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du
pommier
DANS L'EST DU CANADA
PUBLICATION 1553
1976
On peut obtenir des exemplaires de cette publication à la
DIVISION DE L'INFORMATION
MINISTÈRE DE L'AGRICULTURE DU CANADA
OTTAWA
K1A0C7
©Ministre des Approvisionnements et Services Canada 1976
6M -38333-6: 76
A53-1553/1976F
FACTEURS DE CONVERSION VERS LE SYSTÈME MÉTRIQUE
Unités Facteur de
impériales conversion
Résultat en:
MESURES DE LONGUEUR
pouce x 25
millimètre
(mm)
pied x 30
centimètre
(cm)
verge x 0,9
mètre
(m)
mille x 1,6
kilomètre
(km)
MESURES DE SURFACE
pouce carré x 6,5
centimètre carré
(cm2)
pied carré x 0,09
mètre carré
(m2)
acre x 0,40
hectare
(ha)
MESURES DE VOLUME
pouce cube x 16
centimètre cube
(cm3)
pied cube x 28
décimètre cube
(dm3)
verge cube x 0,8
mètre cube
(m3)
once liquide x 28
millilitre
(ml)
chopine x 0,57
litre
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pinte x 1,1
litre
(i)
gallon x 4,5
litre
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boisseau x 0,36
hectolitre
(ni)
MESURES DE POIDS
once x 28
gramme
(g)
livre x 0,45
kilogramme
(kg)
tonne courte (20001b) x 0,9
tonne
(t)
MESURE DE TEMPÉRATURE
degrés Fahrenheit (°F-32) x
0,56
ou(°F-32
x 5/9 degrés Celsius
(°C)
livre au pouce carré x 6,9
kilopascal
(kPa)
MESURE DE PUISSANCE
horsepower* x 746
watt
(W)
x 0,75
kilowatt
(kW)
MESURES DE VITESSE
pied à la seconde x 0,30
mètre à la seconde
(m/s)
mille à l'heure x 1,6
kilomètre à l'heure
(km/h)
MESURES AGRAIRES
gallon à l'acre x 11,23
litre à l'hectare
(l/ha)
pinte à l'acre x 2,8
litre à l'hectare
(i/ha)
chopine à l'acre x 1,4
litre à l'hectare
U/ha)
once liquide à l'acre x 70
millilitre à l'hectare
(ml/ha)
tonne à l'acre x 2,24
tonne à l'hectare
(t/ha)
livre à l'acre x 1,12
kilogramme à l'hectare
(kg/ha)
once à l'acre x 70
gramme à l'hectare
(g/ha)
plants à l'acre x 2,47
plants à l'hectare
(plants/ha)
* Le horsepower est une unité différente du cheval -vapeur.
Le signe décimal est une virgule.
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION 5
Évolution de la production des pommes au Canada 6
PLANIFICATION DU VERGER COMMERCIAL 8
Emplacement 8
Importance du verger 9
Climat et hauteur 9
Drainage 1 1
Sol 12
Cultures associées 13
Commercialisation 13
PLANIFICATION DU VERGER 14
Densité de plantation et développement des arbres 14
Choix des variétés 15
Pollinisation 16
CHOIX ET CULTURE DES PLANTS 18
Porte-greffes de semis (francs) 18
Porte-greffes à multiplication végétative (clones) 18
Maladies à virus 22
Porte-greffes recommandés 22
Double greffe 24
Plants de pépinière 24
Produire soi-même ses plants 25
PLANTATION DU VERGER 27
Tracé de la plantation 27
Préparation du sol 27
Piquetage du terrain 28
Plantation 28
FAÇONS CULTURALES 31
Engazonnement 31
Désherbage chimique 31
Fertilisation 33
Emploi des engrais 33
Symptômes de carence 35
FORMATION ET TAILLE DES POMMIERS 36
Formation des jeunes arbres 36
Taille des arbres âgés 37
Outils détaille 38
Surgreffage 39
Prévention et traitement des blessures 40
CONTRÔLE DE LA QUALITÉ 41
Éclaircissage à la main 41
Éclaircissage chimique 42
Chute prématurée des fruits 44
RÉCOLTE DES FRUITS 44
Date de la cueillette 44
Méthodes de cueillette 45
Entre-cueillette 46
LUTTE ANTIPARASITAIRE 46
Mulots et lapins 46
Cerfs 48
Insectes et maladies 48
ARBRES POUR LE JARDIN 49
DESCRIPTION DES VARIÉTÉS 50
DOCUMENTATION COMPLÉMENTAIRE 57
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DAIMS L'EST DU CANADA
A. D. Crowe
Station de recherches de Kentville (N.-É.)
INTRODUCTION
Cette publication est destinée à deux catégories de personnes: à
celles qui envisagent de se lancer dans la culture des pommes,
elle servira d'introduction et les producteurs d'expérience y trou-
veront une bonne mise à jour de leurs connaissances.
La culture du pommier est une occupation passionnante avec sa
part de plaisirs et de déceptions. Les pommes peuvent pousser
pratiquement sans soins. Mais, du fait qu'elles répondent aux
soins qui leur sont prodigués, leur culture peut devenir une
activité complexe et techniquement spécialisée.
On aura une idée de cette complexité par une comparaison avec
d'autres cultures. Les arbres ne portent pas de fruits l'année de
leur plantation. Les semis ne donnent pas des variétés génétique-
ment fidèles (cultivar est le terme à employer ici). Le franc doit
être greffé de sorte qu'il faut au moins un cultivar porte-greffe et
un cultivar greffon; parfois même, le tronc appartient à un troi-
sième cultivar, chacun influençant l'autre. Les pommiers sont des
arbres vivaces, aussi les événements d'une année peuvent-ils se
répercuter sur plusieurs années. Les ravageurs et les maladies y
trouvent un foyer permanent. La récolte de chaque année peut
s'améliorer par l'application de traitements durant la végétation,
par les techniques de cueillette et par les traitements de conserva-
tion. En fait, la diversité des aspects donne lieu à des possibilités
de combinaison et de permutation considérables. Par ailleurs, on
peut facilement se procurer en pépinière la variété de pommier
voulue et, une fois installée, elle finira par produire moyennant
très peu de soins.
Les risques de la culture du pommier sont donc fonction de l'esprit
d'initiative du producteur. Avec l'expérience et les connaissances
nécessaires, on pourra tirer profit des derniers perfectionnements
et produire et récolter des pommes plus nombreuses et meilleures
avec moins d'effort. A côté des périodes d'activité intense, il y a
des périodes mortes que le producteur pourra mettre à profit pour
penser aux moyens d'améliorer sa production.
Le choix judicieux du moment des divers travaux est souvent aussi
important que le choix des traitements eux-mêmes. Ainsi, l'appli-
cation de traitements contre la tavelure ou de certains produits
d'éclaircissage peut être une question d'heures. Pour d'autres
pulvérisations ou pour la date de la cueillette, cela peut être une
question de jours. Certaines opérations laissent plus de liberté
bien qu'elles soient plus faciles à exécuter et plus efficaces quand
elles sont exécutées à certains stades précis. L'arboriculteur avisé
est au courant de tous ces points critiques et se prépare en
conséquence.
La documentation complémentaire en ce domaine est abondante
et on trouvera une liste de références à là fin du bulletin. Assistez
aux réunions de producteurs de la région et faites-vous connaître
des spécialistes en vulgarisation. Tenez-vous au courant des tra-
vaux des stations de recherches les plus proches, abonnez-vous
aux revues d'arboriculture fruitière et, à l'occasion, voyagez pour
voir ce qui se fait ailleurs.
Un mot de mise en garde. L'arboriculteur moderne dispose aujour-
d'hui d'un arsenal de produits chimiques. Cette publication donne
des renseignements de base sur l'usage des fertilisants, des pro-
duits antiparasitaires, y compris les herbicides, et des divers types
de régulateurs de croissance. Pour être efficaces, les produits
chimiques doivent exercer une activité mais cette dernière peut
être nocive si on les utilise à contre-temps. Un bulletin de ce genre
ne peut évidemment pas traiter en détail de tous les emplois des
différents produits. Aussi, avant d'utiliser un produit chimique, on
devra lire et bien comprendre le mode d'emploi et obtenir pour
chaque année, les dernières recommandations des services de
vulgarisation locaux.
ÉVOLUTION DE LA PRODUCTION DES POMMES AU CANADA
La culture du pommier occupe une place importante dans la pro-
duction agricole de l'est du Canada. On l'a essayée dans presque
toutes les zones agricoles commerciales et on a déterminé ainsi
les régions les plus favorables. D'autre part, les progrès de la
technique dus à la recherche ont accru de beaucoup la produc-
tivité des vergers, de sorte qu'on produit plus de pommes à partir
d'un nombre moindre de pommiers.
L'augmentation de la population de l'Ontario et du Québec assure
un marché en expansion constante et la production s'est concen-
trée dans ces régions (voir tableau 1 ). De plus, de bonnes méthodes
de lutte contre la tavelure ont permis la culture de variétés rusti-
ques mais sensibles à cette maladie telles que la Mclntosh et la
Cortland au Québec et au Nouveau-Brunswick où la rusticité est
le facteur premier en ligne de compte.
Les pommes de meilleure qualité proviennent des jeunes vergers.
Depuis 1966, la place de la Nouvelle-Ecosse et du Nouveau-
Brunswick parmi les autres provinces s'est sans doute améliorée
(voir tableau 1) grâce à la mise en production de nouvelles plan-
tations. L'Ontario conserve un bon taux de rajeunissement mais
au Québec la proportion de vieux arbres a augmenté d'une manière
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inquiétante. En Colombie-Britannique, la proportion des jeunes
arbres est particulièrement élevée, surtout par suite de l'enlèvement
des vieux arbres abîmés par l'hiver et de la densité de plantation
plus forte.
Bien que toutes les provinces exportent des pommes ou des pro-
duits de la pomme, la production canadienne totale reste assez
voisine de 19 kg (1 bois.) par habitant. L'accroissement de la pro-
duction mondiale, souvent encouragée par les gouvernements,
diminue l'importance relative des exportations canadiennes. Mais,
vu l'accroissement de la population canadienne, il n'y a pas à
craindre de déséquilibre entre la production et le marché dans
l'état actuel des plantations.
PLANIFICATION DU VERGER COMMERCIAL
Avant d'investir dans l'établissement d'un verger, on devra prendre
en considération les éléments suivants:
• la disponibilité de terrains convenables et leur coût
• l'envergure de l'exploitation
•
•
la disponibilité de la main-d'œuvre, son coût et sa qualité, en
particulier pour la cueillette
la nécessité d'au moins $2500/ha ($1000/ac) pour la mise en
production et l'aménagement des installations d'entreposage
les possibilités de débouchés convenables
les disponibilités en eau, électricité, main-d'œuvre et en routes
l'accès à de bons conseillers
EMPLACEMENT
Le débutant en arboriculture commerciale aura avantage à trouver
un bon terrain dans une zone de culture fruitière déjà bien ins-
tallée mais pas nécessairement dans une vaste région. Quelques-
unes des exploitations les plus efficaces sont situées dans des
zones plutôt restreintes mais propices à la culture, non loin d'une
grande agglomération. Avec la tendance actuelle vers l'installa-
tion d'éventaires routiers et la cueillette par l'acheteur, ces em-
placements demeureront de premier choix.
Là où l'industrie de la pomme est florissante, il faut supposer des
sols, des emplacements, un climat et des possibilités de commer-
cialisation satisfaisants. Ces zones fournissent la main-d'œuvre
expérimentée, de même que le matériel et les approvisionnements
nécessaires, les routes et autres moyens de transport. En outre,
8 on profitera du voisinage d'arboriculteurs expérimentés et de leurs
organisations éducatives et professionnelles. Tout cela fait qu'il
est en général plus important de s'établir dans une zone de pro-
duction établie qu'à proximité d'un marché.
Le choix du sol revêt une importance capitale. On pense, trop
souvent, que l'on peut implanter un verger sur des terrains à peine
bons pour d'autres cultures. On court le risque d'y perdre beau-
coup plus que le coût supplémentaire nécessaire pour l'achat
d'un terrain meilleur. A noter aussi que les sols les meilleurs pour
la production de foin, de grain ou de pâturage ne sont générale-
ment pas ceux qui conviennent le mieux à la pomiculture.
IMPORTANCE DU VERGER
La superficie idéale du verger dépend des buts du producteur, de
ses autres centres d'intérêt et du marché. Un petit verger n'est pas
nécessairement moins valable qu'un grand.
Quelle est la superficie la plus rentable? Considérons en premier
lieu le marché: les pommes seront-elles vendues à un éventaire
routier, à un magasin d'une ville voisine, à une usine de transfor-
mation ou à un marché situé en dehors de la région? La rentabilité
de la commercialisation des fruits à grande échelle dépendra de
l'existence de bonnes installations d'entreposage, d'emballage et
d'expédition. Les conditions varient d'un producteur à l'autre aussi
bien que suivant les années. La rentabilité dépend non seulement
des dimensions du verger mais aussi de l'efficacité de la gestion.
Beaucoup de pomiculteurs de l'est du Canada estiment qu'un
verger de 12 à 30 ha (30 à 75 ac) peut être exploité par un seul
homme aidé d'un appoint de main-d'œuvre saisonnière. Ces pro-
ducteurs peuvent ainsi bien superviser leur exploitation quand
l'entreposage, l'emballage et la commercialisation sont assurés
par d'autres. Comme les marchés deviennent plus exigeants et
que l'exploitation des vergers tend à s'intensifier, ce type d'exploi-
tation risque de perdre du terrain.
CLIMAT ET HAUTEUR
Insolation et température
Une vaste masse d'eau à proximité d'un verger tempère le climat.
Les froids y sont moins rigoureux en hiver et la chaleur moins
excessive en été. En outre, le départ de la végétation au printemps
est retardé jusqu'à ce que le danger de gelée soit passé. La
Nouvelle-Ecosse et certaines régions du Nouveau-Brunswick jouis-
sent de conditions particulièrement favorables à cet égard. Au
Québec, au Nouveau-Brunswick et dans le nord de l'Ontario,
l'hiver constitue une menace grave; beaucoup d'arbres ont été
tués au cours des hivers de 1904, 1917 et 1934. L'aspersion des
arbres pour les rafraîchir pratiquée dans certains pays, ne semble
pas économique dans l'est du Canada, bien que le temps chaud
de la fin de l'été et de l'automne cause souvent un retard de la
coloration des fruits, en particulier dans le sud de l'Ontario.
Le plus souvent, les dégâts occasionnés par le froid surviennent
par nuit claire et tranquille lorsque l'air froid s'accumule dans les
bas-fonds. La température peut alors varier de plus de 1 1 °C (20°F)
sur une distance de 3,2 km (2 mi) et des différences de plusieurs
degrés sont fréquentes sur des distances de quelques centaines
de pieds. Les risques de gel ne sont pas aussi grands par nuit ven-
teuse quand le vent maintient les températures presque uniformes.
On peut éviter les méfaits du gel en choisissant des terrains val-
lonnés ou en pente où le courant d'air descendant n'est pas arrêté
par des arbres ou des haies. Sur d'autres emplacements moins
favorables, l'utilisation de systèmes de protection contre les gelées
tels que réchauds, arroseurs et brassage artificiel de l'air pourra
se justifier sur les parcelles les plus gélives.
Vent
Le vent peut causer de gros dégâts dans les vergers. Il déforme
les arbres, dessèche le sol, réduit le rendement et entrave les
Figure 1 Tronc d'un arbre gravement endommagé par le gel.
