  dimensions  du  verger  mais  aussi  de  l'efficacité  de  la  gestion. 

Beaucoup  de  pomiculteurs  de  l'est  du  Canada  estiment  qu'un 
verger  de  12  à  30  ha  (30  à  75  ac)  peut  être  exploité  par  un  seul 
homme  aidé  d'un  appoint  de  main-d'œuvre  saisonnière.  Ces  pro- 
ducteurs peuvent  ainsi  bien  superviser  leur  exploitation  quand 
l'entreposage,  l'emballage  et  la  commercialisation  sont  assurés 
par  d'autres.  Comme  les  marchés  deviennent  plus  exigeants  et 
que  l'exploitation  des  vergers  tend  à  s'intensifier,  ce  type  d'exploi- 
tation risque  de  perdre  du  terrain. 


CLIMAT  ET  HAUTEUR 

Insolation  et  température 

Une  vaste  masse  d'eau  à  proximité  d'un  verger  tempère  le  climat. 
Les  froids  y  sont  moins  rigoureux  en  hiver  et  la  chaleur  moins 
excessive  en  été.  En  outre,  le  départ  de  la  végétation  au  printemps 
est  retardé  jusqu'à  ce  que  le  danger  de  gelée  soit  passé.  La 
Nouvelle-Ecosse  et  certaines  régions  du  Nouveau-Brunswick  jouis- 
sent de  conditions  particulièrement  favorables  à  cet  égard.  Au 
Québec,  au  Nouveau-Brunswick  et  dans  le  nord  de  l'Ontario, 
l'hiver  constitue  une  menace  grave;  beaucoup  d'arbres  ont  été 
tués  au  cours  des  hivers  de  1904,  1917  et  1934.  L'aspersion  des 
arbres  pour  les  rafraîchir  pratiquée  dans  certains  pays,  ne  semble 
pas  économique  dans  l'est  du  Canada,  bien  que  le  temps  chaud 


de  la  fin  de  l'été  et  de  l'automne  cause  souvent  un  retard  de  la 
coloration  des  fruits,  en  particulier  dans  le  sud  de  l'Ontario. 

Le  plus  souvent,  les  dégâts  occasionnés  par  le  froid  surviennent 
par  nuit  claire  et  tranquille  lorsque  l'air  froid  s'accumule  dans  les 
bas-fonds.  La  température  peut  alors  varier  de  plus  de  1 1  °C  (20°F) 
sur  une  distance  de  3,2  km  (2  mi)  et  des  différences  de  plusieurs 
degrés  sont  fréquentes  sur  des  distances  de  quelques  centaines 
de  pieds.  Les  risques  de  gel  ne  sont  pas  aussi  grands  par  nuit  ven- 
teuse quand  le  vent  maintient  les  températures  presque  uniformes. 

On  peut  éviter  les  méfaits  du  gel  en  choisissant  des  terrains  val- 
lonnés ou  en  pente  où  le  courant  d'air  descendant  n'est  pas  arrêté 
par  des  arbres  ou  des  haies.  Sur  d'autres  emplacements  moins 
favorables,  l'utilisation  de  systèmes  de  protection  contre  les  gelées 
tels  que  réchauds,  arroseurs  et  brassage  artificiel  de  l'air  pourra 
se  justifier  sur  les  parcelles  les  plus  gélives. 


Vent 

Le  vent  peut  causer  de  gros  dégâts  dans  les  vergers.  Il  déforme 
les  arbres,  dessèche  le  sol,  réduit  le  rendement  et  entrave  les 


Figure  1     Tronc  d'un  arbre  gravement  endommagé  par  le  gel. 


10 


*% 


m, 


.  3 


opérations  de  pulvérisation.  En  outre,  il  gêne  le  vol  des  abeilles, 
cause  la  chute  d'une  quantité  importante  de  pommes,  abîme  les 
fruits  en  les  heurtant  contre  les  branches  et  provoque  la  rupture 
des  charpentières.  Enfin,  il  assèche  les  rameaux  les  rendant  ainsi 
plus  sensibles  aux  attaques  de  l'hiver. 

Ces  effets  du  vent  s'observent  particulièrement  dans  l'est  du  comté 
de  Kings  en  Nouvelle-Ecosse  où  les  collines  du  nord  et  du  sud 
sont  trop  éloignées  pour  apporter  une  protection  contre  des  vents 
violents  quelle  qu'en  soit  la  direction.  On  n'a  élevé  dans  cette  zone 
que  peu  de  brise-vents  aussi  la  plupart  des  vergers  anciens  ont-ils 
été  abandonnés  car  ils  étaient  devenus  non  rentables. 

Dans  les  provinces  Maritimes  les  vents  dominants  soufflent  de 
l'ouest  mais  les  vents  d'ouragan  viennent  souvent  du  sud.  Les 
brise-vents  sont  utiles  sur  les  côtés  ouest  et  nord  des  vergers  à 
moins  qu'il  n'y  ait  danger  de  créer  ainsi  des  zones  gélives.  Par 
ailleurs,  si  les  brise-vents  occupent  de  bonnes  terres,  ou  bien 
s'ils  accaparent  l'humidité  et  des  substances  nutritives  néces- 
saires au  verger,  leur  installation  ne  justifie  pas  leur  coût. 


Pluie 

La  quantité  d'eau  nécessaire  au  verger  pendant  la  saison  de  végé- 
tation dépend  en  partie  de  la  profondeur  du  sol  et  de  son  pouvoir 
de  rétention  de  l'eau,  et  en  partie  de  l'évaporation,  laquelle  est 
fonction  de  la  température,  du  couvert  végétal  du  sol  et  du  vent. 

L'humidité  influence  les  besoins  en  eau  du  pommier  et  aussi  le 
développement  de  la  tavelure  et  de  la  rugosité  des  fruits.  D'autre 
part,  l'éclaircissage  par  pulvérisation  d'hormones  est  plus  efficace 
lorsque  l'humidité  est  élevée. 

Dans  les  régions  fruitières  de  l'est  du  Canada,  la  pluie  suffit  géné- 
ralement à  assurer  une  bonne  croissance.  Les  producteurs  qui 
disposent  de  matériel  d'irrigation  apportent  parfois  de  l'eau  aux 
vergers  situés  sur  terres  très  légères  ou  arides  dans  les  Maritimes 
et,  d'une  manière  plus  large,  dans  les  zones  plus  chaudes  du 
Québec  ou  de  l'Ontario.  Si  la  pluviométrie  est  de  beaucoup  infé- 
rieure à  la  normale,  l'arrosage  améliore  le  calibre  et  la  couleur  des 
fruits  et  il  peut  y  avoir  avantage  à  irriguer  durant  une  période  de 
sécheresse.  Cependant,  le  manque  d'eau  ne  cause  guère  de  dégâts 
permanents  qu'aux  jeunes  arbres.  Lorsque  les  jeunes  arbres  ont 
besoin  d'un  supplément  d'eau,  on  peut  l'appliquer  sans  matériel 
spécial,  en  utilisant  un  pulvérisateur  ordinaire  comme  citerne.  La 
technique  relativement  récente  de  l'irrigation  au  goutte  à  goutte 
peut  présenter  un  certain  intérêt  dans  la  première  année  de  la 
plantation. 


DRAINAGE 

Les  pommiers  sont  moins  productifs,  plus  sensibles  aux  atteintes 

de  l'hiver  et  risquent  même  d'être  tués  lorsqu'ils  sont  plantés  en  11 


sols  mal  drainés.  L'idéal  est  de  disposer  d'un  bon  drainage  de 
surface,  en  pente  naturelle  et  d'un  sol  qui  laisse  s'écouler  l'eau 
en  excès  tout  en  en  gardant  une  bonne  quantité. 

On  peut  améliorer  le  drainage  de  surface  au  moyen  de  fossés  et 
parfois  par  le  nivelage  du  sol.  Des  tuyaux  de  drainage  judicieu- 
sement disposés  à  une  profondeur  minimale  de  1  m  (3  pi)  assurent 
un  bon  drainage  autour  des  racines  des  arbres.  A  certains  endroits, 
le  coût  d'un  réseau  complet  de  drainage  peut  rejoindre  le  prix 
d'achat  d'un  terrain  mais  d'ordinaire  il  suffit  de  drainer  de  faibles 
surfaces  situées  dans  les  bas-fonds. 


SOL 

Un  loam  sablonneux  et  profond  est  le  sol  idéal  pour  le  pommier. 
Un  bon  sous-sol  de  loam  graveleux  assure  un  drainage  souterrain 
naturel.  Plus  que  la  nature  du  sol,  les  nécessités  du  drainage  et 
de  la  protection  contre  la  gelée  limitent  le  choix  de  l'emplacement. 

Les  sols  moyens  ou  légers  sont  ceux  qui  conviennent  le  mieux 
pour  certaines  variétés  de  pommes  à  dessert.  Les  pommes  pren- 
nent une  coloration  rouge  plus  brillante  que  celles  qui  viennent 
sur  argile  lourde  ou  sur  loam  argileux. 

Les  sols  qui  présentent  une  couche  dure,  un  pan  argileux  ou  un 
sous-sol  dense  sont  à  éviter  parce  qu'ils  entravent  la  pénétration 
des  racines  et  risquent  de  produire  une  accumulation  d'eau  qui 
les  étoufferait.  Les  terrains  à  verger  prospectifs  devraient  être 
choisis  à  partir  de  cartes  de  pédologie  et,  s'il  y  a  des  doutes  sur 
leurs  aptitudes,  après  un  examen  sur  place  réalisé  en  consultation 
avec  un  spécialiste  en  sols  de  verger. 


Replantation  sur  vieux  vergers 

Lorsque  l'on  plante  des  pommiers  sur  l'emplacement  d'un  vieux 
verger  de  pommiers  ou  de  poiriers,  les  nouveaux  arbres  ont  ten- 
dance à  pousser  plus  lentement  dans  les  deux  premières  années. 
En  Europe,  une  pratique  courante  est  de  fumiger  l'emplacement. 
Dans  certaines  régions,  on  apporte  parfois  de  la  terre  nouvelle 
qu'on  répand  autour  des  racines.  Cependant,  dans  l'est  du  Canada, 
la  mauvaise  croissance  des  arbres  est  le  plus  souvent  imputable  à 
d'autres  facteurs  tels  que  la  mauvaise  qualité  des  arbres,  une 
plantation  mal  faite,  l'absence  de  désherbage,  le  manque  d'eau, 
etc. 

Avant  de  planter  sur  l'emplacement  d'un  vieux  verger,  il  est 
conseillé  de  travailler  le  sol  et  d'y  planter  d'autres  cultures  pen- 
dant 3  ans  au  moins.  Si  possible,  on  amènera,  au  moment  de  la 
plantation,  un  bon  terreau  de  surface  provenant  d'un  terrain  non 
en  verger,  que  l'on  disposera  autour  des  racines.  Le  conseiller 
agricole  pourra  s'occuper  de  faire  des  essais  pour  déterminer  si 
12  le  terrain  risque  de  poser  des  problèmes  de  plantation. 


CULTURES  ASSOCIEES 

Certains  arboriculteurs  complètent  leurs  revenus  par  des  cultures 
intercalaires  dans  leur  verger  lorsque  les  arbres  sont  jeunes.  Cette 
pratique  diminue  le  coût  d'établissement  d'un  verger  mais  elle 
n'est  pas  sans  inconvénients.  Les  produits  de  pulvérisation  utilisés 
sur  les  arbres  peuvent  endommager  la  culture  intercalaire;  d'autre 
part,  l'absence  de  pulvérisations  peut  signifier  l'échec  du  verger; 
enfin,  des  façons  culturales  tardives  ou  une  fumure  abondante  de 
la  culture  d'appoint  risquent  d'abîmer  les  pommiers  en  provo- 
quant la  croissance  de  bois  jeune  non  aoûté  en  automne.  La  ten- 
dance actuelle  à  l'établissement  de  vergers  plus  intensifs,  à  crois- 
sance rapide  et  à  production  précoce  met  en  doute  l'utilité  des 
cultures  intercalaires  sauf  en  cas  exceptionnels. 


COMMERCIALISATION 

Le  choix  des  variétés  et  leurs  proportions  respectives,  les  porte- 
greffes  ainsi  que  les  techniques  culturales  sont  conditionnés  par 
la  nature  du  marché  en  perspective.  On  n'établira  donc  pas  de 
verger  sans  avoir  étudié  soigneusement  au  préalable  le  marché  en 
vue  et  les  modalités  de  vente.  Les  marchés  éventuels  comprennent: 

•  La  vente  directe  aux  détaillants  et  en  particulier  aux  magasins 
à  succursales,  aux  camionneurs,  aux  éventaires  routiers,  aux  dis- 
tributrices automatiques  ou  encore  par  cueillette  par  l'acheteur. 

•  La  vente  par  des  coopératives  ou  des  organismes  privés  qui 
souvent  assurent  aussi  le  stockage  et  le  conditionnement  de  la 
récolte. 

•  La  vente  à  l'industrie  de  transformation  pour  la  fabrication  de 
pommes  en  conserves,  de  tranches  congelées  ou  réfrigérées, 
de  purée,  de  jus  frais,  de  cidre,  etc. 

La  tendance  actuelle  va  vers  l'accroissement  des  ventes  directes 
au  consommateur,  vers  une  conservation  plus  longue  en  ambiance 
plus  contrôlée  et  vers  l'affectation  d'une  proportion  accrue  de  la 
récolte  à  la  transformation  et  à  la  fabrication  de  produits  prêts  à 
l'emploi. 

Normalement,  le  Canada  est  à  la  fois  exportateur  et  importateur 
de  pommes  ce  qui  aide  à  stabiliser  les  trois  secteurs  du  marché 
de  la  pomme:  fruits  frais  ou  transformés  et  jus.  A  long  terme,  le 
marché  est  fortement  influencé  par  les  politiques  canadiennes, 
fédérales  et  provinciales,  et  étrangères  en  ce  qui  touche  la  pro- 
duction et  la  commercialisation.  Ainsi,  la  vente  peut  être  condi- 
tionnée par  les  facteurs  suivants: 

•  L'importance  de  la  récolte  dans  la  région  et  dans  les  autres 
régions  productrices  du  monde. 

•  Le  report  des  produits  transformés  et  la  production  des  autres 

fruits.  13 


•  L'état  de  l'économie  qui  peut,  soit  attirer  plus  d'argent  sur  le 
marché  de  la  pomme,  soit  provoquer  un  glissement  de  la  con- 
sommation en  faveur  d'autres  aliments. 

Aucune  méthode  de  commercialisation  ne  peut  assurer  à  tous  les 
horticulteurs  des  revenus  également  élevés.  Bien  qu'il  soit  évident 
que  la  production  et  la  commercialisation  sont  les  deux  faces 
d'une  même  médaille,  il  faut  admettre  qu'il  est  plus  facile  de  don- 
ner des  solutions  précises  aux  problèmes  de  production  qu'aux 
problèmes  de  commercialisation.  Il  serait  imprudent  de  planter  un 
verger  sans  un  programme  de  commercialisation  approprié  qu'il 
faudra  constamment  revoir  et  remettre  à  jour.  Cela  ne  veut  pas 
dire  que  le  producteur  devrait  se  mêler  de  la  vente  —  le  plus 
souvent,  il  est  préférable  d'en  laisser  le  soin  à  des  spécialistes  — 
mais  plutôt  que  la  production  doit  être  axée  sur  le  marché,  actuel 
ou  potentiel. 


PLANIFICATION  DU  VERGER 

De  tous  les  problèmes  qui  se  posent  à  l'arboriculteur,  le  choix  de 
la  variété  est  probablement  le  plus  important  et  aussi  le  plus  dif- 
ficile. Il  porte  à  la  fois  sur  le  greffon  et  sur  le  porte-greffe  et,  dans 
les  deux  cas,  le  choix  des  variétés  est  abondant.  Autrefois,  la 
plupart  des  vergers  étaient  constitués  à  partir  de  scions  écusson- 
nés  sur  des  francs  mais  les  conditions  actuelles  exigent  une  mise 
à  fruits  plus  rapide  et  aussi  une  certaine  maîtrise  de  la  taille  des 
arbres. 

Le  succès  de  tout  système  repose  sur  l'usage  de  porte-greffes 
assurant  à  la  croissance  de  la  variété  greffée  un  juste  équilibre 
entre  la  vigueur  et  la  productivité  et  sur  l'obtention  de  forme 
d'arbres  donnant  un  bon  éclairement  de  toutes  les  feuilles. 


DENSITÉ  DE  PLANTATION  ET  DÉVELOPPEMENT  DES  ARBRES 

Bien  que  des  densités  de  740  arbres  ou  plus  à  l'hectare  (300/ac) 
procurent  une  rentabilité  intéressante  et  rapide,  il  faut  se  rap- 
peler que  l'importance  du  prix  de  revient  par  arbre  augmente 
avec  le  nombre  des  arbres.  Le  tableau  2  montre  que  les  vergers 
les  plus  rentables  sont  ceux  dont  la  densité  a  de  125  à  620  arbres 
à  l'hectare  (50  à  250/ac).  Si  l'on  envisage  un  système  d'exploita- 
tion avec  cueillette  par  l'acheteur,  ou  un  verger  plus  intensif,  on 
choisira  une  densité  moyenne,  soit  250  à  865  arbres  permanents 
à  l'hectare  (100  à  350/ac).  Sinon,  on  prévoira  une  densité  de  125 
à  250  arbres  permanents  à  l'hectare  (50  à  100/ac),  quitte  à  insérer 
des  arbres  temporaires  pour  utiliser  plus  pleinement  le  terrain 
pendant  la  période  de  croissance  des  arbres  permanents.  Les 
vergers  à  haute  densité  ne  semblent  pas  être  aussi  rentables  que 
les  vergers  à  moyenne  densité,  à  moins  que  les  arbres  soient  bon 
marché  (environ  50  cents  la  pièce),  que  le  terrain  soit  cher  (plus 
de  $2500/ha  ou  $1000/ac)  et  que  l'on  ait  l'intention  de  se  spécia- 
14  liser  dans  la  production  de  fruits  de  luxe.  En  Nouvelle-Ecosse  et 


au  Nouveau-Brunswick,  on  préconise  à  l'heure  actuelle  un  écar- 
tement  normal  de  4,3  par  6,1  m,  correspondant  à  383  arbres  par 
hectare  (14  par  20  pi  soit  155  arbres/ac). 


Tableau  2     Influence  de  la  densité  du  peuplement  sur  le  prix  de  revient 
d'un  verger  en  pleine  production 


Nombre  d'années 

Frais  généraux 
annuels  d'un 

Nombre 

nécessaires  pour 

verg< 

3r  en 

Envergure 

Écartement 

d'arbres 

atteindre  le  seuil 

prodi 

iction 

des  arbres 

des  lignes 

par  ha 

de  rentabilité 

(appi 

'OX.)1 

m  (pi) 

m  (pi) 

(par  ac) 

(approx.) 

$/ac 

$/ha 

9,1  (30) 

11,6(38) 

94    (38) 

10 

267 

(108) 

7,6  (25) 

10     (33) 

131     (53) 

8 

212 

(86) 

6,1  (20) 

85     (28) 

193    (78) 

6 

173 

(70) 

4,6(15) 

7     (23) 

311  (126) 

5 

183 

(74) 

3     (10) 

5,5(18) 

598  (242) 

4 

237 

(96) 

1,5    (5) 

4     (13) 

1656(670) 

3 

487 

(197) 

1  Avec  un  revenu  de  10%  sur  le  capital  par  acre,  en  prenant  comme  seuil  de  rentabilité 
l'âge  donné  dans  la  colonne  précédente  et  en  comptant  $2  pour  chaque  arbre  planté. 
$123  par  hectare  ($50/ac)  de  frais  de  culture  annuels,  un  taux  d'intérêt  composé  de  10% 
et  sans  tenir  compte  du  piquetage,  etc. 


CHOIX  DES  VARIETES 

Le  consommateur  d'aujourd'hui  est  beaucoup  plus  exigeant  qu'il 
y  a  30  ans  et  avec  l'intensification  de  la  concurrence  due  à  l'ac- 
croissement de  la  production,  il  exige  des  produits  d'une  qualité 
toujours  plus  haute.  Quelles  que  soient  la  qualité  du  sol  et  les 
compétences  de  l'arboriculteur,  elles  seront  vaines  si  les  variétés 
ne  conviennent  pas  au  climat  et  aux  marchés. 

Certaines  variétés,  cultivées  depuis  longtemps,  demeurent  la  base 
de  la  culture.  Plusieurs  d'entre  elles  ont  été  améliorées  au  fil  des 
années  par  l'obtention  de  mutants  possédant  de  meilleurs  carac- 
tères culturaux  et  de  meilleurs  fruits.  La  Mclntosh,  variété  la  plus 
répandue  au  Canada,  a  été  découverte  en  1796,  la  Northern  Spy 
à  peu  près  à  la  même  époque  et  la  Red  Delicious  en  1885. 

On  choisira  donc  les  meilleures  lignées  des  quelques  variétés  de 
tête  qui  ont  fait  leurs  preuves  dans  la  région.  Pour  échelonner  la 
cueillette,  il  faut  planter  plus  d'une  variété.  Dans  les  régions  plus 
froides  de  l'est  du  Canada,  la  résistance  à  l'hiver  est  une  qualité 
essentielle.  De  nouvelles  variétés  apparaissent  chaque  année,  il 
faut  essayer  les  meilleures  d'entre  elles.  Viser  à  obtenir  une  pro- 
duction constante,  facile  et  abondante  de  fruits  de  haute  qualité, 
supportant  bien  les  manipulations  et  répondant  au  goût  du  marché. 
Ne  planter  que  quelques  arbres  des  nouvelles  variétés  jusqu'à  ce 
que  leur  valeur  ait  été  bien  établie.  1 5 


On  trouvera  à  partir  de  la  page  50  une  brève  description  des 
variétés  les  plus  courantes.  Le  tableau  3  donne  l'époque  de  florai- 
son et  leurs  caractéristiques  de  pollinisation. 


POLLINISATION 

Toutes  les  variétés  commerciales  actuelles  ont  besoin  d'être  pol- 
linisées  et  doivent  assurer  au  moins  un  certain  développement  de 
graines  pour  une  récolte  de  fruits.  Sur  quelques  variétés,  en  situa- 
tions favorables,  la  nouaison  peut  se  faire  par  autopollinisation 
mais  on  ne  peut  pas  compter  dessus.  Plusieurs  variétés,  surtout 
les  variétés  triploïdes,  ne  produisent  pas  de  bon  pollen. 

La  dissémination  du  pollen  est  assurée  en  grande  partie  par  les 
abeilles  domestiques,  par  les  bourdons  ou  autres  apides  sauvages. 
Les  abeilles  ne  butinent  que  lorsque  le  temps  est  favorable.  S'il 
pleut  avant  une  belle  journée,  il  faudra  plusieurs  heures  avant 
qu'il  y  ait  du  bon  pollen.  Les  ruches  devraient  être  amenées  dans 
le  verger  un  ou  deux  jours  avant  la  pleine  floraison  mais  pas  plus 
tôt  parce  que  souvent  les  abeilles  se  dispersent  au  loin  au  bout 
de  quelques  jours.  Une  ruche  vigoureuse  par  acre  suffit  à  assurer 
une  bonne  pollinisation.  Les  ruches  doivent  être  placées  à  des 
endroits  ensoleillés  et  abrités  et  à  angle  droit  avec  les  lignes  à 
polliniser  afin  que  le  vol  se  fasse  transversalement  aux  lignes 
plutôt  que  sur  le  sens  de  la  longueur. 

La  pollinisation  est  un  élément  essentiel  dans  la  conduite  du 
verger.  La  disposition  originale  des  arbres  permanents  devra 
inclure  un  assortiment  judicieux  de  variétés  interfertiles  et  à  fleu- 
raison  sensiblement  concordante.  On  observera  chaque  année  le 
temps,  la  floraison  et  l'activité  des  abeilles.  Si  l'on  soupçonne  un 
défaut  de  nouaison,  on  prendra  immédiatement  les  dispositions 
pour  remédier  à  la  situation.  Si  la  floraison  est  peu  abondante,  un 
apport  supplémentaire  d'abeilles  et  de  pollen  aidera  à  polliniser 
le  plus  de  fleurs  possible:  s'il  manque  de  pollen,  en  année  de 
faible  production  ou  par  suite  de  pluie  au  moment  critique,  on 
pourra  apporter  sur  place  de  gros  bouquets  de  fleurs  ou  bien 
encore  du  pollen  acheté  dans  le  commerce  que  l'on  introduira 
dans  les  ruches  par  des  ouvertures  spéciales.  On  peut  aussi  com- 
biner les  deux  méthodes.  Au  contraire,  si  l'on  prévoit  une  nouaison 
trop  abondante,  il  faut  retirer  toutes  les  ruches  et  appliquer  un 
programme  d'éclaircissage  chimique. 

Bien  qu'un  faible  taux  de  nouaison  soit  désastreux,  un  excès  n'est 
pas  davantage  souhaitable  parce  qu'il  donne  des  fruits  de  faible 
valeur  marchande  et  entraîne  une  récolte  faible  l'année  suivante. 
Il  faut  viser  à  produire  aussi  peu  que  possible  de  graines  mûres 
par  arbre  parce  que  les  graines  épuisent  beaucoup  plus  l'arbre 
que  la  chair.  Les  essais  ont  montré  qu'une  année  de  grosses  pom- 
mes est  suivie  d'une  récolte  beaucoup  plus  abondante  que  la 
même  quantité  de  petites  pommes.  (De  toute  évidence,  plus  il  y 
a  de  pommes  plus  il  y  a  de  graines  et  de  plus,  comme  il  y  a  proba- 
blement aussi  plus  de  graines  par  pomme,  les  arbres  porteurs  de 
16  petites  pommes  ont  dû  avoir  beaucoup  plus  de  pépins.) 


Tableau  3     Échelonnement  des  floraisons  et  valeur  pollinisatrice  de 
diverses  variétés 


Nombre  de  jours  après  début  de  la  floraison 


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b  A  tendance  fortement  alternante 
x  Pollen  non  satisfaisant 


17 


CHOIX  ET  CULTURE  DES  PLANTS 

La  plupart  des  pommiers  sont  cultivés  sur  porte-greffes  sur  les- 
quels sont  greffés  les  scions  ou  les  bourgeons  des  variétés  dési- 
rées. La  multiplication  des  arbres  fruitiers  s'effectue  rarement  par 
boutures.  Les  francs  (semis)  non  greffés  ne  sont  pas  employés 
parce  qu'ils  manquent  d'uniformité  et  qu'ils  produisent  presque 
toujours  des  fruits  de  qualité  inférieure.  L'écussonnage  ou  la 
greffe  sont  donc  une  nécessité  pour  la  conservation  et  la  multi- 
plication des  variétés  de  pommes. 

Le  porte-greffe  est  choisi  en  premier  lieu  pour  son  aptitude  à 
former  un  système  radiculaire  rustique  et  vigoureux.  Il  a  aussi 
une  influence  importante  sur  la  précocité  et  l'abondance  de  la 
production. 

Le  comportement  du  porte-greffe  dépend  du  sol  et  des  conditions 
culturales  ainsi  que  de  la  variété  greffée.  Parfois,  pour  obtenir  le 
résultat  voulu,  on  utilise  un  porte-greffe  d'une  variété  déterminée 
et  un  greffon  intermédiaire  d'une  autre  variété  avant  de  greffer  avec 
la  variété  définitive.  La  culture  de  ces  arbres  nécessite  un  plus 
grand  nombre  d'étapes  et  offre  un  grand  choix  de  combinaisons. 


PORTE-GREFFES  DE  SEMIS  (FRANCS) 

L'utilisation  des  porte-greffes  de  semis  présente  plusieurs  avan- 
tages. Ils  donnent  des  arbres  exempts  de  maladies  à  virus,  à  moins 
de  contamination  par  le  greffon.  Ils  ont  rarement  besoin  de  tuteurs 
et  ils  sont  assez  vigoureux  pour  survivre  et  prospérer  même  dans 
des  conditions  difficiles.  C'est  un  bon  moyen  de  remplacement 
dans  les  vergers  déjà  en  production  et  aussi  de  renforcement  des 
variétés  faibles  telles  que  Wagener  et  Idared.  Les  variétés  diploïdes 
telles  que  Mclntosh  et  Northern  Spy  font  de  bons  porte-greffes  de 
semis. 

Les  francs  de  la  variété  précoce  Beautiful  Arcade,  originaire  de 
Russie,  produisent  des  arbres  rustiques  de  vigueur  moyenne  qui 
sont  précoces,  productifs  et  bien  racines.  On  peut  se  procurer 
des  pépins  ou  à  l'occasion  des  porte-greffes  de  cette  variété  à 
la  Station  de  recherches  de  Kentville  (N.-É.). 


PORTE-GREFFES  À  MULTIPLICATION  VÉGÉTATIVE  (CLONES) 

Les  porte-greffes  à  multiplication  végétative  sont  des  boutures 
racinées  que  l'on  peut  multiplier  indéfiniment.  Ils  sont  produits  en 
carrés  de  pieds-mères  de  la  manière  suivante:  on  coupe,  au  début 
du  printemps,  à  ras  du  sol,  des  arbres  âgés  d'au  moins  deux  ans. 
Il  pousse  alors  sur  les  souches  des  rejets  qui  produisent  des  raci- 
nes dans  le  sol  ramené  autour  d'elles.  Le  printemps  suivant,  on 
sépare  les  pousses  racinées  du  pied-mère  et  on  les  met  en  pépi- 
nières. Les  pieds-mères  donnent  une  production  annuelle  de 
18  porte-greffes  de  qualité  constante.  On  peut  également  multiplier 


les  clones  à  partir  de  boutures  herbacées  prélevées  au  début  de 
l'été,  ou  de  longues  boutures  provenant  de  haies  spéciales  que 
l'on  prélève,  soit  juste  avant  la  chute  des  feuilles,  soit  avant  la 
sortie  des  bourgeons. 

On  dispose  à  l'heure  actuelle  d'un  bon  assortiment  de  porte- 
greffes.  Il  y  a  une  cinquantaine  d'années,  la  station  de  recherches 
de  East  Mailing,  en  Angleterre,  sélectionnait  16  porte-greffes 
numérotés  de  M  1  à  M  16.  En  collaboration  avec  l'Institut  d'horti- 
culture John  Innés,  la  station  a  également  sélectionné  une  autre 
série  de  lignées,  le  groupe  Mailing  Merton  (MM)  numéroté  de 
MM  101  à  MM  115.  Au  cours  des  années,  11  nouveaux  porte- 
greffes,  numérotés  de  M  17  à  M  27  sont  venus  s'ajouter  aux 
lignées  originales  d'East  Mailing. 

La  Ferme  expérimentale  centrale  d'Ottawa  a  sélectionné  un  porte- 
greffe  clonal  rustique,  le  Malus  Robusta  5,  recommandé  cepen- 
dant, seulement  pour  les  régions  de  froid  continu.  La  Suède  a, 
de  son  côté,  produit  un  excellent  porte-greffe  rustique,  Alnarp  2. 
Plus  récemment,  on  a  développé  à  Ottawa,  une  nouvelle  série  de 
lignées  rustiques  numérotée,  selon  la  vigueur  prévue,  Ottawa  1 
à  Ottawa  22.  C'est  Ottawa  3  qui  semble  avoir  le  plus  d'avenir  pour 
l'obtention  d'arbres  nains  et  semi-nains.  On  a  développé  et  utilisé 
de  temps  à  autre  un  grand  nombre  d'autres  variétés  de  porte- 
greffes  et,  vu  le  grand  intérêt  qui  s'attache  aujourd'hui  au  rende- 
ment et  à  la  restriction  du  développement  des  arbres,  on  peut 
s'attendre  à  en  voir  d'autres  d'ici  peu. 


Figure  2    Pousses  racinées  affranchies  d'un  pied-mère  de  Malus  robusta  5. 


19 


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La  vigueur  des  arbres  obtenus  sur  différents  porte-greffes  varie 
légèrement  avec  la  nature  du  sol  et  selon  la  variété.  Le  tableau  4 
énumère  les  porte-greffes  par  ordre  de  vigueur  décroissante  et  le 
tableau  5  donne  quelques  associations  greffons  —  porte-greffes 
et  le  développement  prévu  pour  trois  catégories  de  fertilité  d'em- 
placement: faible,  moyenne  et  forte. 

En  fait,  peu  de  porte-greffes,  à  part  les  francs  ont  été  pleinement 
essayés  dans  les  conditions  de  croissance  de  l'est  du  Canada.  Ce 
n'est  que  dans  les  zones  tempérées  du  sud  de  l'Ontario  et  de  la 
vallée  d'Annapolis  en  Nouvelle-Ecosse  que  les  porte-greffes  M  et 
MM  peuvent  être  utilisés  en  toute  sécurité.  Dans  le  reste  de  l'est 
du  Canada,  il  faut  se  prémunir  contre  les  atteintes  de  l'hiver. 


MALADIES  A  VIRUS 

On  a  identifié  au  moins  une  douzaine  de  maladies  à  virus.  Cer- 
taines d'entre  elles  ne  produisent  que  peu  d'effets  et  quelques 
autres  n'attaquent  que  certaines  variétés.  Le  diagnostic  des  symp- 
tômes viraux  a  fait  beaucoup  de  progrès  depuis  1960.  On  peut 
maintenant  se  procurer,  ou  on  pourra  se  procurer  bientôt,  des 
variétés  de  greffons  et  de  porte-greffes  indemnes  de  tous  les  virus 
connus.  Évidemment,  l'association  d'un  porteur  sans  symptômes 
de  virus  avec  un  plant  sain  mais  sensible  peut  être  désastreuse. 
Beaucoup  de  prétendues  réactions  d'incompatibilité  ou  d'échec 
de  la  greffe  sont  dues  en  fait  à  un  virus.  Même  en  l'absence  de 
symptômes  caractérisés,  il  semblerait  que  la  présence  de  virus 
latents  asymptômatiques  entraîne  une  baisse,  ne  fût-ce  que  légère, 
du  rendement  des  arbres. 

Heureusement,  les  virus  du  pommier  ne  sont  pas  une  sérieuse 
menace  et  ils  ne  se  propagent  pas  facilement.  Ils  ne  sont  pas 
transmis  par  les  pépins,  la  principale  source  d'infection  venant  de 
l'emploi  en  pépinières  de  greffons  ou  de  porte-greffes  infectés.  Un 
grand  nombre  des  anciens  porte-greffes  à  multiplication  végé- 
tative portaient  des  virus  latents.  Avec  l'élimination  de  ces  viroses 
bénignes  on  ajoute  parfois  à  la  désignation  de  la  variété  la  lettre 
A  (par  exemple,  M  9A  au  lieu  de  M  9).  La  série  EMLA  est  indemne 
de  tous  les  virus  connus. 

En  pépinière,  il  faut  partir  avec  du  matériel  sain  et  toute  greffe  mal 
prise  devrait  être  recommencée  avec  le  même  greffon  ou  aban- 
donnée. Éviter  d'introduire  la  contamination  par  les  écussons  ou 
les  greffes  qui  n'ont  pas  pris  mais  qui  ont  vécu  assez  longtemps 
pour  transmettre  les  virus  éventuels  qu'ils  porteraient. 


PORTE-GREFFES  RECOMMANDES 

Pour  les  arbres  de  dimension  normale  (grand  développement),  le 
choix  est  limité.  On  s'est  servi  longtemps  et  avec  succès  de  porte- 
greffes  de  semis  (francs).  M.  robusta  5  (R  5)  s'est  bien  comporté  au 
cours  de  quelques  essais  mais  on  sait  maintenant  que  son  pro- 
22  cessus  de  durcissement  retarde  à  l'automne  et  que,  à  la  fin  de 


l'hiver,  il  peut  devenir  actif  durant  les  journées  chaudes  et  réduire 
ainsi  la  rusticité  de  la  variété  à  scion.  R  5  ne  devrait  être  utilisé 
que  dans  les  régions  de  froid  continu  et  jamais  comme  porte- 
greffe  de  charpente  ou  de  tronc.  Hibernal  et  Antonovka  sont  de 
bons  porte-greffes  de  charpente  rustiques.  Des  séries  MM,  MM  104 
est  trop  sujet  à  la  pourriture  du  collet  et  ne  donne  pas  de  bons 
rendements  à  la  fois  dans  les  régions  sèches  et  les  régions  humi- 
des; M  25  n'a  pas  été  suffisamment  vérifié. 

Pour  les  arbres  de  format  semi-standard  (développement  moyen 
à  semi-grand),  Beautiful  Arcade  (BA)  et  MM  111  font  de  bons 
porte-greffes.  Ces  deux  variétés  s'adaptent  mieux  à  différents 
types  de  sols  et  causent  moins  d'ennuis  que  les  autres  variétés  et 
elles  donnent  lieu  à  une  production  raisonnablement  abondante 
et  précoce.  BA  est  plus  rustique  que  MM  111  et,  lorsqu'elle  est 
bien  sélectionnée,  elle  donne  des  arbres  d'une  bonne  uniformité. 
Pour  les  zones  à  climat  plus  doux,  on  peut  également  choisir  les 
variétés  MM  109,  M  1,  M  2  et  Alnarp  2. 