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opérations de pulvérisation. En outre, il gêne le vol des abeilles,
cause la chute d'une quantité importante de pommes, abîme les
fruits en les heurtant contre les branches et provoque la rupture
des charpentières. Enfin, il assèche les rameaux les rendant ainsi
plus sensibles aux attaques de l'hiver.
Ces effets du vent s'observent particulièrement dans l'est du comté
de Kings en Nouvelle-Ecosse où les collines du nord et du sud
sont trop éloignées pour apporter une protection contre des vents
violents quelle qu'en soit la direction. On n'a élevé dans cette zone
que peu de brise-vents aussi la plupart des vergers anciens ont-ils
été abandonnés car ils étaient devenus non rentables.
Dans les provinces Maritimes les vents dominants soufflent de
l'ouest mais les vents d'ouragan viennent souvent du sud. Les
brise-vents sont utiles sur les côtés ouest et nord des vergers à
moins qu'il n'y ait danger de créer ainsi des zones gélives. Par
ailleurs, si les brise-vents occupent de bonnes terres, ou bien
s'ils accaparent l'humidité et des substances nutritives néces-
saires au verger, leur installation ne justifie pas leur coût.
Pluie
La quantité d'eau nécessaire au verger pendant la saison de végé-
tation dépend en partie de la profondeur du sol et de son pouvoir
de rétention de l'eau, et en partie de l'évaporation, laquelle est
fonction de la température, du couvert végétal du sol et du vent.
L'humidité influence les besoins en eau du pommier et aussi le
développement de la tavelure et de la rugosité des fruits. D'autre
part, l'éclaircissage par pulvérisation d'hormones est plus efficace
lorsque l'humidité est élevée.
Dans les régions fruitières de l'est du Canada, la pluie suffit géné-
ralement à assurer une bonne croissance. Les producteurs qui
disposent de matériel d'irrigation apportent parfois de l'eau aux
vergers situés sur terres très légères ou arides dans les Maritimes
et, d'une manière plus large, dans les zones plus chaudes du
Québec ou de l'Ontario. Si la pluviométrie est de beaucoup infé-
rieure à la normale, l'arrosage améliore le calibre et la couleur des
fruits et il peut y avoir avantage à irriguer durant une période de
sécheresse. Cependant, le manque d'eau ne cause guère de dégâts
permanents qu'aux jeunes arbres. Lorsque les jeunes arbres ont
besoin d'un supplément d'eau, on peut l'appliquer sans matériel
spécial, en utilisant un pulvérisateur ordinaire comme citerne. La
technique relativement récente de l'irrigation au goutte à goutte
peut présenter un certain intérêt dans la première année de la
plantation.
DRAINAGE
Les pommiers sont moins productifs, plus sensibles aux atteintes
de l'hiver et risquent même d'être tués lorsqu'ils sont plantés en 11
sols mal drainés. L'idéal est de disposer d'un bon drainage de
surface, en pente naturelle et d'un sol qui laisse s'écouler l'eau
en excès tout en en gardant une bonne quantité.
On peut améliorer le drainage de surface au moyen de fossés et
parfois par le nivelage du sol. Des tuyaux de drainage judicieu-
sement disposés à une profondeur minimale de 1 m (3 pi) assurent
un bon drainage autour des racines des arbres. A certains endroits,
le coût d'un réseau complet de drainage peut rejoindre le prix
d'achat d'un terrain mais d'ordinaire il suffit de drainer de faibles
surfaces situées dans les bas-fonds.
SOL
Un loam sablonneux et profond est le sol idéal pour le pommier.
Un bon sous-sol de loam graveleux assure un drainage souterrain
naturel. Plus que la nature du sol, les nécessités du drainage et
de la protection contre la gelée limitent le choix de l'emplacement.
Les sols moyens ou légers sont ceux qui conviennent le mieux
pour certaines variétés de pommes à dessert. Les pommes pren-
nent une coloration rouge plus brillante que celles qui viennent
sur argile lourde ou sur loam argileux.
Les sols qui présentent une couche dure, un pan argileux ou un
sous-sol dense sont à éviter parce qu'ils entravent la pénétration
des racines et risquent de produire une accumulation d'eau qui
les étoufferait. Les terrains à verger prospectifs devraient être
choisis à partir de cartes de pédologie et, s'il y a des doutes sur
leurs aptitudes, après un examen sur place réalisé en consultation
avec un spécialiste en sols de verger.
Replantation sur vieux vergers
Lorsque l'on plante des pommiers sur l'emplacement d'un vieux
verger de pommiers ou de poiriers, les nouveaux arbres ont ten-
dance à pousser plus lentement dans les deux premières années.
En Europe, une pratique courante est de fumiger l'emplacement.
Dans certaines régions, on apporte parfois de la terre nouvelle
qu'on répand autour des racines. Cependant, dans l'est du Canada,
la mauvaise croissance des arbres est le plus souvent imputable à
d'autres facteurs tels que la mauvaise qualité des arbres, une
plantation mal faite, l'absence de désherbage, le manque d'eau,
etc.
Avant de planter sur l'emplacement d'un vieux verger, il est
conseillé de travailler le sol et d'y planter d'autres cultures pen-
dant 3 ans au moins. Si possible, on amènera, au moment de la
plantation, un bon terreau de surface provenant d'un terrain non
en verger, que l'on disposera autour des racines. Le conseiller
agricole pourra s'occuper de faire des essais pour déterminer si
12 le terrain risque de poser des problèmes de plantation.
CULTURES ASSOCIEES
Certains arboriculteurs complètent leurs revenus par des cultures
intercalaires dans leur verger lorsque les arbres sont jeunes. Cette
pratique diminue le coût d'établissement d'un verger mais elle
n'est pas sans inconvénients. Les produits de pulvérisation utilisés
sur les arbres peuvent endommager la culture intercalaire; d'autre
part, l'absence de pulvérisations peut signifier l'échec du verger;
enfin, des façons culturales tardives ou une fumure abondante de
la culture d'appoint risquent d'abîmer les pommiers en provo-
quant la croissance de bois jeune non aoûté en automne. La ten-
dance actuelle à l'établissement de vergers plus intensifs, à crois-
sance rapide et à production précoce met en doute l'utilité des
cultures intercalaires sauf en cas exceptionnels.
COMMERCIALISATION
Le choix des variétés et leurs proportions respectives, les porte-
greffes ainsi que les techniques culturales sont conditionnés par
la nature du marché en perspective. On n'établira donc pas de
verger sans avoir étudié soigneusement au préalable le marché en
vue et les modalités de vente. Les marchés éventuels comprennent:
• La vente directe aux détaillants et en particulier aux magasins
à succursales, aux camionneurs, aux éventaires routiers, aux dis-
tributrices automatiques ou encore par cueillette par l'acheteur.
• La vente par des coopératives ou des organismes privés qui
souvent assurent aussi le stockage et le conditionnement de la
récolte.
• La vente à l'industrie de transformation pour la fabrication de
pommes en conserves, de tranches congelées ou réfrigérées,
de purée, de jus frais, de cidre, etc.
La tendance actuelle va vers l'accroissement des ventes directes
au consommateur, vers une conservation plus longue en ambiance
plus contrôlée et vers l'affectation d'une proportion accrue de la
récolte à la transformation et à la fabrication de produits prêts à
l'emploi.
Normalement, le Canada est à la fois exportateur et importateur
de pommes ce qui aide à stabiliser les trois secteurs du marché
de la pomme: fruits frais ou transformés et jus. A long terme, le
marché est fortement influencé par les politiques canadiennes,
fédérales et provinciales, et étrangères en ce qui touche la pro-
duction et la commercialisation. Ainsi, la vente peut être condi-
tionnée par les facteurs suivants:
• L'importance de la récolte dans la région et dans les autres
régions productrices du monde.
• Le report des produits transformés et la production des autres
fruits. 13
• L'état de l'économie qui peut, soit attirer plus d'argent sur le
marché de la pomme, soit provoquer un glissement de la con-
sommation en faveur d'autres aliments.
Aucune méthode de commercialisation ne peut assurer à tous les
horticulteurs des revenus également élevés. Bien qu'il soit évident
que la production et la commercialisation sont les deux faces
d'une même médaille, il faut admettre qu'il est plus facile de don-
ner des solutions précises aux problèmes de production qu'aux
problèmes de commercialisation. Il serait imprudent de planter un
verger sans un programme de commercialisation approprié qu'il
faudra constamment revoir et remettre à jour. Cela ne veut pas
dire que le producteur devrait se mêler de la vente — le plus
souvent, il est préférable d'en laisser le soin à des spécialistes —
mais plutôt que la production doit être axée sur le marché, actuel
ou potentiel.
PLANIFICATION DU VERGER
De tous les problèmes qui se posent à l'arboriculteur, le choix de
la variété est probablement le plus important et aussi le plus dif-
ficile. Il porte à la fois sur le greffon et sur le porte-greffe et, dans
les deux cas, le choix des variétés est abondant. Autrefois, la
plupart des vergers étaient constitués à partir de scions écusson-
nés sur des francs mais les conditions actuelles exigent une mise
à fruits plus rapide et aussi une certaine maîtrise de la taille des
arbres.
Le succès de tout système repose sur l'usage de porte-greffes
assurant à la croissance de la variété greffée un juste équilibre
entre la vigueur et la productivité et sur l'obtention de forme
d'arbres donnant un bon éclairement de toutes les feuilles.
DENSITÉ DE PLANTATION ET DÉVELOPPEMENT DES ARBRES
Bien que des densités de 740 arbres ou plus à l'hectare (300/ac)
procurent une rentabilité intéressante et rapide, il faut se rap-
peler que l'importance du prix de revient par arbre augmente
avec le nombre des arbres. Le tableau 2 montre que les vergers
les plus rentables sont ceux dont la densité a de 125 à 620 arbres
à l'hectare (50 à 250/ac). Si l'on envisage un système d'exploita-
tion avec cueillette par l'acheteur, ou un verger plus intensif, on
choisira une densité moyenne, soit 250 à 865 arbres permanents
à l'hectare (100 à 350/ac). Sinon, on prévoira une densité de 125
à 250 arbres permanents à l'hectare (50 à 100/ac), quitte à insérer
des arbres temporaires pour utiliser plus pleinement le terrain
pendant la période de croissance des arbres permanents. Les
vergers à haute densité ne semblent pas être aussi rentables que
les vergers à moyenne densité, à moins que les arbres soient bon
marché (environ 50 cents la pièce), que le terrain soit cher (plus
de $2500/ha ou $1000/ac) et que l'on ait l'intention de se spécia-
14 liser dans la production de fruits de luxe. En Nouvelle-Ecosse et
au Nouveau-Brunswick, on préconise à l'heure actuelle un écar-
tement normal de 4,3 par 6,1 m, correspondant à 383 arbres par
hectare (14 par 20 pi soit 155 arbres/ac).
Tableau 2 Influence de la densité du peuplement sur le prix de revient
d'un verger en pleine production
Nombre d'années
Frais généraux
annuels d'un
Nombre
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Écartement
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10 (33)
131 (53)
8
212
(86)
6,1 (20)
85 (28)
193 (78)
6
173
(70)
4,6(15)
7 (23)
311 (126)
5
183
(74)
3 (10)
5,5(18)
598 (242)
4
237
(96)
1,5 (5)
4 (13)
1656(670)
3
487
(197)
1 Avec un revenu de 10% sur le capital par acre, en prenant comme seuil de rentabilité
l'âge donné dans la colonne précédente et en comptant $2 pour chaque arbre planté.
$123 par hectare ($50/ac) de frais de culture annuels, un taux d'intérêt composé de 10%
et sans tenir compte du piquetage, etc.
CHOIX DES VARIETES
Le consommateur d'aujourd'hui est beaucoup plus exigeant qu'il
y a 30 ans et avec l'intensification de la concurrence due à l'ac-
croissement de la production, il exige des produits d'une qualité
toujours plus haute. Quelles que soient la qualité du sol et les
compétences de l'arboriculteur, elles seront vaines si les variétés
ne conviennent pas au climat et aux marchés.
Certaines variétés, cultivées depuis longtemps, demeurent la base
de la culture. Plusieurs d'entre elles ont été améliorées au fil des
années par l'obtention de mutants possédant de meilleurs carac-
tères culturaux et de meilleurs fruits. La Mclntosh, variété la plus
répandue au Canada, a été découverte en 1796, la Northern Spy
à peu près à la même époque et la Red Delicious en 1885.
On choisira donc les meilleures lignées des quelques variétés de
tête qui ont fait leurs preuves dans la région. Pour échelonner la
cueillette, il faut planter plus d'une variété. Dans les régions plus
froides de l'est du Canada, la résistance à l'hiver est une qualité
essentielle. De nouvelles variétés apparaissent chaque année, il
faut essayer les meilleures d'entre elles. Viser à obtenir une pro-
duction constante, facile et abondante de fruits de haute qualité,
supportant bien les manipulations et répondant au goût du marché.
Ne planter que quelques arbres des nouvelles variétés jusqu'à ce
que leur valeur ait été bien établie. 1 5
On trouvera à partir de la page 50 une brève description des
variétés les plus courantes. Le tableau 3 donne l'époque de florai-
son et leurs caractéristiques de pollinisation.
POLLINISATION
Toutes les variétés commerciales actuelles ont besoin d'être pol-
linisées et doivent assurer au moins un certain développement de
graines pour une récolte de fruits. Sur quelques variétés, en situa-
tions favorables, la nouaison peut se faire par autopollinisation
mais on ne peut pas compter dessus. Plusieurs variétés, surtout
les variétés triploïdes, ne produisent pas de bon pollen.
La dissémination du pollen est assurée en grande partie par les
abeilles domestiques, par les bourdons ou autres apides sauvages.
Les abeilles ne butinent que lorsque le temps est favorable. S'il
pleut avant une belle journée, il faudra plusieurs heures avant
qu'il y ait du bon pollen. Les ruches devraient être amenées dans
le verger un ou deux jours avant la pleine floraison mais pas plus
tôt parce que souvent les abeilles se dispersent au loin au bout
de quelques jours. Une ruche vigoureuse par acre suffit à assurer
une bonne pollinisation. Les ruches doivent être placées à des
endroits ensoleillés et abrités et à angle droit avec les lignes à
polliniser afin que le vol se fasse transversalement aux lignes
plutôt que sur le sens de la longueur.
La pollinisation est un élément essentiel dans la conduite du
verger. La disposition originale des arbres permanents devra
inclure un assortiment judicieux de variétés interfertiles et à fleu-
raison sensiblement concordante. On observera chaque année le
temps, la floraison et l'activité des abeilles. Si l'on soupçonne un
défaut de nouaison, on prendra immédiatement les dispositions
pour remédier à la situation. Si la floraison est peu abondante, un
apport supplémentaire d'abeilles et de pollen aidera à polliniser
le plus de fleurs possible: s'il manque de pollen, en année de
faible production ou par suite de pluie au moment critique, on
pourra apporter sur place de gros bouquets de fleurs ou bien
encore du pollen acheté dans le commerce que l'on introduira
dans les ruches par des ouvertures spéciales. On peut aussi com-
biner les deux méthodes. Au contraire, si l'on prévoit une nouaison
trop abondante, il faut retirer toutes les ruches et appliquer un
programme d'éclaircissage chimique.
Bien qu'un faible taux de nouaison soit désastreux, un excès n'est
pas davantage souhaitable parce qu'il donne des fruits de faible
valeur marchande et entraîne une récolte faible l'année suivante.