Pour  les  arbres  de  demi-grandeur,  on  peut  choisir  entre  plusieurs 
variétés,  chacune  avec  ses  avantages  et  ses  inconvénients.  MM  106 
est  particulièrement  productive  dans  les  premières  années  mais 
les  pertes  peuvent  être  légèrement  plus  élevées  que  la  normale, 
en  particulier  dans  les  endroits  humides.  Une  variété  un  peu  plus 


Figure  3    Arbres  tuteurés  sur  porte-greffes  nanisants. 


23 


petite,  M  7,  est  largement  utilisée  et  réussit  bien,  mais  elle  a  ten- 
dance à  produire  trop  de  rejets  et  a  un  ancrage  trop  faible.  Ces 
deux  défauts  peuvent  s'atténuer  en  plantant  plus  en  profondeur. 
Dans  les  régions  plus  froides,  il  faut  prévoir  une  protection  contre 
le  gel,  notamment  en  plantant  l'arbre  de  manière  que  le  point  de 
greffage  soit  juste  à  fleur  de  terre  ou  encore  en  semant  de  l'herbe. 
Des  essais  plus  poussés  pourraient  montrer  qu'un  porte-greffe  BA 
avec  Ottawa  3  comme  intermédiaire  est  la  solution  pour  les  régions 
plus  froides.  Dans  les  zones  plus  douces,  des  intermédiaires  tels 
que  M  8,  M  9  et  M  26  sur  porte-greffes  semi-standard  offrent  éga- 
lement de  bonnes  possibilités.  M  4,  largement  utilisée  en  Europe, 
est  très  productive. 

Pour  les  arbres  semi-nains,  nains  et  ultranains  (dont  le  dévelop- 
pement va  du  très  petit  au  petit-moyen),  M  26  et  M  9  sont  de  bons 
porte-greffes.  M  26  donne  un  arbre  plus  grand  que  M  9  et  un  an- 
crage plus  solide.  Ces  deux  variétés  ont  besoin  de  tuteurage 
pendant  au  moins  10  ans.  Elles  sont  très  productives.  M  8  (Clark) 
est  un  peu  plus  rustique.  Ottawa  3  a  été  mis  à  l'essai  comme  porte- 
greffe  semi-manifiant  rustique.  Parmi  plusieurs  combinaisons  pos- 
sibles de  porte-greffes  intermédiaires,  une  des  plus  prometteuses 
semble  être  l'association  de  MM  106,  comme  porte-greffe  et  M  9, 
comme  intermédiaire.  M  27  a  été  mise  en  commerce  en  1971  en 
tant  que  porte-greffe  ultrananifiant.  Employé  comme  intermédiaire 
sur  un  porte-greffe  de  vigueur  moyenne  tel  que  BA,  il  a  donné  à 
la  station  de  recherches  de  Kentville  des  arbres  nains  très  pro- 
ductifs, légèrement  plus  petits  que  ceux  obtenus  sur  M  9. 


DOUBLE  GREFFE 

L'utilisation  de  porte-greffes  et  de  troncs  très  rustiques  en  vue 
d'augmenter  la  rusticité  des  arbres  de  variétés  populaires  est 
connue  sous  le  nom  de  double  greffe.  Il  s'agit  de  greffer  des 
arbres  d'une  variété  rustique  sur  le  porte-greffe  rustique.  La  va- 
riété commerciale  sera  alors  greffée  ou  écussonnée  sur  le  jeune 
arbre  lorsque  les  charpentières  auront  atteint  le  développement 
voulu.  La  double  greffe  doit  se  pratiquer  là  où  les  variétés  popu- 
laires manquent  de  rusticité.  Il  faut  veiller  à  ne  pas  utiliser  de 
plants  virosés.  Malus  robusta  5,  rustique  et  très  compatible  avec 
les  autres  variétés,  est  un  bon  intermédiaire  de  charpente  et  un 
bon  porte-greffe.  Hibernal,  Ottawa  271,  Ottawa  292,  Beautiful 
Arcade,  Antonovka  et  Haralson  font  aussi  de  bons  intermédiaires. 


PLANTS  DE  PÉPINIÈRE 

Une  bonne  pépinière  est  un  excellent  endroit  où  se  procurer  ses 
arbres  si  l'on  peut  en  trouver  une  qui  dispose  du  type  d'arbre 
désiré.  Malheureusement,  ce  n'est  pas  toujours  possible  vu  que 
les  pépiniéristes  n'ont  pas  la  possibilité  de  prévoir  d'une  manière 
précise  la  demande  pour  certains  des  porte-greffes  et  variétés 
ou  certaines  catégories  d'âges  d'arbres.  Dans  l'achat,  on  donnera 
la  préférence  aux  sujets  d'un  an  bien  développés.  Les  arbres  de 
24  catégorie  n°  1  doivent  être  droits,  sains,  exempts  de  maladies  et 


Figure  4     Arbre  vigoureux  dans  une  pépinière  bien  entretenue 


avoir  un  bon  système  radiculaire  fibreux.  Les  arbres  de  2  ans 
sont  généralement  satisfaisants,  ceux  de  plus  de  2  ans  sont  trop 
grands  ou  bien  ce  sont  des  rebuts  de  valeur  douteuse.  Le  terrain 
sur  lequel  les  arbres  sont  cultivés  n'a  pas  d'influence  permanente 
sur  leur  rusticité.  Pour  éviter  de  lourdes  pertes  résultant  de  l'em- 
ploi d'arbres  incorrectement  désignés,  n'acheter  que  des  sujets 
certifiés. 


PRODUIRE  SOI-MÊME  SES  PLANTS 


Si  l'on  ne  peut  acheter  exactement  ce  qu'on  veut  chez  le  pépi- 
niériste (beaucoup  de  pépiniéristes  produisent  des  arbres  sous 
contrat)  on  peut  toujours  produire  soi-même  ses  plants.  Cepen- 
dant, la  préparation  devra  commencer  au  moins  deux  saisons 
avant  l'établissement  du  verger. 

Commander  les  porte-greffes  à  multiplication  végétative  6  mois 
au  moins  avant  la  date  de  la  plantation  ou  même  un  an  avant  si 
les  porte-greffes  désirés  risquent  d'être  rares.  Dans  la  commande, 
tenir  compte  des  pertes  inévitables  dues  à  la  mortalité,  aux  greffes 
qui  ne  prennent  pas,  aux  accidents  et  à  une  mauvaise  croissance. 
Ces  pertes  peuvent  réduire  le  peuplement  d'environ  20%  et  par- 
fois jusqu'à  50%.  N'acheter  que  des  porte-greffes  exempts  de 
virus. 


25 


Pour  la  multiplication  des  arbres  en  pépinières,  il  y  a  trois  pro- 
cédés différents: 

•  L'écussonnage  est  le  mode  le  plus  largement  pratiqué.  Le  pour- 
centage de  reprise  est  plus  grand  que  pour  les  autres  procédés 
et  on  obtient  généralement  des  arbres  plus  satisfaisants. 

•  La  greffe  sur  racine  a  été  largement  pratiquée  dans  le  passé  et 
elle  est  encore  en  usage.  Elle  s'effectue  à  la  fin  de  janvier  ou  au 
début  de  février. 

•  La  greffe  en  couronne  est  un  procédé  précieux  si  l'écussonnage 
n'a  pas  pris.  On  la  pratique  en  pépinière,  sur  les  porte-greffes, 
au  début  du  printemps  avant  le  départ  de  la  végétation.  On 
gagne  ainsi  une  année  par  rapport  aux  autres  méthodes. 

Les  méthodes  spécifiques  sont  décrites  dans  la  publication  1289 
du  ministère  de  l'Agriculture  du  Canada. 

Un  loam  sableux  très  fertile  et  bien  drainé  convient  le  mieux  pour 
la  pépinière.  Étant  donné  les  bris  graves  causés  aux  arbres  par 
les  bancs  de  neige,  on  choisira  un  emplacement  non  exposé  à  ce 
problème.  Préparer  le  sol  par  une  forte  fumure  et  planter  une 
culture  sarclée  l'année  avant  la  plantation  afin  d'éliminer  les 
mauvaises  herbes.  Planter  les  porte-greffes  au  printemps  dès  que  le 
sol  se  laisse  travailler  et  que  la  terre  est  encore  fraîche  et  humide. 
Planter  à  écartement  de  30cm  (12  po)  en  lignes  espacées  de  76 
à  91  cm  (2.5  à  3  pi)  selon  le  matériel  aratoire  dont  on  dispose.  Les 
binages,  les  fumures,  les  pulvérisations,  l'étiquetage,  l'éborgnage 
et  l'écussonnage,  la  taille,  la  lutte  contre  les  parasites  ou  les  ma- 
ladies sont  autant  d'opérations  à  ne  pas  négliger. 

Le  choix  des  greffons  conditionne  la  rentabilité  du  verger  durant 
toute  sa  vie.  N'utiliser  que  des  lignées  éprouvées  de  la  variété 
désirée  et,  si  possible,  des  écussons  provenant  d'une  pépinière 
indexée.  Si  ce  n'est  pas  possible,  on  choisira  des  arbres  normaux, 
exempts  de  maladie  et  productifs  qui  auront  donné  des  pommes 
de  haute  qualité  pendant  plusieurs  années.  Examiner  souvent  les 
arbres  et  les  fruits  et  marquer  soigneusement  les  arbres  choisis 
et  leur  emplacement. 

Beaucoup  d'arbres  de  pépinières  souffrent  davantage  de  négli- 
gence que  de  défaut  de  connaissances  de  la  part  de  l'arboricul- 
teur. Voici  quelques  principes  à  rappeler: 

•  Seuls  les  porte-greffes  bien  établis  et  vigoureux  donneront  de 
bons  arbres  au  bout  d'un  an.  Ils  devront  avoir  un  diamètre  d'au 
moins  1  cm  (%  po)  au  moment  de  la  greffe. 

•  On  devra  pratiquer  l'écussonnage  à  une  hauteur  suffisante  (30 
cm  du  sol,  12  po)  afin  d'éviter  l'enracinement  du  scion  sur  le 
tronc  des  porte-greffes  végétatifs. 

•  Appliquer  un  programme  complet  de  pulvérisations  au  moins 
jusqu'au  début  d'août  tout  en  surveillant  soigneusement  l'ap- 

26  parition  de  maladies  telles  que  le  blanc. 


Arrêter  les  travaux  du  sol  au  début  d'août  afin  que  les  arbres 
cessent  de  croître  et  s'endurcissent  avant  l'arrivée  de  l'hiver. 


PLANTATION  DU  VERGER 

TRACÉ  DE  LA  PLANTATION 

Avant  d'implanter  un  verger,  procéder  à  une  étude  de  la  dispo- 
sition générale  de  l'exploitation.  Puis  tracer  un  plan  le  plus  détaillé 
possible  ce  qui  facilitera  les  travaux  de  piquetage  et  de  plantation. 

Indiquer  dans  le  plan  les  variétés  et  les  lignées  de  pommiers,  les 
porte-greffes,  les  distances  entre  les  arbres  et  les  rangs,  les  voies 
d'accès,  les  moyens  de  préservation  du  sol  là  où  cela  sera  néces- 
saire, les  tournières,  les  approvisionnements  d'eau,  l'emplacement 
des  drains,  la  disposition  de  l'emplacement  des  arbres  pollinisa- 
teurs  et,  éventuellement,  l'emplacement  des  brise-vents.  Réserver 
un  endroit  plat,  ferme  et  d'accès  commode  pour  le  chargement  et 
le  stationnement.  Tracer  le  plan  à  l'échelle  montrant  l'emplace- 
ment de  chaque  arbre.  Si  l'on  utilise  des  arbres  produits  chez 
soi,  le  plan  tiendra  compte  du  nombre  d'arbres  disponibles.  Les 
arbres  doivent  être  alignés  dans  tous  les  sens  à  moins  qu'on  utilise 
une  plantation  suivant  les  courbes  de  niveau. 

Si  l'on  compte  utiliser  des  arbres  temporaires,  il  ne  faut  pas  les 
inclure  avant  d'avoir  terminé  tous  les  détails  du  verger  permanent. 

Pour  assurer  la  pollinisation,  il  faut  au  moins  deux  variétés  (per- 
manentes) interfertiles.  Ne  pas  laisser  une  distance  de  plus  de 
15  à  18  m  (50  à  60  pi)  entre  tout  arbre  et  le  pollinisateur.  Les 
variétés  interfertiles  doivent  atteindre  la  pleine  floraison  dans  un 
écart  ne  dépassant  pas  2  jours.  Planter  une  ligne  sur  trois  de  la 
variété  pollinisatrice  réduit  les  risques  de  manque  de  nouaison. 
Le  rendement  des  travaux  y  gagne  quand  on  plante  deux  lignes 
pleines  de  chaque  variété. 


PRÉPARATION  DU  SOL 

Avant  de  planter,  s'assurer  que  le  sol  est  en  excellent  état.  Les  4 
ou  5  premières  années  seront  déterminantes  pour  la  forme  et  la 
vigueur  des  arbres.  Mieux  vaut  consacrer  plus  de  temps  et  d'argent 
aux  engrais  et  à  la  préparation  du  sol  avant  la  plantation  que 
d'attendre  qu'ils  aient  poussé  de  peine  et  de  misère  pendant  un 
temps  plus  ou  moins  long.  Voici  quelques  points  essentiels: 

•  Préparer  le  sol  un  an  à  l'avance  à  moins  qu'il  soit  déjà  en  bon 
état  physique. 

•  Commencer  par  labourer,  de  préférence  à  l'automne,  et  ensuite 
travailler  le  sol  au  pulvériseur  à  disques. 


• 


Combler  à  la  niveleuse  les  petites  dénivellations  afin  d'assurer 

le  drainage  superficiel  et  d'éviter  la  formation  de  poches  d'eau.  27 


S'il  le  faut,  poser  des  tuyaux  de  drainage  souterrain  ou  établir 
un  système  de  drainage  superficiel. 

•  Semer  une  culture  sarclée,  maïs,  pommes  de  terre  ou  plantes 
fourragères  si  possible.  Cette  pratique  éliminera  les  mauvaises 
herbes  vivaces. 


PIQUETAGE  DU  TERRAIN 

Si  le  plan  est  exact,  le  piquetage  ne  présentera  aucune  difficulté. 
La  plupart  des  propriétés  ont  une  ligne  de  démarcation  qui  peut 
servir  à  établir  la  ligne  de  base  du  verger.  Celle-ci  devra  être 
tracée  assez  loin  de  la  ligne  de  démarcation  pour  laisser  un  espace 
suffisant  pour  la  circulation  normale  entre  les  arbres  à  leur  plein 
développement.  En  outre,  si  l'on  envisage  de  travailler  le  verger 
et  de  pulvériser  dans  les  deux  directions,  laisser  de  la  place  pour 
les  tournières  au  bout  des  rangées.  Les  lignes  et  les  carrés  devront 
être  à  angle  droit. 

A  partir  de  la  ligne  de  base,  tracer  une  ligne  à  angle  droit.  Pour 
cela,  mesurer  du  coin  A  le  long  de  la  ligne  de  base  quatre  unités 
de  longueur  jusqu'à  un  point  B;  puis,  toujours  à  partir  du  point  A 
et  le  long  d'une  ligne  la  plus  perpendiculaire  possible  avec  la  ligne 
repère,  mesurer  trois  unités  de  longueur,  jusqu'à  un  point  C.  Après 
quoi,  ajuster  l'emplacement  définitif  de  ce  point  de  telle  sorte  qu'il 
soit  à  cinq  unités  de  longueur  de  B.  L'unité  de  longueur  peut  être 
de  9,  12  ou  15  m  (30,  40  ou  50  pi).  Une  fois  l'angle  droit  amorcé,  il 
n'y  a  plus  qu'à  prolonger  les  côtés  en  alignant  à  travers  le  champ. 
Recommencer  la  même  opération  aux  autres  angles. 

Déterminer  l'écartement  entre  les  lignes  et  l'emplacement  de 
chaque  arbre  à  la  mesure  et  à  la  visée.  Les  écartements  recom- 
mandés sont  donnés  au  tableau  6.  Enfoncer  un  piquet  à  l'empla- 
cement exact  de  chaque  arbre.  Si  le  champ  est  trop  vallonné  ou 
trop  grand  pour  que  l'on  puisse  voir  d'un  côté  à  l'autre,  on  pourra 
le  diviser  en  deux  et  piqueter  les  deux  parcelles  séparément. 
Utiliser  une  règle  à  planter  de  façon  à  pouvoir  enlever  les  piquets 
pour  la  préparation  du  trou  de  plantation.  Il  s'agit  d'une  planche 
légère,  d'une  longueur  de  2  m  (6  pi)  comportant  une  encoche 
centrale  et  un  trou  à  chaque  extrémité.  Placer  la  règle  pour  que 
l'encoche  centrale  s'emboîte  sur  le  piquet  en  l'alignant  sur  les 
autres  piquets  ou  sur  les  arbres;  puis  enfoncer  un  petit  jalon  à 
chacune  des  extrémités.  Ensuite,  enlever  la  règle  pour  creuser 
le  trou  puis  la  replacer  de  manière  que  l'encoche  indique  l'empla- 
cement exact  de  l'arbre.  Répéter  l'opération  à  chaque  piquet  de 
telle  sorte  que  les  arbres  soient  aussi  bien  alignés  que  les  piquets. 


PLANTATION 

Le  transport  des  arbres  de  la  pépinière  au  verger  devra  s'effectuer 

avec  le  minimum  de  choc.  La  plantation  en  automne  permet  à 

28  l'arbre  d'être  bien  installé  avant  le  début  de  la  saison  de  végé- 


Tableau  6     Écartements  recommandés  en  verger  entre  les  arbres  per- 
manents et  le  nombre  de  plants  à  l'hectare  suivant  les  différents  sols 


Dévelop- 


Distance  entre  les  arbres      Nombre  d'arbres 
et  les  rangées  en  m  (pi)  par  ha2  (ac) 


Développement  Envergure  pement  Sol  Sol  moins       Sol      Sol  moins 

de  l'arbre1  de  l'arbre  de  l'arbre  fertile  fertile        fertile       fertile 

Standard  100%  100%  9,8X12,2       7,9X10,4         84  122 

(32X40)         (26X34)         (34)  (49) 

Semi-standard         80%  61%  7,6x10,1       6,1X8,5         130  192 

(25X33)         (20X28)  (52)  (77) 

Demi-tailles  60%  31%  5,5x7,9         4,3x6,7         230  349 

(18X26)         (14X22)         (95)         (141) 

Demi-nain  40%  14%  3,7X6,1         3,0X5,5         448  598 

(12X20)         (10X18)       (181)         (242) 

Nain  20%  31/2%  1,8X4,3         1,5X4,0       1281  1656 

(6X14)  (5X13)       (518)         (670) 

NOTA:  Il  ne  faut  pas  conclure  de  ce  tableau  que,  sur  sols  moins  vigoureux,  les  arbres 
doivent  être  plantés  plus  densément  mais  plutôt  qu'on  doit  utiliser  un  porte-greffes 
plus  vigoureux  au  même  écartement. 