Il faut viser à produire aussi peu que possible de graines mûres
par arbre parce que les graines épuisent beaucoup plus l'arbre
que la chair. Les essais ont montré qu'une année de grosses pom-
mes est suivie d'une récolte beaucoup plus abondante que la
même quantité de petites pommes. (De toute évidence, plus il y
a de pommes plus il y a de graines et de plus, comme il y a proba-
blement aussi plus de graines par pomme, les arbres porteurs de
16 petites pommes ont dû avoir beaucoup plus de pépins.)
Tableau 3 Échelonnement des floraisons et valeur pollinisatrice de
diverses variétés
Nombre de jours après début de la floraison
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Crimson Beauty
Gravenstein
Red Astrachan
Charlotte
Quinte
Scotia
Lodi
Wellington
Stark Earliest
Golden Nugget
Melba
Blair
Puritan
Mclntosh
Early Mclntosh
Caravel
Mantet
Close
Wagener
Idared
Ribston
Julyred
Cortland
Tydemans Early
Lobo
Empire
Macoun
King
Nova Easygro
Spartan
Atlas
Bough Sweet
Mutsu
Red Delicious
Melrose
Spy
Golden Delicious
Wayne
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a Pollinisateur supérieur à la moyenne, annuel, spécialement après éclaircissage
b A tendance fortement alternante
x Pollen non satisfaisant
17
CHOIX ET CULTURE DES PLANTS
La plupart des pommiers sont cultivés sur porte-greffes sur les-
quels sont greffés les scions ou les bourgeons des variétés dési-
rées. La multiplication des arbres fruitiers s'effectue rarement par
boutures. Les francs (semis) non greffés ne sont pas employés
parce qu'ils manquent d'uniformité et qu'ils produisent presque
toujours des fruits de qualité inférieure. L'écussonnage ou la
greffe sont donc une nécessité pour la conservation et la multi-
plication des variétés de pommes.
Le porte-greffe est choisi en premier lieu pour son aptitude à
former un système radiculaire rustique et vigoureux. Il a aussi
une influence importante sur la précocité et l'abondance de la
production.
Le comportement du porte-greffe dépend du sol et des conditions
culturales ainsi que de la variété greffée. Parfois, pour obtenir le
résultat voulu, on utilise un porte-greffe d'une variété déterminée
et un greffon intermédiaire d'une autre variété avant de greffer avec
la variété définitive. La culture de ces arbres nécessite un plus
grand nombre d'étapes et offre un grand choix de combinaisons.
PORTE-GREFFES DE SEMIS (FRANCS)
L'utilisation des porte-greffes de semis présente plusieurs avan-
tages. Ils donnent des arbres exempts de maladies à virus, à moins
de contamination par le greffon. Ils ont rarement besoin de tuteurs
et ils sont assez vigoureux pour survivre et prospérer même dans
des conditions difficiles. C'est un bon moyen de remplacement
dans les vergers déjà en production et aussi de renforcement des
variétés faibles telles que Wagener et Idared. Les variétés diploïdes
telles que Mclntosh et Northern Spy font de bons porte-greffes de
semis.
Les francs de la variété précoce Beautiful Arcade, originaire de
Russie, produisent des arbres rustiques de vigueur moyenne qui
sont précoces, productifs et bien racines. On peut se procurer
des pépins ou à l'occasion des porte-greffes de cette variété à
la Station de recherches de Kentville (N.-É.).
PORTE-GREFFES À MULTIPLICATION VÉGÉTATIVE (CLONES)
Les porte-greffes à multiplication végétative sont des boutures
racinées que l'on peut multiplier indéfiniment. Ils sont produits en
carrés de pieds-mères de la manière suivante: on coupe, au début
du printemps, à ras du sol, des arbres âgés d'au moins deux ans.
Il pousse alors sur les souches des rejets qui produisent des raci-
nes dans le sol ramené autour d'elles. Le printemps suivant, on
sépare les pousses racinées du pied-mère et on les met en pépi-
nières. Les pieds-mères donnent une production annuelle de
18 porte-greffes de qualité constante. On peut également multiplier
les clones à partir de boutures herbacées prélevées au début de
l'été, ou de longues boutures provenant de haies spéciales que
l'on prélève, soit juste avant la chute des feuilles, soit avant la
sortie des bourgeons.
On dispose à l'heure actuelle d'un bon assortiment de porte-
greffes. Il y a une cinquantaine d'années, la station de recherches
de East Mailing, en Angleterre, sélectionnait 16 porte-greffes
numérotés de M 1 à M 16. En collaboration avec l'Institut d'horti-
culture John Innés, la station a également sélectionné une autre
série de lignées, le groupe Mailing Merton (MM) numéroté de
MM 101 à MM 115. Au cours des années, 11 nouveaux porte-
greffes, numérotés de M 17 à M 27 sont venus s'ajouter aux
lignées originales d'East Mailing.
La Ferme expérimentale centrale d'Ottawa a sélectionné un porte-
greffe clonal rustique, le Malus Robusta 5, recommandé cepen-
dant, seulement pour les régions de froid continu. La Suède a,
de son côté, produit un excellent porte-greffe rustique, Alnarp 2.
Plus récemment, on a développé à Ottawa, une nouvelle série de
lignées rustiques numérotée, selon la vigueur prévue, Ottawa 1
à Ottawa 22. C'est Ottawa 3 qui semble avoir le plus d'avenir pour
l'obtention d'arbres nains et semi-nains. On a développé et utilisé
de temps à autre un grand nombre d'autres variétés de porte-
greffes et, vu le grand intérêt qui s'attache aujourd'hui au rende-
ment et à la restriction du développement des arbres, on peut
s'attendre à en voir d'autres d'ici peu.
Figure 2 Pousses racinées affranchies d'un pied-mère de Malus robusta 5.
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La vigueur des arbres obtenus sur différents porte-greffes varie
légèrement avec la nature du sol et selon la variété. Le tableau 4
énumère les porte-greffes par ordre de vigueur décroissante et le
tableau 5 donne quelques associations greffons — porte-greffes
et le développement prévu pour trois catégories de fertilité d'em-
placement: faible, moyenne et forte.
En fait, peu de porte-greffes, à part les francs ont été pleinement
essayés dans les conditions de croissance de l'est du Canada. Ce
n'est que dans les zones tempérées du sud de l'Ontario et de la
vallée d'Annapolis en Nouvelle-Ecosse que les porte-greffes M et
MM peuvent être utilisés en toute sécurité. Dans le reste de l'est
du Canada, il faut se prémunir contre les atteintes de l'hiver.
MALADIES A VIRUS
On a identifié au moins une douzaine de maladies à virus. Cer-
taines d'entre elles ne produisent que peu d'effets et quelques
autres n'attaquent que certaines variétés. Le diagnostic des symp-
tômes viraux a fait beaucoup de progrès depuis 1960. On peut
maintenant se procurer, ou on pourra se procurer bientôt, des
variétés de greffons et de porte-greffes indemnes de tous les virus
connus. Évidemment, l'association d'un porteur sans symptômes
de virus avec un plant sain mais sensible peut être désastreuse.
Beaucoup de prétendues réactions d'incompatibilité ou d'échec
de la greffe sont dues en fait à un virus. Même en l'absence de
symptômes caractérisés, il semblerait que la présence de virus
latents asymptômatiques entraîne une baisse, ne fût-ce que légère,
du rendement des arbres.
Heureusement, les virus du pommier ne sont pas une sérieuse
menace et ils ne se propagent pas facilement. Ils ne sont pas
transmis par les pépins, la principale source d'infection venant de
l'emploi en pépinières de greffons ou de porte-greffes infectés. Un
grand nombre des anciens porte-greffes à multiplication végé-
tative portaient des virus latents. Avec l'élimination de ces viroses
bénignes on ajoute parfois à la désignation de la variété la lettre
A (par exemple, M 9A au lieu de M 9). La série EMLA est indemne
de tous les virus connus.
En pépinière, il faut partir avec du matériel sain et toute greffe mal
prise devrait être recommencée avec le même greffon ou aban-
donnée. Éviter d'introduire la contamination par les écussons ou
les greffes qui n'ont pas pris mais qui ont vécu assez longtemps
pour transmettre les virus éventuels qu'ils porteraient.
PORTE-GREFFES RECOMMANDES
Pour les arbres de dimension normale (grand développement), le
choix est limité. On s'est servi longtemps et avec succès de porte-
greffes de semis (francs). M. robusta 5 (R 5) s'est bien comporté au
cours de quelques essais mais on sait maintenant que son pro-
22 cessus de durcissement retarde à l'automne et que, à la fin de
l'hiver, il peut devenir actif durant les journées chaudes et réduire
ainsi la rusticité de la variété à scion. R 5 ne devrait être utilisé
que dans les régions de froid continu et jamais comme porte-
greffe de charpente ou de tronc. Hibernal et Antonovka sont de
bons porte-greffes de charpente rustiques. Des séries MM, MM 104
est trop sujet à la pourriture du collet et ne donne pas de bons
rendements à la fois dans les régions sèches et les régions humi-
des; M 25 n'a pas été suffisamment vérifié.
Pour les arbres de format semi-standard (développement moyen
à semi-grand), Beautiful Arcade (BA) et MM 111 font de bons
porte-greffes. Ces deux variétés s'adaptent mieux à différents
types de sols et causent moins d'ennuis que les autres variétés et
elles donnent lieu à une production raisonnablement abondante
et précoce. BA est plus rustique que MM 111 et, lorsqu'elle est
bien sélectionnée, elle donne des arbres d'une bonne uniformité.
Pour les zones à climat plus doux, on peut également choisir les
variétés MM 109, M 1, M 2 et Alnarp 2.
Pour les arbres de demi-grandeur, on peut choisir entre plusieurs
variétés, chacune avec ses avantages et ses inconvénients. MM 106
est particulièrement productive dans les premières années mais
les pertes peuvent être légèrement plus élevées que la normale,
en particulier dans les endroits humides. Une variété un peu plus
Figure 3 Arbres tuteurés sur porte-greffes nanisants.
23
petite, M 7, est largement utilisée et réussit bien, mais elle a ten-
dance à produire trop de rejets et a un ancrage trop faible. Ces
deux défauts peuvent s'atténuer en plantant plus en profondeur.
Dans les régions plus froides, il faut prévoir une protection contre
le gel, notamment en plantant l'arbre de manière que le point de
greffage soit juste à fleur de terre ou encore en semant de l'herbe.
Des essais plus poussés pourraient montrer qu'un porte-greffe BA
avec Ottawa 3 comme intermédiaire est la solution pour les régions
plus froides. Dans les zones plus douces, des intermédiaires tels
que M 8, M 9 et M 26 sur porte-greffes semi-standard offrent éga-
lement de bonnes possibilités. M 4, largement utilisée en Europe,
est très productive.
Pour les arbres semi-nains, nains et ultranains (dont le dévelop-
pement va du très petit au petit-moyen), M 26 et M 9 sont de bons
porte-greffes. M 26 donne un arbre plus grand que M 9 et un an-
crage plus solide. Ces deux variétés ont besoin de tuteurage
pendant au moins 10 ans. Elles sont très productives. M 8 (Clark)
est un peu plus rustique. Ottawa 3 a été mis à l'essai comme porte-
greffe semi-manifiant rustique. Parmi plusieurs combinaisons pos-
sibles de porte-greffes intermédiaires, une des plus prometteuses
semble être l'association de MM 106, comme porte-greffe et M 9,
comme intermédiaire. M 27 a été mise en commerce en 1971 en
tant que porte-greffe ultrananifiant. Employé comme intermédiaire
sur un porte-greffe de vigueur moyenne tel que BA, il a donné à
la station de recherches de Kentville des arbres nains très pro-
ductifs, légèrement plus petits que ceux obtenus sur M 9.
DOUBLE GREFFE
L'utilisation de porte-greffes et de troncs très rustiques en vue
d'augmenter la rusticité des arbres de variétés populaires est
connue sous le nom de double greffe. Il s'agit de greffer des
arbres d'une variété rustique sur le porte-greffe rustique. La va-
riété commerciale sera alors greffée ou écussonnée sur le jeune
arbre lorsque les charpentières auront atteint le développement
voulu. La double greffe doit se pratiquer là où les variétés popu-
laires manquent de rusticité. Il faut veiller à ne pas utiliser de
plants virosés. Malus robusta 5, rustique et très compatible avec
les autres variétés, est un bon intermédiaire de charpente et un
bon porte-greffe. Hibernal, Ottawa 271, Ottawa 292, Beautiful
Arcade, Antonovka et Haralson font aussi de bons intermédiaires.
PLANTS DE PÉPINIÈRE
Une bonne pépinière est un excellent endroit où se procurer ses
arbres si l'on peut en trouver une qui dispose du type d'arbre
désiré. Malheureusement, ce n'est pas toujours possible vu que
les pépiniéristes n'ont pas la possibilité de prévoir d'une manière
précise la demande pour certains des porte-greffes et variétés
ou certaines catégories d'âges d'arbres. Dans l'achat, on donnera
la préférence aux sujets d'un an bien développés. Les arbres de
24 catégorie n° 1 doivent être droits, sains, exempts de maladies et
Figure 4 Arbre vigoureux dans une pépinière bien entretenue
avoir un bon système radiculaire fibreux. Les arbres de 2 ans
sont généralement satisfaisants, ceux de plus de 2 ans sont trop
grands ou bien ce sont des rebuts de valeur douteuse. Le terrain
sur lequel les arbres sont cultivés n'a pas d'influence permanente
sur leur rusticité. Pour éviter de lourdes pertes résultant de l'em-
ploi d'arbres incorrectement désignés, n'acheter que des sujets
certifiés.
PRODUIRE SOI-MÊME SES PLANTS
Si l'on ne peut acheter exactement ce qu'on veut chez le pépi-
niériste (beaucoup de pépiniéristes produisent des arbres sous
contrat) on peut toujours produire soi-même ses plants. Cepen-
dant, la préparation devra commencer au moins deux saisons
avant l'établissement du verger.
Commander les porte-greffes à multiplication végétative 6 mois
au moins avant la date de la plantation ou même un an avant si
les porte-greffes désirés risquent d'être rares. Dans la commande,
tenir compte des pertes inévitables dues à la mortalité, aux greffes
qui ne prennent pas, aux accidents et à une mauvaise croissance.
Ces pertes peuvent réduire le peuplement d'environ 20% et par-
fois jusqu'à 50%. N'acheter que des porte-greffes exempts de
virus.
25
Pour la multiplication des arbres en pépinières, il y a trois pro-
cédés différents:
• L'écussonnage est le mode le plus largement pratiqué. Le pour-
centage de reprise est plus grand que pour les autres procédés
et on obtient généralement des arbres plus satisfaisants.
• La greffe sur racine a été largement pratiquée dans le passé et
elle est encore en usage. Elle s'effectue à la fin de janvier ou au
début de février.
• La greffe en couronne est un procédé précieux si l'écussonnage
n'a pas pris. On la pratique en pépinière, sur les porte-greffes,
au début du printemps avant le départ de la végétation. On
gagne ainsi une année par rapport aux autres méthodes.
Les méthodes spécifiques sont décrites dans la publication 1289
du ministère de l'Agriculture du Canada.
Un loam sableux très fertile et bien drainé convient le mieux pour
la pépinière. Étant donné les bris graves causés aux arbres par
les bancs de neige, on choisira un emplacement non exposé à ce
problème. Préparer le sol par une forte fumure et planter une
culture sarclée l'année avant la plantation afin d'éliminer les
mauvaises herbes. Planter les porte-greffes au printemps dès que le
sol se laisse travailler et que la terre est encore fraîche et humide.
Planter à écartement de 30cm (12 po) en lignes espacées de 76
à 91 cm (2.5 à 3 pi) selon le matériel aratoire dont on dispose. Les
binages, les fumures, les pulvérisations, l'étiquetage, l'éborgnage
et l'écussonnage, la taille, la lutte contre les parasites ou les ma-
ladies sont autant d'opérations à ne pas négliger.
Le choix des greffons conditionne la rentabilité du verger durant
toute sa vie. N'utiliser que des lignées éprouvées de la variété
désirée et, si possible, des écussons provenant d'une pépinière
indexée. Si ce n'est pas possible, on choisira des arbres normaux,
exempts de maladie et productifs qui auront donné des pommes
de haute qualité pendant plusieurs années. Examiner souvent les
arbres et les fruits et marquer soigneusement les arbres choisis
et leur emplacement.
Beaucoup d'arbres de pépinières souffrent davantage de négli-
gence que de défaut de connaissances de la part de l'arboricul-
teur. Voici quelques principes à rappeler:
• Seuls les porte-greffes bien établis et vigoureux donneront de
bons arbres au bout d'un an. Ils devront avoir un diamètre d'au
moins 1 cm (% po) au moment de la greffe.
• On devra pratiquer l'écussonnage à une hauteur suffisante (30
cm du sol, 12 po) afin d'éviter l'enracinement du scion sur le
tronc des porte-greffes végétatifs.
• Appliquer un programme complet de pulvérisations au moins
jusqu'au début d'août tout en surveillant soigneusement l'ap-
26 parition de maladies telles que le blanc.
Arrêter les travaux du sol au début d'août afin que les arbres
cessent de croître et s'endurcissent avant l'arrivée de l'hiver.
PLANTATION DU VERGER
TRACÉ DE LA PLANTATION
Avant d'implanter un verger, procéder à une étude de la dispo-
sition générale de l'exploitation. Puis tracer un plan le plus détaillé
possible ce qui facilitera les travaux de piquetage et de plantation.
Indiquer dans le plan les variétés et les lignées de pommiers, les
porte-greffes, les distances entre les arbres et les rangs, les voies
d'accès, les moyens de préservation du sol là où cela sera néces-
saire, les tournières, les approvisionnements d'eau, l'emplacement
des drains, la disposition de l'emplacement des arbres pollinisa-
teurs et, éventuellement, l'emplacement des brise-vents. Réserver
un endroit plat, ferme et d'accès commode pour le chargement et
le stationnement. Tracer le plan à l'échelle montrant l'emplace-
ment de chaque arbre. Si l'on utilise des arbres produits chez
soi, le plan tiendra compte du nombre d'arbres disponibles. Les
arbres doivent être alignés dans tous les sens à moins qu'on utilise
une plantation suivant les courbes de niveau.
Si l'on compte utiliser des arbres temporaires, il ne faut pas les
inclure avant d'avoir terminé tous les détails du verger permanent.
Pour assurer la pollinisation, il faut au moins deux variétés (per-
manentes) interfertiles. Ne pas laisser une distance de plus de
15 à 18 m (50 à 60 pi) entre tout arbre et le pollinisateur. Les
variétés interfertiles doivent atteindre la pleine floraison dans un
écart ne dépassant pas 2 jours. Planter une ligne sur trois de la
variété pollinisatrice réduit les risques de manque de nouaison.
Le rendement des travaux y gagne quand on plante deux lignes
pleines de chaque variété.
PRÉPARATION DU SOL
Avant de planter, s'assurer que le sol est en excellent état. Les 4
ou 5 premières années seront déterminantes pour la forme et la
vigueur des arbres. Mieux vaut consacrer plus de temps et d'argent
aux engrais et à la préparation du sol avant la plantation que
d'attendre qu'ils aient poussé de peine et de misère pendant un
temps plus ou moins long. Voici quelques points essentiels:
• Préparer le sol un an à l'avance à moins qu'il soit déjà en bon
état physique.
• Commencer par labourer, de préférence à l'automne, et ensuite
travailler le sol au pulvériseur à disques.
•
Combler à la niveleuse les petites dénivellations afin d'assurer
le drainage superficiel et d'éviter la formation de poches d'eau. 27
S'il le faut, poser des tuyaux de drainage souterrain ou établir
un système de drainage superficiel.
• Semer une culture sarclée, maïs, pommes de terre ou plantes
fourragères si possible. Cette pratique éliminera les mauvaises
herbes vivaces.
PIQUETAGE DU TERRAIN
Si le plan est exact, le piquetage ne présentera aucune difficulté.
La plupart des propriétés ont une ligne de démarcation qui peut
servir à établir la ligne de base du verger. Celle-ci devra être
tracée assez loin de la ligne de démarcation pour laisser un espace
suffisant pour la circulation normale entre les arbres à leur plein
développement. En outre, si l'on envisage de travailler le verger
et de pulvériser dans les deux directions, laisser de la place pour
les tournières au bout des rangées. Les lignes et les carrés devront
être à angle droit.
A partir de la ligne de base, tracer une ligne à angle droit. Pour
cela, mesurer du coin A le long de la ligne de base quatre unités
de longueur jusqu'à un point B; puis, toujours à partir du point A
et le long d'une ligne la plus perpendiculaire possible avec la ligne
repère, mesurer trois unités de longueur, jusqu'à un point C. Après
quoi, ajuster l'emplacement définitif de ce point de telle sorte qu'il
soit à cinq unités de longueur de B. L'unité de longueur peut être
de 9, 12 ou 15 m (30, 40 ou 50 pi). Une fois l'angle droit amorcé, il
n'y a plus qu'à prolonger les côtés en alignant à travers le champ.
Recommencer la même opération aux autres angles.
Déterminer l'écartement entre les lignes et l'emplacement de
chaque arbre à la mesure et à la visée. Les écartements recom-
mandés sont donnés au tableau 6. Enfoncer un piquet à l'empla-
cement exact de chaque arbre. Si le champ est trop vallonné ou
trop grand pour que l'on puisse voir d'un côté à l'autre, on pourra
le diviser en deux et piqueter les deux parcelles séparément.
Utiliser une règle à planter de façon à pouvoir enlever les piquets
pour la préparation du trou de plantation. Il s'agit d'une planche
légère, d'une longueur de 2 m (6 pi) comportant une encoche
centrale et un trou à chaque extrémité. Placer la règle pour que
l'encoche centrale s'emboîte sur le piquet en l'alignant sur les
autres piquets ou sur les arbres; puis enfoncer un petit jalon à
chacune des extrémités. Ensuite, enlever la règle pour creuser
le trou puis la replacer de manière que l'encoche indique l'empla-
cement exact de l'arbre. Répéter l'opération à chaque piquet de
telle sorte que les arbres soient aussi bien alignés que les piquets.
PLANTATION
Le transport des arbres de la pépinière au verger devra s'effectuer
avec le minimum de choc. La plantation en automne permet à
28 l'arbre d'être bien installé avant le début de la saison de végé-
Tableau 6 Écartements recommandés en verger entre les arbres per-
manents et le nombre de plants à l'hectare suivant les différents sols
Dévelop-
Distance entre les arbres Nombre d'arbres
et les rangées en m (pi) par ha2 (ac)
Développement Envergure pement Sol Sol moins Sol Sol moins
de l'arbre1 de l'arbre de l'arbre fertile fertile fertile fertile
Standard 100% 100% 9,8X12,2 7,9X10,4 84 122
(32X40) (26X34) (34) (49)
Semi-standard 80% 61% 7,6x10,1 6,1X8,5 130 192
(25X33) (20X28) (52) (77)
Demi-tailles 60% 31% 5,5x7,9 4,3x6,7 230 349
(18X26) (14X22) (95) (141)
Demi-nain 40% 14% 3,7X6,1 3,0X5,5 448 598
(12X20) (10X18) (181) (242)
Nain 20% 31/2% 1,8X4,3 1,5X4,0 1281 1656
(6X14) (5X13) (518) (670)
NOTA: Il ne faut pas conclure de ce tableau que, sur sols moins vigoureux, les arbres
doivent être plantés plus densément mais plutôt qu'on doit utiliser un porte-greffes
plus vigoureux au même écartement.
1 Standard: La plupart des semis, M 12, M 16. Semi-standard: semis Beautiful Arcade,
M 1, MM 104, MM 109, MM 111, Alnarp 2. Demi-tailles: M 2 et MM 106. Demi-nain: M 7 et
M 4. Nain: M 9 et M 26. Les pourcentages donnent le développement de l'arbre en
pourcentage du type standard.
2 Le nombre d'arbres par ha (ac) peut se calculer en multipliant la distance entre les arbres
par la distance entre les rangs, en mètres (pi) et en divisant par 10 000 (43 560).
tation mais le choc du transport le rend sensible aux dégâts de
l'hiver. Aussi, éviter cette pratique dans les zones de culture plus
froides. Ne jamais planter quand il gèle. Au printemps, planter tôt
quand le sol est encore frais et humide. La croissance sera plus
rapide que celle des arbres plantés plus tard. S'il faut retarder
la plantation, manipuler les arbres avec encore plus de soin. On
les conservera en entrepôt frigorifique ou à l'ombre, les racines
et le collet bien recouverts de terre humide afin d'empêcher la
dessication.
Le transport à longue distance peut provoquer une forte perte
d'eau qu'il faut remplacer le plus vite possible. Si on les trempe
dans une mare, il ne faut pas les y laisser plus que quelques
heures à moins que l'eau soit froide et bien aérée. On peut aussi
tremper les racines dans une bouillie de terre et d'eau et arroser
les parties aériennes.
Il faut éviter tous les risques de dessication, chaleur, vent, insola-
tion. Placer les arbres dans la boue ou les recouvrir de terre
humide, de mousse ou de sacs durant les déplacements ou en
attendant la mise en terre. Les racines brisées des arbres stockés
pendant l'hiver auront eu le temps de se cicatriser avant la plan-
tation. Ne pas tailler les racines de ces arbres sauf s'il faut les
raccourcir pour les faire entrer dans un trou de dimensions
normales. 29
MPy?»^ ,
-v
V.:£T
5s
Figure 5 Une grosse tarière est l'instrument idéal pour les plantations
commerciales.
30
D'ordinaire, le trou de plantation dans les vergers commerciaux
est creusé à la tarière 25 à 40 cm (10 à 16 po), bien que les trous
creusés à la pelle soient tout aussi bons et même meilleurs.
Toujours utiliser la terre de surface pour enrober complètement
les racines. On tasse fermement au pied au fur et à mesure qu'on
verse la terre. Attention de ne pas creuser des trous trop profonds
pour les arbres nains ou semi-nains greffés bas car le sol, et avec
lui l'arbre, se tasse et le point de greffage risque d'être enterré.
Il faut planter un peu plus profondément qu'en pépinière mais
pour les porte-greffes nanifiant attention à ne pas enterrer le point
de greffage ce qui pourrait causer l'enracinement du greffon qui
donnerait alors un arbre de développement normal. Dans un essai
réalisé à la station de recherches de Kentville on a constaté
que des plants écussonnés haut, sans risque d'enracinement du
greffon, se développaient bien lorsqu'ils étaient plantés 30 cm
(12 po) plus profondément qu'en pépinière. L'apport de 9 I (2 gai)
d'eau et de 14 g (Vi oz) de solution de démarrage dans chaque
trou au moment du remplissage a aidé au départ des arbres. L'eau
ainsi ajoutée favorisait le tassement de la terre et l'enrobement
des racines. On peut employer jusqu'à 70 g (21/2 oz) de la solution
de démarrage (1,4 kg de 10-52-17 dans 180 I; 3 Ib dans 40 gai)
mais il est dangereux de dépasser cette dose. Dans la première
saison, on peut laisser une légère cuvette autour de chaque arbre
pour permettre à l'eau de pluie de descendre au niveau des
racines. Le système radiculaire est en effet alors très limité et le
jeune arbre risque de manquer d'eau même si le champ semble
humide. En pareilles conditions, on versera au pied de chaque
arbre de 4,5 à 8 I (1 à 2 gai) d'eau. Avant l'hiver, combler les
cuvettes avec de la pierre concassée ou autre matériau similaire.
Il faut tailler les arbres immédiatement après la plantation.
FAÇONS CULTURALES
La concurrence des mauvaises herbes et des graminées doit être
évitée dans les 5 premières années au moins après la plantation
ou jusqu'à ce que la production atteigne 20 kg (1 bois.) de pom-
mes par arbre et par an. Sarcler à la main ou à l'aide d'un petit
motoculteur. Éviter de couper les racines en passant trop près
des arbres avec du matériel lourd. Pour combattre l'érosion sur
pente, ne travailler le sol que dans un rayon de 1 à 1,50 m (3 ou
4 pi) autour de chaque arbre. Les herbicides sont au moins aussi
efficaces que le sarclage mais dans les régions froides de l'est
du Canada, il est à conseiller de conserver un tapis de plantes
cultivées ou de mauvaises herbes en fin de saison pour permettre
aux jeunes arbres de s'aoûter et d'éviter des graves dégâts aux
racines par la pénétration excessive du gel dans le sol. Ce conseil
est plus facile à suivre dans les vergers cultivés. Un semis de
sarrazin à raison de 54 kg à l'hectare (% bois./ac) est une des
meilleures cultures de couverture parce qu'on peut le semer
même dans les périodes chaudes et sèches de la fin de juillet.
ENGAZONNEMENT
Les vergers en production doivent être engazonnés. A l'aide
d'herbicides, on maîtrisera la croissance de l'herbe sous les
arbres, sans toutefois l'éliminer complètement. Voici un bon
mélange à gazon pour 1 hectare (1 ac):
Fétuque rouge traçante 5,5 kg (5 Ib)
Trèfle blanc sauvage ou de Hollande 2,2 kg (2 Ibj
Trèfle Ladino 2,2 kg (2 Ib)
Pâturin du Kentucky ou du Canada 11,2 kg (10 Ib)
Avoine 11,2 kg (1 bois.)
L'herbe doit être fauchée au moins deux fois par an.
DÉSHERBAGE CHIMIQUE
L'emploi d'herbicides pour maîtriser la croissance des plantes
agressives est bon à condition d'être fait adéquatement. Du point
de vue technique, on peut entretenir n'importe quel couvert végé-
ta! ou même un sol nu.
Chaque année apporte de nouveaux renseignements sur les
herbicides: nouveaux produits, modifications aux emplois homo-
logués et meilleures méthodes d'application. M faut se tenir au
courant en consultant les spécialiste des services de vulgarisation.
Toujours lire le mode d'emploi sur l'étiquette chaque année avant
d'entreprendre la pulvérisation des mauvaises herbes. 31
•*"*~>-ti df*W*
■*►"<».-
^-*'
Figure 6 Les façons culturales ont pratiquement éliminé toute pousse
de mauvaises herbes et de gazon.
Figure 7 On a utilisé un herbicide pour maîtriser la croissance du gazon
et des mauvaises herbes dans la bande de terrain couverte par les arbres.
32
Figure 8 L'herbicide n'a été appliqué que sous les arbres.
Calibrer le pulvérisateur au moyen d'un réservoir d'eau. Vérifier
souvent pour s'assurer que la quantité voulue de substance active
est effectivement et également répartie sur tout le terrain.