1  Standard:  La  plupart  des  semis,  M  12,  M  16.  Semi-standard:  semis  Beautiful  Arcade, 
M  1,  MM  104,  MM  109,  MM  111,  Alnarp  2.  Demi-tailles:  M  2  et  MM  106.  Demi-nain:  M  7  et 
M  4.  Nain:  M  9  et  M  26.  Les  pourcentages  donnent  le  développement  de  l'arbre  en 
pourcentage  du  type  standard. 

2  Le  nombre  d'arbres  par  ha  (ac)  peut  se  calculer  en  multipliant  la  distance  entre  les  arbres 
par  la  distance  entre  les  rangs,  en  mètres  (pi)  et  en  divisant  par  10  000  (43  560). 


tation  mais  le  choc  du  transport  le  rend  sensible  aux  dégâts  de 
l'hiver.  Aussi,  éviter  cette  pratique  dans  les  zones  de  culture  plus 
froides.  Ne  jamais  planter  quand  il  gèle.  Au  printemps,  planter  tôt 
quand  le  sol  est  encore  frais  et  humide.  La  croissance  sera  plus 
rapide  que  celle  des  arbres  plantés  plus  tard.  S'il  faut  retarder 
la  plantation,  manipuler  les  arbres  avec  encore  plus  de  soin.  On 
les  conservera  en  entrepôt  frigorifique  ou  à  l'ombre,  les  racines 
et  le  collet  bien  recouverts  de  terre  humide  afin  d'empêcher  la 
dessication. 

Le  transport  à  longue  distance  peut  provoquer  une  forte  perte 
d'eau  qu'il  faut  remplacer  le  plus  vite  possible.  Si  on  les  trempe 
dans  une  mare,  il  ne  faut  pas  les  y  laisser  plus  que  quelques 
heures  à  moins  que  l'eau  soit  froide  et  bien  aérée.  On  peut  aussi 
tremper  les  racines  dans  une  bouillie  de  terre  et  d'eau  et  arroser 
les  parties  aériennes. 

Il  faut  éviter  tous  les  risques  de  dessication,  chaleur,  vent,  insola- 
tion. Placer  les  arbres  dans  la  boue  ou  les  recouvrir  de  terre 
humide,  de  mousse  ou  de  sacs  durant  les  déplacements  ou  en 
attendant  la  mise  en  terre.  Les  racines  brisées  des  arbres  stockés 
pendant  l'hiver  auront  eu  le  temps  de  se  cicatriser  avant  la  plan- 
tation. Ne  pas  tailler  les  racines  de  ces  arbres  sauf  s'il  faut  les 
raccourcir  pour  les  faire  entrer  dans  un  trou  de  dimensions 
normales.  29 


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5s 


Figure  5     Une  grosse  tarière  est  l'instrument  idéal  pour  les  plantations 
commerciales. 


30 


D'ordinaire,  le  trou  de  plantation  dans  les  vergers  commerciaux 
est  creusé  à  la  tarière  25  à  40  cm  (10  à  16  po),  bien  que  les  trous 
creusés  à  la  pelle  soient  tout  aussi  bons  et  même  meilleurs. 
Toujours  utiliser  la  terre  de  surface  pour  enrober  complètement 
les  racines.  On  tasse  fermement  au  pied  au  fur  et  à  mesure  qu'on 
verse  la  terre.  Attention  de  ne  pas  creuser  des  trous  trop  profonds 
pour  les  arbres  nains  ou  semi-nains  greffés  bas  car  le  sol,  et  avec 
lui  l'arbre,  se  tasse  et  le  point  de  greffage  risque  d'être  enterré. 

Il  faut  planter  un  peu  plus  profondément  qu'en  pépinière  mais 
pour  les  porte-greffes  nanifiant  attention  à  ne  pas  enterrer  le  point 
de  greffage  ce  qui  pourrait  causer  l'enracinement  du  greffon  qui 
donnerait  alors  un  arbre  de  développement  normal.  Dans  un  essai 
réalisé  à  la  station  de  recherches  de  Kentville  on  a  constaté 
que  des  plants  écussonnés  haut,  sans  risque  d'enracinement  du 
greffon,  se  développaient  bien  lorsqu'ils  étaient  plantés  30  cm 
(12  po)  plus  profondément  qu'en  pépinière.  L'apport  de  9  I  (2  gai) 
d'eau  et  de  14  g  (Vi  oz)  de  solution  de  démarrage  dans  chaque 
trou  au  moment  du  remplissage  a  aidé  au  départ  des  arbres.  L'eau 
ainsi  ajoutée  favorisait  le  tassement  de  la  terre  et  l'enrobement 
des  racines.  On  peut  employer  jusqu'à  70  g  (21/2  oz)  de  la  solution 
de  démarrage  (1,4  kg  de  10-52-17  dans  180  I;  3  Ib  dans  40  gai) 
mais  il  est  dangereux  de  dépasser  cette  dose.  Dans  la  première 
saison,  on  peut  laisser  une  légère  cuvette  autour  de  chaque  arbre 
pour  permettre  à  l'eau  de  pluie  de  descendre  au  niveau  des 
racines.  Le  système  radiculaire  est  en  effet  alors  très  limité  et  le 
jeune  arbre  risque  de  manquer  d'eau  même  si  le  champ  semble 


humide.  En  pareilles  conditions,  on  versera  au  pied  de  chaque 
arbre  de  4,5  à  8  I  (1  à  2  gai)  d'eau.  Avant  l'hiver,  combler  les 
cuvettes  avec  de  la  pierre  concassée  ou  autre  matériau  similaire. 
Il  faut  tailler  les  arbres  immédiatement  après  la  plantation. 


FAÇONS  CULTURALES 

La  concurrence  des  mauvaises  herbes  et  des  graminées  doit  être 
évitée  dans  les  5  premières  années  au  moins  après  la  plantation 
ou  jusqu'à  ce  que  la  production  atteigne  20  kg  (1  bois.)  de  pom- 
mes par  arbre  et  par  an.  Sarcler  à  la  main  ou  à  l'aide  d'un  petit 
motoculteur.  Éviter  de  couper  les  racines  en  passant  trop  près 
des  arbres  avec  du  matériel  lourd.  Pour  combattre  l'érosion  sur 
pente,  ne  travailler  le  sol  que  dans  un  rayon  de  1  à  1,50  m  (3  ou 
4  pi)  autour  de  chaque  arbre.  Les  herbicides  sont  au  moins  aussi 
efficaces  que  le  sarclage  mais  dans  les  régions  froides  de  l'est 
du  Canada,  il  est  à  conseiller  de  conserver  un  tapis  de  plantes 
cultivées  ou  de  mauvaises  herbes  en  fin  de  saison  pour  permettre 
aux  jeunes  arbres  de  s'aoûter  et  d'éviter  des  graves  dégâts  aux 
racines  par  la  pénétration  excessive  du  gel  dans  le  sol.  Ce  conseil 
est  plus  facile  à  suivre  dans  les  vergers  cultivés.  Un  semis  de 
sarrazin  à  raison  de  54  kg  à  l'hectare  (%  bois./ac)  est  une  des 
meilleures  cultures  de  couverture  parce  qu'on  peut  le  semer 
même  dans  les  périodes  chaudes  et  sèches  de  la  fin  de  juillet. 


ENGAZONNEMENT 

Les  vergers  en  production  doivent  être  engazonnés.  A  l'aide 
d'herbicides,  on  maîtrisera  la  croissance  de  l'herbe  sous  les 
arbres,  sans  toutefois  l'éliminer  complètement.  Voici  un  bon 
mélange  à  gazon  pour  1  hectare  (1  ac): 

Fétuque  rouge  traçante  5,5  kg  (5  Ib) 

Trèfle  blanc  sauvage  ou  de  Hollande  2,2  kg  (2  Ibj 

Trèfle  Ladino  2,2  kg  (2  Ib) 

Pâturin  du  Kentucky  ou  du  Canada  11,2  kg  (10  Ib) 

Avoine  11,2  kg  (1  bois.) 

L'herbe  doit  être  fauchée  au  moins  deux  fois  par  an. 


DÉSHERBAGE  CHIMIQUE 

L'emploi  d'herbicides  pour  maîtriser  la  croissance  des  plantes 
agressives  est  bon  à  condition  d'être  fait  adéquatement.  Du  point 
de  vue  technique,  on  peut  entretenir  n'importe  quel  couvert  végé- 
ta! ou  même  un  sol  nu. 

Chaque  année  apporte  de  nouveaux  renseignements  sur  les 
herbicides:  nouveaux  produits,  modifications  aux  emplois  homo- 
logués et  meilleures  méthodes  d'application.  M  faut  se  tenir  au 
courant  en  consultant  les  spécialiste  des  services  de  vulgarisation. 
Toujours  lire  le  mode  d'emploi  sur  l'étiquette  chaque  année  avant 
d'entreprendre  la  pulvérisation  des  mauvaises  herbes.  31 


•*"*~>-ti  df*W* 


■*►"<».- 


^-*' 


Figure  6     Les  façons  culturales  ont  pratiquement  éliminé  toute  pousse 
de  mauvaises  herbes  et  de  gazon. 


Figure  7     On  a  utilisé  un  herbicide  pour  maîtriser  la  croissance  du  gazon 
et  des  mauvaises  herbes  dans  la  bande  de  terrain  couverte  par  les  arbres. 


32 


Figure  8     L'herbicide  n'a  été  appliqué  que  sous  les  arbres. 


Calibrer  le  pulvérisateur  au  moyen  d'un  réservoir  d'eau.  Vérifier 
souvent  pour  s'assurer  que  la  quantité  voulue  de  substance  active 
est  effectivement  et  également  répartie  sur  tout  le  terrain. 

Il  faut  employer  l'herbicide  au  taux  d'application  recommandé  si 
l'on  veut  obtenir  le  degré  voulu  de  maîtrise  de  la  végétation.  Les 
traitements  doivent  être  réguliers  et  uniformes.  Avec  les  soins 
voulus,  on  peut  éviter  tout  excès  ou  insuffisance  de  désherbage. 

Si  le  sol  est  trop  dénudé,  il  faut  le  couvrir  d'un  paillis  avant  l'hiver 
et  ne  pas  utiliser  d'herbicides  rémanents  avant  un  ou  deux  ans. 
Corriger  toute  insuffisance  de  désherbage  par  un  nouveau  traite- 
ment, en  plein  ou  en  localisation. 


FERTILISATION 

Sauf  peut-être  dans  certains  vergers  des  Cantons  de  l'Est 
(Québec),  tous  les  pommiers  cultivés  dans  l'est  du  Canada  ont 
besoin  d'engrais.  La  fumure  conditionne  la  croissance,  le  rende- 
ment et  l'aspect  des  arbres  de  même  que  l'aspect,  le  calibre  et  la 
qualité  des  fruits  et  leur  durée  de  conservation. 


EMPLOI  DES  ENGRAIS 


Pratiquement  tous  les  sols  de  l'est  du  Canada  gagnent  à  être 
chaulés.  Il  est  bon  de  faire  déterminer  de  temps  en  temps  le  taux 


33 


34 


d'acidité  du  sol.  Si  ces  essais  ne  sont  pas  disponibles,  épandre 
560  kg  de  chaux  par  hectare,  par  an  (500  Ib/ac)  tous  les  4  à  8  ans. 
On  recommande  généralement  l'emploi  de  la  dolomie  à  cause  de 
son  apport  en  magnésium.  Dans  les  quelques  vergers  où  le  sol 
est  riche  en  magnésium,  l'apport  de  calcium  sera  réalisé  par 
addition  de  chaux  carbonatée  (calcite).  Bien  qu'on  trouve  des 
vergers  productifs  sur  des  sols  d'acidité  très  variable,  un  pH 
voisin  de  6  est  considéré  le  meilleur.  Si  l'épreuve  d'acidité  donne 
un  pH  inférieur  à  5.5,  il  faut  chauler  plus  abondamment. 

Appliquer  assez  d'azote  pour  provoquer  un  accroissement  d'envi- 
ron 50  cm  (20  po)  des  pousses  terminales  chez  les  jeunes  arbres 
et  d'environ  20  cm  (8  po)  chez  les  arbres  plus  âgés.  A  noter  que 
la  coloration  des  fruits  est  une  indication  du  degré  d'azote:  un 
manque  de  coloration  rouge  sur  le  fruit  mûr  signifie  trop  d'azote. 
On  applique  l'azote  au  printemps,  dès  qu'il  n'y  a  plus  de  danger 
de  pertes  excessives  par  la  pluie  ou  par  l'écoulement  de  surface. 

En  général,  le  10-1 0-1 0-0.1  B  ou  l'équivalent  assure  un  bon  niveau 
nutritif.  Le  taux  d'application  dépend  du  degré  de  fertilité  du  sol, 
du  type  de  culture,  du  développement  des  arbres  et  de  la  variété. 
Les  pommiers  Red  Delicious  et  Spartan  semblent  plus  exigeants 
que  la  plupart  des  autres  variétés.  En  sols  pauvres,  les  vergers 
d'arbres  à  grand  développement  ou  de  petits  arbres  plantés  à 
forte  densité  peuvent  exiger  des  applications  annuelles  de  900  à 
1120  kg  à  l'hectare  (800  à  1000  Ib/ac).  Les  vergers  cultivés  sur  de 
bons  sols  profonds  n'auront  besoin  que  de  moins  de  la  moitié.  Au 
moins  la  moitié  de  l'azote  fourni  devra  être  sous  forme  de  nitrate. 

D'ordinaire  les  jeunes  arbres  ont  besoin  d'un  apport  de  225  g 
(V2  Ib)  de  10-10-10-0.1  B  un  mois  après  la  plantation,  avec  un 
accroissement  annuel  d'une  demi-livre  selon  l'état  de  croissance 
de  l'arbre  et  la  fertilité  du  sol.  Selon  les  conditions,  on  peut  appli- 
quer moins  de  phosphore  (P)  et  de  potassium  (K)  une  fois  que 
les  arbres  sont  bien  implantés. 

Le  fumier  de  ferme  est  un  engrais  satisfaisant  et  bien  équilibré. 
Une  tonne  de  bon  fumier  d'étable  fournit  à  peu  près  l'équivalent 
de  45  kg  (100  Ib)  de  9-5-7  en  plus  d'un  précieux  apport  de  matière 
organique.  L'application  de  fumier  de  volaille  frais  ne  doit  pas 
dépasser  4,4  t/ha  (2  t/ac).  Le  fumier  risque  d'abîmer  les  jeunes 
arbres  si  on  répand  trop  près  du  tronc.  L'épandage  peut  se  faire 
de  la  fin  de  l'automne,  après  la  récolte,  à  la  sortie  des  bourgeons 
au  printemps. 

Un  abondant  pai Mis  organique  est  très  utile  et  peut  réduire  les 
façons  culturales  et  les  besoins  d'engrais.  L'épandage  en  été,  de 
foin,  de  légumineuses  ou  d'herbe  fraîche  risque  d'apporter  un 
excès  d'azote  en  fin  de  saison,  de  causer  une  prolongation  exces- 
sive de  la  croissance  et  donne  des  pommes  molles  et  peu  colo- 
rées. Un  paillis  épais,  sec,  appliqué  en  été  risque  d'empêcher 
l'eau  de  pluie  d'atteindre  les  racines.  Il  est  préférable  d'épandre 
un  paillis  de  foin  en  automne  ou  au  début  du  printemps.  Par 
ailleurs,  les  paillis  attirent  les  mulots  qui  peuvent  causer  des  dégâts 
graves. 


Dans  les  plantations  âgées,  on  peut  appliquer  les  engrais  avec 
une  épandeuse  centrifuge.  Dans  les  jeunes  plantations,  il  faut  les 
étendre  également  autour  de  chaque  arbre  et  jusqu'à  environ 
0,6  m  (2  pi)  au-delà  de  la  surface  couverte  par  les  branches.  Un 
épandage  trop  abondant  près  du  tronc  des  jeunes  arbres  peut 
être  néfaste,  surtout  dans  les  sols  sablonneux,  si  l'été  est  sec. 


SYMPTÔMES  DE  CARENCE 

Le  manque  d'azote,  qui  est  la  carence  la  plus  répandue  dans  les 
vergers,  peut  se  répandre  gravement  si  on  n'ajoute  pas  un  surplus 
d'azote  au  sol. 

Les  arbres  modérément  ou  fortement  carences  en  azote  ont  des 
feuilles  vert  pâle  ou  jaunâtres.  Leur  croissance  est  lente  et  leur 
rendement  faible,  les  fruits  sont  petits  et  intensément  colorés. 
Les  arbres  sur  l'herbe  risquent  plus  de  manquer  d'azote  que  ceux 
qui  sont  plantés  en  sol  cultivé.  Par  contre,  un  excès  d'azote 
entraîne  la  formation  de  grandes  feuilles  vert  foncé,  une  crois- 
sance excessive,  une  nouaison  trop  abondante  et  des  fruits  mal 
colorés.  Chez  certaines  variétés,  l'entrée  en  production  est  retar- 
dée quand  les  jeunes  arbres  ont  une  croissance  végétative 
excessive,  condition  qui  peut  être  due  à  une  fumure  azotée 
abondante  ou  à  une  taille  sévère. 

L'excès  ou  la  carence  de  phosphore  est  rarement  assez  grave 
pour  avoir  des  effets  visibles  dans  les  vergers  et  bien  des  arbo- 
riculteurs en  utilisent  moins  qu'il  est  recommandé. 

Chez  certaines  variétés,  la  carence  de  bore  provoque  une  faible 
nouaison,  l'apparition  de  «cœur  liégeux»  sur  les  fruits  et  un  grave 
dépérissement  des  rameaux.  La  Mclntosh  et  la  Cortland  sont 
particulièrement  sensibles  au  manque  de  bore. 

Le  manque  de  potassium  se  reconnaît  par  la  présence  de  feuilles 
frangées  à  pourtour  couleur  de  cendre.  Bien  qu'une  bonne  teneur 
en  potassium  favorise  la  coloration  du  fruit,  l'excès  peut  entraver 
l'absorption  du  magnésium  et  du  calcium. 

Une  carence  de  magnésium  entraîne  une  brûlure  grave  des  feuil- 
les; l'apparition  d'une  coloration  jaune  entre  les  nervures,  au 
niveau  de  la  nervure  médiane,  précède  généralement  ce  symp- 
tôme. D'ordinaire,  les  effets  sont  plus  marqués  sur  les  feuilles 
âgées.  On  les  observe  en  fin  de  juillet  et,  dans  les  cas  graves, 
on  note  la  chute  des  feuilles  et  des  fruits.  Les  fruits  des  arbres 
carences  mûrissent  prématurément  et  sont  de  mauvaise  qualité, 
souvent  intensément  colorés  mais  sans  éclat.  Parfois,  la  crois- 
sance des  arbres  est  sérieusement  retardée. 