Il faut employer l'herbicide au taux d'application recommandé si
l'on veut obtenir le degré voulu de maîtrise de la végétation. Les
traitements doivent être réguliers et uniformes. Avec les soins
voulus, on peut éviter tout excès ou insuffisance de désherbage.
Si le sol est trop dénudé, il faut le couvrir d'un paillis avant l'hiver
et ne pas utiliser d'herbicides rémanents avant un ou deux ans.
Corriger toute insuffisance de désherbage par un nouveau traite-
ment, en plein ou en localisation.
FERTILISATION
Sauf peut-être dans certains vergers des Cantons de l'Est
(Québec), tous les pommiers cultivés dans l'est du Canada ont
besoin d'engrais. La fumure conditionne la croissance, le rende-
ment et l'aspect des arbres de même que l'aspect, le calibre et la
qualité des fruits et leur durée de conservation.
EMPLOI DES ENGRAIS
Pratiquement tous les sols de l'est du Canada gagnent à être
chaulés. Il est bon de faire déterminer de temps en temps le taux
33
34
d'acidité du sol. Si ces essais ne sont pas disponibles, épandre
560 kg de chaux par hectare, par an (500 Ib/ac) tous les 4 à 8 ans.
On recommande généralement l'emploi de la dolomie à cause de
son apport en magnésium. Dans les quelques vergers où le sol
est riche en magnésium, l'apport de calcium sera réalisé par
addition de chaux carbonatée (calcite). Bien qu'on trouve des
vergers productifs sur des sols d'acidité très variable, un pH
voisin de 6 est considéré le meilleur. Si l'épreuve d'acidité donne
un pH inférieur à 5.5, il faut chauler plus abondamment.
Appliquer assez d'azote pour provoquer un accroissement d'envi-
ron 50 cm (20 po) des pousses terminales chez les jeunes arbres
et d'environ 20 cm (8 po) chez les arbres plus âgés. A noter que
la coloration des fruits est une indication du degré d'azote: un
manque de coloration rouge sur le fruit mûr signifie trop d'azote.
On applique l'azote au printemps, dès qu'il n'y a plus de danger
de pertes excessives par la pluie ou par l'écoulement de surface.
En général, le 10-1 0-1 0-0.1 B ou l'équivalent assure un bon niveau
nutritif. Le taux d'application dépend du degré de fertilité du sol,
du type de culture, du développement des arbres et de la variété.
Les pommiers Red Delicious et Spartan semblent plus exigeants
que la plupart des autres variétés. En sols pauvres, les vergers
d'arbres à grand développement ou de petits arbres plantés à
forte densité peuvent exiger des applications annuelles de 900 à
1120 kg à l'hectare (800 à 1000 Ib/ac). Les vergers cultivés sur de
bons sols profonds n'auront besoin que de moins de la moitié. Au
moins la moitié de l'azote fourni devra être sous forme de nitrate.
D'ordinaire les jeunes arbres ont besoin d'un apport de 225 g
(V2 Ib) de 10-10-10-0.1 B un mois après la plantation, avec un
accroissement annuel d'une demi-livre selon l'état de croissance
de l'arbre et la fertilité du sol. Selon les conditions, on peut appli-
quer moins de phosphore (P) et de potassium (K) une fois que
les arbres sont bien implantés.
Le fumier de ferme est un engrais satisfaisant et bien équilibré.
Une tonne de bon fumier d'étable fournit à peu près l'équivalent
de 45 kg (100 Ib) de 9-5-7 en plus d'un précieux apport de matière
organique. L'application de fumier de volaille frais ne doit pas
dépasser 4,4 t/ha (2 t/ac). Le fumier risque d'abîmer les jeunes
arbres si on répand trop près du tronc. L'épandage peut se faire
de la fin de l'automne, après la récolte, à la sortie des bourgeons
au printemps.
Un abondant pai Mis organique est très utile et peut réduire les
façons culturales et les besoins d'engrais. L'épandage en été, de
foin, de légumineuses ou d'herbe fraîche risque d'apporter un
excès d'azote en fin de saison, de causer une prolongation exces-
sive de la croissance et donne des pommes molles et peu colo-
rées. Un paillis épais, sec, appliqué en été risque d'empêcher
l'eau de pluie d'atteindre les racines. Il est préférable d'épandre
un paillis de foin en automne ou au début du printemps. Par
ailleurs, les paillis attirent les mulots qui peuvent causer des dégâts
graves.
Dans les plantations âgées, on peut appliquer les engrais avec
une épandeuse centrifuge. Dans les jeunes plantations, il faut les
étendre également autour de chaque arbre et jusqu'à environ
0,6 m (2 pi) au-delà de la surface couverte par les branches. Un
épandage trop abondant près du tronc des jeunes arbres peut
être néfaste, surtout dans les sols sablonneux, si l'été est sec.
SYMPTÔMES DE CARENCE
Le manque d'azote, qui est la carence la plus répandue dans les
vergers, peut se répandre gravement si on n'ajoute pas un surplus
d'azote au sol.
Les arbres modérément ou fortement carences en azote ont des
feuilles vert pâle ou jaunâtres. Leur croissance est lente et leur
rendement faible, les fruits sont petits et intensément colorés.
Les arbres sur l'herbe risquent plus de manquer d'azote que ceux
qui sont plantés en sol cultivé. Par contre, un excès d'azote
entraîne la formation de grandes feuilles vert foncé, une crois-
sance excessive, une nouaison trop abondante et des fruits mal
colorés. Chez certaines variétés, l'entrée en production est retar-
dée quand les jeunes arbres ont une croissance végétative
excessive, condition qui peut être due à une fumure azotée
abondante ou à une taille sévère.
L'excès ou la carence de phosphore est rarement assez grave
pour avoir des effets visibles dans les vergers et bien des arbo-
riculteurs en utilisent moins qu'il est recommandé.
Chez certaines variétés, la carence de bore provoque une faible
nouaison, l'apparition de «cœur liégeux» sur les fruits et un grave
dépérissement des rameaux. La Mclntosh et la Cortland sont
particulièrement sensibles au manque de bore.
Le manque de potassium se reconnaît par la présence de feuilles
frangées à pourtour couleur de cendre. Bien qu'une bonne teneur
en potassium favorise la coloration du fruit, l'excès peut entraver
l'absorption du magnésium et du calcium.
Une carence de magnésium entraîne une brûlure grave des feuil-
les; l'apparition d'une coloration jaune entre les nervures, au
niveau de la nervure médiane, précède généralement ce symp-
tôme. D'ordinaire, les effets sont plus marqués sur les feuilles
âgées. On les observe en fin de juillet et, dans les cas graves,
on note la chute des feuilles et des fruits. Les fruits des arbres
carences mûrissent prématurément et sont de mauvaise qualité,
souvent intensément colorés mais sans éclat. Parfois, la crois-
sance des arbres est sérieusement retardée.
Le manque de calcium est rarement assez grave pour provoquer
des symptômes sur les arbres. Sur les fruits, le point amer et la
tache d'York sont moins graves lorsque l'absorption de Ca est
suffisante. De plus, la durée de conservation et l'aptitude à la
manutention peuvent aussi être améliorées. 35
Le manganèse cause plus d'ennuis par excès que par carence.
Les symptômes de «rougeole» sur l'écorce en particulier sur
les jeunes pousses de Red Delicious sont liés à un excès de
manganèse.
Beaucoup de carences sont corrigées par des pulvérisations de
solutions nutritives, plus particulièrement l'urée (pour l'azote),
le sulfate ou le nitrate de magnésium, le nitrate ou le chrorure
de calcium, le borax et le Solubor. Consulter les calendriers de
pulvérisations pour la région.
FORMATION ET TAILLE DES POMMIERS
La taille représente un poste de dépenses important pour l'arbo-
riculteur. Une étude de prix de revient réalisée en 1939 et 1940
en Nouvelle-Ecosse a mis en évidence que 23% du temps con-
sacré à la culture et à la cueillette des pommes était pris par
la taille. Une étude analogue réalisée en 1939 en Colombie-
Britannique a donné une proportion de 17.8%.
La taille accroît la vigueur des arbres bien que les jeunes arbres
non taillés croissent plus vite, entrent en production plus tôt et
produisent plus abondamment que des arbres taillés. Le travail
du sol, l'éclaircissage, les pulvérisations et la cueillette sont
facilités par une bonne taille qui, en plus, améliore la grosseur
et la qualité des fruits.
Le port des pommiers varie avec les variétés. La Gravenstein a,
en général, d'excellentes branches étalées. Les Delicious et
Northern Spy ont plutôt un port érigé et des fourches étroites et
faibles. La Cortland a un port pleureur.
L'art de la taille s'est développé en Europe et en Asie au cours
des siècles. Les tailles en cordon, en espalier, en pyramide et en
palmette sont toutes des formes intéressantes pour les pommiers,
les poiriers et autres arbres fruitiers, et en plus on trouve une
grande variété de formes décoratives pour les arbres ornementaux.
Il semble y avoir peu d'uniformité dans les méthodes de la taille
pratiquée au Canada. Les arbres poussent et produisent bien
avec les nombreuses formes de taille en usage. Les explications
ci-dessous s'appliquent aux formes à axe central préconisées
pour l'est du Canada.
FORMATION DES JEUNES ARBRES
Comme la taille est un procédé nanifiant et qu'on veut un arbre
qui entre en production le plus vite possible, il est préférable de
prévoir toute croissance indésirable et de lui donner la forme
qu'on veut plutôt que de devoir, par après, couper les branches
surnuméraires. Nous considérerons donc la taille des jeunes
36 arbres comme un procédé de formation.
Tout arbre nouvellement planté doit être rabattu à environ 1 m
(3 pi) et toutes les fourches étroites doivent être éliminées. Après
le départ de la végétation, choisir la meilleure pousse terminale
et ravaler toutes les autres à 5 cm (2 po); on obtient ainsi un axe
dominant et un bon angle d'ouverture des branches latérales. En
cas de croissance inégale ou de formation de pousses trop
nombreuses, on recourt au pincement.
La seconde année, on rabat de nouveau l'axe central, cette fois à
environ la moitié. On continue les pincements et la formation.
On peut attacher des épingles à linge sur l'axe central juste
au-dessus des branches latérales en cours de développement
pour leur donner un bon angle d'ouverture. Pour certaines
variétés, il peut être utile d'arquer les latérales. On utilise à cet
effet des agrafes spéciales ou des écarteurs. En disposant les
écarteurs, on veillera à plier la branche elle-même plutôt que de
tirer trop fort sur la fourche.
Un autre procédé de formation consiste à pratiquer une entaille
au-dessus d'un bourgeon pour provoquer la sortie d'une pousse
sur un côté de l'arbre qui en manque. On peut aussi faire une
entaille au-dessous d'un bourgeon pour ralentir la croissance
d'une pousse trop vigoureuse. Ces entailles ne devront pas cerner
plus qu'un tiers de la circonférence de la pousse, ni être plus
profond que la moitié de l'épaisseur de l'écorce.
Il est généralement recommandé de laisser sur l'arbre plus de
branches qu'il n'en faut pour l'arbre adulte. Ces branches aident
à la formation de bonnes fourches, donnent une production plus
rapide et permettent d'accélérer la taille une fois que l'arbre est
en rapport. Jusqu'à ce moment-là, on se limitera à éliminer les
branches transversales, quelques branches basses et celles qui
poussent à travers la cime.
Le but recherché est de développer un arbre à axe central, en
arbre de Noël, d'une envergure de 3 à 3,50 m (10 à 12 pi). Sur les
arbres de plus grande envergure, on transforme l'axe central
en latéral, ce qui donne lieu à la forme dite à ouverture différée.
TAILLE DES ARBRES ÂGÉS
Sur les arbres plus âgés, il faut sans cesse éliminer les branches
cassées ou mortes. Il est bon de prévoir la disparition de branches
ombragées, inutiles ou trop faibles. Certaines variétés portent de
nombreuses petites branches ou ramilles qu'il faut élaguer en
éliminant les plus faibles. Cette pratique, particulièrement utile
pour accroître le calibre des fruits, s'impose dans le cas de varié-
tés telles que Red Delicious.
Les gourmands peuvent parfois servir à développer des jambes
de force naturelles qui renforciront les fourches faibles. Lorsqu'il
pousse un gourmand sur une branche faible et un autre gourmand
sur une branche vigoureuse disposée au bon endroit, on pourra 37
Figure 9 Deux types de taille — L'arbre le plus gros, à droite, a toujours
produit des fruits plus abondants et meilleurs.
les enrouler l'une autour de l'autre et les attacher solidement.
Elles formeront en grandissant une excellente jambe de force.
On peut aussi utiliser pour cela un gourmand greffé sur une
autre branche. Cette méthode est parfois utile pour remplacer
des branches brisées. Supprimer les autres gourmands ascen-
dants sur les arbres de tous les âges.
Si possible, on confiera à la même personne le soin de tailler les
jeunes arbres pendant les 4 ou 5 premières années, de façon à
pouvoir suivre un même plan général de développement. L'exé-
cution par étapes simplifiera le travail de la taille. Tout d'abord,
enlever toutes les grosses branches inutiles. Ensuite, pratiquer
les légères coupes nécessaires pour donner à l'arbre la structure
désirée. Enfin, on s'occupera d'enlever les branches transversales
et les gourmands, en plus d'élaguer et de rabattre. Il est important
de faire des coupes qui puissent se cicatriser le plus vite possible
afin de réduire la possibilité d'invasion de la blessure par des
infections provoquant la pourriture. Pour éviter de fendre le tronc
de l'arbre en coupant de grosses branches, il est à conseiller de
faire d'abord une entaille par en dessous puis de pratiquer deux
coupes, la première à environ 30 cm (1 pi) du tronc. Dans l'emploi
d'égoïnes et de sécateurs à long manche, ne laissez pas de
chicots.
OUTILS DE TAILLE
38
Tous les outils tels que serpettes, scies, sécateurs et échenilloirs,
(sécateurs à long manche) ainsi que les scies à long manche
peuvent servir à la taille. Bien qu'on trouve sur le marché depuis
de nombreuses années, des cisailles et des scies électriques,
hydrauliques ou à l'air comprimé, et souvent montées sur une
plate-forme mobile appelée girafe, ces équipements ne se sont
révélés réellement avantageux que dans des cas marginaux. Les
scies à chaîne légères sont ces derniers temps devenues l'outil
motorisé le plus populaire. On cherchera à utiliser l'outil le plus
apte à accomplir les coupes désirées.
SURGREFFAGE
11 peut devenir nécessaire de changer la variété des pommes
produites sur un ou plusieurs pommiers. La méthode est facile à
exécuter dans le cas des jeunes arbres. Dans les régions plus
froides du Canada, on recherche la formation d'une charpente
rustique que l'on greffe ensuite avec des variétés plus tendres
mais de meilleure qualité. Le tronc et les fourches principales sont
en effet les parties de l'arbre le plus fréquemment endommagées
par les gelées d'automne. A Kentville, des arbres de 2 ans greffés
après 2 années passées en verger n'ont accusé qu'un retard de
croissance d'une demi-saison, alors que des arbres greffés à
12 ans n'ont donné, dans les 10 années qui ont suivi la greffe,
que la moitié de la récolte des arbres non greffés. On a toutefois
obtenu d'excellents arbres par surgreffage à l'âge mûr. Là où le
gros du verger est rentable, il vaut mieux recourir au surgreffage
plutôt que de remplacer les arbres à améliorer.