Le  manque  de  calcium  est  rarement  assez  grave  pour  provoquer 
des  symptômes  sur  les  arbres.  Sur  les  fruits,  le  point  amer  et  la 
tache  d'York  sont  moins  graves  lorsque  l'absorption  de  Ca  est 
suffisante.  De  plus,  la  durée  de  conservation  et  l'aptitude  à  la 
manutention  peuvent  aussi  être  améliorées.  35 


Le  manganèse  cause  plus  d'ennuis  par  excès  que  par  carence. 
Les  symptômes  de  «rougeole»  sur  l'écorce  en  particulier  sur 
les  jeunes  pousses  de  Red  Delicious  sont  liés  à  un  excès  de 
manganèse. 

Beaucoup  de  carences  sont  corrigées  par  des  pulvérisations  de 
solutions  nutritives,  plus  particulièrement  l'urée  (pour  l'azote), 
le  sulfate  ou  le  nitrate  de  magnésium,  le  nitrate  ou  le  chrorure 
de  calcium,  le  borax  et  le  Solubor.  Consulter  les  calendriers  de 
pulvérisations  pour  la  région. 


FORMATION  ET  TAILLE  DES  POMMIERS 

La  taille  représente  un  poste  de  dépenses  important  pour  l'arbo- 
riculteur. Une  étude  de  prix  de  revient  réalisée  en  1939  et  1940 
en  Nouvelle-Ecosse  a  mis  en  évidence  que  23%  du  temps  con- 
sacré à  la  culture  et  à  la  cueillette  des  pommes  était  pris  par 
la  taille.  Une  étude  analogue  réalisée  en  1939  en  Colombie- 
Britannique  a  donné  une  proportion  de  17.8%. 

La  taille  accroît  la  vigueur  des  arbres  bien  que  les  jeunes  arbres 
non  taillés  croissent  plus  vite,  entrent  en  production  plus  tôt  et 
produisent  plus  abondamment  que  des  arbres  taillés.  Le  travail 
du  sol,  l'éclaircissage,  les  pulvérisations  et  la  cueillette  sont 
facilités  par  une  bonne  taille  qui,  en  plus,  améliore  la  grosseur 
et  la  qualité  des  fruits. 

Le  port  des  pommiers  varie  avec  les  variétés.  La  Gravenstein  a, 
en  général,  d'excellentes  branches  étalées.  Les  Delicious  et 
Northern  Spy  ont  plutôt  un  port  érigé  et  des  fourches  étroites  et 
faibles.  La  Cortland  a  un  port  pleureur. 

L'art  de  la  taille  s'est  développé  en  Europe  et  en  Asie  au  cours 
des  siècles.  Les  tailles  en  cordon,  en  espalier,  en  pyramide  et  en 
palmette  sont  toutes  des  formes  intéressantes  pour  les  pommiers, 
les  poiriers  et  autres  arbres  fruitiers,  et  en  plus  on  trouve  une 
grande  variété  de  formes  décoratives  pour  les  arbres  ornementaux. 

Il  semble  y  avoir  peu  d'uniformité  dans  les  méthodes  de  la  taille 
pratiquée  au  Canada.  Les  arbres  poussent  et  produisent  bien 
avec  les  nombreuses  formes  de  taille  en  usage.  Les  explications 
ci-dessous  s'appliquent  aux  formes  à  axe  central  préconisées 
pour  l'est  du  Canada. 


FORMATION  DES  JEUNES  ARBRES 

Comme  la  taille  est  un  procédé  nanifiant  et  qu'on  veut  un  arbre 
qui  entre  en  production  le  plus  vite  possible,  il  est  préférable  de 
prévoir  toute  croissance  indésirable  et  de  lui  donner  la  forme 
qu'on  veut  plutôt  que  de  devoir,  par  après,  couper  les  branches 
surnuméraires.  Nous  considérerons  donc  la  taille  des  jeunes 
36  arbres  comme  un  procédé  de  formation. 


Tout  arbre  nouvellement  planté  doit  être  rabattu  à  environ  1  m 
(3  pi)  et  toutes  les  fourches  étroites  doivent  être  éliminées.  Après 
le  départ  de  la  végétation,  choisir  la  meilleure  pousse  terminale 
et  ravaler  toutes  les  autres  à  5  cm  (2  po);  on  obtient  ainsi  un  axe 
dominant  et  un  bon  angle  d'ouverture  des  branches  latérales.  En 
cas  de  croissance  inégale  ou  de  formation  de  pousses  trop 
nombreuses,  on  recourt  au  pincement. 

La  seconde  année,  on  rabat  de  nouveau  l'axe  central,  cette  fois  à 
environ  la  moitié.  On  continue  les  pincements  et  la  formation. 

On  peut  attacher  des  épingles  à  linge  sur  l'axe  central  juste 
au-dessus  des  branches  latérales  en  cours  de  développement 
pour  leur  donner  un  bon  angle  d'ouverture.  Pour  certaines 
variétés,  il  peut  être  utile  d'arquer  les  latérales.  On  utilise  à  cet 
effet  des  agrafes  spéciales  ou  des  écarteurs.  En  disposant  les 
écarteurs,  on  veillera  à  plier  la  branche  elle-même  plutôt  que  de 
tirer  trop  fort  sur  la  fourche. 

Un  autre  procédé  de  formation  consiste  à  pratiquer  une  entaille 
au-dessus  d'un  bourgeon  pour  provoquer  la  sortie  d'une  pousse 
sur  un  côté  de  l'arbre  qui  en  manque.  On  peut  aussi  faire  une 
entaille  au-dessous  d'un  bourgeon  pour  ralentir  la  croissance 
d'une  pousse  trop  vigoureuse.  Ces  entailles  ne  devront  pas  cerner 
plus  qu'un  tiers  de  la  circonférence  de  la  pousse,  ni  être  plus 
profond  que  la  moitié  de  l'épaisseur  de  l'écorce. 

Il  est  généralement  recommandé  de  laisser  sur  l'arbre  plus  de 
branches  qu'il  n'en  faut  pour  l'arbre  adulte.  Ces  branches  aident 
à  la  formation  de  bonnes  fourches,  donnent  une  production  plus 
rapide  et  permettent  d'accélérer  la  taille  une  fois  que  l'arbre  est 
en  rapport.  Jusqu'à  ce  moment-là,  on  se  limitera  à  éliminer  les 
branches  transversales,  quelques  branches  basses  et  celles  qui 
poussent  à  travers  la  cime. 

Le  but  recherché  est  de  développer  un  arbre  à  axe  central,  en 
arbre  de  Noël,  d'une  envergure  de  3  à  3,50  m  (10  à  12  pi).  Sur  les 
arbres  de  plus  grande  envergure,  on  transforme  l'axe  central 
en  latéral,  ce  qui  donne  lieu  à  la  forme  dite  à  ouverture  différée. 


TAILLE  DES  ARBRES  ÂGÉS 

Sur  les  arbres  plus  âgés,  il  faut  sans  cesse  éliminer  les  branches 
cassées  ou  mortes.  Il  est  bon  de  prévoir  la  disparition  de  branches 
ombragées,  inutiles  ou  trop  faibles.  Certaines  variétés  portent  de 
nombreuses  petites  branches  ou  ramilles  qu'il  faut  élaguer  en 
éliminant  les  plus  faibles.  Cette  pratique,  particulièrement  utile 
pour  accroître  le  calibre  des  fruits,  s'impose  dans  le  cas  de  varié- 
tés telles  que  Red  Delicious. 

Les  gourmands  peuvent  parfois  servir  à  développer  des  jambes 
de  force  naturelles  qui  renforciront  les  fourches  faibles.  Lorsqu'il 
pousse  un  gourmand  sur  une  branche  faible  et  un  autre  gourmand 
sur  une  branche  vigoureuse  disposée  au  bon  endroit,  on  pourra  37 


Figure  9     Deux  types  de  taille  —  L'arbre  le  plus  gros,  à  droite,  a  toujours 
produit  des  fruits  plus  abondants  et  meilleurs. 


les  enrouler  l'une  autour  de  l'autre  et  les  attacher  solidement. 
Elles  formeront  en  grandissant  une  excellente  jambe  de  force. 
On  peut  aussi  utiliser  pour  cela  un  gourmand  greffé  sur  une 
autre  branche.  Cette  méthode  est  parfois  utile  pour  remplacer 
des  branches  brisées.  Supprimer  les  autres  gourmands  ascen- 
dants sur  les  arbres  de  tous  les  âges. 

Si  possible,  on  confiera  à  la  même  personne  le  soin  de  tailler  les 
jeunes  arbres  pendant  les  4  ou  5  premières  années,  de  façon  à 
pouvoir  suivre  un  même  plan  général  de  développement.  L'exé- 
cution par  étapes  simplifiera  le  travail  de  la  taille.  Tout  d'abord, 
enlever  toutes  les  grosses  branches  inutiles.  Ensuite,  pratiquer 
les  légères  coupes  nécessaires  pour  donner  à  l'arbre  la  structure 
désirée.  Enfin,  on  s'occupera  d'enlever  les  branches  transversales 
et  les  gourmands,  en  plus  d'élaguer  et  de  rabattre.  Il  est  important 
de  faire  des  coupes  qui  puissent  se  cicatriser  le  plus  vite  possible 
afin  de  réduire  la  possibilité  d'invasion  de  la  blessure  par  des 
infections  provoquant  la  pourriture.  Pour  éviter  de  fendre  le  tronc 
de  l'arbre  en  coupant  de  grosses  branches,  il  est  à  conseiller  de 
faire  d'abord  une  entaille  par  en  dessous  puis  de  pratiquer  deux 
coupes,  la  première  à  environ  30  cm  (1  pi)  du  tronc.  Dans  l'emploi 
d'égoïnes  et  de  sécateurs  à  long  manche,  ne  laissez  pas  de 
chicots. 


OUTILS  DE  TAILLE 


38 


Tous  les  outils  tels  que  serpettes,  scies,  sécateurs  et  échenilloirs, 
(sécateurs  à  long  manche)  ainsi  que  les  scies  à  long  manche 
peuvent  servir  à  la  taille.  Bien  qu'on  trouve  sur  le  marché  depuis 


de  nombreuses  années,  des  cisailles  et  des  scies  électriques, 
hydrauliques  ou  à  l'air  comprimé,  et  souvent  montées  sur  une 
plate-forme  mobile  appelée  girafe,  ces  équipements  ne  se  sont 
révélés  réellement  avantageux  que  dans  des  cas  marginaux.  Les 
scies  à  chaîne  légères  sont  ces  derniers  temps  devenues  l'outil 
motorisé  le  plus  populaire.  On  cherchera  à  utiliser  l'outil  le  plus 
apte  à  accomplir  les  coupes  désirées. 


SURGREFFAGE 

11  peut  devenir  nécessaire  de  changer  la  variété  des  pommes 
produites  sur  un  ou  plusieurs  pommiers.  La  méthode  est  facile  à 
exécuter  dans  le  cas  des  jeunes  arbres.  Dans  les  régions  plus 
froides  du  Canada,  on  recherche  la  formation  d'une  charpente 
rustique  que  l'on  greffe  ensuite  avec  des  variétés  plus  tendres 
mais  de  meilleure  qualité.  Le  tronc  et  les  fourches  principales  sont 
en  effet  les  parties  de  l'arbre  le  plus  fréquemment  endommagées 
par  les  gelées  d'automne.  A  Kentville,  des  arbres  de  2  ans  greffés 
après  2  années  passées  en  verger  n'ont  accusé  qu'un  retard  de 
croissance  d'une  demi-saison,   alors  que  des  arbres  greffés  à 

12  ans  n'ont  donné,  dans  les  10  années  qui  ont  suivi  la  greffe, 
que  la  moitié  de  la  récolte  des  arbres  non  greffés.  On  a  toutefois 
obtenu  d'excellents  arbres  par  surgreffage  à  l'âge  mûr.  Là  où  le 
gros  du  verger  est  rentable,  il  vaut  mieux  recourir  au  surgreffage 
plutôt  que  de  remplacer  les  arbres  à  améliorer. 

On  peut  ravaler  des  grosses  branches  et  insérer  plusieurs  greffons 
sur  le  pourtour  du  moignon  (greffe  en  tête)  en  utilisant  un  ou 
plusieurs  genres  de  greffe.  Ou  bien  encore,  on  peut  conserver  les 
branches  principales  en  éliminant  presque  toutes  les  latérales 
et  insérer  sous  l'écorce  les  greffons  à  intervalles  de  30  cm  (1  pi) 
environ  de  part  et  d'autre  de  la  branche  tout  le  long  de  la  branche 
(greffe  sur  charpente).  Là  encore,  on  peut  utiliser  plusieurs  genres 
de  greffe.  Ne  greffer  que  les  arbres  ou  les  branches  vigoureux. 
La  reprise  des  greffons  et  la  croissance  sont  difficiles  sur  les 
parties  ombragées  à  moins  qu'on  ne  ravale  radicalement  la  cime. 

Les  greffes  ne  devraient  pas,  sauf  exception,  être  pratiquées  à 
plus  de  2  m  (7  pi)  du  sol.  De  même,  il  ne  faut  pas  ramener  le 
nombre  de  boutons  en  croissance  à  moins  de  10%  du  nombre  de 
ceux  qui  existaient  avant  la  greffe.  Ainsi,  sur  un  arbre  assez  jeune, 
la  pose  des  greffons  se  fera  de  façon  qu'un  des  derniers  bourgeons 
laissés  sur  les  branches  puisse  d'un  coup  remplacer  toute  la 
branche.  Sur  les  arbres  de  grand  développement,  c'est  plus  diffi- 
cile à  réaliser  et  il  faut  conserver  des  portions  de  l'arbre  original 
pendant  1  ou  2  ans.  On  a  obtenu  de  bons  résultats  en  ravalant 
la  cime  puis  en  utilisant  la  greffe  en  tête  sur  les  grosses  branches 
et  la  greffe  sur  charpente  sur  les  latérales,  tout  en  laissant  autour 
de  l'arbre  une  large  bordure  de  branches  d'origine.  On  a  ainsi 
obtenu  pour  la  variété  en  voie  de  remplacement  d'excellentes 
récoltes  de  gros  fruits  faciles  à  cueillir.  En  procédant  ainsi  sur 
plusieurs  années  jusqu'à  ce  que  la  nouvelle  cime  soit  bien  déve- 
loppée et  formée,  les  arbres  n'ont  jamais  perdu  une  seule  saison 
de  production.  39 


La  réussite  de  la  greffe  suppose  (i)  de  bons  arbres  et  de  bons 
greffons,  indemnes  de  maladies  à  virus  (ii)  une  bonne  affinité 
entre  le  porte-greffe  et  le  greffon  (iii)  la  prévention  du  dessèche- 
ment du  greffon  avant  que  les  nouveaux  tissus  vasculaires  aient 
fait  leurs  jonctions  (iv)  l'utilisation  d'un  mastic  à  greffer  non  toxique 
(v)  une  bonne  formation  (par  la  taille)  des  pousses  en  cours  de 
développement. 

Pour  l'engluement  initial,  on  utilise  de  préférence  un  badigeon  de 
chaux  à  base  de  résine  et  de  cire  d'abeilles.  Pour  les  reprises 
de  traitement,  on  peut  utiliser  des  émulsions  d'asphalte.  Les  trai- 
tements doivent  être  exécutés  au  besoin  une  semaine  après  la 
greffe  puis  de  nouveau  aussitôt  après  le  départ  de  la  végétation. 
On  peut  prévenir  la  croissance  déréglée  des  greffons  en  rabattant 
toute  pousse  excessive  au  milieu  de  l'été.  L'élagage,  la  formation 
et  l'élimination  des  gourmands  doivent  être  réglés  selon  la  vigueur 
de  l'arbre  et  son  mode  de  croissance.  Ce  sont  des  opérations 
que  l'on  doit  suivre  de  près  si  l'on  veut  obtenir  un  arbre  de  belle 
qualité.  On  peut  réfréner  partiellement  une  croissance  excessive 
en  réduisant  l'apport  d'azote. 


PREVENTION  ET  TRAITEMENT  DES  BLESSURES 

Mieux  vaut  prévenir  les  dégâts  que  d'avoir  à  traiter  des  arbres 
cassés.  Il  faut  maintenir  les  arbres  bien  taillés  et  bien  étayés  et 
éclaircir  les  fruits.  Pour  éviter  les  dégâts  par  le  vent,  planter  des 
brise-vent  partout  où  cela  est  possible.  Utiliser  des  méthodes 
culturales  qui  réduisent  les  risques  des  dégâts  de  l'hiver. 

Tout  arbre  qui  produit  chaque  année  0,4  t  (20  bois.)  de  fruits  d'une 
qualité  supérieure  est  un  objet  précieux.  S'il  vient  à  être  abîmé, 
il  vaut  la  peine  de  dépenser  beaucoup  pour  le  sauver,  sinon 
entièrement,  du  moins  en  partie.  Il  y  a  plusieurs  méthodes  de 
traitement. 

Souvent,  un  badigeonnage  de  cire  à  greffer  ou  d'émulsion 
d'asphalte  suffit  pour  encourager  la  cicatrisation  et  pour  empê- 
cher les  plaies  de  se  dessécher.  Les  petits  arbres  peuvent  avoir 
besoin  de  la  greffe  en  pont  ou  de  la  greffe  par  approche  pour 
surmonter  les  conséquences  des  cernes  causés  par  les  rongeurs 
ou  les  dégâts  de  l'hiver  ou  du  feu.  Le  tuteurage  maintient  les 
arbres  bien  droits  et  améliore  leur  ancrage.  Pour  soutenir  les 
branches  ou  pour  éviter  le  bris  des  grosses  branches,  on  peut  se 
servir  de  pitons  et  de  fils  de  fer  ou  bien  de  longs  boulons,  bien 
que  ces  procédés  ne  soient  pas  tout  à  fait  satisfaisants.  On  peut 
utiliser  les  ponts  naturels  formés  à  partir  de  gourmands. 

Si  le  gel  soulève  l'écorce  du  bois,  il  suffit  de  la  remettre  en  place 
avec  des  clous  à  grosse  tête  et  d'engluer  la  plaie  de  cire.  Si  les 
conditions  sont  favorables,  l'union  de  l'écorce  et  du  bois  se 
rétablira  et  de  toute  façon  le  traitement  facilitera  la  cicatrisation. 

Si  une  partie  d'un  arbre  productif  donne  de  petites  pommes  ou 

pousse  mal,  il  faut  examiner  le  tronc  pour  voir  s'il  n'a  pas  subi 

40  de  blessures.  On  peut  revigorer  un  arbre  abîmé  en  plantant  tout 


contre  lui  un  petit  arbre  dont  on  greffera  par  approche  la  branche 
chétive  ou  le  tronc  de  l'arbre  endommagé,  juste  au-dessous  de 
cette  branche. 

Si  le  vent  renverse  les  arbres,  il  faut  les  redresser  dans  les  deux 
jours  qui  suivent  et  les  étayer  solidement.  A  la  station  de  recher- 
ches, presque  tous  les  arbres  déracinés  par  l'ouragan  Edna  en 
1954  ont  été  sauvés  de  cette  manière. 

Toute  avarie  venant  du  sud-ouest  de  même  que  l'insolation  sont 
grandement  réduites  si,  à  l'automne,  on  peint  les  côtés  exposés 
avec  une  peinture  d'extérieur  mate  au  latex. 


CONTRÔLE  DE  LA  QUALITÉ 

L'éclaircissage  qui  consiste  à  retirer  de  l'arbre  une  partie  des 
fruits  de  la  future  récolte,  améliore  la  croissance,  la  coloration, 
la  qualité  et  le  taux  de  maturation  des  fruits  demeurés  sur  l'arbre. 
Lorsqu'il  est  fait  assez  tôt,  généralement  par  pulvérisations  chimi- 
ques, il  permet  de  récolter  le  même  tonnage  de  fruits  ou  même 
un  tonnage  légèrement  supérieur,  avec  une  fatigue  moindre  de 
l'arbre.  En  effet,  il  y  aura  moins  de  jeunes  fruits  qui  tomberont 
à  la  chute  de  juin  et,  de  plus,  il  y  aura  moins  de  pépins  sur  un 
même  arbre.  On  a  vu  que  les  pépins  prélèvent  beaucoup  plus 
d'éléments  nutritifs  que  la  chair  des  fruits. 

Certaines  variétés  nécessitent  un  éclaircissage  plus  poussé  que 
d'autres.  Cependant,  il  est  généralement  nécessaire  d'éclaircir 
chaque  année  quelques  arbres  de  chaque  variété.  La  Cortland 
a  rarement  besoin  d'être  éclaircie,  la  King  pratiquement  jamais. 
La  Golden  Delicious  et  la  Spartan  sont  des  variétés  de  qualité 
supérieure  mais  relativement  peu  plantées  dans  l'est  du  Canada, 
sans  doute  parce  qu'elles  exigent  un  éclaircissage  rigoureux  pour 
produire  des  fruits  de  beau  calibre  et  de  haute  qualité  possédant 
la  couleur  typique  de  la  variété.  Pratiquement  toutes  les  variétés 
qui  ont  précédé  la  Gravenstein  exigent  un  éclaircissage  poussé 
sinon  elles  ne  produisent  qu'une  année  sur  deux  et  donnent  une 
nouaison  très  abondante. 

Il  faut  évaluer  soigneusement  les  possibilités  de  pollinisation 
croisée  et  tâcher  de  prédire,  à  la  floraison,  la  nouaison  potentielle 
pour  chaque  variété.  On  tiendra  compte  des  facteurs  susceptibles 
d'influencer  l'abondance  et  la  vigueur  des  fleurs  ainsi  que  de  la 
disponibilité  du  pollen  et  des  abeilles  pollinisatrices  avant  de  faire 
des  projets  d'éclaircissage. 

Une  taille  judicieuse  peut  améliorer  le  calibre  des  fruits  de  la 
plupart  des  variétés.  En  revanche,  une  fumure  abondante  peut 
avoir  l'effet  inverse  en  accroissant  la  nouaison. 


ÉCLAIRCISSAGE  À  LA  MAIN 

Les  jeunes  fruits  non  désirés  sont  plus  faciles  à  enlever  lorsqu'ils 

sont  encore   peu   développés   bien   qu'il   soit   plus   économique  41 


Figure  10  Plusieurs  petits  fruits  commencent  à  se  développer  sur  un 
dard.  Tous  tomberont  naturellement,  sauf  les  deux  plus  vigoureux.  On 
pourra  alors  commencer  l'éclaircissage  à  la  main.  Un  bon  éclaircissage 
chimique  aurait  éliminé  les  petits  fruits  les  plus  faibles  avant  qu'ils  ne 
commencent  à  grossir. 


d'attendre  qu'on  puisse  distinguer  les  pommes  qui  tomberont 
d'elles-mêmes  prématurément.  Prendre  le  pédoncule  de  la  pomme 
entre  le  pouce  et  l'index  et,  avec  les  autres  doigts,  détacher  la 
pomme  de  la  tige.  Alors,  le  pédoncule  reste  sur  le  rameau  et 
l'enlèvement  de  la  pomme  n'affaiblit  pas  l'attache  des  autres  fruits 
du  même  dard.  Quand  les  fruits  sont  un  peu  trop  gros,  il  peut  être 
pratique  d'éclaircir  en  se  servant  de  légères  cisailles,  en  particu- 
lier sur  les  variétés  à  pédoncules  courts,  mais  d'ordinaire,  cela 
va  plus  vite  avec  les  doigts. 

Il  faut  considérer  l'éclaircissage  manuel  comme  un  traitement 
d'élimination  destiné  à  enlever  les  petits  fruits  chétifs,  ombragés 
ou  mal  formés.  La  production  totale  baissera  généralement  en 
fonction  du  degré  d'avancement  de  la  saison  mais,  comme  seules 
les  meilleures  pommes  valent  les  frais  de  récolte,  d'entreposage 
et  d'emballage,  on  peut  continuer  l'éclaircissage  presque  jusqu'au 
moment  de  la  récolte. 


42 


ÉCLAIRCISSAGE  CHIMIQUE 

Quatre  produits  chimiques  sont  particulièrement  en  usage  dans 
l'est  du  Canada  et  certains  sont  disponibles  dans  plusieurs  mar- 
ques de  commerce.  Pour  obtenir  les  dernières  recommandations 
pour  la  région,  on  consultera  le  spécialiste  des  services  de  vulga- 


risation.  On  peut  aussi  suivre  les  conseils  quotidiens  dispensés 
à  la  radio. 

Les  composés  dinitrés  sont  caustiques  et  ne  sont  efficaces  que 
dans  une  période  d'application  de  quelques  heures  seulement, 
c'est-à-dire  quand  il  y  a  eu  suffisamment  de  pollinisation  croisée, 
mais  toutefois  avant  que  le  reste  des  fleurs  ait  été  fécondé;  cela 
correspond  généralement  au  stade  de  la  pleine  floraison.  Les  taux 
varient  de  125  à  250  ml/100  I  (V2  à  1  pinte/100  gai).  Le  feuillage 
risque  d'être  légèrement  attaqué  surtout  par  temps  humide  et 
quand  la  végétation  est  particulièrement  luxuriante.  Les  composés 
dinitrés  s'emploient  surtout  sur  les  variétés  Gravenstein  et  Spy. 

Le  naphtalène-acétamide  (Amid  thin)  est  moins  limité  dans  la 
période  d'application  et  il  occasionne  rarement  des  dégâts  ou  un 
éclaircissage  excessif.  Il  s'applique  à  raison  de  20  à  80  ppm  (selon 
le  mode  d'emploi  de  l'étiquette)  du  début  de  la  chute  des  pétales 
jusqu'à  3  semaines  après  la  pleine  floraison.  Il  y  a  risque  d'éclair- 
cissage  insuffisant  surtout  lorsque  l'application  est  exécutée  après 
la  chute  complète  des  pétales  ou  par  temps  venteux  ou  dessé- 
chant. Le  traitement  sur  Red  Delicious  et  Macoun  peut  entraîner 
la  formation  de  très  petits  fruits  s'il  a  lieu  après  la  chute  des 
pétales.  Le  risque  d'éclaircissage  excessif  ne  survient  qu'avec 
l'application  à  la  pleine  floraison  ou  à  des  doses  fortes  quand  il 
y  a  encore  des  pétales  ou  encore  sur  des  arbres  trop  faibles  ou 
trop  jeunes. 


L'acide  naphtalène  acétique  (ANA)  redevient  populaire  dans  l'est 
du  Canada.  Plus  efficace  que  le  naphtalène-acétamide,  il  est  aussi 
moins  sensible  au  stade  d'application  que  les  composés  dinitrés. 
Au  début,  l'usage  de  l'acide  naphtalène  acétique  était  limité  à  une 
période  allant  de  10  jours  à  3  semaines  après  la  floraison,  en 
raison  des  déformations  considérables  causées  au  feuilllage  par 
des  applications  plus  précoces.  Les  taux  d'utilisation  variaient  de 
12  à  36  ppm.  Plus  récemment,  on  a  constaté  que  des  doses  beau- 
coup plus  faibles,  de  4  à  8  ppm,  sont  efficaces  sur  Gravenstein 
et  sur  Spy  en  application  à  la  chute  des  pétales. 

Le  Carbaryl  serait  le  produit  idéal  si  ce  n'était  de  ses  propriétés 
insecticides.  En  effet,  il  tue  les  insectes  pollinisateurs  et  les  pré- 
dateurs des  acariens  des  arbres  fruitiers.  C'est  un  produit  qui  ne 
cause  pas  de  dommage  aux  fruits  ni  au  feuillage,  il  a  une  efficacité 
raisonnable  et  il  ne  présente  pas  de  limites  critiques  de  concen- 
tration ni  de  stade  d'application.  Sa  faible  solubilité  peut  néces- 
siter, dans  les  vergers  exigeant  un  éclaircissage  sévère  deux 
applications  à  4  ou  8  jours  d'intervalle  plutôt  qu'une  application 
à  plus  forte  dose.  Les  doses  d'application  varient  de  50  à  100  g 
de  matière  active  par  100  I  (V2  à  1  lb/100  gai).  Le  meilleur  stade 
d'application  se  trouve  lorsque  les  petits  fruits  sont  au  stade  de 
1  cm  (V2  po). 

L'attitude  à  l'égard  de  l'éclaircissage  chimique  varie  quelque  peu 
selon  les  régions  de  l'est  du  Canada.  Dans  les  zones  de  gelées 
tardives  de  printemps,  il  est  sage  de  retarder  quelque  peu  l'appli- 
cation et  on  utilisera  de  préférence  le  carbaryl.  Mais  les  arbori-  43 


culteurs  qui  veulent  éliminer  au  maximum  les  insectes  ravageurs 
devront  éviter  d'employer  ce  produit.  La  meilleure  solution  à  ce 
dilemme  est  d'utiliser  un  éclaircissant  aux  premiers  stades  de 
formation  du  fruit  pour  obtenir  une  réduction  partielle  et  de  com- 
pléter par  un  deuxième  traitement  ou  par  un  éclaircissage  à  la 
main  lorsqu'on  aura  pu  évaluer  l'importance  de  la  nouaison  avec 
plus  de  certitude. 


CHUTE  PRÉMATURÉE  DES  FRUITS 

Sur  beaucoup  de  variétés,  la  chute  des  fruits  se  produit  avant  le 
moment  normal  de  la  cueillette.  Ce  phénomène  peut  être  grave 
pour  la  Mclntosh,  en  particulier  dans  les  régions  plus  chaudes. 
Il  existe  plusieurs  inhibiteurs  de  chute  des  fruits  qui  permettent 
de  réduire  ces  pertes  sur  les  arbres  en  bonne  santé.  L'acide 
naphtalène  acétique  est  le  plus  couramment  utilisé.  Un  autre 
produit,  le  fénoprop  ou  2,4,5-TP,  d'efficacité  quelque  peu  plus 
lente,  demeure  actif  sur  une  plus  longue  période.  Toujours  con- 
sulter le  mode  d'emploi  du  produit  et  le  spécialiste  des  services 
de  vulgarisation  de  la  province.  Il  est  préférable  de  pulvériser  par 
temps  chaud.  On  applique  le  fénoprop  une  semaine  environ  avant 
le  début  prévu  de  la  chute  des  fruits.  Ne  pas  utiliser  ces  pulvé- 
risations plus  souvent  qu'il  ne  faut  car  elles  risquent  de  précipiter 
la  maturation  des  fruits  et  d'écourter  la  durée  de  conservation. 

Le  SADH  (Alar)  est  un  inhibiteur  de  chute  efficace.  On  l'emploie 
plus  tôt  dans  la  saison  que  les  deux  premiers.  Dans  les  zones 
plus  fraîches,  telles  que  la  Nouvelle-Ecosse,  il  faut  l'utiliser  aux 
plus  bas  taux  recommandés.  L'étiquette  du  fabricant  fournit  tous 
les  détails  nécessaires  à  son  application. 

L'Éthéphon  est  un  bon  produit  pour  améliorer  la  couleur  et  la 
maturation  des  fruits.  Sur  les  variétés  d'automne,  il  donne  aux 
fruits  un  plus  bel  aspect  et  une  meilleure  qualité  tout  en  réduisant 
le  nombre  de  cueillettes  nécessaires.  Par  ailleurs,  il  accélère  la 
maturation  du  fruit  et  facilite  sa  chute.  On  a  obtenu  d'excellents 
résultats  avec  une  bonne  application  d'Ethéphon  à  la  dose  effi- 
cace la  plus  faible,  complétée  d'un  traitement  d'ANA  ou  de 
fénoprop,  et  parfois  précédée  d'une  pulvérisation  estivale  de 
SADH  pour  améliorer  la  fermeté  et  la  coloration  des  fruits.  Toute- 
fois, l'abus  de  l'Éthéphon  peut  être  désastreux.  On  s'abstiendra 
donc  de  traiter  plus  que  la  quantité  de  pommes  que  l'on  peut 
vendre  tout  de  suite.  Toujours  suivre  à  la  lettre  le  mode  d'emploi 
porté  sur  l'étiquette  et  consulter  le  spécialiste  des  services  de 
vulgarisation  au  sujet  des  dernières  recommandations. 


RÉCOLTE  DES  FRUITS 

DATE  DE  LA  CUEILLETTE 

On  a  utilisé  divers  critères  pour  déterminer  les  dates  de  cueillette 
44  les  plus   propices   pour   les  différentes  variétés,   notamment   le 


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V 


Figure  11  Début  de  la  chute  prématurée  des  fruits  avant  la  récolte.  On 
remarquera  l'excellent  couvert  de  fétuque  au  sol. 

nombre  de  jours  à  partir  de  la  pleine  floraison,  la  somme  des 
degrés-jours  durant  les  4  à  6  semaines  après  la  pleine  floraison, 
la  date,  l'essai  à  l'iode,  la  coloration  de  fond  du  fruit  et  la  facilité 
de  détachement  des  fruits.  D'une  façon  générale,  la  méthode  la 
plus  pratique  est  de  prévoir  la  date  de  la  cueillette  selon  le  calen- 
drier et  d'apporter  les  corrections  d'après  les  informations  basées 
sur  les  autres  critères. 

Si  le  feuillage  est  sain,  les  fruits  continuent  à  grossir  au  rythme 
de  2%  par  jour  environ  et  cela  presque  jusqu'à  la  chute  des  fruits 
ou  à  l'arrivée  du  temps  frais.  Les  fruits  cueillis  immatures  ou  trop 
mûrs  perdront  de  la  qualité.  La  coloration  rouge  s'améliore  tant 
que  le  fruit  reste  sur  l'arbre,  sauf  pour  certaines  variétés  qui 
prennent  une  teinte  trop  foncée  lorsqu'elles  sont  trop  mûres. 
Retarder  la  récolte  jusqu'à  la  surmaturité  risque  d'abréger  la 
durée  de  conservation.  Pour  toute  variété,  les  fruits  cueillis  les 
derniers  doivent  être  commercialisés  les  premiers  et  les  fruits 
cueillis  tôt  les  derniers.  Cela  vaut  en  particulier  pour  une  variété 
comme  la  Mclntosh  si  l'on  recourt  au  procédé  de  l'entre-cueillette. 


MÉTHODES  DE  CUEILLETTE 


Une  cueillette  mal  faite  risque  d'abaisser  sérieusement  la  valeur 
de  la  récolte.  Parfois,  les  pertes  causées  à  la  cueillette  égalent 
le  coût  de  la  cueillette  elle-même  et  peuvent  être  aussi  impor- 
tantes que  les  pertes  dues  aux  insectes  ou  à  la  tavelure.  Certains 


45 


cueilleurs  arrachent  jusqu'à  un  tiers  des  pédoncules.  Or,  dans  les 
projets  de  règlements  pour  la  vente  sur  les  marchés  européens, 
les  pommes  pédonculées  seront  classées  comme  rebuts. 

On  tient  la  pomme  à  pleine  main  et  on  la  tord  vers  le  haut,  en 
appuyant  un  doigt  ou  le  pouce  contre  le  pédoncule  pour  faciliter 
son  détachement  du  dard.  On  place  les  pommes  dans  le  panier 
de  cueillette  sans  les  laisser  tomber.  La  vidange  des  paniers  doit 
se  faire  en  versant  les  pommes  en  bloc  et  non  pas  une  à  une. 
On  cueille  d'abord  sur  les  branches  inférieures.  Il  faut  éviter  de 
laisser  tomber  les  fruits  à  travers  ceux  qui  sont  sur  les  branches 
du  dessous.  Si  l'on  utilise  des  récipients  d'un  boisseau,  il  est  à 
conseiller  de  les  employer  pour  la  cueillette  en  les  plaçant  sur 
des  tables  basses  spéciales  disposées  sur  traîneau.  Ne  jamais 
laisser  tomber  un  récipient  plein,  même  pas  d'une  hauteur  de  1  cm 
(V2  po)  que  ce  soit  au  chargement  ou  en  cours  de  transport. 
Placer  les  pommes  au  froid  à  0°  C  (32°  F)  dans  les  24  heures 
suivant  la  cueillette,  à  moins  qu'on  désire  accentuer  la  maturité. 


ENTRE-CUEILLETTE 

La  maturité  de  la  plupart  des  variétés  précoces  de  pommes 
s'échelonne  sur  une  période  de  2  semaines  environ.  Pour  éviter 
des  pertes  importantes,  dues  au  rejet  des  pommes  cueillies  trop 
tôt  ou  à  la  chute  des  fruits  cueillis  trop  tard,  on  pratique  l'entre- 
cueillette,  technique  qui  convient  particulièrement  à  l'approvision- 
nement des  éventaires  routiers  car  les  pommes  hâtives  s'altèrent 
lorsqu'on  les  garde  à  la  température  normale  de  l'été  après  la 
cueillette.  On  améliore  ainsi  le  rendement  total  en  même  temps 
que  la  qualité.  Les  traitements  contre  la  chute  prématurée  doivent 
faire  partie  de  la  cueillette  elle-même  (voir  ce  chapitre). 