On peut ravaler des grosses branches et insérer plusieurs greffons
sur le pourtour du moignon (greffe en tête) en utilisant un ou
plusieurs genres de greffe. Ou bien encore, on peut conserver les
branches principales en éliminant presque toutes les latérales
et insérer sous l'écorce les greffons à intervalles de 30 cm (1 pi)
environ de part et d'autre de la branche tout le long de la branche
(greffe sur charpente). Là encore, on peut utiliser plusieurs genres
de greffe. Ne greffer que les arbres ou les branches vigoureux.
La reprise des greffons et la croissance sont difficiles sur les
parties ombragées à moins qu'on ne ravale radicalement la cime.
Les greffes ne devraient pas, sauf exception, être pratiquées à
plus de 2 m (7 pi) du sol. De même, il ne faut pas ramener le
nombre de boutons en croissance à moins de 10% du nombre de
ceux qui existaient avant la greffe. Ainsi, sur un arbre assez jeune,
la pose des greffons se fera de façon qu'un des derniers bourgeons
laissés sur les branches puisse d'un coup remplacer toute la
branche. Sur les arbres de grand développement, c'est plus diffi-
cile à réaliser et il faut conserver des portions de l'arbre original
pendant 1 ou 2 ans. On a obtenu de bons résultats en ravalant
la cime puis en utilisant la greffe en tête sur les grosses branches
et la greffe sur charpente sur les latérales, tout en laissant autour
de l'arbre une large bordure de branches d'origine. On a ainsi
obtenu pour la variété en voie de remplacement d'excellentes
récoltes de gros fruits faciles à cueillir. En procédant ainsi sur
plusieurs années jusqu'à ce que la nouvelle cime soit bien déve-
loppée et formée, les arbres n'ont jamais perdu une seule saison
de production. 39
La réussite de la greffe suppose (i) de bons arbres et de bons
greffons, indemnes de maladies à virus (ii) une bonne affinité
entre le porte-greffe et le greffon (iii) la prévention du dessèche-
ment du greffon avant que les nouveaux tissus vasculaires aient
fait leurs jonctions (iv) l'utilisation d'un mastic à greffer non toxique
(v) une bonne formation (par la taille) des pousses en cours de
développement.
Pour l'engluement initial, on utilise de préférence un badigeon de
chaux à base de résine et de cire d'abeilles. Pour les reprises
de traitement, on peut utiliser des émulsions d'asphalte. Les trai-
tements doivent être exécutés au besoin une semaine après la
greffe puis de nouveau aussitôt après le départ de la végétation.
On peut prévenir la croissance déréglée des greffons en rabattant
toute pousse excessive au milieu de l'été. L'élagage, la formation
et l'élimination des gourmands doivent être réglés selon la vigueur
de l'arbre et son mode de croissance. Ce sont des opérations
que l'on doit suivre de près si l'on veut obtenir un arbre de belle
qualité. On peut réfréner partiellement une croissance excessive
en réduisant l'apport d'azote.
PREVENTION ET TRAITEMENT DES BLESSURES
Mieux vaut prévenir les dégâts que d'avoir à traiter des arbres
cassés. Il faut maintenir les arbres bien taillés et bien étayés et
éclaircir les fruits. Pour éviter les dégâts par le vent, planter des
brise-vent partout où cela est possible. Utiliser des méthodes
culturales qui réduisent les risques des dégâts de l'hiver.
Tout arbre qui produit chaque année 0,4 t (20 bois.) de fruits d'une
qualité supérieure est un objet précieux. S'il vient à être abîmé,
il vaut la peine de dépenser beaucoup pour le sauver, sinon
entièrement, du moins en partie. Il y a plusieurs méthodes de
traitement.
Souvent, un badigeonnage de cire à greffer ou d'émulsion
d'asphalte suffit pour encourager la cicatrisation et pour empê-
cher les plaies de se dessécher. Les petits arbres peuvent avoir
besoin de la greffe en pont ou de la greffe par approche pour
surmonter les conséquences des cernes causés par les rongeurs
ou les dégâts de l'hiver ou du feu. Le tuteurage maintient les
arbres bien droits et améliore leur ancrage. Pour soutenir les
branches ou pour éviter le bris des grosses branches, on peut se
servir de pitons et de fils de fer ou bien de longs boulons, bien
que ces procédés ne soient pas tout à fait satisfaisants. On peut
utiliser les ponts naturels formés à partir de gourmands.
Si le gel soulève l'écorce du bois, il suffit de la remettre en place
avec des clous à grosse tête et d'engluer la plaie de cire. Si les
conditions sont favorables, l'union de l'écorce et du bois se
rétablira et de toute façon le traitement facilitera la cicatrisation.
Si une partie d'un arbre productif donne de petites pommes ou
pousse mal, il faut examiner le tronc pour voir s'il n'a pas subi
40 de blessures. On peut revigorer un arbre abîmé en plantant tout
contre lui un petit arbre dont on greffera par approche la branche
chétive ou le tronc de l'arbre endommagé, juste au-dessous de
cette branche.
Si le vent renverse les arbres, il faut les redresser dans les deux
jours qui suivent et les étayer solidement. A la station de recher-
ches, presque tous les arbres déracinés par l'ouragan Edna en
1954 ont été sauvés de cette manière.
Toute avarie venant du sud-ouest de même que l'insolation sont
grandement réduites si, à l'automne, on peint les côtés exposés
avec une peinture d'extérieur mate au latex.
CONTRÔLE DE LA QUALITÉ
L'éclaircissage qui consiste à retirer de l'arbre une partie des
fruits de la future récolte, améliore la croissance, la coloration,
la qualité et le taux de maturation des fruits demeurés sur l'arbre.
Lorsqu'il est fait assez tôt, généralement par pulvérisations chimi-
ques, il permet de récolter le même tonnage de fruits ou même
un tonnage légèrement supérieur, avec une fatigue moindre de
l'arbre. En effet, il y aura moins de jeunes fruits qui tomberont
à la chute de juin et, de plus, il y aura moins de pépins sur un
même arbre. On a vu que les pépins prélèvent beaucoup plus
d'éléments nutritifs que la chair des fruits.
Certaines variétés nécessitent un éclaircissage plus poussé que
d'autres. Cependant, il est généralement nécessaire d'éclaircir
chaque année quelques arbres de chaque variété. La Cortland
a rarement besoin d'être éclaircie, la King pratiquement jamais.
La Golden Delicious et la Spartan sont des variétés de qualité
supérieure mais relativement peu plantées dans l'est du Canada,
sans doute parce qu'elles exigent un éclaircissage rigoureux pour
produire des fruits de beau calibre et de haute qualité possédant
la couleur typique de la variété. Pratiquement toutes les variétés
qui ont précédé la Gravenstein exigent un éclaircissage poussé
sinon elles ne produisent qu'une année sur deux et donnent une
nouaison très abondante.
Il faut évaluer soigneusement les possibilités de pollinisation
croisée et tâcher de prédire, à la floraison, la nouaison potentielle
pour chaque variété. On tiendra compte des facteurs susceptibles
d'influencer l'abondance et la vigueur des fleurs ainsi que de la
disponibilité du pollen et des abeilles pollinisatrices avant de faire
des projets d'éclaircissage.
Une taille judicieuse peut améliorer le calibre des fruits de la
plupart des variétés. En revanche, une fumure abondante peut
avoir l'effet inverse en accroissant la nouaison.
ÉCLAIRCISSAGE À LA MAIN
Les jeunes fruits non désirés sont plus faciles à enlever lorsqu'ils
sont encore peu développés bien qu'il soit plus économique 41
Figure 10 Plusieurs petits fruits commencent à se développer sur un
dard. Tous tomberont naturellement, sauf les deux plus vigoureux. On
pourra alors commencer l'éclaircissage à la main. Un bon éclaircissage
chimique aurait éliminé les petits fruits les plus faibles avant qu'ils ne
commencent à grossir.
d'attendre qu'on puisse distinguer les pommes qui tomberont
d'elles-mêmes prématurément. Prendre le pédoncule de la pomme
entre le pouce et l'index et, avec les autres doigts, détacher la
pomme de la tige. Alors, le pédoncule reste sur le rameau et
l'enlèvement de la pomme n'affaiblit pas l'attache des autres fruits
du même dard. Quand les fruits sont un peu trop gros, il peut être
pratique d'éclaircir en se servant de légères cisailles, en particu-
lier sur les variétés à pédoncules courts, mais d'ordinaire, cela
va plus vite avec les doigts.
Il faut considérer l'éclaircissage manuel comme un traitement
d'élimination destiné à enlever les petits fruits chétifs, ombragés
ou mal formés. La production totale baissera généralement en
fonction du degré d'avancement de la saison mais, comme seules
les meilleures pommes valent les frais de récolte, d'entreposage
et d'emballage, on peut continuer l'éclaircissage presque jusqu'au
moment de la récolte.
42
ÉCLAIRCISSAGE CHIMIQUE
Quatre produits chimiques sont particulièrement en usage dans
l'est du Canada et certains sont disponibles dans plusieurs mar-
ques de commerce. Pour obtenir les dernières recommandations
pour la région, on consultera le spécialiste des services de vulga-
risation. On peut aussi suivre les conseils quotidiens dispensés
à la radio.
Les composés dinitrés sont caustiques et ne sont efficaces que
dans une période d'application de quelques heures seulement,
c'est-à-dire quand il y a eu suffisamment de pollinisation croisée,
mais toutefois avant que le reste des fleurs ait été fécondé; cela
correspond généralement au stade de la pleine floraison. Les taux
varient de 125 à 250 ml/100 I (V2 à 1 pinte/100 gai). Le feuillage
risque d'être légèrement attaqué surtout par temps humide et
quand la végétation est particulièrement luxuriante. Les composés
dinitrés s'emploient surtout sur les variétés Gravenstein et Spy.
Le naphtalène-acétamide (Amid thin) est moins limité dans la
période d'application et il occasionne rarement des dégâts ou un
éclaircissage excessif. Il s'applique à raison de 20 à 80 ppm (selon
le mode d'emploi de l'étiquette) du début de la chute des pétales
jusqu'à 3 semaines après la pleine floraison. Il y a risque d'éclair-
cissage insuffisant surtout lorsque l'application est exécutée après
la chute complète des pétales ou par temps venteux ou dessé-
chant. Le traitement sur Red Delicious et Macoun peut entraîner
la formation de très petits fruits s'il a lieu après la chute des
pétales. Le risque d'éclaircissage excessif ne survient qu'avec
l'application à la pleine floraison ou à des doses fortes quand il
y a encore des pétales ou encore sur des arbres trop faibles ou
trop jeunes.
L'acide naphtalène acétique (ANA) redevient populaire dans l'est
du Canada. Plus efficace que le naphtalène-acétamide, il est aussi
moins sensible au stade d'application que les composés dinitrés.
Au début, l'usage de l'acide naphtalène acétique était limité à une
période allant de 10 jours à 3 semaines après la floraison, en
raison des déformations considérables causées au feuilllage par
des applications plus précoces. Les taux d'utilisation variaient de
12 à 36 ppm. Plus récemment, on a constaté que des doses beau-
coup plus faibles, de 4 à 8 ppm, sont efficaces sur Gravenstein
et sur Spy en application à la chute des pétales.
Le Carbaryl serait le produit idéal si ce n'était de ses propriétés
insecticides. En effet, il tue les insectes pollinisateurs et les pré-
dateurs des acariens des arbres fruitiers. C'est un produit qui ne
cause pas de dommage aux fruits ni au feuillage, il a une efficacité
raisonnable et il ne présente pas de limites critiques de concen-
tration ni de stade d'application. Sa faible solubilité peut néces-
siter, dans les vergers exigeant un éclaircissage sévère deux
applications à 4 ou 8 jours d'intervalle plutôt qu'une application
à plus forte dose. Les doses d'application varient de 50 à 100 g
de matière active par 100 I (V2 à 1 lb/100 gai). Le meilleur stade
d'application se trouve lorsque les petits fruits sont au stade de
1 cm (V2 po).
L'attitude à l'égard de l'éclaircissage chimique varie quelque peu
selon les régions de l'est du Canada. Dans les zones de gelées
tardives de printemps, il est sage de retarder quelque peu l'appli-
cation et on utilisera de préférence le carbaryl. Mais les arbori- 43
culteurs qui veulent éliminer au maximum les insectes ravageurs
devront éviter d'employer ce produit. La meilleure solution à ce
dilemme est d'utiliser un éclaircissant aux premiers stades de
formation du fruit pour obtenir une réduction partielle et de com-
pléter par un deuxième traitement ou par un éclaircissage à la
main lorsqu'on aura pu évaluer l'importance de la nouaison avec
plus de certitude.
CHUTE PRÉMATURÉE DES FRUITS
Sur beaucoup de variétés, la chute des fruits se produit avant le
moment normal de la cueillette. Ce phénomène peut être grave
pour la Mclntosh, en particulier dans les régions plus chaudes.
Il existe plusieurs inhibiteurs de chute des fruits qui permettent
de réduire ces pertes sur les arbres en bonne santé. L'acide
naphtalène acétique est le plus couramment utilisé. Un autre
produit, le fénoprop ou 2,4,5-TP, d'efficacité quelque peu plus
lente, demeure actif sur une plus longue période. Toujours con-
sulter le mode d'emploi du produit et le spécialiste des services
de vulgarisation de la province. Il est préférable de pulvériser par
temps chaud. On applique le fénoprop une semaine environ avant
le début prévu de la chute des fruits. Ne pas utiliser ces pulvé-
risations plus souvent qu'il ne faut car elles risquent de précipiter
la maturation des fruits et d'écourter la durée de conservation.
Le SADH (Alar) est un inhibiteur de chute efficace. On l'emploie
plus tôt dans la saison que les deux premiers. Dans les zones
plus fraîches, telles que la Nouvelle-Ecosse, il faut l'utiliser aux
plus bas taux recommandés. L'étiquette du fabricant fournit tous
les détails nécessaires à son application.
L'Éthéphon est un bon produit pour améliorer la couleur et la
maturation des fruits. Sur les variétés d'automne, il donne aux
fruits un plus bel aspect et une meilleure qualité tout en réduisant
le nombre de cueillettes nécessaires. Par ailleurs, il accélère la
maturation du fruit et facilite sa chute. On a obtenu d'excellents
résultats avec une bonne application d'Ethéphon à la dose effi-
cace la plus faible, complétée d'un traitement d'ANA ou de
fénoprop, et parfois précédée d'une pulvérisation estivale de
SADH pour améliorer la fermeté et la coloration des fruits. Toute-
fois, l'abus de l'Éthéphon peut être désastreux. On s'abstiendra
donc de traiter plus que la quantité de pommes que l'on peut
vendre tout de suite. Toujours suivre à la lettre le mode d'emploi
porté sur l'étiquette et consulter le spécialiste des services de
vulgarisation au sujet des dernières recommandations.
RÉCOLTE DES FRUITS
DATE DE LA CUEILLETTE
On a utilisé divers critères pour déterminer les dates de cueillette
44 les plus propices pour les différentes variétés, notamment le
- ■ X*Jfr'Û?f f.
: *■
f&tfç^
"- y^ * t.
V
Figure 11 Début de la chute prématurée des fruits avant la récolte. On
remarquera l'excellent couvert de fétuque au sol.
nombre de jours à partir de la pleine floraison, la somme des
degrés-jours durant les 4 à 6 semaines après la pleine floraison,
la date, l'essai à l'iode, la coloration de fond du fruit et la facilité
de détachement des fruits. D'une façon générale, la méthode la
plus pratique est de prévoir la date de la cueillette selon le calen-
drier et d'apporter les corrections d'après les informations basées
sur les autres critères.
Si le feuillage est sain, les fruits continuent à grossir au rythme
de 2% par jour environ et cela presque jusqu'à la chute des fruits
ou à l'arrivée du temps frais. Les fruits cueillis immatures ou trop
mûrs perdront de la qualité. La coloration rouge s'améliore tant
que le fruit reste sur l'arbre, sauf pour certaines variétés qui
prennent une teinte trop foncée lorsqu'elles sont trop mûres.
Retarder la récolte jusqu'à la surmaturité risque d'abréger la
durée de conservation. Pour toute variété, les fruits cueillis les
derniers doivent être commercialisés les premiers et les fruits
cueillis tôt les derniers. Cela vaut en particulier pour une variété
comme la Mclntosh si l'on recourt au procédé de l'entre-cueillette.
MÉTHODES DE CUEILLETTE
Une cueillette mal faite risque d'abaisser sérieusement la valeur
de la récolte. Parfois, les pertes causées à la cueillette égalent
le coût de la cueillette elle-même et peuvent être aussi impor-
tantes que les pertes dues aux insectes ou à la tavelure. Certains
45
cueilleurs arrachent jusqu'à un tiers des pédoncules. Or, dans les
projets de règlements pour la vente sur les marchés européens,
les pommes pédonculées seront classées comme rebuts.
On tient la pomme à pleine main et on la tord vers le haut, en
appuyant un doigt ou le pouce contre le pédoncule pour faciliter
son détachement du dard. On place les pommes dans le panier
de cueillette sans les laisser tomber. La vidange des paniers doit
se faire en versant les pommes en bloc et non pas une à une.
On cueille d'abord sur les branches inférieures. Il faut éviter de
laisser tomber les fruits à travers ceux qui sont sur les branches
du dessous. Si l'on utilise des récipients d'un boisseau, il est à
conseiller de les employer pour la cueillette en les plaçant sur
des tables basses spéciales disposées sur traîneau. Ne jamais
laisser tomber un récipient plein, même pas d'une hauteur de 1 cm
(V2 po) que ce soit au chargement ou en cours de transport.
Placer les pommes au froid à 0° C (32° F) dans les 24 heures
suivant la cueillette, à moins qu'on désire accentuer la maturité.
ENTRE-CUEILLETTE
La maturité de la plupart des variétés précoces de pommes
s'échelonne sur une période de 2 semaines environ. Pour éviter
des pertes importantes, dues au rejet des pommes cueillies trop
tôt ou à la chute des fruits cueillis trop tard, on pratique l'entre-
cueillette, technique qui convient particulièrement à l'approvision-
nement des éventaires routiers car les pommes hâtives s'altèrent
lorsqu'on les garde à la température normale de l'été après la
cueillette. On améliore ainsi le rendement total en même temps
que la qualité. Les traitements contre la chute prématurée doivent
faire partie de la cueillette elle-même (voir ce chapitre).
L'entre-cueillette donne également de bons résultats pour les
variétés tardives. A la première cueillette, on ne prend d'habitude
que les grosses pommes de catégorie de Fantaisie (6 cm-21/2 po).
Il faut cueillir toutes les pommes d'une même grappe à la fois.
Au bout de 2 semaines de plus de développement, la plupart des
pommes laissées sur l'arbre auront atteint les normes de classe-
ment désirées. Si la première fois on se contente de cueillir les
fruits les plus accessibles et qu'on laisse une bonne proportion
des fruits pour la deuxième cueillette, le coût total de la récolte
ne devrait pas être supérieur à celui d'une cueillette unique. En
cas d'extrême urgence à achever la récolte, on utilisera la main-
d'œuvre disponible pour récolter d'abord les meilleurs fruits et
pour les mettre à l'abri avant que ne surviennent les gelées, la
chute excessive des fruits ou d'autres calamités.
LUTTE ANTIPARASITAIRE
MULOTS ET LAPINS
Les dégâts causés aux arbres en hiver par les mulots peuvent
46 être importants, surtout dans les vergers où le couvert végétal
Figure 12 L'écorce de cet abre a été rongée par les mulots au-dessus
du manchon de protection.
est dense et long. Les dommages peuvent se produire dès le mois
de septembre. L'hiver de 1970-1971, alors que la neige a couvert
tôt et de façon continue un sol non gelé, a été particulièrement
lourd de dégâts causés par les mulots.
Leurs ennemis naturels; renards, chats, éperviers et hibous
devraient être protégés par l'arboriculteur. Combinée à l'emploi
d'herbicides à l'entour des arbres et à de bonnes pratiques de
fauche, leur activité suffira à tenir les mulots en échec sauf en
années exceptionnelles. Les jeunes arbres sont les victimes favo-
rites des mulots et ont donc besoin de protection jusqu'à ce que
le tronc ait atteint presque 7,5 cm (3 po) de diamètre.
Des manchons protecteurs en plastique sont faciles à mettre en
place. On peut les laisser sur les arbres indéfiniment mais, à
mesure que l'arbre grandit, ils se déforment et perdent de leur
utilité. Plus durables sont les manchons de tôle perforée à revê-
tement de caoutchouc ou de plastique pour protéger les jeunes
arbres contre les écorchures lorsqu'ils sont plies par le vent. On
peut aussi confectionner des manchons avec des bandes de
treillis de 45 cm (18 po), de fil de fer galvanisé de 6 mm (Va po)
ou d'un matériau du même genre. Contre les mulots, un manchon
47
de 30 à 45 cm (12 à 18 po) est suffisant mais, s'il y a des lapins,
une longueur de 60 cm (24 po) est préférable. Comme ces treillis
risquent d'érafler les très jeunes arbres, il est souvent préférable,
pendant les 2 premières années, d'utiliser du papier de construc-
tion goudronné ou des feuilles d'aluminium. Il faut enlever tout
papier goudronné au début du printemps pour prévenir les dégâts
par le goudron et la chaleur et enterrer les manchons à la base
pour assurer leur stabilité et pour empêcher les mulots de passer
en dessous.
La pulvérisation et le badigeonnage des troncs et des branches
inférieures avec des mélanges à base de thylate apportent une
certaine protection contre les lapins. Dans les jardins, on peut
protéger les arbres en enveloppant le tronc et les branches
inférieures de bandes de grosse toile. Ne pas se servir de plas-
tique ou de matière non poreuse.
On peut aussi utiliser des appâts empoisonnés mais c'est une
pratique dangereuse pour les prédateurs naturels, ou le chat
préféré, qui peuvent mourir après avoir consommé des mulots
empoisonnés. On ne doit ménager aucune précaution pour pro-
téger les oiseaux et la faune. On placera l'appât ou on le dissi-
mulera dans un tube confectionné avec une canette vide dont on
aura enlevé les deux extrémités; ou encore on peut l'enrober dans
la paraffine. On peut utiliser des préparations commerciales ou
confectionner un appât selon la formule suivante:
45 kg (100 Ib) de maïs concassé, 900 g (2 Ib) de phosphure
de zinc, 1 I (1 pinte) d'huile végétale et 14 g (V2 oz) de teinture
de vert de méthyle.
Mélanger à fond le maïs, le phosphure et le vert de méthyle
à sec, de manière que le poison enrobe le maïs complète-
ment et uniformément. Ensuite, ajouter l'huile et mélanger de
nouveau avec soin. Comme les vapeurs dégagées par le
poison sont mortelles, il faut préparer ce mélange à l'exté-
rieur, le conserver dans un contenant hermétique bien
étiqueté et le manipuler avec soin.
CERFS
Dans certaines régions, les cerfs causent de si grands dégâts aux
jeunes arbres qu'il est difficile d'y implanter un verger. Les dégâts
sont plus graves en été qu'à l'époque de repos hivernal de la
végétation. D'ordinaire, on réussit à éviter les dégâts en suspen-
dant à un arbre des boules à mite dans un sac de mousseline. Par
temps chaud, ces boules durent un mois environ mais, par temps
frais, elles persistent au moins deux fois plus longtemps. De la
farine d'os ou de sang utilisée de la même manière est tout aussi
efficace en plus de durer un peu plus longtemps.
INSECTES ET MALADIES
Une culture fruitière est vouée à l'échec si l'on ne prend pas les
48 moyen nécessaires de lutte contre les maladies et contre les
Figure 13 Pulvérisation à l'aide d'un pulvérisateur pneumatique à grande
puissance
insectes ravageurs. Pour protéger les feuilles et les fruits contre
le champignon de la tavelure, il faut de huit à dix pulvérisations
fongicides par an en mai, juin et juillet. Certains traitements peu-
vent inclure des produits contre le blanc. L'absence de pulvéri-
sations en août risque d'entraîner la pourriture en entrepôt. La
brûlure bactérienne est menaçante certaines années, en particu-
lier dans les zones de climat continental. La taille et l'enlèvement
des pousses atteintes fait partie des moyens de lutte. Si les arbres
paraissent chétifs, on peut soupçonner le mildiou du collet, les
dégâts par les rongeurs ou par les gelées ou toute autre pourriture
des racines ou du collet.
Vu l'importance économique des dégâts causés par les insectes,
il faut être constamment aux aguets aux périodes critiques et
appliquer des mesures de lutte dès qu'un foyer semble devoir
éclater. N'utiliser les produits chimiques qu'en cas de nécessité
et pas plus qu'il n'en faut pour combattre le foyer. Les taux à
utiliser, le choix du moment favorable et du produit et les métho-
des d'application sont autant d'éléments grâce auxquels l'arbori-
culteur peut, avec la nature, obtenir des fruits sains dans une
proportion de 95% ou même davantage.
Pour obtenir les renseignements les plus à jour, consulter chaque
année le calendrier des pulvérisations et écouter les avertisse-
ments des spécialistes de la région.
ARBRES POUR LE JARDIN
Les arbres ultranains greffés sur M 27 et les arbres nains greffés
sur M 9 ou sur le porte-greffe M 26 légèrement plus gros (bien
49
qu'il ait besoin d'être bien soutenu) sont l'idéal pour un sol fertile.
On peut obtenir ainsi des arbres de type buissonnant atteignant
moins du quart de la taille des arbres de type ordinaire et dépas-
sant rarement 2 m (8 pi) de hauteur à maturité. Au besoin, on peut
les planter rapprochés les uns des autres et les tailler avec soin
pour les garder encore plus petits. En cordons, on les plante à
écartement de 0,75 x 2 m (21/2 x 6 pi) et en pyramides, à écarte-
ment de 1 x 2 m (3 x 7 pi). Il faut les rabattre bas, peut-être à
30 cm (12 po). Là où il y a des accumulations de neige, il faut
prendre des précautions pour empêcher la rupture des branches
sous le poids de la neige fondante et des croûtes de glace. La
taille dépend du type des arbres. Les arbres de type buissonnant
supportent mieux que les arbres à développement normal une
taille sévère et la conduite en formes spéciales. Les arbres nains
ont besoin de soins culturaux particuliers ou d'un paillis constitué
de rognures de gazon ou de foin. Les pulvérisations et la fumure
sont aussi nécessaires en jardin qu'en verger commercial. En fait,
les arbres nains souffrent plus du manque de soins que les arbres
greffés sur des porte-greffes plus vigoureux.
L'emploi de variétés résistantes à la tavelure telles que Prima,
Priscilla, Nova Easygro et, dans une moindre mesure, Tangowine,
beaucoup de variétés plus anciennes ainsi que les pommiers
sauvages Dolgo et Geneva simplifieront considérablement le
problème des pulvérisations du jardinier. Red Fleshed Carb est
une des bonnes variétés ornementales de pommetier tant pour
ses fleurs que pour ses fruits.
Si l'on veut d'autres variétés, on peut facilement en greffer une
ou plusieurs sur les arbres établis. Les variétés additionnelles
ajouteront à la fois à l'utilité des arbres et à leur valeur générale.
En règle générale, le problème le plus difficile en jardin est celui
de la lutte contre le ver de la pomme. L'insecte adulte est capable
de voler sur une distance de un demi-mille et donc de passer d'un
verger ou d'un jardin à un autre. Les mouches déposent leurs
œufs sous l'épiderme des fruits. Quand les jeunes vers commen-
cent à se nourrir, ils causent des dégâts bien caractéristiques.
Les variétés précoces, qui sont particulièrement intéressantes
pour le jardinier, sont très sensibles aux attaques de la mouche,
aussi ne conseille-t-on la plantation des pommiers que si l'on
compte prendre des mesures de lutte contre le ver de la pomme.
DESCRIPTION DES VARIÉTÉS
Les variétés ci-dessous sont énumérées par ordre approximatif
de précocité. Les dates citées sont des moyennes, la première
pour Vineland (Ont.), la deuxième pour Kentville (N.-É.). Les varié-
tés particulièrement rustiques sont marquées d'un astérisque*.
CLOSE 30 juillet, 5 août (Ascendance inconnue introduite par
le ministère de l'Agriculture des U.S. A. en 1938). C'est la variété
la plus précoce à Kentville. La maturité est inégale et les pommes
50 tombent à moins d'un traitement par inhibiteur de chute. La
qualité est meilleure que celle de Crimson Beauty. Les arbres sont
interstériles.
STARK'S EARLIEST 8 août Couleur typique rose vif striée de
carmin. Qualité passable. Trop petite sauf en conditions idéales
de culture.
VISTA BELLA Une nouvelle pomme rouge foncé du New Jersey,
plus ferme que July red.
*QUINTE 12 août, 30 août (Croisement Crimson Beauty et Melba,
créée par le ministère de l'Agriculture du Canada en 1964). Cette
nouvelle variété est de précocité à peu près intermédiaire par
rapport à ses deux parents. L'arbre a un développement supérieur
à la moyenne. Le fruit a une belle apparence et une belle couleur
uniforme rouge vif. Belle qualité. Alternant.
'CRIMSON BEAUTY 14 août, 9 août (Également connue sous
le nom de Early Red Bird, origine: Nouveau-Brunswick). Pomme
de beau calibre aux vives couleurs striées et à goût piquant. Elle
est prisée comme pomme à cuire sur les marchés locaux. L'arbre
est vigoureux et rustique mais souvent bisannuel. Banks Crimson
Beauty est une lignée très attrayante de pommes d'un rouge plein.
*CARAVEL 14 août, 22 août (Croisement Melba et Crimson
Beauty). Également appelée Portia. Assez attrayant, qualité
moyenne, comportement plutôt alternant. Réussit mieux en Nou-
velle-Ecosse que dans le sud de l'Ontario.
*RED ASTRACHAN 15 août, 20 août (Vieille variété originaire
de Russie). Fruit de bonne qualité et de belle couleur en condi-
tions favorables de culture mais petit et de peu de valeur sur les
arbres âgés de grande taille.
*MANTET 17 août (Provient d'un franc de Tetovsky). Fruit assez
attrayant, strié, bonne qualité, calibre moyen.
*LODI 18 août, 20 août (Croisement Montgomery et Yellow
Transparent, créé à la Station de recherches agricoles de l'État
de New York). Cette variété précoce d'été est la meilleure pomme
hâtive jaune dans les provinces Maritimes. Elle ressemble à la
Yellow Transparent par le port de l'arbre et par les fruits qui
cependant sont plus gros et mûrissent un peu plus tard. Elle exige
un éclaircissage soigné si l'on veut obtenir une récolte annuelle.
*JULYRED 13 août (Nouvelle variété, originaire du New Jersey,
d'ascendance multiple). Gros fruit, de belle apparence, de bonne
qualité mais de chair plutôt tendre.