L'entre-cueillette  donne  également  de  bons  résultats  pour  les 
variétés  tardives.  A  la  première  cueillette,  on  ne  prend  d'habitude 
que  les  grosses  pommes  de  catégorie  de  Fantaisie  (6  cm-21/2  po). 
Il  faut  cueillir  toutes  les  pommes  d'une  même  grappe  à  la  fois. 
Au  bout  de  2  semaines  de  plus  de  développement,  la  plupart  des 
pommes  laissées  sur  l'arbre  auront  atteint  les  normes  de  classe- 
ment désirées.  Si  la  première  fois  on  se  contente  de  cueillir  les 
fruits  les  plus  accessibles  et  qu'on  laisse  une  bonne  proportion 
des  fruits  pour  la  deuxième  cueillette,  le  coût  total  de  la  récolte 
ne  devrait  pas  être  supérieur  à  celui  d'une  cueillette  unique.  En 
cas  d'extrême  urgence  à  achever  la  récolte,  on  utilisera  la  main- 
d'œuvre  disponible  pour  récolter  d'abord  les  meilleurs  fruits  et 
pour  les  mettre  à  l'abri  avant  que  ne  surviennent  les  gelées,  la 
chute  excessive  des  fruits  ou  d'autres  calamités. 


LUTTE  ANTIPARASITAIRE 

MULOTS  ET  LAPINS 

Les  dégâts  causés  aux  arbres  en  hiver  par  les  mulots  peuvent 
46  être  importants,  surtout  dans  les  vergers  où  le  couvert  végétal 


Figure  12     L'écorce  de  cet  abre  a  été  rongée  par  les  mulots  au-dessus 
du  manchon  de  protection. 


est  dense  et  long.  Les  dommages  peuvent  se  produire  dès  le  mois 
de  septembre.  L'hiver  de  1970-1971,  alors  que  la  neige  a  couvert 
tôt  et  de  façon  continue  un  sol  non  gelé,  a  été  particulièrement 
lourd  de  dégâts  causés  par  les  mulots. 

Leurs  ennemis  naturels;  renards,  chats,  éperviers  et  hibous 
devraient  être  protégés  par  l'arboriculteur.  Combinée  à  l'emploi 
d'herbicides  à  l'entour  des  arbres  et  à  de  bonnes  pratiques  de 
fauche,  leur  activité  suffira  à  tenir  les  mulots  en  échec  sauf  en 
années  exceptionnelles.  Les  jeunes  arbres  sont  les  victimes  favo- 
rites des  mulots  et  ont  donc  besoin  de  protection  jusqu'à  ce  que 
le  tronc  ait  atteint  presque  7,5  cm  (3  po)  de  diamètre. 

Des  manchons  protecteurs  en  plastique  sont  faciles  à  mettre  en 
place.  On  peut  les  laisser  sur  les  arbres  indéfiniment  mais,  à 
mesure  que  l'arbre  grandit,  ils  se  déforment  et  perdent  de  leur 
utilité.  Plus  durables  sont  les  manchons  de  tôle  perforée  à  revê- 
tement de  caoutchouc  ou  de  plastique  pour  protéger  les  jeunes 
arbres  contre  les  écorchures  lorsqu'ils  sont  plies  par  le  vent.  On 
peut  aussi  confectionner  des  manchons  avec  des  bandes  de 
treillis  de  45  cm  (18  po),  de  fil  de  fer  galvanisé  de  6  mm  (Va  po) 
ou  d'un  matériau  du  même  genre.  Contre  les  mulots,  un  manchon 


47 


de  30  à  45  cm  (12  à  18  po)  est  suffisant  mais,  s'il  y  a  des  lapins, 
une  longueur  de  60  cm  (24  po)  est  préférable.  Comme  ces  treillis 
risquent  d'érafler  les  très  jeunes  arbres,  il  est  souvent  préférable, 
pendant  les  2  premières  années,  d'utiliser  du  papier  de  construc- 
tion goudronné  ou  des  feuilles  d'aluminium.  Il  faut  enlever  tout 
papier  goudronné  au  début  du  printemps  pour  prévenir  les  dégâts 
par  le  goudron  et  la  chaleur  et  enterrer  les  manchons  à  la  base 
pour  assurer  leur  stabilité  et  pour  empêcher  les  mulots  de  passer 
en  dessous. 

La  pulvérisation  et  le  badigeonnage  des  troncs  et  des  branches 
inférieures  avec  des  mélanges  à  base  de  thylate  apportent  une 
certaine  protection  contre  les  lapins.  Dans  les  jardins,  on  peut 
protéger  les  arbres  en  enveloppant  le  tronc  et  les  branches 
inférieures  de  bandes  de  grosse  toile.  Ne  pas  se  servir  de  plas- 
tique ou  de  matière  non  poreuse. 

On  peut  aussi  utiliser  des  appâts  empoisonnés  mais  c'est  une 
pratique  dangereuse  pour  les  prédateurs  naturels,  ou  le  chat 
préféré,  qui  peuvent  mourir  après  avoir  consommé  des  mulots 
empoisonnés.  On  ne  doit  ménager  aucune  précaution  pour  pro- 
téger les  oiseaux  et  la  faune.  On  placera  l'appât  ou  on  le  dissi- 
mulera dans  un  tube  confectionné  avec  une  canette  vide  dont  on 
aura  enlevé  les  deux  extrémités;  ou  encore  on  peut  l'enrober  dans 
la  paraffine.  On  peut  utiliser  des  préparations  commerciales  ou 
confectionner  un  appât  selon  la  formule  suivante: 

45  kg  (100  Ib)  de  maïs  concassé,  900  g  (2  Ib)  de  phosphure 
de  zinc,  1  I  (1  pinte)  d'huile  végétale  et  14  g  (V2  oz)  de  teinture 
de  vert  de  méthyle. 

Mélanger  à  fond  le  maïs,  le  phosphure  et  le  vert  de  méthyle 
à  sec,  de  manière  que  le  poison  enrobe  le  maïs  complète- 
ment et  uniformément.  Ensuite,  ajouter  l'huile  et  mélanger  de 
nouveau  avec  soin.  Comme  les  vapeurs  dégagées  par  le 
poison  sont  mortelles,  il  faut  préparer  ce  mélange  à  l'exté- 
rieur, le  conserver  dans  un  contenant  hermétique  bien 
étiqueté  et  le  manipuler  avec  soin. 


CERFS 

Dans  certaines  régions,  les  cerfs  causent  de  si  grands  dégâts  aux 
jeunes  arbres  qu'il  est  difficile  d'y  implanter  un  verger.  Les  dégâts 
sont  plus  graves  en  été  qu'à  l'époque  de  repos  hivernal  de  la 
végétation.  D'ordinaire,  on  réussit  à  éviter  les  dégâts  en  suspen- 
dant à  un  arbre  des  boules  à  mite  dans  un  sac  de  mousseline.  Par 
temps  chaud,  ces  boules  durent  un  mois  environ  mais,  par  temps 
frais,  elles  persistent  au  moins  deux  fois  plus  longtemps.  De  la 
farine  d'os  ou  de  sang  utilisée  de  la  même  manière  est  tout  aussi 
efficace  en  plus  de  durer  un  peu  plus  longtemps. 


INSECTES  ET  MALADIES 

Une  culture  fruitière  est  vouée  à  l'échec  si  l'on  ne  prend  pas  les 
48  moyen   nécessaires  de  lutte  contre  les  maladies  et  contre  les 


Figure  13  Pulvérisation  à  l'aide  d'un  pulvérisateur  pneumatique  à  grande 
puissance 

insectes  ravageurs.  Pour  protéger  les  feuilles  et  les  fruits  contre 
le  champignon  de  la  tavelure,  il  faut  de  huit  à  dix  pulvérisations 
fongicides  par  an  en  mai,  juin  et  juillet.  Certains  traitements  peu- 
vent inclure  des  produits  contre  le  blanc.  L'absence  de  pulvéri- 
sations en  août  risque  d'entraîner  la  pourriture  en  entrepôt.  La 
brûlure  bactérienne  est  menaçante  certaines  années,  en  particu- 
lier dans  les  zones  de  climat  continental.  La  taille  et  l'enlèvement 
des  pousses  atteintes  fait  partie  des  moyens  de  lutte.  Si  les  arbres 
paraissent  chétifs,  on  peut  soupçonner  le  mildiou  du  collet,  les 
dégâts  par  les  rongeurs  ou  par  les  gelées  ou  toute  autre  pourriture 
des  racines  ou  du  collet. 

Vu  l'importance  économique  des  dégâts  causés  par  les  insectes, 
il  faut  être  constamment  aux  aguets  aux  périodes  critiques  et 
appliquer  des  mesures  de  lutte  dès  qu'un  foyer  semble  devoir 
éclater.  N'utiliser  les  produits  chimiques  qu'en  cas  de  nécessité 
et  pas  plus  qu'il  n'en  faut  pour  combattre  le  foyer.  Les  taux  à 
utiliser,  le  choix  du  moment  favorable  et  du  produit  et  les  métho- 
des d'application  sont  autant  d'éléments  grâce  auxquels  l'arbori- 
culteur peut,  avec  la  nature,  obtenir  des  fruits  sains  dans  une 
proportion  de  95%  ou  même  davantage. 

Pour  obtenir  les  renseignements  les  plus  à  jour,  consulter  chaque 
année  le  calendrier  des  pulvérisations  et  écouter  les  avertisse- 
ments des  spécialistes  de  la  région. 


ARBRES  POUR  LE  JARDIN 


Les  arbres  ultranains  greffés  sur  M  27  et  les  arbres  nains  greffés 
sur  M  9  ou  sur  le  porte-greffe  M  26  légèrement  plus  gros  (bien 


49 


qu'il  ait  besoin  d'être  bien  soutenu)  sont  l'idéal  pour  un  sol  fertile. 
On  peut  obtenir  ainsi  des  arbres  de  type  buissonnant  atteignant 
moins  du  quart  de  la  taille  des  arbres  de  type  ordinaire  et  dépas- 
sant rarement  2  m  (8  pi)  de  hauteur  à  maturité.  Au  besoin,  on  peut 
les  planter  rapprochés  les  uns  des  autres  et  les  tailler  avec  soin 
pour  les  garder  encore  plus  petits.  En  cordons,  on  les  plante  à 
écartement  de  0,75  x  2  m  (21/2  x  6  pi)  et  en  pyramides,  à  écarte- 
ment  de  1  x  2  m  (3  x  7  pi).  Il  faut  les  rabattre  bas,  peut-être  à 
30  cm  (12  po).  Là  où  il  y  a  des  accumulations  de  neige,  il  faut 
prendre  des  précautions  pour  empêcher  la  rupture  des  branches 
sous  le  poids  de  la  neige  fondante  et  des  croûtes  de  glace.  La 
taille  dépend  du  type  des  arbres.  Les  arbres  de  type  buissonnant 
supportent  mieux  que  les  arbres  à  développement  normal  une 
taille  sévère  et  la  conduite  en  formes  spéciales.  Les  arbres  nains 
ont  besoin  de  soins  culturaux  particuliers  ou  d'un  paillis  constitué 
de  rognures  de  gazon  ou  de  foin.  Les  pulvérisations  et  la  fumure 
sont  aussi  nécessaires  en  jardin  qu'en  verger  commercial.  En  fait, 
les  arbres  nains  souffrent  plus  du  manque  de  soins  que  les  arbres 
greffés  sur  des  porte-greffes  plus  vigoureux. 

L'emploi  de  variétés  résistantes  à  la  tavelure  telles  que  Prima, 
Priscilla,  Nova  Easygro  et,  dans  une  moindre  mesure,  Tangowine, 
beaucoup  de  variétés  plus  anciennes  ainsi  que  les  pommiers 
sauvages  Dolgo  et  Geneva  simplifieront  considérablement  le 
problème  des  pulvérisations  du  jardinier.  Red  Fleshed  Carb  est 
une  des  bonnes  variétés  ornementales  de  pommetier  tant  pour 
ses  fleurs  que  pour  ses  fruits. 

Si  l'on  veut  d'autres  variétés,  on  peut  facilement  en  greffer  une 
ou  plusieurs  sur  les  arbres  établis.  Les  variétés  additionnelles 
ajouteront  à  la  fois  à  l'utilité  des  arbres  et  à  leur  valeur  générale. 
En  règle  générale,  le  problème  le  plus  difficile  en  jardin  est  celui 
de  la  lutte  contre  le  ver  de  la  pomme.  L'insecte  adulte  est  capable 
de  voler  sur  une  distance  de  un  demi-mille  et  donc  de  passer  d'un 
verger  ou  d'un  jardin  à  un  autre.  Les  mouches  déposent  leurs 
œufs  sous  l'épiderme  des  fruits.  Quand  les  jeunes  vers  commen- 
cent à  se  nourrir,  ils  causent  des  dégâts  bien  caractéristiques. 
Les  variétés  précoces,  qui  sont  particulièrement  intéressantes 
pour  le  jardinier,  sont  très  sensibles  aux  attaques  de  la  mouche, 
aussi  ne  conseille-t-on  la  plantation  des  pommiers  que  si  l'on 
compte  prendre  des  mesures  de  lutte  contre  le  ver  de  la  pomme. 


DESCRIPTION  DES  VARIÉTÉS 

Les  variétés  ci-dessous  sont  énumérées  par  ordre  approximatif 
de  précocité.  Les  dates  citées  sont  des  moyennes,  la  première 
pour  Vineland  (Ont.),  la  deuxième  pour  Kentville  (N.-É.).  Les  varié- 
tés particulièrement  rustiques  sont  marquées  d'un  astérisque*. 

CLOSE     30  juillet,  5  août  (Ascendance  inconnue  introduite  par 

le  ministère  de  l'Agriculture  des  U.S. A.  en  1938).  C'est  la  variété 

la  plus  précoce  à  Kentville.  La  maturité  est  inégale  et  les  pommes 

50  tombent  à   moins  d'un   traitement   par   inhibiteur  de   chute.   La 


qualité  est  meilleure  que  celle  de  Crimson  Beauty.  Les  arbres  sont 
interstériles. 

STARK'S  EARLIEST  8  août  Couleur  typique  rose  vif  striée  de 
carmin.  Qualité  passable.  Trop  petite  sauf  en  conditions  idéales 
de  culture. 

VISTA  BELLA  Une  nouvelle  pomme  rouge  foncé  du  New  Jersey, 
plus  ferme  que  July  red. 

*QUINTE  12  août,  30  août  (Croisement  Crimson  Beauty  et  Melba, 
créée  par  le  ministère  de  l'Agriculture  du  Canada  en  1964).  Cette 
nouvelle  variété  est  de  précocité  à  peu  près  intermédiaire  par 
rapport  à  ses  deux  parents.  L'arbre  a  un  développement  supérieur 
à  la  moyenne.  Le  fruit  a  une  belle  apparence  et  une  belle  couleur 
uniforme  rouge  vif.  Belle  qualité.  Alternant. 

'CRIMSON  BEAUTY  14  août,  9  août  (Également  connue  sous 
le  nom  de  Early  Red  Bird,  origine:  Nouveau-Brunswick).  Pomme 
de  beau  calibre  aux  vives  couleurs  striées  et  à  goût  piquant.  Elle 
est  prisée  comme  pomme  à  cuire  sur  les  marchés  locaux.  L'arbre 
est  vigoureux  et  rustique  mais  souvent  bisannuel.  Banks  Crimson 
Beauty  est  une  lignée  très  attrayante  de  pommes  d'un  rouge  plein. 

*CARAVEL  14  août,  22  août  (Croisement  Melba  et  Crimson 
Beauty).  Également  appelée  Portia.  Assez  attrayant,  qualité 
moyenne,  comportement  plutôt  alternant.  Réussit  mieux  en  Nou- 
velle-Ecosse que  dans  le  sud  de  l'Ontario. 

*RED  ASTRACHAN  15  août,  20  août  (Vieille  variété  originaire 
de  Russie).  Fruit  de  bonne  qualité  et  de  belle  couleur  en  condi- 
tions favorables  de  culture  mais  petit  et  de  peu  de  valeur  sur  les 
arbres  âgés  de  grande  taille. 

*MANTET  17  août  (Provient  d'un  franc  de  Tetovsky).  Fruit  assez 
attrayant,  strié,  bonne  qualité,  calibre  moyen. 

*LODI  18  août,  20  août  (Croisement  Montgomery  et  Yellow 
Transparent,  créé  à  la  Station  de  recherches  agricoles  de  l'État 
de  New  York).  Cette  variété  précoce  d'été  est  la  meilleure  pomme 
hâtive  jaune  dans  les  provinces  Maritimes.  Elle  ressemble  à  la 
Yellow  Transparent  par  le  port  de  l'arbre  et  par  les  fruits  qui 
cependant  sont  plus  gros  et  mûrissent  un  peu  plus  tard.  Elle  exige 
un  éclaircissage  soigné  si  l'on  veut  obtenir  une  récolte  annuelle. 

*JULYRED  13  août  (Nouvelle  variété,  originaire  du  New  Jersey, 
d'ascendance  multiple).  Gros  fruit,  de  belle  apparence,  de  bonne 
qualité  mais  de  chair  plutôt  tendre. 

CHARLOTTE  20  août  (K)  (Semis  de  Mclntosh,  originaire  du 
Nouveau-Brunswick).  Excellente  qualité  et  calibre  supérieur  à  la 
moyenne,  rayé.  Peut  être  utilisé  au  début  de  la  saison  des  pom- 
mes de  type  Mclntosh. 

*MELBA  ET  SES  MUTANTS  ROUGES  (Semis  de  Mclntosh  origi- 
naire d'Ottawa)  20  août  -  8  septembre.  Sans  aucun  doute   la  51 


meilleure  variété  précoce  au  Canada.  Largement  utilisée.  Variété 
à  saison  courte,  avantageuse  pour  le  marché  local  et  les  éven- 
taires  routiers.  Le  fruit  a  un  bel  aspect  et  ressemble  à  celui  de  la 
Mclntosh;  il  est  lavé  et  rayé  de  rouge,  le  calibre  est  moyen  ou 
supérieur  à  la  moyenne.  L'arbre  est  vigoureux,  rustique  et  les 
fruits  sont  précoces.  Le  rendement  est  bon  mais  a  souvent  un 
comportement  alternant.  La  maturation  est  inégale  et  il  faut  pra- 
tiquer l'entre-cueillette.  Le  fruit  se  meurtrit  facilement  et  doit  être 
commercialisé  le  plus  vite  possible. 

Il  existe  plusieurs  mutants  de  bourgeons  de  la  Melba  qui  sont 
supérieurs  à  la  variété  d'origine  par  l'apparence,  la  fermeté  de  la 
chair  et  les  qualités  de  conservation,  mais  ils  mûrissent  quelques 
jours  plus  tard.  Le  fruit  ne  se  meurtrit  pas  aussi  facilement  que 
celui  de  Melba.  Melba  et  ses  mutants  rouges  sont  cultivés  à 
l'échelle  commerciale  dans  la  plus  grande  partie  du  Canada. 

JERSEYMAC  31  août  (K).  C'est  une  nouvelle  sélection  (origina- 
lement désignée  NJ  38)  en  provenance  du  New  Jersey.  Pomme 
d'avenir  de  type  Mclntosh,  de  très  bel  aspect  et  d'excellente 
qualité. 

PURITAN  21  août,  12  septembre  (Croisement  Mclntosh  et  Red 
Astrachan).  Belle  pomme  précoce,  de  type  Mclntosh  et  de  grande 
valeur. 

WELLINGTON  21  août,  1er  septembre  (Croisement  Crimson 
Beauty  et  Cortland).  Comportement  alternant  moins  prononcé 
que  chez  beaucoup  de  variétés  précoces.  Le  fruit  est  gros, 
attrayant  et  de  belle  qualité  à  pleine  maturité. 

EARLY  McINTOSH  21  août,  12  septembre  (Coisement  Yellow 
Transparent  et  Mclntosh).  Petite  pomme  de  bonne  qualité  mais 
trop  difficile  à  cultiver  dans  les  régions  froides  de  l'est  du  Canada. 

VIKING     Une  nouvelle  pomme  rouge  du  Wisconsin,  prometteuse. 

*SCOTIA  30  août,  10  septembre  (Semis  de  Mclntosh  originaire 
de  Kentville).  Produit  chaque  année  des  fruits  de  bonne  grosseur 
et  de  belle  qualité  de  type  Mclntosh. 

BOUGH  SWEET  30  août  (K).  Très  ancienne  variété,  fruit  de  beau 
calibre,  jaune  verdâtre,  légèrement  lavés  de  rouge.  Bonne  saveur 
distinctive. 

TYDEMANS  EARLY  7  septembre,  10  septembre  (Croisement 
Mclntosh  et  Worcester  Pearmain).  Pomme  attrayante  et  de  belle 
qualité,  largement  utilisée  en  Colombie-Britannique.  Dans  l'Est, 
elle  a  tendance  à  produire  des  rameaux  sans  fleurs  et  des  petits 
fruits.  La  sélection  de  nouveaux  mutants  de  type  spur  pourrait 
atténuer  ce  défaut. 

GRAVENSTEIN  ET  SES  MUTANTS  ROUGES  15  septembre  (K) 
(Originaire  d'Allemagne).  Belle  pomme  lavée  de  rouge,  beau  cali- 
bre  et  belle  qualité  commerciale.  Elle  est  prête  à  cueillir  avant 
la  Mclntosh   mais  doit  être  vendue  avant  la  fin  de  l'automne. 


L'arbre  est  vigoureux  et  très  productif  mais  manque  de  rusticité 
et  est  sensible  au  virus  de  la  branche  aplatie  et  au  mildiou  du 
collet.  Il  est  cultivé  à  l'échelle  commerciale  en  Nouvelle-Ecosse. 
Les  mutants  de  cette  variété,  notamment  Washington,  ont  une 
apparence  plus  belle  que  celle  de  la  variété  d'origine.  C'est  une 
pomme  à  cuire  de  qualité  supérieure.  Variété  interstérile. 

PAULARED  12  septembre  (K)  (Semis  de  type  Mclntosh).  Fruit 
ferme,  se  conservant  bien  pour  la  saison,  bonne  qualité.  Variété 
récente  qui  a  fait  l'objet  de  peu  d'essais  jusqu'à  présent. 

*ATLAS  20  septembre  (V)  (Semis  de  Winter  St.  Lawrence).  Variété 
productive  et  de  qualité  moyenne.  Le  mutant  rouge  a  une  meil- 
leure valeur  commerciale.  Elle  a  été  une  bonne  variété  d'automne 
au  Québec. 

*BLAIR  20  septembre  (K)  (Croisement  Mclntosh  et  Fameuse). 
Plus  précoce,  de  forme  plus  pointue  et  mieux  colorée  que  la 
Mclntosh.  Sélectionnée  à  Ottawa  en  1944  et  baptisée  en  1973. 
Se  conserve  presque  aussi  bien  que  Lobo. 

PRIMA  (Ascendance  multiple).  C'est  une  nouvelle  variété  de  belle 
qualité,  lavée  de  rouge,  fruit  attrayant  de  bonne  grosseur,  venant 
à  maturité  juste  après  la  Gravenstein  et  très  résistante  à  la  tavelure. 

RIBSTON  ET  SES  MUTANTS  ROUGES  5  octobre  (K).  Vieille 
variété  anglaise  de  haute  qualité,  appréciée  en  Nouvelle-Ecosse 
pour  la  transformation.  Elle  fait  de  bonnes  conserves  compactes 
et  convient  bien  pour  la  fabrication  de  jus.  Les  arbres,  de  type 
spur,  sont  semi-vigoureux  et  produisent  chaque  année.  Cette 
variété  serait  plus  utile  pour  la  transformation  si  son  fruit  était 
plus  gros.  Elle  est  interstérile. 


* 


LOBO  23  septembre  (K)  (Semis  de  Mclntosh).  Se  rapproche 
beaucoup  de  la  Mclntosh  mais  ne  se  vend  pas  aussi  bien  qu'elle. 
Dans  le  sud  de  l'État  de  New  York,  elle  pousse  mieux  que  la 
Mclntosh.  Cultivée  au  Nouveau-Brunswick. 

GOLDEN  NUGGET  30  septembre  (K)  (Croisement  Golden  Russet 
et  Cox  Orange,  créé  à  Kentville).  Pomme  plutôt  petite,  de  très 
haute  qualité,  peau  rugueuse,  légèrement  lavée  de  rouge.  Pour 
jardin  et  cultures  spéciales. 

JONAMAC  1er  octobre  (K)  (Croisement  Mclntosh  et  Jonathan, 
sélectionné  dans  l'État  de  New  York).  A  Kentville  donne  une  très 
belle  pomme,  de  goût  plus  piquant  que  la  Mclntosh.  Exige  des 
essais  plus  poussés  avant  qu'on  puisse  établir  ses  capacités  de 
concurrencer  la  Mclntosh. 

NOVA  EASYGRO  5  octobre  (K)  (Ascendance  multiple  en  pro- 
venance de  Kentville).  Grosseur  moyenne,  bonne  qualité,  annuelle, 
résistante  à  la  tavelure.  Destinée  spécialement  aux  zones  de 
production  non  commerciale. 

*MclNTOSH  ET  SES  MUTANTS  ROUGES  2  octobre,  4  octobre 
La  Mclntosh  originale  a  été  découverte  en  1796  à  l'état  de  semis 


53 


par  John  Mclntosh  près  de  Dundela  (Ont.).  C'est  aujourd'hui  la 
variété  la  plus  cultivée  au  Canada.  On  cultive  aussi  un  grand 
nombre  de  ses  mutants  rouges,  sélectionnés  pour  leur  coloration. 
La  Mclntosh  est  recommandée  pour  les  vergers  commerciaux 
dans  toutes  les  zones  productrices  de  l'est  du  Canada.  Parmi  les 
mutants,  il  ne  faut  planter  que  les  variétés  lavées  de  rouge  telles 
que  Summerland,  Blackmac,  Rogers,  Hamilton  et  Cornell.  Plus 
récemment,  on  a  créé  d'intéressants  mutants  du  type  spur  moins 
branchus  et  à  croissance  plus  rapide. 

PRISCILLA  Nouvelle  variété  d'un  beau  rouge,  d'une  bonne  qua- 
lité, du  même  groupe  de  précocité  que  la  Mclntosh  et  résistante 
à  la  tavelure. 

KING    (DU    COMTÉ   TOMPKINS)    ET   SES    MUTANTS    ROUGES 

10  octobre  (K).  Cette  vieille  variété  américaine  est  appréciée  en 
Nouvelle-Ecosse  pour  la  transformation.  Les  arbres  sont  vigou- 
reux et  pourvus  de  longues  branches.  Le  fruit,  très  gros,  a  un 
goût  distinctif.  Les  arbres  ne  sont  pas  rustiques  dans  les  zones 
de  production  plus  fraîches  des  provinces  Maritimes.  Variété 
interstérile. 

WAYNE  6  octobre  (K)  (Croisement  Northwest  Greening  et  Red 
Spy).  Belle  pomme  de  type  Spy,  de  couleur  orangée  lavée  de 
rouge,  bonne  à  croquer  et  pour  la  transformation.  Elle  a  un  tro- 
gnon très  gros.  L'arbre  est  très  vigoureux,  de  maturation  tardive 
et  sensible  au  mildiou  du  collet. 

GREENING  R.l.  (Rhode  Island)  10  octobre  (K).  Le  fruit  de  cette 
très  vieille  variété  vert  jaunâtre  est  apprécié  pour  la  transforma- 
tion en  conserves  compactes.  C'est  une  excellente  pomme  à 
cuire.  L'arbre  est  vigoureux  et  productif  mais  n'est  pas  spéciale- 
ment rustique  et  ne  peut  être  cultivé  que  dans  les  régions  les  plus 
protégées.  Variété  interstérile. 

MacFREE  7  octobre  (Ascendance  multiple  originaire  d'Ottawa 
et  de  Smithfield).  Une  nouvelle  variété  Mclntosh,  résistante  à  la 
tavelure  et  de  bonne  qualité. 

*CORTLAND  8  octobre,  10  octobre  (Croisement  Ben  Davis  et 
Mclntosh).  Mûrit  à  la  même  époque  que  la  Mclntosh,  ou  plus  tard, 
et  sa  récolte  s'échelonne  sur  une  plus  longue  durée.  Les  pommes 
restent  mieux  attachées  mais  ne  se  conservent  pas  plus  long- 
temps. Le  fruit  est  plus  gros  et  plus  aplati  que  celui  de  la  Mclntosh 
mais  tout  aussi  attrayant.  Sa  chair  est  plus  ferme  mais  parfois  de 
qualité  moindre.  Elle  ne  brunit  pas  ce  qui  la  recommande  spécia- 
lement en  salade.  L'arbre  produit  chaque  année  et  est  exigeant 
sur  le  plan  nutritif.  Il  est  cultivé  à  l'échelle  commerciale  dans  l'est 
du  Canada. 

MACOUN  8  octobre,  10  octobre  (Croisement  Mclntosh  et  Jersey 
Black).  Mûrit  en  même  temps  ou  un  peu  plus  tard  que  la  Mclntosh. 

11  est  d'un  rouge  très  foncé  et  d'une  qualité  supérieure.  Il  néces- 
site souvent  un  éclaircissage  moyennement  quoi,  on  peut  obtenir 

54  une  production  annuelle. 


* 


SPARTAN  11  octobre,  12  octobre  (Croisement  Mclntosh  et 
Yellow  Newtown).  Cette  belle  pomme,  vivement  colorée,  est 
d'excellente  qualité.  Prélevée  du  même  entrepôt  que  la  Mclntosh, 
elle  est  invariablement  plus  croquante  et  de  meilleure  qualité. 
Elle  est  légèrement  plus  tardive  que  la  Mclntosh.  La  nouaison 
est  souvent  très  dense  et,  sans  éclaircissage,  les  fruits  restent 
petits.  Une  production  trop  abondante  une  année  peut  être  suivie 
par  une  année  de  faible  rendement.  Cette  variété  a  été  très  bien 
accueillie  sur  le  marché. 

EMPIRE  10  octobre  (K)  (Croisement  Mclntosh  et  Red  Delicious 
obtenu  dans  l'État  de  New  York).  Variété  rouge  foncé,  de  grosseur 
moyenne  et  de  haute  qualité.  Elle  est  en  train  de  s'implanter  aux 
États-Unis  mais  l'expérience  limitée  qu'on  en  a  à  Kentville  ne  lui 
accorde  pas  de  supériorité  sur  la  Spartan.  Arbre  excellent,  modé- 
rément vigoureux. 

JONATHAN  14  octobre,  10  octobre.  Vieille  variété  qui  n'atteint 
une  très  haute  qualité,  une  grosseur  convenable  et  une  belle 
couleur,  que  dans  les  zones  les  plus  chaudes  de  l'est  du  Canada. 
On  trouve  des  mutants  de  bourgeons  rouges. 

PRIAM  Une  autre  variété  résistante  à  la  tavelure  obtenue  du 
programme  de  production  internationale,  sélectionnée  en  France; 
bonne  mais  plutôt  acide,  se  conserve  bien. 

RED  DELICIOUS  17  octobre,  10  octobre  (Semis).  C'est  une  des 
grandes  variétés  mondiales  de  base.  Elle  a  une  forme  conique 
avec  cinq  points  caractéristiques  dans  la  zone  oculaire.  On  dis- 
pose d'environ  25  bons  mutants  extra-rouges  et  de  type  spur. 
La  variété  ne  convient  pas  aux  zones  froides  et,  dans  le  reste  du 
pays,  elle  exige  un  surcroît  de  fumure  et  une  taille  soignée.  Les 
lignées  à  fruits  très  foncées  sont  apparemment  trop  foncées  pour 
cette  région. 

JONAGOLD  10  octobre  (K)  (Croisement  Golden  Delicious  et 
Jonathan).  Variété  nouvelle  à  gros  fruits  lisses,  verdâtres  nuancés 
de  rouge,  assez  attrayants,  très  bons  et  à  production  annuelle. 
Interstérile.  Prometteuse. 

WAGENER  A  partir  du  12  octobre.  Vieille  variété  cultivée  en 
Nouvelle-Ecosse.  En  bonnes  conditions  de  culture,  elle  donne  un 
beau  fruit  de  bonne  qualité,  riche  en  vitamine  C.  Les  arbres  sont 
de  type  spur  et  demi-nains,  quelque  peu  tendres  et  à  production 
alternante. 

LINDEL  A  partir  du  14  octobre  (Croisement  Delicious  et  Linda). 
C'est  une  nouvelle  sélection  de  Smithfield  (T-397).  Bonne  produc- 
tivité, ses  gros  fruits  sont  d'une  bonne  qualité.  Se  conserve  bien 
et  convient  à  la  transformation. 

IDARED  20  octobre,  15  octobre  (Croisement  Wagener  et 
Jonathan).  Pomme  de  bonne  grosseur  et  d'un  rouge  agréable 
dont  les  qualités  ne  se  développent  pleinement  qu'en  cours  de 
stockage.  Type  semi-spur  productif.  Gagne  en  popularité  comme 
pomme  de  printemps.  55 


GOLDEN  DELICIOUS  A  partir  du  24  octobre  (Semis  originaire 
de  Virginie  occidentale).  La  culture,  la  récolte  et  le  stockage  de 
cette  pomme  de  qualité  superbe,  très  productive  et  attrayante 
nécessitent  de  grands  soins.  Elle  demande  un  éclaircissage  très 
rigoureux,  un  calendrier  spécial  de  pulvérisations,  des  manipu- 
lations délicates  pour  éviter  les  meurtrissures  et  enfin  d'excellen- 
tes conditions  de  stockage  pour  prévenir  le  blettissement.  Elle 
exige  une  saison  longue.  Dans  les  parties  froides  des  provinces 
Maritimes,  elle  ne  survit  pas.  Il  existe  des  mutants  de  type  spur 
mais  on  ne  les  recommande  pas.  Certaines  sélections  seraient 
plus  résistantes  à  la  rugosité.  D'autres  sélections  de  semis  res- 
semblent fort  à  la  vraie  Golden. 

HONEYGOLD  18  octobre  (K)  (Croisement  Golden  Delicious  et 
Haralson  obtenu  au  Minnesota).  A  Kentville,  cette  variété  mani- 
feste des  possibilités  comme  substitut  de  la  Golden  Delicious. 
Elle  est  rustique,  à  gros  fruit  et  à  peau  lisse  et  convient  à  la  fois 
comme  pomme  à  croquer  et  de  transformation. 

MUTSU  16  octobre.  A  partir  du  18  octobre  (Croisement  Golden 
Delicious  et  Indo).  Rebaptisée  Crispin  en  Angleterre  où  elle  gagne 
en  popularité,  c'est  une  grosse  pomme  verte  qui  se  prête  bien 
à  la  tranformation.  L'arbre  est  très  vigoureux,  du  type  semi-spur 
très  productif. 

MELROSE  A  partir  du  20  octobre  (Croisement  Jonathan  et 
Delicious).  Pomme  tardive  de  conservation  de  haute  qualité.  Se 
vend  bien  quoiqu'elle  soit  déclassée  pour  son  manque  de  couleur. 

NORTHERN  SPY  ET  SES  MUTANTS  ROUGES  24  octobre.  A  par- 
tir du  20  octobre  (En  provenance  de  l'État  de  New  York).  En 
Ontario,  c'est  la  plus  populaire  après  la  Mclntosh.  Elle  vient  par- 
ticulièrement bien  dans  certaines  régions  de  l'Ontario  et  on  la 
recommande  également  pour  la  Nouvelle-Ecosse.  C'est  une 
variété  de  fin  de  saison  qui  se  cueille  juste  avant  l'arrivée  des 
fortes  gelées.  L'arbre  a  beaucoup  de  défauts,  notamment  sa 
lenteur  à  entrer  en  production,  la  faiblesse  de  ses  fourches  et 
son  manque  de  rusticité.  Les  arbres  arrivés  à  maturité  produisent 
abondamment.  A  pleine  maturité,  le  fruit  est  gros,  attrayant  et 
excellent  pour  la  table,  la  cuisson  ou  la  transformation.  La  pomme 
se  meurtrit  facilement,  aussi  faut-il  la  cueillir  et  la  manipuler  avec 
soin.  Dans  les  années  de  faible  récolte  et  lorsque  les  arbres  sont 
jeunes,  ils  sont  prédisposés  au  point  amer. 

On  multiplie  actuellement  beaucoup  de  mutants  rouges  de  la  Spy, 
tous  plus  intensément  colorés  que  la  variété  d'origine,  bien  que 
beaucoup  d'entre  eux  n'en  aient  pas  l'aspect  strié  typique,  ni  la 
qualité. 


56 


DOCUMENTATION  COMPLÉMENTAIRE 

Disponible  à  la  Division  de  l'information  du  ministère  de  l'Agri- 
culture du  Canada,  Ottawa  K1A0C7: 


Multiplication  des  arbres  fruitiers,  Publication  1489, 

59  pages,  1968. 
La  taille  des  pommiers  dans  l'est  du  Canada,  Publication  1429, 

4  pages,  1971. 
7a/7/e  et  formation  des  arbres  fruitiers,  Publication  1513, 

32  pages,  1973. 

On  trouvera  en  outre,  au  bureau  de  l'agronome  ou  du  spécialiste 
en  arboriculture  fruitière  la  documentation  suivante: 
calendriers  de  pulvérisations   pour  la   province  et  publications 
provinciales  spécialisées. 


57 


CAL/BCA  OTTAWA  K1A  0C5 


3  9073  00232336  0