CHARLOTTE 20 août (K) (Semis de Mclntosh, originaire du
Nouveau-Brunswick). Excellente qualité et calibre supérieur à la
moyenne, rayé. Peut être utilisé au début de la saison des pom-
mes de type Mclntosh.
*MELBA ET SES MUTANTS ROUGES (Semis de Mclntosh origi-
naire d'Ottawa) 20 août - 8 septembre. Sans aucun doute la 51
meilleure variété précoce au Canada. Largement utilisée. Variété
à saison courte, avantageuse pour le marché local et les éven-
taires routiers. Le fruit a un bel aspect et ressemble à celui de la
Mclntosh; il est lavé et rayé de rouge, le calibre est moyen ou
supérieur à la moyenne. L'arbre est vigoureux, rustique et les
fruits sont précoces. Le rendement est bon mais a souvent un
comportement alternant. La maturation est inégale et il faut pra-
tiquer l'entre-cueillette. Le fruit se meurtrit facilement et doit être
commercialisé le plus vite possible.
Il existe plusieurs mutants de bourgeons de la Melba qui sont
supérieurs à la variété d'origine par l'apparence, la fermeté de la
chair et les qualités de conservation, mais ils mûrissent quelques
jours plus tard. Le fruit ne se meurtrit pas aussi facilement que
celui de Melba. Melba et ses mutants rouges sont cultivés à
l'échelle commerciale dans la plus grande partie du Canada.
JERSEYMAC 31 août (K). C'est une nouvelle sélection (origina-
lement désignée NJ 38) en provenance du New Jersey. Pomme
d'avenir de type Mclntosh, de très bel aspect et d'excellente
qualité.
PURITAN 21 août, 12 septembre (Croisement Mclntosh et Red
Astrachan). Belle pomme précoce, de type Mclntosh et de grande
valeur.
WELLINGTON 21 août, 1er septembre (Croisement Crimson
Beauty et Cortland). Comportement alternant moins prononcé
que chez beaucoup de variétés précoces. Le fruit est gros,
attrayant et de belle qualité à pleine maturité.
EARLY McINTOSH 21 août, 12 septembre (Coisement Yellow
Transparent et Mclntosh). Petite pomme de bonne qualité mais
trop difficile à cultiver dans les régions froides de l'est du Canada.
VIKING Une nouvelle pomme rouge du Wisconsin, prometteuse.
*SCOTIA 30 août, 10 septembre (Semis de Mclntosh originaire
de Kentville). Produit chaque année des fruits de bonne grosseur
et de belle qualité de type Mclntosh.
BOUGH SWEET 30 août (K). Très ancienne variété, fruit de beau
calibre, jaune verdâtre, légèrement lavés de rouge. Bonne saveur
distinctive.
TYDEMANS EARLY 7 septembre, 10 septembre (Croisement
Mclntosh et Worcester Pearmain). Pomme attrayante et de belle
qualité, largement utilisée en Colombie-Britannique. Dans l'Est,
elle a tendance à produire des rameaux sans fleurs et des petits
fruits. La sélection de nouveaux mutants de type spur pourrait
atténuer ce défaut.
GRAVENSTEIN ET SES MUTANTS ROUGES 15 septembre (K)
(Originaire d'Allemagne). Belle pomme lavée de rouge, beau cali-
bre et belle qualité commerciale. Elle est prête à cueillir avant
la Mclntosh mais doit être vendue avant la fin de l'automne.
L'arbre est vigoureux et très productif mais manque de rusticité
et est sensible au virus de la branche aplatie et au mildiou du
collet. Il est cultivé à l'échelle commerciale en Nouvelle-Ecosse.
Les mutants de cette variété, notamment Washington, ont une
apparence plus belle que celle de la variété d'origine. C'est une
pomme à cuire de qualité supérieure. Variété interstérile.
PAULARED 12 septembre (K) (Semis de type Mclntosh). Fruit
ferme, se conservant bien pour la saison, bonne qualité. Variété
récente qui a fait l'objet de peu d'essais jusqu'à présent.
*ATLAS 20 septembre (V) (Semis de Winter St. Lawrence). Variété
productive et de qualité moyenne. Le mutant rouge a une meil-
leure valeur commerciale. Elle a été une bonne variété d'automne
au Québec.
*BLAIR 20 septembre (K) (Croisement Mclntosh et Fameuse).
Plus précoce, de forme plus pointue et mieux colorée que la
Mclntosh. Sélectionnée à Ottawa en 1944 et baptisée en 1973.
Se conserve presque aussi bien que Lobo.
PRIMA (Ascendance multiple). C'est une nouvelle variété de belle
qualité, lavée de rouge, fruit attrayant de bonne grosseur, venant
à maturité juste après la Gravenstein et très résistante à la tavelure.
RIBSTON ET SES MUTANTS ROUGES 5 octobre (K). Vieille
variété anglaise de haute qualité, appréciée en Nouvelle-Ecosse
pour la transformation. Elle fait de bonnes conserves compactes
et convient bien pour la fabrication de jus. Les arbres, de type
spur, sont semi-vigoureux et produisent chaque année. Cette
variété serait plus utile pour la transformation si son fruit était
plus gros. Elle est interstérile.
*
LOBO 23 septembre (K) (Semis de Mclntosh). Se rapproche
beaucoup de la Mclntosh mais ne se vend pas aussi bien qu'elle.
Dans le sud de l'État de New York, elle pousse mieux que la
Mclntosh. Cultivée au Nouveau-Brunswick.
GOLDEN NUGGET 30 septembre (K) (Croisement Golden Russet
et Cox Orange, créé à Kentville). Pomme plutôt petite, de très
haute qualité, peau rugueuse, légèrement lavée de rouge. Pour
jardin et cultures spéciales.
JONAMAC 1er octobre (K) (Croisement Mclntosh et Jonathan,
sélectionné dans l'État de New York). A Kentville donne une très
belle pomme, de goût plus piquant que la Mclntosh. Exige des
essais plus poussés avant qu'on puisse établir ses capacités de
concurrencer la Mclntosh.
NOVA EASYGRO 5 octobre (K) (Ascendance multiple en pro-
venance de Kentville). Grosseur moyenne, bonne qualité, annuelle,
résistante à la tavelure. Destinée spécialement aux zones de
production non commerciale.
*MclNTOSH ET SES MUTANTS ROUGES 2 octobre, 4 octobre
La Mclntosh originale a été découverte en 1796 à l'état de semis
53
par John Mclntosh près de Dundela (Ont.). C'est aujourd'hui la
variété la plus cultivée au Canada. On cultive aussi un grand
nombre de ses mutants rouges, sélectionnés pour leur coloration.
La Mclntosh est recommandée pour les vergers commerciaux
dans toutes les zones productrices de l'est du Canada. Parmi les
mutants, il ne faut planter que les variétés lavées de rouge telles
que Summerland, Blackmac, Rogers, Hamilton et Cornell. Plus
récemment, on a créé d'intéressants mutants du type spur moins
branchus et à croissance plus rapide.
PRISCILLA Nouvelle variété d'un beau rouge, d'une bonne qua-
lité, du même groupe de précocité que la Mclntosh et résistante
à la tavelure.
KING (DU COMTÉ TOMPKINS) ET SES MUTANTS ROUGES
10 octobre (K). Cette vieille variété américaine est appréciée en
Nouvelle-Ecosse pour la transformation. Les arbres sont vigou-
reux et pourvus de longues branches. Le fruit, très gros, a un
goût distinctif. Les arbres ne sont pas rustiques dans les zones
de production plus fraîches des provinces Maritimes. Variété
interstérile.
WAYNE 6 octobre (K) (Croisement Northwest Greening et Red
Spy). Belle pomme de type Spy, de couleur orangée lavée de
rouge, bonne à croquer et pour la transformation. Elle a un tro-
gnon très gros. L'arbre est très vigoureux, de maturation tardive
et sensible au mildiou du collet.
GREENING R.l. (Rhode Island) 10 octobre (K). Le fruit de cette
très vieille variété vert jaunâtre est apprécié pour la transforma-
tion en conserves compactes. C'est une excellente pomme à
cuire. L'arbre est vigoureux et productif mais n'est pas spéciale-
ment rustique et ne peut être cultivé que dans les régions les plus
protégées. Variété interstérile.
MacFREE 7 octobre (Ascendance multiple originaire d'Ottawa
et de Smithfield). Une nouvelle variété Mclntosh, résistante à la
tavelure et de bonne qualité.
*CORTLAND 8 octobre, 10 octobre (Croisement Ben Davis et
Mclntosh). Mûrit à la même époque que la Mclntosh, ou plus tard,
et sa récolte s'échelonne sur une plus longue durée. Les pommes
restent mieux attachées mais ne se conservent pas plus long-
temps. Le fruit est plus gros et plus aplati que celui de la Mclntosh
mais tout aussi attrayant. Sa chair est plus ferme mais parfois de
qualité moindre. Elle ne brunit pas ce qui la recommande spécia-
lement en salade. L'arbre produit chaque année et est exigeant
sur le plan nutritif. Il est cultivé à l'échelle commerciale dans l'est
du Canada.
MACOUN 8 octobre, 10 octobre (Croisement Mclntosh et Jersey
Black). Mûrit en même temps ou un peu plus tard que la Mclntosh.
11 est d'un rouge très foncé et d'une qualité supérieure. Il néces-
site souvent un éclaircissage moyennement quoi, on peut obtenir
54 une production annuelle.
*
SPARTAN 11 octobre, 12 octobre (Croisement Mclntosh et
Yellow Newtown). Cette belle pomme, vivement colorée, est
d'excellente qualité. Prélevée du même entrepôt que la Mclntosh,
elle est invariablement plus croquante et de meilleure qualité.
Elle est légèrement plus tardive que la Mclntosh. La nouaison
est souvent très dense et, sans éclaircissage, les fruits restent
petits. Une production trop abondante une année peut être suivie
par une année de faible rendement. Cette variété a été très bien
accueillie sur le marché.
EMPIRE 10 octobre (K) (Croisement Mclntosh et Red Delicious
obtenu dans l'État de New York). Variété rouge foncé, de grosseur
moyenne et de haute qualité. Elle est en train de s'implanter aux
États-Unis mais l'expérience limitée qu'on en a à Kentville ne lui
accorde pas de supériorité sur la Spartan. Arbre excellent, modé-
rément vigoureux.
JONATHAN 14 octobre, 10 octobre. Vieille variété qui n'atteint
une très haute qualité, une grosseur convenable et une belle
couleur, que dans les zones les plus chaudes de l'est du Canada.
On trouve des mutants de bourgeons rouges.
PRIAM Une autre variété résistante à la tavelure obtenue du
programme de production internationale, sélectionnée en France;
bonne mais plutôt acide, se conserve bien.
RED DELICIOUS 17 octobre, 10 octobre (Semis). C'est une des
grandes variétés mondiales de base. Elle a une forme conique
avec cinq points caractéristiques dans la zone oculaire. On dis-
pose d'environ 25 bons mutants extra-rouges et de type spur.
La variété ne convient pas aux zones froides et, dans le reste du
pays, elle exige un surcroît de fumure et une taille soignée. Les
lignées à fruits très foncées sont apparemment trop foncées pour
cette région.
JONAGOLD 10 octobre (K) (Croisement Golden Delicious et
Jonathan). Variété nouvelle à gros fruits lisses, verdâtres nuancés
de rouge, assez attrayants, très bons et à production annuelle.
Interstérile. Prometteuse.
WAGENER A partir du 12 octobre. Vieille variété cultivée en
Nouvelle-Ecosse. En bonnes conditions de culture, elle donne un
beau fruit de bonne qualité, riche en vitamine C. Les arbres sont
de type spur et demi-nains, quelque peu tendres et à production
alternante.
LINDEL A partir du 14 octobre (Croisement Delicious et Linda).
C'est une nouvelle sélection de Smithfield (T-397). Bonne produc-
tivité, ses gros fruits sont d'une bonne qualité. Se conserve bien
et convient à la transformation.
IDARED 20 octobre, 15 octobre (Croisement Wagener et
Jonathan). Pomme de bonne grosseur et d'un rouge agréable
dont les qualités ne se développent pleinement qu'en cours de
stockage. Type semi-spur productif. Gagne en popularité comme
pomme de printemps. 55
GOLDEN DELICIOUS A partir du 24 octobre (Semis originaire
de Virginie occidentale). La culture, la récolte et le stockage de
cette pomme de qualité superbe, très productive et attrayante
nécessitent de grands soins. Elle demande un éclaircissage très
rigoureux, un calendrier spécial de pulvérisations, des manipu-
lations délicates pour éviter les meurtrissures et enfin d'excellen-
tes conditions de stockage pour prévenir le blettissement. Elle
exige une saison longue. Dans les parties froides des provinces
Maritimes, elle ne survit pas. Il existe des mutants de type spur
mais on ne les recommande pas. Certaines sélections seraient
plus résistantes à la rugosité. D'autres sélections de semis res-
semblent fort à la vraie Golden.
HONEYGOLD 18 octobre (K) (Croisement Golden Delicious et
Haralson obtenu au Minnesota). A Kentville, cette variété mani-
feste des possibilités comme substitut de la Golden Delicious.
Elle est rustique, à gros fruit et à peau lisse et convient à la fois
comme pomme à croquer et de transformation.
MUTSU 16 octobre. A partir du 18 octobre (Croisement Golden
Delicious et Indo). Rebaptisée Crispin en Angleterre où elle gagne
en popularité, c'est une grosse pomme verte qui se prête bien
à la tranformation. L'arbre est très vigoureux, du type semi-spur
très productif.
MELROSE A partir du 20 octobre (Croisement Jonathan et
Delicious). Pomme tardive de conservation de haute qualité. Se
vend bien quoiqu'elle soit déclassée pour son manque de couleur.
NORTHERN SPY ET SES MUTANTS ROUGES 24 octobre. A par-
tir du 20 octobre (En provenance de l'État de New York). En
Ontario, c'est la plus populaire après la Mclntosh. Elle vient par-
ticulièrement bien dans certaines régions de l'Ontario et on la
recommande également pour la Nouvelle-Ecosse. C'est une
variété de fin de saison qui se cueille juste avant l'arrivée des
fortes gelées. L'arbre a beaucoup de défauts, notamment sa
lenteur à entrer en production, la faiblesse de ses fourches et
son manque de rusticité. Les arbres arrivés à maturité produisent
abondamment. A pleine maturité, le fruit est gros, attrayant et
excellent pour la table, la cuisson ou la transformation. La pomme
se meurtrit facilement, aussi faut-il la cueillir et la manipuler avec
soin. Dans les années de faible récolte et lorsque les arbres sont
jeunes, ils sont prédisposés au point amer.
On multiplie actuellement beaucoup de mutants rouges de la Spy,
tous plus intensément colorés que la variété d'origine, bien que
beaucoup d'entre eux n'en aient pas l'aspect strié typique, ni la
qualité.
56
DOCUMENTATION COMPLÉMENTAIRE
Disponible à la Division de l'information du ministère de l'Agri-
culture du Canada, Ottawa K1A0C7:
Multiplication des arbres fruitiers, Publication 1489,
59 pages, 1968.
La taille des pommiers dans l'est du Canada, Publication 1429,
4 pages, 1971.
7a/7/e et formation des arbres fruitiers, Publication 1513,
32 pages, 1973.
On trouvera en outre, au bureau de l'agronome ou du spécialiste
en arboriculture fruitière la documentation suivante:
calendriers de pulvérisations pour la province et publications
provinciales spécialisées.
57
CAL/BCA OTTAWA K1A 0C5
3 9073 00232336 0